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revue pluridisciplinaire en neurologie

d www.neurologies.fr dossier

Aux frontières de la

migraine

Migraine avec aura prolongée La migraine avec aura non hémiplégique prolongée existe-t-elle ? Christian Lucas • Migraine confusionnelle, migraine basilaire Des diagnostics d’exclusion Anne Donnet • Neuropathie ophtalmoplégique douloureuse et récurrente L’ex-migraine ophtalmoplégique Dominique Valade

Profession

Recherche biomédicale : l’évolution de la réglementation Bernadette Martins

Epilepsie

A connaître...

Prescrire l’eslicarbazépine : ce qu’il faut savoir...

Le FXTAS, ou “Fragile Xassociated Tremor Ataxia Syndrome”

Benjamin Cretin

Mathieu Anheim

Décembre 2013 • Volume 16 • n°163 • Cahier 1 • 9 €



Revue pluridisciplinaire en neurologie

Directeur de la publication : Dr Antoine Lolivier • Chef du Service Rédaction : Odile Mathieu • Relectrice : Fanny Lentz • Chef de Fabrication et de Production : Gracia Bejjani • Assistante de ­Production : Cécil Jeannin • Chef de publicité : Emmanuelle Annasse • Service Abonnements : Claire Lesaint • Impression : Imprimerie de Compiègne 60205 Compiègne Rédacteur en chef Pr Franck Semah (Lille). Comité de rédaction Dr Alain Ameri (Meaux), Dr Stéphane Auvin (Paris), Dr Nadia Bahi-Buisson (Paris), Dr Yannick Béjot (Dijon), Dr Stéphanie Bombois (Lille), Dr Benjamin Cretin (Strasbourg), Dr Bénédicte Défontaines (Paris), Dr Romain Deschamps (Paris), Dr David Devos (Lille), Dr Michel Dib (Paris), Dr Valérie Domigo (Paris), Dr Olivier Gout (Paris), Dr Antoine Gueguen (Paris), Dr Gilles Huberfeld (Paris), Dr David Laplaud (Nantes), Dr Christine Lebrun-Frénay (Nice), Dr Christian Lucas (Lille), Dr Dominique Mazevet (Paris), Dr Christelle Monaca (Lille), Pr Yann Péréon (Nantes), Dr Sylvain Rheims (Lyon), Dr Catherine Thomas-Antérion (Saint-Etienne), Pr Emmanuel Touzé (Paris), Dr Tatiana Witjas (Marseille), Pr Mathieu Zuber (Paris).

sommaire www.neurologies.fr

n Profession . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p. 340 La recherche biomédicale : état des lieux de la réglementation en France de 1947 à 2013 Bernadette Martins (Saclay)

n Prescrire... . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p. 344 L'eslicarbazépine : ce qu'il faut savoir Benjamin Cretin (Strasbourg)

n DOSSIER ���������������������������������������������������������������������������������p. 347

Aux frontières de la migraine

Comité de lecture Pr David Adams (Le Kremlin-Bicêtre), Dr Caroline Arquizan (Montpellier), Dr Nadine Attal (Boulogne), Pr Jean-Philippe Azulay (Marseille), Pr Franck Baylé (Paris), Dr Catherine Belin (Bobigny), Dr Florent Borgel (Grenoble), Pr Emmanuel Broussolle (Lyon), Dr Gaëlle Bruneteau (Paris), Dr Catherine Chiron (Paris), Pr Christophe Cognard (Toulouse), Dr Bernard Croisile (Lyon), Pr Philippe Decq (Créteil), Dr Olivier Delalande (Paris), Pr Philippe Derambure (Lille), Dr Thierry Dubard (Reims), Pr Franck Durif (Clermont Ferrand), Dr Marie Girot (Lille), Dr Hassan Hosseini (Créteil), Dr Lucette Lacomblez (Paris), Dr Michel Lantéri-Minet (Nice), Dr Laurent Maurs (Tahiti), Dr Caroline Papeix (Paris), Pr Pascale Pradat-Diehl (Paris), Pr Didier Smadja (Fort-de-France), Dr Bruno Stankoff (Paris), Pr Marc Verny (Paris), Pr Hervé Vespignani (Nancy), Comité scientifique Dr Claude Adam (Paris), Dr Annick Alperovitch (Paris), Pr Philippe Azouvi (Garches), Pr JeanLouis Baulieu (Tours), Dr Gérard Besson (Grenoble), Dr Arnaud Biraben (Rennes), Pr William Camu (Montpellier), Pr Mathieu Ceccaldi (Marseille), Pr Patrick Chauvel (Marseille), Pr François Chollet (Toulouse), Pr Michel Clanet (Toulouse), Pr Philippe Damier (Nantes), Dr Hubert Déchy (Versailles), Dr Jean-Fr ançois Demonet (Toulouse), Pr Didier Dormont (Paris), Pr Gilles Edan (Rennes), Dr Marie-Odile Habert (Paris), Pr Jean-Jacques Hauw (Paris), Dr Lucie HertzPanier (Paris), Dr Pierre Hinault (Rennes), Dr Laurent Laloum (Paris), Dr Gilles Lavernhe (Gap), Dr Denis le Bihan (Saclay), Pr Olivier Lyon-Caen (Paris), Pr Jean-Louis Mas (Paris), Pr Vincent Meininger (Paris), Dr Patrick Metais (Metz), Pr Thibault Moreau (Dijon), Pr Jacques Moret (Paris), Pr Jean-Philippe Neau (Poitiers), Pr Jean-Pierre Olié (Paris), Pr Jean Pelletier (Marseille), Pr Muriel Rainfray (Bordeaux), Dr Danièle Ranoux (Limoges), Pr Jean Régis (Marseille), Dr Pascal Rémy (Corbeil-Essonne), Pr Philippe Ryvlin (Lyon), Pr Yves Samson (Paris), Dr Isabelle Serre (Reims), Pr Pierre Thomas (Nice), Pr Pierre Vera (Rouen), Dr France Woimant (Paris) Neurologies est une publication ©Expressions Santé SAS 2, rue de la Roquette, Passage du Cheval Blanc, Cour de Mai 75011 Paris - Tél. : 01 49 29 29 29 Fax : 01 49 29 29 19 E-mail : neurologies@expressiongroupe.fr RCS Paris B 394 829 543 N° de Commission paritaire : 0117T78155 ISSN : 1287-9118 Mensuel : 10 numéros par an Les articles de “Neurologies” sont publiés sous la ­responsabilité de leurs auteurs. Toute reproduction, même partielle, sans le consentement de l’auteur et de la revue, est illicite et constituerait une contrefaçon sanctionnée par les articles 425 et suivants du code pénal.

Décembre 2013 • Vol. 16 • N° 163 • Cahier 1

1 n Migraine

avec aura prolongée : la migraine avec aura non hémiplégique prolongée existe-t-elle ? Christian Lucas (Lille) 2 n Migraine confusionnelle, migraine basilaire : des diagnostics d'exclusion Anne Donnet (Marseille) 3 n Neuropathie ophtalmoplégique douloureuse et récurrente : l'ex-migraine ophtalmoplégique Dominique Valade (Paris)

n A connaître . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p. 361 Le FXTAS, ou “Fragile X-associated Tremor Ataxia Syndrome” Mathieu Anheim (Strasbourg)

n Prix et bourses �������������������������������������������������������������������������� p. 338 n Neuroagenda - Soumettre vos abstracts ���������������� p. 358 n Bulletin d’abonnement ������������������������������������������������������ p. 367 n Rendez-vous de l'industrie ������������������������������������������������ p. 367 n INDEX 2013 ������������������������������������������������������������������������������������ p. 368

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www.neurologies.fr Cette publication comporte 2 cahiers : Cahier 1 (36 pages) et Cahier 2 (16 pages). Assemblés à cette publication : 2 bulletins d’abonnement (2 pages et 4 pages) Photo de couverture: © olly – fotolia


Profession

La recherche biomédicale Etat des lieux de la réglementation en France de 1947 à 2013 n La réglementation en recherche biomédicale, en France, présente un paysage complexe toujours en mouvement. Des changements significatifs se profilent à court terme sur l’encadrement des recherches. Des interrogations se posent concernant la date de publication des décrets d'application de la loi Jardé et leur interaction avec le règlement européen sur le médicament.

Bref Historique C’est l’histoire qui illustre la nécessité d’une régulation. • 1947, procès de Nuremberg, ou crise et naissance de la bioéthique contemporaine avec la formulation de principes concernant la recherche. • Déclaration d’Helsinki, révisée plusieurs fois de 1964 à 2013. La dernière révision date d’octobre 2013. Elaborée par l’Association médicale mondiale, elle constitue une déclaration de principes éthiques dont l’objectif est de fournir des recommandations aux médecins et participants à la recherche médicale sur des êtres humains. • Les premiers comités de revue des protocoles sont créés en 1970 et siègent au sein des hôpitaux. • Ce n’est qu’en 1988 qu’une loi est appliquée en France, la loi Huriet. Cette loi a été rédigée essentiellement par des pharmacologues afin de pouvoir autoriser les recherches de phase I portant sur le médicament. Elle a été étendue à d’autres catégories de recherches *CEA, NeuroSpin, Saclay

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Bernadette Martins*

(recherches en physiologie, en sciences cognitives, etc.), mais n’était pas vraiment adaptée à ces recherches.

2013 : la loi en vigueur sur le territoire français, la loi 2004-806 du Code de la Santé Publique Il s’agit d’une adaptation, en 2004, de la Directive 2001/20 CE dans le code de la santé publique qui supprime la distinction entre les recherches avec et sans bénéfice individuel direct, point central des analyses des protocoles sous la loi Huriet. L’analyse est fondée sur l’analyse du risque (balance bénéfices/risques). Cette loi renforce les procédures d’autorisation, majore les responsabilités du promoteur et introduit une procédure allégée appelée « Les soins courants ».

Demain, en 2014 ? Recherche impliquant la personne humaine : la loi Jardé (Loi n°2012-300 du 5 mars 2012 parue au JO n°0056 du 6 mars 2012)

❚❚Principes généraux Cette loi a été présentée en 2009 par le député Olivier Jardé et le groupe Nouveau Centre de l’Assemblée nationale. Elle a subi un long parcours entre les deux chambres et la commission mixte paritaire. A ce jour, on attend les décrets et arrêtés qui permettront son application. Cette loi identifie trois catégories de recherches selon le niveau de risque encouru par la personne qui s’y prête. Elle permet ainsi d’encadrer toutes les recherches suivant l’intervention réalisée sur la personne. On distingue : • Les recherches interventionnelles : Elles comportent une intervention sur la personne non justifiée par sa prise en charge habituelle. Les règles du consentement restent identiques à celles des actuelles recherches biomédicales. Une autorisation auprès de l’ANSM et un avis favorable du CPP sont nécessaires. • Les recherches interventionnelles qui ne portent pas sur des Neurologies • Décembre 2013 • vol. 16 • numéro 163


information communiquée en collaboration avec Biogen idec france

Acceptabilité des traitements de 1re intention dans la SEP L’acceptabilité pourrait se définir comme le jugement global que porte le patient sur son traitement au regard des avantages et inconvénients du traitement, de son expérience personnelle et antérieure, mais aussi après avoir reconnu l’intérêt de se traiter ; ceci implique que le patient ait été suffisamment informé en amont et qu’il soit persuadé des bienfaits du traitement. Bien que sous-jacente dans la pratique et déterminante dans le processus d’adhésion au traitement, l’acceptabilité est une notion rarement évoquée dans la SEP. Pourtant, d’après ce que constate le Dr Y. Hervé, elle est parfois difficile, en particulier après un premier évènement démyélinisant, chez des patients jeunes, qui, au-delà d’une première poussée, ne présentent pas de signe neurologique gênant. Et ce phénomène devrait s’amplifier avec toutes les données qui montrent l’intérêt de traiter tôt les patients atteints de SEP, afin de profiter de la fenêtre d’opportunité thérapeutique, pour réduire le risque d’atteindre un score EDSS 3 et ralentir l’activité de la maladie [1]. « C’est d’ailleurs la tendance dans les pratiques comme l’a souligné le Dr Y. Hervé au dernier congrès de l’ANLLF, avec les nouveaux critères qui permettent de poser le diagnostic de SEP plus précocement » (critères de Swanton) [2]. L’acceptabilité du traitement pourrait être un indicateur prédictif de l’adhésion et plus explicatif que le seul constat d’une bonne ou mauvaise adhésion thérapeutique.

Des patients de mieux en mieux informés L’utilisation des nouvelles technologies (ordinateurs, tablettes, androïdes) et d’Internet, ainsi que la multiplication des sites et des blogs spécialisés dans la SEP ont profondément modifié le niveau d’information des patients et de leur entourage sur la SEP et ses traitements. Le Dr Y. Hervé le confirme : « Une grande majorité de nos patients sont déjà bien informés et convaincus de l’intérêt d’un traitement de fond avant même d’en avoir discuté avec nous, avec pour principales motivations, la volonté de vivre le plus normalement possible et de prendre en main leur maladie ». Comment favoriser une bonne acceptabilité du traitement de fond de première intention ? D’après le Dr Y. Hervé : • S’assurer que le patient a bien compris la nécessité de se traiter et qu’il est convaincu de l’efficacité des traitements de fond. • L’informer sur les différents effets secondaires possibles du traitement et lui expliquer qu’il existe des moyens pour les prendre en charge. • Et discuter avec chaque patient des différents schémas thérapeutiques afin qu’il choisisse le traitement qui lui semble le mieux adapté : rythme et dispositif d’injection.

L’acceptabilité du traitement, indispensable pour une bonne adhésion et une efficacité optimale du traitement Un traitement prescrit n’a d’intérêt que s’il est poursuivi par le patient de manière rigoureuse et les données de Steinberg et al. ont démontré l’impact délétère d’un arrêt des traitements de fond de première intention sur l’incidence des poussées [3]. Mais, dans la SEP comme dans d’autres maladies chroniques, l’adhésion au traitement est loin d’être optimale, avec près de 30 à 50 % des patients traités qui ne suivent pas leur traitement régulièrement et avec des arrêts de traitement qui surviennent le plus souvent au cours des deux premières années de traitement [4-7]. Les données présentées par le Dr Y. Hervé au congrès de l’ANLLF mettent en évidence deux facteurs de motivation du patient qui permettent une bonne acceptabilité : d’une par t l’efficacité du traitement et, d’autre par t, l’appropriation du traitement par le patient après en avoir parlé avec son neurologue, avec la notion essentielle de décision par tagée. Par ailleurs, les principales réticences des patients vis-à-vis du traitement sont dominées par le risque de survenue d’évènements indésirables et la fréquence des injections, le rythme des injections constituant parfois plus souvent un frein que l’injection elle-même. On pourrait aussi noter le risque de toxicité perçu par les patients, malgré le recul de près de 20 ans : cela souligne l’intérêt d’un “temps” qui permette au patient d’exprimer des craintes afin que l’on puisse y répondre. Ces données suggèrent qu’au-delà de l’information initiale sur la maladie et ses traitements et de l’instauration d’une relation de confiance, il est sûrement impor tant de rechercher, au moment du choix du traitement, les motivations mais aussi les réticences ressenties par les patients. Cette démarche pourra permettre ensuite d’adapter le discours auprès du patient pour favoriser une meilleure acceptabilité et donc s’assurer d’une adhésion thérapeutique optimale. n

Bibliographie 1. Leray E et al. Evidence for a two-stage disability progression in multiple sclerosis. Brain 2010 ; 133 : 1900-13. 2. Montalban et al. MRI criteria for MS in patients with clinically isolated syndromes. Neurology 2010 ; 74 : 427-34. 3. Steinberg S et al. Impact of adherence to interferons in the treatment of multiple sclerosis: a non-experimental, retrospective, cohort study. Clin Drug Investig 2010 ; 30 : 89-100. 4. Rio J et al. Factors related with treatment adherence to interferon beta and glatiramer acetate therapy in multiple sclerosis. Mult Scler 2005 ; 11 : 306-309. 5. Publication OMS. Adherence to long-term therapies. Juillet 2003. 6. Treadaway K et al. Factors that influence adherence with disease-modifying therapy in MS. J Neurol 2009 ; 256 : 568- 576. 7. Reynolds M et al. Persistence and adherence to disease modifying drugs among patients with multiple sclerosis. Curr Med Res Opin 2010 ; 26 : 663-74.

2013/12 - BiiB - FRA - 31939

Acceptabilité et adhésion des traitements de fond dans la SEP


Prescrire...

L’eslicarbazépine Ce qu’il faut savoir Benjamin Cretin*

En conséquence, certaines interactions médicamenteuses sont à prendre en compte [6].

Introduction L’eslicarbazépine (ESL, Zebinix®) est disponible dans le traitement en add-on des épilepsies partielles de l’adulte depuis 2012. Ce bref texte est une synthèse des informations pertinentes relatives au bon usage de ce nouvel antiépileptique.

Mécanisme d’action L’eslicarbazépine (ESL) est une molécule dérivée de la carbamazépine (CBZ, Tegretol®), à côté de laquelle elle vient donc se ranger dans l’arsenal des antiépileptiques disponibles. Elle est de fait cousine de l’oxcarbazépine (OXC, Trileptal®). Ces trois médicaments partagent le point commun d’être des inhibiteurs des canaux sodiques voltage-dépendants (VoltageGated Sodium Channel ou VGSC) [1]. Ainsi, l’ESL inhibe les neurones à décharge rapide dans certains modèles in vitro et elle a aussi démontré son efficacité in vivo (réduction de la fréquence et de l’intensité des crises dans plusieurs modèles animaux d’épilepsie) [2]. La particularité de l’ESL serait d’agir sur l’ouverture des VGSC, mais aussi sur leur phase de fermeture (période réfractaire du canal, dite aussi période d’inactivation, allongée par l’ESL) [3].

Pharmacologie L’ESL – dont le nom commercial en France est Zebinix® – est préparée *Département de Neurologie des Hôpitaux Universitaires de Strasbourg ; Centre Mémoire, de Ressources et de Recherche d’Alsace (Strasbourg-Colmar) ; Laboratoire ICUBE, CNRS (UMR 7237), Université de Strasbourg ; Centre de Compétences des démences rares des Hôpitaux Universitaires de Strasbourg

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• inhibiteur faible du CYP2C19 (principaux substrats : antidépresseurs tricycliques et IRSS, benzodiazépines, phénytoïne, barbituriques, warfarine).

sous forme conjuguée (acétate d’eslicarbazépine) et présentée sous forme de comprimés sécables. L’acétate d’ESL est rapidement absorbé après ingestion per os. Un premier passage hépatique permet un métabolisme rapide par hydrolyse : l’ESL est dissociée de l’acétate pour se retrouver sous forme libre et devenir le véritable principe actif du Zebinix®. Le pic plasmatique est ensuite atteint en 3 à 4 heures et la biodisponibilité est très élevée (> 90 %). Le catabolisme de l’ESL est majoritairement assuré par voie de glucurono-conjugaison hépatique puis d’élimination urinaire. Ainsi, la clairance de l’ESL dépend du débit de filtration rénale [4, 5]. Néanmoins, la transformation enzymatique de l’ESL libère certains métabolites en quantités modérées : l’oxcarbazépine et la R-licarbazépine. Notons que la demi-vie de la molécule est de 20 à 24 heures à l’état d’équilibre (obtenu après 4 à 5 jours de prise). Sur le plan enzymatique, l’ESL a un faible effet sur les cytochromes : • inducteur faible du CYP3A4 (principaux substrats : antiviraux, immunosuppresseurs, chimiothérapies, digoxine, contraceptifs) ;

• Avec les antiépileptiques L’ESL augmente les taux circulants de PHT (+30 % en moyenne) et diminue modérément (-15 %) ceux de la lamotrigine (LTG). Les taux de levetiracetam (LEV), de valproate (VPA), de topiramate (TPM) et de CBZ ne sont pas modifiés. A l’inverse, la phénytoïne (PHT) et la CBZ sont capables, par leurs forts effets inducteurs sur les cytochromes, de diminuer l’exposition à l’ESL. • Avec les traitements non antiépileptiques Il existe une diminution importante des taux de contraceptifs oraux (-37 à 42 %), de simvastatine (-50 %) et de warfarine (-23 %) ; cela peut avoir un impact clinique significatif.

Efficacité de l’eslicarbazépine L’ESL est d’indication restreinte actuellement : dans les épilepsies partielles de l’adulte, avec ou sans généralisation. Elle ne concerne pas les patients nouvellement diagnostiqués car elle n’a pas l’agrément pour être prescrite en monothérapie. L’ESL est donc réservée à la post-monothérapie, c’est-àdire qu’elle ne peut être utilisée qu’en association. D’autres indications viendront sans doute, mais le développement récent de la molécule n’a pas encore apporté de résultats suffisants. Neurologies • Décembre 2013 • vol. 16 • numéro 163


dossier

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Aux frontières de la migraine

1 Migraine avec aura prolongée : La migraine avec aura non hémiplégique prolongée existe-t-elle ? p. 348 Christian Lucas (Lille)

2 Migraine confusionnelle, migraine basilaire : des diagnostics d’exclusion ���������������������������������������������������������������������������� p. 352 Anne Donnet (Marseille)

3 Neuropathie ophtalmoplégique douloureuse et récurrente : l’ex-migraine ophtalmoplégique �������������������������������������������������������������� p. 355 Dominique Valade (Paris)


dossier

1 Migraine avec aura prolongée La migraine avec aura non hémiplégique prolongée existe-t-elle ? n L’aura prolongée non hémiplégique au-delà d’une heure existe. Elle est plus fréquente dans l’aura aphasique, puis dans l’aura sensitive et moins fréquente dans l’aura visuelle. La physiopathologie de l’aura prolongée repose sur la dépression corticale envahissante (DCE), avec vraisemblablement des répliques successives de DCE.

L

a migraine avec aura typique est caractérisée par la survenue récurrente (au minimum 2 crises dans la vie) de symptômes neurologiques totalement réversibles, le plus souvent visuels (dans 90 % des cas), incluant des phénomènes positifs (phosphènes, taches ou lignes) et/ou négatifs (scotomes, hémianopsie) et/ ou des symptômes sensitifs, incluant des phénomènes positifs (sensation de piqûre d’épingle) et/ou négatifs (engourdissement) et/ou des troubles phasiques. Ces symptômes se développent progressivement (“marche migraineuse”) sur au moins 5 minutes, et durent pour chaque symptôme entre 5 minutes et une heure [1]. Ce maximum d’une heure a été fixé arbitrairement. Dans la seconde classification de l’ICHD, hormis pour la migraine hémiplégique dans laquelle la durée de l’aura peut être prolongée au-delà d’une heure, n’apparaît pas la notion de migraine avec aura non hémiplégique

*Service de Neurologie et Pathologie Neurovasculaire, Hôpital Salengro, CHRU de Lille

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(MANH) prolongée. En fait, elle apparaissait dans la toute première classification [2], mais apparaît actuellement dans les complications de la migraine en tant qu’aura persistante sans infarctus (code 1.5.3) avec des symptômes d’aura persistant pendant plus d’une semaine sans signe radiographique d’infarctus. Concernant les auras durant entre 1 heure et une semaine, il faut actuellement les coder comme “probable migraine avec aura”, comme s’il y avait un doute diagnostique, ce qui est gênant pour le patient et le praticien. Nous verrons pourtant qu’il s’agit d’une réalité épidémiologique. Nous ferons également un rappel sur la physiopathologique de l’aura qui permet d’entrevoir pourquoi certaines auras peuvent être prolongées.

Epidémiologie de l’aura prolongée

(Hors migraine hémiplégique) Dans une revue très récente, M. Viana, de l’équipe de P. Goadsby [3], a réalisé une revue de l’ensemble de la littérature sur l’aura migraineuse non hémiplégique.

Christian Lucas*

Ils ont analysé 1 751 publications portant sur l’aura, typique ou non. Ils ont retenu 10 études s’intéressant spécifiquement à la durée de l’aura. Cinq publications ont évalué la proportion de patients avec aura non hémiplégique prolongée au-delà d’une heure et ont trouvé des pourcentages de 12 à 37 % des patients. Six publications ont permis d’avoir des données sur le type d’aura prolongée : 6 à 10 % des patients avec aura visuelle, 14 à 27 % des patients avec aura sensitive et 17 à 60 % des patients avec aura aphasique. A noter des différences méthodologiques dans ces études, avec des durées d’aura recueillies soit sur une crise, soit sur les crises les plus habituelles, soit avec des questionnaires rétrospectifs (avec des biais de recueil possibles) soit avec des agendas prospectifs. Deux études seulement ont été faites avec une méthodologie prospective rigoureuse, dont une en population générale danoise, avec 17 % des patients ayant des auras prolongées et 10 % des patients avec auras visuelles, 14 % des patients Neurologies • Décembre 2013 • vol. 16 • numéro 163


dossier

2 Migraine confusionnelle,

migraine basilaire Des diagnostics d’exclusion

n Aux frontières des présentations “classiques” de la maladie migraineuse, se trouvent un certain nombre d’entités, qui se caractérisent par leur rareté, leurs difficultés à être classées sur le plan nosologique, et le fait qu’il s’agit de manière systématique de diagnostics d’exclusion. Parmi celles-ci, figurent la migraine confusionnelle et la migraine basilaire.

La migraine confusionnelle Chez L’enfant et l’adolescent La migraine confusionnelle est un syndrome rare décrit essentiellement chez l’enfant et l’adolescent. Initialement, considéré comme un équivalent migraineux de l’enfant [1], il n’est pas retenu aujourd’hui dans le cadre des syndromes périodiques de l’enfant. Par ailleurs, les trois classifications de l’International Headache Society, dont la dernière version a été publiée en juillet 2013 (ICHD-3 bêta), ne reconnaissent pas cette entité [2]. La première description d’une migraine avec altération de la conscience a été faite en 1873 par Liveing. Plus récemment, Glascon et Barlow, en 1970, rapportaient des observations - toujours en population pédiatrique - de migraine se présentant sous la forme de syndrome confusionnel. A ce jour, environ 62 cas sont décrits dans la littérature. Cette expression clinique correspondrait à 0,04 % des séries de migraine chez l’enfant [3].

*Centre d’Evaluation et de Traitement de la Douleur, CHU Timone, Marseille

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Chez l’enfant, le tableau clinique se traduit par l’installation brutale d’un état confusionnel avec troubles de la conscience, agitation, amnésie. La présence d’une céphalée n’est pas constante ; si elle est présente, elle peut survenir pendant ou après l’épisode confusionnel. L’épisode confusionnel apparaît souvent, mais de manière non systématique, dans les suites du déroulement d’une aura migraineuse comprenant troubles visuels et paresthésies. Il se termine souvent par un endormissement. La durée de l’épisode confusionnel varie de 2 à 24 heures. Un traumatisme crânien mineur est souvent décrit comme facteur déclenchant [4]. L’évolution se fait sans séquelles. Une récurrence est rapportée dans 25 % des cas.

Chez l’adulte Ce tableau, initialement décrit chez l’enfant, a été plus récemment rapporté chez l’adulte. Ainsi, Gantenbein et al., en 2011 [5], rapportent une série de 10 patients, incluant 8 adultes et 2 adolescents, pour lesquels le diagnostic de migraine confusionnelle a été retenu. Le tableau chez l’adulte est compa-

Anne Donnet*

rable à celui de l’enfant, comportant désorientation temporospatiale, troubles de la parole, difficultés de reconnaissance des visages familiers, et plus rarement apraxie. Ces symptômes peuvent durer plusieurs heures et les épisodes peuvent être récurrents. Ils surviennent souvent dans les suites du déroulement d’une aura migraineuse plus classique, visuelle, paresthésique et/ou aphasique. Aucune pathologie sous-jacente n’a été retrouvée, et on note toujours une régression complète des symptômes.

La dépression corticale envahissante Même si les mécanismes physiopathologiques sont incertains, il est vraisemblable que la migraine confusionnelle soit liée à une dépression corticale envahissante, touchant soit la partie postérieure de l’hémisphère dominant, soit les régions temporo-basales.

Un diagnostic d’exclusion Il s’agit toujours d’un diagnostic d’exclusion, surtout lors du premier épisode. Ainsi, les étiologies suivantes doivent être éliminées [5] : Neurologies • Décembre 2013 • vol. 16 • numéro 163


Aux frontières de la migraine

3 Neuropathie

ophtalmoplégique douloureuse et récurrente L’ex-migraine ophtalmoplégique n La neuropathie ophtalmoplégique douloureuse et récurrente, décrite à la fin du XIXe siècle par Charcot, est une pathologie rare qui survient le plus souvent dans l’enfance. La forme typique correspond à une migraine sévère pouvant durer plusieurs jours, suivie d’un ptôsis et d’une diplopie dus à une atteinte isolée d’un nerf oculomoteur.

L

e terme de “migraine ophtalmoplégique” ne doit plus être employé puisqu’il a disparu de la nouvelle classification internationale des céphalées dans sa forme ICHD-3 bêta parue en juillet 2013 [1]. On parle maintenant de “neuropathie ophtalmoplégique douloureuse et récurrente”. Il s’agit d’une pathologie caractérisée par des attaques d’ophtalmoplégie suivant des céphalées migraineuses sévères.

lées [4]. Certes, cette analyse n’est pas fondée sur l’étude d’une population, mais uniquement sur un sous-groupe de patients consultants dans les centres spécialisés, mais il n’empêche que cela confirme la rareté de l’affection, d’autant que sa définition a plusieurs fois changé au cours des différentes classifications.

Cette pathologie, décrite depuis la fin du XIXe siècle par Charcot [2], survient le plus souvent dans l’enfance et est considérée comme rare chez l’adulte. Il s’agit d’une maladie rare puisque l’incidence est autour de 0,7 cas par million d’habitants [3] et, dans la seule série française, 9 cas furent observés sur une période de 3 ans dans 13 centres tertiaires de prise en charge de la migraine parmi 52 973 patients vus pour cépha-

La première définition, proposée par Walsch [5], associait une histoire de migraine évoluant en gravité, une ophtalmoplégie qui suivait la sémiologie migraineuse et bien sûr l’exclusion de toute autre cause par une artériographie ou une exploration chirurgicale.

*Centre Urgences Céphalées, Hôpital Lariboisière, Paris

Neurologies • Décembre 2013 • vol. 16 • numéro 163

Clinique et évolution de la classification

La première classification internationale (ICHD-1) [6] avait pour but d’éliminer les formes symptomatiques qui étaient considérées comme un sous-type de migraine figurant parmi les formes cliniques de celles-ci. Elles devaient

Dominique Valade*

donc être distinguées des autres formes de migraine par des paralysies oculomotrices récurrentes.

Les critères de 2004 Lors de la deuxième classification (ICHD-2) publiée en 2004 [7], elle sort de la notion de migraine et quitte donc le groupe des céphalées primaires pour passer dans un groupe hétérogène dit « des névralgies des nerfs crâniens et des causes centrales de douleur de la face et autres céphalées » ; elle est à ce moment-là rapprochée du syndrome de Tosa Hunt. A partir de ce moment, cette pathologie n’est plus considérée comme un sous-type de migraine, bien qu’elle continue à porter le titre de “migraine ophtalmoplégique”. D’autre part, elle peut être symptomatique puisqu’elle n’est plus de facto une céphalée primaire. Les critères de 2004 sont les suivants : A. au moins 2 épisodes respectant le critère B ; B. un épisode de céphalée de type 355


neuroagenda

Réunion d’hiver de la SNCLF 20-21 janvier 2014, Paris

13th international Geneva – Springfield symposium on advances in Alzheimer Therapy

Société de Neurophysiologie Clinique de Langue Française

26-29 mars 2014, Genève

• Renseignements et inscriptions Anne Galouzeau de Villepin Unité de Neurophysiologie Clinique de l’enfant Hôpital Arnaud de Villeneuve 371, avenue du Doyen Gaston Giraud 34295 Montpellier cedex 5 E-mail : a-galouzeau@chu-montpelier.fr Site : www.snclf.net/

• Renseignements et inscriptions Christine Mesmer, Coordinator (Europe) Geneva University Hospitals Department of Internal Medicine, Rehabilitation and Geriatrics 3, chemin du Pont-Boche 1226 Thônex, Genève - Suisse E-mail : christine.mesmer@hcuge.ch Site : www.siumed.edu/

24e Congrès de la Société Française de Neurologie Pédiatrique 29 janvier -1er février 2014, Reims • Renseignements et inscriptions E-mail : sfnp-congres@ant-congres.com Site : www.sfneuroped.fr/

JNLF 2014 1-4 avril 0014, Strasbourg • Renseignements et inscriptions Journées de Neurologie de Langue Française 52 avenue des Vosges 67000 Strasbourg Site : www.jnlf.fr

9 workshop IRM annuel - Fondation ARSEP

66th Annual Meeting of the American Academy of Neurology

7 février 2014, Paris

26 avril-3 mai 2014, Philadelphie

e

• Thème : Imaging rehabilitation in multiple sclerosis • Renseignements et inscriptions ARSEP 14 rue Jules Vanzuppe 94200 Ivry-sur-Seine Tél. : 01 43 90 39 39 E-mail : scientific@arsep.org Site : www.arsep.org

• Renseignements et inscriptions Site : www.aan.com/conferences/2014-annual-meeting/

Congrès ANOCEF 2014 16-17 mai 2014, Lausanne Association des Neuro-Oncologues d’Expression Française Organisé avec la Société Suisse de Neuro-Oncologie • Renseignements et inscriptions ANOCEF - Charlotte Carmin E-mail : coordination.anocef@gmail.com

9es Rencontres de Neurologie Comportementale 13 février 2014, Paris • Renseignements et inscriptions Le Public Système PCO 38 rue Anatole France 92594 Levallois-Perret Cedex Maëlle Legouis Tél. : 01 70 94 65 22 - Fax : 01 70 94 65 25 E-mail : inscription@lepublicsysteme.fr Site : www.lepublicsystemepco.com

10th World Congress on Brain Injury 19-22 mars 2014, San Francisco • Renseignements et inscriptions MCC Association Mgt. 5909 Ashby Manor Place Alexandria, VA 22310 - USA Tel : (+703) 960-6500 - Fax : (+703) 960-6603 E-mail : congress@internationalbrain.org Site : www.internationalbrain.org/

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CONGRÈS

Quand soumettre vos abstracts ? z 69th FENS forum of neuroscience 5-9 juillet 2014, Milan Date limite de soumission des abstracts : 2 février 2014 Site : http://fens2014.neurosciences.asso.fr/

z 15th World congress on Pain 6-11 octobre 2014, Buenos Aires Date limite de soumission des abstracts : mars 2014 Site : www.iasp-pain.org/

z XIIe Réunion Francophone sur la Maladie d’Alzheimer 11-13 juin 2014, Montpellier Date limite de soumission des abstracts : 10 mars 2014 Site : www.alzmontpelier2014.com

Neurologies • Décembre 2013 • vol. 16 • numéro 163


Merci ! 15es RENCONTRES DE NEUROLOGIES

Merci… 15es RENCONTRES DE NEUROLOGIES

15es RENCONTRES DE NEUROLOGIES

Merci à tous ceux - intervenants, participants, partenaires - qui ont contribué au succès de cette très belle édition 2013. Pendant ces 3 jours, plus de 1 800 participants ont pu dialoguer et se former dans un esprit de convivialité et d’échange.

Rendez-vous en décembre 2014 !


rendez-vous de l’industrie

Sclérose en plaques

Neurovasculaire

“SEP en scène” récompensé

« L‘infarctus cérébal, une question de temps » : les résultats de l’étude SWIFT

L

e Festival de la Communication Santé de Deauville a attribué le Trophée d’Or “Patients et leur famille” à “SEP en Scène”, programme réalisé par Novartis et l’agence PrPa en partenariat avec l’AFSEP et la LFSEP qui illustre la vie au quotidien des patients à travers des scénettes jouées par des comédiens professionnels. Initiées en 2012, les soirées “SEP en scène” ont réuni plus de 1 700 personnes, patients, proches, professionnels de santé et grand public. Pour en savoir plus : www.sepenscene.com n

Sommeil

Une enquête sur les apnées du sommeil

U

ne enquête issue du baromètre OpinionWay pour Oniris révèle que près de 60 % des personnes interrogées déclarant être sujettes aux apnées du sommeil et que 82 % des personnes concernées par un ronflement n’entreprennent aucune action de traitement. La société Oniris a développé une Orthèse d’Avancée Mandibulaire (OAM) auto-personnalisable et réglable, dont l’efficacité a été mise en évidence en traitement de première ou de seconde intentions du SAOS modéré à sévère et du ronflement. En traitement du ronflement oropharyngé, cette orthèse peut potentiellement favoriser le dépistage du SAOS dès lors que que le score d’Epworth s’améliore. Une étude a ainsi montré une amélioration significative de ce score chez les patients ayant un score initial non pathologique. n

U

ne conférence de presse organisée avec la société Covidien, a permis de faire le point, avec les Prs Laurent Pierot, Christophe Cognard et Mathieu Zuber, sur la prise en charge de l’AVC ischémique à la phase aiguë. Elle repose sur la thrombolyse intraveineuse (fibrinolyse par rt-PA effectuée dans les 4h30 suivant l’infarctus cérébral), traitement de référence de 1re intention, en l’absence de contre-indication. Or 77 % des patients n’atteignent pas les urgences ou UNV dans les 4h30, et la fibrinolyse IV n’est efficace que dans 35 à 40 % des cas. L’alternative repose sur la thrombectomie. La thrombectomie mécanisme est indiquée en cas d’occlusion des gros vaisseaux intracrâniens avec un score NIHSS moyen ou sévère, et contre-indication à la thrombolyse IV ou échec de ce traitement. Les dispositifs de thrombectomie mécanique de 2e génération, en forme de stent, permettent une reperfusion immédiate du territoire d’aval et le rétablissement de la circulation cérébrale, et d’éliminer le caillot. L’étude SWIFT a comparé un dispositif de première génération (dispositif de récupération MerciTM*) au dispositif de revascularisation de deuxième génération SolitaireTMFR. L’essai a été interrompu en raison des bénéfices du dispositif de 2e génération : taux de recanalisation de 61 % versus 24 %. L’amélioration clinique était de 58 % avec le dispositif de 2e génération SolitaireTMFR versus MerciTM*. La mortalité à 90 jours est également plus faible : 17 % versus 38 %. n

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à connaître

Le FXTAS Ou “Fragile X-associated Tremor Ataxia Syndrome” n Le FXTAS, pathologie de description récente, combine un tremblement d’action très fréquent et volontiers inaugural, une ataxie cérébelleuse, et souvent une polyneuropathie sensitive axonale, un syndrome dysexécutif et un syndrome parkinsonien. Encore méconnu et sous-diagnostiqué, il peut aussi se présenter sous différentes formes (mild cognitive impairment, neuropathie périphérique, syndrome parkinsonien), rendant le diagnostic plus difficile.

L

e FXTAS (Fragile X-associated Tremor Ataxia Syndrome) est une pathologie neurodégénérative complexe et de description récente, liée à l’X, caractérisée par une ataxie cérébelleuse progressive et un tremblement d’action avec un hypersignal des pédoncules cérébelleux bilatéraux classique mais inconstant, dû à une prémutation sur le gène FMR1, correspondant à la présence de 60 à 200 triplets CGG. Le FXTAS reste souvent méconnu ou sous-diagnostiqué, son spectre phénotypique est plus large qu’initialement décrit, et la prise en charge est particulièrement difficile du fait de l’absence de traitement spécifique et du caractère très complexe du conseil génétique.

Mathieu Anheim*

touche principalement - mais non exclusivement - l’homme vers 60 ans, qu’il est à l’origine de nombreux mouvements anormaux (tremblement d’action de type essentiel-like, tremblement cérébelleux, tremblement de repos, syndrome parkinsonien, myoclonies), et qu’une neuropathie est fréquemment rencontrée, le plus souvent de type sensitive axonale. Le FXTAS doit être envisagé si le tableau clinico-radiologique et le contexte familial sont compatibles, y compris chez une femme, y compris lorsqu’il n’y a pas de tremblement, pas d’hypersignal des pédoncules cérébelleux moyens et pas d’histoire familiale de retard mental ou de syndrome de l’X fragile.

Il convient de savoir que le FXTAS

Une histoire surprenante

*Service de Neurologie, Unité des Mouvements Anormaux, Hôpital de Hautepierre, Strasbourg

Le syndrome tremblement/ataxie associé au X-fragile (FXTAS) est décrit depuis 2001 seulement,

Neurologies • Décembre 2013 • vol. 16 • numéro 163

et correspond à une combinaison de symptômes neurologiques, dominés par un tremblement d’action et une ataxie cérébelleuse, qui sont la conséquence d’une prémutation du gène FMR1 sur le chromosome X [1-4]. Les mutations complètes de FMR1, correspondant à une expansion du nombre de triplets CGG supérieure à 200 (sur les allèles normaux, la répétition est inférieure à 50 triplets CGG), sont à l’origine du syndrome X-fragile, qui est la cause la plus fréquente de retard mental héréditaire, et touche principalement les garçons. Les prémutations de FMR1, correspondant à une répétition de 55 à 200 triplets, prédisposent les individus qui en sont porteurs de développer le FXTAS. La prémutation de FMR1, décrite en 1991 en même temps que la cause génétique du syndrome de l’X fragile (c’est-à-dire 361


index neurologies 2013

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Tous les dossiers et Mises au point • N° 154 - Avancées dans le traitement des gliomes • N° 155 - Obésité et migraine • N° 156 - Oligodendrogliomes anaplasiques • N° 157 - L’épilepsie du lobe temporal à la consultation mémoire • N° 158 - Spécial AAN 2013 - Partie 1 • N° 159 - Spécial AAN 2013 - Partie 2 • N° 160 - Les aphasies • N° 161 - L’IRM-TEP hybride : quelles applications en neurologie ? • N° 162 - La neuro-oncologie à l’ASCO 2013 • N° 163 - Aux frontières de la migraine

Tous les articles et dossiers par thèmes Céphalées-Migraine • N° 155 - Dossier - Obésité et migraine • N° 155 - A propos du retrait de la spécialté Nocertone® • N° 157 - Recommandations - Prise en charge diagnostique et thérapeutique de la migraine chez l’adulte et chez l’enfant • N° 161 - International Headache Congress 2013 • N° 163 - Aux frontières de la migraine - Migraine avec aura prolongée : la migraine avec aura non hémiplégique prolongée existe-t-elle ? / Migraine confusionnelle, migraine basilaire : des diagnostics d’exclusion / Neuropathie ophtalmoplégique douloureuse et récurrente : l’ex-migraine ophtalmoplégique

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avalanche de données, et des défis importants pour nos patients ! •N ° 159 - Spécial AAN 2013 - Partie 2 / Imagerie des démences : l’arrivée des traceurs fluorés de la plaque amyloïde... •N ° 162 - Hypercréativité graphique et picturale dans les démences : un symptôme positif ?

Epilepsies •N ° 156 - Epilepsies pharmacorésistantes : que proposer au patient quand la chirurgie curative n’est pas possible ? •N ° 156 - Epi&Me : une application smartphone sur l’épilepsie •N ° 157 - Dossier - L’épilepsie du lobe temporal à la consultation mémoire •N ° 158 - Spécial AAN 2013 - Partie 1 / Inflammation et épilepsie : une nouvelle approche thérapeutique ? / Neurogénétique : une avalanche de données, et des défis importants pour nos patients ! •N ° 159 - Spécial AAN 2013 - Partie 2 / Les épilepsies à l’AAN : monitoring EEG, états de mal, retard mental •N ° 161 - Prescrire... la lacosamide : ce qu’il faut savoir •N ° 162 - Aspects médicolégaux et médicosociaux des épilepsies : tour d’horizon de ce qu’il faut savoir •N ° 163 - Prescrire... l’eslicarbazépine : ce qu’il faut savoir Génétique •N ° 158 - Spécial AAN 2013 - Partie 1 / Neurogénétique : une avalanche de données, et des défis importants pour nos patients !

Cognition • N° 154 - Evaluation cognitive frontale dans les maladies neurodégénératives : une nouvelle approche • N° 157 - Dossier - L’épilepsie du lobe temporal à la consultation mémoire

Imagerie •N ° 159 - Spécial AAN 2013 - Partie 2 / Imagerie des démences : l’arrivée des traceurs fluorés de la plaque amyloïde... •N ° 160 - Mise au point - L’IRM-TEP hybride : quelles applications en neurologie ?

Démences • N° 154 - Evaluation cognitive frontale dans les maladies neurodégénératives : une nouvelle approche • N° 158 - Spécial AAN 2013 - Partie 1 / Démence (MA, DFT, sclérose hippocampique, APP, DCL, ECT) : clinique, neuropsychologie et biomarqueurs ; neurologie du comportement / Neurogénétique : une

Nerfs & Muscles •N ° 159 - Spécial AAN 2013 - Partie 2 / Nerf périphérique, motoneurone et jonction neuromusculaire : honneur aux Français... / Pathologies neuromusculaires : la FSH en tête •N ° 161 - Tableau myopathique : les signes cliniques permettant d’orienter le diagnostic

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Neurologies • Décembre 2012 • vol. 15 • numéro 153


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Neuro-gériatrie • N° 154 - La maladie de Parkinson chez le sujet âgé : quelles spécificités ? Neuro-oncologie • N° 154 - Dossier - Avancées dans le traitement des gliomes • N° 156 - Dossier - Oligodendrogliomes anaplasiques • N° 162 - La neuro-oncologie à l’ASCO 2013 Neuropédiatrie • N° 157 - Recommandations - Prise en charge diagnostique et thérapeutique de la migraine chez l’adulte et chez l’enfant Neuropsychologie • N° 160 - Dossier - Les aphasies Neuro-vasculaire • N° 156 - Risque cardiovasculaire, cholestérol et statines : Académie Nationale de Médecine, communiqué adopté le 19 février 2013 • N° 157 - Pollution par l’ozone et risque d’accident vasculaire cérébral : un risque, même avec un faible niveau de pollution • N° 158 - Spécial AAN 2013 - Partie 1 / Neurogénétique : une avalanche de données, et des défis importants pour nos patients ! • N° 160 - Accidents vasculaires cérébraux et travail posté : des preuves encore insuffisantes Parkinson - Mouvements anormaux • N° 154 - La maladie de Parkinson chez le sujet âgé : quelles spécificités ? • N° 155 - Maladie de Parkinson et exposition professionnelle aux pesticides : quels enseignements peut-on tirer des études publiées ? • N° 158 - Spécial AAN 2013 - Partie 1 / Neurogénétique : une avalanche de données, et des défis importants pour nos patients ! • N° 163 - Le FXTAS ou “Fragile X-Associated Tremor Ataxia Syndrome”

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Sclérose en plaques •N ° 157 - Enquête - Prise en charge de la sclérose en plaques : le point de vue des patients •N ° 158 - Spécial AAN 2013 - Partie 1 / Tout au long de la SEP, d’avant le diagnostic, jusqu’au décès / Neuromyélite optique : le point sur les pathologies du spectre NMO / Neurogénétique : une avalanche de données, et des défis importants pour nos patients ! •N ° 159 - Spécial AAN 2013 - Partie 2 / Imagerie de la sclérose en plaques : pas de révolution ! / Traitements de la SEP : les nouveautés de l’AAN ; Derniers résultats sur CombiRX, le switch natalizumab-fingolimod, et la fampridine / SEP et grossesse : des grossesses sous haute surveillance •N ° 160 - Peut-on prédire la sévérité de la prochaine poussée de SEP ? Les données de la littérature Sommeil •N ° 155 - Symposium - Le Congrès du sommeil : les relations entre sommeil et rythmes circadiens •N ° 159 - Spécial AAN 2013 - Partie 2 / Le syndrome des jambes sans repos idiopathique, ou maladie d’Ekbom : nouveautés sur la prise en charge Traumatisme crânien •N ° 155 - Encéphalopathie chronique traumatique : un mauvais souvenir du rugby •N ° 161 - La Formation Thérapeutique des Aidants (FTA) dédiée aux proches de patients avec handicap neurologique post-lésion cérébrale

.PROFESSION •N ° 155 - L’observation : source de la connaissance médicale •N ° 161 - La Formation Thérapeutique des Aidants (FTA) dédiée aux proches de patients avec handicap neurologique post-lésion cérébrale •N ° 162 - Le médecin face aux conflits d’intérêt : quelles sont les bonnes pratiques ? •N ° 163 - Recherche biomédicale : état des lieux de la réglementatione en France de 1947 à 2013


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