dossier
Le Top 5 des mouvements anormaux Emmanuel Flamand-Roze*
Enregistrement audio de l’atelier sur www.neurologies.fr
5 messages clés • La stimulation à haute fréquence des NST est une option au stade des fluctuations débutantes chez les patients parkinsoniens de moins de 60 ans, à considérer au cas par cas. • La thalamotomie par ultrasons focalisés guidée par l’IRM est une option à évaluer dans le tremblement essentiel sévère pharmacorésistant. • Exénatide, un agoniste du récepteur GLP-1 : un effet favorable sur l’état moteur et la cognition du parkinsonien, à confirmer. • L’IPX066 (billes de levodopa-carbidopa) pourrait être un traitement efficace et bien toléré des fluctuations motrices chez les patients parkinsoniens. • Les troubles du comportement moteur en sommeil paradoxal sont un marqueur prodromal du Parkinson et de la maladie des corps de Lewy. • MéTHODE : LA PREUVE PAR 5 • Afin d’identifier, dans le domaine des mouvements anormaux, les 5 articles ayant le plus fort impact potentiel en termes d’évolution de la pratique clinique et de transformation des idées, j’ai appliqué la méthodologie de la preuve par 5 (ci-après) : 1. J’ai lu les résumés correspondant aux articles publiés en 2013 dans 5 journaux généralistes à fort impact : New England Journal of Medicine, The Lancet, Journal of the American Medical Association, Nature Neurosciences et Journal of Clinical Investigation. 2. J’ai ensuite reproduit la même procédure pour 5 journaux spécialisés en neurologie : Lancet Neurology, Annals of Neurology, Brain, Neurology, JAMA Neurology. 3. J’ai ensuite demandé à 5 collègues de me donner leur propre *Département de Neurologie, Hôpital de la Salpêtrière, Paris
Neurologies • Février 2014 • vol. 17 • numéro 165
Top 5 des articles de l’année : Mathieu Anheim, Bertrand Degos, Marie Vidailhet, Michael Schüpbach et Andreas Hartmann. 4. J’ai examiné en détail l’ensemble des articles identifiés par les étapes précédentes ; 5. j’ai réfléchi 5 minutes... et choisi mon Top 5 2013.
1 – Faut-il envisager la stimulation cérébrale à haute fréquence des NST à un stade plus précoce de la maladie de Parkinson ? Schuepbach WM, Rau J, Knudsen K et al. Neurostimulation for Parkinson’s disease with early motor complications. N Engl J Med 2013 ; 368 : 610-22.
Le question posée
La stimulation cérébrale à haute fréquence des noyaux sous-thalamiques est un traitement efficace et bien toléré de la maladie
de Parkinson à un stade avancé, lorsque les patients ont des fluctuations motrices et/ou des dyskinésies mal contrôlées par le traitement médical. Ce traitement a une efficacité durable sur les manifestations dopasensibles de la maladie. Actuellement, les patients sont en moyenne opérés 12 ans après l’apparition des premiers signes moteurs, à un moment où leur qualité de vie est déjà nettement détériorée, et où le retentissement socio-professionnel et familial de la maladie est important. De plus, des manifestations dopa-résistantes, telles que des troubles de la marche et de la posture, ou une détérioration cognitive, apparaissent souvent dans les années qui suivent la chirurgie. Cela pose la question de l’intérêt potentiel, en terme de qualité de vie, de proposer ce traitement à un stade plus précoce de la maladie de Parkinson, en particulier chez les patients de moins de 60 ans. 75