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Imagerie

Écho-doppler vasculaire J’ai testé pour vous l’EPIQ

Serge Kownator (Centre cardiologique et vasculaire, Thionville)

Les machines d’échographie mises à notre disposition sont de plus en plus performantes, grâce notamment aux possibilités et à la puissance des systèmes informatiques. Les différents constructeurs nous proposent tous les ans ou tous les deux ans de nouvelles possibilités de calcul, de nouvelles sondes, une amélioration de la qualité des images, une miniaturisation encore plus importante. Bref, si l’évolution des systèmes à notre disposition est monnaie courante, l’apparition d’une nouvelle plate-forme unique, servant de base à la déclinaison de versions d’une même machine aux possibilités différentes, est un événement plus rare.

La nouvelle plate-forme EPIQ

Philips, avec la présentation de sa nouvelle plate-forme EPIQ, nous permet de découvrir un échographe haut de gamme, “version 2014”. De prime abord, tous les ingrédients d’une machine actuelle sont réunis. On remarque d’emblée le faible encombrement, la bonne mobilité de la machine et la présence, progrès d’importance, de quatre ports de sonde. En corollaire, la possibilité de fonctionner sur batterie en fait une machine pratiquement “tout terrain” au sein d’un établissement, pouvant être utilisée au sein du laboratoire d’explorations comme en salle d’intervention ou au lit du patient. La surprise continue, à la mise sous tension, on remarque d’emblée le niveau sonore particulièrement bas de la machine, ce qui constitue pour ceux qui ont l’habitude de travailler dans une salle d’échographie, en

Figure 1 - Anastomose distale d’un pontage en dacron sur l’origine de la fémorale superficielle : présence d’un thrombus bien visible dans la lumière artérielle. En image dynamique, ce thrombus vibre dans la lumière artérielle.

général de petite taille, un progrès plus qu’estimable. Il en va de même du dégagement de chaleur qui paraît particulièrement réduit. L’évolution ne s’arrête pas là, l’EPIQ est apparemment une machine de son temps, elle

Cardiologie - Cardinale • Novembre 2013 • vol. 7 • numéro 58

emprunte aux tablettes l’écran tactile mais aussi le passage d’un écran à l’autre par glissement des doigts. Enfin, l’intuitivité semble être un élément essentiel, plusieurs moyens d’accès aux modalités de fonctionnement et aux calculs sont proposés permettant d’adapter

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Figure 2 - Bifurcation carotidienne en Doppler puissance. Vue

Figure 3 - Bifurcation carotidienne en mode B.

grand champ utilisant la sonde C9-2.

l’utilisation de la machine à ses propres habitudes. En très peu de temps on s’adapte, la main et les doigts trouvent très vite leur place sur le clavier ou les écrans. Au chapitre des sondes, l’innovation est au rendez-vous, on peut choisir différentes sondes barrettes avec des gammes de fréquence renouvelées, L123 comme sonde de base, surprenante L18-5 offrant bien sûr une excellente résolution en superficie mais également jusqu’à 2 cm de profondeur. J’ai pu ainsi identifier un thrombus que je n’avais pas vu avec la sonde de plus basse fréquence que j’utilise habituellement (Fig. 1). Pour l’imagerie vasculaire abdominale, une nouvelle sonde curviligne est disponible avec une fréquence plus élevée : la sonde C9-2 permet bien évidemment une amélioration de la résolution d’image. Chez les sujets obèses, elle peut être prise en défaut, la sonde phased array pouvant alors pallier le manque. Cette sonde C9-2 permet, au-delà de son application naturelle au niveau de l’abdomen, une approche différente de l’écho-Doppler vasculaire. Utilisée au niveau des troncs

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supra-aortiques (Fig. 2) ou des artères des membres, elle permet d’avoir, avec une résolution d’image tout à fait satisfaisante, une imagerie grand champ de qualité étonnante. On avait déjà anticipé cette approche avec la sonde C9-4 des systèmes de la génération précédente, la C9-2 apporte les qualités d’une sonde réellement dédiée aux vaisseaux. On peut imaginer un examen écho-Doppler vasculaire de base, dans tous les territoires, en dehors des plus superficiels, avec la sonde C9-2, l’analyse des parois ou des zones d’intérêt repérées se faisant dans un second temps avec la barrette (Fig. 3). En termes de réglages, on peut s’abstenir de focalisation, la vitesse des processeurs permet une focalisation grand champ qui rend peu utile, même si elle est accessible, la focalisation de zones telle qu’on la pratique en général. Cela est la résultante d’un nouveau formateur de faisceau, nSIGHT, qui améliore significativement la résolution et la qualité globale de l’image. Il faut aussi souligner les possibilités d’adaptation automatique de l’image mais également du Doppler pulsé et surtout, ce qui

est plus nouveau, du Doppler couleur avec une optimisation quasi instantanée de l’orientation du secteur couleur. Reste à évoquer ce que cet essai de 48 heures, sur une version encore préliminaire de la machine, ne m’a pas permis de voir ou d’essayer, la communicabilité d’une machine wi-fi. On imagine d’emblée les possibilités d’intégration au réseau mais aussi la connexion avec une station de travail ou la diffusion des images dans une salle délocalisée pour une formation ou une discussion multidisciplinaire. Enfin, au chapitre des perspectives très proches, l’intégration à la machine de modèles anatomiques issus d’images multimodalités, véritable banque d’images intégrée, pouvant servir de référence à l’image du patient pour une évaluation 3D plus performante. Ces modélisations, outre celles des cavités cardiaques, pourront intéresser les bifurcations carotidiennes. n À suivre donc...

Mots-clés : Échographie, EPIQ

Cardiologie - Cardinale • Novembre 2013 • vol. 7 • numéro 58


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