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La maladie migraineuse

« Les avancées physiopathologiques, génétiques et de neuro-imagerie ont fait reculer le désintérêt vis-à-vis de la migraine, mais pas forcément vis-à-vis des migraineux… » Anne Donnet1, Michel Lantéri-Minet2, Christian Lucas3 & Dominique Valade4 1. Centre d’Evaluation et Traitement de la Douleur, Pôle Neurosciences Cliniques, APH de Marseille - 2. Département d’Evaluation et Traitement de la Douleur, Pôle Neurosciences Cliniques, CHU de Nice - 3. Service de Neurologie et Pathologie neurovasculaire, CHRU de Lille - 4. Centre Urgences céphalées, Hôpital Lariboisière, Paris

a-t-il eu une évolution des concepts, au cours des toutes dernières Y années, dans votre domaine ? L’International Headache Society (société internationale d’études des céphalées et des migraines) a publié en juillet dernier la 3e édition de la classification internationale des céphalées dans sa version bêta. L’histoire de la classification internationale des céphalées a débuté il y a maintenant 25 ans à l’initiative du Pr Jes Olesen. En 1988, la première édition de la classification internationale des céphalées a proposé des critères diagnostiques précis permettant de définir les différentes entités céphalalgiques [1]. Les travaux suscités par cette première édition ont conduit près de quinze après la 2e édition [2], rapidement amendée en 2006 [3], puis à la 3e édition dont sa version bêta vient d’être publiée [4]. Cette version de la troisième édition repose sur la même organisation que les deux éditions précédentes distinguant 3 grands cadres nosologiques : • celui des céphalées primaires comprenant la migraine et ses dif36

férentes formes, les céphalées de tension, les céphalées trigéminoautonomiques et les autres céphalées primaires ; • celui des céphalées secondaires comprenant 8 groupes différents selon l’étiologie responsable de ces céphalées ; • et celui des névralgies et algies faciales. A ces trois groupes, la classification a ajouté un chapitre “Appendices” correspondant à des entités émergentes dont les critères diagnostiques sont proposés en vue d’une future validation. La nouvelle édition de la classification apporte plusieurs nouveautés. Parmi ces dernières, on peut citer l’apparition d’entités nouvelles, telle la migraine vestibulaire dans les appendices. Ces nouveautés comprennent également la modification des critères diagnostiques des céphalées secondaires s’affranchissant de l’effet favorable du traitement étiologique afin de retenir leur diagnostic. On peut également citer l’élargissement du

cadre nosologique des céphalées trigémino-autonomiques, avec la réintégration de l’hemicrania continua et l’intégration du SUNA. Enfin, et c’est probablement la modification la plus importante, cette nouvelle édition propose de nouveaux critères diagnostiques de la migraine chronique. La migraine chronique n’a été individualisée qu’à partir de la 2e édition de la classification internationale, cette entité n’ayant pas d’existence nosologique antérieurement. Dans cette 2e édition, la migraine chronique était définie comme une céphalée chronique quotidienne à expression sémiologique migraineuse survenant en l’absence d’abus médicamenteux. Très rapidement, cette définition a été critiquée, faisant que ces critères ont été amendés afin que le diagnostic puisse être posé dès lors qu’un migraineux en céphalée chronique quotidienne décrit au moins 8 jours avec céphalée migraineuse, sachant que ces critères révisés en 2006 nécessitaient toujours l’absence d’abus Neurologies • Janvier 2014 • vol. 17 • numéro 164


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