Endocrinologie
Gynécomastie de l’adolescent Diagnostic et traitement médicochirurgical La gynécomastie désigne la prolifération bénigne du tissu glandulaire mammaire chez l’homme. Elle se manifeste cliniquement par l’apparition d’un développement mammaire chez les garçons (Fig. 1 et 2). C’est un symptôme dont le mécanisme et la cause doivent être recherchés. Uni ou bilatérale, la gynécomastie peut être physiologique à certaines périodes de la vie (nouveau-né,
Dr Claire Bouvattier, Endocrinologie pédiatrique, Hôpital Bicêtre
Dr Marc Mitrofanoff, Service de Chirurgie Plastique Pédiatrique, Hôpital Necker Enfants Malades
adolescent). Plutôt qu’une revue exhaustive des causes de gynécomastie, nous tenterons de définir une approche diagnostique simple et claire des gynécomasties de l’adolescent.
Figure 2 - Enfant atteint de Figure 1 - Sein normal chez l’homme vs gynécomastie.
Affirmer la gynécomastie est en général facile L’augmentation de volume de la région péri-aréolaire et/ou une sensibilité locale accrue alertent le patient et l’amènent à consulter. Le médecin retrouve alors cliniquement une augmentation de volume de la glande mammaire, qui va d’un soulèvement isolé du mamelon au développement d’un sein d’aspect “féminin“. La glande mammaire est palpée comme une masse ferme, mobile sur les plans profonds, centrée par l’aréole. 10
gynécomastie.
La sensibilité et l’aspect de la peau locale sont notés. Il n’y a le plus souvent ni adénopathie satellite, ni écoulement. La gynécomastie peut être parfois difficile à différencier d’une adipomastie chez les adolescents obèses (qui doit aussi être prise en charge). Les tumeurs du sein sont exceptionnelles à cet âge, le plus souvent bénignes et responsables d’une gynécomastie unilatérale. La mammographie et l’échographie mammaire ne sont pas des examens indiquées en première intention devant une gynécomastie de l’adolescent.
Faut-il rechercher l’étiologie de la gynécomastie ? Et quand ? bbGynécomastie bilatérale Le plus souvent, la gynécomastie bilatérale de l’adolescent est physiologique. En effet, presque la moitié des adolescents présentent une gynécomastie pubertaire, autour de l’âge de 13-14 ans, le plus souvent très modérée (surélévation de l’aréole) et spontanément régressive en 6 mois environ dans 90 % des cas.
Adolescence & Médecine • Juillet 2012 • numéro 4