spécial AAN - 2e partie
sclérose en plaques
1 Imagerie de la sclérose
en plaques
Pas de révolution ! n Pas de réelle révolution dans les différentes communications relatives à l’imagerie… Devant les limites de l’imagerie conventionnelle et des paramètres pris en considération dans notre pratique quotidienne, la tendance est toujours d’essayer d’identifier de nouveaux marqueurs plus fiables et pertinents pour étudier l’atteinte diffuse du tissu nerveux. Ces marqueurs pourraient permettre d’évaluer de façon plus fiable l’efficacité des futurs traitements…
Faut-il intégrer les mesures d’atrophie cérébrale dans le suivi des patients ?
L’atrophie cérébrale a pour avantage de pouvoir être évaluée à partir d’une IRM conventionnelle. Sa mesure est déjà intégrée dans un certain nombre d’essais cliniques. Une étude brésilienne [1] a suivi 191 patients pendant 5 ans. Près de la moitié de ces patients répondaient à la définition de la “liberté d’activité de la maladie”, c’est-à-dire qu’au cours du suivi, il n’avaient pas présenté d’activité clinique (poussée ou progression du score EDSS) ni d’activité radiologique “focale” (apparition de nouvelles lésions T2 ou prises de contraste par le gadolinium). Les auteurs ont pourtant montré que tous ces patients présentaient un taux d’atrophie (mesurée à la fois globalement et également au niveau du corps calleux) supérieur en comparaison à 23 sujets témoins appariés. Les conclusions suggèrent donc que la mesure d’atrophie devrait également faire partie de la définition du concept de liberté d’activité *Service de Neurologie, CHRU de Nice
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Mikael Cohen*
de la maladie. A l’heure actuelle, plusieurs techniques de mesure d’atrophie existent et une uniformisation devra néanmoins être envisagée avant que ce type de mesure puisse être utilisée en pratique quotidienne.
L’atteinte de ces noyaux a été mise en évidence dès le stade du premier événement démyélinisant [3] et serait un facteur prédictif du risque de conversion vers une SEP. Il s’agirait également d’un facteur prédictif de l’apparition d’un handicap physique et cognitif [4]. n
L’imagerie de la substance grise
Correspondance Dr Mikaël Cohen Service de Neurologie - CHRU de Nice E-mail : cohen.m@chu-nice.fr
Plusieurs communications étaient consacrées à l’étude de la pathologie de la substance grise. L’équipe de Baltimore [2] s’est intéressée à la complexité des lésions retrouvées au niveau du cortex chez 40 patients présentant une SEP rémittente. Les auteurs ont retrouvé des lésions focales mais également des plages d’hypersignal diffus qu’ils ont nommées “substance grise sale” (en analogie au terme de “substance blanche sale” parfois retrouvée chez certains patients), principalement au niveau du cortex insulaire et temporo-mésial. La présence de lésions de substance grise sale était associée à un score EDSS plus élevé et à une charge lésionnelle corticale plus importante. Les noyaux gris centraux sont également des candidats potentiels.
Bibliographie 1. Figueira F et al. Challenging the “disease free status” concept in MS. Are we dealing with the appropriate parameters? 66th AAN Meeting, San Diego, March 16-23, 2013 : P01.189. 2. Martini V et al. It’s not always black and white: the “dirty grey” shade of multiple sclerosis. 66th AAN Meeting, San Diego, March 1623, 2013 : P06.110. 3. Niccolini F et al. In vivo detection of thalamo-cortical pathology in patients with clinical isolated syndrome. 66th AAN Meeting, San Diego, March 16-23, 2013 : P06.113. 4. Ceccarelli A et al. Deep gray matter atrophy is associated with DTI-defined white matter tract damage in multiple sclerosis. 66th AAN Meeting, San Diego, March 16-23, 2013 : PD06.003.
Mots-clés : Sclérose en plaques, Imagerie, Atrophie cérébrale, Substance grise
Neurologies • Juin 2013 • vol. 16 • numéro 159