Maladie d’Alzheimer et démences
« La recherche devrait permettre une meilleure compréhension du rôle de chaque acteur de la cascade amyloïde. » Catherine Thomas-Antérion
Résidence Plein Ciel Lyon ; Laboratoire EMC EA3082, Université Lyon 2
a-t-il eu une évolution des concepts, au cours des toutes dernières Y années, dans votre domaine ? La définition de la maladie a évolué avec le développement des marqueurs biologiques de la maladie (LCR, imagerie fonctionnelle avec marqueurs amyloïdes), permettant son dia-
gnostic dès le stade prodomal et permettant de « repérer les sujets à risque » aux phases précliniques de la maladie, notamment en vu d’essais thérapeutiques.
Parallèlement, sont apparus des critères cliniques de MCI, à distinguer de ceux utilisés en recherche (pour ceux-ci – et seulement pour ceux-ci –, l’usage des marqueurs biologiques est recommandé).
Quels ont été les grands changements dans votre pratique au cours des dernières années ? • En clinique : Aucun changement n’est à noter dans le diagnostic de MCI : en cas de négativité (en cas de marqueurs biologiques positifs, on ignore le délai évolutif vers la maladie) et en l’absence de traitement préventif, seuls les critères cliniques sont utilisés. En revanche, nous avons davantage recours aux marqueurs biologiques dans des tableaux de ”troubles cognitifs majeurs”1 aty-
piques, dans la DFTc et dans la MA présénile avant d’engager une étude génétique proposée dans la MA dès qu’un sujet de moins de 60 ans a un apparenté de même âge atteint. • En recherche : On note le développement d’études de suivi de sujets en population générale, de plaintifs, de sujets MCI en ayant recours à des marqueurs biologiques ou d’imagerie.
« Nous avons désormais davantage recours aux marqueurs biologiques dans des tableaux de “troubles cognitifs majeurs” atypiques, dans la DFTc ou dans la MA présénile. »
1. terme qui remplace désormais celui de démence dans le DSM V (2013).
Quelles sont, pour vous, les avancées attendues pour les 2 ou 3 prochaines années dans votre domaine ? Nous espérons la découverte de nouveaux gènes, notamment dans la DFTc. Le développement de marqueurs d’imagerie concernant Tau et l’utilisation des marqueurs d’imagerie Neurologies • Janvier 2014 • vol. 17 • numéro 164
généralisée en clinique sont attendus, de même que le développement de marqueurs biologiques moins coûteux et moins invasifs. Et nous avons besoin de règles éthiques claires quant au recours
au diagnostic biologique pour les ”troubles cognitifs légers” et en amont. Enfin, il ne faut pas négliger le diagnostic et l’étude des autres maladies apparentées. 29
Maladie d’Alzheimer et démences
Quels sont les problèmes qui vous semblent encore non résolus et les grands enjeux pour les années futures ? Les enjeux pour l’avenir me semblent être les suivants : • la recherche devrait permettre une meilleure compréhension du rôle de chaque acteur de la cascade amyloïde ; • il sera nécessaire de comprendre
les formes de maladie du grand âge (et les liens avec les FDR vasculaires) ; • nous attendons le développement de traitements préventifs ; • il faudra définir la place respective des différents traitements non
Correspondance Dr Catherine Thomas-Antérion - Résidence Plein Ciel – 75 rue Bataille – 69008 Lyon E-mail : c.thomas-anterion@orange.fr
médicamenteux, et leur place en prévention ou dans le soin ; • et il ne faudra pas abandonner les recherches au stade de maladie d’Alzheimer avérée... l
Mots-clés : Démences, Maladie d’Alzheimer, MCI, Biomarqueurs
rendez-vous de l’industrie Neuropédiatrie
Sclérose en plaques
Crises convulsives : l’arrivée de Buccolam®
AMM pour Sativex®
V
iroPharma a annoncé la mise à disposition de Buccolam® (midazolam, solution buccale) indiqué chez les enfants et les adolescents âgés de 3 mois à moins de 18 ans, souffrant de crises convulsives aiguës et prolongées. Chez les nourrissons de 3 à 6 mois, le traitement par Buccolam® doit être administré en milieu hospitalier, afin d’assurer une surveillance et de disposer d’un équipement de réanimation. Ce traitement ne doit être utilisé par les parents ou accompagnants que lorsque le diagnostic d’épilepsie a déjà été posé. Buccolam® est présenté en dose individuelle pour administration buccale sous forme de seringues pré-remplies, spécifiques en fonction de l’âge. L’administration se fait dans la cavité buccale, dans l’espace situé entre les joues et les gencives. Quatre études cliniques ont montré que l’efficacité et la rapidité d’action du midazolam buccal étaient comparables à celles de l’actuel traitement standard, administré par voie rectale, pour enrayer les crises convulsives pédiatriques. n
L’
ANSM vient d’accorder au laboratoire Almirall une AMM pour Sativex®, dérivé de cannabis en spray buccal comprenant deux molécules : le tétrahydrocannabinol (THC) et le cannabidiol. Son indication est limitée au traitement symptomatique de la spasticité liée à la sclérose en plaques des patients adultes, résistante aux autres traitements. Le traitement ne pourra être être initié que par un neurologue ou un médecin rééducateur hospitalier pour une durée de six mois. Sativex® est classé parmi les médicaments stupéfiants et sera donc soumis à la limitation de délivrance de 28 jours (il sera disponible en pharmacie de ville), mais la délivrance pourra être reconduite avec une ordonnance d’un médecin généraliste. Cette spécialité, qui est jusqu’à présent délivrée en France par ATU, est déjà commercialisée dans 17 pays européens, notamment en Allemagne et au Royaume-Uni. Il reste à attendre le prix et les modalités de remboursement... n
Neurovasculaire Sclérose en plaques
Novartis lance l’appli “SEP Agenda”
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u-delà de son engagement en recherche et développement en neurologie et la mise à disposition de traitements, Novartis souhaite répondre aux attentes et besoins des patients et enrichit son programme d’informations SEP & Vous (accessible via le lien www.sep-etvous.fr) en lançant “SEP Agenda”. Cette application mobile pratique et gratuite a été développée avec l’association de patients Notre sclérose pour aider le patient au quotidien dans la gestion de sa maladie. Elle permet de mieux appréhender tous les aspects quotidiens de la pathologie et faciliter ainsi le dialogue avec le(s) différent(s) spécialiste(s). Le patient peut paramétrer les prises de médicaments, planifier les rendez-vous médicaux sur un calendrier (qui se synchronise avec celui du smartphone) et les préparer grâce à des conseils pratiques (documents à apporter au médecin, questions à poser). n
Demande d’AMM pour l’edoxaban
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aiichi Sankyo a annoncé le dépôt d’une demande d’AMM auprès de l’Agence européenne du médicament pour l’edoxaban (inhibiteur direct du facteur Xa), nouvel anticoagulant par voie orale en une prise par jour, dans la prévention des accidents vasculaires cérébraux et des événements emboliques systémiques chez les patients souffrant de fibrillation atriale non valvulaire, ainsi que pour le traitement de la thrombose veineuse profonde ou de l’embolie pulmonaire et pour la prévention des récidives de maladies thromboemboliques veineuses symptomatique. Cette demande d’AMM repose sur les résultats des études ENGAGE AF-TIMI 48 et Hokusai-VTE, vastes études comparatives ayant inclus respectivement 21 105 et 8 292 patients. Au japon, la demande d’AMM a été déposée avec le nom de marque Lixiana® (edoxaban, hydrate de tosilate). n