à savoir
Impact de la chirurgie bariatrique sur les chiffres tensionnels À partir d’un cas et analyse de la littérature Dr Célia Lloret-Linares*, Dr Béatrice Bouhanick**
Introduction L’obésité se définit par un IMC supérieur à 30 kg/m2 et s’accompagne de complications pour la santé telles que les stratégies visant à la réduction pondérale se sont multipliées ces dernières années, notamment en vue d’une perte de poids importante et durable. Au fil de la prise en charge d’une patiente souffrant d’Hypertension artérielle (HTA), nous allons discuter les bénéfices d’une prise en charge chirurgicale de l’obésité dans l’approche thérapeutique de son HTA.
Madame A.-R., 41 ans, est adressée pour une prise en charge de son obésité. Elle rapporte la notion d’une HTA et d’un Diabète de type 2 (DT2) chez sa mère, décédée par ailleurs à 62 ans d’un infarctus du myocarde. Ses antécédents personnels se limitent à un syndrome dépressif et à un asthme à dyspnée paroxystique. Vous proposez de faire le bilan de ses facteurs de risque cardiovasculaire. Son poids est actuellement de 97 kg pour 1,46 m (IMC à 44,6 kg/m²). Elle se plaint d’une dyspnée d’effort. À l’examen, l’obésité est principalement androïde. L’auscultation cardiovasculaire est normale. Les PA avec un brassard large sont à 170/100 mmHg et la MAPA confirme l’HTA avec une PA moyenne des 24h à 138/87 mmHg (le jour : 141/92 mmHg ; la nuit : 133/82 mmHg).
*APHP-Hôpital Lariboisière, Service de Médecine interne A, Unité de Recherche thérapeutique, Paris **CHU Rangueil, Service d’Hypertension artérielle, Toulouse duly-bouhanick.b@chu-toulouse.fr
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Présentation du cas
Vous diagnostiquez un DT2 sur la base d’une glycémie à jeun à 1,30 g/L en ville confirmée à 1,35 g/L. L’HbA1c est à 6,5 %. Le bilan lipidique est correct. La recherche d’une HTA d’origine secondaire est négative (bandelette urinaire normale, écho-Doppler des artères rénales et angio-scanner normaux en défaveur d’une HTA rénovasculaire par athérome ou liée à une dysplasie ; absence d’hyperaldostéronisme, d’hypercortisolisme ou d’arguments hormonaux en
faveur d’un phéochromocytome). Une polygraphie ventilatoire nocturne objective un Syndrome d’apnées du sommeil (SAS) relevant d’un appareillage (index d’apnées hypopnées à 33/H et 20 microéveils par nuit). Le fond d’œil montre une rétinopathie hypertensive stade 2 sans rétinopathie diabétique, la fonction rénale est préservée sans microalbuminurie. Les explorations cardiologiques (ECG, échocardiographie) sont normales. Diabète & Obésité • Mars 2014 • vol. 9 • numéro 77