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Activité physique et chirurgie bariatrique Synthèse des études Stéphanie Musso*

Avec une prévalence de 15 % de la population adulte, l’obésité touche en France 6,9 millions de personnes en 2012 (1) dont 550 000 personnes (soit 1,2 % de la population) souffrent d’une obésité dite morbide, c’est-à-dire avec un Indice de masse corporelle (IMC) supérieur ou égal à 40 kg/m². La fréquence de l’obésité et son augmentation sont considérées comme un problème de santé publique en France. Les politiques de santé publique reposent sur la mise en avant du corps associant la santé à un exercice physique régulier et pointent du doigt la sédentarité. Les recommandations de l’HAS (2) soulignent en première intention l’importance des Mesures hygiéno-diététiques (MHD) dans la prise en charge de l’obésité. En deuxième intention, la chirurgie de l’obésité chez l’adulte fait partie des stratégies de prise en charge en cas d’échec des MHD seules. En 2011, 30 000 patients en ont bénéficié, chiffre qui a doublé entre 2006 et 2011 (1). La chirurgie bariatrique permet une perte de poids importante et durable, améliore les comorbidités et la qualité de vie des patients. Pour équilibrer la balance énergétique, l’accroissement du niveau d’activité est une option incontournable. L’activité physique régulière entraîne une diminution de la masse grasse et un maintien voire une augmentation de la masse musculaire. L’Activité physique (AP) fait intégralement partie de l’action thérapeutique dans la prise en charge de l’obésité.

Profil des patients opérés L’enquête de l’Assurance maladie (1) montre qu’en 2011, 4 % des patients atteints d’obésité morbide ont bénéficié d’une chirurgie bariatrique, 69 % étaient des femmes dont 77 % avaient un IMC supérieur ou égal à 40kg/m². Ces opérations touchent essentiellement les personnes âgées en moyenne de 39 ans pour les femmes et de 41 ans pour les hommes. On retrouve aussi plus de 700 patients de moins de 20 ans. L’obésité étant liée au niveau socio-économique, environ *Enseignante en Activité physique adaptée, SSR de nutrition de la Clinique du Château de Cahuzac

20 % des patients appartiennent à une catégorie sociale plutôt modeste. De plus, les comorbidités ou traitements associés sont fréquents : 1 patient opéré sur 4 est traité pour hypertension artérielle, 1 sur 10 est traité pour diabète, asthme, broncho-pneumopathie chronique obstructive, hypercholestérolémie ou est appareillé pour syndrome d’apnées du sommeil. D’après les recommandations de l’HAS, un suivi s’intègre dans le programme personnalisé du patient. L’enquête de la Cnamts a montré que le protocole de suivi des patients ayant bénéficié d’une

Diabète & Obésité • Septembre 2013 • vol. 8 • numéro 71

© Vasiliy Koval – Fotolia

Introduction

chirurgie n’était pas respecté pour 53 %, et 18 % étaient perdus de vue. Durant 1 an, une étude américaine (3) portant sur le suivi des recommandations de 100 patients opérés a montré que 41 % de ces patients ne les respectaient pas en matière d’AP alors que la plupart des patients les respectaient par rapport à la consommation de graisses. De plus, 63 % arrivaient à éviter les grignotages. Cela montre qu’une éducation en matière d’alimentation et d’AP est recommandée pour un résultat optimal. 41 % des patients opérés ne respectaient pas les recommandations en matière d’AP alors que la plupart des patients les respectaient par rapport à la 287


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