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PRATIQUES EN

OPHTALMOLOGIE R E V U E

D I D A C T I Q U E

M É D I C O - C H I R U R G I C A L E d www.ophtalmologies.org

Lecture critique

Endophtalmie après injection intravitréenne Cortex résiduel en fin de chirurgie de la cataracte et risque d’endophtalmie Dr Guillaume Leroux Les Jardins

Contactologie

Que faut-il savoir pour débuter en contactologie ? Dr Françoise Le Cherpie Balat

Œdème papillaire sectoriel inférieur dans une NOIAA-NA

Mise au point

Les bonnes pratiques d’injection intravitréenne : recommandations de l’ANSM Dr Claire Scemama Timsit, Dr Martine Mauget-Faÿsse, Dr Benjamin Wolff

Contactologie

Œil rouge, inconfort, irritation, vision floue ou sensibilité à la lumière : quelle attitude adopter ? Pr François-Xavier Kouassi

Œdème blanc crayeux de la papille atteinte de NOIAA-A

Zoom sur

Les atteintes vasculaires des voies optiques Tableaux cliniques et prises en charge Pr Solange Milazzo

Mai 2013 • Volume 7 • n° 64 • 9 e


PRATIQUES EN

OPHTALMOLOGIE R E V U E

D I D A C T I Q U E

M É D I C O - C H I R U R G I C A L E

• Directeur de la publication : Dr Antoine Lolivier • Chef du Service Rédaction : Odile Mathieu • Rédactrice : Gaëlle Monfort-Corre • Directrice de la production : Gracia Bejjani • Assistante de Production : Cécile Jeannin •M aquette et illustration : Élodie Lecomte, Antoine Orry • Chef de publicité : Emmanuelle Annasse • Service Abonnements : Claire Lesaint • I mpression : Imprimerie de Compiègne 60205 Compiègne Rédacteur en chef Dr Pierre-Vincent Jacomet (Paris)

sommaire www.ophtalmologies.org

Mai 2013 • Vol. 7 • N° 64

n Actualités/Agenda . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

p. 112

Responsable éditorial Dr Michaël Assouline (Paris) Comité de Rédaction Dr Valérie Ameline (Le Sou médical-Groupe MACSF), Dr Corinne Bok-Beaube Dr Catherine Favard (Paris), Dr Eric Gabison (Paris), Dr Jacques Laloum (Paris), Dr Guillaume Leroux Les Jardins (Paris), Dr Benjamin Wolff (Paris) COMITé éDITORIAL Dr Isabelle Aknin (Vallauris-Golfe-Juan), Dr Cati Albou-Ganem (Paris), Dr Florence Coscas (Créteil), Dr Laurent Laloum (Paris) (Conseiller éditorial de la rédaction), Dr Gérard Mimoun (Paris), Dr Vincent Pierre-Kahn (Suresnes) Comité scientifique Pr Jean-Paul Adenis (Limoges), Pr Christophe Baudouin (Paris), Dr Yves Bokobza (Boulogne-Billancourt), Pr Antoine Brézin (Paris), Pr Alain Bron (Dijon), Dr Georges Caputo (Paris), Dr Sylvie Chokron (Paris), Pr Béatrice Cochener (Brest), Dr Salomon-Yves Cohen (Paris), Dr Howard Cohn (Paris), Pr Joseph Colin (Bordeaux), Pr Gabriel Coscas (Créteil), Dr Marie Delfour-Malecaze (Toulouse), Pr Paul Dighiero (Poitiers), Dr Serge Doan (Paris), Dr Olivier Gout (Paris), Dr Jean-Claude Hache (Lille), Pr Jean-François Korobelnik (Bordeaux), Dr Yves Lachkar (Paris), Dr Evelyne Le Blond (Grenoble), Dr Dan Alexandre Lebuisson (Suresnes), Pr Frédéric Mouriaux (Caen), Pr Jean-Philippe Nordmann (Paris), Dr Pascal Pietrini (Saint Herblain), Pr José Sahel (Paris, Strasbourg), Dr Monique Schaison (Paris), Dr Eric Sellem (Lyon), Dr Jean-Bernard Weiss (Paris)

n Lecture critique

Endophtalmie après injection intravitréenne Cortex résiduel en fin de chirurgie de la cataracte et risque d’endophtalmie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p. 110

Dr Guillaume Leroux Les Jardins (Paris)

n Contactologie Que faut-il savoir pour débuter en contactologie ? Les points clés à connaître. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p. 113

Dr Françoise Le Cherpie Balat (Combs-la-Ville)

n Zoom sur

Les atteintes vasculaires des voies optiques Tableaux cliniques et prises en charge . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p. 116

Pr Solange Milazzo (Amiens)

n Mise au point

Quelles sont les bonnes pratiques d’injection intravitréenne ? Les recommandations de l’ANSM ���������������������������������������������������������������� p. 125

Dr Claire Scemama Timsit, Dr Martine Mauget-Faÿsse, Dr Benjamin Wolff (Paris)

n Contactologie

Œil rouge, inconfort, irritation, vision floue ou sensibilité à la lumière.Quelle attitude chez l’ancien ou le nouveau porteur de lentilles ? ����������������������������������������������������������� p. 128 Pr François-Xavier Kouassi (Abidjan)

n Bulletin d’abonnement . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p. 124 n Rendez-vous de l’industrie . . . . . . . . . . . . . . . . . . p. 115 et 132

Pratiques en Ophtalmologie est une publication ©Expressions Santé SAS 2, rue de la Roquette Passage du Cheval Blanc • Cour de Mai 75011 Paris Tél. : 01 49 29 29 29 - Fax : 01 49 29 29 19 E-mail : contact@ophtalmologies.fr Site : www. ophtalmologies.org RCS Paris B 394 829 543 N° de Commission paritaire : 0314T88767 ISSN : 2106 – 9735 Mensuel : 10 numéros par an Les articles de “Pratiques en Ophtalmologie” sont publiés sous la responsabilité de leurs auteurs. Toute reproduction, même partielle, sans le consentement de l’auteur et de la revue, est illicite et constituerait une contrefaçon sanctionnée par les articles 425 et suivants du code pénal.

www.ophtalmologies.org Assemblés à cette publication : 2 bulletins d’abonnement (2 pages et 4 pages), Photos de couverture : © DR


Lecture critique

© Willie B. Thomas - istock

Nous avons lu pour vous Publications récentes

Dr Guillaume Leroux Les Jardins* IVT

Endophtalmie après injection intravitréenne 4 Intravitreal injections at the Massachusetts Eye and Ear Infirmary: analysis of treatment indications and postinjection endophthalmitis rates. Englander M, Chen TC, Paschalis EI et al. Br J Ophthalmol 2013 ; 97 : 460-5.

être réalisées avec beaucoup moins de précautions (2). L’endophtalmie post-IVT d’anti-VEGF est un événement rarissime, les études publiées retrouvent un taux d’endophtalmie compris entre 0,02 % et 0,03 % (3-4). Ici, il s’agit d’une étude rétrospective, monocentrique (Boston, États-Unis) qui a analysé l’ensemble des IVT réalisées dans l’établissement sur une période de 5 ans (de 2007 à 2011), toutes indications confondues (anti-VEGF, corticoïdes retards). Ces IVT ont été réalisées par 9 rétinologues aux habitudes variées.

Utilisation variable d’un champ stérile, d’un blépharostat et d’une antibiothérapie post-IVT

Figure 1 - Endophtalmie aiguë survenue 8 jours après une IVT de ranibizumab.

La survenue d’une endophtalmie après IVT, bien qu’extrêmement rare, est la complication qui inquiète le plus l’ophtalmologiste et le patient. La pratique des IVT s’est considérablement développée ces dernières années. La Haute autorité de santé a émis en 2011 des recommandations concernant les bonnes pratiques pour la réalisation des IVT en France : salle dédiée, blépharostat, champ stérile et antibiothérapie locale postopératoire sont recommandés pour faire cette injection (1). Pourtant, à l’étranger, notamment aux États-Unis, les IVT peuvent *Hôpital Hôtel-Dieu, groupe hospitalier Cochin-Hôtel-Dieu, Paris

110

Le protocole d’anesthésie et d’aseptie était à la discrétion de chaque praticien : 7 sur 9 utilisaient un blépharostat, 3 sur 9 un champ stérile. En revanche, tous utilisaient de la povidone iodée 5 % sur la surface oculaire. L’injection à l’aiguille 30 gauges était réalisée en inférotemporal. Seuls 5 médecins sur 9 prescrivaient 3 jours d’antibiothérapie locale post-IVT. Durant ces 5 ans, 10 208 injections ont été réalisées sur 1 833 yeux. La moyenne d’injections par œil était de 5,57 IVT. 76 % des injections étaient du ranibizumab, 22,8 % du bevacizumab, 0,5 % du pegaptanib et 0,7 % de la triamcinolone.

Taux très faible d’endophtalmies : 0,029 % (3 cas pour 10 208) Le nombre d’endophtalmies était de 3 pour 10 208 injections avec un taux de 0,029 % (moins de 1 cas pour 3 000). Il s’agissait de patients traités par ranibizumab. Les trois patients avaient reçu un antibiotique local post-IVT et avaient été injectés avec l’aide d’un blépharostat stérile. L’analyse bactériologique était négative pour un cas, positive dans les deux autres cas avec un Staphylococcus coagulase neg et un Staphyloccocus epidermidis. Après traitement adéquat (antibiotiques généraux et en IVT,

Pratiques en Ophtalmologie • Mai 2013 • vol. 7 • numéro 64


actualités de la profession

DMLA

agenda Journées nationales European Society of Opthalmology – SOE 2013 Congress 8-11 juin 2013 – Copenhague Renseignements et inscriptions : http://soe2013.org OphtAtlantic 21-22 juin 2013 – La Baule Renseignements et inscriptions : http://www.jbhsante.com/ specialites/ophtalmologie/ophtatlantic-2013 1er Forum National de l’Orthoptie 5 juillet 2013 – Paris Renseignements et inscriptions : http://jbhsante.com/specialites/ophtalmologie/accueil-fno 11e Rencontres Bordelaises d’Ophtalmologie 11-12 octobre 2013 – Bordeaux Renseignements et inscriptions : http://www.congres-rbo.fr 6e édition des Journées Alsaciennes d’Ophtalmologie 29-30 novembre 2013 – Strasbourg Renseignements et inscriptions : http://www.congres-jao.fr 3e édition du congrès Rétine Ophtalmologie et Inflammation 6-7 décembre 2013 – Lyon Renseignements et inscriptions : http://jbhsante.com/ specialites/ophtalmologie/roilyon2013 112

de dépistage de la DMLA

D

u lundi 24 au vendredi 28 juin 2013, l’Association DMLA met en place une nouvelle édition des Journées nationales de dépistage de la DMLA, en partenariat avec la Société française d’ophtalmologie (SFO) et le Syndicat national des ophtalmologistes de France (SNOF), avec le soutien de Novartis et Bausch+Lomb. Comme chaque année depuis sept ans, les ophtalmologistes (libéraux et hospitaliers) participant à l’opération réservent la dernière semaine de juin dans leur agenda pour recevoir, sur rendez-vous, les personnes âgées de plus de 55 ans (non suivies

ou n’ayant pas bénéficié d’un examen depuis plus d’une année) qui souhaitent bénéficier d’un dépistage de la DMLA. Chaque ophtalmologiste réalise, par la méthode de son choix, un examen du fond d’œil, afin d’en détecter les signes précurseurs (Maculopathie Liée à l’Âge – MLA). Certains médecins et centres hospitaliers peuvent réaliser ce dépistage gratuitement. À cette occasion, des guides d’information sur la DMLA, le dépistage et les traitements, sont diffusés au public pour favoriser une meilleure connaisß sance de la maladie et de ses symptômes.

Médicament

Les Français, les médecins et le médicament

P

our la 3e année, le LEEM (Les entreprises du médicament) publie les résultats de ce baromètre réalisé avec la société Ipsos auprès de 502 médecins et 1 002 personnes représentatives de la population française. 43 % des personnes interrogées déclarent prendre tous les jours des médicaments (hors pilule contraceptive) et 92 % estiment que les médicaments qu’ils prennent sont efficaces. 64 % estiment que leur médecin (ou leur pharmacien, 68 %) leur donne suffisamment d’informations sur les médicaments prescrits ou remis. 64 % vont chercher des informations supplémentaires sur les effets indésirables, les contreindications, la posologie. Pour cela, ils consultent

en priorité la notice (48 %) et Internet (46 %). 51 % ont déjà parlé avec leur médecin de ce qu’ils ont lu sur Internet à propos de leurs symptômes ou de leur maladie (100 % des médecins disent connaître ce type de situation). Le dialogue se transforme en une demande claire pour 62 %. 96 % des médecins ont été dans la situation d’une demande de prescription d’un médicament spécifique de la part du patient. 25 % des patients ont déjà manifesté leur désaccord sur la prescription (situation vécue par 93 % des médecins). Seuls 11 % des personnes envisagent de recourir à la vente en ligne de médicaments sans ordonnance (autorisée pour les pharmaciens depuis le début de l’année 2013). ß

Ouvrage

Les tumeurs intraoculaires (pour les pros)

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natomie pathologique en ophtalmologie. Tumeurs intraoculaires est un ouvrage publié aux éditions Masson ce printemps. C’est la traduction et l’adaptation en français de la collection Basic and Clinical Science Course élaborée par l’American Academy of Ophthalmology. Nous devons cette adaptation à la SFO, au Dr Valérie Desjardins et au Pr Marc D. de Smet. L’ouvrage aborde les tumeurs intraoculaires mais aussi les processus pathologiques, leur diagnostic, etc. Editions Masson, 400 pages. ß Pratiques en Ophtalmologie • Mai 2013 • vol. 7 • numéro 64


Contactologie

Que faut-il savoir pour débuter en contactologie ? Les points clés à connaître n La contactologie ne semble pas être la spécialité la plus convoitée par nos jeunes ophtalmologistes ou futurs praticiens. Pourtant, elle représente pour nos patients un véritable besoin, un confort certain et une qualité de vue et de vie. Mais elle apparaît pour beaucoup comme chronophage et rebute plus d’un confrère.

Dr Françoise Le Cherpie Balat*

L’examen préalable

Il peut être réalisé seul ou avec l’aide d’un orthoptiste. Il se fait lors de la consultation du premier rendez-vous ou bilan

* Ophtalmologiste à Combs-la-Ville

© DR

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l s’agit pourtant d’une réelle spécialité médicale qui, si on la laisse aux mains des opticiens, sans contrôle ophtalmologique, peut s’avérer dangereuse et délétère. Il est donc de notre devoir d’apprendre à nos jeunes ophtalmologistes le B.A.-BA de la contactologie. Certes, les adaptations complexes comme celles des kératocônes, celles des enfants ou des postgreffes et les verres scléraux entre autres, requièrent de l’expérience et demandent du temps. Mais il est un adage en contactologie : 10 % des adaptations les plus compliquées prennent 90 % du temps. Pour les 90 % restants, une bonne organisation et une approche méthodique permettent d’adapter vite et bien. Quelles sont les solutions ?

annuel et permettra d’informer le patient sur différentes possibilités de correction (lunettes, lentilles, chirurgie et orthoK). Il permettra, en plus de l’examen classique : - de réaliser une réfraction irréprochable, la plus convexe possible avec addition minimale et œil prédominant de loin pour les presbytes ; - de vérifier les phories, ce qui permet souvent d’optimiser la correction ; - d’effectuer un examen à la LAF

Pratiques en Ophtalmologie • Mai 2013 • vol. 7 • numéro 64

avec vérification des flux lacrymaux ; - de réaliser une kératométrie et de rechercher un astigmatisme interne (utile pour choisir sa lentille) ; - d’évaluer les besoins visuels du patient (travail sur écran, conduite, travail de nuit, milieu septique) ; - d’étudier le mode de vie du patient (travail, loisirs, milieu poussiéreux, propreté des mains, hygiène générale, affections générales) ; 113


Zoom sur

Les atteintes vasculaires des voies optiques Tableaux cliniques et prises en charge Pr Solange Milazzo*

Introduction Bien comprendre et localiser les atteintes vasculaires des voies optiques impose une bonne connaissance de leur trajet anatomique. Les fibres optiques de la rétine deviennent confluentes pour former le nerf optique, qui chemine dans le canal optique intraorbitaire jusqu’au cône musculo-aponévrotique. La lame criblée constitue une zone frontière : les régions prélaminaire et laminaire où les fibres optiques ne sont pas myélinisées, et la région rétrolaminaire où le nerf optique double de volume à cause de sa myélinisation. Dans sa portion intraorbitaire, une expansion des méninges endocrâniennes forme la gaine du nerf optique, ce dernier baigne dans du liquide céphalorachidien (LCR) visible sur les séquences pondérées en T2 sous la forme d’un hypersignal contrastant avec l’hyposignal du nerf optique. Les deux nerfs optiques se réunissent en une lame quadrila-

L

e trajet des voies optiques est essentiellement intracérébral et croise des éléments anatomiques variés aux fonctionnalités différentes. En conséquence, il est clair que les tableaux cliniques d’atteintes des voies optiques présentent un grand polymorphisme. Les lésions vasculaires constituent un groupe hétérogène d’infarctus cérébraux (80 %) secondaires à des occlusions artérielles, à des processus hémorragiques soit spontanés sous-arachnoïdiens (5 %), soit hémorragiques (15 %), ou liés à des

*Service d’Ophtalmologie, Centre Saint Victor, CHU Amiens, Université de Picardie Jules-Verne, Amiens

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tère de substance blanche : le chiasma optique. Il est situé sous le troisième ventricule, au-dessus de l’hypophyse, en arrière de la terminaison des artères carotides, et en avant du tronc cérébral et des tubercules mamillaires (1). C’est à ce niveau que les fibres optiques des rétines nasales décussent. à l’angle postérieur du chiasma, les voies visuelles se poursuivent par les bandelettes optiques, cordons blancs et aplatis, obliques en dehors et en arrière. Elles ceinturent les pédoncules cérébraux jusqu’aux corps genouillés latéraux et sont plus difficiles à identifier : les radiations optiques, non-visualisables sur les clichés, car de même densité que le parenchyme cérébral, se divisent au carrefour ventriculaire en deux faisceaux : supérieur ou pariétal, et inférieur ou temporal. Elles se terminent sur les lèvres de la scissure calcarine, au niveau du cortex occipital.

occlusions veineuses (2). Il est essentiel d’en connaître les signes d’alarme qui doivent conduire à une prise en charge urgente. Ces pathologies vasculaires sont très souvent des urgences diagnostiques et thérapeutiques, qui peuvent mettre en jeu le pronostic vital.

Symptômes ophtalmologiques

Ils dépendent de la localisation et de l’étendue lésionnelle, du mécanisme d’accident vasculaire et de sa possible bilatéralisation. La baisse de l’acuité visuelle peut

atteindre la cécité totale, bilatérale. Les déficits campimétriques souvent présents sont particulièrement précieux à rechercher pour localiser l’atteinte pré, rétro, ou chiasmatique, ainsi qu’une héminégligence. La douleur et la céphalée constituent toujours un signe d’alarme, en particulier en présence d’une paralysie oculomotrice du III (nerf oculomoteur) surtout dans une forme incomplète. L’oculomotricité conjuguée peut être perturbée sur l’horizontalité : ophtalmoplégie internucléaire uni- ou bilatérale (syndrome de Webino), ou sur la verticalité : syndrome de Parinaud.

Pratiques en Ophtalmologie • Mai 2013 • vol. 7 • numéro 64


Zoom sur

Bibliographie 1. Vignal C, Miléa D. Neuro-ophtalmologie. Ed Elsevier, Bialec Nancy, 2002 ; 22p. 2. Muller-Forell W. Intracranial pathology of the visual pathway. Eur J of Radiology 2004 ; 49 : 143-78. 3. Biousse V. The optic neuropathies. Rev Neurol 2005 ; 161 : 519-30. 4. Hattenhauer MG, Leavitt JA, Hodge DO et al. Incidence of non arteritic anterior ischemic optic neuropathy. Am J Ophthalmol 1997 ; 123 : 103-7. 5. Purvin V. Ischemic optic neuropathy. Seminars in Cerebrovascular Diseases and Stroke 2004 ; 4 : 18-38. 6. Newman NJ, Scherer R, Langenberg P et al. The fellow eye in NAION: report from the ischemic optic neuropathy decompression trial follow-up study. Am J Ophthalmol 2002 ; 134 : 317-28. 7. Hayreh SS. Anterior ischemic optic neuropathy. V. Optic disc edema as an early sign. Arch Ophthalmol 1981 ; 99 : 1030-40. 8. Kupersmith MJ, Frohman L, Sanderson M et al. Aspirin reduces the incidence of second eye NAION: a retrospective study. J Neuroophthalmol 1997 ; 17 : 250-3. 9. Fazzone HE, Kupersmith MJ, Leibmann J. Does topical brimonidine tartrate help NAION? Br J Ophthalmol 2003 ; 87 : 1193-4. 10. Optic nerve decompression surgery for nonarteritic anterior ischemic optic neuropathy (NAION) is not effective and may be harmful. The Ischemic Optic Neuropathy Decompression Trial Research Group. JAMA 1995 ; 273 : 625-32. 11. Soheilian M, Koochek A, Yazdani S, Peyman GA. Transvitreal optic neurotomy for nonarteritic anterior ischemic optic neuropathy. Retina 2003 ; 23 : 692-7. 12. Rovetta G, Monteforte P, Buffrini L et al. Prevalence of DRB1*01 and

DRB1*04 alleles in a group of patients with rheumatoid arthritis living in Liguria. Int J Clin Pharmacol Res 2005 ; 25 : 95-9. 13. Makkuni D, Bharadwaj A, Wolfe K et al. Is intimal hyperplasia a marker of neuro-ophtalmic complications of giant cell arteritis? Rheumatology 2008 ; 47 : 488-90. 14. Weyand CM, Bartley BG. Giant cell arteritis: new concepts in pathogenesis and indications for management. Am J Ophthalmol 1997 ; 123 : 392-5. 15. Breuer GS, Nesher G, Nesher R. Rate of discordant findings in bilateral temporal artery biopsy to diagnose giant cell arteritis. J Rheumatol 2009 ; 36 : 794-6. 16. Milazzo S, Toussaint P, Proust F et al. Ophthalmologic aspects of pituitary apoplexy. Eur J Ophthalmol 1996 ; 6 : 69-73. 17. Baglin G, Betermiez P, Bertout A et al. Pituitary apoplexy and severe bilateral visual loss: a case report. J Fr Ophtalmol 2009 ; 32 : 572-6. 18. Milea D, Karachi C, Bonneville F et al. Optochiasmal cavernoma: a rare cause of unilateral visual loss. Rev Neurol 2005 ; 161 : 605-7. 19. Asbury AK, Mc Khann GM, Mc Donald WI et al. Diseases of the Nervous System 3rd ed. Senders Philadelphia 2002 ; 36 : 486. 20. Biousse V. Cerebrovascular disease. In: Miller NR, Newman NJ, Biousse V, Kerrison JB, eds. Clinical neuro-ophthalmology 6ed. Philadelphia: Williams and Wilkins, 2005 : 1967-2168. 21. Aldrich MS, Alessi AG, Beck RW, Gilman S. Cortical blindness: etiology, diagnosis, and prognosis. Ann Neurol 1987 ; 21 : 149-58. 22. Defort-Dhellemmes S, Meunier I. Du signe clinique au diagnostic. Imagerie et exploration de la vision. Rapport annuel BSOF, Ed Lamy, Mirabeau 2012 ; 419-25.

Bulletin d’abonnement à Pratiques en Ophtalmologie • Déductible de vos frais professionnels dans son intégralité • Pris en charge par le budget formation continue des salariés À nous retourner accompagné de votre règlement à : Expressions Santé 2, rue de la Roquette – Passage du Cheval Blanc, Cour de Mai - 75011 Paris Tél. : 01 49 29 29 29 Fax. : 01 49 29 29 19 E-mail : contact@ophtalmologies.fr

4 Je m’abonne pour 10 numéros q Abonnement 75 E TTC (au lieu de 90 E prix au numéro) q Institutions 80 E TTC q Etudiants 50 E TTC (joindre photocopie de la carte d’étudiant)

q Pr q Dr q M. q Mme q Mlle Nom : ...................................................................................................................... Prénom : ................................................................................................................ Adresse d’expédition : ..................................................................................... .................................................................................................................................. .................................................................................................................................. Code postal : ........................... Ville : ............................................................... Tél. : _ _ . _ _ . _ _ . _ _ . _ _ ; Fax : _ _ . _ _ . _ _ . _ _ . _ _ Mail : ....................................................................................................................... Règlement q Chèque à l’ordre d’Expressions Santé q Carte bancaire N° : Expire le : Cryptogramme* : Signature obligatoire e *(bloc de 3 chiffres au dos de votre carte)

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Pratiques en Ophtalmologie • Mai 2013 • vol. 7 • numéro 64


Mise au point

Quelles sont les bonnes pratiques d’injection intravitréenne ? Les recommandations de l’ANSM Dr Claire Scemama Timsit*, Dr Martine Mauget-Faÿsse*, Dr Benjamin Wolff*

Introduction Depuis plusieurs années, les injections intravitréennes (IVT) notamment d’anti-VEGF sont le traitement de choix de la DMLA exsudative et plus récemment de l’œdème maculaire diabétique et de l’œdème associé aux occlusions veineuses rétiniennes. La multiplication des IVT ces dernières années rend légitime de se poser la question de leurs conditions de réalisation. L’ANSM (ex-AFSSAPS) a d’ailleurs publié, en 2011, ces recommandations sur la réalisation des IVT. L’objet de cet article est donc de revenir sur les aspects pratiques et médicolégaux des IVT.

Avant l’IVT

Il est indispensable d’informer le patient des bénéfices et des risques potentiels liés à la procédure et au médicament administré : une fiche explicative doit être remise au patient pour l’informer et pour recueillir son consentement. Il est recommandé au patient de ne pas se maquiller les yeux le jour de l’injection. La présence d’une infection oculaire ou périoculaire contre-indique l’IVT. Il n’est pas nécessaire d’interrompre un trai*Fondation ophthalmologique Adolphe-de-Rothschild, Service du Pr José-Alain Sahel, Paris

tement anticoagulant ou antiagrégant plaquettaire. Une antibioprophylaxie par voie générale n’est pas indiquée. L’AMM pour le Lucentis®, par exemple, précise qu’une antibioprophylaxie par un collyre antibiotique pendant 3 jours avant et après l’IVT doit être réalisée. Cependant dans la pratique courante, une instillation antibiotique après l’injection et pendant les 2 ou 3 jours suivants est souvent prescrite. Il était initialement recommandé de ne pas injecter simultanément les deux yeux le même jour. Cependant, dans certains cas (et de plus en plus fréquemment), une injection des deux yeux est réalisée le même jour, à condition de renouveler la totalité du matériel utilisé pour chaque œil.

La salle d’IVT

L’IVT peut être réalisée en établissement de santé ou dans un cabinet médical. Elle doit être pratiquée soit au bloc opératoire, soit dans une salle dédiée. Cette salle doit être bien éclairée, non-encombrée, régulièrement entretenue, avec des surfaces permettant un dépoussiérage humide (fait avant chaque séance d’IVT). Elle doit être fermée pendant toute la durée de la séance d’IVT afin de limiter les turbulences aériennes. La salle d’IVT doit disposer égale-

Pratiques en Ophtalmologie • Mai 2013 • vol. 7 • numéro 64

ment d’un point d’eau régulièrement entretenu avec un distributeur de produit hydro-alcoolique pour l’hygiène des mains. L’opérateur doit avoir à disposition le matériel d’urgence de réanimation. La traçabilité des matériels restérilisables ou à usage unique est indispensable. L’utilisation d’un maximum de matériels à usage unique est recommandée. La salle permet de faire l’IVT avec le patient installé en position confortable, demi-assise ou en décubitus dorsal. L’usage d’un microscope opératoire n’est pas nécessaire.

Préparation à l’injection et réalisation de l’IVT

Le patient doit porter une surblouse à usage unique et une charlotte. L’opérateur doit porter une blouse propre, une charlotte et surtout un masque chirurgical. Il doit procéder à une désinfection chirurgicale de ses mains, puis mettre des gants chirurgicaux stériles. • Une anesthésie topique est réalisée (collyre unidose : type oxybuprocaïne ou tétracaïne). • Une détersion de la surface de la peau périoculaire du patient par la povidone iodée scrub est réalisée dans un premier temps. Un second badigeon des paupières et des cils par de la povidone iodée en solution ophtalmique à 5 %, puis en 125


Contactologie

Œil rouge, inconfort, irritation, vision floue ou sensibilité à la lumière Quelle attitude chez l’ancien ou le nouveau porteur de lentilles ? Pr François-Xavier Kouassi*

Introduction Les lentilles de contact ont pour but essentiel de corriger les amétropies ou vices de réfraction en optimisant la vision, c’est-à-dire l’acuité visuelle et le champ visuel. L’avantage esthétique du port des lentilles de contact constitue une source de motivation supplémentaire de la part des candidats à une adaptation de lentilles de contact. Malgré l’affinement des règles d’adaptation, les nouveaux biomatériaux et l’amélioration des systèmes d’entretien, le port de lentilles de contact peut être émaillé de complications (1) qui peuvent se traduire par la rougeur oculaire ou un inconfort qui pourraient occasionner la suspension voire l’arrêt du port. D’où la nécessité d’une prise en charge efficiente.

La rougeur oculaire

La conduite diagnostique comporte plusieurs étapes.

Interrogatoire

L’interrogatoire est capital, il sera exhaustif, précis et portera sur : *Service d’ophtalmologie CHU de Cocody, Abidjan

128

- la date et l’heure de survenue, le mode de survenue (brutal ou progressif ), les circonstances de survenue ; - le type de lentilles (rigides perméables au gaz, souples hydrophiles) ; - le type de port (journalier ou diurne, prolongé, flexible) ; - le mode d’entretien ; - les signes associés à la rougeur oculaire (baisse d’acuité visuelle, oculalgies, sensation de grains de sable ou de corps étranger).

Examen physique

L’examen physique se fera si possible avec la lentille en place et sans la lentille. Il se veut complet et systématique avec : • la mesure de l’acuité visuelle sans et avec correction, à la recherche d’une baisse d’acuité visuelle ; • l’examen au biomicroscope qui appréciera : - le centrage, la mobilité et l’alignement de la lentille ; - l’existence de dépôts, ou d’un biofilm sur la lentille en maintenant les paupières ouvertes ; - la rougeur conjonctivale qui peut être diffuse ou localisée, et recherchera l’existence d’un cercle ou

d’une rougeur ciliaire ; - l’état de la cornée qui peut être claire et transparente ou trouble. Le test à la fluorescéine recherchera une kératite ulcéreuse ; - l’état de la chambre antérieure afin d’éliminer une uvéite antérieure ; • la mesure du tonus oculaire et l’examen du fond d’œil.

étiologies et attitudes thérapeutiques ❚❚Causes infectieuses (2) • Les conjonctivites bactériennes ou virales survenant chez le porteur de lentilles. • Les kératites bactériennes (Fig. 1), amibiennes (à Acanthamoeba), virales (Fig. 2) (notamment herpétiques) ou fongiques. Ces atteintes infectieuses nécessitent une suspension voire un arrêt du port de lentilles de contact et la mise en route d’un traitement antiinfectieux spécifique local et parfois général. ❚❚Causes non infectieuses (3) • Les conjonctivites allergiques notamment la conjonctivite gigantopapillaire (CGP) (Fig. 3), la kératoconjonctivite limbique supérieure, la kératoconjonctivite

Pratiques en Ophtalmologie • Mai 2013 • vol. 7 • numéro 64


rendez-vous de l’industrie

DMLA

Contactologie

Études comparatives Avastin® (bevacizumab) vs. Lucentis® (ranibizumab)

Lancement officiel de “L’OphtalboX”

L

e 7 mai 2013, au congrès de l’ARVO qui s’est tenu à Seattle, le Pr Laurent Kodjikian a présenté les résultats de l’étude française GEFAL (Groupe d’Évaluation Français Avastin® versus Lucentis®) qui compare le bevacizumab au ranibizumab dans le traitement de la DMLA exsudative. Novartis reconnaît la qualité méthodologique de cette étude qui se distingue des précédentes études internationales (CATT, IVAN et MANTA) et souligne la rigueur de la recherche clinique française notamment illustrée par la collaboration de 38 centres publics et privés. Avec 501 patients, GEFAL, comme les précédentes études, n’a pas été conçue ni dimensionnée pour mettre en évidence une différence éventuelle d’effets secondaires entre les deux molécules. De plus, avec un flacon de bevacizumab par patient dans le cadre de l’étude, versus un flacon pour plusieurs patients comme il est pratiqué à l’étranger, les conditions dans lesquelles ce travail a été mené minimisent le risque d’infection de l’œil (endophtalmie). Enfin, des données regroupant différentes études disponibles (CATT, IVAN, MANTA, GEFAL) ont également été présentées à l’ARVO. Celles-ci confirment un risque plus important d’évènements indésirables graves sous bevacizumab par rapport au ranibizumab. Seules des études sur de plus amples populations et à plus long terme pourraient écarter le doute qui pèse sur les effets secondaires du bevacizumab injecté dans l’œil – effets qui pourraient être majorés en pratique courante au regard de l’absence de présentation adaptée pour l’œil. À ce jour, Novartis considère qu’il est impossible de répondre à la question de la sécurité sanitaire des patients atteints de DMLA exsudative qui se verraient injecter du bevacizumab dans l’œil.

O

phtalmic Cie a dévoilé le lancement officiel de son concept exclusif de boîte d’essai intelligente, “L’OphtalboX”, offrant aux ophtalmologues un environnement de travail “confortable” avec un accès rapide aux lentilles de leur choix lors des consultations. Elle permet ainsi un gain de temps et d’efficacité en ayant sous la main la lentille répondant à leurs besoins et une réponse fiable aux impératifs de traçabilité et de réassorts rapides. L’OphtalboX a les fonctions suivantes : - un réassort automatique des lentilles d’essai assurant la disponibilité des lentilles nécessaires ; - une assistance dans le choix de la meilleure lentille en indiquant son emplacement dans le meuble ; - une facilité dans le choix de la lentille ; - une capacité de prise de commandes directe pour des lentilles sur mesure ; - une gestion de la traçabilité de lentilles adaptées sur les porteurs. Présentée en avant première à la SFO, L’OphtalboX sera mise en place en post-test chez dix ophtalmologues à travers la France pour être proposée ensuite à plusieurs centaines de médecins dès la fin de l’année 2013. Pour en savoir plus : http://ophtalmic.compagnie.free.fr/ophtalbox

Kératocône

IVT

Nouveauté FCI : pack Invitria®

Cross linking par iontophorèse

L F

CI propose un nouveau conditionnement de l’Invitria®. Ce dispositif médical, spécifiquement conçu pour les IVT, est désormais disponible en pack. La procédure d’injection est simplifiée, sécurisée et reproductible à 3,5 mm du limbe et à une profondeur de 5,6 mm. Le pack Invitria® contient : 3 bâtonnets ouatés, 1 Invitria® réf MW-200, 1 aiguille BD 30G, 5 compresses 5x5 cm, 1 champ de tête 40x40 cm et 1 champ de table 75x75 cm.

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a nouvelle procédure brevetée de cross linking par iontophorèse constitue une nouvelle voie thérapeutique très prometteuse pour le traitement et la prise en charge du kératocône et des ectasies cornéennes. Cette technique non invasive consiste à faire pénétrer les molécules de riboflavine qui sont chargées à travers l’épithélium grâce à un champ électrique de faible intensité. À l’aide de la lampe Vega à 10 mW et grâce à l’utilisation du Ricrolin® (Riboflavine), une formulation unique et brevetée sans conservateur des laboratoires Horus Pharma, la procédure est plus rapide, plus simple et plus pratique et procure un confort nettement amélioré : elle ne dure que 14 minutes contre une heure avec la procédure par cross linking classique et ne nécessite pas d’intervention chirurgicale (pas d’ablation de l’épithélium). Tous les nouveaux produits associés à la iontophorèse sont des dispositifs médicaux, marqués CE et répondant aux normes européennes de sécurité sanitaire.

Pratiques en Ophtalmologie • Mai 2013 • vol. 7 • numéro 64


cardinale.fr

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