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JARDIN mais la repousse des mauvaises herbes est malheureusement tout aussi rapide. De plus, la consommation d’énergie est un sérieux inconvénient. L’arrachage manuel, avec ou sans brosse ou binette, fonctionne évidemment aussi, mais ici aussi les mauvaises herbes rappliquent aussitôt. Les moyens mécaniques ont pour désavantage de nécessiter un câble ou sont limités à cause de l’autonomie de la batterie.

L’élimination des mauvaises herbes et des dépôts verts peut désormais aussi se faire de manière écologique. © Evergreen Garden Care

Maintenir les terrasses et les allées exemptes de mauvaises herbes et de dépôts verts Les consommateurs ont encore trop souvent recours à des solutions néfastes pour l’environnement Les dépôts verts et les mauvaises herbes sur les terrasses, les sentiers de jardin et les allées sont une véritable plaie, car en plus de donner un aspect négligé, ils peuvent aussi être dangereusement glissants. Il faut donc éviter de laisser aller les choses. Ce fléau vert peut être combattu manuellement ou mécaniquement, mais il existe aussi des solutions thermiques. Si ces solutions ne fonctionnent pas, il faut se résoudre à utiliser un herbicide. LES REMÈDES DE GRAND-MÈRE Jusqu’à il y a peu, il était relativement simple pour beaucoup de gens de s’attaquer aux mauvaises herbes ou aux dépôts verts : un produit à base de glyphosate suffisait généralement à ce que les terrasses et allées restent bien nettes. Les produits au glyphosate sont toutefois interdits depuis quelque temps déjà. De nos jours, les consommateurs ont souvent recours à des remèdes de grand-mère, comme le vinaigre, le sel et la javel. Ces produits sont certes efficaces, mais ils ne sont pas sans risques. Le vinaigre, par exemple, est nocif pour les organismes aquatiques et ne peut pas être utilisé à proximité de cours d’eau, d’égouts et d’évacuations. De plus, il est nocif pour les abeilles et ne peut pas être utilisé près de plantes en fleur. Les mauvaises herbes annuelles et vivaces bien développées survivent d’ailleurs assez facilement à un premier trai­ tement au vinaigre, ce qui signifie que plusieurs traitements sont nécessaires. Quant au sel, il s’accumule dans le sol et le pollue. Une utilisation régulière entraîne une salinisation du sol et un environnement physiquement aride. Quant à la javel, il s’agit d’un produit très toxique pour la vie aquatique et les organismes vivant dans le sol. Elle est également dangereuse pour les humains lorsqu’elle est inhalée ou quand elle entre en contact avec la peau. SITÔT PARTIES, SITÔT REVENUES Mais que pouvons-nous donc faire ? Premièrement, il existe des solutions thermiques qui font appel à la chaleur (brûlures, eau bouillante) pour éliminer les mauvaises herbes. Cette solution a un effet rapide,

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Pet & Garden Pro • Mars 2020

ACIDES GRAS ORGANIQUES Les herbicides sont bien plus efficaces, mais sont aujourd’hui eux aussi soumis à diverses restrictions. Les produits à action systémique, qui détruisent les mauvaises herbes jusque dans les racines (comme c’était le cas du glyphosate, par exemple) ne sont plus disponibles à la vente. Aujourd’hui, la plupart des herbicides agissent par le biais d’acides gras organiques et sont tous des herbicides de contact. Au contact de la mauvaise herbe, toutes les parties vertes de la plante sont tuées. Le produit pénètre dans les feuilles de la mauvaise herbe et détruit les membranes cellulaires de la plante traitée. L’eau s’écoule alors des cellules de la plante, et la mauvaise herbe finit par mourir (par dessèchement). Ces herbicides écologiques permettent d’obtenir un résultat visible dans les 3 heures suivant l’administration du traitement. Du fait qu’il s’agit d’un produit de contact, celui-ci n’est pas transporté dans la plante. Il est donc important de pulvériser le produit sur l’entièreté de la mauvaise herbe. Les racines ne sont cependant pas détruites ; il est donc nécessaire de répéter le traitement plus souvent que lorsque l’on a recours à du glyphosate, par exemple. Tous ces produits de contact sont inoffensifs pour les animaux et les organismes vivant dans le sol. Ils sont hydrosolubles et ne laissent aucun résidu dans le sol, ce qui signifie qu’ils n’ont aucun impact négatif sur les organismes vivant dans le sol et sur les autres plantes.

DES PRODUITS BIODÉGRADABLES L’acide gras organique le plus courant est l’acide pélargonique ou nonanoïque, qui est d’origine végétale. Cette substance se trouve naturellement dans des plantes telles que les géraniums et est idéale pour combattre les chardons, pissenlits, orties, chiendents, mauvaises herbes à feuilles larges, mousses, algues, etc. Une deuxième possibilité est l’acide caprique ou décanoïque, que l’on peut trouver dans diverses huiles végétales telles que l’huile de palme ou de coco, ainsi que dans la graisse du lait de chèvre. La substance peut être extraite de ces graisses grâce à des procédés industriels. Les avantages des acides gras organiques sont leur action rapide et leur biodégradabilité dans le sol. Les produits à base d’acide pélargonique offrent un résultat visible après seulement 3 heures. Ils sont biodégra­dables dans le sol et permettent de planter et semer 1 jour seulement après l’application. L’acide acétique, que l’on retrouve aussi dans la nature, est lui aussi utilisé comme désherbant, éventuellement combiné à de l’acide pélargonique, par exemple. Mais quelle que soit la rapidité de son action (visible après seulement 1 heure), cela reste un produit à base de vinaigre, et il peut donc être nocif. UN CHANGEMENT DE MENTALITÉ Les conséquences de la nouvelle législation sont considérables. Du jour au lendemain, le particulier n’a plus pu trouver son produit préféré en magasin. Les herbicides sélectifs ou à effet prolongé ont soudainement été interdits. Tous les produits qui sont actuellement reconnus comme agissant contre les mauvaises herbes sur les surfaces revêtues ont une action rapide, mais n’ont aucun effet prolongé. Cela requiert donc un changement de mentalité chez le particulier. L’absence d’effet prolongé pousse les consommateurs à se plaindre que le produit ne fonctionne pas, mais c’est faux : il fait en effet exactement ce qu’il promet, mais il faut de la patience et répéter le traitement. C’est surtout la génération la plus âgée qui ne s’accommode pas de cette situation et qui en revient donc trop souvent aux produits toxiques, aussi parce que les solutions écologiques sont plus coûteuses. En même temps, on aménage de plus en plus de terrasses et de sentiers de jardin ‘sans joints’, ce qui permet d’éviter la pousse des mauvaises herbes dans les interstices. Alors, problème résolu ? Pour ce qui est des mauvaises herbes, oui, mais il y a un inconvénient, car ces solutions freinent l’essor des revêtements perméables, qui sont justement essentiels pour l’environnement.

TENDANCES Pour 2020, il n’y a pas vraiment de tendances ni de grandes nouveautés sur le marché. Tous les fournisseurs proposent des alternatives à base de substances actives que l’on peut trouver dans la nature. Tout le monde utilise les mêmes ingrédients, et pour la version la plus concentrée, presque tout le monde utilise la même formule. Et le produit provient de la même source.

Herbex désherbant total agit rapi­ dement contre les graminées, les mauvaises herbes et les mousses. © BSI

Herbistop Spray : un produit pratique, prêt à l’emploi et à action rapide. © Compo

Le Désherbant & Antimousse ‘3-en-1’ agit rapidement contre les mauvaises herbes, les mousses et les graminées sur les surfaces revêtues. © DCM

Edialux Eco-Logic Pursol utilise des ingrédients naturels de manière efficace. © Pelsis

Green Press aux enzymes naturels élimine les dépôts verts sans devoir récurer. © Viano

Round Up reste un best-seller dans la lutte contre les mauvaises herbes, même dans sa version sans glyphosate. © Evergreen Garden Care

CONSEILS DANS LE POINT DE VENTE

Les conseils fournis dans le point de vente sont d’une importance cruciale. Mais comment s’y prendre ? Pour en arriver à la solution adéquate, il faut procéder par étapes : • Étape 1 : commencez par présenter tous les moyens possibles (binettes, plantes couvre-sol, moyens thermiques, brûleurs, brosses, etc.). Si ces solutions ne résolvent pas le problème, on peut conseiller un herbicide. • Étape 2 : demandez au consommateur où il a l’intention d’utiliser le produit. Dans les jardins d’ornement ou potagers, on conseille d’utiliser une coiffe pour éviter que le produit entre en contact avec les plantes ornementales. Pour les surfaces plus importantes, mieux vaut conseiller un produit concentré. Et pour les surfaces plus petites, un produit prêt à l’emploi. Le format de l’emballage de l’herbicide est déterminé par l’ampleur de la surface à traiter. Sur les sentiers et terrasses, il faut savoir qu’il est interdit de désherber à proximité de cours d’eau (rivières, ruisseaux, fossés, douves, étangs, puits…) et des surfaces qui y sont connectées (rigoles, égouts…). • Étape 3 : au niveau de l’utilisation, il y a une marche à suivre (p. ex. préparer la bonne dose de produit à pulvériser pour ne pas gâcher du produit). Le mode d’emploi doit toujours être suivi à la lettre, et l’utilisateur doit veiller à ce que le produit ne coule pas des feuilles. • Étape 4 : après l’utilisation, il faut suivre d’autres règles essentielles, telles que la dilution du liquide résiduel et sa pulvérisation sur la surface déjà traitée, bien laver ses mains et ses vêtements, respecter les temps d’attente, et garder les enfants et les animaux de compagnie à l’écart. Le produit restant doit ensuite être conservé et stocké comme il se doit, et les emballages vides doivent être triés selon la législation en vigueur.


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