génétique
spécial AAN
Neurogénétique Une avalanche de données, et des défis importants pour nos patients ! n La compréhension des mécanismes des maladies héréditaires reste un enjeu extrêmement important. A San Diego, lors de l’Académie Américaine de Neurologie 2013, on a assisté à une excellente mise à jour dans le domaine de la neurogénétique, concernant un large spectre de troubles neurologiques.
Parkinson : les controverses ne manquent pas…
Environ 15 % des personnes atteintes de maladie de Parkinson ont des antécédents familiaux. Ces cas familiaux peuvent être liés à des mutations de différents gènes : LRRK2 (leucine-rich repeat kinase 2), PARK2, PARK7, PINK1, SNCA (Tab. 1) . Cette année, a été ajoutée à cette liste une nouvelle mutation : DNAJC13 [1]. Cette récente découverte sera probablement importante pour le développement des modèles physiopathologiques de la maladie de Parkinson et pour la recherche transitionnelle. Le phénotype des porteurs de LRRK2 est souvent similaire à celui des non-porteurs. Une étude réalisée chez 456 patients [2], avec la participation de plusieurs centres (Columbia University, Beth Israël, Etat de New York et Tel-Aviv) a montré par contre qu’il existe quelques dif-
*IHU-ICM, Génétique des affections du SNP et des épilepsie, Hôpital Pitié Salpêtrière, Paris ; Service de Neurochirurgie, Hôpital Pitié Salpêtrière, Paris
Neurologies • Mai 2013 • vol. 16 • numéro 158
Mihaela Bustuchina Vlaicu*
Tableau 1 - Génétique de la maladie de Parkinson. Symbole
Gènes
Chromosome
SNCA
PARK1, PARK4
4q21.3-q22
PARK2
6q25.2-q27
PARK3
2p13
UCHL1
PARK5
4p13
PINK1
PARK6
1p36.12
PARK7
1p36.23
LRRK2
PARK8
12q12
ATP13A2
PARK9
1p36
PARK10
1p32
PARK11
2q36-q37
PARK12
Xq21-q25
HTRA2
PRSS25
2p13.1
PLA2G6
22q13.1
FBXO7
22q11.2-qter
PARK16
1q32
VPS35
16q12
EIF4G1
EIF4G, EIF4F
férences entre les deux groupes : l’âge moyen d’apparition était plus faible chez les porteurs de la mutation (p = 0,004), la durée de la maladie plus longue (9,4 ans vs 6,6 ans ; p < 0,001). Une participation plus précoce des extrémités inférieures a été observée (31,3 % contre 10,7 % ; p = 0,001). La ré-
3q27-qter
ponse à la dopathérapie persistait pendant plus de 5 ans (p < 0,001). Pour caractériser le phénotype, les cliniciens ont utilisé les mêmes échelles : Montreal Cognitive Assessment (MoCA), UPDRS, échelle de dépression gériatrique (GDS) et questionnaire portant sur les symptômes non moteurs (NMS). 187