Mémoire
[Consumérisme, Gaspillage, Obsolescence, Réemploi] Un marché de seconde main. Le réemploi a-t-il sa place dans l’architecture ?
Erwan Eveno Mémoire de deuxième cycle à l’ENSA Nantes 2012 _ 2013 Directeurs d’étude Virginie Meunier _ Christian Marenne
Je souhaite adresser ici tous mes remerciements aux personnes qui m’ont apporté leur aide et qui ont ainsi contribué à l’élaboration de ce mémoire. Merci a mes professeurs Virginie Meunier et Christiant Marenne, d’avoir été patient. A Frédéric Tabary pour avoir pris le temps de me recevoir. A Natalya et Frédéric, pour m’avoir encouragé.
Mémoire
[Consumérisme, Gaspillage, Obsolescence, Réemploi] Un marché de seconde main. Le réemploi a-t-il sa place dans l’architecture ?
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Préface « A travers le monde, le recyclage se fraie un chemin dans l’architecture contemporaine et gagne toujours plus d’adeptes, que ce soit par prise de conscience écologique, par volonté de réduction des coûts ou encore dans le cadre des recherches innovantes. C’est une philosophie plus qu’une technique de construction, et la tendance re-use en architecture se décline sous des formes et des approches différentes, renversant les idées reçues sur la valeur des déchets. »1
Architecture, Ma maison en détritus par Olga Yurkina
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Préface Sommaire Introduction Problématique Partie 1 :
Le Réemploi dans l’architecture à travers le temps.
L’évolution du mode de construction à travers le temps.
Le réemploi, pour une richesse patrimoniale.
Le réemploi une « Approche durable ».
Partie 2 :
Architectures de réemploi
« The Earthship », les maisons poubelles de Michael Reynolds.
« The Dream House », Nick Olson & Lilah Horwitz
« The Lucy house, Samuel Mockbee, Rural Studio.
« The House within house », FPN Architeckten.
« La Villa Déchets » : une villa réalisée avec des déchets urbains.
Partie 3 : Retours d’expériences sur le réemploi dans l’architecture. Entretien auprès de Frédéric Tabary - retranscription «OPALIS» Guide de rémploi des matériaux de construction
Confrontation des «propos»
Conclusion générale Glossaire Bibliographie Annexes
Introduction Nous savons aujourd’hui que les ressources de notre planète ne sont pas inépuisables. Les effets de l’industrialisation dont la production de déchets en masse et ses pollutions sont apparus. La désertification, la déforestation, le “trou” dans la couche d’ozone constituent de nouvelles sources d’inquiétude, bientôt suivies par l’érosion de la biodiversité et le réchauffement climatique.
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Aujourd’hui le développement durable repose sur la logique de consommer autrement : économiser les ressources de notre planète, réduire les déchets et la pollution. Par conséquent il devient nécessaire de penser à la pérennité ou non des objets produits, ainsi qu’à leurs fins de vie. Le concept de développement durable, est au cœur d’un nouveau projet de société permettant de remédier aux excès et aux dysfonctionnements d’un mode de développement. On remarque que dans le domaine de l’architecture, « le secteur du bâtiment représente environ 15% de la production de déchets du BTP, soit 50 millions de tonnes par an (à titre de comparaison, chaque année, environ 30 millions de tonnes de déchets ménagers sont produits).
65% proviennent de la démolition, 28% de la réhabilitation et 7% de la construction neuve. »1 Le développement durable est désormais une préoccupation des Etats, des régions et des communes, il entre aussi dans les stratégies des sociétés industrielles et des acteurs du secteur tertiaire. Dans le domaine de la rénovation et de la conservation du patrimoine, il devient intéressant de redonner vie à certains éléments qui sont devenus « déchets » ou tombé en désuétude par leur destiné. Cette récupération des objets, afin de les réutiliser ou de les réemployer, permet de valoriser le patrimoine concerné, avec ces éléments ayant pris de la valeur patrimoniale, une richesse historique et une sauvegarde sociale. La règle des quatre « R » permet de comprendre la définition de chaque terme suivant : réemploi, récupération, réutilisation, recyclage comme l’explique JeanMarc Huygen dans son livre : « Le réemploi est l’acte par lequel on 1
Données extraites du Ministère de l’écologie, du développement durable et de l’énergie http://www.developpement-durable.gouv.fr/Dechets-du-batiment
donne un nouvel usage à un objet existant tombé en désuétude, qui a perdu l’emploi pour lequel il avait été conçu et fabriqué. C’est bien sûre une réutilisation, sans faire appel à du neuf. Mais la différence est dans la notion de désuétude : l’objet réemployé était destiné à mourir, il ne servait plus, il était délaissé. On réutilise un gobelet en verre pour boire à nouveau, mais être réutilisé fait partie de la nature première de l’objet : ce n’est donc pas encore du réemploi. Le réemploi est bien sur une récupération, une économie : l’objet obsolète trouve encore de l’usage ou un nouvel usage. Mais la différence avec la récupération est dans la posture du réemployeur : l’objet devient nouveau matériau, riche de traces de son ancien usage, pour construire autre chose. On récupère une feuille de papier imprimée sur une seule face, en utilisant jusqu’au bout de ses potentialités physiques, ou une chaise dans la rue, que l’on s’approprie et qu’on utilise comme siège plus longtemps : ce n’est donc pas encore du réemploi. Enfin, le réemploi est aussi un recyclage, un nouveau cycle pour l’objet obsolète, ses composants étant utilisés pour élaborer un nouvel objet. Mais la différence est dans l’information : l’objet réemployé garde sa mémoire, l’histoire
de ce qu’il a vécu, de l’amour avec lequel il a été réalisé ou utilisé, c’est un héritage. On recycle l’eau de lavage des légumes dans les toilettes, on dépose une bouteille en verre dans un conteneur pour que sa matière soit utilisée à nouveau : on ne réemploie, ni l’eau ni la bouteille, on ne garde aucune trace de la forme et des usages précédents. La notion de réemploi contient donc à la fois les notions de réutilisation, de récupération et de recyclage : l’objet obsolète n’est pas abandonné au profit d’un nouvel objet de consommation. Mais, en plus, elle induit des notions de civilisation : l’objet réemployé sert à créer le cadre de la société de maintenant, tout en gardant la mémoire du passé. » 2 Chacun est libre de concevoir une architecture en suivant l’un des procédés de la règle des quatre « R ». Mais est-ce que cette règle à vraiment sa place dans l’Architecture, autrement dit est-ce que le réemploi a sa place dans l’architecture ? C’est dans cette problématique que s’attache ce mémoire : par l’analyse de quelques édifices réalisés dans la logique de du réemploi qu’il tente de comprendre à La poubelle et l’architecture vers le réemploi des matériaux, Jean-Marc Huygen, p.12 2
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quels principes techniques notre société fait appel dans l’architecture afin de réduire la pollution, de développer de nouveaux concepts et d’assurer une richesse patrimoniale. Problématique Le réemploi a-t-il sa place dans l’architecture ?
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Partie 1 : Le Réemploi dans l’architecture à travers le temps.
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L’évolution du mode de construction à travers le temps. « [...] Historiquement, le réemploi a été considéré, selon les cas, comme la marque du vandalisme d’une époque, comme l’expression d’un intérêt (idéologique ou esthétique) pour l’Antiquité ou comme un signe de disette et de sous-développement. Il n’a de ce fait été bien souvent envisagé que dans l’alternative entre une appropriation pragmatique et une incorporation réfléchie ou, selon Saint Augustin, entre l’avaritia de l’usus privatus et la «convertion» in honorem Dei.
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L’intention ou le sens de la réutilisation se présente comme un critère majeur de distinction entre la simple récupération (utilitaire) et le réemploi (hommage ou manifeste politique) mais, dans ce cas comme dans l’autre, le geste est le même. Si le recours au réemploi s’avère courant dans de nombreux domaines, cette distinction s’impose avec une telle force en matière de construction que certains dictionnaires ajoutent une mention spéciale «architecture qui a appartenu à un édifice antérieur (colonne, chapiteaux de réemploi). Cette spécification souligne l’importance d’un phénomène qui a fait l’objet de nombreux travaux histo-
riques. Elle restreint toutefois le fait d’employer de nouveux à la remise en oeuvre d’éléements bien particuliers ( pouvant faire sent), alors que tous les matériaux composant un bâtiment peuvent faire l’objet de réutilisation.[...]»1 Sous l’empire romain tardif, des pièces constructives et des œuvres d’art de monuments romains antérieurs sont réutilisées comme matériaux de construction dans un nouveau monument, prenons l’exemple de l’arc de Janus, l’arc de Constantin. On l’appelle la spolia, un terme latin neutre pluriel, désignant le rémploi dans cette période historique, c’est aussi un embellissement de la ville, cette pratique est attestée dès la république romaine, dans le cadre des guerres et de la conquête de la Grèce, où les généraux ramenaient de gros butins. De nombreuses peintures, statues, sont entreposées dans les temples romains par les généraux victorieux, pour remercier l’aide du ou des dieu qui a permis la victoire une part du butin lui revient donc de droit: on nommeces dons des ex-voto. Philippe Bernardi, Daniela Esposito, LEs diverses formens d’usage de l’ancien dans l’Architecture du Xe au XIIIe siècle, Réemploi, citation et plagiat, conduite et pratiques médiévales, Etude de Pierre Tourbet et Pierre Moret. 1
L’arc de Constantin, Rome, 315 On ne peut savoir si cet usage est d’abord idéologique (retour à une gloire passée), esthétique (remploi d’œuvres d’art appréciées et ainsi sauvegardées) ou pratique (récupération d’un monument en ruine, et coût de matière première réduite). L’hypothèse du recyclage pour des raisons économiques et pratiques est la plus probable, dans l’édification des remparts des cités romaines à partir de la fin du IIIe siècle, par la réutilisation de pierres de monuments, en particulier funéraires, bâtis à l’entrée des villes et souvent à l’abandon.
Ci-contre Photos issues ©www.rome. ArchConstantine
En Chine le procédé était de tradition chez les plus pauvres après les destructions produites par des phénomènes naturels, typhons.... Ce qui a donné l’idée à l’architecte contemporain chinois WANG ShuN de remployer des éléments, dont des portes et des fenêtres, récupérées sur le site du chantier du musée d’histoire de Ningbo, afin de réaliser un parement qui puisse être l’occasion pour les habitants de renouer avec leur propre histoire.
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L’Arc de Constantin est un arc de triomphe à Rome, c’est le dernier de la série des arcs de triomphe à Rome, dans laquelle il se distingue par son utilisation systématique de réemplois «spolia» de monuments antérieurs. Cette pratique n’est en rien exceptionnelle à l’époque, puisque de nombreux monuments élevés sous le règne de Constantin font aussi largement appel au remplois : c’est le cas par exemple de la première basilique Saint-Pierre de Rome ou encore de nombreux monuments de la nouvelle capitale impériale, Constantinople.
Musée d’histoire de Ningbo
Ci-contre Photos issues ©www.wikipédia
Le réemploi est assimilé à l’époque au pouvoir, suite à de nombreuses guerres l’empire constantin se ventait de la victoire sur les ennemis, en réemployant des éléments architecturaux provenant des édifices de l’empire ennemis. Ce rémploi était biensure exposé sur des édifices icône de l’empleur du pouvoir de l’empire.
Le réemploi est pratiqué à l’époque, pour des raisons économiques, peu de matières premières à proximité. Pour des raisons stratégique et de protection, ou bien pour de l’exhibition du pouvoir. Après les guerres, pour rénover les bâtiments, les gens réutilisaient les pierres de l’enceinte qui protègeait tous ces édifices. Ce réemploi permettait de conserver un harmonie dans la construction, puisque souvent la pierre de l’édifice était la même pierre que celle qui composait l’enceinte. Vallait mieux récuperer les pierre de la fortification afin de valoriser les édifices, à l’époque. «[...]A Mans, les blocs du soubassement proviennent de monuments du Haut Empire et de bases de statues dédiées à Apollon Astesmertus et Serona Silvelia, offertes par les mêmes dédicants, dont un affranchi. La deuxième enceinte de Tongres garde les vestiges des spolia du IIIe siècle par exemple l’enceinte de Nantes, un militaire de Tacite.»2
locale dans la construction des édifices. L’Histoire comprend des guerres des Empires renversés, des bâtiments patrimoniaux détruits. Durant ces périodes, les gens réutilisent les matériaux afin de les réintégrer dans la construction, c’est un gain de temps et un gain financier à l’époque. Si nous faisons bien attention aujourd’hui notre patrimoine actuel est chargé d’histoire et d’éléments ne provenant pas forcément de la naissance de la construction édifiée, mais provenant soit d’une autre époque, soit d’une autre contrée. Il arrive, en visitant une église médiévale, qu’on remarque dans les maçonneries la présence d’éléments de sculpture ou d’architecture rapportés. Le plus fréquemment, ces blocs sculptés sont d’origine gallo-romaine.
A l’époque les matériaux les plus employé sont le bois, la pierre
On l’observe très bien à Bourges. Outre la conservation de certaines sections de l’enceinte gallo-romaine dans les remparts conçus pour défendre la ville, les gens du Moyen-âge ont profité de la présence de ruines antiques pour prélever, peut-être dans l’urgence, des blocs taillés et parfois sculptés pour renforcer la sécurité dans leur cité.
2 Histoire, espaces et marges de l’antiquité: hommages à Monique ..., Volume 4 publié par Marguerite Garrido-Hory,Antonio Gonzalès,Institut des sciences et techniques de l’antiquité
La partie du rempart qui est visible de la terrasse du parking souterrain situé sous la mairie de Bourges comprend plusieurs élé-
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ments architecturaux prélevés sur des temples ou bâtiments civils datant de l’Antiquité.
ments chargés d’histoire permettent d’enrichire la valeur de la construction édifiée.
Dans l’église de la Celle, proche du grand site d’Allichamps, on retrouve quelques belles pierres portant des fragments d’inscriptions à l’intérieur et l’extérieur de la construction.
« Au reste , les témoignages archéologiques concernant le réemploi des matériaux d’architecture des édifices publics na manquent pas, y compris pour les sanctuaires des cités, preuve de la difficulté d’entretenir les édifices traditionnels au moment de la réalisation de grands programmes urbains. La récupération des matériaux, le réemploi sont des constantes de l’architecture et de l’urbanisme. Les enceintes grandes consommatrices de matériaux témoignent de cet usage et ont conservé les traces d’anciens monuments abandonnés et on pourrait multiplier les exemples.[...]»3
Quelques églises romanes sont agrémentées de sculptures gallo-romaines. Sur l’église de Venesmes, c’est une stèle funéraire représentant un homme qui est scellée sur la façade. Une stèle juvénile est visible sur la façade reconstruite du prieuré d’Allichamps. A Drevant, sur l’église Saint-Julien, c’est un acrotère antique identique à ceux trouvés dans le sanctuaire gallo-romain qui est scellé sur la façade. Rien ne permet de dater l’époque de ces réemplois. Les paroissiens ont saisi l’ opportunité d’embellir la façade de leurs sanctuaires paroissiaux à l’occasion de découvertes, et d’offrir ainsi à leurs églises des ornements que les bâtisseurs romans n’avaient pas eu le loisir d’ajouter lors de leur construction. Le réemploi est un mélange finalement, qui associe architecture et histoire. Des pierres , des blocs des statues, différents élé-
Ci-contre Photos issues © de berry.medieval. over-blog.com 3 Histoire, espaces et marges de l’antiquité: hommages à Monique ..., Volume 4 publié par Marguerite Garrido-Hory,Antonio Gonzalès,Institut des sciences et techniques de l’antiquité
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Le logis du XIXème siècle rebâti avec les pierres de réemploi du site sur les fondations antérieures propose un magnifique exemple d’architecture de style «troubadour».
devient interressant de distinguer et de déterminer à quelle période historique ces assemblages datent.
Légilse ci-contre aurait été bâtie sur les fondations de temples romains dédiés à Neptune et à Saturne, on distingue sur la façade une pierre et un chapiteau romains de réemploi.Une architecture lombarde, de style roman primitif avec un fronton triangulaire. A travers ces interventions durant ces époques au jourd’hui il-
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Ci-contre Photos issues © de chateaudecouches.com
Ci-contre Photos issues © de titipetitbout.eklablog.com
Ci-contre, une vue de la salle de prière de la Grande Mosquée de Kairouan en Tunisie. Cet édifice religieux majeur de l’islam, datant dans sa forme actuelle du IXe siècle, la mosquée associe l’architecture religieuse musulmane avec des éléments préislamiques, notamment des centaines de colonnes, de marbre et de granite, remployées d’édifices romains et byzantins datant du IIe ‑ VIe siècle. Ou encore le réemploi de colonnes des temples hindouistes explique un style assez composite, rompant avec la tradition musulmane, et anticipe sur un style indo-musulman.
Ci-contre Photos issues © de lakariatre.blogspot.fr
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Le réemploi, pour une richesse patrimoniale. «Lors de la conceptin du projet global, les matériaux ne sont pas connus et pré-définit dans leur technique et leur esthétique. Le projet définit essentiellement des usages et des performances : des dimensions et relations spatiales, des nécéssités de fonction et de qualité technique, des intentions d’intégration formelle et sociale.»1 L’objet obsolète n’est pas abandonné au profit d’un nouvel objet de consommation, d’où économie d’énergie et de matière.
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Mais, en plus, il induit des notions de civilisation : l’objet réemployé garde une mémoire patrimoniale, les traces de ses anciens usages et usagers. Le réemploi n’est pas tant un compromis qu’un processus créatif préservant l’énergie et assurant la transmission d’une mémoire patrimoniale. Prenons l’exemple de la restauration d’un chateau, celui-ci étant un embleme du patrimoine français, la pertinance de remedier au réemploi, c’est de se dire qu’avec La poubelle et l’architecture vers le réemploi des matériaux, Jean-Marc Huygen, p.69 1
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des éléments ayant appartenue à un autre patrimoine tombé en désuétude pourrait être réinjecté dans ce chateau afin de garantir l’authenticité du patrimoine dans le matériau mais également dans l’histoire et le respect intégral de la construction. Le réemploi peut intervenir par le remplacement d’un portail de l’époque ou l’intégration d’une cheminée datant de telle époque.... Comme la belle porte de ferronnerie aux motifs de pampre, cicontre, donnant sur le cloître et la cheminée Renaissance du réfectoire des convers. Ce réfectoire a été réaménagé au XVIe et au XVIIe siècle. La grande porte de ferronnerie et la cheminée constituent des éléments de réemploi. Elles proviennent sans doute du château des ducs de Montmorency à Pézenas, qui a été détruit sur ordre du roi en 1632. Réemploi synonyme de restauration dans l’architecture de patrimoine. Le réemploi peut être une façon d’embellir l’élément concerné par son environnement proche.
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Pleins de sites sur la toile sont à dispositions des internautes, et permettent de mettre en ligne des matériaux ou éléments construtifs pour le réemploi. Certains proviennent de construtions en démolition, parfois certains éléments proviennent de monuments historiques ou ont eu un passé, une histoire emblématique d’une époque.
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Chez les particulier certains dénicheur arrivent à réemployer des éléments ayant appartenue au passé historique. C’est le cas pour ce particulier qui à rénové sa maison en réintegrant des éléments de construtions tout comme la poutre qui soutient le solivage de l’étage, qui provient d’un hangar de Dinard déja réemployée. Elle était à l’origine issue d’un bunker de la Seconde Guerre Mondiale. On peut distinguer la trace des balles sur le métal. Cette poutre de plus de 4 mètres anciennement placé à l’horizontale et qui servait a formé un plancher pour l’étage d’une vieille ferme, sert maintenant à soutenir la charpente ainsi que le pilier centrale autour du poele a bois. Ce plancher a été récupéré à Saint Servan près de Saint malo. il provient d’une ancienne corderie navale du XIIIème. les clous qui le fixait était forgé à la main.
Grâce à cet assemblage hétéroclyte, cette maison se distingue par ces matériaux ayant une histoire un passé différents. Ainsi cette maison contient une richesse historique, les propriétaire valorise leur patrimoine par la richesse de ces éléments constitutifs. Une façon de construire en étant respectueux de l’environnement, en évitant d’acheter et d’acheminer des matériaux neufs. Parfois ces ensembles peuvent faire l’objet d’un don, ce qui permet de réduire la facture lors de la constrution. C’est aussi une façon de faire des économies tout en intégrant de l’histoire dans la maison. Ci-contre Photos issues © de
autosurveilleur.fr
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Le réemploi une « Approche durable ». Réemployé, c’est éviter de puiser dans les ressources naturelles pour fabriquer de nouveaux produits. C’est donner une seconde vie à des matériaux de construction, c’est aussi les envisager comme nouvelles matières premières. C’est un moyen effi cace de préserver l’environnement en limitant les déchets et les transports.
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Chaque fois qu’on jette un matériau, il y a deux conséquences négatives pour la planète : d’un côté, l’appauvrissement du gisement de matières et de l’autre, l’augmentation des quantités de déchets à stocker avec risque de pollution.
Le réemploi présentent ainsi une double plus-value environnementale : la préservation des ressources naturelles et la diminution du volume de déchets ultimes. Réemployer, c’est une opportunité pour tous les acteurs de la construction d’être proactifs et créatifs avec dans tous les cas des retombées positives à différents niveaux. Sur le chantier bien avant d’avoir recours au réemploi la phase déconstrution joue un rôle essentiel, c’est elle qui va déterminer le déstin réservé aux matériaux déconstruits. Ci-contre Photos issues ©www.envirobatcentre.com
Le schéma représente la démarche répondant pleinenement au défis de la constrution durable selon Envirobatcentre.
recour aux materiaux neufs. On privilégie des matériaux choisis suivant leur analyse de cycle de vie, soit recyclé soit rémployé sur d’autres sites. Pour finir, elle limite la production de déchets et les évacue suivantles filières appropriées.
La politique de cette aciton en vu du réemploi, est de limiter les déchets, de conserver un maximun d’éléments de structure type poutre et poteaux. Possèder des materiaux déclipsables permet de les démonter facilement sans altérer le reste de la construction, mais de pouvoir les réutiliser ailleur soit dans la constrution existante soit sur un autre chantier. Enfin de privilégier des matériaux dit durables, afin de diminuer le
Des entreprises d’économie sociale sont actives dans de nombreux domaines, dont la déconstruction, le démantèlement et la réutilisation de matériaux de construction. On entend par économie sociale les activités économiques productrices de biens ou de services, exercées par des sociétés, principalement coopératives et/ou à finalité sociale, des associations, des mutuelles ou des fondations.
Ci-contre Photos issues ©www.envirobatcentre.com
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Faire du neuf avec du vieux n’est pas toujours bien perçu par le public, surtout si les personnes n’ont pas participé à la démarche de réutilisation. Il est donc recommandé d’informer les utilisateurs mais aussi les riverains du bâtiment sur les objectifs poursuivis, en particulier la plus-value en terme de construction durable. Dans d’autre cas ce sont les réglémentations qui limitent l’utilisation du réemploi. Aujourd’hui les bureaux d’étude limitent cette pratique, par l’ignorance de la
provenance des matériaux ou par leur fiabilité à être réemployé dans l’architecture future. On remarque ici, un frein à cette pratique qui pourrait réellement révolutioner l’avenir, en limitant les déchets, par la diminution de prodution de matériaux neufs et par l’utilisation de matériaux éxistants, afin d’économiser les ressources naturelles. Un inventaire initial a été réalisé par le maître d’ouvrage et l’architecte. La liste des matériaux à réutiliser et à recycler a été insérée dans le cahier descharges et a fait l’objet d’une réunion entre l’entrepreneur et l’architecte. Les éléments identifi és et leur réem-
ploi effectif sont le réemploi de pierre bleue (linteaux et seuils) en partie pour le projet et en partie pour la commune le récupération des briques de parement pour ragréer les façades le réemploi des briques de sol pour d’autres zones de revêteme, la récupération de gravats à intégrer dans certains bétons cette possibilité a été abandonnée car il n’a pas été possible d’obtenir le label Benor en procédant de la sorte, le réemploi des radiateurs et des dévidoirs en bon état, le démontage de 12 portes pour un usage à l’identique. La Brasserie Belle-Vue, Bruxelles Ci-contre Photos issues ©www.iew.be
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Partie 2 : Architectures de rĂŠemploi
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« The Earthships » les maisons poubelles de Michael Reynolds. 32
« The Earthships », les maisons poubelles de Michael Reynolds. Michael Reynolds est un architecte américain, né au Nouveau Mexique, il est connu dans le monde entier pour avoir inventé les Earthships, des vaisseaux de la terre qui sont des habitations réalisées à partir de matériaux récupérés, et autres matériaux sains. On appelle également plus familièrement ces maisons écologiques, des maisons poubelles. Il existe de nombreux essais à travers le monde, à ce jour, ce ne sont pas moins de 3000 maisons de ce type qui existent. Elles ont vu le jour au Nouveau Mexique, maintenant on les retrouve à travers le monde comme au Japon, en Inde, en Bolivie, aux Etats-Unis, et même en France, notamment en Normandie, où le premier Earthship français a été construit. L’objectif de ce type de maisons est de permettre aux habitants de vivre en autosuffisance énergétique, notamment grâce à l’installation de technologies, équipements du type panneaux solaires, récupérateurs, d’eau, ou encore en ayant recours à des ouvertures de type bioclimatiques, qui permettent de chauffer naturellement l’habitat. Ce concept est
basé sur trois idées : l’autonomie des habitants, l’application d’une technologie durable, et du réemploi des déchets. L’idée consiste à récupérer des matériaux, reproduire l’énergie à l’aide de panneaux solaires, d’éoliennes ou d’autres sources d’énergie renouvelables, orienter au sud, jouer avec l’inertie et isolation pour avoir une construction passive et récupérer, épurer les eaux de pluie. Ces matériaux récupérés sont des déchets, directement émis par la société de consommation dans la quelle nous vivons, cela peut être des pneus usés, des bouteilles en verre, des canettes, des chutes de bois… Les concepteurs décident de réemployer ces éléments pour en faire une maison écologique s’intègrant parfaitement dans le site où elle se situe. « Ma maison est en carton, pirouette cacahouète, ma maison est en carton, mes escaliers sont en papier » Et pourquoi pas en déchets tant qu’on y est ? 1 1 Comptine « Il était un petit homme », Gabrielle Grandière, 1951
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Les pneus de voiture utilisés sont remplis de terre bien tassée de sorte qu’ils forment une masse très ferme, ce qui constitue des blocs de construction. Quand la première couche de pneus est posée, les couches suivantes sont superposées dessus comme des briques. Dans l’argile mouillée entre les pneus, parfois des boîtes d’aluminium utilisées ou des débris de verre sont enfoncés, ainsi cette terre devient encore plus stable. Nous pourrions nous demander si cet enfouissment de matière polluante est bénfique pour l’environnement et pour la santé des futurs occupants.
vités et obtenir un mur égal. Les murs non porteurs sont construits de boîtes en fer-blanc vides et de mortier. Après chaque couche de mortier, une couche de boîtes est appliquée. L’ouverture des boîtes est tournée le plus possible vers l’extérieur afin que l’argile puisse facilement s’y attacher. D’autres murs sont construits de la même manière avec des bouteilles vides, ces murs ne sont alors pas plâtrés afin de créer des effets de lumière.
La construction d’une façade en verre sur le devant de l’Earthship sert de serre à plantes. La façade en verre est un des aspects les plus importants d’un Earthship parce qu’elle procure l’atmosphère idéale pour les plantes qui doivent purifier l’eau et a aussi un grand rôle pour réchauffer la maison. Les habitants peuvent choisir entre un vitrage incliné ou vertical. L’inclinaison des vitres dépend de la latitude à laquelle se situe l’Earthship.
Le toit est enfin recouvert d’une bâche de protection, et de tuiles en métal recyclées, tous les systèmes techniques peuvent alors être installés. À l’intérieur, on peut alors commencer avec l’équipement et la finition des murs et des sols. L’Earthship est surtout réchauffé et rafraîchi par les murs et la terre, l’arrière et les côtés de la maison étant en grande partie enfoncés dans la terre. Les pneus de voiture remplis de terre ont une grande masse thermique grâce à laquelle ils peuvent absorber beaucoup de chaleur. Cela fait des murs d’un mètre d’épaisseur, l’isolation est donc très importante.
Entre-temps les murs de pneus sont aussi achevés, un certain nombre de couches de glaise est nécessaire pour combler les ca-
L’avantage de combler ces parois par des éléments récupérés, tels que les pneus, bouteilles en verres ou en plastiques, permet
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duire l’utilisation de matière dans la construction des éléments qui composent un earthship. Les habitants sont entièrement dépendants de l’eau de pluie, et de fonte pour les régions enneigées, qui est dirigée vers un point du toit. L’eau réutilisée passe par un lit de pierre ponce pour en filtrer les plus grosses impuretés. Ensuite l’eau arrive dans un réservoir où elle est stockée temporairement. Différents systèmes sont prévus pour différentes sortes d’eau. Ainsi, il y a l’eau potable, l’eau de bain, l’eau grise et l’eau noire.
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Ci-contre Photos issues © flickriver.com
Pour tout cela différentes pompes, différents filtres et différents conduits d’arrivée et d’écoulement sont prévus dans l’Earthship. L’eau du réservoir passe par trois filtres de nylon très fin qui enlèvent des particules toujours plus petites. Cette eau peut alors être utilisée pour la machine à laver et la douche, une autre partie de cette eau allant au chauffe-eau solaire. L’eau potable passe par un filtre chimique qui tue les micro-organismes présents dans l’eau.
L’eau grise qui est utilisée pour la douche ou la cuisine est conduite vers de grands bacs à plantes qui sont remplis de pierres, de pierre ponce et de terre franche. Les plantes prennent les nutriments nécessaires dans l’eau et produisent ainsi de l’oxygène et éventuellement de la nourriture. L’eau rejetée par les toilettes eau noire est conduite dehors vers une citerne avec une paroi en verre orientée vers le sud, la lumière du soleil stimulant la décomposition biologique. L’eau de débordement est conduite vers un bac à plantes dehors où elle est de nouveau filtrée par les plantes jusqu’à ce qu’elle ait un niveau acceptable de nitrates et ne puisse plus aciduler le sol. En ce jour, il existe aussi des toilettes sèches. Dans ce cas, on n’utilise pas d’eau pour rincer les toilettes. Le résidu est recueilli dans un four en métal où la chaleur est formée par la réverbération de la lumière du soleil. Le métal devient brûlant et carbonise le déchet en graines tout à fait inoffensives et très bonnes à employer comme fumier. Ce que coûte un Earthship dépend entièrement du futur habitant. On peut le faire construire ou encore le construire soit même
avec l’aide d’amis. De cette dernière façon, le prix de revient sera nettement plus bas, car on devra seulement assumer les frais de matériaux, et permettra de faire les formes de l’Earthship selon ses propres goûts. Le prix des matériaux est également variable. Les pneus de voiture qui forment la structure peuvent être acquis gratuitement ou pour une somme modique, de même pour les canettes, bouteilles vides et des déchets de bois. Les seuls frais importants résident dans l’achat des fenêtres et des systèmes techniques (panneaux solaires, éoliennes, pompes, batteries, filtres...). Le reste des frais passe dans les finitions de l’Earthship (bacs à plantes, les sols, la peinture…). Difficile, mais pas impossible, puisqu’un troisième permis en France a été accordé pour l’un des Earthships proche de Saint-Gaudens et de plus validé par le Conseil d’Architecture, d’Urbanisme et de l’Environnement de Toulouse. Prenons l’exemple de l’Earthship de Normandie qui a absorbé, valorisé ou encore réemployé 750 carcasses de pneus pour constituer une partie des murs de la maison. Pour les parois intérieures de la
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maison Le Britannique M. Rnolds, a réemployé 2000 canettes, ainsi que 10 000 bouteilles en verre de bière, compactées cette fois-ci via l’argile et le torchis. « Les déchets des uns font le bonheur des autres »2 Pour ce qui est de l’éclairage des lieux, toute la partie sud est équipée de baies vitrées, pour que ses habitants puissent profiter au maximum de la lumière naturelle et des rayons du soleil. Ces immenses fenêtres en verre font également office de serre, où l’on peut y faire pousser un petit jardin potager intérieur. Bâtie sur une surface de 1 300 m², la maison Earthship de Ger propose 120 m² de surfaces habitables répartis entre une cuisine, une salle de bain, des chambres et une salle de séjour. Cette maison était proposée en vente au prix de 133 000 euros.
Le principal atout de l’Earthship est écologique, il est justifié par l’emploi de produits condamnés et la production d’énergie alternative et d’eau. Il est bon marché, il est autonome, il est facile de le construire soi-même, cela permet de combiner des méthodes de construction anciennes et de nouvelles technologies. L’inconvénient majeur de l’Earthship, résulte par la difficulté de recevoir un permis de construire parce que le principe de l’Earthship n’est pas encore connu et effraye les municipalités. Mais en utilisant des matériaux déchets polluant en les réintégrant dans une architecture, sontils nocifs pour notre santé? « C’est pleins d’émanation de cov de produit chimique.»3
Globalement, un Earthship revient quand même moins cher qu’une construction traditionnelle et même si les frais pour les systèmes techniques sont élevés, ils permettent de ne pas avoir de factures d’eau, d’électricité ou de gaz. Citation tirée du Reportage ‘100% mag’ sur M6, le Earthship, « Une maison pour pas cher »
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Citation de Frédéric TABARY, lors d’un entretien
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« The Dream House » Nick Olson & Lilah Horwitz
« The Dream House », Nick Olson & Lilah Horwitz En 2012, Nick Olson et Lilah Horwitz ont quitté leur emploi et sont partis pour construire une cabane de verre dans les montagnes de Virginie-Occidentale. Nick Olson, 27 ans, travaille avec des procédés photographiques de main-d’œuvre à l’ancienne, et la conceptrice Lilah Horwitz, 23 ans, fait des «vêtements». Nick Olson & Lilah Horwitz ont tout laissé tomber pour construire la maison de leur rêve : une cabine dont la façade est faite de fenêtres qu’ils ont collectées dans des brocantes au travers des Etats-Unis. «La plupart des fenêtres du couple recueillies ont été trouvés ou récupérés[...] Certaines ont été achetées, mais pas beaucoup. Le premier, le couple a trouvé était dans une grosse pile de vieilles fenêtres à une grange abandonnée en Pennsylvanie.»1 Nous remarquons à travers ce répertoire de très belles photos, pris par Nick Olson, que les élément constituant cette architecture ont déjà un passé. Les planches de bois sont en majeur partie du 1
Parole de Nick Olson, Dream House,Fu-
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bois de récupération. En ce qui concerne les ferronneries, les poignées, les loquets ainsi que les équerres, sont des éléments de récupération. Issues de brocante, parfois de de déchets de chantiers. Même ces jolies clous rouillés proviennent certainement d’un autre chantier. Malgré qu’ils soient rouillés ces éléments rentre dans une configuration, un assemblage d’éléments qui cohexistent très bien ensemble. Le vécu des matériaux assemblés renforce l’élégance arhitecturale, et valorise leur patrimoine. Le fait qu’ils aient déjà un passé, une vie, renforce l’atmosphère que veulent donner Nick et Lilah, à cette maison. La décoration de cette maison semble venir du passé, la présence d’un vieux poele en fonte disposé sur un lit de pierres, des luminères anciens, la disposition de lampes à huile, et la «vielle» verrerie favorise cette ambiance. Nick Olson propose de détourner des parpaing afin de concevoir un sommier de lit. On parle ici de réémploi. Il décide de garder les chutes de bois pour en faire des étagères, on parle de récupéra-
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tion. Les fenêtres qui constituent la façade sud, ont été dénichées, on parle ici de réutilisation. La volonté de concevoir un chez soi, cocooning, avec des matériaux récupérés, tanto réutilisés, tanto réemployé, contribue au développement durable, par conséquent favorise l’écologie et le respect du site où se trouve cette Dream House, qui porte d’autres noms : the Old World Grange ; the Glass House. Par le réemploi il est possible pour plus ou moins 500 $ US, c’est le prix global qu’a couté cette belle maison en Virginie-Occidentale, de concevoir un bel exemple de créativité et de logements à faible coût. «La lumière est si différent le matin, à midi et au crépuscule. Nous voulions en quelque sorte une maison construire pour que le changement se produise dans notre espace de vie «, a déclaré Olson. «Il s’agit d’être plus à vivre avec les éléments.»2
Ci-contre Photos issues © oldworldgrange.tumblr.com 2
Parole de Nick Olson, Dream House,Fubiz
Cette maison prend toute sa valeur par les éléments qui ont été utilisé pour la réaliser. Cette richesse qu’on retrouve dans les détails constitutifs amène une histoire, un passé à rpartager, à raconter autour de cette maison chaleureuse. Leur manière de réemployer, ne s’est pas arretée à l’objet mais à ce qu’il pouvait raconter ce qu’il pouvait dégager comme histoire comme vécu. comment il pouvait intéragir avec les matériaux qui l’entourent. Le coté rouillé renforce cette histoire, mais pas que, ces éléments sont déjà d’une autre époque. Les fenpetres sont composées en ellles-mêmes d’un passé, dans le calepinage des menuiseries. Aujourd’hui nous entrons dans une standardisation, avec une notion, disons de génreux où les baies n’ont aucun obstacles visuels, où les fermetures sont toutes identiques, remplacées par la standardisation de la serrure. Réemployer pour ce couple c’est raconter, rendre chaleureux, et surtout construire. Puisque tout a été récupéré, réutilisé, détourné...
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Le plancher de la terrasse est composé de petits tasseaux de bois, après avoir réfléchis au calepinage de la future terrasse le couple a coulé un liant permettant d’unifier le sol. Une façon originale de détourner les chutes de bois et de garder l’harmonie chaleureuse de la Dream House. Cet astuce permet de garantir à cout sûre la qualité et le respect de l’environnement. Et déviter d’investir dans des matériaux chers et neufs.
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Ci-contre Photos issues © oldworldgrange.tumblr.com
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The Lucy house,
Samuel Mockbee, Rural Studio.
The Lucy house, Samuel Mockbee, Rural Studio. En Alabama Samuel Mockbee lance en 1993 Rural Studio. Un projet d’architecture mené en collaboration avec une université de l’Etat qui propose chaque année, à une trentaine d’étudiants, de concevoir et de construire des maisons pour les plus pauvres, grâce à des subventions et des dons en argent et matériaux. «L’un des exemple les plus significatif de ces dernière année est la tâche accomplie sur l’impulsion de Samuel Mockbee aujourd’hui disparu. Ce qui est remarquable dans le travail accompli par le Rural Studio, au delà des dimensions écologiques et sociales c’est la qualité architecturale des bâtiments construits. Rural Studio : de l’enseignement, certes, mais surtout une vraie leçon de vie pour des étudiants d’Auburn aux Etats-Unis qui apprennent leur futur métier d’architecte de manière concrète, en construisant des maisons durables pour les mal-logés. Découvrez ce premier portrait de nommé au Prix 2008 d’architecture durable».1 1archiproject.forumgratuit.org
«PROCEED AND BE BOLD AT SMALL SCALE FOR BIG CHANGE» by Rural Studio Ce cadre permet aux étudiants, américains et étrangers, d’apprendre et de développer des techniques basées sur le développement durable, sur le recyclage de matériaux et l’usage de matériaux détournés de leur fonction première et sur une architecture qui alloue une place importante à l’âme d’un lieu. «C’est au cœur d’un des états les plus pauvres des Etats-Unis, l’Alabama, que le programme Rural Studio a pris place il y a une quinzaine d’années. Samuel Mockbee, professeur d’architecture à l’Université d’Auburn décide de lancer un cours d’un genre un peu particulier, à la dimension humaine indéniable : la construction de maisons pour les mal-logés du comté de Hale, pour lesquelles les étudiants prennent en main le projet de A à Z. Dessiner les plans en concertation avec les habitants, lever des fonds, récupérer des matériaux, trouver du matériel et construire à proprement dit... L’expérience est plus qu’enrichissante !
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Dans ce comté où humilité comme bonheur simple sont de mises, 16.000 habitants cohabitent, dont 35% sous le seuil de pauvreté. Les étudiants apprennent à les connaître et à répondre au mieux à leurs besoins. Ingéniosité, débrouillardise, solidarité mais aussi compétences techniques exacerbées et indéniables, caractérisent les équipes formées pour l’occasion.
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A trois ou quatre par projets, c’est plus qu’aux côtés, c’est avec les familles que ces jeunes entre 20 et 25 ans œuvrent à leur bâtir un logement. Chacun met ainsi la main à la patte. Avec comme matériau principal : le recyclage. Les moyens manquent ? Qu’à cela ne tienne : tôle, bois, carrés de moquette, paille, vitres de voitures... Rien ne se crée, tout se transforme... Et tout se récupère !» 2 Au final, des habitants retrouvent la dignité d’un toit correct à la construction duquel ils ont participé et les étudiants ont appris leur métier. Ils connaissent ainsi l’expérience unique de comprendre de bout en bout les différentes étapes d’un projet, tout en œuvrant au bien commun. En filigrane, un message clair : Faire quelque chose de durable en mettant l’accent sur le local. 2 archiproject.forumgratuit.org
C’est dans cette maison Lucy, une merveille d’architecture dont les murs extérieurs sont faits de briques de moquettes empilées qui ont donné lieu à un brevet et à la fabrication industrialisée. Il fallut plus de 72 000 carrés de moquettes aux dimensions de 15*15cm. Ce détournement de la moquette permet un réemploi qui assure l’étanchéité et l’isolation thermique et acoustique de celle-ci. Une réalisation astucieuse et digne d’une maison de type réemploi. Ces assemblages permettent d’éviter de réhabiller l’interieur des murs, assure une décoration par-
ticulière et propre à la maison et finalement assure une économie encore ici. Ci-contre Photos issues © google
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«The House within house », FPN Architeckten.
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« The House within house », FPN Architeckten. A l’origine cette constrution était une porcherie construite en 1780. Les architectes allemants, Fischer et Naumann trouvait cet édifice comme patrimoine à conservé. Ils ont décider de garder l’enveloppe de cette porcherie afin d’y glisser une «boite» qui serait la maison à habiter. Cette maison est en ossature bois, elle permet de s’y glisser facilement par la préfabrication de ces éléments en bois. Une façon de concevoir l’architecture à petite échelle.
de réhabilitation. C’est une façon de réemployer de l’architecture, de la réutiliser mais en la détournant de son usage premier. C’était une porcherie, aujourd’hui c’est une maison. Les deux architectes allemands sont convaicu qu’il y d’autre endroit «[...] où le squelette de l’édifice a été conservé intact et une nouvelle structure a été construite à l’intérieur.»1 Un projet gigogne
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Le bois est une bonne astuce, il est phoniquement et acoustiquement isolant. Il est recyclable si non traité. Et il permet une modularité si toutefois, les usagés en décidaient autrement. Ainsi l’enveloppe de la porcherie d’origine conservée, influe sur la position des ouvertures extérieures. L’enveloppe laisse une empreinte sur l’habitat, un mapping s’opère. La vision de l’empreinte patrimoniale prend son sens à travers ce projet, on réemploi en conservant une trace du passé. C’est un enrichissement de l’architecture, on parlera ailleur
1 Citation des architectes FPN, dans le journal dePachadesign, 1 avril 2010
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Ci-contre Photos issues Š housewithinhouse.tumblr.com
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«La villa déchets» by TABAKERO Asso.
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La Villa Déchets : une villa réalisée avec des déchets urbains. La villa Déchets est née de la découverte par Frédéric Tabary, d’une intallation à San Francisco, la Sraphouse. Cette maison n’a pas de fenêtre et ne peut accueillir d’habitants, Frédéric Tabary décide, lui, de construire une villa en partenariat, et de mener ce projet en intègrant l’usager, afin d’aller au delà de l’apparence d’une simple maison, en la façonnant avec des déchets urbains collectés, triés, matamorphosés. Pour lui, les déchets constituent une source importante de matériaux exploitables. Construire la villa était un challenge «Au fur et à mesure que les déchets arrivaient… on a imaginé la maison ! y avait pas de triche c’était en live.»1 Cette action vise à sensibiliser les citoyens et faire prendre conscience des énormes quantités de déchets quotidiennement rejetés.
Ci-contre Photos Eveno Erwan© 1
Entretien Auprès de Frédéric Tabary
La réponse est simple déjà commencer par éviter la sur consommation. Réemployer = moins de neuf = moins de production de déchet. Les éléments constituant la villa déchets ont été récupéré dans les déchetteries auprès des collectivités, et dans les tas d’encombrements dans la rue. Parout où il était possible de trouver des éléments dont personne ne voulait, les acteurs participants à la constrution, se mobilisaient pour récolter et détourner ces éléments dit «déchets». Le 20 octobre 2010 le chantier débute, et prend place sur le nouveau quartier de l’île de Nantes, sur l’esplanade devant les nefs qui abrite l’élphant. Le chantier dure 18 jours après 20 jours de collecte de déchets urbains secs. «Déchets à découvrir, scier, souder,... [...] Transformer la matière» Cette équipe qui comprend des architectes bénévoles, des habitants, des acteurs de la constructions, ou non, des passants, des curieux ont récoltés tout types de matériaux. Les palettes dites standard, au contraire des pa-
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lettes Europe ne sont pas recyclées et sont donc considérées comme déchets. Elles ont donc servis à monter les parois et les cloisons qui composent la villa. Ces cloisons ont été comblées de laine verre, de plastiques et de chips de polystyrène, afin d’assurer l’isolation.
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A l’extrieur les planches de bois sont fixées sur les bache de camion faisant office de pare pluie. Le papier maché et la colle servent à faire des briquettes de papier destinées pour le montage de certaines cloisons. Celles-ci seront enfillées sur des tiges métalliques afin d’en assurer la solidité. Les bâches camion servent de pare pluie mais aussi d’étanchéité en toiture.
dessus de lit. On utilise là encore la bache de camion qui sert de porte de placard. Le fer est récuperé pour faire toute la ferronnerie de la maison. «En effet si les materiaux seront bel et bien issus des déchets de notre société moderne, ils ne seront pas visibles comme tels. Car qui aurait envie de dormir dans une maison poubelle?»2 Cette action n’est pas juste un chantier, c’est un lieu de fête, de manifestation, où représentations le jour et festivités le soir s’enchainent. Les enchères pour passer une nuit dans la villa, amènent foule autour de l’oeuvre. Et oui cette villa est considérée comme une oeuvre artistique.
Les fenêtres ont été recuperées sur d’autres chantiers, provenant surment d’une commande en trop. La standardisation a permis à la villa de facilement s’adapter aux dimensions du cadre des fenêtres.
Depuis le printemps 2011, elle est installée de façon perenne dans l’éco-quartier de la Bottière-Chénaie. Considérée comme îcone du développement durable, elle prend place et devient le QG de l’asso Tabareko.
Le bois est détourné pour faire le mobilier, l’utilise dans plusieurs pièce, il permet d’harmoniser l’ensemble et donne un coté chaleureux, par son vécu. Le rémploi s’infiltre jusque dans la décoration de la villa. Les toiles de jute, le carton, les journaux sont réutilisés pour façonner rideaux, tapis,
Ci-contre Photos issues © La villa déchets 2010 25 tonnes de déchets, Tabakero La villa déchets 2010 25 tonnes de déchets, Tabakero, p3
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Partie 3 : Retours d’expériences sur le réemploi dans l’architecture.
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Frédéric Tabary
© Photo Erwan Eveno
Entretien auprès de Frédéric Tabary Je voudrais savoir comment l’aventure a commencé ? En fait j’étais euh, j’avais fait la villa Hamster avant , la villa déchet. Et euh… et voilà. Et donc ça c’était une première expérience de entre guillemet autre chose que de la construction traditionnelle et du coup j’ai… je… mon cerveau se mettait plus à travailler que la normale sur des projets un peu différents. Et il s’avère que un jour pour Canal+ on m’a demandé d’écrire une mission « les nouveaux explorateur ». Et donc j’ai réfléchis à cette émission, et du coup j’ai vu le sracp house de San Franscisco. Tu connais ? Non ! (Il me montre sur internet la Scrap House à San Francisco) Voilà ça c’est la Scrap House, c’est une maison qui a été réalisé uniquement avec des déchets. Par contre jamais personne n’a dormis dedans. Ca été fait qu’avec des déchets, en 2012. Donc c’était bien, mais ce qu’est dommage c’est que tout soit parti à la poubelle, qu’on n’ait pas pu dormir dedans, Et puis ca faisait l’apologie du recyclage. C’est bien mais c’est pas aboutit. Parce que
réellement si c’est recyclé réellement on peut dormir dedans. Je trouvais le visuel intéressant, par contre la finalité je trouvais ça vraiment dommage je trouve qui sont passé à coté de quelque chose donc un moment donné faut pas critiquer sans rien faire. Donc je me suis dit je vais faire la même chose, mais je vais la faire euh… D’abord visuellement jolie, d’accord enfin jolie, euh esthétiquement agréable on va dire, logeable et puis surtout voilà on va dormir dedans, avec une opération qui va vraiment être aboutit, et on va faire une vrai maison dans laquelle on pourra dormir. Et qu’on donnera à une asso enfin… Et donc j’ai commencé à démarcher les bureaux d’étude déchets, à démarcher un peu tout le monde. Puis les administrations enfin tout ce qui tourne autour des déchets. Et enfin ce que je croyais qui était bien c’est-à-dire le recyclage est apparu comme une solution entre guillemet pas du tout adaptée en fait. Le recyclage est adapté pour certaines choses pas pour tout on peut pas faire une maison en déchet. Cela n’est pas possible, c’est simple pourquoi d’après toi ? Alors y a des matériaux que l’on peut réutiliser je pense, et d’autres qui sont pollués en fait et qui peuvent pas être réintégré dans une maison…
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Evidement, évidement, premièrement, structurellement parlant ? Il faut que ce soit normé…
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Tu connais un bureau d’étude qui validerait ? Et une assurance ? Rien que ça, donc c’est utopique. On les voit tous en train de construire des maisons avec des bouteilles en plastiques, nan mais les cov qu’ils absorbent c’est énorme, ils mettent des pneus c’est du délire et c’est une mauvaise bonne idée… si tu veux, c’est dommage… donc moi j’ai fait mon projet et puis putin je me suis dit je vais pas le faire, c’est pas possible, je vais faire un projet qu’est un nouveau projet en fait en regardant de plus près je me suis dit je vais la faire pour qu’on me dise c’est bien et pour que je puisse dire à chaque argument ben non c’est pas bien. Tu vois, c’était ma construction argumentaire pour cette maison. Et euh donc, la maison est devenue le symbole de la prévention du déchet. Et en reliant le symbole du recyclage, je dis pas que le recyclage c’est pas bien attention, c’est une solution, une deuxième solution ou il vaut mieux faire une prévention qu’un recyclage. Voilà tu connais toute l’histoire. Finalement c’est super décevant bah oui car toi tu voulais en faire un symbole. (rire) Oui peut être que…
Ouai mais je pense que c’est ma version des choses et que, je pense que c’est intéressant de pas avoir un mémoire qui faut recycler au contraire, tu peux dire y a un gros con à Nantes qui pense que, alors y a un bilant carbone de l’opération d’accord ? Un bilant financier de l’opération ! Un bilan financier de quand même 240 000 euros pour 75 m² donc là-dessus je pense qui vaut mieux construire en neuf. Le bilan carbone est si… alors attends y avait deux options si on construit une maison neuve euh.. bien portée enfin je veux dire bien économiquement, enfin éco-construite pardon, le bilan carbone de la villa est catastrophique. Ah ouai ! Oui ! En fait le bilan carbone de la villa est équivalent au bilan d’une maison normale. Sauf que pour un bilan carbone équivalent, t’as juste une maison qu’est nulle en… thermiquement parlant, acoustiquement parlant enfin à tous les niveaux. Ce n’est pas une maison ! Là t’as des gens qui dorment dedans, y a deux personnes qui viennent du sud de la France ils sont dans la merde, je leur ai prêté la villa ça fait deux mois qui sont dedans. Juste la facture EDF elle va être phénoménale, et puis c’est humide, c’est moite euh… dès qui
fait nuit ça pue ! Et puis t’as le COV. Nous on l’a fait pour une association, mais juridiquement je pouvais pas la louer. Juridiquement si je louais ça ils me tombent directe dessus et j’ai un procès au cul. Hmmm… Bien sure !! C’est évident ! On a fait les murs avec des palbox. Les palbox, ce sont des boites dans lesquelles on met des pommes. Dans les vergers les pommes elles sont traitées à deux cent pour cent donc les palbox se retrouvent complètement imprégnées… tu comprends ? Ouai ouai Voilà tu veux savoir quoi d’autre ? (rire) L’installation de la villa s’est faite sur l’ile… Dix huit jours sur l’ile de Nantes ! Avec deux mille cinq cent bénévoles. Ensuite on est resté pendant un mois et demi devant l’éléphant avec l’aide de parrains comme Bruno Solo, y en a eu un paquet, on a fait dormir des gens dedans, donc y avait un, deux, trois, quatre couchages tous les jours, c’était énorme on a fait dormir pas mal de personnes trois fois quatre douze euh cent personne je crois. Donc tous les soirs
y avait du monde et tout. Et puis on a déménagé la maison un an plus tard à Bottière-Chênaie dans l’éco-quartier donc la maison est devenue le symbole de la prévention du déchet. Voilà le symbole ! Tu l’as vu ? Oui oui Derrière E.Leclerc Paridis, l’école d’archi, vous avez jamais visité l’éco-quartier ? Si si on l’as visité dans le cadre d’une option. Il faut la visiter, pleins d’école sont venue la visiter, sur le plan déchet c’est pas terrible, mais sur le plan structurel c’est impeccable. Sur un plan technique ça démontre qu’on surdimensionne absolument tout. On a fait un belvédère qui fait dix mètres de haut en bas c’est les chiottes, avec des palettes qu’en recyclage. Et on s’est tapé je sais pas combien de tempête. Et ça tient ! Ca tient on n’a pas une planche qu’est tombée, la toiture a été faite avec de la bâche de camion, euh ça fonctionne et techniquement ça fonctionne. C’est pour ça ça démontre qu’on surdimensionne absolument tout. Vraiment !
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Et tous ces déchets vous les avez récupéré où ?
A oui d’accord. Et la collectivité elle a réagit comment face à ça ?
igloo de merde. Maintenant qu’on a dit qu’on allait faire une vrai maison, tout façon le conseillé Dominique Vals de Jean-1marc Hérault est venue devant vingt –trente conseillés, il a dit écoutez, la maison doit se faire, c’est comme ça elle va se faire vous n’avez pas le choix, donc c’est comme ça mettez-vous au travail… voilà ! J’étais là moi, et impressionnant quoi. Donc ça s’est fait et au final, on a eu des éloges de tout le monde. On a rendu le chantier en bon état notre chantier était en meilleur état que celui du euh la musique là ?
Face quoi ?
La Fabrique !
Et bien face à cette installation.
Notre chantier était plus propre que la Fabrique ! On a donné à bouffer à deux mille cinq cent personnes et tout quoi.
C’est la mairie de Nantes qui nous en a refilé, euh on en a trouvé dans les rues, partout quoi dès qu’on voyait un tas de jail on y allait. On a un copain qui avait des petits camions, ils nous en a preté et, dans les décharges dans tout quoi, par contre les déchets on en a récupèré sur vingt jours dans Nantes. On n’a pas entassé, on n’a pas voilà quoi…
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A non non non elle a été la première sur le site euh, heureusement qu’elle était ici. Elle n’a pas posé de frein au début face à ça ? Ah au tout début ! Au début quand on a proposé le projet, Jean-Marc Hérault et Dominique Vals qui est son conseillé personnel m’ont tout de suite dit on veut le projet, mais euh en quelques heure hein, mais euh après les techniciens de Nantes Métropole et ingénieurs, ah bah si ça été l’enfer. Parce que eux ils voyaient un tas de poubelles. Vous imaginez un
Ah oui quand même ! Oui c’était une cantine y a qui venaient dormir devant tout hein… Et aujourd’hui qu’est ce que vous pensez de tout ça ? Oh aujourd’hui euh exactement la même chose que le recyclage n’est pas une solution architecturale. Dans ce sens premier, y a une différence entre recycler et réemployé…euh c’est un peu faux ce que je dis. Y a deux choses le re-
cyclage et réemployé, le recyclage pur le fait de prendre un déchet de le transformer en matière première ça je pense qu y a un avenir. Loin dans l’avenir, quand on voit le cout du recyclage quand on voit euh c’est compliqué, tu vois là je suis en train de déménager la chambre de mes enfants, je tris là, et si j’étais vraiment consciencieux, chaque morceaux de plastic serait trié, ya des choses qui sont concevables et d’autres qui ne le sont pas. Donc c’est compliqué de recycle on y met pas les moyens. Donc le recyclage pur dans un sens oui je pense que dans le futur on y arrivera. Les robots qui arriveront vraiment à trier euh en venant taper avec un objet euh pour le chopper donc du coup vraiment le recycler et le traiter, voir le dépolluer. Bon on sait recycler le béton le carton le papier, dans les murs on a recyclé du papier les murs dedans sont en papier. A force d’avancer on est en train de dépolluer les déchets qu’on produit. Et le fait de réemployer est ce que pour ça une valeur ? Pas dans la construction pas dans la décoration mais j’ai envi de dire dans… A oui une machine en panne c’est quand même dommage de pas la réparer ! L’obsolescence pour prendre autre chose ça me soule. Je supporte pas de voir qu’ils sont
en train de nous vendre des ampoules ces cons qui vont durer dix ans ? Ca fait un an que la loi est passée j’ai déjà changé toutes mes ampoules déjà. Elles sont moins puissantes, et elles mettent des années lumières à s’allumer. Et elles sont moins durables que les anciennes ampoules. Il faut savoir que y a une ampoule qui brille à la caserne de San Francisco, elle est allumée depuis 1950. Elle n’a jamais été éteinte et elle marche très bien. Toute façon on rentre dans une économie où il fait consommer donc voilà quoi. J’ai cru comprendre qu’il y avait plusieurs villas déchet, elles ont toutes été construites ? Ah euh à Paris, euh non ça ne s’est pas fait pour des questions budgétaires. Est-ce que vous avez eu un retour des gens ? qu’en ont-ils pensés ? Euh globalement eu oui, ah si la seule critique que j’ai eu de négatif c’est sur Lulu la Lettre à Lulu ! Tu connais ? Non ! C’est un petit journaliste naze, c’est vraiment une buse ce pauvre garçon, il écrit du satirique mais euh, il a publié un article de la villa une villa poubelle qui n’ait pas
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trouvé de deuxième vie. Il écrit des choses mais il ne sait pas de quoi il parle. Je lui ai déjà dit bouche ta gueule quoi… Nan mais un moment donné il écrit des trucs qui sont faux donc euh… Lui il a rien fait, La villa c’était juste un moyen pour sensibiliser les gens, c’est un pauvre garçon… Donc voilà a part la Lettre à Lulu où ça été négatif j’ai eu que des bons retours. Tous emballé par le projet même Jeanmarc Hérault.
des pneus des bouteilles en plastic. (rire)
Est-ce que vous pensez que le réemploi à place dans la construction du bâtiment public ?
Ouai mais vous connaissez pas les constructions, mais je rebondis sur le fait de construire en pneus, ou les émanations de COV… Est-ce que vous pensez pas que y a une possibilité de construire comme ça et …
Je dis juste que avant que ça fonctionne y a des années lumières qui vont couler. Et puis moi je travaille pas dans le public je trouve ça trop compliqué et puis les normes sont tout simplement insupportables. Déjà les normes sont insupportables, déjà on a des équipements qui coutent une fortune et demain si tu dois prendre en compte le recyclage tu veux dire nan le réemploi.
Tu connais Bellastock ? Non.. C’est un collectif à Paris qui fait des trucs super, faut que t’ailles voir. Malheureusement pour moi ça reste très utopique. Nan je déconnais pas et donc tu disais par rapport à lui ?
Oui.
Les pneus ils servent à deux choses, tu sais dans les grands bâtiments les pneus servent au réserve d’eau, une piscine olypique qque tu remplie de pneus et tu mets un plafond et ça sert de drainage naturel pour les eaux de pluie. Je ne mettrais jamais un pneu dans ma maison jamais jamais jamais . C’est pleins d’émanation de cov de produit chimique.
Un jououuur !
Les pneus sont en fondation…
Vous connaissez les Earthship de Mickael Reynolds ?
Mais même, ces maisons elles sont en ventes ? C’est de l’auto-construction ! D’accord mais je pense qu’ils font une grosse erreur, ils s’en mor-
Non c’est quoi ? Ce sont des maisons construites avec
dront les doigts. Je pense que c’est une connerie, et je trouve dommage que personne ne vient leur dire attention à vos pauvres enfants… Je reviens sur la villa déchet si c’était à refaire qu’est ce que vous ne referiez pas ? Je ne prendrais pas autant de parrains, parce que les gens n’étaient pas très impliqués. Je ne demanderais pas à un collaborateur de mèdeu ils nous a tout pompé notre énergie tout enfin voilà quoi, sinon je ne regrette rien sinon d’extérieur l’aventure a été intéressante humainement intéressante, techniquement intéressant, enfin tout par contre j’aurai pas négocié trois mais dix ans pour que la maison reste plus longtemps. Ok… Y a pas un technicien de la ville qui a dit que la maison allait tenir dix ans, ça fait trois ans qu’elle est là, elle n’a pas bougé, y a même des gens qui vivent dedans. Donc voilà c’est tout je recommencerais exactement pareil. Et vous avez vécu dedans ? Oui moi j’ai dormis le 31 décembre 2000 euh je sais plus de quand avec toute ma famille. Et votre famille a perçue ça comment
du coup ? Ah bah on a passé le nouvel an dedans donc euh c’était carrément bien, nan nan c’était top ! C’était génial on a bien rigolé. Je reviens aussi sur le statut des participants, vous avez dit qu’il y avait des étudiants ? Oui, y avait deux mille cinq cent bénévoles, donc ca représente. Des gens qui étaient dans le bâtiment ? Non non de tous domaines. (il part pour me cherche un livre) Ah merdeuh j’en ai plus ! Je voulais te donner un livre ! Amon avis c’est déjà parti dans le déménagement… a l’occasion je t’en refilerai un ! Sur le plan de la maison comment vous avez pensé le truc ? Au fur et à mesure que les déchets arrivaient… on a imaginé la maison ! y avait pas de triche c’était en live. Tout dépendait des déchets que vous alliez rencontrer ! Tout à fait ! on a trouvé des panneaux frigorifiques qui nous permis de faire les toitures, on a trouvé quoi… des palettes, des plastiques, voilà.
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Mais les plastique émanent des cov... Oui mais le but c’est pas de faire une maison dans laquelle on va vivre mais une maison expérimentale. C’est une maison qui montre que ça ne fonctionne pas des bois pollués des plastiques, oui y a une isolation, mais c’est une valeur expérimentale. C’est pour dire ne faites pas de maison avec des déchets. C’est pas possible. Vous avez trouvé une assurance alors ?
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Non pas d’assurance nous on expose en tant que œuvre culturelle. Aucune assurance pour notre maison, aucune. Donc personne ne peut se retourner sui un problème survient. Non personne ! C’est pas une maison, c’est pas un truc qu’on loue, c’est euh une œuvre culturelle tout simplement. Comment les gens prennent rendez-vous ? Y a un site sur lequel ils peuvent s’inscrire ! Le fil de la discussion a dérivé sur un autre sujet... Suite à la villa déchet on lui a proposé de faire le siège social de Maison du Monde et de designé du mobilier.
Aujourd’hui Frédéric Tabary travaille à son compte, avec d’autres employés, chacun à son domicile, une façon de travailler en autonomie...
«OPALIS»
Guide de rémploi des matériaux de construction
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«Il n’est pas facile de savoir à quoi s’attendre lorsque l’on parle de matériaux de récupération. Chaque type de matériaux a sa propre logique et se retrouve sur le marché de la récupération pour des raisons parfois très différentes. Cette rubrique entend vous guider à travers les grandes familles de matériaux rencontrés sur le marché de la récupération aujourd’hui en Belgique. Chaque matériau est décrit à travers une fiche comprenant les spécificités, le format et la fréquence sous lequel vous le trouverez et une idée du prix (quand cela aura été possible).»1
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Opalis est une initiative de l’asbl Rotor. Actifs depuis 2005, elle explore la question du réemploi dans plusieurs domaines et à travers de nombreux projets. Au cours d’une série d’études sur le secteur de la construction, elle a constaté qu’il existait de nombreuses possibilités pour se procurer des matériaux de seconde main mais qu’elles restaient sous-exploitées par les acteurs professionnels bruxellois. Elle a constaté que de nombreux éléments potentiellement réutilisables sortaient des chantiers bruxellois mais n’atterrissaient pas auprès des revendeurs. C’est pour se faire rencon1 http://opalis.be/fr/materiaux
trer l’offre et la demande qu’elle a imaginé cet outil. Projet soutenu par Bruxelles Environnement et l’alliance emploi environnement. Ce site s’adresse à tous les particuliers, entrepreneurs et architectes qui désirent acheter, vendre, ou mettre en œuvre des matériaux de réemploi. On peut y trouver un annuaire actualisé de revendeurs professionnels et de matériaux, ainsi que des conseils à propos des matériaux de réemploi et leur mise en œuvre. Ce site propose aussi des extraits de cahier des charges pour une série de matériaux de réemploi spécifiques. Ce site rescense tous les revendeurs disposant de son propre panel d’activités et de matériaux disponibles, mais aussi sa manière de fonctionner, à travers les Pays-Bas et principalement la Belgique.En France seul chez INCOM proche de Paris.
Ci-contre Photos issues © opalis.com
Le site se présente comme ci-dessous, chacun peut effectuer une recherche en selectionnant le type de matériaux qu’il souhaite, afin de le réemployer. Chaque matériaux est classé par bois, par minéraux, on retrouve également une sélection d’élement tel que les antiquités architecturales, les appareils électriques et de chauffage, les châssis de fenêtres, des intérieurs de bureaux, des métaux structurels et même des sanitaires.
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Afin de conseiller les interressés des conseils sont proposés et des questions sont abordées afin d’aiguiller les constructeurs, en voici une sélection : Est-ce que tous les matériaux de construction peuvent être trouvés sur le marché du réemploi à l’heure actuelle?
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«La tendance actuelle du secteur de la revente de matériaux de construction est de se concentrer de plus en plus autour des matériaux à haute valeur ajoutée, c’est-à-dire des matériaux remarquables du point de vue de leur manufacture ou de leur âge. Les matériaux du niveau des gammes standards, de qualité moyenne, tels que des portes, des châssis ou des sanitaires se raréfient. Ils constituaient pourtant un marché florissant il y a encore une dizaine d’années. Les causes de ce changement ? Le coût élevé de la main d’oeuvre pour le démantèlement et la remise en état ; la concurrence de plus en plus difficile à soutenir avec les matériaux neufs produits à l’étranger à très bas prix et la difficulté de répondre aux nouvelles normes techniques de plus en plus nombreuses.»1
1 http://opalis.be/fr/pages/conseils
Quels matériaux peuvent être trouvés à coup sûr sur le marché du réemploi? «Certains matériaux sont très répandus sur le territoire belge. Ce sont essentiellement les valeurs sûres du patrimoine bâti typique : pierre bleue, dalles de carrelage en céramique, briques, pavés, etc. L’omniprésence de ces matériaux au fil du temps et à travers les régions les met relativement à l’abri des fluctuations de la mode. C’est moins le cas pour les matériaux plus récents qui tendent à se démoder plus vite et qui doivent faire face à une offre croissante de matériaux similaires bon marché. Ce facteur prend toute son importance lorsque l’on sait que le stockage est l’un des points essentiels dans la gestion d’une entreprise de revente de matériaux. Étant donné que certains matériaux y restent pour de longues durées, il s’agit d’éviter les situations où ils deviennent impossible à écouler. Pour minimiser la prise de risque liée à ce pari sur l’avenir, la plupart des revendeurs décident de s’en tenir à quelques matériaux incontournables et sûrs qui deviennent de ce fait les matériaux à succès du secteur de la revente.»2
2 http://opalis.be/fr/pages/conseils
De quelle façon est-ce que la qualité du matériau est garantie? «Les matériaux de récupération dans le secteur de la construction sont des matériaux qui proviennent essentiellement de chantiers de démolition ou de rénovation. Cela entraîne des conséquences sur leur apparence mais aussi sur leurs caractéristiques structurelles. Contrairement aux produits neufs, les matériaux de construction d’occasion ne disposent généralement pas d’une garantie attestant leurs performances. Si c’est relativement anodin pour un muret extérieur, ça devient plus critique dans le cas d’un élément structurel. Dans tous les cas, cela implique une prise de responsabilité de la part des acteurs de la construction (architectes, entrepreneurs et maîtres d’ouvrage). Une bonne connaissance de l’histoire du matériaux (d’où il vient, à quoi il servait, comment il a été démonté, etc.) permet de prendre cette responsabilité en connaissance de cause. Certains revendeurs sont capables de fournir des renseignements très précis sur ce point. L’absence de garantie n’empêche pas certains matériaux d’occasion de se retrouver en masse dans les marchés publics, c’est par exemple du matériaux de voirie. Ceci s’explique par sa résistance éprouvée
par le temps.»3 Les matériaux de réemploi sontils plus chers ou moins chers que les matériaux neufs? «Le prix des matériaux de seconde main est un élément extrêmement variable. Cela tient au fait que la catégorie « matériau de récupération » désigne aussi bien des matériaux vendus à très bon marché que des raretés architecturales recherchées par des collectionneurs. Il ne faut donc pas s’étonner que le prix d’une porte, par exemple, peut varier de 30 € à 300 €, bien qu’un même revendeur proposera souvent une gamme de prix relativement homogène. De manière générale, le prix dépend essentiellement de la rareté d’un élément, de sa période de production et de sa préciosité. La bonne affaire est donc tout à fait relative ! Les politiques de prix varient d’un type de matériaux à l’autre. Ainsi, une antiquité architecturale sera vendue à l’unité alors qu’un seuil en pierre bleue en mètre linéaire. Ces unités sont spécifiées dans chacune des fiches matériaux. Pour information, les prix mentionnés dans les fiches matériaux sont indicatifs. Ils peuvent différer sensiblement d’un revendeur à 3 http://opalis.be/fr/pages/conseils
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l’autre.»4 Est-ce que les pratiques actuelles de démolition permettent de démonter les matériaux réutilisables?
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«Le démantèlement désigne la phase des travaux durant laquelle des matériaux sont enlevés d’un bâtiment. Contrairement aux démolitions lourdes, le démantèlement tente de conserver le plus intact possible les matériaux issus des travaux. Cette opération, et le temps et les ressources qui lui sont dédiés, est donc déterminante pour la possibilité de réutiliser les éléments. Connaître l’histoire du démantèlement d’un matériau permet de se faire une meilleure idée de ses qualités. Un bâtiment laissé à l’abandon trop longtemps augmente la probabilité qu’il se fasse vandaliser au risque de rendre rendre tout démantèlement ultérieur impossible. Les démantèlements sauvages de portes et de fenêtres sont particulièrement problématiques car ils ouvrent littéralement la porte à toute sorte de vandalisme. Les mises en œuvre réputées « indestructibles » s’avèrent souvent peu propices au démantèlement et à la récupération ; au contraire, des mises en œuvre plus traditionnelles (assemblages de 4 http://opalis.be/fr/pages/conseils
bois, mortiers à la chaux, etc.) permettent des démantèlements plus aisés. Il en va de même pour les aménagement d’intérieurs de bureaux contemporains, qui sont constitués en majorité d’éléments modulaires standardisés, conçus pour être remplacés facilement et donc a priori démantelés facilement.»5 Récupération ou imitation? «Certains matériaux de réemploi se font de plus en plus rares. Du coup, des producteurs ont mis sur le marché des matériaux neufs qui imitent l’aspect des matériaux anciens. C’est le cas pour la brique notamment. Ces matériaux sont parfois artificiellement vieillis et sont vendus en tant que produits rustiques. Il arrive que ces imitations – systématiquement moins chères – soient vendues juste à côté de matériaux provenant effectivement de bâtiments anciens. On constate aujourd’hui que certains revendeurs de matériaux de récupération ont pris le train en marche et proposent des matériaux vieillis à côté de matériaux anciens. Il arrive même que des poutres en chêne anciennes soient débitées en planchers, à l’allure plutôt neuve, pour ensuite être vieillis artificiellement ! Inévitablement, chaque revendeur a 5 http://opalis.be/fr/pages/conseils
son avis sur la question : “ Vous savez, les vieilles briques Paep sont aussi rares que les nouvelles briques de bonne qualité”.»6 Est-ce que me réemploi est une activité économique forcément locale? «Le marché des matériaux de construction est largement international ; il en est de même pour quelques matériaux d’occasion. Le succès de certains éléments les amène à dépasser les frontières belges. Il n’est pas rare de rencontrer des revendeurs belges qui travaillent régulièrement avec les Pays-Bas, la France, ou encore les États- Unis ou la Chine pour l’exportation de nos matériaux typiques, comme par exemple les pavés. En sens inverse, il existe aussi des flux de matériaux de récupération depuis l’étranger vers la Belgique, notamment des poutres en chêne, de la pierre naturelle ou encore des briques provenant majoritairement de France. Ou par exemple des klinkers des Pays-Bas.»7
6 http://opalis.be/fr/pages/conseils 7 http://opalis.be/fr/pages/conseils
Ce site qui est mis en place est la preuve d’une démarche écologique responsable. Par l’intermédiaire de la toile, les internautes peuvent échanger, rémployer des matériaux des élément constitutifs de de la constrution. Une façon de redonner vie à ces éléments ou leur prolonger la vie. C’est dans le rémploi que toute la richesse se trouve, une richesse à foison ; une richesse partimoniale, une façon de donner une distinction architecturale. On remarque que principalement seules les matériaux nobles comme la pierre et le bois sont récoltés, parmis d’autres. Mais dans l’architecture la novation est est récurente dans la recherche de nouveaux composites, avec les nouveaux matériaux sandwich qui sont apparus nous pourrions nous demander si les réadapter dans nos constructions serait intelligible. On remarque que depuis toujours le bois est une source fiable dans la construction, mais pas une source inépuisable. Il devient interréssant de se demander quels matériaux dans l’avenir seront les plus rémployés.
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Conclusion Le réemploi n’est pas un mode, il est un prise de conscience, contenu de la diminution de nos ressources naturelles. Dans le domaine de l’architecture, le bâtiment peut établir un impacte important si ce phénomène se met en place d’une manière générale.
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Ce phénomène n’est pas nouveau, même si déjà dans l’antiquité, certains adeptes naifs de ce procèdé «écologico-économique», s’étaient mis en marche d’enrichir leur patrimoine et d’exhiber leur pouvoir au travers des éléments réemployés, dans l’architecture, devenant leurs trophés. Ce fut le cas pour «L’arc de Constantin» àRome en 315, également en Tunisie où la Grande Mosquée de Kairouan réemploi les colonnes d’édifices romains et byzantins. Cette tendance à l’époque traversa le Moyen-Age, les temps modernes de la Renaissance, l’Epoque Contemporaine et jusqu’à nos jours. Aujourd’hui ce n’est plus une tendance mais elle commence à devenir une nécessité, si nous continuons dans la cadence du gaspillage, et de l’acumulation des déchets.
A travers les exemples étaillés dans ce mémoire, certains on déjà engagé cette prise de conscience très au sérieux et sont déjà des acteurs importants et des avant gardistes. « Chacun est responsable de la planète et doit la protéger à son échelle. »1 D’autres critques le réemploi pour dénoncer au travers des matériaux une autre notion celle du traitement éxageré des matériaux et des polluants qui peuvent envahir notre quotidien. L’émanation des matériaux réemployés devient une problématique comme dans «la Villa Déchets» de l’équipe Tabakero, où se fut une expérience pour dénoncer l’ampleur des déchets et le fait qu’on ne peut pas toujours tout réemployer puisque certains matériaux émanent des polluant. D’autres affirment qu’il est possible de construire en réemployant, en réutilisant, en détournant, des matériaux de leur origine afin de les intègrer dans une architecture réfléchie. C’est le cas pour la «Lucy house» de Samuel Mockbee de l’Agence Rural 1
Citation de Yann Arthus Bertrand
Studio où cette agence déploie ces efforts pour construire des logements à faible coût pour les gens défavorisés. Un processus de réflexion qui tourne autour de la notion de réemploi. La maitrise d’ouvrage et différents acteurs comme les agences de l’environnement et d’autres sociétés publiques se mettent en marche pour anticiper la décadence des déchets du bâtiment. D’autres à plus petite échelle, interviennent, via des sites spécialisés Comme «Opalis» sur des annuaires de réemploi, où chacun peut commander des matériaux et différents éléments constitutifs de la construction.
bénéfique pour notre planète et tous ses habitants. «Faisons en sorte que dans chaque geste, l’économie et l’écologie soient au centre. Pour offrir plus de solidarité, reprenons la main sur notre vie; Le réemploi permet ce lien solidaire entre les hommes : car ce que nous réemployons est une manière ou un objet chargé de culture. Il est aujourd’hui possible de modifier notre comportement par un acte de résistance quotidien, face à cette « grande époque » faite de pillages et de destructions des hommes et des matières. Pourquoi toujours détruire, jeter, brûler…comme s’il y avait quelque chose à cacher ?»2
Une façon de construire en enrichissant son patrimoine d’histoire et de valeur économique tout en faisant des économies. Le réemploi ne s’arrete pas au matériaux il s’intègre aussi dans une politique de restauration du patrimoine, qui est la réhabilitation. Démolir entraine beaucoup de conséquances, le tri des matériaux, le recyclage, le traitement pour certains matériaux dit polluant. C’est la que le réemploi prend place, nous commençons à réutiliser, à recycler, récuperer pour détourner. Ce n’est que le début d’une action intelligeible et
Citation de Patrick Bouchain, exposition Recyclage ou réemploi?
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Glossaire : Déchet : reste d’un matériau que l’on travaille, perte, altération d’une chose en volume, quantité, qualité, durant sa manipulation, sa fabrication, sa vente, détritus, résidu inutilisable et impropre à toute utilisation et consommation Enfouissement : Faire enfouir, résultat de faire disparaitre sous terre tout composé, l’enfouissement des déchets. Gaspiller : Faire un mauvais emploi de quelque chose, de telle sorte qu’il de perd en parie. Dépenser inutilement, follement, dila pider. Faire un emploi désordonné, sans profit de quelque chose, gâcher, prodiguer. Antonyme de Gaspiller : accumuler, conserver, cueillir, entasser, garder, ménager, thésauriser, économiser, épar- gner.
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HQE : « La Haute Qualité Environnementale est une démarche qui vise à limiter à court et à long terme les impacts environne mentaux d’une opération de construction ou de réhabilitation, tout en assurant aux occupants des conditions de vie saine et confortable. Les maîtres d’ouvrage disposent d’une meilleur contrôle de l’acte de bâtir en structurant leurs objectifs autour de quatorze cibles. »
Inertage : L’Inertage est une procédure qui consiste à remplacer une atmosphère réactive (oxydante, inflammable, explosive) par un gaz inerte comme l’azote, le CO2 ou l’argon. Cette tech nique est utilisée pour le traitement des déchets amiantés.
Réemploi : Plus que réutilisation, récupération ou recyclage, le réemploi – acte par lequel on donne un nouvel usage à un objet qui a perdu l’emploi pour lequel il avait été conçu et fabriquée – permet de développer une nouvelle éthique de la matière et de nouvelles relations entre les hommes et la planète. « Réemploi » : toute opération par laquelle des substances, ma tières ou produits qui ne sont pas des déchets sont utilisés de nouveau pour un usage identique à celui pour lequel ils avaient été conçus. Employer une nouvelle fois signifie bien que l’on
garde la matière et la forme (donc la trace historique) pour un nouvel usage.
Réutilisation : toute opération par laquelle des substances, matières ou produits qui sont devenus des déchets sont utilisés de nouveau. Dans le domaine de la gestion des déchets, la réuti lisation est un terme synonyme de réemploi.
Réversibilité : Possibilité de revenir, lorsqu’une situation ou une organisation nouvelle prend fin, à une situation ou une organisa tion antérieure viable.
Bibliographie : Ouvrages Bâtir ethique et responsable / Jacques Benoit, Suzanne Déoux/ Editions du Moniteur / 2008 Cradle to cradle / William Mcdonough / Mickael Braungart / Ma nifesto / 2011 Construire ou rénover en respectant la Haute Qualité Environne mentale / Brigitte Vu / Edition Eyrolles / 2006 Habiter demain de l’utopie à la réalité / Véronique Willemin / Edi tions Alternatives / 2010 Jean-Marc Huygen / édition Acte sud / 2008 Sous les pavés La Terre / Claude Cheverry et chantal Gascuel / collection Ecrin /2009 La poubelle et l’architecture- Vers le réemploi des materiaux / Patrimoines : fabrique, usages et réemplois / Capucine Lemaitre, Benjamin Sabatier / Editions Multimondes / 2008 Prévenir et gérer les déchets de chantier / Le Moniteur/ Edi tion Le Moniteur / 2009
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Mémoires Mémoire : « Le réemploi en construction : rassurant, rationnel et réalisable ? », Coralie Happe, 2010 Mémoire : « Les déchets de chantier et le recyclage des matériaux dans le secteur du bâtiment », Cheik Rouhou, 2007
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Sites internet www.vd.ch/themes/environnement/dechets/dechets-de-chan tier/ www.socotec.fr/solutions/14-assistance-dans-la-gestion-des- dechets-de-chantier www.ffbatiment.fr L’actualité sur les déchets La politique des déchets 2009-2012 - Ministère de l’Écologie, de l’Énergie, du Développement durable et de la Mer. www.cca-actions.org www.dudchetalobg.com www.epeaparis.fr www.halfcuttea.com/videos/nick-olson-lilah-horwitz/ www. opalis.com
Reportage - Film Home | Yann Arthus Bertrand | Luc Besson, 2009 Nick Olson & Lilah Horwitz | Makers (Documentary)
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Cet ouvrage est imprimé par RDS Atlandoc 15, rue Alain Barbe Torte 44200 NANTES en janvier 2014 Imprimé en France.
Ce mémoire est une compliation de quelques exemples architecturaux et notions qui gravitent autour, d’une façon de concevoir l’architecture et d’un point de vue écologique, qui est le réemploi. Impacté par l’épuisement des ressources naturelles, nous architectes devons anticiper ce problème dans nos façons de construire l’architecture de demain. A travers ces exemples nous comprendrons d’où vient le réemploi quelle place il a eu et comment ajourd’hui les différents acteurs tentent de le mettre en place.