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PRATIQUES EN

OPHTALMOLOGIE R E V U E

D I D A C T I Q U E

M É D I C O - C H I R U R G I C A L E d www.ophtalmologies.org

ICL myopique avec by-pass central.

Mise au point

Correction chirurgicale des fortes amétropies ICL Central Flow® et UBM STS

Dr Thierry Delayre, Dr Marie-Joëlle Sales-Davy, Dr Patricia Weiler, Laurence Bore En pratique

interspécialités

Mesure de la pression intraoculaire après chirurgie réfractive

Rétinopathie diabétique : comment la prévenir ? Est-elle évitable ?

Dr Alice Grise-Dulac

Dr Catherine Favard

Coup d’œil médico-légal

Échos des congrès

Ophtalmos/opticiens/ lunettes : nouvelles obligations ?

Tout sur l’aflibercept au congrès de l’AAO Dr Vincent Parier

Dr Valérie Ameline Décembre 2013 • Volume 7 • n° 69 • 9 e


PRATIQUES EN

OPHTALMOLOGIE R E V U E

D I D A C T I Q U E

M É D I C O - C H I R U R G I C A L E

• Directeur de la publication : Dr Antoine Lolivier • Directrice de la Rédaction : Odile Mathieu • Rédactrice : Caroline Sandrez • Directrice de la Production : Gracia Bejjani • Assistante de Production : Cécile Jeannin • Maquette et illustration : Antoine Orry • Chef de publicité : Emmanuelle Annasse • Service Abonnements : Claire Lesaint • Impression : Imprimerie de Compiègne 60205 Compiègne

sommaire www.ophtalmologies.org

Décembre 2013 • Vol. 7 • N° 69

Toute l’équipe de Pratiques en ophtalmologie vous souhaite de bonnes fêtes de fin d’année !

Rédacteur en chef Dr Pierre-Vincent Jacomet (Paris) Responsable éditorial Dr Michaël Assouline (Paris) Comité de Rédaction Dr Valérie Ameline (Le Sou médical-Groupe MACSF), Dr Corinne Bok-Beaube, Dr Catherine Favard (Paris), Dr Eric Gabison (Paris), Dr Jacques Laloum (Paris), Dr Guillaume Leroux Les Jardins (Paris), Dr Benjamin Wolff (Paris) COMITé éDITORIAL Dr Isabelle Aknin (Vallauris-Golfe-Juan), Dr Cati Albou-Ganem (Paris), Dr Florence Coscas (Créteil), Dr Laurent Laloum (Paris) (Conseiller éditorial de la rédaction), Dr Gérard Mimoun (Paris), Dr Vincent Pierre-Kahn (Suresnes) Comité scientifique Pr Jean-Paul Adenis (Limoges), Pr Christophe Baudouin (Paris), Dr Yves Bokobza (Boulogne-Billancourt), Pr Antoine Brézin (Paris), Pr Alain Bron (Dijon), Dr Georges Caputo (Paris), Dr Sylvie Chokron (Paris), Pr Béatrice Cochener (Brest), Dr Salomon-Yves Cohen (Paris), Dr Howard Cohn (Paris), Pr Gabriel Coscas (Créteil), Dr Marie Delfour-Malecaze (Toulouse), Pr Paul Dighiero (Poitiers), Dr Serge Doan (Paris), Dr Olivier Gout (Paris), Dr Jean-Claude Hache (Lille), Pr Jean-François Korobelnik (Bordeaux), Dr Yves Lachkar (Paris), Dr Evelyne Le Blond (Grenoble), Dr Dan Alexandre Lebuisson (Suresnes), Pr Frédéric Mouriaux (Caen), Pr Jean-Philippe Nordmann (Paris), Dr Pascal Pietrini (Saint Herblain), Pr José Sahel (Paris, Strasbourg), Dr Monique Schaison (Paris), Dr Eric Sellem (Lyon), Dr Jean-Bernard Weiss (Paris)

n en pratique

Mesure de la pression intraoculaire Comment procéder après une chirurgie réfractive ?............................ p. 242 Dr Alice Grise-Dulac (Paris)

n mise au point

Correction chirurgicale des fortes amétropies ICL Central Flow® et UBM STS..................................................................... p. 247

Dr Thierry Delayre (Saint-Maur-des-Fossés), Dr Marie-Joëlle Sales-Davy (Meaux), Dr Patricia Weiler (Saint-Maur-des-Fossés), Laurence Bore (Saint-Maur-des-Fossés)

n échos des congrès

Congrès de l’American Academy of Ophthalmology Tout sur l’aflibercept (Eylea®)..................................................................... p. 252

Dr Vincent Parier (Saint-Maur-des-Fossés)

n coup d’œil médico-légal

Flash infos médico-légales Ce que vous devez savoir............................................................................ p. 255

Dr Valérie Ameline (Cosne-Cours-sur-Loire)

n interspécialités

Rétinopathie diabétique Comment la prévenir ? Est-elle évitable ?.............................................. p. 260 Dr Catherine Favard (Paris)

n Bulletin d’abonnement................................................................ p. 246 n agenda........................................................................................................ p. 254 n Rendez-vous de l’industrie....................................................... p. 259 n index 2013................................................................................................. p. 265

Pratiques en Ophtalmologie est une publication ©Expressions Santé SAS 2, rue de la Roquette Passage du Cheval Blanc • Cour de Mai 75011 Paris Tél. : 01 49 29 29 29 - Fax : 01 49 29 29 19 E-mail : contact@ophtalmologies.fr Site : www. ophtalmologies.org RCS Paris B 394 829 543 N° de Commission paritaire : 0314T88767 ISSN : 2106 – 9735 Mensuel : 10 numéros par an Les articles de “Pratiques en Ophtalmologie” sont publiés sous la responsabilité de leurs auteurs. Toute reproduction, même partielle, sans le consentement de l’auteur et de la revue, est illicite et constituerait une contrefaçon sanctionnée par les articles 425 et suivants du code pénal.

www.ophtalmologies.org Assemblés à cette publication : 2 bulletins d’abonnement (2 pages et 4 pages). Photo de couverture : © DR


En pratique

Mesure de la pression intraoculaire Comment procéder après une chirurgie réfractive ? Dr Alice Grise-Dulac*

résumé La chirurgie réfractive est une discipline attirant de plus en plus de patients. Le glaucome reste une maladie redoutable, pour laquelle le diagnostic par mesure de la Pression intraoculaire (PIO) doit être réalisé le plus précocement possible. En modifiant l’épaisseur et l’architecture de la cornée, la chirurgie réfractive cornéenne rend difficilement interprétables les mesures données par la technique de référence qu’est le tonomètre à aplanation de Goldmann. D’autres techniques, moins dépendantes de l’épaisseur cornéenne sont à notre disposition pour mesurer la PIO après chirurgie réfractive. Parmi celles-ci, le tonomètre dynamique de Pascal et l’ORA semblent donner des résultats plus proches de la PIO réelle. D’autres études seront encore nécessaires pour s’approcher de la méthode idéale qui serait totalement indépendante des paramètres cornéens.

L

a chirurgie réfractive est une discipline en expansion attirant un nombre croissant de candidats, surtout chez les sujets jeunes, en majorité myopes. Dans la population générale, la mesure de la Pression intraoculaire (PIO) est *Service de Chirurgie réfractive, de la cataracte et du segment antérieur (Dr Gatinel), Fondation Ophtalmologique Adolphe de Rothschild, Paris

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souvent le premier paramètre de dépistage, de découverte fortuite et surtout de suivi d’un éventuel glaucome, dont le diagnostic est souvent posé plus tardivement dans la vie. La chirurgie réfractive cornéenne, en modifiant l’épaisseur et l’architecture de la cornée, rend les mesures traditionnelles de la PIO ininterprétables. Pour ces raisons, la mesure de la PIO chez les sujets opérés de chirurgie réfractive cornéenne nécessite une adaptation de réalisation avec des techniques nouvelles s’affranchissant le plus possible des modifications cornéennes.

Problématiques Chirurgie réfractive, hypertonie intraoculaire et glaucome En France, environ 150 000 procédures de chirurgie réfractive sont réalisées chaque année et ce nombre ne cesse d’augmenter. Une grande majorité des patients opérés sont corrigés pour une myopie, et par une technique de photoablation cornéenne (LASIK : Laser Assisted in Situ Keratomileusis : 60 à 80 % des actes, ou PKR : Photokératectomie à visée Réfractive : 20 à 40 %). Cinq pour cent des actes sont d’autre type (implants phaques, implants de chambre postérieure à but ré-

fractif, inlays cornéens…) (1). Les candidats sont le plus souvent des sujets jeunes en bonne santé et sans comorbidités oculaires. Le glaucome affecte près d’un million de personnes en France et, malgré un dépistage précoce et des traitements de plus en plus efficaces, ce nombre est lui aussi en progression. La prévalence du glaucome augmente avec l’âge, passant de 2 % à 40 ans à plus de 10 % à 75 ans. Plusieurs études de la littérature ont montré que la myopie était un facteur de risque de développement et d’évolution du glaucome. Le risque relatif pour un myope de développer un glaucome est de 1,88 par rapport à un sujet non myope (2). La relation glaucome-myopie est variable selon les études et relativement faible pour les myopies de moins de 3 dioptries alors qu’elle est très homogène et beaucoup plus élevée chez les myopies de plus de 3 dioptries. Les sujets myopes moyens à forts sains au moment de la chirurgie doivent donc être considérés comme des sujets plus à risque de développer ultérieurement un glaucome que les emmétropes ou les autres amétropes.

Modifications cornéennes après chirurgie réfractive La chirurgie réfractive cornéenne modifie un certain nombre de paramètres cor-

Pratiques en Ophtalmologie • Décembre 2013 • vol. 7 • numéro 69


Mise au point

Correction chirurgicale des fortes amétropies ICL Central Flow® et UBM STS Dr Thierry Delayre*, Dr Marie-Joëlle Sales-Davy**, Dr Patricia Weiler*, Laurence Bore*

Introduction Si l’on se restreint aux techniques ablatives en respectant les critères de sécurité, la correction chirurgicale des fortes amétropies impose souvent des compromis sur la qualité du traitement proposé, le plus souvent en réduisant la zone optique. Une solution plus originale consiste à glisser entre l’iris et le cristallin une lentille correctrice, comme l’ICL. Dans sa dernière version pourvue d’un by-pass central pour l’humeur aqueuse, l’implantation est encore plus aisée puisque la réalisation d’une iridectomie périphérique est désormais inutile. Cet article a pour but de rappeler les critères de l’implantation sécurisée de l’ICL pour les fortes myopies et les fortes hypermétropies. Il souligne en particulier la place de l’échographie par UBM, seule à même d’évaluer directement les caractères anatomiques du site de l’implantation, si importants pour le succès de la technique.

Historique L’idée extrêmement originale d’implanter une lentille dans l’espace virtuel inter-irido-cristallinien d’un œil phaque revient certainement à Fyodorov (1). Le matériau initialement employé *Clinique Gaston-Métivet , Saint-Maur-des-Fossés **Centre hospitalier général de Meaux

était du silicone et les premiers cas se sont soldés par la formation de cataractes et l’apparition de blocages pupillaires et d’hypertonie. C’est la mise au point d’un matériau innovant dont la tolérance s’est révélée excellente (le Collamer) qui a encouragé la société Staar à acquérir le brevet et à modifier l’architecture de la lentille pour améliorer sa tolérance, principalement avec l’aide du chirurgien argentin Roberto Zaldivar (2). Dans les récentes séries publiées, le taux de complications est réduit pour les cataractes à moins de 1 % ce qui paraît acceptable pour le profil d’yeux concernés. En France, plusieurs publications de Lesueur ont aussi rapporté de bons résultats pour la correction des fortes amétropies chez l’enfant.

L’implant ICL (Implantable Collamer Lens) C’est une lentille de chambre postérieure, adaptée à l’œil phaque, destinée à être glissée par une incision cornéenne de 3 mm entre l’iris et le cristallin. L’architecture actuelle est le fruit d’une évolution de plusieurs années. Le modèle ICL V4B représente la septième évolution de l’architecture de la lentille. Le matériau original est un composé mixte d’acrylique hydrophile et de collagène d’origine animale

Pratiques en Ophtalmologie • Décembre 2013 • vol. 7 • numéro 69

(2 %). Ce dernier composant lui confère une charge de surface négative, qui a la propriété d’empêcher l’adhérence des protéines, diminuant la réaction inflammatoire. Dans sa dernière version destinée aux corrections myopiques pures ou combinées à un astigmatisme, une perforation au centre de l’optique autorise un by-pass pour la circulation de l’humeur aqueuse vers la chambre antérieure (Fig. 1). Un artifice qui a été mis au point par Shimizu (2) et qui évite au chirurgien de réaliser une iridotomie pré ou peropératoire prévenant les blocages pupillaires. Cette simplification de la procédure est loin d’être anodine car elle concerne un acte de confort sur des yeux fragiles et des patients jeunes souvent anxieux. L’iridotomie en elle-même peut être la source d’inconvénients potentiels en préopératoire (difficultés de réalisation sur des yeux jeunes…) ou peropératoire (hémorragies…). La perforation au centre de l’optique n’est pas perceptible dans le champ visuel et n’altère pas les critères objectifs de qualité de la vision (4). De plus, elle favoriserait la circulation de l’humeur aqueuse autour du cristallin et pourrait prévenir l’apparition des opacités sous-corticales ou nucléaires en présence de la lentille. La plage des amétropies sphériques corrigeables par l’ICL 247


échos des congrès

Congrès de l’American Academy of Ophthalmology Tout sur l’aflibercept (Eylea®) Dr Vincent Parier*

La réunion annuelle de l’American Academy of Ophthalmology (AAO) s’est déroulée à la Nouvelle-Orléans et a été l’occasion de faire le point sur les différentes études en cours dans la dégénérescence maculaire liée à l’âge, le diabète, les occlusions veineuses et les complications néovasculaires de la myopie forte. Alors que la mise sur le marché de l’Eylea® (Fig. 1) est récente en France, le produit est déjà disponible aux États-Unis depuis plus d’un an. Ce congrès a aussi permis d’apprécier l’expérience de nos collègues américains dans leur utilisation de l’aflibercept.

Dégénérescence maculaire liée à l’âge

D’après Kitchens JW et al. Des analyses plus détaillées et prolongées des études VIEW 1 et VIEW 2 ont été présentées. Ainsi, il apparaît qu’à la 52e semaine, l’aflibercept 2 mg en injection toutes les quatre ou huit semaines permet un “assèchement” rétinien significativement plus important que le ranibizumab mensuel. Dans le sous-groupe des patients présentant des liquides persistants sur l’OCT après les trois injections initiales men-

Figure 1 – L’aflibercept est une protéine de fusion de deux portions des récepteurs du VEGF (VEGF-R1 et VEGF-R2).

L’étude VIEW 1 a fait l’objet d’une extension permettant de suivre plus de 300 patients jusqu’à la 192e semaine. Tous les groupes initiaux de l’étude étaient traités par l’aflibercept 2 mg en PRN à partir de la 96e semaine. Comme dans l’étude HORIZON (suivi prolongé de traitements par ranibizumab), on note un effritement progressif du gain visuel initial avec, tous groupes confondus, une

meilleure acuité visuelle corrigée à +7 lettres à 192 semaines (Fig. 2). La tolérance restait bonne et une moyenne de 9,6 injections étaient réalisées entre la 96e semaine et la 192e semaine. L’étude ASSESS cherchait à évaluer l’efficacité de l’aflibercept chez des patients traités précédem-

14 12

Score ETDRS

Introduction

suelles, il est intéressant de poursuivre mensuellement les injections car on obtient à un an des acuités visuelles significativement meilleures (+11,7 lettres pour le groupe aflibercept tous les mois contre +8,5 lettres pour un traitement tous les deux mois). Enfin, les injections mensuelles d’aflibercept permettent aussi de réduire significativement l’importance des décollements de l’épithélium pigmentaire par rapport aux injections tous les deux mois et au Lucentis®.

+10,4

+10,2

10 8

+7,0

6 2 0

Dosage trimestriel modifié

Dosage fixe

4

VIEW 1 0

12

24

36

48

Extension 60

72

84

96 108 120 132 144 156 168 180 192

Semaine Figure 2 – Variation de la meilleure acuité visuelle corrigée dans l’étude VIEW 1 et son

*Clinique Gaston-Métivet, Saint-Maur-des-Fossés

252

extension. Pratiques en Ophtalmologie • Décembre 2013 • vol. 7 • numéro 69


Coup d’œil médico-légal

Flash infos médico-légales Ce que vous devez savoir

n Une fois n’est pas coutume, ce mois-ci, nous reprenons des brèves ou articles parus dans la presse spécialisée ou grand public sur lesquels il nous semble nécessaire d’insister.

Sinistralité médicolégale en hausse : devoir d’information +++ Quelques chiffres

Le Quotidien du médecin du 12 décembre 2013 rappelle que, concernant les sinistres en responsabilité professionnelle, les médecins sont toujours plus visés par les procédures judiciaires. En 2012, la MACSF a recensé 2  187 procédures incriminant chirurgiens, médecins généralistes, anesthésistes et autres professionnels pour dommage corporel. À l’ardeur nouvelle des patients, s’ajoute une sévérité accrue des magistrats. L’assureur a déboursé près de 50 millions d’euros d’indemnités. On déplore plus de déclarations et plus de condamnations. En 2012, le rapport annuel de la MACSF sur les risques professionnels en santé dresse un paysage judiciaire bien sombre pour les médecins. Gros du portefeuille de l’assureur, les 131 000 praticiens (dont 78  000 libéraux) couverts en responsabilité civile profes-

Dr Valérie Ameline*

sionnelle ont fait l’objet de 2 187 déclarations de sinistre corporel, soit un chiffre en légère augmentation. Le taux de sinistralité en 2012 s’élève à 1,67 % pour l’ensemble des médecins, 2,65 % chez les seuls libéraux, 1,3 % chez les généralistes, 38,7 % chez les chirurgiens, 21,8 % chez les anesthésistes et 13,2 % chez les urgentistes, détaillent la revue Le Généraliste et le journal Les Échos. Sur les 456 décisions rendues au civil, le taux de condamnation est de 60 % et le taux de condamnés de 67 % car les tribunaux reconnaissent de plus en plus la responsabilité partagée de plusieurs professionnels. L’ensemble de ces dossiers a coûté 48,6 millions d’euros à la MACSF (contre 30,4 millions en 2011), avec un coût moyen qui a augmenté de 82 000 à 115 731 euros en un an du fait de l’augmentation du nombre de dossiers graves, selon Le Panorama du risque médical. Les dix-sept décisions pénales ont débouché sur un taux de condamnation de 46 %, contre 42 % en 2011.

Devoir d’information *Ophtalmologiste conseil, Le Sou-Médical-Groupe MACSF, Cosne-Cours-sur-Loire

On n’insistera jamais assez sur le devoir d’information et

Pratiques en Ophtalmologie • Décembre 2013 • vol. 7 • numéro 69

le recueil d’un consentement éclairé nécessaire et indispensable avant tout acte de soin ou tout examen complémentaire le justifiant. La SFO a édité de nombreuses fiches valides et devant être utilisées sans modification par les ophtalmologistes. Dans l’immense majorité des cas, les soins dispensés par les ophtalmologistes sont diligents et conformes aux données acquises de la science. Il est fort regrettable que de nombreux dossiers soient considérés fautifs par les magistrats ou les Commissions de conciliation et d’indemnisation (CCI), uniquement par défaut d’information et absence de consentement éclairé du patient. Nous le savons tous, depuis des années désormais, le praticien doit pouvoir prouver l’information délivrée et l’accord de son patient avant la réalisation de l’acte. Une signature sur une fiche SFO n’est pas la panacée mais une absence de fiche SFO signée sera systématiquement considérée comme négligence fautive de l’ophtalmologiste. Gardons bien cela à l’esprit et n’opérons pas sans fiche SFO signée dans le dossier du patient. Il est même nécessaire d’in255


interspécialités

Rétinopathie diabétique Comment la prévenir ? Est-elle évitable ? Dr Catherine Favard*

introduction

Prévalence La rétinopathie diabétique (RD) représente la 1re cause de cécité légale (acuité < 1/10) chez les sujets de moins de 50 ans dans les pays industrialisés (1). La prévalence de la RD augmente avec la durée du diabète et l’importance de l’hyperglycémie chronique. La prévalence globale de la RD est de 45 % chez les diabétiques de type 1 et 17 % chez les diabétiques de type 2. Après 20 ans d’évolution du diabète, plus de 90 % des diabétiques de type 1 et 60 % des diabétiques de type 2 présentent une RD. En France, les 800 000 cas de RD ont un risque de cécité de 2,5 % après 10 ans d’évolution qui a été divisé par 3 depuis 20 ans grâce aux progrès de l’équilibration du diabète

*Centre ophtalmologique de l’Odéon, Centre Iéna Vision, Fondation Rothschild, Paris

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© lightpoet - Fotolia

Le diabète touche actuellement 2 millions de Français, soit 3 % de la population. L’obésité et le vieillissement croissants de la population font prédire une augmentation du nombre de personnes atteintes de 25 % d’ici à 2025. L’une des complications majeures est la rétinopathie diabétique. Comment la prévenir ? Est-elle évitable ?

et à de meilleurs dépistage et traitement de la RD.

Physiopathogénie La RD est une manifestation de la microangiopathie diabétique (Tab. 1 et Fig. 1) et entraîne : • des microanévrismes et une hyperperméabilité capillaire responsables de l’œdème maculaire (OM), principale cause de baisse visuelle progressive dans la RD ; • une occlusion des capillaires rétiniens responsable d’ischémie rétinienne puis des complications néovasculaires sans baisse visuelle avant les complications hémorragiques tardives potentiellement cécitantes.

Facteurs de risque Les principaux facteurs de risque

de l’incidence et de la progression de la RD sont : • la durée du diabète pour les types 1 et 2, la prévalence de la RD augmente chez les diabétiques de type 1 : 8 % à 3 ans, 25 % à 5 ans, 60 % à 10 ans et 80 % à 15 ans ; • le mauvais contrôle glycémique, le taux d’HbA1c est associé à la progression de la RD et de la RD proliférante ; • le mauvais contrôle de la pression artérielle diastolique et systolique chez les diabétiques de type 1 et systolique chez les diabétiques de type 2 ; • les lipides sériques (triglycérides élevés) ; • une néphropathie, les micro et macroalbuminurie sont des facteurs prédictifs de RD ; • l’obésité, l’indice de masse corporelle élevé (DCCT), l’augmentation du tour de taille ;

Pratiques en Ophtalmologie • Décembre 2013 • vol. 7 • numéro 69


index pratiques en ophtalmologie 2013 dossiers • N° 65 – Congrès de la Société française d’Ophtalmologie. articles par rubrique Chirurgie • N° 68 – Chirurgie réfractive : actualité sur les implants multifocaux. Contactologie • N° 60 – La réhabilitation visuelle après insertion d’anneaux intracornéens dans les yeux kératoconiques : particularités de l’adaptation en lentilles de contact. • N° 61 – Peut-on adapter correctement tous les presbytes ? À partir de cas cliniques. • N° 62 – Exigences légales d’utilisation des solutions d’entretien des lentilles de contact : le point sur les normes actuelles. • N° 63 – Lentilles et protection UV : critères de choix. • N° 64 – Que faut-il savoir pour débuter en contactologie ? Les points clés à connaître. • N° 64 – Œil rouge, inconfort, irritation, vision floue ou sensibilité à la lumière : quelle attitude chez l’ancien ou le nouveau porteur de lentilles ? Coup d’œil médico-légal • N° 61 – Les mises en cause de la responsabilité civile professionnelle en 2011 : une année stable mais avec croissance des saisines de CCI. • N° 63 – Le devoir d’information du patient par le praticien : quels cas entraînent des indemnisations ? • N° 66 – Pour ne pas voir sa responsabilité civile professionnelle engagée : le dossier type. • N° 67 – Rédaction de certificats médicaux : conduite à tenir pour ne pas voir sa responsabilité civile professionnelle engagée. • N° 69 – Flash infos médico-légales : ce que vous devez savoir. Échos des congrès • N° 67 – Réunion annuelle AFSOP-ESA : compte rendu. • N° 68 – TFOS 2013 : les nouveautés en sécheresse oculaire. • N° 69 – Congrès de l’American Academy of Ophthalmology : tout sur l’aflibercept (Eylea®). En pratique • N° 61 – L’adaptation en lentilles du patient astigmate : critères de choix et principes d’adaptation. • N° 63 – Débuter en femtoseconde : dans la chirurgie de la cataracte. • N° 66 – Trous maculaires idiopathiques : la chirurgie doit être adaptée à chaque patient. • N° 67 – Ablation réfractive par laser femtoseconde : la technique ReLEx®. • N° 68 – Noyaux durs : la technique de la pyramide inversée. • N° 69 – Mesure de la pression intraoculaire : comment procéder après une chirurgie réfractive ? Examen • N° 60 – Quelle place reste-t-il pour l’angiographie en 2013 ? L’émergence des progrès technologiques. Imagerie • N° 63 – Apport des différentes techniques d’imagerie rétinienne : dans la prise en charge des maladies inflammatoires de l’œil. • N° 66 – Organisation de l’imagerie en ophtalmologie : quelles solutions s’offrent à vous ? • N° 67 – Complexe ganglionnaire et glaucome : vingt clés pour comprendre la superposition structure et fonction. Lecture critique • N° 60 – Glistening et implant jaune de dernière génération. ° 60 – Super-dose de ranibizumab en cas de5 DMLA exsudative ne Pratiques• N en Ophtalmologie • Décembre 2011 • vol. • numéro 49 répondant pas au traitement.

• N° 61 – Dépistage des complications maculaires liées au Plaquénil® : impact des recommandations de l’American Academy of Ophthalmology sur la pratique courante. • N° 61 – Déchirures rétiniennes iatrogènes et vitrectomie. • N° 62 – Comparaison de 4 méthodes de marquage cornéen avant implantation torique. • N° 62 – Absorption systémique de la mitomycine-C topique utilisée en chirurgie réfractive. • N° 64 – Endophtalmie après injection intravitréenne. • N° 64 – Cortex résiduel en fin de chirurgie de la cataracte et risque d’endophtalmie. • N° 66 – DMLA exsudative réfractaire au ranibizumab et bevacizumab : switch thérapeutique avec l’aflibercept. • N° 66 – Rupture capsulaire avec chute de fragments cristalliniens : comparaison des résultats en fonction du délai de prise en charge. • N° 68 – Choc anaphylactique après injection intracamérulaire de céfuroxime chez une patiente allergique à la pénicilline. • N° 68 – Chirurgie du trou maculaire sans positionnement face vers le sol mais pelage étendu de la limitante interne. Le point sur • N° 61 – OCT 2013 : vers l’infini et au-delà. Explorations des DMLA. • N° 62 – Les occlusions veineuses rétiniennes : veine centrale et branche veineuse. • N° 63 – Les conjonctivites infectieuses de l’enfant : la prise en charge varie avec l’âge. • N° 67 – Ocriplasmine : traitement non chirurgical des trous maculaires. Mise au point • N° 60 – La micronutrition adaptée à l’ophtalmologie : le point sur l’étude AREDS 2. • N° 62 – Le calcul d’implants en préopératoire : afin d’améliorer la détermination de la position de l’implant. • N° 63 – La kératoconjonctivite vernale : rare, mais au traitement contraignant. • N° 64 – Quelles sont les bonnes pratiques d’injection intravitréenne ? Les recommandations de l’ANSM. • N° 66 – Pathologies rétiniennes du myope fort : nécessité d’une prise en charge précoce. • N° 68 – Dégénérescence maculaire liée à l’âge : prévention. • N° 69 – Correction chirurgicale des fortes amétropies : ICL Central Flow® et UBM STS. Profession • N° 68 – Le médecin face aux conflits d’intérêts : recommandations de bonnes pratiques. Thérapeutique • N° 60 – Étude RÉMIDO : étude rétrospective multicentrique longitudinale de l’Ozurdex® dans le traitement de l’œdème maculaire des OVR. • N° 62 – Y a-t-il encore un risque inflammatoire lié à la chirurgie de la cataracte ? La place des AINS et AIS. • N° 68 – Néovaisseaux choroïdiens : première expérience d’un traitement par IVT d’aflibercept. Zoom sur… • N° 60 – Les œdèmes maculaires : diagnostic étiologique. Évaluation des causes potentielles les plus fréquentes. • N° 62 – Actualités sur les cornées artificielles : l’importante avancée des kératoprothèses. • N° 63 – Les atteintes vasculaires des voies optiques : tableaux cliniques et prises en charge. • N° 66 – Larmoiements de l’adulte : prise en charge par sonde à ballonet.

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