CARTE ILLUSTRÉE
Période recommandée : PRINTEMPS ET HIVER
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orêt méditerranéenne La forêt méditerranéenne peut être considérée comme l'habitat le plus proche des formations d'origine qui recouvraient, il y a des milliers d'années, les terres d'Estrémadure. L'action transformatrice de l'homme au fil de l'histoire a provoqué l'évolution de la forêt vers d'autres types de végétation également de grande valeur, comme les dehesas, les buissons (matorrals) ou les pâturages. Les forêts méditerranéennes les mieux conservées subsistent encore sur les versants et les parties hautes de certaines sierras ainsi que dans certaines vallées fluviales. Les essences dominantes sont le chêne vert, le chêne-liège et le chêne, elles présentent toujours une grande densité d'arbres avec l'entremêlement de leurs cimes. Elles sont d'ordinaire accompagnées de nombreuses espèces arbustives et de buissons qui atteignent parfois un tel développement que la forêt se transforme en un impénétrable enchevêtrement végétal. Certains des oiseaux les plus menacés de la Péninsule Ibérique utilisent cet habitat pour nidifier, recherchant la protection qu'offre la végétation dense des versants des sierras. C'est le cas du vautour moine, de l'aigle ibérique ou de la cigogne noire qui choisissent généralement de hauts arbres pour installer leurs nids. La forêt est souvent exclusivement constituée d'arbres, une grande partie des buissons ayant été éliminée, les espèces d'oiseaux typiquement forestiers abondent alors : geai des chênes, pic épeiche, pic épeichette, torcol fourmilier, sittelle torchepot, grimpereau des jardins, rougequeue à front blanc, mésange huppée, mésange à longue queue, pinson des arbres ou gros-bec casse-noyaux. Le pouillot de Bonelli est également présent dans les forêts de chêne. Lorsque la strate arbustive est abondante, des espèces nicheuses comme le rouge-gorge familier, le rossignol philomèle, le troglodyte mignon ou la fauvette à tête noire y apparaissent. C'est également l'habitat idéal de nombreux rapaces comme la bondrée apivore - particulièrement dans les chênaies - l'autour des palombes, l'épervier d'Europe, le hibou moyen-duc et la chouette hulotte.
Période recommandée : PRINTEMPS ET HIVER
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De nombreuses espèces d'oiseaux trouvent ici un habitat idéal pour la reproduction tandis que d'autres y sont attirées par l'abondance de nourriture, elles nidifient dans les rochers, les forêts ou les dehesas. L'espèce la plus représentative des pâturages est l'outarde avec des populations en Estrémadure qui dépassent les 6500 individus et dont la spectaculaire parade nuptiale est l'une des principales attractions du tourisme ornithologique dans la région. D'autres oiseaux comme l'outarde canepetière, le ganga cata, le ganga unibande, le glaréole à collier, la chevêche d'Athéna et l'œdicnème criard sont également fréquents dans cet habitat de plaine. Les cultures céréalières voient s'établir des colonies de busard cendré qui sont parfois accompagnés de quelques couples de busards des roseaux et plus rarement de busards Saint-Martin. Il est fréquent que le rollier d'Europe vienne nicher dans les maisons de campagne ou que s'y installent des colonies de faucon crécerellette, les deux espèces étant également les principaux locataires des centaines de nichoirs artificiels installés sur les poteaux des lignes électriques de la région. Comme dans les dehesas, l'abondance des pies rend possible la présence du coucou geai, le parasite de leurs nids. Les communautés d'oiseaux sont également très nombreuses, on mentionnera parmi celles-ci les populations de cochevis de Thékla, cochevis huppé, moquer plombé, alouette calandrelle, pipit rousseline, cisticole des joncs, traquet oreillard, pie-grièche grise et bruant proyer. C'est l'habitat par excellence de la perdrix rouge et parfois de la caille des blés. En hiver, il s'enrichit de la présence de nouveaux oiseaux arrivés du nord, c'est le cas de la grue cendrée, du pluvier doré, du vanneau huppé, du
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ehesas
Les dehesas (pâturages en sous-bois) sont sans nul doute le paysage le plus représentatif d'Estrémadure, ils couvrent environ 35% du territoire. Les dehesas sont le résultat de la disparition progressive de la forêt méditerranéenne avec la réduction du nombre d'arbres et la présence de buissons et d'arbustes. À la fois au moyen de la taille régulière des arbres et du débroussaillage des buissons, l'homme est parvenu à créer un écosystème complexe, symbole sans équivoque du développement durable dans la région. Les dehesas sont principalement constituées de chêne vert et de chêne-liège tandis qu'on peut rencontrer des dehesas de chêne ou même de chêne rouvre à plus haute altitude. Dans les dehesas ayant une forte densité d'arbres (20 à 40 arbres par ha), les espèces d'oiseaux sont les espèces typiquement forestières, on peut ainsi y remarquer pendant la période de reproduction la huppe fasciée, le pigeon ramier, la tourterelle des bois, le pic vert, la mésange bleue, la mésange charbonnière, le pinson des arbres, le merle noir, la grive draine, le gobemouche gris, la fauvette orphée, la pie grièche à tête rousse, la pie-bleue à calotte noire, le moineau soulcie, le moineau espagnol et le verdier d'Europe. Lorsque les dehesas conservent des buissons comme le ciste, le genêt, la bruyère, la lavande ou même les chaparros (jeunes chênes verts n'ayant jamais été taillés), elles s'enrichissent de la présence d'autres espèces comme l'alouette lulu, la fauvette mélanocéphale, la fauvette orphée, la fauvette passerinette et la fauvette pitchou. Lorsque la densité d'arbres diminue (> 15 arbres/ha) et que prédominent les pâturages aux buissons épars d'autres espèces apparaissent comme le cochevis de Thékla, le tarier pâtre, le bruant proyer ou même l'œdicnème criard. En hiver, l'une des espèces la plus représentative est la grue cendrée, authentique symbole des dehesas à cette époque de l'année. De la même manière, le pigeon ramier également attiré par l'abondance des glands, arrive en groupes importants dans les chênaies des dehesas. D'autres espèces fréquentes durant l'hivernage sont le vanneau huppé, la bergeronnette grise, le rouge-gorge familier, le rougequeue noir, la grive musicienne, la grive draine, le pouillot fitis et le bouvreuil pivoine.
Les ZPS les plus représentatives de ce type d'habitat sont les suivantes : le "Barrage de Cornalvo et Sierra Bermeja", les "Dehesas de Jerez", les “Vegas (plaines fertiles) del Ruecas, Cubilar et Moheda Alta”, “Monfragüe et les dehesas des alentours" , "Puerto Peña et Sierra de los Golondrinos", “Sierra de la Moraleja et Piedra Santa", "Sierra de Siruela" et "Sierra de Hornachos".
Période recommandée : PRINTEMPS
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ochers
De nombreuses sierras d'Estrémadure sont couronnées de grands rochers de quartzite qui émergent au-dessus de l'épaisse frange de végétation de la forêt méditerranéenne ou des dehesas. La sécurité des rochers, bien souvent inaccessibles, et la barrière dense qu'offre la végétation des versants encouragent certains oiseaux à choisir ces lieux pour nidifier et éviter ainsi les gênes humaines ou échapper à leurs prédateurs naturels. On trouve de nombreux rapaces menacés parmi les oiseaux qui viennent nidifier dans les rochers comme l'aigle de Bonelli, l'aigle royal, le faucon pèlerin et le hibou grand-duc. Plus de 40% de la population de cigogne noire choisit les rochers de quartzite au lieu des grands arbres pour nidifier. Cet habitat est également très spécifique à certaines espèces durant la reproduction, c'est le cas de l'hirondelle des rochers, le martinet à ventre blanc, le martinet cafre, le traquet rieur, le monticole merle-bleu, le monticole merle-de-roche, le bruant fou, le choucas des tours, le grand corbeau et le crabe à bec rouge. En hiver, on peut observer l'accenteur alpin dans les montagnes à haute et moyenne altitude et très exceptionnellement le tichodrome échelette. Les meilleurs rochers pour voir des oiseaux se situent dans les ZPS suivantes : les "Dehesas de Monfragüe et leurs alentours" (Salto del Gitano, Portilla del Tiétar), le "Barrage d'Orellana et Sierra de Pela" (Puerto Peña), "Sierra de Villuercas et la Vallée du Guadarranque" (Pic Villuercas), “Canchos de Ramiro et Ladronera” (Sierra de la Garrapata), "La Serena et les sierras périphériques” (Sierra de Tiros), “Sierras de Peñalsordo et Capilla” (Torozo), "Sierra de la Moraleja", "Sierra de Hornachos" et "Sierras centrales et Barrage d'Alange".
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uissons
L'élimination des arbres des dehesas, conjuguée à l'abandon des cultures agricoles et de l'élevage, ainsi que d'autres facteurs comme les incendies de forêt, ont favorisé l'implantation d'une végétation où prédominent les buissons et arbustes méditerranéens. Les formations les plus communes sont les plantations de cistes, les plantations de genêts, les genêtières et les plantations d'oliviers sauvages, tandis qu'à plus haute altitude les bruyères et les landes de genêts purgatifs sont plus fréquents.
On citera parmi les espèces venant y nicher la fauvette pitchou, la fauvette mélanocéphale, la fauvette à lunettes, la fauvette passerinette, le pipit rousseline, le tarier pâtre, l'agrobate roux et la linotte mélodieuse. Lorsque des espaces s'ouvrent dans les buissons et qu'apparaissent les pâturages, il est également fréquent de rencontrer le traquet motteux, le traquet oreillard, le cochevis de Thékla et même le busard cendré. Dans les zones de plus haute altitude, souvent enneigées l'hiver, où ne poussent que les bruyères et les landes de genêts purgatifs alternant avec des pâturages de montagne, on peut rencontrer parmi les espèces nicheuses l'accenteur mouchet, le bruant ortolan et le gorgebleue à miroir.
busard Saint-Martin, du faucon émerillon, du pipit farlouse, de l'alouette des champs, du chardonneret élégant ou de la bergeronnette grise.
courlis cendré, échasse blanche, chevalier gambette, chevalier arlequin, pluvier doré, bécassine des marais et combattant varié.
L'abondance de nourriture favorise la présence d'autres oiseaux intéressants qui nidifient dans des habitats très différents, c'est le cas de l'aigle ibérique, l'aigle de Bonelli, l'aigle royal ou le circaète Jean-le-Blanc ou d'oiseaux charognards attirés par les grands troupeaux de bétail comme le vautour fauve, le vautour moine et le vautour percnoptère.
fuligule morillon, sarcelle d'hiver et nette rousse. L'hivernage du grèbe huppé, du grèbe castagneux et du grèbe à cou noir atteint une certaine importance dans quelques endroits.
fauvette à tête noire, le rémiz penduline, le loriot d'Europe et le bruant zizi. Citons également des espèces ayant des habitudes nocturnes comme l'engoulevent à collier roux.
Parmi les rapaces, on signalera des populations de busard des roseaux et de busard Saint-Martin qui ont l'habitude d'installer leurs nids dans les rizières, élanion blac, buse variable, milan royal, faucon émerillon et hibou de marais.
En hiver, de nombreux barrages sont utilisés comme nichoirs communaux pour la grue cendrée, les mouettes et le grand cormoran.
Il existe des ZPS exclusivement conçues pour protéger les oiseaux des cultures irriguées comme les "Rizières de Palazuelo et Guadalperales", les 'Vegas del Ruecas, Cubilar et Moheda Alta" et les "Plaines de Zorita et le Barrage de Sierra Brava".
On peut régulièrement observer le balbuzard pêcheur dans les barrages au cours de ses migrations et la cigogne noire se concentre en grands groupes (dépassant même les 100 individus) aux extrémités des barrages et bassins dans leurs migrations postnuptiales.
On rencontre fréquemment sur les rivières du nord de la région le cincle plongeur de même que la bergeronnette des ruisseaux et la bergeronnette grise, cette dernière beaucoup plus répandue dans tous les types de zones humides de la région.
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Période recommandée : HIVER
ultures irriguées
En Estrémadure, plus de 200 000 ha sont consacrées aux cultures irriguées, favorisées par le vaste réseau de digues et de canaux présents dans le bassin du fleuve Guadiana et dans une moindre mesure celui du Tage. Sur le plan ornithologique, les cultures irriguées les plus intéressantes sont le maïs et le riz (avec 25 000 ha, l'Estrémadure est la deuxième région productrice de riz d'Espagne) en particulier en hiver. Après la récolte de ces cultures (entre octobre et novembre), les oiseaux profitent principalement des grains abandonnés dans les chaumes après la récolte. En outre, les rizières restent inondées durant la majeure partie de l'hiver, se transformant en d'attirantes zones humides aux eaux peu profondes. Bien qu'il s'agisse de zones consacrées à l'agriculture intensive, elles accueillent d'importantes populations d'oiseaux et un grand nombre d'espèces. Parmi les oiseaux associés aux cultures irriguées, on mentionnera les populations hibernantes de grue cendrée, barge à queue noire, goéland brun, mouette rieuse, ibis falcinelle, héron cendré, héron garde-bœufs, crabier chevelu, aigrette garzette, grande aigrette, cigogne blanche, oie cendrée, canard pilet, canard souchet et vanneau huppé. Parmi les espèces limicoles, on compte d'importants effectifs de
Période recommandée : PRINTEMPS ET HIVER
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arrages et bassins
Les deux fleuves principaux, le Tage et le Guadiana, se trouvent presque entièrement endigués dans leur totalité à leur passage en Estrémadure à des fins de production électrique et d'approvisionnement en eau de la population et des cultures irriguées. La rareté de l'eau au cours des mois d'été qui peut parfois se prolonger a rendu nécessaire la construction de nombreux barrages et bassins. En fait, l'Estrémadure est la région de la Péninsule Ibérique comptant la plus grande longueur de cours intérieurs soit 2000 km. Ces zones humides artificielles sont intensément utilisées par les oiseaux et constituent de véritables oasis. Il est possible de trouver dans les îles des barrages des colonies de reproduction de sterne naine, sterne hansel, glaréole à collier, échasse blanche, petit gravelot et parfois de sterne pierregarin. Le grand cormoran a également commencé à nidifier ces dernières années sur certains barrages. Le Grèbe castagneux, le grèbe huppé, la foulque macroule et parfois la guifette moustac et le vanneau huppé nidifient dans les bassins peu profonds à la végétation flottante. Il convient de signaler parmi les anatidés nicheurs le canard chipeau et le canard souchet et également ponctuellement la nette rousse et le fuligule milouin. La valeur ornithologique de ces zones humides est bien plus grande en hiver, l'Estrémadure est ainsi l'une des régions ibériques la plus importante pour l'hivernage des espèces aquatiques en dépassant chaque année 250 000 oiseaux hivernants. Mentionnons au cours de cette période les populations de canard colvert, canard pilet, canard siffleur, canard chipeau, canard souchet, fuligule milouin,
Il est fréquent d'observer sur les murs des barrages l'hirondelle des rochers et le pigeon biset et parfois également le monticole merle-bleu, le traquet rieur ou le bruant fou. Un grande nombre de barrages est inclus dans le réseau de ZPS d'Estrémadure, on mentionnera en raison de leur importance le "Barrage d'Orellana et la Sierra de Pela", les "Plaines de Zorita et le Barrage de Sierra Brava", le "Barrage de los Canchales", le "Barrage de Montijo", le "Barrage de la Serena", le "Barrage d'Arrocampo", le "Barrage de Brozas", le "Barrage de Borbollón", le "Barrage d'Alcántara", le "Barrage de Talaván", le "Barrage de Valdecañas", le "Barrage de Valuengo", le "Barrage de Gabriel y Galán" et le "Barrage de Vegas Altas". Les bassins et les lagunes les plus remarquables sont : les “Plaines et le complexe lagunaire La Albuera", le "Complexe lagunaire de Egido Nuevo" et le "Bassin de la dehesa Boyal de Navalmoral". Période recommandée : PRINTEMPS ET ETE
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iviéres et ruisseaux
Les cours fluviaux peuvent être très différents selon la végétation associée, la largeur et la profondeur de leur lit et l'altitude à laquelle ils se trouvent. Les essences les plus fréquentes dans les cours d'eau permanents sont les aulnes, les frênes, les peupliers et les saules. Dans les cours saisonniers, presque toujours secs durant les mois d'été, prédominent des essences très adaptées au manque d'eau comme le laurier-rose et le tamujo. Les espèces associées à la végétation des rives sont nombreuses comme le rossignol philomèle, l'hypolaïs polyglotte, le rouge-gorge familier, la
L'Estrémadure abrite l'une des formations de végétation méditerranéenne la plus étendue et la mieux conservée d'Europe avec des paysages d'une extraordinaire beauté et une grande diversité d'habitats qui sont le refuge de plus de 300 espèces d'oiseaux. Un trésor où l'on peut découvrir quelques unes des espèces les plus précieuses, menacées et spectaculaires du continent. La région offre en outre un fascinant patrimoine historique, culturel et gastronomique. Au cours de votre excursion, recherchez la marque du Club Birding in Extremadura, un groupement de près de 100 membres privés et publics qui vous aideront à profiter du tourisme ornithologique.
TELEPHONE ET ADRESSE D'INTERÊT Direction générale du Tourisme Avda. de las Comunidades, s/n Téléphone : +34 924 332 501 06800 Mérida (Badajoz) Espagne
On citera parmi les ZPS possédant d'importantes surfaces de buissons : "Sierra de Gata et la Vallée de las Pilas", "Hurdes" et la "Naissance du fleuve Gévora".
Les ZPS les plus représentatives de ce type de végétation sont : "Sierra de San Pedro", "Monfragüe et les pâturages des alentours", "Sierra de Villuercas et la Vallée du Guadarranque" et le "Fleuve Tage International et les zones riveraines".
Les ZPS comptant la plus importante surface de pâturages et de terres cultivées sont "La Serena", les "Plaines de Cáceres", les "Plaines de Trujillo", "Magasca", les "Plaines d'Alcántara et Brozas" et "Campiña Sur et le Barrage d'Arroyo Conejo". On compte également certaines zones importantes dans les "Dehesas de Jerez", les "Plaines et le complexe lagunaire de la Albuera" et les "Plaines de Zorita et le Barrage de Sierra Brava".
TOURISME ORNITHOLOGIQUE
Les oiseaux associés à ce type de végétation sont plus nombreux que ce à quoi nous pourrions apparemment nous attendre, dépendant dans une large mesure de la variété des espèces qui composent les buissons, leur complexité (hauteur, couverture) et de la présence d'autres éléments comme les pâturages ou les arbres isolés.
La dehesa est également le site de nidification de nombreux rapaces comme l'élanion blac, le milan noir, la buse variable, l'aigle botté ou le circaète Jean-le-Blanc, d'autres s'y rendent à la recherche de nourriture comme l'aigle ibérique, l'aigle de Bonelli ou des rapaces charognards comme le vautour fauve, le vautour moine ou le vautour percnoptère.
âstourages et terres cultivees
Les pâturages sont la dernière étape dans la dégradation de la forêt méditerranéenne une fois qu'a disparu la majeure partie des arbres et des espèces arbustives et de buissons. Il est souvent difficile de croire qu'autrefois ces mêmes terres étaient recouvertes d'une végétation dense. Elles occupent d'ordinaire de grande étendues en formant un paysage de plaine particulier. Les pâturages sont généralement associés à la présence de culture sèche de céréales principalement du blé, de l'orge ou de l'avoine.
Période recommandée : PRINTEMPS, AUTOMNE ET HIVER
Dans les lits abritant une abondante végétation émergente nidifient de petits oiseaux comme la rousserolle effavatte, la rousserolle turdoïde, la bouscarle de Cetti et même des espèces exotiques comme le bengali rouge ou l'astrild ondulé. Lorsque la végétation émergente occupe de grandes surfaces, il est également possible de rencontrer des populations de héron pourpré, de blongios nain, de râle d'eau et même d'espèces beaucoup plus rares comme la talève sultane ou la locustelle luscinioïde. Il existe d'importantes colonies de hérons dans les arbres des rives, certaines comptant des milliers d'oiseaux, où nidifient ensemble le héron garde-bœufs, l'aigrette garzette, le héron cendré, le bihoreau gris et la cigogne blanche auxquels se joignent parfois le crabier chevelu et la spatule blanche. L'hirondelle de rivage et le guêpier d'Europe de même que le Martin-pêcheur construisent leurs colonies dans les zones sableuses des berges des rivières. Parfois, le rollier d'Europe ou le moineau soulcie tirent également parti des niches de ces oiseaux. Il convient de signaler parmi les ZPS incluant des cours fluviaux : le "Barrage de diversion de Badajoz", le "Barrage de Montijo", "Rivière et pinèdes du Tiétar", les "Zones riveraines de l'Almonte” et les "Vegas de Ruecas, Cubilar et Moheda Alta". Période recommandée : PRINTEMPS
V
illages et villes
De nombreux villages et villes d'Estrémadure sont d'excellents lieux pour l'observation des oiseaux car ils offrent des emplacements appropriés pour leur nidification et sont proches de leurs zones d'alimentation. Parfois, les bâtiments historiques (églises, palais, châteaux, maisons) sont les endroits choisis par les oiseaux pour nidifier en raison de l'abondance des orifices et supports pour installer leurs nids. Les énormes nids de cigogne blanche dans les clochers des églises d'Estrémadure sont l'une des images les plus représentatives de la région, soulignant la
cohabitation intime des oiseaux et de l'homme sur ces terres. Les bâtiments anciens accueillent d'importantes colonies de faucon crécerellette qui dépassent parfois les 50 couples. Ces mêmes lieux abritent également le choucas des tours, le martinet pâle, le martinet noir et l'effraie des clochers. Sur les grands ponts, dont certains datent de l'époque romaine, s'installent les martinets à ventre blanc comme dans la ville de Mérida avec une population dépassant les 70 individus. Les portions urbaines du fleuve Guadiana à son passage par Mérida et Badajoz ont été choisies par les hérons pour installer leurs bruyantes colonies de reproduction, complètement étrangères à l'intense activité humaine. Ces colonies peuvent dépasser les 2 500 couples et constituent un étonnant spectacle pour les ornithologues ainsi que pour les autres habitants. Les colonies d'hirondelle de fenêtre sont également très présentes dans de nombreux bâtiments et ponts, partageant les zones urbaines avec l'hirondelle rustique et dans les villages plus au nord avec l'hirondelle de rochers. L'Estrémadure est l'une des rares régions d'Europe ayant désigné des ZPS dans des zones urbaines, on compte ainsi aujourd'hui 17 villages et villes protégés en raison de leur importance pour les oiseaux, notamment pour leurs colonies de faucon crécerellette. On recommande la visite des localités de Cáceres, Trujillo, Llerena et Zafra qui offrent en outre un fort attrait touristique. Il existe également d'importantes colonies de faucon crécerellette dans les bâtiments historiques des localités de Almendralejo (Eglise de la Purification), Acedera, Brozas, Belvís de Monroy, Fuente de Cantos, Garovillas, Guareña, Ribera del Fresno, San Vicente de Alcántara, Saucedilla et Jaraíz de la Vera. Recommandations Avant de s'aventurer sur le terrain, on recommande de visiter les Centres d'Interprétation pour obtenir des informations détaillées sur l'endroit et les oiseaux. Il faut éviter de s'approcher des oiseaux durant la période de reproduction, en particulier lorsqu'il y a des nids ou des colonies d'oiseaux. On doit également éviter de gêner les oiseaux durant les parades nuptiales (outardes), les observateurs doivent ainsi toujours se tenir sur les bords des chemins, routes ou endroits balisés. De nombreux oiseaux nichent dans les rochers, il est ainsi préférable de ne pas y grimper pour ne pas provoquer de gênes. Il est mieux de ne pas s'approcher des grandes concentrations d'oiseaux (gruidés, anatidés, outardes, etc.), on évitera ainsi de les effrayer.
strémadure peut être considérée comme l'une des plus importantes régions européennes sur le plan ornithologique, un véritable paradis pour les oiseaux favorisé par l'excellent état de conservation de ses habitats naturels et par la grande diversité des paysages existants. Les hauts sommets enneigés de la Sierra de Gredos, les vastes pâturages des pénéplaines, les forêts intactes, les interminables dehesas, les sierras abruptes qui cassent et configurent le paysage, les grands barrages, les rivières, les ruisseaux et la diversité des immenses étendues de terres cultivées constituent un environnement très favorable pour les oiseaux qui y trouvent l'habitat idéal pour s'établir. 344 espèces d'oiseaux ont été jusqu'à présent inventoriées en Estrémadure, un véritable record à tout point de vue qui souligne l'impressionnante richesse ornithologique de la région. Sur le nombre total d'espèces, 228 nidifient ici régulièrement tandis que les autres sont des oiseaux hivernants, en migration ou présents occasionnellement. En application de la Directive Européenne pour la Conservation des Oiseaux Sylvestres (79/409/CEE), l'Assemblée d'Estrémadure a désigné 71 Zones de Protection Spéciale (ZPS) pour les oiseaux dont la finalité est de protéger les populations d'oiseaux les plus menacées et leurs habitats. Ce réseau de ZPS, l'un des plus étendus de la Péninsule Ibérique, représente actuellement plus de 26,15% du territoire de la région, avec un peu plus de 1 089 936 ha.
Grue cendrée Grus grus
Aigle ibérique Aquila adalberti
Pour connaître les oiseaux d'Estrémadure, on recommande de visiter les habitats les plus représentatifs pour observer à loisir les espèces qui y sont associées. En plus de sa valeur ornithologique, l'Estrémadure apporte la valeur d'une culture associée au paysage, l'empreinte de l'histoire et de la tradition dans ses villages et ses villes, sans oublier ses habitants, toujours disposés à offrir l'hospitalité aux visiteurs.
Forêt méditerranéenne
Cigogne noire Ciconia nigra
Rochers Vautour moine Aegypius monachus
Rollier d'Europe Coracias garrulus Aigle de Bonelli Aquila fasciata
Elanion blac Elanus caeruleus Pie-bleue à calotte noire Cyanopica cyanus
Dehesas
Barrages et bassins
Parc national
Monument Naturel
Géoparc Mondial Unesco Villuercas Ibores Jara
Lieu d'Intérêt Scientifique
Parc Naturel
Faucon crécerellette Falco naumanni
Parc de Conservation et de Loisirs
Réserve Naturelle
Corridor Ecologique et de Biodiversité
ZPS
Paysage Protégé
Centre d'Interprétation ou Informations-Réception Hébergements Office d'Informations de Tourisme Parcs périurbains de Conservation et de Loisirs
Outarde Otis tarda
Zone Ramsar Réserve Nationale
Pâturages et terres cultivées