Actualité
6 000
C’est, en euros, la prime d’efficience sur les génériques proposée par l’Assurance maladie à l’issue des négociations conventionnelles. Payable au premier trimestre de 2014, cette prime 2013 a été doublée par rapport à 2012 (3 000 €).
Contraception. Une campagne pour bien choisir A
près le récent vent de panique et de suspicion sur les pilules de troisième et quatrième générations, le ministère de la Santé lance une campagne à destination du grand public. Conçue par l’Inpes et baptisée « La contraception qui vous convient existe », elle est diffusée sur les ondes via des spots de 35 secondes qui abordent la diversité des modes de contraception et recommandent de solliciter le conseil des pharmaciens. En complément, le site www.choisir sacontraception.fr propose une information complète sur la contraception. La HAS a également publié huit fiches mémo qui répondent à sept situations cliniques qu’un professionnel de santé peut rencontrer dans son exercice (sur www.has-sante.fr). La huitième fiche reprend, elle, les méthodes contraceptives et leur efficacité respective. •
télex
5 raisons
1 2 3 4 5
de lire ce numéro
Les robots, tendance incontournable de l’officine ? Ceux qui les ont essayé les ont adoptés… et vous, vous en pensez quoi ? (p. 24) « Les nouvelles missions vont conduire les pharmaciens à dégager du temps, mais aussi de l’espace et de la masse salariale. De ce point de vue, elles apportent un peu plus d’eau au moulin de l’automatisation » On y (re)découvre les molécules pharmaceutiques détournées pour le dopage. Entre Wimbledon et le Tour de France, une occasion de regarder le sport différemment. (p. 46) « si un diurétique ou un autre agent masquant doit être employé avec une substance soumise à un niveau seuil, le sportif devra obtenir une autorisation d’usage thérapeutique » On se prépare à l’arrivée du sildénafil générique, avec la « molécule au microscope » en page 39 « La prise avec de la nourriture allonge le Tmax de 60 minutes en moyenne et la Cmax baisse de 29 % en moyenne » Vous pourrez y tester vos connaissances, grâce au grand quiz Pharma. Faites chauffer vos crayons, et twittez-nous votre score ! (p. 29) « la prise d’ISRS impose-t-elle des contrôles plus fréquents de l’INR ? » Nous avons enquêté pour vous sur les solutions que l’Europe met en place pour lutter contre les ruptures d’approvisionnement. (p. 36) « Un cercle vicieux semble s’être installé où chacun rejette la responsabilité sur l’autre opérateur, obérant toute analyse sereine. »
Où sont les Selas ? Si elle se félicite de la parution du décret concernant les SPFPL et les SEL de pharmaciens d’officine, l’UNPF s’étonne de l’oubli des Selas dans ce décret du 6 juin : « Les Selas concernent environ 300 confrères qui auront l’obligation de modifier leur structure juridique d’ici deux ans. Ce parti-pris du ministère est d’autant plus étonnant que la France a déjà été condamnée par la cour de justice européenne pour non-respect de la liberté d’établissement du fait de sa réglementation restrictive relative au capital social des sociétés d’exercice libérale. » Bénéfice en hausse pour Alliance Boots Le groupe a annoncé une baisse de son chiffre d’affaires de 2,6 % mais un bénéfice net consolidé de + 12,7 % pour l’exercice 2012-13. Cette année a vu l’entrée dans son capital du géant américain Walgreen. Le CA de la France, premier marché du groupe pour la répartition, a, pour sa part, reculé de 13,9 % en 2012. Giphar ouvre son grand dossier Le groupement lance le premier tome de ses grands dossiers. Intitulé La fin de la pharmacie d’avant ?, cet ouvrage propose des réflexions pour construire la pharmacie de demain. Chaque édition présentera une réflexion sur l’avenir de l’officine. Alphega soutient la recherche contre le cancer Le groupement européen Alphega Pharmacie s’engage pour la deuxième année consécutive dans la lutte contre le cancer dans le cadre du partenariat noué par Alliance Boots et Alliance Healthcare avec l’Organisation européenne pour la recherche et le traitement du cancer (EORTC). Jusqu’au 15 août, 600 officines se mobilisent au travers d’un grand jeu-concours pour récolter des dons. PHR mise sur la vente en ligne sécurisée Une vente en ligne sécurisée et un retrait de la commande en officine : c’est le credo adopté par PHR avec son portail www.mapharmacieservices.com. Ce site propose une centaine de médicaments OTC parmi les plus vendus à travers onze univers (digestion, sommeil, hygiène bucco-dentaire…). 250 pharmacies du groupement ont déjà adhéré à cette plate-forme.
juin-juillet 2013 - Pharma N°103 • 3
Actualité
SPFPL. Le décret est enfin paru ! A
près des années d’attente, le décret relatif aux conditions d’exploitation d’une officine par une société d’exercice libéral (SEL) et aux sociétés de participations financières de profession libérale (SPFPL) est paru au Journal officiel du 6 juin. Il précise le régime juridique de ces structures qui permettent aux pharmaciens de constituer des SPFPL, dont l’objet est la détention de parts ou d’actions de société d’exercice libéral (SEL). Le capital des SPFPL n’est ouvert qu’aux pharmaciens en exercice, anciens pharmaciens pendant dix ans ou aux ayants droit de ces personnes pendant cinq ans à compter du décès. Le décret détermine également les modalités de contrôle des SPFPL : elles doivent être inscrites au tableau de l’Ordre et feront l’objet d’un contrôle quadriennal obligatoire par le
Cnop, portant sur la composition de leur capital et l’étendue de leurs activités. Pour prendre en compte la création des SPFPL, le décret modifie certaines dispositions réglementaires des SEL. Le nombre de SEL dans lesquelles un même pharmacien personne physique ou morale peut prendre des participations est ainsi limité à quatre (en plus de celle dans laquelle le pharmacien personne physique exerce) et le nombre de SEL dans lesquelles une même SPFPL peut prendre des participations est de trois maximum. Enfin, le décret réserve la majorité du capital d’une SEL à des professionnels qui exercent effectivement dans cette société. À noter que les SEL et les SPFPL constituées avant la date de publication du décret disposent d’un délai de mise en conformité de deux ans. •
Ce n’est pas à Bercy ni à l’Autorité de la concurrence de s’occuper de la santé des Français. Qui sont-ils pour décider d’élargir le périmètre de la vente en ligne à l’ensemble des médicaments non soumis à prescription ? Qu’ils se limitent à des considérations économiques. Lucien Bennatan, président du groupe PHR
télex Merchandising : Phoenix Performance renaît Phoenix Pharma a reconfiguré son service d’analyse merchandising et géomarketing. Cette version vise à analyser la performance de l’officine à définir ses axes de développement, demande de transfert, étude de faisabilité d’implantation, montage de dossier financier, tout en tenant compte de son environnement (concurrents, zone de chalandise, projets urbains…). Dépassements d’honoraires : + 9 % en deux ans Selon une étude menée par un « observatoire citoyen », les dépassements se sont élevés à 7 milliards d’euros en 2012 et ont grimpé de 9 % en deux ans pour les seuls médecins spécialistes. En 2012, les Français ont versé 40 milliards d’euros aux professionnels de santé libéraux, 27 étant remboursés par l’Assurance maladie et 13 restant à la charge du patient ou de sa mutuelle. Geofficine, le géomarketing selon Cerp Rouen Cette filiale d’Astera a lancé Geofficine, une étude géomarketing qui permet au pharmacien d’identifier son potentiel de développement. Tranches d’âge, implantation géographique, pouvoir d’achat… Geofficine croise de nombreuses données et livre des informations sur la clientèle de la zone de chalandise ou l’attractivité du point de vente.
L’image du mois
« Change Pain » C’est le nom que Grünenthal a donné à un vaste programme de formation et d’information, visant à changer l’approche de la douleur chronique. Développé au niveau européen, le campagne destinée aux professionnels de santé s’appuie sur 3 axes et est à retrouver sur www.change-pain.fr.
L
Chasse au diabète
e coup d’envoi de la semaine nationale de prévention du diabète, qui a eu lieu du 3 au 9 juin, a été donné par l’athlète Stéphane Diagana et les « Dalton » sur le parvis de l’opéra Bastille, à Paris. L’Association française des diabétiques (AFD) est ensuite partie à la chasse aux diabétiques qui s’ignorent, grâce à ses 105 associations locales et régionales et à son questionnaire de risque du diabète (www.contrelediabete.fr). •
4 • Pharma N°103 - juin-juillet 2013
La recto se dévoile L’Association François Aupetit lance, avec Abbvie, une campagne de sensibilisation à la rectocolite hémorragique. Le site www.leurrecto.fr met en avant les témoignages de patients et de médecins.
Actualité
Le sondage pharma/Celtipharm Les pharmaciens vétérinaires surveillés • Les officines délivrant des
médicaments vétérinaires subissent moult contrôles. Selon vous, ceux-ci sont…
•D isproportionnés, le marché étant majoritairement détenu par les vétérinaires 24 % •S tigmatisent une nouvelle fois la profession 12 % •N écessaires pour éviter les dérives commerciales 13 % • L égitimes à condition de les mener également dans les cabinets vétérinaires 51 %
• Quelle est la part des médicaments vétérinaires dans votre chiffre d’affaires ? • Moins de 5 % • Entre 5 et 10 % • Entre 10 et 20 %
98 % 1 % 1 %
Étude réalisée par le département gestion de call center de Celtipharm, sur un échantillon représentatif stratifié de 400 officines françaises sélectionnées dans sa base de données (du 27 mai au 5 juin 2013).
télex Locapharm devient Alcura Le 22 mai, Locapharm, filiale d’Alliance Healthcare France et leader dans le maintien des soins à domicile, est devenue Alcura. Un regroupement sous une seule marque qui traduit l’ambition internationale d’Alliance Boots.
À
Honoraire de dispensation. Échec des négociations
l’issue d’une quatrième séance de discussions, les organisations syndicales et l’Assurance maladie n’ont pas trouvé d’accord sur l’instauration d’un honoraire de dispensation. Dans un communiqué, la FSPF constate, fataliste, que « l’avenant relatif à l’introduction d’honoraires dans la rémunération des pharmaciens […] n’est pas près d’être
Contrôles. La Cour des comptes met en cause l’Ordre et l’État D ans un référé, l’institution dénonce l’inertie des services de l’État dans le contrôle de l’activité de l’ordre des pharmaciens. En ligne de mire : le non-paiement par l’Ordre des charges fiscales et sociales relatives aux indemnités que les conseils régionaux et nationaux versent à leurs membres élus. La rareté des saisines disciplinaires de l’Ordre par l’État et les caisses d’assurance maladie est également soulignée. La Cour des comptes déplore aussi un recul de l’activité disciplinaire : « Certains
Nous vivons un moment de tensions sur le budget de la santé, d’instabilité réglementaire, d’évolutions technologiques qui bousculent les pratiques, tant sur le plan du traitement des patients que sur celui de la gestion des officines. Jean-Michel Cloppet,
Infos sur la polyarthrite La nouvelle brochure « Comprendre la polyarthrite rhumatoïde, la plus fréquente des maladies autoimmunes » est disponible sur simple demande auprès du Cespharm (www.cespharm.fr).
950 000 C’est le nombre de patients qui ont signé la pétition « Je soutiens mon pharmacien » lancée à la fin du mois d’avril par le syndicat USPO.
6 • Pharma N°103 - juin-juillet 2013
signé ». Pour Philippe Gaertner, son président, « les propositions faites par le directeur général de l’Uncam ne permettent en effet d’atteindre aucun des objectifs assignés : ni de déconnecter partiellement la rémunération des pharmaciens des volumes et des prix de médicaments, ni de donner un sens à l’évolution de leur rémunération. » •
président du groupement Giphar
S
conseil régionaux n’enregistrent au cours d’une année quasiment aucune saisine provenant des agences régionales de santé et ne prononcent aucune sanction ». Le nombre de pharmacies contrôlées a ainsi chuté de 1 509 en 2007 à 840 en 2009, soit une moyenne de vingt-sept ans entre deux contrôles ! Didier Migaud, le président de la Cour, réclame la mise en place « d’un pilotage rigoureux des contrôles au plan national, comme au niveau de chaque agence régionale de santé. » •
150 000
C’est le nombre de personnes victimes chaque année d’un AVC en France, soit une toutes les 4 minutes selon les chiffres de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) publiés lors de la Journée européenne de prévention de l’accident vasculaire cérébral, le 14 mai.
Sondage. Les Français jugent les ordres professionnels
elon une étude Opinionway « Les Français et les institutions ordinales », 94 % d’entre eux pensent que des règles strictes doivent être définies pour autoriser un professionnel spécialisé à exercer. Si 66 % des Français ont déjà entendu parler des ordres professionnels, 44 % ne savent pas précisément de quoi il s’agit. Cette connaissance parcellaire ne nuit toutefois pas à leur image. Ainsi, plus de neuf Français sur dix considèrent utiles les missions d’assurer
le respect des devoirs professionnels (94 %), de veiller à la compétence des personnes qui exercent (94 %) ou du contrôle de l’accès à la profession (92 %). Ce large consensus autour des missions de service public est néanmoins entaché de quelques critiques : le corporatisme (79 %) et le conservatisme (77 %) sont les qualificatifs que l’on attribue le plus souvent aux ordres, la modernité n’étant évoquée que par 41 % des sondés. •
édito Une petite victoire Par Olivier Valcke, rédacteur en chef adjoint
A
près douze ans d’un attentisme mortifère pour la profession, le décret précisant le régime juridique des sociétés de participations financières de professions libérales de pharmaciens est enfin paru au Journal officiel. SPFPL : cinq lettres porteuses d’espoir pour la profession. Indépendance des pharmaciens garantie, cadre d’exercice sécurisé, accession au capital facilitée pour les adjoints, outil de transmission de SEL reconnu… S’il clarifie le mode d’exercice en association, ce décret entend également endiguer l’attentisme actuel du marché de la transaction. Autre objectif, et non des moindres : réduire le coût d’acquisition d’une officine pour les adjoints désireux de devenir titulaires. Si l’ensemble de la profession, à l’exception du CNGPO, qui évoque « un frein à l’installation des jeunes confrères », salue la publication du décret, gardons-nous de verser dans un optimisme béat. Les réjouissances ne durent en effet qu’un temps. Le décret sur les holdings n’est que l’arbre, certes visible car attendu de longue date, qui cache une forêt de mesures en attente. À quand la PDA ? Quid de l’honoraire de dispensation ? Et du coup d’envoi des entretiens pharmaceutiques ? À l’heure où nous bouclons ce numéro d’été, nous ignorons l’issue des négociations conventionnelles en cours. Une chose est sûre : ne laissons pas retomber la dynamique créée par le décret sur les SPFPL. Pour le coup, la désillusion serait réelle et le mécontentement, général.
SPFPL : cinq lettres porteuses d’espoir pour la profession.
N° 103 - juin-juillet 2013 • cahier 1 29 Quiz Révisez vos connaissances à l’aide de notre grand quiz de l’été
Dermo
34 Merchandising La vitrine, un espace à ne pas négliger 36 Back-office Ruptures d’approvisionnement : l’Europe à la rescousse ? 38 Génération manager Quand le titulaire redéfinit les missions suite au départ à la retraite d’un employé 57 Site du mois Décryptage du site Mieux vivre avec la SEP, des laboratoires Teva 58 Le jour où… … j’ai couru pour la bonne cause au Sénégal
thérapeutique 39 Une molécule au microscope Sildénafil, blockbuster de la dysfonction érectile
quand l’été vous fait la peau… actualité Directeur de la publication : Antoine Lolivier Directrice du développement et de la publicité : Valérie Belbenoit Directeur de la rédaction : Antoine Lolivier Rédactrice en chef : Amélie Baumann-Thiriez Rédacteur en chef adjoint : Olivier Valcke Conception graphique : Laurent Flin Secrétaire de rédaction : Vincent Béclin Rédacteurs pour ce numéro : Géraldine Dupuis, Anne Fellmann, Marie-Hélène Gauthey, Laetitia Leclercq, Rose Perrier Directrice de production et de fabrication : Gracia Bejjani Assistante de production : Cécile Jeannin Publicité : Emmanuelle Annasse, Aurélie Barnier, Valérie Belbenoit, Catherine Colsenet, Philippe Fuzellier Service abonnements : Claire Lesaint Photogravure et impression : Imprimerie de Compiègne, 60205 Compiègne Pharma est une publication © Expressions Pharma 2, rue de la Roquette - Passage du Cheval-Blanc Cour de Mai - 75011 Paris Pour nous joindre : courrierpharma@expressiongroupe.fr Tél. : 01 49 29 29 29 - Fax : 01 49 29 29 19 RCS Paris B481 690 105 Commission paritaire : 0317 T 86202 ISSN : 2101-4752 - Mensuel Comité de rédaction et de lecture : Claude Arnoldi : pharmacien ; Irène Bakal : pharmacienne ; Anne Baron : pharmacienne ; Françoise Beaunier-Daligault : pharmacienne ; Catherine Boyer : pharmacienne ; Patricia Daligault : pharmacienne ; Damien Galtier : diététicien ; Emilie Lecorps : pharmacienne ; Aude Lepoutre : gastro-entérologue ; Philippe Lesieur : psychiatre ; Mme Maury : pharmacienne ; Marguerite Mouilleseaux : pharmacienne ; Elizabeth Muller : pharmacienne ; Pascal Poncelet : cardiologue ; Sylvie Rosenzweig : pharmacienne (réseau douleur-soins palliatifs) ; Gilles Traisnel : cardiologue ; Mr Vanpoulle : pharmacien.
8 • Pharma N°103 - juin-juillet 2013
10 Entretien Albin Dumas, président de l’APR : « Il reste de belles carrières à faire en milieu rural » 12 L’observatoire des pharmaciens Les officines en mode estival 17 Lu pour vous Sélection d’articles parus dans la presse scientifique internationale 20 Reportage Visite d’une pharmacie durable en Seine-Maritime
socio-pro 24 Dossier L’officine robotique, une réalité
40 Au comptoir « J’ai une question sur mon diabète » 45 Conseil associé « Je sens des pieds, vous auriez un déodorant pour y remédier ? » 46 10 questions sur… Les médicaments détournés pour le dopage 56 Doc patient Ce qu’il faut mettre dans sa trousse dermato et homéo de l’été
Gammes 48 Dermo Insectes, soleil, mycoses… quand l’été vous fait la peau 52 Nouveaux produits Médicaments, conseil et parapharmacie, zoom sur les dernières innovations des laboratoires
Retrouvez le bulletin d’abonnement en page 11 Cette publication comporte deux cahiers : cahier 1 (60 pages) et cahier 2 « Spécial transactions » (4 pages). Assemblés à cette publication : deux bulletins d’abonnement (2 et 4 pages). En couverture : © Blutgruppe/Corbis - Maxime Houyvet
Entretien
Rencontre avec Albin Dumas…
« Il reste de belles carrières à faire en milieu rural » Médicaments vétérinaires, déserts médicaux, répartition territoriale, négociations conventionnelles… les dossiers ne manquent pas pour le président de l’APR. Le point trois mois après sa prise de fonction. C’est d’ailleurs l’un des chevaux de bataille de la Commission européenne, qui lutte depuis 2009 contre l’antibiorésistance en médecine humaine. La directive 2001/82 impose ainsi aux médicaments vétérinaires contenant des antibiotiques les mêmes règles et procédures en matière d’évaluation des dossiers d’autorisation de mise sur le marché et de renouvellement de cellesci qu’aux autres médicaments. La France n’a malheureusement pas pris acte de cette directive. Il faut continuer à travailler ce dossier complexe mais ne pas en faire un instrument de division syndicale.
Pharma. On parle beaucoup ces tempsci des médicaments vétérinaires et des procédures administratives et judiciaires dont sont victimes les officinaux. La FSPF, l’USPO et l’UNPF ont chacune envoyé une lettre aux ministres de la Santé et de l’Agriculture. Souscrivez-vous à cette initiative ? Albin Dumas. Je tiens à rappeler, qu’à l’origine, les trois syndicats et l’Association de pharmacie rurale (APR) s’étaient mis d’accord pour rédiger, sous l’égide de l’Association nationale de la pharmacie vétérinaire d’officine (ANPVO), une lettre dénonçant les conflits d’intérêt chez les prescripteurs vétérinaires. L’objectif était de montrer l’unanimité de la profession sur ce dossier. Je suis au regret de constater que l’USPO a voulu faire cavalier seul en publiant avant tout le monde sa missive. Cette initiative braque les projecteurs sur des divisions syndicales qui décrédibilisent l’action de l’ANPVO. En ce qui concerne la lettre de la FSPF, je ne peux qu’adhérer aux propos formulés. On s’étonne de ne pas vous entendre davantage sur ce sujet alors que vous êtes l’organisation la plus concernée par cette problématique… Il ne s’agit pas de faire de la communication à outrance, mais de faire avancer les dossiers. L’APR a toujours été une association à vocation de défense professionnelle qui alerte les pouvoirs publics lorsqu’elle le juge nécessaire. Pour ce qui est des médicaments vétérinaires, et plus spécifiquement l’augmentation des contrôles sur les officines qui délivrent ces médicaments, je dirai qu’il y a une inégalité de traitement. Comment se fait-il, alors que moins de 5 % des médicaments
10 • Pharma N°103 - juin-juillet 2013
©© d.r.
vétérinaires sont dispensés en pharmacie, que les contrôles soient si sévèrement orientés vers ces officines ? Il existe des conflits d’intérêt flagrants chez les vétérinaires entre la prescription et la dispensation. Le médicament vétérinaire fait partie intégrante de la panoplie du pharmacien. Dans certaines zones rurales où les animaux de rente sont légion, c’est d’ailleurs une activité non négligeable. Je voudrais ajouter un mot sur l’antibiothérapie vétérinaire. Ce n’est un secret pour personne : son utilisation raisonnée est un objectif essentiel en termes de santé humaine et animale.
Deuxième dossier important : les déserts médicaux. Votre prédécesseur avait proposé notamment la mise en place d’un contrat patient-pharmacien, la création de maisons de santé pluridisciplinaires ou le maintien d’un cabinet médical satellite adossé à une maison de santé. Y êtes-vous favorable ? Je préfère plutôt parler de désertification médicale, qui est un processus en cours, que de désert médical. Notre priorité concerne le maintien d’une officine de proximité au service des populations en zone rurale, qui voient disparaître les services publics. Faire des kilomètres pour acheter son pain, scolariser ses enfants, mettre une lettre à la poste, trouver un médecin… les contraintes des ruraux sont déjà nombreuses. Il ne s’agit pas de leur rajouter des difficultés. Il faut une officine dédiée de façon à ce que le parcours de soins du patient soit le plus simple possible. Je suis favorable au contrat patient-pharmacien à condition qu’il ne soit pas assorti d’une pénalisation du patient si jamais ce dernier
pris en compte dans toutes les négociations. Surtout, nous contribuons à la recherche d’un consensus à l’intérieur de la profession.
Notre priorité concerne le maintien d’une officine de proximité au service des populations en zone rurale, qui voient disparaître les services publics. sortait de ce cadre. Je milite plutôt pour une réflexion concertée avec les pouvoirs publics de façon à déterminer les pharmacies de premiers recours, de proximité en zone rurale, qui nécessiteraient des aides financières et des missions/compétences élargies en l’absence de prescripteur. Et la coopération entre professionnels au sein d’une maison de santé pluridisciplinaire ou pluri-professionnelle ? Je suis évidemment très favorable à cette coopération. Mais la construction de maisons de santé ne doit pas en constituer l’unique manifestation ! Elles peuvent se révéler déstabilisantes pour le réseau officinal. Le nombre de médecins se réduisant, il faut mener des actions fortes pour doter les zones faiblement pourvues : développer la collaboration libérale et le travail en réseau, favoriser l’exercice du temps partiel, attribuer une bourse d’étude en échange d’un engagement à exercer dans une zone rurale pendant quelques années, favoriser l’exercice en lieux multiples, faciliter la délégation de tâches… Des solutions existent, aux pouvoirs publics de les mettre en place.
La ministre de la Santé a annoncé un salaire minimum garanti pour les jeunes médecins qui s’installeront dans les déserts médicaux. De telles mesures sont-elles applicables aux pharmaciens ? J’ai déjà formulé cette proposition. Ces mesures incitatives sont tout à fait applicables aux pharmaciens. Rien ne s’oppose à ce que l’installation d’un jeune pharmacien en zone désertifiée soit également aidée pendant deux ans. Il faut avant tout lutter contre la réticence psychologique des jeunes pharmaciens à venir s’installer en milieu rural. Il y a encore de très belles carrières à réaliser en milieu rural et de très belles officines à saisir. Vous ne faites pas partie des syndicats qui mènent les négociations conventionnelles avec l’Assurance maladie. Comment faire entendre dès lors la voix des pharmacies rurales ? L’APR a choisi de ne pas intervenir directement dans le jeu conventionnel avec l’Assurance maladie, mais de rester une force de réflexion et de proposition aux côtés des syndicats. L’APR veille à ce que le maillage territorial, les intérêts des officines isolées, soient
bio express
• 1981 Diplômé en pharmacie • 1986 Installation à Lalevaded’Ardèche et adhésion à l’Association de pharmacie rurale (APR) • 1988 Adhésion à la Société botanique de France • 1990-1995 Président d’association ornithologique • Mars 2013 Président de l’APR
Comment jugez-vous la mise en place d’un honoraire de dispensation ? Vu la baisse des prix et des volumes en officine, la matérialisation d’un honoraire de dispensation est une priorité. J’apporterai toutefois une nuance. Je suis ainsi favorable à un honoraire spécifique pour les pharmacies auxquelles l’isolement donne un fort caractère de premier recours. Prenons le cas d’une officine fragilisée par le départ du dernier prescripteur du village, pourquoi ne pas mettre en place, pour chaque acte que réalise ce pharmacien, un honoraire lui permettant de dégager une rentabilité suffisante et de continuer son action de santé publique ? Cette année, l’APR fête ses 60 ans. Sa devise « Agir, unir, servir » est plus que jamais d’actualité… Notre devise résonne dans l’actualité… du moins elle le devrait, car il n’y a pas d’action sans concertation et sans union. L’action ne peut être opérationnelle que dans l’union des forces vives de la profession. Il faut ensuite garder le principe de service personnalisé aux pharmaciens qui est l’essence de notre association. Mais c’est surtout le souci permanent du service aux populations rurales qui confère à l’APR son caractère unique et incontestable dans notre paysage officinal. Propos recueillis par Olivier Valcke
!
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L’observatoire des pharmaciens
>> La pharmacie en mode estival Voilà l’été. Alors que certains partent en congés, d’autres, installés en bord de mer ou en zone touristique, vont redoubler d’activité. Comment fonctionne une officine en période estivale ? Pharma et Pharmagest ont mené l’enquête. Par Olivier Valcke
• Que représente la période estivale pour vous ? 17%
41%
40%
17%
21%
TITULAIRES
62%
3%
63%
17%
ADJOINTS
PRÉPARATEURS
19% Une période creuse
Un pic d’activité
La gestion des congés annuels
Ne se prononcent pas
Une préoccupation : la gestion des congés annuels Qui dit période estivale, dit nécessairement congés pour l’équipe officinale. Les pharmaciens ne sont pas en reste. Pour 41 % des titulaires interrogés, la période estivale est synonyme de gestion des congés annuels. Un véritable casse-tête qui nécessite organisation et… anticipation.
• Comment sont gérés les départs en vacances des membres de l’équipe ? (plusieurs réponses possibles)
65% 48% 39%
Planning établi suffisamment à l’avance Ancienneté et situation familiale des collaborateurs qui priment Pas d’organisation spécialement définie, on s’arrange entre nous Comme chaque année, c’est la bagarre pour poser ses congés ! La pharmacie ferme durant cette période Pharmacie en zone touristique, on ne pose pas de congés à ce moment-là
19% 12% 11% 29% 43% 57% 6% 17% 15% 6% 10% 13% 8% 5% 4%
Autres (précisez)
0% 5% 0%
Ne se prononcent pas
2% 5% 0%
TITULAIRES
ADJOINTS
PRÉPARATEURS
Des pharmaciens bien organisés Face aux départs en vacances, il y a deux écoles : ceux qui s’organisent et ceux qui improvisent. Les pharmaciens ont, dans leur ensemble, une nette préférence pour la première méthode. 65 % des titulaires déclarent ainsi établir un planning de congés suffisamment à l’avance. 12 • Pharma N°103 - juin-juillet 2013
Suite en page 14
L’observatoire des pharmaciens
• Parlez-vous une ou plusieurs langues étrangères ? 8%
2%
12%
25%
67%
26%
62%
TITULAIRES
37%
61%
ADJOINTS
Oui
Non
PRÉPARATEURS
Ne se prononcent pas
Ich bin ein polyglotte ! Quoi de mieux pour accueillir la patientèle étrangère que de parler sa langue ? Si une majorité de titulaires et d’adjoints maîtrise une voire plusieurs langues, ce n’est pas le cas des préparateurs qui, avec seulement 37 % de polyglottes, ont encore des efforts à fournir.
• Aménagez-vous une vitrine « spécial été » ? 17%
4%
2%
11%
2%
36% 87%
60%
TITULAIRES
ADJOINTS
PRÉPARATEURS
81%
Oui
Non
Ne se prononcent pas
Les pharmaciens friands de vitrines « spécial été » Coquillages et crustacés… en vitrine ? La période estivale est l’occasion pour les pharmaciens de réaménager leur vitrine. Commerciales ou « à message », elles jouent la carte de la saisonnalité. Sable et coquillages viennent ainsi souvent en support des crèmes solaires et des produits autobronzants.
Témoignages « Nous avons passé l’été dernier sans climatisation. Il faisait une chaleur étouffante dans l’officine. Ça a été une saison éprouvante tant pour l’équipe que pour les clients. » Adjoint dans les Alpes-Maritimes (06) « Il est difficile de mobiliser l’équipe quand il fait beau dehors et qu’il y a peu d’activité au
comptoir. Nous profitons de cette période plutôt calme pour réaliser les inventaires, effectuer des travaux… » Titulaire dans les Pyrénées-Atlantiques (64) « L’été est toujours propice aux échanges. Les patients sont bronzés et détendus et ne viennent que pour de petits bobos. C’est l’occasion de faire du conseil sans stress.
Méthodologie : 48 titulaires, 42 adjoints et 46 préparateurs interrogés entre le 7 et le 16 mai 2013.
Si seulement cela pouvait être comme ça toute l’année… » Titulaire dans le Lot (46) « Installé à 50 m de la plage, il m’est arrivé d’autoriser mes collaborateurs à piquer une tête les jours de canicule quand il n’y avait personne. Ça détend et ça remotive. » Titulaire en Gironde (33)
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Lu pour vous
Revue de presse scientifique
Chaque mois, nous vous proposons une synthèse des articles marquants parus dans la presse spécialisée du monde entier. Par Julien Boyer, pharmacien hospitalier
Prostatectomie : le robot fait mieux que la main du chirurgien Randomised Controlled Trial Comparing Laparoscopic and Robot-assisted Radical Prostatectomy
L
a prostatectomie radicale est l’un des traitements du cancer de la prostate localisé chez les patients ayant une espérance de vie supérieure à dix ans. L’objectif de cette étude est de comparer la technique laparoscopique (LRP) à la prostatectomie assistée par robot radical (RARP), sur le plan fonctionnel postopératoire, notamment sur la continence urinaire. 120 patients âgés de 40 à 75 ans ont été inclus et randomisés en deux groupes de 60 : LRP et RARP. Ils ont été traités pour un cancer de la prostate de stade T1T2N0M0 par un seul chirurgien. Le critère de jugement principal était la continence urinaire trois mois après l’opération. Un patient était considéré incontinent s’il utilisait plus d’une protection par jour. Les critères de jugement secondaires étaient la continence urinaire à 48 heures, à 1 mois, 6 mois et à 12 mois, la dysfonction érectile postopératoire ainsi que les résultats péri-opératoires et les taux de marges chirurgicales positives. La continence urinaire à trois mois postopératoire était significativement différente entre les groupes RARP et LRP (80 % contre 61,6 %). À un an, la récupération d’une fonction érectile était plus importante dans le groupe RARP (80 % contre 54,2 %). En revanche, pas de différences significatives sur le taux de marges chirurgicales positives, la durée d’hospitalisation médiane, les complications per-opératoires, le suivi du taux de PSA, les résultats anatomopathologiques, ni pour la survie sans récidive biologique.
Malgré le faible nombre de sujets inclus, cette étude montre une supériorité de la RARP par rapport à la LRP dans les résultats fonctionnels postopératoires (continence et fonction érectile). D’autres travaux seront nécessaires pour désigner la chirurgie robotique comme gold standard de la prostatectomie radicale. • • European Urology, vol. 63(4), pp. 606-14.
Le « co-sleeping » est mortel Bed sharing when parents do not smoke : is there a risk of SIDS ? An individual level analysis of five major case-control studies
F
©© horizont21, Silroby – fotolia
aire dormir un bébé dans le lit parental, ou co-sleeping, est une pratique controversée : elle multiplierait par cinq les risques de mort subite du nourrisson (MSN). Les auteurs de l’étude
ont regroupé des données de cinq ensembles de données publiés, du Royaume-Uni, d’Europe et d’Australasie. Ces données portent notamment sur 1 472 cas de MSN et 4 679 témoins. Les auteurs ont constaté que 22 % des décès signalés étaient survenus alors que les bébés dormaient avec leurs parents et affirment que 88 % des décès survenus lors de co-sleeping ne se seraient pas produits si le bébé avait dormi seul dans son lit. Selon eux, près de 50 % des décès par MSN serait liés à cette pratique de plus en plus répandue. Or, les risques sont nombreux : le nourrisson peut s’enfouir le visage, avoir trop chaud, être exposé à un confinement respiratoire ou être victime d’un écrasement thoracique entraînant une hémorragie pulmonaire. Les résultats prouvent que, même si aucun des parents ne fumait, que le bébé était âgé de moins de 3 mois, était allaité et que la mère ne consommait ni alcool ni drogues, le risque de MSN était cinq fois plus élevé que si le bébé avait dormi dans un lit à proximité de celui de ses parents. Rien n’empêche les parents de prendre le bébé dans leur lit pour le réconforter ou le nourrir, mais ils doivent toujours le remettre dans le sien ensuite. • • British Medical Journal Open, vol. 3(5), e. 002299
Suite en page 18 juin-juillet 2013 - Pharma N°103 • 17
Lu pour vous
I
l n’est pas rare de voir des parents « nettoyer » la tétine de leur nourrisson avec de la salive avant de la lui remettre dans la bouche. Contrairement aux messages d’hygiène véhiculés jusque-là, ce geste aurait des vertus sanitaires. Des pédiatres allergologues ont suivi jusqu’à 3 ans 187 enfants nés à terme, sans détresse vitale, dont 80 % avaient au moins un parent allergique et 75 % utilisaient une tétine. Durant le premier semestre, 74 % des enfants ont eu une tétine, qui était nettoyée par rinçage à l’eau du robinet (83 %), par ébullition (54 %) ou par léchage par un parent (48 %), ces techniques pouvant être combinées.
À 18 mois, 25 % des enfants avaient souffert d’eczéma, 5 % d’asthme, 15 % d’allergies alimentaires, 2 % de pneumallergènes. Il n’y avait pas de différences significatives entre utilisateurs et non utilisateurs de tétine, mais au sein des utilisateurs de tétine, les manifestations d’allergie étaient plus rares quand elles étaient nettoyées avec la salive d’un parent : réduction du risque d’eczéma (Odds Ratio [OR] = 0,37) et du risque d’asthme (OR = 0,12) et taux d’éosinophiles plus bas chez les enfants. La fréquence des allergies atopiques médiées par les immunoglobulines E (IgE) s’est accrue au cours du XXe siècle. L’hypothèse « hygiéniste », selon laquelle une trop faible exposition des bébés et des jeunes enfants aux microbes accroît le risque d’allergie, est régulièrement évoquée. Au final, cette étude démontre que cette habitude de lécher la tétine avant de la remettre dans la bouche de l’enfant prévient le développement d’un eczéma précoce et des symptômes d’allergie, probablement par la stimulation immunitaire via le transfert de microbes de la salive des parents à leur enfant.• • Pediatrics, vol. 131, pp. 1-9
Un verre, ça va… surtout s’il est droit ! Glass shape influences consumption rate for alcoholic beverages
S
elon des chercheurs anglais, la forme des verres influe sur notre vitesse à boire et notre envie d’en reprendre un autre : des verres fins et évasés rendraient la descente plus rapide que des modèles droits ou des chopes. Pour le démontrer, 160 hommes et femmes (de 18 à 40 ans) sans problème d’alcoolisme ont été installés en plusieurs groupes devant un documentaire animalier. Placés dans un cadre similaire, les participants au test étaient face à un verre de bière de 177 ml ou du double. Le groupe qui buvait dans des verres évasés a descendu ses 354 ml en moins de huit minutes, tandis que celui qui avait des verres droits mettait environ 13 minutes. Or, cet effet n’a pas été observé en répétant l’expérience avec des verres remplis à moitié. Pour expliquer cette différence, une deuxième phase a eu lieu, où les sujets devaient dire, en regardant des images de verres, s’ils étaient vides au-delà de leur moitié. Les volontaires ont situé le milieu des verres en flûte plus bas qu’ils ne l’étaient réellement, leurs estimations étant correctes pour les verres droits. Selon l’auteur, les buveurs « sociaux », qui boivent une bière entre amis ou pour fêter la fin de la semaine, auraient tendance à juger leur descente selon la rapidité avec laquelle ils arrivent à la moitié de leur verre. Et à ralentir sur la seconde moitié, s’ils estiment qu’ils ont alors un peu trop levé le coude. Cependant, dans un verre élancé, on a du mal à situer la moitié et on le termine plus rapidement. • •Plos One, vol. 7(8):e43007
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Une méta-analyse montre qu’un faible taux de vitamine D mesuré dans le sérum de la mère pendant la grossesse est associé à un risque plus élevé de diabète gestationnel, de pré-éclampsie, de vaginite bactérienne et de plus faible poids de l’enfant à la naissance. Ces résultats incitent à corriger chez la femme enceinte une hypovitaminose D, de préférence par un apport répété de faibles doses de vitamine D plutôt que par des doses de charge élevées. ȫȫ British Medical Journal, vol. 346:f1169
ȵȵUn bracelet pour réduire les infections bactériennes en hôpital IntelligentM est un bracelet développé aux États-Unis qui permettrait d’améliorer l’hygiène dans les hôpitaux. Doté de capteurs, il reconnaît les mouvements du praticien lorsqu’il se lave les mains, et peut identifier s’ils sont bons et assez nombreux, conformément aux normes. Le bracelet vibre quand le lavage est jugé correct, et enregistre les données. Le comique de ce projet est que les montres sont interdites au poignet du personnel hospitalier en raison de problèmes d’hygiène… ȫȫ Mediplanet.be, 27 mars 2013
ȵȵVivre près d’un axe routier accroît le risque cardio-vasculaire En analysant 4 814 sujets âgés de 60 ans en moyenne habitant près de grands axes routiers, des chercheurs ont montré l’impact des microparticules et du bruit sur la calcification artérielle, et donc sur le risque d’athérosclérose. Ils évoquent un impact sur le système nerveux autonome qui intervient dans tous les mécanismes complexes de régulation de la pression artérielle, des lipides sanguins, de la glycémie, de la coagulation et de la viscosité sanguine. ȫȫ Congrès EuroPrevent, Rome, avril 2013
©© Pascal Genest – istockphoto, Michael Schiefer – fotolia
Pacifier cleaning practices and risk of allergy development
ȵȵHypovitaminose D et grossesse
en bref
Lécher la tétine de son enfant, ce n’est pas sale
©© photos D.R.
Reportage
Bienvenue dans la pharmacie durable Peut-on concilier architecture contemporaine, respect de l’environnement et univers officinal ? Oui, affirment en chœur Isabelle et Charles Thibous, titulaires à Bacqueville-en-Caux, en Seine-Maritime. La preuve en images.
D
es lignes verticales qui se dressent vers le ciel. Une structure contemporaine à géométrie variable hésitant entre l’hexagone et le trapèze. Et du bois, rien que du bois aux nuances rougeâtres. Enfin, la croix verte nous rappelle qu’il s’agit d’une pharmacie. « C’est dommage qu’il pleuve, maugrée Isabelle Thibous, la titulaire. Avec le soleil, le bois prend des teintes particulières. C’est un matériau vivant, qui réagit à la lumière. Chaque journée est différente. » Isabelle et Charles Thibous s’excuseraient presque pour le crachin normand qui tombe sur Bacquevilleen-Caux ce jour-là.
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Chiffres clés Ouverture : novembre 2012 Surface de vente : 150 m2, contre 35 m2 dans l’ancienne pharmacie
Depuis sa mise en activité en novembre 2012, la pharmacie des époux Thibous est au centre de toutes les discussions. Avec sa large ossature en bois et ses lignes épurées, elle ne passe pas inaperçue dans cette commune de 1 800 âmes. « Nous sommes installés à côté d’un supermarché et d’une quincaillerie, explique Charles Thibous. Alors forcément dans ce tissu urbain somme toute relativement classique le bâtiment dénote. »
S’agrandir pour mieux évoluer
C’est en 2009 que le couple a fait le grand saut. « Nous étions propriétaires depuis 2002 d’une petite officine située sur la place du village, se rappelle Isabelle Thibous. L’emplacement était
stratégique avec la proximité de nombreux commerces mais les perspectives d’évolution étaient quasi nulles. » En quête de locaux plus spacieux, mieux adaptés, les pharmaciens tombent sur un terrain situé à quelques centaines de mètres. « Nous étions face à un dilemme : soit nous restions au cœur du village auprès de la clientèle, soit nous déménagions vers un autre emplacement avec la possibilité de monter notre projet. Nous avons pris ce risque. » Un autre élément va déterminer leur choix : la création en 2008, à proximité du terrain visé, d’un supermarché Carrefour. « L’activité commerciale s’est peu à peu déplacée vers cette zone, justifiant par la même occasion la présence d’une officine. »
©© O. V.
• Esthétique et atypique, l’ossature en bois enrobe la pharmacie.
Problème : le terrain mis en vente est bien trop grand pour une seule pharmacie. Il s’agit alors de convaincre les trois médecins de suivre pour créer un pôle santé. Charles Thibous les sollicite : « Ma proposition allait dans le sens de l’évolution du métier. Mutualiser les compétences afin de favoriser la coopération entre les professionnels de santé, c’est une démarche qui s’inscrit dans l’esprit de la loi HPST. » Mais les médecins ne l’entendent pas de cette oreille et, sous prétexte d’indépendance, déclinent l’offre. Le couple Thibous prospecte alors auprès d’infirmiers, kinés et dentistes. Même son de cloche. Certains comme les infirmiers ont déjà opéré leur regroupement. C’est donc seul qu’ils se lancent dans l’aventure.
Un chantier « sec et propre »
En août 2010, le permis de construire est déposé. Il faut attendre encore un an pour que le projet de transfert de l’officine soit accepté. En septembre 2011, les travaux peuvent débuter sous la houlette de l’atelier 970, cabinet d’architectes orienté vers les réalisations en faveur du développement durable. « On a eu carte blanche, se souvient Marc Gosselin, architecte. Au fil des discussions, on a senti qu’on pouvait leur proposer un
• L’ancienne officine du centre-ville n’est plus qu’un souvenir pour les époux Thibous.
Chiffres clés • 3 pharmaciens • 6 préparateurs • 1 apprenti • 1 secrétaire à temps partiel • 1 espace de confidentialité • 1 espace orthopédique
bâtiment qui sorte de l’ordinaire. En milieu rural, il est rare que ce type de projet innovant voie le jour. Du coup, on en a profité ! » D’abord pensé comme un ensemble intégrant un cabinet médical, le projet s’est finalement concentré sur un bâtiment destiné à accueillir la pharmacie. Architectes et titulaires se sont orientés vers l’utilisation d’une ossature en bois. « La mise en œuvre du bois en façade assure l’unité du bâtiment et s’inscrit dans une démarche environnementale, observe Marc Gosselin. Le cèdre, et particulièrement la variété de Red Cedar utilisée ici, possède une
capacité d’isolation thermique exceptionnelle et une stabilité et une durabilité naturelles : 50 ans minimum sans s’abîmer. L’essence contient des huiles de préservation naturelles qui le protègent de l’humidité et du pourrissement. C’est également un bois léger, facile à couper et à poser. » Impliqué de longue date dans des constructions respectueuses de l’environnement, l’atelier 970 a également posé sur la façade des enduits minéraux à base de chaux sur panneaux en fibres de bois. « De la construction à la finition, nous privilégions les matériaux naturels, peu émissifs. Le bois permet
juin-juillet 2013 - Pharma N°103 • 21
Reportage
ainsi de travailler en chantier sec – faible quantité d’eau requise – et surtout en chantier propre. » Mais un chantier n’est jamais un long fleuve tranquille. Ce n’est pas les époux Thibous qui vous diront le contraire.
Alors que la structure de la pharmacie prend forme, que l’ossature en bois est posée, le couple se sépare de son agenceur pour « divergences de points de vue. » Appelée à la rescousse, l’agence Mayelle reprend le projet. « On a dû bousculer le planning, se rappellent Luc et Pierre Mayelle, les architectes lillois qui, dans l’urgence, ont apprécié l’aide précieuse des responsables merchandising de la Cerp Rouen. On a eu la chance d’avoir des interlocuteurs qui savaient exactement ce qu’ils voulaient en termes d’aménagement, de linéaires, d’accueil des nouvelles missions… À partir de là, la mise en œuvre du mobilier intérieur s’est faite naturellement. » Dans un souci d’unité entre l’intérieur et l’extérieur, Mayelle père et fils décident de garder le bois comme matériau de référence pour le mobilier intérieur. « L’objectif était de donner une cohérence à l’ensemble, note Luc Mayelle. On a ainsi utilisé du bois noir pour accueillir tout un pan de la parapharmacie. Pour la zone diététique, on a privilégié un camaïeu de blancs lumineux et aériens. Cette déclinaison de couleurs permet de bien différencier les espaces. » Autre originalité : un comptoir avancé, à proximité de l’entrée. « Ce poste, déconnecté des autres comptoirs, initialement installé pour faciliter l’accès aux personnes à mobilité réduite, peut également accueillir le client qui vient pour un achat sans ordonnance, explique Luc Mayelle. Pour une boîte de lait ou un shampooing, il n’a plus à patienter aux comptoirs situés à l’autre bout. »
De la dispensation à la prévention
Si Isabelle et Charles Thibous ont su tirer profit de cette situation de crise, avec le recul, ils auraient agi différemment. « Dès le lancement du projet, il est indispensable de mettre en relation l’architecte et l’agenceur pour dégager une vue d’ensemble. Nous avons, à mon goût, trop distingué les deux », juge Charles Thibous. Une erreur vite oubliée lorsque l’on pénètre dans la pharmacie. Espace de confidentialité,
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©© O. V.
Changer d’agenceur : une contrainte devenue un atout
• Un large comptoir composé de plusieurs postes permet une gestion optimisée des patients.
• Les nouvelles missions ne sont pas oubliées avec la présence d’un « espace de santé ».
• Le matériel de compression, comme le MAD, bénéficie d’une mise en scène étudiée.
• L’intérieur de l’officine se distingue par ses lignes élégantes et épurées.
zone dédiée à l’orthopédie avec cabine d’essayage, MAD : en parfaite application de la loi HPST, la pharmacie se veut un lieu polyvalent axé autour des nouvelles missions, mais pas uniquement. « On ne veut pas se cantonner aux entretiens pharmaceutiques, note ainsi Charles Thibous. L’espace de confidentialité a d’ailleurs été rebaptisé ‘‘espace de santé’’ pour en faire un lieu multiusages et recevoir nos clients lors des campagnes de prévention menées par notre groupement, les Pharmaciens associés. Prise de tension, suivi vaccinal,
dépistage… nous anticipons les évolutions de la profession. » Cette palette de services est complétée au premier étage par un logement de fonction pour le pharmacien • À l’étage, de garde, une salle de réunion, un 1 appartement pour le pharmacien bureau et une large terrasse. « C’est un espace qui est encore peu exploité de garde avec pour l’instant, comme le reste du terbureau, salle rain, reconnaît Isabelle Thibous. Si de réunion un médecin ou un autre professionnel et terrasse de santé souhaite s’y installer, nous • Augmentation sommes tout à fait disposés à en disdes ventes para (TVA 19,6) de 15 % cuter. » À bon entendeur…
Chiffres clés
Olivier Valcke
Dossier L’officine robotique, une réalité
L’officine robotique, une réalité À l’heure où les pharmaciens sont appelés à de nouvelles missions qui requièrent du temps, du personnel et des espaces supplémentaires, l’automatisation s’affine, s’adapte et facilite l’exercice au quotidien.
’ L
année 2013 s’avère déjà comme un excellent cru pour Mekapharm. « Elle signe la maturité de notre robot Omega, lancé en 2007, confirme Olivier Resano, le directeur commercial. Notre automate Apotéka, qui est depuis longtemps la solution de référence en termes d’automatisation rentable pour les officines, lui a sans doute fait un peu d’ombre mais, avec le temps, Omega a trouvé sa place. C’est le premier robot multipicking multiréférences ; il répond ainsi aux attentes des pharmaciens qui veulent automatiser le rangement des commandes, la délivrance des ordonnances et l’inventaire. »
24 • Pharma N°103 - juin-juillet 2013
Le temps gagné grâce à la présence d’un robot justifie à lui seul l’investissement. Olivier Resano, Mekapharm
Cerise sur le gâteau : Omega peut être combiné avec Apotéka. En étudiant les évolutions des rotations gérées, les logiciels adaptent automatiquement les quantités à stocker sur les étagères du robot, et dans l’automate quand il est présent. L’association permet également au robot de diriger le réassort des fortes rotations placées dans les canaux à partir d’une réserve posée sur les étagères, évitant ainsi toute rupture et faisant économiser en temps de rangement. « L’association d’Omega avec Apotéka est la Rolls de l’automatisation, sourit Olivier Resano. Elle cumule les atouts des deux technologies : la vitesse de l’automate et le confort du robot. » Évidemment, le coût est un peu plus
conséquent, mais n’importe quelle officine peut commencer par un produit moins haut de gamme, à l’image du trieur Alpha qui contrôle les livraisons par pesée. « Le temps gagné grâce à Alpha justifie à lui seul l’investissement, estime Olivier Resano. Les nouvelles missions vont conduire les pharmaciens à dégager du temps, mais aussi de l’espace et de la masse salariale. De ce point de vue, elles apportent un peu plus d’eau au moulin de l’automatisation. »
Un grand pas en avant
C’est aussi l’avis de François Legaud, le directeur commercial France Officines du groupe ARX : « Les nouvelles missions n’ont pas changé la donne, mais elles
accentuent l’importance et les intérêts d’une automatisation que les titulaires souhaitent la plus complète et la plus facile possible quant à l’exploitation quotidienne. Le manque de temps est le premier poste de perte de productivité et de compétitivité pour les officines. » ARX et Rowa CareFusion ont présenté, en 2012, le Rowa Smart, premier robot commercialisé de façon standardisée. Cette solution complète de rangement, de délivrance et de gestion de stock déploie les technologies et performances les plus modernes, tout en passant sous la barre des 8 000 €. « Soit un budget journalier de près de 32 € HT, niveau de prix jamais atteint pour une solution robot complète et fiable », précise François Legaud. Et d’ajouter : « Si les avantages d’une approche globale de gestion du stock ne font plus aucun doute pour les officines, nous savons qu’une solution à ce prix signifie que toutes les pharmacies jusqu’à 1 M€ de chiffre d’affaires devraient être automatisées, ou qu’en d’autres termes, le coût de l’automatisation pour ces pharmacies est, depuis un an, beaucoup plus faible que le coût humain des tâches automatisables. C’est un grand pas en avant. » L’architecture et les logiciels du robot multipicking de Rowa, l’un des produits phares du fabricant, qui a remplacé depuis 2009 les solutions combinées jusqu’alors commercialisées, ont, eux, été entièrement réinventés. Ce virage technologique a conduit à l’arrêt, dès 2010, des solutions Rowa de type mixte (robot classique + automate) moins ergonomiques et plus contraignantes en termes de convoyage. Enfin, un prototype Rowa Dose permettant de gérer la PDA devrait être commercialisé sur le marché français courant 2014.
Depuis une dizaine d’années, deux produits ont assis l’identité de Mach4. Le robot Medimat, module de base du backoffice, constitue, avec sa construction flexible et modulaire, un lieu de stockage adapté à toutes les officines. Il peut être équipé du chargement direct (scan manuel des boîtes), semi-automatique Il est rare qu’un (scan automatique des boîtes) ou autocollaborateur matique (renversement de la caisse). Le qui exerce dans Robomat, quant à lui, ou système mixte une pharmacie robot + automate, permet de stocker et automatisée de gérer l’ensemble du stock de médiretourne aux caments et d’obtenir une vitesse élevée colonnes tiroirs. de sortie de stock. « Un mariage parfait Bertand Juchs, Mach4 des technologies, qui allie la précision du rangement de la gestion des stocks et des inventaires, et la vitesse de délivrance », résume Bertrand Juchs.
Un budget raisonnable
Medimat et Robomat peuvent aussi être associés à la Fill-in-Box, un système de chargement automatisé qui supprime toute manipulation de boîtes. Grâce à son système de scannage intégré et à ses tapis roulants, la Fill-in-Box sait reconnaître les références et procéder à leur acheminement vers la machine sans la moindre intervention extérieure. Il suffit de verser en vrac le contenu des cartons et de la laisser travailler. « Ces solutions permettent de gagner en temps et en productivité au comptoir puisqu’il n’y a aucune rupture dans la relation avec le client, commente Bertrand Juchs. Ce sont des avantages appréciés par les équipes car ils revalorisent leur métier, surtout dans le cadre de la loi HPST. D’ailleurs, il est rare qu’un collaborateur qui exerce dans une pharmacie automatisée retourne aux colonnes tiroirs. L’autre intérêt de s’équiper est d’avoir
une meilleure exploitation de la surface de vente, surtout si le stock peut être délocalisé, et de transformer la pharmacie en un espace santé, avec des salles de consultation et des zones dédiées. C’est aussi ce que recherche le patient-consommateur. » Conscient des difficultés auxquelles font face de nombreuses officines, Pharmax propose de son côté une gamme évolutive qui commence par le Clic Express, « un petit automate à la frontière entre le back et le front-office », décrit son directeur, Stéphane Nizard. Compact et modulaire, Clic Express se positionne à proximité des postes de vente et permet d’automatiser la délivrance de l’essentiel des spécialités, soit environ huit boîtes sur dix. Les produits sont instantanément déstockés, sans convoyage. Autre avantage : le Clic Express ne comprend aucune pièce en mouvement et ne nécessite donc aucune maintenance mécanique. En outre, le chargement peut s’effectuer en même temps que la délivrance, la zone de chargement étant située à l’arrière. Dans sa version 800 canaux, le Clic Express est vendu 39 000 €. « N’importe quel titulaire peut donc commencer à s’automatiser avec un budget raisonnable », note Stéphane Nizard. Ceux qui peuvent investir davantage choisiront l’automate maison pour l’extrême rapidité de préparation et d’acheminement des commandes. Idéal pour réduire le temps d’attente et de faire face aux pics d’affluence. Ou, pour repousser les limites de l’automatisation en officine, le robot Caïman, « son compagnon idéal » comme l’appelle Stéphane Nizard. ♦
Des mises à jour permanentes
Mach4 a, lui, déjà investi le marché de la PDA avec une offre mixte et une suite logicielle qui permet de gérer la production, la productivité, la traçabilité et le contrôle de l’administration. Car, de l’aveu même de son directeur général Bertrand Juchs, les systèmes de stockage sont arrivés à maturité : « Les dés sont jetés. Ce qui ne nous empêche pas de vivre en ce moment nos meilleures années ». La marque a en effet développé une stratégie payante : « Nous ne remettons pas en cause l’investissement de nos clients, indique Bertrand Juchs. Nous proposons des mises à jour, des ‘‘upgrades’’ techniques qui font évoluer les machines existantes. »
• Double mixte. Le système robot +automate permet de stocker et de gérer le stock de médicaments et d’obtenir une vitesse élevée de sortie de stock.
juin-juillet 2013 - Pharma N°103 • 25
Dossier L’officine robotique, une réalité
Des outsiders aux aguets Ils ne font pas partie des entreprises « historiques » du marché de l’automatisation. Pourtant, en quelques années, ils ont séduit de nombreux pharmaciens grâce à leur originalité et à leur modularité.
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©© D.R.
C
ommercialisé par Intecum, filiale de Pharmagest depuis quelques mois, le robot Sellen est une véritable trouvaille. Il est le premier robot qui se place dans la surface de vente, à la place du comptoir. La délivrance des produits peut ainsi se faire à chaque poste de vente, en quelques secondes. En investissant un espace jusqu’alors sous-exploité, Sellen permet de répondre aux principales contraintes qui empêchent de nombreuses officines de s’automatiser : le manque de place, le coût des solutions existantes, la lourdeur des travaux, le manque de modularité… « Justement, indique Jérôme Lapray, le responsable marketing de Pharmagest, Sellen est une solution modulable et personnalisable en fonction de la place et du nombre des références. » Chaque modul peut en effet contenir 1 200 boîtes et, pour le chargement, Sellen peut ranger jusqu’à 50 boîtes en seule fois : il analyse la volumétrie de chaque boîte et la range à l’emplacement le plus adapté. Déployé en 2012, ce robot-comptoir connaît un vrai succès. « Il s’inscrit clairement dans un projet de réaménagement de l’officine, explique Jérôme Lapray. Il permet de supprimer les colonnes tiroirs, donc de libérer de l’espace et d’agrandir la surface de vente. Sa position au comptoir permet également de ne jamais rompre le contact avec le patient et de rester disponible pour le conseil et l’accompagnement. Bref, c’est un vrai plus. » Autre avantage, et non des moindres : pour se fondre dans le décor, Sellen s’adapte à l’ambiance générale de la pharmacie. Le titulaire peut l’habiller comme il le veut, avec les couleurs et les matières de son choix (classique ou high-tech, blanc ou coloré, sobre ou chic…). Mieux : chaque pharmacien peut, en se connectant sur Internet, concevoir, créer et visionner son Sellen en 360° et en quelques clics. Enfin, Sellen est le premier robot qui a intégré les codes DataMatrix avec dates de péremption des boîtes.
• Sur-mesure. Le robot-comptoir Sellen est une solution modulable et personnalisable en fonction de la place et du nombre de références souhaités.
Notre pari : offrir un service supplémentaire qui permet de capter une nouvelle clientèle et de mieux gérer la disponibilité des produits d’appel.
Tout aussi originale et novatrice, La Petite parapharmacie, développée par la société Retinco, est une solution de merchandising qui comprend une vitrine automatisée et une palette de services associés permettant aux pharmaciens d’offrir un service qualitatif et différenciant à leur clientèle de manière continue, tout en accroissant le potentiel de vente de leurs officines.
Le plus des distributeurs automatiques
Ouverte 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7, La Petite parapharmacie, placée en façade et accessible aux personnes à mobilité réduite, fonctionne comme un magasin autonome, entièrement automatisé. Elle permet de commerJean-LucFourmond, cialiser une sélection de produits de Retinco parapharmacie et de premiers soins choisis par le pharmacien : hygiène, confort, produits intimes, mais aussi des articles saisonniers et des produits promotionnels.
L’automate se compose de sept à dix étagères, offrant une capacité de rayonnage d’environ 9 m de linéaire. Équipées de compartiments réglables, les étagères peuvent accueillir de 60 à 90 produits, aux dimensions et formes différentes. Leur profondeur permet de stocker sept à huit articles identiques, présentés de face pour une meilleure visibilité et délivrés grâce à un bras articulé et un ascenseur, respectant ainsi leur intégrité lors de la distribution. « Contrairement à la Belgique et à l’Italie, qui en ont la culture, les distributeurs automatiques n’ont pas très bonne presse en France, constate Jean-Luc Fourmond, président de Retinco. Ils ont pourtant fait leur preuve. C’est le pari de La Petite parapharmacie : offrir un service supplémentaire qui permet de fidéliser, de capter une nouvelle clientèle et de mieux gérer la disponibilité des produits d’appel. » Pari gagné : depuis le début de l’année, les ventes de cet automate explosent. ♦
Dossier L’officine robotique, une réalité
Le joker PDA
L
En l’absence de textes réglementaires, la PDA demeure le vrai joker de l’automatisation. Sans attendre la publication du décret, certains pharmaciens ont misé sur ce service de proximité.
es leaders s’y préparent (voir pages précédentes), mais quelques titulaires ont déjà franchi le pas. Tel Arnaud Ponchau, titulaire de la pharmacie du Candéou, à Peymeinade (Alpes-Maritimes) et responsable du projet PDA (préparation des doses à administrer) au sein du groupement Galien Développement. Il a mis en place, suit et contrôle les unités de production robotisée installées, en plus de la sienne, chez quatre de ses confrères de la région Paca, qui déconditionnent chacun dans leur officine et en appellent à lui en cas de dysfonctionnement opérationnel ou matériel. « Le principal problème de la PDA est qu’elle est difficile à rentabiliser, explique-t-il. Notre objectif est de le résoudre. Le point d’équilibre se situe autour de 250 lits, soit trois grosses Ehpad ou quatre petites. Nous le dépassons, mais avec mesure pour ne pas arriver à saturation ni dégrader la qualité de notre travail ». Car la robotisation est une chose ; il faut aussi gérer la planification et le suivi des traitements, les interactions médicamenteuses et les urgences. « C’est ce qui prend le plus de temps », confie Arnaud Ponchau. Il n’empêche : tout l’intérêt de cette organisation est de mettre en parallèle des connaissances communes et de raisonner en termes de groupe. « Si demain, ma pharmacie brûle, je peux assurer la continuité du service grâce aux quatre autres machines… », résume-t-il en souriant. S’il a anticipé la législation attendue, le pharmacien l’a fait sans risque : « Les processus que nous utilisons répondent au cahier des charges du décret », assure-t-il.
Le double intérêt du système FSP
Jean-Baptiste Guillot, gérant de la société Euraf, ne sous-estime pas non plus le temps et l’investissement qu’exige la PDA. « La PDA, c’est du boulot, commente-t-il. Il faut facturer,
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saisir les posologies, déconditionner, lancer et contrôler la production… Toutes les officines peuvent s’y mettre, à condition qu’elles en fassent un véritable choix stratégique. Nos solutions s’adressent d’ailleurs aux pharmaciens qui sont déterminés à faire des prestations de qualité et à s’en donner tous les Le point moyens ». L’expérience d’Euraf, qui disd’équilibre tribue différents matériels aux pharde la PDA se macies hospitalières, lui confère un situe autour de savoir-faire en termes de réactivité, de 250 lits, soit trois productivité et d’hygiène. « À partir de grosses Ehpad. médicaments déconditionnés, nos autoArnaudPonchau,Galien mates vont permettre de mettre sous saDéveloppement chet nominatif les produits prescrits », décrit Jean-Baptiste Guillot. Neuf tailles de machines sont disponibles en fonction du nombre de lits à traiter et du type de résidents suivis. Les différentes tailles de robots développés par Robotik Technology et adaptés à tout type d’officine permettent
elles aussi d’assurer l’automatisation de la PDA sous forme de sachets doses. En complément, la société commercialise depuis deux ans un système exclusif : le FSP (Free Shape Packing). « C’est une cassette universelle compatible avec toute forme galénique, qui ne nécessite pas de précalibration mais gère automatiquement la préparation des médicaments fractionnés, indique Arnaud Pecourt, le pharmacien responsable. Chaque FSP correspond à une référence de médicaments : à la fin de la production, il restitue tout ce qui reste dans un gobelet ». L’intérêt est double : plus de manipulation manuelle d’ajustement de ces médicaments fractionnés, plus de risque d’erreur par utilisation du convoyeur. Enfin, nouveauté de cette année, le mini FSP est un robot de sept cassettes dédié aux utilisations qui ne nécessitent pas de grosses productions. ♦
Le grand quiz de Pharma Vérifier l’état de ses connaissances en quelques questions, quel meilleur moment que la trêve estivale pour le faire ? Conseils de saison, nouvelles molécules, entretien pharmaceutique… testez-vous et testez vos collègues !
Conseils de saison 1 Filtre chimique ou minéral ?
❑ A) Drometrizole trisiloxane (Mexoryl XL) ❑ B) Octocrylène (Parsol 340) ❑ C) Dioxyde de titane ❑ D) Oxyde de zinc ❑ E) Méthoxycinnamate d’éthylhexyle ❑ F) Méthoxydibenzoylméthane de butyle (avobenzone) ❑ G) Benzophénone-4 ❑ H) PABA ❑ I) Méthylène bis-benzotriazolyl tétraméthylbutylphénol (MBBT ou Tinosorb)
des UV les peaux très mates et noires. ❑ A) Vrai ❑ B) Faux
5 Les rayonnements UV
interagissent avec le système immunitaire. ❑ A) Vrai ❑ B) Faux
6 La perméthrine est…
❑ A) Un agent insecticide ❑ B) Utilisable par voie cutanée ❑ C) U tilisable pour l’imprégnation des tissus ❑ D) Utilisable par les femmes enceintes ❑ E) Utilisable dès la naissance
2 L’ANSM recommande
8 La concentration efficace
du DEET dans les répulsifs cutanés chez l’adulte est de… ❑ A) 20 à 50 % ❑ B) 30 % en cas d’exposition aux anophèles vecteurs des Plasmodium
9 Il faut appliquer la crème
solaire puis l’antimoustique, dans cet ordre. ❑ A)Vrai ❑ B) Faux
Il faut respecter un délai de
20 minutes entre l’application de la crème solaire et celle du répulsif cutané ❑ A) Vrai ❑ B) Faux
7 Le répulsif recommandé
que les indices mesurés des UVA et UVB dans les filtres solaires aient un ratio de… ❑ A) 1/10 ❑ B) 1/3 ❑ C) 1 ❑ D) 5
chez les femmes enceintes et les jeunes enfants est… ❑ A) L e DEET (N, N-diéthylm-toluamide), ❑ B) L ’IR3535 (N-acétyl-N-butylbêta alaninate d’éthyle) ❑ C) L e KBR3023 (carboxylate de sec-butyl 2-(2-hydroxyethyl) piperidine-1 / Icaridine)
3 Les indices FPS 50+
Reliez le vecteur à la maladie qu’il transmet
1) Anopheles 2) Aedes 3) Culex 4) Culex ou Aedes 5) Glossines 6) Phlébotomes 7) Punaises 8) Simulies
• • • • • • • •
• A) Encéphalite japonaise, fièvre à virus West Nile • B) Filarioses lymphatiques • C) Paludisme • D) Onchocercose • E) Leishmanioses cutanées, viscérales, arboviroses • F) Maladie du sommeil • G) Maladie de Chagas • H) Dengue et chikungunya
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sont appelés… ❑ A) écran total ❑ B) Très haute protection ❑ C) Protection intégrale
4 Il est inutile de protéger
La turista…
❑ A) Est le plus souvent bactérienne ❑ B) Peut être causée par des parasites tels que les amibes ❑ C) Est majoritairement causée par des virus tels que le rotavirus ❑ D) Est transmise par les aliments et boissons contaminés ❑ E) N’est pas transmise par les aliments congelés tels que glaçons, glaces et sorbets
Le nifuroxazide, agent
anti-infectieux, est indiqué… ❑ A) En cas de diarrhée aiguë d’origine virale ❑ B) En cas de diarrhée aiguë d’origine bactérienne ❑ C) Chez l’adulte et chez l’enfant de plus de 15 ans ❑ D) Pour une durée maximale de deux jours ❑ E) Pour une durée maximale de trois jours
En traitement
d’une diarrhée aiguë, la diosmectite… ❑ A) Doit être administrée juste après les repas ❑ B) Doit être administrée à distance des repas ❑ C) Peut être mélangée à un aliment semi-liquide type compote ou bouillie ❑ D) Est indiquée à la posologie de 3 à 6 sachets par jour chez l’adulte ❑ E) Est indiquée à raison de 2 sachets par jour chez le nourrisson
La métopimazine…
❑ A) Peut être conseillée sans ordonnance ❑ B) Est un antiémétique de la classe des phénothiazines ❑ C) N’a pas d’interaction avec la lévodopa en raison d’un
passage limité de la barrière hémato-encéphalique ❑ D) E st formellement contre-indiquée avec les dopaminergiques ❑ E) E st administrée à la dose maximale de 30 mg par jour chez l’adulte Le lopéramide… ❑ A) Est un analogue structurel des opiacés ❑ B) Est contre-indiqué durant l’allaitement ❑ C) Est recommandé en cas de diarrhée survenant lors d’un traitement antibiotique à large spectre ❑ D) Est indiqué lors des poussées aiguës de rectocolite hémorragique ❑ E) Respecte les caractères bactériologiques des selles
Réponses : Question 1 : Minéraux : C et D ; chimiques : tous les autres • Question 2 : B • Question 3 : B • Question 4 : B. On recommande une faible protection (indice affiché de 6 ou 10) • Question 5 : A. Selon l’OMS, l’exposition aux UV peut altérer la réponse immunitaire, comme en attestent les récurrences fréquentes d’herpès en cas d’exposition. Le risque d’infection serait aussi augmenté et la réponse au vaccin dans les pays fortement ensoleillés en serait diminuée • Question 6 : A, C et D • Question 7 : B • Question 8 : A et B • Question 9 : A • Question 10 : A • Question 11 : 1>c, 2>h, 3>a, 4>b, 5>f, 6>e, 7>g, 8>d • Question 12 : A, B et D • Question 13 : B, C et E • Question 14 : B, C, D et E • Question 15 : A, B, D et E • Question 16 : A et E
Entretiens pharmaceutiques et anticoagulants 1 La convention prévoit que l’espace de confidentialité doit avoir une surface minimale de 4 mètres carrés. ❑ A) Vrai ❑ B) Faux 2 L’espace de confidentialité doit être une zone dédiée sans autre fonction. ❑ A) Vrai ❑ B) Faux 3 L’espace de confidentialité doit obligatoirement comporter… ❑ A) Une isolation phonique ❑ B) Une isolation visuelle ❑ C) Une porte indépendante qui permet aux clients de rentrer de l’extérieur ❑ D) Une table d’examen ❑ E) Un point d’eau 4 Pour recruter les patients pour vos entretiens
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pharmaceutiques, vous pouvez… ❑A ) Apposer une affiche en zone de clientèle ❑ B) Distribuer des leaflets devant la pharmacie ❑ C) Envoyer des SMS ou des mails à vos clients ❑ D) En parler spontanément lors d’une délivrance
❑ C) Le facteur II est aussi appelé prothrombine ❑ D) Le facteur III est aussi appelé antithrombine
5 La rémunération de l’entretien pharmaceutique… ❑ A) Sera de 40 € par entretien ❑B ) Sera de 40 € par an et par patient ❑C ) Sera versée en 2014 pour les entretiens réalisés en 2013 ❑ D) Sera soumise à la TVA
8 Les anticoagulants oraux… ❑A ) Agissent en empêchant la formation de fibrine insoluble ❑B ) Empêchent la fixation des plaquettes au caillot de fibrine ❑C ) Agissent tous de façon immédiate et brève ❑D ) Nécessitent tous un suivi biologique régulier
6 Quelles sont les affirmations exactes ? ❑A ) Le facteur I est aussi appelé fibrine ❑B ) Le facteur II est aussi appelé fibrinogène
7 Le facteur I est le premier activé lors de la cascade de coagulation. ❑ A) Vrai ❑ B) Faux
9 Les antivitamines K… ❑A ) Ont un effet anticoagulant direct ❑B ) Ont un effet anticoagulant indirect
❑ C) Bloquent la synthèse des facteurs de coagulation II, VII, IX et X ❑ D) Bloquent la synthèse du facteur IIa En cas de thrombose
veineuse profonde… ❑ A) Le traitement d’urgence repose sur une héparine de bas poids moléculaire ou sur le fondaparinux ❑ B) Un traitement par AVK est débuté dès confirmation du diagnostic ❑ C) Le port de chaussettes de compression de classe III est recommandé durant au moins deux ans ❑ D) l’alitement est recommandé Les AVK…
❑ A) Doivent être pris de préférence le matin ❑ B) Doivent être pris de préférence le soir ❑ C) Sont contre-indiqués en cas d’insuffisance hépatique sévère ❑ D) Sont contre-indiqués en cas d’insuffisance rénale sévère ❑ E) Sont déconseillés durant la grossesse Concernant les interactions médicamenteuses de la fluindione… ❑ A) L’association à l’acide acétylsalicylique à doses antalgiques est contreindiquée en cas d’antécédent d’ulcère gastro-duodénal ❑ B) L’association à l’acide acétylsalicylique à doses antalgiques est contre-indiquée ❑ C) L’association au miconazole gel buccal peut entraîner des hémorragies imprévisibles et est contre-indiquée ❑ D) L’association au millepertuis requiert des précautions d’emploi ❑ E) La prise d’ISRS impose des contrôles plus fréquents de l’INR Concernant l’INR, quelles
sont les affirmations exactes ? ❑ A) L’INR est le reflet du degré d’anticoagulation ❑ B) Plus l’INR est bas, plus le risque hémorragique est élevé ❑ C) L’INR d’un sujet normal est inférieur à 1,2 ❑ D) Dans la plupart des
pathologies, l’INR cible est situé entre 3 et 4 ❑ E) Dans les valvulopathies mitrales, l’INR cible est de 3,7 Le premier contrôle d’INR doit être effectué dans les 24 heures suivant la mise en route du traitement. ❑ A) Vrai ❑ B) Faux Pour pratiquer l’INR, le patient doit être à jeun. ❑ A) Vrai ❑ B) Faux Quelles sont les
indications des AVK ?
❑ A) Prévention des thromboses veineuses profondes après chirurgie orthopédique ❑ B) Traitement des thromboses veineuses profondes et prévention des récidives en relais de l’héparine ou du fondaparinux ❑ C) Traitement d’urgence de l’infarctus du myocarde ❑ D) Prévention des complications thromboemboliques des infarctus du myocarde compliqués ❑ E) Prévention des complications thromboemboliques en rapport avec certains troubles du rythme
Réponses : Question 1 : B • Question 2 : B. Le bureau ou la cabine d’orthopédie peut tout à fait être utilisé comme espace de confidentialité • Question 3 : A et B sont les seuls obligatoires, même ci D et E peuvent être souhaitables • Question 4 : A et D • Question 5 : B et C • Question 6 : C et D • Question 7 : B. Il est le dernier activé • Question 8 : A • Question 9 : B et C • Question 10 : A, B et C • Question 11 : B, C et E • Question 12 : A, C et E. La prise de millepertuis est contre-indiquée • Question 13 : A, C et E • Question 14 : B • Question 15 : B • Question 16 : B, D et E
Nouveaux traitements, pathologies chroniques et conseils au comptoir 1 Concernant les anémies, quelles affirmations sont exactes ? ❑ A) Chez l’homme, on parle d’anémie en dessous de 13 g/dL d’hémoglobine dans le sang ❑ B) La sphérocytose cause une anémie arégénérative ❑ C) L’hématotoxicité des chimiothérapies survient une à trois semaines après le début de la cure ❑ D) Aranesp peut être conservé à température ambiante 28 jours après son ouverture ❑ E) Le symptôme principal de l’anémie est l’asthénie 2 Concernant l’asthme et ses traitements, quelles sont les affirmations exactes ? ❑ A) Les bêta-2-agonistes de courte durée d’action agissent en 2 à 4 minutes ❑ B) Les antileucotriènes peuvent être employés avec un corticoïde ❑ C) En première intention, le traitement de fond repose sur les corticoïdes par voie orale
❑D ) L’asthme est dit persistant quand les symptômes surviennent plus d’une fois par mois ❑E ) L’asthme persistant impose la mise en place d’un traitement de fond 3 Concernant les infections urinaires (IU), quelles sont les affirmations exactes ? ❑ A) Les entérobactéries d’origine fécale sont les germes les plus souvent impliqués ❑ B) On parle d’IU récidivante quand il y a plus de quatre épisodes par an chez la femme adulte ❑ C) On parle d’IU récidivante lorsque la rechute survient dans les sept jours suivant le premier épisode ❑ D) Le traitement antibiotique monodose est la thérapeutique préférentielle en cas de grossesse ❑ E) Une prophylaxie peut être envisagée en cas d’IU en lien avec les rapports sexuels
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4 Au sujet du matériel d’aérosolthérapie… ❑ A) Dans les pathologies respiratoires basses chez l’adulte, on recommande l’emploi d’un embout buccal ❑ B) L’embout narinaire est utilisé dans les otites ❑ C) Les aérosols pneumatiques à effet sonique sont indiqués dans les sinusites ❑ D) L’aérosol ultrasonique permet les mélanges de principes actifs ❑ E) L’aérosol manosonique utilise une surpression pour faire passer le principe actif vers les trompes d’Eustache 5 Parmi les actifs
antichute de cheveux… ❑ A) Le zinc et le sabal ont des propriétés antiradicalaires ❑ B) Le romarin, la sauge ou le triclosan sont utilisés pour leurs propriétés assainissantes ❑ C) Les actifs aux propriétés antirigidification du bulbe pileux sont utilisés dans les chutes aiguës ❑ D) Les extraits de Serenoa repens ont un effet anti 5-alpharéductase mis à profit dans les chutes de cheveux androgénétiques ❑ E) Une chute supérieure à cent cheveux pas jour n’est pas physiologique et nécessite un traitement 6 Parmi ces molécules, lesquelles sont indiquées dans les épisodes maniaques du trouble bipolaire ? ❑ A) Lithium ❑ B) Carbamazépine ❑ C) Valpromide ❑ D) Lamotrigine ❑ E) Olanzapine 7 Les pansements hydrocellulaires sont indiqués dans le soin des plaies très exsudatives ? ❑ A) Vrai ❑ B) Faux 8 Les inhibiteurs de la
phosphodiestérase de type 5 (IPDE5)… ❑ A) Peuvent être pris à la demande ou à heure fixe chaque jour ❑ B) Facilitent l’érection mais ne la provoquent pas ❑ C) Le seul IPDE5 n’ayant pas d’interaction avec la nourriture est le tadalafil
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❑ D) Les IPDE5 sont indiqués en seconde intention après échec de la yohimbine ❑ E) Les effets indésirables les plus fréquents sont les troubles du rythme cardiaque
❑E ) Des interactions peuvent survenir entre un médicament pris par la mère allaitante et un autre pris par le nourrisson. La dapoxétine, principe actif de Priligy… ❑A ) Est un inhibiteur sélectif de la capture de la sérotonine à demi-vie courte ❑B ) Multiplie le délai avant éjaculation par six ou huit ❑C ) A un effet d’autant plus marqué que le délai avant éjaculation est court au départ ❑D ) Doit être pris 30 à 45 minutes avant l’activité sexuelle
9 Parmi les effets indésirables très fréquents d’Edurant (rilpivirine, INNTI), on relève : ❑ A) Hyperglycémie à jeun ❑ B) Hausse des triglycérides et du cholestérol à jeun ❑ C) Hausse des transaminases ❑ D) Céphalées ❑ E) Rash cutané Le stylo autoinjecteur Jext… ❑ A) Contient une solution intramusculaire d’épinéphrine ❑ B) Comprend une solution intramusculaire d’adrénaline ❑ C) Permet au besoin une administration à travers les vêtements ❑ D) Peut être conservé à température ambiante ❑ E) Comporte une fenêtre permettant de visualiser la couleur et la consistance du contenu Au sujet de l’allaitement, quelles affirmations sont exactes ? ❑ A) L’allaitement est déconseillé lorsque la mère est atteinte du VIH ❑ B) Les virus de l’hépatite B et C sont transmis par voie digestive et contreindiquent l’allaitement ❑ C) La nicotine ne passe pas dans le lait maternel ❑ D) Les pilules œstroprogestatives diminuent la production lactée, c’est pourquoi elles sont déconseillées
Réponses : Question 1 : A, C et E • Question 2 : B et E • Question 3 : A, B et E • Question 4 : A, C et E • Question 5 : B, D et E • Question 6 : A, B et E • Question 7 : B • Question 8 : A, B et C • Question 9 : B, C et D • Question 10 : A, B, C, D et E • Question 11 : A, D et E • Question 12 : A>5, B>1, C>3, D>4, E>6, F>2, G>8, H>7 • Question 13 : A et C • Question 14 : C, D et E • Question 15 : B, C, D et E
Oralair est une nouvelle spécialité d’immunothérapie allergénique qui… ❑A ) Contient les pollens de quatre graminées présentes en Europe ❑B ) Est indiqué en première intention en cas de rhinite allergique aux graminées ❑C ) Est indiqué en seconde intention quand le traitement symptomatique est insuffisant ❑D ) Se présente sous la forme de comprimés sublinguaux dosés à 100 ou 300 IR ❑E ) Impose une montée progressive des doses La posologie d’Eurartesim 320 mg/40 mg (association de pipéraquine et artenimol, traitement de l’accès palustre) est… ❑A ) De 320 mg/40 mg en une prise chez l’adulte de plus de 50 kg ❑B ) De 1 280 mg/160 mg pour un adulte de 80 kg ❑C ) De 80 mg/10 mg chez le nourrisson de 5 à 7 kg ❑ D) à adapter au poids du patient ❑E ) D’une prise par jour à heure fixe durant trois jours
Reliez chaque classe d’antibiotique à sa ou ses caractéristiques
majeures A) Aminosides • B) Bêta-lactamines • C) Cyclines
•
D) Fluoroquinolones • E) Lincosamides • F) Macrolides G) Rifampicine H) Sulfamides
• • •
• 1) Risque d’allergie, réactions allergiques croisées • 2) Interactions médicamenteuses par inhibition enzymatique • 3) Risque de dépôts dentaires et osseux, photosensibilisation • 4) Photosensibilisation, atteintes tendineuses • 5) Ototoxicité, néphrotoxicité, risque de toxicité néphromusculaire • 6) Risque de colite pseudomembraneuse • 7) Toxicité hématologique, risque d’accidents cutanés • 8) Induction enzymatique
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Merchandising
Ma vitrine, mon atout charme Véritable espace de communication de l’officine et premier point de contact avec le client, la vitrine reflète généralement le dynamisme de l’équipe. Elle reste pourtant encore trop souvent négligée.
D
ans le VIIe arrondissement de Paris, à deux pas de la tour Eiffel et du champ de Mars, l’officine se repère facilement. Chaque mois, Gérard Chavaroc, son heureux titulaire, dresse une vitrine spectaculaire en hommage aux apothicaires d’antan. Récemment, il en a réalisé une magnifique, style Paris 1900, où les cannes côtoyaient les blaireaux, où les parfums jouaient
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avec les miroirs, le tout sous l’œil de mannequins coiffés de chapeaux Mes vitrines me d’époque. Une boutique atypique, permettent de exactement comme il l’a voulue. communiquer Gérard Chavaroc s’est installé ici voilà avec l’extérieur, quatre ans, après de longues tractations de me faire avec le ministère de la Santé, soucieux connaître, de me de voir ce site classé aux Monuments distinguer… et de historiques tomber entre de bonnes présenter ce que mains. « Lorsque je l’ai reprise, l’officine j’ai à vendre. n’avait plus de titulaire depuis longGérardChavaroc,titulaire temps, donc pas de clientèle, pas de stock, pas d’historique, raconte-t-il. J’ai voulu
la faire revivre, coller à son image, lui redonner le lustre des anciennes pharmacies. Dans ce quartier très concurrentiel, mes vitrines me permettent de communiquer avec l’extérieur, de me faire connaître, de me distinguer… et de présenter ce que j’ai à vendre. »
Ouvrir des fenêtres sur la vie
Pour séduire une clientèle essentiellement de passage, Gérard Chavaroc s’est volontairement positionné sur des marchés de niche : bouillottes, peignes,
brosses, cannes, gommes, miroirs bonbons au miel… « Les touristes en sont très friands », sourit-il. Il distribue aussi, en exclusivité sur la capitale, les quatre parfums de Blaise Mautin. Un choix payant. « À partir du moment où vous reprenez une petite entreprise sans marge arrière, dépourvue ou presque de sa clientèle de quartier, vous ne pouvez pas lutter, explique-t-il. La seule solution est de s’orienter vers ce qui a été délaissé par la profession. » Les salons, les voyages à l’étranger, les journaux féminins ou encore les reportages télévisés l’inspirent et l’aident à dénicher les produits rares. Aujourd’hui, Gérard Chavaroc est connu et reconnu. Son officine, dont il a restauré les moulures, reste éclairée toute la nuit. Et là, on ne voit qu’elle. Dans un registre plus traditionnel mais tout aussi efficace, Philippe N’Guyen, pharmacien Viadys installé à Caudebec-lès-Elbeuf (Seine-Maritime), lui, « ouvre des fenêtres sur la vie » conformément au concept de l’enseigne. « Une vitrine sert bien sûr à communiquer, mais aussi à porter un dynamisme pour faire rentrer dans l’officine », soulignet-il. Ainsi, le groupe PHR lui envoie chaque mois une liste de produits en promotion ou à petits prix à placer dans la vitrine, avec un rappel dans l’espace de vente (des messages sonores et sur écrans mis à jour). La tâche est déléguée à l’un de ses collaborateurs, « équipier référent ». Un totem de façade informe sur les disponibilités, les spécialisations, les pharmacies de garde et les numéros d’urgence, bref tout ce dont la clientèle peut avoir besoin. « Une vitrine se soigne pour la rendre la plus intéressante possible », dit-il. Au-delà de l’aspect commercial, Philippe N’Guyen informe aussi, tout au long de l’année, sur les services qui ont fait le succès de Viadys, comme le dépistage de certaines maladies ou les journées diététiques. Il relaie enfin les messages de l’enseigne pour la défense de la profession, notamment contre les offensives répétées de MichelÉdouard Leclerc.
Se mettre à la place du consommateur
Ces deux exemples montrent à quel point une vitrine est un espace privilégié auquel il faut apporter tous ses soins. Elle est un signal pour le chaland : sa principale fonction est d’attirer le regard d’un client qui n’est pas spécialement conditionné par un achat, mais qui découvre, au passage, l’existence
de l’officine ou la proposition commerciale ou informative qu’elle offre à tel moment. « La vitrine a un rôle : faire entrer dans l’espace de vente, confirme Dominique Filio, de l’agence de conseil Actes d’achats. Après, le titulaire peut poursuivre différents objectifs : recruter de la clientèle, fidéliser, augmenter le panier moyen en favorisant les achats d’impulsion, valoriser son image de professionnel en communiquant sur des grandes campagnes de santé publique ou sur des pathologies. Mais quel que soit le but poursuivi, la vitrine ne doit pas n’être qu’un panneau publicitaire. Les règles historiques du merchandising ne suffisent plus : il faut un bénéfice client. Ce dernier doit comprendre l’intérêt qu’il a à entrer dans un point de vente plutôt que dans un autre. Sinon, ça reste du simple affichage Decaux… » Une fois son objectif défini, le titulaire va dérouler la mécanique ad hoc. S’il cherche à recruter par exemple, il peut capitaliser sur une marque forte. La confiance dont bénéficie encore le pharmacien auprès du public engendre la crédibilité de l’offre. Cependant, il faut respecter quelques principes de base. « Un seul message par vitrine, clair et rapide à comprendre, rappelle Dominique Filio. Il faut se mettre à la place du consommateur : il doit saisir ce qu’il gagne si le prix du produit est mis en avant. » Deuxième principe : une vitrine doit être événementielle. « La solution qui s’impose de plus en plus aujourd’hui est la vitrine digitale, relève Dominique Filio. Elle séduit et attire l’œil parce que les images défilent. C’est structuré, animé, moderne. Ce n’est plus une photo, mais un film. Bref, c’est un affichage dynamique. »
Inviter à vivre une expérience unique
Pour autant, tous les experts le constatent, la seule marque ne suffit plus à attirer. « Les évolutions des comportements d’achat démontrent que ce n’est plus l’atout principal ; il faut une promesse client, explique Dominique Filio, qui cite en exemple le concept développé par les boutiques de cosmétiques Lush. Elles invitent à entrer pour vivre une expérience unique. Ce faisant, elles ne communiquent pas sur un produit mais sur un bénéfice consommateur. Elles convient à vivre quelque chose que le consommateur ne vivra pas ailleurs et pas (encore) sur Internet. L’expérience reste à l’intérieur du point de vente ». Transposé à l’officine, ce « shopping
expérience » peut se décliner sous la forme unique et événementielle de l’annonce d’un atelier, tel jour à telle heure, sur un thème précis : cosmétologie, maquillage, homéopathie… « Il faut théâtraliser, ne redonner de l’importance au produit qu’à condition qu’il soit un outil pour montrer sa compétence, son expertise, recommande Dominique Filio. Le pharmacien n’est dépositaire Le pharmacien n’est dépositaire ni des ni des laboratoires. Il doit invini des marques, ni marques, ter à entrer chez lui en créant le besoin, des laboratoires. en donnant des éléments au client pour Il doit inviter à entrer chez lui en qu’il se sente concerné, en promettant créant le besoin, une offre, en valorisant une spécialité tout simplement, son métier. Finaleen donnant des et, ment, mettre en avant des compétences éléments au client pour qu’il se sente en orthopédie ne nécessite pas forcément de montrer les produits… »
concerné.
DominiqueFilio,Actes d’achats
Rester force de proposition
Pour éviter les bricolages trop souvent observés, les groupements et les enseignes, à l’instar de Viadys, mettent à disposition de leurs adhérents un éventail de prestations destinées à les aider à composer des vitrines dignes de ce nom. L’agence de conseil Actes d’Achats, de son côté, a développé un e-learning sur le sujet et, dans le cadre de ses diagnostics, conseille et accompagne le titulaire. Stéphane Bellintani, fondateur de la société de conseil Perpharma, a emprunté une autre voie : la location d’espace. Un concept qu’il développe de plus en plus. « Les pharmaciens manquent de temps, de moyens et parfois d’idées, commente-t-il. Or je considère qu’ils doivent rester force de proposition sur le référencement et le déréférencement des gammes ; ils doivent être capables de prévoir leurs opérations, de fixer un calendrier six mois à l’avance, de définir une offre spéciale avec des visuels personnalisés et commercialement attractifs, dans le respect de leur éthique. C’est tout l’objet de ma prestation : je les accompagne dans le choix de leur communication et, ensemble, nous négocions un budget de ‘‘location d’espace’’ avec un Je dis souvent à laboratoire. Ils restent ainsi les seuls démes clients : la cisionnaires et se positionnent non pas meilleure vitrine, en réaction, mais en anticipation. » La c’est vous en prestation inclut l’aménagement de la train de travailler. vitrine, soit un espace dégagé, avec une Je leur conseille visibilité sur l’intérieur. « Je dis soudonc d’être vent à mes clients : la meilleure vitrine, cohérents avec c’est vous en train de travailler, conclutl’histoire qu’ils il. Je leur conseille donc d’être cohérents racontent. avec l’histoire qu’ils racontent, et d’harStéphane Bellintani, moniser la communication extérieure et Perpharma intérieure. » Anne Fellmann
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Back-office
Ruptures d’approvisionnement : l’Europe à la rescousse ?
C
’est l’Académie natio-
nale de pharmacie qui, le 20 mars, a alerté l’opinion publique. Chaque jour, 5 % des médicaments commandés par les officines françaises ne sont pas disponibles, et la moitié de ces interruptions dépasse les quatre jours. Si le phénomène ne date pas d’hier, il a augmenté de manière inquiétante ces dernières années, incitant les instances nationales et européennes à prendre le problème à bras-le-corps.
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Une problématique aux origines multiples…
Début 2012, le Groupement pharmaceutique de l’Union européenne (GPUE) a mené une enquête auprès de ses membres afin de mieux cerner l’ampleur des ruptures de stock. Premier constat : les causes de ces pénuToutes les ries sont multiples et concernent les gammes de différents stades de la chaîne de fourmédicaments niture du médicament, de la prévisont touchées, sion des ventes à la dispensation aux de l’agent patients. Problème de fabrication, anticancéreux matières premières manquantes, évoà l’aspirine. lution des pratiques réglementaires
et des incitations du marché… le GPUE a pointé diverses causes et, notamment, l’extrême pression des coûts sur la chaîne d’approvisionnement, résultant de la concentration des sites de production. La mise en place de quotas par l’industrie pharmaceutique pour lutter contre les importations de médicaments et la suppression de l’obligation de service public (short liners) ont également aggravé ce phénomène. Autre analyse faite par le GPUE : toutes les gammes de médicaments sont concernées, de l’agent anticancéreux à l’aspirine.
©© Andrejs Zemdega – Istockphoto
Les problèmes d’approvisionnement seront-ils bientôt un mauvais souvenir pour les pharmaciens européens ? Le GPUE et la FIP s’attellent à trouver des solutions concrètes pour endiguer ce phénomène récurrent.
de stock. Les organisations réfléchissent ainsi à la mise en œuvre d’un portail commun d’information centraune pathologie touchant 9 000 enfants par La pénurie de médicaments peut avoir de lisant les alertes lors de ruptures d’apan aux Etats-Unis, qui a dû être remplacé. graves répercussions sur la santé des patients. provisionnement. Les scientifiques ont enregistré un taux de Une étude publiée fin décembre 2012 dans La KNMP, l’association des pharmarechute de 12 % chez 181 enfants traités le New England Journal of Medicine* a mis en ciens néerlandais, a ainsi mis en ligne avec la méchloréthamine, tandis que 25 % des évidence les conséquences de cette pénurie. un site (http://farmanco.knmp.nl) qui 40 autres enfants traités avec un substitut Pour exemple, le médicament générique informe les pharmaciens en temps réel rechutaient, indique l’un des auteurs de l’étude. méchloréthamine, utilisé depuis les années 1960 des ruptures d’approvisionnement, de dans le traitement du lymphome de Hodgkin, (*) www.nejm.org/doi/full/10.1056/NEJMp1212468 la date de remise sur le marché et des alternatives existantes pour leurs patients. Dans le même esprit, certains organismes réglementaires ont lancé des Lors de sa séance thématique du Chave, secrétaire général du GPUE, Si les sites Web pour informer le public et les 20 mars dernier, l’Académie nationale « le secteur pharmaceutique dans son pharmaciens professionnels de l’indisponibilité des de pharmacie procédait à une nouvelle ensemble a le devoir de ne pas laisser les sont durement médicaments sur leur territoire (Belimpactés par gique, Allemagne, Italie, Lituanie…). analyse. « Ces phénomènes semblent patients dans l’obscurité. » liés à la nécessité pour chaque opéra- Le GPUE, l’Association européenne ces ruptures teur de la chaîne, dans une économie des pharmaciens hospitaliers (EAHP) dans leur Les gouvernements appelés en renfort internationale contrainte et en crise, et le Groupement des pharmaciens de activité, les De leur côté, grossistes, industriels et d’optimiser les coûts pour préserver ‘‘son l’industrie en Europe (GPIE) viennent premiers pharmaciens italiens ont initié une économie’’, et donc sa viabilité, observait donc de proposer aux autorités euro- concernés communication à 360° pour connaître ainsi Georges France, directeur qualité péennes une série de recommanda- demeurent et surtout anticiper les ruptures. Lors Europe chez Novartis et membre cor- tions. Bien qu’aucun gouvernement les patients, respondant de l’Académie nationale ne puisse ordonner aux laboratoires pour qui les de son intervention à l’Académie natiode pharmacie. Un cercle vicieux semble de fabriquer certains médicaments, le conséquences nale de pharmacie, Jean-Luc Delmas, pharmacien et membre de l’Académie, s’être installé où chacun rejette la res- GPUE souhaite les voir exiger le main- peuvent être ponsabilité sur l’autre opérateur, obé- tien d’un stock minimum national sur graves. a suggéré de différencier les canaux rant toute analyse sereine. » certains traitements afin d’assurer un de distribution des grossistes-répartiteurs. « Ne serait-il pas intéressant de approvisionnement adéquat. Autre … qui affecte les 400 000 définir pour les grossistes des obligapréconisation : GPUE, EAHP et GPIE tions de résultat en fonction de catégopharmaciens européens rappellent que l’article 81 de la directive Si la situation varie d’un pays à l’autre, de l’UE sur les médicaments à usage ries de services à offrir par typologie de les pénuries affectent l’ensemble des humain a été conçu pour assurer un apmédicaments : médicaments froids nécessitant un circuit de distribution court pharmaciens européens au quotidien. provisionnement adéquat d’un produit et protégé, médicaments saisonniers, Le rapport du GPUE montre ainsi qu’au donné sur le marché. médicaments des pathologies rares dont Royaume-Uni, l’équipe officinale passe les populations de patients sont très disen moyenne trois heures par semaine à Vers une large prise persées géographiquement… ? Ces oblilister les médicaments qu’elle n’est pas de conscience gations différenciées permettraient de en mesure de commander faute de dis- Cependant, face aux nombreux cas ponibilité. Cela équivaut à 156 heures où les pharmacies ne peuvent obtenir consolider des circuits de distribution rapides et plus fluides, dans le cadre d’une annuelles pour chaque pharmacie bri- les médicaments dont ils ont besoin, tannique. Un temps qui pourrait être ces trois instances européennes envivraie délégation de service public. » utilisé à meilleur escient dans le conseil sagent de renforcer cet article 81. Elles En ce mois de juin, ce sera au tour de aux patients. De plus, les pharmaciens souhaitent également que les compéla Fédération internationale pharmaceutique (FIP) d’aborder cette problésouffrent de ne pouvoir proposer des tences des pharmaciens soient élarmatique lors de son congrès national à traitements alternatifs sans l’accord du gies. Ainsi, lorsqu’un médicament est indisponible, un traitement alternatif Toronto, au Canada. La mobilisation de médecin traitant. l’ensemble des partenaires de la chaîne Particulièrement touchés, les offici- pourrait être proposé au patient après naux britanniques doivent faire face consultation avec son médecin traitant. du médicament est assez inédite pour à un million de ruptures de stock par Prenant l’exemple de l’Italie, les orgaêtre signalée, preuve de l’urgence de an. En France, fin mai 2013, près d’une nisations européennes encouragent la situation. Mais cette mobilisation soixantaine de médicaments en rup- les grossistes-répartiteurs à davantage ne saurait être efficace sans l’interventure ou en risque de rupture de stock communiquer lors de perturbations aftion des gouvernements européens. étaient déclarés sur le site de l’ANSM. fectant le circuit d’approvisionnement. Comme le souligne Roberto Frontini, Si les pharmaciens sont durement Les grossistes sont invités à diffuser président de l’EAHP, « ne rien faire touchés dans leur activité, les pre- des informations sur leurs niveaux de n’est plus une option. Nos organisations miers concernés demeurent les pa- stock minimum, et ce afin d’anticiper estiment que les propositions contenues tients. Le rapport du GPUE indique les pénuries de médicaments. Enfin, dans notre appel commun représentent que l’indisponibilité d’un médicament elles préconisent un meilleur partage une solide base pour les gouvernements peut provoquer une profonde défiance des informations et des bonnes praet régulateurs européens pour améliorer vis-à-vis du système de soins et des tiques entre les pays pour répondre efrapidement la situation. » Olivier Valcke professionnels de santé. Pour John ficacement et rapidement aux ruptures
Quand un médicament fait défaut…
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Génération Manager Chaque mois, Marie-Hélène Gauthey vous accompagne dans la mise en place de vos bonnes pratiques managériales à l’officine.
Charlotte redéfinit…
… les missions suite au départ à la retraite de Jeannette Le départ de Jeannette ne sera effectif qu’à la fin du mois de septembre, mais Charlotte doit anticiper. L’officine subissant des baisses de prescriptions importantes, elle a décidé de ne pas la remplacer. Elle espère toutefois pouvoir recruter Clémentine à la fin de son apprentissage lorsque celle-ci sera diplômée. Résultats attendus Les missions que Jeannette assurait devront être réalisées par les autres membres de l’équipe. Le planning devra également être revu afin de maintenir le niveau de service de l’officine. Charlotte devra de plus prévoir le temps nécessaire pour le transfert des compétences vers chacun. L’objectif est de ne pas subir de perte d’informations et d’assurer la continuité des missions que Jeannette effectuait. Enfin, Charlotte devra obtenir l’adhésion de son équipe face à ces changements. Zoom méthodologique La communication auprès de l’équipe – Charlotte organise une réunion pour confirmer le départ de Jeannette fin septembre et définir la nouvelle organisation. Elle explique les raisons de sa décision de ne pas la remplacer. – La répartition des missions pourra se faire lors de cette réunion, en concertation avec l’équipe. Charlotte établira ensuite un planning permettant à Jeannette de former ses coéquipiers. – Concernant le planning et l’adaptation des horaires de chacun, elle peut demander à l’équipe de lui faire une proposition, en définissant
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au préalable l’effectif nécessaire chaque jour. Elle précise que cette proposition devra être faite pour le 30 juin et se réserve le droit d’y apporter des modifications. Pour préparer la réunion, Charlotte a travaillé les points suivants : Les missions de Jeannette. Lors d’un entretien avec celle-ci, Charlotte établit la liste détaillée de toutes ses missions (laboratoires dont elle a la charge, transmission des commandes aux grossistes, location de matériel médical, gestion des périmés…). Elle définit aussi la fréquence et le planning des actions actuellement réalisées. Les modifications du planning. Charlotte rapproche les statistiques de fréquentation de l’officine avec le planning actuel. Elle réalise un tableau par tranches horaires, sur lequel elle précise le nombre de collaborateurs qui devront être présents. Elle y ajoute une ligne spécifique pour les pharmaciens (son adjoint Thomas et elle). L’avis de l’équipe Thomas : « C’est bien, nous allons avoir le temps de nous adapter. » Diane : « Jeannette va nous manquer mais je serai capable de m’occuper de ses laboratoires. » Ketty : « C’est bien que Charlotte nous ait impliqués dans les missions à réaliser. J’espère juste que le planning ne va pas trop changer… » Jeannette : « Je suis contente de prendre ma retraite dans quelques semaines et comme Charlotte a tout organisé, je vais pouvoir partir l’esprit tranquille. » Clémentine : « Je vais avoir de nouvelles tâches et ce sera bénéfique pour ma formation. »
©© illustration antoine Orry
Description
Une molécule au microscope
Sildénafil, blockbuster de la dysfonction érectile Alors que le générique de la célèbre pilule bleue s’apprête à être commercialisé, faisons le point sur son principe actif. Princeps
O
Viagra (Pfizer) Dosage
Comprimés pelliculés dosés à 25, 50 ou 100 mg Présentation en officine
Boîtes de 2, 4, 8 ou 12 comprimés Liste I Non remboursable
1 Indications
Le sildénafil est indiqué pour le traitement des hommes présentant des troubles de l’érection. 2 Mode
n
O O S n
N
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d’action
Ce traitement par voie orale restaure la fonction érectile déficiente en accroissant le flux sanguin vers le pénis, lorsqu’il y a stimulation sexuelle. Le sildénafil est un inhibiteur sélectif et puissant de la phosphodiestérase du type 5 (PDE5), estérase spécifique de la guanosine monophosphate cyclique (GMPc) dans les corps caverneux. En inhibant la PDE5, le sildénafil augmente la quantité de GMPc, ce qui induit un relâchement des muscles lisses du corps caverneux et favorise l’afflux sanguin. Il faut toutefois que la voie monoxyde d’azote (NO)/GMPc soit activée ; c’est pourquoi la stimulation sexuelle est indispensable. Rapidement absorbé, le sildénafil atteint sa Cmax 30 à 120 minutes après administration orale chez un sujet à jeun. La prise avec de la nourriture allonge le Tmax de 60 minutes en moyenne et la Cmax baisse de 29 % en moyenne. Le métabolisme implique les cytochromes CYP3A4 et CYP2C9. L’élimination se fait principalement par les fèces. 3 Posologie
La dose recommandée est de 50 mg, à prendre selon les besoins, environ une heure avant l’activité sexuelle, de
préférence à jeun. Selon l’efficacité et la tolérance, la dose peut être diminuée à 25 mg ou portée à 100 mg. La dose conseillée sera de 25 mg pour les patients recevant un traitement inhibiteur du CYP3A4. 4 Effets
Autre indication Le sildénafil est également indiqué dans le traitement de l’hypertension artérielle pulmonaire. La spécialité Revatio, aux dosages de 10 mg et 20 mg/ ml, est disponible à l’hôpital et sur prescription hospitalière et par un spécialiste. Ces formes sont remboursées à 100 %.
indésirables
Les plus fréquemment rapportés lors des essais cliniques ont été céphalées, rougeurs, dyspepsie, troubles de la vision, congestion nasale, sensations vertigineuses et altération de la vision des couleurs. 5 Interactions
médicamenteuses
Les inhibiteurs du CYP3A4 ne sont pas conseillés : kétoconazole, itraconazole, érythromycine, cimétidine, ritonavir, saquinavir. Le jus de pamplemousse pourrait légèrement augmenter les concentrations plasmatiques du sildénafil. La prudence est recommandée lorsque le sildénafil est administré à des patients prenant un alpha-bloquant, car il se peut que l’administration concomitante cause une hypotension symptomatique. Les patients sous traitement alpha-bloquant doivent être
stables sur le plan hémodynamique avant d’initier un traitement par sildénafil. Une initiation du traitement à la dose de 25 mg doit être envisagée 6 Contre-indications
Le sildénafil est contre-indiqué chez les patients pour qui une activité sexuelle est déconseillée (troubles cardio-vasculaires sévères par exemple). L’association aux dérivés nitrés ou aux donneurs de monoxyde d’azote est contre-indiquée, du fait de la potentialisation des effets hypotenseurs des dérivés nitrés par le sildénafil. Ceci comprend les dérivés nitrés sous toutes leurs formes, le nicorandil, les sydnonimines, le nitrite d’amyle. La molécule est également contre-indiquée chez les patients ayant une perte de la vision d’un œil due à une neuropathie optique ischémique antérieure non artéritique, chez les patients hypotendus (PA < 90/50 mm Hg), insuffisants hépatiques sévères, ayant des antécédents d’AVC ou d’infarctus du myocarde et en cas de troubles héréditaires dégénératifs connus de la rétine. Amélie Baumann-Thiriez, pharmacienne
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Au comptoir
« Je souffre de diabète… » Sur les dix dernières années, le nombre de diabétiques a grimpé de 5,4 % en moyenne par an en France. Accompagner, conseiller, participer au dépistage sont autant de missions primordiales pour le pharmacien. « Je dois voyager. Comment faire avec mon insuline ? »
L’insuline qui n’est pas encore utilisée doit être conservée entre + 2 et + 8 °C. Pour le voyage, quel que soit le moyen de transport (voiture, train, avion), il faut recourir à des sacs isothermes sans toutefois placer l’insuline contre le pack réfrigérant. Une fois entamée, elle se conserve à température ambiante entre 0 et + 30 °C. En dessous de 0 ou au-dessus de 30 °C, elle se dénature et perd de son activité. Pendant un trajet, le patient diabétique doit garder son matériel (lecteur de glycémie, stylo, aiguilles, en-cas pour se resucrer) et ses médicaments avec lui : pas d’insuline dans la soute de l’avion, car la température pourrait être trop basse ou les bagages se perdre. Les médicaments indispensables à la santé échappent aux restrictions en cabine, à condition d’avoir sur soi une ordonnance et un certificat médical. Il est toujours utile de se renseigner à l’avance sur les formalités de douane du pays, et préférable de prévoir des ordonnances en DCI ou dans la langue du pays visité. Dans tous les cas, parler du projet au médecin traitant afin d’adapter le traitement avant et après le voyage (notamment en cas de vol avec plus de trois heures de décalage horaire). L’une des astuces consiste à ne pas changer d’heure jusqu’au premier repas dans le pays d’arrivée, ce qui permet de suivre l’action de l’insuline et d’adapter les prises alimentaires.
« La gynéco m’a prescrit une HGPO… »
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3,5 C’est, en millions, le nombre de personnes atteintes de diabète en France en 2009, soit 4,4 % de la population selon l’INVS.
©© B. BOISSONNET - BSIP
L’HGPO ou hyperglycémie provoquée per os est un test de dépistage du diabète. Dans le cas de la femme enceinte, il se réalise entre la 24e et la 28e semaine d’aménorrhée afin de mettre en évidence un diabète gestationnel. Il consiste à ingérer à jeun 75 g de glucose et à mesurer la glycémie à jeun
Au comptoir
puis une heure et deux heures après. Si au moins une valeur est anormale (soit à jeun > 0,92 g/L, soit à 1 heure > 1,80 g/L, soit à 2 heures > 1,53 g/L), il y a diabète gestationnel. Les résultats de glycémie à ce test, en plus des valeurs de la glycémie à jeun réalisée au premier trimestre permettent de diagnostiquer un tel diabète (cas de 2 à 6 % des grossesses) ou un diabète antérieur à la grossesse. Le diabète prégestationnel entraîne des risques de malformations ou de mort fœtale. Pour le diabète gestationnel, les risques sont moindres mais non négligeables (macrosomie fœtale avec un bébé de plus de 4 kg et difficultés pour l’accouchement, risque accru de pré-éclampsie pour la mère). Dans ce cas, l’objectif est d’obtenir une glycémie à jeun inférieure à 0,95 g/L et une glycémie postprandiale (2 heures) inférieure à 1,20 g/L. L’autosurveillance glycémique est donc indispensable et se réalise au moins quatre fois par jour (le matin à jeun et deux heures après chaque repas). Les conseils hygiénodiététiques permettent de normaliser les glycémies dans 75 à 80 % des cas et en huit à dix jours. Dans le cas contraire, une insulinothérapie est instaurée. Chez la femme enceinte,
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l’ensemble des antidiabétiques oraux est contre-indiqué, seule l’insuline peut-être utilisée.
8,8
C’est le taux de prévalence le « Mes comprimés ne suffisent plus élevé en plus, le médecin m’a parlé France, atteint d’une injection » dans l’île de Lorsqu’un patient diabétique de la Réunion. type II échappe à son traitement par voie orale (objectifs d’HbA1c < 6,5 % dépassés), le médecin peut ajouter des injections de Byetta. L’exénatide (Byetta), un incrétinomimétique qui stimule la sécrétion pancréatique d’insuline, est actuellement positionné comme « étape intermédiaire » possible avant le passage à l’insuline. Le traitement s’initie à 5 µg deux fois par jour pendant un mois, puis 10 µg deux fois par jour. À la différence de l’insuline qui entraîne une prise de poids, l’exénatide induit une légère perte de poids et ne nécessite pas d’adaptation des posologies, mais son effet hypoglycémiant est moins puissant. Il faut vérifier avec le patient que celuici maîtrise l’injection avec le stylo (en sous-cutanée dans la cuisse, l’abdomen ou le bras). Lui expliquer que la prise se fait avant les principaux repas (séparés de 6 heures minimum) et qu’en cas d’oubli, il ne faut pas rattraper la
©© Dmitry Lobanov – fotolia
ces Médicaments qui modifient la glycémie
Médicament diminuant la glycémie
• Tramadol (sujets âgés, insuffisants rénaux) • IEC (attention avec les sulfamides hypoglycémiants) • Antidépresseurs ISRS (fluoxétine, paroxétine, sertraline) • Quinine • Alcool • Certains antiarythmiques
Médicaments augmentant la glycémie
• Corticoïdes au long cours • Antiprotéases du VIH • Hormones thyroïdiennes • Neuroleptiques au long cours • Interféron alpha • Progestatifs et oetroprogestatifs à forte dose • Diurétiques thiazidiques et de l’anse • Immunosuppresseurs (ciclosporine, tacrolimus)
dose oubliée. Des céphalées, vertiges, nausées peuvent survenir mais disparaissent par la suite, un risque d’hypoglycémie existe en cas d’association aux sulfamides. Byetta diminue la vidange gastrique et peut ralentir l’absorption de médicaments associés. Attention aux interactions avec les formes gastro-résistantes qui protègent les médicaments sensibles au pH gastrique, avec les inhibiteurs de HMG-Co-Aréductase, les AVK, la digoxine, les antibiotiques… Prendre les autres médicaments 1 heure avant l’injection.
« Je crois que mon lecteur de glycémie est en panne ! »
Avant toute chose, refaire le point avec le patient à partir du début afin de rechercher la cause de la panne. La charge des piles du lecteur est-elle suffisante ? A-t-il pensé à calibrer son lecteur lors du changement de boîte de bandelettes ? Soit en entrant le code du nouveau flacon, soit en insérant la puce de calibrage ? Les bandelettes sont-elles périmées ? La goutte de sang déposée est-elle suffisante ? A-til bien choisi l’unité d’affichage de la
700 000 Ce serait le nombre de diabétiques qui s’ignorent en France à l’heure actuelle.
glycémie si le choix est possible (mg/ dL ou mmol/L) ? Il faut savoir que certains médicaments interfèrent avec les valeurs de la glycémie capillaire (concentrations élevées de paracétamol, acide ascorbique ou salicylés). En cas de doute sur les valeurs de glycémie données par le lecteur, il est possible de faire le test avec des solutions-étalon, dont la valeur de glycémie est connue. Ces solutions, non remboursées, sont vendues séparément la plupart du temps. Dans tous les cas, à chaque délivrance d’un lecteur à un patient, il est important d’initialiser l’appareil en réglant l’heure, la date et l’unité de lecture si besoin, puis de faire une démonstration de son fonctionnement. Si le problème persiste, il faut envisager une réparation ou un changement d’appareil. Inscrits sur la LPPR, ils sont renouvelables tous les quatre ans.
« Mes glycémies déraillent depuis que je suis sous corticoïdes »
La cortisone au long cours, indispensable dans certaines pathologies, peut entraîner une hyperglycémie et déséquilibrer le diabète (voir tableau cidessus). La solution sera d’adapter le
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Au comptoir
traitement antidiabétique avec le médecin le temps que durera la corticothérapie et refaire le point après.
d’autant plus élevée que les périodes d’hyperglycémie sont fréquentes. Son suivi permet d’estimer l’efficacité du traitement et des mesures hygiéno-diététiques et de définir les stratégies thérapeutiques, notamment des traitements par voie orale dans le diabète de type II. En moyenne, l’ajout d’une médication fait baisser l’HbA1c d’environ 1 %. Si l’HbA1c > 9 %, une bithérapie peut être proposée d’emblée. Si l’HbA1c est située entre 10 et 12 %, l’insulinothérapie peut être immédiatement conseillée.
« L’autre jour, j’ai fait un malaise avec Diamicron… »
L’un des effets indésirables les plus redoutés lors d’un traitement par sulfamides est l’hypoglycémie. Elle est généralement plus grave et plus prolongée que sous insuline. Il faut rappeler au patient que les sulfamides sont à avaler obligatoirement avant un repas, qu’il faut sauter la prise en cas de repas non pris et ne pas la rattraper en cas d’oubli. De plus, les sujets âgés et les insuffisants rénaux sont plus exposés au risque d’hypoglycémie sous sulfamides. De même avec la prise de sulfamides à durée d’action longue ou formes LP, la survenue d’hypoglycémie est plus fréquente. Elle se situe principalement en fin de matinée, d’après-midi et parfois la nuit. Attention également en cas d’association de plusieurs médicaments hypoglycémiants (glinides, exénatide), à la suite de prise d’alcool ou d’une activité physique plus importante.
« Le ramadan… c’est important pour moi ! »
« Mon médecin était content de mon taux d’HbA1c ! »
L’HbA1c ou hémoglobine glyquée, qui reflète l’équilibre moyen des glycémies des trois à quatre derniers mois, est recommandée par la Haute autorité de santé pour le contrôle glycémique du patient diabétique. Il s’agit d’un index rétrospectif, utilisé dans la surveillance de routine du diabète qui s’effectue tous les trois à quatre mois et dans le même laboratoire. Les valeurs normales sont comprises entre 3,5 et 6 % d’HbA1c par rapport à l’Hb totale. Le diabète est dit équilibré si l’HbA1c < 6,5 %. Chaque augmentation de 1 % au-delà de 6 % correspond à une élévation moyenne de la glycémie de 0,35 g/L. Ainsi, l’HbA1c de 7 % correspond à une glycémie moyenne de 1,5 g/L et l’HbA1c de 9 % à 2,2 g/L. La mesure de l’HbA1c est le meilleur indicateur des complications de microangiopathie (rétinopathie, néphropathie, neuropathie) : inférieure à 7 %, les risques sont très faibles ; supérieure à 8,5 %, l’augmentation du risque est exponentielle. Une valeur d’HbA1c < 3,5 % doit faire rechercher des hypoglycémies nocturnes passées inaperçues. L’hémoglobine glyquée est
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7 En 2030, l’OMS prévoit que le diabète sera la septième cause de décès dans le monde.
Durant cette période de jeûne diurne prolongée, le patient ne pourra ingérer ni liquide ni solide. Le risque encouru est essentiellement l’hypoglycémie si la personne n’a pas pris le soin de faire adapter son traitement en concertation avec son médecin. De plus, au coucher du soleil, l’alimentation et l’hydratation sont de nouveau autorisées. Le risque est alors la surcharge d’apports alimentaires, dont les conséquences peuvent être l’hyperglycémie et la décompensation métabolique aiguë chez les personnes qui prennent leur traitement à des doses parfois inadaptées (en regard de leurs apports caloriques majorés). Le ramadan apparaît ainsi contre-indiqué chez les enfants, les sujets trop âgés, les femmes enceintes et en cas de diabète déséquilibré traité par insuline ou de complications dégénératives du diabète non contrôlées. D’un point de vue religieux, le Coran autorise à ne pas suivre le ramadan pour raisons médicales. L’idéal est de consulter un diabétologue qui connaît ce contexte avant le début du ramadan afin d’adapter au mieux le traitement insulinique ou oral (suppression ou remplacement de médicaments, aménagement des prises). Par exemple, les sulfamides
Glycémie et diabète La glycémie à jeun chez un adulte est considérée comme normale pour des valeurs comprises entre 0,7 et 1,10 g/L. Entre 1,10 et 1,26 g/L, le sujet, sans être diabétique, a un risque de développer un diabète. Selon l’OMS, le diabète est reconnu par un taux de glucose plasmatique supérieur à 1,26 g/L (7 mmol/L) après un jeûne de huit heures et mesuré à deux reprises en laboratoire.
hypoglycémiants pris en monoprise doivent être modifiés car ils sont pourvoyeurs d’hypoglycémie. Les glinides, les sulfamides multiprises et l’exénatide, que l’on prend avant le repas, peuvent être poursuivis en les prenant avant les repas et en préférant les glinides aux sulfamides. Les biguanides (metformine) peuvent être maintenus en répartissant la dose en deux-tiers au premier repas et un tiers au second. Les inhibiteurs DPP-4 et les glitazones, médicaments non hypoglycémiants, ne justifient pas de modifications particulières. Pour les patients sous insuline, lorsqu’il s’agit d’insuline basale seule ou associée à des comprimés ou des bolus d’insuline rapide, l’insuline basale doit être poursuivie et les bolus adaptés à la prise alimentaire. En revanche, les insulines rapides doivent être suspendues avant les repas qui n’ont pas lieu. En cas de traitement avec des insulines prémélangées, soit le schéma insulinique est modifié, soit, si cela est trop compliqué, le ramadan est alors contre-indiqué. Dans tous les cas, il faut renforcer l’autosurveillance glycémique durant cette période (avant chaque repas et deux mesures pendant le jeûne et rompre le jeûne en cas de glycémie inférieure à 0,70 g/L). Il convient également de limiter l’activité physique et sportive, particulièrement en cas de forte chaleur et d’équilibrer son alimentation sur deux ou trois repas pendant la rupture du jeûne.
« J’ai une ordonnance pour mon examen au centre de radiologie »
Chez un diabétique, en cas d’examen radiologique avec des produits de contraste iodé, il est important de vérifier dans son historique s’il prend de la metformine. En effet, la prise de metformine doit être suspendue, avant et 48 heures après l’examen par produits de contraste iodés afin d’éviter une acidose lactique. Ces produits sont susceptibles d’entraîner une insuffisance rénale aiguë, d’où l’accumulation de metformine et une hyperproduction de lactates. L’acidose lactique, un syndrome grave, se manifeste par une dyspnée, des douleurs abdominales et une hypothermie. Géraldine Dupuis, pharmacienne Pour plus d’informations, rendez-vous sur le site de l’Association française des diabétiques (AFD) : www.afd.asso.fr
Conseil associé
« Je sens des pieds, vous auriez un déo ? » C’est une demande récurrente au comptoir, mais elle devient plus fréquente en été, chaleur aidant. Nos conseils pour aider ce client à chasser les mauvaises odeurs… et doper vos ventes.
˭˭Un spray pour traiter les chaussures
L’idéal est de pouvoir alterner les paires de chaussures d’un jour à l’autre, afin de leur laisser le temps de sécher. On peut par ailleurs leur donner un coup de pouce pour qu’elles constituent un environnement sain, au moyen de sprays ou de poudres spécifiques, aux vertus antibactériennes et/ou antifongiques.
˭˭Des semelles ou des souliers adaptés
Au rayon des accessoires utiles, en cas de transpiration excessive et de mauvaises odeurs au niveau des pieds, vous pouvez proposer des semelles déodorantes. Vous pouvez également orienter votre client vers de nouvelles chaussures, plus ouvertes pour favoriser l’aération, et en cuir, matière respirante par nature.
˭˭Un traitement pour le pied d’athlète
Quand on parle de transpiration et de mauvaises odeurs au niveau des pieds, il faut également penser aux champignons. L’intertrigo n’est pas toujours identifié par le grand public comme une mycose. Votre client peut à la place parler de coupure, de peau qui pèle, d’odeur forte entre les orteils… Sachez donc décrypter ces indices et s’il s’agit bien d’une mycose, proposez-lui un traitement antifongique adapté et prodiguez-lui les conseils idoines.
©© Elisanth – fotolia
˭˭Un soin antitranspirant
Plus qu’un déodorant, qui va neutraliser les odeurs, votre client souhaiterait peut-être recourir à un antitranspirant, qui va diminuer la sudation. Comme pour les soins destinés aux aisselles, ce sont les sels d’aluminium qui sont mis à profit dans les produits dédiés aux pieds. L’application doit se faire sur peau propre, sèche, et non lésée. En effet, dans son rapport de 2011 sur l’évaluation des risques liés à l’emploi de l’aluminium dans les produits cosmétiques, l’ex-Afssaps précisait qu’une utilisation sur peau lésée (après le rasage, en présence de micro-coupures…)
ne doit pas être pratiquée, en raison du risque sanitaire lié à une absorption accrue d’aluminium.
˭˭Un savon antiseptique
Les mauvaises odeurs proviennent de bactéries naturellement présentes sur la peau qui trouvent, en cas de transpiration et de chaleur, un environnement propice à leur développement. L’hygiène des pieds est donc importante et le lavage peut être pratiqué de façon biquotidienne avec un savon antiseptique. Les bains de pieds sont également possibles (eau tiède). Le séchage devra être soigneux.
˭˭Une huile de massage aux huiles essentielles
Alliées de choix en cas de pieds malodorants, les huiles essentielles cumulent en effet deux vertus indispensables : elles assainissent et parfument ! Sauge, cyprès, menthe, thym ou lavande peuvent être employées, en massage (diluées dans une huile neutre) ou lors de bains de pieds. Des galets effervescents ou des cristaux contenant des huiles essentielles sont également proposés par plusieurs marques, à travers des gammes dédiées aux pieds. Amélie Baumann-Thiriez, pharmacienne
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10 questions sur…
Les médicaments détournés pour le dopage L’usage de médicaments chez les sportifs licenciés est soumis à un encadrement strict. Si certaines molécules sont facilement accessibles par Internet ou à l’étranger, d’autres peuvent passer par nos comptoirs… Quel est le cadre légal de l’usage de médicaments chez le sportif ? 1
Afin de respecter les règles d’équité et de fair-play du sport, certaines substances et méthodes sont interdites en permanence, alors que d’autres ne le sont qu’en compétition. La liste 2013, en lien avec la convention internationale contre le dopage, est consultable sur le site www.legifrance.gouv.fr. L’utilisation d’une molécule prohibée, à des fins médicales, doit être notifiée par le prescripteur. Elle impose l’arrêt total de la pratique sportive le temps du traitement. Enfin, lors d’une participation à une compétition ou en prévision, le recours à un médicament interdit doit faire l’objet d’une demande d’autorisation d’usage thérapeutique auprès de l’Agence française de lutte contre le dopage (AFLD).
Quelle est la fonction détournée des stéroïdes androgènes ? 2
À quelle classe de substances interdites appartient l’EPO ? 3
Il s’agit de la classe des « hormones peptidiques, facteurs de croissance et substances apparentés » qui regroupe des
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molécules aux effets différents : agents stimulants de l’érythropoïèse, gonadotrophine chorionique, hormones de croissance… Il peut être recherché une amélioration du transport de l’oxygène pour l’érythropoïétine (EPO) ou une hausse de la masse musculaire et osseuse pour les hormones de croissance. L’hormone lutéinisante (LH) et la gonadotrophine chorionique sont interdites chez les sportifs masculins. En accroissant le nombre de globules rouges et l’apport d’oxygène aux muscles, l’EPO de synthèse est utilisée par certains athlètes dans les sports d’endurance pour augmenter la durée des entraînements et mieux supporter la multiplication des compétitions (diminution des temps de récupération et de la sensation de fatigue).
4
Qu’en est-il du salbutamol ?
En provoquant une hausse de la fréquence cardiaque et un relâchement des muscles lisses bronchiques, les bêta-2 agonistes peuvent faire l’objet d’un usage détourné et sont par conséquent interdits en permanence. Seules trois molécules bêta-2 agonistes sont tolérées : le salbutamol inhalé (Ventoline…) à la dose maximale de 1 600 µg par 24 heures, le formotérol inhalé (Foradil) à la dose maximale de 54 µg par 24 heures et le salmétérol (Serevent) administré par inhalation en conformité avec les schémas thérapeutiques recommandés. Aussi, la présence dans l’urine de salbutamol à une concentration supérieure à 1 000 ng/mL ou de formotérol à une
©© Sinisa Botas – fotolia
Ces stéroïdes et autres anabolisants sont des substances masculinisantes qui agissent au niveau des tissus, mais surtout au niveau des muscles, des os et de la moelle osseuse. Souvent, l’effet recherché est l’augmentation de la masse musculaire. Leur usage permet également d’accroître l’agressivité du sportif. Parmi les représentants majeurs de cette classe : la testostérone et ses dérivés synthétiques, le danazol et la DHEA. Les agents anabolisants sont interdits en permanence.
concentration supérieure à 40 ng/mL est-elle considérée comme un résultat d’analyse anormal.
Quelle est l’indication 5 thérapeutique du clenbutérol chez l’homme ?
Le clenbutérol est un bêta-2 agoniste ayant des effets vasodilatateurs, des effets brûleurs de graisses et des effets anabolisants. Mais cette molécule ne possède pas d’indication thérapeutique chez l’homme en France… En revanche, le clenbutérol est employé comme bronchodilatateur en thérapeutique vétérinaire. Et de nombreux cas de mésusage et de détournement ont été rapportés (premiers contrôles positifs en 1992 aux Jeux olympiques de Barcelone). En 2010, le rapport de toxicovigilance sur le clenbutérol a montré que près de 50 % des cas d’exposition à la molécule notifiés relevaient d’une préoccupation d’amaigrissement, de dopage ou de musculation.
6
L’emploi de corticoïdes est-il autorisé ?
Certaines substances ne sont exclues qu’en compétition ; c’est le cas des glucocorticoïdes, sans exception. L’interdiction de l’utilisation des glucocorticoïdes concerne les voies orale, intraveineuse, intramusculaire et rectale. La liste des substances prohibées lors des compétitions comprend aussi les stimulants. Parmi eux, il est important de citer l’amphétamine et ses dérivés, le benfluorex (ex-Mediator), la cocaïne, le modafinil (Modiodal) utilisé dans la prise en charge de la narcolepsie, l’adrénaline, la cathine, l’éphédrine, l’heptaminol, la méthyléphédrine, le méthylphénidate (Concerta, Ritaline…) indiqué dans le trouble déficitaire de l’attention avec hyperactivité, la pseudoéphédrine et la sélégiline (Deprenyl, Otrasel) employée dans le traitement de la maladie de Parkinson. La pseudoéphédrine, retrouvée dans certains médicaments OTC visant à traiter la congestion nasale, fait partie des substances seuils. Elle est interdite dès lors que sa concentration dans l’urine dépasse 150 µg/mL.
Buprénorphine et compétition sportive sont-elles compatibles ? 7
Plusieurs narcotiques sont interdits en compétition, dont la buprénorphine (Subutex). La liste des narcotiques inclut aussi la diamorphine (héroïne),
Quelques molécules pouvant être employées chez le sportif, dans les pathologies les plus courantes Douleurs, fièvre
Paracétamol, acide acétylsalicylique, ibuprofène Les anti-inflammatoires ne sont pas interdits, à l’exception des corticoïdes
Toux occasionnelle
Acétylcystéine, oxomémazine (Toplexil)
Rhume
Phéniramine, paracétamol et acide ascorbique (Fervex…)
Allergie
Desloratadine, cétirizine
Constipation, douleurs digestives, antispasmodiques
Sorbitol, citrate et laurylsulfoacétate de sodium (Microlax), phloroglucinol et triméthylphloroglucinol, tiémonium, mébévérine, trimébutine
Diarrhée
Lopéramide
Brûlures gastriques
Hydroxydes d’aluminium et de magnésium, alginate de sodium et bicarbonate de sodium
Nausées, vomissements
Métoclopramide, dompéridone
Insomnies occasionnelles
Zolpidem, zopiclone
Contractures
Tétrazépam, thiocolchicoside, méthocarbamol
Nervosité légère
Extraits de plantes utilisés en homéopathie ou phytothérapie
À noter : la caféine, la nicotine, le bupropion et la synéphrine ne sont pas considérés comme des substances interdites. En revanche, ils figurent dans le Programme de surveillance 2013.
le fentanyl et ses dérivés, l’hydromorphone (Sophidone), la méthadone, la morphine, l’oxycodone (Oxycontin, Oxynorm) et la péthidine pour les principaux. Les cannabinoïdes sont également interdits en compétition : le THC naturel présent dans le cannabis, le haschisch ou la marijuana, les cannabinoïdes synthétiques et les cannabimimétiques.
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0,10 g/L L’alcool (éthanol) est interdit, en compétition seulement, dans les disciplines de l’aéronautique, automobile, motocyclisme, motonautique, karaté et tir à l’arc. Son seuil de violation est de 0,10 g/L sur analyse sanguine.
Qu’est-ce que l’AICAR ?
L’AICAR ou acadésine est une molécule stimulant les fibres musculaires liées aux efforts d’endurance. Certains parlent de l’AICAR comme d’un « remplaçant » de la préparation physique. C’est seulement quelques jours avant les Jeux olympiques de Pékin, en 2008, que la lumière a été faite sur les effets de cette molécule. Elle a par conséquent été ajoutée à la liste des substances interdites, dans la classe des modulateurs métaboliques intervenant sur l’axe PPAR. Cette classe de substances interdites en permanence comprend aussi les modulateurs hormonaux dont le mode d’action est totalement différent. Il s’agit des inhibiteurs d’aromatase (anastrozole, létrozole…), des modulateurs sélectifs des récepteurs aux œstrogènes, incluant notamment le raloxifène et le tamoxifène, et des autres substances anti-œstrogéniques, dont le clomifène.
9
Pourquoi le furosémide est-il exclu ?
Les diurétiques et autres agents masquants ont des modes d’action très différents, mais leur point commun est de permettre la falsification des analyses antidopage. Et si un diurétique ou un autre agent masquant doit être employé avec une substance soumise à un niveau seuil (formotérol, salbutamol, morphine, éphédrine, méthyléphédrine, pseudoéphédrine…), le sportif devra obtenir une autorisation d’usage thérapeutique pour le diurétique ou l’agent masquant, ainsi que pour la substance seuil. Les agents masquants incluent la desmopressine, le probénécide, les succédanés de plasma (glycérol…), ainsi que les diurétiques, accélérant l’élimination des médicaments associés (acétazolamide, amiloride, furosémide, indapamide, spironolactone, thiazides…).
10
Les bêta-bloquants sont-ils interdits ?
Ces médicaments (acébutolol, aténolol, bisoprolol, carvédilol, céliprolol, métoprolol, propranolol, sotalol…) sont interdits en compétition seulement, dans certains sports : automobile, billard, fléchettes, golf et dans certaines disciplines du ski. Ils sont en revanche exclus en permanence dans le tir et le tir à l’arc. Laetitia Leclercq, pharmacienne
juin-juillet 2013 - Pharma N°103 • 47
Dermo
Quand l’été vous fait la peau…
©© Stígur Karlsson – istockphoto, Henrik Larsson, Mauro Rodrigues, Michael Pettigrew – fotolia, rhabdias, sharon metson, Andrea Leone – istockphoto
Quel que soit le lieu – mer, montagne, campagne – ou le type d’activité, le corps étant plus dénudé en été, la peau est soumise à diverses agressions. Tour d’horizon des dommages et des solutions.
48 • Pharma N°103 - juin-juillet 2013
>> Insectes, araignées
et autres bestioles
La peau peut être agressée par des arthropodes comme les insectes (dont hyménoptères et diptères) ou les arachnides (araignées, scorpions, acariens tels que la tique ou les aoûtats). Leur piqûre ou morsure provoque une infraction de la peau, souvent accompagnée d’une réaction inflammatoire plus ou moins douloureuse et prurigineuse (voir caractéristiques et risques dans le tableau ci-dessous). Comment procéder face à une piqûre ? Après avoir identifié le responsable, il faut se laver les mains, puis enlever le dard pour les hyménoptères (abeilles) ou retirer la tique (au moyen d’un tiretiques, en tournant dans le sens inverse des aiguilles d’une montre). Afin de
désinfecter, on applique un antiseptique sur la zone blessée. En cas d’inflammation ou de prurit important, une pommade dermocorticoïde ou anti-démangeaisons peut être utilisée, plus ou moins associée à un traitement oral antihistaminique et à un antalgique (paracétamol). Si la réaction inflammatoire se généralise, ou si des signes généraux apparaissent (douleurs musculaires, abdominales…), orienter le patient vers un centre médical. Dans la mesure du possible, si la blessure provient d’une araignée ou d’un scorpion, il est souhaitable d’identifier l’animal ou de le capturer pour une identification ultérieure. En prévention, il existe des produits répulsifs cutanés. Très utilisés contre les moustiques, ils sont également
efficaces contre les autres insectes (guêpes, abeilles, taons…) et les tiques. Les molécules utilisées sont l’IR35/35, l’icaridine, le DEET, le géraniol, ainsi que certaines huiles essentielles.
50 C’est la température au-delà de laquelle le venin de la vive est inactivé.
>> Visiteurs aquatiques Lors d’une baignade ou d’une promenade en bord de mer, certaines rencontres peuvent être inopportunes. Les vives (genre Trachinus ou Echiichthys) sont retrouvées enfouies dans le sable, en eaux peu profondes. Le promeneur ou le nageur qui posera le pied (ou toute autre partie de son corps) dessus aura la mauvaise surprise de rencontrer ses épines dorsales venimeuses. La douleur est intense, irradiante, et peut être associée à des sueurs ou des nausées. Dans la mesure où le malaise
Morsures et piqûres des insectes et arachnides Agresseur
Circonstances
Type d’agression
Blessure
Risques particuliers
Hyménoptères : abeille, guêpe, frelon, bourdon
Lors d’un contact où l’insecte se sent bloqué ou si l’on marche pieds nus. Attention aux fruits, jus, sirop qui les attirent
Piqûre par un dard avec du venin. Seule l’abeille laisse son dard dans la peau
Douleur immédiate (plus ou moins intense), inflammation, œdème, prurit…
Piqûre oropharyngée, oculaire, piqûres multiples, réaction allergique
Moustiques, différentes espèces
Partout, prédominance en zones humides et chaudes
Piqûre par la femelle hématophage
Réaction locale sous forme de bouton rouge prurigineux
Vecteurs de pathologies plus ou moins graves selon les pays* (chikungunya, dengue, paludisme, fièvre jaune…)
Taons
Proximité des ovins, bovins, chevaux
Piqûre car insecte hématophage
Douleur intense, bouton inflammatoire
Infectieux
Aoûtats
Séjour dans une prairie sur l’herbe (pique-nique, sieste…)
Piqûre pour se nourrir et parasitisme
Vésicules rouges, très prurigineuses, souvent en plaques, situées au niveau des plis ou là où les vêtements sont serrés
Surinfection en cas de grattage
Araignées
Dans la maison ou à l’extérieur, si l’animal se sent en danger
Morsure défensive avec venin
La morsure passe souvent inaperçue, peu ou pas de réaction locale puis éventuellement douleur locale puis générale et troubles systémiques
Toxicité du venin (la quantité injectée est toutefois généralement faible), troubles neurovégétatifs (salivation, fréquence cardiaque, confusion…)**
Scorpions
Balade dans le sud de la France
Piqûre avec l’aiguillon venimeux
Piqûre avec douleur locale
Les espèces endémiques en France ne sont pas dangereuses
Tiques
Forêt, herbes hautes, buissons, prés, animaux de compagnie
Piqûre avec leur rostre car insecte hématophage
La tique reste implantée dans la peau, se gonfle de sang avant de tomber. Peu de douleurs, parfois réaction inflammatoire
Maladie de Lyme
(*) En France, en région méditerranéenne, le moustique-tigre ou Aedes Albopictus est potentiellement vecteur de chikungunya. (**) Trois espèces présentes dans le sud de l’Hexagone peuvent avoir un impact médical : la malmignatte (Latrodectus), les chiracanthes et les ségestries florentines. Ces deux dernières ont un venin nécrosant.
juin-juillet 2013 - Pharma N°103 • 49
Dermo
échelle des risques solaires Indice UV
Intensité de l’UV
Coup de soleil
1-2
Très basse
Risque quasi nul
3-4
Basse
Lent à apparaître
5-6
Moyenne
Facile
7-8
Élevée
Rapide
9-10 et +
Très élevée
Très rapide
50 • Pharma N°103 - juin-juillet 2013
>> Autre situation
à envisager, le soleil !
Bénéfique pour la synthèse de vitamine D et pour le moral, le soleil reste un ennemi de la peau, surtout lorsqu’il est consommé à forte dose. Les lésions qu’il provoque sont multiples : les UVA pénètrent dans
• Lucite estivale. Cette photodermatose se manifeste par des plaques rouges très prurigineuses au niveau du décolleté, des épaules ou des membres.
la peau profondément et sont responsables d’un vieillissement cutané accéléré (rides) ; les UVB sont responsables du bronzage mais aussi des brûlures et leur action participe également au vieillissement cutané. À l’heure actuelle, on estime que les deux types d’UV peuvent être responsables de la survenue de cancers, bien que les mécanismes ne soient pas encore élucidés. Premier type d’agression, le coup de soleil. C’est une brûlure plus ou moins profonde, que l’on peut prévenir par l’application de protections solaires adaptées à l’utilisateur (adulte, enfant), à son phototype (peau claire, peau mate, voir tableau ci-dessous), et aux conditions d’ensoleillement (indice UV, voir tableau ci-dessus, latitude, altitude, saison). Une opération à renouveler toutes les deux heures et en couche suffisamment épaisse. Le port de vêtements (+/– anti-UV), lunettes et chapeau est également recommandé. D’autre part, il faut éviter de s’exposer aux heures les plus fortes en UV (de 11 heures à 16 heures) et veiller à protéger intégralement la peau des enfants. En cas de coup de soleil, le traitement est le même que pour une brûlure classique. Après avoir déterminé le degré et la surface de la brûlure, il faut appliquer une crème réparatrice en couche épaisse, à renouveler deux à trois fois par jour. L’exposition au soleil peut également provoquer la lucite estivale bénigne (LEB). Il s’agit d’une photodermatose qui se manifeste par des plaques rouges très prurigineuses au niveau du décolleté, des épaules ou des membres. Elle apparaît le deuxième ou troisième jour suivant une exposition solaire pour s’atténuer en cinq à quinze jours.
Phototype, risque solaire et indice de protection Phototype
Caractéristiques de la peau
Coup de soleil
Indice SPF (1re exposition)
0
Albinos
Constant
50+ Très haute protection
I
Roux à peau laiteuse
Constant
50+ Très haute protection
II
Blond à peau claire
Constant
50+ Très haute protection
III
Blond à châtain à peau claire et mate
Fréquent
40 Haute protection
IV
Brun à peau mate
Rare
40 Haute protection à 20 Protection modérée
V
Brun à peau très mate
Exceptionnel
20 Protection modérée à 10 Protection faible
VI
Peau noire
Exceptionnel
20 Protection modérée à 10 Protection faible
©© WELLCOME PHOTO LIB. – BSIP
est fréquent, on commencera par faire étendre la victime. Après avoir retiré les éventuels débris présents dans la plaie, l’objectif est d’inactiver le venin, thermolabile. Le membre touché peut être placé plusieurs minutes dans une eau très chaude, mais attention au risque de brûlure car la température doit être supérieure à 50 °C. Bout de cigarette incandescente, sèche-cheveux… sont d’autres solutions séduisantes qui entraînent le même risque. L’application d’une poche de glace ensuite constitue un choc thermique qui peut être utile pour calmer rapidement la douleur. Le risque de surinfection est présent, la désinfection est impérative. Par ailleurs un antalgique sera conseillé. Les méduses, sous nos latitudes, sont heureusement peu dangereuses mais les nageurs qui ont rencontré leurs filaments en témoignent douloureusement. La douleur résulte de la libération d’un venin par les cellules urticantes de ces cnidaires. Pour retirer les filaments sans décharger les nématocystes intacts, on doit rincer le membre touché à l’eau de mer. L’application d’eau douce, par choc osmotique, provoquerait l’éclatement des nématocystes et aggraverait la blessure. Une alternative consiste à saupoudrer le membre de sable sec avant de gratter délicatement avec la lame d’un couteau ou, à défaut, une carte bancaire… La prise d’un antalgique sera conseillée. Lors d’un contact avec un oursin, le risque principal est la surinfection en raison des lésions pénétrantes. Les piquants restés fichés doivent être retirés avec une pince à épiler. Dans tous les cas, désinfecter en appliquant un antiseptique, puis, une fois la blessure sèche, appliquer une pommade dermocorticoïde ou antihistaminique trois à quatre fois par jour pour calmer la démangeaison et l’inflammation. En prévention, il est recommandé de porter des sandales en plastique, de se munir de gants pour la pêche à marée basse, de revêtir une combinaison en
cas de plongée ou de planche à voile et d’éviter les zones de baignade à risque. La crème Médusyl peut également s’appliquer en prévention, 10 minutes avant la baignade (dès l’âge de 6 mois). Efficace pendant 80 minutes, elle empêche les tentacules de coller à la peau et bloque l’éjection du venin.
Prévenir également qu’en cas d’acné, le soleil est un faux ami de notre peau. Il peut paraître améliorer une acné existante, mais gare à l’effet rebond au retour des vacances !
1 000
C’est environ le nombre de morsures de vipère par an >> Ampoules, écorchures en France, avec et autres mycoses une centaine Autre phénomène courant en été, d’hospitalisations. avec de nouvelles sandales ou lors de randonnées, de sports nautiques ou équestres : la chaleur et le frottement peuvent provoquer des ampoules aux pieds ou aux mains. Prévenir est possible grâce à certains produits (stick anti-ampoules Compeed, crème Nok anti-frottements) mais ce n’est pas toujours évident d’anticiper. Alors, il faut traiter. Comment procéder avec une ampoule ? Commencer par la nettoyer ou la désinfecter si elle est percée, puis appliquer un pansement de type hydrocolloïde (Compeed, Urgo, Scholl) qui sera laissé en place quelques jours puis renouvelé. Pour les écorchures ou les coupures,
©© rhabdias – istockphoto
Le visage est généralement épargné. Pour calmer les démangeaisons, appliquer une crème antihistaminique ou dermocorticoïde. En général, la LEB récidive chaque année. Les UVA en seraient responsables. Elle peut se prévenir par l’application d’une protection solaire anti-UVA et anti-UVB et par la prise d’un traitement par voie orale : les complexes de caroténoïdes auraient un effet photoprotecteur. Souvent commercialisés en association à des antioxydants et acides gras essentiels, ils sont à prendre deux à quatre semaines avant l’exposition (Photoderm Oral, Oxelio, Doriance Solaire, Expert Bronzage). Dans certains cas plus graves, les dermatologues recourent aux antipaludéens de synthèse (chloroquine et hydroxychloroquine) ou à la puvathérapie. Soleil rime parfois aussi avec photosensibilisation lors de la consommation de certains médicaments (AINS, anti-acnéiques, cyclines, amiodarone...).
En montagne ou à la campagne, gare aux serpents ! En France, seules les vipères sont venimeuses et occasionnent de rares accidents. Leur morsure, traumatisante, entraîne une réaction inflammatoire douloureuse. En premier secours, allonger la victime et immobiliser le membre touché. Enlever les bagues (pour les piqûres aux doigts) ou autres objets constricteurs. Avertir les secours et éventuellement utiliser une pompe à venin (Aspivenin, Venimex) pendant 3 minutes maximum, ce qui permet de diminuer l’infiltration tissulaire du venin. Nettoyer et désinfecter la plaie. La prévention des morsures de vipère passe par le port de chaussures, de chaussettes et de pantalons longs pour les randonnées, et par la vigilance : il faut regarder en permanence où l’on met ses pieds et ses mains !
enlever le corps étranger responsable si nécessaire (morceau de verre, pierre), puis désinfecter avant de réaliser un pansement. Les végétaux sont également susceptibles d’agresser l’épiderme. C’est le cas des plantes urticantes (orties), qui provoquent des plaques rouges prurigineuses, ou des ronces qui peuvent écorcher. De même, des réactions de photosensibilisation (dermite des prés) se produisent lors du contact avec des ombellifères simultanément à une exposition solaire. Enfin, au retour des vacances, on emmène parfois avec soi des souvenirs pas toujours agréables : les mycoses. Par exemple, le Pytiriasis versicolor, une mycose fréquente chez le jeune adulte, qui se présente sous la forme de taches chamois sur peau claire ou achromiques sur peau mate, toujours finement squameuses et principalement localisées au niveau du torse. Cette mycose est due à une levure, Malassezia furfur, qui est présente au niveau de la peau mais qui prolifère chez certaines personnes. L’humidité, la transpiration, la chaleur et un terrain immunodéprimé sont des facteurs favorisants. Les lésions se révèlent lors d’une exposition solaire, notamment chez les patients à la peau mate. Le traitement le plus simple consiste en un shampooing à base de kétoconazole en une seule application (70 % de guérison) ; cependant, la récidive est fréquente. D’autres mycoses peuvent s’attraper plus facilement en été, comme le pied d’athlète, au niveau des orteils, favorisé par la transpiration dans des chaussures fermées ou par la fréquentation de lieux humides. Un traitement à base de crème antimycosique, à application unique (Lamisilate monodose) ou répétées pendant trois à quatre semaines (Mycoapaisyl, Mycoster, Econazole 1 %), permettra d’y remédier. Penser à traiter les chaussures fermées avec de la poudre antimycosique (éconazole) et à laver les chaussettes à 60 °C. Enfin, les ongles se dévoilent dans les nu-pieds et cela révèle parfois une mycose. De nombreux vernis ou stylos sont désormais à disposition pour traiter ce symptôme disgracieux : Curanail (amorolfine 5 %) à appliquer une fois par semaine, Nailner (une à deux fois par jour), Urgo ongles abîmés, Naloc (une fois par jour), Excilor (deux fois par jour)… Ces traitements sont à appliquer jusqu’à la repousse de l’ongle sain, soit entre six et douze mois. Géraldine Dupuis, pharmacienne
juin-juillet 2013 - Pharma N°103 • 51
Nouveaux produits
>> Zoom sur…
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˕˕Arrow Irbésartan/ hydrochlorothiazide 150/12,5, 300/12,5 et 300/25 mg Boîtes de 30 comprimés pelliculés Princeps : Coaprovel
Visanne
• Médicament contenant un progestatif indiqué dans le traitement de l’endométriose • Diénogest • Boîte de 28 comprimés dosés à 2 mg •L iste I •N on remboursable • L aboratoire Bayer Santé
˕˕EG Labo Dorzolamide/timolol 20/5 mg/ml Flacon de 5 ml Princeps : Cosopt Rabéprazole 10 mg Boîtes de 14 et 28 comprimés gastro-résistants Princeps : Pariet
Traitement de l’endométriose Ce progestatif dosé à 2 mg de diénogest est
une contraception non hormonale si besoin :
indiqué dans le traitement de l’endométriose, une
préservatif, spermicide, diaphragme… On peut noter
pathologie caractérisée par la présence de muqueuse
que chez la majorité des patientes, l’ovulation est
utérine à des endroits anormaux (cavité péritonéale,
inhibée lors de la prise de Visanne, mais la spécialité
ovaires, mais aussi organes digestifs, reins, voire
n’est pas un contraceptif. Après arrêt du traitement,
tout organe). Touchant de 5 à 10 % des femmes,
et selon les données disponibles, le cycle menstruel
l’endométriose est cause de douleurs, surtout
revient à la normale dans les deux mois. Au rang
marquées en période menstruelle, de dyspareunies
des effets indésirables fréquents, on observe des
et de douleurs pelviennes diffuses. En réduisant la
perturbations du cycle (spotting, aménorrhées),
production endogène d’estradiol et en inhibant ses
des céphalées, gênes mammaires, humeurs
effets trophiques sur l’endomètre (eutopique ou
dépressives, et de l’acné. Ces effets sont plus
ectopique), Visanne entraîne une atrophie des
fréquents au début et ont tendance à diminuer lors
lésions liées à l’endométriose et un soulagement
des traitements au long cours. Visanne est contre-
des symptômes.
indiqué en cas de thromboembolie veineuse
Le traitement se fait en continu, à raison d’un
en cours, affection artérielle et cardio-vasculaire
comprimé par jour, sans interruption. Il peut être
actuelle ou antérieure, diabète sucré avec atteinte
débuté à n’importe quel moment du cycle, la prise se
vasculaire, présence ou antécédents d’affection
faisant de préférence à heures fixes, pendant ou en
hépatique sévère en l’absence de normalisation
dehors des repas. En cas d’oubli ou de vomissements
des tests fonctionnels hépatiques, présence ou
ou diarrhée survenant dans les 3 à 4 heures après
antécédents de tumeurs hépatiques (bénignes
la prise, un nouveau comprimé doit être ingéré et le
ou malignes), tumeurs malignes hormono-
traitement poursuivi normalement par la suite.
dépendantes connues ou suspectées, saignement
Tout traitement contraceptif hormonal doit être arrêté
vaginal d’origine inconnue, hypersensibilité à la
avant de débuter Visanne. La patiente recourra à
substance active ou à l’un des excipients.
52 • Pharma N°103 - juin-juillet 2013
L’info des génériques
˕˕Mylan Acide ursodésoxycholique 250 mg Boîte de 20 comprimés pelliculés Princeps : Delursan Kétoprofène LP 100 mg Boîte de 20 comprimés sécables à libération prolongée Princeps : Bi-Profénid LP ˕˕Sandoz Doxylamine conseil 15 mg Boîte de 10 comprimés pelliculés sécables Princeps : Donormyl Acide zolédronique 4 mg/100 ml solution pour perfusion Flacon de 100 ml Princeps : Zometa
en bref… ////////////////////////
Actipoche (Cooper) s’enrichit de modèles ergonomiques : Actipoche cervicales et trapèzes et Actipoche genou – Abufène 400 mg disponible en boîtes de 60 comprimés – Genotonorm Go Quick, stylo prérempli, multi-doses et jetable, pour délivrer la somatropine combiante aux patients sous hormone de croissance.
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Réactivateur de croissance capillaire
Plaisir et sécurité
Le craving, c’est l’envie irrésistible de prendre une cigarette que ressent le candidat au sevrage. Source de rechutes, cette sensation est pourtant éphémère : la prise de cigarette intervient dans les 11 minutes. Nicorette spray table donc sur son action rapide (dès 60 secondes) pour contrer le craving et augmenter les chances de réussite du sevrage. Conseiller une ou deux pulvérisations dès que le besoin de fumer se fait pressant, seul ou en complément d’autres formes de nicotine, aussi longtemps que nécessaire.
Spray de 150 doses de 1 mg de nicotine Ppc : 21,09 € Nicorette
Ce soin vise à remédier aux pertes de cheveux aiguës chez la femme, notamment à l’effluvium télogène qui suit l’accouchement. Il associe la créatine, le tétrapeptide et un complexe vitaminique (B5, B6 et B8). Une application comprend dix pulvérisations sur la chevelure, en traçant des raies pour atteindre le cuir chevelu, suivies d’un massage. Il n’est pas nécessaire de rincer. Trois applications par semaine pendant deux mois. Le coffret correspond à une cure.
Coffret de 2 flacons spray de 30 ml Ppc : 37,10 € Laboratoires dermatologiques Ducray
La gamme solaire d’Uriage, Bariésun, s’enrichit de trois produits. Les deux huiles sèches affichent, malgré leur galénique « plaisir », de forts indices de protection (SPF 30 et SPF50+). Quant à la XP crème SPF50+, elle peut être conseillée aux peaux interdites de soleil en raison d’une couverture exceptionnelle des UVB (facteur mesuré global de 120) et très élevée des UVA (PPD in vivo de 65).
XP crème SPF50+, tube de 40 ml, ppc : 13,40 € Huiles sèches SPF 30 et SPF50+, sprays de 200 ml, ppc : 17,95 € et 20,55 € Uriage
Sprays Naturactive
Boots laboratories
Phytotraxil
Air pur en un pschitt
Protection UV toute l’année
Traitement des chutes de traction
Ce trio certifié bio promet d’assainir la maison ou le bureau grâce à leurs huiles essentielles. La solution acariens est à vaporiser sur la literie et les tissus intérieurs. Le spray allergènes cible les moisissures, les levures et les acariens de la poussière. Enfin, le spray antimoustiques peut être pulvérisé sur les surfaces ou dans l’air. À proscrire en présence d’enfants de moins de 7 ans.
Partant du constat que 75 % des UVR (UVA + UVB) reçus par la peau sur une année le sont en dehors des vacances d’été, et que ces UV sont des facteurs majeurs du vieillissement cutané, Boots Laboratories propose tous ses soins de jour avec une protection à large spectre. Le système UVR Multidermal Protection allie des filtres chimiques et minéraux pour un double effet absorbeur et réflecteur d’UV, garantissant une protection contre 93 % des UVR. À découvrir dans les soins de jour Optiva, Serum7, Serum7 Lift ainsi que dans les solaires Solei.
Phyto Specific est une gamme dédiée aux cheveux frisés, crépus et défrisés. 2013 est pour la marque l’occasion de revoir ses packagings et sa communication. C’est aussi le lancement d’un soin visant les alopécies traumatiques, telles que les chutes de traction causées par le port de tresses, de tissages ou d’extensions ou les chutes de défrisage. À réserver aux chutes localisées et sévères, à raison de trois applications par semaine, raie par raie. Sans rinçage.
Acarcid’Spray, flacon vaporisateur de 200 ml, ppc : 15,90 € ; Allergen’Spray, 100 ml, ppc : 14,20 € ; Moustic’Spray, 100 ml, ppc : 14,20 € Naturactive, laboratoires Pierre Fabre
Boots Laboratories
Flacon de 50 ml avec embout applicateur Ppc : 44,80 € Phyto
juin-juillet 2013 - Pharma N°103 • 53
Nouveaux produits
Nouveautés dans la gamme Tolériane teint (La Roche-Posay) : poudres, blushs, mais aussi un fond de teint crème d’eau hydratante et un fond de teinte mousse matifiante, disponibles en cinq teintes.
Ahava propose quatre crèmes de douche Mineral Botanic, aux vertus nourrissantes, apaisantes ou exfoliantes.
La gamme solaire Daylong (Spirig) est revue, avec une technologie liposomale garantissant une meilleure protection et un confort d’application accru.
Pranarôm propose, dans sa gamme PranaBB, un gel gingival bio « poussées dentaires » à conseiller dès 5 mois.
f e r b n e& en
i ages m
Biseptinescrub est la nouvelle solution antiseptique moussante OTC de Bayer Santé familiale.
L’IR35/35, recommandé chez les femmes enceintes, les bébés et les jeunes enfants, est proposé par Moustifluid (Gifrer) sous forme de patchs diffuseurs et de lotion.
Pour des jambes hâlées en un clin d’œil, le fluide teinté corps Jambes divines de Caudalie permet d’habiller la peau d’un voile doré, lavable à l’eau.
Atkins débarque avec une offre d’en-cas, compléments de repas, mueslis ou milk-shakes… riches en protéines et en fibres et pauvres en glucides assimilables et sucre.
Guarana, vitamines, calcium, magnésium et zinc pour la formule tonique de Berocca Boost (Bayer).
54 • Pharma N°103 - juin-juillet 2013
Le pré-soin comblant réparateur Dercos Instant Filler (Vichy) mise sur le filloxane pour nourrir, réparer et fortifier les cheveux très abîmés et cassants.
La crème du Dr Ducharme fête ses 100 ans. Sa formule aux huiles essentielles et sels minéraux n’a pas pris une ride.
Nouveau format 100 ml pour Saforelle soin lavant ultra hydratant (Iprad).
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Doc patient
Type d’agression
Produits
DCI
Exemples
Démangeaisons, allergie
Crème antihistaminique
Isothipendyl
Apaisyl, Sédermyl
Crème dermocorticoïde
Hydrocortisone 0,5 %
Cortapaisyl, Dermaspraid
Crème apaisante, antidémangeaisons
(lidocaïne + méfénidramium +/- dermocorticoïde)
Onctose, Onctose hydrocortisone
Crème anti-démangeaisons
Crotamiton
Eurax
Chlorhexidine, dérivés iodés, dakin
Biseptinespraid, Dakin Cooper
Plaie cutanée
Sérum physiologique Antiseptique Compresses stériles Strips
Steri-Strip, Urgostrips
Pansements (secs, hydrocolloïdes pour ampoules, pour brûlures)
Gamme Urgo, Tricosteril, Velpeau...
Sparadrap
Urgo, Tricosteril
Bandes de gaz
Nylex
Tampon hémostatique
Coalgan, Stop hémo
Ciseaux Piqûres/morsures
Répulsif insecte
DEET, 35/35, citronnelle…
5 sur 5, Insect écran, Moustifluid
Tire-tic Pompe à venin
Aspivenin, Venimex
Pince à épiler Soleil
Douleur
Crème solaire
Filtres chimiques ou minéraux
Crème après-soleil
Agents hydratants, émollients, apaisants
Brûlures
Trolamine, hydrogel
Biafine, Osmo Soft
Antalgique
Paracétamol
Doliprane, Dafalgan…
Trousse dermato et homéopathie Type d’agression
Souche
Remarques
Coup, bosse
Arnica montana (5, 9 et 15 CH)
Granules, Arnican crème
Soleil, inflammation, piqûre
Apis mellifica
Granules, Dapis gel
Piqûre de moustique
Ledum Palustre 7 CH
Granules en prévention, ou traitement, Dapis gel
Piqûre d’araignée
Tarentula cubensis 5 CH
Piqûre avec petites vésicules
Cantharis 5 CH
Coup de soleil, érythème
Belladonna 5 CH
Démangeaisons
Urtica urens 5 CH
Aggravée par le froid, toucher
Allergie
Histaminum 9 CH
Urticaire
Cette fiche vous est offerte par la revue pharma • à photocopier et à distribuer à vos patients
Trousse dermato de l’été
Site du mois
WWW.MIEUX-VIVRE-AVEC-LA-SEP.COM Un site pratique et didactique sur la SEP Engagé depuis plus de vingt-cinq ans dans la sclérose en plaques, Teva Laboratoires lance un site dédié aux patients et à leurs familles. Décryptage. Olivier Valcke
Origine
Interactivité
Rompre l’isolement des patients et de leurs proches en proposant une information exhaustive sur la sclérose en plaques (SEP), tel est l’objectif du site mis en ligne par Teva Laboratoires. Pour rappel, en France, entre 70 000 et 90 000 personnes sont touchées par cette maladie inflammatoire du système nerveux central, qui affecte principalement les jeunes adultes.
De courtes vidéos de moins d’une minute – « Parler à mes proches », « Que faire si j’ai une poussée ? », « Je suis déprimé, est-ce normal ? »… – permettent à des experts (neurologues, infirmières, psychologues…) de répondre aux questions courantes. Pour rester au plus près des attentes des patients et des familles, la page d’accueil propose de nouvelles questions/réponses toutes les deux semaines.
Expertise scientifique
Nature de l’information
Preuve de l’utilité médicale de cette initiative, le site a été testé par les patients de l’Association française des sclérosés en plaques (Afsep). Conçu pour accompagner les malades au quotidien, il répond également à une demande exprimée par les patients en leur offrant la possibilité d’accéder à la parole d’experts multidisciplinaires spécialistes de la SEP.
« Les informations médicales ou de santé publique publiées sur le site ne sauraient en aucun cas remplacer l’avis d’un médecin ou de tout autre spécialiste de la santé », rappellent judicieusement les mentions légales. Et de préciser qu’il est même « recommandé aux utilisateurs d’avoir un avis médical et de consulter un médecin au préalable ».
Outils pédagogiques
Utilité au comptoir
Trouver la bonne information au bon moment est parfois difficile. Partant de ce constat, le site propose des fiches thématiques reprenant témoignages de patients et réponses d’experts. Les contenus sont organisés autour de dix rubriques identifiables via un code de couleurs : Actualités, Mieux comprendre, Mon suivi, Mon quotidien, Mon bien-être, Mon travail, Mes démarches, Idées reçues, Collection mieux vivre, Contacts et liens utiles.
Indice de satisfaction
90 %
Des conseils simples qui abordent tous les domaines de la vie des patients, des rubriques clairement identifiées, des vidéos d’experts, des fiches thématiques, un carnet de contacts utiles… Didactique, pratique et exhaustif, ce site s’impose comme une référence sur la sclérose en plaques.
Un réel besoin d’information anime les patients et leurs proches. Chaque mois, en France, les moteurs de recherche enregistrent plus de 240 000 requêtes liées à la SEP. à l’instar des professionnels de santé, les pharmaciens ont une carte à jouer en dispensant des conseils appropriés. Le site permet de télécharger des fiches thématiques gratuites (troubles cognitifs, troubles visuels…), qui peuvent s’avérer utiles au comptoir.
juin-juillet 2013 - Pharma N°103 • 57
Isabelle Guise, pharmacienne en Charente-Maritime, revient du Sénégal où elle a bouclé, avec Céline Mignoquet, institutrice, la Sénégazelle, une course à pied à vocation humanitaire. Récit.
’ l
engagement humanitaire a toujours été présent dans ma pratique de la course à pied. Que ce soit le challenge Version Femina de Bordeaux (33), pour la prévention et le dépistage du cancer du sein, ou la course des Joëlettes à Fouras (17), qui permet à une personne handicapée de découvrir les joies de la vitesse, je ne cours pas après la prouesse sportive mais pour une cause qui me semble juste. Cette année, avec mon amie Céline, institutrice et comparse de foulées, nous avons décidé de participer à la Sénégazelle, une course à pied réservée aux femmes, qui s’est déroulée du 27 avril au 6 mai à Foundiougne au Sénégal. Cela fait quinze ans que cette course existe. Son principe : chaque participante s’engage à apporter 23 kg de fournitures scolaires pour les enfants. Cahiers, stylos, crayons de couleur, règles, gommes, trousses… sont ainsi distribués après chaque étape aux écoliers sénégalais. En amont, nous avons créé l’association Actions et partage 17 pour lever des fonds. Nous avons ainsi organisé une course pour les enfants des écoles de Royan. Pour y participer, chaque écolier devait faire don d’une fourniture scolaire que nous avons ensuite redistribuée aux enfants sénégalais lors de notre périple. La course s’est déroulée sur une semaine en cinq étapes de 10 km en moyenne sur des pistes à travers la savane et la brousse. Nous courions le matin pour éviter les grosses chaleurs et l’après-midi était consacré à la remise des fournitures. Plusieurs établissements scolaires ont ainsi été visités pendant la semaine, soit près de 3 200 élèves. Le matin, il nous arrivait de rejoindre la ligne de départ en charrettes tirées par des chevaux. Et je ne vous parle pas des retours en taxi-brousse ! Côté course, le parcours cheminait à travers des paysages exceptionnels. Je garde ainsi un souvenir ému
58 • Pharma N°103 - juin-juillet 2013
©© D.R.
le jour où…
« … j’ai couru pour la bonne cause au Sénégal »
de la traversée des mines de sel le long du fleuve Saloum. D’autres jours, il fallait cheminer à travers des troupeaux de zébus. Mais le cœur de l’épreuve, ce fut vraiment la rencontre avec les écoliers. Je n’oublierai jamais la joie sur leurs visages lors des distributions. Dans certains villages, nous étions accueillies au rythme des djembés et des danses traditionnelles. Les villageois se pressaient sur le bord des routes pour nous encourager, nous féliciter. Vu de France, on peut penser qu’un cahier ou un crayon, ce n’est pas grand-chose. Je peux vous assurer que c’est extrêmement important pour eux. Leur scolarité dépend de ces donations. Au final, ce fut une semaine riche en échanges et en rencontres. La course a beau être exigeante du fait de la chaleur et du sable, on oublie vite la fatigue et les jambes lourdes lorsque les visages des enfants s’illuminent. C’est vraiment une expérience sportive et humaine à part. Pendant une semaine, nous avons côtoyé des populations certes très pauvres mais animées d’un immense optimisme. C’est une belle leçon de vie, un exemple à suivre. »
Formations, débats, actualités, échanges : les clés pour booster l’officine
préparez dès maintenant vos rencontres !
Titulaires, adjoints, préparateurs, étudiants, venez nombreux les 8, 9 et 10 février 2014 au Palais des Congrès de Paris pour la 7e édition des Rencontres de l’officine. Des Rencontres qui passent en mode participatif !
Choisissez sans plus attendre les thématiques que vous souhaiteriez voir aborder par nos experts
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1. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 3. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
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Répondez en ligne sur www.rencontresdelofficine.org Envoyez ce coupon à Expressions Pharma • 2, rue de la Roquette Passage du Cheval Blanc • 75011 Paris
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