Les Silos (part2)

Page 1

D. Oulu, The Tervahovi Silos

a. Contexte

Le Toppilansalmi est un fleuve finlandais qui se jette dans le Golf de Botnie. Avant sa sortie le fleuve longe le parc Toppilansaari sur la rive droite, qui forme une presqu’ile avec les quartiers Hietasaari et Vihreasaari. Sur cette presqu’île de Toppilansari on remarque l’implantation d’un quartier au bord de l’eau car celle-ci a servi de terre d’accueil lors de l’exposition sur le logement finlandais en 2005. Le projet du parc de Toppilansari est une opération urbaine pensée pour répondre à un développement durable. Cette rive a fait l’objet d’un réaménagement urbain en 2005 pourtant c’est sur la rive opposée que se dressait jusqu’en 2014 un silo abandonné. Au bord de l’eau, le bâtiment signal l’identité du quartier qu’il cache derrière sa silhouette. Anciennement un quartier industriel, il est composé aujourd’hui d’un tissu urbain éparse et peu dense accueillant quelques grandes enseignes commerciales, et fabriquants et de très petites parcelles accueillant des projets résidentiels. C’est le cabinet PAVE Architects qui réalise le projet de reconversion du silo.(Figure 32)

b.Stratégies d’intervention

A la suite d’un diagnostic, il a été constaté que la structure du silo était très mal conservée alors pour des raisons de sécurité le silo a été en grande partie démantelé. Cette

reconversion est alors en partie illusoire voire presque une construction neuve. Cependant les architectes étaient inspirés par l’objet et son identité, il était important à leurs yeux de conserver l’aspect résiduel et industriel que représentait son héritage. C’est pour ces raisons que la façade (l’esthétique extérieur) a été recréée à l’identique. De plus, si l’aspect extérieur du silo a été rebâti, l’intérieur de la parcelle retrouve les formes et dimensions plus domestiques des logements standards.

(Figure 33)

La façade reconstituée est alors rythmée par 5 colonnes, représentant les anciens fûts cylindriques de stockage. Ouverts sur l’extérieur de la parcelle ainsi que vers le Topilansalmi, ces espaces en demi-cercles accueillent les balcons et terrasses, espaces extérieurs réalisés dans le prolongement des logements. (Figure 34)

L’agence transforme ce silo en immeuble résidentiel entièrement consacré aux habitants avec 95 appartements simples, duplex et loft en triplex. Le dernier niveau est conçu avec un usage commun (un sauna y est aménagé) et le RDC appartient aux lofts et leurs permet un accès direct à la rue.

47
Figure 32
48
Photo du projet

c. Limites et critiques

PAVE opte pour un projet s’appuyant sur une stratégie de façades extérieures, ainsi l’aspect esthétique et la silhouette du bâtiment sont conservés et de l’extérieur le bâtiment est reconnu comme l’objet unique qu’il représentait avant sa reconversion. Ce choix est stratégique car aux yeux de la ville, laisser l’infime partie conservée côté rue permet de garder l’identité visuelle du silo. Cette stratégie de conservation de l’enveloppe au dépend de la structure intérieure se retrouve dans le Silo d’Arenc à Marseille.

Comme chez COBE, l’agence PAVE conserve l’aspect brut du béton dans les appartements (même si ici l’agence a reconstitué l’infrastructure vers l’intérieur de la parcelle) pour rappeler le caractère industriel des alentours et rappeler l’identité historique de l’infrastructure. (Figures 35 et 36)

Cependant, les deux projets se différencient par leur répartition programmatique. Contrairement à COBE le rez-de-ville et le roof top ne sont pas ouverts au public mais sont des espaces communs de la résidence. Avec les lofts PAVE propose une façon (non pas novatrice) mais originale d’habiter en RDC. De plus les architectes intègrent leur bâtiment dans son contexte géographique et culturel en y installant un sauna et un toit terrasse car la Finlande est un pays baltique où les bains chauds y sont appréciés ainsi que les spectacles des nuits

étoilées et des aurores boréales.

Ce projet est réalisé avec deux langages architecturaux. En reconstituant la partie intérieure de la parcelle (et en quelque sorte la majeure partie de l’infrastructure) les architectes ont pu s’approprier les dimensions des appartements en créant une structure proche de l’échelle domestique moderne, celle que l’on connaît et que l’on utilise actuellement dans les logements. En ne reconstituant qu’une infime partie du silo d’origine, PAVE a limité ses contraintes de réaménagement et réhabilitation du silo.

Dans cette situation le silo ne fait pas partie d’un projet de restructuration urbaine. C’est sur la rive opposée que s’est réalisé un projet de réaménagement urbain. Cependant, comme vu dans les études de cas précédemment, le silo fait partie d’une zone industrielle actuellement très peu active et peu développée. Face à l’avenir des anciennes zones industrielles, nous pouvons nous demander si PAVE Architectes, au travers de sa reconversion, a lancé un message implicite pour impulser la réflexion vers un projet urbain dans le quartier industriel de Toppia ? Dans ce cas, la reconversion du silo ne se ferait pas dans le cadre d’un projet urbain, mais en serait l’élément déclencheur.

Ici, la reconversion du silo est une autre stratégie de reconversion et développement urbain. Dans cette situation le silo tiendrait le rôle de catalyseur du projet de reconver-

49
Figure 33
50
RDC et R+1 Loft

sion de friche industrielle, contrairement aux trois études de cas précédentes dans lesquelles le projet de réhabilitation des silos découle de la nécessité à réintégrer le bâtiment dans un projet de réaménagement urbain en cours.

Tous ces sites ont la particularité commune d’être situés le long de quais, dans d’anciennes zones portuaires ou zones de déchargement de marchandises : ils sont proches de la Mer baltique, la méditerranée, le canal Albert et le Toppilansalmi. Cette situation est un avantage que d’autres silos n’ont pas, c’est à dire les silos ruraux ou de transit. Enfermés dans les terres, les silos ruraux sont très enclavés. Les silos de réception, tels que nos quatre études de cas, sont situés dans d’anciennes zones portuaires, dans lesquelles les échanges étaient organisés, les multimodalités existent alors déjà (ou bien sont très proches) lorsqu’ils sont l’objet d’un projet de reconversion.

De plus situés entre l’eau et la ville à laquelle ils appartiennent, les friches portuaires sont des endroits stratégiques pour une restructuration urbaine et une renaissance.

Lorsqu’elles tombent en friche, les zones industrielles privent les habitants de l’accès aux littoraux. La proximité de l’eau considérée à l’époque comme un avantage commercial et financier, est aujourd’hui enviée pour sa qualité environnementale et de loisirs. C’est un atout de qualité de vie.

51
Figure 34 Espace extérieur des logements Figure 36 Espaces communs
52
Figure 35 Intérieur des logemnents

III. Le gain de la transformation

A. Histoire et Patrimoine

Les enveloppes des bâtiments patrimoniaux renvoient une image de nous-mêmes qui est ambiguë entre notre passé et notre futur. Elles nous embarrassent car elles nous confrontent à des lieux désertés que nous n’avons pas conçus et qui ne nous appartiennent plus. Dans un sens nous les transformons car nous souhaitons combler un vide, endosser une perte. La transformation, postmoderne, assume également une part de la tristesse liée au souvenir et à l’impossibilité de revivre ce qui a été ou de s’en montrer à la hauteur.

Le passé représente une époque qui ne nous est plus familière et le présent nous échappe. Dans un temps où la société évolue et bouge plus vite que l’espace, ces témoins des ères anciennes sont irremplaçables par leur capacité à créer les ancrages de la ville de demain. Lorsque le présent inquiète, le patrimoine soude, car il témoigne d’une identité collective, et la perte d’identité dans une société est une vraie crainte. Le «vide historique» agit comme un surmoi collectif : il s’agit alors de le satisfaire en le comblant. Conserver est un pouvoir permanent que nous entretenons mais que nous peinons à assumer suivant sa pleine mesure. Peut-être devrions-nous penser à d’autre critères sur lesquels se baser pour

la patrimonialisation de nos bâtiments et permettre une meilleure conservation de ces derniers ? Ou bien proposer une nouvelle méthodologie et de nouvelles conditions de conservation ? Bernard Reichen met en lumière un nouveau statut et une nouvelle considération de notre patrimoine industriel : celui du patrimoine caméléon. L’idée que ce patrimoine prendrait la «couleur» de sa nouvelle fonction, et du projet dans lequel il se trouve inclus. La cathédralisation de nos bâtiments industriels a prolongé leur statut d’objet unique qu’ils tenaient lorsqu’ils étaient abandonnés. En souhaitant garder à tout prix ce statut spécifique nous nous sommes contraints, restreints et rendus la tâche plus complexe quant au choix de requalification de cet objet. Celui-ci étant si particulier et tenant un rôle singulier au temps de sa construction, il est difficile de lui trouver un programme aussi digne et convaincant pour une seconde vie.

En se détachant de cette culture de l’objet unique nos modes de protections seraient sûrement différents et par la même occasion, les contenants n’ayant plus d’influence sur les contenus, le mode de programmation serait alors plus large. C’est ce qui explique pourquoi jusqu’à aujourd’hui la transformation a été

53

trop souvent mise au service de la culture, des institutions politiques, éducatives etc.

La reconversion est une attitude de plus en plus fréquente, car elle offre une seconde vie à notre patrimoine architecturale. Elle est jusqu’à aujourd’hui la meilleure façon de conserver un bâtiment, lui permettre d’être pérenne et de transmettre son histoire et celle de la ville dont il appartient par le simple fait de l’entretenir. Cette volonté d’appartenance à une histoire et à une identité est devenue une notion essentielle au XXIème siècle et à l’instar de ce qui permet de rassembler les gens. C’est la raison pour laquelle cette pratique est de plus en plus appréciée. Cependant le passé des bâtiments a souvent (et peut-être trop) guidé nos choix concernant leur devenir.

54

B. Concept

Tout comme les édifices religieux et les monuments antiques, les bâtiments industriels fascinent car ils mettent en scène l’époque à laquelle ils appartiennent. Cependant l’évolution des procédés de constructions se manifeste à travers les bâtiments et lorsque la société évolue, les bâtiments restent, marquent le tissu et le paysage et créent une rupture entre le passé et le présent. Les enveloppes conservées pour leur qualité exceptionnelle sont vidées de leur population et de leurs activités d’origine pour lesquelles elles ont été construites. Les infrastructures industrielles constituent un patrimoine architectural qui a été bâti pour répondre à des fins précises alors, comment faire face au temps qui passe ? Car celui-ci affecte l’enveloppe, mais plus encore l’usage.

Face à l’obsolescence de l’usage que faut-il faire lorsque la production a cessé dans un édifice fonctionnel, ou quand celui-ci n’a plus d’utilité ? Lorsque l’on souhaite transformer un bâtiment dont l’usage est obsolète, quelle stratégie faut-il choisir ? Quelles options de programmation et d’usage reste-til ? La recherche d’une réaffectation est toujours un sujet important car il s’agit de remplir un vide par un interprétation digne et convaincante.

pour lequel il a été conçu ? La célèbre usine de turbines de la société électrique AEG est un des rares cas dans lequel le bâtiment est utilisé pour le même usage que celui pour lequel il a été bâti il y a 100 ans. Construite en 1909 à Berlin par Peter Behrens, ses abords ont changé, le bâtiment est aujourd’hui isolé et moins important qu’à son origine, cependant son usage est identique : on y fabrique toujours des turbines.

Mais ce n’est pas le cas de la majorité des patrimoines restant. Un grand nombre de splendides édifices de ce genre ont été reconvertis ou sont en attente de l’être.

Pour de tels bâtiments construits à des fins spécifiques n’y-a-t-il pas plus adéquat et réaliste que de lui trouver le même usage que celui

Le patrimoine industriel est souvent présent sous des formes monumentales car il est à l’échelle de l’usine et du traitement des produits en masse. En tirant parti de cette monumentalité ces bâtiments ont été renommés les « cathédrales du travail » ou « châteaux de l’industrie ». Ces noms nous évoquent les grandes dimensions ainsi que la solennité des bâtiments de production construits pendant la révolution industrielle de la seconde moitié du XIXème siècle au début du XXème. En cathédralisant ces infrastructures, nous avons renforcé le côté monumental et inculqué un coté solennel à ce patrimoine. C’est pourquoi leur requalification est dans un sens presque déjà pré-orientée. Dans celle-ci ce sont principalement deux usages que l’on retrouve souvent :

55

Tout d’abord, dans cette immensité de vide, les concepts développés pour une nouvelle affectation se caractérisent par une grande flexibilité et adaptabilité à d’autres planifications ultérieures, et la réponse que l’on retrouve le plus souvent est le projet culturel. C’est le cas d’un ensemble de constructions industrielles à Essen (Allemagne) datant de 1927-1932. Ce parc composé de divers bâtiments de salle des machines, de chevalements de mines, chaufferie, cokerie, laverie de charbon datant de 1927-1932 pour qui la transformation des bats s’est fait individuellement par différents architectes : Red Hot Design Museum l’ancienne chaufferie transformée par Norman Foster en 1997 ou la laverie de charbon par Rem Koolhass. Le programme muséal est aussi un moyen de donner vie aux anciennes constructions par le simple biais des visites, de l’attraction, et permettent la renaissance de ces ex-cathédrales du travail.

« Il s’agit donc de trouver un concept général qui laisse transparaître les traces du passé industriel et contienne en même temps des éléments neufs orientés vers le futur. Malheureusement, rares sont devenues les « têtes pensantes » de l’urbanisme qui, fortes d’une position bien arrêtée, se chargent de donner une impulsion à de tels projets. » 30

Sebastian Redecke, dans «Un bâtiment combien de vie?», soulève le fond du problème, la source de notre difficulté à requalifier ces bâtiments industriels. Nos réflexions

se portent sur l’insertion d’un programme dans un contenant, or pour lui, l’idée forte serait « l’invention d’une nouvelle architecture à partir des anciennes structures, une architecture dotée d’une grande autonomie et d’une large capacité d’interprétation quant à sa nouvelle fonction. »

Ces ex-lieux industriels sont alors soit « culturalisés », soit utilisés à des fins autoritaires et institutionnelles. Les termes « cathédrales du travail » et « châteaux de l’industrie» mêlent deux types d’architecture : l’architecture industrielle et l’architecture de prestige. Cette dernière renvoie finalement aux cathédrales et châteaux construits à des fins royales initialement, qui témoignent d’un pouvoir disparu tels que les rois ou les princes. Si ces legs d’espaces ne sont pas remplis par des programmes ayant trait à la culture et aux loisirs culturels, ils sont remplis par des sièges d’institutions républicaines. Ces lieux gigantesques recouvrent un vide qui paraît sans limite et qui impressionnent aujourd’hui tout comme ils impressionnaient à l’époque. Mais d’où vient cette stupeur ?

Réintégrer un programme au service de la république dans ce genre de contenant participe à renouveler l’idée que l’on se fait du bâtiment. Les palais, les dorures, les ornementations, les dimensions intérieures démesurées contribuaient à impressionner et intimider à l’époque et cela continuera de se perpétuer si l’on reconvertit avec des programmes liés à l’autorité.

56
30
Propos de Sebastian Redecke dans Un bâtiment, combien de vie? Francis Rambert, février 2015

«En se référant au passé lors du choix de la réaffectation d’un bâtiment comment ne pas s’interroger sur l’influence de tels contenants sur nous, les contenus ? En agissant de la sorte nos dirigeants ne sont-ils pas tentés de croire que leur position de pouvoir est due ? L’autorité de la République est-elle servie par ce décor qui la représente de manière si grandiose ? Ces derniers n’entretiennent-ils pas des rapports innocents avec leurs puissants contenants ?» 31

En Allemagne, la république fédérale est installée dans un bâtiment contemporain. Les expressions architecturales modernes y sont stimulantes et capables d’impressionner sans pour autant tenir à distance.

Dans la majorité des cas, l’existant valorisable est transformé afin d’accueillir des programmes dédiés aux hautes fonctions, aux institutions, à la culture mais aussi à l’événementiel et à l’éducation pour la simple raison que le patrimoine réinvesti présente des dimensions démesurées. Mais finalement, à qui et à quoi sert la démesure ? N’a-telle comme unique rôle de servir ces programmes en particulier ? Au fur et à mesure des reconversions patrimoniales la ville tournerait en rond avec des programmes répétitifs et ne serait plus que culture et institutions.

patrimonial unique ne fait que consolider l’idée que nous devons être traité de façon particulière. L’architecture trouve cette tradition ségrégative, peu stimulante et ne jouant pas en faveur d’un rééquilibrage entre les différentes conditions urbaines. C’est la raison pour laquelle il a poussé son questionnement et a emmené des étudiants de l’ENSA Versailles dans sa réflexion, sous forme d’exercice pédagogique souhaitant étudier la possibilité d’habiter le patrimoine. L’exercice donne lieu à des projets très intéressants car le domaine domestique, très réglé, gagnait ici à se confronter à des situations atypiques. Une fois habités, rempli de chair, les bâtiments de forme singulière donnaient lieu à des situations originales remettant en question l’idée du collectif et de l’urbanité, devenant des châteaux habités. Ce genre de projets réactivent l’imaginaire.

A travers cet exercice l’architecte souhaite donner la preuve qu’il est possible d’habiter autrement et qu’il existe énormément de bâtiments singuliers qui réclament d’être investis, c’est le cas du patrimoine industriel.

Pour Dominique Lyon, le contenu joue un rôle indéniable sur le contenant. Être installé dans un bâtiment

Si l’exercice s’est fait à l’échelle de Paris, avec comme terrain de jeux une variété de monuments remarquables, l’issue est de donner un avant-goût de ce que cela pourrait être à l’échelle de la France, sur les bâtiments industriels. Ces architectures remarquables et uniques présentent l’avantage d’offrir des alternatives aux lieux communs qui

57
31Extrait de Un bâtiment, combien de vie? Francis Rambert, février 2015

pourraient tout à fait s’appliquer à la production des logements.

« Transformer les bâtiments questionne les normes, dont on sait qu’elles prolifèrent et s’appliquent strictement, sans laisser beaucoup de marge à l’interprétation et à l’intelligence architecturale. »32

Dominique Lyon à travers son exercice a prouvé que le passé des bâtiments a souvent guidé à tort nos choix concernant leur devenir. S’il est indispensable de donner une place au passé, il est aussi nécessaire de savoir l’éloigner quand l’ambiguïté qu’il recouvre risque de trop peser. Il est important de vivre avec son présent et d’adapter les projets d’aménagement à leur temps.

32Extrait de Un bâtiment, combien de vie? Francis Rambert, février 2015

C. Technique, réglementations et normes

Avant sa réhabilitation le bâtiment voué à des futurs travaux est soumis à un diagnostic. Ces contrôles ont été rendus obligatoires pour la sécurité et la santé des occupants ainsi que celle des personnes en charge des travaux. La nature des diagnostics dépend de l’ancienneté du bâti, de son emplacement géographique et de la finalité des travaux. Il y a toujours au moins trois diagnostics :

- Diagnostic amiante : concerne les bâtiments construits avant le 1er juillet 1997 car ce sont les plus susceptibles de contenir ce genre de produit et matériaux très utilisés dans les constructions autrefois. Il a été découvert que l’amiante contenait des fibres cancérogènes. Aussi il est important de repérer surfaces qui présentent de l’amiante pour prévenir l’exposition des ouvriers lors des travaux et des futurs habitants. Il est nécéssaire de désamianter le bâtiment si le risque est trop élevé.

- Diagnostic termites : concerne surtout les bâtiments à structure bois, vulnérable à ces insectes qui infectent et affaiblissent la structure bois.

- Diagnostic plomb : concerne les bâtiments construits avant le 1er janvier 1949. Le diagnostic est effectué sur les peintures anciennes de ces bâtiments et la concentration en plomb doit être inférieure à 1 mg/cm2.

A l’issu du diagnostic est délivré (ou non) le permis de réhabilitation accordant le lancement des travaux.

En fonction du projet final le bâtiment est classé selon son type et doit être remis aux normes qui lui correspondent. Aujourd’hui en France tout bâtiment est classé selon un type qui définit la réglementation à laquelle il devra répondre. Cette classification permet d’assurer la sécurité des personnes qui fréquentent ces infrastructures et c’est la maîtrise d’ouvrage (l’architecte) qui en est responsable. Selon le type de bâtiment la règlementation est différente. Le silo en passant d’un bâtiment fonctionnel à un bâtiment d’habitation change de type et a donc besoin d’être remis aux normes.

La règlementation incendie divise les bâtiments en quatre catégories différentes.

- Les Établissements Recevant du Public (ERP),

- Les Immeubles de Grande Hauteur (IGH),

- Les Établissements Recevant des Travailleurs (ERT),

- Les bâtiments d’habitation.

Pour chaque catégorie on retrouve plusieurs familles d’ERP, d’IGH, d’ERT et de bâtiments d’habitation.

En se penchant sur les spécificités de chaque famille de catégories et en prenant en compte que le silo moderne en béton mesurait entre 20 et 40 mètres de hauteur on remarque que celui-ci pourrait se rattacher à plusieurs catégories :

Les informations de cette sous partie sont tirées des textes applicables sur la réglementation selon le type de bâtiment.

59

- Dans le cas où le silo est reconverti entièrement en immeuble résidentiel il pourrait alors appartenir à la 4eme famille de bâtiment d’habitations car le plancher bas du logement le plus haut est compris entre 28 et 50 mètres au-dessus du niveau du sol. C’est le cas de Tervahovi Silo à Oulu.

- Dans le cas où le silo accueille des locaux à usage autre que d'habitation, ne respectant pas les conditions d’indépendance citées dans le document sur les règlementations par type de bâtiment il passe dans la catégorie des IGH. C’est le cas des silos à Copenhague et à Wijnegem car cette catégorie regroupe tout corps de bâtiment dont le plancher bas du dernier niveau est situé, par rapport au niveau du sol le plus haut utilisable pour les engins des services publics de secours et de lutte contre l'incendie:

- A 50 mètres pour les immeubles à usage d'habitation.

- A plus de 28 mètres pour tous les autres immeubles.

Plus particulièrement le bâtiment industriel pourrait appartenir après sa reconversion à la famille IGHZ car il ferait parti des “immeubles à usage principal d’habitation dont la hauteur du plancher bas est supérieure à 28 mètres et inférieure ou égale à 50 mètres et comportant des locaux autres que ceux à usage d’habitation ne répondant pas aux conditions d’indépendance.”

Mais si le gros œuvre existant permet de définir les catégories de bâtiment auxquelles il peut appartenir, le second œuvre joue un rôle

essentiel dans la remise aux normes des bâtiments. Celui-ci comprend:

- L'isolation thermique et phonique

- Les revêtements intérieurs

- Les cloisons intérieures

- Les menuiseries intérieures

- Les escaliers

- L'électricité

- La plomberie

- La ventilation

-La climatisation

Tous ces détails techniques sont à prendre en compte pour appartenir à une typologie précise de bâtiments et respecter les règlementations.

60

D. Empreinte environnementale et nouveaux critères d’habiter

Nous sommes conscients que nous subissons depuis quelques années les conséquences de nos modes de production et de consommation, et le réchauffement climatique fait partie des manifestations induites (dérèglement climatique). Parmi ces bouleversements on retrouve notamment l’épuisement de nos ressources naturelles. Face à ce constat indéniable et universel nous pourrions remettre en cause chacune de nos actions et réfléchir autrement sur nos modes et moyens de production pour aboutir à des choix et des habitudes les plus durables possible.

“Et si Certaines évolutions sont irréversibles, il est important aussi de comprendre que toute action sur le climat aujourd’hui aura un effet à très court terme : il n’y a pas d’inertie climatique à proprement parler, mais une inertie politique et une inertie de nos infrastructures. Dit autrement, « chaque kilo de Co2 compte” 33

Aux vues du CO2 émis par nos matériaux de construction on peut se demander s’il est possible de réhabiliter bas carbone ?

Comme nous l’avons évoqué plus haut : toute action effectuée émet du carbone. Dans les domaines de l’architecture et de l’urbanisme cette affirmation est valable à chaque moment de la production d’un matériau : de son extraction

jusqu’à sa pose sur un chantier le matériau émet du gaz à effet de serre (GES), donc du carbone. C’est ce que l’on appelle le carbone gris ou le carbone de la matière. Après avoir pris conscience de ces informations, la réhabilitation nous parait comme la solution majeure face à cela, mais si nous nous jetons sur cette solution nous le faisons trop précipitamment et nous ne connaissons pas réellement les avantages qu’elle apporte. Essayons alors de nous pencher sur le sujet de façon plus détaillée en prenant comme indicateur cette notion principale : le poids carbone.

Il existe deux principaux pôles de consommation : le carbone de la matière et le carbone de l’énergie. A titre d’exemple deux types de bâtiments différents34 :

- La Tour Montparnasse : construite dans les années 1970 la tour a presque 50 ans. En la réhabilitant nous pourrions diminuer sa consommation énergétique. Sa réhabilitation avec des matériaux plus performants pourrait diviser sa consommation par 10 soit passer de 900 à 150 kg eqCO2/m2 35 Cependant l’effort fourni sur l’énergie se répercutera sur les matériaux.

D’une manière un peu générale et si l’on n’y prête pas attention, entre un bilan de matière que l’on alourdit pour améliorer la performance énergétique et un bilan énergétique qui diminue de fait, on peut tomber

33Extrait de CONSERVER ADAPTER TRANSMETTRE, Éditions du Pavillon de l’Arsenal, octobre 2022

34 Les deux exemples suivants sont extraits de CONSERVER

ADAPTER TRANSMETTRE, Éditions du Pavillon de l’Arsenal, octobre 2022

35 eqCO2/m: équivalent de CO2 par m2

61
62
Figure 37 Graphiques de bilan carbonne moyen sur 50 ans

à l’équilibre.

- Les habitats d’urgence tels que les projets d’architectures expérimentales réalisés entre 1920 et 2020 par divers architectes, proposent la construction d’habitats légers avec notamment des économies de moyen, une rapidité de mise en œuvre, une modularité, flexibilité et évolutivité etc. Le tout répondant à des ambitions écologiques de frugalité telles que la maîtrise du cycle de vie, l’autonomie énergétique et les diminutions des émissions de gaz à effet de serre. Cependant si les projets donnent lieu à des constructions utilisant moins de ressources, produisant moins de déchets, demandant moins de temps de montage et moins d’espace etc ils utilisent certes moins de matière mais cela se répercutera sur la consommation d’énergie pendant la durée de vie du bâtiment.

Le poids carbone comprend alors: les matériaux employés et la consommation énergétique du bâtiment pendant sa durée de vie. Si pour chaque mètre carré que l’on construit, on émet 1,5 tonne eqCO2, ces émissions sont réparties à 50% dans la matière et 50% dans l’énergie. D’après le GIEC. En construisant «bas carbone», on peut presque diviser par deux le bilan des émissions sur 50 ans, c’est à dire passer de 1,5 t eqCO/m2 à 750 kg eqCO2/ m2.

intérieurs presque autant chacun c’est à dire 20% et 20%

- La façade compte pour un peu moins, environ 10%

- Les lots techniques30 %.

Concernant la matière, ne pas reconstruire la structure primaire représenterait alors un gain de 20% d’émission de CO2 sur l’ensemble des émissions dans une construction. En se basant sur une émission de 1,5 t eqCO par mètre carré construit, en conservant le gros œuvre du bâtiment nous économisons près de 300 t eqCO/m2 de notre empreinte carbone.

Concernant l’énergie, selon l’ancienneté du bâtiment les émissions de carbone liées aux consommations énergétiques varient : pour un bâtiment neuf (ou bien réhabilité) ces dernières peuvent aller jusqu’à 200 kg eqCO2/m2, pour un bâtiment datant des 50 dernières années elles peuvent monter jusqu’à 750 kg eqCO2/m2 et enfin cette quantité peut tripler si le bâtiment est plus ancien encore.

Chiffres extraits de CONSERVER ADAPTER TRANSMETTRE, Éditions du Pavillon de l’Arsenal, octobre 2022

- La superstructure (le gros œuvre) représente environ 20% du bilan carbone de la matière

- Les fondations incluant la voirie et réseaux divers (VRD) et les lots

En plus du choix à réaliser entre l’effort de la matière par rapport à l’effort énergétique et vice versa, s’ajoute la question de la temporalité. Comme dans le domaine financier, calculer le temps de retour sur investissement permet de savoir à partir de quel moment l’investissement initial est rentabilisé par rapport à un autre. Du point de vue du carbone, il s’agit de déterminer à partir de quand l’investissement en matière permettra une économie d’énergie. Si l’investissement de

63

matière permet un gain énergétique au bâtiment visible après 50 ans, peut-on considérer que le projet est rentable ?

La structure primaire du bâtiment et sa façade sont deux éléments importants d’émission de carbone. La forme d’un bâtiment, sa complexité ou sa compacité sont en corrélation stricte avec son impact, de même qu’une façade vitrée augmentera la consommation énergétique du bâtiment (autant dans la nature du matériau qu’est la vitre que dans sa performance isolante thermique).

Jusqu’à récemment les architectes et ingénieurs étaient seulement soumis à des réglementations thermiques, désormais les acteurs du domaine font face à une nouvelle approche de la construction, un changement drastique où la règlementation s’élargit et concerne également la consommation énergétique et l’empreinte carbone.

Enfin si l’on souhaite aller plus loin que construire bas carbone, on peut utiliser la programmation elle-même pour inciter et encourager les habitudes du bas carbone. Par exemple réaliser un parking vélos plutôt qu’un parking voiture influera et encouragera l’habitant à minimiser son empreinte. C’est une façon, inconsciente et indirecte, de sensibiliser à ce précepte.

“ (..) des façades plissées pour se protéger, épaisses pour réguler, des cheminées pour ventiler, des jardins pour tempérer, de grandes hauteurs sous plafond pour rafraî-

chir, des espaces traversants pour aérer, des casquettes pour abriter, des stores pour ombrager, des réservoirs pour stocker, des patios pour éclairer… tout un vocabulaire bioclimatique oublié par la modernité ici reconstruit dans une pluralité de matériaux privilégiant les filières sèches pour réduire les nuisances, les matériaux bio et géo-sourcés (pierre, chanvre, terre, paille…) pour diminuer l’impact et le recours au réemploi d’éléments directement déconstruits sur site ou déposés à côté pour moins prélever de ressources tout en participant à la re-naturation de la ville en désimperméabilisant ce qui était bitumé et végétalisant ce qui était minéral.”36

Cet extrait met en avant le fait qu’il existe divers moyens pour répondre à une durabilité et performance énergétiques dans le domaine de la construction et ils se traduisent par des dispositifs simples et passifs plutôt que des systèmes électriques ou numériques.

Dans l’intérieur d’une réhabilitation, les lots architecturaux du second oeuvre doivent participer à l’effort de décarbonation et le réemploi est très préconisé ici. Dans un immeuble de bureaux, par exemple, il est tout aussi efficace d’installer des faux planchers et faux plafonds de réemploi.

La réflexion questionne alors le réemploi puis la frugalité, qui doit guider chacune de nos actions dans le secteur du bâtiment. On en arrive à remettre en question les normes et 64

36 Extrait de CONSERVER ADAPTER TRANSMETTRE, Éditions du Pavillon de l’Arsenal, octobre 2022

règlementations concernant l’équipement des bâtiment en lots architecturaux. Car effectivement dans quelles mesures est-il impératif d’installer des faux plafonds et faux planchers dans les bureaux ?

Construire en 2023 pourrait impliquer une ré-évaluation des règlementations concernant les équipements des bâtiments notamment pour redonner un sens à leur installation de tous ces équipements. Construire en 2023 c’est peut-être dissocier confort et praticité avec qualité et empreinte carbone.

Le temps où les architectes prônaient le “form follows fonction”37 est révolu au dépend de la nouvelle ère de construction vantant maintenant le “form follows carbon”.

De plus parmi les optimisations figure l’absence de création de surface au profit de la densification. Avec elle la réduction et le partage des espaces sont d’autres moyens indissociables participant à l’économie de consommations d’énergie.

Le cas du silo est un parfait exemple prouvant qu’il est possible de faire le lien entre l’ancienne et la nouvelle ère de construction : créée à partir de son usage, sa forme complexe n’est pas optimale pour une économie liée aux consommations énergétique du bâtiment, cependant il dispose d’une structure primaire colossale qui elle, rappelons-le, représente une grande part d’émission de CO2. Enfin l’infrastructure marque par sa verticalité qui surplombe ses abords, et répond

alors au principe de densification au profit de l’étalement urbain. Le désavantage de celui-ci est qu’il implique l’usage de beaucoup de matériaux car il s’étend à “l’horizontal”.

C’est en quelque sorte le principe des Tanji coréens. Ces derniers se présentent comme un ensemble de tours identiques, à l’image des HLM que l’on connait en France, mais ils s’en différencient car ils sont constitués de logements de luxe. De plus, les logements bénéficient de nombreux services de proximité : gardiennage, services de réparation et d’entretien, supermarchés, équipements sportifs, aires de jeux pour enfants, écoles maternelles, maisons de retraite… Même s’ils sont bien entretenus les immeubles marquent le paysage urbain coréen par leurs dimensions colossales. Autre exemple : dans la culture japonaise les quartiers caractérisés par ces immeubles de commerces notamment dans les quartiers de Tokyo tels que Shibuya, Akihabara ou Harajuku.

Dans ces deux cultures où les villes sont très denses, la verticalité est une réponse et solution à la densité. La verticalité fonctionne aussi bien pour un programme de logements que pour des activités commerciales et autres services de proximité.

Après avoir étudié les différentes sources de notre empreinte carbone et les possibilités de réponses sous divers formes et moyens, comment l’infrastructure du silo pourrait répondre à une habitabilité respec-

37 En français «La forme suit la fonction» est un principe de conception architecturale énoncé par Louis Sullivan, associé à l’architecture et au design industriel de la fin du XIXe et du début du XXe siècle en général, qui stipule que la forme d’un bâtiment ou d’un objet doit principalement être liée à sa fonction ou à son objectif.

65
Figure 39 Immeubles de commerces, Tokyo Figure 38
66
Tanji, Daejeon, Corée du sud

tueuse de la Terre tout en remettant en question nos logements standardisés controversés depuis la crise ?

67

CONCLUSION

Grâce à ses activités portuaires la France a hérité d’un parc industriel portuaire important. L’ère de désindustrialisation à partir des années 1930 a révélé ces zones en friches à l’abandon et dévoilé des infrastructures fonctionnelles témoins d’un passé industriel : les silos. La genèse de ce bâti, ainsi que les particularités des réalités sociales et économiques de l’époque (travail, production, misère, exploitation) ne laissent pas un souvenir idyllique, bien au contraire. Certains souvenirs sont repoussants pour la ville et ses habitants.

Alors comment, pourquoi et pour qui garder un tel patrimoine ?

Des attitudes et réactions nouvelles à l’égard de ces infrastructures ont permis une prise de conscience de l’importance de leur présence.

D’une part lorsque d’autres acteurs que les ingénieurs tels que les artistes ont posé un regard nouveau sur ces bâtiments fonctionnels. Se servant du bâtiment comme un support nouveau dans le domaine de l’art et s’inspirant de la brutalité de l’édifice pour créer un mouvement architectural : le brutalisme (impulsé par les figures emblématiques de Walter Gropius et Le Corbusier)

D’autre part l’agitation provoquée chez les français face aux premières démolitions des bâtiments de cette époque. La destruction des Halles de Baltard fut ressentie comme

l’arrachement d’un souvenir faisant partie d’une identité nationale.

Ces éléments déclencheurs ont réveillé la prise de conscience de la valeur de ces édifices. Ces derniers trouvent alors une place dans le patrimoine architectural français grâce à André Chastel en 1983, créant une cellule spécifique à l’industrie dans la loi de protection du patrimoine.

L’inventaire de ce patrimoine grandissant posa la question des modes de conservation. La conservation passive s’est avérée peu fructueuse pour les bâtiments car par manque d’entretien les infrastructures s’affaiblissent et finissent par être démolies pour prévenir du risque naturel d’écroulement (induisant des risques écologiques, matériels et humains). Ce fut le cas de la filature Godet à Elbeuf en 1999. La conservation active a été avérée plus pertinente, évitant certains risques et profitant d’avantages économiques,fonciers, spatiaux et sociaux.

Quelles sont les stratégies d’intégration des infrastructures industrielles pour le réaménagement des espaces portuaires aujourd’hui ?

Cette stratégie de conservation par la reconversion se trouva rapidement face à différentes problématiques :

- Problématiques d’intégration urbaine : ne sachant pas comment

68

traiter l’échelle du silo, un bâtiment du XXeme siècle, avec une société qui a évolué autour de lui. Pour de nombreux cas, la réponse s’est traduit par une stratégie de reconversion urbaine globale du quartier industriel, incluant la réhabilitation ses instrastructures restantes pour composer un nouveau quartier, ou du moins une nouvelle identité dans un ensemble. C’est le cas de Nordhavn à Copenhague et Euromed à Marseille ou Kanaal à Wijnegem à plus petite échelle.

- Problématique d’usage : par sa monumentalité le silo était très souvent sujet à des programmes publics, au service de la ville ou des institutions. Cependant dans les études de cas de Copenhague, Marseille et Wijnegem) nous avons constaté qu’il existait autant de possibilités d’appropriation d’espace que d’agences chargées de ces rénovations.

Les études de cas vues dans ce mémoire montrent bien que les architectes s’attellent au sujet et leurs projets de reconversion participent à la réflexion sur l’intégration de ces objets uniques dans le paysage urbain du XXIeme siècle, avec chacun des stratégies différentes et des propositions programmatiques différentes.

L’ère de la construction moderne qui préconisait et privilégiait la table rase pour développer une ville a changé. La conservation et transformation de nos biens « déjà-là» nous offrent plus d’avantages que nous ne le pensions.

Tout d’abord la conscience d’un héritage commun, d’une identité et d’une histoire nationale matérialisée par ces infrastructures que nous chérissons et entretenons au travers de la transformation.

Ensuite la conscience que ces espaces sont des opportunités, par leur simple présence, agissant comme des outils de référence que nous pouvons sans arrêt croiser avec nos modes de pensées qui évoluent concernant les critères d’habiter. Ces bâtiments de références permettent de s’affranchir des normes standardisées dans lesquelles nous sommes parfois enfermés. Cette remise en question des normes débouche alors sur des alternatives d’appropriation des modes d’habiter et laisse place a une nouvelle interprétation de l’espace.

Parallèlement à cela, les conditions d’intégration d’un bâtiment ancien dans la société du XXIème siècle implique la prise en compte des enjeux contemporains, à savoir l’empreinte carbone et les remises en question sur nos modes d’habiter.

Enfin après avoir pris connaissance de la provenance des émissions carbone, nous pouvons constater que le silo se prête parfaitement la situation. L’infrastructure du silo est tout à fait capable de conjuguer habitabilité plus respectueuse de notre planète et innovation dans nos mode d’habiter .

La reconversion gagne sa place lorsqu’elle conjugue les réflexions liées aux enjeux climatiques, aux

volontés patrimoniales et aux attentes contemporaines avec les contraintes de la construction. Les projets doivent permettre de vivre en harmonie avec le présent, en tenant compte des défis d’avenir.

« Pourrait-on imaginer une autre interprétation du vide historique, une autre pratique de son réinvestissement? La principale leçon de l’histoire serait que la vacuité constitue une valeur en soi et que l’absence signale le plus profond témoignage du temps passé. Les espaces vacants, il faudrait alors se garder de les remplir de nouveau, de substance, de sens ou de culture. Par respect, le cœur de nos villes historiques deviendrait une sorte de Central Park où les bâtiments abandonnés feraient office de seconde nature. Les arbres y pousseraient, on s’y promènerait, les enfants y joueraient, on y pique-niquerait, en attendant la ruine. Une fois celle-ci advenue, le parc se déplacerait ailleurs, dans des lieux vidés de moindre ancienneté. Et ainsi de suite, jusqu’à ce que tout soit fini. Alors, défait du passé, on se remettrait à vivre dans des grottes. Puis tout recommencerait… »

tive et conservation passive, et c’est ce qui permet l’évolution des villes. Cependant si nous nous émancipions du principe de conservation passive nous réinvestirions alors chaque bâtiment qui se retrouverait vidé. Il n’y aurait plus d’espaces vides dans lesquels l’absence permettait de témoigner du passé. Si nous conservions et réutilisions chaque enveloppe dont le contenant deviendrait obsolète, notre société n’évoluerait pas vers un futur mais retournerait plutôt sur ses pas, jusqu’à ré investir les premiers contenants inventés par l’homme ? D’où l’évocation de la grotte dans l’extrait de Dominique Lyon...

Dans cet extrait de “Un bâtiment, combien de vies” Dominique Lyon nous propose une critique du concept même de la reconversion, ses limites et notre comportement face au vide historique laissé par notre patrimoine architectural industriel. Nous vivons dans une société qui mêle conservation ac-

TABLE DES FIGURES

Figure 1 Principe du silo ventilé.............................................................................................

Figure 2 Travail à la mains.....................................................................................................

Figure 3 Stockage en sacs.......................................................................................................

Figure 4 Le Grain Elevator...................................................................................................... source Figures 1 à 4 : « L’après-récolte des grains ... - Stockage en vrac ». https://www. fao.org/3/t0522f/T0522F06.htm

Figure 5 Transporteur à bandes et à chaines.......................................................................... source : P. Alain , tome 1, page 6 dans «Connaitre et faire face aux risques des organismes stockeurs de la filière agricole» file:///Users/evadeaizpurua/Downloads/ GUIDE%20INCENDIE%20TOME1%20(1).pdf

Figure 6 Shéma de principe abouti du silo............................................................................. source : examen expérimental du baccalauréat, sciences de l’ingénieur et sciences mathématiques, volet 2 : présentation du support, page 2 dans «Sujet 2 - silos de blé- SMB (2)» . file:///Users/evadeaizpurua/Downloads/Sujet%202-Silos%20de%20bl%C3%A9-SMB%20 (2).pdf

Figure 7 Les différentes configurations de silos...................................................................... source : P. Alain , tome 1, page 13 dans «Connaitre et faire face aux risques des organismes stockeurs de la filière agricole» file:///Users/evadeaizpurua/Downloads/ GUIDE%20INCENDIE%20TOME1%20(1).pdf

Figure 8 Silo en batterie cirularie et Silo en batterie rectangulaire.......................................

source : « Les silos # 1 – Introduction générale – #LefersavoirduCTICM ». https://metaletech.com/2020/08/24/les-silos-1-introduction-generale/

Figure 9 Forme aboutie sur silo.............................................................................................

source : D. creator Rocky, Grain Elevator Axonometric - Continental Grain Company, 307 South Washington Street, Brownwood, Brown County, TX. 1968. [En ligne]. Disponible sur: https://commons.wikimedia.org/wiki/File:Grain_Elevator_Axonometric_-_ Continental_Grain_Company,_307_South_Washington_Street,_Brownwood,_Brown_ County,_TX_HAER_TX-112_(sheet_3_of_11).png

Figure 10 Walter Gropius....................................................................................................... « Walter Gropius », Wikipédia. [En ligne]. Disponible sur: https://fr.wikipedia.org/w/index.php?title=Walter_Gropius&oldid=200717732

Figure 11 Le Corbusier...........................................................................................................

source : « Le Corbusier », Wikipédia. [En ligne]. Disponible sur: https://fr.wikipedia. org/w/index.php?title=Le_Corbusier&oldid=201563223

Figure 12 Façade Bauhaus, 1925 ..........................................................................................

source : R. C. Studio, « 21.01.2019 Teoria e Tecnica della progettazione architettonica: conclusioni | Raimondo Consolante Studio ». https://www.raimondoconsolantestudio. it/21012019_teoria_e_tecnica_della_progettazione_architettonica_conclusioni-d8728

Figure 13 Façade La Cité radieuse, 1952 .............................................................................

source : « Unité d’habitation Le Corbusier | Unité d’habitation Le Corb… | Flickr ». https://www.flickr.com/photos/domgarcia/9652975846

Figure 14 Panneaux de photographies 3 x 3 de Bernd et Hilla Becher ................................

source : « Les typologies photographiques de Bernd et Hilla Becher », La boite verte. https://www.laboiteverte.fr/bernd-et-hilla-becher/

Figure 15 Silo d’origine .........................................................................................................

Figure 16 Projet The Silo .......................................................................................................

Figure 17 Plan R+14 / Plan R+10 / Plan R+6

Figure 18 Salle des mamelles et ensachage.

......................................................................
.......................................................................... 8 8 8 10 10 12 12 12 14 16 16 16 16 19 28 28 30 31 72

Figure 19 Shemas concept explicatifs de The Silo ...............................................................

source Figures 25 à 29 : « Cobe Architects réalise des appartements dans un silo à façade en acier galvanisé | Floornature », Floornature.com. https://www.floornature.eu/ solutions-architecturales/cobe-architects-realise-des-appartements-dans-un-silo-facade-13482/

Figure 20 Silo d’Arenc originel .............................................................................................

source : R. Stéphanie et B. Sylvie, Dossier de presse, page 7 dans « Réhabilitation du silo d’Arenc Marseille 2ème. Pose de la première pierre de la salle de spectable.»

Figure 21 Silo d’Arenc reconverti ..........................................................................................

source : « CEPAC SILO MARSEILLE », Fimalac Entertainment. https://www.fimalac-entertainment.com/salles/le-cepac-silo-marseille/

Figure 22 Coupe et Plan de la salle de spectacle...................................................................

source : « Silo d’Arenc », Ducks Scéno. https://www.ducks.fr/projet/silo-darenc/

Figure 23 Salle de spectacle de 2000 places...........................................................................

Figure 24 Hall d’entrée et accueil des évênements publics .................................................

source Figure 23 et 24 : « CEPAC SILO | S-PASS TSE ». https://www.s-pass-tse.com/project/le-silo/

Figure 25 Maquette du projet de l’ilot....................................................................................

Figure 26 Photo du projet par Jan Liégeois...........................................................................

source Figure 25 et 26 : « ‘Kanaal’ in Wijnegem / Stéphane Beel Architects », ArchDaily, 22 décembre 2017. https://www.archdaily.com/885884/kanaal-in-wijnegem-stephane-beel-architects

Figure 27 Plan masse de l’existant.........................................................................................

Figure 28 Plan masse projet...................................................................................................

Figure 29 Plan R+3................................................................................................................

source Figure 2è à 29 : « A city piece in the countryside. Kanaal operation, Wijnegem, Belgium / e-zeppelin.ro/en », e-zeppelin, 7 février 2018. https://e-zeppelin.ro/en/a-city-piece-in-the-countryside-kanaal-operation-wijnegem-belgium/

Figure 30 Typologies et surfaces habitables des logements collectifs....................................

source : page 21 dans «cahier des charges des constructions neuves».

Figure 31 Photos intérieures et exterieures du silo................................................................

Figure 32 Photo du projet .....................................................................................................

Figure 33 RDC et R+1 Loft....................................................................................................

Figure 34 Espace extérieur des logements.............................................................................

Figure 35 Intérieur des logements........................................................................................

Figure 36 Espaces communs..................................................................................................

Source Figure 31 à 36: « Gallery of The Tervahovi Silos / PAVE Architects - 22», ArchDaily. https://www.archdaily.com/887591/the-tervahovi-silos-pave-architects/5a672938f197cc48d7000130-the-tervahovi-silos-pave-architects-section-2

Figure 37 Graphiques de bilan carbonne moyen sur 50 ans................................................. source : Conserver, Adapter, Transmettre, Éditions du Pavillon de l’Arsenal. 2022. [En ligne]. Disponible sur: https://www.pavillon-arsenal.com/fr/edition-e-boutique/12595-conserver-adapter-transmettre.html

Figure 38 Tanji, Daejeon, Corée du sud................................................................................. source : https://www.flickr.com/photos/dalbera/49164406707

Figure 39 Immeubles de commerces, Toyo............................................................................. source : https://www.superprof.fr/blog/arrondissements-nippons-importants/

32 34 34 36 38 38 40 40 42 42 44 45 46 48 50 52 52 52 62 66 66 73

BIBLIOGRAPHIE

Articles d’encyclopédies

[1] « Walter Gropius », Wikipédia. 23 janvier 2023. [En ligne]. Disponible sur: https:// fr.wikipedia.org/w/index.php?title=Walter_Gropius&oldid=200717732

[2] « Le Corbusier », Wikipédia. 20 février 2023. [En ligne]. Disponible sur: https:// fr.wikipedia.org/w/index.php?title=Le_Corbusier&oldid=201563223

Articles de revues

[3] R. Belot, « L’émergence du patrimoine industriel en Europe comme champ de recherche : l’apport de Maurice Daumas à travers l’enquête du CNAM », ethno, vol. 42, no 1-2, p. 3-45, 2020, doi: 10.7202/1074935ar.

[4] K. Benali, « La reconversion des friches industrielles en quartiers durables : aperçu théorique », cgq, vol. 56, no 158, p. 297-312, 2012, doi: 10.7202/1014548ar.

[5] R. Cattedra, « Projet urbain et interface ville-port en Méditerranée », Rives méditerranéennes, no 39, Art. no 39, juin 2011, doi: 10.4000/rives.4043.

[6] C. Chaline, « La reconversion des espaces fluvio-portuaires dans les grandes métropoles », Annales de géographie, vol. 97, no 544, p. 695-715, 1988, doi: 10.3406/ geo.1988.20718.

[7] R. Collyer, A. Gursky, et A. Hütte, « Silos, architectures de Beauce », p. 12.

[8] A. Joveneau, « Estimation des émissions engendrées par la construction et l’utilisation de la future cité administrative de Seraing ».

[9] B. Lona’, « LA TRANSFORMATION DE BARCELONE », p. 5.

[10] L. Moniteur, « Marseille Une salle de spectacle atypique installée dans les silos du port », janv. 2009, Consulté le: 22 janvier 2023. [En ligne]. Disponible sur: https://www. lemoniteur.fr/article/marseille-une-salle-de-spectacle-atypique-installee-dans-les-silos-duport.1741309

[11] F. Péron, « Le patrimoine maritime dans les rénovations portuaires françaises: Dunkerque, Le Havre, Brest », p. 8.

[12] E. Real, « Reconversions. L’architecture industrielle réinventée », In Situ. Revue des patrimoines, no 26, Art. no 26, juill. 2015, doi: 10.4000/insitu.11745.

[13] R. Rodrigues Malta, « Régénération urbaine : variations sud-européennes », L’Information Géographique, vol. 65, no 4, p. 321-339, 2001, doi: 10.3406/ingeo.2001.2774.

[14] « La protection du patrimoine industriel ».

[15] « Stockage des céréales ».

Pages Blogs

[16] J.-M. Delagneau, « Trois ville ou ports allemands », Mouvement Européen 76, 1 juin 2021. https://mouvement-europeen76.eu/metropoles-rehabilitent-leurs-friches-industrielles/ (consulté le 11 décembre 2022).

[17] A. Fleury, « Que représente (réellement) une tonne d’équivalent CO2 ? », Carbo, 30 juillet 2021. https://www.hellocarbo.com/blog/calculer/tonne-equivalent-co2/ (consulté le 8 février 2023).

[18] plansofarchitecture, « PLANS OF ARCHITECTURE », Tumblr. https://plansofarchitecture.tumblr.com/post/145342960173/st%C3%A9phane-beel-silo-building-2015-wijnegem-the (consulté le 5 janvier 2023).

[19] L. rédaction, « L’histoire du Silo de Marseille, de lieu de stockage de grains à salle de

74

spectacle », Made in Marseille, 29 septembre 2017. https://madeinmarseille.net/30127-histoire-silo-grain-joliette-arenc/ (consulté le 11 décembre 2022).

[20] A. Simorre, « Euroméditerranée se projette jusqu’en 2030, avec de nombreuses zones d’ombre », Marsactu, 10 décembre 2018. https://marsactu.fr/euromediterranee-se-projettejusquen-2030-avec-de-nombreuses-zones-dombre/ (consulté le 23 décembre 2022).

[21] T. Tim, « La Fàbrica ou la poésie des friches industrielles », Le Pavé blog, 23 janvier 2019. https://lepaveblog.wordpress.com/2019/01/23/la-fabrica-ou-la-poesie-des-friches-industrielles/ (consulté le 11 décembre 2022).

[22] « 1929-1936, Les premiers silos | Les silos modernes ». http://www.lessilosmodernes. fr/?page_id=45 (consulté le 11 décembre 2022).

[23] « CEPAC SILO | S-PASS TSE ». https://www.s-pass-tse.com/project/le-silo/ (consulté le 20 février 2023).

[24] « HRTB | Arkitekter - grünerløkka studenthus », HRTB | Arkitekter. https://hrtb.no/ prosjekter/otium/ (consulté le 11 décembre 2022).

[25] « Silo d’Arenc », Ducks Scéno. https://www.ducks.fr/projet/silo-darenc/ (consulté le 23 décembre 2022).

[26] « Les typologies photographiques de Bernd et Hilla Becher », La boite verte, 11 mars 2012. https://www.laboiteverte.fr/bernd-et-hilla-becher/ (consulté le 11 décembre 2022).

[27] « La classe IGH Z correspond-t-elle bien aux bâtiments d’habitation (neufs comme existants) de hauteur comprise entre 28m et 50m comportant d’autres activités que des logements mais ne respectant ni les conditions du §2 de l’article GH Z unique, ni celle des articles GH 67 à GH 70 ? – Parlons Sécurité Incendie », 13 mai 2017. https://www.parlons-securite-incendie.fr/2017/05/13/la-classe-igh-z-correspond-t-elle-bien-aux-batimentsd-habitation-neufs-comme-existants-de-hauteur-comprise-entre-28m-et-50m-comportant-dautres-activites-que-des-logements-mais-ne-respectant-ni-les-c/ (consulté le 8 février 2023).

[28] « 5 bâtiments époustouflants construits à partir d’anciens silos », Montreal Guide Condo, 14 octobre 2017. https://www.montrealguidecondo.ca/news/5-batiments-epoustouflants-construits-a-partir-danciens-silos/ (consulté le 11 décembre 2022).

[29] « Royaume-Uni : Canary Wharf, la métamorphose d’une friche portuaire en centre d’affaires - L’Abécédaire des Institutions », 17 novembre 2017. https://www.labecedaire. fr/2017/11/17/royaume-uni-canary-wharf-metamorphose-dune-friche-portuaire-centre-daffaires/ (consulté le 11 décembre 2022).

Colloque

[30] Du logement à la lumière de la crise écologique. Quels enjeux ? Quelles propositions ?, 14 octobre 2022, auditorium de l’ensa Nantes.

Illustration

[31] D. creator Rocky, Grain Elevator Axonometric - Continental Grain Company, 307 South Washington Street, Brownwood, Brown County, TX. 1968. [En ligne]. Disponible sur: https://commons.wikimedia.org/wiki/File:Grain_Elevator_Axonometric_-_Continental_Grain_Company,_307_South_Washington_Street,_Brownwood,_Brown_County,_TX_ HAER_TX-112_(sheet_3_of_11).png

Livres

[32] Association pour le patrimoine industriel de Champagne-Ardenne, Éd., Les silos, un patrimoine à inventer. Chambéry: Université de Savoie, UFR Lettres, langues, sciences hu-

75

maines, Laboratoire Langages, littératures, sociétés, 2014.

[33] Association pour le patrimoine industriel de Champagne-Ardenne, Éd., Les silos, un patrimoine à inventer. Chambéry: Université de Savoie, UFR Lettres, langues, sciences humaines, Laboratoire Langages, littératures, sociétés, 2014.

[34] B. Bariol-Mathais, Ports, villes et transitions. Paris: FNAU Éditions Gallimard-Collection Alternatives, 2021.

[35] Un bâtiment, combien de vies ? : La transformation comme acte de création, Silvana Editorial. 2014.

[36] Un bâtiment peut-il avoir plusieurs vies ? Frac Nord-Pas-de-Calais, Dunkerque, Philippe Ruault - Lacaton & Vassal architectes. [En ligne]. Disponible sur: https://www.batiactu.com/edito/un-batiment-peut-il-avoir-plusieurs-vies--40143.php

[37] Conserver, Adapter, Transmettre, Éditions du Pavillon de l’Arsenal. 2022. [En ligne].

Disponible sur: https://www.pavillon-arsenal.com/fr/edition-e-boutique/12595-conserver-adapter-transmettre.html

Sites internet

[38] R. C. Studio, « 21.01.2019 Teoria e Tecnica della progettazione architettonica: conclusioni | Raimondo Consolante Studio ». https://www.raimondoconsolantestudio.it/21012019_ teoria_e_tecnica_della_progettazione_architettonica_conclusioni-d8728 (consulté le 20 février 2023).

[39] E. Universalis‎, « PATRIMOINE INDUSTRIEL, France », Encyclopædia Universalis. https://www.universalis.fr/encyclopedie/patrimoine-industriel-france/ (consulté le 11 décembre 2022).

[40] « 3 points incontournables de la réglementation incendie des IGH - blog isolation & aménagement - Knauf ». https://www.knauf.fr/qui-sommes-nous/blog/3-points-incontournables-reglementation-incendie-igh (consulté le 8 février 2023).

[41] « Anvers, Barcelone, Buenos Aires : Quand les villes s’occupent de leurs ports ». https://www.persee.fr/doc/aru_0180-930x_1992_num_55_1_1671

[42] « Capacité des silos-tours ». http://omafra.gov.on.ca/french/livestock/dairy/ facts/96-142.htm (consulté le 11 décembre 2022).

[43] « Cepac Silo : Salle séminaire Marseille (13) ». https://www.aleou.fr/salle-seminaire/20032-cepac-silo.html (consulté le 20 février 2023).

[44] « CEPAC SILO MARSEILLE », Fimalac Entertainment. https://www.fimalac-entertainment.com/salles/le-cepac-silo-marseille/ (consulté le 20 février 2023).

[45] « Cobe Architects réalise des appartements dans un silo à façade en acier galvanisé | Floornature », Floornature.com. https://www.floornature.eu/solutions-architecturales/ cobe-architects-realise-des-appartements-dans-un-silo-facade-13482/ (consulté le 20 décembre 2022).

[46] « Définition et histoire | CILAC association nationale au service du patrimoine industriel ». https://www.cilac.com/definition-histoire (consulté le 11 décembre 2022).

[47] « Diagnostic amiante Paris | A3C DIAGNOSTIC ». https://www.a3c-diagnostic.fr/ (consulté le 8 février 2023).

[48] « Gallery of ‘Kanaal’ in Wijnegem / Stéphane Beel Architects - 1 », ArchDaily. https://www.archdaily.com/885884/kanaal-in-wijnegem-stephane-beel-architects/5a3b35e8b22e38b00a00022d-kanaal-in-wijnegem-stephane-beel-architects-photo (consulté le 5 janvier 2023).

[49] « Gallery of The Tervahovi Silos / PAVE Architects - 22 », ArchDaily. https:// www.archdaily.com/887591/the-tervahovi-silos-pave-architects/5a672938f197cc48d7000130-the-tervahovi-silos-pave-architects-section-2 (consulté le 11 décembre 2022).

[50] « Grain Elevator Axonometric - Continental Grain Company, 307 South Washington

76

Street, Brownwood, Brown County, TX », Library of Congress, Washington, D.C. 20540 USA. https://www.loc.gov/resource/hhh.tx1057.sheet/?sp=3 (consulté le 5 janvier 2023).

[51] « Jens Aerts, STÉPHANE BEEL ARCHITECTS, BOGDAN & VAN BROECK, Coussée & Goris Architecten, Michel Desvigne, Fabrice Fouillet · KANAAL », Divisare. https://divisare.com/projects/434190-jens-aerts-stephane-beel-architects-bogdan-van-broeck-cousseegoris-architecten-michel-desvigne-fabrice-fouillet-kanaal (consulté le 22 janvier 2023).

[52] « Kanaal », Kanaal. https://www.kanaal.be (consulté le 22 janvier 2023).

[53] « L’après-récolte des grains ... - Stockage en vrac ». https://www.fao.org/3/t0522f/ T0522F06.htm (consulté le 20 février 2023).

[54] « La reconversion des friches industrielles au profit de l’habitat /par Hager METHNI by Methni Hager - Issuu », PFE. https://issuu.com/methnihager427/docs/rapport_is (consulté le 11 décembre 2022).

[55] « Le CEPAC Silo d’Arenc, Grains et Graines de stars, Marseille ». https://tourisme-marseille.com/fiche/le-cepac-silo-darenc-grains-et-graines-de-stars-marseille/ (consulté le 23 décembre 2022).

[56] « Le Silo + de 90 ans d’histoire by Le Cepac Silo Marseille - Issuu ». https://issuu. com/lesilomarseille/docs/2017_07_livret_8p_a5_b (consulté le 23 décembre 2022).

[57] « Les 10 plus grands ports de plaisance en France métropole ». https://lamedeslieux. fr/uncategorized/plus-grands-ports-france/

[58] « Les Ports Français : le bon cap ». https://www.regionsmagazine.com/wp-content/ uploads/2017/07/SUPP135_PORTS_complet.pdf

[59] « Les silos # 1 – Introduction générale – #LefersavoirduCTICM ». https://metaletech. com/2020/08/24/les-silos-1-introduction-generale/ (consulté le 20 février 2023).

[60]

« Longitudinal & Transverse Concrete Elevator Sections - Continental Grain Company, 307 South Washington Street, Brownwood, Brown County, TX », Library of Congress, Washington, D.C. 20540 USA. https://www.loc.gov/resource/hhh.tx1057.sheet/?sp=4 (consulté le 14 janvier 2023).

[61] « MVRDV - Frøsilo ». https://www.mvrdv.nl/projects/143/fr%C3%B8silo (consulté le 20 décembre 2022).

[62] « Principaux ports de France ». https://shopsale.storesonline2022.ru/category?name=principaux%20ports%20de%20france

[63] « Quelles sont les villes industrielles en France ? » https://fluxdeconnaissances.com/ information/page/read/101623-quelles-sont-les-villes-industrielles-en-france (consulté le 11 décembre 2022).

[64] « Quels Sont les Différents Quartiers de Tokyo ? | Superprof ». https://www.superprof. fr/blog/arrondissements-nippons-importants/ (consulté le 9 février 2023).

[65] « Réhabilitations Portuaires 3 exemples francais : le Havre, Bordeaux, Marseille ». https://raic.org/sites/raic.org/files/raic/documents/martinlevesque-report.pdf

[66] « Silos ( Stockage) ». https://fr.wikipedia.org/wiki/Silo_(stockage)#cite_note-9

[67] « Silos d’Arenc Marseille ». https://www.synad.fr/Silos-d-Arenc-superplastifiant-entraineur-d-air-plastifiant (consulté le 22 janvier 2023).

[68] « The Encyclopedia of Saskatchewan | Details ». https://esask.uregina.ca/entry/grain_ elevators.jsp (consulté le 5 janvier 2023).

[69] « The Encyclopedia of Saskatchewan | Details ». https://esask.uregina.ca/entry/grain_ elevators.jsp (consulté le 7 février 2023).

[70]

« Toppilansaari Park », DREISEITLconsulting. https://www.dreiseitlconsulting.com/ toppilansaari-park (consulté le 7 février 2023).

[71]

« Unité d’habitation Le Corbusier | Unité d’habitation Le Corb… | Flickr ». https:// www.flickr.com/photos/domgarcia/9652975846 (consulté le 20 février 2023).

[72] « Marseille-Euroméditerranée va accueillir un quartier d’affaires », Les Echos, 14 novembre 2005. https://www.lesechos.fr/2005/11/marseille-euromediterranee-va-accueil-

77

lir-un-quartier-daffaires-622102 (consulté le 23 décembre 2022).

[73] « Réhabilitation d’un silo », PFE, 2011.

[74] « ‘Kanaal’ in Wijnegem / Stéphane Beel Architects », ArchDaily, 22 décembre 2017. https://www.archdaily.com/885884/kanaal-in-wijnegem-stephane-beel-architects (consulté le 14 janvier 2023).

[75] « A city piece in the countryside. Kanaal operation, Wijnegem, Belgium / e-zeppelin. ro/en », e-zeppelin, 7 février 2018. https://e-zeppelin.ro/en/a-city-piece-in-the-countrysidekanaal-operation-wijnegem-belgium/ (consulté le 22 janvier 2023).

[76] « Finlande – D’anciens silos à grains transformés en logements contemporains ! », Lumières de la Ville, 13 février 2018. https://lumieresdelaville.net/finlande-danciens-silos-a-grains-transformes-logements-contemporains/ (consulté le 11 décembre 2022).

[77] « Le guide de la classification des bâtiments selon la réglementation incendie. », 28 septembre 2021. https://hub.kiiwan.com/fr/construction/guide-classification-batiments-selon-reglementation-incendie (consulté le 8 février 2023).

78

Des évênemements importants ont rythmé ce dernier siècle: apogée du commerce maritime, désindustrialisation, guerres mondiales, patrimonialisation des infrastructure industrielles, réchauffement climatique, crise covid19. L’activité humaine présente des failles, et face à nos modes de consommation et de production qui ne conviennent plus à notre époque, les solutions sont diverses. Le silo dans sa forme d’origine monofonctionnelle serait-il capable, au fil du temps, de devenir une infrastructure adaptable, et pourrait-il palier à ces dysfonctionnements divers et variés? Pensé pour tenir un rôle précis à une période spécifique en France, comment ce dernier pourrait-il être capable de maintenir un rôle dans une société qui évolue et dans laquelle son usage disparait?

Ce mémoire met en lumière la valeur de la conservation du silo et la variété de solutions qu’il offre dans une société où il faut concilier confort de vie et habitabilité de la Terre.

Ecole Nationale Supérieure d’Architecture Paris Val de Seine

Directeur de mémoire : Mr WELIACHEW Boris

DE AIZPURUA Eva, Master 2

Année 2022-2023

Turn static files into dynamic content formats.

Create a flipbook
Issuu converts static files into: digital portfolios, online yearbooks, online catalogs, digital photo albums and more. Sign up and create your flipbook.