Vaccination
Vaccins de l’adolescent Quelles recommandations en 2013 ? Le calendrier vaccinal 2013 est un calendrier simplifié conformément aux objectifs du plan national de vaccinations 2012-2017. Cette simplification vise à réduire le nombre d’injections vaccinales tout en garantissant un niveau de protection optimal pour l’individu et la collectivité. Ce calendrier vaccinal fait de
Dr Sylvie Quelet, Responsable des centres de vaccination de la ville de Paris et Membre du Haut conseil de santé publique, Paris
l’entrée dans l’adolescence (11-13 ans) un rendez-vous vaccinal incontournable.
Comme dans la plupart des pays européens, le calendrier français comporte une majorité de recommandations et quelques obligations vaccinales : le vaccin DTPolio en primo vaccination et le 18
vaccin poliomyélite jusqu’à 13 ans. Il est important de noter que les vaccins recommandés sont tout aussi importants que les vaccins obligatoires. La stratégie vaccinale développée dans les recommandations nationales tient compte non seulement de la nécessaire protection de l’individu, mais également de celle de la collectivité en favorisant la diminution voire l’élimination de la circulation des agents pathogènes. Certaines recommandations s’adressent à la population générale et d’autres ciblent des populations exposées à des risques particuliers.
© Elena Elisseeva / 123RF
L
es différentes études de couverture vaccinale montrent que les adolescents sont soit mal vaccinés, soit insuffisamment vaccinés. Or, ils sont particulièrement exposés du fait de modifications de mode de vie : entrée dans la vie sexuelle active, voyages, études, professions exposées ou encore vie en groupe ou en collectivité (internat). L’épidémie de rougeole de 20092011 a mis en évidence l’insuffisance de couverture vaccinale des adolescents avec un nombre important de jeunes malades et un pourcentage non négligeable de jeunes présentant un tableau clinique grave avec des complications pulmonaires ou neurologiques et des taux d’hospitalisation élevés. Plus récemment, la couverture vaccinale insuffisante contre les méningocoques C chez les personnes âgées de 1 à 24 ans (19,4 %) ne permet pas d’obtenir une immunité de groupe et de protéger les groupes à risque non vaccinés. Parallèlement, on assiste, par exemple depuis 2012, à une situation hyperendémique dans le Finistère. C’est pourquoi, chez l’adolescent, il est essentiel de poursuivre les vaccinations initiées dans l’enfance, de rattraper les schémas incomplets et de faire le point sur des expositions nouvelles nécessitant une vaccination complémentaire.
Les vaccins en population générale bbVaccin combiné DTPolioCoqueluche A 11-13 ans, un adolescent doit avoir reçu cinq doses de vaccin contre la diphtérie, le tétanos, la poliomyélite et cinq doses de vaccin contre la coqueluche. Il est nécessaire de renforcer la protection contre la coqueluche et ce d’autant plus que les vaccins coquelucheux acellulaires, mieux tolérés, semblent induire une durée de protection moins longue que les vaccins à germes entiers. Le rappel de 11-13 ans doit être fait avec un vaccin combiné contre la diphtérie, le tétanos, la poliomyélite et la coqueluche. Les valences tétanique et diphtérique sont à dose réduite. Les vaccins à utiliser sont donc en France le Repevax® ou le Boostrix Tétra®. Les enfants n’ayant pas reçu de vaccin contre la coqueluche
à 6 ans recevront un vaccin DTpolioCa, soit Infanrix tétra® soit Tétravac®, à 1113 ans. Toutes les études montrent que la couverture vaccinale dans cette tranche d’âge est insuffisante notamment pour la coqueluche (57,4 %, 5 doses [1]). L’entretien de l’immunité de groupe contre la coqueluche est nécessaire afin de protéger les jeunes nourrissons non encore vaccinés et qui sont contaminés par des adolescents ou des jeunes adultes. Dans le cadre de cette stratégie du cocooning autour des nourrissons, un rappel dTPca a été introduit à l’âge de 25 ans.
bbVaccin trivalent contre le rougeole, les oreillons et la rubéole La France s’inscrit dans le Plan OMS
Adolescence & Médecine • Novembre 2013 • numéro 6