Actualité profession
Sécurité sociale
télex
Le 17 septembre, la Cour des comptes a rendu public son rapport sur la Sécurité sociale pour 2013. Premier constat d’évidence : la Sécu est en danger, tant « la permanence de ses déficits sape sa solidité ». Didier Migaud, premier président de la Cour, indiquait ainsi en préambule qu’un effort « rapide, continu et opiniâtre » devait être engagé. Les sources de recettes supplémentaires s’amenuisant, ce sont les dépenses qui doivent être revues à la baisse. L’hôpital, les analyses médicales ou l’optique sont particulièrement visés. Si le déficit des régimes obligatoires de base a reculé de 7 milliards d’euros en 2011 (de 29,6 à 22,6 milliards d’euros) et continué de baisser de 3, Md€ en 2012, le rythme de sa réduction a ralenti. Il reste par ailleurs massif et sa part structurelle, non influencée par la conjoncture, est très importante. La « spirale de la dette sociale », qualifiée dans le rapport d’anormale et dangereuse, est un mal français, dans la mesure où les pays européens voisins ne présentent pas de système de protection sociale en déficit. Seules la Grèce et l’Espagne affichent un déficit supérieur à celui de la France. L’Allemagne, éternel modèle, ayant même un excédent de 0,6 point de PIB. La CSG ne doit plus être considérée comme une recette miracle, malgré son dynamisme. La Cour recommande que la recherche de ressources passe par une réduction des niches sociales, mais la mesure la plus à même de contribuer au redressement des comptes sociaux reste la baisse des dépenses.
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Hôpital et laboratoires sur la sellette
Le rapport qualifie le système hospitalier de « gisement d’économies considérables », lui qui représente 44 % de la dépense d’assurance maladie. Le développement de la chirurgie ambulatoire et de l’hospitalisation à domicile est envisagé comme piste de réduction des dépenses. Les libéraux ne sont pas épargnés non plus. Avec un bilan peu reluisant (augmentation conséquente des dépenses sans amélioration de la qualité des soins), la réforme de permanence des soins ambulatoires est pointée du doigt. Les dépenses d’analyses médicales, avec 80 % d’actes en plus en quinze ans, est un autre point noir. Enfin, constat d’échec pour l’optique correctrice, en raison du désengagement de la Sécurité sociale. Et la prise en charge par les mutuelles complémentaires n’est pas satisfaisante, l’accroissement de l’offre n’a pas permis d’accroître la concurrence, avec pour résultat un renoncement à s’équiper pour de nombreux assurés. •
Médicaments
L’ANSM publie un rapport sur les biosimilaires Afin de partager les données disponibles sur ces médicaments innovants dont elle assure un suivi attentif, l’ANSM a publié un état du marché des produits biosimilaires (60 millions d’euros en 2012), dont les ventes ont été multipliées par onze entre 2008 et 2012. Ces produits représentent à l’heure actuelle moins de 10 % des prescriptions. Sept spécialités étaient
autorisées et/ou commercialisées en France en juillet 2013 : Binocrit, Retacrit (époétines), Zarzio, Ratiograstim, Tévagrastim, Nivestim (Filgrastim), Omnitrope (hormone de croissance). L’autorisation de mise sur le marché de Remsima/Inflectra (Infliximab) devrait être prochainement accordée par la Commission européenne. •
Il a dit
La mise en place de mécanismes de régulation sur les prix est à proscrire et serait inappropriée au regard de la réalité objective du marché de l’automédication. Pascal Brossard, président de l’Association française
de l’industrie pharmaceutique pour une automédication responsable (Afipa)
6 • Pharma N°105 • octobre 2013
Le DP se déploie à l’hôpital 45 établissements raccordés et 105 signataires de conventions-cadres. Après le succès rencontré en officine, le DP se déploie à l’hôpital. Une expérimentation sera mise en place en 2014 à destination des médecins hospitaliers des services urgences, anesthésie-réanimation et gériatrie. Une carte de coordination des soins en île-de-France Les Unions régionales de professionnels de santé (URPS) infirmiers, médecins libéraux et pharmaciens d’Île-de-France ont diffusé une carte de coordination de soins pour les patients chroniques franciliens. Au recto, figurent le nom et la date de naissance du patient. À l’intérieur, cinq espaces pour recueillir les noms et coordonnées des principaux soignants. Ce document sera rempli à chaque consultation. Industrie pharmaceutique : la France décroche Située pour la période 2003-2006 au septième rang des pays bénéficiaires des investissements de l’industrie pharmaceutique, avec 11,5 milliards d’euros en trois ans, la France a chuté à la douzième place selon l’Association des groupes internationaux pour la pharmacie de recherche (Agipharm). Nemo, le poisson pilote d’Urgo Les laboratoires Urgo ont inauguré leur site industriel Nemo à Chenôve en Côted’Or. Il réunit sur 1 400 m2 qualiticiens et ingénieurs, en relation directe avec la recherche & développement. Objectif : développer et produire des lots destinés aux essais cliniques. Web TV relookée Pour ses quatre ans, www.lemonde pharmaceutique.tv se refait une beauté. À la clé : un look plus moderne, une navigation plus ergonomique, microcomptoirs, cas pratiques, actualités et l’incontournable journal hebdomadaire. Saines lectures Parmi les ouvrages de la rentrée, Le jeûne, une nouvelle thérapie ? de Thierry de Lestrade invite à réfléchir à la question « Moins peut-il être plus ? ». Dans un autre genre, et pour les pharmaciens versés dans le sujet, citons L’homéopathie, la femme et la sexualité du Dr Claire Bialkiewicz, un guide pratique pour accompagner les femmes.
Alerte sanitaire, rupture, contrefaçon…
Quand le dossier pharmaceutique se décline Du dossier pharmaceutique (DP), on connaît la star : le DP-Patient. Élaboré par l’Ordre, il recense, pour chaque bénéficiaire qui le souhaite, tous les médicaments qui lui ont été délivrés lors des quatre derniers mois. 100 % anonyme, le DP permet au pharmacien de mieux sécuriser la dispensation de médicaments, en évitant les risques d’interaction et les traitements redondants. Plus de 98 % des officines françaises sont raccordées au DP. Mais ses fonctionnalités sont nombreuses. Depuis juillet 2010, le DP-Alerte permet de diffuser en quelques minutes une alerte sanitaire émanant de la DGS ou de l’ANSM à l’ensemble des pharmacies raccordées. Trente alertes parmi lesquelles les difficultés d’approvisionnement de Levothyrox
ont été diffusées ces douze derniers mois. En novembre 2011, c’est le DP-Rappel qui voit le jour et alerte les pharmaciens sur les rappels et retraits de lots de médicaments. Ce dispositif, réalisé avec l’ANSM et les laboratoires exploitants, fonctionne 24 heures sur 24, 7 jours sur 7. Dans le même esprit, DP-rupture, visant à relayer l’information sur les ruptures d’approvisionnement, est actuellement testé par 300 pharmaciens. D’autres fonctionnalités sont à l’étude pour en faire un outil permettant de lutter contre les médicaments falsifiés (DP-Contrefaçon) et d’améliorer le suivi vaccinal (DP-Vaccination). L’Ordre réfléchit enfin à une application mobile pour permettre aux patients de consulter leur DP à tout moment. •
Formation
Des conférences OCP pour valider le DPC Après le succès des soirées-conférences sur les entretiens pharmaceutiques, OCP relance un cycle sur la mise en place du DPC à l’officine. De Boulogne-sur-Mer à Melun, 52 soirées intitulées « Le DPC, nouveau levier de développement pour l’officine. Les clés pour s’y préparer » sont ainsi prévues de novembre 2013 à mars 2014. Réservées aux clients OCP, elles sont validantes dans le cadre d’un programme de DPC. « Alternant interviews de personnalités – Ordre, OGDPC, universitaires… –, séquences vidéo et exposés pratiques, ces conférences permettent aux pharmaciens de remplir leur obligation annuelle de DPC », explique Christine Meyer, responsable d’OCP Formation. À noter que la conférence ne constitue que la première étape d’un programme de DPC. Charge
ensuite aux pharmaciens de rendre compte à leur équipe des informations et connaissances acquises. Le pharmacien doit enfin remplir un questionnaire d’auto-évaluation des pratiques pour finaliser son DPC. Pour Jacques Buxeraud, professeur à l’université de Limoges et concepteur de ce cycle de conférences, « on est passé d’un système de formation continue statique à un système dynamique dans lequel le pharmacien est acteur ». « Le caractère obligatoire du DPC peut susciter de légitimes inquiétudes, analyse pour sa part Hubert Olivier, président de l’OCP. Notre mission consiste, dans un premier temps, à rassurer les pharmaciens sur ce dispositif. Il convient ensuite de leur proposer une véritable session de formation qui s’inscrit dans un programme de DPC validant. » •
elle a dit
Le gouvernement sera favorable à l’amendement tendant à supprimer le monopole des pharmaciens sur la vente des tests de grossesse et des tests d’ovulation car il s’agit d’une avancée pour notre santé publique. De cette ouverture, on peut attendre légitimement une baisse des prix et un accès plus aisé à ces produits médicaux. Najat Vallaud-Belkacem, ministre des Droits des femmes (et des supermarchés ?), porte-parole du gouvernement, sur son blog le 11 septembre 2013
17
C’est le rang occupé par la France dans le classement des pays rapporteurs d’AMM européennes (au même niveau que Chypre) selon Les entreprises internationales de recherche (LIR).
87 200 000 C’est le nombre de données partagées entre pharmaciens en 2012 via le dossier pharmaceutique (DP), selon le rapport d’activité 2012 du Conseil national de l’ordre des pharmaciens (Cnop).
54
C’est le pourcentage de pharmaciens inscrits à un programme de DPC pour 2013 selon un sondage OCP réalisé au mois de septembre. Ils sont 53 % à estimer que le DPC représente une opportunité, 24 % une contrainte et 23 % demeurent indécis.
télex Octobre rose Les laboratoires Sandoz ont développé, avec l’association Europa Donna Forum France, un dispositif pour soutenir les pharmaciens dans l’accompagnement et le suivi des patientes atteintes d’un cancer du sein (module d’information, podcast, affiches, brochures). De leur côté, Novartis oncologie et trois associations de patientes organisent des rencontres à destination des patientes et de leurs proches dans cinq villes de France. Une brochure est également disponible. Plus d’infos sur les sites Internet www.vivrecommeavant.fr, www.europadonna.fr, et www.etincelle.asso.fr
octobre 2013 • Pharma N°105 • 7
Actualité profession
PLFSS 2014 Ils ont dit
La profession fait front
L’industrie du médicament demande aux pouvoirs publics, au travers des arbitrages qui seront rendus dans le cadre du PLFSS 2014, de répartir plus équitablement l’effort entre les acteurs du système de santé et de privilégier la politique conventionnelle pour réguler le médicament.
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S’il y a bien un sujet qui met tout le monde d’accord, c’est le projet de loi de financement de la Sécurité sociale 2014. Présenté le 26 septembre par le gouvernement, il n’a pas tardé à déclencher l’ire des industriels du médicament. « Le PLFSS 2014 fait plus que jamais de l’industrie pharmaceutique la variable d’ajustement de l’Assurance maladie, a dénoncé le Leem dans un communiqué. Il casse toute lisibilité à l’international et va entraver l’accès des Français aux innovations. Pour la qualité de la santé des assurés sociaux, il est une source d’inquiétude nouvelle, d’un niveau sans précédent. » Et les industriels du médicament de rappeler que les baisses de prix annoncés (960 M€) vont inexorablement « entraîner des exportations parallèles, et donc accroître les risques de ruptures d’approvisionnement, au détriment des patients. » La Chambre syndicale de la répartition pharmaceutique (CSRP) s’inquiète, elle, des nouvelles baisses de prix des médicaments envisagées par le gouvernement. Selon la CSRP, l’impact sur les ressources des répartiteurs devrait être d’au moins 50 M€, qui s’ajoutent aux 83 M€ de baisse subis en 2012 et aux 40 M€ de réduction supplémentaire en 2013. La Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF) n’a pas été en reste et a chiffré la perte de marge due aux nouvelles mesures d’économies à 10 000 € par officine. « En l’absence de réforme d’évolution vers l’honoraire de dispensation prévu dans la convention nationale, il sera impossible aux pharmaciens d’officine de continuer à assurer, dès l’année prochaine, le service de santé de qualité que l’on attend d’eux », indique le syndicat, qui se montre par ailleurs favorable aux annonces de réformes de santé publique (dispensation à l’unité, sevrage tabagique pour les jeunes et substitution des médicaments biosimilaires). à l’approche du dernier round de négociations avec l’Assurance maladie sur la mise en place de cet honoraire, la FSPF met en garde :
« Un échec ou un nouveau report des négociations est inenvisageable. » Quant à l’UDGPO, forte de ses 8 000 adhérents, elle appelle les officines à refuser l’expérimentation annoncée par la ministre de la Santé de dispensation de médicaments à l’unité, « sans concertation préalable avec les représentants économiques que nous sommes », a déclaré Daniel Buchinger, son président. Le collectif a ainsi sollicité une entrevue aux ministres de la Santé et de la Consommation. Enfin, le dernier cri d’alarme en date a été poussé par l’Association de pharmacie rurale (APR), pour qui les mesures du PLFSS 2014 risquent de contraindre près de 150 pharmacies rurales au dépôt de bilan dans les douze mois à venir. L’APR tient à faire savoir que de telles décisions vont profondément déstabiliser le réseau français. « Comment par exemple envisager de vendre des médicaments à l’unité quand, dans le même temps, on demande au pharmacien, souvent seul au comptoir en rural, d’être un premier recours, de mener des entretiens et de se rendre au lit du malade, s’interroge Albin Dumas, président de l’APR. S’attaquer à ces pharmacies, c’est prendre le risque d’exclure ces populations du droit fondamental à être soignées. » •
Patrick Errard, président du Leem
En 2013, le médicament générique a contribué à 6 % des économies de santé alors qu’il ne représente que 2 % des dépenses de l’Ondam, soit une contribution clairement disproportionnée. Pascal Brière, président du Gemme
Nous sommes favorables à une libéralisation du secteur des médicaments en auto-prescription mais à condition que cela soit l’œuvre d’un pharmacien. Alain Bazot, président de l’association UFC-Que choisir
agenda
Journée mondiale de l’ostéoporose
Journée mondiale du psoriasis
Dimanche 20 octobre Le thème retenu cette année par le Groupe de recherche et d’information sur les ostéoporoses (Grio) est « Fracture sévère de votre mère, vous êtes concernée ! ». Et ce afin de sensibiliser les femmes aux facteurs génétiques impliqués dans la maladie. On estime par exemple qu’une fracture de la hanche chez la mère multiplie le risque par deux, mais toutes les fractures sévères sont liées à une augmentation du risque. Plus d’infos sur www.grio.org
Mardi 29 octobre Cette 10e édition sera dédiée à l’acceptation de la maladie et au regard porté sur le psoriasis par les personnes qui ne sont pas malades. Une campagne « Pour un regard plus doux sur le psoriasis » sera relayée par les délégués régionaux de l’association France Psoriasis. Des conférences, des stands d’information ou des « pso-datings » seront également organisés tout au long de cette journée. Plus d’infos sur www.francepsoriasis.org
8 • Pharma N°105 • octobre 2013