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en gérontologie ? Cécile Pinault
Évaluation du plan alzheimer D’après une intervention du Pr Joël Ankri (Paris)
L
e Pr Christine Van Broeckhoven et le Pr Ankri ont été missionnés par l’État pour évaluer le 3e Plan Alzheimer (20082012). Ce dernier a présenté les principales conclusions de son évaluation, tout en rappelant que ce n’était pas simple car le Plan venait à peine de se terminer. Ce plan était constitué de 3 axes, de 11 mesures phares et de 47 initiatives, dont le maître-mot était l’intégration. La somme de 1,6 milliard d’euros a été affectée à ce Plan. Selon le rapport du Pr Joël Ankri, la gouvernance du Plan a été centralisée et très directive, avec une équipe restreinte, ce qui a créé une dynamique forte comparée aux autres plans de santé publique et a permis l’adhésion des acteurs. Cela a été à la fois stimulant et contraignant : des adaptations ont été nécessaires sur le terrain.
La santé Le sanitaire Le maillage du territoire pour les Consultations mémoire (CM) et les Centres mémoire de recherche et de ressources (CMRR) est satisfaisant. Mais des questions se posent sur la qualité des procédures et les liens à développer entre les CM et la recherche. Une plus grande implication des généralistes était prévue avec le 14
système de visites longues, or cela n’a pas fonctionné. Il est nécessaire, dans ce domaine, de renforcer les liens entre les généralistes, les CM et les Maisons pour l’autonomie et l’intégration des malades d’Alzheimer (MAIA). À l’hôpital, des progrès restent à faire dans la qualité d’accueil de ces patients et dans la formation des professionnels. Il manque des dispositifs adaptés pour bien prendre en charge les malades d’Alzheimer.
Le médico-social L’intervention des Équipes spécialisées Alzheimer à domicile (ESA) n’a pas très bien fonctionné en raison d’un cahier des charges trop restrictif et du fait que les médecins généralistes, qui devaient en être les prescripteurs, ne l’ont pas été. Ce système est néanmoins une bonne initiative, mais demande plus de souplesse dans sa mise en œuvre. Il en est de même pour les structures de répit. Le taux d’occupation est très faible, les objectifs quantitatifs n’ont pas été atteints. Cela est dû à de multiples raisons (les réticences, les coûts, l’isolement de certaines structures…). Un cahier des charges trop lourd est à déplorer. En revanche, des initiatives innovantes et intéressantes ont vu le jour, comme les structures d’accueil itinérantes. Il semble
important d’encourager ce type de structures.
En institution Les Unités cognito-comportementales (UCC), qui ont une double compétence (gériatrique et psychiatrique), ont un intérêt dans la prise en charge des troubles du comportement. Il serait souhaitable de favoriser l’accueil des malades jeunes dans ces unités. Les Pôles d’activités et de soins adaptés (PASA) et les Unités d’hébergement renforcé (UHR) ont des résultats en demi-teinte. Les objectifs ne sont pas complètement atteints en raison d’un cahier des charges trop lourd.
Les MAIA Selon Joël Ankri, les MAIA représentent une véritable avancée, mais il y a encore du travail pour les intégrer auprès des acteurs de terrain. Il faut également les doter d’un outil d’évaluation validé et d’un cadre juridique sécurisant (ce travail est en cours et devrait aboutir en 2014). Une organisation au niveau des agences régionales de santé devrait mieux aider les MAIA dans la phase de lancement.
Les patients et les aidants Une mesure pour soutenir les aidants était de les former, mais les objectifs quantitatifs n’ont pas été atteints. L’évaluation du Plan a mis
Repères en Gériatrie • Janvier 2014 • vol. 16 • numéro 130