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Mise au point

Lucentis® et Avastin® Le débat continue… Dr Valérie Le Tien*

Introduction La question de l’utilisation (et de la légitimité) du bévacizumab dans le traitement de la DMLA exsudative s’est posée, à vrai dire, très tôt dans l’histoire des traitements anti-angiogéniques. Rappelons que le ranibizumab est disponible officiellement depuis 2007 dans cette indication ; mais, déjà en 2005, un article (1) évoquait la possibilité de traiter les DMLA néovasculaires avec le bevacizumab, même si la voie alors évoquée était systémique (intraveineuse).

Figure 1 - Le ranibizumab est un fragment d’anticorps monoclonal, contrairement au bévacizumab qui est l’anticorps monoclonal complet.

La cause du débat

Ce débat a pour principale cause le fait que le bévacizumab et le ranibizumab soient deux molécules très… cousines ; en effet, si le bévacizumab est un anticorps monoclonal anti-VEGF, le ranibizumab est un fragment de ce même anticorps, développé par le même laboratoire (Genentech, South San Francisco, CA) (Fig. 1). Mais seul le ranibizumab est homologué dans le traitement de la DMLA exsudative, faisant suite aux résultats des études MARINA et ANCHOR. Le bévacizumab a l’Autorisation de mise sur le marché (AMM) dans le traitement du cancer colorectal métastatique.

*Clinique Gaston-Métivet, Saint-Maur-des-Fossés ; Centre hospitalier-intercommunal, Créteil

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Le ranibizumab est commercialisé par les laboratoires Novartis sous le nom de Lucentis®, et le bévacizumab par les laboratoires Roche sous le nom d’Avastin®. Toutefois, le coût du ranibizumab rapporté par injection intravitréenne est beaucoup plus important que celui du bévacizumab (environ 3 à 4 fois plus cher). C’est pourquoi la question de l’utilisation de ce dernier dans le traitement de la DMLA exsudative s’est posée rapidement, hors AMM, et en utilisant une galénique prévue pour un usage systémique. Il est important de souligner que le bévacizumab a montré une bonne tolérance et une efficacité certaine dans des études de cas cliniques et des séries rétrospectives mais n’a jamais été testé dans le traitement de la DMLA exsudative dans

une étude de phase 3, ce qui pose des problèmes à la fois éthiques et légaux. Ce débat a depuis dépassé les frontières de la communauté ophtalmologique (2), en particulier depuis les résultats de l’étude GEFAL.

L’étude GEFAL

À la demande des autorités de santé, une étude institutionnelle randomisée multicentrique a vu le jour : l’étude GEFAL (Groupe d’Évaluation Français Avastin® versus Lucentis®). Elle s’inscrit dans la lignée d’autres études internationales américaines (CATT) (3) et anglaises (IVAN). En l’absence d’étude de phase 3 disponible pour le bévacizumab dans le traitement de la DMLA exsudative, mais en tenant compte

Pratiques en Ophtalmologie • Février 2014 • vol. 8 • numéro 71


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