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Échocardiographie

Cardiomyopathie hypertrophique

L’essentiel sur l’imagerie non invasive Dania Mohty (Service de Cardiologie, CHU Dupuytren, Limoges, dania.mohty@chu-limoges.fr)

sur la partie latérale ou apicale (18 % des cas).

Introduction La cardiomyopathie hypertrophique (CMH) sarcomérique est une pathologie relativement fréquente avec une incidence connue d’environ 1 naissance sur 500 en France (0,2 %). Grâce à l’amélioration de l’imagerie cardiaque, elle est de plus en plus diagnostiquée et bénéficie donc d’une meilleure prise en charge. Son diagnostic précoce est important puisqu’il s’agit de la première cardiopathie pourvoyeuse de mort subite chez les sujets jeunes de moins de 35 ans. Une mutation génétique est retrouvée dans 60 % des cas environ et la transmission est autosomique dominante dans 50 % des cas avec une pénétrance variable dans plus de 60 % des sujets (1). L’échographie cardiaque sous toutes ses formes et plus récemment l’imagerie par résonance magnétique jouent un rôle important dans le diagnostic positif, le suivi et la prise en charge des patients porteurs de CMH. Cependant, leur impact sur le pronostic n’est pas encore clair et reste à établir.

Échocardiographie

L’échocardiographie transthoracique (ETT) est le premier examen d’imagerie réalisé en cas de suspicion de CMH. Elle permet de confirmer le diagnostic d’hypertrophie des parois myocardiques (HVG) et d’éliminer la plupart des diagnostics différentiels d’HVG, d’infiltration myocardique ou d’HVG secondaire à une autre cause. On évoque une CMH sarcomérique en l’absence d’autres causes d’HVG secondaire, retrouvées quand l’épaisseur pariétale est ≥ 15 mm si cas isolé, ou ≥ 13 mm s’il existe une histoire familiale de CMH.

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La répartition peut être symétrique ou plus souvent asymétrique avec un ratio du septum interventriculaire sur paroi latérale (SIV/PP) > 1,3. Selon la classification de Maron (1), il existe plusieurs types d’HVG dues à différents types de CMH qui seraient elles-mêmes dues à différentes mutations génétiques avec des pronostics différents. • CMH type 1 où l’HVG prédomine en antéro-septo-basal (21 % cas). • CMH type 2 où l’HVG prédomine sur la partie septale (16 % cas). • CMH type 3 où l’HVG prédomine sur la partie septale et latérale (45 % des cas). • CMH type 4 où l’HVG prédomine

La cavité ventriculaire est souvent de petite taille (diamètre télédiastolique < 50 mm) et le rapport h/r est augmenté (> 0,5) ainsi que la masse du VG (> 100 g/m2) en moyenne. Le ventricule gauche est souvent hyperkinétique avec une fraction d’éjection supérieure à 70 % qui ne reflète pas nécessairement une excellente fonction systolique du VG. En effet, différents travaux (2) ont montré que l’imagerie par Doppler tissulaire (DTI) et plus récemment par le strain ou le 2D Speckle Tracking Imaging (analyse des déformations myocardiques) a permis de mettre en évidence des baisses précoces des ondes s et e’ au niveau de l’anneau mitral ainsi que du strain longitudinal global malgré une fraction d’éjection préservée (> 50 %). Une étude américaine (3) a montré sur 129 patients ayant des HVG dues à de multiples pathologies (dont 56 patients avec CMH familiale) que le 2D strain longitudinal global était significativement diminué dans le groupe des patients avec CMH à -11 ± 4 % associée à une baisse du strain segmentaire (au niveau des parois hypertrophiées) ; de plus, cette altération du strain permet de différencier de manière fiable à 92 %

Cardiologie - Cardinale • Janvier 2014 • vol. 8 • numéro 60


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