spécial AAN - 2e partie
sommeil
Syndrome des jambes sans repos idiopathique, ou maladie d’Ekbom Nouveautés sur la prise en charge n Le score IRLS peut être un bon indice de l’amélioration des symptômes du SJSR. Une étude pilote suggère que le traitement par stimulation transcutanée anodale serait efficace sur les symptômes sensitivomoteurs. Un traitement dopaminergique pourrait améliorer le bruxisme des patients ; à confirmer...
Comment évaluer l’effet des traitements sur la sévérité des symptômes ?
Le syndrome des jambes sans repos (SJSR) est une maladie difficile à évaluer du fait de l’hétérogénéité des symptômes, de leur sévérité et de leurs conséquences. L’échelle IRLS est une échelle permettant d’en évaluer la sévérité. Les auteurs de cette étude ont essayé d’utiliser le score IRLS pour déterminer des critères plus objectifs d’amélioration significative des symptômes. Pour cela, ils ont réanalysé une étude européenne ayant évalué l’efficacité de la rotigotine en comparaison à un traitement placebo. Dans cette étude, le score IRLS était de -13,2 ± 10 chez les patients ayant reçu 1 mg de rotigotine, -15,6 ± 9,6 chez les patients ayant reçu 2 mg et -16,1 ± 10,9 chez les patients ayant reçu 3 mg. Chez les patients ayant reçu du placebo, l’évolution du score IRLS était de -8 ± 9,7. * Service de Neurophysiologie Clinique, CHRU de Lille
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Philippe Derambure*
Trois cent sept patients avaient participé à cette étude et les résultats du score IRLS ont été analysés en fonction de l’effet ressenti par le patient sur l’importance de ses symptômes (score CGI : amélioration minime, importante ou très importante). Cela a montré qu’une diminution du score IRLS de plus de 6 points apparaissait significative, les patients ressentant une amélioration importante ou très importante. Ces résultats confirment que le score IRLS peut être un bon indice de l’amélioration des symptômes du SJSR [1, 2].
Efficacité d’un traitement par stimulation transcutanée spinale
Le SJSR est souvent associé à une augmentation de l’excitabilité médullaire. La stimulation par courant continu transcutané (tsDCS, transcutaneous direct) est une nouvelle méthode non invasive et sans douleur de modulation de l’excitabilité médullaire.
Une étude pilote [3] a été réalisée chez 20 patients présentant un SJSR et 14 sujets contrôles. Tous les participants ont reçu une session de stimulation cathodale, anodale ou SHAM (placebo) au niveau médullaire thoracique pendant 15 minutes (2,5 mA ; 0,056 mA/cm2). Pour évaluer l’excitabilité médullaire, l’analyse du reflexe H a été utilisée. Le ration Hmax/Mmax, et le rapport H2/H1 de 2 stimulations à 7 différents intervalles de temps ont été déterminés. Ces paramètres ont été mesurés avant l’application du courant transcutané médullaire et 30 minutes après. Les patients présentant un SJSR avaient un rapport H2/H1 significativement augmenté pendant les périodes où les symptômes étaient les plus ressentis (surtout la période vespérale), par rapport aux sujets contrôles. L’application d’un courant par stimulation anodale entraînait une diminution du rapport H2/H1 pour les intervalles 0,2 et 0,3 seconde, corrélée avec une amélioration des symptômes du SJSR, rapportée par les patients sur une échelle analogique. L’application d’un courant par stimulation cathodale entraîNeurologies • Juin 2013 • vol. 16 • numéro 159