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Ab. Prix

pour Paris, 3 mots, 8 fr. — 6 mois, 16 fr — Un an, 30 rr. de cheque 111°, 75 e. — La collection mensuelle, br., 2 fr. 75.

SOMMAIRE. Histoire de la semaine. — Mort de sir Robert Peel. — La loi de la presse.— Courtier de Paris. — Asceneion akostatique de MM. Barra/ et Dixio. — Lettres &rites de mon jardin, par Alph. Rarr. N. II. — Chronique musicale. — La Saint-Eloi a Toulon. — Revue littêrairc , par A. DOM. —Correspondance. — Bibliographic. — Signaux f elmutants pour les chemins de fer. — Len moyens justiflent /a fin, proverbe. — Indication des ruesde Paris la nuit.—Variet6s. Gramm. Lord Palmerston, d'apres un portrait de J. Partridge. — Bal de la marine au Jardin d'Hiver, costumes.—Ascension de MM. Barral et Bixio s_ervatoire. — Fête de SaintEloi a Toulon Les aubades; La b6n4diction des chevaux et des fines; Vue de Toulon a vol d'oiseau. — Signaux des chemins de fer, 5 gra y .— Le bal de la marine, 10 caricatures par Stop. — Lanternes pour indi-

quer les noms des rues, 3 gray. — Rebus.

llIstolre de la eemnalne.

La discussion engagee dans.la chambre des communes d'Angleterre, au sinjet des affaires de Grece, ne ternainee que dans la seance du 28 juin, qui s'est prolongee jusqu'a deux heti. es du matin. Le ministere it obtenu une majorité de voix, nombre egal a la majorite de notreAssemblee nationale qui a vote la (alation de M. le président de la Republique. Ce rapprochement a 01.6 fait centre l'opinion des journaux qui pretendent quo le ministere anglais ne peut vivre avec Gate majorite apres avoir etd battu par 37 voix dans la chambre des lords sur la même question. Ce sont les mdmes journaux qui trouvent que 46 voix en France sent plus que ce qu'il faut pour vivre, malgré la deratite du ministere sur la question de la loi des mires. Les chefs des divers partis out, comme d'habitude, clos la discussion;• M. Cobden, sir Robert Peel, lord John Russell et M. d'Israeli. Lord Palmerston, qui draft la victimeexpiatoire de cette longue et solennelle discussiOn, avait tenu la tribune lui-mene dans la séance du

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3.h. pour les dip. — 3 •mois, 9 fr. — 6 mois, 17 fr. — Un an, 32 fr. lb, pour F4tranger, — 10 fr. — 20 fr. — 40 fr. 25 pendant cinq heures et Mit l'histoire diplomatique de son gouvernement avec tin talent que nous nierions si nous etions un journal politique et soumis aux interdts eta la tactique d'un parti , mais quo nous pouV0138 reconnaftre et proclamer en tant que recueil historique. Ce jugement d'ailleurs n'implique point la 16gitimaa des pretentions de M. Finlay et du juif Pacifico, non plus que la parfaite mesure des precedes de la politique anglaise ; c'est pour nous une simple queslion d'art et tout au plus un armlieseement au sentiment general du discours, eu nous trouvonscette grande et noble prevoyance de la politique anglaise qui ne nie rien de ce qui est possible, qui ne conteste jamais que propos, et n'attend pas pour realiser un progrés qu'il soit arrachd par une revolution , au risque de comprornettre jusqu'aux progres acquis, sauf a livrer ensuite, et par une reaction inevitable, l'avenir a des experiences insensees. II semble que la politique anglaise s'inspire de l'observation des effets physiques de la vapeur; tandis qu ' ailleurs les hommes d'Etat ne ponsent qu'A sceller liermetiquementlasoupape, la, au contraire, on ne perd pas de vue la chaudiere, et on Moho A propos un peu de vapeur pour ne pas la faire Mater. Nos politiques ne se font pas faute d'admirer cette prudence; mais ils se gardent bien de l'imiter. Grands hommes!... Cet episode de politique exterieure a plus occupé ne's journaux et l'opinion publique quo nos propres travaux parlementaires. Ce n'est pas cependant quo pos parlis fussent autrement interesses au denoilment; it est bien evident, quoiqu'on pretende le contraire, que nous attachons peu d'importance au triomphe on a la chute du ministere anglais. Pendant ce temps-la nous discutions h l'Assemblee legjslative une proposition

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2 et d'avancement dans les fowSons publiques. M. de Tadmesnil a défendu la liberté da pouvoir execetif au nom de la responsabilite, qui ne petit atm recite si elle iset enchain& par des Metes qui ne lui laissent pas le chola de ses agents. L'Assemblee a neanmoins decide a la majorité de 309 voix centre 294 qu'elle passerait a uue troisième lecture de la proposition. Dans cette memo seance du 27 juin, l'Assemblee a cornmen& la discussion de la proposition de M. de Saint-Priest relative au debt d'usure. Cette discussion, qui s'est terminée j odi, reviendra dans une troisiame deliberation , et nous „vondrons nous-rnames sur les questions économiques quo ce &Wit a soulevées. Nous passons a la seance du 2 juillet. uAssenblee avait a s'occuper, en premier lieu, de la deuxième ,deliberation sur la proposition de MM. BenoitChampy , Moi eau (de la Seine) et Valette, relative ai la publicité des contiNs de mariage. Il est facile de comprendre le rapport qui exielte entre mette proposition et l'ensemble des réformes projetke pour l'amelioration et pour le &yeloppement du credit. Asjourd'hui les centrals de mariage ne sent assujettisa.uucude publicite. Cependant ii eat d'un, grand inter& pour les tiers de,savoir si les conveetions.matrimoniales ont été *lees d'apres le système de la communaute ou deer& le système connu sousle nom de regime dotal. Cet inter& consiste en ce que, dans le premier cas, lafemme peut s'engager valablement avec l'aut'orisatiou ou avec le concours de son mari, tandis que dans le second cas, c'est-edire sous le regime dotal, tous les biens que la femme s'est constitués en dot dtaut declares inalienables , tout& les obligations contractees par elle avec des tiers se trouvent frappees de nullite. Oh congoit a combien d'abus, a combien de fraudes un pareil système peut ouvrir la porte. La proposition soumise a l'Assemblee a pour but de remédier a cet état de choses. Elle se compose de quatre dispositions destinees a modifier les articles 75, 76, 4394 et 4 394 du Code civil. Dans ce nouveau systeme , l'officier de Fetal, civil (Myra , sous peine d'amende, mentionner dans l'acte de.celebration du mariage s'il a &é fait ou s'il n'a pas Ede fait de contrat de mariage, et, dans le premier ces, la date du contrat, ainsi que le nom et le lieu de residence du notaire. Le notaire qui regoit un contrat de mariage sera tenu de delivrer aux parties un certificat portant les mêmes enonciations et indiquant qu'il doit etre remis a l'officier de l'etat civil avant la celebration du mariage. La femme qui, d'apres son contrat de mariage, est incapable d'engager tout ou partie de ses biens, ne pourra se prevaloir de la declaration contraire inseree dans l'acte de celebration pour demander la nullite d'un engagement contracté par elle, a mains quo, dans l'acte qui cmitiendra cet engagement, elle n'ait declare l'existence de ce contrat de mariage. Telles sent les principales dispositions de la loi nouvelle. Quelques amendements proposes au projet de la commission par M. Gavini ont ete combattus par le rapporteur, M. Valette, et repousses..L'Assemblee, sans plus ample &bat, a decide qu'elle passerait a la troisieme deliberation. Une autre proposition de MM. Charras et Latrade, tendante a modifier le système de recrutement des ingénieurs des ponts-et-chaussees, a subi l'epreuve de' la premiere lecture. Puis est venue la troisieme deliberation sur la proposition de M. le general de Grammont, ayant pour but de mettre un terme aux mauvais traitements exerces sur les animaux. La proposition a trouve dans M. de Vaujuas un contradicteur assez vif. M. le general de Grammont en a &Fonda le principe avec une chaleur singuliere, avec un luxe d'arguments et d'anecdotes qui ont excite plus d'une fois l'hilarite de l'Assemblee. Le projet de loi redige par l'bonorable membre se composait de trots articles. Les differents deli* qui peuvent etre commis en ce genre etaient Minis avec beaucoup de details. M. de Fontaine a propose de remplacer ces trois articles par unp redaction beaucoup plus simple, et

qui se réduit 8 un article unique. L'Asseniblee a donne, la preference a ce nouveausysteme, qui fera définitivement loi dans cette maned", car:l'epreuve 9 laquelle était soumise cette propositiomest la derniere. Nous avons ,encore a, mentionner la deuxieme delibera-

L'ILLUSTRATION, 1 JOURNAL UNLVFASEL les, Ce grand ministre tindPi des d•lopouts incal que la question rekeivei aux jenes Stempel passe avant ausi eu cettetgioire ccomplir c la pia et avec fordre, cella qui regarde les adultes. La pmenierspensie du legielampue, des reforma tent delis* p4leritsi au *Ilea teur doit se porter sur le sort de NIB milbers d'enfants que et poursuivront peut po sa e lee mares pea la misere ou l'imuleraliti de leure e familles ont abandonnes revolutions et dee note longtemps endue si travers des au desceuvrement, au vagabonde et a Mutes les mauvaises de sang. Sensations, A tous les. vide, A tou 1 es desordres quiea sent Sir Robert Peel etait n6 en 4788 , et &tail par consequent la suite. L'Etet n'a remplique ltf plue, trine partie de sa dans sa soixante-troisieme manne 11 laisse une famille nomtâche quand il a m g eriellement assure la repression des debreuse ; son file aloe, aujourd'hui sir Robert Peel, est eh lits, en renfermant les jeunes delinquents dans lee maisons ce moment secrétaire de legation i Berne; un autre est of/Id'arret ou dans les maisons ceetrales. Pour la remplir dans cier dans la marine royale. toute son Mendue, il doit prociker a ces enfants le bienfait Le portrait de sir Robert Peel, accompagnant une notice de eeducation morale, religieuse et professionnelle; il doit sur cet Muses homme d'Êtat , g pant dam le tome V de Sandra la main a ces natures egarees pour les retenir sur la l'Illustration, page pente du mal, pour les rendre aux habitudes d'uneeeie lion-' nate et laboneuse, et les empecher de tomber dans le dernice degre de la corruption et de la perversite. Sa protection La Loi de la 1.11011180. doit les prendre a l'entree de la prison et les suivre au dela de la prison. A regard des jeunes detenus, l'Etat n'est pas La projet de loi sur la pew, pour lequel , on s'en souseulement un gendarme et tin geôlier : ainsi que Yobserve vient, le minnere avait dawn eurgence , vient enfin tres-bien le re port„ est Syn41 d'une veriteble tutelle; il I dekko Oen* dais se neentimadetinieve, par tg commismuses as Om de fatasikt, est substiouel efeem I est impossible de ni'etele ps frappe du contraste Le projet de i soumis iTiseentialle per kk commies** qu'il y a entre la lenteur des dnibnations de la, commission de Famestance publique n'a fait que s'appropmerLes tassaet *prisipitateon fords quo l'Imemblee doel mettre dans Lets de l'expenence , et eowertar en loi ce . qui est déjà ses oescusestees stg oe sujet si important, puisque le projet consacre dans la pratique. In partant de ce prmeme, il conWest sousus eepreuve des trois lectern. La earned& fie a In bienfaisance privet, le soin de fonder les colonies pe- Mon *a We Ire* mana Marir cette loi, et l'Assennblee naentiaires desenees a Yeducation des jeanes detenue. Les 4 la voter I C'est une preuve de mettra au plus lent auteurs du projet ont eu raison de penser que la charite puplus du danger de enmities ceercui font regter au pee blique et official* serait moins propre A l'accompliesement tie de notresegislatote de course les matinee On de cette ceuvre delicate que le dévouement libre et sponLe projet de loi present@ dos la du B9 juin, malere Lane de la chants! privies. L'Etat n'intervient que pour aule travail qu'il a collie, a neteantoins le caractère de la pee_ toriser ces etablissements et pour leur accorder les subvencipitation. 11 y regne bien des égards un vague qui so tions necessaires. L'Etat pout aussi fonder des colonies en transformerait facilement. en arbitraire. On ne sait pas pre. son nom et sous sa responsabilit6; mais il n'usera de cette cisement, ce qui rentre ou ne rentre pas dans la catsgsris faculte que pour suppleer ia l'insuffisance des etablissements des écrits atteints par la loi. L'interpretation est laissis aux prives. Telle est la disposition essentielle du projet. Les autribunaux. C'est-iedire qu'on peut parfaitement commeltre tree dispositions sent purement reglementaires. des deli* sans le savoir. Quant au projet en lui-meme , La discussion generale s'est berm* aux abservations que charge la presse de nouvelles entraves. Par on systeme le rapporteur, M. Corne, et le ministre de rinterieur ont d'amendes habilement calcule, il donne au pouvoir la facult6 presentees, le premier pour exposer le principe de la loi, de ruiner les journaux de l'opposition, avant toute condamle second pour lui donner son adhesion.formelle. US nosenation, par le simple fait d'une double mise en accusation veau membre de la Montagne, M. Colfavru , a fait sur ce (article 3). far le timbre qu'il rétablit, il tue la presse I sujet un debut des plus modestes. Tous les articles de erse bon marche. Et c'est avec ces petits moyens qu'on croit en jet ont Me successivement adoptes sans aucune modinatiose finir avec les dangers sociaux qui nous menacent? On s'imaApses quoi l'Assemblee a decide qu'elle passerait A. me .. trotgine 'miser, etoiffier la pensee de l'opposition avec ces misieme deliberation. Sur tous les autres projets de loi qui figuraient a Fordre serables entraves? Quand il s'agit du droit de discussion, il du jour, YAssemblee s'est contentee de donner des voles de faut le supprimer ou bien le respecter; la presse pure forme et de simple enregistrement. men{ genes est mile fois plus redoutable que la presse — Par le paquebot a vapeur de la lien Cunard, America: Mrs. W, le nit bien, et pourtant on se nt de tant de arrive de New-York a Liverpool en dm jours et vingt heucrudes experiencest 1 Les journaux de la majorit6 ne sent res, nous avons regu les journaux et les correspondances de -pas tous satisfaits de la loi. Ils en aiment le but, mais non New-York en date du 49 juin. les conditions fiscales qui les atteignent. L'un d'eux proLes autorites de la Havane, apres leur avoir fait subir un pose , pour tout concilier, que le gouvernement volume proces pour la forme, mais aussi pour M maintien des prin- unse censure "et que tous les journaux qui s'y soumetcm.* , ont rondo les prisonniers qu'elles avaienl faits dans trout volontairement Relent affranchis du timbre ! Un autre Farm& du general Lopez. demande betement quo les restrictions et les chatiments Le congres siege toujours, mais sans pouvoir avancer d'un de la loi ne s'appliquent qu'aux journaux de l'opposition. pas dans la question, de Yeaclavage et de l'admission de la C'est ce dernier j ournal qui gourmandait, il y a quelques Californie. La solution du probleme parait lire aussi Aloijours, les officials miisisteriels et les chefs d'industrie apparpee que jamais, et ponneit mew @tre infiniment ajournee, tenant aux partis qui composent la majorite parlementaire, si r Oat de sante de M. Henry Clay, l'auteur du compromis pour l'appul gulls pre**. A des journaux do ropposition en qui semblait avoir le plus de chance d'être adopte, ne,s'ay publiant leurs entwines. Ces citoyens croient encore que meliore pas assez pour lui permettre de continuer i &Sanceux qui font des anonces ont en vue "'intent du journal, die son ceuvre dans la presse et dans le Benet. et non leur propre ieteret. Fiez-vous done a de pareilles inRien de nouveau de la Californie ni St Canada. telligences I — Le congres de Francfort, convoque sous les auspices Ce De sent pas lea journaux seulement qui sont atteints de l'Autriche il y a deux mots, et ouvert le S ternal, n'em par la led : les Ferree , les brochures, l'industrie des impelencore parvenu a aucun resultat peeler relativement a la meurs et des aditenrs en librairie est menacee au point de question allemande ; il semble rencontrer dans l'accompliaS ven impassible si l'article 6 du projet passait tel qu'il est te semen& de son oeuvre autant d'obstacles que la Prusse dana (writ Par la egmmission. Las libraires et les imprimeurs la realisation de l'Union restreinte ., quoique ces obsSacles viennent de peesenter sur caste partie du projet un memoirs) tiennent a d'autres causes. d'oe remit Cette demonstration. Nous aimons encore A penen qua la majorite se divisera sur cette loi, et que les aveuhoiront per y voir olair.

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MO*1 de sir Robert

tion sur le projet de Re relatiei concession des produits

des manufactures de Sevres, des (lobelias et de Beauvais. M. Schoelcher, qui ne voit dana "cee efelffigietaents que 'des inventions de luxe monarchique, incompatibles avec les moeurs republicaines en,a demande la suppression. lieureusement ces admirahles creation§ de Fart et du goat frangals ont trouve dans M. l'Albert de Lu es en demo et intelligent defenseur. L'Assemblee a faitj us tice de Fenian-

dement, et elle a décidé qu'elle-passerait la troisiites liberation. La meme .decision a g e prise a regard de la premien de M. Peupin, ayant pour, but d'autoriser le® conseils de prud'hommes A ordonnenl'enregistrement en (Jebel des nen et des exploits.emenandeeleur juridiction. La seance a fini per smelebat asses Vif our la dernaude en autonsaeon de poursuites formes) centre M. Bisset*, membre de la majoritee par.le procureur général près la DM d'appel de la edartiniquee La commission avait exprime Pa. vie qu'il n'y avait pas lieu d'autoriser les poursuites. M. Joannet, un dee representants dee colonies, a soutenu la demande en termes dente vivacité qui fait comprendre lea balm' qui divisent lee deux classes dans lee colonies. De

son M.a ? le rapporteur, M. Pidoux, a repoulsid les accusations qui s'adressaient le commission. L ' Anemblee, suimat le. conclusions du rapport , a refuse a l'unnimite PauOnset-ion des poursuites. parmi les nembren projets de lei cite ont passe soul les yeas de l'Assemblde dame* seance de inerseredi, non elven a signaler que eel* qui coocerne le patronage des leanest Seems. Ce meet a pour but de resoudre une des 'espies imporintes que sou len Is grand pmbleme eme *shanties 11 eat reisonnabk, il est milerel

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Peel.

C'eat avec un profond regret qua nous annonons sine nouvelle qui vient de con gener toute l'Angleterre et qui aura auesiedalle 10 testa de FRurope, un douleureux retentissement. Sir Robert Pool n'A surveou que peu de temps aux suites de l'aecident fatal qi lui set arrive samedi. A la suite d'une chute de deval il avail Cté rapper* chez lui sans connaissauce, OM plusieure fractures de la clavicule gauche. La n ouvelle de lit INA Mt arrives mermedi a Paris par la vote

telaphique. On se ferait diffiWierseat une ides dayemotion produite 4 • Landres mr le bruit du Jaeger imminent dans lequel le tratrOut sir lattert Tglitm lei Oases de la popidation MSS, Pendant Om; but,. assiiO4ea pates de mu WM; et !esti:tut** se*faire l'impatiende et 3,nalitd du Ru. ea twat a haute vole our le place Me balletms dee mtetifts.

Ootm mort est une parte Immure pour l'Angleterre. Sir Robot Peel m>114 , depuis pimiento sondes, cease d'Aire un chef de peril; il Outit devenu plus qua cela, lepgriateur, le moMateur el rarbdre dee partis. 11 avait timment reamed a occulter de nouveau le _pouvoir ; mats il neresit un pouvoir euperieur et uaivereellentent reconnu . et dans tout.a ltsittaires publiques, sertael lee &Mires iderieures,

avait prissiest 'Influence d'un online Une • 1 . grande position subitement definite et minutie par use simple chute nous rappelle le grain de Sable dont parlait Pascal et qui and* la vie de Cromwell. Sir Robert Peel Mae une renommes qni grandira encore, car les grands °hangmen* auxquels il a attache son nom n'ont encore reou qu'un commencement d'executioo et sent des-

Nous avons donne, tome XIV, page 055, une analyse du rapport de la commission d'inspection des colonies agricoles de rAlgesrie, rapport rédigé par M. Louis Reybaud au nom de cette commission et distribue aux membres de l'Assembede legislative. M. putrene representait dans cette commisSion , la commission charge° par le décret de l'Assemblee constituante du 1 9 septembre 4 8E8 d'admettre les demandes ayant prier objet l'envoi des colons en Afrique. En cette guided, H. Dutrene était le defenseur naturel de la pensée qui avait inspire, sons la pression d'une necessit6 politique, la mesure dont nose autre pensee allait, dans des circonstances npuvellee 1 etudier les resultats. M. Detreine, ep constatant les figte Oen tes nouveaux collegties, n'a pu e'eso fir et aux recrimination du rapport de soder assin M. Louis Belf . e*L'epigraphe du rapport qu'ifwent de publier de 0 Le et de faire distribuer i l'Assemblie li -: gislative *snipe de la disposition d'esprit qu'il apportait dans les travail: de la nouvelle commission. Cette epigraphs est gamma& a son propre rapport : e Les 60 nines Vont point del votds pour la colonisation prinelpelement,—lls Pontet' surtout pour sellondr et calmer la population ountere, jut gait en détresse et endued. (Pageeee• . . . . . . . . . . . • ' . . . '. . .. . • • .11 taut-mei le le, Toed II est en nul, Woe noir eonfiance duos les err;n line le mower lei promet I Mentes des crises. — An je ne connaltrala phis I Muni* d'as— ere de slut le jour tempete.... (Pep as.) ■

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Nous regrettons quo le manque de . place et la communication tardive do ea document ne nous ermette pea do 1 'analyser comme non aeons fait la ra doqua la llf.uLo thUde ill Reybaud; mats peut-alre le simple d IL Dutnine et l'Intlioation de eon idat444intli.


L' ILLUSTRATION , JOURNAL UNIVERSEL. potation ai tioevent justiflee d ' homme de cosur et d'homme d'honneue, provoquel'onteils parmi les representants et parmi le publics riclee d'appeler de l ' impression qu'ils ont revue du premier rapport publie sur Porigine, l'etat present et les nes:omit& venir de nos eolonies d'Afrique.

Les 11311011104aisques eonamanales. A M. Patain, directeur de PILLOSTRANION. Vous avez piddle, monsieur, au sujet de la fondation des bibliothdques communales, deux articles dont j'ai compris l'extrame moderation. 11 s'agissait d'un programme dont je prendrai tout a Pheure la libertd d'entretenir vos lecteurs ea entrant un peu plus avant que vous ne ravez fait dans lequestion , car je ai qu'un interet fort indirect, tandis quo eons, monsieur, par la mission officielle qui vous a eta dolman de preparer les hases de ces etebliseemente en appelant h y concourir toute (ibrairte, par les etudes speciales que vous avez fades au aujet, yeus avez dd geniis les scruples honorables d'un concurrent ..*mice par us projet absurde, mais couvert d'un patreaage ins-

; peant malgré son absurcate (je parte du projet). Cs n'eht pas ainsi, monsieur, permettez - ieoi de vous le dire, qu'on sauve une idee salutaire et qu'on preserve ses reepectable$ protecteurs du danger de s'associer sans rellexion a une petre-

prise qui n'est pas serieuse, a des combinaisons financiarea qui, sous le prdtexte de la bienfaisance , peuvent cachet . 4M *Made critiqueblee. Aussi n'avez-vous reussi qu'a provuquer lea feclamations d'un noble Duc, qui me semble, comme 9 vous, apporter I cette entreprise plus de able que d'experience. L'operatlim n'ep poursuit pas moine le cours de ses preliminaires, et Pon pea-sure que MM. les maires de Paris consentent i donner rdlselip municipale aux appela de reritrepreneur. Les metres des 47,000 communes de France ne tarderont pas 9 suivre cet exemple, at le tour set,. joud. Ce serait tin mauvais tour ; je vais Metier de le p uma. N d'abord, monsieur, je m'arreterai us moment sur le prespeelue, non pour y relever, comme vous l'avez fait, et comme vpi a raw; riez si bien pu faire, des fautes de grammaire et de [engage mais pour signaler une variation singuliere d'une edition a ilatrei car y a plusieurs editions de ce prospectus avep flea rPol: ges de rechange. Ici, c'est M. le président de la Hepuldlque 949 - accepte avec empressement (trop d'empressement a aim sera le titre de protecteur de raeavre; ailleurs M. le president de fa . Republique se trouve relfgun au second plan pour laisser le pre_ mier a monseigneur Fornari, nonce du pape. Tons les ministres opt acquiesce apses M. le president de la Republique ; e'6(§11 l'important ; une foie les adhesions obtenues, on destitue le pa, tron politique, et on range les adherents sous l'invocation du mini& re romain. Je viens de dire, monsieur, que tous les ministres ont acquiesce; il aurait suffi d'un seul ministre, de celui qui a le département ressortissent les affaires de Penseigumnent; c'est celui-ci justement qui s'est abstenu, parce que, I raison mem de sa competence qui implique use plus grande respon; sabilite dans un projet de ce genre, il a voulu y regarder de plus mita qua ses collegues. Cependant le titre du ministre de l'inetruction publique, it Mad de sa signature, daft sin element principal de I'amorce. II fallait faire figurer ce titre sur le prospectus; que fait-on? on demande an chef du cabinet un accuse de reception d'une circulaire; et le chef du cabinet, repondant en son nom personnel, voit sa signature aceornpegode de ces mots : Chef du cabinet de M. k Mill-Litre de d ' IN6TROC170N POBLIQUE. Quant a M. le ministre de ['interim, il n'y met pas taut de twos; mais il met lea préfets et les sous-prefets en requisition pour propager la curieuse bibliotbeque; il fait ouvrir dans son

hOtel une salle pour l'exhibition de la butte en cheue qui doit contenir le bijou. M. le ministre des finances n'est pas moins sale; il a un di' recteur de la comptabilite de son ministare qui lance des cactilaires I tons les receveurs et percepteurs pour recueillir les souscriptions avec rimed. Ah! monsieur, si les projets utiles et serieux itaient servis comme les farces; mais, me direz-vons , le monde serait trop beureux , on serait trop raisonnable, et ea ne rirait pas. Rions donc, monsieur. La butte en dilate do unntstere de Pinterieur doit contents tao volumes, ni plus ni moins, chacun de 500 pages, ni moins ni plus. Ces 50,000 pages contiennent toute la - science Mdmentaire pour toutes les communes de France, pour celles de 200 âmes et pour cella de 10,000 habitants e t plue,

pour la Bretagne comme pour la Provence, pour les populations industrielles comme pour les populations agrieelm Une fob la Loire 'Mangle, tout est dit; on aura beau irePriMer de mincers ouvragea elementaires que ceux de la tilbltothew, en question; it n'y a plus de place pour les receveir. - Mats ceci West que plaisant; il rata h esaming comment les 100 volumes de 500 pages seront ODIAP084. Fe 'eft!, el vein(le permettez, monsieur, le sujet d'une deuxieme lettse, et dans Age troblitameje prendrai la liberte de discuter la comMaison flanewe dile de bienfaisance. de vous donnerai pourtant un avantgoal de l'interat de gni prochaine lettre ep roue citant exemple. II y a nit imia*0 qui doit compreadre sous Is mime couverture la mualcme Tecate, le dessin lineaire et la gymnaitiq119. Voile on votunte quo te voudrais inhaler sql so fallait acheter en menu temps tons les autres avec la 40110 p j'en dotesma Mon villag e, oh Pon chaste sans savoir la musique, on les milers oat die traces en ligue droite I travers les pres longtemps avant Pinvention du dessin MI les gars travaillent done heures an soleil et soulevent des poids eaornies, oh les enfants vont Weber 40. oiseaux 91a cime des peupliers a perte de vue matt IIItair appris 4 marcher sur le trapeze. Je ne dame* qtrime closem ot la usimre, le dessin et la gymnastique moue:teat pas ensetamspt mo 500 pages, Wort y ajaute un petit titio apf 144 rt epeillir des patron pour en faire den conserveg. Recevez, monsiegyt Se. UN LIBBAME4.DiTE".

AIrI la riante seminal et tanleinementjuillet mkritebien son nom : on l'appelle le mois des anniversaires. Les voyages de banlieue, le•sport I itne, le bal champetre, lea *atm; et

les ballons, voile son repertoire, qui est une reprise. Le vrai Parisien, celui du dimanche, ne cherche plas qu'une fête' la fete du village voisin; et, aussitdt, pare, aussitet arrive. Seulement le village voisin ne se trouve pas toujours; mais nutre Parisien a voyage, il a traverse la plaine, cdtoye le gazon, entrevu le bois et respire l'odeur de ses bouquets d'arbres : le Parisien est content. II a renouvele sa provision d'air et de souvenirs agrestes. Laissez faire, d 'ailleurs, les entrepreneurs de ses plaisirs : ila sauront bien lui rendre Mira muros les illusions de la pagliege. Des fetes champetres„ op go mj§ partout ; la villa et les faubourgs en regorgegt, et crest mfmveihe de voir avec quelle facilite op la trpprovima : il ne s'agit qua de trouver quelqde terrain vagge, ane bAtisse iplerrompuelou quelque hangar abandorMe ; On y jette une cherretee de sable, op y yoiture iptelgees brigs de feuillage, les tables Se clfftilePlirt et, lo autr iihnp, tes musiciens apparaissept pur peetrade illiimigee a pomp; n ' y a plus cm a planter up ranniolppl a la porte : voile une fete cbampetre. A la hyune, icattati ces chitumie'res Frdle se peuplent dp Sylvains et it'ffsmeryades qui s'y rafratchissent du g q" per/dalU c'est encore et toujoure epr le grUnd cherpia des Cliamps-EliSees que le Parisien se met en quete de SOS bonheurs d'ete. Le seulement Pales a des asiles verts, les Gram. Ifalre ballets, Apo/ton ses concerts, comme dit, a peu de choseurea, André Chenier. Jet Pales Sous-enlead le CIAtea la-des-Fleure ; l'Apollon, c'eet celui du Belvedere ou cafe Morel, et ces Gracea dansantes sont miles de Mabille. On assure quo ce dernier etablissement a eta pa1044916, et qu'il ne *rite pas les foudres wexconiTunication dp la bonne societe.Mabille pt ses habitants sot reales clatle le giron de la vertu, et la morale n'y reeoit plus d'accroo; on y a pris toutes sorles de precautions en consequenee. Chaque bosquet y a son prepose aux =pure et l'illeMinatipp en est exageree. En outre, Mabille eLeint son gai pt page le cous. yre-feu onze heures. Aucune liqueur forte pa flambeyante ge figure plus sur la carte de ses rafratchiasgmeets. ciwe a (MO ponsigne a la porte, et vous ilnffF 191/0 4 deposer ware canne au vestiaire. El* aim ppop pectintp y est rie rigilear plus que jamais. Ces ameltoranops du jardin Mabille, 1g$ kit at; voisinage qp Telle est l ' infitenea di! bon exemple; tet est pertout l'effet de la con sous sag made

cristal nous en attestons nos dessinateurs — gee pour ce bat de la-marine: Toutes les fleurs etaient sur pied et en grande toilette; on avait fait de leur demeure unit creation fantastique : l'illumination, c'était un ineendie organise; la musicale, c'etait Musard et ses violons. A co concert, bal ou sp-macle, comme on voudra l'appeler, la presse entiere avait prelude par ses fanfares, et toutes sortes de divinités s'êtaient chargees de distribuer les billets. Pauvres fleurs 1 comme on les a cleclaignees . ! Le monde riche n'a plus d'argent pour elles, le beau monde a d'autres amours; et torsqu'est venu le quart d'heure de Rabelais, il s'est trouve qua Flore avait manqué ea recette. L'epine cachee sous tant de roses, c'etait le deficit. Le clenoament est regrettable, et nous le déplorons de tout notre caeur ; mais il /Rait facile a prevoir : d'abord, bien qu'on ne puisse payer trop cher le bonbeur de voir l'olympe, le prix du spectacle keit trop élevé pour de simples mortels, ensuite ii y a eu equivoque et malentendu au sujet du costume. Au lieu de s'en tenir au Simple frac du citadin, on avait recommande la vareuse du flambard. Dans les representations manquees de la semaine, peut signaler aussi celle de l'Hippodrome Deux incidents ont trouble la chevauchee de dimanche, qua M. le pr6sident de la Republique honorait de sa presence. Dans l'enceinte, deux ecuyeres — corsage grenat et eorsage noir — se sont gourmees a coups de longue et A coups de houssine. Le sujet du litige, c'était Use couronne ,( en carton-pate ), que chacune d'elles s'eff oreait d'enlever a la pointe de la cravache, pour l'offrir au nom le plus illustre de l'assistance. L'embleme imperial et royal, foulé aux pieds des chevaux pendant la lutte, a Me ramasse par un general non moips illustre, qui l'a garde. L'autre detail, étranger a la politigne, n'en a produit que plus de sensation. Par une mesure pdministrative prise in extremis, l'Hippodrome avait 444 le prix des places. — Pourquoi ce credit supplementaire demandait le contribuable. — Parce que le spectaclp es{ augmenté, repondait le buraliste. Lisez l'affiche : elle agnonce M. le president de la Republique. A cette melee representation, une gloire de Paerostatique a lance son ballon dans les airs, c'est M. Margat people a garde la memoire. Parti pour les êtoiles let voyageur est descendu Asnieres Cain et sauf. II s'en faut de bien peu qu'une autre ascension, d'un interet scientffique, the fatale a MM. Barral et Bixio. Ces inirepides savants Ypulaient renouveler la tentative de Gay-Lussac, qui en 4804, étant parti-du meme endroit (le jardin de l'Observatoire), s'dleva jusqu'i sept mille metres, hauteur que personae n'avait atteinte avant lui. Quoique ces navigatims aeriennes soient toujours sujettes a accident, on ne connatt encore aucun exemple d'une chute mortelle dans les conditions ordinaires de l'aeroslatique ; madame Blanchard, et avant elle Pylastre des Rosiers en France, et Zanibeccari en Italie, durent leur fin tragique A one circonstance aggravents, celle des combustibles et des artifices qu'ils avaient emporia avec eux dans les airs. L'issue relativement hegreuse de cette derniere et tres-vaillante entreprise rappelle l'accident arrive sux Montgolfier lors de leur premiere tentative. Parlis des Brotleaux, ii Lyon, sous les yeux de deux cent mille spectateurs, furent longtemps ballottes d'un bout de la ville a l'autre et jetes enfin par un coup de vent dans une vigne sur les bords de la Sake, d'oa ils ne sortirent qu'avec de graves blessures, H n'y a pas longtemps que

3 la veuve du dernier de ces Montgolfier a quitte en bast monde aura avoir fait une chose presque aussi rare qua les expeditions de son mari, c'est d'avoir vticu cent dix ans. Le vent est favorable aux centenaires, et la presse none en souffle de tous les cdtes; on ne croyait pas que reser/inlet donna par le fameux Kolombeski aurait tant d'imitateurs. Depuis le dénombrement de Vespasien signale par Pline, l'Europe n'avaitpas compté un aussi grand nombre de Mathusalern. Pline en umere complaisamment les vieillards romains de cent a cent dix ans, mais nous sommes trop riches presentement pour ne pas négliger un pareil detail, ce sont des jeunea gens que ces centenaires-IA en comparaison des mitres. L'autre jour le Constitutionnel, I bout de ses ph& nomenes ordinaires, a découvert une rosiere de cent cinquanta ans, qui fait apparemment une grande conimmma, i:/n de pate de Regnault, et voici que le Handerblag, le Pntlflifu g ionne/ de la Hollande, annonce la mort d'un well-, lard 40 469 ans, qui un quart d'heure avant sa mort jettlaaail d'une excellente sante, absolument comme M. de 1.4 . hliose. Il avait epouse six femmes et il recherchait la map, d'une septieme qui lui prefera un octogenaire; ce grecompte aura abrege ses jours. pepechons-nous de rentrer dans Paris en passant par Saint-Germain. Ceti° petite ville portage avec Versailles les predilections du Parisien pendant la belle saison; son chateau n'Ost pas si bien meuble, mais ses bois soot plus castes, sa terrasse est un paysage, et puis Saint-Germain a, 9pe piece d'eau qui vaut toutes les cascades de sa rivale, po la Spine. On y donne des regates, et ces exercices naueyes ont toujours lieu a la satisfaction generale. Il y a en imanehe dernier et il y aura, dimanche prochain, une de ces grapdes ceremonies aquatiques, suivi d'un gala , du bat de ngvue et du feu d'artifice indispensable. Non-seulement Saint-Germain vous represente un port de mer, c'est encore une gerparm. Dans cette royale furet abonde le gibier, fruit Mende pollt le chasseur rustique, mais le citadin impatient NM y retrouver l'illusion de son plaisir favori : on parle "d'Un cerf qu'il est permis de courir en location. On le pourselt , on le force mdme, mais avec courtoisie, sans lui faire de mal. Ainsi que l'a dit spirituellement Alphonse Karr, A propos d'un plaisir encore plus royal, cela ressemble A une cbasse de theatre, a un comparse charge du rale de cerf; go a ses feux et doit recommencer le lendemain les inamel pxercices — Peut-etre devrait.on l'instruire a faire le mort„ alors l'illusion serait complete. • L'Opera est ferme pour cause de reparations. Sa salle est- comma un serail aux mille detours sans dagagements suffisants; il a fallu vingt-cinq ans pour decouvrir que dans le cas d'un incendie eclatant en pleine representation, la vie des artistes y serait en peril. Ce n'est donc pas II precaution inutile. La troisieme et derniere fois que l'Opera brfila, l'incendie dura cinq (ours et fit nombre de victimes , ce qui n'empêcha pas, dit un contemporain de l'evenement, les elegantes de se parer d'etoffes d'une nouvelle couleur quo la mode baptise du nom de feu de l'Opdra. D'autres assurent que si l'Opera ferme, c'est par mesure d'economie, et qu'en cello circonstance, la direction, semblable a la vestale du p ot-pourri, a bien d'autres feux en tete quo ceux d'un rdchaud. Le Theatre -Francais a pris au Theatre—Historique le Chandelier de M. Alfred de Musset: caprice poetique, ironie amoureuse, fantaisie decolletee, c'est assurément une oeuvre charmante, excepte peut-dtre a la scene. Comment en effet ne pas s'ebabir un peu des precedes de madame Jacqueline, cette beaute sans vergogne, qui va d'un amant a un autre amant, A la barbe de son mari et a la nedre , et d'un front qui ne rougit jamais. Vous dites : la peinture est vraie, et j ajoute : la peinture est triste. Il s'agit pourtant d'une comedia , mais personne n'est tente de rire, on a si peur de s'etre egaye a contre-sens. C'esi qu'en verite rien n'est moins plaisant quo ce monde-le : des deux amants, l'un parle cerium un butor qu'il est, l'autre s'exprime en poete elegiaque ; le mari, c'est le ridicule qui fait sa parade, et Jacqueline, c'est la femme tout entiere a sa prOfe attachee , qui est son caprice amoureux. Voile pour la gaiete; quant a I intar6t , quoi qu'llspit Wisp . ealande que les Sganarelle et 2 reiol plaolligh,;gflpee.& ph:oles es rePdielaro sdi ep veo, ueersçam lespBw o Ptenttto isr ldnat 16! laser a sea amours 'si elle tra64 ip Linder qu'ella vient de Hummer? Macterne 4acqqahrin g'en Tait, pas d'autre, el son ineenstance Write tin autre em. Sop Linder, c'est le capig tame Elavaroche , et pour caul* pep qmours de board on cberpbe )'ombre d'un Pbancirlier : pe sera Forteatn, le petit clerc, pbdrubin de dix-huit. Os , &apple coinerCandid°, mais assipaan comma Wollner. gpon Tpnt ce fenteme d'aMani. 0000 ii rico cle seefir eptte 14 messe et les vearea, voila ietro plus ride bar iesse. Mono le Ore, cela gli,se, on octant , mais la $0-1,0 prenons garde mtp 14 situation se P r k400 jusqu killaPlrof de 10 iingli914 PI PM" du a rsp o RgfleI 1: lip! eittilrol'ealtafiriatên; zor ltdeefinitucthigor, pr 1,10114 001M4ppsp r jlotq attraygetes, est an ouvrage triste, ce gatamais a a. signifie j un tristo ouvrage, alors mange qu'ilil s'agit d'une comedie. Las acteurs ont emporte le succes ; il est impossible d'ayear plus de tact, de finesse et d'enjouement que n'en a montre madame Allan. M. Delauney a un role charmant qui lui aorte honbenr 7 et M. Samson &elf en verve comma toupgre. LaralfeiliSteriffna ealtive l'anecdote historique, les Trois OM) , pear faire alle aux Trois Oronte. Vous connaissez assureptent les big 0f:hallos de Talletuant des Beaux, et ce beau comp on il Mat ea scOne le pow Flea bergeries rn de pournay. Le rdbit gef mop spirituel avec. re adeoisep peur an *it ieridique, il faudrait suUpeagr d'ailleurs que Ces daux personnages illustres en jour temps ne s'étaient jamais vus, et Menage, Bayle et vingt autres ont dit tout le contraire. Tallemant fut sans doute l'inventeur de cette plaisanterie; peut-etre l'avait-il trouvie' en 'compagnie de Bois-


L'ILLUSTRATION, JOURNAL UNIVERSEL. Robert. II conte qu'un beau jour la fantaisie prit au baron du Buell et au chevalier d'Yvrande de se presenter a tour de rale chez mademoiselle de Gournay, sous las apparences et le nom de Racan. Le pretexte de la visite, c'etait pour la remercier d'un opuscule, POm. bre, dont chacun d'eux s'etait procure un exemplaire. Voyezvous la grande surprise de la demoiselle A l'aspect des deux Racan, et son indignation plus grande lorsque le hasard ami'ne chez elle le veritable Racan, muni d'un troisieme exemplaire. — Eh quoi I s'écrie • la demoiselle, ne verrai-je toute ma vie que des Racan I. Sur quoi, prenant sa pantoufle, elle la lui jette au nez. — Oui da , s'ecrie le podte courrouce, estce ainsi que Ion regoit M. de Racan, et ne sait-on pas qui je suis? — Mais vous ates le plus sot des trots. — Et elle se , met A crier au voleur! Si bien que Racan, eperdu, saute a la corde de la montee, et le voila parti pour ne plus raveDir. La piece derange un peu ce denoement, puisque le rimeur mystifie les mystificatears, ce qui n'est pas trop mal trouve pour sortir d'affaire. Qu'importe ensuite que la critique s'avise de dire que le Racan des Bergeries n'etait pas le poète rustique et crotte de celte comedie , et que mademoiselle de Gournay y ressemble un peu trop a un vieux bas-bleu de fantaisie. On sait bien que cette fille d'alliance de Montaigne, imitatrice de Ronsard et disciple de Dubellay , vecut dans l'intimite des plus illustres , bien vile des gens de cour, et suffisammen t prise() par les podtes. Racan et son maitre Malherbe, en leur qualite de novateurs, ne l'aimaient guere, et l'on peut croire qu'en leur envoyant ses oeuvres par exception,' c'etait une malice de bon goilt qu'elle leur faisait. On aurait tort de la regarder comme une précieuse et comme une pimbache. Son erudition et sa pruderie n'eurent rien d'affecte ; elle ne faisait qua suivre la mode. Quant au marquis•de Racan, tout le monde encore sait que c'etait un gentilhomme d'assez belle subsistance,n des princes du Parnasse franfois, esprit satirique et 'fin , reveur A 'la surface, • et qui devenait berger a ses heures. II mourut dans un grand etat et en

un misanthrope sensible. Cette vie de Duclos, en plein melodrame, ne manque pas d'iuteret ; vous passez en frissonnant par toutes les phases de ea destin& orageuse; dane les conciliabules legitimistes, il rAve le rale d'un nouveau Mallet; sur le pre il tue un colonel de l'empire, et ailleurs it console la veuve et adopte l'orphelin, qui est une orpheline dont il se trouve @tre le pere avere. Les Cosaques arrivent, et voila Chodruc en campagne. Chemin faisant, deux saltirnbanques , qui seront un jour les assassins du changeur Joseph, lui volentson enfant, dont il retrouve la mere A la Morgue. Les Bourbons rentres , le conspirateur royaliste réclame le prix de ses services, et 16 ministre Maublanc, ou Vaublanc, le paye en monnaie de singe. C'est le moment de faire honte au gouvernement et d'entrer dans ces haillons dont on ne sortira plus; mais Duclos ne cessera pas de faire le bien sous sa longue barbe : c'est la Providence en guenilles. Le crime n'a pas d'ennemi plus acharne; il est l'ceil de la police, la lumière du magistrat et le refuge de l'innocence : il frappe et il benit , il perd et ressuscite, comma le Jehova d'Athalie. La piece finit par un mariage, comme toutes les pieces. Elle est imeressante, bourn% d'evenements , abondante en situations et en shrprises tree - pathetique et tres - amusaute. Le succes a ete vif , et il sera durable et fructueux. Quant au veritable Chodruc Duclos, vous ne verrez ici que la moitié de sa figure, et c'est deja beaucoup. C'etait un DioBal de la marine au Jirdin:d'iliver. Costumes. Dessin de Valentin. gene male d'Epicure, homme de plaisir et manie d'elegance grande renommee , en plain siecle de Louis XIV; les plus ' SOUS les heinous . sa misere avait le linge net et les ongles les petits enfants en pere, et apprebeaux esprits s'honoraient en lui :.temoin La Fontaine et bien tailles. Il Aimait Boileau, qui, pour le louer, s'enflent jusqu'a l'hyperbole. . ciait les liqueurs fines et les petits pates en connaisseur. On n'a pas en la partie la plus romanesque de sa vie , qui, Racan traduisit Horace aussi bien et mieux que tant'd'autree, ecoutez : . comma son frac delabre, passe par toutes les nuances de l'arc-en -del avant de montrer la corde. Sollicite d'ecrire Menheurene celui Qui pent de-sa natimoire Effacer pour jathals.les sentiments de gloire, ses memoires , il répondait : u C'est l'affaire de mon derDont l'inutile soin renverse nos plaisirs, nier tailleur. » Du reste, il mourut en sage, c'est- A-dire Et qui, loin, retire de la - roule importune, Vivant r dans sa maison, content de 'sa fortune, .oublie. A; scion son pouvoir, mesurd ses desirs. PHILIPPE Busorit. Les vaudevilles, -on en compte •pas mal cette semelee, c'estl' Alcdoed'un gareon, aux Varietes, et homes et Marielle, A la . • Montansier; deux chansons anciennes, sur des airs un peu trop . connus. Quoi encore ? le l'idsident de la Basoche,

dans le voisinage, une fagon de comedie assez gentille, inspires par un livre plain de passion, d'eclat et de style ,. la Religieuse de Toulouse,

deJulesJanin. De ce livre Otincelant M., Decourcelles a tire l'episode de l'avocatDuboulay et dela rharmante Guillemette de Prohengues; et l'avocat gagne tres-vivement sa cause aupres de la belle; de mama que la piece a gagne celle de l'auteur :lupe& du public. En ce moment la Galir rejouit fort son monde avec un melodrame longue barbe, Chodruc Duclos, ce Diogene qui, pendant dix ans, traina ::on tonneau de miser° dans les galeries du Palais+Royal. On a fabriquo tant d'histoires suk, son compte, que les auteurs etaient bien en droit d'ajouter tin nouveau cha pitre au roman. fls ont fait de Chodruc un conspirateur plein d'audace, un séducteur amoureux, un pere tendre, un brave patriote et


L'ILLUSTRATION, JOURNAL UNIVERSEL.

13

Le Hal de la !Marine. revu. corrlud et a u g ment6. — par Stop. BUREAU „,,CA NN ES! ,, ,,IH • . Pit 11

— Entrez, monsieur, mais laissez votre cane au contrdle.

Un Lane d'hultres découvert par l'auteur au Jardin d'hiver.

Un monsieur qui a poussd la couleur locale jusqu'it s'enduire de goudron.

— L'ai pris , a dit Alcide Tousez , tin costume de canotier, din de rester toujours en Seine.

F— Beau corsaire , jetez l'ancre dans mon cceur I — Oh I non; l 'encre, fo tache trop I

liecevaut sue bord6e....

Ce qu'dlait , en rdsurnd , le bal de la marine.


L'ILLUSTRAT1ON, JOURNAL UNIVERSEL. Les moyens instlfient les On. APHORISMS EN DOUEC TABLEAUX. rA Areadame• vie Les IN ..... ) '

PERSoNNAC.71R:

MAXENCE D'AGISts, 26 ans. CONSTANTIN, son vele] de chambre, 19 ans, Limousin. TR/STAN DE RUPPE, un des amis de d'Agnig NoNsistra EDMOND MELILOT, °:-juge d'inzlaNction, 43 am MADAME EDMOND AdEL1LOT, 2... ana. ADELINE, sa femme de chambre. mADAMS DU ROURE, tante de de Ruppd. MADAMS MENILMONTANT. emmes TARDENOY. MADAME CLES1 ENT.

PREMIER TABLEAU. Appartement de wean, rue de la Ihruyere. MAXENCE,MOni

un cigare et parcourant tune Ppigraplie.

— Wand l'homme croit etre son maitre, il est encore v l'esclave de ses passion,. a— Des passions! (II hausse les epaules et se lt)ve.)— Quel anachronisme 1— Est-ce que nous - avons dea passions? — Des habitudes, tout au plus. (Il se promerle; on entend chanter dans tin cabinet voisin. — Il s'arate pour emit i r ; la voix s'enhardissant pets a peu: Ses grands sourcils noire sent h moi 1)—Ab 1 voile monsieur Constantin qui recommence ! oa a-il mis ma cravate gris-souris? (II cherche.) —,C'est un garconites-honnete, mais il abuse de sa probite , (avec rellexiem)depuis quelqqa temps surlout. — .le ne la trouverai .pas 1 — (Avec explosion., devant une armoire a glace.) Non I—C'est absurde 1—Quand vous etes beaucoup moins laid, nii peu merlin bete qua Ies onze douziemes de vos contempoIns, que vous avez vingt-cinq ans, use saute tres-obeissaate, laillept trite-hamble, un credit respectueux, un nom passeti e; enfin, totrt ce qu'il fast pour vous aventurer dans quelque belle extravagance et qu'avec touteela vous rmtez le plus terne et le plus plat des 'egoistes, — n'aimant quoi el qui que ce soit - like ou love, love surtout— il y a des gens qui vous disent avec un sourire tres-fat : n— Vous eres bien heureux, allez! • — Ces meows mesaieurs, en quart d'heure apes , baisent avec adoration, chacun de leur Ole, une petite rosette de cheveux, appartetiant a la mane tete, — pleurent trois lettres par jour, — se desolent, rient, font des chutes, remontent au huitieme del , et ne s'appartiennent plus! — Expropriation ebarmante ! — (Crescendo dans le cabinet : Qu'elle est superbe en son desordre I) Mais au moins ils ne s'apereolvent pas de la vie; moi, en m'amusant je m'ennuie 1 Paris m'est odieux! Mes amis! — Je les sais par cceur et je les rdciterais! — Les gens maries me plai&ardent ; on me dit souvent : a Ah I c'est beau, A votre age , de savoir se coMmander! • — (La voix tonnant: La marquesa d'Anitteguil) Quel Mau que les domestiques lyriques! ( Ouvrant la porte.) Constantin! est-ce fiei, Constantin? CONSTANTIN. — Monsieur appelle 2 MAXENCE. Oh avez-vous mts cette cravate qu'on m'a epeestee hier? Ah! bien, monsieur. — Si monsieur voulait CONSTANTIN. que je sorte use heure ou trete? MAXENCE....— J'ai besoin de vas; qu'est- ce que vous avez a Mire? CONSTANTIN, rougissant.— Je pie vois force d'avoir des secrets pour monsieur. arsazslts. — Des secrets! — Bah 1 CONSTANTIN , rouge comrne un nez d'Anglais apres boire. — Oui, monsieur. MAXENCE. — C ' est egal, — il a de bons instincts. — Qu'est-ce qui l'empechait de me repondre r -e- a Est-ce que je ne suirt pas no hump comme Yens?. — Allez, Constantin. CONSTANTIN. —. VOUS in cravate de monsieur. ((l sort.) ataxmee. —Oh diable va•t-il? —11 a un air tout mystdrieux. — Je seas amen curies; de savoir. (!I entre dans le cabinet oR concise Constantin et comp ian tiroir.) Un ruban! — Ah! mats, c'est singullsr, voila un ruban delioleux. (It le garde.) — Une touffe de recede dessech6e, —*cola a'bien huit jours. — Voila pourquoi la semaine a 616 si mauvaise pour moi ! — Ce gareon-le risque sa corvette! W1 fouille. ) 'Ulm lettre commenmie. (11 hestte.) An fait, les domestiques 'lisent bien les Mitres quand cites sont tiniest a MA GRANDE BIEN-AlIdg, • Voila buit jours que je ne ferme plus Peen; plus je me • couche de bonne heure; plus je pense a toi; je pease A toi en • faisant la chambre de monsieur., — Cele se volt. — a A toi • en blatant am habits; I toi partout. Je ne mange plus qu'une • lois de tons lea plats; j'ai toujours des coliques, mais je suis • bien heureux! Ne me repousse pas, ,ange eked, car ma vie ne to desalt qu'un treeas.... • — II est neureux ! Comment, ce nigaud11 avec s•s claw/ jaunes et aes yeux bleu de'billard , il aime et il est ab? Et moi; son maitre , i quoi pasad-je ma jeuesse? — La Maison-Der6e, le theatre et le baccarat, le tansquetzal , les caliases et le cafie de Penal— Qu'est-ce que nous ferons I sohutote ans I— SI nous avons jamais soixante ans 1 (R rentre eass lui.)—Ahi j'ai le mem plein d'amertume ,•rdeborde mon mar I (II derit.) • Id ADM, .., w IA plus sada prenve d'aumer que Von pulasedonner a Ms • femme o'est de Re pas Paterlr qu'on Palme. Cette preuve, . medm:e , voile hole Mid 'quo . je mos la donne ; je VOUS ai • suivie ; dpide, admirde, — mous e'en met dense. Apres qua• tre-vingt dia jours d'aimegation, an quart &Inure d'egoisme • doit bia are permis. Pardoners- moi , madame, parce que . j'ai peu Mead, et sesame gas pour les chose. de taus les . joura le lame est le menages pour les grinds dunaments, . ne regarders pas comme sae banalith passionnee caste prep°. anion si Oche Indies : je sem aime! — la erne passion a de . Peloquenee saas le semis; je me coatis. madame, 5 la sied. rt A de le salaam .1Ia mot de voua qui me Were des plus • reapeelman rensorsh. • MRIENCE D'Austa. •n bis, sus de La Bray:ire.. (ltMVON.)Ab I ( 11 la relii.)— Vat decent.—Un peu Meer dle lerOjeaslie eels se Pm dam la balauee de l'amour-propre.— A tw a bulletin.— (Sae nonnenent.) Personae? qui vela-as ) Panama I — Madame alndlanstaatt — — (AM

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Elle est si maigre, — amour de careme. — Madame Clement? — trop attachee a ses deroirs.—Madame Tardenoy? — trop delaelide. — La petite Ponifauvy? — Elle est charmante celle - le ; c'est le seul menage qui ne soit pas un contre-sens.— Elle aime Lucien comma use ecoliere 1 — Voyons donc! — On doit trouver cola. — C'eat que je veux me rang& — Le theatre. — Beau triomphe! j'ai epuise les terminaieons en a et en o, pas mane on fen de Wile! —(Jetant les yeux sur l'alnionach Ballin.) Ah I ba 'ai un guide sous la main (II fermeles yens et ouvr.)— Oh ai-japose le doigt? 1660. Sixidrae cbambre. Juge d'hunruction. — M. Emmen Rue du Petit-Harlay, 7.

Maur;

Fort bien. (Bcrivant.) Madame &mono alemor,' Rue du Petit-Harlay, 7. Tris-psessi. (11 sort.) Constantin n'est pas la,— tant miens 1— On n'a jamais de si bon domestique que soi .ntanse. 11 Wine la Wire dans une bate.) — ! me voile avec un grand poids de moins sur la conscience! DEUXIEME TABLEAU. La Cite.— isle° Pendants. — II ve Sire qualm heroes do Solr.

MAXENCE, sans paraplute, bat/ant le trottoir du quai des Orfevres. Qoatre lettres 1— Six bouquets! — Saes reponse I— C'est fort impoli. — Voilk la premiere fois 1- Use declaration timbre°, c'est de pain quotidien, ei qu'on demapde a Dieu de ne pas vous donner ; —mais des violettes blanches au neer de decembre, — teet on arrondissement defriche, — c'est asses rare pour qu'on vous jette an moins a la poste us : a Vous etes un insolent , je vous remercie. • — ( La neige redouble.) Quel temps! — mais n'importe, Trend quatre Muses sonneront, je me plants sous le numero 8, inamovible comme, le 7, son vis-a-vis ! — (Qualre hams sonnent.) — A quatre heures un quart! — II faudra hien qn'elle sorte ou qu'elle rentre! — Si elle reste chriz elle? — Une troruhe a present ! — J'ai les piens dans la neige fouettee • je parte tout haut, je simule avec mm gestes une ae1Mche tilegraphique. — Tout le monde doit dire .° Voile un jeune homme qui fait ses premieres armes 1 11 choisit bien sort heure. — Si quelqu'un me voyait! — (Reprenant ) Si elle reste cherelle , je la devinerai a 'ravers les ridraux. — Si son bon ange lui a suggere Melee d'avoir des persiennes, je minformerat de Pelage et je sonnerai. Je demanderai n'importe qui. — J'insisterai , je feral du bruit. J'aurai toujours le temps d'entrevoir quelque chose; un diminutif (le regard, un coin de robe ! — C'est plus qu'il ne me fast. (Quatre heures un quart. )— Du courage! — Le cceur me bat; ce coeur qui Malt arrele, et que remonte pimprevu; allons! (II va et arrive devant le no 7, qui est en demolition. — Autos rage.) Oh! trois quarts d'heure d'ansiele pour rencontrer — des, material's ! — Il mie sera pas dit! — (Il frappe au n° 5.) Monsieur Mello!? PREMIER CONCIERGE. — Nous n'avons pas ca id. MAXENGS. — Un monsieur qui etait au 7. PREMIER CONCIERGE. — Voyez an 9. (Au 9.) 110.11ENCS. —Vous n'auriez pas l'adresse de M. Meilet, nec personne qui habilait a Md. DcOtodsi g. CONCIERGE. — Voyez au 5. MAXENCS. — Ces gens-la wont malhonnetes 1 — Mais j'irai jusqu'au bout. • Salle dos Pas-Perdus. Ifn monsieur ores en chspeass a larges bond, des lunettes denies, one a, ..... e blanche', 0t, en Immense dossier en esdr grenas sons le bees, traverse la selle. MAXENCE. —. Pardon, monsieur. L' AVOUR OU L ' AVOCAT. — Monsieur?

maxesce. — Seriez-vous assez bon pour m'indiquer M. ddellilot. L ' AVOUR OU L 'AVOCAT. — US juge d'Instruction? ilogscs — Out, monsieur. L ' AOUE ou L ' AVOCAT. — II a dtd appele k d'autres fonctions! (Il ne salue pas et s'en va.1 MAXENCE. — Destitue! — L'almanach avait pense qu'il serait replace ( Il redescend. ) — II est &tit que je ne les trouverai pas! Je me multiplie par trois — Je figure dans plusieurs bals par soiree! 'en voila dix-huill — rachete des renseignements. — Personne ne connalt Monsieur et Madame Edmond Melilot. ( La neige augmente. — Il se trouve decant Saint-Germainl'Auxerrois. entre. — Six jeunes filles en blanc, avec un ruban azur e . pe, traversent la nef, un gros bouquet a la main.) — o Dieu. - Voila mes violettes! Je reconnets la robe du bouquet et le lisere de soie bleue pour ceinture. — Comment sont-elles venues chez elles et id! — Moi qui ne pensais pas a alter chez Virsinie! — Je anis sanctifie. ( Il sort.) — Apses cela, il y a des devotes des quatre saloons! — Devote! — Quel mot d'encyclopedIste du dix-huitieme sitcle ! Rue Richelieu.

'

Ah 1— II eat temps que je sache. (Il arrive devant ,gasin.)

un

Ma-

VIRGIN'S LIEUTENANT. • Plumcs et Fleura. Fermd pour cause de baptdme.

(Avec rage.) Cocher! amber 1 25, Bac. Ruppd est-il chez lui?

25, Bac;

TROISIEME TABLEAU. DIs Reuses de

— Route de Versailles. — line belle safe,

MAXENCE. TRISTAN DE RUPPE . d cheval. CONSTANTIN, es cheval derribre eux. utters's. — Es-tu content de ton nouveau domeatique? samees. — Ohl des certificats eumrbes I mals il a des 'nitrates; II est amoureux ; II en perd les bras! Tel valet, tel maitre, mon cher; je er016 quo je nuis malade de sa reserse. — Bah? — Meta-le i la porte. melancoliquement. — Connais-lu M. Edmond Illot. sr" nevem. — Qu'est-ce que fait ea femme? M AISRCS. Elle dial' dans la magistrature anise. TRISTAN. Je o'al jamais Mb du palais. sesames:— Out, us melee juge d'instruotion.

des gens qui vivent beaucoup chez TRISTAN. — Ce doivent etre eux ; je n'ai vu Sa nulle part. J'ai ecrit quatre fois h cette madame Melilot. relLEXCE. — DES lettres? — A ton age. TRISTAN. Recevez Passurance de ma MAXINCE. -- Des circulaires. —° passion la plus distingude. • — Mais ce n'est pas tout, j'ai envoyd des bouquets. musts: — II rattail, donner une serenade en sol majeur ! MAXENCE. -- Devine oh je les ai retrouvds? THItTAN. — En pleine terra? Dans lea mains rouges de six impinitentes blanMAXENCE. ches, a Saint-Germain. TRISTAN. — C'est on malentenda• • esseece. — Me voila fleuriste d'uns confrerie ! — Tu n'as 'est pourtant pas une vieille do enniseta zoncisprassrl d. o—Cn do MAXENCE. —; Pas un oui-dire. — J'avais presque envie de m'adenser au Plief de la police de Ord& TRISTAN. — C'eat la faule, to vas de l'inconnu 11inconnu. — lettres avec cette susTu es le file it qui son Ore envoyait des cription a A Monsieur mon fils, a Paris. • — C'tst de l'imperCependant, ce que tu me dis de ces (Reflechissaut.) tinence t — fieurs parte peut-etre nous servir; je te manerai ee soir chez Roure. — Elle est de toutes les une de mes tantu, madame du paroisses, elle doll connattre ton X feminin. — On y collabore, pour de la charpie, en petit contite. — Toi qui es blesse... — tu. Peres ton chemin de la Croix; je le promets des &Mita. 114XEACE. — Mon ami , tu grilles de me parattre brillant; moi j'ai des pate aolides; ai nous allions Mesmer? TRISTAN. — Allen, Toby. MAXENCE. — Hop, Tom ! CONSTANTIN, dans reloignement. —Adeline! — Allez, Cocotte.

(Bruit de chevaux au grand lrot.) QUATRTEME TABLEAU. Chez madame du Rome. — Rue de Vendbme. Papier sombre. — Sur le tebie les Anneles de la propegetlon de le reL — On cause A ml-vols.

alsotme DU ROURE. MESDAMES CLEMENT, MENILMONTANT, DE PONTFAINV, ETC. TRISTAN DE RUPPE, MAXENCE D'AGNES. MADAME DU ROUSE, d Maxence. — Savez.vons, monsieur, que c'est trop aimable vous d'être venu faire penitence avec nous. —( La pensde entiere de madame du Roure : 11 est a la piste de quelque occasion (le peelle!) MAXENCE, se recriont. — Madame!... MADMIIE DU ROURE.—.Les (metes, les sermons....—Je ne dis pas les bonnet oeuvres—. — tout cela n'est pas beaucoup de votre competence.... NANENCE. — Madame. je suis membre.... TRISTAN, interrompant. — Dn Jockey-Club. MASEICE. — Et de la soeiete de Saint-Vincent-de-Paul. IIAMME DU ROUSE, secouant la tete. — Les jeunes gens TRISTAN. — Parbleu, ma tante, on comprend bien que vous preferiez les jeunes gees d'aotrefois. MADAME ou nouns, severement. — Tristan! MANTAS. — Voila dix francs pour les pauvres. (A part.) II n'y a que la verde qui conte. ' les- demaiider. MADAME DU nouns. — J'allais vous TRI , TAN, h Maxe,pce. — Ma tante n'eteit que dame patronesse, elle est passee tresoriere. MADAME MiNILMONTANT. — A. propos, mesdames, vous ne saves pas, madame Malitot nous manque pour apres-demain. CHOEUR PLAINTIF. — Quo lui est-11 done arrive? artmers Idbil1110NTAnT — Elltl a la grippe. MASEACE, a Tristan.— Donc .1Ie existe, &est ealIdsien. CHOEUII AoTeux. — Nous allons avoir des elepllpoe. TRISTAN. — Qu'est-ce que c'est done (me madame Millet, ma tante? MADAME nu nouns. — M011 ami, c'est one femme fort recommandable. Son fils arrive de Saumur, semaine prochaioe; je te le feral connaltre : un charmant jeune homme; iI n'a que vingt-huit ans, deja capitaine! enosun ADMIRATIF. — 0111 — Je le presenterai 1 Maxenoe; il sera enchant'. UN DOMESTIQUE, annongant. — M. Pabbe Petit. ( Maxence se leve.) MADAME eu uoune. — Vous noes quittez Me, monsieur? MAXENCE. — J'eusse vivement desire, madame... ( Il salve et sort avec Tristan.) MADAME DU noues. — II me paralt fort ldger, ce M. d'Agnes. MADAME PARNILMOSTATT. — M. Mduilmontant voulait le voir, mais je n'ai pas mile. UN DOMESTIQUE, annongant.— M. et madame Edmond MOM. -

CINQUIEME TABLEAU. MAXENCE , dans sa robe de chambre. Fatalitd! — Ces chosea Lle ne devraient arriver qu'aux entree! C'etait mettre a la loterie, soil; mais h celle-lit 1111881, on est toujours sat de gagner quelque chose! — J'avais un lot dans la sdrie des femmes d'eglise 1— Dix-buit chances centre deus.1, — Elles sent la six eu sept, sinon jolies, du moles d'age 1 ce que leur plat d'argent se remplisse d'or pour un petit sourire I — Je tombs sur une respectable mire de famille I— Voila du temps »len employe I — (Avec terreur.) Si cette douairlere allait penser? — Ah le hasard est un grand professeur, et je un grand collOgien. (7/ ranee.) — En tout cas, je ne Buis pas repousse avec perte. —J'y gagne. — Constantin! (Il attend.) Apres cela, je fais un pea comme CPR gens qui s'indignent doublement centre leur Mode, parce qu'ils avaient t 59 et 161, et quo le Burner° qui sort est precisetnent — (Plus fort.) Coplantin — Cet animal-lb n'ebelt plus! — Est-ce que par bard (Il sort.)—Je m'en &Wale, II n'est pas rents& ( Consienna ouvre avec precaut,on -la porte d'enlree, et s'avance pas de loup.) Faites du bruit tant que euus voudrez, Constantin, je vous ententia. CONSTANTIN, Suppliant.— Monsieur! ilan g.NCs. gravement .—D'oe eener . vous, k une pareille heure? CONSTANTIN — Monaleur, je no mens female! S'll n'y avait en

que moi, jeeserais patti ; on m'a ritenu, mon.ieur. sustnce. — La vie dr ce drôle est on Impretu perpetual.... — Voua files amoureux, Constantin. CORSTASTIN.

Clot numk premier

amour, MOMMUI. Ne Me


L'ILLUSTRATION, JOURNAL UNIVERSEL. donne' pas mon ooegdl dimisueremel I Monsieur, diminnezmoi! NATENCE — E6 blen! 41 MIS no mks pas que je vous rens** (il s'assied), il fent me raconter voa aveutures. (It allume

un cigare.) AS&

CONSTANTIN Oh ! monsieur, c'est bien simple : j'ai one con'Mistime dans le monde; on ne me veut pas de mal dans une bonne liaison. • MAXENOE. •—•• Dans une bonne maison? CONSTANTIN. C'eat la femme de chambre, monsieur. DIAXENCE. — Parbleu 1 — Chez qui? CONSTANTIN. — Une nominee madame Minot. IMMERGE, sautant. — Mild! — Un juge d'instruction. CONSTANTIN. —. Elle s'appelle : Adeline! iteiseeest. — Son Age A peu pees? coemeeis.—Trenteesept ans it la mi-ctsrlime, mais c'est pour le bon mOYL non, imbecile, la mattresee? YUEN= eassetenn. — Madame? je ne sale pas au juste l i ege qu'elle a, maid il paean qu'elle est d'avril, et le file de son mari de janvier. SOU beau fils I son beau filet MATENCE CONSTANTIN. — Et learned jolie, allez, monsieur vineme que dernierement il y avait dans son petit salon un las de bouquets. Monsieur Mdlilot, qui revenait d'Etanmes, a demandd pour qui tout ea? — C'elast pour six grandes orphelines A la procession de Nodl. MAXENCE. — Elle m'aime! — L'adresse, Constantin. CONsTANTIN. — Rue du Harlay, g. mAXEXCE. —J'etais sous ses fenetreel —Le 5 et 491 Toujours la loterie 1 CONSTANT/N. — Seulement elle eat brune, je detests les brunes. MA XENOE. Tiens, Constantin, voith dix francs pour toi. — Je comprends tout! CONSTANTIN — Monsieur est trop bon. — Wilk la vraie maniere de s'attacher ses domestiques. • MAXENCE. Je vais la faire inviter chez les Pontfauvy

n

MAD AMEntilLOT. —

(Cinquidme figure.)

J'ai, monsieur, beaucoup de closes avous repondre; je serai samedi chez moi toute la journee; venez, si cons voulez, de la part de eidame du Roues, sur les quatre heures; adieu, nioneieur. MAXENCE, en voiture. —Quell° deception 1—pas la plus legere indignation, pas la plus petite surprise! — Je la regardais cependant de maniere qu'elle pet rougir. — Elle n'a pea quitte son sourire. — Delicieuse du reste 1

qui souffle le faut ride je diee monsieur, il y avait une lettre sur son bureau. Warms. Ah I oui, une cinquierne lettre. CONSTANTIN, avec conscience. — J'ai cru de mon devoir de la mettre A la poste. MMENCE.— Ce n'dtait pas la peine, va. se couche.) — Irai-je?— (Deux heures apres.)— Jeudi! ——(11 Encore deux jours! CONSTANTIN,

SEPTIEME TABLEAU. Rue du Harlay, 8. Grand salon tendu en mamma.— Sour sombre.— Carman Ira. terse par. nese lande etrolte do MON. — A Cassaba, p rrrrr It de DM. maillot A near An..

MAXENCE, qui entre en saluant proforidement. MADAME AitLILOT,

assise

46 vieos de renconlrer Bertaut, un ami ; il arrive de la Nievre, cheflieu Non ers; il veut absolument que je dine avec tut, ce (bible de Bertaut. Den: Joan aproli.

(Lisant.) CHRONIQUE P•alISIENNE.

e Mademoiselle H... de la Montansier a donne Medi dernier grand dlner qu'a suivi one fête superbe. Parmi les numbed& dans ses ravissants salons, nous avons remarque MM. Dumas,de Rupee, Glairville, A. Gaiffe,Th. Gauthier, l te.. etc. — M. Meltlot, membre du Caveau, a eu l'honneur d'entretenlr, pendant pees d'une demi heure, la spirituelle actrice. • Maxence d'Agnes vit nt de partir pour la Terre-Sainte avec une mission du gouvernement. QuI se pressaient

HUITIEME TABLEAU. Lee eau: de ••• — Betel de PEpl do eeeee .

MAXENCE, en costume de voyage. CONSTANTIN, ASSOUR/d. MAXENCE. •••- Tu es bien g er que c 'est Conslantin? CONSTANTIN. — Sear somme monsieur

tout

la femme de chambre,

est monsieur; main II y a

un MADAME setuakT. — Je volts rv cois, monsieur, malgre votre MAXENCE, trhs-vite. — Qu'est-ce donc? Maldive, qui viole tout A fait le droit des gens; pendant cm OaCONNTANTIN. — Elle est tout en noir; M. Millet n'est plus. rante-huit ht ures il devait y avoir treve (elle lui indique du MAXENCE, geste un fauteuil). — Vous m i en devrez, plus desinteressde, lea mallienr, toi?radieux. — Veuve! veuve! — Tu appelles cela tin quelques minutes d'attention que j'exige de vous. CONSTANTIN. — Non, mais elle refuse d'être amei tent que maBeaucoup I ma place seraient femmes h cons jouer, je prefere dame portrra le deuil de monsieur. En voila de la delicitessel vous parler net; l'extreme franchise equivaut peut - etre a l'exMAXENEE. — veuve — Dspuis emend'? treme diplomatie. — Vous eves fort jeune, monsieur, le monde CONSTANTIN. — Melilot s'est laissé porter en terre il y VOUS est faelle, voici ce qui eons est arrive enrmin ix semaines. Aussi madame n'est jamais visible. Un matin— la vs ille (16 ,0 n'ayant su que devenir—ce jour-18, le co mmenCement pleuvait des invitations, mais quand Dans on a sans projet pour l ' apres-midi, vans vous ales demande: Qu'est-ce appris.... — Dsi reste, Adeline paratt tres-affligee —elle en est que ie ferai done bien aujourd'hui (denegation de Maxence)?— toute chaegee; juges si madame.... Vous pouviez rejoindre vos amis au club, parattre aux courses, MAXENCE, Merchant. — De Quoi pourrait-elle donc bien litre SIXICEME TABLEAU. essayer un cheval, — il sous est venu Pieseiralefln de tenter ce offlieee? (Ecrivant machinalement.) Ci-git monsieur Edmond On dense an piano. qu'on appelle sine bonne fortune, — tant pis pour ceux Mc:111ot, il qui en mativais epoux.... — Veuve font les Irais le terme est consacre : besoin d'aventure, , detuMESSIEURS Da RUPPt, D'AGNES, MELILOT, TARDENOY, MEce Premier êtaga d'une snolson meablês, rue des Oltronnlers. ' vrentent imperirum qui reelmoait un coup d'Etat drum NOS habiNILHONTANT, DE rONTFAUVY, etc. MESDAMES MEelLMADAME MELILOT, en grand delta. ADELINE, tudes, innocent desir d'entendre passer dans le recit de vos vatout en noir. MONTANT , DE PONTFAUVY, TARDENOY, DU ROURE, ADELINE, avant de fermer une caissc.— Oh faudra-t-il mettre Mies conquerantes, ce mot friand : Une femme mai ide! jeune et MELILOT, etc.—Il y a des robes montantes. le mantelet de madame? jolie, cela va sans dire, — vous avez daigne penser a mot Je MADAME MENILMONIAPT, a madame Tardenoy qui s'dvente près MADAME neutral% — 01 vous voudrez. — ' veux, monsieur, arreter tout court, et pour de bon, cette belle Partir! — retais si d'elle sur une causeuse. — Une femme bien a plaindre, c'est passion qui feint de s'emporter; voulmvous que je vous heureuse ici! Au soak de Paris, quelle bonne chose, la vraie cette pauvre pelite madame Melilot. ma profession de fol? Jellepis d'une incredulite sans bones.— solitude! Qui savait si j'existais! — Plus de visages odieux, inMADAME TADDENOY.—Qui estle-bas, tout au fond, n'est-ce pas, — Vous m'avez dcrit, moelieur; je connais ces lettres, j'en ai differents ou maussades ; personne, surtout, plus monsieur Meen lilas, avec dee cheveux noire? blot! — Soirees.calmes, silence qui repose. —Sons ces fenetres tout un dossier, et il a fallu - la collection pour ne pas m'offenser MADAME MENILMONTANT. — Et qui se retourne, tenez. vue si douce, jar d in, lac et moutagnes, de jeunes elegants des vôtres, habilement graduees d'ailleurs; toute entre vous les MADAME TARDENOY, qui a les yeux 068-petits. — Pas mal, les qui p . asmient As-tu edt renvoyees; mats pares que je les garde ermine archives, ne as-tu vu?— QM? — Une Parisienne yeux un pru grands. pensez pas le Moins do monde que je sois alarmee, dame, ou sur ' qui est IA au pr,inier? ---Jolie? — Et l'autre mettait ses doigts MADAME MENILIWNTANT. — Et la bouche, c'est par trop petit. — sur ses levres en forme de baiser. — Si l'on se le point trétre ebranlee ; saint Tlsomas n'etait rirn aupres de Elle epousa en 44 nn juge d'instruction, ce more ieur en facede Elle vient de perdre son mari. — moi. Quand je vois je ne crois pas. — Vous ems sincerement • — Et je nous, avec des lunettes d'ecaille, qui joue au lasagnes/et. libre, mieux protegee par ma robe noire que par une garde du dans votre je vous Paccorde ; sous hetes tout pour paraltre MADAME TARDENON. — Voila de quoi rendre folle de monsieur corps! Car retrouver Paris ici .. —Et demain alter le retrouver Weise plus parfaitement maitre de van,. de plus volts comptez Tardenoy. — Quel air rigide! la oh il est! sur la perseverance, — A vos yeux, vous avez des chances; nais MADAME MENILMONTANT. — Ne vous y fiez pas; il est plein de , comment voulez-vol ADELINE, accourant. — Madame! madame! un is, (viand on sait son Paris, qu'un ne soit bouquet, voila bons mots I Seulement il a entendu dire que l'impassibilite dans le premier, faut-il le renvoyer? — nous partons demain. pas au fait do cet infinsment petit inachia Misfile. On appelle le jazz', etait d i ed effet certain, et il ne se deride jamais pour MADAME Nieuwe. — Un bouquet! (Avec surprise.) cela romanesque, on est bien bon; je ne connass rien de positif, Des violettes minis faire rire. —II ddteste sa femme, parce qu'un lui a rapblanches. — Qui a apporld ce bouquet? d'egoiste el de brutal comae ces pretendues histoires du cceur. pond qu'elle le trouvait laid. ADEUXE. — Un monsieur tresieune, qui est en bas; — Vous n'avez done monsieur, aucun siege A Ii e, et pas la • voile sa MADAME TARDENOV. — Ah! ce n'est pas sa faute. plus mince citadelle a ' la raison en est Fan simple, je • MADAME IIENUAOSTAIST. — Vous me pardonnerez, fort laid au carte. n AME MEMOT, lisant. suis tout bonnement ville neutre. dedans aussi. — Genereux de choses A bon marche — Trente eemesee, avec philosophie. — Aecablez-moi, madame, je ne MAXENCE tissues Mille !l y res de — Allant aux troisiemes galeries a l'Operan nie etfends pa•; vara le veyez, l'amout-propre ne preud pas le Prie madame Melilot de lui accorder quelques instants. - R- fund beaucoup de doses A sa femme, - avec cela papildessus; marque in faillible d'une efedion qui n'est pas A la surRelies entrer. lomat et jouent, malgré les sifflets, les deux premiers actes face. Seulement laissez-moi vous le dire : de Pesprit centre un 'MAXENCE. — (Elle lui lend la main.) —Madame, j'ai tenu plus d'Oscar ou le Mari qui trompe sa femme. sentiment, la partie ai'est pas egale. MADAME TARDENOY, lorgnant le Melilot —Avec qui, bon Dieu! rpm ma parole, j'arrive de Palestine ;.j'ai voulo mettre entre vous MADAME MELILOT. — Mais, monsieur un air funtbre n'empeche — Tiens, quel est ce grand jeune homme qui se penche du ebte et mol la distance, la distraction du voyage, ['etude, tout ce qui pae mews ne joue la comedie; qui ditconaedie ne slit pa, pert*. ' de votre madame Melilot? efface laborieusemeet on souvenir; je n'ai rien appris et rien luellemrtit . ehuse gale; vous Mrs en ce moment l'image de la oublie; je vous aimais comme on gpfant, je cons alum mainteMADAME IliNILMONTANT, shchement. — Un monsieur d'Agnes,. desolat on, je dois le reconnattre, mais c'est bien le Bur que nant eomme un homme; je sais, madame, Peviniment qui change un far. pour tant d'esperances vous ayez uu peu de depit. A jainais votre vie; vouepardonnerez a une pareille precipitaDIAXENCE, d madame Melilot. — Voulez-vous bien me faire MAXENCE. J'ai entendu des gens madame, qui usaient dire tion, mats vous alliez regagner Paris, et moi, peut-dtre partais-je l'honneur d.• m'accorder un quadrille, madame? que y ogis n'etes pas ta femme la plus heureuse de Pads! pour l'Espagne. — Je me late d'#voir l ' honneur de vous demanMADAME memo?. — Numero 8, monsieur. MADAME MEL1LOT. — VOUS me tapprlez, monsieur, tine recomder votre main. MAXENCE, souriant. — Rue du Harley. (11 s'eloigne.) mandation que j'avais oublie de vous faire, et qui sera le dernier MADAME miutor.L Le hasard seul vous a amene iei? mime, lui prenant le bras. — Viens done gagner une cenpoint de ce sermon ; j'ignore si on ne calomuie pas monsieur MAXENCE. — Ma providence, madame. tains de francs a ce ben monsieur Mallet. Mélilot. MADAME MELILOT. — Monsieur Maxence, je serai dimanehe d'ane • MELILOT, qui fait la banque. — II y a cent franca. NAXENCE. — On ne prete pas aux pauvres1 • soirée clan madame du Roure; si je porte un bouquet de vMMAXENCE. — Banco. (Monsieur Melilotiamene un refail.) MADAME MELILOT. Mais en admettant q" it asuperieure tette& blanches avec une violette ordinaire au milieu, c'est que e. Nemo; froidement. — Deux valets. — Pour vous servir comme komme de monde, et que d'autres aient le droit tout ne sera pas desespere. (Joie de Maxence.) — Maintenant, — — Je passe la main. d'être plus fibres je n'aurais pas, je l'a se bien baute c'est déjà tine imprudence que de vous avoir , — vous allez (Quadrille : les Porcherons.) estime pour les gens qui simcsslent sur les un me quitter, et vous vous arrangerez de maniere a n'etre a Paris MAXENCE, reclamant 30/1 quadrille. — Madame? MA1ENCE, avec feu. — Specifier! mot, m ! mals je vonque lumli matin au plus Idt. ^ MENILIIONTANT, qui a invite Sa femme. — Faites-nous donc drais qu'it eet six pieds, qu'il fat tres-jeune, tres . beau, hes, MAXENCE. — Madame, je commence A vous °heir pour toute vis-i•vis, mauvale sujet. suiritud, et tout A fait feroce, cela m'eumeclierait bien de vous la vie. (11 sort.) (Deuxieme figure.) aimer MADAME reureer. — Avez-vous &cute mademoiselle Alboni MADAME mtena•r. — A la bonne heure, monsieur, voile une NEUVIEME TABLEAU. dans le Prophile, monsieur? mauvaise Pensee, mais un eri du cceur I Le peso de Drommo.o.x. heireece, surpris — Non, madame. MAXENCE. —Ce serait seas alors, madame, qui speculeriez sur MADAME MaILOT, en robe rose, passant derriere plusieur; MADAME HELMUT. — Tontela conversation est IA, dit-on; OR les ridicules de monsieur Melilot, lame ne pas plaindre un homme massifs avec des bancs de gazon. parle Alboni, et on chante politique. d'hunneur qqi cons aime gravement! Premter massif. news= Je n'ai pas, je le vois bien, madame, Monsieur ' MADAME DIELILOT Vous lies fort A plaindre. d'etre Gonne de NOUS.... Minor, ales to ami. —Je ne sais pas comment je feral, nesersee, ae kvanr. — Tenez, ma lame, oubliez dans tout ceci men chea — Ma-femme me retomhe sur les bras! —Comma — Male pardon; monsieur &Agnes, n'est-ce ce qui est de commute, soit, o'a ete d'abord une affaire de KW= past mode ou de pa-se-temps, maintenant c'est •ine force qui m ien- c'est amused! , Mais les eaux, ga eons mete les deux yeux de la magma, piqué. — Alors, madame, permettez-moi de vous tete! —Vous lies gareon, vous, vous Hes bien heureux. tratne — malaria« et tante! Vous voulez m'eleigner, vous m'atirez t si vous ne me croyez pas, interrogez mon visage! D'une felieiter de la grece avec laquelle cons rendez le bieh pour le Deuxiime massif. egratignure,-je le veux bien, votre persiflage a felt une plate mai; vous me faites du passif de mes fautes tout un avoird'inTRISTAN De RUPPE, MAXENCE D'AGNES. dulgences; graem* TOUR, madame, je serai un nouveau criminel viva; — Mon amour n'est plus de reedulie, c'est du devoueTRISTAN. — All! dis donc, ou en es-tu avec madame Mailed? vertueux, et plus J'irai loin, mieux je ferai mon salul. • meat! — Quelle preuve irrezusable en 0)811r2-s0Us? lIAXENCE. — Oh l mon ami, c'est fiui depuis louglemps, je me MADAME lamer — El ob comptez-vous alter, monsieur? MEd/um admin. On ne pent pas dire que vous troubliez mon suis &side de ma poursuite. MAXENCE. — Partout oh eons serez, madame, invisible ou prerepos, dais si vous restiez, vous viendriez tous les vendredis me sent; cons disant, veils faisant dire ou nous dcrivant ce, que je demander Taamilue d'une consolation; si donc V011s 8tes MelteDIXIENE TABLEAU. souffre; je serai :non pis la fable, mais Phiatoire de tout votre meta "malads r , partez pair Naples, et ne reedees pie gueri. loin de lie lay, T. —11ffalson fesser.. monde; vous n'entendrez parler que de cela, cham p vous fera IMENCE, avecttristesse. — Mauna I perfortUde, n'est-ce pas? M. MELILOT, MADAME litaiLOT. — Eh bleu, madame, je pars ce soir e- sans prendre coned de mon dloge; je feral la cour A madame Menilmontant, A madame qui que ce suit. ( D'un ton de prihre,.lui prenant la main.) Clement, A madame Tardeaoy; je seduirai madame du Reuse; I. WILMOT. — Des Rare! des flews! — La plus belle parure mon domestique est le favori de votre femme de chambre, et je Un viatique. mad ! (11 lui boise la main.) d'une femme, c'est la simplicite. — Voile ce que j'ai trouvez devienlrai l'a ai in bee de votre mari • vous sereinte en pied MADAME MELILOT. — Adieu, meestenr. (II sort, — elle prend (11 tire un bouquet de son chapeau.) dans des nouvelles g iven : etexenceef Agnes; eAn mot, jesuis wr livre, et petit Apetit se met d dor.) MADAME rafx.nur. — Y pen q sz-voui? Pour un hal. resolu I vous attaquer avec vigueur, et je no parte pas des petite sag ut.or, entrant brusquement.— Bichette! Mcbettel nous M. IIEULOT —Comment, un bouquet de six franes. 'irons paa ce soir WE Bali= i c'est comma un fait . expres, je MADAMS ustomar. — Slx francat— Donnez, eel* Me decide. mis qua pourra me dowser le &impair!


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L'ILLUSTRATION, JOURNAL UNIVERSEL. ONZIÈME TABLEAU. Grand bel chas madame da !loure.

MM. De PONTFAUVY, D'AGNÈS, CLÉMENT, DE RUPPÉ, etc. MESDAMES TARDENOY, CLÉ MEN f, MÉNILMONTANT, etc. MADAME TARDENOY à une dame qui est à c6té d'elle — Une femme qui parait 'fort heureuse, c'est cette petite madame

PREMIÈRE DAME. —Qui

est devant noue, avec un bouquet de

violettes blanches? MADAME TARDEROY. — Oui, madame. DEUX/EUE DAME. — Tiens, il y a une violette violette au milieu. PREMIÈRE DAME. — Quel est ce jeune homme tout pâle qui lui

parle en souriant. MADAME TARDEROP. — Monsieur PREMIÈRE DAME. — Ahl

D'Agnès, un fat.

m. semons s'approchant de sa femme, et tout haut. —Ma

chère amie, permettez-moi de vous complimenter du choix de votre bouquet :c'est l'emblème de la modestie! DOUZIÈME TABLEAU. gaina Dents du saint- sacrement. CONSTANTIN et ADELINE, au pied des autels, échangeant l'anneau nuptial; à l'entrée de la chapelle, madame du Bouse. XAVIER Ananvez.

Nouvelle méthode pour Indiquer les noms des rues de Parla et des édifices publies. Le public, et le public étranger surtout, s'est plaint, de tout temps, de la difficulté que présente, pendant la nu it, 'le système de numérotage des maisons dans Paris, et le Leude d'indication des voies publiques. En effet, dès que le soleil a cessé d'éclairer les rues de notre immense cité, il devient à peu 'près impossible de distinguer soit les numéros des maisons, soit les noms des rues. On n'aperçoit les noms 'de celles-ci que dans les emplacements ois la

plaque se trouve appliquée précisément en face d'une lanterne d'éclairage; et ce cas est rare, parce que les lanternes étant

espacées à des intervalles invariables, il résulte de cette combinaison économique qu'un très-grand nombre de coins de rues sont privée de ces luminaires', en aorte que l'inscription qui doit indiquer au passant le nom de la rue dans laquelle il arrive, est absolument comme si elle n'était pas.... On aperçoit bien comme une ombre de plaque, on se frotte les yeux pour tâcher de déchiffrer l'inscription; mais ces efforts sont inutiles, et ai les magasins sont déjà fermés, à moins que l'obligeance dé quelque

Nouvelle méthode proposée par M. Chambelland pour l'indication des noms des rues de Paris, des N or des maisons et des établissements publics ou particuliers. habitant retardataire ne vienne à sen secours, l'infortuné voyadee nocturne court le risque de s'égarer de plus en plus jusqu'au retour de la lumière. Divers essais ont été faits pour remédier à ces graves inconvénients. On avait songé à inscrire les noms des rues sur les verres de la partie inferieure des lanternes. Mais ces inscriptions, que la transparence des verres et l'éclat vacillant de la lumière rendaient difficiles à lire, offraient plusieurs autres genres d'incommodités. Quand le nom à inscrire dépassait une certaine étendue, il fallait le diviser, en sorte que ce morcellement devenait un fréquent sujet d'embarras et d'erreur pour le public; et,circoustance beaucoup plus factieuse, l'éclairage de la chaussée se trouvait notablement affaibli par l'opacité de ces inscripI ions, que d'ailleurs la pluie et la poussière effaçaient dans un t toms très-court. Dans le jour ou est encore eu peine, bien souvent, pour lire, en certains lieux, les noms des rues, qui sont, ici, cachés en partie par une persienne; là, obstrués par un plomb ou l'étalage d'un magasin; ailleurs, usés ou salis par l'intempérie du climat, quelquefois même soustraits par une main criminelle, malgré la surveillance de la police. Beaucoup de localités, tellee que les pools, ont toujours manqué d'inseriptions,eIla plupart des admiLa Hongrie pittoresque, par M. J. BOLDERVI. L'ouvrage que M. J. Boldényi publie, sous le titre de la lion-

orie pittoresque, est digne de fixer l'attention à tous égards. Son phis grand titre de recommandation, c'est avant tout d'être un recueil exact pour la connaissance parfaite de l'Europe orientale, l'intelligence de l'histoire des Magyares et des autres peuples de

la Hongrie. Les derniers événements qui s'y sont passés, et qui ont tenu l'année dernière en susp e ns l'attention de toute l'Europe , ont dé naturellement attirer les regards des hommes sérieux.

Ou a senti le besoin de connattre à fond cette nation pour bien comprendre le sens du grand mouvement qu'elle vient de faire. Pour cela il fallait prendre la Hongrie des son origine, la suivre dans son développement politique, scientifique, littéraire, artistique, commercial, etc., juin'aux dernières pages de son histoire actuelle. Cette tâche, J. Bol Weyl, historien de talent, penseur profond, l'a entreprise t il dirige la publication dont noue avens donné le ti re, publication à laquelle des téinains oculaires des d rniers événements aaportent le concours de leur rédaction. Beaucoup de planches dessins, types et costumes, d'une parfaite exécution et qui feront constance parfaitement la Hongrie au point de vue pittoresque, seront imprimes à part dans l'ouv rage. L'auteur a divisé relie publication en deux parties. La première otmprend .'histoire ancienne des magyares, de ce peuple qui le premier o Europe s'est Brune nue constitution libérale; qui a participe au te. inertie et au quatorzième siècle avec tant d'efficacité au mouvement civilisateur; qui a semé ;dus tard par na valeur la chrétienté al violemment attaquée par l'islamisme; d'autre part, le récit des derniers événements généralement pré-

sentée jusqu'a ce Jour d'une manière si incomplète et si lametentent apprécies. La seconde partie fera cessante la Hongrie dans ms mœurs, ma usages', ses costumes, set monuments, son industrie, ego dans tout ce qui porte l'empreinte du génie na (tonal. Let dm premières livraison» ont paru; elles répondent à tout

nistrations ainsi que tous les édifices publics eletont dépourvus. Quant au numérotage des maisons, il est très-peu commode, même avec les nouvelles plaques en faïence, qui n'occupent pas

toujOurs l'emplacement le plus convenable, et qui, la nuit, ne

servent plus à rien. Un ami des lumières, on affreux novateur, avait proposé d'astreindre chaque propriétaire à un genre de numérotage qui eût été tresutile et peu dispendieux; il consistait à découper à jour, soit dans la porte d'entrée, soit dans un volet,' le numéro de chaque maison qu'une faible lumière aurait éclairé pendant la nuit. Messieurs les propriétaires ont prétendu qu'une dépense d'environ cinq centimes par nuit les ruinerait, et le numérotage

est resté ce qu'il était précédemment.

Depuis quelques jours le public s'arrête devant certains appareils élégants et commodes qui semblent avoir tranché toutes les difficultés des systèmes antérieurs, et qui paraissent être le nec

plus ultra du perfectionnement.

Ces appareils, qui s'adaptent aux lanternes à gaz, ont la forme d'une ggacieuse couronne que termine à son centre le chapiteau

des lanternes. Les uns sont en verre, les autres en métal. Les appareils en verre portent des lettres transparentes et vitrifiées à la façon des vitraux d'églises. Dans les appareils de métal, los inscrip-

lions sont découpées à -jour avec un verre blanc ou de couleur par derrière. Cette couleur n'est pas la même pour les rues parallèles au cours de la Seine que pour les rues qui lui sont perpendiculaires. L'inclinaison des appareils, doit le diamêtre est eus considérable à la partie supérieure, rend extrêmement facile la tpcture des inscriptions, qui se trouvent abondamment éclairées par la lumière précédemment perdue sans profit à travers les quatre verres formant la moitié supérieure des lanternes. Cette lumière est aujourd'hui concentrée dans l'intérieur de l'appareil au moyen de réflecteurs qui s'ouvrent de quatre côtés pour laister libre le nettoyage des verres. Les numéros, inscrits sur un petit médaillon, s'élèvent à l'extrémité du porte-échelle des candélabres et du tube des consoles. Comme il n'y a guère que quatre ou cinq numéros entre deux lanternes', ces repères suffisent pour indiquer les numéros intermédiaires. Tel est à peu près le système du nouveau procédé appliqué à l'indication des rues, dont les avantages ont frappé le public. Ces appareils, que nous avons remarqués au Pont-National et à la porte Saint-Denis, vont être, dit-on, incessamment mis en usage dans tous les quartier, de Paris.

ce qu'il était possible d'attendre d'une œuvre si importante. Les premières pages de l'histoire magyare qu'elles renferment, et que nous avons lues, se distinguent par une grande profondeur d'idées, une appr Ion juste et logique des faits, une connaissance parfaite dee. eneements, si obscurs jusqu'ici, de cette nation, enfin pa yle clair, concis et coloré. Les portraits que l'auteur trace, ans d'autres articles, de plusieurs des peuples qui habitent la Hongrie sont aussi remarquables. Ajoutons que les dessins et planches qui accompagnent les livraisons parues offrent un intérêt tout nouveau et sont d'une exécution irréprochable. — NOM ne doutons pas du succès qui attend la Hongrie pittoresque

Nous croyons devoir faire connaltre à nos lecteurs les conditions de la souscription. — La Hongrie pittoresque formera un vol. grand in-8 0 j és« de 25 feuilles, papier vélin, glacé, illustré d'environ 30 plaintifs imprimées à part (dont 8 à t fi planches de types et costumes) et de 70 à 80 vignettes dans le texte, et sera enrichie d'une carte ethnographique. Elle sera publiée en quarante livraisons à 30 centimes pour la Franco et 40 centimes pour l'étranger. Les aouseripteurs qui désireront recevoir les types et c'-tantes coloriés payeront 20 cent. en sus par chaque livraison ayant cet accompagnement. — Chez H. Lebrun, éditeur, rue de Lille, 19. II. M. On S'abonne directement aux bureaux, rue de Richelieu, as 00, par l'envoi frangés d'un mandat sur la poste ordre Lechevaller et C" , ou près des directeurs de poste et de messageries, des principaun libraires de la France et de l'étranger, et des correspondances de l'agence d'abonnement. PAULIN. Tiré 1 la prame mécanique de Plue ratites, 36 , rue de Vaugirard , à Paris.

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Un bon marchand qui a 'entend au commerce pousse

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Ah. pour Parie, 3 mois, 8 fr. — 6 mois, 16 fr. — Un an, 30 fr. Prix de chaque N o , '16 c. — La collection mensuelle, br., 2 fr. 'ib.

Histoire de la semaine. — Histoire de la presse en Angleterre.— Courrier de Paria. — Académie des Sciences. — Voyage en Abyssinie, par MM. Ferret et Galinier. — La vie des eaux. —Paris b table. — Visite aux Ateliers (Eugène Giraud). — Revue agricole. — Bibliographie. — Correspondance. — Sculptures chinoises au Louvre. Gravures. — Résidence de s ir Robert Peel à White-Hall-Cardera. —Mariage du prince royal de Guedn, grande gravure. — Plan de Rouen. — Plan du Havre. — Voyage en Abyssinie, 6 gravures.— Paris A table, 4 gravures. — Visite aux ateliers, grande gravure. — Sculptures chi, noises. — Rébus.

Histoire de la semaine. L'intérêt public s'est encore alimenté celte semaine des détails recueillis dans les journaux anglais sur la catastrophe qui a enlet.ré-à l'Angleterre son homme d'Etat le plus éminent, a' u monde un modèle qui sera l'éternelle condamnation de ces politiques vulgaires dont le génie ne sait s'inspirer que ' de la colère et des ressentiment de leur vanité désappointée. M. le président de l'Assemblée nationale n'a pas cru pouvoir faire moins que de prononcer au commencement de la séance du' 5 juillet quelques paroles de regrets qui ont reçu l'approbation de son auditoire, mais qui auraient été applaudies au loin si elles eussent exprimé tout ce qui se pense et se dit dans le monde. Telles qu'elles sont, ces paroles bien senties méritent néanmoins d'être conservées comme un témoignage de l'empire qui appartient à la haute renommée d'un ministre dont le nom restera cher à son pays et à l ' hunenité. Messieurs, a dit M. Dupin, au moment où un peuple voisin. et ami déplore la perte gtfèient de faire d'un de ses hommes d'Etat les plus recommandables, sir Robert Peel, je crois que c'est honorer la tri• Imite française que de faire entendre dans cette enceinte l'expression de nos sympathiques teuets , et de manifester notre batte estime pour cet orateur éminent qui, pendant tout le cours de sa longue et glorieuse carrière, n'a jamais eu que des sentiments de justice et de bienveillance pour la France et des paroles de courtoisie pour son gouvernement. (De toutes parts ; Trèsbien ! très-bien! ) Si l'Assemblée daigne approuver mes paroles, il en sera fait mention au procès-verbal. L'insertion au procès-verbal est ordonnée à l'unanimité.

Nu 393

VoL.

— SAMEDI 13 JUILLET 1850.

Bureaux r rue Richelieu, Ila.

La presse a trouvé des historiens plus complets. C'est que la presse n'est pas près de ceux qui l'écoutent; c'est qu'elle n'est pas exposée à voir la rougeur qui vient de la conscience au visage des lecteurs obligés de faire un retour involontaire sur eux-mêmes et de se comparer à l'homme qui a su faire un noble emploi de ses facultés et du pouvoir; c'est d'ailleurs que la presse exalte volontiers les grandes vertus quand l'éloge ne peut pas susciter des imitateurs qui troubleraient les petits intérêts de ses abonnés; c'est que la presse, en un mot, n'a pas été inventée pour dire toujours la vérité aux vivants, mais pour servir quelquefois de faux témoin, pour mentir au profit de quelques-une et surtout a son profit, sauf à louer les morts illustres en l'honneur do la rhétorique. L'émotion prodtite en Angleterre par la perte de ce grand homme s'est manifestée par des témoignages unanimes de regrets et de douleur. La résidence du défunt dans White-Hall-Garden n'a cessé d'être entourée d'une foule nombreuse et compatissante. La dépouille mortelle a été transportée à Drayton-Manor dans le Staffordshire, la

Ab. pour le. dép. — 3 mois, 9 fr. — 6 mois, 17 fr. — Un en, 32 fr. Ah. pour l'étranger, — 10 fr. — 20 fr. — d0 fr,

demeure qu'il aimait tant. Le service funèbre a été,célébré mardi 9 juillet. Une commission d'industriels s'est formée afin de se procurer par souscriptions les fonds nécessaires à l'érection d'un monument dit monument des pauvres en l'honneur de sir Robert Peel. La souscription est de I penny (10 centimes) par tête. Les classes ouvrières s'empressent de s'associer à cette marque de gratitude et de respect. MM. Joseph Hume, W. Gladslow,, lord John Russell, sir James Graham, le vicomte Hardinge et John Mastermann sont les commissaires chargés de recueillir les fonds et de les verser en leur nom à la banque d'Angleterre. Voilà un hommage, à coup sin-, que nos hommes d'État n'envieront pas. Le monument des pauvres n'est pas digne de ces grands coeurs. Si la Bourse élevait des monuments à ses bienfaiteurs, ils mettraient leur gloire à mériter une telle faveur, quoique l'ambition ne soit pas leur défaut. Braves gens, du reste, et membres de la Légion d'honneur. Paulo minora canamus : L'Assemblée nationale a procédé à la fin de la semaine dernière à la nomination de son bu-


18 reau, c'est-à-dire à la réélection de son président, de ses vice-présidents et de ses secrétaires ; après quoi elle a consacré la dernière partie de la séance à une discussion sur les colonies agricoles de l'Algérie. Le projet de loi, qui a pour objet de régler l'emploi de 5 millions votés pour 4849, contient plusieurs dispositions importantes. L'article 2 dispose que les colons destinés à compléter la population des villages fondés en 1848 seront choisis sur les désignations faites par les conseils de préfecture, dans l'ordre suivant : 1 0 les soldats libérés du service ou ayant servi en Algérie; e les cultivateurs d'Algérie, mariés; 3 . les cultivateurs de France, mariés. L'article 3 porte que les colons admis ne seront iila charge de l'Etat qu'à partir du jour de leur embarquement. Ces diverses dispositions ont été votées sans contestations. L'article 4 est ainsi conçu : e Les colonies agricoles continueront à être placées sous la direction des autorités militaires jusqu'à l'expiration des trois années pendant lesquelles elles ont à recevoir les subventions de l'Etat. s Cet article a été voté après une discussion dont les représentants de l'Algérie, . Barrault et Didier, ont fait les frais comme opposants. L'Assemblée, après avoir voté le lendemain les dernières dispositions de ce projet, s'est occupée de la loi sur les caisses de retraite qu'elle a votée en entier, ainsi que la loi sur l'admission dans les fonctions publiques en troisième lecture. Une demande en autorisation de poursuites formée par M. Pory-Papy contre M. Bissette a servi d'intermède dans cette séance de vendredi, et n'a pu se faire admettre par la majorité à laquelle appartient M. Bissette. La séance du 6 a été médiocrement remplie. L'Assemblée a adopté sans discussion le subside réclamé pour la légion française de Montevideo ; puis, sur la demande de M. le ministre de la marine, elle a fixé le jour de la discussion du projet de loi qui autorise la mise en état de siége de la Pointe-à-Pitre, dans Ne de la Guadeloupe. Le ministre a annoncé que des nouvelles très-graves reçues de cette colonie l'obligent à demander la mise en état de siège de Ille entière. Les correspondances publiées par la presse accusent en effet des désordres d'une nature telle, que les mesures lesplus énergiques ne sauraient arriver trop tôt. Le moment était mal choisi pour demander la levée de l'état de siège dans la 6• division militaire; les auteurs de la proposition l'ont bien compris au vote qui a suivi et qui a confirmé le statu quo, bien qu'ils prétendissent que ces départements ne sont pas peuplés de sauvages. Nous voici parvenus à la discussion de la fameuse loi de la presse. On sait ce que les adversaires de cette loi en disent, et nous ne voulons pas ébruiter ce qu'en pensent ceux qui la défendent: Ils pourraient prendre pour euxmêmes les injures qui leur servent dans l'intimité à caractériser cette conception ministérielle. Il va sans dire que cette discussion a mis en scène tous les genres d'excentricités et d'apostrophes carnavalesques qui accompagnent ces carrousels de guerre civile. Il y a des journaux fort embarrassés; ce sont ceux qui veulent la fin, mais qui n'approuvent que les moyens qui pourraient leur rapporter quelque profit. Décidément les hommes d'État de ce pays sont assez forts pour ce pays. L'artiste est digne de la matière. Nous n'en disons pas davantage sur cette loi, sorte de Babel où l'on ne s'entend plus, quoique presque personne n'y parle français. Nous nous bornerons à la publier quand elfe sera votée , afin d'avoir une occasion de l'étudier. Nous renvoyons, en attendant, les lecteurs honnêtes à l'article qui suit ce bulletin historique de la semaine. — On a lu dimanche avec un étonnement mêlé de douleur la nouvelle d'une tentative d'assassinat sur la personne absente de M. le président de la République. L'assassin, du nom de Walker, fils d'un honnête ouvrier compositeur, attaché au journal de MM. Galignagni, et qui est mort le lendemain même de l'arrestation de son fils des suites d'une longue et cruelle maladie, l'assassin dont le crime n'a pas été connu de son honnête et malheureux père , est un pauvre diable que ses débauches précoces ont abruti et signalé parmi les ouvriers qui l'ont connu comme un idiot avec des intermittences de prétentions vaniteuses et fanfaronnes. Du reste pensant bien et faisant volontiers de l'opposition auxjeunes ouvriers de son âge portés aux idées républicaines. C'est, comme on voit, le contraire de ce qu ont insinué les rapports de police; ce qui fait que l'affaire aboutit à une consultation de médecin et à un logement à Bicétre pour ce faux démagogue. C'est ce qu'il voulait. FeLiz culpa. — On a reçu des nouvelles de San-Francisco de Californie jusqu'à la date du 45 mai, c'est-à-dire postérieures de quinze jours à celles qui étaient parvenues jusqu'ici. Le 4 mai, un incendie considérable a dévoré une partie de la ville, 250 maisons, dit-on, perte que les uns estiment à 500,000, et les mitres à 5 millions de dollars. Nous espérons que le premier chiffre est le véritable. D'ailleurs, à la date du 45, on nous annonce que ce désastre est déjà presque complétement réparé et que l'abondance des -marchandises venues d'Europe ou des Etats-Unis est telle, que, malgré cet incendie et le besoin pli a dû créer de matériaux de construction, les pilonnes, c'est-à-dire un des articles qui ont le plus avantgeusement résisté à l'avilissement universel des marchandises,- n'ont cependant reçu aucun mouvement de hausse de ce sinistre. D'un autre côté , les nouvelles qui arrivent de l'intérieur sont Rios merveilleuses que jamas. L'or semblerait se trouver eu taLl tern ie sous toutes les lorgne et dans toutes les circonstances imaginable, au milieu des sables d'alluvion, en blocs erratiquea, en filons et presque en coucheeeemblables A celles des mines de bouffie. Il faut sans doute faire une grande part à l'exagération dans tous ces récits extraordinaires; mats ils prouvent cependant que le nouvel Eldorado tiendra les promesse. qu'un a faites en son nom.

L'ILLUSTRATION , _ JOURNAL UNIVERSEL. A San-Francisco, on s'occupe déjà sérieusement d'établir une communication sépare avec la Chine par bateaux à vapeur. La réalisation de ce projet serait un événement important dans l'histoire commerciale et même politique de notre époque. — Voici les nouvelles les plus intéressantes de l'étranger On a reçu de Berlin, le 5 juillet, la nouvelle de la conclusion de la paix avec la Prusse. Cette nouvelle, qui s'est répandue à Copenhague avec la rapidité de l'éclair, a causé la joie la plus vive. Les affaires ont été d'une activité extraordinaire; et, bien que tout le monde soit persuadé que le gouvernement sera obligé de recourir aux armes pour mettre à la raison les rebelles du Schleswig-Holstein, les effets publics ont éprouvé une hausse des plus extraordinaires. Le traité de paix a été apporté à Copenhague par M. de Sick, attaché au ministère des relations extérieures. Depuis trois jours, dit la correspondance, une flotte russe, composée de huit vaisseaux de ligne et de plusieurs frégates, bricks et autres bàtiments, stationne dans le golfe de Kjoege (Seeland). Deux steamers de guerre russes, le Smaloé et la Zarcona, qui ne font pas partie de cette flotte, viennent de mouiller à l'entrée de la rade. — Dans la séance du 9 , le ministère anglais est parvenu à réparer dans la Chambre des Communes les deux échecs qu'il avait déjà subis eur le bill proposé par lord Naas au sujet du traitement imposé aux spiritueux en entrepôt. La troisième lecture a été renvoyée à trois mois à la majorité de 421 voix contre 420. Le duc • de Cambridge, oncle de la reine Victoria, est mort avant-hier soir à Londres, à l'âge de soixante-seize ans. C'était le septième et le dernier né des enfants de George III, dont un seul est aujourd'hui vivant, le roi Ernest de Hanovre, autrefois duc de Cumberland. Le duc de Cambridge, qui n'a joué aucun rôle politique en Angleterre, y était trèsaimé pour l'affabilité de ses manières et la générosité de son caractère. Il laisse deux filles et un fils, major général dans l'armée anglaise, qui exerce aujourd'hui un commandement important en friande.

Hintolre de la prenne en Angleterre. Heureux nos voisins d'outre-Manche qui n'ayant plus à défendre la liberté de la presse, occupent leurs loisirs à en écrire l'histoire l Nous qui sommes encore engagés dans une lutte toujours renouvelée , fortifions - nous de l ' exemple de nos devanciers. Aussi bien nos combats ne sont-ils que des jeux d'enfant à cdté des leurs ; là où il leur fallait de l'héroïsme il ne nous faut que de la patience. Si les épreuves qu'eut a subir la presse en Angleterre s'étaient bornées à quelques condamnations correctionnelles et à quelques tracasseries de police, elles n'offriraient point assez d'intérêt pour mériter l'attention de nos lecteurs; mais elle fut en butte à des persécutions bien autrement violentes; et, puisqu'elle y survécut, on devrait bien se dire une fois pour toutes qu'elle est impérissable. Ces réflexions nous sont suggérées par un ouvrage de M. F. Knight Hunt, qui vient de paraître sous le litre de The fourth Estate : Contributions towards a History of Newspapers, and of the Liberty of the Press,—Le quatrième pouvoir : Documents pour servir à l'histoire des journaux et de la liberté de la presse. Ce pouvoir, qui n'est plus chez nous le quatrième depuis que nous avons simplifié nos rouages politiques,. ne date pas de très-loin. Tout géant qu'il est aujourd'hui , bien des gens peuvent se souvenir de l'avoir vu à fa lisière. M. Hunt, qui s'y connais, vous dira l'année de sa naissance. « Lorsque le règne de Jacques I." tirait à sa fin, que Ben Jonson était poète lauréat, et que les amis personnels de Shakspeare pleuraient sa mort récente; lorsque Cromwell était brasseur à Huntingdon; que Milton, adolescent de seize ans, s'essayait à écrire des vers latins, et que Hampden vivais en paisible campagnard dans le Buckinghamshire, Londres fut invité à patroniser son premier journal. Il n'y a aucune raison de douter que le tout petit ancêtre des colosses que nous voyons aujourd'hui ne fit son apparition dans la métropole en 1622, et que le plus éminent des ingénieux spéculateurs qui offrirent cette nouveauté au monde ne fût un certain Nathauiel Butter. Ses collaborateurs furent Nicolas Boume, Thomas Archer, Nathaniel Newberry, William Sheffard, Bartholomew Downes et Edward Allde. Tous ces différents noms se lisent dans les premiers numéros de cette première feuille, — Tas WEEKLY NEWS , les Nouvelles do la Semaine. Celui qui paraît être le plus ancien porte la date du 23 mai (1622), et, sur le titre, les noms de Boume et d'Archer ; mais à mesure qu'on avance dans l'examen du sujet, on voit que Butter devient le plus important de la bande. Il semble avoir été le rédacteur de la feuille, tandis que les autres n'en étaient probablement que les éditeurs, » Le mérite de Butter fut simplement d'avoir fait imprimer ce que lui et les autres avaient coutume de débiter manuscrit. Son métier était d'écrire des Nouvelles à la main; c'était un de ces hommes qui fournissaient à tous ceux ui avaient le moyen de se permettre ce luxe une lettre digue de nouvelles. Den Jonson et Shirley en ont laissé de plaisantes caricatures. Mais les railleries des pontes n'en ont pas dégoûté le publie; et tont étrange que cela puisse paraltre , il y g en dee Nouvelles à la main jusqu'au temps de nies pères. Il rotes même encore des traces tubt cette mode eu Irlande, où 4_exis t le des Journaux intitulés Saunderev Nem-Leiter et Th bletti Natot-letter. Dans cette mem sourde ou déclarée que soutient la presse depuis MI adent nad choisirons sa lutte an sujet de la publicité des &baie du parlement. Quel que soit le champ de bataille, la presse finit toujours par remporter la victoire. Mine il ne faut pas qu'elle s'endorme sur ses lau-

rient; car le fait pas plus que le droit ne décourage l 'arbitreks vaincu. Minet cette p ublicité des séances parlementaires acquise au pria de » tant crafforts, de tant de souffrances, autorisée par tant d'années de jouissance, n'est sanctionnée, est encore que tolérée; elle n'est point sancti laissée à la merci d'un imprudent, d'un étourdi icar il suffit du caprice d'un seul membre pour exclure les journalistes. Le combat commença de bonne heure et dura longtemps. Il troubla fort le Long-Parlement, qui établit son censeur, — ce qui amena l'Areopagitica. Cromwell et son conseil, quoique disposés à accorder passablement de liberté à la chaire, furent moins tolérants pour la presse. Cela ne I empêcha , et iil fut rendu un pas de grandir et de prendre des forces, compte assez régulier des séances du Parlement. Vint ensuite la Restauration, et la liberté de la presse cessa presque entièrement, même de nom. « La Chambre Étoilée ne pouvait être rétablie, et le Oid Bailey devint la cour où l'on traduisit les infractions aux lois sur la presse. Le nouveau statut captura bientôt quelques victimes, et donna en spectacle aux habitués de Tyburn l'exécution d'un indocile imprimeur. Par une nuit d'octobre 1663, le censeur L'Estrange, ayant reçu de secrets avis, se mit à la recherche de publications illégales. Il avait, pour l'assister, quatre hommes nominés Dickinson, Mabb, Wickham et Story. Convoqués après minuit, ils se rendirent, d'après les intitructions de L'Estrange, à Cloth-Fair. C'était lé que Milton s'était caché aux mauvais jours; c'était là que vivait en ee moment un autre penseur hétérodoxe, un imprimeur nommé John Twyn, dont les presses avaient été dénoncées aux autorités comme propageant des idées coupables. Lorsqu'il fut appelé plus tard à en déposer, Wickham raconta qu'il avait, rejoint L'Estrange près de la maison de Twyn, qu'ils y avaient frappé une demi-heure au moins avant de pouvoir entrer, et qu'ayant écouté ils avaient entendu un bruit de papiers qui tombaient, et un grand remue-ménage en haut, avant d'y monter. La porte ayant été ouverte par l'infortuné Propriétaire, Wickham fut posté à la porte de derrière, tandis qu'un autre se tenait à celle de devant, et le reste se mit à fouiller la maison. Des efforts avaient été faits pour détruire les feuilles incriminées; la composition avait été détruite, et une partie des publications avaient été jetées dans la maison voisine. Cependant on en trouva assez pour autoriser une poursuite. L'apprenti de Twyn fut appelé en témoignage contre son manse, et les juges aéclarèrent Twyn inculpé de trahison. Le livre attaqué répétait les arguments qu'on avait souvent fait valoir sous la République, à savoir que l'exécution des jugements et de la justice est aussi bien le devoir du peuple que celui des magistrats, et que si les magistrats s'en acquittent mal, le peuplé est tenu par la loi de Dieu d'exécuter les jugements sans eux et sur eux. Dans sa défense, Twyn convint d'avoir imprimé les feuilles ea question. Il avait pensé que c'était quelque chose de chaleureux, mais il ne savait pas que ce lût rien de mal. Le manuscrit lui avait été apporté par la servante d'un nommé Calvert , et il avait gagné quarante shillings à l'imprimer. Il s'excusa en outre sur ce qu'il était pauvre et avait une famille à nourrir. Cette défense ne servit de rien, et le jury le déclara coupable. « Je demande humblement merci, s'écria Twyn à cette terrible parole. Je suis un pauvre homme et j'ai trois petits enfante. Je n'ai pas lu un seul mot de ce livre. — Je vais vous dire ce que vous devez faire, répondit le président Hyde, à qui cet appel à la clémence était adressé, demandez grâce à ceux qui peuvent vous l'accorder, c'est-à-dire à Dieu et au roi. — Je vous supplie humblement d'intercéder pour moi auprès de Sa Majesté, reprit piteusement le condamné. — Qu'on le garrotte, bourreau, » fut la seule réplique qui lui fut faite, et Hyde procéda au prononcé de l'arrêt. La lecture de cette seutence glace le sang dans les veines. 'e Je parle du fond de l'âme, dit ce magistrat sycophante, je crois que c'est jouir du plus grand bonheur qui soit au monde que de vivre sous un si gracieux et si bon roi (il s'agissait de Charles II, qu'on ne l'oublie pas I); aussi vous, Twyn, qui avez eu assez de fiel au coeur pour le calomnier, vous ne méritez aucune merci. » Après quelques autres protestations de fidélité et une déclaration qu'il était grandement temps d'effrayer par un exemple ceux qui osaient justifier le régicide, il ordonna que Twyn fût trahie mir une claie au lieu de l'exécution, qu'il y fût pendu par le cou; et qu'étant encore en vie, il lût détaché de la potence, m son corps mutilé d'une façon que la décence ne nous permet pas même d'indiquer; qu'ensuite ses entrailles fussent arrachées de son corps ; i et vous toujours en vie, que lesdites entrailles soient brillées devant vos yeux ; que votre tète soit tranchée, et qu'il soit disposé de votre tête et des quartiers de votre corps selon le bon plaisir de Sa Majesté le roi. — Je supplie humblement Votre Seigneurie, s'écria de nouveau Twyn au désespoir, de songer à ma position et d'intercéder pour moi. — Je ne voudrais pas, répliqua le juge sanguinaire, intercéder en pareil cas pour mon propre père, s'il vivait encore. » Le malheureux imprimeur fut reconduit à Newgale, qu'il ne quitta que pour aller à Tyburn , où la sentence ne tarda point à être exécutée, et les habitants de Londres purent voir sa tête et les quartiers de son corps pourrir sur Ludgate, Aldersgate et autres portes de la Cité. Jacques II, comme do raison, fit ce qu'il put pour imposer silence à la presse ; mais il ne lui était pas donné de réussir là où avaient échoué son père et la Chambre Étoilée, Cromwell et son conseil, le parlement, le fisc, le censeur, Old-Bailey et Tyburn. Si la presse fut plus libre sous Guillaume Ill, il n'en faut savoir gré ni à ce roi ni é ses ministres; ils n'avaient pas plus d'amour pour elle que leurs prédécesseurs. C'est qu'elfe avait profilé de la lutte que se livraient le passé et le présent, et comme les deux partis en appelaient à elle , se puissance était devenue irrésistible. On essaya bien de mesures restrictives, on ressuscita la censure. Mais ce ne fut qu'un avorton rachitique, impuissant, qui mourut de sa belle mort.


L' ILLUSTRATION, JOURNAL UNIVERSEL. 4

En 1694, le discours de sir dotes Knight au parlement, contre le bill relatif à la naturalisation des étrangers protestanta , ayant été imprima et répandu par le parti tory, il fut décidé par la chambre que ce discours contenait de fausses, scandaleuses et séditieuses expressions et réflexions, et qu'il serait brûlé par la main du bourreau. Le sergent d'armes assista dans la cour du palais à l'exécution de cet ordre. A la fin de la même année, une plainte fut faite é la chambre des communes qu'un nouvelliste, nommé Dyer, avait osé rendre compte de leurs débats dans une de ses productions, et l'on donna ordre que cet infracteur des priviléges du parlement Mt cité à comparaître à la barre de la chambre. Il obéit à l'injonction, et, après un interroge-, toire , il reconnut sa faute, et fut forcé d'écouter à genoux la réprimande qui lui fut faite par le président « pour sa grande présomption. » Les communes prirent ensuite une décision portant « qu'aucun écrivain de nouvelles à la main ne devra , dans ses lettres ou autres papiers qu'il répand, se permettre de reproduire les débats ni rien de ce qui se fait dans cette chambre..... » Pendant ce temps, le nombre des feuilles publiques n'avait fait que croître. Depuis l'apparition du Public Intelliponcer, en 1661 jusqu'en 4688, il s'était fondé en tout environ soikante-dit journaux différents. Les uns n'avaient pas été au dela de quelques numéros; les autres avaient eu la vie plus dure : un d'eux, la Gazette de Londres, existe encore. Dans les quatre années .qui suivirent 1688, il ne s'établit pas moins de vingt-six feuilles nouvelles. Le mot Réforme vint se placer en tète d'un journal dirigé par le docteur d. Welwood, dont les élucubrations ornèrent le Mercurius Beformatus. La concurrence stimula les facultés inventives des spéculateurs. Ainsi le Flying Post, en 1695, prévient « que si quelque gentleman a envie d'obliger un correspondant ou ami de province en lui faisant parvenir cette relation des affaires publiques, il peut l'avoir pour quatre sous de Salisbury , au Soleil levant, dans Cornhill , sur une feuille de beau papier, dont la moitié étant blanche pourra lui servir à écrire ses propres affaires, ou les nouvelles du jour. » Vous voyez ici ta preuve que les nouvelles à la main n'étaient point tombées dans l'oubli; et on l'a encore mieux dans un autre journal publié par lchabod Dawks, en 4696, et imprimé en caractères d'écriture et sur du papier à lettres pour imiter une main ordinaire, une • partie étant laissée blanche pour que l'acheteur la remplit avant de l'expédier par la poste. Le règne de la reine Anne, dit M. Hunt, est mémorable dans les annales de la presse. Il fut signalé par une loi sur la propriété littéraire, par l'établissement de la première feuille quotidienne, par l'entrée dans la presse périodique de plusieurs littérateurs distingués, par l'impôt du timbre sur les journaux, par une taxe sur les annonces, et peutêtre devrions-nous ajouter par le premier éditeur battu jusqu'à ce que mort s'ensuive, à savoir le noble et infortuné Tffichiu, et par l'honorable distinction accordée à ce loyal Anglais, Daniel de Foe (l'auteur de Robinson Crusoe), en l'élevant au — pilori. Quoi qu'il en soit, l'avénement d'une feuille, quotidienne ne doit pas se passer sous silence. C'était un progrès réservé au règne où les victoires de Marlborough et de Rooke , les luttes politiques de Godolphin et de Bolingbroke, et les écrits d'Addison, de Pope, de Prior, de Congreve, de Steele et de Swift créaient dans la nation une activité intellectuelle qui ne pouvait pas attendre ses nouvelles de, semaine en semaine. De là l'apparition d'une feuille du matin en 4709, sous le titre de the Daily Courant. Lorsqu'elle fut offerte aux Anglais, il se publiait à Londres dix-huit autres journaux, et parmi leurs titres nous trouvons un British Apollo, un Postman, un Evening Post, un General Postscript , et un City Intelligencer. L'éditeur de l'Evening Post, du 6 septembre 4709, rappelle au public « qu'il doit y avoir trois ou quatre livres par an de pavées pour des nouvelles écrites, etc. — c'est-à-dire pour l'es nouvelles à la main, qui paraissent ainsi avoir continué de soutenir la concurrence avec les journaux , — tandis qu'on peut avoir l'Evening Post pour un prix beaucoup plus modéré. Ce n'est pas seulement comme fréquence de périodicité que les journaux du temps de la reine Anne surpassèrent leurs prédécesseurs : ils commencèrent à prendre une position politique plus relevée, et à revêtir un extérieur plus convenable , — quoique assez pauvre encore. Les premiers journaux donnaient des nouvelles sans commentaires ; plus tard, nous voyons des papiers donnant des discussions politiques sans nouvelles. Dans les publications postérieures à 4700, ces deux éléments d'un journal se trouvent plus fréquemment réunis. M. Hallam est porté à regarder cette époque comme celle où ce qu'il appelle les journaux réguliers commencèrent à obtenir de l'importance politique dans notre système constitutionnel... L'année qui produisit le premier journal quotidien en Angleterre donna aussi naissance au premier-né de toute une famille de publications qui aujourd'hui n'auraient pas le nom de journaux, quoiqu'elles en eussent plusieurs traits caractéristiques, et fussent à cette époque regardées comme tels. Elles paraissaient à des intervalles fixes, donnaient parfois les nouvelles du moment, et des commentaires sur ces nouvelles, contenaient des annonces, et lorsque le timbre fut imposé aux journaux, elles subirent cet impôt en commun avec leurs rivaux plus politiques. C'étaient le Taller, créé en 4709; le Spectator, en 1744le Guardian et l'Englishman, en 1743; et le Freeholdér, en 1715. Ces écrits, quoiqu'on les voie à présent en volumes compactes, parurent dans l'origine par feuilles séparées, comme leur numérotage l'indique ; et indépendamment des articles élégants qui nous sont parvenus, ils contenaient des nouvelles et des annonces, comme le témoignent les originaux de la bibliothèque du Musée Britannique. Au bout de dix ans de règne, Anne envoya au parlement un message où il était dit, entre autres choses, qu'on avait pris de grandes licences « en publiant de faux et scandaleux

g

libellés s, et où elle recommandait au parlement « de trouver propre maison par un messager de la chambre des comun remède proportionné au mal.» Dans leur réponse, les sa munes, le 45 mars. Sur quoi, il a immédiatement envoyé Communes promirent de faire tous leurs efforts pour renédiea « à l'abus de la liberté de la presse s, et en C0/18é- chercher un constable ; et, le lord maire étant malade de la goutte, ils ont été menés devant lui à Mansion flouse, où quenoe , le 42 février 4742, elles décidèrent à l'unanimité les aldermen Wilkes et Oliver étaient alors. Le sergent d'arque de ce jour en quinze elles examineraient cette question mes adjoint s'y rendit aussitôt et demanda, au nom du speadifficile en comité général. Cet examen, toutefois, fut reculé ker, qu'on lui remit le messager et l'imprimeur. Cette préde jour en jour. Niais au mois d'avril, la question se reprétention fut repoussée par le lord maire, qui s'informa pour senta devant la chambre sous une forme plus sérieuse. L'écrime et d'après quelle autorité le messager avait arrêté diteur du Daily courant (7 avril 4742) s'était hasardé à im- quel l ' imprimeur. Il fut répondu que c'était par ordre du speaprimer le mémoire des États générauxet le parlement en ayant été averti, la publication fut déclarée une critique ker. Le lord maire demanda alors s'il avait été appuyé par magistrat de la cité; et comme la réponse fut négative, scandaleuse des résolutions de la chambre. « M. Hungerford un l'ordre fut demandé, et, après bien des altercations, proayant rapporté que Samuel Buckley, rédacteur et imprimeur duit; et le conseil de l'imprimeur en ayant contesté la validu Daily courant, était convenu d'avoir traduit et imprimé dité, les trois magistrats présents le déchargèrent de la priledit mémoire s, le sergent d'armes reçut l'ordre d'arrêter son. Sa plainte de voies de fait et d ' incarcération illégale ayant le délinquant. Le lendemain (42 avril), la chambre adopta été entendue, et les faits prouvés et admis, le messager fut de vigoureuses résolutions à ce sujet, mais il s'y trouvait invité à fournir caution; ce à quoi le sergent s'étant refusé, évidemment un parti actif opposé à toute tentative directe l'ordre de son emprisonnement fut dressé et signé par le lord pour museler la liberté de la presse, et, au lieu d'une loi imposant ouvertement les restrictions demandées, on eut re- maire et les deux aldermen. Dès qu'il le vit fait, le sergent consentit à donner une caution, qui fut acceptée. » cours à un plan plus insidieux et phis funeste. « Quelques Le lord maire et les aldermen Oliver et Townsend, comme membres du grand comité des voies et moyens , dit l'histomembres parlement, furent censurés par la chambre et rien parlementaire, suggérèrent un moyen plus efficace de incarcérésdu à Tour. Lors de la prorogation, le maire et les supprimer les libelles, lequel consistait à mettre un fort im- aldermen en la sortirent, comme de raison. Ce fut un triompôt sur tous les journaux et pamphlets. s La chose fut phe pour le parti populaire à cette époque; mais les félicifaite. A la suite d'un long acte relatif au savon, au patations qui accueillirent le maire à son retour de la prison à pier, eu parchemin, eu linge, à la soie, au calicot, aux loMansion-House, n'étaient que de faibles preuves de la victeries , etc., on ajouta quelques clauses fort brèves, et la toire remportée par la liberté, en comparaison des témoipresse fut mutilée du coup. Ces clauses mettaient un droit gnages durables qui se sont perpétués jusqu'à ce jour. Dede timbre d'un sou sur chaque demi-feuille imprimée et au- puis lors; les débats ont été imprimés. parlement n'a jadessous, la taxe s'élevant à deux sous pour une feuille en- mais donné une autorisation formelle;Le mais il n'a plus osé tière, et elles imposaient en outre un droit de vingt-quatre nier le droit qu'a le peuple de savoir ce que font ses représous sur chaque annonce. Ces taxes n'ont jamais été rapporsentants. tées, et sous leur poids toujours accru, les journaux sont écrasés à l'heure qu'il est. L'effet du timbre d'un sou sur les journaux du temps de la reine Anne fut remarquable. NomCourrier de Parle. bre d'entre eux cessèrent immédiatement de paraître; plusieurs survécurent à l'aide d'une fusion. Au nombre des viaTâchons de mettre un peu d'ordre dans nos souvenirs, ils times de la nouvelle taxe, il faut comprendre le Spectateur, sont confus, abondants, exagérés comme les événements de dont le prix fut augmenté nécessairement. Ce changement cette semaine. Que de nouvelles, sinon de nouveautés I Les fit tort à la vente, et l'année d'après (4713) il dut discon- chroniqueurs aux abois déploraient à l'envi l'ingratitude de tinuer. leurs fonctions, ils accusaient la sécheresse de leur réperLe lecteur a Ici le secret du motif pour lequel le droit du toire, cherchant la manne rafraîchissante dans les déserts timbre fut imposé, — et set maintenu. de la publicité. On espérait la rosée tout au plus, et c'est Nous approchons maintenant de l'époque où la presse pé- l'averse qui tombe ; comment faire? Le curieux avait soif et riodique fut appelée à combattre pour sa propre existence on l'inonde, il est noyé. et pour les libertés du peuple dont elle était le véritable reHeureux Paris, on n'y vit plus qu'en l'air, à chaque présentant. La chambre des lords et celle des communes instant un nouveau ballon en part pour les étoiles, son hoavaient pris, à l'envi l'une de l'autre, la détermination d'em- rizon se peuple d'aéronautes, les enchantements des féeries pêcher par tous les moyens possibles et quelconques, con- s'y réalisent, la science a détrôné l'imagination , et la fable stitutionnels ou inconstitutionnels, qu'on ne rendit compte est changée en histoire. Ce que les gaietés avaient rêvé, de de leurs séances, et les persécutions, les emprisonnements nouveaux Titans l'ont accompli, ils ne cessent pas d'escalase multipliaient à faire plaisir. Un homme, nous l'avons vu, der les rampes du ciel. L'un s'enlève à l'Hippodrome comme avait éte emprisonné par la chambre des communes, pour la sylphide d'Opéra suspendue à un fil d'archal, et dans avoir traduit et publié un mémoire des États généraux ; un l'attitude mythologique du messager des dieux; un autre, autre avait été condamné à une amende de cent livres et encore plus audacieux, enfourche l'hippogryphe de Roland, enfermé à Newgate , au bon plaisir des lords , pour s'être et Paris voit un cheval nager dans le vaste éther. On assure permis d'annoncer qu'il avait plu à leurs seigneuries de vo- enfin que les intrépides argonautes de l'Observatoire prépater des remerciements à l'amiral Vernon, ou à quelque autre rent une nouvelle campagne aérienne. Partez, hardis navivaillant officier. gateurs, si le monde inconnu que vous cherchez n'existe Sous George ler et George II, la presse fut comparative- pas, Dieu le tirera du néant pour récompenser vos efforts; ment forte et le gouvernement en danger. Il y avait par c'est le ponte Schiller qui vous le promet. Ainsi—et c'est bonheur un prétendant au trône, et tous les partis s'effor- assurément la plus intéressante de nos nouvelles —la myçaient de se concilier le peuple, et de tirer parti de l'in- thologie prend un corps sous nos yeux, l'événement justifie fluence de le presse. Depuis l'avénement de George I sa une ses fables, une seule exceptée pour surcroît de nouveauté, sorte de résumé des séances du parlement avait été publié c'est la fable d'Icare. L'homme peut laisser à l'oiseau ses dans le Register de Boyer. A l'avénement de George III, on ailes, il a su s'en fabriquer de plus rapides qui ne se lassent fit aussitôt appel à la presse. Dodington note dans le journal jamais, et même dorénavant il ne tombera plus de l'Olympe, qu'il tenait a la date du 20 décembre 1760 : — «Lord Bute il en descendra, grâce à la nouvelle invention de M. Petin. m'a fait appeler, et nous avons beaucoup causé d'une gaPetin, retenez bien ce nom déjà célèbre et qui ne peut zette à fonder. » Il en fut fondé plusieurs, le Briton, en téte, manquer d'être immortel. Pour trouver l'analogie de sa désuivi, dès le samedi suivant, par le fameux North Briton, couverte, il faut remonter aux miracles de le Bible. Sa maqui, en une année à peu près, força le soudoyé du minischine est le chariot d'Élie qui traversait les airs. M. Petin a tère de mettre bas les armes. Puis vint la grande bataille inventé la locomotive aérienne ; sa main vous dirigera dans au sujet des General Warrants; et le peuple remporta une Ces contrées vierges dont les astronomes sont encore les glorieuse victoire grâce à la presse et à la persévérance, au seuls géographes. Laissons aux personnes compétentes le courage indomptable d'un seul homme. Ayant alors la con- soin de glorifier ce mécanisme en l'expliquant , il nous sufscience de sa force, la presse résolut de tirer le glaive con- fira d'en signaler la nouveauté comme résultat. Embarqué tre les priviléges inconstitutionnels réclamés par la chambre sur la machine de M. Potin, vous roulerez plus sûrement des communes, de rendre compte des débats et de voir ce que dans un wagon plus commodément qu'à bord d'un qui en résulterait. Les imprimeurs paraissent avoir eu plus bateau à vapeur, et vous irez beaucoup plus vite et beaude peur des lords, ou s'être dit que c'était assez d'une ba- coup plus loin. Au moyen de ses appareils, l'inventeur défie taille à la fois. Il n'est pas impossible, en effet, qu'à une la tempête, il paralyse les courants d'air; c'est encore la époque si éloignée de nous, — si éloignée, quoiqu'Il n'y ait mythologie justifiée, l'homme devient un Éole, arbitre du pas un siècle se cela, — la pompe et la solennité de la mise vent. Bien plus, sa nacelle franchissant la région des orages, en scène , — car les lords s'assemblaient en costume, — la s'arrête dans la sérénité de l'espace infini où elle jette l'anprésence accidentelle du roi, le mystère d'une arrestation cre; cependant le globe terrestre emporté dans son atmofaite par la verge noire, et, par-dessus tout, la folie irres- sphère qui fait quatre cents lieues à l'heure, continue son ponsable de lord Marchmont et autres, ne donnassent aux mouvement de rotation , et alors le navigateur aérien parti imprimeurs quelque effroi de la chambre des lords. Mais du Champ-de-Mars descend en trente minutes à Marseille, la chambre des communes était la chambre du peuple; ses il est au centre de l'Afrique en quelques heures, il aura fait, membres étaient responsables envers le peuple, et l'élecsi bon lui semble, le tour du monde en unjour ; c'est la tion de Middlesex avait dû prouver aux esprits les plus ob- globe qui aura voyagé pour lui. Tel est le phénomène, et tus que non-seulement le peuple était investi d'un pouvoir, n'allez pas vous récrier : l'imagination ne peut plus faire de mais encore qu'il était résolu à l'exercer. Encouragés par ces beaux rêves, la science est là pour en démontrer la Wilkes, Townsend, Oliver, Tooke et autres, ils firent paraî- réalité. tre leurs comptes-rendus. L'issue de cette tentative est bien Maintenant, qu'est-ce que nos bruits de la ville en comconnue. Les imprimeurs eurent ordre de se présenter de- paraison de ces merveilles ? Qu'est-ce que nos voyages en vant la chambre; ils refusèrent, et le président donna l'or- chemin de fer à côté de ces expéditions dans le pays des dre de les arréter. Le premier pris, ?Ailler, fut conduit de- étoiles? On conte que, dimanche dernier, trois mille Parivant l'alderman Wilkes, à Guildhall lequel non-seulement siens sont allés à Dieppe et ils en sont revenus le jour acquitta l'imprimeur, mais l'obligeaà poursuivre le messa- suivant, moyennant cinq francs : « La belle aventure ger pour voies de fait, et lit prévenir le secrétaire d'État de ô nue I » Laissez faire M. Potin et son invention ; donnezce qu'il venait de faire. Lorsque Thompson fuit arrêté, il fut lui le temps de rassurer les timides et de convaincre les conduit devant l'alderman Oliver, et acquitté. Ce qui suit incrédules, et il voua transportera à Mexico ou à Calcutta au même prix. Son ballon vous promènera par toute la est extrait de l'Annuel renias,-: L'imprimeur du London Evening Post a été arrêté dans France à vol d'oiseau. Notre belle patrie, Issus pourrez la


L'ILLUSTRATION, JOURNAL UNIVERSEL. feuilleter le dimanche comme un livre de voyage, ou plutôt comme la collection de l'Illustration. L'autre jour à Toulon, aujourd'hui à Rouen ou au Havre, ainsi que vous allez voir en tournant la page. En vue de cette concurrence illustrée ou aérienne, que la locomotive terrestre redouble de vitesse et de sacrifices, c'est tout simple. Aussi, indépendamment de cette reprise du voyage à Dieppe, on annonce des trains de plaisir hebdomadaires pour le Havre, déjà nommé, et autres villes flottantes. Paris enverra ses Parisiens à la province, qui lui donnera ses provinciaux en échange. Déjà l'exemple de cette fusion hebdomadaire s'est répandu à l'étranger, et la Belgique en prépare une contrefaçon. L'arrivée prochaine de tous ces convois réjouit les théâtres, les logeurs, les traiteurs, les cafés, les débitants de tabac et les fabricants de liquides. Quarante mille Belges, diable I ce n'est pas de la petite bière I C'est bien le moins aussi que les salons se rouvrent en leur honneur. Pour ce motif ou pour un autre, un haut personnage vient d'inaugurer la réouverture des siens par un gala de cent couverts. La politique du jour, celle de la majorité, y siégeait dans toutes ses nuances ; et le choc des opinions n'y était pas moins bruyant que celui des verres. Dans quelle salle à manger ne retrouve-t-on pas les discus-

siens de la Chambre? Montrez-moi un amphitryon qui, ayant convoqué une douzaine d'amis à sa table, ne leur fait pas manger de la politique à toutes les sauces. Ces convives, si bien d'accord au potage, seront à couteaux tirés avant le dessert. Une consultation de médecins, appelés à donner leur avis sur un cas désespéré, n'est pas plus orageuse. Cette pauvre madame la République, disent à l'envi une foule de ces praticiens en sablant le champagne, elle est bien malade; sa constitution est mauvaise, et la délivrance sera longue. — C'est possible, aurait répondu un Esculape à grosses épaulettes; mais il ne faut pas songer à l'opération césarienne. Les amis de M. le président de la République le voient avec plaisir se départir de la règle de conduite qu'il s'était tracée dans une lettre publique. e Je n'ai point, disait-il, l'habitude de faire des visites. » M. le président est devenu grand visiteur, et le faubourg Saint-Germain en sait bien quelque chose. Ses autres devoirs officiels ne souffrent pas de cette affabilité, à ce point, que le Moniteur a constaté sa présence le même jour dans trois établissements différents : aux Invalides, à l'Hippodrome et au café Morel. Paris est si blasé à l'endroit des phénomènes et des personnages extraordinaires, qu'il ne s'aperçoit pas plus de

leur arrivée que de leur départ. Sans l'indiscrétion d'Un journal du pays basque, les Parisiens ignoreraient encore qu'ils ontperdu le Béant du café Mulhouse, et c'est en 'vain que depuis un mois l'affiche du théâtre des Variétés leur annonce la dernière représentation du nain Colibri. Quel colosse ou quel avorton les remplacera l'un et l'autre et quelle nouvelle difformité aura la vogue demain, tantôt, tout à l'heure ; on l'ignore. La présence des étrangers les plus lointains ne nous cause plus aucune surprise ; l'autre soir, à la représentation du Chandelier, il y avait deux Chinois authentiques à l'orchestre, sept ou huit Persans au balcon, et l'amphithéâtre était garni de toutes sortes de noirs bon teint , tatoués et pittoresques comme les sujets de la reine Pomaré; personne ne s'en est ému. L'ex-envoyé du bey de Tunis à la France de Louis-Philippe, renvoyé à la République de 4 850 , passe inaperçu dans la foule des autres diplomates. C'est un barbare très-civilisé qui va , dit-on, quitter le service de son gracieux maitre pour devenir simple citoyen français. Sa fortune est immense, et, indépendamment de deux hôtels qu'il vient d'acquérir, l'un boulevard des Capucines, et l'autre au faubourg SaintHonoré, il a jeté des fonds considérables dans le trois pour cent. u La rente est lourde , » disait dernièrement un grand

Mariage du prince royal do Suède avec la princesse Louise des Pays-Bas. — Retour du cortége au château royal de Stockholm.

spéculateur à M. Fould. — Laissez faire, répondit le ministre, nous avons trouvé quelqu'un pour la soutenir.— Mais ce quelqu'un est-il fort? — Je le crois bien, il est fort comme un turc. Quant au surplus de nos nouvelles, on l'ira chercher en Suède. Et ne vous hâtez pas de dire : Ce n'est rien qu'un prince étranger qui se marie, l'héritier présomptif de la couronne de Suède qui épouse la princesse Louise des Pays-Bas. Un prince qui se marie , quand sa race est bonne, vaillante et populaire, c'est un trône qui s'affermit et une dynastie qui se perpétue pour le bonheur de la nation. L'enthousiasme qui éclate ici en est la preuve ; les musiques et les orchestres qui chantent, les cloches qui tintent, les canons qui tonnent, les drapeaux et les bannières qui flottent, c'est rcIrnement et le trompe-l'œil, mais les acclamations et les bénédictions , la voix du peuple , on ne la simule pas , et rien ne la vaut et ne la remplace. D'un côté l'arrivée de la princesse, de l'autre sa rentrée au palais après la cérémonie nuptiale, telles sont les deux parties extrêmes de la fête que représente cette double vignette, l'imagination du lecteur voudra bien se figurer le reste. Stockolm est une ville guerrière et savante, un port et une académie, et sur cette indication, rien de pins facile que de se représenter les emblèmes de son allégresse. Ses

marina y mettront l'image de la mer, leur nourrice ; ses savants l'embelliront d'allégories ingénieuses et classiques. Quant à l'aspect de la ville, sa situation la rend admirable ; c'est un vaste port gardé par de lourds vaisseaux de guerre dont les voiles rasent la muraille des maisons ; il est couvert de la fumée de cent bateaux à vapeur dont les colonnes de fer rayent l'horizon et que couronnent ici d'imposants rochers et là-bas des collines parsemées de jardins verdoyants, tandis qu'au fond du tableau les riants villages mirent dans les eaux environnantes leurs clochers sonores et les ailes tournantes de leurs moulins. Les fonds du Cirque olympique sont en hausse. Son Turc, c'est un Kabyle, on l'appelle Hussein-Ben- Hommo. Ce Hussein ou Hercule porte un monde basané sur ses épaules. Il se plante carrément sur le sol où ses pieds semblent enracinés, et puis toute la tribu grimpe , s'accroche et se superpose à cette base inébranlable comme autant de rameaux au tronc du chêne. Quand Hercule s'ennuie de ce rôle d'arbuste, il secoue ces branches humaines qui vont se grouper au-dessus de sa tête avec une vivacité d'écureuil, ensuite Hercule prend sa course dans l'arène sans plier le jarret sous cette pyramide de Kabyles, et il finit par les éparpiller brusquement sur le sol, au risque de leur casser le cou. C'est la fin de l'exercice, qui n'a rien do tragique, et qui

cause un plaisir à faire trembler. Les Cocknais de l'Hippodrome stout moins effrayants ; ces badauds à cheval nous représentent une assez plaisante caricature des opérations du turf. On les sangle, on les pèse, on les fouaille à coups do houssine , et les voilà patis pour une course qui de chute en chute se termine par la grande culbute académique. L'un et l'autre de ces établissements n'utilise d'ailleurs ses Kabyles ou ses Cockneis que comme des variantes à son répertoire équestre. Pendant que les bipèdes se donnent une peine de cheval, Bertram et Frisette se reposent, mais ils reprennent bientôt la corde à la satisfaction générale. -Pourquoi les théâtres qu'on déserte ne vont-ils pas planter leur tente aux Champs-Elysées? L'autorité est trop juste pour les contraindre à se ruiner pendant les rigueurs tropicales do la belle saison, et de quel droit leur refuserait-on le privilége de montrer un spectacle de polichinelle ou d'amuser leurs spectateurs avec des Hop! hop! comme ailleurs? En été, comme dit un vieux quatrain : Du fier &rifain les travaux Gouttent la recette; Les acteurs sont des chevaux, Ce n'est pu al bite I

Pour remédier à leur situation, quelques directeurs avaient commandé naguère des pièces à animaux. Des colporteurs


L' ILLUSTRATION, JOURNAL UNIVERSEL.

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1)44AN DE ROUEN

&IO

de bêtes féroces amenaient l'envi leur marchandise parfaitement dressée à-la réplique, à cequ'ils disaient ; ce n'étaient que tigres apprivoisés et ours débonnaires... dans leur cage. Mais quand on voulut essayer quelqu'un de ces premiers rôles à la répétition, leur instinct premier se réveilla, ils se mirent à jouer avec trop de naturel; on cite un théâtre

où le soudeur courut les plus grands dangers, l'ours lui disputa avec acharnement la possession de sa niche; la peur galopait les actrices obligées de répéter avec ces étranges camarades, l'une d'entre elles rendit son rôle de bête ou son bête de rôle au directeur. — N'ayez pas peur, mademoiselle, l'ours ne vous mangera pas; et puis on n'en meurt

jamais, ajoutait cet honnête homme, voyez-moi-plutôt, ne suis-je pas dévoré toute l'année par les ours? (Note de rappel : dans l'argot de coulisse, toute mauvaise pièce est un ours.) Malheureux théâtres, mais heureuse semaine, elle leur a épargné ce désagrément; aucun ours n'est venu, troubler leur sommeil. Ils fout la sieste en attendant des temps meil-


Q2 leurs, c'est-à-dire plus rafraîchis; on les croirait en quarantaine; quelques-uns pourtant bataillent contre la température avec un courage persévérant, ils font donner leur meilleure troupe, tirent du magasin aux reprises leurs dernières munitions, et affrontent le feu de la rampe depuis six heures jusqu'à minuit. Le Gymnase se fait remarquer, entre autres, par son attitude héroïque. Il a repris la Grande dame, qui ne vaut pas grand' chose, mais un petit rôle, celui d'Amélie, l'épouse innocente et sacrifiée, est admirablement joué par madame Rose Chéri. Décidément ce talent si distingué n'est plus à sa place au Gymnase, dont le répertoire s'amoindrit de jour en jour; l'oiseau divin étouffe dans sa cage, il est temps de lui livrer l'espace et l'horizon, c'est-à-dire le Théâtre-Français. Madame RoseChéri a tout ce qu'il faut pour jouer le grand répertoire : la finesse, la tlistinctien, la netteté du débit, l'art des nuances, elle est une des trois ou quatre actrices de Paris qui savent encore composer un rôle. C'est une charmante ingénue qui a déjà la taille des grandes coquettes. Chemin faisant, on croit se rappeler que le théàtre de la Bourse a donné les Sociétés secrètes, secrètes à ce point que presque personne n'en a parlé et qu'elles ont disparu de l'affiche. L'idée de ce vaudevillerevue était plaisante néanmoins, et le dialogue suffisamment aiguisé, ruais l'exécution a tout gâté. Les acteurs de ce théâtre ont du zèle et quelques-uns montrent du talent, mais ces dames les secondent peu ou prou; autant d'agréables personnes qui jouent le vaudeville au hasard et par'hasard, et qui sont actrices le moins possible. On annonce la résurrection de deux théâtres importants qui mouraient de langueur; nous ne les nommons pas, parce que la plupart des autres croiront déjà se reconnaître. Les deux troupes sont pleines de zèle , leur solde est à jour, on a trouvé des bailleurs de fonds. Ici et là-bas la direction est confiée à des hommes de talent et mémo d'esprit. L'un d'eux a obtenu dons sa carrière , très-laborieuse et trèsremplie, tous les 5enres de succès; il ne lui manque plus que de faire réussir un théâtre. Malheureusement c'est un art qui ne s'apprend pas ; et il est trop vrai que la réussite de ces sortes d'entreprises dépend beaucoup moins de l'habileté du général que du hasard des circonstances. C'est une guerre de toutes les soirées , dont l'argent est le nerf. L'un de ces directeurs le faisait entendre à sa manière à un impresario de province qui venait lui proposer des sujets : e Je mets à votre disposition, disait l'entrepreneur ambulant, un père-noble incomparable, un tyran à faire peur, deux jeunes-premiers dans la fleur de l'âge, et plusieurs ingénues au-dessous de quarante ans. — Qu'est-ce que vous voulez que je fasse de ce monde-là, mon cher? commencez par me trouver un financier, D et il ajoutait : « Ah I si ce monsieur-là que je cherche encore avait seulement cinquante mille francs a perdre, lui ou moi nous ferions de bien bonnes affaires. e Au milieu de la conversation on annonce un auteur peu connu ; il venait demander la reprise d'une de ses pièces encore plus obscures : appelons- la Arbogaste, pour dérouter les curieux. « Arbogaste, je ne me remets pas cette pièce. — Pourtant, vous vous en êtes remis quelquesunes. n Sur une autre scène on parle de prorogation , mais les intéressés de la même nuance ne sont pas près de tomber d'accord sur ce chapitre ; les uns ne demandaient pas mieux que de courir les champs à l'instar de leurs appointements qui courraient toujours; les autres entendent biais gagner leur argent loyalement jusqu'à la fin, On ne dit rien des comiques qui ne veulent pas quitter leur rôle à aucun prix. Que vous dire encore au bout de ce voyage en zigzag, sinon des fariboles, des riens, des misères qui vont vous sembler indignes d'une chronique parisienne, mais qu'un jour nos descendants iront peut-âtre chercher dans ce recueil promis à l'éternité, tout comme nous relevons un petit fait dans l'Estoile ou dans le journal de Collé. Ainsi un tailleur, dont le nom échappe à notre réclame, invite les amateurs à venir visiter dans son atelier un gilet destiné à M. le comte de Chambord. Au temps de Cromwell, un certain Samuel Dradge, qui s'intitulait chapelier de feu Charles P r , exposa publiquement un feutre royal, dont il gratifiait le prétendant, et comme on le dénonça au protecteur, « Laissez faire, répondit le tyran, laissez faire à chacun ses petites affaires.» Ensuite vous lirez avec reconnaissance sur les murailles de notre cité une ordonnance paternelle de M. le préfet de police, contre les chiens qui divaguent, ce qui doit s'entendre apparemment des chiens philosophes, des chiens savants, des chiens orateurs, et non des chiens qui aboient et qui vont droit au fait, c'est-à-dire aux jambes des promeneurs, en vaguant, sans doute, mais sans divaguer. Autre particularité : le macadamisage , auquel nos moeurs et nos chevaux s'habituent si difficilement, est acquis à notre langue , et la commission du dictionnaire de l'Académie s'occupe d'en recueillir les acceptions. e Une langue , a dit un expert, s'enrichit de tout ce qu'on lui ôte.. Le macadamisage est un prodige de concision. Ainsi de l'homme aveuglé ar la poussière, empêtré dans la boue, estropié par le cailpar , ou qui a reçu une pierre dans l'ceil ; du beau qui boite, du marchand qui grogne, du cocher qui jure, et du cheval fourbu, on dit également : il est macadamisé. Ce mot d'origine anglaise, qu'il faut s'extirper de la bouche, est devenu aussi expressif que goddam. Le pont des Arts n'est plus le plus court chemin pour aller du Louvre à l'Institut et vies VERS*. Les piétons l'évitent comme un piége à loup. Dans le quartier, on l'appelle le pont des soupirs , par allusion aux accidents qui s'y renouvellent. Son pavage en bois est formé de planches que le piel du passant fait damier comme une escarpolette, ou l'a raboté et orné de clous, la pointe en haut — circonstance piquante—et lit réparation étant démontrée illusoire, voilà qu on le pas» au goudron , enduit nauséabond et fallacieux qui a failli cellier la vie à deux vieillards qui s'y sont laissé choir. Nous pourrions citer un académicien qui y a perdu sa culotte blanche et quelque chose avec. La nuit on n'y voit

L'ILLUSTRATION, JOURNAL UNIVERSEL. àt goutte parte qq e le domaine pi*lic compte sue la typa ménage sen gaa, se qu'on appelle vulgairement dee économies de bout de chandelle. On attribue ces améliorations en sens contraire à quelque actionnaire dépossédé qui aura surpris la religion du ministre, et qui a voix au conseil des ponts déchaussés. PHILIPPE BOSON. Bulletin académique. — La fabrication dis sucre est en ce moment le sujet

d'une sorte de concours entre les chimistes, dont les travaux ont singulièrement simplifié depuis peu les procédés relatifs à cette industrie. On sait que la canne et la betterave contiennent un jus sucré que l'on extrait, de la première en l'exprimant après l'avoir brisée, et de la seconde en la râpant et en la soumettant à la pression. Le résidu solide se nomme bagasse dans la canne, et pulpe dans la betterave. L'une et l'autre retiennent toujours du sucre, et, bien qu'on les emploie à la nourriture des bestiaux ou à d'autres usages, il est probable que l'on pourrait mettre à profit la matière sucrée qu'elles recèlent encore. Mais le jus de la betterave et de la canne est une sève complexe qui, outre le sucre, renferme plusieurs autres principes assez difficiles à en séparer, et dont la présence contribue à la décomposition même de la matière sucrée. C'est à isoler ces matériaux inutiles ou nuisibles quo s'appliquent les recherches des chimistes que nous allons citer. C'est ainsi que M. Mége, pour détruire les ferments et autres matières azotées qui tendent à transformer le sucre en alcool, en acides lactique, butyrique et autres, préconise l'emploi de l'acide sulfurique, qui donne bien un jus limpide et incolore, mais qui risque d'altérer la matière sucrée. M. Melfens emploie l'acide sulfureux, qui décolore le suc, détruit le ferment, et permet d'arriver en un seul temps au sucre en pain, sans raffinage. Ce système a pour lui l'avantage d'une grande économie, mais il n'est pas encore bien certain que l'emploi de l'acide sulfureux n'altère pas le sucre dans la quantité et dans la qualité du produit. Enfin, MM. Oxland, de Plymouth, emploient dans le même but une solution d'acétate d'alumine. La défécation une fois opérée, ilsprécipitent l'alumine par une petite quantité de tannin, et Pacide libre par le carbonata de chaux. Le mode le plus généralement suivi jusqu'ici pour isoler les ferments était l'emploi de la chaux ; mais il est fort difficile de n'en pas ajouter un excès, qui redissout ces principes, colore les sirops et les rend visqueux. On peut bien enlever une partie de cette chaux au moyen du noir animal ou de quelques autres réactifs, mais M. Kuhlmann préfère l'emploi de l'acide carbonique, qui permet d'ailleurs de ne pas ménager la proportion de matière calcaire, ce qui n'empêche pas la purification ultérieure au noir animal. Les sirops mis à évaporer jusqu'au point de rendre la masse cristallisable, on abandonne celle-ci au repos et on sépare, par divers procédés mécaniques , les cristaux agglomérés d'un liquide visqueux qui refuse de cristalliser et qui constitue la mélasse. C'est sur ce dernier produit, dont la trop grande proportion modifie beaucoup le rendement, que MM. Dubrunfaut et Leplay ont exercé leurs recherches. La mélasse est traitée par le sulfure de baryum, ou la baryte ; on lave le composé peu soluble qui en résulte, et on en isole la baryte par l'acide sulfurique ou l'acide carbonique. Le procédé imaginé par M. Sooffen ne s'adresse qu'à l'opération du raffinage. Quelle que soit la provenance et le degré de pureté des sucres que l'on se propose de raffiner, il les purifie par l'acétate de plomb , qui isole toutes les matières organiques étrangères , et il traite les sirops par l'acide sulfureux, pour leur enlever les moindres traces de sel de plomb qui pourraient y être retenues. Ce procédé, quelque ingénieux qu'il soit, est loin de laisser toute sécurité relativement à la qualité des sucres qu'il produit; car on sait que les sels de plomb sont vénéneux et d'autant plus difficiles à reconnaître qu'ils sont eux-mêmes sucrés. Telles sont les diverses méthodes en cours d'expérimentation et sur lesquelles le temps, ee l'habileté de nos savants et de nos industriels, ne sa tarder de prononcer en dernier ressort. Emploi du sel dans ricullure. — M. affine Edwards vient d'adresser a M. le ministre de l'agriculture et du commerce un rapport sur la production et la consommation du sel en Angleterre. Ce travail traite, entre autres choses, de l'emploi du sel dans le régime alimentaire de l'homme, dans les industries chimiques, et dans les travaux de l'agriculture. Le savant académicien montre que les résultats fournis par la pratique ne s'accordent nullement avec les assertions que plusieurs publicistes ont émises et propagées en France, touchant la propriété fertilisante du sel, et que l'expérience acquise par les agronomes de l'Écosse et de l'Angleterre n'est pas favorable à l'opinion récemment soutenue, relativement à l'influence du sel sur l'engraissement des animaux domestiques. Différence de niveau entre la mer Noire et la mer Caspienne. — On sait que la mer Caspienne est une mer intérieure, fermée de toutes parts, et cane communication , du moins apparente, avec l'Océan. La mer d'Azow, au contraire, communique immédiatement avec la mer Noire, de là a la Méditerranée par le canal de Constantinople, enfin à l'Océan par le détroit de Gibraltar. On a depuis longtemps cherché à savoir ai la surface de la mer Caspienne et la surface de l'Océan sont en continuation sphéroïdale, ou s'il existe entre elles une différence de niveau brusque et finie. Le résolution de ce problème a été tentée successivement par divers procédés dont les incertitudes propres ont conduit à des résultats fort dissemblables. MU. Perret et Engelhart , en 4B43, y appliquèrent une suite d'observations barométriques s'étendant depuis l'embouchure de la rivière de Kouban dans la mer Noire jusqu'à l ' embouchure de la rivière le Térecle dans la Caspienne, et ils trouvèrent entre

ces deux pointa une différence de niveau d'environ 107 mètres, dont la surface de cette derniers mer était relativement plus basse. Mais les incertitudes inhérentes au procédé barométrique, la longueur de la ligne parcourue, et sa situation dominée latéralement, sur toute son étendue, par l'influence des hautes cimes de la chaîne du Caucase, rendaient cette évaluation justement suspecte aux yeux de ceux qui l'avaient obtenue, comme ils eurent la noble franchise de le dire. En 4839 et 1840, M. Dommaire-Dehet reprit ce pénible travail par un nivellement immédiat, effectué sur une ligne plus courte, entre l'embouchure du Don dans la mer d'Azow et l'embouchure de la rivière Kouma dans la mer Caspienne. Il trouva aussi la surface de cette dernière mer relativement plus basse, mais seulement de 18 mètres, ce qu'il attribue avec vraisemblance, non pas à une dépression locale du sphéroïde terrestre en ce point du globe, mais à la diminution survenue dans l'affluence actuelle des eaux que reçoit la Caspienne, comparativement à la masse qui lui est enlevée par l'évaporation. M. Struve., dans un travail approfondi adressé à l'Académie des Sciences, vient de discuter les opérations géodésiques et astronomiques exécutées par ces trois habiles observateurs. Il en conclut une moyenne qui donnerait à la mer Caspienne une surface plus basse que celle de la mer Noire de 26 mètres seulement, au mois d'octobre 4837. Des opérations semblables, réitérées dans un ou plusieurs siècles et répétées à la même phase de l'année solaire, pourront apprendre si cette différence de niveau reste maintenant constante, ou si elle varie avec le temps. Liquéfaction des gaz par un moyen nouveau. — M. Berthelot Vient d'imaginer un procédé aussi simple qu'ingénieux pour démontrer la liquéfaction des gaz. Il prend un tube barométrique, à parois très-épaisses, qu'on ferme par un bout, qu'on effile par l'autre, et que l'on remplit de mercure. Le tube plein, on le place horizontalement dans un bain-marie, et l'on engage son extrémité ouverte dans un tube en communi ca tien avec un appareil où se dégage le une l'on para veut liquéfier. On chauffe; le mercure se dilate,gaet que tie sort du tube. Lorsque celui-ci a acquis la température de 50 degrés et s'y est maintenu quelque temps, on laisse refroidir. Le mercure se contracte, et l'espace qu'occupait le métal qui s'est échappé par la dilatation se remplit de gaz à liquéfier; lorsque le refroidissement est complet, on dégage le tube et l'on en ferme la pointe à la lampe d'émailleur. L'expérience réussit à merveille avec le gaz acide carbonique. Pour opérer sa liquéfaction, on chauffe le tube au bain-marie, à la température fixe de 58 à 59 degrés. Le gaz comprimé par la dilatation du mercure devient bientôt liquide, et par le refroidissement il reprend l'état gazeux. M. Berthelot a essayé, à la vérité sans y réussir jusqu'ici, de liquéfier par son procédé plusieurs gaz dont on n'a pas encore obtenu la liquéfaction, tels que l'oxygène, l'hydrogène, l'oxyde de carbone, le bioxyde d'azote et le gaz des marais. Un tube de 40 millimètres de diamètre extérieur et de 3 millimètres seulement de diamètre intérieur ,,dans lequel il a comprimé l'oxygène, n'a pu résister à la pression qu'il évalue à 780 atmosphères. L'auteur continue néanmoins ses expériences, auxquelles il se propose de faire concourir les moyens de refroidissement énorme dont la science peut disposer. La therrnochrdse, ou la coloration calorifique; — tel est le titre d'un ouvrage dont la première partie vient de parvenir à l'Académie par l'intermédiaire de M. Arago, au nom de M. Melloni, correspondant, l'un des physiciens les plus éminents de l'Italie. L'auteur, à qui l'on doit les belles découvertes qui ont complétement changé la face de cette partie de la science , s'attache à y développer les observations ingénieuses à l'aide desquelles il a prouvé qu'il existe, dans tout flux calorifique obscur, des rayons de nature et de propriétés distinctes, analogues aux rayons de différentes couleurs, de différentes réfrangibilités , dont se compose la lumière blanche. Il démontre, en un mot, que le rayonnement lumineux et le rayonnement calorifique possèdent la même constitution hétérogène, dérivent d'un agent unique, et forment une seule série de radiations, dont une partie opère sur l'organe de la vue, et l'autre ne se dévoile à nos sens que par les phénomènes qui accompagnent l'échauffement des corps. Mesure de la vitesse de la lumière dans l'air et les milieux transparents. — On s'est quelquefois étonné de l'apparition presque simultanée de certaines découvertes, et .l'on a eu le tort de l'attribuer à des surprises, à des révélations prématurées, qui justifieraient jusqu'à certain point le mystère dont les savants du moyen âge entouraient leurs recherches. Ne serait-il pas plus judicieux de chercher la source de cette simultanéité dans le cours naturel des idées générales. Les nécessités flagrantes du moment appellent let observations qui s'y rapportent, toutes les vues se dirigent sur ce point, une pensée en fait naître une autre, et il arrive un instant où ce concours fait éclore à la fois sur plusieurs points une même vérité. C'est l'histoire des découvertes maritirnes au seizième siècle, l'invention des lunettes que se disputent plusieurs nations, la découverte de l'oxygène, celle de la photométrie, et celle encore plus récente des applications de la lumière électrique, pour laquelle on se souvient que, l'an passé, deux compétiteurs se présenteront presque à la fois. L'un d'eux était M. Foucault, l'ingénieux et habile physicien, sous les mains duquel la théorie de la lumière vient de faire un progrès des plus remarquables. Eh bien, presque au même moment encore, un autre physicien très-éminent, M. Fizeau, s ' appliquait aux mêmes recherchas; mais loin de devancer cette fois son compétiteur, ses expériences sont venues seulement ajouter à la découverte de M. Foucault une confirmation authentique. Grâce à ces admirables travaux, vont enfin cesser les incertitudes des savants sur une haute question dont nous allons essayer de faire comprendre l'importance et les difficullea. Deux théories ont cherché à expliquer l'ensemble des


L ' ILLUSTRATION, JOURNAL UNIVERSEL. phénomènes relatifs à la lumière ; la théorie de l'émission et celle des ondulations. La première, qui est due à Newton, consiste à regarder la lumière comme un corps lancé dans l'espace par le soleil, les astres, tous les corps lumineux, et animé d'une vitesse immense. Dans la seconde théorie, conçue primitivement par Descartes, on suppose l'espace rempli par un fluide très-subtil , l'éther, que la lumière mettrait en mouvement de la même manière qu'un corps sonore met en vibration les couches d'air qui l'environnent et qui produisent à notre oreille la sensation du son ou du bruit. Les principaux phénomènes auxquels donne lieu la lumière, sa réflexion par les surfaces polies, sa réfraction, c'est-à-dire la déviation qu'elle éprouve lorsqu'elle traverse des milieux plus ou moins denses, et qui se traduit à nos yeux par l'expérience si connue du bâton qui parait brisé loreqtion le plonge dans l'eau, enfin la décomposition de la lumière en rayons colorés lorsqu'elle passe à travers un prisme, tout cela s'explique fort bien, suivant les lois de la théorie newtonienne. Toutefois, il s'élève contre cette théorie des objections puissantes : par exemple la force d'émission de la lumière devrait être proportionnelle à la masse du corps lumineux d'où elle émane, et à celle du corps sur lequel elle tombe, ou plutôt qui l'attire, et cependant, l'expérience prouve que sa vitesse est toujours la même, quelle que soit la source d'où elle provient, qu'elle soit directe, réfléchie ou réfractée. Dans cette théorie, on n'explique aussi qu'à l'aide d'une hypothèse fort douteuse comment, dans un rayon incident, une partie se trouve réfléchie et l'autre réfractée. Ces difficultés n'en sont plus dans la théorie des ondulations. A la vérité, l'éther, ce fluide subtil dont les vibrations produisent tous les effets lumineux, n'a pu être encore saisi, rendu palpable à nos sens, mais ses propriétés ont été soumises au calcul, et, pour se faire une idée de la rapidité de ses mouvements, il suffira d'énoncer ce chiffre qu'en moyenne il s'y produit cinq cent soixante-quatre mille vibrations dans un millionième de seconde. Or, ces vibrations n'ont pas lieu dans le sens direct de la propagation de la lumière, mais au contraire dans un sens perpendiculaire aux rayons lumineux. Quelle que soit donc l'élasticité de l'éther et la facilité prodigieuse avec laquelle la lumière s'y propage, il est évident que la vitesse de ces mouvements doit éprouver une modification quelconque, selon qu'ils s'exercent dans des milieux plus ou moins denses, comme l'air et l'eau , par exemple. Telle est la question capitale dont la solution devait prononcer définitivement entre les deux théories, solution qui vient d'être obtenue à l'aide des belles expériences dont nous allons rendre compte. Ces expériences partent d'un principe émis comme une sorte de prévision, il y a une douzaine d'années, par M. Arago. Les partisans de la théorie de l'émission n'expliquaient le changement de direction de la lumière dans les phénomènes de réfraction que par une accélération de vitesse du principe lumineux, lorsque celui-ci traversait un milieu plus dense. Le contraire devait avoir lieu si l'on raisonnait dans le sens de la seconde théorie, et un trait de génie fit penser au savant académicien que l'on pourrait mettre à profit pour cette épreuve l'appareil à miroir tournant que venait d'imaginer M. Wheatstone. Faire éclater une étincelle électrique et la faire arriver en même temps sur un miroir tournant, après lui avoir fait traverser Vair d'une part, et de l'autre un tube rempli d'eau, puis recueillir et étudier les images réfléchies, telle était I expérience à tenter. Soit que l'eau accélérât ou retardât le mouvement de propagation , elle devait empêcher les deux rayons d'arriver simultanément sur le miroir tournant. Celui qui arriverait le premier, rencontrerait le miroir dans une certaine position , et celui qui arriverait le second, le rencontrant dans une position plus avancée, devrait sembler entralné, par rapport au premier, dans le sens de la rotation. Le principe était trouvé et toute la difficulté de l'expérience consistait à saisir l'image réfléchie qui devait rendre sensible, s'il avait lieu, ce mouvement de déviation. Des difficultés, des obstacles de plus d'un genre devaient retarder l'accomplissement de cette expérience. Cependant M. Foucault, qui en méditait de longue main toutes les conditions, préparait, à grands frais de dépense et d'esprit inventif, l'appareil qu'il voulait y employer et qui, à travers une sorte de luxe de complications, se réduit aux dispositions suivantes : M. Foucault a fait tomber sur le miroir tournant un faisceau de lumière, dirigé horizontalement à l'aide d'un héliostat, et par une ouverture étroite, dans la chambre noire. La rotation rapide du petit miroir projetait sur les parois de la chambre une légère trace lumineuse. Sur cette trace, il a installé un miroir fixe orienté de manière à réfléchir le rayon projeté par le miroir tournant. Le mouvement rotatoire de celui-ci étant très-rapide (de 600 à 800 tours par seconde), la durée du double parcours de la lumière entre les deux Miroirs était assez longue pour que le miroir tournant eût le temps de changer de position, en sorte que le rayon, à son ratour, devait dévier dans le sens du mouvement. Cette déviation était le phénomène qu'il importait d'obtenir, et qu'en effet M. Foucault a obtenu à l'aide des ingénieuses dispositions de son appareil. Elle s'est montrée proportionnelle à la vitesse de rotation du miroir, ainsi qu'à la longueur du double parcours de la lumière. Enfin, comme elle est évidemment plus grande dans l'eau que dans l'air, on a dû en conclure que I eau se comportait ici comme un obstacle, au lieu rie favoriser la transmission de la lumière, ainsi que le voulaient les partisans du système de l'émission. Nous avons visité ce remarquable appareil où se trouvent réunis et combinés une multitude de moyens récemment imaginés par la science ou l'industrie, et c'est avec une véritable admiration que nous avons vu se réaliser sous nos yeux tous les résultats que nous venons d'énoncer. N'est-ce pas, en effet, une chose merveilleuse que-de pouvoir, dans les limites étroites d'un cabinet de physique, et à raide d'un appareil qui n'a pas plus de cinq mètres-d'étendue, mesurer

avec précision la prodigieuse vitesse d'un fluide aussi subtil m que la luière, et apprécier la durée du temps, sans floqu e, jus qu'à un milMardième de seconde? Eh bien , é l'huiabile physicien ne s'en est pas tenu là; il a fondé sur ses expériences une méthode générale pour mesurer non-seulement les vitesses relatives de la lumière dans différents milieux, mais encore la vitam de propagation du calorique rayonnant. Telle est la question qui le préoccupe aujourd'hui et dont la solution ne pouvait être confiée à des mains plus capables, à un esprit plus ingénieux et plus persévérant. P.-A. CAP.

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chaou , et l'ensevelirent de leurs mains , à côté de M. Jules Rouget, les confiant tous les deux à la paix du Seigneur, sur une terre étrangère, mais chrétienne. Quand ils revinrent à leur cabane, ils n'eurent pas besoin de se parler; ils plièrent leurs bagages, et après avoir prié Dieu au lieu même où il les avait frappés, ils partirent, l'âme pleine de deuil, pour se rendre à Antal°, la capitale de l'Enderta. A l ' époque où Salt visita l'Abyssinie (4808), Antalo était une ville importante. Elle se réduit aujourd'hui à deux ou trois cents masures , qui rôtissent au soleil leur toit de chaume et se cachent au milieu des ceignais. Le est un arbre ou plutôt une plante grasse, particulièrecolqual à l'Abyssinie, et qui ressemble à un grand candélabre. Au moment où nos deux compatriotes arrivèrent à AnVoyage en Abyssinie, tale, Detjach-Chetou, le gouverneur de la province, venait PAR MM. FERRET YT seusrusa , CAPITAINES D'ÉTAT-MAJOR. de partir pour une expédition. En son absence un riche négociant du pays, Haylo-Mariam , leur offrit l ' hospitalité. Il Nous avons déjà rendu compte, dans un des numéros de les félicita d'être venus visiter l 'Enderta, où depuis longues notrejourna/ (I), de la première partie du voyage que années n'avait pas vu un seul Européen, et leur fit l'honMM. Ferret et Galinier, capitaines d état-major, ont entre- neur deon les présenter à sa femme' pris dans l' intérieur de l'Abyssinie. La deuxièmepartie, dent La femme d ' Ilaylo-Mariam avait sans doute plus de dix il nous reste à parler, forme un gros volume in-8 . (2), et comans, mais elle en avait moins de quatorze. C'était une charprend les explorations des deux intrépides voyageurs dans mante créature, de l'amabilité la plus naturelle et la plus le midi du Tigré et les provinces qui s'étendent sur la rive prévenante. Avertie qu'elle allait paraltre devant des étrangauche du Taccazzé jusqu'au 10 a de latitude nord. gers, elle avait voulu se montrer dans tous ses avantages. Ce volume, comme le précédent, est rempli du plus vif La coquetterie ajoute toujours quelque chose à la beauté. intérêt. La femme d'Haylo , comme toutes les grandes dames du pays, Après avoir exploré le Chiré dans tous ses détails, MM. Fer- portait un taule d'une blancheur éclatante et rehaussé par ret et Galinier portèrent leurs excursions dans le district une bande écarlate; elle avait des bracelets d'argent aux dintetchaou, au oestre de l'Agamé, où ils avaient formé le pieds, ainsi qu'aux mains; ses ongles étaient teints en rouge projet dopasses la saison pluvieuse, Or la saison des pluies, avec du henné; et sur ses cheveux, nouvellement frisés, on en Abyssinie, dure quatre mois; elle commence en juin et voyait une épaisse couche de beurre. Au contact d'une atfinit en septembre. Tant qu'elle suit son cours, les torrents mosphère ardente , le beurre s'était transformé en source coulent à plein bord; le pied ne tient plus sur les chemins; et ruisselait de toute part sur les brunes épaules, sur la faute de ponts sur les rivières, les communications d'une gorge demi-nue de la belle fille d'Antalo , en leur donprovince à l'autre restent interrompues, il est impossible nant le poli d'une glace. Arrivés auprès de leur jolie hôtesse, d'entreprendre de longs voyages. Ce temps-là, néanmoins, MM. Ferret et Galinier lui adressèrent quelques compline fut pas perdu pour nos deux compatriotes. A peine in- ments. Celle-ci y répondit par un gracieux sourire. Sur ses stallés dans le village d' Addi-Hallellé , ils s'appliquèrent d'aordres, une vieille femme s'approcha pour laver les pieds bord à remplir l'emploi de toutes leurs heures. Les nuits des deux voyageurs. On apporta ensuite une énorme jarre étaient souvent claires : ils prirent les nuits pour faire des d'hydromel, et la conversation s'engagea, animée par 1 écuobservations astronomiques et fixer le lieu de leur résidence. meuse liqueur. Elle roula principalement sur la France et sur Le jour ils recevaient des visites, et recueillaient auprès de les femmes d'Europe. Que de fois nos deux compatriotes n'aleurs hôtes de précieux renseignements sur l'histoire du pays vaient-ils pas entendu les mêmes questions? que de fois n'aet sur ses divisions géographiques. Les variations horaires vaient-ils pas en à y répondre? Haylo-Mariam et sa femmedu baromètre donnent lieu à de nombreuses observations, parurent émerveillés de tout ce qu'ils apprirent, et firent et ils ne négligeaient pas de des recueillir. La chasse, qui tous leurs efforts pour retenir auprès d'eux les deux voyaest un passe- temps agréable, accroissait leurs conquêtes geurs. Mais ils avaient trop à coeur leurs travaux pour céder scientifiques et enrichissait leur table. Ils remplissaient le à la tentation. Ils s'arrachèrent donc aux charmes de cette garde-manger; mais ils formaient aussi des collections d'oidouce hospitalité, et se mirent à explorer le pays dans toutes seaux, d'insectes et de plantes, qu'ils ont eu le bon- les directions. heur de rapporter en France. Quelquefois ils faisaient des Les deux officiers d'état-major ne sont restés qu'un mois courses de plusieurs lieues dans les limites de la province dans l'Enderta. Néanmoins, dans ce court espace de temps, où ils étaient confinés. Savaient-ils si après la mauvaise sai- ils ont pu rectifier la position de Tchelicot, ville sacrée, son l'état politique du pays leur permettrait de voyager faciplacée quinze lieues trop à l'est sur toutes les cartes; pouslement? Une belle journée leur mettait le courage au coeur, ser une pointe jusqu'aux frontières des Taltals, visiter l'emet ils allaient visiter autour dIntetchams tout ce- qui pouvait bouchure du Guebah, que l'on fait jeter à tort dans rWarié; intéresser leurs recherches géographiques- Dans une de leurs noter plusieurs séries d'observations barométriques; étudier excursions, les deux voyageurs poussèrent même jusqu'à la constitution géologique du sol; enrichir leurs collections Addlgret, e4 y passèrent quelques jours pour déterminer sa de plantes rares, de coquilles fossiles, d'oiseaux et d'insectes position, craignant de ne pouvoir-y reverra plus tad, comme tout à fait inconnu& Cette moisson scientifique promettait c'était leur intention. d'être fort abondante. Par malheur, à cette époque, l'horizon Par cette bonne économie des heures, par ce travail si politique de l'Abyseinie s'était chargé de tempêtes. Oubié attachant et si varié, MM. Ferret et Galinier se flattaient de venait de quitter ses États pour aller guerroyer au loin tromper l'ennui en dépit du mauvais temps et du long sé- contre Ras-Ali, le chef de l'Amhara, et d'un moment à l'autre . jour. Ils réussirent plus d'une fois; mais plus d'une fois aussi les provinces du Tigré pouvaient se révolter. Cependant l'ennui prit le dessus, et les journées difficiles à remplir leur MM. Ferret et Galinier avaient résolu de visiter Gondar. parurent d'une Ibagueur excessive- Mafia, pourtant, la déli- Dès lors, il leur importait de partir au plus vite, car chaque vrance approchait. Vers la fia de septembre les pluies ces- jour de retard augmentait le péril, et leur voyage fût devenu sèrent de tomber, et ils passèrent subitement de la saison la bientôt un projet insensé. plus affreuse au plus beau temps qu'il soit possible d'imaSans perdre de temps à délibérer, ils firent donc en toute giner. Leur coeur s'était rasséréné comme le ciel; mais ils hâte leurs préparatifs de départ. A force de promesses, ils allaient bientôt retomber de la joie dans la tristesse. Après engagèrent me guide à les conduire jusqu'au Taccazzé, et avoir confié à la terre, quelques mois auparavant, l'infortuné ils se mirent en route par le chemin le plus coq La direcDillon, voyageur du Museum, et quatre dé ses domestiques, tion était vers le sud-est. Arrivés à Gagera, Mechoum de ils allaient encore prendre fajleuil de deux de leurs amis. ce village ayant appris qu'ils se dirigeaient vire Gondar, Vers la fin de ta saison deseguies, l'atmosphère humide, leur demanda s'ils avaient dessein de rendre visite à Atola terre détrempée etfécaesiemeariasaierepernicieux,.fait du Réma, le gouverneur du Salowa. Ce n'était pas leur intention, pays un séjour funeste : ta dlyssenterie règne dans tes villails le lui dirent, et lui de déclarer formellement qu'il ne pouges et ravage les campagnes voisines- Mi. Jules Rouget et vait pas les laisser passer outre. Nos deux compatriotes euS choeffner, sous-officiersd'artillerie, qui voyageaient avec les rent beau protester et se dire les amie dis-e du Tigré, padeux officiers d'état-major, ne purent se soustraire à la per- roles perdues, le choum resta impassihlte un marbre, nicieuse influence. Dès qu'ils sentirent les premières atteinet, à leur grand regret, ils se virent Aines dé prendre la tes du mal, tout fut tenté pour en arrêter les progrès; mais, direction de Sambre, résidence du gouverneur. Plus tard, hélas! que pouvait-on dans un pays où il n'y a ni remèdes ni au reste, ils n'eurent qu'à se féliciter de la contrainte qu'on médecins, où l'on ignore l'art de combattre la moindre maleur avait faite. Ato-Réma est un homme d'élite; un prince ladie? Rien, ou du moins rien d'assez efficace. Aussi malgré au coeur noble, généreux. Il leur fit un accueil des plus graleurs voeux, malgréeurs larmes et leurs prières, la mort cieux, et, pour fêter leur bienvenue, ce jour-là il traita tout visita laaumière ch é de nos deux compatriotes, et M. Jules son camp. Officiers et soldats, grands et petits, riches et Rouget lui appartint. pauvres, eurent également part à ses largesses; festin splen« Il faut s'ètre trouvé dans les circonstances où nous dide qui aurait intéressé vivement nos deux compatriotes étions, disent MM. Ferret et Galinier, pour comprendre no- titre de repas abyssin et barbare , mais qui les intéressaità tre douleur. Nous dévorions nos pleurs pour les cacher à plus vivement encore en leur rappelant ceux du monde antiM. Schseffner, qui était couché sur la paille, près de M. Rouque et de la Grâce homérique ; mais ici laissons parler les get, et nous refoulions les sanglots jusqu'au fond du coeur, deux voyageurs : dussent-ils mus étouffer; mais ro. Schoeffner nous regarda « Un immense hangar de branchages placé au centre et comprit tout. Ce fut un momearde désolatbus M. ff- d'une cour, voilà la salle du festin. C'était là que s'étendaient ner ne pouvait plus se tenir sur ses pieds, il se trama sis de grandes tables en osier élevées de deux pieds environ plutôt if roula malgré nous jusqu'au lit de notre malheu- au-dessus du sol. Sur ces tables et devant chaque convive reux ami, et ne sentit qu'un cadavre sous sa main trem- se dressaient, en guise d'assiettes, d ' énormes piles de gahante. « II est parti devant,, s'écria-t-il avec douleur, et moi lettes faites les unes avec la farine du teff, les autres avec le ne tarderai pas à le suivre. s Ce furent ses dernières pa- celles du blé, du dourah, de l'orge et des fèves. roles. A partir de ce jour sa «tache ne s'ouvrit que pour Les pains de te ff les plus estimés et les meilleurs étaient bisser passage à quelques, soupirs. Trois jours encore, et il placés au-dessus des autres, ils sont destinée en effet aux avait cessé de vivre. a prêtres, eux officiers, aux chefs de district qui composent MM. Ferret et Galinier le portèrent dans l'église d'Ielet- les convives de la première série. Le reste doit servir aux 10 'Ur le Sa 289, vol. IX, da samedi 14 m'Ut 1847. convives de la seconde, c'est-à-dire aux soldats, aux gens g Dean et Lechrealier, idlietim, rua Richelieu, 60. du peuple, aux enfants et aux femmes.


L'ILLUSTRATION, JOURNAL UNIVERSEL. » Tandis que la première série est à table, la seconde série se tient debout contre les murs de la salle, et attend, avec quelle impatience, le lecteur le devine, que son tour soit venu de prendre part au festin. » Ato-Réma occupait le haut de la table. Il était assis sur un surir recouvert d'un riche tapis et entouré de coussins. Nous partageâmes avec lui l'honneur du surir, l'un à sa droite, l'autre à sa gauche; mais tous les autres convives croisèrent seulement les jambes à la manière des Turcs et s'accroupirent sur le sol jonché d'herbes fraîches. » D'abord un prêtre récita la prière. Tout le monde fit le signe de la croix et répondit Amen; après quoi les domestiques commencèrent à servir. On apporta le broundou, le mets favori des Abyssins, qui n'est autre chose que la viande crue, nous allions écrire la viande vivante. En bien, oui, la viande vivante, car elle est chaude, car elle fume encore, et celui qui la mange la sent palpiter et tressaillir entre ses doigts. Doux boeufs énormes venaient d'être abattus, :éventrés, découpés sous nos yeux. Le chef d'office s'approcha du prince et lui présenta un filet tout entier. Le prince s'en coupa un morceau qui devait peser au moins plusieurs livres, nous suivîmes son exemple, c'est-àdire que nous fîmes ensuite notre pari, sans nous servir toutefois d'une manière aussi royale, et nos voisins, chacun à son tour, taillèrent hardiment dans la même pièce. » Plus bas, des domestiques circulaient autour de la table, portant- et présentant des quartiers monstrueux, des cuisses entières comme pour un repas de Cyclopes, et les convives prenaient à leur gré, c'est-à-dire largement et sans mauvaise honte. en ce moment la salle offrit un spectacle nouveau pour un Européen , spectacle étrange, mais étrange jusqu'à l'horrible. Et d'abord tous les convives nous semblaient nus. Daus les repas, l'étiquette abyssinienne exige que le Laube rejeté des épaules soit attaché à la ceinture. Le haut du corps demeure donc à découvert, et nous ne voyions ici que le haut du corps, puisque la table nous cachait la partie inférieure. Ajoutez à cela un appétit qui tournait presque à la voracité. Tous ces hommes, semblables à des démons , mordaient dans des lambeaux de chair crue avewe avidité sauvagailLe sang coulait de toutes les lèvres , toutes les mains étaient rouges de sang , le sang mettait dans tous les yeux l'étincelle d'une joie féroce. Au milieu de cette effrayante vision , une hallucination naturelle nous faisait croire par moments que nous étions les hôtes d'une troupe de cannibales. »Les uns coupaient la viande par lanières entre leurs doigts, d'autres plantaient leurs dents à pleine bouche dans le morceau qu'ils tenaient à la main et passant adroitement le couteau entre 1a main et le visage, tranchaient, par un mouvement de bas en haut , le morceau qu'ils allaient avaler. Ce n'était rien encore. Jusqu'ici la pratique du couteau n'était que singulière et pittoresque; mais le pittoresque prenait un caractère effrayant chez les soldats, qui se tenaient debout le long de la muraille. Ceux-ci, par une faveur spéciale, avaient obtenu un morceau de viande en attendant leur tour de s'asseoir. De couteau , point : le sabre en faisait office. Imaginez des sabres recourbés comme des faux et qui passaient incessamment devant les lèvres de ces convives de la dernière heure. Nous admirions leur voracité, mais nous admirions en tremblant; car il nous semblait à toute heure que le mordant du fer allait leur entailler le nez et la figure. » Quand le broundou eut circulé à souhait, en couvrit la table de grands plats remplis de viandes diversement apprêtées ; les uns contenaient du bœuf découpé en menus morceaux , les autres dee gigots de mouton, le tout suffisamment saupoudré de poivre rouge. On servait aussi des côtelettes de bœuf dont la viande avait été détachée et divisée en petites lanières retenues elles-mêmes à l'extrémité do l'os; de sorte que ces côtelettes ne ressemblaient pas mal à un martinet pour battre les habits. Décidément les convives étaient repus de victuailles; le repas solide touchait à sa fin : on apporta les boissons.

» Les Abyssins ne boivent pas en mangeant; ils mangent d'abord et boivent ensuite. C'est la seule coutume des indigènes à laquelle nous n'avons jamais pu nous conformer. Du reste, s'il y avait eu prodigalité dans les viandes, il y eut profusion dans les liquides. On approcha des cruches énormes, les unes pleines d'hydromel, Ieoh , les autres d'une espèce do bière qu'on nomme bouza. Le tech, versé dans de petites bouteilles de verre blanc, fut servi vers le haut de la table. Plus bas -on buvait la bière dans des coupes faites de corne et larges à contenir un litre. Tech et bou:,-a coulaient à flots. Aussitôt pleines, les coupes étaient vides; aussitôt vides, elles étaient pleines. Toujours de la table aux lèvres et des lèvres à la table. On devine le résultat de cet exercice continuel. Tous parlaient, tous gesticulaient à la fois : confusion et vacarme ; double ivresse, ivresse de la boisson, ivresse de rires et de paroles bruyantes.... » MM. Ferret et Galinier restèrent deux jours dans le camp d'Ato-Réma pour acheter les provisions nécessaires à leur route. Ils prirent ensuite congé du prince et partirent de Sambre, accompagnés d'un soldat qui avait reçu l'ordre de les conduire jusqu'au Taccazzé. Le Taccazzé, connu dans l'antiquité sous le nom d'Astaboras, est un des principaux affluents de la rive droite du Nil. Le ravin au fond duquel il coule n'a pas moins de 2,000 pieds de profondeur, c'està-dire plus de cinq fois la hauteur de la flèche des Invalides au-dessus du pavé. Une foule d'arbres, tous remarquables par la variété de leur espèce, par la diversité de leur feuillage, par le volume de leurs tiges, ombragent, les deux bords du fleuve et ' forment un contraste frappant avec l'aridité des berges de la vallée. Sur la rive gauche s'élèvent les montagnes du Samen , masses sombres et compactes qui se dressent à une hauteur considérable et montrent à leur sommet des prismes, des pyramides, des colornades de la forme la pl us irrégulière, comme pour rappeler au voyageur que ce n'est pas une main d'homme, niais la main de Dieu qui a pu jouer avec ces 'nasses._ Les t'oints . culminants dé •cette chaîne gigantesque, où les deux officiers d'état-major allaient porter maintenant le théâtre de leurs explorations , sont le Silké , le Boet et le Detjem, dont ils déterminent, d'après des observations barométriques, la hauteur dans le tableau suivant : Le Silke, à. . 3,430 mètres au-dessus du niveau Le Buil . . . 4,300 — de la mer. Le Detjem . . 4,600 — Exaltés par le plaisir de leur découverte , ou cédant à de simples aperçus, les voyageurs qui, avant MM. Ferret et Galinier, ont visité le Sarnen se sont grossièrement trompés sur la hauteur de ces montagnes. Les uns affirment que les Alpes paraîtraient de simples taupinières à côté du Boaït et du Detjem; les autres déclarent au contraire que les Pyrénées sont beaucoup plus élevées que ces montagnes. Il faut prendre une moyenne, car il y a évidemment erreur des deux parts. Voici la vérité mathématique. Le Néthou, le pic le plus haut qui soit entre la France et l'Espagne, e 3,400 . mètres d'altitude; le mont Blanc se dresse a 4,800 mètres au-dessus de la mer. Or, MM. Ferret et Galinier avaient compté 4,600 mètres pour le Detjem. Les montagnes du Samen sont donc beaucoup plus hautes que les Pyrénées, et un peu plus basses que celles des Alpes. Ce résultat ne sera pas le seul avantage du nivellement barométrique des deux officiers d'étatmajor. Il fera disparaître de la science de trèsfausses notions sur la hauteur des neiges perpétuelles de l'intérieur de l'Afrique. On peut conclure, en effet, des observations de MM. Ferret et Galinier qu'il y a constamment do la neige sur le Sarnen et que le sommet de ces montagnes affleure la régionsde la congélation perpétuelle. Mais ici eie erésente une question : Si le Samen garde toujours la neige, est-ce à dire pour cela que la neige y soit perpétuelle? Les deux officiers d'étatmajor pensent le contraire, et voici l'explication qu'ils en donnent. . Durant la saison pluvieuse, tandis que la neige tombe, le soleil se trouve entre le tropique du


L'ILLUSTRATION , JOURNAL UNIVERSEL. Cancer et l'équateur, où il reste depuis le 21 mars jusqu'au 21 septembre. Les montagnes du Samen se trouvent situées par 43° de latitude nord. Le soleil passe deux fois à leur zénith. La première fois vers le 23 avril , en s'avançant vers le nord; la seconde fois vers le 4G août, en revenant du côté du sud. Dans ce double passage, le soleil darderait ses rayons brûlants à la surface des montagnes, et la neige fondrait en touchant le sol, si l'astre glorieux ne rencontrait les épaisses nuées qui couvrent alors tout le ciel et se suspendent comme un voile au-devant de sa face. Il faut, en effet, un temps brumeux et froid pour que les neiges se conservent dans cette région et y prennent consistance. Les pluies passées, lorsque le ciel, dégagé de ses nuages, permet aux rayons du soleil de frapper sur les neiges, elles commencent à fondre, mais peu à peu, mais insensiblement, d'abord, parce que les terres encore humides gardent beaucoup de fraîcheur, ensuite , parce que le soleil s'éloigne encore tous les jours davantage, en gravitant vers le tropique du Capricorne, où il arrive le 21 dé cembre. n A partir de ce moment, le soleil qui revient vers l'équateur, l'atmosphère pure et sereine, tout favorise la fonte des neiges; aussi décroissent-elles ' rapidement, et, dès que le soleil a dépassé la ligne, on n'en voit plus sur les versants méridionaux. Toutefois, celles qui se trouvent exposées au nord, que des rochers abritent, et qui n'ont pas senti directement l'influence des rayons solaires, celleslà persistent. Ce n'est qu'à l'instant où le soleil passe verticalement sur le Sarnen, c'est-à-dire vers le 95 mai, qu'elles pourraient fondre complétement ; mais alors la belle saison n'est déjà plus, les nuages se forment, les pluies périodiques commencent a tomber et les neiges avec elles. n Ainsi , quoiqu'il n'y ait pas en Abyssinie des neiges perpétuelles, il n'est pas moins vrai, nous venons de l'expliquer d'ailleurs, qu'il se trouve toute l'année de la neige dans les montagnes du Sarnen, et cela ne tient pas seulement à la hauteur de la chaîne, cela tient surtout à l'époque de la saison pluvieuse; car si les pluies tombaient à tout autre moment, plusieurs mois s'écouleraient, pendant lesquels les sommets du Sarnen seraient dégarnis de neige. Il suffirait , par exemple , que le ciel fût sans nuage au moment où le soleil passe verticalement sur le Sarnen. u Ces observations intéressantes sur les neiges de l'Abyssinie, une foule d'autres sur la végétation, le cours des rivières, la constitution des montagnes, feront subir à la géographie physique et botanique de cette portion si peu connue de l'Afrique des rectifications importantes. Mais aussi que de peines, que de courses elles ont coûté aux deux courageux voyageurs ! Un mois après leur départ du camp de Sambré , lorsqu'ils arrivèrent aux portes de Gondar, la pauvre humanité retraduisait en eux par les souffrances. Ils étaient perclus, harassés épuisés de faim et' de fatigue. Cependant la nuit approchait. Nos deux compatriotes entraient dans Gondar sans savoir où ils devaient s'arreter, car, des auberges, il n'y en a pas dans la capitale de l'Abyssinie. Sur ces entrefaites, un Abyssin les aborde et leur demande s'ils cherchentla maison de leurs frères.

25 — Quels frères? avons-nous donc des frères ici? répondent les deux voyageurs. — Sans doute, reprend l'Abyssin. Depuis quinze jours il est arrivé deux blancs, et si vous le souhaitez, je suis prêt à vous conduire dans leur demeure. Nos deux compatriotes acceptent la proposition, et les voilà marchant sur la trace de leur guide, à travers les tas de pierres et de fumier qui encombrent les rues de lacapitale de l'Abyssinie. Loué soit Dieu I la fortune , après les avoir longtemps éprouvés , leur reser- , vait la meilleure de tous les surprises. L'ondes deux blancs g était M.Arnault d'Abbadie , qui s'est fait depuis longtemps en Abyssinie une réputa tion de coura g e et de loyauté justement méritée; le second, ils l e regardaient et ils ne pouvaient en croire leurs yeux, le second était M. Dell, leur compagnon de voyage, qui, dans sa longue pérégrination aux sources du Nil , avait été attaqué dans les défilés de Corata, frappé de trois coups de lance, et dont ils avaient annoncé la fin tragique à sa famille. Qu'onjuge de la surprise de nos deux compatriotes ! qu'onjuge surtout de leur joie! Le jour faillit les surprendre éveillés et causant encore avec leur bon et vieil ami retrouvé comme par miracle. Ils prirent cep endant un peu de repos, et puis ils sortirent ensemble pour parcourir Gondar. « Gondar; disent les deux officiers d'état-major, est situé par 12° 36' 25" 5 de latitude nord, et 35° 11' à l'est du méridien de Paris. La ville se trouve posée sur le sommet aplani d'un des contreforts méridionaux de la chaîne de montagnes qui borne au sud la vaste plaine de Waggara. Dominé seulement au nord, partout ailleurs ce plateau est environné d'une vallée profonde et escarpée. Il est baigné par deux petits cours d'eau , l'Anguereb à l'est, le Kaha à l'ouest, qui se réunissent a peu de distance de leurs sources et se jettent ensemble dans le lac Dembéa. n A part sa position, qui est magnifique, car elle commande au sud un espace immense, la ville n'offre rien de remarquable. C'est tout simplement une agglomération confuse de maisons mal construites , semées çà et là sans ordre et sa,dessein , et séparées entre elles par des coure, des jardins, ou des espaces libres qui passeraient au besoin pour des places publiques si on voulait en faire quelque chose de semblable. Du reste, toujours l'invariable maison abyssinienne avec son toit conique recouvert de chaume. Les voies par où circule la population sont moins des rues que des sentiers sinueux, mal tracés, embarrassés de pierres et de décombres. Un seul quartier présente comme une ébauche de rues et de plan général : c'est celui de l'Elchequié, qu'on nomme Etchéquié-Bei. Il fau t dire aussi que l'Etchéquié-Bet est un quartier sain , et qu'à ce titre les habitants y jouissent d'une certaine sécurité. De là vient que, pour ménager l'espace , on y a bàti dans un ordre un peu plus régulier. 'I I s A peu de distance de ce quartier,

re e

et presque au centre

de la ville, s'élèvent majestueusement deux vastes édifices bùtis dans le seizième siècle par les Portugais. L'un est le palais du Ras, l'autre le palais de pereur. Ce dernier, plus remarquable sriy e- par la construction et par l'étendue, a la forme d'un vaste carré flanqué de tours


L'ILLUSTRATION, JOURNAL UNIVERSEL. et de hautes murailles crénelées qui lui donnent l'aspect d'un chàteau-fort du moyen aga. Ces palais dominent la ville entière. Dédaignant les masures qui les environnent, ils sont là comme le témoignage irrécusable de la supériorité européenne. Les Abyssins reconnaissent cette supériorité; ils regardent les deux palais comme une double merveille. Mais hélas! cette merveille, qui n'a que deux cents ans de date, tombe déjà en ruines. Ce qui reste suffit encore pour convaincre le voyageur, que les deux édifices ont servi de demeure à de puissants souverains. Ces souverains que sont-ils devenus? Le temps qui les a frappés dans leur royale demeure ne les a pas épargnés dans leur race. Les palais s'écroulent, la dynastie s'en va, et la fortune de Gander semble avoir été ébranlée du même coup que la fortune des empereurs. » MM. Ferret et Galinier restèrent deux mois dans la capitale de l'Abyssinie, tant pour en fixer la position que pour y étudier la religion , les moeurs et le commerce du pays. Ces travaux terminés, ils plièrent leurs bagages, puis ils allèrent explorer les provinces qui forment les états de RasAli. Nous ne suivrons pas les deux intrépides voyageurs à travers les montagnes du Béguemder, nana les défilés de Corata, aux pays des Zelanes, sur les rives magnifiques et si peu connues du lac Dembéa , le Coloé des anciens. Une analyse rapide ne ferait qu'affaiblir, sans en donner une idée exacte, l'intérêt de cette partie de leur voyage. Il faut lire, dans l'ouvrage des deux officiers d'état-major, les détails curieux et instructifs qu'ils donnent sur l'histoire et la religion des Abyssins, les montagnes où le Nil prend sa source, le pays des Wollo-Gallas, les démêlés sanglants d'Oubié et de Ras-Ali, la bataille de Devra-Tabor, la révolte et la fia tragique de Guebra-Raphaël. Toutes ces pages sont bien écrites, présentées avec ordre et clarté, remplies' d'un intérêt toujours croissant. Nos deux compatriotes auraiept voulu encore visiter le Choa et le Godjam , mais les troubles et la guerre les empéchèrent de réaliser ce dessein. A Cette époque, le roi du Tigré ayant été battu et fait prisonnier à la bataille de DevraTabor, les provinces se révoltèrent, le pillage s'embusqua sur les routes , et des partis armés interceptèrent toutes les communications. En cet Mat de choses, il ne semblait possible ni de rien faire d'utile dans le pays, ni de rejoindre les côtes de la mer Rouge. Cependant MM. Ferret et Galinier tentèrent audacieusement de retourner à Messawah. Ils ne suivirent pas tous deux la même route, pour ne pas jouer sur un seul coup de dé le fruit de leur laborieuse entreprise. Celui des deux voyageurs qui prit la route du Lamelmon et de Dixah fut attaqué au passage du Taccazzé par les nègres Changallas, qui lui tuèrent deux hommes ; plus tard il se vit encore arrêté sur le Tarente et pillé à force ouverte. Par bonheur les voleurs, ne faisant aucun cas des papiers, les dispersèrent sur le chemin. On les retrouva tous après plusieurs jours de recherches , à l'exception de quelques itinéraires, d'un paquet de plantes et des observations do longitude faites à Gondar. MM. Ferret et Galinier se trouvèrent réunis à Messewah trente-cinq jours après leur départ de Gondar. Le port de Messawah est malsain, de plus, il y règne une chaleur accablante. Craignant d'y être surpris par la maladie , les deux voyageurs se procurèrent une barque et partirent aussitôt pour Cosseïr. De là nous les voyons traverser le désert pour aller visiter les ruines de Thèbes, descendre ensuite Nil et s'embarquer à Alexandrie. Le 24 janvier 4844 ils arrivaient enfin à Marseille, et sentaient sous les pieds le sol même de la patrie. Leur voyage a duré en tout trois ans et huit mois. Le séjour en Abyssinie entre dans ce total pour deux ans. Cette contrée jusqu'à présent couverte d'un voile obscur ne nous cache plus aucun mystère. MM. Ferret et Galinier l'ont explorée dans ses grands accidents comme dans ses moindres détails. Sur leurs traces les sciences se sont enrichies d'observations curieuses, de renseignements précieux, de plans, de cartes, d'inscriptions , d'une foule de documents importants. Aussi avonsnous la certitude que des travaux, que l'Académie a jugés ai neufs, si utiles, si intéressants, si laborieusement exécutés , seront accueillis avec faveur dans le monde savant, et que les deux hardis voyageurs trouveront dans ces nouveaux suffrages la récompense du courage, du zèle éclairé et de l'esprit d'entreprise dont ils ont donné mainte fois des preuves meaifestes, pendant lia cours de leur périlleuse mission. La vie des eaux. C'est assurément un des traits particuliers à notre époque que cette ardeur d'émigration, cette fièvre de villégiature, qui , au retour de chaque printemps, pousse hors des villes les gens du monde, l'heureuse catégorie des tommes de loisir, et les disperse; soit aux champs, sous d'aristocratiques ombrages, soit, et surtout de préférence, vers tee séjesse amuiagrestes, semi-mondains des eaux thermales que la nature f ut si libéralement jaillir des sols del/num et d'Alternagne. Aller aux eaux, c'est le complément, la ceatinuation obligée des élégances de l'hiver; Cl et le pieuter devoir social d i tout homme qui' tient à retenu de sot, plimeaeore qu'à ci•Ile d'autrui : s en dispenser, Weser ae %sate sas saison sana apparattre ni à Vichy, ai 4 » ill &Pad*, ni à Hombourg, ce serait nomfflemmd, me de geût, un solécisme impardonnable, mem am mime ab Maiseemled minissable par toutes les lois de rà estima et 4a und Qu'on nous pardonne ces mots a% : lairalittenallit tin façon fort appropriée le genre de tyrannie and** cs, mode emprunte, pour l'exercer chez nous, à l ' a ids

à la gourme britannique'. La vie des eaux représente donc un côté usez considérable de Niâtes« priMune ; car, il est bon de le Doter t que

la scène se passe aux Pyrénées!, sur les bords de l'Océan ou sur les rives du Rhin, D'est toujours Paris qui se meut, donne l'élan, règne et gouverne; tout est pour lui ou d'après lui, et l'on n'oserait, j'imagine, ni s'amuser ni se gué-, rir, s'il n'était là, couvrant de sa protection tant soit peu railleuse et superbe les magnificences provinciales ou exotiques qu'on étale de toutes parts pour l'attirer et lui offrir une copie assez affaiblie de lui-même. Il n importe : Paris, dans ces occasions, se montre bec prin ce ; il imi te ces sei -gneursdl'acienrégmqui,1sdeanrlmeuta salon , avec les marquises, trouvaient piquant de se mêler à s'est bien rassasié, trois un rigaudon sous la grange. Quand il mois durant, de balm,de raouts, de concerts, de loges aux bouffes, il lui prend tout à coup une grande passion pour lei" joies simples, la vie rustique, les danses champêtres et la nature, la nature surtout, un grand mot dont le monde abuse beaucoup. Paris ment ou se trompe ; il n'aime que lui-même; s'il se fuit, c'est pour se chercher, comme ce personnage obstiné à la poursuite de son ombre. Aussi les thébaïdes ne sont-elles point son fait. C'est aux eaux, c'est dans les villages d'opéra comique, avec jardins anglais, théàtre, salons de bal, de jeu et de conversation, qu'il pousse l'ascétisme jusqu'à se faire ermite pour six semaines, — avec force toilettes d'été. Le Paris élégant, le Paris populaire, et jusqu'au Paris souterrain, celui de l'égout et des repaires ont été, darde* derniers temps, fouillés, analysés, décrite avec un soin mi, nutieux. Peut-être, en revanche, ne l'a-t-on pas assez, étudié hors de chez lui. II y a , dans les transformations qu'If *bit là, à son insu, dans un milieu nouveau, au sein d'un amalgame cosmopolite, comme le sont nécessairement les résidences d'eaux thermales ; il y a là, dia-je, toute une face, assez inédite jusqu'ici, de la vie actuelle et des moeurs les plus intimes de l'époque. Peut-être, en bien cherchant, y pourrait-on trouver matière à des études neuves, un cadre propre "à recevoir d'assez piquants tableaux de genre. Tôt ou tard sans doute le sujet tentera quelque habile plume. Nous saurons alors l'influence que les grandeecapitales, et Paris à leur tète, exercent souverainement, dans leurs migrations d'été, sur les humbles provinces où elles daignent élire un domicile temporaire ; les modifications de plus d'une nature et les impressions nouvelles qu'elles y reçoivent en échange ; le courant d'idées, de besoins et de tendances sympathiques qui s'établit respectivement du centre vers les extrémités et des extrémités au centre, préparant ainsi la fusion par la mise en jeu des contrastes, enlevant à l'un quelque peu de ses prétentions altières, aux autres de leurs préjugés et de leur ignorance native, pour leur faire gagner en culture, en lumières, en accroissement de richesses, ce qu'elles perdent en foi naïve et en originalité. Une telle étude, On ne saurait en disconvenir, n'est indigne ni de l'observateur ni du publiciste ; elle se rattache au grand travail d'assimilation qui s'opère incessamment sous nos yeux, Nous indiquons le but sans espérer l'atteindre. Nous ne portons point jusque-là nos visées. Toute notre ambition est de présenter au lecteur quelques esquisses fidèlement relevées sur les lieux mêmes, quelques crayons prie sur nature de la vie facile , attrayante et éphémère des eaux thermales, qui joue un si grand rôle parmi les joies mondaines -de ce temps-ci. Les sources minérales, qui abondent en France plaste.* nul autre pays d'Europe, étaient certainement connues et appréciées des Romains : leurs monuments en font foi. Aie moyen âge, elles furent à peu près délaissées; et c'est senlament vers les seizième et dix-septième siècles que leurs vertus, mises de nouveau en renom, recommencèrent d'attirer un petit nombre de croyants. C'était une grande affaire alors qu'un voyage; na n'entreprenait pas même celui des eaux sans une vraie nécessité ni sans une injonction en .. forme de la faculté dévoyée et confessant son impuissance. Il n'était guère question alors de réjouissances ni de fêtes. Les gens du monde allaient aux eaux tout simplement pour se guérir; ils n'imaginaient pas, dans leur ingénuité, qu'un hôpital peut être une maison de plaisance ni une médecine un plaisir. Veut-on savoir au juste comment les choses se passaient à Vichy au plus beau temps de Louis XIV, en 4676? Qu'on ouvre la çorrespondance de madame de Sévigné, ce miroir brillant et fidèle, ce répertoire inépuisable des petites choses du grand eiècle, et on y trouvera ce passage instructif d'une lettre datéedu Bourbonnais et écrite à madame de Grkeeme; « Vichy, 20 mei.

e. J'ai donc pris des eaux ce matin , ma très- chère. Ah ! n qu'elles sont mauvaiseel,„ On va à six heures à la fon» raine : tout le monde s'y trouve ; on boit et l'on fait une » fort vilaine mine; car, il:magnez-vous qu'elles sont bouil» tantes et d'un goût dia uten) fort désagréable. On tourne, » on va, on vient , ms se ponlies., on entend la messe, on n rend ses eaux, on pada conêtentiellenient de la manière D dont on les rend; il n'est question que tes . giflai

» midi. Enfin on dine ; après dur, on va :. » c'était asegeurd'hut chez moi. Madame, el à > l'hombre mu Sabot-Huent el flassel; te aboreable *à, ii nous biome ifltrioste.... Ill ut velue dm daubais dm i MM,. sate me flûte, qui Muai labourer dus la per) rection. C'est là où les Boidaienass peuesint leurs agrit» mente; elles fut dee dégognades ml tes muée trouves. mi > pu à redire. Mais enfin , à cinq Mures, mi va se. promm » mer due des pays délicieux; à sept heu**, estmu. tipiv MIRO* ; on se marcLe d dia. YU» es amer pnisentestent 8 UMM que mat. i. * lie voit » mirent% egsliwae, de unaitestiete entre'hum a Immo diveedellit etiumi MU CgUirttre ile,..d», dee. deeteduatas dt 7 lb le, Sm wilp« aui iiiit iiig tin. frais nie se u.. Allez à vichy maintenant comment les choses se pratiquent et de quelle merveilleuse façou les tata opèrent SM effet eu eau de l ' orchestre de

e

Strauss. Mais aussi il n'y avait là qu'une réunion de vrais malades. Madame de Sévigné se plaignait pour sa part de douleurs aux mains et aux genoux qu'au reste les eaux mi-

nérales dissipèrent comme par prodige. Madame de Brissac, c'est la spirituelle mère de madame de Grignan qui nous le révèle, était sujette d loi colique. Il y a même sur cette colique tout un peseur) ravissant que nous omettons à regret. Fléchier, dans aa jeunesse, vint aussi à Vichy, qu'il chanta même daim des vus burlesques d'enthousiasme où ne se pressent guère le futur orateur sacré. Ce serait, pour le dire en passant, une recherche intéressante et curieuse que celle de tous les personnages illustres, qui, depuis deux siècles, sont venus redemander aux eaux thermales les forces et la santé épuisées par les fatigues de la vie et les émotions du monde. Nous trouverions Montaigne et sa gravelle à Bade, en 1570; plus tard Pierre-le-rand à Spa et à Carlsbad, s'efforçant de guérir les convulsions auxquelles il était en proie, ou, pour mieux dire, de se remettre des excès de femmes et de table dont il ne put jamais se détacher, en dépit de sa toute-puissante énergie, et qui finale-

ment eurent l'effet déplorable d'abréger sa vie glorieuse; madame de Chateauroux cherchant à Plombières un remède

contre la maladie dont elle mourut l'année d'après dans tout l'éclat de sa faveur, etc. Je cite au hasard quelques aems 7. ne pouvant les mentionner tous, mais me réservant 'aborder n' aborder ce chapitre en temps Matm, et de montrer en quelque sorte, clans cette succession de malades célèbres, la généalogie nobiliaire des principaux séjours d'eaux thermales à mesure que j'y conduirai le lecteur. Au dix-huitième siècle, la vie simple et patriarcale des eaux avait déjà subi quelques altérations. J'ouvre un petit livre intitulé: Les amusements des eaux de Spa, ouvrage utile à ceux qui vont boire ces eaux minérales sur les lieux, et agréable pour tous lecteurs, Londres, 4782. Ce titre seul d'amusements est un indice suffisant de la révolution qui dès lors s'opérait dans le régime des eaux thermales. Je feuillète le livre et j'y trouve l'emploi suivant, heure par heure, de la journée du buveur d'eau « 1° On se lève tous les matins au point du jour; » 2° A quatre heures, chacun vient en déshabillé à la fontaine du Poulain » 3° A cinq, au plus tard, ceux qui doivent aller aux autres fontaines montent dans leurs voitures pour s'y rendre; » 4° A oeuf, tous les baigneurs se retirent pour aller s'habiller; » 5° A dix, les dévots vont à la messe; » 6° A onze, les hommes descendent au café, s'il pleut, ou se promènent dans la rue, si le temps le permet; » 7° A onze heures et demie, on se met à table partout; » 8° A deux après midi, on va' en visite ou à l'assemblée chez les dames ; » 9° A quatre, on va à la comédie ou à la promenade, soit au Jardin des Capucins, soit d' une prairie qui, pour cette raison, a pris le nom de praitie de quatre heures; » 10 » A six, on soupe dans toutes les auberges ; » 11° A sept, on fait une promenade à la praiere tempe heures; » 12. A dix heures, on n'entend plus personne dans les rues, et les habitants se conforment à cet ordre, comme les bobelins (nom familier sous lequel les naturels de la province désignent les buveurs d'eau minérale).")) Un article supplémentaire de ce consciencieux règlement porte que la disposition législative promulguée au paragraphe douze est inviolable, et qu'on n'y peut faire impunément infraction, si ce n'est en faveur des seules soirées de bals lesquelles ne peuvent, dans aucun cas, se prolonger passé minuit. Certes, nous voici déjà bien loin des innocentes parties d'hombre et des dégognades de Vichy. Spa possède une comédie, des bals, qui, il est vrai, finissent à l'heure où ils commencent de nos jours, et des assemblées chez les dames. Il y a progrès, et l'on peut voir que te dix-huitième siècle a passé parla, c'est-à-dire l'amour des jouissances et des frivolités mondaines. Quelle différence pourtant entre le Spa d'alors et les splendeurs contemporaines defilade, de Vichy, de Hombourg, du Spa actuel même, bien que déchu de son antique prééminence I Les eaux thermales ne sont plus des e*idences cénobitiques qui participent du couvent et de la MM» de mei, mais bien, pour la plupart, des colonies de touristes sas de plaisir, d'émotions, de luxe, cherchant dans use vis nouvelle la guérison d'un mal unique, assez kurdes d est vrai, la vanité ou l'ennui. Les malades y

sont encore Itadale, mais c'est à l'état de minorité affaiblie, et comme Mb rimant se résigner à subir les caprices, les exigences,» les invasions de moins en moins mesurées, et

tout h) e tumulte des majorités bien portantes. * tel abus devrait. sans doute provoquer une loi thermdesne les incompatibilités, s'il n'était parfois très-difficile de distinguer les vrais malades de ceux de leurs voisins qui ne le sont qu'à demi ou qui ne le sont pas du tout. Sincères ois nés, chaque baigneur affiche en arrivant aux eaux des prête/Jetions efseiedes à une portion quelconque, si ténue «elle soit„ de domaine de la souffrance. Ambition d'un mue» peul dira-eces. Et pourtant ce titre de malade u claies rétame a Veva n est pas seulement un passeaide vrai dam eus dires, même les plus invraid rait, set tout une 0Mre spéciale de maladies propres am ukte qui peut à k rigueur se concilier avec les

apparentas dalle suit et los allures d'une vie active. Plus que toutes tee item peurtare elle contribue 'à peupler les résidences dama thermal e s, et c'est à elle qu'il faut reporter I. miette dit déveitgermetai excessif auquel on les volt parvenir, et de leur singulier succès; je veux parler de ces affections eaneuses, imbilinfoubles putter et dileeer de le Isédeelee, qui Rat la plaie de notre alpague. fortes, on ne peut nier que la santé publique tisda t son niveau s'élever, vice aux Progra de 1 le découverte de Jenner d à vole« Ildrei len


t

fidteiratielt dee beliMetl. 400 tables de Mortalité foin ' dna affarOiateMent notable dans la moyenne de la vie ine, De tristes maux sont à peu prés rayai de la surbe du globes il est vrai, mais ils Ont fait plane à des inflrMités nouvelles. Un sang plus pur eutsétie *cule dans nos veines ; des stigmates hideux n'affligent plus nos yeux; un beaucoup plus grand nombre de pot/veau-nés survivent eux épreuves du premier âge; le bien être matériel est à l'ordre du Jour et tend à l'améliorai/tin des races; les perfectionnements croissants de Pindüstrie 'substituent à l'effort des bras les puissances mémo de la bature.'Le jour viendra sans doute où le laboureur même ne versera plusse sueur dans les sillons que trace aujourd'hui sa charrue. C'est là, il faut le proclamer, un beau et glorieux mouvement. Mais, comme tout progrès porte son'expiation, si le corps cesse 'de fonctionner A l'état de pure machine, si les muscles sont en repos, c'est aux dépens de l'encéphale. La tete, prodigieux et sublime ouvrier, préside non-seulement à la direction de l'oeuvre, mais aux détails de l'entreprise. C'est en elle que s'élaborent la pensée et l'acte : faut- il donc s'étonner si elle plie souvent sous l'immensité de la tâche, si l'appareil nerveux souffre et s'épuise, et si l'homme fléchit précisément par ce qui fait sa puissance? Qu'on ajoute à ces causes de dépérissement les secrets-orages de Ftme , les' agitations d'une vie haletante, fiévreuse, difficile pour la plupart, en voilà bien plus qu'il ne faut pour justifier l'existence de ces défaillances subites, de ces perturbations profondes que jettent dans l'innervation le développement exagéré et l'irritation incessante du cerveau, qui, bagne atlas, supporte tout un nouveau monde d'idées et de passions brûlantes. C'est là le mal du siècle. A ces affections mystérieuses qui .déjouent l'effort de sa diagnostique, la médecine ne sait qu'opposer des remèdes vagues et incertains comme le mal lui-mémo. Son dernier mot est d'envoyer le malade aux eaux, et elle ne saurait mieux faire, la nature n'ayant sou- vent besoin,. après avoir longtemps refusé son secret, que d'un auxiliaire.indirect, sinon pour ouvrir ses arcanes, du moins pour se reprendre à la vie, à la sève, à la santé du corps, à celle de l'esprit. Un peu de diversion et d'air pur, autant et plus peut-être que les propriétés chimiques d'eaux thermales dont l'action est aussi un mystère, opèrent souvent le miracle. De là, ces incroyables réunions de malades qui marchent, dansent, montent à cheval, passent une portion de leurs nuits au bal et au trente-et-quarante, comme le pourraient faire les gens les plue valides, bien qu'atteints et parfois assez profondément dans l'oeuvre vive, dans les sources de l'action et de la pensée. Par quel prodige recouvrent-ils pour un temps l'appétit perdu, lia forces, l'animation nécesmire pour subvenir aux . dépenses d'un tel régime, c'est encore là nue question qui ne saurait être résolue, pas plus qu'eux-még ies ne sauraient définir le mal dont ils souffrent. Le mal n'en est pas moins réel. Les grands malades, *Mme pq, dit dans le voisinage de Spa, ceux qu'une affection loCale, nettement earact&isée, retient au lit ou sur leursiége, - s'indignent du voismine de ces tue/ai/mis valétudinaires qu'ils voudraient du temple'. dtEsculape comme des intrus ou den . Le seneenent trop exclue de leurs eouffranees rend les isealesta injustes. Quant al* me», aux demi- ei ne. vent, qui forment la quel» dans les ré. Muet, ii faut recopie** qu'ile sont là dans Se Isar s 4* tee** pour eux Mese/ment mm le remède fut ('éden Un lever matinal, une vie ;t'et,* tecidentée sen/main par le plaisir, de fréquentes et longues promenades , beaucoup d'emmena pour le corps et de repos pour la pensée, g» vie en am. mua dans ces vastes bétels où Parisiens, provinciaux, étrangers de toutes nations, réunis autour de la môme table, se fondent en une sente et immense famille, la société sans ses liens , les joies du monde sans le servage qui en est trop souvent le prix, agissent indépendamment de la propriété curative des eaux comme autant de calmants et de réparateurs sur l'organisme épuisé par trop d'excès ou de secousses. L'hypocondriaque sent sa noire mélancolie se dissiper sous le charme de cette existence nouvelle; l'âme se rassérène , les amers souvenirs ne lui transmettent plus qu'un écho, une vibration affaiblie les nerfs douloureusement ébranlés ou plongés dant une torpeur ' mabdive reprennent peu à peu leur jeu régulier, et le baigneur quitte les eaux non pas toujours guéri, 'usais du moins soulagé. Veut-on piger'par ne seul fait de l'heureuse modification que l'in&mime et pour sisaldire sisal l'aspect seul des eaux manquent rarement d'opérer à l'Instant même sur le malade? Nulle pan, la sociabilité, la fraternité même ne sont plus largement mises en pratique que dans les séjours d'eaux thermies; telle nature farouche, tel Alceste morose qui fpisait " profession de haïr ses semblables les recherche avec passise et devient presque an homme aimable; toutes les relations-empirent la bienveillance, l'unanime désir de plaire; on belle mille gracieusetés, mille concessions mutuelles ; à un raeprœbement fortuit succède bieintôt l'association pour le plaies bout de peu de jours on est amis intimes. Vienne ..tition, on. est au déses evopoir; on échange force lendre, on se promet dose r ir, et l'on a besoin mutuellement d' une telle assurance pour se consoler • de perdre un compagnon si cher. Que le hasard vous mette plus tard en mes; que l'hiver d'après on se rencontre dans un salon ouais détur du boulevard—, é honte! c'est à peine si Oreste et Pylade. peuvent , en bien cherchant , estropier un nom sui learnuMages reepeoti ,C'en est fait, bote et les soucis du letbarme est rompu," per ont déraciné 844n* ,amitié de *Othe data, si rai était sincère aux eue u$ , en ne l'est Moins, en se tourment à sin mois après.• ftikétntrety qeelques voilà tout *mité si tMembiesoret àt plat té M Whist inh *Mt& On ne

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JOURNAL UNIVERstL,

False as tester...,, double remède. L'eau thermale est

un curatif contre les maladies du corps et les ahanons de l'esprit. FÉLIX MORNAND.

100$, ni tilde. . Paris consomme dague mois six . mille boeufs, quinze cents vaches, ci nquante saille moutons, une quantité assortie de porcs et de veaux; plus, un formidable appoint de volailles et de poissons, gibier, oeufs, légumes, fruits, etc. S'il est vrai quel comme l'affirment les érudits, François Ps soit le Gargantua de Rabelais, il faut que Paris en soit au moins le Grandgeteles. Paris dépeuple les rivières, les prés, les bois, les basset-cours; la mer elle-même épuise sa population muette à sustenter quotidiennement 'lob, thyophagie du colosse, Pareilàun immense infusoire, ce dernier pompe à lui let eues nourriciers de ce fécond pays de France : la province vit de ses restes. Quant a la banlieue, — j'entends par ià une zone famélique de trente lieues au moins — elle est littéralement, réduite à la disette : la feue crise des subsistances y sévit è l'état chronique. Allez en Normandie, le Pays dee tee» gras, vous y trouverez des vaches étiques; en Bretagne, du beurre rance. Le présalé est inconnu partout ailleurs qu'aux étalages des deux Chevets ou de notai. Le Maine n'erre à ses habitants que des poules' douairières et des coqs de combat. Quant au poisson, il va sans dire qu'il ne faut pas pousser l'indiscrétion jusqu'à en réclamer le long de la côte. Il est notoire que les gastronomes du Bavre, de Dieppe et de Boulogne tirent tous leurs turbots et leurs saumons de Paris. On ne trouve même pas d'huîtres à Cancale; car je ne puis donner ce nom à de maigres fibrilles noyées dans un déluge d'eau saumâtre : et c'est à croire en vérité que les crustacés, les mollusques et toute la marée de quelque distinction se fabriquent rue Monlorgueil. La province se retranche, il est vrai, sur son vin, non frelaté, assure-t-elle. Elle nous invite à venir déguster le lait de ses champs, et se livre à des gorges chaudes interminables sur ces bons et candides Parisiens qui prennent dans leur café de la cervelle de chat délayée avec l'amidon. C'est encore là une illusion départementale. Le vin de province, à fort peu d'exceptions prés, est, sous prétexte de naturel, parfaitement plat et insipide ; il est, de plus, fort cher. A Paris, au contraire, malgré d'énormes droits d'entrée, il existe plusieurs sociétés qui chacune livrent , sur le pied de 50 et 60 centimes la bouteille, un breuvage fort présentable. J'ignore comment elles s'y prennent. Je n'affirmerais pas que ce bordeaux ou ce mâcon apparaisse précisément tel qu'il est sorti de la cave. Qu'importe 1 si , en augmentant sa saveur, la préparation dont il est l'objet ne le tare d'aucune propriété nuisible! La science oenologique et autre ne nous révèle-t-elle pas tous les jours des procédés nouveaux pour aider au travail de la simple nature ? — Quant au lait, la Suisse elle-même n'en saurait fournir de plus pur que les crémeries et les grands cafés de Paris. Il faut renoncer à l'espoir de s'en procurer de semblable à cinquante lieues à la ronde. Je me telfuvais dernièrement dans une province où l'importation subite du lacteseope avait Sali causer une émeute et tarir brusquement le commerce du lait, tellement la fraude y était inconnue avant l'adoption de cet Mile et ingénieux appareil. Paris, dia reste, est certainement le ville la plus sobre de France. • La province, oisive, s'engourdit dans une gloutonnerie subalterne : elle mange bea es mal. Les instincts raffinés et spiritualistes de cette ville la portent au système inverse. Elle vit par la *manque d'estomac. La large Mme qu'elle prélève sur Mus les vivra du pays s'explique assez par le million et ' te mille habitants qu'elle est tenue de nourrir et nourrit ue jour. Puis elle réexpédie en apprêts délicats une pa ce qu'elle reçoit. Enfin il ne faut pas perdre de vue tient sans cesse table ouverte à l'usage de la province et de l'Europe, qui ont toujours le droit de venir prendre leur part du splendide banquet dont elles font les frais. Paris fournit la table et l'assaisonnement : il n'est, à proprement parler, que le laboratoire et le centre d'un gigantesque pique-nique. Le déjeuner parisien n'existe que pour mémoire; il est hâtif, léger, , et ne vaut certes pas le moindre des cinq ou six repas del Alsacien ou du Flamand. C'est à dîner seulement que Paris, suspendant sa suractivité fébrile, se met sérieusement à table. C'est donc là qu'il faut le juger. Cela est triste à dire : mais , bien que Paria soit l'Apicius des temps modernes et le gourmet des nations, la vraie cuisine y est chose rare. Je passe sous silence les bans quels officiels, sortes d'entreprises à forfait, d'adjudications au rabais, comme les fournitures de bois et de papier dee ministère& La cuisine n'a que faire là. Certaines «Ois» des, cartable hauts financiers possèdent des °nimbas artistes. Qum bonnes maisons bourgeoises recèleet mut dee cordons Nemo auxquels eût applaudi Carême. Men, eee exceptions some* la vie .privée : notre examen doit se borner 4 te qui *the le public. Paris, eans casse sillonné par d'innombrables visiteurs, renferme* d'ailleurs dans son sein une population autoebthoae, numide. et »gèrement bohème, 448É et devait être le patrie, le set eteolque des restaurante. Oe y en trouve dans cheire rue. el, *M e certanes i rue% A chaque porte. On a dit joufflu ge7 il ttbegte= pe toua ealffl eans em comment Mt* cermet, Cada met altria mais mut seke autres amtneteit*tate el,t quittai ale anion au procédé, cette ineertiturse reatmem., MW,., yn presque tout M monde bit pur dteessiS pètemaki* tatfon 1 «pression de lelorettede Gaves% v dennet* idée de l'h .a* A te»litt *dot à Carxtie dépasse ses é le siftlèbre brisant dont fi a Pris le n ; ou p ut fia pat cribaules. Il est impos- . . Bible à Un bal de dinar plusdlltreittetetit . d'Une façon pins

somptueuse et plus bygiénique à la fois que naguère encore pouvait faire le premier Parisien venu au coin de la rue Moniorgueil, pour la somme relativement modique de vingt ou trente francs par tète. On cite, il est vrai, tels repas servis par Borel au prix énorme de cent cinquante francs par convive ; mais ces fastu esités étaient sans influence sur le mérite du menu : elles pouvaient le grossir, non l'améliorer. Borel est le premier cuisinier de France : Dieu veuille qu'il n'en Mt pas le dernier. Sa conscience et tes veilles artistiques l'ont conduit à fermer son établissement, où quelques rares et fidèles dilettante ne suffisaient plus à entretenir le feu sacré. Sous prétexte que le Rocher n'habitait pas le boulevard, les élégants n'Y allaient plus, ce qui peut donner la mesure de leur intelligence gastrique. Ce phoenix du monde cuti. naire a essayé de renaître des cendres mal éteintes de son fourneau abandonné, Il a émigré; il s'est donné un plumage neuf, et a voulu sacrifier au goet du luxe. Je n'ai point été à même de juger de cette métamorphose. J'aurais préféré qu il ne se plongeât pas dans le torrent industriel, et qu'il restât dévoué, mal g ré leur injustice, au culte des vrais dieux de l'art, qui ont si mal veillé sur lui. Au-dessous du Rocher de Cancale, niais à une distance énorme, apparaissent à peu près sur le mime plan des établissements, dissemblables entre eux par quelques nuances qu'il serait long et superflu d'analyser, et se traînent dans l'ornière commune et arriérée d'une tradition suspecte. 11 est plus facile d'y dépenser quarante francs à son repas que d'y faire un dîner correct. Leurs cartes sont stéréotypées les unes d'après les autres et n'offrent à l'oeil que des mets connus depuis trente ans. Brillat-Savarin disait que l'invention d'un nouveau plat valait mieux pour l'humanité que la découverte d'une étoile. L'astronomie dépiste encore des planètes; mais la cuisine de restaurant n'a pas fait un pas en avant depuis l'invasion des Cosaques. Au reste, les traiteurs que j'ai plus haut nommés auraient tort de se mettre en frais d'invention, puisqu'une médiocrité estimable les mène promptement à la fortune, et les sert mieux que le génie. Les connaisseurs sont rares en cuisine comme en tout. Ils ne peuvent suffire à défrayer entre eux un seul établissement d'élite. Que feraient-ils d'une douzaine? La troisième couche culinaire se compose des restaurants à la carte de moyen prix ; la carte y est identiquement calquée sur celle des établissements. luxueux du • Palais- Royal et des boulevards; les mets sont à peu près les mêmes, seulement les prix sont moins élevés et le service moins élégant. La classe peu entichée de lionnerie , mais désireuse de bien vivre, des entrepreneurs de bâtiments, marchands de vins, marchands de bois, courtiers de commerce, et autres que leur vie perpétuellement active oblige à dîner au dehors, préfèrent avec raison ces restaurants modestes à ceux de premier ordre, oà , pour un tiers de plus, ils n'obtiendraient que la satisfaction assez mince et surtout peu gastronomique d'un plus grand luxe d'éclairage, de porcelaines et de dorures. En général, cette classe de gens, assez riche pour être économe, a les poches mieux garnies que les habitués des cabarets étincelants. Ceux-ci n'en sont pas moins remplis en toute saison d'une foule dorée, bien que profane, mais ils comp peu de clientèle : tout y est, de passage, depuis le gi--ten bier à plumes jusqu'aux dîneurs. . Frédéric Soulié, de regrettable mémoire, avait, dans un travail analogue à celui-ci, divisé les dîneurs en deux catégories : ceux qui se régalent et ceuxqui dînent. appliquait cette division aux restaurants,- qu'il distinguaii*areillement en deux classes correspondant aux deux espèces de convives. Le mérite de la cuisine n'y était pour rien, mais bien l'usage et le parti pris populaire. C'est ainsi qu'à côté du Rocher de Cancale il classait le Père Latbuile dans les restaurants où l'on se régale. Cette nomenclature ne manquait pas de justesse. Seulement, on trouve partout des gens naïfs et omnivores, prétentieux de bonne chère, à côté d'habitués qui, moins ambitieux mais plus expérimentés, se contentent de choisir leurs morceaux en conscience, et se préoccupent simplement de dîner le moins mal possible. Or, il arrive le plus souvent que les moins régalés sont ceux qui se régalent. C'est pour ces welches de la cuisine, ces gobe-mouches confiants, que le restaurateur malin réserve les filets de mouton en chevreuil , la marée douteuse, les truffes conservées à l'huile, le champagne-bourgogne et les perdreaux de l'an dernier. Dans tous les cas, je viens d'énumérer, ou à peu prés, les établissements où l'on dîne. Il faut voir maintenant ceux où on mange, et plus bas ceux où on se repaît. Les vastes entreprises de nourriture publique connues de toute l'Europe sous le nom de restaurant à quarante sous tiennent le haut bout de cette échelle inférieure. Ils offree à leurs habitués trois plats à choisir sur trois cents dans inSe carte absolument semblable à celle de Véfour, tin potage, ua dessert, une demi-bouteille de vin. C'est à coup sûr une dee merveilles de la civilisation parisienne que pour deux francs on puisse avoir gibier, volaille et poisson. Mais ce n'est rien : autdessous de ces établissements, il en existe d'autres qui, pour trente-deux sous, vingt-cinq sous, vingtdeux sous, offrent identiquement les mêmes séductions eubuires au public mangeant. Il y a mémo des restaurants à dix-sept sous qui fournissent au moins deux plats, entre un pelage et un dessert flanqués d'un carafon de vin. Encore n'y pouvez-vous fuir cette même carte ridicule qui vous poursuit, invariable, du café de Paris à la rue Coquillière e à la rue de Valois , siégea habituels de ces infimes *prises , aussi vaniteuses que pauvres. C'est pousser 4* Mn le programme et le. culte des apparences, Sur les trots cents mets annoncés il en est forcément deux cent cinquante exclue à test jamais de l'ordinaire. Mats le restaurateur — dois- lui donner ee nom? end la demande de pied ferme• deux ré Mixtes prètes. S'il est de bonne hegre„ bute celte. ta, faisan etel point once.) 'hi, és e • Sil est tard, Berri


L'ILLUSTRATION, JOURNAL UNIVERSEL. morceau vient d'en étre servi en revanche, il peut offrir du boeuf aux choux et des pieds de mouton à telle sauce qu'il plaira choisir au dlneur. Que ne s'applique-t-il à servir en conscience deux ou trois de ces comestibles modestes, Mais proportionnés à la bourse de ses clients et ayant leur prix après tout, au lieu de s'égarer en promesses fallacieuses dont le moindre défaut est de ne tromper personne. A table plus qu'ailleurs, le pull est une harpie qui gâte tout. Les restaurants à prix fixe sont surtout fréquentés par les provinciaux, qu'ils régalent et fascinent pour une quinzaine et renverraient dans leurs foyers avec une gastrite si la quinzaine devait durer seulement trois mois. Les officines à deux francs du Palais-Royal s'enorgueillissent de, compter dans leur clientèle maint représentant économe et père de famille, maint fonctionnaire que la munificence du budget réduit, dans une position hiérarchiquement élevée, à vivre de.cette façon mesquine et assez peu salubre. On apprend au reste à se servir des restaurants à prix fixe et à y subsister tant bien que mal, sans grand inconvénient pour l'estomac; mais il faut pour cela une longue pratique; il faut surtout laisser de côté toute prétention au régal. Un 'fait qui frappe les regards et étonne au premier abord, c'est la décence et fort souvent l'extrême élégance de la mise des convives qui alimentent ou qu'alimentent— je ne sais lequel est le vrai — les restaurants les plus modiques. Cela est caractéristique et jette un jour sur le ,mystère bigarré de l'existence parisienne. Les vrais Parisiens fuient au reste, tant qu'ils peuvent, ces réfectoires décevants où l'ambition

rants à prix , fixe.- Mais aussi ils n'ont pas à leur disposition la carte des Frères Provençaux pour leur offrir une kyrielle de mets absents ou frelatés. Continuons. de descendre l'échelle culinaire. Nous arrivons aux tapis-francs de la rue de la Bibliothèque, renommés pour le foie de veau et la gibelotte chers aux voleurs, aux arlequins de la Cité, aux ragoûts du quartier du Temple à deux ou trois sous la portion, aux cuisines et aux fritures en plein-vent que je préfère de beaucoup, toutes primitives qu elles sont, à ces abominables mélanges de détritus gastronomiques et de comestibles qui n'ont plus de nom dans aucune langue, et enfin à l'Azur de la fourchette, Véfour du vagabond' et du chiffonnier,qui mérite une mention spéciale. L'Azur de la fourchette eet un établissement situé dans le quartier des halles, où, pour toute table, on trouve une vaste chaudière remplie jusqu'aux bords d'un liquide graisseux, sans cesse en ébullition, qui cache dans ses profondeurs une foule d'objets innommés, une multitude de substances animales et végétales. L'habitué de ces lieux dépose cinq centimes, moyennant quoi il est armé d'une longue fourchette en fer, et a le droit de plonger, d l'azur, ce trident dans l'océan d'eau de vaisselle où se miro son oeil enchanté. Il en retire soit un pied de veau, soit un cou d'oie, une tête de mouton, une patte dejlinde, du gras-double, un estomac ou un fragment quelconque linacé , parfois une carcasse entière ; quektiétois suai moins que rien, un os sans moelle, un cœur

de la forme et de l'annonce déguise mal la triste indigence du fond. Ils préfèrent avec raison certains établissements peu connus de la foule où ils peuvent obtenir quelques mets des plus simples, mais de fort bonne qualité. Ils hantent de préférence les tavernes anglaises, dont quelques-unes renommées pour l'excellence de leurs viandes, passent au besoin la barrière et ne dédaignent pas, s'il le faut „de gravir certains entre-sols de marchands de vins où l'on est tout surpris souvent de trouver fort bonne société de gens de lettres et d'artistes. Les étudiante ont leurs restaurants spéciaux où les prix sont invariables : trente centimes les plats gras et quinze les plats maigres; pain à discrétion, vin à peu prés inconnu. De la sorte, ils peuvent Meer pour soixante-cinq centimes en minimum et transformer le surplus de leur nourriture en une demi-tasse suivie d'un domino interminable au café Molière ou au café Procope. C'est là un régime à faire trembler toutes les mères de famille et qui ne contribue pas peu à ces maladies d'épuisement et ' à ces fièvres typhoïdes endémiques au quartier latin ; mais bien habile sera celui qui le réformera, c'est-à-dire donnera aux étudiants — de l'argent d'abord — puis de l'ordre,. et le, mépris des jouissances dont la dernière gît certainement, pour eux dans la gastronomie, — à l'honneur dg jeune âge. La nourriture du peuple est meilleure à tout prendre. Les ouvriers, que ne tentent point les' creuses séductions du costume et du luxe, trouvent chez le marchand de vins des aliments grossiers, mais substantiels et propres à la réparation des forces. Ils vivent mieux et plus sainement, selon. nous, que les étudiants, et les habitués de réstau

de poule, une tète de canard implumée , uni côte de chou, une simple carotte, une pomme fie terre qui fut frite. Si raser l'a bien servi, il jouit du fruit de sa capture sinon, il peut recommencer autant de fois que la fortune aveugle lui tiendra rigueur, moyennant chaque foie le dépôt préalable de cinq centimes. C'est là la chance; c'est là l'azur; tous les hommes sont nés joueurs. On peut dinar pour cinq centimes ; mais aussi il se peut, par un jour de malheur, qu'on multiplie les coups de trident sans extraire finalement du gouffre autre ' chose que ce soulier, épouvantail de l'Auvergnat, à cause de la place incongrue qu'il occupe dans la marmite. Le pain est en dehors, et chaque gastronome l'apporte à cibler BOUS son bras. Paris dîneur, comme on le voit, justifie le mot que Voltaire lui applique dans son ensemble: e Centre de luxe et de misère. e On y dtne le mieux, le plus chèrement et le plus pauvrement du monde. Ce qui manque à Paris, ce sont des restaurants où à toute heure les honnêtes gens soient assurés de trouver un cfiner convenable sans avoir à le commander. Le supplice de la carte est un des plus cruels qu'on ait infligés à l'appétit depuis l'histoire de Tantale. Il existe en province de ces établissements; ils y prospèrent, et Paria est fort en arrière, sous ce rapport, de • lamente , de Lyon, de Bordeaux. Nous promettons une fortune à quiconque s' avisera d'importer parmi nous cette bien simple innovation.


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Vielle aux Ateliers. (5 article.) A l'extrémité de la rue des Écuries d'Artois, aujourd'hui rue de la Réforme, nom qui, égaré dans cette petite rue, semble une petite malice à l'adresse de la réforme des écuries et des équipages de la royauté, la ligne des maisons est interrompue au sud par un mur que son propriétaire abandonne à toutes les fantaisies des afficheurs et que surmontent les dômes verdoyants d'arbres touffus. Si nous frappons à une porte étroite pratiquée dans ce mur, elle semble m ystérieusement s'ouvrir, car, introduit sous les épais ombrages, on n'aperçoit point do portier ni à droite, ni à gauche, et sans les aboiements menaçants d'un chien peu éloigné, on serait disposé à s'abandonner à cette impression de mystère en présence d'une retraite d'apparence si paisible, qui donne l'idée do celle d'un philosophe, ami do la solitude ou de quelque homme d'État désillusionné et morose, ne voulant plus avoir de communication avec le monde. Si par hasard personne n'est là en ce moment pour nous recevoir, et que , nous dirigeant vers le bâtiment en face , nous entrions dans la première pièce ouverte au rez-de-chaussée, notre impression ira croissant encore et se compliquera de

vestibule une porte à pleines ferrures ouvragées semblant âtre la porte d'une chapelle. C'est là sans doute que nous allons trouver notre solitaire en prière ou recueilli dans quelque méditation religieuse. Ouvrons avec précaution de peur de le troubler. Mais quel est cette grande salle remplie de toutes parts et jusqu'au plafond d'une foule d'objets divers et confus où rceil se perd? Dieu le sait, mais ce n'est certainement pas une chapelle consacrée à son culte. C'est plutôt le séjour de quelque sorcier. Voici là-haut un aigle aux ailes immenses éplo yées. Près de la porte d'entrée un beau chien lévrier trop immobile pour âtre un chien vivant, trop naturel et trop vrai pour âtre un chien empaillé; voici des squelettes, des ossements, des mâchoires, des instruments de musique inusités, des poignards, des mousquets, des armes bizarres, des harnais, des étriers, des selles de toute espèce; voilà surtout des pipes de toutes formes et de toutes longueurs. On fume ici comme dans un estaminet. Le fantastique commence à s'évanouir. Il parait décidément que nous sommes en plein dix-neuvième siècle; siècle des fumeurs non moins que des journalistes et des émeutiers. Probablement il n'y a ici ni anachorète, ni sorcier, ni aucune de ces bizarres excentricités dont les romanciers aiment

la singularité archaïque de l'ameublement. Le lit, les bahuts , les siéges sont en bois de chérie sculpté, dont les ornements sont empruntés pour leur caractère à la décoration architectonique, et appartiennent par leur style ogival flamboyant à la fin du quinzième ou au commencement du seizième siècle. Des portraits exécutés dans la fine manière qui caractérise Holbein viennent de leur côté confirmer cette date. On peut d'ailleurs la lire précise sur un almanach du temps accroché à la muraille. Quelques buires, quelques hanaps sont rangés sur le bahut aux gothiques serrures. Un gros livre imagie , une Bible sans doute, est là ouvert sur une table; près de là quelques heures manuscrites, quelques vieux livres sous leur blonde reliure du parchemin vierge attestent les graves méditations du maître de cette retraite, où rien no rappelle les molles délicatesses de notre temps. Les siéges sont en chêne; tout au plus un petit coussin ou deux en drap rouge, comme Lucas de Leyde en met dans la chambrette de la Vierge, quand il représente la salutation angélique, sont là en réserve pour un vieillard infirme ou une jeune femme délicate. La partie de jardin

tant la mise en scène, et qui s'offrent si rarement à la curiosité dans l'uniformité de notre monde moderne, valétudinaire jusqu'à la robe de chambre ouatée et aux pantoufles fourrées pour le coin du feu, jusqu'aux claques et au caoutchouc pour les jours de pluie. Mais du fond obscur de cette longue salle et se dégageant des nuages fumeux du tabac, s'avance vers nous un cavalier quo notre amour du merveilleux voudrait au premier moment transformer en homme de guerre ayant sur son bras gauche un petit bouclier et tenant de la main droite un javelot ou une longue épée, mais dans lequel la réalité nous force à reconnaître un peintre armé de sa palette et de son appui-main. C'est M. Eugène Giraud. La retraite où nous nous sommes introduit n'est donc ni un oratoire ni un repaire de sorcellerie, c'est un atelier, c'est la demeure d'un artiste et c'est sa fantaisie, son goùt d'antiquaire qui a créé à force de patience et d'industrie cette représentation si exacte d'une chambre et d'un ameublement du seizième siècle qui nous illusionnait tout à l'heure. M. Eugène Giraud est le fils de ses oeuvres. Il n'a. pas trouvé dès l'abord sa voie. Il faut souvent bien des tâtonnements et des luttes aux artistes avant de se faire de

qui est sous la fenêtre semble témoigner elle-même que les pensées des habitants sont tournées plutôt vers le ciel que vers la terre. Les plantes que les hommes dans leur infirme lpngage appellent des mauvaises herbes, profitent du bénéfice de la tolérance pour y croitre, y verdir et s'y étaler à l'aise; rare oasis dans la turbulente cité réservée à l'épanouissement de la végétation du Bon Dieu pour reposer la vue de cette autre végétation que l'homme taille, écourte, émonde, et à qui il impose toutes sortes de difformités. Tout un parfum de recueillement ascétique s'exhale de l'aspect de cette chambrette; on s'y rappelle involontairement ces paroles de l'Imitation de Jésus-Christ : In codestibus débet esse habitude tua, et sicut in transita cancla terrena sont aspicienda. Mais secouons notre rêverie extatique, et puis-

que personne ne vient à nous, allons au-devant du propriétaire do cette solitude, peut-être quelque pieux cénobite des vieux jours, attardé dans cet asile parce quo la mort aurait oublié de lui donner congé. Ressortant par où nous étions entré et allant à droite vers un corps de logis formant angle avec le premier, nous apercevons sous une sorte de

leur talent un héritage. Il s'adonna d'abord à la gravure au burin; il y obtint un premier prix et grava plusieurs ouvrages d'une manière remarquable, entre autres le joli petit tableau de Solari qui est à notre musée et représente la Vierge allaitant l'enfant Jésus. Mais le goût du public n'était pas pour le moment à la gravure ; il était à la lithographie, au crayon, à la mine de plomb , à l'aquarelle... Adieu donc les travaux sévères, puisque le tyran ne les apprécie plus. Adieu les espérances fondées sur de longues et patientes études et sur des succès couronnés. M. Eugène Giraud jeta au loin ses burins. et peut-être ne fut-il pas aussi attristé de la circonstance qu'on pourrait le croire. Le travail si long, si froid, si mécanique de la gravure au burin n'allait guère à son tempérament artistique. Lui aussi il avait un faible pour la fantaisie, comme le public. Le voilà donc derechef en campagne, ayant troqué ses cuivres et ses bouts de burin pour des toiles et des pinceaux. Nouveaux essais, nouveaux tâtonnements. L'attention publique ne tarda pas à répondre à ses efforts. Quelques scènes heureusement trouvées et exécutées eurent du succès et de la vogue. Nous citerons entre aes la Permission de dix heures. Ce tableau fut partout repfebluit ; on le mit en vaudeville, en porcs-


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celle de 1831 ne produisit que quatre agneaux et une agnelle pourvus de ces caractères. Enfin, ce ne fut qu'en 4833 que les béliers à laine soyeuse furent assez nombreux pour faire seuls le service du troupeau. Ces béliers furent montrés, pour la première fois, aux agriculteurs, en 1836, à l'occasion d'une réunion publique du comice agricole de Rozey (Seine-et-Marne). e Je pus alors, dit le savant vétérinaire, les étudier; je constatai que leur conformation était très-mauvaise pour la boucherie. Ils avaient la tète démesurément grosse, le cou long, la poitrine étroite, les flancs longs, les genoux très-rapprochés, les jarrets fort coudés. En se décidant à suivre cette création due au hasard, M. Graux devait tendre non-seulement à conserver à sa nouvelle race une laine soyeuse, mais aussi à corriger les vices de conformation que je viens de signaler. s Il n'a pas été facile d'arriver à ce double résultat. En effet , depuis que les béliers du nouveau type sont accouplés, à Mauchamp, avec des brebis mérinos, voici quels en ont été les produits. Chaque année les agneaux se divisent en deux classes. Les uns conservent les caractères de l'ancienne race et portent une laine terne, un peu longue seulement et plus douce que la laine mérinos; les autres, au contraire, ressemblent aux béliers de la nouvelle race; ils en ont tout à fait le lainage, mais fort souvent aussi la conformation défectueuse;• d'où il suit qu'il a fallu profiter de quelques rares exceptions pour améliorer les formes du nouveau troupeau qu'on cherchait à créer. » Les béliers accidentellement bien constitués ont été d'autant plus difficiles à trouver, que les agneaux à laine soyeuse ont d'abord été peu nombreux, comparativement à ceux qui conservaient une laine mérinos. Peu à peu , il est vrai, les premiers sont devenue moins rares; mais la progression a été si lente que l'agnelage de 4847-1848, qui a donné 453 agneaux, en a présenté encore 22 dont la laine avait l'apparence mérinos. On peut juger combien la formation de la nouvelle race a été longue et difficile. » Ii faut cependant mentionner un fait important, c'est que de l'accouplement de béliers et de brebis étable soyeuse bien caractérisée, sont toujours provenus, dès 4829, des agneaux également à laine soyeuse; en sorte que dès le commencement de sa formation la race a été constante. ri Malgré les difficultés de l'opération qui se poursuit à Ber lee agricole. Mauchamp , les animaux ont éprouvé dans leurs formes d'heureuses modifications; ils ont les flancs plus courts, les LAINE-SOYEUSE FRANÇAISE. reins plus larges et le cou moins allongé. La poitrine est deM. Yvart, l'inspecteur général des écoles vétérinaires et venue plus ample , surtout vers le sternum; si parfois elle des bergeries nationales, vient de lire tout récemment, à la conserve de l'étroitesse, c'est du côté du garrot. Enfin la société centrale d'agriculture, un mémoire d'un grand luté- tête est devenue beaucoup moins grosse, mais sans que cela rét pour tous ceux qui s'occupent de la production de la provienne du rétrécissement de la botte crânienne. Ce laine. moindre volume dépend de la disposition des cornes. SupUn rapport sur l'industrie des lainages, publié dans les portées sur des axes osseux, ces parties augmentent inutiprocès-verbaux du jury de l'exposition des produits de l'inlement le volume de la tête de l'animal adulte, et de plus dustrie française par M. Legentil, porte à 300 millions la va- elles occasionnent dans le foetus à terme une si grande leur annuelle de tous les tissus composés, en totalité ou en épaisseur des os du crâne, que la partition en devient parpartie, de laine; et il évalue à 480 millions la part que fois laborieuse. Il était avantageux de supprimer des parties prennent, dans cette grande industrie, les étoffes non fou- inutiles et dangereuses; la persévérance avec laquelle ont lées fabriquées surtout à Paris, Mulhouse, Reims, Amiens, été réformés les béliers pourvus de cornes a fait disparaître Roubaix, etc. Personne n'ignore que ces étoffes exigent des ces organes.» laines longues, qui conviennent, par leur longueur et leur Il y a longtemps que les fabricants d'animaux en Anglerésistance, an travail du peigne, qui se chargera de les ren- terre s'appliquent à réduire de volume et même à faire disdre parfaitement droites; tandis que les laines frisées , ou parera complètement les cornes chez la race ovine et chez comme on dit les laines courtes, conviennent au travail par la race bovine; ils se sont attachés, avec une égale perséla carde, et à l'opération du foulage et feutrage. Or, depuis vérance, à supprimer aussi les fanons. En voulez-vous la plusieurs années, le manufacturier demande avec instance à raison? M. Yvart va vous la donner mieux que personne que nos cultivateurs qu'ils lui fournissent une laine longue, qui je sache en France ne l'a donnée jusqu'ici. ri La nature préà la qualité de résistance joigne celle d'une grande finesse. sente dans la race mérinos quelques animaux qui ont une La solution de problème ne se fera probablement pas atten- peau plissée sous le cou, autour du cou, près de la rotule et dre encore bien longtemps. sur les fesses ; ces moutons portent plus de laine que si la Vous souvient-il (et nous noue adressons plus particuliè- peau avait une surface moins grande. Certains cultivateurs rement à nos femmes élégantes), vous souvient-il de ces ont recherché les béliers dont la peau était très-plissée, et beaux chàles qui , à la dernière exposition, attiraient tous ils n'ont pas tardé à rendre héréditaires les plis du derme ; les regards, et qui sortaient de nos fabriques nationales? mais s'ils sont parvenue à augmenter ainsi le poids des toiUn de nos fabricants habiles, M. Fortier, de Paris, en avait sons, ils ont gâté une partie de ces toisons, et de plus ils exposé • troie tout à fait semblables par leur tissage et leurs ont diminué les qualités recherchées dans le mouton sous dessins; ils ne différaient que par la matière première , qui le rapport de la boucherie. En effet, de singulières modifichez l'un était le pur duvet de cachemire, chez le second la cations se remarquent alors dans la texture de l'enveloppe laine soyeuse de Mauchamp, et chez le troisième de la très- cutanée, et de la laine qu'elle sécrète : la peau devient blanbelle laine mérinos de la Saxe-Électorale. Chaque main qui che, sèche et fort épaisse à l'endroit des plis ; la laine aussi les a touchés na pu apprécier leur qualité a classé le châle y devient dure, très-raide et tellement inférieure à celle des cachemire le premier, le châle Mauchamp le second, et le bonnes parties de la toison, qu'elle a très-peu de valeur. châle mérinos allemand le troisième. Les rapporteurs de la n Une seconde observation , à laquelle donnent lieu les commission des t'eus, MM. Deneirous et Legentil, s'expri- moutons dont la peau est plissée, offre plus d'importance. maient ainsi : a Ces trois châles d'une grande finesse, éga Toutes les fois que l'on augmente l'étendue de la peau , on lament bien exécutés, nous ont offert une comparaison fort s'expose à accroître l'étendue de la membrane muqueuse importante. Son résultat a été que, pour la souplesse et la du tube gastro-intestinal. Ce résultat se remarque dans l'esdouceur, la laine dite de Mauchamp l'emportait sur celle de pèce du boeuf comme dans celle du mouton. Que l'on conSaxe, et se rapprochait beaucoup du cachemire pur. Ce ju- sidère les animaux qui ont beaucoup de fanon et une peau gement est intéressant pour l'avenir de cette nouvelle laine. n plissée, et l'on s'assurera que, par suite de l'étendue de la La ferme de Mauchamp, près Berry-au-Bac, département` muqueuse gastro-intestinale, ces animaux ont généralement de l'Aisne, est cultivée par M. Graux. Composée de terres un ventre très-gros. Le genre de nourriture influe bien de peu fertiles, elle nourrissait depuis fort longtemps un trou- son côté sur le développement du ventre; des aliments trèspeau mérinos de moyenne taille, lorsqu'en 1828, raconte nutritifs sous un petit volume en diminuent la capacité, des al. Yvart, une brebis donna un agneau mâle qui se distin- aliments peu nourrissants l'augmentent, au contraire ,• ce que guait de tous les autres par son lainage et ses cornes. Son je veux dire seulement, c'est qu'à nourriture égale les anilainage droit, lisse et soyeux, était peu tassé ; chaque mè- maux dont la peau a beaucoup d'étendue sont disposés à che , composée de brins inégaux en longueur, se terminait avoir un tube intestinal très-développé. La capacité prise enpointe. L'aspect seul des cornes, presque lisses à leur par la cavité abdominale nuit à celle du thorax; l'inclinaison surface, indiquait que la laine devait être droite ou peu qui existe sur les parois inférieures de l'abdomen, depuis ondulée; « car les poils et les cornes, ajoute le sagace ob- le pubis jusqu'au sternum , fait peser les viscères digestifs servateur, ont par leur mode de sécrétion tant de rapports sur le diaphragme, et rend la respiration moins étendue. entre eux , que la laine ne peut être modifiée sans que les L ' expérience prouve que les animaux ainsi construits rescornes ne présentent des modifications analogues. n tent plus petits que ceux qui ont une conformation différente, Frappé de l'étrangeté de sa toison , prévoyant, le parti et qu'ils coûtent plus à engraisser. C'est un fait connu de qu'on en pourrait tirer, M. Graux employa ce bélier en beaucoup de cultivateurs, et qui est apprécié notamment (829, avec l'intention de prendre à l'avenir, pour étalons, de tous les éleveurs anglais, car toutes les races de boucheles produits qui auraient le méme lainage. La monte de rie de nos voisins n'ont jamais la peau plissée et le ventre 4880 ne donna qu'un agneau et une agas laine soyeuse; démesurément développé au détriment de la poitrine. s

laine, en chocolat. Il subit les honneurs et les outrages de la popularité, comme cela ne manque jamais d'arriver à tout ce qui réussit, à tout homme, à toute idée qui se fait jour. Les Crépes, te Collin-Maillard, et plusieurs autres scènes analogues continuèrent cette bonne fortune populaire. A côté de ces tributs à la fantaisie du jour, l'artiste exerçait son talent dans diverses directions. Un voyage en Espagne et au Maroc, en compagnie d'Alexandre Dumas, lui ouvrit de nouveaux horizons. Plusieurs peintres s'étaient déjà emparés des sujets africains, il les traita à son tour de manière à prouver qu'il était digne d'entrer clans leur pléiade. Pour l'Espagne il a moins de concurrents. Il excelle à rendre l'insouciant dandinement des muletiers aux montures suspendues au bord des précipices, ou bien les danses voluptueuses des jeunes filles de Séville ou des Bohémiens de Grenade. Une mémoire facile lui vient en aide pour tous les détails pittoresques de ces scènes auxquelles il communique un caractère original. Grâces aussi a cette faculté il possède à un haut degré la tradition des costumes de théâtre, et les artistes dramatiques peuvent au besoin trouver dans ses conseils de bonnes directions. M. Eugène Giraud n'est pas seulement un peintre de genre habile, il est encore très. habile portraitiste. Il traite particulièrement le pastel d'une manière supérieure, avec une largeur d'exécution et une solidité de couleur qui le rapprochent comme rendu de la peinture à l'huile. Il n'a pas craint d'aborder au pastel de très-grandes dimensions et a triomphé de la dif if culté, comme dans son portrait de la princesse Mathilde, que l'on pourra peut-être voir à l'exposition de cette année à supposer qu'il y ait une exposition ; chose dont on semble prendre très-peu de souci. — Un frère de M. Eugène Giraud, M. Charles Giraud , s'est adonné à peindre les intérieurs. Il signait un jour un de ses tableaux : Ch. G., fils et alios de son frère. Cela honore leur amitié. Nos pressentiments ne nous abusaient donc pas. A l'aspect de cette paisible retraite nous avions bien pensé que quelque bon sentiment devait s'y abriter. Nous nous étions seulement trompé au sujet de l'emplacement. Nous l'avions rêvé au fond d'un oratoire , nous devions le rencontrer eu milieu d'un atelier. A. J. D.

La croissance du mouton Mauchamp n'est pas très-rapide et sa taille n'est pas élevée; mais il faut tenir compte de la nature des terres de la ferme où il a pris naissance , terres médiocres où ne prospère que le seigle, et qui ne permettent pas l'entretien de forts moutons. L'expérience constate que la création de la nouvelle race n'a pas diminué le poids des animaux. Comparées aux brebis mérinos, placées dans les mêmes conditions quant à l'âge, l'alimentation, la gestation, les brebis soyeuses donnent un peu moins de laine; mais le prix de la laine vient compenser la différence du poids de la toison.. Jusqu'à présent M. Graux a toujours vendu ses laines soyeuses 25 p. 100 plus cher que ses laines mérinos; pendant plusieurs années, le kilogramme des secondes a été vendu 6 francs, tandis que le kilogramme des premières a été vendu 8 francs. Pour peu que l'on ait visite une manufacture où se peigne la laine, on sait que cette opération la divisé en deux parties : une .partie sort des dents du peigne et constitue de la laine peignée, qui reçoit en fabrique le nom de coeur ; l'autre partie, composée de brins qui se cassent, reste dans les dents du peine et s'appelle la blouses; cette blousse ne peut plus se travailler que par la carde. La laine soyeuse fournit proportionnellement plus de coeur que la laine du mérinos ordinaire; et en outre, on a moins de perte au dégraissage. La production de la laine fine a donné au commencement du siècle de fort beaux bénéfices à certains de nos cultivateurs français. Depuis ils ont rencontré de redoutables concurrents dans les producteurs allemands. M. Yvart expose à merveille comment, sous le rapport du climat et de certaines conditions économiques ces derniers se trouvent plus favorisés que les nôtres dans les parties de FAllemagne l'on se livre généralement à la production des laines fines. Il est rare que les propriétaires des troupeaux fins n'habitent pas des contrées où les hivers sont plus froids et surtout plus longs- qu'en France. L'hivernage des moutons dans les bergeries y est plus complet, et dure plus longtemps que dans notre pays; or cette stabulation contribue à la qualité de la laine, qui se trouve ainsi préservée des altérations des corps extérieurs. Voulant rendre profitable le long hivernage auquel ils sont obligés de soumettre leurs troupeaux, les AI-' lemands s'attachent à éviter soigneusement toutes les causes qui peuvent altérer les laines ; ainsi il est excessivement rare qu'avant la tonte ils fassent parquer leurs moutons. Une autre raison que celle qui tient à la longueur des hi. vers engage les Allemands à s'attacher à la production des laines ânes de première qualité; cette raison consiste dans la faible valeur qu'obtient, en Allemagne, la viande de mouton. La dépréciation de cette denrée me parait pouvoir s'exuer non-seulement par le chiffre peu élevé de la popuation de ce pays, quand on le compare au chiffre de la pq population française, mais aussi par l'abondance du gibier qui existe en Allemagne ; et cette abondance du gibier s'explique elle-même à son tour par-la grande étendue de bois et de forêts qui couvre encore cei pays; l'Allemagne , à l'exception de I Autriche et de la Prusse, ayant, suivant Lengecko, 35 p. 400 de son territoire en forêts, l'Autriche 39 p. 100, et la France 12. p. 100 seulement. Il existe dans ces différences une des raisons qui, pendant longtemps, rendront le mouton allemand beaucoup plus productif par sa laine que par sa viande. Le fait est que l'espèce ovine se multiplie surtout dans les contrées où la laine peut acquérir beaucoup de douceur, de finesse et de qualité. Cela s'observe particulièrement dans le nord et le nord-est, c'est-à-dire dans une grande partie de la vieille Prusse, toute la Moravie, la Silésie, la Bohème, la Saxe, etc., où s'entretiennent de petits moutons mérinos de la race dite électorale. Los colons de l'Australie sont encore mieux'que les Allemands dans des conditions favorables pour le perfectionnement des toisons, puisque chez eux la viande des animaux sauvages permet de négliger complétement la production de viande domestique, qu'on ne s'occupe nullement de l'engrais que les animaux peuvent fournir, et qu'on les entretient à peu près pour rien dans dés pâturages et dans des forêts vierges. La laine est donc le seul produit qu'on recherche, et ce produit est facilement transportable; aussi commencet-il à venir en abondance trie-grande sur le marché de Londres. La laine très-fine ne coûtant pas plus cher à transporter que la grossière, et représentant une valeur plus grande, c'est donc la laine très-fine que les colons s'appliquent à produire. Jusqu'à ce jour ils n'ont encore rien produit qui, pour la finesse et la force unie à la douceur, scat décidément égal à la belle laine saxonne, rien par conséquent qui ne soit inférieur de beaucoup à la laine soyeuse de Mauchamp. a La laine de Mauchamp, dit M. Biétry, a pour nous fabricants de cachemires une grande valeur, en ce qu'elle peut entrer dans la fabrication des chaînes cachemires en leur donnant plus de force, et sans altérer aucunement leur brillant et leur douceur. Cette qualité est d'autant plus précieuse pour nous, que jiisqu'alors.le tissu cachemire pur avait toujours un grand défaut, c'était de ne pas avoir assez de soutien ; grâce au mélange de la laine Mauchamp et du cachemire dans les chaînes, le tissu acquiert la consistance nécessaire à l'emploi pour robes. n La laine soyeuse de Mauchamp nous semble pour longtemps encore d'en placement avantageux et certain. Mais cependant le véritable service que le troupeau de M. Graux nous semble appelé à rendre au pays, c'est de fournir des béliers qui contribueront à améliorer jusqu'à un certain point les toisons de nos races ordinaires. Bien que les conditions les plus ordinaires do notre culture fassent chez nous du mouton un producteur indispensable d'engrais et de viande, et que cette qualité s'allie assez mal avec celle de la production de viande et surtout de viande précoce, cependant il ne serait pas impossible de combiner les choses de manière à obtenir, avec le fumier et la chair, de la laine qui serait, sinon très-fine, du moins plus belle que nos laines grossières d'aujourd'hui; or, la laine de finesse médiocre est


L' ILLUSTRATION, JOURNAL UNIVERSEL. et sera toujours celle dont nos fabriques font la plus grande consommation, et celle précisément que les Allemands et surtout les Australiens songeront le moins à transporter, puisqu'elle supporterait moins bien que la laine très-line les frais de voyage. Un préjugé s'est répandu, et il est important de le détruire, que la race Mauchamp (cette sous-race du mérinos pur, ainsi que nous l'avons dit), provenait d'un croisement de béliers anglais avec des brebis mérinos, et que les individus de cette race métisse pourraient avoir l'inconvénient ordinaire chez toutes les races métisses, celui de ne pas reproduire aussi sûrement ses caractères distinctifs que le font les individus de race pure. Ceux qui pourraient douter de la véracité des faits racontés par M. Graux, et de la manière dont la sous-race s'est manifestée d'elle-mémo pour la première fois dans la race métisse, nous les renvoyons au rapport de M. Yvart. Ils y verront qu'à la différence des races anglaises, dont l'organisation tout entière, modifiée par l 'intelligence de l'homme, est dirigée vers la production de la viande, et chez lesquelles le tissu adipeux se développe surtout sous les muscles peaussiers, et dès les premières années de la vie, les moutons de Mauchamp ne presentent jamais à l'extérieur ces couches de graisse, qui sont parfois aussi épaisses que le lard du porc;• ils ne peuvent s'engraisser avant l'âge de trois ans ; enfin la graisse se développe toujours en quantité considérable dans l'abdomen. Il résulte d'observations recueillies à l'école d ' Alfort, que deux béliers anglais, pesant ensemble 110 kilogrammes, donnèrent 50 kilogrammes de graisse, qui purent être enlevés à l'extérieur du corps, sans que la chair devint trop maigre pour la consommation, et 7 kilogrammes seulement de suif dans l'abdomen; tandis qu'un bélier mauchamp, du poids de 31 kilogrammes, ne put être dégraissé à l'extérieur, mais présenta 45 kilogrammes de suif dans l'abdomen, en sorte que le poids du suif égalait presque celui de la viande. Le sang d'une brebis dishley, comparé à celui d'une brebis mauchamp, a donné des différences notables : celui de la dernière contenait moins d'eau et d'albumine, les globules étaient plus nombreux. Ce qui aura contribué à donner quelque force au préjugé que M. Yvart combat victorieusement, c'est que, par la suppression des cornes et la forme de la laine, la race mauchamp présente en effet quelque ressemblance extérieure avec les races anglaises. Les différences signalées font que, par l'effet de l'âge, la laine s'altère fort peu dans la race mauchamp, et que cette race, qui, manquant de la couche de graisse extérieure, ne supporterait pas la vie d'hiver au grand air comme les races anglaises, est en revanche apte à supporter un degré de chaleur et des fatigues qu'il faut éviter aux moutons anglais. Ajoutons que la taille médiocre des animaux actuels est due au peu de fertilité de la ferme de Mauchamp, et qu'elle peut être facilement changée. 131evée dans de meilleurs pâturages, dans les Vosges, et aussi à Gévrolles (Côte-d'Or), la race prend en deux générations de telles proportions, que les brebis pèsent 44 à 45 kilogrammes. Le mauchamp-mérinos est appelé à un brillant avenir. SAINT-GERMAIN LEDUc.

Bibliographie. Annuaire météorologique de la France pour 1850, par MM. J.

Harnes, Ce. hIsaviss et A BÉRIGNY.— 1 vol. in-4' d'environ 700 pages. — Paria, Gaume frères, rue Cassette, 4. Ce volume est le second d'une publication dont nous avons signalé la première apparition l'année dernière. Nos prévisions n'ont pas été déçues. Malgré tout ce que les circonstances paraissaient présenter de défavorable, le succès de l'Annuaire météorologique a été assez grand en 1849 pour engager les auteurs et les éditeurs à poursuivre rceuvre qu'ils avaient si bien commencée. Comme le premier volume, celui-ci renferme des travaux originaux ayant un rapport direct avec la météorologie et la physique du globe. Les analyser tous serait chose complètement impossible dans une notice de ce genre ; mais on noue permettra, du moins, de donner une idée de ceux qui ont le plus attiré notre attention. Platon disait que l'arithmétique et la géométrie sont les ailes du mathématicien ; s'il avait vécu quelques deux mille ans plus tard, il aurait pu dire que le baromètre et le thermomètre sont les ailes du météorologiste. Aussi l'annuaire météorologique donnet-il généralement quelques notions sur ceux de ces instruments qui ont été employés dans les observations locales dont il renferme les résultats. Dans l'Annuaire de l'année dernière, M. le commandant Delcros avait publié la description et les figures du baromètre de Fortin , modifié par lui, pour l'approprier aux nivellements barométriques. Non content de surveiller l'exécution de ces instruments par le mécanicien Ernst, il a pris la peine de comparer directement la plupart d'entre eux avec son Fortin. L'Annuaire de 1850 fait connattre les résultats de ces comparaisons polir cent baromètres d'Ernst rapportés au Fortin type de M. Delcros, résultats étendus, pour quelques-uns d'entre eux, à différentes époques. Les limites des variations sont fort restreintes quand il ne s'est pas introduit d'air dans le vide barométrique. Ainsi M. Martins avait emporté aux Féroé, en Laponie, au Spitzberg, ;suie rapporté par terre du cap Nord à Paris, un baromètre d'Ernst comparé à Paris en février 1839. Dans ce dernier trajet, fait à cheval, en bateau, en voiture, le baromètre a été tourné et agité dans' tous les sens. Comparé de nouveau au retour en février 1840, il n'avait pas varié de deux centièmes et demi de millimètre. En 1841, M. Martina porta cet instrument au Faulhorn et dans les montagnes de la Suisse, en 1843 dans les Alpes maritimes, en 1844 au mont Blanc, à 3,900 mètres d'élévation. Il le compara derechef, en juin 1848 , à Paris la différence avec la comparaison de 1840 n'était que d'un centième de millimètre. Même lorsque le tube est brisé et remplacé par un autre de même calibre, le changement n'est pas de plus de deux dixièmes de millimètre. Et cependant ce baromètre si précis, si facile à réparer, ne coête pas plus de 130 à 140 francs :hez Ernst. Le prix do baromètre Fortin était de 250 à 300 francs.

Tout s'enchstne et se Ils dans les sciences humaines. La météorologie, la géologie, la géographie, l'orographie, la physique la chimie, botanique, la zoologie, concourent toutes h fourni; à l'agronomie ou agriculture rationnelle les données et les éléments dont elle a besoin. Il est trop vrai que les phases de la lune forment encore tout le code météorologique de nos campagnes et de nos villes; et l'on a vu récemment un comice agricole déclarer que la météorologie était tout à fait étrangère et inutile à l'agriculture! L'astre nuéestueux dont le flambeau noue luit N'est pour eux que le jour qui succède à la suit. (Osuna.) Peu importe .ce qu'ils disent! Le météorologiste peut avoir à

34 à prendre connaissance des instructions détaillée. donnent dans les deux Annuaires de 1849 et de 1850, pour qu'es vaut ces Indications ils abregent une tâche fastidieuse de memise en oeuvre, reposant principalement sur MM. Hassliens et Berigny. L' ouvrage entier respire l'amour véritablement désintéressé et éclairé de la science. C'est un spectacle qui a quelque chose de consolant, à une époque de luttes stériles et de passions désordonnées, de voir des hommes qui, séparés par de grandes distances, mais unis par un lien commun, par le désir de connattre et de savoir, réunissent leurs efforts pour remplir quelques-unes des pages du grand livre où tant de feuillets sont encore en blanc. C'est aux auteurs de l'Annuaire surtout, à MM. J. Hreghens Ch. Martine et A. Bérigny, que les météorologistes doivent des remerciaient!. Produire un travail original est bien quelque chose; mais coordonner, discuter et publier les travaux d'autrui en même temps que les siens propres, c'est Be rendre doublement utile. Toutes les personnes qui ont publié des ouvrages du genre de celui-ci savent combien sont longs et pénibles les travaux nécessaires pour disposer, collationner ces tableaux, en surveiller l'impression, et en calculer les moyennes; elles rendront pleine justice donc aux auteurs que le dévouement scientifique peut seul soutenir dans l ' accomplissement d'un pareil labeur. L'un d'eux n'a pas reculé devant la nécessité qu'il s'était imposée à lui-même, et a sacrifié à la prompte publication de l'Annuaire des travaux originaux dont l 'achèvement eût retardé l'apparition du livre. On ne pourrait non plus, sans injustice, refuser une part d'estime et d'encouragement aux éditeurs, qui n'ont pas reculé devant des sacrifices réels pour fonder une publication dont ils ont compris l ' importance et pressenti l'avenir.

calculer retendue des surfaces boisées, celles que les herbages et les landes revêtent, celles que la charrue sillonne, afin d'évaluer les effets du calorique, de l'électricité atmosphérique, et comme conséquence, l'évaporation de ces surfaces, l'époque et la durée des sécheresses, des inondations et des submersions, et d'indiquer les remèdes à apporter à ces maux par l'art humain. Telles sont les considérations qui ont déterminé M. le commandant Delcros à enrichir l'Annuaire d'excellentes tables pour faciliter le calcul des surfaces sur l'ellipsoïde terrestre. Les travaux que nous venons de mentionner se trouvent compris dans les Ephémérides et tables usuelles composant la première partie de l'Annuaire météorologique. Sous le titre d'Instructions et notices ,la seconde partie renferme une série de mémoires originaux du plus grand intérêt Des climats de la France et de leur influence sur son agriculture et le génie de ses habitants, par M. Ch. Martine ; De in détermination du trajet aérien des ballons et de son utilité pour la météorologie, par M. Benj. Valz, directeur de l'observatoire de Marseille; Du rayonnement solaire, par M. Quételet, secrétaire perpétuel de l'académie de Bruxelles ; Instructions sur l'électricité atmosphérique, Critique et littérature ;australes, par P. Scono.—Un vol. in-lis par le même; Observations sur les phénomènes crépusculaires, de 420 pages. — Paris, chez Amyot, rué de la Paix. par M. Bravais, lieutenant de vaisseau, professeur à l'Ecole Il y eut, vers le milieu du siècle dernier, un moment où le polytechnique; Sur l'intensité du son dans l'air raréfié des hautes montagnes, par M. Ch. Martine ; De l'influence des phéno- moindre écrit sur la musique, qui se publiait à Paris, mettait en grand émoi et la cour et la ville. On n'avait pas encore pris l'hamènes météorologiques sur les éducations de vers à soie, par en ce temps-là, des feuilletons et des chroniques musiM. Robinet, de la Société nationale et centrale d'agriculture; Sur bitude, cales hebdomadaires. A quoi ne s'habituet-on pas à la longue? la température des sources du Jura, comparée à celle dee souron ne conçoit plus guère, maintenant, ce que pourrait être ces de la plaine Suisse, des Alpe, des Vosges, de la Forêt-Noire Aussi une lutte de gluckistes et do-piccinistes, si, par cas, elle venait et de l'Albe wurtemburgeoise, par M. Thurmaun; Expériences à se représenter. Cependant, pour être moins retentissante qu'elle sur la température du lac de Thoune à différentes profondeurs et à différentes époques de l'année, par 'MM. de Fischer-Ooster et l'a été autrefois; quelque peu éclipsée, d'ailleurs, par les luttes d'une espèce bien différente, la querelle entre les partisans Brunner fils ; Sur l'observation des tremblements de terre, par la musique italienne et ceux de la musique allemande dure M. Mallet, membre de l'académie d'Irlande, traduit et annoté de toujours. Si elle n'est plus aussi passionnée, c'est que là comme par M. Perrey, professeur à la faculté des sciences de Dijon; Des part, l'éclectisme a fait sentir son influence. Et, à vrai dire, lignes isothermes mensuelles, par M. Dowe, traduit de l'alle- autre il n'y a là rien de regrettable, encore que certaines gens ne soient mand par M. Ch. Martine; Des vents et de leur influence sur la pas de cet avis. Il y aurait plutôt lieu de s'en réjouir. C'est l'idée température sous le climat de Paris, par M. Beghens. Tels sont qui vient naturellement en lisant le livre de M. Scudo, où, sauf les titres de ces mémoires, rédigés avec un soin, un talent et une quelques passages de critique trop systématiquement dirigée conindépendance de vues que l'on ne rencontre pas à un égal degré tre des oeuvres contemporaines, l'on sent combien l'éclectisme dans toutes les élucubrations académiques, bien s'en faut. Nous devons, notamment, appeler l'attention des physiciens sur le a du bon, au moins lorsqu'il s'agit d'art. En tout cas, on peut sans crainte affirmer qu'il est très-rare de trouver, en matière beau mémoire relatif aux phénomènes crépusculaires, où M. Bra- de musique, une lecture plus attachante, plus substantielle et vais prouve que notre atmosphère s'étend à une distance notaplus attrayante tout à la fois que celle de ce livre. L'auteur est blement plus considérable qu'on ne l'avait supposéjusqu'à pré- précisément placé dans les meilleures conditions pour accomsent. La bauteur de cette atmosphère, qui , d'après les éclipses de lune, est d'as moine 80,000 mètres, est de 115,000 mètres plir l'objet qu'il se propose. Philosophe, il satisfait au précepte d'après les observations très-précises des phénomènes crépuscu- paradoxal de Jean-Jacques qui soutient que les musiciens ne sont pas faits pour juger de leur art c'est à eux, dit-il, de trouver laires faites par M. Bravais sur le Faulhorn. Les observations météorologiques occupent le reste du vo- les choses, au philosophe de les expliquer. v Musicien, il vient également à l'appui du précepte contraire, avancé par d'Alemhne. Elles sont partagées en trois groupes : t' partie rétrospec- bert, qui proclame avec assez de raison que o c'est aux personnes tive, observations faites en France et dans les pays limitrophe, seules de l'art est réservé d'apprécier les vraies beautés savoir dans toute la portion de l'Europe comprise entre l'Atlan- d'un ouvrage et qu'il le degré de difficulté vaincue. e Il faut en contique, la Manche, le Affin, les Alpes et les Pyrénées; 2 ? partie venir, les écrivains qui prirent une si brillante part à la polémirétrospective, observations faites dans les pays étrangers; 3' obque musicale du dix-huitième siècle, tout en séduisant les lecservations faites en France ou à l'étranger en 1848 Les chiffres teurs par le charme de leur style, ne leur apprirent rien ou que dominent et doivent nécessairement dominer dans cette partie; fort peu de chose sur le fond même de la question, soit qu'ils ne mais des annotations et des discussions relatives aux résultats fussent pas assez philosophes ou pas assez musiciens. Ils ont obtenue viennent jeter du jour sur ce que les chiffres, consi- laissé à leurs dans la lice un beau rôle à jouer. Déjà dérés isolément, pourraient présenter d'obscur, et donner une quelques-unssuccesseurs s'en sont acquittés avec distinction ; aucun n'a aine, pour ainsi dire, à ces formes âpres et sévères. Nous cite. mieux réussi que M. Scudo. ress particulièrement le texte des observations trihoraires faites Ce n'est pas à dire que notre auteur soit absolument exempt à Paris par M. Delerue, du t s. avril 1839 au 31 mars 1840; la de blâme. On souhaiterait, par exemple, que dans l'appréciation notice préliminaire sur les séries météorologiques faites au som- qu'il fait de quelques compositions et de quelques artistes en rémet du Faulhorn en 1841, 1842 et 1844 par M. CD. Martius; la putation de nos jours, il apportés plus de calme et de sang-froid, notice sur les observations faites au sommet du mont Blanc et des dispositions d'esprit moins irascibles et moins caustiques; au Grand-Plateau par MM. Bravais et Ch. Martins; les recher- qu'il conciliât davantage, en un mot, la charité chrétienne et l'achiez sur la marche annuelle de la température à Berlin, par mour de la vérité, qui, dit-il dans sa préface, est son seul guide. m. faseiller; la découverte d'une variation encore inconnue et La vérité est d'autant plus vraisemblable qu'elle se montre douce, inexpliquée, dans le niveau moyen de la mer, à Alger, par aimable, même un peu indulgente. M. Aimé, physicien recommandable, qu'une mort prématurée a Quelques erreurs se sont aussi glissées, par pure inadvertance récemment enlevé aux sciences ; une note sur la culture de la sans doute, dans le livre de M. Scudo. Celle-ci doit particulièrovigne dans le département de l'Aveyron, par M. Blondeau ; enfin ment être relevée. A l'article Donizetti et l'école italienne dele journal météorologique de Versailles, tenu avec tant de soin puis Rossini, article du reste élégamment écrit et rempli de saet d'intelligence par MM. liregliens et Berigny. voir et de vues ingénieuses, M. Scudo place Mercadante parmi Nous avons vu avec plaisir que plusieurs passages du texte les imitateurs de Verdi. En admettant qu'il existe entre l'auteur sont confirmés et expliquée par des figures soit intercalées, de Nabucco et celui d'Il Giuramento une telle similitude (le soit rejetées à la fin du volume. C'est ainsi que l'on a repro- manière, qu'on puisse dire que l'un a imité l'autre, il faudrait duit, d'après M. Dowe, deux mappemondes dans le système de évidemment que ce fût tout le contraire de Mercator, représentant les isothermes des mois de janvier et de car, il est facile de le vérifier : Nabucco,la ce que dit M. Scudo ; première partition à juillet. Le trajet aérien d'un ballon lancé à Blases le 19 mai 1822 laquelle Verdi doit sa renommée, paru qu'après il Giuraa été tracé par M. Valz d'une manière piquante. Les instruments mento,la Vestale, le Due Muset,n'a rivait, Il Bravo, Elena da relatifs à l'observation de l'électricité atmosphérique, à celle des Fellre, les derniers ouvrages de Mercadante, à l'exception d'un tremblements de terre, ont été esquissés d'une maniere satisfai- ou deux autres qu'il a écrits depuis. sante. Nous avons enfin remarqué les représentations graphiOn voudrait encore que M. Scudo eût présenté les matières de ques dont M. Hmghens reconnalt loyalement avoir emprunté son livre dans un ordre plus rationnel. Ce ne sont, il est vrai, l'Idée au Cours complet de météorologie de Kaemtz, appendice que des mélanges; l'arrangement méthodique n'est donc pas de de la traduction française publiée par M. mutins (Paulia , édi- rigueur absolue; un chapitre peut venir à la suite d'un autre teur; 1843). sans qu'il en soit la conséquence nikeesaire. Toutefois, cette Nous croyons remplir un devoir en répétant ici l'appel que série d'articles détachés devant, réunis en corps d'ouvrage, offrir, les autenre de l'Annuaire adressent à tous les gens de loisir et ainsi que le dit l'auteur lui-même, « comme un tableau de l'hisde bonne volonté. Lorsque l'on voit des résultats aussi remar- toire de la musique depuis l'avénement du christianisme jusqu'à quables que ceux auxquels les auteurs de l'Annuaire sont par- nos jours, l'esprit du lecteur est quelque peu mis en venus au bout de quelques années d'efforts et de persévérance, lorsqu'il voit le nom de Franz Liszt inscrit le premier sur déroute ces tasans appui officiel, sans autre récompense que la satisfaction blettes historiques, tandis que celui de Pierluigi da Palestrina, d'avoir accompli Une oeuvre utile, on ne peut douter de l'avenir par exemple, n'arrive que vers la fin du livre. Cet inconvénient de la science dans un pays qui renferme des adeptes aussi pourra aisément disparaltre dans une nouvelle édition. désintéressés. Comme eux , nous avons l'espoir que la liste de A part ces légères taches que nous avons cru devoir signaler, leurs collaborateurs se grossira chaque année, et nous entre- le livre de Critique et littérature musicales de M. Scu d o mérite oyons que, dans un avenir prochain , la France sera couverte de grands éloges. Les artistes qui savent et les gens du monde d'un réseau météorologique, résultat d'une association d'obserqui désirent savoir le liront avec un égal plaisir. Le morceau vateurs instruits et zélés. Comme eux, nous engageons toutes les intitulé Mozart et son Don Juan est certainement une des meilpersonnes qui peuvent se livrer à l'observation des phénomènes, leures études qui aient été faites sur la vie et l'immortel chef-


L'ILLUSTRATION, JOURNAt. UNIVERSEL. d'oeuvre du. Raphaël de la musique. Ce sont des pages d'histoire qui captivent l'attention du lecteur Comme M ferait le roman le plus émouvant, qui l'invitent à rêver sérieusement comme ferait un excellent chapitre de philosophie ou de morale. la symphonie et de la musique L'Art du chant en Italie, De imitative en France, De la Musique religieuse, Esquisse d'une histoire de la romance depuis son origine jusqu'à nos jours, Beethoven, Hérold, Henriette Sontag, Histoire d'une cantatrice de l'Opéra, sont des fragments tous remarquables et d'une grande vanété, dont la lecture est aussi fructueuse qu'agréable. Malgré leur diversité de sujet et de forme, tous les morceaux contenus dans ce volume ne laissent pas de se relier étroitement ensemble;• et ce n'est pas seulement au style qu'on recoup ait leur parenté, mais encore à l'esprit; de telle sorte que si la variété dans l'unité est effectivement la condition essentielle de tout bon ouvrage, celui-ci est bon sans contredit. La page que nous allons en extraire et mettre ici sous les yeux de nos lecteurs donnera mieux que tout ce que nous pourrions dire une juste idée du talent de M. Soude, soit comme penseur, toit comme écrivain. C'est un parallèle plein de finesse et de jugement entre deux manses à jamais célèbres. Laissons parler notre • auteur : » Haydn, dit-il, qui a créé la symphonie, et Beethoven, qui en a agrandi le cadre, sont deux genies différents l'expression de deux tendances et de deux époques diverses de 'l'esprit humain. L'un est plus musicien que poste, l'antre plus poète que musicien. C'est la science qui domine dans le premier; dans le second, c'est l'inspiration. Haydn fait de la musique pour le plaisir de faire de la musique, Beethoven pour exprimer ce qu'il éprouve, ce qu'il rêve, ce qui le tourmente. Les modulations de 'Haydn sont claires, saisissantes et animées avec beaucoup desgrâce et d'artifice; celles de Beethoven sont imprévues comme l'émotion qui les fait jaillir, et quelquefois elles vous éblouissent , plus qu'elles ne vous éclairent. Haydn ne s'écarte jamais beaucoup du ton principal : il fait de petites excursions dans les tore les plus voisins et revient bien vite au bercail, tout joyeux et tout lier d'avoir osé faire un si long voyage. Beethoven, au contraire, marche hardiment où le conduit la fougue de son imagination ; il se perd souvent dans l'épaisseur des bois et s'attarde à écouter les hymnes ineffables de la nature, qui le ravissent tellement, qu'il oublie son thème et le public qui l'attend. Haydn est un conteur aimable et facile, toujours martre de lui-même, toujours respectueux pour ceux qui l'écoutent et pour la langue consacrée, mêlant dans son récit et le petit mot pour rire et le soupir discret, et n'oubliant pas de terminer son histoiré par une moralité consolante. Homme pieux et bon, il est content de son sort, content de la société, content de la Providence, et il raconte dans' un langage savant, clair et logique, les petits événements de sa vie, les velléités de son cruor honnête et chaste, les folies tempérées de son imagination. Beethoven, au contraire, est une âme profonde et troublée, d'où s'élèvent sans cesse des soupirs enivrants; c'est une intelligence inquiète et pénétrante, un coeur toujours jeune et toujours épris d'un idéal qu'il poursuit comme une femme adorée. Il chante parce qu'il pleure, il pleure parce qu'il souffre. Plongé tout entier dans l'idée qui le préoccupe, il s'inquiète fort peu du précepte de l'école, il crée la langue dont il a besoin sans se demander si les pédants daigneront l'approuver, et il abandonne aux commentateurs futurs le soin de préciser le sens de ses paroles et de signaler les' beautés qu'il répand à pleines mains. » Haydn est l'expression de l'ordre et de la foi d'une époque qui finit; Beethoven, celle de la liberté et des inquiétudes de l'as e o i r.....„ Combien n'est-tl'eas regrettable que l'étude de l'influence du mouvement romantique sur l'art musical et du rôle qu'a voulu jouer M. H. Bernez,, étude à laquelle nous empruntons ce qui précède, ne soit pas d'un bout à l'autre traitée avec la même profondeur de sentiment, la méme sage impartialité? Mais, avec la meilleure volonté du monde, quoiqu'on fasse pour s'en préserver, la critique la plus judicieuse aura toujours deux poids et deux mesures selon qu'elle aura à juger le présent ou le passé. G. B. Correspondance.

A divers. — Nous ne saurions trop recommander à nos correspondants deux conditions sans lesquelles leur bienveillance envers ',Illustration s'exerce inutilement Pour tous les dessins qui représentent un événement actuel, l'important est que l'envoi soit fait au moment même de l'événement; dame ce cas il s'agit moins de nous adresser un dessin terminé qu'un simple croquis avec quelques indications écrites. Il y a tel sujet qui ne tire sa valeur que de l'à-propos et qu'un retard d'une semaine prive de tout intérêt. Nos correspondants de Lorient et de Brest prendront leur part de cet avis, auquel nous joignons nos trèssincères remerctments. 2' L'importance d'on fait ou d'un événement doit être appréciée du point de -nie de l'intérêt universel et non sous l'impression d'une curiosité ou d'une émotion locale. Cette remarque ne s'adresse à personne en particulier ; mais elle est utile pour épargner la peine de quelques personnes qui nous font des communications sur des sujets qu'ils ont négligé de mesurer à cette échelle. M. H. S. à Naples. — Nous voudrions, monsieur, pouvoir vomi donner des encouragements et des espérances. Nous ne pouvons que vous féliciter d'un goût qui fait supposer en vous des facultés distinguées, mais dont la direction actuelle n'est pas heureuse. Pardonner cette sincérité avant d'en profiter. Profitez-en, et vous vous souviendrez de Bob M. F. F. à Caen. — sur, la personne qui a l'honneur de voua répondre ici se se t d'avoir lu, en 1825,.un article sur ',avenir des chemins de fer dont on commençait à parler. Cette spéculation lui semblait alors le rêve d'un utopiste en matière de relations sociales et internationales; ce n'était pourtant qu'une vue très-courte en comparaison de ce que le réalité nous découvre aujourd'hui. Si vos spirituelles suppositions allaient se vérifier de la même manière I Voua ne le croyez pas! nous non plus. Cependant nous dirons notre avis pont voue satisfaire. Sculptures elbluolsea au Louvre. 11 n'est pereonne, sans doute, qui en visitant les galeries du Louvre n'ait été frappit.plus ou moins désagréablement à la vue des monstruosités chinoises qui avaient été

groupées dans la salle dite des Colonnes , du musée égyp- l Ces deux bas-reliefs, auxquels on a donné la forme de tien. Après avoir admiré dans lu salles précédentes une deux longues tables massives et lourdes, ont été scultés à Macao en 1845, diaprés deux devants d'autel placésdans la pagodebouddingue , Nan-Foungirise , à l'entrée de la plaine que les Portugais nomment le Campo. Si nous 'sommes bien informés, ils auraient coûté de six à sept cents francs; somme très-médique eu égard au tra , mais assez forte, dans un pays comme la Chine, pour acheter les originaux même, si on avait fait briller les piastres aux yeux des bonzes qui prenaient soin de la pagode. On comprend que, provenant d'un temple idolffire , enlevés de sous les pieds divins de Bouddha, ces mauvais échantillons de la sculpture sur bois en Chine eussent offert quelque attrait à l'imagination ; mais privés comme ils le sont du caractère sacré des originaux, et 'du cachet particulier que les copies ne peuvent jamais reproduire, que leur reste-t-il, ei ce n'est le faux clinquant dont on les a chamarrés afin de mieux dissimu-i 1er les défauts du travail ! On croirait , en vérité, que l'ancienne administration ait voulu ridiculiser officiellement les Chinois en plaçant tout ce qu'il se fait chez eux de plus grotesque et de plus mauvais, à côté des plus beaux vases qui soient sortis de la manufacture de Sèvres! quand , au contraire, les plus brillants magasins des boulevards Bas-relief chinois de la pagode Nen-Potine-Mao à Macao. empruntent leurs ornemente d'éclat aux inmagnifique collection de vases étrusques où l'élégance des dustries céramique, aéri gène ou de fantaisie des Chinoisformes rivalise avec la 'vigueur toute grecque du dessin ; un Chez tous les peuples de la terre, il y a du bon et du mancharmant panthéon où l'or et l'argent ont . prêté leur éclat, vais, du commun et du fini, du machinal et du raisonné : les pierreries et les émaux leurs 'brilitantes couleurs pour ou un musée doit offrir à cet égard un tableau complet, ou représenter, sous des emblèmes variés, les dieux qu'ado- bien il doit choisir, quand le choix lui est si facile, les objets rait l'ancienne Egypte; des bronzes antiques, des chefs- qui font le plus d'honneur à l'intelligence humaine. d'ceuvre de Bernard de Palissy, etc., etc. ; et lorsque les regards s'étaient pour ainsi dire saturés de ces merveilles, on se trouvait tout d'un coup devant des figures hideuses barbouillées de rouge, de bleu et de vert, qui n'ont aucun autre mérite pour être logées dans cette demeure royale, que celui d'arriver de la Chine; comme si nous étions encore au temps de ce capitaine marchand de Cherbourg, autour duquel on s'attroupait pour toucher ses habits, parce qu'il revenait d'un paya aussi éloigné! Toutes ces chinoiseries, que la nouvelle direction du Louvre a eu le bon esprit de réunir au Musée de marine dans les salles qui seront incessamment ouvertes au public, en bois dur, sculpté avec assez peu de talent au point de vue de l'art, même chinois, ne se recommandent absolument que par leur bizarrerie. Une grande statue dorée située au milieu, près de celle de Bouddha, représente le dieu Wen-Chan gravement assis, tenant dans ses mains jointes le jade qu'on portait Sutrefois à la cour. C'est à lui que les étudiants et les lettrés offrent des sacrifices pour en obtenir les dons de l'esprit et de l'intelligence. A droite, c'est le dieu Jei-Sin, auquel, si horrible qu'il paraisse , tout Chinois adresse de ferventes prières, parce qu'il est l'arbitre de la fortune, le dispensateur des richesses et du bien-être matériel. A gauche Kin-Kia, un des dieux de la guerre, semble vouloir intimider par sa pose chinoisement martiale. Ces statues' ont été gravées et publiées dans les numéros de l'Illustration. Enfin, sur les côtés de la salle avaient été placés deux larges bas-reliefs dont nous mettons le dessin sous les yeux de nos lecteurs, parce qu'ils nous ont paru offrir plus , d'intérêt que tout le reste. EXPLICITION DO MINIER Rince Dans le premier, on figure l'époque historique où l'empire chinois était divisé en nombreux royaumes , tributaires de tin défont contre lequel on n'est pas en garde corrompt le coeur la dynastie Tsin. L'empereur est majestueusement assis Bous comme un vice. un portique du style architectural des pagodes,- et autour de lui sont disposés en rangs seize princes vassaux, qui portent • On s'aboulie directerneni -aux bureaux, rue de Richelieu, chacun une bannière inscrite du nom de leurs principautés 'n.. 60, par l'envoi franco d'un mandat sur la poste ordre Loche respectives. Le bandeau supérieur n'a pouf tent ornement valser et Cl , on près des directeurs de poste et de magsageries, que les huit objets qui servent d'attributs aux huit imrnortels,, savoir : un éventail, un chalumeau, une courge bou-' des principaux libraires de la France et de egiéniaget, et des teille, des 'castagnettes, un glaive, un trisnee sonore en correspondances de l'agence d'abonnement. jets (un disque divinatoire etti uner espècei_tle luth. Dans titre PAMIR. ebef3sellieef s Ce(i)tnés vtoroiisasuuj ete ealulégaoprrqu t et ladluong roUtU,-: la ri et le bonheur le bandeau de ce bas'-relief est Tiré à tapeuse mécanique de Pus atm, docuixi - les huit immortels et leurs" serviteurs.' 36 , rue de Vaugirard , à Paris.


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3 mois, 8 fr. — 6 mois, 16 fr. — Un an, 30 Er.

Prix de chaque 111°, 75 e. — La collection mensuelle, br., 2 fr. 75.

No 386. Vox.

— SAMEDI 20 JUILLET 1850.

Bureaux s rue Richelieu, N.

Ab. pour les dép. — 3 mois, 9 fr. — Ab. pour

l' étranger, — 10 fr.

1011111A111.13. Histoire de la semaine. — Une explication.— Voyage à travers les journaux. — Siégea occupés à la chambre des Communes par sir Robert Peel.—Courrier de Paris. —Journal et correspondance de Samuel Pepys.—Chronique musicale. — Curiosités de l'Angleterre les taverne.. — Lba-Ssa. — Un perfectionnement de la machine à vapeur. — Correspondance. — Le tailleur. — Train de plaisir à Dieppe. — Revue des arts. —Histoire des végétaux intéressants et utiles : le lotus. —Le dessin sans maitre. — BibllograpMe. Gravures. M. Poitevin, aéronaute, et son cheval. — Anivée des voyageurs dn train de plaisir à Dunkerque. — Ascension de M. Poitevin au Champ-de-Mass. — Las taverne& à Londres, 6 gravures.— Le tailleur, 6 gravures. — Train de plaisir à Dieppe, 10 caricatures par Stop. — Le dessin sana maitre. — Rébus..

Histoire de la semaine. Contrairement à l'usage qui montre sur cette page un dessin politique, nous publions le portrait de N. Poitevin, l'aéronaute, l homme et cheval. Personne ne s'est élevé cette semaine aussi haut que cet intrépide cavalier. Nous racontons plus loin son voyage ; nous rentrons dans l'histoire politique. Nous n'avons rien à dire de la discussion de la loi de la presse ; nous nous bornerons, ainsi que nous l'avons annoncé, à en donner le texte. C'est à cela pourtant que se bornent à peu près les travaux parlementaires. L'Assemblée ne s'est interrompue que pour voter, le 11 juillet, le projet de loi proposé par le ministre de la marine pour la mise en état de siège de Pile le la Guadeloupe. La discussion contradictoire l'est passée entre MM. Schœlcher et Charles Dain, au milieu des préoccupations visibles de !auditoire, qui avait hâte de revenir à la loi de a presse. La mise en état de siége de la Guadeloupe a été votée par 450 voix contre 494. La discussion de cette fameuse iar de la presse a encore été brusquement interrompue lundi par un incident qui a rempli la fin de la séance. M. Baze a paru tout à coup à tribune, et il a donné lecture d'un article publié par le Pouvoir (ci-devant DiU décembre), dans M numéro de ce jour. M. Baze a conclu en proposant à l'Assemblée d'user de son droit constitutionnel pour traduire à sa barre le gérant le ce Pouvoir, comme (prévenu d'offense à ' Assemblée. Après une discussion dont Pinté* historique est digne de l'attention des obiervateurs , après le rejet de deux ordres du our qui avaient pour objet de mépriser l'injure, me majorité considérable a décidé , par assis t levé, que le gérant du journal le Pouvoir erait traduit à la barre de l'Assemblée, et il y omparalt en effet au moment mème où nous ommes lorcé de mettre sous presse, assisté e Mg Chaix d'Est-Ange comme défenseur. On aconte que le gérant du Pouvoir accompanait M. le président de la République à Comiègne tandis qu'on le décrétait d'accusation , t qu'il n'a appris qu'à son retour son crime et I poursuite dont il était l'objet. M. Grenier eCassapac (lisez l'Epoque) est, dit-on, Fanair de l'article , et on ajoute qu'il l'avait fait ouble; celui du Constitutionnel était pourint un peu moins vif, comme il convient tin vieillard; cette réserve, et on ne sait telle autre , considération, a permis à l'As-

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M. Poitevin, aéronaute, monté sur Blanche, poney appartenant h M. Pellier.

6 mois, 17 fr. — Un an, 32 fr. —

20 fr.

— X0 6.


34 semblée de borner ses poursuites à une seule des deux copies. Italiam, Italiam. Enfin, la loi de la presse a été votée; Journal des Débats qui n'est la lui de haine, comme dit le pas suspect, est une loi de l'État. 392 voix contre 255, c'està-dire une majorité de 127 voix , s'est prononcée en faveur de cette 1M. Dans le cours de la séance du 15 juillet, le président a donné connaissance à l'Assemblée d'une proposition ayant pour but de demander la prorogation du 41 août au 44 novembre prochain. M. de Montalembert a été nommé rapporteur; il a donné lecture à l'Assemblée de son rapport dans la séance de mardi, lequel conclut dans le sens de la proposition. L'Assemblée a voté mercredi sa prorogation par la resolution suivante: Art. 4". L'Assemblée nationale se proroge à partir du dimanche Il août jusqu'au lundi 41 novembre 4850. Art. 2. Une commission de vingt-cinq membres sera nom• mée, au scrutin secret et à la majorité absolue, pour remplir, concurremment avec le bureau de l'Assemblée, les obligations prescrites par l'article 32 de la Constitution. Art. 3. Les pouvoirs du bureau sont prorogés jusqu'à la rentrée de l'Assemblée. La discussion générale du budget de 1851 a été ensuite ouverte par M. Fould. Dans un long exposé de la situation de nos nuances, le ministre a annoncé un dégrèvement de 27 millions pour la propriété foncière; il pense que la dette flottante dépassera la chiffre de 515 millions, et qu'on n'aura besoin de recourir ni à un emprunt ni à un nouvel impôt. La discussion qui a suivi l'exposé du ministre des finances a été 'résumée par M. Berryer avec le talent lucide dont il a déjà donné tant de preuves dans les questions arides du budget; on a alors commencé l'examen des divers chapitres. Un débat fort court, mais assez vif, s'est élevé sur le chapitre 40, relatif au douaire de madame la duchesse d'Orléans. On pouvait croire la question de la légitimité de la dette définitivement tranchée, puisque l'Assemblée s'était prononcée l'an dernier par une loi spéciale. Mais un meulera de l'extrême gauche, M. Maigne, a jugé à propos d'y revenir et de demander la suppression du chapitre. M. Maigne a parlé longuement, mais il a été peu écouté, malgré les exclamations de la Montagne. La majorité n'a cru devoir s'associer ni à sa tristesse ni à son indignation; elle a préféré lui répondre avec M. V. Letranc qu'il y avait là une dette contractée solennellement par la France, et que c'était pour elle un devoir d'honneur de la payer. Le chapitre 40 a été adopté au scrutin par 368 voix contre 477, sur 545 votants. — La commission de l'Assemblée chargée d'examiner le projet de loi concernant les deux compagnies des chemins do for do Tours à Nantes et d'Orléans a Bordeaux n'a terminé qu'hier ses travaux. M. Ducos a présenté vendredi son rapport. La commission adopte les conclusions du projet du gouvernement, seulement elle accorde à l a compagnie d'Orléans à Bordeaux trois ans pour la pose de la seconde voie de fer, au lieu de deux ans, comme le prescrit le projet. Elle a déci lé en outre qu'elle inscrirait dans le projet de loi une clause pénale par suite de laqeelle les deux compagnies seraient remplacées sous l'empire des clauses de la concession primitive, si dans les délais prescrits par la nouvelle loi elles n'avaient pas accompli les diverses obligations qui leur sont imposées. —Les nouvelles étrangères les plus intéressantes qui aient été publiées cette semaine concernent l'Espagne. La reine Isabelle a mis au monde un enfant qui n'a vécu que quelques heures. Presque au même instant il se passait à Naples un événement qui n'est pas sans rapport avec celui-ci : On écrit de Naples, le 11, au Journal des Débats : « Le mariage du comte de Montemolin fie de don Carlos, avec la princesse Caroline de Naples, skieur du roi Ferdinand, a été célébré hier matin dans la résidence royale de Caserte, en famille , sans apparat , sans qu'il ait été adressé ni invitations ni notifications aux représentants des puissances étrangères. Le mime secret a donc en quelque sorte entouré la cérémonie nuptiale comme les négociations intimes qui l'ut amenée. Vous savez quel mystère avait été observé à l'égard de la cour de Madrid : c'est avec mystère aussi que des dispenses ont été demandées à Rame par une personne qui y a été expédiée tout exprès, à l'insu de l'ambassade de Naples à Rome, et à l'insu du nonce à Naples. La princesse apporte , assure-t-on , en dot 12,000 ducats de rente (environ 5e,000 francs). Quant à M. le comte de Montemolin , il reçoit annuellement 30,000 francs de madame la duchesse de Berri, 30,000 francs de Vienne et autant de Saint-Pétersbourg; de plus, les espérances. Il faut le dire, malgré les efforts du roi, ce mariage a un sens politique trop évidebt pour ne pas faire sensation en Europe. On ne manquera pas sans doute d'insister sur la part qu 'a prias à cette combinaison madame la duchesse de Berri, Comme sur l'origine des ressources financières du jeune prince. Le point le plus saillait, c'est l'attitude naturellement tres-arretee qu'a toujours conservée le comte de Montemolin visà-vis du gouvernement espagnol. Voilà , avant tout, ce qui cmpeche de regarder le mariage comme une affaire purement privée. n A la mémo heure où le mariage était celer& à Caserte, le duc de Rivas quittait Naples sur une frégate b vapeur espagnole, qui lui avait apporté, il y a huit jours, l'ordre de an ler ses passe-ports, dans le cas où il n ' obtiendrait pas dem du roi de différer le mariage. n Lo due de Rivas, ministre, puis ambassadeur à Napas depuis 1843 , était le premier repré-entunt envoyé ici par flrepagne depuis que les relations diplomatiques, interrompisse pendant tex tins entre let deux pays, avaient été ropri-ea à la demanda de la cour des Deux—Siciles. Par son earaetere eneeilient, par leu qualités aimables de ion esprit,

L'ILLUSTRATION, JOURNAL UNIVERSEL. Naples plus 'tillés par un dévouement réciproque de vingt-cinq ans entre il s'était créé ici une halite position. Il laisse à lui et le rédacteur en chef de l'illustration. Cette personne que des regrets, et son depart fait une sensation pénible -donc croit avoir vu que le prix de l'article a été attribué à dans toue les range de la société; Le duc de Rivas n'est pas M. Taschereau. On pourrait demander au curieux comment seulement un diplomate habile, U est aussi un homme de il a pu voir cela dans des ecriturds dont la vue n'est per. science et de goùt. L'étude historique qu'Il a donnée, sous mise qu'aux administrateurs ou aux intéressés de l'entrele titre de la Revolle de Mazaniello„ ne manque d'aucune des prise commerciale! On pourrait-lui demander encore comqualités qui constituent un écrivain distingué. Des témoi- ment le hasard, si ce n'est l'indiscrétion, lui ayant fait voir gnages de sympathie non équivoques l'ont accompagné hier ce qu'il n'a pu voir, il n'a pas compris que l'obligation du • matin jusqu'à bord du Costal°. secret est en raison directe ae l'irrégularité de la découverte; » Une dépêche arrivée hier soir de Sicile signale la pré- mais la question est hors de propos : supposons qu'en effet sence de l'escadre anglaise en vue de Catane, se dirigeant M. Taschereau ait touché le prix de cet article du 4 mars sur le détroit de Messine. » 4848. M. Taschereau ne s'en souvient pas, et la chose en effet ne valait pas la peine de feire un noeud à son mouchoir, ou de mettre un petit papier dans sa tabatière, comme aussi A propos de la citation du gérant du Pouvoir devant elle n'était pas, même après la prétendue révélation, digne l'Assemblée, on rappelle les précédents parlementaires rede sa colère, de ses récriminations et des soupçons que notre latifs à des circonstances analogues. amitié lui pardonne. L'article, encore une fois, est du rédacteur en chef de La loi du 49 mai 4849 (art. 44) a conféré aux Chambres le droit d'appeler à la barre les écrivains accusés d'offense l'Illustration, qui que ce soit qui l'ait fourni en tout ou en partie, qui que ce soit qui en lut touché le prix (pardon de envers le corps législatif. celte vilenie trop répétee dans le débat), l'article est d'auLa Chambre des députés, présidée par M. Rayez, fit tant plus de ce rédacteur, qu'il ne s'est jamais gêné pour usage de cette loi contre le gérant du Commerce. M. Ber- substituer dans les articles non signés son sentiment à celui the défendit ce journal, qui fut condamné au minimum de la peine : un mois de prison et cinq cents francs d'amende. de ses collaborateurs, soit pour élever, soit pour adoucir le ton de ces articles. Il l'a même fait assez souvent dans des Après la révolution de juillet, la Chambre des députés, articles signés. Ses collaborateurs n'ont ja imita protesté contre dénonciation de M. Viennet, incrimina deux articles sa censure, sachant bien qu'il regarde comme sérieuse sa ressur la du journal la Tribune. Ce journal fut détendu par deux de ponsabilité non-seulement devant la loi et les personnes, ses rédacteurs, Godefroy Cavaignac et Armand Marrast. Le mais devant l'opinion elle goût des lecteurs de l'illustration. gérant fut condamné an maximum de la peine. Deux ans Le rédacteur en chef déclare ici qu'en faisant souvent des après, le Réformateur fut poursuivi devant la même juridic- changements très-considérables dans certains articles de tion : il fut défendu par M. Raspail, et condamné. l'Illustration, en les complétant suivant qu'il croyait devoir Le National fut cité une première fois devant la Cham- le faire, en ajoutant sa prose à celle de l'auteur, il n'a jamais bre des pairs, et à cette occasion Carrel, qui le défendait, déduit à son profit ni au profit de la caisse du journal, du prix total de l'article les lignes qui lui appartenaient en propre. déclara -qu'à ses yeux la condamnation du maréchal Ney Encore une fois pardon dé ce détail ridicule, mais c'est était un assassinat juridique. Ce mot fit un grand scandale, peuteêtra la réponse la plus concluante pour quelques esprits. et l'incident serait devenu périlleux pour le défenseur si l'un des pairs présents, le genéral Excelmans, ne s'était pas PAULIN. écrié à son tour : Oui, je pense comme M. Carrel, et je répète que ce fut un assassinat. M. Pasquier étouffa prudemment le débat; le niot reine, et - le gérant fut condamné pour l'article incriminé. • voyage A travers les Joarnesta. En 1841, le National eut encore à comparaître devant la Le moment est venu de chausser nos sandales, de ceindre Chambre des pairs. Les lois de septembre permettaient alors d'élever au double le maximum de la peine portée. nos reins et de nous remettre à parcourir, étape par étape, par la loi. Le gérant, étant malade, se fit représenter par les grands et les petits chemins du journalisme. La nouvelle M. Émile Péaii,:.iain.é du journal, et fut défendu par loi sur la presse ouvre à nos investigations une perspective Me Marie. Après an double tour de scrutin, la Chambre des toute nouvelle; désormais, ce ne sera plue one abstraction pairs con tende le gérant à un mois de prison et à dix mille que none aurons en face de nous, soit pour louer , soit pour francs d amende, le minimum pour la peine corporelle, et combattre ; encore quelques jours et le journalisme sreffacers devant le journaliste, la responsabilité collective devant lo double du maximum pour le journal. la responsabilité d'un seul, la fiction devant la réalité. Cette Le Siècle comparut à son tour devant la môme Chambre colossale statue de la presse, qui, depuis trente années, se sur la dénonciation de M. Daunant. M. Chambolle , député tenait debout au milieu du forum de la politique, va tomber et auteur de l'article, s'offrit pour répondre de ses oeuvres. sous le marteau de nos législateurs, et sur son vaste piéLa Chambre des pairs ne voulut pas de lui. M. Percée, gé- destal nous allons voir surgir tous les petits-grands hommes rant, se détendit lui-même et fut condamné à un mois de du Premier-Paris et de l'entre-filet. prison et à dix mille francs d'amende. Est-ce un bien? Est-ce un mal? La main sur la conscience, Tel est l'historique des démêlée que la presse périodique je n'ose avoir encore une opinion bien arrêtée. Tant de raia eus avec le corps législatif depuis trente ans. Aujourd'hui sons sont alléguées pour et contre, que je prends le parti les lois de septembre étant abrogées, l'Assemblée n'a plus d'attendre et d'en appeler à l'expérience; si quelque chose le droit d'élever l'amende au-dessus du maximum; et les pouvait me faire suspecter ce nouveau cadeau de la majopeines dont le gérant serait passible, dans le cas où il se- rité, ce serait l'intention qui a déterminé le vote d'un grand rait déclaré coupable, sont celles de l'article 41 de la loi nombre de représentants dont la presse a fait la réputation dont nous avons parlé, à savoir : un mois à trois ans de et la fortune. Timeo Danaos. Un journal que l'on n'accusera prison, et une amende de cinq cents francs à cinq mille certes pas de mauvais vouloir contre le gouvernement et francs. les chets de la politique dominante, le Journal des Débats, a qualifié cette nouvelle législation de lei de haine. J'ai bien peur que ce mot du plus modéré des journaux dits modérés ne serve un jour de pendant à la céelibre antiphrase par Une explication. laquelle on avait infligé à la loi de M. de Peyronnet le sur• nom de loi d'amour. Le nom de l'Illustration s'est trouvé mêlé, ces jours Le raisonnement sur lequel s'est appuyé l'un des princiderniers, dans une sotte querelle dont elle laisserait la responsabilité à celui qui la provoquée si cet n'était pas paux instigateurs de cette mesure, et qui en a déterminé le l'occasion d'établir la règle . qui doit faire droit dans une succès, est , sans contredit, l'un des plus curieux qui aient question importante. Nous vivons encore sous le régime de jamais enrichi l'arsenal d'un logicien. « Je suis élu par geinte mille voix, a dit M. Laboulie ; et vous journalistes, la responsabilité collective qui se résume légalement clans la personne du gérant, moralement dans celle du rédacteur qui n'êtes élus par personne, vous voulez avoir la prétenen chef d'un joernal. Ces deux qualités sont réunies pour tion de me juger, abrités derrière le barricade de l'anol'Illustration sous un nom unique, celui de M. Paulin. Sous nyme? Pourquoi pu? Quand fauraisesigné mon nom et mon le régime actuel qui doit encore durer deux mois, grâce à prénom au bas (l'un article aurais-je plus le droit de jugés un amendement proposé par M. 'Taschereau dans la nou- l'inviolable M. Labçulie , moi qui n'ai pas, comme lm, velle loi de la presse , le rédacteur en chef, s'il est gérant, l'honneur d'être sortf soixante mille fois de l'urne? Pour être répond doublement de Mus les articles qu'il a admis et pu- conséquent avec son intention, M. Laboulie aurait dû faire bliés dans son journal. Il partage la responsabilité morale décréter l'inviolabilité du mandataire et renvoyer les journalistes aux comptes-rendus des théâtres, aux rébus, aux avec l'auteur si l'article est signé; il est seul responsable si l'article est anonyme, c'est-à-dire qu'il est réputé l'auteur de logo g riphes et aux canards de la troisième page M. Laboulie ne voudrait être jugé que par ses pairs; l'article, et que nul n'a le droit de remonter plus haut que sa personne, pas même lui, puisqu'il ferait en cela acte de comprends cette ambition. Mais qu'if me permette de lui e lâcheté ou de trahison, et se montrerait par conséquent indemander s'il ne trouverait pas exorbitante la prétention d'un poète qui dirait à un critique : Avant de juger mon digne de la responsabilité et de la confiance, de ses collaboratetrre. oeuvre, prouvez-moi que vous valez autant que moi par De quoi s'agissait-il dans la querelle? ll s'agissait de sa- l'imagination, prouvez-moi que vous avez du génie. De quel voir quel est l'auteur d'un article très-innocent et qui n'avait droit aussi des historiens et des philosophes comme Mont que le mérite d'exprimer, le 4 mura 1848, à titre d'encou- teigne, Voltaire, Gibbon, Thiers, Guizot, Michelet, ragement plutôt qu'à titre d'approbation, car l'approbation de Barante, Augustin Thierry et tant d'autres se sont-ils ne pouvait encore être méritée à cette époque, d'exprimer, permis de porter un jugernent'sar des empereurs, des rois disons-nous, le sentiment à peu près universel de la France. et des présidents de ripubliquee, eux qui n'ont Jamais été Or, cet article non signé est du rédacteur en chef de l'Illus- ni rois, ni empereurs, ni même représentants de Marseille? tration, lequel n'a ni sujet de s'en vanter, ni lieu de le Je sais bien qu'un grand nombre de personnes vous regretter. disent : e Le journalisme n'offre aucune garantie, perce qu'il Qui ose dire le contraire? Une personne qui croit avoir n'est constitué ni sur les bases de l'élection, ni sur les vu dans les écritures administratives du journal le prix de basale l'examen ;parce que le premier venu peut s'improcet article attribué à un de nos anciens collaborateurs qui viser journaliste sans passer par le creuset électorel comme a esse de l'être par des motifs qui ne tienpent pas même à les représentants du peuple, et sans subir les épreuves d'un un dissentiment politique, mais à des cirstances inutiles concours , comme les médecins et l avocate—Ha la je- réà rappeler ici et qui n'ont pu rompre des Mus d'amitié for- pondrai : Soue un gouvernement di libre discussion, doit


L ' ILLUSTRATION, JOURNAL UNIVERSEL. être permis à chaque citoyen d'apprécier publiquement à son point de vue les hommes et les choses, pourvu qu'il ne franchisse pas tee limites posées par la morale, les lois et la bienséance ; d'ailleurs, si le journalisme ne subit pas d'examen comme le médecin et l'avocat, il conquiert chaque jour son diplôme à la pointe de sa plume, il fait chaque matin ses preuves devant le public qui est son juge. Il faut qu'à toute heure, sur toutes les questions, il soit prêt ; s'il e du talent, il acquiert une légitime autorité qui vaut bien le diplôme de celui-ci et le grade universitaire de celui-là; s'il n'en a pas, il tombe dans la lice, et c'est alors que, pour se remettre de sa chute, il songe quelquefois à se faire élire représentant. Il est une chose que je redoute dans l'application de la loi nouvelle : c'est la recrudescence de scandales et de personnalités qu'elle déchaînera très-certainement. Les auteurs de la proposition et les membres de la majorité ont-ils sérieusement réfléchi à la responsabilité qu'ils vont assumer? En voulant couper court aux attaques violentes et aux duels de plume, ne préparent-ils pas, au contraire, une guerre plus terrible parce qu'elle sera plus personnelle? N'éternisent-ils pas la haine, non plus de journal à journal, mais d'individu à individu? Sous l'empire de la loi ancienne, s'il m'arrive de glisser dans un article une allusion contre un écrivain rival, l'écrivain se sent à peine effleuré parce qu'il sait que ce n'est pas moi, mais un journal qui l'attaque. A-t-il découvert l'auteur de l'article et veut-il se venger? Il dirigera le lendemain contre moi une attaque indirecte; il me rendra, comme on dit vulgairement, la monnaie de ma pièce, et l'affaire en restera là ; mais avec la nouvelle législation ce même article , presque inoffensif, devient une véritable provocation ; car ma signature donne à mes paroles un caractère d'offense personnelle ; dans le premier mouvement de la colère, l'offensé, perdant toute mesure, répondra par une injure à une épigramme, et voilà la polémique qui dégénère en pugilat. — Nous retournons votre argument contre vous-même, me diront les législateurs moralistes, car l'obligation de la signature retiendra l'écrivain dans les bornes des convenances et elle élèvera la polémique en la dégageant des passions et des rancunes individuelles. — Erreur; votre loi est une arme qui servira aux écrivains sans vergogne pour frapper les écrivains qui se respectent. Il est des hommes que l'apposition de leur nom au bas d'un article ne fera pas reculer devant l'outrage déversé à pleines mains, et souvent les outragés aimeront mieux dévorer l'insulte en silence que d'être forcés de répondre à de certaines signatures. Je ne veux pas prévoir des jours de tumulte et d'agitations révolutionnaires, quoique, à vrai dire, les dernières années de notre histoire démontreraient peut-être que la crainte d'une crise plus ou moins éloignée n'est pas tout à fait chimérique -' mais admettons pour un instant l'hypothèse d'un nouveau février. La foule est victorieuse; elle va arborer le drapeau rouge, et la grande parole de Lamartine n'est plus là pour abriter soue ses magnifiques replis la bourgeoisie éperdue ; combien trouverez-vous de journalistes qui oseront monter sur la brèche et présenter leur poitrine? Le journal aurait pu vous défendre, au risque même de voir briser ses machines, mais le journal voue l'aurez tué, ô législateurs! il ne restera plus pour faire face à la tourmente que des journalistes , c'est-à-dire des Mit:rides isolés qui, si le courage ne leur fait pas défaut à cette heure suprême, manqueront toujours de cette mystérietise autorité qu'inspirent une intelligence et une force celleetives. Je viens de signaler les principaux incoevéniehte de la loi sur la presse; mais je reconnais pour être impartial qu'elle offre aussi quelques avantages. Le premier est de faire disparattre cette classe peu nota= breuse , il est vrai , de journalistes marrons qu'on fl surnommés avec beaucoup de justesse les guet-Med de la presse ; désormais il sera imposieible d'être rouge le Matin, bleu à midi et blanc le soir. Il fendra absolument adopter de constance au moins pour un une couleur et faire certain temps. Les ecrivains écrivains dont je parle ne jouiront plus de l'inappréciable avantage de publier deux et même trois opinions le même jour. L'affirmation du pour et du centre avec les profils y attachés devient le parlote actuel( des avocats. Le journalisme tel qu'il a été Conteitue jusqu'à ce jour était trop souvent considéré comme un lieu d'araile ouvert à toutes les grandeurs déchue!, à toutes les ambitions tombées. Le ministre renversé hier ne pourra plue venir tirer clandestinement son coup de fusil contre son successeur, pour le coucher par terra à son tour avec l'espoir de le remplacer le lendemain. Rien ne l'empêchera de prendre part au tournoi, mais il combattra la visière levée, et le public pourra juger si la devise du chevalier de l'opposition est celle du paladin au pouvoir. Les hommes que le rempart de l'anonyme dérobait dans leurs capitulations de conscience à la justice de l'opinion, y regarderont à deux fois avant de s'engager au service d'un parti qu'ils ne pourront guère abandonner plus tard sans perdre dans le trajet une partie de leur considération. Si cette législation avait existé sous Louis-Philippe, nous aurions compté bien moins de républicains de la veille le 26 février. En un mot, tout le monde, dans la presse, sera contraint d'arborer sa cocarde à son chapeau, et il n'y aura plus que les représentants, qui, dans les scrutins secrets, pourront encore mettre leur drapeau dins leur poche. Puisque j'ai tant fait que de me lancer dans l'examen de cette question, je ne passerai pas sous silence une autre conséquence favorable de la loi , bien qu'elle n'intéresse que médiocrement le publie. lê corporation des journalistes compte un certain nombre de talents vraiment remarquables; j'en pourrais citer quelques-uns qui ont écrit des volumes d'articles dont la publication signée eût assuré la célébrité à leur nom et qui sont plus inconnus que le dernier des interrupteurs de l'Assemblée léeslative. N est-ce pas en quelque sorte une injustice, quand il est donné aujourd'hui

au plus mince discoureur parlementaire, au plus triste faiseur de romans-feuilletons, au plus ordinaire fabricant de vaudeville d'accaparer à son profit au moins un morceau de réputation? La nouvelle loi aura pour résultat de mettre en relief les véritables travailleurs de la presse et elle reléguera dans l'ombre les parasites et les importants. Du Constitutionnel le public ne commit en ce moment que M. Véron; bientôt on saure, à n'en pas douter, que M. Véron n'est pas l'écrivain politique de ce journal. Cela ne diminuera en rien les qualités personnelles de M. Véron , mais cela servira à le classer à la place qui lui est propre, lui et bien d'autres, dans la hiérarchie du journalisme. Nous avons dit brièvement les vices nombreux et les avantages de la loi nouvelle; c'est au lecteur, qui a les pièces du procès sous les yeux, à se faire une opinion. Encore un mot sur ce sujet : je doute fort que, parmi les honorables membres de l'Assemblée qui ont voté l'article présenté par MM. Tinguy et Laboulie, il y en ait beaucoup qui se soient rendu un compte exact de la portée de cet article. En dépit de ses appels quotidiens à l'ordre et à la stabilité, la droite elle-même subit tellement l'influence de l'atmosphère révolutionnaire qui nous entoure, que ce sont deux de ses représentants qui ont pris l'initiative de l'une des mesures les plus radicalement révolutionnaires qui se soient produites depuis 1789. Je ne sais plus quel législateur athénien exigeait que, dans les troubles civils, chaque citoyen se déclarât ouvertement pour l'un des deux partis qui divisaient l'État. Nous voici revenus, nous nation d'un âge respectable et d'un courage civil équivoque, à cette phase primitive de l'efflorescence républicaine. Sommes-nous assez virils pour supporter longtemps ce régime substantiel? L'avenir, un avenir prochain nous l'apprendra. Qu'il me soit seulement permis de constater ceci : c'est que, si le journalisme est frappé à mort par cet article 3, comme l'affirment des opinions respectables, ce seront les montagnards unis aux légitimistes qui auront porté la cognée dans le grand chêne dont l'ombre jusqu'à ce jour avait abrité nos nouvelles institutions. De tous les pouvoirs, la presse était le seul qui, depuis trente années, fût resté debout! Royauté, ministères, chambres législatives, le flot révolutionnaire, qui avait tout entratné, était venu expirer au pied de la puissance du journalisme. Ainsi, l'océan, aux jours de l'équinoxe, bondit dams sa couche, renverse et brise tout ce qui lui fait obstacle, lutte corps à corps avec la falaise dont il déracine les rochers monstrueux, et semble respecter, dans sa colère, le phare sauveur qui illumine la côte. Cette question intéresse tellement les journaux de toutes les nuances, qu'on ne sera pas étonné qu'elle n'ait laissé de place dans leurs colonnes à aucune autre préoccupation. bars avant la disUn fait cependant s'était produit quel cussion de la loi sur la presse et qui 'etre signalé : c'est la rentrée de M. Armand Marrast dairie journalisme. M. Marrast n'est point retourné au jouette nt il avait fait l'un des plus éclatants organes de la presse parisienne ; il s'est installé au Crédit et a débuté par la publication d'un article sur sir Robert Peel. On aurait pu craindre que ce talent si souple et si brillant eût perdu, dans l'inaction, de sa vigueur et de son éclat : mais ceux qui ont lu l'article du Crédit sont empiétement rassurés à cet égard. C'est encore cette plume acérée et élégante qui se faisait remarquer entre toutes, cette verve toujours prête et cette pensée imite et précise enchâssée dans un style à la fois littéraire et politique. Dans les deux années qui viandent de s'écouler, l'esprit de l'ancien président de l'Assemblée nationale a subi quelques modifications. Qui en doute? Prétendre le contraire, ce serait calomnier son intelligence. Un homme comme M. Marrast n'a pu traverser le pouvoir sans découvrir certains côtés de l'horizon qui jusque-là avaient dû être /elles pour lui. L'article du Crédit sur Robert Peel est en progrès sur les anciens articles du National. Le Natientil n'essit, &rent 1848, date St. Marre, qu'oit journaliste (journaliste de premier Moite, il , set stil) : le Crédit a aujourd'hui on journaliste doublé d'un homme d'Etat. 411,111110ND TEXTEit (4).

vit« amibe à ir tilitiaiek del Clbelluzses fin ers Maar Mit. Veut-on se faire ode idée exacte dé ce qu'étaient les élections en Angleterre avant la réforme parlementaire, contre laquelle il fut d'ailleurs en rude opposant, on n'a qu'à suivre sir Robert Peel dans ses nominations successives à la chambre des Communes. Ra 1809, il atteint sa majorité et vient siéger comme représentant de la vieille ville de Cashel , comté de Tipperary. Il ne s'agissait point lit de conquérir les sympathies du parti populaire , mais tout simplement la faveur de M. Richard Pennefather, qui, selon l'expression du temps, possédait le patronage de Cashel. Riait-il avec M. Peel en conformité d opinions politiques, ou ce dernier eut-il recours à quelque autre mole d'influence? Il serait assez difficile d'éclaircir aujourd'hui la chose. Quoi qu'il en soit, les douze votants de Cashel (le bourg ne comptait pas plus félecteurs) furent les premiers à accepter les services de l'homme qui devait jeter sur la tribune anglaise un si brillant éclat. Il fut leur représentant jusqu'en l'année 4818, époque où, par des moyens probablement semblables, il s'açquit les voix du bourg de Chippenbam, dans le comté de Mt. La seule différence entre les deux bourgs, c'est que l'un ne comptait qsp douze électeurs, tandis que le chiffre s'élevait à cent trente-cinq dans le second. a) Les lecteurs de l'Illustration se souviendront peut-Sire que les articles intitulés Voyage it Cratere lesfoureaicr portaient la signature de !unies Redisious. La nouvelle disposition de la preese devant obliger l'auteur à enterrer ce pseudonyme, Il s'y résout dés auJourd'hut. Juntes est mort. Que l'article a lui soit léger I

35 Dans l'été de 1817, le représentant envoyé par l'univers site d'Oxford , sir Charles A bbost, après avoir glorieusement présidé la chambre des Communes pendant seize années, vint se reposer, à la chambre des Lords, de ses rades travaux. Du tous les personnages en évidence, M. Peel semblait le plus apte à recueillir cet héritage électoral. Il avait été l'un des plus dignes élèves de cette université, où, dans l'année 1808, il fut le premier qui remporta la double palme créée tout récemment dans les études classiques et dans les sciences mathématiques. En outre, il s'était montré jusqu'alors un énergique tory, ou, comme les Irlandais le qualifiaient, un orangiste de la nuance la plus foncée , un homme prêt à tout faire pour restaurer l'Eglise et l'Etat sur les mêmes bases qu'en 1688. Oxford pouvait-il trouver un représentant donnant plus de garanties de lo yauté, de savoir et d'orthodoxie? Lejeune ambition de M. Canning eût ardemment brigué un tel honneur; mais en l'année 1847, il aurait craint de se montrer ingrat en se séparant des électeurs de Liverpool qui l'honoraient de leurs suffrages. M. Peel fut donc, dans le mois de juin, nommé sans opposition à cette représentation, qui est considérée comme la plus honorable do pays. Il l'occupa dans les meilleurs rapports possibles pendant une période non interrompue de douze années. La question du rappel des vieilles lois pénales contre les catholiques romains, question qui brisa tant de liens politiques, devait séparer M. Peel de ses commettants d'Oxford. En l'année 4808, tout semblait mûr pour un changement, et mille expédients furent employés pour arracher à M. Peel, alors ministre de l'intérieur, son opinion bien nette sur la question catholique; mais, avec cette réserve impénétrable qui était une de ses qualités distinctives, il mit en défaut tous les dépisteurs et tous les curieux, jusqu'au jour où les embarras croissants dans la marche du gouvernement le forcèrent enfin à se décider, et où se révéla la terrible vérité que M. Peel avait cessé d'être orangiste. Les amis dévoués qui d'habitude votaient pour lui à Oxford et les chauds partisans qui s'enrouaient dans les clubs de Brunswick à crier : Peel et le protestantisme! ne lui épargnèrent pas les injures pour cette défection imprévue. Le 24 février 1829 , il adressa au vice-chancelier d'Oxford une lettre dans laquelle, en phrases habilement tournées, il exposait que la question catholique ne pouvait se résoudre que dans le sens qu'il s'était cru obligé d'adopter; et qu'en conséquence il pensait de son devoir de résigner à cette université le mandat qu'elle lui avait confié pendant tant d'années. La résignation fut acceptée, et M. Peel se porta pour candidat à Chiltern-Hundred; il y rencontra pour concurrent sir Robert Inglis , qui fut élu par 755 voix contre 609. Le ministre fut réduit à recourir à la faveur de sir Manasseh Lopez (ce nom sent l'origine juive-portugaise), qui possédait le patronage du bourg-pourri de Westbury , dans le comté de Wilt. Il occupa ce siége si peu digne de lui pendant deux ans, jusqu'aux élections générales de 1830, époque où les électeurs de Tamworth lui donnèrent leurs voix. Il a continué à représenter ce bourg jusqu'à sa mort, c'est-à-dire pendant une vingtaine d'années.

Courrier de Parla. Dans une chronique hebdomadaire qui se publiait à Londres il y a cent ans et plus, regnante la reine Anne ou son successeur, on lit à peu près ceci : Les bouleversements de ces derniers temps ont troublé les âmes, la politique le»Itriste outre mesure; aussi notre littérature devient laruri ante ; nos romanciers mettent un crêpe à tous leurs récits; d'autres, pour échapper à ce grand courant élégiaque, se réfugient dans les voyages imaginaires. C'est afin de se soustraire aux tristesses de la réalité qu'on s'embarque dans. le canot de Robinson Crusoé ou dans la nacelle fantastique de Genette. Et l'observateur anotifine finit par s'écrier d'un ton Mélancolique et prophétique : Le temps approche où l'homme saura se frayer un chemin dans les airs et s'envolera de Cette terre maudite. C'est pourquoi nous revenons à nos ballons. Dimanche dernier il en est parti de toutes les couleurs et pour toutes les latitudes. Il n'y a plus de bonne tete sans cet appareil el taffetas gommé. La foule des Garnerin et des Marot s'ea va fraterniser dans l'atmosphère, à quelques centaines de mètres eu-dessus du plancher terrestre. On suit d'un mil encore plus émerveillé la gymnastique aérienne de M. Poitevin et de son poney blanc. Cette nouvelle expédition de l'intrépide aéronaute n'a été mêlée d'aucun incident dramatique. Le ciel, d'une admirable sérénité, a favorisé la descente à l'égal de l'ascension. M. Poitevin pouvait inventer des impressions de voyage et broder son texte, mais c'est un homme aussi modeste que courageux, et sa narration s'en ressent. a A la hauteur considérable où j'étais, dit-il, j'ai distingué le vaste panorama de Paris réduit aux proportions d'un plan ordinaire ; mon cheval lui-même semblait contempler avec une certaine intelligence le spectacle de la terre s'enfuyant au-dessous de nous. rr Et la description s'arrête là, eu plein intérêt. On dit qu'un romancier célèbre veut la reprendre et qu'il se propose d'écrire au sein des nuages son prochain rumenfeuilleton. Pégase est le seul cheval qu'il enfourcherait dans cette occasion, ce qui est infiniment moins dangereux. Un Anglais aventureux, comme tous les Anglais, avait, dit-on, proposé à l'aéronaute de Intenter en croupe et de galoper avec lui dans les airs; mais M. Poitevin a cru devoir s'y refuser; et il n'aurait pu (dit-on toujours) se débarrasser des importunités de l'audacieux insulaire qu'en lui abandonnant sa cravache. Quand on prend du ballon, on n'en saurait trop prendre. Aussi , dans les souvenirs aérostatiques de cette semaine, on n'oubliera pas la tentative de M. Gale, traversant la Manche, à l'exemple de Blanchart et de M. Green ; promenade de désagrément, quoi qu'en disent les théoriciens qui regardent


L'ILLUSTRATION , JOURNAL UNIVERSEL.

36 ce genre do navigation comme moins périlleux que la traversée en I. ateau à vapeur. Paris, selon M. Scribe, dans des bouts-rimés presque célèbres, Paris est comme autrefois, Et chaque semaine /mène Nouveauzjeux, nouvelles lois,

Eh bien, notre présente semaine se distingue foncièrement des autres; pas plus de nouveaux jeux que de nouvelles lois, on dirait une reprise de la semaine précédente, telle est son originalité. On y a repris la suite du voyage à Dieppe, à Rouen, au Havre, et en attendant que les ballons vous mènent au bout du monde, vous vous arrêterez, s'il vous platt, à Dunkerque, en vue de notre vignette, et en commémoration de l'arrivée d'un premier convoi de Parisiens dans la ville de Jean Bart. Les rues en grande toilette, les cloches en branle, les tambours battant aux champs, la musique et ses fanfares, les navires qui se pavoisent, et, pour surcroît d'allégresse, plusieurs bateaux à vapeur amenant d'outreManche des Anglais en train de plaisir, voilà un échantillon de la fête pour l'éclat de laquelle ces bons Dunkerquois n'ont rien ménagé. Louis XIV entrant en vainqueur dans la ville au milieu de cette brave et française population qui l'appe-

lait ne fut pas mieux accueilli que nos Parisiens. L'hospitalité flamande et picarde venait à leur rencontre les bras ouverts, on les comblait de bénédictions, on les étouffait d'accolades, le vin coulait partout au plus vil prix, la bière se donnait pour rien, les murailles changées en cartes de restaurateurs leur promettaient des repas monstres à vingt-cinq sous, et ces annonces appétissantes ont tenu parole. Au Havre, on les a conduits en grand cortège dans tous les observatoires maritimes de la ville, et notamment sur les hauteurs de la côte d'Ingouville dont l'oeil embrasse ce vaste panorama qui fait l'admiration du monde. Puis est venue la promenade en mer sur l' &roule, véritable voyage au long cours pour les navigateurs de Bercy ou d'Asnières. Cinq cents Parisiens, parmi lesquels beaucoup de Parisiennes, ont entrepris ce périlleux voyage, ajoute notre correspondant, et tous sont bravement sortis de cette redoutable épreuve. Maintenant les habitants de nos ports n'ont plus qu'un désir, c'est de rendre aux Parisiens leur visite, et demain, aujourd'hui peut-étre, ils vont venir, ils viennent, ils sont venus. A quelle époque d'ailleurs Paris a-t-il mérité davantage son beau nom de capitale de la France? Chaque département, chaque ville vient s'y attabler à tour de rôle, ce n'est plus qu'une vaste hôtellerie, une immense marée d'hommes en

proie au flux et reflux des allants et venants. Le dimanche la ville n'a plus de promeneurs, chaque piéton a l'air d'un voyageur en retard qui se hâte de rattraper la diligence. Les embarcadères sont assiégés par une foule idolâtre, et la locomotive ne peut satisfaire tous ses poursuivants. La quatrième page des journaux provoque à une émigra. tion encore plus lointaine. A chaque instant l'annonce signale le départ prochain de quelque nouvel Argo qui s'en va à la conquête de la toison d'or. Tout s'empresse et tout part pour une Californie... en actions. Fiez-vous à la réclame pour traiter ce California-morbus. Elle lui a trouvé des baumes ou des dérivatifs souverains. Vingt sociétés dites californiennes se servent de son mirage pour éblouir les amateurs. Qu'étaitce que les fameux bons du Mississipi, et qu'est-ce que la loterie du banquier Rheinganum en comparaison de ces nouveaux résultats financiers? Au moyen d'une souscription de cinq cents francs, vous risquez de devenir millionnaire dans vos vieux jours. Cent francs vous assurent une aisance très-confortable ; à défaut donnez dix francs et même cinq, car il y a un bénéfice proportionnel à toutes les bourses, et il faut bien quo tout le monde vive, y compris les sociétés californiennes. Sérieusement parlant, si tout cet or n'est pas une chimère, la spéculation a du bon et l'idée d'une association n'a rien de repréhensible. Reste à séparer le bon

Arrivée des voyageurs du train de plaisir à Dunkerque, le 14 juillet 18a.

grain de l'ivraie et à débarrasser l'affaire de son alliage de charlatanisme. La confiance publique sera le prix de ce lavage. Faut-il le dire, hélas! les noms de généraux et même d'ex-pairs de France qu'on utiliserait dans le programme ne paraîtraient plus maintenant une garantie suffisante. L'amorce de ces titres majestueux ne mord plus sur personne, et, comme trait de mœurs contemporaines, laisseznous citer une anecdote assez récente empruntée au Courrier de Paris de la Belgique. Ce spirituel chroniqueur assure que les habiles d'une compagnie aurifère avaient recruté un très-honorable officier général pour servir d'appeau aux actionnaires et autres prenant part. Le glorieux vieillard, qui n'avait pas la conscience entière du rôle grotesque qu'on lui faisait jouer, figurait ( c'est le mot) de sa personne dans les bureaux. Se trouvait-il quelque souscripteur trop dur à la détente ?... aussitôt, a un signe mystérieux, s'ouvrait la porte du cabinet où le personnage était colloqué comme une curiosité d'histoire naturelle dans un bocal, et alors l'effet était produit. Comment résister au prestige de deux ft es épaulettea , d'un grand cordon de la Légion d'henné .à la couronne de cheveux blancs du vieillard? —. Les là rossés avaient un mot pour désigner cet exercice : « Le général est à la parade. s M. le président de la République -- il ne s ' agit plus de

parade — est allé à Compiègne, où l'on prépare, dit-on, un camp de plaisance. Ce sont la jeux de princes, et, comme on sait, trois monarchies en ont tâté. En 4698, Louis XIV y amusa sa cour et y ruina ses officiers; quarante ans après, un ministre complaisant y donna à Louis XV, roi déjà blasé, le spectacle d'une petite guerre qui épuisa le trésor et coûta la vie à nombre d ' hommes... de bois ; rassurez-vous. L'armée effective opéra sans ménagement contre l'ennemi figuré par des mannequins. Pendant deux jours une mitraillade réelle extermina des assaillants fictifs. Le dernier camp date seulement de 4834 — Napoléon et même les gouvernements de la Restauration s'étant toujours refusés à ces parodies de la guerre. — Le jeune duc d'Orléans, qui le commandait en chef, y exerça une hospitalité de bon goût et à ses frais; sauf l' opéra dont il se donna les violons, cette représentation ne rappelait aucune des pompes dont l'antique monarchie se plaisait à s'entourer; cependant l ' expérience fit jaser, et personne ne fut tenté de la recommencer. Aujourd'hui on ne dira rien, et que pourrait-on dire, puisque nous sommes en république? Au sujet de ces voyages, il faut observer, à l ' honneur., du roi Louia-Philippe , qu'il en bannissait gracieusement toute étiquette. Le wagon royal s ' ouvrait aux plus minces dignitaires. Aujourd'hui que l ' autorité voyage en plus grande compagnie à ce qu'il paraît, on est plus sé-

vère sur le chapitre des admissions. Dans l'omnibus présidentiel, il n'y a de place que pour les gros bonnets de l'armée ou de la finance; pourtant on a eu beau faire, 'dans le dernier figurait plus d'un vilain. C'est M. le baron James de Rothschild qui a fait les honneurs du voyage à M. le prince président. Vous connaissez les détails de la cérémonie qui, selon les historiographes officiels, a été pavoisée, rimée, peinte et mise en musique. Les ménétriers de l'endroit, accourant au-devant du cortége sur l'air : Parlant pour la Syrie, un colonel de l'Empire se trouvant mal d'émotion (c'était peut-être le colonel de l'Ambigu), une jeune mariée réclamant la bénédiction de Monseigneur, un enfant paralytique retrouvant tout à coup l'usage de sesjambes à l'aspect du neveu de l'Empereur et courant jouer à la fossette, voilà' le spectacle ; et M. de Montalembert, qui était présent, aura dû crier au miracle! puisqu'il s'y connaît. Après les émotions de la légende, l'histoire à 'offert ses enseignements. C'est à Compiègne que fut pendu (4450) un certain Guillaume de Flavy, auteur d'une échauffourée pour s'emparer du pouvoir dans la ville. Charles-Quint, s'y trouvant lors de son passage dans les Flandres, disait à François P r : « Pour venir s'esbattre dans ce beau château, il faut une grosse dotation n (le mot est du temps). On assure que l'illustre visiteur d'aujourd'hui ayant demandé à voir l'appartement que l'em-


L ' ILLUSTRATION, JOURNAL UNIVERSEL. pereur Napoléon habitait de préférence, son guide le conduisit dans une chambrette de médiocre apparence où le grand homme aimait à se reposer... dans le travail. M. LouisNapoléon aura dû retrouver dans les salons d'apparat de cette résidence la trace des fêtes qu'y donnèrent successivement ses derniers possesseurs.... Et les sentiers encor tout parfumés Des fleure dont sou leurs pas on lei avait semés.

Mais à quoi bon ces souvenirs de la monarchie, M. le président de la République est rentré depuis hier à l'Elysée où il a repris ses occupations, pour parler comme le Moniteur. A ce propos, on réchauffait naguère une vieille histoire de main-chaude; voici une anecdote aussi vraie et plus récente. On conte que le maître du logis parcourant son cabinet dans l'attitude d'Henri 1V en famille et chargé d'un aussi doux fardeau, l'envoyé d'Espagne se présenta à 1 entrée : a Monsieur l'ambassadeur, dit alors ce bon prince, vous avez des cousines, eh bien ! je puis achever le tour de la chambre. a Les grands dlnrrs reprennent faveur, Met il est vrai que les voyages aineuisent l'appétit. Le plus cilabre de nos financier& réunissait der— nièrement à sa table les épées les plus illustres de la garnison , lorsqu'au dessert, la maîtresse de la maison se tournant vers le général Ch., 7-, qui occupait la place d'honneur à côté d'elle, lui offrit gra,cieusement un cachet en or massif, admi- , e ,i•ablement ciselé et dont les moulures représentent un guerrier forçant l'entrée d'une citadelle. Audessus du nom du général on distingue les initiales R. F. gravées sur le manche. — Mais, observa le principal intéressé, ce sont les majuscules de République krançaise; — de-Rothschild frères, ajouta l'amphitryon. Dans un monde plus mêlé de journalisme et d'autre chose, les petits soupers se perpétuent en pleine canicule. Quand on a dansé tout le long du jour sur la corde roide du premier-Paris et de la comédie parlementaire, il est permis d'oublier ses fatigues dans les rosi s d'un ; festin décolleté. Ces distractions sont i ralignées surtout par un Lucullus politique et littéraire comma certain journal à 32 francs ; ses desserte sont fastueux mais pudiques, on en a banni les tahlea 'vents. La chai exquise et co tionnelle , typon ne s'avisereit plus de faire manger a ses convives limaigl on en coule% com- me il s'en avisaintrefois pour célébrée à sa manière l'échauffourée de Boulogne et sa déconfiture, si bien qu'en mémoire do celte soirée, les assistants disent encore : Etiez-vous du souper de l'aigle ? Vous savez qu'Hermione a pris le chemin de l'Epire et que Phèdre est arrivée à Mycènes, c'est-à-dire en-Angleterre. En partant on faisait les plus beaux raves dorés, Rachel et sa tribu comptaient désouvrir la Californie au théâtre de M. Mitchell, hélas I on y a tronvé les déserts de l'ArabiePétrée. La tirade se meurt, la tirade est morte, et nous faisons des recettes qui font pleurer notre vanité ; Veuf de la grande tragédienne, le Théâtre-Français laisse venir à lui les petits enfants de l'art dramatique eet la semaine est grosse de débuts. On a entendu d'ab et fort bien enendu , je vous jure, Ballailde , dans na. Sa voix est

une grosse cloche, un bourdon de Notre-Dame auquel il ne met une sourdine qu'à la dernière extrémité. Il faut prier Ballande d'adoucir les éclats de son bel organe, il devrait aussi corriger son débit qui gasconne, et ne point viser à l'effet d'une manière aussi solennelle. Il montre du reste assez d'intelligence et de pratique pour remplacer M. Ligier. Comme tant d'autres grands rôles en décadence, M. Ligier se cherchait dans sa grandeur passée et ne s'y retrouvait presque plus. A côté de M. Ballande, les amis de la tragédie voudront certainement encourager mademoiselle Siona Lévy, Iphigénie enfantine qui récite les vers de Racine avec une grâce -à la Champmeslé. Mademoiselle Siona Lévy a reçu d'excellentes leçons tragiques et comiques qui lui profiteront tôt ou tard; seize ans, l'espérance et un grand désir

Ascension de M. Poitevin au Champ-de-Mars, le 14 juilletyl 850.

de bien faire, c'est quelque chose en attendant . mieux. Le lendemain, c'était le tour d'Hermione ou de mademoiselle eune jeuneet belle personne dont la diction est pure et les intentions très-dramatiques. Mademoiselle Jouvente oublie trop peut-être qu'Hermione a le diable au corps, c'est Voltaire qui le dit. Elle est aussi calme qu'Andromaque, elle a peur de se fâcher contre Pyrrhus et même contre Oreste, alors même qu'elle leur jette au nez les choses les plus désagréables. A cela près, il ne manque presque plus rien à mademoiselle Jouvente pour réunir danse la tragédie autant et plus que personne. Au même Instant, mademoiselle Billaut, autre débutante, s'en prenait à. Regnard. La proie qu'elle convoite, ce n'est pas le coeur de Pyrrhus, mais celui de Crispin. La -gaieté

37 friponne de Lisette et la belle humeur de Lisette, voilà son ambition ; et pour commencer elle en a les gràces espiègles la mine accorte et résolue et les jolies fanfreluches. Le temps et l'expérience aidant, cette agréable Lisette promet au Théâtre-Français une piquante Dorine et une joyeuse Marton de plus. Nos autres nouveautés, c'est la reprise du Chiffoenier vieux habits, vieux galons. A cette même place, il y a quatre ans, nous avons payé notre tribut d'éloges au talent de P auteur, M. Félix Pyat, et à celui de M. Frederick Lemaitre. Assezde loques et de haillons, disions-nous avec tout le monde, en manière de correctif à nos points d'admiration; mais aujourd'hui Fauteur , que nous aimons comme homme de cœur et comme écrivain de talent, est dans l'exil, et nous ne songerons plus qu'au plaisir de lui envoyer une poignée de main fraternelle et de constater le nouveau succès de son ouvrage. Il faut oublier tout net les Trois Dondons (Vaudeville) et vous allez en faire autant de la Vie de Café (Variétés), c'est une mauvaise suite à la Vie de Bohème, qui ne valait pas grand chose,mais dont le premier acte offre une spirituelle introduction ale vraie comédie.C'était pourtant un cadre heureux pour l'observation de moeurs que cette Vie de Café. Estaminet ou café, le mot résume une population, c'est la petite capitale dans la grande. Salle à Manger et à boire de tout le monde, salon de jeu, atelier de pelaique (la politique dé café I), Bourse, bazar et spectacle, n'estce point encore le quartier général de la . petite et de la grande bohème ? Combien d'échappés de billard qui un beau jour se sont trouvés à la tribune! Il y a une certaine politique qui s'apprend peut-être aux dominos. Voilà pourquoi la curiosité s'éveille devant la coMédie ou le vaudeville qui vous dit : La scène se passe dans un café , a la condition toutefois que vauresdeville ou comédie ra pas chercher see intérêt ailleurs. Mais que voulez-vous qu'on fasse de votre Vie de café au lait éventé, qui tourne au drame bourgeois , et se fait sentencieuse et déclamatoire? Dès le lever du rideau on a senti la maladresse des auteurs et a quel point ils s'étaient trompés. Leur Vie de café, c'est le Mari qui se dérange, une centième édition. Au deuxième acte le trompe-l'oeil est surtout reconnaissable, on y entasse toutes sortes de personnages muets, existences manquées, génies incompris, comparses en habit noir qui montre la corde. Un seul prend la parole et fait sa démonstration, c'est Gabarrou , étudiant de quinzième année, barbe luxuriante, grand culotteur de pipes, qui gagne sa vie et qui la perd au billard ; philosophe dans la débine, et coeur d'or sans le sou. Il trouve de l'argent dans la poche de ses créanciers, et c'est son plus grand tour de force; il grise un oncle alsacien qui faisait fi de sa société, et c'est ce qu'il invente d'un peu réjouissant. Cependant la pièce est jouée avec soin et même avec talent, comme si elle en valait la peine : que la température lui soit légère Il y a eu encore la Chanson de Gallet , au Gymnase. Pièce légère et charmante, touche franche, exécution soignée et châtiée, joli succès pour M. Saglier, un très-jeune auteur PHILIPPE Besorer. à ses débuts .


L'ILLUSTRATION, JOURNAL UNIVERSEL

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Journal et correspondance DE SAMUEL PEPTS, SECRÉTAIRE DE L'AMIRAUTÉ SM CHARLES II ler JACQUES II (I).

Nous n'avions pu l'année dernière présenter qu'un tableau incomplet de la restauration des Stuarts , à l'aide du Journal de M. Pepys, les trois premiers volumes, qui seuls étaient entre nos mains, n'embrassant qu'un espace de sept années. Or, l'examen nouveau auquel nous avons cru devoir nous livrer pour être juste envers le sujet, nous ne le refuserons pas au roi; le supplément d'enquête qu'un individu a obtenu , un parti tout entier a bien le droit d'y prétendre. D'ailleurs les gens qui sont au pouvoir, nous en avons des exemples quotidiens, se plaignent toujours d'être jugés trop vile. On ne leur laisse pas le temps de réaliser les bonnes intentions qu'ils ont au fond de l'âme. Assurezleur l'autorité jusqu'à la fin de leur vie, et vous verrez I... N'en déplaise à S. M. Charles II, nous ne prolongerons pas la sienne de plus de deux années; le livre de M. Pepys, qui est notre constitution, nous interdit d'aller au delà , et, court eu non, nous l'engageons à mettre ce reste de temps à profit, car cette fois le jugement sera définitif et sans appel. Il faudrait être bien rigoriste pour ne pas comprendre qu après un long exil un prince éprouve un besoin Irrésistible de se livrer à toutes les satisfactions de l'âme et du corps dont il était sevré; mais depuis sept ans assez de corps ont été tramés sur la claie, assez de têtes accrochées aux portes de la ville, assez de femmes déshonorées, assez d'argent gaspillé. La satiété, sire, doit vous être venue; justifiez donc enfin l'accueil qu'on vous a fait. Diminuez la responsabilité terrible qui pèse sur ce misérable Monk. Fournissez donc quelques excuses à cet homme à qui vous devez votre couronne. Qu'on ne puisse pas dire de lui que c'est seulement au désir d'avoir de l'argent et des places, au désir d'être fait duc d'Albemarle, qu'il a sacrifié la liberté de son pays, ses serments, son honneur. Que ses amis, s'il en a, puissent trouver dans votre conduite quelques circonstances atténuantes à alléguer en faveur de son crime. Songez à l'avenir, songez aux autres princes qui méditeraient de faire rentrer sous le joug une nation révoltée. Que votre imprudent exemple n'achève pas de déchirer le bandeau (roué qui couvre déja si mal les yeux des peuples. Écoutez ce que dit votre fidèle sujet, votre partisan, votre employé Samuel Pepys. a 26 avril 1667. A White-Hall, et-là vu le duc d'Albemarie , qui n'est pas bien, et qui devient tout à fait imbécile... Puis, j'ai fait un tour avec M. Evelyn, avec qui je me suis promené deux heures, à parler de notre déplorable gouvernement, où tout est mauvais, — disant que le roi est mené par de mauvais hommes et de mauvaises femmes; qu'il n'est pas dans sa nature de se refuser rien de ce qui a trait à ses plaisirs. » Monk a beau retomber en enfance, il ne recouvre pas son innocence première, à en juger par le fait suivant : Un négociant, nommé Moyer, a obtenu un ordre du roi, du duc d'York et du conseil, pour l'élargissement de son frère qui est en prison , et il s'était engagé par écrit à récompenser celui qui lui ferait obtenir ceeorare. e 16 mai 4667... Mais il parait que mylady duchesse d'Albemarle s'en était chargée pour une somme convenue, et qu'elle ne l'avait pas fait. Le duo d'Albepoarle envoya le lendemain chercher ce Mayer peur lui dire que, bien le roi et le conseil eussent donné l'ordre d'élargir son néanmoins, s'il ne prenait pas enconsidératem les pe nes de ses amis (à lui Monk), il arrêterait cet ordre... • » 7 juillet. Il (M. Moore) me açaine d'autres détails suites infamies qui ttent à la cour dans l'affaire de M. Moyer, qui . lé, et doit demie 500 livres pour sa liberté ; mais 'eut lue grenais personnages sont divisés : qui aura l'argent, le duo sIAlbemarle ou bien un autre lord? Il faudra bien qu'on le *ide en mettant dama l'ordonnance du roi le nom de la pesteuse à l'intercession de laquelle le roi reconnaltra o recorde la liberté : ce qui est une chose lamentable, que nous avouions ouverte. ment que nous faisons ces chomes ,een pour rageur du MOIS et de la justice, mais uni quemeepaue être agréable à telle ou telle personne qui approohe eIts roi. Que PIOU ,. note pardonne à tous! a 3 juin... A Spring-Garclen pt minime delone m i large dans le jardin, réfléchissant% le miteskeiSeheteS demi telSt est mené à présent, comparé oe qui aval, lets au temps de la rébellion, où, les uns par peur, par religion, chacun s'acquittait de sou devoiî, e8 tete persenue ne fait maintenant, faute de l'une et de ',autre. e Pour arrêter la flotte hollandaise, on a coulé bas plusieurs vaisseaux; niais la frayeur a jeté les esprits dans un tel désordre, querparmi ces vaisseaux il s'en trouve de tout neufs, d'autres chargés de valeurs considérables, plusieurs millions, le Franklin, qui contenait une énorme quantité d'approvisionnements pour la marine, des brûlots qui eussent été fort utiles à la défense, et enfin un bâtiment étranger qui se reposait sur la foi des traités. ■ 44. Mais ce qui est bien étrange, c'est la mauvaise volonté et l'insubordination de tout le monde, principalement des gens. à la solde du roi; c'est à qui ne voudra rien faire, à ce que me dit air W. Pen, tous réclamant à grands cris de l'argent ; et cela a été au poilu à Chatham, que ce soir est venu un ordre de sir W. Coventry d'arrêter le payement des salaires de ce chantier le duc d'Albemarle ayant rapporté que sur 4.100 à la solde, il n'y en avait pas plus de trois qui s'étaient présentés pour travailler. s 4 er juillet... A Gravesend, et là mis pied à terre et descendu aux nouvelles batteries qui paraissent devoir être trèsbelles, et là entendu un homme du commun déblatérer contes le sottise des officiers du roi, de dépenser tant d'arte V* tee W. des 10 et 21 uni tue et deo 15 et 20 Pela 1860.

gent en travaux à Woolwich et à Deptford , et en coulant bas de bons bâtiments, avec leur cargaison, tandis (m'en dépensant la moitié moins ici, ou aurait tout mis en sûreté, et cet endroit aussi, depuis lougtemps. Et je crois que nonseulement cela est vrai, mais que les meilleurs de nos actes à nous toua sont tellement bêles, . que es derniers des hommes commencent à y voir clair, et les prennent en mépris. » 3. Les nouvelles sont que l'ennemi a débarqué trois mille hommes près de Harvvich , et a attaqué LandguardFort .... Le duc d'York est parti pour y aller aujourd'hui, tandis que le général (Monk) était assis dormant cette aprèsmidi % la table du conseil. » 12. Sir H. Cholmly a entendu mylord chancelier dire au roi : « Sire, tout le monde se plaint publiquement de trahison, que les choses ont été menées perfidement par quelques-uns de vos grands ministres... e Mais l'autre jour, à ce que me conte air H. Cholmly, il a dit à sa table : « Trahison I je voudrais bien que nous pussions prouver qu'il y a eu là quelque chose de semblable ; car cela annoncerait quelque esprit et quelque réflexion ; mais nous sommes ruinés uniquement par la sottise et par la négligence? » Le roi et lady .Caatlemaine se sont querellés; il ne l'a pas vue depuis plusieurs jours, et ils se sont quittés avec de gros mots, le roi disant que c'était une drôlesse qui se niéMit de choses qui ne la regardaient pas „ et elle, le traitant d'imbécile, et lui disant que s'il ne l'était pas, il ne laisserait pas le maniement de ses affaires à des imbéciles qui n'y comprenaient rien. Les dépenses de la cassette privée, qui étaient de 5,000 livres sterling par an sous Jacques I sr et de 40,000 livres sous Charles Pr, se sont élevées à plus de 100,000 livres, sans compter tout ce que coûtent le duc d'York et les autres membres de la famille royale. Aussi Pepys ne peut-il s'empêcher de laisser échapper cet aveu : « Il est étrange de voir combien aujourd'hui tout le monde songe à Olivier (Cromwell), et fait son éloge, disant que de bonnes choses il a faites; et comme il se faisait craindre de tous les princes étrangers; tandis que voici un prince rentré avec tout l'amour et les voeux et le bon vouloir de ses sujets, qui lui ont donné plue de témoignages de loyauté et d'intention de le servir de leur fortune que jamais peuple n'en a donné, et qui a tout perdu si vite, que c'est un miracle qu'un homme ait trouvé le moyen de tant perdre en si peu de temps. a 25. Le parlement s'est ajourné; mais il est clair que si ils dauberont ferme sur les fautes du on les laisse si gouvernement- veuille qu'il leur soit permis de le faire, car rien; i eur, ne sauvera le roi et le royaume r que de le fi » 27. A où j'aï rencontré Fenn; et il me dit que air John try apporte la confirmation de la paix; mais je ne vois pas que la Bourse en soit du tout contente, bien au contraire; car mi regarde la paix comme faite uniquement pour que le roi puisse prolonger quelque temps ses débauches et ses aises, en sorte que les négociants sont tout découragés. Il me dit que le roi et mylady Castlemaine sont tout à fait brouillés, et qu'elle est partie, et qu'elle est grosse, et qu'elle jure qu'il faudra que le roi reconnaisse son enfant; qu'elle fera baptiser dans la chapelle de White-Hall mamelle; ou bien elle le portera dans la galerie de White-Hall, ete lui broyera la cervelle à. la face du roi. 11 me dit que oi et sa cour n'ont jamais été ai adonnés que maintenant au jeu, aux jurements, aux femmes à la boisson et à tous les vices les plus abominables qui soient au monde, en sorte que tout doit aller à néant. s 29.... Et cela m'a rappelé que les Hollandais ont, mal" gré toute leur crainte, opéré leur retraite par ce passage dif0cile, mieux que nous o avons pu faire nous-mêmes en pleine Mer, lorsque le duc d' Albemarle s'est enfui devant eux, que le Prince s'est perdu, et que le Royal Charles et les autres grands vaisseaux sont venus échouer sur le Galloper. Ainsi, en toutes choses, en sagesse, courage, force, connaissance de nos coure d'eau et sucras, les Hollandais ont l'avantage tersniaent le guerre avec la vides° de leur sur natta, côté. » Le parlement est prorogé jusqu ' au mois d'octobre. e Ami les voi voyés de nouveau, à leur grand mécontentUent à e pies grand, je crois, qu'aucun parlement ait jamais vé, de se voir tellement pris pour dupes, et le nation marchant évidemment â sa ruine, tandis que le roi, ils M voient, n'est gouverné que par son libertinage, par lett fuguai et tes vauriens qui I entonne... Tous ceux à qui j'en parle tiennent le royaume pour perdu. Ils savent ce que le roi dit, que lui et le duo d'York font ce qu'ils peuvent pour se procurer une armée, afin de se passer de parlements-- et que Bab. Ma.y e donné au roi le conseil d'écraser le gentlemen anglais, disant que 300 livres par eu étaient assez pour tout homme qui ne vivait pas à la cour... Entre autres propos, mon cousin Roger nous a raconté comme une chose certaine que l'archevêque de Canterbury actuel entretient une fille, et que c'est un coureur de filles, s'il en fM.. et connu pour tel; ce qui est une des choses les plus fflitt fanantes quej ale entendues, si ce n'est cette autre, qu'il donne aussi pour certaine, à savoir que mylady Castlemaine a fait dernièrement un évêque, son oncle, le docteur Glenharn, qui, dit-on, je crois, est évêque de Carlisle; un sacripant qui s'enivre et qui jure, un vrai scandale pour l'Église. Et maintenant il prétend à l'évêché de Lincoln , en concurrence avec le docteur Raynbow, qui est compté parmi les plus méritants de l'Église, comme piété et comme savoir. Ce sont des choses si scandaleuses à considérer, que tout homme qui les entend ne met pas en doute que noue ne Soyons perdus.... M. Povy me dit que le roi n'a pas de plus grands ennemis au monde que les. gens de sa UMM; car il n'est presque pas un de ses abers qui ne le maudisse de eurir de faim , et il n'y pas nn liard à trouver Meutr de p ela,

e

En allant à White-Hall, Pepys rencontre le secrétaire du lord chambellan , M. Cooling, qui, étant gris, lui parle avec une franchise dont le bonhomme a peine à revenir. Il le remercie d'un petit service. « Mais, dit-il, je voua en prie, regardez mes remerciments de votre obligeance pourinoi comme un miracle; car, il est contre la règle de la cour qu'un homme qui m'a emprunté de l'argent, fût-ce pour acheter sa place, le reconnaisse le dimanche suivant. Et alors il nous a dit que son cheval était un pot-de-vin, ses bottes un pot-de-vin ; qu'il n'était fait que de pots-de-vin.... qu'il s'en faisait donner marchands; et il nous a invités à venir en boire par tous chez lui.les e 9 août. A Westminster chez M. Barges, et lui et moi ' avons causé, et il déclare formellement qu'il s'attend à ce que, de toute nécessité, ce royaume retombe en république; et d'autres gens sages sont du même avis : cette famille-ci faisant tout ce que des imbéciles peuvent faire pour se mettre hors d'état de conserver leur royaume, ne s'occupant que de leur libertinage et de leur plaisir, et rendant leur gouvernement si onéreux, qu'on se souvient qu'il se faisait de meilleures choses et que les affaires étaient mieux menées et à moins de frais sous une république que sous ce roi-ci. » 19. M. Moore convient, avec la plupart dés gens que je rencontre, que nous retomberons en république dans quelques années, que nous le voulions ou non; car les dépenses d'une monarchie sont telles, que le royaume se refuse à les supporter ; et les choses ne sont pas si bien menées aujourd'hui qu'elles l'étaient auparavant. » 2 septembre. Après dtner, vient M. Townsend; et là, j'ai été témoin d'une horrible semonce que M. Ashburnbam, en qualité de valet de chambre du roi , lui a faite, à cause du manque de linge pour la personne du roi : ce qu'il a juré ne pas être tolérable, et que le roi ne le tolérerait pas ; et que le roi son père aurait fait pendre le mettre de sa garde-robe, si on l'avait servi ainsi. Le roi, à l'heure qu'il est, n'ayant pas un mouchoir, et seulement trois cravates : il le jurait. M. Townsend a allégué le manque d'argent, et le mémoire du marchand de toile, qui montait à 5,000 livres. » 4.... Resté et entendu l'affaire de l'alderman Barker, qui se plaint d'avoir été lésé par le conseil d'Irlande, au sujet de ses terres là-bas : tout ce que j'ai remarqué là, c'est la niaiserie du roi, qui n'a fait que jouer avec son chien tout le temps, sans s'occuper des affaires; et ce qu'il a dit était d'une faiblesse extrême. 25. Avec sir H. Cholmly, qui était venu me trouver, pour son affaire, à White-Hall ; et là est venu aussi mylord Brouncker ; et bientôt on nous a fait entrer, et nous avons lu notre papier ; et il a été beaucoup discouru là-dessus par sir G. Carteret, mylord Anglesey, sir W. Coventry, et mylord Ashley, et moi-même; mais j'ai distingué aisement que pas un d'eux n'entendait l'affaire; et le roi a fini par la terminer en disant nonchalamment : a Allons, a-t-il dit, après toute cette discussion, je commence à comprendre; et c'est qu'on ne peut faire en ce cas rien de plus qu'il n'est possible. D Ce qui était si bête, que je n'ai rien entendu de pareil... Et là-dessus, nous nous sommes retirés; et je confesse que je suis parti tout honteux de voir avec quelle légèreté les choses se traitent là. n Il est question au parlement de mettre en accusation le lord-chancelier, le beau-père du duc d'York ; et un des griefs, c'est : « Qu'il a pria de l'argent pour plusieurs marchés qui ont été faits avec la couronne; et on en cite un dont on se plaint déjà ; mais il y en a tant d'autres enveloppés dedans, que, FI on dévoile les choses de cette espèce, presque tout ce monde sera plus ou moins compromis. » 16 novembre. Rencontré M. Gregory, ma vieille connaissance, homme de jugement; et nous nous sommes promenés une heure ensemble, à causer de la triste perspective qu'offre le temps présent ; et il dit, entre autres choses... qu'après tout cela, le parlement ne donnera probablement pas d'argent au roi; et qu'en conséquence, il est étonnant que le roi se laisse aller à tant d'extravagances, qui toutes tendent à l'amoindrir, et y parviendront de plus en plus. Et, de cette façon, tous les esprits sont divisés, si bien, qu'il n'y a j'amers eu une si grande incertitude en Angleterre sur l'issue des choses qu'en ce jour ; personne n'ayant ni repos ni enté. s le me rappelle ce qu'a dit Evelyn, qu'il croyait que nous nous verrions bientôt retomber en république. e 14 février 4667-8. On m'a dit ce soir que mylady Castlemaine est tellement joueuse, qu'elle a gagné 15,000 livres sterling en une soirée, qu'elle en a perdu 25,000 dans une autre, et qu'eh) en a joué 1,000 et 4,500 d'un coup. e 16. Beaucoup causé sur le mauvais état de l'Église, et comment le clergé en est venu à n'avoir plus aucun genre de mérite ; et, comme on le dit généralement, il faut qu'il soit réformé ; et je crois que la hiérarchie sera ébranlée avant peu, qu'ils le veuillent ou non. e 22 mai. J'ai fait les apprêts de mort voyage à Brampton demain, qui ne sera pas agréable, j'en ai peur, à cause de l'humidité du temps : car il a plu très-fort toute la journée; mais j'en suis moins contrarié, parce que le roi, et le duc d'York, et la cour sont aujourd'hui à Newmarket, à une grande course de chevaux, et se proposaient un grand plaisir pendant deux ou trois jours, et sont exposés à la même humidité. s 48 juillet. Ma vieille connaissance, Will Swan, est venu me voir. Il continue d'être un fanatique factieux; et je le traite civilement, m'attendant à voir ces gens-là redevenir puissants. » 30 août. biné avec le duc d'Albemarle, aussi salement que jamais.... au jardin du roi, et là où la reine et ses dames se promènent; et j'ai volé des pommes sur let arbres. » 31. Aux Piliers dHercule , et là, dîné tout seul, tans dis qu'on me rateehilit le talon de mon soulier, que j mie

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Lmuitmtniert, Vent-on un **tatillon de rhonnéteté de la diplomatie?

JOURNAL musa.

*One 'Tem* eue tait les paroles, et M. Antony UMM la Musique, n est inutile que nous racontions l 'histoire de 1, jeune fille moabite et du vieux patriarche Pa tout le Inonde la conne; • a dans so n Win» assez exactement suivi ilion biblique. C'est du compositeur que nous devons ' cipalement noua occuper. Sa téche était ingrate et périlleuse. Merl* une partition entière,

ée0titcsre la conversation de eeprsavee sir G. DOWning. ■ edfetembre. Il m'a dit cru il avait de si bons espions, qu'il a fait prendre les clefs de De Witt (le grand pensionnaire de Hollande) dons* poche, pendant qu'il était au lit, et ouvrir son cabinet, et qu'on lui a apporté ses papiers, et qu'on les a lemmes dans ses mains pendant une heure, et qu'on les a *pestés et remis en place et remis les mettre en musique tout un drame seulement avec des voix, clefs dans la poche de De Witt. Il dit qu'on fui a toujours et encore seulement des voix d'hommes, à l'exception de celle de l'héroïne, c'était un véritable problème à résoudre, et des Spwrté leurs plus secrets débats, ceux qui ne se passaient qu éntre deux ou trois des prineipauX d'entre eux , au bout plus difficiles. M. Elwart est asserément fort louable d'avoir d'une heure, et qu'une heure après il en écrivait au roi, mais eu la patience et le courage d'en chercher la solution; mais, que personne ici n'en tenait compte. nous l ' avouerons sans détour, cette patience nous paraît ici » 30 janvier 668-9.... W. Batelier s'est mis à lire une employée en pure perte, ce courage une vaine témérité. Les brochure fran4* qu'il m'à apportée, pour inviter le peuvoix humaines ont des limites bornées, et, dans ces limites, ple de France it 'çpertw à as navigation; ce qui est cer- leurs facultés sont naturellement prescrites; leur demander tainement de ion iota et* qui nous perdra en peu d'an- de remplir dans une oeuvre musicale un rôle analogue à cenées, si le rot de Franco continue à équiper sa marine et à lui des instruments d'un' orchestre, c'est exiger d'elles tout il a commencé. bonnement une chose impossible. Rien n'est plus agréable à P alffiratre, ai ne VO soneemmerce, ce - 46 mars. Il m'arrive M Evelyn de Deptford , un brave écouter qu'un morceau de musique à voix seules bien conçu et digne-homme, qui *ne avec moi ; mals un mauvais dîner. dans les conditions voulues; rien n'est plus monotone qu'une n est navré de es. qui sa passe, et me dit ouvertement ce oeuvre entière de longue haleine écrite sans autres ressources qu'il su pense, et que notre ruine approche; et le tout par musicales que des voix, quand surtout cette oeuvre vise au la relie dü rei. descriptif et au pittoresque. Par exemple, dans la deuxième Vain en voilà assez sas' ee sujet. La cause de la restaura- partie de sa symphonie chorale, M. Essart s essayé de déit** été suffisamment entendue; et nous laisserons au lecpeindre un ouragan. Un ouragan chanté I qu'est-ce que cela tette le soin de casser ou de confirmer notre jugement. Nous peut être, sinon une difficulté insurmontable que s'est grapréférons employer le peu d'espace qui nous reste à racontuitement donnée le compositeur qui, à son tour, a créé, par ter un fait qui est tout à la gloire de M. Pepys. Nous avons celtemème, aux chanteurs d'autres difficultés également inun certain faible pour lui, malgré ses petitesses et ses ridi- surmontables? Beethoven , dira-t-on, et Rossini ont bien cules, et nous sommes charmé de pouvoir en toute confait, eux aussi, des descriptions musicales d'orages, fun dans science dédommager sa mémoire des vérités un peu dures sa Symphonie pastorale l'autre dans l'ouverture de Gui:que nous nous sommes vu forcé de lui adresser par sa pro- 1131011e Tell; ce qu'ils ont' fait avec des instruments, pourpre bouche. Nous le proclamons donc avec une vive satisfacquoi ne le ferait.on pas avec des voix? C'est en raisonnant tion : M. Pepys a été éloquent, il ne l'a été qu'une fois dans de la sorte qu'on arrive ordinairement à des monstruosités, sa vie; mais enfin il l'a été, et si bien été, que la ville et la ou tout au moins à des excentricités fort bizarres; et nous ne cour ont retenti du bruit de ses louanges; que le solicitor gésaurions voir autre chose dans l'oeuvre nouvelle de M. Elwart aérai, le plus éloquent des gens de roba, au dire de M. Pepys, prise dans son ensemble. Cela ne nous empêche pas de renen a été tout à fait jaloux; que le roi et le duc d'York lut ont dre justice au mérite éminent de M. Elwart, de reconnere fait compliment de son succès; qu'on lui assure qu'il pour- qua dans certaines parties de détail le compositeur a montré rait gagner au moins 4,000 livres par an, voulait mettre un talent des plus remarquables; que, partout où la matière une robe et plaider au barreau ; qu'on lui proteste qu'en tout vocale pouvait suffire à rendre sa pensée, il a prouvé que temps on ferait vingt milles pour entendre un pareil dis- cette matière lui était familière, et qu'il savait la ployer, la tours; enfin qu'il est un autre Cicéron. Le lecteur peut bien façonner, la conduire au gré de sa fantaisie. Et il n'en est etre surpris : M. Pepys ne laissa pas que d'en Sire surpris que plus regrettable que M. Elwart n'ait pas disposé son lai-même; et, prudemment, il se promet bien de ne pas oeuvre de manière qu'elle fût, tant pour les interprètes que Compromettre un pareil triomphe en se hasardant à ouvrir pour les auditeurs, une oeuvre possible. une seconde fois la bouche. L'exécution n'a pas été irréprochable tant s'en faut; et Mais aussi quel stimulant! On s'attaquait à sa bourse, au il n'y a pas lieu de s'en étonner. La ' des voix, de fruit de ses économies, de ses pots-de-vin I Son or, qu'il avait dre la musiquelque méthode qu'on fasse usage emporté, comme Énée ses dieux pénates, à travers la peste, que, sera toujours chose difficile et Ion éfir. Les exérincendie de Londres, les voleurs, dont il se croyait sans entants réunis l'autre soir à l ampluth Ecole de mécesse menacé, et les Hollandais, dont la flotte avait failli ve- decine étaient tous élèves de M. Emile Cho y é. L'école de ce nir mouiller an pied de la Tour de Londres ; son or, qu'il professeur est, relativement à l'enseignement populaire du avait disputé au goût de sa femme pour la toilette, , à son chant, une sorte de protestantisme musical; en supposant, propre goût pour les actrices, les spectacles et les petits sou- d'après les conventions officielles, que l'orphéon Wilhom pers; son or avait excité la convoitise de la chambre des soit l'orthodoxie. Les orthodoxes sont du pauvres routiniers, communes, qui, sous prétexte de malversation et de corrup- an dire des autres; ceux-ci sont de dangereux novateurs, tion, voulait le lui faire déposer sur les autels de la pro- s'il en faut croire ceux-là. Ce n'est, on le voit, ni plus ni bité administrative, divinité de la fable à laquelle M. Pepys moins que le double principe de l'autorité et de la liberté était trop bon protestant pour croire et surtout pour sacri- appliqué à l'étude des éléments de la musique. A la vérité, fier I Attaqué dans sa passion favorite, qui ne deviendrait l'oblat de la querelle semble être, jusqu'à présent, assez inéloquent ? Quoique nous n'ayons du succès de M. Pepys que différent au public. Peu lui impo à lui, qu'on solfie par le témoignage de M. Pepys lui-même, nous y croyons plei- chiffres ou par notes. Celui qui cWe le plus juste et a la nement; et ce fait, loin de nous trouver incrédule, nous en plus belle voix obtient sa préférence. L'impartiale équité expliqua un autre qui jusqu'ici nous avait paru peu vraisem- nous oblige à déclarer que les élèves de l'école Chevé n'ont blable, celui du fils muet de Crésus. Si deux négations, en pas chanté, le soir où nous les avons entendus, avec plus grammaire, valent une affirmation, n'en peut-on pas dire de justesse que les élèves de l'école adverse, si nous nous autant de deux invraisemblances? rappelons bien les occasions que nous avons *en d'entendre ces derniers; peut-etre même faudrait-il ajouter Ait éontraire; peut-être aussi ode tient-il en grande partie é ce malencontreux °wagon. Vais à quoi bon M. Émile Che* Catronnemass entreprend-il de faire éluder un ouragan par ses élèves' Vous ne devineriez jamais où la musique a élit domicile Les voix produites par Mi méthode fussent-elles d'une que. certain jour de la semaine dernière. M* de repas vous lité lecontestabhment slupdrieure, ce n'est certes pas là Sb laisser chercher trop longtemps et sans MM vainement, moi« de les faim valoir. nous allons vous le dire Mut destine. C'est I Mode de méEn drue& compositeur et exécutante 'Mitent des éloges: decine; dans une espèce de gros puits de forma densi-ciaca- leur zèlerpeur l'art ne same* être nié' lasse intention*** ris là-dom hire, auquel on donne pompeusement,. ducats bffl* da. entellentsas et n'est pas sous qui • musa Nin de se ciel, le nom de gravi amphitbittre. Là, une moine am* Moindre dee* Toutefois noue reco

de deux **cinquante voix, es un auditoire de miles douze tente étiei eataile. su, peu nenni Ms uns sue Me mitres, l la lueur de dire, t becs de hampe, qui, dans heur êtessement, e éclairer à regret pareille Mas * en rapport me les Mystère. do cake journalier d°àte et de eridien. Qua* die litirepure, il est facile de s'imegi nerce midis ons humilie*. était us tents* de rette multitude de poum ittinents d cela des émanations, pou nese I demandé si tel était le parfum habituel de Yen** qu'et bre en ce ftee ; — bref, faute de pouvoir ou de sevoir Fprimataabement, nous dirons tout simplement des_ 'uns dinde de médecine ; et voue sena via jeta Ct près exacte des circonstances locales daim lesquelles et produite Pauvre dont nous avons à vous esdretotal% Déplorons en passion, ne serait os que pour Ifitequit de notre coiscieuee, mots, en soit encore *den tFa ana jours, iPeris, ltaapsvvl y dit munit amptithditere therfflet d'une amie de concerta. Il est évidai de made** ettelemest une Wb de concertes». que, *Paris pma eimeede bée semblabiele tuévente«, none prisesqui reildestt ete lit métier de dires* 1t le saison ot%.. que* atteleet frit .cemeeten Oda veloto L'oeuvre que notatnetta bre' sé entend* je di Mem e qui ne »Maine dent» ait tute lnaggdor de piaffer noire darieltà I une symphonie chorale thitie tn itou *Mie l tmaht Me titre /Wh sl &oit.

rappeler • dans pas

• et aux autres p embrasse mal ike prouve rien. s Qui veut trop pro Umm Itoosonar.

Catedealedet de l'Aidelenterre (4). . ans TAVUltIfire e rem* , les établissements publics *nt tm P*ieux

traite agent crecand dans ?esprit de sociabilité, Me saillante da caractère français. Il den fie** faie de **tes est mémo *Angleterre, où le besoin dec t, moite vif, où une certaine dispoettion stative à l'abstraction, pour sou servir d'une semble répugner *la manque de la vie eerrdsiusac Off ist re. Marquante cependant que, malgré cette **rené d'aptides maisons affectées à des réunions, soit ludee, le no haît privées, est infiniment supérieur en AngleF* Mn pourra parattre impliquer une contradiction ; ué. Mun 411« avec vérité de la *nese** qu'elle n'est On IMW ai un sentiment collet* dag« la vie aughtien, l'intérêt en tend à rétrécir le cor l, par une »pilot« du principe d'atmividue qui tient «tel luge plaie da« lia mœurs de nos voisins, modifie cette propension et détermine, doue p(I) 'vota let 31" Mi sr, le *Violai tu* Ste, et «, e

89 messe de bénéfice, des rapporta de convenances entre des individualités qui s'évitent. C'est sous l'influence féconde de cet esprit d'association que se sont formés la plupart des établissements publics en Angleterre. De même qu'ils s'associent pour produire, les Anglais s'associent pour consommer. Cette autre face de l'association lui fournit le moyen de satisfaire dans des conditions avantageuses un goût très-décidé pour les jouissances matérielles qui se résument dans oe mot confortable. Cette manière d'envisager l'association a favorisé énergiquement la formation de centres de réunion. Elle est la cause la plus active du prodigieux accroissement auquel est parvenue l'industrie des tavernes et des établissements de mémo nature. Il suffit de visiter une seule fois un de ces lieux publics pour s'assurer que, même sous le régime de l'association, l'Anglais trahit qu'an médiocre instinct de sociabilité. N'y cherc cherchez pas les trac* d'une bienveillance réciproque, ou seulement cette pontet* apparente dont on se paye dans le monde. Voyez avec quel Soin scrupuleux les . dispositions intérieures sont combinées de façon à laisser à chacun la liberté de son égoïsme. Vaine a établi pour la commodité de ces consommateurs recueillis de vérifiables cellules sous le nom de boxes ou bottes, dénomination qui donne une idée suffisante et de leur caractère et de leur destination. L'agronome anglais Arthur Young rapporte que, lors de son premier voyage en France, se trouvant assis à des tables d'hôte dans le Midi, il fut profondément frappé de la taciturnité des Français. Il n'est guère vraisemblable que même à l'époque où Young écrivait, c'est-à-dire vers la fin du siècle dernier, une table d'hôte du Midi, encore qu'elle Mt privée de commis voyageurs, dont la civilisation moderne fait aujourd'hui un ornement obligé de toute table d'hôte quelque peu en vogue, fer à ce point silencieuse qu'un Anglais eût le droit de s'en étonner. Nous nous demandons avec quelles expressions Young aurait peint le silence funèbre de ses compatriotes. Selon toute apparence, l'auteur n'a fait que traduire un désappointement personnel après ce qu'il avait entendu dire de la loquacité des méridionaux. Ce serait se tromper que d'attribuer à une certaine gravité la tenue silencieuse des réunions anglaises. Un Anglais est silencieux par tempérament, non par caractère. Ce n'est pas seulement dans les lieux publics qu'il porte cette retenue. Suivez-le jusque dans les sociétés, au sein même de la famille : il est muet ou il parle si bas qu'on ne sait s'il a parlé. On pourrait retrancher du dictionnaire une bonne moitié de la langue anglaisa sans que la conversation en souffrit. Il est facile de deviner qu'une sombre monotonie doit planer sur ces assemblées; mais elle ne saisit que l'étranger : l'Anglais s'absorbe dans ce milieu comme le mangeur d'opium dans ses rêves. Il s'amuse, quoique sa contenance laisse croire le contraire; bien plus, il est heureux sous des dehors douloureux. La statue du Commandeur paretrait égrillarde et grivoise auprès de ce stoïcien. Il serait difficile de dire de quoi se compose le bonheur d'un Anglais. On peut conjecturer n'est qu'un composé de jouissances négatives, et que le bien qu'il ressent n est qu'une courts absence des maux qu'il oublie. Il n'est pas même certain qu'il ait le sentiment du goût des affreuses boissons qu'il boit plus par habitude que par sensualité. Il n'est personne qui ignore combien l'intempérance est • un vice répandu en Angleterre. Ce ne sont pas seulement les basses classes de la société qui en donnent l'exemple : les classes privilégiées elles-reines s'y adonnent sans trop de retenue. On sait que William Pitt ne sut pas modérer toujours son faible pour la boisson, et que Fox, retiré des affaires, sablait volontiers les vins d'Espagne et d'Oporto dans sa retraite de Saint-Anue's-Hill. Richard Sheridan n'a pas moins marqué par les déportements d• sa vie que par ses luttes au parlement. Turion, qui revêtit la dignité de grand-chancelier d'Angleterre, préluda à ses hautes fonctions par une jeunesse dPit plus dissolues. Nous pourrions multiplier les exemples en suivant la liste des hommes d'Etat jusqu'à nos jours. Ajoutons avec l ' impartialité du moraliste que les femmes elles-mêmes ne sont pas exemptes du défaut que nous signalons. Nous doutons qu'elles vissent avec plaisir s'établir en Angleterre la coutume spartiate qui pres't aux femmes d'embrasser leurs maris, afin de donner tlüte occasion * juger de leur sobriété. Le regitre généra dela ville de Londres nous offre pour la métropole metlement, pendant les -mois d'avril, mai et juin 4849 notamment, la preuve irrécusable des ravages occasionnés par

Pintemance : nous trouvons en effet pour ce trimestre treize *r.es occasionnés par les suites de l'ivrognerie, et trente-trois cas d'aliénation mentale produits par rems dee liqueurs spiritueuses. -Ces tristes résultats sont bien faits pour exciter le %Me des disciples du Père Mathieu, l'apôtre de la Tempérance. Dans un ouvrage qui a obtenu un succès populaire, Georges Cruitkshank , dont le crayon a retracé avec tant de bonheur les vices et les travers de la société *glane, n'a pas dédaigné de venir en aide à ['oeuvre du digne missionnaire. Cet ouvrage, intitulé The Boille, peint avec une horrible vérité les funestes conséquences del'ivrognerie. L'auteur s'y est élevé à la hauteur du drame le plus vigoureusement conçu, et nous ne sachions, pari de traité de morale plus fait pour guérir de l'intempérance. Noua soinmea surpris que les sociétés de tempérance n'aient pas répondu avec profusion cette oeuvre, le plus éloquent plaidoyer que. nous connaissions en faveur d'une amélioration qu'elles poursuivent avec une si louable opiniâtreté. Nous avons dit le caractère général que présentent les établissements publics en Angleterre. Il non e reste à retracer les caractères particuliers qui donnent à chacun d'eux une physionomie distincte ,- à marquer les nuances qui les séparent. Nous parlerons d'abord des clubs ma occupent le publics. premier rang dans l'ordre des établi Les clubs quo l'on nomme aussi maisons par souscrip. lion, sont, à proprement parler, des privées. Rien ne manque à ces établiesements te ce qui peut concourir


L'ILLUSTRATION, JOURNAL UNIVERSEL.

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Maitre de taverne. — Portrait.

aux agréments de la société et flatter la délicate sensualité du riche. Presque toujours les clubs sont des palais. Noua citerons particulièrement l'Union-Club, dans Charing-Cross, qui a toutes les proportions d'un monument public ; le Club de Crockford , dans Saint-James-Street; Apsley-House , le Club de la Réforme, et enfin, à l'un des angles de Pan-Mali et de Saint-James-Square, un des édifices les plus somptueux qu'il y ait à Londres et qui est destiné à l'établissement d'un club. Nos cercles ne peuvent donner qu'une idée imparfaite d'un club anglais. Le club réalise les plus exquises recherches du luxe le plus fastueux au profit des souscripteurs qu'une fortune bornée condamnerait à dinar tout au plus à Oriental sans le bienfait de l'association. Chacun de ces clubs a d'ailleurs une destination spéciale. Ceux-ci ont la prétention d'être des cercles exclusivement politiques, ceux-là de simples assemblées élégantes, ou scientifiques, ou

littéraires, ou particulièrement dévolues à de certaines professions, à certains eenrei d'amusement. Tous ont un but avoué ; mais, au vrai, ils se recommandent bien plutôt à leurs souscripteurs par les talents de leurs cuisiniers. Nous oserions affirmer que sans la science de Soyer, la Réforme, qui a attiré au club qui lui sert de refuge toutes les illustrations de la Politique, aurait eu peut-être moins d'adhérents. Ce n'est pas la première fois que la cuisine signale son influence sur la marche des affaires publiques. Il est juste d'ajouter que peu d'artistes culinaires étaient autant que Soyer capables de favoriser à ufi si haut degré la cause de la Réforme. Le parti tory a été bien imprévoyant de ne s'attacher pas, pour l'un de ses cercles, un politique aussi précieux. Soyer, dont la France réclame le nom avec orgueil, est un de ces génies heureux qui joignent la force à l'audace : poéte et dramatiste autant que cuisinier, on l'a vu tout récemment traduire en pâtisserie la Tempéle de Shakopeare, de manière à décourager les imitateurs et les traducteurs après lui. Ce peu de mots suffit pour faire apprécier tout de suite la haute importance des clubs. Aussi n'est-ce pas une mince affaire que d'obtenir son accession à la liste des souscripteurs d'un club; cola exige des formalités compliquées. Pour quelques-uns la liste est limitée; il faut alors recourir à l'inscription préalable : heureux les fils de famille dont les parents ont eu la précaution d'inscrire, par anticipation, le nom de leurs enfants sur le registre des postulants de tel ou tel club le jour même de leur entrée à l'école d'Etong ou d'Haron I Ils peuvent espérer à leur entrée dans le monde de jouir de plain-pied d'un privilége très-envié. L'homme riche ne considère souvent cette faveur que comme un titre qui doit lui donner accès dans telle ou telle autre coterie. Celui-là paye exactement sa cotisation et ne parait au club que dans les grandes assemblées ou seulement à ses heures perdues. Mais pour l'homme pourvu d'une fortune modeste, pour celui qui recherche avant tout les profits de l'association, l'éminente qualité de membre d'un club réalise pour lui tous les avantages, toutes les jouissances d'une grande vie au rabais. Celui-ci est l'hôte immuable du club. Il use largement de toutes les commodités dont la souscription générale paye les frais; c'est son droit, et il en use sans modération. On cite un certain W..... esquire, esprit original, qui depuis vingt-cinq ans, membre du club de l'Union, n'a passé invariablement hors de l'établissement que quelques heures chaque jour; c'est le temps qu'il est forcé de donner au sommeil. Après les clubs, viennent dans l'ordre hiérarchique les tavernes. C'est abusivement que nous donnons en France ce nom à une foule d'établissements sans élégance, Bans confort. Les tavernes, à Londres, sont des lieux bien hantés, où l'on mange avec recherche, selon les idées anglaises. Depuis quelques années la manie du joli a séduit quelques propriétaires de tavernes, et il en est résulté dans l'économie et l'ornementation de leurs établissements un odieux

Idattresse de taverne. — Portrait.

faux goôt dont le Rain-bota avec ses ornements en guttapercha, Seotet-Stores et Oriental offrent un affreux modèle. On retrouvera au contraire à Albion-Tauern l'antique et sévère ornementation anglaise, des boxes en acajou plein, sans aucun mélange du goùt étranger. Les tavernes sont tout à la fois des restaurants, des cafés et des estaminets. Chacune d'elles a une clientèle spéciale. Le Rain-bow attire plus particulièrement les paisibles négociants de la cité et du Strand; Albion s'emplit chaque soir de journalistes, d'écrivains dramatiques, d'artistes, c'est le café Procope de Londres, mais le café Procope d'autrefois. Ici, par exception, il y a plus d'animation ; les conversations, quoique faites à voix basse, ont une certaine vivacité : on se sent en présence de la çritique. La discussion règne à chaque table, mais elle n'a pour confident que le traiter ou garçon, qui seul a le droit do s'insinuer dans la boxe. En France nous


L' ILLUSTRATION , JOURNAL UNIVERSEL. sommes moins modestes; la critique aime à parler haut et ne veut pas qu'on perde rien de ses jugements, mème quand elle trône sur une banquette de café. Oriental et les deux Scotet-Stores , situés aux confins du West-End, recueillent les habitants de ce quartier aristocratique qui ont le malheur de n'avoir ni cuisiniers ni maison. Les physionomies qu'on y rencontre respirent l'aisance. On y parle peu ; la lecture des journaux occupe plus particulièrement les loisirs des habitués. C'est là qu'on pourra jouir du phéoot mène rare et curieux de politiques se livrant isolément à la pente de leurs opinions sana donner lieu à ces discussions animées, pleines de passion et de fiel que la divergence des opinions suscite infailliblement, dans nos cafés, au préjudice des consommateurs désintéressés dans' ces querelles de partis. Au-dessous des tavernes viennent se ranger les eating-houses, les diningrooms dont nous avons l'équivalent parmi nous dans cet ordre d'établissements modestes mais utiles où la médiocrité à tous les degrés trouve une nourriture peu substantielle à prix fixe. On est trop pénétré en Angleterre du respect que l'on doit à un estomac creux pour qu'on ne se fit pas un scrupule d'opposer au robuste appétit d'un gent ou d'un employé famélique une nourriture aussi peu succulente. C'est le seul point très-certainement sur lequel il subsiste encore en Angleterre .quelque loyauté commerciale. La cuisine des restaurants à prix fixe ne peut soutenir en aucune façon un parallèle avec les dîners à bon marché de Londres. Les public-bouses. On comprend sous ce terme tous les détaillants de boissons. Les gin-palaces occupent dans cette catégorie une place à part pour l'observateur. Ce sont des magasins, éblouissants en général, où l'on voit rangés dans des tonneaux avec une symétrie parfaite les produits variés de la distillation des esprits : le rhum, le rack, le taffia, le genièvre, le whisky et les eaux-de-vie de grains qui suppléent les eaux-de-vie françaises dont le prix atteint un chiffre exorbitant, en raison des droits énormes dont elles sont chargées à l'entrée. La clientèle de ces établissements est composée de toute la bohème de Londres, de l'écume et ,de

la lie de la population. Ce sont presque toujours des gens en guenilles. Les mendiants viennent verser chaque soir dans ces bouges le produit des aumônes qu'ils ont recueillies dans la journée. Le musicien des rues, le saltimbanque y viennent arroser de quelques verres d'un double whisky irlandais le sandwich à un sou qui a composé leur dernier repas. La physionomie des gin-palaces varie selon les quartiers. Elle est agitée, bruyante dans le quartier populeux de WhileChapel; inquiète, soupçonneuse dans Clerkenwell , espèce de Cour des Miracles où se donnent rendéz-vous les jambes noires de la métropole; incisive et mordante dans les environs:de Bilinsgate, où les marchands de marée échangent leurs

Taverne aristocratique,

84 vifs propos avec une verve toute française; tumultueuse aux alentours de Covent-Garden Market, que l'on a parqué dans un dédale de rues noires et sales. Les beaux aspects pour notre Gavarni , qui s'est subitement épris d'une merveilleuse passion pour cette friperie, pour ces passions, pour cette crapule si pittoresque! La fière aristocratie ne pardonnera pas à notre grand artiste d'avoir dressé son chevalet devant ces honteuses misères dans son atelier de Saint-Giles, lorsque Windsor offrait à son pinceau ses éblouissantes magnificences; Hyde-Park, ses tableaux élégants et frais. Voulez-vous une peinture de moeurs lestes, et effrontées, aventurez-vous dans un cigars-room , espèce de tabagie étroite et basse, où la fumée monte vite. Vous y trouverez quelqu'un de ces élégants douteux que l'on a décorés de l'appellation méprisante do gent, occupé de galanterie auprès de quelque virago plus faite pour savourer un verre de double gin que les fades langueurs d'un amour doucereux. Remarquez en passant la simplicité de l'ameublement : des divans et des crachoirs, les deux seules choses nécessaires dans ce lieu. Je ne puis omettre ici de mentionner la prodigalité avec laquelle les établissements publics multiplient les crachoirs. Il n'est pas de tap-room, de salle-tabagie, sr noire, si enfumée qu'elle soit, qui n'ait pourvu avec luxe au besoin d'expectoration des fumeurs. Ce qui contredit manifestement l'observation d'ailleurs assez incongrue d'un voyageur hollandais, lequel affirme que les Anglais n'ont d'autre crachoir que leur estomac. Nous profiterons de l'occasion pour consigner ici un trait qui a fait longtemps notre admiration et excité notre envie, à nous que le climat humide de la Grande-Bretagne afflige d'un rhume de cerveau permanent. Nous n'avons jamais vu un Anglais se servir de son mouchoir dans un lieu public. Il nous souvient d'avoir lu autrefois un très-singulier badinage de Machiavel, intitulé Règlement pour une société de plaisir. On y lit une disposition qui est conçue à peu près en ces termes : e Nul ne pourra se moucher quand on le regarde — à moins de nécessité. s Nous croyons fermement que les Anglais ont pris au sérieux la premièrer'artie de cette règle.


te

L'ILLUSTRATION, JOURNAL UNIVERSEL.

Nous n'avons rien à dire des coffee-rooms en particulier; tenons à constater seulement la mesquine infériorité des Anglais. Il est impossible de trouver à Londres un seul café supportable. On peut établir en principe que lorsqu'un Anglais se mêle de montrer du goût, c'est toujours du plus mauvais. Rien n'est odieux comme le style des établissements qu'ils nomment co/fee-houses; mais ce qui est infiniment plus triste, c'est que le café qu'on y prend est une détestable médecine, du moins si je puis m'en rapporter à l'autorité d'un de mes amis, qui a la prétention (Celse expert en cette matière. Mais voici une de ces soirées sereines et tempérées qui rappellent nos plus beaux soirs d'été. Londres n'a aucun amusement à nous offrir : les spectacles sont maussades et les tavernes désertes. Je vous propose une course aux environs. Irons-nous à Primrose Hill visiter la ferme de Cheik, charmante guinguette prés de laquelle tant de cartels se Sont vidés autrefois? Préférez-vous 13ayswater et ses jardins à thé, ou la cerisaie de Rotherhite , ou les jardins de Mont p ellier à Chelseae Aussi bien voici de braves boutiquiers attachés à la proposition des early closing , c'est-àdire des marchands qui demandent la clôture de bonne heure des magasins , lesquels n'ont pas attendu l'adoption du fameux scheme ou plan, qui a donné lieu à autant de meetings que la liberté des échanges elle-même et sans plus de succès, pour mettre les volets s leurs devantures, et s'en aller avec leurs femmes et leurs demoiselles, soit à Clapton, soit à Doloway,, se récréer dans un de ces jardins de plaisance qui sont, pendant l'été, le rendez-vous de la bourgeoisie de Londres. Ces jardins ne sont, à proprement parler, que des tavernes, quoique les propriétaires payent une licence. Cette taxe, à laquelle ils se soumettent volontairement, leur donne seulement le droit, en cas d'averse, d'abriter leur clientèle dans leur maison, et dans do certaines occasions de prolonger leurs divertissements jusqu'à l'heure fixée pour la fermeture des lieux publics. Ces jardins ressemblent d'ailleurs à nos jardins d'été. On y prend du thé le plus habituellement, ou des rafralchissernents non moins innocents. On y trouve assez généralement des jeux de boules, jeu naïf auquel nous avons vu quelquefois de respectables chefs de famille se livrer avec ardeur. Ces jeux de boules tendent à se vulgariser. Il existe depuis peu dans le Strand un établissement modèle en ce genre : nous voulons parler de l' American bowling saloon. Dans une immense galerie, décorée avec une grande richesse et dont le plafond est soutenu par des cariatides, on a disposé parallèlement cinq ou six jeux. Les boules roulent sur un parquet. On peut se figurer sans peine l'effroyable bruit que doivent produire cinq ou six boules lancées simultanément, et qui courent sur le bois de toute la vitesse que peuvent leur imprimer des bras vigoureux. Ce genre de nivertissement, que nous réservons en France à nos robustes Auvergnats, est aujourd'hui le délassement favori des fils de famille anglais, qui y consacrent de longues soirées. Mais ce qui passe toute croyance, c'est que dans un coin de cette galerie deux ou trois musiciens marient les sons de leurs instruments à l'harmonie des boules. J'oserais à peine rapporter ce fait si je n'en avais été témoin. On ne sait ce que l'on doit le plus admirer, de la délicatesse des joueurs, qu'un tel mariage de sons parait amuser, ou de la résinabon des musiciens qu'un tel vacarme n'émeut point. Généralement les Anglais possèdent au suprême degré cette froide impassibilité; une constitution robuste les mot à l'abri des émotions vives. Ils sont véritablement ce peuple dont parle Montesquieu, et qu'il faut écorcher pour le chal ailier. Nous examinerons, dans un prochain article, une série d'établissements d'un caractère singulier ; nous parlerons des tavernes qui sont é la fois des spectacles, des concerts i t des bals. On verra avec quelle prodigieuse variété il a é é pourvu à l'amusement d'un peuple qui n'est pas facilenient amusable. nous

that-Mina. (Voir les numéros 379 et 383).

Lha-Ssa n'est pas une grande ville; elle a tout au plus deux lieues de tour; elle n'est pas enfermée comme les villes de Chine dans une enceinte de remparts. En dehors de ses f iubourgs s'étendent un grand nombre de jardins plantés d beaux arbres qui lui font un magnifique entourage de verdure. Ses principales rues sont larges, bien alignées et assez propres, du moins quand il ne pleut pas; mais les faubourgs sont d'une malpropreté révoltante. Les maisons, g Méralement grandes et élevées de plusieurs étages, se terminent par une terrasse légèrement inclinée pour faciliter l'écoulement des eaux ; bâties les unes en pierre, les autres en briques ou même en terre, elles sont blanchies tous les ans à de chaux à l'exception de quelques bordures et des encadrements des portes et des fenêtres peints en rouge cl en jaune; car les bouddhistes réformés affectionnent spécialement ces deux couleurs, sacrées à leurs yeux et qu'ils imminent couleurs lamanesques. L'intérieur ne répond malt] , I1reusement pas e l'extérieur. Les appartements sont sales, enfumée, puants, encombrés de meubles et d'ustensibles rependus çà et là dans un désordre dégoûtant. Dans les faubourgs il existe un quartier dont les maisons ont été entièrement bàtiee avec des cornes de broute et de moutons. « Ces bi. carres construction», dit M. Huc, sont d'une solidité extrême et présentent e la vue un aspect assez agréable. Leucomes de hm ifs étant lisses et blanchâtres, et celtes des moutons étant au contraire nolred et raboteuses, ces matériaux étranges se prêtent merveilleusement à une foule de combinaisons, et ferment sur les murs des dessins d'une variété infinie; les intereticee qui se trouvent entre les cornes se remplissent avec du mortier; ces maisons sont les seules qui ne soient pas blanchies.

Les temples bouddhiques sont les édifices les plus remarquables do Lha-Ssa. Le plus curieux et le plus célèbre de tous est le palais du Talé-Lama. Vers la partie septentrionale de la ville et tout au plus à un quart d'heure de distance, s'élève une montagne rocheuse» forme conique. On l'appelle Bouddha-La, c'est-à-dire montagne de Bouddha; c'est là en effet que les adorateurs du Talé-Lama ont édifié un palais magnifique, où réside en chair et en os leur divinité vivante. « Ce palais, dit M. Huc, est une réunion de plusieurs temples, de grandeur et de beauté différentes;• celui qui occupe le centre a quatre étagea et domine tous les autres; il est terminé par un dôme entièrement recouvert de lames d'or, et entouré d'un grand péristyle dont les colonnes sont également dorées. Du haut de ce sanctuaire, le Talé-Lama contemple, aux jours des grandes solennités, ses adorateurs innombrables se mouvant dans lu plaine et venant se prosterner au pied de la montagne divine. Les palais sereindaires, groupés autour du grand temple, servent de demeures à une foule de lamas de tout ordre dont l'occupation continuelle est de servir le Bouddha vivant, et de lui faire la cour; deux belles avenues, bordées de grands arbres, conduisent de Lha-Ssa au Bouddha-La ; on y voit toujours un grand nombre de pèlerins étrangers, déroulant entre leurs doigts leur long chapelet bouddhique, et des Lamas de la cour revêtus d'habits magnifiques et montés sur des chevaux richement harnachés. Il règne continuellement aux alentours du Bouddha-La une grande activité; male en général tout le monde y est grave et silencieux; les pensée» religieuses paraissent occuper tous les esprits. a Dans l'intérieur de la ville, l'allure de la population offre un caractère tout différent; on crie, on s'agite, on se presse, et chacun s'occupe avec ardeur de vendre ou d'acheter. Le commerce et la dévotion attirent sans cesse à Lha-Sas un grand nombre d'étrangers, et font de cette ville comme le rendez-vous de tous les peuples asiatiques. Les rues sont sans cesse encombrées de pèlerins et de marchands, parmi lesquels on remarque une étonnante variété de physionomies, de costumes et d'idiomes. Cette immense multitude est en grande partie flottante, et se renouvelle tous les jours. La population fixe de Lha-Ssa se compose de Thibétains, de Pébouns, de Katchis et de Chinois. » Ce qui frappe et étonne surtout un étranger lors de son arrivée à Lha-Ssa, c'est l'effrayante multitude de chiens affamés qui errent incessamment dans les rues. Ces animaux sont tellement nombreux que, selon un dicton chinois, les trois grands produits de la capitale du Thibet sont les lamas, les femmes et les chiens. Deux causes contribuent à l'augmentation incessante de la race canine : le respect que les Thibétains ont pour ces animaux et l'usage qui qti ils en font pour la sépulture des morts. Quatre espèces différentes de sépultures sont pratiquées dans le Thibet : la première est la combustion, la deuxième l'immersion dans les fleuves et les lacs, la troisième l'exposition sur le sommet des montagnes, et la quatrième, qui est la plus flatteuse de toutes, consiste couper les cadavres par morceaux et à les faire manger aux chiens. Cette dernière est la plus usitée. a Les pauvres, dit M. Huc, ont tout simplement pour mausolée les chiens des faubourgs; mais pour les personnes distinguées on y met un peu plus de façon; il y a des lamaseries où l'on nourrit ad hoc des chiens sacrés, et c'est là que les riches thibétains vont se faire enterrer. • Les bouddhistes admettent un nombre illimité d'incarnations divines. Ils disent que Bouddha prend un corps humain et vient habiter parmi les hommes afin de les aider à acquérir la perfection et de leur faciliter la réunion à l'âme universelle. Ces Bouddha vivants composent la classe nombreuse des chaberons. Les plus célébres sont : à Lha-Ssa, le Talé-Lama ; à Djachi-Loumbo, le Bandchan-Remboutchi au Grand-Kouren , le Guison-Tomba; à Pékin, le Tchang-RiaFo, espèce de grand-aumônier de la cour impériale; et dans le pays des Ssamba , au pied des monts Himalaya, le SaDeha-Fo. Ce dernier a, dit-on, une mission passablement singulière : il est nuit et jour eu prières afin de faire tomber continuellement de la neige sur la cime des Himalaya ; car, selon une tradition thibétaine, il existe, derrière ces monts élevée, un peuple sauvage et cruel qui n'attend que la fonte des neiges pour venir massacrer les tribus thibétaines et s'emparer du pays. Quoique tous les chaberons indistinctement soient des Bouddha vivants, iley a néanmoins parmi eux une hiérarchie dont le Talé-Lama occupe le sommet; tous les autres reconnaissent ou doivent reconnaître sa suprématie. Le Talé-Lama actuel est un enfant de douze ans. Lorsque MM. Huc et Gabet arrivèrent à Lha-Ssa , il v avait déjà six ans qu'il occupait le palais de Bouddha-La. Il est Si-Fan d'origine, et il a été pris dans une famille pauvre et inconnue de la principauté de Ming-TchemTou-Sse. Quand le Talé-Lama est mort, ou, pour parler bouddhiquement, quand il s'est dépouillé de son enveloppe humaine, on procède à l'élection de son successeur de la manière suivante : on prescrit des prières et des jeûnes dans toutes les lamaseries, les habitants de Lhassa surtout, comme étant plus intéressés à l'affaire, redoublent de zèle et de dévotion. Tout le monde se met en pèlerinage autour du Bouddha-La et de la cité des Esprits ; les tchu - kor tournent dans toutes les mains, la formule sacrée du maui retentit jour et nuit dans tous les quartiers de la ville, et les parfums brûlent de toutes parts avec profusion. Ceux qui croient posséder le Talé-Lama dans leur famille en donnent avis à l'autorité de Lha-Ssa, afin qu'on puisse constater, dans les enfants désig nés, leur qualité de chaberons. Pour pouvoir procéder à l' élection du Talé-Lama, il faut avoir découvert trois chaberons, authentiquement reconnus pour tels. On les Pela venir à Lha-Ssa, et les houtoukou des B:tats lamanesques se cone etituent en assemblée; ils s'enferment dans un temple du Bouddha-La et passent six . jours dans la retraite, le jeûne et le prière. Le septième jour, on prend une urne en or , contenant tenantkalis fiches également en or, mir lesquelles sont

gravés les noms des trois petite candidats aux fonctions de divinité du Bouddha-La. On agite l'urne, le doyen desebontoukou en tire une fiche, et le marmot dont le nom a été déeigné par le sort est immédiatement proclamé é Tal-Lama. On M promène en grande pompe dans la rue de la Cité des Esprits, pendant que tout le monde se prosterne dévotement sur son passage, et on l'installe enfin dans son sanctuaire. Quant aux deux chaberons en maillot qui ont concouru avec lui , ils sont rapportés par leurs nourrices dans leurs familles respectives; mais pour les indemniser de leur déplacement le gouvernement leur fait un petit cadeau de f00 onces d'argent. Le Talé-Lerna est vénéré par les Thibétains et les Mongols comme une divinité. a Le prestige qu'il exerce sur les populations bouddhistes est vraiment étonnant, dit M. Huc; cependant on a été beaucoup trop loin , quand on a avancé que ses excréments sont recueillis avec respect et servent à fabriquer des amulettes que les dévots enferment dans Am sachets et portent suspendus à leur cou. Il est également faux que le Talé-Lama ait la tète et les bras entourée de serpents pour frapper l'imagination de ses adorateur,. Ces assentions, qu'on lit dans certaines géographies, sont entièrement dénuées de fondement. a Du reste, MM. Huc et Gabet n'ont pas vu le Talé-Lama, bien que les curieux et les dévote pénètrent facilement jusqu'à lui. La petite vérole venait de se déclarer à Lha-Ssa, et on craignait qu'ils ne communiquassent au Talé-Lama cette maladie, qui, disait-on, avait été apportée de Pékin par la grande caravane, et qui cause à tous les Thibétains les frayeurs les plus épouvantables, car ils ne connaissent pas encore la vaccine; et les seuls remèdes préservatifs que le gouvernement sache employer pour soustraire les populations à cette affreuse épidémie, c'est de proscrire les malheureuses familles qui en sont atteintes. Aussitôt que la petite vérole s'est déclarée dans une maison, tous les habitants doivent déloger, et se réfugier, bon gré, mal gré, bore de la ville, sur le sommet des montagnes ou dans les déserts. Personne ne peut communiquer avec ces malheureux, qui meurent bientôt de faim et de misère ou deviennent la proie des bêtes sauvages. Après s'être installés dans un petit logement, MM. Huc et Gabet, tout en visitant la capitale du Thibet et en étudiant les divers éléments dont se compose la population, recherchaient les moyens d'atteindre le but de leur voyage, c'est-àdire de convertir au christianisme les adorateurs de Bouddha. Comme l'étrangeté de leur physionomie attirait l'attention universelle, pour couper court à tous les bruits qui circulaient sur leur compte, ils crurent devoir se conformer à un règlement en vigueur à Lha-Ssa , qui oblige les étrangers à se présenter aux autorités : ils allèrent donc trouver le chef de la police et lui déclarèrent qu'ils étaient du ciel d'Occident et qu'ils venaient dans le Thibet pour y prêcher la religion chrétienne dont ils étaient les ministres. Cette déclaration faite et reçue, ils circulèrent dans les rues de LhaSsa d'un pas un peu plus ferme, plus assuré; convaincus, disent-ils, qu'il ne leur serait fait aucune difficulté. En effet, les Thibétains ne professent pas, à l'égard des autres peuples, ces principes d'exclusion qui font le caractère distinctif de la nation chinoise : tout le monde est admis à Lhassa; chacun peut aller et venir, se livrer au commerce et à l'industrie, sans que personne s'avise demporter la moindre entrave à sa liberté. Si l'entrée du Thibet est interdite aux Chinois, il faut attribuer cette prohibition au gouvernement de Pékin, qui, pour se montrer conséquent dans sa politique étroite et soupçonneuse, empêche lui-même ses suJets de pénétrer chez les peuples voisins. Quelques jours après cette démarche dont ils étaient si satisfaits , et au moment où ils commençaient leur oeuvre de missionnaires, MM. Huc et Gabet reçurent l'ordre de se rendre chez le régent, qui les interrogea et qui les laissa ensuite interroger par l'ambassadeur chinois Ki - Chau, non sans les avoir toutefois assurés de sa protection. Le premier résultat de cette double conférence fut une sorte de captivité. Le régent voulut les loger dans son palais pour une nuit, afin de faire mettre les scellés sur leurs effets et de s'assurer surtout s'ils n'avaient pas de cartes géographiques autographes. Le leniemain, l'inventaire de leurs bagages fut fait en leur présence et en présence du régent dans leur petit logement. On les conduisit ensuite au tribunal où les attendait l'ambassadeur chinois, qui renouvela cet examen avec la plus grande attention. Ces vérifications achevées, — le récit détaillé contient des preuves curieuses de l'ignoranee des Thibétains — la liberté leur fut rendue ; le régent les prenant sous sa protection leur fit donner une de ses maisons, où ils s'empressèrent d'ériger une petite chapelle qui attira bientôt un certain nombre de curieux. Le régent luimême vint souvent les visiter, et leurs entretiens se prolongeaient bien avant dans la nuit. Presque toujours leur conversation roulait sur la religion, quelquefois cependant on causait sciences, histoire ou géographie. a Un jour, raconte M. Huc, nous lui parlions des observations et des instruments astronomiques, et il nous demanda, s'il ne lui serait pas permis d'examiner de près cette machine étrange et curieuse que nous tenions dans une botte. — Il voulait parler de notre microscope. — Nous nous empressâmes de satisfaire sa curiosité. Un de nous courut à notre résidence et revint à l'instant avec le merveilleux instrument. Tout en l'ajustant, noua essayâmes de donner, comme nous pûmes, quelque» notions d'optique à notre auditoire; male nous étant aperçus que la théorie excitait fort peu d'enthousiasme, nous en vînmes tout de suite à l'expérience. Nous demandâmes si dans la société quelqu'un serait assez bon pour nous procurer un pou. La chose était plue halle à trouver qu'un papillon. Un noble Lama, secrétaire de son excellence le premier galon, n'eut qu'à porter la main à son aisselle par-dessous sa robe de soie, et il nous offrit un pou extrêmement bien mernbrit. Nous le saistmes Immédiatement aux fiance avec la pointe de nos brucelles; main le Lama se mit suette à Ma de


L'ILLUSTRATION, JOURNAL UNIVERSEL. Iltlnai il Voulut en te/ter Tele-Mme, sous prétexte nous lhons causer le mort d'dn Acre tvant. — Sois sans lui dtmerenous , ton pou n'est pris que par Itepidefllie; d'ailleurs il parait assez vigoureux pour se tirer victorieusement de ce mauvais pas. — Le ment, qui avait tin symbolisme plus épuré que celui du vulgaire, dit au Lama de garder le silence et de nous laisser faire. Nous continuâmes donc l'expérience, et nous fixâmes à l'objectif cette pauvre petite bête, qui se débattait de toutes ses forces à l'extrémité des brucelles. Nous invitâmes ensuite le régent à appliquer l'oeil droit, en clignant le gauche, au verra. qui se trouvait au haut de la machine. — Tsong-Kaba, s'écria le régent, ce pou est gros comme un rat-- Après l'avoir considéré tin instant, il leva la tête et cacha sa figure dans ses deux mains en disant que c'était horrible à voir... Il voulut dissuader les autres de regarder, mais son influence échoua complétereent. Tout le monde, à tour de rôle, alla se pencher sur le microscope et se releva en poussant des cris d'horreur. Le Lama, secrétaire, s'étant avisé que son petit animal ne remuait plus, réclama en sa faveur. Nous enlevâmes les brucelles, et nous fîmes tomber le pou dans la main de son propriétaire. Mais, hélas I la pauvre victime était sans mouvement. Le-régent dit en riant à son secrétaire : — Je crois que ton pou est indisposé... Va , lâche de lui faire prendre une médecine; autrement, il n'en reviendra pas. » La paix et la tranquillité dont jouissaient les deux missionnaires, la protection éclatante que leur accordait le gouvernement thibétain, la sympathie dont le peuple semblait les entourer, tout leur donnait l'espérance qu'ils ne tarderaient pas à jeter au sein même de la capitale du bouddhisme les fondements d'une mission appelée à exercer une immense influence sur tous les peuples de l'Asie centrale. Déjà ils songeaient aux moyens d'établir avec l'Europe les communications les plus faciles et les plus promptes, lorsque l'ambassadeur chinois leur dit que le Thibet était un pays trop froid pour eux, et qu'il leur fallait songer à retourner dans leur royaume de France. Ce conseil était un ordre auquel, malgré la protection du régent, ils se virent forcés d'obéir, et quoi qu'ils en aient pensé et écrit, Satan ne joua pas un rôle plus actif dans cette affaire que dans certaines jongleries de saltimbanques, qu'ils lui attribuèrent trop complaisamment, faute d'avoir pu les expliquer. Dès qu'ils virent que toute résistance devenait inutile, MM. Huc et Gabet déclarèrent à Ki-Chan, tout en protestant énergiquement contre leur expulsion de Lha-Ssa , qu'ils étaient prêts à partir. Mais grande furent leur indignation et leur surprise en se voyant refuser l'autorisation de prendre la route de l'Inde. s Nous ne concevions pas, disent-ils, qu'on eût la cruauté de nous forcer à suivre la route qui conduit à la frontière de la Chine, c'est-à-aire de nous condamner à un voyage de huit mois; tandis qu'en nous dirigeant vers l'Inde, vingt-cinq jours de marche nous suffisaient pour arriver au premier poste européen, où nous ne pouvions manquer de trouver des moyens sûrs et faciles pour nous rendre à Calcutta. n Tout en achevant leurs préparatifs de départ, ils assistèrent aux fêtes du nouvel an, dont ils ont ajouté la curieuse description à d'autres détails pleins d'un vif intérêt. Sept mois après leur départ de Lha-Ssa, MM. Huc et Gabet arrivaient a Macao. Le récit de ce voyage remplit les deux derniers chapitres du second volume; mais il n'est que commencé. M. Huc l'a interrompu aux frontières de la Chine, à la ville de Ta-Ssien-Lou, dans les premiers jours du mois de juin : « Notre rentrée en Chine, pour retourner dan, notre mission de la Tartane-Mongole, nous force, dit-il, de laisser inachevé le travail que nous avions entrepris; il nous resterait encore à parler de nos relations avec les tribunaux et les mandarins chinois, à jeter un coup d'oeil sur les provinces que nous avons parcourues, et à les comparer avec celles que nous avons eu occasion de visiter durant nos voyages antérieurs dans le Céleste Empire. Cette lacune, nous essaierons de la remplir, dans les heures de délassement que nous pourrons trouver au milieu des travaux du saint ministère. Peut-être serons-nous en mesure de donner quelques notions exactes sur un pays, dont à aucune époque, sans contredit, on n'a eu des idées aussi erronées que de nos jours. Ce n'est pas, ajoute-kit, qu'on manque d'écrits concernant la Chine et les Chinois. Le nombre des ouvrages qui ont paru ces dernières années, en France et surtout en Angleterre, est vraiment prodigieux ; mais il ne suffit pas toujours du zèle de l'écrivain pour faire connaître des contrées où il n'a jamais mis le pied. Ecrire un Voyage en Chine après quelques promenades aulx factoreries de Canton et aux environs de Macao, c'est peut-être s'exposer beaucoup à. parQuoiqu'il ler de choses qu'on ne c,onnatt pas suffisamment ... Quoiqu'il soit arrivé au savant orientaliste J. Klaproth de trouver chipel Potocki sans sortir de son cabinet, il est en général assez difficile de faire des découvertes dans un pays sans y avoir pénétré. » Le Voyage dans la Tartarie, le Thibet et la Chine est trop intéressant et trop nouveau pour que tous ceux qui auront eu le bonheur de le lire ne souhaitent pas aussi ardemment que nous que M. Huc ne s'empresse de tenir cette promesse, et ce publie le plus tôt possible son Voyage en Chine. Nous ne craignons pas de prédire à ce second ouvrage le succès qu'obtiennent ou qu'obtiendront les deux volumes dont mus venons de résumer d'une manière si rapide et id incomplète l'intéressant itinéraire.

UII perfeettomanuememest de 11i ellearlan*

*

Un des problèmes les plus dutéreseants que se pose la reine aujourd'hig est d'économie« le combustible dans chines â 'Vapeur, et en mfmeeteteps d' obtenir de la d fine teMpératuee plus élevée que 400 dessert. Il y

a deux ou trois ans, MM. Boutigny et Testud pensaient avoir réussi en versant sur une plaque de platine chauffée par le plomb fondu des gouttes d'eau qui se mettaient à l'état sphéroïdal pour de lese transformer en une vapeur d'une température très-élevée. On a cessé de parler de cette invention, qui promettait cependant, au dire de plusieurs journaux, d importants résultats. Voici qu'en Angleterre, M. Wilkinson vient de prendre un brevet pour une machine dans laquelle l'action de l'air chaud se combine avec celle de la vapeur d'eau. Le principe consiste dans l'injection d'un courant d'air, chauffé à la température de 600 t 800 degrés, dans la vapeur d'une chaudière, en sorte que la température et par conséquent la force expansive de la vapeur se trouvent considérablement élevées. Pour cela, dit le Afechanie's- Magazine , un tuyau de fer recourbé en serpentin, de- manière à présenter une grande surface dans une aire donnée , est placé sur le foyer et reçoit toute l'action de la flamme. Ce tuyau débouche par un bout quelque peu au-dessus de la vapeur qui s'engendre dans la chaudière, tandis que par l'autre bout il communique à une pompe d'injection. Sa capacité est beaucoup plus grande que le volume d'air comprimé qu'il reçoit à chaque coup de piston, et l'air n'arrive dans la chaudière qu'après avoir acquis tout à fait, ou à peu de chose près, la température du serpentin rougi par lequel il passe. La pression de l'air dans le serpentin, à strictement parler, est supérieure à celle de la vapeur dans la chaudière; car c'est un excès de pression qui surmonte la résistance de la vapeur et force un passage pour l'air; mais au moyen d'une communication entre les deux vaisseaux par une ouverture ménagée le long du serpentin, on peut, dans la pratique , considérer la pression de l'air dans le serpentin Comme égale à celle de la vapeur dans la chaudière. A chaque coup de piston, la même quantité d'air froid est injectée, sous quelque pression que la machine fonctionne. La portion d'air voisine de la pompe est chassée vers une place plus chaude, et la portion d'air qui occupait cette dernière place passe à une place plus chaude encore, jusqu'à ce que enfin la portion d'air la plus échauffée se décharge dans la vapeur de la chaudière. Cependant l'air continue à s'introduire dans la chaudière après que l'action de la pompe a cessé ; car, chaque portion du contenu du serpentin ayant passé à une place de température plus élevée, la radiation des parois du serpentin élève instantanément la température de l'air, le force à se dilater, et à émettre sans relâche ses portions les plus échauffées, aussi longtemps que par injections répétées il y a de l'air fourni à une tempénjections rature plus basse que celle du serpentin. Il résulte d'expériences faites sue une machine fixe que l'application de l'air chaud produit une économie de cornIbtible de 25 à 30 pour cent; et les expériences ont duré plusieurs semaines, la machine ayant toujours fonctionné à la pression ordinaire. M. Wilkinson s'occupe en ce montent d'adapter son invention aux machines qui se meuvent, aux locomotives. Ce qui donne encore plus d'importance à la question d'économie du combustible chez nos voisins, c'est que le grand nombre de leurs usines est devenu un insupportable fléau pour certaines villes, à cause de la prodigieuse quantité de fumée qu'elles émettent. Les foyers fumivores ont donné de boas résultats, mais cependant ils sont loin d'avoir remédié suffisamment au mal. Le parlement s'est décidé à formuler un bill pour la prohibition de la fumée Une commission a é udié la question tant à Londres que dans beaucoup d'autres localités, et son rapporteur, M. Simon, le médecin en chef de la santé de la ché de Londres, vient do publier des dccuments curieux. Le fléau auquel le bill est destiné à remédier affecte la capitale tout entière et cause un tort immédiat à la propriété en même temps qu'il attaque indirectement la santé. des habitants. Le tort à la propriété est notoire si l'on considère : l e que la fumée est darne nature incrustante et dans certains cas corrosive pour les objets exposés à subir son contact; elle salit et dégrade les édifices; elle noircit et abîme les statues, elle efface les inscriptions, fait disparaître les couleurs, etc.; — 2° si l'on considère l'Immense surcrott de dpease; à laquelle la population ouvrière se trouve condamnée pour se tenir en état de propreté. M. Butler, le secrétaire de la société fondée pour répandre l'usage des bains et lavoirs, a étudié soigneusement les habitudes de propreté dans toutes les classes de la population ; il évalue au chiffre de 5 millions de livres sterling (125 millions de francs) la dépense annuelle du blanchissage pour toute la capitale. Si l'ou admet que la suie déposée par la fumée des usines est la cause vraiment principale de cet excès de dépense, et il est difficile de le nier, n'est-ce pas 141 une véritable injure à la propriété, injure qui se traduit par une lourde taxe sur chaque individu qui tient à porter du linge blanc? ajoutez que plus vous êtes forcé de laver fréquemment le linge et plus il s'use vite, c'est là encore une cause de dépense qui peut s'évaluer à tant pour cent. indirecte à la santé n'est pas moins évidente. ndirecte Chacun étant soigneux de conserver propre l'intérieur de son habitation, on ne se décide qu'à regret à ouvrir ses fenêtres , la ventilation n'est pas suffisante; et il n y a pas que les domestiques chez qui cette répugnance à donner de Pair, malheureusement toujours chargé de Aimée, soit devenue une habitude invincible. On se trouve dans cette cruelle alternative ou de vivre dans un air qui West pas assez souvent renouvelé, ou d'admettre chez soi une substance sale qui vous condamne à renouveler beaucoup trop fréquemment tout votre mobilier. Si la fumée porte une injure directe à la santé, c'est une question sur laquelle le rapporteur déchue ne point oser se prononcer. Tant d'influences délétères se combinent à Lon n'esepag-dres,'ntpluiéve(McntilO,

43 facile d'évaluer au juste la portion de mal qu'il convient d' imputer à chacune et surtout à celles qui ne sont que d'importance secondaire. Seulement si l'on ne peut calculer le mal causé à ta population humaine, il est facile d'observer et de démontrer que l'action de la fumée est à un haut degré nuisible à l'organisation plus délicate des plantes. En circonstances ordinaires elles meurent vite à Londres; cependant lorsqu'on leur fournit de l'air tamisé, de manière que la suie ne vienne pas charger leurs feuilles et empêcher la fonction respiratoire, elles fleurissent assez bien. Sur le grand nombre de personnes qui respirent plus librement à la campagne qu'à la ville, il est impossible de dire combien doivent cette amélioration dans leur santé à l'absence de fumée dans l'atmosphère. Il est certain cependant que ce composant de notre air de Londres agit sur nos organes respiratoires, et que l'action est proportionnelle à la quantité dont l'air sera chargé. Le subit accès de toux que l'on éprouve en entrant dans une chambre remplie de fumée donne à croire que la fumée, se trouvant à un état de division plus grande dans l'atmosphère, exerce une influence fâcheuse à un moindre degré, mais qui cependant ne peut être que fâcheuse. Il paraîtrait que le bill se contente d'attaquer les fourneaux des machines fixes à vapeur seulement; le docteur trouve la mesure trop étroite. Combien de cheminées qui n'appartiennent point à des fourneaux de machines à vapeur et n'en jettent pas moins des volumes considérables de fumée au grand détriment de tout le voisinage! 11 blâme aussi le respect qu'on paraîtrait vouloir garder envers les locomotives et les machines des bateaux à vapeur. Faites du feu sans fumée, ou tout au moins diminuez le feu de manière à diminuer la cause de fumée, tel est le mot d'ordre à Londres. Tenons-nous prêts à imiter nos voisins dès qu'ils auront résolu lu question. Il y aura économie ,pour les manu: facturiers et moins de désagrément pour les citadins qui vivent à côté d'eux.

Correspondance. M. Th. B. à Brest. — None nous rendons à vos observations, monsieur, et le dessin paraîtra dans le numéro prochain. Nous emprunterons le motif au journal anglais si, ce qui est probable, M. F. ne peut pas nous écrire le récit et nous l'envoyer à temps. M. A.-D. C. à Bruxelles. — C'est-à-dire, monsieur, que voua n'avez pas trouvé dans le numéro exactement ce que voua désiriez y trouver. Quelle que soit notre volonté d'être actuel, nous ne pouvons pas tout faire le même jour, et d'ailleurs, vous verrez, dans ce numéro même, qu'on ne perd pas pour attendre. M. e. A. à Barcelonne. — Il y a des collodions complètes, et nous en complétons tons les jours. Faites-nous vos propositions, monsieur. M. P. B. à Marseille. — Des sujets que vous indiquez, monsieur, plusieurs sont à l'étude et tous viendront avec le temps. Le monde entier y passera. M. J. G. à Londres. —NOM acceptons votre jugement, monsieur, en vous remerciant. Nous nous efforçons d'y voir clair et ne voulons pas jouer le rôle de faux témoin dam les affaires qui passent sous nus yeux. M. P. à Palerme. — Nous espérons pouvoir dossier dans le numéro prochain une description de votre curieuse latte de sainteRosalie, la patronne de votre ville.

M. R. B. à Paris. — Nous avons déjà passé en revue à peu près tous les grands établissements, toutes les grandes institutions de Paris. Vous aurez incessamment la Cour des comptes, puis le Conservatoire des arts et métiers. Nous nous occupons de l'Observatoire. M. N. M. à Bordeaux. —Vous n'êtes pas le seul. La navigation aérienne est à la mode. Nous `parlerons, monsieur, des travaux ingénieux de M. Petin. M. le G. Y. à Alger. — Dans le prochain numéro. M. R. à Paris. — Veuillez, monsieur, ainsi que vous voulez bien le proposer, envoyer vos idées sur le plan d'une Bibliothèque communale. Adressez à M. Paulin.

Le Tailleur. J'étais dernièrement chez un de mes amis, homme de lettres et homme d'esprit, ce qui n'est pas absolument inconciliable, lorsque son tailleur vint lui apporter, dans la toilette (mouchoir de soie) de rigueur, un pantalon évidemment trop exigu, mais en saisissant l'occasion pour lui glisser un mémoire qui l'était moins. Mon ami, qui est myope et distrait, promenait mélancoliquement son lorgnon du pantalon au mémoire, essayant l'un et essayant de lire l'autre. — Eh bien! lui dit le tailleur, comment trouvez-vous ça? Hein I comme ça colle I — Cela, me gêne, répondit mon ami soucieux. — Pas possible I Voyez pourtant comme cela tombal - Cela tombe mal. — Vous m'affligez. Enfin on peut arranger cela, repartit le tailleur avec un gros soupir. — Oui, oui, arrangeons cela.., dans trois mois.... — Comment I dans trois mois? Vous voulez dire dans trois jours. — La belle avance I — Mais, mon cher monsieur, vous n'y êtes plus. Que ferez-vous au mois d'octobre d'un pantalon de piqué blanc? — Bh1 rpd toua parle de cela? mon cher monsieur, s'écria le tailleur Me


L'ILLUSTRATION , JOURNAL UNIVERSEL.

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tailleur sait et sent cela. Un habit manqué, c'est pour lui une statue refusée à l'exposition. Odieux jury> Le tailleur a d'ailleurs tous les côtés détartiste le désintéressement et l'esprit d'aventure. Il ne se tratne point terre à terre, comme tant de boutiquiers prosaïques, dans l'ornière de l'étroit calcul et de la taquinerie mesquine. Commercialement, le tailleur sait donner beaucoup au hasard. Il no chagrinera jamais un galant homme qui porte noblement, et en bon lieu, un vêtement de sa façon. Il saura au besoin doubler môme les poches de son gilet de telle façon que cette perle des clients puisse tenir son rang dans le monde et faire honneur à son habit. de connais maint fils de famille qui n'a, durant longues années, dû qu'à la confiance généreuse de son tailleur de soutenir honorablemeut sa naissance, en déjouant la ladrerie des grands-parents. Le tailleur sait d'avance qu'un bon quart tout au moins de sa clientèle ne le payera que peu ou point. Cette perspective ne reffraie point . ce sont les hasards de la guerre, et il dresse ses batteries ou ses tarifs en conséquence. C'est en effet chose idéale que le prix d'un habit, dont la moitié au moins, chez le tailleur de quelque renom, représente tout à la fois l'aléatoire du commerce, la prime d'assurance payée (ou promise) contre les sinistres mutuels, et le mérite de la coupe. Ce dernier point est l'essentiel, et le ciseau est tout pour l'artiste, quand toutefois il ne se change pas en poignard. On sait cette superbe réponse d'un célèbre tailleur à un honorable économe des dernières années du régne de Louis-Philippe, qui,

un accent joyeux, c'est de mon mémoire qu'il s'agit? Il fallait donc le dire tout de suite. En disant ces mots, il secoua sa toilette en sine de triomphe, et s'en fut tout courant, en criant jusqu'au bas de l'escalier à mon ami, qui s'efforçait de s'excuser : —A votre aise, mon cher monsieur, à votre aise! Je me figurais que mon pantalon vous gênait. Tous les tailleurs sont ainsi faite. La perspective d'un vêtement à retoucher les effraie. C'est un poignard, car il s'entend que la reprise est à leur compte, et qu'une demi-journée ou une journée extra est au bout de chaque faux pli. De là, le nom tragique donné à ce vêtement malheureux. Mais, que dire de celui qui, radicalement manqué par quelque faute de 1 ouvrier ou du coupeur, reste pour compte à l'entreprise? Ah! pour celuilà c'est un kris de Malais, c'est un kandjiar,, c'est un poignard empoisonné I Ce n'est pas tant encore la perte matérielle que la blessure d'amour-propre dont saigne le flanc germanique de M. Schlagmann ou Wetzel. Un habit manqué, juste ciel! que pensera l'Europe et que dira le sport? Malheureux habit, de quelle main convulsive l'industriel te rejette dans ta toilette! Tu devais faire son triomphe et tu n'es plus que son opprobre. Va, cache-toi, et dissimule sa défaite avec la tienne. Que faire d'un poignard que l'on ne saurait même se passer au travers du corps? Heureusement Car le tailleur est un artiste. Il se souvient du temps où tailleur d'habits se disait par opposition à tailleur d'images, et partageait avec le sculpteur le domaine de la plastique. L'un se charge du nu, l'autre de l'habillé, voilà toute la différence. Le

l ikirffefit agfatiit./(/r_

Le coupeur.

trouvant le prix d'un hMRcent cinquante francs) un peu cher, demandai fournir son drap. — Bien volontiers, monsieur, lui répondit l'artiste avec un sourire de condescendance. Livraison faite, habit endossé, l'honorable lé-• gislateur demanda le prix. — Cent cinquante francs, monsieur, comme toujours, dit le tailleur en s'inclinant. Tout compris, je le sais; mais j'ai fourni mon drap. — Monsieur, je ne compte jamais le drap. JE LE DONNE PAD-DESSUS LE MARC/1E I Le coupeur est un être à part. C'est, comme on le conçoit sans peine, l'homme important de la maison. Tout tailleur a été coupeur ; mais il y a en ro/anche des coupeurs qui ne deviennent jamais tailleurs. Ce sont des âmes d'artiste et des intelligences enthousiastes de la gloire, mais insensibles au profit. Le coupeur rêve la nuit d'un certain cran au gilet et d'une échancrure de basque. Il s'éveille en sursaut, ruminant dans sa tête, combinant harmonieusement les numéros 86, 79, 36, 44 et 53. Ce n'est point un quine à la loterie, c'est la formule, le signe abstrait, la grande ligne rudimentaire d'une coupe inédite et savante qui fera son apparition dans le monde merveilleux du jardin Mabille le mardi qui vient ou celui d'après. 0 puissance des chiffres 1 qui croirait que ces nombres cabalistiques recèlent tant de poésie apollonienne , tant de grâce, tant de contours, tant de déhanché séducteur I Aussi, dès l'aube, le coupeur s'installe-t-il au comptoir, devant un formidable amas de pièces d'étoffes, plus grave 'un censeur royal, et plus inspiré qu'un porte. Son oeil flamboie, il te frappe le front, tandis que son infati-

L'essai.

gable ciseau iaaultiplie les membres épars. Au nom du ciel, ne lui parlez pas : pour un mot, vous troubleriez l'enfantement. Il vient de créer un habit à trois boutons au lieu de quatre; il va trouver une nouvelle manche, et, si l'expansion lyrique continue, il est capable d'inventer une mode de collet que l'on n'a jamais vue — depuis 4826. Il faut admirer le coupeur ; mais il ne faut pas avoir trop de foi en lui. Non-seulement, dit La Bruyère, un honnête homme doit se laisser habiller par son tailleur à la mode courante et sans s'en occuper; mais une des premières conditions de l'élégance, dit Pelham, un héros de M. Bulwer !the adventures of a gentleman), est de n'avoir pas un habit trop bien fait, observation fine et trèsjuste. Il nous reste à dire quelques mots de l'ouvrier tailleur (pique-prune). J'avoue mon ignorance et déclare ne point connaltre l'étymologie de ce sobriquet populaire. Cette classe d'ouvriers, vouée à l'immobilité, est sans doute, en vertu de la loi des contrastes et par esprit d 'opposition, douée d'un naturel remuant; ennemie de la tyrannie, elle a pris pour maxime : a Les grands ne nous paraissent tels que parce que nous sommes accroupis, levons-nous ! n — Et elle se lève fréquemment, sachant bien qu'il dépend d'elle de faire du peuple français une nation de sans-culottes. Mois les lois sur les grèves n'étant point abolies, tout rentre bientôt dans l'assiette et la couture accoutumée, et le peuple français finit par s'habiller tant bien que mal. Ainsi eoit-II En règle générale et pour terminer, le tailleur parisien peut se définir : « industriel allemand qui taille des habits anglais. s .


L'ILLUSTRATION, kOURNAL UNIVERSEL.

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Un jour de »fine et deux nulle de veille. on un train de plaisir à Dieppe, — Caricatures par Stop.

TRAINS DE 1311MBOWES POUR

DIEPPE 10 CENTIMES

EK ET

RETOUR

— Je me demande si, n'étant qu'adjoint, je puis décemment prendre un bain de maire?...

voilà la marée qui mente. — Ahl tant mieux, j'ai grand' faim, et j'aimebeaumnip la marée.. •

— Comment, mou ami, voue vous baignez avec vos bottes? — Diantre I a il y avait des requins!...

— Arable, on dit qu'il y a des lames dans la mer : si elles allaient te couper I

Retour du train deplaisir,..


L'ILLUSTRATION, JOURNAL UNIVERSEL.

46 Revue des Arts. OUVERTURE D' UN MUSÉE MEXICAIN AU LOUVRE.

Un des caractères propres à notre époque , c'est le cosmopolitisme, mot nouveau que l'Académie n'admet pas, mais qu'il faut bien employer, faute de mieux pour exprimer un sentiment nouveau. damais on n'eut une conception plus large de l'humanité, de son histoire, de ses développements, de son identité à travers le temps et l'espace. Peutêtre est-ce pour cela que nos temps modernes, malgré leur inquiétude et leur audace, manquent d'une véritable originalité. Ce que notre point de vue gagne en étendue, il le perd en profondeur. Notre sentiment est plus large, mais il - est moins intense. Autrefois nos arts et notre littérature puisaient à une ou deux sources seulement; ils puisent à vingt sources aujourd'hui. Nous nous intéressons à trop de choses pour en aimer passionnément une seule. Qui se serait avisé autrefois de la création d'un musée mexicain? Qui aurait toléré la pensée de donner à quelques grossières poteries, à quelques misérables brimborions des sauvages américains vaincus par Cortez et Pizarre, le splendide abri réservé jusqu'ici aux précieux restes de l'antiquité égyptienne, grecque, étrusque ou romaine, ou aux chefs-d'oeuvre de la renaissance et de notre art national? Ce dédain provenait d'une idée trop étroite. Le musée du Louvre, désormais entré dans une voie plus large, ne se contentera plus de recueillir exclusivement les objets remarquables sous le rapport du beau, mais encore il recueillera toua hm vestiges des civilisations orientales qui ont passé sur la terre. S'il comprend bien sa mission, il doit être tout à la Ibis militée esthétique et musée etnographique„ Les gigantesques monuments existant au Pérou , dans le Yutacan et au Mexique, attestant une civilisation svelte°, et dont qaelques-uns remontent à une antiquité que l 'ove ocru être contemporaine des monuments de l'Eg,ypte et de l ' Hindoustan , ont particulièrement attiré l'attention des archéologues; ils ont été l'objet de magnifiques publications. Les vestiges de ces civilisations perdues méritent d'être curieusement recherchés aussi bien que les restes des Pélasges et des Etrusques; s'ils sont beaucoup moins intéressants au pelait de vue de l'art, ils le sont beaucoup plus sous le rapport de l'anthropologie et de la philosophie de l'histoire. Quels que soient les voiles qui couvrent les origines de la civilisation antique de l'ancien monde, on devine, on comprend à un certain de gré, si on ne la suit pas exactement, la chaque de la tradition. Il en est tout autrement pour l'Amérique. Ici cette chaîne est brisée. Ici la séparation paraît complète ; la nature a mis entre les deux mondes des étendues de per si incommensurables, que l'humanité a vécu des millibrs d'années, a accompli presque tous ses progrès sans soupçonner l'existence de cet autre hémisphère de notre planète où d'autres hommes exerçaient les mêmes luttes contre la nature et s'avançaient par des moyens analogues dans la voie du progrès. Jamais spectacle plus curieux ne pouvait être offert a l'étude. Garat demandait au premier consul une fie de la mer Egée pour y faire des expériences sociales; jamais expérience sociale sur une plus grande échelle ne devait se produire dans des conditions de plus parfait isolement. La découverte de Christophe Colomb venait livrer à la science moderne une sorte de civilisation antique en pleine voie d'éclosion. Les savants ont-ils tiré du problème les leçons qu'ils pouvaient en tirer? n'est permis d'en douter. Les premiers Européens débarqués en Amérique trouvèrent une telle variété de végétaux et d'animaux que ce fut pour eux comme s'ils arrivaient dans une nouvelle platiête. Aussi appelèrent-ils le pays un nouveau monde. Mais ils se trouvèrent fort embarrassés pour expliquer la présence de l'homme et surtout celle d'animaux analogues dans l'ancien et le nouveau continent. On était loin d'imaginer qu'une quinzaine de lieues seulement séparaient, au nord , l'Asie de l'Amérique, sana quoi on eût bâti là-dessus ses hypothèses. Pour simplifier I °bleuie , on supposa que les deux hémisphères avaie antérieurement être réunis vers le pèle. D'autres , pour se soustraire à la difficulté de faire traverser les régions arctiques aux espèces tropicales, eurent recours à l'Atlantide de Platon. Les hommes ont parfois de singuliers étonnements, En supposant que ces petits artifices d'imagination parvinssent à expliquer comment l'Amérique a pu etre peuplée, le problème ne surgit-il pas de toutes pièces pour chaque île disséminée sur la surface du globe. Pour n'en citer qu'un exemple : peut-on concevoir comment les Hes Sandwich, aéparées par d'effroyables distances de l'Amérique et encore plus de l'Asie et de la Nouvelle-Hollande, ont vu lette sol volcanique successivement couvert de végMmd'animaux et d'habitants. Ce problème ainsi posé tait etre denté comme une puérilité indigne de la ssienn Un Objet pieu plat plus fructueux était de rechercher, dans une étude ~He de la religion, de la langue, den monuments, den alla et des usages des anciens Américains, s'il n'y a pas que tqu prochements naturels entre eux et d'autres peupl es delet de l'Asie. Malheureusement ce n'est pas 'espfili de critique I lie brillaient les savants à l'époque tondante. Les MO espagnols, qui prirent soin les preM de recueillir leit traditions, dupes des apparenem les explinations les mie fabuleuses avec un ent et une crédulité à Ittereelle se prêtèrent d'eutatt trillait les néophytes mexicain, s'ils ne se commettaient pu tees-bien les uns et les mitre& lb crurent retrouver ive, MM, la vierge Marie, la MW eteabel, le signe de la croix le sacrement de l' Euchatitffie. lcoalt, ce dieu à pœil blanche et à barbe noire, venu du nord et dans lequel on a mie voir en missionnaire bouddhiste, saiette de l'Anahuac où il fit régner l'âge d'or, et qui disparut promettant aux Cœlulans de venir régner un jour sur eux, MM pour quelques-uns l'apôtre saint Jacques, peur d'au.

tres le Messie lui-reine. A force de s'exalter sur cet inexpl table mélange . d'orthodoxie et d'abominations païennes, tee pauvres missionnaires finirent par s'imaginer que tout cela devait être une supercherie du diable contrefaisant les rites du christianisme pour mieux entratoer les peuples à leur perte. L'auteur moderne du plus splendide ouvrage publié sur les antiquités du Mexique, lord Kingsborough , cherche à prouver que Mexico avait été colonisé par les Israélites. La science n'a pas encore débrouillé le mystère des origines de la civilisation américaine. Suivant qu'on s'est préoccupé de telle ou telle analogie, on lui a attribué une origine tantôt hébraïque, tantôt égyptienne, chinoise ou tartare. Ceux, au contraire, qui ont été frappés des différences tranchées, ont pris le parti de la déclarer originale, autochthone. La linguistique de son côté n'a apporté aucune lumière dans la question. Quelques affinités étymologiquee, ont été signalées avec le chinois , mais sous les autres rapports il n'y a aucun rapprochement à établir. IZastégue, nom de la langue et du peuple dominant, à Mexico lors de l'invasion de Cortez, manque des sons b d, f, g, r, s, j, en, ce qui l'oblige à répéter le peu d'éléments phonétiques qu'elle possède et donne de la dureté à la prononciation, comme on peut s'en faire idée par les mots : ickpachtli, jeune fille, renoclatitlan, corn indigène de Mezin. langue possédait une véritable littérature. Une foule de livres manuscrits contenaient les annales et I bilera des migrations antiques, des calendriers, dee rituels, l'état cadastral du -pays, les rôles des tributs, etc... Une grstade partie de ces monuments précieux périt par le fanatisme inintelligent du premier évésue de Mexico D. Juan de Zurriarraya , qui den l'aspect bizarre des peintures hW%lf phiques crut tttitteer des formules de magie. A la verne, en 1553, une chaire fut créée à Mexico pour l'explication ope hiéroglyphes afin de venir en aide à la jUtisprudence. Mais, moins de cent ans aptes la conquête, la connaissance des hiéroglyphes avait tellement décliné que l'historien mexicain IxthIxochitl dit que de son temps il n'y avait pins dans le pays que deux personnes àgées en état de les déchiffrer. Peut-on espérer que quelque Champollion retrouvera l'art de lire un jour ces hiéroglyphes/ Ce n'est pas probable. Malgré une cinquantaine de grammaires et de vocabulaires sur la langue mexicaine, l'étude n'en est pas répandue en Europe; et les deux chaires qu'on avait fondées à Mexico pour l'enseignement des deux principaux indiomes indigènes, sont, depuis longtemps, suivant des renseignements fournis à M. Vaïsse, sana auditeurs comme sans traitement. Quelques fragments qui nous ont été conservés de la littérature des Aztèques sont propres à nous donner une haute idée du degré de civilisation auquel ils étaient déjà parvenus. Les paroles suisatttes ne sont-elles pas empreintes d'une charité toute évangélique?— a Habille ceux qui sont nus, nourris ceux qui ont faim, quelque privation qu'il t'en coûte, car rappelle-toi que leur chair est la tienne, et qu'ils sont hommes comme toi. e — Nous nepouvons résister au plaisir de citer quelques passages abrégés d'un fragment très-remarquable et qui mériterait d'être plus connu et de devenir classique. Ce sont les leçons pleines d'une douce modération d'une mère à sa fille, des conseils d'une simplicité charmante et d'une naïveté qui gagne le coeur. a Ma bien-aimée fille, chère petite colombe, vous avez déjà- entendu et écouté les paroles que votre père vous a dites. Ce sont des paroles précieuses , telles qu'on en dit et on en écoute rarement, qui partent des entrefilet' et du cœur, où elles étaient entassées comme un trésor... il vous a dit ce qu'il vous convient de faire et ce qu'il vous convient d'éviter. Rien de ce qui vous intéresse n'a été omis. Néanmoins pour remplir tous mes devoirs envers vous je vous dirai quelques mots. La première chose que je vous recommande instamment est de ne point oublier et de bien observer ce que votre père vient de vous dire.... Si Dieu vous prête vie, voua enseignerez avec les mêmes paroles les fils et les filles que Dieu vous donnera. La seconde chose que j'ai à vous dire c'est que je vous aime beaucoup, parce que vous êtes ma fille chérie.. . —Que vos vêtements soient toujours décents et propres. Ne vous parez pas avec trop de coquetterie, car c est une marque de vanité et de folie.... Lorsque vous parlez ne précipitez pas vos paroles, mais parlez avec calme et réflexion. N'élevez pas trop la voix, ne la baissez pas trop non plus ; parlez d'un ton modéré..... Dans la rue ne portez ni la tète trop inclinée; ni le corps penché. Ne marchez pas non plus la tète trop haute, car c'est la marque d'une mauvaise éducation.... Ne regardez pas comme une personne dont la vue est courte .... . Ayez encore soin, ma fille, lorsque vous êtes dans la rue, de ne-pas regarder à droite et à gauche, de ne pas tourner çà et là la tete... Que l'expression de votre ph ysionomie ne soit ni morose ni trop complitstille. Ne faites aucune attention à ter que l'on peut the autour de vous dans la rue. (None supprimons ‘üse iete, k bons conseils relatifs à l'état du mariage.....) fila chère fille que j'aime tendrement, Mates de vivre dans . Mi monde de paix , de calme et de contentteet tous lés jours da votre vie. Ne souillez pas votre honneut, ne flétrissez pas' la gloire et la renommée de vos Métres. Honorez-moi, honen votre pète et glorifiez-nous par vos bonnes œuvres. Miell tous MI) , mi première enfant, et puissiez-voue à bien lot t partout; e Que dirait de Mieux aujouts une mère éden à sa fille? A étiliedee qat conmetellieffiontiers MM A suppner ef egmede dontrtt esse ta dans la nation. le plu adret pourte4de tut pila erg Uf.

fille d'un rai de Mexico,. mariée à un souverain voisin m k près de deux meelertrinteretiffer kin et 'Crimes_ de la tour de Magie et mourait étranglée par de époux, ainsi rguerite de BOutiOgneehle des sameose 11111118iià forme aussi un

cruel contraste avec ces préceptes de douce morde que nus nous sommes plu à rappeler. Mais à Rome, dont on ne cesse d'étudier l'histoire, cela se pratiquait également, seulement sur une bien moindre échelle. Pline nous raconte que de son temps encore on avait enterré vivants dans le miltbe aux bœufs un homme et une femme, comme moyen &l'Hernesien divine. A travers les temps et dans les divers hémi_ sphères l'homme se montre toujours semblable à lui-même. Les mêmes bons instincts le dirigent vers les principes de la morale ; les mômes passions, la méme ignorance, tee mêmes superstitions enfantent les mêmes crimes. Pourquoi le développement naturel de l'intelligence ne mènerait-il pas au même but les hommes partis de points différents? Pourquoi les Aztèques ne seraient-ils pas arrivée d'eux-mêmes certains dogmesre4iintit , dont les coïncidences avec d'au. tres dogmes ne seraient que fortuites; aux rites du baptême et de la confession, domine ils étaient parvenus à un calee. drier calculé avec assez de précision? Pourquoi n'auraient.% pas trouvé eux-Mines les ornements sculptés sur leurs numentt ou peinte lier leurs vases, les zigzags, les méandres, les entrelacs? MM te forme de ces vases Simples on compte sés, à tête d'htems ou à apparence d'animaux, tels qu on en voit au mde& qui vient d'être œvert au Louvre, s'est fortuitement étuis doute que les Mexicains et les Péruviens se sont trouvés ninniunauté de style soit avec les tee. tiens, soit avec les Etrusques, soit een l 'art chinois à une époque vette du l'ère chrétienne. ICI durasse il n'est permis de rien affirdier; hait est lisrd ad doute et ad conjectures. Une grande réserve **Imposés à l'esprit cria lm, et des recherches ultérieuree sulfite pourront mettre à Me de prononcer si les Américains ont emprunté des t IMMO é l'Orient. Les moindten circonstances sont à Me ttimi par exemple, valine le fait judicieusement OXIfeff Ptescott, dans sort titivrage si intéressant sur ta cotiq. du Mexique, l'usage de brûler les morts , eu vigueur chez les Mongols et les Aztèques , peut n'être qu'une faible preuve de leur origine commune. Mais lorsqu'on y ajoute la circonstance de réunir les cendres dans un vase et d'y déposer une pierre précieuse à l'exclusion de tout autre objet, la coïncidence devient vraiment remarquable. Le problème compliqué et plein de mystères appelle donc les recherches des investigaSeurs et les études des savants. Si nous nous sommes aussi longuement étendu sur ces détails relatifs aux anciens habitants de l'Amérique, c'est pour signaler l'importance réelle que les études qui les concernent peuvent avoir pour l'histoire générale de la civilisation humaine et pour mieux faire ressortir l'utilité du nouveau musée dont vient d'être dotée la France. Ce musée, tout récemment ouvert dans la coite du Louvre, à côté du musée assyrien ,consiste en une seule petite salle au rez-de-chaussée, où sont réunis des fragments d'architecture et de sculpture, des figurines de métal, de matières dures, de terre cuite, dont le plus grand nombre appartiennent au Panthéon mexicain; des vases, des armes, des instruments de musique ; des objets de parure, des sceaux, des poids, des ustensiles divers provenant en grande partie du Mexique, puis du Pérou et du Chili. Une notice, rédigée par M. de Longpérier, contient une description sommaire des objets et quelques notes explicatives, nécessairement très-rares dans un sujet encore si peu connu. Quint à la provenance des objets, voici ce que nous apprend la notice : a Le musée du Louvre possédait depuis longtemps un certain nombre da monuments américains , rapportés du Mexique par M. Seguin , par le dessinateur Franck, et du Pérou par M. Angrand, consul de France à Lima; des vases et des figurines avaient été achetés à la vente du cabinet Denon ; mais la plus grande partie de ces objets n'avait pas été exposée. L'acquisition d'une importante collection de sculptures meximines , réalisée au commencement de 1850, a enfin permis à la direction des musées de présenter au public un intéressant échantillon de l'antiquité américaine. Cette collection avait été formée au Mexique par M. Latour-Allard. Ce nouveau musée national s'enrichira inévitablement par la suite. Déjà des particuliers, parmi lesquels nous citerons MIL Massieu de Clervel et Victor Schœlcher, lui ont fait don de curiosités remarquables. Cette collection servira sans doute à répandre chez les antiquaires français le goût des études américaines. Un grand problème d'histoire ou de philosophie s'y rattache. L'Amérique , où d'audacieux Scandinaves avaient formé des établissements cinq cents ans avant la &couverte de Christophe Colomb, a-t-elle eu dans les temps antiques communication des traditions religieuses et des arts de l'Orient t ou bien, dans son isolement absolu, est-ce en vertu du libre développement de l'intelligence humaine et des mêmes tendances instinctives que la demi-civilisation à laquelle elle était parvenue lors de la conquête se manifestait avec des symptômes analogues à ce qui existait dans le vieux monde/ Problème digne du plus haut intérêt! C'est avec ces préoccupations que la science abordera ce petit Misée en apparence peu important; si elle parvient à percer le mystère des origines aztèque et péruvienne , des monuments d'un goût bizarre et d'apparente souvent grossière, aine mieux compris, prendront toute leur valeur. Aujourd'htd ces antiques témoins d'une civilis salien ne seront pour un grand nombre que les Freduits d'un d'un art barbard. Barbionts Are are

810,1

quia sui ixtdetlier Onk

La statue en marbre delfeentet, remesenten es inventant la lyre , avait dite' de à la révolutioff vrier dans les appartement,/ du Palais-Royal. Depuis elle fut exéMitée en brOtize St acquise par le ministère de l'intérieur. Elle vient &MM placée dans le foyer de POpéra. Différentes statues vont. être pitm au musée de Versailles, entre autres celles de Turgot, de Malesherbes et du sénateur Laplace. Celles detreMare +moi mplacer les ligures mythologiglgi1 eue V et 4e kiwis


L'ILLUSTRATION , JOURNAL UNIVERSEL. Leczinska qui se trouvent sous le passage de l 'aile du midi. qui conduit au parc. Enfin la galerie militaire de Versailles doit bientôt s'augmenter des bustes des généraux de Barrai, Regnault , Duvivier, Négrier et de Bréa. Ce dernier buste e été commandé par le ministre de l'intérieur à M. Grootaers, déjà auteur d'un buste représentant l'infortuné général, exposé au salon de 1819, et actuellement au musés de Nantes. Le 5 juillet et les jours suivants le public e été admis à voir, au palais des Beaux-Arts, des copies exécutées à Venise, par M. Serrur : 4 . Le mauvais Riche, de B inifazio (académie de Venise); 20 Sainte Barbe, de Palma Vecchio (église de Santa-Maria-Formosa); 3 . la magnifique Assomption, du Titien (académie). Ces copies étaient exposées dans la salle où se trouve la copie du Jugement dernier, par Sigalon. On peut maintenant se faire, à Paris, une juste idée de cet admirable ouvrage du grand peintre vénitien. Outre le plaisir de se rappeler ou d'entrevoir pour la première fois cette splendide peinture, on a pu se livrer à la comparaison des deux chefs-d'oeuvre de Michel-Ange et de Titien. Les distances qui séparent l'académie de Venise de la chapelle Sixtine de Rome étaient détruites, et c'était un curieux et instructif spectacle de voir ainsi en présence les deux chefs des écoles vénitienne et florentine. A une vente de tableaux qui a eu lieu le 7 juin à Londres, dans le salon de M. Philips , on a adjugé une Diane el Calisto, par Titien, pour 8,400 francs ; les Quatre Évangélistes, par Murillo, pour 6,010; le Sacrifice à Cérès, œuvre commune de Rubens et de Jordaens, pour 8,910 ; une Famille paysans, grandeur naturelle, par Jordaens, pour 5,670. Une Roule a travers un bois, par Hobbema, a été payée 5,430 ; une Ruine, par Ruysdael, 4,455: une Scène d'intérieur, par Téniers, 8.400; un Bouquet de fleurs , par Van-Huysum , 6 210 ; et un pendant par le même, le [lierne prix; le Portrait d'un gentilhomme , par Rembrandt, 5,400 ; un Portrait de la reine Elisabeth avant son avènement au trône, par Holbein, 2,920. La vente entière a produit 162,000 fr. Une autre vente remarquable a eu lieu à Londres le 21 et 22 juin dernier : c'est celle de la célèbre galerie de M. Charles Meigh , de Grave-House , comté de Stafford. Elle a produit plus de deux cent mille francs. Quelques Italiens, tels que Carrache et Sasso Ferrat° , et quelques Flamands, tels que Téniers et Netscher, y ont atteint des prix modérés; mais les tableaux de peintres anglais y ont été poussés à des prix élevés ; un Navire anglais échoué sur les côtes de France , par Turner, a été payé 17,350 francs. Voici les prix d'adjudication de quelques-uns de ces tableaux : le Roi Lear condamnant Cordelia (Ildston ), 5,000 francs ; Halte dans la montagne (Cooper) , 8,4e 5 , Vue de l'intérieur d'un temple égyptien( Muller) , Il ,300; le Sphinx, par le môme , 5.050; Un Chien dans une étable ( Landseer) , 3,150 ; Voyageurs retenus captifs par des brigands ( Herbert ), 5,513; Montagnards revenant de la féte du mont Vergino ( Uwins) , 6,700; deux Nymphes au bain (Ely ), 6,825. Une Vue de la côte de France, de notre Bonninglon, également apprécié dos deux côtés du détroit, a été payée 5,375. A.-J. D. Histoire des Végélaux Intéressants et Milieu. (Voir les Il«. 849, 358, 361, 367, 373 et 378.)

LE LOTOS.

Le lotus jouissait anciennement d'une irnmensé célébrité. Mais on entendait par là plusieurs plantes très-différentes entre elles. Le lotus d'Homère, dont la douceur fit oublier aux compagnons d'Ulysse le retour dans la patrie, est le fruit d'un ujubier (ziziphus lotus), arbrisseau qui croit encore aujourd'hui assez communément sur le littoral de la régence de Tunis, l'antique pays des lotophages. D'autres pensent que c'est la baie noirâtre, sucrée, du micocoulier (celtis australis), bel arbre de la région méditerranéenne. Les tutus de la famille des légumineuses servent de poture aux bestiaux ; le mélilot (melaolus officinalis) fournit un collyre jadis fort renommé; enfin le plaqueminier (diospyros lotus) pourrait bien être plutôt le vrai lotos d'Homère, si ses baies n'étaient pas d'une saveur détestable. Mais le goût ne change-t-il pas comme la mode? C'est le fameux lotus des Égyptiens qui doit particulièrement nous occuper ici. Cette plante appartient à la famille des nymphéacées, toutes aquatiques, dont nous n'avens pour représentants que les nénuphars jaune et blanc. Il règne une grande confusion relativement aux lotus d'Égypte. Je vais tâcher de débrouiller ce que les auteurs nous apprennent : ce sera rendre un service à la science. Écoutons d'abord le père de l'histoire : e Lorsque le fleuve (le Nil) coule à pleins bords et que les champs sont inondés, on voit végéter dans Peau beaucoup de lis, que les Lyptiens nomment lotos. Après les avoir moissonnés, ils les foin séch e r au soleil; puis, avec la graine, retirée de l'intérieur et semblable à celle du pavot , ils forment une pâte dont ils font cuire des pains. La racine de ce lotus est aussi mangeable et d'une saveur douce; elle est ronde et de la grosseur d'une pomme On y trouve encore d'autres lis semblables à des roses (xpivee eéreouri ip.eepLa) ; ils croissent également dans le fleuve : le fruit consiste dans une espèce de coupe particulière qui s'élève de la racine et qui offre une très-grande ressemblance avec le gâteau de cire des abeilles • il y a, comme enchàssées, un grand nombre d'amandes de la grosseur d'un noyau d'olive; &bées. (Hérodote, liv. ai, on les mange fraîches et desséchées.. chap. 92.) que raconte Diodore : a Les eaux du Nil, coulant Voici ce très-lentement, charrient avec elles beaucoup de terre, et forment, dans les endroits bas, dee marais extrêmement

j

fertiles. On y voit naître des racines de diverses saveurs, des fruits et des tiges d'une nature particulière, et qui suffion aux besoins des indigents et des. malades. Ces plantes offrent non-seulement une nourriture variée et toujours prête, mais encore elles sont utiles à d'autres besoins cle la vie On y trouve en ebon lance le lotus, avec lequel les habitants font du pain propre à satisfaire au besoin physique du corps; on y rencontre encore en très-grande abondance le Iciborion, qui porte ce qu'un appelle la fève d'Égypte. n (Diodore, tome t, p. 37 de nia traduction.) Théophraste (Histoire des Plantes, liv. rv, chap. 8') est bien plus précis : a Il croit dans les marais et les étangs un végétal semblable au lis, mais plus garni de feuilles, disposées sur deux rangées, de couleur très-verte.... On y trouve aussi la fève (xtia,aes) ; la tige, épaisse d'un doigt, a environ quatre coudées de haut; elle ressemble à un roseau tendre, sans articulation.... et se termine par une sorte de godet semblable à un nid de guêpes ; dans chacune des cellules est une fève, faisant une légère saillie, et dont le nombre peut s'élever jusqu'à trente. La fleur est deux fois plus grosse que celle du pavot ; sa couleur est d'un beau rose; ce godet est hors de l'eau. Les feuilles sont grandes comme cèles du petasus de Thessalie (espèce de pas d'une;. Dans chaque feve on trouve, quand on l'écrase, quelque chose de contourné, amer, d'où nait le germe. Quant à la racine, elle est plus grosse que le roseau le plus épais et organisée comme la tige. On la mange crue, cuite ou rôtie ; les habitants des marais en font leur nourriture. Cette plante croit souvent spontanée; mais on la sème aussi.... Celle qu'on nomme le lotus croit en très-grande partie dans les plaines, après l'inondation. Die ressemble à la première par sa tige et ses feuilles, qui sont cependant plus petites et plus minces; sa fleur est blanche et ses folioles semblables à celles des lis; elles sont nombreuses et très-rapprochées les unes des autres. Ces folioles 'pétales) se ferment quand le soleil se couche, et s'ouvrent quand il se lève. Le fruit est comme une très-grosse tete de pavot et offre aussi des cloisons à ; les graines y sont plus condensées et semblables à celles du millet. Lee Égyptiens mettent ces fruits par tas et les laissent pourrir; après que l'enveloppe s'est détachée, ils les lavent à grandes eaux, et séparent ainsi les graines ; celles-ci sont ensuite desséchées et employées à la fabrication du pain. La racine du lotus s'appelle korsion; elle est ronde et de la grosseur d'un poing; elle est couverte d'une écorce brune, comme la chidaigne, et blanche à l'intérieur ; on lu mange crue ou grillée : mais la meilleure manière est de la manger cuite dans l'eau. s Strabon (liv. XVII chap. 1 ) ne parle quo de la Rive d'Égypte, dont il met' la tige en parallèle avec celle du papyrus ( bibles); il en compare le fruit, contenu clans le kiborion, à la feve grecque, pour la grosseur et la saveur. Puis il ajoute : a Les féviers ( xuay.invec), présentent un coup d'oeil charmant et une retraite agréable a ceux qui veulent y faire des repas; les convives, montés sur des bateaux thalainèges (espèces d'yachts), s'enferment dans le plus épais de ces féviers, et là, mangent et se divertissent à l'ombre du feuillage. Les feuilles sont si cran les, qu'on s'en sert pour fabriquer des coupes; car elles ont une certaine concavité qui les rend très-propres à cet usage. Aussi les ateliers d'Alexandrie en sont-ils remplis. » Au rapport de Dioscoride (Mat. med. 11, 98), la fève d'Égypte croît aussi dans quelques lacs de l'Asie-Mineure ; sa fleur, de couleur rose, est deux fois plus grosse que celle du pavot; le fruit, plus grand que la fève commune, se mange vert et se recommande contre la dyssenterie ; la partie verte (embryon) est vantée contre les douleurs d'oreilles; la racine, nommée colocase, se mange crue ou cuite. C'est ce que nous apprend aussi Diphile le Siphnien , cité par Athénée (Deipn. na, 2). Mais il ajoute que les fèves vertes sont difficiles à digérer, peu nutritives et flatulentes; il leur préfère les sèches. Suivant Athénée, la fleur portait chez les Égyptiens le nom générique de lotos, et de melilotus chez les habitants de Naucratis; on en faisait des couronnes, d'une odeur très-suave, et qui servaient en quelque sorte de rafraîchissement. D'après Pline, on appelait cette plante indifféremment rolocase et cyamon. « Sa tige, cuire, est filamenteuse; ses feuilles, très-larges, sont employées à tresser différents vases dans lesquels les Égyptiens aiment beaucoup à boire. On la cultive maintenant en Italie. n (Pline, Hist. net,, xiti, 45). Voici ce qui résulte de la comparaison de ces divers passages : les plantes aquatiques, qui ressemblaient à nos nénuphars jaunes et blancs de la Seine et de la Marne, étaient les lotus des anciens Égyptiens. Mais le nom de lotus s'appliquait plus particulièrement à la fleur, qui était, pur quelques auteurs, comparée au lis. Le lie rose du Nil était la fève d'Égypte (kyortios), bien différente de la fève grecque, qui est notre fève des marais, symbole de deuil chez les anciens, à cause de la tache noire qu'on remarque à la base de sa corolle. Srs parties essentielles, la plupart mangeables, étaient désignées chacune par un nom epécial : la racine s'appelait colocase , qu'il ne faut pas confondre avec celle d'une espèce d'arum, semblable à notre pied de veau, si commun dans les bois humides des environs de Paris; la capsule, percée de trous comme une pomme d'arrosoir, s'eppelait kiborion ( roffret.), et le fruit, enchâssé dans ces trous, était la Têtu d'Égypte, nom qu'on donnait aussi à toute la plante. Le lotus blanc se distinguait de l'espèce précédente par la forme de sa capsule, semblable à une tête de pavot, et par ses graines petites et nombreuses. Sa racine s'appelait korsion. Ces caractères suffisent pour faire retrouver aujourd'hui dans le règne végétal ces deuxe plantes jadis si célèbres : le lotus rose ou fève d'Égypte, c est le nelumbium speciosum, de Willdenow (nosphœst netionbo, Lin.); le lotus blanc, le nymphose lotus,, Lin. Ce qui avait contribué à embrouiller

47 la question, c'est d'abord les noms différents que les endetta avaient, selon leur habitude, donné à des parties d'un même végétal, puis l'extrême rareté, sinon le manque absolu, du lis rose dans l'Égypte actuelle. Cette dernière circonstance est du plus haut intérêt pour le philosophe comme pour l'historien. Ainsi, voilà une plante, aussi utile aux anciens Égyptiens que la pomme de terre l'est pour nous, éteinte avec les générations qu'elle a nourries, momies déposées dans les nécropoles souterraines du pays des Pharaons. Non-seulement elle a disparu de l'Égypte, mais on ne l'a retrouvée clans aucune autre partie de l'Afrique. Le papyrus est do même aujourd'hui presque inconnu en Égypte; mais il n'a fait qu'émigrer , car on le rencontre un peu plus loin, dans les lacs de l'Abyssinie. La fève d'Égypte, au contraire, semble être tout à fait perdue pour le continent africain. Elle appartient maintenant à l'Asie; elle a élu son domicile dans l'Inde, où elle fait l'ornement du Gange, fleuve non moins célèbre que le Nil. Rumphius l'a décrite sous le nom indien de laratti , et Rheede, sous celui de tamara. Pourquoi cette plante a-t-elle disparu de l'Égypte? Est-ce parce que les lacs où elle croissait se sont peu à peu desséchés? Je le crois; et je pourrais corroborer cette opinion par des preuves historiques et géologiques. Je me bornerai à traduire ici ce que raconte Phylarque, cité par Athénée : a Sous le règne d'Alexandre, fils de Pyrrhus s on voyait croître, je ne sais par quel hasard , la feve d'égypte dans un étang, voisin de la rivière Thyamis, en Épire. Pendant deux années de suite, ces plantes donnaient des fruits en abondance et les amenaient à maturité. Mais, après qu'Alexandre y eut élevé une station militaire, qui empêchait les hommes d'approcher et de cueillir les fruits, l'étang se dessécha et disparut avec ces plantes, de manière à ne pas laisser la moindre trace. (Athée. Deipn., ni, 2.) L'Écluse, plus connu sous le nom latinisé de Clusius, soupçonna le premier l'identité de ce lotus avec le lotus rose du Nil. Les Indiens représentent leurs divinités assises sur la fleur de cette plante, exactement comme les Égyptiens y figuraient leur Horus. (Zoega , Num. £gypt., p. 493.) La fleur et le fruit se trouvent également représentés sur la tète en marbre d'Antinoüs; de là le nom de lotus antinoien. Ils forment, avec les grappes du dattier, la décoration des chapiteaux de plusieurs temples dans la haute Égypte. Enfin, on les voit sur le belle mosaïque de Palestrina. (Hist. de l'Acad. des Inscript , année 4790). Les botanistes des seizième, dix-septième et dix-huitième siècle, au lieu de suivre la voie indiquée par L'Écluse, n'ont fait qu'embrouiller la question. Mathiole, dans ses fameux commentaires sur Dioscoride, a donné de cette plante une figure imaginaire, reproduite dans d'autres ouvrages. Mais, au commencement de notre siècle, M. Delile, professeur de botanique à Montpellier, ancien membre de l'expédition d'Eeypte, dissipa tous les doutes qui pouvaient encore exister relativement à 1 identité du lotus antinoïen avec le lotus du Gange. Voici les caractères qu'il en donne « La racine (celocase des anciens) est charnue, rampante (rhiednie), d'une saveur douce et aqueuse; les feuilles sont orbiculaires, à . pefioles variant de longueur suivant la profondeur des eaux ; la fleur épanouie ressemble à une tulipe; corolle composée de quinze pétales (folioles) dont dix extérieurs, ovales, concaves, longs de quinze centimètres, les autres intérieurs, plus petits et inégaux. La fleur est couronnée intérieurement d'une frange épaisse de filets d'étamines, disposés au-dessous et autour de l'ovaire, qui a la forme d'un cône renversé ou d'un entonnoir plein. (Voy. la gravure.) Le fruit, qui n'est que l'ovaire développé, est évasé en ciboire (ciborion des anciens), large environ comme la peau de la main à la face supérieure ; celle-ci est percée de 44 à 30 fossettes, dont chacune contient une graine ovoïde de la grosseur d'une noisette un peu allongée (fève d'Égypte). L'enveloppe de la graine est dure, noiràtre; elle recouvre une amande douce, blanchâtre, féculente, partagée en deux lobes entre lesquels est une foliole verte (embryon), roulée, amère, recourbée. Cette amande est bonne à manger, pourvu qu'on en rejette cette foliole verte. e Il résulte des expériences que M. Delile a faites à Montpellier, que cette plante serait facile à naturaliser dans les étangs du midi de la Franco; et en cas de disette, les racines et les fruits pourraient être de . quelque ressource pour les indigents. La culture du lotus rose (nelumbium speciosum) n'exige presque pas de soin, et la récolte est abondante. Il est rare de rencontrer des plantes qui soient propres à nourrir nomme tout à la fois par leur souche et leurs graines. Le lotus blanc (nympbcea lotus L.) se distingue du lotus rose par son fruit, qui ressemble exactement à une capsule de pavot. (Voy. la gravure.) On le rencontre encore, peuts etre moins fréquemment qu'autrefois, dans less eaux de la basse Egypte. Sa racine est tuberculeuse, un peu oblongue, épaisse d'environ trente-cinq millimètres, recouverte d'une écorce brune et coriace. Les feuilles sont orbiculaires, pattées, dentées en scie, larges de un demirnied à un pied, garnies en dessous de nervures saillantes. Les pédoncules sont cylindriques, de l'épaisseur du petit doigt et d'une longueur proportionnée à la profondeur des eaux. La corolle se compose de seize à vingt pétales, qui ne diffèrent des folioles du calice que par leur blanchesr. Au centre de la fleur s'élève un ovaire demi-sphérique, à la base duquel s'insèrent les folioles du calice et de la corolle imbriquées sur plusieurs rangs. Les étamines sont très-nombreuses, linéaires, de moitié plus courtes que les pétales; les plus grandes sont les plus rapprochées de l'ovaire. Ce dernier est cour sonne d'un stigmate (sessile) en plateau, divisé en vingt ou trente rayons, terminés chacun par une corne linéaire, arquée en dessus.. Les petites graines contenues dans le fruit capsulaire, pareil à une tète de pavot, ne servent plus aujourd'hui à faire du pain. Elles sont collées entre elles, si le fruit se dessèche hors de l'eau ; mais presque toujours it pourrit sur place, dans les marécages, et les graines se répandent alors dans


L'ILLUSTRATION , JOURNAL UNIVERSEL.

18 la vase. Les paysans du Delta les nomment dokhn el-bachenyn, millet de nénuphar, et ils n'en font usage que comme d'un remède rafraichissant. Ainsi, voilà une plante, jadis alimentaire, changée maintenant en un médicament. C'était le contraire pour la pomme de terre, comme je l'ai dit dans un autre article. Enfin on voit une troisième espèce de lotus, peinte dans quelques temples de l'Egypte; c'est le lotus bleu (nymphcea ccerulea L.) dont on faisait, selon Athénée, des couronnes agréables à la vue et à l'odorat. Cette espèce ne diffère du lotus-pavot (lis blanc du Nil) que par ses feuilles un peu plue ovales, découpées sur les bords en échancrures légères, séparées par des dents mousses au lieu de dents aiguës, et par ses anthères (sachets contenant la poussière fécondante) terminées en un appendice bleuâtre, pétaloïde, d'une odeur très-suave. La racine et le fruit sont comme ceux du nynro-

phrasa lotus. e La racine, dit M. Delile, a quelque analogie, pour la grosseur et la substance, avec la châtaigne. Les Egyptiens l'appellent byaroun. J'ai vu des paysans qui la vendaient cuite sur le marché de Damiette pendant l'automne; je n'ai pu distinguer si c'était plutôt la racine du nymphcea lotus que celle du nymphes ccerulea , parce que les racines no diffèrent point dans ces deux plantes, dont les qualités sont probablement les mêmes. Cependant les Egyptiens regardent le nénuphar blanc comme moins bon que lenénuphar bleu : ils nomment le premier bachenyn el-khanzyr, c'est-àdire nénuphar de porc, et le second bachenyn el-a'raby, nénuphar des Arabes. » Les fleurs de ce nénuphar sont remarquablement belles le calice a ses folioles d'un vert foncé, parsemées d'un grand nombre de points et de petites lignes d'un pourpre noirâtre; les pétales d'un blanc brillant, teints, surtout vers leur som-

met, du plus bel azur, d'où le nom de cœrulea. Cette e9èce croit encore abondamment dans les rizières du Delta. On la trouve aussi dans les Indes orientales. Faut-il chercher la raison de cette sorte de culte que les anciens avaient pour le lotus , dans la sensibilité de la fleur sous l 'influence du soleil, phénomène signalé par Théophraste et nommé par Linné sommeil des plantes? En résumé, les anciens Egyptiens admettaient trois espèces de lotus, toutes des plantes alimentaires aquatiques de la famille des nymphéacées : l e le lotus rote ou fève d'Egypte, nelumbium speciosum W., dont le fruit ressemble à une pomme d'arrosoir ; es le lotus blanc (lis du Nil), nymphes lotus L.; et 3 a le lotus bleu, nymphma c,cerulea L. Le fruit des deux dernières espèces ressemble à une tète de pavot. Rome.

Le dessin sans maitre. — liéthode pour apprendre a dessiner de mémoire. Madame Cavé, dont les ravissants petits tableaux ont obtenu chaque année au salon le plus légitime succès, vient de nous confier, sous une forme charmante, tous ses secrets de maître ; et comme fatiguée de la supériorité qu'elle a acquise dans sou art , elle a voulu nous donner la clef de ce dessin gracieux avec lequel elle rend si admirablement ces bouquets d'enfants blonds et roses qui donnent à son talent un si grand cachet d'originalité. Elle s'adresse aux jeunes filles qu'elle comprend et qu'elle peint comme on les aime, c'est- à- dire comme elles sont, simples et naturelles. Et en même temps qu'elle est pour elles un maître habile, elle se montre une mère intelligente et leur donne des conseils qu'elles aimeraient à suivre, uniquement pour la manière dont ils sont présentés. Ces conseils, rassemblés dans une série de lettres et réunis sous ce titre : Le Dessin sans maître, forment un petit livre dont chaque page contient tout ce que l'esprit imprévu et piquant d'une femme peut renfermer d'original, tout ce que le savoir sérieux et intelligent d'un mitre distingué peut offrir d'enseignements utiles. Mais les lettres de madame Cavé sont, comme ses compositions, plus éloquentes en sa faveur que tous les éloges. En citer un passage, c'est donner le désir de lire le livre tout entier.

où le ciel est nébuleux. Aussi les effets de lumière sont-ils beaucoup plus variés et plus piquants dans le Nord que dans le Midi. Le nuage est l'ami des coloristes. s Toute une vie nouvelle va commencer pour toi et tes filles. A vos yeux toutes les oeuvres dela nature vont prendre un aspect intéressant. A chaque instant 1 artiste assiste aux spectacles les plus curieux. Lorsqu'il voyage il éprouve mille sensations diverses; il marche de surprise en surprise; où personne ne voit, ne sent rien , il voit, il compare, il admire. Il peut faire vingt fois la même route sans ennui, car pour lui le paysage est toujours nouveau, à chaque heure du Jour, dès qu'il change d'effet. Et cet effet peut tenir à la moindre chose : là, c'est une vache bien éclairée, qui anime une ondulation de la plaine ; ici, c'est une chaumière qui reçoit les rayons du soleil et prend, à travers des touffes d'arbres, des proportions d'admirable beauté. » T'exprimer les élans de bonheur que j'ai souvent éprouvés dans ces contemplations, c est impossible. On sent qu'on s'approche de Dieu en comprenant mieux son oeuvre. On le bénit de nous avoir donné cette faculté d'appréciation. En un mot on se sent riche de tout ce qu'on voit. En considérant l'indifférence ou plutôt l'insensibilité de ceux qui vous entourent, il semble qu'on possède le monde à soi seul, et qu'un génie bienfaisant déroule devant vous des merveilles qu'il cache aux autres. » Que de fois, devant ces grandes merveilles de la nature, j'ai pris en pitié l'audace des hommes qui veulent nous donner une idée du paradis. Comment I loin d'avoir inventé les beautés de cette terre, vous mourez sans les avoir comprises et vous voulez inventer les choses du ciel 1 litais le ciel que vous inventerez, vous, hommes , sera toujours au-dessous de la terre inventée par Dieu, et personne n'en voudra. Quant à moi, en jouissant patiemment et avec reconnaissance des bienfaits de ce monde que j'aime, je fais des voeux pour être un jour admise à connaltre ceux que Dieu nous réserve auprès de lui; mais je m'en croirais indigne si j'avais la prétention de me faire une idée du bonheur qui nous attend là-haut et que je vous souhaite à toutes les trois. Ainsi soit-il I »

« Observations stir la variété des ombres et des lumières. » Généralement, sur les objets brillants, tels que les cristaux, les marbres, les porcelaines, les métaux, les bois vernis, les dorures, etc., les lumières sont rares et étroites. Il importe de le savoir, car c'est la lumière qui indique la matière et la qualité ; ainsi, dans un dessin , un meuble neuf diffère d'un vieux par la manière dont la lumière est posée. Peu à peu toutes ces observations se caseront dans la tête de tes filles, et elles arriveront au bout de leurs crayons en temps et lieu. » Dès qu'elles sauront regarder les objets, elles ne les regarderont plus sans faire attention aux formes de l'ombre et de la lumière. » Elles verront comment s'éclairent les monuments, les maisons et les chaumières. Rien ne leur échappera, ni les grandes masses d'ombre et de lumière sur les arbres, ni les ombres portées des nuages sur la terre, qui, quelquefois, mettent tout un village dans l'ombre , d'autres fois laissent le clocher seul lumineux. Sur les bords de la mer, il y a des effets magiques, surtout dans les pays du Nord,

Bibliographie. Chasses exceptionnelles et Mélanges, par M. ADOLPHE D'Hou-DEUIL — Un vol. in-8 . avec trois portraits gravés. — Paris. 1850. Rue des Moulins, n. 8. Les Chasses exceptionnelles contenues dans ce volume ne sont pas, comme on pourrait le croire, celles de l'auteur, qui est tout à la fois un excellent chasseur et un écrivain distingué. M. Adolphe d'Houdetot s'est fait pour cette fois le panégyriste de trois des plus célèbres chasseurs du dix-neuvième siècle, l'historiographe de leurs principaux exploits. D'abord il raconte la vie du tueur de lions Gérard; il célèbre l'une après l'autre ses émouvantes prouesses ; il édite sa correspondance, qui forme à elle seule un traité aussi complet que pittoresque de la chasse au lion ; puis, passant de l'Afrique du nord dans l'Afrique du midi, il résume brièvement, trop brièvement, l'intéressant ouvrage que M. Adulphe Delegorgue a publié il y a trois années, sous le titre: Voyage dans l'Afrique australe; enfin il consacre quelcinerPpages au récit de la vie et de la mort d'Elzéar Blaze, qui termina si prématurément le 9 octobre 1848 l'honorable et trop courte carrière qu'il avait parcourue si dignement comme militaire, comme écrivain et comme hornme. Le style de ces éloges a un ton pindarique qui cause à la première lecture un certain étonnement. Mais on pardonne bientôt M. d'Houdetot les exagérations de son enthousiasme, parce qu'en reconnaît que cet enthousiasme est naïvement sincère; telle est sa passion pour la chasse, qu'il admire tout bon chasseur comme un grand homme; dans son opinion, yn chasseur exceptionnel n'est rien moins qu'un héros digne d'être chanté par les plus grands poètes I Que seraient donc ses panégyriques s'il n'avait pas cru devoir . se mettre en garde, comme il le déclare, contre l'exaltation romanesque du poète et de l'artiste, ce mensonge du juste. • Du reste, ce défaut donne aux ouvrages de M. d'Houdetot une originalité qui n'est pas sans charmes. Il y a ai peu d'écrivains auxquels un poisse reprocher une conviction trop chaleureuse I Les Mélanges qui composent la seconde moitié de ce volume

Le Dessin sans Maitre se vend à Paris, chez MM. Susse frères, M, place de la Bourse. Broché 3 fr.; relié, avec peau d'âne, crayon et accessoires 5 fr.

offrent une lecture variée. M. d'Houdetot essaye de prouver que toutes les premières inventions remontent à la chasse ou sont nées d'un besoin de chasse; il se demande si les bécasses viennent de l'Est ou de l'Ouest, par la mer ou par la terre; il raconte une battue aux lièvres, et des chasses extraordinaires dans l'Amérique septentrionale et dans l'Inde; enfin il termine par un résumé théorique et pratique de la chasse au lion chi à la plume éminemment spirituelle et descriptive de son ami Jules Gérard. L'éditeur des Chasses exceptionnelles annonce un nouvel ouvrage de M. d'Houdetot. Cet ouvrage, qui est sous presse et qui paraîtra prochainement, aura pour titre : Le Livre du soldat, types, moeurs, et caractères, précédés d'une biographie du maréchal Bugeaud. Jurisprudence électorale parlementaire, recueil des décisions de l'Assemblée nationale (constituante et législative) en matière de vérifications de pouvoirs; par M. ALPHONSE GRÜN, avocat, rédacteur en chef du moniteur. —Paris. 1850. Guillaumin. M. Grün a publié d'une manière complète dans son ouvrage iatitule Jurisprudence parlementaire les décisions des Assemblées législatives sur les élections de leurs membres. Ce travail, dont l'idée et l'exécution premières lui appartiennent, a pour point de départ la loi du 9 avril 1831. M. Dalloz l'a continué, après les élections générales 'de 1842 et 184e, pour ces deux années, dans son recueil périodique de jurisprudence. Enfin M. Grün vient de le compléter en recueillant les décisions intervenues depuis l'établissement du gouvernement républicain. Le changement radical introduit dans nos lois électorales par le principe du suffrage universel ne brise nullement, dit-il, la chatne des traditions parlementaires; les précédents relatifs par exemple, au mode de vérification des poufoirs , aux enquêtes, à l'appréciation des fraudes électorales, aux calculs des suffrages, aux attributions de bulletins, etc., conservent aujourd'hui leur intérêt et leur autorité. • Quant ana solutions antérieures à la loi de 1831, elles se trouveront avec toutes les autres, dans l'ar-

tide Droits politiques de la seconde édition de la Jurisprudence générale de M. Dalloz. La Jurisprudence électorale parlementaire remplit 407 pages. Divisée en 17 paragraphes, elle se compose de 494 décisions.

EXPLICETION DU DERNIER RÉBUS.

S'il fait froid les pauvres sont assez mal à leur aise.

On s'abonne directement aux bureaux , rue de Richelieu, ne es, par l'envoi franco d'un mandat sur la poste ordre Leehevalier et Cu , ou près des directeurs de poste et de messageries, des principaux libraires de la France et de l'étranger, et des correspondances de l'agence d'abonnement, PAULIN. Tiré b la presse mécanique de Px« Malts, 36, rue de Vaugirard, à Parie.


L'ILLUSTRATION JO BAL UNIVERSEL.

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Lb. pour Paris, 3 mois, 8 fr. — 6 mois, 16 fr. — lIn an, 30 fr. Prix de chaque 15 c. — La collection mensuelle, hr., 2 fr. 75. 101111111■ 1113.

Istaire de la semaine. — Loi sur la Presse. — Courrier de Paris, — Les Régates de Brest. — Revue littéraire. — La Vie des Eaux. II. — Féte de sainte Rosalie, à Palerme. — Voyage à travers Ira Journaux. — Chronique musicale. — Décoration de la place Virtiodlle Paria. — Revue a g ricole. — Bibliographie. — Med.silles de l'Exposition de 1851, à Londres. rouvres. — Exposition funèbre du Prince des Asturies, à Madrid. — Types de théâtres. — Régates de Brest grande course. — Sarcophage de sainte Rosaire, a Palerme; Grotte de sainte Horaire, sur le mot Pellegrino; Marche triomphale du char de sainte Rosalie. — OpéraComique: Scène de Giralda. — Napoléon Prométhée sur la place t intimille,— Médaille de M. Bonnardel ; id. de M. Gayrard p«re.— Rébus.

No 387. VoL. XVI. — SAMEDI 27 JUILLET 1850. Bureaux t rue ItIckelleu, B.

Histoire de la semaine. Un de nos compatriotes, M. Charles Porion, peintre, chargé par le g ouvernement de faire a Madrid la copie du tableau capital de Vélasquez, a bien voulu nous adresser de cette ville des croquis figurant, outre la scène principale de l'exposition publique de l'infant d'Espagne, des détails caractéristiques du cérémonial que la mort a rendu inutile. — Le berceau de l'infant; —el inrolvedor, meuble sur lequel on habille les infants; — la band/ sa,, corbeille dans laquelle était l'infant sur un plateau d'argent recouvert de velours

Ab. pour les dép. — 3 mois, 9 fr. — 6 mois, 17 fr. — 1/n an, 32 fr. Ab. pour l'étranger, — 10 fr. — 30 fr. — 40 fi,

rouge, lorsque la camerera mem le présenta aux ambassadeurs et aux grands dignitaires; — le fauteuil sur lequel la reine a été accouchée, meuble en acajou d'une forme particulière, garni de satin bleu; — le costume des nourrices appelées des montagnes de Santander (Galice); l'une mère d'un enfant mâle : c'est celle qui aurait nourri l'infant; l'autre mère d'une fille, et qui devait être choisie si la reine eût mis au monde une infante; — la présentation de l'infant aux ambassadeurs, M. Bourgoin, le nonce du pape, etc., par la camerera mayor; — et, enfin, le tableau de l'exposition dans la chapelle royale : c'est le seul sujet que nous .

Exposition, dans la Chapelle royale à Madrid, du corps du jeune prince des Asturies, d'après les croquis envoyés par MM. de [libelles et Porion.


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sawvle régime de Peat de siége a rossait d'une tranquillité e isolées esur teutnaetivdes oua effet, eliete aleet ar:ielemuretsran ayons pu reproduire en empruntant queues tries su dessin de M. Porion, et en copient un autre dessin plus &Trete, tan, qui avait eu pour théâtre 'habitation Deville, avait que nous devons à l'obligeante d'un artiste espagnol, M. Juété pris en flagrant délit et était entre les mains de la juslian de Ribelles, et que nous avons reçu le même jour, par W.. Une circonstance presque providentielle était venue, l'effet d'une exactitude empressée dont nous remercions d'ailleurs, donner de nouveaux gages de sécurité à la popul'un et l'autre de nos correspondants. Le dessin montre mien cotres les men dmIMIE unieunnin g dee membre@ lation. Des pluies torrentielles étaient tombées pendant plul'infant dans ses habits de baptême sur un lit de parade, les autres, avec une combinaison mitas; de la majorité, les sieurs jours, presque sans discontinuation et, par suite, avec un halabeirdero et un grand-garde de Espinosa à chaqui admettait quelques membres modérés de la minorité. Le les bois des maisons se trouvaient imbibés' de façon à réque coin du baldaquin. Le public est admis à faire le tour premier scrutin n'a pu donner la majorité absolue qu'aux sister à l'action même des feux les plus ardents. de l'exposition fumere sans s'arrêter. quinze noms suivants : MM Odilou Barrot, Jules de LasteyLe conseil municipal de la Pointe-a Pitre avait été dissous On sait que le prince des Asturies n'a vécu que sept mit ,le général Changarmer, rie, Monet, le général Saint-Priee et reconstitué d'office par le gouverneur de la colonie, en nutes. Les dernières dépêches télégraphiques annoncent d'Olivier, Berryer, Nettement, Moe, le général Lamie°, le vertu des pouvoirs qui lui sont attribué; par le lei stie l'état que la reine , dont l'état avait inspiré des inquiétudes, était général de Lamoricière, Beugnot, de Mornay, de Montebello, de siéger à peu près rétablie. de l'Espinasse. Sept autres nommés mardi sont : MM. CroLe conseil de guerre était toren en permanence. Dans — Nous avons laissé l'Assemblée nationale, après le vote ton, le général Rulhière, Vésin, Léo de Laborde , Casimir sa séance du 4 4 juin, il suait condamné à deux années de la loi de la presse, au commencement de la discussion du Enfin cette liste x. Périer, de Crouseilhee et Druet-Deavau d'emprisonnement, à 4,000 fr. d'amende chacun, et tons budget de 1851. Elle s'est interrompue, le 48, pour juger le laborieuse, qui n'a pu être complétée mercredi, aucun des solidairement aux frais, ‘q jeunes gens de couleur qui Pouvoir, comme dit M. Dupin. — Non, le gérant du Poucandidats n'ayant dans cette séance obtenu la majorité, cette avaient proféré, le 12 mat, dee Mie »Wide« et arboré na voir. — Non, ce n'est pas encore le mot : le gérant du jourliste disputée a reçu jeudi, enfla, enfin, son complément, lila doepeao eetge i la rivière da Cola, d'on ils étaient revenus Pouvoir. Allons donc, ne confondons pas. Un certain nal le suite de deux scrutins dont le premier a% dom» la majorité Maula avait le pelade, tacendie. nombre de membres ont fait connattre, par une décision Leyval et Oeta, et le deuxième à Ceraberel de qu'à bon exempte dans ses motivée, leur volontêde s'abstenir. W Choix dlat-Mge avait M. Chambon°. C'est mir le nom de M. ffley que la luge — Un mouvement d'opinion «au et dace résultats vient d'éclater, il y a quelques été chargé de présenter la défense du journal incriminé. On canne lieu, s'est établie en dernier e remarqué sa modération. Pourquoi? M. Chais d'Hel-Ange pure, eu leigiejbe et de recevoir une solution pacifique. Ces scrutins multiplie sont un sujet d'étude intéressant Un m*r de lamé& M. Alvin , avait publié une brochure est modéré; c'est sa passion. M. de Lamartinière, gérant du pour qui veut se rendre compte des craintes et des espérances intitulée t P• la Constitution de la 1, orce publique dans les journal le Pouvoir, a été condamné à 5,000 fr. «amende, parmi lespartia qui défient l'Assemblée comme le pays luicomme coupable d'offense envers l'Assemblée nationale. eattetinglœmele ddineeratiqure. Cet écrit, dont les meme.C'était à qui jouerait son voisin pour n'atm pas joué. termes étaient blaguante pour la garde civique belge, fut L'Assemblée s'est formée en comité secret pour délibérer sur Un journal fait avec amertume les rffilexionssuivante s sur le dénoncé au ministre de la guerre, le général Chazsl, qui ne l'application de la peine. Le gérant a été exempté de la priscrutin sans résultat de mercredi : a M. Grévy vient d'obtevoulut point sévir contre l'auteur, quoiqu'il se fût montré son. La caisse du Pouvoir a payé pour le gérant du journal. à dix voix près la majorité: Comment un fait aussi inatnir très-rigoureux dans d'autres occasions envers des militaires La discussion du budget a été reprise le 49 et s'est contendu et aussi alarmant s'est-il produit? par la coalition des qui avaient publié des opinions contraires à celles du major tinuée les jours suivants avec les incidents ordinaires et prépartis extrêmes. Le parti légitimiste s'est allié avec la monAlvin. Le ministre Fut obligé de donner sa démission devant vus. Un membre de la Montagne, le même qui avait proposé, tagne..... Bientôt l'hésitation ne sera plus permise. Si les le soulèvement de la réprobation publique • mais les choses deux jours avant, de rayer du budget le douaire de madame légitimistes se coalisent avec les montagnards, il faudra bien la duchesse d'Orléans, propose de supprimer les pensions de n'en demeurèrent pas la ; _on voulut obtenir le désaveu de que les monarchiste; modérés se réunissent aux hommes l'ancienne pairie. Là-dessus on fait observer que les Montal'auteur de la brochure. Un jury d'honneur, nommé pour dont les voeux ne vont pas au delà de la République, avec indiquer les passages qui devaient être supprimés ou les gnards deviennent volontiers sénateurs, et le proposition un pouvoir présidentiel développé et consolidé. En ce mon'est plus soutenue. — Le budget de la justice qui vient entermes à adoucir, a rendu une sorte de sentence à laquelle ment, chose étrange! les légitimistes fondent peut-être, sans Suite ne soulève d'autre débat que sur une proposition tenle major a adhéré, et la paix est faite ; mais le général Cha« s'en douter, la République française. — Sans s'en douter, dant à réduire de 920,400 fr. les frais de la justice crimirai paye lei fraie de la guerre. n'est pas poli ; mais le reste de l'article est naïf. Donc la nelle au moyen de quelques modifications d'attributions qui coalition ne serait pas un effet sans cause. n'ont point l'assentiment de la majorité, persuadée que la — Les dernières nouvelles des Etats-Unis annoncent un justice ne saurait âtre ni plus économique, ni plus imparLel sur le cautionnement dee Journaux événement aussi regrettable qu'important : la mort du génétiale, ni plus digne, ni plus égale qu'elle l'est. C'est un article ral Taylor, président de la République des Etats-Unis. Renet le timbre dm eerltà périodineaMs de toi constitutionnelle : nous n'examinons pas quand il tré chez lui très-souffrant, dans l'après-midi du 4 juillet, à es non pturaredimmen. faut s'incliner. — Le budget des affaires étrangères a remis la suite des cérémonies officielles auxquelles il avait assisté sur le tapis les affaires de Grèce, de Borne, du Danemark et TITRE I. ■- De «moissonner. pour célébrer l'anniversaire de l'indépendance américaine, des deux duchés sans autre effet que de prouver ce qui avait le général Taylor a été pris le lendemain d'une attaque de besoin de l'être , c'est que l'opposition a d'autres idées que Art Pt , . Les propriétaires des journaux on écrits périodiqte, dyssenterie , d'autres versions disent de choléra, qui s'est politiques seront tenus de verser au trésor un cautionnement es le gouvernement sur les possibilités de nos rapports avec terminée d'une manière fatale dans la nuit du 8 au 9 juillet. numéraire dont l'intérêt sera payé au taux réglé pour les caution les puissances étrangères, tant qu'elle est l'opposition et tant Né en 4780, le général Taylor était âgé de soixante-dix liements. que la majorité est ministérielle. Pour les départements de la Sente, de Seine-et-Oise, de Seine ans. Entré de très-bonne heure au nernint, il avait passe() les Avant de passer au budget de l'instruction publique, l'Aset-Marne et du Rhétie, le cautionnement dee journaux est fiai plus belles années de sa vie à guerroyer dans tee Prairie& et semblée a voté en troisième lecture le projet de loi tendant comme suit, dans les déserts de l'Ouest coutre les Indiens. Bien que poà régler l'emploi du crédit de cinq mahous alloué pour les 81 1e journal ou écrit périodique parait plus de trois fois pal pulaire dans l'armée, il avait péniblement gagné tous ses colonies agrigoles de l'Algérie. Le plus vif intérêt des débats semaine, soit t jour lise, soit par livraisons irrégulières, le eau. grades et il était encore presque inconnu à la foule de ses relatifs au budget devait se rencontrer dans la discussion du tionnement sert de vingt-quatre mille (rance. compatriotes lorsque éclata la guerre du Mexique. Mais budget universitaire; les hostilités qui ont éclaté à l'occasion Le cautionnement sera de dix-hait naine frime si le joui» quand les victoires de Buenavista et de Monterey l'eurent de la nouvelle loi de l'enseignement se révèlent de nouveau ne parait que trois tais par semaine ou à des intervalles plu, mis en lumière s la multitude, qui en tout pays est idolâtre dans les propositions de la commission et dans les discoure éloignés. de la gloire militaire, se passionna tout à coup pour lui à la qui attaquent ces propositions. M. Berryer est le champion de Dans les villes de ciequente mille eues et au-.dessus, le mu. dernière élection présidentielle et le porta par entrelnement la majorité en sa qualité de rapporteur du budget, M. Bartionnement des journaux paraissant pion de claq fois par semais à la première dignité de l'Etat. Pour être Juste avec la métbelérny Saint-Hilaire représente les intérêts survivants de sera de six mille francs. 11 sera de trois mille six selle franc moire du général Taylor, ou ne saurait dire qu'il ait montré l'Université. M. MortimersTernaux est le second de M. Berdans les autres départements (I), et respectivement de la molli dans son gouvernement de grands talents; mail on doit reryer; M. Corne appuie M. Saint-Hilaire, et M. Parieu ne de ces deux sommes pour les journaux et Win périodiques pa muait° qu'il y apporta, au milieu de circonstances diffiraissant cinq fois par semaine ou à des intervame plue éloignés déserte paa, les intérêts qui sont confiés à son ministère. cilee, un amour sincère de la poix et une honnêteté qui Ad. 2. Il est accordé aux propriétaires des journaux au écrit Finalement, une réduction de 150,000 fr. proposée par la périodiques, politiques, actuellement existante, us délai d'Ir commission sur la subvention des lycées est repoussée par jusqu'à la an le fit respecter de loua. mois, à compter de la promulgation de la présente loi, pour s Conformément au ente de la Constitution, le vice-prési41 3 voix contre 478, ainsi qu'une autre réd u ellen de 1 00 ,0 00 fr. conformer aux dispositions qui précèdent. dent de la République, Millsrd Fillmore, a succédé au sur les fonds d'encouragement des collèges communaux, Art. Tout article de discussion politique, philosophique o en général Taylor et a prêté serment le IO devant le Sénat, ainsi qu'une suppression de 250,000 fr. sur la subvention religieuse, inséré dans un journal, devra Sire olgeé,ear son au qualité de président de la Confédération amériealne. 11 est aux caisses de retraites du ministère. Les économies de la teur, sous peine d'une amende de cinq cents trama pour la ers le treigéme président depuis la proclamation de l'indépencommission et les vues de la nouvelle loi ont été mal servies mière contravention, et de mille francs en cas de récidive. dance, Né en 4800, il a aujourd'hui cinquante one. Son par la majorité. — Le budget du ministère des cultes n'a Toute fausse signature sera punie d'une amende de mille franc est nn_petit propriétaire dee environs père, qui vit encore, donné lieu qu'a une proposition de réduire de 420,000 Fr. et d'un emprisonnement de six mots, tant contre l'auteur de I de Rame, dans l',tat de New-York. Dans ta jeunesse, le traitement du clergé; puis é une autre, demandant la supfausse signature que contre l'auteur de l'article et l'éditeur osa pression du chapitre de Saint-Deuis; deux idées descendues M. Fillmore a exercé avec distinction à Buffalo la profession pensable du journal. d'avocat jusqu'au moment oû sa renommée étant établie, il de la Montagne et perdues dans la plaine. Art. 4. Les dispositions de l'article précédent seront applici a abandonné le barreau pour la politique. Comme le géLe budget du ministère de l'intérieur est l'occasion d'une bées t toua les articles, quelle que soit leur étendue, publiée dan néral Taylor, il est du parti whig, et l'on croit qu'il suivre, pièce d'éloquence éternellement rabâchée sur les fonds seles feuilles politiques ou non Witiques, dams lesquels seront di mais avec plus de ferreeteet de résolution, la ligne politique crets. On ne nous l'a pas évaluée. Pula une discussion aseuh» dee actes eu opinions des citoyens, et des intérims indivi de son prédécesseur. Toutefois on craint qu'en sa qualité sez curieuse a été soulevée repos des secours aux conduels ou (»gentils, d'homme du Nord, c'est-à-dire des Etats Industriels de .damnes politiques, dont ou voulait raire un chapitre à part , • 5. 1.0 r894e le gérant d'un jeunet ou écrit .périodiqt AS l'Union, il ne soit beaucoup plus favorable aux dootrium proparaissent dans les départements autres quo muge 14 Seine, i dans le budget afin de coasserez le droit des partie& preteetionlates que ne l'était le général Taylor, enfant de la Raille-In-011iet de Seine-et-Marne ou du nimbe, aura été renvoi nantes. On a répondu que ms secoure 'Relent compris sous devant la cour d'assises par ai-arrêt de mise ep seensetion pot une rubrique déjà votée ; Sandra d titra divin. C'est bien; Louleime. crime et délit fie presse, si un nouvel tend de mise en accust mais avouent' qu'il fallait la révolution de Février_ pour faire Lin autre fait moins important sans doute, male qui peut lion intervient contre les gérants de il aténie publication sas comprendre à i majorité st à ses journaux que l' Etsd ne doit cependant produire des conséquence* très-graves, eut rien à oem la décision définitive de la pour dianiet, me tonne égale à Mg révolutions et les contrerévolutiorm, l'imminence d'une guerre entre deux Etats de l'Unes : le ri 51. Be M nu propositionameiltte, 10 Tema d'un tété et là Nouvetin-biaique de l'autre, appuyé moitié de ersaireum des amenda. spsr ie Id, pour netraiemitat inertmla. dttvrs fitre Name duos lm trois jou ministre de , et qui contiens dans la de per lee troupes tentes. deux nouvel= reeepatiat , viesememee fee Oc a d« nouvelle. do le male jusqu'au II juin. L'ai de te soli gestion de taupe erra, et eeneatest tout polira • en meration. sources dé , iiqUelle a 'dléve à près de 5 mil« continuait a abonder, 111 seul navire, le Philmiciphin , en Bu suette cm, te Made dm emmenons ne peurs;dépave lions de frange, -alleg ro celte melon, qui a été adoptée. aurait apportéde ebwm oneswerk presque a millions de lm chiffre MM caltai du amtkeeinuset, On passe au Madre ati et des travaux puee media ou en _tft. Cette doltere (environ lé nal Art. e. DUS les-mois jours de tant made condamnation pot blies. Sur le Mmitre des écoles paires, la commiSolog Femme des 4agrente, qui crime mi délit de presse, le Must de permit devra »quitter abondante rite a pensé qu'il musli supprimehetet dans les écoles de fournissent aquejur de nouveaux bras au travail. Par montent des coadamustiosa qu'il ogre eneenruee, Lyon et de Toulouse, sous la réasses maintenir un cer- contre, la sibratioe .centestreiele pcaï est rmrésentée ieourvoi camatime le immun deotedemnatim Ra ses d tain nombre de bourses en faveur des familles pauvret. came treFiaférlaere en général À as l'année sera cons dans le même M. L'internat devra cesser au mois d'octobre 4854, et o est pour treuillent raille époque. La laxe oe am per mois Art. 7, maga/man ou le payement prescrit par les artel préparer cette mesure que la commission a proposé une ré- ;et g r amer main Mage treuve pres- précédapte sera constaté par une quittance délivrée en duplisa duction de 40,000 fr. qui a été adoptée. Des Matis loup, puiout u velem MI dett enbate ont en par le renom des domaines. confus et stériles se sont engagés sur la queutâtes dee haras, M sena a Cette quittance sera. le quatrième jour au pies tard, soit st Fa r mar isaaatet, question qui passionne unguhèrement les éleveurs et les , elmtlemment Matte de le Mer. Muret rendu per le mer eteelsee, mit de la notification es l'art amateurs. Les écoles d'arts et métiers ont soulevé une disgeord nera esaatpirsi remise eu procureur nladpu ettli teettburee, quiis netniodeoenee d e I s aime et e le CiereMM, qui ont dti swoM ni er M cussion assez vive. La commission, en maintenant la résoThema , ne confirment paso heureusement , là renseigneThurne& lution adoptée pour le budget deA 850 4 empuse pour 4s51 ments alarmante publiée, au sujet de la seconde de ces coune réduction de 84,000 fr., afin de supprimer une dee trois lonies, par let journaux de New-York. La Guadeloupe, aut i,rdpar estegjadi le et'uirlieu relalie l " et a'ee° freeee 4$3. eirtee erte fleS th la écoles. None arrêtes es bulletin au copessecement le vote Boit connu. séance a jeudi, amuit que --,L'gpsemblé enlisa* a consacré une partie des Met« de lundi, mardi, mercredi et jeudi an scrutin pour la nomman ter réseerem reepue resrocgbatairogoé.apdieug e de 25ero demlbakie ott;ejn tion r àsse


L' ILLUSTRATION , JOURNAL UNIVERSEL. Art. L Faute par le gérant d'avoir remis la quittance dans les délaie et-dessus aléa, le journal cessera de parattre, soue les peiner' portets Contre tout journal publié sans cautionnement. Art. 9. Les peines pécuniaires prononcées pour crimes et délits par les lois sur la presse et autres moyens de publication ne se confondront pas entre elles, et seront toutes intégralement subies, lorsque les faits qui y donneront lieu seront postérieurs à la première poursuite. Art. 10. Pendant les vingt jours qui précéderont les élections, les circulaires et professions de foi signées des candidats pourront, après dépôt au parquet du procureur de la République, être affichées et distribuées sans autorisation de l'autorité municipale. Art. 11. Les diepeeilione des lois des 9 juin 010 et is juillet 10 26 q u i ne Pan pas contraires à la présente loi continueront à etre execulées. Le loi dq 9 pat 1848 et celle du 21 avril 1849 sont abrogées. TITRE II. — eu TIMBRE. Art- 12. A partir dq t es pet prochain, les journaux ou éprils périodiques, ou les recueils périodiques de gravures ou 'Mo irepilles politiques, de moins de dix febilles de vingt-cinq à trentedeux décimètres carrés, ou de moins de cinq feuilles de cinquante à soixante et douze decimètres carrés, seront soumis à un droit de timbre. Ce droit sera de 5 centimes par feuille de soixante et douze décimètres carrés et au-dessous, dans les départements de la Seine et de Seine-et-Oise, et de 2 centimes pour les journaux, gravures ou écrits périodiques publiés partout ailleurs. Art. 13. Les écrits non périodiques traitant de matières politiques ou d'économie sociale qui ne sont pas actuellement en cours de publication, ou qui, antérieurement à la présente loi, ne sont pas tombée dans le domaine public, s'ils sont publiés en une ou deus livraisons ayant moles e trois fouilles d' impression de vingt-cinq à trente-deux décimètres carrés, seront soumis à un droit de limere de ejeq centimes. Per chaque dik dllennètres carrés op fraction en ans, esera perçu un ceettem et demi. Cette disntantlep est applicable aux écrite non pkipAiques publiés à l'étrauer, lesquels seront, àrimportam itn, enumis au; droits de timbre fixés P olir eenx Int4liée Ni Prete. Art. 1 4- Tent WUR411- Maint** 1111 hlie date up jitilPtill fia dans So n eneelâtReet Sera ealtWie à en timbre 4,1m «11141! PU numéro.Ce demi MI 6610 gais free delni-FeRg lilll peur es) eu/leen des densta8904148 ales aile sella de 48 §tatite et benee et-Ohre. Art. 15..4 Mugge Sertira d'effrSnakielletnent tuPrahl 144 éditeurs de »Waal% et itettet 60.'11* Celui de feeltletse Mar transport et le distrilmtlen sur tout le territoire de la Batelle,. Celui de 2 efqfileo . pte dOS pinceau: de0t8 périodiques date Ptut elF4allf d dut l tien que asti de la Seine et de fieiseet-Quip) qg la Met publiés, e$ 4 deparinr mente limitrophes). Les j ournaux PU me une transportés et dielfitulda Nt le service ordinaire de l'administration des postes. Art. 18. Les J eurnamt pu écrits périodiques frappés du timbre de 2 centimes devront, pour être transportés et distribués hors des limites déterminées par le troisième paragraphe de l'article précédent, payer un supplément de prix de 3 centimes. Ce supplément de prix sera acquitté% au bureau de poste du départ, et le journal sera trappe d'un timbre constatant l'acquittement de ce droit. Art. 17. L'affranchissement résultant du timbre ne sera valable, pour les journaux ou écrits périodiques, que pour le jour et pour le départ du lieu de leur publication. Pour les autres écrits, il ne sera également valable que pour un seul transport, et le timbre sera maculé au départ par les soius de l'administration. Toutefois, les é liteurs des journaux ou écrits périodiques auront le droit d'envoyer eu franchise à tout abonné, avec la feuille Au jour, les numéros publiés depuis moins de trois mois. Art. 18. Un supplément, qui n'excédera pas soixante-douze décimètres carrés, publié par les journaux qui paraissent plus de deux fois par semaine, sera exempt de timbre, sous la condition qu'il sera uniquement consacré aux nouve l les politiques, aux débats de l'Assemblée nationale et des tribunaux, à la reproduction et à la discussion des acres du gouvernement. Les suppléments du Moniteur universel , quel que soit leur nombre, seront exempts de timbre. Art. 19. Quiconque, autre que l'éditeur, voudra faire transporter un journal ou écrit par la poste sera tenu d'en payer l'affranchissement à raison de 5 centimes ou de 2 centimes par feuille, selon les cas prévus par la pré/rente loi. Le journal sera frappé au départ d'un timbre indiquant cet affranchissement. défaut de cet affranchissement, le if/und/1 4ra, à l'arrivée, taxé earreme lettre simple. Art. 20. Une remise de mi pour ont sur le timbre Sera accordée aux éditeurs de journaux et d'écrits périodiques pour déchets de maculature. 11 Sers fait remise d'un centime par feuille de journal ui sera transportée et distribuée aux frais de l'éditeur dans lieur de la ville, et, en outre, à Parie, dans Piritélienide la petite banlieue. . Les conditions à observer pour jouir de cette remise seront fixées par un arrêté du ministre des finances. Art. St. Un règlement déterminera le mode d'apposition dq timbre sur les journaux ou écrits, la place où devra être indiqué le jour de leur publication, le mode de pliage, enfin les con• ditions à observer peur la remise à la poste des il:musas. ou écrite, par les éditeurs qui voudront profiter de l'afferma:devinent. Art. 22. Les recueils et écrits périodiques qui étaient dispene ade du Iiipbre avant le décret du 4 mars 1545, continueront à Joer de cette exemption (1). Art. 23. Les préposés de l'enregistrement, les officiers de police judiciaire et les agents de la force publique sont autorisée t Saidr ceux de ces journaux ou écrits qqi »Ment en contravention, sant à constater cette saisie par des procès-verbaux dont la signification sera faite aux contrevenants dans le délai de trois loure111 Gt article ava it été oublia dans la promulgation de la loi au Balkite du !sit et dans-lé »..afer zezj , • de être publiée de

Art. 24. Pour les journaux, gravures ou écrits périodiques, chaque contravention sera punie, independartiment de la restitution des droite frustrés, d'une amende de 50 fr. pour chaque feuille ou fraction de feuille non timbrée. L'amende sera de 100 francs en cas de récidive. Pour les autres écrits, chaque contravention sera punie, indépendamment de la restitution dee droits frustrés, d'une amende égale au double desdits dn4M, sans mie d'un aucun cas cette amende puisse être .044,3 «200 fç. Les auteurs, éditeers, beagle, intnettre et distributeurs desdits journaux ou écrit, eoumest tiMbre, seront solidairement tenus de ParLesule, oeuf ent meure les uns contre les autres. Art. 25. Le recouvreeput 49a tire tte de timbre et des amendes de contravention eera pottesuts; , et les instances seront instruites et jugées conformément à l'article 76 de la loi du 28 avril 1816. nisPOSITIOaS T11411817OIS8S. Art. 28. Le droit de fiente afférent aux abonnements contractés avant la promulgation de la présente loi sera remboursé aux propriétaires de journaux ou écrits périodiques. Un règlement déterminera le délai et la forme des réclamations, aiusi que lés justifications à produire. Cette dépense sera imputée eue le Crédit alloué au chapitre LXX du budget des finances concernant les remboursements sur produits indirects et divers. Un crédit supplémentaire de trente-cinq mille francs sur l'exercice 1850 est ouvert au ministre des finances pour l'exécution de la présente lot. Art. 27. Il est accordé aux journaux actuellement existants, pour se conformer aux conditions imposées par les articles 3 et 4, un délai de deux mois, à partir du jour de la promulgation de la présente loi. Le ministre des finances est autorisé à tenir compte aux éditeurs de journaux du prix du timbre pour les feuilles timbrées avant le décret du 4 mars 1848, et qui n'ont pas été employées. Art. 28. Sont affranchis du cautionnement et du timbre tous les journaux ou publications imprimés en France, ;n langues étrangères, mais destinée à être publiée e distribuée dans les paye Courrier de Par* Encore quelques jours te Paris agira privé de ses premiers rôles, il faudra voiler la statue de l'éloquence et fermer la Balle des pas-perdus; la commission des vingt-cinq dite de surveillance entre en fonctions. Pendant que la plupart de ses membres déplorent leur grandeur qui les attache au rivage et à la galère de l'état, nos représentants vont battre la campagne aux quatre ceins du pays et se plonger dans l ' océan des joies champêtres et du bonheur domestique. L'état de siége est levé pour tout le monde, M. Dupin ne sera plus dans ses petits souliers. En descendant du fauteuil curule où il fut si souvent menacé d'apoplexie , il n'a pu s'empêcher de décocher un dernier calembour : a Vos cent coups; disait-il à ses collègues, m'ont rendu sujet aux coups de sang. A la suite de la grande querelle survenue entre deux épées illustres pour une question d'attributions militaires, un grand personnage a donné un repas politique et conciliateur. Tous les ministres y assistaient, à l'exception du ministre des finances, M. Fould, qui lient rancune, à ce qu'il parait, au compétiteur de son collègue. « Allons, général, aurait dit M. Ch. à son frère d'armes en lui donnant cordialement la main, vous êtes bon chrétien, vous, et vous mangez votre pain sans levain. n A propos de ces petits mette qui sont d'assez pauvres remèdes pour la chreique aux abois, Grimm ou Bachaumont n'auraient pas manqué de recueillir le suivant. Une grande dame d'origine italienne qui tient au faubourg Saint-Honoré un bel état de maison, a l'habitude, bonne ou mauvaise, de s'occuper de ces menus détails qui regardent le chef d'office et le sommelier. Elle vaque aux terreP gamenls de sa cave avec le spin minutieux et charmant qu'elle apporte dans sa tqflette; une intime la trouvant hier en déshabillé de bacchante dirigeant la manoeuvre d'un Meneau de Malvoisie, s'étonnait de l'ardeur que la balle étrangère mettait à cette occupation : Ohl chère amie, c'est que je ,Quis dans mon jour de futailles. Notre Paris obtient toujours le plus grand succès à l'étranger. Quoi de plus naturel puisque les journaux no cessent pas d'en raconter des merveilles! La presse est l'optique qui l'embellit. Les Théramenes de feuilleton en foot de si pompeux récits que les provinciaux ravie s'empressent d'accourir pour en vérifier l'exactitude. Afin de faciliter ces démonstrations de l'enthousiasme provincial, des industriels ont inventé le train de plaisir pour Paris à vingt-cinq francs par jour. Rien de plus varié que la carte de 1 excursion; on a quatre théâtres au choix et monuments de Paris à discrétion. La table d'hôte ego Litsem chez les Frères Provençaux, et le programme eN et leswper fin à la Maison d'Or moyennant un léger suppl ent. gnant au gîte, c'est le wagon, la grande maison roulatim; tant il est vrai qu'on ne se repose plus que dans le voyage. L'entreprise fonctionne depuis quelques jours et promène ça et là ses souscripteurs; on les rencontre lg Win au Jardin pigetes admirant des variétés de Romp et le soir au théâtrepplaudissant les lionnes des Venees. Ce premier train rliS fessai a complétement réussi. On cherchait lgmpuvement pereuel, p' st la locomotive qui l'aura trouvé. 4a dimanche n'est Die le jour du repos pour notre Parisien, pj il ne sort d'ee wagon que pour entrer dans un autre. Depuis qu'il g 'vu l'Océan, prend en dégoût son paradis terrestre de la banlieue. Saint-Germain, Versailles, Rambouillet, fi donc I Rouen lui-môme n'est plus qu'une station que l'on brûle : c'est la mer, la mer, la mer; et il n'en sort plus. Son bagage de voyageur indique ses intentions : caleçon, peignoir, babouches en caoutchouc et calotte en taffetas gommé. C'est dans cet appareil qu'il s'élance

51 dans le sein d ' Amphitrite. On ne saurait se tieurer le nombre dee amateurs de ces bains à quarante francs, le chiffre est exact, quoi qu'en disent les prospectus, qui voue promettent le voyage à Dieppe pour dix lraacs : c rat que la locomotive, qui a supprime les voleurs de grand chemin , en a suscité d'autres, les aubergistes. Ils ont remplacé ces haut» barons du moyen âge dont les donjons en ruines s'élever'', encore sur ce sol picard ou normand, et qui rançonnaient imp itoyablement le voyageur. Ces dignitaires de la cuisine lus font payer un prix fou le brillant festin qu'il eflleure à peine ; car le convoi est à grande vitesse, les touristes sent à grande pression et il fauipartir toute vapeur dehors. L'unique ballon parti cette semaine, c'est celui de l'Hippodrome, et il est tombé. Il n'en a pas moins obtenu un assez beau succès de curiosité. L'aéronaute qu'il devait emporter dans les airs avait eu la bonne idée de s'abstenir au moment décisif; et, quoique lésés dans leurs plaisirs, les spectateurs payants ont eu le bon goût de ne pas user du droit qu'on achète à la porte. Autreluis le public était plus exigeant, témoin la catastrophe de madame Blanchard, le 21 j uillet 4819, dans les jardins de Tivoli. Effrayée de l'état orageux de l ' atmosphère et de la mauvaise disposition des pièces d'artifice dont le ballon était garni, elle répugnait à s ' enlever; mais les spectateurs éclatèrent en murmures et en sifflets, si bien que l'autorité, ou du moins le commissaire de police, eût la cruauté de lui dire : « Vous partirez, madame, et vous mettrez le feu aux pièces, ou bien je vous arrdte. » A peine s'était-elle élevée à quelques centaines de pieds, que les fanées, mal dirigées, mirent le feu dans la nacelle ; et bientôt on vit tomber les débris de l ' aérostat avec l'infortunée elle-même à dei brûlée. Quelques années auparavant, le jour de la eanisance du roi de Rome, Garnerin lança du Champ-de-81am un ballon perdu qui devait annoncer l 'événement urbi et orbi, à la ville et au monde. On l'avait lesté d'Un jeune chien, qui descendit le même soir aux portes de Rome, sain et sauf. On cria au miracle. Quatre cents lieues franchies en quelques heures, à vol d'oiseau, était-ce croyable, alors même que le Moniteur l'attestait ? Il fallut bien se rendre à l'évidence. Et c'est précisément ce miracle que le fameux chariot de M. Petin se propose de renouveler au premier souffle favorable. Que de merveilles d'ailleurs, et le moyen de s'étonner encore de quoi que en soit. Ce n'était pas assez pour nos cutemporams de se cbloroformiser, de s'être frayé un chemin vers le vide, d ' avoir trouvé la pierre philosophale en Californie et de discipliner le va peur, le philosophie magnétoélectrique fait mieux encore : elle ne se borne pas à abréger la distance, elle la supprime. Cette invention de MM. Brett et Toché va passer de la théorie dans la pratique. Les fils conducteurs du télégraphe sous-marin relient maintenant Calais Calais à Douvres; Paristà Londres, et demain ils un quatre points cardinaux. La voix humaine courra d'un pôle à l'autre avec la rapidité de ia foudre. Le naturel du Kamtchatka pourra lier conversation avec l'indigène du Congo, pour peu que la ligne magnétique soit prolongée jusque-là. Le reste de nos nouvelles va vous paraître moins merveilleux , et cette dernière semaine de juillet, la grande semaine des anniversaires, est loin d ' avoir jeté l ' éclat des précédentes. La révolution de Février a détrôné son aînée, elle lui a enlevé ses mâts de Cocagne, ses saltimbanques et son feu d'artifice; Juillet n'a plus rien d'extraordinaire. Qu'est-ce à dire ? Le Conservatoire prépare ses prix de violon et de Bâte, de tragédie et de cornet à piston; l'École des beauxarts met son monde en loges ; les académies ne cessent pas de prodiguer des discours comme des secrétaires perpétuels, et personne ne s' en émeut. Par exemple, si ce n'était l'incident bizarre que nous allons rapporter, qui est-ce qui s'inquiéterait de savoir que, dernièrement encore, l'Institut s'est réuni en séance solennelle' Il s'agissait de nommer un membre de la haute t commission des études à la place de M. Guizot, qui a décliné cet honneur. Au plus fort de la controverse établie entre M. Raoul-Rochette et un autre archéologue sur la constatation de l'emplacement ubi Troie fuit, on vit reparaître le pigeon dont l'indiscrétion a fait du bruit. M. Pingard accourut, les perruques s'émurent , M. Viennet offrit de lire une fable pour le faire fuir, lorsque l'oiseau, sans s'intimider, vint se poser sur une téta chauve qu'il prenait pour un rocher, comme l'aigle d'Eschyle; puis il se réfugia sur la sombre forêt de cheveux dont se couronne le front olympien de M. ***. L'Institut pensa qu'il aurait dû s'agenouiller ; Et ne sais comme il y manqua, Car il est bonne créature. L'aréopage en oublia la cité de Priam, Priameia tenus, et le pigeon fut mis à la sauce piquante.... des plus joyeuses plaisanteries. Encore une fois, l'oiseau de Lesbie a pu se dérober au pourchas de ses ennemis; mais on l'attend à Une troisième séance, et pour le coup il n'en réchappera pas. e Tout le monde, dit La Bruyère le classique, connaît cette longue levée qui borne et qui resserre le lit de la Seine du côté où elle entre dans Paris avec la Marne, qu'elle vient de recevoir: les hommes s'y baignent pendant les chaleurs; on les voit de fort près se jeter dans l'eau, on les en voit sortir : c'est un amusement. Quand cette saison n'est pas venue, les femmes de la ville ne s'y promènent pas encore ; et quand elle est passée, elles ne s'y promènent plus. N'en déplaise au moraliste, son observation est injuste, l'exercice de la natation amusait ces dames comme spectacle, et la police du temps savait sauvegarder leur pudeur; la nôtre, encore plus sévère sur le chapitre des moeurs, vient de proscrire la pleine eau. Elle contraint les baigneurs à se claquemurer dans ces cachots ep toile, où l'air manque, où l'eau est rare à ce point qu'il faut se baisser beaucoup pour en prendre un peu. A Paris l'eau devrait couler abondamment pour tout le monde, et l'autorité avait promis du améliorations qu'on attend toujours. Ailleurs la glace a manqué, quoique la saison ne soit pas précisément incen-


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52 diaire. On attribue ce déficit en plein été à une consommation exagérée, les mécontents en accusent les accapareurs dont la provision s'en est allée en eau claire. C'est un désastre qui rappelle celui de 4840, où le soleil but la Glacière en un jour. Tortoni lui-même fut pris au dépourvu, et ses confrères les marchands d'eau fraiche ouvrirent l'avis d'une expédition aux Alpes ; niais le mont Blanc était trop haut et le Simplon trop loin, et l'on se rejeta vers le Nord, à la recherche d'une mer de glace. Le Groenland livra ses magasins, et les pôles furent dévalisés; mais quand cet océan cristallisé arriva au Havre, il fallut l'y laisser, la Seine était prise. Il pleut ou il a plu sur les bals champêtres; leurs orchestres n'en tonnent pas moins et la danse y fait fureur. Qui est-ce qui ne conne pas le jardin Mabille et son hard'Hiver et ses soirées imperméamonie Pilaudo , le Jardin-d'Hiver bles, le Château-Rouge et ses verres de toutes les couleurs. Ces trois établissements donnent à l'envi des fêtes charmantes, à quoi bon le constater une fois de plus? On s'y promène le jour, on y saute la nuit, les grâces polkeuses y gardent leurs ceintures; les bosquets sont pudiques, on les maigre a éclairés au gaz; leur verdure est d'ailleursauassez pour ne pas faire ombrage à la vertu. Quant Château des Fleurs, il mérite un éloge sans restriction; d'abord il est tout

à fait digne du nom qu'il s'est donné ; c'est lui que Voltaire voulait dessiner pour Candide ; c'est ce huitième château du roi de Bohême, dont la description désespérait Nodier. Il est beau, il est vaste, il est fleuri, il est illuminé, il est splendide et il est modeste; car on a toutes les peines du monde à le découvrir dans la retraite qu'il s'est choisie, au fin fond des Champs-Élysées dont il est la violette. Sous le Directoire il s'intitulait le Jardin des Fées, et leur féerie y est encore. Le charme commence à la grille de l'entrée principale, ouvrage du célèbre Lamour. Puis vient le mirage des grands arbres touffus, des boulingrins de gazon, des corbeilles de fleurs aux tiges élancées et rayonnantes, des jets d'eau chanteurs, et puis les charmilles, les bouquets de feuillage, les nefs de verdure : les seules ombres du reste de cette ombre de château. Il est bâti de fleurs, de sons harmonieux et de visions : tout ce qu'il y a de plus aérien. Parfois ces visions aériennes deviennent des groupes animés : ce qu'on appelle en langue vulgaire des tableaux vivants. Alors vous voyez sortir d'un réseau d'algues marines un char de coquillages poussé par des tritons et des nymphes océaniques, c'est la naissance de Vénus, incesses patuit des, on reconnatt la déesse à sa beauté et à son costume. L'autre tableau, la fée aux roses, est moins décolleté et encore plus mythologique. Des fleurs, un air pur, des ombrages et du silence, nous donnerions volontiers tous nos vaudevilles de la semaine pour ce spectacle-là. Ils sont trois, ces vaudevilles nouveaux, et on leur souhaite de lutter avec succès contre la canicule. L'Echelle des' Femmes (Gymnase) avait été fabriquée pour Mlle Déjazet, mais elle se sera dit : A quoi bon reprendre Richelieu , Létarière et Gentil Barnard, trois edams que j'ai chantés si longtemps; il faut laisser cette échelle à Mlle Wolf, qui a si grande envie d'y grimper. Mlle Wolf est une très-agréable cantatrice, qui, certes, finira par jouer le vaudeville agréablement. Pourquoi commencer par la fin, c'est-à-dire par le travesti. Elle est trop jeune et elle a trop peu d'expérience pour comprendre et pour exprimer toutes ces petites malices. Mener tambour battant trois vertus qui cherchent leur vainqueur, séduire à la fois la villageoise, la bourgeoise et la grande dame , l'entreprise est périlleuse pour un novice. En outrela pièce était manquée dès les premières scènes, Mlle Déjimet ne s'y sera pas trompée. Le courage de la débutante n'en est que plus méritoire; on l'a applaudie rés-juelement d'ailleurs pour sa jolie voix, et on le rap-

Le travestissement.

une amusante gaillardise empruntée au roman de Crébillon, avec cette différence que VAmanzeï du roman se souvient seulement qu'il a été sopha , tandis que le Mazulim de la pa rodie le devient sous nos yeux et à la lumière du gaz. n ne s'agit plus des aventures de l'impudique Palmé ou de la prude Adine, encore moins y verrez-voue la punition de la coquette Almaide par le philosophe Maclés. Le meuble tentateur , si bizarrement symbolisé par le grand nez de de faucon , c'est le sopha de la Hyacinthe et son œil M. dame à la mode, le sopha de la comédienne, le sopha de la danseuse, rien de plus et c'est bien assez. Au bout de la Chaise longue du vice et du Divan de la volupté, vous arrivez en suant à grosses gouttes à la botte de paille, ce sopha de la vertu au village ; alors Mazulim lève son état de siège et le nez de M. Hyacinthe reprend sa forme véritable. Quant aux situations, on les sous-entend, les mots , il faut' les entendre et le spectacle, allez y voir; c'est une féerie grotesque où les murs se meuvent, les meubles se promènent et certains tableaux sont on ne peut plus parlante. Cependant qu'avez-vous fait de l'original et de son SchahBum, spirituelle et mordante satire du prince ignorant et plongé dans la mollesse , si profond connaisseur des événen ments qui ne sont jamais arrivés, vivant au milieu d'u troupeau de femmes (le Parc aux Cerfs) entre des singes et

pelle chaque soir en récompense de tout ce qu'elle promet. Le Dieu du Jour (Vaudeville) vous représente un certain Jacquemart , pauvre gueux sans talent, sans conscience et sans le sou, et qui n'est dieu que pour ses adeptes, deux Imbéciles qu'il mysti fie au meilleur marché possible : à l'un il subtilise sa fiancée, à l'autre (c'est son portier) il arrache quelques écus pour une banque d'échange fantastique. Et puis mattre Jacquemart, devenu père et propriétaire, montre, comme Janus, son autre visage. On a beau le soufieter avec ses doctrines de la veille, le voilà parvenu, à quoi? on n'en sait trop rien, mais il a tiré l'échelle et le public se déclare satisfait. Le Sopha de la Mon, tansier où Hyacinthe prend sée ébats en dempagnie de Grasset, Sainville et les autres, est des perroquets, dans Agra , le Versailles de ce monarque en babouches? a II fallait le voir, dit l'auteur, jouer avec une profondeur surprenante tous les jeux de société, faire des découpures, danser à ravir et indifférent à toute action un peu raisonnable , s'étonner perpétuellement de tout ce qui est commun.]) Ahl que Shababaham Sainville ressemble peu à Shahabaham - Louis XV, malgré leurs traits frappants de similitude. Je n'aime encore plus ces plaisanteries auxquelles on associe forcément le public et ces scènes bouffonnes où on lui impose le rôle de comparse. Au demeurant, la pièce est vivement jouée par l'excellente troupe de la Montausier qui ferait rire des cariatides. Nos dessins, c'est encore le théâtre, ce sont ses mœurs, sa vie et ses épisodes. lei la perruque du travestissement, et dans le voisinage le fard de l'état naturel, puis le triomphe ou la récolte d'une mère et enfin le revers de la médaille. J'imagine qu'en crayonnant cette belle personne, notre dessinateur, quel qu'il soit , a voulu montrer la comédienne comme il faut et comme il ne la faudrait pas, celle qui vit du revenu de sa beauté encore plus que des émoluments de sa profession. A l'aspect de tant de bouquets comment ne pas croire à la multitude des adorateurs? A. quoi bon l'art, l'étude et le travail, à quoi bon le talent aujourd'hui quand on est belle, et puis encore les bravos de tous ces chevaliers au bras de fer, qu'est-ce qu'ils prouvent? — qu'on les a payés. Quant à la vieille dame , suivants de sa fille , elle ramasse les témoignages fleuris du triompbe en mère prévoyante qu'elle est, ces brins de laurier ne sont pas tellement flétrie qu'ils ne puissent servir encore, cela s est vu et même or ne voit que cela. Heureuse mère, elle pourrait vous dire de quelles maint sont tombés ces bouquets, c'est elle qui les a fournis el gagnant quelque chose dessus. D'où elle est sortie? d'uni loge, le cordon, s'il vous p/att, à moins qu'elle n'ait été ac trice comme tant d'autres, ce qui est une autre manière di venir de la loge. Oui, elle a été ingénue comme sa fille , peu dant trente ans, elle a soupiré pour Damia , trompé Géronte persiflé Bartholo , couronné la flamme de Lindos et dit a Valère de Carpentras: Ramenez-moi chez nous I Et mainte riant c'est madame la Ressource et madame la Procureur des bouquets et autres douceurs de mademoiselle sa fille Et pour finir par un bruit de théâtre : On va supprimer I claque et rétablir la censure. Pomma Busoni.


L'ILLUSTRATION , JOURNAL UNIVERSEL. Brest. a eu ses régates à la fin du mois dernier. Nous sommes donc un peu en retard— mais à qui la faute ? — pour rendre compte de cette fête maritime qui avait attiré une affluence considérable. Plus de 20,000 spectateurs garnissaient de nombreux gradins élevés sur le Cours-d'Ajot, le chemin de Porstrem , les roches, les hauteurs environnantes, ou se pressaient dans une foule de canota formant , dans la rade même, comme l'enceinte de la lice. Au centre du Coure on avait établi un vaste orchestre occupé par les musiques des équipages et de la garnison. En face, 8 un demi-kilomètre du rivage, était mouillé le pordtm des jeux nautiques et a cent m"tres plus loin en ' Won, celui ■ lu J ury. L'asp et général le é p ile 'été , °risée par un temps magnifique, avait mut à la .ois quelque chinai de joyeux et us pdtierempie.;

Le _3, à neuf . heures du latin, te cou. ne des régates, les juges do la lutte, les autorités du département-, de la vide, et plu'sieurs personnes. invitées étant munis sur le ponton du jury, le curé de Brest ti ouvert la fêté par une Messe célébrée' avec . une 'pompe toute maritime,'et immédiatement après , les 'régates out commelicé. Cette première journée .était consacrée aux courses à la voile et à l'aviron entre diverses embarcations appartenant aux ports de Brest et des environs. Les bateaux de Plougastel et du Let ont couru les pre-! miers; puis sont venus les gabares de la rade et petits caboteurs, les embarcations de l' Etat, les bateaux d'amateur s, les sardiniers de Camaret et de Douarnenez. Ces courses, au nombre de sept, toutes à la voile, ont été fournies par les concurrents avec une vigueur et une précision de mouvements qui font honneur à nos marins Les signaux pa tant de moment en moment du ponton du jury et répétés au loin, les coups de pierrier annonçant le départ des bateaux engagés dans chaque lutte, les fanfares saluant le vainqueur au moment où il franchissait la barre ajoutaient encore à ce que cette - scène avait par elle-même d'entraînant et de magnifique. Les sept courses à la voile terminées, une huitième a eu lieu entre les vainqueurs des courses précédentes; les concurrents étaient au nombre de vingt. Le premier prix a été remporté par le flambart le Cygne, que conduisait M. Jouanne, de Brest ; la goélette conduite par M. Lecorre de Lauberlach, a obtenu le second. Trois courses à l'aviron ont eu lieu ensuite et n'ont pas excité moins d'intérêt. A. quatre heures, les joutes étaient terminées. Les vainqueurs venaient recevoir, sur une estrade élevée contre la statue de Neptune, le prix de leur vigueur et de leur adresse.

53 Le programme de la lite indiquait, pour le lendemain , une dernière et grande course 8 laquelle avaient été appelés tuus timents étrangers et français. Deux cutters anglais, le Sylph de Liverpool et le Grand Turk de Plymouth, avaient répondu à cet appel et étaient venus se placer parmi lea concurrents. La course avait été indiquée pour dix heures ; mais le temps, si favorable la veille, était au calme plat, et déjà on parlait de la nécessité de remettre la s lorsque vers deux eheures commença à s'éleheur ver une petite brise de nord-nord-est, et bientôt après reten t it le signal du départ. Les concurrents avitert à faire deux fois de g ide le 'Dur . .e la lire lataii.n t u l4eneel indu lé au

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Mol tain gaz . ;

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1 ,x a k Grand Ta,k, capituler. Fux, qui, .ès le pre.uier ur, avait

dix mi cira l'avance sur ses roneurrents , et au serond a touche le but 55 minet s avant aïde , l'un d• s vainqueurs de la vrille. I e Cygne la Sbivait de près; il est avivé le troisieme. Le quatrième prix a eté gagné par un pécheur de Douarnenez. Le Sylph de Liverpool /J'est arrivé que le cinquième. Le premier prix donné par la vile, et consistant en une coupe de vermeil ciselée, a été remis au capitaine du Grand Turk par M Dubreuil, capitaine de vaisseau, président du jury de concours, qui a adressé au vainqueur quelques paroles pleines d'une courtoise hospitalité, en ajoutant que la nation française aimait mieux engager avec ses voisins des luttes pacifiques et utiles que d'avoir à soutenir encore ces guerres qui ont malle ureusement fait couler tant de sang dans les siècles passés. La cérémonie terminée, on s'est empressé autour des visiteurs anglais, qui ont trouvé à Brest la plus cordiale sympathie. Une riche collection de fi uits du pays a été envoyée à bord des deux yachts, et le Grand -Turk a été orné par ses rivaux eux-mêmes d'un riche bouquet de fleurs avec lequel il a pu rentrer cinq jours après dans le port de Plymouth. La fête s'est terminée par un bal au profit des indigents. Elle laissera à Brest les plus heureux souvenirs, elle a, des aujourd'hui, fait naître un voeu auquel s'associeront tous ceux qui s'intéressent aux progi ès de notre marine; c'est de voir l'institution des régates s'établir d'une façonrégulièreet permanente. Pourquoi n'aurions-nous pas dans nos grands ports de mer des sociétés de courses nautiques? Exercer nos marins à la précision du coup d'œil et des manoeuvres n'est-ce pas là un objet digne de tout l'intérêt et au besoin des encouragements du gouvernement


L'ILLUSTRATION, JOURNAL UNIVERSEL.

lïât

même encore une des endle juste et sur l'injuste. C'est là ditions du genre. Le roman-feuilleton, pour faire son cheet de style. *tenue littéraire. min, ne doitee phis Unir d'opitta que d'esprit républiChe- Comment le voulez-vous? Honnête ou scandaleux, en est le roman-feuilleton? — Les parlez et vous Stagnation. — Où cain ou tioneteebieufi bleue, bleu on rouge, mises rouges de la Patrie. — Sentiment de M. Emile de see Merl. ne M. par de le rencontrer ici sur Geneviève, Girardin sur le roman-feuilleton. — M. de Lamartine (je aie fletni de Liehnthre a récemment, pour une LAMARTINE. — Les petits livres.— Histoire de l'Assemblée Mobb ettenife), M. pour h* N constituant. sme . etté, *tete au roman-feuilleton l'apconstituante, par M. BADAUD-LARIBIÈRE, exde son nom. Noue avons e, le cOtteellei dit et PIM% et (2 vol. Chez Lévy.)— Indigence et Secours, par M. F. eut y et Viteititenant il nous donne Géne:Ne tli ainsi Mi V11418E FRÉDÉRIC BÉCHARD.-11/8 BEAU. — De la Famille, par M. i'a et Mir genre de roMan destiné VtIM . A ie peuple. Cette Geneviève Révolution danoise de 4848, traduit de l'allemand. par M. Jakalfie ce jour une très-vive senChez Didot.) — Les Poêtes de l'Amour, nepvmvi 'n'a .pas pinsqu'à d'un Pneur, tat. ti/Al*, et jetas crois Mique la suite réussisse beaucoup plus LEMER. (Chez Garnier frères.) — Vers la commencement. An surplus, nee y reviendrons, pour Feaeteree M. PERROT DE CIIEZELLES. — Fables, par l'abbé ` dAbs sot ensemble. Mais'e ce que nous en conCiIABAU. — De quelques niaiseries. — Arrivée à Paria, piir éjà nous IPYAtu8I couche% que M. de Lamartine A getM% teelltereux qu'a tué M. Dumas, quatre bateaux, de notre ami Philoxène. —Pinte** Arsène. — Victor à Philoxène.

e

Mua dé gros livres, venons-en aux

que Calas était pendu, par cela seul qu'il était protestant, et qu'on rouait le chevalier de La Barre pour n'avoir pas procession. été son chapeau devant une J'avais besoin de faire cette obeereatitm fini les cernent Frédérie âlkbsrd. Après el, je parfois excessives de e répète bien volontiers ce que j'en ai dit déjà, ee ebet un , d un tits-b oe marquabl traité , animé , en somme prit, et plein de curieux détails très-behreusement expripria, més et ordonnés. Sur ce, je fais un saut en Danemark pour vous dire Un mot, un mot sans plus, d'une brochure très-intéressante pour ceux que les Danois intéressent. Les Danois sont na vieux amis, et nous devons désirer de savoir comment ils se comportent. C'est ce que vous apprendra l'auteur de cet 4848, révolution qui fut opuscule, la Révolution danoise en Car il y a un leunecommencée par le /mie-Danemark. comme il y a une Jeune-Allemagne, une Jeune-

Danemark

Italie, une Jeune-France, etc.; il y a même, à ce que nous raconte M. Ampère, une Jeune-Turquie, dont les principaux mérites consistent jusqu'ici à boire du champagne pendant le ramazan, et à porter des calottes grecques. Après cette pointe vers le nord, je reviens à Paris, et ma Lamer, qui nie préaccueilli, à mon arrivée, par M. Julien des Poètes de sente sur un plateau d'or une édition-diamant l'amour. C'est une petite collection, un gracieux recueil de nuire de mieux tout ce que l'amour. ce grand inspirateur, a ' à nos poètes français, à nos petites lyriques du moins. Ger Molière et Racine brillent par leur absence dans ce joli petit ouvrage. En revanche, il y a six pièces de M. Arsène Houssaye, sept de M. Auguste Vacquerie, et une ode de M. Augeste Vitu. Abondance de biens ne nuit pas. Toutefois, M. Julien Lamer a été un peu trop prodigue de ces richesses contemporaines, un peu trop avare des bouquets et des madrigaux classiques. Comment, par exemple, a-t-il pu oublier de mettre dans sa collection ce charmant huitain de Marot

Après avoir écrit ce long sommaire, après avoir Wié Venir à moi, » dit Plivangile. Mitous ces noms d'auteurs , tous ces titres d'ouvrages fTOfit il tent seuls, et ne sont pas les moins se compose, je ne sais trop comment en revend' à l'iddé lei kt eilique est une mijaurée, une m'en a dicté le premier mot : stagnation. Mit . 1 gène cesse craint de se cornproEt cependant c'est le mot de la situation, littéraitt du ' ent que des gros seigneurs, moins; car, pour la politique, c'est bien une autre fee de de la littérature. Si leurs livres , e'its n'arrivent pas à l'Académie et à la manches, comme disait M. de Buffon à mademoiselle e tespinasse. Là, il y a excès et surabondance. Nos légirs, 'nt notre faine, à nous autres pauvres critiques, par exemple, ont une telle ardeur, une telle fureur de 'rées en possession de dispenser ta gloire, et qui la rer, qu'ils refont tous les jours la loi de la veille pour rte éen effet, eVee une telle générosité que le plus nager le plaisir de la recommencer le lendemain. Made M litmas n'en Ordelhe rien pour nous. térature en est au calme plat. Rien d'important ni d'ételerent 1 messieurs, %.-' v'ès devanciers. Ce ne sont pas les dans aucun genre n'apparaît sur son horizon. Aussi pour WA Bis de leurs oeuvres. lis n'ont peu que cela continue, nous autres critiques, gros og res qui Éls de leurs perde, titiette le sont devenus qu'avec le teillera auele pas ne vivons que de chair fraîche, nous ne saurons bientt plus temps, le bette M Bit toà . Travaillez et attendez ; la Un doux nenni avec un don: sourire, etc. où trouver notre pâture, ni de quel bois faire flèche. gloire a fait toujours tee et attendre, et plus d'un dont Il continue cependant à se faire, dans la plupart des jouret encore celui-ci : naux, un écoulement régulier de romans et de nouvelle qui elle a cartinee la mérnen Mn morts en l'attendant. 'Wei tr'enfibrages que sa tombe. n'tilliti paraissent, on ne sait pourquoi, et au milieu de l'universelle Puisque de voua Je n'ai autre visage, etc. indifférence. Ainsi le feuilleton de la Patrie s'est longtemps exemple, me parait devoir ratM. Mât* Petits chefs-d'oeuvre de grâce et de délicatesse que M. de défrayé avec les Chemises rouges de M. Charles Monselet. tendre *et . Ei-constituant , il vient d'éTalleyrand répétait sans cesse, et qui sont dans la mémoire Bien que je n'en aie rien lu, ni vous non plus, l'interminable t:Afee I' 611% é ssemblée estimante avec un zèle qui de tous les gens de goût. longueur de ce roman m'a plus d'une fois impatienté, et je Immè chtse à désirée. te Crois d'abord que ce n'est Du reste, M. Julien Lemer a fait un très-bon choix souhaitais ardemment de voir la Patrie changer de chemises. tin et hiseiqa; crois • que notre auteur eh Et puis, pourquoi des Chemises rouges à cette bonne delta tire pet &étire ne d'oestre 'ffl bee récits et les écrire dans les poésies fugitives de Voltaire, dans celles de Parny; il a donné quelques pièces inédites de Piron, quelques vert qui s'est vouée au blanc? je Mis qu'il y a plus d'éPassez-moi ces plaisanteries de blanchisseuse. Je ne les d'un Style moins bien; curieux et peu connus du grand Corneille, et. somme toute, clat que de vérité âanè es portant; /Io crois qu'il professe il a composé un recueil très-piquant. très-intéressant et même crois pas d'un très-bon goût ; mais, à propos de romansépoque qui n'est rien inle d'adeliration pour beaucoup trop feuilletons, et surtout à propos de ceux de M. Monselet, il assez decent. La galanterie n y va jamais jusqu'à la gravémoins qu'aditirebte • te crois que M. Rabaud gagnera beauest bien permis d'être un peu bête. lure, et l'obscénité en est bannie. Voltaire, Thiers, conp à lire 710$ grenat historiette, Bosse, M. Emile de Girardin lui-même en convenait hier à la J'ajoute qu'il l'a enrichi d'exactes notices et d'une agréaGeitot; je croie tant cela, Mais je pole Me tromper. tribune: a Le roman-feuilleton est inepte, immoral; il faut ble préface, où il n'a d'autre tort que de mettre M. Gautier 4é pattu sans transition de M. Babillai à M. F. Marbeau, lui faire la chaise, il faut en épurer le journalisme. » Et, défit charité vint de Mena encore au jour un non loin de AL de Lamartine. Décidément M. Gautier passe pour cela, il proposait un petit moyen, car il propose toupour un grand poste. Je le veux bien, pourvu qu'a me ndevel 4:Opuscule philanthropique , de l'Indigence et des Sejours des petits moyens, toujours i mpraticables, mais qui cours. Si jamais homme a droit eine& et d'émettre une trouve un homme, un seul, qui puisse me citer de ce poète répondent à tout, à cela près. un vers, un seul, que le public connaisse et dont il ait gardé ogioride sur graves questias, &M'Assurément le généEn attendant, l'aveu n'en est pas moins précieux de la mémoire. Mais que voulez-vous! M. Gantier a tant d'amis! il:effilent fondateur 'des crabe , ces pieux établispart de l'homme qui partage avec M. Dutacq la triste gloire rée* On est camarade ou on ne l'est pas, et quand on se fait muReinettes, dé« l'éloge est dans te coeur de toutes les mères. ' d'avoir intronisé dans le journal ce genre de littérature, si tuellement des réclames, on n'en saurait trop faire. ehregé, et «ni eau couverte d'op(vett teirtete IBIS littérature il' y a. M. de Girardin a tardé longtemps à lui Je ne puis malheureusement dire qu'un mot des Vers d'un plauMseernefeleoù elle é*it prenne*, per un monsieur en rendre justice, et même aujourd'hui qu'il la lui rend, il n'en asseffiblée de bierifasance. Heureux les petite, air fletneur de M. de Perret de Chezelles et des Fables de M. l'abbé continue pas moins à vouloir allécher ses abonnés en leur Donc M. Marsi bonis n&int 1) , tlieation, sua François Chabau. Tous deux débutent, je crois, dans la poélectettereabr promettant de nouveaux chefs-d'oeuvre de M. Pierre, de ui sets ddiete htelMréfoliiiere ente parenthèse, nous tique carrière, et ni l'un ni l'autre ne sont sans agréments. bette, 'g M. Jacques, de M. Eugène et autres grands faiseurs de ces ■ les diffeeetts mortes de secours qui peuM. Perret de Chezelles a su attraper, tout en flânant, les damer Sen avis e niaiseries romanesques. vent sortilège Iltoffigettee. pimpantes et cavalières allures du style de M. Musset, et « Mais que voulez-vous I nous disent les rédacteurs des ; Sa charité, du date, te se fait pas d'illusion. Il n'y a que M. l'abbé se souvient avec une religieuse discrétion de Flofaut bien ' 11 grands journaux, l'abonné demande des romans. rian et de La Fontaine. les •phileenheépirs Mn déjeunent tous les jours chez Véry et lui en donner. a datent It Oie è Mademoiselle flache]; il n'y a que ces Mais que parlons-nous de débutants? A quoi bon tous ces S'il en demande en effet, il n'y a pas de raison pour qu'on Maires de le .philataltepie , ces jésuites du socialisme, qui Tourniole noms et tous ces livres? La France a bien autre chose en le lui refisse. Cela coûte si peu, du moins à faire. je désirerais savoir quelle est cette classe d'abonnés qui de- W lit diee etas t'est chose possible et méfias facile d'extirper tête, morbleul Philoxène est à Paris. mande et redemande sans cesse des romans, des romans, le Min». Ytaox qui l'ont vue de près; gai en ont sondé — Qui , Philoxène? des romane. Dans cette masse fort mêlée dont se cintre* Mâle itee imM e , titterrogé tous les remèdes, en parlent mi— Notre ami Philoxène Boyer de Grenoble. le public d'un journal , il se rencontre sans doute, il dort ter literai. 14 ettitteetijours de la Minet, et Marbeau; — Connais pas. rencontrer quelques femmes autrefois sensibles, quel ele *Wb y aura toujours de le •harité. — Comment, vous ne connaissez pas ce cher Philoxène, Sans entrer bien profondément dans Peamee de ce grand vieux garçons jadis trop tendres, âmes inconsolables, d0problème, notre auteur, toutefaie, tern tienne d'excellents l'auteur d'une apologie du Rhin et des Burgraves, en 180 pale lombes et tourtereaux blessés, pour qui le roman est complément indispensable du whist et de la tabatière. Ajdeconseils, des renseignements précieux et puisés à bonne ges in-8 0 , ni plus ni moins; Philoxène, sur l'état mental duquel certain médecin grenoblois nous a envoyé, il y a titis source. Il a vu ce dont il parle, il a épeevé les effets de ce tez-y quelques clercs d'huissier, à l'imagination fougues* qui brûlent de connaltre le grand monde et qui donnerait qu'il propose, et c'est pourquoi ee . Meiete d'être mois, une consultation gratuite! leur âme, s'ils y croyaient, pour un regard de la Eh ; prisé en très-sérieuse considératioe. — Ah I oui, une mauvaise plaisanterie que vous avez mésous-préfet, et vous aurez, à peu de chose près, tous le% ! Celle de M. Frédéric Béchard, file de l'honorable repréchamment inventée pour lui faire pièce. i Mt éléments dont se forme le public obstiné de nos grands sentant, est un mémoire acaeffWique, couronné, il y a déjà — Du tout, je vous jure. Je suis incapable de rien invenmanciers. sept ans, par l'académie du and. C'est une histoire de la ter. J'ai parlé de Philoxène dignement, à telle enseigne que Mais ce public, que je respecte et que j'estime fosky famille , depuis les temps primitifs jusqu'à nos jours. En la depuis lors plusieurs amis inconnus, que j'ai à Grenoble, d'ailleurs, ce public-là doit-il faire la loi à cet autre pub» 'publiant aujourd'hui, M. Frédéric Béchard ne peut manquer m'ont fait l'itmitié de m'envoyer plusieurs feuilletons du bien autrement nombreux, bien autrement respectable, eltr 'lié «tette e(l teee 'est difficile de venir plus à propos; susdit pour m'aider à digérer et... pères de famille, de mères vigilantes, trop justement liti'MM de Mieux traiter un si grave et fl ellit tom — Qu'en avez-vous fait? ges et inquiets de voir chaque matin pénétrer chez eux, Mule tiet. — Je n'ai pu, hélas! les communiquer au public. Les temps le couvert d'un journal, tous ces écrits faux, malsains, Can m. biMlitem Mmb 'foute de pas tout dit; il n'a pu épuiser rupteurs, qui n'éveillent que la curiosité la plus frivole , q ' tffie Witiiiiii%Elleinisable; rates de moins il a su en saisir, en sont durs. On ne peut touj airs parler de Philoxène. Il y avait pourtant un certain feuilleton sur mademoiselle Katinka HMne flattent que les plus grossiers appétits? Matheureuseme ittle ViVêMent tousteir 'raits essentiels; il a fait un bon nefetter qui m'avait fort tenté (je parle du feuilleton) 11 n'y ce public n'est ni aussi désœuvré , ni aussi remuant tftfe résumé, et iiteite jugé comme la savante acaavait pas une phrase de ce feuilleton échevelé qui ne voulût l'autre. Il se tait, il subit la loi qu'on lui impose, quelqn* Pt el illétfx Gard, si raVeis 'l'honneur de lui appartenir. Bente dire le plus clairement du monde : e Ab! ma chère madefois même il se laisse aller à la contagion, et yod commen't Seulement il ma >Ore -111/fr Où peu loin, un peu trop loin moiselle Katinka, je vous trouve bien belle, et vous serièz le silence des uns et le langage des autres continue de faire croire qu'il y a en France près d'un million de Français et delle ses convict** titiffebIlosopitiques et antirévolution- bien bonne si.... de Françaises qui ont tout juste, en littérature, les goûts *Ares. Le droifirdnestélatelnitte parait pas, comme à M. bâ— Taisez-vous, vous devenez indécent. chera , si néCesetifee lin 'Maintien des sociétés. Selon moi , de mon estimable quoique trop mélancolique portière. — C'est que Philoxène est léger. Savez-vous avec quel Pour tout concilier, on a imaginé, il est vrai, depuis fé- l'Assemblée i s buttante de 4'789 li'falt de grandes choses , draine il a débarqué à Paris? vrier, de substituer le roman-feuilleton moral au roman- et la famille a beaucoup phis gagné que perdu aux principes — Non. fouilleton immoral. L'illustre M. Paul Féval a écrit pour qu'elle a /recelantes, et qu'a sanctionnés le Code civil. — Une Sapho , et il est allé la porter à M. Arsène BitteJ'en dirai enfant à M. Rechard de la philosophie du dixl'Assemblée Nationale un roman en l'honneur de la religion, Baye, qui en a une autre dans son portefeuille, et qui entend de le famille et de la propriété, comme il avait écrit, dans huitième siecle, uttébête noire sur laquelle se ruent toutes trop bien les intéréta de son administration pour muet ses de Fultra-Madtlati. Sans doute elle a souvent déle temps de la vogue des romans immoraux, l'immoral ro- les plma pièces. Toutefois, grâce aux Bureau et A leur re, man des Mystères de Londres, triste pendant des tristes passé le but; Voltaire eut, trop joué des choses saintes : Ioxène a été bien reçu, mais sa puions l'est pas. ni morde cela à M. Béchard et aux autres. liais il ne fan Algstéres de Paris. Car, personnellement, l'illustre romanfait imprimer toute vive dans le Mahal da et ires. cier n'a pu d'idées arrêtées sur le bien et sur le mal, sur droit pas oublier non plus que c'était dans ce temps-là


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quelques vers. C'est Brima ou Sapho qui dit au volage, l'Indifférent Pham : . • . tat.';ecips■ dusrait b quand je te dia un chant. Ba voici deux autres dans le genre descriptif : it ma pt'annE; avare. si non L' Urée' nrqur. Et quand on songe que le Théâtre-Français sera peut-être mivé de ces beautés. En attendant, mir se concilier tout à Nit M. Houssaye, il vient de lui adresser une épître: PhiIsmène d Arséne, salut. Et, de son cété, le grand Victor Hugo a écrit à Philosène : a Vicier d Plsilexène. Votre Sapho est admirable. La grande dose d'un poile est M. Vacquerie en est indigné; il boude, il s'est retiré sous sa tente avec son Faiseur de rois, et ne peut se consoler de n'être plus l'écrivain le plus ridicule de France et de Navarre. M. Philoxéne l'a, d'un bond, dépassé de toute la taille d'une hécatonchire. Hélas! Il en faut toujours revenir au mot mélancolique de Pérugin : u Avant moi le Giotto, après moi Raphaël. ALERAP1DBE DUPAI. Lu Vie den Benz. (Vole le N . 986.) H. tas fuses DE nen. — OBSERYAIIONS GEIVERALES. « Ah ! 2éau! ma eère de Grignan, la draie de sots que d'être setée toute nue dans la mer (Lettres de Sévigné.) Depuis quelques années, une heureuse révolution paraît s'aocornplir dans les tendances et les pratiques médicales. Après avoir usé et abusé de tous les agents chimiques connus, de toutes les drogues de Codex, après avoir saigné et resaigné à blanc de malheureux malades exsangues, il semble qu'on en revienne enfin â une marelle plus conforme au voeu de nature, plus inoffensive en tout cas que les formules du passés Les remèdes minéraux, les moyens violents et les poisons pharmaceutiques tombent dans un discrédit croissant, où je souhaite de bon coeur qu'ils restent. Il n'est plus guère question de purger, et l'école de Broussais a épuisé de sangsues tous les marécages de l'Europe. Molière, s'il raveliait au monde, ne reconnaîtrait plus ses médecins. L'ern. ploi presque exclusif des traitements externes, des dérivatifs à la peau et de moyens hygiéniques érigés en corps de système, prend d'autant plus de consistance, que la vieille médecine, s'attaquant directement aux organes essentiels de la vie, semble perdre chaque jour plus de terrain. Une nouvelle école issue de l'Allemagne préconise surtout l'hygiène élevée à sa plus haute puissance, en ne prescrivant le plus souvent, et j usque dans les cas aigus, que le régime, l'exercice et l'emploi de l'eau sous toutes ses formes. Cette école compte déjà d'assez nombreux adeptes en France, principalement parmi les jeunes praticiens. Le retour à la simple médecine, qui dut être celle des premiers âges, et l'applicalion plus ou moins ingénieuse, plus ou moins diversifiée du dissolvant universel, ouvriront-ils enfin quelque nouvelle voie à .ce qu'on se plats, par habitude, à appeler l'art de guérir? Détermineront-ils une révolution dont la fin sera de fixer définitivement cette science si conjecturale, si incertaine, de la médecine, qui, depuis tantôt six mille ans, cherche sa loi, son évangile, son point d'appui, sans les trouver? Ou bien , après avoir eu la saignée au commencement de ce siècle, l'eau plus tard, phlébotnmisés d'un côté, inondés de l'autre, n'anrons-nous en définitive qu'une réédition de Sangrado en deux tomes ? — Grande question, qu'il nous appartient tout au plus de poser, et que le temps, ce grand docteur, ce terrible statisticien de la vie humaine, se.hargera seul de résoudre ! Toujours est-il que l'eau sous toutes les espèces est aujourd'hui en grande faveur. Suivant la spirituelle expression de Corvisart, on se hâte de profiler de remède pendant qu'il guérit. Bains russes, bains orientaux, bains froids, bains minéraux, et, en première ligne, bains de mer, sont également bien accueillis du public. C'est aux eaux qu'on envoie toute cette classe de malades qui souffre d'affections nerveuses, classe aujourd'hui si innombrable, et les malades imaginaires qui par parenthèse, ne le sent pus. Le infortunés que Molière calomniait ainsi sans le vouloir, et que Purgon martyrisait é bien au dix-septième Mu ge, Misent nés deux cents ans trop tût. De nos jours, on leur mOquerait un traitement plus en harmonie avec la nature de leur mal, qui n'était que trop véritable. Ces pauvres ander* étaient tout simplement hypocondriaques au predier eted, ce qui revient à dire qu'ils nedigéraient pas; car, de h gin ite à l'hypocondrie, il n'y a, pour ainsi dire, mien Feusoie. Que de peines et de mils tournois éparrés pour ee vre Argan , st on refit envoyé aux bains de mer, ou pimét s'il efit eu l'esprit de se tee titulariser lui-même, nne fois décoré de l'illustre bonnet; mds ami combien de médecines eût perdu là M. Fleurant 1 Mais, au temps de M. Fieraient, ne emisait guère de prendre les bains de mer, retteepeiMerfiles prepriétés toniques de la Thétis thertreele -*Meut à±eu pins inconnues. Nos principales sources tinuémitne, Met= flourboate, Plombières, appréciées ourer dotne des mais *dalgnées ou oubliées au nette etps„ eetneensenosient poireeMt d'attirer un assez bon Mente SIS effinauers. dreeles Miallaffe et dix-septième siècles, Mo se queues plages mailtinuademauraient encore démets Melon de la sebeer derefentlia, se nlonger dans l'Océan*in *berne* le *tic tett/Med mugissantes et énormes, re oeiddrelneet.seee'resui, sinon durs fou, au moins d'un hum» dengelties comme disait Nériosult Destouches; et l'on Mi eMateur par le naïf efAmi de la belle madame de Ladre'( MM-dessus notre épiUraphea, qui ne se pouvait faire à cette horrible idée d'être ....os dans la mer. »

C'est seulement du milieu de la Restauration et dee séjours fréquenta de madame la duchesse de Berri à Dieppe que date la prospérité de cet établissement thermal. Jusqu'à ces dernières années, s'il ne fut pas le seul en France, il n'eut du moins à redouter aucune ceneurrence sérieuse. Aujourd'bui il n'en est point ainsi, et, d'un bout de la Manche à l'autre, il n'est in petit port qui ne vante ses grèves et ne se mette en frais d'hôtelleries et de réclames pour attirer à lui le plus grand nombre possible d'étrangers. On commence parmi nous à connaître la mer autrement que par le classique voyage du Havre, et les baigneurs n'ont plus que l'embarras du choix, que toute Me Multiplicité de nouveaux établissements rend un embarra eéritable. Néanmoins, nous sommes au fond un peuple et peu maritime, que, sans compter les gens qui parlent* la Mer tomme les rhétoriciens des batailles muleta*, Il en est en France bon nombre auxquels les plus simples notions de l'eau marine, de ses éléments emetielis et de ms propriétés remarquables retient moere lettre close. C'est à l'usage de ceux-là qu'il ume ara pèlerais, je pense, do faire précéder d'une «Me Inteilleetion sur fa aubère en pages suivantes, où notre plan asser modesiveltesnt en revue les principales plages es de FOOése et de la Manche. là saison des bslss de mer commence à let Rn de juin, peur se clore babitnellement dans les derniers joies de sepSombre. l'este**, les Anglais, qui sont certainement les em rende haripmes de l'Europe, ae commencent guère leS leurs *Mt fa Sa d'août, et ka prolongent quelquefois jusqu'au commencement de décembre. Cette habitude n'est rien moins miene mendicité fantasque. Ru automne, la mer, déjà refroidie par la longueur desseins saturée d'électriciié par l'approche de requise/ro , acquiert un degré de tonicité qu'en y chercherait vainement dam les grandes chaleurs de l'été. Je vois d'ici plus d'une belle danse ramener, nouvelle de Ladre, sa mente sur elle et grelotter dans sa bergère rien qu'A l'idée d'avoir le courage stoïque de dépouiller ses vébetliellt6 par une température rigoureuse déjà , pour s'arauoer intrépidement au-devant d'un flot tourmenté par la rafale qui se tord, s'élance, vient à vous, rapide comme un cheval de course, tantôt rasant de près ist grève avec un datas furieux, et tantôt vous engloutissant sous une -écumeme avalasse*. J'isthmes sans peine que tout d'abord l'épreuve n'ait rien d'attractif; mais, une fois les premières Mmes dissipées, la première impression aubin, les femmes, qui au fond aiment le péril parce qu'il est une émotion, deviennent souvent les plus hardies et les plus pasanimées à ce plaisir un peu Stase que donnent les brutales caresses d'Amphitrite. De vigoureux athlètes, au torse musMieux, aux Meules d'Alcide , m'ont confessé naïvement n'oser nager que dans la Seine; tandis que, non loin d'eux, de petites fontines frêles faisaient admirer leur savoir et abordaient résolument les profondeurs où l'on perd pied. L'eau de la mer, d'une température toujours inférieure à celle des rivières durant les mois de juillet et d'août, cause d'abord un violent frisson , un état de malaise général que la nécessité d'avancer graduellement dans l'eau pendant M marée basse ne contribue pas peu à accroître et qu'il faut savoir @remonter. Mais à peine l'immersion est-elle complète, que la souveraine puissance de calorification dont l'homme est doué reprend le dessus; une réaction énergique se prononce surtout chez les sujets robustes, et un vif sentiment de bien-être succède presque sans intermédiaire aux pénibles sensations du début. Ces lames, si effrayantes de loin, deviennent autant de berceuses amies pour le baigneur qui s'offre à elles avec confiance. Sans efforts, sans ormeasses, presque sans mouvements, suivre toutes les ondulations de cette mer éternellement mobile, gravir sans peine le sommet d'une montagne qui s'able» meut ?faim eau Folie piler dans un gouffre paa tom, je ne MIS pas de phis Toute impression de charmant ni de plus edam froid a disparu; tom stemm eittelmr, am contraire s'est répandue dans Forgenisme. La natation Mt si facile, la dé- u pense de for* tomenlede d iirtible, qu'il semble de ee aimais Mme d'en pareil exercice d'abord ou Plutôt d'Ir* tas delfraris, et que lebaigneur novice ouFinetent devant avec apblie de segegner te baril, m*esseids, peur ne 00~ eilt Cà* M 1M -fflUM Liens * mer *Nit jpeird *untel» comme tete tas fleuves peur leu Fun pause y dijourner Sergemileme gt. OMM Stimfient stnernuque dent a fera erser aune Me stress, ut« peine de te nt* Metnet MO/téter «ft Mir**. end, "Mme à l'était sain, je *ois, Ipes d'Umm erésuigauvour per Mame. prellonger mes Mu comédon em tata ta met eue tam timIteleente Oes teste Ani mélitte eue le eteg sans imprudence, rd en Ouled la Shiele mures* 1m l'immersion n'excède rem est 4sai «nota. tee Lm** , qu'il faut Mem Mer am Mil 'de (elemen elleckessa, vole alterne eguenwee «Osez end ta for* te réatree Me. • qat Ubac les aimâtes, dol o g* tien .ertt belle peine erteer dam Illeanatlesuinglim miens , d'edpiiquer physidleglesummets. muera netnennalte d'imitante maluntœnde dans la pensum eigtediest dont ta liMpeniteliMMIlittteiVenebtafttleux bains de mer. On pense hies que dette &mens ni le Mission ni le projet dteateduhe lem te Mardi nue disseatami médicale et Sks, tagiinem occupe. sue giénique sur te 4tz mate Mûe *Mt*paner d ta Mtnetrie

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ft la *MM cederitlider nus &me:eu — —ut qui seigt touera ettesithition-leu atout trie , peu aigu let b *leu am de lasse ibis beim de mer. Leur redienstret de deint 118 s : adéelredtisotrolékee,

insensitherit endttatassée. Set ipuearierel ire

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t non moere bien diitterniirriless ganse vitaux, affermit les net, s aedus la circulation, et, en un mot, imprime une puissante recrudescence au phénomène de la vie. Les fréquentes et fortes

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révulsions à la peau, le grande quantité d'oxygène qu'ab. sorbent les poumons sous un . plus petit volume, les particules salines dont l'eau est imprégnée, le phosphore et l'électricité qui s'y produisent sans cesse à plus ou moins hautes doses, tout cela et sans doute bien d'autres agents ignorés contribuent à modifier, d'une façon lente mais presque sûre, l'économie du corps humain, et à y préparer une de ces grandes révolutions qat sont souvent M signal d'un complet retour à la santé. H va sans dire qu'une assez grande persévérance est nécessaire pour obtenir de ces ef fets radicaux qui changent profondément la constitution et rendent à ses foyers, au bout de peu de temps, un homme dispos et rajeuni. Ce qu'on est convenu de nommer une saison de bains, eut-à-dire vingt ou vingt-cinq jours fort inégalement partagés entre les plaisirs et le traitement, me paraît fort insuffisant, demies affections d'une certaine me vité, pour amener un résultat quelque peu significatif. Il faut le plus habituellement une constance de plusieurs mois, et souvent de quelques années, pour atteindre le but. L'action des bains de mer est du reste semblable à celle des bains minéraux, dont les influences ne se révèlent généralement qu'un mois ou deux après la saison écoulée. Le second effet de l'eau marine est beaucoup plus appréciable : il se produit subitement. Une forte chaleur à la peau , souvent même des érubescences et des éruptions cutanées, sont la suite des premiers bains. A peine le nageur a-t-il quitté la plage, qu'au lieu de se sentir brisé et énervé, comme il arrive souvent au sortir des rivières, il éprouve au contraire un redoublement de vie et de sève. Un Msoin ardent de locomotion s'empare de l'homme qui, peu de minutes auparavant, avait peine à accomplir un court trajet. Pau s'en faut que le boiteux, rejetant sa béquille, ne renouvelle, par la vertu du chlorure de sodium, ce miracle de l'Évangile. C'est à qui courra le plus vite, tant par goût et par impulsion naturelle que pour réagir contre la déperdition de calorique intérieur. Un appétit crotonien ne tarde pas à succéder, apportant aux palais blasés et aux tristes anorectiques la plus agréable des surprises. Il ne tient qu'à chacun de se croire guéri, et cela à la minute même, mais c'est pour une minute seulement. 11 ne faut pas attacher à Ces premiers symptômes plus d'importance qu'ils n'en méritent : ils sont superficiels et de peu de durée, quelquefois hérissés de piéges. Mais néanmoins ils sont d'un favorable augure, d'un soulagement immédiat; ils encouragent le /malade à persister, en lui montrant un avant-goût de l'heureuse santé qu'il espère, et exercent sur son moral une salutaire Influence.. Ceci est pour la règle. Quant aux exceptions, elles sont nombreuses et bizarres. Les gens dont le tempérament ou l'état morbide auraient dû contre-indiquer les bains de mer éprouvent quelquefois des effets tout contraires à ceux dont il vient d'être parlé perte de l'appétit et prostration complète. Les sujets trop nerveux ou trop sanguins doivent s'abstenir, sous peine de désordres fâcheux, sinon même d'accidents graves : les uns frissonnent et bleuissent en mettant le pied dans la mer : un froid mortel contre lequel leur nature débile ne saurait réagir les poursuit sous les vêtements de laine dont ils essayent inutilement de ranimer leur calorique. Cet autre, au contraire, pousse les hauts cris et se sent littéralement brillé dans une température liquide de douze ou quinze degrés au plus. Une belle jeune femme que j'ai vue, l'avant-dernière saison, se baigner à Trouville, offrait un phénomène vraiment singulier. Atteinte d'une maladie cruelle qui l'avait, peu d'années avant, enlevée aux salons du plus grand monde, paralysée presque en entier et ne pouvant marcher qu'à l'aide de béquilles, elle recouvrait soudainement dans la mer une suffisante force pour se livrer lonsuernent à la natation, exercice auquel elle excellait. C'était une complète régénération : l'eau marine agissait sur elle à la façon du plus puissant des gal. eanismes. L'instant d'après, en touchant le bord, elle retombait, non épuisée , mais inerte et incapable de se mouvoir sans aide. Cette vie factice de cinq minutes avait quelque chose de navrant. Cependant, à travers ces brusques alternatives , l'action latente des bains prenait insensiblement le dessus, et j'ai appris depuis avec fort grand plaisir que cette dame était rendue à la santé. Je connais fort intimement un baigneur quo à la suite de quelques immersions était devenu complètement sourd. Il était hors d'état de suivre une conversation à très-haute voix et songeait déjà à se pourvoir de quelque appareil acoustique, quand fort heureusement l'ouïe lui revint après une absence * trois semaines. La vie des bains de mer offre peu de caractères génériques qui la distinguent essentiellement du régime des eaux thermales. Ce sont, à peu de nuances près, les mêmes plaid* les mêmes mœurs, le même traitement combiné, selon teporçu hautement philosophique de Cabanis, peur opérer tealt e la fois sur l'ordre physique et moral. Les différences, 41 %len surgit, proviennent des lieux et non des choses. Nous les signalerons au reste chemin faisant, et elles trouveront meturellement leur place éparse dans les pages do cette moue maritime. Frisa Aloartsen.

Vê te« de astate Il taaalle à Palerme. De lai au »juillet. 101 fegplee de pleins de vénération pour les «Mag ot leurs reliques, ont conservé avec soin non-seulement leurs religieuses légendes, mais encore les fêtes pompeuses destinées à leur commémoration et dans lesquelles ils peuvent développer lm sentiments de piété pétulante et les extases bruyant* qui sont on des traits saillants de leur caractère; c'est ainsi que sainte Rosalie, patronne de Palerme, est depuis deux siècles l'objet des plus fervents honi-


56 mages des Siciliens, qui, dans toutes les grandes calamités, ne manquent jamais d'invoquer sa tutélaire protection. Sainte Rosalie, objet de tant de voeux, vivait (selon les documents publiés sur Palerme, par M. Firmin Didot, dans l'Univers pittoresque) vers le douzième siècle, à la cour du roi Roger, dans laquelle les chevaliers normands avaient importé le goût des fêtes et des plaisirs. Fille de Sinibaldus, nièce de Guillaumele-Bon, et issue par conséquent de sang royal, la jeune Rosalie, au milieu de cette cour galante et des hommages dont elle était nécessairement entourée, fut effrayée des périls qui menaçaient sa vertu; elle s'enfuit donc secrètement à l'âge de quatorze ans de cette cour dangereuse et vint se consacrer à la retraite et à la prière dans une grotte humide et ignorée du mont Pellegrino , où elle mourut effacée de la mémoire des Siciliens. Environ cinq siècles plus tard, en 4624, Palerme, en proie aux ravages de la peste, implorait en vain au pied des autels la miséricorde et les secours du ciel, lorsqu'un de ses habitants, descendu du mont Pellegrino, annonça qu'une révélation céleste lui avait indiqué la grotte où reposaient oubliés, sans honneur et sans sépulture, les ossements de sainte Rosalie, à la découverte desquels le ciel éttachait la cessation de l'épidémie Aussitôt les magistrats et le clergé se transportèrent au lieu indiqué et les restes de sainte Rosalie furent rapportés à Palerme , où depuis ils ne cessèrent d'être entourés d'hommages publics et particuliers. Une route superbe fut construite aux frais ' dei lltat pour arriver à la grotte où la sainte avait si longtemps reposé ; cette grotte elle-même, renfermée dans une enceinte de bâtiments habitée par des religieux qui prient sans cesse sur le tombeau révéré, contient trois autels éclairés par des lampes toujours allumées. Les reliques, placées au milieu d'une chapelle dépendant de la cathédrale de Palerme, sont conservées dans un magnifique sarcophage en argent. orné de pierres précieuses; ce chcef-d i ceuVre d'orfévrerie , estimé 20,000 écus ( environ 100,000 francs de notre monnaie) , servit à promener les reliques de la sainte lors de la première procession solennelle, qui eut lieu le 9 juin 4625 avec une pompe et une magnificence telles, que le corps municipal alloua une somm e de 100,000 écus siciliens, équivalant à 500 000 francs de notre monnaie, pour cette cérémonie dont les préparatifs ne demandèrent pas moins de trois mois; les reliques de la sainte, placées d'abord dans une urne de cristal doublée de velours cramoisi brodé d'or, qui avait jusqu'alors servi à contenir les restes de sainte Christine, furent ensuite renfermées dans le sarcophage d'argent dont nous venons de parler, aux sculptures et bas-reliefs allégoriques duquel s'empressèrent de travailler les artistes les plus distingués de l'époque. A partir de la célébration de cette solennifé, l'épi lémie commença à perdre de sa violence et elle disparut entièrement le 4 septembre suivant, jour anniversaire de la mort de sainte Rosalie,quatorze mois après la découverte de ses reliques et quinze mois après l'invasion du terrible fléau. Depuis cette époque, la grotte du mont Pellemino, de laquelle Poeil peut embrasser le vaste panorama des deux golfes de Palerme et de Sferra - Cavallo , devint le but des nombreuses visitesdes voyageurs attirés par un site aussi pittoresque et des croyants venant chercher un remède à leurssouffrances près de la retraite de la sainte, ou de morales consolas ions près des religieux qui

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Sarcophage en argent, contenant les restes de sainte Rosalie, dans la cathédrale de Palerme.

se sont voués à son service, là où Hamilcar, lors de la première guerre africaine, soutint pendant trois ans de siège les rudes assauts que lui livra l'armée romaine : de plus, tous les ans au mois de juillet on célèbre pendant cinq jours les fêtes de sainte Rosalie, qui commencent le 44 et finissent le 15. Ces fètes, qu'on appelle communément il Festins, et qui coûtent à la ville 8,000 onces (plus de 100,000 fr.), sont magnifiques et attirent à Palerme, outre un quart de la population de Plie, un grand nombre d'Italiens et d'étrangers qui saisissent cette occasion de voir dans tout son éclat la belle capitale de la Sicile; avec les dessins reproduits par nos gravures, voici les détails que nous a transmis notre correspondant sur la manière dont cette fête vient d'être célébrée cette année. Commencée tous les jours vers six heures du soir, la fête débute, excepté le premier et le dernier jour, par des courses de chevaux libres à l'instar des Barbai de Borne. Des cordes tendues de chaque côté de la rue de Tolède, qui a à peu près deux kilomètres de longueur, servent à contenir la foule curieuse; semblable à une salle de théâtre gigantesque dont la rue forme le parterre, où les fenêtres à balcon remplacent les loges, la rue de Tolède rengorge de spectateurs échelonnés depuis le sol jusqu'au faite des maisons; à l'explosion d'une bombe la foule s'aligne et repasse derrière les cordes, où elle forme une épaisse baie de têtes superposées. Les chevaux, la tête parée de plumes et de rubans sont placés à l'extrémité de l'espace à parcourir et contenus par une forte corde tendue à hauteur de peinait. Point de jockeys dans ces courses où les chevaux sont obligés de parcourir une rue pavée de larges dalles rendues glissantes par le frottement-continuel des pas de 200,000 habitants et par une chaleur de 30 degrés ; les jockeys sont remplacés sur le dos et sur la croupe des chevaux par des beules de plomb garnies de pointes de fer destinées à faire l'office d'éperons et à aiguillonner à chaque élan le coursier excité encore par le bruit et l'éclat de feuilles de paillon qui se déroulent et s'agitent sur ses flancs. A un signal donné par un membre de la commune (senator) la corde tombe aux pieds des chevaux qui, chassés à coups de fouet, s'élancent à fond de train, aux applaudissements de la multitude pour di'puter le prix et décider du sort des paris nombreux qui s'engagent sur chaque coursier; les chevaux vainqueurs, dont la fiere allure ferait presque croire à l'intelligence des honneurs triomphaux qui leur sont décernés, parcourent ensuite les autres rues de la ville au son de la musique, précédés et escortés par un piquet de la garde d'honneur du pretor portant les aigles dorées, enseignes de la municipalité de Palerme, sur lesquelles brillent les prix en belles pièces de monnaie neuve. Aux premiers coups de l'Angélus cent échelles se dressent à la fois, et la rue de Tolède se trouve en un instant, et comme par enchantement, éclairée par une illumination qui n'a departiculier que l'effet qu'elle emprunte à l'alignementrégulier de la rue. Après avoir joui de ce coup d'oeil , la foule s'écoule petit à petit et se dirige lentement vers la chaussée de la Marine ou loro Ilalico. Au milieu de cette superbe promenade. illuminée comme le reste de la ville, et du côté do la mer qui murmure à ses pieds , s'élève l'édifice des feux d'artifice qu'on tire le premier et le troisième jour ; une immense décoration, imitée de ces merveilleuses colonnades de l'architectut e grecque dontlaSicilepossède encore de superbes vesti-


L'ILLUSTRATION, JOURNAL UNIVERSEL. ,es, reproduit à travers ses portiques , sur des toiles transparentes et en ligures colossales, les traits les plus saillants de r histoire italienne empruntés cette année à la description donnée par Virgile, au 5^ livre de l'Enéide, des tètes instituées par Enée en l'honneur de son père Anchise. Devant cette décoration splendide et en dehors de la foule qui encombre à tous les étages les balcons, les terrasses et jusqu'aux toits des maisons bordant la chaussée du côté opposé à la mer, un riche pavillon réunit les élus de l'aristocratie appelés à jouir de ce brillant spectacle, et auxquels le pretor et les membres du sénat distribuent force glaces et pâtisseries; le feu d'artifice , qui termine cette lumineuse exhibition, l'emporte sur les plus beaux feux d'artifice de Rome par la variété de ses feux de couleur et par la bizarrerie de ses effets fantastiques. Après le feu d'artifice vient la promenade du jardin public, dont l'Illustration, dans son numéro du 4 I mat dernier, a cherché à décrire les beautés pendant le jour, et qui reçoivent la nuit un caractère tout féerique de l'illumination mystérieuse et voilée que recèlent ses arbres touffus et ses plantes fleuries; c'est un nouveau jardin des Hespérides dont les berceaux d'orangers marient leurs pommes d'or aux rubis et aux émeraudes des verres de couleur suspendus é leurs rameaux et éclairant l'image vénérée de sainte Rosalie répétée sous mille formes différentes, des lumineux reflets dont le soin et l'entretien sont confiés, pendant toute la fête, à des hommes et des femmes du peuple costumés en bergers et en bergères aux atours enrichis de dentelles et de rubans, à l'imitation des tableaux de Boucher et de Watteau. A minuit, les équipages, dont la circulation a été jusqu'alors interdite, viennent inonder la rue de Tolède et promener jusqu'à deux heures du matin les élégantes patriciennes et leurs riches toilettes. Le second jour de la tète est consacré à la marche du char destiné au triomphe de sainte Rosalie ; ce char, construction gigantesque, haute de 450 pieds, mesurant soixantedix peds de long sur trente pieds de large, dépasse dans son parcours le faite des maisons les plus élevées ; couvert de riches étoffes, de velours brodé, éclairé d'une multitude de flambeaux de cire, c'est une véritable montagne d'or, comme disent les paysans siciliens ébahis; trafuée par vingt paires de boeufs aux cernes immenses; la coquille dorée, qui forme la base de ce char, soutient un amphi' théâtre contenant un orchestre nombreux au -dessus duquel se groupe une messe d'anges et de saints chantant sur di. vers instruments la gloire de la protectrice de Palerme, dont ils entourent la statue d'argent couronnée de roses, enveloppée d'une draperie blanche et paraissant s'élancer d'un nuage de gsze transparente qui termine cette vaste et singuliere construction. Le quatrième jour, l'Hôtel-de-Ville, la fontaine Pretoria et la cathédrale sont éclairés par une illumiaation resplendis-

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vation, tout le monde se prosterne, le roi, debout, pose d'une main son chapeau sur sa tète, et de l'autre tire son épée et salue la Divinité dont il tient son droit. Voila en peu de mots ce que c'est qu'une chapelle royale, fores ion que les rois de Naples ne peuvent exécuter qu'en Sicile, eu leur qualité de détenteurs de la monarchie sicilienne, et à laquelle, outre les fonctionnaires publics, s'empressent toujours d'essister, dans des tribunes particulières qui leur se nt spécialement destinées, les étrange rs de distinction — Le soir, à l'heure prescrite, commence la procession. Toutes les confréries et les ordres religieux y défilent, bannière en tête, portant les images et les reliques do leurs saints protecteurs, parmi lesquelsse font sema rquersaintCôme et saint Damien, patrons des pêcheurs palermitains, qui, dans leur piété joyeuse et bruyante, les honorent d'une manière burlesque. Ces braves gens au visage halé par le soleil, vêtus d'une simple chemise, d'un caleçon blanc descendant à peine au genou , et la tète coiffée d'un madras à carreaux , soulèvent dans leurs bras nerveux le pesant bahut sur lequel sont fixées les imagee ries deux saints jumeaux, l'entraînent dans une course effrénée, puis exécutent une ronde fantastique, qui se termine par une nouvelle course. Pariai les porte-bannières desconfréries, quelques-uns se livrent, aux sons assourdissants d'un orchestre de tambours, à des exercices acrobatiques. Soutenant d'abord avec les dents, sur le front et sur les doigts de la main leurs immenses luienières, ils les lancent ensuite dans l 'air, les reçoivent sur le nez ou sur la pied , et font cent autres !surs d'équilibre de celte espèce. Enfin vient le sarcophage d'argent contenant les reliques de sainte Rosalie, précédé par le clergé métropolitain , et suivi par l'archevêque et le corps municipal. Le srcophage est porté à bras par la confrérie des maçons, qui. grâce à une vif fille tradition de laquelle il résulterait que, lors de la translation des reliques de la grotte du nient Pedegrino à l ' archevêché , sainte fitealie ne permit qu ' aux traçons

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laies et à bâtons surmontés par des aigles. Force pages et valets de pied en grande tenue se tionneed aux portières des voilures, des torches à la main. La marche est fermée par la garde prétorienne à cheval. Le dernier jour, par exception, la fête commence dès le matin. Le 45 juillet, à Palerme, est un jour de grand gala. Les établissements publics, aussi bien que les bâtiments en rade et dans le port, sont pavoisés. L'artillerie des forts et des navires de guerre tire des salves nombreuses en l'honneur de sainte Rosalie. A midi, grande messe à la cathédrale et chapelle royale. — Les rois de Sicile, en vertu du privi-

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commémoration de la tête de saints Rosalie. — Marche triomphale du char dans Palerme. sante en verres de couleur. Le sénat de Palerme va en grande pompe assister aux vêpres. Le p . etor, revêtu des insignes de généralissime et de grand d'Espagne de première classe, et ses collègues, en costume espagnol du seizième siècle, se font traîner dans des carrosses dorés à six chevaux, entourés d'un cortège nombreux et précédés de deux trompettes, à la Huée et aux couleurs de la ville, rouge et jaune. Puis viennent des massiers à robes violettes, portant sur la tète la rande perruque poudrée et la masse d'armes en argent sur g l'épaule ; des huissiers à robes noires, leur baguette à la • et des connétables de la municipalité, à robes écar-

lége accordé à Roger par Urbain II , sont légats-apostoliquesnés du Saint-Siége. Ce privilége, entre autres prérogatives importantes, donne aux rois de l'lle le droit de célébrer la chapelle royale : le roi ou ses lieutenants, sous un dais précieux, rehaussé de plusieurs marches et placé in cornu epistaire, assistent à la messe solennelle, chantée par l'archevêque, et prennent part en quelque sorte à sa-célébration, comme pourrait le faire le pape lui-même. En effet, le diacre, après la lecture de l'évangile, monte les marches du trône et donne au roi le saint livre à baiser, aussi bien que l'accolade mystique ou pax tecurn. Enfin, lorsque, à l'élé-

de les enlever, revendiquent exclusivement le privilège de cette translation. Après avoir parcouru la rue de Tolède jusqu'au palais des Finances, la procession se sépare, et sainte Rosalie avec le clergé, l'archevêque et le sénat fait seule le tour de la ville, en commémoration de la solennité du 9 juin 4655, et ne rentre que le lendemain matin. Le peuple, qui a suivi les saintes reliques, se répand alors dans les campagnes environnantes, et termine la longue série des fêtes de sa patronne au milieu de la joie et quelquefois de l'ivresse. FaANÇOIS VENTuttELLI.


L'ILLUSTRAtION , JOURNAL UNIVERSEL. plus. — Entendons-nous me dira-ton • on M. Damas d' de publier ses 'appréciations sur les moeurs usages d'eue peuple sur les monuments d'une ville, sur les contrée, il sera de toute justice que ses impression soient île, peut existai. , pour tous les gouverneOn dirait qu'il lus' exonérées du timbre. — Très-bien; mais vous ne pouvez en France depuis le commenceInents qui se sont empêcher M. Dumas d'intercaler dans son récit une légende nient de ce StèCle, qu'un unique chemin; où celui-ci a passé à propos d'une église, d'un pont, d'un château ou d'une celui-là passera, tenez-le pour certain ; en vain crie-t-on au rune célèbre, et de légende en légende... — Cela dépend : nouveau 'venu , prêt à se mettre en route , que la voie est n'est pas dialoguée, la circonstance aggravante si l a chose dangereuse, qu'elle est bordée de précipices et sensée de . — Alors, pour être conséquente, pasarattrepl du roman doit disp prévous ne non s permettre aux directeurs de figidtières. rien n'y fait; il se lance en avant avec la deviez Dialogues de Platon Somptueuse certitude que les précédents voyageurs sont journaux de publier en feuilletons les tombas par maladresse ou par défaut de précautions. Quant ou les Dialogues des Morts. à lui, il a bon pied, bon oeil, il saura bien éviter les casseleurs soixante mile suffrages, quand je vois les majorités, Autre exemple : MM. de Balzac, de Vigny, Sainte-Beuve, n'existe cous et franchir les fossés au besoin ; d'ailleurs au début du c'est-à-dire la fine fleur de l'intelligence départementale, reGeorge Sand ont écrit des romans où le dialogue Voyage la chaussée est si belle, si splendide est ln soleil à tarder dans tous les temps de quelques mois et parfois de pour ainsi dire pas; ces rumens seront-ils considérés comme de l'esprit public, je me l'horizon! Il part, il est parti, et voilà le char gouvernemendes romans-feuilletons? Si maintenant il ne s'agit, pour éluquelques années, sur le mouvement tal engagé dans cette route où il a déjà versé deux ou trois surprends presque à douter de l'excellence des gouverneder 1 - amendement, que de mettre une étiquette sur un sac, ments parlementaires. Pour ne citer qu'un exemple, j'invofois. un titre sérieux en téta d'une oeuvre légère, vous pouvez de Riancey. relatif aux romansToute révérence gardée, nos hommes d'État sont un peu M. vous attendre à voir avant peu toua nos romanciers entrequerai t'amendement de Comme nos artistes dramatiques, excellents pères de famille feuilletons, amendement qui a pour but de tuer, autant que prendre des voyages en Poméranie, en Australie, ea TranC dignes citoyens, mais manquant le plus souvent de deux possible, cette branche de la littérature industrielle. La masylvanie, en Abyssinie et en Nubie , ce qui ne les empêqualités essentielles, l'imagination et l'initiative; le Conserjorité a saisi au vol la proposition, elle n'y pensait pas trois chera pas de revenir par ces chemins détournés, et comme vatoire de la rue Bergère fournit des maîtres de prononciaminutes auparavant; mais elle l'a votée d'enthousiasme. — incidemment, à l'amoureuse épopée de Colombine et d'Artion, des matires de déclamation, et généralement tous les Il faut exécuter le roman-feuilleton, s'écriaient à l'envi de lequin. ne sais je Maîtres que l'art peut donner en dehors de la nature, la naïfs moralistes qui avaient l'air de revenir de On voit dans tous les cas combien cette disposition de la messieurs , aurait pu réseule et souveraine maîtresse de beauté , de grâce et de feu — Eh ! • littéraire loi nouvelle peut être illusoire ou donner matière à d'interquel Pontoise ' sacré. Ainsi procède, à l'égard de ses élèves, le Conservale roman-femilleton, s'il n'était pas si malade, quelle minables chicanes. On s'est tellement pressé de bâcler cet pondre sainte fureur voua anime tout d'un coup? Comment, il y a toire de la politique. 'Il leur enseigne les règles et les tradiarticle, qu'on n'a pas seulement songé à définir le feuilletions, mais il ne peut rien au delà. C'est à la nature, je veux Atala, Réné, quinze ans bientôt que je joue de ma sempiternelle sonnette, ton. Paul et Virginie payeront-ils le timbre? et voue ne vous en apercevez que d'aujourd'hui ? 11 y a dire, à l'intelligence, à faire le reste. On reprochait un jour Adolphe, Obermann, tous ces chefs-d'oeuvre passeront-ils à l'acteur Lafond d'accompagner sans cesse le débit de ses exerce publiquement mon état d'endorsous les fourches caudines du centime additionnel? En ce quinze ans que j ' rôles de gestes exagérés. — Que m'importe votre critique I meur à domicile, et pont me condamner à mort vous atcas, vous timbrerez aussi la Vie d'Abailard, les Martyrs et répondit le sociétaire de la Comédie-Française, je suis clans qui contient même des histoires tendez préeleiwititt le minent où je vais rendre le dernier le Génie du Christianisme Féla tradition. Si l'ou demandait au gouvernement pourquoi depuis la révolution de soupir? Ne savez-vous pas que assez littérairement dialoguées. a présenté les nouvelles lois répressives, il n'aurait raivrier, qui a tué tant de grande hommes et de grandes chuDu reste, tout dans cette malheureuse loi est si arbitraire sonnablement pas autre chose à répondre. es, É ne me reste plus que le souffle? Hélas! les lecteurs et si insaisissable (sauf le cautionnement bien entendu), qu'il ont décidément assez de mes historiettes en vingt-cinq voLa tradition, au pouvoir comme sur les planches, s'ensera très-facile, en dépit des pénalités, d'en violer, si l'on tend moins souvent dans le sens de l'expérience que dans le lent*. Désormais la France, cette spirituelle nation, ne se veut, les formalités principales. Qu journaliste me disait Sens de la routine. Depuis soixante années un seul gouver- préoccupera plus chaque matin de savoir lequel de Pierrot hier qu'il était fermement décidé à sauter à pieds joints parnement régulier osa vigoureusement sortir de l'ornière. Ce fut Débats m'ont jeté dessus l'article 3 et l'honorable M. de Laboulie. A partir du ou d'Arlequin épousera Colombine! Les lé Consulat. Tout un monde était à refaire, le jeune consul refit deptis longtemps déjà à la porte de leurs colonnes; le Najour où l'article en question sera exécutoire, il prendra un s'affaisser sur la scke à Ce monde. Bonaparte ne commença tional m'admet parfois «roue dans son rez-de-chaussée, secrétaire auquel il se propose de donner quelques idées qu'il emplissait de toute la majesté de son génie que le jour Misisn'est par commisération. La Presse m'a abandonné pour politiques et qui signera. La loi a-t-elfe défendu les con, cessant d'invoquer son démon familier, il se laissa endonner accès à des mémoires très-longs et à des articles seils? S'il en était ainsi, que ferait au Journal des Débats vahir par les traditions de ses prédécesseurs. très-savants et très-opportuns, sur la nécessité d'en finir au le rédacteur en chef, M. Armand Bertin, qui jamais n'écrit, bl est un autre reproche que l'on serait également en droit *es tôt avec la tyrannie du saint-office; le Constitutionnel mais qui donne presque chaque jour le thème politique sur d'adresser aux gouvernements : c'est d'agir presque tou- Ras-même, cet ingrat Constitutionnel, à qui j'ai fait cadeau, lequel ses rédacteurs ordinaires travaillent d'un air mirade vingt mille abonnés, m'a égajours à l'encontre de l'opportunité, et de raviver par cette des jours plus heureux, et culeuc, comme dit M. Tartuffe. maladresse une excitation qui s'éteignait d'elle-même faute délaissé. Il publie en ce moment des traductions anlement Mais voilà, Dieu merci I assez de dissertations sur la polid'aliments. Sous le règne de Louis-Philippe, les lois de sepglaises, lesquelles ont au moins du style, de l'observation et tique, j'ai bâte d'approcher de mes lèvres une coupe moins tembre furent une faute, non- seulement patte qu'elles du sens commun : ce qui doit singulièrement dérouter ses avare; plus la politique nous envahit, plus, à de certaines étaient un code dans un code, une exception à vine règle, lecteurs; car voua me rendrez cette justice, que je n'ai pas heures, on aspire à monter vers l'asile serein et abrité de quelmais surtout parce que leur raison d'être cessait, en de tels détales à me reprocher. C'est pourquoi, messieurs, Én 1835 en la littérature. Salve, magna pareras! consolatrice toujours que sorte, à la date même de leur adoption. barri- p voua -conitirehe nie laisser mourir de ma belle mort, qui souriante, dernière amie qu'on retrouve encore quand toutes issu de le effet l'émeute était comprimée, le pouvoir tarder.. Voilà ce trenntait pu dire le roman-feuillient ne les autres vous ont délaissé! cade établi. Les organes les plus violents, ces feuittes qui encore une fois, ce petit vieillard cacochyme avait si, leton, Depuis qu'il a quitté la Revue des deux Mondes , M. Sainteavaient poussé en quelques jours de surexcitation, s'étaient de la ' par eu assez de force pour grimper l'escalier tribunegénérale. le de l'indifférence Beuve continue toujours dans le Constitutionnel la publip desséchés sur l'arbre au sou pendant que la discussion avait lieu, il râlait hormalheur, cation de ses remarquables critiques littéraires. Les Morts Le calme renaissait dans les esprits et dans la rue. Prendre riblement; étendu sur le grabat du journal le Pays. illustres défilent devant son tribunal, et il est comme le des mesures répressives quand le danger était passé, se reEh bien! savez-vous ce qu'il arrivera par le fait de l'aMines de tous ces Pharaons. Cependant, il ne dédaigne pas vêtir d'une armure de fer en face d'un ennemi terrassé, doption de l'amendement Riancey? C'est que le roman feuilde faire de temps en temps quelques excursions sur le doc'était non-seulement faire preuve d'un médiocre courage, leton qui allait mourir, va tenante. Le vieux podagre, abanQuand le tyran maine des vivants. C'est alors qu'il est vraiment curieux à c'était aussi montrer peu d'habileté politique. donné par la faculté, trouvera, soyez-en bien sûre, asseoit mir a' étudier. Pendant que sa plume laisse tomber l'éloge, l'épiitalienne comédie est mort, le Pulchinella de la empirique qui entreprendra sa guérison et qui le remettra gramme joue dans un coin de sa lèvre; M. Sainte-Beuve ne donne des coups de béton et chante viclui son corps, sur pied. Les journaux pauvres ne pourront peut-être plus frappe jamais , mais quelquefois il égratigne, et il faut bien toire; mais en agissant à la façon de ce personnage, le gouen* à Mure abonnés sein opiumquotidien ; mare les feuilles y plus que frapper les motte, il finir par avouer que tout dernièrement il a distribué d'une vernement de juillet faisait puisant riens riches, per se prévaloir d'un sacrifice auprès de leurs lecmain légère et gantée, il est vrai, quelques bons petits à la fureur les moribonds, qui, exaltait jusqu' teurs, s'enlumineront de doubler le dose. Déjà on parle leur meurtris, de coups de patte à Béranger. l'outrage une force fébrile, se relevaient, d'une combinaison qui consisterait à publier les romansu Je parlais l'autre jour de Voltaire, dit M. Sainte-Beuve couche, avec la volonté de vivre peur livrer, têt on tard, feuilletons en livraient; de plus de trois feuilles. Trois ou au début, parlons un peu de Béranger : rien de plus naturel. une dernière bataille. Les ministres et la majorité de 1.011equatre journaux se seraient associés, assure-t-on, dans ce Mais pourquoi ne traiterions-nous pas aussi en tout BéranPhilippe avaient crû minier l'ordre, ils avaient semé les dents but louable et philanthropique. L'abonné ne recevait que ger comme Voltaire, c'est-à-dire sans le surfaire cette fois, dé Grimas. dix colonnes ô la fois, fi en recevra cent. Naguère on ne lui sans le flatter, et en le voyant tel qu'il est, tel que nous Si l'adoption des lets de velem lot une faute, que dire expédiait franco qu'une goutte de poison, on lui en expéne sontcroyons le confiante? La part encore lui restera bien assez de l' adoption dot lois de juillet? tes circonstances diera une 'fiole. Et le public, de son côté, qui commençait 1885? belle. Noua avons tous, presque tous, autrefois professé pour elles pan en DM à peu près es qu'elles étaient en enfin à se fatiguer de cette littérature à la toise, va s'en Vaincue? Le trouble et l'agitation Béranger plus que de l'admiration, c'était un culte ; ce culte, L'émeute n'eeelle pas amouracher de plus belle AU?Siet que la suite au prochain ont-ils encore le hein de privé? La Veil( des crieurs de jouril 'nous le rendait en quelque sorte, puisque lui-mémé il était numéro acquerra toute la saveur du fruit défendu. Tont iddlâtre de l'opinion et de la popularité. Le temps n'est-il eaux fait-elle vices Nen* ê nos Mené les titres selteree clissfrohibitif, loin de la depréeier, donne de la valeur à de l'AccusaDachau, de la Commune ifs Pitre pas venu de dégager un peu toutes ces tendresses, toutes une Merclumdise, A I merder de hiance sj, qu'avez-vous ces complaisances, de payer à l'homme, à l'honnête homme teur public, de l'XWil de l'essaie et iies Pecten (les >reverdifie magnifique et débonmiel vos beurreries tait, vues e qui a, comme tous, plus ou moins, ses faibles et ses fait -ors? De tous les ScriViiitil lie et% teilles imaltiettes, flderiett tes Indeeeleit enfin convenir à laie trancher naire -Orne let seine en t Men vas par le mépris public. les Militait blesses, au poUte qui, si parfait qu'on le suppose, a aussi la etc lit Edhéttérazade , et venin que grèbe i VOUS il va dartre& j une large part, mais une exil. La phalange révolutionne% net e ses défauts, de lui payer, dise, %Pen« inelheaset tete .fteoution méritée, n SelehéreM. Proudhon malgré en Mea* Une, et tué part mesurée au même poids et dans la même balance dont tede , ?vine leent Pals iii jeunesse dans le coeur, t'a' l'espace de lins-nit edis. nous nous servons pur 'feutres? Encore une fois, le lot qui trois More« gons Wt dans paradoxe social a vécu ce qu'il OMR Vivre. Nets lemme ni invention dans l'esprit, vous rabâchez sans cesse les lui revient à juste titre entre les contemporains se trouvera, mémos histoires, et je ne vous cache pas que je vois parfairevenus elourfrei l'état normal des sociétés libres, et les réduction faite, un des plus enviables et des plus beaux., » tement les ficelles à travers la trame de vos combinaisons; organes qui représentent dans la presse l'opinion la plus Puis il part de là pour casser certains jugements contemmais comme M. de Riancey et quelques autres petits nul. Nation/ et la hardie seraient encore, oomme avant 848, le porains quelque peu empreints de partialité ; il met le doigt tans électifs veulent absolument que je voua mette à mort, Berne, si la Rdferrese ne s'appelait pas la Républsgule. sur les vers faibles. il cite les passages obscurs ; et , tout en vous vivrez : tel est le bon plaisir du sultan des sultans. Le moment étaie donc bien (dam pour s'armer de pied rendes« -pleine justice au célèbre chansonnier, il fait raison Apprêtez- vous dcm6 'à tuommencer le récit de ces vient on cap quand reented n'était plus à craindre? L'opision et des exagérations de l'esprit de parti et des admirations contes à dormir debout, le 'V OUS Contez si mal. le goût du public n'avaient-ils pas déjà fait bonne justice bédtès de la foule. La conception , d'ordinaire, poursuit-il, Je me demande comment il ne s'est pas rencontré à l'Asdes pamphlets et des journaux dangereux ? Si la majorité, la composition de ces petits cadres, le motif est délicieux, semblée législative un seul orateur qui soit venu dire à convaincue que la presse est la cause première de tous les M. de Riancey et à la majorité que l'amendement relatif poétique ; c'est l'expression, le style souvent, qui l'étrangle chç sordres qui éclatent à la surface de la société, avait proon qui fléchit. L'étincelle ans laquelle son idée lui arrive, il aux feuilletons allait droit à l'opposé du but qu'on se proposé dès mesures vigoureuses à l'époque où quelques orgala développe, il l'étend, il la divise; mais c'est rie qui reste posait d'atteindre; .11 faut que les honorables représentants nes. aujourd'hui disparus, faisaient des appels incessants à de mieux après tout dent sa chanson. Elle se résume dans qui ont décrété le mort du roman à la tranche connaissent la révolte, on aurait encore compris certaines dispositions le refrain; c'est par là qu'elle lui est venue et c'est par là bien peu l'esprit humain et les directeurs de journaux pour de la loi nouvelle; mais quand tout est tranquille, quand qu'elle demeure aussi dans notre souvenir, bien supérieure supposer que des gens traités en ennemis, attaqués dans l'agitation est terrassée et muselée, cette tardive énergie, souvent à ce qu'elle est par l'exécution. n leurs intérêts, ne trouveront pas toujours quelque moyen ne coup d'épée dans l'eau, ne semblent-ils pas avoir été Jamais encore on n'avait porté un jugement plus vrai sur ingénieux d'éluder les dispositions de leur loi. inspirée par une haine rétrospective plutôt que par une le talent, d'ailleurs si admirable, de Béranger. liais écoutez D'abord, qui aura mission de reconnaître où commence aperéciation véritable dee exigences de la situation? cette fine et charmante critique athénienne: et oit unit le roman-feuilleton? Le récit d'un voyage autour Vote devez être bien satisfaite, ô législateurs' parce due Béranger a obtenu de gloire tout ce qu'il en mérite et un di' monde publié par fragments dans un journal seretil un M. >Qua» a dit un jour, dans un moment d'ébriété phieu au delà ; sa réputation est au comble. Oti beau dire; pe de roman? Il faut croire que non. liais les Impressions trot; vous est le mal, la propriété c'est le losophique Dies e genre fait quelque uelq chose, et Une chanson n'est pas une épo voyage de M. Alexandre Dumas ne seront pas un roman non Impie« à Ume les écrivains' , métre à ceux qui ne se sont voyage à travers les

point écartés des limites du droit et des convenances, la camisole de forte de votre législation! Vous. frappez celui-ci sur les épaules de celui-là La jambe de mon voldn est pngrenée, et vous amputez la mienne qui ne l'est pas. Si lorsque M. Proudhon et ses disciples étaient menaçants vous énergie et de courage , vois aviez déployé un peu plus d ' n'auriez pas eu besoin de recourir à cette étrange chirurgie politique. Le vrai praticien retranche un membre malade pour sauver le reste du écrin; vous, roue retranchez le corps tout entier pour ne rien sauver du tout. En vérité, malgré mon profond respect pour ces hommes qui, comme M. de Laboulie, resplendissent au milieu de


L'ILLUSTRATION, JOURNAL UNIVERSEL. We ifise n' est pas meme une orle (j'entends une ode comme beffe de Pindare). L'habileté, l'art, la ruse du talent de 13éPte a été de faire croire à sa grandeur ; il e fait des chose charmantes, et il semble que, pour la grandeur, il n'y ait que l'espace qui lui ait manqué. Mais, sil avait eu cet es • il eût été bien embarrassé de le remplir. Il nous a fait traire qu'il était géné dans la chanson, quand il n'y était 0' aidé. s Et puis cette gêne même, quand elle se fait sentir, est en Véritable defaut. Or, on la sent à tout moment dans les Chansons à refrain, dès que le mets veut s'élever ; il y a tous les six ou huit vers un hoquet qui lui coupe l'haleine. le vais prendre une comparaison qui n'est pas noble, mais elle est parfaitement exacte. Supposez une lecture touchante ou sublime faite à haute voix dans la loge du portier, un peu comme dans la scène d'Henri Monnier. Au moment où le lecteur commence à s'échauffer et à user de tout son organe, un mot brusque venu du dehors : le cordon, s'il vous plaît, l'interrompt et lui coupe la voix. Ce cordon, s'il vous plaie, c'est le refrain obligé. Si haut que soit le poète, et monté, pendant la durée du couplet jusqu'au premier étage ou jusqu'au belvédère, il faut qu'il redescende tout d'un coup brusquement, quatre à quatre, pour tirer à temps ce malheureux cordon du refrain. Dans quelques cas, cela fait merveille à force de dextérité; dans beaucoup d'autres cas, on s'y casse bras et jambes. » Ce que j'appelle le coup de cordon est très-sensible deus les derniers couplets du Dieu des Bonnes Gens. » Pour ne pas abuser des termes, Byron, Milton, Pindare restent seuls les vraiment grands poètes, et Bérenger est un poète charmant. » Il est un seul point sur lequel je me permettrai de n'être pas tout à fait de l'avis de M. Sainte-neuve : c'est celui où il raille agréablement Béranger de sa coquetterie à ne rien être. Franchement, je ne me sens pas le courage d'en vouloir au chansonnier pour si peu. Dans un temps comme celui-ci, où ceux qui n'ont aucun droit ont toutes les prétentions, où le premier venu aspire, et souvent arrive, soit eue ministères, soit aux assemblées politiques, soit même à l'arademie, j'aime, je l'avoue, cette singularité d'un homme illustre, qui, pouvant occuper une vaste scène, vit modestement retiré à Tibur ou à Pas-y. Je conçois, du reste. que M. Sainte-Betive, qui pour sa part est si bien placé à l'Académie, y regrette l'absence de Béranger, surtout quand il y voit tant d'immortels de second ordre : Dei minores.

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réellement populaire. L'établissement d'Edimbourg e été une petite maison avec cour et hangar, fit quelques meélevé aux frais des classes ouvrières elles-mémos. structions , et amena, à l'Inde d'un tuyau de fonte, l'eau Les lois de 1846 et 484'7 ont réglé le maximum dee prix chaude concédée gratuitement par IL Savaroc, rropnetaire qui pourront être exigés dans les divers établissement& : en de deux machines a vapeur voisioes. Le 30 août 4849, l'étégénéral, les bains sont divisés en deux classes : 4" classe : bliasement fut inauguré. Lee premiers frais n'ont caillé que bain froid, 20 centimes; bain chaud, 40 centimes ; — 2,936 francs 24 centimes. e classe : bain froid , 10 centimes; bain chaud , 20 cenIl y a dans la maison de le rue du Gril 3 baignoires de times. — L'usage des lavoirs coûte , avec les ustensiles de première classe, à 45 centimes; 2 baignoires de deuxième repassage et de séchage, 40 centimes par heure. classe, à 10 centimes ; un bassin-lavoir à 8 places, à 5 cenPour donner une idée de l't mpreseement avec lequel les times par heure ; et un second bassin à 40 places entièreclasses pauvres ont adopté ces nouveaux établissements, ment gratuites. Une seule gardienne fait le service. Le monous citerons les chiffres statistiques relevés au bain d'Eusbilier est des plus simples. La petite cossMabilii é est orge nisee ton-Square, fondé en 4847 par une société particulière, avec le plus grand ordre. En un mot, le plus stricte éconosous la présidence de lord Southampton. — Le nombre des mie a présidé à la fondation de l'établissement, qui n'est cabinets de bains est de 40 , et celui des cuves pour le blancertainement pas un établissement-modèle, niais qui est un chissage, de 64. D'après les renseignements recueillis par premier pas et un excellent exemple. En 9 mois, du l er septembre 1849 au i sr juin 4850, il a été M. Pinède, on a compté, en 1847, 440,940 baigneurs et 137,692 laveurs ; en 4848, 414,788 baigneurs et 246,760 donné 849 bains: 3,500 femmes environ ont fréquenté le premier bassin du lavoir, et 48,000 le second bassin. Le laveurs. On peut évaluer à 800 par jour le nombre des bains nombre total des beurres de lavage a été de 27,000. pris pendant l'été. Les recettes de rétablissement se sont élevées, pour les 9 Reste la question de savoir si les recettes ont égalé les mois, à 522 francs , et les dépenses à 520 francs 69 centidépenses. Il paraîtrait que jusqu'ici les frais n'ont pu être complétement couverts : mais la différence n'est pus consi- mes : les frais sont donc plus que couverts ; et les derniers dérable , et il convient de faire observer qu'en Angleterre mois ont présenté un benéfice de près de 41 francs en les compagnies se sont laissé entraîner à un luxe de con- moyenne. En résumé, M. de Saint-Léger estime qu'avec un capital struction que S'exigeait en aucune manière le but simple et économique de ce genre d'établissement. L'ostentation de dix à douze mille francs on peut fonder des bains et des lavoirs Munis de tous les ustensiles nécessaires au lessivage n'ajoute rien à la bienfaisance. Il existe à Pâtis un esses end nombre d'établissements et au séchage du linge. Nene venons d'analyser rapidement les rapporta, si intéde bains et de lavoirs exploités par l'industrie particulière. Les uns sont fréquentés par les classes riches et al gies, Mure teiseiete à tant de titres, qui ont été publiés par le ministère du commerce. Il nous paraîtrait désirable qu'un manuel prix sont trop élevés pour le reste de la population; les autres très-succinct, avec quelques planches descriptives et des ne présentent pas toutes les conditions d'économie et-d'ordevis, fût rédigé par les soins du gouvernement et envoyé genisatiort qui pourraient les rendre si utiles. Nous trouvons, aux autorités municipales des chefs-lieux de canton. Que à cet égard, des renseignements statistiques fort intérim faut-il, én effet, pour que l'institution se propage? — Quelsants dans les rapports que M. Darcy a adressés à M. le ministre de l'agriculture et du commerce. Occupons-nous ques personnes dévouées, charitables (et il s'en trouve, grâce à Dieu, partout), pour donner l'impulsion et poser la d'abord des bains. On compte actuellement à Paris lel établissements de première pierre; — quelques souscriptions, aidées par une subvention de la ville et par une quête à l'église ; — une bains chauds, qui contiennent 3,556 baignoires sur place et 4,894 baignoires destinées à être portées à domicile. Ces usine qui fournira gratuitement l'eau chaude. Ces éléments es rencontreront facilement. Les indication& du menuet serbains sont alimentés annuellement par 6,637,525 hectoviront de guide à l'architecte, qui tiendra à honneur de dilitres d'eau, soit en moyenne par jour 48,485 hectolitres, riger les travaux. lesquels se partagent ainsi, d'après les concessions : ' Sans doute les bains et les lavoirs publics ne détruiront Eau de Seine élevée par des machines. 3,975 pas la misère; mais, en développant celle utile institution, 160 Eau du puits de Grenelle EDMOND TEXIED. nous aurons mis en pratique l'un des chapitres de cet im11,050 Eau de l'Ourcq mense code de l'aseiseartee, qui était déjà dans ta tensrience Ces concessions rapportent à la ville 108,960 fr. par an. des gent de Meer, même avant de figer« tomme promesse Palma et 'Lavettes publies. C. LAVOLUE. Les 121 établissements cités plus haut distribuent sur les feuilles de la constitution. bains; on évalue à 297,820 le nombre des bains 4,848,500 Nous ne nous flattons pas de l'espoir que beaucoup de nos pris dans les quatre grands bateaux de la Seine : au total lecteurs se souviennent d'un article publié sous ce titre : 2,11 6,320 bains, soit en moyenne 2 bains 23° par habitant thrombine tetesielestIte. Lavoirs publics, dans notre tome VIII, .à la date du 5 no. (la population étant évatnée à 950,000 âmes), non compris vembre 4846. Nous y renvoyons cependant pour constater, Le plus heureux de tous les théâtres, en ce moment, est, les bains froids, pan lent la saison d'été, et les bains chauds à l'honneur de notre prévoyance, un voeu ancien qui va sans contredit, le théâtre de l'Opéra-Comique. Tandis que les qui se délivrent dans les hôpitaux. devenir une réalité. autres se ferment ou vivent tellement quellesnent faute de puDeux bains un quart, par habitant! Malgré l'ardeur de nos luttes politiques, il y a aujourblic qui n'y va plus parce qu'il trouve que le temps est trop Nous arrivons aux lavoirs. — Les établissements actuels, d'hui, dans tous les esprits, un vif désir de résoudre par la chaud, faute de bonnes pièces qui n'y viennent pas parce que pratique toutes les questions qui intéressent le sort, le quelque imparfaits qu'ils soient, rendent cependant déjà de grands services à la population ouvrière Voici ce que disait les auteurs ne se soucient pas de les faire fouer devant des bien-être des Misses nécessiteuses. Assurément, ces sentibanquettes trop froides; le fortuné théâtre de la rue Favart, M. Drouard, propriétaire d'un des preecipaux lavoirs, à ments de bienfaisance, ces instincts de charité ne sont pas MM. Gilbert et Trélat fils : a Vous ignorez qu'il y assit lai, ne cesse pas d'avoir de spirituels auteurs, d'excellents nouveaux parmi nous; on a déjà, dans cet ordre d'idées, de bonnes pièces, de ravis.serntie partitions, accompli de nobles oeuvres; il suffit de citer les salles d'a- beaucoup de gens à Paris qui ❑'avaient jamais su ce que compositeurs, que soit le sile, les crèches et les nombreuses institutions, aussi utiles t'émit que de laver leur chemise et qui ne la quittaient que et par conséquent de nombreux auditoires, quel degré élevé de la température. N'est ce pas là le signe éviquand elle les quittait, pourrie plus qu'usée. Eh bien I dons que modestes, qui se sont propagées rapidement dans la plupart de nos grandes villes; mais cette mission d'assis- cette population, le besoin de la propreté da linge s'est fait dent d'une protection toute spéciale du soit? Donc le destin toujours propice a voulu que le 20 juillet, au coeur de l'été, tance est si vaste et si complexe, les misères à sentier gent !tenir depuis qu'il y a des lavoirs, et souvent de pauvres oit ouvrage nouveau de MM. Scribe et Adolphe Adam fût reà la fois si diverses et si profondes, qu'il restera toujours fermes, qui ont apporté la veille leur linge à la lessive, se présentent honteuses au bureau, demandant timidement présenté sur le théâtre de l'Opéra-Comique II n'est pas posbeaucoup à faire dans la voie du bien. qu'on en garde une portion pour le prix qu'elles ne peuvent sible de répandre plus libéralement ses faveurs; car la pièce Félicitons-nous de cette émulation, intéressée parfois, payer. On leur répond avec bonté de remporter le tout, et de M Scribe, intitulée Giralda ou la nouvelle Psyché, est mais efficace, qui semble s'être emparée de tons les partis, une des plus spirituelles et des plus amusantes qu'on puisse jamais ce témoignage touchant de confiance n'a eu d'autre dès qu'il s'agit d'étudier les remèdes pour tant de souffranvoir, et la partition de M. Adolphe A lam une des plus graces matérielles où morales. Lors même que ces effurts ne résultat que de développer au plus haut degré l'honnêteté de ces femmes. Elles reviennent, au bout de huit, dix ou cieuses et des plus charmantes qu'on puisse entendre. seraient pas toujours exempts de calculs d'ambition on de Nous parlerons tout à l'heure de le musique; essayons d'apréoccupations égoïstes d'avenir, l'humanité en profite, et quinze jeurs,payer leur fetite dette de deux ou trois OMM...» bord de raconter le poème. L'argument en est bien simple : Il Il existe à Paris 171 avoirs; (y compris 91 bateaux sur la les résultats excusent le but. Les luttes des partis s'épurent y avait une fois un roi et une reine ; avec cette donnée certes Seine et Sur le canal de l'Ourcq). ses lavoirs contiennent quand elles se transportent sur un pareil terrain. 8;244 places. Les calculs qui ont été faits établissent que bien vieille, on ne peut se figurer tout ce qu'un esprit inventif Le gouvernement vient de procéder à une enquête apcomme celui de M. Scribe sait trouver de situations neuves profondie sur les moyens d'établir en France des bains et dés l'ouvrier non marié doit dépenser par mois 3 francs 25 cen- et imprévues amenant les quiproquo les plus étranges et les times de blanchissage, pour 21 pièces de linge, non compris lavoirs publics à l'usage des classes pauvres. Le ministère plus divertissants. La nouvelle Psyché, du nom, ici, de Giles draps, qui lui sont fournis par les maisons garnies. Pour du commerce a publié récemment les résultats de cette enl'ouvrier marié cette dépense peut être réduite à 2 francs, ralda, est une jeune fille espagnole destinée en mariage au quête, à laquelle MM. Parcs', ingénieur en chef, directeur meunier Ginès. Elle n'aime pas son futur époux, cela va des ponts et chaussées; de Saint-Léger, inspecteur des mines. lorsque sa femme profite du lavoir. Les prix ordinaires du lavoir sont de 40 centimes par sans dire; car en se rendant, certain mercredi, avant le jour, à Rouen; Pinède, Gilbert et Trélat fils ont pris une part au marché de la ville voisine, elle a été attaquée par des de 20 centimes par demi-journée; chaque heure très-active. Les études poursuivies en Angleterre et une journée, bandits et délivrée par un cavalier dont elle n'a pas vu le est de 5 centimes par place numérotée. Il parait difficile de première expérience faite à Rouen permettent d'espérer diminuer ce tarif, qui laisse peu de bénéfices à l'entrepre- visage, niais dont elle a bien entendu le son de voix qui est qu'avant peu d'années les bains et les lavoirs publics figureneur ; mais l'État peut utilement, au moyen de conces- resté gravé dans son coeur. Tous les mercredis suivants le ront au nombre des institutions populaires consacrées par le même cavalier s'est rencontré à la même heure matinale ou sions d'eau et de quelques subventions bien distribuées, fasuccès. voriser la multiplication des lavoirs et réduire les frais qui pour mieux dire nocturne sur les pas de la jeune fille. De L'Angleterre nous a devancés et peut nous servir de momême que Cupidon, il s'approchait d'elle dans l'obscurité, et grèvent le blanchissage de l'ouvrier célibataire. dèle. a On a parfaitement compris, dans ce pays, qu'en faNous n'avons pas reculé devant ces détails de ménage : se retirait à la pointe du jour, lorsqu'on atteignait les portes vorisant l'hygiène publique et en améliorant le plus possible ils sont nécessaires pour l'étude de la question; et d'ailleurs, de la ville. La tendre et sincère Giralda ne cache rien de le biemètre des individus, on diminue la masse de l'impôt quand il s'agit de régler la dépense d'un budget aussi res- cette singulière aventure à Ginès, qui s'obstine à n'en pas que prélève l'indigence; et, comme tout s'enchaîne dans treint que celui des nombreuses familles d'ouvriers ou d'in- croire un mot, très-épris qu'il est... de la dot de sa fiancée. 1 ordre moral, en inspirant des habitudes de propreté à l'ou- digents qui peuplent nos grandes villes, une économie de Le mariage va donc s'accomplir, ce soir même, à minuit. vrier, on développe en lui le sentiment du respect de lui- quelques francs par mois, même par an, prend de suite les Ni les aveux de Giralda, ni l'arrivée du roi, de la reine et de même; l'accomplissement de ce premier devoir le prépare proportions d'un bienfait. Ce qui a réussi en Angleterre Mes- toute leur suite dans le village n'y changeront rien. Mais un aux autres et les lui rend plus faciles (1). n peu avant minuit, Gifles étant un instant seul , un homme sire en France, et nous ne pouvons mieux faire que de citer Il est inutile d'insister sur ces considérations parfaitement l'heureux exemple donné par M. de Saint Léger, ingénieur s'approche de lui, et lui propose, en échange de son manjustes , qui ont déterminé la création en Angleterre des éta- des mines, qui a rendu compte des moyens employés par teau, de son chapeau et de sa fiancée, une somme double blissements de bains et lavoirs. En 4842, la corporation de lui pour établir à très-peu de frais un bain et un lavoir dans de celle de la dot. Ginès n'a ger& de refuser. La noce se Liverpool donna l'exemple. Les principales villes d'Anglerend à la chapelle, petite chapelle très-sombre; la grande et le plus populeux de Rouen. terre et d'Ecosse ne tardèrent pas à l'imiter, et les bienfaits le quartier Le 20 juin 1849, M de Saint-Léger proposa, par une lettre tous les cierges de l'église ayant été mis à la disposition de de l'institution furent si manifestes que le parlement vota insérée dans les trois principaux journaux de Rouen, l'ou- Leurs Majestés; de MN te que, sans s'en douter, Giralda épouse deux lois, en 1846 et en 1847, pour autoriser les paroisses verture d'une souscription pour la fondation de bains pu- l'inconnu. Pendant ce temps la reine est en dévotion. Quant à contracter des emprunts destinés à couvrir cette dépense blics. Il recueillit en peu de jours 6,408 francs 52 centimes, au roi il a su qu'il y avait une noce villageoise, que l'habita tion 'de la mariée n'était qu'à une demi-lieue de la ferme avec lesquels il loua, dans une impasse de la rue du Gril, (t) Rapport de M. Pinède, chargé d'une mission en Angleterre.


L'ILLUSTRATION, JOURNAL UNIVERSEL.

60 où il s'est arrêté, que la mariée était jolie; le roi, jeune et entreprenant, veut s'amuser. Il arrive donc au moulin, au milieu de l'obscurité la plus profonde, en la seule compagnie d'un vieux confident. Tout roi qu'il est cependant, il n'est pas plus favorisé que Ginès; et tandis qu'il cherche à s'orienter afin de découvrir l'objet qui l'attire en ces lieux, il entend un bruit bien significatif qui lui prouve, à ne s'y pas méprendre, qu'il vient fort mal à propos. L'époux mystérieux et heureux a reconnu l'importun; pour sen débarrasser il a aussitôt, moyennant la promesse d'une forte somme, envoyé Ginès prévenir la reine que le roi est au moulin et qu'un grand danger l'y menace. Quand Ginès revient, c'est au roi qu'il rend compte de son message, croyant s'adresser à l'inconnu de tantôt. En apprenant que la reine va venir, le roi ne songe qu'à la fuite; c'est encor e l'inconnu qui la lui facilite, et qui, en échange d'un tel service, reçoit un gage de reconnaissance par lequel n'importe quelle gr ace il demandera lui sera accordée. La reine accourt avec tous ses gens munis de flambeaux ; mais elle ne trouve que le vieux don Japhet, oublié sur le balcon où il faisait le guet. Surpris, effrayé, celui-ci ne voit pas d'autre moyen de se tirer d'embarras que de se laisser croire secrètement uni à

Giralda, et celle-ci ne peut le désavouer; car maintenant elle sait bien qu'elle n'est pas mariée à Ginès, mais elle n'a jamais vu les traits de son véritable époux. Bien que la figure ridée de don Japhet ne ressemble pas-à l'idéal qu'elle avait rêvé, bien que le son de sa voix ne soit pas harmonieux comme celui qu'elle avait entendujusqu'à cette heure, la pauvre Giralda est, bon gré, mal gré, obligée de se soumettre aux ordres de la reine. Le quiproquo continue et s'embrouille encore pendant un acte tout entier, à tel point que le vieux confident est accusé du crime de bigamie; car il est réellement marié en secret, mais à une autre que Giralda, non moins jeune, non moins jolie; ce que notre monarque à la verte tête apprend avec plaisir. Enfin, grâce aux prodigieuses ressources de l'esprit de M. Scribe, tout s'explique adroitement, clairement et délicatement; la chose n était pas des plus aisées. Giralda demeure bien et dûment la femme de celui qu'elle a épousé, de cet inconnu a la douce voix, qui n'est autre que don Manet, le favori du roi et de la reine. Et la nouvelle Psyché, plus heureuse que l'ancienne, n'éprouve pas le courroux de Vénus, Que nous ayons ou non donné à nos lecteurs une idée exacte de la piece, toujours est-il qu'elle est, ainsi que nous

l'avons dit en commençant, divertissante au possible; conduite avec un art infini, on y rit beaucoup d'un bout à l'autre, rareté grande et précieuse au temps où nous sommes. La gaieté du poème a servi on ne peut plus à souhait la verve du musicien , dont l'inspiration ne s est jamais montrée plus vive , plus fraiche, plus joyeuse , plus piquante. Il nous faut d'abord signaler l'ouverture, délicieuse mosaïque de thèmes gracieux qui se détachent comme en relief sur une instrumentation d'une extrême finesse et d'un brillant coloris. Dans l'introduction de l'ouvrage se trouvent un choeur plein d'entrain, des couplets chantés par Ginès en manière d'invocation à son habit de mariage, fort spirituellement tournés, et une cavatine de Giralda : Rêve heureux du jeune lige, d'une expression et d'un sentiment des plus exquis. Nient ensuite un duo entre Giralda et Ginès d'un tour très-vif. Puis, l'air de don Manal , l'un des morceaux les plus heureux de la partition; l'andante, dont la mélodie est vraiment suave. est accompagné par un solo de violon d'un excellent effet; le thème de l'allegro, qui commence par ces mots : 0 fleur printanière — lisse gui m'est chére , est d'une élégance parfaite. Le duo qui suit entre don N'ancre' et Ginès :C'est dans l'église du village

Théâtre do l'Opéra-Comique. — Giralda, ou tu nosseile Peyché. — 5' acte. Giralda, mademoiselle Félix Miolun ; Mancini, M. Andran Ginez, Sainte-Foix ; le Roi, Bassine; don Japhet, Ricquier. Décoration de MM. Martin, Subi et Nolau.

Qu'on va nous benir à l'instant , est dialogué avec un esprit de scène comique du meilleur aloi ; c'eut là de la vraie comédie musicale, fringante et tout à fait française; aussi, sans donner aux chanteurs le temps de finir le morceau , les applaudissements ont éclaté unanimes , et à peine à moitié il a fallu recommencer. A ce duo succède le choeur de la noce villageoise, dont le chant principal, fait par le hautbois, est trèsjoli et très-caractéristique. Aussitôt après vient l'air d'entrée du roi, thème et vocalise sur un rhythme de boléro d'une allure brillante, que tous les barytons à la voix souple et sonore s'empresseront certainement d'importer dans les salons. Cet air eut immédiatement suivi d'un choeur religieux : ce sont les femmes de la suite de la reine qui s'agenouillent et prient en chantant, à la vue du terme du saint pèlerinage entrepris par leur souveraine; la voix du roi vient bientôt ee mêler aux voix du choeur par une belle phrase mélodique : Je la revois via noble dame, phrase toute empreinte de noblesse et de majesté. Le finale du premier acte est fait avec infiniment de talent, et le motif principal en est de la plus aimable franchise. Le second acte débute par un choeur de femmes qui amènent Girelle à la chambre nuptiale ; c'est un tout petit morceau d'une couleur mystérieuse finement expressive. Viennent ensuite des couplets comiques : Tant que j'étais

célibataire, chantés par Ginès. Puis, cette série de scènes semées de plaisantes drôleries dont nous avons parlé, au milieu desquelles on trouve un duo et un trio, deux des meilleurs morceaux de la partition ; le duo est entre Giralda et Manuel; il y règne une expression voluptueuse que la musique seule peut rendre avec autant de vérité sans blesser les convenances; il est vrai que la touche moelleuse et délicate du maître y entre pour beaucoup ; le trio est cette scène où le roi cherchant Giralda d'un côté, entend tout à coup du côté opposé de bons baisers tinter à plusieurs reprises; Giralda et Mancel exécutent ainsi leurs parties dans ce trio dont le monarque fait la basse, basse contrainte, c'est le cas de le dire. Ce trio original se termine par la brusque apparition de Ginès revenant de remplir le message que lui a donné don Manoël. Vous pouvez voir ce tableau dans la gravure ci-jointe. Du finale de cet acte, nous devons citer une mélodie pleine de largeur et d'un sentiment de beau désespoir ; c'est celle que chante Giralda sur ces mots : Ah! bannissons l'image — Qui par un doux présage—Souriait à mon coeur. Le troisième acte n'est pas moins riche en musique. L'air de Giralda, la romance de la reine, la quintette qui lui succède, véritable tour de force musical, ou plutôt espèce d'épigramme très-mordante , car c'est à qui ne fera

pas entendre sa voix dans ce morceau d'ensemble, qui cependant n'en est pas moins un morceau d'ensemble des mieux faits, la première partie a en aussi les honneurs du bis; puis la romance du roi : Ange des cieux — Charme des yeux, délicieuse mélodie; enfin un autre duo ravissant encore de Giralda et N'anise!, et jusqu'à la dernière phrase du finale chantée par Giralda : Par vous brille la Castille; tout cela mérite d'être cité et loué salis r estriction. Disons, pour nous résumer, qu'on doit à M Adolphe Adam un grand nombre d'ouvrages dont plusieurs ont obtenu d'éclatants succès; mais qu'à notre avis la partition de Giralda les surpasse tous. Nous regrettons de n'avoir pas assez d'espace afin de payer convenablement aux acteurs le tribut d'éloges qui leur revient à bon droit. Il nous suffira de dire leurs noms ce sont mesdemoiselles Félix Miolan, Meyer, MM. Audran, Bassine, Sainte-Foy et Riquier ; ajoutant que tous ont été rappelés à la fin de la représentation. La mise en scène est parfaitement soignée dans Ses moindies détails. On a particulièrement applaudi le décor du second acte, dû, ainsi que les deux autres, il l'association des talents de MIL Martin, Rubé et Nolau. Pour tout le monde enfin c'est un bel et bon succès. GEORGES BOUSQUET.


VI

L'ILLUSTRATION, JOURNAL UNIVERSEL. Iblkorstion due la Paire vantail».

tara poesis , il est même prudent d'en tuer tresseu et de ne pas s'en faire un appui. Lee procédée des deux arts se Qa fait nouveau, tout à rait opposé à nos habitudes, et tranchées. Le polee, en petdistinguent par dru d'Im h eureux augure, vient d'avoir lieu dans un quartier de dirent son héros, choisit ses Matta, indique quelques buéeParis. Quelques propriétaires réunis ee sont mis d'accord , leur ques reliefs plus s aillan ts le luel t sement, acuse e mene ultime ce qui est déjà un mérite, et se sont c,otisés pour doter réu, le c croit les plus accus a le caractériser; au contraire quartier , avec leurs propres ressources, et sans l secoure peintre et le sUatuaire surtout n'ont pas la liberté de ce de l'administration, de monuments, soit d'utilité publique, rimer de leur ce choix, ils ne peuvent presque rien supp Boit d' embellissement seulement. Ils ont même accordé à choix rien laisser dans l'ombre. Le public, qui se contente une part importante I Ces propriétaires, qu'un ne saur de l'imae partielle , fraentaire que lui offre le poste , saurait trop louer d'entrer dans une voie si généralement exige du statuaire et du pe intre une figure complète. C'est suivie chez nos voisins d'outre-Manche, mais si inconnue en luiqui se charge dans le preFrance, où tous ,et chacun se réfugient pour toutes choses mies cas de remplir les lacunes ses la . tutelle du gouverne- et de compléter l'image; fines ment, sont ceux de la cité qui ce que le peite ne dit pas , le s'élève sur l'emplacemen t de la réalecteur ajoute à sa g l'ancien jardin de Tivoli. l ont lité à l'idée qui lui est présenfait construire une petite cha- fié, tandis que le spectateur pelle, et, un peu plus loin, sur est obligé d'accepter la réalité la place Vintimille , disposer 1,1•1 ‘ offerte par telle qu'elle arc g,7 un j ardin de forme ovale,, désir le statuaire. De ce que le poste gné, malgré cela ,soue nom ne met pas des bottes à son de square Sainte-Hélène, et en- personnage, il ne s'ensuit pas tour° d'une grille élégante ; à qu'il les lui ôte. Il laisse son une des extrémités de ce jar- lecteur arranger, comme il lendin , a été placée par leurs tendra , les vulgaires détails soins une statue en marbre, de du costume; et celui-ci, e'il deux mètres vingt centimètres éprouve les beso in d e se 'figude hauteur, représentant Na- rer le héros avec des bottes poléon et exécutée par M. Mades éperons, ne manquera pas thieu ?douanier. Un hémicycle › de les lui erêter en imaginad'arbres verts lui forme un ennéir, au tion. soLe pauvre statua cadrement • favorable; et près contraire, est condamné à pren d'elle, penchant ses' grêles rassitoéts et ces de die sn e s patrti, ses figuce sa unéraires,' est un jeune de de la saulpeureur, rejeton importé une. des g rendes misou venttie du saule-pleureur qui ombra- du mér. Quil habille aères toilet geait le tombe de Napoléon à . ou qu'il déshabille, il ramage tir Sainte-Hélène. Ce sera , a ilité ; le petto, au Sa responsab dans son silence certainerent le plus célèbre de contraire qu'on dern iers un moyen facile de dégager la tous da ns leste aura , dans ces derniera temps, sienne. L'aventure dans laquelle M. plantés a. Paris,- où ce genre de plantations 'a- été un renient Meusnier vient de se hasarder très eri vogue. Ce bon accueil au sujet d'une statue de Napotion n'est pas nouvelle. Cafait à là statuaire par les pro- Capriétile nova avait déjetait un aiteelà place yin timille t dalitantes Plus TeMarqùatile, lion colossal entièrement nu. Le grand homme, plus préocque a l.iuat'dot ils-ont arné capé dé l'idée de convenance leur place ést tout à fait en' de- Ituélles des exigences de l'esthétihors des dénuéesmbi que, avait dit avec un instinct du suj et cals des eri ditions ' o rompu juste : 'a Pourquiii me faire nu/ prprés'à troillar . a rompu je ne suis pas un athlète. » Et o1 routinière. L'artiste dm r6 cette parole était indirectement entièréMent 'émeut avec la tradition, une ciblée artistique ayant blalpolémr,qui Ce n sa valeur. En effet , l'artiste , est pattée', que elportentaes en représentant le héros nu, dansioumarche.plattes . . par sa tendance naturelle à andadamies;leNapoléon tes leicamp idéaliser la frime, communiau petit chapeau 'et à la rein-. quart à sa figure une beauté gote, ciul d • a velu reprodifire. d'emprunt , une perfection baIl a représenté kr sien nu. Il sale au moins sineu'ière pour ne s'est préoccupé que de l'idée l 11111111l les contemporains 'à même de abstraite du génie, de la gloire la contester et de savoir jusqui illumine le monde ét de rex- ' ,1111111' , , qu'a quel point et dans quel pla g e , du martyre qui lui sucsens elle s'éloignait de la vérité cèdent comme par une loi fa- et du modèle. Par du haine du tale. Le costume le gênait pour costume, conve ntionnel et traduire • sa pensée. Napoléon, prétexte du beau, il se cos- FOUS , et avec son épée , avec son mettait à mentir a la azure, turne traditionnel, était le hé- transformant l'hcrnme trapu, rus de Marengo ,' d'Austerlitz transfo ou obèse que tout le ou de Wagram • n'était l'homme monde 'connaissait, en je ne sais Moscou , rexilé du désastre de' quel mélange d'Hercule et d'Ande Ille d'Elbe, le prisonnier de unes. Quel que soit ici le taSainte-Hélène et de sir Hudson lent de Partiale, il n'amènera Low, le petit caporal et le grand jamais un public moderne, con empereur , interprété par chaontemporain , à leffort con au gré de ses sympathies tien nécessaire pour le rendre ou de ses souvenirs, entrevu à entièrement indifférent aux dé nti rs l'histoire de Thiers ou travers ' - Mathieu avec soi dan tails et l'entraider de Bignon , les récits de Bou- la sphère de l'idée pure. La starienne ou de Las-Cases. M. Ma- snier est e de tu. thieu Meusnier a voulu écarter un type de Napoléon parfaitejustement ces images d'un cil- ment acceptable; mais, pour et s'é- a ractère trop individuel et nous aujourd'hui, elle n'est pas -levant à une conception plus encore à l'effet perspectif : elle large et plus générale, tansfiappartient au panthéon de l'agarer toutes les splendeurs du hi6USIlief. vnir. Cette personnification —Napoléon-Prométhée, par M. Mathieu triomphe et toute l'amertume -Paris. àPir triste du héros est une centon, de la place Vintimille décora non 24011,8110 décoration des revers dans • Npléon, non fication, qui fût une maispoint à celui Napoléon à Sainte-Hélène lui rappela modelés et font honneur à l'habile ciseau du jeune artiste. station idéale d'artiste. Ce n'est pas le prisonnier de l'Europe Eiti de du vuesymbole. de la réalité, le Titan antique, cette figure de Prométhée qui nous apparett M. Mathieu Meusnier savait bien qu'il aurait contre lui , coalisée qui est l'image populaire , c'est son vainqueur ; et avec une si incomparable grandeur dans la portion du pense dans un pareil sujet , le préjugé répulsif qu'excite le nu. Il cette image glorieuse manque à notre cité. Le plus grand d'Eschyle qui est seule venue jusqu'à nous. Des paroles pro- ne s'est pas arrêté devant les exigences de la popularité; homme de guerre des temps modernes n'a pas de statue moment le àsouvenir de sa ar Napoléon à Saintellélène l'avaient mis sur la obéissant a sa conviction, il a passé outre. «J'ai attaqué de équestre dans cette qui enà aconsacrer élevé une LouisX.Les c e tville e vient voie de ce : a Nouveau Prométhée, le léole préjugé du nu,nous dit-ilempruntons Im-même dans une lettre qu'on arts travaillent p rapprochementronge non le foie sur mon rocher. J'aifront a publiée et à laquelle le passage suivant : mort, dans l'église des Invalides; la Place de Vintimill pour en doter la France : j'en « Un poSte, quand il dépeint un héros, nous parle-t-il de ses d'inaugurer celui de sen agonie. La colonne de la place Yendétails terre dôme est bien à la vérité un monument à sa gloire; niais il y perd de, l'Angleterre me ces ciel voulu dérober le feu du suis cruellement puniun 1 »jeune Cetteartiste. phrase,M. unMathieu peu mélodramedeetson chapeau; descend-il dans tique, pouvait égarer Meusnier»»bottes, à terre? nous autres statuaires, ne sommes-nous point figure d'une manière bizarre et loin du regard. Il faut bien » Nous peu- l'avouer :Napoléon emeereur n'a pas encoroune statue popuentreprit cette statue, » des poètes et poètes presque pour l'éternité? Mite depuis quatre Il eutle bon t'avait que vingt et ans. un ans quand il esprit de la concevoir rions que l'emploi dis nu, dans les arts plastiques , peut se taire à Paris. Sa placé n est-elle pas marquée au milieu de cette et de l'exécuter le plus simplement possible. La figure est défendre par des raisons prises dans les conditions de l'art cour où nous savons quemettre, encasA.....I. tempsD.où picl'ondu neLouvre, sait jamais bleue°nequi pougra être conservé? Ut la che est pendant et abandonné le long du me m; main droite s'écarte un peu et se pose sur la tête de l'aigle, dont elle comprime l'essor désormais inutile. Cet aigle, placé aux pieds de Napoléon , semble prêt à s'élancer d'un rocher battu par les flots et où sont inscrite les nom suivants Pyramides, Wagram, Sainte -Hélène. Le figure exprime une héroïque douleur , et le front glorieux, décoré d'une couronne d'or , de feuilles de chère et de laurier semble porter le poids des vastes pensées et de l'adversité. Cette tête expressive donne à la figure toute sa signincation. Les membres et le torse particulièrement sont largement

debout , au repos, dans une attitude naturelle; le bras gau- lui-même. Il ne fast pas abuser du vieux principe ;

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L'ILLUSTRATION JOURNAL UNIVERSEL.

Revue agricole. Et Rultdoul s'il* décide à aabeter tel blé plate:4m tel est placée devant deux cylindres qui s'en emparent et la autre, ce qui ie séduit, c'est la pesanteur du grain jointe à transmettent à un moule dans lequel elle est forcée de s'en. lin des fléaux de l'agriculture est cette altération dea une «J uteux agi le, cotte pesanteur lui indique si le grain mgr et de recevoir la ferme d'un eyledre creux, d'un long céréales nonnes sous le corn de blé échaudé sp retrait, et coatient beaucoup de fange M s'il donnera beaucoup de ces tirndinsumoue stero rt tuWtub . ites u so glirsbe e rou l r eauxtudbesabot la fois, nausée par l'ap%rition subite du soleil d'été sur un champ pain, ou s'il est creusé par suite de quelque fléau et suscepsur une ouste ,'Couvert de ro chaque année une pause de pertes tible seulement de donner du sq. Il s'informe ami quel- les transmettent de l'un è l'autre. À l'extreneté de cette non, Immenses; la gerbe conserve une apparence belle, mais elle "dela de sen mutine, s'il vient de la plaine ou des cogniez. duite de rouleaux de buis il autiste mu Ys-et-veut qui anale*, set légère. tette nécessité de traegrele premier calcul d'après le Poile Quelques babltants du Var, dans les communes de Biens en un second calcul d'agir s le volume est de par elle- det'arregialeveavuq lialt4dMalirte4 nd7M lei de ne tetie ,' dee e,eeleettu de e Otit . i,_ :',Ititubles ei et des environs (arrondissement de Briguolles), ont imaginé mê esun tubera fruitières se aervent pour tailler dans une *mie tne sert dopincr ls meures!, un moyen assez simple de combattre cette calamité. Voici l'opération du mesuntge e qu'à qi ne On obtient ainsi de tubs qui sont W 190 de 14 nem lotte ce qu'en lit dans le Courrier de Vaucluse : e Pendant les eq erreur l'acheteur et le vendeur; Car, suivant que l'at- peur. La machine est mise en mouvement par 'sa Mime huit jours qui précèdent la maturité du blé, et tous les ma- mosphère erg humide ou sèche, suivant aussi la méthode du tins, une heure avant l'apparition du soleil, si le vent de la mesureur, il peut y avoir sur un hectolitre un déficit ou une et servie par deux enfants, dont l'un fourni/l' argile atta nuit n'a pite secoué la rosée qui repose sur les épis, tous les augmentation de quelques litres. Ainsi l'acheteur emportera tindres accapareurs, et l'autre reçoit les tuyaux au sortir gui moule après que le fil d'archal les a coupés de la lolagueg habitants de la ferme se réunissent à la voix du père de fapeut-être du marché 250 grammes de moins qu'il ne le voulue. Ce qu'elle peut produire de tenant par jour et mille, et puis, armés de longues cordes attachées à des croit, parce que l'humidité aura gonflé les parois de la mepeine croyable : cela va à une longueur de trois à quatre roseaux, ifs vont parcourir les champs en passant les uns sure et en aura restreint la capacité, perte qu'il n'éprouveau bord des pièces de blé, les autres le long des sillons d'é- rait pas s'il s'était borné à faire peser le nombre de milliers de mètres. Depuis lors M. Tackeray a importé Chez nom une charrue Contentent ou des raies qui ont servi de guide au semeur. La kilogrammes qu'il sait être nécessaires pour lui donner les de son invention. C'est une arcure munie d'une seule petite corde doit être tenue assez roide et assez élevée pour faire kilogrammes de pain qu'il consomme dans la semaine. roue qui fonctionne simplement comme le sabot dam etc,courber Le tête à tous les épis qu'elle rencontre en passant; Le mesurage est une pratique de la plus haute antiquité tains instruments aratoires. Elle pet 4» c heval ou à deux cette légère secousse suffit pour faire tomber les perles de adopté probablement faute de bons instruments de pesage; chevaux et peut à volonté servir à trois gm,4in ajoutant un rosée suspendues à leurs crêtes, et cette humidité qui, mais les perfectionnements de l'industrie moderne permetà gauche on obtient un butoir, et matant échauffée et vaporisée par le soleil, eût été nuisible au fruit tent de peser aujourd'hui avec une exactitude scrupuleuse versoirs et attachant une traverse en fer we ses couteau;„ qu'elle entourait, devient, par sa chute au pied de la et avec une grande rapidité. M. de la Jonquiére ne dit pas, on forme une bonne houe à c/guai. Au dernier concours dp plante, une irrigation bienfaisante qui l'aide dans ses der- mais la chee irait d'elle-même, qu'en pesant il ne serait comice agricole de Seine-et-Marne, cette charrue a for t eniers efforts de végétation. Les effets de ce procédé sont si pas mal de transvaser le blé dans la capacité de la balance tienne attelée d'un cheval multipliait. et a fait au ge }rien st constants, que les boulangers du pays reconnaissent au presous l'oeil de l'acheteur, pour éviter l'introduction fraududans le même espace de temps ta Lèche que faisaient toutes mier aspect les blés qui n'y ont pas été soumis, et en offrent leuse de substances qui tendraient à augmenter le poids. les autres charrues du concours atMlées a deux chevaux. un prix bien inférieur. Les cultivateurs, de leur côté, disent Du reste, relate personnel, qui est le plus puissant a aussi présenté une charrue fouilimase dont Yiunstratian que cette légère °oedipe de cordage est largement payée mobile dans les affaires commerciales, a déjà fait faire un a déjà eu l'occasion de parler. EM est construite tout en par l'abondance et la supériorité des blés récoltés. En effet, pas dans la voie proposée. Tontes les ventes de blé fer et peut servir à déchaumer et à dégazonner. Une charrue deux edams peuvent en moine d'un quart d'heure et sans grand considérables se font uniquement au poids; les adjudica- ordinaire fonctionne devant la charrue fouilleuse, qui trangrande, fatigue corder un hectare de blé. tions de céréales au compte do gouvernement ont lieu de che et rompt le sous-sol. De cette manière le sous-sol ou la (a Réforme agricole, dans laquelle M. Boubée continue à publier un cours de géologie fort intéressant et tout spécia- même; enfin dam les régiments de cavelerie ou pem revoie° meute inférieure de la terre est seulement rompu et pulyéque l'on donne aux chevaux. Les fermMrs, avait riflé à la . prefondeur de 30 à 35. eqi nletres après l'ouverture lement à p esage des egitivateurs, donne un excellent problé sur le marché, le pnt afin de »rendre tin de es raie faite par la charrue or maire, sens être amen 4 Cédé de M. 'minet pour la conservation des fumiers par le leur exact du prix qu'ils doivent% demander. Ils **la *- le surface ou mêlé avec le sol supérieur; platrage , rincé,* que le préfet du Doubs vient de prescrire et après laps de part de leurs denrées; ils s'assurent même du poule des quatre ou cinq ans, une portion de sous -sol repayeunantMeo, dans un arrêté ment au sujet de la salubrité publique. animaux qu'ils conduisent au marché. Le mérite dea tsarrenient se trouve, par expérience, dans un état à ètre avanLe platrage a potir but d'empêcher les pertes des matières chauds de bestiaux est de juger au coup. d'oeil du poids de tageusement (par un labour profond) amené à la surface; fertilisantes que les fumiers éprouvent pendant tout le temps chaque tête de bétail, et c'est leur principal presque leur car il est alors, par l'action de l'atmosphère et peu qu'ils sont exposés aux influences de l 'atmosphère. Ces per- unique guide polir t-être par les viande; destinées à la boucie. initiale partiel avec la terre végétale, rendu suffisamtes sont de deux natures : l'une gazeuse et l'autre liquide. Si pour les ventes en gros l'en se dispense le plue souvent un ment maniable et fertile. La première ee compose de vapeur d'eau plus ou moins de mesurer les céréales, il Ce n'est pas un p etit travail que de combiner tout un code *e d'achargée de gaz acide carbonique et ammoniacal qui va se cheteurs pour tenue(*) cettemit cependant Mie ça @permien n'mt pas in renia: rural. M laceiesValserres, qui en comptent toute l'utilité, perdre dans Vain la seconde consiste dans l'écoulement des ce sont les petits arbeteurs, d'est-à-dire les plus embreva, avait déjà publié uq Manuel de droit ru ng et d'économie eaux de fumier (purin) qui en se répandant sur la voie puceux dont on doit le plus gtèg r les intérêts, Par ils eunt algie:a qui a eu les honneurs d'une seconde édition, ainsi blique peuvent lui nuire et devenir en outre une cause perles moins riches. pe llet I'hatgj de Faire m par leur , mette autre petit t raité élémentaire qu'a a ré.lio sous la manente d'insalubrité. L'ensemble do ces pertes équivaut c'est par pure rogtige qu'il, t cette mem de amati et Dialogues lier le droit rural. Aujourd 'hui le meule d'ailleurs à la moitié des matières fertilisantes qui devraient bien s'en rendre exempte. I sent cm, e m eintrage Mt écrivain publie la première livraison d'un ouvrage complet profiter e la végétation. une garantie, et ai on les obi' it à le supprimer, ils croisur la matière, sous le titre de Confection du Code rune On devra mêler DM partie de gypse ou plâtre cuit avec deux ou trois parties rie terre sèche. Ce mélange s'emploiera raient être trompée par le mopriétaire qui vend. Il serait H y traite des travaux préparatoires que nécessiterait une donc imprudent de retrancher gl u à coup, par un arrêté de telle oeuvre et de la meilleure direction à leur donner. Un de la manière suivante en proportion du besoin : 4. Dans l'auterité, le me surage dalle la t'este des graina ; mais il historique très-intérmsant de ce qui a été tenté jusqu'a ce les étables ou écuries, si la litière ne suffit pas pour absormarie« d'y prépar‘ les esprits. jour lui sert à démontrer : 4 . que, si tes essaie de codation ber les excréments liqui les qui peuvent y séjourner. — amie*, le pretesseur Vadley siégeait, pour des lois rurales faite mus l'empire, o sous la restauration, sous 2° Sur le tas de fumier, après chaque nouvelle partie ou 4 4l mem». o., fieu 48 serres Reluites ou se culgve la la royauté de j uillet Vent pan roumi, il faut l' attribuer à la couche qu'on y déposera. Mais en Main de nouvetiù fu- vigm ; ramilles Meheuse d'une !elegem parasita, une fausse direction immule aux . travaux préparatoires; so que mier sûr le tas, il ne faut pas le répandre sur toute la surdont l 'ariette est un problème, L'Mustratiau un lm homme c hers 4e rédiger le Code rural égaient, les uns face ; on doit au cqutraire le mettre sur un ou plusieurs a%tamise rait d'apffis lei dans l'année 1040. Ce petit elituu- trop esoutesentem jurisconsultes, les autres trop mètres carrés, de manière à avoir une Jouteur de trente à pignon lappayatt mention exclusive. sous la forme d'une poudre blanche qui ment ogreemes, et que pour conduire à benne une paquarante centimètres. Chaque fois que Pue eues fait nette s'attache d'abord aux feuilles de la vigne, pet) biede aga reille oeuvre, al etre à la foie agronome et jurisconsulte ; opération, il faudra déposer de trois à d'elfe centimètres raisins, et donne à la plante tout entière l'air d'avoir été 3° que les objections faites contre la codification et tirées d'épaisseur du mélange en question sur la dernière couche de fumier. — 3. Enfin pour éviter la perte du purin et toge Mue* de Pnefisière, de Mua ou de farine. Cette année soit de l'état peu avancé de notre agriculture, soit de lien les inconvénients qui en sont la suite, il sue de faire use te moud* 'Séti Chas ligne. Os en Pote deo pue dei les Vis possibilité de concilier les ouvrages ruraux, soit des difficeinture avec la terre mêlée de gypse, an pied du tas de gneiss de sig net*, et la @neigé d'bertieulture de SuilUi- mitée que l'on rencontrerait dans l'exécution matérielle du fumier, de vingt et quelques centtmeree de hauteur et au, Me se 9 été me* vagir l'étudier dans les MM» dupa, Cade, ne sent pas sérieuses; 4° que les lois rurales étant tant en épaisseur. Par cette précaution, le purin restera dans Mgr agronomique de Verstai.11en t Ad lle g mea beaucoup plus Meer que ne l'étaient les lois civiles au la terre, et quand celle-ci sera suffisamment imbibée, on de grande ramas mir des ra pine dm Prelog. Un des effeW egipmeaMmeet, de siècle, la confection du Co le rural sepourra la jeter sur le fumier, ou, mieux encore, le conduire de cette aingulMee maladie Mt de raire crever les grains de rai pkie facile que ne l'a été la confection du Code civil. raisins longtemps même avent qu'ils n'aient atteint leur vosur un terrain qui aurait besoin d'être fergliaé. Après qu'an ,4iiinae Mayen d 'exécution . il présente deux systèmes : lume normal, da est dé évideMeent dit aura enlevé une ceinture, il faudra la relever, et ainsi le premier consisterait à établir au ministère de la justice M. Isiutilo Yi à de ce que l'accronetteeld de l'enveloppe ige mbranteMe du fruit suite, sans interruption. un pureau temporaire chargé, pour la jurisprudence et les est errent par Io végétation de lé Plante parasite qui la Ma 194 r-Hr9198 anciennes M. Bonnet termine par ce calcul : e et modernes, de diriger les recherches Noue avoue dans cent nage; sans quo pour cela les liquide§ mille pleces de gros bétail ou l'équivalent cossent de gemmule» dopa les bibliothèques et les dépôts publics, de recueillir et dans le départedans Pietériem de orgie, d 'où nient chaque pièce peut donner au moine némesnieement la rime de coordonner les documents découverts, de composer les cinq Mig ras oUltgle ture- De en voit glane a I étatrésulte de toutes les grosseurs, ope, introductions, de faire les tables et de surveiller t'il:puresde fumier par année, ce qui fait un million de» km cubes, d'une valeur, à cinq troncs frencs l'un, de cinq maligne de francs. puis celle d'un pois jusciu'à celle de gains ayant atteint ana sigle des yelemes; pour la réunion des usages ruraux, de tr* quarts leur mater té. L 'Iteter dol désagréable et mp- drosser le tableau des matières régies par ces usa Or cette valeur seras plus que doublée par l'effet bite dupéges, de rieur que produirait relues ai les pertes que aune invariablement cale des bois atteints de la caris sèche. ee Mettre en rapport avec les juges de paix et les tribunaux aselle pelle Meut le microscope, cette mucélinée, qui a reçu dei sa, nalees n'existaient as, amie-lieus, de dépouiller leurs p roses-verbale, de présenter e sous-préfet dé La Chetre, M. de le l'ensemble de nette législatiop occulte; pour fa traduction ionqpielee, vient vanta le nom de oïdium, se présente comme un tissu délierait de r ans l journal pratique d'agriculture un article d hlameals blancs, ou plutôt incolores et traneparents, qui des lois étrangères, de faire parvenir aux agents , diplomath. d ggttgi j1 mu lere pue question qui mériterait et là teenchevêtrent, forment des espèces de touffee quel le tableau des matières rurales sur lesquelles devraient 'Mire éte lient naissance à des myriades de petits corpuscules m., porter leurs recherches, de centraliser p Plue qu'il n'a pris la peine de * les flemmes engiuyès 4es des murs par leur forme allongée et arrondie. te desgrains ne substituerait-on pas moyen de coq tufs microscopiques ou sporules, elle * pie. du dehors, etc. mode d euturage? Le second système consisterait à plagier us Imnime spé„ta_ as de pain chez lui, mais qui page avee une prodigieuse rapidité. Dieu veuille que de Sucial qui, en dehors de raeministratiop, et iteuit ea reapangte a l'erge 4 Se rend au marché pour ache- resnes elle ne gagne ni les vignes de Champagne, ni les crus bilité personnelle, se chargerait de I e n trepris, en e tidi gitter du blé ;Witte° de Bourgogne ou de Bordeaux! min. Il sait que par semaine Quant aux remèdes à apporter, on n'est guère plus avancé gnant huit à dix collaborateurs. Trois années suffiraient pour il engomme pue cerne »laité de pain qu'il évalue non recueillir tous les matériaux, dont l'ensemble ne dépasserait onu par le volume,sui daps'egi 'aère lien trempeur, mais pas sept volumes. Dès que nous serons sortis de la crise pooptesse euyre dle'tabmoradladd unede: par le seds IV fait donc Io raisonnement e auee P girhaesuidpeeutecrornm e. ia Le8 triteAm suivent : a Il ngielée is litique et que eus lég islateurs auront plus de temps à donner me rad du blé pour parfairelepoldie de ma Enovisiom de è uIi solution de sertie t de erre et de sou c a r4 ivaaitiaeqi e; ures el s qiuouss nesi tiinotienl i citnae,i ,arvesa,itnupl °di o autre D teenqcouereleottdravezaipo l lega procé Conmete à délayer de la fleur de soufre serres rt Pela, Tant de lenYoen gnM bla P rod uisent t de kilo- dés e devienne pour eux l'objet d'une étude toute tipi, osa gram mes de Pale voilà d onc la quantité que J datte panure sur la tante au moyen d'une e' à Fichet« Pe et mur laquelleOrmet telle semple. ainsi dire Sau ffedree 05 te kestaece les raisins Deb n Me son a nad de pt 9D 118 appl encore Iltire ee de rosée. La so et I ade surie sa previsiag. ciété Murait qu'il n'amuit plie qu'i et emporter, M no Eintr-Pmeages braque. terre ee Seine- et Dise epare up rapport on astuti de kilogranimeeir tempe ltdeepealres. Point. n Meuglement le pleii3. , qu'e dd necessairemens l i s'ait introduit d'a prédite «Mitre par la ropectite le directeer4u po de Mirage, UlinilèerePhlle• tKde ce doit e et. Tecli r Cette tienIntenaregere al 'I* rieMon avec perfec- Lettres è 4f, le ereade« de fg go = eue le . République, par 414114 tg d'une oiselées 'prie avoir r Il elablirien des tiorrsasyea, cepiteee d'art lexie, chef ebaba u bureau baba l de le *t ett estime subdivisiond subdivision 'am. Oras. t sia, ieso, 1 e 1x excnIstenriersgre de feeptgar mem IWO place leprodm *aimée i.Yle eette riqeüe use4i tri draann inam: ceux de nos fficiers de arl o l'armée d'Afrique quI ont étudié

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L'ILLUS'fRATION , JOURNAL UNIVERSEL.

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conquête, disparu depuis longtemps, seront remplacés par deux Les appellations de Magyares, Techtàes, Sisklers a m'intitulent avec le plue d'Intelligence et de succès. Nous avons plus d'une fois rendu dans ce recueil un hommage mérité h ses éludes hieinseneiblemeet aux agrumes dénominations français« de Mese générations, il recherche ce que sera devenue, sous la farte main toriques aussi remarquables par la forme que par le fond. Les de la France, cette Algérie, qui exerce sur quelques esprit& l'ingroin , Bohémiens , leaneilvaine. Enfin aujourd'hui noms deux lettres adressées à M. le président de la République qu'il vincible attraction de l'inconnu, attacbée aux mystères de ses indigènes de diantredonia, Reggio. Cambridge. Paitia, L'ioder, destinées; et ce tableau, un peu trop séduisant, complété, il a récemment publiées h Oran et que nous venons de lire avec le Atunstrr, sont généralement adaptés en Floue, Male qua ceux s'écrie en concluant que la France a vérifié cette prophétie d'un de btanfredoine, Regs, Cantebruge, La Bethe, Ultunie, Renoplus vif intérêt, ne peuvent manquer d'ajouter encore à sa répunie, qu'on trouve encore dus d'anciens traites de geograplue, tation. Comme observateur, comme penseur et comme écrivain, de ses plus nobles enfants, jetée dans un suprême adieu à la sont déjà Muettes. C'est afin de constater ce prostrés et d'$ population et à l'armée algériennes dans les premières années de elles contiennent, en effet, outre l'exposition élégante et claire tribuer pour sa part que M. Adrien Guibert a introduit dans la conquête : • Ici est la place d'un nouveau peuple et d'un grand des idées théoriques de leur auteur, des faits nombreux presque empire. e son livre cette innovation qui consiste à appeler chaque chue ignorés, qui sont de nature à répandre une vive lumière sur les par son nom, ou du moins à classer chaque &racle au nom qui Quelque opinion que l'on ait sur les théories et sur les illumystères encore si obscure de notre ecto p ie naissante. lui cet propre. sions de M Azéma de Montgravier, on lira avec autant d'intérêt M. Azéma de Montgra y ier pose d'abord un principe que perLe Dictionnaire géographique et statistique est précédé que de profit ses Lettres, qui renferment presque la matière d'un sonne ne contestera • La France, dit-il, doit se faire Un plan d'une table de prononciation CO d'une table des analovolume MS. ordinaire. Elles sont remarquablement écrites et invariable basé sur les véritables intérêts de sa domination, rendu gies orthographiques et d'une table des étymologies; enfin, une elles contiennent, indépendamment de leurs parties spéculatives, indépendant, autant que possible, des changements de ministère table de renvoi., reportée à la lin, comprend une strie nomun nombre considérable de faits positifs et peu connus, d'obseret meule de gouvernement, et, ce plan arrêté, en assurer l'exébreuse de noms secondaires rarement usités, mais que l'on renAn. J. eution, » Sur cette question, tout le monde est à peu près d'acvations aussi nouvelles que vraies. contre encore quelquefois. cord, mais dee qu'il s'agit de rédiger ce plan, les opinions vaUn travail si long et si compliqué ne saurait être exempt rient, la discussion s'établit, la lutte commence. rédigé sur un plan géographique et statistique, d'en surs. Les éditeurs eux-mêmes declarent qu'ils ont remarDictionnaire - L'auteur des Lettres à M. le président de la République se entièrement nouveau; par ADRIEN GUIBERT. Un vol. grand in-8, qué quelques otniseiona, et qu'ils recevront avec remnaaissance déclare, quant à lui, partisan de l'administration militaire pour de 2,000 pages à 3 colonnes. — Paris, 1850. Jules Renouard. toutes les observations qui pourront servir à la rectification et la population indigène. Marnait par l'expérience , il ne croit pas au perfectionnement de leur oeuvre. Cependant noue avons véri20 fr. tout terminé entre les chrétiens et les musulmans; s'il a, lai fié un grand nombre d'articles se rapportant à des pays bien Cet important travail a coûté la vie à son auteur. Après dix aussi, pressenti l'as enir glorieux réservé à l'Algérie, et entrevu différents et bien éloignés les une des autres, et noua les avons bien la manière dont s'opérera sa transformation, il ne se laisse pas années d'études persévérantes, Adrien Guibert a succombé, tous trouvés de la plus parfaite exactitude. étourdir par le mouvement et le bruit commercial et agricole jeune encore, aux fatigues qu'il s'était imposées; il n'a pas eu la satisfaction de pouvoir achever son oeuvre, imprimée seulement d'un faible noyau de population européenne, dont le tiers au 2,000,000 à moitié lorsque la mort est venue l'enlever e ses amis. Un de moins est étranger à la France, et, l'oeil fixé sur les De l'organisation de da démocratie, par Julien In Rousseau. ses collaborateurs, M. F. Desenne , dépositaire des immenses d'indigènes, adversaires naturels de notre domination, qu'une Un fort vol. in-a' de Mt pages. Chez Capelle. certaine catégorie de publicistes, par un procédé ingénieux trèsdocuments qu'il avait reetseillis et confident de ses dernières Les doctrines sont la vie dis l'intelligence et l'honneur de la pensées, a dû se charger de la terminer. favorable à l'argumentation, ne manque jamais de supprimer, il raison humaine. Bien qu'il n'ait pas moins de 2,000 pages grand et large in-8 pense donner un gage plus certain de son intérêt â ses conciCette phrase, qui est l'épigraphe du livre de M. Julien Le Rousde 3 colonnes chacune, le Dictionnaire géographique et statistoyens de l'Algérie, en les avertissant des dangers qu'une trop seau, en résume tout l'esprit, esprit esteittielleroent dogmatique, tique d' Adrien Guibert est loin de contenir la nomenclature grande confiance en leur force leur ferait courir, qu'en leur paret qui accorde une foi aveugle à la toute-puissance de la dialeccomplète de tous les lieux géographiques connus; car, si aride lant sans cesse de leurs droits méconnus et des institutions qui tique dates le gouvernement des choses de ce monde. Le eut*. qu'elle fût, une pareille nomenclature formerait plusieurs voleur manquent. Immo a ses doctrinaires comme le juste-milieu a eu les siens. lumes du même format et d'une égale épaisseur. Comme tous ♦ l'appui de son opinion, M. Azéma de Mon t gravier met à nu, M. Proudhon a donné ce nom à M. Louis Blaue qui représente, les dictionnaires qui l'ont précédé, il n'en comprend donc qu'un sous les yeux de M. le président de la République, les vices de en effet, dans toute sa liguer, le doctrinarisrpe socialiste. Tout extrait ; il ne doit la supériorité qu'il a sur eux qu'au choix et la société arabe, les défauts qui, chez elle, caractérisent Mediencombattant, assis ménagement aucun, les systèmes enonomiques la réduction des articles qui le composent. -vida et la race, et les différi nus si profondes qui séparent sa et politiques de l'auteur du /Vouveau monde, M. Julien Le Rua. Ce choix a été fait avec une grau le intelligence. Adrien Guiconstitution de la nôtre; il s'efforce de prouver par des faits seau suit la même méthode pour arriver, slows è d'autres rends bert s'est toujours placé eu point de vue de la France et de concluants, qu'il est absolument impossible de donner actuelletata, du moins à d'autres moyens d'organsation et de réalisation. l'Europe, en réservant à la Francce des détails comparativement ment à l'Algérie, ainsi qu'on l'a proposé, une administration M. Julien Le Rousseau est sans doute un publiciste distingué, en conviennent les éditeurs dans plus étendus. AillSi. comme toute civile et judiciaire. Cette démonstration achevée, il résume qui a longuement et sérieusement étudié toutes les questions leur introduction, les descriptions géographiques des innoml'histoire des bureaux arabes ea exprimant la crainte qu'ils ne qu'il traite dans son important ouvrage; mais ces questions, il brables, localités de la Chine, qui pourraient, par exemple, reins soient abolis, et il termine sa première lettre en constatant, à lésa considérées à peu prés exclusivement dans les journaue et plis plusieurs volumes, ne sont pas dans leur livre en rapson grand regret, que « l'ignorance et les préjugés de la métroclans les livres. Cette organisation de la démocratie qu'il nous port avec I étendue de ce vaste empire, mais s e nlement en pole et d'une partie de la population civile algérienne elle-même propose pourrait s'appliquer à tous les peuples de l'univers aussi rapport avec l'importance des relations de la France avec la sont les plus grands fléaux de l'Algérie. » hien qu'à la France. C'est de la raison pure, DOMO» disent les Chine. • C'est pour ainsi dire, ajoutent-ils, dans un article gé• C'est un volumineux dossier, dit M. Azéma de Mon'gravier, Allemands; mais tout ce qui est raison ou raisonnement n'est néral que nous faisons cennaltre la Chine; c'est au contraire par que celui des actes du gouvernement français relatifs à la colopas toujours raisonnable, et l'on ne procède pas avec des hommes, une série d'articles particuliers que nous faisons cunnaltre le nie; mais, dans cet océan d'ordonnances royales, d'arrêtés miavec leurs passions et leurs intérêts, avec les institues et les beFrance et les Etats • voisins avec lesquels nous avons des relanistériels, voire de décrets, les intérê t s arabes n'occupent soins particuliers des peuples, comme on procède avec des chiftions plue intimes, avec lesquels nous vivons en communauté de aucune place. Que n'a-t-on pas organisé? les municipalités, les fres et des syllogismes. civilisation, sinon d'intérêts... La France, telle est donc la base milices, les corporations des portefaix et des cochers, les terriDisciple de l'école de Fourier, mais d'un Fourier nouveau, de ce dictionnaire, le centre où viennent converger tous les toires civils, les territoires mixte.! On a fait des lois ou des orcomplété et tempéré par M. Considérant et M de Girardin, M. Jula nomenclature des lieux de la France y occupe rayons. Aussi donnances pour les nationaux, les étrangers, les Maures des villes, lien Le Rousseau est de ceux qui croient qu'on peut transformer plus de place que celle de l'Afrique ou même de l'Asie. les Juifs;• mais, pour les Arabes de la tente et du gourbi, pour radicalement l'état d'un peuple et d'une société à l'aide d'un seul L'exécution de ce plan ne se distingue pas moins que le plan une population de 2,000,000 d'âmes, qu'a-t-on fait? Le gouverprincipe politique ou économique. Celui qu'il propose est l'aspar sa nouveauté. Aux avantages de la l'orme lexique, luimtème nement de la metropoie s'est-il occupé d'elle, excepté quand il sociation libre, telle que l'a entendue et définie M. Considérant, Adrien Guibert a voulu réunir ceux de la forme méthodique du a fallu la combattre et la ruiner? A-t-il demandé à ceux qui, association qui réunit, sans les confondre ni les violenter, du .que division géographich traité, en donnant, dans l'article sur chargés jusqu'à ce jour de son commandement et de son admimoins en théorie, tous les droits et tous les intérêts. Toute l'éque, politique ou administrative, la nomenclature des subdivinistration, connaissent ses bons on mauvais instincts, s'il n'exisconomie politique de Pudeur repose sur cette base, base plus ou sions immédiates ou des localités principales qui y sont comterait pas dans son sein des éléments favorables à noire dominamoins solide, mais qui n'a rien d'oppressif ni d'exclusif. Je reprises. t'Europe, par exemple, embrasse dans la nomenclature tion, d'un emploi facile et économique pour le tré or, capable connaltrais terne très-volontiers que il. Julien Le Rousseau est de ses sub.tivilons ; la France; — l'article France se termine de neutraliser, de dominer même ses tendances hostiles, et d'asfort habile à démêler, à saisir tout ce qui peut lui venir en aide, l'article sur chadépartements; — 8e par la nomenclature des surer la sécurité du pays en rendant it jamais les insurrections qu'il signale avec beaucoup de sagacité et de justesse la part que département fait conneitre les arrondissements ou sous' difficiles, sinon impossib i es? que, sans le vouloir assurément, les adversaires du socialisme prafectures en lesquels il se subdivise; — l'article sur chaque Après avoir déclaré franchement que la métropole ne sait pas sent forcés de lui faire dans leurs écrits, empreints, malgré eux, arrondissement donne la nomenclature des cantons qui en détout le parti qu'on peut tirer des indigènes au double point de d« l'esprit du temps. liais SI Julien Le Rousseau en tire des pendent ; — et enfla l'article sur ch igue canton énumère toutes vue de la politique et de la civilisation, M. Azéma de Monteraconséquences assez peu fondées, selon moi. Quand bien môme les communes dont il se compose: fotitefois , une marche aussi vier s'efferce, dans sa seconde lettre, de lui apprendre ce qu'elle il serait démontré, ee qui me parait l'être pour tous les bons rigoureusement uniforme que celle suivie pour la France n'a pu ignore, et de tracer le cadre dans lequel doivent, selon lui, se esprits, que l'amélioration de la classe la plus nombreuse et la être constem nent adoptée dans la description des divisions et mouvoir deux races destinées a vivre sur le mène sol, dont plus pauvre est la pensée et l'Une de ce siècle, il resterait tousubdivisions de tous les autres États, ce qui eût été einment inl'une, naguère notre ennemie, ne peut, dit-il, espérer d'occuper jours à savoir comment cette amélioration peut se réaliser, dans utile ou impossible. Cha tue article se subdivise généralement dans nos sympathies la place qui appartient à nos concitoyens, quel temps et dans quelles limites. Mua parties principales. La première donne en un sommaire en mais qui n'en a pas moins droit à mitre protection et à notre Je ne crois pas, quant à moi, que cela se fasse, Gomme le voula définition du sujet de l'article ; la seconde, plus ou moins étensollicitude. Personne avant lui n'avait fait une réponse aussi sadrait et. La Rousseau, au moyen d'une coastitution élaborée par due ea raison de l'importance absolue eau relative de ce sujet, et tisfaisante à cette grave question qu'il s'est posée : Qu'est-ce que le peuple, le peuple tout entier, se représentant lui-même, et suivant aussi tabou lance des sources authentiques, comprend la population indigène? Cette réponse n'est pas seulement son décrétant le tout, article par article. C'est le, poussée à ses exles développements. opinion personnelle, si sûre cependant, c'est, comme il l'avoue trêmes conséqueaces, favorite de M. Proudhon, qui attri'il importe de signaler, u Parmi les améliorations de détail q lui-même, le résumé des travaux des hommes les plus campebue, comme on sait, louis les progrès, toutes les découvertes aux Lus su ntiounerons en première ligue la suppression presque tente. Ce travail achevé, il se demande quel doit e're le partage révélations spontanées de la raison du peuple. A l'examiner de complète des appréciations générales. « Tontes les fies que des du sol entre les vainqueurs et les vaincue; et il constate que la près, et en la dépoidllant de tous ces termes scientifiques et de chiffres exacts ont pu compléter notre pensée, dit Adrien Guisolution du problème de la colonisation de l'Algérie dépend de ce néologisme d'apparat dont la Voix du peuple se plaisait à bert, nous avons eu soin de les produire. Dire d'un pays qu'il est deux moyens, opposés en apparence, mais qu'il n'est pas imposl'embellir, on trouverait peut-être que celte théorie n'en est pas son fertile, que l'exploitation minérale y est productive, que sible de concilier : « Le large écoulement de la race française nue, et que cela revient à dire que le sens commun gouverne le commerce et sa navigation sont actifs, que ses forces militaires comme élément initiateur, et la fixation au sol de la race indiRoyer Collard l'avait dit avant M. Proudhon, et bien monde. et navales sont imposantes, c'est donner une indication bien vad'autres l'avaient dit avant Royer•Collard. Mais eu érigeant ce gène. pe sur ses éléments de richesse et de puissance; mais si l'on e' D'après l'étendue et les ressources du territoire algérien, lieu commun en système, M. Proudhon s'était bien gardé de le en présente la mesure par dee chiffres , le lecteur peut alors se 10 millione de population peuvent prospérer, diteil, dans les condéduire en faits et articles. Tout au contraire, en avançant que former une idée précise de leur valeur. Il en résulte pour lui et il suffit de voir les nombreux vestiges le peuple devait être gouverné par le peuple et réciproquement, ditions de DU BOCipié8, cet avantage de pouvoir établir des comparaisons entre les diromains qui couvrent sa surface pour acquérir la conviction il avait conclu à la suppression, à l'abolition de tout gouvernevers États, provinces, et de posséder une ronnaiesuce qu'une population aussi dense y a vécu autrefois. C'est à amener ment, à l'anarchie. l'effet de la phis autant pus certaine qu'elle n'est des choses d' un pareil résultat, à préparer la place qu'occuperont nos descenM. Julien Le Rousseau déclare, il est vrai, comme M. prose simple assertion d'un auteur, mais le résultat d'une indication dants, que doivent tendre tous nos efforts; mais, il faut bien le dhon et M. de Girardin, que toute constitution est mauvaise, dont il n'a pu se rendre lui-même juge. Aux chiffres donnés on reeonnaltre, la France est encore indifférente à l'importante qu'il ne faut pas de constitutions. Mais en attendant, il nous en a toujours eu soin d'ajouter l'époque à laquelle ils se rapporpropose une, il examine et loue celle de M de Girardin, et s'ataffaire de la colonisation, et semble remettre aux générations à tent, si ce n'est quand ils représentent de simples évaluations qui venir le soin de peupler le paya que la génération pré sente a soutache formellement à cette bizarre, je pourrais me servir d'un doivent être considérées comme justes pour l'époque à 'agnelle autre mot, è cette bizarre idée d'une constitution élaborée mis par les armes. L'instinct des masses populaires ne s'est pas elles sont publiées. Pour éviter les erreurs qui peuvent résulter discutée en commun par tous les Français agies de vingt et un ans encore attaché à cette grande question, et l'on re doit espérer de traductions de poids, mesures et monnaies, on a reproduit les s obtenus à i et jouissant de tous leurs droits civils et politiques. de l'y fixer que par des faits éclatants, des résulta chiffres mêmes qu'offrent les documenta où l'on a eu lieu de Après cela, il ne faut pas être surprie si M. Julien Le Rousla suite d'essais judicieux entrepris sur une grande échu lie, dont puiser; mais. afin de faciliter l'appréciation de la valeur en uniseau est si sévère envers la dernière Assemblée constituante. Je le gouvernement, qui tient en ses mains tous les éléments du tés françaises qu'ils représentent, on a opéré cette conversion à dis sévère, j'aurais dû dire injuste. Notre auteur, dans la fièvre succès, aurait tort de laisser l'initiative à l'essor individuel. Ne l'égard du premier chiffre de toute série de nombres. e de démocratie qui transporte son cerveau, ne veut reconnaltre nous plaignons pas, eependant, ajoute-il, de cette passagère inUne innovation non moins rationnelle et non moins heureuse aucun des services que nous a rendus une Assemblée qui fut différence, car elle nous permettra d'accorder aux travaux préintroduite par Adrien Guibert consiste à donner les noms des alors la sauve-garde de tous les grands intérêts du pays. J'admets liminaires et indispensables le calme nécessaire à cette oeuvre, localités dans la langue st avec l'orthographe des peuples qui les qu'elle ait commis des fautes, mais elle les a rachetées par dee qui, sous la pression et la fiévreuse impatience de l'opinion puhabitent; car l'usage absurde d'altérer et de corrompre les noms services réels, et elle e rendu ces services-là, parce qu'elle était blique, ne pourrait s'accomplir avec le caractère pacifique que propres étrangers pour les franciser, usage qui n'a régné que éclairée et modérée. Mais M. Le Rousseau tient peu à la modénous voulons lui conserver.. trop longtemps, commence enfin à disparallre. Dans tout ce qui M. Azéma de Montgravier termine cette intéressante étude en ration. Les circulaires de M. Ledru-Rollin trouvent en lui ms a été écrit récemment sur la Californie , personne n'a songé à résumant les principes sur lesquels il propose d'établir les bases approbateur décidé. Il n'en bleuie que la forme. Sans doute, traduire les noms originaux et indigènes de San-Franctscp et de de l'administration algérienne. Enfin, ae reportant par la pensée même en matière d'écrits politiques, le style fait beaucoup à par ceux de Saint-Franeois ou de Saint-Sacrement. Sacramento à la dernière année de ce siècle, alors que toue les ouvriers de la

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, JOURNAL UNIVERSEL.

6 ■1 l'affaire. Mais le tond emporte la forme, et quand bien Intime M. Ledru-Rollin se rôt servi de plumes moine tranchantes et moine naïves, le bon sens du pays ne s'y serait pas trompé. C'est dans la partie historique qui précède l'exposition de ses idées politiques et sociales, et où l'auteur considère toile les événements accomplis depuis la révolution de Février jusqu'à ce jour, qu'il juge ainsi et l'Assemblée constituante et M. LedruRollin. M. Julien Le Rousseau appartient donc à la nuance la plus prononcée du parti démocratique. Noua ne lui en faisons

pas un crime; nous souhaiterions même que tous les hommes de son opinion étudiassent les questions h l'ordre du jour comme il vient de le faire, avec nue conscience rare, avec une connaissance -approfondie de tors les livres de quelque valeur que le socialisme a fait mettre- Celui de M. Julien Le Rousseau obtiendra, nous le croyons, et conservera une place distinguée dans cette catégorie. 1i est, d'ailleurs, trop phltWphique et trop gros pour être dangerght. C'est de la politique abstraite tr l'usage des penseurs. 11 est vrai que les penseurs abondent aujourd'hui sur la

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lit pense, mais tout aie qui passe ne lit pas. place. Tont ce C'est pourquoi, tout en repoussant comme et chiméricomme de purs concepts d'une Intelligence toorvoe, les ques, idées de M. Le Rousseau, tom en protestant, au nonLde Phietoire, contre la plupart de ses jugements historiques, nous sedum va lamiers justice à sen talent et à son tsv; amui lui savons gré de ne s'étui adressé, par la forme le «nen dei de son Nitre, qu'à Panama et 41a da

Conco u rs de médailles de resmeeMMulehuMiteneemene de 19151, iR teradren Nous avons entretenu dernièrement nos lecteurs du con- compense de 100 EY/ester'. à chacun des trois dengue qui seraient acceptés, et de 50 liv. Merl. pour chacun des trois cours ouvert à Londres pouf la construction du vaste édifice meilleurs dessins parmi ceux qui ne seraient pas acceptée, de l'exposition. Dans cet appel fait aux architectes de toutes se réservant en outre le droit de prendre pour l'exécution des les nations, le plan de notre compatriote M. Hector Horeau dessins favorisée les dispositions qui leur paratiraient les a été un des deux mie bora lime parmi 245 plana envoyés. meilleures, Les artistes de toua les pays ont été invités à La France est également sortie victorieuse du second conconcourir. Gémit vingtneuf dessins ont été envoyée. Une commission composée de lord Colborne, W. Dyne, Gibson , Eugène Lami, C. Newton, du musée britannique, L . D. Passavant, Gustave Waagen, a été chargée de faire les choix. Les résultats de son examen ont été ainsi proclamés : les prix de 400 liv. sterl. ont été décernés aux numéros 65, 24 et 105, et les prix de 50 liv. merl. aux numéros 404,28 et 68. En ouvrant les billets attachés à ces dessins on a vu que le numéro 66 était présenté par M. Hippolyte Bonnardel, de Pans; le numéro 34 par M. Léonard C. Wyoa, de Londres; le numéro 404 par M. John Hancock, de Londres, le numéro 28 par M. L.Wiefer, de Bruxelles; le numéro 68 par M. Gayrard, de Paris. Notre paya doit se féliciter de ce double succès obtenu dans les deux concours et applaudir à l'honorable impartialité Médaille de M. H. Bonuardel. du jury, qui a décerné le premier prix à un artiste cours ayant pour but les dessins emblématiques du revers français, M. Bonnardel. Ce triomphe est d'entant plue flatteur pour es dernier, ceifinnetittrt CM-bénie éa ce moment â de la médaille destinée à être donnée comme récompense Pans, qu'il est actuellement en loge. Nous reproduisons ici aux exposants, et dont la face doit porter les effigies de la les compositions de nos deux compatriotes. Nous aurions reine et du prince Albert. Ces médailles doivent être en reproduit également les compositions rivales, si nous eusbronze et de trois modules différents. Les commissaires de sions pu nous en procurer les dessins. Celle de M. Bonl'exposition ont annoncé leur intention de donner une ré-

L'illustration, qui est en'même temps un recueil périodique et un livre publié par livraisons mensuelles , ou par volume contenant un semestre, attend le règlement d'admini.-tration pour savoir si elle doit être frappée à ces deux litres; mais quel que soit le sacrifice que la loi impose à ses éditeurs, le prix de t'abonnement ne subira aucune modification. Bien plus, nous ne demanderons qu'à nos Efforts pour améliorer notre recueil, à nos soins pour le rendre plus utile, plus instructif et plus attrayant, le prix de ce sacrifice, où s'absorberaient tous les profits de nos travaux, nous ne savions pas augmenter notre clientèle par les moyens qui nous l'ont acquise. Notre correspondance avec Laa un grand nombre de nos lecteurs, la constance de nos abonè, L'ILLUSTRATION nés, dont la plupart sont inscrits sur nos listes depuis l'orieuh ersieittreat ‘t 1" Aott béton% gine du recueil témoignent de leur approbation autant que de leur fidélité. Il y a donc entre eux et nous comme un dtsa eesoswt4a Ruai eçs el mat lievat lieu qui nous autorise à réclamer leur bienveillance, afin de ■IMMVIIeMPA &OMS Veva: ère I Duran nous aider à propager l'illustration, en recommandant à l' OMM« catin likstieues Mas choane leurs amis une Collection dont ils peuvent eux-mêmes appréen, OMM IRittettems Ma Iodés st Mi cier le mérite et l'intérêt curieux. Inesequkss, — os MM« franco we De notre. part, ils peuvent attendre tout ce qui ajoute à l'utilité et àl'agrément d'une Oètivre qui, parte grand nom= %Me use ?o il %%sin M bre de Collections conservées dans tous les paye, devient A. LE CHEVALIER et Ce pour l'histoire, un tableau vivant des événements, une traUtlieàdisUrs , no. duction des idées et des mœurs, un miroir des rares grandeurs et des ridicules nombreux de'son temps. L'illustration pourrait, donner ici le programme des entée liorations qu'elle compte réaliser, étaler en ,lettres majusOules une série de titres d'articles, une liste, de sujets à produire par la gravure, outre, ceux qui ne peuvent âtre sommée d'avance et qui sont fournis par les événements quotidiens — étalage peu digne de l'intelligence et du goût de ses-abonnes, affiche qu'il faut laisser au génie peu inventif:Mn spectacles forains ea qui n'attire que les specte. La nouvelle loi sur le cautionnement des journaux et le teureedgaires. — Les journaux qui respectent leurs' , lac, timbre dee écrite périodiques établit un droit de timbre de teuragrellercent de les intéresser et'de lus "rainure, et, sans cinq centimes par feuille de 78 décimètres carrés et au-des- rien •bettre, donnent plus qu'on n'eepérait.'QUInd POsous diuu le département de la Sent La loi ne dit rien au Péra ace une pièce de Meyerbeer, iodique qui excèdent la dimension de sujet dee feuilles périodique '', sixloieneitls (Peine Me pi TI ileitébbise d

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perde' se concentre convenablement'dans le champ de , la médaille; sa disposition ternaire pyramide bien. Lee se balancent avec une symétrie qui n'est peut-être pat/Suez, dissimulée, mais qui contribue à l'unité d'espoir!. La, cela position de Gayrard père a un caractère mus nimbe mutique et formerait plutôt le sujet rus partites bas-relief.

Médaille de M. Gayrard père.

Cet artiste habile, qui convulsent téel4 à UMM,let en ce moment à Turin,» il vient (1'00efier lemédaillon du roi de Sardaigne. CebW;MilsfaIt'da baI del, Germé, l'a chargé de faire le portrait de la rebitNeus boumes heuveux d enregistrerces divers témœgnageeque -Pôtranger rend aux talents de nos altistes. A.J. D.

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N° 388. VOL. XVI. — SAMEDI 3 A OUT 4850. Bureaux s rue ittehelleu, 04114

pas un des arguments de la commission qui ne s'adresse aussi bien à toutes les écoles de l'Etat, à celles qui forment des légistes, des médecins, des peintres, des acteurs, des musiciens, et même des académiciens. Les autres chapitres du budget du commerce ont été adoptés presque sans discussion ainsi qu'un crédit de 29,560 fr. pour le haras de Saint-Cloud. Le budget des travaux publics a été voté le 26 , sans discussion. L'Assemblée attendait l'orage qui allait éclater sur le Moniteur du soir; il a éclaté en effet, mais on verra plus loin que les tonnerres ont grondé sur une peau d'âne. La discussion du budget des dépenses, ouverte dans la séance du 27, n'a pris que deux séances. Le scrutin a donné 398 bulletins blancs contre 455 bulletins bleus. L'Assemblée marche, comme on dit, à grands pas vers le terme de ses travaux. Histoire de la semaine. Avant de nous quitter, elle a néanmoins à voter un certain nombre de projets qui ne laïsseront pas de profiter de Tandis que l'Assemblée votait, à la fin de la semaine l'impatience ses membres , dont quelques-uns même ne dernière, les derniers chapitres du budget de l'agriculture peuvent plus de attendre le 44 août pour aller recueillir les béet du commerce, on la voyait livrée à une préoccupation nédictions de leurs départements. — Projet de loi sur la visible, à une agitation des plus vives. On se communiquait police des théâtres, voté dans la séance de mardi; projet un article qui avait paru dans le Moniteur du soir et qui a relatif aux chemins de fer de Bordeaux et de Nantes. Notre fait du bruit le lendemain et pendant quelquesjours. Nous consacrons à cette mystification quelques lignes dans la page bulletin s'arrête ici, après le vote qui a décidé que l'Assemblée passerait à la discussion des articles : c'est ce qu'elle suivante. Nous nous dispenserons de rapporter dans ce buldiscute en effet aujourd'hui. La polémique soulevée à cette letin les débats auxquels l'article a donné lieu et qui ne occasion, comme les opinions exprimées dans l'Assemblée, sont plus pour nous qu'une scène de cette triste comédie où sont bonnes à noter comme témoignage de la sincérité qu'apse révèlent le caractère et les moeurs de notre époque. portent les intérêts dans la question des obligations de l'État. La réduction de 84,000 fr. proposée par la commission Chacun pour soi et l'État pour nous seuls. sur le chapitre relatif aux écoles d'arts et métiers a été re— On a des nouvelles de New-York du 47 juillet.:Par poussée par l'Assemblée, qui a jugé avec raison que la suite de la mort du président Taylor, la politique éprouvait suppression d'une de ces écoles, au moment où de toutes un temps d'arrêt. On voulait donner au nouveau président, parts on cherche à organiser et à propager l'enseignement M. Millard Fillmore, le temps d'organiser une nouvelle adindustriel, n'était pas une invention très-heureuse. Il n'y a

Histoire de la semaine. — Ascension de MM. Barrai et Bixio. — Voyage à travers les Journaux. — Courrier de Paria. — Courses dans les Alpes. — La Vie des Eaux, les bains de mer, Boulogne (1 ,. partiel. — Les steppes de la mer Caspienne.— La vie à bon marché. — Chronique musicale. —Un chasseur prodigieux. — Guide pittoresque d'Uriage et de ses environs. — Encore le bon vieux temps. — Calendrier astronomique illustré. —Correspondance. — Modes d'été. — Variétés. Gravures. Le Président Taylor et son conseil. — Appareil pour rôtir au — Incendie de Cracovie. — Courses dans les Alpes : Le glacier de Tschingel inférieur; Hauteur du glacier de Techingel. — Les steppes : Procédé mécanique pour la prière en usage chez les Kalmouks; Temple sur la rive gauche du Volga; Grand-prêtre kalmouk ; Solennité religieuse chez les Kalmouks. — Guide d'Uriage : Vue de Grenoble de la montagne des Quatre-Seigneurs; Ruines du chàleau du roi à Vizille. — Pour 6 francs de plaisir r six caricatures par Foulquier. — Calendrier astronomique trois gravures. — Modes. — Rébus.

105N

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r. TNYLOR.

Ab. pour les dép. — 3 mois, 9 fr. — 6 mois, 17 fr. — Un an, 39 fr. 20 fr. — 40 fr. — 8b. peur l'étranger, — 10 fr.

ministration , en remplacement du cabinet qui a subi de si cruels échecs dans le congrès pour des actes qui compromettent la probité de ses membres. Les honneurs rendus au général Taylor ont été très-brillants. Tout esprit d'opposition s'est éteint avec la nouvelle de sa maladie, et le jour de sa mort personne ne s'est plus souvenu que de sa longue et laborieuse carrière, de sa gloire et de sa modestie, des vertus publiques et privées qui le recommandaient à l'estime de ses concitoyens. Le 46 juillet, M. Webster a proposé dans le Sénat (relever un monument à la mémoire du général Taylor. L'incendie qui a éclaté à Philadelphie dans la nuit du 9 juillet a causé des malheurs encore plus grands qu'on ne l'avait annoncé d'abord. Outre une perte matérielle d'environ 6 millions de francs, il faut encore compter un nombre do 484 personnes tuées ou blessées, enterrées sous les décombres, mortes à l'hôpital, emportées dans les airs ou noyées dans les Ilote par suite des explosions de poudre et de salpêtre. — L'élection de M. de Rotschild par la cité de Londres, comme membre de la Chambre des communes, est l'occasion d'un débat intéressant entre les défenseurs de la religion de l'Eut en Angleterre, et les partis qui expriment, avec des nuances diverses, les tendances libérales du temps. Il s'agissait de savoir si M. de Rotschild serait admis à prêter serment sur l'Ancien Testament. Celte première difficulté levée, non sans peine, l'élu de la cité de Londres s'est présenté au bureau. Le greffier lui a mis entre les mains la formule du serment et un exemplaire de l'Ancien Testament. M. de Rotschild a répété après lui les termes des deux premiers serments; il avait répété aussi une partie du troisième lorsqu'en arrivant à ces mots : a Sur la foi d'un chrétien, a il a dit : a J'omets ces mots, parce qu'ils ne lient pas ma cons science. n C'était là que l'attendaient ses adversaires. Le

naLLAIID PRESTON.

Le Président Taylor et les membres de son cabinet.


L'ILLUSTRATION , JOURNAL UNIVERSRL.

66 président fa alors invité à se retirer, et air Frédéric Thesiger, l'ancien avocat général. e fait la motion ii que le baron » de Rothschild ayant refusé de prêter le serment voulu » par la loi, le président eût à émettre un mandat pour une » nouvelle élection de Londres. » M. Page Wood a fait une contre-proposition déclarant qu'il n'y avait pas lieu à une nouvelle convocation des électeurs ; mais la Chambre a repoussé cet amendement à une majorité de 40.i voix. Elle s'est alors trouvée en présence de la motion de sir Frédéric Thesiger ; et c'est alors que lord John Russell a demandé un délai et que le débat a été renvoyé à jeudi. Nous ne savons quelle sera la motion de l'avocat-général. Dès maintenant il est certain que les mots : a Sur la foi d'un chrétien n ne seront point retranchés par .une simple résolution de la Chambre. C'est un point constitutimnel qu'il n'appartient qu'aux trois pouvoirs réunis de résoudre. Mais lors même que la Chambre des Communes trancherait ou plutôt éluderait la question par interprétation judiciaire, il n est pas douteux que les cours de justice en seraient encore saisies ; et le conflit de privilèges s'engagerait entre la législation et la loi. Nous rapporterons le résultat. — La guerre qui continue entre le Danemark et les Holsteifois tourne g lorieusement jusqu'ici à l'avantage des premiers. Les Holsteinois, à la date du 27 juillet, n'avaient cependant point repassé l'Eider, qui forme la limite entre le duché de Schleswig et celui de Holstein. Ils étaient cantonnés sur la rive nord de cette rivière et du canal qui la continue jusqu'à Kiel. On parlait seulement de quelques affaires d'avant-poste insignifiantes. La nouvelle la plus importante est celle d'une proposition d'armistice pour quatre semaines faite par le général Krogh, commandant en chef farinée danoise, proposition qui a été refusée par le général en chef des Holsteinois, Willisen. Une pareille proposition au lendemain de la victoire fait honneur à la modération du général Krogh et de son gouvernement. Les Danois ne paraissent pas vouloir étendre leurs opérations d'ici à quelque temps au sud de lEider, c'est-à-dire dans le Holstein même. Rentrés en possession du duché de Sch l eswig, ils vont s'occuper à y rétablir la paix intérieure, à réorganiser l'administration et les services publics, tandis que leur armée va prendre position et s'établir en observation devant l'Eider, se bornant à contenir l'armée holsteinoise jusqu'au moment de reprendre l'offensive.

Ascension de 1131. Barrai et Risle. Une foule inaccoutumée se pressait lundi sur les bancs de l'Académie et jusques à ses portes, pour apprendre, de la bouche de M. Arago, des nouvelles de la deuxième excursion aérostatique je MM. Barrai et Bixio. Le recit de cette tournée scientifique dans les nuages n'a eu, du reste, rien de bien dramatique , fort heureusement pour les deux voyageurs. C'est encore dans la cour de l'Observatoire que le départ a eu lieu. Les savants excursionnistes sont partis à peu près incognito, munis d'instruments à la préparation et à l'installation desquels M. Regnault avait présidé, et de couvertures qui devaient leur etre fort utiles dans les régions glacées qu'ils avaient à 'discourir. Le ballon était le même que celui qui leur avait déjà servi, avec ce seul changement que la nacelle était beaucoup plus éloignée (à quatre mètres), et ils chargèrent M. Depuis. Delcourt de l'emplir de gaz hydrogène pur nécessaire à Voscension : c'était prouver qu' ils étaient sans rancune ou qu'ils n'avaient pu trouver un meilleur véhicule. Quoique le navire aérien fût prêt dès jeudi, l'ascension fut retardée jusqu'à vendredi matin; à ce moment le temps était favorable ; mais il fallait plusieurs heures pour remplir l'énorme ballon; et, quand cette opération fut terminée, à une heure, le temps avait changé ; une averse mouilla le ballon et le filet, et remplit d'eau la nacelle. Bref, les conditions étant presque aussi défavorables qu'au premier voyage : on eût ajourné l'ascension, si le désir d'expérimenter par un ciel nuageux (Gay-Lussac s'était élevé dans l'air par un ciél pur) n'eût fait cesser une hésitation fort naturelle. La pluie ayant cessé à trois heures, le départ se fit à quatre avec quelque difficulté d'abord, et avec bris d'un thermomètre et eun baromètre; puis du lest fut jeté, et la nacelle monta dès lors plus vite, et se dirigeant à l'en. A une hauteur médiocre, MM. Mural et Bixio rencontrèrent un nuage, et comme ce nuage n'avait pas moins de 6,000 mètres dans le sens vertical, ils n'en sortirent pas. Le point le plus élevé qu'ils atteignirent fut 7,004 mètres, 12 de moins que celui ou M. Gay-Lussac était arrivé. Ils ne purent dépasser cette limite supérieure. du nuage, à cause d'une déchirure qui se fit au ballon, et qui permit au gaz hydrogène de s'échapper. lem te limite, ifs voyaient un soleil d'une blancheur inusitée; en même temps, audessous du ph horizontal de la nacelle, ils aperqunent le vrai soleil comme réfléchi par une nappe d'eau. Dans les expériences de décroissement de température que Gay-Lussac avait faites, il avait trouvé pour minimum 7,000 mètres d 'élévation, 9 degrés au - dessous de zéro, la température terrestre étant de 30 degrés au départ. Dam les premières minutes de l'ascension, MM. Barrai et Bixio notèrent un refroidissement qui augmentait dans les marnes proportions; mais, lorsqu'ils furent arrivés à 6,000 mètres au delà, dans un intervalle de 600 mètres, un changement brusque et extraordinaire de température s'opéra, et le thermomètre descendit, contre toute prévision, a 39 degrés audessous de zéro; deux degrés de plus, et le froid obtenu était celui de la congélation du mercure. Du reste, les voyageurs n'ont pas trop souffert de ce froid excessif, qui les gêna seulement dans leurs observations, incapables qu'ils étaient par instants, ou d'ouvrir les bou-

thons de leurs thermomètres, ou d'écrire ter un papier que venaient couvrir des aiguilles de glace. Au bout d'une heure Il demie de station dans les airs, les observateurs avaient été obligés de descendre beaucoup plus têt et beaucoup plus vils qu'ils ne l'auraient voulu. La débarquèrent, comme on sait, sans accident, dans un petit village de l'arrondissement de Coulommiers. Ils étaient à dix-huit kilomètres du chemin de fer de Strasbourg; ils ne purent l'atteindre qu'en faisant la route dans une charrette, par de mauvais chemins de traverse. Deux appareils qui avaient résisté au voyage aérien se cassèrent encore dans ce parcours terrestre. MOL Banal et Dixie ont dressé toutes les trois minutes un journal de leurs observations. On vient de nous communiquer un mémoire manuscrit du plus haut intérêt sur l'histoire des aérostats. L'auteur de ce mémoire est le savant Montgery, mort il y a quelques années, avant d'avoir livré son travail à l'impression. La curiosité qui s'attache en ce moment aux expériences de la navigation sériasse dotas de l'!-propos aux recherches histotiques de Montgery, lesquelles remontent à l'antiquité, au moins comme preuve de cette éternelle ambition de l'homme de pénétrer dans reepace infini, ambition exprimée par des fables célèbres et par des essais moins connus et qui ne sont-pas Bans analogie avec les tentatives modernes. Un de nos collaborateurs est chargé de nous donner de ce mémoire une analyse en plusieurs articles qui intéressera vivement nos lecteurs. Les observations fines et ingénieuses de l'auteur sur l'appareil et le mécanisme aérostatique des oiseaux, le relevé de toutes les ascensions Entreprises depuis la première mongolfière jusqu'à l'époque de la mort de Montgery, la description des machines et le nom des personnages qui osèrent, au commencement, se confier à locomotion périlleuse, étonneront beaucoup de personnette lista, surtout, où l'on verra de trêsgr andes dames citées parmi ces premiers et intrépides oseurs. Nous commencerons cette publication dans notre prochain numéro.

Voyage à travers les Journaux. De quoi vous parlerai-je, si ce n'est de l'article dont l'apparition inattendue a tant ému, la semaine dernière, la presse, l'Assemblée et la Bourse? Selon qu'on l'examinera par le petit ou le gros bout de la lorgnette, ce fait sera une comédie ou un ItiB.udidme. Des gens, courant effarés à travers les rues, vous arretaturt pour vous dire à l'oreille : e Vous s ives que le factum est ce celui-ci ? —Non, ajoutait un autre, il est de celui-la. — Vous vous trompez, reprenait us troisième, l'auteur est un bien plus haut personnage. — Et le lendemain l'orage, suspendu pendant vingt- quatre heurs:, éclatait en pluie d'accusations sur la tète du ministère, qui lui-même ne savait pas au juste de quelle main partait la foudre. Pen int ce temps-là, le Vulcain inconnu qui avait forgé celte retentissante artillerie devait bien rire dans sa barbe et faire de singulières réflexions. Qu'est-ce qui indique mieux que cet émoi général l'instabilité des choses et le désarroi des esprits? Où en est donc arrivé notre pays, pour qu'une élucubration anonyme puisse déchatner de telles tempêtes? L'auteur du manifeste aurait-il rencontré juste sans le savoir? ou bien la société, labourée par soixante années de révolutions, est-elle tellement à la merci du premier venu, que les plus monstrueuses suppositions soient tout de suite acceptées comme des solutions éventuelles? Cependant je suis fermement convaincu que l'Assemblée et la presse se sont trop halées, cette fois-ci, de mettre en avant le nom de l'Élysée, et qu'elles ont vu une main officielle là où il n'y avait que la plume d'un journaliste en belle humeur. Le Moniteur du soir, qui se trouvait depuis quelque temps dans la modeste position de cette académie dont parle Voltaire, a voulu tout simplement envoyer sa carte au public. Les lauriers du Pouvoir l'empêchaient de dormir, et il a tiré au milieu du silence son coup de pisto!et pour que les gens missent la tète à la fenêtre. Notre siècle sera véritablement le siècle de la trompette, de la grosse caisse et du feu d'artifice. Mais ce qui est le plus curieux, ce n'est pas l'article par lui-même, c'est la polémique que cet article a soulevée entre le Moniteur du soir et l'Assemblée nationale. A peine le Moniteur du soir eut-il publié son manifeste impérialiste, qu'il fut immédiatement dénoncé par l'Assemblée nationale. Le Mtmiteur du soie s'étonna d'un pareil procédé. n En lisant le numéro derAssembiée nationale de ce matin, disait-il, noue avons été pris d'une stupéfaction profonde. Qu'est-ce autre chose gqnnaeson premier-Paris d'aujourd'hui sur notre premier. Paris *er, sinon une dénonciation en bonne et due fisrme,, une incitation à mess traduire à notre tour à la barre chs semblée. Ma confrère dénonçant Ullconftère, cela eue vu, cela se verra encore; et ce n'est peste fait en lui-même qui aurait pu nous causer une si vive surprise. Nous savons ce que vaut la nature humaine et noua la prenons pour ce qu'elle est, avec ses bons et Ses mauvais côtés, etc., etc. s » Mais ce qui a causé notre stupéfaction , c'est qu'un pareil acte fût le fait de l'Assemblée nationale (en verra tout à l'heure que le Moniteur avait lieu d'être stupéfait), à qui du moins on reconnaît généralement des sentiments élevés. Ce n'est pas le public que nous prendrons pour juge, c'est ellemême. Nous en appelons à ses principes d'honneur et de délicatesse bien connus (quelle courtoisie à l'égard d'un adversaire qui vous a dénoncé!). Elle ne nous discute pas, elle nous signale aux colères et aux vengeances de l'Assemblée; et, pour élever ces colères et ces vengeancesjusqu'à la hauteur d'un événement parlementaire, elle essaye de nous élever nous-mdmes jusqu'à la hauteur d'un événement politique. Est-ce généreux', s

Bi ce n'est pas gétéreux , c'est peut-étre adroit. Voici ce que répond 0 son tour l'Assenais nationale : e Votre milleifester Contenait striure le pouvoir et la durée de PAssemblée les attaques les plus certaines, les plus significatives ; il établissait l'antagonisme des deux pouvoirs, il faisait un appel au pays, il prêchait la croisade contre la puissance législative au profit de l'élu du 40 décembre ; la déchéance de t'Assemblée était plaidée devant tes électeurs avec autant de clarté que de talent (quel assaut de récrimination et de politesses. )s. On attaquait talr à tour tous les partis, que l'on déclarait criminels ou impossibles, on demandait un pouvoir unique, on préparait un avènement, on disait hautement : — LA FRANGE N ' ATTEND QU ' IN DOT DU PRÉSIDENT; ne craignez-vous pas qu'il ne te dise? — etc. » Cette polémique a duré quatre loure entre les deux journaux; pendant quatre jours ils ont croisé le fer de la discussion se fendant l'un contre l'autre avec l'ardeur la plus vive et 'les plus grands égards. Spectacle touchant! Cette bataille rappelait Fontenoy. Or, savez-vous ce qu'affirment des personnes bien informées? c'est que le Moniteur du soir et i' Assemblée nationale appartiennent aux mêmes propriétaires, se font dans les mômes bureaux, et qu'une partie de la composition du premier sert à la composition du second. C'est, à ce qu'il parait, un échange d'attaques, de procédés et de paquets d'articles. Je sua bien loin de suspecter la sincérité politique des rédacteurs; j'ai en particulier la plus entière confiance dans la boum; foi de M. de Lavalette; mais je me permettrai cependant de demander comment les propriétaires de ces deux feuilles peuvent être légitimistes le matin et bonapartistes le soir? combattre le coup d'Etat par ici et pousser au coup d'opinion par là? On m'assure que le Courrier français, qui ne recule pas, à l'occasion , devant quelques velléités semi-socialistes, appartient également aux mêmes personnages, lesquels seraient décidément les marquis de Carabes de la presse. Autrefois des hommes liés par les mêmes opinions et les mêmes intérêts se réunissaient pour fonder un journal. Le journal exécutait avec plus ou moins d'éclat sa partie dans le concert général; aujourd'hui on en fait trois qui se citent, s'excitent, s'attaquent et se combattent, en un mot, on a un orchestre complet! Quel progrès dans le journalisme! Passons à un plus grave sujet, et occupons nous des canards. Jadis le canard ne venait guère s'abattre dans la colonne des faits Paris que durant l'été, c'était surtout au moment où les chambres s'occupaient des rognures du budget et pendant l'intervalle des sessions, que tous les départements étaient appelés à produire leurs phénomènes; la Charente fournissait ses enfants à deux tètes, le Jura ses centenaires, les Pyrénées orientales ses femmes qui accouchaient annuellement de leur trente-deuxième garçon. Le monopole nes baleines échouées sur des bancs de sable, des veaux marins mélomanes, était abandonné aux ports de mer. Pendant six mois le canard volait d'un journal à un autre journal, de Paris vers la province ou de la province vers Paris; il franchissait ensuite la frontière, parcourait l'Europe dans tous les sens, et allait enfin battre des ailes jusque dans les journaux invraisemblables des grandes Indeg et de l'Amérique du Sud , puis l'année suivante il nous revenait par le cap de Bonne-Espérance ou par Panama, rajeuni , remplumé et prêt à reprendre son vol périodique dans les quatre-vingt-six départements. Il en est un, celui da condor, enlevant un jeune enfant à Marseille et le transportant à Naples, qui a joui dans l'univers d'une popularité aussi grande que celle de Napoléon. DJS voyageurs ont retrouvé quelques-unes de ses plumes à Mada g ascar et aux fies Sandwich. Aujourd'hui le canard a subi une notable transformation. Comme il a épuisé toute la série des monstruosités et des caprices d'été de la natureil n'affecte plus une tendance aussi prononcée au merveilleux. Je ne vois plus guère que les petites feuilles de province qui se préoccupent encore de temps en temps du grand serpent de mer dont il a été tant parlé dans le Constitutionnel et ailleurs, et des fies flottantes aperçues dans le bassin de la Méditerranée ; à l'heure qu'il est, le canard parisien est surtout romanesque, il affecte des allures sentencieuses et il ne dédaigne pas de glisser dans le récit de ses aventures quelques timides réflexions; évidemment le canard tend à monter, et il ne dissimule même plus son ambition. Ce n'est plus un simple fait écrit par le premier venu sur le bout d'une table avec un trognon de plume, dans un but d'innocent remplissage, c'est un petit roman, réfléchi, travaillé et émaille de péripéties; ce canard s'adresse de préférence aux âmes sensibles et surtout aux portières sentimentales ; le prototype de cette littérature ailée se trouvait il y a une quinzaine de jours dans les spirituel l es colonnes de la Patrie. «Use découverte qui jette un jour lugubre sur un événement qui remonta à une vingtaine d'années vient d'avoir lieu dans les enviions de Paris. s Ceci, c'est l'appel à l'attention; ce sont les trois coups frappés par le- régisseur au moment qui précède le lever du rideau , rauete Unguis. a Il y a vingt ans le château de C. était en fête; M. le comte de M. venait d'épouser mademoiselle de B (Si l'on ne donne que les initiales, c'est pour ne pas trop compromettre les personnages et le château.) Les familles les plus illustres de la contrée avaient été convoquées â cette solennité depuis longtemps attendue. (Quelle habileté dans cette exposition!) Après la bénédiction nuptiale qui eut lieu dans la chapelle du château, quelqu'un proposa- de jouer à cache'cache. (Que faire en effet un jour de noces?) Cette proposition fut acceptée avec enthousiasme par la bande joyeuse. La jeune mariée alla se cacher comme les autres; mais on eut beau la chercher dans loua les coins et à vingt lieues d la ronde, on ne la trouva pas, elle avait disparu. Cet événement donna lieu aux plus étranges suppositions; puis, peu â peu le temps effaça ce triste eouvenn. s


L'ILLUSTRATION, JOURNAL UNIVERSEL.

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chardons. C'est une gloire qui les effeeme , ils sont fat 45 ce du coeur humain dans cette dernière préfet de police vient d'interdire par ordonnance toute na' Quelle eu à peu le tempe effaça ce triste souvenir. s Mais vigation aérienne qui n'aurait pas puer pilote un homme de l'entendre appeler le lexie, in veulent absolument Se Merle ligne : l'art. On Meure que l'autorité se propose d'ouvrir mu 6001e de le faire innolel, comme si cela lei regardeit. Ois lui putuliedvons le récit de ce canard navrant. d'aérostatique pour empêcher let coldreventiona. Cepeedinet décernerait le fauteuil par surprise, et en petit comité. Pour a Or, ie y it quelques jours, l'intendant du chitine (le ceDard et 1 opéra-comique reconnaissent encore retâte dee le succès de cheval aérien de M. Pentes a donné 106e sumeolt de malice, MM. Jay et Palmer seraient se meintendants) découvrit par hasard un grand coffre relégué de- d' an divertissement nouveau à des 1 rien de ban e, rlins, et M. Molé se chargerait de le recevoir. On envie à puis bien longtemps dans le grenier; il eu etrulete mette Ait Mépris â ta MI qui protege te oie edirirstm, ils • buffler jusqu'à son épitaphe, renouvelée de Piron, on ne partit peut les étoile dee aines ou des dia é eatifottrefittil (1,8 Vedel pas d'ailleurs de donner un pendant è inhume. Internent le couvercle (machinalement) ; eltem juge de es stupéfaction lorsqu'il aperçut le cadavre da. la Pen/ &Med sur le vide. L'animal est el bien dressé ii Mi Merde, di= â Thothas en l'honneur de Molière. ken se manque à sa gloire : il manquait à la etre. revêtue de ses habits de noces. Ge iteNete. ét«11 dent scat-ite é le galette, qu'il sera pote dé te tete Met 't état de conservation. Il est à eteeté qàe la peinte effrite& *bilé elle parle de m'académiser, disait hier le pend On parle d'enlemetneee plus volontàle pour le gelât*. était blottie dans ce coffre et qa'élfe n'te#4 per= eu 6el Les travaillée!, des tnontaghes Ranimas« detesedeet dei el aile% à rite t mais je ne me laisserai pas macada, venir à en soulever le couvercle I Quelle bertible d miser 0 ce mea. nomLa mime Patrie a également effltel emietd ageois eattparneti f et leur (tri de détresse a été entendu. Une M. Scribe ( tâte quatrième gloire ) fait un drame pour qui a obtenu le plus grand succès; cet« Celai de ce peler Pagaie reetietese ii Menthes tillez nous pour leur én pros M. Frederick Lemaitre; c'est le seul comédien de Pans oubelle peedi les liatpagon de marne qui envoie son -bpuver faire palme !Me *tete bdtilM. Le amer., 'latente est et belle enere pour le, minou dee lié jusqu'à mena par le plus spirituel de nos auvent. Murs Bile Jans dot, bouvier s'endort; les bœufs mangent , du jette Otite sit Scribe en est d son cent cinquaniteme ouvrage ; le tinedance et tombent aromatieés. Servient fe pipe, A ldi otie Vierges el Martyre de faire tilt(damage d'or. iî va sans dite tte français n'unit ms encore offert un pareil exemple de eiction nupMecedée de le de ses quatre bœufs étendus sur le dei il 00ne tag *Inini( que ' On califetneetie sera fécondite : lape de Vega est le seul écrivain qui I ait surpo rtraits mesto ditt été In coup de ces tiale. cou de sabot au dormeur; au lieu de entôlât âétea dé Weil pift ils trois passée. Pour cette abondante récolte, l'auteur de la XacaMur dé et les recMcitratlied; 0 iii sabot le rendort pour l'éternité. UMM â te p tilla , d'Yelva et de Zoé a usé jusqu'à la dernière initiale Mille 1 t et o est véritablement a the I te Le liadont il semble ne pas bien se rendre bdjtlpfe *f- des lettres de l'alphabet, à l'exception du k, seule lacune teinte t Mine à beaucoup de ces fiancées; l' Md chez lui et s'apprête à se precipitek rentre la collection. Le k semblait embarrassant à reliéa.** Othe 'toutes sortes de dangers, on y risque eittleffled dans femme veut l'empêcher d'accomplir cette le psi Môles sa beauté; la chevelure seklaireit, less tete sience de M. Scribe, lorsque Frederick lui dit : Alexandre mais en se débattant, le mari enitgltsd a Dumas a fait iieun. — luta bien, je ferai Kemble. — On berif t et ce sont de si grandes démines .que l'eettM pltba périr avec lui. Ce canard est l'un pot/Émit bien se composer d'émipantes qui n'ont pi ne* Mepte sur un nouveau chef-d'oeuvre. t' tetterie soient encore produits. Sur sept pe se Jeudi dernier, les promeneurs des boulevards contema perdre de ce côté-là. Allons, mesdemoiselles, dépéebeee fhiatotiv,fe,, les boeufs, il ne reste à la fin que Fastes t avec surprise une longue veinée de voitures (un milvont car Je demande Sm fait sur la plus grande écleiltet nnieffle Il ne faut pas du reste se le dissime ert liàf environ), qui sdivaient un enterrement, et, malgré le en en parle jusque dans tes Hchelles du Levant, —, et Mi grevé éltiOtti gislation de la presse ne laissera pals tie Ittddettte apparence du char funèbre, la plupai t se disaient préjudice à ces ingénieux volatiles. 031 dé Mer l'encombrement va succéder à la disette. Du reste, né tes dénie : s Voilà un mort comme il faut. » Ce n'était qu'un ee pas la rivalité des Américaines : un Romulus tissent- Sarcle cocher de fiacre, auquel ses camarades rendaient les se montrent encore de loin en loin, Me« s'étale tenmitié peut proposer à ses comegftete derniers devoirs. serrées pendant vingt ans dans 1 tadevement des Uffle do voisinage, mais — " Mite grande peine à se produire; toute Derrière un autre char funèbre cheminaient plus modesteeaffesporiddeit — se thotkett tee pas eu de su colons ment les amis de madame Boulanger, la dernière survivante va s'en aller. J'ai rencontré Canari del , e ne veulent pasde feteene sauvages. m'a fait l'amitié de m'ouvrir son bât i él Wei e,dc de rai» . Feydeau, une excellente comédienne qui fut une Man Paris? Paris s'abuse comme tais éceet , lacance#î troupe ue complète. La robe blanche de l'ingénue, la l'obligation de la signature allait malbeitheetneeteft6 lui anone° chaque matin le pinne efld 0 vainc fie é g d'aile les ailes à son imagination. Canardin est eh Mea cornette e la paysanne, les panaches de la grande dame, quelque catastrophe pour l'attrister un peu. Vous riez, ô et jusqu'aux coiffes de la duègne , tout lui réussissait : verve intarissable, c'est le Tallemant des Réaux de fa troisième page. C'est Canardin qui a élevé le canard à la hau- Romains, s'écriait l'augure antique, et César a passé le Ruaujourd'hui Nanette, Suzette ou Pauline°, et le lendeteur du roman-feuilleton. De là son glorieux surnom. Canar- bicon! » Par bonheur César ne figure pas dans nos aven- main Aline, reine de Golconde, ou la princesse, de l'Amtures; ce sont des histoires à la Cartouche et à la Poulailler bassadrice. Une fois même, à ce qu'on assure, elle avait dia aurait pu confectionner des vaudevilles, écrire des tout au plus; des meurtres abominables et des escroquedrames pour l'Ambigu ou des articles philosophiques pour tâté du travesti : le petit diable de la Clochette. Jeune, airies qui le sont moins. Autrefois un assassinat, celui de la mable et souriante pendant si longtemps, elle avait chanté la Revue des deuco inondes; il aurait pu être sous-préfet ou bergère d'Ivry, par exemple, mettait la ville en émoi pour coupeur de journal ; mais, comme il me le disait avec bonsans fatigue ces airs sans façon qui charmaient 'nos pères, toute une saison; le procès était attendu avec impatience, de Nemrod poétique l'entratnait ' à entrer dans les falhomie, son vieil instinct on s'arrachait la biographie du meurtrier, on voulait voir le lorsqu'à la fin il fallut se résigner invinciblement vers la chasse aux canards. D'ailleurs, il était balas et les ramages de Ma Tante Aurore, et ce fut le soir sans rivaux dans cet exercice, si bien qu'il avait fini par se portrait de la victime; Lacenaire, Soufflard et les autres, assez svelte pour être la plus jour. Elle n'était d'un beau débarrasser de tousses concurrents et par monopoliser cette combien d'honnêtes âmes vous intéressiez avec vos foret femme de trente ans, mais elle se sentait tropj eune encore industrie spéciale. Le Constitutionnel, le Siècle, la Patrie, faits! Aujourd'hui, le crime a perdu son affreux prestige, des derniers emplois pur une on abandonne en silence le criminel à la justice ; son nom pour une duègne. Ce dernier eux-mêmes, n'acceptaient plus que les Débats les Presse, comédienne qui avait éié belle dans tous les emplois, lui la canards du merveilleux chasseur, qui se faisait facilement est oublié, à supposer qu'on s'avise de le connaître. Qui pesait comme une expiation ; d'ailleurs elle y réussissait est-ce qui pourrait se soucier de savoir le nom des miséun revenu de sept à huit cents francs par mois. u Ne croyez trop bien pour s'en arranger. La pauvre femme , l'aimable pas, disait-il, que le même canard convienne également à tables qui rendent le fait-Paris si sombre et si féroce, et qui femme ne put pas se résigner à être grondeuse, quinteuse, lui ont imprimé cette semaine une tache de sang? Ge qu'un impitoyable et vieille femme de comédie, et elle tous les journaux. Je puis bien l'avouer sans en tirer vanité : acariâtre, préfère, ce sont les histoires pour de rire, s'il en est encore, ce qui fait ma supériorité sur les autres détrousseurs d'anec- malhehreusement, la petite chronique judiciaire n'est plus s'enfuit un beau matin du théâtre qui s'honorait d'elle, et dotes, c'est que je possède au plus haut point la science si en veine. Ses fournisseurs habituels laissent passer sans, qui ne l'a pas remplacée. difficile des nuances; je sais ce qu'il faut a celui-ci et ce qui Les nouveautés dramatiques de la semaine, peu de chose répugne à celui-là; le Constitutionnel a un faible pour le commentaires et sana assaisonnement le vol à la tire, le vol en comparaison des reprises. Au Théâtre-Français, le Disà l'américaine et le vol au vent. Les filous de chemin de fer, canard militaire; le canard bourgeois et bonhomme convient trait; au boulevard, Ruy-Blas ; et aux Variétés, le Chevalier telle est la nouvelle catégorie qu'elle exploite ; mais ces inplus particulièrement au Siècle; mais il faut absolument que trigants ne valent pas leurs prédécesseurs; leur répertoire de Saint-Georges. La gaieté de Regnard, c'était bien celle de M. Regnier, deux esprits aimables toujours prêle à s'entenle canard des Débats soit relevé par une sauce aristocratique. est beaucoup moins varié, ils ne savent plus vous jouer que Ménalque de Labruyère et Quant à la Pairie, elle prend tout; c'est un estomac sans de bien mauvais tours; demandez plutôt aux voyageurs des dre. On a comparé Léandre au délicatesse et incapable de reconnaître le talent d'un cuisiau Brancas de Med-de-Boeuf, que Regnard aurait imités, plaisir. trains de nier. Aussi je ne nie gêne pas pour servir sur sa table des à ce compte, la copie est plus amusante que l'original. A défaut de nos propos ordinaires qui devraient être des et, Regnard n'est pas médiocrement comique, disait Boiterie, et canards qui n'ont que la peau et les os. » propos futiles, laissez-nous parler de quatre gloires sérieuses. Hélas! dans deux mois d'ici le canard aura vécu; le jour DL de Lamartine vient décidément de planter sa tente aux il s'y connaissait; et si d'aventure Regnard nous semble où il faudra que le pourvoyeur .général Canardin mette son portes de Smyrne. L'Orient a toujours séduit les imagina- moins plaisant aujourd'hui, c'est que nous ne nous y conestampille et sa marque de fabrique, il sera nécessairement nous citons le Distrait à poétiques; la gloire y porta Napoléon, et plus tard naissons plus guère. Mais quoi! pins circonspect, et il ne pourra plus donner l'essor à cette tions distraction. Byron et Châtembriand y trouvèrent l'inspiration de leurs côté de Ruy-Boas, pardon de la comprimés par la sola passion nichée d'audacieuses nouvelles, dont quelques-unes faisaient plus beaux chants; c'est encore sur ces rivages resplendisRuy-Blas, c'est le génie et conparfois le tour du monde. Il est capable d'abandonner le méllornère et d'Alexandre eis Id. de Lamar- ciété; ainsi l'auteur lui-même l'a proclamé, et nul n'y sants du génie de tier, et il parle déjà de se faire élire représentant en 4 8 52. tredit. Seulement cette passion semble un peu bruyante et Voyage en tine voulut redorer les rêves de son âge ef. Le ce génie est un grand bavard; drame-fanfare toujours neuf, En haine de M. de Laboulie, qui le réduit à cette extrémité, Orient - et dix âtres chefs-d'oeuvre voile l'écrinqu'il en comme aux premiers jours, étrange, violent et déclamatoire, il se présenterait à Marseille, afin d'enlever à son profit les rapporta; maieM trésor lui Cent diet : r081 é Ilmyretith Buy-Blas convient à merveille au talent de M. Frédéric-Lesoixante mille voix dont le coryphée de la droite est aujourl'Orient qu'if edd sa ffâ. On sait lie . ,433tebebaeég maître. Le quatrième acte est d'ailleurs une comédie chard'hui si fier. Ilengt sur iiféditalieS, gr. Je ne terminerai pas sans smnoncer au lecteur que Figue fireel do po des cnus- mante, et il nous semble que M. Victor Hugo n'a jamais rien ,. son eitenage, le villes se dise écrit de mieux pour la scene. Motion, prévoyant la fin pe des canarde, va se Miter entente de tilles lui faisaient «Hé Ce fameux Chevalier de Saint-Georges a inspiré une trèsd'eideervir un plat à sesa'beinege; son intention est de les stfier * dés «dites, une pytho eu' illustrée; jolie comédie à Met. Mélesville et Roger de Beauvoir, peson • relever par une sauce etertnee skie sauce fie „lei erédit de MS ieete de sa vie ne vaut celui-là C'était un assez beau cavalier matée an salmis de canar tin c(61^, s'il Mat merl f trougti*e Entôle! TEXIER. e passait son temps dans les eue d'armes, au jeu et de, Lama ibe a SatIV6 On e milans, il dansait presque aussi bien que Vestris, il tirait de 1 d ee e tee fit France' Jans l'eMie Mieux que personne, il avait enlevé Lolotte au prince keeinedie, pour achetée il de ere Mere, Renie, e le Guimard à tout le Monde, si bien que made, metee des victoires dé • - ne lui e po* de Meneeseon en fit un capitaine des chasses de M. le West fele tué id déittit ritee, é d'Orléans, rama ceeSaint-Georges n'avait pas assez d'eséi ette' Les nt toujours menée' elt du let e Vêtement, Ar Mie pelé que ces talents ne luien ôtassent pas encore n n'y a plq de bonne fete mets seuil stléortllnefertcm ._ davantage, et paie «me il eitii de lui en cour presque ire les adopte*ees'en amnen, tan le que vous e , Mitent que de Teliiiieet du gent Frédéric, il se crut une sommé d'un instrument per âteer de JoceUe se let puisasses; "ne ne te désabusa guère, et il eut beau s'esest une allusion au dernier eow,, ne et saete, nova erimee contre la vieillesse, elle lui rendit sa véritable desBixio, dont l'aventureuse excursion o it/W*4(4'er* e man mine s'il ne Weete tinée-, celle d'en homme ridic,nte. Ce Richelieu des noirs, te de la Renommée. Honnèut a des " tutseietée Érieicte, 1Weeteade basané mourut à tabla, au jour le plus vif de la ont élargi ces portes dû ciel que tl &Mins 6"" le • Meute. eétel seurs n'avaient fait qu'eue ieffni /19 personnage dont le Vaudeville fait un Saint-Preux este M On devait s'attendre "d'es t son droit — et le plue aimable des hommes. Il re' MS« veauté; ce n'est pas édit êteleteee père, mi f'rèrei tonte une famille, et il se marie, lw peuple d'aérostats, emi dé Mines de lei chronique; e ea Misse chevalier de Malte d'oiseau. Des femmes tete ele- et dans ses /Mût fié chasteté jusqu'à la fin. M. Félix, le nièrement une feuille dé Saint-Georgeé die Vaudeville, est un comédien très-intelliIo déveine aw (Yen notaire de chef-lien gent et très-chateMein qui a tort de s'enlaidir pour repréaile ne sera assez.. % cette issue périlleuse en corn rerti 'Q senter titi mes-Pb/litant personnage, et de faire ce bon diable Belo avait adresse sige nit acte de justice. tee* Mit Ofeleene A propos de l'Académie, il s'y trame en ce moment une plus noir qu'il ne l'était. loties. Le brave homme ren Un Enfant de Paris (Ambigu); voilà un beau sujet, man= de ce maire de Banne, qui, voyant iefinvoler le serin de sa petite conspiration contre Béranger. Quelques-uns de ces que peut-être par un homme de talent. Quel caractère fim, fit terme les portes de la ville. messieurs à verdurette voudraient mêler son laurier à leurs peut-être afin de prévenir ces accidents que M. le C'eet

r

ête


68 dramatique en effet, que l'enfant de Paris , et quelles moeurs dignes de la scène I Le drame était tout fait par la biographie. Le héros, cent héros s'offraient d'eux-mêmes; l'histoire en est encombrée, et vous n'aviez que l'embarras du choix. Richelieu, le cardinal, était un enfant de Paris, et Talleyrand en fut un autre. Les épées les plus vigoureuses, les penseurs les plus hardis, les écrivains les plus alertes,. sont des enfants de n C'est Molière et ses Pas. suivants, c'est Voltaire et ses amis, ce sont tous les remueurs d'idées et d'affaires depuis deux cents ans. On ne parle pas de Cartouche : celui - là est odieux , et d'ailleurs il est usé ;• mais d'Alembert , l'enfant trouvé ; Tavernier, l'enfant perdu dans tous les mondes; le diacre Pâris ; le journaliste Fréron; Lavoisier, le fils de ses oeuvres, qui mourut en héros ; que sais-je encore? Il y en a des cents et des mille.

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grande satisfaction. Il n'en resta pas une miette. Et comme madame Scribe se récriait de tant d'honneurs décernés à son mari. — Honneurs! madame, répondit le grand cuisinier, aucune croustade ou plumpudding ne peut s'élever jusqu'à lui, et si Molière sortait de la tombe serait jaloux de ses ca Mais que parlons-nous des mots historiques de M. Soyer, il s'agit de sa nouvelle invention culinaire. C'est un appareil pour faire cuire une pièce de boeuf au gaz. L'essai a eu lieu au meeting annuel de la société royale d'agriculture, à Exeter, le 20 juillet. Laissons s'exprimer le journal anglais : e Au milieu de la cour du château , l'inventeur avait fait creuser une fosse dans laquelle il amenait le gaz par des tuyaux percés d'une infinité de trous d'où s'échappaient les jets de flamme. La pièce de boeuf, placée sur cette fournaise, cuisait sous l'appareil qui l'enveloppait de toutes parts, le gaz étant ali0111 l'auteur ignorant, Qui, dans tant de héros, va menté par un petit gazoChildebrand: mètre attenant à cette cuisine en plein air. n Ce Childebrand ou Clau Le journal ne dit pas de Morin est un ouvrier l'essentiel ; le rôti étaitRôti de boeuf cuit au gaza Exeter. — Invention de Id, Soyer, cuisinier du club de la Réforma, à Londres. honnête qui se conduit il mangeable? Dans tous en vaurien ; son prétexte, les cas , l'appareil remc'est la misère; son arme, placera difficilement la le sophisme ; sa parole, une déclamation. Sa vie est, toute naturelle, et M. Hoffmann est le modèle des gentlemen broche des pays civilisés, et il n'est pas à la portée des comme le drame où elle s'agite, taillée à facettes et disbouffons. peuples sauvages. En supposant un échec dans cette tentatribuée en 'compartiments. Le grenier de la misère, l'hôDe milord de la fantaisie au rosbeef de notre dessin, la tive de rosbeef au gaz, l'inventeur a moissonné assez de tel du riche, le tapis-franc, où il prend la livrée du voleur, transition va de soi. L'inventeur de cet appareil est le maî- lauriers (sauce) pour s'en consoler. Sa gloire est sans tache, l'antichambre où il endosse la livrée de l'antichambre : voilà tre d'hôtel du Reform Club, le plus fameux cuisinier des et on peut la célébrer sans tomber dans la farce. Nous sases étapes ; et il les franchit, en proie à toutes les bonnes trois royaumes. M. Soyer, qui est né à Paris, joint à la vons pertinemment que les Anglais le goûtent beaucoup plus et mauvaises passions; c'est un excellent fils et un affreux solidité substantielle du génie anglais l'ingénieuse variété de que leurs nationaux, les Glasse , les Farley et les Collingbandit, un coeur droit et une tête de travers, une malédicl'esprit français. Dernièrement encore, M. Soyer en a donné wood , dont il a supassé les oeuvres et hors-d'oeuvres, amétion , une bénédiction ; et lorsque l'auteur se sent au bout la preuve la plus éclatante par ce dîner-monstre de Chan- lioré les Dumplings et perfectionné les coulis. L'Europe de ces aventures, il se tire du dénoûment à la grâce de Dieu. rotor House , offert par l'élite de la société anglaise, à n'ignore pas davantage que, en reconnaissance de ses proClaude Morin, le pauvre ouvrier, se fait tuer par un riche MM. Scribe et Halévy. Parmi les cinq cents plats de son fondes recherches et de ses savantes combinaisons, nos voimisérable, et il l'entraîne avec lui dans la mort. Ainsi, l'hisinvention, les feuilles britanniques ont signalé la croustade sins ont. surnommé M. Soyer le grand penseur. Voilà la toire d'un enfant de Paris est une thèse, un plaidoyer, quel- shakspearienne à la Halévy-Scribe, maçonnerie gastronoque chose d'exceptionnel, un je ne sais quoi impossible, et mique et littéraire, figurant le vaisseau de la Tempéle, que vérité sans gaz. êtes prié d'oublier les lignes précédentes , en face rien de plus. Un peu d'intérét , un peu d'art, un peu de les convives accueillirent comme l'opéra par des cris d'en- deVous ce dernier dessin qui rappelle une catastrophe épouvanstyle : la pièce offre un peu de tout, et elle a réussi par les thousiasme, et qu'ils finirent par engloutir avec la plus table. Une mer de feu, des flammes impétueuses, des toits décors. Les acqui s'écroulent, teurs ont joué à c'est Cracovie qui l'avenant. Autant brûle. Dans la d'inconnus qui se 20 juilferont connaitre. ,let, le feu éclata let Attendons. dans les moulins Milord ou Hoffqui avoisinent la mann, des Variérue Krapnicza.En tés, a d'étranges même temps l'infantaisies (lesFan- cendie se déclatoisées de Milord): rai t dans la biblioil s'habille et bathèque de l'uni- ' bille en caricaversité dont les ture, les mots les étudiants purent plus fantastiques, sauver les bâtile baragouin le ments, mais le plus travesti: s Je palais de Wieloavais le projet polski, le palais d'aimer vos , n épiscopal, la cadit-il à Nisida la thédrale, deux danseuse. Milord veut être adoré autres églises, l'épour son argent cole Polytechniet non pour ses que et le couvent grâces . persondes Franciscains nelles : telle est . devinrentla proie sa quatrième ou des flammes.Dans cinquième fantailauitseptrues se sie. Mais la baybtri) èrent envadere est une vertu hi 'et le lende(licence dramatimain, au point du que)qui n'est aijour, deux cents mable que pour maisons étaient son milord. Elle consumées. On atéconduit les gatribue le sinistre lants, au grand à la malveillance. mécontentement Heureusement de l'insulaire. Apersonne n'a péri. près quoi, il va A l'aspect, de ce sans dire que migrand désastre , lord est capable chacun fera peutde tout; et il éêtre une réflexion pouse la danseudouloureuse en se. Gare les fansongeant à la peitaisies de milady. ne mutile (,qu'il SladernoiselleCre• se donne parfois tellan a joué Nisipour faire prendre da avec une grâce une allumette. PHILIPPE Buisost


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Courses dans les Alpes, PASSAGE DE LA VALLÉE DE LAUTERBRUNNEN DANS CELLE DE GASTERN PAR LE

Voici venu le gai temps des vacances! le vif essaim qui fourmille dans les écoles s'apprête à s' envoler çà et là. Les touristes de profession ont déjà pris les devants et gagnent chaque jour plus nombreux la chaude halle ou les vertes vallées de la Suisse. C'est le moment de parler de courses alpestres et d'apporter à ceux qui vont partir quelque dernier renseignement, si nous en avons qui puisse leur etre profitable. Au mois d'août de l'année dernière nous donnions ici quelques détails sur l'ascension du Titlis et sur des passages de glaciers très-peu fréquentés ou totalement inconnus dans les environs du Mont-Rose, afin de propager le goût de ces courses si intéressantes et dont on s exagère en général les difficultés. C'est dans le même but que nous venons parler aujourd'hui de celle que nous avons faite l'année dernière, au fond de la vallée de Lauterbrunnen, en passant par le glacier de Tschingel et le long glacier (Lange Gletscher ) pour nous rendre dans la vallée de Gastern et de là à Kandersteg. Bien des gens, connaissant leur carte de Suisse, seront sans doute tentés de demander à quoi bon prendre de gaieté de coeur ces chemins diaboliques, au lieu de suivre la route carrossable si agréable et si pittoresque qui va de Lauterbrunnen à Interlacken, et, côtoyant les charmants bords du lac de Thun jusqu'à OEschi, remonte de là par Frutigen et la vallée de la Kander à Kandersteg. S'il ne s'agit que de se transporter commodément d'un de ces points à l'autre, il est certain que leur itinéraire est préférable au mien. C'est celui auquel on donnera toujours la préférence à un premier voyage. Mais quand on a été une fois en Suisse, on y retourne deux fois, trois fois, le plus qu'on peut ; et chaque fois on revient à Lauterbrunnen, comme le Parisien s'en va le dimanche à Saint-Cloud ou à Montmorency; chaque fois aussi on repasse sur ses propres traces, entrant par Interlacken et sortant par Zweiliitschinen ou la Wengern-Alp , ou vice-versd, descendant par la Wengern-Alp et s'en allant par Interlacken, sans s'inquiéter jamais d'une autre issue, parce que des milliers de voyageurs chaque année ne font pas autre chose. Quelques-uns seulement plus curieux poussent jusqu'au Tond de la vallée de Lauterbrunnen pour visiter la belle cascade tombant du glacier de Schmadri ; et là, enfermés par une ceinture de hauts pics et de glaciers en apparence inabordables, ils reviennent également sur leurs pas, très-satisfaits de ce peu qu'ils ont hasardé au delà des sentiers frayés. Cependant ces hauts glaciers qui les dominent se sont laissé franchir, et bien des voyageurs, s'ils le savaient, ne craindraient pas de s'y aventurer et pourraient se rendre par là en quelques heures soit dans la vallée de Gastern et à Kandersteg, soit dans celle de Llitschen et dans le Valais. Et c'est un des meilleurs exemnles à citer à l'appui de cette thèse que,,,nous croyons

Le glacier de Tschingel inférieur. — Passage du Mauvais Pas.

vraie, savoir, que les glaciers sont souvent, dans la haute chaîne des Alpes, les chemins, sinon les plus faciles, du moins les plus directs et les plus courts, pour communiquer d'un point à un autre. Ainsi le voyageur pédestre, qui de Lauterbrunnen désirerait se rendre dans le plus bref délai en Valais, soit pour aller visiter la vallée - de Saint-Nicolas et les glaciers du Mont-Rose, soit seulement pour traverser le Simplon , est obligé de faire un très-long détour par la

GLACIER DE TSCUINGEL.

Gemmi et bien plus long encore par le Grimsel , tandis que par le glacier de Tschingel il peut rapidement passer dans la vallée de Leitschen, qui vient s'ouvrir dans la grande vallée du Rhône à peu de distance de Visp , c'est-àdire à l'entrée même de la vallée de SaintNicolas, et à une heure et demie de distance de Bries, c'est-à-dire de l'ouverture de la route .du Simplon. L'avantage de ces communications est tel que nous sommes persuadé qu'elles deviendront, quand elles seront mieux connues, de plus en plus familières aux voyageurs pédestres aimant les courses de glaciers. C'est à cette classe de voyageurs que nous adressons les notes suivantes, sachant par expérience combien il est souvent difficile d'avoir des habitants eux-mêmes des renseignements précis sur des excursions déjà faites. Ou ils ignorent complété/Dent, ou ils sont disposés à regarder les passages comme impraticables ou du moins Ires-dangpreux. J'avais été une première fois, en 1835, au fond de la vallée de Lauterbrunnen, visiter les cascades du Schmadribach. Parvenu là, je désirai aller jusqu'au pied des glaciers qui ferment la vallée. Mais mon guide ne put obtenir aucune indication des chaletiers auxquels il s'adressa. Je me dirigeai au hasard et j'arrivai au sommet de l'Oberhorn, d'où on a une trèsbelle vue sur la ceinture neigée qui s'étend depuis le glacier de Tschingel, au pied duquel on se trouve, jusqu'à la Jungfrau. Le glacier de Tschingel est tout hérissé d'aiguilles et d'escarpements infranchissables, et je ne pus m ' imaginer par où pouvaient passer ceux qui, disait-on, s'étaient rendus quelquefois par là dans la vallée do Gastern, et en particulier M. Hugi, qui avait effectué ce passage six ans auparavant. J'eus beau prendre des informations en redescendant dans la vallée, personne ne put me renseigner. On ne me parla de cette course que comme d'une tentative téméraire de gens abandonnés de Dieu. On m'aurait volontiers dit, comme me le disait un jour du col du Géant un jeune garçon du val Ferrex , qu'il ne se promenait là haut que des diables poilus à jambes de bouc, qui y faisaient un sabbat d'enfer. Ebel dit qu'à la fin du siècle dernier quelques Suisses tentèrent de passer par le glacier de Tschingel, mais essuyérent les plus grandes fatigues et s'exposèrent aur plus grands dangers. Malgré les terreurs superstitieuses des bonnes gens de la vallée et les sinistres avertissements du savant explorateur de la Suisse, quelques années ont suffi pour dissiper ces mystères et ces craintes, et les simples touristes passent aujourd'hui où les plus intrépides chasseurs osaient seuls s'aventurer autrefois. Le 28 septembre de l'année dernière, nous partîmes à quatre heures es demie du matin de l'auberge de Lauterbrunnen, moi et mon compagnon de voyage, avec notre guide ordinaire, réduit pour ce jour là au rôle de porteur. Le

Bu Clisse limiteurs du glacier de Tschingel.


70 chef de l'expédition était un nommé Jean Launer, qui est avec son frère le plus célèbre coureur de montagnes et chasseur de chamois de la vallée. Il faisait nuit noire, et nous trébuchions fréquemment à cause de l'inégalité du chemin. Mais, à quelques minutes de distance, nous vîmes une lumière s'avancer vers nous. C'était le messager du e , armé haut Village ded'une SI urren lanterne pour sa desnte matinale par les rudes sentiers qui mènent au-dessus de la cascade du Staubbach. Rudes sont les chemins, rude est le climat, rude est la vie pour les habitants des Alpes. Nos guides lui demandèrent sa lanterne, il la leur céda et tontines son chemin dans l'obscurité. Les pauvres gens s'obligent facilement entre eux. Je ne dirai rien de la vallée si connue de Lauterbrunnen, sorte de gouffre ouvert au pied de la Jungfrau, entre les massifs des hautes montagnes. La vallée d'Ammerten , qui la continue en Ment un coude à son extrémité, est d'un aspect triste. Cepenslet on y retrouve encore jusque près du Schmadribach Ica pipes à l'élégant feuillage, dont la riante physionomie forée im singulier contraste avec l'âpreté générale des lieux. Quelquesruines d'anciennes fonderies abandonnées attestent que les habitants ordvainement tenté jusqu'ici de faire un eldorado. de leur vallée ravagée chaque année par les avalanches. Parvenus au fond. de l'Ammertenthal, une montée t'Us pittoresque à travers des éboulements de roches mouesues et d'antiques forêts de sapins aux longues chevelures blanches do mousses parasites, nous conduisit par le Steimberg au pied de la branche N.B. dn glacier de Tgobin qui descend dans la vallée. Avant d'y entrer nous Omets lm pour déjeuner, au milieu des scènes les plus sauvages. t était neuf heures quand nous nous remlmes en route..4pre avoir remonté pendant quelque temps le glacier jusqu'a un endroit où son inclinaison plus forte aurait mis dans la nécessité de tailler des pas, nous nous dirigeâmes vers les parois verticales des rochers qui le bordent à droite. Là, noue 'rimes dressée une échelle qu'y avait apportée l'industrie las borieuae des chasseurs. Cette échelle, consistant en un tronc de sapin avec des bâtons implantés à droite et à gauche, ressemblait, pour sa-disposition, à un beton de perroquet. C'est au moyen de cet escalier branlant qu'on escaladé un premier gradin de cette chaîne escarpée appelée Tschinget; ,;rat. Nous donnons ici une vue de ce passage. Un peu ,plus haut on a encore à franchir dans un rocher, au-desems d'eu précipice, un pas qui ne présente pas de difficultés sérieuses, mais où l'on peut avoir un peu le sentiment de vertige. A partir de là les abrupts disparaissent et on monte per de longues pentes d'éboulis recouverts çà et là d'une végétation rare. Des troupes de chamois doivent fréquemment deseeris dre en cet endroit; malgré la vivacité de l'air, nous y sommes longtemps poursuivie par l'odeur désagréable dont leur fréquentation a imprégné le sol. Nous atteignons enfin lei hautes moraines du glacier supérieur et nous entrons sur celui-ci à onze heures et demie. Avant de nous y engager noua donnons un dernier regard à la Jungfrau. De notre poste élevé nous découvrons entièrement les longs escarpements de glace de sa cime au-dessus des précipices du Rothenthal, et nous pouvons apprécier le chemin suivi par M. Agassiz et ses compagnons lors de leur ascension. On sait qu'ils _l'avaient prise à revet s par le glacier d'Aletsch , mais notre guide Jean Launer s'obstine à chercher à y meuler par le Rotheathal. Il nous indique le point auquel il est parvenu près de la cime, d'où il a été repoussé par le mauvais temps. sont De ce côté les pentes . si roides, qu'il est doucette ascension et à en ceux qu'il parvienne ut le monde n'a pas une faire un revenu pour tête aussi bonne et d aussi sûrs que les siens. Il avait cependant recruté l'année s'ornière deux amateurs anglais, dont l'un ne put-supporter la vue des précipices et dont l'autre lutta longtemps avec courage. Nais ils furent cette fois encore repoussés par le mauvais teges ts prendre ses tentatives. e que Le glacier su poils_: entrions ,se présente sous , Les crevasses y lutitt frél'aspect d'une queutes mais petielt. p....ptalité relative, nous est trouvâmes point de ces larges- gofon effondreMentsi qui nous avaient fait obstacle rance ne ente au mont Fée et au col «Brin. Au milieu de cette plaine de Névé s'élevait une men4pe de glace, en dôme surbaissé, appelée le Mutthorn séparée gauche du Tschingelhorn par une vallée de neiget droile de la Blumlis-Alp par une autre vallée aboulée' ad 1 yeSe el nous nous dirigions. Au-dessus dn 00 ciYt poindre le sommet aigu de l'A ttde . La lemtlis-Alp attira surto Satie: Ce stases e , the T gr et

unuerunors, 4QuitN4

mais longues, qui mènent au col. La respiration de nos deux Obstrialidaisoduirfifitile ba gage $ Ment obligée de s'arreer, nous donna une i 6e de ce que doivent être les efforts et taillables, dee porteurs qui foutl'aaeretten du mont Blanc. Noue atteignImes enfin le col désiré et vîmes l'autre côte , la pente du long s'étendre devant nous, de ur 1,0 Tombent qui unissent la glacier, s 'appuyiun 6e Bluinlituûlp au Iffedh1FIS. rions pouvions descendre à nage 0 , 004 en Vlette, e dans la vallée de Gastern. ret à gauche des pentes de Pour le premier trajet Si gravit neige plue élevez encore, deete et là en espèces de gredine par les déchirements de Wu* fimaies , et là, parvenu sur te plateau , redescendre l'autre verset méridional de ces peptis, jetme'à un des couloirs où elles aboutissent, elleadeleS dae le vallée de Lûtschen. et qui dont s t ol Sel» mese il y 3 peu Un de nos compagnons 4e avait pris dans la d'années. Un guide i M41, le chemin. Nais , vallée de Lauterbrun 13 aMouny, , ciont le eenier, aime son guide habituel,

e

uelusB, r ne réalda'-ép ts isrePuevues eti ee le V leten saueseerefe a .d :14iratarrerval gyiens qu'a enti011er etre descente par le Isange-GrletSetters et l'expetiesce de 1400!T nous épargnait les mauvais de s Te son tutl perçant de chasseur clécout nous *4p 4 p,sruevuir, des Charnois immobiles, que p û e t con on e avec les rochers. Vers trois heures /eire guidâmes le glacier et allâmes prendre poste sur les de la paroi oit sa masse se précipite et fait de cent,les louches, dont le spectacle et le retentissement galle récrene pendant une collation faite avec ce vigouque donne Tele vif des montagnes. Le giaeier, geyli appétit a i sa chuté, reprenait un cours plus paisible au fond de le vallée déserte qui s'étendait à nos pieds. Profitant dee bénéfices de notre position, nous nous livrâmes au divertissement de politiser les plus gros blocs que nu geste Muées envahie ébranler, et qui, abandonnés 6> tipz-mémes sur pentes abruptes, bondissaient et allaient a'stamee en bas én volant en éclats. Les hommes sont toujours pige ati inoins de grands enfants. Nous Suivions avec un istsérét plein d'anxiété ce petit drame de destruction qui abat, g PU ams de bruit et à un peu de poussière. parvenus eu as, remordâmes sur fes moraines et sur le gl5tiJ qui pgaSe fe gon d'Alpetli; après l'avoir suivi pendant smelque tomm, nous allâmes aborder sur les rochers de la ragedepite;14 partie intéressante de la course était terminée. Nous dese,enaimes ce fond de vallée Balivage, ayant en face de nous l'Altels dans toute sa hauteur, et les glaciers Otschee é Se . e tants, années letreqs que sous avions traversés quelques an piler de la vallée de Ltitscbén ganderne T riant ters, asitern, etée t41 4 droi t e, noue Setrkile3 in ions , qui tant serait es rift Tiges, et Mu ée par les monda i 04 cie s de tenailles perdes, lug e des lea lleS. eigfetitt continuels, on a peins suette pied 1S muge» un"étroit 'sentier de piéton, eut cesse mina' par l'eau des torrents. A sept heures du soir nous entrions à l'auberge de Handersteg. A. J. D. •

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III.

Les u4;qe ^ ee eue. — wul.qeriyf (Première partiel

Je me rendais, moi deuxième, d' Boulogne par Abbeville, un peu avant l'achèvement de la section de chemin de fer qui devait bientôt relier ces deux villes. On voyageait encore selon le mode barbare, c'est-à-dire en 4bneyille il n'y a guère 41,ssager ge. N , 4t pisgyMie eiloment se franchir en ch ue trente lieues, dou ze heures; mais je tufs. p d'un jour et ' demi, ayant été contraint de e heures à helstfle,s triste et morne cité pi rues dési uaI Omit les immenses

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tuai que cew neesagerat t c pet-lite et le c grelot des cinq Cbeaus vete sseqf Beetnent Çenée de 11aamie-Rue. La voiture e au bureau; -elle :meurs en dent voit& justeétait e r les Mons donc! neige ges SPieeei,6 4 .. e galonné et ‘Pg élevi et a bide ;sevre; je erk. de la En voici de le glacier — ça Deest un croquis de ceste vue que Lieus eu g pas pour prendr% Nous nous trouvions elles sur un haut plateau, us Et là-dessus ce ces cimes alpeetres tomme une Sorte de blanc tincals,g, rger avec d'llorrible ire pana, pendant dans des gagéesdifférentes te en MC dim.': première 'La gon, crellépar elle noue étions mon n de routaet moi anus réclamons énergiquement ;. le 'abord, t tend- dd that, une se t s'engegeet 'échauffe gaie ses (*g un: pas à en face, PM- nous allions deasesslie„ upant celui dm tome tee questions jugées eu vallée de Gastern et ntIn à celle-ci, ggg^ne__s. tek« reetieur beim, ulug doux mais non les ramilt • ag g * e tchen gîte urnain que songe luteraient dans le, déglacier de amsch descendant dans kilfietithal. Cette situa- mêlé et nous développe pefliné r élege thêae e voici : tien donne un intérêt particulier peste Logo par q L'administration dee mie prendre Ions Pi, et permet te I » ers halle que dee 00Y ts Medi de ortie idsonS on t davantage e Am se fait une si finisse. :Ms"10 e• Les nuages qui nous avaient partiellement masqué ta vue p n née s'étaiera élevée et raréfiés. Un eeil ardent, rêver ré , vo Cure de Boulognesest d„U Rechargée au point par le Névé, nous incommoda à W montée des pentes douces, q kt faut mettre bas (hélas') 'ehebon 500 kilogrammes

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de marchandises pour pouvoir affronter sans amende la bascule qui est aux portes de la ville; s Donc, M. le conducteur, que lerespect humain et aussi la esdate des tribunaux' rettenent gseulss de jeter les kits gammes vivants dans le semple :me Tep , q me» évi, uong menait demment se charger d'autres y 0 invitée à patienter jusqu'au u a, tel 4 Pe sonda. suivante, ■ o; intenter or th:tes:r onduaàdree ranune Q o euss _ tez eraoetogrée

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Et ces ballote, ces ehere ballots Spi rametent plus que les hommes et date — cela fere je ger —retrandher 500 kilogrammes Monter en voiturai.,,

En vérité té! - E en--"iture

MM vous y allah Et plût à Dieu qu'elle fût Thiel dernier410 de dilue ils rappe lle tout e cet le mot dis dernier de l'Opéra au directeur de ce théaCre ; Fors-voue, men, sieur le directeur, tant qu'il restera da» le mile de es•p: eérats depayante, on ne fera rien de bon ici!» Qu eitn y aura des auteurs, les there ôe Birfebeet e Test leill eoy eau p ra asit bien quelques petites objections élever mitre Ce raisonnement bard,, , mais nousn'en avons pas la force. — Que ne suis-je collet me dis-je. — Et moi hou et> soupire mon compagnon de route, -- Comme nous tuions fêtés, choyés, dorlotés! — Bt, ce qui vaut mieux, voiturés! — Mais c'est aussi élever nos prétentio prétention trop haut. — Oui! ce qui m'arrive m apprend bien, hélas' que je ne suis qu'un homme ! Mon compagnon de route interrompt brufflement ce la. mentable duo. Il m'apparatt que cinq heures d'Abbeville forcée ont dile troublé sa raison. — Une idéel s'écrie-t-il. — Laquelle? faut mourir ici. — De quoi? — D'ennui, pardieu I — One autre mort.... Je hais une lente agonie. = Ne si lente! D'ailleurs, nous n'avons pas le choix. = À la bonne heurel Et une foie morts? Une fois morts, nous sortirons d'ici. Il me semble que c'est au contraire le meilleur moyen

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as du tout. Nous enverrons chercher le docteur

G ain • — oui?

— On, si tu aimes mieux... De gram), ne tne chicanes pas s rie détails : cela est puéril. Je dis donc que le docteur d'après nos volontés dernières, accourra pour DOW( conuever à nos familles éplorées. — C'est d'un galant homme. Et ensuite? — Et ensuite, tête de boeuf ! Ne conçois-tu tu pas que, doublés de plomb, cerclés de chêne, s de tristes hommes qU nous sommes, nous nous réveillerons colis . ? ta mort, c'est le réveil...

- Peut-être, dit Ramla. — A nous alors toutes les clilieeneee dt Fegnee I A. nous l'impériale, l'intérieur, le coupé! Nous ma vivants, nous voyageons à grandes guidesl Partout on nous accueille, on nous loge , on nous porte avec le respect dû... — Aux morts? — Non pasl aux marchandises. Pour toute réponse, j'entratnai mon compagnon dans un café voisin où, mettant â profit son exaltation, je lui administrai, sans qu'il s'en aperçût, deux pintes de cidre en guise de douche. Après quoi, le lai lus le Journal de la Somme et l'Abbevillois coup sur coup. Bientôt je reconnus avec satisfaction que le traitement opérait : je vis ses mâchoires se détendre, son oeil rouler un feu moins sombre, s' ses paupières même s'alourdir, et une salutaire langueur emparer de tous ses esprits. Vite je le ramenai à notre hôtel, où une nuit de sommeil compléta la cure et acheva de dissiper ses sinistres _projeta d'embaumement. Le lendemain, contre notre espoir, une diligence plus hospitalière, c'està-dire moins chargée que celle de la veille, daigna enfin s'ouvrir à nous, et, quo' vivants, quoique non élevés à l'apothéose du colis, nous es quitter Abbeville pus Boulogne, où nous arrivâmes e jour même, ayant posa empanue, dans le coupé, un jeune anglais, ait des ras de 05 centimes et die nus, côte côte, à auil, où il trouva la table crable, ce qui était , et but pour se dédommag bouteilles de vieux cet à 5 francs l'une. — Voici, me dit mon c non ait visité avec moi les cuisines et les g du cha 4 u, la seconde

fuis depuis deux jours qu j'ai envie «é — Vous êtes un a,mbitieux, dis-1

astique.

ut savoir se contenter de la condition que le ciel nous Les chaises de poste, succédant presque eans in terruption, avec leurs stig ntins et leurs sièges bourrés d'une valetaille britannique encore plus florissante e l'adont nous avions l' honneur dure les eititurataue partners, nous Gèrent l'approche de Boulogeset-Mer, une jolie ville t anglaise que, des hauteurs de Pont-deatte VQ4. ts, alaisa mi-partie dans Unastee et au revers d eau , aux borde de la Liane, petite-geière étroite, et flexible comme le svelte arbuste dont tele de prends que la el« à prétendre panser le détroit pour e. est grand hasard si 'orvea ome national frep t de lofa en loin votre e. le zézaiement britanni tlll s è tous les coins Ce ne sont partout que es empanachées, mais Itelt que l'an Nt d'Il tai teeffit ;0' te


L' ILLUSTRATION, JOURNAL UNIVERSEL. dans lesquelles je ne reconnais guère les types de Lawrence, que gentlemen ridera ou non, vernissés d'un luxe équivoque, que baronnets un peu doeteux et que mylorda eu similor, pour employer l'expression de mon compagnon de voyage,. camplétement guéri de son spleen picard. En effet, ce n est pas la première compagnie d'outre-Manche qui a élu domicile à Boulogne ou plutôt y a transporté l'Angleterre. Regent-Street et Soho-Square y comptent peu de représentante. Une récente caricature du Punch ou Polichinelle, qui tient à Londres la même place que le Charivari chez nous, jette du jour sur le mode habituel de recrutement de la colonie angle-boulonnaise. Elle représente Wiggins (l'émigrant) sous deux faces : at home, d'abord, c'est à dire chez lui, dans une échoppe de la Cité, aunant du calicot avec grâce et courbant devant la pratique une échine flexible comme le caoutchouc, souple comme son madapolam. — Oa voit ensuite Wiggins at osa, c'est-à-dire sur le paquebot, penché sur le bord du navire d'où il alimente les poissons, et faisant à la fois la plus triste et la plus gaie figure du monde.—Vient enfin Wiggins at Boulogne, mais un Wiggins radieux, pimpant, transfi g uré, orné de toua les accessoires qui constituent le lion d'Epsom ou de Piccadilly, la chaîne d'or, le pantalon à larges carreaux, le pardessus à collet et revers de velours , le riding stick de trois pouces à la main, le lorgnon d'écaille plaque dans l'oeil avec lequel il toise et lorgne insolemment les belles misses, occupant à lui seul tout le trottoir, en un mot, aussi superbe, aussi hautain, aussi cambré dans sa courte et massive encolure que nous l'avons vu at home humble, incliné, presque rampant. Ainsi que j'ai pu Men assurer, les Wiggins affluent à Boulogne. On assure mène que la plupart n'ont affronté les maux de coeur de la traversée qu'à la suite de malheurs commerciaux ou autres. J'ignore si le fait est vrai ; mais je puis affirmer que ces antécédents n'altèrent en rien la majestueuse sérénité et les laçons à la Jourdain qui distinguent en terre étrangère le bonnetier anglais ruiné ou enrichi. Les Wiggins sont là comme des conquérants. En effet la ville est à eux. Chaque jour, les paquebots de Londres, de Folkstone et. de Douvres les amènent par cinquantaines. Ils occupent tous les hôtels et les plus belles maisons privées. Le peu de Bedonnais qui restent à Boulogne est consciencieusement employé à servir, nourrir, loger, désaltérer, voiturer, chauffer, raser, coiffer, habiller MM. les Anglais. Tous les prospectus, toutes les enseignes, toutes les provocations, toutes les flatteries sont à leur adresse exclusive. Il s'imprime à Bsulogno un journal anglais. Les guides de la contrée sont dans la même langue. Les monnaies françaises et anglaises y sont reçues indifféremment, ou plutôt on y donne une préférence marquée aux souverains et aux shillings sur nos francs et sur nos louis. Nos pièces de vingt francs, si recherchées partout, font triste figure à Boulogne; les changeurs les conspuent, et c'est, à grande peine s'ils daignent les recevoir au pair. Le maure de l'hôtel garni où je descends m'adresse la parole en anglais; puis, s'apercevant de sa méprise, me dit : « Monsieur est danger? » et reprend ce qui fut sa langue maternelle. J'entre dans un café : on m'offre du soda..mater, du singer-beer et du porter. A dîner, je vois appareils .° invariablement le roasteeef, le sherry , l'ale e t tous les puddings des trois royaumes. Tous les cabarets de la ville, et ils sent nombreux, portent des enseiznes dans ce goût : Prince of Wales, Queen Victoria, Castle of Edinburgh reverra. Aux portes de Boulogne, sur la route de Calais, à deux pas de notre colonne, est un estaminet dédié à Marlborough. Pourquoi pas au duc de Wellington? Cela viendra : que Sa Grâce patiente seulement quelque peu et Waterloo aura son tour comme Ramillies, Malplaquet, et sans doute aussi Trafalgar. Avais-je tort de dire qu'on n'est plus là en France? En contemplant toute cette anglomanie, je songe involontairement à M. Louis Bonaparte qui avait compté sur les souvenirs impériaux, sur le prestige de cette colonne élevée par la Grande-Armée à la mémoire de son oncle, pour appuyer sa tentative. Il fallait qu'il fût mal renseigné pour choisir de toutes les villes de France celle peut-être ou l'esquif qui portait sa fortune devait le plus sûrement échouer. L'empereur et la Grande-Armée, il est bien question de cela à Boulognel On n'y savait même pas le nom du conquérant, et l'on s'y souciait fort peu de sa famille. Boulogne est aujourd'hui le Brighton français ou le Dieppe anglais, rien de plus, ni de moins. Une guerre avec l'Angleterre ruinerait la ville qui n'aurait plus pour se défendre cette fameuse cote de fer (iron cotise), improvisée par l'empereur et baptisée alors par les Anglais eux-mêmes de ce sobriquet formidable. Aussi, l'entente ex-cordiale peut s'affaiblir, faire place même à des dissentiments profonds; elle ne périra peint en France; il est un point du territoire où elle sera religieusement conservée, sauf dans l'avenir les grandes commotions européennes qui pourraient venir briser des liens si chers. . Il est remarquable, au reste, que M. Louis Bonaparte soit venu échouer précisément là où son glorieux oncle avait en vain prémédité la ruine de la puissance anglaise. L'armement gigantesque dont fut témoin Boulogne au commencement du siècle actuel, cette flottille immense établie à grands frais, cette côte de fer hérissée de plus de mille bouches à feu, ces camps dignes de l'ancienne Rome, ces ports nouveaux creusés comme par enchantement à la voix du nouveau César, cette colonne Trajane qui lui fut dédiée par l'armée, c'est-à-dire la nation entière; qu'est-ce en effet, sinon le magnifique vestige , le monument irrécusable d'une grande pensée avortée? Je lis dans les mémoires du temps que Boulogne fut impérial iste plus qu'aucune autre ville de France. Cela ne m'étonne pas : l'empereur y venait souvent; il y faisait de • longs séjours, et il se dégageait auteur de. sa personne je ne sais quelles effluves magnétiques d'un. effet irrésietaihle sur le peuple. D'ailleurs Boulogne vivait et vivait splendidement de la flotte et de la grande armée. Aujourd'hui, elle

On ne peut méconnaître, au reste, que Boulogne doit le développement croissant de sa prospérité à l'invasion des Anglais. C'est aujourd'hui non-seulement une fort jolie mais une grande ville où le confort, le bien-être et la richesse territoriale font chaque jour d'immenses progrès ; la rue de l'Ecu., celle de la rue Neuve-Chaussée et la Grande-Rue, qui sont les principales artères de la cité, valent, pour le mouvement, la beauté des maisons et la splendeur des étalages, celles de Paris, j'entends de Paris élégant. Les hôtels sont remarquablement vastes et luxueux : ils ne paraissent pas inférieurs à ceux de Suisse et d'Allemagne, qui sont les prototypes du genre. L'un entre autres, celui du Nord , pousse le faste extérieur jusqu'à revêtir les trottoirs qui l'environnent de losanges de marbre noir et blanc, ainsi qu'on voit dallées chez nous les salles à manger de bonnes maisons. Une charmante salle de spectacle réunit quatre fois par semaine l'élite de la population anglo-française. On y joue . tous les répertoires dramatiques depuis le vaudeville jusqu'à l'opéra inclusivement. Le port de Boulogne, formé par l'embouchure de la Liane, est vaste, riant et animé. Il communique avec la mer par deux longues jetées dont l'une, celle de l'Est, est la promenade favorite de la colonie britannique. Elle aboutit à un rond-point où le soir des virtuoses tyroliens et autres mêlent la voix humaine et le son de la harpe au souffle de la brise marine qui se joue dans les cheveux des blondes ladies. Du haut ele cette jetée on aperçoit en mer les forts de Crèche et de l'Heure , construits par l'empereur en 4803, aujourd'hui, je crois, désarmés. Avec une longue-vue on verrait facilement en face de soi , par un temps clair, les côtes blanches d'Albion. A gauche des jetées, le rivage échancré laisse voir une longue traînée de dunes ou garennes sablonneuses d'une teinte morne et grisâtre. A droite, au contraire, se dresse magnifiquement une falaise dont le sommet est couronné par les ruines du phare de Caligula, tour que, selon la tradition, Caïus éleva sur cette côte, en commémoration de l'absurde victoire qu'il prétendait avoir remportée sur la mer. C'est entre cette falaise et la jetée de l'Est qu'est situé l'établissement des bains, une construction italienne d'un goût médiocre, mais de proportions assez monumentales. En avant de cet édifice qui est limitrophe à la plage, stationnent les voitures destinées à porter les baigneurs au milieu des flots. Ces véhicules servent de cabinets de toilette au nageur qui, pendant le trajet du rivage à la mer, a le temps de se préparer aux étreintes de la Néréide. Ils sont, comme nos omnibus, pourvus d'un marche-pied à l'arrière : arrivés dans l'eau, on leur fait décrire une conversion complète; on tourne le timon du côté du rivage, et le baigneur n'a plus devant lui que le double azur (gris) de la mer et des cieux. Le cheval et son conducteur abandonnent la voiture au milieu des lames et s'en vont remorquer de la méme façon un autre de ces vestiaires roulants. Ce mode de locomo t ion présente une supériorité incontestable sur le vieil usage d'aller trouver la mer soi-mème, souvent à une grande distance, exposé sans défense à toutes les rigueurs d'une atmosphère peu clémente. Mais il présente aussi des inconvénients dont le premier est de cahoter effroyablement, eu égard aux inégalités du sol, l'habitant de ces cellules ambulantes, lesquelles ne sont, à vrai dire, que des tombereaux déguisés. De plus, quand le baigneur sort de l'eau , il lui est assurément fort malaisé de reconnaître, dans ce va-et-vient perpétuel d'équipages nautiques, la voiture qui l'a amené et dont la position relative a nécessairement changé dans l'intervalle. S'il n'a eu soin d'estampiller dans son cerveau le numéro de son boudoir aquatique , ou s'il a l'infortune d'étre myope , il sera condamné à errer, frissonnant, comme les âmes sans sépulture, cherchant et ne rencontrant pas un asile où reposer et réchauffer ses membres bleuis et marbrés par le froid. Feel' Aloasurte. (Leu fin au prochain numéro.) Les Steppes de la nier Caspienne (1). (Vole le IP Rn)

Le récit que nous avons fait, dans un premier article, dia voyage de M. et madame de Heti sur les rives du Volga et dans les steppes de la mer Caspienne, a pu faire comprendre ce qu'il y a d'étrange dans ces peuples nomades, errant avec leurs troupeaux, au milieu de leurs vastes déserts. Pour être à même de donner une histoire aussi complète de ces hordes, il a fallu vivre comme elles sous la tente de feutre, et partager pendant plusieurs mois leur vie sauvage et aventureuse. Après avoir tracé le tableau le plus triste et le plus découragé de ces solitudes, les deux voyageurs, à mesure qu'ils avancent dans leur récit, reviennent sur leur impression première et comprennent si bien ensuite l'attachement du Kalmouk pour ses steppes, et l'indicible charme de cette existence indépendante, au milieu d'une nature sans bornes, qu'ils éprouventun véritable accès de tristesse quand il leur faut dire un dernier adieu à ces lieux, à ces usages d'une simplicité patriarcale , à ces scènes pastorales, et aux vastes horizons qui compensaient si largement les fatigues du voyage. Aujourd'hui noua dirons un mot de l'origine du peuple kalmouk et de ses usages religieux qui ont un caractère tout à part et méritent quelque attention ; nous terminerons ensuite par l'itinéraire du dernier voyage de M. de Heti et la liste des travaux qu'il avait entrepris. D'après lek assertions de tous les historiens, les contrées voisines des monts Altaï, et melon les paya situés au midi de cette grande chaîne, semblent avoir été depuis un temps (1) items pittoresque, historique etseienthi q ue dans les ne in es de la mer Caspienne, le Caucase, la Crimée et la Russie méridionale, par Xavier Hommaire de Hell , Ingénieur civil des mines, membre de plusieurs sociétés savantes, etc. 8 vol. in-8 v et Atlas. Paris, elle P. Bertrand.

71 immémorial le berceau et le domaine des peuples mongols. Divisés dans le principe en deux branches principales tue jours en guerre l'une contre l'autre, les Mongols finirent par se réunir en une seule nation, sous l'influe ece du redire Tschinkis-Khan , et formèrent ainsi la base do cette fer midable puissance qui devait envahir presque mute l'Eon po orientale. Après la mort des file de ce conquérant célébre, les luttes intestines, s'étant réer litées avec une violence ni uvelle, ne cessèrent que par la ruine des deux grandes tribus mongoles. Les Mongols eropremeut dits fumet forcie S8 soumettras aux Chinois , ut les quatre nations qui formaient les Dce rben. œrcet se dispersèrent dans les divelees contrées de l'Asie septentrionale ; les Koïtes, dans la Mongobe et le Thibet; les Toueronwits, le long de la grande meraille de la Chine, où ils sont encore, et les llurga Borates, dans les montagnes voisines du lac Baïkal, qu'ils habitaient déjà as temps de TschinkieXhan. Restaient enfin lesEleuthc s, plus particulièrement 'sennes sous le nem de Kalmouks en Europe et dans l'Asie occidentale. Ces derniers prétendent avoir habité jadis les pays situés entre le Koho-/Voor (lac bleu) et le Thibet. N'est-ce pas de là, en effet, en remontant aux orieines des peuples, quo descend la race dite caucasienne? Dspuis la dissoletion de la puissance mongole, les Kalmouks se divisent en quatre grandes tribus, ayant chacune leur prince indépendant. Ces tribus, dont les débris existent encore de nos jours, sont les Koschotes, les Derbèles , les Seongars et les Forghoàles. Réunis dans le principe aux Derbètes, les Soongars formaient au dix-septième siècle la tribu la plus redoutable de l'Asie. Ils avaient soumis toue les autres Kalmouks, pouvaient armer 60,000 combattants et prélevaient des tributs sur les peuplades voisines. Leur succès grandit leur audace, ils voulurent assujettir les Mongols-Chinois et succombèrent dans la lutte. Vers cette époque, c'est-à-dire en 1630, 50,000 familles vinrent camper sur les rives du Volga, et furent imitées successivement par les autres hordes kalmoukes. La Russie, avec son adresse habituelle, sut profiter des dissensions qui éclatèrent parmi les Kalmouks pour intervenir directement dans leur administration, et les princes ne perlèrent pas à être soumis au sceptre do l'empire. Les Kalmouks, ainsi que nous l'avons dit déjà, sont bouddhistes ou plutôt sectateurs du grand Lama, comme la plupart des peuples mongols. Nous rie.seivrons pas M. de Ilell dans ses recherches sur t'origine du bouddhisme, la cosmogonie religieuse des Kalmouks et la propagation de cet te religion chez les Mongols. Nous omettrons aussi ses relL xions sur l'esprit d'éget-rne et de domination qui, selon lui, a présidé à la rédaction des dogmes de plusieurs religions, en tète desquelles il place le christianisme. On reconnait là l'esprit sceptique et faussé du mathématicien qui n'en sait pas plus long sur la nature humaine et la science gouvernementale Un peu plus loin, nous aurons occasion de relever encore cette absence de tdnéracité comme on dit en phrénologie, ce manque de respect pour ce qui est respectable. laminons maintenant la description des vues qui accompagnent ici le texte. La hiérarchie du clergé, telle qu'elle est organisée aujourd'hui chez les Kalmouks, comprend quatre classes distinctes. Les backchau, sont les grands prêtres, cm un qui enseignent la religion ; les ghelungs sont les prêtres ordinaires; les guetzuls ou diacres forment la troisième classe; puis enfla la dernière se compose des mant l schis ou musiciens. Audessus de tous ces degrés se trouve placé le dalaï-lama du Thibet, sorte de pa pe ou chef supril ne' de la religion. On voit dans un des dessins impro Puits si habilement sur bois, par el. Jules Laurens, un backchaus en grand costume assis dans sa tente, et donnant ses instructions à son ghepi ou chef des cérémonies. Une autre vue représente l'extérieur d'un temple kalmouk, véritable pagode chinoise par son architecture; elle appartient au prince Tumène et dépend de son palais. Pour décrire l'intérieur de ce temple que représente la planche intitulée: Solennité religieuse chez les Kalmouks, nous allons laisser parler madame de lien. «Au moment où nous mimes le pied sur lo seuil du temple, un charivari, auprès duquel une trentaine de grosses cloches en branle ne seraient qu'une douce harmonie, salua notre présence, et nous ôta presque la faculté de voir ce qui se passait autour de nous. Les auteurs de ce terrible tapage, autrement dit les musiciens. étaient ran gés sur deux lignes parallèles, les uns en face des autres ; à leur tête du côté de l'autel se voyait le grand prètre, agenouillé sur un riche tapis persan, dans une immobilité complète, et derrière eux, verste porte d'entrée, se tenait debout le maure des cérémonies, le ghepi, vêtu d'une robe écarlate, la tète couverte d'un capuchon jaune foncé, et portant dans sa main un long bâton, sans doute la marque de sa dignité. Les autres prêtres, ainsi que les musiciens, fous agenouillés et ressemblant par leurs traits et leurs poses à des magots chinois, avaient des costumes de couleurs éclatantes, chargés do broderies d'or et d'argent, et composés d'une large tunique à manches ouvertes et d'une espèce de camail à dents de loup. Quant à leur coiffure; elle avait assez d'analogie avec celle des anciens Péruviens. Mais ce qui nous étonna pardessus tout, ce furent les instruments des musisiens. A côté d'énormes timbales et du tam-tam choinois, on voyait de erosses coquilles marines, faisant f mction de cornet, et deux . immenses tubes de 10 à 1Z pieds de longueur, soutenus chacun par deux supports. S'il n'y a ni mesure, ni accord, ni méthode dans la musique religieuse des Kalmouks, en revanche-chacun fait le plus de bruit possible à sa manière et suivant la force de ses poumons. Le concert commença par un carillon de petites cloches, puis vibrèrent les tam-tams et les timbales, puis les deux grandes trompes se mirent à mugir et firent trembler les vitres du temple. 11 me serait impossible de rendre toute l'originalité de cette cérémonie; cette fois nous étions à des milliers de lieues de l'Europe,


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au coeur de l'Asie, clans la pagode du grand dal elama du Thibet. Ces cérémonies n'ont lieu que les jours de fête ; ordinairement les Kalmouks fontleurs prières en famille; elles consistent en des chants qui ne sont pas sans harmonie, et où se succèdent alternativement des tons aigus et graves, des mesures longues et rapides; mais le p l us souvent les prières s'exécutent à l'aide d'un procédé mécanique qui fait grand honneur à l'esprit des tamiles. Pour invoquer le ciel de cette dernière manière, ils ont un tambour ou cylindre couvert de caractères tangoutes, et renfermant dans son intérieur plusieurs écrits sacrés, et toute l'opération consiste à imprimer au cylindre un mouvement plus ou moins rapide au moyen d'une corde. Comme on le voit, cette façon de prier n'occupe en rien l'esprit et n'empêche pas 1-s Kalmouks de causer et de fumer; pourvu que le cylindre tourne, la prière se débite d'elle-même, et les bourkharis s'en accommodent parfaitement. L'auteur revient souvent sur la surveillance inquiète dont les prêtres l'entouraient en voyant avec quelle minutieuse curiosité il examinait leursidoles:dls craignaient, dit-il, qu'il ne nous prit fantaisie d'escamoter quelques-unes de leurs images mystiques; et ils avaient raison, car la bonne volonté ne nous manquait pas. Mais il fallut nous, contenter de les regarder, sauf à prendre notre recouché dans une meilleure occasion. Celte occasion ne se fait pas longtemps attendre. Mais une citation textuelle de ce passage, qui nous a paru exorbitant, pour ne pas nous servir d'une expression plus sévère, mettra le lecteur en mesure de prononcer entre l'auteur et nous, et de dire si notre critique est juste et méritée. e Je n'ai pas encore parlé des Satzas kalmoukes et du désir que nous avions de faire connaissance avec elles. Ces satzas sont de petits temples élevés exprès pour contenir les reliques des grands-prêtres. Quand l'un de ceux-ci meurt, son corps est brûlé et on dépose en grande pompe ses cendres

L'ILLUSTRATION, JOURNAL UNIVERSEL.

Procédé mécanique pour la prière en usage chez les Kalmouks.

dans le mausolée destiné à les recevoir. Ce fut à une journée de Sélénoi-Sastava que nous eûmes pour la première fois la satisfaction d'apercevoir dans l'éloignement un de ces monuments. Il était situé au milieu des sables, à cinq ou six verstes de l'endroit où nous campions. A notre départ d'Astrakan, nous avions eu la précaution de prendre tous les renseignements possibles relativement à ces satzas, afin de profiter de notre passage dans les steppes pour en visiter une et la dévaliser même, si faire se pouvait. Mais cela était assez difficile, à cause et de la susceptibilité religieuse des Kalmouks, qui s'en tiennent toujours éloignés pour ne pas les profaner par leur présence, et des longs circuits que nous devions faire pour nous y rendre sans éveiller leur soupçon. Nous primes le prétexte d'une chasse au héron

blanc avant de nous remettre en route. Au bout de deux heures de marche et de contre-marche dans le sable, par une chaleur tropicale, nous arrivâmes en face de la satza , dont l'aspect n'étaitrien moinsqu'attrayant et semblait fort peu mériter la course que nous venions de faire. C était un petit bâtiment carré, d'une couleur grise, percé seulement de deux trous en guise de fenêtres. Imaginez quelle fut notre consternation lorsque nous nous aperçâmes qu'il n'y avait point de porte. Chacun tournait autour de cet impénétrable sanctuaire avec un désappointement tout à fait comique. Il fallut alors inventer un moyen quelconque pour nous y introduire, car l'idée de repartir sans satisfaire notre curiosité ne nous vint même pas à l'esprit. Quelques pierres enlevées a l'une dos fenêtres nous livrèrent un passage, trèspeu commode à la vérité, mais qui nous suffit. Le monument paraissait remonter très-haut. Quelques idoles en terre cuite étaient rangées à terre le long des murs. De distance en distance, plusieurs petites niches renfermaient des images que l'humidité avait à demi pourries. Un feutre couvrait le sol, ainsi qu'une partie des murs. Tels étaient les seuls ornements qui s'offrirent à nos yeux. En vainqueurs généreux, nous nous contentâmes de prendre deux statuettes et quelques images. Suivant les croyances des Kalmouks, aucun sacrilège ne peut entrer en comparaison avec celui dont nous nous rendions coupables. Cependant le feu du ciel ne nous pulvérisa pas, et le grand Lama, en dieu bien élevé, nous laissa regagner tranquillement le gros de notre escorte. Mais une contrariété bien vive nous était réservée : nous nous aperçûmes qu'une des idoles s'était brisée en route. s C'est moins la forme tant soit peu voltairienne de ce récit, qui noua émeut, que le fait en lui-même. Que penserait-on en effet d'un prince kalmouk qui, en visitant Paris et le cimetière du Père-Lachaise, pénétrerait la nuit dans un de nos tombeaux de famille pour y profaner des cendres précieuses et y en-


L'ILLUSTRATION, JOURNAL UNIVERSEL. lever quelque vase , quelques reliques sacrées? Ne regarderait-on pas cet acte comme justiciable de la cour d'assises ou comme méritant tout au moins une réprimande sévère? Cherchons cependant une excuse dans cette curiosité de voyageur, dans ce besoin de savoir et de rapporter des souvenirs, qui ont fait des touristes anglais en Italie une incursion de Vandales pour les sculptures et les monuments. Tâchons donc de ne pas les imiter et de bien comprendre que le souvenir d'actions de ce genre est fait pour mettre en suspicion, en danger même, tous les voyageurs à venir. Après d'importantes études à Astrakan sui le commerce, la navigation et les grandes pêcheries du Volga et de l'Ouse( , M. de Bell traverse toute la Kalmoukie russe, parcourt le littoral de la nier Caspienne jusqu'à l'embouchure de la Kouma, point de départ du nivellement qu'il effectue entre la mer d'Azow et la Caspienne. De là, se dirigeant vers l'occident, il traverse les contrées désertes qui s'étendent, en suivant le Manitsch, jusqu'aux frontières du pays des Cosaques du Don. Puis il arrive au pied de la grande chalne caucasienne, muraille encore inaccessible jetée entre l'Europe et l'Asie, et devant laquelle viennent s'arrêter sans transition les plaines étrangement remarquables de la Russie méridionale. A Piatigorsk, eu milieu du Caucase, théâtre d'une des luttes les plus opiniâtres qui soient consignées dans l'histoire, il recueille tous les renseignements de nature à donner des notions exactes sur la guerre, et sur l'importance politique et géographique de celte chalne de montagnes, qui isole complétement les provinces transcaucasiennes du reste de l'empire. Enfin, après avoir longé les côtes orientales de la mer cl'Azow, il revient à Odessa par Taganrok, Ekaterinoslaw et Kherson. L'année suivante, il explore la . Crimée et la Bessarabie, comme complément indispensable à ses études de la mer Caspienne et du Caucase.

73 pourra , par une intelligente direction, faire surgir de ce côté un monde nouveau, vers lequel le commerce se jettera avec ardeur. M. de Ilell , aptes avoir terminé les travaux importants dcnt nous venons de donner un aperçu, revint à Paris pour les publier. Cet ouvrage a . remporté le grand prix décerné en 1844 par

ta société de géographie de France. Le sérieux intérêt du

rayage à travers les steppes de lu mer Caspienne le lera

rechercher non-seulement des savants, mais encore de tous les amateurs de voyages, et de tous ceux qui veulent connaître et etudier sans danger ni fatigue les diverses parties de notre

globe. Après cette publication, M. de Bell fut, au commencement de 18.16, chargé

d'une mission du gouvernement pour explorer les centrées qui s'étendent au midi et à l'est do la mer Caspienne. Ces nouvelles

Selon M. de Bell, cette portion, la plus belle et la plus vaste de la Russie, est essentiellement agricole. La nature a tout fait pour elle en lui donnant deux vastes mers, dont une touche à la Méditerranée, c'est-à-dite à l'Europe, l'autre à la Perse et à l'Asie. Quatre fleuves, qui sont les grandes routes de ces vastes contrées, conduisent aux trois mers. Le climat de ces steppes, leur confermation topographique, les rendent propres a la plus riche culture ainsi qu'à l'élevage d'immenses troupeaux de toute sorte : chevaux excellents, chameaux, bceufs et moutons. Cette terre, depuis si longtemps inculte et reposée, est donc, pour ainsi dire, l'entrepôt, le magasin de l'avenir; elle a de quoi vêtir et nourrir l'Europe entière. C'est là une abondante source de force pour l'empire russe, et s'il en comprend bien la portée , il

recherches devaient concourir à rendre plus claire et plus évidente l'ancienne réunion des trois mers en une seule, et compléter ses itudes précédentes par un examen semblable et aussi approfondi sur la différence de oiseau entre les bassins de ces vastes étendues d'eau et la configuration des contrées qui bordent ce côté de la mer Caspienne; en outre, M. do Bell voulait, comme dans son premier voyage, étudier le commerce, réunir tous les matériaux nécessaires à une sérieuse et importante carte de la Perse. Les études

archéologiques si intéressantes en ce pays, les relevés d'inscriptions, une description pittoresque, des recherches toutes spéciales sur les sources du Tigre et de l'Euphrate, sur les lacs de Van et d'Ourmiah, qui sont à peu près inconnus, la profonde exploration du haut Kurdistan et du Mazendhéran, puis la statistique, l'industrie, les races et les usages; tel est l'immense programme qu'il s'imposa. Dans ce, but il s'était adjoint un jeune et intelligent artiste, qui a rapporté de ce pénible voyage un millier de dessins magnifiques faits avec une conscience et un talent remarquables. Nous avons


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L'ILLUSTRATION, JOURNAL UNIVERSEL.

admiré les riches portefeuilles de M. Jules Laurens, et nous devons dire que nous avons rarement vu un sentiment plus élevé du beau, une appréciation plus exacte de la nature et une main plus adroite et plus ferme. M. Jules Laurens a eu un bien triste et douloureux devoir à remplir. C'est lui qui a reçu le dernier soupir de M. de Bell, succombant à une fièvre pernicieuse aux environs d'Ispahan. De graves indispositions, plusieurs fuis répétées, avaient épuisé ses forces lorsqu'il fut saisi par cette fièvre, sorte d'épidémie annuelle de la fin de l'été, qu'on nomme neubèh-kachy à Ispahan. Il est triste de mourir ainsi à trente-quatre ans, à la fleur de l'âge, loin de sa femme et de son pays, au milieu de travaux commencés et dont on espère la gloire; heureusement pour la science, et sans doute aussi pour la consolalion de ses derniers instants, son travail principal était terminé, et M. Laurens, qui a reçu ses dernières instructions, pourra en surveiller la prochaine publication officielle. Les dernières lignes de son journal, que nous transcrivons ici, diront d'une façon plus émouvante qu'on ne saurait le faire quelle fut la fin douloureuse de ce savant, qui, par ce dernier voyage. s'était préparé une noble place à l'Institut. a 2 t juillet 1848. Il fait tellement chaud, que je ne me suis pas senti le courage de rentrer à Téhéran. » 25. En sortant do Tedjrich, mon cheval s'abat ; j'ai cru avoir la jambe cassée.... Mauvaise nuit. » 2 août. Je suis tellement mal que je supporte à peine ma monture. Je croyais ne pouvoir jamais accomplir le farsan (1 lieue 4/2) de la première étape. » 4. La chaleur est accablante. Après une heure de route, je me trouve atteint par un accès de fièvre et dans l'impossibi.ité de continuer; toutes les forces m'abandonnent. Je me fais porter à l'ombre d'un rocher où je reste étendu jusqu'au coucher du soleil. » 6. Jamais il n'a fait aussi chaud qu'aujourd'hui.... Nouvel accès du plus violent délire. Cauchemar Quelle situation !! Nous avons 45 degrès de chaleur, une arche à moitié écroulée pour abri ; pas d'eau; de la seule pasthèque pour nourriture, et je suie étendu sur un feutre, grelottant, en proie à tout ce que le mal a de plus affreux. » Il. A Caschan. Nous cherchons, la nuit, pour avoir un peu d'air, les plus hautes coupoles des Caravan Série » 18. Je souffre horriblement. Des coliques cruelles ne me laissent pas un moment de répit. La dyssenterie achève de m'enlever toutes les forces.... Nuit déplorable: » 21. Un acres me tient pendant plus de trois heures et est suivi d'une prostration complète. Comment tout ceci finira-t-il? » 23 août. L'on est obligé de me porter à bras, ne pouvant faire le moindre mouvement. » Tels sont les derniers mots tracés par le malade. Le soir du 28, il se plaint tout à coup d'un indicible malaise, perd tous les sens et meurt le 30 à midi. Assisté d'un prêtre arménien, M. Jules Laurens a fait déposer le corps de M. Ilommaire do LIAI au cimetière de Djulfa , au sud-ouest d'Ilispahan, parmi quelques tombes d'Européens du temps de Schah-Abbas. ADALBERT DE BEAUMONT.

Lis Vie à bon marché. L ' ALLUMETTE CHIMIQUE. Il y a quoique vingt ans, le procédé employé en Angle-

terre, comme en France, pour obtenir du feu était, à peu d'exceptions près, aussi grossier que laborieux et aussi incertain que celui de l'Indien, lorsqu'il frotte deux morceaux de bois sec l'un contre l'autre. La veilleuse était un objet de luxe. Chez le paysan , l'ouvrier et le petit commerçant, l'enfant en bas tige, couché à côté de sa mère, faieit trop souvent, comme le rossignol, entendre sa voix dans l'obscurité. La mère était bientôt sur pied, et vite elle avait recours à son briquet. Clic, clic, clic! Pas une étincelle ne vient égayer les ténèbres. L'acier sollicite plus vivement le caillou ; la chambre s'inonde d'une pluie de feu. Mais l'enfant, passablement familiarisé avec cette opération, en supporte impatiemment la lenteur et crie à en faire perdre la tête à sa mère. Enfin une étincelle, plus heureuse, fait son office ; — l'amadou s'allume. Maintenant, l'allumette : elle ne veut pas brùler. On en essaye une autre, et une antre, et une autre : elles sont toutes humides. Le père, qui a besoin de repos, murmure. Le marmot est inexorable; et le supplice ne finit que lorsque le pauvre homme est allé à la porte de la rue, et, après avoir longtemps grelotté, a obtenu de la lumière du watchman. Dans cet article, destiné à ouvrir la série des exemples de bon marché, retraçons les diverses phases de cette antique invention. La boite à amadou et le briquet n'avaient rien de particulier. Le ferblantier faisait l'une, comme il faisait le poêlon, à l'aide de son marteau e de ses grue ciseaux; l'autre se forgeait aux grandes fabriques métallurgiques de Sheffield et de Birmingham ; et heureux l'acheteur, s'il avait quelque chose de mieux qu'un morceau de fer grossier, très-incommode à la main. La plus proche carrière de craie fournissait la pierre à Luit La fabrication de l'amadou à domicile était une sérieuse affaire. Aux époques convenables, et très-souvent si l'habitation était humide, il sortait de la cuisine une odeur suffocante, à faire croire, lorsqu'on n'était pas au fait, que le feu pouvait bien être à la maison : on brûlait périodiquement le meilleur chiffon, et ses cendres étaient déposées dama ta botte de ferblanc et fortement comprimées par un couvercle, sur lequel reposaient la pierre et le briquet. L'allumette, en général, appartenait au commerce ambulant. La boutique en avait presque honte. Tout olen• diant était marchand d'allumettes; la petite fille qui conduisait l ' aveugle en avait toujours un panier. Le jour, ils les vendaient; le soir, ils les fabriquaient. Voyez, assis par

terre, dans cette masure, deux ou trois enfants crasseux qui fendent des petite morceaux de bois avec Mi mauvais couteau. La matrone surveille un pot de terre placé sur un feu doux; les fumées qu'il exhale aveuglent à mesure que fond le soufre. De petits paquets de buis fendus sont prête à y tremper, trois ou quatre à la fois. Quanti les deux sous de soufre sont épuisés, que le capital est employé, le travail du soir est fini. En été, la fabrication s'arrête ou se fait d'après des principes frauduleux. Comme on n'a pas besoin de feu à cette époque, on Luit des allumettes trompeuses : des morceaux de bois mouillé qu'on trempe dans du soufre en poudre. Elles ne brûleront pas; mais elles se vendront aux servantes qui n'y recardent pas de très-près. Il y a environ vingt ans, la chimie découvrit que la boite à amadou pouvait être laissée de côté; mais, lorsqu'elle se mit à l'oeuvre, la chimie eut surtout en vue les besoins et les moyens de la classe opulente. Il en fut de môme des premiers livres qu'on imprima : on leur donna une grande ressemblance avec les manuscrits, et on ne compta que sur les riches pour acheter ces habiles imitations. Le premier successeur du briquet fut une botte compiquée et prétentieuse qui se vendait une guinée. Au bout d'un an, il y eut des étuis assez portatifs, renfermant un flacon et des allumettes, et que les jeunes ménagères enthousiasmées regardaient comme pour rien à cinq, shillings. Bientôt le prix en descen sit à un shilling. La révolution du feu avançait à pas lents. L'ancienne dynastie de la botte à amadou maintint quelque tempe sa suprématie dans les cuisines et dans les greniers, dans les fermes et dans les chaumières. Enfin quelque audacieux aventurier vit que cette nouvelle découverte chimique pouvait s'exploiter en grand; que des allumettes capables de produire par elles-mêmee du feu , sans briquet ni amadou , pouvaient se fabriquer dans des manufactures, et à si bas prix, que les plus pauvres pourraient jouir de cette amélioration indispensable. Quand la chimie se fut dit que le phosphore, ayant de l'affinité avec l'oxygène à la plus basse température, s'enflammait au moindre frottement, et qu'enflammé, il enflammait le soufre, qui avait besoin pour prendre feu d'une température beaucoup plus élevée, faisant faire ainsi au phosphore l'oeuvre de l'amadou avec bien plus de certitude; ou quand la chimie eut reconnu que le chlorate de potasse, avec un léger frottement, faisait explosion de manière à produire la combustion, et pouvait être employé à coup sûr dans la même combinaison; —il fut rendu a la société un service dont on ne peut guère mesurer l'étendue, lorsqu'on n'a pas eu l'expérience des misères et des privations auxquelles on était condamné lorsqu'on n'avait que la boite à amadou. L'allumette chimique est un triomphe réel de la science et un pas de plus dans la civilisation. Examinons-en maintenant de près la fabrication. Les matières combustibles qu'elle emploie la rendent peu salubre. Elle ne saurait sans inconvénient avoir lieu au centre des villes. Il nous faut donc aller dans les faubourgs de Londres pour trouver un établissement de ce genre. Il existe, dans le voisina !e. de Bethnal-Green, un g-an 1 espace ouvert qu'on appelle Wisker's Gardens. C'eaL comme une immense cour, divisée en petits jardins; chaque jardin a le plus petit des cottages —en bois pour la plupart ; — c'étaient des pavillons d'été, on en a fait des logements. L'endroit rappelle un de ces nombreux passages du vieux théâtre où l'on représente les bourgeoises de la cité prenant du lait caillé et faisant de belles phrases les jours de rôle, l'été, dans leurs jardins de Finsbury ou de Hogeden. Dans un de ces pavillons, non loin de la route, est la petite fabrique de Henry Lester, inventeur breveté de la domestic safely match-box, comme le proclame son enseigne. Il est tout disposé à entrer dans des explications qui, à plusieurs égards, sont curieuses et intéressantes. Adam Smith nous a instruits que la fabrication d'une épingle se divise en dix-huit opérations distinctes; et, en outre, que dix personnes peuvent faire plus de quarante-huit mille épingles par jour, à l'aide de la division du travail ; tandis que si elles travaillaient toutes séparément et indépendamment les unes des autres, et sana avoir été habituées à ce genre de besogne, elles n'en pourraient pas faire vingt chacune. L'allumette chimique est un exemple semblable des avantages qu'offre la division du travail et de l'habileté quo donne une longue pratique. Dans une fabrique séparée, où il y a une machine à vapeur, ce n'est pas le rebut du charpentier, c'est le meilleur sapin de Norwége qui est fendu par la machine et fourni au faiseur d'allumettes. Ces petits morceaux de bois carrés et longs de cinq pouces, si précis de proportions, sont réunis en paquets de dix-huit cents chacun. Tous les jours ils sont portés sur un diable au dipping-house, comme on l'appelle, la moyenne des allumettes qui se fabriquent chaque jour exigeant deux cents de ces paquets. Jusqu'ici plusieurs mains ont été employées à la préparation de l'allumette conjointement avec la machine qui coupe le bois. Suivons un de ces paquets dans les opérations auxquelles on va le soumettre. Sans rien séparer, chaque bout du paquet est d'abord trempé dans le soufre. Lorsqu'il est sec, les morceaux de bois, que le soufre colle ensemble, doivent être divisés au moyen de ce qu'on appelle dusting. Un petit garçon, assis par terre, un paquet devant lui, frappe les allumettes avec une sorte de maillet, sur les bouts soufrée, jusqu'à ce qu'elles se détachent tout à fait. Pour les meilleures, l'opération du soufre et dn maillet se répète. Il faut ensuite les plonger dans une préparation de phosphore ou de chlorate de potasse, selon la nature de l'allumette. Le phosphore produit le feu pâle et sans bruit, le chlorate de potasse la vive et pétillante illumination. Après celte application de la substance la plus inflammable, les allumettes sont séparées et séchées dans des ratehers. Lorsqu'elles sont bien sèches, on en reforme des paquets de la même quantité, et on les porte aux petits gorget», qui les coupent. Car le lecteur aura fait attention que les paquets ont été trempés à chaque bout. Il y a peu de choses plus remarquables dans les manufactures que la ra-

pidité extraordinaire avec laquelle se fait cette opération et celle qui s'y rattache. L'enfant est debout devant un banc, le paquet dans sa main droite, dans la gauche une pile de bottes vides à moitié ouvertes, qui ont été fabriquées dans une autre partie de l'établissement. Ces bottes sont faites du bois le plus mince; elles sont merveilleuses de netteté et de bon marché elles se composent d'une botte intérieure sans deseqs, où sont les allumettes, et d'un étui extérieur ouvert à chaque bout, dans lequel glisse la première boîte. Un seul enfant a donc à couper les allumettes et à emplir les belles vicies. Il ouvre un paquet, il en saisit une portion, qu'une longue habitude lui indique, la met promptement dans une espèce de cadre, frappe les bouts pour les égaliser, les lie avec une courroie qu il serre avec son pied, el. les coupe en deux avec un couteau sur charnière, qu'il rabat à l'aide d'un fait levier ; les moitiés gisent dépassant chaque extrémité du cadre; il saisit la portion de gauche et la fourre dans une balte à moitié ouverte, qu'il ferme aussitôt, et répète la même manoeuvre pour les allumettes de droite. Cette série de mouvements s'exécute avec une rapidité presque sans exemple; car de cette manière, deux cent mille allumettes sont coupées et deux mille boites sont remplies en un jour par un seul enfant, à raison de trois sous la grosse de boites. Chaque douzaine de boites est alors enveloppée de papier et prête pour le détaillant. Le nombre dee boites remplies chaque jour à cette fabrique est de cinquante à soixante grosses. Le prix en gros, par douzaine de bottes, est de huit sous pour la première qualité et de six sous pour la seconde. Il y a environ dix fabriques d'allumettes chimiques à Londres; il y en a d'autres dans de grandes villes de province. Les fabricants de Londres fournissent à la consommation de la métropole et de son voisinage immédiat, et c'est à quoi se borne principalement le commerce en gros; car les voituriers des chemins de fer refusent de recevoir cet article, qui est considéré comme dangereux en transit. Mais il n'en faut pas conclure que la population de la métropole consomme toutes les allumettes qui s'y font. En évaluant la population à plus de deux millions et les maisons habitées à environ trois cent mille, tâchons de nous rendre compte de la répartition de ces pet its objets d'utilité domestique. La manufacture de Wisker's Gardens expédie chaque jour cinquante grosses ou sept mille deux cents bottes, faites de el, ex cents paquets, et qui contiennent sept cent vingt mille allumettes. En supposant trois cents journées de travail dans l'année, on aura pour une seule fabrique deux cent seize millions d'allumettes par an ou deux millions cent soixante mille boites, ce qui fait une boite de cent allumettes pour chaque individu de la population de Londres. Mais il y a dix autres manufactures qui sont estimées produire quatre à cinq fois autant. Londres, assurément, ne saurait absorber dix millions de bottes d'allumettes chimiques par an, ce qui ferait trente-trois boites par maison habitée. Peut-être lui en fautif un tiers pour sa consommation; et dans cette hypothèse, la dépense annuelle au détail de chaque maison serait de dix-huit sous, en prenant une moyenne entre les boites de deux sous et celles d'un sou. Le fabricant vend cet article, livré avec le soin que nous avons dit, à raison d'un farthing et une fraction (à peu près trois centimes) la boit. tainsi pour une dépense au détail de six liards par mois, chaque maison de Londres, depuis la première jusqu'à la dernière, peut s'assurer l'inestimable avantage de se procurer du feu en toute saison et â toute heure. Londres achète cet avantage dix mille livres (350,000 fr.) par an. Cet excessif bon marché provient de l'extension des demandes qui a permis de fabriquer en grand, et force à la division du travail et à l'économie la plus stricte des matières premières. La découverte scientifique a été le fondement du bon marché. Alois à ce principe général du bon marché se rattachent un ou deux autres points remarquables qui méritent l'attention. Dans cette fabrication, la demande est plus grande en été qu'en hiver. L'ancien faiseur d'allumettes, nous l'avons dit, était désoeuvré l'été, sans feu pour chauffer son soufre, ou occupé dans les champs à un travail plus lucratif. Une brave femme qui tenait une boutique d'épiceries dans un village, nous informe qu'en été elle ne trouvait pas à acheter d'allumettes pour le détail, et qu'elle était obligée d'en faire pour ses pratiques. L'accroissement de la demande des allumettes chimiques en été prouve que la grande consommation se fait dans les masses, dans la population ouvrière, parmi la grande maorité sur qui pèsent davantage les droite de douane et d'accise. Dans les maisons du riche, il y e toujours du feu ; dans les maisons du pauvre, le feu en été est une dépense inutile. C'est alors que l'allumette chimique y supplée. Elle allume la chandelle pour regarder dans une armoire sombre; elle allume le feu, l'après-midi, pour chauffer la bouilloire. Il n'est plus nécessaire de courir chez le voisin pour avoir de la lumière, ou, comme ressource désespérée, de se mettre â battre le briquet. Lee allumettes chimiques ratent quelquefois, mais elles coûtent peu; aussi sont-elles employées sans ménagement, même par les plus pauvres. Et ceci implique un autre grand principe. La demande de l'allumette chimique ne cesse jamais, car c'est un article périssable. Chaque allumette brûlée doit être remplacée par une autre. Cette continuité de la demande fait la continuité de la production. La nature particulière de cette marchandise en empêche l'accumulation; son caractère combustible— pu isquel ne faut qu'un simple frottement pour l'enflammer— ne permet pas d'en conserver, sans danger, une grande quantité dans le même endroit. Personne n'en fait donc de provision ; tout est destiné à une vente immédiate. Par conséquent le prix moyen doit toujours donner un bénéfice, sans quoi la p roduction cesserait complétement. Mais ces qualités essentielles limitent ce bénéfice. Les fabricants ne peuvent s'enrichir sans procédé secret ou sans monopole.


ViUotErnATION, JOURNAL UNIVERSEL. consiste à obtenir le plus grand bénéfice à force trietelOMie datte la main d 'oeuvre. Le degré d'habileté exigé des Ouvriers et la facilité acquise par l ' habitude , qui fait que les doigta agissent avec la précision des machines, limitent le nombre des ouvriers, et empêchent leur appauvrisMilateets 'foutes les conditions de ce bon marché sont un résulta; o$iirel et avantageux des lois qui régissent la production. 40ueehold Words (Revue populaire publiée par CRARLES Dicegras). Chroniq ue iSilludritle. .0 pur ai mine : ceci malt dit à propos et à la louange de nacre Conservatoire de musique. Après avoir assidûment suivi , nomme noue venons de le faire, tes concours publics qui ont eu lieu la semaine dernière, suivant la coutume, 8 la salle de la file Bergère, il est de notre'devoir d'attester que notre École nationale 'de musique et de déclamation ne reste pas inactive, ainsi que beaucoup de gens voudraient le faire croire. Voici d'abord les noms des (Réveil qui ont remporté des prix atm contours il huis clos. Les classes d'harmonie simple de MM. Elwart et Colet ont concouru ensemble ; MM. Nibelle, élève de M. Colet, et Deneaux , élève de M. Elwart, ont partagé le Pritufier prix; M. Verrinst, élève de M. Eileen, s obtenu le second; l'accessit a été partagé entre MM. Talle et Henri Wieniawski, tons.deux élèves de M. Colet. Le condors d'harmonie et d'accompagnement pratique a donné le résultat suivant : Pour les classes d'hommes, le premier prix a été décerné à M. Lecoq; le second a été partagé entre MM. Joseph Wieniawski et Boscade; M. Emile Durand a u l'accessit. Ces quatre lauréats sont tous élèves de M. Bazin. gour les classes de femmes, le premier prix a été décerné à mademoiselle Hersant; le second a été partagé entre mesdemoipelles Émilie Leroy et Salomon; toutes) trois sont élèves de M. Bienaimé. Mademoiselle Zolobodjean, éléve de madame Dufresne, a obtenu l'accessit. il n'y a pas eu de premier prix au concours d'orgue. M. Franck e obtenu un second prix, et mademoiselle Moral l'accessit ;• toua deux sont élèves de M. Benoist. Dans le concours de contre-point et fugue, Mid. Lafitte, élève de M. Carafe, et Franck, élève de M. Ad. Adam, met partagé le premier prix ; MM. Vital, élève de M. Halévy, et Laboureau, élève de M. Carafe, le second prix; M, Erlangerr élève de • M. Halévy, a obtenu l'accessit. Au concours de contre-basse, M. Bourdes% a obtenu l e Pre -mierpx;lscondaétrgeM.Panti ue; tous trois sont élèves de M. Chatt. Nous laissons de côté le cannois de solfége, dans lequel le jurys a entendu quatre-vingt-cinq o.:bannette, boinmes et femmes, et qui s'est terminé par quarante et quelques nominations ., tant premiers que seconds prix et accessit. Nous arrivons aux concours publics; c'est le piandqui a commencé. Douze concurrents fournis par les classes d'hommes, vingt et une concurrentes fournies par les classes de femmes, se sont présentés dans la lice. La séance a été aussi brillante que longue. Les hommes avaient à exécuter l'allegro finale d'une sonate de Thalberg; les femmes, des fragments d'un concerto de Mendelssohn. Parmi les premiers, ce sont deux enfants qui l'ont emporté : l'un, le jeune Planté, âgé d'un peu plus de onze ans; l'autre, le jeune Cohen, qui a quatorze ans à peine; le premier prix leur a été décerné en partage; ils sont toua deux élèves de M. Marmontel; le second prix a été obtenu par' M. Savary, élève de .M. Laurent ; M. Daliot, élève de M. Marmontel , a obtenu l'accessit. Parmi les élèves femmes, le premier prix a été partagé entre mesdemoiselles Vidal, élève le M. Lecouppey, qui tient par intérim la classe de M. Herz; Hermance Lévy, élève de madame Farrenc, et Roux, élève de madame Coche. Le second prix a été partagé entre mesdemoiSelles Charron et Boullée, élèves de M. Lecouppey, et Caroline révy, élève de madame Farrenc. L'accessit a été partagé entre mesdemoiselles Soulou et Watteau élèves de M. Lecouppey; Coche 'et Picard, élèves de madame'Coche, et Deloigne, élève de madame Farrenc. La seconde séance publique a été consacrée aux concours de violoncelle et de violon. Dans l'un, M. Guéroult , élève de M. Pranclunnme, a obtenu le premier prix ; MM. Jacquart, élève dis menu professeur, et Dufour, élève de M. Vagin, ont partagé le second. L'accessit a été partagé entre mademoiselle Jaurès, u j etant et belle personne, élève de M. Vaille, et M. Thomas, élève de M. frencbomme. Le morceau exécuté par les concurrente 41,4ie sur concerto de Romberg. Dix-neuf eolicersents se sont vaillamment disputé les prix de eilolise. 4e premier prix a été partagé entre MM. Gout, élève de e ,Girard; Labatut, élève de M. Massart, et Julien, élève de Ms Alard. Ce dernier lauréat, qui promet un artiste éminent et qui inspire à ceux qui le connaissent le plus vif intérêt, est âgé de dix ans et trois mois. Le second prix a été partagé entre MM. Doon, élève de M. Massart; Viault et Lancien, élèves de , le Med. MM. Aubert, élève de M. Guérin, et Deloigne, élève de M. Girard, ont partagé l'accessit. Le morceau d'épreuve était en canaesio de Viotti. Le concours de Mare était si nombreux lette année, ult ri omet deux journées, l'une pour les . hommes, l'autre ter les fesileues Disons d'abord que le poses; e comaMe Pie 'te qra, de harpe, dans Iman rearst paru que deux meus toue deux élèves dent. peunsier. Le Jite a dee* Pte pif b M. Carillon. Le concours de chant , qui est Yang s smee a fait entendre dix-neuf élèves. MM. Chevale, M. Reteem, et Merly, élève de M. Révial, ont obtenu le premi .. Des hs second a été partagé entre MM. Armandi, e, Grillon et Busema jeune, élèves de M. Guélève 'eleM, Passe% chi,' que suppléa' pets longtemps hi.,,liarliat. L'accessitA ed, partagé entre Mie haleine élève*bu peetstf4 Jelentke essis, é va ite14. tune a. élève' de M. Dupeur, et t été admise* e momerie. Le res Mente-trots le m Bartmtatepery, élève de mien prix a été partagé # élève kiestlerne Darnes M. Garcia, et nesdemois remis Ise •seeeed. a été p eteedem` es eteracee, .10eiteltard44 de madame Demoreau, Mea ca 4114M1 14 été Melle entre mea 4e M.geai, Loustoneeu lb e , alayeala M. Deprez, M 'Yalta, été. t un des plus brillanti au («temps. celuislit a eu liesele contrées dee igstru-

mente à vents En voici le résultat, suivant l'ordre de la séance: Tiveinbone. Pu de premier prix; le second prix partagé entre MM. Cerdier et Sentiers; accessit partagé entre MM. Muset et Jecquemie, tons élèves de M. Dieppe. — Hautbois. Premier prix décerné à M. Renaud, élève de M. Vogt; pas de second prix ni d'accessit. — Cor ordinaire. Premier prix, M. Bonnefoy ; second pria, M. Deum; accessit S. Gayal, tous élèves de M. Gallay. — Trompette. Pas de premier prix ; second pris, M. Lallement; aecessit„M. Beauvais, tous deux élèves de M. Dauverné. — Pas de premier prix; second prix, M. Heinbach; accessit, M. Alvès, tous deux élèves de M. Talon. — Basson. Pas de premier prix; second prix, M. Villaufret, élève de M. Wilient. Cor à pistons. Pas de premier prix ; second prix, M. Alvin ; accessit, M: fdauguin, aveugle, tous deux élèves de M. Mettre& — Clarinette. Premier prix partagé entre MM. Ibert et atimart; accessit, M. Limberger ; tous trois élèves de M. Éloge. La journée consacrée au concours d'opéra-comique a été l'une des plus laborieusement employée,. On y a successivement entendu dix-neuf scènes. Le premier prix a été partagé entre MM. Sujol et itirquier l'an a dit uns scène du rôle de Shakspeare du Songe d'une nuit d'été, l'autre une scène du rôle du comte Rodolphe au Petit Chaperon rouge. Le second prisa été partagé entre MM. Merly, qui a concouru dans une scène du Diable d l'école, Buccins j eune, dans une scène des Voilures versées, et mademoiselle Devismes, dans une scène du Caïd. L'accessit e été partagé entre mesdemoiselles Larcena, Cristian, Vallet et Riquer. Ces élèves appartiennent presque tous à la classe de M. Moreau-Sainti; un ou deux sont de la classe de M. Morin. Le concours de grand-opéra se composait de douve scènes. Le premier prix a été partagé entre mademoiselle Lemaire, qui a concouru dans le troisième acte d'Oleilo, et M. Ribes, qui a dit une scène du quatrième acte de Charles VI. Toue deux sont élèves de M. Levasseur. Le second prix a été partagé entre M. Chapala, qui a concouru aussi dans le troisième acte d'Otello, mademoiselle Wertheimber, qui a dit une scène du rôle d'Odette du second acte de Charles VI, M. Merly, qui a concouru' dans une arène du rôle de Marcel du troisième acte des Huguenots, et Sujol, dans une same de tôle d'Edgard du premier acte de Lucie de Lammermoor. Ces trois derniers élèves sont de la classe de M. Micbelot; M. Chapuis est élève de M. Levasseur; M. Armandia Siete de M. Levasseur; et mademoiselle Chambard, élève de M. Michelot, ont partagé l'accessit. Pour tout dire, enfin, la dernière journée a été occupée par les concours de tragédie et de comédie. Le première n'a pas eu de premier prix; le second il été partagé entre mademoiselle Périgat et M. Aristide ; l'accessit entre mademoiselle Jouasses et N. Lévy. Doge la coatédie, Mademoiselle Madeleine Brohan, seconde fille de l'actrice célèbre de ce nom, a obtenu le premier prix, seule et is l'unanimité. Le second prix a été partagé astre mesdemoiselles !Messin et Théric; l'accessit entre MM. Metrenne et G. B. Montaient. Un Chasseur prodigieux.

Une exposition d'un genre attrayant et nouveau attire dans ce moment l'attention du public et surtout des sportsmen de Londres. M. Roualeyn-Gordon Cumming, jeune et riche gentilhomme montagnard du nord de l'Écosse, et le plus intrépide chasseur qu 'aient jamais produitlesilighlands, vient de-meubler la galerie de l'ancienne exposition chinoise des trophées de son adresse. Ce musée d'un nouveau genre est le produit de cinq années de chasse dans l'intérieur du sud de l'Afrique, à plusieurs centaines do milles au delà du point le plus éloigné auquel soit jamais parvenu l'homme blanc. Il nous suffira de dire que M. Cumming a tué dix-huit lions, vingt-huit rhinocéros noirs, trente idem blancs, soixante-seize hippopotames et cent six éléphants, pour donner au lecteur une idée de son courage et de ses sucrés. On n'avait jamais vu jusqu'à ce jour une aussi belle collection de peaux de lion; certes, c'étaient de dignes manteaux pour le roi des animaux. Cette collection renferme pour plus de '25,000 francs d'ivoire, et l'on y remarque surtout une paire de défenses d'éléphant longues de neuf pieds, les plus grandes connues jusqu'à présent. L'ensemble rappelle à la fois un vestibule baronial et un magasin de fourrures. Quant aux bois de cerf de la plus grande proportion et de la plus grande beauté, ils attirent les regards à chaque pas; un pied d'éléphant posé sous une espèce de dais donne aussi une noble idée de retienne grosseur des animaux que le chasseur a eu la' chance de rencontrer. Rn vérité, M. Cuguning réalise le héros de Charles V : il ne connais pas le 'danger. Mats pour faire mieux apprécier cette variété de héros, nous enigneteas à 11.11 ouvrage récent publié par le Moule Napier befeeersions in soulkorn' arrice, eutuain q .11(sLoru of the ope Wang, an accourt Of lite native Trame, etc., etc.) quelque détails que nous $.fatilialla sur ce nouveau Nemrod : « Mea informations sn'appihreet, dit le colonel. Napier, que 1, eulttramg était te fila et% eiphe baronnet écossais; 'ISair presque dés sen enfance, son goût pour la vie sauvage et ses inclinations vagabondesfurent Pommie) de démêlés wroe Ig blette., de sorte qu'il fut obligé de seengiterqueppour ms éviter les ensequeues. Il alla atm 1es4 et 11, y 'resta quelque tempeejusqu'à ce qu'enfin l'influenceeks sa famille lm avant procuré Une commission de cadet MU Va régiment' dé carabiniers é cheval du Cep, il reg/ en AngleIl pUe néanmoins terre pour de là rejoindre son régleuse que les entraves de la discipline lems f *mordaient peu avec les idées du jeune chasseur es plat de jours après Oeil eut rejoint soit pupe, qn congé, *d fkilaalt dait pour iller à la chasse, lui ayant été refusé, il elegem sus tambour ni trompette, et ilion retour, plus d'une année après, il apprit, comme du reste il devait s'y atModee Sen l'avait des contrôlereet qu'il ne faisait plus perde de cadre des cers. Mais le genre de vie :qu'al avait Aide Maillait ge 14 parade et convenir beaucoup mieux à - m . l'école du peloton; et peau' le Jfil ni3v4at. -le que de sa ceeetene. ixeigek. ëüai Ment, quand il rave ' Me &êtes -assee des *trigone chargés d'ivoire, de peaux de bêtes et de plumes d'autruche, dont le prix de tente s'élevait jusqu'à MI et

74 30,000 francs. L'on prétendait que dans set expéditiors il adoptait non-seulement les coutumes, main corme le coe turne des naturels du pays, courant r'insi ces contrées sauvages dans le simple appareil d'un Noter, sans s embarruser du Karma (quo nous sommes lenté de traduire par feuille de vigne). L'on ajoutait que, revenu en ville, il se complaisent dans le costume de la plus excentrique étrangeté : tantôt vete comme du temps du moyen àge, tantôt comme du temps de Charles In . Enfin depuis mon arrivée dans la ville de Graham , j'avais eu les oreilles assourdies de M. Cumnitug, et tout naturellement j'avais grand désir de le rencontrer. » Un jour que j ' essayais de respirer sous l'ombrage des jeunes chênes qui bordent chaque côté de la principale ou de la seule rue de Graham, j'aperçus un jeune homme aux formes sveltes et dont le costume extraordinaire attire mon attention : une paire de sandales grossières, une chemise et un pantalon blancs, ni gilet, ni veste, une large ceinture de cuir et sur la tête un grand chapeau à larges rebords , orné de quelques queues de chacal et surmonté d'une touffe des plus belles plumes d'autruche.., go costume me fit dire : Voici l'homme que je cherche. n Je traversai donc la rue et lui demandai sur-le-champ s'il n'était pas M. Cumming. Sur sa réponse eflirmative, je lui dis mon nom et me présentai dans toutes les formes en excusant mon indiscrète curiosité sur la renommée et le désir que j'avais de connattre un compatriote aussi distingué. a J'ai apporté d'Angleterre, lui dis-je, une carabine du plus » gros calibre, instrument dont je suis tout à fait indigne et » que je serai heureux de voir dans de meilleures mains, » Je le priai donc de l'accepter, ne fût-ce qu'en réparation de mon abrupte intrusion, » Cet égorgeur de lions, que je m'étais fait à moi-même haut de six pieds, avec une chevelure noire et touffue, un teint brûlé, une voix de tonnerre , un augmentatif enfin des brigands de Salvateur Rosa, un vrai Monk, si vous voulez, il était là devant moi, mais tout autre, je dois le dire : grand mais élancé, et ne paraissant pas avoir plus de vingtcinq ou vingt-six ans; ses membres étaient délicatement moulés; les lignes harmonieuses de son visage étaient gracieusement encadrées par les boucles flottantes de sa chevelure blonde; ses yeux étaient bleu très-clair, et sa voix, quand il me parla, me parut, par son timbre argentin et légèrement aigu, appartenir plutôt à une jeune fille qu'à un Robin des Bois africains; tout dans son ensemble enfin rappelait plutôt Adonis qu'Hercule. s Après m'avoir simplement remercié de sa douce voix des compliments immérités, disait-il, que je lui avais faits sur son courage, il ajouta naïvement : e Vous avez sans doute n ouï dire que j'étais devenu un bien grand chenapan; mais n que voulez-vous, tant que ça no fait de mal à personne, n j e me crois le droit de choisir le genre de vie qui me con» vient; cette existence aventureuse et vagabonde me per» met, tout en suivant mes goûts, rie vivre en gentleman n je ne suis à charge à personne. Mes wagons sont à cette s heure chargés de pelleteries de toute espèce, de plumes s d'autruche, d'ivoire, etc.; j'en ai là pour plus de 25,000 fr. » Eh bien, c'est le résultat d'une année de plaisir ! Cet ars gent va me permettre de remplacer bon nombre de boeufs » et de chevaux morts à la peine; c'est tout un nouvel équin pement que je vaisfaire pour une nouvelle campagne de dan» gars et de profits, c'est-à-dire de plaisirs. Mais, ajouta-t-il, » si vous voulez venir hors la ville, où sont MES wagons, je » me ferai un plaisir de vous montrer les richesses qu'ils con» tiennent et de vous donner tous les renseignements que n vous pouvez désirer. n Nous y allâmes. Chemin faisant, je lui dis que j'avais entendu tant d'histoires merveilleuses sur son compte, qu'à moins qu'il ne me les confirmât, j'aurais grande peine à les croire. a Par exemple, pas plus lard que » hier soir, à Fort England , dans une réunion de quelques s amis, j'ai entendu af if rmer que vous aviez récemment » nos-seulement affronté un lion à sa barbe, dans son antre, s mais que vous l'aviez tué, et que le matin on vous avait n trouvé endormi, la tète appuyée sur son cadavre en guise n d'oreiller. — Ces sortes d'aventures sont toujours exaltés rées, répondit-il; mon seul mérite est d'avoir un bon coup n d'oeil et pas mal de sang-froid; mais quant à avoir passé s la nuit dans un antre de lion, je ne sache pas avoir jarnais » été Daniel à ce point, quoique bien souvent il m'ait fallu » dormir dans des endroits où ces messieurs rôdaient autou r » de moi et où leurs rugissements me réveillaient. — Oh 1 n racontez-moi comment vous vous trouves jamais dans » de telles positions, lui dis-je. — Rien n'est plus simple, n répondit-il : l'expérience m'a prouvé quo le meilleur et le » plus ser moyen de tuer les lions était de creuser un trou n assez profond. pour y cacher un homme : aussi-lorsque; » par bonheur, j'avais abattu un buffle ou use rhinocéros .» près d'une source ou d'un étang, je creusais bien vite un s trou auprès de sa carcasse, et le soir, à la nuit tombante, » je venais m'y tapir, attendant qu'ils se fussent largement » désaltérés et ragua; alors de ma cachette j'en avais meil» leur marché. C'est dans cette position que j'ai souvent été réveillé par les discussions bruyantes de ces mes» sieurs, car la fatigue de la journée m'empêchait de veiller n comme je l'aurais désiré. Une fois entre autres, après un s somme dans mon trou, je me trouvai, environné par cinq » lions dont l'un s'avisa de jeter les yeux sur moi, mais une » décharge à bout portant lui fit payer de sa vie son imper» tinente curiosité; et, voilà ce qui sans doute aura servi de s texte ô l'histoire de mon sommeil dans l'antre des lions. n M. Cumming, ajoute le colonel Napier, tient un journal régulier de . ses faits et gestes , de sorte que nous pouvons espérer quel'exposition de Londres ne sera pas le seul réejtat de cette existence extraordinaire, mais que nous aueses bientôt un livre intéressant à. lire. Certes, personne mieux que M. Cumming ne peut nous décrire ces pays inconnus et dépeindre ces peuplades sauvages; il sera peuh être un nouveau Muge Park.


L'ILLUSTRATION , JOURNAL UNIVERSEL.

Guide pittoreaque et de.criptif d ' Uriage et de nem environ«. PAR A. MIGUEL LADICHRRE. 1650. — Paria, chez Clinton. — Grenoble, chez Vellot.

eux une fleur, évoAprès avoir inquant là un souauguré les bains venir; et, pour les d'Uriage par une baigneurs que la oeuvre d'art, le souffrance prive Géant des Alpes, de ces courses loindont la représentaines (car il vaut tation (page 355 mieux encore voir de son 44e volupar des yeux éme) a fourni à rntrangers que de , lustration l'occane rien voir absosion de signaler lument), M. Ladiles qualités hyeiéchère a demandé niques et médicaaux talents réunis les qui distinguent de MM. Debelle, ces eaux thermaChampin,Bep,illoles, les directeurs telM et Regnier, de ce bel établisartistes bien consement viennent nus comme collade publier, à l'uborateurs de sage des nomlustration , une breux baigneurs qui continuent d'y suite de planches, affluer de tous les parmi lesquelles points de la Frannous n'avons eu ce, un Guide pitque l'embarras du toresque et deschoix , qui s'est criptif destiné à décependant fixé d'abarrasser de I a pré bord sur une vue sente ennuyeuse de Grenoble, prise du cicérone de prodela montagne des fession ceux des Quatre-Seigneurs, malades auxquels puis sur les ruines leur santé permet du château du roi, de parcourir les à Vizille. environs des sourC'est au livre ces et cette partie même que nous du Dauphiné qui, empruntons, comsous le rapport de me spécimen du la beauté des asstyle de son aupects, n'est pas inteur la descripfé rien re à la Suisse tion 'des lieux reou à la Savoie, présentés par ces et a de plus le deux gravures. grand mérite d'aDe la montavoir été moins vi» gue des QuatreGuide d'Uriage. — Vue de Grenoble prise de la montagne des Quatre—Seigneurs sitée. » Seigneurs, ainsi Les Alpes dau»nommée parce phinoises offrent en effet au voyageur toutes les magnifi- toire, il y a encore les traditions populaires, les fabuleuses qu'elle touchait aux quatre seigneuries d'Uriage, Gières, cences d'ensemble et toutes les merveilles de détail que l'on légendes auxquelles la génération actuelle ne croit plus, Surbeys et Vaulnavayâ, embrassais vallée de Graiva chercher au delà des frontières. Les Alpes étrangères mais qu'elle raconte encore. sivaudan, à partir des montagnes de la Savoie, qui, des n'enferment nulle part une vallée comparable à celle de Le Guide pittoresque d'Uriage, son titre l'indique suffihauteurs du mont Blanc s'abaissent jusqu'aux rives de Graisivaudan, que les indigènes du département de l'Isère, samment, n'a point la prétention d'offrir, a ces divers points l'Isère, dont le cours capricieux semble parfois remonter dans leur patriotique admiration, appellent tout simplement de vue, une histoire complète du Dauphiné ; M. Ladichère vers les lieux d'où elle est venue, et qui se trouve domiLa Vallée, comme si elle seule était digne de ce nom. Sa s'y est borné à conduire les promeneurs à travers les bois née par la chatne calcaire de la Grande-Chartreuse et réputation, au surplus, date de loin. Le bon roi Louis XII, et les prairies, sur la pente des montagnes, cueillant ici pour la dent de Crolle et de Chaumechaude. en la traversant, » Les ruines du pour aller reven» château du roi diquer l'héritage » qui dominent la de son aïeule Van petite ville de lentine, le duché » Vizille sont célède Milan, la pro» bres dans les anclamait a le plus a nales dauphibeau jardin du noises. tant beau pays de » La terre de France. e e ndépendait A ces beautés D i le n A anciennement naturelles, chères a domaine delphiaux artistes, vien» nal, et le nom nentse joindre des » que portent les trésors précieux » restes du vieux pour les savants : chateau n'est que la flore et la faune le souvenir tradidauphinoises sont » tionnel de la propeut-ètre les plus riches de l'Eurospérité des daupe ; la formation » phins. Le d'augéologique des » phin GuiguesV y . montagnes est un » mouruten 4 4 62. sujet inépuisable Ce livre, écrit, d'observations et comme on le voit d'études, et le canpar les citations ton de l'Oisans qui précèdent, afournit à lui seul vec une agréable l'écrin minéralosimplicité , et tiré gique le plus varié avec le soin qui qu'on puisse rendistingue toutes contrer en aucun les productions autre lieu du mondes presses typode. Quant à celui graphiques de qui recherche sur Pion frères, sera, le sol où il marche nous n'en doutons les traces du paspas, pour tous les sé, le Dauphiné baigneurs qui aupeut lui offrir une ront été chercher ample moisson de la santé aux bains souvenirs historid'Uriage, un souques et biographivenir qu'ils aimeques, à partir do ront à retrouver I antiquité jusqu'à quand ils auront l'époque contemMN quittécetteneture poraine. Puis, en puissante où la dehors des récita grâce s'allie pressérieux de l'hieque toujours à la grandeur.


L'ILLUSTRATION , JOURNAL UNIVERSEL.

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Pour 6 francs de plaisir, — Caricatures par Foulquler.

Uornbien les billets de 5 francs? — 25 francs.... — Après cinq heures de queue'.

• eneei,u e"7

Enfin le plaisir commence ; je vois la mer, ça me rappelle la mare d'Auteuil. -

Dernière nuit. — Le train ramène 2,000 voyageurs aussi gais que ceuu .ci. Que de plaisirs pour cinq (rance/


L'ILLUSTRATION, JOURNAL UNIVERSÈL. illec par défaut de lumière, et sont faits de jour en jour, et tavernier un salaire qui ne pouvait pas excéder une certaine pour ce, nous qui vo i lons résirer (sic) aux périls oie tous et somme. Il devait verser tous les jours, excepté le dimanche, et noue plaist que dès spécialemen t de nos aubjez, voulons dans les mains de l'autorité municipale, une légère prestamaintenant et toujours, une chandelle de suif, de value età tion pécuniaire, à moins qu'il ne fût malade ou en pèlerila chandelle qui est accoutumée Il y a cinq mois environ, un de nos collaborateurs, chargé a de longueur semblables cette prestation que le de rentre compte dans cc recueil du journal de Barbier, nage. C'est probablement à causelade mettre en la lanterne du dit notaire pour cause de clarté, taverne qui lui convenait faculté de choisir par la main du greffier Le Brecrieur avait la prouva par des citations empruntées à ce curieux ouvrage chaque nuit soit administrée le mieux, pourvu qu ' il n'y eût pas dans le moment de crieur ton, nuire sergent, à ce député, ou par ses successeurs, deque le bon vieu.c temps n'avait pas toujours été digne de point que obligatoire à ce étau vant l'image de la benoiete Vierge Marie, lequel est aine de cette épithète dont le gratifient trop souvent les laudatores en exercice. Son ministèrel'aurait refusé sans justifier qu'il la porto de l'entrée du dit Chastelet, etc... » et les laudatrices tampons acti. Il faut que ces messieurs et dans le cas où le tavernier avait fait choix d'un autre crieur, il pouvait immédiatement conté Si, grâce au macadamisage, les rues- de Paris redeviences dames en prennent leur parti ; leur désespoir n'inspire aucun intérêt, car il est injustifiable. Depuis que le monde crier le vin de ce tavernier, au prix du roi ; il avait égale- nent aussi malpropres et aussi poudreuses qu'elles l'étaient est monde, comtes disent tes bonnes vieilles femmes, l'hu- ment le droit de prendre pour base du criage le prix contenu Su bon vieux temps, avant leur pavage, il faut espérer que entre le tavernier et les buveurs qu'il rencontrait clavent la l'autorité publique, satisfaite de ce résultat, n'aura pas manité a constamment travaillé avec succès à l'amélioration tavette au moment de son arrivée, luis mémo que le faner- l'idée de remplacer le gaz par des chandelles. de son état physique, intellectuel et moral ; elle marche tounier aurait voulu y mettre obstacle. Dans ce Pans du bon vieux temps, éclairé seulement penjours, et elle ne s'arrêtera jamais dans cette voie que Dieu Non-seulement t habitant de Paris ne pouvait pas ente* dant l'hiver par quelques chandelles de suif, les voleurs ui a tracée et qui la mènera un jour au but de sa desdans une taverne, mais il lui était défendu de se vêtir de avaient la partie belle; ils étaient d'autant plus nombreux tinée. Il est vrai qu'avant d'arriver à ce but elle a encore beaucoup de chemin à faire ; en d'autres termes, pour attein- telle ou telle étoffe, d'aller en carrosse, de décorer ses ap- que le métier était meilleur. Ordinairement, quand la police dre à la perfection vers laquelle elle aspire, elle devra sin- partements comme il l'entendait, de faire fabriquer les meuparvenait à en arrêter et à en faire condamner un, on ne gulièrement s'amender; car ses progrès sont lents s'ils sont bles qui lui plaisaient, et, enfin, de donner à (liner quand et lui rendait sa liberté, à l'expiration de sa peine, qu'après comment il le voulait. e Sous les Valois on assigna aux décontinus. Plus d'un siècle est nécessaire à la vérité la moins avoir préalablement coupé une ou deux oreilles, selon la penses de table des limites qu'il n'était pas permis d'excécontestable et la plus utile pour triompher de l'erreur la teneur de l'arrêt de condamnation. Ou avait cru qu'et les plus nuisible et la moins spécieuse. Sans aucun doute, nous der. Le maintien de ces limites, posées par plusieurs ordon- reconnaîtrait plus aisément: c'était une erreur. Les essorillés, nances, obligea les législateurs à déterminer le nombre dee ainsi se désignaient les voleurs privés de leurs oreilles par sommes moins méchants, moins opprimés, moins ignorants, moins pauvres que nos pères, mais que de mauvaises pas- services d'un repas ou d'un festin, et celui des plats dont la justice, se posaient des oreilles postiches et rentraient, chaque service pouvait être composé. Les convives qui n'asions il nous reste à étouffer, vites à combattre, de prévaient pas dénoncé les infractions dont ils avaient été té- sans être reconnus, dans Paris, d'où ils avaient été expuljugés à vaincre, de chaises à rompre, de découvertes à faire, sés à la suite de leur supplice. de ténèbres à éclairer, de misères à soulager! Evidemment moins étaient sujets à une amende de 40 livres. Les officiers Parmi les diverses aventures de voleurs dont M. Frégier a nos fils seront plus vertueux, pins libres, plus instruits et de justice, dans le même cas, devaient quitter la table de emprunté le récit à l'Histoire générale des Larrons, publiée leur hôte et poursuivre le contrevenant. La rigueur des réplus heureux que nous. On comprend à la rigueur que l'on par un auteur contemporain de Louis XIII, celle que l'on glemente s'étendait sur les cuisiniers eux-mêmes : les comregrette d'être né de •1800 à 4830 plutôt que de 2200 à 2300, va lire nous a semblé la plus propre à faire connattre l'ormissaires de police avaient le droit de pénétrer dans les maimais qu'on se désole de n'avoir pas vécu, au moyen lige ou ganisation des bandes de voleurs au dix-septième siècle et dans les derniers siècles, pendant le bon vieux temps, cette sons pour veiller à l'exécution des ordonnances. » (23 janvier le peu de-sécurité qu'offrait alors Paris à ses habitants, 1563, février 4513, janvier 4 629 ) faiblesse est plus difficile à concevoir et à pardonner. e Un avocat célèbre, nommé Polidamor, avait par sa céAu treizième siècle, Paris ne possédait encore que deux Le bon vieux temps! 0 vous tous, jeunes ou vieux, homgrandes artères de son sol qui fussent pavées. Ces deux ar- lébrité éveillé l'attention et la convoitise de quelques chefs mes ou femmes, qui le vantez tant, si vous désirez conserver de bande, qui s'étaient flattés, en l'arrêtant, de trouver sur tères s'appelaient la croisée. C'étaient deux rues beaucoup jusqu'à votre dernier jour votre passion pour lui, réelle ou lui une somme importante. Ils firent donc épier ses pas par feinte, ne lisez pas, croyez-moi, l'ouvrage que vient de pu- plus larges que les autres, formant intersection au centre trois hommes déterminés. qui, après plusieurs tentatives inblier l'auteur des Classes dangereuses sous ce titre : histoire de la ville, et allant l'une du midi au nord, et l'autre de fructueuses, le rencontrèrent un soir, accompagné d'un l'est à l'ouest. Commencé sous Philippe-Auguste, le pavage de l'administration de la police de Paris depuis Philippe de Paris n'était.pas encore achevé sous Louis XIII. En outre, jeune laquais. Les malfaiteurs, l'ayant abordé de manière à Auguste jusqu'aux Etats généraux de 1789 ou Tableau molp nettoiement des rues ne devint un service public que sous lui ôter tout moyen de fuir, le fouillèrent. Mais comme, par ral et politique de la ville de Paris durant cette période conun hasard singulier, il n'ava t pas pris sa bourse, ils lui ôtèle règne de Henri IV. D'abord on imposa à tous les habisidéré dans ses rapports avec l'action de la police (I). Quelrent un manteau de drap d'Espagne, doublé de panne de ques chapitres de ce livre instructif vous auraient bientôt tants l'obligation de faire balayer le devant de leur maison, soie, lequel était tout neuf et d'un grand prix. Polidamor, fait changer d'opinion sur son compte. Vous cesseriez de le et transporter dans les champs, à leurs frais, les tas de qui voulait d'abord ne pas se laisser dépouiller, prit néanboue et d'immondices qui résultaient de ce balayage. Mais ils louer et de le chérir, quand vous auriez appris à quelle vie moins le parti de céder à la force, et demanda, cousine une de souffrances, de terreurs, de privations de tout genre il s'en affranchissaient si souvent, que vers le milieu du qua- grâce, aux voleurs qu'ils MI permissent de racheter son vous eût condamnés. Vous l'ignoriez sans doute, votre bon torzième siècle une ordonnance de police prononça la peine manteau. On convint, dans ce but, d'une somme de trente de l'amende contre les contrevenants. Quant aux places, vieux temps adoré ne vous eût pas même permis de prenpistoles, et les voleurs ajournèrent l'avocat au lendemain, à aux halles et aux marchés-, d'une part, l'autorité publique dre du tabac. six heures de l'après-midi, au même endroit, en lui disant ne prenait aucune disposition pour les faire nettoyer; d'aua Il fut un temps, dit M. Frésier, où les escrocs durent à que ami nventeau lui serait rendu en échange de la somme l'usage du tabac, qui, dans certaines classes, avait tout le tre part, les particuliers y entassaient furtivement, soit de promise. lie lui isecolneeiandenerat surtout de venir seul, nuit, soit de jour, les ordures qu'ils étaient tenus de dépoj charme de la nouveauté, de fréquentes occasions d'exercer que s'il tirriVait estorte, il Mettrait sa vie eu (Sapor. au jeu leur funeste habileté. Comme la vente du tabac n'était ser aux décharges publiques; enfin, malgré les réclamations ajoutant » rofidamot se rendit un peu avant rhenre à etedr6d du prévot, les communautés religieuses et les nobles, dont perrnise qu'aux épiciers et aux apothicaires, et que même, pour en modérer le débit, l'administration finit par défen- les bâtiments et les hôtels occupaient d'immenses superfi- il avait été arrêté le Veille. Après quelques moments d'attente, il voit arriver ira carrosse où se trouvaient finals° incies; opposaient à l'exécution de ces ordonnances ne foret dre d'en acheter d quiconque ne serait pas porteur d'une ord'inertie qu'on ne put vaincre, dit M. Frégier, qu'en faisane avides Mea Cardas des esentilshonsmetts Ceux-el descendonnance de médecin, on juge combien certains amateurs feew*ett ateelevant dent de la ne», ét »IO kete dé intervenir l'action de l'autorité royale , et en menaçant les de tabac peu réfléchis devaient être sensibles à des invitaâ «oie avait si tions qui tendaient à leur procurer un pusse-tempo d'autant communautés de la saisie de leur temporel, et les nobles de de l'avocat, lei deet*Wf bas ei*. tetponet mmiteM plus agréable qu'il était défendu. Les priseurs étant quel- fortes amendes. Aussi Paris fut-il pendant longtemps le,pa- pris un mantatie i!= hr fiel*, ilsmette, 10 dal pote offre, ment, et s'y vautraient, s'y quefois défiants et peu disposés à risquer leur argent au jeu, radis des cochons, qui s'y promenaient, s'étant Mea egi on les enivrait et on les volait. S'ils étaient assez tempe divertissaient et s'y engra i ssaient en tonte liberté avec de quelle il avait été taxé. Lei eoleteit», «d rants pour se préserver de l'ivresse, on s'emparait de leur nombreuses troupes d'oies, de canes et de lapins. Un jour était seul, s'emparent de lui, fe font monter dand rosse- et, pendant que l'un d'eux lui bandait les yeen, iiit argent de vive force. L'administration, voulant mettre un tin de ces animaux prenait ses ébq dané la tee du Maltenait un pistolet appuyé sur sa gorge pour l'empécrier ' terme à ces déprédations, interdit aux priseurs de se réunir thois, près de la place de Grève; if se jette dans tee Jambes autre d'un cheval qui passait, et qui, en se cabett,nts emeeetses son de crier. Polidamor craignant que les voleurs ne voulussent dans les lieux publics ou ailleurs pour satisfaire leur godt.e (Collection Lamoignon, arrêt du 23 juin 46:9, ordon. de po- cavalier. Ce cavalier était le ffis de Loti* Id Gee, que son attenter à sa vie, on le rassure, et en même temps on donne mette au cocher de fouetter ses chevaux. père venait d'associer à la couronne. Cie le releva »Murants lice 30 mars 1635.) e Après une course rapide, et qui fut pourtant bien lonAujourd'hui, si vous n'êtes pas domicilié, vous n'avez pas etil expira peu de temps après. Défense dut étre (dite à tous le droit de voter aux élections ; autrefois, si vous étiez do- les nourrisseurs de porcs de laisser désormais circuler leurs gue au gré de Polidamor, dont l'esprit n'avait pas cessé d'être agité par une vive crainte, le carrosse s'arrête devant élèves dans les rues; mais ils n'en tinrent pas compte, car micilié, il vous était interdit d'aller voue reposer ou vous diune grande maison, dont la porte s'ouvre aussitôt et se reen 34.8 une ordonnance du prévot autorisa les sergents du vertir, manger ou boire dans les tavernes— les cafés de ferme ensuite, dès que la voiture en a franchi le seuil. Les Châtelet à tuer ceux de ces animaux qu'ils rencontreraient l'époque. Quand le vin fut devenu la boisson dominante du voleurs descendent, ainsi que Polidamor, à qui on enlève le peuple, les tavernes se multiplièrent; c'était dans les tavernes sur la voie publique, ou qu'ils découvriraient dans l'intérieur bandeau qui couvrait ses yeux. On le mène dans une grande des maisons; la tête leur appartenait, et le corps était attrique l'on vendait le vin en détail, ou, comme on disait alors, salle, où il voit plusieurs tables abondamment servies et un le vin à broche. a Le marchand de vin à broche, dit M. Fré- bué aux hôpitaux, sans préjudice de l'amende due par la grand nombre de personnes bien velues qui causaient entre gier, devait avoir un crieur. Les crieurs de vin étaient une personne qui avait contrevenu aux défenses de l'autorité. Eh elles familièrement, mais sans confusion. Ses introducteurs bien, le croira-t-on, les communautés religieuses refusèrent corporation placée sous la juridiction du prévot des marl'engagèrent de nouveau à déposer toute crainte; ils lui dide se soumettre à ces règlements de propreté et de salubrité chands et des échevins; ils étaient commissionnés par cette autorité, et devaient fournir un cautionnement pour la sûreté publiques; et l'autorité civile se vit contrainte de céder à rent qu'il était en bonne compagnie et qu'on ne l'avait amené de leur gestion. Les moyens de publicité tirés de la décou- leurs prétentions. « Malgré les accidents occasionnés par la en ce lieu que pour avoir le plaisir de lui donner à souper. » Cependant on apporte de l'eau aux convives pour se laliberté laissée aux pourceaux de vaguer dans les rues, malgré verte de l'imprimerie n'existant pas encore à cette époque, ver les mains avant de se mettre à table. Chacun prend sa le criage s'offrait naturellement pour y su ppléer, et les ta- le dégoût que devait inspirer une semblable coutume aux ciplace, et l'on fait asseoir Polidamor au haut bout d'une table vermere furent des premiers à l'employer. Un crieur attaché toyens jaloux d'habiter une capitale bien policée, le erévot, qui semblait privilégiée. Celui-ci, étonné ou plutôt stupéfait à une taverne po« le jour ou la semaine criait deux fois par dit M. Frégier, crut devoir souffrir (ordonnance du lé mai de toutes les circonstances qui avaient accompagné son avenjour. I ne pouvait porter duttre les rues que du vin tiré par 4395) que les douze pourceaux de l'hôpital Saint-Antoine lui _e en sa présence. Cette précaution avait pour but de continuassent à errer dans Paris munis de leurs sonnettes ture, se serait abstenu volontiers de prendre part au repas; pr&heir toute &beide/m. É était muni dans ses tournées et de certaines marques distinctives. » Oh! le bon vieux mais il affecta de manger quelques morceaux pour faire bonne contenance. Quand on eut soupé et que les tables brie de vin et d'un hanap, La fréquentation des tatemps! eurent été enlevées, un des individus qui l'avaient arrêté vernes étant séeérement interdite aux habitants domicile, Ces rues, si mal entretenues, n'étaient pas même éclaivint lui adresser quelques paroles polies, et lui dit avec bienle criage ou Omit te débit du vin dans les rues pouvait seul rées la nuit. Les règlements de police recommandaient, il neutraliser ce qu'if patiné/ide trop absolu dans cette prohi- est vrai, aux habitants de ne pas sortir sans lanternes à veillance qu'il n'avait pas mangé. Pendant ce court entrebition. Les taverniene, pane se soustraire à toute recherche partir de la chute du jour jusqu'au lever du soleil, mais tien, l'un prend un luth , l'autre une viole, et l'on se diverde la part du Meg avaient pris le parti de p'acer leur crieur un très-petit nombre de personnes les exécutaient. La pre- tit. Polidemor est invité à passer dans une pièce voisine, devant la taverne, aux heures où il ne vendait point dans mière lanterne publique ne fut posée qu'au commencement où il aperçoit un nombre considérable de manteaux rangés les rues, afin de bleuir aux passants le moyen de se récon- du quatorzième siècle. M. Frégier cite à l'appui de cette as- avec ordre. On le prie de prendre le sien et de compter, forter sans entrer dans la taverne, en acceptant le vin qui »Mon une ordonnance de Philippe le Long, datée du mois outre la somme convenue, une pistole pour le cocher, ainsi leur était offert par le crieur dans son vase, de janvier 4348, et qu'il a découverte dans une collection que son écot, qu'il paya avec une autre pistole. Polidamor, w Du reste le crieur n'était pas seulement le commis du inédite conservée aux archives de la police de Paris ; elle qui avait appréhendé ait commencement que le drame dont marchand de vin, il était aussi l'employé de l'administration est adressée au prévot oie au receveur de Paris. e Comme son manteau avait été l'occasion n'eût un tout autre dénoûmunicipale; en effet, il constatait la quantité de vin que l'on Laurent Carré, notre notaire au' Chastelet de Parie, nous ait ment, fut charmé d'en être quitte seulement pour quelque débitait chaque jour dans la taverne où il se trouvait, afin argent ; il prit congé des voleurs en leur exprimant sa redonné à entendre que par plusieurs fois devant notre l Chasde mettre cette administration en état de prélever les droits te et dessus dit, pour l'obscurité de la nuit, laquelle connaissance. On fait atteler le carrosse, et, avant de l'y est déqui lui étaient dus sur le prix de la vente. Ces droits equi litable (sic) à tous ina l faiteurs, tant pour raison ou ce que faire monter, on lui bande de nouveau les yeux , puis on le donnaient lieu à une perception importante, faisaient origi- le lieu est hanté et commun, comme pour ce qu'il convient ramène à l'endroit où on l'avait pris; là, ie mouchoir attanairement partie des revenus du roi. Le crieur recevait du l'un et l'autre encontrer en ce même lieu, plusieurs égards ché sur ses yeux lui est ôté et ses conducteurs le mettent à ai Dm irel. ta*. Oulllaunds. 19trama et maléfices ont été faits au temps passé, en trépassant par terre, en lui donnant un billet portant au bas uns cachet en encore le bon vieux temps.

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Modes d'été. Quoique la saison des eaux ait déjà entraîné l'émigration d'une partie de la société parisienne, Paris n'est pas encore aussi délaissé qu'on pourrait le croire, grâce aux séances de l'Assemblée nationale dont la prorogation, commençant seulement dans quelques jours, retient encore à Paris et dans ses environs une notable portion de l'élégante population qui n'attend que la clôture des débats législatifs pour aller goûter, dans un rayon plus éloigné de la capitale, les plaisirs de la véritable vie de campagne. Ces prochains départs ont rendu beaucoup plus simples les toilettes de ville, et la percale, le jaconas et la brillantine à dessins perses font tous les frais des robes d'été ; ajoutons à ces étoffes la mousseline de coton à fond blanc avec grands volants ourlés ou festonnés, et faisons remarquer en passant que les robes de soie, soit en taffetas unis ou chinés, soit en foulard, sont toujours en majorité. Les mantelets blancs en mousseline ont enfin fait leur temps, et c'est avec satisfaction que nous voyons disparaitre une mode beaucoup trop empruntée aux petits rideaux d'appartement ; ils sont définitivement remplacés cette année par le-mantelet-châle, garni d'effilés ou de volants découpés, qui affecte la même forme que les mantelets-châles en dentelle de laine. Le chapeau de paille domine dans toutes les promenades : chapeaux de paille mélangée garnis de ruban rose et de velours noir ; chapeaux de paille unie ornés de bouquets d'avoine, d'herbes et de fleurs des champs également en paille; chapeaux de paille d'Italie toujours si distingués par la valeur de leur tissu ; et enfin chapeaux de paille de riz si légère à. la tète et si frais pendant la saison d'été. Si les costumes de ville sont simples, il n'en est pas de même de ceux qu'on prépare pour la campagne ; c'est qu'a la campagne, et aux eaux surtout, on danse beaucoup. Les cartons de voyage se remplissent donc de robes de tulle et de tarlatane de couleur rehaussées de volants en application de Bruxelles: de robes de taffetas chiné fond blanc à fleurs grandes ou petites selon le goût, l'âge et la taille; lorsque ces robes sont à deux jupes, ces jupes sont unies ; lorsqu'elles se réduisent à une jupe unique, les volants pareils doivent nécessairement y abonder, mais ils sont tout à fait refusés aux toilettes des jeunes filles, qui doivent se contenter de doubles jupes de tulle simples ou couvertes de petits plis; le règ ne des fleurs artificielles est à son apogée pour le compiémont de ces toilettes de soirées; toutes les flores de l'univers ont été mises à contribution par les fleuristes pour composer des guirlandes, des couronnes et des bouquets', il faut remarquer cependant que les fleurs les plus simples, les pâquerettes, Jes clochettes ou liserons, le chèvrefeuille, l'avoine et les folles herbes des champs, forment les coiffures portées avec le plus de distinction.

Aux abonnés. La distribution de ce numéro a été retardée par suite des difficultés que nous avons rencontrées dans l'application de la loi du timbre. Nous prions nos abonnés de le pardonner à la majorité de l'Assemblée nationale et à l'administration qui n'est pas encore très-sûre des intentions de la loi, quoiqu'elle l'applique provisoirement dans le sens le plus violent. L'article 12 de cette loi frappe d'un timbre de 5 centimes les feuilles périqdiques d'une dimension de 72 décimètres carrés eL au-destous. Elle ne dit rien pour les feuilles qui excèdent' 72 décimètres carrés, ou plutôt elle ne dit plus rien, car le paragraphe qui, dans le projet, visait cet excédant, a été rejeté et les '72 décimètres sont devenus ainsi un non-sens, l'article ne signifiant plus que ceci : a Toute feuille périodique, fût-elle au-dessous de 72 décimètres carrés, sera soumise au timbre de 5 centimes. n Et la preuve, c'est que dans l'article 13 qui concerne les écrits non périodiques, ie timbre supplémentaire d'un centime et demi par 10 décimètres carrés excédant la dimension typique a été maintenu après avoir été rejeté pour les périodiques. Le fisc voulait d'abord nous appliquer le paragraphe de l'article 13 et nous faire payer un supplément de 3 centimes pour 11 décimètres qui forment la fraction dont nous excédons 72 décimètres carrés; le fisc a bientôt reconnu que sa prétention ne pourrait se soutenir, l'article 13 ne disposant que pour les écrits non périodiques. — Alors, qu'a-t-il fait? Il a décidé que si 72 décimètres carrés payaient 5 centimes, 73 décimètres carrée devaient payer 10 centimes. C'est cette décision sauvage qui frappe de deux timbres à 5 centimes pour les départements et de deux timbres à 4 centimes pour Paris chaque feuille de l'illustration. Nous protestons; mais en attendant nous éprouvons un trouble qui peut être une cause de ruine pour une entreprise qui n'a pas cessé d'être pacifique. Nous tiendrons nos abonnés au courant des conséquences dont nous n'avions pas calculé la gravité en leur annonçant nos intentions dans le dernier numéro. Pour aujourd'hui nous ne parlons que du dommage causé

L'événement important en fait de modes, c'est l'exposition que vient de faire mademoiselle Duguet, la célèbre couturière, des parures et toilettes magnifiques qui lui ont été commandées, pour le sacre prochain, par la famille impériale d'Haïti. Là se trouvaient étalés :

Un manteau impérial de velours bleu de ciel semé d'abeilles aux ailes déployées, entouré d'une bordure alternée de bouquets, de couronnes et de chiffres, le tout brodé en or ; Un autre manteau de cour en velours rouge doublé de satin blanc et garni' d'un superbe point d'Espagne en or; Puis une foule de robes à queue en moire antique blanche, en satin amarante, en moire glacée d'argent, etc., etc., toutes garnies de blondes d'or, d'argent, de dentelles merveilleuses et de rubans fabriqués exprès sur des dessins par l'apposition du timbre, et d'où résulte le retard dans la publication de ce numéro, outre l'impossibilité de préparer le papier comme il faudrait pour obtenir une bonne impression de nos gravures.

spéciaux envoyés à Lyon; la prévision a même été jusqu'à comprendre, au nombre de ces gobes, un deuil de cour complet en damas noir oves ornements, brandebourgs, cordelière et garnitures en jais et dentelle noire; les formes de ces luxueuses toilettes, ainsi que celles des habite destinés au sacre de l'empereur Soulouque, qui ont donné lieu dernièrement à une semblable exposition et qui ne le cédaient point en magnificence aux atours de l'impératrice, ont été, sauf les changements imposés • à la coupe par la mode actuelle, imités des costumes impériaux du sacre de Napoléon. La hauts industrie française n'est donc plus alimentée maintenant que par les commandes des cours étrangeres; le sultan demandait il y a quelque temps à l'ébénisterie, à la tapisserie et à l'orfèvrerie parisienne un ameublement de palais dont la description paraltrait empruntée aux contes des Mille et une nuits; hier c'était l'empereur Soulouque et sa famille qui commandaient toute une garde-robe de gala à la fabrique de Lyon; aujourd'hui, enfin, l'arquebusier Devismes expose aux vitres de son magasin du boulevard Italien, dans un magnifique écrin de velours destiné au pacha d'Egypte, un fusil de chasse dont le canon d'acier poli, la crosse et les pièces en argent qui la garnissent sont de véritables chefs-d'oeuvre de ciselure de haut relief. Terminons ce bulletin par quelques mots sur les modes d'homme, on la fantaisie existe aussi bien que pour celles des femmes; or s'il est un costume qui se prête à la fantaisie, c'est certainement le costume de campagne; Humann en a donc composé quelques-uns qui réunissent toutes les conditions exigées par la vie champêtre. Pour la toilette du matin c'est un habit-veste à taille longue, à basques courtes et arrondies, le tout en coutil écru, blanc, ou à raies de couleur; le pantalon et le gilet doivent être de la même étoffe; ce costume se complète d'une cravate en mousseline à bouquets, de souliers un peu couverts, de bas de soie de fantaisie et d'un chapeau ras en feutre gris de souris. La toilette du cibler admet la petite redingote très-courte de basques, très-longue de taille en drap zéphir couleur tête de nègre ou bleu ardoise, accompagnée d'un pantalon de coutil blanc, d'un gilet . de piqué rouille ou de poil de chèvre soufre, de souliers vernis découverts et de bas de soie, blancs à côtes; le chapeau est alors en feutre nankin à long poil et la cravate en soie à carreaux écossais. Le soir cette redingote est remplacée par un habit, soit à un seul rang de boutons avec galon de soie assortie posé à plat, soit à revers larges et pouvant boutonner jusqu'au haut, avec manches fermées au bas par un double bouton. abonnements de six semaines vrons , par exception, ( du 17 soin au 28 sepembre), pendant lesquelles nous publierons cette série. Le prix de cet abonnement est fixé à 4 francs pour toute la France.

Abonnement de six semaines EN FAVEUR DES COLLÉGIENS EN VACANCES.

M. Bertall vient de nous présenter une charmante série de dessins qu'il préparait depuis longtemps [avec un soin infini pour en faire un à-propos à l'époque des vacances. — Nous nous sommes empressés d'accueillir les dessins de M. Bertall, lesquels représentent, avec la finesse et la malice d'observation, le talant spirituel et comique de l'artiste, toutes les circonstances de la vie des-écoliers; M. Berte n'a pas oublié les écolières. L'artiste n'a eu qu'a se souvenir pour retrouver tant de scènes tristes ou plaisantes, tant de types gracieux ou comiques. — Ceux de notre âge y trouveront un grand charme si nous en jugeons par le plaisir que nous y avons éprouvé ; les écoliers seront étonnés de se voir si bien connus et si facétieusement dépeints dans leurs travaux, dans leurs espiègleries, , dans leurs exercices et dans leurs jeux. j C'est que M. Bertall a été au. collége comme eux; M. Bertall a eu le tort de rire, comme-eux, de l'importance grotesque de quelques-uns de ses éducateurs, ce qui était sa manière, comme la leur, d'honorer ses maîtres respectables ;. comme eux, M. Bertall à passé par tous les accidents, les tristesses et les joies du collégien. Cela se voit à un trait qui ne laisse pas d'ajouter au charme de cette histoire comique. Ses souvenirs lui ont fourni sur chaque sujet une phrase latine qui se rapporte à l'action de chaque dessin et qui fait avec le mot • français placé au dessous comme une double légende. Ce rapprochement si bien trouvé offre plus d'un genre d'intérêt; nos jeunes lecteurs comprendront cela. Pour que cette comédie en images parvienne à tous ceux à qui elle est destinée , sans les engager au delà, nous rece-

On s'abonne directement aux bureaux, rue de Richelieu, sr" 60, par l'envol franco d'un mandat sur la poste ordre Lecheval ler et CIE, ou près des directeurs de poste et de messageries, des principaux libraires de la France et de l'étranger, et dee correspondances de l'agence d'abonnement. Tiré 1 la presse mécanique de Puis manu, Parie, te, rue de Vaugirard.


JOURNAL UNIVERSEL.

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Ab. pour Paris, 3 mois, 8 fr. — 6 mois, 16 fr. — Un an, 30 fr. t Prix de chaque N. , 75 c. —La collection mensuelle, br., 2 fr,

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N° 389. — VOL. XVI. — Di Vendredi

9 an Vendredi 16 août 1850.

Bureaux I rue Richelieu, 60.

SOMMAIRE.

Histoire de la semaine.

Histoire de la semaine. — Inondation de Paris le 6 août. — Chronique musicale. —Courrier da Parle. — Calais et son chemin de fer. — Hia- taire de l'aérostation. — Cour des Comptes. — La Vie de. Eaux, Boulogne limite et fin). —Bibliographie. — Encore le bon vieux temps (auite et fin). — La vie à bon marché. — Le yacht Victoria and Albert Brest. —*Variétés. Gravures. Procession du concile diocésain à Bordeaux, le 30j uillet 1850. — Courrier de Paris La boule aérienne; Le torero Montes blessé par un taureau , t Madrid ; L'abreuvoir, d'après un tableau de Flers. — Embarcadère da chemin de fer de Calais. — Cour des Comptes Le grand çacalier ; La grande salle d'audience; Salle des comités; Bibliothèque 'et salle da conseil. — Souvenirs de Londres, 22 caricature. par Stop. — Le yacht Victoria and Albert t Brest. — Rébus.

Notre semaine parlementaire s'ouvre par la suite de la délibération sur le projet de loi relatif au chemin de fer de Tours à Nantes et d'Orléans à Bordeaux. Nous sommes au 1" août. L'Assemblée allait passer à la discussion demrticlea lorsqu'un représentant montagnard, le fameux Colfavru , a présenté un amendement disposant 1° que la liste des actionnaires des deux compagnies serait communiquée à l'Assemblée avant une plus ample discussion du projet ; 2° que les représentants actionnaires desdites compagnies en feraient la déclaration à l'Assemblée et que ceux qui au-

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Ab. pour les ddp. — 3 mois, 9 fr. —6 mois, 17 fr, — Un an, 32 fr. Ab. pour l'étranger, — IO fr. — 20 fr. — 40 fr.

raient été reconnus actionnaires devraient s'abstenir de toute participation à la délibération du projet de loi. Cette motion, qui semble aujourd'hui si malsonnante, nous l'avons entendue souvent en 1845, à l'époque où les bénéfices en expectative des chemins de fer se partageaient fraternellement sous le nom de primes entre les fondateurs politiques ou financiers des compagnies. Cela ne semblait pas alors exorbitant. Aujourd'hui la motion ne rappelle pas seulement l'opposition de 1843, mais les dénonciations de la Montagne de 93 contre les accapareurs. Cependant l'Assemblée était peu nombreuse, et l'amendement a été pris en considération par 256 voix contre 241. Il a fallu le renvoyer


L'ILLUSTRATION , JOU R NAL UNIVERSEL.

82 à la commission et la discussion du projet de loi s'est trouvée interrompue. Le lendemain M. Ducos a apporté à la tribune l'avis de la commission sur l'amendement Colfavru. Celui-ci a soutenu son dire dans un discours tissé dg lieux communs débités dans une langue plus que pauvre et auquel M. Itenoist d'Azy a répondu par un autre discours que tout le monde avait déjà lu plus d'une fois avant cette béance. La proposition de la commission tendante au rejet a été adoptée par 394 voix contre 481 Cela ne nous empêche pas de rappeler la maxime des partis : Chacun pour soi et l'État pour nous seuls. Cet incident en deux journées a eu pour intermède le commencement de la discussion du budget des recettes. Une des dispositions principales du nouveau budget, c'est la suppression des 47 centimes additionnels, sans affectation spéciale, afférents à la contribution foncière. Un amendement signé par 69 représentante, dans l'intérêt de 52 départements que l'on suppose trop imposés, demandait que le dégrèvement de 27 millions résultant de la suppression des 17 centimes, au lieu de profiter également à tous les départements, fût réparti de la manière suivante : dans les 34 départements moins imposés on aurait supprimé 10 centimes, dans les 52 autres on aurait supprimé la totalité et on aurait ajouté à ce dégrèvement les 7 centimes restants des 31e départements dégrévés seulement de 10 centimes. Cet amendement, défendu avec chaleur par ses panneau, combattu avec force par le rapporteur du budget, a été écarté par une majorité de 358 voix contre 163. Néanmoins l'Assemblée a adopté une disposition propre à éclairer cette question de la péréquation de l'impôt; elle consiste à enjoindre au gouvernement de procéder sans délais à une évaluation nouvelle des revenus territoriaux. Autre proposition : celle-ci devait faire plus de bruit, elle n'a pas manqué à son sort. Trois représentants de la gauche avaient demandé qu'à partir du 1 ., janvier 1851, l'impôt sur les boissons fût aboli. Ce n'est pas la discussion, c'est le mode de voter qui a provoqué des réclamations violentes, des rappels à l'ordre, un tapage enfin digne des beaux jours. La proposition n'en a pas moins été rejetée par 339 voix contre 466. L'action avait duré près de deux heures. Le discussion du budget des recettes a continué en alternant avec le projet de loi du chemin de fer. Le budget a été voté presque en entier dans la séance du 3 , à l'exception du dernier article. On est pressé de s'en aller. Cependant M. Dupin , qui a un peu honte de cette précipitation d'écoliers bectant la besogne pour partir en vacances un jour plus tôt, a ajourné le vote définitif, afin de retenir jusqu'au 11 le nombre de représentants nécessaires pour la validité des décisions qui restent à prendre. C'est donc sans débats qu'on a voté les articles du budget. Plusieurs de ces articles avaient pourtant une grande importance, par exemple l'art. 19, qui autorise le ministre des finances à aliéner pour 59 millions des bois domaniaux ; cet article a passé sans la moindre réflexion. Puis l'Assemblée a repris pour la troisième fois la discussion du chemin de fer. La tactique est bonne pour le ministre et les compagnies ; triste pour les contribuables. La prorogation de la concession à 50 ans pour la compagnie de Tours à Nantes a été adoptée sans débats. L'article 2 de la loi a été également voté le 5; c'est celui qui concerne le chemin de Bordeaux. Nous ne voulons pas rapporter tous les incidents de cette discussion, néanmoins nous mentionnons une interruption de M. Miot, laquelle a causé un grand scandale dansl'Assemblée.Ce représentant devrait parler latin: Le latin dans les mots brave l'honnêteté.

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Il a encouru la peine de la censure, et la politesse, à notre avis, n'est pas trop vengée, mémo en admettant la canicule comme circonstance atténuante. Le plus intelligent et le plus attique des journaux de notre grand parti de l'ordre s'y prend autrement pour critiquer la loi, ceux qui l'ont présentée et ceux qui la devaient voter. a C'est un des travers de l'époque, dit-il , qu'aussitôt que quelqu'un, compagnie ou particulier, est dans l'embarras, il s'adresse à l'État pour qu'on l'en relire, sans voir que c'est toujours sur les contribuables que retombe le fardeau dont on veut se faire décharger, ou sans s'en inquiéter. Le commerce demande à l'État de lui trouver des débouchés; les manufacturiers lui demandent des acheteurs au dedans; l'ouvrier veut que l'État lui fournisse du travail ; le jeune hewe qui sort du collége ou l'homme mûr qui a mal réussi dafiu entreprises attendent de l'État une place. Les compagnies, se mettant à l'unisson, réclament de l'État la hausse de leurs actions. Cette habitude n'est pas seulement peu digne d'un peuple libre, elle est, de plue, pleine de périls pour la société. Non-seulement elle tend è obérer d'impôts les contribuables, mais encore elle sert de point d'appui au communisme. Les communistes n'ont fait rien qu'exagérer plus queel'autres lei attributions de l'État et la responsabilité de l'État. Le fait est que si l'État doit des secours à de« 'compagnies dent les actions sont en baisse, même avant qu on sache bien pourquoi elles ont baissé et si cette baisas est passagère ou définitive, il en doit à toutes les autres compagnies de chemin de fer qui sont en perte, il en doit à toutes les entreprises en souffrance, à tous les particulier. qui font mal leurs affaires. Si l'État doit son assistance aux capitalistes qui ont mal spéculé, il la doit à plus forte raison aux ouvriers qui n ont pas de travail, et voilà le droit au travail reconnu! Soyons donc tries-sobres des secours de l'État. Que ces secours ne soient accordés que dans des cas tout exceptionnels; qu'ils ne le soient qu'a la dernière extrémité, lorsqu'il est devenu constant qu'autrement il arriverait quelque malheur public. Ce sont des vérités qu'on a pu perdre de vue en d'autres temps, avant qu'on eût reçu les grandes et terribles leçons des dernières années; niais après les enseignements de 1848, après les ateliers nationaux et les journées de juin, avec le communisme.à nos portes, ce se-

rait désormais une imprudence extrême de les oublier un seul instant, Un gouvernement latelligerst doit se faire violence mir s'y . confermer avec le plus grand scrupule, quellui adregae. n ques sellicitatione ' Cela vous est facile à dire. L'Assemblée n'en a pas moins adopté le projet la majorité de 298 voix contre 228. L'Asserobiée a repris ensuite la délibération sur le projet de loi relatif à la banque, qui a été voté ainsi que diverses lois de crédit. La séance de mercredi a encore, plus que la précédente, offert le spectacle d'un déménagement : • L'ordre du jour était chargé de treize projets de loi ayant pour objet des allocations de crédits pour divers services. Ce travail d'Hercule a été déblayé en un clin d'oeil, tant l'Assemblée avait hâte d'en finir avec le budget. Cependant elle a encore été obligée d'écouter la lecture d'une communication écrite de M. le mmistre des finances, avant d'aborder le vote important du budget, destiné, ce semble , à clôturer la session. Le meulage de M. Fould a 'pour but de faire connaltre que l'impression du compte général de 1849 mua terminée dans deux jours, et que saine& ee docoment pourra MM distribué à NIL les représentants. Il résulte des explications donné« par le ministre „que la situation est meilleure que celle qu'il avait lut-même mdiquée dans ses rapporte à l'Assemblée, puisque le découvert établi à 249 millions se trouve réduit à 235. Il restait à voter quelques dispositions générales du budget de 4 854 , qui ont été admises sans reciamaticum Le vote sur l'ensemble a donné pour résultat 420 ballotins blancs contre 462 bulletins bleus. En conséquence, le budget a été adopté. Le projet- de loi sur la presse dans les colonies, revu et corrigé par la commission, n'a donné lieu à aucun débat; il a été voté d'urgence. Avant de se séparer, l'Assemblée accorde quelques nouveaux crédits. La voici donc arrivée au terme des travaux qu'elle s'était prescrits avant la prorogation. Quoique les vacances parlementaires ne doivent commencer légalement que le 14 de ce mois, on peut les considérer comme ouvertes de fait à compter de cette Béance. C'est ainsi que les élèves de nos colléges , qui n'entrent en vacances que le 15 août, courent déjà les rues depuis une semaine. Le voyage que le président de la république se proposait de faire dans plusieurs parties de la France est définitivement décide. M. Louis Bonaparte visitera Lyon, Dijon, le Jura, Besançon, Colmar, Strasbourg, Nancy et traversera la Champagne pour avenir à Paris; ce voyage durera vingt jours. — La question du serment dans la Chambre des Communes a eu provisoirement la solution que tout le monde pouvait prévoir. La première résolution proposée par l'avocat général, por ont que M. de Rothschild n'avait pas le droit de siéger dans la Chambre, a été votée par 466 voix contre 92. La seconde, portant que la Chambre s'occuperait, dès le début de la prochaine session, de l'état de la loi , a été votée par 142 voix contre 406. — On a reçu des nouvelles de New.lfork, en date du 23 juillet, et, par dépêche télégraphique, des nouvelles de la mémo ville en date du 25. Le nouveau président a composé son cabinet de personnages appartenant exclusivement au parti whig. Oa a des nouvelles de la Californie jusqu'à la date du 48 juin. Elles nous apprennent un nouvel incendie à San-Francisco, et le plus terrible qui ait encore exercé ses ravages dans cette merveilleuse ville. Il ne s'agit pas moins, cette fois, de 300 maisons brûlées dans le quartier le plus riche, et de pertes évaluées à 5 millions de dollars (26 millions 500,000 fr.). Parmi les noms des propriétaires incendiés qui peuvent intéresser le public français , noue trouvons ceux de MM. Lecomte et Barrière, Chauviteau et Pioche et C l., S.-A. et J.-G. Thayer, L. Bossange , Colliard et C ,e, Deluc et Guillet, madame Antoine, marchande de modes, Vassault et C 10, Anselme Merandel. Au moins tels sont les noms que nous copions dans les journaux de SanFrancisco. D'ailleurs il ne parait pas que ce sinistre, si grand qu'il soit, ait aucunement abattu les courages ; dès le lendemain de l'incendie, on se remettait à l'oeuvre pour bâtir; et si ce n'était la hausse que ce malheur a produite sur les matériaux de construction, en ne trouverait peutêtre pas'dans les journaux du pays une réclamation contre cette nouvelle visitation de la Providence, Ce qui console tout le monde, ce sont les incessantes découvertes que l'on fait sur tous les points du territoire, et qui ne laissent plus de doute aujourd'hui sur la présence de I or en quantités à peu près inépuisables par tout le pays qui s'étend au nord, depuis la rivière Columbia jusqu'au golfe de Californie au sud, depuis les vallées du Sacramento et du San-imiquim k l 'ouest, OtelkE par delà les montagnes Neigeuse à l'est. Amui s' d-on à voir produire cette année par les mines de la ornie plue d'or qu'il n'en est encore sorti depuis la découverte faite par M. Marshall au moulin du capitaine Buter. Un nouveau traité conclu par les soins de M. Letcher, ministre dee Mata-Unie au Mexique, garantit à une numP agn ie américa i ne la concession d'un chemin de fer à établie entre les deux océans, sur l'isthme de Thuantepec. C'est la troisième route que &ouvrent les États-Unis à travers le territoire des populations espagnoles, et à voir ce qu'ils out déjà fait dans la Nouvelle-Grenade, as peut maire que ces pays ne tarderont pas à tomber sous leur Wb nee exclusive. différend avec l'Espagne parait étre Le ment grranO. Les autorités espagnoles de la Ilamps , dikao, rendu les prisonniers qu'elles avaient kikisdr Innée du général Lopez. Le protocolerelatif aux affaires du Danemark, qui avait

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été paraphé I Londres le 4 juillet, a été signé définitivement let août par les plMbotentlaires de Fruce, de Russie, de la de-B-rene,eS. uède et riti Panemark. Le chargé d'aid'itut.Wbe al Point Mt *uvule le signer sans en avoir référé à son gouvernement. Le chargé d'affaires de Prusse avait refusé d'assister à la conférence. Le protocole est resté ouvert pour l'un et pour l'autre. Il y a, comme on sait, deux points principaux dans cette affaire du Danemark. L'un, le tait de la guerre actuelle, est actuellement résolu par le traité signé à Berlin le 2 juillet, et par lequel l'Allemagne se retire de la lutte; l'autre, celui de la succession au trône de la monarchie danoise, est l'objet principal du protocole signé à Londres. Les puissances signataires déclarent qu'elles Muteidèrent le, maintien de la monarchie danoise dans son intégrité comme un des éléments de la paix générale i qu 'en conséquence elles approuvent la résolution du roi de Danemark de régler éventuellement l'ordre de succession à la couronne de manière à assurer cette intégrité sans porter atteinte aux relations du liolatein avec la confédération germanique, et elles ceeiegies de donner une nouvelle garantie à ces Waleenagn par un acte formol de reconnaissance qui sera ultérieurement discuté et rédigé à Ltlndres. A son Abonnés à P10,08 P8 LA LOI DU TIMBRE.

Nous continuons à réclamer et à protester contre l'interprétation forcée et l'exécution violente envers nous de la loi du 26 juillet. indûment d'un Nous soutenons que le timbre noua frappe double droit, ainsi que nous l'avons dit dans le précédent numéro. Nous soutenons en outre que la poste, qui ne consent pas à recevoir nos numéros tous les jours de la semaine, manque à l'esprit de la loi qui a voulu dire, à coup sûr, qu'un journal hebdomadaire, quoique portant la date du jour ou il est publié, comprend toutes les dates entre son dernier et son prochain numéro. Pour rendre cette démonstration plus claire, nous datons celui-ci de tous les jours qui doivent s'écouler jusqu'au 16 août. Nous aurons à signaler beaucoup d'autres faits exorbitants. Nous le ferons pour avertir nos abonnés de l'obligation où nous pourrons nous trouver de changer les conditions de notre abonnement. Nous attendrons néanmoins, avant d'annoncer ce changement, le temps nécessaire pour avoir raison du fisc, et ferons notre possible pour prendre à notre charge tout ce qui n'exposerait pas notre propriété à une ruine complète. —Nous ne pourrions en effet supporter seuls, et sans que nos abonnés en prissent une part, un impôt qui excède pour l'Illustration la somme de 80,000 fr. par an. Il ne sera rien changé au prix de l'abonnement jusqu'au premier octobre prochain. L'augmentation, s'il y a lieu, partira de cette époque.

limoodatlen de Parla. le 6 août. Le thermomètre, qui avait monté, le 5, à 35 degrés, un vent du sud-ouest qui vous inondait d'une chaleur ultra-tropicale, tout annonçait un orage ; mais le spectacle a grandement surpassé l'annonce. La pluie a commencé le 6 vers cinq heures du matin et n'a cessé de tomber jusqu'à huit heures. Vers deux heures de l'après-midi, l'orage a de nouveau éclaté; pendant plus d'une heure la pluie, tombant par torrents , a donné à plusieurs rues l'aspect d'une ville bâtie au milieu d'un fleuve. Ainsi le faubourg Montmartre, depuis la sortie du passage Verdeau jusqu'à la rue de la Victoire, présentait l'aspect d'une rivière; l'eau était probablement tombée en telle abondance qu'elle ne trouvait plus d'issue par les égouts; en quelques minutes la rue du Faubourg-Montmartre a été couverte d'une nappe d'eau de plus de trois pieds de hauteur it quelques endroits ; les portes cochères, les boutiques, tous les rez - dechaussée étaient envahis et présentaient l'aspect du port de Bercy aux plus fortes inondations de l'hiver. Un marchand de vin placé près de la rue Ricber avait reçu plusieurs pièces de vin qu'il n'avait pas encore eu le tempe de rentrer dans ses caves et qu'il avait dé laisser provisoirement sur la devanture de sa boutique ; ces pièces ont été soulevées par les eaux et entratnées à la dérive comme par un véritable torrent ; les voitures avaient de l'eau jusque par-dessus le moyeu de leurs roues; quelques gamins de Paris ont profité de la circonstance pour prendre un bain, et ils ont trouvé un fond d'eau assez considérable pour nager sur un espace de 100 mètres à peu près. L'inondation avait la merise intensité dans le passage Saulnier. On sait que cette voie de communication est élevée à ses deux extrémités et creuse au milieu. L'eau était tellement élevée pendant près d'une demi-heure, que les voitures elles -mêmes n'ont pu y passer. Les habitants étaient tous à leurs fenêtres, suivant les progrès de cette inondation , qui s'engouffrait dans les maisons par lés soupiraux et par les portes cochères. L'eau avait également envahi la rue Bicher depuis la rue de Trévise jusqu'à la place de fiacres qui avoisine le faubourg Poissonnière, et on a calculé à cet endroit que l'eau ne s'était pas élevée à moins d'un mètre sur certains points. Les conséquences de ce sinistre seront nécessairement déplorables; il y a deux à trois pieds d'eau dans toutes les caves qui prennent leur jour sur 'les rusa envahies par l'eau. Quelques scènes bizarres sont venues égayer ce triste spectacle. On e vu des hommes Relancer au milieu da torrent, qui les couvrait jusqu'au-dessus du ventre; d'autres eaccrochalent aux voilures pour traverser cette mer d'une nouvelle espèce, et nous mas vy tels ou quatre hommes se hisser sur un corbillard qui retenait à vide et pesette ainsi, à pied sec, et à la place du cercueil, le fleuve qui leur barrait le passage. Cet orage a recommencé vers cinq heures de !'après-midi avec une nouvelle violence; et la pluie ayant tombé avec plue de force


L'ILLUSTRATION , JOURNAL UNIVERSEL. et pendant un temps plus long que deux heures auparavant, les mets scènes d'inondation se sont renouvelées. Tous les abords de l'église Notre-Dame-de-Lorette étaient couverts de trois à quatre pieds d'eau; le faubourg Montmartre et la rue Richer ont vu de nouveau les eaux s'élever à quatre pieds, et, dans plusieurs Endroits, à cinq pieds au-dessus du sol. Dans un grand nombre de rues, aux Halles, à la place Manbert , dans une partie du quartier Saint-Martin, les chevaux avaient de l'eau jusqu'au dessus du poitrail. Le jardin des Tuileries était complétement submergé, et l'eau tombait comme un véritable torrent des terrasses et de la PetiteProvence ; dans la rue de Rivoli, elles se précipitaient avec une grande force par les grilles. Dans le faubourg Saint-Germain, l'effet de cette pluie torrentielle a été le même. La rue de Bourgogne a été transformée en un vaste lac; et les eaux trouvant une issue par la porte de la Chambre qui est en face de la rue de Lille, se sont précipitées par cette bouche béante et ont rendu l'entrée de la Chambre impossible. Le corps de garde qui se trouve à côté de cette porte, et qui n'est fermé que par une forte grille en fer, a été empiétement envahi, et les soldats ont dil l'abandonner pendant plusieurs heures. L'Assemblée nationale a paru troublée un instant par cette menace de la colère céleste; mais elle n'a pas tardé à se rassurer. Il n'a péri dans ce déluge qu'une grande quantité de rats sur pris dans les égouts et entraînés dans la Seine à la satisfactie n des curieux qui bravent même le déluge.

instrument, fondement indispensable d'un orchestre. N'avions-nous pas raison de dire que M. Gouffé avait droit à une mention spéciale dans notre chronique? L'amour sincère professé pour leur art par de modestes artistes devient de nos jours chose si rare, qu'on ne saurait trop le louer lorsqu'on a le bonheur de fe rencontrer. Et quel plus grand témoignage d'amour, de sincérité peut-on demander que cette constance à se réunir exactement toutes les semaines depuis quinze ans, dans le seul but de goûter ensemble de belle et bonne musique, et sans autre profit en perspective que le plaisir de cette douce intimité artistique? A ceux qui n'ont pas l'avantage ou l'ennui do passer toute leur vie dans Paris, et qui aiment sincèrement aussi la belle musique, mais qui n'en peuvent jouir en ce temps-ci que dans la solitude des maisons de campagne, nous pouvons aujourd'hui fournir un précieux renseignement. La plupart d'entre eux ignorent peut-être la publication que fait l'éditeur Schonenberger d'une collection extrêmement intéressante, sous ce titre : Répertoire des morceaux d'ensemble exécutés par la Société des Concerts du Conservatoire, arrangés pour piano seul. Tous les morceaux qui ont été tour à tour applaudis depuis plus de vingt ans à la salle de la rue Bergère viennent successivement prendre place dans cette collection, la plus riche qu'on puisse voir en nombre et en qualité. Les cent premières livraisons, que nous avons sous les yeux, contiennent, entre autres chefs-d'oeuvre, les neuf symphonies de Beethoven, huit ouvertures, le grand septuor, l'oratorio du Christ au mont des Oliviers, du même maitre; cinq symphonies, une puverture et l'oratorio des Sept Paroles de Jésus-Christ, de Haydn ; six symphonies, trois ouvertures et le Requiem de Mozart ; trois symphonies et cinq ouvertures de Mendelssohn ; deux symphonies et sept ouvertures de Weber, une symphonie de Schubert. deux de Spohr, l'ouverture militaire de Bises le Stabat de Pergolese; puis enfin une quantité considérable de morceaux divers, parmi lesquels figurent les noms de Gluck, Cherubini, liébut, Lesueur, Handel , Bach, Jomelli , Zingarelli , Martini, Stradella, Marcello, Winter, Hummel, Grétry, Meyerbeer, Gossec, Neukomm , Rossini, Leisring , etc. Des collections semblables, très-commodes par leur format in-8 s , d'une exécution matérielle très-soignée, sont extrêmement populaires en Allemagne. Dans ce pays, il n'est pas d'oeuvre musicale d'une valeur reconnue, en quel genre que ce puisse être, qui ne soit arrangée pour le piano seul; de telle sorte que partout et à chaque instant on en peut jouir, comme on jouit de la lecture d'un livre ou de la vue d'une gravure. L'arrangement pour piano seul d'une symphonie de Beethoven ou de Mozart est, pour l'amateur de musique, précisément la même chose que, pour l'amateur de peinture, une gravure d'après un tableau de Michel-Ange ou de Raphaël. C'est pourquoi, dans l'intérêt de l'art et afin que le goût s'en propage sérieusement, il est à souhaiter que la publication musicale dont nous parlons ait tout le succès qu'elle mérite; la modicité de son prix, d'ailleurs, doit le lui faire nécessairement obtenir. Dans sa dernière séance hebdomadaire, l'Académie des Beaux-Arts a jugé le concours de composition musicale. Le premier grand prix a été décerné à M. Charlot, élève de MM. Carafe et Zimmermann. Le second grand prix à M. Alkan jeune, élève de MM. Adam et Zimmermann ; un deuxième second grand prix a été obtenu par M. Hignard , élève de M. Halévy.

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ciel ce double roman de madame Christine et de madame Cornélie ne se joue-t il pas à fleure qu'il est ? Il ne tiendrait qu'a la chronique rte nommer les masques. iller encore madame veuve Cornélie se trouvait aux eaux de Bade ou de Vichy en compagnie de Maunicourt, et madame veuve Christine part ce soir même pour ce beau château uù elle va retrouver l'ami d'enfance. C'est ainsi que toute comédie du jour peint les moeurs du jour ; niais tout beau, il nous faut du nouveau, et le voici : Tout en filant le sentiment avec Christine , de notre enfance a des distraction§ qui ressemblent à des impertinences; pourquoi ses respects affectés et ses façons railleuses, et comment éclaircir le mystère? Au moyen d'une discrétion à l'écarté. Le vaincu sera à la discrétion du vainqueur. L'ingénue joue, l'ingénue triche, et elle a perdu la partie. Elle va du moins apprendre quelque chose, à savoir : qu'on l'aime un peu, passionnément et pas du tout pour le mariage : si bien que la comédie se perd encore une fais dans la charade; il y a donc une tache à la vertu de Christine, mais tout le monde soupçonne le quiproquo, et il fallait beaucoup de tact, de finesse et d'esprit pour mener à bien le long chapitre des explications. Il se confirme que ce château a eu sa nuit an: aventures, dont le petit docteur fut le héros; Christine n'é-, lait que compromisse, la coupable, c'est Cornélie. Chacun l'ignorait, à commencer par le principal intéressé, et le tour de force n'en est que plus surprenant. La conclusion n'est pas aussi originale que l'exorde, à beaucoup près , et le dénoûment revient de droit à la tradition où chacun, comme dit Gros-René, épouse sa chacune. Chronique musicale. La pièce a beaucoup réussi pour une pièce impossible, elle est écrite sans façon mais non sans soin. C'est un proverbe Les rares dilettanti qui osent braver ou qui ne peuvent agréable qui va grossir la collection de provdrbes du Thétlfaire autrement que de subir le séjour de la capitale en toutes tre-Fralçais, le théâtre de la fantaisie. les saisons de l'année sans exception, ne sont pas absoluIl faut prendre la Chasse au chastre de l'Historique, comme ment à plaindre. Tant s'en faut qu'ils soient privés de toute une autre fantaisie illustrée, une chasse aux décorations, consolation; et, pour eux, il n'est pas si rigoureusement l'Odyssée du bonhomme Louet, quatrième contre-basse du vrai qu'on veut bien le dire que Paris, pendant l'été, ne théâtre de Marseille à la poursuite d'un chastre. Qu'est-ce soit plus dans Paris. Tous les virtuoses n'ont pas le même que ce volatile? Bien peu d'ornithologistes pourraient voua penchant à la vie nomade, heureusement. Combien n'en en donner des nouvelles; c'est un oiseau plus rare que l'ibis devons-nous pas remercier le ciel, nous, artistes ou amaet le merle blanc, un oiseau marseillais pour tout dire. Méry, teurs de musique, qui, pour une raison ou une autre, vivons le poète le plus vrai des choses fabuleuses, l'a mis dans une continuellement de la vie sédentaire et citadine I Aucun de charmante invention qui a semblé de bonne prise à la verve nous assurément ne songeait guère à gémir sur son sort, de M. Dumas. Son chasseur, M. de la Contrebasse, qui a l'autre soir de la semaine dernière, groupés que nous étions, manqué le bel oiseau dans les parages de la Ciotat, aren petit nombre il est vrai, mais ce n'en était que meilleur, rive a Nice le carnier vide et la bouche pleine du récit de autour du piano de mademoiselle Charlotte de Malleville. sa mésaventure. Ce récit est un peu celui de l'oncle Tobie Ce nom vous est bien connu, n'est-ce pas, cher lecteur ? qui ne trouvait jamais la fin de ses histoires ; mais quel conPlus d'une fois vous l'avez lu dans ces colonnes. Il doit vous teur que le bonhomme Numa! il y met le sel et les condisouvenir de l'y avoir souvent rencontré l'hiver dernier, à ments les plus comiques, il a une manière hardie et vapropos des délicieuses séances do musique de chambre dongabonde, un jeu plein de curiosités; si bien qu'on oublie nées avec tant de succès par cette excellente et jeune piatrès-vite le conte pour le conteur. Après la narration, l'illusniste. C'était à une séance de musique de ce genre que matration ou le spectacle de la mer, un beau spectacle digne demoiselle Ch. de Malleville avait, ces jours derniers, invité du pinceau de Ciceri et de Dauzats. Les vents se déchainent, quelques amis : soirée intime, soirée charmante qu'on ne la foudre éclate, les vagues dansent, et certes le vaisseau saurait oublier, et que nous nous garderons bien de passer d'Ulysse, ballotté sur ces abîmes de la Méditerranée, n'essuya sous silence, malgré le temps de canicule où nous sommes. pas plus de bourrasques et de désagréments que le bateau La présence d'un illustre compositeur qui ne vient habiter au qui porte Numa et sa contre-basse, à ce point qu'il croyait milieu de nous qu'à de longs intervalles et que pour peu de arriver à Toulon et qu'on le débarque à Piombino. A peine temps, ajoutait un attrait de plus à cette réunion. Nous entré dans le nid à puces des Nettunnis, le machiniste remvoulons parler de M. Onslow, le maître de l'école française plit son devoir, et ce panorama de la contrée commence à se qui s'est élevé le plus près des chefs-d'oeuvre de Haydn, déployer autour de vous ; la toile du fond chemine avec la de Mozart et de Beethoven, dans le style de musique de chamvitesse d'un train de plaisir et vous conduit tout droit à bre. M. Onslow est venu passer quatre ou cinq jours à Paris l'aventure connue.: l'attaque de la diligence par des voleurs, GEORGES BOUSQUET. pour y remplir l'un de ses plus importants devoirs de mempuis vous retrouvez la caverne de Gil Blas dans les gorges bre de l'Institut, c'est-à-dire afin de prendre part au jugede l'Apennin et les combats du Cirque national au Théâtrement du concours de composition musicale. Du peu de Historique, avec l'épisode indispensable de la beauté sauvée soirées qu'il avait à disposer en faveur des nombreux admiCourrier de Paris. par un officier frrrançais I rateurs de son talent, M. Onslow en a donné de préférence Aux portes de Rome, où l'on arrive enfin (par quels cheMoMéfiez-vous de ce grand nouvelliste qui s'intitule le une, et une tout entière, à mademoiselle Ch. de Malleville. mins, Dieu seul le sait et le décorateur aussi, puisqu'il les a il nous promettait pour demain toutes niteur universel; Rien n'était plus naturel; car la jeune virtuose est, sans contredit, une des plus remarquables interprètes des oeuvres sortes de scènes qui devaient se jouer dans toutes sortes inventés) , le chasseur a tué le chastre, et voilà encore un conte qui se fait lire jusqu'au bout à cause de ses illustrad'endroits. Les autorités allaient se mettre en vacances et le de M Onslow. Elle t'a prouvé de nouveau l'autre soir, en exécutant comme elle a fait, dans la perfection, sous les bonheur du Parisien n'y perdrait rien. C'était un avenir tions. La dernière, qui représente la vue de Rome, est d'un effet, et on pourrait en prolonger l'exhibition aux déyeux du maitre, la partie de piano de son beau sextuor pour couleur de rose et une attente à perte de vue. Des revues grand pens du précédent tableau qni n'a rien de merveilleux. La piano, deux violons, alto, violoncelle et contre-basse. Cette militaires, des promenades à grand spectacle, des excur- part faite au talent ordinaire de M. Dumas, on regrette oeuvre est une de celles qui font le plus grand honneur à sions maritimes, des visites à n'en plus finir aux établisse- qu'un homme de tant d'esprit et qui a rapporté des volumes leur auteur : l'andante particulièrement est d'une largeur de ments champêtres de la capitale , et ses théâtres aux abois d'impressions sur l'Italie n'ait trouvé rien de mieux qu'un conception, d'une élévation et d'une pureté de style, d'une repeuplés à tour de rôle par une auguste présence. Que mélodrame bouffon à bandits sérieux, la première fois qu'il sais-je encore! on parlait de plusieurs carrousels à Verélégance de forme, d'une richesse d'harmonie et de sonorité, la met en scène. auxquelles il est impossible de donner trop d'éloges. Après sailles et d'un nouveau camp de Compiègne. 11 faut déchiA propos des voleurs et de leurs histoires sur le sol de la l'audition d'un pareil morceau, on n'est plus étonné que les rer ce brillant programme, M. le président de la République Péninsule, laissez-nous insister sur un détail qui peut avoir Allemands aient surnommé M. Onslow le Beethoven fran- part pour le Midi et nous sommes menacés d'un sauve son intérêt, au moment où des voyages en commun s'orgauniversel. Le plaisir s'engourdit et le bonheur qui peut çais. Les exécutants qui ont accompagné l'autre soir madenisent pour ces belles contrées. On ne se persuade pas assez taisent ; moiselle Ch. de Malleville dans ce sextuor se sont toua s'endort , les ballons sont dégonflés , les violons sereldche ou que l'Italie tout entière est beaucoup moins riche en vauparfaitement acquittés de leurs parties. Parmi eux était il fait trop chaud pour la danse et les ballets ; riens que les environs de Londres ou la banlieue de Paris, M. Gouffé, l'habile contre-bassiste. Son nom mérite plus que clôture , voilà notre enseigne. Comptez un peu nos morts : et qu'une simple tournée nocturne en dehors de l'enceinte l'Opéra, l'Odéon, la Porte-Saint-Martin, le Jardin d'Hiver, tout autre d'être cité ici; car cet artiste consciencieux et continue est plus périlleuse que la traversée pédestre de Miplein de zèle est du nombre de ceux qui rendent le plus de la Chaumière, tu quoque 1 Quant aux blessés, ce n'est ni lan à Naples. Sans doute la campagne de Rome est peuplée l'un ni l'autre, c'est tout le reste. Les salons! autre déservices à l'art musical. Dans son salon, vrai salon d artiste, de vagabonds , c'est un fléau ordinaire aux approches des sastre, on y fait une sieste perpétuelle ou plutôt il n'y a régulièrement une fois par semaine, et cela depuis une quina plus rien. grandes villes, mais la corporation de cos mendiants ne reszaine d'années sans interruption, l'amateur de musique sé- plus de salons, il n'y a plus de Chambre, il n'y pourquoi, en attendant que l'inspiration nous vienne, semble guère à une association de malfaiteurs; les batailles rieux est sûr de trouver l'accueil le plus aimable et d'en- onC'est rangées qu'ils sont censés livrer à la force publique n'exispeut parler à discrétion de la nouvelle pièce du Théâtretendre de la musique classique excellemment exécutée. A une Discrétion. Et vraiment c'est une manière tent réellement qu'en peinture ; il est vrai encore que sur côté des meilleures oeuvres anciennes et modernes, les essais Français, une autre d'aller aux champs, car VOUS y êtes ; le la lisière des marais pantins ou dans les villages de la Sades jeunes compositeurs sont toujours les bienvenus chez comme bine, vous rencontrez d'affreux contaclinis qui supplient le cottage est agréable, la verdure ici et l'ombre épaisse làM. Gouffé; de même que les exécutants de mérite, artistes bas, et, parmi ces bleuets et ces roses, deux jolies per- touriste, la sua Esselenza, comme ils disent, d'accepter leur ou amateurs, qui désirent s'y faire entendre. Mademoiselle sonnes jeunes comme le frais printemps et su bout du bel compagnie pour escorte, mais il ne s'agit que d'une spécuCh. de Malleville s'y est fait souvent applaudir, ainsi que an de leur veuvage. Les défunts étaient septuagénaires et lation intéressée, ce qui s'appelle trivialement tirer une camadame Wartel, mademoiselle Nicols, mademoiselle Picard, rotte al signer forestiers, au seigneur étranger. Quant au asthmatiques, la chaîne lourde ; mais voilà que la chaîne de et d'autres encore. Quant aux titres personnels de M. Gouffé, la liberté nous semble presque aussi pesante. L'une, ma- séjour des villes ou même des simples bourgades, le voyail est contre-bassiste de la société des concerts du Conservadame Christine ou ingénue , a distingué M. de Voranges, geur s'y trouve en lieu de sûreté. L'hospitalité intéressée toire et de l'Opéra ; on lui doit l'importante innovation du l'ami de son enfance, tandis que madame Cornélie la co- des habitants veille sur lui plus paternellement que l'oeil de système de contre-basse à quatre cordes qu'il a été le prela police. Sans parler de la Toscane (Livourne excepté), où le quette voit d'un oeil fort doux elaunicourt, le petit docteur. mier à introduire en France ; il a fait une très-bonne mévol est inconnu, vous trouvez dans les bouges de la ville égathode pour cet instrument; et ce système et sa méthode A. vrai dire, Maunicourt ou Voranges lui conviendraient éternelle plus de sécurité que dans les garnis de Paris. A toua. Oh! l'aimable sont depuis longtemps adoptés par le Conservatoire. Enfin lement, une coquette songe à tout et à idylle, un peu ancienne et encore plus nouvelle, et qu'on toute heure du jour et de la nuit on y dort la clef sur ici faut entendre exécuter par lui-même le morceau conceril porte, et il en est ainsi de toutes ces locandas de grand chetant qu'il a composé pour la contre-basse, afin de se faire peut accepter comme un à-propos de la ville et de la cammin dont on ne sa lasse pas de raconter des histoires épouuns juste idée des ressources étendues et puissantes de cet pagne. Au nom des amoureux, je vous prie, sous quel


L'ILLUSTRATION, JOUENAL UNIVERSEL les pieds de l'animal. La terreur de ce Pégase , en présence des préparatifs qui se faisaient pour l'enlever, ajoute le Time , excitait la commisérationdes assistante, et justifie la requête pré sentée par la société des amis des bêtes pour défendre ces ascensions. Des centaines de cordes répondaient au cavalier de la docilité forcée de son coursier, et l'on compte qu'à non prochain exercice M. Green montera un cheval de bois, ce qui vaudrait encore mieux. Le charme dece spectacle pour la multitude, dit à son tour le DailyNews, c'estdevoir un cheval s'enlever avec un animal moine raisonnable sur le dos. Beaucoup supputent la chance possible de voir culbuter l'aéronaute et sa monture. L'intérêt, d'ailleurs, s'attache presque exclusivement au quadrupèHippodrome. — La boule aérienne. de, et l'on n'entendait dans la foule que ces mots: Le cheval , où est le cheval? ( Where is Me horse.) Enfin, un qu'une approbation très-réservée. La plupart de leurs jourautre organe de l'opinion publique constéte que M. Green, à naux s'efforcent même d'étouffer sa gloire dans le ridicule. dos de cheval, est plus exposé que dans sa nacelle; mais Depuis les expériences de Montgolfier jusqu'à celles de maque le danger serait accru si c'était un homme qui fit dame Graham, dit le Morning-Post, jamais semblable folie l'office de cheval; donc, qu'à la prochaine occasion M. Green n'avait été montrée au public. Il faut espérer que les autos'enlève sur les épaules de M. Poitevin. rités empêcheront à l'avenir ces représentations, qui sont ll est mort dernièrement à Paris un potentat dont la honteuses pour la nation. Le Morning-Advertiser décrit pi-esse a oublié de célébrer les obsèques. Il s'appelait Quél'appareil de M. Green , qui consiste en une plate-forme soriau, l'empereur Sigismond de la Juive, et il figurait depuis lidement attachée au ballon par des cordes, intérieurement quatre creux garnis de draps sont pratiqués pour recevoir vingt ans les têtes couronnées à l'Opéra. Tour à tour roi, pontife ou prince du saint empire, il eut la majesté de ses fonctions et il conserva jusqu'au bout le sentiment de ses devoirs. Le désintéressement de ce potentat fictif pourrait servir de leçon à d'autres. Sa liste civile étant celle d'un simple expéditionnaire, on lui proposa souvent de l'augmenter s'il consentait à jouer d'autres rôles ; mais sa majesté repoussa toujours ces offres séduisantes ; i eût rougi de de cette profanation ; le cumul lui répugnait. Cependant l'emploi de roi s'en allant à l'Opéra comme ailleurs, le directeur de l'Opéra se vit obligé de le congédier. On lui demanda son abdication, et le pauvre homme en conçut le chagrin le plus vif. Une petite pension devait lui être payée dans l'exil ; mais Quériau s'était habitué à porter le sctre, et il ne le déposa qu'avec la vie. D'ailleurs il sentait sa profonde incapacité pour toute autre Le torero Montes blessé par un taureau pendant les courses données à Madrid le SI Juillet. fonction.Seaamia, •

vanlables qui e o • sont jamais am- vées. Les panoramas sont à la mode au théâtre c'est un dérivatif à cette fièvre de locomotion qui nous travaille. On ira bientôt en Russie et au Chili aussi , comme sur de petites roulettes. Un industrielannonce la Soulouquie et autres chinoiseries pour la semaine prochaine, et les Variétés voue montrent depuis hier la Californie en lanterne magique. Le théâtre, d'ailleurs, est touj ours la région des orages où les jupiters administratifs agitent leurs foudres vengeresses. Un homme s'était rencontré, qui, à force d'intelligence et d'activité , avait fait de l'Odéon un petit Pactole, et on le révoque. Le crime dont il demeure atteint et convaincu, c'est de ne pas partager les opinions du gouvernement en matière théâtrale? Non, en matière politique. Ce n'est pas un homme bien pensant. Son privilége est sollicité par vingt candidats qui pensent si bien, que l'autorité ne sait lequel prendre. On assure cependant que, suivant l'usage, la place avait été donnée avant qu'elle devint vacante. En même temps la commission de censure est entrée en fonctions, et il n'est plus question de mettre le capitaine Claque et son monde a la réforme ; au contraire, la troupe fonctionnerait dorénavant avec approbation et privilége.... de la République. Mademoiselle Rachel, qui jouait un peu à Londres pour le roi de Prusse, brouillée s'est avec son entrepreneur. On parle d'une scène presque tragique qu'elle lui aurait faite en dehors du répertoire : O toi, l'unique objet de mon ressentiment, For guijerooie rompu ce bel engagement,

et toute la tirade de Camille, qui, bref, s'en est allée chercher des juges à Berlin. L'aérostatique continue son tour du monde. L'Ailemanne gonfle des ballons, et dimanche dernier M. Green, l'aéronaute britannique , s'est enlevé à Londres sur un poney, à l'instar de M. Poitevin, dans Wauxhall - Garderas. Il est assez curièux d'observer avec quels sentiments opposés les deux grands peuples, anglais et français, apprécient cette périlleuse tentative. Tandis que les Parisiens prodiguent à leur aéronaute les témoignages d'un intérêt qui s'élève jusqu'à l'admiration, les habitante de Londres n'accordent à M. Green


L'ILLUSTRATION, JOURNAL UNIVERSEL. frisés de ea douleur et consternés des projeta de suicide à ses côtés, enfonça sa pique dans la nuque de l'animal, qui qu ne déguisait plus, tentèrent une dernière démarche tomba comme foudroyé. Cinq autres taureaux furent massacrés dans la même fête, et il fallut accorder la tête d'un auprès du directeur, qui avait consenti à le garder au rasixième aux belles Madrilènes, comme un sacrifice offert à bais; malheureusement la réparation vint trop tard. Un autre prince de théàLre e failli périr à Madrid : c'est 'Montes le bien-aimé. En comparaison de ce spectacle, qu'est-cc quo nos émoMontée, le fameux tauréador, la première lame (primera espada) des Espagnes. Il y a deux ans qu'il avait quitté l'arène, vaincu non par l'aga mais par les supplications d'une femme qui ne consentit à épouser le fameux matador qu'autant qu'il renoncerait à son dangereux métier. Mais l'oisiveté pesait à Montes , et il rentra dans l'arène malgré ses cinquantecinq ans. Ne relevons pas une autreconsidéra Lion, celle de l'argent. Qu'importe à Montés, riche comme deux cantatrices, quelques ducats de plus ou de moins! Pendant plusieurs fêtes il fit merveille à Madrid, en dépit do la critique des connaisseurs, qui dénonçaient sa décadence , confirmée , hélas ! par l'événement. Il est vrai que jamais gaucho ou matador ne se trouva en face d'un plus redoutable adversaire : l'encolure la plus robuste, la force la plus impétueuse, et, comme dit l'historien officiel de cette tauromachie, l'intelligence la plus rare que la nature ait encore accordée à un individu de la race bovine. Au lieu de s'en tiens de l'Hippodrome, où l'on tremble seulement pour le prendre aux chevaux des chutes ou aux petites flammes plaisir d'avoir peur? L'homme à la boule, ou Franz de Bach, rouges des banderilleros, le terrible animal courait sus aux hommes, si bien que le combat allait finir faute de combat- c'est un jeune garçon de seize ans, leste comme Mercure, le messager des dieux , et qui doit avoir comme lui des ailes tants; c'est alors que Montes sauta dans l'arène, l'épée à la main, ramenant avec lui la foule des fuyards. Oa le vit aux talons. Vous connaissez les tours de force de l'acropédestre et cet étonnant Gands ou ce prodigieux Risley trabientôt agiter la banderole rouge devant le front de son envaillant les pieds en l'air et les bras croisés. Franz, encore nemi; mais un cri aigu se fit entendre : d'un seul bond le plus agile et surtout plus hardi , se tient debout sur un globe taureau avait mis l'homme sous ses pieds, et puis le releassez volumineux et par le seul mouvement de ses pieds il vant d'un coup de corne, il le secouait dans l'arène, lorsque avec un grand courage le neveu de Montés, qui combattait monte et fait rouler ce singulier véhicule jusqu'au sommet

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d'un plan qui se dresse à la hauteur de vingt mettes. Après l'ascension, la descente encore plus périlleuse qui s'exécute avec une aisance et une agilité charmantes. On ne tombe pas du ciel avec plus de légèreté et degrâce. Un autre exercice qui n'est guère plus rassurant, c'est celui qu'exécute M. Soulié, le grand écuyer du grand Turc. Le fameux Mercure retenait d'un bras vigoureux huit coursiers lancée dans l'espace; M. Soulié en manœuvre vingt-quatre lâchés au triple galop. Sa main les excite et sa voix les arrête, c'est à la suite d'une de ces représentations que Sa Hautesse décora le hardi centaure de l'ordre du Nisham , la croix d'honneur des Osmanlis. Mais qui peut rêver de gymnastique et de tours de force quand tout invite à fuir la ville embrasée? — Notez qu'on aurait pu fuir à la nage, il y a deux jours, cette ville embrasée. —Si quelque devoir vous retient à Paris, au moins reposez vos yeux sur les paisibles images des champs qui vous sont interdits. Voyez ici, un passage de Flers. L'abreuvoir et rien de plus, mais à côté de ce rendez-vous champêtre, libre à vous de rêver comme nous les douceurs de la campagne du bon Dieu. Là-bas, dans les splendeurs du ciel, dansent les fils soyeux de la vierge, ici monte le chemin festoyant si souvent chanté par les poètes descriptifs; l'on y sent par la poitrine ouverte l'ombrage des grands chênes touffus, les vignes grimpantes, les saules pensifs, les carrés de blé d'or, le gué bruyant aux eaux poissonneuses. Voilà le paysage rêvé, et ce sera encore, si vous le trouvez bon, non pas les génisses de l'abbé Delille, mais les grands boeufs qui ruminent, la poule caqueteuse, un toit fleuri de joubarbes, la jeune fille aux yeux étonnés et les madones de village allant au travail leur Jésus dans les bras. PHILIPPE BUSONI.

Calais et son Chemin de fer. L'histoire est pleine d'antagonismes célèbres, soit entre les personnages, soit entre les villes et les nations, dont elle nous raconta les faits et gestes. Est-il besoin de rappeler les Grecs et les Perses, Sparte et Athènes, Marius et Sylla, César et Pompée, Rome et Carthage? Deux de ,nos villes, situées sur le littoral de la Manche, nous offrent un nouvel exemple de rivalité ardente et opiniâtre, qui mériterait bien aussi de faire quelque bruit dans le monde. Ce sont les villes de Boulogne et de Calais. La fondation de l'une et de l'autre remonte à une haute antiquité. Le port où Jules César, vainqueur de la Gaule, s'embarqua pour aller conqué— rir l'Angleterre, est dé- signé danslesmémoires que ce grand homme a laissés , sous le nom de Portus iccius. Cette désignation s'applique-telle à Boulogne, s'applique-t-elle à Calais? Grave question, qui, dans la contrée, passionne tout le monde, ignorants comme gavants , et sur laquelle vous trouverez les discussions les plus approfondies dans le gros volume de mémoires que publie annuellement la Société des Antiquaires de la marine. On pense bien que, d'un côté, les partisans de Boulogne sont armés des arguments les plus péremptoires et que, d'autre part, 'des preuves décisives se dressent en faveur de Calais. Malgré tout l'intérêt qu'offrirait sans doute la solution de cette difficulté historique,je n'ai garde de m'en charger. Si j'ai dit deux mots à ce sujet, c'est uniquement pour prouver que les causes de querelle entre les deux villes ne datent pas d'hier. C'est à Calais spécialement que cette courte notice est consacrée. De quelque antiquité qu'elle puisse se vanter, cette ville n'a guère acquis quelque importance que sous le règne de Philippe-Auguste. 0 prince, qui avait longtemps

place, qu'elle a gardée pendant plus de deux siècles. En I558, la ville de Calais fut reprise, après un siège de huit jours, par le duc François de Guise, père du-Balafré. Depuis lors, et sauf le court espace de deux ans à la fin du seizième siècle, elle n'a pas cessé de faire partie de la France. Calais est placé eu face de Douvres, sur le point de la côte le plus rapproché de l'Angleterre. Le détroit n'a, entre ces deux villes, que 4,S kilomètres de largeur ; on le traverse en 90 minutes, et même moins, quand le temps est beau. Du haut des remparts, et même de la plage, on voit très-distinctement les côtes blanches do l'Angleterre qui bornent l'horizon à s l'ouest. Le port de Calais est commode et d'un accès facile; par les sinuosités du littoral et par les travaux d'art que le génie militaire y a exécutés, il est parfaitement abrité contre lesvents d'ouest, qui règnent habituellement dans ces parages. Grâce à la profondeur du chenal, bordé d'une superbe jetée qui a plus de deux kilomètres de longueur, l'embarquement et le débarquement des voyageurs peuvent s'effectuer à quai presque en tout temps, à toute heure du jour et de la nuit, indépendamment des marées. Tous ces avantages réunis devaient naturellement faire de Calais le passage le plus fréquenté entre la Grande-Bretagne et le continent européen. C'est ce qui a eu lieu en effet. Pendant les nombreuses années de paix des deux derniers règnes qui ont précédé de ses concitoyens, dévouement raconté d'une manière si la révolution de 1793, c'est presque exclusivement par cette touchante dans les chroniques de Froissard , et célébré sur et d'Angleterre la scène française par le poète du Belloy, dans la tragédie ville que l'on allait de France en Angleterre en France. Il en a été de même depuis 1844 jusqu'au mointitulée de Siège de Calais. ment où la navigation à voiles a fait place à la navigation à Tous les habitants de la ville prise en furent alors expulla vapeur. Aussi le passage des étrangers est-il a Calais la sés, à cause de la défiance que leur patriotisme inspirait au grande affaire, presque l'unique affaire de tout le monde. Il farouche vainqueur. Une colonie anglaise fut mise à leur

résidé en Angleterre avant de monter sur le trône, avait eu, eu passant par Calais, l'occasion de juger par lui-même des avantages de toute nature qui recommandent ce port; il le mit à l'abri d'un coup de main et même dans un état de défense respectable, en l'entourant , ainsi que la ville, de fortifications dont, l'utilité se fit sentir un siècle plus tard. En 1347, le roi d'Angleterre, Edouard III , ne parvint que par la famine à s'emparer de Calais; qu'il assiégeait depuis treize mois. C'est à la fin de ce siége mémorable et terrible qu'a éclaté le dévouement d'Eustache de Saint-Pierre en faveur


L'ILLUSTRATION , JOURNAL UNIVERSEL.

86 y a des localités où les habitants vivent de coton, de laine, de fer, c'est-à-dire du travail auquel donne lieu la préparation de ces diverses matières : c'est là ce qui constitue nos industries locales. Le Calaisien ne s'occupe que du passage des étrangers; voilà son industrie. La bienveillance, la gaieté, le goût du plaisir forment le fond de son caractère. Pigeon, Lebrun, de si gaillarde mémoire, était un enfant de Calais. Les hôtels de Calais sont disposés, ornés, meublés avec un goût qui n'a rien de provincial; ils sont spacieux et bien aérés. L'hôtel Dessin mériterait à lui seul une monographie spéciale. Si vous parcourez la liste des hôtes qu'il a reçus, vous y trouverez des noms tels que celui de Pierre-leGrand, de Georges IV, de Louis XVIII; des pairs et des pairesses d'Angleterre par centaines; des margraves, des landgraves d'Allemagne, des magnats de Hongrie, des ambassadeurs ottomans , persans, etc., etc. On vous y fera voir la chambre qui fut habitée par Sterne, l'auteur du Voyage sentimental. Lorsqu'un paquebot chargé de voyageurs arrive au port de Calais, les quais et la jetée sont toujours couverts de curieux qui viennent en quelque sorte pour faire bon accueil à leurs hôtes. On pourrait citer tel habitant notable de cette ville dont la présence n'a pas manqué depuis plusieurs années à un àeul arrivage, ou à un seul départ de paquebot, mémo pendant la nuit. Le voyageur est non-seulement l'industrie, comme je le disais tout â l'heure, c'est encore la passion des Calaisiens. Voua les entendez tous les matins se demander les nes aux autres Combien avons-nous eu de voyageurs hier à l'arrivée? combien au départ? combien y 'en a t-il eu au port de Boulogne? Les chiffres qui répondent à ces questions sont toujours accueillis avec le plus vif intérêt, avec enthousiasmeelorsque la supériorité est acquise à Calais, avec désespoir lorsque Boulogne l'emporte. Hélas) cette fière rivale a longtemps triomphé dans ces derniers temps. Lorsque les prodiges do la vapeur sont venus transformer l'art de la navigation, l'initiative a manqué à Calais. Le service de la traversée s'y faisait avec des navires à voiles, transportant les dépèches, et appartenant à l'État, qui, comme on sait, n'est jamais pressé d'innover. L'industrie privée a pris les devants à Boulogne. Des paquebots à vapeur ont été établis entre cette ville et Douvres, plus tard ils ont abordé à Falkestone ; ils ont attiré les voyageurs et fait déserter la voie de Calais, qui n'a eu des moyens de transport identiques qu'après plusieurs années; et, lorsque déjà la vogue était perdue pour elle, l'achèvement du chemin de fer de Boulogne est venu compléter la ruine de Calais. Les chiffres ci-après donneront une idée exacte des effets que nous signalons. Nombre total des passagers entre la France et l'Angleterre. PORT

1831 1830 1816 1847

PAR LA WARM.

PAR CALAI,

PAR BOOLOGRR.

Di CALAI,

49,727 90,126 95,147

38,596 35,433 47,820 16,637

41,131 54,993 71,297 78,273

0,78 0,39 0,19 0,48

94,940

On voit que Calais, après avoir eu 78 pour 100 du nombre total des voyageurs, était descendu en 1847 à 18 pour 100 seulement. Une profonde désolation et un deuil universel régnaient alors dans cette malheureuse cité. Mais ce que la vapeur lui avait enlevé, la vapeur était destinée à le lui rendre. La compagnie du chemin de fer du Nord, qui s'était engagée à construire un embranchement de Lillo à Calais, a poursuivi bravement son entreprise au milieu des bouleversements sociaux et financiers de 1848. C'est au mois de septembre de cette mémo année que le chemin de fer de Calais a été inauguré. La gare de ce chemin est heureusement placée entre la ville et le port, sur le quai où les paquebots à vapeur abordent chaque jour. Rien n'a été négligé pour lui donner toute l'élégance et toutes les commodités de service que comportent les édifices de ce genre. On y a joint un buffet disposé avec une coquetterie vraiment appétissante, où le public, protégé par une carte de prix qui est placardée 'sur les murailles, est servi avec des formes aussi obligeantes que distinguées. Quatre trains partent chaque jour de Calais pour Paris : un à deux heures du matin, un second vers dix heures, le troisième à midi et le quatrième vers six heures du soir. Plusieurs de ces trains sont de grande vitesse et parcourent de quinze à dix-sept lieues à rheure. Leur arrivée et leur départ concordent avec l'arrivée et le départ des paquebots qui font la traversée maritime; en sorte que tout le voyage de Paris à Londres et réciproquement s'effectue sans solution de continuité dans l'espace d'environ douze heures. Il n'était pas possible que Calais ne retrouvât pas dans ces facilités nouvelles les éléments de son ancienne prospérité. Le tableau Suivant indique les nouvelles proportions résultant de la statistique des deux ports en 1849 et pendant les six premiers mois de 48§O, II établit un progrès de 21 pour 100 dans la situation de Calais par rapport à l'année 4847. Nombre total des passagers entre la Prame et l'Angleterre. PAR LA JUNG«. PAR CALAIS.

1840

99,779

35,292

PORT PAR ZOOLOGAR.

64,487

On CALAIS.

0,35

Ise 44,775 4,581 7,494 0,39 Voilà donc les Calaisiens qui rentrent à pleines voiles, ou plutôt à pleine vapeur, dans l'exercice de leur industrie naturelle. Laissons-les faire; encourageons-les dans la lutte qu'ils soutiennent; recommandons-leur seulement d'y apporter toujours autant de loyauté et de courtoisie que d'ardeur et de persévérance, en leur rappelant que le soleil luit pour tout le monde. (fi l*. mole)

Matoirs de l'aéroustatton. Suivie des moyens de construire et de manoeuvrer des navires aériens. PAR SIONTGÉRY, capitaine de vaincrai, membre do comité consultatif de la marine, etc. (Ouvrage inédit.)

L'histoire de l'aérostation n'est à proprement parler que l'histoire. des tâtonnements, et, le plus souvent, des illusions des aéronautes. On est tont étonné, aprés plus d'un demi-siècle et des expériences sans nombre, de retrouver la navigation aérienne précisément au point où l'ont portée du premier coup les inventeurs de cet art et leurs continuateurs immédiats. Aucun progrès réel, aucun résultat même, un peu important pour la construction et la manoeuvre des aérostats , n'a signalé la longue série d'essais et de tentatives qui se sont succédé depuis les expériences de 4783. Ce n'est pas que des esprits Ingénieux, ardents, opiniâtres aient manqué à l'étude du problème de raérostation, mais la plupart d'entre eux se sont bornés à rechercher des applications dans les acquisitions actuelles de la science, ou se sont égarés dans de folles spéculations, basées sur de fausses analogies. Il ne parait pas en effet que la solution de ce problème complexe puisse etre demandée à rélat actuel de nos connaissances; et les savants les plus positifs ne sont pas éloignés de regarder comme chimérique la direction des aérostats. Il n'y a pas bien longtemps que l'auteur de ce travail, se trouvant à Londres, recevait de notre éminent artiste Gavarni la confidence d'une des plus merveilleuses découvertes dont il ait peut-être jamais été fait mention. Doué d'une rare sagacité, observateur profond, travailleur infatigable, Gavarni a résolu , au moins théoriquement, une des plus étonnantes questions de physique et de mécanique. La théorie qu'il a déduite de ses longues et savantes recherches révèle des lois tout à fait nouvelles qui fourniraient à l'aérostation les applications les plus utiles, et rendraient la direction des ballons un jeu d'enfant. Nous regrettons de ne pouvoir faire connattre ici quelques-uns des resultats extraordinaires de cette invention, qui promet une révolution générale dans la vie des peuples, et doit infailliblemént changer les relations internationales; car elle ne tend à rien moins qu'à supprimer l'espace et la distance. a Gardezvous, nous disait Gavarni, d'énoncer de pareils faits ; vous feriez sourire les savants et prêteriez â 1 incrédulité. Je ne puis rien attendre d'une équation pour convaincre. Il faut au public des preuves matérielles, palpables, et c'est à quoi je songe. a Depuis, nous avons appris de lui qu'il était sans crainte sur les applications pratiques de sa découverte. Pour nous qui connaissons la haute intelligence de l'inventeur, son jugement solide, l'exactitude mathématique de son esprit, nous ne saurions concevoir le moindre doute sur le réalisation prochaine de sa découverte, quoiqu'il ne nous ait été fourni que des preuves purement théoriques. Nous annonçons en toute confiance à nos lecteurs cette invention comme la seule source à laquelle l'aérostation devra demander les lois el les forces qui lui conviennent. Il semblerait que dans l'état actuel de la navigation aérienne il ne dût y avoir que très-peu de choses à dire de son passé. Aussi l'histoire de l'aérostation ne comprend guère que les efforts plus ou moins heureux qui ont été tentés à diverses époques, moins pour se diriger que pour s'élever dans l'air. L'ambition de planer dans l'espace, à l'imitation des oiseaux, est commune à l'enfance de tous les hommes, et on peut affirmer qu'elle est générale à tous les peuples et à tous les temps. Elle a dû suggérer, selon le degré de civilisation et de lumières auquel les nations étaient parvenues, des moyens divers de copier le vol des oiseaux. L'histoire ancienne présente une foule de monuments de cette prétention naïve. Ces tentatives informes, qupiqu'elles ne puissent donner aucune idée de la navigation aérienne telle qu'on la comprend aujourd'hui, se rattachent néanmoins à l'histoire de l'aérostation et lui servent de point de départ. Ce sont ces faits isolés que le savant Montgéry a eu I idée de recueillir, en les coordonnant dans un mémoire posthume dont nous allons essayer de donner une analyse. On peut se figurer sans peine la haute idée que les anciens conçurent de la faculté de se mouvoir dans l'air. Toutes les fables héroïques et religieuses de l'antiquité n'ont jamais manqué d'assigner aux personnages supérieure l'espace comme demeure. L'ingénieuse théogonie des Grecs a enchéri sur ces fictions. Elle nous représente les grands dieux — magni dei, — à l'exception de Mercure, portés dans les airs par des animaux, des nuages ou des météores; tandis que les dieux inférieurs, leurs messagers ou leurs serviteurs, sont munis d'un appareil pour voler. A la vérité, ces appareils sont d'une petitesse infinie ; mais en cela on doit applaudir â l'habileté des qui accrurent la magie des résultats par l'apparente des moyens. Les apinsuffisance pareils destinés à enlever les mortels étaient plus vastes et d'un mécanisme plus grossier : Médée s'enlève sur un char traîné par d'énormes dragons, et Pégase, quoique destiné aux petites, est pourvu de puissantes ailes. La fable de Dédale, de cet artiste si habile qui eut le talent de faire des statues mouvantes, nous montre un appareil encore plus imparfait pour se soutenir dans les airs. La plume, la cire et les liens qui composaient les ailes de Dédale et de son fils Icare, présentent sans doute un mécanisme trop grossier pour avoir jamais réussi ; mais ici du moins l'imagination du poêle approche davantage des moyens humains. A côté de ces fables douteuses nous trouvons d'autres exemples qui attestent des expériences plus positives. Archytas, cité par Aulu-Gelle , fabriqua une colombe qui volait par le moyen d'un mécanisme intérieur. Les biographes d'Écope rapportent que le célèbre Phrygien fit enlever par des aigles une Corbeille qui contenait des enfanté. Quelque

incroyable que puisse paraltre ce fait, Montgery fait remarquer avec beaucoup de justesse qu'il est des opérations de fauconnerie qui supposent presque autant de force, d'intelligence et de docilité de la part des oiseaux. Enfin un dernier trait nous fournit un autre exemple d'un pareil artifice. On sait que les habitants de Leucade, pour diminuer le danger de l'épreuve du rocher, entouraient de plumes Pisseuse qui tentait de se guérir en se précipitant du haut de la roche, et essayaient de diminuer la gravité de la chute en le faisant soutenir par plusieurs grands oiseaux attaches chacun au bout d'une corde. Le chancelier Bacon et l'évécroyaient cet appareil susceptible de produire que Wilkins cro de bons résultats, s'il était habilement disposé. On vit depuis à Rome des bateleurs user d'un pareil stratagème pour se laisser glisser le long d'une corde inclinée dont une extrémité était fixée sur le sol et l'autre sur le sommet d'une tour. Lee ailes dont ils étaient munis avaient moins pour effet, comme on le devine, d'accélérer que de diminuer la rapidité de leur course aérienne. Il est possible que ce mécanisme ait suggéré l'idée du parachute. Plusieurs de ces charlatans parvinrent, par ce moyen , à persuader à leurs contemporains qu'ils possédaient l'art de voler ; mais tout porte à croire qu'ils durent aider la crédulité soit par de faux rapports, soit par quelque illusion d'optique. Il parait certain toutefois que Simon le Mage, qui eut à. Rome une statue, s'élança du haut du Capitole sur le mont Aventin; mais qu'à moitié chemin, il fit une chute dont il mourut. Beyerfink cite un fait analogue qui se passa aussi à lierne, mais il ne donne aucun détail. Plus tard nous trouvons des tentatives du même genre suivies des mêmes résultats. Cardan rapporte que de son temps il en prit mai à deux individus qui s'avisèrent de voler. Bourgeois, dans son livre intitulé Panoplia physica, cite un nommé Jean-Baptiste Dante qui, au commencement du 4e siècle, se cassa la cuisse dans une semblable expérience, après avoir commencé par obtenir quelques succès. Jean Muller, de Monte Reggio, passe pour avoir construit un aigle de bois qui vola au-devant de Charles-Quint lorsque ce prince fit son entrée à Nuremberg, et une mouche de fer qu'il laissait échapper de sa main lorsqu'il avait réuni des convives à sa table. « Cette dernière merveille, n dit Montgéry, est très-facile à reproduire, non en plein e air, mais dans un local particulier, avec le secours de n l'aimant. Kircher fit une colombe de cette espèce; elle s était fort légère , quoique contenant une certaine quantité n de fer. Uu cheveu imperceptible la retenait et l'empêchait e de se coller à l'aimant. Celui-ci, caché sous une sorte de dais, était alternativement poussé dans des sens différents et était suivi de la colombe, dont les ailes oscillaient » facilement, parce qu'elles étaient attachées par un lit de o métal très-délié et très-élastique. n Nous devons joindre à cette liste, déjà un peu longue de personnages prétendus en possession du secret de voler, le célèbre peintre Léonard de Vinci, d'après le témoignage de Cuper et celui de Cardan, contemporain de cet artiste, sur le compte, duquel il s'exprime ainsi : a Léonard de Vinci, duquel j'ai parlé, s'est efforcé de voler, mais en vain ; il était grand peintre. On peut se convaincre, par les exemples qui précèdent que toutes les fois que l'art prétendu de voler a été exercé sans le secours de quelque stratagème caché, de manière à produire l'illusion sur les moyens employés, on n'est véritablement parvenu à aucune invention de quelque valeur. Montgéry ne veut au reste laisser aucun doute sur la possibilité prétendue d'imiter le vol des oiseaux. Il cite les travaux d'un mathématicien, nommé Borelli, qui a comparé anatomiquement les muscles qui servent à mouvoir les ailes des oiseaux à ceux qui font agir les bras de l'homme. Cet examen a démontré que ceux-ci ont une infériorité marquée sur les premiers; ce qui a conduit Borelli à conclure, comme Leibnitz, qu'un homme ne pouvait s'élever dans les airs par aucun moyen connu jusqu'alors. Cependant tout près de nous, un membre de l'Académie des sciences de Paris, qui a contribué puissamment à répandre en France l'usage des machines à vapeur, feu M. Perrier l'acné, avait imaginé un système d'ailes, décrit d'ailleurs longtemps auparavant par Wilkins. Ces ailes, qu'il agitait avec les pieds et qu'il dirieeait avec les mains, avaient chacune environ 6 pieds de'hauteur et une envergère de 45 pieds. Elles étaient formées de taffetas, de barbe de baleine et de plusieurs pièces de fer et de cuivre. M. Perrier les essaya plusieurs fois dans un vaste atelier, entouré d'ouvriers pour le préserver dans ses chutes, car il lui arrivait souvent de tomber. Il ne doutait pas que, si des occupations-plus importantes lui en avaient laissé le temps, il n'eût réussi à perfectionner le mécanisme de ses ailes et à fournir des trajets aériens d'une certaine étendue. Mais à quelque degré de perfection que la mécanique pût porter les ailes artificielles, il est certain qu'il en coûterait de pénibles efforts, et ce mécanisme offrirait par conséquent moins d'utilité que le système des chars volants dont on retrouve plusieurs exemples à différentes époques, 'soit que ces machines fussent tirées par des oiseaux artificiels ou pourvues d'un mouvement propre. L'idée de fabriquer des chars volants a précédé l'invention des ballons et celle des navires aériens. Roger Bacon assurait, vers le milieu du treizième siècle, qu il pouvait construire un char de cette espèce, mais son invention est restée fort obscure. Cardan, Scaliger, Porta, Schott, Wilkins et plusieurs autres, en cherchant à deviner le mécanisme de la colombe d'Archytas , ont présenté sur ce sujet des idées vagues dont on ne saurait profiter qu'à la condition de les perfectionner. D'autres hommes ingénieux ont imaginé des espèces de navires aériens tout à fait inexécutables; on remarque parmi ces derniers François de Mendoza, Albert de Saxe, Frédéric Hermann, Francisco d'Almeida , Desforges , etc... D'autres encore, tels que Kepler, Cyrano de Bergerac, Gallien, de lu Folie, Voltaire, ont présentè,


L'ILLUSTRATION, JOURNAL UNIVERSEL. Bous forme de simples récréations mathématiques ou comme

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Andreani, de Milan, tenta une expérience à Monaco, avec ressort du gouvernement ;' mais son inexpérience ne put lui un pur jeu d'esprit, des moyens de naviguer dans les airs. une machine de toile de 68 pieds de diamètre, portant trois imprimer un mouvement prompt et régulier. Enfla Laurette Liure, Leibnitz , Borelli Cavendish et Ca- personnes, M. Andreani et les deux frères Gerli. D'autres Napoléon, ne trouvant pas dans les bureaux de la comptavallo ont indiqué des phénomènes et des expériences qui expériences- eurent lieu presque dans le même temps à bilité nationale cette importance et cette grandeur dont il vouavaient quelque rapport avec les aérostats actuels , c'est-àDijon, à Marseille et à Strasbourg. Dans la première de ces lait entourer les corps de l'État, créa, en 4807, la Cour des dire avec des sphéroïdes d'une matière imperméable et très- expériences, M. de Morveau avait garni la nacelle de rames comptes. Tous les comptables de deniers publics furent placés sous sa juridiction, et l'on remarqua principalement le depour les deux personnes qui la montaient, mais dès l'instant peu pesante qu'on remplit d'un fluide plus léger que l'air. Ce n est qu'en 1'783 que parurent en-public les premiers du départ, les rames furent endommagées, à l'exception de voir ii mposé à la Cour de faire parvenir au chef de l'État, par celles de de Morveau, qui croit en avoir obtenu un rél'entremise de rarchitrésorier,, ses observations générales appareils aérostatiques des frères Montgolfier. C'est des exsultat sensible. et ses vues d'amélioration sur toutes les parties des services périences de ccs deux hommes célèbres que datent les preLe 26 mai 4784, par un beau temps, M. Joseph Mont- publics. Cette magistrature, souveraine par l'étendue de sa mières notions de l'aérostation. Déjà, dès l'année 4782 , juridiction, fut établie sous les formes les plus imposantes, golfier lança dans le jardin de Réveillon une montgolfière MM. Etienne et Joseph Montgolfier s'étaient livrés à des exet on lui attribua les mêmes honneurs et prérogatives qu'à périences préliminaires avec des sphéroïdes en papier ayant de 74 pieds de haut sur 72 de large. Cette machine, qui avait pour moteur la fumée et la chaleur, était montée par la Cour de cassation. une ouverture à la partie inférieure à laquelle était appliL'architréserier de l'Empire, en s'adressant à la Cour, qué un châssis garni d'une grille en fer servant de réchaud la comtesse de Montalembert, la marquise de Montalembert, la comtesse de Podenas , mademoiselle de La Garde, le lors de son installation qui eut lieu le 5 novembre 4807, laquelle on brûlait de la paille et de la laine. L'idée prisur marquis de Montalembert et M. Artaud de Bellevue. L'aé- s'exprimait ainsi : a L'institution à laquelle vous appartenez mitive de cette machine, d'une conception fort simple, est un des principaux appuis de l'Empire : c'est le mur d'airostat s'éleva à 300 pieds environ et séjourna environ un avait été inspirée aux deux inventeurs par l'ascension narain qui doit garantir la fortune publique des infidélités des quart d'heure dans l'atmosphère. turelle de la fumée et des nuages. Le premier projet des comptables, des prévarications de l'administrateur, des diCette même année fut témoin de trente et une ascensions, doux frères fut d'imiter ces corps ou de renfermer un nuage lapidations de ses agents; si elle fléchit, tout chancelle ; si exécutées tant en France qu'en Angleterre. Le duc de Chardans une enveloppe et de faire élever cette dernière en elle succombe, tout périt..... s tres accompagna les frères Robert dans leur ascension du vertu de la légèreté du premier. Mais ce n'était pas assez cependant d'organiser un rouage 45 juillet, du parc de Saint-Cloud. Les circonstances de Une première expérience aérostatique eut lieu à Avignon cette expédition sont infiniment curieuses; elles sont consi- de gouvernement qui devait préparer les voies de l'ordre vers le milieu de 1782, par les soins d'Etienne Montgolfier, dans les finances de l'État : il fallait encore saisir In Cour de gnées avec beaucoup de détails dans le mémoire de Montrainé des deux frères. La machine était de soie fine, ayant géry. La hauteur a laquelle atteignirent les voyageurs est tous les faits relatifs aux recettes et aux dépenses; il fallait la forme d'un parallélipipède dont la capacité était égale à astreindre les administrateurs et les comptables à des prinde 5,000 pieds et le trajet horizontal fourni par la dérivaenviron 40 pieds cubes. On brûla du papier à l'orifice pour cipes uniformes de comptabilité. Une succession presque raréfier l'air ou former le nuage en question, et quand la tion de la machine fut d'une lieue, par un état atmosphénon interrompue de guerres, jointe à la nouveauté d'un ré.. raréfaction fut parvenue à un certain point, la machine rique des plus défavorables. gime de finances qui ne pouvait se perfectionner qu'avec le mois d'octobre de cette Dans une ascension exécutée au monta rapidement au plafond. Ce premier essai fut suivi même année, à Chelsea, près Londres, par notre compa- temps, fut un obstacle à la surveillance de la Cour des d'un second qui eut lieu peu de temps après à Annonay, niais cette fois en plein air et avec la M61116 machine, qui triote Blanchard, en compagnie de M. Sheldon , le premier comptes. Les budgets de l'Empire n'offraient alors, il faut le dira, pour les revenus comme pour les charges, qu'une exAnglais qui ait essayé de la navigation aérienne, la machine, s'éleva à environ '70 pieds. Une troisième expérience, avec en soie gommée, était munie d'une nacelle garnie d'ailes pression incomplète ; ils ne révélaient points les exigences une machine d'une capacité de 650 pieds cubes, réussit également. L'aérostat rompit les cordes qui le retenaient et ou rames, d'un ventilateur et d'un gouvernail. C'était la du gouvernement et n'opposaient point de limites aux diss'éleva à une hauteur de 600 pieds et retomba à peu de première expérience un peu décisive que l'on eût tentée positions des ordonnateurs. Toute comparaison entre les jusqu'à ce jour pour la direction des aérostats. Les résultats budgets de l'Empire et ceux des premières années de la distance. n'en furent pas satisfaisants. Le ballon se trouva engagé Restauration avec les budgets des quinze dernières années Encouragés par ces succès, les frères Montgolfier répédu gouvernement représentatif serait complètement errodans des courants variables et opposés. Les ailes et le ventèrent des expériences semblables à Paris et à Versailles. née. Si les dépenses étaient supérieures aux crédits ouverts, tilateur pouvaient faire tourner l'aérostat sur lui-même, Dans cette dernière expérience ils suspendirent à la machine elles s'acquittaient alors, en dehors des budgets, par des mais non le faire marcher ; il suivit toujours la direction du une cage renfermant un mouton, un coq et un canard. Le produits spéciaux enlevés souvent aux départements et aux premier homme qui osa confier sa vie à une montgolfière vent. Dans une nouvelle tentative qui suivit de très-près la communes, ou même sous l'Empire par les subsides formés fficacité Blanchard put se convaincre mieux encore de fut l'intrépide Pilâtre des Rosiers. La machine employée par les tributs imposés sur les ennemis vaincus. l'inefficacité des raines. Ces deux essais et celui de Morveau l'ine pour cette ascension était un sphéroïde en forte toile peinte Le contrôle judiciaire exercé par la Cour n'obtint pas les que nous avons rapporté attestent que déjà les esprits d'une hauteur de '74 pieds sur 48 pieds de largeur. Elle porétaient préoccupés de la direction des ballons, que nous résultats qu'avait fait espérer sa création. Dépourvue de dotait à sa partie inférieure une galerie circulaire en osier, cuments, isolée de l'administration, cette institution a lanrevêtue de toiles et ayant au centre une ouverture de 16 examinerons dans un prochain article. gui jusqu'à l'établissement du système constitutionnel , qui pieds, dans laquelle était suspendu un vaste réchaud. L'as(La suite au prochain numéro.) commença à être mis en pratique pendant la Restauration. cension eut lieu du faubourg Saint-Antoine, dans le jardin Les efforts de ceux qui, de 1816 à 4820, régirent les finande Réveillon , le 45 octobre 1783. Les circonstances de cette ces, et l'action des chambres représentatives, amenèrent de ascension furent à peu près nulles ; l'aérostat, qui était renotables améliorations ; la législature, cherchant à s'appuyer Cour den Comptes. tenu par des cordes, s'éleva à la hauteur de 84 pieds. Pilâtre sur les travaux de la Cour des comptes, obtint, par une loi recommença la même expérience les 17 et 19 du même Les chambres des comptes, dont l'origine remonte à des de 1849, qu'à l'avenir le compte annuel des finances serait mois, accompagné la seconde fois de M. Giraud de Villette accompagné de l'état des travaux de ce corps judiciaire. et la troisième de M. le marquis d'Arlandes : la hauteur temps fort anciens, et dont les querelles avec les parlements Cette -disposition fut suivie bientôt des ordonnances des et la couronne ont retenti quelquefois dans l'histoire, furent extrême fut de 830 pieds. 48 novembre 4817, 8 juin 1821, 27 et 29 décembre 4823. Les essais des frères Montgolfier excitèrent l'émulation des supprimées en 1791. Les combinaisons financières, avant Alors la Cour parvint à juger ses justiciables, pour leurs savants. On savait que ces illustres inventeurs remplissaient cette époque, étaient si vicieuses par la diversité des tributs actes personnels, sans être embarrassée par des comptes et l'inégalité de leur répartition, si incomplètes par les privileur machine avec une espèce de gaz moitié moins pesant d'ordre rendus par des agents administratifs. On mit fin à lèges de certaines classes de la société et par l'ignorance des que l'air commun; mais on n'en connaissait pas la nature. l'ancien arriéré de la comptabilité des finances, et les coing Les physiciens imaginèrent que ce gaz ne pouvait être que véritables principes de l'économie politique, qu'il est aujourd'hui inutile de rechercher ce qu'étaient les douze chambres tables obtinrent une prompte libération par l'examen immél'air inflammable, dont la pesanteur est incomparablement des comptes. Impuissantes pour découvrir et réprimer les diat des faits qui engageaient leur responsabilité. moindre que celle de l'air commun. Une expérience fut Enfin le système de la comptabilité des dépenses publiques, résolue dans ce sens par les soins de M. Faujas de Saint- abus de l'administration, elles laissaient les contribuables à qui date de l'ordonnance du 14 septembre 4822, ouvrit une Fond, avec l'assistance de MM. Robert pour la construction la merci des exigences des traitants, et les créanciers du nouvelle loi au contrôle de la Cour. Ce règlement, qui est de la machine et de M. Charles, professeur de physique Trésor à celle de l'arbitraire des financiers. Presque tous les resté longtemps le guide des administrateurs dans tous les services étaient alors aliénés comme des fermes à des comexpérimentale, chargé de la direction du travail. Une soudegrés de leur travail, leur indique les formes de la délivrance scription publique fit les frais de cette tentative. Le pre- pagnies dont les opérations étaient impénétrables pour le des mandats, qui doivent être régulières pour obtenir leur gouvernement. La situation du Trésor était donc un mysmier obstacle qui arrêta les auteurs de l'expérience fut la tère qu'on essaya en vain de révéler en présentant, en 1786, payement du Trésor. Par cette heureuse combinaison, la difficulté même de produire une suffisante quantité d'hydroCour des comptes exerce son contrôle sur les actes des gène et ensuite de trouver une substance assez légère pour une évaluation des ressources de l'État, et dont l'obscurité ne fut pas éclaircie, malgré de célèbres 'discussions. Il faut comptables, et examine les opérations de chaque ordonformer l'enveloppe. Enfin ils résolurent d'employer le tafnateur sans mander les agents administratifs devant un chambres fetas enduit d'une dissolution de caoutchouc pour le rendre dire, il est vrai, que , lors de l'établissement des tribunal qui se maintient ainsi dans la sphère légale. Les juger les prédes comptes, elles n'avaient été appeler; qu'à donnèrent à l'aérostat la forme sphérique. imperméable, et ils fonctions d'ordonnateur étant déclarées incompatibles avec posés du domaine du roi , et que, si leur contrôle s'étendit Le diamètre de cette espèce de sac, qui prit le nom de plus tard sur les revenus publics, elles n'avaient pas les élé- celles de comptable, cette surveillance indépendante éclaire ballon, à cause de sa forme globuleuse, était d'environ 42 l'action du gouvernement sans entraver sa marche. qui, soumis au pieds 2 pouces français de diamètre. Il n'avait qu'une ou- ments des comptes généraux des finances, Une ordonnance du 9 juillet 4826 est venue compléter au vrai, leur étaientseuverture, semblable à celle d'une vessie, à laquelle on adapta conseil du roi sous le titre d'Elats l'édifice de la comptabilité en chargeant la cour de reconlement renvoyés pour en constater l'apurement. un robinet. - Le ballon vide et le robinet pesaient 25 livres. Il naltre et de certifier, par des déclarations solennelles et L'année 4789 opéra une réforme générale dans le gouverne fallut pas moins de trois jours pour l'emplir d'hydrogène; publiques, la conformité de ses vérifications avec les comptes cette opération présenta des difficultées infinies. La machine nement. Lorsque l'ancien système des finances fut renversé, présentés aux chambres par les ministres. Aussi, dès 4827, les rouages administratifs devinrent plus simples par la fit transportée de nuit au Champ-:le-Mars, précédée de la Cour des comptes, en renouant la série des faits relatifs torches allumées et escortée par un détachement du guet à suppression de nombreuses sinécures, par l'affranchissement du régime des fermes, et par la substitution de régies à chaque service, en les vérifiant dans leurs détails, en les pied et à cheval. Cette pompe et cette solennité formaient intéressées. L'unité était le principe qui dominait dans la considérant dans leur ensemble et en comparant les résulp sir le peuple un spectacle véritabl- ment bizarre et impotats avec ceux publiés par les ministères, a procédé à l'exé; l'égalité des droits et des chargea et sant, dit M. de Saint-Fond. e Aussi, ajoute-t-il, les cochers de nouvelle constitution France en départements firent espérer le cution de ses contrôles généraux si longtemps attendus par » fiacre qui se trouvèrent sur la route en furent si frappés, la division de la la législature et le gouvernement. Entourée des titres et dorétablissement de l'ordre dans les finances. cuments qui peuvent l'éclairer sur l'exécution des lois de » que leur premier mouvement fut d'arrêter leurs voitures Lorsque les premiers comptes ministériels furent soumis » et de se prosterner, chapeau bas, pendant tout le temps à l'examen de la législature, on sentit le besoin d'en consta- finances, elle s'est avancée dans une route inconnue jus» qu'on défilait devant eux. » L'ascension eut lieu le 27 août ter l'authenticité par la création d'un corps chargé de les qu'ici, en s'appuyant, avec la réserve ordinaire à la magis4783, en présence d'une foule innombrable de curieux. vérifier. La loi du 7 septembre 1791, en supprimant les trature, sur les lois de son institution. avec une telle vitesse qu'en moins de deux Saisie de tous les faits concernant la recette et l'emploi L'aérostat s'éleva douze chambres des comptes, créa la comptabilité natiominutes il fut porté à une hauteur de 488 toises, malgré des revenus publics, elle en reconnait la réalité dans Ces revêtue, il est vrai, d'une autre une pluie abondante qui survint. Tel était l'enthousiasme de nale, tant cette institution, comptes individuels de tous les préposés devenus ses justiappliquer forme, parut indispensable. Mais ce corps ne put h foule à la vue d'un spectacle si nouveau , que les dames, ciables; elle en discute la régularité sur des pièces justificale principe dont il devait être le ressort. Dominé par une é égamment vêtues, reçurent l'averse sans se déranger. Le assemblée politique qui s'emparait du pouvoir et ne s'occistives qui prouvent tour à tour les droits de l'Etat et ceux ballon resta environ trois quarts d'heure en l'air et alla des autres parties intéressées; elle suit les deniers du Trésor pait point de contrôler les opérations ministérielles, il resta tomber près d'Ecouen , ayant parcouru environ cinq lieues. de révéler les abus et les malversations et de pré- depuis le moment on ils sortent de la main du contribuable MW. de Montgolfier reconnurent bientôt la supériorité incapable senter l'ensemble des recettes et des dépenses à la législa- jusqu'à celui où ils entrent dans celle d'un véritable créancier de l'Etat; elle maintient l'entière exécution des lois et d 8 ballons à air inflammable. Ils en construisirent un le ture chargée de prononcer sur leur règlement définitif. Des règlements, en exigeant des comptables l'exact accomplisl e, décembre 4783. MM. Charles et Robert, qui les avaient ai lés dans ce travail, furent les premiers qui se confièrent comptes arriérés, incomplets, sous les formes les plus di- sement de ces formalités salutaires qui n'assurent leur libéà un ballon de cette espèce. Au mois de janvier de l'année verses et les plus irrégulières, furent soumis à la vérification ration qu'après avoir démontré la légalité des actes des suivante, l'abbé de Mably lança un aérostat de ce genre au de la comptabilité nationale. La Convention vint ensuite administrateurs ; enfin elle est devenue l'auxiliaire indispens'emparer, en exerçant la souveraineté du peuple, des attrien Dauphiné , et le comte d'Albon , en sable de la surveillance des assemblées et du gouvernement elultettn de Pi9aTIÇO11, 'son dem de Franconville, près Paris; les circonstances butions du pouvoir royal, incorpora dans son sein la compdepuis qu'elle vérifie l'ensemble des services, qu'elle conde ces deux ascensions n'offrirent aucune particularité re- tabilité nationale et la répartit entre ses divers comités. state elle-même la situation financière de l'Etat, qu'elle peut marquable. Au mois de février suivant, le chevalier Paul Ainsi une assemblée politique Voulut Mouvoir elle-mémo un


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des tribunaux civils et criminels, est chargée spécialement de les ramener, par l'autorité de sa jurisprudence, à l'interprétation exacte et uniforme des lois, et rectifie les fausses directions imprimées à la marche de la justice. Cependant il existe, en dehors des attributions de la Cour de cassation, une loi fondamentale qui fixe chaque année la part contributive de chacun aux sacrifices dus à l'Etat, qui règle l'emploi du trésor commun pour le maintien de l'ordre public, la sûreté des personnes et des propriétés, le bien-être de la population et l'honneur du pays; une loi dont l'application appartient entièrement à l'administration et constitue même son existence, qui embrasse à la fois tous les Intérêts et affecte toutes les positions; le budget en un mot, dont la religieuse observation et la complète exécution doivent être démontrées aux deux chambres. Lorsque des actes illégaux et nuisibles se commettent, les citoyens ne sont point avertis, et la législature ellemême ne serait pas éclairée sur un dommage éprouvé par tous et qui ne frappe sur personne en particulier, si un corps judiciaire n'était pas

attester publiquement tous les résultats des comptes des ministres, en expliquer les diverses parties , administrer les preuves de chacune des opérations consommées, et éclaiobservations et rer, par ses recherches, l'examen et le jugement du pouvoir et de la législature. En effet, si l'on veut étudier l'organisation politique de la France qui existait avant la révolution de février 1848, on verra d'abord apparaître, au sommet de l'édifice constitutionnel, les deux grands corps de l'Etat qui délibéraient des lois, votaient les subsides et représentaient la nation assemblée, mais qui, par une sage pondération des pouvoirs établis dans le système représentatif,, demeuraient étrangers à l'exécution de leurs volontés. La participation des assemblées délibérantes aux actes de la souveraineté pourrait cependant devenir illusoire , si elles n'avaient pas l'assurance que les lois sont fidèlement exécutées, et quo l'administration ne s'écarte pas de l'esprit qui a présidé à leur adoption : aussi deux cours souveraines ont-elles été instituées pour surveiller l'application des actes législatifs. La première, placée au-dessus ses

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blic aux séances quotidiennes. La publicité serait, il est vrai, une grande garantie pour les contribuables, qui pourraient entendre les débats auxquels donne lieu le jugement des dépositaires des deniers du l'Etat et des établissements publics ; mais si, d'un côté, les citoyens acquéraient un droit nouveau, la marche des affaires serait bien moins rapide. Plus de sept mille comptes devant étre nécessairement jugés dans l'espace d'une année, la Cour aurait besoin do quelques modifications ; d'ailleurs l'introduction des défenseurs qui, n'étant pus admis aujourd'hui, peuvent seulement présenter des mémoires écrits, amènerait des complications qu'il serait au moins difficile d'éviter. L'opinion générale ne s'est pas d'ailleurs prononcée à cet égard, et la publicité des audiences des chambres do la Cour des comptes n'est pas encore devenue un besoin du siècle. Une autre question a été aussi soulevée il y a quelques années, dans un écrit émané d'un magistrat de la Cour : M. Poussard a publié des considérations fort élevées sur les rapports qui doivent exister Entre cette juridiction et les assemblées délibérantes; c'est à elles, suivant le même conseiller, que les drnonciations devraient être adressées, lorsque la vérification des comptes publics donne lieu de reconnaltre des actes contraires aux lois et aux intérêts de l'Etat. On peut dire, il est vrai, que, depu's la publication des rapports annuels, la Cour pouvant émettre les observations, les vues d'amélioration, enfin tout ce qui lui parait digne de l'attention des chambres, il y aurait Peut-être quelque inconvénient à mêler aux discussions des assemblées politiques l'action d'une institution judiciaire et administrative.

chargé de garantir la sincérité des opérations relatives à la recette et à l'emploi des deniers publics. La Cour des comptes remplit cette haute mission. L'action de son contrôle était restée longtemps inconnue; mais les chambres législatives, reconnaissant de plus en plus l'importance de ses travaux , ont soumis à la publicité les rapports annuels qu'elle présentait au roi. L'expérience a démontré l'excellence de ce ressort nouveau, qui a déjà opéré de salutaires réformes, malgré certains ministres, qui ont supporté avec peine le contrôle de leurs actes. Des administrateurs bien peu éclairés ont regardé la Cour des comptes comme une ennemie qu'ils couvrirent de leur mépris, ou comme une rivale qui excitait leur jalousie. Après avoir fait connaître l'institution, ses ressorts et sa direction, donnons quelques mots sur l'organisation de la Cour des comptes, qui a une grande analogie avec celle des autres cours judiciaires. Le personnel se composait, sous la monarchie représentative, d'un premier président, d'un procureur général, de trois présidents, de dix-huit conseillers maîtres et de quatre vines conseillers référendaires de première et de seconde classe, tous nommés à vie, d'un greffier en chef et de trois greffiers. La Cour était formée de trois chambres, chacune composée de six conseillers maîtres et d'un président. Les conseillers référendaires ne sont spécialement attachés à aucune chambre. Les séances solennelles où la Cour prononce les déclarations générales et rend compte de ses travaux trimestriels sont publiques, mais les travaux particuliers des trois chambres restent secrets. Après la révolution de 1830 on a agité la question d'introduire le pu-

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vrais le 7janvier 4785, traversa le détroit hie, sans viser aux prouesses de l'amant d'Hier°, pour n'avoir rien à redouter de ces perfides tourbillons et de ces ra- dre le même jota en France, dans la forêt on le trouva à dari mort de froid dans son ballon pides courants qui agitent la mer à une certaine distance du pendu à deux arbres. Pilastre avait eu connaissance de ce rivage. Aussi les bains de mer sont-ils un des principaux éléments projet rival; mais il pensait que le mauvais état du ballon de Blanchard ,'mal construit et livrant passage à de bellede la fortune de Boulogne, fortune Mouïe; car la population, de la ville s'est doublée, je crois, depuis l'Empire, et on n'y tireuses fuites de gaz, l'empêcherait d'y donner suite; et, e compte guère Moine de quarante mille habitante. Le zèle effet, l'aéronaute anglais n'atteignit le ternie de sa hardie. de l'un de ses maires, M. Adam, a, dit-on, beaucoup fait expédition qu'après avoir couru les plus grands dangent pour cetteprospérité, plus croissante et plus vraie que ne La mortification d'avoir été devancé jeta dans l'âme a l'était alors celle de l'ensemble du royaume. Je m'explique Pilastre le plus profond découragement ; il n'en rept pas sans peine la prédilection des Anglais pour cette belle et moins Blanchard svec une parfaite courtoisie lorsque ce agréable ville. J'ai employé à la visiter en détail tout un dernier se rendit à Paris à l'issue de sa navigation aérienne; dimanche, jour ennuyeux et impossible, un vrai dimanche mais il alla trouver aussitôt le contrôleur général de finances britannique, où toute vie cesse, où tout est clos, muet, dé- et lui demanda la faveur d'être dispensé d'un voyage aven sert et comme endormi, par déférence pour les hôtes, et où tureur qui n'avait plus le mérite de la priorité. Le contrôil ne reste d'autre ressource que le divertissement qualifié leur général était un homme de cour, c'est-à-dire poli et par Voltaire de premier des plaisirs insipides. Boulogne est bien élevé, qui, avec beaucoup de grâce, répondit à Pilasune ville ou le contraste abonde et qui réunit l'élégance tre que le gouvernement du roi le dispenserait volontiers du voyage, â une petite condition toutefois, c'est-à-dire moyen-. prosaïque mais luxueuse et confortable d'une civilisation raffinée aux monuments gothiques et aux teintes austères nant le remboursement des avances qu'il avait !num Pilastre n'avait plus cette somme : il l'avait emplette en de temps déjà bien loin de nous. La ville basse semble un partie à l'acquisition de son ballon, et en partie a rachat . quartier de Paris. La ville-haute, fièrement campée sur la colline, avec son beffroi aux quatre tourillons et ses rem- d'instruments pour son cabinet de physique expérimentale. La remplacer était impossible : la pénurie de ses finances parts vieux style flanqués de grosses tours à chaque point de l'horizon, avec herses, créneaux, mâchicoulis, ponts-le- équivalait pour lui à un arrêt de mort. Il le comprit et salua vis, et tout l'attirail obligé des châteaux de air Walter Scott, le contrôleur général à la façon des gladiateurs s'inclinant imite, à s'y méprendre, ces villes-forteresses semi-aériennes pour la dernière fois devant le peuple. Assailli par les plus sinistres et les plus véridiques pressentiments, il dit et écriqu'on voit dans les tableaux de Pérugin ou qui illustrent les missels coloriés du quatorzième siècle. Cette archéologie vit qu'il était un homme perdu ; mais que son parti était murale, qui ferait sourire de pitié le moindre officier du pris, et qu'il saurait périr plutôt que de laisser suspecter sa génie, est dans un merveilleux état de conservation, et pré- délicatesse. Il partit en effet et trouva à Boulogne son ballon fort endommagé par les intempéries ntempéries de l'air auxquelles sente peut-être aujourd'hui le spécimen le plue parfait et le plus naïf qui subsiste de l'art du fortificateur au moyen Aga. il était resté exposé dans un enclos situé près des remparts, Il existe au musée de la ville une vieille gravure représen- pendant son absence, qui s'était prolongée fort au delà de ses prévisions. Néanmoins, après les réparations les plus tant le siège mémorable qui en fut fait par Henri VIII, en 4544, et à la suite duquel la place demeura au pouvoir de urgentes, il s'apprêta à y monter au premier jour. Plusieurs ballons-pilotes furent d'abord lance; mais tous l'armée anglaise. Or, cette planche curieuse, qui est contemporaine, représente fidèlement la ville et ses remparts revinrent à terre chassés par des vents opposés dans les tels qu'ils existent aujourd'hui , et pourrait au besoin servir hautes zones de l'atmosphère. Enfin, le 45 juin, la brise ayant tourné an sud-est, l'ascension put avoir lieu devant de guide ou de plan indicateur à l'étranger. Près de l'une des portes de la ville s'élève une fontaine un grand concours de peuple, au bruit des salves d'artilledécorée du buste colossal de Henri I1, dont je retrouve aussi rie. Un peu avant le départ, le marquis de la MaLsonfort diverses portraitures au Musée et à l'Hôtel-de-Ville, et qui offrit à Romain deux cents louis pour lui permettre de paraît être le monarque dont le souvenir est resté le plus monter en troisième dans la nacelle Aussi désintéressé que agréable aux habitants de la vieille cité boulonnaise. Cette courageux , l'aéronaute refusa et sauva la vie au marquis. prédilection, qui n'est pas universellement partagée, m'ayant On sait le reste : à peine le ballon s'était-il enlevé depuis jusqu'à un certain point surpris, j'ai naturellement cherché un quart d'heure, qu'on le vit tout à coup s'enflammer. La à en connaltre l'origine, et j'ai obtenu l'explication que nacelle , détachée de l'aérostat, tomba d'une hauteur de plus de deux mille mètres dans la garenne de Wimereux, à voici : environ une lieue de Boulogne et à quelques pas de la mer. Une fois maitre de la ville, Henri VIII déclara qu'il ne la rendrait plus, la considérant, non sans raison, comme l'une Le malheureux Pilastre n'avait plus forme humaine quand on le releva de cette horrible chute. Romain respira encore des clefs du beau royaume de France. Mais une épidémie obstinée, ui ravagea sa garnison, modifia beaucoup ses quelques secondes, quoique épouvantablement brisé. Leurs restes furent transportés dans le cimetière de comvues à cet égard; et il consentit à entrer en pourparler avec le Roi Très-Chrétien touchant la reddition de Boulogne. Das mune voisine, où une tombe décente fut élevée à ces deux conférences eurent lieu à Ardres à ce sujet, et un traité in: martyrs de la science. C'est la plus grande et la première tervint, d'après lequel Boulogne devait être rendue à la qui frappe les regards du voyageur allant 'de Boulogne à France le jour de la Saint-Michel de l'année 4554, contre la Calais : elle est adossée au mur d'enceinte du champ de repos sous lequel passe la grande route. Un petit obélisque rançon assez ronde de deux millions d'écus d'or. Ceci se passait au mois de juin 1546. Mais, dans l'inter- fut également dressé dans la garenne de Wimereux, sur le valle qui s'écoula entre la signature du traité et son exécu- lieu même de leur chute; il porte une inscription commétion, les deux contractants, François P r et Henri VIII, mou- morative de ce tragique événement, qui en rehte les princirurent toua deux. Henri II, monté sur le trône, trouva que pales circonstances et que les ravage du temps auront son illustre père avait eu la main un peu bien large en bientôt rendue illisible. Pilastre de Rozier avait vingt-huit ans. J'ai vu au musée de Boulogne une miniature qui fut le mainte circonstance et particulièrement à l'endroit de Boulogne: aussi refusa-t-il d'exécuter le traité ; il né gocia, fei- portrait de cet infortuné jeune homme. C'est une figure gnit d'armer, et finalement parvint à se faire rendre la ville douce et aristocratique, empreinte de tristesse et de résimoyennant l'énorme rabais de seize cent mille d'écus d'or gnation, un de ces fronts pensifs marqués au sceau de l'infortune. Que d'hommes de mérite, hélas! depuis et avant sur deux millions stipulés. De là vient que les Boulonnais lui ont érigé des statues pour avoir été plus économe ou les de Rozier, payent de leur vie ou de tortures au-dessus des avoir prisés moine haut que François P r , , de fastueuse et forces humaines le crime d'être nés sans ressourceal C'est à Wimereux que l'Empereur fit creuser dans le sachevaleresque mémoire. On n'est pas plus accommodant. ort pour abriter une partielle la flottille desAu reste, les Anglais, qui sont un peuple ferme et persé- ble un vaste port tinée contre l'Angleterre. Ce port iimprovisé subsiste, mais vérant dans ses desseins, ne se sont pas tenus pour battus. Après trois siècles écoulés, ils sont revenue à la charge et désert, muet, désolé : il ne survivra pas lo g temps s cette chimère grandiose d'une expédition impossible. Là où le ont repris la ville bien plus sierernent que ne l'avait fait cliquetis des armes conquérantes sonnant il y a cinquante Henri VIII. Elle est toute à eux aujourd'hui. ans, où tant de gai tumulte, d'agitation flévrene- et d'*6Le musée de Boulogne offre de l'intérêt. On y trouve une collection d'ornithologie remarquable, un cabinet d'antiques rances enivrantes s'épanouissaient * la voix choeverite d'un et de méieihles romaines, et une galerie curieuse d'armes , homme de génie, ne règne plus qu'une morne et grise Solitude à peine animée de loin en loin par un bateau-pécheur d'idoles, d'ustensiles et de vêtements asiatiques. On y conLa ale dei Balla. venant s'amarrer dans ce havre abandonné, e semble par serve, entre antres souvenirs du passé, les débris du ballon ses proportions un ouvrage de liancienue Rome. lientOt et de la galerie, le porte-voix, la lance de pavillon et les 111. instruments de physique du malheureux Pilastre de Rozier l'ensablement de la passe ne permettra même plus aux barLES BAINS DE MER. — BOULOGNE. et de son compagnon d'infortune, Romain , recueillis après ques d'y venir chercher un refuge, et le squelette disjoint Suite et An.) des estacades vermoulues qui ne figtre pas trop mal le fanla catastrophe du 45 juin 4785. La ville a conservé un proLes grèves de Boulogne sont remarquablement douces et fond souvenir de ces deux jeunes aéronautes, si célèbres tôme de l'expédition se sera effondré sous l'effort des berges lie; elles sont exemptes de galets et d'une solidité par- par leur fin tragique. Un vif intérêt s'attache surtout à la mouvantes et friables qui le circonviennent et le Patinent Lite. L'espace réservé aux bains est protégé par la jetée mémoire de Pilastre, savant distingué, mort victime de son en s'éboulant de toutes parts. rustre les courant& violents qui règnent sur cette partie de amour de gloire et de sa fidélité à un engagement qu'il presTel fut l'aspect lugubre qui frappa les regards de M. Louis la elle, et qu'il y a péril à affronter, surtout par les gran- sentait devoir lui celer la vie. C'est une histoire lamente- Bonaparte et de ses compagnons quand il toucha la terre de des marées. Des chaloupes croisent auprès des endroits ble : je doute qu'elle soit bien connue, et elle est fort de France; car c'est dans le port de Wimeretnequ'il débarqua, dangereux, toutes prétes à voler au secours des nageurs circonstance, On sait que Pilastre, le premier après les ex. lui vingtième. In l'habiles ou trop aventureux. Malgré cette utile précau- périences des frères Monolfler,, avait conçu le hardi proC'est entre Wimereux et Bouliigne que s'élève an point tion, négligée à tort dans la plupart des autres établisse- jet de franchir le détroit de la Manche en aérostat. Il com- culminant de le falaise, cette mémorable colonne rie à la é ments de bains, des accidents assez fréquents attristent la muniqua sa pensée an gouvernement, qui consentit à sup- gloire de l'Empereur par la grande armée et la 'flottifie réuville, par suite de la violence des courante qui tendent à porter les dépenses de recension et lui fit compter à cet nies sous le commandement de l'amiral Bruis esti-Mirée entraiaer le nageur en pleine mer ou à le jet'r brisé le long effet une somme de quarante-deux mille francs. chat Soult. Ce marbre votif a, je l'al déjà dit, Un end' Tort ; de falaises inaccessibles. Lors de mon arrivée à Boulogne, Pilastre s'abouche aussitôt avec Romain, qui avait déjà celui de rappeler une immense déconvenue; c'est une tende o s ne s'y entretenait que de la mort tragique d'un sous-offait preuve d'habileté =Mme constructeur de ballons et page historique où Clio ne peut inscrire qu'ut Met. filins, fi.ier de la garnison, nageur consommé cependant, qui s'engage à lui fournir pour trois cents louis un ballon de cette réserve faite, j'admets volontiers 11 coupé bien le avait péri ainsi victime de son excès de hardiesse et de sa soie du diamètre de trente pieds et du poids de trois cent onfirmee en ses forces. Il suffit, au reste, d'être attentif à vingt livres, supportant une montgolfière dé 'Vingt-cinq paysage, et qu'il eût été grand dommage ce colossal pilier que la Restauration troue d ut la vois et ait geste des mariniers montant les chaloupe de pieds de haut, couverte en cuir de oliatole.-Pilahre vint à les sauivedap, et de prendre honnêtement sen bain sons la je- Boulegintreetuyer son ballon : l'épreuve Minh 1 TilterVelflé. elle ne consentit—rhum teneatfs... à travaux que tousbotileur d'un monuffilth 1 la .11Dtaseiri IL Dupla alité à la Chambré des dipatia altatualea Mes, avant que son ascension pût avoir lieu, un autre Charte et l'heureux retour de Louis XVIII. Cela n'était pas, t battait tla 1$61. de aéronaute, Blanobard, partit lui-môme du thilteatrde Del. après tout, Infiniment plue Illogique que la substitution dit

Les services rendus par la Cour des comptes ont été surtout appréciés dans les assemblées législatives, depuis qu'un des membres de cette magistrature (M. Etienne) a proclamé à la tribune des principes qui ont éclairé d'une nouvelle lumière tout ce qui tient à la fortune publique. En même temps qu'il dénonçait les abus qui se commettaient dans les arsenaux de l'Etat, il déclara hautement que la surveillance de la Cour, exercée sur les finances de l'Etat, devait s'étendre aussi sur les richesses matérielles de l'Etat, sur le second trésor public, ainsi qu'il l'appelait-, renfermé dans les arsenaux et les magasins de l'Etat. Les matières, avant la loi du 6 juin 1843 dont M. Etienne fut le rapporteur à la Chambre des députés , étaient livrées au pouvoir discrétionnaire des ordonnateurs. Le contrôle indépendant, en dehors de l'administration, de todtee les parties de la fortune publique fut alors consacré législativement par la persévérance de l'honorable député qui, mettant à profit des connaissances acquises par de longues années d'expérience, a contribué ainsi à fonder la base do la meilleure garantie dans les consommations des arsenaux de la guerre et de la marine. En vain des obstacles et des critiques ont été élevés dans l'application de ce nouveau ressort; la comptabilitématières a résisté aux attaques; se perfectionnant chaque année au moyen de procédés plus -simples, s'harmonisant avec les autres ressorts de l'administration, elle restera comme le moyen d'établir l'ordre et la sécurité du gouvernement dans tous les grands établissements consommateurs. Si les attributions de la Cour des comptes se sont ainsi agrandies et ont accru la renommée de ses travaux, il ne faut pas dissimuler aussi que le dernier gouvernement, qui est tombé en 1848, avait excité dans l'opinion publique quelques soupçons sur la composition de la Cour, en laissant s'introduire des actes de vénalité dans la transmission de quelques-uns des siégea. Ces abus, qui rappelaient en quelque sorte la vénalité des charges abolie depuis 1789, ont retenti à la tribune législative et ont été flétris non-seulement par la presse, mais encore par le jugement de tous les esprits généreux (4). La susceptibilité du caractère français repousse aussi avec énergie les intrigues ourdies dans les cabinets des ministres et destinées quelquefois à payer, au moyen des fonctions publiques, des complaisances indignes. C'est ainsi que les offenses à la morale publique, devenaient des griefs légitimes et servaient à exaspérer les passions. Lorsque éclata la révolution de février 4 848 , la Cour des comptes ne fut pas d'abord atteinte dans son organisation. Le premier président et un très-petit nombre de membres furent suspendus seulement, à cause du rôle politique qu'ils avaient joué sous le gouvernement déchu. C'est la veille de la réunion de l'Assemblée constituante que l'institution fut mutilée dans son personnel et dans son organisation. On semblait ainsi vouloir enlever à la nouvelle Assemblée l'action légitime de ses pouvoirs; on réduisait ainsi révolutionnairement le nombre des membres de la Cour dont les travaux pouvaient à peine suffire au règlement d'un si grand nombre de comptabilités diverses. Aussi, depuis cette époque et malgré le rétablissement de quelques membres sur leurs siégea en vertu d'une loi, la Cour des comptes, impuissante par le nombre, et voyant ses travaux s'accroître par de nouvelles attributions conférées législativement et par de nouvelles mesures qui, en rendant les arrêts plus multipliés, ne lui permettent pas d'exercer son contrôle avec toute l'efficacité indispensable dans ces époques de trouble et de désorganisation politique, n'a pas les ressorts nécessaires pour accomplir sa tache élevée. La Constitution de 4848 , sur la proposition de M. Etienne, et contrairement aux conclusions de sa commission, a placé puis la première fois la Cour des comptes sur le même rang que les autres corps judiciaires, et a décrété qu'une loi organique réglerait cette institution. Le gouvernement républicain n'ayant pas encore accompli cette obligation constitutionnelle, M. Etienne a proposé, au commencement d i 1850 , un projet de loi qui , après avoir subi la première épreuve, a été renvoyé à l'examen du Conseil d'Etat; le gouvernement, il faut l'espérer, donnera son concours empressé à cette loi organique sur laquelledoivent reposer l'ordre dans les finances et s'appuyer les travaux des commissions législatives appelées à examiner les prévisions et les règlent ruts des budgets. La Cour des comptes n'est-elle pas l'auxiliaire indispensable du pouvoir législatif?


L'ILLUST ANION, 101111f4AL UNIVÉRSP.L.

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l'Illustration l'ont bien fait voir, en ce qui concerne la révoluHebei 1V à l'effigie de Napoléon sur la décoration par des pilastres et des colonnes ioniques. Du côté de la mer, un péristyle s'ouvre sur une terrasse où les gentlemen peu- tion de février. M. Fillon a au nous intéresser à cette numisde la i ion d'honneur. A défaut d autre gloire, la colonne matique moderne que l'on croit toujours savoir quand on ne l'a vent aller, après mi quadrille, goûter le plaisir composite et de Boulogne reste du moine pour consacrer cette grande pas étudiée, et qui abonde en détails curieux, en anecdotes institution de la Légion d'honneur inaugurée au camp de raffiné de humer la brise nocturne et de fumer un regalia, en écoutant la grande voix de l'Océan se mêler au bruit des piquantes. Du reste, en ce qui concerne l'archéologie des monBoulffle. La première distribution des croix par les mains instruments de musique , et en regardant passer, à travers naies, Il est grand temps que l'intervention des amis de la science de PEMpereur eut lieu à quelques pas de là, dans la plaine le vitrail étincelant de lumière, des silhouettes de femmes mette un terme aux gaspillages, aux actes de vandalisme qui se dé -Terlinohton, où Henri VIII avait son quartier général ducommettent encore tons les jours. En voici deux exemples : blondes, respirant leur bouquet avec distraction et mollerant le siége de la ville, Il y a une trentaine d'années, un fermier déterra 1 LabanJ'ai, comme un véritable Anglais, monté les 267 marches ment penchées au bras d'un cavalier qui n'est pas toujours gisière, non loin de Fontenay (Vendée), une énorme quantité de britannique. qui conduisent au somMet de la colonne, haute de cent cinmonnaies mérovingiennes. Trois mille, dit-on, ratent fondues Faux 1110aNAND. quante pieds, que surmonte la statue colossale de l'empepar un orfévre de La Rochelle, et cet inappréciable dépôt mirait reur, en manteau de couronnement. Mon zèle de touriste a été en entier perdu pour la science si le choc de la charrue qui 6t6 récompensé par une vue comme il en existe peu au. brisa le vase dans lequel se trouvaient les pièces n'en eût fait monde. Dun seul coup d'oeil, j'ai embrassé la Picaniie la répandre un grand nombre qui fut retrouvé plus tard. Pendant Bibliographie. ' une portion de la Belgique, tout le déplusieurs années, Maque fois qu'on labourait ce champ, les culFlandre française I tivateurs en rencontraient toujours quelques-unes, qu'ils vetroit, et enfin Albion elle-même, dont un soleil doux éclaiConsidérations historiques et artistiques sur les monnaies de naient ensuite vendre à vil prix aux orfèvres de Fontenay. Le rait d'une teinte d'opale et de neige les hautes falaises et France, par Bamums Fiume , membre correspondant de la trésor avait été probablement enfoui dans la première moitié du les gigantesques rochers avoisinant le château de Douvres. Société des antiquaires de France, membre étranger de l'As- huitième siècle. La colonne, d'ordre composite, est revêtue extérieurement sociation britannique d'archéologie de Londres, etc. — 1 vol. En 1824 , les ouvriers charges de la construction de l'aile de marbre indigène puisé dans les carrières de Marquise et in-8 . de 15 feuilles, avec 4 planches gravées. — Fontenaydroite de l'hôtel de ville de riantes trouvèrent, à deux mètres de dont le gardien du monument débite aux Anglais des fragprofondeur, dans un ancien fossé, un pot de terre rempli de 12. Vendée, 1850. — A Parle, chez Rollin, rue Vivienne, mente sous la forme de presse-papiers, d'encriers et autres monnaies de billon, et sui bloc de pièces de même nature réumenues tabletteries dont il obtient un grand lucre. L'aLa numismatique a étélrop souvent regardée comme une nies entre elles par l'oxydation. Les inventeurs du trésor en mour-propre national ne doit pas m'égarer au point de science de simple nomenclature. A la manière dont elle a été gaspillèrent une partie, et le reste, déposé à la mairie, fit le m'empécher de reconnaître que ce marbre est infiniment comprise par un grand nombre d'amateurs et même de sasujet d'une notice insérée dans le Lycée armoricain. Depuis lors inférieur à celui de Grèce et de Carrare, et qu'a la grande vants de profession, on. pourrait ne pas la croire plus utile à on n'en avait plus entendu parler, lorsque h1. Fluette, directeur rigueur il pourrait se confondre avec de belle pierre polie. l'histoire que les collections de plantes, d'insectes et de coquilde l'Observatoire et adjoint au maire de Nantes , retrouva au Quoique les Boulonnais partent avec orgueil de leur marbre, lages ne le sont, entre les mains de certains naturalistes, à la fond d'un meuble oublié le bloc encore intact, et permit à le sculpteur ne s'adressera pas, en face d'un de ces blocs, connaissance des grandes lois du monde organique. Mais si l'on M. Fillon de soumettre ce bloc à l'action d'un acide et d'étudier la même question que le statuaire de La Fontaine : Je doute considère que les diverses branches de la science historique les pièces qui le composaient. Le reste de la découverte avait sont unies entre elles par des liens commune; que, pour bien été dispersé. Au bout de quelques jours de travail, M. Fillon qu'on en puisse tirer autre chose que des monuments naposséder une d'elles, il faut, à chaque instant, faire des emput dresser un catalogue duquel résulte que l'enfouissement retionaux, sinon peut-être des cheminées. Je regagne la ville par la vallée du Denacre , qui est le prunts aux autres; que souvent la solution d'une difficulté tient montait aux premières années du treizième siècle (de 1203 à à d'heureux rapprochements entre des éléments qui paraissaient 1212). Lignon du Boulonnais. C'est un délicieux petit entonnoir Des ouvrages dn mérite de celui dont nous venons de parler abrité contre les vents de mer par la croupe de la falaise et tout à fait hétérogènes, la numismatique devient alors l'une des sources les plus pures et les plus abondantes de l'histoire. répandront de saines notions, feront ressortir l'importance d'une qui doit à ce site heureux une végétation luxuriante, préTel est le point de vue auquel s'est placé M. Fillon. Sans avoir' science que les adeptes eux-mômes ne savent pas tons élever cieux et rare privilége aux bords de l'Océan, l'âpre exla prétention de combler les lacunes laissées par les amateurs halaison dessèche et frappe de mort tout! ombrage. C'est qui ne sont presque jamais sortis des discussions de chroniques sa véritable hauteur, et contribueront à prévenir ces gaspillages déplorables des monuments nummaires que le hasard fait encore dans cette oasis que les riches Boulonnais possèdent leurs locales, et qui ont rarement songé à réunir en un seul cadre les maisons de campagne, et que les insulaires, maîtres du données générales de la matière, il a voulu grouper quelques parfois rencontrer: paya, viennent faire une fois la semaine leurs pique-niques idées dont les unes lui ont semblé nouvelles, et dont les autres et leurs cavalcades à ânes, les seuls divertissements que ne ont déjà été émises mais n'ont pas été présentées sous le même L'architecture du einqujénte au seizième siècle, par ULM leur défende pas la sainteté dominicale. C'est là aussi , s'il aspect. Il a essayé, en un mot, de tracer le plan d'une classificaGAILUABAUD, publiée en 150 ou 200 livraisons au prix faut en croire te chit-chat ou la chronique locale, que les tion raisonnée des monnaies de France, à quelque catégorie qu'elles de t fr. 75. — Paris, 4850. Gide et Baudry. appartiennent. Celle par régnes, qu'on emploie généralement, est jolies fileuses de la colonie britannique nouent et L'étude de l'histoire des beaux-arts a besoin, pour être freeplus d'une intrigue avec les jeunes Frcnchmen , toujours ga- défectueuse et fait souvent commettre de graves erreurs. ts Qu'il tueuse, de s'ennuyer Sur le concours de dessins ou de gravures lants et empressés à favoriser le travail providentiel de fu- s'agisse, par exemple, de cataloguer ou de placer dans un méune propres à donner une idée exacte des objets. La difficulté seule daillier les pièces frappées à des types permanente, pendant sion des races vaincues avec les races conquérantes. La polongue suite d'années, à Melle, à Bordeaux, à Limoges et de réaliser ces conditions a dû nécessairement être longtemps pulation anglaise de Boulogne étant d'une origine suspecte dans une foule d'autres villes, qu'arrivera-t-il, si l'on s'en tient un obstacle pour ceux qui désiraient s'y livrer. Sans dessins, les et, pour emprunter un terme à son vocabulaire, prodigieudescriptions restent vagues ou incomplètes ; avec des dessins mal à la méthode ordinaire? Les époques sont confondues, la donsement miscellanée , il résulte, dit-on, pour la ville de cette née historique sera pervertie, et ces monuments , au lieu d'être exécutés elles paraissent fausses et perdent de leur intérêt. Les ux une liberté de moeurs qui la reporterait aux un Intéressant sujet d'études, ressemblent aux vieilleries étalées recherches savantes ne suffisaient donc pas à ceux qui auraient heureux jours de la régence. On n'entend murmurer de heure sans ordre sur la devanture marchand de bric-à-braç. La voulu autrefo's populariser l'histoire de l'architecture, par exemtoutes parts que les mots galants d'elopement et de stoeet classification par provinces et ateliers monétaires est infiniment ple; ils devaient s'arrêter faute d'un auxiliaire indispensable. conversations. C 'est avec une réticence pleine de fatuité et plus rationnelle, et ses avantages n'ont point échappé à quel. Aujourd'hui, grâce aux progrès faits dans les arts du dessin et de la gravure, grâce aux moyens plus rapides et plus économiques ques antiquaires. Elle s'applique aussi bien aux royales qu'aux grosse de mystères qua les jeunes gens parlent des gouverfort dif- d'exécution, des publications, dont le luxe des gravures aurait nantes anglaises, ces fileuses prédestinées, et même d'autres seigneuriales, classe de monnaies entre lesquelles il est de démarune ligne la munificence des gouvernements , sont ladies ou misses beaucoup plus avantageusement placées ficile, pour ne pas dire illusoire, etc tracerdouzième siècles. J'ai entièrement réclamé journellement l'objet d'entreprises privées. La publication de ce dans l'échelle sociale. D'après quelques propos échappés aux cation pondant les dixième, onzième et le plus de succès dans ces derniers moins discrets de ces Fronsac, les choses iraient plus vite surtout insisté sur cette période si peu connue, qui est la clef genre qui a eu peut- êtreMonuments anciens et modernes do , a été celle des non-seulement qu'à Londres , main qu'a Grenade ou à Sé- de la numismatique du moyen âge encore ee grand peuple de temps M. Jules Gailhabaud. Le but de l'auteur était de populariser l'é» L'exposé qui va suivre montrera ville, dans cette tendre voie dont le Gretria-green serait la magistrature et l'esprit tude archéologique de l'architecture en groupant par familles les l'Europe la haute vallée du Denacre où il n'y a pas de forgeron. J'ignore mal- France ■‘ exerçant sur distingue. » Ses monnaies, comme ses édifices des divers peuples et des différentes époques, de manière • de prosélytisme qui le heureusement ce que peuvent avoir de fondé ces bruits moeurs et ses institutionsfurent copiées des bords du Tage à à mieux initier le public à leur connaissance comparée. L'éducapleins de séduction. Pour en juger, je n'ai point eu l'occation de celui-ci est encore à faire. D fallait lui présenter un enCeux de la Vistule, et pénétrèrent même en Asie. Sous quelque sion de cultiver suffisamment la romanesque colonie angloface qu'on l'envisage, on est forcé de reconnalire sa suprématie semble net et bien saisissable, et pour cela éviter d'entrer dans intituler saxonne, dont j'ai vu seulement une portion réunie par une les particularités et écarter l'appareil scientifique; il fallait de intellectuelle, et d'avouer que l'on pourrait avec raison plus l'attirer par les séductions de l'exécution pittoresque. Ces soirée de bal à l'établissement des bains. J'étais apparem- son histoire tout entière : Geste Dei per Prancos. » ment tombé sur un mauvais jour; mais je dois dire que les La lecture du livre montre que l'auteur a tenu ce que pro- diverses conditions ont été remplies dans l'ouvrage de M. Gailelle révèle, de plus, une foule figures de keepsakes étaient en grande minorité, si toutefois habaud. mettent ces aperçus généraux; de faits curieux de nature à piquer la curiosité de ceux même j'ai pu en démêler quelqu'une sous ces épaisses grappes de Ayant préparé les voies par ce travail préliminaire, il se protire-bouchons élégiaques qui sont depuis Clarisse Harlowe, qui ne cherchent pas à devenir des adeptes. C'est ainsi qu'à pose aujourd'hui d'aborder son sujet d'une manière beaucoup fabriquées par Thibault-le-Tricheur, comte plus étendue. tt L'importance et les développements que nous propos des monnaies en possession d'encadrer le visage des jeunes Anglaises. de H1018 et de Chartres, que Hugues-le-Grand rendit en 941 entendons donner à cette nouvelle publication, dit-il dans son Quant aux hommes, je ne ferai aucune difficulté de reconhéréditaire de Tours, nous trouvons une charmante balprospectus , nous ont engagé à fragmenter son ensemble en trois nattre que pour la plupart ils étaient non-seulement vulgar- comte lade en patois poitevin sur la Cbasse-Gallery. Une croyance su- parties principales, correspondent aux trois grandes divisions de iooking , mais grotesques. Un Anglais qui marche n'est que perstitieuse qui se retrouve dans l'Europe entière a fourni la l'histoire. Or, ce système permettant de faire parattre d'abord roide, et cela peut à la rigueur passer pour de la dignité. Un pensée première de la légende qui fait lesujet de cette ballade, celle qui répond plus particulièrement par sa nature aux besoins Anglais qui danse et folâtre , et, sous prétexte de polka, se celle du Chasseur nocturne , nommé Chasseur sauvage en et au goût de l'époque, nous avons choisi h deuxième, qui livre -à des dandinements et à des gestes de macaque, est Franche-Comlé, Fantôme volant en Bretagne Veneur de Fon- cmaprend l'architecture clic moyen tige et de la renaissance. un type de bouffonnerie, un idéal 'de caricature comme n'en tainebleau aux environs de Patio, Roi Iluguet' près de Tours, Les deux autres I° les monuments des divers peuples de Vanrencontre pas souvent le crayon de Cruykshanks lui-même. Dellequin en Normandie, Gallière en Limousin, Wildgrave , et 2° ceux des dix .septième et dix-huitième siècles, Pendant tiquild d'être obligées fileuses Je plains sincèrement les adorables formeront l'objet de deux corps d'ouvrages séparés, qui paratFalkenbourg en Allemagne, et Gallery en Bas-Poitou.« d'offrir leur malin, fût-ce pour l'espace d'un quadrille, à ces l'hiver, disent les paysans de la Vendée, à l'heure de minuit, l'air tront plus tard. » Quand M. Gailhabaud aura mené à lin cette eapajoux en gaieté. Telle est pourtant au bal leur seule res- retentit tout à coup de bruits lointains qui se rapprochent peu triple entreprise, à laquelle ne peut manquer de venir en aide la de la terre, et bientôt un chasseur inconnu, suivi de la foule sympathie publique qui a accueilli son premier ouvrage, cette source, à mue qu'elles ne préfèrent rester héroïquement peu la nuit, poursuit, à travers grande collection, formant une encyclopédie architecturale, desans hési- immense des sombres habitants de •sur leurs banquettes, ce qu'à leur place je ferais sépare, les forêts , les marais et les plaines de neige. des monstres fanau viendra le manuel de tous ceux qui s'occupent de recherches ter. Une ligne infranchissable de démarcation ou d'invisibles ennemis. Alors malheur à celui qui se d'art. Ils y trouveront aussi dans des chapitres spéciaux des et anglaise, et, tastiques moins - en apparence, les sociétés française trouve sur la route du fantôme ; il est saisi au passage, placé sur renseignements sur plusieurs objets jusqu'ici peu étudiés : l'aintroduit, ce qui à moins de lui avoir été régulièrement obligé de se meler au cortége. Rien n'arrête Malet, et meublement des églises, la peinture murale, la peinture sur cheval n'est. pas toujours facile, un prince, s'il en reste, sollicite- le cette amuse désordonnée; mais lorsque le jour arrive, l'enfer verre, la mosaïque, le travail du fer; la fonte du bronze..... Ces rait vainement de la fille d'un marchand de cirage de londres conserve sa proie , et l'on trouve au coin de quelque carrefour diverses monographies, presque entièrement inédites, compléteà dela ravant _d'une contredanse. Cet esprit de morgue et &éun cadavre défiguré, objet de répulsion et d'effroi destiné ront utilement la publication de M. Gailhabaud, et sont justitroite-tellOnalité nuit singulièrement aux raouts dansants de venir la pâture des loups. » Il est inutile d'ajouter que, dans la fiées par le but qu'il se propose; ce sont des annexes intéresjoue le rôle du santes à l'histoire des moeurs et coutumes expliqués par les r de Blois, 'Thibault-le-Tricheu Boulogne qui enekient être fort brillants. légende du pays L'établienCdeilltiaies , construit sur le modèle an1 monuments eux-mimes. Chasseur nocturne. Une pièce fort importante et probablement inédite se trouve lais, all un - es plus complets qui existent en France et Une première livraison de l'Architecture du cinquième au seiun écrite par une lettre Mère celui de Dieppe. Les étages en dans le livre de M. Fillon. C'est aussi atm bien lia en " ' siècle vient d'être mise en veule. Elle contient deux planet de l'enterrement de Molière, à zième legements garnis destin aux prêtre, au sujet de la morttard coloriées. La première représente une chaire curieuse de elles sent eléis membre de l'Académie des infenffle donnent vue sur la pleine mer ou Louis Boivin , qui fut plus h Assise, avec les riches détails de sa En et ont le lieu exact de la l'église de Saint-François, ' , affecté au salon proprement scriptions et belles-lettres. Elle fait connattre décoration polychrome ; et un carrelage de l'église abbatiale de port. Le les commissaires charhomme, et montre que l'une pour Ces planches, et un certain nombre de sépulture du grand es d'ap arteMent g , Paris, de présider Malverne, en Angleterre. , Se composé gés, le 6 juillet 1792, par une des sections de erreur et firent celles des livraisons qui doivent suivre, sont très-bien exécules dames, comelnant un v'S'ste parloir, un salon à t ei nous avons remarqué : une grille sous la à la translation de ses restes, furent induits en . tées. Parmi celles autre pour Wniusignee La seconde , destinée aux homrr enlever -à sa place ceux d'un inconnu. La dépouille 'mortelle de basilique de la Nativité, à Bethléem, d'un dessin heureusement contient utt billard, un cabinet de lecture assez bien po Molière serait donc encore dans le lieu où elle fut confiée à la combiné ; une élégante porte triomphale, à Burgos, et plusieurs efurvu , et une pièce d'attente on de repos. Nulle invasion terre. monuments de Segovie , dont quelques-mis très-curieuxD.par les n'est permise dans le domaine féminin tenais les deux camps, A. J. La numismatique des révolutions n'est pas une des pages les ornementation. it,gertaines heures, communiquent par un terrain neutre moine curieuses de lest histoire; dive( articles publiés dans détails et la variété de leur ide( eel fer sellé dd bal, spacieuse et élégante, et soutenue

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Souvenir" de Londres, par Step, voyageur erg train de

plaise.

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Monsieur, vous ll ' uYe7, pas le dro:t de ionner dei x CD-.1p= d'œil à Riehernout , vous n'avez payé que pur us, Lisez le programme.

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— Que ces g4llards-là ont d'esprit! lis appellent cet esprit Djinn, parce qu'en effet les Djinns sont des esprits.

--Quelle est cette statue? — Wellington. — Ah diable Et celle-ci? — Wellington. — Ah peste I Et celle-1h? — Wellington. — Ah fichtre! I I

— Madame acceptera i t-0;1e on petit r,l!e â le r1.111,mht•'l r. — Mer, untu,ienr, j'ai pris an'tlecine

— Mon petit policeman, reconduisez –moi à mon hûtel ! — Et moi aussi I — Et moi aussi I


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et invita le prévôt à faire ses dispositions pour le recevoir Encore le bon vieux. tempo. avec sa compagnie. n Après la collation, les rois et leurs satellites firent main (2 • et dernier article.—Vair le N . précédent.) basse sur l'argenterie, forcèrent les coffres du malheureux prévôt , qui leur opposa une résistance inutile, et lui enleSi au bon vieux temps les voleurs étaient plus nombreux vèrent plus de 50,000 fr. Ce crime, que ses auteurs ne regarqu'aujourd'hui, ils se distinguaient aussi de ceux de notre époque par leur esprit et par leur méchanceté. Ils avaient daient que comme un mauvais tour, uno fredaine de jeunesse, fut connu le lendemain de toute la ville, et la clainventé des moyens aussi ingénieux que diaboliques pour plumer leurs victimes et pour les empêcher de crier; on en meur générale obligea le premier président du parlement de s'en expliquer avec Charles IX, à qui il ne dissimula point que jugera par les deux anecdotes suivantes : a Sous Henri IV, il parut, dit M. Frégier, une espèce de le public le désignait comme le fauteur et même comme un voleurs qui s'introduisaient dans les maisons sous prétexte des complices du vol. Le roi s'indigna du soupçon qu'on avait osé faire planer sur lui dans cette circonstance et prod'affaires; ces bandits étaient parfaitement vêtus et se donnaient des airs de gentilshommes. Ils étalent reçus sans dé- testa qu'il était entièrement étranger à l'événement de la fiance par le mettre de la maison, et dès qu'ils se trouvaient veille. Le premier président, charmé d'apprendre que son seuls aven lui , ils lui demandaient de l'argent en lui mettant souverain avait été calomnié, lui dit qu'il allait donner ordre qu'on informât, et que justice serait faite des coupables. le poignard sous la gorge. » Cela se voit encore de notre temps. Mais voici la description d'un procédé fort usité alors Le roi lui répondit aussitôt : a Non, non, ne vous mettez des voleurs, et qui ne l'est heureusement plus maintenant : point en peine de ce qui s'est passé; faites entendre seule« Quelques-uns bâillonnaient leurs victimes à l'aide d'uu ment à Nantouillet que s'il voulait en demander raison , il instrument connu sous le nom de poire d'angoisse. Cet in- aurait à faire à trop forte partie. » Doit-on s'étonner , après avoir lu le récit de cette avenstrument avait la forme d'une bille percée de petites ouvertures; on la faisait entrer de force dans la bouche de celui ture emprunté par M. Frégier à l'Etoile , que divers rois qu'on avait l'intention de voler. On pressait ensuite un res- de France aient osé vendre des grâces à des condamnés pour combler les déficits de leurs finances? « Cet abus, qui sort qui avait pour effet de développer cette bille, en la hés'était glissé jusque dans les provinces où les délégués de rissant de pointes, et de la rendre assez grosse pour remplir la bouche du patient de manière â lui ôter les moyens de l'autorité royale se permettaient d'entrer en composition crier. Ois ne pouvait la remettre en son premier état que par pour leur compte avec les malfaiteurs détenus dans le resle secours d'une clef qui faisait replier l'instrument sur lui- sort de leur administration, fut réprimé par des défenses même. Cette invention satanique fut adoptée par tous les formelles ; mais le mal ne continua pas moins de subsister malfaiteurs voués à cette espèce de vol, et elle causa les à Paris et d'être l'occasion des plus indignes profits. En plus grands maux à Paris et dans toute la France. » effet, on voyait fréquemment des prisonniers élargis sur un a Un larron italien, dont l'esprit était aussi entreprenant ordre verbal du roi, pendant l'instruction de la procédure, qu'in génieux, avait mis en usage dans les églises un moyen et, par une déplorable condescendance, l'autorité couves singulier d'abuser les femmes qu'il avait le dessein de voraine en vint jusqu'à rendre à la société, dont ils étaient le ler : il se plaçait à côté d'elles, tenant dans des mains artifléau, des misérables condammnés au dernier supplice, et à ficielles un livre de piété où il paraissait lire très-dévote- qui il ne restait plus qu'à subir la peine due à leurs forfaits. ment ; et, avec ses mains naturelles, il coupait le cordon Ces ordres funestes étaient apportés au prévôt ou à son de la montre ou de la bourse de sa voisine pendant qu'elle lieutenant par des chambellans, des secrétaires, des huispriait sans nulle défiance. Ce stratagème, protégé par la cousiers de la cour ou des sergents d'armes. Le prévôt et le partume existant alors de porter des manteaux sur les habits, lement ne déféraient qu'avec douleur à la volonté royale et était parvenu à un tel degré de perfectionnement, qu'on ne craignaient pas de signaler au prince, par intervalles les saisit des filous porteurs de mains de bois gantées et à res- dangers d'une clémence aussi facile et aussi peu éclairée. sort. Il fut, du reste, la source de tant de vols, qu'à la fin, Ces représentations amenèrent des édits qui, en accusant ayant excité la vigilance du public, instruit de cette espèce les obsessions dont le roi était assailli , défendirent l'élard'embûche, il tomba dans un discrédit complet parmi les gissement de tout détenu dont la grâce ne résulterait pas voleurs. » de lettres patentes délibérées en grand conseil et scellées Du reste, si rusés qu'ils fussent, les escrocs du bon vieux du sceau royal (avril 1410). Mais de tels édits n'étaient, temps trouvaient parfois leur maitre. Un seigneur, étent dans le vrai , que des palliatifs; il eût fallu restituer à la venu à Paris pour donner ses soins à un procès dont le parclémence toute sa pureté, toute sa grandeur, en éloignant lement était saisi, se trouva un jour enveloppé au palais, de la royauté tout soupçon de lucre et de partialité. » malgré les efforts qu'il fit pour s'en débarrasser, par une A. l'époque où les condamnés à des peines afflictives ou bande de voleurs qui lui dérobèrent une bourse bien garnie. infamantes avaient la ressource d'obtenir leur grâce du roi Furieux d'avoir perdu si sottement une somme considérable, en remplissant ses caisses vides, on s'explique aisément que il jura de se venger. D'après ses instructions, un habile méla crainte du châtiment n'ait pas eu pour effet de diminuer canicien lui fabriqua une espèce do trébuchet assez petit le nombre des malfaiteurs. Lorsque les rois donnaient de pour pouvoir se cacher dans sa poche et combiné de façon tels exemples d'immoralité, est-il surprenant que leurs suà étreindre fortement la main de tout individu qui tenterait jets, surtout ceux qui composaient la classe la plus nomde s'approprier sa bourse. L'instrument mis en place, il alla breuse, la plus ignorante et la plus misérable de la sose promener au palais, se mélant à tous les groupes, s'erre- ciété, se soient trop souvent permis de lever des contributant de distance en distance, le nez en l'air, semblant en un tions forcées sur leurs concitoyens? D'ailleurs , l'industrie mot inviter les filous à lui prendre sa bourse, dont les cor-- était alors gênée par de si absurdes et si fortes entraves, dons sortaient, à dessein de sa poche. Plusieurs jours se qu'il n'était pas toujours possible, même aux hommes les passèrent sans que son manége eût de résultat ; enfin, un plus probes, de se procurer, en travaillant honnêtement, matin qu'il regardait les portraits des rois de France qui des moyens d'existence. On croit rêver quand on lit les ornaient la salle d'audience de la granf chambre, il a le bon- règlements qui s'opposaient au libre exercice de certaines heur de se voir suivi, serré de près, entouré comme la pre- professions. Nous n'en citerons qu'un seul exemple : — Les mière fois, et de sentir une main se glisser le plus doucecabaretiers étaient à la fois débitants de vin et traiteurs, ment possible dans le piége disposé tout exprès pour la tandis que les taverniers ne pouvaient vendre que du vin à saisir ; il s'arrête, l'oreille au guet, et bientôt il entend le pot. Après des siècles de luttes, les taverniers conquirent bruit de la détente de la machine. Plus de doute, sa ruse a le droit de tenir nappes, pain et assiettes; mais il leur fut réussi; sans se retourner, sans'faire semblant de savoir ce interdit d'avoir un cuisinier. En 4680 seulement ils obqui vient de se passer, il reprend sa promenade, traînant tinrent l'autorisation de vendre de la viande cuite sans pouderrière lui son voleur, que la douleur et la honte empê- voir la mettre en étalage. Il est vrai qu'à la même époque il chaient de tenter le moindre effort pour dégager sa main. était défendu de porter aucun chapeau, de quelque matière • a Cependant, dit M. Frégier, le promeneur ou plutôt le qu'il pût être, dont le prix excéderait 50 livres; de jouer au triomphateur se retournait quelquefois et repoussait son billard, de se parer de diamants et de pierres précieuses, prisonnier comme un importun. Ce dernier lui disait à et de se servir de vaisselle d'or pour l'usage de la table. voix basse et d'un Mn suppliant — Monsieur, je vous en C'était surtout dans les années d'épidémie qu'il devenait prie, ne m'humiliez pas davantage. — Mais celui dont il im- peu agréable de vivre au bon vieux temps. Dès qu'une maplorait la pitié paraissait ne pas entendre et continuait pailadie contagieuse ou prétendue telle venait à éclater, nul hasiblement sa promenade. L'attitude triste et honteuse du bitant de Paris ne pouvait déménager, bien que son bail fût filou fixait sur lui tous les regards; et plusieurs, se doutant expiré, à moins de prouver devant le juge de police que la du piége dans lequel il était tombé, riaient de sa déconve- maison qu'il voulait quitter n'avait pas été atteinte par la nue. Enfin le gentilhomme, se retournant vers lui brusquecontagion. Quand une maison était infectée, une botte de ment, lui dit avec un visage enflammé de colère :—Pourquoi paille attachée à l'une de ses fenêtres avertissait le public suivez-vous ainsi mes pas, monsieur le larron ? — Le filou, qu'il devait éviter tout contact avec ses habitants. Plus tard confus, ne sachant que répondre, il ajouta aussitôt :•--- C'est on substitua à ce signe deux croix de bois, dont l'une était toi , misérable, qui as pris ma bourse ; il faut que je te fasse fixée au milieu de la porte d'entrée de la maison et l'autre pendrel — A ces mots, le coupable lui promet de lui resti- à une des fenêtres des étages supérieurs. En 1596 le prévôt tuer l'argent qu'il lui a pris, s'il consent à dégager sa main. Le seigneur ne voulut point le re l âcher avant d'avoir été dé- de Paris, ayant été instruit que des locataires de plusieurs maisons, frappées par l'épidémie qui exerçait de si grands dommagé de ce qui lui avait été dérobé. Le filou, ayant avaient enlevé les marques auxquelles le public et aperçu un de ses camarades, le pria de lui procurer la ravages, somme qui lui était nécessaire pour recouvrer sa liberté; l'autorité reconnaissaient d'ordinaire la présence de la contagion, rendit une ordonnance (30 juillet) portant que les et, aussitôt qu'elle lui eut été remise, il la compta au seimaisons qui se trouveraient dans ce cas seraient marquées gneur qui lui avait donné une si rude leçon. D Il y avait au bon vieux temps des voleurs de haut parage de nouveau, et que l'auteur du délit aurait le poing coupé. La récidive avait pour e ffet de faire fermer et cadenasser la auxquels il n'était pas si facile de faire rendre gorge. a Charmaison qui en avait été l'objet. Du reste, cette année-là, le les IX, le roi de Pologne, son frère, et le roi de Navarre, nombre des malades fut si grand, que l ' administration se vit alors fort jeune, et devenu depuis Henri TV, projetèrent un obligée de créer un hôpital provisoire dans le faubourg Saintj our, avec quelques favoris, une partie de plaisir qu'ils Marceau pour suppléer à I insuffisance de l'Hôtel-Dieu. Dix transformèrent en orfeie; afin de mettre le comble à leurs déportements, les princes mandèrent à Nantouillet, prévôt ans après, on construisit deux nouveaux hôpitaux l'un sous de Paris, qu'ils iraient dans la soirée faire collation chez lui. la dénomination de Saint-Louis, l'autre sous Celle' de SainteNantouillet, qui appréhendait les suites de cette visite, fit Anne. La maison de santé du faubourg Sitint-Marceau continua néanmoins de subsister. A dater de ce moment, les tout ce qu'il put pour en décliner l'honneur ou plutôt le atteints des maladies contagieueesqui n'étaient que danger; mais Charles IX ne voulut admettre aucune excuse malades locataires dans la, maison qu'ils habitaient furent enlevés et

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conduits dans les nouveaux hôpitaux; nuà n'avait le droit de se faire traiter chez soi s'il n'occupait une maison entière, a L'exécution de cette disposition éprouva, dit M. Frégier, une forte résistance dans le sein des familles; mais cette résistance fut vaincue, parce que l'administration trouva un appui dans la Faculté de médecine, alors imbue de tous les préjugés de la contagion. Ces préjugés, ajoute-t-il, étaient portés à un si haut degré, que les maisons occupées par les malades étaient fermées aussitôt après que ceux-ci avaient été transférés à l'hospice, et qu'il était pourvu à la nourriture des autres locataires par les soins du commissaire de police, qui devait empêcher toute communication entre eux et le public. Cette dernière disposition serait incroyable, tant elle est déraisonnable et tyrannique, si elle n'était bécrerite 46dan oi)s un acte public. e (Delamare, arrêtdu27 septemPar un arrêt du 43 septembre 1533, les personnes guéries d'une maladie contagieuse, mais convalescentes, leurs domestiques et toutes les personnes de leur famille ne devaient parai tre dans les rues durant un certain temps qu'avec une baguette blanchie à la main, afin de tenir en garde le public contre des rapports qui pourraient lui être funestes. En 1596, l'autorité se montra encore plus sévère envers les convalescents; ordre leur fut signifié de rester chez eux pendant quarante jours après leur guérison, et encore, cette quarantaine expirée, défense leur fut faite de sortir dans les rues avant d'avoir présenté au magistrat de police un certificat du commissaire de leur quartier attestant, sur la déclaration de six voisins, qu'il s'était écoulé en effet quarante jours depuis leur guérison (5 octobre 1596). Un siècle auparavant, en 1498, avait été rendue une ordonnance encore plus extraordinaire. A l'époque où dut avoir lieu le couronnement de Louis XII, un grand nombre de seigneurs vinrent à Paris pour assister à cette cérémonie. Le prévôt, désirant vivement les renvoyer dans leurs provinces en bonne santé, enjoignit aux personnes des deux sexes atteintes de certaines maladies de quitter la capitale dans les vingt-quatre heures, sous peine d'être jetées a la rivière. Les emprunts variés que nous venons de faire à l'Histoire de l'administration de la police de Paris suffisent pour prouver que ce nouvel ouvrage de M. Frégier contient un grand nombre de documents curieux, sinon complétement médits, du moins peu connus, car ils n'avaient été publiés jusqu'alors que dans des recueils volumineux, spéciaux et rares. On doit savoir gré à M. Frégier d'avoir recueilli et essayé de fondre en un seul traité une masse considérable de faits intéressants disséminés dans plusieurs centaines de volumes dont quelques-uns, comme la Collection Lamoignon par exemple, sont manuscrits et ne peuvent être consultés qu'aux archives de la préfecture de police à Paris. Toutefois sa compilation n'est pas sans défauts; elle pèche par le style et par la méthode; elle aurait en outre eu besoin de subir, avant d'être imprimée, de nombreux retranchements; car elle est encombrée de chapitres inutiles qui, considérés en eux-mêmes, offrent certainement de l'intérêt, mais qui ont le grand inconvénient de ne se rattacher pour ainsi dire que par leur titre au sujet principal. Bien que M. Frégier n'ait pas de prétentions littéraires, il eût dû corriger un certain nombre de phrases qui sont par trop négligées. Nous ne lui en citerons qu'une prise au hasard : a Cette carrière fa tale mi la minorité de Louis XIII fit éclore tant de coupables projets ne fut fermée que par l'administration vigoureuse du cardinal de Richelieu, dont la politique fut inexorable envers les factieux et zélée pour la grandeur de la France ainsi que pour les lettres et les arts. :Ce jargon n'a jamais été français. Quant à la méthode, elle nous semble donner prise à la critique. Nous eussions préféré, pour nous, que 'chaque suj et eût été traité ex professe dans un chapitre isolé, au lieu d'être scindé en quatre parties séparées l'une de l'autre par plusieurs centaines de pages. Il a trop de désordre dans l'ordre apparent établi par M. Fr ier. L'esprit du lecteur, perdu dans la multiplicité des délai s, a de la peine à bien saisir l'ensemble. Du reste, l'auteur de l'Histoire de l'administration de la police de Paris expose en ces termes le plan qu'il a cru devoir adopter. « J'ai divisé l'Histoire de l'administration de la police ancienne de Paris, la seule dont je m'occupe, en quatre périodes correspondant à des époques ou à des règlements généraux propres à éclairer les progrès pt l'élude de la science administrative dans les matières de police. » La première s'étend de 1482 à 1350 et forme l'objet du premier livre de cet ouvrage. La date qui ouvre cette période se rapporte au premier statut écrit de la corporation des bouchers, corporation puissante qui jusque-là n'avait été régie, ainsi que les autres corporations, que par des coutumes verbales. J'ai choisi la date de ce statut pour le premier terme de la première période bien qu'il neorte pas avec soi un caractère d'utilité générale, parce qu 'ilne figure point dans le Livre des métiers publié sous saint Louis et que d'ailleurs il forme le premier document d'une vaste collection manuscrite sur l'administration de la police, en 41 vol. in-folio , collection formée pour l'usage du chancelier Lamoignon et continuée sans interruption jusqu'au milieu de l'année 1763. La date de 4350, qui représente le second terme de la première période, est celle du grand règlement du roi Jean, qui dispose sur les attributions générales de la police de son temps. » La deuxième période, qu'embrasse le deuxième livre, s'étend de 1350 à 4567, date d'un nouveau règlement sur la police publié sous le règne de Charles IX et attribué au chancelier Lhopital. s La troisième période, objet du troisième livre, s'arrête en 1639, époque où Louis XIV réunit dans les mains du lieutenant de police tous les pouvoirs nécessaires à la recherche et à la capture des individus composant les classes dangereuses, pouvoirs qui auparavant étaient divisée, au grand préjudice dee poursuites et de ta répression, entre le magistrat principal de la police de Parie et les seigneurs


l'ILLUSTRATION, JOURNAL UNIVERSEL. hauts justiciers ayant droit de juridiction dans diverses parties du territoire de cette ville. Mb, la quatrième période, qui complète le cours de mes investigations, finit au 5 mai 4789, époque de la convocation entiers états généraux , lesquels , interprètes fidèles et ex de la capitale et des provinces qui les avaient u F ont, soma le nom d'Assemblée constituante, réorganisé l'ancienne société française sur des bases entièrement nouvelles, eu accord avec les voeux et les besoins de cette époque si agitée. L'ordre social sorti des mains de cette illustre Assemblée étant séparé du passé par de profondes dissemblances, je ne pouvais franchir la limite posée entre l'un et l'autre sans excéder les bornes du plan que je me suis tracé. » Du reste, l'administration de la police moderne, de même que la plupart de nos institutions, se rattache par ses principes généraux aux traditions du passé ; les plus anciens règlements de celui-ci, en ce qui touche la police, sont restés en vigueur, et ceux qui nous régissent n'en sont que les corollaires. Faire connaître l'organisation de la police ancienne, c'était donc initier le lecteur à la connaissance des doctrines fondamentales de la police moderne; et c'est cette considération qui m'a déterminé à circonscrire mes recherches dans, le domaine du passé qui a été le moins exploré, et qui, par conséquent, est le moins connu. » AD. J. La Vie el bon marché. LES OEUFS.

Si l'on veut un curieux exemple de la manière dont les rois et les législateurs croyaient résoudre ce problème de la vie à bon marché, qu'on se reporte à l'ordonnance rendue par Edouard II en 1344, et par laquelle « attendu la cherté intolérable des boeufs, vaches, moutons, porcs, oies, chapons, poules, poulets, pigeons et oeufs, » il est enjoint, entre autres choses, de vendre les oeufs à raison de vingt pour un penny (deux sous), sous peine de confiscation des oeufs si le marchand ne veut pas accepter ce prix. Quelques années auparavant, en 1274, le lord maire de Londres, dans une proclamation semblable, nous montre comment on entendait le commerce des denrées alimentaires. Il y défend à tout regrattier de volaille de sortir de la cité pour aller au-devant des gens de la campagne qui viennent avec leurs marchandises, et leur ordonne de faire leurs achats dans la cité après trois heures, alors que les seigneurs et bourgeois se sont approvisionnés de première main. Comme de raison, ces règlements occasionnèrent e une cherté intolérable; » et Edouard II eut la candeur de le reconnaître par une proclamation de 1345, dans laquelle il dit : « Nous avons appris que ladite proclamation que nous pensions alors devoir etre profitable au peuple de notre royaume, tourne à son dommage plutôt qu'à son profit. » Néanmoins , deux siècles et demi plus tard, la sagesse municipale découvre que « par la fâcheuse cupidité des coquetiers, les prix de la volaille sont devenus excessifs et déraisonnables; » et en conséquence le lord maire fixe les prix des oies et des poulets, et ordonne que les oeufs seront à cinq pour un penny. (Slow). En 1597 nous voyons que même un procureur général ne pouvait jouir du bénéfice de ce bon marché forcé; car le livre de dépense de sir Edward Coke nous montre que son intendant dépensa, pour sa maison dans Holborn, S' shillings 8 pence dans une seule semaine du mois de mai, en achats d'oeufs à raison de dix pour un groat, c'est-à-dire le double du taux légal; tandis qu'à sa maison de campagne de Godwicke, dans le Norfolk, il achetait tous les jours, au mois de juillet de la même année, des oeufs à raison de vingt pour un groat. Des oeufs, même à dix pour un groat, sont encore bon marché. Mais tandis que Coke achetait ses oeufs à dix pour un groat, il ne payait son boeuf que deux shillings le clone. Dix oeufs équivalaient donc à environ deux livres de boeuf. Cette année-ci, au mois d'avril, on pouvait acheter à Londres de bons oeufs à seize pour un shilling, c'est-à-dire pour le prix de deux livres de boeuf. Les oeufs sont donc aujourd'hui plus de la moitié meilleur marché qu'il y a deux siècles et demi, comparativement à la viande. Ils le sont encore plus, si nous tenons compte des modifications qu'a subies la valeur de l'argent. Du temps de la reine Elisabeth, les oeufs étaient un objet de consommation fort commun. Une autorité très-considérable, le garçon d'une auberge en renom du Kent, nous apprend que les voyageurs qu'amenaient les voituriers faisaient une large et abondante consommation d'oeufs. « Ils sont déjà debout, et demandent des oeufs et du beurre. (Shakspeare, Henry IV, r, partie.) Mais si nous en concluons que la population de Londres, à cette époque de prétendu bon marché, se procurait des oeufs avec la même facilité que nous, cette opinion sera rectifiée par la connaissance de quelques faits qui montreront par quels moyens, non découverts alors, cette denrée est fournie maintenant, avec une régularité infaillible et sans autre limite que celle de la demande, à une population de deux millions deux cent cinquante mille âmes. Qu'on satisfasse à une consommation pareille sans une augmentation continuelle ou une perpétuelle variation de prix, c'est là un fait curieux dans l'histoire de la vie à bon marché, et un des traits caractéristiques de notre siècle-et de notre état social. Du temps d'Edouard Il, les paysans qui demeuraient à quelques milles de Londres en assiégeaient chaque jour les murs avec leur volaille et leurs oeufs. Il était interdit aux coquetiers de leur servir de facteurs; mais incontestablement l'intérêt des deux parties réclamait un intermédiaire entée le producteur et le consommateur. Sans cela, point de production régulière. Peut-être la production était-elle fort irrégulière, le prix très-flottant, la disette souvent intolérable. Ce regrat eut des siècles de durée avant de mériter le nom de commerce. Il eût été difficile, même il y a cinquante ana, d'imaginer qu'une denrée aussi fragile et aussi péris-

sable que des œufs deviendrait en objet d'importation considérable. Il eût été extravagant de prétendre qu'un royaume serait fourni d'oeufs apportés par mer, avec autant de rapidité, avec plus de régularité et à un prix plus égal que le marché d'une ville de province du temps de George, 1IL Il a été constaté qu'avant la paix de 4845, Berwick-upon-Tweel envoyait tous les ans à Londres pour trente mille livres sterling d'oeufs. Avant la paix, il n'y avait pas de bateaux à vapeur; et on a peine à concevoir comment les envois de Berwick, qui restaient souvent un mois en route, pouvaient arriver mangeables à Londres. Peut-être ceux qui consommaient ces oeufs recueillis sur les frontières de l'Ecosse étaient moins difficiles que nos contemporains, qui dédaignent l'oeuf français qui a mis une semaine à venir du Pas-de-Calais. Mais, en tout cas, les oeufs de Berwick furent le commencement du commerce réel de cette denrée. El 1820, cinq ans après la paix, trente-et-un millions d'oeufs étrangers pénétrèrent en Angleterre, moyennant un droit de 11,077 I., à raison d'un penny par douzaine. Ils venaient principalement de France, de cette côte qui est en communication facile avec le Kent, le Sussex et la Tamise. Ces oeufs, quoique assujettis à un droit, revenaient à un prix tellement au-dessous de celui des oeufs de Berwick, ou du pays de Galles, ou même du Middlesex et du Surrey, que le commerce des oeufs fut lentement, mais sûrement révolutionné. D'énormes monceaux d'oeufs firent leur apparition dans les marchés de foudres , ou s'élevaient dans de grandes cases à la porte du marchand de beurre, avec les inscriptions tentantes de «24 pour un shilling, n ou mémo de « 20 pour un shilling. » On s'en approchait avec beaucoup de méfiance, et non sans raison ; car les triomphes de la vapeur étaient loin d'être complets. Mais on découvrit qu'il y avait tout près de Londres une contrée produisant des oeufs, et dont la production pourrait être stimulée au profit du marché do la métropole par un système de communications régulières, et devenir un avantage mutuel pour une population de deux millions d'âmes, entassée dans quarante milles carrés do rues, et pour une population de six cent mille, répandue sur deux mille cinq cents milles carrés de terres labourables, de prairies et de forêts, avec six ou huit grandes villes. Cette population du Pas-de-Calais se compose principalement de petits propriétaires. Quoique les fermes y soient plus grandes que dans plusieurs autres parties de la France, on y pâut observer quelques-unes des particularités de ce qu'on appelle la petite culture. La volaille, spécialement, y est très-abondante. Chaque ferme, grande ou petite, y a son armée de poulets et de dindons. Les poules sont nourries et logées avec soin ; les oeufs sont recueillis avec exactitude; la ménagère les porte aux marchés d'Arras, de Béthune, de Saint-Omer, d'Aire, de Boulogne ou de Calais; peut-être le collecteur d'oeufs traverse-t-il le pays avec sa charrette. Le commerce des oeufs avec l'Angleterre n'a pas cessé d'augmenter graduellement. En 1835 , la France nous en envoyait soixante-seize millions, qui payaient un droit de dix pence par 120. En 1849, nous recevions quatre-vingt-dix-huit millions d'oeufs étrangers, qui payaient un droit de dix pence et demi par 420, montant à 35,694 I. Ces oeufs sont connus dans le marché sous le nom d'oeufs de Caen, de Honfleur, de Cherbourg, de Calais et de Belgique. En 1825, les relations commerciales entre la Grande-Bretagne et l'Irlande furent mises sur le même pied que le cabotage des ports de l'Angleterre. La navigation à la vapeur entre les deux fies avait reçu aussi une énorme impulsion. Dans les petites fermes et les chaumières de l'Irlande on élevait de la volaille. Trop souvent les pauvres tenanciers opprimés avaient coutume de se dire : « La poule pond, et les oeufs vont dans la poêle du lori. » La navigation à la vapeur donna un nouvel essor à l'industrie irlandaise. Avant qu'il fût entré des bateaux à vapeur dans le cove de Cork, il est certaines saisons où l'on aurait eu de la peine à trouver un oeuf dans le marché de cette ville. L'Angleterre manquait d'oeufs; des bateaux à vapeur les transportaient rapidement à Bristol; les petits fermiers s'appliquèrent à en produire; Cork lui-même en fut constamment approvisionné et à bon marché. En 1835 l'Irlande exportait pour 156,000 I. d'oeufs en Angleterre, c'est-à-dire près d'une centaine de millions. En 4847 il fut constaté par M. Richardson, dans un ouvrage sur la volaille ( Domestic Panels), publié à Dublin, que l'exportation des oeufs d'Irlande en Angleterre « approchait d'un million sterling. Les oeufs sont évalués à 5 s. 6 d. les 124, ce qui indiquerait une exportation d'environ quatre cent cinquante millions d'oeufs. Mais voici des résultats plus précis : nous savons, sur la foi du secrétaire de la compagnie des paquebots à vapeur de Dublin, que dans l'année 1844-45 on embarqua, de Dublin seul pour Londres et Liverpool, quarante-huit millions d'oeufs, évalués à 122,500 I. Dans le recensement de 1841, la volaille d'Irlande était évaluée à 202,000 I., en comptant chaque pièce à 6 pence. Le rapport était au-dessous de la réalité ; car les paysans avaient naturellement peur de quelque impôt plus dur encore que l'ancienne taxe. Néanmoins le chiffre de huit millions, que ce rapport indique, est déjà considérable. Le nombre des tenures en Irlande, tel qu'on le voit dans les rapports de 4847 sur l'agriculture, était de 935,000 ; ce qui donnerait plus de huit pièces de volaille par chaumière et ferme, — quantité suffisante pour produire quatre cent cinquante millions d'oeufs pour l'exportation, si le tout pouvait être recueilli et conduit à un port. Cent vingt oeufs par an , voilà le produit d'une bonne poule. Il serait plus sûr de n'évaluer qu'à moitié l'exportation des oeufs d'Irlande , — quantité déjà énorme, quand on considère quelle bagatelle parait être un oeuf lorsqu'on parle de grande culture et de commerce étendu. Des bagatelles de cette espèce ont donné à des populations des habitudes laborieuses et frugales, et, par suite, de la prospérité. Il fut un temps où la femme du fermier anglais défrayait son ménage sur les profits de son beurre , de sa volaille et de ses oeufs ; où elle se

98 levait exactement à cinq heures du matin les jours de mar. ché , faisait jusqu'à sept milles avec ses denrées sur ulve charrette non suspendue, et restait six heures à son étal, jusqu'à ce qu'elle eût converti toute sa marchandise en argent comptant. L'antique économie et l'antique simplicité pourront renaître, lorsque les fermiers anglais apprendront à ne pas dilaigner les petits profits, et comprendront combien d'autres partis on peut tirer de la terre, indépendamment d'y faire croître du froment au prix du monopole. Le cabotage apporte des oeufs anglais en grand nombre sur les marchés de Londres. Les oeufs d'Écosse sont aussi un article d'importation. Les oeufs anglais, d'après le « prix courant, s obtiennent vingt-cinq pour cent de plus que ceux d'Écosse ou d'Irlande. Le prix moyen actuel de tous les midi on gros sur le marché de Londres est de cinq shillings les cent vingt, — c'est-à-dire un sou la pièce. Dans les comtés qui entourent Londres, la production des oeufs frais est bien au-dessous des besoins de la métropole. On produit bien une quantité considérable de volaille, mais on ne s'occupe pis d'une manière assez systématique de l'article lucratif des oeufs. Où est le paysan ayant sa demidouzaine de jeunes poules, qui, bien soignées, peuvent fournir par an neuf cents et mime mille oeufs, dont il tirera un bon prix, — trois fois celui des oeufs étrangers? Le produit de ces six poules serait un agréable supplément à son maigre salaire, pourvu que la récolte des oeufs fût systématisée, comme elle l'est en Irlande. M. Weld , dans sa Statistique du comté de Roscommon, dit : « Les oeufs sont recueillis dans les chaumières à plusieurs milles à la ronde pH' des coureurs, ordinairement des enfants de neuf ans et au-dessus, qui chacun ont un district particulier qu'ils parcourant chaque jour, et dont ils rapportent le produit soigneusement déposé dans un petit panier. J'ai souvent rencontré de ces enfants dans leurs tournées, et les précautions nécessaires pour rapporter sans accident leur frag ile marchandise paraissaient leur donner un air posé et afrairé, qui ne rappelait en rien les habitudes évaporées des enfants irlandais. » En évaluant à un taux raisonnable le nombre des oeufs étrangers, et des oeufs irlandais et écossais qui arrivent dans le port de Londres, — et en les fixant tous ensemble à cent cinquante millions, chaque individu de Londres consomme soixante oeufs, apportés jusqu'à son logis par des moyens qui n'existaient pas il y a trente ans. Un tel chiffre ne paraîtra pas exagéré si l'on considère avec quelle exactitu le la consommation.des oeufs est régularisée par les ressources et les besoins mômes de cette grande agglomération d'hommes. Quelque rapide que soit devenu le transport de ces oeufs, ils arrivent nécessairement au marché de Londres à divers de. grés de fralcheur. Le détaillant les achète en conséquence du marchand en gros, et a de la marchandise en rapport avec toutes les bourses. Le crémier ou le marchand de volaille des quartiers à la mode ne permet, ou fait semblant de ne permettre , à aucun oeuf apporté par mer d'entrer dans sa boutique. Il a ses oeufs d'un blanc de neige à quatre ou six pour un shilling, « garantis tout frais pondus; » et ses oeufs du Devonshire, bon marché à huit pour un shilling, à l'usage de toute cuisine raffinée. Dans Whitechapel, ou Tottenham Court Road, le marchand de salé « garantit » même ses vingt-quatre oeufs à un shilling. Dans le fait, les oeufs les moins chers de France et d'Irlande sont aussi bons, sinon meilleurs, que les oeufs qu'on apportait à Londres en ces jours de routes si mauvaises et de transports si lents. Et c'est là un grand avantage et un mérite réel de cette civilisation qui est une conséquence de la liberté et de la rapidité des relations commerciales. Dans les conditions où était l'agri. culture en Angleterre, Londres, en aucune façon, ne pouvait être fournie par an de cent cinquante millions d'oeufs, en dehors des ressources que lui offraient les comtés voisins. Le bon marché des oeufs, par suite de l'importation, a fait naître une nouvelle classe de consommateurs. Les oeufs ne sont plus un luxe que le pauvre . de Londres doit se refuser. La France et l'Irlande nous envoient des oeufs bon marché. Mais la France et l'Irlande proluisent des oeufs pour Londres, afin que les éleveurs de volaille se procurent d'autres objets qui leur sont plus nécessaires que des oeufs. Chacun gagne à l'échange. L'industrie de chaque population est stimulée ; les besoins de chacun sont satisfaits. Household Words (Revue populaire publiée par CHARLES DICKENS).

Une visite u bord du yacht royal

Victoria ana Albert. Depuis le commencement de cette année, les yachts anglais ont cemmence à fréquenter le port de Brest d'une manière assidue, et chaule mois on y voit arriver des personnes appartenant aux familles d'Angleterre les plus distinguées. De ces visites fréquentes résulte l'établissement de rapports plus que bienveillants entre la population de la ville de Brest et ses visiteurs. C'est un heureux symptôme que none ne laisserons pas passer inaperçu, parce que de la conservation des bons rapports entre la France et Pengtetei re dépend la paix du monde, et que plus sera grand le nombre des personnes de la classe élevée de l'Angleterre qui seront animées de sentiments bienveillants envers notre pays, et plus la paix entre les deux peuples sera facile à asseoir sur des bases inébranlables. Les derniers personnages venus à Brest ont été lord Adolplaus Fitz-Clarence, cousin de la reine Victoria; les princes Edward et Ernest de SautWeimar, et lord Àdolphus Beauclerc, fils du duc de Saint/Ilium. Les trois premiers se trouvaient à bord du yacht royal Victoria and Albert, dont lord Fitz Clarence est le commandant. Le dernier commandait te vapeur de guerre Strombol accota pagnait le yacht. Nous allons raconter la visite que nous avons faite à bord du Victoria and Albert. Nous en avons entendu raconter des mer-

veilles; mais ce que nous avons vu dépasse debeaucoup ridée que nous nous en faisions. Luxe confortable et dé bon goût; disposition parfaite dcs em-


L'ILLUSTRATION, JOURNAL UNIVERSEL.

96 ménagements; propreté remarquable de toutes choses; gracieux accueil, enfin, de la part de MM. les officiers de service : nous avons tout rencontré, et nous le proclamons avec un vif plaisir. 'Grâce à l'obligeance aimable de ces messieurs, nous avons pu nous procurer des notes exactes sur ce qui concerne le yacht royal. Sa longueur, de tête en tête, est de 225 pieds anglais (68 m. 55).

Sa largeur (en dedans des tambours au maltre-bau) est de 33 pieds. Son creux, enfin, sol de 22 pieds. Il jauge 1,150 tonneaux anglais, ou plus de 1,000 tonneaux métriques. Il prend pour trois jours de charbon seulement en naviguant à toute vapeur c'est suffisant 'Sur le genre de navigation qu'il

Capricorne.

Victoria and Albert.

par le célèbre ingénieur Mauldsay. Ce système est le meilleur de tons pour un yacht, en ce qu'il donne les moyens de produire une force très-grande avec une machine qui occupe un espace réduit. Ce genre de machine avait été adopté pour l'ancien Comte d'Eu, mais avec one modification fâcheuse les deux condenseurs avaient été réduits à un seul , ce qui ne pouvait donner que de tristes résultats l'expérience l'a trop bien prouvé. La machine du Victoria and Albert est de 430 chevaux. Elle est'd'une exécution parfaite et d'une légèreté remarquable, quoique d'une solidité à l'épreuve. Sa tenue est parfaite. Disons maintenant ce qui concerne la disposition des logements que nous ne nous lassions pas d'admirer. Arrivé à bord du yacht par un escalier en pente douce, d'une largeur très-confortable, nous avons aperçu un charmant kiosque, entouré de glaces transparentes et garni de divans excellents. De ce kiosque on a vue sur l'extérieur, et, tout en restant à l'abri, on peut jouir du coup d'oeil le plus étendu. En descendant un bel escalier qui conduit à un premier entrepont , nous nous sommes trouvé dans une salle à manger, dont la beauté nous a frappé, non pas autant à cause du luxe qui y est déployé, que de l'intelligence avec laquelle en a profité de l'espace. Immédiatement sur l'avant de la salle à manger de la reine se trouvent de jolies chambres pour le prince de Galles (fils ainé Sa Majesté) et pour son gouverneur. En quittant ce logement on entre dans le salon, dont nous dirons ce que nous avons raconté de la salle à manger. Après le salon on entre dans le logement du premier valet de chambre, et l'on arrive au cabinet de toilette du prince Albert. Au delà se trouvent une charmante chambre à coucher pour la reine elle-même et le cabinet de toilette de Sa Majesté. Telles sont les dispositions adoptées pour les emménagements du premier entrepont. Dans le second entrepont, à l'extrême arrière et dans les façons du navire, se trouvent l'office et le logement des domestiques inférieurs. En avant de ces deux pièces est la chambre des domestiques principaux. La machipe Interrompt' les emménagements. Des deux côtés de cette machine on a ménagé des coursives-galeries parfaitement dleposéés, et dans lesquelles est établi un système de ventilation très-ingénieux, qui est mis en mouvement par la machine ellemième. Par les galeries on arrive à l'appartement des enfants royaux, auquel est réuni celui des gouvernantes et nourrices. Sur l'avant est placée la salle à manger des personnes de la suite de la reine, des deux côtés de laquelle sont disposées, à tribord, les chambres des gentilshommes, et, à bâbord, celles dee dames d'honneur de la reine. Vient ensuite le logement des officiers du yacht et puis un petit carré après lequel on arrive dans la cuisine. Celte dernière offre toutes les ressources convenables, quoique occupant un très petit espace. An-dessous de la cuisine est ménagé un espace suffisant pour peunombreux du yacht. t logement de MM. les officiers (logement remarquable' lu ditemseitione et de tenue, comme tout le reste du navire) nous F

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fait et à cause de ea grande vitesse. Cette vitesse atteint 13 nœuds anglais (ou plus de 12 nœuds français). Avec une telle marche: les traversées sont toujours courtes : aussi le Victoria and Albert vient-il d'accomplir très-heureusement un voyage à Lisbonne et autour du golfe de Gascogne. Ce vapeur est mu par des roues à aubes. Sa machine set mouvement direct, d'après le système à quatre cylindres Inventé

4° La suite des Ateliers des Peintres Atelier de M. Paul avons vu les portraits de la reine Victoria, du prince Albert et du prince de Galles. Ces portraits, fort ressemblants, nous a-t-on Delaroche. assuré, nous ont fourni l'occasion de complimenter sincèrement 5. Deuxième article sur les Tavernes anglaises, illustré par nos hôtes. Ces trois physionomies, vues de profil, sont, eu effet, Id: Thomas. d'une beauté remarquable et pleines de haute distinction; celle 6° Scènes de moeurs, par Valentin. de la reine surtout est du plus beau type. Nous sommes revenu 7° La' Commission de permanence de l'Assemblée nationale; de notre visite enchanté de l'avoir faite, et noua adressons, en 26 portraits. notre nom et en celui des personnes qui nous accompagnaient, 8° Vue des villes de San ' Francisco et de Sacramento (Calinos remerciments les plus vifs à nos aimables hôtes pour la corfornie). dialité et la franchise toutes maritimes de leur accueil. Nous leur 5° Vue de Froshdorff et portrait an comte de Chambord. répétons ce qui a été dit à M. Fox, par le président des régates de Brest : « Des procédés pareils ont pour effet d'unir, de plus 4 0° Le comte de Paris et le duc de Chartres, belle planche de en plus étroitement, deux nations faites pour s'aimer et pour M. Freeman d'après Alfred de Dreux. — Vue du chaleau de marcher toujours de concert dans une voie commute, celle qui Claremont. conduit à la conservation de la paix du monde et au progrès pa11 . Sujets divers, actualités, etc., etc. cifique de l'humanité tout entière. Le soir du jour de notre visite, le 29 juillet, un beau bal, Improvisé chez M. le consul général d'Angleterre, a réuni l'élite de la société brestoise. Ce bal, animé par la grâce douce et affectueuse des maltres de la maison, n'a pu manquer de bien remplir la soirée des nobles visiteurs qu'avait apportés le Victoria&d-Albert, et nous ne doutons pas qu'ils aient emporté de Brest un agréable souvenir. Le Yacht royal et le Stromboli faisaient un voyage d'essai. Ils avaient pour mission de s'assurer si la reine d'Angleterre trouverait partout des relâches convenables, dans le crie où le mauvais temps la surprendrait pendant le cours de la visite qu'elle veut faire à la reine.de Portugal, sa parente. Tout nous porte à croire que les résultats de l'exploration qui vient d'être tentée ont été très-satisfaisants. Le Victoria and Albert et le Stromboli ont quitté Brest le 30juillet à neuf heures du matin, faisant route pour l'Angleterre. J. FEILLET.

AVIS. NOUE commencerons,

dans le prochain numéro, la publication d'une série composée par M. Bertall sous le titre : Les écoliers, et déjà annoncée dans notre dernier numéro, comme une récréation offerte aux collégiens en vacances. Nous préparons en outre, pour les mois d'aoôt et de septembre, des pages que nos abonnés accueilleront, c'est notre espoir, avec un grand intérêt : 4. Le Pèlerinage de sainte Anne d'Auray, tableau de mœurs bretonnes, article de M. Emile Souvestre, illustré par M. Jules Noël. 2° Les bords du Rhin, trois articles deliff. Morère, magnitlquement illustrés par M. Marvy. 3° Dans la série ka monuments et institutions de l'Elat et de la ville de Paris : la Bourse, le Conseroatoire'dm arts et métiers, la Nouvelle Bibliothèque de Sainte. Genetfiade; trots monographie/ richement Illustrées par MM. Renard et Valentin.

EXPLICATION DU DERNIER RÉBUS.

Ne jetons pas notre bonnet par-dessus les moulins. Qu s'abonne directement aux bureaux, rue de Richelieu, n . 60, par Penvoifranco d'un mandat aur la poste ordre Lecheialler et Cl., ou près des directeurs de poste et de messageries, dee principaux libraires de la France et de l'étranger, des correspondances de l'agence d'abonnement.

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Nous avons reçu un peu tardivement une relation trèsintéressante de la bataille livrée le 25 juillet dernier entre les troupes danoises et les soldats allemands enrôlés au services des prétentions du Holstein et du Slesvig. Nous regrettons de ne pouvoir accorder aujourd'hui à ce document une place aussi étendue que nous le voudrions , et que le

N° 390.— Vol,. XVI.—Ut Vendredi 16 es Vendredi 23 atiiit 1850. Bureaux r rue ItIehelleu, 00.

mérite une action qui honore le courage militaire d'un peuple ami, autant que le génie des chefs qui dirigent son gouvernement ou commandent sen armée. Nous empruntons aux dessins qui accompagnaient cette communication le tableau de la bataille d'Idsted, glorieux dénoûment de ce premier acte des hostilités de l'Allemagne contre une nation qui défend ses droits et l'intégrité de son territoire ; hostilités singulières, si on songe qu'elles viennent d'éclater après la signature du traité de paix entre le Danemark et l'Allemagne, le 2 juillet dernier. Quelle que soit la cause de ce phénomène politique, et en admettant que la guerre actuelle soit simplement une guerre civile entre deux parties de l'empire danois, le début de cette lutte fratricide n'est pas heureux pour la partie qui veut rompre l'unité, à l'aide des secours de l'Allemagne et malgré les engagements officiels d'un traité de paix. L'armée holstenoise du général Willisen est organisée et commandée en grande partie par des officiers allemands. La bataille d'Idsted ouverte le 24 juillet à onze heures du matin a duré jusqu'au lendemain, et le succès disputé avec opiniâtreté de part et d'autre, avec une intrépidité dont il faut regretter l'emploi , avec une science militaire consommée ., et au prix des plus nobles vies perdues dans une

Ab. pour les dép. — 3 mois, 9 fr. — 6 mois, 17 fr. — Uo an. 32 fr. Ab. pour l'étranger, — 10 fr. — 20 fr. — 40 fr.

guerre civile. Si l'Allemagne, complice de cette guerre déloyale, honore le courage malheureux du général Willisen, le Danemark reconnaissant se souviendra de ceux qui ont préparé et fait triompher sa défense. Les noms du comte Moltke-Bregentved, chef du cabinet de Copenhague, du général Hansen, ministre de la guerre , figureront avec éclat parmi les premiers. Ceux du général Krogh, commandant en chef de l'armée danoise, du général Meza, brilleront en tète des héros d'Idsted, avec les noms des colonels Irminger,, Roeder , 'Crabbe , Baggesen , Thestrup , Schepelern , Wegener, et du lieutenant Vaupell, le brave aide de camp du général Schleppegrell , un de héros de Frédéricia, celui-ci tombé sur le champ de bataille d'Idsted, ainsi que les nobles colonels Trepka et Lassos. Un nouvel engagement a eu lieu le 7 et le 8 de ce mois, dont les détails sont encore douteux, quoique les Danois soient parvenus à occuper la ville de Friedrichstadt, située sur le cours inférieur de l'Eider, au delà de la Sorg, et tout à fait en dehors de la ligne holstenoise actuelle. Ainsi, répétons-le, malgré le traité de paix du t juillet, signé à Berlin, mais non ratifié par la Confédération germanique, malgré les engagements de la Prusse , qui n'a pu découvrir apparemment cette confédération imaginaire, l'Allemagne

Bataille d'Idsted entre les Danois et les troupes allemandes au service du Holstein et du Slesung , le t5 juillet 1650.


L' ILLES' IRATION JOURNAL UNIVERSEL.

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continue à envoye >dans le Helstein , çies voloraires, des officiers allemands, ainsi que, des souscriptions pécuniaires. — L'Assemblée nationale encore tend{ à. la, n dq la semaine dernière deux séances consacrées à des rapports de pétitions; puis elle s'est dispersée en laissant d erri ère soi un bilan de travaux accomplis, dont la liste doit trouver sa place ici. .. L'Assemblée nationale législative, élue le 13 niai 1849, s'est réunie le 28 du même mois; elle s'est prorogée le 1 1. août et e repris ses travaux le I sr octobre, qu'elle a suspendus de fait a dater d'aujourd'hui, quoique sa prorogation ne date que de samedi prochain; elle a donc siégé pendant 12 mois et 22 jours. Dans cet espace de temps, elle a voté 341 projets de loi ou propositions , parmi lesquelles nous citerons seulement les suivantes,ifittsiept les plus importantes : La lot qffinterdit les clubs et proscrit le droit de réunion. s La lei (fui Modifie les articles 64 et 67 de la loi de la garde nationale, relatifs. au double commandement de la garde nationale et de l'armée, votée le 9 juillet. s La loi qui décrète la nomination d'une commission de trente membrus chargée d'examiner et de proposer les lois relatives à .„ la prévoyanc,e.et à l'assistance, votée le 9 juillet. » La loi qui proroge l'état de dissolution des s . , S. et 12. légions de la garde nationale de Paris, votée le 11 juillet. La loi contre la liberté de la presse, votée le 27 juillet. s La loi sur l'organisation judiciaire, votée le 8 août. » La loi sur l'état de siége, votée le 9 août. s La loi portant allocation d'un crédit extraordinaire de 6 millions 817,920 francs pour l'expédition de Home, votée le 20 octobre. La loi relative à une enquête parlementaire sur la situation et l'organisation du service de la marine, votée le 31 octobre. » La loi qui rétablit l'impôt des boissons aboli par l'Assemblée constituante, votée le 20 décembre. La lei qui augmente de 75 millions le chiffre des émissions de la Banque de France, votée le 25 décembre. » La loi qui augmente le nombre des circonscriptions électorales, volée le 26 décembre. s La loi relative à la transportation des insurgés de juin, votée le 22 janvier 1850 s La loi sur l'organisation de l'enseignement, votée le 45 mars 1850. La loi portant fixation du budget des recettes de 1850, votée le 18 mars.. La loi qui modifie la loi électorale du 15 mai 1849 et qui substitue le suffrage restreint au suffrage universel, votée le 31 mai. s La loi qui supprime la gratuité pour les écoles militaire et Polytechnique, volée le 5 juin. » La loi sur la déportation, votée le S juin. s La loi sur l'organisation des caisses de retraites, votée le 15 juin. ,, La loi qui porte à 3 millions les frais de représentation du président de la République, votée le 24 juin. » La loi sur les sociétés de secours mutuels, votée le t à juillet. s La loi sur le cautionnement des journaux et sur le timbre des écrits périodiques et non périodiques, votée le 16 juillet. La loi portant fixation du budget des dépenses de 1851, votée le 29 juillet. » La loi sur la police des théâtres, votée le 30 juillet. » Tel est à peu près tout l'actif parlementaire dans ce bilan de près de la moitié de l'existence de l'Assemblée législative. Cette statistique donne lieu à une remarque assez curieuse c'est que sur vingt-cinq lois importantes qui ont été votées, douze ont été employées à défaire ce qui avait été fait par l'Assemblée constituante. Depuis, la politique vit des miettes des banquets offerts par le président de la République aux officiers et sous-officiers, dans le jardin de l'Élysée, qui était, il y a deux ans, une espèce de Château-Rouge ; elle dénonce une société du 'Dix Décembre, dont elle évalue la puissance à 60,000 affiliés, afin de se faire peur à soi-même; et dans ce moment elle recueille les ovations et les incidents d'un autre genre qui signalent le voyage du Prince dans nos départements de l'Est. Tout ceci est de l'histoire réservée, dans nos pages, à la chronique du Courrier de Paris. Notre Renommée a plus d'une trompette. Ce n'est pas tout cependant : nous avons ou un Manifeste de la Montagne. Noue n'avons rien à dire de cette pièce, si ce n'est qu'elle a donné lieu, pour la millième fois, à cette remarque, que cette enseigne de la Montagne et ce titre de Montagnarcl est une bétise assez triste et qui ne peut faire honneur ni su goetai à l'intelligence de ceux qui s'en parent. La COO:82,1t8810d de permanence s'est déjàréunie plusieurs fois, mals sus autre motif que de se constituer et sans autre résultat que de s'admirer dans la majesté de 25 personnages qui sont,.à , Pheurequ'il est, le plus clair résumé de la souveraineté du peuple français. r

On Parlera de sa gloire. — Leis ,futuiradles de M. Santa-Rosa, un des ministres du

roi de Sardaigries ont donné lieu à Turin, le 7 goût, à quelques manifetstatsops , causées par le refus du clergé, d'après les ordres dearchesemie, de donner au mourant les secours de la religionu' Lan pi et, la sépulture. L'archevêque a dr y être arrêté et coudea Fenestrelles. C'est la seconde fois que ce prélat est arrêtés il s été détenu il y a quelques semaines à la citadelle de Turin pour refus d'obéissance à la loi civile. Une souscription est ouvegte à Turin pour donner à la famille de M. Santa-Rosa une preuve de reconnaissance et d'affection. S. M. Victor-Emmanuel a hautement approuvé la conduite de ses ministres et les a, dans des lettres remplies des plus nobles sentiments, encouragés , à faire triompher la vérité e la jusdce :contre les Attaques , de leurs adversaires. La procédure est ouverte sur l'affaire de Parchevèque.

Voyage à travers les Jour/max.

Le loi sur la presse porto déjà ses fruits amers; tous les j ournaux sont déroulés, et une mort violente menace laplu-

Part des teuilles éclesess depuis révolutigsr.de févrieç5 Si p'est là In but qu'elle s'est proposé, la majorité de PAssembide nationale doi,t, etsg complètement satisfaite ; ençore quelques jours ou quelques mois, et le champ politique et littéraire sera jonché de morts et de blessés. La griffe du timbre fera sois 0811Vie de destruction mieux que n'auraient . fait là prison et les amendes. Jamais la position des gens de lettres n'avait été plus désespérée ; ce n'est de toutes parts qu'un concert de lamentations et de plaintes. L'avenir offre à leurs regards les plus sombres couleurs. Sous l'empire débonnaire de l'ancienne législation, ceux qui avaient un certain talent et l'amour du travail pouvaient encore vivre â peu près honorablement. D'ici à peu de temps, si la librairie ne se relève pas à son tour sur les ruines du journalisme, comme, il y a quinze ans, le journalisme s'est élevé sur les décombres de la librairie, ils n'auront que la misère en perspective; eux , leurs femmes et leurs enfants seront frappés dans leur existence; en vain ils demanderont grâce, en vain crieront-ils qu'ils ne sont, pae coupables, quils n'oejaresis trempé leur plume clans l'encre bourbeuse des.Pertis , qu'ils sont tout simplement d'honnêtes rêveurs et des travailleurs modestes à,qui il ne faut, comme à tout le monde, qu'un peut d'air et un rayon de soleil, le fisc les égorgera sans les entendre. J'avais l'honneur de causer, ces jours derniers, avec un honorable représentant qui s'occupait de faire ses malles de voyage et m'entretenait de ses futures parties de chasse pendant les trois mois de vacances législatives. J'interrompis ce Nemrod satisfait pour lui faire part des funestes conséquences de la loi nouvelle et de la situation désastreuse des hommes de lettres. — Ils feront autre chose, me répondit-il en continuant à empiler ses effets. Ces gaillards-là ne manquent pas de connaissances et ils trouveront bien à se caser tôt ou tard. — J'en suis 'fâché pour ce législateur béotien , mais ces paroles sont de la plus scrupuleuse exactitude; je n'ai vraiment pas assez d'imagination pour inventer une aussi plate réponse. Je n'en veux pas trop cependant à cet honorable élu de soixante mille suffrages; l'idée qu'il se fait des littérateurs est partagée, il faut bien le dire, par le plus grand nombre. On croit assez communément qu'un homme qui a dépensé dix ou douze années de sa vie à courir la pretentaine sur les grands ou les petits chemins de l 'imagination; qu'un malheureux dont l'esprit, inutile papillon, s'est posé sur la tige de tous les caprices et a respiré le parfum de toutes les fantaisies, peut gravir ensuite d'un pied sûr le sentier des réalités. On se figure que cette chimère insaisissable qu'il poursuit à toute heure, il peut la quitter et la reprendre à volonté. Ceux quo leur maauvise étoile a poussés dans cette ingrate et glorieuse carrière des lettres supportent avec plus ou moins de courage les privations et même la misère; mais c'est là un trait distinctif : ils luttent jusqu'à la fin. Une fois qu'on est engagé dans la voie, on ne peut, sans déchirement, songer à rebrousser chemin. Cèdent-ils à une fascinat on in, incible et inexplicable, ou ont-ils, tous ces diseurs de riens, la conscience de leur inutilité? Je ne sais, mais ils lutteront jusqu'au bout plutôt que de déserter. Ils ressemblent à ces peuples déshérités que le ciel a fait naître dans des pays arides et qui s'attachent à la nature avare qui les entoure en raison même de sa tristesse et de sa stérilité. Parmi toutes les professions dites libérales, en est-il une seule qui soit plus rude et plus décevante que la profession littéraire? Sur mille qui combattent la plume à la main un seul arrive je ne dis pas à la gloire mais à la réputation, qui est le fantôme de la gloire. Les autres effeuilleront en pure perte les fleurs de leur esprit ; ils suivront, mornes et résignés, le cortége de tous les triomphateurs, et ils disparatfront un jour sans qu'on s'inquiète de leur absence, sans qu'un ami inconnu se souvienne de leurs premiers vers ou de leur dernier livre. Et pourtant que de forces éparpillées, que de travaux accomplis par ces obscurs soldats de l'intelligence! Dans les quinze ou vingt ans consacrés à la Muse, que de souffrances endurées ! Travailleurs rompus aux fatigues, esprits toujours prêts, ils auront donné leur repos et leur sang à cette tâche sans fin du journalisme, chaque jour ils auront versé leur goutte d'eau dans ce tonneau des Danaïdes! Condamnés , par la nécessité, au labeur improvisé, ils auront dépensé en menue monnaie leur part du trésor intellectliel. Tristes jusqu'à la mort, ils se seront vus contraints de mettre des paillettes à leur stylé; des rubans roses à leur plume pour se présenter devant leur souverain maitre le public dans la mise la plus coquette de leur talent. Ils auront ressenti, à de certains moments, les souffrances de ces pauvres comédiennes dont l'unique enfant est mort le matin, et qui, le soir venu, séchent leurs larmes, mettent du rouge sur leur pâleur, et viennent, le sourire aux lèvres et la poitrine brisée, faire rire deux mille spectateurs. Ah ! ne croyez pas ces spirituels commis voyageurs et ces non moins spirituels vaudevillistes quand ils font passer sous vos yeux cette vie littéraire de convention, pleine de bruit, pleine d'éclat, d'actrices et de bols de punch. Tout littérateur sérieux travaille au moins dix heures par jour; et je ne compte pas cet autre travail qui consiste à se tenir au courant de tout ce qui se fait, de tout ce qui se publie, à savoir quel est l'esprit de ce matin, et à deviner quelle sera la mode de ce soir; et quand il sortira pour prendre l'air, pour se promener comme tout le monde, son cerveau galopera encore sur l'hippogriffe imaginaire, car la mission des -lettres, si malheureuse qu'elle soit, est une maladie, une si yetis , voulez, qui ne laisse ni repos ni trêve. Si.votts me demandez après cela, naïf législateur. vous, aPPrètez courre le lièvre élans lea , champs de vos vos électeurs, pourtioi rues indociles, esprits aiment mieux rouler cetéternel éteel roc es du vieux Siyphe ,tgie de n'asseoir (rituellement dans un cod,ptoiir ou dans les bureaux d'un Ministère, je vous répondrai que c'est probablement parce qu'ils feraient des employés détestables et des commerçants impossibles. Ils ont encloué la tunique dévorante, ils ne l'arracheront qu'avec

leur chair; ne pei uvent être que ce qu'ils sont; je me trompe , il eltr une ;profession sels pourraient facilement ur ce serait celle de représentant du é échanger cop e la jour, le. Pour es élus du suffisse universel, l'échange ne sep rait peut-être pas aussi facile. Maintenant je reviens à nos moutons. A l'exception du Siècle, qui continue à publier deux romans par numéro, tous les journaux se résignent a modifier leur feuilleton. Le Constitutionnel a le premier ouvert la voie, il a pendu au clou la défroque de Meulées, de Scorpione, d'Aminta de Taddéo et des autres personnages qui parlaient le patois macaronique du grand monde dans l'interminable roman de de Saint-Georges, ce poste chprégraphe qui .écrit si bien avec les jambes de la Carlotte„Le Csnstifutimsnsi a inauguré sa renaissance littéraire par la. publication d'un proverbe de M. Barthet, l'ingénieux auteur du Moineau de Lesbie. Si nous n'étions pas saturés de proverbes depuis que tout le monde s'est mis à imiter Alfred de Musset, j'adresserais mes compliments à M. Barthet et à M. Véron qui nous promet, dans un programme à grand orchestre, toutes aortes de surpnaes,, entre outres. "histoire de l'Opéra par M. Nestor Roqueplan, et l'histoire du Théâtre-Français par M. Assène Houssaye. Arcades ambo. J'espère bien flue M. Charles Rabou , nouvellement nommé directeur de I 0déen, nous donnera aussi prochainement une histoire détaillée dee eatareMbeedramati ques d'outre-Seine. Le besoin s'en, fait généralement sentir. Puis viendra l'histoire des tin et des Funambules, ce Variétés, de la porte Saint-Mar sera d'une gaieté folle. La Presse, en attendant qu'elle se donne pour rien à ses abonnés, ainsi que l'a annoncé M. de Girardin la veille du dernier renouvellement, publie les mémoires de M. de Lamartine, lequel a décidément mis toutes ses impressions morales, toutes ses souffrances intimes sri coupes réglées. A l'heure présente M. de Lamartine fait la moisson de sa vie agitée, il rentre le grain de ses sublimes tristesses, il coupe le regain de ses poétiques infortunes. L'amant d'Elvire va décidément un peu bien loin dans ses confidences; si cela continue nous allons connaître tous les secrets de sa famille et tous les mystères qui dormaient ensevelis dans son coeur. J'ai de la peine à comprendre, je l'avoue, qu'un écrivain, si grand soit-il, fasse parader sur les tréteaux d'un feuilleton les amoureux fantômes de sa jeunesse. Nos souvenirs nous appartiennentils exclusivement quand des êtres qui n'avaient sans doute pas prévu, pour leur mémoire, une publicité posthume, sont de moitié dans ces souvenirs? J'admets le poste idéalisant sa passion dans des strophes extatiques. Le manteau d'Elle enveloppe l'objet adore en l'élevant dans le ciel. D'ailleurs, quelque transparent qu'il soit, le nuage poétique dérobe toujours la femme aimée aux regards du vulgaire. Au contraire, la prose la déshabille, tout l'idéal disparaît, l'ange fait place à la créature Lorsque M. de Lamartine me dépeintElvire, dans ses Confidences ou plutôt dans ses indiscrétions, avec ses yeux couleur de mer claire ou de lapis veiné de brun et fermés par l'affaissement des paupières, avec son nez grec se nouant par une ligne presque sans inflexion à un front élevé et rétréci, avec ses lèvres minces légèrement déprimées aux deux coins de la bouche, avec un ovale gui emmurait à s'amaigrir vers les tempes; lorsqu'il me donne ce signalement de passe-port, il me fait perdre de vue l'Elvire vague et mystérieuse que j'ai entrevue sur les bords du lac, par un beau soir d'amoureuse contemplation. Pour moi , Elvire n'a jamais eu les lèvres minces ni déprimées aux coins de la bouche, cette Elvire-là, je la rencontre partout, dans les salons, dans la rue et dans les romans quadragénaires de M. de Balzac, c'est l'Elvire de tout le monde, de M. Eugène Sue et de M. Paul Féval. L'autre, l'Elvire de la muse, je ne la connais que pour avoir entendu sa voix quand elle chantait aux plus beaux jours de M. de Lamartine : Aimons donc, aimons donc; de l'heure fugitive, Hâtons-noua ,jouissons, L'homme n'a point de port, le temps n'a point de rive, Il coule et nous passons.

Et cependant croyez-moi , poète, c'est cette Elvire qui est la vraie; c'est cette Elvire qui, heureusement pour votre gloire, vivra immortelle dans la mémoire des hommes. Les autres journaux se sont embarqués sur tous les océans et ils filent en ce moment je ne sais combien de noeuds à la colonne. Ce que nous avions prévu se réalise , les romanciers, forcés par l'amendement Riancey d'interrompre le récit palpitant des amours de Colombine et d'Arlequin, amours sans cesse contrariées par le despote Cassandre, se sont toue donné le mot pour fréter des coques de noix et aller à la découverts des pays les plus invraisemblables, ils se sont faits voyageurs; en ce moment les uns sont en Chine, lit—bas, derrière la grande muraille, occupés à raconter les aventures de Yang-Po, de Ching-Kang et de Hong-Tchô, des noms qui s'éternuent. Lee autres . parcourent le Irsuitschetka el, se livrent des chasses fabuleuses. Nous verrons bientôt trèsrprobablement, des Christophe Colomb se laneer, à la recherche de continente inconnus et enrichir la science ,géographique d'une ,sixième partie du monde, saesavoir pris la peine de quitter Paris. ,Cetle ,avalanehe de vinages au long Cours autour de la chambre ne laisse pas de, me causer quelques inquiétudes ; des écrivains aussi versés que ceux-lé dans la science des combinaisons dramatiqmos ne peuvent manquer de nous donner des. deomptione d'un pittoresque rutilant. Ils trouyerout,ilus commode et moins eaer de refaire, avec leur imegbatioe, la géographtie, l'histoire et les moeurs d'un pays, gue 4e P eçdr9.1eur temps e leur argent à l'explorer. Là où i ukselytà ils mettront une montagne, et une rade là eil.existeon eromooto i re i ils placeront les Mogols à IspaMinettes Tartares en Arabie. Toutes ces descriptions contradictoires pourront jeter une certaine perturbation dans les esprits des abonnés; aussi les engageons-nous à n'ajouter qu'une foi tempérée au récit échevelé do nos Bougainville


JOUhNÂL UNIVERSEL. eithattainea.,Quand Méry transporte son lecteur dans les Mendes ou dans les Indes, il crée des Florideità sa façon et des Indiens comme il n'en existe qu'aux Bains Chinois; il invente des végétations fantastiques et, des animaux imaginaires; il fait un appendice à rceuvre de Dieu. Nais Méry n'a pas besoin de prévenir le public, il est connu; il est connu pour un homme du plus fin esprit et un charmant conteur, D'autres placés dans, une position plus avantageuse, je veux dire moins célèbres, pourraient profiter de leur obscurité pour faire avaler à l'abonné des couleuvres géographiques, politiques, historiques et descriptives contre lesquelles il n'est peut-étre pas inutile de le mettre en garde. Parlons aussi des annonces. La quatrième page des journaux, cette quatrième page qui fait vivre les trois autres, est envahie depuis . plusieurs mois par les annonces des compagnies californiennes. Californie en haut , Californie en bas, Californie partout et toujours. La commandite, qui spmmeillait depuis deux ans, recommence à battre de la grosse, eaime et à souffler dans l'ophicléide. Il parait que cette musique obtient le plus grand succès, puisque les entrepreneurs peuvent consacrer une centaine de mille francs par mois à leur orchestre. Le capital social des différentes entreprises californiennes varie de quatre à six millions. Pour permettre aux bourses les plus modiques de venir se retremper à la source aurifère (textuel), elles émettent des actions de cinquante francs, de dix francs et même de cinq francs; moyennant la bagatelle de chique francs versés dans la caisse sociale, on est assuré de toucher quatre cents francs au moins aussitôt que la Belle Amélie, la Jeune. Adèle ou la Fidèle Pamèla aura rapporté de San-Francisco des tonneaux de poudre d'or. Le lest habituel de ces navires an retour n'est autre chose que des pepites. Le croirait-on? dashhlividus non moins intrigants que millionnaires , alléchés par cette brillante perspective , ont voulu échanger des sommes énormes contre ces coupons d'actions que se disputent toutes les classes de la société, depuis l'opulent capitaliste jusqu'au simple prolétaire (voir les prospectus), mais les directeurs de ces compagnies se sont opposés de toutes leurs forces à cet acte d'égoïsme et, de voracité; ils veulent que chacun ait sa place au banquet californien. Le but quopoureuivee les compagnies est essentiellement social a.elles visent-4 l'extinction de la misère, ce monstre des tempeaaodernes.; ce sphinx terrible q [lui a dévoré jusquci i tous euh( quid'ont interrogé. Aujourd'hui le mot de l'énigme politique , est trouvé, Dieu merci! OEdipe est gérant. dame .. société en commandite, et il reçoit les versements: des actionnaire depuis neuf heures du matin jusqu'à quatretheures du soir. Il n'est pas absolument nécessaire d'affranchir. Si quelques personnes charitables et anidtées des-mêmes intentions sont tentées de fonder de nouvelles sociétés.philanthropiques à côté de celles qui existent déjà, comme la Mine d'or, le Monde d'or, la Ruche d'or, la Clef d'or, la Toison d'or, 1 'Age d'or, la Région d'or, la Gerbe d'or, la Terre d'or, le Pays d'or, la Rivière d'or et le Fleuve d'or, nous sommes tout disposé à leur indiquer de quelle façon elles doivent procéder. La premièreacondition,est sement d'un conseil de surveillance sérieux,, arnmenseiladatm lequel on fait figurer un baron, user.emteefebirekaarauite4, 4th duc, ai cela se trouve, et surtolifranegéndrehieltazté. 1;défaut de général, on peut à la ekneue:Spadoebenterpfun simple colonel, pourvu que cetoffirimisupéstit"..appastenu à la grande armée. La ligne de leotame.eltdsetlanjours attaché à son hameçon un vieux• de let vItt pour amorcer les goujons des campagnes L'ancien paies . .rances comme président du conseil, sert Aprendretlestbrocbets de la bourgeoisie. Si en outre le gérant:a.le bonheur de posséder un nom en i'ou en o dont le terminaison corse laisse soupçonner qu'il pourrait être %USW •eigneadta grand homme, l'affaire est enlevée ; les pisses de dent souk tombent dru comme la grêle dans la caisse sociale,. et la mission philanthropique est en bonne voied'ac,complissereent. On parle aussi d'une société d'un antre genre qui s'ecceperait en ce moment d'organiser; aveui.'entanisation 41,3 l'autorité, une petite loterie de huit millitedbasée terderploitation de l'inépuisable Riderait:ta-1a ibteris eu.eetionj serait accessible aux bourses les plus tiOn000aljellado franc le billet. Il y aurait, assure-adMaiarosilet de des cent mille francs. La loi ne permettant *apte. les, lets soient payés en argent, on les payerait me Mes. Pour une légère mise de fonds de vingt relie le gagnantise verrait possesseur d'une pepite d'un demi-million, uns le.dit rocher de métal jaune. Le gouvernement, en tencourageant cette loterie, veut-il répondre, une fois pourtotteene ses aber, dires qui l'accusent de ne rien faire.ee*etur, eas dame pauvres? Sur les huit millions qui com[oseraientie capital de la loterie, quatre millions seratentuicietvemeerearles à transporter gratis en Californie quicongseueemtiraitdutir pose à aller prendre le frais sous le8 orages Osent» de Josquin et du Sacramento. Ce serait:emperle do gme da plaisir maritime avec cette différence Mitilrne aseiênettait pas. En ciandidieint les nécessiteux, les pauvres et les mendiants, tees let fruits secs de notre état social à la source du Pactole, il faudra que ces gaillards-là fassent preuve - d'une bien mauvaise volonté, pour ne pas être, au bout d'un certain temps, millionnaires... ou morts. Dans la prismies hnotbêse on aura éteint le paupérisme, dans la seconde on aura éteint les pauvres. Quoi qu'il arrive, le résultat sera le même. Qu'on dite après cela que la philanthropie n'a pas quelquefois des idéel Comment tout cela knira-lit De toutes ces compagnies qui expédient des madames, dm hommes et des femmes et qui reçoivent l'argent dee actionnaires, y en a-t-il une qui ait déjà donné des dividendes?'Plusieuiré existent depuis quinze mois; en quinze mois la Poudre d'or a eu le temps d'arriver; est-elle venue? oh sont les Peine annoncées dans le réclames? où sont les rochers dor?;os t sont seule, ment les platre cents francs . promis la fin de l'année à _A....as... individu horteur d'une action de cent sous? — Vous

êtea , bien curieux, me répondront sans doute les campe finies-,A la bonne heure, Male je trouve que les actionnaires sont décidément par trop.-- actionnent. .. EDMOND Taxent. Courrier de Parla. M. de Talleyrand, exilé volontaire de Farde mandait di son ami tiontrond « Berivez-moi ce qui se passe et surtout ce qui aura lieu demain; , peu de détails mais force noms propres, je saurai bien deviner le reste. a Ah I malheureux chroniqueurs de l'heure présente, vous avez perdu cette ressource, les noms propres! Le scandale est devenu la propriété de ceux qui le font; il ne doit-pas tomber dans le domaine de tous. Et- à ce sujet , w* nous disait hier : a Comprenez bien ceci, rusas Pian : la vie privée ou même publique de tout hommtePublic est une citadelle murée par la loi ; c'est l'arehdessainte à laquelle on ne saurait toucher sana se brillent» degts , et que ses tuteurs ont entourée d'un gneneMze de )fortifications pour intimider les audacieunitilesaisie ;de pua es, l'amende, la prison et le reste. Aile toute vérité:West plus bonne à dire, au contraire. Gardeesoesdrimpriser tous les bruita qui courent; l'impressi*est l'eue% comme ditte moraliste ; le lieu-commun le flineinnbeentideldent criminel, ou du moins on l'incrimine lès Mita astaimaléun têtes de clous et distribué à tout aimanté st- Coniendandn'ina, terrompis-je , comment faire? on a parlé efronapseletendore d'un banquet.... — Vous y voilà; %itesIbien attente:Malice que vous allez dire. — D'un banquet militaire ountrétoniem — Ménagez vos termes, je vous prie.---atPrésidé porion:auguste personnage dont les intentions sont droites elle-agios science sans tache. —A la bonne heure! -s41 n'en est moins vrai qu'on y avait préparé reneonsieme eh teilles. — Ahl je n'aime pas cette expression, t—eiti telles enseignes qu'au dessert la plupart des convives). tiranteleare grands sabres.— — voulez-vous bien vorsitairels,rieettneat ;ais à crier Vive l'empereur! et Auxiffluilerlestuellitta plus grande nouvelle. — Ajoutez donc e trIalidélnO,Or ation a été blâmée par le chef de l'Etat! PerbiameMee d'en vient que cette goguette factieuse a étti teeniptiée pat les autorités compétentes, et qu'en face she stile Metit édentalon de guerre civile ni M. le ministrendeiMterieur, ni M. le préfet de police, ni même la cotamintien des);t ringtCinq n'ont donné signe de vie? Aussi bieni tout ceci ne nous regarde pas, c'est de la haute politimeris(pc .j Grande ou petite, cette politique déoluppe tattninueiguets que pour tomber, daus les voyages. On est parti pour Lyon, et l'on se propose de revenir par Strasbourg. Les dévouements officiels courent dans ce moment à toute vapeur, l'éloquence de chef-lieu commencer.déjààuemeraes iieurs sur la route. Ce ne sent que prà308 sFarrnitioremieeagalasts feux d'artifice, allocutions, bénédictions, la reprise au complet d'un répertoire connu. On dit que la Somété du-10 décembre ( voir sa définition dans les, fettereasisidel celte semaines dépêché ses basses toreandsoPtiaoldoosien &montant au concert et sonteninteerkedellsedies du gouvernement. On, s'attend à voir figeatiattedimurs d'ensemble quelques-uns des représenténteekkeproe rogation a fait des loisirs ;.ce sont des vielles organisées depuis longtemps pour donne l'aubade au pouvoir du jour: Les banquets finissent °Vies• banquets recommencent, la chronique d'août en a la bbuche pleine. Si les temps du veau froid et du vin socialiste sont passésrepteraimous rendre ceux da la truffa et du champagne cons M. le betenadeattête de Rothschild a réuni dansintatmend dheer st Jardiehaihrer uneditude consommateeneuif'on eb à la ,conbiliatiott de tous tes-partis de l'ordre diextuel), edrt ii": est un, peut la mer d boire. Hélas I on' a- deseri ou le notre panpretemel'Ire st grand nombre d'eres, gant devientaimperbitlettle s'y reconnattre. Cestodes a toutes soue adieeniv ou l'enseigne des coalitions et le pleionvent,Fineeedie épidéropte. s (,. 2 tr■ • Cogkerdiséetekdeace piqudnininedetbanquiers que M. le et dediintériehe a ouillait' " de commandeur de la lié ' ffitioneeue Refaite d* ro ardembalMellerlei on. *. dte‘Barocke le dadeetutvait été Illeé(di . à tilâ r At Basset; on.peuesitiWyi Semer; fendeministre de tente« My Louis Bonaparte soupçonnarellerreum tee er..lehreuedavee cette annotation en marge : u Tai refiïsé mieux mitmele tissu ■ ueuvi,e; neastee4 est-tombée dans le yards') 44MWre.td. ilfereetande leurnaltellte.t.) ,. OM.falartrieux a d'une ffemdefé deplumeetidisetalet pluesebecutt ladddustruelinit-hcOmPlailianeentdes ' avantages Meafeleintialeidraintiihkeestiletaereabatillelit ià ,.2ateddnaltienertoud Igliel4e' vo Ment.810*-64 kdttdo lePresdeadOelatmr tiédit na Pourquoi cette iiidiMandentstei*estadt lit rvous, monsieur, que vous edeve z votre fortune? Sans l'anonyme je serais à votre place, et assurément vous ne pourriez pas remplir la mienne. n On cite encore.le mot superbe, digne de Chamfort, d'un ponte renommé qu'une autre autorité traitait de haut en bas : a Vous oubliez, monsieur, qu'il est plus facile d'être au-dessus de moi qu'à côté. a Fonde et omnia t'anisas; voilà le président Soulouque devenu l'empereur Faustin à la grâce de Dieu, qui se revêt d'ornementa royaux; le sceptre, Cépée, le doigt de juste , il va peser pour ses sujets dans l'appareil d'envi de pique, la boule de Charlemagne à la main. Ces emblème de la fuite-puissance sortent de la fabrique d'un «fere parisien, il y en a pour six cent mille (rands. Quand aux ornementa destinés à son illustre compagne, ils ont Md bâtis sur le patron de la robe à queue et du manteau semé d'abeilles que l'impératrice Joséphine portait au sacre. L'empire est à la mode en Soulouquie , ce glorieux régime y fait fureur pour la forme; on dirait la cour du grand homme passée à la

99 suie, jusque là que pour te conformer aux pres prescriptiondo prescription formulaire, le monarque noir a commandé un Ide mer. Désormais les événements le trouveront habillé de pied • cap, et il est en mesure de déplorer convenablement ln mort de ses alliés. Le fait-Paris est toujours triste, il a du noir dans Ilote; avec lui les morts vont vite, Mie c 'est le mime mort qui pane et trépasse tous les matins, porté en terre par lue fournisseurs de l'entre-filet. L'aesaaain lni-même a heurtes fument ou malheureusement perdu son alfreuseuriginalité, il imite, il contrefait, c'est un plagiaire. Os dineit le'rotime malfaiteur qui fonctionne à perpétuité per les moyeneeone nus. Voici cependant deux affaires mystérieuses dont la Gazette des Tribunaux a gardé le secret ; à.dditaut, dela presse, qui à son exemple n'en dit mot, le mande, et surtout le beau monde, s'en préoccupe. Ici la justice fait ou ■ vrir, au Père - Lachaise , dans le caveau tune .puissante famil le, la tombe d'une jeune femme, merle subitement l'hi•. ver dernier, et M. Orfila est mandé pour une autopsie dont les résultats rappellent, à ce qu'il parait, les suites des catastrophes Castaing et Lafarge. Ailleuseune épouse de la veille a disparu, et l'époux, qui en est à ses troisièmes noces, s'éclipse ensuite de son côté , laissant le champ.libre aux faiseurs de conjectures, qui refont à son usage le conta de Barbe-Bleue. Comme circonstance atténuante d'un bruit aussi outrageant, on signale aux impatients l'exemple de ce législateur soupçonné du mime délit et qui finit par retrouver aux eaux d'Allemagne sa victime présumée. a Je n'aurais jamais cru, disait-il avec bonhomie, que je le serais aux eaux.» M. Teste est sorti de la Conciergerie après trois ana de détention. L'ex-ministre, qui est sans fortune, avait demandé une diminution de la peine pécuniaire qui lui fut infligée mais l'expiation devra s'accomplir jusqu'au bout le libéré reste créancier du trésor pour une somme considérable. Ne dites pas que la justice viole la justice par cette délivrance anticipée,• elle fait preuve d'humanité et on le constate Ise gloire. Seulement. il est fâcheux peut-être que l'exception alqplique à-un magistrat. Par un singulier hasard, la cellulite occupée par le prisonnier se trouvait précisément sinie eus le siége qu'il occupa comme président de chambre klesaour de cassation. C'est le cas de remémorer une circondeneade cette nomination accueillie avec répugnance paries:plus honorables membres de la Cour. a Mais c'est warhounne véreux que vous nous donnez là, disaient-ils au gaidedessc,eaux, — Eh bien, vous le purifierez. .1::Veicii en manière de consolation et de contraste, l'Acedémises ses prix. en; est un -peu de la vertu couronnée par-les, .quarante dada:Tue du criminel ci-dessus mentionné, e'estitemours le même, vetu en exercice et que l'on récompeneannuellementa les belles âmes se rencontrent comme les beaux esprits; si bien que ces actions touchantes mais uniformes, imposent .* l'orateur toutes sortes de qualités; l'éloquence et, seseands traits , l'inspiration et ses variétés, l'art qe ses finesses; -racenter les prix de vertu en pleine Académie,.' &est ,presque aussi difficile que de les g ner. a MI dadeivandys'était donc chargé d'une tâche Melle dente infiniment d'esprit et de bon goût : a Ces lieliesnactions i tte-t-ii dit, n'ont aucun des accessoires Miataitequisollicitentparticulièrement l'attention publique. Elles Mtdessent seulement par elles-mêmes, car elles ont bien» réellement tente la simplicité de Fa vertu. n Pourtant l'Académie a distingué dans cette élite admirable tin homme enture plus digne d'admiration, c'est Nupobeeplinmez, un simple ouvrier, honnête et laborieux, qui de ',trete ana fait profession de sauver la vie de s leee Quiconquerfautieun danger est un frère pour; tut I pas de spécialitélduleu ou l'eau, la terre, la mer,. les Mmes, les inondatioe, les` daubières, tout lui est bon pour dévouer sa vie..seest le Curtius du Pas-de-Calais, et comme il est. sorti heureusementdetoueles gouffres où il se précipitait, ses compatriote:tend eturnommé l'Homme providentiel. Vous aureetrealiteureset deus retiendrez: certainement les noms de topeeestêteeréeteLdie l'abnégation. On sait aussi que les autreepeabitecednde pet l'Académie sont acquis à des travauxedenâbleserneedifbis encore les juges ont couronné le méritedefeetneeCanmdames dignes de tous les respecta se sont partstiestrécelapenses accordées aux oeuvres, de Morale, et. p'me les st ta mâles ont eu leur part; l'histoire, la philosophie la tregérde, la comédie, l'Académie n'a oublié peraonnitaCependetrupsprix obstinément conservé depuis qatnzeanstailemérne personne, contre la volonté du datateerefailitaMotine un.,grati scandale; quel que soit le rare Méritante Ji. Augustin' Thierry, cet Homère mendiant de iingteadde -chronique est maiiel esprit trop bien rente pour iseionshionentinue cette grosse dotation. Le testament Gobiallaneietipplè aucune concession à perpétuité; et comment eliieterfentMaie si bien démontré l'injustice des fiefs a-t-il klies/rdlefebeen sa faveur le seul qui existe encore? Faut-il dire enfiti*ie ce travail si magnifiquement récompensé n'est pas terminé, et qu'il estrau moins douteux - que les largesses de l'Académie en hâtent la confection. Aimez-vous la Californie? on en met partout; des industriels vous la fourrent dans la poche sous forme de prospectus, elle bourre de ses séductions la quatrième page des journaux, on en dune à la Bourse eton en soupe au théâtre. Si les Variétés vivent encore, c'est en udiforniquant. On vous y mène en deux heures à dos de décorations. La toile du fond chemine avec la vitesse d'un train de plaisir, et vous traversez, les bras croisés et les yeux écarquillés, la•rivière aux arbres noirs, la centrée de la désolation, les montagnes de l'ouragan, les sources qui brûlent et les autres chemina de misère qui vous conduisent à la vallée de l'or, personnifiée dans San Francisco, cette capitale en•haillons du plus riche pays du monde. Le spectacle est assez pompeux, mais l'affiche ment, elle vous promet une pièce qat s est perdue en route. Quand on tient les montagneillecheuses on peut d'ailleurs se passer de l'akhimiste de M. Clairville,. mu da pas inventé la poudre d'or. Pourquoi aussi ce luxe de fem-


100 mes sauvages, en déshabillé californien? l'exhibition eetassez riche en effets pour qu'on supprime cet effet de jambes. Aux Champs-Eysées, on accepte cette décoration un peu leste, elle y est à sa place. Les robes de sylphides sont faites pour les écuyères. Dans cet essaim, on distingue madame Newsome, énergique Anglaise, la femme-centaure et l'agilité en maillot rose. Il y a encore mademoiselle Caroline Loyo, dont le nom dit tout : c'est celui d'une dynastie glorieuse qui a occupé tous les cirques du monde. Et puis voilà madame Lejars qui a fait sa rentrée ; madame Lejars, née Curent, ce n'est pas seulement la voltige, c'est encore la danse aérienne. On croirait voir Fanny Essler à cheval. Les courses de madame Lejars sont des ballets ; sa voltige, c'est de la chorégraphie. Une fois en l'air, c'est une autre Taglioni dansant la mazurka au galop. Quoi 1 l'on possède tant de déesses et l'on s'intitule Cirque olympique, c'est olympien qu'il faudrait dire. N'oubliez pas le Théâtre-Historique et les Frères Corses, pièce pleine de merveilleux , sinon merveilleuse. Ces frères inséparables ont passé leur enfance soudés l'un à l'autre, à l'instar des jumeaux siamois ; mais, plus heureux que ces pauvres petits monstres, un coup de bistouri les a délivrés de cette association gênante. Le lien corporel brisé, l'affinité morale subsiste encore. C'est le même coeur qui bat dans une poitrine différente. Ils ont deux coeurs pour un seul amour, et n'en sont que plus unis. Fabien, du reste, n'a pas hésité à sacrifier son bonheur au bonheur de son frère Louis. Cependant ces frères comme on n'en voit guère et ces jumeaux comme on n'en verra plus, les voilà séparés à toutjamais. Louis fait son droit à Paris pour devenir avocat, Fabien vivra et mourra Corse. Arrivons au fantastique. Dans le Phlégon, on lit une histoire orientale, transportée à Borne du temps d'Adrien : c'est la promesse que se font deux amis de se revoir après leur mort. Les frères corses la réalisent à moitié. Louis , tué en duel à Paris, vient voir Fabien et lui demander vengeance dans son manoir des Maquis. Cette visite étrange est justifiée par une tradition de famille. Un de leurs ancêtres, assassiné à l'étranger, sortit du tombeau et vint jadis, dans l'appareil d'un spectre, faire part de sa fin tragique à son frère le montagnard de Sarsène. Songez d'ailleurs à l'ombre d'Hamtet le père , au spectre do Henke et au fantôme de Bolus; ces apparitions surnaturelles furentmoins surprenantes que celles des Frères Corses. Nonseulement Louis est sorti du tombeau, mais encore st il ressuscite à nos yeux toutes les circonstances de la rencontre où il succomba et il en procure à son frère une seconde représentation. Les sorcelleries du magnétisme sont dépassées. Entre autres bizarreries intéressantes, ce drame intervertit l'ordre des événements; il montre l'effet avant la cause, et le présent plus ancien que le passé. Ainsi Louis a succombé au premier acte, et vous le retrouvez au second acte courant à cette fin tragique dont vous connaissez les détails. La mésaventure qui l'y conduit n'a rien de merveilleux, une intrigue de bal masqué, un souper de lorettes, une femme, honnête comme toutes celles qu'on aime, à protéger contre les insultes d'un spadassin, voilà l'histoire en raccourci, et une deuxième exhibition du duel en peinture ne sert guère p'à la rendre plus vulgaire encore. Le dénoûment, c'est la vendetta de Fabien ; il est venu de Sartène à

L'ILLUSTRATION, JOURNAL UNIVERSEL. Paris en quatre jours, et il rencontre là l'assassin légal au moment où il se dirigeait vers la frontière dans la berline de l'émigration. L'essieu crie et se rompt à l'endroit même où le meurtre fut commis. Ce duel numéro 3 est orné de circonstances aggravantes et d'autant plus pathétiques. C'est une passe d'armes qui s'accomplit dans tout l'appareil académique. Les passes sont hardies et les dégagés se foot avec une furie très-correcte; les repos et les reprises ont été fort bien ménagés pour l'intérêt du spectateur. Le brave Corse met toutes sortes de raffinements dans sa vendetta, il agite la mort sur la tête de son adversaire, il la lui montre par tous les éclairs de son épée, il lui brise son fer entre les

Franchement, il est bon h mettre au cabinet.

L'allusion est flagrante, au cabinet 1 Ainsi, de barbe de capucin, une autre barbe, s'il vous plait I On n'épargnera pas davantage le monologue de Figaro, si impertinent à l'endroit des censeurs. Du reste, toutes les prohibitions doivent être sévèrement pratiquées ; et désormais, pourvu qu'on ne parle ni des ministres, ni des burgraves, ni de la Bourse, ni de la Banque, ni de l'épée, ni de la robe, ni de la garde nationale, ni des sergents de ville, ni du fisc, ni du timbre, ni de la Société du dix Décembre, ni de la croix d'honneur, ni du Mac-Adam, ni des cinquante corporations qui gouvernent le pays, on pourra tout dire.... sous l'inspection de sept ou huit censeurs. Sous le dernier gouvernement, la censure avait défendu de mettre eu scène les maires et adjoints, et n'accordait les gardes-champêtres qu'a contre coeur; la nôtre a débuté par protéger les tambours - majors. Depuis hier, on ne peut plus dire en scène: a Bète comme un tambour-major, » et encore moins : « Bête comme un censeur. » C'est une grande privation.Vousréclamiez une loi qui protégeât la presse honnête, et le fisc la salit en attendant mieux; vous vouliez sauver les moeurs au théâtre, et vous ne sauverez rien du tout, pas même la réputation d'esprit d'un tambour-major. Vous aurez beau faire, vous n'arracherez pas la langue au dragon, et vous semez, comme Cadmus, les dents qui vont vous dévorer. Cependant l'inauguration sonne partout ses fanfares, dresse les mâts de cocagne et prépare les feux d'artifice. On parle de médailles à frapper en commémoration de grandes choses faites ou qui se feront : les piédestaux ne suffisent plus aux statues. Auguste disait qu'il laisserait après lui une Rome de marbre; nos contemporains légueront à leurs fils une France en plâtre. Quand les montagnes en travail accouchent d'une infinité de souris politiques, militaires et industrielles, on est heureux du moins de pouvoir encore çà et là saluer une image glorieuse, et honorer la mémoire d'un homme de bien. Jeudi dernier, la statue ducélèbrechirurgien Larrey a été inaugurée dans la cour principale du Valde-Grâce. La statue est en bronze , avec quatre bas-reliefs appliqués aux quatre faces du piédestal, exécuté d'après les des. sins et sous la directior de M. Achille Leclerc La statue est due au ciseau de M. David (d'An gers), ainsi que les bas reliefs qui représenten quatre épisodes des ba tailles où Larrey se fi remarquer principale. ment par son zèle et sol courage : les Pyramides Austerlitz, Somo-Sierr et la Bérésina, Distingu de bonne heure par Na poléon, il suivit le géan mains, et puis, brisant sa propre lame afin d'égaliser les ardans toutes ses conquêtes. La vie entière de Larrey ne fu mes, il fait de ce tronçon un stylet pour poignarder son enqu'un long dévouement à la science et à l'humanité; ausi nemi. Le drame est vif, il est bien joué; on lui a fait un les mêmes honneurs et presque les mêmes regrets qi succès bruyant. avaient accompagné ses funérailles se sont retrouvés autou On commence à parler beaucoup de la censure, dont l'acde sa statue. Indépendamment des autorités, on voyait dan tivité fait merveille; il faut bien rattraper le temps perdu. l'enceinte, des membres de l'Assemblée nationale, des di Le répertoire entier du Théâtre-Français sera ravisé; on a putations de l'Institut et de l'Académie de médecine, airs retrouvé l'encre rouge qui , dans le bon temps, servit à bâque de nombreux représentants de l'armée; tout ce qi tonner Molière. Il s'agit de corriger le latin de la comtesse reste des vieux soldats de l'Empire, revêtus de leurs un d ' Escarbagnas , de biffer Tarte à la crème et de réhabiliter formes de grande tenue , et ornés de ventres, hélas qui n Tartuffe : Tartuffe est représentant et ne veut pas qu'on le faisaient pas partie de l'uniforme, étaient venus payer joue. Nous dénonçons formellement le vers fameux du Midernier tribut à une mémoire qui leur est chère. santhrope : PHILIPPE BUSONI.


L'ILLUSTRATION, JOURNAL UNIVERSEL.

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Sur les bords de la Vistule, à douze lieues environ de Lublin, s'élève, dans un des plus beaux sites de la Pologne, un magnifique château réédifié , il y a près de cent vingt ans, sur les ruines de celui que Charles XII avait incendié. Ce château s'appelait, car il a changé de nom, Pulawy. Depuis 1730 il appartenait à la famille Czartoryski, laquelle avait consacré des sommes considérables à sa construction et à ses embellissements. Une des princesses de cette famille, Isabelle Fleming Czartoryska, pria un jour Delille de venir lui rendre visite, et de lui faire une inscription pour son temple de la Sibylle. Le chantre des Jardins revint en Francs si émerveillé de Pulawy, qu'il le célébra en prose et en vers. a J'ai cru, dit-il, que je trouverais dans ce pays des Sarmates habillés en peau d'ours, le bâton en main et menant la vie errante des nomades : j'ai trouvé Athènes sur lea bords de la Vistule. Pulawy, a dit M. Léonard Chodzko dans sa Pologne pittoresque, était planté d'arbres d'une hauteur prodigieuse; on en remarquait quelques-uns d'une circon-

férence de trente-six pieds. Ses jardins, d'un dessin admirable, échappaient à la monotonie par des statues, des grottes et diverses inscriptions. » Un bassin d'où jaillissaient mille gerbes d'eau limpide occupait le milieu d'une vaste cour, qui servait d'entrée au château ; en face, la vue allait se perdre dans une allée de deux lieues de longueur; à main droite, un vestibule supporté par des colonnes, servant d'entrée au jardin, et portant l'inscription suivante : Ducits sollicite hic juslinsla oblitia

» ...Après avoir parcouru une allée d'une grande étendue, on arrivait au temple de la Sibylle, bâti sur le modèle de la Sibylle de Tivoli; tout, jusqu'aux débris de l'ancienne Sibylle Tiburtine, se retrouvait à Pulawy. La princesse Czartoryska avait voulu que la copie fut scrupuleusement exacte. Il était construit sur une hau te élévation, son dôme était soutenu par des colonnes d'ordre corinthien. Au-dessus du portique on lisait cette inscription : Le passé d l'avenir. »

A partir de 4795, le tem-


t214..psT44Trqi,

402 pie de la Sibylle à Pulawy devint un musée national. La famille Czartoryski y recueillit les trophées les plus glorieux, les curiosités les plus précieuses de la Pologne. On y venait en pèlerinage contempler pieusement les drapeaux enlevés aux ennemis de la patrie, les bâtons des grands maréchaux des diètes, ceux des grands généraux, les glaives, les écussons des évêques, les débris des tombeaux des rois , les ossements de Bodeslas le Grand, le sabre de Wladislas le Bref, les cendres de Copernic, la tète de Zolkiewski, le bras droit de Czaraiecki, etc., etc. Un piédestal en granit, sur lequel reposait une botte en ébène; montée en or, portait l'inscription suivante, écrite en lettres de diamants : Souvenirs de la Pologne, recueillis par Isabelle Csartoryska. 1800. Malgré son étendue, le-temple de la Sibylle ne put pas contenir tous les trésors qu'avait amassés le patriotisme de la famille Czartoryski. En 4809, la princesse-Isabelle fit construire dans son parc un autre monument destiné à ser vir d'appendice et de complément à ce musée national; mais la Maison-Gothique, ainsi s'appela cet édifice dont la façadepbrtait l'inscription suivante : Isabelle Ciartoryska, EIDGEC &enrichit aussi d'un nombre considérable d'antiquités étrangères. Sa façade surtout était ornée de pierres et de curiosités recueillies dans toutes les parties du globe. La bibliothèque de Pulawy n'était pas moins riche que ses intutéeez -elle contenait plus de 60,000 volumes. Apréeles tristes événements de 4831, la famille Czartoryski , condamnée à venir chercher .un asile sur la terre étrangère, se vit confisquer cette magnifique résidence où elle laissait tant et de ai précieux souvenirs publics et privés. Pendant quelques années Pulawy, abandopné par ses anciens propriétaires Fout à 'Subir riecruels outragea .; -mais l'empereur Nicolas l'avait trottbieeadmire, -qtiandil le visita, pour pouvoir l'oublier. Un jour, en 1329, il se promenait sur la Vistule avec son adjudant, feu le général Benkendorf, dans un bateau orné des plus belles plantes et des plus beaux arbres des serres du chateau. Assis à l'ombre d'un oranger, il contemplait avec ravissement le délicieux paysage qu'offre le fleuve en face de Pulawy. e Regardez donc; général, lui quel charmant site I » Aussi quand, en 1840 , , il transforma en institut national le pensionnat de filles polonaises qui existait depuis 4824 à Varsovie, jileunes eut l'heureuse idée d'en transporter le siée à Pulawy; et comme il plaça cet institut sous la tutelle immédiate de l'impératrice, il lui donna le nom de Nowa-Alexandryi. Pulawy ou, plutôt Nowa-Alexandryi est donc aujourd'hui unensaison d'éducation, un des plus hennir, établissements de ce genre qui -existent en Europe. 928,000 roubles argent ont été dépensés sous la direction 'd'un habile architecte, M. Gorecki , pour approprier à leur nouvelle destination les bâtiments existants, où l'on trouve actuellement, à la place des salons de réception el- des logements de leurs anciens possesseurs, des dortoirs, des salles d'étude, des salleeele bains,' un réfectoire, une boulangerie, un lavoir, un séchoir, deux belles chapelles pour les deux cultes, en un mot tout ce qui peut être nécessaire, commode et agréable à une semblable institution. ,Nowa-Alexandryi compte plus de 200 élèves, dont 400 payant pension et 400 boursières. Son budget annuel se monte à 78,000 roubles argent, 60,000 roubles payés par le budget, et 18,000 roubles payés par les pensionnaires. Le nombre des bourses a été fixe à cent, mais la famille impériale a fondé à ses frais vingt-cinq bourses supplémenttairas ; et la ville de Varsovie en entretient douze sur ses propres fonds. S. M. l'impératrice porte , ainsi que l'empereur, un vif intérêtà cet établissement, dont elle a daigné accepter le patronage; et , qui est destiné à rendre d'immenses services à la Pologne. Elle a fait placer dans ses appartementepartiew lien un tableau offert à l'empereur par lefientenaritcolonel Seyrkof et représentant la Sibylle de Pulawy rie tableau remarquable a été exécuté d'après les croquis dell. 'Vernier, hutteur des dessins qui-illustrent cet article. e "

Histoire de l'aérostations Suivie des moyens de construire et de manoeuvrer des

navires aériens. PAR MONTOBRY, capitaine de vaisseau, membre du comité consultatif de la marine, etc.

i Ouvrage Inédit. — Soifs. Voir te N' précédent.) Nous avons vu avec •quelle rapidité tee expériences aérostatiques se multiplièrent à la favehr de l'engouement que leur nouveauté avait produit. Les relations du temps témoin gnent de la vive curiosité qu'éveillaient ces premiers essaie de navigation aérienne« des encouragements'lulls reçurent. Pilâtre du Rosier let gratifié par le roi-d'une pension de deux millel liveettijikiat le prince de Condé, en témoignage de son admiration' ut l'intrépide aéronaute , voulut qu'on appelle* nain lâtre la plaine où celui-ci mit pied terre tiprQ du 20 juin 4784. V suivante; Blanchard, de franchir le détruit entre Douvres et Calalaeiteinédecin américain Ieffriete,,se vit décerner 4ee ville les honneurs les plus grands. i fiquse fut célébrée à l'occasion de cet événem lapai dslesetete te d'or des lettres de de nte'4n1Pn invfilliepddeireux de per-

pétuer le4tdèeenir dues expériencwatteet heiffieselcrivietau ministère der lapermtesleu acheter To ballon, qui devait pieste Ondin en église outre eisri en marbre à Tendre-mené où les deux vo deaceridus. Que yrs après Blanchard arManiti devant le roi somme de douze mille livres et lui ' gère de douze cents livrea. Les imaginations, séduites par les premières tentatives, voyaient nana les résultats déjà obtenus les germes d'un art

JOURNAL UNIVESÉt..

nouveau; elles souriaient à ces informes essais qui semblaient mettre l'espace dans la main de l'homme. IL est naturel de penser lue l'idée de diriger les ballons a'dil se présenter à l'esprit des premiers aéronautes au début même de l'aérostation. C'était peu en effet de s'élever dans les airs ; il fallait encore asservir cet autre océan par de puis-. du gants moyens de navigation. Blancbard est le premier, Je direction moins dans la pratique, qui se soit rescapé de des aérostats. Dans son ascensiondu 22 Marnant, la ma-

de ses ailes plus que le reste en commençant à voler. De sorte qu'il acq uiert un mouvement en avant, outre celui

d'ascension. Une autre circonstance tend à produire le même effet. La partie osseuse des ailes se rapproche ordinairement du corps de l'oiseau avant les grandes plumes, et, lorsque ces dernières s'en rapprochent à leur tour, elles pressent une certaine quantité d'air qu'elles chassent en arrière. s L'oiseau a cependant plusieurs moyens de s'élever sans faire aucun chemin en avant. Il peut prolonger le battement de ses ailes tenant leurs pointes très-basses et très-écartées chine dont il fit usage était ponte*. de deux ailes e4 don de son corps. Il peut aussi abaisser et étendre le plumage #..ratijag aéronaute_à , de,tet gouvernail; mais une lettre de sa queue, ou, enfin, opérer ces deux manoeuvres etimMde Saint-Fond ne laisse aucine4oate sur l'insu de cet tanément. Les battements d'ailes supérieurs et inférieurs, eque tempe appareil. Ce même mécazifie employé aile pour se balancer, n'ont pas besoin de décrire des arcs égaux, après par M. de Morveau, par'l'Italien Lun Modems car un battement d'ailes procure une réaction d'autant plus frères Robert, ne parait avoir donné' dans ces diverses apgrande, qu'il met moins de temps à parcourir le même esplications aucun résultat sensible, ainsi que nous Feues pace. Noue supposons que la surface des ailes soit la même. précédemment constaté. Blanchard annonça et essaya , se« Mais, dans le cas contraire, les résistances sont à mi prés beaucoup de bruit plusieurs autred Mentions insignifiantes entre elles comme le carré des surfaces. Ainsi, 'da encore qui se proposaient le même objet eau obtint sue peu te un autre moyeu qu'an oiseau a 'établir ou de troubler l'ésuccès. Bientôt après il fit imprimer la description d'un char quilibre entre des battements 41.›iiiee opposés ruait l'autre, volant, conception oiseuse qui fat vivement critiquée par qui parcourent des espaces égater avec des vitesses doré. un anonyme que l'on suppose être David Bourgeois, lequel set' rentes, ou avec des vitesses opposa à l'idée de Blanobard une autre machine volante, sa L'auteur analyse ensuite évolutions; pi modipropre invention. Ces différente projets ne brillaient pas ,querie tde l'oiseau, et fient bt manoeuvre desalleeieldele sous le rapport de la mécanique; ils renfermaient le plus donnent au corps des attitudes diverses, dans tous ces cas souvent des idéels contraires aux plus simples notions de la les mouvements sont occasionnée uniquement par l'action physique, et ils ne méritent pas un examen sérieux. Malgré combinée des ailes et de la queue. Une observation trèsles échecs répétés qu'ils ont éprouvés, nOUB les voyons se importante, c'est qu'en apportant une grande attention on reproduire depuis avec quelques modifications peu imporle 'volume de peut distinguer ltillseinte tsie tantes qui ne, changent rien à leur économie. Le baron son être Meetsalembilitti tteirdiatinue Wsqu'il descend. Schah, *Moine de le; et, pleseprès de nous, M. Pauly, lorsqu'ils veulent descendre eeeée , Tons les oiseaux; out preposé sans méat* des intemeeasbesées sur les mêmes aplomb d'une quantité soit grande, soit petite, suppriment principes. Un nommé Degen et plusieurs aéronautes de prol'effet de leurs ailes et diminuent, ainsi eue nous venons de fession , occupés du même objet, se sont montrés encore le dire, le volume de leur corps. Mais s ils veulent descenmoins habiles. Enfin, en 4824, la Société royale de Londres dre obliquement, ils élèvent la pointe de leurs ailes et celle proposa un prix considérable pour la direction des aérostats; de leur queue. Re les laissent immobiles dans cet état, sale mais aucune machine mienne aucun mémoire dignes de veulent descendre vite et faire peu de chemin en avants fixer l'attention sia . été Feinte è ce concours. Dans le cas contraire, ils agitent leurs ailes avec plus du Cependant Montel', 0m; depuis 4 845, s'occupait de remoins de force. Dans toutes ces évolutions, d'ailleurs, la cueillir les éternisât* l'histoire de l'aérostation, écrivit, le queue, par son inclinaison, sert à diriger leur marche. Pour 42 septembre 4884-; du Mémoire sur les moyens de diriger lets aérostats. Ce travail, qu'il a joint à son histoire, noue les grandes inclinaisons ou les inclinaisons rapides, l'aile du côté opposé à la nouvelle direction presse le mouvement qui parait le traité le plus complet et le mieux étudié sur la porte en avant, tandis que l'autre aile reste immobile et matière. L'auteur r laisse percer une foi vive dans l'avenir pendante, on cherche à produire un mouvement rétrograde. de l'aérostation. e Là principes d'après lesquels on pourra Quelquefois encore cette dernière se couche contre l'oiseau, naviguer dans les airs, dit-il, quoique assez simples, me mais alors il tourne et tombe à la fois vers ce côté. semblent offrir de grandes difficultés d'exécution qu'on ne La queue d'un oiseau n'a pas pour unique fonction , saurait surmonter entièrement qu'à l'aide de la pratique. commue on le suppose communément, de servir de gouverC'est de la sorte que les vaisseaux à voiles sont parvenus à leur état actuel; c'est de la sorte que les bâtiments à vapeur nail. Il est quelques manoeuvres où elle sert à le soulever et à le faire reculer. Outre les mouvements verticaux et horicommencent à rendre d'importants services.... Les hommes zontaux qui produisent des réactions analogues, elle a end'aujourd'hui, plus avancés dans les arts, peuvent aspirer core des mouvements intermédiaires produisant des réactions à tous les genres de progrès. Il se peut que la navigation également intermédiaires. aérienne, la plus difficile de toutes et la dernière entreprise, Les différentes opérations que nous venons d'aiudyser sont mette le moins de tempe à se perfectionner, mais il n'est supposées s'accomplir dans un état atmosphérique parfaitepas probable cependant que ce soit sans aucune pratique. ment calme Dans les tempêtes, les manoeuvres se trouvent Elle aura seulement l'avantage d'être l'objet d'une pratique modifiées par les résistances. plus éclairée et par conséquent plue féconde. » e Je n'ai jamais vu aucun oiseau, dit Montgéry, s'élever L'évêque Wilkins, qure traité de la navigation aérienne et s'avancer à la fois contre un vent très-violent. La plupart dans plusieurs deses ouvrages (4)saffirme gravement qu'on même sont forcés de rétrograder. Mais lorsqu'ils sont pat= peut voguer lods les aire à l'aidd 4-; des anges et des déversas à une certaine hauteur, ils gagnent de l'avantpar cette mons ; 9° des oiseaux , 3° des ailes qu'on s'attache au corps; menœuvre-ci :'ils inclinent un peu leur tête et l'axe de leur 4° d'un char volant.. On sait aujourd'huiquel pauvre auxiliaire corps vers l'horizon; ils battent des ailes avec force, la pointe le navigation aérienne tirerait de ces . quatre agents de locohaute, et après chaque battement ils serrent bien leurs c exact que l'émotion, indiqués par Wilkins. Montgéry, plus vêque anglais,,,rédilitR trois les moyens généraux; « le pre- ailes contre eun-mèmes. Lorsqu'ils ont acquis dans le sens vertical une vitesse plus grande que celle du vent, il leu, mier, dit-il, très-difficile, mais non pas impossible, est l'imisuffit pour continuer à s'avancer, d'étendre les ailes et d« tation du vol des Oiseaux; le second consiste dans l'usage, les maintenir, ainsi que leur corps, dans une situation inclide voiles, comme à bord des vaisseaux ordinaires: idée dés née à l'horizon. An surplus, il n'est question ici que d'uni raisonnables et le troisième, de pourvoiries •érostats de tempête ordinaire. Quand elle est très-violente, il est rare machines motrices. n De ces trois moyens; Moutgéry n'héde Loir les oiseaux aller directement contre le vents mémé site pas à adopter le dernier, comme le seul Praticable avec en descendant. Ils décrivent des lignes courbes à droite> et avantage. Un premier fait frappe l'auteur; c'est que les à gauche. La seule ligne droite qu'ils peuvent suivre, c'est machines propres à diriger les aérostats doivent avoir une en fuyant vent arrière ou à peu près. Aussitôt qu'ils préseff grande analogie avec les ailes et la queue d'un oiseau, dont tent l'axe de leur corps perpendiculairement à la direction le vol et la structure renferment les seuls vrais principes des courants, ils font beaucoup de chemin en travers et très. qui doivent conduire à l'art de la navigation aérienne. Il dépeu devant eux: Enfin, s'ils cessent un instant d'agiter leur veloppe ensuite une longue série d'observations qu'il a faites Mies avec rapidité, ils ne font plus que dériver avec une vi. sur les oiseaux de mer en particulier. Nous nous attifants tasse proportionnelle-.celle du vent et à la lenteur de lem sons avec soin à cette partie du travail , parce qu'elle nous . s -,sli ) , vol. » semble d'une grande utilité pour la solution du problème Noua ne saurions clore cette série d'observations san de la direction des aérostats, si elle était convenablement rapporter ici quelques traits qui, liés plus particulièremen étudiée. en apparence aux moeurs des oiseaux, ont cependant quel. Lorsqu'un oiseau de mer posé sur la surface des flots , que connexité avec l'objet ,dent nous nous occupons à cause celle d'un corps solide, veut prendre dit Montgéry , ou sur des déductions qu'où sbn peietlirer: Ils offrent d'ailleurs ut son vol, il élève ses ailes au-dessus de lui le plus possible, intérêt de curiosité qui nous fera pardonner l'extension qu puis il les abaisse avec force et s'aide à la fois de ses pattes nous avons donnée à l'analyse de se ehapitre. pour se donner un t élan. Il a plus de peine à quitter l'eau Les navires, pendant les tempètedebterées, ont fréquent qu'un corps solidet, quoique ses pattes palmées soient trèsment-des oiseaux auprès d'eux. C'est en général du côttrd bien conformées:pour sortir d'ielluide et pour y trouver vent' qu'ils paraissent et da côté opposé qu'ils disparaissent un point d'appui. Les oiseaux dont les pattes ne sont pas Plusieurs causes contribuent à les attirer; la plus déterrai garnies de membranes font généralement de vaines tental'espoir mixte est sans doute l' demiedrealque proie. C tives pour quitter l'eau, lorsqu'ils sont accidentellement voisinagea lieu principalement termite!' tempête force d voisinage na posés if sa surface. mettre à la cape, c'est-à-dire de serrer iinlfflue . toutes lé » Le premier instant d'ascension d'un oiseau est assez voiles, ou lorsque l'on présente la rets' lent, quelque effort tee fasse; voici le genre de ses mouve afin d faire le moins de chemin possible . •tridela ments : Ses ailes , ien descendant, sont( entièrement déle bâtimet courir vent arrière, on n'est pas-long .ployées jusqu'à la rencontre d'un plan horizontal qüi passe iMo tompagné ps les mêmes' oiseaux et l'on en voit peu-autour-ab soi. rait par le milieu de sou corps. Là, il les erre' à la manière Un navire offre une masse assez étendue; les oiseaux, e Pen éventail ; il les miche contre tuf se, bele élève na le présentant pâle coupant, les Elbc de ilouveau , et passent cita lé vent de ce naviredu entre sa mâture, y trot Muai de suite. veldt 'de calme qu'ailleurs. fle aiment à sireposer dm urant cette manœuvre, si les ailes d'uneiseau étaient la ho ebn creux Tonné par l'abaisses/Md du sommet ch elltiateddiment seul:eut tep ale sillon du Mitimett; mais-ils reprennent let vertical; plaie n'en est pas vol dès que le.. w est leFegné, et ils ne pat tittetieteleVerilayente viennent 'llifildilidlectiftie engem courbes; t la force du vent ME doriedérable, ls ne réussissent pas toi t m ena, chap. ercury.or h kit ont W ld ifi Mareenger, chap..4. bfaannaelica1 Magiok, liv. y r, 014. E. jours. Une circonstance cependant favorise leur retour. Il 'a or

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. L'ILLUSTRATION, JOURNAL L:NIV ERS11.. quo les vagues de la petite mer (.leur-Bihan). Si le nuage chargé de grêle s'arrêtait au-dessus, la cloche de Pluneret retentissait aussitôt, et cette voix do l'airain baptisé forçait la nyée à continuer sa route; si les jeteurs de sort voulaient étendre la main /ers les sillons pour empêcher le grain de germer, une force invisible brisait leurs bras; si les sorciers venaient avec le cordeau magique pour enlever les gerbes et les faire passer invisiblement dans leurs granges, le cordeau n'emportait que l'herbe d'ivresse (ivraie). Aussi beaucoup de gens répétaient-ils dans le-pays que le Bocenno était un morceau de terre du Paradis terrestre où Dieu avait oublié d'envoyer sa malédiction. Mais Nicolasik connaissait la vérité! Il savait que dix siècles auparavant, une chapelle dédiée à madame sainte Anne s'élevait dans cet endroit, et que le Bocenno était resté sous la protection de la mère de Marie. Le ciel ne tarda pas d'ailleurs à lui envoyer des signes! Quand il revenait par les soirs d'hiver le long des landes, une lumière semblable à celle du cierge pascal marchait devant lui, tenue par une main invisible; la rafale de mer avait beau gémir dans les landes, ébrancher les chênes et s'engouffrer sous les maisons des kourigans (1), la flamme du flambeau mystérieux restait immobile et répandait au loin un parfum d'encens! Une autre fois, comme il arrivait au soleil couchant près de la fontaine, il avait aperçu, audessus des eaux, une femme aérienne dont le front se couronnait d'une auréole, et une voix intérieure avait averti Nicolasik que c'était sa divine maîtresse! Effrayé, il voulut consulter son curé, et lui raconta tout en confession; mais dom Sylvestre Rodiiez était un homme vain de sa science et qui croyait le Sinaï accessible aux seuls docteurs. Il réprima sévèrement le laboureur. — Les saints ne se montrent point à des ignorants comme toi, dit-il. Et Nicolasik était reparti triste et humilié. Cependant, arrivé au Bocenno, voilà qu'il eut une nouvelle vision! Au milieu des ténèbres dont il était enveloppé, des chants confus retentissaient au loin, une rumeur immense sembla s'élever, grandir, approcher ; on eùt dit une marée montante; puis tout à coup une lueur s'épanouit, éclaira la campagne, et alors un spectacle miraculeux frappa le regard du Breton. A droite, à gauche, en avant et en arrière s'avançait une multitude innombrable; la terre tremblait sous les flots de cette mer vivante : ils itaient vêtus de tous les costumes de la terre et accouraient des quatre aires du vent vers Keranna pour adorer la sainte patronne. Nicolasik stupéfait regardait sans comprendre, quand madame sainte Anne ellemême lui apparut de nouveau sur son nuage. —Ne crains rien, lui dit-elle, et écoute-moi : Dieu veut que je sois honorée sur cette terre du Bocenno. Il y a aujourd'hui neuf cent vingt-quatre ans et huit jours que la chapelle qu'on y avait élevée sous mon invocation a été ruinée; je viens t'ordonner de la rebâtir; cherche mon image, et tu l'y replaceras pour le salut des chrétiens. L'apparition disparut; mais elle avait laissé au coeur de Nicolasik une foi invincible. Il court assembler ses voisins. Une étoile marche devant lui, aperçue de tous les fidèles, invisible aux impies seulement. Elle conduit la foule jusqu'au Bocenno, et là s'éteint dans la terre. On creuse à Pei> droit où elle a disparu : miracle! l'image de sainte Anne se montre subitement sous la pioche, resplendissante de lumière! a C'est ainsi, dit la légende, que fut retrouvée la statue miraculeuse de madame sainte Anne d'Auray, dans le champ de Bocénno, à Keranna , en la paroisse de Pluneret, le 24 juillet 4625. » Nicolasik lui bâtit d'abord une chapelle de chaume. Les aubépines et les genêts en fleurs lui servaient seuls d'ornement; mals sa renommée s'étendait déjà dans toute la Bretagne. De Dol à Saint-Pol de Léon, les affligés ou les malades accouraient prier la sainte, et tous s'en allaient guéris on consolés. Les murs de la cabane de feuillage se cachaient déjà sous les offrandes, qui prouvaient les miracles accomplis! Le moment était venu d'agrandir le merveilleux sanctuaire. Nicolasik reçut de nouveau un avertissement divin. Il lui sembla qu'il voyait des anges descendre du ciel, portant des blocs d'azur qu'ils superposaient avec adresse, de minière à élever une église majestueuse. C'était le modèle divin de celle que Dieu demandait pour sainte Anne à la piété des chrétiens. Sa forme et tous ses détails restèrent imprimés .dans la mémoire de Nicolasik, comme l'empreinte de la gravure sur le vélin. Il alla annoncer partout l'ordre venu du ciel, sollicitant le riche et le pauvre à l'accomplir. La Bretagne entière, soulevée à la voix du pauvre laboureur de Keranna , se leva donc pour réaliser son oeuvre idéale. Les compagnies de picoteurs, ou compagnons tailleurs de pierres, arrivaient de toutes parts; les routes étaient couvertes de chariots apportant en offrande le bois, le fer et le granit. Les phis pauvres veuves mettaient à part quelques deniers pour le saint édifice. Enfin il sortit de terre, il s'éleva, il grandit comme un arbre immense ; il poussa toutes ses branches, toutes ses feuilles de pierre, et le plus jeune compagnon plaça luimême au sommet la croix qui devait l'annoncer de loin aux pèlerins. L'inauguration se fit avec une pompe merveilleuse. Tous les gentilshommes de la province étaient venus, les châtelains, vêtus de velours et avec l'épée à poignée d'or; les (Morbihan). . nobles-laboureurs, habillés de toile et peinant l'épée à poiP a arepans drive gnée de fer. Leurs filles suivaient en robes blanches et sepute. mant les routes de fleurs effeuillées. Le roi Louis XIII et sa si p. net. un chré- mère avaient envoyé les sénéchaux, les échevins, les conIr Yens t6 4 vivait, au petit hameau seillers au présidial; le duc de Montbazon qui portait une 1: (M'yen nomM Nicoeik !:-/otit'erES atm- relique de sainte Anne dans une châsse de cristal cerclée d'or, 'répétait déefelehes, able ] s Mima à sainte mie sa bonne naaWslie,"et les paroles (1) Les kourigans sont des nains qui, selon la tradition bretonne, habitent sous les pierres druidiques upp-lées par les paysans armoricains sa-Crées aidaient le soc à 'outre Ialedlon. maisonedes kourigant. ('Voir isede+niell Broloefs.) épis aussi pressés Les champs , dtleocenn o se couvraient d'

navire à la cape dérive parfois plus qu'il n'avance. Les oiseaux, quand ils sont posés sur la mer, dérivent beaucoup moins. Ils se soutiennent contre le vent à l'aide de leurs pattes. En sorte qu'après s'être ilsottés un temps quelconque sur les eaux qu'un bâtiment Vie t i n parcourir, ils se trouvent plus rapprochés que ce bâtiment illis la sourceu vent. Malgré cet avantage, ée n'est, dentine gobeNtbne ' il, que pendant les tempêtes Modérées' OpPon 'eiraeteittea ' par les oiseaux. Montgéry n'a remarqué Sentie siSherl ' leette observation. Dans les ouragan fdrielix,' Ma 'bisé 'Id mer, s'ils sont très-éloignés data terré 'et de Mei/Geber, 'attendent, selon toute probabilité, Mir ta surface dei flOte, que le vent perde de sa violence. Quant atii' entres oiséaut les ouragans les emportent souvent -au' delà des côtes ,''et s'ils aperçoivent'uh''erivire,'ils chercalinS'a'lé >Indre sans être empêchétenar ki'vutf'de l'équipage: Quelques petiteeiSeaux ne OMM pas Mérite, s'élever 'en fuyant' avec l'orage. Ils sonteatrabiés',"pai le courant' e l'atmosphère, à peu de dis' taeeelitiAdessus de la surface des eaux. eisdavdns essayé de faire connaître les principales mance/vies 'chi vol des oiseaux. Est-il au-dessus dé l'habileté cleelsommes de s'enlever dans les airs' au moyen d'ailée mécaniques, et de former des automates' qui parcourent' es airs comme les oiseaux ? Les mécaniciene'paraissent'avoir renoncé depuis longtemps à l'espoir d'élever et de diriger dans l'atmosphère des Corps plus lourds que lui. Tentateur ambition est bornée attjetird'hui à fabriquer des aérostats dirigeables à volenté.'Lee différents systèmes essayés jusqu'a ce jour, et rendus neblics,' sont loin darésonetee cd problème. Ils reproduisent 'bnites les mélnee erreurs qui ont fait avorter tant de projeta déjà m'aient:és.' Welit hors de doute que la machine r 'ei spartiesidisa â'tiéprOduire le plus complètement dan ittin'llbu'rbtgaiiitatieri et le vol des oiseaux, sera la plus parfaite Cie plus applicable à l'aérostation. Mais il est difficile, en supposant même que cela soit possible, de copier exactement avec des machines l'organisation si délicate, si compliquée des êtres animés. Ce serait une illusion bien grande que de prétendre à cette perfection. Cependant il ne parait pas déraisonnable d'attendre des progrès actuels de la mécanique une machine pourvue de quelques mouvements, qui, sans être susceptibles de la même *variété que ceux des animaux, auraient plus d'énergie dans un nombre même très • limité de directions. Il s'agit moins, comme on le voit, de former un automate pareil à un oiseau par seconstitution que de lancer dans l'espace un corps pourvu de quelque solidité. C'est à cette condition seulement que l'aérostation proprement dite existera. Quant à la prétention de quelques aéronautes de manoeuvrer et de diriger dans l'air un corps sans densité et sans résistance, c'est une de ces inventions sur lesquelles l'empirisme peut faire prendre le change un moment, mais qui doivent infailliblement être ruinées par l'expérience. Un aéronaute trèsdistingué, et qui a rendu à l'art de l'aérostation des services éminents, Dupuis-Delcourt , a compris depuis longtemps cette vérité. On peut se rappeler qu'il fut un des constructeurs de l'immense ballon de cuivre qui a été pendant quelque temps exposé à la curiosité publique. Malheureusement le poids excessif de cette puissante machine la rendait impropre à la navigation aérienne avec l'emploi des procédés aujourd'hui en usage. Mais il n'en demeure pas moine prouvé par l'expérience de ce très-habile praticien, que l'on ne saurait, sans faire preuve d'ignorance ou d'aveuglement, persister à vouloir diriger des corps non solides. Nous avons parlé dans notre dernier numéro d'une découverte qui doit égaler le nom de Gavarni à celui des Newton, des Laplace et de tous les hommes illustres qui ont ravi 'Quelque secret à la nature. Quelques personnes ont paru croire que cette découverte se rattachait exclusivement à la direction des aérostats; c'est une erreur, et nous reconnaissons que l'ambiguïté de notre rédaction a pu y donner lieu. Nous devons ajouter, en restant dans les bornes étroites que nous impose une confidence reçue, qu'il s'agit de la révélation d'une loi nouvelle, plus extraordinaire que la loi de la gravitation -et de laquelle découleraient des applications faites pour confondre 1 imagination la plus hardie. Salon ce que nous annonce son auteur, nous avons l'espoir de voir très-prochainement ce travail, qui a coûté trois ans dix plus rude labeur,,mis en lumière par une de ces démonstrations qui défient la réfutation et Id doute. Cette circonstance devrait,peut-être nous dispenser d'entrer dans l'examen du -SyStèreie 'de navigation aérienne proposé ”Mi Montgéry. Mais nous ne Saunons oublier m ce t-vstenSe, conçu à une époque'déjà fort ancienne, fatteitie da rantitoire de l'aérostation dont nous avons entrepris l'analy se, et que nous ne saurions l'omettre sans laisser sine lacune regrettable. Noua revieedronit en conséquence, dans un- prechain «dernier article, g enette partie très-intéressante de l'oti#Mge de Montgéry, et 'nous compléterons notre travail ppar an'esaposé des prineipés rde météorologite,'appliqués à il 'MM des aérostats. N 'ode sommes certain que dant, tout It ' ' cbteie, Fart de raél'ostation est appelé a réelle dés ingénièbx procédés et des Bareirtist Mue i o 'mit 'que ltiontgé. - a,` recueillis dans son va M. (La fin an prochain numéro.) t,e,f ., ,

et (les capitaines de la earde ;ut(' fr ind.+ / - ■ 1 sus armes de Fiance et d'Autriche. LtS paysan. An ■ ari nt, rendus, par Nicolasik et par la banniere de leur pat'enfle. Ce fut la première tète en l'honneur (le comte Anne d'Auray. Les indulgences distribuées aux fidèles à son occasion lui firent donner, comma aux autres têtes patronales de la Bretagne, le nom de pardon. Ce pardon se célèbre tous les ans, à la chapelle sainte et près de la fontaine miraculeuse, le 24 juillet, jour anniversaire de la découverte faite par Nicolasik. C'est le plus fameux pèlerinage de toute la Bretagne. Il attire vers les landes de Plaren des milliers de voyageurs du pays de Tréguier, du Léonnais, de la Cournouaille et surtout du Morbihan. Chaque évêché, chaque paroisse se reconnalt au costume ; en compte parfois plusieurs centaines. Cette foule de pèlerins arrive par tous les chemins, les uns portant au chapeau un' épi de -blé cueilli le long du sillon; tes autres une branche eajonc en fleurs ou de bruyère rose, tout couverts de pouksière, haletants, mais le visage illuminé de joie; car ils viennent là pour remercier d'un bienfait ou obtenir l'accomplissement d 'une espérance. Ce long toit dont ils voient les ardoises scintiller, cette tour cariée, cette lanterne à vitraux , c'est pour eux la Mecque armoricaine. Quiconque a visité une fois dans sa vie cette enceinte sacrée, en rapporte des indulgences qui lui prollterontjusqu'aux tombeau. Agenouillé aux lieds de la sainte, il va lui confier ces secrets désirs , qui n ont point souvent do nom dans les langues humaines! Que de confessions étranges! Combien de -souhaits impossibles à réaliser Quelles prières folles ou coupables! Mais la patronne sait distinguer et choisir ; à chacun ellaaccorde selon le mérite de ce qu'il a demandé. Cependant tous se relèvent raffermis, car tous croient et se confient; la prudence humaine ne leur donnerait qu'une chance, la foi naïve leur donne l'espoir! Beaucoup de pèlerins arrivent la veille, ou même l'avantveille du pardon. Il faut alors camper sous les arbres, dans les landes, aux bords des marais. Chacun s'y établit selon sa richesse ou son industrie. Des feux s'allument, des groupes se forment. A voir ces costumes d'un autre temps, ces longs cheveux, ces chapelets roulés dans des mains calleuses, ces bâtons à tètes (peribaz), seules armes autrefois permises aux manants, ces rudes visages éclairés par la flamme; on dirait un bivouac de paysans du moyen âge, chassés de leurs hameaux par les routiers, ou s'assemblant dans les lieux déserts pour quelque révolte contre les seigneurs. Allez de groupe en groupe, et l'illusion deviendra plus complète. Là nul se s'entretient des préoccupations de nos jours. Ne craignez point qu'on parle élections, chemins de fer, révision de la Constitution. Tout au plus entendrezvous remercier Dieu de la moisson qui dore la campagne, des fruits qui font plier les pommiers; mais le plus souvent la voix qui s'élève raconte un miracle ou rappelle une légende. Ces légendes, redites et commentées, abrégent l'attente des pèlerins. Quelques-uns y joignent les distractions de la buvette, où coule à flots le maître cidre et le vin que l'on essaie en teignant la manche de chemise du buveur. La tache épaisse et bleue constate la vertu de la liqueur.' Le pardon débute par la vente des cierges et des chapelets indispensables aux pèlerins; puis vient la visite à la source miraculeuse où Nicolasik aperçut, pour la 'première fois, l'image de la sainte patronne ; les eaux distribuées entre les fidèles doivent les guérir ou les préserver de tous maux. Ce culte des fontaines est général en Bretagne; en les placent sous l'invocation des bienheureux, le christianisme n'a fait que déguiser des superstitions antiques et sanctifier des habitudes païennes. Enfin l'heure de la cérémonie religieuse ai rive ! tous les pèlerins accourent alors pour assister à l'office, et rien ne peut donner idée de la grandeur de ce spectacle ! Une foule immense est dispersée à genoux devant l'église; tous, hommes, femmes, enfants, vieillards, sont là, le front nu, dans un recueillement pieux; tandis qu'au haut d'une tribune extérieure à laquelle on arrive par deux escaliers, les prêtres célèbrent le service divin! Tel est le silence de cette innombrable multitude que les paroles saintes retentissent seules dans l'espace : là où l'éloignement ne leur permet point d'arriver, le son de la clochette des enfants de choeur fait connaître toutes les phases de l'office , et pendant quelques instants ces milliers d'hommes, tout à l'heure livrés à leurs intérêts individuels, n'ont qu'une sensation et qu'une volonté! Après le 'service religieux commence la grande procession autour de l'église; c'est la partie la plus pittoresque et comme là mise en scène du pardon. Là viennent tous ceux que l'intervention de sainte Anne a sauvés de quelque péril. Ceux-ci Usinent les débris du navire sur lesquels ils ont échappé au naufrage, ceux-là le linceul que l'on avais déjà préparé' pour eux; des boiteux portent sur l'épaule les béquilles qui leur sont devenues inutiles; des incendiée s la corde orii réchelle qui les a arrachés due flammés.' Mais parmi ces pupilles de la sainte patronne on remarque surtout les matelots d'Arzon ; cd Tee descenclaUts' de ceux que sainte Anne a préservéaclee'éatindia de ndi9r; ils marchent avec la croix d'argent de leur'ii irbisie'ev clèle d'un vaisseau de soixante-quatorze paveisiede lads 'ses pavillons; ils sont arrima n la rête 'èiii-épétant CSIXiisarseillaise religieuse connue sous le nom de Chlint,Tes-rAr, , zonnais. « ;ointe Anne bénie, ce sont vos vertus, c'est votre puissance qui a éloigné de nous la mort et les périls » Nous accourons à votre maison sainte pour Vous remer dans les combats. cier, car vous nous avez pré: » Une troupe d'Arzonnais était partie pour l'armée, ils étaient environ quarante au commandement du roi.


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L'ILLUSTRATION , JOURNAL UNIVERSEL. sz!» Cinq cents chrétiens de leur paroisse sont venus ici pleins de foi implorer pour eux votre secours; c'était au our de la Pentecôte. » Voilà que nous voguons sur la Manche sous les ordres de notre capitaine, cherchant combat et vengeance contre les vaisseaux de Hollande. » Nous rencontrons l'ennemi, dont les mâts avaient l'air d'une forêt marchant sur l'eau; une gueule de fer s'ouvrait à chaque sabord. n Les boulets nous arrivaient aussi drus que la grêle de mars; oh ! jamais, jamais noue n'avions été en tel danger. Si terrible était le tonnerre des deux côtés du vaisseau, que partout tombaient mâts, voiles et cordages. » Mais voyez le miracle I aucun enfant d'Arzon ne fut atteint ni par le canon ni par l'arquebuse. » Autour d'eux s'abattent les blessés et les morts; seuls ils sont préservés par ta protection. » Un malheureux a la tête emportée d'un boulet ; la moelle de son cerveau rejaillit sur les Arzonnais. » Sainte Anne bénie I du fond du coeur nous vous prions ; conservez-nous en grâce maintenant et pour l'avenir. » Rien ne peut rendre l'effet de ce chant en langue celti-

Arrivée des pèlerins à Sainte–Anne d'Auray.

que, répété à l'unisson par deux cents voix , sur un de ces vieux airs dont les notes mélancoliques semblent destinées à retentir sur les landes arides et sur les grèves sauvages. La foule elle-même semble émue; elle écoute et regarde. Les mères rentrent aux enfants ces vaillants matelots au pantalon flottant, à la ceinture rouge, au chapeau goudronné ; les jeunes gens se précipitent pour voir de plus près le modèle de vaisseau consacré à sainte Anne en mémoire du fameux combat soutenu par les ancêtres. Mais les Arzonnais passent, et de nouvelles troupes attirent bientôt les regards. Ce sont les pèlerins des campagnes qui arrivent à leur tour en répétant le cantique de Pluneret. Ceux-ci n'ont à rappeler aucun souvenir glorieux ; ils ne chantent que leur pieuse confiance, leur invincible espoir, et répètent en choeur : e C) sainte patronne I dés qu'un désastre menace le monde nous nous rappelons ton pouvoir et nous implorons ton appui, la face tournée vers la tour de ton église.

» Présente à Dieu! ô toi notre grand'mère I les supplications des gens de nos paroisses , quand, sur leurs deux genoux, ils prient Dieu, soir et matin, en regardant la tour de ton église.

» Et verse ta bénédiction sur les malheureux pêcheurs


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chaque fois qu'ils te rendent honneur en saluant de loin la tour de ton église (I). Outre ces grandes scènes de la cérémonie religieuse, l'accomplissement des voeux particuliers donne lieu à mille autres épisodes à l'extérieur; ce sont des pèlerins qui font à genoux le tour de l'église ; au dedans des matelots qui apportent de petits navires en offrande, des mères qui déposent près de l'autel les bonnets pailletés de nourrissons voués à sainte Anne; des jeunes filles qui livrent leur chevelure en reconnaissance d'un souhait exaucé. L'église est tapissée de ces pieux trophées qui témoignent du pouvoir de la sainte. 11 y a ,quelques années, une troupe de matelots miraculeusement sauvés se présenta au pardon la tète voilée. Au moment du naufrage, les survivants avaient fait voeu de se rendre on pèlerinage à Sainte-Anne d'Auray le visage couvert et sans se faire connaiire à personne! Les femmes, les filles, les mères étaient là attendant la fin de l'office! Enfin les voiles tombèrent, et vingt cris partirent en même temps! cris do joie et de douleur, car si les unes reconnaissaient ceux qu'elles avaient pleurés, les autres se savaient enfin veuves ou orphelines!

La fontaine miraculeuse.

La pr ccss on à genoux autourde l'église.

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Le pardon achevé, les pèlerins s'en retournent par troupes joyeuses, emportant, avec les scapulaires, les médailles et les chapelets bénits qu'ils doivent distribuer à la famille, une intime confiance qui les aide à reprendre le travail, à supporter l'avenir 1 On peut déplorer les supers ' 'ons grossières de nos campagnes, condamner les pèlerin es qui enlèvent tant de bras-à la moisson, Rabelais l'a fait depuis longtemps, et il y a peu de chose à ajouter aux excellentes raisons du sceptique curé ; mais ni lui ni les philosophes modernes n'ont tenu compte de l'action morale des fêtes re- I ligieuses. Nos paysans bretons ne vont pas seulement y cher- I cher un plaisir, mais des consolations. C'est comme une halte dans leur rude existence ; ils viennent là pour ouvrir leurs coeurs, pour raconter leurs souffrances ou leurs voeux, et repartir après s'être refait un fonds d'espérance. — Illusions ! direz-vous. — Peut-être. Mais qui donc ici bas est assez fort pour s'en passer, et que préférez-vous de l'erreur qui console ou de la réalité qui décourage'? Outre la célébrité que la petite ville d'Auray doit à sa patronne, elle en a acquis une tout historique pour la fameuse (1) Le cantique s été imprimé en breton, ainsi que celui des Arzonnais; .noua en donnons une exacte traduction.


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bataille qui décida définitivement la question entre de Blois et Montfort, et livra le duché de Bretagne à ce dernier. E. S.

Train de plaisir de Paria à Londres. A Monsieur Paulin, directeur de L'Illustration. MONSIEUR

Les trains de plaisir sont, il faut bien le reconnattre, une merveilleuse invention. De Paris à Londres et de Londres à Paris pour vingt-cinq francs! Et encore nous ne sommes pas an bout de ce rabais fantastique. Les compagnies des chemins de fer du 'lord et du Havre se font une vive concurrence qui tourne, en définitiee, au profit des voyageurs et des curieux, et tous les murs de Paris sont couverts d'affiches rouges, bleues, jaunes, qui promettent aux excursionistes monts et merveilles. Le fameux dîner deCereenwich avec ses innombrable entrées de poissons qui produisaient un si bel effet dans les réclames des grands journaux est' etijourd'hui compléteinent distancé. — Paris et Londres peur eingt-einq francs! Je n'ai pu, per ma part, résister à la tentation, et, sans trop me fier pou/tett l'éloquence timbrée des affiches, j'ai voulu me rendre compte de Ce . bon marché qui me- paraissait fabuleux. J'ai done pris un billet pour le train de plaisir qui est parti lundi, 5 août, pont dondres par la voie du Havre. see neuf beeires,Peithareadere du chemin de fer présentait le tableau le plue orikiel, le plus diapré qui se pet voir. Tous les excureionistentaiet nu rendez-vous. Il y avait là des familles entières ;idésartiste, des militaires, des boutiquiers, des ouvriers, desieura; bref ,' nette caravane était, en quelque sorte, l'arche de Noé de la sdciete parisienne. De Paris à Rouen de Rouen au Havre, le trajet s'accomplit très-heureusement 'et vite. Au Havre, où le train arriva vers quatre heures, il fallut attendre jusqu'à dix heures notes embarquement sur l'Express, qui devait nous porter à Southampton. Dans quel singulier pays vivons-nous! Figurez-vous, monsieur, que la police se crut obligée de faire comparaître devant elle chacun des paisibles voyageurs qui s'apprêtaient à s'embarquer sur l'Express, et de lui demander ses nom, prénoms, profession et adresse; formalité qui dura près d'une heure et demie, et à quoi bon? — Franchement, il serait temps d'en finir avec ces habitudes paperassières qui viennent à chaque instant, dans notre bienheureux pays, se mettre à la traverse de nos moindres mouvements et qui n'épargnent pas môme ces voyages de plaisir, les plus innocents du monde! Nous espérons bien que ce luxe inutile et vexatoire de précautions administratives sera rayé du programme des prochaines excursions. Voilà enfin tout le monde à bord de l'Express, 350 passagers environ. Nous saluons, en sortant du port, la vieille tour de François I.• et nous entrons en mer à toute vapeur. L'Express est un grand et beau bâtiment qui file aisément ses onze noeuds à l'heure. C'est, de plus, un navire presque historique; il a recueilli à son bord et transporté en Angleterre le roi Louis-Philippe, après la révolution de Février. La traversée, qui dureprès de onze heures, offrit peu d'intérêt; il faisait le plus beau temps du monde : mer calme, ciel étoilé; pas d'aune vent que celui de notre vitesse. Chances heureuses qui se rencontrent rarement dans les parages de la Manche. Le 6 au matin, après avoir passé devant les verdoyantes rives de I'lle de Wight et en vue de Portsmouth, nous arrivions au guai de Southampton. La police nous avait soigneusement comptés et enregistrés au départ de France; la douane fouilla nos malles et palpa nos poches à notre entrée en Angleterre : caractères infaillibles auxquels se reconnaissent les pays civilisés! Le douanier anglais qui nous visitait sumeesivement à meure que nous passions un à un sur la planche de débarquement exerça son office avec une parfaite urbanité de langage et avec une grande réserve de gestes : mais encore I... De pareils procédés sont-ils de notre temps? Un seul incident marqua la visite le douanier faisait surtout la guerre aux bouteilles d'eau-de-vie; il n'en trouva qu'une — la seule, je puis le dire, qui se fût embarquée sur le train de plaisir — entre les mains d'un excursioniste qui , plutôt que de la lâcher ou de payer ce droit, préféra l'achever en ' deçà de la frontière. L'agent du lise fut très-attrapé, mais l'entêté fraudeur n'en fut que plus... happy, comme disent les Anglais. Nos malles et nos personnes visitées, nous ne sommes pas encore admis à la libre pratique. Il faut payer un droit d'entrée de six pence (tie centimes) par personne. — SiO7pence I ce n'est pas milieux. — Assurément; mais comptez-vous pour rien l'ennui d'une station de près d'une heure dans un étroit corridor, où chacun se heurte, pousse, étouffe! et souvenez-vous que noue sommes attelés à un train de plaisir! Après un séjour de deux heures à Southampton, nous prenons le chemin de fkr de Londres. Les voyageurs sont placés dans des'engened eleende clame.' Or, ces wagons ne sont meut* /me dietdeefuette' et de dossiers en boie. La compte raiseMf de tous Mute à l'avantage des nôtres. Qu'on ne nous vendetac phis, comme on le fait sans cesse, le confortable . de Angrois., Non. /eget àLondres. La caravane se divise. Les une prennent leur liber eepdreent dans les hôtels ; les autres s'enrôleht sous une 'beefflinotiamune, à l'ombre de laquelle ils doivent manger; lio»fde£1ère) dormir, et surtout courir pendant trois jiturliedgeye t em fr. Pour qui menait tend te somme paraltra fort modique; mais on doit allante sellg sur seefling pour les voitures, pour les visiter moents, pour les moindres bagatelles, car, à tendre., tont ne exile, et ilifaut ouvrir, à chaque instant, la bourseetesi grande mie les yeux pour voie à la course les principaux quartkede ?immense Ville. Je n'al'MM' ntiorl dada de court récit, pour lequel vottejoul en; Mer, m'amer von félonnes , que de prémunir beinebnp es gentetteetre les promesses et contre le silence der P On se ffentdrait velentien qu'avec les 15 fr. do voyagé *6 fie de leur à Pesittetiefste,i eu peut pet» epemee . Brieuel . ' bardieseet route ou 'à le trialpitearellée boisements. Quel train de plaisir, el l'on allait s'exposer de confiance à jouer ce rôle de Bélisaire on de Tantale I — J'insiste sur ce détail, parce que j'ai vu pistoleur' exersionistes que les prospectus économiques avaient mis dans on cruel eutherme.

Nous restâmes à Londres trois jours pleine : à la rigueur, en courant du malin au soir, on peut se figurer qu'on voit Londres; c'est une façon de voir qui donnera aux amateurs des trains de plaisir une place à part dans la catégorie des voyageurs; je les classerais volontiers, ei je puis m'exprimer ainsi , à quelques millimètres au-dessus de ceux qui n'ont jamais voyagé que dans les livre, au coin de leur feu. — Mais ne soyons pas trop exigeant par le fait, on est transporté à Londres et on en revient; Londres NOUS LI vu, si vous n'avez pas vu Londres; voua avez fendu Pair à l'aller et au retour, au prix de 25 fr. ! Le vendredi 9 août, h six heures du matin, nous devions tous nous trouver à la gare du soUlh•western-railway,, pour revenir à Southampton et à bord de l'Express. Nous parttmee à l'heure dite, et, il faut rendre cette justice aux entrepreneurs des trains de plaisir, qu'ils sont toujours d'une exactitude impitoyable quand il s'agit de s'en aller. — Voua commencez à voir et à comprendre. — Vile, l'heure est sonnée ; partons. — C'est le marche, marche! du Juif errant. A onze heures donc nous étions embarqués; l'Express se dirigea vers la sortie du port; mate, pendant que nous sillonnions les rues de Londres, la Manche s'était fâchée; elle avait convoqué les nuages, les vents, les hautes vagues de l'Atlantique; le temps était mauvais, la mer assez grosse, surtout po pe des touristes qui, la plupart, n'avaient jusqu'alors navigué que sur la Seine aux borda fleuris. L'Express fut obligé de relâcher jusqu'à dix heures du soir, à l'abri de I'lle de Wight : quelques passagers allèrent à terre; mais on était fatigué, beaucoup de bourses se trouvaient vides, on s'accommodait fort peu de ce supplément d'excursion, de dépense et de temps perdu. Le navire reprit quelque animation au moment du départ. Le ciel cependant n'était pas trop rassurant. Chacun prenait ses dispositions pour la nuit, qui s'annonçait sous de noire auspices. Un petit groupe d'intrépides s'installa sur l'avant et entonna la Marseillaise et autres chants plus ou moins patriotiques, y compris la Carmagnole. Les patriotes et les basses-tailles ( celles-ci assez fausses en général, je ne dis rien des autres) abondaient dans la caravane. Les malheureux noue écorchaient les oreilles à chaque instant : en montant à bord, en débarquant, dans les chemins de fer, partout enfin, ils nous condamnaient à la Marseillaise! Celte dernière fois nous fûmes vengés! A mesure que nous nous éloignions de Ille de Wight et que nous entrions en pleine mer, les choristes diminuaient sensiblement, les voix chevrotaient; bientôt, comme dans les Templiers, e les chants avaient cessé. La nier, ennuyée sans doute de cette harmonie malsonnante qui troublait l'harmonie de ses vagues, envoya à toue 'nos patriotes ce mal tant de foie décrit et si triste à décrire, auquel les chrrurs les plus solides ne résistent pas. Les deux tiers des passagers avaient le mal de mer. Le beau temps de la première traversée les avaient rendus trop confiants. Quelle nuit, bon Dieu I surtout pour les pauvres femmes, qui, étendues sur le pont, rendaient l'âme I Quel train de plaisir I Le soleil, se levant derrière un rideau de nuages gris et sales, vint éclairer un tableau que je renonce à peindre, et des visages qui rappelaient ceux des pestiférés de Jaffa. Il était temps que le Havre nous recueillit dans son port, après une traversée de près de douze heures ! Du Havre à Paris , sommeil presque général dans les wagons. VOUS, monsieur, l'esquisse d'un train de plaisir. Je ne veux assurément pas décourager les futurs excursionistes. Londres vaut hien un peu de fatigue, et la fatigue passe si vite. Mais encore est-il juste de placer autant que possible la vérité en face des prospectus, et surtout, puisque c'est par l'extrême bon marché qu'on nous tente, de'dire sincèrement ee qu'il en coûte pour faire le voyage d'outre-Manche. Je n'ai pas eu d'autre but. Veuillez agréer, monsieur, etc. C. L.

La Vile des Eaux. Les bains de mer de Normandie. — Trouville, — Dieppe, — le Tréport et Eu. V. T ()UVULE. II y a peu d'années, quelques grandes dames, lasses de se meurtrir les pieds aux galets de Dieppe et d'y partager avec un profane vulgaire des plaisirs trop connus et stéréotypés en quelque sorte pour chaque saison , résolurent de faire une petite église et se mirent à chercher 0& de nager el:Peoe,retivwetk. Le capitaine féminin de cette exploration côtière eut le bonheur ou l'adresse de découvrir Trouville, petit port du Calvados formé par l'embouchure de la Touque, à quelques lieues de Honfleur, derrière la délicieuse côte de Gràce, et en vue de celle du Havre. Je dis l'adresse, car on assure que la spéculation où ne se glisse-t-elle pas? — ne fut pas étrangère à cet heureux hasard. Quelques-unes de ces dames— ou leurs maris — possédaient des terrains au bord de la mer, — terrains sablonnenx et stériles qui ne valaient pas un franc le mètre; d'autres en achetèrent. On construisit sur ces landes des maisonnettes sous couleur de pavillons de plaisance. On entraîna, l'été, dans ce lieu de déportation volontaire, d'abord quelques amies qui en arneaèrent d'autres. De retour à Paris , on vanta à ses cavaliers, entre deux valses, les délices agrestes et inédites de la nouvelle celonie. On ne concevait plus comment on avait pu, pendant dix ans, suivre obstinément à Dieppe les femmes de banquiers et les avoués en vacances. Trouville seul, Trouville for ever I c'était beau de sauvagerie, de naïveté; c'était nature! Les têtes artistes s 'échauffèrent; les amants de la couleur attestèrent Neptune qu'ils suivraient au fond de leurs sables le char de ces nymphes marines. On se souvint que MM. Isabey et Mozin envoyaient depuis quelques années de fort jolies vues prises à Trouville. Quelmuss feuilletonistes, habilement gagnés à la croisade anti-dieppoise, commencèrent d'exalter sur parole les charmes pittoresques de ce Botany-bay de l'High-lite; la vogue vint, la foule accourut. Il fallut vite et vite lui faire des maisons; les terrains décuplèrent deeeleur, et les bains de Trouville furent fondés.

Aujourd'hui, Dieppe, l'oeuvre de prédilection de madame la duchesse de Berry, a une rivale et une rivale qui la menace sérieusement dans sa prospérité thermale. Ce n'est pas que Trouville ne justifie à certains égards ce grand succès et cette subite concurrence. Le hasard — si c'est le hasard, — a parfaitement servi ces dames. Le port imperceptible dont elles ont fait choix a tout le caractère dont peut se glorifier un village normand parfaitement barbare; mais, hâtons-nous, car la truelle et la civilisation vont vite, et, sous peu , la retraite maritime de MM. Mozin et Isabey ne sera plus reconnaissable. L'arrondissement de Pontl'Evéque, auquel appartient Trouville "r' est un des mieux doués de l'antique Neustrie, et les environs immédiats du bourg méritent bien d'être explorés. Par 'un caprice et une faveur exceptionnelle de la nature, l'air de la mer y laisse germer non ces pousses rabougries, non ces arbres malingros qui contristent l'oeil dans le rayon de la plupart des autres plages, mais de nobles et vigoureuses plantations, pleines d'ombre et dé sève, qui, défiant le vent du nordouest, descendent du haut de leurs collines et viennent ge mirer dans l'eau salée, étonnées sans doute de s'y voir, comme le doge de Gènes à Versailles. Pour le village , je l'abandonne à la critique dieppoise. Il y a dans la langue française un monosyllabe expressif qui caractérise assez bien ces agglomérations de huttes. Kpart le quai de la Touque, assez riant et fort long, qu'animent çà et là de jolies maisonnettes et des chaumières d'opéra, la bourgade n'est qu'un écheveau de rues sombres et un amas de constructions prosaïques sans symétrie et sans beauté. Les costumes n'y ont point de cachet spécial, et on n'y remarque aucun type digne de fixer l'attention, à moins qu'on ne veuille absolument considérer comme tels les mariniers du port et les pêcheuses d'équilles ou de crevettes, qui n'ont d'autre beauté sui generis que des jambes noires et nues, une robe sale et un épouvantable accent. Mais Trouville, en revanche, a sa grève douce comme un tapis d'hermine. C ' est là sa grande et incontestable su- , périonté sur Dieppe. A Trouville, plus de galets ; plus qu'un lit de sable fin et dense aux atomes vitrifiables qui resplendissent au soleil. La mer, moins belle qu'à Dieppe, se retire au loin dans son reflux; par les grandes marées, il n'est pas rare de la voir entièrement disparaisse : plus vite aussi, plus impétueuse, elle accourt et moutonne sur cette plage unie comme une allée de jardin. Quelques rochers, nids de crabes et de congres, couverts d'un goémon visqueux et noirâtre et déchiquetés par la tourmente en stalagmites dures comme l'acier et brunes comme la pierre d'aimant, tranchent seuls de ton et de consistance sur cette marine sablonneuse. Ses falaises ne sont point abruptes comme celles de la patrie d'Ango; elles s'étagent en divers plateaux jusqu'à d'imposantes hauteurs couronnées d'arbres entre lesquelles glisse et serpente la jolie route qui conduit à Honfleur et à la côte de Grâce; au nord-est se profile en masse gigantesque le promontoire élevé que termine le Havre, dont on est séparé seulement par l'embouchure de la Seine, et dont les phares allumés se confondent la nuit venue avec les premières étoiles. Il n'existe point encore à Trouville d'établissement de bains proprement dit. Quelques douzaines de petites tentes en coutil rayé font tous les frais de cette installation récente. Quelques-unes, montées sur roues, servent à brouetter le baigneur à la vague si la montagne liquide ne vient point assez vite. Souvent aussi les guides-baigneurs, reconumables à leurs vareuses de laine rouge, 'font l'office de.véhicules , et transportent à bras dans la mer les paralytiques et les femmes. Ces pauvres gens font là un froid et dur métier. La façon dont ils précipitent leur fardeau la tête la première au milieu du flot écumeux ne laisse pas d'avoir un certain imprévu réjouissant pour le spectateur. On faisait à Trouville , quand j'y prenais les bains, une quête pour un guide-baigneur qui s'était luxé les vertèbres lombaires à transporter ainsi à bras lin immeuble vivant, plus d'un quintal métrique sous la forme d'une dame trop puissante. Comment ces baigneurs peuvent tenir toute la journée dans un milieu où les plus vigoureux d'entre les autres hommes ont peine à séjourner plus de dix minutes, c'est ce qui semble assez difficile à comprendre. L'habitude ne suffit pas pour expliquer le phénomène : il faut y joindre l'usage des vêtements de laine, mauvais conducteurs de calorique sans lesquels les infortunés perdraient avant la fin du jour jusqu'au moindre rayon de leur fluide vital, et que je ne saurais trop dès lors recommander à tout baigneur. Ainsi que je l'ai dit déjà, aucune limite bien expresse ne marque le domaine thermal des deux sexes. Comme Achille chez Lycomède , on voit çà et là un mari, un jeune père, mêlés aux groupes des baigneuses, et y outrant nft cours de natation a l'usage de leurs femmes ou de 'euh filles. Ce pôle-mêle de l'immersion n'est point potinles célibataires, qu'on tient naturellement à distance 'respectueuse, moins par la crainte du danger, je pense(une-Mt:tne en costume de bain est à l'abri du mauvais oeil), que pottr les inciter à chérir et souhaiter les noeuds légitimes. Du res, pas de terrasse ni de galerie sur le bord pour tontempleleM évolutions aquatiques, et c'est vraiment dommage potir les jeunes Anglaises, qui font de cette aimable 'Tué leur plus cher passe-temps à Dieppe. Le salon de Trouville ne mérite pas ce nom. Il Occupe une maisonnette dont l'Océan à mirée haute vient mieeefois baigner le pied, et où l'on trouve un mauvais billera, un cabinet de lecture et une salle de 4ai de fddireension d'une chambre d'étudiant, où deux fois par stemaitie la société des bains pense danser au piano. Au rest'e, la'" te d'abonnement s'enorettlIrde noms fort aristocrate u. taie les patroneshes trh: , r4 uvi. è , on cite ffitd , 'Ibchesee de R.... et madameŒW.::. i fit Mit enciffrleur mvillon sur la plage et leur canot dans le port, madame dé' e ..... et quelques autres nobles dames auxquelles se ont adjoints ... .... des


L' ILLUSTRATION, JOURNAL UNIVERSEL.

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gentillemmes de la vraie roche. M. le duc Pasquier et plu- dont le Farmer's Magazine donne la description dans son deux autres bâtiments qui contiennent environ quarante Meung notabilités parlementaires ont aussi à Trouville leur numéro de juillet. têtes de gros bétail. L'est ta méthode aujourd'hui préconisée Maison de campagne. Le parquet de la Bourse et la Myremill est en Écosse, dans le comté d'Ayr. Le fermier, par les meilleurs engraisseurs anglais. Il set tout naturel de Banque commencent à s'élancer sur ces illustres traces, M. James Kennedy, cultive là cinq fermes, environ 700 acres supposer que le bétail doit se trouver plus content d'avoir ibluidonnant Dieppe aux courtiers marrons, sauf toutefois de terres labourables (près de 300 hectares); le tout est un tant soit peu de liberté de se mouvoir et de choisir sa N. de leollischild et sa dynastie, qui paraissent demeurer R- drainé. Ce qui ne l'avait été d'abord que superficiellement l'a place pour se coucher, au lieu d'âtre tenu a l'attache dans été de nouveau à quatre pieds de profondeur : c'est le mini- une stalle et de ne se coucher que sur une très-étroite peeal aux anciens souvenirs et à la ville de Madame. Une sorte de grange, intitulée thaltre, attire quelquefois mum convenable, à ce que pense M. Kennedy. Le sol est de tite place toujours la même ; et c'est un fait bien connu que de malheureux bateleurs ou de tristes virtuoses ambulants nature variée. Les bâtiments de Myremill sont sur un sol le contentement de l'animal amène une amélioration rapide maigre, le reste de cette ferme est en terre forte. Il y a une dans sa constitution physique. Il faut, il est vrai, plus de qui jouent ou chantent dans le désole. C'est justice, mais le spectacle, fût-il infiniment meilleur, n'obtiendrait pas plus petite plaine qui se compose d'un marais desséché et d'un nourriture lorsqu'on lui permet de prendre un tant soit peu riche sol &alluvion. Les autres fermes ont des terres de té- d'exercice, si l'on peut qualifier exercice le mouvement de succès. En venant à Trouville, on a de parti pris renoncé nacité moyenne et qui ont été soumises à une excellente culà toutes les jouissances de la civilisation; il est convenu qu'il se donne dans une boxe; maïs on est dédommagé parce ture depuis longues années. qu'on tombe en pleine barbarie et qu'on se donne pour quelque l'engraissement se fait plus vite et dans un degré de Les bâtiments de Myremill occupent une position élevée, que temps les douceurs de la vie sauvage. Le but est on ne rapidité correspondant. On a souvent prétendu que le bétail quoiqu'elle ne soit pas le point culminant de toute l'exploi- nourri en boxe devait de toute nécessité être tenu en un peut mieux atteint; je n'ai pas encore vu de séjour d'eaux où tation. Le vieil établissement était assez bien adapté au sys- état de malpropreté. Les boxes de Myremill donnent à ce les liens habituels de sociabilité fussent relâchés ou plutôt tème de prairies artificielles tel qu'on le pratique ordinairesupprimés et rompus de parti pris comme à Trouville. Chapréjugé un démenti complet, ceux qui vivent là en boxe cun vit chez soi et pour soi. L'esprit de caste règne et gou- ment; mais il était loin de réponure aux besoins du système sont aussi propres et ont le poil aussi luisant et net que ceux verne dans la république maritime. Il y a à Trouville le d'assolement et aux autres améliorations que, depuis un an qui sont tenus dans les stalles. La véritable objection contre et demi, le propriétaire et le fermier sont convenus d'introfaubourg Saint-Germain et le faubourg Saint-Honoré. Les ce système, c'est qu'il demande plus d'espace et plus de frais duire. On a dû construire de nombreux et grands bâtiments de construction, comme aussi plus de litière, et que la disgentilshommes se divertissent à aller marchander leur poisadditionnels. — C'est.d'abord le bâtiment a fourrages : il a tribution de nourriture est moins facile; en outre, comme son sur le port; les Anglais, à voir peser leur viande, soin 66 pieds de long sur 22 de large; il reçoit les turneps et les excréments liquides, au lieu de s'écouler à ia fosse, domestique qu'au reste ils ne négligent nulle part, et les femmes à faire chaque jour trois toilettes somptueuses à les autres matières alimentaires pour la consommation cou- sont complètement absorbés par la litière, il y a plus de rante. Deux larges portes charretières y donnent entrée. Il huis clos. Comme échantillon du raffinement de barbarie main-d'oeuvre pour leur transport, main-d'oeuvre à laquelle est pavé en briques. Là se trouvent-le hache-foin, le laveur on ne peut substituer le travail de la vapeur. Les boxessde systématique auquel est parvenu Trouville, il suffira de dire de turneps (washer-turneps) et le coupe-racines. Ils sont en que le seul pâtissier de l'endroit, le Félix de la Bourgade, M. Kennedy, qui sont construites pour recevoir deux finiest un étalier-boucher. Un mouton pendu par les pattes in- communication avec la machine à vapeur, qui est de l'autre maux, ont treize pieds sur dix. C'est-à-dire qu'un bâtiment côté de la cour, par une conduite souterraine. Le coupe-foin qui peut recevoir vingt animaux dans des boxes en recedique la demeure de cet industriel. C'est là que les marquises est celui de M. Comice et coûte 44 livres (350 francs), pris vrait trente dans des stalles. Ajoutons que, s'il en faut croire 'vont faire collation. Sur une table on trouve des gigots et sur dans les ateliers. Cet instrument, dont le brevet date de certains cultivateurs, la paille , bien qu'elle ne contienne l'autre des tartelettes. Mais des loups de mer comme ces que peu de principes nutritifs, peut recevoir un emploi dames ne sont pas pour se laisser rebuter par ce ragoût à 4847, a valu à son inventeur la médaille à chaque exposition agricole où il a figuré. Un homme suffit a son service, plus avantageux que celui d'être tout simplement foulée aux l'allemande. et il coupe le foin en bribes d'un pouce de longueur avec pieds pour recevoir les excréments. En la hachant et la J'ai dit loups de mer, et en effet ces dames passent une mêlant aux aliments cuits l'hiver, et à de la bonne herbe portion de leur vie à se promener à la voile sur la Touque une rapidité très-remarquable. Le laveur de racines est d'invention américaine ; niais il a reçu de grands perfectionue- fraiche l'été, elle forme un lest qui remplit la capacité de la ou à croiser le long de la plage. L'une d'elles commande l'équipage et dit, je pense : Mille sabords! si la manoeuvre ments de M. Young, mécanicien, qui a fourni toutes les panse du boeuf et le force à un travail plus complet de run'est pas bonne; le capitaine fume à son bord, laissant aux machines qui fonctionnent à Myremill. A l'extérieur, c'est mination. On l'emploie aussi quelquefois comme un léger asun long tube cylindrique qui a une très-forte inclinaison ; à tringent qui agit sur les entrailles, lorsqu'un usage trop matelots la même liberté, et les gabiers reconnaissants lui continu des turneps ou du ray-grass d'Italie les a relâchées. confectionnent des cigarettes. La franchise du port de Trou- l'intérieur, c'est une vis d'Archimède à laquelle un conduit Toutes ces considérations militent en faveur du système de ville y amène toutes sortes d'armateurs. Je sais un avocat fournit de l'eau abondamment. On jette par l'ouverture d'en de Rouen qui y passe tout son été et s'est fait pécheur de haut deux ou trois racines à la fois, et il n'y a pas à se re- la stalle et de la préférence à lui donner lorsqu'il s'agit de construire à nouveau ou de remanier de vieux bâtiments harengs. Il vend sa pèche, et l'on estime qu'il gagne plus à poser; le mouvement de rotation les entraîne jusqu'à l'autre bout, par lequel elles sortent parfaitement lavées. Des élé- d'exploitation. écouler son tonnage que ses plaidoiries. les Myremill élève et engraisse environ 460 tètes de bétail, Pour les voyagea en terre ferme, il existe dans le bourg vateurs et une toile sans fin, enduite de gutta-percha, à quoi il faut en ajouter plus d'une vingtaine nourris dans deux ou trois vénérables , coches que chacun loue à tour de livrent au coupe-racines, qui termine la besogne. Deux perrôle. A Trouville, la promenade -est la première, pour ne sonnes, dont l'une fournit au laveur et dont l'autre déblaye les autres fermes. Les animaux que M. Kennedy livre au pas dire l'unique ressource. A part les grands souvenirs his- à la pelle les racipes coupées, préparent en moins d'une marché se vendent constamment plus cher que ceux qui y sont présentés d'ailleurs. Ces magnifiques bâtiments sont, à toriques, et au point de vue purement pittoresque, les envi- heure et demie la nourriture pour 200 tètes de gros bétail. vrai dire, une véritable manufacture de viande de boeuf. rons de ce petit port ne le cèdent pas à ceux de Dieppe: Le _ Laver les racines est un point très-important dans les terres Le bâtiment de cuisine, celui où se prépare la nourriture fortes et sous le climat humide du comité -d'Ayr. Avec la château de Beaumont, la route de Pent-l'Evéque, le vallon du bétail, est pavé en briques, comme tout le reste. D'un côté de Hennequeville offrent des aspects 'imprévus et d'une combinaison de ces deux instruments on n'a pas à dépenser sont disposées quatre chaudières où l'on fait cuire la graine plus de main-d'oeuvre qu'il n'en faudrait pour servir le beauté toute spéciale à cette banlieue•de mer si remarquablement boisée. Mais le meilleur but d'excursion est sans coupe-racines seul. Les wagons à turneps sont en métal, ils de lin par l'introduction d'un jet de vapeur condensée prise contredit le Chalèt, ravissante propriété de M. Ulric Gut- ont quatre roues; le train de devant se meut comme celui à la machine à vapeur. Il suffit pour cela d'une demi-heure. Une fuis cuite , on la jette toute chaude sur le foin haché, d'un chariot et ils peuvent tourner aisément. Les trois aptioguer. Pour s'y rendre, on traverse une foret montueuse pareils et leurs accessoires 'sont établis de manière à s'en- la paille, les féveroles ou l'avoine concassées ou enfin sur toute pleine de mystère et de fontaines sacrées, de grandes les aliments auxquels on veut la mélanger. Le tout reste lever pendant-Pétée. où ils n'ont rien à faire, et le bâtiment futaies et de clairières tapissées d'un vert-tendre qu'émaille étendu sur le plancher, ainsi que le prescrit M. Warnes , une flore sauvage incomparable. Un petit parc de sapins reçoit alors la nourriture en vert. jusqu'à ce que la paille et le foin sec se soient bien impréLes deux étables sont construites en équerre aux deux exest aux abords de la maison, entourée de pelouses et perdue dans les fleurs. Ce Chalet est un vrai chalet, avec les bal- trémités du bâtiment -à fourrages; chacune peut recevoir gnés des principes mucilagineux de la graine de lin. En rapport immédiat avec la machine à vapeur se trouve la cons de bois et le toit en degrés. On pourrait se croire à la cinquante-deux tètes de bétail, placées par deux rangs, avec porte d'un riche montagnard helvétique. Mis, en risquant un passage au milieu de six pieds de large ; plus, de chaque machine à concasser les céréales et féveroles et la graine de • un oeil tant soit peu indiscret à travers les châssis vitrés, on côté un couloir de service devant le front des animaux, le- lin. Là aussi se trouve une scie mécanique pour couper le quel couloir a quatre pieds et demi. Chaque étable a trois bois dont on a besoin pour le service des fermes. aperçoit le piano, les statuettes, les objets d'art, les livres, Tout le drainage des bâtiments vient aboutir d'abord à un portes (deux pour lés couloirs, une pour le passage du miles meubles confortables, tout ce qui témoigne d'une vie fapetit réservoir où toutes les matières solides se déposent, lieu ) qui débouchent dans le lieu des fourrages. A l'autre cile, intellectuelle et élégante. Cette gracieuse demeure oclaissant les matières liquides se rendre à une fosse couverte bout, une porte qui répond au passage du milieu sert à l'encupe le plus haut point de la colline. Le bois tourne autour qui est tout auprès. Cette fosse a 48 pieds de long, 14 de levement du fumier. Le passage, les couloirs et les stalles où du Chalet, et, par une pente rapide, se déverse jusque dans large et 45 de profondeur. Une seconde fosse couverte est se tient le bétail, tout est pavé en briques posées à ciment la mer. Heureux l'homme de lettres, heureux l'artiste à qui de même longueur et largeur sur 44 pieds seulement. Les sur le sable, comme pour le bâtiment à fourrages. Les wal'indépendance, le meilleur des Mécènes, a fait de ces loisirs matières liquides, au moyen d'une pompe manoeuvrée par gons alimentaires roulent avec la plus grande facilité. A la dorés 1 Le seul mal, c'est qu'une fois dans sa maison sabine, la machine à vapeur, sont transmises de la première fosse à place occupée par chaque animal, les briques sont disposées ayant tout à souhait, hors ce peu de nécessité si nécessaire, la seconde, où on les étend d'eau selon leur intensité et ce de manière à forme une légère concavité centrale, et la briil cesse trop souvent d'écrire ; et c'est, je crois, ce qui arl'état de la température, et tout est disposé pour qu'elles que qui occupe 'Ise centre est percée de trous par lesquels rive à M. Ulric Guttinguer. toute la partie ligeide des excréments s'écoule dans un con- aillent se décharger sur les champs mêmes. Il est clair que Les hôteliers de Normandie jouissent d'un renom d'avidité tout cela n'est possible qu'à la condition d'avoir de l'eau en duit qui se décharge-dans la fosse à purin. Des tunnels de proverbial et mérité. Ceux du Havre, de Rouen et de Dieppe abondance; une conduite de tuyaux en amène d'un maintiennent et justifient de leur mieux cette antique répu- trois pieds carrés, potir l'admission de l'air, sont construits très-grande niveau un peu supérieur et d'une distance de moins d'un mille. tation; mais je n'hésite pas à les proclamer des modèles de sous chacun des quatre couloirs qui font face au bétail. Aux Un système de tuyaux de fonte est déjà établi pour disorivertures avec des ven. deux extrémités sont ménagées des p robité austère auprès de lems compatriotes et émules de tribuer l'engrais liquide des fosses à 350 acres de terrain. Trouville-sur-Mer. Non-seulement ceux-ci, sauf honorables taux pour régler l'admission de l'air. Chaque stalle a en ouIl y a des robinets d'arrêts au centre des pièces de terre , tre sa conduite d'air prise sur le tunnel. L'air vicié est emexceptions, pressurent sans Ménagement leurs victimes, généralement pour chaque dizaine d'acres. Veut-on donner mais ils ne les nourrissent point. Ils les revendent collecti- porté par la ventilation et s'échappe par la toiture. Chaque l'engrais à un champ, on attache au robinet lé plus proche vement à un sous-entrepreneur de victuailles qui traite son animal a son auge en pierre, et toutes communiquent de la suite nécessaire de tuyaux de conduite en gutta-percha. 'office comme une sinécure et inflige à Ses pensionnaires le l'une à l'autre par une ouverture à six pouces du fo y, ,en avec le tuyau de con- On commence par décrire un cercle autour du robinet, et lent supplice d'Ugolin. On m'a cité à cet sujet un mot vrai- les mettant aussi en communication l'on étend le cercle de plus en plus en ajoutant successiveToutes s'emgutta-percha. duite d'eau au moyen de tubes de ment sublime d'un hôtelier de Trouville. Un gentilhomme ment à la suite un tuyau flexible de plus. Avant la découlégitimiste, qui porte un nom des plus connus dans les fastes plissent à cette profondeur de la manière la plus facile. L'eau, verte de la gutta-percha, il n'y avait point eu à songer à de la Restauration, s'était établi sans défiance chez ce Ro- fournie en abondance trois fois ou même plus par semaine, un arrosement de ce genre. C'est la seule substance qui à toutes les conduites et aussi à celles s'il en est-besoin les lando des aubergistes. Au boutd'une semaine, la note s'éleréunisse au degré absolument nécessaire deux qualités de vait au taux le plus invraiseeleble, quelque chose comme souterraines pour les excréments liquides, permet' d'entreteforce et flexibilité extrêmes. Le liquide est de la sorte protrois louis par jour. Refus deepeyement; choix d'un arbitre , mir la propreté la plus rigoureuse. En entrant dans ces éta- jeté à la distance de 120 pieds, ce qui n'empéche pas la bles, on est frappé agréablement de leur grandeur et de leur • né.céesairemeetatouvillaiss mais qui, scandalisé lui-môme excellente tenue. Elles ont 94 pieds de long sur 33 de large machine iivapeur, qui est de la force de douze chevaux, de d'une telle rapùcite, la reprochait, tout doucement à son comet 44 de hauteur. Les murs sont revêtus de lattait et de plà- fournir sur un autre point encore assez de force pour faire père raubeffistre es Mépager côté gens-là, lui dit l'hôte, al-e tre. Le toit, percé d'ouvertures garnies tas persiennes gui père marcher la machine à battre. C'est une lourde pluie qui lons donc-1 7 1s ont (aie tant de mal à la France 1 — Vou la neige tombe sur le sol et le pénètre aussi profondément que ferait avez raison, ■ dit l'Arbitre, 'vil= par tant de libéralisme , livrent passage à l'air et n'admettent ni la pluie ni (la môme disposition que dans les séchoirs de certaines usi- la pluie du ciel. Un homme pour diriger le jet et en assurer Feux Moue& et il condamna M. de nes industrielles); leur donne un aspect presque gai. Les une égale distribution sur toutes les parties du champ , et deux étables sont garnies de stalles pour recevoir 404 Lettes un jeune arçon pour l'aider à mouvoir les tuyaux; voilà tout ce qu il faut de main-d'oeuvre, la machine à vapeur et debétail; les animaux y trouvent repos parfait et propreté Bevne agricole. complète : aussi ils s'y portent à merveille et engraissent à la pompe foulante distribuant ainsi de l'engrais à dix acres vue d'oeil. Les plus grandes stalles ont de sept pieds dix pou- par jour, à raison de 8 à dix tonnes par acre. Il n'y a point Voulez-vous que nous visitions aujourd'hui une ferme ances à dépt pieds et demi (mesures anglaises) ; elles vont en de dangers que les tuyaux souffrent 'd'une pression trop glaise, une de ces fermes où le capital abonde, et où par élevée, même dans le cas où quelque obstruction empêchediminuant de grandeur, de manière à pouvoir recevoir des conséquent humaine a le moyen (l'appliquer rait la décharge du liquide. Un tube de sûreté, construit en animaux de différentes tailles. • toutes. les théories' auléboratrices , tous les modes d'éparte Système de la boxe au lieu de la stalle se pratique dans tonte, sur le même principe que les tubes de sûreté qu'on gner le tempa et da main d'oeuvre? Suivez-moi à Myrelnill,


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applique dans les laboratoires aux appareils pour les manipulations chimiques, est mis en communication avec les tuyaux de conduite, à très-peu de distance de la machine à vapeur. C'est principalement dans la distribution de l'engrais liquide que M. Kennedy est si fort en avance sur M. Huxtable. Chez ce dernier cet engrais est conduit par des tuyaux à des citernes, distantes de deux cents mètres l'une de l'autre, et on le puise eu tonneau dans chaque citerne pour l'épandre sur les champs à main d'homme. Ce système de machine à vapeur, de pompes , de tuyaux de conduite parfaitement établi, il est évident qu'il s'agit d'en obtenir la plus grande somme de travail possible. On se propose à Myremill d'essayer de faire dissoudre dans l'eau une grande partie de l'engrais solide, de forcer cette solution dans la conduite de tuyaux, et d'épargner ainsi une grande dépense de main-d'oeuvre et de travail- des chevaux. On tiendra les animaux , qui ont un plancher propre et sec, sur le moins de litière possible ; les excréments solides, auxquels alors ne se trouvera mêlé que peu de paille, seront conduits à une grande Tosse , où l'on n'introduira que l'eau

nécessaire pour obtenir une solution d'une densité très-forte, aussi forte que le travail des pompes pourra le permettre. Le rapport duquel nous extrayons ces détails se termine par un article fort important, l'appréciation de la dépensa. Il paraîtrait que dans les fermes voisines on est dans I usage de compter pour frais d'établissement d'une étable recouverte en toiture d'ardoises 5 livres par tête de bétail (445 francs) et qu'à Myremill la dépense ne se serait élevée qu'a 6 livres (450 francs). a Si l'on considère, ajoute le rapport, les avantages qui résultent d'une excellente distribution de jour et d'air, d'une ventilation parfaite, du travail rendu plus facile par des couloirs larges, solides et bien rou!enta , de l'état sain et sec dans lequel on peut tenir les animaux, ces avantages compensent largement l'excédant de dépense. Les bonnes étables en France n'ont aujourdliui rien à envier à l'Angleterre pour l'aération , la salubrité et l'excellente tenue du bétail. Malheureusement l'emploi de la vapeur, qui épargne si bien la main-d'œuvre, sera pour longtemps encore d'une introduction difficile dans nos ex-

ploitations agricoles, même les plus fournies de capitaux. La houille ne circulerait en France, où elle est rare, que chargée de frais de transport qui détruiraient tout I avsntap qu'il y aurait à s'en servir ; tandis qu'en Angleterre, où elle est abondante, elle arrive sur tous les pointe du territoire soit par mer en doublant une côte , soit par les innombrables canaux et voies de fer dont le sol national , moins vaste et mieux configuré que le nôtre, a pu se couvrir rapidement. Le fer et la houille, voilà les deux vanda trésors de l'industrie anglaise. Pour lutter avec elk , il nous faudra, nécessairement et avant tout, nous procurer ces puissante auxiliaires à meilleur marcha qu'aujourd'hui, ou apprendre à les économiser. Ne trouvez-vous pas remarquable le parti que les Anglais ont su tirer tout à coup dans la pratique de la découverte toute moderne de la gutta-percha? St le Français a le génie d'invention , il faut reconnaître que l'Anglais a un tact admirable pour trouver à l'instant ce à quoi chaque invention, éclose chez le Français, peut le plus utilement s'appliquer. SAIIIT-GSRMAIN Lsouc.

Forsan et Ittec olim meminisse juvabit. AVANT.

Aspice Pierrot pendu Quod librum n'a pas rendu, Si librum reddidisset Pierrot pendu non fuisse.

Dao aval» non dolcit alter. VIRA.

1.0 nalleriga. — Ce sers t113 gros bel homme. amour, ya

Jan nova progenier mie demiiiilur alio, Vioc. Le père.— Ce sera un garçon! pauvre petit chou t Je veux qu'il possède tout ce qu'il y a de plus conséquent en fait d'éducation.

netro , marche, à fanon asrielle. G. —Marche-t-11 donc bien, le petit chéri d son papa je loi ferai monter ma garde.

Si, tenté du démon, Tu dérobes. ce livre, Apprends que tout fripon Est indigne de vivre,

Kluidalov,, hochet ou 80111Aelie. R. 0. — Il est musicien, c'est clair; il apprendra le cornet episton.

Ineipe, paso. puer, ring «Ismer@ aradreet. Mao. Use Mole qui s'a pas d'enfant, — C'est mol mg lui apprendrai à parler; je Tales qu'Il 'Mt orateur.


L'ILLUSTRATION, JOURNAL UNIVERSEL.

Tu Marcellus trie.

thdeploced io erajaree. Hom. — Mon fils aurait-Il du goût pour la marine? le ne veux point me séparer de mon fila?!

Quodrupedants rene inG.... tr W. —Je le crois plutût porté vers la =salade; il sera charmant en hottlard.

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...... Si quid Turpa paras ne lu puereaosstriespaeris anses. Juv. En tttendant, sa jeunesse est confiée à des soins attentifs et vigilants.

— Male vois donc comme il joue bien de son talebeur; n'y a pas de comparaison comme il est plus avancé que le petit Citrouillard.1

Maxima debetue puero reverenlia. Jus. — Cré moutard, val toujours à voce interrompre quand on a quelque chose a dire. Sera-t-il embétant quand Il sera représentant du peuple.

Uteys,. Vic-rox Doon — Le peut du premier are fera manger les sens ; il tire toujours la queue d'azor à l'arracher. C't enfant-là mourra sur l'échafaud.

Vioc. /a première mafIreese.—Un enfaut qui n'aime pas la lecture est jugé; on n'en fera jamais ries. Ambo pare, elalibus, arcades amie. Viau. — Comme ma petite est grandie! — Pauvre enfant! elle est bien maigre. D'ailleurs, respire bien que re p s Sils ne grandira pas beaucoup. Tous les grands hommes sont petits.

Il Me teillEMLfi Pins rEneas.

ete

V1RG•

Le premier habit et le première cor monion.

4

&siffla nGns Vina. Il arrive un moment où l'enfant n'ayant plus rien à apprendre au rein de sa fouaille, on comprend qu'il est nécessaire de le fourrer au collége.

Pie mandas. o... .; me parait avoir les Contlez-moi ce jeune homme, monsieur — à devenir un crétin comme son pire. (bat) plus:brillantes disposer= •

Siete vassale. venir. od me. EV. — Madame noua ferons quelque chose de votre fils, c'est un enfant charmant Oul, monsieur l'abbé, quand il est sage.

Largo jas fit mita= flamine mem. VIRG.

Entrée au collége. — Sépuation. — Tableau. (La suite d un prochain numéro.)


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L'ILLUSTRÀÏICiN ; JOURNAL UNIVERSEL.

saint-simonisme a passé par là. Il y a passé, et il y a laissé quelques germes féconds, qui ont heureusement fructifié, une fois débarrassés de toutes les broussailles dans lesquelles Cours d'économie politique fait au collége do France par les étouffait l'esprit de système. Cette hauteur de vues, cette M. Michel Chevalier. — La Monnaie. — Un volumein-8. i haine de toutes les entraves de la vieille routine économique, Chez CAPELLE. cet amour du bien-être des masses, cette haine de la guerre De toutes les puiseences de la terre (ne vous effrayez pas et de tout ce qu'elle entrains, cette aspiration vers une sorte de ce début d'oraison funèbre) les plus universellement re- de république Industrielle et commerciale qui,4'étendrait connues et acceptées,. celles qu'on honore et qu'on recherdaneeout le monde, toua ces traits caractéristemies de l'esche le plus, sous tous les régimes, sous tous les gouverne- prit de M. Michel Chevalier n'ont-ils pas une torigne plus ou ment, c'est sans contredit l'or et l'argent. moine sainesimonienne ? Il s'est toutefois rencontré, de nos jours où tout s'est Sans doute il y a un peu à rabattre dans tout cela. Mais rencontré, des hommes qui, non contents de nier la légiti- le fond , j'ose le dire, ne m'en parait pas absolument mauvais. mité de leur empire, leur ont imputé tontes les misères, Ces caractères, ces tendances que nous indiquons e nous toutes les turpitudes d'une civilisation qu'ils ont dans une allons les retrouver dans le nouvel ouvrage de M. Michel sainte horreur. Ces économistes antimonétaires ne veulent Chevalier, qu'il est temps d'analyser. pas même nous laisser la monnaie de billon; ils ne seront Et d'abord qu'est-ce que la monnaie? contents et nous ne serons heureux, s'il faut les en croire, Voici la définition qu'en donne Aristote, ssrand économiste que lorsque noua n'aurons plus un sou dans notre poche. Et comme il est grand naturaliste, grand publiciste, grand méle fait est que , pour peu que leurs doctrines aient un léger taphysicien, grand critique, etc. : commencement d'exécution, la chose aura lieu radicalement « On convint, dit Aristote, de donner et de recevoir dans et tout naturellement. les échanges une matière qui, utile par elle-méme, fat aiséL'or et l'argent sont-ils donc si criminels qu'ils le veu- ment maniable dans les usages habituels de la vie. Ce fut lent bien dire? N'ont-ils pas, indépendamment de leurs quadu fer, par exemple, de l'argent, ou telle autre substance lités intrinsèques, une utilité réelle, incontestable? Serait-il dont on détermina d'abord la dimension et le poids, et facile de les remplacer avantageusement? Existe-t-il des qu'enfin, pour se délivrer des embarras de continuels mesuobjets, Boit naturels, soit de convention, qui puissent repré- rages, on marqua d'une empreinte particulière, signe de sa senter les valeurs produites ou consommées d'une manière valeur. » plus précise, plus uniforme, et, pour ainsi dire, plus loyale? J'ai souligné ces mots : utile par elle-méme; car c'est là le En un mot, a-t-on eu raison, ou a-t-on eu tort de choisir, de caractère essentiel de la monnaie; caractère qu'ont méconnu tout temps et dans tous les pays du monde, l'or et l'argent beaucoup d'économistee, qui l'ont considérée comme un comme la mesure et l'étalon du prix des choses? signe, tandis qu'elle est un équivalent. Le signe est ou peut Voilà les questions que M. Michel Chevalier examine d'aêtre purement de convention ; l'équivalent doit avoir une bord dans ce traité de La Monnaie, et il ne faut pas le lire valeur réelle et naturelle, unanépte intrinsèque. longtemps, ni être,un économiste bien profond, pour reconL'or et l'argent ne valent donc,pas seulement parce qu'ils naître qu'en fait et en droit, in omnibus modes et figuris, sont une monnaie, mais parce qu'ils sont l'or et l'argent. l'or et l'argent ne sont pas du tout, des métaux à déaaigner, C'est parce qu'ils avaient une valeur reconnue qu'on les a qu'ils nous ont rendu et peuvent nous rendre encore d'imchoisis pour serviette monnaie, et Locke s'est trompé grosmenses services. sièrement, comme l'a remarqué Law, qui, lui-même, a ouMais M. Michel Chevalier, ne s'en tient pas là. Son livre blié en pratique ce qu'il avait animé en théorie, Locke est'une histoire,complète de l'or.et de l'argent, de leurs s'est trompé, disons-nous lorsqu'il a émi opinion : s cette origines, des sources d'où ils proviennent, et dont l'auteur que le commun consentemént des hommes avait assigné une nous retrace la découverte; dee procédés par lesquels on les valeur imaginaire à l'argent.à cause de ses qualités qui le obtient, des événements qui en ont tour à tour accru ou rendaient propre à la monnaie. diminué la quantité, du rôle qu'Use jouent dans l'économie C'est, en partant.de çe poirifedevue, qu'on arrive à cette politique des divers États, dont ils ne font pas, mais dont ils idée funeste, que les enonneiee me sont que des signes de déterminent et précisent la richesse. convention, et que par conséquent, el est au pouvoir de • Ceux qui n'ont pas assisté au cours de M. Michel Cheval'homme et des eouvementealeiebanter, de varier et de lier, ceux qui ne veulent qu'avoir une idée des choses, pour multiplier ces signes au gré de leurs besoins ou de leurs en causer, comme dit M. Jourdain, avec les honnêtes gens, fantaisies. tifs p,• ne seront pas peut-être fâchés que nous leur parlions de ce De toua les malanelede 'Pnbt >iller et l'argent sont ceux livre un peu longuement. Il n'est pas des plus petits, et tput dont la valeur varie le, mens, bien qu'elle soit loin d'Uns le monde n'a pas aujourd'hui le loisir de lire un traité d'éinvariable. Mais cesivariations.ne,s'opèrent que lentement conomie politique de six cents pages. Je voudrais donc, si et insensiblement ; il n'en est pas de même du platine, dont je puis, en extraire en deux articles la moelle, la quintesle gouvernement russe a tenté de faire une monnaie en 1828. sence, non pour dispenser d'y recourir, je n'ai pas cette D'abord on en use dans les besoins de la vie bien moins que sotte et injurieuse prétention, mais pour le faire connaître de l'argent et de l'or, ce quilui ôte une partie de sa valeur suffisamment aux lecteurs pressés, pour inspirer aux autres- naturelle eensuiteedest tereeiller, et ne satisfait l'envie d'en étudier de près tous les curieux détala, toutes pas, par conséquent, à l'une- des conditions d'une bonne les judicieuses observations. monnaie ' qui doit se fabriquer à peu de frais. Un mot d'abord de l'auteur et du professeur. L'or et' l'argent réunissent encore ces avantages, d'être Je l'ai vu monter pour la première fois dans cette chaire où aisément transportables, aisément divisibles, de présenter il remplaçait l'illustré Rossi, et je dois dire, en conscience, un corps homogène et inaltérable, de recevoir sans effort et que jamais avocat stagiaire, jamais ingénue du Gymnase de conserver indéfiniment une empreinte délicate, de donner n'a plus complétement subi les funestes effets de l'émotion un son clair, sui generis, comme le son argentin de la pièce inséparable d'un premier début. Il y avait foule ce jour-là d'argent, de posséder une pesanteur exceptionnelle, comme au collège de France; d'anciens pères, d'anciens frères y celle de l'or, toutes qualités qui garantissent la libre circuétaient accourus ; j'y ai vu en gants dance M. Eugène Ba- lation, la netteté, la loyauté et la durée d'une monnaie. reste, qui depuis.... Mais il était alors tout dévoué aux docAussi tous les peuples ont-ils universellement adopté ces trines conservatrices en général, et aux conservateurs en deux métaux. Nous les voyons, des les premiers temps de particulier. Cet imposant auditoire glaça , paralysa M. Mil'histoire, intervenir, soit séparément, soit ensemble, pour chel Chevalier, qui, littéralement, ne pouvait prononcer deux remplacer le troc en nature. Abraham achète un champ et mots de suite. le paye 400 sicles d'argent. Dès que la civilisation apparaît Heureusement, comme l'a dit un ancien dans un vers quelque part, les métaux ne tardent pas à présider aux assez connu : échanges. C'est ce qui est arrivé, ce qui arrive chez ces peuples barbares ou à demi civilisés de l'Afrique, du Mexique .....Labo, j'embue mania vinaii, ou de la Russie, qui se servaient ou se servent comme je ne sais, si M. Michel Chevalier s'est promené, comme Dé- monnaie de sel, de graines de cacao, de fourrures ou de mosthetne , au bord de la mer, avec des cailloux dans sa coquillages. bouche; je ne sais s'il a fait de petites leçons préparatoires En général, la monnaie d'argent a presque partout précédé aux chaises et aux fauteuils de son cabinet; mais ce qu'il la monnaie d'or. Il en a été ainsi à Athenes, à Rome, qui y a de certain, ce que chacun peut vérifier aisément , c'est en fut longtemps réduite au cuivre et au bronze. Après la que le muet a retrouvé la parole, que l'improvisateur enchute de l'empire romain, la monnaie d'or disparaît de nos gourdi s'est réveillé, c'est que le professeur a professé. Saint Louis fut le premier qui fit frapper des Allez l'entendre;• et s'il vous parait manquer un peu de contrées. pièces d'or, les deniers d au milieu du treizième cette gravité, de cette élévation qu'avait naturellement le siècle. langage de Rosai, vous reconnaltrez du moins, si vous êtes Ce qui prouve que la monnaie n'est pas seulement un Sijustes, et j'aime. à croire que vous l'ôtes, qu'il possède gne mais une véritable valeur, une véritable marchandise, toutes les qualités «exige la nature do son enseignement. Clair, exact, précis, M: Michel Chevalier ne dit que ce qu'il c'est' le nom même .qu'a porté dans presque toutes les langues l'unité monétaire; c'est l'unité de poids, la livre ou le veut dire , et le «généralement avec élégance et facilité. marc pesant du métal, qui a été adopté pour la mesure de Ces mérites, oes avantages d'une élocution tempérée , la valeur des choses. Ainsi. on donnait une livre de telle ou M. Michel Chevalier les a toujours eus dans son style, qui a de plus une chaleur,' une vivacité qu'il s'interdit prudem- telle marchaneise pour uneelivre on une fraction de livre ment dans sa chaire. Il y a plaisir à faire avec lui de l'éco- d'or et d'argent, marchandise! métallique. Cela est si vrai nomie politique. Il n'est pas de la race de ces savants secs qu'on se contentait d'abordedaeser les métaux qui présiet bornés, qui n'ont pas assez de science pour avoir de daient aux échangea. Aaliet de nos disques à effigie, on l'imagination. C'est parfois môme un écrivain fleuri que usait simplement de petetes.b s ou de petits lingots. Ce M. Michel Chevalier; il aime l'image, et volume«, s'y laisse n'est que plus tard qu'ombelle 'ana une forme déterminée aller. Cet esprit exact a son côté poétique, et comme dirait et qu'on y inscrivit une marque qui en atteste le poids et le M. Sainte-fleuve, sa pointe vers le chimérique. Ancien dis- titre ou degré de finesse. ne Malheureusementles PrieciPes élémentaires de la nature ciple de Saint-Simon, il a été atteint de ce que l'abbé de Saint-Pierre appelle si bien la petite vérole de l'esprit. On en des monnaies ont été presque toujours méconnus. On crut, on se plut à croire que les monnaies n'étaient que des signes , est d'abord défiguré ; mais avec le temps ces mues s'effacent, et souvent ce qu'il en reste ajoute à l'a ment du et en multipliant les signes, on pensa multiplier la richesse. Il y eut méme, dans le moyen âge, des économistes qui • visage. Considères 'attentivement les écrits et les leçons de M. Mi- attribuèrent la valeur de la monnaie à l'effigie du souverain, chel Cbeenliere nt vete ne tarderez pas à reconnaître que le du monarque qu'elle représentait. Aussi les rois s'imaginèrent avoir tout pouvoir de changer, d 'altérer les monnaies Hewlett% littéraire.

toutes les foie qu'ils eurent ffl grand besoin d'argent, et ils avaient toujours ce besoin'*aNes bons rois de France et les rois catholiques ont partitmlièrement brillé dans cet art des altérations monétairese telelifie-le-Bel surtout y excella, et il a bien mérité cette éfsitWte eaux monnayeur que lui appliquaient les Parisiens, et dont Dante l'a flétri dans son .s Enfer. Non-seulement ces roisevo -est le peuple, mais ils mentaient effrontément dans lep veyalee ordonnances quels rendaient pour soutenir leuweeyeissefriponue ries. Tout en prescrivant d'altérer les monnaie, telle ou telle proportion, on recommandait, sons Mme délie déclarés &dires, aux maitre et employés des monnaies, de tenir la chose secrète. C'était le bon temps! Mais on avait beau faire, la monnaie altérée perdait de sa valeur monétaire autant qu'elle avait perdu de sa valeur réelle, et rien ne le prouve mieux que les dégradations successives du maravédi d'Espagne, qui, par ce système d'altération, a été réduit d'une pièce d'or de 20 francs qu'il valait d'abord, à une pièce de cuivre d'un centime et demi. Cela ne veut pas dire que l'or et l'argent doivent seuls être employés dans les échanges, et qu'il soit mauvais d'y joindre de simples signes monétaires, comme le billet de banque ou la lettre de change, engagements diversement formulés, mais qui tous se résument dans l'obligation de payer à tel jour donné une telle somme d'argent et d'or. Supprimez l'or et l'argent, les billets deviennent illusoires; ils ne sont donc véritablement que la représentation de cette matière utile, comme l'appelle Aristote, de cet objet à la fois mesure et équivalent, comme le dit lord Liverpool, qui est la monnaie et l'est a l'exclusion de tout le reste. Toutefois, en Angleterre, et surtout pendant la durée de cette crise commerciale devingt-quatre ans, de 1797 à 1821, où fut suspendu le remboursement des billets en espèces par la banque, on vit de nombreux publicistes ériger le billet de banque en véritable monnaie. Ibis tous leurs arguments, tous leurs sophismes tombèrent devant les démonstrations du célèbre économiste Huskisson, qui établit nettement les différences profondes qui séparent le billet de banque de la monnaie : u La monnaie en espèces métalliques, dit Huskisson, est par elle-môme une fraction du capital du pays. Le billet de banque n'est pas par lui-même du capital. C'est le crédit mis en circulation. s Si le billet de banque était de la monnaie, pourquoi la lettre de change n'en serait-elle pas? Au fond, le premier ne l'emporte sur l'autre que parce qu'il émane généralement d'établissements mieux connus et d'une solvabilité plus notoire. Mais des lettres de change de la maison Rothschild ne seraient-elles pas acceptées de préférence aux billets de certaine banque? Après avoir ainsi posé les principes essentiels de la monnaie, et par là même fait justice implicitement de tous ces créateurs de richesses chimériques qui n'existent que sur leurs papiers, M. Michekehevalier passe à la grande question de la valeur desehatels, va leur essentiellement variable, et dont on n'a pue estiver encore une mesure fixe. L'or et l'argent, comme nous l'avons dit, ne nous la donnent que très-imparfaitement, et celae pour deux raisons : 4 . Parce qu'en leur qualité de marchandises, ils sont soumis à toutes les variations qui affectent les objets de commerce, dont le prix s'élève ou s'abaisse, suivant que leur quantité s'aderoit ou diminue, et le plus ou moins de besoin qu'on en a; 2. Parce que, pour connaître la valeur d'une chose en tel temps et en tel lieu, il ne suffit pas de savoir combien elle était payée en or ou en argent, mais quelle était alors la valeur de l'argent et de l'or relativement à tout le reste. Voilà pourquoi nous ne pouvons connaître d'une manière précise la valeur des choses à Rome ou à Athènes, par exemple. Le thermomètre nous manque, et on ne peut espérer d'en trouver un en ces matières ; car rien n est plus variable que les circonstances qui font le plus ou moins de prix des objets, prix subordonné au nombre des producteurs et des consommateurs, à leurs besoins, au degré de leur intelligence à leur activité, à la vivacité de leur concurrence, et à bien d'autres ' choses encore. Prenez le blé pour exemple, qui est cependant le moins sujet à ces variations, et que, pour cette Cause, plusieurs économistes proposaient d'adopter comma mesure de la valeur : combien la sienne cependant ne varie-t-elle pas encore ? • e. I e C'est un fait d'observation, dit Me,MieheleGhevalier, qu'une diminution dans la recette entrainale plus souvent une élévation de prix hors de proportion avec le manquant. On a méme calculé approximatieementeme table qui montre la progression ascendante que suivent les prix à mesure que la récolte baisse, et elle est effrayante e s Elle est telle, en effete: que, lorsque -Heréeelte tombe à moitié, le prix peut s'accroître dans le rapenetele tek fila. Rien donc ne petit serait' de base prédise" à la valeur, qui dépend tout à la fois et des frais de peoductitHeet du rapport entre l'offre et la demande. Donc, pour euh° substance servit de mesure constante, d'étalon univertel de prix des . choses, il faudrait que partout et toujours elleeeet exigé la même soMme de frais et d'efforts également rémunérés, et qu'elle etit été 'partout et toujours également offerte et demandée. Poser la question en cet termes, c'eeelazéeoudre, On a proposé de prendre pour ce theemoniètre le travail de l'homme, qui s'opère, en effet, dans de certaines conditions immuables comme celles de notre nature. Mais ces conditions ne représentent qu'une très-petite partie de tout ce qu'embrasse le travail humain, essentiellement variable suivant le degré de force et d'intelligence des indleidus, selon la po. pulation, selon le plus ou moins de perfection des machines dont ils s'aident, suivant les pays, lei climats, les races.


Aven à breetle, le terrassier européen va bien plus vi, en beeegite que celui de l'Amérique espagnole, qui transiter les déblais dans un Panier sur sa tète; et celui-ci même d pute de beaucoup le terrassier égyptien, réduit à creuser la terre avec ses one es comme on l'a vu de nos jours au creusement du canal hlahmoudié. Malgré toutes ces variations du travail et du blé, on a voulu quelquefois les prendre dans la pratique pour mesure et mètre de la valeur. Pendant la Révolution française, lorsqu'il fallut remplacer. les assignats trop dépréciés, la Convention discuta très-sérieusement si l'on n'adopterait pas le blé pour étalon. e On s'opposa, dit M. Thiers, au choix de l'argent, per terme commun de toutes les valeurs, d'abord par une ancienne haine pour les métaux, ensuite parce que les Anglais, en ayant beaucoup, pourraient, disait-on, le faire varier à leur gré, et Seraient ainsi maires du cours des assignats. Ces raisons étaient fort misérables, mais elles décidèrent la Convention à rejeter les métaux pour mesure des valeurs. Alors Jean-Bon-Saint-André proposa d'adopter le blé, qui était chez tous les peuples la valeur essentielle à laquelle toutes les autres devaient se rapporter. Ainsi on calculerait la quantité de blé que pouvait procurer la somme due à l'époque où la transaction avait eu lieu, et on payerait en assignats la valeur suffisante pour acheter en assignats la même quantité de blé. » La proposition ne fut pas adoptée, mais elle eut de nombreux partisans. De nos jours, le réformateur Owen a voulu monnayer le travail. Dans son entreprise intitulée l'Echange équitable du Travail national, les différentes quantités du numéraire étaient remplacées par un plus ou moins grand nombre 'd'heures de travail. Vous aviez fourni à l'assoceen;teede paires de bottes, elle vous donnait un reçu dé tant .d'heures de travail que vous pouviez employer chez le, tisserand, le boulanger ou le marchand de Vin, Mais les heures darsevail ne peuvent se valoir tee unes les autres, parce que les travailleurs ne se ressemblent guère. Les ouvriers habiles et actifs étaient volés par les incapables et les paresseux , qui faisaient ainsi de la , fausse monnaie sous le manteau d'une égalité apparente qui n'était que la plus choquante et la plus injuste des inégalités. Je n'entrerai pas, avec M. Michel Chevalier, dans les détails de la fabrication des monnaies. Bien qu'il nous donne à ce sujet beaucoup de curieux renseignements, ils ne me paraissent pas offrir un intérêt aussi général que ceux qui les précèdent et que ceux qui les suivent. J'ai déjà fait connaître les uns, et je parlerai des autres dans un second article. ÀLEXASIDRE DOPAÏ.

fif

plus expérimentés da im ce genre d'opérations. Le sysine d'agiotage avec toutes ses ruses et toutes les manoeu- Juif& anglais sont, en effet; en très-petit nombre. Un Juif; vres de la Bourse prit donc naissance dans l'enceinte même écrivain distingué, dans son plaidoyer en leur faveur, évalue de la banque. ce nombre à environ 28,000, dont 20,000 à Londres, le reste Sous le règne suivant, la guerre étrangère fût continuée à Liverpool et Exeter; il n'y en a point en Angleterre, point sur une échelle plue vaste, la dette nationale augmenta en en Irlande : c'est donc environ sept mille chef» de famille proportion, et l'agiotage fit des progrès effrayants ; la nation tirant leur force non pas de leur nombre, mais de leur prodigieuse opulence et de leur concentration sur les points les en fut infectée. Chaque bataille, chaque défaite, chaque plus importants du territoire. John Bidl, le vrai John Bull, victoire, fournissait aux habitués de la Bourse de nouveaux sujets d'opérations et .donnait lieu à de notwelles, combinai- celui qui peuple les champs et les usines, n'a nul contact sons et à de nouvelles ruses. On vit le riche Juif Medina avec ce familles; c'est à peien s'il connalt leur existence. accompawr le héros anglais Marlborough dans , ses campa- Ses prédicateurs anglicans lu i ont inculqué, dès l'enfance, Ce gne, excitant son avarice et corrompant sa partialité par degré d'estime que les religions chrétiennes s'accordent à une pension de 6,000 livres sterling (150,000 francs). Ce professer pour les débris de l'ex-nation gui fut déicide; cegrand capitaliste gagna des sommes immenses à la Bourse pendant, a vrai dire, bien qu'il ne souhaite pas que sa main en envoyant les premières nouvelles des batailles de Rami- rencontre la main d'un Juif, il ne les hait pas précisément, et même il tire un certain orgueil de ce que depuis plus d'un lies, d'Oudenarde, de Malplaquet et de Blenheim. Les mêmes opérations ont eu lieu 'de nos jours à l'occasion des batailles siècle, lui John Bull, it a daigné leur accorder d'exercer leur culte en toute liberté, et que jamais il ne les a contrariés par de Talavera, de Salamanque, de Vittoria et de Waterloo. un manque à sa parole. Aujourd'hui il platt aux gros Cependant les spéculateurs sur les fonds publics étant influents de Londres de prendre des Juifs pour en électeurs faire des devenus fort nombreux, et les bureaux de la banque se trou- aldermen; il leur platt de les transformer en membres du vant trop' encombrés, ils furent obligés de choisir (en 1700) parlement. On affirme à John Bull que la chose est indi un endroit plus spacieux pour y tenir leurs réunions et y sable, puisque toute l'Europe s'est précipitée au pas de coure spen; continuer leur commerce. Le passage du Change devint cé- dans une voie semblable. a Soit, répond-il avec plus de surs lèbre en leur servant d'asile. Les énormes bénéfices réalisés prise que d'émotion, faites; car la vieille. Angleterre ne doit par cette association, les mauvaises manoeuvres employées M céder à aucune nation en matière de procédée Philanpar la plus grande partie de ses membres éveillèrent l'at- thropiques et de tolérance, ni pour la fabrication de la tention et les,alarmes d'une nation étrangère à de sembla- bière. » bles opérettes. Les écrivains patriotes attaquèrent avec Yoioi le raisonnement qu'on fait valoir en faveur des luira. force le, pouvoir croissant des agioteurs. Le gouvernement se dame Je •qua rlier*laCit&, et.qu'en 1830 un membre des vit, forcé par l'opinion publique de faire passer ,plusieurs Communes, M. Grant, a formulé en introduisapt , pour la bille contre ces mêmes opérations qu'il feteeSieeit en.-secret. Premiere fois, la motion de-leur émancipation politique. — Mais la loi fut constamment éludée. Le spéculateere aug, Vous prétendez leur refuser le pouvoir politique? mais ce mentèrent en nombre. Le passage de Steeeting,deeint alors le lieu de leurs réunions; le café de gearenrUY fut choisi pouvoir ne réside ni dans les fourrures d'hermine, les parchemins ou les sceaux, ni dans les masses qu'on fait porter, comme l'endroit le plus convenable et le plus commode devant soi par des huissiers. Il réside en réalité dans la pour les membres de l'association , et chacun pouvait y fortune, dans l'influence que le créancier peut exercer sur traiter d'affaires en payant à l'entrée la modique rétribution qui a eu recours à ses services. Un Juif peut être le premier de 6 pence (60 centimes). homme de la cité, imprimer une direction souveraine à la Cette puissante corporation continua ses travaux dans cet corporation de la Bourse, à la Banque, à la Compagnie des état modeste jusqu'au moment où Mein-menses opérations Indes. Il peut assister les souverains étrangers, même ceux du gouvernement et de la Banque,. ee,1802, exigèrent un qui sont en guerre avec le pays ; il peut jouer un rôle auplus grand appui ; 49 millions de hunes sterling (1025 milprès d'un congrès de rois. Qu'est-ce que tout cela, si ce lions de francs) furent empretésapendant cette année mén'est en réalité le pouvoir? Vous redoutez le pouvoir politimorable. Cette fois les administrateurs quittèrent leur réduit que aux mains des Juifs; niais ils le possèdent déjà beaucoup obscur ; ils ouvrirent une gesoription, et un magnifique trop. Etes-vous résolus à tarir pour eux ces sources, ou les Stock-Exchange (bourse des fonds publics) fut bâti. On dépouiller de cette richesse de laquelle découle l'influence? nomma des commissaires et un comité de trente membres, En résumé, tenir lesJuifs personnellement à distance de ces et l'on organisa une corporation régulière et un véritable sièges au parlement, dans lesquels ils ont la faculté d'inmonopole. On déclara e que le comité»our les affaires géstaller qui bon leur semble, voilà ce que vous appelez les nérales admettrait telles personnes (propriétaires ou non) priver du pouvoir. Vous leur refusez le droit d'en revêtir les _ . qu'il jugerait convenable pour suivre ou fréquenter la Insignes, et vous êtes forcés de respecter toute l'influence Sur les Jules et sur la Bourse bourse, pour y traiter des affaires de courtage et d'agio- qui fait d'eux les chefs réels de grands corps par lesquels le en Angleterre. tage, etc., au prix qui aurait été fixé par la commission et pouvoir s'exerce. » les administrateurs pour ces sortes d'admissions. » Ensuite, Entonna-t-on jamais une plus naïve et plus c ynique anLes Israélites, abhorrés et persécutés par toutes les naimitant la charte' de la Banqué dans toqMe ses dispositions, tienne en l'honneur du veau d'or? Et c'est là M tangage tions de la terre , trouvèrent une retraite paisible en Espails nommèret des "officière.. etc., préel5ent et vice-prési- d'hommes d'Etat dans l'un des sanctuaires politiques d'une gne, et y jouirent, pendant 1400 ans, d'une protection dents, avec un comité pour , les ,affaires générales, dont sept nation qui se prétend la plus civilisée de tous les siècles anhonorable. On vit plusieurs d'entre eux diriger l'administra- membres devaient être juges et avoir la, seule adeniegetration des revenus des rote, d'Espagne et des Maures, et lion , régie et direction des affaires de l'entreprise, exrcepte ciens et modernes. Cependant l'élite de la population, la fleur de la gentry devenir leurs principaux conseillers en matière de finances. toutefois le maniement des fonds et l'administration et sues de province, la vraie noblesse de la vieille Angleterre se Après la conquête de Grenade et la réunion des royaumes veillante des bâtiments. d'Espagne en une grande monarchie, l 'esprit de persécution révolte à de telles maximes. Elle est seule à conserver pure La corporation de la Bourse est investie du pouvoir de la dernière étincelle des vertus privées et publiques. Elle contre les Juifs pénétra dans ce pays; et comme ils s'étaient faire « des règlements, des ordonnances et des statuts n persiste à croire qu'il y a des ce bas monde quelque chose montrés favorables aux Maures vaincus, qu'ils avaient-ai- plus impératifs et plus exclusifs que ceux de la Banque. au-dessus de l'areent, ne fût-ce qu'un grand coeur, une dés et excités dans leurs révoltes contre les vainqueurs, ce Les règlements portent que « chaque membre de la corâme honnête et devouée, fine belle intelligence, une raison fut un excellent prétexte pour les persécuter et les piller. Il poration devra assister au comité pour les affaires générales leur fallut émigrer. cultivée, elle seule continue à défendre le terrain pied à quand il en sera requis. — Le comité a le droit d'expulser pied. Ces Juifs espagnols étaient regardés comme l'aristocratie tout membre qui aurait tenu une conduite peu honorable Elle rappelle que, dans une des guerres du siècle dernier, de la nation juive, et conservent encore cette orgueilleuse ou avilissante. — Le comité peut dispenser de l'observa- les Juifs furent chassés de Bohème pour avoir prêté assisdistinction à Rome, à Livourne, à Constantinople et même tion des règlements et' des statuts de la corporation, — tance pécuniaire à une armée envahissante contre leur souen Asie et en Afrique. Leur émigration d'Espagne,désasétranger non naturalisé est inadmissible, à moins qu'il n'ait verain légal. Elle rappelle que, dans la lutte ardente soutreuse pour cette monarchie, fut les Pays-Bas et la résidé en Angleterre pendant les cinq ans qui précèdent Hollande, qu'ils choisirent comme refuge, une source de immédiatement sa demande d'admission, et à moins qu'il ne tenue par l'Angleterre contre Napoléon, celui-ci a trouvé, sur le sol britannique même, à contracter un emprunt auprospérités commerciales. Les villes de ce dernier pays surSoit recommandé par cinq membres de l'association de la près d'une maison juive. Elle rappelle que ce sont des Juifs tout acquirent bientôt une grande importance. Tous les Bourse, lesquels sont aussi tenus de déclarer qu'ils répon- qui ont fait à la nation anglaise le présent le plus funeste en marchés hollandais se trouvèrent enpleine activité, et par dent de l'engagement pécuniaire d'usage. — Toute personne constituant la corporation de la Bourse et l'agiotage ,, en dél'intervention de tant d'habiles capitalistes, Amsterdam deadmise, et qui s'engagera ensuite en des affaires autres que moralisant le capital, en excitant toutes les classes de la sovint le centre de toutes les transactions financières. Quelcelles de la Bourse ou qui y ont rapport, cessera d'être ciété non plus à travailler et produire par les voies du travail ques-uns de ces réfugiés, attentifs à saisir les occasions et membre de l'association. a honnête, mais à se , livrer aux chances du jeu et aux fidèles à rasage de leurs ancêtres de servir les rois, s'emBientôt, en dépit de l'opinion publique, le gouvernement chances les plus folles! « Il est facile de démontrer (et c'est . barquèrent pour l'Angleterre avec le roi Guillaume. Leur commença à traiter l'association de la Bourse avec quelque admission en Angleterre ne date que de cette époque. • considération; l'on hasarda même d'en parler à la chambre un Juif qui parle, Pablo de Pebrer,) que la position d'un spéculateur sur les fonds publics, s'il n'est pas membre de Ce monarque avait un goût décidé pour la guerre, mais des Communes d'une manière avantageuse. Le commissaire l'association, est considérablement plus défavorable que celle les dépenses qu'elle entrains le jetèrent dans de grandes pour la réduction de la dette nationale se rendit avec une d'un joueur au trente et quarante, ou même à la roulette. difficultés; e II fallut, raconte un Juif, savant économiste, certaine solennité dans le local de la Bourse, et la Banque, Etrange et mystérieuse destinée que celle ` des rejetons Pablo de Pebrer, dans son Histoire de la Banque et de la en recevant l'avis d'une opération financière projetée avec d'Israël I Dieu les prive de leur antique patrie, un territoire Bourse; Londres, multiplier les opérations financières. » le gouvernement, expédia des messages à la corporation de très-exigu et de qualité médiocre; et cepe,ndant nous voyons Une des principales fut un emprunt considérable qui amena la Bourse , qui a compté jusqu'à mille membres , pour lui aujourd'hui 7,000 de leurs chefs de famille logés plus la création de la banque d'Angleterre. Mais cet établisse- en faire connaître toutes les particularités. somptueusement à Londres que jamais leurs aïeux ne le ment; gui venait d'obtenir le privilège exclusif de trafiquer Depuis l'origine de ces deux institutions, Banque et Bourse, furent dans la petite Jérusalem. De l'aveu de certains homsur toua bijoux argenterie, lingots, marchandises, effets les Juifs leur ont fourni en grand nombre des me ores hames d'Etat, ces débris de l'exil tiennent tout simplement dans ' mobiliers et tnateeas qbjets qu'on lui livrait en gage, n'aurait biles et actifs , qui s'en sont tellement bien trouvés qu'on leur coffre-fort la souveraineté réelle et de fait, sinon enpu tirer parti d'une telle prérogative sans l'assistance d'homcalculait, il y a peu d'années, qu'environ le septième de core de droit, de tout l'empire britannique , avec ses appenmes intelligents accoutumés depuis longtemps à ces sortes toute la richesse immobilière d'Angleterre d se trouvait audices dans les Indes-Orientales et Occidentales, en Chine et d'affaires : aussi la banque fut encombrée de Juifs, qui jourd'hui dans les mains du peuplé que Dieu honora primidans l'Océanie, etc. étaient les agents les plus actifs et les plus indispensables de tivement de sa protection providentielle. • Songez de plus que. ces 7,000 souverains réels ont fondé la compagnie. Ce petit historique:nous suffira pour y puiser les causes Cependant la Charte renfermait; clause : a que le de l'opposition que rencontrent en Angleterre les enfants dis- par l'entremise de leurs frères et lieutenants, d'innombrae capital et le fonds annuel de 100,40-fivres sterling serait persés d'Israël, réclamant, ce qu'ils Ont obtenu partout dans bles comptoirs, j'allais dire des trônes, dans toutes les grandes villes des deux continents. Ce réseau de vice-royauassignable, assigné, transférable et transféré, et qu'il serait la vieille Europe depuis les révolutions de 48, l'émancipation constamment tenu, dans le bureau publie du gouverneur de la plus complète, la plénitude de l'exercice le plus éminent tés étendu sur le monde et qui se relie au foyer-central de la Compagnie de la banque d'Angleterre, un registre ou un des droits politiques, le droit d'entrée à la chambre des Londres , par les sillons des paquebots et les lems de rails, livre, ou des livres, où toutes les assignations et transferts Communes, et, comme conséquence, celui devenir bientôt représente assez bien l'appareil gastriquadaquelee monstrueux animal, par exemple le béhémoth de la Bible. La seraient enregistrés. n Il était impossible soit de mettre après gratter à la porte de la chambre des Lords. synagogue de Londres est l'estomac qui Wpare le travail • cette clause,à. exécution , soit kaugmenter le _prix de ce Les classes inférieures,, c'est-à-dire l'immense majorité de digestif; les autres synagogues, diSs'émina au loin, set fonds, sans l'intervention active «les capitaux des hommes la nation, ne prennent que pet d'intérêt à la question. Les autant de ganglions mésentériques ei atervent à exeuter


iii les dernières fonctions assimilatrices, à transformer toute substance quelconque de chyme en chyle, et enfin en or : l'or est le sang précieux qui répare et entretient tout l'organisme de l'animal. Tout ce que l'animal a trouvé bort d'assimiler lui devienror ..... Il laisse à la chrétienté les coquilles. Quand les Juifs auront pris siége au parlement de Londres comme à celui de Paris, comme à ceux de Vienne, de Berlin, etc., il sera curieux de voir ce qu'il adviendra de la

pauvre chrétienté, et le brillant résultat des maximes que à la Chambre le positivisme anglais a émis si franchement des communes. Le remède à tout ceci? Il est bien simple. Que tous les chrétiens, ou du moins la très-grande majorité, il ne faut pas trop exiger, cessent d'imiter le Juif en un certain point; qu'ils se défassent de la mauvaise habitude d'estimer l'argent au-dessus du mérite. Tonte l'influence qui s'attache à la rich esse tombe à l'instant môme. Les 7,000 souverains réels

de Londres sont forcés d'abdiquer. Juifs et chrétiens, tout le monde se retrouve dans le droit coInun il 'est justice. , est tenu de Quelqu un eut-il entrer dans un parlement prendre toute autre porte que celle de la Bourse et de ga vir cet étroit sentier par lequel les muleta du roi mue> nien ne pouvaient passer. Y a-t-il jamais eu un tel sentier? va-t-on me demander. Pour l'honneur de l'humanité j'espère qu'on finira par le découvrir. SAInT-GERMAIN LEM.

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1Woureau moyen de sécurité appliqué aux armes a•feu. ville n'en frappe plus, comme un emporte-pièce, l'extrémité, Dans son numéro du 4 août 4846 (tome VII), l'Illustraqui est bien moins sujette à s'altérer ou à se casser, et tion a signalé l'ingénieuse amélioration apportée par un dans laquelle un atome de poudre fulminante, demeuré après Roulliet , à la fabrication M. artiste peintre mais chasseur, des armes à feu à percussion pour atténuer les dangers que présente leur fréquent usage. A ce procédé, assez compliqué , il faut le reconnaître, M. Fonteuau , de Nantes, qui n'est ni chasseur ni armurier, vient de substituer un nouveau système appelé à rendre à peu près impossibles les accidents de la chasse et dont la simplicité est telle que chacun pourra croire en être autant que lui l'inventeur. M. Fontenau , sans chercher aucun mécasme, a tout simplen ment percé la tète du chien-marteau adapté au fusil à percussion; R y a pratiqué intérieurement un pas de vis cylindrique dans lequel s'engage comme un écrou une cheville en acier dont la base doit faire éclater la capsule en la frappant. Quand on veut opérer un désarmement, que nous appellerons relatif , il suffit , en lui faisant faire à gauche un ou deux tours seulement, de dévisser la cheville, dont la base, ne s'appuyant plus sur la capsule qui recouvre la cheminée, ne laisse aucune explosion à redouter, lors même que le chien viendrait inopinément à s'abattre. Si l'on veut, au contraire, procéder à un désarmement absolu, il n'y a qu enlever la cheville en la dévissant tout entière, et l'arme devient cornplétement inoffensive. Ce perfectionnement présente encore d'autres avantages constatés par de nombreuses expériences : le chien au repos le retrait de la capsule, ne peut éprouver le choc qui l'enflammerait nécessairement dans les armes construites suine portant que sur l'embase de la cheminée, la vis ou che.

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vaut le mode érdinaire ; de plus, comme il n'est laissé entre la base de la vis et l'extrémité de la cheminée que l'épaisseur du cuivre d'une capsule, il s'ensuit que le choc suffisant pour l'inflammation de la poudre fulminante n'est point assez puissant pour aller refouler dans l'intérieur de la cheminée quelque parcelle du métal qui la contient', ou pour lancer au dehors quelque éclat capable de blesser l'oeil ou la main de la personne qui fait usage de l'arme; enfin un petit ressort placé sur la cheville qui fait la base de l'ingénieux système de M. Fontenau met obstacle à ce que cette cheville puisse jamaissous l'influence d'une percussion môme indéfiniment répétée, dévier d'elle-méme, et sans l'as. sistance du porteur du fusil, di pas de vis qui h retient dans h tête du chien. M. Fontenau , communiqué s découverte à MM Moutier-Lepage Lefaure , Bouche ron , Delebours et autres arec busiers notable de Paris, qui roi accueillie us empressement qui ont caprin l'assurance qu' vaut une anm ce système de s curité serait ai pliqué à toutes I armes de chass en attendant qu'il plaise au comité d'artillerie de l'adopt pour les armes de guerre.

EUE À. 7 7 Boume . Dans notre dernier numéro, nous avons donné su- Cala 2 2 Marchés un article dans lequel il s'est glissé une erreur de chiffre si 10 10 Nous empruntons les renseignements suivants sur les frais anCorrespondant de Paria le nombre des passagers entre la France etrangletern Rédacteur des comptes-rendus des séances de nuels et hebdomadaires, des journaux anglais, à un ouvrage publié par M. Rnight 3 3 Quatrième pouvoir, l'Assemblée nationale pour les six premiers mois de 4850. à Londres sous ce titre le Frajs divers à Paris, ports de lettres, bureau, Hunt, et dont nous avons traduit déjà quelques extraits dans Au lieu de : que ce 23 13 souscription notre numéro 3S5, page 18 de ce volume. Avant de dire TOTAL I Agent à Boulogne ASA COSSSE11111 co ûte actuellement par semaine us journal quotidien en An le4 4 DA CALAIS. PMI CALAIS. PLI ISILLOGIIIC. terre, il n'est pas sans intérêt et sans utilité de rappeler ce ue Id. à Madrid CM LA 4 4 coûtait une pareille publication au siècle dernier. Id. à Rome 1 IR» 3 3 0,39 Id. à Naples ou à Turin 4,594 7,494 Le propriétaire du Public advertiser a laissé M. Hunt co ier 44,775 mois) m 3 3 Id. à Vienne sur les livres de ce journal le relevé suivant de ses dépe ses Lisez : 5 5 pour l'année 1773, l'année qui suivit la retraite de Junius. Id. à Berlin 0,40 48,876 3 3 28,699 47,575 Id. à Lisbonne Traduction des nouvelles étrangères. . . . 1051. os. d. 14 0 Sans compter les correspondances extraordinaires des rédacJournaux étrangers. . 31 4 teurs envoyés spécialement sur tous les points du globe qui sont Foy ti 2 sbill. par jour 12 0 le théâtre de grands événements politiques et militaires — les Café du Lloyd pour les nouvelles de la poste. 4 1 1/2 282 agences de Malte, Alexandrie, Athènes, Constantinople, HamNouvelles de l'intérieur 0 10 1 bourg, Bombay, Canton, Singapore, New-York, Boston, Halifax, Liste des shériffs o 50 Montres', etc., et de tous les ports de l'Angleterre oh peuvent Journaux irlandais, écossais et des comtés. s 5 arriver des nouvelles importantes — les correspondances des Correspondance de Portsmouth 3 3 comtés, — las comptes-rendus des tournées des jugea, — la ré Bourse.. daction des nouvelles de la cour et les articles de sport, de Transport des feuilles au bureau du timbre. 10 8 1 1 théâtres, de beaux arts, de littérature, de médecine, —les comp Greffier du Recorder 50 o Sir John Fielding tes-rendus des réunions publiques, des comités du Parlement, des opérations des chemins de fer, etc., etc., des souscriptions Distribution de 52 semaines à 1 1. 4 s. par 82 fort coûteuses aux débats de Hansard, aux actes du Parlement, semaine. 30 0 à la Gazette de Londres, aux bulletins de la Bourse, etc., etc., Commis et pour les recouvrements. . . . 31 to et à un nombre considérable de journaux de l'étranger, des coAnnonces extraordinaires Employé chargé d'aller tous les jours cherlonies et des comtés ; sans compter enfin une foule de dépenses 15 15 cher les annonces et les journaux du soir. imprévues, telles qu'un train spécial de 50 livres sterlingpour un 1/2 article de Liverpool ou de Manchester. • 26 s -Journaux du matin et du soir le 10 M. Hunt estime à 200 livres par semaine les frais de compoFrais de poste 1 Prix du foin et de la paille-wbilechapel. . sition, de tirage et de mise en vente ou distribution, de sorte M. Green, pour les entrées du port. ... 31 10 que d'après ses calculs, qui, nous devons le dire, ne nous pa. 6 7 Frais judiciaires raissent pas exagérés, un journal quotidien dé Londres a par se. 18 3 Mauvaises créances maine 520 livres sterling, soit treize mille francs, de fraie fixes et généraux pendant les sessions du - Parlement. Dans les interAinsi il y a soixante-dix-sept ans un des journaux anglais les valles des sessions, sa dépense est un peu moindre, toutefois plus répandus il se vendait en moyenne à 3,000 exemplaires par jour, et ses bénéfices s'élevèrent, en 1774, à 1,740 livres—lele M. Hunt estime qu'il coûte par an à ses propriétaires , et lorsPublic advertiser, le journal qui avait publié les célèbres lettres qu'il est solidement établi, au moins 25,000 livres sterling, soit de J'unies, ne coûtait, par an — les fraie de papier, d'impres- six cent vingt-cinq mille francs. sion et de timbre non cpapris — que 796 liv. st. 16 shillings. • Aujourd'hui un journal tmotidien, placé dans les mêmes conditions de succès, dépense, par semaine, plus du tiers de cette EXPLICATION DU DERNIER Réasse. Correspondance. somme pour les mêmes objets. Ses frais hebdomadaires de réÀ trompeur, trompeur et demi. M. A. M. à Chatons - sur- Saône. — Cette carte n'existe pas. Si daction s'élèvent seuls à 320 liv. environ, ainsi partagés d'après elle était dressée aujourd'hui, elle ne serait plus vraie demain. les révélations de M. Knight Hunt directement aux bureaux, rue de Richelieu, u' on s'abonne M. M. à Brest. — L'auteur de l'article tonnait parfaitement, par PenvoVranco d'un mandat sur la poste ordreLecbevalieret Rédacteur en chef (chlef-editor) lai. I es. o d. monsieur, la théorie que vous exposez très-bien, ainsi que les Sous-rédacteur en chef (euh. editor) 12 12 0 ou près des directeurs de poste et de messageries, des prineit autorités dont vous l'appuyez; mais il n'y a pas une foi entière, libraires de la France et de l'étranger, et des correspondance 10 10 0 Second soue-rédacteur comme vous l'avez pu voir, et il persiste dans le doute. 8 Sous-rédacteu pour les nouvelles étrangères l'agence d'abonnement. Rédacteurs proprement dits environ 4 liv Divers correspondants. Nous répétons ici qu'Il ne sera rien PAULIM. 25 4 0 changé aux conditions de notre publicité et au prix de notre par jour sténographes pour les séances octobre. Donc les abonnements actuels, abonnement avant le 18 reporters on sténo mécanique de Pua indus, la presse à Tiré 71. les 15 autres à 51. ne 7 88 0 subiront paà ces modifications, quelle que soit leur durée, du Parlement 1 b Paris, 88, rue de Itaugltard. Rédacteurs des comptes-rendus des tribunaux. 50 0 si elle. ont lien. Ils en profitegiat au contraire.

ce que coûte un journal anglais.

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Ab. pour Paris, 3 mois, 8 fr. — 6 mois, 16 fr. — Un an, 30 fr. Prix de chaque N., 15 c. — La collection mensuelle, br., 2 fr. 75.

N° 391.— VOL.

Du Vendredi 23 en Vendredi 30 aoDt 1850.

Bureaux s rue Richelieu, BO.

SOIBIBAIRE.

Histoire de la semaine.

Histoire de la semaine. — Les journaux et les journalistes en Angleterre. • — Courrier de Paris. — Chronique musicale. — Histoire de l'aérostation (9. article). — Curiosités de l'Angleterre, n 4 6. Les tavernes. — souvenirs des côtes de Guinée.—Les chemins de fer anglais. — Légende orientale. Lareine de Saba. —Bibliographie. —L'escadre à Cherbourg. —Beaux-arts. Ge:oindra. Voyage du Président de la République. Débarquement sur le port de la Chans à Lyon. — Kermesse d'envers : Grande procession ru' ligliuse, 2 gravures; Le tir à la grande arbalète. — L'Été, dessin allégorique. Tavernes de Londres Le dernier coup; Taverne chantante; Matelote en goguette; Taverne dit matelote. — Album da collégien, par Bestial (suite), 27 gravures. — L'escadre sur la rade de Cherbourg. —Rébus.

Nous rendons grâce au ciel d'un rôle qui ne nous oblige pas à recueillir tous les incidents du voyage de M. le président de la République, à constater toue les vivat contradictoires qui éclatent, parmi les populations qu'il visite, comme un bruit de guerre civile. Nous ne sommes tenus qu'à mentionner le fait, et c'est ce que nous faisons en présentant le tableau de l'arrivée du président à Lyon, et en renvoyant les curieux, dans dix ans, au récit des journaux, qui semblent tous à peu près enchantés de l'expérience qu'on a voulu faire sur l'esprit et les sentiments de la population. On rira bien, dans dix ans, des folies qui s'écrivent aujourd'hui, chacun s'ingéniant à falsifier les témoi-

Ab. pour les dép. — 3 mois, 9 fr. — 6 mois, Il fr. — Un an, 32 fr. Ab. pour l'étranger, •-• 10 fr. — 20 fr. — 40 fr. gnages pour faire condamner son adversaire et pour faire triompher son héros. Nous espérons que les faux témoins ne seront pas les derniers à rire, afin de se donner une contenance qui les empéche de rougir. — Disons toutefois, pour l'instruction de l'avenir, que le voyage de M. le président de la République n'aura pas le résultat qu'on espérait, ni celui qu'on redoutait. Les choses seront après ce qu'elles étaient avant, avec un doute de moins. En spectateurs non pas désintéressés, mais impartiaux, de l'histoire contemporaine, nous ne pouvons pas omettre le mouvement de l'opinion légitimiste qui se manifeste par l'affluence des visiteurs qui se rendent depuis quelques jours dans le duché de Nassau, à Wiesbaden, oA M. le comte de Chambord tient sa cour en ce moment. Nous devons à cet

Voyage du Président de la République, — Débarquement sur le port de la Ghana à Lyon, le 15 août 1850; d'après un croquis envoyé par M. Clilaporl.


L'ILLUgRATIPN r I

JOUhNÀL UNIVERSPI.

ôte la coquille au fond de son chapeau, et se baissant comme mais vol» êtes à 1 0 ver de nouvelles 444 qui attireront peur ramasser son usenchoir, il l'avalait en deux bouchées, dans signifwatiee, une Sur voue tes regarde de urope; montrez-vous toujoinp tels événement, qui a son imperMece et e la petiote que le sergent d'armes pp s'aperçût et ne le punit de Mention que nous complétespus dans nplre peeclutip nu- ùue voile avez été à Seli swig, 4 Fridericia, à fatal, et fade centrale:Mien. 61 l'on doit en croire les traditions qui cirMer° tleec l'accornpagnemee qui est, dans pe reciwil, la culent encore dans la tribune des reporters actuels, il était un lb victoire vous suivra. » eisrunde représentation des événements historiques. Cetteproclamation, et les fortes quantités de munitions peu fier, ou du moins il ne paraissait pas se plaire beaucoup dans • Les fêtes qu'on prépare à Tournay en l'honneur de la fa- de toute espeee qui partent journellement de Copenhague la société de ses collègues. Un jour ceux-ci , pour se venger de mille royale de Belgique ne sont peut-être pas non p'us sans le duché de Schlaswig, semblent annoncer que l'armée ses dédains remplacèrent par des œufs frais les oeufs durs qu'il pour quelque intention de rappeler à la Franco d'antres prétenavait appel 'lés, de surie que quand il voulut les manger, il fit, à se prépare à une nouvelle attaque contre les insurgés. dants. M. le prince de Joinville est, dit-on, arrivé à Bruxelles chapeau, — Nous recevons en même temps de Berlin et de Vienne sa grande stupéfaction, une omelette dans son et doit assister à ces fêtes, auxquelles sont invités un grand Bien différent est aujourd'hui le sort des reporters. Non-seuledes nouvelles relatives au différend qui existe entre la Prusse ment ils jouissent du droit de prendre des notes, mais ils ont nombre de nos compatriotes des départements voisins de la et l'Autriche au sujet de la réorganisation de l'Allemagne ; une tribune particulière dont nous parlerons quelque autrejour. Belgique. Chacun pousse sa pièce sur le damier de la polices nouvelles font espérer, sinon une solution prochaine, du Chaque journal quotidien en emploie seize pour les séances des tique, mais il est difficile de prévoir, jusqu'à présent, le sort moins un acheminement vers la solution de cette question. deux chambres qui, depuis le commenceneept joffl'a hi fin de la de la partie, à moins que le gagnant soit celui qui regarde — On annonce que le gouvernement français se propose séance, se succèdent ordinairernept par ordre alphabétique an jouer. comme médiateur dans les contestations élevées entre le Piémême pupitre. Le t' mps pendant lequel chacun d'eux est de serNous n'avons guère à donner d'autres nouvelles. La semont et la cour de home, accrues et envenimées par les rivice s'appelle un four. La durée de ces loura varie suivant maine dernière a été témoin, en Belgique et dans le dépar- gueurs exercées dernièrement contre l'archevêque de Turin l'heure de la soirée Jusqu'à onze heures du soir environ, ils tement du Nord, de désastres nombreux causés par les inon- et quelques religieux impliqués dans un complot contre le sont d'une demi - heure ou de trois quarts d'heure. Passé Onze dations. Les récoltes non encore rentrées ont été détruites, heures, ils ne sont plus, en général, que d'un quart d'heure à gouvernement du roi de Sardaigne. des campagnes ravagées, des bestiaux noyés, des maisons vingt minutes. A cet égard, chaque journal a ses règlements paret des usines renversées. On recueille tous ces détails avec ticuliers. Aussitôt tin un sténographe est relevé, il se rend au pitié; en calcule l'effet de cette destruction sur le cours des tour de trois quarts bureau du journal pour rédiger ses notes. Un A itou Abonnés. céréales, qui s'est élevé, comme il arrive toujours, au comd'beure fournit le plus communément on peu plus de deux comencement, d'une manière exagérée par rapport à l'imporlonnes de matière, imprimées avec ces caractères compactes Nous sommes encore à la recherche d'une combinaison qu'on emploie pour les débats parlementaires ; et ces deux cotance de la diminution moyenne. Voici, à ce sujet, les requi nous permette de réparer le dommage que nous cause la lonnes de rédaction exigent au mains quatre heures d'un travail des Débats : marques du Journal loi sur la presse en noué frappant d'un double timbre et en b Les pluies torrentielles qui sont tombées ces temps derparalysant la circulation de notre recueil par une interpré- assidu. Souvent, spitant lorsque les deux chambres siégent en niers en diverses parties du territoire ont éveillé quelques tation exorbitante de l'article relatif au transport par la mémo temps et que les sténographes sont répartis entre elles en appréhensions pour la récolte des céréales. Bien qu'en effet poste, laquelle applique à la date d'une publication hebdo- égale proportion, il leur est matériellement impossible de donner il en doive nécessairement être résulté certains dommages madaire une disposition qui ne peut viser que les feuilles à leurs notes tous les développements dont elles seraient susceptibles. Du reste ils abrégent presque toujours les discours des partiels, nous sommes heureux de pouvoir dire, d'après les quotidiennes. Noua agitons deux questions : l e de savoir si orateurs qui n'ont ni réputation ni talent, ou qui ne sont ni minisrenseignements qui nous parviennent, qu'en général les nous paraitrons deux fois par semaine en douze pages cha- tres ni chefs d'un parti. Mais nous reparlerons ailleurs des stépertes paraissent jusqu'ici peu considérables, et que la réque fois, en consacrant quatre pages à une couverture et à tribune; pour le moment revenons au Morcolte, inférieure peut-être à la dernière, qui était excep- des annonces illustrées, afin qu'en payant par chaque nu- nographes et de leur Chronicle et à son premier rédacteur en chef. tionnellement abondante, semble devoir se maintenir au- méro un droit simple de cinq centimes, le timbre et la poste ning Memory Woodfall conserva pendant vingt années la direction dessus de la moyenne. La moisson, au reste, était déjà en nous en donnent pour notre argent. — 2° De continuer nos la rédaction du Morning Chronicle. Malheureusement pour partie rentrée sur bien des points, et l'on n'a guère à signa- réclamations, quoique avec peu d'espoir de les faire pré- et lui il eut, en 789, l'idée de créer un nouveau journal quotidien ler de grêles, accidents qui détruisent bien plus désastreuse- valoir auprès de l'administration, et de modifier, en cas de intitulé le Diary ; car son successeur au Morning Chronicle; ment que les pluies les espérances et les ressources du non-succès, à partir du I" octobre prochain, les conditions James Perry — le véritable fondateur de ce journal — lui fit une concurrence qui le ruina. En effet, tandis que Woodfall, perde notre abonnement, de manière à n'imposer cependant à cultivateur. — Le détail suivant do statistique parisienne a fourni, nos abonnés qu ' une charge insignifiante. Le prix de l'abon- sistant à se charger seul de sa besogne habituelle dans laquelle B y a trois ans, le sujet d'un article intéressant dans l'Illusil excellait toujours, ne publiait que le lendemain soir les débats nement par trimestre étant de b francs pour Paris et de 9 trarion. Nous reproduisons ce détail, qui est de ceux qui du parlement, Perry, appliquant au compte-rendu de ces débats francs pour les départements, serait de 9 francs pour Paris le principe fécond Je la division du travail, les publiait le matin excitent toujours la curiosité des lecteurs étrangers à Paris, et les départements. Il n'y aurait donc rien de changé con• et qui étonnent même les Parisiens : l'égard de ceux-ci, si ce n'est que le prix des abonnements ou au plus tard à midi. Cette importante innovation,àqui sistait à substituer un certain nombre de reporters un seul, a Il circule chaque jour dans Paris 900,054 personnes, de six mois ou de l'année serait basé sur le prix du trimestre Perry l'avait déjà introduite depuis quelque temps dans la ré. soit dans les voitures publiques, soit dans les voitures par- de cette manière : 3 mois 9 francs (comme â présent), — daction du Gazetteer, lorsqu'il fut appelé à la direction du Merticulières, dont le nombre est de 21,938 ; cette locomotion 6 mois 18 francs, — un an 36 francs. ning Chronicle où il l'améliora en la développant. Le résulta' a lieu de la manière suivante : Mais nous repetons que l'une ou l'autre de ces modificad'une par eille lutte ne pouvait pas être douteux f. la victoire resh e Dans 558 fiacres à 15 personnes par jour, 8,370 ; tions ne partira que du d el octobre prochain. Jusque-là nous au Morning Chronicle, et le Diary dut cesser de combattra 42 coupés à le personnes, 1iO4 ; Te3 cabriolets à 12 per- supports rues seul le dommage. faute de combattants, c'est-t-lire de paraltre faute d'abonnés sonnes, 8,796; 197 voitures supplémentaires à 19 personNous incitons ceux de nos abonnés dont l'abonnenient Le véritable fondateur du jeurnalisme anglais tel qu'il es nes, 2,366; 340 voitures-omnibus à 68 personnes, 23,420; expire n/ le renouveler, pour éviter une interruption d'au- constitué aujourd'hui, James Perry, naquit à Aberdeen le 30 oc 1,068 voitures à deux roues sous remise à 15 personnes, plus longue que les numéros en retard ne peuvent plus tobre 1756. Un de ses confrères a écrit sa vie dans l'Europea, tant 16,020; 4,000 diligences des environs et de Ierg cours publié du journal. Magazine de septembre 1818. Dés qu'il eut terminé ses étude: partir qu'arec le dernier numéro 40 personnes, 40, 000;6 ,000 cabriolets bourgeois à 2 perau collége Marischal de sa ville natale, il entra en qualité di sonnes, 4e,000; 45,000 voitures bourgeoises à 3 personnes, clerc ou de secrétaire chez un avocat nommé Fordyce, car il si destinait ou on le destinait au barreau; mais son père, qui étai 45,000. Les journaux et les Journalistes e Ce nombre de voyageurs, multiplié par les 365 jours, entrepreneur de bâtiments, ayant fait des opérations désastreuses en Angleterre. il se vit obligé, en 1774, de venir à Edimbourg chercher dans l forme un total de 57 millions 113,010. cabinet d'un homme de toi une place assez bien rétribuée pour le » Le nombre des accidents occasionnés par les chevaux permettre de continuer ses études sans rien coûter à sa famille et les voitures ne s'élève, d'après une moyenne décennale, Ses démarches n'eurent aucun résultat. Quittant alors l'Ecosee, LE 3101INING CHRONICLE. qu ' à 380 ; savoir : 24 morts et 356 blessés. Outre les passa en Angleteterre et se plaça en qualité de commis chez u - 27,938 voitures destinées aux personnes, il circule encore Morning Chronicle est le plus ancien des journaux quotiLe fabricant de Manchester. Tout en remplissant consciencieuse dans Paris 32,3S1 voitures destinées aux choses, ce qui diens de Londres. Un seul , je ne dirai pas de ses rivaux, mais ment ses fonctions il acheva son éducation; il employa ses mc forme un total de 60,259 voitures en circulation. de ses confrères, pourrait lui disputer son rang de priorité, car ments de loisir à la lecture des meilleurs écrivains de l'Angle e Or, les rues de Paris réunies au bout les unes des auil naquit neuf ans avant lui, en 1700; mais le grand livre public terre, et il s'essaya même à des compositions littéraires fort goûtés tres forment une longueur de 125 lieues, et la longueur des The Public Ledger, — ainsi s'appelle ce vétéran de la presse briet fort applaudies des membres d'une société récemment fonda voitures réunies au bout les unes des autres, tout attelées bien tannique,— conserve un format si modeste et fait si peu de bruit, à Manchester, par l'élite de la population de cette ville, dans entendu, est de 75 lieues. Il résulte de là que chaque jour que, malgré son vieil âge, il n'est guère connu en dehors du but de s'exercer à des discussions morales et philosophiques. 75 lieues de voitures circulent plus ou moins activement cercle de plus en plus restreint de ses lecteurs. Au commencement de l'année 1776 Perry se rendit à Lonstri portait la date du Chronicle Le premier numéro du Morning dans un espace étroit, carré ou circulaire, coupé par des muni de nombreuses lettres de recommandations pour les pris 16 août 1769. Il s'appelait alors le Morning Chronicle et Lon- cipaux négociants et manufacturiers de la métropole; mais milliers de carrefours, à travers des myriades d'embarras et interde personnes qui encombrent presque à toutes les heures don Advertiser. A cette époque, la plupart des journaux pressantes qu'elles fussent, elles ne lui valurent pas le plus pel calaient dans leur titre les mots post ou adverliser. Quelques- emploi. Il se promenait donc à l'aventure dans les rues, ne s les 425 lieues que contient cet espace. s uns cependant s'efforçaient d'attirer sur eux l'attention publique — La reine d'Angleterre a prorogé jeudi le Parlement. Le chant plus que faire ni que devenir, et, c'est le cas de le dire l'originalité de leur nom. Eu 1755, par exemple, Londres cherchant fortune, lorsqu'un groupe compacte de badauds arrêt discours qu ' elle a prononcé à cette occasion est un des plus par les organes de sa publicité, un Diable, un devant une boutique lui barra le chemin. Il s'arrêta aussi, fend courts que nous ayons vus depuis longtemps; nous devons comptait, parmi 1757 Monime et une Vieille fille (the Devil, Man, Old Maté). En la foule, se faufila au premier rang et se donna la distraction bii ajouter que c'est aussi un des plus insignifiants. Il est clair parut le Pommier sauvage (Crab irae), et 1759 vit nattre l'Offi- venue de lire gratis un numéro d'un journal nouveau, le Gen que la politique est complétement endormie en ce moment (Busy,Body). cieux rat Adverliser, que ses propriétaires avaient eu l'idée d'affich en Angleterre et que les partis n'y sont pas encore réorgaWilMorning Chronicle fut Le premier rédacteur en chef du nisés. Le ministère aurait pu profiler précisément de cette liam Woodfall, le frère de flenry-Sampson Woodfall, l'éditeur pour le faire connaltre sur les vitres d'un certain nombre de bo tiques. Celte lecture lui révéla sa vocation. En rentrant à si suspension des luttes politiques qui lui laissait plus de liIl dut cette posides lettres de Junius et du Public Adoertiser. il se mit à écrire un essai en prose et une pièce de vu berté; mais il parait s'être borné à occuper tranquillement tion à sa mémoire extraordinaire, qui lui avait fait donner le hôtel qu'il alla sur le-champ jeter dans la boite du General Advertise la place qui ne lui était pas disputée. surnom de Memory. Si les chambres du parlement ne poursuilendemain ses deux articles furent insérés. De nouvelles te La reine exprime la confiance que la paix générale ne sera vaient plus systématiquement les journalistes qui avaient l'au- le réitérées les jours suivants obtinrent le même sucer point troublée; et la seule affaire extérieure dont parle le dace de rendre compte de leurs débats, elles leur rendaient tatives Tout fier de ses talents naissants, il alla quelques jours api aussi pénible et aussi difficile que possible l'exercice de leur indiscours est le traité conclu à Berlin entre l'Allemagne et le rendre une visite à un libraire nommé Urquhart pour lequel dustrie. Non-seulement ils n avaient pas de places réservées, Danemark, sous la médiation de la Grande-Bretagne. Il est avait une lettre d'introduction. Il le trouva occupé à lire un mais souvent il leur fallait attendre pendant deux ou trois assez remarquable que ce traité seul soit mentionné, à l'exdu General Arlvertiser qui semblait lui causer un vif pl clusion dl* protocole signé plus tard à Londres , et auquel heures à la Porte avant d'être admis dans la Galerie des Étran- tinte sir, aussi hésitait-il à lui remettre sa lettre, car évidemment Manque encore l'adhésion de la Prusse et de l'Autriche. gers, nee solo entrés, ils ne pouvaient, sous peine d'expulsion, moment n'était pas favorable, et se disposait-il même à se retire prendre la moindre tige, soit à la plume, soit au crayon; on ne La reine d'Angleterre est arrivée mercredi à Ostende, où lui demanda ce qt leur permettait que d'éeouter; tant pis pour eux s'ils ne savaient mais M. Urquhart ayant achevé sa lecture le roi Léopold s'est rende pour la recevoir. désirait. pas bien ee rappeler, quand ils sortaient, tout ou partie de tout — Le mejor général de Krogh, vainqueur d'Idstedt, a été emploi quelconque qui me fasse vivre, lui répon èe qu'ils avaient entendu. Une bonne mémoire était donc , sous humblement promu au gratte de lieutenant général. le malheureux solliciteur. de G eorge III, la principale qualité exigée d'un rapLe ministre de ln guerre, général -Hansen , qui se trouve le régne(reeorter). — Je n'en ai point à voue donner, lui dit M. Urquhart tout Or Memory Woodfall, comme on l'appelait, actuellement au quartier général à Schlessvig, vient d'adres- parleur parcourant rapidement des yeux la lettre ein recommandation. s'était acquis une telle réputait-Mg dans sit spécialité, que presser à l'armée la proelamatieli suivante que tous les étrangers qui visitaiept la ol i ambre des communes a moles, ejouta-t-il en lui désignant -du doigt dam le Sunet u Au nom et par ordre du roi, j'apporte A tons les soldats dereindatept , après s'être fait montrer le epesieer eu le Presi- Adverliseu l'article qu'il venait de lire avec tant de plaisir Moins que vous ne soyez en état d'écrire des articles semblab de l'armée active, chefs et subordonnée, les nsenerciments de S. M. pour la victoire que l'armée a reMpprtée. celui-et. uelquefois, .saps prendre aucune eeeluleriii%PyWdoo norelfrre islt a%làs‘t‘a°iedqialiI'' n Le roi est content de ses troupes; d agit fier de son ]'en suiel'auteur, s'écria Ferry an comble de la joie, et ost Cachette, à une séance de quatre ou cinq heures; dés à voici un antre que l'allais jeter dans la bette du journal. armée; il sait que le courage de ses soldate e rameur de giitelle était levée, il rentrait chez lui et e4 rédigeait le Le soir du même jour Perry était nommé rédacteur du Ce ses sujets sont un boulevard inexpugnable aliter (4 endu, qui l'occupait sou yeet 'lignent lpldj le lendemain, ftrivertiser et du London Evening /'est aux appointeme nul 4 n'était publié par conséquent que le soir- Oe travail, prestrône. fixes de 25 fr. par semaine pour le General Adverliser et Soldats, dans le moment du danger, vous avez été mis que fabuleux, se renouvelait tous les jours. Si longue que fût 12 fr. 50 c. pour le London Evening Post. La fortune qui à l'épreuve et vous avez appris à 'connaitre vos forces. Vous la séance, il ne quittait jamais sa place. Quand il commençait à souffrir de le faim, il tirait de sa poche un oeuf cuit au der, en avait été si longtemps contraire le prenait enfin sous sa prof aven confiance en vous-mêmes et dans vos braves officiers;


L'LLLUgTRATION, JOURNAL U •sio. "Ciel** die Pan dee principe« propriétaires de laffloi 4diis* Il mimait de rédectere pour mo ?Odet

et les articles anonymes déposés par Perry da« la botte 'aven tellement frappé qu'il se proposait de faire des démarches pour en découvrir l'auteur. Perry avait enfin trouvé sa voie. Une fois qu'il y fat entré, il y marcha, il y courut de succès en succès. D'abord le General 4d*araser lui dut une vogue inespérée. Chargé du compte-rendu des débats du procès des amiraux Keppel et Pelliser qui se Pigeait lt Pertegootithaendant six semaines consécutives il envoya bill les joinsh LO re4 un article de sept è huit colonnes tellement supérieur à ceux de ses rives, que ton journal jusqu'alors presque inconnu 88 vendit bientôt *que malin à plusieurs milliers d'exemplaires En 1782 il fonda l'Europe,: Magazine dont X18 resta un an le rédacteur en ebef, car à la mort de oerneer, lut étaient les princim• ail,tolres paux 0144trdu dmi tu rent loi arndr la direction de ce iM Far semaine. Quelque avantageuse JOUI« jl , il ue l'accepta qu'a la condition que 1*1 pendille politique complète, une . déjà dit quelle importante et fé*ail introduite dans la rédaction du Caset6 4y4ir le rédeeteur en chef et l'un des P ruerit-

oie&

m gloire d'élever et de maintenir oligileier rang parmi tous les journaux de *4 Xi q le "farming pote et le Times l'eus. sent Gille ii esse britsenjm acquit enfin une autori >canette, d' dit 14, iralighl iicar «te auquel j'emprunte ee le le, Meiburth B80‘6, le quatrième pouvoir de j tilt. jusqu'alors, en effet, le gouvernement n'avait pas cessé de l'attaquer, espérant toujours en triompher; mais il finit par renoncer à une lutte plus qu'inutile, car ses victoires, il eut l'esprit de le comprendre , étaient pour lui non moins désastreuses que ses défaites. Au point de vue matériel et moral, Perry est donc le véritable fondateur du journalisme en Angleterre. Il fut en outre, et ce 'est pas le moindre de ses titres à l'estime et à la reconnaissance publique, aussi probe et désintéressé qu'habile et heureux. Bien que propriétaire d'une grande partie du journal, il n'agit jamais dans des vues purement mercantiles ; son courage égalait sa bonté; on ne vantait pas moins sa discrétion que es franchise; doué d'une aménité rare, il avait toujours uq air souriant et use parole bienveillante pour ceux qui se prieentaleut lui; généreux à l'excès, il était constamment prêt à obliger quiconque lui demandait un service; il exerçait si largement l'hospitalité, que ses dlners passaient pour les meilleurs qui se fussent jamais donnés à Londres. Comme il gagnait de l'argent sans trop erg préoccuper, il n'avait aucune idée de ce que pouvait être sa fortune. Deux on trois ans avant sa mort il dit un jour à un de ses amis : « J'ai beaucoup travaillé et je suis pauvre ». Il avait à la vérité les dettes considérables; car il s'était laissé entelle dans des spéculations industrielles qui n'avaient pas réussi; mais sa liquidation achevée, ses exécuteurs testamentaires eurent encore un fort joli reliquat de compte à solder à ses héritiers. Perry resta toute sa vie fidèle aux opinions politiques de jeunesse; et quelques propositions qui lui furent faite il le• Quia topjours de les lek. Un de ses confrères, probablement ¶0i114 désintéressé et moins consciencieux que lui, a eu Metfree de lui reprocher d'avoir accepté une place de ses amis, quied les whigs triompereM dee tories, en 1806. Ce qu'il aurait dite à sa louange, c'est que pitt lei offrit vainement un siège au erlement. Du reste, il aima toujours mieux rester journaliste que 'de se laisser nommer député. Il eût pu cependant, s'il 0* été ambitieux, se faire une brillante position à la Chambre des communes; car il possédait un remarquable talent d'élocution, Ce n'était ni un penseur profond ni un écrivain de mérite. Il avait un esprit vif, ingénieux, souple, mordant; un style facile et clair; mais il parlait beaucoup mieux qu'il n'écrivait. S'il eut fait quelquefois sténographier et imprimer ses conversations, elles eussent produit à coup sûr plus d'effet que ses articles : il ne reste rien de ce qui est sorti de sa plume. Ses ta règne prospère de Perry, le Morning Chronicle n'eut que deux procès, et il les gagna Mus les deux. Du premier je ne menais que le denoement, qat mérite d'être raconté. Le ministère ne doutait pas de la condamnation, car il était parvenu à composer un jury qu'il croyait incapable d'acquitter un journa'ide. En effet, sur dorme jurés, onze se montrèrent on ne peut plus dignes de cette honteuse marque de confiance. Dès qu'ils se furent retirés dans la salle de leurs délibérations, et que leur chef leur eut déclaré, du ton d'un homme qui est sûr d'avance de ne pas être contredit Messieurs, nous devons rendre notre verdict en faveur de la couronne, —ils n'hésitèrent pas a répondre oui. Celui qui n'avait rien dit était un marchand de charbon honoré de la clientèle du doyen et du chapitre de Westminster. — Bet-op jamais pu penser qu'il serait capable d'une Pareille t'ardu» I • Patr, mem:leurs, dit-il à ses collègues, mais je ne partage past a fait votre, manière devoir.... Les argumente de Patteley geuese esawt bien faibles convenez-en; et puis a e d'une impolitesse grossière envers •••. * p co tffle sur ce ton, et comme ses onze cotes ntlee un marchand de charbon qui compties un doyen 'et un chapitre, tenir 1de em ol nuire, se regardaient d'un ah' stupide sans lui: ^ ■Ab * Q parait que nous ne none pas. Bonsoir , bonsoir. • jih d 1e1114 Ote son bonnet de ;cite sa voyez-vous, si je •e rante- hult h il m eit ne dirai pas de phi VOUS Sire Yetl lm le

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co tellement inébranlable, qu'ils ne murent pas devon' ut laisser faire un long somme; et, à la grande stupéfaction de l'attorney général qui avait soutenu l'accusation, — c'était je crois bord Eldon, alors air John Scott, — le MorningMiro/aide futaie Wl w 'alele bleamdeielluelit le cher e du doyen et dU chapitre de we@pgmeg

=nom, il gagna la °Heath'. de Perry et de Mangin

l'insigne et la flamme, la toge et l'épée, la croix et la ban-

nière, la croix pastorale et les autres croix. Et qu'on ne dise plus : les gmndesjoies sont muettes. Que de discours, d'almier, Perry ne le dut qu'a lui .même. C'était en 4810. Le rédacteur en chef du journal, staelde,—car Perry n'était plus, à cette locutions, de suppliques, de répliques, et combien de récite contradictoires. Dis-moi qui tu vantes, et je le dirai qui ru époque, que propriétaire du Horney Chronicle, — se croyait es. Jamais encore la politique ne varia davantage en mise tellement sûr d'être condamné, qu'il ne voulait pas se défendre. Il s'agissait, en effet, de la reproduction d'un article de l'Exaen scène, elle émeut, elle intéresse, et surtout elle amuse la galerie; c'est à n'y pas croire, on ne reconnaft plus la miner, qui se terminai ainsi « De tous les souverains de l'Anpolitique. gleterre depuis la révolution, le successeur de George III est celui qui aura la plus belle occasion de devenir noblement poDescriptions pompeuses, épisodes impute», tableaux pitpulaire. s George III n'étant pas encore mort, cette phrase avait toresques et même burlesques, la fées eut complète, et pourété considérée par le ministère comme un seditious *el. L'attortant les intéressés ne sont pas contents, fis atten daient ey général, sir Vicary Gibbs, reçut l'ordre de poursuivre tout à mieux; cela se dit, et mémo on ne dit que cela. Quoi I un la foie et l'Examiner, qui l'avait publiée, et le Moraine Citron ide, si beau spectacle, et l'on ne ferait pas ses frais, on aurait qui l'avait reproduite. Le 14 février 1810, Perry, jugé le premier, manqué la recette, nous n'en croyons rien. Ce qu'on accuse, comparut à Middlesex devant lord Ellenborougb et un jury spéce n'est pas le zèle des premiers rôles, mais la maladresse cial. L'attorney général soutint énergiquement l'accusation. Il se des comparses, et principalement l ' insuffisance du souffleur, livra à de longues variations sur ce thème aujourd'hui un peu e est-à-dire des historiographes. On leur fournissait un texte usé « que le prévenu avait tenté de briser. les tendres lies d'afmagnifique, traits de bienfaisance, réceptions pleines d'affafection qui doivent unir un souverain à mn peuple. • Perry fit bilité, visites sans cérémonial ni cérémonie, tant de souvepreuve d'une grande habileté dans sa Mireuse « Messieurs, dit-il pire glorieux semés sur cette route impériale et royale , et en terminant, la cause de la liberté de la presse en Angleterre nos fournisseurs n'ont rien su inventer; pas un rapprocheest aujourd'hui remise entre vos main». Le Morning Chronicle ment, pas une allusion touchante, pas un mot heureux. combat maintenant, comme en 1793, au premier rang, nona Lyonnais, je vous aime, s avait dit le grand empereur. seulement pour lui-même, mals pour la liberté de la presse en • Lyonnais, aimez-moi, a s'écrie l'illustre neveu, et voilà tout Angleterre. La question que vous avez à décider est celle-el : Le Morning Chronicle delt-il continuer à soutenir les principes qui ce que l'histoire peut recueillir de plus mémorable avec l'alout toujours dirigé la politique dee whigs? Ces principes, voua lusion au jugement de Salomon. Les villes ont beau se metle savez, ont pour but de copearter à Sa Majesté et à ses héritre en frais d'emblèmes et de statues, à Lyon, par exemple, tiers le trône auquel ils ont persuadé au peuple anglais d'appeler la statue de la République, dans l'attitude de l'acrobate céses ancêtres, en le consolidant sur Cette base qui forme nonleste, ornée de la devise : Que non aseendam; c'est encore seulement sa force mais son lustre, et que je trouve si bien déla statue de la Gloire, du Génie, del'Éloquence, et pourcrite dans un des derniers numéros de mon journal : a Bien sur tant devant ces grands symboles, l'hôte illustre se tait, il • la terre n'a jamais égalé la puissance et fa grandeur, la magiisemble écrasé, il ne répond aux bourrasques des vivats que » ficence et l'éclat de la royauté dans la constitution d'Angleterre, par des pluies de décorations, et lorsque enfin se présente » lorsqu'elle se meut dans une juste harmonie avec l'influence la phalange des vétérans de l'Empire, grognards de l'île » et l'autorité des deux chambres du Parlement, et d'accord avec d'Elbe, pèlerins de Sainte-Hélène, nobles reliques de tous » l'opinion publique. L'unité et la vigueur si vantées du despoles champs de bataille, l'inspiration officielle est à sec et » tisme sont impuissantes lorsqu'on les compare à l'énergie conlaisse passer ces glorieux éclopés comme s'il s'agissait Uni» centre d'un tel gouvernement; puisset-d durer toujours a quement d'un musée des grotesques. Le Morning Chronicle fut acquitté tg la grande surprise de Sen Jamais la haute politique et ceux qui en vivent n'auront rédacteur en Chef; et l'attorney gendre, ae poursuivit p ie 'saxo_ tant voyagé. Les routes s'encombrent de représentants de 'siffler. La Chambre des lare, yeuses cl; 44 sole tel sir Vleery quoi que ce soit et d'hommes d'Etat de toutes sortes d'étale. Mhs de leurs mésaventures, lamielé s'étant ermi, de l'app eler F de Rad Melte. un hôpital d'imiunghles , elle lit, sur le »Hen Les villes d'eaux ont retrouvé leur ancienne spécialité, on y arrêter Perry et Plispitmeur da iforebse thronlele, M. Lam• puise la politique à sa source et les congrès y sont en perbert, qui expièrent, par plusieurs mole de Mention à Newgate, manence. Les partis de l'ordre courent après la conciliation ce manque d'égards envers hi chiens haute. par des chemins différents : ceux-ci vont à Lyon , ceux-là à Un an après X mort de Perry, qui eut lieu en 1831, le Wiesbaden, et d'autres à Saint-Léopard, en attendant leur Morning Chroniele fut oda ea vente. Le propriétaire de l'oérencontre à Paris. Les journaux de tolérance sous la Répuserver, M. Clément, l'acheta la somme énorme de 42,000 livres blique ne voient dans ce va-et-vient qu'une nécessité de la sterling (I Millina 50 mille trams) ! et il le cfflervie jusqu'en situation. 1834, époque it laquelle il revNdit 17,000 Jr'« *liement L'entrepreneur d'un de ces grands carrés do papier con(425,000 (regels) la part de propriété qu'i l avait morse sir Jolie > fidAimur ciliateurs préside en ce moment un véritable congrès dans 4gte e de allume. Bien que l'une des cinquante villes thermales de l'Allemagne, où il successeur ami la rédaction en chef un *tiret m*t su s'agit de monter quelque grand çoup à un autre jeu. Il n'y ans périeur au dee, X. Jobslack, remplace, mute P18 a pas que la roulette des empires dont on prétend tenir le de "service , per M. Doyle, le pere de sirthelh3M, le rateau, la ferme ou régie des biribis et lansquenets autorisés No;ning c . siv# •• au delà du Rhin offre des bénéfices plus certains. L'ancien en Mornee el. entrepreneur s'étant retiré, son héritage est mie sur le tapis. d'économie le pour raconter On cite au nombre des aspirants un Farina (de Cologne) et "de reste attellentplut Un Furnade (des allumettes)- niais notre industriel de Paris a public. Qu'il me sa de chances. — Quoi (lui disait-on), un homme poliil est parvenu à rem quoque de votre distinction tiendrait une maison de jeu, c'est tidiens 4 la presse de ien assez de tenir un journal de tolérance. ne reste il pas encore IN X. de Lamartine (pardon de l'amalgame, mais notre chrofa, cettes des droits de tira "ana des nique va se livrer aujourd'hui à bien d'autres vagabondages) années dernières, les résultats suivante I est de retour à Paris. Il vient demander à ses concitoyens keessuces. Timbres. les capitaux nécessaires à l'exploitation des domaines qu'il 3,6001. 178.0d. Le Times. 1,476,000 doit à la libéralité du sultan. Les lettres seront toujours pour ' 888 4 0 l'illustre poete un délassement glorieux, et en môme temps Le Morning Chronicle. 444,000 il cherchera dans une spéculation honorable les moyens de Le Morning Chronicle ne l'emporte actuellement sur ses rirelever sa fortune en ruines C'est Milly et Saint-Point qu'il vaux que sous un rapport : il est incontestablement le mieux veut reconquérir aux portes de Smyrne. L'étendue du terimprimé de tous les journaux de Londres. ritoire qui lui est concédé équivaut à trois ou quatre de nos L'auteur des Vies des Chancellera, lord Campbell, a débuté départements; mais la plupart des terrains sont encore en à Londres dans le dentine *roi:tele. En 1810, il était encore friche, les villages sont dépeuplés, et le pachalik ressemble chargé de la critique théâtrale. Campbell y a publié plusieurs à un désert. M. de Lamartine va coloniser son fief, il offre articles, Sheridan en a parlé dans son Critic , Canning en a inaux travailleurs une Californie certaine presque aux portes de tercalé le titre dans un de ses poèmes, Byron l'a honoré d'une la France, grâce à la vapeur. Dans la vaste habitation qu'il épttre familière, Hazlitt a écrit tout exprès pour lui quelquesoccupe, et dont la superficie égale celle de Paris, le poete va unes de ses plus remarquables études critiques et quitte Charles bâtir une ferme-modèle, établir un haras, construire des Dickens se cachait encore sous le pseudonyme de Boz, il y .fit insérer ses premiers essais (Sketches); enfin son 16,116 . numéro, usines, fonder une colonie : ainsi commencent les empires, publié la semaine dernière, contenait la 85° lettre de cette reet c'est ainsi que les poètes finissent avec une gloire plus marquable enquête, intitulée : Labour and the pour, qui a produrable que leurs écrits, du moins aux yeux du vulgaire. duit une si profonde sensation en Angleterre, et à laquelle notre Nos postes et nos artistes, quelle misère! comment le sentiami et collaborateur Old Nick a emprunté pour l'Illustration ment public les récompense et les encourage aujourd'hui, l'Euquatre articles d'un si puissant intérêt. rope entière le sait trop bien. Les livres ne s'achètent plus, ADOLPOE Josrms. toute publication est l'épouvantail du libraire ; dans le journal on le timbre; au théâtre on le censure; quant aux objets d'art, le Louvre leur est fermé; plus d'exposition, si ce n'est à la salle des commissaires-priseurs. Que nous parlez«Courrier de Parle. vous de poèmes et de tableaux ? C'est bien assez d'avoir la Qae vous dire aujourd'hui, et qu'allons-noue faire encore? chance de s'en procurer à la loterie. En effet, on annonce MI errer de Paris, daté de Paris. Certes, landaise est une loterie nationale des gens de lettres et des artistes; mais ce que tout le monde n'est pas aux champs, par vous verrez qu'elle est venue trop tard : les sociétés califorlocomovaux, par voies et par chemins? niennes et leur loterie promettent des lots bien plus séduide fatigue, l'émigration est g Ronge sante. .. 't ab Rome, plus grands ho ilcil a En Allemagne, où nous étions tout à l'heure, on s'entend - . . et .g. mieux it entretenir le feu sacré, et petits ou grands y votent faut parler par que ja ri e s'l e e graPhs . l'envi des- aliments à l'ouvrier de la pense°. A Weimar, live une ville de 0,000 âmes, le prince régnant vient de former te qIli institut, Mairet de Goethe, qui, chaque année, décer.... uel , mais nera au meilleur livre, tableau, statue on partition, un prix Iussi quel voyageur l C'est à qui chantera sur sen assage : de vingt mille francs à perpétuité, et l'Europe littéraire et les orchestres, les canons, les cloches et les clochers, sana artistique tout entière est appelée à concourir. C'est aucompter• le vue; humaine.et son *muerte. »are lalia ,'sejourd'hui même, 23 août, que les populations sont convomez les fleurs et les lauriers kpleines mains. Le villes s'em. quées pour la première fois è cette solennité olympique, et Femelle e. Inn neloriSP dnale4 on a revu les mortiers elles y courent avec l'empressement que l'on réserve ailleurs parkenuater*, les mime rouges et la blanche hermine, pour des galas présidentiels ou des inaugurations de tom-

son second acquittement, encore plus désespéré que le pro.

eso.

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L'ILLUSTRATION , JOURNAL UNIVERSEL. 116 enl'Allemagne sa qualité deyjournal motives. Dans le voisinage, c'est-à-dire à Munich, l'Athènes l'inauguration de la statue de la Bavière, rceuvre la plus l Encore unel'Illustration, fois, l'élite de sera enuniversel, grande énorme que l'art ait moulée depuis le colosse de Rhodes. l pompe, et de la Germanie, on prépare une fê te également Poétique

Passons à des jeux in nocents, par exemple le Vaudeville hale la ruine des autres, et comme on joue depuis Un excellent capitaliste qui fut un ne manquera pas d'y assister avec la plume et le - crayon, I qui trente ans et plus en pleine paix avec l'étranger, les amis l et son Père nourricier. bien mauvais père, M. de Saintpour en réjouir les yeux de ses abonnés. Mandé, arrivé tout droit de PonAvant de vous montrer d'autres toise pour réclamer son fils Robuste, fêtes à l'étranger, laissez le Courmis en nourrice vers 4830. Mais Rorier justifier son nom par quelque buste pense comme Dalembert dihistoriette de Paris. Nos solennités, sant à madame de Tencin : Nescio à nous autres les sédentaires, c'est vos. Il aime son père nourricier et une séance d'Institut (académie dee adore sa fille Guillemette. Saintinscriptions et belles-lettres); c'est Mandé s'obstine, et Robuste, pour le bal d'Asnières et la grande danse s'en débarrasser, se conduit comme de la Bourse. La rente avait baissé, Figaro à l'endroit de Bartholo qui lui et voilà qu'elle remonte; c'est l'usage. donna le jour. Il n'y a pas de quoi Cette fois, cependant, quelque chose rire; en effet, cette aventure de père a paru extraordinaire : la Bourse n'a sans mère est assez lamentable , pas parié pour le gouvernement; il nonobstant le dénoûment, qui MM y est en baisse. Dans ce jeu , où la paraltra exemplaire. Saint - Mandé nation se joue elle-même par le midemande pardon à son fils et le punistère des agents de change, le goublic leur donne l'absolution. vernement est tombé un jour à 93, sur une nouvelle qui lui était favoLa Société du doigt dans l'oeil (Gymnase) a pour agent principe rable, et il se relevait le lendemain M. Corniquet, nom bien tranareni d'un franc ou deux par l'effet d'un Ili 1111 pour figurer dans une société ana bruit tout contraire. Est-ce que la nyme. Tous ses membres sont ma Bourse perdrait ses vieilles habitunés, et la base de leur association des? On lui dépêche des atouts par c'est l'assurance mutuelle, contra le télégraphe, et la spéculation les quoi? Molière nomme le fléau; tai rejette de son jeu. Ceci est un symsons-le, on ne le devinera que mieux ptôme qui se recommande à l'attenCorniquet , le doigt dans son oeil d tion publique. Si l'on réfléchit que mari, cherche à enrôler l'ami Du cette banque de Jonathan , ainsi verdier dans son régiment. « Prend qu'on l'appelait autrefois, est à la petit nombre de pribien garde à M. Alfred, lui dit-il -d'un dévotion c'est l'Arthur de ta femme. n Bref, vilégiés qui connaissent pertinemintrigue, brouille et fait si bien qu ment le dessous des cartes, et jouent voilà une tête sauvée... aux déper à coup sûr, le symptôme semblera ; significatif. A propos de la Bourse , de la sienne. Drôle de Corniquel Kermesse d'Anvers, 18 et 49 août, — Le tir de la Grande Arbalète a la compagnie de Guillaume-Tell. des calculateurs très-ordinaires ont 7 puissiez-vous en dire autant de p su puté que les dettes de l'État ont pièce. été rachetées ou vendues des mils et très-innocents appartiennent à 1 Les Roués innocent lions de foie depuis que l'État les a contractées, d'où l'onde l'ordre ne veulent pas voir que ce goût du jeu est préci- I t de l'ancien régime. Vicomte et ch, Montausier et viermen peut conclure, sans être économiste, que c'est un commerce cément ce qui dégoûte de la tranquillité intérieure.

Kermesse d'Anvers, 48 et I e août. — Gronde procession religieuse.

valier font une gageure contre l'honneur de la marquise, et le marquis tient l'enjeu. Il a gagné, il se venge, il est vengé.

Le chevalier retourne à l'école et le vicomte épouse une ro- nos réjouissances] dramatiques de la semaine, et nous t siéra. C'est mignon, c'est gentil et très-applaudi. Telles sont I sommes pas plus gais.


L'ILLUSTRATION, JOURNAL UNIVERSEL.

I 47

Un événement bien triste, c'est la mort de M. de Balzac. ses murs que la féerie a commencé avant de se répandre par Depuis longtemps il était frappé au coeur ; des travaux exverain. Enfin la procession est rentrée, et la fête se continue toute la ville. La cathédrale d'Anvers peut se passer de décessifs, une susceptibilité nerveuse, des inimitiés réelles ou corations s upplémentaires : en tout temps c'est une profu- en musique. Aux portes d'Anvers, un grand casino s'ouvre imaginairee, ont hâté sa fin. Il avait connu les douceurs de à la joûte des exécutants. On couronne les vainqueurs, on la célébrité, et il n'en subissait plus que les dégoûts. Le bon- sion de merveilles peintes ou sculptées. Mais à la procession applaudit les vaincus, et les uns et les autres rentrent en heur domestique dont il jouissait depuis quelque temps de- bourgeoise allait succéder la procession religieuse, et après ville pour y prolonger le concert. Les rues s'emplissent crorles arbalètes bénies venait l'image de la Vierge. Il faut donc chestres vait sans doute le rattacher à la vie, malheureusement le coup ambulants, tout chante et détonne ; la vieille cité était porté. Peu d ' écrivains de nos jours eurent une existence marcher et on marche encore parmi les riches tentures, les dômes de feuillage et les vases de fleurs, au tintement des n'a plus qu'une voix pour mugir harmonieusement. C'est un aussi laborieuse; aucun ne mérita davantage, par son savoir cloches, au parfum des encensoirs; les prêtres, les lévites, festival sans trêve, mais non sans charme, que la nuit inet son talent, la fortune qui lui échappa toujours. Balzac était terrompt à peine et qu'on ne saurait traduire en vignettes. les chanoines, c'est une population dans l'autre et presque une encyclopédie vivante. Il n'avait pas approfondi toutes aussi Chants éclatants, acclamations cadencées, choeurs harmonombreuse : la population de la cathédrale et de les sciences, mais il les connaissaiLtoutes. Ses débuts furent nieux ou bruyant charivari , à voue donc d'en rêver le toutes les paroisses d'Anvers. Après le clergé, les séminadifficiles, obscurs, ténébreux ; le pseudonyme en couvrit longcharme. Rien que d'y songer, les oreilles me tintent. Le ristes, et puis les corporations, les métiers, les écoliers, les temps les incertitudes; il avait la pudeur du talent qui se cher- soldats, les capitaines, la ville et les faubourgs, et au milieu lundi, on tira rare et l'arbalète, et c'est à peine s'il fut posche et la fierté du véritable homme de lettres. En livrant son sible les noms des vainqueurs. Mais voici qu'à d'eux l'évêque ou le curé portant le soleil d'or entre ses peine d'entendre revenus d ' Anvers, nous sommes conviés à la fête ofnom à la publicité, il voulai tétre sûr auparavant qu'elle ne l'oumains vénérables. Tant de costumes variés, les bannières blierait plue. Pendant ferte par la ville de Tournay au roi et à la reine des Belges. que la vogue s'attachait Nous serons à Toura ses livres, la critique nay le 8 septembre. (sauf des exceptions) Heureux pays, et plus lui fut hostile, les taheureuses fêtes, puislents vifs et forts la que ce sont les fêtes chagrinent. On essaya de la Concorde. contre lui la conspiraNotre dernier dessin, tion du silence. Quelc'est l'image de l'été , ques-uns plus sincères une autre idylle qui a peut-être, mais plus atenté le crayon de toue veugles, le traitèrent les paysagistes. Quel avec dédain; peur parpeintre ne l'a pas mise ler de son talent on en traits de feu dans sa prit tous les masques, toile? Rubens, les deux excepté celui de la bienPoussin, Claude Lorveillance. Il lui fallut rain, Wynants, Ruysentrer dans sa gloire dael et Watteau. L'été par un coup de tonnera inspiré les peintres de re, il écrivit Eugénie l'Italie, la contrée de Grandet. Le roman l'été par excellence. Il charma le public, l'oeua prêté aussi sa belle vre enchanta les letmusette aux poëtes. On trés. L'auteur avait créé vous fait grâce de toute citation antique, mais une langue pour la passion qu'il peignait. C'évous n'échapperez pas aux modernes. tait l'avarice burinée. Par cet ouvrage , ainsi Cantaro Jim i Rami.... que par le Médecin de campagne et le Lys a chanté l'Arioste. Dans les rameaux, gazouille, dans la vallée, Balzac l'été durant , l'essaim arrivait à sa seconde de jolis oiseaux azurés, manière, qui, dans tous blancs et roses, on enles arts, est la meiltend le doux babil des leure : consultez les ruisseaux etdeslacspaiécrivains et consultez Bibles plus brillants que les peintres. Au delà, le cristal (splendidior la pensée se raffine et vitro). De la rocaille voil'expression se contoursine se précipitent les ne aux dépens de la véeaux jaillissantes, et le rité. Dix romans plus daim vagabond va boire que suffisants pour dix la fraîcheur dans les déréputations du jour suclices de cette onde. Une cédèrent à Eugénie douce brise communiGrandet , sans l'éclipque ses frémissements ser, et ce n'est pas ici à l' atmosphère qui vous le lieu de rechercher entoure et amortit les les causes d'affaiblissefeux du soleil. Cette ment de ce magnifique brise est imprégnée des talent ; il faudrait resenteurs délicieuses prendre une autopsie Au'elle dérobe aux arque l'auteur lui-même brisseaux et aux planébaucha dans des pages tes , et tou tes ces sadésolées. Ceux qui se veurs confondues displaisent à souligner les tillent un parfum léger taches du génie, plutôt dont l'âme s'abreuve qu'à en admirer les avec délice. splendeurs, ont dénonL'été de l'Orient est cé la Vie d'un grand encore plus radieux : homme de province com « Tant de bocages qui me le dernier échelon verdoient, tant de colde cette décadence ; lines ombragées, quelle mais Balzac remonta variété de couleurs et vite et haut, témoin de paysages ! Quel bonles Parents pauvres et heur de précipiter le ce drame, la Mardtre, galop du cheval à trachef-d'œuvre d'analyse vers ces vastes plaines! et de science dramatiUne odeur de musc emque, aujourd'hui perdu baume les airs, une eau dans les catacombes pure brille dans les plis du Théâtre-Historique, du vallon, les blés qui et que le feuilleton ens'agitent ressemblent à terra avec une belle un tapis de soie onépitaphe. doyante; le lys courbe e Ne faisons pas à nos contemporains l'injure de croire qui flottent, la ville pavoisée jusque sur les maisons flottantes la tête sous l'énorme fleur qui le surcharge, la rose épaqu'ils ont méconnu le génie de Balzac et qu'il est mort dé- de son fleuve qui est une mer ou peu s'en faut, voilà le spec- nouie jette ses parfums alentour, le paon majestueux fait couragé par leur faute; mais il est triste de penser que le tacle; et pour le surplus, on se confie au crayon de notre rayonner sa robe aux yeux d'émeraude à travers les forêts, sentiment public ne l'a pas suffisamment protégé contre le dessinateur. les arbres frémissants laissant tomber leurs branchages charmauvais vouloir des médiocrités jalouses. Il eût été peut-étre La procession de la Société des archers et des arbalétriers gés de fruits d'or, et la terre des mortels est le paradis facile à la critique de l'imposer à l'Académie, assez inepte avait pris les devants, comme vous voyez, et rien de plus des dieux. pour l'avoir laissé à sa porte, qu'un coup d'opinion aurait juête. C'est son anniversaire, la célébration et les apprêts lui Sous un climat tempéré, la terre, en été, est une magidû enfoncer. Ce n'est pas, du reste, le premier immortel qui appartiennent, et on en a profité pour montrer l'image de la cienne; dans les régions torrides, ce n'est plus qu'une sorse sera passé de son brevet. Mère du Sauveur. L'hommage est pieux et touchant; il est cière, à la végétation monstrueuse et bizarre, où le feuillage Pour notre dernière tournât à l'étranger, voici Anvers, aussi ancien que l'institution, qui remonte au seizième siè- résonne comme du métal en fusion, où les ales brandissent la ville des comtes de Flandre et de Charles-Quint, la cité cle. Alors comme aujourd'hui, chaque corporation, à cette leurs feuilles épineuses, le ciel est rouge, la plante ràle, et qui vit naître Quentin Metzys et mourir le grand Rubens. solennité d'août, marchait processionnellément par la ville, le paysage a soif. Quant à l'été de notre vignette, c'est une Dimanche dernier la fête a commencé, la fête de l'Arbalète, la bannière au vent et toute chargée des médailles décer- figure allégorique nonchalamment couchée à l'ombre du et elle dure encore. On veut se persuader que vous connaisnées aux vainqueurs du tir à l'arbalète, grande ou petite; hêtre comme un représentant en vacances ; elle est fleurie, sez la ville, afin de s'épargner toute description. Tout le la grande s'entend de l'arbalète primitive décrite par Frois- mais triste comme un feuilleton timbré, et, pour ressemmonde sait que l'Escaut s'y courbe en un grand arc de cercle serti, mais point de détails historiques, si ce n'est pour ajou- bler tout à fait à notre Paris, il ne lui manque guère qu'un dont les deux extrémités vent se perdre à l'horizon.' Au som- ter qu'entre autres honneurs dévolus à cette société, on parapluie, le véritable emblème de cage saison qui fuit. met de ce demi-cercle se dresse la cathédrale, et c'est dans l'avait chargée de la garde dit drapeau national et du souPelures Busoru.


L'ILLUSTIIMION , JOURNAL UNIVERSEL. 4 18

ne serait-il pas impossible de le corriger et de le compléter. de ce facteur la justice qu'il Il nous a paru qu'à ce titre il méritait de fixer l'attention rendant au mérite suce mérite, et admirant les nombreuses et précieuses ressources des hommes spéciaux. Quel que soit au reste le sort de ninmises par lui à la disposition de l'exécutant , n'a pu s'empêvention de Montgéry, elle constitue par elle-même un essai Nous compterons au nombre de nos bonnes fortunes mucher d'exprimer hautement le regret de n'avoir pas entre ses assez important pour devoir prendre place parmi les autres sicales la visite que nous a faite ces jours derniers M. Lem- mains à Bruxelles un instrument sorti de ses ateliers. Si tentatives dont la chaîne forme l'histoire de l'aérostation. mens, professeur d'orgue au Conservatoire royal de musinous ne nous trompons, ce regret était en même temps un Il y a longtemps que l'idée d'appliquer un moteur aux que de Bruxelles. Retenez bien ce nom, lecteur : c'est celui vœu. Pourquoi ne serait-il pas exaucée Le gouvernement aérostats s'était présentée. Nous avons dit que Blanchard; d'un des plus éminents artistes de nos jours, quoique jeune belge donne tant d'autres preuves d'Intelligence, qu'il peut le premier, avait essayé d'aider à la marche des ballons, encore. L'inscrire dans ces colonnes est un devoir pour bien encore donner celle-ci. Puisqu'il se forme de si excelMais dans les différents essais où l'on a tenté l'application lents organistes à son Conservatoire, le moment est on ne d'un moteur, on a toujours commis une très-grande erreur nous. Lorsque, la semaine dernière, nous avons eu l'heureuse peut plus opportun pour la construction d'un bel orgue. suspendant celui-ci à un ballon ordinaire. Il en est réoccasion de faire connaissance avec M. Lemmens et d'apPar une cœncidence remarquable, pendant que le premier en sulté un manque d'union et de solidité dans l'ensemble, une précier son beau talent d'organiste-compositeur, nous vedes organistes belges était présent à Paris, le nom du presurface très-grande dans tous les sens , et peu de facilité à nions presque en même temps de recevoir des nouvelles des mier des organistes français de notre temps figurait au Moles airs. *encours annuels du Conservatoire de Bruxelles, qui ont rédans une promotion de chevaliers de la fendre Pour obvier à cet inconvénient, Montgéry propose, pour niteur universel, obtenus par les élèves de la Légion d'honneur. C'est la première fois que cette distinction temment eu lieu. Les succès la construction d'un navire aérien, la forme d'un cylindre genre, et nul assurément ne -classe d'orgue nous avaient particulièrement frappé. De est accordée à un artiste de ce horizontal, terminé à sa partie antérieure par un hémisphère, plus, dans uo remarquable discours prononcé par le savant la méritait mieux que M. Lefebure-Wély, l'organiste de et à sa partie postérieure par un cône légèrement tronqué. directeur de cette école à la dernière séance des concoure ; l'église de la Madeleine, dont tout le monde à Paris connaît La longueur totale de cette machine est de 120 pieds. Les an milieu d'un intéressant tableau des progrès accomplis, le talent élégant et profond, dont le nom est célèbre à si grands diamètres ont 45 pieds. L'enveloppe est une forte des résultats obtenus depuis quelques années, constatant juste titre d' d'une extrémité de la France à l'autre; car il étoffe en soie, incombustible et imperméable. La carcasse d'une manière évidente la prospérité de l'établissement con- n'existe peut-être pas dans nos départements un seul orgue intérieure consiste principalement en deux sphères qui ont fié aux soins intelligents de M. Fétis; notre attention s'était ancien que M. Lefébure-Wely n'ait essayé, pas un seul nou24 pieds (M-. diamètre. Elles sont formées de cersurtout fixée sur les lignes suivantes, que nous rapportons veau à la réception duquel il n'ait assisté, le plus souvent à chacune cles en baleines qui représentent des méridiens, fixés les textuellement : « L'école d'orgue est aussi une des plus nou- la requête de l'Etat. Il serait à souhaiter que le signe dont uns aux autres par des cordes composées chacune de velles et des plus considérables conquêtes du Conservatoire. le véritable mérite seulement devrait être paré, eût été et neuf fils à voile. Ces deux sphères sont unies l'une à Par une singularité difficile à expliquer, dans un pays aussi fût toujours aussi judicieusement décerné. l'autre et traversées à leur centre par une vergue creuse, éminemment religieux que la Belgique, l'art de jouer de ce De l'orgue et de la musique religieuse nous passerons à formée de morceaux de bambous qui s'arc-boutent mutuelmagnifique instrument était resté, presque jusqu'à nos jours, la musique militaire, quelque brusque que soit la transition. lement et sont attachés les uns aux autres par des cordes flans un état d'infériorité déplorable; et, dans l'espace des Vous savez ou vous ne savez pas que le 9 e régiment de pareilles aux précédentes. La longueur de cette vergue est deux derniers siècles, aucun organiste belge d'un talent dragons est en garnison à Paris en ce moment. Ce que nous quelque peu remarquable ne s'était fait connaître; tandis tenons à vous apprendre par l'entremise de notre chronique, de 48 pieds; sa grosseur est de 6 pieds au centre et de 4 pieds à chaque extrémité. Cette vergue et les deux sphèque l'Italie et surtout l'Allemagne avaient produit en ce c'est que ce régiment possède actuellement un des corps de genre des artistes de premier ordre. Fondée en 1842, la musique militaire de cavalerie les plus excellents qui aient res se placent verticalement dans l'enveloppe, de manière que leur axe coupe celui du navire à la distance de 50 pieds classe d'orgue présenta d'abord quelques résultats partiels jamais existé, qui existeront jamais. Nous l'avons enteddu l'extrémité antérieure. de bon augure. Plus tard, M. Lemmens, autrefois élève de samedi dernier, à une matinée musicale assez originalement deL'enveloppe, au lieu d'être gonflée de gaz hydrogène, cette classe, après avoir cueilli toutes les palmes dans di- donnée dans une des cours de la caserne du quai d'Orsay, contient des sacs moï les plus ou moins allongés, selon la verses branches de l'art, alla perfectionner son talent par où le régiment est logé. Ensemble, justesse, précision, finesse place qu'ils doivent remplir. C'est dans ceux-ci qu'on renl'étude des meilleurs modèles allemands ; et, devenu l'un des de nuances, vigueur et netteté d'attaque, puissance et puorganistes les plus distingués de l'époque actuelle, il s'est reté de son, toutes les qualités qu'on admire enfin dans le ferme l'hydrogène. En outre, l'aérostat est muni de globes chàrgé d'imprimer une nouvelle direction à l'étude de l'art meilleur de tous les orchestres, nous les avons trouvées dans creux en cuivre qui contiennent de l'air condensé et lui Ber. vent de lest. le plus difficile. Sous son fécond enseignement, les élèves cet orchestre d'instruments de cuivre, dont l'estrade ordiDeux rames tournantes sont placées à chaque côté du naont fait en peu de temps d'immenses progrès, que les connaire est le dos des chevaux. Nous ne craignons pas d'avanvire. Leur axe passe au travers de deux petites vergoei cours de cette année ont mis en évidence. Bientôt, j'en ai la cer que, quelle que soit la perfection des musiques militaires creuses, dont l'une traverse la sphère supérieure et l'autre certitude, l'école des organistes belges pourra servir à son allemandes, la musique du 9° dragons peut sans crainte rivala sphère inférieure. Ces rames peuvent être mises en mon tour de modèle aux autres nations. n liser avec les plus parfaites. L'honneur en revient principavement par un des procédés que nous décrirons ci-après Ce langage, dans la bouche d'un homme dont le jugement lement à trois personnes dont nous allons écrire ici les noms : langage, autorité en matière musicale, avait singulièrégiment, M. de Saint-Mars, amateur de Elles devront être disposées de manière à se présenter a une si ce le colonel de plat en descendant et sur le coupant en remontant, d'aprè rement piqué notre curiosité, lorsque nous opprimes que musique plein de goût autant qu'officier supérieur plein de le procédé très-simple de Duquet. M. Lemmens, profitant du moment des vacances et de la M. Adolphe Sax, l'habile facteur de chez qui Montgéry n'a pas entendu, au reste, assigner des dimet proximité que le chemin de fer établit désormais entre bravoure; sont sortis tous les instruments dont se servent les instrulions précises et rigoureusement exactes. Il suppose qu' Bruxelles et Paris, venait d'arriver parmi nous. Nous l'avons mentistes dirigés par M. Thibaut; c'est le troisième nom, Fétis M. faudra des essais minutieux et très-suivis avant d'arnve entendu, et nous affirmons qu'aucune des paroles de celui du chef de musique de ce régiment, artiste très-distingué. une bonne construction des aérostats. Toutefois il es ne dit autre chose que l'exacte vérité. Nous nous sommes Les personnes qui étaient dimanche à la fête d'Auteuil ont à lime son ballon suffisant pour porter trois personnes a convaincu par nous-même que M. Lemmens possède une pu se convaincre que nos éloges n'ont rien d'exagéré. A la moins. Dans le cas où le navire ne serait pas assez légei des plus ràres organisations musicales qu'on puisse imagi- sollicitation du maire de cette commune, qui n'est autre que l'auteur indique que l'on pourrait augmenter la capacité d ner, chez lesquelles se trouvent réunies à un très-haut degré Musard, le populaire auteur de quadrilles, la musique de profondes facultés intellectuelles, en même temps qu'une M. dragons est venue embellir la fête. Elle V a obtenu un la grande enveloppe, que l'on remplirait de nouveaux sas du 95 grande puissance d'exécution. Le mécanisme si compliqué éclatant succès. Cette même musique sera demain, diman- d'hydrogène. Examinons, indépendamment des forces employées, l'as de l'orgue semble pour M. Lemmens un simple jeu d'enche, avec huit autres, sans compter 1,800 chanteurs, à la fant; et non-seulement toutes les combinaisons du doigter lui du moteur. Si on suppose le grand diamètre de l'ai belle MM qui Mira lieu au parc d'Asnières, au profit des fion sont familières, mais il en a créé de nouvelles qui donnent secours des six associations littéraires, artisti- de l'aérostat dans une situation horizontale, et les remet caisses de après l'avoir dépassé, se présentant à plat en descendant à sa manière de toucher l'orgue une perfection inouïe. Au sur le coupant en remontant, leur action poussera le navi reste, en véritable artiste, songeant avant tout à la gloire de que et industrielles. Qu'on se le dise! GEORGES BOUSIXET. horizontalement. Mais si on diminue le poids du leen,' son art et désirant que toue ses confrères, émules ou rivaux, antérieur en laissant échapper de l'air comprimé, le navi y puissent concourir avec les mêmes avantages que lui, s'élèvera vers cette partie , prendra une direction oblige M. Lemmens a réuni en une courte série très-méthodique Histoire de l'aérostation, et le jeu des roues, dont la résultante sera toujours par de préceptes et d'exemples les nouveaux procédés qu'il emtôle à l'axe, tendra à faire monter le navire. L'effet contra ploie avec tant de succès. Ces exemples et ces préceptes Suivie des moyens de construire et de manoeuvrer des aura lieu si l'on rend le réservoir postérieur plus léger. I sont imprimés aux premières pages d'un journal d'orgue dont navires aériens. nageurs ont en effet éprouvé par eux-mêmes que le cor il a paru trois livraisons, que nous avons sous les peux, et PAR alONTGERY, que M. Lemmens publie à Bruxelles. Celte œuvre place son quoique plus pesant que l'eau , se soutient à une certai hauteur, plonge ou s'élève, selon le mouvement des me auteur à un rang au moins aussi élevé comme compositeur capitaine de vaisseau, membre do comité consultatif de la marine, etc. 389 et 300.) bras. Lâ. faculté de gonfler ou de diminuer le volume t qu'il s'était déjà Placé comme exécutant. Les qualités essenI Ouvrage inédit. — Suite el fin. Voir le s No• tielles des compositions de M. Lemmons pour l'orgue nous Rien n'est plus fait pour séduire l'imagination d'un in- organes respiratoires aide aussi dans les opérations de musiparaissent être précisément celles que beaucoup de venteur que la direction des aérostats. La navigation aérienne natation. L'aérostat décrit posséderait, ce semble, à ciens croyaient impossibles à acquérir, c'est-à-dire l'union présente des résultats si merveilleux et les moyens semblent bien plus haut degré la faculté équivalente de conserve' des exigences du style propre de l'orgue avec les progrès de d'arts à l'avancement desquels on ait même volume en diminuant de pesanteur. Il l'emporte, l'art moderne, la gravité et la solennité dépouillées de l'ari- si faciles! Il est peu d'application et avec aussi peu de suc- même de beaucoup à cet égard sur les oiseaux. L'oiseat autant travaillé avec scolastique; espèce de problème que plusieurs déclaplus léger, si l'action de ses ailes est supprimée, est entra dité raient et déclarent encore insoluble. Si bien que les orga- cès. On ne saurait signaler, depuis la première idée des vers le sol. Il doit principalement sa direction horizon montgolfières, un progrès sensible. La construction même nistes de nos jours peuvent être divisés en deux catégories, dans l'air, ainsi que son mouvement d'ascension et de c l'une que nous nommerons des organistes sévères, prétendus des aérostats est restée à peu près stationnaire. Il n'est pas cents aux battements de ses antennes. Il faut cepend savante parfaitement ennuyeux, l'autre des organistes libres, impossible, après tout, que la découverte des frères Mont- remarquer qu'étant plus pesant que l'air, il n'a besoin golfier ait mal posé les principes de l'aérostation, et qu'il qui, sous prétexte de chercher à plaire, sont souverainede plier ses ailes pour descendra avec promptitude. ment inconvenants, ridicules au point de vue de l'art, autant s'agisse moins, au fond, d'élever un corps plus léger que même effet se produirait pour un aérostat qui, s'étant él l'air que de trouver des forces capables de faire avancer un que blasphémateurs au point de vue de la religion. Il n'existe par l'action do ses roues, supprimerait cette action. Ma corps pesant dans le fluide atmosphérique centre les lois de guère que deux ou trois exceptions en dehors de ces catédescendrait encore plus vite en dirigeant le mouvement gories. Le nouveau journal d'orgue à l'usage des organistes la gravitation. C'est ainsi que les observations des premiers ses roues vers le sol. astronomes donnèrent autrefois une fausse base au système du culte catholique, publié par M. Lemmens, est donc des La faculté possédée par l'aérostat de s'élever et de s'ab du monde. Pour. notre compte, nous croyons l'art aérostatiré à rendre un service réel à l'art musical. Nous espérons, ser sans cesse en laissant échapper de l'air ou en le ci tique voué à l'impuissance tant qu'il n'aura pas, d'abord, dans l'intérêt des organistes français, qu'une édition de ce primant, permettrait aux aréonautes de n'avoir jama réformé le mode de construction des aérostats, et, ensuite, journal sera bientôt publiée à Paris comme à Bruxelles. lutter contre des vents précisément opposés à leur ro trouvé un moteur plue énergique que lu rame, sous quelque C'est sur un des magnifiques instruments de M. CavailléPlusieurs météorologistes ont reconnu qu un vent quelcoe Colt , l'excellent facteur des orgues de l'é g lise Saint-Denie, forme et de quelque nom qu'on l'appelle. à la surface de la terre est accompagné d'un vent cm* était difficile qu'un marin, et un marin très-distingué, de la Madeleine et de Pantbémont , qu'a nous avons eu le à une certaine élévation et d'un air calme dans la ré plaisir d'entendre M. Lemmens nous dire, avec un talent s'occupât de l'histoire de l'aérostation sans aspirer à émet- intermédiaire. A cet égard Montgéry constate qu'une tre, pour son compte, quelques idées sur la navigation que nous ne saurions trop louer, des morceaux de Sébastien stante observation en mer lui a toujours montré les nu Bach, une sonate de Mendelssohn et de la musique de sa aérienne. Nous avons vu avec quelle rare sagacité Mont- situés à des hauteurs différentes marchant dans des di propre composition, qui, à notre avis, ne le cède en rien à géry, mettant à profit les loisirs de ses longues traversées, avait analysé les manoeuvres subtiles du vol des oiseaux Lions opposées. Ce phénomène a lieu d'une manière bien celle des maîtres les plus justement admirés. Il y aurait inpour en tirer des applications au profit de la direction des remarquable pendant les fortes tempêtes. justice de notre part à ne pas ajouter que M. Meumann Les nuages situés à de très-grandes hauteurs ne peu aérostats. C'est dans ses observations qu'il a puisé ses pret'organiste de l'église de Panthémont, a dignement représenté guère s'apfrcevoir que par les temps qui ne sont pas auprès de M. Lemmens l'élite des bons organistes de Paris. mières idées pour la manoeuvre des ballons. Nous n'oserions geux. On les voit alors stationnaires et dans les réglions pas affirmer que Montgéry ait résolu entièrement le proDans une improvisation habilement conduite, il a fait sucélevées que celles où ils parviennent d'ordinaire. La du cessivement connaître à l'organiste belge les ingénieuses et blème, mais le système qu'il propose est certainement le plus curieux qu'on ait produit sur cette matière, et en sup- démontre en outre que le mouvement diurne, la chat« diverses innovations dont la construction de l'orgue s'est, réfraction, l'évaporation, les montagnes, les mers, les depuis quelques années, enrichie en France, grâce à l'infa- wu/d qu'il renfermât, comme il est probable et comme tigable esprit de recherche de M. Cavaillé.Coll. M. Lemmens, l'auteur se l'avoue, de nombreuses imperfections, peut-être et les rivières étant la cause des vente, c'est vers le Chronique musicale.


LIWISTÉAVON i Je/MINAI, teelEil,Ut. fis!

de la (etre qu'ils eivellt etre lé pins viffiénte. Un

et edeceptible d'atteindre à de très-etldes hauteurs tait par conséquent eux aéronaute! le faculté d'éviter ft de chef/ 0q temps ordiesee 16 Murant atmee de le Phlet ta y erdbie à leur Menthe,. Il faudrait d'ailqelefe ne &Mettent M g Suu nuages le temps de s'éleitsetteer fortement fierab de les traverser. â il serait ontgéry, de meuler exactement letésiettrece qu'émotte t raérestal de la part de fair avec Merentes vitesees &jerker. Rfttati qui West partieulièeift occupé de• la rtistatice qu'épr vent les corps de dit rentes fretter et grandeurs, mus dans l'air avec des Vit divesee, encore qu'il ait beaucoup trop généralisé lbé résultats de ses Mpétietree, a eanmenns été obligé de Meclute que toutes là théines établies jusqu'ici sur la réMinime de l'are MM bees-eriteeffies, et qu'il faudrait de nouvelles expeeieridee serigneuseleent et habilement exécutées pour espérer Meer à cet égard des principes applicables dans toue les cati Cependant, d'erres les inductions données per "letton et quelques autres savants, j'ai trouvé que le Melte qui nous occupe s'avancerait avec une vitesse d'environ 7,200 métres à l'heure lorsque les roues seraient Mies en mouvement par deux hommes. Cette vitesse est celle d'un vent modéré pelletant lequel notre navire demeuratait stetiuneffire s'il entreprenait d'aller contre la direction de celui . ci et réirbgraderait soudain si sa force augmentait. Les hommes ne pourraient donc servit à naviguer dans tous les sens que par un temps à peu près calme, et un moteur plus puissant et moins lourd que les hommes doit être appliqué aux aérostats. » Montgéry cite parmi les moteurs en usage les machines à vapeur comme étant plus convenables. Il mentionne la machine construite par Bonffran , machine si légère qu'elle était portative, et regrette que le plan en soit perdu, car elle aurait pu convenir aux aérostats. Sans parler de la machine construite par M. Richenbach de Munich, dont le poids total était de trente livres avec la force de deux chevaux, nous Scons eu plus récemment d'autres exemples de pareilles machines, et autant que nous pouvons nous le rappeler en M montent, avec des puissances plus grandes. Montgéry Reale que pour Manoeuvrer convenablement une machine Mireille à celle que *eus avons décrite, il suffirait d'une tierce de quatre chevaux. Voici, au reste, le système qu'il propose pour les machines à vapeur des aérostats. Elles sont d'une simplicité extrême, consistant presque entièrement Mt deux cylindres traversés d'un même arbre et agissant l'un dans l'autre. Une pièce de métal attenant au grand cy. llndte s'appuie exactement sur le petit et sert de cloison entre dee ouvertures, dont l'une dotrne entrée à la vapeur et l'autre e laisse échapper deus l'atmosphère. Deux soupipés placées à chaque extrémité dem rayon do petit cytisedte se couchent dans un logement pratiqué à sa surface en passant sous N cloison. et se relèvent par le moyen d'une bascule après l'avoir dépassée, de sorte qu'il y en a toujours *tee moins où la vapeur trouve toujours à s'appuyer lorsqu'elle arrive entre les deux cylindres. L'ouverture par laquelle elle s'échappe est très-voisine du point où commencent à s'abaisser les soupapes, et chaque portion de vapeur comprise entre la cloison et la soupape ne s'évanouis dans l'atmosphère qu'après avoir décrit un cercle presque entier. Ce système qui permet de faire des machines d'une trèsgrande puissance sous un très-petit volume et avec un poids infiniment léger comparativement, convient éminemment aux navires aériens. Plus les machines seront petites, plus il sera possible de travailler les parties avec une extrême précision et de prévenir ainsi l'échappement de la vapeur. On pourra aussi, en diminuant leurs dimensions, les rendre susceptibles de supporter la pression d'une vingtaine d'atmosphères et même bien au delà, comme le prouvent les armes à feu, qui sont, selon l'observation de Mongéry, des espèces de machines à vapeur. Les machines proposées pour les aérostats seraient construites sur le système rotatoire. Mais le cylindre extérieur serait lui-même enfermé dans une petite chaudière qui contiendrait de l'alcool au lieu d'eau et une lampe pour foyer. Je propose, au surplus, une machine à vapeur, dit Montgéry, pour les aérostats, parce que je ne veux pas multiplier ici les sujets de doutes et d'objections. Mais je pense que le jour n'est pas loin où ces machines nous parafent aussi grossières que les machines mues par l'eau le vent, les chevaes et les hommesqu'elles ont remplacés . Le poudre à cafte et toutes lm poudres fulminante brûlées en trèspetite quantité dans de très-petites machines peuvent rocurer à un piston des effets considérable Plumets autres combeistig.» poudres ont la môme propriété,a in queles Il n'est pas douteux que le jour où la prédtetion de Ude géry sera réalisée, l'aérostation aura fait un pas Miner/deJusque-là on ne peut espérer que, même avec le secoure da la vapeur, la direction des ballons puisse titre définitiveneet résolue. Montgéry lei-Même ne seaveqfe pas sur la vidé* de l'invention quel propose, car imtnédigtement après avoir exposé se projet, il déclare que le sujet emporte beaucoup d'exnences préliminaires, et trace' Mi plan d'études d'après puel f effigie semé+, pouvant disposer de fonds suffisants, et - désirerait Meer* «fi gement à le solution du dé Ist neigeuse aérienne; devrait procéder. Il pense iraff y Su lien à divises le question et à soumettre à des ce chacun des sujets Selvanta : le le plan dit dies dévire mitera; 20 lé Mffieut moteur; le meilleur rie canne, ee la fablffietion du tissu imperméable e pies 5° M Mtcription des objets de é sadefit pesants. Il faudrait éeeiirqq leté dee fonds à des expériences, A de la science météorologique; énfin, à récit/effile professionnelle des aéronautes. Ce dernier point est d'une importance extrême aux yeux de l'auteur, et il insiste sur son utilité, comme si nous étions •

à la veffie de voir le premier navire aérien entrmredee se premier voy age . Nein menu mime blosegery, qu'Une suffirait pas d'avoir cienstrnit tees-trigiffiemerneft us mire aérien; et qu'Il Gent reeppitquer à prévoir les moyens de le conduire habilement. Mais nous nous demandons à quelle école on pourra se former à la manoeuvre des aérostats. Nous concevons que la manoeuvre et la navigation des vaisseaux de haut bord constitue un art véritable. On a du moins, pour se le rendre familier, la pratique et la théorie qui repose sur les faits étudiés. Il n'en est pas tout à fait de même eut a d'aérostation , où les expériences déjà faites sent s, où tout est encore à trouver. Noue itt, the iffitieusement l'ouvrage de Montgéry. La ijëi l'auteur a conquise dans la science pas M eg liteaux et l'universalité de ses eededifeemete teint é liés yeux un prix infini à cette oeuvre n'aide /h , et à tetittelle les circonstances actuelles bre/trient 1110 Sorte d'à-propos. La date même à laquelle Metrigéry écrivit Firieteire de l'aérostation n'a pas permis d'y faire entrer une foule d'essais très-intéressants , mais ailleurs sans résultats, qui ont eu lieu postérieurement. NHus savons qu'un de des savants les plus distingués a déjà préparé, sous forme d'à ice, une suite à cette histoire, qui se trouve ainsi con jusqu'aux dernières expériences adaquelles d'intr épides aéronautes noue ont fait récemment atis ster. Nous feles des vœux bien sincères pour qu'il se troUve quelque éditeur éclairé qui Menprenne l'utile service qu'il rendrait à la science et au pull% en popularisant par rimpiession une oeuvre empreinte ledit 'este savoir « d'une érudition immense. Nous MS somdie pas de ceux qui ont une foi bien vive dans la perfectibilité des procédés aérostatique ectuellement eii usage. Nous les regardons même somme tout à fait informes e contre en dehors des vrais principes de la science et dg rejet pratique qu'elle devrait se proposer. Mais les Efforts de quelques aéronautes modernes pour avancer la navigation aérienne, nous paraissent mériter d'être loués, quoiqu'ils n'eient réalisé aucune des espérances qui s'y rat, tachaient. Nous citerons particulièrement parmi ces infatigables champions de la science aéronautique, M. Petin, qui, doué d'une rare énergie, est parvenu, au prix des plus durs sacrifices et d'une proligieusé activité, à réaliser une théorie que nous ne connaissom pus assez parfaitement pour que ries puissions la juger. L'entent a déjà su intéresser le public à son invention , et cela seul le recommande à une attention particulière. Nous savons seulement rem le système de M. Petin , très-ingénieux dans son économie , repose en partie sur des données déjà expérimentées sans succès. Nous craignons, quelle que soit la sagace del l'inventeur, quel que Kea l'air de nouveauté qu'il a donné à sa machine, qu'il n'abostiesé qu'à des résultats déjà conne. Mais il y aurait aussi peu de discernement à contester le mérite d'une invention, pour cette seule raison que quelques-uns de ses éléments sont d'avance contre qu'il y aurait de naïveté à croire aveuglément à son originalité sur la foi d'annonces presque toujours partiales. M Petin nous parait un inventeur consciencieux, un homme d'une intelligence distinguée , et nous ne ferons à son égard qu'un acte de stricte justice en exposant prochainement son projet de navigation aérienne. Le public pourra ainsi former son jugement sur ce système, le plus complet d'ailleurs qui se soit produit jusqu'à ce jour. Curiosités de l'Angleterre (4). V. LES TAVERNES.

Il ne faut pas regarder de trop près dans les minera anglaises si l'on n'y veut apercevoir une certaine rusticité, quelquefois même une rudesse grossière, fruit amer de l'hérédité saxonne. Chose étrange! c'est surtout dans ses jeux, dans ses plaisirs que le peuple anglais a le plus retenu de sa race. On ne peut nier [es progrès éclatants que la civilisation moderne a fait faire aux institutions, aux moeurs publiques et privées, et, à certains égards, à l'esprit général; mais quant au caractère privé, il n'y a peutêtre pas une différentie hien sensible eette,e. Anglais jourd'hui et an Anglet dente„ l orette dere MM-Reiees. ne faut pas tout corrîge*, dit L'étranger qui visite un étai )„eut public, en Angleterre , reste frappé de l'air de candeur et de bonhomie qui respire sur toue les visages. Il peut se cred de milieu d'un peuple doux et bienveillant, tant chacun de ces bestioles rentoureni Mettra de soin à. né' pas ger« par une rète curiosité. La tente de ro m. iredimee des es pratiquent la itedératien Q calme! Ile e décencét flat diedt Ve taltiere â iffirelebillté. . oici terre Non Min des fal ots iebtemext échauffés, pettiet er Une epffiniffiers sur l'inviolabilité de Fte, &elle ore mem d'etee eenre, oublient toute prudence et se effile Abattée ces sages, dee In eéreelté se lèeent, mus manne par un rè giort, et boutait de voit confuses et animée: HW Ili e' nid nue hetet/en l'assistance à se l'auget ed eitem pulase, daideseee, ai Sali et déilbë 61 de idité del,afedetied. con • - ith ide** b

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e Pffies stif tWl deux deux [dentaire codéaisseur puisse met en relief cette ru de, - plus haut. Voici ddlei qui peint pi esentiché anglaise. On sait qu'avant oui eglais est un esprit positif. Les arts ne constituent pour fui qu'un passe-temps, et il a peu (1) Voyer les Nié e te, te, tem. xv', «e‘j sas, xvr.

449 de temps è perdre. il n'en pourrait jouir qu'en puisant, et ce West pas assez, méme pour un Anglais. Des spéculateurs heureusement remplies ont esereyé de concilier ma exigences eu Mariant les arts et la Cuisine l'entreprise a réussi à souhait. C'est cette spécialité que se sent proposée en particulier l'Hôtel d'Evatx prie Coverit4iirden; lidtel du Cygn., à Hangerford-Market, et enfin, dans le Strand , Cider /ars. Là, chaque soit, des chanteurs très-distingués exécutent d'excellente musique pendant que, leseamateurssoupent ou se rafratchissent. L'aspect que présentent CEE salles (10 concert est des plut einguliere. Sur une Made un peu élevée est placé derrière une table ayant la forme d'un bureau, un individu en habit noir armé d'un petit marteau d'ivoire, et qui rappelle avec unecomplète illusion un de nos commissaires-priseurs des l'exercice de ses fonctions; c'est le maestro chargé de régler le programme du concert. Le marteau est le symbole de son autorité; il commande 'estime, donne le signal des applaudissements et mn un terme à l'enthousiasma trop prolongé. La partie instrumentale de ces concerts est invariablement composée d'un piano. La chanson mimée fleurit aussi par delà le détroit, et notre impartialité nous oblige de dire qu'elle y a d,es interprètes infiniment supérieurs à tous ceux que la nécessité ou les circonstances, plus que notre dilettantisme, nous ont forcé d'entendre à Paris. En général, le genre de ces penne ne brille ni par l'esprit ni par la décence, et tout le sel de la composition semble concentré dans les intentions mimiques du chanteur. Nous ne saurions oublier les impressions profondes, produites sur nous à Cider-eellars par la chansonnette du Pendu (le mot chansonnette est bien joli!). Il s'agit des derniers moments d'un malheureux qui va être précipité dans l'éternité : le thème est des plus heureux pour une chansonnette. On imaginerait difficilement les effets dramatiques auxquels arrive le chanteur chargé de l'exécution et dont nous regrettons d'avoir oublié le nom. Jamais peut.être la verve ironique de Frederick Lemaitre ne s'est élevée à cette puissance de moquerie dans ses rôles de grasse gaieté. Ce genre est infiniment gaieté par les Anglais et tresapplaudi par les fourchettes. Concurremment avec les établissements que nous venons de citer, quelques autres lieux publics ee sont également proposé cette alliance de l'utile et de l'agréable. Eagle-Tavern , Rower-Saloon, la Téte de Garrick, particulièrement, offrent de véritables repréeentations dramatiques à leurs Consommateurs. La dernière de ces tavernes est sans modèle. Il faut se figurer dans le fond d'une salle assez étroite, un tribunal avec sa barre; les siéges sont occupés par un juge, des jurés, des avocats, un greffier, etc... Devant cette cour se plaident le plus gravement qu'il se peut les causes les plus grasses. Les détails du procès sont toujours des plus licencieux et quelquefois obscènes. En France ces farces ne seraient certainement pas tolérées par l'autorité; en Angleterre elles sont couvertes par la liberté de tout faire et de tout dire, et, ce qui est incroyable, c'est que ce genre de spectacle prospère. Qu'est-ce donc que la pruderie anglaise? L'acteur principal de ces parades indécentes, Nicholson, j ouit même d'une certaine réputation. Esprit fin et mordant, il trouve les traits les plus piquants mem dans le grotesque. Il est vraiment regrettable qu'il n'applique pas à mieux sa verve bouffonne. A côté de lui des talents oratoires trèsdistingués recouvrent les équivoques les plus grossières du langage le plus brillant et quelquefois de l'éloquence la plus élevée. Eagle-Tavern est un théâtre plus chaste, plus réservé. Il est spécialement destiné à la petite bourgeoisie de Londres. On y exécute des comédies et même des ballets. Ces représentations sont présidées par le maitre de l'établissement, magistralement assis dans un large fauteuil. La consommation est limitée à la bière; mais après la représentation dramatique, vers onze heures, a lieu un concert dans la salle principale, dite des Quatre-Nations, et alors le grog entre dans la consommation. Depuis quelques années la vogue a multiplié les concerts. Nous ne saurions suffire à mentionner tous les établissements publics qui, pour obéir à la mode, ont ajouté un peu de mauvaise musique à leur programme. Parmi ceux-ci , le Club des Tailleurs de verre, dans le voisinage de RegentStreet , a une physionomie à part. Situé dans le voisinage d'un bureau de police, les abords en sont chaque soir obstrués par de nombreuses escouades de policemen qu'il faut fendre pour arriver jusqu'à l'entrée. Les militaires en bonne fortune, et, en grande partie, les ouvriers en verre qui tiennent là leurs meetings annuels, forment le personnel de ce lieu. Le corps des exécutante Mt composé de chanteurs bénévoles qui s'inscrivent en entrant pour être entende. Comme on peut le voir, c'est titi véritable concert darnateurs, et on sait ce que promet de la musique d'amateurs. On pourrait croire que ces divers établissements ont e 'ressemblance avec nos lieux publics dans lesquels el ?é« également impatronisée. En devenant des sYbs caille met cessé d'être véritablement des cafés; M'UMM *fat items .pu devenir des concerts et ' Mue reffiee des tayereee, c'est-à-dire des endroits où l'on se pleepeee'et tee de consommer. La mersiqite n'y est the kéreseffire La grande affaire est de consommer, de • ellen beaelcoup, et c'est de quoi on s'y occupe an mieux. eersonnege de là Tempdte dit à son~ iatertocuteur : .a érepérettee usé tes créature délicate. et Marrons de Offiteer quelle n'est pars anglaise. Nota voiti daùaWapping. Les hiserptions des periffie-hou gessoestirent tout de que MM reortme aeti ceffin dé te talion maritime de r ot4 ires Voici le Navire , voici rtlitere i fie Tamise, le Grand Netters. Les enseignes sont des Plue variées, quoique toutes inspirées par le même à-propos. C'est dans ces public-bouses, d'assez chétive apparence, que se donnent rendez-vous ces hardis marins, la force et la richesse de l'Angleterre, qui vont d'un pôle à l'autre, à peu près comme


120 nous allons de Paris à Versailles et sans plus s'émouvoir. C'est là que deux mains qui ne se sont pas rencontrées depuis longtemps viennent se presser dans une étreinte mutuelle sous les auspices du Grand Amiral; que deux amis, arrivée par des voies opposées des eaux de la Mélanésie, de la Micronésie ou de la Polynésie, retrempent leurs souvenirs dans des flots de bitter-ale sur les bancs de la Flotte. On peut varier autant qu'on voudra les aspects et les détails du tableau, le fond en est toujours le même : des marins qui boivent. 11 faudrait d'ailleurs le spirituel crayon de notre ami Thomas pour rendre les mille è, épisodes qui animent ces tavernes, pour vous montrer dans l'expansion de sa joie naïve le matelot ,de la Compagnie des Indes, revenu doré de l'empire des Birmans, ou cet autre qui rapporte des cites de la Guinée quelques pincées de cette poudre d'or dont on rêve en Californie, et qu'on n'y trouve pas. A côté, de ces visages épanouis, voyez cette figure cuivrée, amaigrie sous le turban indien; c'est un Lascar. Ces vêtements salis, déchirés, appellent la pitié. Le malheureux est une victime de la cupidité européenne. On jour qu'il errait sur les bords du Gange, un officier anglais lui promit de le faire participer aux merveilles de notre civilisation, et le prit à son bord ; puis, après l'avoir assujetti pendant la traversée à un dur service, il l'abandonna, au retour, dans les rues de Londres, sans pain, sans asile et presque sans vêtements. Quelquefois aussi le Lascar est un esclave qui a rompu sa chaîne dans l'Inde et s'est réfugié à bord d'un bâtiment anglais. Il n'est pas de condition plus misérable qua celle de ces infortunés, en assez grand nombre, et qui n'ont d'autre industrie pour se procurer les premières nécessités de la vie que de balayer les rues et de demander l'aumône. Avec quel sentiment de regret ils doivent se souvenir qu'à Surate, par exemple, la piété des Hindoue entretient à grands frais des maisons de refuge pour les animaux, tandis que la philanthropie britannique n'a que le régime affreux deswork-houses à offrir à des hommes. Ces Lascars, qui habitent presque tous le quartier populeux duMint, fréquentent assez volontiers les cabarets des matelots, avec lesquels on les voit parfois s'enivrer. Beaucoup de proverbes ont perdu de leur autorité pour être trop anciens. Boire comme un Templier, est un de ces adages que l'usage a conservé à peu près comme il conserve certaines monnaies dont le type est effacé. Mais il n'apporte à l'esprit aucun sens précis. Les Anglais ont plusieurs manières de rendre la même idée. To drink hand to fist,;c'est-

L'ILLUSTRATION, JOURNAL UNIVERSEL. à-dire boire en soutenant de la main le poignet, ou boire à deux mains, est une expression faible pour ridée qu'il s'agit de rendre. Nous voudrions qu'on songeât à traduire en proverbe l'ivrognerie du matelot anglais. Mais il n'y a guère que

les journalistes de Londres qui sachent tout le parti qu'on en peut tirer. S'il lui faut, pour corriger le lecteur on l'amusant, un de ces exemples de combustion spontanée qui étonnent la science à des intervalles périodiques, le journaliste anglais se gardera bien de l'aller demander à une autre classe qu'à la marine rouge ou bleue. Voilà se connaltre en ivrognerie.

Nono avons déjà eu occasion de dire combien la popula. tion générale participait à ce vice. Nous laisserons parler les' chiffres , qui sont icila plus haute expression de h. vérité. On voit, en comparant les relevés annuels de l 'excise, que la consommation des esprits pour la seule ville de Londres s'élève à 15 millions de gallons par an. En estimant à 2 millions la population actuelle de cette ville, ce qui est un peu au-dessus de la vérité, on trouve une consommation moyenne de 7 gallons et demi par habitant, ou environ quarante litres. Si l'on calcule en outre les produits que les distilleries clandestines versent dans le commerce, on devra augmenter d'un quart la consommation des esprits. On peut en effet se faire une idée de l'activité de ces fraudes par le nombre des délits constatés. Ainsi, en Irlande seulement, le nombre des débitants poursuivis pour fait de distillation illicite, s'est élevé pour 1849 à 2,552, dont 962 seulement ont été l'objet d'une condamnation. Du mois d'avril 1849 au mois d'avril de cette année, les condamnations pour le même délit ont monté à 4,088. Sans doute les distilleries illicites, mieux surveillées à Londres sont plus gênées dans leurs fraudes, mais il est notoire que la fabrication clandestine des esprits et leur sophistication y _atteint des proportions considérables. Ainsi on peut évaluer en moyenne la consommation individuelle à 50 litres de liqueurs spiritueuses. De plus la consommation générale de la bière donne, par la répartition, une consommation moyenne de 180 litres par an pour la ville de Londres. Il est difficile d'évaluer convenablement la consommation du vin, dont l'usage est plus exclusivement réservé aux classes riches ou aisées. Nous n'avons pas sous la main des éléments de comparaison, mais nous croyons pouvoir affirmer que la moyenne de la consommation, pour Paris, est de beaucoup inférieure à celle de Londres. Le régime des licences pour les détaillants de boisson, qui parerait devoir limiter utilement cette industrie, n'a apporté au contraire aucun obstacle à son développement. On ne saurait révoquer en doute que la multiplication des cabarets n'ait favorisé grau' dement l'ivrognerie. Les tavernes et .public-houses sont régis par des règlements très-sévères, mais qu'on élude facilement ; pour la commodité des ivrognes. On sait l'oriffine du règlement sur l'observance du dimanche. Cromwell s'étant pré, sente au temple un dimanche de Pâques, et le prédicateur se faisant attendre, monta en chaire avec son habit de baffle,


L'IL LUSTRATION, JOURNAL UNIVERSEL. l'épée au côté, et, s ' appuyant sur un texte de l'Écriture, prédis un sermon plein d ' onction sur la sainteté du jour du Seigneur. Le sermon fut trouvé excellent, et on le pressa d' arrêter un règlement qui fut soumis à un synode national. Une clause de ce règlement prescrit la clôture rigoureuse des cabarets le saint jour du dimanche; mais comme cette disposition pouvait mécontenter les artisans , Cromwell prévint les murmures en établissant que les marchands et les ouvriers pourraient se livrer le lundi à dee plaisirs honnêtes. Ces dispositions ont d'ailleurs singulièrement perdu de leur force, et on peut dire que , quoique la porte des cabarets reste fermée , les règlements n'en sont pas mieux observés. Une des fraudes pieuses que les débitants ont imaginées pour mettre à couvert leur conscience timorée, consiste à servir aux consommateurs avant l'heure as' cessation comsignée pour la plète de leur commerce, une formidable provision de liquide, avec laquelle ils permettent qu'on empiète chez eux, et sans le moindre remords de leur part, sur le saint jour. Beaucoup d'entre eux n'ont pas même ce scrupule, et continuent la vente tout le jour, ainsi que nous l'avons dit. Peut-être ne serait-il pas sans intérêt d'entrer ici dans quelques détails sur quelques industries, telles que celle de la bière, qui se trouvent liées à notre sujet par un étroit rapport. Mais ce sujet nous entraînerait hors du cadre et des limites qui nous sont tracés. Nous ne saurions résister cependant au désir de faire connaître en peu de mots un des établissements les plus étonnants qui existe dans le monde : nous voulons parler de la brasserie Barclay et Parkin. L'emplacement occupé par les bâtiments et dépendances de cette • immense exploitation ne comprend pas moins de douze acres. Elle est située sur la rive droite de la Tamise, entre le pont de Soulhwark et à moitié distance du pont de Londres. Une particularité intéressante se rattache à cet établissement : Johnson, l'auteur du dictionnaire très-estimé qui porte ce nom, y a vécu vers la lin du siècle dernier. En 4781, la brasserie, qui était loin d'avoir tous les développe-

ments qu'elle e aujourd'hui, était déjà en pleine prospérité. Les auteurs des propriétaires actuels l'acquirent moyennant la somme de trois millions cinq cent mille francs environ. On pourra se faire une idée de l'étendue des bâtiments d'exploitation quand on saura qu'outre les ateliers pour la fabrication, la brasserie renferme seize magasins contenant 480

Matelots en goguette. cuves d'une contenance de quinze cents hectolitres chacune. Une seule cuve, que l'on montre comme une merveille, et qui mérite bien cet honneur, ne contient pas moins de cinq mille hectolitres de bière. On y trouve encore une écurie pour 200 chevaux, de nombreux ateliers spéciaux, pour la sellerie, le charronnage, la peinture des enseignes destinées aux entrepositaires, et dont le nombre dépasse trois mille pour Londres et les villages suburbains. Il n'est pas d'établissement à Londres plus fait pour stimuler la curiosité d'un étranger. Quand on a vu la brasserie de Barclay et Parkins, on comprend mieux l'immense force que donne à l'in-

124 dustrie l'accumulation des grands capitaux et les phénomènes de bon marché que la fabrication en grand doit produire. Ce n'est pas tout à fait le cas cependant des brasseries anglaises, qui n'existent que par le monopole. Un mot, en terminant, sur le dessin de Gavarni qui accompagne ce texte. Il serait difficile de saisir avec plus de bonheur l'expression d'hébétude que procure l'ivresse de la bière. Oui, c'est bien là cette stupéfaction, cette confusion d'idées qui suit l'excès des liqueurs de malt, combiné avec les vapeurs somnolentes de la pipe. Les Orientaux sont dans l'usage de corriger les effets de l'opium par le café ; les Anglais croient, de même, combattre les influences narcotiques de la bière par les eaux-de-vie de grains : mais, par ce mélange même, ils ne parviennent à exciter aucune vivacité dans leur cerveau. Les spiritueux semblent posséder, au contraire, des propriétés stupéfiantes. Les excès de ce genre déterminent, sous l'influence des circonstances climatériques, les affections les plus graves et les plus tristes. Il n'est pas douteux que ces mêmes causes ne prédisposent à cette singularité d'idées, espèce d'hypocondrie, à laquelle noue voyons les Anglais céder avec une si déplorable facilité. Un fait très-digne d'observation et qui n'a pas été assez remarqué, c'est le petit nombre de fous proprement dits que produit I Angleterre; mais, en revanche, le nombre de ceux qu'ils appellent lunatiques, et qui sont seulement affectés d'idées bizarres, est considérable. Dans ces derniers temps même, soit que l'attention se filt portée plus spécialement sur cette classe de malades, soit qu'en effet le nombre s'en fût accru, ce nombre a paru si extraordinaire à quelques personnes, qu'on a craint que la science ne commît des erreurs. Il s'est formé, en conséquence, une société pour protéger les personnes faussement réputées lunatiques. C'est un zèle très-louable sans doute : mais ce serait certainement servir plus efficacement les intérêts de l'humanité que d'aider à la diffusion des doctrines de la tempérance ou même à l'observation des règlements sur les cabarets.


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Obtivenlre den côtes de Guinée. Il ripes est arrivé cette nuit une singulière affaires... Peu s'en est fallu que nous n'engagions un combat sérieux avec un brick deuiseer anglais , voici comment: Vers deux heures de matie, fertseigne de vaisseau qui était de quart, nommé Midis, fit prévenir le commandant Baudin (I) qu'un grand navire apparaissait derrière nous et nous approchait rapidement. Il fallait que la marche de ce navire fût bien supétieuee à la nôtre, car nous portions toutes voiles possibles, et il n'avait qu'une partie des siennes. Le commandant Monta sur le pont ainsi que tous ceux d'entre nous qui se trônaient réveillés; nous vtmes en effet une grande forme noire de navire qui semblait nous donner la chasse, et grossissait de minute en minute. A la coupe et à la grandeur de ses voiles, nous reconnûmes un navire de guerre. — Une voix grossie par le porte-voix partit bientôt de ce navire et doua porta ces mets, qui traversèrent lugubrement le silence de la nuit et de la mer presque calme : Ship ayiayel... What is your none? where do you corne froml... (2). e — C'est Un navire de guerre anglais qui nous hèle pour savoir notre nom et d'où nous venons, dit au commandent M. Dubois, qui connaissait parfaitement la langue anglaise. Or, il est de principe en marine militaire qu'orle pareille demande est toujours une impertinence , et qu'ad &Mie de guerre ne doit jamais s'y soumettre... — Parbleu! répondit le commandant, demande-lui à lui-mètne quel est son nom et d'où il vient!... Dubois ne se le fit pas répéter deux fois et bêla à son tour : a Hot du navire, ho !... Quel est voire nom? d'où venez-vous? • — Ayiayie?... répondit l'Anglais qui ne Comprenait pas du tout. Et , peu d'instants après, il recommença encore à héler : e What is your narre ? etc... Ce qui nous fit lui répondre sur le même ton : — Quel est votre nom? etc... Il n'y avait pas de raison pour que cela finit, lorsque l'Anglais, qui, pendant ce temps-là, nous avait atteint et s'était posté par notre travers en se défaisant d'une partie de ses voiles, trouva apparemment que la conversation durait trop longtemps de cette manière, et une demi-douzaine de balles sifflèrent dans notre gréement. A cette agression inattendue, le commandant entra dans Mie violente colère : e Branle-bas de combat! » s'écria-t-il : d Appelez les tambours I... les canonniers à leurs pièces!...» Nous étions en effet de taille à faire chèrement payer une pareille attaque, et je ne sais comment cet imbécile d'Anglais ne s ' en était pas aperçu en nous approchant : le Grenadier portait vingt bonnes pièces en batterie, et nous avions en outre un équipage parfaitement exercé par quinze mois de campagne. Malheureusement, une confusion inexprimable régna au premier abord parmi nous; les hommes, réveillés eu sursaut, se mêlaient, se confondaient sans savoir où aller chercher leurs armes ; les tambours , à moitié endormis, battaient le rappel au lieu de battre la générale ; les fanaux n'étaient pas allumés, et pour comble de malheur, la batterie n'était mémo pas chargée!... Evidemment , si dans ce moment-là l'Anglais noua avait envoyé deux ou trois bordées, nous ❑'aurions pu lui répondre, et il aurait balayé notre pont sans coup férir, mais provisoirement il se contenta de nous envoyer des balles... Cependant un petit quartier-martre bas-breton, aidé d'autres matelots de son pays , qui, comme on sait, ne professent pas une sympathie miraculeuse pour les Anglais, avaient sauté sur des fusils, et nous commençâmes à répondre à la fusillade de ces tri\ Bands deSaxons, comme ils les appelaient. Ceux-ci venaient de s'apercevoir, au son de nos tambours et au sifflet de notre martre d'ôguipage, qu'ils avaient affaire à un navire de guerre et non à un négrier, ainsi qu'ils le croyaient; ils cessèrent immédiatement leur feu. Nous les entendimes mettre une embarcation à la mer, et le commandant Baudin ordonna de son côté de ne plus tirer. Il était temps, car l'ordre s'était remis partout, et déjà nos canonniers se penchaient avec one espèce de rage sur leurs pièces pour les pointer... — L'embarcation approcha : — u Je suis le commandant de la Sorcière des Eaux, croiseur anglais, dit en anglais l'officier qui monte l'embarcation. — Et nous , le brick de guerre français id Grenadier, monté par le commandant de la station, répandit tracte dans la ramer algue. — Veuillez prier le conamaridara de la station de mie laisser monter à bord pour lui présenter mes excuses, reprit l'officier anglais, je vous ai MS par un négrier... —Il fallait Matte tes lunettes, dit tout bas un matelot parisien , incorrigible loustic de l'égidpage. Dubois aftueter fa dessina au commandant fierait, : — Réponde- e je ne reçois pas de visite à traie hettee du matin, dit cefeci. Or, on salira que cette impaitesse apparente de notre commandant était parfaitement motivée; il n'y avait pas longtemps que le capitaine d'un navire de la station française ayant laissé monter alité fi son bord te capitaine d'uti dolseer anglais, et cela cotante simple visite de politesse, te capitaine anglais alla se vanter d'avoir semis fui de elloi navires de guerre d la visite. Aussi le capitttia de la Sorcière re des Eaux eut-il beau insister , tout fat Inutile; deux/Us il Saisit les tire-veilles pour monter é Patelle de doetP mandatent, deux fois on les lui fit lâcher; tfloye li se midi d ms son canot ea gaulant: « Goddans I goddate I goddarri I ., » Je dirai à mon gouvernement celaient le &entendant de la station française reçoit les officie* de te itlefteede QUM Vittorial... » — a File toujours ton nœud I disait le Parisien an milieu des upes de matelots, et viens t'y frotter une autre foie!. » III ab 'tellement gouverneur du Sénégal. (2) lie I du navire, bol — Quel eat votre nome D'ao venea-vouai

L'ILLUSTRATION , JOURNAL UNIVERS L. L'incident n'eut pâti d'autre suite; l'Anglais eut deux hommes blette /tee mie rios matelots y allèrent bon jeu et bon argent, et tirèrent en plein bois ; les balles des Anglais, au contraire, ne portèrent que dans notre gréement. Le surlendemain nous faiséions tomber l'ancre vis-à-vis les blanches fortifications de l'établissement danois d'Accra. Nous fûmes fort surpris d'entendre le canon gronder et de voir le fort tirer sur la ville— Bientôt une immense pirogue se détacha de terre perlant le pavillon du gouverneur à son arrière, c'était M. Cartenzen , officier danois plein de mérite et l'un de nos anciens amis. Il apprit au commanabt, en montant à bord, que la ville était en pleine insurrection, et que notre arrivée allait sans doute le tirer d'un sérieux embarras. Voici ce qui s'était passé : La population d'Accra est placée sous la suzeraineté du Danemark; dertileement lesgens d'Acçra , étant en guerre avec une autre tria nègre voisine de l'établissement, s'emparèrent de piauler!, prisonniers qu'ils massacrèrent; jusWie-là il n'a avait rien à dire , puisque c'est dans les usages du pays; mais iist s'emparèrent en outre de deux enfants, et, poussés prit >tira félicheros ou prêtres, ils les ramenèrent mante, défié le but avoué d'en faire le sacrifice à leur grand fétiche. Le gouverneur voulut s'opposer à cet acte de barbatie; niais Male! tout ce qu'il put faire, les deux enfants Bitte brillés Rait *ante une Mint., dans la maison d'un des fdlicheros. Le sheds indigné fit arrêter et jeter au cachet ce fanatique, dont on commença à instruire martialefilet le tacite : veili quelle était la cause de la révolte. Natte etittriattant et une partie des officiers descendirent à tete avec le gotmeteenr, motte laissant l'ordre d'armer toutes Me embecatitme én guette et de descendre avec la compagnie de débarquement s'il UMM en faisait le signal. A l'arrivée près de la plage, le gouvernepr et le commandant la trouvèrent garnie par des bandes d'imorgés; mais elles ne tardèrent pas à être dispersées par une sortie de la garnison du fort, composée de soldats noie. Peu d'instants après, le fort Mea le signal convenu, et nous limes tous nos alite de descente. Nos matelots étaient dans la joie : defflun À tittr8 est pour le matelot français une partie de plaisir; MM guerre de buissons et d'embuscade, où il peut déployer son agilité et son audace, va admirablement à son caractère remuant : pat exemple, ne lui demandez pas d'embolter régulièrement le pas et de faire la charge en douze temps dans les règles; sur ces articles-là, il n'est pas fort, et n'a jamais su tenir son oeil fixé d quinze pas devant lui , le petit doigt fixé le long de la couture de sa culotte (Manuel d'infanterie). Nous arrivâmes à terre sans encombre, sauf quelques armes et cartouches qui fureht mouillées au milieu des brisans de la barre. Le feu continuait sur la ville, et le gouverneur prit dès notre arrivée la résolution de punir les révoltés d'une manière exemplaire. Nous sortîmes donc du fort, le gouverneur à notre tète, nous dirigeant par l'intérieur de la cité sur la maison du fétichero, dans laquelle avait eu lieu l'immolation des deux enfants. Les rues étalent désertes et silencieuses, les portes des maisons fermées ; nous avions au milieu de nous le chirurgien du fort, petit homme à figure rubiconde, qui nous amusait beaucoup par ses fanfaronnades. Après avoir pris, avant de sortir du fort, de copieuses libations de vin du Rhin et s'être monté la tète, il avait fait des adieux d'Hector à sa femme, gentille fleur du Nord, transplantée en Afrique, et s'était placé bravement au milieu de nos rangs; je dis au milieu, cal il avait fait sans doute la judicieuse réflexion que s'il partait des coups de fiel des maisons, sa petite taille lui donnerait ainsi de chaque côté des remparts naturels. Du reste, il détail armé d'une Manières formid-ible; il portait à lamai one carabine, sur ses épaules un fusil à deux coupa, et à se teinture une énorme paire de pistolets d'arçon, un poignard et un grand sabre. Quand nous arrivâmes à lâ maison coupable, tin en défonça les portes, on alluma lés Miches et on y mit le feu. Il venait une grande brise de côté de la mer, et t'incendie ne tarda pas à s'étendre avec rapidité. filas Menines au fort, qui se trouvait assez éloigné, pont Me pas craindre d'être atteint, et nous montâmes sur les tourelles, afin de contempler le lugera spectacle d'une ville livrée aux flammes. Accra est nez étendu; de plus, Mue grande partie des habitations sont recouvertes en feuilles de palmier; aussi, à peine étions-nous montés au sommet du fort, que le feu s'étendait déjà sur un quart de la malheureuse cité. C'était un spectacle horrible et superbe Des gerbes immenses de flammes poussées par le vent se courbaient sur le toit des Miami et les dévoraient avec fureur. Des populations de femmes et d'enfants s'enfuyaient avec effroi, emportant 'Mis l'intérieur lents effets les plus précieux. Ad milieu de ces cris nt d« tee crépitations de la flamme tormait le bronze de cerne da fort ou le sifflement des fusées à la congrève, Ott l'Oit dirigeait sur les endroits où l'on apercevait des rasgetliblantents armés de naturels. La ville était déjà à tanitié &attife, lorsque parurent à la porte du fort quelques chefs de révoltés, demandent ô genoux leur grâce au gouvereettr, et ta permission pont la population de rentrer en villa et de Mar d'arracher aux flammes ce qui restait encore des maitels. Le gouverneur se laissa fléchir, et quelques moments après none vignes tee toits des habitations non encore déve couvraient d'une multitude de nègres s'efforçant rées des ode battre les profit lai du, feu ; mais leurs efforts dament 8 peu près nuis, et cela ne fit que procurer quelques ✓ tittratines à l'incendie. Le lendemain nous sortirai:ta par la teiller •ttine si rem y satehet tant le sol était tette beihint. Des , desenfants, pataisentrt en prote su désespote, cherc aient dans les cendres, les uns les ossements d'un des leurs, les autres quelque débris lie leur fortune échappé à rincendia. Le gouverneur, persuadé que cette sévère leçon sentit efficace, et que la rébellion n'oserait plus lever la tète, surtout pendant la présence d'un navire de guerre français sur rade, nous avait errata à trac partie en voiture pour

visiter les environs. En arrivant hors de là ville, tlotta telle bien de légères voitures, mais pas de chevaux. --Ob den tient les chevaux ? dit le commandant. Sur un itigates,01 gouverneur, douze on quinze nègres accatiturebt, et rd/ d'entre eux s'attelèrent à chacune des voittiree.... Pb daty. sials après nous étions emportés comme le vent Ithelirdil versant de la montagne : a Voilé nos coursiers!.... itemedll en riant le gouverneur, et vous Vete que noue n'en irait pas plus mal ! » En effet, nous paient-Omets ainsi rapide/Mit la distance qui sépare l'établissement danois d'Accra der*. blissement anglais du même nom (4). De tem en v nos nègres-coursiers se relevaient, et I la ààieed avait dépassé l'autre, les nègres talent leur attelage et se mettaient à gambade a ittall chemin, en faisant, comme de vrais singes, une de grimaces à ceux qui étaient restés derrière. Lek/Meade de cette journée, l'expédition rentra à bord, au grand deepoir de nos matelots, que le gouverneur avait large ment hébergés, et qui préféraient beaucoup ce régime Mt lama et à la viande salée de la cambuse du Grenadier. Avant de quitter Accra je ne puis m'empêcher de recelmander aux explorateurs de la côte de Guinée, d'abord son or, qui est un des plus beaux et des plus viergesde la cote, et avec lequel les naturels font des bagues et autres citamente des plus curieux ; 2° ses tapis de peaux de Sages noirs, qui valent au moins les plus beaux tapis de pesa d'ours noirs. Ces tapis sont faits de peaux de singes comas ensemble; on peut s'en passer la fantaisie sans faite ana trop grande brèche à sa bourse , puisqu'on s deux tapis longs de six pieds et larges de trois pour une piastre (cinq francs). L'Ime nu pauma (2).

e

te.

..... Une légère brise poussait doucement le Grenadier le long de la terre de rai du Prince, que nous longions à un quart de lieue à peine, et en vérité je ne pouvais me lasser d'admirer ces charmants rivages.... Pourtant j'en avais vu bien d'autres semblables dans tontes les parties du monde I Cette lie est toute volcanique, et des pics déchirés de mille façons bizarres se découpent an-dessus d'elle dans l'azur du ciel.... Ces pics sont couverts de myriades de cocotiers, pressés comme les épis d'un champ de blé, qui descendent ainsi jusqu'au bord de la mer, au- dessus de laquelle ils viennent balancer leur tète panachée chargée de grappes de noix de coco.... De temps en temps se découvre une admirable vallée toute verdoyante, mais à pente un peu rapide, sur laquelle blanchissent les cascades d'une petite rivière qui vient se perdre au milieu d'un sable fin et tiaré. Quelques-unes de ces eaux sont chaudes, et j'y ai pris souvent des bains délicieux, sans crainte des caïmans qui sont inconnus dans Ille. Lorsque je descendis à terre, et que nous nous rendîmes à l'habitation de notre excellent et digne consul, M. Carneiro, je fus frappé de la prodigieuse fertilité des plaines supérieures. Le café est, ainsi que celui de Rio- Nunez (3), au moins égal au moka; les plantations de cacaotiers, de cannes à sucre s'y sont multipliées à l'infini, grâce aux efforts de M. Carneiro, et de magnifiques allées de cannelliers et d'autres arbres tropicaux conduisent à son habitation. Là, M. Carneiro a fait disposer une vingtaine de chambres où il peut loger tous les hôtes qui viennent le visiter; mais surtout les Français, auxquels il porte une affection toute particulière. Car M. Carneiro entend l'hospitalité d'une façon toute royale ; possesseur de vastes domaines et de six à sept cents esclaves, il tient pour ainsi dite table ouverte, et n'a presque jamais moins d'une vingtaine de convives à sa table. Die que nous Mmes arrivés à l'habitation, fatigués, ruisselants de sueur, car il faisait un soleil de cinquante degrés, et il n'avait fallu rien moins que la vigueur et le jarret des petits chevaux de Ille pour nous conduire si rapidement, deux jeunes négresses nous apportèrent des noix de cocos n'ayant encore que leur lait, e8 Mai nous désaltéra délicieusement. Je remarquai, non sana surprise, parmi les esclaves de l'habitation , comme dans le reste de l'île, que presque toutes les jeunes filles marchaient absolument nues : je n'avais encore vu cette nudité absolue que parmi les populations de l'intérieur du continent. Lorsque la chaleur fat un peu tombée, nous reprtmes nos chevaux, et noua parcourûtes quelques parties de Ne; je ne pouvais en croire mes yeux. C'est là sans doute la terre fortunée à laquelle Robinson Crtisoé aborda après son naufrage!... Les petits chemins la ans suivies n'étaient pas des chemins, mais de véritable allées de jardin, que garantissaient des rayons de soleil los voûtes toeues des arbres et des arbustes les pins odoriférants; dans ce feuillage embaumé s'aient de nombreuses faMilles d'oiseaux inconnus; il sente que la nature ait voulu épuise* sur le plumage des talées de Ille dn Prince les plus riches couleurs de sa palette; le brillant foliotocole , la tourterelle azur, la tourterelle verte, ta petite perruche à collier rouge, les perroquets gris et rouges, et vingt autres espèces abondent dans Ille; au sommet de l'un des pics se trouve le tourne à gauche, ce' coquillage terrestre qui et traque« l'objet de l'envie dès datera/Mes et plussent ces Enfin, en outre de ce climat charmant, de Cet air 8ffl 'e et pût. des &Rte nature si ride et si belle, le gourmet lui méfie idelete à y satisfaire ses appétits les plan meugle les MW* In letchi, les orane, les bananes, les manges, fZeig, Tous les cette tette privibtiée et fruits l'on trouve (fi Denis ceergépoqüe ,«étaft jtWii //agha ont acheté an Danem'ark rôts num dora, da leçon (tels sont présent les seuls

çee.

rnaltres de la be e rivière Volta qui vient »jeter d lamer aux pieds du fort, et dont le coure intérieur est encore inconnu. 121 Cette lie est située preeque soue l'équateur, à environ sept cent. lieues dans le sud do Sénégal, et à cinquante lieuse acclament de notre établiesem:nt du Gabon; elle appartient eu Portugal. (SI Le caré Rio- Nunez ee récolte sur les borda de la rivière de ce nom, à peu de distance du Sénégal t il ces d'un arrime délicieux et préléré même au moka par les amateurs; mats on ne leconnalt presque pas ta Europe.


L'ILLUSTRATION, JOURNAL UNIVE1tSÊL. milieu des rochers de ses rivages les coquillages les plus délicats, entre autres une petite espèce d'hultres verte, qui est du goût le plus savoureux. Mats, hélas ! si la main de Dieu a prodigué tant de richesses à cette terre promise , quel contraste avec les habitants qu'elle y a placés !... Le Portugal sait à peine qu'il possède ce bijou dans les mers africaines, bijou d'autant phis précieux qu'il offre un port excellent, celui de Saint-Antonio, port très-facile à défendre. La métropole nomme un gouverneur, mais elle ne le paye pas; le gouverneur recrute quelques soldats noirs et les habille, les nourrit et les paye comme il peut, en imposant à sa fantaisie les marchandises qui entrent ou qui sortent de l'île; il entretient ensuite de son mieux un mauvais fort presque démantelé, et de vieilles pièces datant du seizième siècle, qui font feu par là lumière au lieu de le faire par la volée. La ville de Saint-Antonio est un ramassis de mauvaises baraques en bois élevées sur quatre piquets, parce que durant l'hivernage les eaux de la rivière inondent les rues, et qu'on n'y va plus qu'en bateau. Dans ces baraques grouille le plus singulier mélange de noirs et de gens de couleur qu'on puisse imaginer; cette population déguenillée, misérable, couche sur les planchers demi-pourris des maisons, et ne se couvre que de haillons. Ce qu'il y a d'étrange dans ce pays où l'esclavage est pourtant si fortement enraciné, c'est qu'il n'y existe aucun préjugé de couleur ; qu'il soit noir ou mulâtre, l'habitant est l'égal de tous s'il est libre. Il est vrai que les Portugais de Ille eux-mêmes sont porteurs d'une teinte tellement foncée, qu'ils ne peuvent raisonnablement prétendre au titre de blancs. Cette population métis ne trouve de vie, d'activité, de mouvement que lors des fêtes religieuses, et il y en a qui datent encore de Vasco de Gama. J'en ai surtout vu une des plus curieuses, et qui sans doute appartient aux temps où les Portugais disputaient aux Maures leur sol natal. Le jour de la fête, les rues (si l'on peut appeler cela des rues I...), les rues donc de Saint-Antonio sont encombrées des habitants venus de toutes les parties de Ille ; deux camps se forment sur la place la plus vaste de la ville et se couvrent rapidement de tentes bariolées de toutes sortes de couleurs. L'un des camps est celui des Sarrasins, l'autre celui des chrétiens; deux estrades s'élèvent à chaque extrémité, sur lesquelles doivent se placer, à l'une le roi maure, à l'autre le roi chrétien. Les costumes de cette fête sont soigneusement conservés depuis des siècles; c'est une multitude de guerriers bardés de fer et armés de la lance, de la masse d'armes et de la longue épée à deux mains; ioutes espèces de devises se remarquent sur les armures des guerriers chrétiens, les croissants et les queues de cheval ornent les casques des guerriers maures. Après bien des bravades, des insultes échangées entre les deux armées, un guerrier gigantesque sort du camp sarrasin et s'avance près de l'estrade du roi des chrétiens, auquel il adresse un long discours avec force gestes menaçants. Il parait que ce discours est une insulte perpétuelle, car le roi très-chrétien a beaucoup de peine à contenir l'ardeur de ses guerriers, dont les vociférations couvrent souvent la voix de l'orateur : c'est à se croire en pleine Assemblée législative. Des douzaines de gantelets tombent aux pieds du guerrier maure; il en ramasse lentement un; et soudain un guerrier chrétien, atteignant à peine la moitié de la hauteur du géant, s'élance dans l'arène en poussant un cri de joie. Le Sarrasin le considère pendant quelque temps, sourit avec dédain et lui tourne le dos ; mais il est bientôt obligé de faire volteface par suite d'un vigoureux coup de pied qu'il reçoit quelque part, et le combat commence. Il va sans dire que le Sarrasin mord la poussière. Ce combat est suivi de beaucoup d'autres, à cheval comme à pied, puis les deux rois y prennent part, pais les deux armées tout entières, et enfin la mêlée devient générale. Les Sarrasins, battus, sont tués ou faits prisonniers, leurs femmes et leurs enfants emmenés en esclavage, et les vainqueurs les promènent triomphalement par la ville.... Ce qu'il y a de fâcheux dans cette fête, c'est que les combattants s'excitent souvent et prennent l'affaire au sérieux... Il en résulte alors des estafilades et des entailles... Malgré tout, lorsque nous dûmes quitter Pile du Prince, ce ne sont pas ses fêtes antiques que nous regrettâmes, mais bien la resplendissante nature de cette oasis parfumée, perdue à quelques lieues à peine des plages brû lantes de l'Afrique (A).

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LA RÉPUBL/QIIE DE LIBERIA.

Je ne veux pas, en terminant cette notice, oublier de parler de la république de Libéria. La république de Liberia a été fondée par les hommes de couleur des ÉtatsUnis, au cap Mesurado, à environ 200 lieues dans le sud du Sénégal; Libéria en est la capitale, c'est-à-dire, quand je dis la capitale, c'est une manière de parler : car il n'y a que cette ville-là. Elle est placée sur une élévation, et les rues en sont larges et parfaitement alignées ; il n'y manque qu'une seule chose, ce sont des maisons. Une batterie de canons est braquée sur la hauteur : ces canons n'ont pas d'affûts et sont simplement couchés par terre ; mais ils sont invariablement pointés du côté de l'intérieur, parce que les colons de Libéria ont,souvent affaire avec les peuples de ce côté-là. La première fois que nous laissâmes tomber l'ancre devant Libéria, je me trouvais encore embarqué sur le brick le Grenadier, commandé par M. Baudin, qui corn(1) Il est à peu prés certain que le Portugal céderait volontiers cette lie ...... .

à la France peur une somme peu importante, car elle lui est de toute Inutilité, tandis qu'elle se trouve eu contraire à proximité de notre comptoir du Gabon, pour lequel elle serait un lieu de ravitaillement et de dépôt p éeieue pour le. malades. Les Anglais ne s ' opposeraient pas à cette cesion, si on voulait de leur côte les laisser traiter avec l'Espagne pour l'achat de Vile de Fernando-Po qui est voisine, et qui leur servirait h la protection de leurs établissements de l'embouchure de Niger. Mais prêcher ces questions en France, c'est prêcher dao, le désert ; car les questions relatives à la due occidentaie d'Afrique sont ouest inconnues au sein de notre assemblée législative que dans les montagnes de l'Auvergne.

mandait en même temps la station. Lorsque nous descendîmes à terre, le président, M. Roberts, ne se trouvait pas chez lui, il présidait en ce moment l'assemblée des représentants de la république. Nous nous rendîmes à cette assemblée, qui se tenait dans une espèce de grande salle. Une vingtaine de représentants siégeaient. Dès que le président fut averti de l'arrivée du commandant de la Station française, il interrompit les travaux pour demander à fermer la séance afin d'aller le recevoir. Mais un membre noir et avancé de l ' opposition se leva aussitôt pour une motion d'ordre, et protesta contre cette mesure; il dit que les travaux de l ' assemblée ne devaient pas être interrompus par l'arrivée d'un chef étranger quel qu'il fût, et il réclama le scrutin secret sur la proposition. Nous assistions à cette délibération, à laquelle nous ne comprenions pas grand'chose; car elle avait lieu en anglais. Un nègre à cheveux blancs (probablement un scrutateur) se leva alors, prit un vieux chapeau noir, qui lui servait d'urne et de couvre-chef, et se mit à parcourir les bancs en recueillant dans son chapeau les votes écrits des honorables représentants. L'opposition l'emporta, et la délibération dut continuer. Tout ce que je puis dire du reste de la séance, c'est qu'il y eut plusieurs discours très-véhéments et qu'il me parut que le gouvernement était souvent battu; mais cela ne lui fit pas donner sa démission : au contraire, après la séance, le chef du gouvernement invita tous les représentants à dîner chez lui avec nous. Le président nous fit une réception aussi cordiale que gracieuse. Mais, hélas ! nous ne nous doutions pas du guêpier gastronomique dans lequel nous étions sur le point de tomber I...' Tous les préparatifs avaient été bientôt faits, et peu d'heures après nous prenions place à la table hospitalière de M. Roberts... Je remarquai d'abord avec effroi qu'il n'y avait devant chaque convive qu'une bouteille d'eau; devant nous seulement on avait placé un tout petit carafon rempli d'une liqueur noirâtre.... J'en goûtai, c'était un affreux mélange auquel on donnait le nom de porto; il n'y avait pas d'autre vin sur le territoire de la République, car la nation tout entière (et nous l'ignorions! .... ), faisait partie d'une société de tempérance(4)1...' Je pris bravement mon parti, et je tâchai d'obtenir une boisson potable en mélangeant quelques gouttes de celte noire liqueur avec de l'eau ; quant au commandant, il riait de tout son coeur de notre triste figure. Le premier plat qui parut fut un superbe cochon de lait bourré de patates: après le cochon de lait parut un autre ragoût de cochon, et puis un second plat de cochon, et toujours du cochon... Nous n'en sortîmes pas jusqu'aux pâtisseries, et quelles pâtisseries que celles-là, mon Dieu! La pâte ferme du boulevard du Temple nous aurait paru près. d'elles un délicieux feuilleté!... Cependant la conversation s'était animée à mesure que les estomacs s'étaient remplis; peu à peu on oublia même les règlements de la société de tempérance, et les flacons de porto furent vidés et remplis plusieurs fois. L'orateur noir qui avait si vaillamment combattu la proposition du président Roberts se leva soudain, et porta un toast à l'Empereur Napoléon ! I-. Nous répondîmes à ce toast, bien qu'il nous parût un peu arriéré, et nous portâmes à notre tour celui du président de la glorieuse République de Libéria!... Les toasts et les discours se succédèrent dès lors comme grêle, et c'était d'autant plus embarrassant pour nous, que nous ne savions pas assez d'anglais pour bien apprécier l'éloquence des orateurs. Enfin, étcurdis et I estomac presque vide, car nous n'avions que fort peu goûté au cochon de lait et à la pâte ferme, nous nous levâmes de table, et nous parcourûmes la ville de Libéria afin de nous rafraichir le cerveau. 0 vous, mes chers compatriotes! que le destin conduira sur la côte d'Afrique, et en particulier dans la République de Libéria, visitez-la, elle en vaut la peine, et d'ailleurs une amicale réception vous y est assurée. Mais surtout, et quelque instance qu'on vous fasse, n'y dînez pas!... AUGUSTE BOUET, Lieutenant de vaisseau.

Les Chemins de fer anglais. Les dernières séances de notre Assemblée législative ont été en . grande partie consacrées à un examen do la question des chemins de fer. Mais la discussion n'a nullement élucidé la question; aucune clarté nouvelle n'en a jailli. Nous en sommes toujours à nous demander si.l'État eût chi ou doit faire les chemins, ou si le système d'adjudication à des compagnies est au contraire préférable, et, dans ce cas, puisque c'est le système que l'on a adopté sans trop savoir pourquoi , si les conditions de ces adjudications ont été équitables. Nous répétons que nous avons suivi avec une curieuse attention toute cette discussion, et en toute humilité nous avouons que nous n'en sommes pas plus avancés. Cependant un rapport important nous est tombé entre les mains tout dernièrement, lequel a été pour nous un u fiai lux; e ce rapport est celui des commissaires du gouvernement anglais pour tout ce qui concerne les chemins de fer. Il rend compte, et un compte exact, comme les Anglais savent le faire, de la situation de tous les chemins des trois royaumes unis pendant l'année de 4849. Nous allons en extraire la quintessence ; et d'abord commençons par une réflexion rétrospective. — Il nous souvient qu'en 1844 l'ingénieur anglais M. Stephenson, le même qui a construit le fameux pont tubulaire sur le détroit de Menai, dont l'Illustration a donné le dessin, se fit rire au nez (ce que les Anglais appellent plus poliment laugh at) à un grand dîner qui lui fut offert à Newcastle, pour avoir dit dans un speech, que l'on ferait quinze milles et plus à l'heure sur les chesi On rait que dans les sociétés de ce genre qui se sont fondées en grand nombre aux Emis-Unis , les membres qui en foot partie s'engageai A ne jamais boire que de l'eau.

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mins de fer de Liverpool à Manchester, qu'il construisait alors. — La moyenne de la vitesse, d'après le rapport des commissaires, est actuellement de vingt-quatre milles à l'heure ! Le même M. Stephenson disait dans une autre occasion que le nombre des voyageurs serait plus que doublé, et les mêmes rires d ' incrédulité ne manquèrent pas ; le rapport répond aujourd'hui à ces rires par ces chiffres , ou plutôt par ces nombres que nous exprimons en toutes lettres, de peur de nous tromper : — Le nombre donc des voyageurs s'est élevé dans l'année 4849 à soixante-trois millions huit cent mille, c'est-à-dire plus de cent fois le nombre des voyageurs par les stage-coaches d'autrefois; c'est-à-dire le double du chiffre de la population des trois royaumes. Dnprès le même rapport, nous voyons qu'a la fin de 1849 il y avait dans la G rande-Bretagne (nous ne voulons pas noua servir de chiffres) cinq mille cinq cent quatre-vingtseize milles de chemins de fer terminés et en pleine activité, dont quatre mille cinq cent cinquante-six en Angleterre, huit cent quarante-six en &esse et quatre cent quatre-ring/quatorze en Irlande. En outre, le nombre de milles autorisés par le parlement, mais non terminés, s'élève à six mille trente, de sorte que, quand tout le réseau sera complété, l'Angleterre possédera douze mille milles de chemins de fer. Au 30 juin 4849 il y avait cinquante-quatre mille employés sur les chemins en activité, et sur les chemins non terminés cent quatre mille. On voyage sur tout ce parcours à raison de un penny trois quarts par mille, c'est-à-dire 8 centimes 1/8; et, comme nous croyons l'avoir dit, la vitesse est en moyenne de vingtquatre milles à l'heure. Quant aux accidents, le rapport ne compte que vingt et un voyageurs ayant perdu la vie par accident dans l'année 1849; ceci n'est-il pas prodigieux, ajoute le rapporteur, quand on songe que l'espace parcouru par la masse des voyageurs s'élève à plus de huit cent quarante-cinq millions de milles, c'est-à-dire neuf fois la distance de la terre au soleil! Maintenant voulez-vous savoir ce qu'ont coûté tous ces mille milles? Le rapport va vous le dire, mais je vous engage à prendre haleine, les six mille milles en voie d'opération ont coûté cent mille sept millions et demi de livres sterling, et vous savez que la livre sterling vaut vingt-cinq francs! Ajoutez à cela ce que coûteront les lignes non terminées, et vous arriverez à la somme ronde de deux cent vingt millions sterling; le mille revient donc, y compris les machines, les wagons et les stations, à trente-trois mille

livres sterling.

C'est beaucoup d'argent, direz-vous! et vous ne seriez pas fâché de savoir quel intérêt il donne. Le rapport va encore vous le dire. Toujours dans l'année 1849, le produit brut de tous les chemins de fer s'est élevé à la somme de onze millions huit cent six mille livres st., en en déduisant 45 p. 0/0 de frais d'exploitation, il restera un produit net de six millions sept cent vingt-neuf mille quatre cent vingtquatre livre st., ou à une faible fraction près, 3 1/2 p. 0/0. C'est à ce dernier chiffre que je voulais arriver, car-c'est lui qui a été mon a flat lux n. Je ne suis ni ministre des travaux publics, ni administrateur de chemin de fer; je voudrais pouvoir ajouter que je ne suis pas même actionnaire, mais je mentirais. Eh bien ! sans être tout ce que je ne suis pas , je me suis fait ce simple raisonnement : Si en Angleterre, où le commerce est bien plus considérable qu'en France, où le peuple est bien plus voyageur, où la matière première des chemins, le fer, est à meilleur compte qu'ici, où les concessions aux compagnies sont toutes de 99 ans; si, dis-je, l'intérêt du capital employé dans cette industrie ne rapporte que 3 4/2, que rapporteront donc les chemins de fer en France? Nous ne répondrons pas à cette question, • de peur d'occasionner une panique à la Bourse- mais nous engageons M. le ministre des travaux publics à étudier le rapport dont nous venons de parler. Ce rapport lui fournira des arguments pour son premier projet de loi sur la matière; une simple traduction de ce rapport mirait le meilleur exposé des motifs qu'il pût faire pour le piojet du chemin de Lyon à Avignon. Il faut ajouter néanmoins, pour être juste, que si le, nombre des voyageurs continue à s accrottre dans la proportion constatée par le rapport, ce que ne manquera pas d'objecter l'opposition, l'intérêt moyen pourra s'élever dans la même proportion; d'où je conclus qu'en fait de chemins de fer, comme en fait de politique, il en sera ce qu'il pie à Dieu, et non ce qui plairait aux actionnaires, aux réactionnaires et aux révolutionnaires. J. P.

Table générale analytique DES QUATORZE

PREMIERS VOLUMES DE L'Illustration.

La collection de l'Illustration renferme l'histoire la phis complète qui existe, à coup sur, des idées et des faits, des sciences, des arts et de l'industrie de la littérature, des moeurs, de la mode et même des ridicules, ' depuis l'origine de cette publication au mois de mars 1843. Un coup d'oeil jeté sur le répertoire analytique que nous publions en ce moment ne laissera aucun doute sur l'immense étendue d'un plan qui embrasse tout ce qui a mérité l'attention du monde pendant ces huit dernières années. Il importait de rendre les recherches faciles dans cette infinie variété ; la Table générale a été composée à cette intention. Les éditeurs eux-mêmes ne s'étaient pas rendu un compte exact de ce travail, et il n'a pas dépendu d'eux, par conséquent, qu'il ne fat livré plus lût aux possesseurs de la collection. Cette Table, qui remplit, en petit texte, sur quatre colonnes, Ils pages du format de l'Illustration, doit être ajoutée au tome XIV. Les quatorze premiers volumes de l'Illustration sont donc comme une première série,qui aura une table unique. Les volumes suivants auront leur Table particulière sur le plan de celle-ci. La table du tome XV est imprimée et sera livrée en même temps que la Table générale des quatorze premiers volumes. Le prix de la Table générale est HU à (rats francs.


L'ILLUSTRATION, JOURNAI. UNIVERSEL.

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ALIBIS DU COLIA01131 PAR Bunrr., (sec). AU COLLÉGE. g Ii.— Le Callégien qui a de l'avenir. Aussitôt arrivé au collège, le nouveau se met au travail avec ardeur.

.dlote &If nues" addit. Mea more nec requin, ratio Mlle. Vues. mine fardier. Viau. Pu ses soins. lea mouches ravies acquièrent ne or- La bannetane,race timide, apprennent aman oublié par la manier le glaire dee combats. nains.à

Ber in mairie fa bricola est machina mari!.

Vrac.

Bientôt sons ses doigts expérimentés le papier se façonne en cocottes élégantes.

Bar f tags andel« ;erras. fige Wios annum. Vexa * Comme II est oh/reser et attentif , rien ne lui échappe.

O machina/or/rases I à melerum orniez I

Bart. Il construit avec art des cornets hydrauliques destina b projeter

RU loin, sur les bas bleus ou blancs, soit l'encre de Petite Vertu fournie par le collige, soit cet autre liquide que, dam ce but, la nature prévoyante a mis en la bourbe de tout collégien.

Tu calame inflare levas. V Inn.

Dés la 6. le collégien s'essaie dans l'art de fumer,

et c'est pour cela qu'il chipe les baguettes aux habits du vestiaire.

Hoc opus, hic labos est. Visa.

Le, collet du piocbeurson voisin reçoit d'importantes-additions.

Nos ara. Tiso. 'Mole% suif, temps oit Pott erre, Q. Élude do loir — Quand il ne sait comment pesset le temps, tl repasse son canif, et toujours avec un nouveau plaisir.

Enclos allollit ad alliera mures. Vlan. Il apprend Pende fortifier les places, ce qui lui permet de ee fortifier lui-mime dans les lettres par la lecture de Maximilien Perrin.

MA% jette, frappe en dardant.

B. O. balle ea lm et la balle am mar lot devise. tient *salement rata.

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'B inquiet tant de truc b la Moquette, que C'est a tern ion *tenions lei billes. •

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L'ILLUSTRATION, .104KNAL UNIVERSEL.

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Ballantes octroi imitabitur Alpledbiem. Mao. A saute mouton il force le 7....! et il ne plombe pas trop.

Blase pela in nu comitial' m'ailante ealerva. Veto. A la mère Angol, il est capable de défier la mère bigot en personne.

... Dépilés eallemus el are. Rois.

Quitslabus 6 cime.— Pointu,. rtotu-cm.tx. Enfin il excelle à toue les jeux divers.

LE JEU DU TRIANGLE.

Méfie-tel! Ce diable de Gervais est raccrocheur comme tout.

:111a.

nak, Il ne cannait point de rival à la course, qu'il Joue aux barres, on à oisive, ou au chah

'Asir..., j'exhele el j'aspire. B. G. Arrivé en troisième, le collégien est en progrès, il Be met bfumer de l'anis dans ans pipe, et pour cela il cherche les endroits retirée.

' *itren, bon, brave à la guerre. S'il reçoit des blessures, les reçoit par-devant.

coupé.

Paueibus ingentens Anagni (mirabile dicta),

.

Brandt—. •

Els. rhétorique, il abordenteseigares à, quatre troua.

.... Qui le venture beali

Et mater

o. Quandilsort, il a des bottes et une canne.

.... Bella horrida bitte Et Titrai vivito spusnanlint sanguine mono. MEG.

Il est bravo, il a des duale dans la petite cour derrière les lieux.

Jase Met himution tfbi folairtiadtrm barbai'.

0 Vends.

Trauma. Ce qui lui donne un certain charme ad yeux do la cueillera de son correspondant. q

Philosophie. — n achète des rasoirs. C'est un homme enfin, il est mer pour la soejétri; onde Tansad, (La

un prochain munira.)


1/111110TRATIN;

te saurs DE esse,

11 n'y a pas de grands noms sans de grandes *Mei Nef le veulent les Arabes, les musulmans. Et, pour eux, les grand» choses qui doivent rehausser les noms des grands ». hommes et les eficadrer, ne sont pas de celles qui se mese' rent à la spithame ou à la coudée. Beaucoup de héros so nt, aux yeux Mi semplman religieux et croyant, des espèces de saltimbanque' historiquesqui se lountent, tourmentent beaucoup d'entres, et s'agitent bruyamment per occuper and le héros est hou de ligue, est un les specta ue les autres héros de commu n des 844164 peu plus reconnaissent tout de suite le doigt Les maso homme est tout simplement, pour eux, un Dieu, et * prophète, n du ciel; il y a bien le quelque chose de vrai.Et puis, bons et fervents croyants ent besoin de croire beaucoup et eitucoup de choses ; leur foi robuste et ner, yeuse accepte sur les épaules les plue écrasante fardeaux de merveilles, de miracles. Salomon fut en grand homme grand en pensées, en puissance, en richesses, en magnificence, en femmes; vite les Arabes en ont fait un prophète. Du reste, comme ils ont dansleurs traditions, et par conséquent dans leurs croyances, un petit obituaire de quelque cent vingt mille prophètes jusqu'à Mahomet qui en est le dernier et le plue grand, il y a place pour beaucoup de monde, et à plus forte raison pour le fils de David. La célèbre reine de Saba n'a, pour son compte, dans les récits bibliques, qu'un bout du chapitre X au troisième livre des Rois. C'est trop peu pour sa majesté sabéenne. — Elle va rendre visite au fils de David, au chantre du Cantique des cantiques, au fondateur de Tadmor ou Palmyre, et une conversation assez courte s'engage sur la sagesse on sapience du grand roi ; c'est trop peu, vraiment, pour ces deux majestés . — Ils se font des cadeaux, des compliments, et, après cela, la belle Sabéenne s'en retourne très-placidement dans son Arabie,jusqu'au fond de l'Yémen jusqu'à la Sabaïe. Encore une fois c'est trop simple, c'est 'trop peu pour deux aussi hauts personnages, emblème de l'embrassement et du mariage de l'Arabie et de la Judée. En pareille matière, les musulmans ne vont pas par quatre chemins et ne cherchent pas midi à deux heures : une belle fille de l'antique Arabie, une reine du sang des rois sabéens, une noble vierge qui, selon les savants de l'islamisme, vivait il y a simplement comme vingt et quelques. siècles, ne se dérange pas pour aller si loin visiter un roi, le roi des rois du monde, sans que la chose aboutisse à une union parfaitement conjugale. Se déranger pour une simple visite, ayant zéro pour rMultatl ce sont là des actes trop vides. En ce temps-là, cela ne se faisait guère ; en ce temps-ci, cela ne se fait pas du tout. On a beau être prophète, pense un musulman, on n'en est pas moins homme, et une aussi belle dame que la magnifique Makéda na devait pas beaucoup gêner le saint fils de David, qui déjà avait une collection de trois cents femmes légitimes sans compter sept cents autres femmes. L'histoire, c'est-à-dire la Bible, n'a pas, au sens des musulmans, assez dit de merveilles de Salomon et de la reine de Saba, il faut en inventer, ou du moins étaler une amplification ; il faut faire Notoire, puisque l'histoire n'a pas su se faire. pour grandir les choses, les musulmans sont arrivés à les exagérer à outrance; ils ne paraissent pas se doutermie l'exagération est la rhétorique des esprits faibles et la logique des esprits faux. Mais ils aiment de passion l'incommensurable, l'illimité, l'incroyable, quelle qu en soit la tournure; gens du désert et des vagues espaces, tout est pour eux dané le forme flottante et fugitive des horizons des sablait,- dee folies du mirage. leur manière, ils sont, presqque M Met, les singes et les perroquets des Grecs et des Indiens; D' tés le véto de leur loi divine, les musulmans n'ayant rien f *me rien à tenter dans ce qu'on appelle la philosophie, dere la loffique de la raison pure et de l'histoire , ils ont donne la volée di leur imagination, ils se sont amusés sérieusement à décorer les souvenirs qu'ils ont pu attraper du passé, de leur ont donné du dramatique, du plastique, du poncif, mémo de l'exactitude mais à leur façon ; ils ont daté ab» l'histaine, ils se sont dressé un chronomètre de l'antiquité, ils ont passé leur temps à illustrer un almanach où hommes et faits sont dessinée, enregistrés à leurs années, mois, jours et heures. Que voulez-vous! je l'ai déjà indiqué, ils n'avaient rien de mieux à faire... Ils ont toujours l'air de connaître ce que personne ne conne, tee plus menas détails des'hoses; ils sontusqu'à j nous apprendre comment étaient les mbes da le relue lie Saba... Les fainéants savent tonjours l'hure 'il est, La raies leurs, n'a jamais été et n'est pas encore leur fanal, t aertaMement jamais entendu ou lu ce mot de a 14 raison . 3 est la première autorité, et l'autori

1.11,1tVERSOL

Car les Tharadminals, c'est-à-dire les Octaves, étaient huit grandes familles en possession du droit de succession au trône; c'était parmi elles qu'on élisait un nouveau roi, lorsque -le chef de l'État mourait sans héritier direct. Ces huit famille( arrivèrent à avoir un nombre de quatre mille princes op akofidi f d'est-à-dire paroles : ils avaient le privilége exclusif de parler directement au roi, et le roi ne recevait de comenmication que d'eux, ne parlait qu'à eux, et ne consultait qu'eux. Seuls ils compument la cour et l'entourage du souverain. comme lions disons l'infant, On donnait le titre de ptif du trône, à celui que, le Dauphin, à l'héritier , on préparait au maniement de par une éducation e habdn, ou sédentaires, terme l'autorité royale. — ut les rois qui ne suita, qui rappelle nos rois teerre. — Le nom de vaient pas les armées i» ,ment aux ro*, tout robba était rappellattee i4tis urs romaine, de lascomme celui de César P de Firaodn, Pharaon, rois ou Kesra pour les , etc. • peur les souverains de I Saba était le quatrième ois e aïeul de bfakéda , appelée, dans les traditions et égendes arabes , du nom de Batkamah, Bats, Bah*. . Les Abyssins veulent qu'elle soit originaire de leur pays, de la contrée de Makàda, située au nord de l'Abyssinie. Auavec abyssiniennes sont amejourd'hui, les plus r ualtfiées, comme titre de nées de cette Makédiennes. beauté et i

euse reine de Saba, Ba des plus extraordieut, s de merveilles et vie naires elle tenters celui de Solaïd'étonn man ou Sa Salomon fut, des ix-neuf file du prophète David, le seul qui reçut de Dieu le privilége - de la toute-science et de la toute-puissance, le sent qui fut prophète. Jamais élu de Dieu, jamais prophète n'eut à ses ordres , comme Salomon , les hommes et les éléments, les animaux, les Esprits, et les Génies. Les vents eux-mômes lui servaient d'espions, et, du plus loin possible, lui apportaient à l'oreille tout, ce qui se gisait de Mi. Les sylphes ou Ms; les djinn, les chaïtan ou démons , les animaux , quadrupèdes et oiseaux lui obéissaient; de tous il savait le langage, les pensées, les œuvres, toue étaient ses humbles serviteurs. Ils lui formaient une armée qui couvrait un espace de cent lieues carrées, et qui était divisée en quatre corps égaux ; vingt cinq lieues étaient pour le camp de la division dee djinn , vingt-cinq pour la division des sylphes ou ins, vingt-cinq pour la division des oiseaux, et vingt-cinq pour la division des quadrupèdes. La demeure de Salomon était un palais de cristal, élevé sur des bases en bois, et avait trois cents femmes légitimes et sept cents concubines. Le tapis que, dans les voyages, les djinn étalaient lorsque le grand roi s'arrêtait, était tissu d'or et de soie, et couvrait une surface d'une lieue carrée; le trône, on le drapait au milieu ; puis, en cercle, des siéger d'or et d'argent.es prophètes de la cour dg: Salomon s'asseyaient sur les siégea d'or, et les savante as docteurs sur *I siégea d'argent; la foule, ins, djinn, chaYtan , faisait cantonne alentour. Les oiseaux se plaçaient en l'air, et, les ailes planantes, se tenaient disposés en voûte emplumée, en parasol.vivant et émaillé de couleurs frémissantes, contre les ardeurs du soleil. Lorsqu'on levait le camp, les vents emportaient le tout; on voyageait en cour» aérienne. C'est de cette confortable façon que Solaïmân partit pour l'Arabie, Il passa à Médine saluer le tombeau futur du dernier des prophètes, puis alla, près de Taïf, à la Vallée de la Fourmi. Il en était encore à trois milles, lorsque le vent lui apporta à l'oreille les paroles de la fourmi appelée Tàkhlah. Elle avertissait ses soeurs de vite rentrer dans leurs demeures , avant que Salomon , et ses soldate, et un armée ne vinssent les briser sans s'en apercevoir. Salomon, arrivé au débouché de la vallée, descendit. — Tu as cru devoir, dit-il à Tektdah, prévenir tes fourmis de se mettre en garde contre nous; tu sais cependant bien que je suis prophète de justice et d'équité. — C'est vrai; mais j'ai voulu faire entendre à mes fourmis que ta puissance pourrait bien leur brider le coeur, non pas le corps, et je voulais les préparer à te contempler, toi et ta grandeur. — Dis-moi, savante fourmi, quelques paroles de morale et quelques pensées sur les choses de religion et de piété. — Volontiers. Sais tu pourquoi ton père s'appelait Dâoùd Mail —Iton. Non. • ,e -- Cet qu'il guérissait (t) les plaies et lu souffrances de rime. Mt pais-tu pourquoi ton nom est Solifeieq? — Non. C'est que tu es de coeur pur (e), d'âme Melo et nette; et tu dois au moine égaler ton père. Et pourquoi Dieu a-t-il mis les vents-à ta discrétion? Le sais-tu? — Non. Deuxd'hiatoirei fd Sahib; car cette histoire-là — C'est que ce monde n'est qu'un coup de vent passager attend et a dru peut cois 1 ., mes des historiens. co : Sais-tu pourquoi Dieu a attaché sque invisi ble. Enre D'après génégo r bu et isiaques, Saba, qui 4 secret de ta force et de ta puissance au chaton de ton donna e Ha pays es Sabéens' dans l'Y& &Veau?' men ouMéridien arri petit-fils de Cab tàj Non. ( le Joon* Se), arrière-petit-fils de 11 e— Eh hien I s'ut pour t'apprendre que cii monde ne_sent de Les dent -Kahlitu, furent en fit eaude xp*. • d eux double latione. Mais plue tard, les , fourmi, hie armées de tes fourmis sontbée» et les descendane e mar et de Xahlan se rétmirent et», formèrent plus qu'un seul peuple sous le nom de IE- elles plus nombreuses que mes armées? — Certainement. miarites les Homeritai de Pline l'ancienl. Les e n'eurent donc pas uns tangue existes ma dont en dérive dastd, 'salade David, signifie média. ,e.:,net_deetga vint. ) . Néa Meerut, à intervellée, ler. , dee rois lem» aines daman »du delgoddieneotra ped;Sedeimpt sabiten propreMentik de mese e,

— Fais-moi les doho voir. Tilichillb appela une seule espèce de ses soeurs, et . dant soixante-dix jours entiers elles défilèrent enbatai llon, Bous Yeu du :Met" i elles inondèrent les plaines- les

vue' s'y * meg..

benume dit dell Seinen. parié , lar réendittremellement , et j'en as soixanteme seule

Seegion pas*.

IVinage avec. année j dia faire son d'h te, djinn, oiseaux, • ft tempo On Mer011S de laChaque cinq raille aiguille, cinq mille boude eu nulle moue*, M'aria'', à Oeta nui court son immense cortége irt embête arabe qui devait ven enter dada cette con Meudon& One bd nus*Mue dans les elle, M serait craint et révéré dë élu ignéesde là à un mois ditheesi comme lai en dans le aire. fit emos Ma sa religion? demandieet Da±tid religion de la pente au bien et au "rai.

— Et l'époque de son arrivée? — Dans mille ans; et il sera le plus parfait des messies, le sceau final des prophètes destinés su monde. ' Un matin, Salomon se remit en voyage, se dirigeant du *Dé de l'Yémen; à midi, il était déjà au-dessus des plaines de Sana. En quelques heures, il avait franchi un trajet d'un mois pour les autres hommes. Salomon charmé de l'aspect riant de cette contrée, de la luxuriante verdure des campagnes, descendit pour prier et dîner. Dès qu'il fut arrivé a terre, les oiseaux se rangèrent en coupole ombrageante audessus de lui. Salomon demande de l'eau, On cherche la huppe pour indique/ où l'on en trouverait. Car la huppe, de son œil pénétrant, voit l'eau, même lieus -terre comme ai cette eau -"terre, absente, Pendant était dame un verre... Mess la huppe le trajet de la Mekke à Suit , elle avait, du hile-ses airs, remarqué vers le fond de l'Yémen de magnifiques jardina. Elle y était allée à la découverte. C'étaient les jardins de Balkamah ou Biles. Yafoùr, c'était le nom de la huppe de Sanas, rencontra, dans ces jardins, Anftr, la huppe de Biles. — D'où viens-tu? dit Anfir à Yr, et où vis-tu? — Je Vieilli de Syrie, et je suis avec mon mare, lidomon.

— Qu'est-ce que c'est que Salomon? — C'est le roi des hommes, des ins, des djinn, des cimaise, des oiseaux, des quadrupèdes et des venta. Et toi, d'où es-tu? — Moi, je suis de ce pays-ci. — Et qui est-ce qui le gouverne? — Une femme, appelée Billés..., dont les états sont, au moine, égaux à ceux de ton mare; elle est reine de l'Yémen; elle a sous ses ordres douze mille chefs d'armée qui commandent chacun douze mille combattggle... Veux-ln venir visiter un peu son empire? — Non;je crains que Salomon n'ait besoin d'eau pour faire ses ablutions avant sa prière. — Mais si ton ni était bien aise de me* ce que c'est que notre reine I... Vissa la voir. Yafoùr alla voir flammes , et ne pu; partir qu'à trois heures après midi. ' V. Or, lorsque Salomon s'assit au milieu 4 sa «capa, un , rayon de soleil tomba sur lui. Le prophète les go la et au milieu des oiseaux il remarque gess 4 huppe est vide. — On est la huppe? demande-t-il tout di copp, — Je l'ignore , dit l'afro tin lutin-vaelgur, *ef dee oiseaux; je ne l'ai envoyée Puna fflt. Salomon irrité jura de faire tuer la bgppe , elle ises lu l'ujg li apportait .pas une excuse sérieuse. Puis il ap roi des oiseaux, et lui ordonne de lui trouver ete li huppe et de la lui amener. L'aigle part s'enlève jusqu'au sommet même de l'air, et, là, la terre lui paraissait grandi nomme une écuelle. Il regarde partout, il cherche, et volis qu'il aperçoit de loin la huppe arrivant à tige-d'ailé. L'agi, plonge sur elle: — Que Dieu te maudisse f lut dit-il; que bien eût fait ts mère de te laisser périr lors de ta naissance! Notre prophète a Mré ta mort. lis arrivent au camp ; de tous côtés on répète à la huppe — Où es-tu allée? Le prophète a résolu de te tuer. .- Il n'a pas mis de restriction ? et-elle. - A moins, a-t-il dit, qu'ellege lee excuse sérieuse. -, lors, je suis sauvée. gle si conduit la huppe devint Saimpon - elle approche d'un air humble, la tète et la queue huiles; les ailes traînantes à terre. Salomon la Baie par le cou, la tire brusque nt' Où étais-tu? lui dit-il ; je vais te punir comme tu I rele—

mérites. — Pries", dit tranquillement la huppe, tu es en colère Rappelle-tel que tu paraîtras un jour devant Bleu. A cegmis, Salomon tressaille ; puis d'une voix calme - qui l'a retenue aujourd'hui loin de mol? — I ai appris et recueilli des choses que tu ne sais. pas Je suis allée jusqu'au fond de l'Yémen, dans la SabaYe; j's .vu Wireb, la capitale de l'empire dee descendants de Saba je Pen apporte des notions positive.. —, Voyons I --r J'as *pana là une reine d'un éblpuiaeante beanté,a 14e, de la postérité de.mmek,-s4 ge Win. • . — Trés-bien. Meg nous allons éprouver, si tu nous dis vre


LeittusTRAtIoN, Et Salomon tarie aussitôt la lettre que voici g 'De la part du serviteur de Dieu, Salomon, file daDevid, Billds, reine de Saba. Au Mg dé Aies migacalledieliz et aidaient! iglut pour qui marche dans la voie droite. Or us, ne voue glorifiez pas et ne vous élevez pas audessus de moi ; venez, et suivez ma parole. it Ur/Men Mit à cette leUre un Catie de maso et y appliquaient] sceau. Puis il dit n la happe: — Prends cette lettre; va la jeter à Bilkts, pais ÉloignatOi aussitôt, mais à pie de diane«, teplaCartoi da manière à tout voir et tout entendre 81111$ âtre gerçant La huppe prend la lettre de« gen hen et part... Pendant que voyage la huppe, , cOn1.0011 la fMne relative A la naissance de la belle reine sabiOnne. Les traits et la couleur du récit sont arabes purs. (La fin au prochain nonséro.)

%MON.

Bibliographies Des subsistances et des moyens de les mettre en équilibre avec la population , par Tntouons Gaasoone. — 1 vol. in-8 . . — Chez Mare-Aurel, à Paris. C'est la-grande question à l'ordre du jour et qui aurait dû y être mise beaucoup plus tôt. M. Grancoin a fait un livre bon et consciencieux ; il a résumé soigneusement les faits d'après les écrivains qui l'ont précédé, et à son tour il apporte sa pierre pour la construction de l'édifice que nous appelons tous de tous nos voeux, le nouvel état social, dam lequel chacun sera suffisamment nourri, mais cela sans qu'il el conte une révolution de plus et 88118 recourir à d'autres moyens que des modificatimis pacifiques et opérées légalement par le gouvernement quelconque qui sortira de la crise actuelle. Nous ne partageons point l'opinion de aile . hm nitrera, adoptée par M. Graaccip, que le Français de nos jours est moires 4g# nourri qu' on ne ',Me avant la révolution dû 813. Les Offres groin« par les partisans de 44 °anion ,yllittitaseenittlent devoir tomber ,devant ee Sept fait flee 4 Poen etestiegereaL'amuissaient n'a pas été aussi rapide t pu l'et 'nais par a seul qu'il y a eu tdell gt impossible de nier er nue misère la mis générale e dg eut, padache. Cependant, pour etre moine affamée que des Wons véridiques noua la représentent eu temps de Louis XV, il ne s'ensuit pas que la France produise aujourd'hui ce qu it feuerait pour satisfaire raisonnablement à ses besoins. Ici nous serges d'accord avec M. Grancisin , et nous répéterons avec liri . La mcilié, des habitants ne commit pas l'usage de la yiaWs gi m fait que partager avec les animaux les produits qui devraient eaclusivement appartenir à ces derniers. De là détérioration de la santé générale et dégénération des individus des classes inférieures. » Voyez le mal qu'a produit, en Irlande notamment, Pm/04* de la pomme de terre, cet «Ment da f ltilenfi calaréiieurei àla nourriture de l'homme, tandis qu'il ne devrait ardue! sur nos tables qu'après s'être transformé an *dr par l'estomac des bestiaux Le ministre de l'intérieur ayant, en 1818, reçu, au nom de détenus, rie nombreuses et pressantes réclamations relativement à la nourriture distribuée dans les prisons, proposa, pour s'éclairer, nue série de questions à résoudre à la Faculté de médecine de Paris , sur la qualité nutritive de certains aliments comparés entre eux. MM. Perey et Vauquelin, charge de répondre au ministre, établirent dans leur rapport que es kilogrammes de pommes de terre éqoivalaient à environ . 15 de pain, — 11 de viande, — 14 it 113 de pain et viande ensemble, — 135 de navets, -- 90 de carottes. — 180 de choux blancs pommés, — 13 de riz, ainsi que de fèves, lentilles , pois secs ; — 24 de ces mêmes légumes verts. Einhof, cité par Thatr, admet les rapports suivants autre les sués nourriciers contenus dans le froment, le seigle et l'orge; savoir : pour le premier, 78 p. ei.; — pour le second, 70, — et pour k dernier, 65. Tille, portant son évaluation bien plus bas, représente le froment par 13, — le seigle par In, — et l'orge par ,. M. Jacquemin, dans son livre : Agriculture de l'Allemagne, comparant divers tableaux d'expériences faites tant en France qu'a l'étranger, établit qu'il en résulte que, si on exprime par 100 les quantités nutritives du Miment, celles du seigle seront de 75 à 90; — de l'orge, de es à 88; du mais, de 80 à 85,— et du sarrasin, de 80 80. M. Graueoiq Observer que les différences qui séparent les appréciations de la valeur autrItive d'un même grain viennent de ne parmi les auteurs qui se sont livrés aux recherche ;g les uns ont eu en vue l'alimentation de Pb psi dos animaux. Or lés animaux trouvent dans egiagent avec nous une plus grande re eue-0011S ne pouvons le faire, à cause de 18 nos organes digestifs. Il croit devoir a'arrèter ' mit ta : froment, 100; — sa; — Orge, sa ; mais, 80; — sarrasin, 80. Peur faire rentrer ce tableau dans celui présenté par Perey et Vauquelin, il suffit de remarquer que le froment et le pain Gonflement le même nombre d'éléments nutritifs, car le premier en rent:Mea selon l'opinion générale, de 78 à 78 p. 01., et ne possède p2111741glent %le 22 à 24 de matière . inerte ; et le pain !lapa sa efd'eau, qui n'a par olS__Mdeo n 25 p. «Oeben auctum verte alimentaire. * donc, ana lieu dé prendre pour base la pomme de terre, camuse l'ont faitles s de la Faculté de Paris, l'on adopte I 91eet qee llge par 100 sa valeur nutritive, l'on en du jeu chiffres, et selon M. Grancoin, les , 136; — rit, 1 s7 haricots, lentilles, fàde^ et potà taos, 117; — froment, t00 ; — seigle, BO; — mais, 80; — orge, 74 ; — haricote, lentilles, fèves et pois verts, 82 sarrasin, 80 ; — pennés det terre, 33; carottes , 17; — ne*, 11; — choux blancs pommés, 8. Mous entendons d'ici nos lecteurs Merder de leur donner communicationdp_ernent tableau ,' pe km amok de document précieux mue Mer leur alimen non plue sur les eapriees de l'appétit, en qui est par trop vague, mata sur les propriété& nutritives de chacun des aliments.tanelle agent Jim la Main ôt BRUMla 401è gedieligt

"Mme UNIVERSEL.

Cependant, devrons-nous malheureusement ajouter, ne vous Ifiez Pas trop; ear J ' entende d'ici la voix tua iiinstrecidellate, M. Dumas, classer le riz bien su-douons de la place que lui amine M.efabœin, et mettre le freinent 04-destuis dee h/tricots' et lentilles: M. Dumas, avant d'ale ministre 1gsorosq si tie Plil ifiOr de g apeeelle gide l'a fair ch ), esti mait matiocrement le riz, « auquel manque une re tière rent litfieue nialeliss‘Lasel e tern ' luevegelUentee'lublendis rmB eee e P ar ree; dans les grabede la famille des légumineuses, telles que neCO6 leelillea ,Polgenticties , et fait du blé Patinent moyen le plus convenable à rue« humaine, l'imite, alimentaire la plus pratique et la plus philosophique à la fois. L'homme, ajoute-Cil, qui mange du pain de froment mange du ria combiné avec de la viande.» C'est bien dommage qu'on ne puisse pas avoir une croyance parfaite aux enseignements par tableaux, car nous allions en ajouter un qui aurait du prix aux yeux des ménagères. last t qu'importe! donnons-le toujours; il est à espérer que quelquesunes en pourront tirer un certain profit. Sont équivalents comme nourriture Valeur de 100 Ming.

Prix de l'unité nutritive.

100 kilog, de froment à.. . . . . . 40 fr ..... 40 fr. 400 id. de pommes de terre à.. 6 ..... 24 250 id. de châtaignes à 10 25 125 id. de seigle à 32 40 150 id. d'orge à 26 39 125 id. de maïs 25 30 150 id. de sarrasin à 20 30 80 id. de haricots à.... . 30 04 Veuilles songée, mesdames , que noue prou là un secret dont nous vous prions de ne paeabusg; mus vous le livrons comme ressource seulement dans quélme grande occasion, comme une ancre de miséricorde. Si votre,Mart, par exemple, v0118 refusait un chapeau, une robe avec.lrop de persistance, offres-lui de lui faire manger 400 kilogrammes de pommes de terre ep lieu de 100 kilogrammes de freinera : aont deux vrais équivalents, assurent plusieurs auteurs, et le ménage aura, mr pa tout fait, économisé une somme de 18 frima. Voeu récipupe resqu'à ce qu'il y ait uue épargne urgente pour payer la marc hande de modes et aussi l'abonnement 8 une année de l'Illustration. On pourrait soupçonner de tout ceci que la /question dus propriétés nutritives des divers aliments a besoin d'are étudiée epçore un tant soit peu. Le pélèbre savant Lagrange a adopté le poids 40 900 gramme pour le minimum de l'alimentation d'un individu ( prie ee moyenne sur la population adulte, femmes et enfants), et 1,101 grammes pour la ration du soldat. M. Dutens a admis 950 gramtues pour la ration alimentaire moyenne en France. M. Schnitzler ne porte qu'à 931 grammes la consommation journalière d'un Parisien on aliments solides M. Barrai trouve qu'un soldat confit:HM, 1,40 gemmes en aliments solides, et qu'un Français consomme en moyenne, d'après les chiffres de la statistique officielle, 1,248 grammes de ces mêmes aliments. Si l'on s'en rapporte à ce dernier chiffre, le Français moyen se trouverait en bonne condition, et nos doléances et celles de N. Grancoin seraient mal fondées. Serrons de plus près la question ; considérons non pas ce que le Français est appelé à consommer eu poids d'aliments, niais ce m ail semble lui etre assigné en azote et en carbone contenus dans la masse alimentaire que produit le territoire tout entier. sait eejeireftef, dit M. »Clan, MM le phénomène de la vie, pareil à celui du feu, exige impérieusement le concours d'une men combustible qui brille et celui de l'air qui en OHMS« fa combustion... Les pertes éprouvées , par le corps d'un homme adulte se représentent, polir chaque journée, par 300 grammes de charbon et 15 grammes d'azote environ. Les aliments doivent restituer ces matériaux à l'organisation. Pour que le remplacement s'opère avec certitude, il est évidemment indispensable qu'il y ait up excédant de ces deux éléments.dans les matières alimentaires, et ce n'est pas estimer trop haut la quantité de chacun d'eux que de l'élever d'un tiers et de porter le carbone à 400 grammes et l'azote à 20 gramme pour chaque journée.. Ainsi, d'après M. Dumas, dans one bonne alimentation le rapport du carbone à l'azote est de 100 à 5; Liebig est de la même opinion; je ne I ense pas que celle de M. Boussingault diffère. « Dans un grand nombre de situations, dit M. de Gesparin, j'ai calculé les éléments qui composaiut l'alimentation de l'homme. On sait que les animaux se nourrissent au moyen d'aliments renfermant des principes sanguifiables azotés et des principes carbonée quientretiennent la respiration. Les autres éléments minéraux, salins, etc., ne sont que secondaires et se trouvent toujours plus ou moine répartis dans les différents genres d'aliments. (J'ai admis que deus une famille composée de père, mère et trois enfants de un à vingt ans, en posant que la nourriture du père soit 100, celle de la mère sera 58 et Mie des trois enfants réunie 185. —Lesvilardsu-es d oixante srnte,pourlacnsommation, dans la catégorie de la femme. — Ceci posé, la ration d'un individu moyen, en prenant l'ensemble de la France, ana done les soixante-neuf centième& de celle de l'homme edulle la recherche m'a conduit à reconnattee que la nourriture journalière de l'homme moyen se composait d'une substance azotée contenant 20 grammes d'azote et de substances ternaires contenant 501 grammes de carbone. Tous les aliments vdgét;px contiennent une quantité surabondante de carbone, et compte la partie azotée est la plus rare, la plus obère, c'est elle que nous avons dû prendre naturellement pour l'unité à laquelle marine rap -portnslai.Nurodncpl'aimetodFdividu moyen 28 X 0,69=1$ grammes d'azote. s aime venons de voir que MM. les chimistes s'accordent à n'en réclamer que 20 pour l'adulte; l'individu moyen français de M. de Gasparin, qui représente soixante-nestf centièmes d'adulte, doit donc de trouver pgrfaitement s atisfait s'il obtient 18 grammes. Or M. de Gagent', poursuivant ses calculs, énumère tout ce que la Prince peednit, année moyenne, en blé, épeautre, méteil, seigle„orge, male, sarrasin, pommes de terre, légumes secs, châtaignes, chair musculaire, lait, cents, nias«, fromage importé. II évalue scrupuleusement tont l'azote contenu dans toute cette mea* de subsistances; il répartit tont cela en rations alimentaires pour individu moyen et pour toute l'année, et il trouve un total 111e11121110 de 36,155,278 rations nombre de rations supérieur 4u riferree gong Pellitat ,

« Si l'on considère, tint:If:4-11, les omissions de ce tableau, par exemple les fru is, qui constituent un article notable d'alinsee. talion, on retira que, même avec les gaspillages inhérents t cette c onsommation, Papprangtenaement de la les haunerin année d4 Praia , De cet epproviee, nement avec mais et sarrasin, etc., représentent 84 mur cent, les poternes de terre les légumes secs 4, leichatiMan 0,7, 14 nourriture aphasie eie toute espèce, viande, poisson, laitages, etc., 23,3.. Et néanmoins, nous , le vulgaire de la nation nous, le troupeau ignorait, nous nous plaignons, nous albite criant que la production agricole laisse non satisfaits les besoins de la men talion française! tandis que la science, balance ace min, élève la voix du fond de am laboratoire pour noua prouver que nous avons le nécessaire et manse un peu de superflu ; car sous ne sautions nous lasser de le répéter, Mit Dumas, Liebig et Boussingault ne réclament pour l'adulte que 20 grammes d'azote par Jour, et notre inventaire en tient 18 à la disposition de l'individu moyen, c'est. à-dire, en comptant à la rigueur, 5 grammes d e plus qu'il ne lui en reviendrait de droit pour se maintenir en un embonpoint convenable. Qui est dans le vrai , la science ou l'instinct de la foule? Nous qui nous faisons l'écho des plaintes, nous pensons que ce n'est pas la science, bien qu'elle s appuie sur de grosses colonnes de chiffres. Un pays où l'on voit figurer dans l'alimentation la taigne pour sept dixièmes pour cent, la châtaigne ce mets chitde nos sauvages aïeux, alors qu'ils fournissaient des sacristaine et la victime humaine aux Druides, se dirat-il un pays vraiment civilisé? Quelle honte pour la France du dix-neuvième siècle de compter encore des hommes nourris à l'avoine, comme les chevaux tant soit peu bien traités; à la pomme de terre, comme les féroces peux-rouges des forets américaines I Le sarrasin et le mais gentils une nourriture digne d'une population qui se croit trop avancée pour vivre autrement qu'en république, c'est-à-dire de la vie des Cicéron et des Caton? Combien rares les départements qui s'honorent de leurs citoyens nourris au pur froment! Une ration annuelle de 1,314 kilog. de châtaignes ou de 1,825 kilog. de poulines de terre est un équivalent plus encombrant et bien autrement pénible à digérer que 385 kilog, de froment (bien que MM. les chimistes affirment que dans les trois cas j'aie ma qua:otite raisonnable d'azote). Tant que nous verrons inscrite au tableau des subsistances ces trois mots ei tristes t châtaignes, sarrasin et mais, laissons les savants chiffrer, et répétons avec la foule i . La France est loin de produire assez.. Une partie vraiment intéressante du livre de M. Grancoin est celle qu'il a consacrée à des recherches sur la propriété territo60.0, l'agriculture et les subsistances chez divers peuples et à di verses époques. La propriété territoriale peut affecter trois états: ou elle est très-divisée et livrée à la petite culture, ou elle est convenablement concentrée, de manière que la culture s'y exerce largement, ou elle forme d'immenses agglomérations, trop vastes pour qu'elles ne restent pas en grande partie impur ductives. Dans le premier cas, comme chez les Romains durant les siècles primitifs, il y a insuffisance de la production agricole. Dans le second, il y a prospérité et abondance, ainsi qu'on peut l'observer à Rome au temps de la grandeur républicaine , en Sicile, en Afrique, en Gaule et partout oh se sont rencontrées les corporations religieuses. Dans le troisième, comme eu Italie sous les empereurs, en France pendant tout le moyen âge, en Angleterre après la conquête des Normands, il n'y a que disettes et famine. Pour remédier aux inconvénients du morcellement de la propriété française actuelle, l'auteur recommande le principe de resitociation (en faisant observer que nos fermes-modèles se fondent aujourd'hui par des actionnaires, C0011210 se constituent les usines industrielles).. Les associations terri tor i ales agricoles • dit-il, appartiendront naturellement à la catégorie des sociétés particulières telles que les définit Je Code, u celles qui ne s'appliquent qu'a certaines choses déterminées ou à leur usage, ou aux fruits à en percevoir. « Cette espèce 'd'association n'ayant pour but que la culture de la terre et la perception des fruits, la communauté ne doit s'exercer que sur les instruments de travail et les fruits à recueillir. Tonte autre condition serait nuisible à la propagation du principe. Il importe en effet, pour que ces associations soient possibles, durables, fructueuses, que la propriété des immeubles sur lesquels on vent opérer reste libre entre les mains des sociétaires. 11 faut que chacun puisse vendre, échanger, céder, hypothéquer le bien engagé, sauf les restrictions partielles apportées par le contrat. Le paysan a un tel amour pour la terre, il est si fier de ses droits de propriétaire, qu'il ne consentirait jamais à les aliéner, quand n_eme son revenu devrait être triplé. r L'exploitation des terres appartiendra aux associés, et on tiendra compte à chacun des journées de travail fournies par lui. Cependant on pourra n'importer à la société que le sol et ne prendre aucune part au travail agricole. L'avantage de cet état de choses sera de permettre à une partie des associés de tourner leur activité vers une autre industrie, tout en leur garantissant la bonne culture et la bonne administration de lems champ;. Tout sera profit pour ces propriétaires, car ne dépensant plus presque improductivement leurs forces à la petite culture, ils en trouveront ailleurs l'emploi el le loyer; et ainsi au lieu de n'obtenir qu'un produit brut, à peine au niveau de leurs besoins et toujours insuffisant à couvrir les avances faites, ils recueilleront un produit net et un excédant. o Chaque année, après a-voir, d'abord, mis de côté les semences, on prendra sur la masse des produits le montant des impas acquitter, les appointements du directeur, les journées de travail que resteront à payer aux associés, et en dernier lieu une somme déterminée, destinée à former un fonds de réserve, applicable aux améliorations ou pour parer aux éventualités. Ce qui lestera après ces prélèvements divers sera partagé eetre les sociétaires; en proportion de leur apport à la société. On n'admettra dans l'association que les terres francises d'bypothèques ou greVila au plus pour le quart de leur valeur totale. Il y a déjà quelques années, M. Passy mentionnait dans le Journal des Economistes des exemples d'associations agricoles, fondées sur des bases à peu près semblables,' dais le départe: ment de l'Eure. M. Grancoin aurait sans do* donné beaucoup plus de poids encore an remède qu'il préce pte« 's'il avait cité les succès que les cultivateurs sociétaires del s eurent, nous l'espérons du moins, continué à obtenir. e veut neer les questions du travail agricole, nom 1nderons le livre de M. Grencein. S, G,


L'ILLUSTRATION , JOURNAL UNIVERSEL.

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Cherbourg. — Escadre de l'amiral Parsemai-Desekénes. Le Chaptal, corvette à hélice, capitaine Labrousse; L'Hercule. de 100 canons, 955 hommes d'équipage, capiL'escadre du vice-amiral Parceval-Desehénes, partie de Le Magellan, 460 chevaux. taine Malsain; Naples le 45 juillet, mouillé sur la rade de Cherbourg le Il y a en outre dans les eaux de Cherbourg les bàtimen L'Iéna, de 90 canons, 932 homme d'équipage, capitaine samedi II août, vers midi. La frégate à vapeur le Descartes, de guerre ci-après : Larrieux ; qui l'avait quittée le 26 juillet en dehors du détroit de GiLe vaisseau le Henri IV, de 400 canons, capitaineGueydo L'Inflexible, de 90 canons, 870 hommes d'équipage, cabraltar, est arrivée dans la nuit du 8 au 9 août, après avoir La corvette à vapeur le Cafarelli, de 400 chevaux, cal pitaine Montléon ; touché à Cadix et à Lisbonne. tains Bandais; Descartes, de 450 chevaux, le De la frégate à vapeur Cette escadre est composée des vaisseaux : La corvette aviso le Phénix, capitaine Bories; 299 hommes d'équipage, capitaine Chopart; Le Friedland, de 120 canons, 4,443 hommes d'équipage, Enfin la gabare stationnaire le Bucéphale. Des corvettes et avisos à vapeur : capitaine Jacquinot, portant le pavillon de vice-amiral; Ainsi , le 43 août, il y avait sur fa rade de Cherboui Le Caton, de 220 chevaux, 136 hommes d'équipage, caLe lemmapes, de 400 canons, 933 hommes d'équipage, treize navires de guerre; savoir : pitaine Dupouy ; capitaine de Varège;

L'escadre de l'amiral Parseval embossée sur la rade de Cherbourg, d ' après un croquis envoyé par M. Van - Tenac. Six vaisseaux : le Friedland, l'Hercule, le Henri IV, le Jemmapes , l'Inflexible, l'Iéna ; Une frégate à vapeur : le Descartes ; Cinq corvettes et avisos à vapeur : le Magellan, le Caffarelli, le Caton, le Chaptal, le Phénix; Une corvette à voiles : le Bucéphale. Cherbourg n'avait pas vu un si grand nombre de bâtiments de haut bord depuis le voyage de Louis XVI en 4786. On attend prochainement le reste de l'escadre formant la division du contre-amiral Dubourdieu, qui se compose des vaisseaux : Le Valmy, le Jupiter et de la frégate à vapeur le Cacique.

Ces bâtiments sont partis de Tunis le 24 juillet, neuf jours après la 1 ,4 division. La présence de l'escadre est pour la ville de Cherbourg une occasion de fûtes et de prospérité. En 1811, Napoléon, Marie-Louise et le prince Eugène passèrent trois jours dans celte ville ; l'Empereur visita tous les travaux du port. En 1813, l'impératrice Marie-Louise assista à l'immersion de l'avant-port. En 4829, ce fut le Dauphin qui présida à l'immersion du bassin des armements. Enfin le roi LouisPhilippe, avec une partie des princes de sa famille, vint, lui aussi, en 4833, visiter le port de Cherbourg. Le président de la République est annoncé pour le 2 du

Beaux-Arta

le publierons complet dans l'intérêt des artistes et des amateurs. Un des premiers marchands de tableaux a profité de l'immense concours d'amateurs qui se trouvaient, à cette occasion, réunis à La Haye pour mettre en vente publique trois tableaux de prix, savoir : un de Hobbema, peint sur bois, et représentant des fleure et des fruits; un autre de Terburg, dont le sujet est un général hollandais partant pour la guerre et prenant congé de sa femme et de ses enfants ; enfin la belle marine de M. Gudin, qui figurait à l'exposition de La Haye de 1841, et pour laquelle le roi Guillaume décerna à l'auteur la grande médaille en or. Ces trois ouvrages ont été successivement adjugés à une seule personne, M. Van der Hagen, le premier pour 10,900 fr., le deuxième pour 10,600 fr., et le troisième pour 9,000 fr. — La célèbre galerie Barbarigo, connue depuis des siècles, comptait, entre autres chefs-d'oeuvre des premiers maures, dixsept tableaux intacts de Titien : la Madeleine, la Vénus, le Saint Sébastien, les fameux portraits du doge Barbarigo, de Philippe H, etc. Après l'extinction de la famille Barbarigo, le comte Nicolas Giustiniani, les frères Borbaco, et les négociants Binetti, qui en étaient propriétaires, l'offrirent au gouvernement. Sur les belles paroles du vice-roi Reynier, elle fut envoyée à Vienne, où, après plusieurs années, elle fut refusée en 1849. La cour de Russie vient de l'acheter pour 560,000 fr.

L'Illustration a signalé, il y a longtemps, le fait dénoncé dans la note suivante. Si l'administration, en effet, n'a pas cherché depuis à remédier aux causes de cette destruction, le dommage doit étre, à l'heure qu'il est, irréparable. 4: Plusieurs amateurs de peinture, qui ont visité récemment les galeries du musée de Versailles, ont remarqué que les grandes toiles placées dans les salles récemment construites, celles des Croisades, de Constantine, etc., se trouvent dans un état de détérioration tel, qu'il sera difficile de les préserver d'une ruine complète. Cette détérioration provient-elle de l'inégalité de la température, de l'humidité, du froid, de la chaleur? Nous ne pouvons en assigner la cause, mais il est certain que ces ouvrages d'art sont à la veille d'être entièrement perdus. On ne saurait trop engager l'administration à faire cesser un tel état de choses. Les galeries de Versailles ont coûté, on le sait, des sommes énormes à l'ancienne liste civile; elles renferment des tableaux anciens d'une grande valeur, et des compositions modernes dues aux premiers peintres de ce temps-ci. Faut-il laisser périr tant de richesses et perdre le fruit des dépenses qu'elles ont coûté? L'Assemblée nationale a voté il y a deux mois des crédits demandés d'urgence par le ministre des travaux publics, pour exécuter les travaux de réparation des conduites du parterre d'eau du parc de Versailles; si les ressources que l'administration des beaux-arts possède ne sont pas suffisantes pour couvrir les frais que nécessitent l'entretien et la conservation des galeries et des objets d'art du Musée, nous ne doutons pas que l'Assemblée nationale, saisie par le ministre de l'intérieur d'une demande d'allocation pour la restauration des tableaux et la modification des localités affectées à l'exposition des ouvrages de peinture, ne s 'empresse de l'accorder.. — La vente de la galerie de feu Guillaume H, commencée à La Haye le 15 et le 16 août, s'est continuée lundi, et nous n'a,one encore que le résultat des deux premières journées. Noua

mois prochain. Un dinar de 600 couverts lui sera don dans la salle des Gabarits; la ville invitera à ce banquet officiers supérieurs de toutes les armes, les différents ch de service, le conseil d'arrondissement, les maires des che lieux de canton, les chefs de bataillon de la garde nations des délégués de cette garde nationale et des ouvriers du un bal par souscription aura lieu dans la Salle d' Six mille francs seront distribués à titre de secours a familles indigentes de la ville. Enfin une course entre canots de l'escadre sera organisée sur la rade. Cette solennité laissera des souvenirs aux habitants de ville de Cherbourg.

On s'abonne directement aux bureaux, rue de Richelieu, Ir 60, par l'aivoijraneo d'un mandat sur la poste ordre Lechevali er etCt', ou près des directeurs de poste et de messageries, des principaux libraires de la France et de l'étranger, et des correspondances de l'agence d'abonnement. ri'111111110111191 q1611111111111111

PAULIN. Tiré I la presse mécanique de Pros FRÈRES, Parie, 16, rue de Vaugirard.

EXPLICATION DU DERNIER RiBUS.

L'homme est tolérant pour ses propres défauts.


L'ILLUSTRATIO

31 AOCT 185e.

JOURNAL UNIVERSEL.

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Ab. pour Paris, 3 mois. 8 fr. — 6 mois, 16 fr. — Un su, 30 fr. Pris de chaque 1V e . 75 c. —Ln collection mensuelle, hr., 2 fr. '75. ■ 01agdAZHE.• Histoire de la semaine.—La guerre en Afrique, par le général Yusuf. — Courrier de Paris. — Notice lm' Balzac. — La vie des eaux (os 8 . , Dieppe. — La Californie, San-Francisco et Sacramento. — Revue littéraire. — Légende orientale. La reine de Saba (suite et fin). — Bibliographie. — Calendrier astronomique illustré. — Beaux-arts. — M. le comte de Chambord â Wiesbaden. — Correspondance. Gravures. Portrait du roi LouisPhilippe. — Fele d'Asolères ; Distribution des médailles aux orphéonistes.— Portrait de Balzac; La cousine Bette ; La comtesse de Vandenesse (deux types de ses oeuvres). — Californie • Vee-générale de San-Francisco ; La place Blay à San-Francisco, deux vues; Grand quai d'ispinal; Meeting politique à SanFrancisco; Vue générale de Sacramento.—Album du collégien par Bertall,31 gravures.—M. le comte • de Chambord an Cumes' à Wiesbaden. — Rébus.

Histoire de la semaine. On a reçu à Paris, le 2'7, la nouvelle de la mort du toi Louis-Philippe, décédé à sa résidence de Claremont, le 26, à huit heures du matin. Dès le 25 au matin, en présence de la reine, le roi avait été averti de sa fin prochaine. Il reçut avec calme ce premier et douloureux avis, et fit aussitôt ses dernières dispositions. Après un entretien avec la reine, il a dicté une dernière page de ses mémoires, interrompus par la maladie il y a quelques mois. Il fit appeler tous ses enfants et petits-enfants actuellement a- Claremont, et, en présence de toute sa famille, il accomplit ses devoirs religieux, en joignant ses prières à celles de 1 abbé Guelte, son aumônier. Il est resté ensuite longtemps entouré de sa famille, t'entretenant avec cette fermeté et cette simplicité stoïque dont sa vie, mélée de tant de vicissitudes contraires, a donné le spectacle. Le roi Louis Philippe, quel que soit le jugement de l'histoire sur sa personne et sur l'influence que son règne a exercée sur les mceurs de son temps, restera un personnage hors ligne par ce côté de son caractère, qui est un des traits de la vraie grandeur. Il lui a manqué peu de chose pour être le plus grand politique Ail tarons. Peut-être les con-

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temporainseux-mémes, prenant à la lettre une fameuse maximequi, d'ailleurs, n'est pas venue de lui, sont-ils seuls coupables d'en avoir fait une règle à la convenance de leurs instincts matérialistes. Le fait est que nous subissons encore , à l'heure qu'il est, et que nous subirons longtemps la conséquence de ce défaut d'équilibre entre les sentiments et les intéréts, équilibre rompu par l'égoïsme des uns et l'imprévoyance des autres, au grand dommage de tous, et qui ne se rétablit qu'au prix des plus douloureux sacrifices. Quelle que soit la destinée de notre patrie, la France se souviendra de ce règne,qu'on ne peut encore juger sous l'optique des passions qui l'exaltent ou qui le flétrissent dans une polémique qui obéit également à la maxime : chacun pour soi. Nous en appelons à des 'juges plus calmes et plus désintéressés. Nous n'affirmons qu'une chose aujourd'hui, c'est que ceux qui ont servi Louis-Philippe ne le valaient pas ; c'est que Louis-Philippe serait encore roi de France , si la France avait eu des hommes d'Etat au lieu d'avoir des parvenus éblouis de leur fortune, ivres de vanité et plus occupés des jouissances du pouvoir que de la grandeur durable de leur pays. Nous demandons pardon de ce retour vers des impressions non encore effacées. Nous revenons plus volontiers au tableau d une famille en deuil devant les restes mortels de son illustre chef. Louis - Philippe , comme nous l'avons dit, s'est éteint à huit heures du matin, entouré de la reine et de ses enfants : madame la duchesse d'Orléans, le comte de Paris, le duc de Chartres, le duc et la duchesse de Nemours, le prince et la princesse de Joinville, le duc et la duchesse d'Aumale, la duchesse de Saxe-Cobourg. Les officiers et serviteurs du roi assistaient à ces derniers témoignages d'une affection de famille qui n'est plus qu'un tendre et douloureux regret chez ceuz qui survivent. A la suite de cette ex-


1011 d'une vive et sincère MM:l ande commas{raVp401 - peettr les triomphes de M. le président de la République lettre au ...'dans dee villes de l'Est? NOWe avons l'ego ;'crayon qui nous reproche à ce sujet un peu de parcimonie dans la place que nous accordons à ce grand événement de l'histoire contemporaine. Le crayon du Diu Décembre ignore t-il que ces récits se ressemblent depuis le 42 août jusqu'à ce jour et peuvent se résumer dace ces trois mots : Vent ., vidé, vici. Le surplus des bulletins ne saurait rien ajouter à ce laconisme, qui sied d'ailleurs à l'héritier d'un nom glorieux et si bien porté. Nous n'ajouterons donc qu'un mot : M le président de la République, après avoir visité, depuis son départ de Lyon, les principales villes de la Franche-Comté, de l'Alsace et de la Lorraine, est de retour à l'Elysée , d'où il doit se rendre, dit-on , it,Cherbourg pour le '1 septembre, afin de passer en revue la flotte réunie dans ce port pour recevoir la visite du chef de l'Etat. Il est difficile de rester impartial et de plaire aux partie dans ces temps de palmions funestes, de regrets impuissants ou d'espérances pressées de jouir. On nous rendra du moins cette justice que nous n'avons jamais manqué au respect des choses et *a personne@ vaincues; que le malheur et l'exil ne nous ont pas trouvé sans pitié; mais cette ré-. serve, dont nous avons fait un culte à l'usage de notre raison, ne suffit ,pas à satisfaire les exigences de ceux qui demandent moine des égards pour eux-mêmes _que des mépris pour les intérêts gui leur sont contraires. Nous n'espérons pas persuader tout le monde de l'équité de nos sentiments à l'éigard des exilés de Claremont; nous sommes à peu près certain, quand le crayon du Dix Décembre ne nous l'aurait pas affirmé, qu'on ne croit pas notre enthousiasme égal à la grandeur et aux services de M. le président de la République; mais tel que nous sommes, nous encourons les reproches de ceux de nos compatriotes qui visitent en ce moment M. le comte de Chambord à Wiesbaden, et de ceux qui las accompagnent de leurs voeux dans ce pèlerinage politique. Ce n'est pas, à coup sûr, pour avoir mal parlé d'eux et pour avoir manqué de respect envers l'illustre représentant. de leurs principes; non, c'est pour n'avoir pas assez • mal parlé de ceux qui représentent des principes opposés. Et qu'aurions-nous pu écrire d'ailleurs sur la manifestation de Wiesbaden? A quel récit aurions-nous donné la préférence pour en composer un récit vrai? La Gazette de France n'a pas la mémo vérité que l'Union, et l'Opinion publique en a une qui n'est pas celle de ses deux rivales. Le plus simple est donc de s'en rapporter à ce qui est vraisemblable, c'est-à-dire qu'il y a eu là comme ailleurs des luttes d'influences, puis une préférence qui parait avoir été inspirée par les conseils les plus prudents et la connaissance la plus réfléchie des dispositions de la France et des circonstances politiques. Quant aux contestations sur la question de savoir si on a, oui ou non, crié vive le roi ! à Wiesbaden, nous n'avons pas compris l'importance que l'on attache à nier ce fait. Nous prenons le mot d'un brave et bouffie Breton comme l'expression du sens commun parmi ceux qui ont visité M. le comte de Chambord à Wiesbaden : En Bretagne, nous sommes Français; à Wiesbaden, nous sommes légitimistes.» Ce mot est une leçon à l'adresse de ceux qui crient aujourd'hui nive l'empereur! en France. Nous ne comprendrions mémo pas que de braves gens quittassent leurs familles, et leurs alaires, et leur pays, pour entreprendre un voyage au bout duquel il ne leur serait pas permis de pousser le cri par lequel éclate le sentiment qui les a portés vers M. le comte de Chambord. Les nouvelles étrangères n'ont apporté aucun fait nonveatiayant un caractère définitif. La Guerre en Afrique. Par le général Tram. — In-8° publié à Alger. Le général Yusuf est une des brillantes renommées de l'armée d'Afrique. Il doit à son éducation à demi orientale le côté original de sa réputation, à notre civilisation le celé sérieux. Il y e en lui deux hommes : d'abord le cavalier fougueux, le guerillero aventureux et infatigable, mêlant la tradition militaire arabe à la discipline européenne, tout chargé de souvenirs pit-

toreaques, illustré par d'héroïques passes d'armes et de sanglantes fantasias ; il y a ensuite l'officier français, formé à la sévérité de nos moeurs militaires, intrépide avec à-propos et discernement, portant l'uniforme de générai avec autant d'aisance qu'il portait le burnous , chef de cavalerie naissant l'ardeur qui entrai» le soldat, à l'expérience el sait calculer les chances du succès.

'

Ara avoir longtemps servi la France de sua épéq, M. le gendre Yusuf prend la plume pour faire connaltre le manière dont il entend la stratégie africaine. Il vient d'écrire mue importante breohnre, qui est presque un livre, et qui contiut toua les prinripes de la guerre telle qu'on la doit faire en. Ale*. Malgré notre inumpiteue en mite matière, none Mons pattern cet «mage aime un intérêt de curiosité qui tara Ment. par tons émut mg te liront. C'est un traité complet da la guerre de broussailles, na manne! du partisan. L'auteur révèle tous -lm petits stratagèmes del Arabes, leur système d'embuscades, leurs inventions infernales. En mémo temps, il indique leu moyens de s'assurer toujours le succès contre de semblables ennuage. Il vous dit comment vous devez rendre rue pour ruse, VOUS protéger contre l'astuce de vos adversaires, déjouer leurs trames diaboliques • comment une colonne doit raucher, se reposer, franchir lesilvièrea et les défilés, s'imita*r se bivouac, se pré, cautionner contra toute surprise ; comment doit S'exécuter une marche de nuit, une charge de cavalerie, me ramie, l'attises d'un camp. Il détermine les devoirs des toaseassedants des dit(dreige' arme, tubant la position qu'ils occupent due la em longe Il montre le parti le plus utile qu'en peut tirer dee anzindres indigènes, et la façon de rendre réellement aérienne et *Mem les soumissions de tribus. Lus Marius fondamentaux de ce genre de goure sont deconnus, et leur première application est due au pull lege« et au général Lamoricière. Mais emee ne peu-

ses pas que personne Sit Paeere reg cenelle.nui cem t8qténnu e terne el° salant de teut zensy eedi cause de sa nature particulière, Que te verre mât une école inoiffisaate pour notre armée, c'est ce qu'on ne frauMit nitr, .4 est culais qu'une lutte ob tee notions de Part né en France, sont Inutile', où pres, W e Peig Mfiltalfe que toutes lao règles dela Iodique doivent être mises de côté, officiers ni à nos soldats les moyens de elur n'offre ni à nos En entre, un théâtre bituer à ce qu'ou appelle la grande guerre. d'hostilités où le soldat n'entend jamais d'autre canon que celui des Français, et oh l'ennemi dispute très-rarement le terrain, ne peut familiariser nos troupe" avee l'appareil formidable et les dangers de la guerre européenne; tout cela est incontestable. Male ce qui ne l'est pu moins , c'est que la guerre d'Afrique accoutume le soldat à la fatigue, aux plus dures privations, à l'extrême chaleur, à l'extrême froid, à l'extrême humidité, à une folle d'influences morbides; elle lai donne des habitudes de prévoyance, nécessaires dans un pop et l'on risque de mourir de faim, faute d'an peu de biscuit *ne 1011 SAC. Quelques ligne. de la brochure de M. le général Yusuf réas ment d'une façon enelleleitt «effig ie cette acide de terribles épreuve' qui Med le soldat en higee à ■ Eu FMI*, dit notre auteur, ob attribue a« (seule Memel de IOWA des perte qui sont presque uniquement dues aux Fiesta«, de MW les genre et surtout aux privation.* nourriture qu'endurentassit soldats. le suis convaincu, pur WU, les homme' quai par le dixième n'y en e U morts en Afrique députe ot ana, qui ait succombé aune le/OU de l'ennemi. is La guerre d'Algérie Oc fait pas seulement des soldate robustes et agiles, des hommes de fer ; elle a un autre autre elle apprend à l'officier à bien garder sa troupe, au soldat t St bien garder lui-même; en obligeant les uns et les autres t des précautions minutieuses pour se garantir des surprises d'un ennemi qui combat à la manière des chakala, elle développe ch« tons nue faculté précieuse sur tous les champs de bataille, elle les rend prudents, circonspecte „ellietient leur attention et leur sagacité toujours en éveil. Une expédition en Afrique est une partie d'échecs, ob l'on ne doit pas risquer un ami pas sans avoir bien examiné le jeu de l'adversaire et s'être assuré qu'aucun danger ne résultera du mouvement qu'on va exécuter. Il faut avoir toujours l'oreille tendue, l'oeil vigilant. A droite, à gauche, partout, rôdent des ennemis insaisissables, prêts k profiter de la moindre distraction pour enlever des hommes, massacrer des détachements eatiere , piller les convois et déconcerter en quelques minutes les combinaisons les mieux conçues. Il y a tout à craindre de ces barbares, qui n'épargnent jamala la vie de leurs prisonniers; et même quand ils s'avouent vaincus, méfiez-voua de leur apparente bonne foi : « il arrive souvent qu'un Arabe, se voyant pris, a l'air de vouloir se rendre et vous présente son fusil ; c'est à ce moment qu'il Met le plus se méfier de lui, car lorsque vous venez avec confiance voue emparer de sou arme, qu'il vous tend le canon en avant, ll lèche la détente, le coup vous frappe mortellement, et l'Arabe est sauvé (I). • Si le soldat n'est pas bien pénétré des dangers invisibles qui l'environeent , s'il ne sait pas à qui il a affaire, la colonne en marche arra exposée à mille sanglantes méseveotares. Le commandant sera réduit à veiller sur chacun de ses hommes , à inventer Ms moyens les plus singuliers pour les préserver dm piégea des indigènes. Arrive-t-ou au bivouac, défense doit être inueldietement faite aux soldats de s'éloigner use armes et isolés. Cependant la surrelene° ne peut être earaFlete. Lee re Inutiles. « Le meil--comandtis,leroqufis leur moyen est de faire répandre dans le camp le bruit qu'un ou plusieurs hommes ont été assassinés, surpris par l'ennemi à une grande distance du camp, en ayant soin d'envoyer quelques spahis déguisée, qui tireront des coupa de fusil à poudre sur les isolés (2). »-

Eu présence de ces renards h face humaine, tous les moyens sont bons, même les plus puérils en apparence. e On prend quatre canons de fusil, liés ensemble et a ttachés sur une planche de manière qu'une seule batterie puisse les faire partir à la fois. Les canons sont chargés de plusieurs ballera coupées. 'Vous les places dans les sentiers qui avoisinent vos postes avancés; à

environ deux cents pas de distance on attache à la batterie on fil de fer, qui est fixé à un piquet on t un arbre traversant le sentier; les maraudeurs ennemis viennent néceuairement se heurter contre ce fil de fer;• les coups partent, en tuent ou blessent plusieurs et donnent l'alerte ana petits avant-poetes, es même temps que l'ennemi se sauve effrayé, croyait être tombé dans une embuscade (2) a. Voici une autre ruse, qui vaut bleu letraquenard ; e Il 'grive

quelquefois que vous avez besoin d'avoir des gens du puys pour opérer un mouvement; il vous faut un prisonnier à tout prix. Trois heures avant le départ de votre colonne vous envoyez an loin tous vos hommes, uni au point du jour, au moment du passage de l'arrière-garde, se mettent i tirailler contre elle. An bruit des coups de fusil , les véritables ennemis ne tardent pas à se joindre à eux, d'autant plus audacieux que la ligne de ve tirailleurs a été prévenue et tire h peu près en l'air. Ce combat dure peu, et von limiers ne tardent pas à faire des prlsoarden. Cette ruse, qui parera diaprona peur nos soldats recevant

le feu sana y répondre, noue a été de la plus grande utilité lors de le campagne de Mascara, sons le général batelier% OMIS le. estime, el Inepte* belge eté pour tous Pepe ment insaisissable (4).. Et quel sem-froid ne faut-il pas Nt Mei d'une pelons, et It ses soldate dans mitaines circonstance' i Qu'on en juger • 81 le feu se rapproche, devient plue vif (Il s'agit d'une attaque de nuit), les solde doivent prendre leure gibernes, rendre faisceaux, les rompre et s'asseoir le fusil à la naln; ils offrent ainsi moins de prise aux balles mammite: Les officiera et «wofficiers rateront debout, omet bien soin d'empêcher les lue. mea de riposter, et leur faisant garder le plus profond silence. Ce «rot, souvent tria-difficile à etmir, et de le plis arme Ife pmene. Le silence Impose toujours aux Arabe% quis ne pouvant distinguer kt ameutas, raignent de tomber dee uns eableenge OU *MM tournés. Leur énergie Ondoya et tenu aria redoublent Alerta as tel peut, que lm homo« les plat bittes ne peuvent s'empile« d'éprouver un *dee Niels« ment; c'est alors qu'en entendant ces oeil, ou Muet ces hurlements sauvages, il importe que les officiers louâmes-nt le moral ePa da Ilibssebuseas «Ont Tue.— (2) pop sa— (a) page 34. 111 Pa ggeal —14) Page se.

de leurs soldats, Il esthiu rare que les attaques de nuit se prolongent jusqu'au jour. L'immobilité de nos soldats ne tarde pas à déterminer le plus grand nombre dee assaillants à une prompte retraite; ils sont étonnés , déconcerte par ce que j'appellerai le calme de la force; et les plus braves ou les plus acharnés d'entee eux ne laissent entrainer par la masse; le bruit s'apaise, et, avant le jour, tous ont-disparu (I). Ces citations suffisent pour donner une idée du genre d'épreuves que subissent nos troupes en Algérie. On comprend que, soumis à une semblable éducation, nos officiers et nos soldate acquièrent dee qualités qu'on chercherait vainement dans les armes des autres nations européennes. Ce système de guerre qui d'ailleurs, son dit en pavant, ne conviendrait pu à tous les peuples indisUnctement, mais dont les Français s'accommodent à merveille, ee système iteMeassuriment pas très-orthodoxe; niais II prétoire pettitanne les militaires à la guerre plus savante, Mas, MAIS saut Uniment orpins péage , qui se fait eu ms civilisé. C'est, noua le répétons , une école insuffisante; mais elle elt l'homme et dégrossit le soldat, en développant au pins haut point certaines de ses plus précieuses facultés, et, après tout, c'est quelque «ose. ne leur enseigne pas la grande Quant nus getterans, si l' se montrer illtdeleigs; esc, guere, elle las oblige, du supérieur condor» bien ne sfflt pas go, une colonne et se batte vd1 ; ti faut encore qu'il lem_ re, qu'il soit homme politique, fin diplomate, megizirit intèmig gre et échdrd. Quand un militaire s «tué pendant plusieurs année et anitmandenseat supérieur en Afrique, ai son adminte. traders a été heureuse et utile, dites hardiment que c'est un homme Meg«. Pourrait-an en dire autant de beaucoup de renommées milliaires gai datent de l'Empire? H. le général Yusuf, par us sentiment de modestie, d'ailleurs très-honorable, déclare po la guerre d'Afrique ne peut se comparer aux luttes gigantesques de la République et de l'Empire. Sans contredit; mais la guerre d'Algérie, pour être moins gras.. diose, n'en est guère moine méritante. Elle se fait obscurément, et de façon que le bruit de nos canons ne s'entende pas en Europe, suivant l'expression de Louis-Philippe; mais elle a aussi ses dangers sérieux, sa gloire véritable. Nous ne la mettrons pas en parallèle avec lm guerres dont l'Europe a été le théâtre pendant la révolution et la période impériale; mais, si noue la comparions à l'expédition d'Egypte, si brillante cependant et si vantée, elle ne souffrirait certes pas de rapprochement. Et ceci n'est pas un paradoxe, une assertion hasardée. Connatton bien les détails de la campagne d'Egypte et ceux de ma guerres algériennes? Sait-on qu'a la mémorable bataille des

Pyramides, l'armée française n'eut qu'une trentaine de morts et tout au plus quarante blessés, tandis qu'à la journée de Rumen, en juin 1830, noue eûmes 400 hommes blessés ou tués? Cepeedant qui ne cousait pas la bataille des Pyramides, et qui se rappelle le combat de Stsoueli? Se doute-t-on que la conquête de la haute Egypte, le plus beau titre de gloire de Desaix, ne nous coûta que 225 hommes, y compris ceux qui moururent de la dyssenterie, tandis que 4,200 hommes ont succombé devant Zaatcha? Sait-on encore que la première campagne de C011iblltine enleva près de 2,600 hommes, c'est-à-dire tout autant que l'expédition de Syrie, y compris le déplorable siége de Saint-Jeand'Acre, la bataille du mont Thabor, la peste de Jaffa et la retraite en Egypte? Tout cela est ignoré, et peut-être ne endrait-en

pas croire à nos assertions. Heureusement les journaux de Pet«

major de Bonaparte et la correspondance particulière du lems d'Egypte, conservée au miniatère de la guerre, sont là pour

attester la vérité de ces chiffres et pour réhabiliter la guerre d'Algérie. Il faut donc se garder d'amoindrir l'Importance de ce que nad braves soldate font en Afrique depuis vingt ans. Ce qu'ils font est non-seulement très-honorable, mais peut encore soutenir la comparaison avec une des campagnes qui ont immortalisé le nom de Napoléon. Malheureusement une nation ne fait pas de Phéroisme à boa marché. Notre armée algérienne pèse lourdement sur nos finances malades. Ne peut-on pas la réduire sana inconvénient? Le général Yusuf répond oui sans hésiter, mais à condition qu'on emploiera le moyen qu'il indique. Il propose de tenir ea permanence, sur les confins méridionaux du Tell, cinq colonne, mobiles de 3,000 hommes chacune, pouvant se porter rapide. ment sur un point déterminé dans un certain rayon. Les insu> rection& venant toujours da Sud ou s'y appuyant, ces colonnes les préviendraient par dee coups de main foudroyants contre les tribus qui ont l'habitude de fomenter la révolte. Trente-cinq mille hommes suffiraient pour garder le littoral et compléter les garnisons des villes de l'intérieur. L'armée serait donc ramenée an chiffre de 60,000 hommes, c'est-à-dire réduite de 24,000 soldats. Celte combinaison est sérieuse. Elle repose sur la connaissance parfaite du pays et des besoins du genre de guerre qu'on y fait. Le miette et le gouverneur de la colonie doivent donc l'examiner avec attention. Nous n'avons jamais douté qu'une répartition plus rationnelle de l'armée d'Afrique ne permit d'in Moire notablement l'effectif. Un homme compétent vient en proposer les 'noyons; il faut l'écouter et faire ce qu'il conseille, Si l'on juge qu'il ait raison. fendrait faire mieux encore : il ne s'agit pas seulement' de diminuer le nombre de nos troupes; il serait mieux de euppri, mer Sumpleement la guerre en Afrique. Pour atteindre ce but, Si désirable, on devrait s'occuper un peu moins de canons et de fume et un peu plu de civilisation. La question du rapproche. ment des deux rues en Algérie n'a pas fait un pas, et le gouvernement paraissait s'en remettre, sur ce point, à la Providence,, quand non avons lu dernièrement dans le Moniteur un décret présUudiel qui organise enfin l'instruction française pour les arabes. Vingt ans d'attente pour une tentative aussi urgente, c'est beaucoup, on en conviendra! Aussi a-t-on toujours été obligé paria force des armes ce que la propagande pacifique eut pu aisément nous- donner. Les esprits systématiques ont beau sa cabrer entre cette vérité si Vessimifation des deux Hé. mente de population algérienne doit être reléguée dans les contingente future, le sprocliment des deux peuples est possible et mime facile, par réducation , par l'apprit des positions of& delle., par le travail agricole et les intérêts matériels. Tant paon n'emploiera pas ces moyens de civilisation, la guerre sera en effluente, et l'armée devra être maintenue sur un pied fus, mideble, au grand détriment de nos budgets. fi) Perse 'd.


L' ILLUSTRATION, JOURNAL UNIVERSEL. vérité, sot» na comprenons pas le but où tendent les chefs ultra de notre colon» en guerroyant sens En Algide l'ouvre de rePPreebement devrait marcher de front avec l'ouvre de coquet% faute de quoi on ne pourra jamais compter sur mie tranquillité complète en Afrique, même après que toutes lm tribus ara et et kabyles, cent fois battues et humiliées, se seront Emmental d notre domination s Quelles praeties sure-bon de la fidélité des vaincus? aucune évidemmeat. es guerre sera toujours à recommencer jusqu'à la disparttlea du dernier Indigène. En d'autres termes, la justa-position deus peuples, ou leur simple voisinage en Algérie, n'est pasdes possible; les résultat. du rapprochement assureront seuls le perpétuité de la pals. De telle sorte que nous poserions veloutiers le problème de cette façon civilisation ou extermination. Malgré ce que cette formule pareil Avoir de trop rigoureusement absolu, nous sommes persuadés que tous les hommes sérieux qui connaissent bien le eOleille la tiendront pour vraie. Feintai° Louais.. Courrier de %ph. 0 voue, poètes incompris, amoureux d'Ope», »tomba de la Bourse, lorettes en disponibilité, beatiai la ;Met° et dans la débine, écoliers en retenue, avocate atm rit, présentants cbarivarisés, président et co nseillers Me voyage, vous tous les crucifiés du jour, martyrs uq fruits sec, de l'état social, les misanthropes et les malcontente, soyez satisfaits! la semaine est une élégie, elle ressemble à un en, terrement de troisième classe; son emblème, c'est le »nie pleureur, et les journaux quotidiens qui la suivent pas à pas et conduisent son deuil devraient s'encadrer de noir. Quelles archives mortuaires et que d ' obsèques! L'éloquence officielle et la popularité, De profundis. Mais ne touchons pas à la reine, c'est-à-dire à la politique. Le fait est que la capitale n'est pas un séjour très-récréatif. Les empoisonneurs ont reparu, Des Bri nvilliers insaisissables salent le pot-au-feu parisien aveu de l 'arsenic. — Ne rentrepas trop tard, dit repoli» inquiète é ton mari. Mon journal amure qu'on est à la recherche d'une bande d'as: sassins nocturnes. — On ne compte plus les suicides : c'est à n'enpas finir. Le Bois de Boulogne, ce Pré-aux-Clercs d'un siècle civilisé, jouit plus que jamais d'une réputation homicide. A chaque instant nos raffinés s'y rencontrent. Ecoutez le récit d'un de ces raffinements, tout en laissant la responsabilité de l'anecdote à qui de droit. Dernièrement on relevait, dans le fourré, les corps inanimés de deux jeunes gens. La position des cadavres, l'arme encore pendante à leur main, le tête de l'un et la poitrine de l'autre également trouées d'une balle, tout indiquait un duel, et l'information qui s'ensuivit prouva qu'il avait eu lieu sans témoins. M. N., 1 une des victimes, voyageant en Suisse, eut la fantaisie de gravir jusqu'au sommet de la Jung-Frau. Parvenu au pic le plus élevé, il y avait déposé ''sa carte, et M. X. la lui rapporta, après avoir substitué la sienne là-haut. Sur ce frivole prétexte, on s'est battu et on s'est tué. Pauvre Paris! Pendant qu'on y broie du noir, les infidèles qui l'ont abandonné pour les eaux ne cessent pas de lui envoyer des récits couleur de rose. Entre autres villes naïades, on distingue surtout Wiesbaden, la bourgade princière et romantique, dont on a fait des contes bleus. L'illustre prétendant qui y tient sa cour voit grossir autour de lui le nombre des fidèles. Les convictions respectables, les dévouements désintéressés y affluent à côté d'autres qui le sont moine. Tels qui croyaient aller à un congrès pacifique, se sont trouvés à..... l'Assemblée nationale. Ceci est la partie sérieuse du pèlerinage ; le côté comique, c'est la réclame parisienne qui s'en charge. Ainsi, elle annonçait dernièrement l'arrivée à Wiesbaden du grand écuyer du Grand Turc pour complimenter M. le comte de Chambord; et nos Parisiens ne savaient trop que penser, lorsqu'un erratum les a mis au fait: a Grand écuyer du grand Duc, et non du Grand Turc. N'allez pas confondre. ts Et malheureusement on avait confondu. Tel est l'usage de la réclame, cette reine du monde qui a détrôné l'opinion publique se permet d'étranges lapsus lingues. L'autre jour encore, un journal digne d'estime, qui marche droit et n'a rien de contrefait, quoiqu'il s'imprime à Bruxelles, annonçait l'arrivée dans cette capitale de MM. Ampêne et Fleurant, illustres savants français. Notre confrère voulait dire Ampère et Flourens; la contrefaçon est d'autant plus fâcheuse que les noms de ces personnages ainsi estropiés ont un sens, tandis qu'avec leur orthographe légitime ils ne signifient plus rien, sinon des académiciens. Des noms encore plus célèbres ne sont-ils pas écorchés, mémo en pleine académie? Ainsi du nom de l'envoyé de Népaul, mu visitait hier l'Institut (on sait que ce personnel: est venu à Paris pour voir nos autorités et nos curiosités . Impossible d'énumérer les travestissements dont nos savon l'ont affublé. Ici on articulait ce nom à la tartare, st là-bas on le prononçait à la chinoise. Le seul Persan de l'Institut poussait des cris...perçants. Bahag-Thaumor, criait-il d'une voix umnamo, flroquemor, Blagamor, répétait la foule érudite, Le) po» mécontent de l'accueil allait se retirer, lorsque la »arable» perpétuel lui fit dire par interprète que ces gloussernenta n'avaient rien que de flatteur pour sa personne, et que C'était la manière académique d'exprimer son admiration. Le malentendu expliqué, la conversation s'est engagée amicaleatent Entre autres interrogatoires, on a de vrai qu'il égorgeât chaque-mandéuoblet»i matin pn boeuf pour itt manger tant cru , ainsi que t'affirme le Constitutionnel, s Allah I S'est eggie rboofflo barbare : ne vie que de dallas ne de laitage. s Un académicien lame lista gie propose de consacrer le souvenir de palle visite ressente par un apologue, en l'Ounce da W. le président de la République, l'envoyé e manifesté le dkijg de visiter eu résidence et le même académicien s 'aie offert pour a Je ne suis pas Mellé, dimit-ilee Manière 4' 411140k mMeer, de montrer le Tartare à l'Elysée. e Notre Public a n igé l'envoyé de Népaul, il méritait pourtant son attention. Ce .0.1at Tas un nabab aux yeux hébétés, au teint de suie et paré

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de trésors imaginaires, l'ambassadeur est jeune et plein de russe, qui n'est autre que son Mn, cet ex cellent et ria distinction, c'est une célébrité de l'Orient ; il a été le héros Auguste Arnoult , que I uniforme doit ben changer. see d'une révolution. Il a déposé un roi, et n'a pas voulu du rôle de sure que la belle C..élitnéne, qui est maintenant Cromwell. C ' est le Cincinnatus oriental, la charrue de moins d'une corpuberté é jouer let madame Évrard , a toujours et les millions de plus. Quelques dames françaises, qui s'inmina I téressent à lui pour tout ce que l'en conte de sa magnifi- partir avec ses anciens camarades de la Cumeffie. Procès', cence en Angleterre, se proposaient de le piloter dans les dédit, dépens, elle a perdu ; a -t-s lle payé? ! cela ne noue hauts passages avec tous les égards que mérite un si magni- regarde pas. Enfin MM. les comédiens, qui l'ont tant pleufique dist ributeur de cachemires et de diamants; on dit rée, et auxquels elle s joue d'assez bons toute ittaniun le sobriquet de Pissats les tours), sont enchantée aujourd hua de môme qu'une princesse lui calmit l'hospitalité. Indifférence l'avoir perdue. ou modestie, il a refusé obstinément toute ces propositions Nous voici au Faust de Goethe, arrangé à l'usage du Gymséduisantes. Un de ses prédécesseurs avait eu plus de peine nase. a Je souhaite fort de plaire à la multitude, il n y n à se soustraire à ces douces violences, s'il est vrai que celuilà ait été forcé de dire, comme le chaste Joseph à une autre qu'elle pour vivre et faire vivre. Les quinquets brillent • les madame Putiphar : e Le beauté sans pudeur est une viande planches sont dressées , et chacun se promet une fête. Déjà les spectateurs sont sasse, l'oreille au guet, les yeux écarsans sel. s Ah! les innocents voyageurs que ces Orientaux! quillés ; ils ne demandent qu'à admirer. Mais prenons garde, quand ils viennent 4 Paris, ce n'est plus que pour voir f académie, traire des filons., et mettre à la loterie. L'envoyé on ne les a pas gâtés sur l'article des chefs-d'oeuvre, et ils de %ma e soutient pour dm mille francs à la loterie natio- ont lu effroyablement. Et puis c'est le désoeuvrement qui nous amène celui-là , cet autre sort de table gorgé d'un renale pfee huit minima, pas copieux, et, ce qu'il y a de pis, la plupart viennent de Huis millions 1—Tout autant.—Avec l'approbation du gouverneuent? — Au gouvernement; il n'y e qu ' un lot, et quel lire lu gazettes. On arrive chez noue le coeur vide et l'esprit distrait ; la curiosité seule met des aile s aux pieds de chaloti peul cent mille francs. — Pourquoi donc avoir mis le cun, les dames et leur toilette se donnent en spectacle et veto mur la loterie de la — Belle demande, ,elle jouent gratis. s payait en livret', et nous payons en Me na i elle sauvait l'art Ainsi parle le directeur dans le prologue, et c'eet le peret une grande industrie, et One encours »ana toutes les sor- sonnage le plus sensé cl p celte fantaisie germanique. Faust, le tes de petites. — Et les journaux de l'ordre ne crient pas au docteur au cervoeu feht Marguerite, la Psyché mystique, et scandale? — Observez que la politique de l'ordre y gagnera bl eitiplItIlds le diable Scapin, à quelles enseignes ou vous sous toue les rapports, et puis les primes, les frimes Nes impute un flemiesiècle I Ce trio bizarre, salué comme bons offices, les petits services, et voilà jusi en14141 mimée, votre fille est mu se la. D'ailleurs pie pourrait alla dire, relie un prediee let joué sur toutes les scènes, peint sous toutes Nam,. interprété par toua les bouts, et la conclupresse bien pensante? sinon ceci ; gouvernement doit /il/an, e les ' eal le elumérique, l'informe, les ténèbres et le chaos. encourager par toits les moyens cette fuma rio civilisation, hie voua Illf Syle a pas la pour trouver un sens à ma puisque la moitié de la souscription recueillie est destinée crégpen, e r it l e Jehovahtète de l 'Allemagne, elle es t insoluà exporter en Californie ou ailleurs six mille individus gênée ble, nom am on cherche encore, on cherchera toujours. et terriblement genets. — Passe pour une moitié; mais où La Iggoggo Faust date du seizième siècle, et c'est passera l'autre? — vous ôtes trop curieig. — Voilà la un b i en jaune âge pour une légende; sa généalogie peut nouvelle, et on attend las démentis qui le semis!, hien plus se réait« nomme celle de la Bible : Le docteur Faust, l'as(curieux). socié de Guttembere dans l'invention de l ' imprimerie (notes Encore une historiette à propos de Balzac, elle l'honore cette origine diabolique), engendra la chronique de Widindirectement, puisque c'est du bien qu'il aura fait par mann , Widmann engendra Palma-Cayet, Palma - Cayet endelà le tombeau. Il y a quinze ans qu'un de nos poètes, qui gendra un certain Herberg, puis vinrent Lessing et Novalis, porte un nom doublement célèbre, alla voir Balzac aux Jar- qui fouillèrent cette démonologie avant Goethe. Un ingédies, coquille de noix sculptée, villa en miniature, perdue nieux critique imagine que l ' auteur composa Faust pour aujourd'hui dans le pachalik de M. Emile Pereire, à Monmystifier ses fanatiques, dont l'admiration le persécutait tretout , et d'où l'écrivain a daté ses meilleurs romans. Au depuis la publication de Werther, et qu'avant d'en venir à moment de se mettre à table, Balzac reçut une lettre de la extrémité d'une invention inextricable, il avait tenté Revue de Paris, qui lui demandait une nouvelle pour le len- cette de clegoeter leur admiration au moyen de Omis de Bertidemain. La plus grande dif if culté, ce n'était pas l'ouvrage à chingen , d'Iphigénie en Tauride et de Torquato Tassa. faire, mais par qui l'envoyer ? Balzac retint donc son hôte : Cette supposition spirituelle est malheureusement démentie a Vous prendrez mon lit cette nuit, lui dit-il, et moi j'écripar la date du Faust qui précéda ces trois derniers ouvrarai. n Au point du jour, l'hôte, M. de B., emporta le ma- ges. Goethe trouva son oeuvre toute faite dans le cerveau de nuscrit, c'était la Messe de l'Athée, un petit chef-d'oeuvre ses concitoy ens. Faust, c'est peut-être l'Allemagne elledont il fut si émerveillé, comme les lecteurs de la Revue même, ou du moins la science allemande, qui se damne en de Paris, qu'il pria l'auteur de lui abandonner le ma- faisant damner ceux qui se mêlent d'elle. Mis en musique nuscrit. Le don octroyé, les années s'écoulent, et voilà que par Weber et Spohr, peint par Cornelius, traduit en ballal'autre jour M. de B. reçoit la visite d'une sienne parente, des par les chanteurs de carrefour, coulé en bronze, moulé veuve sans fortune : « Vous possédez, lui dit cette danse, en statuettes, le docteur Faust est inauguré aujourd'hui, quelque autographe de Balzac; un de nos parents, son admi- comme Ahasverue et Mathieu Laensberg, dans les almanachs. rateur, qui part ce soir pour l'Amérique, désire emporter Sa popularité est trop complète pour qu'il échappe désorson souvenir écrit. » Et aussitôt M. de B. livre le manuscrit, mais au ridicule; la puissante ironie de Goethe l'a sauvé et l'Américain ravi reconnut magnifiquement ce bienfait en jusqu'à présent de ce dénoûment inévitable. assurant à la pauvre veuve une pension de cinq cents francs. Qui l'aurait cru? cette rèverie si peu française vient de se Le génie a donc encore des enthousiastes, mais il faut les jouer au Gymnase. C'est un je ne sais quoi singulièrement demander au hasard et les aller chercher dans l'autre monde. étriqué, le mythe de la scholastiquo fondu en drame-vaudeIl est trop vrai qu'au bout d'un labeur de trente ans, Balzac ville. Faust y figure en don Juan habillé à la Henri III, mann'a pas réalisé ce capital. teau à la Çrispin, et justaucorps satiné ; Méphistophélès 0 temps! ô mceurs ! un ut vaut son pesant d'or, il y a en uni versitaire jovial, pantalon rouge crevelé, moustaches des mi-bémol hors de prix; tel contralto ou telle diseuse sode Gilet; le docteur vend son lins au diable, qui la paye nore d'hémistiches glorieux récolte des millions en se jouant, comptept avec l'amour de Marguerite. Cette Marguerite ast et un livre, même un beau livre, que l'estime-t-on? Pas la duutp,ingéptie, coquette, charmante et poétique comme mavaleur d'un ballon ou d'un ours mal apprivoisé. En voici la dame RoaerCbéri, ni plus, ni moins. Au premier tableau le ppreuve: hier M. Margat demandait par-devant les tribunaux, me h e, au second la séduction, la chute au troisième, et le à l'administration de l'Hippodrome, 4,800 fr. pour une as- quatrième s'en va eu diable et 4 la diable. Il y a encore daine cension manquée, et il a gagné son procès. Un conducteur Marthe, l'entremetteuse, qui se fait cajoler, et le frère Vad'ours a réclamé par la même occasion, du directeur de la lentin, qui se fait tuer par acquit de conscience. Les scènes Gaîté, le paiement de ses débours pour éduquer l'animal, d'amour de l'original sont travesties, et c'est domma oè ; le 4,800 fr. encore, c'est un prix fait ; et le tribunal, attendu drame Ge court, du reste, et c'est pour le mieux. M.e'Brasque la représentation de l'ours n'a pas manqué par sa faute, sant semble aussi triste que son rôle, Méphistophélès est mais par celle de l'autorité qui a suspendu ses exercices, joué en queue rouge, reste donc Marguerite, yne Marguerite donne gain de cause au demandeur. Cependant le Cirque- qui peut dire le mot de Médée : Moi seule ! Mais ce n'est pas National, qui devait signaler sa réouverture par une piece assez pour la pièce et le succès de l'auteur. Décidément, le militaire, se donne du répit, attendu que son répertoire se Gymnase a tort de dériver vers le drame, et surtout vers le joue ailleurs et que son personnel est en voyage. drame imité du germain. Vous savez que nosplus grands comédiens ont choisi le Le vrai théâtre du mélodrame, c'est l'Ambigu. Il a tout mois d'août pour faire leur tournée ; la presse a mis toutes ce qu'il faut pour la mise en train de cette mécanique, la fies trompettes au service de leurs programmes, et elle rebouche bien fendue, tee grands bras et les grands gestes, tentit encore de leurs animes eu— de leur chute. Dans cette une poitrine d'orpin, les compli cations ne le fatiguent pas, Mêlée d'ovations et d'échecs, d'apothéoses et de culbutes, les phrases poarsougges mettent son monde en belle huon perd un peu la trace de mademoiselle Rachel. Qu'est de- meur. Le Bonhomme Jacques, t' est Jacques Cassard le mavenue Phèdre et que fait la fille de Sparte et de M. Félix ? rin. Un mauvais sujet outrage sa fille, un autre mauvais A-t-elle quitté Mycènes ou Berlin, est-elle arrivée dans Ar- sujet en veut à sa petite-fille, c'est une fatalité. Mais vienne gos-Francfort, la cité du roi des rois et du banquier Rhein- Duguay-Trouin, et il est venu, et la famille Cassard est ganum? Bonn, Spa, Ems, Beden et Wiesbaden, toutes les sauvée. Les complications, les péripéties, les traltres , les villes therma les ignorent le destin d'une tête si chère, puisqu'il victimes, les rapts, les meurtres, les intriguesdu vice et la faut la payer un prix fou. Au denier courrier, les habitants bénédiction de la vertu, on vous en fait grâce. Avez-vous de Cologne, autre ville palabre par son eau, pleuraient le vu trois mélodrames dans toute votre vie? eh bien, sulficit, départ de Bérénice; la princesse 1014P à dit adieu comme au vous connaissez le nôtre, qui appartient a 4 1 Paul Févalroi Titus : « Vous m 'airrleilet je pers I s Pérénie» ne faisait A la Montausier, Qui se dispute s'adore, et la Peau de plus ses frais. Aies' le Plein est malade, mais le comédie mon Oncle, les deux font la paire, c'est le même air et presse porte bien. Medemodaelle D ean, enrichie par une en- que la mémo chanson. Ravel adoré, Hyacinthe dont on rafgonce de trois mais, nous revient chargée de baïoquee, fole, voilà qui n'est pas mal imaginé, et ils en sont dignes d' écus romains et de lire Une 444 Dean , troi- par leur esprit, par leur bélise, par leur aplomb réjouissant stime du nom, une Uthmane bouton de rase, apporte » et par tout e s les autres qualités qui séduisent le beau sexe. TIOSIIfeeMele PH MIMAI** du Quantifiai", quine e,4 peau de , c'est celle de Grasset, non moins adoré ans et Pesperance d'accrottre le renom de sa race. Made-. par ces demoiselles, d'autant plus qu'il est censé arriver de moiselle Plessis est rentrée aussi.... en France; elle habite la Californie. On le prend pour un nabab et il laisse faire, son château de Bourgogne, en compagnie d'un colonel on le trouve aimable, spirituel, jeune et charment jusqu'au


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bénisse le feu d'artifice dont les foudres ont pari. fié ce débraillé; il représentait le pont d'Arcole franchi au pas de charge dans l'éclair des obus et des feux de Bengale. Nous aurions pu donner lapa. rodie, nous avons préféré la représentation réelle et historique empruntée à un grand artiste, M. Ratfet.Bref, la fête s'est éteinte passé minuit au milieu de l'enthousiasme universel; on était rassasié de plaisir, mais on mourait de faim. Les ordonnateurs dudivertissement avaient tout prévu, excepté l'appétit de ceux qu'ils divertissaient.Daus cette extrémité, un de nos amis, chargé de la _ „L ......--. nourriture d'une société nombreuse , se permit de forcer un poulailler dont il extirpa un canard qui fut mis à la broche, déOn lu amusa tous, aire, ils pecé et dévoré inconti7ge e -\ étaient vingt mille! '1, - r nent par ses compagnons Paris ou Asnières a la d'infortune. C'est de sa main heureuse et le pied bouche que nous tenons , ,i"';'"'""-léger pour ces cérémo— non pas le canard, nies. Après le concerti;4 . t:-.--;--mais le fait. — D'ailleurs très- applaudi (où , par -7>r-.... 1 il s'agissait bien de manparenthèse, une cantate A 0\'0,., ger des canards! La fête vtle2.b....', de notre collaborateur et était donnée au profit des › 1 1,,,on ami Bousquet, chantée caisses de secours des aspar une très-belle voix et '' '71iy cumule-r- sociations des artistes par un choeur d'orphéodee musiciens, des artistes nistes très-bien exercés, peintres , sculpteurs et a reçu l'accueil le plus Parc d'Asniercs. — Féte:cle l'Alliance des Lettres:et des Arts. — Le passage du pont d'Arcole, dessin de l'effet, Histoire da Napoléon graveurs, des gens de letenthousiaste, ce qui pripar ilervins. tres, des artistes dramave l 'Illustration d'un tiques et des inventeurs compte-rendu décliné industriels; elle a produit 45,000 fr. Et il faudrait manquer dition furtive au programme a paru de mauvais goût. par la modestie de l'auteur de notre Chronique musicale) on de coeur pour plaindre son estomac en présence d'un pareil L'hospitalité a sa pudeur, et que diront des divertissements a dansé la scotisch, la polka et même le taureau indompté, résultat. tout le répertoire de Mabille sauté par son personnel avec parisiens tant d'honnêtes bourgeois qui se croyaient là en PHILIPPE BUSONI. lieu de sûreté avec leurs femmes et leurs filles? Que Dieu les contorsions et les déhanchements consacrés. Cette admoment où il exhibe l'u- •«,,.--z nique fortune qu'il ait 4 , ei rapportée du Sacramen- A'1 to, une épingle en strass. , . Vous irez voir cet oncle 1 -- d'Amérique dans sa nou- il velte peau. A vrai dire, cette se. maine n'a eu qu'un jour de fête, la fête d'Asniêres, et l'on s'en souviendra, puisquel'Illustration y était avec son crayon, et puis dix - huit cents chanteurs, cent clairons et le double de tambours, représentent un orchestre qui laisse des sauve ' ir.'• nirs inouïs. Indépendarn- !Wei/Jet L...„imor ment des orphéonistes de Paris, il en était venu de Rouen, de Caen, de ''j-7-4*;-:' 'Al \ r‘7ttiii.; Beauvais, d'Auxerre, de \ ....-,;% ''''%Se-, 4, •):7, Troyes , de Sens et de Tonnerre I Toutes ces :, . .. ,,, --= = \ villes et bien d'autres avaient envoyé des spectateurs :

Pare d'Asnieres. — Fele de l'Alliance des Lettres et des Arts. — Distribution des médailles aux députations (l ' orphéonistes des départements.


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Honoré do Balzac naquit à Tours le 9.0 mai I 790. Le jou de sa naissance, sa mère planta un tilleul dans la cour d r prononcé. Au milieu des ténèbres de son obscurité, l'auteur tomme le bras d'Atlas, Mis les mondes qu'il a renne la maison, touchant usage qui subsiste encore dans beau e- ne se décourage pas , il écrit sa confiance en toutes loures Cette décadence heureusement temporaire eut d'autrm osedans ses préfaces : a Le public et moi, dit-il (voir la préface coup de famille& de noblesse ou non. Celle de Balzac passe , du Vicaire des Ardennes), nous avons tout le temps de faire ■ ses peut-être Dé la critique n'a rien à vuir ; mais pourquoi dans le pays, pour être très-ancienne. C'est ae signalerait-elle pas une singulière coincidence qui ne un détail que noua rapportons uniquement touche pas seulement Beau: son génie benne pour l' importance que le célèbre romancier en proportion de la han'« et de la prospérité lui a donnée dans des circonstances où non du roman-feuilleton. Rend« néanmoine celle contente do chicaner son talent, la critique justice à Balzac, qu'il se livra le moine paisi. lui disputait jusqu'à l'authenticité de son nom. ble à ce minotaure de la prase. Il ne admit Ce nom ne figure pas dans la grande histoire Ms son dégoût pour cerôle d'entrepreneur à de la province de Touraine par Chalmel , mais M toise et de fournisseur à la ligne, car il il pare que ses membres eurent entrée au avait toutes les délicatemes du véntable écriTrésor des Chartes. Du reste, à propos de vain , ses ardentes sympathies aussi bien que cette revendication de la particule nobiliaire , ses saintes répugnances. il a dit : a J'avoue que si je m'appelais ManDans cas lignes fugitives écrites uniquement chot ou Maringot, et que mon nom me déplût pour Walser une date funèbre, ce n'est pas ou ne fût pas sonore et facile à prononcer le portrait en pied qu'on essaie, notre cadre s'y comme l'ont été les plus illustres, je suivrais refuse. A plus forte raison il faut se gardés l'exemple du premier Balzac, qui s'appelait d'entrer dans les oeuvres de Balzac par le déGuers , de Poquelin changé en Molière, et tail, tout panégyriste s'y perdra, à l'instar do d'une foule de gens d'esprit. Quand Arouet l'auteur lui-méme, qui faillit s'y égarer. La s'intitula Voltaire, il songeait à dominer son Comédie humaine, tel est le titre que le consiècle, et voilà une prescience qui légitime structeur donne à son monument, dont il n'a toutes les audaces. » On peut souligner, en pu dire l'exegi. Cette imagination vive, inpassant, ce trait caractéristique et cet élan quiète, surexcitée, dont les fantaisies sentent d'ambition littéraire. l illuminisme, voulut entreprendre ce que le génie d ' Arioste accomplit, ou peu s'en faut. L'enfance de Balzac s'écoula au collége de Vendôme, où il no se distingua que par sa péBalzac tenta de transfigurer le roman par l ' épopée, et de mettre à sa manière la Ditulance et ses habitudes fantasques ; l'écolier échappait aux maltres : puer inglorius , insivine comédie dans Don Quichotte. Avec lui guis nebulo; c'était un franc étourdi qui ne le parti pris devenait bientôt l'idée fixe. Son fut jamais fort en thème. Son père, ancien setemps, à mesure qu'il l'étudiait, de même que crétaire du conseil de Louis XV, l'une des son oeuvre à mesure qu'il en avançait les bâtrois personnes, a-t-il dit, qui déconseillèrent tisses, exercèrent sur son esprit on no sait trop la Charte à Louis XVIII (les deux autres étaient quelle fascination. Observateur minutieux de Bertrand de Motteville et M. de Polignac), l'ala réalité, il s'enivre de son mirage ; il a des mena à Paris en 48115 pour qu'il y recommensynthèses d'halluciné, des visions d'Hébal ; on çât ses études et qu'il y fit son droit. Mais dirait parfois que son génie cède à des accès dans l'étude d'avoué où la volonté paternelle de somnambulisme. Pour si peu que cela soit le fourvoyait, Balzac dévora des montagnes de vrai, comment expliquer cependant ce renom livres, barbouilla prose et vers, et concourut si bien mérité que nul ne lui conteste? Balzac, disent à l'envi ses contemporains, est le peintre pour le prix des jeux floraux : la vocation se dessinait. le plus fidèle de nos mœurs; nul autre romancier n'a tenu d'une main plus sûre le miroir On sait qu'il débuta dans la vie littéraire par qui réfléchit son temps; quel annotateur exact la collaboration et le pseudonyme. De 4 822 à 4826, les noms fantastiques de Viellerglé, de des faits et gestes de la passion ; quelle profonde connaissance du coeur des femmes de Saint-Aubin et de lord Rhoone servirent de trente ans, de toutes les femmes! Pas un ridipasse-port aux Deux Hector, aux Deux Berincule ne lui échappe, il n'est 'la dupe d'aucun ghen, à Clotilde de Lusignan ou le Beau Jui r, masque; ses livres sont des monographies aussi au Vicaire des Ardennes, à Jeannette ou le Cribien que des peintures. Voilà ce que tout le minel, et à dix autres romans de la même famonde dit, et tout le monde a raison ; mais brique et du même goût que les réclames du temps habilconnaissance : j'ai trente ouvrages sur le chantier. » CepenBalzac mérite mieux encore : la littérature, selon un axiome lent à la Pigault-Lebrun, un Pigault dégénéré, et quo le dant, vers I 827,1on le voit interrompre subitement celte fabricélèbre, est l'expression de la société ; sous la plume de libraire Pigoreau, suivant un judicieux critique, classait cation ardente; faute d'un éditeur peut-être, il laisse tomber la l'auteur des Contes philosophiques, fantastiques, drélatiparmi les romans gais, en opposition aux romans noirs plume des Saint-Aubin et des Viellerglé, il se fait imprimeur ques, et de toutes les scènes de la vie publique etprivée des Dinocourt et autres faiseurs. Dans ces oeuvres brouilcomme Richardson il pindarise dans les Annales romanti- qul a trouvées, le roman du dix-neuvième siècle est devenu lonnées au hasard, avec une verve de commande et une pues, donne une édition de La Fontaine, et en même temps l'expression de l'imagination de cette société. C'est par là précipitation besogneuse, rien ne révèle encore le Balzac il se livre à des opérations d'escompte qui, bien entendu, que Balzac est original, et qu'il est resté exact et vrai au futur, si ce n'est un mouvement d'esprit très-vif et , très- ne réussissent pas. Bref, il contracte une dette considérable milieu des fantasmagories de son génie et de ses procédés. pour obliger un ami; mais « le capital .que l'imprimerie lui a pris, c'est la littérature qui le lui rendra. n Ce sont ses propres termes, et il a tenu parole. Retiré dans le Bocage, en Vendée, Balzac y écrivit son premier roman signé, le Chouan ou la Bretagne en 1800; c'est aussi dans cette retraite qu'il ouvrit ce grand cycle de compositions interrompues par la mort, puisque les premières scènes de la Vie privée parurent à la même époque. Dans les cinq ou six années subséquentes, Balzac livra à la publicité ses plus éclatantes inventions, depuis la Peau de chagrin ( 4834 ) jusqu'au Lys dans la vallée (4836), en passant par les Contes philosophiques, la Recherche de l'absolu, l'Histoire intellectuelle de Louis Lambert, Eugénie Grandet, le Médecin de campagne et le Père Goriot. B eût pu mourir alors, à trente-sept ans, comme Raphaël et Mozart (toutes proportions gaedées), après avoir suffisamment écrit pour lustration de son nom. Au delà, ce magnifique talent semble faiblir, les oeuvres l'encombrent, l'esprit de système le désorganise , l'inspiration est inégale, le constructeur, comme il s'intitulait, nuit décidément au pane; son cerveau fléchit,

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m'arrête, une seconde seulement, devant la tour du Grosil m'a paru maussade le premier jour. Il pleuvait, chose qui Horloge, comme dit le peuple rouennais, et deux minutes Tâche gigantesque, entreprise énorme, elle a réussi autant arrivée demis deux mois. Le buraliste de Paris moins avant l'expiration de mon quart d'heure je suis de qu'elle pouvait réussir, et l'on comprend que le monument, n'était pas t que je serais rendu à quatre au m'avait promis solennellemen eût-il reçu la dernière main, ne devait pas être achevé. heures du soir : il en était dix bien sonnées. Ce retard exor- retour sut messageries. li y en avait au moins cinq, ans on, que mon fallacieux Hellène de conducteur avait pris g Balte, cette magnifique aime en peine, poursuivait sans bitant était dei, Il est vrai, à une petite mésaventure, qui, di le chemin de Dieppe. Je reste atterré sotte le coup, ibis doute une chimère. Montesquieu, dans une phrase connue, jointe à l'état du ciel, avait quelque chose de fatidique et bientôt, avec le sentiment de ma position critique, me remontre Charlemagne parcourant sans cesse son vaste empire eût fait rebrousser chemin à un ancien. Les voyages ont cela et portant là main partout où il allait tomber. Sauf l'em- de bon et de mauvais pelle sont toujours coupés de traver- vient celui de mon droit. Je tire ma montre, et, d'une voix phase de la comparaison, c'est un peu l'histoire de l'infati- ses ou d'incidents quelconques. Je ne parle pas , bien en- ferme, j'invoque une promette sacrée ou trageuemet foulée aux pieds. Pour toute réponse, le commis — M grand gym gable romancier. A chaque instant il apportait une pierre à doà de chameau, dans l'Afrique Ouvelle à l'édifice fantastique; scènes de la vie parisienne, tendu, de ceux qui se Met Or le Punjaùb. Je ne 'n'occupe Rouennais, à moustache& jaunes, — Me rit au net derrière ou à dos d'éléphant, son guichet et me conseille, ou de suivre la marche %di-. militaire, politique, de province et de campagne, or et dia- centrale, en ce moment que de la ptesiitque diligence ou de l'inflexiquée dans l'espèce par M. Bonaventure .. Marche est ici Id mant, marbre et plâtre, juscpeae dernier moment il y a ble rail-way. Il semble ciel tri Ifit qu'a aller droit devant mot technique — ou de prendre Me place pour le dépsft Mis un peu de tout, et même des ruines. Dans ses grands soi. Eh bien I non I Je pote ell fait quê Vous ne serez pas suivant. Cette froide borne achève de M'enflammer. Je d&. rêves d'artiste, il lui prêtait des proportions qui eussent douze heures seulement sur rime tel mu*, sans qu'une di- clore que je vais porter mes griefs à l'autorité; que, d ébloui l'avenir, pendant que les contemporains en admiraient version, quelle qu'elle soit, tin échet!, titre contrariété ou un je perdre dix jours et dix places, je plaiderai la cause les curiosités. Le livre de Balzac en est plein, c'est son plus petit plaisir, un embryon de rœttau t quelque bout d'aven- tous les voyageurs français ihdignernent jattée dee AM grand charme : on croit visiter un musée. Les tableaux ou , hitt en lapin, sans ture, l'imprskiii, en un mot, mil Va n nent a sonne. — Ici plusieurs autres employés devie ' paysages sont vastes, fleuris, enchantés; les intérieurs sont qUette du conducque vous vous en soyez (imité, mit là • et se rapprochent de moi; l'homme au bec jaune ne rit plus, peints avec la précision flamande, tons chauds et lumineux teur pour tirer à droite les rênes des e Mails quand ils de- Ce premier succès m'encourage. J'annonce que j'entends être touche large et vraie jusqu'à l'illusion, les objets viennent à vraient aller à gauche, ou pour les Stetter quand ils devous. Qui est-ce qui ne tonnait pas, mieux que s'il les avait tout au lus tôt la transporté à Dieppe, dans la journée, et sans augmentation vraient marcher, — ne vienne SM vus, la Maison Claes à Douai, les bahuts du père Grandet à ern on de prix. — Sur quelques abjections, — j'y réponds victofeb lee tee ; car monotonie de la ;ohm; Saumur, et la pension bourgeoise de la rue Copeau? Les re Missi, par ce rieusement — je lance adroitement dans la discussion le nom peut voir, par nui précède, et, is de M. Caillard que je connais beaucoup — pour être le beauportraits, qu'en dire? Si voue commencez à les regarder, b1‘ qui suivra, qu i Brest pas de rodai e vous n'aurez jamais fini de les voir. Balzac y excelle; quelle On croit Onâmlement qu'il faut Mer luit leill pâlityoir frère de M. Sue — et auquel je me propose d'écrire. Ce nom vigueur, quelle fluasse et quelle abondance! Jamais la face ch.seC'est une &Nt Mite, qui it'llp- révéré produit l'effet d'un obus dans le camp ennemi. MM. les buralistes, qui se sentent dans leur tort, car ce humaine ne tut envisagée ou dévisagée de si près. Les pas- ou sentir mtelque M'à un peupleaussi ilesetifflellt etteehier nue M. sont eux qui ont fait partir le conducteur avant l'heure, oh riions, les vertus, les vices, il lés déshabille comme des man- partient noble nation française, et lui Bart dee:Mâtât brailler de lu, uelles. Il analyse jusqu'aux instincts, il aime à décomposer s'abstenir'de voyarieï reit Mt disse St ; a dit Je- plutôt le quart d'heure voulu, me pressent à leur tour de ne le tee humain pour le reconstruire, et quelquefois il pense pos pour as donner suite à mes intentions hostiles. On fera son poset moi j'ajouterai t ! el perlent. Le boutkplier si fort et si profondément à propos du modèle, qu'il oublie qotot ; qui s'arrache aux splenderne M &hetet et bie embtut, bible pour réparer le mal. Bref, de concession en concession, dé le peindre. sementa de sa Raille éplorés Mer bide !lu gedes voyage en finit par m'offrir une place dans la voiture de quatre Les taches du talent de Balzac sont les torts de son de Pontoise, e tout autant trithpfeeititii chitine' Entent que heures, sous la condition de payer simplement lesguides, nation et comme la punition de son audace. N'a-t-il pas voulu bres, pour C est-à-dire un franc quatre-vingts centimes de supplément. e vers le fies lile, reculer les bornes de l'observation? Ce sont les perspectives tel ou tel navigateur eliegtr pète ê tramte1 ,,:. tt indien; -= A la bonne heure, va pour les guides! dis-je à. ces mes gagner de là le cap des qui le perdent; çà et là il se complaît dans les descriptions l'Atlantet ' del fade theme iettiett ii ses ab. Shaire ; mais à peine ai-je proféré cette parole conciliante imaginaires : il est alors ce conteur des légendes orientales et revenir par je me reproche nia faiblesse. Il me semble que je vais du statiii)1 Il Veil, flint érines que la Muse du fantastique affolait de ses parfums et qu'elle Mtertiffebe ( je ne elfe er là une sorte d'indemnité Pritchard, et cette analogie t il ilpied 11; ohin:s ole it ahucss et tete el toit delit IM noms lui emportait dans le vide. hi' erite. Je me rends, maintenant que je suis de sang-froid, il. t I' en à et, t itterbetre iumeie,t L'était un talent dramatique, bien qu'il ait peu écrit potin Miette le blé; etM justice que je suis sorti du différend avec les honneurs le théâtre. De ses quatre on cinq pièces, une seule, la Ma- rivet/14-n, s'il perse de In guerre. Mais , dans le moment, l'excitation de la lutte eii de tient re, t; Il blette une vaste obtint à peine un succès d'estime, et elle méritait rdtre , f lui d' 2l et le regret peu généreux de n'avoir pas littéralement écrasé theme e ; â chaque mieux. C'est un échec qui d'ailleurs achève de mettre Balzac batiste IO le Vaincu , colorent tout autrement les choses. Et puis, ! MÛ queh ; en grande compagnie ; il lui est commun avec les trois ein- et à he de no . petthint à t Mime de raison , moi qui tout à l'heure m'affligeais de n'acipaux romanciers des temps modernes : Cervantes, Fiel- !Met de deux bene eteli et the débattu ite endreit eir que quinze minutes à donner aux antiquités de Rouen, i‘ iiit 'nid Parisitte4 ' tion , ce qui > . ding et Lesage, nonobstant l'exception de Turcaret, qui est te I 4 je me demande avec dépit ce que je vais faire des trois érigé en que1M, il leVitatidtit inilteetit une comédie comme Vautres est un drame. Balzac raconte â , heures que j'ai à dépenser jusqu'au départ de la seconde e 01 à son mette Embit d'eue route Witede Mit bien; mais il est plus à l'aie dans la description que dans gell voiture. La pluie qui survient justifie amplement ma maul'action. Ses personnages se disent tant de choses et la con- imemient plus instruit tee choses de tette Petite bete vaise humeur. Enfin, je songe que je vais arriver fort tard Mit lit de fidence est ordinairement si prolongée, que leur conduite dell ite , l'etait dimanchedernier ; et fi à Dieppe : des bruits sinistres se sont déjà répandus le long 'Ma IIII Clols'en ressent. Quelquefois aussi ils sont obligés de démentir 'ffltehipler avec le mépris de le science, euh de la route sur la cherté, et, qui pis est, la rareté des logeMer caractère pour rester fidèles à leurs paroles. C'est là treSaint-Méry qui n'a jamais quitté ses gilets de flanelle et de ments dans cette ville, et j'entrevois avec horreur la perspecqui les Colonnes d'Hercule sont la Colonne de Juillet. En vél'écueil des peintres de moeurs dans les temps d'imaginarité , jé vous le dia, tout n'est que relation et imagination. tive d'une nuit blanche, c'est-à-dire, hélas! d'une nuit tion; d'autres ajouteront : d'une imagination déréglée. noire, me dis-je en regardant le ciel , passée tout entière— Comme l'AriosM, qu'il a beaueup lu, Balzac se plaît aux Celui-ci , qui fait le tour du monde, n'a pas quatre paroles à et ne Mt-ce qu'aux trois quarta! — à quémander de porte digréssiohs; mais il n'a pas comme lui l'art de les renouer. vous dire au retour; cet autre, qui ne va qu'a Asnières, à la première station du plus petit chemin de fer, vous en ra- en porte un asile que peut-être on ne me donnera pas. Plus Il y d du &mese Meute dans ses meilleurs écrits. Walter contera plus long qu'il n'y a de distance kilométrique de son je creuse la situation, plus je suis furieux contre moi-même Scott reproche quelque part à Fielding de mettre trop en récit de 'l'avoir pas eu l'énergie , le courage civil de demander à les motifs déterminants de ses premiers rôles. Balzac n'est pas point de départ à celui d'arrivée. La loi des mondes est dans ces infâmes buralistes une réparation complète, signalée, dans un brin d'herbe. Moins intarissable sur le chapitre des préparations; il sonne la chute d'une pomme et l'univers Je reviens ou j'arrive à mon voyage de Dieppe, qui, à quelque chose comme vingt ou trente mille francs de domen peu trop la trompette devant le récit qu'on attend. C'est mages-intérêts. Enfin, je pars de Rouen sous une pluie battin autre trait de son caractère qui perce malgré lui dans tout prendre, ne vaut guère mieux, comme temps et trajet tante; j'arrive en maugréant à Dieppe, toujours sous le ses livres. Passablement enthousiaste sous ses apparences parcouru, que le voyage de Pontoise. Aussi, voyez avec même Jupiter; je descends de voiture en supputant ce que sceptiques et narquoises, son imagination enfantait encore quel art j'ai eu soin de faire ressortir le mérite comparatif peut absorber de métres cubes d'eau un paletot imperméable; de cette dernière excursion. Dans la gare de Rouen, la maplus de projets qu'elle n'exécutait d'oeuvres. Il n'a jamais déchine à poulies que vous savez nous exhausse gentiment de je projette d'aller coucher sur le pont de quelque navire, guisé ses grossesses. Au surplus, il faut le louer d'une intemcherchant des yeux au firmament, et ne la trouvant même pérance qui se traduit en plaisir pour le lecteur. Quoi qu'il dessus notre truck, ni plus ni moins qu'une cuisinière sous , la belle étoile qui celte nuit doit protéger mon triste fasse et quoi qu'il raconte, Balzac se fait toujours écouter et levant le couvercle de sa marmite, et nous pose sur nos cime, et..... voyez comme l'homme est toujours le jouet quatre roues. Dix minutes après, noue entrons dans la cos lire avec charme et même avec passion. C'est le plus grand des messageries. Le conducteur, bien qu'en retard.... — Fri ses appréhensions ou de Pte eMrances! — à deux pas éloge qu'on puisse faire de son style. On l'a beaucoup tourdes messageries, juste devant l'embarcadère des paquebots menté à ce sujet et il s'en tourmentait encore davantage. En Mais pourquoi était-il en retard? ceci mérite, en passant oe avant de passer, une parenthèse, que nous aurons soin; nie- de Brighton; je découvre un hôtel de bonne mine où l'on fait de style, il ne procédait pas à la façon cavalière de Ram'introduit "aussitôt dans Me fort °Sellette chambre, au belais et de d'Aubigné, ses mattres directs sur d'autres surez-vous, de fermer à peine enteouverte. Nous étions arrivés les premiers au chemin de fer ; hues second, ejaiht vue sur lepote , et qui, pendent le jour, doit points ; c'est le procédé de Buffon, de Jean-Jacques et de être aussi gaie qu'elle est batnfortable. 0 Metteur, é vicnous en 'devions li.ack,partant Chateaubriand qu'il pratiquait avec exagération, une exagé- avions été misles premiers sur le toire I je suis sauve ., MO ,. j'échappe au sort pet trop nautiration très-louable. Il avait la conception aisée, le jet facile descendre les premiers : ce fut le contraire qui arriva. Nes Me d'il« boitte à niai* Mutes ye eye Mit mou courroux et prompt, mais il couvait sa phrase laborieusement. Un trouvâmes ce procédé évangélique injuste. Mais le couder se fendre, et, à teltemple de bletre-Seigneur,, Mais avec un met malséant le mette à la torture. Chacun de ses ouvrages tour, qui était un homme doux et sans passions, noua epli. peu moite dé &Mité, je pardonne de très-grand coeur aux qua que cela se faisait toujours ainsi; qu'il y avait un ree en a eu dix autres Mages et billes sous lui. Sa copie offrait un assemblage de logogriphe qui faisait pâlir tous nos lement établi pour ia primauté entre les diverses d Éltst buraliste te ttiatien, Le terres là ie fouette encore mes vitres; mais sphinx d'imprimerie. Toute sa vie il s'est battu avec notre admises à faire partie du train ; que lui, par ex, la j'eU tee s victorieusement du ciel, et Dieppe, langue, et il est sorti du combat à sa gloire. Il laisse des veille, avait été le premier descendu de son truble , qu'en bientôt ainsi Maire, le' trait sous sa vraie physionomie, c'estexpiation de cet honneur insigne, i1 se trouvait maintenant pages innombrables pour lesquelles notre admiration est 'gillepropre, charmante, bien bâtie, rejeté à la queue, pour devenir demain l'avant-dernier, et à-dire code* ses sans bene. Qui croirait que cette phrase vaste, touffue, aidebt peut l'are un chef-leau de sous-prélucide, pleine de choses, chargée des arabesques de la pen- ainsi de suite, jusqu'à ce qu'il eût repris la tète. — Cela ne ' fecture assis *tilt de l'Océan. sert à rien d'arriver le premier; sans quoi, monsieur, sacs sée, mais eitime toujours alerte et comme primesautière rai lita tâteit Mt surplus ce joli port (Voir tome XII de surgi teslas-fonds de sa première manière? Je crois que quoi, dit-il d'un ton de conviction qui nous fit tous frémir, il y ee rêche), et je te ibis qu'inviter le leitibt toué de quelque ciel I juste I Des malheurs l'étude de la langue du nouveau Balzac mérite l'attention aurait des malheurs dans Paris!—Des —Et certainement, monsieur I chaque conducteur voudrait Mlielté et erre tollection complète 4 le reporter â des philologues encore plus que celle rte l'ancien ; et l'AcaMme, qui l'a méconnu, devrait, eteree réparation, t'ho= naturellement arriver avant tous le euh-es, et ce serait une *men, Memel 4'e parlé de la ville, je buis fort loin d'aireir des environs si remarquables et dee pronorer d' commentaire mis au ce Jours. Cette langue, qui jolie course dans les rues I — Le corne au truck?- poliies es qui en font un séjour des dieut rire trax gekoes de rerniquité, mais qui fut tivement. Voue concevez bien que chacun voudrait, per n'est pas die *, et, Ste beau ciel d'été, suffiraient pour jltetitiér le cultures ciels le sillon gaulois, offre amour-propre être hissé le premier, et alors I... — L'elimrnourrie $l ileditink dit du père Malebranche. l'éclatante et ee Witeraïdjue des plus eielb styles, des plus vation était déplorablement juste. 11 n'y avait rien 4 CeM dit, en Minaudant pardon pour le je gelé tondre, si ce n'est d'entonner la chanson de Sedaine : glttléio l naïfs et rs dee u le quiuzia% et troc! Bonté divine! pour un truck! Et cela était vrai Met d'employer, non certes par un ambitteun lems, teilles Buse'. Ifullt Maitheatent r aller plus vite, comme pourtant. Infernal amour-propre, où ne te hisses-tu pas! Itt e the,Ott l b » encore, selon la et trop Bien qu'en retard, donc, le conducteur nous octroya géexpression de decege Sand voya néreusement un quart d'heu re de séjour à Rouen. rens Uniquement Lit tte■ des Maux, grand tort à ce moment de ne me pas rappeler le vers de pour servir de ftelYttee d he au lette Me permets, de le co an chiteau Virgile : Times, etc.; mes quelle corrélation possible entre ris toi tas baie il Me de Nord RY bat une diligence échappée au chemin de fer et le cheval de et venues des «Mem:telles trait? Il y en avait une pourtant, et fort grande, comme je ted te est es yu unes ruine, mais ruine monstre l'aperçus. Tandis que mes compagnons se font, pour la pluDIEPPE. part, empoisonner.dam les auberges d'alentour>, vite je vais et baptisante. bu haut du contrefort au haut duquel il per d'assez lugubres auspices. Ce revoir la femme Tove.ds-fteurre qui est à deux pas, et che,. il domine le célèbre champ de bataille, et c'est de ses à DiWpe trains de plaide. Autant ce donner un noirman coep d'oeil à Cette merveilleuse guipure remparts que tonna le canon décisif qui porta secours ait re 16 temps coque et mime, autel! Our pierres de Wh qu'on appelle te Palais-de-Juslite; je Mutais, presquelerasti par Son torputeld adversaire. Uni e dit

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L'ILLUSTRATION, JOURNAL UNIVERSEL.

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colonne érigée en 4825 marque la place qu'occupait Henri Dieppe sans payer, comme disent nos voisins d'outre-Mandurant cette action. Les ruines' romantiques du vieux châche, une visite au fameux village de Varengeville-sur-Mer, litions regrettables , la manoir offre un alarmes envieux et teau, qu'ombragent des touffes de lierre magnifique, gagnebien conservé de ce que pouvait être, il y s trois male ana, moins fameux pourtant qu'il n'est digne de l'étre. raient beaucoup à être vues et explorées au clair de lune. Selon moi ' une métairie seigneuriale. Je n'ai pas joui, pour ma part, de ce beau songe d'une nuit c'est un des lieux les plus extraordinaires du globe. J'ai vu autnom. F le trop célèbre Broéck en Hollande, et je déclare qu'il n'est, me d'été; mail, comme compensation, j'ai eu le coup d'oeil d'un pour l ' originalité, ni pour la beauté des ombrages, supé(La lin au prochain numdro.) bas-relief ornant la porte principale, et dû, si je no me rieur à Varengeville, qui n'a aucune renommée hors de la trompe, à M. Gayrard, qui a fait beaucoup mieux, si je ne me trompe encore. Ce morceau représente Henri IV à che- Seine-Inférieure ; c'est dans les villages singuliers de nos val, volant sans doute à la victoire, à en juger par certaines oasis algériennes qu'on pourrait, sauf les différences de véi allient', gétation et de climat, lui découvrir un analogue. J'étais formes de sylphides qui lui apportent des couronnes. d'ailleurs curieux de voir le manoir champêtre d'Ange, qui, Site-11 . 1 •1110100 r Une oeuvre d'art que l'on n'a garde de ne pas visiter au sur ses vieux jours, revenu des joies et des vanités de ce retour, et qui mériterait du reste un pèlerinage spécial, est la Le Calibrai. commence à devenir une Wire Tendant monde, ruiné par son ami François P r , auquel il faisait des jolie église d'Arques, du style gothique très-orné, contenant présents d'empereur, se retira pour planter chioula au sein plus de deux années l'Europe stupéfaite a craint d'ajouter foi de charmants détails, et notamment des clefs de voûte du fini dudit Varengeville. Le loup de mer, après avoir eu cinquante aux récits étranges, exagérés, contradictoires, qui lui arrile plue précieux et le plus varié, mais enfouies sous un vaisseaux à lui, fait lui tout seul la guerre à une puissance vaient indirectement de cet Eldorado inconnu et mystéodieux badigeon. Le village lui-mémo est digne d'être vu : rieux; aujourd'hui le doute ne lui est plus permis; elle a d'Europe, et magnanimement accordé la paix (à la requête de il abonde en vieux manoirs semi-bourgeois, semi-rustiques, vu, elle a touché, elle emploie l'or de ces minera abondont un grand nombre surmontés d'inscriptions anciennes son ami) aux députée venus du Tage dont sa flotte bloquait dantes, à l'existence desquelles elle ne voulait pie croire ; et curieuses. L'une de ces paléographies décorant une petite l'entrée, le loup de nier, dis je, se fit berger ; il endossa le quelques-uns des émigrants hoqueton, et écrivit sur son chapeau : e C'est moi qui qui font quittée pauvres, y remaisonjaune a fixé mon attention, la voici : Felix domus sels— viennent riches; des relations, dont la véracité est incontesetc. e ubi de Maria-lifartha conqueritur, 1618. Quelle est cette Varengeville est à trois grandes lieues de Dieppe. Deux table, se publient dans toutes ses langues. Enfla, pour crie. Marie-Marthe pour laquelle on se bat? Ce no fut assurément y conduisent : l'une carrossable et la plus longue, et ver do convaincre les sceptiques les plus incrédules, nous pas celle dont parle M'affine. Mais quelle est-elle? C'est ici l'routes autre longeant les falaises ; c'est cette dernière que je sui- venons aujourd'hui compléter cette série de preuves par un qu'un épais mystère environne la maison badigeonnée d'ocre. témoignage irrécusable; nous reproduisons aussi fidèlement vis. Après avoir franchi Nourville, un petit hameau de péEn vain, pour en déchirer le voile, ai-je soigneusement intercheurs à demi enfoui sous une montagne de galets, je cher- que possible six daguerréotypes pris tout exprès pour l'ilrogé les fortes tètes de l'endroit, depuis le sacristain jusqu'au lustration, dans les premiers mois de cette année, à Sanchais de l'ceil dans le lointain le Varengeville désiré, et ne martre d'école. Aucun n'a pu m'édifier. En désespoir de voyais Francisco et à Sacramento-City. Nier le daguerréotype se à l'horizon qu'une magnifique futaie. Une vieille mencause, j'ai voulu consulter le propriétaire lui-même. J'ai serait-ce pas nier la lumière? Or, quel est l'insensé qui Osediante infirme, à moitié sourde, s'approche de moi, et, en frappé a la porte, dans l'espoir tout au moins de pénétrer à rait ne pas croire... au soleil et à ses oeuvres? Quant au rééchange de l'aumône que je lui donne, je la prie de guider l'intérieur de la maison jaune, et, qui sait? peut-être d'en cit qui accompagne ces dessine, il n'a pas sans doute la itinéraire. Pour toute réponse, elle me montre du doigt approfondir les arcanes. Mais cette consolation m'a été refu- mon même authenticité; mais on peut se fier avec une égale asla haute forêt dont j'ai parlé; je j comprends qu'il faut traver- surance sée, et, quand j'ai demandé le maître du logis, le jardinier à ce rideau pour gagner le but. — Et le maison d'Ange? tout ce ses assertions, car il est le résumé comparé de m'a répondu : a Monsieur, il est à la campagne. g Ce dont ser qui e été publié en France jusqu'à oe jour de plus lui — Longau ? fait la vieille; une fois dans le vilj'ai pu induire que le village d'Arques se considère comme lage,dis-je. sincèrement exact sur le Californie. Du reste, comme l'écrivous prendrez à droite, puis à gauche, puis tout droit... vait le 4 «, juin dernier de la mine de Ilurphy (Mue ville. Là se borne ma découverte, et je me retire en jetant des Ce n'est pas cela, bonne femme, lui dis-je; ce n'est pas Deus-Mondes, sur ce mystère villageois un regard de curiosité singuliè- — 15 août 1850) M. Alexandre Achard, il est fort Longau , c'est Ango. — Oui, oui, Longea le médecin ; vous rement désappointée. difficile, avec le meilleure volonté du monde et la plus entière prendrez à droite, puis à gauche... — Mais non , mais non, Une autre maison voisine porte cette inscription également bonne foi, de dire complètement la vérité sur la Californie. assez singulière Silendo vinco dicendogue. Les Orientaux ma bonne femme, je n'ai point affaire au médecin. Il s'agit Tout change, tout est bouleversé en moins de quinze jours; de quelqu'un qui est mort... — Qui est mort? c'est cela ; ont un ingénieux dicton qui a de l'analogie avec cette épiparlez au médecin. — Je n'en pus tirer autre chose. Soyez les mouvements de hausse ou de baisse atteignent des prographe : a La parole est d'argent, mais le silence est d'or. s portions effrayantes... sans parler des incendies qui détruidonc un foudre de guerre, une puissance européenne, l'ami sent en un jour des villes rebâties en quelques semaines, Le successeur de ce prédicant matamore, ou de cet avocat d'un grand roi , le bienfaiteur de votre pays , pour qu'il pour être bientôt dévorées de nouveau par les flammes. infatué qui se flattait d'avoir le silence et la parole d'un même vienne un jour où les gens de votre village ne sachent même métal, est, vanité des vanités! un boucher, qui n'a plus que plus votre nom ! 0 11 y a en ce moment deux routes principales pour se rendre gloire humaine ! Ango devint meunier d'Europe en Californie. La plus longue et la moins dispendes langues de boeuf au service de ses concitoyens. d'évêque, et les pauvres l'ont oublié ; c'est dans l'ordre; Au reste, le style lapidaire est en grand honneur à Arques dieuse, celle du cap Horn, demande six mois au moins, même pourquoi s'était-il ruiné ? moderne même, si j'en juge par cette inscription placardée sans de bien grandes relàches. La plus courte et la plus Je me dirige, tout en faisant ces réflexions, vers le rideau coûteuse, celle de l'isthme de Panama, peut se faire en deux aux mura de la principale auberge du lieu : Ici on ne fume pas, et, pour conserver ses amis, on ne fait pas crédit. Ce d'une si splendide verdure qui, selon les indications que je mois. Si on la choisit, il faut se rendre directement à Newvenais de recueillir, devait me cacher le village. Ce n était York pour y retenir sa place à bord des bateaux à vapeur dernier trait est normand pur. Comme je me reposais un pas un simple bouquet d'arbres, c'était une magnifique américains de la mer peu (sans fumer) chez cet aubergiste si fidèle au culte de Pacifique. Sans cette précaution on forêt. La belle chasse! Je m'engage dans les allées tour- court le risque de se voir arrêté à Panama pendant des mois ramifié, je fus témoin d'un trait des plus originaux d'un nantes, unies, et sablées comme celles d'un jardin anglais, entiers. Le prix du passage du Havre à New-York est de noble baigneur britannique. Nous venions d'admirer une fort de ces ombrages princiers; je m'égare dans leurs méandres, 450 fr.; de New - York à Chagres , de 1,000; de Panama à jolie villa où nous l'avions rencontré, et que le masser auberSan-Francisco, de 4 ,600 fr. aux premières, et de 800 fr. aux giste avait mission de louer. Mais comme la saison était fort m'attendant à voir déboucher cerfs et chevreuils à chaque secondes. La traversée de l'isthme ne coûte pas moins de avancée (commencement de septembre), il regardait na- pas; mais rien, ni gibier, ni hommes, ni village surtout. J'avance toujours, et je m'enfonce de plus en plus dans 600 à 500 fr. C'est donc 3,500 fr. environ qu'il faut dépenturellement son office comme une sinécure. Néanmoins le l'épaisseur de ce labyrinthe sylvestre, lorsque enfin je vois ser actuellement pour se rendre en deux mou de Liverpool lord, dont la femme (pardon, l'épouse) était allée visiter seule venir à moi une sorte de valet de ferme qui s'en allait en ou du Havre à San-Francisco, et encore ce voyage est-il le château d'Arques (autre trait assez insulaire), demanda le chantonnant, portant ses outils sous son bras et sa veste sur dans sa seconde partie aussi dangereux et pénible que coûprix de la maison, qu'on lui fit double comme' toujours, son épaule. Je l'accoste et je lui demande le chemin de Vateux. Mais laissons de côté les détails du voyage, qui nous Marché conclu séance tenante, et sans marchander, s'il vous rengeville. Le rustre fond en un gros rire. — Le village de entraîneraient trop loin , et supposons-noua arrivé , sinon plats; cela n'est pas seigneurial. — C'est pour l'année proVarengeville? mais vous y êtes depuis une bonne- demisans privations, sans périls et sans souffrances, du moins chaine, milord? dit l'aubergiste en soulevant son bonnet de heure l — Et où est-il? — Autour de vous. sans accident, en vue de cette Californie, objet de tant d'escoton (il eût, je crois, ôté ses cheveux, s'il l'eût pu). — Du Voilà qui peut sembler étrange ; mais ce qui l'est bien pérances , de désirs et d'illusions! tout, répondit le noble homme, dont je renonce à reproduire plus encore, c'est que le fait était parfaitement exact. Un canal de cinq milles de long sur un de large environ, en langage écrit le jargon, c'est pour tout de suite. Je veux Eclaité par l'avis railleur de l'homme des champs, et attadésigné sous le nom pompeux de Chrysopyles ou portes d'or, ici passer l'hiver! —Et il le fit comme il le dit. Milady, en chant obstinément sur les profondeurs du fourré un regard forme l'entrée de baie de San-Francisco , entrée souvent redescendant du château d'Arques, apprit qu'elle aurait le qui s'était graduellement -habitué à leurs obscurités om- difficile pour les la navires à voiles, à cause des venta, des plaisir de le visiter tous les jours à sa discrétion jusqu'au breuses, j'aperçus peu à peu le village invisible. Sous le brouillards et des courants qui y règnent, ainsi que des roprintemps suivant, époque à laquelle, selon le bail semesmassif, derrière le cordon des futaies dont chaque rue était chers dont elle est parsemée. Ce canal, qui ressemble triel , le noble couple céderait la place à un autre. Cette fanbornée , et noyée dans les demi-teintes d'un clair-obscur taisie de passer l'hiver à Arques m'a paru la chose du monde tout rembranesque, on voyait poindre çà et là quelqu'une beaucoup au goulet de Brest, est donc assez étroit pour que les forts qu'on se propose d'élever de chaque côté puissent la plus étonnante, la plus étourdissante, la plus imprévue, de ces maisonnettes, de ces cabanes si pittoresques aux la plus folle (voir la célèbre kyrielle de madame de Sévigné)), grands toits de chaume en auvent, aux murs d'un blanc de croiser leurs feux et en commander l'embouchure; il contient en outre assez d'eau pour faire flotter les plus gros naet, pour tout conclure en un mot, vert' prodigious inileed I lait, bizarrement losangée de briques et de pièces de bois En revenant d'Arques, nous sommes frappé à moitié che- peintes dont la Normandie a le type et qui, de temps im- vires. Parvenu à son extrémité, le voyageur qui arrive en Californie voit se déployer devant lui non point un port ou min par les sons stridents d'une musique évidemment cho- mémorial, sont en pœseesion de défrayer le pinceau des même un lac, mais une Méditerranée en miniature. Leport régraphique mais assez peu harmonieuse : c'est celle d'un paysagistes et les rêves dee amoureux. Ainsi, chaque habide San- Francisco contiendrait facilement, en effet, toutes les bal rustique (le Château-Rouge du Ore), où la jeunesse de la tation de ce prodigieux village a son parc, et il n'est si flottes de la terre ; il a douze lieues marines dans sa plus -ville, jeunesse marchande et maritime, se donne rendez- pauvre paysan dont l'humble demeura ne s'abrite sous une vous trois foié par semaine pour s'ébattre champêtrement et plantation séculaire. On conçoit que ce village, avec un tel grande longueur, du sud-est au nord-ouest. Son extrémité nord communique avec une autre baie, dite de San-Pablo , s'abreuver d'un petit cidre édulcoré, corroboré de monta- système, présente une certaine étendue; et en effet, bien gnes de pain d'épice. A part la spécialité d'un régal aussi que sa population atteigne à peine le chiffre de 2,900 habi- qui mène à son tour, par le détroit de Carquinès, sur les bords duquel s'élève Benitia, la rivale de San-Francisco, excentrique, l'établissement n'aurait aucun caractère tran- tants, il embrasse une superficie de plusieurs lieues carrées ché, et ne mériterait pas une mention, si l'impresario nor- de forêt. C'est le plus grand village d'Europe, et, je le ré- dans une troisième et dernière baie, celle de Suisan ou de Shisum. C'est dans celle-ci que viennent se réunir les rivièmand, véritable suppôt des perfides willie, n'avait eu l'art pète, peut-être en est-ce le plus curieux et le plus beau. res du Sacramento et du San-Joachim, dont la première d'y introduire et d'y impatroniser une danse toute particuLe manoir d'Ange , que je parvins enfin à trouver, non prend sa source dans le nord et la seconde dans le sud de lière : c'est la contredanse éternelle. Un quadrille n est pas sans peine, est situé sur la lisière, un peu en dehors du la Haute-Californie. Beaucoup de personnes donnent le nom fini qu'un autre est déjà préludé , et cela dure ainsi, avec village. C'est un corps de ferme à deux ailes, faisant angle unique de baie de San-Francisco à ces trois baies, qui se rétributions infiniment multipliées, de cinq à onze heures du ensemble et flanqué d'une fort jolie tour hexagone du haut font suite et qui forment une sorte de mer intérieure de soir. Il faut que les danseurs aient des ressorts d'acier pour de laquelle Fceilembnares la terre et la mer, et d'où le hardi vingt-trois lieues de long. jarrets, et les musiciens des soufflets de forge pour pou- condottiere de l'Océan, devenu métayer, contemplait son ane Il est peu de ports qui offrent un aspect aussi remarmons. Le danseur une fois pris, on ne le lâche plus, et il cien e ire. L'édifice n'offre, à l'extérieur, aucun caractère. quable que celui où nous venons de jeter l'ancre, écrivait, n'oserait se démettre. L'astucieux impresario sait du reste La fa e, très-ornée, fait face au dedans, c'est-à-dire ouvre le 18 septembre dernier, M. A. Haussmann (1). Trois ou qu'il a la plus belle moitié du genre normand pour auxi- sur la cour; elle est d'an très-joli goût renaissance et semée, quatre cents navires y sont mouillés en ce moment, et nous liaire et complice ; car qui jamais, je ne dis pas en Normanà hauteur du premier étage, de médaillons représentant, sommes entourés d'une forêt de mâts au haut desquels flotdie, mais sur la terre, sous les lambris ou sorts la channe, outre Ange et la dame do lieu, quelques contemporains tent les pavillons de tous les pays du monde. La jonque chivit au bal une femme lasse? Cet atelier de danse forcée illustres, entre autres Frani:ria I f', l'ancien ami de la mai- noise, à la flamme bariolée, aux formes fantastiques, se bas'appelle en style dieppois une corducette-guinguette. Les • et Finévitable duchesse de Valentinois. C'est oe dont lance ici à côté du trois-mâts russe et du vaisseau de ligne musiciens font pitié; j en ai vu un, qui n'avait pas certaineon juge, au surplus, d'après la tradition et le costume bien américain . Mais le silence et la solitude qui règnent à bord ment trois mois à vivre, et qui soufflai t dans un serpent de- plus que les portraitures; car les médaillons, dont les restes de tous ms navires ne tardent pas à nous frapper. On dirait puis quatre mortelles heures avec la résignation et l'haleine accusent une exécution très-finie et très-remarquable, ont autant de corps sans âmes. C est qu'en effet ces énormes du désespoir. Sous la coupe de cet animal pervers (ce n'est été malheureusement neutiiés et défigurés par la furie icono- masses de bois, naguère peuplées d'actifs équipages , ne pas le serpent que je veux dire), il est hygiéniquement et claste de la terrible époqm d'ébullition qui ne faisait pas sont phis aujourd'hui, en quelque sorte, que des cadavres physiologiquement impossible que nul orchestre dure au delà même grâce, dans ses holocaustes anti-artistiques, à ries tis L'isthme de Panama el ta Californie. En tours de publication clans de la saison. images de saints, comme le vaincu de Pavie, ou de saintes, Le baignent quelque peu artiste ne quittera certes pas

comme Diane de Poitiers. Somme toute, et à part ces muti-

e National ; la relation la plus intéressante et la mieux faite qui ait été publiée en français jusqu'il cajou,


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436 abandonnés. Une épidémie plus redoutable que le choléra a passé par-dessus ces bâtiments ; une force plus puissante que la discipline leur a enlevé leurs matelots. La,fièvre jaune minérale, comme disent les Américains, a frappé tout le monde, aimant irrésistible, l'or du Sacramento a tout attiré

à lui. Honneur national, devoirs du soldat, engagements sacrés, d'une part; privations de tout genre, fatigues, dangers, maladies, de l'autre; l'appât du précieux métal a tout fait oublier. L'histoire de notre époque n'aura-t-elle donc à signaler, dans cette grande réunion des peuples sur ces rives

lointaines, que de honteux instincts, que de tristes excès, que des appétits matériels développés outre mesure par la soif du gain? Le vapeur qui nous a amenés vient de mouiller à deux milles de terre. San-Francisco étale au loin devant nous ses

Californie. — Place et partie de la rue Blay é San-Francisco, d'après lino épreuve daguerrienne communiquée.

frêles constructions et sa vaste ceinture de tentes. La ville S8 déploie sur une colline qui décrit, vers le milieu , une sorte de rentrant ou de vallée, occupée par les quartiers les plus anciens et les plus populeux. Les maisons s'élèvent jusqu'au sommet des hauteurs; d'immenses campements garnissent les extrémités de la ville, et la tente, ici la sentinelle avancée du travail et de la civilisation, marquant çà et là les futurs progrès de la cité, devançant le charpentier et le maçon, semble indiquer au nouvel arrivé les points sur lesquels doivent se diriger ses premiers pas et ses premiers efforts. » On débarque sans difficulté sur une jetée improvisée au pied de l'ancien fort espagnol. Point de douaniers pour fouiller vos poches ou sonder, le fer à la main, vos malles et vos paquets. Les octrois sont parfaitement inconnus chez les Américains. Le temps, pour eux, a sa valeur aussi bien que la marchandise, et tout ce qui leur en enlève une part sans,nécessité bien démontrée est un empiétement sur leurs droits'd'hommes libres. Il y a deux ans, San-Francisco n'était qu'un hameau d'une demi-douzaine de cabanes grossières; c'est aujourd'hui une

ville, ou plutôt un camp, un caravansérail de 50,000 à 100,000 âmes. Le chiffre de sa population varie sans cesse. M. Patrice Dillon , ex-consul de France aux lies Sandwich, aujourd'hui consul à San-Francisco, estimait à 2,000 par jour (Revue des Deucc-Mondes, 15 janvier 1850) le nombre des émigrants qui arrivent par mer en Californie. En outre, il y a un mouvement continuel de va et vient entre la côte et les mines. L'hiver, les deux tiers des mineurs, battant en retraite devant les pluies et les neiges, viennent se réfugier à San-Francisco, qui, par conséquent, renferme deux fois plus d'habitants que l'été. Les rues de San-Francisco, latérales à la baie, sont trèslarges, droites et de niveau ; les rues perpendiculaires présentent à l'ceil l'aspect d'une côte roide et difficile, où la circulation des voitures est impossible. La voirie californienne n'a pas encore eu le temps de naître ; les rues restent telles que le hasard les a faites ; la pioche et le balai n'y passent jamais, et les mille débris que les maisons expulsent de leur intérieur s'y entassent toujours. En été, la poussière et les émanations fétides y sont intolérables ; en hiver, quand viennent les pluies, les rues se changent en

marais, et les piétons et les mules y enfoncent à chaque pas jusqu'aux jarrets. On a vu, dans certains quartiers, se former des fondrières où des hommes et jusqu'à des mulets ont disparu, sans qu'il fùt possible de leur porter aucun secours. Il faut ajouter, pour rester fidèle à la vérité, que, dans cette population brûlée par l'amour de l'or, personne n'y pensait beaucoup. L'aspect de ces fondrières est repoussant ; toutes remplies d'une eau noire et croupissante , couvertes de débris de toute espèce d'immondices, d'os à demi rongés, de linges troués et puants, elles exhalent une odeur pestilentielle. Ces fondrières se retrouvent partout, même dans le centre et le bas de la ville , qui sont presque entièrement et le mieux bâtis- Quant au climat, c'est peut-être le plus capricieux qui soit au monde. Le matin, de 9 heures à midi, la chaleur est accablante ; de midi à sept heures, un vent intolérable soulève d'épais tourbillons de poussière; les brouillards montent avec le soir, répandent partout l'Ilmmidité , et un froid intense s'empare de la ville avec la n14C'est tour à tour, et dans la même journée, le climat d'Alger, d'Avignon, de Londres et de Stockholm. En outre, l'eau est trouble et malsaine ; elle occasionne des maladies d'en-


L'IL LUSTRATION, JOURNAL UNIVERSEL. trailles aux personnes qui ont l ' imprudence de la boire pure. Aussi les médecins font-ils des affaires d'or. La plupart demandent une demi once ou une once, c'est-à-dire de quarante é quatre-vingts francs, pour une visite chez eux, et le double pour une visite à domicile.

San-Francisco possédait déjà, à la fin de 1545, une boume, un théûtre, des églises pour tous les cultes chrétiens, et un certain nombre de maisons d'asaez belle apparence. Quelques-unec de ces maisons étaient bancs en pierres, mais I immense majorité étaient de bois de la base au sommet.

Californie. — Grand quai d'Aspinal è San-Francisco, d'après une épreuve daguerrienne communiquée.

terre reste à découvert dans l'intérieur des maisons, dont la plupart se composent simplement d'un rez-de-chaussée. Quelquefois aussi on y remplace le plancher par des nattes. Presque tout le monde couche sur des matelas étendus à terre. Les lits sont fort rares ; car le blanchissage d'une paire de draps ne coûte pas moins de 5 piastres. Du reste, le blanchissage, en général, est une chose presque inconnue à San-Francisco. Une chemise de couleur, de qualité ordinaire, y coûtait moins cher, en octobre 1849, qu'on n'eût eu à payer pour la faire blanchir. Elle s'y vendait au prix de 4 réaux, ou 8 francs 50 centimes environ, tandis que la plupart des blanchisseurs demandaient 5 francs par pièce de linge. Aussi presque tous les habitants avaient-ils pris le parti de jeter leur linge sale au fumier, plutôt que de le faire laver ou que de se faire eux-mêmes blanchisseurs; car leur temps est trop précieux pour cela. De cette manière, tout en adhetant à chaque instant du neuf, on réalisait nee-vifritable économie. M. 'A. Haussmann fait la description suivante de l'un des

3/ Leurs murs sont formés de planches diepoores lion/untel.ment les unes au-dessus des autres, et ekutter "'niai deo pieux disposés aux quatre coins. Beaucoup d'hatatabuee sa sont autre chues que des tentes de forme carme, Soutenue. par quatre pieux et par des traverses en bots. Souvent la

Meeting politique à San-Francisee, d'après une épreuve dague t rienne con m inquée.

meilleurs hôtels de San-Francisco, la Boule d'Or, tenu par deux Marseillais, où le logement et la table (le vin non compris) ne lui revenaient qu'à 40 francs par jour : « Je m'empressai , après mon débarquement, d'aller m'installer à l'hôtel français de la Boule d'Or, composé d'une salle à manger qui ressemble assez à une cave, d'iln dortoir situé au-dessus de cette pièce, mais dans lequel on entre de plain-pied par la rue , en raison de l'inclinaison du terrain et de la construction moitié souterraine de la chambre du bas. Celle-ci n'a point de plancher. Une natte qui recouvre la terre en tient lieu. La porte de la rue reste ouverte à la poussière et au vent, afin d'inviter les passants à venir se rafratchir ; aussi l'hôtel , puisqu'il faut l'appeler par ce nom, est-il sans cesse rempli d'iine bruyante compagnie, inconvénient inévitable dans cette ville trop étroite pour sa population. ro Passons dans le dortoir, dans cet affreux taudis tout encombré de malles et de matelas : car l'établissement ne possède point de lits. Minuit a sonné. Quinze ou vingt person-

011.1. '111 „ii/111.-j

nes sont étendues par terre, serrées les unes contre les au tres dans un espace de huit à neuf mètres do long, sur cinq de large. Les portes ne ferment pas ; le froid pénètre de toutes parts; de temps on temps un voyageur attardé, et souvent pris de vin, trébuche, en entrant dans cette chambre obscure, sur le corps de quelque dormeur qui se réveille en sursaut, maudissant le malencontreux personnage dont l'arrivée a troublé son sommeil. Scènes plaisantes et tristes à la fois I Car rien n'aigrit, à la longue, le caractère comme l'accumulation de toutes ces tribulations de détail, dont on rit dans le principe. On ne saurait se figurer de combien de patience et de résignation il faut s'armer, combien d'adresse on a souvent besoin de déployer, pour se faire, sur cette terre lointaine, à certaines compagnies obligées, et pour subir sans susceptibilité déplacée comme sans humiliation les manières d'un grand nombre d'émigrants, qui sont charmés de pouvoir donner ici libre cours à leur grossièreté, à leurs passions et à leurs vices. » Les principales rues de San-Francisco sont Pad fic-Street,


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ou en marchandises, destinés à quelque petite Spéculait,* douze ivrognes se constituer pour juger un autre ivrogne! californie nne à l'entrée de laquelle est situé l'hôtel de la Boule d'or, et la Le verdict de culpabilité, verdict presque invariable, était d'or partant pour tee mines et le Cheri Le chercheur grande rue conduisant à la place d'armes où s'élève une à l'instant suivi de la formule favorite de l'alcade du Sacracheur d'or qui revient dee mines, offrent deux es autel énorme potence qui a déjà servi à mainte exécution, Au mila scène la plus étrange qui votait curieux que différents l'un de l'autre. Autant le premierr è lieu de ces rues, des voitures, des charrettes, des wagons mento ; Pendez. Alors on se puisse Imaginer. Le président du jury, lai-même forte- l'air confiant, joyeux, actif, entreprenant , autant le second circulent pèle-mêle, se croisent et se heurtent dans toue les ment pris de vin, tirait de sa poche une Bible et en lisait parait cté, fatigué et abattu; tsar, que soit la résens. De grands gaillards à charpente forte et osseuse, la un chapitre au malheureux condamné. Puis chaque juré colte qu'il ait faite, elle est toujours bien inffleure à ses tète surmontée de chapeaux en pain de sucre, fouettent et en l'assurant qu'un sentiment de devoir avait espérances. Payedee blies illusions et des déception, cruelles, éreintent leurs attelages sans faire le moindre attention aux l'embrassait seul dicté son verdict. e Allons, camarade, ajoutaienbils, du qui piétons. De chaque côté marche ou court une foule silenla Californie ne doit être abordée que par des hommes à passer ici-bas sentent dans leurs forces, dans leur santé, dans leur étse cieuse et préoccupée, se dirigeant soit vers le douane, gros- courage; il te reste encore quinze minutes pendant qu'on prépare la corde. Comment désires-tu les emsière construction située au fond de la ville; soit vers la morale, dans leur profession, dans leur aptitude, dans hais Veux-tu une pipe et du tabac? on te les donnera. capitaux,. les moyens de soutenir un rude combat contre les Bourse, édifice placé entre deux maisons de jeu, et devant ployer? Veux-tu du brandy? en voilà. » Puis, jury, condamné et lequel stationnent en permanence des groupes d'avides spééléments et la concurrence. spectateurs allaient s'enivrer tous ensemble. Pour le commerce tont est loterie encore en Californie, et culateurs. M. A. Ilaummann attribue à la facilité que les joueurs le négociant d'Europe qui y envoie des expéditions a Toutes les nations du globe sont largement représentées sans trouvent à San-Francisco à faire passer sana bruit et de gagner ou de perdre 500 pour 400. a II est à San-Francisco. Chaque jour les débarcadères et les hôtels la poche de leur voisin de renselper sont inondés de flots d'émigrants de tous les pays, de tous les éclat, sous le manteau du jeu, l'or de vols ostem cite , disait M. Dillon, sinon impœsMe, dans la leur, la rareté actuelle des crimes et dee âges, de toua les costumes. Cependant l'élément américain sur le genre de produits qu'il dooù l'échappé de Sidney et le filou exactement le commerce ville, sibles dans cette San-Francisco. Lee distancés mt domine. Dans le principe la population y était presque excluvrait expédier à d'Amérique se rencontrent à chaque pas. Ce n'est qu'à ce que sivement male, aujourd'hui le beau sexe commence à y être, le marché peut se trouver encombré depuis plagal» vue, dit-il, qu'on pourrait se rendre compte de la point de je n'ose pas dire assez nombreux, mais moins rare. Il ne se semaines lorsque le chargement damna arrieera à es da tolérance de la police américaine à l'égard des Gaminy- tination. Bien que la commuai« soit immense pour passe pas de semaine sans que quelque brick chilien ou améfunnidabt ai forlaset ricain, frété par des spéculateurs, ne vente sur la place sa houes. En effet, des qu'il y a une maison à louer les tains articles, il s'en importe des masses « Il y a amet cargaison féminine, Ce genre de trafic est de l'aveu de tous joueurs s'en emparent à tout prix, et s'yW.installent. Dillon à la fia de par tant de voies , qu'il s'écouler* encore longtemps San-Francisco, écrivait à actuellement qu'on puisse asseoir sur les besoins de cette idem an «dee les voyageurs celui qui procure les bénéfices les plus prompts l'année dernier', plus de cent établissements de ce genre, pilotant soit peu certain. s Un jour on paye l'eau-dévie 30 et les pluseletels. a Si on essayait, dit M. Dillon, de soumettre à l'analyse où se pressent et es coudoient chaque jour une foule de vate« la bouteille, la semaine suivante elle tombe à 20 tram. gabonds et d'aventuriers. Rien de plus étrange que le specles éléments de la population de San-Francisco, on en trouLe frère d'un artiste de l'Opéra, M. barrera, tisserait par verait d'étraffl. Une fouie de banqueroutiers, de voleurs tacle qu'elles °ben% tous les soirs, après huit heures. Au le hasard, a gagné du soir au malin t60,000 francs eu me dehors, une foule immense en obstrue les portes; à l'inté- cargaison de planches. Il y avait, au moment de ses drilibérés, de faim« de projets, de chercheurs d'aventures, de joueurs, c'est-a-dire de Grecs , se sont abattus sur cette rieur, les joueurs avides se forcent un passage jusqu'à la table vée , disette de bois; nn mois après, eu mises planches terre promise; et cependant les vols y sont rares, male de monte, dans lem fougue impatiente, en viennent sonà vil prix. Ainsi de tout. à coups de poing ou de pied étaient les facilités de tout genre qui s'atm' aux mauelis instincts vent aux mains. Ailleurs, c'est Les environs de San-Francisco sont aride*, Webs et à que se vident tes querelles de cette nature. En Californie, de cette population suspecte. Ainsi dans les cours dos près dénués de végétation. Ces mellite« irrite ces MD une figura on mémo quelquefois un léger froissement sont, ériMlle '' Sons particulières, devant les portes, dans les rues, sur les Si- Mis d'orangers et de citronniers, dont la presse am places publiques, partout, en un mot, on se heurte contre à l'instant, suivis d'un coup de poignard ou de pistolet. tt entretenait, il y a peu de temps encore, ses crédules lecdes tas de marchandises venues de tous les points du globe lence là-bas ! crie-t-on de la banque, lorsqu'il part un coup teurs , se réduisent à quelques touffes d'arbres isolées. Perde pistolet dans la salle; voue faites trop de bruit, damnée et éparpillées là, en apparence sans protection ni surveiltout la nature la plus monotone se déroule aux coquins que vous êtes! e I 'H make a huis in you (je ferai du lance aucune, et pourtant jamais les filous, les flibustiers de voyageur attristé. Quelques montagnes, comme Ceirei profession qui se promènent par la ville ne s'avisent d'y tou- un trou dans votre personne) , crie-t-on d'un autre point; domine la petite baie de San-Solito, Lent couronnées de que le diable m'emporte me if y don' t ( the deuil take May cher. La raison en est que, comme beaucoup d'autres pays chênes et de sombres cyprès; presee toutes, et notammais du globe, la Californie a son code de morale particulière, si je ne le fais pas)! Telles sont les observations courtes ment la montagne du Diable , dont la -hauteur est d'environ code accepté et reconnu de tous. Ainsi il est bien permis de énergiques qu on échange de tous côtés. Une fois devant la 4 ,000 mètres, n'offrent guère à l'ceil que des masses de rochers. table de jeu, le nouveau venu qui, la plupart du temps, ars'y passer le caprice d'un coup de couteau ou de pistolet On rencontre çà et là quelques terrains d'alluvion à la base dans une affaire de vengeance ou dans une querelle; mais rive des mines, déboucle sa ceinture de cuir jaune et lui imdes collines. Dans le sud de la baie se trouve la vallée de toucher au bien d'autrui c'est la plus grande des énormités ; prime une légère secousse. Après avoir posé un des bouta San-Josè qui possède de riches mines de mercure, et qui une vingtaine de balles partent à l'instant des tentes et des sur le tapis vert, plusieurs pépites d'or roulent aussitôt sur parait être moins stérile que le reste de la côte. Diverses maisons environnantes et vont chercher le voleur. Marchand, la table. The hem' messager (le président) avance une main plantes sauvages y croissent en abondance. Mais la nature large et osseuse, s'en empare, les pèse dans une balance mineur, batelier, tout le monde quittera sur-le-champ ses n'est pas autour des placera ou des mines, comme aux placée à côté de lui, puis If rend la valeur en onces de 85 fr. occupations pour s'élancer à sa poursuite, car tout le monde chacune. On joue; la main osseuse vient enlever la pièce; environs de San-Francisco, nue et desséchée : • c'est un est intéressé à empêcher le vol ; et cependant il n'y a ni magnifique pays, dit M. Achard, propre à tous les genres de gendarmes ni soldats pour veiller spécialement sur les inté- on rejoue, même résultat. Au bout de quinze à vingt minutes, culture, et qui ne demande que le travail dee hommes pour il faut de nouveau détacher la ceinture. Il arrive rarement rêts du public. Un tel état de choses éveillera au premier que le joueur se retire avant que la banque ne l'ait dépouillé, se couvrir des plus riches moissons. Des prairies intermmamoment un sentiment d'étonnement et presque d'indignables courent le long des rivières mais si chargées de fleurs, en une seule nuit, du fruit de son travail et de ses privations tion; on ne conçoit pas qu'un gouvernement puisse mané que le pied des voyageurs en crase des gerbes à chaque quer à son devoir le plus essentiel, au point de ne pas de plusieurs mois. » La passion du jeu n'a pas été introduite en Californie par pas. De grands bouquets de beaux arbres coupent ces accorder à un paye qui s'est rangé sous sa bannière une solitudes, où paissent en liberté d'innombrables troupeaux de protection officielle et directe; mais beaucoup de choses que les Américaine; de tout temps, les habitants de cette concerfs et d'antilopes. » l'Européen a peine à concevoir paraissent à l'Américain na- trée s'y sont adonnés avec fureur ; au Mexique il en est enUn autre jour, nous l'espérons, nous conduirons nos lecturelles et simples. La société, suivant lui , n'est qu'un en- core de même aujourd'hui. Le jeu appelé monte est celui teurs, en leur en faisant admirer les sites les plus curieux semble d'éléments intelligents et libres dont chacun se trouve qui attire le plus d'amateurs; mais la roulette a aussi ses dessinés par le soleil , dans cet Eldorado animal, végétal et dans lequel des des bétes , n partisans, ainsi que le jeu dit a attiré, par une espèce d'affinité propre , vers sa place natusurtout si minéral, que, quelle que soit déjà la population relle. L'intervention du pouvoir civil, à moins d'un besoin animaux, placés au bout d'un cabestan armé de baguettes des mineurs, il y a encore, de l'aveu de tous les voyageurs, extrême, ne ferait, dans les idées des Américains, qua dé- mobiles, reçoivent un mouvement de rotation, puis s'errédes filons , des blocs ou de la poudre d'or pour dee milliers tent au-dessus de certaines cases contenant des animaux qui ranger cette tendance, entraver cette gravitation, et il vaut d'aventuriers. mieux se charger soi-même de la répression de certains y correspondent. An. J. Un des côtés les plus pittoresques de San-Francisco, dit désordres sociaux que d'abandonner ce soin à l'État et de M. Achard, est le mélange, la confusion extrême de toutes seplacer dans une sorte de tutelle permanente. n Quand les Californiens, ou plutôt les habitants de la les classes. Ici tous font tout. Il n'y a pas de métier honteux, pas d'industrie avilissante. Tout se calcule au point de Revue littéraire. Californie, nommèrent des délégués à la Convention de Monterey,, un seul de ces délégués fut élu à l'unanimité. C'était vue du bénéfice, Cependant, si quelque différence pouvait Cours d'économie politique, par M. Mica« CHEVALIER : La de la société califormêlés être remarquée dans les rangs un alcade des bords du Sacramento, qui , depuis qu'il exerMonnaie; 4 vol. in-8 ; chez Capelle.. çait ses fonctions avait montré un caractère résolu..., trop nienne, je dirais que les émigrants appartenant aux classes (Deuxième article.) résolu peut-être, à en juger par les anecdotes qui circulaient pauvres affectent plus particulièrement, aussitôt qu'ils ont sur son compte. Il avait, à la vérité, sous sa juridiction le gagné quelqu'argent, les dehors du luxe et cherchent à éclipAprès avoir, comme nous le disions à la fin de notre preser leurs voisins. Bien eu contraire, les personnes qui, par district le plus mal habité de toute la Californie. Pas une heure ne se passait sans qu'un crime n'y fût commis; les leur'naissance et, leur éducation, font partie des classes let- mier article, entré dans les détails de la fabrication des monnaies, M. Michel Chevalier retrace L'histoire des deux trées de la société européenne, se livrent sans relâche à un délita étaient de tous les instants; du resta il ne faisait aueue différence entre un crime ou un délit. Toutes les fois travail acharné. On a parlé d'un marquis charretier et d'un métaux dont généralement elles se composent; il nous monqu'on amenait un inculpé devant son tribunal — qu'il s'agit vicomte chasseur. Rien de plus exact :j'ai rencontré ici l'an- tre comment , depuis les anciens jusqu'à nous, se sont sucd'un coup de poignard ou du vol d'une pipe — il le condam- cien secrétaire d'un ex-pair de France deux ou trois fois mi- cessivement agrandis et perfectionnés le champ et les moyens de leur exploitation. nait sans l'entendre à être pendu. l.'tirrêt s'exécutait à nistre, qui exerçait la profession de garçon de café; il ga, Nous ne savons pas d'une manière précise ce que l'antil'instant même. Un jour un des assistants se"permit de lui gnait 80 fr. par jour à ce métier, qui lui permettait d'attendre dire que l'accusé pouvait ne pas être coupable, et qu'il se- quelqu'un de ces hasards fortunée après lesquels soupirent quité tirait des mines d'or et d'argent de l'Europe, les seules qui fussent exploitées avec quelque régularité. Mais les tous les argonautes californiens. s rait convenable d'écouter sa défense. a — Ah bah, réponditmoyens d'exploitation étaient encore fort imparfaits, et il Si on est à peu près sûr de se rainer au jeu, à San-Franil, vous le savez bien, citoyen, il n'y a pas d'innocent parmi s'en fallait bien qu'ils s'exerçassent sur tous les gisements nous. S'il n'a point commis le délit en question, lien a com- cisco on a presque la certitude de s'y enrichir en travailmis d'autres, ici on ailleurs. Pendez. » Un autre jour un lant. «l'ai rencontré à San-Francisco, raconte AL Haussmann, métalliques que possède le sol européen. Les anciens ne des charpentiers français qui y gagnaient de '70 à 80 francs jouissaient donc que d'une très-petite quantité d'or et d'arFrais, marchand d'eau-de-vie, vint se plaindre à lui qu'un gmt, quantité qui ne cessa de se restreindre encore depuis par jour, et qui refusaient le travail à le pièce, afin de pouArMealn, matelot déserteur, venait à chaque moment lui Ms premiers siècles du moyen 4e jusqu'à la découverte de voir prolonger leur tâche à leur gré, sans se fatiguer. D'ici demander à boire le pistolet à la main et ne le payait ja mais. En ce moment l'alcade rédigeait un arrêt de mort qu'il à plusieurs années, l'ouvrage ne saurait manquer, dans ce l'Amérique. Selon les calculs d'un économiste , tout l'or et venait de prononcer. Il s'interrompt, étend la main, prend pays, au bons artisans. Que de bras réclameront toutes tout.l'argent extraits des mines de l'Europe de l'an 800 à la fin du quinzième siècle n'iraient pas au delà de deux milsur sa table à sa droite un pistolet à deux coups, l'offre au ces vtliee, toutes ces bourgades, toutes ces usines qui vont plaignant et continue sa besope. — Qu'est-ce que cela veut s'élever, ni s'édeent déjà! Ici c'est Sas-Francisco, un peu lions de notre monnaie. Les conquérants du Pérou et du Mexique n'y trouvèrent u lidnitia, puis Seleamente-Cit_y, puis Stocktoc, dira? expliquez-voua, s'écriele Français qui craint de com- Ou loin c'est prendre. —Pinnes, hi répond l'alcade. SI vous vous bisiez Ventre, Sttllerellei et sala aulne centres de population qui pas d'abord ces fabuleuses richesses que leur attribuèrent insulter, lestquevous n avez pu «armee pour vous dé- a desdites* et qui s'orgue/Met. lei:, ujetute-L-il, l'ouvrier l'avidité et la crédulité des peuples. Ignorants et paresseux, r fendre. Yeu es les rendrez murage«, adermine supputa' Mt rade existence et à les Mexicains et les Péruviens n'évident eu que glaner où Dans les débuts de la colonisation, on misait l'ancien Meta mot fautes padans md bat ici Sent de victimes , est nous avons récolté. Sans sortir de l'Europe, et dans les temps système Mpagrol, qui, laissant tout pouvoir à l'alcade, n'ad- à pua pote entais de s'y akar en tort ainuttigest. Oui , les pies désastre ii da itr, plus d'un prince avait CORmet pas l'intervention du jury. Plus tard ce système fat mo- %mea qal pesa« me de ces forkenteas mentreiles Mi opulentes ,%s aga que Pizarro et difié, les Américains éprouvant, dit m. Dillon, use ripes demedees en Canetti% et doit kt pestas « tes-ope est Geta eateareat 4 itionieeme et aux incas. Pour gnance invincible à se passer d'un accessoire « a0a1 emes insibeemie « feu« „ Asa bis, si Nation ne liai eu oint qu'eastample, matit tstrateetif, la rançon du pèche la justice de dégénérer en despotisme. Il ed pe« pasele four in ps ys mat« , diat le «ve- soi lent mit été de plus de dent« .ae celle qu'arracha la ajoute-t-il, que l'adoption du jury ne servit, dies Ina cers lu prespérld Misent ureeper de dm* de Otterne, et girl partUal fut la plus grosse prise constances où on était alors, qu rendre la procédera Mt e leoneesea«ei Mets Mbaré «Miter italtralt en nta nase tuai Ped plut grotesque. Que de fois n'a-t-on pas vu un jury d que sur los tanne d'or, ou sur quelques mille francs en dette Cependant los Indiens, malgré leur pal de ressottrai

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L ' ILLUSTRATION, JOURNAL UNIVERSEL. chimiques et mécaniques, n'étaient pas sans avoir déjà 39 possède de gi tiré quelque parti de leurs mines d ' sements aussi riches et aussi étendus. Le meut argent et surtout de leurs mines d'or. C'est de l'or qu'on y recueillit d'abord, se rencontre sur let terrait» d'alluvion, dans les ravins à le aujourd'hui encore ariens chez plus d'une nation tree-elde parce ions q ue l ' extraction do ce métal n'ige rée, le erten» us mutile ou de la suite des pluies, et toujours à la surface du sol ou à quelques ex des opébalanes du commerce, rat aimez simples et qui ne dépassen t les lqa ue pieds seulement de profondeur. Au nord de la ville d ' Arupe, les qui consiste à vendre le plus qu'on peut i l'étranger portée d'un peuple encore enils 111111a at. La plus souvent, en Amérique comme gisements de Quito'« et de SonoYtac, qui furent découverts lui rien acheter, de manière à lui prendre son or et son aren 1836, pr oduisirent pendant partout ailleurs, suffit de laver des sables qui recouvrent gent en ne lui laissant que des marchandises, troisans deux cents onces d'or OMM ai me mar par joue. Les chercheurs d'or se le sol pour en dégager l'or qui s'y trouve à l'état de grains chandises n'étaient pas, elles susse partie de la ncheme bornent à remuer la terre ou de paillettes. L ' avec un bâton pointu, et ne ramassent que les grains visiargent, au contraire, se cache dans des du pays qui les exporte, et qui ne reçoit que ce qu'il donne et nlème moins qu'il ne donne; car l ' filons qui pénètrent plus ou moins profondément dans le sein bles; mais ai l'on voulait dirige des cours d'eau et faire en anotmeulation de l'or et de le terre et s'y mêle à d ' autres substances minérales et grand le lavage des terres , les bénéfices seraient encore dia métaux est une richesse Médie et lettieure lumen à plus con qui la possède. souvent métalliques dont il n'est pas sied de le séparer. Aussi sidérables. Il n'est pas rare de rencontrer des grains tout porte à croire que l'argent que possédait Montezuma d'or qui pèsent souvent plusieurs livres, et dont la valeur, Le pays vraiment delle, comme le dit fort bise M. Micbei provenait d ' endroits où on l'avait trouvé à l'état natif, c'estChevalier, • est celui oftchaque e prodait peur ses comme objet scientifique, est inexprimable. M. Lavais, ancien p lén semblables la plus gaude a-dire dégagé, par l ' action de l ' ipotentiaire du Mexique à Londres , possédait un quen tirr=rowee en atmosphère, de toutes les avec substances eh» lesquelles Il te trouve ordinairement comgrain d or qui pesait plus de oeuf mille piastres. Le cabinet leurs besoins, et en chacun jouit de la plue grasde fabiné. cilité pour échanger ale services contre tétas d du roi , à Madrid, renferme plusieurs échantillons de cette ' autre.. De es«ce. n Maie, dès el le lm mineurs espagnols, dont la réputation date cette manière, les »ad« de chacun obtiennent, à cheque Voilà certes de l' antiquité, eurent mis le pleur le SOI du Nouveau-Monde, instant, la plus grande «Marmiton possible. de jolis petits échantillons puisque les ; pièces leur ressemblent, il y en aura, en 'Californie , pour tout changea, at reeploitation dee mines d'or, des mines En partant de cette dlinitem, on ne coura it sans nd doute à l'abolition d'argent surtout, les plus conaldirables de l ' Amérique, fut les ouvriers de la dernière heure comme pour ceux de la de le Monnaie. Mais on l a rédil à sou véritable rôle, à son rôle d'instrument d poussée alors eee une rare activité. Rien n'aurait pu don première. Ce n'est pas moi seulement qui le die, mais les ' échine et de voie voyageurs que vous venez d ' entendre, et M. Michel Chevaner aux ms anciens et du moen â une idée de de transaction. La prendre pour la richesse du paye, c'est l'étendueetinetie confondre la charrette avec la marchandise. lier, qui a une très-haute idée de la richesse de ces pays, de la richesse de ces filons, dont quelques-uns et même de la fertilité et de la salubrité de leur ont de huit à cinquante métres de puissance. Cette confusions cependant lieu encore tous la joute, et délicieux climat. elle a dicté plus d'une locution populaire, comme celle-ci, pour « Un lit de minerai d'argent de cinquante mètres d'épaisindiquer l'état plue ou moine prospère du paya s seur! dit M. Michel Chevalier. Qu'en eussent pensé les héros A l'en croire, on s'est beaucoup exagéré ses inconvél'argent est abondant ou l'argent est rare. s Mais est-ce l ' nients. On a la fièvre partout. Pourquoi ne l'aurait-on pas qui allaient au fond de la Colchide chercher un peu de pouargent qui dre d'or? n est rare, ou plutôt ce qu'il représente, le là comme ailleurs, surtout quand on se livre au travail sans capital d isponible du pays? Parce que ce capital s ' les conditions et les précautions qui peuvent mettre à l'abri Toutefois, ce que l'Amérique, jusqu'en 1545, envoya d'or évalue en or ou en argent, il en est néanmoins tout a fait distinct, et la monnaie n'a de de tous les dangers d'un ciel ardent et alléger le rude laet d'argent en Europe ne s'élevait pas au delà de seize milbeur du terrassier. valeur que parce qu'elle le représente. lions par an, lorsqu'un pauvre diable d'Indien, conducteur Cette erreur est au fond de tous ces programmes mensonMais si l'on gagne beaucoup en Californie, si un travailde lamas, découvrit, dans les flancs d'un pic isolé, au milieu gers, de tous ces systèmes de papier monnaie que Law a leur, en moyenne, peut ramasser jusqu'à 23 grammes d'or d'affreux déserts, les magnifiques et inépuisables filons du inaugurés en France, que la Convention a ei bien suivis, et par Jour, il faut aussi y faire une part à l'excessive cherté Hatum-Potochi, dont nous avons fait le Potose. qu'on a voulu renouveler en 4848 pa r l acréation de tous les objets de première nécessité, et aux périls d'un Peu après, en 1557, un mineur de Pachuca , Médina , cré des bons hypothécaires, fidèlement calquée s venta le procédé de l ' amalgamation à froid, qui permet de déur ceux du financier du séjour parmi une population terriblement melée, pour qui regen d régent. le vol et le meurtre ont été, sur certains points, le droit gager l'argent sans recourir au feu et à l'aide des agents les On commun. il est vrai, qu'un bon, hypothéqué sur tout ou parplus communs, le sel, le magistral, la chaux, appliqués au tie d'un immeuble, représente une valeur réelle Arès avoir ainsassé en revue les mi nes de l'ancien et minerai en poudre. Rien n'était plus expéditif et plus éconoau même du no uveau Monde,, pet retracé l'histoire des titre qu'une certaine quantité d'or ou d ' mique; et, eràce à cette merveilleuse invention, dont l'auargent. Mais cette variations que uantité d'or ou d'a teur, selon I usage, ne reçut pas la plus petite récompense, l'or et l'argent ont fait subir aux objets de commerce, et subsidiairement, celles qu'ils ont éprouvées dans leur valeur trente ans après, le Potosi fournissait déjà pour plus de deux nore avec votre bon votre assignat. C'est un signe, Je q ou relativement l'un à l'autre, M. Michel Chevalier, revenant à cent mille kilogrammes d'argent ou quarante-cinq millions par an. le veux bien, que je puis échanger, quand il me plaira, conla partie plus particulièrement théorique de son ouvrage, tre une valeur réelle. Mais cependant du Mais en mêe m temspe mi considère la monnaie dans ses rapporta avec le capital, dont l'argent et l'or se multi signe à la valeur il y a une distance, et cette distance m ' le prix des ma rchandis es haussait dans la même prop liaient , il commence par donner la définition suivante : inspirera toujours portion , quelque inquiétude, autant que l ' évaluation, « Le capital est cette partie de la richesse acquise qui a à laquelle je et les possesseurs de rentes perdaient toute la différence n'ai pas assisté, de L ' immeuble qui est mon gage. la destination de servir à la reproduction d'une richesse du prix ancien au prix nouveau. Donner la même somme nouvelle. » Aussi quand bien même Law et la Convention n'eussent n'est pas toujours donner la même valeur. Je suis convenu pas indéfiniment multiplié et les D'où il suit que la richesse n'est du capital qu'autant actions sur le Mississipi et avec vous, il y a vingt ans, que vous me payeriez trois Ms assignats sur les domaines nationaux, les uns et les autres qu'elle prend la forme d'une valeur productive. Cette pièce mille francs par an pour bail de ma ferme. Mais si dans eussent toujours été dépréciés. l' intervalle l' de 20 francs est du capital , parce qu'elle peut me servir à argent baisse de moitié, du quart ou du cinEn aucune façon la terre ne se peut monnayer. e Je puis payer un chapeau ou un pantalon. Mais si j'ai vingt chaquième, ou si, ce qui revient au même, le prix des objets mettre un écu dans nia bourse, je ne puis emporter votre peaux ou trente pantalons dans ma garde-robe, ils représenhausse d'autant, en De me payant encore que mille écus, terre sous mon bras, disait Jacques Laffitte à un faiseur tent de la richesse, mais non du capital, parce qu'ils sont vous me frustrez du tiers, du quart ou du cinquième de ma de projets. improductifs. créance. C'est encore en confondant la monnaie et la richesse qu'on Donc tout ce qui est capital est richesse, mais tout ce qui Au seizième siècle, presque personne ne se rendit compte dit communément qu ' il importe assez peu de quelle manière est richesse n'est pas capital. de ce phénomène économique, et l'on en cite un curieux l'argent est dépensé, pourvu qu'il ne sorte pas du paya. Mais Cela posé, nous ejeutons, avec Adam Smith, que le caexemple dans les sermons que prononça, devant Édouard VI, pital peut être ou fco, on circulant, est-il donc indifférent que l'Etat gaspille ou emploie utilement et Comprend, d'une l'évêque Latimer, qui prit texte du renchérissement de les revenus de l'impôt? Est-il indifférent qu'il fasse des déart, tous les immeubles par sature ou &initiation , et de tous les objets pour déclamer contre l'avidité toujours croisl'autre tous les produits mobiliera dont se tompose le fonds penses productives ou stériles? Et ce qui est vrai de l'Etat, sante des mauvais chrétiens. ne l'est-il pas aussi des particuliers? de roulement dans toutes lei Menthes de l'industrie, du M. Michel Chevalier nous retrace, avec toute l'exactitude Un dernier exemple enfin prouvera commerce et de l'agriculture. péremptoirement nécessaire en pareil sujet, toutes les variations qu'a subies, qu'autre chose est la richesse, autre chose est De tous ces objets, la monnaie est assurément le plus la monnaie. depuis le seizième siècle, le marché du monde, dont la merpropre à circuler, et t'est pourquoi les Anglais l'appellent Supposons que tout d'un coup, en Europe et Aussitôt le curiale a presque toujours été déterminée pat l'abondance currency, qui court toujours. Selon Adam Smith, c est une nombre des pièces d'argent et d'or soit doublé. Aussitôt ce ou la rareté relative des métaux monétaires. grande roue tournant sans cesse et dont l'éternel mouvequi ne coûtait que cinq francs eu coûtera dix, et il faudra L'Europe y a apporté aussi son contingent, surtout depuis partout deux pièces où il n'en fallait qu'une. Ce qui ne sera ment fait arriver aux mains de tous ce dont ils ont besoin, qu'on a mis en pleine exploitation les mines d'or et d'argent qu'un embarras de plus. Supposons, au contraire, que le ou encore, selon le môme économiste, très fécond en raisons de la Russie boréale. Il y a longtemps, bien longtemps, nombre de ces pièces diminue de moitié dans le monde. et en comparaisons, C'est une voie de transport qui conduit qui Hérodote les avait signalées à la curiosité des amateurs, chacun où il veut aller. Alors ce qui coûtait dix francs ne se vendra plus que et en termes aussi précis que possible. Mais on pensait sans cinq, et il ne faudra plus qu'une pièce où il en fallait deux. Mais la monnaie ne fait pas partie du revenu brut d'une doute que, depuis Hérodote, les choses avaient changé, nation. Elle le représente Sans se confondre avec lui. Elle Mais ces deux mouvements auront-ils augmenté ou dimicomme cela a eu lieu dans l'Angleterre, qui, au dire de nué la richesse générale? Nullement. est un instrument de production, une machine à échangea, Tacite, produisait de l'or et de l'argent : « Fert Britannia aupour ainsi dire, et à titre de machine et d'instrument, elle rum et argentum , et (dia metalla , pretium victoriœ. » Maintenant, admettez que partout où l'on ne récoltait que fait partie du capital fixe, puisque sous le nom de fonds de cinquante hectolitres de blé on en récolte cent, et vous ne Quant à la France, elle ne possède que des mines de roulement, nous rangeons tous les produite, tous les objets plomb, et les mines d'argent çà et là répandues en Hondouterez pas que la richesse générale n'en soit très-notablede consommation journalière. ment accrue. grie, en Suède, en Turquie et dans les diverses dépendan Quand, il est vrai, l'or et l'argent passent de l'état de linces de l' Allemagne, bien qu'elles ne soient pas indignes de J'aurais voulu poursuivre, avec M. Michel Chevalier, le gots à l'état de pièces monétaires, ils sont alors des produits cours de ces ingénieuses et savantes quelque estime, ne peuvent pas cependant rivaliser avec d émonstrations, qui et rentrent, à ce titre, dans le fonds de roulement. Mais, par celles de Russie, dont les mines d'or sont encore bien plus font justice à la fois et des préjugés des uns et des parapport à l'état général d'une nation , l'or et l'argent, véririches et plus étendues que les mines d'argent. En quarante radoxes des autres. Nous aurions aimé à étudier entables leviers de l'industrie, font, comme toutes les voies rie core avec ans elles ont fourni la quantité énorme de trois cent mille lui les matières qu'il traite dans les derniers transport, partie du capital fixe. chapitres de son ouvrage, et les transactions auxquelles kilogrammes d'or, dont quatre-vingt-dix mille dans ces trois Une nouvelle raison va rendre cette différence plus sendernières années. donne lieu le commerce international des métaux précieux sible. et du change, et les causes qui doivent faire craindre une Maintenant quel sera l'avenir des mines de la Californie, Lorsqu'il s'agit de blés, de vins, de viande, de draps ou de très-prochaine baissedans leur valeur, et les ressorts de ce qui tient à cette heure tant d'esprits en éveil, et apparat toue les objets de consommation dont se compose le fonda mécanisme industriel, qui tend à comme un inépuisable Eldorado à toutes les bourses aux remplacer en grande partie de roulement, je dois naturellement souhaiter que la quanles valeurs métalliques par des titres de crédit qui les repréabois. Il y a dejà quelque temps que les voyageurs l'avaient tité s'en accroisse pour accrottre d'autant la richesse du sentent, et enfin quelles sont les circonstances qui influent signalée comme renfermant des gites aurifères. e Quiconque, pays. Mais, en matière de monnaies, moins il faudra d'or et sensiblement sur le prix des différents articles. En traitant dit M. Michel Chevalier, avait mis le pied au Mexique, et s'y d'argent pour les échanges, plus ils seront accélérés et simcette dernière question, M. Michel Chevalier est conduit à était enquis des ressources du territoire, avait entendu dire plifiés, et moins nous aurons à craindre les vicissitudes réfuter dans ce qu'elle a de trop absolu cette opinion réque l'or était plue abondant qu'ailleurs dans la province de qu'amènera l ' augmentation ou la rareté de ces valeurs mocemment émise à l ' Sonore, attenante à la Californie et riveraine du même Assemblée par M. Thiers, que tout est nétaires. Ainsi, je dois désirer la diminution de ce capital plus cher dans les pays riches. Océan. n comme je désirais l'augmentation de l'autre. La monnaie Arrivé au terme Dans son Essai sur la Nouvelle-Espagne, M. de Humboldt de cette analyse, je voudrais bien finir est donc une véritable machine qui peut rendre et rendra racontait que tous tee ravins, toutes les plaines de la Calipar une pette conclusion un peu ronflante. Mais où la pion d'autant plus de services qu'elle dépensera moins de forces dre ? Entons fornie lui avaient offert de l'or disséminé dans des terrains Entonner l'éloge de M. Michel Chevalier, je l'ai déjà et que ses ressorts seront plus simplifiés. Donc, comme d' alluvion, et même des pepites d'or pur du poids de 2 à 3 fait, et je craindrais, en recommençant, d'ennuyer et le toute machine et toute voie de communication et de translecteur, et l'auteur, kilogrammes, et il attribuait l 'abandon de ces riches conet moi-même avec eux. M'écrier qul port, la monnaie est du capital fixe. i me restait encore une trées et à la crainte qu'inspiraient les perpétuelles incurfoule de belles choses à dire, et que j'auCette distinction a son importance. C'eet parce qu'ils l'ont rais dites sans le défaut d ' espace, qui vient toujours si fort à sions des Indiens indépendants, et à l 'extrême cherté des méconnue que les gouvernements, ju ge% celui de Napopoint pour vous tirer d ' affaire, c'est bien bene. Ne rien dire vivres. léon inclusivement, ont cru qu'ils augmenteraient la richesse M. Duport, M. Duflot de Mofras ont confirmé et dévedu toue c'est beaucoup plus simple, plus court et plus sûr, de leur pays en augmentant son capital monétaire. De là ces loppé ces observations. Le dernier surtout avait été trèset c'est pourquoi je m'y tiens et Me borne à signer, après décrets toujours renouvelés, toujours enfreints, pour déferacomme avant l'Article 2i « Aucun pays du Monde, écrivait-il en 4844, ne dée l'exportation de l'or et de l ' argent; de là tout ce système à.t.exermae Dore


L'ILLUSTRATION, JOURNAL UNIVERSEL. 140

ALBUM DU C IlLit 4113 PAR BERTALL (Suite). AU COLLÉG E. — La classe et l'étude. (Scènes de moeurs.)

§

Ille regel dictés animes. VISO. le voue rappelle h l'ordre. DUPIN. —Le premier qui bouge.... I

Pales catie «fluait ad idem. ' V. l'Aude faite d'après les extrémités inférieures d'un collégien, qui fait, du reste, des études supérieures. VISITE DE L'INSYSCTSUR.

tee élève (sotto voce). Oh! etc balle! gué drôle do touche! 2e élève. En v'llt une de binette! St, élève. L'inepecteur.—Monsieur, recevez mes compliments; cette classe est mie des mieux tenues de cet excellent collige. CISLIMICqUd bonne dormilat

Homente. Un mettre qui it de bons moments.

Genibsa

L. Un collégien Uni a l'aversion du thème.

Insuestru , bégaie en parbret. B. G. Ver faueibUs V. LA. LEÇON. Inde tors pater ânes sic orme ab alto, alto e, e, alto, e, e, pater, e, e, alto, e, e, alto. Je n'entends pas. Souffle donc, ceisti I

EN CLASSE. — Suivez bien l'explication -0 pales Selo! tn. — Cette fable prouve que.... Une voir ft gauche. — Prouve que tu m'ennuies.

Oculos dellrarnque precalifena . ProLendens....

— jireien, m'sice.... me Fermette!

\i

Grave meus. Le professeur de philosophie et son bagage philosophique. Quelle charge I I §

Mapta si bradait& lems! in num•ntm. N. Quelle tenue affectent généralement les am' pisé simples, carrés ou cubes, t une ou l,incennues. deastke latta élève qui pioche Vs Mme leametiMmatiqmeds dm» I'Mtentioe maga. le soupe à osent-Cyr ou la Polytotessique.)

di

s

V.

Y eserande puer. V. Un fort en thème grec. Polissez-le sana cesse, et le repolissez.

IV. — Faits d'hiver. (Avec un traité sur les engelures, leurs avantages et leurs inconsénients. )

Trient avenu. Juv. — Chose ne peut pas mettre les souliers, rapport à nes engelure.; et en récréation les petite sont toujours h l'embêter.

Une main de collégien au mals de Janvier. Nota. Avec des engelures dans ce cèle là, rd on a un peu de !nie, devoir on se tait ait. eiuser des devoi pour sin msus

liyseaeages

peint colalairie Muai. O.

LA 111:11ILLI. Priellegelele ceux qui n 'ont pas d'engelures.


L'ILLUSTRATION , JOURNAL UNIVERSEL. 4H Ir ne — /a dortoir et

Pt enni&

Qua ,go.

&twists gui tattliel lame AU convola. — Qui a fait ce bruit It-but... Personne se reposai I Cul binai Je ni sou die que ça!'

Frost» usorbogueftunegue. V.

marra nu M'Éden, j'ai mal au doigt; il m'est 'Impossible Impossible de travailler. —Voyons votre langue... Bien I c'est le temps. Prenez un bain do pied, et des quatre fleure. LA

— Je parie que non. — Je parie que al. — Tu es trop capes.

§ VI. — Partie culinaire.

Morborvm cacaos el signa doesbo. V. Il n'y a rien de plue commode quo l'infirmerie pour lire triaquiliement un roman d 'Alexandre Dumas.

Quaisser a stables prastanticorpore laures dosait, tolidem fartai augurante juueneas.

Epulague ante ors parole Regifice V. .4nearignet de la vie infortune couvi«.

voici les bouifs gui panent, Cales vos rouges e V. Huai. /etr-•‘• Provisions de bouche pour la cuisine do collige.

VUS Mea AU RSFECTOIRE.

C'est merveille comme on refait les collégiens. .

Parloir et réerdatiaa. (Se&aeie : de mœurs.)

!le I 044,14.,-s. If/pair/ai anditeprenee. Ov. —Tu as été le 61e , trie-bien; mais d tu n'es pas le I ., jeudi prochain.... Tu vois ma canne.

Dopiber solaiur opines.. •

Il y en a un dans notre quartier qui est injuste comme tout; je l'ai appelé animal, il m'a /tuque en retenue. — Pauvre chéri! —

•-•er. Incentoun. filtrokt.—Se &mime' 'm'aède une glace dans eafkiaqms . halieutique, pomeadedulion oindre erten:tees. g el* da

à

Non Miner» manse,- coma. V. Celui quine riche de ça , et qui se moqua pas mal du reste.

'Auçn, deur, comme mato raie*. R.G. LUS COLINS.

— Je viens du parloir, on m'a apporté de la trogne; tu vas m'expliquer ma version grecque.


L'ILLUSTRATION JOURNAL UNIVERM,

14$

Légende orientale. LA BINE DB SABA. (Suite et Jin. — Voir le N o précèdent. l

VI. Le père de Bilkts s'appelait Zou-Chark. Il eut quarante fils. Mais, de toute sa famille, il ne conserva qu'un fils et Billets, l'avant-dernière de ses enfants, et qu'il eut de Albanah, fille de Sakan et d'une djinna (djinn femelle). Un jour pie Zou-Chark était à la chasse, il vit deux grec serpents, 1 un blanc, l' autre noir, se battant avec fureur. Le blanc allait être vaincu. Le roi tue le serpent noir, el emporte le serpent blanc. Zou-Chark , rentré dans Mt palaies asperge le serpent de quelques gouttes d 'eau, sort et lisse le reptile reprendre ses forces. Zou-Charit revient peu après; mais voilà qu'à l'endroit où il avait déposé l'animal, il trouve un homme. Le roi s'arrête épouvanté. — Ne crains rien, lui dit l'homme ; je suis le serpent blanc it ' qui tu as sauvé la vie. Le serpent noir, que tu as abattu, était un misérable esclave qui avait donné la mort à plusieurs d'entre nous. Demande-moi tout ce que tu voudras de richesses. — Je n'ai pas besoin de richesses. Mais si tu as une fille, je te la demande pour femme. — J'ai une fille d'une rare beauté, je te la donne. Mais sache bien que si jamais, pour quelque motif que ce soit, tu lui adresses dee pourquoi, au troisième elle te quittera, et tu ne la reverras plus. Le roi accepte la condition... Il épouse la fille de cet homme... Elle devient enceinte... Elle accouche d'une fille, et au moment même un feu s'élève près de la mère qui alors saisit son enfant, le jette à ce feu, et le feu disparatt avec l'enfant. — Pourquoi , dit le roi, as-tu...? — Une fois, dit Rthinah ; il ne te reste plus que deux pourquoi à m'adresser. Tu sais nos conditions. La reine Rthànah accoucha une seconde fois. Elle eut un • fils. Au moment où il vint au monde, un chien parut tout à coup ; la mère lui mit l'enfant à la gueule, et le chien s'enfuit. Le roi tout hors de lui: — Pourquoi...? — Et de deux, reprend la reine; tu n'as plus qu'une fois. La guerre alors s'était élevée entre Zou-Chark et un autre roi appelé Zou-Aoœn. Elle dura longtemps sans issue décisive ni pour l'un ni pour l'autre. Zou-Aourin eut recours à la ruse pour se défaire de son ennemi; il proposa la paix. La pais fut acceptée. Peu après il invita Zou-Cbark à un festin d'intimité. ZouChark y alla avec la reine. On servit. Mais voilà qu'aussitôt Rthanah tette des excréments dans les mets. Zou-Chark, qui allait manger, reste la main suspendue : — Pourquoi , dit-il à la reine, as-tu jeté... — Voilà ton troisièmeteurquoi. Maintenant , je réponds à tes trois questions, et je te quitte pour toujours. Le feu et le chien, c'étaient deux nourrices. Je leur ai confié mes enfants pour m'épargner les fatigues de l'allaitement. Quand ils seront assez grands, on te les rapportera. Aujourd'hui, j'ai jeté des excréments dans ces mets qu'on nous a servis, parce qu'ils sont empoisonnés. Je t'ai sauvé la vie. Adieu. Et elle disparut. Le fils de R/hanah mourut en nourrice. Quand la fille fut assez grande, elle fut rendue à Zou-Chark; c'était Bilkis. Bilkis fut d' une hœtité merveilleuse, d'une sagacité rare,. d'une pénétration et d'une intelligence extraordinaires. A la mort de son père, elle s'empara du trône et se déclara souveraine. Male une partie seulement de la nation la reconnut; l'autre partie proclama roi Bnou-Akh-el-Mélik, homme pane pudeur et sana conscience. Il abusa bientôt de sa puissance. Tyran débauché, il outrageait et déshonorait toutes les femmes qu'il pouvait enlever à ses sujets. Le peuple se révolta, et plusieurs fois, mais en vain, tenta de le chasser. Bilkts, indignée de tant de crimes et de hontes, résolut de débarrasser l'Yémen de ce prince. Brou-Akh avait d'abord demandé la main de Balkamah, et il avait été refusé... Mais un jour elle lui fit savoir, avec les précautions convenables de la part d'une femme, qu'elle consentait à s'unir à lui... Elle se rendit auprès de BnouAkh, au milieu d'un cortège nombreux et brillant. Le mariage fut célébré avec toute la magnificence des rois. Le soir, après la cérémonie nuptiale, Bilkis enivra le prince, lui truelle la tête , et, profitant des ténèbres de la nuit , sortit et retourna à son palais. Au jour, elle appela les vizirs et les grande de la cour de Baou-Akh. Lorsqu'ils furent rassemblés, elle leur exposa ce qu'elle avait fait, leur reprocha leurs honteuses complaisances pour le roi, leur lâcheté à venger les outrages dont il les avait abreuvés, à venger l'honneur de leurs femmes. Et elle ajouta : • — Mandenaul, ehoislemzevons un autre roi. — Nous ne voulons pas d'autre souverain que toi, die, rent-fis; et MUS te jurons obéissance. Bifide régna avec gloire, et son peuple fut heureux. Un jour par semaine elle rendait elle-même la justice ; elle recevait toutes les plaintes, toutes les requêtes, jugeait tous les différends, condamnait toutes les injustices, tous les méfaits. Placée derrière un grand rideau d'étoffe légère, elle voyait tout sans titre vue, et répondait à tous. Lorsqu'elle avait terminé, elle rentrait dans son palais, et se tenait enfermée par delà sept portes , au septième appartement. Le trône où elle siegeait aux jours d'appareil, avait trente coudées de haut et quarante de large; il était d'or et d'argent, orné de pierreries, de perles, de rubis, d'émeraudes, et seutenu sur quatre principaux montants de rubis et d'éesentedes. VII. lat huppe arriva. En peu de temps elle eut franchi l'espace et Mirai , espace de trois jours de marche. qui pépies gelé

Bilkts était couchée au fend de p oil palais, eu septième appartement. Lés sept portes étaient fermées: Elle en avait pria les clefs, selon son habitude, et les avait mises sous sa tate. Au haut de Tamis:ment était une petite ouverture donnant du côté de l'Offl, Aussitôt qu'y venaient briller les premiers rayons du Weil, Bffids ets prosternait à terre et adorait l'astre levœt. La huppe va pour doucement la lettre sur la gorge de la reine encore endormie, puis retourne se placer à l'ouverture de l'appartement et la ferme en œ tenant les ailes étendues. A son réveil, is ue IPIrPrisse lit la lettre et reste plus stupéfaite encore, Elle convoque les grands de la cour, leur raconte le fait et leur demande ce pensent. Mitla toue s'en réfèrent à la sagesse de la reine, à eon Jugement, et protestent de leur dévouementniour elle, nide, qui savait quelle est la puissance des presents sur un 10, propose d 'en envoyer à Salomon. — Car, dit-elle, il nous faut le mettre à l'épreuve, rocounattre s'il est réellement prophète, ou s'il est seulement roi. S'il est roi , il inepte cos présents et n'entre pas sur nos terres; s'il est prophète, il refuse ; car il lui suffit que nous embrassions ses principes. De plus, j'essaierai la pénétration de son regard. Bilkis fit donc choisir cinq cents. jeunes garçons qu'elle revêtit d'un splendide costume de jeunes filles ; des bracelets d'or, des colliers d'or, des pendants d'oreilles relevés de pierreries. Ils reçurent de magnifiques chevaux, ornés de selles et de brides couvertes de gemmes et d'or, parés de housses de soie.. Puis , cinq cents jeunes filles sous le costume de jeunes garçons, montées sur des chevaux ordinaires et vêtues de cafetans et de ceintures simples. Elles portaient chacune deux grandes briques, une en or et l'autre en argent. Il y avait en présents pour Salomon, une couronne chargée de perles et de pierres précieuses, du musc, de l'ambre, de l'alp e odorant, une botte renfermant une perle vierge, non percée; et enfin une gemme traversée d'un trou ondulé et tortueux. Tout cela fut accompagné d'une lettre : o Si tu es prophète, devine quels sont les envoyés que je » t'adresse ; déclare ce qu'il y a dans la botte avant de » l'avoir ouverte ; perce, toi-même, une perle d'un trou o droit et régulier ; et passe un fil date une gemme ayant s un trou tortueux. s L'ambassade se met en route... La huppe part aussi et va tout raconter à Salomon. A l ' instant même, le fils de David donne ordre de couvrir un espace de sept parasanges avec des briques d'or et des briques d'argent, et d'élever sur chaque côté un mur à crêtes découpées 1 une en or, l'autre en argent, alternativement, dans toute la longueur du mur... De chaque côté on attache toutes sortes d'animaux domestiques ou sauvages ayant chacun leurs crèches, et faisant leurs crottins sur l'or et l'argent. Quant à la route , Salomon avait ordonné de laisser vides le nombre juste de cases pour les briques qu'apportaient les Yéménites. Les envoyés de Saba , à la vos de tant d'opulence, demeurèrent stupéfaits, ébahis. Ils remar qu èrent sur la route les endroits où il manquait des briques. Ils craignirent qu'on ne les accusât d'avoir enlevé celles qu'ils apportaient, et ils les déposèrent dans les cases vides. Arrivés ensuite devant Salomon , ils lui remirent la lettre de leur reine. Il demanda la botte, et annonça ce qu'elle contenait; puis il consulta les Ms et les djinn afin de savoir qui passerait le fil dans la pierre gemme, et qui percerait la perle. Ils ne purent répondre. Mais les chaïtân (satana ou démons) amenèrent deux petits vers; l'un prit un cheveu dans sa bouche et le passa dam la pierre; Feutre perça la perle. Ensuite, Salomon fit apporter de l'eau à tout le cortége eabéen ; tous se lavèrent. Ceux qui se versèrent de l'eau d une main sur l'autre avant de se laver le visage, furent les jeunes filles; ceux qui se lavèrent de suite la face, sans se verser de l'eau sur les mains, furent, pour Salomon, les jeunes garçons.

consigna auprès d'elle une nombreuse légion de djinn, ins, chaYtân, qui servaient de gardes à la reine. Salomon regagna ses états. Mais tous les mois, il allait passer trois jours à Mareb ou Saba. Il eut un fils de Bifide; mais ce fils vécut peu de temps. ix. Puis Salomon mourut... Quand la mort le saisit, il était debout, appuyé sur un bâton, et il resta debout. La face da prophète semblait être encore alors la face d'un vivant; on ne se doutait pas qu'il fût sans vie. Il demeura ainsi près d'une année, toujours debout. Après ce tempe, les vers et les mites avaient criblé le bâton, qui se brisa, Salomon tomba, et seulement alors on s'aperçut qu'il était mort. x. Sept ans et sent mois après, Balkamah mourut. gœ corps fut transporté à ladmour (PalMyre), Où il fut inhumé. Le lieu du tombeau de Balliiimall resta ignoré Ilffl'aux tette du kalife El-Oualtd qui succéda à son père , pan 88 de l'hégire (commencement du huitième Mède de l'ère chrétienne). envoya son gis Abbé à Palmyre, avec Aboudit AbouMoka. « Pendant notre séjour dans cette , la pluie tomba avec abondance et forma autour de Palmyre une sorte de torrent qui déplaça une immense quantité de terres. Ces bouleversements et déplacements de terrains mirent à découvert un cercueil de soixante coudées de long. Il était en pierre jaune comme du safran. On y lisait . cette inscription : o Ici repose la vertueuse Bilkis, épouse de Salomon ., fils s de David. Elle embrassa la vraie foi la dernière nuit de o la vingtième année du régne de ce prophète; il avait épousé Bilkls le dixième jour du mois de mobarrem (premier » mois de l'année musulmane). Elle expira le deux du mes » de rabt (troisième mois de 'année), vingt-sept ans après ID que Salomon fut monté sur le trône. Elle fut inhumée, de » nuit, Boas les murs de Tadmonr. Nul ne sait l'endroit de sa sépulture que ceux qui l'y ont déposée. » e Nous levâmes le couvercle du cercueil, et nous vtmes un cadavre d'une apparence de fretcheur telle qu'on eût dit qu'il était le lentement depuis quelques heures. Noua écrivîmes au kalife notre découverte. Il noue répondit qu'il fallait laisser ce cercueil à la place où nous l'avions trouvé; il le fit enfermer sous un mausolée de pierres dures et de marbre, s Avis aux voyageurs : N'oubliez pan de retrouver le tombeau de la reine de Saba; n'oubliez pas d'envoyer l'inscription tumillaire à l'Institut, académie des inscriptions; là on lit et même on comprend toutes les langues, surtout celles qu'on ne commit pas. Pensers.

VIII. Les Sabéens repartirent avec leurs présents. Ils racontèrent à Balkamah tout ce qu'ils avaient vu et entendu. Et elle s'écria : « Il est vraiment prophète. s Quelques jours après, elle se mit en route, avec une suite nombreuse et brillants, escortée d'une immense armée... Salomon averti, déploya toute sa magnificence. Les génies, les ins, les chaTtœ , craignant qu'il ne se laissât séduire par les charmes de sa majesté sabéenne, proposèrent de préparer, pour la recevoir, un palais merveilleux dont le sol de la cour serait en cristal le plus limpide , et au-dessous duquel on ferait arriver une eau pure et claire, peuplée de poissons et d'autres animaux aquatiques. Le. but, dans cette sorte de ruse ou d'enchantement, était de faire apercevoir à Salomon les jambes velues de la prie cesse, et, par là, de le détourner d'un amour qui, en le conduisant au mariage, leur donnerait peut-être ,- dans les enfants, de nouveaux maltres dont ils auraient à redouter la puissance absolue. Le palais fut construit... La reine arrive. En entrant, il lui sembla qu'elle allait mettre le pied dans de l'eau, et elle releva sa rnbe. On vit les jambes velues de la reine. Salomon surpris ne la reçut pas avec moins de politesse, de dignité et d'éclat il sentit son cœur s'émouvoir... Bientôt le désir de s'unir à Bilkis tourmenta le saint prophète. Mais l'idée du poil aux jambes de la Sabéenne lui inspirait quelque répugnance... Enfin l'amour triompha ; Salomon prit Bilkts pour femme. • Le mariage consommé, le prophète apprit à sa nouvelle épouse les principes de la vraie foi religieuse , et ainsi nids devint musulmane (I). Ensuite il la renvoya à Mareb; il (1) Quiconque • en la vraie fol, la fol an vrai Dieu unique, Juge Parafe de Malsomet,• nossulman, ou set entré dans le Oen de Pur

Bibliographie. Expédition deus les parties centrales de l'Amérique du Sud, de Rio de Janeiro à Lima, et de Lima ou Para, exécutée par ordre do gouvernement français pendant les années 1843 à 1847, sous la direction de Bramas de Castelnau.—Paris, 1850. Bertrand, 53, rue Saint-André-des-Arts. Lee journaux du monde entier ont parlé de la grande expédition scientifique faite pendant les années 1843 à 4847 dans les parties les moins connues de l'Amérique du Sud, SOUS la direction de M. de Castelnau ; l'Illuttrntion, comprenant Pinter« d'actualité qui s'attachait an retour de M. de Castelnau, ouvrait la première (en septembre 1547, dans les numéros 239 et 243 du IO• vol.) ses colonnes à un damné de cet intéressant voyage, dont la publication que nous annonçons aujourd'hui était, depuis Ce temps, impatiemment attendue. Cette relation est le résultat d'un travail considérable que M. de Castelnau adresse à son éditeur de Balgia où il réside comme consul de France, et auquel il s'est livré avec ardeur malgré toutes les difficultés qu'il a rencontrées, difficultés qui ont eu surtout pour cause le défaut, à chaque instant ressenti, des documents principaux du voyage perdus, avec l'infortuné M. d'Osery, jeune et savant ingénieur qui faisait partie de l'expédition. Quoi qu'il en soit, on peut certifier que bien peu d'ouvrages offrent encore autant de faits nouveaux et de renseignements curieux que celui dont il s'agit. M. de Castelnau et ses compagnons ont, à diverses reprises, parcouru des régions que nul Européen n'avait encore visitées, et font connaltre une foule de peuples dont le nom même est nouveau pour les géographes; dans celte relation intéressante le savant trouvera de nombreux documents sur la géographie, la physique du globe et toutes les parties des sciences naturelles; le négociant, des renseignements nouveaux sur les productions et le commerce de l'Amazone et de ses immenses affluents; l'homme politique, des chapitres intéressants sur l'histoire des républiques fondées à la suite du démembrement des anciennes colonies de l'Espagne, sur les pro-

ductions de l'Amérique du Sud en espèces métalliques et en diamants; et enfla l'homme de monde, non-seulement de l'ins-

truction, mais encore un plaisir véritable, les scènes de la vie

sauvage sur l'Araguay, au milieu des tribus qui n'avaient jamais vu de blancs, les marches de la caravane dans le désert, la description de la république féminine de Santa Cruz de la Sierra les grandes scènes que la nature présente sur les sommets glace; des Andes, les moeurs des habitants de Lima, les terribles aventures de PUrnyale, toue ces objets présenteront à cette dernière catégorie de lecteurs l'intérêt du roman le plus animé. Cette histoire du voyage formera de cinq à six volumes in - a' du prix de 7 fr. 50 c. dont le premier est en vente, et les quatre on cinq autres seront publiés successivement de trois en trois mois; il sera publié plus tard le prospectus de la partie scientifique, qui se composera d'un volume in-folio d'itinéraires et de coupes géologiques représentant une étendue de plus de 2,000 lieues à travers un continent inconnu. G. F. Ainsi Jésus, au dire des musulmans. n'était qu'un musulman; anal bien qu'Abraham, Isaac, Jacob, etc. — hen veut dire abandon et réel,. patios à la volonté , aux ordres et à la révélation directe de Dies y c'est l'éternelle religion, exiMant par conséquent avant la mission du Prephète on Mahomet qui fut chargé de la promulgation darda".


L'I

LLUSTRATIOU, »MAL LINIY8Rsa.

diallenarier messes impeesetee due blases m.

Palierelekten na allieramnell 4830. misses de kami et ès Osasse dee *Mes. Lejeune sucre plus loup que Ise nulle au commencement de ce 'mois, deviennent plus courts à la lin. C'est le 119, époque où le soleil pa pe par l 'équateur, que l'éplité a lieu. La diminution définitive dans la dur* des joliet eitt de une heure 48 minutes , dont 43 minutes le matin, et une heure 3 Minutes le soir. Le soleil, pendant tonte la durée de ce mois, pues au méridien avant le midi moyen, L 'intervalle, qui eut de 6 se-

e e

Mamers, 'ours étoile du soir, ut Nome aulne Nes pour les pli ne [ mole précédent ; ne donnerree-neee IlpreMM de Cadrât ta pins grand laterulle entre ase emelt« erds?nille était encore de près rhum 4 « , 'est plue que de 9 minette le 80.haute (IN minées) le %ou, milité« à lire étoile du air, N du soleil pour qu'Il devienne «Ne de l'ustentr mes supprimons douesuai son orbite apparente. Ses é. psou urement est toujours direct.

*Indu M 1 e, casstamment en augmmtent, et attela 9 minutes 511 secondes le 80. Le hauteur maximum da soleil soden« de l'horizon diminue de 4 te MM dans le cours de os mois; elle était de 49e 5W le . 84 mit; elle ne sera plus que de 38 a IV le 30 septembre. y a nouvelle lune le 6, premier quartier le 49, pleine lune le 24, et dernier quartier le 28. La lune sera pet de Mercure, de Mars et de Jupiter le 7; de Vénus le 9; de Saturne et d'Uraeus le 23.

Mars, étoile du soir, comme les antes, est milmé d'en mouvement direct. Use coudas plus tôt que Vines, st per ent est perdu dans lie repos du eidell, de tQe sorte ;Mut inutile de douer te trace de am mouvement sur la «Ne oéleste. Jupiter est lui-mime perdu danois, du soleil coucieent preeque en à» tempe que Mose cm autre dam ,les derniers jours du mois. Saures et Uranus continuant à marche, pour skiai dire, de «narre, se lèvent tous deux à 4 4 miaules mires d'intervalle, Saturne avant Uranus; tous desii boat mimés d'un mouvement rétrograde, et, paraissant de bonne heure sur l'horizon, se montrent pendant toute la nuit. lm N" des 80 mars et 27 avril, page 207 et 271, font voir laure orbites apparentes. Nophino suit son mouvement rétrograde (Voir le N a du 30 mars, page 207), ll se lève le Pr 1 61. 21" 24° du soir; le 45 à 5 a 36"; le 4 « octobreseptembre à d a 35". Il passe au méridien, à ces trois dates, respectivement à 142 48 . du soir, à l0 59° et à sh 68 . . Sa hauteur maximum au-dessus de l'horizon, lors de son passage, est de 30 . 58' le l tembre, de 30° 47' le 4 5, et de 30 . 40' le 4" octobre.er lep-

ellata DO 3001, Douée DB LA «urdu DI LA LUN11, MUS DU MU W BD comma Dis mem.

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avons dit le mole dernier (Voir le N 388, pag. 79) qu'il n'y avait pas de !angiom e' possibilité ad'observer les éclipse, des satellites de Jupiter. Quant aux occultations d ' étoiles, elles seront au nombre de trois seulement, savoir:

e 10 11 19 18 14 15

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op,

par F. Albano, 2,000 fr. '• la Sainte Vierge auprès du palmier, par B. San-Marin,, 28,000 fr.; l'un des fils de C08108 de Médicis, par A. Bronzino, 10,000 fr.; Jésus-Christ, par A. Carrache, 4,600 fr.; la Sainte Vierge avec l'enfant, par le même, 8,000 fr.; vue de Venise, par Canaletti, 3,850 fr.; deux pareils sujets, par le même, 6,100 fr.; Saint Luc, par Carlo Dolci, 11,800 fr.; La Sainte Vierge, par le même, 3,800 fr.; SalarJoseph, par le Guide, 3,800 fr.; Sainte Madeleine, ouvrage attribué au même, 4,800 fr.; Sainte Catherine, par Guerchin, 20,300 fr.; Sainte Madeleine, par le même, 2,000 fr.; Tarquin et Lucrèce, par Giordano Lum, 3,100 fra Bisara et Jahel, par le même, 2,900 fr.; la sailies7ramille, par L. de Imola, 8,920 fr.; Saint Sébastien, bar B. I, 14,800 fr.; la Sainte Famille, par le même, 31,000 fr.; Catherine, per le même, 14,000 fr.; portrait d'un capitaine portugais, par G.-B. feront, 4,800 fr.; Saint Augustin, par H. Perugino, 14,800 fr.; la Sainte Famille, par le même, 47,000 fr.; portrait d'une dame, par Palma, dit le Vieux, 7,800 fr.; portrait d'une jeune Mie, par S. del Piombo, 7,000 fr.; le Christ an tombeau, par le même, 59,200 fr.; one Bacchante par Alesgendre Varotari, dit Parksenine, 4,000 fr.; portrait de .1. -P. Parmi, attribué à Repliai, 6,000 fr.; la Sainte Famille, par

0,080 fr.; portrait de Salemr, par le même, 32,000 ./ la Sable latellie, par A. del Sarto, 17,000 fr.; la einte Vierge, parie MM, 80,300 fr.; la Sainte Vierge avec l'enfant Jésus, par S asso-Ferrato 6,000 fr.; tate Madeleine, par B. Schiclone 5,400 fr.kP n Verdit, 20,000 fr.; Triomphe de la Relent,par le na, 000 fr.; Triomphe de la Science, par le même, 12,000 fr. e de Trente, par le même, 2,60o fr.; Mou« Magot, par Vie, 4,900 tir.; Entes Gan-

gers, attribué au même, 2,900 fr.; la Colombine, par Léonard de VInci,..80,000 fr.; Léda, par le même, 39,000 fr.

Ancienne école hollan*ise: Portrait de J, Pellicorne et de son fils, par Rembrandt, dt portrait de madame Pellicorne et de sa fille, par le même, 60,400 fr.; Moulin .h eau, par elobbema, 54,000 fr.

Ancienne école flamande : Le Cadet donnant les clefs à saint

Pierre, par Rubens, 38,000 fr.; le Trinité, par le même, 5,500 fr.; le Denier de César, par le même, 17,eop fr.; Chasse aux Sangliers, par le même, 40,q00 fr.; Henri de Vicq, par le même, 14,050 fr.; Marie de média», par le même, 7,020 fr.; l'Archiduc Albert, par le même, et la reine Isabelle, par le même, 10,400 0.; Philippe Le Roy, par A. van Blok, et madame Le Roy, par le même, 127,200 fr.; Marin Pepin, par le même, 9,800 fr.; Sainte Madeleine, par le même, 5,000 fr.; la Sainte Vierge, attribuée au même, 2,800 fr.; Neptune et Amphitrite, par .1. Jordaens, 3,800 fr.; Fête flamande, par David Totem, 94,600 k.; Reps &impétra, par G. Coques, 14,400 fr.

Reale moderne : Vue de79Mitte , par À. Schelfbent , mea fr.; Vue des environs *Mord= , par le saline, fr.r Vue de Harlem, par le men», 1,600 0.; Vue 2.1 00 fr. d'une côte, par le même, '1,220 fr.; un Marché aux poissons, par P. van Schendel-Schmidt, 2,660 f r.'• sujet historique Ue ,r par le m arne ; 1,750 fr. ; la Chapelle do Windsor, par H. Sebron, 2,450 fr.; la Somnambule, par le même, 00‘ fr.; Vue de le mer, par J.-C. ' Schotel, 6,500 fr.; Eau dormante, par le même, 8,950 fr.; pareil sujet, par le même, 4,320 fr.; pareil sujet, par le même, 5,000 fr.; Eau courante, par 10 même, 4,360 fk.; Après la tempete , par le même, 4,400 te, Tue d'une côte, par le même, t,ime fr.; Vue d'une côte avec bétail, par Ch. Tub:Mien, 1,020 fr.; pareil sujet, par Edmond Tschaggenz , 1,700 fr.; pareil sujet, per le même, 1,700 fr.; Troupeaux, par B.-J. Verbaeckhoven, 8 200 fr.; Paysage avec bétail, pue le même, 2,590 fr.; Vue d'Italie, par le meure, 8,140 fr.; Eau dormante, par A. Waldorf, 9,620 fr.; Fluide la mer, par le meme,3,1pe fr.; pareil sujet, par le 900 0; Intérieur d'4ti église, par le même, 1,080 0.; Portrait de J. Wappora, par van dei Won«, 6,000 fr.; Lance XI de France, par le

32 ■ °fa iseur, 12 ao Capriterne.

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Les troll immerelone se feront pu le bord obscur de la lune , et les émersions par le bord éclairé.

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Ancienne école italienne : Le Triomphe de Vénus sur la mer,

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4.Stitsw

Celte vente, commencée le 4 6 août, continuée le l'Y et le 9, avait produit, après cette dernière journée, une Somme de 2,374,788 fr., non compris les 40 pour 0/0 que les achetours sont tenus d'acquitter en sus du prix d'adjudication pour les frais de vente. Noua donnons la liste des ouvragea les plue remarquables :

Nous

Remarque.

Le rapprochement et l 'entrelacement mutuel des courbes du lever et du coucher n'est pas moins remarquable ce mois ci que le précédent. Parmi les planètes il n'y en a qu'une seule (Jupiter) qui ne se lève pas ou ae ee couche pas dans les premières heures de la soirée; encore cette exception, relative au lever de Jupiter, n'a-t-elle lieu que pour les cinq derniers jours du mois.

même, 4,220 fr. ; LeanilUe du distillateur, par D. Wilkie, 20,200 fr. Statues et bustes en marbre ; L'Ange da mal, p ar Hwead e, 6,000 fr.; l'Amour chrétien, par L. Rayer, pêcheur, 7,200 fr.; Geneviève de Brabant,4,400 fr,; le Fille du 4,400 fr.; filéopetre mordue par la vipère, par E. Simonie, 4,000 fr.; Ive, par J.A. van der Venue, 4,650 fr.; une jeune Fille jouant aven un papiln, par Meules Geerts, 4,050 fr.; une Nymphe, par Cartellier, 000 Dessins : Têtes d'études Raph aël , 3 750 a fr.; d 'un h o me sur Page , par, lepar m ême , 6 ,40 0 f,r pivote portrait Erlah c , par Léonard de Vinci, 16,000 fr.; Tête d'étude d'une Madone , par Raphaël, 3,400 fr.; le Christ au tombeau, par le men»; 13,800 fr.; diverses Etudes , par le même, 3,020 fr.; l'Anneuelation de le sainte Vierge, par le même, 3,180 fr.; Plafond, par le même, 2,100 fr.; Figures faisant paille du tableau du Jugement naivereal , par blieheL.Inge 1,400 fr.. la Rés urrection, par le marne, 1,500 fr.; la Mort ' de Phaéton, par 4 même, 1,820 fr.; le Songe de michel,,enm, attribue I te -mem; 2,400 0.; deux laudes, de Léonard de Vinci, 3,080 h. Figue d'étude de saint Jean, par le Corrége, 2,240 fr.; le Christ sur le croix, par Miehel-Ange, 0,000 fr., L'empereur de Amuie a payé, entre autres, deux tableaux de Velasquez la somme da 38,1150 narine; avec les fraie, 90,000 Le roi de Hollande ne les avait payée que 21,000 0. fr. Le marquis de Hertford e payé encore plus cherque l'empereur ; a acquis, par exemple, deux portraits de Van Dyek pour 140,000 0. Le roi de Hollande ne les avait payés que 84,000 fr. Le Musée du Louvre a fait deux Famille du Pérugin, et un portrait acquisitions : une Sainte par Rubens. Les tableaux modernes se sont très-bien vendus. Lee meilleurs ont été achetés par M. Peseatore de Paris, qui assistait la vente, et à qui on doit de voir rentrer en Fiance plusieursà toiles de nos meilleurs peintres.

l

Nous publierons la suite de ces bulletins, ont une importance très-bien compris° diej artistes et qui dpe matou de tableaux.


L'ILLUSTRATION , JOURNAL UNIVERSEL.

f 44

W. le Comte «le Chambord à Wleabade n. M. le comte de Chambord , qui a choisi pour sa résidence à Wiesbaden l'hôtel Duringer, après avoir donné audience à ses amis, travaillé avec son conseil, parlé à tout le monde avec une prévenance dont on se plaît à rendre le meilleur témoignage, paraît quelquefois en public. C'est ordinairement devant le Cursaal , magnifique dépendance de l'éta-

grand et superbe morceau de piano par l'air de Vive Henri IV! salué, ajoute-t-il encore, comme l'air national, par une triple salve d'applaudissements. A la sortie du concert, M. le comte de Chambord a été comme porté en triomphe et les cris de Vive le roi ont éclaté avec énergie. Notre correspondant a relevé les noms de tous ceux de nos compatriotes qui ont visité M. le comte de Chambord à Wiesbaden ; la

blissement des bains, que le prince se dirige avec sa suite; c'est là qu'on accourt pour le saluer des cris qui expriment les sentiments de ses nombreux visiteurs. Le correspondant qui nous adresse le dessin représentant une de ces manifestations nous rend compte d'un concert donné le au Cursaal , et auquel M. le comte de Chambord a assisté. Sa pré-

liste est longue en effet, et c'est le motif pour lequel il ne nous est pas possible de la publier, malgré tout le plaisir que nous serions assuré de faire à ceux qui figurent glorieusement-sur cette liste. Cependant les plus remarqués et les mieux accueillis de ces visiteurs, quoiquetous aient été bien accueillis, ce sont les paysans bretons, avec leurs costumes pittoresques et leur vive et ferme allure, qui a frappé tous

sence y avait attiré un nombre considérable d'auditeurs. Le concert était donné par M. Cuvillon, avec son ami M. Codine. M. de Cuvillon a joué l'air : 0 Richard I d mon roi/ avec une grâce et une expression parfaites. Notre correspondant ajoute que M. le comte de Chambord n'est pas aussi abandonné que le dit la chanson. M. Codine a terminé un

ceux qui les ont aperçus à leur passage à Paris, et dont les journaux de Bruxelles font en ce moment des récits pleins d'admiration. Nous avons vu nous-mène ces figures originales où se peint un caractère franc, décidé, et tout à la foie naïf et doux. Nous avons eu l'honneur également de rencontrer six ouvriers de Paris au retour de Wiesbaden; M. Jeanne était le plus beau des six.

.Correapondance. Un de nost bondés de Fontainebleau nous adresse la lettre suivante : n Mosanes,

Lis shownastssts à L'ILLUSTRATION suit emahq sist he l" Septembre Soicstash thwtasowsehts .emst sunth s's3 oht 'an't/Sh listarctvsthos Sana Vessoh Ms I »mol, s'ah/muss eus Mentiras hs'ss amies ass Dinthtsvs hes Pegu th ôta Ifesseethts, — ou won« franco us bots sueseis, 4 VOT&M A. LE CHEVALIER et C. Tas Ilhtbsturs , N° 60.

L'examen sérieux de la situation qui nous est faite par la nouvelle loi de la presse, et après toute recherche de la combinaison la moins onéreuse à nos abonnés, nous a décidé à fixer ainsi les conditions de notre abonnement pour revenir : Trois mois, 9 francs ( comme avant la loi): — six mois, 48 francs; — un en , 36 francs. — Pour Paria comme pour les départernenla.

» Votre dernière note sur le Musée de Versailles m'engage à vous faire part de ce que j'y ai vu récemment. J'y guidais un étranger dont l'étonnement était grener de la négligence des employés. Autrefois les stores étaient manoeuvrés de manière à préserver les peintures de l'action du soleil et à adoucir le jour. Maintenant ce n'est plus cela. Dans plusieurs pièces j'ai vu nn soleil ardent frapper de tgtfte sa forge sur les tableaux, sans qu'on se mit le moins du in oitle en peine de les préserver. » Il ne faut donc pas s'étonner des détériorations que vous signalez. » Il y aurait aussi à demander pourquoi les galeries de MO sont fermées sous prétexte de réparations que l'on ne fait pas , dit-on. » Mais Versailles n'est pas le seul musée menacé de destruction. Notre forêt aussi est un musée, et on la traite comme telle. Lisez, monsieur, lisez, je vous en prie, le journal que je vous envoie, et• venez-nous un peu un aide. C'est votre cause, c'est celle des artistes et des gens de goût qu'il s'agit de défendre. » Si, ce qu'à Dieu ne plaise, Fontainebleau yetis est inconne, interrogez notre chère Illustration, tome VI, n' 141, interrogez les peintres, dites-leur qu'au 15 octobre prochain il plaira à l'administration couper, raser le Bas-Bréau , et vous entendrez un choeur nourri d'imprécations contre nos barbares I » Veuillez, Monsieur, me croire, etc. » Cu. H. » Cette lettre était accompagnée d'un numéro de Indépendant de Seine-et-Morne du 25 août, journal publié à Fontainebleau, lequel contient, exprimé avec le sentiment d'un artiste indigné, le tableau des destructions déjà consomméea,une protestation contre l'annonce des destructions prochaines dont on menace la forêt de Fontainebleau. Nous regrettons que la place nous manque pour citer cette page d'une colère éloquente, mais qui ne sera peut-étre pas comprise de ceux qui commandent.

EXPLICATION DU DERINBS RÉBUS.

Ne méprisez pas un conseil salutaire. On s'abonne directement aux bureaux, rue de Richelieu, n.60, par Penvoifranco d'un mandat sur la poste ordre Lechevalier ou près des directeurs de poste et de messageries, des principaux libraires de la France et de l'étranger, et des correspondances de l'agence d'abonnement. PAULIN. Tiré à la presse in

que de Pion rainas, Paris, te , rue de Vaugirard.


L'ILLUSTRATION,

pour Paris, 3 mois, 9 fr. — 6 mois, 18 fr. — Lin an, 36 fr. Prix de chaque Ne . '15 c. — La collection mensuelle, br., 2 fr. 75. Ab.

SOBEIRAZILM.

Histoire de la semaine. — Télégraphe électrique sous-marin entre Douvres et Calais. —Travaux publics à Paris sous le gouvernement de Louis-Philippe. — Courrier de Paris. —Navigation aérienne par M. Penn. — Chrofugue musicale.—Voyages aux sources du Danube, du Ehbne et du Rhin. — Voyage dans Paris, la Bourse. — La vingtième réunion de l'associa, lion britannique pour l'avancement des sciences à Édimbourg. — Considérations sur le magnétisme animal et sur le somnambulisme. — L'ère des Césars, par M. &m'eu. — La Californie. — Correspondance. Gravures. Portrait de M. le comte de Chambord. — Vue de Claremont; Vue de Frohsdorf. — Système de navigation aérienne par M. Potin. — Vestibule du palais de la Bourse; Salle d'audience du tribunal de commerce; Vue intérieure de la Bourse. — Album du collégien, 31 gravures par Bertan. — Maison en for pour la Californie. — Rébus.

Histoire de la semaine. Le retour de M. le Président de la République, à la fin de la semaine dernière, en supprimant„ dans nos journaux les bulletins qiirtnii;_ ' daient compte de tous les incidents du voyage, a mis fin également aux commentaires, contradictoires comme les récits eux-mêmes, qui accompagnaient sous forme de démentis le sens que chacun, selon le parti dont il est l'organe, donnait à ce qu'on appelle les faits, comme s'il y avait des faits. Il n'y a vraiment que des conjectures, des sujets de dispute, des arguments de rhéteurs composés pour exercer la faconde des journalistes et flatter les goûts très-divers de leurs lecteurs. Un fait ne Be prête pas à tant de significations. A force de donner ce nom à tous les commérages, à tous les canards, aux on dit, aux calomnies même de la crédulité, de l'intrigue et de la passion , le mot n'a plus de sens ; un fait n'est plus un fait. ll y a des actes, mais cela s'exprime en deux mots. Voici un acte : M. le Président de la République est parti le 42 août, il a visité nos départements de l'Est; il est rentré à Paris le 29 août. En voici un autre : M. le comte de Chambord a séjourné du 10 août au 30 août à Wiesbaden, où il a reçu ses amis; il a quitté cette résidence pour retourner à Froshdorf, sa résidence habituelle. Et celui-ci : Le roi Louis-Philippe, doijt nous avons annoncé la mort, a été inhumé lundi 2 septembre dans la chapelle catholique de Weybrige, où il restera déposé jusqu'à ce qu'il puisse être transféré dans la sépulture de Dreux. Jusque-là (ceci n'est pas un acte mais une . résolution sujette à retour), la reine Marie-Amélie et ses enfants continueront à habiter le palais de Claremont. Madame la duchesse d'Orléans vient de louer une maison dans le village d 'Esher, distant de Claremont d'un quart de lieue, afin (c'est le motif de l'acte) de n'être plus séparée de la famille de ses fils. Il y a des lecteurs néanmoins qui aiment l'histoire écrite de cette tacon; ce sont ceux qui disent que toute l'histoire de nos soixante dernières années est dans la table générale du Moniteur, et le siècle de Louis XIV dans la gneeite de Dangeau. Cette opinion est respectable, mais

N° 393.— VoL. XVI.— Da Vendredi 6 en Vendredi 13 septembre 1850. Bureaux r rue 'Richelieu, 00.

elle n'est pas difficile. Nous allons tâcher de la satisfaire en nous abstenant de toute expression de notre sentiment particulier sur les actes. Le 3 septembre, à neuf heures trois quarts, le Président de la République, accompagné du ministre de l'intérieur et des préfets de la Seine et de police, est parti pour Cherbourg. Les préfets de la Seine et de police ont accompagné le Président jusqu'aux limites du département. Le Président de la République a dû arriver à Meulen vers une heure et demie ; il séjournera trois jours â Cherbourg au lieu de deux. ll ne rentrera donc à Paris que le 13 septembre et non pas le 12, comme on l'avait annoncé d'abord. On a aujourd'hui, jeudi, des nouvelles de la réception faite à M. le Président de la République depuis Paris jusqu'à Evreux. Ce sont les bulletins qui recommencent. Le Fire-Queen, yacht à vapeur anglais, a été armé en

Ab. pour les dép. — 3 mois. 9 fr. —6 omis, 18 fr. — Us ut, 38 fr. Ab. pour tétrauser, — 10 fr. — 50 fr. — 10 fr.

commission temporaire pour transporter environ cinquante élèves du collége Royal naval à Cherbourg, afin d'y être témoins de l'inspection de la flotte française que doit passer le Président de la République. Le steamer Lightning doit aussi porter à Cherbourg le vice-amiral sir Thomas Cochrane et plusieurs autres officiers supérieurs de l'armée navale. Les noms de ces messieurs ont été envoyés officiellement aux autorités-de cette ville. De leur côté, les lords de l'amirauté se rendront dans cette ville sur le Black-Eagle, et coucheront à bord de ce steamer. Le spectacle que va offrir la ville de Cherbourg à ses nombreux visiteurs sera des plus splendides. Il y aura , indépendamment des grandes évolutions de l'escadre, un combat naval dont les diverses péripéties vont exciter l'enthousiasme des curieux. L'illustration offr ri a, selon ses moyens, les scènes les upolugs opaiotta d roes mbies om re ddeam caisseptedctàan clot e.em serviteurs de la famille d'Oeiétteal ?IO les noms sont rapportés dans natte '10.. téressa nt du Journal des Débats du I septembre, ont été à Claremont rendre un dernier hommage à la mémoire du roi. e L'émotion a été vive et profonde, dit ce journal, quand la reine, suivie de tous ses enfants, s'est avancée pour faire le tour du cercueil et y jeter l'eau bénite. Tous les regard_s, émus et pleins de larmes, se sont fixés respectueusement sur cette sainte et noble princesse, qui porte avec tant de courage et avec une si céleste résignation de si grandes inforLa tunteos. m be dans laquelle le cercueil est enfermé, est un monument fort simple, recouvert d'une longue et large pierre adhérente par le côté de la tête à la muraille et supportée aux pieds par deux colonnettes. Au-dessus de la tète, près du mur, sont gravées en relief les armes du roi, surmontées de la couronne royale, et an-dessous de l'écusson est gravée en creux l'inscription suivante : DEPOSIVE LACENT SUB 110C LAPIDE, DONEC IN PATRIAM AVITOS INTER CIPIRRES, DEO ADJUVANTE, TRANSFEBANTUR, RELIQUIeE LTJDOVIC/ PRILIPPI PRIME, PRANCOROM /OMIS, CLAROMONTII, IN BRITANNIA , DiE D AEOFCUUNSCTI A AUGUSTE XXVI ANNO DOMINI MDCOCL, ETATIS LXXVI. Requieseat in place. Un service a été célébré à Bruxelles avec solennité en présence de la famille royale et des personnes les plus considérables réunies dans cette funèbre circonstance. Paris enfin a eu, avec moins d'éclat, ses prières mortuaires. M. le général Changarnier a fait dire mercredi une messe à cette intention dans la chapelle des Tuileries. Une messe a été également célébrée à Neuilly, et les jour» peux d'Amiens rendent compte d'une


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cérémonie consacrée au même deuil dans la cathédrale de cette ville. M. le comte de Chambord a donné, à l'occasion de la mort du roi Louis-Philippe, une marque d'un grand goût, Avant son départ de Wiesbaden, il a voulu qu'u n service solennel fût célébré en sa présence pour le repos de l'âme de son auguste parent. Il a revêtu des habillements de deuil, et a fait inviter tous les Français présents à Wiesbaden à assister, en costume, à celte cérémonie funèbre, qui a eu lieu le 30 août. Le 34 août, M. le duc de Bordeaux a quitté Wiesbaden. Avant son départ, il a réuni une dernière fais les Français qui étaient venus lui présenter leurs hommages, et il leur a dit entre autres choses « J'ai parlé à plusieurs d'entre vous. Je leur ai parlé en n particulier, je leur ai dit mes idées, je leur ai fait connais tre mea intentions, mes volontés; je leur ai désigné les s hommes qui ont ma confiance , et la ligne qu'ils devaient s tenir. Soyons fermes sur les principes et conciliants avec » les personnes. Je vous en donne l'exemple. » Le prince se rend à Lintz en passant par Francfort , Nuremberg et Ratisbonne. M. le duc de Bordeaux s'arrêtera quelques moments à Lintz chez l'archiduc Ferdinand d'Este, oncle de madame la duchesse de Bordeaux, avant de se rendre à Frohsdorf. Parmi les actes officiels du gouvernement de la République, on a remarqué la circulaire du ministre de l'intérieur aux conseils généraux pour les inviter à se préoccuper de la situation financière des départements. La circulaire ne contient aucun avis relatif à 1 émission des vœux politiques, et les journaux comptent en ce moment, avec une certaine curiosité, ceux de ces conseils qui expriment des vœux de ce genre, surtout en ce qui concerne la révision de la Constitution. Ces derniers sont en ce moment au nombre connu de vingt-quatre. Le Bulletin des Lois a publié le raine jour, 28 août, un règlement d'administration publique pour l'exécution de la loi du 15 mars 1850 sur l'enseignement, et un décret portant nouvelle organisation de l'Ecole spéciale militaire ; et le Moniteur une circulaire adressée par le ministre de l'instruction publique aux recteurs des nouvelles académies, et qui a pour but de les guider dans l'application et l'exécution de la loi sur l'enseignement. —Une mésintelligence d'une haute gravité s'est manifestée cette semaine dans le parti catholique. Elle a éclaté dans un mandement de monseigneur l'archevêque de Paris, à l'occasion des écrivains laïques qui traitent des matières ecclésiastiques et qui prétendent à diriger l'autorité religieuse. La pastorale contenait un supplément à l'adresse du journal l'Univers, qui a reproduit la censure de l'archevêque dans les termes du plus profond respect, mais en annonçant que sa soumission provisoire ne serait définitive que si te saintsiége confirmait la sentence. On attend l'arrêt. — Les nouvelles d'Afrique, en date du 25 août, font connaître l'état des choses sur la frontière du Maroc : e Les affaires de la frontière marocaine sont toujours dans la même situation, et, bien que les hostilités aient cessé, rien n'est moins sûr que la tranquillité chez nos voisins. » Les dernières nouvelles de l'ouest font connaître les tentatives infructueuses d'El Guennaouï, pour vaincre la résistance des chefs des Beni-Snassen. Les négociations entamées par les personnages religieux du pays n'ont pas eu un meileur résultat. La question est toute personnelle au caïd d'Ouchda; les tribus protestent de leur soumission à l'empereur, mais refusent formellement d'obéir à l'agent qu'il a choisi. s Les bruits de son rappel à Fez s'accréditent de plus en plus. On va même jusqu'a désigner pour son successeur SiMamida qui a déjà commandé à Ouchda et qui, par la sympathie ' qu'il trouve dans le parti angarie, est plus que tout autre à même de ramener le calme dans cette partie de l'empire. n En général, des deux côtés on attend avec impatience la fin de la lutte. n Le rapprochement que peuvent ifaire les Marocains de leur situation et de celle nos tribus excite encore ce désir : chez eux, l'anarchie, la misère et une autorité impuissante; A quelques lieues plus loin, l'ordre et la sécurité. s Dans la province d'Alger, à part quelques coups de main infructueux tentés sur nos tribus de l'Oued-Sahel par le chérif du Djurjura, Moula-Brahim, le calme n'a pas cessé de régner. Les derniers renseignements annoncent que ce chérif, repoussé par les Cheurfa qu'il avait attaqués et après avoir perdu dans le combat un de ses partisans, a dû se retirer dans la partie la plus reculée des Bani-Mellikeuch, out il est presque abandonné. » A Constantine on signale de nouveaux actes de brigandages commis par les Hudjedj, -fraction insoumise des lAr, Me. Ces hardis coupeurs de routes portent la terreur ug, toutes les communications de Sahara. n Des goums s'organisent à Biskara et à Bogher pour les poursuivre et en tirer un châtiment exemplaire. » — Le différend entre l'Autriche et la Prusse, relativement à la convocation de la Diète, est toujours le motif d'un échange de notes diplomatiques. L'Autriche a accédé au protocole de Londres relatif aux duchés de Schleswig-Holstein. Le grand-duc Constantin do Russie est arrivé le 23 août au soir à Copenhague, chargé de féliciter le roi Frédéric VII, au nom de l'empereur Nicolas, sur le gain de la bataille tlietedt. Le grand-duc a dîné le 24 avec le roi, les ministres et les diplomates étrangers. Il a quitté Copenhague le 26 pour se rendre aux bains de mer de Doberan. De La il compte aller rejoindre la flotte russe dan3 le voisinage de Kiel. — Le Journal de Reine annonce l'arrivée dans cette ville de M. Pinte , président de la chambre des députée du Piémont, à la tête d'une nombreuse députation.

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L'ILLUSTRATION JOURNAL UNI VERStI.

On annonce que la nouvelle organisation des États pontificaux est Mute prèle et qu'elle paraîtra très-prochainement. Le consistoire pour la nomination des cardinaux aura lieu dans la première quinzaine de septembre. Les prélats qui seront revêtus de la pourpre romaine sont au nombre de treize. Il y aura trois cardinaux français : les archevêques de Reims, de Besançon et de Toulouse; trois cardinaux allemands : l'archevêque de Cologne, l'archevêque d'Inspruck et le primat de Hongrie; deux cardinaux espagnols : les archevêques de Séville et de Tolède ; un cardinal anglais, M. Wiseman; un cardinal napolitain, M. Coaenzi, et trois cardinaux romains : M. Fornari, nonce apostolique à Paris; M. Roberto Roberti , vice-président de Rome, et M. Peel, évêque de Gubbio. — La malle des Indes a apporté des nouvelles de Bombay du 25, et de Calcutta du 44 Juin, ainsi que les correspondances de Chine du 23 juin. Les nouvelles des Indes ont peu d'importance. La retraite de sir Ch. Napier, commandant de l'armée anglaise de l'Inde, continuait à Âtre regardée comme certaine; il comptait partir, dit-on, en novembre. Les correspondances de Chine offrent également peu d'intérêt. La mission du sloop anglais de S. M. le Regnard avait beaucoup ému la population chinoise. On n'avait d'ailleurs aucun renseignement certain sur cette expédition. Le bruit courait à Shang-Haï que le Reynard avait eu à essuyer le feu des Chinois dans les parages de Tien-tain. On ne sait pas encore le résultat de la communication entre les autorités chinoises et le nouveau gouverneur de Macao, M. da Cunha. On dit que ce diplomate e l'ordre de demander la cession absolue de la péninsule de Macao aux Portugais, et l'éloignement de tous les postes chinois à une certaine distance; il demanderait aussi les frais de la présente expédition , qui se compose de trois petits bâtiments de guerre ayant à bord 1,000 hommes de troupes. Cette force est jugée insuffisante pour le cas où ses demandes ne seraient pas agréées. — Le cabinet du président Fillmore a été modifié ainsi qu'il suit, en conséquence de la démission de deux de ses membres, MM. Rates ht Pearce : secrétaire d'État, M. Webster; secrétaire du trésor, M. Corvin; secrétaire de la marine, M. Graham ; directeur des postes, M. Hal ; secrétaire de l'intérieur, M. MacKennon ; secrétaire de la guerre , M. Conrad; attorney général, M. Crittenden. — Des lettres de Washington à la date du 42 août annoncent que le président, ayant été averti qu'il se préparait une seconde expédition contre Cuba, avait prescrit les précautions les plus sévères. Le différend avec le Portugal a été terminé à la suite d'une conférence entre le ministre portugais à Washington et M. Webster. Il s'agit de l'affaire du bâtiment le Général Antstrony, laquelle remonte à 4842. Elle est remise à l'arbitrage du roi de Suède. — Les Mormons américains dont on a parlé il y e quelques mois dans l'Illustration, ces fanatiques ou ces fripons dont on a semblé rire depuis la fondation de leur secte par le fameux John Smith, font tous les jours des progrès progrèssinguliers et réels. On écrit de New-York, à la du 46 juillet, que le nouvel État de Deseret, fondé par les Mormons, sur les bords du grand lac Salé, est dans la situation la plus brillante, et que tous les jours de nouveaux adeptes viennent se joindre ei cette confédération armée, indépendante, régie par le principe de l'unité moparchique , et qui semble destinée à concentrer et absorber tout ce qu'il peut y avoir ou se former plus tard aux États-Unis d'éléments antidémocratiques. Les Mormons de Deseret, après avoir établi une banque qui proepere , bâti de beaux édifices et même organisé un théâtre, viennent de créer une université dont le chaneelier (car les Mormons affectent de reproduire les termes et d'emprunter les titres monarchiques) a récemment donné le programme, publié par les journaux américains. Cette pièce n'est ni sans mérite ni sans portée. Les universitaires mormons créent une école normale destinée à l'instruction des maîtres. Tout élève paresseux sera inexorablement renvoyé. Da nouvelles traductions des œuvres classiques seront exécutées par les Mormons et imprimées au sein de l'établissement môme. Les savants de tous les pays sont invités à venir diriger les études de Deseret ; et, comme pour reprocher aux Américains du Nord leur préférence marquée pour les travaux matériels et les études applicables aux intérêts de la communauté, des émoluments considérables sont assignés aux professeurs. ie

Télégraidae électrique soue-marin. Voici quelques détails curieux pour l'histoire d'une des plus magnifiques applications de l'électricité dont nos jours sont témoins': Les opérations pour êta mmunication au melon d'un télégraphe électeilaMe entre Bretagne et le continent ont commence le n7 eofit dans le e Douvres. A une Ileum, le etuanser Goiiatia, chargé de tous les appareils nécessaires et monté par un eipapage de trente hommes, sous la surveillance du directeur Reid, cl hambre des Communes, et de MM. T. Crampton, C -I \V n, ingénieur s civils, était prêt i prendre la mer. Entre tee x roues du bâ t iment émit disposé un tambour de ta pieds de long sur 7 de diamètre, pesant 7 tonneaux 17,000 luire) et solidement fixé; sur ce tambour était enroulé un Ill métallique enveloppé d'uqe gaine de gutta-percha et d'une longueur d'environ 30 milles. Le cap Grillez , le point 4u continent le plus rapproche de la côte anglaise entre Calais et >otage°, et que l'on veut relier à noire Ile , en est séparé par lute distance de 21 milles ; de sorte qu'il restait 9 milles de il anaducteur pour compenser le défaut de tension. Ou avait calcule que l'on ferait ci.' milles en dévidant le di mé attique que de i jumelles de plomb d'un poids rie 20 a 25 livres auraient entrahré au fond do la mer. En outre, , le capitaine Bullock , du steamer de S. M. PletrIgeon, avait fait jalonner une ligne droite

attUnt que possible au moyen de bouées surmontées d'un pa. vition, et il devait suivre l'expérience sur son bateau à vapeur es qualité d'allége. Tout était prêt ; les fils conducteurs de leur point de départ, placée sur le quai du port, traversaient le cap, d'où ils descendaient par une pente de 194 pieds au-dessus du niveau de la mer, lorsqu'une forte boule étant venue à s'élever, les ingénieurs ont pensé qu'il ne serait pas prudent de tenia l'entreprise, et l'opération a de être ajournée. Toutefois, dee expériences faites sur Une petite échelle (1 mille) démontrent dès à présent que le procédé que l'on a adopté est praticable. — Le Times du 28 août donne les détails suivants Sur la Compagnie du télégraphe sous-marin : C'est, dit-il, une société en commandite anglo-parisienne, dément autorisée par les deux gouvernements. Elle aura peudant dix ans l'exploitation exclusive de la ligne qu'elle établit, et ses actionnaires ont souscrit un capital de 10,000 liv. sterl. (250,000 fr.) pour dépenses provisoires. Le ministre de l'intérieur et plusieurs fonctionnaires français et étrangers ont visité le point où duit aboutir le télégraphe et témoigné le plue grand intérêt pour la réussite de l'entreprise; en Angleterre, PAme muté, le bureau du commerce, les cinq ports, ont donné toutes les autorisations nécessaires et offert leurs services à la Compagnie. 11 parait cependant que lut promoteurs de ce projet ont de faire certains avantages au gouvernement français pour obtenir le décret qui consacre pour eux le privilège d'exploitation. »

Travaux publics à Parla SOUS LE aimes eu ROI LOUIS - PHILIPPE.

Nous empruntons au Journal des Débats la liste suivante des travaux d'embellissement et d'utilité exécutés aux frais de l'Etat , de la ville de Paris, de la liste civile ou des particuliers avec le concours de l'un des trois, pendant le règne du roi Louis-Philippe Sept ponts ont été jetés sur la Seine : ce sont les ponts du Carrousel, des Invalides, de la Réforme, de la Cité, de l'Arden'. clé, de Bercy, et les passerelles de Constantine et de Damiette. Huit quais ont été construits : ce sont les quais de la Grève, des Célestins, de Plie Louviers, Pelletier, de la Mégisserie, Na. poléon, Saint-Bernard et Saint-Charles. Toutes les anciennes églises ont été restaurées et embellies; Notre-Dame-de-Lorette, Saint-Vincent-de-Paul, Saint-Denis-duSaint-Sacrement, le teniple de la Madeleine ont été achevés et décorés avec magnificence; Saint-Philippe-du-Roule a été trèsagrandi, la restauration de Notre-Dame commencée. La colonne de Juillet, place de la Bastille, le palais d'Orsay, le palais des Beaux-Arts, Pliôtel-de-Ville, le puits artésien de l'abattoir de Grenelle, l'institution des Jeunes-Aveugles, sur le boulevard des Invalides ; l'are de triomphe de l'Étoile, l'Ecole Normale, le collége Sainte-Barbe, le collége Rollin, l'hôpital de la Clinique, les embarcadères des chemins de fer de Rouen, de Strasbourg, d'Orléans, de Sceaux, la galerie de minéralogie du Jardin des Plantes, les Champs-Elysées, la place de la Concorde, la Chambre des anciens députés, la Chambre des anciens pairs, le séminaire Saint-Sulpice, la mairie du I i • arrondissement, deux prisons rue de la Roquette, la canalisation de la Bièvre, les archives de la Cour des comptes, celles du ministère de la guerre, l'Ecole des Ponts-et-Chaussées, l'Ecole Polytechnique, la aserne des Céleatins, deux abattoirs aux porcs, la bibliothèque Sainte-Geneviève, le marché de la Madeleine, le Collége de France, la Manutention des Vivres, quai de Billy, la galerie d'Orléans, au Palais-National, ont été construits ou achevés. Les Archives nationales, toutes les mairies, tous les marchés, tous les hospices et hôpitaux, les Tuileries, le Louvre, le PontRoyal, le pont des Tournelles, le pont aux Doubles, toutes les barrières, tous les ministères, les Sourds-et-Muets, les Gobelins, les Invalides ont reçu leur part d'agrandissements, de restauration ou d'embellissements, ainsi que le Panthéon et le palais de l'institut. L'hôpital Louis.Phi lippe, sur les terrains Saint-Lazare, l'agrandissement du Palais-de-Justice, l'amélioration de la Seine pour la navigation, le tombeau de l'empereur aux Invalides, l'agrandissement et la réorganisation du Conservatoire des Arts-et-Métiers ont été commencés sous ce règne, ainsi que la prison modèle cellulaire, l'église Sainte-Clotilde, place Belle-Chasse, et la fontaine de la place Saint.Sulpice. L'obélisque de Louqsor, apporté d'Egypte, a été dressé sur la place de la Concorde, la statue de l'empereur sur la colonne Vendôme, celles de saint Louis et de Philippe-Auguste sur les colonnes de la barrière du Trône. Les fontaines Richelieu, Molière, de la place de la Concorde, des Champs-Elysées et de l'avenue de l'Etoile, de la Pitié, ont été achevées sous ce règne, et toutes les autres restaurées ou embellies. Louis-Philippe a créé au Louvre le musée français, le musée espagnol, le musée Slandish , la chalcographie, le musée de la marine, le musée des plâtres, le musée algérien et le musée dit assyrien. C'est soue ce règne que le musée de l'hôtel de Cluny et celui du palais des Thermes ont été organisés et ouverts. Sous ce règne encore, 121,065 mètres de conduites d'eau ont été placés Bous les rues; l i tas bornes-fontaines ouvertes, 65,031 mètres d'égouts construits, avec 90,190 mètres de trottoirs, enfin 170,370 mètres de rues couvertes en chaussées bombées. La Gallé, le Théâtre-Historique, le Cirque des Champs-Elysées, le Theatre-Beaumarchais ont été construits et ouverts de 1830

IBIS.

k Dans 11 a banlieue et dans les environs, Paris a été fortifié d'une enceinte continue de 40,000 mètres de développement, précédée de dix-huit forts détachés. L'hôpital de Charenton a dé reconstruit, la cathédrale de Suint-Denis restaurée; Versailles et ses musées, Fontainebleau, Saint-Cloud et Compiègne ont occasionne à la tinte civile des dépenses qu'on évalue à plus de 30 millions de francs. Courrier de Parla. Vous connaissez le mot de Féletz à propos de Geoffroy : « Dire, redire, se contredire. o L'observation est juste et le reproche l'est beaucoup moins. Les redites, les contradictions, comment s'y soustraire ? Feuilletoniste qui divague ou chroniqueur qui bat la campagne s'abritera toujours der-


L'ILLUSTRATION, JOURNAL UNIVERSEL. g

cy

fière la parole du moraliste : r Je rends au public ce qu'il monde lui en aurait gardé le secret. Il est donc vrai, let ou m'a prêté. • lions valent le tee qui est vt ■ rend, ■ ivut de imbiber tard les plus beaux ballons crèvent, et pourtant on avait ai on erDu Mites I une fois de plus, notre semaine en est rée en vertu duquel aucun eu aucune orne, pro ■ elbc dem bien gonfle celui-là. Tant de soins, une audace si grande, pleine; c'eut la marche du monde et des petites ou grandes entre, dia e, chanson el romance, ne pourra etre exeat* un courage si aveuee et l'admiration reste muette, l'enchroniques. Voilà bien des siècles que l'humanité rabàche, thousiasme s'éteint, les recettes baiment et on abandonne le dans une éunion publique qu'avec le sien de roulante er, Il faut s'y résiper. le visa, c'est un MM.. Il faut retourner le mot de etitarte spectacle. C'est beau, c'est hardi et c'est neuf, répète la En dehors de la p et dviurece: itulei. pu tique, n'est pal de notre CornPe' eyent, ils chanteront. Ibeemarcbse, foule, mais àpot bon? Cette étonnante hardiesse est une tance, al voila Pu ttttsaillant , iditairm nemen t maagn Poiti ta tavl_eo hardiesse Inutile. Vous montrez à tout le monde un chemin la nouveauter Le Tbéltrefrarmais a repris le Mani de .vous a il e; trouver.... quoi ? où personne n'est tenté de vous suivre, et tel est le plus Figaro, et la les chemine de fer, Jek Folle journée à été accueillie par des ' grand péril qu'offrent ces exercices à ceux qui s'en mêlent : 4 ;rem étend indéfiniment su Conque raikenablem Vive satin «Meure tranchés;, un jour vient et tria-promptement où le public s'aperçoit M Aces courbés BOUS son niveau, ce n ' iller° en" encore la et même brutale,. mais temps naet-il pu tdet bien u nit n'a plus rien à faire de l'aéronaute, et ha journaux qu'ai douane elle-même s'incline, les tend d'autres crudilM? Voilà vele MW , MW diserts'ont plus rien à en dire. et plue mie le Mariage de Figaro n'est plus amide comme rament, les peuples featendaena, no h oltM sep l a Au Contraire, on parle beaucoup et on parlera moere plus ler; t chant; voilà que Parie donne le main 4 er114 ; lui 0 P6' et c'est le plus grand malheur qui pie mener . d'une invention miraculeuse, contestée hier, incontestable chair hier son premier train de plaisir. Lee envient! de Sauf la prodigieuse dépense daspnt faite aujourd'hui, la télégraphie électrique. Le fil conducteur dason auteur, Paris, c'est maintenant la France entière, et la >teigne, et qui était en fonds, nous confessons notre Mi au con Grimiez a traversé la Manche victorieusement, et l'Allemagne jusqu'à la Sprée, en attendant mieux. Ne nitration pour ce chef-d ' désormalt la France donne la main à l'Angleterre, Puisse œuvre de maltes s Je ne suis pas parle-t-on pas d'un train de plaisir jusqu'à Constantinople? tenu, disait Be l' amitié étre perpétuelle et ne pas tenir à un fil, Nonobstant aUMOIChala de foire use comédie qui rem aller et retour : deux cents francs, tout compris. rablale qui les sépare, Londres et Paris, unie comme les jus fsem arcebleeérai euelsea.uO Cependant le vrai Parisien, celui du dimanche, n'a pas trneecon e nais tre saiii e taitm 8i is is nt arostioesptiècleue'" mieux animais, peuvent échanger de leurs uouvellea à toute quei porta ai haut le nom de l ' perdu ses vieilles habitude.; nutilise le wagon à sa Maniére, auteur, on croit emmure les moheure du jour et de la nuit. L'entretien a déjà commencé, ditbile& de l'écrivain qui l qui est la bonne manière, il aime savoir où il va et où il 'honorent moiaa. DOM ce on , entre les deux gouvernements. —Comment vous pansuccès d ' entliouslatimo populaire, une circonstance semble étrange, est sûr d'arriver è peu de fraie, Aux touristes hardis, aux vous? — Very well, et voua? — Tout doucement. — Ahl politiques aventureux ,il abandonne les vertes rives du Rhin mémo après soixante ana d' éditer-immole, c'est qu'il fut yes, c'était le constitution, etc. — L'entretien dure encore allemand ; les bords !Muria de la Seine lui suffisent. Sa Forêt suscité, protégé, confirmé et accru par oeux•le »MM qu'il a au départ de ce courrier. Demain la Bourse entre en conNoire, c ' est la foret de Saint-Germain; ma villes thermales, frappée. Le roi et ses ministres mirent l'interdit sur la pièce; versation, les cours voleront d'un parquet à l'autre avec la malt l'entouruge de la reine et les courtisans le AM; jouer ce sont Enghien et Patay. Et vraiment, au bout de sa prorapidité de la pensée, on pourra s'enrichir ou se ruiner dans et ib l ' applaudirent avec passion. Ce brillant accueil ne fut menade imilecomotive autour du mont Valérien, il peut se la même seconde à cent lieues de distance, n'est-ce point d'ailleurs que le confirmation de l'ovation faite à l'ouvrage vanter de n'avoir pas perdu sa tournée. Il a vécu, il a marprodigieux? Les joueurs innocents sont Immolés à s'amuser ché en pleine poésie, celle des châteaux et des souvenirs; il dane vingt lectures particulières. Le mot de l'énigme est comme les autres, et déjà le club des échecs de Londres e a côtoyé l'histoire ; dans les clairières des parcs seigneupoulette° là. Indépendamment des portraits soulignée par envoyé un défi aux habitués du café de la Régence. l'auteur qui était le lecteur, et où chacun était reconnu par riaux, il a revu des ombres illustres ; son imagination s A côté de ces miracles de la science, on ne croit plus aux rhabillé toutes sortes de beaux fantômes. Le chêne qui s 'intoua (vieux trait de comédie commun è tous les tempe), les phénomène naturels. Le Constitutionnel lui-même s'est démésaventures d' Almaviva touchaient sana doute, tsar leurs cline, la tourelle riante, la cloche du village, les ruisseau, cidé A nier l'existence du fameux serpent de mer qu'il a el jaseurs, autant de fanfares qui lui chantent le passé. Toutes allusions, à un prince du sang, détesté de la cour. C'était sa Couvent pêché dans les eaux du béotisme parisien, et qui ces pérégrinations allemandes et anglaises, où passent et go chronique secrète mise en Scène, Comment expliquer, sinon fit sa fortune à l'égal du roman-feuilleton. A défaut de quelpar cette conjecture, l'éclatante protection dote la reine et le confondent comme dans un rêve les hautes cathédrales, les que reptible présentable, il met en scène les pensionnaires comte d'Artois couvrirent le Manage de Figaro. Le clergé villes peintes, les forêts qui ondoient, les monts sourcilleux d'une ménagerie fantastique. On n'a jamais livré plus résoet les mers à porte de vue, valent-ils bien ce petit panse dostigmatisé sous le masque de Basile, les parlementaires flélument son monde aux bêtes. Il couvre ses canards d'une mestique, ja promenade du Parisien le dimanche, extra tris dans la personne de Bridoison, et le fantôme d'une répeau d'ours et les lâche sous ce nouveau travestissement mu nis. Ajoutes eu charme des souvenirs splendides ou gravolution sociale évoqué par Figaro amusaient beaucoup a la poursuite de braves gens inoffensifs. L'autre jour, il enmoins la cour que les diurAces d'Almaviva joué par une cieux l'information présente, qui l'augmente parfois en mafermait un lion dans la cave d'un cabaretier de la Rapée dont soubrette, et criblé d'épigrammes par son valet. Ensuite nière de contraste. Devant Auteuil, nier aux poètes, l'étranl'animal aurait brisé toutes les futailles. Les journaux graves, Beaumarchais pouvait très-bien sonner le tocsin de la révoger ou le Parisien distrait demande le nom de la célébrité dont la morte saison est venue, répètent à l'envi cette hislution, sans y croire et sans la désirer; car il avait l'égoïsme du jour qui donnera au village un lustre nouveau, et natutoriette de loup-garou. Une autre fois c'est la statue colosdes satisfaits. Ses colères étaient celles de la vanité ; il ne rellement on lui nomme le maire de l'endroit, M. Musard. sale de la Bavière à laquelle le journal podagre attelle sa qu'à son bien-être et n'avait qu'un culte, celui de ea Ici c'est Chaville et le domaine de Louvois, agrandi par un rédaction, et l'épreuve faite, il conclut qu'il faudra seize personne. dentiste connu ; et là-bas Suresnes, le Suresnes de Colbert, mulets pour la traîner.« Chaque orteil, dit-il, a un demi-mètre. Encore une fois cette reprise e été froide, et ce n'eut pas Encore dont le propriétaire actuel est un célèbre... vendangeur. Au Dans la tête monstrueuse deux personnes pourraient comabsolument la faute des cornéliens. Les audaces de Beaubas de la côte, une maisonnette riante encore dans sa vémodément Mer à table et le nez abriterait facilement un marchais ne sont plus celles qui touchent le public, et son tusté, sous le pampre qui l'égaie, fut la demeure de Chaumusicien. e Un musicien! c'est imprimé. Le Constitutionnel esprit dépayse un peu ses interprètes. Cette prose turbulieu-Lafare ; et elle n'a guère changé de mains, puisque c'est pense à tout, c'est un raffinement à la Néron qui ne festoyait un cabaretier qui l'occupe. lente a beaucoup perdu de son éclat, et le sel s'en évente jamais qu'en compagnie de quelque joueur de flûte. sur leurs lèvres. Ces messieurs y introduisent des contre0 vallée de Tempé-Montmorency, magnifique fief des Parmi les phénomènes am:quels on ne croit plus, il faut sens de langage, et ces dames y ajoutent des anachronismes Bouchard qui y giboyaient aux passants, si l'on en croit citer un prétendant tenu pour mort depuis longtemps, et de costume, ce qui est plus véniel. Sauf M. Samson, Figaro l'histoire, une féodalité plus éclairée veille sur vous aujourqui vient de ressusciter d'une manière bizarre. Sous le titre assez authentique, et sauf M. Geffroy, dont l'intelligence est' d'hui. Nos plus riches financiers qui l'ont découpée en villas des Prisonniers du Temple, un théâtre avait annoncé un plus grande encore que les moyens d'exécution, les autres somptueuses y offrent à l'envi une hospitalité économique à drame où figurait le jeune fils de Louis XVI qui mourait sont probablement bien loin de leurs devanciers ; il est vrai tous venants; la vue n'en coûte rien, comme on dit vulgaidans un dénoûment historique. Mais Louis XVII vit encore, qu'en ces temps-là, c'était mademoiselle Mars qui avait sucrement. Aux siècles derniers, l'idylle y fleurissait en même du moins c'est un M. de Richmond qui l'assure ; cette bonne cédé à mademoiselle Contat dans le rôle de Suzanne, et temps que la licence y prenait ses ébats. C'était l'asile des nouvelle, le prétendant la donne lui-même à ceux qui l'aumademoiselle Leverd à mademoiselle Sainval dans celui de muses et des bacchantes. La retraite du philosophe, le caraient oubliée. Entre autres objets perdus, revendiqués orla Comtesse; Bridoison, c'était Dugazon, et l'un des Baptiste, binet du savant, la petite maison de l'épicurien, tout cela dinairement par voie de réclame, on comptera désormais la Bariole, Devigny; Dazincourt avait créé Figaro avant Cars'y touchait. Depuis Andilly,, le séjour des Arnauld jusqu'à couronne de France et de Navarre. Il n'estpas probable tigny et Moeres ° , et Molé jouait Almaviva avant Damas et Stains , où mourut le président de Thou, le promeneur doit que personne s'avise de la rapporter à ce vétéran des préArmant L'ensemble était digne d'un chef-d'œuvre. Quel s'arrêter à chaque pas • ne foule-t-il pas la poussière de tendants. que soit le sort de cette tentative, le directeur du Théâtrequelqueléros ou de quelque danseuse? Eaubonne, Épinay, D'un autre côté, on déplore la disette de prétendus. Un Français est un homme de goût et de bonne volonté qu'on ne Saint-Gratien, Lermitage , Franconville, Sanois, Gennevilprocès récent a révélé un fait douloureux. Il existe en France saurait trop encourager à ressusciter le vieux répertoire. liers , passons. dix-huit cent mille demoiselles nubiles en quête d'un mari. Quant à la pièce nouvelle, Héraclite et Démocrite, on l'a Dans les temps où toutes les modes, y compris la villéLes malthusiens doivent être contents, leur système porte jouée évidemment parce qu'il faut bien jouer quelque chose. giature, s'inspiraient de la cour, la bucolique se mettait à ses fruits. On s'élève contre l'accroissement de la population; Cela est amusant comme une excuse, et la façon en est neuve la suite de celle du monarque. Sous Louis XIV, l'oeil de on préche la concentration des fortunes, et on récolte le cécomme le sujet. L'auteur a sacrifié pourtant à l'idole du jour, boeuf campe aux alentours de Versailles; avec Louis XV, il libat et ce qui s'ensuit. Le procès sus-mentionné a révélé la fantaisie, qui noua met au supplice. La comédie débute en émigre vers Choisy-le-Roi. Madame de Pompadour quitte les clauses secrètes d'un mariage d'argent, comme il y en nécrologe par la lecture d'un testament que le lecteur, qui Saint-Ouen pour Ris, le maréchal de Saxe se retire à Brama, g trop, A ce que disent les juges. Le négociateur réclamait est un tuteur, interrompt subitement. Voilà l'auditoire en le duc de Choiseul est à Vaux-Praslin, les Montmartel et les des cOntractaate qu'il a mariés une somme de dix mille francs attente et la pupille très-intriguée. Elle n'a pas l'air de comautres financiers s'établissent aux environs de Petit-Bourg. à litre d'épingles; l'engagement était formel et la justice l'a prendre le testament, dont la clause principale n'est pas trèsAprès la révolution, dont le marteau détruisit tant de bersanctionné. Au sujet de ces unions mercantile, voici ce claire. Au moment de cette rédaction hiéroglyphique, la geries, l'Empire mit tout le monde sur la route de Ruait et qu'écrivait naguère un Anglais, écrivain célèbre, qui a longvieille tante qui le formula était à l'extrémité, ou bien le de la Malmaison. Fontanes habitait à Courbevoie une matemps habité la France : « On y suppute le mariage et notaire avait oublié ses lunette. On y lègue vingt mille écus sure que le voyageur demande au passant qui lui répond l'amour; Ne roman de la vie devient une règle de trois. La à Lucite, à la condition qu'elle épousera l'un de ses deux La grande porte après M. Odry (l'admirable Odra, des Salpoésie s'en . va; tous les sentiments brillants et tendres se cousins, Héraclite ou Démocrite. Que l'héritière fasse un timbanques). Berthier à Grosbois semblait un exilé depuis transforment en spéculations, et si l'homme de commerce ne autre choix, et plue d'héritage pour elle ; si le refus pet:nient que Napoléon avait dit amicalement à Talma, au sujet de sa cherche qu'à augmenter son capital en acquérant cette mardes cousine, même résultat. C'est là une tante plus comique retraite d e Brunoy, a Vous êtes trop loin de nous. s La chandise qu'on appelle une femme, la femme, de son côté, assurément qua la comédie. Il vs sans dire que iee deux couRestepetiou remit à la mode la vallée de Montmorency se place au plus gros intérêt possible, et soigne, dès sa ving- sins , o u las cieux no se ressemblant guère. Héraclite Patent les ode à cause du voisiuge de Saint-Ouen, hobitième année, l'arithmétique de sa vie. Dans les régions plus porte le deuil d' une gaieté qu'il n'eut jamais, Démocrite a ta on d favorite célèbre, et I ou sait de combien d'hôtes élevées de la bourgeoisfe, cette tendance fâcheuse affecte pris la livrée de la sienne; c'est un costume rose - pompon illustam Mtvirons de Neuilly furent peuplés dans ces d'autres formes : spéculations financières, jeu de bourse, qui lui donne l'air du beau Léandre. Un valet maigre, esdentiste Le rêveur affamé de curiosités historiques manœuvres politiques. Telle feeme a apporté en dot à son pèce de Pierrot Baisa farine, s'associe à la fortune de ce oriet batela ge neve encore de plus grandes satisfactions sur mari les émoluments d'une1fobçtion publique. En Angleginaux, qui le criblent de gratifications par derrière. Où la rive gagebe de la Seine. Ce bout de chemin ferré qui terre, rien de semblable, et le mariage y est plus dessintésommes-nous? A le Comédie Française; n'ai-je pas eu l'honserpente vere Sceau est encadré de souvenirs. Bourg-laMea qu'ailleurs; les jeunes Anglais consultent leur cour et neur de vous le dire. La pièce est courte, mais comme la Reine et la belle Gabrielle, Chatenay-Voltaire, Fontenayle donnent à la beauté. A quarante ans, la dame au boursoirée semble longue, il faut tuer le temps, et oa soupe. Les Scarron, Aulnay-Chateeebriand; on est en pleine pléiade, geoise de Paris, qui n'en a jamais plus de trente, «watt bouchon, partis, les deux Bas-Bretons perdent le peu de A grenela, les Soudées, à Athys, Benserade à Gentilly, les finesses de la chicane; elle est capable de lutter contre cervelle qui leur reste. Démocrite e s t changé en Héraclite, Bernardin de Saint-Pierre au moulin d'Essonne, Rabelaia att un juif et d'en remontrer à un usurier; et, tandis que nous et vice versa; c'est un troc fabuleux qui date des métamorPeesbYtamee Media, Datilt temps de rentrer dansFai ie. autres Anglais nous avons loin de la cité et de ses comptoirs phoses. — Et puis? — Et puis, la pupille épouse son tuBeaucoup de bruite et beaucoup do riens. Paris ressemble notre gynécée, dans lequel nos femmes s'occupent du soin teur. Mais cet honnête homme, qu'a-t-il fait pendant deux à un débarcadère : les g al fflaent, les autres arrivent mer des enfante, de travaux à l'aiguille, de poésie et d'art, la actes?— Il a lu le testament, et il est parvenu à en déchifrepartir. Bonjour et adieu, tette est la conversation ea tee matrone iraeçaise parle, discute, achète, escompte, vend frer le sens; vous voyez bien qu'il était fort occupé. à sa plus simple expresse». Chaque maison paye son tribut et surfait; elle se jette en brave dans la mêlée des affaires, La pièce sent les pompes funèbres, et pourtantpoeullreceesst de voyageurs ami trains de lai; les exilée sont ceux qui au risque d'y perdre quelque portion de son plumage. s écrite par un vif esprit très-alerte et très-bien doué restent. Au milieu de cet allées et ventait an oublie un peu Resta à savoir ai, comme nous le pensons, notre Anglais jeux périlleux. La-verve, l'audace poétique, la grâce du lanles aéronautes. M. Poitevin vient d'accomplir sa quatrième n'a pas pris l'exception pour la règle; nos lectrices sauront gage, le trait comique, autant de qualités charmantes que ascension incognito, à ce point que s'il n'avait pas eu la bien décider. possède M. Edouard Foussier; il ne lui manque absolument précaution d'en informer les journaux par une note, tout le Autre nouveauté. M. le préfet de police, dont les que de savoir faire une comédie.

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Fidèle à toue les à-propos, l'Illustration devait ouvrir ses colonnes au souvenir des nobles exilés de Claremont et au séjour de l'hôte illustre de Frohsdorff. La fidélité au malheur et le dévouement à une cause qui n'est plus — que nous sachions — celle de la France , ont payé ailleurs leur tribut d'hommage à ces grandes infortunes devant lesquelles on ne peut ici que s'incliner avec respect quand c'est le patriotisme qui les supporte et qui doit les adoucir. Le palais de Claremont, résidence de Thomas Pelham Holles, comte de Clare, au commencement du dernier siècle, fut acquis plus tard par lord Clive, qui le fit reconstruire. La façade offre deux corps de bâtiment liés entre eux par

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un péristyle à colonnes corinthiennes faisant saillie. Un jardin abondant en plantes rares, un parc très-spacieux orné de massifs exotiques et de gazons éclatants, donnent de la magnificence à cette demeure princière. En 1816, le gouvernement anglais acheta Claremont au comte de Tyrconnel pour l'offrir au prince Léopold, qui venait d'épouser la princesse Charlotte, fille de Georges 1V, et depuis la révolution de février, le roi des Belges l'a mis à la disposition de son beau-père, le roi Louis-Philippe. Frohsdorff, résidence actuelle de M. le comte de Chambord, est un domaine de médiocre étendue, situé à douze lieues de Vienne, sur la frontière de la Hongrie. Dans l'origine, il

appartint à la famille de Lichtenstein. Madame Murat l'acquit en 1827. Quelques années après, il devint la propriété de madame la duchesse d'Angoulème, qui, après la mort de son mari, quitta Goritz et alla habiter Frohsdorff avec M. le comte de Chambord. C'est le séjour habituel du prince. Sa cour à Frohsdorff se compose d'un petit nombre d'amis : ce sont M. le duc de Levis, M. de Blacas, fils de l'ancien mi• nistre de Louis XVIII, qui fut le gouverneur du jeune prince ; M. de Nicole , M. de Villaret-Joyeuse, officier de marine distingué, et un jeune Vendéen, M. de Monty. Le reste de sa maison se compose de ses deux aumôniers et d'un médecin, M. Bougon. PHILIPPE Busorn.


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Si nos lecteurs ont suivi attentivement le résumé de l'histoire de l'aérostation que noue leur avons donné dans nos derniers numéros, ils auront reconnu que déjà de nombreux efforts ont été tentés pour faire de l ' aérostat autre chose qu'un passe- temps de physique ou un spectacle de curiosité. Mais malgré les méditations des savants, les essais aventureux des empiriques, les prix proposés par divers peuples, la science de I aérostation est encore dans son enfance. Nous ne voulons pas dire que l'aérostat, considéré isolément, n'ait pas fait de progrès : certes sa construction est perfectionnée; mais ce qu'on ne lui a pas encoredonné,c'est l'âme, si nous pouvons nous exprimer ainsi, c'est l'intelligence ou tout au moins des organes qui puissent obéir et faire obéir le ballon à la volonté qui le dirige. Et pourtant là est la question et toute la question: on comprendra en effet que si le but de l'aérostation devait être à tout jamais de s'élever dans les airs, et là, au milieu d'une atmosphère plus ou moins agitée, de se laisser aller à tous les caprices des vents, ludibria ventis, autant vaudrait rester dans son cabinet, les pieds sur les chenets et lançant par amusement des bulles de savon , exercice moins fatigant et surtout bien moins dangereux, sans être plus utile, il est vrai, que l'ascension par delà les nuages. On n'a encore que l'instrument; il faut savoir s'en servir, le dompter, le diriger enfin, sous peine de n'avoir éternellement dans les mains qu'un simple joujou d'enfant. Aussi est-ce dans cette voie que nous rencontrons tous les inventeurs; c'est à la solution de ce problème que beaucoup d'illustres rêveurs ont consacré leurs veilles, sans avoir encore obtenu les résultats auxquels ils aspirent. En dirons-nous autant de M. Pain, dont nous avons inscrit le nom en tête de cet article? Entre le gui sait et le peut" être il y a tout un monde, et c'est vers ce monde qui plane au- dessus de nos têtes que veut s'élever ce nouvel inventeur, c'est de là qu'il veut nous faire sa dernière démonstration et prouver le mouvement en marchant. Mais pour y atteindre, le`courage ne lui suffit pas : il faut que M. Petin inspire la confiance, entrains les convictions, se fasse comprendre enfin , et c'est à quoi, nous devons lui rendre cette justice, il réussit parfaitement.Aumin parmi ceux qui ont été I écouter au PalaisNational ne s'est pris à douter, pendant qu'il parlait; tant tout ce qu'il dit est logique, tant les déductions sont rigoureuses, tant les ailes ont

l'air de pousser à te ma' chine à mesure qu'Il avance dans es démonstration : si bien que si à à fin de la Manses il lui prenait fent/dei. d' annonce, que le Palais-Na nal st un immense appareil aérostatique qui ph» daim les nuages depuis le commencement de la leçon, nul ne s'en étonnerait et ne s'en montrerait elfrayé. Essayons donc, après M. Pelle, de donner à ceux de nos lecteurs qui ne l'ont pas entendu une idée des principes qui servent de base à son invention, en môme temps que nous leur montre. rons le gigantesque ap. pareil qui doit nous mettre en possession d'un nouveau monde et du chemin le plus court pour visiter l'ancien. Jusqu'à présent ceux qui ont cherché à diriger les ballons dans l'air ne se sont pas assez préoccupés des lois naturelles : cela parait paradoxal, et cependant rien n'est plus vrai. Expliquons notre pensée. Les uns ont étudié le mécanisme des ailes de l'oiseau et ont voulu l'appliquer au ballon; les autres ont pris leurs modèles dans le sein des mers, et pour eux la solution du problême a été dans la cone struction d'un immense poisson aérien; maisnul, que nous sachions, n'a E. analysé les causes du - mouvement de l'oiseau dans l'air, du poisson dans l'eau ; nul n'a reconnu , ou du moins g n'est parti de ce principe, que les corps anie mes ou inanimés ne se g meuvent jamais, à moins de la combinaison de s l'action de la pesanteur avec la résistance du mit", lieu ambiant. Telle est ") la loi dont la découverte a servi de point de départ à M. Petin ; mais il faut que l'intelligence répartisse les actions de la pesanteur, de manière qu'il y ait mouvement : il faut donc pour la locomotion un levier et un point d'appui. Nous allons voir comment on les obtient dans la navigation aérienne. — Il y a, dans la nature, deux machines simples : le levier et le plan incliné : le levier, qui , au moyen d'un point d'appui convenablement placé, transmet à unide ses extrémités l'effort qui est opéré à l'autre ; le plan incliné, qui transmet également les forces, mais en les ralentissant. Voilà donc en trois mots tout le système de M. Petin : le levier, le point d'appui et le plan — Le point d'appui est partout dans la nature : il est sur la terre pourl'homme et les animaux terrestres, il est dans l'eau pour les poissons, enfin il est dans l'air pour les oiseaux ; seulement le Créateur, dans son admirable prévoyance, a donné à chaque animal la forme la mieux appropriée au point d'appuis qui doit aider son


50 mouvement : ainsi, pour prendre nos exemples dans la même classe d'aises animés, un coq dont le pied s'appuie sur la terre a des doigts très-séparés l'un de l'autre; chez le canard, Ces doigts sont réunis par une membrane qui lui permet de trouver son point d'appui dans l'eau; et enfin Chez la chauve-souris, c'est une immense toile qui, lorsqu'elle est étendue, la soutient dans l'air. Pour le ballon, nos lecteurs n'ont pas besoin que nous le leur disions, ce point d'appui est dans l'air ; mais ce que nous leur révélerons tout à l'heure, c'est comment M. Petin établit son levier sur ce point d'appui, de manière à pouvoir marcher, progresser dans l'air. Maintenant quel est dans la nature le rôle de plan incliné? Nous avons dit qu'il transmet les forces : on peut le concevoir. sous toutes les inclinaisons depuis l'horizontale jusqu'à la verticale, et suivant chacune de ces positions,, les forces qu'il a pour mission de retenir dans leur mouvement agissent avec des effets différents. La rivière coule sur un plan incliné; elle est rapide ou lente, suivant l'inclinaison de son fond ; si on veut en obtenir un effet puissant, on construit un canal qui l'amène près de la roue d'un moulin, et une usine entière est mise en mouvement. Voici donc comment on doit comprendre qu'un plan incliné transmet une force en la ralentissant cette même masse d'eau qui se précipite en peu d'instants de deux ou trois mètres de hauteur mettrait un temps considérable à arriver au même niveau inférieur si elle continuait à couler sur le plan qui forme le fond de la rivière. Supposons un corps pesant abandonné à lui-même sur un plan incliné : dans la première seconde de sa chute, il parcourra un certain espace; puis le mouvement s'accélère constamment, et cette règle de la nature se définit en mécanique par ces mots : Les espaces parcourus sont entre eux comme le carré des temps employés à les parcourir. Il suit de là que tant qu'un corps sera sur un plan incliné, sa vitesse s'accroîtra, et que ce n'est que sur un plan horizontal que cette vitesse pourra diminuer et s'éteindre. Si nos lecteurs ont bien compris Os que nous avons tâché de leur expliquer clairement, la nature du levier, du point d'appui et du plan incliné, ils saisiront facilement ce qui nous reste à dire sur l'appareil aérien de M. Potin. Tous les corps sont pesants : ils ne sont dit lourds ou légers que par comparaison à un milieu donné. Ainsi le liége, qui est lourd par rapport à l'air, se mettrait en mouvement de haut en bas; mais étant léger par rapport à l'eau, il se mettra en mouvement dans c 'e liquide de bas en haut. Le point d'appui est une force contraire aux actions de la pesanteur réunies en un point fixe sur le levier; il suit de là que le point d'appui des corps légers est supérieur aux actions de la pesanteur, et qu'il lui est au contraire inférieur pour les corps lourds. M. Potin a voulu donner à son appareil la plus grande puissance possible, tout en diminuant les résistances qu'il devait vaincre. Ces résistances, c'est le milieu ambiant, c'est l'air. Il s'est donné une grande puissance en employant quatre ballons sphériques d'un immense volume. Or, dans la sphère la capacité croît comme le cube du rayon, et la surface ne croit qu'en raison du carré de ce rayon. Ainsi un ballon qui serait trois fois plus grand qu'un autre, ne présenterait que neuf fois plus de surface, tandis qu'il fournirait une capacité ou une puissance ascensionnelle vingt-sept fois plus grande. M. Potina, toujours dans le but de diminuer la résistance, placé ses ballons l'un derrière l'autre, et il a armé la proue de son navire d'un appendice conique, de manière à fendre l'air plus aisément. Ses ballons, dont chacun, dit-il, doit avoir le diamètre de la halle au blé de l'aria, soit 90 pieds, sont reliés l'un à l'autre par une vaste charpente de 450 mètres de long sur 65 métres de largeur où séjourneront les passagers. Au milieu de ce vaste appareil se trouvent quatre espèces de parachute, deux au-dessus, deux au-dessous du plan milieu dont voici le rôle : lorsque l'appareil quitte la terre, c'est en vertu de sa légèreté par rapport à l'air; son point d'appui est donc supérieur aux actions de la pesanteur, c'est la colonne d'air située audessus des ballons; cette résistance à l'ascension vient se concentrer en un point, centre du levier (le levier est l'appareil entier) ; alors les parachutes situés au-dessous du plan de l'appareil s'ouvrent par l'effet de la résistance de l'air et le levier est complet ; nous avons le point d'appui, le point fixe autour duquel nous devons graviter. Si le ballon descend au contraire, les parachutes supérieurs s'ouvriront et nous retrouverons encore notre levier complet. Il ne nous reste plus qu'à indiquer comment M. Petin a réalisé dans son appareil le plan incliné. La vaste charpente qui relie entre eux les quatre ballons est construite de façon qu'une partie, soit en avant, soit en arrière, puisse être mise instantanément à jour ; concevez un système de jalousies, ai vous voulez, dont un mécanisme très-simple replie ou développe les lames. Lorsqu'une partie de l'appareil aura été ainsi mise à jour, la résistance que l'air oppose au mouvement vertical ne se fera plus sentir sur cette partie mise à jour, tandis qu'elle conservera toute sa force sur l'autre partie; il y aura donc rupture d'équilibre ; le levier oscillera autour de son point d'appui; l'appareil prendra une inclinaison et s'élancera dans la direction de ce plan incliné; sa vitesse s'accroîtra et il pourra ainsi parcourir des espaces considérables; puis en refermant les lames, le levier redeviendra horizontal et usera sa vitesse sur ce plan horizontal. Cette manoeuvre, qu'on pourra répéter autant de fois qu'on le voudra, soit à l'avant, soit à l'arrière, permettra d'accélérer la marche dans les airs, et de se diriger vers un point donné. Jusqu'ici nous avons supposé que la marche n'avait lieu qu'en vertu de la pesanteur spécifique des ballons; mais il y a un autre élément dont l'aéronaute doit tenir un grand compte, c'est le vent, qui jusqu'à présent dirige à lui tout seul les ballons qu'on confie aux airs; il y a encore le cas où l'appareil sera parvenu jusqu'à la région où le milieu am.

L'ILLUSTRA'T' ION, JOURNAL UNIVEMÉL. biant sera en équilibre parfait avec la force ascensionnelle du navire aérien. Il faut alors avoir recours à d'autres machines capables d'engendrer les forces de traction nécessaires à la progression. M. Petin a établi à cet effet deux turbines horizontales qui, mises en mouvement par l'aéronaute, procurent une progression rectiligne suivant l'axe. Elles peuvent aussi être mises en mouvement par la résistance de l'air à la force d'ascension; elles transmettent alors le mouvement à d'autres hélices de traction qui sont ()lacées verticalement au quart antérieur et postérieur de chaque côté de l'appareil ; elles se vissent en quelque sorte dans l'air et aident à la marche. On comprend qu'on peut demander à ces hélices des mouvements latéraux en arrêtant celle d'un côté, tandis que l'autre continue à se mouvoir. On pourra donc, en supprimant alternativement l'une ou l'autre hélice, manoeuvrer l'appareil entier comme on manoeuvre un bâtiment. On conçoit encore que le mouvement des turbines horizontales, dont l'effet sera de soulever ou d'abaisser le navire, suivant une ligne verticale, permettra de s'élever ou de s'abaisser dans l'air sans jeter de lest ou sans perdre de gaz, seul moyen à employer pour obtenir l'ascension ou la descente, et sans lequel toute locomotion éloignée et longue est impossible à cause des déperditions continuelles des forces de l'appareil. Les hélices, mues soit par la main de l'homme, soit par une machine dont la dimension de l'appareil permet la supposition, se visseront également dans l'air qui voudrait s'opposer à la marche, de même qu'un bateau remonte un courant rapide.

Chronique musicale. La réouverture de l'Opéra a eu lieu lundi de cette semaine. Cela s'est fait presque à l'improviste, bien que les deux mois de vacances accordés par le ministre fussent expirés depuis samedi dernier. Mais cette surprise a satisfait tout le monde : l'empressement de l'immense foule qui de bonne heure assiégeait les portes de la salle le prouve de reste, et fait voir combien la réouverture de notre premier théâtre lyrique était attendue avec impatience. Jamais, en effet, on ne vit peutêtre dans Paris une aussi grande affluence d'étrangers qu'en ce moment. laisser plus longtemps les portes de l'Opéra fermées devant eux, c'est été s'exposer à leur faire croire que tout ce qu'ils ont entendu dire de la magnificence des plaisirs de notre capitale n'était pas exact ; ou bien que notre pays n'était plus en état de soutenir aujourd'hui le somptueux éclat de son hospitalité d'autrefois. Pour toutes ces raisons et d'autres encore, la réouverture de l'Opéra doit être classée parmi les événements d'une haute importance. — La soirée de lundi a été l'une des plus brillantes qu'on puisse imaginer. On donnait la Favorite, et le rôle de Léonor était, pour la première fois, rempli par mademoiselle Alboni. Le nom de cette célèbre chanteuse est un vrai talisman, capable d'opérer les plus étonnants miracles : comme, par exemple, de transporter les mines aurifères de la Californie à la rue Lepelletier, au moment où l'on s'y attend le moins. 0 merveilleux pouvoir d'une charmante voix ! Mais, quelle voix! quel charme! Entendit-on en aucun temps un gosier humain plus parfaitement doué? Qu'un acteur qui s'émeut profondément, qui s'anime, qui se passionne en scène, réussisse à faire naître, exciter, exalter l'enthousiasme d'une salle entière, c'est beau, c'est admirable, mais c'est concevab'e. Ce que l'on conçoit moins, c'est que, sans employer aucun de ces mêmes moyens, mademoiselle Alboni atteigne absolument les mêmes résultats. Elle chante, qu'on nous permette cette comparaison, à peu près comme bleu parla lorsqu'il dit : Fiai lux; elle n'y met pas plus de recherche , et cependant le public en masse, ébloui, bat des mains avec frénésie. Non, le charme de la voix n'exerça jamais un plus souverain empire, puisque à lui seul il tient lieu de toutes les qualités qu'on exige d'ordinaire dans une cantatrice dramatique. — M. Roger a partagé les honneurs de la soirée avec mademoiselle Alboni ; nous ne saurions mieux faire son éloge; tous deux ont été plusieurs fois rappelés; on leur a fait répéter la belle phrase de la fin du duo du quatrième acte, qu'ils ont dite chacun avec un talent tout à fait supérieur, quoique dans un sentiment complétement opposé. En les écoutant immédiatement l'un après l'autre, il est curieux de voir comme la même pensée musicale peut être interprétée d'une manière entièrement différente et conserver toujours la même force, la même beauté, sinon précisément le même sens. — Pour être juste envers tout le monde, nous devons ajouter que M. Barroilhet a eu, lui aussi, sa bonne part d'applaudissements; puis encore, que mademoiselle Flore Fabbri, dans le pas de deux du second acte, a littéralement émerveillé les amateurs de ballet les plus experts et les plue difficiles, par la légèreté, la souplesse, l'entrain et la hardiesse de sa danse. Quelque éclatant qu'ait été le succès de mademoiselle Alboni sur la scène lyrique française , tant dans le Prophète que dans la Favorite, nous n'en restons pas moins, après comme avant, convaincu que sa véritable place est ailleurs. Son élément, c'est le Théâtre-Italien; et c'est là que nous espérons la revoir avant peu. La salle Ventadour va bientôt rouvrir à son tour. En ce moment la composition de la nouvelle troupe italienne, qui doit prochainement nous rendre le plus élégant de nos théâtres, est l'objet de toutes sortes de commentaires. Nous ne nous en ferons pas l'écho; c'est d'autant plus inutile, que, dans quelques jours, tout le monde pourra lire en mille endroits, sur les murs de Paris, la liste entière et vraie des chanteurs qui, le 4 .s novembre prochain, inaugureront la saison d'hiver parisienne. Il va sans dire que le nom de M. Ronconi figurera en tète de cette liste. Nous som es un peu en retard avec l'Opéra-Comique. Il y a déjà qu jours que nous aurions dû parler d'un bril-

tant début qui a eu lieu à ce théâtre : le début de M. Barbot. Mais s'il n'est jamais trop tôt pour annoncer une bonne nouvelle , jamais non plus il n'est trop tard. Nous saisissons donc avec empressement la première occasion qui ee présente. M. Barbot n'est pas, tant s'en faut, un débutant comme un autre. Excellent élève de M. Manuel Garcia, c'est à lui que ce célèbre professeur à confié le soin de tenir sa classe au Conservatoire pendant son absence. Depuis deux ans il remplit avec distinction cet honorable intérim. Lee concours de chant qui ont eu lieu dans cet intervalle ont suf. fisamment prouvé que le jeune suppléant possède et transmet à merveille les savants préceptes, les belles traditions qu'il a lui-même reçus du titulaire. Ainsi qu'on devait s'y attendre, d'après cela, M. Barbot s'est montré, dès son eutrée en scène, chanteur consommé dans son art. C'est per le rôle de Lionnel dans l'Éclair, un des plus difficiles de l'emploi des ténors d'Opéra-Comique, qu'il n'a pas craint de faire ses premiers pas sur un théâtre tout à fait nouveau pour lui. Nous n'hésitons pas à dire que jamais la délicieuse romance : Quand de la nuit l'épais nuage, n'a été mieux interprétée; que la partie de Lionnel dans le charmant duo du second acte n'a jamais été chantée avec plus de goût et d'expression ; que tous les détails musicaux de ce rôle enfin n'ont jamais été plus finement rendus. Sans être douée d'un de ces timbres séduisants qui de prime abord entratnent irrésistiblement un auditoire, la voix de M. Barbot est néanmoins sympathique ; elle plaît, par sa constante justesse d'intonation, et puis encore parce que jusque dans ses demiteintes les plus délicatement nuancées on ne perd pas une syllabe, tant l'articulation est nette. Cette qualité est une des plus essentielles et pourtant une des plus rares. Un pareil début est d'un heureux augure; il ne nous parait pas douteux que M. Barbot ne soit bientôt un des sujets les plus utiles et les plus aimés du théâtre de la rue Favart. Nous entendons fréquemment reprocher à notre siècle de tourner à la tristesse, à l'ennui, à toute sorte de sentiments moroses ; ce sont là des reproches que nous ne pouvons guère prendre au sérieux, nous qui voyons combien on fait de musique de toutes parts ; à moins qu'on ne veuille prétendre que cette espèce de concert universel auquel nous assistons, en personne ou par correspondance, ne soit comme le chant du cygne de notre société, ce qu'à Dieu ne plaise. Quoi qu'il en soit, les fêtes musicales sont à l'ordre du jour.Ce ne sont plus des familles d'une même ville qui s'invitent entre elles à venir faire de la musique dans leurs salons ; ce sont des départements rendus voisins par les chemins de fer qui s'adressent mutuellement des invitations collectives ; des nations qui engagent d'autres nations à venir aussi nombreuses que possible entonner ensemble les mêmes chants harmonieux. Ce côté de la physionomie du temps où nous vivons n'est peut-être pas assez remarqué. Nous faisons aujourd'hui cette observation seulement en passant, et en manière de transition, pour arriver aux quelques mots que nous avons à dire des nouvelles qui nous sont venues d'Anvers, en même temps que celles du grand festival qui a dernièrement eu lieu dans cette ville. Au ma ment même de la grande fête anversoise, la nouvelle troupe d'opéra français faisait ses débuts et l'on applaudissait une de nos cantatrices les plus estimées, mademoiselle Méquillet. Elle a successivement chanté les rôles de Léonor dans la Favorite, d'Odette dans Charles VI, de Norme dans la traduction française du chef-d'oeuvre de Bellini ; dans chacun de ces ouvrages, l'éminente artiste, nous dit-on, a obtenu le plus éclatant et le plus légitime succès. Cela n'a rien que de très-naturel pour quiconque se rappelle avoir vu mademoiselle Méquillet sur notre première scène lyrique. Au reste, il y a plaisir à voir comme nos artistes français sont de tous côtés accueillis avec faveur. Il y a peu de jours , une correspondance de Londrès nous faisait part des succès que madame Wartel a obtenus pendant la saison dernière Partout où elle s'est fait entendre, les dilettantes anglais lui ont témoigné de la façon la plus chaleureuse leur admiration pour son talent de pianiste si remarquablement pur, élégant et sévère tout à la fois. Mais c'est surtout dans un concert donné pour les églises catholiques que madame Wartel a rencontré l'occasion d'un de ces triomphes qui font époque dans la carrière d'un artiste. Comment résister au plaisir d'enregistrer de pareils faits dans notre chronique? Aussi n'y résistons-nous pas. GEORGES BOUSOTJET.

Voyage aux sources du Danube. du Rhône et du IMM. PREMIÈRE LETTRE.

A Monsieur le Directeur de l'ILLUSTRATION. Bue, le 22 Sait 1860.

MONSIEUR , Je viens d'accomplir le voyage de récréation dont je vous avais communiqué le projet. J'ai, bu à la source du Danube; j'ai marché sur la source (glacier) du Rhône ; je me suis reposé près des sources du Rhin, et j'ai déjeuné à l'hospice du mont Saint-Gothard, dans le voisinage des sources du Tessin et de la Reuss. J'ai parcouru les Alpes le sac sur le dos et un bâton ferré à la main, bravant la pluie, la grêle et la neige. C'est un exercice salutaire, que je recommande à quiconque la santé est chère. Mettre le corps en sueur par l'action de grimper; recevoir pendant des heures entières les douches d'une pluie fine, pénétrante, glaciale; marcher dans la neige (au besoin, avec des souliers percé* descendre en moins d'une journée tous les degrés de l'échelle thermométrique, de 20 degrés au-dessus de zéro à la température de la glace fondante : cela vaut mieux que tous lei bains russes et que tous les traitements hydrothérapiqtree du monde. Depuis un an , j'étaie affecte de vertiges et je nie


L'ILLUSTRATION, JOURNAL UNIVERSEL. M'Oie net0e06 d'apepiesie; maintenant mes vertiges sont t Je ne «Mo plus aucune . apoplexie. Je =on de la Grimer comme un neuve« e de MtWeeine. Les disciples d ' Hippocrate devraient se faire aubergiste, sur le sommet deeAlpes : ce serait tout bénéfice peur les pauvres malades. Voua volai qat Ie he prêche pie Mar Mun M°1 Pourquoi tovap momie utt fait—i po eu-Mt Je serai bref sur la Suisse, paye classique dei touret», terre triviale, omnibus bila. Je aérai un pen phis long sur le Forêt Noire connue par son kirobennresser et per ses horloges de bois, et qui mérite d'être connue sous bien d'autres rapports. Mais procédons ab ove, omette les Romains dans leurs repas. Que vous dirai-je, monsieur, dee endrpits où J'ai passé en quittant Paris? Nous voyageons aujourd'hui comme les dieux «Homère. e Neptune lit trois enjabibéen, et à le quatrième il atteignit son but. s La merveille sera bien plus complète quand le système aéronautique de M. Patin acre réalisé. Les wagons ne seront pas même des couscous en comparaison des convois aériens que nous verrous pinte* A quelques milliers de pieds au-dessus de nos tètes. Tout en restant immobiles dans les régions glecées, les eéroscaphes (Je propose d'avance ce nom pour les bateaux aériens) pnerront aller aussi vite qu'un boulet de canon. C'est qu'alors la tâte, en tournant autour de son axe, voyagera pour bouts rotai-daterosi dans l'atmosphère qui n'a pas le mettre vitesse, de rotation. Un jour peut-être on organisera dee freina de plaisir qui du samedi au lundi feront le tour du Mondp. Tout cela parait sans doute étrange, chimérique, fabeletri .. Mais, quatid on songe à l'histoire de la poudre à canon et de la napée-, on devient très-crédule en pareille matière. , Revenons à nos moutons. D'abord, ce s'est que de Paris à Châlons-sur-Marne qu'on voyage comme Neptune dans Homère. Meaux, Château-Thierry, Epernay, voilà les trois grandes enjambées; à la quatrième, on atteint Crierons. Puis, de là on se fait voiturer plus loin ad La ligne de l'Est devrait être surnommée la ligne des gastronomes. La plupart des pays ou endroits qu'on traverse sur cette ligne sont marqués en gros caractères sur la carte gaseonornique que je prépare. La Brie fournil le fromage que l'empire capricieux et tyrannique de la mode ne remplacera jamais par des croquignoles. A Château-Thierry, Castellum Theodortei, commencent les vins de Champagne tant célébrés. Je m'arrêtai à Epernay pour faire, avec le docteur Belmin, mon compagnon de voyage, un court pèlerinage à Aï. Si tous les vins de Champagne étiquetés Ai mousseux viennent du coteau d'Aï le miracle de la noce de Cana n'est que de la piquette. Car on en vend (de l'aï) dans toutes les parties du monde, et le coteau d'Aï n'est guère deux fois plus grand que Montmartre. Il' est vrai que l'aï première qualité est mêlé avec des vins de Bouzy et de Verzy ; mais tous ces terrains réunis ne pourraient — on me croira sans peine — fournir aux caves de tous les cenophiles. Le coteau d'Aï, que j'ai visité jusqu'au moulin à vent, est admirablement exposé pour recevoir les rayons du soleil. Les propriétaires rivalisent de soins pour l'entretien de leurs vignes. Le terroir,qui se conserve frais pendant les chaleurs de l'été, est mêlé de beaucoup de petits fragments de feldspath et de chaux siliceuse. C est peut-être e toutes ces circonstances réunies que l'aï doit sa juste renommée. M. Jacquesson a révolutionné toute la Champagne viticole (la Champagne-Pouilleuse, désert de craie et de cailloux roulés, ne produit, comme on sait, que des moutons, fort estimés d'ailleurs, sans compter les Champenois). Avec un esprit d'artiste plutôt que de spéculateur, il a dépensé des sommes énormes pour la construction d'une cave magnifique, assez vaste pour contenir le produit de toutes les récoltes du pays. Le plan de cette cave a été à l'exposition d'industrie de l'année dernière. L'innovation la plus heureuse est le mode d'éclairage au moyen de réflecteurs métalliques, bien luisants, qui, inclinés sous un angle de éti e , reçoivent la lumière du JOUE par des puits verticaux. Ce mode d'éclairage permet, d it-on, de réaliser une économie d'environ vingt mille francs par an. M. Jacquesson est la providence d'un très-grand nombre d'ouvriers, qu'il occupe à des travaux d'une urgence souvent contestable. Mais il est exécré, maudit des propriétaires vinicoles, qui ne sauraient lutter avec lui ni par le bon marché ni par la qualité même des vins. J'engage tous les voyageurs à, visiter, à Châlons-sur-Marne, la rave de M. Jacquesson, surtout, si c'est possible, pendant un orage, lorsque les éclairs mille fois réfléchis font reluire les voûtes épaisses contre lesquelles se brise l'écho du tonnerre. A Chitons, on quitte le rail-way inachevé et on se fait voiturer, soit par e l'entreprise des martres de postes réunis n (gni devraient bien ge réunir pour soigner un peu pins leurs véhicules rapiécés), soit Or les messageries générales et nanones; déjà Isourrées de chair humaine à Paris, vous eareurent reipoir de trouver en route une niche sur rarement La trajet de Cillions à Strasbourg est donc des plus etifileyeus. Efi Met, rit dit Mitons per la porte de Strasbourg, on passe par %Maya Maromme, campi catalaunici , où les der; us Théodoric, mei nelaillà, soe heu , et les Visigoths,sous aride/tût le choc InsPâtieux des hordes d'Attila. Quanti où a vu 'IMMO - Mille qui ee déroule autour de Châlons, on 'pte que Pris de Six cent mille hommes co nprébel ont pu, an pport de SMtieÙes, s'y entr'égorger tput à leur aise. Cette attitré de Ratier» tètent& sans dente la France nier les Hune de ride Metius ibn% e e' ' de l'Itelie sufeR threepoent sa maipéri e le petit homme son petits et loutrEppli, dit pas tout è fait a Lia h ttub 4 (13

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De Cestions, la route me conduisit à Bar-leDuc et à Nam. Le voiture dee martres de postes réunis me procura le loisir d'examiner le chef-lieu de la Meuse pendant vingt-quatre beur». Je n'eus lieu de m'en plaindre. Bar est une ville tort intéressante sa paulien forte que par les Mifices curent e. L'ancien quartier présente l'aspect d ;0 est situé sur une colline escarpée, formafeintes eftitives (gneiss et granit), d'où l'on domine Ordre'. Deris ce quartier, appelé la haute villa, on twours maisons ornées de sculptures en bois crue Là nade, derrière l'église, est un espace , Ott su et à l'ouest, aboutit è des précipices. Elle rial p Mate d'ormeau à troncs épais (il y en a qui ont de 15 è iB pied. de circonférence, à cinq pieds du sol); ces arbre, Enbt Au MOMIE contemporains de René de ChàIons, tué en 4516, au siège de Saint-Dizier, et dont les cendres reposent dans l'église voisine. Le monument qui lui e été élevé se compose d'un autel en marbre noir, sur lequel est debout un squelette en marbre blanc, tenant un sablier dans la main gauche et dans la main droite une faux, symbole de la mort; des lambeaux d'aponévroses (et non pas de peau) couvrent I» os décharnés. Cette sculpture originale est l'ceuvre de Richter, élève de Michel-Ange. A l'ouest de la ville basse, qu'arrose l'Ornain, est le coteau qui produit du vin et dee groseilles renommés. Mais la plus grande curiosité de Bar, c'est 16 cefe des Oiseaux, qui est plutôt un musée d'histoire naturelle. On y va moins pour prendre le café que pour étudier l'ornithologie. Les murs, au lieu de dorures, sont garnis d'oiseaux indigènes et étrangers, artistement empaillés et rangés méthodiquement dans des ires vitrées. L'entrée de ce musée-café est gardée par erroquels blancs, rouges et bleus, qui se balancen ieusement sur leurs cordes. A l'intérieur, dans la grec e salle des billards, on voit, pratiquée dans le mur, une espère de grotte qui s'étend, à travers le plafond, jusqu'au second étage ; elle héberge quelques centaines de passereaux, qui voltigent sur les branches d'un arbre desséché, et se baignent dans un bassin alimenté par une source d'eau vive. Un réseau en fils de fer protège ces chanteurs granivores contre les chalands trop indiscrets. Mais il n'y a pas que des oiseaux : on y 'voit aussi des mammifères, des reptiles, des poissons, très-bien préparés. Le règne végétal méme a été mis à contribution pour embellir ce curieux . établissement, qui a pour fondateur un brave et intelligent ouvrier, M. Poirson, ancien cuisinier du général Excellons. Dans un an, le chemin de fer aura transporté le café des Oiseaux aux portes do Paris. Les vingt-quatre heures de loisir passées, je remontai dans le même véhicule qui m'avait provisoirement déposé à Bar. Pour aller de là à Strasbourg, on peut, en faisant un détour, passer par Metz et profiter du petit tronçon de railway terminé entre Metz et Nancy. J'ai préféré le chemin le plus direct. Nancy aurait toujours l'air d'une antique capitale si ses rues n'étaient pas si larges et tirées au cordeau : des rues tortueuses, étroites, quelque peu sales, des maisons non badigeonnées, d'inégale hauteur, avec des auvents qui permettent aux voisins de se donner la main par-dessus la tête des passants, voilà ce qui caractérise les cités du moyen fige, dont Nuremberg nous offre encore le type. La façade du palais des ancie os de Lorraine (aujourd'hui la caserne des gendarm a chapelle sépulcrale de ces ducs, pour le repos desqué r 'empereur d'Autriche, issu de la maison HabsbourgLorraine, continue à faire dire la messe; la place du Peuple, la statue de Stanislas Leczinsky, telles sont les curiosités que tous les guides-voyageurs recommandent de voir et d'admirer à Nancy. il faut y joindre les promenades et les environs, qui sont très-beaux. Près de l'embarcadère du chemin de fer, une misérable colonne en grès, surmontée de la double croix de Lorraine, indique la place où tomba, en 4176, Charles-le-Téméraire, victime de la trahison ou d'une folle ambition. L'étang de Saint-Jean, près duquel Campo-Basso exécuta ses manoeuvres ténébreuses, existe encore, mais probablement très-diminué, et le terrain n'a pas cessé d'être marécageux dans l'endroit d'où l'on retira le corps glacé, couvert de boue, du brillant rival du rusé Louis XI. A partir de Nancy, le sol s'élève en pente douce et présente des ondulations remarquables, °spires de contreforts des Vosges. A cinq ou six kilomètres de Phalsbourg, ville forte, célèbre par les généraux qu'elle a vus nattre et par l'eau de noyaux qu'elle exporte au loin, commence la fameuse côte de Saverne. Pendant la descente rapide, contournée en hélice, on jouit du panorama de la belle vallée du Rhin; sur la droite on aperçoit les ruines en grès rouge (vosgien) de deux châteaux au milieu des bois qui abritent Saverne. En face des Vosges se dessine à l'horizon nébuleux la forêt Noire. Ces deux chafnes de montagnes parallèles se regardent, chose intéressante à constater, par leurs pentes les plue abruptes; on dirait qu'elles se sont brusquement retirées pour faire place au Rhin. La vallée intermédiaire, à niveau uni comme une surface d'eau, était jadis, je le suppose, un immense lac qui n'est plus représenté que par, un filet d'eau, le Rhin. Ce lac Longitudinal (presque tous let lacs ont une forme allongée parce qu'ils ne sont que des vallées remplies d'eau) aura eu sa digue rompue, un peu au-dessous de Mayence, là où le Rhin s'encaisse entre des rochers taillés à pic. Les champs si bien cultivés de l'Alsace composaient son lit limoneux, refuge des Segiiilles. Les ettnlacements de Mannheim, de Spire, de Strasbourg, de Fribourg, de Mulhouse étaient alors habités or do vrais crustacés et par dee menthe» d'eau douce. Pieeit4, et soma germe hcesit ulmo. De Mayence à Bêle, le grès rouge, qui caractérise si bien la tètent-ton des Vôge communément de pierre à bâtir, comme aux environs do Paris la pierreealcaire. Il a mieux aux insut celle-ci l'avantage de résister infinies is facilement acfluent» atmosphériques et de donner

rée à le vie végétale (lichens, moue») , qui Mut par Une* poser nenne le granitper des morne qui échappent OB chimiste. Les rouges cathédrale. de Strasbourg, de da j eset de Fribourg et de Bâle sont beaucoup mieux cosser/Mg, quoique pour le moins aussi anciennes, que le notre miné. drah de Paris. C'est le peroxyde de ter qui colore le seer vosgien en rouge,• âme les couches profonde., à l'abri du contact de l'air, il e t en grande partie réduit à l'état de protoxyde e scolore v rosserie en blanc erdies des étbsulMes de toffl où les deux zones sont net tranchées. Cette dirrereece d'oxydation et de coloration d'une mémo e,,te le signale a retiennes des gétimpase, trop disposés â leur nomenclature sur des estederei extérieurs, pterattest eixidentele. Le jour commençait à baisser quand je traversai la plaire verdoyante qui s'étend de Saverne à Strasbourg. Lee raye» du soleil couchent dotent la cime des noyers et rebec> mien t l'éclat des épis de blé qui, s'inclinant sous leur fardeau, offraient la plus belle image de la richesse et de la modestie, L'homme sot et orpeilleux , dit un proverbe indien, drame la tète comme un épi vide. Au moment où j'entrai dans Strasbourg une quarantaine de tambours battaient la retraite. On sait que Strasboum est une place forte ; mais et-on besoin de le rappeler chaque soir aux paisibles et industrieux habitants par un vs carme à leur briser le tympan? Il y a des villes qui par leurs noms rappellent querellai grand monument. Strasbourg sera toujours plue célèbre pai la flèche de sa cathédrale que par ses pâtés de foie gras On ne BO lasse os d'admirer cette belle flèche; on dirait h cristallisation d une pensée sublime. Les anciens l'auraien mise au nombre des merveilles du monde. lis en auraien fait autant de l'horloge astronomique de M. Schwilgué. Toul les jours, vers l'heure de midi, cette horloge attire dans h cathédrale une foule de spectateurs curieux d'entendre chan ter le coq de bois, et de voir le petit ange doré tourner soi sablier, et les douze apôtres recevoir, en défilant, la bénédiction de Jésus-Christ. A côté de cette merveille dont leu teur, encore vivant, a publié lui-même une description dé taillée, on remarque, dans l'angle du chœur, une figun d'homme en costume du treizième siècle; c'est l'architecte qui, la tète appuyée sur le coude, regarde avec complaisance !'œuvre de sa fille, les belles sculptures du pilier en face C'est là une des conceptions à la fois les plus originales el les plus touchantes que je connaisse. Les amateurs de l'art plastique ne manquent pas de visitai l'église Saint-Thomas, oh se trouve le mausolée du maréchal de Saxe. Le groupe dont il se compose serait digne du ciseau de Canova. La douleur calme et concentrée qui se peint sur les traits mâles d'Hercule contraste admirablement avec le douleur plus expansive et plus féminine du génie de la France et de l'ange qui tient une torche renversée. L'église de Saint-Thomas est le Panthéon des Strasbourgeois : elle renferme les tombeaux de tous les citoyens qui se sont illustrés dans les sciences, dans les arts et dans l'industrie. Un modeste buste en marbre blanc indique le lieu de repos du célèbre philologue Oberlin, l'éditeur de César et de Tacite. Le corps embaumé et assez bien conservé d'un comte de Nassau, mort au treizième siècle, est du plus haut intérêt pour l'histoire de l'embaumement. Les vêtements qui le couvrent paraissent être de temps à autre renouvelés; le vernis qui enduit son visage parait aussi d'une date récente. Mais les souliers qu'il porte sont, m'a-t-on assuré, très-authentiques. S'il en est ainsi, il faut avouer que les chaussures de nos paysani bas-bretons ne sont que des escarpins à côté de celles des seigneurs du treizième siècle. Dans la salle basse de la bibliothèque publique, on voit des fragments de tombeaux du moyen âge et quelques armes romaines, peut-être les débris de la bataille sanglante qui l'empereur Julien livra contre les Allemane sous les murs d'Argentoratum. C'est la charrue qui a mis à nu ces instruments de destruction. La bibliothèque contient des documents précieux pour l'histoire de l'imprimerie. Par l'érection un peu tardive, de la statue de Gutenberg, Strasbourg s'est souvenu que son nom figure avec honneur dans les annales de la typographie, ce puissant levier de l'intelligence hte mains et de l'émancipation des peuples. Le Pr sont j'ai franchi le pont de Kehl pour entrer dan, la Forêt-Noire. Dr Banne (La suite d un prochain numéro.)

Voyages dans Paris. LA BOURSE.

On déclame beaucoup contre l'agiotage, et c'est avec tout, raison. Mais il est facile d'en médire, non d'en extirper le racines. Les fonds. publics, les actions industrielles ou de I Banque n'ont de valeur et ne se maintiennent en crédit qii. la condition d'être toujours et promptement réalisables. D là ce grand marché tenu toujours ouvert au commerce de rentes et des autres effets. Or, comment empêcher que I. spéculation, levier et àme du négoce, n'intervienne dan celui-ci? En n'autorisant pas les transactions à ternie? Ces précisément ce qu'on fait. Les tribunaux refusent de sanctionner ces sortes de marchés, qu'ils traitent comme un jeu Mais ils ne les préviennent pas. Si les soixante agents d change de Paris qui, bon an mal an, recueillent l'un dan l'autre cent mille francs de courtage, en étaient réduits pou salaire au produit des ventes au comptant, ils ne gagneraien pas cent louis peut-être, et leurs charges, au lieu de valoi un demi-million (on en a vu atteindre un million tout en tuer sous le règne de Louis-Philippe), iraient juste de psi avec la plus modeste étude d'huissier audiencier ou de ta bellion rural. Dans les dernières années du même règne vers le temps de la crise ou vogue des chemins de fer, c'S


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L'ILLUSTRATION, JOURNAL UNIVERSEL.

taient vingt millions par an aient tant le parque prélevaient quet que la coutisse(deux mots que nous allons ' expliquer bientôt ci-après)sur les opérations du joueur. Que l'on juge, par ces simples chiffres, de l'intensité des a fraires ; et que l'on juge aussi du bénéfice net réservé aux spéculations I Et nunc erudimini! Quel flambeau, grand Dieu I Quelle torche! Quel incendie à dévorer bois, châteaux, fermes, maisons des champs, maisons de ville! Pourtant, les droits attribués aux agents de change pour actes de leur ministère sont modiques, et ces messieurs même s'en plaignent.

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Cinquante francs pour l'achat de cinq mille francs de rente ou de trois mille, ce

qui est tout un (selon qu'il s'agit de la rente cinq ou trois pour cent), et autant pour la vente : c'est pour rien. La coulisse se contente de moitié. Calculez ce qu'il faut de fois cinquante francs ou de cinq mille francs de rente achetés, vendus, rachetés, pour déposer, en fin de compte, entre les mains crochues de l'intermédiaire un reliquat de vingt millions. Le parquet, c'est la collection des agents de change privilégiés qui, seuls légalement, procèdent a la vente et achat des effets publics. Ils sont au nombre de soixante, avons-nous dit déjà, mais par le fait ils sont bien deux ou trois cents, chaque charge étant, presque sans exception, une sorte de cordmandite, et le titulaire n'en étant d'habitude que le tiers ou le quart, ou tout au pus moitié. A une heure sonnants, de par les règlements du préfet de police, une cloche sonne dans la grande salle de la Bourse : c'est l'ouverture du marché. Les agents de change sont déjà dans leur corbeille, carnet en

et hauts barons de la monnaie, condamnés deux mortelles heures au métier de stentor et à s'époumoner comme des crieurs en plein vent dans une mêlée furibonde, dans un conflit de faussets, de basse-tailles et de glapissements où Dieu pourrait tonner à de certains moments sans faire entendre sa grande voix. Le métier est rude, sans parler des soucis, des marches et dee ni l contre-marches, et des bouillons; mais cent mille francs par an en moyenne, cela compense bien des extinctions de voix, bien des déboires et une culbute éventuelle suivie d'un voyage en 11,Igique , en Suisse ou aux États- Unis. C'est ce que l'on nomme un sinistre. Que crient ces messieurs? Ils crient: Je prends,je vends, je donne! A tel taux telle marchandise! Il faut que du milieu de cette tempête orale grossie, enflée par les mille voix des spéculateurs subjacents, l'appelant ou l'interpellé , le demandeur ou l'offrant, distinguas et extraie précisément l'article dont il a besoin, et l'on s'étonne qu'il y parvienne. Mais c'est une grande chose que l'habitude, et bien fine est la perception du conduit auditif logeant le nerf de l'intérêt. Le marché, vingt marchés, que dis-je! cent marchés sont conclus en une minute : je prends, je donne ! Un signe, un geste de la main, une note prise au crayon (le pointage), et c'est chose faite. En cas de dissidence ou de malentendus, fort rares, je crois, le calepin fait foi devant le syndicat comme le grand livre et le journal d'un négociant en justice. Côte à côte avec le parquet, à chaque extrémité, formant

main, prêts à pointer. La corbeille est cette petite enceinte circulaire fermée par une balustrade et élevée de quelques pieds au-dessus du niveau de la salle et de la foule des joueurs. D'une heure jusqu'à trois, le marché se poursuit sans interruption aucune. La foire aux bestiaux de Poissy ou de Caen est un modèle de silence et de placidité auprès de cette mêlée tapageuse. Voilà soixante hommes, bien nés pour la plupart et appartenant tous à l'aristocratie (celle d'argent, très-fort compatible et pourtant irréconciliable avec les moins démocratiques); voilà, dis-je, ces soixante dandin, millionnaires

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L' ILLUSTRATION, JOURNAL UNIVERSEL. lei deux anses de la corbeille, la coulisse, comme lui, en même temps que lui , s'agite, s'enroue et s'égosille. Elle offre les mêmes marchandises ou plutôt la même marchandise, celle qui est objet de spéculation, tète de marché, leading-ware. C'est actuellement le cinq pour cent; RUÉS avant la révolution de février, c'était le trois. Au reste, cette substitution est d'infiniment peu d'importance : c'est convention pure; au lieu de cinq ou de trois, on pourrait prendre le stockfish ou le curaçao de Hollande pour point de mire général des spéculations ou paris : les affaires, l'animation et les effets seraient les mêmes. On peut s'étonner de voir la coulisse, clandestine et illé-

gale de sa nature, vivre fraternellement avec le monopole, à ce point de lui monter sur les épaules et de lui oser faire une rude concurrence sous ses yeux, à sa barbe et dans son temple même. C'est à peu près comme si les contrefacteur* belges venaient s'établir à Paris et nous offrir leurs produits quai Voltaire ou rue Vivienne. Ici, et au sujet de cette anomalie apparente, doivent trouver leur place quelques explications indispensables sur le rôle et l'origine de la coulisse. Deux heures de marché par jour sont loin de faire face soit aux besoins réels, soit à l'empressement et aux caprices des joueurs, soit enfin aux diverses én entualites qui peuvent

à chaque instant surgir en dehors du délai laid et narre une plue ou moins forte Kr/mon mur les rentes. A ep•ezuJie leur bien appris deux heures de pommier' par )uur ne peu vent évidemment suffire. La rente est une delle que Fm n'oublie guère une fois qu'elle s'est logée dams noire laie le reniente die, te deccdertio caneblit.... Le mann, et le soir et le jour, et la nuit, bien qu ' on a sys, il faut se préoccupe d'elle. C'est dans cette nécessite Incontestable que la evulisse , parquet au petit pied, parquet ambulant et mobile parquet sana garanties mais non la» probité et sans rat sources, parquet quelquefois plus sûr que le plancher officie' a la meilleure raison d'être. Dee l'aurore (parisienne), c'est

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à-dire dès neuf heures ou dix heures du matin, elle se réunit dans son laboratoire habituel, le passage de l'Opéra; elle y tient séance jusqu'à l'heure de la bourse, où, comme nous l'avons vu, elle accompagne le parquet, le devance même, et, dans loue les tas, lui survit ; car la petite bourse (celle de la coulisse) dure jusqu'à quatre heures en Bourse même pour reprendre au passage ses opérations à peine interrompues par un dtner hâtif, et les continuer d'ordinaire jusqu'à onze heures ou minuit. Dans la saison des veilles, en hiver, il se fait des affaires toute la nuit, et l'agiotage, qui ne respecte rien, se glisse jusqu'au sein du bal de l'Opéra, où il fait die; ou quinze mille, selon le cas, sans fausse honte ni

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faux nez, entre un verre de punch, une salade de homard et un domino flamboyant, émerveillé de tant de rentes, malheureusement toutes à terme. De cet état de choses viennent les écarts énormes qu'on remarque très-fréquemment entre les cours de fermeture d'une boume et ceux d'ouverture de la bourse du lendemain. Quelque nouvelle d'importance, quelque on dit, rumeur ou panique est survenu dans l'intervalle, et tout cela s'est escompté, s'est exploité séance tenante sur le marché de la coulisse. Le parquet, généralement, n'a guère qu'à ratifier ce mouvement intérimaire, et c'est ce qu'il fait d'habitude en reprenant sa trame non où il l'a laissée, mais où la lui

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rend la coulisse. On conçoit dès lors qu'il ne puisse demeurer indifférent ni étranger aux opérations de cette même coulisse qu'il consacre en les acceptant et en y prenant luimême part. Eu un mot, la coulisse est la continuation et le complément tout à fait indispensable du parquet. D'ailleurs elle est, comme l'agiotage, absolument inattaquable et insaisissable, au moins par décret, règlement, lei ou ordonnance, et c'est ce qui saute aux regards de quiconque est un peu au fait dee opérations de bourse, de la manière toute spéciale, toute sommaire et expéditive dont elles s'engagent et se résolvent. Il est peu de matières dont on parle plus et qui toit moins connue; c'est pourquoi, et quelle que soit la


L'ILLUS'rRAIION , JOURNAL UNIVMSEL. 1M difficulté du su et; nous allons tâcher d'en *dminer quelque teinture iMos lenteurs. Au premier abord, il semble que ce soit là Chose la plus skiante. Donner st vie pas recevoir, disait lé mattre d'armes de M. Jourdain, voilà toute la science de l'escrime; rece. voir et ne pas donner, voilà au contraire toute celle de la spéculation Sur les rentes ou autre et du commerce en minket. Il ne s'agit que d'acheter ou de vendre selon le cas. Cela est tout élémentaire. Eh bien! c'est ce tout petit art d'acheter ou de vendre à propos, c'est ce tout petit tour de main qui fait qu'on tue et n'est pas tué, qu'il n est pas commode d'acquérir, et qui, fort loin d'être un vulgaire talent, n'est, hélas! donné qu'a. un petit nombre de spadassins ou de joueurs. — Je demande humblement pardon à tous deux de l'accouplement. Je crois que la rente montera;j'ai foi dans la sagesse et dans le zèle du gouvernement;; jje suis optimiste. J'achète donc, j'achète fin courant ou fin prochain vingt mille francs de rente, lesquels, au COUS actuel de 96 ou 97, représents rat un capital de trois cent quatre-vingt-dix mille francs environ. Vous entendez bien que je n'ai ni l'intention ni le pouvoir de prendre livraison du marché à son échéance. Seu1 ement, fin courant, ou fin prochain, ou plus tôt si les circonstances sont propices, je revendrai ma rente et je réaliserai le bénéfice que j'espère. S'il n'y a point de bénéfice, si la rente baisse au lieu de monter, je revendrai également, mais je réaliserai une perte, et je payerai la différence du prix d'achat au prix de vente, augmentée, bien entendu, de I inévitable courtage. En un mot, mon opération consiste uniquement en ceci : Je parie que la rente montera , et le pari m'est tenu par l'agent de change ou le coulissier auquel J9 m'adresse au nom d'un parieur contraire inconnu de moi, comme je le suis moi-même de lui. Or, je le demande, comment législation, justice, police peuvent-elles empêcher des paris sur un objet déterminé, entre gens qui n'ont qu'une parole, qu'un signe, qu'un geste à échanger? Autant vaudrait défendre au public du Champ-de-Mars de ponter mille louis, mille francs, ou mille sous sur le garrot des miss Annette et des Arabian du jour. La même raison qui fait que les marchés à terme ne sauraient être absolument interdits aux agents de change, fait que ceux-ci ne peuvent non plus les interdire à la coulisse et qu'ils doivent vivre côte à côte et sur un pied d'apparence toute fraternelle avec ce pharaon du trottoir, bien qu'il leur d'e évidemment une grande part, sinon la meilleure de leurs énormes bénéfices. Il n'y aurait qu'un seul moyen de prévenir l'agiotage: ce serait un profond changement dans les mœurs publiques, non le mépris du gain qu'il ne faut guère prévoir, mais la séparation de deux choses distinctes, de la politique d'avec les intérêts matériels qui jusqu'ici se sont liés fort étroitement, au préjudice des uns et de l'autre; ce serait que la rente , devenue paisible et mire propriété comme toutes les autres , cessàt d'être le régulateur capricieux et fraudé de toutes les transactions et de l'intérêt de l'argent; ce serait qu'un bruit de paix ou de guerre, habilement, perfidement j té au' milieu du marché, moins que cela , une harangue princière ou présidentielle, un meeting de Châlons-sur-Marne, une vocifération royaliste ou républicaine poussée à Verdun ou à Sens ne parât plus de nature à influer sur les destinées d'un grand pays; ce serait enfin que lui-même prit assez de confiance en son honnêteté et en sa solvabilité pour ne pas croire, au moindre émoi que le sol tremble sous ses pieds, voir les nombreux créanciers réduits à la misère et lui-même à la banqueroute. C'est ce qui arrivera certainement le jour où les gouvernements, loin d'entrer, je veux dire, de persister dans la voie des dépenses téméraires et indéfinies, s occuperont d'établir nettement le doit et l'avoir du pays, d'assurer sur des bases solides le payement de sa dette et de nous la montrer diminuant au lieu de l'accrottre; c'est dire assez que l'agiotage a poussé et conserve encore de profondes racine; en France, et que notre génération ne pare point destinée à le voir s'éteindre du milieu de notre état social si haletant et si troublé. t a coulisse composée d'éléments fort divers et fort hétérogènes, mérite d'exercer le crayon de l'observateur. On y voit des gens qui ont longtemps brillé sur la scène du lincourant et du report officiels, et que des malheurs, une ou delta liquidations désastreuses ont rejetés hors du théâtre de leurs Prospérités légales. Nombre d'anciens agents de change y tiennent le simple carnet de l'intermédiaire ou du courtier ma von , voire de l'humble parieur. Plusieurs aussi y ont refait sur ce terrain plus ignoré, mais non moins riche et productif, leur fortune perdue sur une plus haute scène, Pur million qui s'est fondu au feu dévorant de la rampe. A fort peu d'exceptions près, la coulisse passe pour solide, et I s sinistres n'y sont pas plus fréquents qu'au parquet de la Bourse. Elle est le Rio-Sacramento où s'expatrient les agents eu les joueurs désarçonnés, et par conséquent offre toute la bigarrure énergique et passionnée d'une naissante colonie fondée sur l'amour des pépites. Il y a là tels chercheurs d'or dont les aventures, comme drame, comme intérêt, comme KI idoines et étonnantes fluctuations, ne le cèdent point à la vie accidentée des plus rudes et des plus éprouvés mineurs des placers de San-FranciscoC'est là qu'il faut étudier, si l'on veut le connaltre à fond, ce jeu abstrait et singulier de hausse et de baisse où 's'oppare ni carte, ni flambeau, ni enjeu, où un seul mot, un signe, une ligne au crayon suffisent pour Creuser la tombe ou jeter les bases des fortunes les plus énormes. Au parquet , il est impossible de rien démêler dans ces cris confus qui frappent l'air et assourdissent les oreilles des spéculateurs; d'ailleurs, ils n'en approchent pas. bans la coulisse desont mêlée aux agents, qui opèrent pour eux, et ils ont le red avantage de les voir travaiHer, en t' assurant ainsi que leurs instructions sont exécutées à la lettre, c'est-à-dire «Me, elle C'eet là le Point scabreux. Essayons &M.& PM« Ms tet Salie arcanes du passage de l'Opeta

et du café-divan, qui en est le laboratoire et l'annexe, et tâchons de saisir le jargon qui s'y parle, argot aussi intelligible au profane que pouvaient l'être au vulgaire l'oracle de Delphes ou le langage ésotérique des prêtres de la haute Thèbes. En voici quelques spécimens : e En liquid, envoyez trois mille I (Liquid est mis ici pour liquidation, le coulissier facétieux et ami des belles manières se plats à abréger ses formules comme la jeunesse dédorée de l'époque, et elle dit en liquid, comme ailleurs on dit : d'aider, d'achar, soc ou démoc.) — Pour fin prochain, j'ai quinze cents. — Envoyez dont dix pour demain I — A cinquante (c'est le taux en centimes de la rente); quatrevingt-seize cinquante, quatre-vingt-quinze cinquante ( le principal demeure ici sous-entendu), à cinquante, je prends cinq mille. — Qui veut dont deux pour fin courant? etc., etc. Les mots : dont deux, dont dix, dont un, dont cinquante, incessamment répétés, révèlent l'existence d'un ordre tout particulier de spéculation : c'est la prime, dont les nombreuses combinaisons avec le ferme font d'un jeu simple en apparence une suite d'opérations très-compliquées et trèsaraues, difficilement accessibles à l'intelligence et surtout à la pratique de quiconque n'a pas fait une étude spéciale de ces dangereuses formules, et encore cette étude lui seraitelle vaine et funeste s'il n'a du ciel ou d'ailleurs reçu cette flamme secrète d'âpreté, d'astuce et de savoir faire qui brille aux rares fronts des héros de la Bourse et fait le vrai spéculateur. Sans prétendre initier nos lecteurs et leur faire un cours de ces savants mystères, nous essayerons du moins d'en mettre sous leurs yeux les éléments et le glossaire , ne fitce que pour les aider à comprendre les termes hiéroglyphiques du bulletin de bourse qui s'étale chaque matin au bas de tous les grands journaux. Ces explications, et quelques autres traits de caractères et de meurs, formeront, vu l'heure avancée et le manque d'espace, la matière d'un prochain et dernier article. UN SPÉCULATEUR.

La vingtième réunion DE L'ASSOCIATION BRITANNIQUE POUR L'AVANCEMENT DES SCIENCES A ÉDIMBOURG.

Au commencement de 4831, David Brewster, un des plus grands physiciens de la Grande-Bretagne et du monde, écrivait au professeur Phillips pour lui proposer de réunir à York, ville centrale de l'Angleterre, un certain nombre de savante dans le but de travailler à l'avdatement des sciences en discutant les importantes questions qu'elles soulèvent chaque année, et en posant ces problèmes dont la solution intéresse l'avenir de l'humanité tout entière. Cet appel fut entendu, et un certain nombre d'hommes, députés chacun, pour ainsi dire, par la science qu'ils avaient illustrée, vinrent la repréCenter dans ce congrès naissant. Quelques grands seigneurs qui s'honorent de contribuer aux progrès des connaissances humaines par leurs travaux, leur influence et leur fortune, se joignirent à eux. Stabil° sur les fondements solides de l'union, de l'estime réciproque et de l'amour du bien, l'Association britannique grandit rapidement. Choisissant chaque année une des grandes villes de la GrandeBretagne pour siége de ses réunions, elle s'est rassemblée successivement à York, Oxford, Cambridge, Edimbourg , Dublin, Bristol , Liverpool, Newcastle, Birmingham, Glascow, Plymouth, Manchester, Cork, et après treize ans elle revenait au lieu de sa naissance, à York. Cette année, au bout de quatorze ans, elle se retrouvait de nouveau à Edimbourg , ville scientifique et littéraire par excellence, qui n'a pas encore été touchée par l'immense courant industriel et commercial qui entratne la Grande-Bretagne tout entière. Mais grâce à ce puissant esprit d'association qui anime le peuple anglais, la modeste réunion de 4831 a pris toutes les proportions d'une association puissante destinée à jouer un rôle décisif dans le monde scientifique. Cette année, elle se composait de 4,2e5 personnes; savoir : 954 Anglais, Ecossais ou Irlandais; 247 dames et 24 étrangers. La somme reçue, à raison d'une guinée par personne, s'est élevée à 27,600 francs, dont noua indiquerons l'emploi. Les dames étaient presque toutes les femmes ou les filles des membres de l'Association ou des habitants d'Edimbourg et des environs; elles, profitaient de cette occasion pour prendre une idée de ces sciences dont l'attrait est moindre que celui des arts , mais dont l'intérêt est aussi réel. Si les sens ne sont pas émus ou ravis, la raison est satisfaite; la lumière tranquille de la vérité n'éblouit pas l'imagination, mais elle éclaire l'intelligence. Et que l'on n'aille pas croire que ces dames appartinssent à la race désormais éteinte des basbleus (blue atockings) : en général jeunes et jolies, elles suivaient régulièrement les séances des différentes sections; la plupart avaient pris sous leur protection celle de géologie, et ce n'était pas un mince encouragement pour les nombreux amis de cette science de parler devant un auditoire à la fois si imposant et si charmant. Plusieurs s'efforçaient d'aborder les sublimes mais difficiles connaissances qui forment le domaine de l'astronomie et de la physique; d'autres s'étaient éprises de la zoologie ou de la botanique : les oiseaux et les fleurs , ces créations charmantes qui appartiennent à la fois à la peinture et à l'histoire naturelle, les avaient conduites de l'art à la science. Enfin quelques-unes n'avaient pas craint d'affronter les colonnes de chiffres et les moyennes de la statistique, et d'écouter les discussions d'économie politique qui en sont la conséquence inévitable. La plupart des savants les plus illustres de l'Angleterre S' étaient rendus à la réunion d'Edimbourg : ils considèrent cette exactitude comme un devoir envers la science, et une Minette envers des confrèrés plus modestes et Moins favoMedi dé le tette nul hé leur e pas accorde dee facultés

aussi éminentes, ou de la fortune, qui ne leur a pas permis de les développer ; mais ils honorent et encouragent partout le bon vouloir. A voir leur simplicité de manièresi leur affabilité, leur familiarité, on ne soupçonnerait jamais leur génie : ils le cachent avec autant de soin que les grande seigneurs dissimulent leurs titres et leur richesse. C'est une justice que je suis heureux de rendre à cette élite de la société anglaise, que la plus parfaite égalité règne parmi tous ces hommes éminents à divers titres : aussi les inférieurs se plaisent-ils à recoup er° dee différences que les supérieurs s'efforcent sans cesse à effacer, car on ne conteste jamais une supériorité qui ne s'impose pas, et le sentiment d'un affectueux respect se joint naturellement à celui d'une admiration méritée. Un autre caractère distinctif de cette réunion, c'est qu'elle est loin de se composer uniquement de savants de profession, c'est-à-dire de professeurs, de médecins, d 'ingénieurs, etc. Chez la plupart de ses membres, l'amour de la science est réellement désintéressé : les hommes les plue distingués par leur mérite, loin de tirer le moindre avantage de la science, lui consacrent leur intelligence, leur temps, leur fortune , sans autre arrière-pensée que le bonheur de découvrir quelques vérités nouvelles et de gagner l'estime de leurs concitoyens. Plusieurs des plus grands savants de l'Angleterre et du monde sont donc des amateurs; et leurs noms sont très-nombreux dans la liste qui va suivre, où figurent aussi des grands seigneurs qui cherchent dans la science une noble diversion aux travaux de la politique, de la guerre ou de l'administration. Dans les sciences physiques et mathématiques, on distinguait Brewster, Airy, Scoresby, J.-D. Forbes, Phillips, Lassel , le général Brisbane, l'évéque Terrot , lord Wrottesley, le colonel Sykes , Nesmyth, Osier, etc. Parmi les chimistes, Christison , Gregory, Daube -y, Joule. Les géologues, gent voyageuse, étaient les plus nombreux ; voici le nom des plus célébres : Jameson, Murchison, Egerton, Maclaren , Seegwick, Mantell, le duc d'Argyle, lord Enniskilen , Fleming, Mantell , le marquis de Northampton, Peutland, Oldham, Phillips, Pratt, Ramsay, Smith de Jordanbill, Strickland, Edward Forbes et Hugh Miller. Parmi les naturalistes, je me contenterai de nommer Owen, Goodeir, Richardson, Greville, Bentham, Babington, Balfour, Cleghorn, Walker-Arnott, Parlatore , Trevelyan et Boyle; parmi les médecins, MM. Syme, Benett, Hirtl et A. Thompson. Pour la statistique et les sciences mécaniques, Lee, Gordon, Alisson , Porter, Robinson, Scott Russel , Strang et Stevenson. Parmi le petit nombre d'étrangers qui s'étaient rendus an congrès, on distinguait M.. Hitchcock, géologue américain ; M. Kupffer, physicien russe; M. Parla tore, botaniste italien; M. Hirtt , professeur d'anatomie à Vienne. Il y avait cinq Allemande, trois Hollandais, trois Raliens, deux Russes, huit Américains et un seul Français, celui qui a l'honneur d'écrire ces lignes. Maintenant que le personnel du congrès est connu de nos lecteurs, nous chercherons à leur donner une idée de ses travaux. Le 34 juillet, l'association était réunie dans la grande et belle salle de concert de la ville d'Edimbourg. David Brewster, l'habile physicien dont le nom est mêlé à toutes les grandes découvertes de l'optique depuis le commencement du siècle, lut un remarquable discours sur les progrès de l'association et ceux des sciences physiques et astronomiques dans ces dernières années. Après avoir invoqué la protection de l'Etat pour les sciences positives, il a terminé par ces paroles remarquables : « Cette protection ne suffit » pas. Ce ne serait pas contribuer d'une manière efficace à » la paix et au bonheur de la société que de laisser la science » uniquement concentrée parmi les savants et les philosoe phes; une pareille concentration ne serait pas un bienfait : » il faut que la science s'infiltre dans les dernières ramifica» lions du corps social : alors seulement elle peut le nourrir » et le fortifier. Si le crime est un poison, I instruction est » son antidote. La société échapperait en vain aux épidé» mies et à la famine, si ce démon de l'ignorance, avec ses » affreux acolytes, le vice et la débauche, s'insinuait dans » toutes les classes de la société, ébranlant 888 institutions » et détruisant les bases de la famille et de la société. L'Etat a donc un grand devoir à remplir. S'il s'arroge le droit de »punir le crime, il contracte l'obligation de le prévenir ; » s'il exige la soumission aux lois, il doit apprendre au peu» pie à les lire et à les comprendre; il doit lui enseigner ces » immortelles vérités qui forment des citoyens libres, hou» renia et soumis aux lois. C'est une grande question de sa» voir ce que deviendra notre état social , avec un accrois» cernent indéfini du pouvoir de l'homme sur le monde phy» sique et de son bien-être matériel , s'il n'est point accom» pagné d'une amélioration correspondante de sa nature » morale et intellectuelle. Que les législateurs, que les chefs » de nations songent donc sérieusement à l'établissement » d'un système d instruction nationale qui éclaire les peu» pies sur leurs véritables intérêts et détruise les illusions » ou dissipe les préjugés qui les conduiraient à une perte » certaine. e Ce discours fut couvert d'applaudissements, et l'assemblée se sapera. Les jours suivants elle se divisa en sections qui siégeaient chaque jour de onze heures à trois heures pour écouter la lecture de mémoires, discuter des questions intéressantes ou assister à des expériences. Je vais essayer de donner une idée des principaux travaux qui fixèrent l'attention publique. Scoresby, le grand navigateur qui a visité vingt et une fois les parages du Spitzberg et publié un ouvrage des plus remarquables sur les mers polaires, fait connaltre des observations sur la grandeur et la vitesse dee vagues de l'Atlan• tique entre l'Amérique du Nord et l'Europe.. Après né 'eh! gisez Itioleht qui avait tonifié pendent 88 heure',


L'IL LUSTRATION , JOURNAL UNIVERSEL. qu'une vague mettait 6 secondes à parcourir la longueur du navire, qui était de 66 mètres, soit 60 kilomètres par heure. I.e plus haute avait 13 mètres d ' élévation, et la distance de

deux crétea donnant la longueur de la vague n'était pas moins de 480 metree. Je ne parlerai pas des communications astronomiques de M. Airy, optiques de M. Brewster ou magnétiques de MM. Phillips et Allen Broun ; elles exigent, pour être comprises, des connaissances préliminaires qui malheureusement sont encore trop rares. Mais tout le monde eût été charmé de voir les admirables dessins de la surface de la lune que M. Nasmyth a pu exécuter à l'aide de son grand télescope. Les cratères de ce qu'on est convenu d'appeler 1..ti volcans de la lune sont aussi évidents dans ce télescope que ceux d'une montagne terrestre vue à la distance de trois ou quatre lieues. On reconnaît très-bien l'escarpement circulaire et le cône central ; mais on n'aperçoit aucune trace de ces éruptions ou de ces courants de lave, dont l'existence pourrait seule justifier l'assimilation de ces cratères aux volcans de la terre. La météorologie a occupé une large place dans les séances de la section. On a communiqué des résumés des climats les plus divers et les plus éloignée : Christiane et les Açores, les plaines du Yorkshire et les plateaux du Thibet, à 5,000 mètres au-dessus de la mer. Une commission, composée do MM. Airy, Forbes, Kupifer, Philips, Brewster, A. Thomson et Ch. Martins, avait été chargée d'examiner un arbre brisé par la foudre près d'Edimbourg elle constata qu'il y avait eu explosion de l'arbre, dont l'écorce et les fragments ont été projetés à une grande distance. L'un des commissaires fit remarquer que cet arbre foudroyé était complétement identique aux arbres clivés par les trombes de Chatenay, de Monville, etc., dont la nature électrique ne saurait être mise en doute plus longtemps. Nous avons dit que la section de géologie avait été la plus suivie; ses membres ont cherché à justifier cet empressement, et le président, M. Murchison, a dirigé lei débats avec une haute intelligence et une complète impartialité. Les mémoires ont été gimupés de façon à amener des discussions générales pleines d intérêt et d'animation, sans qu'aucun des interlocuteurs s'écartât jamais des règles de la politesse la plus parfaite. Le président fit connaître sa découverte de couches appartenant au terrain carbonifère dans la chaîne du Forez, aux environs de Vichy. M. Edw. Forbes a montré que les couches néocomiennes (purbece beds) de la côte de Dorset présentaient des alternances très-nombreuses de coquilles d'eau douce extrêmement semblables aux espèces tertiaires, tandis que les coquilles marines en diffèrent essentiellement. Une séance tout entière a été consacrée à l'étude de l'origine des stries, des blocs erratiques, des cailloux rayés et de l'argile qui les renferme aux environs d'Edimbourg et en Ecosse. Les opinions se trouvèrent partagées entre ceux qui pensent que jadis l'Ecosse a été couverte de glaciers comme le Spitzberg l'est aujourd'hui, et d'autres qui attribuent les phénomènes en question à des glaces flottantes venues du nord. Quoi qu'il en soit, les deux hypothèses supposent également l'existence de glaciers dans des contrées où ils n'existent plus actuellement; seulement lés uns limitent leur extension plus que les autres. L'ancienne supposition de courants diluviens n'a point trouvé d'avocat. M. Murchison présenta ensuite une esquisse de la carte géologique de l'Espagne, par notre compatriote M. de Verneuil, en rendant à son zèle et à son talent un hommage qui a été accueilli par des applaudissements unanimes. Il a de même fait conneIre les belles et savantes recherches d'un autre Français, M. Barrande, ex-instituteur du comte de Chambord, sur les fossiles des terrains inférieurs de la Bohême. Seul, sans secours d'aucun genre, M. Barrande consacre son temps et sa modeste fortune à faire connaître les animaux qui ont apparu les premiers à la surface du globe et précédé de millions d'années non-seulement l'homme, mais les grands reptiles et les mammifères que recèlent les terrains plus modernes. Quel est l'esprit intelligent qui ne comprenne combien il est intéressant de rechercher les premières traces de la vie à la surface de ce vieux globe que nous habitons depuis hier. La géologie de l'Ecosse devait jouer, et a joué en effet, un grand rôle dans le congrès. Un jeune pair, un des plus grands noms de I histoire nationale , le duc d'Argyle, a lu un travail sur la géologie d'une partie de son propre domaine. C'était un beau spectacle de voir ce jeune homme, maitre d'une grande fortune, rechercher les nobles jouissances de l'esprit et offrir à ses concitoyens le fruit de ses travaux , en appelant sur eux le jugement éclairé des maîtres de la science. Puisse un semblable exemple avoir chez nous des imitateurs! Puissent ceux qui portent en France des noms historiques se souvenir du comte de Buffon, du président Malesherbes, de Duhamel du Monceau, du duc de Chaulnes, plutôt que de ceux des chefs de partis qui ont divisé et déchiré la France. Si je disposais d'un plus grand espace je parlerais des mémoires intéressants présentés à la section de botanique et do zoologie. Les recherches de M. H. Strickland sur le dodu, oiseau de l'île de France qui a complétement disparu depuis le dernier siècle; celles de M. Boyle sur les modifications que la culture apporte aux qualités du coton, les conditions dans lesquelles les graines conservent leur vitalité, et les expériences tentées pour faire vivre des fougères dans des atmosphères artificielles, afin d'éclaircir la question do l'origine de la houille, qui est, comme l'on sait, formée en grande partie par des plantes de cette famille • je citerais qui le mémoire du professeur Parlatore de Florence sur es organes particuliers qui se trouvent dans la tige des plantes aquatiques. J'ai. hâte d'arriver à la statistique et à l'économie politique, connaissances d'un intérêt plus général et plus immédiat que les sciences physiques ou naturelles. M. Strang, trésorier de la ville de Glascow, a lu un rapport,sur l'accroissement de cette ville; nous l'extrayons avec a'aufent. plus de plaisir qu'il donnera l'idée du développement prodigieux des grandes cités manufacturières del Angletehrth La position &Belle dé l 'auteur et le soin avec

lequel son travail a été fait donnent pleine créance a ses résultats. Glascow mettante ce caractère tous les genres d ' industries joints remarquable qu'elle réunit à un commerce d'exportation des plus actifs; ainsi on y trouve réunies les filatures de

Manchester, les fabriques 'étoffes do Norwich, les soieries de M acclesfield, les usines de Birmingham, les verreries et les poteries & Newcastle, le commerce et l'exploitation

de la houille, enfin toutes les industries disséminées dans des villes spéciales de ta Grande-Bretagne. Glascow est l'une

des villes les plus anciennes de l'Ecosse • la fondation de sa cathédrale remonte au commencement du douzième siècle, mais elle est l'une des grandes villes les plus modernes de la Gra nde-Bretagne. Voici les progrès de sa population depuis le 48 c ommencement du siècle : 77,385 habitants. 4841 400,749 id. 4824 147,043 id. 202,427 id. 44883411 282,434 id. 1850 id. Ainsi sa population a quintuplé en cinquante ans, et l'accroissement annuel s'élève à 2,000 limes environ. Cet accroissement est dû non à des naissances multipliées, mais

à une immigration continue; aussi la ville, qui, en 4800, ne contenait que 55 kilomètres de rues, en compte actuellement 177. Quelles sont les causes de ce prodigieux accroissement? 1' Sa situation au milieu d'un district riche en houille et en minerai; 2^ son fleuve que l'art a rendu navigable. Au commencement du siècle la profondeur de la Clyde n'excédait Ras en beaucoup d'endroits 4 met. 5 décim., et c'est à peine si les navires de 30 à 40 tonneaux pouvaient la remonter ; maintenant la profondeur moyenne est de 4 met. 8 décim. à la marée haute et de 5 met. 8 décim. aux grandes marées du printemps; aussi des vaisseaux de 4,000 tonneaux remontent jusqu'à Glascow et des bateaux à vapeur de 2,000 partent de ses quais chargés de leur machine. En 1850, 39,033 tonneaux ont été apportés par des navires à voiles, 873,159 par des steamers; et le revenu des droits de tonnage qui, en 1830, étaient de 82,000 francs, se sont élevés en 4850 à 1,606,100 francs; il s'est donc vingtupté en un demi-siècle. Ce résultat n'a pas été obtenu sans de grandes dépenses, dépenses productives et qui rapportent de gros intérêts. L'examen des droits de douane conduit aux mêmes conséquences. La marine de Glascow, née d'hier, est déjà considérable: ainsi, avant 4812 il n'y avait pas de navires appartenant au commerce de Glascow, il y en a maintenant 507 portant 437,999 tonneaux. La première machine à vapeur pour mouvoir les bobines d'une manufacen de coton fut établie à Glascow en 4792, actuellement il y a dans cette ville 1,800,000 bobines consommant chaque année 420,000 balles de coton. Le nombre des hauts fourneaux pour l'industrie du fer était de 16 en 4830, il était de 79 en 1849, et ils produisent 475,000 tonnes de fer par an. Annuellement Glascow brûle 432 millions de mètres cubes de gaz d'éclairage; l'eau est distribuée par de nombreux conduits dans toute la ville et à tous les étages des maisons; une grande partie de cette eau est élevée à 71

mètres, et en déduisant celle qui se consomme •dans les usines on trouve que chaque habitant en use environ 420 litres par jour. Si l'on additionne la quantité d'eau fournie par trois compagnies pour les besoins industriels et domestiques de la ville, on arrive au nombre prodigieux de 54 millions de litres par jour; et à Paris, la capitale de la France, l'eau et la lumière ne circulent pas dans toute la ville; on en est encore au suif, à l'huile et aux porteurs d'oau, tan lis qu'en Ecosse même les maisons de campagne voisines des villes sont éclairées et arrosées comme elles! M. Strang ne se borne pas à faire le tableau de la prospérité et des progrès de la ville qui lui a confié l'administration de ses finances; philanthrope réel et statisticien rigoureux, il nous montre le revers de la médaille... la pauvreté à côté de la richesse. En 1788 Glascow ne dépensait que 27,050 francs pour ses pauvreS; maintenant cette dépense monte annuellement à deux millions. Une preuve de la profonde misère d'une partie de la population, c'est que le nombre d'enterrements faits aux frais de la paroisse n a pas été moindre de 4,000 environ dans chacune de ces dernières

années. Les crimes et délits présentent aussi un total affligeant, puisque dans le cours de l'année 1849, 3,494 hommes it 1,825 femmes ont comparu devant les magistrats chargés de la police correctionnelle, et le nombre des personnes emprisonnées pour un temps court ou long s'est élevé à 5,088. Malgré ces immenses progrès, Glascow n'est point sta-

tionnaire, il s'accroît à vue d'œil, ses manufactures se multiplient, son commerce s'étend, et l'esprit de charité élève des maisons de refuge, crée des hôpitaux, établit des caisses de retraite et s'ingénie à diminuer cette plaie de la misère qui semble s'attacher comme une lèpre aux villes les plus florissantes et aux états les plus prospères. Ce contraste avec le bien-être général exagérant sa laideur, il semble que la pauvreté soit plus horrible en Angleterre qu'en Espagne, en Portugal ou en Italie, où la nature, en lui donnant une place au splendide festin qu'elle offre libéralement à tous ses enfants, l'admet au partage du bonheur et des plaisirs , qui , sous un ciel sévère et sur une terre avare, sont le privilége exclusif de l'aisance. Je ne gaulis quitter la statistique sans dire quelques mots des recherches de M. Porter, l'apôtre du libre échange si constamment abandonné de ses coreligionnaires de Paris, à mesure que la fortune les élève au pouvoir. La section a écouté avec un vif intérêt son travail sur les taxes volontaires payées par les classes laborieuses, c'est-à-dire sur les sommes énormes que rapportent aux riches et à rEtat les besoins factices du pauvre. Rien de plus éloquent que les chiffres suivants : Les ouvriers de l'Angleteett, de l'Ecosse et de l'Irlande dépensent annuellement en liq ueurs fermait-

tees (eau-de vie, e %

n, wisky, rhum'., francs. le quart du budget & le Franc/. ! glu un ne ire étonna pot , I abus des liqueurs fortes est tel en Grande-Bretiene , qu'i l

devient un danger sérieux pour la société, un fléau qui éveille toute ta sollicitude des Reno de bien, car il est la cause principale de cette incurable misère des clamse in férieures. Remercions le ciel qui pwmt à la vigne de croltre sur U0 toute la surface de m Prame; CL' vie enivre et égs er;ele pauvre sans l'abrutir et l 'empoisonner. L'ivre» du via est un eng ourdissement ; ceRe du gta , c'est la mort. Lee séances terminées, il y eut nes nouvelle Muni« générale de l ' association où l'on proclama les encomegensenta volés per l 'association, savoir ; 7,500 francs à l'observatoire météorologique de Kew , près Londres, le seul établissement en Berme qui soit uniquement consacré à l 'observation des phénomènes de l' atmosphère; 1,150 francs à MM. Fortes et Kelland pour vérifier e xp érimentalement les lois mathématiques de la propagation de la chaleur. One somme égale à une commission chargée d ' étudier les influences chimique et électrique des rayons solaires , et le développement des d atmosphères ct plantes dans es ices fa enfle, ; dee sommes moindres pour des expériencee mu r la vitalité des graines, l'air et l'eau des villes, les phénomènes périodiques des plantes, et l'anatomie des annélides. Les travaux dont nous ne venons que d'analyser la vingtième partie au plus n'ont pas occupé tous les instants du congres. Le plaisir a eu aussi sa part ; deux excursions géologiques ont été faites, l'une sous la direction de M. Chambers, l'autre sous celle de MM. Maclaren et Murchison , pour étudier les environs d'Edimbourg. Les botanistes se sont rendus aux collines de Pentland ; les physiciens ont été visiter les phares de la côte sur un bateau à vapeur que la compagnie qui les administre avait mis à leur disposition. Deux grandes soirées ont été données par la ville dans la salle de concert. Enfin trois savants, MM. Benett, Mantell et Nasmyth ont fait des leçons, le premier sur le sang, le second sur les oiseaux gigantesques éteints de la NouvelleZélande, le troisième sur les apparences de la surface de la lune. Ce n'est pas sans raison que je place ces trois séances parmi les fêtes qui ont été données à l'association ; c'étaient des fêtes intellectuelles. Qu'on se figure M. Mantell, par exemple, parlant devant de magnifiques dessins coloriés représentant d'abord la côte de la Nouvelle-Zélande où ces animaux ont été trouvés, puis ces oiseaux eux-mêmes, représentés avec leur taille de trois et quatre mètres, et, devant le professeur, les os énormes qui prouvaient que sa restauration n'était point une oeuvre de l'imagination, puis à côté ces singuliers oiseaux encore vivants à la NouvelleZélande, mais que la nature a privés d'ailes, et qui représentent en petit ceux auxquels ils ont succédé. Pour faire comprendre la forme et les phénomènes des globules du sang, M. Benett leur avait fait donner la dimension d'une soucoupe, et rien n'égalait la clarté de ces représentations que celle des explications du professeur. Nous ne dirons rien

de M. Nasmyth qui, pendant une heure, promena son auditoire silencieux et attentif à travers les montagnes, les vallées, et dans l'intérieur des cratères de la lune. On ne conçoit pas un congrès sans dîners : ils furent nom-

breux et excellents; mais celui que le professeur Syme, le premier chirurgien de l'Écosse, donna au nom du corps médical de l'Université d'Édimbourg, fut des plus magnifiques. Dans un beau jardin, en face de la verte colline de Blackford , d'où Marmion contemplait son armée et où Walter Scott enfant jouait et rêvait déjà (1), un élégant pavillon avait été dressé; des arbrisseaux et des fleurs exotiques en ornaient tout le pourtour. Cent cinquante convives prirent place à une longue table; la musique d'un régiment de highlanders alternait avec le sombre bourdonnement de six joueurs de cornemuse portant le costume national. Mieux que tout ce que j'ai lu, cette musique monotone, continue, sans arrêt, sans repos, m'a donné l'idée de ces batailles sanglantes où les Écossais combattaient leurs ennemis depuis l'aube jusqu'à la nuit, tant que la cornemuse se faisait entendre et tant qu'un souffle de vie animait leur corps épuisé. Mais chez M. Syme, ces cornemuses n'étaient là que pour soutenir l'appétit des convives déjà suffisamment excité par les mets choisis et les vins délicieux qui se succédaient sur la table. Un grand nombre de dames élégantes circulaient dans les jardins; lorsque les toasts officiels eurent été portés à la reine, à l'armée et à- la marine, au salut du navigateur Francklin, un gentleman debout, élevant son verre, s'écria : The ladies! (les dames), ce fut une explosion des plus bruyantes acclamations et de bravos prolongés; M. Syme, dont le ciel avait favorisé la fête le jour même où un déluge de pluie inondait Paris, ne put s'empêcher, dans un élan de reconnaissance, de proposer un toast ou beau temps; cet hôte si raro en Écosse, mais qui semblait s'y être fixé sans retour pendant le séjour de l'association britannique. Après ce toast, d'autres furent portés à la ville d'Édimbourg, à l'Université, au président de l'association, l'illustre David Brewster, aux étrangers, etc.; plusieurs d'entre eux ayant parlé au nom de leur pays, le seul Français présent à ce banquet se leva à son tour et dit : a Je porte un toast à la

prospérité de l'Écosse, dont l'histoire est intimement unie n à celle de la France ( applaudissements). Je porte un ses tond toast à l'union éternelle de la Grande-Bretagne et de la France, gage assuré de la paix du monde et du progrès

s de la civilisation 1... n Quand je vivrais cent ans, je n'oublierais jamais l'explosion d'enthousiasme dont ces paroles furent suivies. Ces Anglais qu'on dit si froids se levèrent comme un seul homme en brandissant leurs verres et en criant Hurrah! for ever J'aurais voulu que toute la France entendit leurs acclamations et comprît, comme moi, que rien ne doit diviser les nations civilisées de l'Europe, dont l'union peut seule sauver le monde des étreintes du despotisme ou d'une nouvelle invasion de la barbarie. Marmi00, chant strophe 25. Ca. M.


L'ILLUSTRATION , JOURNAL UNIVERSEL.

156

AL

COLLAI III

PAR 33ERTALL

(Suite).

AU COLLÉGE. § VIII. — Promenades, vacances et sorties. (Études de moeurs. )

LE PROVISEUR.

PROMENADE. — Monsieur Montbrun, qu'est-ce que vous avez dans la bouche! — M'sieu, c'est une fluxion. — Très-bien; vous me ferez 600 vers pour la guérir.

Vue prise par un effet du sourire particulier à l'état de vacances. Nara.—Un bon proviseur doit réunir les qualités suivantes : Une cravate blanche, un habit bno re,.dy% e.ventre, un peu d'orthographe et une l

— Qui 1 — Lui! — Bon.

PENDANT

ALEXANDRE Dam &S. LA PROMENADE. ENSEIGNEMENT MUTUEL.

Blysiuseque calo.

— Ce petit-lb eut un être indécrottable. — Faites-lui suivre le régime

suivant :Racinm grecques à haute dose, pensum à j et continu, retenue à double détente,privatien de bain, et vous m'en direz des bonnes nouvelles.

Un homme dont on loue les sucres d'orge.

PATS DE CHAT. Art xtvtIlo asporEc

Macle anime generose puer. V. SORTIE, — Monsieur veut-il de la crème! — Garçon , vous pataugez, mon cher ; versez du

Ainsi nommé des pâtés qu'il fournit à des prix honnêtes et immodérés; célèbre pour ses pieds infatigables et ses chaussons..., aux pommes.

AUX BAINS. — L'eau est-elle bossue!

rhum, et donnez-mol du feu.

%unee%

Manant,

Il, fuzzionsuan.

valet.

— Excellente, mais très-froide.

Arsine pada liber(' paisandii UN EXTERNE LIBRE

d'apporter des cerveles aux listera condition qu'il ne es laissera p ler par le portier.

Bic inierfiumina noies— . frigos capiabielpacunk .

Partie de plaisir du collégien au Tuteurant. Trois plan au abois, trois bittes' pomme'.

Lecture des Contradictions, économiques, pur Paul de Rock.


L'ILLUSTRATION, JOURNAL UNIVERSEL.

In

§ IX. —

Errare

Aimantas est, Ev.

EXTERNES FILEURS.

Au lieu d ' aller en classe, les fileurs se dirigent vers le Jardin des Plantes, où l ' on ne cultive point les racines grecques.

Co rens/ ne quid detrimnati rrrpebli w rapiat. TAC. L1: coi times: rotenqus. — L'avenir de lu France est dans l'alliance avec

la Russie. C'est mon mis et celui de M. Romieu. — Ta parole

OMM bail punctum gui utile dulci.

mimai!

H. Avec uneoerTél erateldietébachures

O lortunalos n imium tua ri

Vibraln jaculatur fulmina lingue.

bons norint Larineolae.

PROF.

A quels signes on reconnaît au collège les élèves qui seront plus tard révo-

lutionnaires, socialistes et septembriseurs, a moins qu'ils ne deviennent ministres, avocats généraux ou procureurs.... de quelque chose.

Ov. Dessin d'un élève qui a la bosse du dessin.

LE MODELÉ A DARSE. De homme envié par les collé. glane.

§ X. — Concours général à la Sorbonne. ,-----,-, ....d■

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A Non voilas non colon uses.

V. TYPES DES COLLÉGIENS DES DIFFÉRENTS COLLÉGLS.

Une table a la salle du concours. Bourbon (v. style), Charlemagne. Henri IV (v. style), Louis-le-Grand (v. style), lycée Bonaparte. maintenant Napoléon. maintenant Descartes.

Robu,iior cure. V. Non bts in idem.

O verum! Juv.

CODE.

— Messieurs , voila le texte de la composition envoyé par le grand maitre. N'oubliez pas le numéro et la devise! Rien d' écrit sur le verso de la bande!

SIGNE TUF:GRAPHIQUE.

Il y a quelqu'un de sorti.

Traduction. —

Non

vu lise non colon nus.

UN itkvs rnùs-romr. On lui paye une pension pour qu'il veuille bien rester dans la sienne.

cet/J:0re. Deuxième table. Versailles; Saint-Louis (vieux style

TYPES DES Cf LLÉGIENS DE DIVFÉRENTS

Staniihe

Pretimaque !arts dabuntur.

Ov. Quand on s'ennuie de rester trop longtemps à la mémo place, i/ est bon d'aller de temps en temps consulter le texte. Ne lunes volent rapidie ludibria venlig. V. Inscriptions et belles-lettres.—

concurrent qui a fini sa copie,

Un

-"-W1

L Frangimus )ito Claudite jam rivas

pesta hiberusl.

rat

V.

— Ce pauvre Baquet a fait un contre-sens à la dernière phrase, les trots derniersmots. Si ce n'est pas fichant? Notre plus fort,

Quid! V, LE DUPLICATA.

A la figure du professeur on voit bien que chose n'a lait ni barbarisme nt solécisme dans son thème, mais en ..tivait


458 Considérations sur le Ilagnétisine animai et le elionanamnsalismes Nos lecteurs auront remarqué le sole particulier que nous mettons à les entretenir de tous les sujets qui provoquent l'attention publique à un moment donné; si bien que l'Illustration pourrait être un jour la véritable encyclopédie du dix-neuvième siècle. Nous y prétendons sérieusement, et nous venons de constater, à l'honneur de notre collection, le bien fondé de cette prétention par la Table générale des matières publiée par nous en ce moment, laquelle ne laisse sans explication ni un fait ni une idée, si le fait a eu de l'importance, si l'idée, acceptée ou contestée, a causé quelque sensation dans le monde depuis huit ans. Ce sont les Allemands qui les premiers ont appelé Dictionnaire de la conversation une encyclopédie élémentaire destinée à donner des notions sur tous sujets de l'histoire, indiquant par ce titre un genre d'utilité un peu pédantesque, qui séduisait les esprits frivoles, mais qui n'éloignait pas pour cela les lecteurs studieux. Un de nos correspondants, qui veut bien reconnaltre des mérites analogues à notre recueil , nous propose de lui donner pour second titre Journal de la conversation. Nous resterons Journal universel; cela ne nous empêchera pas de fournir les éléments de la conversation et d'éclaircir, selon nos lumières, toutes les matières que le mouvement intellectuel soulève et présente à la curiosité des contemporains. Nous leur offrions, il y a quelques jours , une histoire complète de l'aérostation. Jamais l'occasion n'avait été plus favorable qu'en l'an de grâce 1850, signalé par la faveur qui s'est attachée à ces périlleux voyages ; par les programmes des ingénieux chercheurs qui nous promettent la navigation aérienne; par les annonces de ceux qui ne cherchent plus, croyant l'avoir découverte. Un autre genre de phénomène qui parait avoir augmenté depuis quelques années le nombre de ses fidèles, nié encore aujourd'hui par les savants officiels, malgré des attestations nombreuses et sincères, nous a inspiré le désir d'obtenir l'avis d'un esprit libre qui ne craint pas d'affronter le préjugé , d'un esprit prudent qui procède philosophiquement et ne fait pas plus de cas des sceptiques que des empiriques. Les poursuites exercées depuis quelques jours contre les charlatans qui spéculent sur la crédulité d'une foule d'adeptes ignorants, sont l'à-propos de l'article qu'on va lire. Nous avons été servis à souhait. Le dos teur B. possède en manuscrit une très-intéressante histoire, dont le fond est le développement dramatique d'un fait de somnambulisme des plus singuliers, constaté par lui dans l'exercice de sa profession de médecin. Le récit nous tentait; mais le sujet est délicat, et l'histoire d'ailleurs aurait pu être soumise au timbre comme un roman ; le timbre est si connaisseur ! Heureusement pour nous et pour nos lecteurs, il y avait en tête du manuscrit une introduction, une préface, un discours fait pour préparer le lecteur à l'histoire prodigieuse, et M. le docteur B. a bien voulu nous permettre de détacher ce morceau, qui contient, croyons-nous, ce qu'on a jamais dit de plus fondé et de plus sensé sur le magnétisme animal. Nous laissons parler notre auteur avec l'autorité de la science et un talent d'écrivain dont on va juger. Le magnétisme animal n'a eu, depuis son origine jusqu'à nos jours, qu'une destinée bien incertaine, et n'a pu faire que quelques pas mal assurés et toujours vivement contestés. Annoncé, il y a près d'un siècle, comme une éclatante découverte, comme la révélation d'un principe nouveau, il fut accueilli par les uns avec l'enthousiasme et la crédulité qu'ont toujours rencontrés, à toutes les époques de l'histoire, les chefs de secte qui ont imposé aux hommes tant de vérités et tant d'erreurs ; mais, pour le plus grand nombre, la nouvelle doctrine ne parut être qu'une extravagance ou une insigne jonglerie demandant, au nom de la cupidité, tribut à l'ignorance. Les rudiments du magnétisme animal se perdent dans la nuit des premiers temps de l'histoire, et se retrouvent dans les mystères et les initiations, dans les oracles et dans les prophéties des sibylles; mais on sait que c'est Mesmer qui a été, dans le temps moderne, le révélateur de cette mystérieuse puissance , qui en a étudié les singuliers effets, et en a créé une doctrine sous le nom de magnétisme animal. Malgré des efforts persévérants et des succès éclatants, il resta bien loin de son but et laissa le monde à peu près incrédule. Ses nombreux disciples et ses successeurs, plus nombreux encore, n'ont pas été plus heureux. Ils ont eu, comme lui, des partisans fanatiques et des contradicteurs obstinés. Comme les prophètes de l'ancienne Judée , ils se disaient animés de l'esprit divin : on n'a voulu voir en eux que l'esprit de mensonge et d'erreur ; on ne leur a pas jeté la pierre, mais on ne leur a pas épargné les sarcasmes et les mépris. La Jérusalem nouvelle a eu, comme l'ancienne, beaucoup d'appelés et peu d'élus; les gentils ne se sont pas Convertis. Le temps, cet ami de la vérité, et qui fait presque toujours justice du mensonge, n'a pas grandi les destinées du magnétisme animal. Semblable à ces êtres incomplets, à ces produits manqués, qui parcourent toutes les périodes de leur existence sans sortir de l'enfance, le magnétisais animal a continué d'être, jusqu'à nos jours, comme au temps de sa première apparition dans le monde, accepté par les uns, combattu par les autres et dédaigneusement repoussé par la foule. Il n'a pas eu, dans les contrées étrangères, d'autre fortune que chez nous ; il a tait le tour de l'Europe sans rester vainqueur nulle part et sans jamais être complètement vaincu. Une véritable fatalité a toujours pesé sur le magnétisme animal : il a bien eu à toutes les époques des initiateurs chez lesquels se trouvaient réunies la science et la sincérité, mais il faut convenir que presque tous ceux qui l'annoncent sont bien peu faits pour inspirer la confiance. Dépourvus de science et de dignité, étrangers même aux connaissances • médicales, ils sont assurément bien incapables d'ouvrir de nouvelles voies dans dee régions où ils n'ont jamais fait un pu; philosophes mercenaires, qui font semblant de prêcher essence, et n'ont pour but que de pratiquer l'avarice; charlatans, qui cherchent plutôt à rançonner le monde qu'à l'éclairer : il leur impute peu de comprendre la langue

L'ILLUSTRATION , JOURNAL UNIVERSEL. qu'ils parlent; et on pourrait les comparer à ce moine hypocrite qui montrait depuis longues années une relique qu'il n'avait pas encore vue lui-même. Les savants, les médecins surtout, qui seraient plus compétents que les autres savants, se moquent le plus souvent du magnétisme animal; et, répudiant une solidarité qui les humilie, ils l'abandonnent, comme une panacée ridicule, à d'avides empiriques. Dans des mains indignes, le magnétisme animal perd tout caractère scientifique et devient une mystification, une jonglerie, une spéculation honteuse. Mais cette profanation ne peut changer la nature des choses. Il serait plus sage d'étudier le magnétisme animal que de s'en moquer. Il serait digne des médecins philosophes d'approfondir le caractère de cette puissance nouvelle et d'en poser les limites. Les dédains et les railleries ne peuvent rien contre les merveilles qu'il nous a révélées. Mesmer et ses successeurs ont cru, mais probablement sans raison, que les phénomènes magnétiques annonçaient l'existence d'un principe universel répandu dans toute la nature. Ce principe, selon eux, réside dans les corps inertes comme dans les corps organisés; il est aussi insaisissable que la cause de l'attraction et les principes impondérables admis dans les sciences physiques. Ordinairement, à l'état latent, il ne devient sensible que par ses effets. Dans certaines circonstances, ce principe, ce fluide invisible, sollicité par l'action de la volonté humaine, qui agit comme cause excitante, quitte l'état d'inertie, s'élance des mystérieuses profondeurs où il était inaperçu, et révèle sa présence par des impressions et des actes extraordinaires. Soumis à l'influence du fluide en mouvement, les organes des animaux éprouvent dans leur sensibilité et dans leur action, des modilications, insolites et le plus souvent salutaires. Mesmer ne s'est pas borné à imaginer le fluide magnétique : il a cru pouvoir déterminer la loi de ses mouvements et toutes les conditions de sa transmission. Neptune de cet océan chimérique, il faisait jaillir le fluide, le dirigeait en courants variés, l'accumulait sur un point, l'éparpillait sur d'autres; il en imprégnait certains corps, qui le transmettaient à d'autres corps; les uns étaient conducteurs, les autres ne l'étaient pas. Mais toutes ces suppositions sont tout à fait arbitraires. Rien ne démontre l'existence du fluide magnétique; et il est plus simple d'attribuer les actes extraordinaires qui se produisent quelquefois chez les hommes à quelque excentricité de la force nerveuse, à quelque aberration dans l'action du principe même de la vie, que de recourir à un principe nouveau qui n'est qu'une complication, que rien ne démontre et qui n'apporte aucune lumière nouvelle à l'esprit. Il est infiniment probable, pour ne pas dire certain, que tous les appareils dont se servait Mesmer, que tous ses baquets, ses conducteurs, ses baguettes, etc., n'étaient que des prestiges qui agissaient sur l'imagination des assistants, et que toutes les actions extraordinaires que l'on 'voyait, n'étaient que des manifestations insolites du principe ordinaire de la vie. Quelle que fût leur bizarrerie ou leur nouveauté, tous ces phénomènes n'étaient probablement que des actes de la puissance nerveuse et rentrent dans le domaine de la physiologie. Depuis Mesmer, on a découvert et attribué à l'action du fluide magnétique, un mode singulier d'existence qui se montre dans les mémos circonstances que les autres phénomènes magnétiques et qui se produit quelquefois spontanément : c'est le somnambulisme, qu'on appelle encore la clairvoyance. Dans cet état, quelques individus acquièrent une puissance merveilleuse, et montrent des facultés inattendues et compléternent inexplicables. Toutes les conditions de la vie paraissent changées, et il se produit des actes qui excitent l'admiration et semblent être contraires aux lois ordinaires de la nature ; on est tenté de croire que l'on est dupe de quelque illusion, qu'on est séduit par quelque prestige ; on croit involontairement à l'action de puissances surnaturelles. Les phénomènes du somnambulisme étonnent les esprits sévères, et l'on rencontre beaucoup d'incrédules qui rejettent ce qu'ils ne comprennent pas et ce qui leur semble en opposition avec tout ce qui se passe ordinairement dans le monde matériel ou moral. Mais il est sensible que l'opposition de semblables adversaires n'aurait de valeur et d'importance que dans le cas où nous connaltrions entièrement toutes les lois qui gouvernent l'esprit et la matière ; mais nous ne les connaissons que d'une manière bien imparfaite. Nous n'avons encore soulevé qu'une bien faible partie du voile qui couvre tous les secrets de la nature, et il y a sans doute bien des mystères encore cachés, dont la révélation modifierait beaucoup les prétendues lois que nous avons assignées aux phénomènes naturels. Sans doute il ne faut pas croire ce qui répugne au bon sens et à la raison ; mais ne prenons pas nos connaissances actuelles pour les limites de la raison. On refuse de croire à des choses que l'on ne peut comprendre. Mais qu'entend-on par ce mot comprendre? On se fait d'étranges illusions sur la portée de notre esprit et sur la nature du rôle qui nous est assigné sur la terre. Essayons d'apprécier en quelques mots et d'une manière très-générale toutes nos connaissances. Si l'on examine sévèrement tout ce que nous savons, tout ce que nous croyons fermement, si l'on observe bien la constitution da notre interieence ellemôme, on verra que s'il nous est donné de voir -et de constater beaucoup de choses dans l'étude de la nature , il ne nous arrive, pour ainsi dire, jamais d'en expliquer une seule. Le monde est remp l i de phénomènes merveilleux auxquels nous sommes habitués, que personne ne songe à contieeer, et qu'il serait tout à fait impossible de compren Ire et d'expliquer. Nous n'avons d'explications réelles que dans les sciences mathématiques, qui seules donnent une satisfaction à peu près complète à l'esprit, qui peut se vanter, en quelcm" sorte, d'en avoir créé les principes. On part, dans ces Sciences, d'un petit nombre de données, qui n'ont de réalité que dans notre conception, dont l'évidence est intuitive, dont la certitu le n'a pas d'autre sanction que eassentimeet universel, et qu'on ne pourrait contester sans contester l'intelligence elle-même; partant de ces faits principes, l'esprit

s'élève par une suite d'inductions qui dérivent suceessi e. n les plusabstrae ment l'une de l'autre, jusqu'aux conceptio tes et les plus élevées; rien d'incertain, rien d'incomplet dans la théorie ; l'esprit, en quelque sorte toujours appuyé sur lui-même, arrive à une démonstration nouvelle, sans jamais abandonner la chaine qui réunit les vérités précédentes ; au moindre faux pas, la channe ee brise : vous êtes averti de rentrer dans le chemin de la vérité; et vous arrivez au sommet du mapieque édifice, domaine de la vérité pure, que ne peuvent, ébranler ni la contradiction ni le doute, et qui présente à tons ses degrés une égale solidité. Mais aussitôt que vous descendez de ces hauteurs, que vous voulez faire une application et rentrer, pour ainsi dire, dans la nature, la vérité, sans cesser d'être, perd pourtant quelque chose de sa précision. En développant des phénomènes puisés dans le monde réel, l'analyse et le calcul retiennent quelque chose de l'imperfection de tous nos moyens d'observation; la vérité, qui était, pour ainsi dire, absolue, devient relative et du même ordre que toutes les vérités qui constituent les sciences naturelles. Dans l'élude de la nature, nous ne nous élevons jamais au-dessus de la simple observation ; sonnette°, dans les sciences naturelles, c'est voir, toucher, percevoir, sentir ; les théories ne sont que des collections de faits rapprochés, se subordonnant dans un tel ordre, que les propositions les plus générales ne sont que des formules qui embrassent le plus grand nombre possible de faits particuliers; on part des faits les plus simples, et l'on arrive par une succession de termes, dont chacun comprend et enveloppe celui qui précède, jusqu'aux principes les plus élevés de ces sciences; ces principes ne peuvent plus se subordonner à rien; nous nous arrêtons là et nous ne pouvons aller plus loin qie par des progrès nouveaux; mais il est évident qu'il ne peut y avoir, dans ces principes, dans ces causes premières, que ce que nous y avons, polir ainsi dire, mis, c'est-à-dire des faits, de simples observations. Il n'y a point là de véritable explication ; il n'y a qu'un arrangement lumineux, une savante coordination de faits, dont le plus simple peut bien étonner l'esprit, mais ne peut être ni expliqué ni compris. En effet, nous ne connaissons nullement la nature des choses, pas plus celle des corps inorganiques que celle des corps organisés ; nous ne connaissons que les impressions produites sur nos organes, et les relations que l'esprit peut saisir entre elles; la vérité, c'est tout ce qui est senti, perçu, tout ce qui est observé, tout ce qui est observable; c'est encore tout rapport légitimement établi entre nos perceptions; il n'y a rien au delà; l'erreur tient aux observations mal faites, l'ignorance à celles qu'on ne fait pas ou qu'on ne peut pas faire; l'erreur peut encore dépendre d'une infraction aux lois de la logique dans le rapprochement comparatif des faits, ou de vaines spéculations que l'esprit n'a que trop souvent substituées aux observations réelles. Il n'y a pas de miracles dans la nature; mais on y rencontre, à chaque pas, des phénomènes merveilleux qui nous étonnent, nous saisissent, et en présence desquels nous restons dans l'admiration et cemme interdits. Quand ces phénomènes se présentent accidentellement, comme ceux du somnambulisme , et surprennent notre esprit, en le sortant de toutes ses habitudes, nous sommes tentés de crier au miracle ou de ne pas croire, sans faire attention, que tout, à ce point de vue, est miracle en nous et hors de nous; eceil qui voit, l'oreille qui entend, le cerveau qui pense ; dans le monde extérieur, la pierre qui tombe, le grain qui germe, tout, jusqu'aux plus humbles actions de la matière vivante ou inanimée, reste pour nous à jamais inexplicable et incompréhensible; tout cela, nous le voyons, nous l'admirons, nous n'en doutons pas; pourquoi donc demanderions-nous à expliquer et à comprendre des faits qui présentent des complications insolites, comme les phénomènes du somnambulisme, dont il est impossible de pénétrer la' cause, de saisir les bizarreries, de sonder les mystères? Bornons-nous à les observer, à les constater, et ne refusons pas de croire à des réalités que n'empêcheront pas nos dénégations ou notre incrédulité. On appelle quelquefois ironiquement esprits forts ceux qui refusent d'admettre ce qu'ils ne comprennent pas; ce ne sont pas des esprits forts, ce sont des esprits peu éclairés. Il est tout simple qu'il ne faut pas tomber dans un excès contraire qui, nous disposant à la crédulité, nous rend si aisément dupes des autres et de nous-mêmes. L'observation doit être, en toutes choses, notre guide ; les faits sont la vraie base de l'esprit et des sciences, le fondement le plus réel de toute certitude; rien ne peut faire que ce qui est ne soit pas; si un fait nouveau nous étonne, dérange nos théories, cela prouve que ces théories sont incomplètes, peut-être même erronées; si elles ne peuvent s'élargir et comprendrele fait qui nous frappe, partons de là, tâchons de dresser ;me théorie nouvelle, dont le fait réfractaire sera le point de départ, le premier anneau d'une channe de vérités nouvelles; un fait nouveau et bien constatés toujours de l'importance dans les sciences naturelles; et il est bien souvent arrivé que des théories magnifiques, et môme des sciences entières, n'ont pas eu d'autre orig i ne qu'une humble observation, dein on n'attendait certes pas tant de merveilles. Observons les phénomènes du magnétisme animal et du somnambu l isme, comme tous les autres, avec recueillement et sincérité; ne soyons ni crédules ni sceptiques, et si nous ne pouvons comprendre toutes ces merveilles, rappelonsnous qua si la Providence, en nous animant de SU divin souffle, nous a donné des facultés qui nous pissent à la tète de la création, l'intelligence humaine egt un flambeau qu'elle n'a allumé que d'une clarté douteuse qui ne nous permet bien souvent de saisir que la surface des choses dont les mystérieuses profondeurs nous sont interdites à jamais. n'allons pas plus loin dans les sciencesmorales eralee ellesMêmes que dans les sciences naturelles; elles ne sont, comme ces dernières, que de véritables sciences d'observation; la différence consiste en ce que, dans les sciences morales, l'esprit, au lieu de s'appliquer au monde extérieur, rentre


LiLL/XTRATION JOURNAL UNIVERSEL. Mal dire, ms losi-utema t Observer ses déteratka, pie Une «tee lete les «bit« «eu feceimeine ers de rertoè 44,0Ulelll, en ellence,ide la

paf, dans la es s onmembulique et dans la vie normale,

Mutile absolus du moi; ls moi de la premiers co te le moi de la seconde et n'en est pas connu ; de plus, le se nembele WU. Menin des facultés nouvelk • s estraordi. epparence surnaturelles. Ce n'est point un état de Mie; l'BA homme gut rêve perçoit bien dm impressions, dl deireppork, il fait des raisonnement., il a des mu-it saisit ag agiona, des passion., etc. • mais chez lui, tout est inn obetettoe, cossfueion, désordre; toutes les faculté. que nous possédons dams la vie ordinaire, sont pourtant peu près, sans exception, en activité dans "état de rêve ; nous sentons , nous pensons, nous voulons . ; mais il nous manqua Cette puissance de direction, ce princim de coordion qui , combina nt n os en et nos idées euivant des régulières, imp rime ssation au travail de la pensée une forme constante et raisonnable. Les rêves, type du désordre , vrai chaoa de l'est peuvent etre soumis à auclassification; cune règle, à aucune mais, envisagés sous un certain point de vue, on remarque que les uns restent en déprit dans la mémoire, et que nous n'avons au réveil aucun souvenir des autres ; on sait seulement qu'on e rêvé, encore ce souvenir est-il quelquefois à peu pute nul ou au moins fort confus. Personne n'ignore que cette faculté bizarre de rêver beaucoup excité l ' attention, la curiosité, et même la frayeur des hommes dans les temps d'ignorance ; on e cherché dans les visions d'un organe en délire les présages de l'avenir ; on a cru reconnaltre dans un inintelligible et fantastique langage la voix des dieux eux-mêmes. Aujourd'hui ce n'est plus pour nous qu'une simple question de psychologie ou de physiologie. (La suite d un prochain numéro.)

inh alai:six et 't t2u.

la dem* mars ePurs" nu as par la maqua darda In» billon dm arair -7=ami, eggereaamene, a4ndt pm eu le taupe et/Mur à théorie des g urwannenta r eprésentatif+ , st dal! riz blairs mam ak_e , -l rtninet ses besoins, et tien le pelisbu a bitte ravaleur'. de *fan, S'avoir se ormiateem de l'absurdité riss La aman parts» se. dro lit et de en devffl. au unira laquelle II avait déparia tut de aide et de dévesesatet. aire Ion elAl suivi, datte rêttt Mt MlignétlinItt animal, cm l'est poilé le problème soda mei a enè tes r sumpietas nous dama tee« les mienne qui la so on, Il a heu noua dire t es. leoelietiotre orgueil, si Ume s ' l• ente de unditations g »ro, obit rra ta dm», «st avions pas voulu chercher des obe/rra, hi réaistra e explicationset des adeaolos lit où il n'y avait que des faits à feekieirlenf.fetifes nnemis/Sem speeteele Messoies.. dans les siècles, famoutume Maré matas d arasé constater, des phénomènes nouveaux à admirer, noua n'en mon cru re d ii rr eeleporririns, ou oing nattons pas réduite à un nellable état d ' anarchie dans les d ete àlesiirve4r7' r msale opinions, à ces divergences perpétuelles, qui font que la tteiettees f dae us prendre solennel. se vante précisément de ce do au addePuezsP plupart des hommes se demandent s'il y a réellement dei dorttent lui taire reproche. Il aurait dû voir, comm phénomènes magnétiques, si le magnétisme est ou n'est pas. e il et non les lire, les lire dans Mog dit, les uns contoœpera un Croyez-vous au magnétisme? dit rue. C'est une folie, répond i«, Dion Carmins, e mades Marcellin, et surtout lei tire avec les limettes de ma proies i" l'autre; c'est une merveille au contraire, pour un troisième; Eh quoi, monsieur Bernin', pafq qu'en sou a pour un quatrième, c'est une jonglerie; il n'y a plus de mifait r tant d'années de notre enfance l'étude exclusive et racles de nos jours, dit-il; on ne croit plus ni aux sorciers du latin, est-ce à dire que le fantôme do PaaUquItéimpartiale ni aux oncles. r omaine doive éternellement assiéger notre cerveau? C'est e Existe-t-il ou n' existe-t-il pas des phénomènes magnétila peine de se placer en a yant dans les siècles, purrame ben as réunir ques qui se produisent plus spécialement dans l'état de à voir que le passé. Comment, depuis ROM on a découvert die somnambulisme, et qu'on ne peut rattacher à l'ensemble ondes , et elleouaurait le dernierr od mot de l'bunutaité des phénomènes de la vie ordinaire? Ces phénomènes qui forait tous les j rs eu met La science de nouveaux p la iges • elle sou le tempe nous semblent merveilleux, pouvons-nous les faire nature, et l'espace, et tout cela n'aurait aucune %Ouate sur l'avenu! les suivre dans leur développement, les faire cesser? PouL'histoire n'est qu'un plagiat continuel I Lee faits p assent et revons-nous saisir les conditions, ou du moins quelques-unes passent toujours les mêmes devant nous, comme des compara s des conditions qui permettent leur apparition? Ne seraient-ce de thettrel En politique, pour juger sainement le présent, que que des phénomènes d' imagination, des manifestations insodis-je? pour lire couramment dans l'avenir, il suffit de consullites de la sensibilité ordinaire? Ne sommes-nous dupes, ter le passé! 0 naira hommes d'Elat qui croyez, dans l' appréciation des faits, devoir tenir compte des modi en les voyant, d'aucune illusion, d'aucun prestige? fications que let siècles apportent incessamment dans les mœurs et da» le. idées, Examinons, observons ; voyons des somnambules, et si qui interrogez, à chaque pas du temps, ce kaléidoscope produinous trouvons qu'ils ont réellement quelquefois des facultés sant, avec des éléments toujours les mêmes, des com L'Ire des César., qui n'ont point leurs analogues dans la vie ordinaire ; s'ils binaison diverses; que vous êtes simples de polir à cette pénible sontanimés d'une force insolite, d'une puissance intellectuelle PAR N. A. RO/MU. étude, Ionique avec la méthode de M. Romieu vous n'avez plus qu'il n'est donné à personne d'exercer sur la terre; s'il ne qu'à lire l'histoire romaine! Tout est là, e Parlez-moi des écrivains qui ont le courage de leurs opinions; ntendez-vous? Ne nous reste aucun doute dans l'esprit, étudions, admirons lesavec eux on sait tout de suite à quoi s'en tenir. Ils ne marchan- vous cassez plus dorénavant la tête; r etournez-la; et si nous merveilles de cette vie nouvelle ; téchons d'en saisir les con dent pas leurs lecteurs; c'est à prendre ou à laisser. L'auteur sommes justes envers nos grands hommes, — ce que je n'ose ditions , d'en poser les limites ; contentons-nous de voir, de du petit livre que voici, par exemple, n'enveloppe pas sa pensée affirmer, les Romaine ne Payant pas toujours été, — un jour, constater, et si l'esprit ne peut expliquer ni comprendre , ne de circonlocutions et de réticences. Sa manière de voir, il la dé- dans cem usée de Versaillee consacré par son fondateur à clare tout net. foules les gloires de la France, nous élèverons une statue récusons pas pour cela le témoignage de nos sens; ne bous Il ne veut pas du jury, cette fausse institution; niais révoltons pas contre notre propre raison. très- à l'auteur de cette recette infaillible et commode, et j 'espère heureusement, il croit pouvoir le qu'on le représentera la tête tournée vers les talons, Nous avons été longtemps incrédules ; nous pensions que dire sans crainte &dere dé- ractériser afro de camenti, l'idole trébuche sur sen piédestal. le génie de ce clairvoyant politique. la botte merveilleuse des adeptes du magnétisme animal ne Il ne vent pas de la garde nationale, Mais, en vertu de cette loi qui veut que les enfantements dans plaisanterie trop sérenfermait que des chimères et des mensonges, et nous qui sert à renverser les gouvernements lorsqu'ils veua nature soient le produit d'un accouplement, une seconde idée n'avons pas eu , pendant longtemps, la curiosité qui fit ou- rieuse lent bien le permettre, et qui n'a plus d'objet, après le ama- a coopéré à la conception de ce livre, L'Idée mère, je viens de vrir jadis celle de Pandore; mais le hasard, à défaut de zèle, rre accompli, que l'innocent plaisir' des bourgeois à se croire 'indiquer; l'idée père, si j'ose m'exprimer ainsi, ç'a été, je crois, nous a servis, et nous nous sommes convaincus que, si nous militaires. eu le maréchal Bugeaud. Au moment où M. Romieu, ayant avions eu raison d'être sceptiques et incrédules sur beaucoup Il ne veut pas de la liberté de la presse, celle autre conquéle p erdu ea place, occupait l'activité de son esprit à dresser l'hode points, nous avions tort de tout rejeter sans examen. Sans si vantée, qui, toujours très-heureusement, commence aussi à roscope de la France, il reçut du maréchal, — ils avaient fait doute on a débité, sous le nom de phénomènes magnétiques, perdre de sa popularité. connaissance dans le Périgord, alors que M. Romieu en était, . une fouie de fables ; sans doute on a trompé les hommes ; le Il ne veut pas du vote de l'impôt. Qu'est-ce en effet que ce comme on dit, le premier magistrat, — il reçut, quel trait de lumensonge et la cupidité ont fait des dupes, quelquefois des progrès vanté du libre vote de l'impôt par la nations... ière! une précieuse lettre où le vainqueur d'Isly lui Rien an nonçait victimes; il n'en est pas moins vrai cependant qu'il y a des de plus qu'un ralentissement de la marche des choses, gui , us « si les agitateurs parisiens s'opposaient à l 'installation de somnambules doués de facultés merveilleuses, extraordinai- sous les monarchies absolues, se règle par la volonté et s'imAssemblée constituante, il était décidé à quitter sa retraite et à marcher sur la turbulente capitale avec r es, qui brisent toute règle, mettent toute prévoyance en dé- pose par la force. cinq cent mille hom 11 ne /mut pas d'assemblée es prêts à dé libérante. C'eet l'installaion faut, et qu'il e.gimpossMle de ne pas admettre, à moins de rejoindre son drapeau.» Qu'ils l'eussent rejoint, en récuser sa pies> intelligence. En présence de ces actes in- du bavardage à la tète desÉtats les grandes affairess des p ouvons-nous douter, puisque M. Bugeaud l'annonce et que livrées à des débats sans dignité... ? les passions du. NI . Romieu en est silir;L'histoire, noua l'avons dit, n'est-elle pas explicables, insu e, on est en quelque sorte forcé de sortir peuples quart d'heure substituées aux plans longuement méjtiu du monde réel; la physique, la physiologie abdiquent leurs petites ambitions r;su les, duon plagiat perpétuel; et l 'empereur Napoléon, —imitant sans de tout étage réagissant chaque tés ute quelque trait d'histoire ancienne qui ne me revient pas à droits; l'on ente confondu, comme en extase, et pourtant lu plus hautes résolutions du l' incertitude constante la mémoire, — n'a-t-il pas fait, en petit, quelque chose d'approconvaincu. Ces phénomènes soulèvent les plus hautes ques- dans la marche nationale, sans pays; cesse remise Cie hasard d'un C11 ant, lorsqu'il est revenu de Pfie d'Elbe? Niez donc, après cela, tions de la psychologie, et il est vraiment étonnant que les scrutin; l'extinction graduelle de tout sentiment patriotique Pi ntronisation de la force, le règne du sabre, l'avènement du médecins ne se soient pas empressés de les étudier et d'en- ou moral , à mesure que se manifeste l ' incohérence des déci- cé sarismel M. Bugeaud n'avait qu'à frapper do pied ce sol truffé lever cette branche curieuse de leur noble science aux mains sions, et que se devine l'égoïsme qui les amène. o ur en faire sortir des légions. Et encore il était bien - • indignes qui s'en sont emparées. de d econscience De liberté , il n'en veut sous aucune forme. C voire qu'il avait besoin de cinq cent mille hommes pour bon se poLuther, dit-il, insurge l'esprit contre la croyance. Il proclame ser en César. N'a-t-il pas proclamé L'homme en possession de la vie se trouve alternativeplus tard, dans un précieux ment dans deux états opposés : l'ud est l'état de veille, l'autre le droit de libre examen. Des questions religieuses, le droit dis cours dont personne assurément n'a perdu le Souvenir, que, Pu or mettre Paris à la raison, Il lui sufasait de quatre hommes le sommeil; le sommeil 1 voilà déjà un phénomène que per- s'étend aux questions politiques; la déduction est simple : qui sonne assurément ne songe à contester, et qu'il est pour- a discuté Dieu peut discuter l 'homme, et les gouvernements gui et un caporal? Voyez donc comme notre auteur est fondé à nous prédire l'ère du césarisme, puisque pour exercer la seule inont secondé la réforme devaient comprendre qu'ils se tuaient tant assez difficile d'expliquer; on dit que c'est le repos des Bu ence désormais possible sur les affaires de notre pays, il organes de la vie de relation, le repos du système nerveux. eux-ménies , du moins pour l'avenir. ne Il fat: Mn le progrès, mot qui n'a aucun sens, appliqué l'ordre t que cinq baïonnettes! Quelle avalanche de Césars! Le baOn, pourrait demander pourquoi le système nerveux a-t-il moral-- Absurdité sans nom, que la folie seule des d de maréchal dans la giberne du soldat n'était guère qu'un rhéteurs ton besoin de repos, tandis que les autres systèmes vivent tous a pu mettre leu en vogue. rre; mais le sceptre de César dans celle du caporal devient, d'une vie continue? Pourquoi ne se repose-t-il que dans Il nie la raison. L'infirme raison qui chancelle et tombe dece mme la Charte de 1830, une vérité. celles de ses parties qui servent à l'exercice de l'intelligence vant le moindre problème de l'esprit, qui a substitué la disEt ce gracieux avenir qu'il promet à son pays, et cela trèset des seinsWourquoi ne se repose-t-il jamais au contraire, cussion au dogme et a livré, par là, le inonde entier à l'em- pro chainement — que dis-je! il le promet à l ' Angleterre, à dans celleew président aux fonctions organiques, aux barras des conclusions entre avocats de causes diverses, n au monde entier, — ce gracieux avenir, ne vient l'A mérique IMOUvOMMIffelespeeer, par exemple, à la respiration; etc. ? de replonger notre pauvre espèce dans la nuit du Pue que M. 'Itomieu s'en affiige; depuis qu'il n'est plus pr croyez doute et de Mais cela tient alecUmotee de farganisatiom qu'il l'hésitation. préfet, feu t bien être quelque chose ; il s'est fait philosophe : xap-il Il nie la foi. De nos jours, la foi est morte, et morte à nous est bien permis de ccdtem eam--t guemous ne pouvons tout po rte, dit-il, à cette étude le mime mode d'impassibilité que me et en tous. pas expliquer. lais se une page de Tite-Live, ne sachant pas trouver d ' échauffeme nt personnel au milieu du combat de Il faut convenir que la société est bien lotie I Quel mobile lui Le sommeil est rarement complet ; de là résulte un état sophismes qui se livre reste-t-il donc, à cette pauvre société? Qui va la régir désor- aut our de moi. Je intermédiaire entre la veille et le sommeil ; c'est l'état de ne sens dans ces tristes mêlées ai le souffle d'ai mais? La force. Mais la force, si je ne me trompe, n'est qu'une rêve. Tout le monde rêve, tout le monde a rêve; qui cornmune foi, ni le choc d'aucune grandeur. Je vois des appétits, des intérêts en armes, féroces ou peureux, selon l arme, un instrument. Aux mains de qui? Au service de quoi? . prend pourtant ce que c'est qu'un rêve ? On dit bien que 'occasion ; «Male état de sommeil incomplet, qn état dans lequel Pas aux mains de la foi, qui est morte; pas aux mains de la mai s où trouver, au sein de ce plat désordre, la forte fièvre des Aine , celle qui lançait les croisés sur l'Orient? Oh! qu certains parties du système nerveux conservent leur acti- raison, qui est impuissante. Comment? La théorie de la force 'elles pour la force, comme la théorie de l'art pour l'art? Mais enfin étai ent majestueuses, comparées à nos luttes grossières entre vité, tandis que les autres se reposent ; les incohérences quelle sera la personnification de cette force? Le affa més et repus , ces guerres de religion qui fondaient les Césarisme. des rêves, les visions de la nuit dépendent, dit-on, de ce Mi quelques mots d'explication mus forme de digression. croy ances, ces guerres d'invasion qui fondaient les Etats! que le cerveau ne peut àgir-avec régularité que lorsque chaIl est des gens qui ne sortiront jamais du collège. Parce que que partie se trou ete ier, en sortant de chez moi , raves laissé ce livre sur mg-' ., Meta le' contrôle de l'ensemble; cette vous les voyez hommes faits et même un peu défaite, voue vous tabl e, et je trouvai un de mes amis qui le lisait en explication rat t Muse, mais eshelle bien satisfaisante ? imaginez qu'ils n'y sont plus : c'est une erreur. Ils ont beau m 'attendant. • Ne ressemble-t-el e pas. 4 la question même posée en d'au; être de l'Académie française ou avoir administré trois départe- Il et ait dans une indignation qui aurait fait plaisir à M. Romieu, car elle lui aurait prouvé que la foi n'est pas aussi morte ments, ils n'ont pas quitte les -bancs de la classe. Casimir Dela- le croit tees termes? Quoi qu'il en soit, l'état de rêve n'en est pas u'il dans nos aines. « sied si bie , s'écriait-il, àq un moins un phénomène universel, qui n'étonne personne, que vigne est, en littérature, un type de cette fidélité un peu pro- préfet désemparé de gémir de la tendance aux intérêts matéBye aux souvenirs de l'enfance, et dont il faut peut-être riels ress'aime l'habitude nous a rendu familier, et dont il est poursui bien certes pas la guerre, ce moyen brutal d'avoir impossible de déterminer avers précision le mécanisme ou la chercher la capse dans une première vanité satisfaite ou désapraison ; mais encore, s'il fallait opter, cent fois plutôt ces luttes pontée, comme un premier amour, heureux ou malheureux, que vous appelez grossières entre l 'égoisui e de l'affamé qui voncaltame peut encon se trouver, mee eela aralia rare- laisse dans notre came une empreinte ineffaçable. M. Romieu est drait mamies et l' égoïsme du repu qui ne vougnitt qua Perla me mese; oui peut rois plutôt ces lottennee les pas ment, dans un état b»a autrement M oulant, beim autre- aussi de cette école, soit dit sans vouloir jouer mer le mot. guerres ment inemplicable que I t de rêve. le veux- partent* som- Comme les comédies de Casimir Delavigne, son Ère des Césars de relégion qui ne reat..qo'un aVeritet à la omanaise, que abonde en allusions il ses professeurs, à l'Unitersité. Le seule les guerre s d'i nvasion qui PO sont qu'un attontat val elipm nambulisme, qui peut être naturel ou Provoqué; ce dernier distinction entre eux, c'est que l'élève Romieu est beaucoup tional trioté p 4 est le empeedsulisme magnétique. La yie,ctn 'somnambule moins optimiste à cet endroit que son camarade, te que la diffeDie voue échauffez pas, lui dia-je, reellrenes série ux les alennations diesesOrenteabk Rendu. Il e voulu compoetieroutes les fneqletts intellectuelles ét morales de la renne des Succès expliquerait peut-être mieux, que la différence faire , avant out, en livre mu*. pfflque ou littéraire, 107u vie ordinaire ; ce n'est pas l'état do veille pourtant. Il n'y a des caractères. qu'on fait partie d'une coterie, anses:cite mutuellement à toute

ça111';uhl r • pensé. d Inta V 4'711% rte. (lieh mn v &fini igenme ti"


L'ILLUSTRATION , JOURNAL UNIVERSEL. 460 espèce de témérités. J'ai vu de près les romantiques, c'était à qui dans le cénacle, comme l'appelait M. Sainte-Beuve, c'était à qui porterait le coup le plus rude aux théories classiques. Plus on brisait le moule du vers, plus on se permettait d'enjambements, et plus on était proclamé grand homme. Tout cela indignait bien des gens. Tout cela était fort innocent. Eh bien, M. Romieu ne fait pas autre chose en politique. il brise le moule de la raison, il enjambe sur la morale. Vous autres esprits atrabilaires, vous me dites que son but est de complaire à quelque nouvelle puissance; vous me citez mène certaine phrase où, tout rétrospectif qu'il est, il se ménage à tout hasard la faveur de M. Changarnier; voue prétendez qu'il veut frapper l'imagination par ses prophéties et l'exciter à les réaliser, eh mon Dieu non : il a voulu surtout se faire applaudir du cénacle, il n voulu par quelque bonne énormité surpasser ses rivaux en paradoxes,

il a voulu rendre jaloux de lui M. Granier de Cassagnac. Or, comme il ne voit que plagiats dans l'histoire, il ne voit probablement pas autre chose dans la littérature, et, volontairement ou à son insu, il s'est mis à imiter Machiavel. Il n'a pas réfléchi qu'à cette époque de réclames, de claqueurs, d'apostasies effrontées, les mystifications n'étaient pas rares, ni les Machiavels non plus, au talent près; que ce qu'il y avait de rare, c'était le respect de soimême et de sa conscience; que si la hardiesse était une bonne chose, c'était à la condition d'être au service d'une idée vraie, d'un sentiment honnête ; que son livre, qui probablement n'est qu'une sorte de gageure, pouvait avoir l'air d'une spéculation. Mais fût-ce une spéculation, ce livre, mon cher ami, n'a rien qui doive vous inquiéter. Je ne sais pas si la foi est aussi rare que le prétend M. Romieu , mais à coup sûr la crédulité l'est beaucoup plus que du temps de Macbeth, et les trots sorcières

étaient autrement propres à frapper l'imagination que ces étranges prophéties, sans compter qu'elles promettaient des choses un peu plus séduisantes que la perspective de cette succession de Césars de caserne. Rassurez-vous, d'ailleurs, en ce qui vous concerne. La génération présente, qui n'est pas du tout pressée de voir cette ère inévitable, saura bien, si l'humanité est condamnée éternellement comme un écureuil dans sa cage, deman. àdertourner à commencer par le commencement son cours pratique d'histoire romaine. Puisqu'on la ramène à l'école, elle vent, comme elle en a le droit de par l'usage et la logique, traduire Tite-Live avant Tacite; et avant de subir les Tibère, les Caligula, les Néron, les Vitellius, les Domitien, les Commode, les MOCaracalla, les Héliogabale et toue ces Césars auxquels M. mieu garantit l'empire du monde, elle entend bien passer chronologiquement en revue les Cincinnatus, les Decius, les Scipion..

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111111V iiiirge11111111 M — —am airalgaffial—tai Construction d'une maison en fonte et en fer pour la Californie, par Rodolphe Maehly.

Les dernières nouvelles des Etats-Unis annoncent que la chambre haute s'est occupée de la question de l'admission de la Californie dans l'Union; l'admission a été votée par 30 voix contre 19. Les journaux des Etats-Unis font observer que c'est la plus grande majorité qu'il y ait eu dans la chambre haute. Nous observons à notre tour que le petit nombre de membres présents dans le sénat laisse supposer que la question n'est pas aussi contestée parmi les représentants des Etats que cela semblerait résulter de l'échauffement des journaux de l'Union, selon qu'ils plaident pour ou contre le maintien de l'esclavage. Aussi ces journaux annoncent-ils que cette admission rencontrera une grande opposition dans la chambre des représentants. Le même courrier annonçait que l'Oregon commence aussi à promettre sa part de richesses. On assure qu'il existe des minerais aurifères filetés de platine plus riches que ceux de la Californie. Une mine de charbons aurait été également découverte sur les bords du Colombin, près du Villumette. Des gisements de charbon, non loin de San-Francisco, ont été constatés. San-Francisco s'occupe activement à réparer les ta-

vages de son troisième incendie. Selon un journal de la localité, la population fixe de San-Francisco s'élève de 22 à 24,000 ames, et l'on croit qu'elle atteindra le double l'hiver prochain. Ici, la quatrième page de nos journaux ne cesse de sonner de sa trompette pour appeler les actionnaires à spéculer sur ce nouveau Mississipi. On ne sait pas qui fournit les sommes énormes que doit conter ce concert californien; il est pourtant probable que ce sont les actionnaires eux-mômes, car la quatrième page ne fait pas crédit et ne consentirait pas à être payée sur les bénéfices des compagnies. Comment cela finira t-il t Que deviendra la quatrième page quand le quart-d'heure de Rabelais aura sonné pour ces sociétés? Elle sera consacrée à rendre compte des débats de la police correctionnelle ; elle est en train dans ce moment-ci de se préparer de la matière. Cependant tout n'est pas leurre et mystification dans ce concours étourdissant des spéculations californiennes. Il y a peutêtre des compagnies sérieuses ; il y a en tout cas des oeuvres sérieuses, et nous signalons, parmi celles-ci, une vaste et belle maison entièrement construite en fer par l'habile ingénieur du

servant nos sentiments, à en supprimer l'expression dans ce recueil qui est, encore une lois, un recueil historique où toutes les opinions ont droit de trouver leurs actes, comme toutes les curiosités leur aliment hebdomadaire et leurs souvenirs des années écoulées. M. A.-V. D. à Rios-Janeiro. — Nos envois sont faits très-exacNous rappelons à nos abonnés qui ont conservé la tement. S'ils ne sont pas reçus de même, c'est qu'il y a des incollection de ce recueil, que la Table générale est en fidélités commises entre le départ et l'arrivée. Nous profitons, an surplus, de l'occasion pour avertir tous nos abonnés que leurs vente et qu'elle doit être ajoutée au Tome XIV dont collections peuvent toujours être complétées à notre bureau où elle complète le volume, le Tome XV ayant com- l'on vend des numéros séparés, aussi bien que des Collections mencé au 1" janvier de cette année. — La Table du complètes. A M. S. à Saint-Marcellin ( Isère ). — Merci de votre idée, Tome XV qui s'arrête au 1" juillet, composée sur le monsieur, que vous nous cédez si généreusement. Mais notre plan de la Table générale, est également publiée. provision est aussi complète que possible; car les idées, en couLa Table générale forme 128 pages de 4 colonnes rant les rues, s'arrêtent assez volontiers rue de Richelieu pour demander l'hospitalité à l'Illustration, et nous craindrions de en petit texte et coûte trois francs. n'avoir plus de place pour la vôtre. Gardez-la donc avec soin, et craignez de l'exposer au grand jour. A un ami des sciences à propos d'aéronautie. — Molière preCorrespondance. nait son bien on il le trouvait; vous agissez comme Molière, M. A. L. h Paris. — Nous avons eu souvent, monsieur, l'oc- monsieur r votre première idée d'un parachute et d'un paracasion de déclarer que l'Illustration n'est pas un journal polit]. monte est mise en pratique par M. Petin , qui expose depuis que. Néanmoins l'histoire ne se borne pas à rapporter simplement longtemps son système dans des séances purdiques. — Votre les faits; elle cherche à leur donner leur signification, et c'est seconde idée des ballons accompagnateurs a été émise dans le effectivement une tache délicate quand il s'agit des événements Magasin pittoresque, il y a quelque dix ans, par M. Transoa. contemporains livrés à la discussion des opinions les plus con- —11 n'y a, vous le voyez, monsieur, de nouveau que ce qui a traires et les plus ennemies, Cela n'excède pourtant pas la puis- vieilli. mince des esprits qui veulent se désintéresser des calcule de la tactique, et, sans manquer d'égards envers les personnes, il est On s'abonne directement aux bureaux, rue de Richelieu, n• 60, plis facile qu'on ne croit de pénétrer les motifs des actes, d'en par l'envoifranco d'un mandat sur la poste ordre Lechevalier constater la valeur et d'en prévoir la portée; mais c'est à la condition, comme vous dites, de ne flatter personne et de n'être ou près des directeurs de poste et de messageries, des principaux d'encan parti, ts force de vouloir les estimer tous pour ce qu'ils libraires de la France et de l'étranger, et des correspondances de valent et les rappeler au sentiment de la vérité et de la justice. l'agence d'abonnement. C'est pour avoir voulu suivre cette ligne que nous sommes accosta d'appartenir à la fois aux partie les plus opposée; il ne tienPAULIN. drait qu'à nous de prendre cela pour un éloge; nous prenons cela pour Pexigence exclusive de ceux qui nous adressent ces reproTiré h la presse mécanique de PLON ^ , ches oontredtetolres, et none sommes bien décidés, tout en conParis, , rue de Vaugirard.

Jardin d'Hiver de Paris, M. Rodolphe Maehly. Elle serait remarquée à côté des maisons de Paris et de Londres ; à plus forte raison le sera-t-elle à San-Francisco. Cette maison, dont on voit ici la perspective, logera cent locataires, dit-on, sans compter les établissements du rez-de-chaussée, dont quelques-uns sont déjà loués. La société qui fait faire cette construction s'appelle la Société des comptoirs français de la Californie. La quatrième page ayant peu parlé d'elle, nous ne pensons pas que ce soit une raison pour qu'elle ne mérite pas d'être honorablement connue. Nous avons copié pour cette gravure le dessin même de l'ingénieur, et nous l'offrons comme une curiosité faite pour intéresser nos lecteurs. Ajoutons qu'elle se construit dans les ateliers métallurgiques des frères Moral à Charleville, et que la société se propose d'en taire une exposition publique à Paris avant de la démonter pour l'expédier à San-Francisco avec son mobilier également en fer. M. Maehly estime que le tout sera du poids de 237,595 kilogrammes, et que le prix n'excédera pas la somme de 200,000 francs. Voilà, du moins, une maison qui ne craint pas l'incendie.

Table générale analytique

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■,1 iiiii 1 11111111111111

Ab. pour Paris, 3 mois, 9 fr. — 6 mois, 18 fr. — Un an, 36 fr. Prix de chaque 104 , 75 c. — La coller' ion mensuelle, br., 2 fr. 75.

soitezataz. Histoire de la semaine.— Les journaux et les journalistes en Angleterre. — Courrier de Paris. —Visite atm ateliers. Paul Delaroche. — Voyages daim Paris. La Bourse (2' article). — Considérations sur le magnétisme animal et le somnambulisme (suite). — Le Rhin. — Biblio g raphie. — Diorama historique. — Etablissernents scolaires de la ville de Paris. — Télégraphe électrique sous-marin. — La vie des eaux. Dieppe (suite et fin). — Machine à percer le grand tunnel des Alpes. — Correspondance. Gravures. Visite du Président de la R , publique à bord du Friedland, 8 septembre 1850 Rade de Cherbourg.— Vue de la rade de Cherbourgle pendant la visite du Président de la République. — Atelier de Paul Delaroche. — Le Ithin; Shaffhouse; Heidelberg ; Le Neckar. — Télégraphe électrique sous-marin r Le Goliath dévidant le III du télégraphe électrique sous-marin Le cap Grine., station du télégraphe électrique sous-marin, prés de Calais — Album du collégien par Bertall (suite et Sn), 15 gravures. — Machine à percer les Alpes, 6 gravures. — Rébus.

Histoire de la semaine.

N° 394.—Vol,. XV1.-110 Vendredi 13 au Vendredi 20 septembre 1850. Bureaux r rue Itlebelleu, HO.

pour visiter plusieurs bâtiments qu'il n'avait pas eu le temps d'aller voir la veille. Il s'est d'abord rendu à la corvette à voiles la Licorne, navire-école où sont formés par des officiers distingués des jeunes gens qui se destinent à entrer dans la carrière maritime. L'équipage était sur les vergues quand le canot a touché l'échelle de la Licorne; alors ont retenti les sept cris successifs de Vive le Président I commandés par le sifflet du maitre d'équipage. M. Louis-Napoléon av ait à peine posé le pied sur le pont du navire, que déjà les jeunes marins étaient descendus des vergues et rangés en bataille. Aussitôt l'ordre a été donné de manoeuvrer les voiles. Tout l'équipage s'est mis en mouvement avec use promptitude et une agilité remarquables. Les voiles ont été manoeuvrées, déployées ou carguées comme elles l'eussent été par de vieux marins. Le Président a complimenté le commandant de la Licorne, M. Géhenne, capitaine de vaisseau. Il paraissait fort satisfait de la manière dont avaient été exécutés ces exercices difficiles, qui sembleraient demander plusieurs années de pratique. M. le Président a visité ensuite plusieurs autres navires. Si nous avons décrit de préférence sa visite la Licorne, c'est qu'outre un motif particulier qui nous àporte à suivre M. le Président sur cette corvette, il nous a semblé

Semaine de bulletins; toujours les mêmes, à l'ouest comme à l'est de la France. Toutefois,11 lustration rencontre dans ceux-ci un spectacle digne de ses crayons. Nous donnons plus loin une vue de la rade de Cherbourg au moment de la visite du Président. L'épisode qui figure ici représente le Président de la République au moment où son canot accoste le Friedland, dimanche à 1 0 heures. A bord du vaisseau un autel a été élevé entre le grand mât et le mât d'artimon. La messe a été dite par l'aumônier de l'escadre, M. l'abbé Audibert , sous une sorte de pavillon de grande dimension.E I le a été servie par quatre mousses remplissant l'office d'enfants de choeur. L'équipage est rangé sur deux lignes à bâbord et à tribord; les officiers sont à leur poste. La place du Pré. sident est réservée au pied de l'estrade qui supporte l'autel; un peu en arrière de son fauteuil sont réservées d'autres places pour les ministres, les autorités et la suite du président. Tarrivéedehl LouisNapoléon à bord a été annoncée par une salve d'artillerie. Après la messe, l'aumônier, monté sur la dunette, a béni le navire et toute l'escadre. Un temps magnifique favorisait cette journée., qui s'ouvrait par une solennité religi use. Après un déjeuner servi à midi dans l'appartement de l'amiral, le Président est remonté dans son canot Visite du Président de la République à bord du Friedland, le 8 septembre

nt

Ab. pour les dép. — 3 mois, 9 fr. —6 mois, 18 fr. — Da an, 36 fr. Ab. pour l'étranger, — 10 fr. — 20 fr. — 40 fr,

intéressant de montrer ces exercices confiés à une pépinière d'officiers destinés à continuer les glorieux services de leurs aines, après avoir été formés par eux. M. le Président n'a pas quitté Cherbourg sans avoir visité non-seuleent les vaisseaux l'escadre , mais q ui com p osent les arsenaux, mais tous les m agnifiqu es travaux qui font de cette rade une des merveilles du génie guidant l ' industrie humaine. Cherbourg a offert pendant ces journées un spectacle dont les témoins garderont le souvenir et qui donnera des regrets à ceux qui n'ont pu y assister. Tous les autres détails du voyage ne méritent pas d'être relevés à côté de ce fait principal, et en fussent-ils dignes, que nous ne consentirions pas à les reproduire après tant de récits qui auront perdu leur attrait le jour où nous publierons ce numéro, sans espoir de se retrouver intéressants dans l ' histoire. M. le Président est rentré à Paris, et ne se souvient probablement lui-même que de sa visite à la flotte de Cherbourg. Pour faire diversion aux bulletins du voyage, nous n'avons eu que les votes des conseils généraux accueillis par des applaudissements ou par des protestations de nos journaux, selon que ces votes abondaient dans leurs espérances, ou s'abstenaient d'y répondre. Nous ne parlons, bien entendu, que des votes politiques relatifs à la Constitution. On dresse en ce moment le compte de ceux qui sont pressés, de ceux qui veulent attendre le terme constitutionnel, et d'une troisième catégorie qui s'en rapporte à l'expérience ou à la Providence. Un autre intermède nous est venu d'une société dont on exagère démesurément la puissance, et qui se laisse faire , parce qu'on ne peut pas mieux servir ses intentions. La société du Dix -Décembre, espèce de franc-maçonnerieimpérialiste, présidée par des vieux de la vieille, recrutée parmi le mobilier de toutes les conspirations et aussi de toutes les polices, est accusée d'avoir voulu Meer auJardin-d'Hiver.On a voulu voir dans cette fantaisie gastronomique un danger pour l'ordre public,' un projt- t de restauration, sous prétexte que l'affaire rie peut se passer d'un restaurateur. Il y a des jours où les gens d'esprit sommeillent et déraisonnent en rêvant. Que:adapte bonne Hannerna phé!

Ce

4850. —

Rade de Cherbour;.

dormirai

nomène se voit à Paris quand le gouvernementvoyage, phé


L'ILLUSTRATION , JOURNAL UNIVERSEL.

162 quand les ministres courent la pelle et que l'Assemblée législative fait ses vendanges. Les beaux esprits qui font les gazettes n'ayant plus rien à dire eur des thèmes tout faits, évoquent des fantômes pour les conjurer ; ils appellent cela des solutions: ou bien encore ils créent des armées imaginaires, afin d'aller en guerre, comme Marlborough, et il se trouve qu'ils ont affaire, comme Don Quichotte, à des troupeaux de moutons. Le vieux berger qui mène la société du dix décembre doit bien rire dans sa barbe blanche. On veut des faits; ce n'est pas notre faute si la matière manque; il faut bien se rattraper sur des phrases. Or, il n'y aura jamais disette de cette denrée dans nos journaux de toutes les couleurs. En traversant la Manche, nous rencontrons pourtant un événement en Angleterre; le maréchal Haynau, fameux par ses exploits à Milan et en Hongrie, après avoir pris dee vacances pour se reposer, s'est rendu à Londres, mail visitait comme un simple Au trichien les grande établissements que cette capitale industrielle offre à la curiosité des étrangers. Le 4 septembre, M. le maréchal Haynau s'était rendu dans la célèbre brasserie de Barclay et Perkins, où, selon l'usage, il avait écrit son nom sur le livre des visiteurs. Le maréchal, reconnu par les ouvriers, a été tout à coup entouré, hué, couvert de boue et de projectiles, et 88 vie, dit-on, y était en damer, sans l'intervention de la police. L'hospitalité anglaise s'est révoltée contre cet acte de barbarie, et noies notas associons à l 'expression de Ses sentiments, comme A la réprobation des actes du général Haynau, qui lui ont attiré ces ignobles traitements. — Le ministre de l'agriculture et du commerce, sur un rapport de M. Eiwards, membre de l'Institut, vient de décider qu'une commission serait formée pour pourvoir aux moyens de repeupler les rivières, les étangs et les lacs du pays. En attendant les résultats du travail de celte commission, il est alloué une somme de 2,000 francs à MM. Gehin et Remy pour les récompenser de leurs succès et les aider dans leurs tentatives de reproduction artificielle du poisson. L' illustration a entretenu plusieurs fois ses lecteurs de ces curieux procédés, dont le rapport de M. Edwards contient l'historique. Les préfets pourront envoyer, en novembre et en décembre, auprès de MM. Gehin et Remy, les personnes qu'ils voudraient charger, dans leurs départements, d'importer les pratiques dont ces deux pécheurs ont tiré un si bon parti. — La corvette à vapeur le Rolland, construite sur les ateliers du Mourillon, à Toulon, a été mise à l'eau le 5 septembre en présence d' une foule de spectateurs accourus pour assister à ce spectacle. L'opération a parfait ment réussi. —M. Victor Mauvais, membre de l'Institut et du bureau des Longitudes, vient de découvrir, à l ' Observatoire de Paris, une comète nouvelle dans la constellation du Cocher, à peu de distance à l'est de l 'étoile della de cette constellation, Voici sa position apparente le lundi 9 septembre 4850, à treize heures trente-sept minutes deux secondes temps moyen de Paris, compté de midi : ascension droite de la comète, 90 degrés 17 minutes 10 secondes ; déclinaison boréale de la comète, 53 degrés 28 minutes 20 secondes. En vingt-quatre heures, l'ascension droite augmente de 3 degrés 58 minutes, et la déclinaison diminue de 1 degré 9 minutes. Cette comète est facilement visible avec une bonne lunette de nuit; elle offre l'aspect d'une petite nébulosité blanchâtre, ovale, de 2 à 3 minutes de diamètre, mais sans apparence de queue. — On lit dans le Moniteur algérien du 5 septembre : a La population s'est préoccupée de la nouvelle apparition du choléra en Algérie, et de son invasion presque simultanée sur trois points de la province de Constantine. Les derniers renseignements annoncent que si le fléau a fait de nombreuses et regrettables victimes, il se concentre maintenant sur un seul point du sud-est, et qu 'il est près d'arriver aux derniers moments de sa période décroissante. — Les nouvelles des États-Unis sont du 30 août, et offrent peu d'intérêt. Le professeur Webster, dent le procès avait fait tant de bruit, a été exécuté dans la matinée du 30. — Les journaux du nord de l'Allemagne nous apprennent qu'il y a eu de nouveaux combats entre les Danois et les Schleswico-Holsteinois dans la journée du 8 septembre. D'après les correspondances allemandes, ces combats auraient été favorables aux troupes des duchés. Le surplus des nouvelles étrangères offre peu d 'Intérêt et laisse toutes les questions dans le mémo état. Les journaux et les »urinant/nen en Angleterre. ( Voir là N . 891.)

Il. LE 4.1011N/ NO POST.

Le Morning PMI

est, par ordre de date, le second des journaux quotidiens actuels de l ' Angleterre; il naquit truie ans après le Morning Chrontele, en 1772, et, comme son alité, il semble le

rejeton d'un dee nombreux Adoerthers mil se publiaient à cette époque; car son titre primitif Malt u The Mersin° Post and dally Adoerliser.. Son premier propriétaire fut, à ce qu'il paie, un M. John Bell; mais dès 1775 il appartenait en partie à un M. Bats, qui, s'étant 'nouille avec ses associee, le leur abandonna pour fonder, vers la fin de 1780, un autre Journal quotidien, le Morning Herald, dont j'aurai plus lard occasion de dire quelques mots, car il existe encore aujourd'hui. Le 9 juillet 1792 son propriétaire responsable, M. Tattereall, eut la douleur de s'entendre coniamner à 4,000 liv. sterling ( iousono Fr.) de dommages intérêts envers une dame Elieabeth Lambert qu'il s'émit permis de diffamer. Suit qu'elle ne se flet pas consolée de cette perte, soit qu'elle désespérât de l'avenir de son entreprise, soit ton »tee motif, la sociéte Tattersall et Cie vendit le Nursing Post en Inn —clientèle, batiment et imprimerie — à M. Daniel Main pan la modique somme de 000 liv. sterling (15,000 fr.),

e Je ne sale pas, avoua plue tard l'acquéreur, ce qui avait pu oceasiunner à celte époque une telle dépréciation dans la propriété des journaux. ail est vrai que le Morning Post ne se vendait alors qu'à 860 flemplaires par jour. Si M. Daniel Stuart ne l'eût pas acheté, le Morning Post fat probablement mort avant la fin du dit-hn4lème sieste; Mais grâce à l'aetivité et à l'habileté de son nouveau propri tarinrea,l Il devint an commencement du dix-neuvième siècle le journal quotidien le plus répandu de tonte l'Angleterre. En 1803 — il atteignit celte année-là l'apogée de sa glou e et de sa prospérité— il se vendait chaque jour en moyenne à 4,600 numéros, c'est-àdire à 1,500 numeros de plus que le plus recherché de +es rivaux. Ici se terminerait en quelques lignes l'histoire fort peu intéressante du Morning Post sans une polémique qui eut lieu II y a déjà longtemps entre son propriétaire directeur, M. Daniel Stuart, et le neveu de l'un de ses plusilluatres rédacteurs, le poète Samuel Taylor Coleridge. M. Henri Coleridge s'étant un jour permis d'imprimer que la collaboration de son oncle avait, en une seule année, élevé de quelques centaines de numéros à 7,( 00 par jour la vente du Morning Post, et que ce journal n'avait pas su se montrer reconeatesant d'un si gland service, Daniel Stuart

crut devoir publier une apologie de sa conduite remplie de faite curieux non-seulement sur ses receper!' avec Coleridge et ries collaborateurs, mals sur les journaux el les journalistes de son temps. « Le succès du Morninp Post, dit M. Stuart qui est un peu trop porté à l'attribuer tout entier h son mérite, dépendit alors — et il ne fut jamais tel que le crut ou h ignit de le croire Coleridge— de l'activité et des colite de le dh action. 11 y avait surtout surabondance d'annonces. J'encourageais les petites annonces vallées sur la première page, les préférant à toutes les autres, d'après ce principe que plus les pratiques d'un journal sont nombreuses, plus la clientèle est indépendante et bolide; plus ms annonces sont nombreuses et variées, plus elles intéressent de lecteurs et de classes de lecteurs qui y cherchent tout ce dont ils peuvent avoir besoin. Les annonces agissent et réagissent ; elles attirent des lecteurs, elles activent la circulation, et la circulation fait venir à son tour des annonces. Le Daily iidvertiser, qui se vendait 2 pence et demi, bien qu'il payât un droit de timbre de trois demi-pence, ne contenait jamais plus (l'une demi-colonne de nouvelles ; il ne rendait pas compte des Béances du parlement ; mais avant la révolution française c'était de tous les journaux de

Londres le mieux informé pour les événements de l'étranger. Le Daily kivertiser perdait sur sa publication, mais il réalisait des bénelices considérables avec le produit de ses annonce, et il en avait toujours plus qu'il n'en pouvait contenir. Mon frère ' engageait un jour un négocient de la cité à prendre des actions dam Un nouveau journal qu'il se empesait de Fonder, et celui-ci lui répondit en souriant et en hou liant la tète Personne ne parviendra jamais à détrôner le Daily. s On y parvint cep( ridant, et ce fut la 4 lime du monde la plus simple et la plus facile. Le Dai ly, en effet, comptait bien peu d'acheteurs en dehors des établissements publics, tels que cafés, tavernes et re,taurants. Or un imprimeur, nommé Grant, intéressa au succès du Mor-

ning Adverlisrr, qu'il avait fondé, tous les propriétaires de ces établissements, qui s'empressèrent, du moment où ils durent en partager les bénéfices, de l'acheter et de le propager aux dépens du Daily, bientôt délaisse et ruiné. Exemple frappant du danger auquel s'expose un journal en se mettant sous la dépendance de quelque classe que ce soit. si Vers la fin du siècle dernier, si on doit en croire les révélations de M. Stuart, chaque journal avait sa spécialité pour les annonces. Le Morniny post accaparait les chevaux et les voilures; le Morning Herald et le Tintes les ventes à l'encan; le Publie Ledger les (rets et les départs de navires ainsi que les ventes en gros de marchandises et de denrées étrangères; le Morning C/ironicle les livres. L'habile directeur du Morning Chronicle, M. Perry, mettait un soin tout particulier à la publie cange de ses annonces de librairie. Il les massait avec art sur la première page (le son journal, et cette ruse de métier n'avait pas

seulement lieur but de satisfaire sa vanité. A la rue de Bois colonnes habilement remplies des annonces de tel ou tel libraire, toute personne qui se bornait même a jeter un coup d'œil sur le Morning Chromate ne pouvait s'empêcher de penser que ce libraire taisait des affaires colossales. Aujourd'hui les auctioners (vendeurs à l'encan, nos commissaires priseurs) exigent que toutes leurs annonces de la semaine soient réunies et publiées le mémo Jour, alla de donner au public une plus haute idée du nombre et de l'importance de leurs opérations. Du rente, toua les journaux exploitent plue ou moins à leur profit le procédé inventé par Perry en faveur de la librairie; pendant quatre ou cinq jours ils remplissent.toutes leurs colonnes de nouvelles intéressantes. — ou de matières insignifiantes, et le sixième jour ils foot paraltre un supplément de quatre pages bien bourrées

d'annonces. Le public mord toujours à cet hameçon, il oublie les jours de disette pour ne se souvenir que des heures d'abondance. ii Lorsque le Morning Post eut distancé tous ses rivaux, les libraires et les autres marchanda de Londres se pressèrent dans ses bruma, lui apportant, continue M. Daniel Stuart, des collections d'annonces toutes faites. Chacun désirait faire insérer son assortiment sur la première page; mals je ne voulais pas en Chasser les petites annonces variées en permettant que cette place si enviée fût monopolisée par qui que ce fût. Lorsqu'on me présentait une autionce d'une colonne on deux, Je demandais pour son insertion tin prix si élevé, qu'il était rare qu'on consentit à le payer; de cette manière celui qui remportait son annonce par économie ne pouvait pas se plaindre que j'avais refusé de la recevoir. Je lâchais de satisfaire les libraires autant que je le pontais en leur faisant passer un petit nombre d'annonces nouvelles et urgentes à la fuis; mais cet arrangement ne leur convint pas; chacun d'eux prétendit m'imposer as collection entière; Je leur offris le dernière page, conMiée depuis longtemps sua auctioners. lis s'indignèrent et se mirent en colère, La dernière pagel Et pour se venger du Morning Post, ils fondèrent The British Press. avec l ' influence qu'ils possddalent sur tous les ecrieains, pouvaient-ils douter du succès? is Si assurés qu'ils fessera de réussie, les fondateurs de la britannique débauchèrent le sous . eirecteur en chef du Presse Post, un al. Lane, que el. Stuart se vantait tin peu tropMorning d'avoir fariné, male auquel il reconnatt de précieuse qualités. M. Lane poesédait surtoutà, ce qu'il parait, un talent supérieur pour faire de l'effet sur le public avec une manifestation, un ballon, un incendie, un combat de boxeurs, un procès criminel; du reste propre etout, prêt à tout, travaillant à toute heure du jour et

de le nuit-. Lane, dit M. Stuart avec amertume, était mon prie, cipel cellaberateur, et tout naturellement les libraires durent s'Ur aginer que Ireenlfler Lane c'était m'enlever le MornIngPoet. Mais ils ne serinèrent jamais à Coleridge, bien qu'il se vantât d'avoir fait mouler à 7,000 numéros par jour la vente de men journal; ils ne lui firent aucune offre.. A cette époque, c'est-à-dire en 1802, Coleridge était donc attaché à la rédaction du Morning Post. Il devait cette position à Mackintosh, l'un des collaborateurs habituels de ce journal et le gendre de UA propriétaire. Mackintosh l'avait rencontré aux fêtes de Noël, en 1797, à Cote-House, maison de campagne située près de Bristol et appartenant à M. Wedgewood, et bien qu'ils tussent eu ensemble dans cette maison dee discussions Magies, bles, M'avait assez vivement recommandé à son beau-père pour que M. Stuart se flet empressé de lui assurer des appointements fixes en échange d'un certain nombre de pièces de vers. M. Stuart se plaint , sans amertume cependant, que Coleridge ne tint pas fidèlement ses engagements, et, du mate, il avoue que son beauf tête, Southey, s'en acquitta généreusement pour lui. Sur ce point M. Stuart ne peut pas être accusé d'exageration. Comme l'avouait Southey dans une lettre à son libraire Joseph Cottle Coleridge promettait toujours et ne tenait jamais. Joseph Conte, son bienfaiteur et son ami, plus encore que son libraire, n'a-t-il pas imprimé une collection complète de billets dons lesquels Coleridge s'engageait à lui livrer le lendemain la copie d'un volume dont Havait reçu le prix depuis longtemps et qu'il lui fit attendre plusieurs années. Un jour, entre outrée, Coleridge lui écrivit : Mon cher, très-cher Cottle, je serai chez voue à six heures et demie. Si vous voulez me donner une tasse de thé, de cette heure-là à onze heures J e puis écrire les notes et la préface Je vous autorise à nie mettre noue clef jusqii'a ce que j'aie fini. » « Hélas i raconte NI. M/19 rée Pichet dans POO intéressant ouvrage,

l'Irlande et le paya de Galles, le boa Joseph Cottle n'avait pas le coeur de laisser Coleridge prendre sa tasse de thé tout seul; et une lois qu'il avait un auditeur, le prisonnier l'encludnad luis:berne à ses lèvres par quelque beau 'oenologue qu'il eût mieux valu faire sténographier que d'attendre l'interminable copie. » Cottle lui douma donc non-seulement sa liberté, main il lui laissa

tout le temps nécessaire pour se marier, il meubla en partie son

collage de Clevedon, il se fat un scrupule de troubler, par une demande importune, les joies de la lune de miel, et plus il se montrait patient, généreux, désintéressé, moins le poêle indolent songeait à s'acquitter de ses promesses. que dis-je, à payer ses dettes. Quelque foie cependant Coleridge éprouvait comme un remords, mais quand il s'était reproché sa conduite, quand il avait juré solennellement de treuiller, incapable d'un plus grand effort, il retombait dans son apathie habituelle. r Mon cher monsieur, écrivait-il un autre jour à Cettle, c'est mon devoir de remercier Dieu de toutes ses boives pour moi, niais je ne puis

m'empêcher de penser que je le remercierais avec plus de reconnaissance, s'il s'ait fait de moi un ouvrier cordonnier au lieu d'un auteur par métier... Au mois de septembre 1798, Coleridge entreprit un voyage en Allemagne A son retour en Anglet. ire, vers la fin de décembre 1759, il vint trouver M. Dariiel Stuart et lui proposa de consacrer d-sormais Mut son temps à la rédaction du Mornmg Post.

Bien qu'il bat déjà eu à se plaindre de sen inexactitude et même de son manque absolu de parole, M. Daniel Stuart s'empressa d'accepter son offre. 11 avait, quoi qu'il en dise, un immense intérêt â s'assurer sa collaboration Quelques-unes des pièces de vers de Coleridge, publiées par le Morning Post, entre autres « Fire, Famine and Slaughter n (Feu, Famine et Carnage), avaient obtenu un succès extraordinaire.« Je m'engageai, dit-il, â lui donner les appointements de mon rédacteur le mieux rétribué, et je lui louai un premier étage dans King-Street, CoventGarden, chez mon tailleur flovvell , dort la femme, grosse et joyeuse ménagère de quarante ans environ, prit soin de lui— il l'en remercia souvent — comme s'il Blet été son propre fils. Toue les jours j'allais le voir vers midi, nous causions ensemble des nouvelles du jour, et nous convenions du sujet à traiter dans l'article du lendemain. Sa conversation était toujours on ne peut plus attachante et brillante. A ce s ujet, je me rappelle une anecdote qu'il se plaisait à raconter. A un (liner auquel assistait sir Richard Philippe le libraire, il charma et éblouit tellement, comme d'habitude, tous ses auditeurs, que sir Richard, se levant de table, vint se placer derrière sa chaise et lui dit , après lui avoir donné un léger coup sur l'épaule : « Je voudrais Tous s tenir dans un grenier sans un habit sur le dos si 11 exerça souvent sur mol la rame fascination ; mais quoiqu'il parlât si bien sur n'importe quel sujet, je ne tardai pas à recennaltre qu'il était incapable d'écrire, chaque soir, un article relatif aux événements du jour. e Un matin, entre autres, M. Daniel Stuart laisse Coleridge parfaitement bien portant, assis à sa bible de travail, la plume à la main et commençant un premier-Londres destiné s faire sensation autant par la nature même du sujet qu'à cause du talsnt de l'auteur. A six heures, l'article devait être terminé : un engagement d'honneur avait été solennellement pris. A six heures pré elses, M. Daniel Stuart sonne à la porte de la maison de Coleridge. On l'introduit aussitôt, et quelle n'est pas sa surprise de tresser Coleridge nonchalamment étendu sur son sofa et paraissant à moitié endormi. Il n'avait pas écrit un seul mot ; la blancheur immaculée rie (me papier ne le prouvait que trop. — Et mon article? s'écrie M. Daniel Stuart. — Il m'est impossible de tracer une ligne, lui répond Coleridge d'une volet lamentable. Je souffre trop. — Qu'avez-vous donc? lui demande alors M. Daniel Stuart. Il s'agit, vous ne l'ignorez pas, d'une question grave, palpitante d'actuel i té. Cette fois un gémissement plaintif fut la seule réponse qu'il obtint. Furieux, désespéré, il prend son chapeau, s'élance hors de la chambre, saute dans une voiture, ceint au bureau du Morning Post, y rédige à la hâle quelques lignes, retourne au galop auprès de Coleridge qu'il retrouve couche et gémissant, lui lit ce qu'il vient d'écrire, et le supplie de le corriger. — Moi corriger cela, monsieur t s'écria Coleridge, acculé dans ses derniers retranchements. Y pensez-vous? Mais je ne suis pas capable, dis-je, aucun écrivain n'est capable de faire un meilleur article I M. Daniel Stuart ne se découragea pas cependant. il tenait tant à avoir du Coleridge — qu'on me permette l'expression, —que de son propre aveu non-seulement il ne laissa paratlre aucune marque de mécontentement ou d'impatience, mais qu'au lieu de se plaindre d'une pareille mystification , il eut l'air de compatir aux souffrances feintes de son inexact et indolent rd-


dealers, Sis« que Caleridie es detdderalt à écot% el.mr nytedi getilleee4Me • de ale aleome brillante gel avalent Nt ai lu, maM qui s'en retissèrent, bise qu'il. cuti. IN d avait pris une autre route. meute à as puter, à rosaire que leurs ressources o'épatentenned. Meula tin impossible si décrire. Vanteras sème,. loyer loua k Mires mat de num«.I à« titubions, rose aven dit vie par huard. 1.4 Gazeue lemsdèeemp mmena stem Je Fraser, tee• Dacie blue vendit le dévote, de Nursing Post en taos. Depuis mite de Mire de Oie Mune apathique de es poins sublimité et pemisai mal ronnignee, annonçait une nunsperutme subite rsmsua — 6 incroyable exploitation de l'homme par l'homme le met époque absentai a souvent champi de pers aire se de rédacsident de la République, qui aurait fait ou Iiismeetaphe. ■ Je l'emmenai avec mol, 'amatitali teur en chef, st il ut devenu t'orme le plus rtearedits de l'aappeler M. le docteur itmord. On seeet_m plus nuira ou malicieux, et M. ristoeratie briMuelque. Lorsqu'il comptait pane ses rédacteurs t-Us la galerie de à Chambre dm Communes, vol'espoir p résidant de la -bbque ne s'est Mackintosh. ColerWp et Charles Lamb, c'était au contraire na Mie« 141.1. qu'il m'aiderait à rendre compte des débats , et qu'en yant de journal d 'Opposition. Aussi le pane Canning lui reproché Attendons les autres p pute près les hommes et les choses, concevrait quelques nouarlicalaribis, voua sa les évilevve amèrement ses tendue« libérales. pu; on nomme les h veaux projets d'articles. Mals ll ne Munit pas écrire une ligne istoriographes officies chargés de Centras and Sima, aedltimu Basie, qu'ad il n'avait pu beaucoup de tenir* devant lui. L'idée qu'on Ya Ararantg vériste-lu, and ilermag Pat. retenir. Au fiai des détracteurs on veut opposer le miel Para; des pané lui assit demandé un article prend et qu'on attendait cet artiWeetber vou malte the dette of mea your theme, gyristes. a Lee temps sont durs. de les entreprises pol itiquas , Your country Blibequet cle le redut/ait à l'impuissante. Un seul jour, par exception, il or tour Che leaaphanut. sont dans le marasme.. Relui rédigea, eu courant de M plue», un oracle emearquable sur le A l'apogée de sa plus grande prospérité, le Morning Post s'est les minimes de ce pond moraliste et de son émule renie hautain fait par lord Grenelle des ouvertures de pals de Logisvendu jusqu'à 4,500 numéros par jour, c'eat-t-dire à 1,642,300 pole Bonaparte au mole de janvier tee°, e N ' ne Sauraient être trop méditées. Prases mon outil numéros par an. Le trimestre, et non pas Panade comme je l'al est-ce pu là le vrai mot des partis dans tous les tempe' Toua les efforts de M. Daniel Stuart demeurèrent sans résulest-c Quel squé rant lo u quel p dit par erreur dans mon précédent article, où la Times a emtat. Il était encore plus impossible de faire de Coleridge même rétendant exprima jamais UMM les test ployé 1,475,000 timbre* et le Morning Chronlcle 444,000, et es d le un mauvais sténographe qu'un bon journaliste. Dans sa Vie de écepti du voir souveraiue Morning Post n'en a employé que 275,000; mais il a paye pour Bilboquet lorsqu'il s'écrie avec mél pou n Tas Coleridge, M. Glenn raconte l'anecdote suivante : • Un Jour, ancolie Ibid n'ait acons d'annonces presque la nilme somme que le Mondes jasmin dans notre Coleridge fut charge par le propriétaire et l'éditeur du Morning pro/enfoui Ph ihor sagace (Mai bien Chronicle, 835 III le sh. 6 den., eu lieu de g etl liv. 4 ah. que hardi penseur, il peint l ' Posé de rendre compte d'un discours de Pitt, qui était annoncé unbilicini en deux mots. —L ADounut Jouas. comme devant produire un grand éclat. En conséquence, il partit qui appartient cette malle? — Elle doit dire à nous. — Ce le matin de bonne heure, empoatant avec lui ses provisions pour monde est rempli de malles à la Bilboquet. Ainsi cette acla campagne. Cetra-la seuls qui ont assisté à une séance de la clamation douteuse, cette réception à double face, Cette adCourrier de Parla. miration équivoque, elle doit dire Chambre des Communes dans la Galerie des Etrangers quand d Mme. • Tu prétende me celte galerie est tellement remplie d'auditeurs qu'on peut à remplacer, dit encore le grand homme au pauvre Soethenee: Temps heureux que le nôtre! c'est l'âge d'or des conteurs. peine y faire un mouvement, comprendront combien Coleridge jeune présomptueux, quel talent as-tu ? a Et puis l'incident Voltaire l'avait prévu lorsqu'il s'écriait dans son agonie était incapable de remplir une semblable tâche. Il s'était rendu de la carpe vaut seul un long pane. Le livre de Machiavel a Je félicite les générations qui viennent; elles verront de à son poste à sept heures du matin; limerons avant que la nuit n'uffre pas de maxime plus neuve et moins consolante : «J'ai grandes choses! o c'est tout vu. Les informations, les desvu ce Mt venue, il était épuisé de fatigue. Pendant le premier quart malin au marc"é une excellente carpe que j 'achètecriptions, la ville en est pleine et les faubourgs en regord'heure M. Pitt s'exprima avec élégance et facilité, puis il débita rai... la semaine prochaine.. Quel commentaire de l'âme gent. Le plus simple itinéraire devient une légende dont on péniblement un nombre considérable de mauvaises phrases; il du Prince (de Machiavel) I Les témérités rembarrées, les ne saurait aisément prédire la fin. Ce n'est pas l'esprit repélaiongtemps les mêmes choses ; on est dit qu'il voulait tuer projets qu'on ajourne, carpe! Les engagements irrévocaqui court les rues, c'est la nouvelle, et chacun ouvre son le tempe. Coleridge s'endormit profondément, et se réveilla par ble, les promesses sacrées, le serment piété solennellement, journal pour la voir passer. Cette grande chose de notre seintervalles pour écouter les discours suivants. A son arrivée au carpe ! Une amnistie à provoquer, un chemin de fer à maine, pour parler comme Voltaire, vous la connaissez, bureau du journal il avoua franchement ce qui lui était arrivé, construire, une rade à terminer, toujours la carpe de Bilboet touché de l'embarras où il avait placé par ea faute le dire,chacun la sait par cœur : le voyage présidentiel à Cherbourg. ' teur du Morning Post, il lui offrit immédiatement de refaire le quet. Et s'il se trouve des amis sages qui tentent d'arrêter Cependant le courrier va se mêler au cortège avec tout le I imprudent au bord de l'abfme par leurs conseils et leurs monde qui l ' accompagne, en se fiant à notre dessin pour radiscours de M. Pitt, et il écrivit eri effet au courant de la plume remontrances, le profond connaisseur du coeur humain un discours qui obtint un tel succès, que le lendemain de sa pujeunir un Mate qui vient après celui de Mut le monde. blication et les jours suivants le directeur du Morning Post reçut trouve aussitôt la réponse en situation : s Je vais me proSans reprendre l'histoire de Cherbourg ab ovo , on peut mener aux Champs-Élysées. de nombreuses lettres de félicitations. Quelques-uns de ses corconstater que le voyage à Cherbourg a été accompli royarespondants lui demandèrent méme le Dont du reporter; niais N'oublions pas plus longtemps notre vignette, qui exige lement sous tous les régimes. Depuis Henri II, qui s'y renle secret fut soigneusement gardé. Canning lui-même ne put, quelque explication. La flotte y est à l'ancre sur deux lignes, dit en personne, jusqu'à Louis XV, qui, dans sa visite offifermant une allée immense dont les mâts des navires semalgré ses instances, en obtenir la révélation. Ce discours, cielle, s'y fit représenter par son grand amiral, chaque chef dit-il, fait plus d'honneur à l'esprit de son auteur qu'a sa méraient les arbres. A droite, en arrivant par mer dans la rade, de l'Efrit a voulu pousser une reconnaissance jusqu'à ce premoire. » M. Daniel Stuart a démenti quelques-uns de ces détails; le premier vaisseau, c'est le Jupiter, de 86 canons, entent mier pont de la France vers l'Océan. A l'exception d'un seul anale il avoue que ce fut Coleridge qui sténographia, ou du de Cherbourg, où il fut lancé en 4831, puis le Henri IF', sorti qui le traversa à la hàte comme une étape de l'exil, tous y moins qui écrivit en majeure partie ce discours de Pitt, —c'estdes chantiers de Lorient, et qui porte cent canons et mille apparurent dans la pompe des ovations et des hommages, à-dire sa réponse à Terney, à propos du vote d'un demi-million matelots. L'Unes vient ensuite; il date de 4814; c'est le et les oripeaux des fêtes qui leur furent données se retrousterling demandé en 4800, pour subvenir aux frais de la guerre doyen de la flotte, et son voisin, le Valmy, en est le plus vent et se retrouveront dans toue les temps. en Allemagne. « Dans ce discoure, dit-il, Pitt avait appelé Bojeune ; celui-là, sorti de Brest en 1847, porte 420 canons, naparte l'enfant et le champion du jacobinisme. Coleridge avait Ce dernier voyage écrit dans le programme des précéet le pavillon du contre-amiral Dubourdieu. L'Hercule, de entendu l'enfant et le nourrisson du jacobinisme, et j'eus beaudents, sauf quelques variations de langage, offrait donc la cent canons, né à Toulon en 1836, termine la première coup de peine à lui faire adopter nia version. Il prétendait aussi trilogie connue : visite et réception des autorités, gala ligne. La ligne de gambe ou de bâbord commence au reavoir entendu Pitt dire que l'Angleterre avait opposé une digue ciel, évolutions de l'escadre dans la rade; vous en avez lu tour par le Jemmapes, de Lorient (1840); de mémel insurmontable à la marée montante de jacobinisme. Je l'assurai inflexila description exacte ou le travestissement un peu partout : ble, son voisin, sorti de Rochefort la même année, il porte qù'il se trompait; mais je Ris obligé de lui laisser mettre cette seulement dans ce pèle-mêle, on est heureux de voir avec quatre-vingt-dix canons. Après lui, c'est le Friedland, sorti phrase dans son compte-rendu s quel ensemble patriotique les historiographes de toutes les de Cherbourg en 1840, de 120, et qui porte le pavillon du Malgré tontes les tribulations que lui causa Coleridge, M. Danuances rendent homma„ee à nés braves marins, Le specvice-amiral Parseval. La Minerve, f égaie de 60 canons, et niel Stuart se félicita plus d'une fois de s'étre assuré sa collatacle donné par dette brillante edcatre a soulevé des transhuit autres frégates ou corvettes de moindre dimension, boration. A le croire, il est vrai, Coleridge n'écrivit pour le ports d'eriihnuslasme; un temps magnifique, une rade Morning Post qu'on très-petit nombre d'hl:tele ; et il cite, parmi lesquelles la Licorne, corvette d'instruction des élèves immense, la flotte pavoisée et renvoyant ses vivat à la nomoutre la pièce rte vers Pire, Famine and Hlaughter et le prede la marine, form»nt l ' extrémité de la ligue. Terminons ces breuse flottille britannique, l'admiration doit rester muette mier-Londres sur lord Granville, le portrait de Pitt et le potine renseignements par un délai) empru nté à un recueil spécial devant ce tableau. Quelques particularités (des misères) ont des Primées du Diable (the Deuirs PhOughts). Mais II set forcé et qui concerne le Valmy, l'un des géants de cette flotte; sa eu moins de ancrés. Pourquoi dans cet hommage de bon de remanent lui-naine que ces quatre ou cinq pièces de vers dr script-on fera juger des autres. Le Valmy a dix mètres de goût décerné à la France, le quart de ces gentlemen avalentou articles entent Une influence énorme sur le prospérité de son largeur sur dor sept de longueur ; la hauteur de sa muraille IIS enjolivé d'un aiglon nns couleurs nationa l es arborées au entreptine. e Jamais, deux écrits ai complétement dénuée dépasse dix mètres; sa mâture, de la cale au sommet, est de tout keret d'actualité ne p roduisirent une sensation plus - hen de leurs yachts? Est-ce un tribut payé à la mémoire de soixante-douze; la colonne de la place Venddme n'en a du grand empereur, ou plutôt n'est-ce point tin souvenir profonde que les Pensées du Diable et le portrait de Pitt. Lee que quarante-quatre, et le sommet du Panthéon soixantequi s ' adressait au paladin du tournoi d'Eddington? L'équijours où ils parurent, le Morning Post vit auguten,er sa vente dix-heti. Les seules voiles du Valmy couvriraient une étenhabituelle de plusieurs centaines de numéros, et cette auam, 'ivoque maudit ou maudite s'était glissée aussi dans le cordue de sept mille mètres carrés Ces petits et grands détails talien se soutint prndant plusieurs et maines. Coleridge m'avait tège présidentiel, et personne n'a reconnu un prince français ont fait pl-ridant plusieurs jours l'admit ation de nos Parisiens tiens la ' pêtsonne pourtant si ieconnaiseable de M. Lucien promis le portrait de Bonaparte pour faire pendant à dant de en tournée à Cherbourg, et puis l'escadrille leur a donné le Pitt, et je ne fends pas eeitt pu den la rue sens dies arritd Mirât, dem d'eh irae écarlate et d'un grand cordon verdâtre epectacle de ces exercices; la manoeuvre des voiles, le branlePar quelqu'un qui alél debutudet t ga gad aurons-usus Bonaqu'égayaient encore deux roues gru épaulettes, 11 y avait aussi bue du combat, et la simulacre d'un débarquement armé en parte? Pendant de abc Poleridge en tete de me promettre Bas trop dreMblêMes de la gloire, et a qui Mme les emblèmes, guerre. naparte toutes les fais qu'll ent Mie faveur à Ma dentelée. Mais dit la sagaie des reine, récolte des épigrammes. a Entre il ne tint jamais sa parfilé.. Reni le malheureux pelle conQat eu menu du Parisien intra mures, peu de chose. Outres détails regrettables fournie per les journaux élyréens tractait alors e.tte habitude qui l'a tué; il prenait déjà trop de Septembre lui Ismène d'agréables anniversaires : la foire — mieux vaudrait un sage ennemi -= on a remarqué le plaisir à s'enivrer avec de l'opium. de Saint-C'ou2 et les Loges de Saint- Gs rmain ; mais le cersuivant qui est décidément malheureux : a Le banquet terParmi les diverses lettres de Coleridge que M. Stuart a pucle de ces grands bonheurs champélres s'est tellement étendu miné, on a distribué les débris au peuple. a On oublie que bliées, ji citerai de préférence la suivante; elle nous apprend en dans ces derniers temps, et il en coûte si peu pour al'er se la Res'aeration distribuait des comestibles intacts, et que effet que Charles Lamb a été aussi an des collaborateurs du distraire en B-dgique ou à Londres, que la banlieue en est Napoléon procurait au pauvre un pain où nul n'avait mordu. Morning Post, et que Coleridge e rédigé pour ce journal un réduite au charma des souvenirs. Le ciel d'ailleurs s'assom« La France s'ennuie, D disait autrefois M. de Lamartine. certain nombre de • paragraphes de sept à huit lignes u. brit à vue d'oeil, la bise commence à pourchasser le promeMaintenant elle s'amuse... à crier. La Manche a répété toutes Cam Sumer, neur, les grands arbres cachent des névralgies sous leurre les acclamations plus ou moins contradictoires du Rhône et du ombrages, et le clair de lune a perdu sa séduction. La chasse s Je ne anis pas bien du tout; si vesse tenez absolument à Rhin. Relisez aujourd'hui dans l'histoire d'un autre héros de est ouverte et personne n'a l'air de s'en douter. Rambouillet Mie voies article aujourd'hui, je l'écrirai; mais je ne puis rien la Manche l'entrée de Sancho-Pança dans son gouvernement sonne en.ain de bruyantes fanfares, et habille Robin des trouve, . 8i mes pouviez le remettre à demain sans inconvé• de 'Baraterie , et vous comprendrez mieux ses perplexités; Ment cela vaudrait mieux; car, en vérité, ma tâte est horribleBois en féal d'Angennes; les fêtes de saint Hubert ont vécu. seulement Sancho, inspiré par Don Quichotte, cette. grande Les habitants de nos communes rurales réprouvent ces jeux ment malade.-Danti le cas oh voua auriez besoin de copie, Lamb a e du menuiserie de ma Grande tante • en quantité satinante, sagesse, finit par crier : Vive Baratariaf ce qui lui assura de prince ; ils traitent les chasseurs en ennemis de la prola majorité. et je vie comteffie fée publier dans le Morning Post. priété. Nos Nemrods sont arrétés à chaque pas par quelque Un de nos amis, revenu de Cherbourg tout abasourdi, » .42 von de Oeuf, règlement en habit de garde champêtre, et le gibier les nous communique une chanson de soldat qu'il a recueillie au » S. T. Commue, nargue à l'abri d'un procès-verbal. On parle d'une chasse an bivouac. C'est un amoureux naïf qui s'exprime à peu près « P. S Je voter enverrai ose soir , par Lamb trois on quatre palièvre tout à fait manquée par de très-hauts seigneurs, par en ces termes : Je sais bien qu'il ne tiendrait qu'a moi ragraphes de sept à luit ligies chacun, refus de concours des cultivateurs. — « Votre récolte, bonde l'épouser, si elle voulait; son serviteur très-humble n'atCes poiragraythçe de MM& holt lignes chacun s, Lamh nous homme, on voue la payera, et votre cabane, supposé qu'on tend que sa volonté, et si ça se fait tout de suite, bien conl'a révélé dans aes Souventrallee journaux il y a trente-cinq la dévasta ou qu'on la brûle (cela s'est vu), on vous en laistent je serai. n Mais la belle ne se décide pas ; elle a trois ans, étaient des articles d'une on deux phrases au plus, du sera la braise. a Mais Jacques Bonhomme a l'oreille dure, et prétendants, SUS compter qu'elle hésite à se marier, pour geins de celer qat Mit fait en Prame la fortune du Figaro sous voilà pourquoi vous voyez la foule des Robins des Bois renne point brouiller tous ses galants entre eux. là Restauration, et do Charivari gents Luds-Philippe. « On les trer au logis éreintés, poudreux, les mains noircies mais permet pence —(pour un trait d'esprit, dit Lamb, c'était taiTenez ,'nous venons trop lard pour pouvoir vous offrir la innocentes. agenable) He ne devaient pas députer sept lignes; mais ils pote primeur des historiettes qui ont égayé le sérieux de ce Les nouvellistes sont d'autres chasseurs aux abois qui ne litent etre plus courte, à la condition «tee plus Minants. Les voyagé; il va sans dire que l'on n'aura pas plus épargné les savent plus à quel canard vouer leurs lecteurs. Cette sedeueelleir du jour, tee chroniques scandaleuses, et surtout la toimazarmades que les coups de grosse caisse. Le Constitumaine est riche en inventions malheureuses : c'est une tete de femmes, en étaient te plus ordinairement les cuisis tr, tionnel, inventeur toujourà . dreelatiqua dans les circonstances troupe d'autruches engagée à l'Hippodrome eue y remplaCes " traita d'esprit Ou ces conclut feraient foreur en Angleterre les plus graves, signalait un enthousiasme impossible décer les chevaux dans les exercices de la haine-école; c est ett siammenument du dbeieeterième Mède ,ils &eut Melkcrire qui aurait éclaté dans une ville du parcours; mais, la maladie des raisins, pour faire suite à celle des pommes Mt de lande, le meade aatiermtion des I quis en vérification faite, il s'est trouvé que le cortége qu'il glorifiait de terre; un nègre devenu blancs der un procédé scientifi-


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que, l'auteur sollicite un brevet d'invention qu'il irait exploiter aux Antilles ; c'est enfin le marmot qui se laisse choir d'un cinquième étage et court jouer à la fossette, après guérison complète, suivant la formule indiquée par Toison dans le Malade imaginaire. A côté de ces puffe insérés pour rien et qui sont donnés pour ce qu'ils valent, un autre, que l'on paye fort cher, s'étale journellement à la quatrième page des journaux, qu'il remplit tout entière : c'est le pull californien. On explique de différentes manières l'opération qui s'accomplit à la faveur de cette annonce. Suivant la version la plus probable, l'entrepreneur, au moyen de cette publicité dont il s'est assuré le monopole, tiendrait en échec les compagnies aurifères. Celles qui n'acceptent pas ses conditions, il les raye du livre de vie, c'est-à-dire de la quatrième page. En outre, des prospectus énergiques, où la nécessité de son entremise est démontrée jusqu'à l'évidence, le recommandent à la confiance des souscripteurs. C'est lui qui tient la clef d'or de cette terre promise à leurs rêves. Nous les attendons à l'heure des dividendes, qui sera le jour du jugement dernier. Les saltimbanques se réjouissent; leur drapeau se relève; on a regratté -leur enseigne, et c'est une industrie qui reprend faveur en rend a la capitale son champ de foire. L'établissement, concédé pour l'éterflité â une compagnie

sérieuse, ouvrira prochainement, dans les terrains vagues qui avoisinent le Château-d'Eau. Il s'agit de centraliser les personnages devenus célèbres à divers titres dans les rues de Paris. Ce sera le rendez-vous de toutes ces tribus nomades: escamoteurs, équilibristes, ventriloques, avaleurs de sabres et de couleuvres, bâtennistee, jongleurs et femmes sauvagee, qui amusent l'oisiveté du passant. Plus de phénomènes errants; on leur rend une patrie et le pain quotidien. Vous allez revoir, par la même occasion, les grands farceurs qui déridaient nos pères. Quelle épopée ou ripopée 1 Paillasse et sa suite, la cour d'Arlequin, sa haute-tee Gargouilla et son éminence Polichinelle. C'est le chariot de Thespis qui verse une seconde fois au boulevard du Temple. Ceci n'est qu'une annonce, en attendant le compte-rendu, qui promet de grandes ressources au feuilleton. La ville a beau se dépeupler, les théâtres s'emplissent; l'Opéra a retrouvé une clientèle et sa Favorite, mademoiselle Alboni. Les recettes atteignent un chiffre fabuleux, onze mille francs par soirée. Le Parisien n'est pour rien, ou du moins pour très-peu de chose, dans cet effet de l'art, c'est un effet des trains de plaisir. La locomotive est l'auteur de ce miracle, elle recrute pour la salle Lepelletier jusqu'au fia fond de l'Allemagne. Les villes d'eaux prêtent leurs baigneuses aux baignoires de l'Opéra. Le Théâtre-Français est en voie de prospérité, sa bonne étoile l'a conduit à bon

port an milieu dee écueils de la fantaisie. Il prépare den nouveautés ; la première, les Contes de la reine de Navarre; comédie des auteurs d'Adrienne Lecouvreur, Scribe gr' Legouvé; l'autre nouveauté encore plus neuve, c'est Made mouielle Madeleine Brohan qui débutera dans cette pièce par le râle principal. Cettejeune personne a eu tous bonheurs, le Conservatoire l'a couronnée, le feuilleton vante et même le feuilleton la vante un peu trop; elle un nom qui lui compte déjà pour un premier succès, fl lui reste .plus qu'à justifier tous ces heureux présages. lei' feuilletonistes, ces galants hommes ou ces hommes ne se contentent pas de tresser â la charmante dèbutau sa couronne de myrte et de laurier, son talent a mûri sopa leur plume, et en même temps sa personne a rajeuni. Le mois dernier mademoiselle Brohan cadette avait diz-ee* ana, aujourd'hui elle n'en a plus que quatorze, elle fera dons bien de débuter au plus vite, afin de ne pas iomber en ink. fane. Les enfanta, il n'y en a plus, au ,théâtre du moins, ' • atteste la merveille de la Montansier, la petite Céline talant. A l' 4e où ses pareilles bégaient encore, passée comédienne. De la grâce autant l'esprit au delà de tonte vraisemblance, et turel, ce qui est le comble de l'art, tel est le dit le mot, elle nuance le geste, elie oedipe 1

Vue de la rade de Cherbourg, pendant la visite du Président de la République.

n'est pas eus précoce. Elle a fait le succès de la pièce, qui pouvait faire son chemin toute seule. Cette petite Fille gardée l'est fort mal, grâce' madame sa mère, qui la confie ses domestiques. Le maitre dehors, les valets dansent, et ceux-ci veulent danser à Mabille, Mais la petite Berthe qui s'était endormie sage comme une image, se réveille en enfant terrible, et on l'emmène à Mabille. Quand la baronne rentre, Berthe set perdue, et puis elle se retrouve sur l'épaule d'un carabinier. L'enfant a bu du rack et du snick, elle a fumé une pipe, soufflé de la trompette, elle sait par cœur la chanson du Trin trin , et se tire d'une cachucha comme un beau petit diable; voila tout, et c'est peut-être un peu trop de gaieté pour un entant de BiL ans. Grasset , en beau chasseur, est d'une laideur à mourir de rire. Les Variétés, le Jour et la Nuit! qui n'eût compté sur un vaudeville féerique ou fantastique, et voue avez cinq chapitres d'un roman bourgeois. C'est l'histoire un peu bizarre, un peu commune de ce cousin d ' Amérique comblé biens de m. le testament d'un maniaque qui lui enjoint de partager le legs avec le. parent ou la parente sans tache qu'il découvrira dans Paris. Victorin à la recherche du phénix se donne plus de mal que l'Académie en quête des lauréate Monthyon, et à force d aller aux informations il finit par tirer à moitié le vérité de son puits. il sait pertinemment ce que font, pendant le jour _ , Ravinet, ses consanguine. Monsieur est la perle die ders, qui met le plue vertueusement possible

d'honnêtes débiteurs à Clichy, il petsécute ses ,clercs au nom de la morale, dans le quartier on le tient pour un homme scrupuleux et rangé qui fait maigre en carême et rend le pain bénit pour l'édification de ses clients. Madame est une autre béate qui exerce le mariage comme un sacerdoce ; ainsi des cousins de nos cousins, car la famille est meublée de saintetés; c'est l'avocat Lasserre, providence de la veuve et de son orphelin, c'est un chantre de paroisse renommé pour sa sobriété et un concierge qui a l'estime de ses locataires. La belle avance d'être éclairé le jour! l'essentiel c'est d'y voir clair la nuit et de tenir la vérité par les deux boute. Voilà donc ce légataire original qui a retourné la médaille, quel revers! La parenté perd toute espèce de droits au prix de vertu. Ces anges bouffis sont d'horribles diables, l'huissier , pratique l'usure et hante les troisièmes dessous de l'Opéra et autres bas-fonds. L'huissière est une prude en galanterie réglée avec l'avocat, celuici est un filou, le chantre est un ivrogne et le concierge exerce une autre profession indécente. L'héritier, que son million embarrasse toujours, finit par en doter une grisette qu'il épouse, manière honnête de le garder. L'idée est ingénieuse et vaut mieux que l'exécution; bref, la pièce est digne d'estime, et les acteurs méritent une mention honorable. Restent les Pavés sur le pavé, du théâtre de la Bourse, vaudeville méchant dont les ciseaux de la meure ont fait

un méchant vaudeville.' On sait que les auteurs jsont des gens hardis qui naguère encore mettaient le feu aux' peut dres : sagittaires de la réaction, ils trempaient leurs flèches dans le fiel , et leurs couplets mordaient jusqu'au sang; aujourd'hui ces messieurs se calment et prêchent la conciliation, c'est-à-dire que le Vaudeville hydrophobe ne fait plus de recettes; c'est un dénoûment heureux pour tout le monde: et qui fait honneur au bon sens public. Voici donc les revues politiques sur le pavé, et on leur souhaite d'y rester. PHILIPPE BUSONI.

Visite ana Ateliers. (Quatrième article,— voir 1,r. S85, et tome XV, pages 298 et ara. ATELIER DB PAUL DELAROCHE.

L'atelier, situé rue de la Tour-dee-Dames, où noue introduisons aujourd'hui nos lecteurs, n'a rien par lui-môme qui t attire ¶articulièrement l'attention; on n'y voit aucune de ces mille curiosités qui font de beaucoup d'ateliers dee mu- ,o sées fantastiques d'un , aspect bizarre et désordonné. Quelqu'a , plâtres, quelques étudiai suspendues, à la muraille,, une grande toile ébauchée, dee chevalets, des échelles, en. un mot le strict matériel composant le mobilier iodismesable d'un peintre, ceest tout ce qu'on .y trouve. La .psyché, égarée au milieu de ce mobilier puritain, a été: enlevée ma


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élégances de la toilette , et n'est plus là qu'un miroir à con- place d'ap sulter pour juger de l'effet d'un tableau ou d'une figure dans préciations sévères, mais consciencieuses, elle met ses infatuations et ses rancunes. Elle a eu trop souvent tous sa reproduction renversée. Un piano seul fait exception dans ces torts, il cet ensemble d'objets convergente vers une même destinaAussi il a faut le reconnaltre, vis-à-vis de M. Delaroche. exercé la vengeance qu'exercent quelquefois les tion. Ce piano est celui d'une femme charmante regrettée artistes vis-à-vis de ceux qui teepoursuivent de de tous ceux qui l'ont connue : ce souvenir de madame De- injustes clameurs et d'i nvectives, il s'est isolé dans sa laroche est le seul objet de luxe qu'on remarque dans l'ate- son silence. dignité et dans M. Ingres en avait fait mitant lier de son mari. Ici rien n'est donné à la libre fantaisie ; sous le coup également d ' attaques virulentes. Il serait c'est le domaine de l'art cherché, étudié, et non de l'art plus grand sans doute de ne pas céder à l'irritation, de poursuivre hautement improvisé. Malgré sa simplicité, cet atelier n'en est pas sa carrière et de verser la lumière sur blasphémateurs. moins un des plus intéressants que nous puissions offrir à Mais peu d ' artistes ont le courage deses ce beau rôle que le la curiosité, parce que c'est celui d'un des premiers peintres poète attribue au Rn ieit. Leur organisation de notre école moderne, et que depuis quelques années cet impressionnable le leur rend très-difficile : Genus irritabile vatuen. artiste s'est éloigné des expositions publiques, déclinant même, Beaucoup loin de l'honneur des ovations et le déchalnement des critiques en- rager tout à songer à soutenir la lutte, E0 laissent découfait. Notre pauvre Gros en a été triste jusqu'à vieuses et envenimées. La critique artistique peut être aussi se donner la mort. libre que possible, aine cesser dure polie ; elle ne gagne Nous ne sommes rien à cesser d'être mesurée. Elle est coupable quand pas pour ceux qui Fe retirent dans leur à la tente : il y a profit pour l'art et pour l'artiste à une corn-

ques-unes de ses oeuvres. Pendant ce temps est-il resté stationnaire? progressé? Ses amis, ses élèves seuls peuvent le dire. Pour le plus grand nombre, nommer M. Paul Delaroche, c'est nommer l'auteur du Pichelieu et du Mazarin, de la Jans Grey et des Enfants d'Edouard. La gravure et les sympathies aidant, voilà ses titres les plus généralement admis à la popularité. Son tableau de 1 Assassinat du duc de Guise au chilleau de Blois, exposé en 4835, l'expression la plus fine et la plus complète peut-être de son talent dans le genre historique traité dans de petites dimensions, ne vient déjà qu'en seconde ligne, parce que le souvenir en est moins présent ou moins rappelé. Quant à l'Hémicycle du Palais des Beaux-Arts, qui restera probablement l'oeuvre capitale du peintre, le sujet, par sa nature même, n'est pas destiné à être jamais bien populaire. Bientôt cependant la belle gravure de M. lienriquel-Dupont remettra sous nos yeux cette grande composition que le public néglige un peu dans le monument spécial dont elle est l'ornement. La Mort de la reine Elisabeth, au Luxembourg, tentative' isolée dans une voie nouvelle, ainsi que les tableaux de la galerie de Ver-

sailles, la Prise du Trocadero, Charlemagne traversant les Alpes, ont aussi leur notoriété, mais ils ont moins d'importance dans l'appréciation générale du talent de l'artiste. La foule aime la recherche et la correction de son dessin, et le fini de son exécution; mais ce qui l'attire avant tout, c'est l'intérêt dramatique des sujets traités par lui. Cet intérêt est une veine ouverte de bonne heure et suivie assidément par l'artiste. Dès 4834, il se plaisait à représenter Jeanne d'Arc interrogée dans sa prison par le cardinal de Vinchester; ou bien Philippo Lippi chargé de peindre un tableau pour un couvent et devenant amoureux de la religieuse qui lui servait de modèle; puis successivement, le prince Edouard secouru par miss Macdonald ; une scène de la Saint-Barthélemy, le jeune Caumont de la Force sauvé de dessous les cadavres; la Mort du président Duranti, et les diverses scènes tragiques empruntées à l'histoire d'Angleterre et traitées avec une élégance qui en dissimulait l'horreur. Le Cromwell contemplant le cadavre de Charles P r est le type le plus complet de cette manière contenue, tempérée, de peindre des sujets terribles, extrêmes, tout en maintenant à Pexécution, au coloris et au rendu des détails toute leur re-

rouniun

incessante avec le public. On peut se r enseler par la réussite de sa fortune et se faire Mu» n sur la p incent/

et la compétence des éloges à huis clos. mais ce n'est grand jour que se fonde la gloire; le fuir c'est trahir le secret de quelque faiblesse. ne nos jours, où sousl'influence de nos moeurs politiques, chacun tour à tour et de plus en plus est appelé â affronter la publicité, l'artiste qui en vit, dont elle est l '

naturelle, ne peut pas impunément sortir de atmosphère te milieu. Que te soit son go& ou celui du public qui se modifie au contact, peu importe, il y a toujours bénéfice. D'ailleurs c'est bien ici que l'on peut dire la propriété est un vol. Ceux à qui la nature a départi le talent en doivent compte à tous. Depuis plus de dix ans M. Delaroche a cerise de se rép senter à l ' exposition du Louvre. Il a toujours conservé dans l'opinion publique le rang dû au renom qu'il s'était fait ; niais depuis ce temps on l'a perdu de vue. On n'a le suivre qu'a travers les reproductions par la gravurepu de quel-

cherche soignée, au lieu de les atténuer pour les subordonner à l'effet général. Si, aux ouvrages que nous venons de mentionner, nous ajoutons le Strafford et le Charles Pr, ses derniers tableaux exposés au Louvre, tous deux reproduits par la gravure,

nous aurons cité les oeuvres principales et les plus connues sur lesquelles s'est établie la juste réputation de M. Paul Delaroche. Nous compléterons cette liste par l'indication de quelques ouvrages achevés par lui depuis qu'il cesse d'exposer, de manière à atteindre le seul but• que nous nous soyons proposé dans cet article, celui d'énumérer ses divers travaux. — Au commencement de l'année 4847, la seconde exposition au profit de la caisse de secours de la Société des artistes, qui eut lieu rue Saint-Lazare, dans des salles dépendantes de l'ancien hôtel du cardinal Fesch, offrit à la curiosité publique quelques tableaux de M. Delaroche, sans son concours direct. Outre la Jane Grey, appartenant à M.' Demidoff, on y voyait encore Pic de la Mirandole enfant, appartenant au comte de Feltre, et une Mendiante italienne ( Rome 4844), appartenant à M. André. Le beau portrait de di. Guizot (1837 1 , qui a été gravé, et le portrait de M. le


L'ILLUSTRATION, JOURNAL UNIVERSEL.

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came de pourtalès (1845), y manifestaient le talent da peintre dans ce genre se ;on taire où les grands artistes aiment à t'exercer. Parmi les principaux putride points par M. Delaroohe, nous citerons ceux de Napoléon, de Pierre le Grand, de Grégoire V I , de MM. de Noailles, de Rémusat, od Pastorat, de Saivandit , F. Delessert, Mallet , de la Fincesse de Beauveau, de la comtesse Potocka, de madame Hottinguer. — ll s'est égal ement exercé dans la sp inture religieuse. Tout le monde cosnalt la Sainte Amélie où il s'est montré l'émule des Van-Eyck et dee Hemling, , et qui a été si bien traduite par le fie burin de Mercuri. La gravure a aussi popularisé une Téte de Christ et celle de l' Ange Gabriel. Deux Sainte Famille, l'une intitulée la Vierge à la vigne, de grandeur naturelle, l'autre la Vierge au lézard, sont passées en Angleterre ; une Hérodiade, grandeur noterelie, est passée en Hollande. Un Christ na jardin des Oliviers a été acquis par M. B. Delessert, un autre Christ en croix appartient à madame de Beauveau. Un Moïse exposé et une Descente de croix sont encore dans l'atelier de l'artiste. La belle gravure de M. François donne une juste idée du tableau des Pèlerins sur la place Saint-Pierre à Rome, figures grande; comme nature, faisant partie de la galerie du comte Baczniski. L'Education maternelle , une mère et ses deux enfants, également de grandeur naturelle, faisait partie de celle du roi de Hollande, Guillaume 11, qui vient d'être mise en vente. Notre révolution a inspiré plusieurs rompt/ gi sions à M. Delaroche; nous citerons : une Prise de la Bastille, un Banquet des Girondins, commencé pour la duchesse d'Orléans. Le même sujet avait été traité par lui dans un petit dessin destiné à l'album de la duchesse de Joinville, et remarquable par la précision expressive du trait, le fini et l'élégance du crayon. Une grande composition deMarie-Antoinette conduite au tribunal révolutionnaire, est en cours d'exécution. Le tableau de l'abdication de Napoléon à Fontainebleau a été acheté par un banquier de Leipzig. Ce tableau a été reproduit par M. François, le graveur des Pèlerins sur la place de Saint-Pierre. Le dernier ouvrage de M. Delaroche, Napoléon traversant les Alpes, a été achevé cette année à Nice. Un premier tableau, sur le même sujet, a été vendu en Amérique. Le nouveau en est une reproduction modifiée dans plusieurs détails, mais différente quant à la conception principale. Dans l'un et dans l'autre, le Premier Consul est représenté à cheval sur un mulet dont il abandonne entièrement la direction à un guide; il parait insensible au spectacle désolé qui l'entoure au milieu de cette solitude alpestre encombrée de neige, où chemine péniblement son armée. Sa pensée est ailleurs, elle est toute à l'avenir et aux rêves de son ambition. Seulement elle se traduit diversement dans les deux tableaux. Dans le premier ses traits ont une gravité sévère, indice des fortes préoccupations de la pensée repliée sur elle-même. Dans le dernier, au contraire, la tète a un air plus jeune, et sous la fixité du regard qui sonde les possibilités de l'avenir, une sorte de joie contenue, d'éblouissement d'une immense destinée, parait à travers l'immobilité des traits silencieux et méditatifs. Cette lutte secrète de la pensée qui se trahit, cette expression complexe est une des choses les plus difficiles que puisse tenter la peinture, et l'on doit louer M. Delaroche, qui dans ses compositions cherche le côté impressionnant du sujet, de navoir pas craint de lutter avec cette difficulté. Comme nous avons cru devoir dans cet article nous interdire les appréciations critiques, particulièrement vis-à-vis des oeuvres dernières du peintre, qu'il ne consent pas à soumettre au public, nous ne dirons rien de plue de ce tableau, qui va sous peu de jours partir pour l'Angleterre. La gravure qui le reproduit est déjà avancée et viendra bentôt prendre rang dans l'oeuvre gravée de l'auteur déjà assez considérable. Le Napoléon traversant le Saint-Bernard, par M. Delaroche, et le portrait équestre du Premier Consul gravissant le môme passage, par David , sont deux monuments pittoresques importants du même fait, vu à deux points de vue différents Chacun des artistes a voulu poétiser son sujet.: Davi 1 en cherrhant l'aspect héroïque, M. Delaroche à l'aide d'une impression morale. La peinture de 1850, plus éloignée de l'époque où le fait a eu lieu, se rapproche de la réalité et ne recule pas devant la vulgarité dee détails; celle de 1800, contemporaine, et craint de déroger en faisant alliance avec le réel ; elle a Visé au symbole, et quoique fausse elle re-tera, parce qu'elle est caractéristique de l'audace et du génie de Bonaparte et de la grandeur de l'époque. A. J. D. Voyages dans Parle. LA HOUSSE. Satin et fin. — Voir le N. précédent.)

Vendre on acheter de la rente ferme, c'est faire un marché avec toutes sec conséquences éventuelles : c'est-à-dire que si la fente hausse ou baisas de dix francs clans l'intervalle d'une nuit, comme cela s'est vu très-souvent, vous élise ruiné ou enrichi selon l'importance de l'affaire. C'est pour remédier aux effets désastreux d'écarts aussi considérables que le marché à prime a été introduit. Exemple : la rente est aujourd'hui au cours de 97. Tel est du moins le taux auquel vous l'auriez ferme. A prime, vous la payerez plus cher, 97 50, je suppose; mais aussi, en cas de sinistre , vous êtes dès lors assuré de ne perdre qu'une certaine somme. 11 y a des primes à tout prix : les plus communes sont d'un franc ou de cinquante centimes, re qui revient à dire qqww vous n'êtes exposé à perdre qu'un frette ou un demifte Mt votre marché. C'est ce qu'en jergon.de boume on Séduise dent un ou dont cinquante. Dans les tempe agitée seau» mua ott nous tommes , on Nit des prime, de Mère ou

môme rie cinq francs. La coulisse en détaille à vingt-cinq centimes et MM à dix et cinq centimes (celles-ci pour le lendemain). Les prix de ces diverses primas sont naturellement gradués sur le taux des pertes possibles. Une prime de cinq francs n'est naturellement guère au-dessus du cours du ferme ; une prime de deux (rance est plus chère, une d'un franc plus chère encore, etc , etc., ce qui s'explique par les grande risques incombant au vendeur dont le bénéfice p'ae cible est limité , tan lis que ses pertes ne le Sont point. En Ces d'abandon de la prime, il ne pourra jamais gagner que cinq, deux, un franc, cinquante centimes. Tandis qu'il peut être enlevé (c'est le mot consacré) de dix, de quinze, voire de vingt francs (enlèvements rares, il est vrai, et auxquels il est mis bon ordre), et c'est pour lui tenir compte de celte disparité de position que le marché à prime a toujours lieu au t dessus du coure. C'est au dernier jour du mois, à deux heures précises, que l'acheteur doit faire connattre s'il garde ou lève ou non la prime, et c'est là l'opération si connue en bourse et dans le monde sous le nom de réponse des primes. Cette réponse n'a pas besoin d'être faite explicitement : elle est naturellement réglée par la situation des cours. Si la hausse s'est faite dans le courant du mois suffisante pour atteindre au niveau des primes, celles-ci sont levées . le vendeur doit fournir de la rente à tout prix; dans le cas contraire, les primes sont abandonnées. Cette réponse solennelle est comme le noeud de la liquidation qui s'ensuit. Si les primes en effet sont levées, il manque, comme l'on dit, des rentes; si elles sont abandonnées, les vendeurs, n'ayant plus que faire de celles dont ils s'étaient munis à toute éventualité, les rejettent sur le marché, et de là la hausse ou la baisse. C'est la position de la place, toujours nécessairement ignorée, qui détermine dans les fins de mois, et bien plus que les événements politiques, ces brusques soubresauts de la rente ai communs et si redoutables. Il y a comme une sorte de flair en quelque sorte divinatoire pour apprécier cette position de la place; mais les plus tins y sont trompés. Outre l'avantage évident de ne courir qu'un certain risque avec la chance d'un bénéfice illimité, les acheteurs de primes ont celui de pouvoir travailler leur prime tout le mois, et c'est à quoi les habiles ne manquent guère. Dans none) cadre trop restreint, il nous est difficile de donner une idée tant soit peu approximative des diverses opérations que peut engendrer une prime: revendre ferme quand une fois on en a atteint le niveau, puis racheter. puis vendre encore, soit ferme, soit à prime de valeur différente, telles sont les principales évolutions accomplies par un spéculateur expert, s'abritant derrière sa prime comme le soldat assiégé derrière un mur ou une fascine, tant que dure le mois; puis, au jour de la réponse, l'utilisant encore ou s'en débarrassant, par l'abandon, comme d'un fruit dont on a extrait tout le suc. Ainsi l'on conçoit très-hien que vendre ferme sur une prime et au niveau de cette prime. ce soit, sans risque aucun ,s'ascurer toutes les chances soit de la hausse, soit de la baisse. Car, s'il y a baisse, on rachète avec bénéfices, et l'on garde toujours la prime. Si la hausse survient ensuite, on revend sur cette même prime, ,et, dans tous les cas, on ne p eut en perdre le montant, puisque, d'avance, elle est vendue au taux d'achat. Mais, outre qu'un pareil concours de circonstances favorables ne se présente pas toujours, il faut, pour manier une prima et en tirer tout le parti possible, une dextérité qui en fait le lot exclusif des habiles. Ce n'est pas que les novices et les besogneux n'y aient le plus souvent recours. poussés par leurs aeents, qui sont bien aises ainsi de diminuer leurs chances de p erte en se cr a int complaisamment de beaux petits nids à courtage; mais la prime, cette arme à deux tranchants, excellente entre les mains d'un initié, se retourne de la pointe coutre l'inexpérimenté qui perd la faculté de se mouvoir dans cet amalgame de ferme et de prime, et, après quelques mois de cet exercice, finit habituellement par perdre ferme. Il arrive très-souvent aussi que les deux opérations s'engagent simultanément ; acheter ferme et vendre immédiatement a prime, ou bien acheter une prime et vendre ferme, ou bien encore prime contre prime, c'est-à-dire acheter une prime et in vendre aussitôt une autre de taux et de roues différen t s; c'est ce qu'on nomme une affaire liée. Mais l'explication de ces comlrinaisons que nous ne pouvone qu'indiquer nous entralnerait trop loin. On peut voir seulement par tout ce qui preeede que les opérations de bourse, si faciles en apparence, sont loin d'être chose si simple, en théorie même. Pour la pratique, c'est vraiment bien une autre affaire. Illi rohur et ces tripler—. Que celui qui n'a point le coeur cerclé de fer et de chêne n'approche point de cet écueil. Les plus hardis, les plus vaillants s'y sont vus sombrer corps et biens. Cie la machine à engrenage qui, saisissant le petit doigt, tire et broie le corps tout entier. Pareil à l'Océan, la Bourse re conserve aucune trace des sinistres qui s'y consomment tous les jours. Apparent rani fiantes.... quelquesuns s'élèvent ou surnagent ; mais que de naufragés pour un triomphateur du flot amer Habileté, force, courage, sangfroid , flegme, présence d'esprit — et bonheur — ce n'est rien de trop pour durer sur ce flot perfide. Quelquefoa l'occasion du gain s'offre à voue, mais si fugitive qu'un instant d'hésitation vous la fait perdre sans retour ; puis survient la perte, ce déficit naissant qui, creusé par l'entêtement, atteint aux profondeurs du gouffre. Il est de grandes phases où tout le monde gagne à la Bourse ; ce sont les périodes de hausse continue, comme celle qui inaugura l'émission des promis?, chemins de fer ; mais il est presque sans exemple que nul y ait gardé con gain. Heureux qui gagne à son début ;plus heureux peul-être qui Imre, en tiche par l'exemple et le Perspeclive de quelque. bénéfice. énormes, et qui par

cela même représentent la mort de milliers de gens, un novice vient tirer un coup de pistolet à la Bourse (c'est Pei. pression pour désigner une opération isolée et sans suite, un coup fia main); il a la ferme volonté d'en demeurer là, gain ou perle; mais le gain le séduit, la perte le dépile; persévère ; il se ruine, et l'on compte sur des millions de epéculat urs dia hommes, peut-être (et encore je ne garantis pas le ch ffre), as ez fortement trempée pour être demeurés fidèles à leur résolution première. Le peuple des , spéculateurs est un monde tout à fait à part, =trime les marins. ll doit de vivre au milieu des orages et dee désastres à son expérience et à sa fermeté, et encore toutes ses qualités natives ou acquises ne sauraientelles toujours le préserver du naufrage. Mais qu'un homme étranger à ce genre de négoce, à ce genre de métier (car c'en est un), et attiré par l'apparente simplicité de l'agio. tags, se hasarde au milieu de tous ces loups de mer mêlés de quelques flibustiers, et il y a dix mille à parier contre un qu'il y périra sans ressource.- La logique et le sens commua n'ont que faire en ce jeu perfide, en cette mêlée dévorante. Ce sont des qualités dont il faut se défaire et se défier comme de vices, car elles conduiront inévitablement le spéculateur à sa perte. D'un événement prévu ou connu à l'avance conjecturer un mouvement, former la base d'un calcul, cela est plus que téméraire. En règle générale, lorsqu'une circonstance appréhendée ou espérée se réalise, c'est le contraire des prévisions qui a lieu. L'effet est escompté soit en hausse, soit en baisse, et la réaction survient. Puis, que de fois un événement même tout à fait imprévu n'a-t-il pas produit des conséquences tout mitres que celles qu'on lui avait prédites! Que de fois des ministres ou de hauts fonctionnaires prévaricateurs et félons ont été châtiée de leur déloyauté en essuyant de grosses pertes là où, se fiant aux nouvelles queux-mômes avaient reçues les premiers, ils comptaient sur un large gain! II faut une sagacité plus qu'ordinaire pour apprécier les vraisemblables résultats d'un incident ou d'une mesure, en tenant compte d'ailleurs de l'état des esprits, de la position du paye, de la place et de tant d'autres circonstances qui échappent nécessairement à l'oeil incertain du vulgaire. Pourtant, dans l'interprétation des événements politiques, il est une sorte de boussole. Ne demandez pas à la Bourse de s'exalter sur tout ce qui touche soit à la grandeur du pays, soit à l'orgueil national. Durant tout le cours del Empire, la rente cinq pour cent ne s'est jamais élevée au pair, et pourtant non-seulement alors nous étions maîtres de l'Europe, mais la France jouissait d'un budget- rég'é et d'un ordre dans les finances inconnus avant et depuis. On sait quel fut le contre-coup de la bataille de Waterloo, saluée en Bourse de Paris par une hausse formidable. Les écus • n'ont point de patrie. Nous rappellerons également l'exemple de ce spéculateur qui, l'un des premiers instruit du traité d'Aix-la-Chapelle (celui de 4847), qui accordait enfin l'évacuation du territoire français souillé depuis trois ans par les troupes de la Sainte-Alliance, creva cinquante chevaux pour acheter à Paris des masses de rentes prodigieuses , et fut complétement ruiné. Le départ de ces chers Cosaques et de nos amis les Hutus avait produit la stupeur à notre Bourse et décidé une baisse considérable. La rente montera sur un succès de poudre et de fanfares, comme la prise de Mogador, qui dans une nuit détermina cinq francs de hausse, nous laissant la carte à payer dee lauriers et de la bataille; mais il est inouï que jamais un haut fait véritablement sérieux et national ait été reçu par les écus agioteurs et les valeurs de portefeuille autrement que par une panique et une dépression marquée de toutes les valeurs françaises. Réglez-vous là-dessus si jamais nous sommes battus quelque part. Ce dont ce préoccupe uniquement le Bourse, c'est la question matérielle: c'est son rôle, force est d'en convenir; mais ce rôle, elle le remplit non-seulement sans grandeur (ce qui n'est pas son rôle), mais sans initiative et sans largeur de viles, sans prévoyance,. et nous pourrions presque dire sans intelligence. Qu on annonce un emprunt, la rente baissera, beaucoup moins parce que c't st une nouvelle charge ajoutée à toutes celles qui nous grèvent que parce qu'on vend tout simplement la rente pour participer au nouvel emprunt avec primes et faire curée de nos misères. Mais que l'emprunt soit ajourné, ne fût-ce que de trois mois (grâce à l'accroissement de la dette flottante, qui est un emprunt d'une autre forme), aussitôt la rente remonte. Trois mois! mais c'est la fin du monde Le boursier ne voit que sa liquida t ion, et après cela, le déluge I Allez donc parler do loeique et de finances bien réglées à des Colbert de cette espèce, qui s'alarmeront si on touche au moindre impôt anti-populaire et tout gros de révolutions futures, mais qui, en revanche, battront des mains et pousseront aux nues la rente, si l'on augmente l'effectif de quelque cent mille baïonnettes, c'est-à-dire de cent millions achevant de porter la ruine et le désordre dans nos malheureuses finances. Mais, pourvu que Paris soit bien cerclé de fer et que notre déficit chronique de trois ou quatre cents millions soit plus ou moins cauteleusement masqué par un discours-ministre; que le trésor emprunte sur bons BU lieu d'emprunter sur des rentes, tout est au mieux. Poussons ferme, menons la rente au pair! Tout est bien qui finit mal. Vive l'ordre et la confiance I Dl oracle dibll tout ce qu'il semble airat Rien n'est perfide et dangereux comme une nouvelle. Si elle est vraie et importante , elle n'arrive au commun dos spéculateurs qu'après avoir été exploitée, pressurée par les habiles et les puissants de la finance. Comment la plèbe potirrail-elle lutter contre Ire pigeons voyageurs, les courrier., les estafettes, les locomotives spéciales et rheuffées à toute vapeur, voire parfois les dia& es télégr e phicl uell qui renseignent lei forts et les grands de a Bonne? Oh â cote.


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L'ILLUStRATION, JOURNAL UNIVERSEL.

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paré l menait:meurs à des gens qui tiendraient une partie elkettli sans voir dans leur jeu tandis que l ' adversaire au- dans la vie ordinaire. Il a les yeet ordinairement fermés, on une sorte de communion intellectuelle et morale, par laquelle peut mémo dire involontairement fermes; il voit pourtant les rsit l 'Oni dans leurs propres caries. La comparaison est fort toutes 'os idées, toutes vos affections, retentissent pour binai choses avec une précision et une netteté dont il n'y a niés» juste et se vérifie tous les jura. pas d ' exemple dans la vie normale ; qu'il fasse jour ou nuit, dire dans son âme à mesure qu'elles asiniens, et sont plus Si la nouvelle est fausse, en revanche, on-en laisse toute moine dietinctentent aperçues par frai. Ce rapport peut queon'allume ou qu'on éteigne les lampes, on le voit distin- ou s'étudie la primeur A la dupe qu'elle servira à dépouillée. Ces sortes somnambule à d'autres ppeernsooses que vous guer, nommer les objets qui l'entourent ; il saisira un titi- unissez du de machines de guerre sont d'un emploi journalier, et on à lui, sait par un double , &oit mène par petit objet que vous pouvez à peine aperoevoir dans le jour ; rection seule de votre volonté. les a par euphémisme nommées canarda. A ben prendre, la il ouvrera un meuble, prendre toutes lus choses qui y sont On a prétu* et avancé que lu aomeamInstes s'armeBourse est une grande volière hantée par quatre espèces ' renfermées, les trouvera sana hésiter, la nuit comme le jour ; valent pas diffa est lm ubiebe etteriturs d'obleaux : canards, pigeons, trismus, vautours. En fait de pire mea ou on le verra circuler avec aisance et dextérité, entre les meuloin d'eux, qu'ils ne les voyaient qu'sedirestiment moralitr, l'agiotage, qui, du reste, se tiendrait déshonoré et ares bles d'en appartement dont vous aurez mité dessein un labyvraieembleblement de tricher au piquet ou à la bouillotte, avoir trouvés dans votre pensée, qu'ils ne pouvaient , rinthe embarrassant. Chodê bien plue étonnante encore I on les par conséquent, voir que ceux que vous voyiez Itelikadene en est encore au temm des Mazarin et des Grammont, qui le verra faire de véritables tours de force, sauter sur des ne se faisaient nul ecnipule de se servir de dés pipés et tables , des cheminées ; côtoyer des pendules et des candé- et vous révéler que ce que voua saviez C'est uns erreur. U d'écouler des doublons faux à la baesette ou au passe-dix. vrai qu'ils vous disent plus vite et plus faellemeat ce que labres sens les déranger ; marcher sur les bords étroits d'un eet, vous savez que ce que vous ignorez; mais ils C.as ai mab les filou teriee étaient réputées tours de bo n ne gu erre. lit, d'un fauteuil, d'une console ; faire enfin mille évolutions bien souvent des choses dont vous n'aviez voua révèlent et l'on ne e'en cachait point : on s'en vantait môme. Ainsi idée., étonnantes dont seraient jaloux les plus fameux saltimban- L'expérience citée plus haut d'une phrase écriteaucune fait-on des canarda, entre amis, s'entend. Quelquefois, la et mise sous ques ; notez que la personne qui se donne ainsi en spectaplusieurs plis cachetés en est un exemple-, me voici plaisanterie passe la mesure, et la justice inv relient. Il n'y vo autre : cle est souvent une femme faible, indolente, dont les memouvrez un livre quelconque au hasard, URI, am un some pas longues années (c'était à la fin de l'Empire) que le bres sont en quelque sorte engourdis par les nonchalances nambule, la 40e, 4 t. célèbre philhellène, lord Cochrane, fut condamné au pilori ou telle autre ligne dela page ouverte; habituelles d'une vie somptueuse, qui serait absolument inpuis, sens ouvrir autrement le livre, ea-le de lire à trapour avoir fait passer en temps fort opportun par-devant la capable, qui n'aurait pas même la pensée, dans la vie or- vers les feuilleta restés en place la Bourse de Londres un écriteau portant ces mots en caractê- dinaire, d'aucun de ces incroyables correspondante, sauts. ' c'est-à-dire la 40 n , le ou autre de la 3 res gigantesques : Paix avec la France I Pas n'est besoin Il est évident que le mode suivant lequel le somnambule per- vante, que personne assurément ne peute, les , 50e page suid'ajouter, je pense que milord était à la hausse. Ce que arerceveir, vous le çoit l'impression ges objets extérieurs est un mode Spécial, verrez la lire immédiatement, et ajouter, c'est que d'aimer In Grecs! De pareils traits, pour es pratis d se peut, i- votre inconnu, et dont tes conditions et les voies sont pour nous quer parmi nous plus indirectement et avec moins d'aplomb, insaisissables; cette faculté d'apercevoir, de voir enfin les étonnement. Ne croyez pas toutefois que cette puissance extraordinaire n'en sont pas moins très-fréquents. choses qui l'entourent, sans l'intervention du sens de la des somnambules s'exerce facilement et instantanément, Il nous reste à tracer une rapide esquisse des deux grandes vue, est tout à fait incompréhensible ; il l'a e là ni action catégories qui distinguent les spéculateurs : les haussiers et de la lumière, ni refraction des rayons, ni aucun des phé- qu'ils voient les choses par une intuition rapide, comme nous les voyons, nous, par l ' intermédiaire de DOS sens. Non; les baissiers. Les Anglais ont deux mots fort expressifs pour nomènes ordinaires de la vision. Comment cela se fait-il ? que ce genre de vision interne est, au contraire, souvent trèspeindre ces deux grandes divisions. Pour eux, les hausse pape-tel? Nous l'ignorons. On est tenté de ne pas croire; laborieux, et ils n'arrivent quelquefois au but qu'après des siers sont des ours, et les baissiers des taureaux. L'ours, mais ces phénomènes ont été mille fois constatés dans le efforts pénibles et répétés. Ces efforts ressemblent à ceux courant à son ennemi, ee dresse, tandis que le taureau somnambulisme spontané, comme chez les somnambules auxquels nous noue livrons, quand nous cherchons un souvebaisse la tête pour encorner son adversaire. Les habiles sont magnétiques. nir qui se dérobe, une phrase qui ne vient pas ou une pentour à tour ours et taureaux et savent saisir le moment de Mais nous allon&reconnaltre chez les somnambules des sée abstraite. De plus, ils ne réussissent pas toujours; ils se thanger d'allure. Mais il est :à remarquer que généralement facultés bien plus @l'ennuies encore. D'abord, ils ont incontrompent inerme quelquefois, et dans certaines circonstances, on est ours ou taureau de naissance; on ne se refait pas; on testablement le pouvoir de voir les choses à travers les corps ils ne réussissent pour ainsi dire pas du tout. Il suffit, ditest atrabilaire ou optimiste par nature. Taureau et ours opaques, et à des distances qui peuvent être quelquefois on, de la présence d'une personne malveillante, ou qui donne sont deux animaux fort pesants et peu prompts à se retour- liée-considérables et pour ainsi dire illimitées. On peut aiséà son incrédulité le caractère de la raillerie, pour paralyser ner. Suivez ce candide ours; vous le verrez toujours dans la ment acquérir la preuve indubitable de ce fait à peine leur puissance ; de même qu'on noua voit quelquefois, en voie du mirage et de la déception. Au contraire, ce taureau croyable. Placez un objet quelconque dans un endroit mi il présence d'une personne qui nous fascine ou nous intimide, farouche a toujours les naseaux près du sol, et prétend faire n'est visible pour personne, dans une boite, aie/fond d'un baisser le monde avec lui. Laquelle de ces tendances, de ces etiroir, dps un trou en terre, etc.; placez-le, si vous voulez, nous troubler, oublier renchainement de nos pensées et perdre jusqu'à la voix elle même. mononmnies est la m e illeure? Je ne sais trop. Il y avait une dans unde pieme voisine, éloignée même; ayez soin de ne dire Ces échecs assez fréquenta ne sont pourtant pas des obagent dis change, fort brave homme, qui, lorsque se présenà qui que ce soit ce que vous avez fait, pour éloigner toute jections sérieuses; toute faculté a ses conditions d'exercice, tait à lui quelque client manifestant l'intention de vendre et idée de supercherie, tout soupçon de compérage : quelles que et quand elle trompe notre espoir, il serait illégitime d'en lui deman lant son avis; répondait invariablement: a Eh! ehl soient vos précau ens , le somnambule vous dira quel est conclure qu'elle n'existe pas, alors qu'il peut n'y avoir que vous n'avez peut-être pas torse.. s l'objet si rnystéri amant caché, si profondément dérobé à trouble ou absence des conditionsqui la rendent possible. A deux minutes de là, un attire le tâtait pour savoir s'il tous les regarda. D'ailleurs un fait, mille faite négatifa, ne peuvent infirmer fallait acheter. a Eh 1 eh 1 mon brave ami, vous ferez fort Il vous dira que 8 sont les objets que vous avez chez vous, des faits positifs ai nombreux, ot qu'il n'est pas possible bien peut-être 1 a répliquait notre digne agent; et,.com me ces dans une maison voisine, dans une campagne et jusque dans d'attribuer au hasard. médecins rivaux qui tuent et guérissent par un système une ville éloignée. Toutes ces choses ont été constatées mille et mille fois, diamétralement opposé le même nombre de malades, il avait ' -.Vous écrivez une ligne, une phrase sur une feuille de panous les avons toutes vérifiées, et il est pleinement, suraraison une fois àur deux. J'ai entendu toutefois profasser par pier, que vous placez, après l'avoir pliée plusieurs fois sur bondamment démontré pour nous que les somnambules ont tue bouche très-compétente en la matière cette doctrine, elle-même, sous une enveloppe double, triple, quadruple; une puissance extraordinaire et tout à fait inexplicable, une qu'il était plue prudent et plus sûr de toujours supposer le vous placez, si vous voulez, le paquet au fond de votre vision interne, une force de pénétration mystérieuse, une mal et de toujours caver au pis, en cas d'incertitude, quel que chapeau, dans un secrétaire, dans une pièce séparée de l'ap- clairvoyance enfin qui leur permet d'apercevoir ce qui se Mt l'état du ciel- C'est la théorie de la baisse, et je crois qu'en partement où vous êtes; vous n'avez dit à personne ce que passe en vous, et de voir les choses cachées, voisines ou l'état de nos tiociétée plus d'éventua'ités fâcheuses que de vous avez écrit, personne ne vous a vu l'écrire, voua l'avez éloignées, à travers les obstacles de tout genre et malgré les bonnes met à prévoir dans le lointain. Mais, et surtout pas fait chez vous ; vous demandez au somnambule de vous distances. Cette puissance, dans son exercice, suit un mode de logiqu, pas de raisonnement et pas de sens commun, révéler votre secret; il prend une plume, un crayon, et vous et des voies inconnues, et parait entièrement se soustraire à car c'estere perte des joueurs. transcrit mot pour mot votre phrase tout. entière. la conditionalit é des organes qui nous mettent ordinairement Dans lés dernières années du règne de Louis-Philippe, Un jour je nie suis rendu chez un somnambule doué d'une et nécessairement en rapport avec le monde extérieur. Tous bon nombre de spéculateurs étaient à la baisse permanente. clairvoyance extrême, sans avoir dit à personne où j'allais, Ils subissaient 'à chaque fin de moeseeles différences considé- ni ce que je prétendais faire. Arrivé chez lui, je lui deman- les somnambules ne sont pas également doués de ces étonnantes facultés; il en est qui n'ont que très-peu de clairvoyance, rables et les payaient sans murmurer, s'attendant que la dai s'il pouvait me dire le motif qui m'avait amené et à il en est même qui n'en ont pour ainsi dire pas du tout. mort du roi et l'effondrement atteridnede toutes les valeurs quelle personne je songeais; il me répondit, ce qui était Quelle est cette puissance mystérieuse, incompréhensible? pour cette époque si critique les récupéreraient amplement l'exacte vérité, que j'étais venu pour lui parler d'One dame Quelle est cette vie nouvelle? Nul ne le sait ; on n'aperçoit et avec usure de leurs pattes. Prévisions humaines! Louis- à laquelle je portais un vif et tendre intérêt; il me dit le nom aucun moyen de le découvrir; on hésite à croire ce qu'on Philippe l'autre jour rendait le dernier soupir, et la nouvelle de baptême et le nom de famille de cette dame; c'était une voit et ce qu'on entend; on ne songe pas même à aborder de sa mort était accueillie à la Bourse par une baisse de étrangère, dont les noms n'ont pas même d'analogues dans un tel problème. Mais cela est, il serait puéril et déraisoncinq centimes! les noms français ; il me con cuisit pareeeempée chez cette nable d'en douter , après mille expériences et mille preuves UN specrerzun. dame, dont la demeure était fort éloignéedomicile où qui ont tant de fois vaincu les soupçons et forcé la convicp our étions; il fit plusieurs détoura, suivit des rues diverses tion. Cène sont pas des vérités mathématiques, sans doute, Errainee. — Cent à tort que le premier article a été signé : Vs SpicaWear. Il devrait Sue signé comme : Us Speclateats. et arriva enfin à sa porta; il me dit qu'il la voyait assise sur mais ce sont des vérités de fait, des vérités du même ordre son divan, nie fit son portrait très-approximativement res- que tout ce que nous apprenons dans l'étude de la nature semblant, et me raconta sur le caractère, les habitudes et et même dans la pratique ordinaire de la vie. de cette dame, p l usieurs choses qui étaient, Que se passe-Lel chez un somnambule qui aperçoit des Coneldératlejae sur le Illeguétleme animal illesestantécédents vrai, un mélange de vérités et de fables. objets cachés, voisine ou éloignés, séparés de lui par des et le Ailemnambulleme. Le lendemain, je racontai ce tour de force 0 la darne dont distances quelquefois énormes ou l'interposition d'obstacles il est question. J'excitai ses éclats de rire; elle crut queje de tout genre? L'esprit, le principe du sentiment et de la (Suite. —Voir le N. précédent.) • voulais plaisanter, que je ne parlais pas sérieusement. Eh pensée, l'âme, en un mot, a t 'elle le pouvoir de franchir La vie du somnambule n'offre aucune trace du désordre bien ! lui dis-'e, je trouverai peut-être un moyen de vous toutes les barrières, de sortir de toutes les voies qui lui ont qui caractérise les rêves ; le somnambule jouit de toutes les convaincre Veuillez passer dans la pièce voisine, et là, bien été prescrites dans ce monde pour aller saisir directement fficultés intellectuelles et morales dont il est doué dans la vie renfermée, bien cachée à tous les regards, écrivez sur une les choses? A-i-elle sauté, pour ainsi dire , d'un degré, en normale, quelquefois au même degré, d'autres fois avec plus feuille de papier telle phrase que vous voudrez; mettez-la passant au delà des organes? Comment peut-elle, sang se de force et plus d'éclat ; il voit, il entend, il perçoit ; mais sous enveloppe, placez le tout sous plusieurs plis, scellez servir de ses instruments matériels ordinaires, les -organes les matériaux de ses perceptions, du moins de qui-Iguesavec votre cachet; demain je voue rapporterai le paquet, des sens, apercevoir les diverses modalités des corps extéunes, ceux de la vision, par exemple, ne suivent pas, pour dont le cachet aura été respecté, et je vous dirai ce qu'il reb- rieurs? Comment les couleurs lui arrivent-elles sans qu'elles arriver à lui les voies qui-leur soie habituelles dans la vie ferme. A peine pue-je obtenir ce que je demandais, tant ma lui soient portées par l'oeil? Comment peuvent-elles se pronormale. Il a du reste toute Bon intelligence ; il pense, il proposition paraissait peu sérieuse, extravagante même. duire sans la merveilleuse élaboration qu'en fait l'organe juge, il raisonne comme dans la vie normale ; il a des eine- Quelle ne fut pas la surprise de cette darne le lendemain, de la vision dans ses délicates réfractions? Questions Insodons, dee passions ; il aime, il hait, etc. Le somnambule lorsque je lui montrai son paquet sur lequel le somnambule lubles! Ablmes, que l'esprit humain ne franchira, sans doute, peut parier, écrire, calculer, dessiner, faire de la musiavait écrit, sans briser le cachet bien entendu, les mots sui- jamais. Il est sensible que tous ces mystères doivent paraître que, etc.; en un mot, il parait être., à quelques exceptions vants : Pour croire, il faudrait voit; telle était, en effet, la tout à fait incroyables aux matérialistes, et pourraient mémo près et sur quelques facultés isolées , e en possessionepleine phrase qu'elle avait écrite la veille. être invoqués, comme objections, contre leu, doctrine qui et entière de sa vie intellectuelle et morale ; il n'est pourIl serait facile de varier et de multiplier ces expériences; réduit le sentiment et la pensée à de simple* (onctions d'ortant pas dans l'état de vie ordinaire; il n'y a pas, nous tette* elles vous conduiraient eu même résultat, et vous ganes; ils ne sont sans doute pas explicables pour les spiril'avons dit plus haut, identité comp'ète ou absolue du moi démontreraient que les somnambules ont le pouvoir d'aper- tualistes; mais au moins ceux-ci, qui admetsmit un principe 11 dans la vie normale et dans la vie somnambulique ; quand cevoir les choses mobiles eu éloigné*, malgré les obstacles immatériel, une âme servie par des usages, pont forcés de il reviendra à la vie ordinaire, le somnambule n'aura aucun de tous genres : sorte d'intuition, de vision interne, dont il croire qu'il existe un lien insaisissable par lequel l'âme s'usouvenir de lui-Même, aucune idée de ce qu'il a senti, pensé, nous est impossible de concevoir les moyens et les voies. nit à des organes matériels, par lequel l'esprit commande à fait ou dit demi l'autre vie, pas plus que s'il s'agissait d'un Les somnambules ont, en outre, le pouvoir plus étonnant la matière;- ils peuvent, à la rigueur, ennemie que ce lien autre individu`. Ce caractère est aussi tranché qu'il est inva- encore peut-être de pénétrer vos peneées, vos désire, vos invisible et inconnu se déplace, Mals le anonambulinne, ble. e lirequelque e sorte livre s'élance au duee de nos organes, et se porte entre les corps et-Otton de toute «to pe; dlu etimembuto fflet le and. Paie ' 'Ai *I len eteell, It SMItt tem 10 8.olnnatnbule eitétieers et le prin immatériel tee». Mil. tient l'Imita l'IldaMten dei manu» itt *dile, qui Ness Mis Oins es élit. ) ud POpport tralala, (Ld Mt att prvrAdift Mune)


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Le voyageur exact — nous entendons par là cette classe de touristes consciencieux, notant avec une précision cadastrale jusqu'aux bornes milliaires, — qui se propose d'explorer le cours du Rhin, croirait certainement avoir manqué à l'objet important de son excursion s'il n'avait remonté dans les profondeurs do Pays des Grisons, afin de prendre le fleuve à sa source initiale. Ce surcrolt de fatigue ne nous parait d'ailleurs pouvoir être racheté que par le seul attrait de satisfaire un scrupule de géographe, et ce n'est pas assez. Ce n'est pas que les beautés naturelles de la contrée soient abso'ument à,dédaigner ; elles ne manquent même pas à un certain degré de ce caractère de grandeur qui saisit vivement l'esprit. Nais déjà le voyageur a eu lelternps de se familiariser avec les aspects pittoresques, les scènes imposantes et sublimes, avec les étonnantes merveilles de tout genre que la Nature multiplie avec une si prodigieuse variété sur le sol de la Suisse; en sorte que son imagination est moins profondément impressionnée d'un spectacle dont l'intérêt diminue par le contraste. Le voyageur, au contraire, qui recherche avant tout les beaux effets et les grandes peintures en dehors des préoccuminutieuses auxquelles nous faisions allusion tout à l'heure l'heu re,, devra s'arrêter à Schaffhouse. C'est là que commence le Rhin. Dans F on parcours supérieur, en effet, il ne fait que recruter des affluents et décrit un cours capricieux, tourmenté, selon la configuration accidentée des fonds sur lesquels il roule. La masse générale des eaux présente, dans


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cet état, un mélange de teintes qui varient sous l'influence des circonstances locales. Jusqu'à Reichenau, où le lit du Rhin s'élargit, rien ne donne encore l'idée d'un grand fleuve; mais à partir de ce point il perd sa fougue aventureuse, et, réunissant toutes ses branches, serpente majestueusement à travers la belle vallée de Rheinthal et va se jeter dans le lac de Censtanctstere de-Reinecic. Depuis sa sortie du lac jusqu'à Schaffhouse, c'est-à-dire sur une étendue de neuf

lieues, le Rhin est navigable et porte des bateaux d'une grande dimension.' La navigation est interrompue près de cette dernière ville par une digue de rochers qui coupe le cours du fleuve. Au delà de Schaffhouse le lit va en rétrécissant, et les eaux, contenues entre deux rives escarpées, roulent avec impétuosité sur un fond rocailleux jusqu'auprès de Neuhausen, où le Rhin forme un saut de '70 pieds de hauteur. Il est peu de perspectives que l'on puisse corn-

parer à l'effet de cette cataracte. L'art de la description ne saurait rendre avec quelque fidélité l'horrible chaos de cette scène grandiose. L'esprit oublie toute activité en présence de cette sublime horreur. L'ceil contemple avec une morne attention ces longues spirales écumeuses qui se tordent convulsivement et mugissent avec un épouvantable fracas, au sein d'un désordre sans nom, mais qu'un poète a heureuse.. ment caractérisé en l'appelant un Enfer d'eau. L'impression

Le Neckar.

que laisse dans l'âme cette image magnifique est des plus profondes et ne saurait s'effacer. C'est une de ces harmonies naturelles qui révèlent le plus éloquemment la puissance infinie de Dieu et la faiblesse de l'homme: De Lauftbn , où se trouve la chute du Rhin, jusqu'à BAl'e, de trente-trois lieues en suivant les inflexions

du fleuve , le touriste n'a que peu à recueillir. De même ente. cette dernière ville et Manheim. Le Rhin coule ici entre deux rives bien cultivées ; c'est dire que le paysage offre une certaine monotonie. La contrée baignée par le Rhin d'ailleurs qu'un médiocre intérêt , historique : peu de villes célèbres, à l' exception de celles auxquelles les armes

de Louis XIV ont donné une illustration presque récente; peu de ces ruines du moyen è re qui racontent la génération présente l'histoire du passé; enfin un très-petit nombre de ces beautés qui charment l'artiste, et le porte. Le touriste devra en conséquence préférer au parcours du fleuve la voie qui le conduit directement de.Bàle à Heidelber g . où


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170 sa curiosité sera largement défrayée par les monuments intéressants que renferme cette ville, entre autres le Château, ouvrage du quatorzième siècle, autrefois la résidence des comtes palatins du Rhin, et dont la sombre antiquité contraste gravement avec les frais épanouissements d'une nature toujours jeune Un chemin de fer relie Heidelberg au Rhin, à Manheim. Quoique la partie véritablement pittoresque du fleuve ne commence qu'à Mayence, on peut s embarquer à Manhoim; ce qui permet de saluer en passant la vieille cité de Worms, située sur une terre presque classique , comme ayant été le théâtre des exploits des armées romaines, le séjour des rois francs et, depuis, le elége de diètes fameuses dans les annales du moyen âge. Worms est comme le vestibule de Mayence. Quand on a déjà visité cette ville, toute pleine de souvenirs, on s'est en quelque sorte identifié avec l'hi-foire de Mayence, qui a eu les mêmes destinées avec une fortune plus grande. Guerrière et savante, illustre dans les arts, florissante par son industrie et son commerce, Mayence exerça longtemps une suprématie sur les autres villes du Rhin. Elle s'éleva au comble de la prospérité et de la puissance SOUS ses princesévêques pendant les treizième et quatorzième siècles et une partie du siècle suivant. Cette perio le historique, la plus brillante des fastes de Mayence, est en même temps une des plus curieuses, des plus animées et des plus émouvantes de l'histoire générale des populations g rmaniques répandues sur les bords du Rhin. Elle comprend une des époques de la féodalité qui ont pesé le plus durement sur les anciens habitants de ces rives, que la nature même du paya sembisa devoir soustraire à toute domination. C'est à l'étude de cette périole pleine de mouvement et marquée par des luttes, par des vicissitudes d'un pathétique attachant, qu'il faut demander la clef desmonuments et des traditions qui subsistent encore et qui impriment à cette contrée un caractère triste et sympathique. En quittant Mayence, le Rhin décrit une courbe immense qui vient aboutir à la hauteur d'Elfeld, après avoir baigné une vallée d'une admirable fertilité. Parvenu à ce point, ces bords chantent subitement d'aspect. Des escarpements s'élèvent presque â pic au-dessus du fleuve, et sur la croupe de ces hauteurs mamelonnées, des forêts sombres et drues étendent leur feuillage et p ojettent des ombres épaisses sur les eaux. On aperçoit par intervalles les reines encore debout des nombreuaea forteresses que la féodalité avait bâties comme des. nids d'aigle à la pointe de- rochers et qui ser vaient aux chevaliers voleurs pour commettre impunément leurs exactions et lama brigandages. Ce srtème de rapine, qui a prévalu dans les pays de coutume féodal • pendant tout le moyen âge, ne s'est appesanti nulle part d'une manière pl is oppressive qu'en AR sinagne, et particulièrement sur le cours du Rhin, qu'une foule de ces bandits à fleurons sem, blaient avoir incorporé a leur domaine privé. Une pareille usurpation créait à leur profit des droite excessifs et dont da usaient à discrétion, sans mesure, sous la protection de leurs ine pugnables bastions. Le remède à des abus aussi exorbitants devait enfin sortir de l'excès même des maux qu'ils engendraient et vers le milieu du 'rein ènle siècle, la domination fée tale fut violemment ébranlee sur les bords du Rhin, gré es aux efforts combinés des populations qu'elle avait foulées. Le récit suivant, puisé aux sources qui consacrent le souvenir de cette résistance héroïque, nous a paru très-propre à faire connaître les particularités remarie:Mi ms qui se rattachent aux lieux qui nous restent à parcourir. Un peu au-dessous de la ville de Bingen, et sur la rive gauche du Rhin, on voit se dresser fièrement au bord même du fleuve, un rocher d'une surprenante élévation. Cette imposante masse, à laquelle on a donné le nom de Rheinfels, à cause de sa position, est couronnée à son sommet par des ruines majestueuses, el qui, dans leur état, laissent encore deviner un des châteaux forts les plus redoutables qui aient comman lé sur la ligne du Rhin. A son origine, cette construction reçut une destination pieuse, et servit de retraite à des religieux ; mais, vers le milieu du treizième siècle, un comte de la maison des Kaizenellenhogen, puissante dans le pays, déposséda les moines et transforma cet asile de paix en citadelle. Le comte était un homme dur et méchant, joignant à une avarice sans bornes une injustice sans frein. Il s'était rendu odieux à tout le voisinage autant par les mauvais traitements qu'il infligeait légèrement à ses vassaux, que par la manière inique et abominable dont il les pressurait en vue de grossir son épargne. Les fruits de ses criantes extorsions l'avaient rendu si op dent qu'on ne l'appela plus que Dieter der Reiche, qui veut dire : Dieter le Riche. On ne pouvait citer aucun acte qui pût faire soupçonner en lui quelque bienveillance. Tous les instincts généreux avaient été étouffés dans son coeur par la soif immo aérée des richesses.seussi, en le voyant s'établir dans une position fortifiée, tout le pays fut dans la consternation, car on ne douait pas que son audace ne s'accrût en raison des moyens qu'il avait de faire le mal avec impunité. Cependant rien n'était si misérable que la vie de ce riche qui appauvrissait les plus pauvres pour ajouter à ses inutiles richesses; car, étant avare, il accumulait uns discernement et pour le seul plaisir d accumuler. Il avait épousé dans sa jeunesse nue femme qui avait toutes lm vertus qui lui manquaient. Bonne et compatissante, la cdmtesae ressentait vivement les maux que les penchants mauvais de son époux répandaient autour de lui ; mais, dominée par l'ascendant du comte et livrée à sa propre faiblesse, elle ne pouvait que gémir sur des excès qu'elle était impuissante à prévenir ou t modérer. Ce fut une première cause qui l'éloigna de son , ou plutôt de son maitre; car celui-ci ne lut épargneit re de contrainte, et la tenait dans une si étroite au, qu eue en était réduite à casier le sort desea

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mente bas et pervers de son père. Cette naissance contraria l'orgueil du comte, qui se voyait frustré de l'espoir de perpétuer le nom des Ka zenel'enbogen ; et il en éprouva contre sa fille un ressentiment si vif, qu'il la traitait en toute occasion avec une rigueur presque haineuse. Sous l'influence d'une éducation mal dirigée et d'une sévérité dont s'irritait le caractère violent et vindicatif de la jeune comtesse, toutes ses inclinations pernicieuses se développèrent rapidement, malgré la vigilance maternelle. Elle devint bientôt pour tous ceux qui l'entouraient un objet de haine, et pour sa mère, qui ne pouvait se dissimuler son méchant naturel, une source d'amen regrets. Ce ne fut que bien longtemps après, et lorsqu'il l'eut grandement éprouvé par les vices de son unique enfant, que le ciel envoya au comte Dieter un héritier mâle, qui devait être une aggravation de son châtiment. Celui-ci en effet montra dans sa première enfance le germe des vices les plus contraires à la parcimonie de son père. Ces dispositions, pressenties de bonne heure par le comte avec des angoisses infinies, excitèrent dans son,isprit des inquiétudes qui empoisonnèrent la joie que cette naissance désirée lui avait d'abord causée. Dès qu'il se vit à l'abri derrière ses solides murailles, le comte Dieter, comme on l'avait prévu, ne mit plus de bornes à ses déprédations. L'heureuse et fore assiette du Rheinfels, qui commande le passage de Saint-Goar, où le Rhin présente l'aspect d'un lac délicieux , fait encore de ce rocher comme la clef de la belle et heureuse vallée de Milhlenthal, qui continue la fertilité du vallon de la Nahe. Le comte eut bientôt mis tout ce pays à rançon. Les riverains eurent particulièrement à souffrir des exactions des maires de Rheinfele. La navigation, déjà entravée par un système de péage qui écrasait le commerce au profs des châtelains, fut frappée de nouveaux droits au passage du Rheinfels. Ces impôts iniques étaient levés de la manière la plus vexatoire, sur tous les bateaux sana distinction. Il en résulta un mécontentement parmi toutes les industries intéressées à cette navigation, et le nom de Dieter le Riche ne tarda pas à être en exécration de Bingen à Boppart. Parmi les religieux que le comte avait précédemment expulsés du Rheinetein, un seul avait ri fusé de suivre ses frères dans la reti aile que leur ouvrait l'abbaye de Siegb }erg. Il était allé s'établir dans une cabane de l'autre côté du Rhin, sur la montaene qui domine Saint-Goarehausen, et y visait dans la pratique d'une vie pleine de dévotion et d'ana. térité. S s connaissances en agriculture le faitaient rechercher par les paysans des alentours, auxquels il enseignait le traitement de la vigne, une des plus grandes richesses du pays. Dans les fréquents entretiens que ceux-ci avaient avec le bon moine, ils ne se faisaient pas faute de témoigner de leur inimitié contre le Rishe maudit qui, par son insatiable avarice, tarissait toutes les sources de prospérité que l industrie avait su faire sortir des entrailles d'une nature ingrate. Mais Kuno — c'est le nom du moine — les exhortait à la patience et à la résignation, ne doutant pas, disait-il, que Dieu n'ouvrit un jour les yeux du comte Dieter et ne fit entrer dans son coeur les trésors de mansuétude et de justice qui étaient dans l'âme de la comtesse son épouse. C'est ain:i que Kuno cherchait à ramener ces esprits irrités en leur donnant l'exemp e de la modération et de la Souceiir. Il y avait alors à Oeben un pécheur nommé S laff , qui avait eu de nombreux démeés avec les gens du comte à l'occasion de Ja perception des droits de passage, et qui en avait corme une haine si profonde contre le seigneur du Rheinstein , qu'il n” faisait aucun mystère de ses sentiments, et allait dans le pays cherchant à inciter ceux-là mêmes que, par ses sages conseils, Kuno tentait de préserver de toute pensée de révolte. Il arriva que Dieter fut instruit des discoure et des menées de ce vassal rebel e, le fit appréhender et jeter dans une des fosses du château. Cette arrestation excita une vive émotion dans le voisinage; non que cet acte de rigueur fût nouveau, mais parce que Schaff y était regardé comme un homme probe et qu on savait le comte Dieter d'humeur à tirer une vengeance cruelle des propos qu'une juste indignation avait arrachés au pêcheur. Mais telle était la terreur inspirée par le redoutable sire de Rheinfels que pas une plainte, pas un murmure ne s'éleva en faveur du prisonnier. Cependant, vers le soir de cette journée, des pêcheurs venaient de jeter leurs filets près du banc de Lurley. — Enfants, dit une voix qui semblait sortir des eaux, encore un peu de temps, et celui qui doit venir viendra, et il ne tardera point. L'are des forts sqra brisé et ceux qui ne faisaient que chanceler seront ceinti de force. La voix se tut ; mais elle reprit bientôt après : — Que ceux qui veulent le règne de la modération et de la justice se lèvent et s'en viennent à la vallée d'Erenthal, où siégeront les justes et les forts. — En achevant ces mots, la voix se mit à chanter sur un mode vif et plein d'une sauvage expression :

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Rhin puissant, notre père, éraille tee échos, Bouffie au coeur de tas fils la valeur dee héros!

Et l'écho de Lurley répéta sept fais les dernières paroles de ce chant qui allèrent se perdre en mourant dans les profondeurs de Lurleysberg. Le mystère de celte apparition pénétra les pécheurs d'une terreur profonde, —S ir ma foi de chrétien, dit l'un d'eux, c'est la Vierge de Lurley qui nous jette ses maléfices. Rentrons nos filets et gagnons tes bords, car elle pourrait Ries de son seuils noue pousser sur le Gewir et nous y engloutir par le pouvoir de ses chermes. — Tais-toi, poltron! reprit un des pécheurs avec une mâle rudesse. Ne sais-tu pas que la Vierge n'a jamais fait entendre que des cheneons d'amour, et Dein On chant de erre qui tout à l'heure frappait nos oreilles. Par teint orner I si c'est rare du Riche qui doit âtre brisé, ainsi tit il I Et il ne seea . pas dit que Wolke le pénheur de &int( d re nen, comme eut :te rne, que der Mette à lieci W Ob OMM sire de ilbelnItalo.

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— Que prétends-tu faire ? répliqua le premier interlocuteur. — C'est très-certainement une voix inspirée d'en haut que celle qui nous parlait de force et de justice! J'irai à Erenthal, dit Wolke avec l'accent d'une ferme résolution. Ses camarades tentèrent inutilement de l'en dissuader en lui représentant les chances d'une pareille expédition et le peu de succès qu'il s'en pouvait promettre; mais Wolke resta sourd à toutes let suggestions. En même temps il ramena son filet et laissa dériver son bateau jusqu'à SaintGoarebausen, of il aborda. Les ombres de la nuit avaient déjà effacé les objets; on n'apercevait que la masse sombre des montagnes se détachant en noir site un ciel sans transparence et sans lumière. Nul bruit ne le faisait entendre, si ce n'est, dans l'éloignement, le bruit des flots roulant avec impétuosité sur les rochers, ou le vent qui soufflait sur les forêts. Wolke s'enfonça dans l'étroit sentier qui conduit à Welmich, qu'il eut bientôt dépassé, et tee trouva peu après à l'entrée de la vallée d'Erentbal La sauvaiis physionomie de ces lieux était couverte par l'ombre; man les récite bizarres ou terribles qui se rapportaient à cette vallée suffisaient pour en retracer toute l'horreur à l'imagination du pécheur. Il s'arrêta un moment, indécis sur la direction qu'il devait suivre. Tout à coup il entend devant lui, à une certaine distance, la même voix qui avait déjà retenti près du banc de Lurley; elle disait : te N'abandonne pas ta confiance, qui doit avoir sa récompense. Il nous faut âtre patients et courageux, afin que noua remportions l'effet dee promesses qui nous sont faites. Marche, marche toujours dans la voie où t a guidé le sentiment de la justice. • La voix se tut. Wolke se mit à marcher dans la direction où la voix l'appelait. Son pied mal assuré trébuchait presque à chaque pas sur un sol raboteux, inégal et qui n'avait jamais été frayé. Un moment toutes les croyances naïves du temps se révei lèrent dans son esprit. Il se crut le jouet d'un de ces génies qui séduisent les hommes pour les perdre. Il entrevoyait déjà à l'extrémité de la route une main tendant vers lin quelque pacte iabolique qui engageait son âme chrétienne â l'Esprit des Ténèbres. Sous l'impression de ces idées, sa marche se ralentit; mais au même instant la voix mystérieuse lui cria : « Faillir près du but, c'est un signe de faiblesse : souviens-toi de Dicter!... e A ce nom, Wolke se sentit ranimé et redoubla de vitesse comme s'il eût voulu rejoindre le guide mystérieux, invisible, qui le dirigeait ; mais il lui était impossible de distinge s aucune forme à travers l'obscurité profonde de la nuit. Wentét après il fat frappé par des accents d'une suavité parfaite et qui paraissaient partir de derrière une coltine. C'était toujours la même voix ; elle avait revêtu un charme inexprimable dont l'effet agissait puissamment sur l'âme du pêcheur. Elle chantait :

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Monts , tressaillez; antes, coll ines! Le ro c her maintenant debout Demain n'offrira pins que raines,

Sous le doigt de Dieu qui peut tout.

Au point où Wo'ke était alors parvenu, il put apercevoir à sa gauche un chemin creux, taillé dans la - roche et dominé d'un côté par les premiers escarpements deThurmberg, de l'autre par un banc de roche granitiqu sentier allait en inclinant jusqu'à l'entrée d'une Ouverture, de l'intérieur de laquelle une lueur achtt rayonnait faiblement au dehors. A la faveur de cette luolière, Wolke vit s'introduire sous cette voûte une femme jeune, d'une admirable beauté, et dont le costume lui parut bizarre. Cette apparition lui sembla un rêve. Il ne savait que croire de ces formes délicates qui venaient de passer sous ses yeux, de l'étrangeté de cette scène et de l'issue qu'elle pouvait avoir. Il n'entrevoyait pas quel rapport liait cette femme, qui s'était montrée à lui d'une façon si inattendue, au comte Dicter, contre lequel elle avait allumé en lui le désir de la vengeance. Cepen lait il s'était engagé trop avant dans cette aventure pour reculer maintenant. En conséquence, il marcha résolument vers la caverne. Lorsqu'il en fut assez près, la lumière s'éteignit ; tout rentra dans l'obscurité. Une main. qui ne pouvait être autre que celle de l'inconnue, vint saisir rune des siennes et l'entratna dans la grotte. A l'air humide et froid qui le frappa au visage, aux émanations répandues autour de lui, Wolke put juger en ce moment qu'il était dans la iettrrière d'une des mines qui sont exploitées de temps immémorial dans cette vallée. Une voix grave, éclatant dans lei ténèbres, s'adressa à lui avec le ton d'une mâle énergie : a Que viens-tu faire dans l'assemblée des Justes et des Vaillants? e lui dit-elle. Wolke comprit qu'il se trouvait alors dans cette réunion d hommes forts dont lui avait parlé la Voix de Lurley. Il répliqua avec assurance : s Je suie veau, d'après l'avis qui m'en a été donné par le ciel, pour joindre mon ressentiment à celui des hommes courageux qui veulent la perte du Riche et une justice plus exacte de la part des mattres qui écrasent le pays. • — Bien parlél dit d'une voix brève le personnage qui avait apostrophé le pêcheur. Qui es-tu et quels gages peux- . tu donner de ta sincérité? — Je me nomme Wolke et j'habite Saint-Goar. Puisque vous m'assurez que je suis ici dans une assemblée d'hommes, s'il est quelqu'un parmi voue auquel ce nom soit déjà connu, je le défie de dire que c'est celui d'un Mate ou d'un

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traltre i dit vrai, ajouta une voix. — Il

— Il suffit , reprit le premier interlocuteur. 'Moule, Wolke, il n'est pas que tu n'aies, comme tee frères, deJutttes motifs de haine contre l'orgueilleux mettre du Abel> steM et toute cette race d'Oppienea qui toréent ka n•

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StRAtION, JOURNAL UNIVERSEL.

dr» Mer MM leur" armee et leurs rempart', neent avons ffl. nous le die et la battit» pour lesquels le Seigneur embat toujours. Si tu veux la fin de ce rogne d'impiété et d'Iniquild, viens avec nous' lu seras notre free et nous Dow tiendrons comme les doigte de la main. Qu'importe noire ombrait on ne peut empêcher Dieu de délivrer avec peu ou beaucoup de gens. Ce sont des hommes courageux qu'il nous faut ; le courage vaut le nombre. Jure, par la part que Dieu t'a faite à la rédemption par le sang de son die , de n'avoir ni repos ni paix jusqu'à complète extermination de ces liches voleurs qui se sont faits nos mitres. — Je le jure, dit %ka d'un ton de voix solennel. — C' est bien ; et maintenant tu vas Connaître tes frères. Aimez-voue, entraddeevous les uns les autres. s A ces mots une lumière, tenue cachée pendant cet entretien, illumina soudainement la cavité dans laquelle la scène se passait, et le Meer put remarquer alors que le personnage qui lui avait adresséla parole avait le visage couvert d'un masque. Autour de lui étaient rangés une trentaine d' individus , paraissaient appartenir pour la plupart à l ' industrie des mineurs, ou dee ouvriers des carrières. Tout dans l' annule de Mt hommes décelait un respect profond pour le personnage masqué, dont l'air autant que le langage annonçait qu'il appartenait par son éducation à une classe supérieure à la leur. Tee se pressèrent autour du nouveau venu et échangèrent avec lui un serrement de main avec tous le signes d'une effusion évidemment inspirée par l ' enthousiasme qui animait tous les cœurs. Cependant Woike fut distrait de la scène principe» par un objet d'un intérêt non moine sympathique pour lui. Tandis que les frères resserraient, ainsi que nous l'avons dit, leurs liens de fraternité, la jeune fille, qui «ait restée tapie contre les parois 'de la cavité, s'approcha de l'homme au masque, lequel s' apprêtait à quitter les lieux, et aemb'ait se disposer à le suivre. Des rayons de lumière, tombant alors sug le visage de lajeune (Ille, éclairèrent une beauté merveilleuse, et dont le type réalisait l'énergie et la noblesse. Le costume, taillé d ' une manière originale , relevait avec une élégance exquise des gràces d ' elles-mêmes accomplies. La présence de cette ravissante personne ne paraissait produire aucune surprise sur les individus qui l'environnaient, et celle-ci, elle-même, n'avait pas l'air d'être grandement préoccupée de se trouver au milieu d'eux. Toute son attention , toute sa sollicitude étaient évi temment concentrée sur, l'inconnu, pour lequel toutes ses façons affectaient les formes de la erumission et du respect. Dès que l'inconnu . fut sorti, elle s'élança à sa suite avec la légèreté du daim, et l'on peut supposer que, prenant les devants, elle lui servit de guide à travers l'impraticable vallée d'Erenthal, dont les issues lui parairmait ent familières. Ëlle avait disparu; mais Wulke resta longtemps sous le charme de cette gracieuse apparition ; l'immobilité de son regard fixé sur l'ouverture de la grotte, son air pensif, ét, plus que tout cela, les battements de son cœur, attestaient l'impression que cette charmante et chimérique créature avait faite sur son âme. En ce moment un des frères, qui semblait investi d'une certaine autorité, s'approche du pêcheur : e Frère, lui dit-il, cbace de nous représente ici l'inimitié d'une des populatipps voisines. Tu seras le chef de la milice que nous attendona de' nos frères de Saint-Goar. Va et recrute de nombreux soldats à la bonne cause. Adieu. ri {Le suite prochainement. )

Bibliographie musicale,. Bibliothèque classique des pianistes: — 15 volumes in-8.. CueSchonenberger, éditeur, boulevard Poissonnière, 28. Ce titre de Bibliothèque classique des pianistes pourra sembler étrange à quelque personnes, à celtes, par exemple, qui s'obstinent à ne voir dans la musique qu'un art futile, MI simple caprice de la Mode, »neigeant comme elle, et n'ayant de forme estimée que la terme au $001 du jour. Il cet malheureusement vrai que tee planistes sont, de tous les musiciens, ceux qui ont le plus contribué, p eut-etre, à donaer au public celte fausse idée de l'art musical. Male si cet art n'occupe pas dans l'opinion • du mande le rang sérieux qu'il mérite, il n'eg a rias moine, autant que la peinture, autant que la statuaire, sa beauté pretia% indépendante de toute circonstance de temps et de lieu, en ad mot, ea beauté absolue. Nous ne pensons pas avoir besoin d'insister beaucoup sur ce point, en voyant les tendances qui me manifestent depuis deux ou trois ans, d'une façon de plus en plus sensible, vers l'étude réfléchie des CelVfeerran gian. mettre& qu'on croyait à jamaie délaissées, et le déleisseleellt dans lequel tombent, an contraire, les comporillione quicifinaleelattémeals avaient pris leur place. cela devait arriver ainsi. La vogue de ces productions modeles, oh les qualités lgtelleetaellsi Males* entièrement mima ne Md pour faire b111/01, seules et BARS le moindre etre» d'imagination, las facultés purement mineelquee, ne pouvait pua etre de longue durée, Les nome de Snell et ele Clementi "'enlumina familiers aux amateur" de mutique. Dg pianiste qui t tire, en effet, excellent pianiste, c'el-e-dire véritablement musicien, ou simplement passer pour tel aux yeux des diletaudes qui se piquent de bien juger, ne peut aujourd'hui $e dispenser de prouver qu'il conne las principales œuvres de ces illustres manses du siècle dernier. Ce n'est pas en' tore assez. De Bach et de Clementi sont issues deux écoles également célèbres : il faut donc montrer par des exemples comment do l'une procèdent Haydn, Mozart, Beethoven, Hummel, Weler, Rice, Schubert et Mendelsolm; de l'autre, Cramer, Doucir, 8telbelt, Field et Kalkbrenner. Noue ne citons que leu principaux, les plus connus, ceux qut ont joui de tildes grande et piste renommée. L'éducation d'un piapiste, pour etre accomplie, Pelote 41I le volt d'après le peu q se vesous de dire, mble .t ilet perce trie-naturel qu'il 14 e tee cluitkints te p ucgraadeflot ntle Ife Aelli Input

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tente volumes; dame d'eux p erte un dee (ense soma none averse salés pas haut. On y trouve un choix heureux plus belles pr oductions de em divers maures. De plus, alla que 141/ ce menue i ale follette pour are, ainsi qu'il est dit dans Plu met:non qui lui sert de préface, un répertoire d'études excellentes et la Tenable érudition du pianiste, claque volume est précédé de la biographie de I auteur des oeuvra qu'il renferme, et d'une appréciation de son style propre. (les "onces analytiques sont faites aven la plus rem arquable tairai . et Pintés« qu'elles offrent est teoppeeeinde, car elles aident Margelleremette à taire Pénétrer aven peneoptitude dans l'esprit Individuel de chaque maure. Au reste, noua suffira de dire que ce travail important a été fait nu el. Rétie, le célèbre matira de chapelle du roi des Belges, ro savent directeur du Conservatoire de musique de. Bruxelles. lm /gildes bleeraphiques mut puisés dans le grand ouvrage du *du . auteur : Biographie universelle de la musique et Bibeaphie generale de la musique. Le recueil que vient de pu M. Schenenberger mérite doue des éloge/ à toue égards; I igence et le goût y trouvent bien réellement une source de pures et vives jouissances, et certes de quoi se eatiefaire alertant. Ajoutons que la commodité du format de ors volumes os, telle, qu'ils peuvent aisément tire le vade mecum de l'artiste* de l'amateur de musique. A ce mérite Il faut encore joindre relui de l'économie, qui n'exclut pas ici, comme on le p ourrait croire, les qualités que les bibliophile éclairés rechercht nt dans l'édition d'un livre. Enfin, il n'est personne qui ne comprenne combien il est précieux de posséder réunis un p etit nombre de volumes, un grand nombre daeueres qu'oit ne parviendrait à réunir qu'à force de temps et de rechercha/. Pour toutes cas raisons, nous n'hésitons pas à dire que la publication de la Bibliothèque classique des pianiste, et un vrai service rendu à l'art musical. G. B.

Diorama 'historique PAR M. PENNES.

Personne n'a oublié le généreux dévouement du vénérable a r chevêque de Paris, M. Affre, et les regrets dont la population ne Paris entoura ses funérailles. La cérémonie funèbre qui eut lieu dans la cathé traie offrit plusieurs scènes d'un intérêt douloureux, qui émurent vivement les assiettes. Le moment de l'absoute fut surtout solennel ; ce tableau, qui n'est pas sorti de la mémoire de ceux qui purent contempler cette scène d'un intérêt historique, vient s d etre Sransporté sur la toile par un peintre distingué, M. Pennes, dans les proportions dioramiques. Le lavait était considérable, hérissé de difficultés, et l'habile artiste les a surmontées avec bonheur. Son tableau représente l'intérieur de la cathédrale sous deux aspects : effet de Jour, effet de lumière ; le changement s'opere à vue. L'église apparaît d'abord dans ea solitude; un prêtre est à l'autel, et deux fidèles s ' agenouillent ; puis elle s'illumine graduellement ; les travées s'emplissent, l'enceinte se peuple depuis le parvis jusqu'à la nef, et l'os voit s'élever dans le chœur, au milieu d'une illumination funéraire, le lit de parade uù reposé le corps du glorieux martyr. Cette transition, d'une grande hardiesse, produit beaucoup d'effet. • Le public ne peut manquer de confirmer par sa présence le succès que l'enivrage de M. Pennes a obtenu parmi les artistes. L'exposition de ce tableau (Diorama historique) est ouverte au rond-point des Champs-Élysées depuis le 4" septembre.

Établissements scolaires de la ville de Parla. 1M des membres du comité central d'enseignement primaire de la ville de Paris, membre du conseil municipal, noue adresse, an sujet de la dernière séance du comité, remplacé, aux termes de la ne uvella loi de l'enseignement, par le conseil académique, des reit dii0118 auxquelles nous voulons accorder une mention. • Le comité central a tenu sa derniers séance le 14 août 1850. Pendant plus de quinze ans ce comité, qui existait en vertu de la loi de 1833, a rendu à Paria de grands services; il a développé avec persévérance l'enseignement primaire et l'enseignement professionnel. Le conseiLamiémique à qui revient l'héritage du comité central fera, nous en sommes certains, ses efforts pour conserver l'ceavre de son devancier et continuer ses traditions. La séparation des membres du comités produit sur la plupart des membres présents un sentiment pénible; niais enfin, après avoir prolongé Par une sorte de colcuUnstinctif l'ordre du brus, il a fallu flair. L'heure de la loi nouvelle avait sonné. Le Gorgea entrai n'existe plus. it Si l'on une 151 q111 1/ 4 fallu da matai* efforts i Cochin, à Gilet, à M. Beau per egetituerles allai èM. Boullay (de la M eurthe), aidé de et. Panhard et de quelques-uns de su millegue du comité, peur «MN« desPenne communia; id l'on savait Menins Fellashotarteet primaire été adodhletta et défendu pur le conseil »RIO M et per les semenoissIgneenelaia,.on se demanderait el le Matité sestudn'aurait Pas dû trotte« grau dev",,s9ilueo lGti ilein gv:11,1eitlinfe notre correspondant, j'ai conservé un lasale,leue mens* de ces elleentelese libres oit toutes les opis estons out tité Mem au sein du comité, au sujet des asiles d'asile, dee ouvroirs, des écoles- Mettre l'université a la place de la maatelpalité, n'est-tie pas raire déroge r Parme Telefon, comme rien de bon Ra saurait périr ep prince j'as-e pèreque le conseil académique consolidera ce qui inerte, l'améliorera et ne détruira pas. En me séparant de M. Grollay, doyen des curés de Paris, de M. Cuvier, de M. Juillerat Chasseur, pasteurs protestants, de MM. les Inspecteurs, de mesdames les inspectrices, de mes collègues Périers Bixio, Peupin, Bourdon, Chevalier, Boulatlnier, Boissel, Moreau (4e la Seine ), Ernest Moreau, jati quitté, ce • l'Hétel-de-Ville ana !dame. » auteur de cette note sympathique ajoute 4 sa eallilaullicadeux tablai« intéressante comme états comparatifs dee imeMente molettes de la ville de Paris eh tees et leee. liena d a tét par binez.

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ledhésrambe elsearbstas mertme-amarear. Tous les jours un nouveau progrès marque la marche dee sciences; des limiteurs de la théorie on descend • la pratique, et les Froidement docile aux formules des savants se Oie à tous beaoins de la chilienne°. Ainsi en est il de l'électriché, dont la transmission rapide à travers l'ormes étonne encore ceux mentes qui sont chargée de lui impnmer le et qui, partie d'un point, va à 100 beurs de ce in n point u t transcrire e' ire ins in stantanément les dépé 'onqu'on lchas lui a conliées. Mais puma pr#aent on avait regardé le transport de ces dépèchea à travers ka profondeurs de la mer sinon comme impsible, au moine comme entouré de tant de ditficelles, qu'on dpérait de pouvoir en faire l ' application Eh bien, cette mervettle est a u réalisée, et ai un se : cident est venu interrompre lesjourd'hui com munications télégraphiques entre les deux rives de la Manche, le fait n'en reste pas moins acquis, et d'ici è peau de tact tactps Londres et Paris pourront correspondre avec autant de facilité que Parie et Lille ou Valenciennes. —Nous devons d'abord dire à nos lecteers comment a été jeté le fil qui de Numa se rend au cap Drina près de Calais. Le 28 août au matin, un steamer qui porte le nom de Goliath quittait le port de Douvres et arrivalt à l'extrémité de la jetée. Il fallait d'abord amarrer solidement sur la côte anglaise le fil télégraphique. De la station où se trouvait un appareil à l'aide duquel on devait s'assurer constamment et à. chaque instant que le fil n'avait éprouvé aucune avarie dans l'acte de la submersion, le fil gliseait le long du rivage dans une enveloppe de plomb de 300 mètres de longueur qui devait le préserver de l'action des vagues et du flottement contre la côte. A dix heures et demie cette opération préliminaire était achevée, et le Goliath s'élançait à travers le détroit portant sur son pont un immense treuil autour duquel venaient s'enrouler a peu près 45 kilomètres de fil de cuivre rouge recouvert d'un étui de gutta-percha épais de 6 millimètres et demi, de manière que le d , amètre total était de 45 millimètres. Sur ce batiment qui emperlait avec lui les vœux et l'espoir de tous les amis des sciences, de tous ceux qui désirent que les deux nations voisines et si puissantes toutes deux resserrent de jour en jour les liens d'une intimité à laquelle est attachée la paix du monde, se trouvaient MM. Jacob Brett, le créateur de la ligne sous-marine et l'inventeur d'un syslème d'im pi ession télégraphique, Francis Edwards, Charlton-Jacques Wollaston, Crampton, Reid, Henry Wollaston et autres savants. Lu navire partit en faisant une lieue à l'heure et monta en ligne droite vers le cap Grinez, situé à sept lieues de Douvres, à égale distance de Calais et de Boulogne. L'opération du dévidement et de la pose du fil commença au signal donné de laisser tomber bas : le fil alors commença à se dérouler autour du tambour : il était guidé per un cylindre placé à la poupe du bateau à vapeur qui s'arrêtait de temps en temps pour donner le temps de charger le fil conducteur. Cette opération consistait à amarrer au fil de distance en distance du lest ou des poids en plomb pesant de 8 à 12 kilogrammes desti senés à l'entraîner au fond de la mer, La ligne que devait rve le fil avait été sondée avec le plus grand soin et chaque p‘ int avait sa cote de hauteur variant de 10 mètres jusqu'a '75 métras. Le nombre des poids est de 24 à 48 par lieue. Le dévidement du fil et l'ajustement des poids servant de lest se sont faits aise une précision étonnante et un succès complet.. Le Goliath avait pour avant-coureur le bateau à vapeur Widgebn qui indiquait par des bouées flottantes la ligne à suivre, et transporta jusqu'à la côte de France les hardis expérimentateurs. Pendant que cette opération d'un intérêt si palpitant s'exécutait, une foule nombreuse et avide de nouvelles se pressait aux abords de la station de Douvres et suivait minute par minute la marche de la submersion du fil; car, comme nous l'avons dit plus haut, les communications entre Douvre s et le Goliath ont p été interrom ues un seul instant, et le fil, tout enn'as se de vidant, lout en allant trouver à 75 mètres de profondeur le lit dans lequel il doit reposer à toujours, donnait ou recevait des dépêches. Mais rien ne peut peindre l'enthousiasme qui éclata dans cette foule quand M. John W. Brett annonça le sucrés dé le première dépêche télégraphique partie de Douvres et imprimée instantanément par l ' appareil électrique au cap Grinez. Il était donc résolu, ce problème de l'alliance des peuples à travers les mers qui les séparent! Il était donc vérifié, et bien au delà des prévisions humaines, ce mot prononcé par un Anglais au dîner d' inauguration du chemin de Douvres : « Ces ports antiques de Calais et de Douvres deviendront les grandes voies de communication avec le continent, ou mieux avec l'univers

plus délicat de l ' opération, et l ' Ltim eerPull eneu h s nm '»io i oient trop bien démontré depuis, expérience l'a malc'éfait de placer le Ill à l'abri des tempêtes près des celles de France.Là, en effet, se trouvent des rochers constamment battus par les vagues et des ecueila dangereux. li fallait donc imaginer une installa ion particulière qui consistât à faire passer le , fil dans un tu e de plomb . Pendant remiers jours, tout ale bien -; et de rance comme d'' Angleterre pre on s'envoyait les rempliment les plus affectueux, tes hurrah fer mer les plus sympathiques I Mais un beau jour le télégraphe reste muet; la dépêche partie d'un point ne reçoit pas de réponse, elle est noyée dans le détroit, et l'avare Achéron ne rend pas sa proie. Toute recherche faite, on s'aperçoit que le tube de plomb n'a pas suffisamment garanti le OS et qu'il existe une solution de continuité au bas des roches du cap Grinez. Mais M. Brett est homme de ressource; et une lettre inférée dans les journaux noua a appris, ces jours derniers, qu'il n' y aurait qu'une relâche dans le trsosmtsaton dee dlp et que soue peu p ltnglais et le Prases pourraient dee leur coevereallon letempmpues D ' ailleurs, pour que I. télégraphe ide 'meiji Ut Oeta ton utilité, Il Ibut que le 51


L'ILLUSTRATION , JOURNAL UNIVERSEL,

électrique soit rattaché du cap Grinez à Calais ; et, comme le télégraphe de Paris à Calais est néjà établi , ainsi que celui de Douvres à Londres, les négociants de ces deux capitales pourront alors faire leurs affaires et traiter des opérations les plus importantes sans quitter leurs comptoirs. Nul ne peut savoir encore jusqu'où ira l'audace de l'homme dans cette lutte herculéenne avec le temps et l'espace, et surtout jusqu'où s'étendra son succès; mais en mesurant tout le chemin qu'il a déjà franchi dans' cette voie en peu d'années, en suivant les progrès que chaque jour

amène, on ne peut s'empêcher de penser avec un juste orgueil que rien ne lui est impossible. Nos voisins pensent comme nous à cet égard, et un des journaux les plus sérieux de Londres, le l'émeu, en rendant compte de cette opération co'ossale accomplie en douze heures, laisse éclater son enthousiasme dans les termes suivants : u Le télégraphe électrique nous parait plus miraculeux qu'aucune des découvertes de la science ou des progrès mecaniques de notre temps. La machine locomotive, les chemins de fer sont surtout des questions de finance. La magnifique opération

de l'érection du pont-tube à travers le détroit de Menai elleméme ne donne pas à notre esprit la sensation du miracle ; car Stephenson, dans tous ses calculs, toutes ses expériences, n'avait affaire qu'à des éléments, à des forces visibles, tangibles, que noua connaissons, qui nous sont familières. Mais la puissance électrique, mais les communications imtantanées à longues distances, rendues possibles au moyen de cet agent nouveau, n'est-ce pas là réaliser toutes les merveilles des contes les plus fantastiques? Et d'ailleurs les conséquences de l'établissement du télégraphe électrique

Le cap Grisez, station du télégraphe électrique sous-marin , prés de Calais.

dent aussi importantes que les agents par lesquels on roblient sont merveilleux. Avec le télégraphe sous-marin, le premier et principal effet de ces communications instantanées entre im deux nations les plus civilisées et les plus pennies du monde entier sera de les unir étroitement d ne usa 00extunaut6 d'intéréts qui aura pour résultat de

faireprogresser l'humanité et de maintenir toutes les nations dans une paix profonde. n 0 Oui, nous le pensons aussi, toutes ces communications qui se perfectionnent, s'augmentent chaque jour, tendent à rendre la guerre de plus en plus impossible,_et toutes les nations solidaires les unes des autres, à étendre et à régu-

lariser le commerce, à décentraliser l'intelligence, et à nous amener à cet heure* jour où toue lês hommes se sentiront réellement des frères. — Charité, c'est le mot de l'Eut> ' gile ; c'est le mot qui revient aussi au bout de notre plume, toutes les foisine nous avons à vous entretenir du .progrès des sciences ou d'une nouvelle conquête de l'humanité.


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...Pm islam* eusse 'V. Il faut de bonne beurs se remue use bibliothèque.

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%draps; Ularatut. DISTAMITION AU GRAND coucou». Di1(»Wri se lotie agoni. — Ornatissimi

CoMlnues, le homme, est thtues.

Physionaroie d'un profeaseur dont la classe a obtenu traie prix au« contours.

auditorat, tos,quoque etadiosissimi disete., etc.

Les pères de famille croyant nécessaire de maitre comprendre le latin, se livrent de temps en temps pendant ce discours è des marques non équivoques de satiefaction. •

Inde tons pater.... tic omis ab alto. V.

Mon tis I

§ XII. —

Sanguinees savon.. V. • Rectum« DANS ts courons. Les collégiens étant destinés à appliquer souvent la règle Unus milite«, ou Er matitdar «bu, os Isler stalles, on a dari sacra fanes. jugé indispensable de leur CONCLUSION. • donner un costume guerrier. — Monsieur, vous Mes reçu baGIlloirrre aux enfants de Belchelier. lone I Nota. — L'auteur, qui est Lea collèges étant uniquement foncorrespondant du congrès de la dés pour raire des bacheliers, une paix, s'est obstiné à conserver foisbachelier,ouse dépêched'ouaux collégiens leur costume da biler tout ce que l'ou a appris la veille. — Nos lecteurs sont dans ses classes, ei toutefois on priés de l'excuser en faveur du a appris quelque cites.... entre meUf. les récréation%

Le collégien après le collége.

ICI

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vos Muss A L'OPÉRA. Le.petit Gustave qui avait toojours une boula dans sun pupitre.

Macle delmo, perleras, puer. Lee premiererpas daim un monde Prikil.Dr, ••

Oi berneront". deo Simili/. V.

Ce niMisieui dit partout qu'il n'a joutais été fort • en thème.

T'ah* use quempa tolus. •

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Troja frit. • Machin qui forçait si bien le 8 à saute-moule

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L'ILLUSTRATION , JOURNAL UNIVERSEL sable. Cette Normandie, , qui nous envoie tant d' hécatombes' Ces souvenirs, ces sites, cette merveilleuse campagne sont pour sa consommation annuellea annuelles,'neperidiiit a tp la fortune de la ville. En attendant la réaisaance de hue Le marché au benilebe e est, divisé en deux panes commerce matiliMe, h s bobinots de Dieppe vivent, ou à distincts que signalent deux écriteaux; sur t'usas des peu.. peu prés, sur leur établissement thermal. Aux approches de VI. DIEPPE. cartes, on lit : Vaches grasses; sur l'autre : Vaches maCipoo la saison, là cité entière s'émeut et in métamorphose en une Hors de ces deux nuances il n'est plus de salut. Cela (Suite et fin, — 'Voir le 15.302.) vaste auberge. Les nombreux hôtels qu'alimente le sereine naïf et plus sincère qu'un ne s'y attendrait sur le terre journalier des patetbett de Brighton ne suffisent plus, tant Je ne puis quitter ce manoir ( la maison d'Ange) sans sique des petites ruas et des chicanes. A l'égard du vie s'en faut, a recevoir tocs les biugn-urs. Chaque citoyen de rendre hommage à la parfaite hospitalité de son propriéj'ai déji eu occasion de dire quelle source de rtcbeso eço' Dieppe se dé orne Maltât une patente d'obtelier et transtaire actu'l, M. S..... D...., et à son amour pour les étranpour la Normandie de n'en point réeoltere, ei avec quit art forme en logements gerbes le tiare, le quart, la moitié de sa gers , dont les visites paraissent le flatter doublement dans maison sinon la maison entière. Lui-même se dissimule, se de maquignon elle exploite sa stérilitetMmote en débeei son amour-propre d'agriculteur et de continuateur d'Ango. fait petit ' au point de devenir presque invisible, et n'appa- • aux étrangers , sous le pseudonyme de Bordeaux, et à-des e Notre connaissance se liapourtant soue des auspices qui ne du Quant à .t prix exorbitants, un liquide pà e et lai le rait qu'au bout du men une note de frais à la main. De promettaient rien de bon. J'avais pénétré dans la ferme par marée, qui semblerait devoir déto beaux et bone loyers lui lienfirmt lieu l'été de salon, de salle une porte toute grande ouverte Flans introducteur, et m'apantage,alie 4 sa& rappelle tout simplement, et à manget, Voire de coucher al qe cuisine. Si, comme on l'a prélats à en sortir avec aussi peu de cérémonie, lorsqu'un de lià rue Montorgueil. Gérard du ing:et., »tre dit, il y e du Normand dal bat Seer/este, il faut convenir poouPrt en personnage demi • bourgeois, présentant le type *mu de spirituel confrère,' s'applaudit 'mem MI de mime qtell y e ensablement aussi de l'itentrais' ts chez le Normand. l'amateur da jardinage, vient à moi et me demande d'un un port normand du poisson praiipbe eau.xtld:nd Itrdebiter kapos/able de quitter Dit* alite ceneacrer un souvenir ton assez brusque ai je désire quelque chose. Je réponds que A rune de ses plus honorable" Marthe I Il po beige ni de — presque aussi frais, aurait-d d non, et m'apprête à franchir le seuil de la Berme; mais le à fait exact. Les huera, dont il Duquesne, ni d'Ange, mais d'une et pute humble et survenant e M. S D. -, car c'était lui marne, poursuiesont du moine plut ladite; du simple maille, Bouterd , doetrai vu inau• broie pilla i le long de la rivière vant son interrogatoire, s'enquiert des motifs de ma prégrasses et tendantes. Dieppe, postM 'Offlag, reale garer le buste sur la façade de sa maison, Mienne-nt sence, qui n'étaient pourtant pas fort difficiles à pénétrer, avala" na S'ouvrent peint .parcs porte sa Cancale, dont les entretella comme un maintient public, et tpu est l'une et laisse tomber en murmurant ces mots très-significatifs : ' de de ces derni*o pour l'étranger. Je me souviens que I'n des deenièreaque le baignade hiase A main eche quand il « Ou n'entre pas ainsi dans un lieu habité-- Il y a un 'Laite au mal d'une années, revenant avec quelques ana se rend à la jetée.B retard Mt un grabd nain dieppuis. Un domestique pour montrer la maison...; c'est sen petit proSaineldichel, nous Bines la partie, ou plutôt le projet adte jouF reedeoyable tempête, 1414 soin41/1, il sauta seize naufite... » — Je comprends aussitôt, et, jaloux de réparer ma déguster le lendemain lei produits du fameux rochet. Agi fragés, let l'éluipage d'un navire qui allait se perdre corps faute involontaire, je m'empresse de protester au propriélieu du déjeuner espéré , nous n'eûmes qu'une décepdba de et bielle Louis Mg se le et présenter, lui donna .ene pentaire mécontent que mon intention, en nte passant de guide, voyage à enregistrer sur nos tablettes. D fallut de la pane sion Maille de trois tais livres et le nom Se brave n'a nullement été de frustrer le cicérone en pied de son pourvérance et de la diplomatie pour obtenir à ggrand''peeeurqgee quel homme, glorieux gadget quer, avait Certes bien git Né, et boire habituel; et, comme preuve de ma franchise, id le ques plats de tristes coquillages dont les hôtes imellecepti. qu'il a conservé depuis. L'inauguration de la statue dé Duprie de vouloir bien lui-mémo lui faire agréer de ma part la bics se noyaient à l'état de fibrilles dans le délu. d'une quesne avilit datte rida de cette eyation, et tib jeune gratification d'usage. A. celte explication, je vois avec plaieau saumâtre, et ce mouraient d'inanition. Ce n'est pas sir le courroux de M. S se fondre comme une nei- sculpteur ivoirier, . Marti élève de David, avilit exécuté D le buste du Mate Meiid autre lairier avait récité à tout : l'usage, à Cancale, est de vendre les buttas au cent, gée d'avril. Ma qualité de Parisien que je décline sur sa decelte odegeine en dit limitas quand toutefois on daigne en vendre, et il nous parut que il plus frattean de aber que de mande parait favoriser encore cette heureuse réaction. Il style, et le poêle norMind par excellence, M. Coquerie, notre centaine n'avait pas le nombre voulu. Nous étions du m'invite de bonne grâce à prendre quelques rafraîchissedont la provinciale entamée s'étend depuis 10 bords de reste prévenus que ranthetétique quit afflience étaient le. ments, ce que j'accepte de grand coeur. Nous voilà attablés l'Eurejusqu'aux catie du Calvados, s'était également mis l'un en face de l'autre dans la propre maison d'Ango : la côté plus que faible des naturels de as page. —Bone mur en frais de lyrisme la circonstance. La solennité avait femme, dit l'un de anus à l'hôtesell i qui 'men d'envie de conversation s'établit, et dix minutes après notre quasi-queeu lieu en présence ail Ms de Bouzard, aujard'Bel un vieilrelle nous étions une paire d'amis. combien dune est-vantouecsmiéhblrta,de lard, auquel plusietire naufragés ont de également la vie, votre cent d'huîtres? Ilpenselt Atte fort plaisant. — Mon« Puisque vous êtes Parisien , me dit l'amateur des jaret de tous les sauveteurs de vingt lieuse e la ronde. Il y dine, selon l'usage de la .province, vous devez connaître sieur, il est de soixante-dit, tai répondit maehitudement la, avait eu discours dell. le maire, grand concert et lecture M... et M... (suit une demi-douzaine de noms normands en bonne femme. — Le questionneur resta atterré sous le coup. ville, qui tous sont pour moi lettre close.) — Je suis obligé de biographie en plein vent. Bref, on s'était tort attendri ; ll y avait de quoi. L'instant d'avant, noue avions discuté sur M. Coquatrix était aile aux mes, et (je laisse parler le jourd'avouer honteusement mon ignorance. — Et M. de B....? le point géographique de savoir si le hameau et le rocher, nal de Dieppe) « tous les assistante, rappel; d'Une étincelle Il est de ce pays, me dit mon interlocuteur. — Ah! pour situés sur la double limite de Normandie et de Bretagne, celui-ci, je le connais, m'écriai-je heureux de trouver enfin électrique, étaient prèle il ie transformer en aillade de saudépendaient de l'une ou l'autre province. Ceci trancha le veteurs maritime 9 un nom auquel me rattacher, car je commençais à crainire différend et nous démontra que Cancale était bien un village que mon digne hôte me prit pour un Parisien de contreMalheurcusemat, le lendemain male en le surlendenormand. bande • je le connais beaucoup..... de réputation. » main de cette bette fête, un triste aceldent vint prouver la VII. Là 2dessus, mon hôte de m'entretenir longuement de vanité des sauvetages et des inaugurations. C'est une hisEU ET LE TEÉPORT. M. de B. .., dont la science déplore la perle récente, pour toire fort tragique. Un fabricant de Louviers, M. D ..... , Les séjours annuels de la famille royale au château d'eu, lequel il profeisait une admiration bien méritée; mais ce qui après avoir conduit sa femme aux bains de mer, venait de les visites de le reine Victoria et la consécration de l'entente la quitlei'pour retourner au siége de son industrie. Deux excite au plus haut point son enthousiasme, c'est la faculté cordiale sous les ombrages du parc et de la belle forêt qui merveilleuse qu'avait ce savant, lui dit-on , de parler une heures après son départ, dans la soirée, la jeune femme avoisinent l'ancienne résidence des Guise, ont valu au Tués heure d'abondance devant quinze cents, deux mille personavec une de ses amies se promenait sur la jetée. Soit import, comme séjour thermal, ODE importante clientèle. nes — le nombre lui était indifférent — sur un sujet, il est prudence, soit effet de mirage ou de myopie, elle escalade, Comme Trouville , le Trémt, qui louche pour ainsi dire à vrai, un peu préparé par lui à l'avance. Je nie garde bien tout en suivant une conversation aninnee, le mince parapet Eu, n'est qu'une bourgaddrde pécheurs, bien que de temps de refroidir l'exaltation de M: S..... D...., en lui apprenant qui borde le chenal, rétréci par une estacade et très-profond immémorial il se pare du nom de ville et élève même son que cinq cents avocats à Paris eussent distancé sans peine à cet endroit, rencontre soue Ses pas le vide d'une échelle ambition archéologique jusqu'à pi ét ndre être ru/levier porde quai, tombe dans la mer. et 0 noie misérablement devant à la course oratoire son savant compatriote qui avait bien tes dont il est parlé dans César. —Quel homme que ce Céd'autres titres à l'estime publique, étant tous plus ou moins la maison même de Routard. Hélas I où étai e nt à ce moment sar! Impossible de faire dix lieues en France, après vingt capables de parler sur un sujet, ou sans sujet, non point une les cinq sociétés de sauvetage dont s'enorgueillit Dieppe? siècles écoulés, sans retrouver son souvenir encore vivent, heure, mois une semaine. Je passe sous silence le surplus Un jeune marin se jeta, il est trei, à la nage. Un instant, gon nom revendiqué partout comme un titre nobi iaire. J'iil crut la sauver, guidé par un vélement flottant, mais il ne des récits et des naïves confidences de mon amphitryon, magine qu'il avait ensorcelé les Gaules : c'est à qui mettra conteur intarissable, et de son poirier à double floraison put saisir qu'un châle. Avant de disparaître pour toujours, dans ses armes ou en tête de ses quartiers, l'honneur même par an qu'a beaucoup remarqué le même M. de B...., et la cette infortunée, qui mettant savait nager, avait pu se d'a-hypothétique et contesté d'avoir été vaincu par lui. — soutenir sur l'eau en pou geent des cris déchirants auxquels maigreur de la récolte, et l'anarchie qui -dresse la tôle au Ce fut, selon toute apparence,. du Tréport que mit à la voile sein de Vareogeville même, et là, comme à Dieppe, renon accourut trop tard. Sot corps Môme ne fut pas retrouvé, une partie de l'expédition dirigée coutre le roi Harold. Deverse les conseillers municipaux, et l'insubordination des et, emporté dans la haute met par le reflux, il fut sans venue Anglais, les Normands y firent par la suite de fres petits ; l'amour général drs jouissances, le danger d'aller au doute poussé au sud par les courants. Un instant avant sa quotités visites; mais ce fut la tombe à la main. Le Tréport café, etc., etc. On voit que le thème ne manqua pas, et je chute, elle disait en regardant la mer : « Quel magnifique fut incendié quatre fois par ses anciens Citoyens , non-seudois dire qu'ayant enfin tiré ma montre, je m'aperçus que, tombeau ce serait I » à 1 point qu'on eût pu croire à un lement au moyen âge, mais jusque sous le règne de Fran, comme M. Jourdain, mon hôte, orateur sans le savoir, avait suicide, si on ne l'eût connue belle, riche et heureuse de çoia le, ainsi que l'atteste ce quatrain extrait de la gazette été égal, sinon supérieur à son héros, l'illustre membre de vivre. M. D ..... , en arrivant Chez lui, apprit la mort de sa poétique de quelque Loret contemporain : jeune femme. l'Académie des sciences. Il fallut mettre un terme à cet Par un ribant, et ratte de support, agréable entretien, et noua nous séparâmes enchantés l'un Dieppe ne compte pas en effet moine de cinq sociétés de L'an mil cinq cent quarante-do compris, de l'eutte. sauvetage. Voilà certes de l'assurance maritime et de la Le second jour de septembre rut pris J'ai oui dire qu'un abominable rapin avait un jour odieuEt mis à feu des Anglais le Tréport. meilleure; les suicides n'ont qd'à Chercher fortune ailleurs. gerfieht ribose de la bonhomie du digne M. S...., et de son Sans le fait que je viens de eller et quelques autres, le noyé Le «bina était un capitaine français qui avait introduit grand faible pour la conversation des Parisiens. Il faut dire, semblerait la chose du monde la plus invraisemblable, avec les alitais par la gorge de Ménival. afin d'expliquer de détestable leur, trait que je signale uniun tel luxe de sauve age L'a des premiers objets qui frapTait d'incendies n'ont pas embelli le Tréport. Un seul quement pour le flétrir, que le continuateur d'Ange porte pent les regards lorsqu'on arrive sur le port, est un pavillon bombardement eût beaucoup mieux valu, comme en fait foi un nom biblique en horreur aux philistins et aux truands. destiné à .porter secours aux gubMergés, ainsi que l'indique celui de Dieppe, et, malgré les Anglais, le bourg n'est au*a rdleu I lui dit le singe d'atelier, nous sommes homonyune inscription suivie de celle autre en manière de postjourd'hui encore qu'un amas de constructions plus baroques , M. S . ... A votre prochain voyage à Parie, je compte scriptum : /a clef est chez tepermacia. Voilà une plaique pittoresques, adossées à une haute falaise que tranche e vous viendrez rez me voir. . — Trop honoré, monsieur! — sante précaution ; polir titre pharmacien, on n'en est pas à pic le lit d une petite rivière dont l'embouchure formole N'y manquez pas surtout? — Non certes. — Vous me le moins homme, et, comme tel, Sujet aux absences; un pharport , où diesernibées pèle-mAle autour de la colline escarpée promettez? — Oui , sens doute. — Voilà qui est bien. macien peut quitter de temps en temps son officine ; et qu'arqui porte l'église. Comme paysage, ces lignes heurtées, cette Sana adieu donc I— . a Resté seul après avoir échangé je ne riverait-il, je le demande, s'il était à dîner en ville? Je conmasse passablement informe, ont de l'effet et ne manquent sais =Men de poignées de main avec cet affable étranger, seillerai donc à tout baigneur de ne se fier que modérément pas d'une certaine beauté inculte. On n'en pourrait pas dire le pauvre M.. S ... . . déplie le carré de papier que celui-ci, à ces sinistres promesses de secours qu'on lit affichées sur tout autant d'un peu près. A Dieu ne plaide queje sois asà titre de mémento et d'adieu lui avait laissé en partant, et nos ports, et de compter sur son sang-froid un peu plus que nez.... architecte pour souhaiter au Tréport un plan symélit avec horreur ces mots tracés au crayon : « H. Sanson, sur les pavil'ons et les clefs. fussent-elles à la porte, ce qui, trique et des rues tirées au cordeau ; mais je lui voudrais .exécuteur des arrêts criminels, à Paris , rue d'Angoulême, de prime abord, semblerait être assez leur place. du moins une plage un peu praticable ; je aouhalterais égan° ... » Velte de quoi fermer hl parte aux visiteurs pour elques nad» avant de eir, à l'adresse dès lement voir un peut plus de coquetterie dan* la lerecture et tout le reste de la vie, et pourtant bon Itl..S ..... n'en tient Qudu matéde l'existence dieppoise, gens monde, sur le tété riel religneeent dee édifices qui la bordent. Le Tréport, comme pas moins la sienne ouverte. côté réel qui ne laite pita d'avoir un'" certaine linportanee Dieppe, est sujet à l ' envahissement des cailloux de mer, et, D'après le conseil de mon hôte, je portent mon excursion pour une population de btioturs uffieteetel'ement lithinée. plus-encore que Dieppe, se laisse comp tai latin eneevejuseu à la pointe et à ln tour d'AillY- s ituas sur la côte à L'avidité des admettes ittla est pi 6avarluale, et aux tir sous' galets. ise rivage en est 011M «n t qu'il. une lieue au delà de Varengeville. Cette Mur quadrangude Dieppe, à part gorgea eteeptiong t ne Mitent pie au fautes entent les chaussures indigaM folit tif mourir. laire est l'un des plus beaux phares de la ?tanche. Elle condessous de relie septitution non usurpée, Leur étude cons- cana ure..r ignore comment les p arisiennes peuvent s'en tient un appareil d'é laitage a rélleers et à éclipses, né.; tete est d'end« laure met/MM toison inverse de lente tirer avec leurs brodequins d'étoffes I municipe calé d'après le système de Femme, deut la Minière, visible Mentie Ils n'en ont point li ncotetenuere retraita le net lité locale 4evrai bien faire ana titra de ta de Dieppe, se projette I die lieues en mer. Malleri efidonè ergesitte, et il fout eliperer que ce dernier pl,w 1 nue déblayer Mi peu les abords de sa pie de effl.-ment ee phare est voué à une de- teuction prochatelli nue ltnn m'entité, is les -feM tg, le ,* de pierrag e, ne fût-cer recrutait ira I L ange et eau le pied de la falaise so tant (If km doivent e fortuaMBBI Mit> * , 04, de bank-notes 401 ta Mn tglittitle année. Miment Ili ne ta New vie Films Munit

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Les bains de mer de Normandie.

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Iffieelallae $ dere» le tweed teitael dee Alpes de tee,» latter». Nos When peuvent Se »Mir que Plibutreatee (n e 876, que, comme te le mappolait,oe qui dispensera probablement chemin câbles, comme il l'a m'igue au plan (*dire de Lep. Seudes voûte et des revétements en maçonnerie. Jamais tunnel 1% 4881: eli:lnné t ettri'_1_.1. W llain;r:oace lei projet n'II:lel , . _ traversant n'aura moins coûts, lement, le cible de da que l kileinètrra de dévientAirs, eu col de Suse, entre Modane et Bardonciebe. Ce peinent et celui des Alpes en aune plu de douze. M. dam se propose d 'opérer la traction an moyen de projet vient d'Aire développé, On croit i tort qu'il Met iespoemble d'empbyer des lopar de auteur, M. Maus, sacomotives dais es trek«, à vant ',senteur belge, dans un eue dee intentaient* de la fLL travail accompagné d'un bel fumée dans un sl Ion tunnel alles de plana et de cartes. C'est dépourvu de °hermines.. M. Jeà cet atlas, • ainal qu'a une inhart croit, au contraire, qu'il s'y téreaeante notice publiée par établira un sacs-fart carrant, en -M. Jobard, de Bruxelles dans raison de la différence de nile bulletin du Musée de l'indusveau des deux extrémités Il va \ trie, que nous empruntons les jusqu'à penser que le tirage sedétails relatifs à la machine qu'a rait wu puissant pour mitraiimaginée M. Meus pour le perller le Convoi, si l'on avait soin cement de cet immense ioulerde le munir d'un diaphragme rein. qui comparait toute la rection • trappareil porte cinq rangs du tunnel, et qui ferait l'effet de' barreaux d'acier ou fleure., d'une voile de 48 mètres caroutils perforateurs, alternativerée, poussés par un emnd vent, ment lancés contre le roc ou raen sorte que le servffili pourrait menés par une force qui comse faire gratuitement dans toute prime fes ressorts à boudin dont la longueur du souterrain. Voici • ils sont Lamés, et qui l'entament les développements de la pensée e iveat y de Zi4 ,lif e . à raison de deux à trois centide M. Jobart. mètres par minute. Ces fleurets Si le tunnel est passablement ne se bornent pas à faire chacalibré et s'il ne s'y rencontre cun leur trou; mais comme le pas de fissures notables, on châssis qui les porte se déplace pourrait en faire un vaste tube latéralement à chaque coup, il atmosphérique, où se mouvrait, Tunnel des Alpes. — Fig. 1. Profil d'une partie du chemin de fer à percer à travers lez Alpes de Chambéry à Turin, en résulte que la machine praporté sur des roues, un piston Longueur : I sono métres. tique une .suite de rainures ou en bois de la forme et de la dide fentes. A chaque fleuret est mension du tunnel. Dans ce accosté un petit jet d'eau qui système, il faudrait évidemva chercher les déblais au fond ment moins de temps et moins de la rainure, en marne temps de force que pour obtenir le • même résultat avec de petits qu'il humecte le tranchant de tubes de 30 centimètres de dial'outil et l'empêche ,de se détremper. mètre, comme ceux que l'on emploie à Dakley et à SaintOn pratique donc ainsi cinq Germain. Pour obtenir sur un fentes horizontales, à 50 centi• ,,, . mètres de distance, ce qui forpiston de 30 centimètre» une me quatre parallélipipèdes de pression de 400 kilogrammes représentant la force nécessaire 2 mètrea de long sur 50 centiezreeemec_Feetce. à l'entralnement d'un convoi mètres d'épaisseur, rets nus seuilllllllllf moyen, il faut pousser le vide lement au rocher psi leur face jusqu'à une demi-pression atpostérieure. Quand ce travail mosphérique, ce qui exige des est fait sur la moitié de la larappareils bien étanches et un geur de la galerie, on déplace travail de pompe d'autant moins la machine en la poueant vers efficace que la raréfaction del'autre moitié. Pendant qu'elle vient plus grande, attendu que te/treille, lés ouvriers s'occule travail utile de la pompe pent étacher, à l'aide de coins pneumatique décret' à chaque de fer, »quatre premiers blocs, coup de piston. Mais si l'on opélesque se trouvant parfaite-. rait sur toute la maese.d'air du ment dressés, edfit tafficeptibles tunnel, il suffirait de la raréde prendre place dee les trafier, non pas à la.moitié, au vaux d'art du chemin ou de dixième, au centième, mais servir de dés pour poser les rails. Ou sait seulement au millièque les pierres que l'on fait sauter avec me, pour obtenir sur la poudre ne peuvent guère servir que de le piston-porte une remblai. • pree ion de 4811 kiloLa machine est armée de 446 fleurets grammes. Pour faciqui peuvent frapper 450 coupe par minute, liter cette légère disoit ensemble 1,044,000 coups par beurre. latation quo l'on obA ce compte, on pourrait avancer de 7 tiendrai t sans aucuns métrés 20 centimètres . par jour; mais en frais, en mettant en réduisant Ce progrès à 5 mètres seulejeu, pour l'appareil ment, de chaque Côté, ca p on attaquerait pneumatique, les àla rois prit les deux bouts, on obtiendrait forces hydrauliques 3,600 mètres d'avancement par année, de si abondantes qui aorte qu'en moins de quatre ans, les Iradoivent servir à per. vailleure pourraient se reneo,trer. On a cer le tunnel, il sufestnele, Aue chaque mètre d'avancement firait de fermer le coit«t-138 francs en moyenne. Le pertube vers le haut cemeat total n'entratnerait par conséquent bout par une porte •cerimé dépense d'environ 3 millions, et à deux battants qui tous frais compris, ne s'ouvrirait qu'a - une galerie de 4 mel'arrivée du convoi, . tres 44 Centimètres c'est-à-dire quand le piston-porte viendrait. la de large sur 2 mètres heurter. L'exactitude dans une pareille fermeture, • .20 eitittineires de ne serait pas de rigueur ; sous une pression aussr • haute« né revien- . faible, quelques centimètres de jeu tout autour -draie tilte6.4,206,620 ne ralentiraient pas sensiblement la marche du *free. • Convoi. • Oient à l'âlesiaCette idée d'un chemin atmosphérique monstre - éteint, âpre Feuest loin d'être réalisable,. Plusieurs ingénieurs dis. verture de la Ore.tingués se sont préoccupés d'une pensée analoaigre galerie, On eie gue. On sait que MM. Vignoles et Séguin propo. • Ume les frais de désent en ce moment d'établir un pareil chemin . blai à 20 francs le couvert pour traverser l'isthme de Suez, à l'abri , - mètre cube En sorte . des ensablements et du simoun, qui opposeraient • qu'en définitive le un obstacle invincible à l'établissement d'un chepercement des Alpes min de fer ordinaire dans le désert. Un pareil sur 8 mètres de lertunnel, construit en tôle, coûterait moins que ns.. et 6 métres de tous les autres et roetituerait au besoin un ge entier, dans une double chemin atmosphérique, si l'on séparait les " étendue de 42 290 deux voies par une cloison mitoyenne. Mètres ne coûterait La menine de M. Maus, à laquelle tee ouvriers que 13,800,000 fr. ont donné, le nom pittoresque de tranche-montaD est vel•que. cette gne, avec Outils de rechange, roues hydrauliques, "recheeretmoiliegypchariots de tension et râbles, est évaluée à a D0,000 . se, moitié caltant, francs. La commande doit âtre faite à Seraing, . et sien point granit'. Tunnel des Alpes. — mg. tévedon da Merdent de rote hydrauliques. sous la réserve -qu'avant de l'exécuter en métal

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L'ILLUSTRATION, JOURNAL UNIVERSEL..

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u ci-jointes suffira eau et des torrents qui abondent eu Welles, La simple inspection des figures il compte employer on en fera un modèle en bois, afin d'en étudier à fond tous des grandes chutes d ' les perfectionnements possibles. M. Maus profiter habilement pied de toutes les montagnes couronnées de neiges perpa- I pour faire comprendre la manière dont

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euene Tunnel des Alpes. — Fig. 5. Élévation de la machine à percer le roc.

a, d'une bielle 5, et des tringles A. Chassie porte-outils. —B. Fleurets. — C. Ressorts. — D. Poulies motrices communiquant le mouvement de percussion par l'intermédiaire d'un mécanisme composé: d'une manivelle eneurets. articulées ce au chassie porte-outils. — E. Cible qui transmet le mouvement du moteur hydraulique D. — F. Pompe fournissant de l'eau pour arroser ces forces naturelles. La ventilation, pendant le travail, se fera par les poulies de support auxquelles on attachera de petits ventilateurs qui refouleront l'air hors du tunnel par des tuyaux couchés sur le sol et vice versa. En un mot, rien

Collection de l'Illustration. La publication de la Table générale analytique et alphabétique des 14 premiers volumes de l'Illustration complète une première série de cette revue universelle de l'histoire contemporaine depuis le mois de mars 1845 jusqu'au janvier 1850. La Table générale, devenue nécessaire pour retrouver, dans cet immense répertoire, des matières si variées de politique, de biographie, de sciences, d'art, de littérature, de moeurs, de voyages et de bibliographie, complète le tome XLV, à la suite duquel elle doit être reliée pour en faire un volume d'une grosseur égale aux précédents. Le tome XV, qui est le début d'une nouvelle série, a une Table dressée sur le plan de la Table générale des 14 premiers volumes, et chaque volume à l'avenir aura, sur le même plan, sa table analytique. Nous pouvons donc aujourd'hui fournir des collections -complètes brochées ou reliées. On peut également acheter des livraisons, cahiers mensuels ou volumes séparés pour en compléter des collections. Les éditeurs de l'Illustration donneront toutes sortes de facilités aux acquéreurs de la Collection.

Correopondonce. MM. R., D. L., E. P., E. V. à Chamounix. — Nous vous _donnons acte de votre témoignage, messieurs, et constatons que sir Richards. Irlandais, et Eresmus Galton, Anglais, sont parvenus le 29 sont 1550 au sommet du mont Blanc. Noua avons déjà décrit ailleurs cette ascension périlleuse. M. G à Thiers. — Tous les goals sont dans la nature. Nous tachons de satisfaire tous les goals et noua respectons le vôtre, marieur, amis le partager absolum nt. M. À. L. à Montauban. — La table générale est en vente, monsieur. Vous verrez que ce n'était pas un travail facile, et vas «moeres le retard. Nous sommes très-disposés à faire ce qquwa vas noua signalez. Qu'on nous en donne l'occasion en attendaN 116111 painlou aller au-devant.

ne semble avoir été négligé par l'habile ingénieur pour as- percer le Semmering, et les Américains sont impatients de surer le succès de cette grande oeuvre : nous allions dire de s'en servir pour traverser les Cordillères et les montagnes Rocheuses. cette merveille de l'industrie et de la science. P. A. C. Les Autrichiens attendent l'excavateur de M. Maus pour

M. E. R. à Marseille. — Nous aurions dû répondre plus tôt,

monsieur. Ce que vous proposez a déjà été fait en partie dans l'Illustration. Veuillez cependant nous communiquer votre travail, si vous voulez nous laisser juge de l'opportunité. Marquis de la P. — Vous êtes trop spirituel, marquis; vous avez appris les belles manières et le beau langage au dernier carnaval ; votre titre doit également dater de ce jour-là. Nos compliments à la marquise. M. B. D. à Paris. — Vous Mes dans l'erreur, monsieur, au sujet de la Table. Votre abonnement de trois mois de décembre 1849 à mai 4 850 vous a été servi sans interruption. La Table n'est donc pas pour remplacer deux mois d'abonnement. Nos correspondants de Toulon.—Neus avons reçu deux dessins de la mise à l'eau de la corvette à vapeur à hélice le Roland. Nous en remercions lis auteurs; mais l'Illustration a déjà représenté plusieurs fois cette intéressante opération, particulièrement le Valmy dans le port de Brest, numéro 240, tome X; et le 24 Février, Toulon même, le te mai dernier, tome XV, page 321. M. E. R. à Troyes. — Les temps sont difficiles , monsieur, et les lecteurs irritables. Il faut les ménager sana blesser le sens commun ; c'est ce qu'on fera. — La poste reçoit la Table moyennant 50 centimes d'affranchissement.

• rin d'un cél ébre graveur anglais, M. Thompson, qui les reproduira. Le portrait du roi doit paraître dans quelques semaines, et ceux qui en ont déjà vu à Londres les premières épreuves prédisent à cette gravure le plus grand succès. Elio sera le complément de tous les portraits de Louis-Philippe faits avant et pendant sou rè gne par Gérard, H. Vernet, Hersent, madame de Mirbel et Winterhalter, et ne sera pas assurément le moins curieux de la collection.

Rébus.

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Durant son exil, le roi Louis-Philippe, désirant donner à

M. Mittchell, le directeur du théatre français à Londres, et

libraire de la reine Victoria, un témoignage de sa satisfaction pour les respectueux égards et les délicates attentions dont il avait toujours fait preuve envers lui, consentit, sur sa demande, à laisser faire de sa personne un dernier portrait, faveur qu'il avait jusqu'alors constamment r, fusée en Angleterre à des artistes et à de hauts personnages. L'exroi ne mit à son consentement qu'une seule condition : c'est que son portrait serait reconnu comme bon et ressemblant par sa famille, et qu'il ne serait reproduit par là gravure qu'autant qu'il aurait obtenu et Re approbation. Cette condition acceptée, M. Mittchel confia l'exécution du portrait à un peintre français, M. flouard Dubuffe, qui s'est acquitté de sa lèche avec un tel talent, que, n'étant pas même encore terminée, la reine demanda a l'artiste de faire son portrait en pendant à celui du rai. Ces deux pages d'histoire seront prochainement sous les yeux du public; c'est le bu-

EXPLICATION DU DERINER RÉBUS.

La morale enseigne 5 chaque homme à remplir ses devoirs envers Dieu et ses pareils. On s'abonne directement aux bureaux, rue de Richelieu, ne Se, par Penvotfrancod'un mandat sur la poste ordre LeebevalieretCl% ou près des directeurs de poste et de messageries, des principaux libraires de la Franco et de l'étranger, et des correspondances de l'agence d'abonnement. PAULIN.

Tiré à la presse mécanique de Ptse rebuta, Paris, 16, rue de Vaugirard.


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Ab. pour Parie, 3 mois 9 fr. — 6 mois, 18 fr. — Un an, 38 fr. Prix de chaque N6 , 75 c. —La collection mensuelle, br., 3 fr. 111011/iA1131. Matoise de la semaine. — Catastrophe de l'aéronaute Gale. — Bibliothe• que. communales. — Courrier de Paris. — Une excursion à Panticosa ( Pyrénées espagnoles). — Considération. sur le magnétisme ( suite et tin). — La commission de permanence. — Revue agricole. — Chronique musicale — Voyage dans Paris; les magasins de nouveautés. — L'Almanach de l'Illustration. — Revue littéraire; les Mémoires d'autretombe. — La vie à bon marché; la plume de fer. — L'exposition universelle de Londres. — Mathieu de Dombasle; le maréchal Oudinot. — Bulletin bibliographique. Grenures. Départ du gouvernement de Hesse-Cassel. — Madame Saint4ubin , ancienne actrice de l'Opéra-Comique. — Cirque des ChampsE/ysées; Dressage des chevaux eu désert. — Panticnsa; Le dernier poste de la douane française; Sellent ; L'établissement des bains. — La commission de permanence, 26 portraits — Les magasins de nouveautés, 6 gravures. — Calendrier. par Cham, 12 gravures. — Statue du maréchal Oudinot. — Statue de Mathieu de Dombasle. — Rébus. Matoise de la semaine.

Ce sont. les nouvelles de l'étranger qui méritent cette semaine l'honneur du pas. Commençons par la petite révolution de Hesse-Cassel. Ce petit État a laissé partir son gou-

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N° 395.—Vot, XVI,—Du %Md) 20 as Iludredi 27 «igen 1850. Bureaux..

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Ifiehellerr, 11111.

Ab. pour les dép. — 3 mois, 9 fr. — 6 niais, 18 fr. — Un en, 36 fr. Ab. pour l'étranger, — 10 fr. — 20 fr. — 40 fr.

vernement, à la suite d'une dissidence entre les chambres leur fortune privée, et cette singulière gestion ne les a pas législatives et l'Électeur, conseillé par des ministres, parmi toujours empêchés de faire mauvaise figure devant leurs lesquels figure un faussaire et un homme d'un nom malheu- créanciers personnels. Or, M. Hassenpflug avait été choisi reux, le frère du maréchal Haynau. Voici, dit le Journal pour aviser aux expédients. Il inventa de demander aux des Débats, l'histoire en deux mots : Chambres qu'elles votassent la levée de l'impôt, non pas a Il y avait dans la bureaucratie prussienne un fonctionsur le vu d'un budget qu'il ne présentait point, mais de connaire infidèle que le tribunal de Greifswald, en Poméranie, fiance et les yeux fermés. Les Chambres ont refusé, et cette a sial flétrir et condamner pour abus de confiance et falsifiannée déjà elles ont été une première fois dissoutes. De cation de pièces. Devinez où le coupable a trouvé un refuge nouvelles élections n'ont pas renvoyé un seul adhérent au contre la sentence qui le dégradait? Dans le cabinet de l'Es ministère. La question, posée derechef, a été résolue pour lecteur de Hesse, qui l'a nommé son conseiller intime et son la seconde fois ces jours-ci comme elle l'avait déjà été. Seuministre dirigeant. Si, au lieu de rêver la chimère de leur lement, pour mieux garder l'avantage de leur bon droit , unité politique, les Allemands se fussent seulement assuré pour mieux établir que toute la difficulté tenait au caractère l'unité civile et morale qui eût empêché un homme con- public et particulier de M. Hassenpflug, les députés hessois damné comme faussaire dans un des États de la Confédé. n'ont paé voulu refuser absolument l'impôt. Ils s'y sont pris ration de devenir premier ministre dans un autre, M. Has- un peu à l'allemande, avec des détours et de la subtilité senpflug aurait aujourd'hui tranquillement subi sa peine, et ils ont voté la perception de l'impôt direct pour le mois de la Hesse ne serait point à la cruelle épreuve où elle est. Les juillet, celle des impôts indirects pour le trimestre de juillet Électeurs de Hesse ont eu trop souvent besoin de serviteurs à octobre, non pas en tant qu'impôts , mais comme avances complaisants; ils ont trop confondu les deniers publics avec destinées à demeurer en dépôt jusqu'à ce qu'use loi de


178 finances régulièrement faite en légitima remet. W, Hassenpflue a répondu par une ordonnance de tffeeplutten. » A la suite de ce conflit le paye tput entier a été mis en état de siège, la liberté de la presse suspendue, dee journaux supprimés, et toute réunion interdite sans l'autorisation de la police. Les autorisés financières et judiciaires, s'en tenant à la lettre de la Constitution, non-seulement n ont prêté aucun appui au gouvernement, mais ont positivement pris parti contre lui Or, voici tout à coup, dans la je. ruée du 43, l'électeur qui s'enfuit avec son seu g ustere. Sa fuite a été expliquée par le refus qu'aurait fait le général Muer, commandant les troupes de l'électorat, d'appuyer les mi-sures inconstitut onnellea. Après avoir fait u.r court séjour à Ilanovre, les fuyards se sont rendus à Francs nit, demandant à tous leurs voisine une intervention que la situation délicate des gonverneempte entre mie et de Crus emamble 4 ['é er4 de l'état des 0,91. 14 en Allemagne, rend peu probable. L etia gouvernement est irenst ré daim le district de Daum?, Vende de frenefurt, en attendant une solution qui sera la disgréc,e du minislare et peut-être le démission de l'électeur. tes derniereta nouvelles ennei g ent que test @gb passe à Hesse-Cassel 4e more a ôter tout préteete g pop intervention. L'autre événement intéressant à l ' étran g er est la défaite de l'armée huit:g emme et sa retraite pur les lignes de le Sire, Ma re s un combat qui e duré le I ï et le 18 septembre avec des chances très-diverses. mais d..nt le té suce est resté finalement à l'armée danoise. On lm pos-erie encore, au moment où nous écrivons, aucun détail s. ffieiel , car on ne peut donner cette imposteur.° au rapport qui a été commummié le 14 à I Assemblée nationale du Holstein, rapport d'ailleurs intéressé à ne présenter qu'une face de l'événement. — Le retour de M. le président de la République a été l'occasion de quel l ues brutalités qui ont, celte semaine, occupé le public et fourni le sujet de réclamations assez sérieuses pour émouvoir l'autorite jerliciaire qui a, dit-on, commencé une enquête. La société dite du 10 ' décembre a été mise en jeu dires cette affaire, dont ses chefs la déclarent innocente. Si ce n'est pas la société du 40 décembre, c'est la fameuse société que M. le préfet de police Met connes° et qui a travaillé autrefois dans l'affaire connue sous le nom d'assommeurs du faubourg Saint-Antoine. Nous ne cruyone pas au résultat de l'enquête. Ceux qui ont été frappés n'ont pas eu le temps de prendre le nom et l'adresse des assommeurs, et ceux qui peuvent la savoir n'iront pas Be faire connaltre à la justice. Dans quelques jours les curieux seront guéris, et on n'en parlera plus qu'à l'occasion d'une nouvelle bienvenue. — La santé de la reine des Belges, gravement altérée, a donné des inquiétudes qui ont accré :itel le projet de la reine Marie-Amélie de venir avec sa famille visiter sa fille. Elle a été effectivement attendue à Ostende pendant quelques jours. Mais ce motif de voyage si naturel qe suffisant pas aux faiseurs de nouvelles, ils ont voulu le rattacher à un acte politique dont la presse s'occupe périoniquement comme de la question la plue importante de salut public. La reine des Belges, en voie de convalescence, n'ayant pas rendu le voyage de en mère.aussi urgent, les nouvellistes ont été forcés de renoncer à leurs conjectures un peu prématurées. La reine Marie-Amélie et toujours à Cluremont entourée de treize de ses petits-enfants. — Le Moniteur du 15 a publié un travail important adressé au président della République par le ministre de la guerre; c'est un rapport divisé en trois parties sur l'ensemble de la colonisation en Algérie. Après avoir indiqué sommairement le nombre des centres de population et leur situation géographique, tant par rapport à l'ensemble de la province que relativement au rôle qu'ils ont à remplir dans le système de formation de chaque zone, le rapport présente un aperçu des travaux publiera exécutés sur tous les points du territoire, dee encouragements donnés aux colons, des rétauts obtenus et des ressources offertes à la colœnsation. sts —M. Santis, consul de France à Pernambouc, est arrivé à Paris en vertu d'un congé du ministre des affaires étrangères, et à la suite d'une violence dont il a été l'objet de le part des autorités brésiliennes, violence si grave qu'elle ne peut manquer d'appeler une juste réparation. — L'affaire dg temple d' Oran, dent en g beauç u, el) l'ailé et dont l'instrueakm a poursuivie avec d iscrétion qui n'est pas ordinéire, le dans justine métropolitaine, se juge en ce montent per, avent le tribun' de cette ville. La première eudienee eu ieu Ip h reput-plaie, 1413 accusés sont au nombre de gpijante-dont sep eontumax. La plupart des tunes des emplloyés l'Elat. 11 y a Iras soldate et un effirier e taie. !I prévenue paraissent M'Or appartenu g une ettei, lü errréte dont l'origine remonte aux premiere temps de la . reetalettell 41 €1 février. Le société «fit une sorte de carionatisme sole des noms dives, tels que 1g Famille, lep #ebsnis th parffiago. Son but ne petalt Pa s clair l rement accusé; mais mi Met le deviner en se lappelept deng quelle cimentaient> op rat far niée tg n lisant e rft!"I r lin' s que par un alffentillegei tg dee rem fésellitigfflielree P ies Rte' («Mea lm a Fr datent e nt reeux. 51 réellement celle tété avait panels eoupeblee au mêlent ma elle a été OUV4119, ego mit/ dtwe purgé paie S e, t anachreeisrea, — L'aere tuFe dy eilthtjtarev, Landr g i 'a suites. MM. barder! gr gr irg (MU quête pour dilem elliFfatg le feer n1114.'9 11; le ouverte pour apprenne v aou strie. Ces meublée§ On litem, dont g le Fele mem les discoure en A llemelalt Mie, mi» »mga avec Pen propres rompt* n mance lare des braseurs. Partent tele P anne n sl est signalé, on est sûr d'apprendre quelques manifesta, flatteuses pour aon caractère et ees services. C'est dari leu arrivée à Cologne, le 40 au soir, sa présence

14'ILLUsIRAT1QIy I ,MiliN41- ONlygebk. été le motif d'us tualphe anme sériel({jjeun neeegejter ' l'intervention de le — Tmerils que le Mulet chant» à négocier pli COnceada avec Ro gne pour fi g er lés nouveau& rapports que te régime l constitutionnel a établis, et dont la cotiseemme est l'abolition état, l'embringua de des pr i vii400 eatrelégen g , vqict un prélat, suitl'eSMIlèle r qu i ?ardtl igae de Cdgliarir Opitale *0'4 1' erfieve lue de Turin, en résistant non-seulement à ce qu'on appelle la loi Siccarii, mais à un é lit royal de 1836, portant que l'Elet aura droit de surveillance sur l'adnimistratme des biens jusque-là gérés par le clergé sans contrôle civil. Ce prélat est ohé jusqu'à fulminer une excommunication contre les exécuteurs de l'édit. — M. Kornotakis, ministre des cultes et de l'instruction mantique a Adienee, a été assassiné le 1" septembre avec dee circonstances qu'on raconte ainsi : D rentrait d'une promenais faite avec sa femme et le sénateur Antoniailes , et la voilure s'était arrêt-e, vers sept h,uree du soir, à la porte de sa maison (s.tuée dans une 14 4e ruer} les plus populeuses «meuve), Clig na laquelle et) I lmi tYlt établi tin soie li g eavoup ge mata mit lérot à DI porte 4e pi, ro pour y. prendre - 1 481f, 41, 4ti tenisdee Min", 4ft de ypimse le premier; VI. 'Ka notaltia le suivait et piesentait le main à rra femme pour esecendre, lorsqu'unineenue s'approcha et décharg e sur le ministre un pistolet ch irgé .le six balles Le coup fripa au coeur M. Kortieek a, qui expira quelques hures L'assassin e'erifilit, lut saisi en chemin. s'échappa de nouveau en menaçant d'un couteau ceux q ii l 'epiouraient, et laissant entre leurs mains un lambeau de ses habile Enfin l'autorité parvint à se saisir da meurtrier et de deux de ses complices; ce soie des habitants de la irlaï.a On ignore encore la véritable cause de ce crime. — La Belgique se prépare à célébrer avec éclat, cette année, les f t-s commémeratives de sa révolnion de septembre 1810. Noue ferons pssist-r nos lecteurs à cette grande manifestation d'un pepple heureux par son gouvernement. Catastrophe de l'aéronaute Gale.

L'aéronaute anglais qu'on a vu cet été à l'hippodrome de Paris a péri matheureueem,nt I Bordeaux le 9 de ce mois. Nous avons accordé trop d'attention aux expériences de l'aéronautie, qui ont été si f et à la merle cette année, pour ne pas rapporter cette catastrophe avec quelques détails. Parti de Vincennes, près bordeaux, à six heures un quart, M. Gale, après une heureuse traversée d'une heure environ, est descendu à sept heure un celui dans la corn mune de Cestas. S-pt ou huit paysans, occupée sua environs, sont accourus et ont saisi le ballon, dont l'ancre venait de s'accrocher à un pin. En queues instants, le ballon s'est reposé doucement sur le sol, et le cheval a été dessanglé. Les jambes du pauvre animal étaient dans un état de catalepsie complète; aussi s'est il couché dès qu'il a touché la terre, ne pouvant s'y tenir debout. Néanmoins, il s'est bientôt remis sur pied et a commencé à brouter l'herbe, comme si de rien n'était. En ce moment le vent soufflait avec assez de force, et le ballon, que les efforts des paysans avaient peine a contenir, était violemment sollicité à remonter dans les airs. Délesté du poids du cheval, qui s'élevait à 300 kilog. à peu près, il venait d'acquérir par cet allégement une force ascensionnelle considérable. M. Gale, très-vif dans ses mouvements, et naturellement fort impatient, commandait des manoeuvres qui n'élaient pas toujours bien comprises, par la raison que, parlant en anglais, il était impossible aux paysans de l'entendre. L'aéronaute avait quitté ea nacelle, et il était occupé à accrocher certaines cordes du ballon qui avaient servi à attacher le cheval, quand une manoeuvre mal comprise a fait lâcher le cab'e aux paysans. L'aérostat, devenu libre, s'est élevé alors rapidement et en ligne presque perpendiculaire; l'ancre, qui était accrochée à un pin, a violemment brisé la branche. En ce moment l'aéronaute, qui se trouvait debout, élargie par le choc, est tombé dans la nacelle. Celte chute, jointe sans doute' à une fuite de gaz provoquée par la prodigieuse force ascensionnelle qu'avilit alors le ballon, a s'il suffoquer l'imprudent voyageur, qui ne s'est pas relevé. Dès cet instant, M. Gale n'a plue été aperçu par les personnes qui suivaient dee yeux l 'Oreste, et dont la conviction était que ig tigelle était vide. L'aérostat p parcouru environ deus kilomètres et demi dans cette &geigne eseepsion. Que 6'0301 passé durant ce court trajet? n'est ce que Ion ignore. L'ancre qui pendait à l'extrémité d'un Ions câble pouvait aisément mordre dans quelque massif de puni et imprimer à le nacelle une oscillation propre e la faim clouirier, Il est à présumer qu'il en a été ai nsi, eteette atipppeitiep fat d'autant plus probable que le corbeill e étal raite de Amon que le moindre choc valve oappliipper la pluiei e Id. jale. En effet, pour mi grer (tu eneval dgps 1g nue le eu moyen de l'échelle de cg e, uee euverture tisedeug me la grosseur d'unhomme Se mer ee 011 Imbu de la corbeille d'osier, qui avait ainsi le ingi pu @ maronne. Cette ouverture .était envirennée d une tg ee de rempart, égalitinent mi osier, et haut el184kjirlr,911 114; 1.1Q1@dO a neare re8.11090qt e (es pr ai aég npe i e:deGenns t liin a unine éanle4la% l' iltI v er t uriti Pll ÇOatidit q u e ler maillé«) remué pouvait lui I iteili.turf, . fa! 41 11 Vg*1 e usb.1 gs dirî que V. (di t s, km mentent de fen rien, a Stell, nelat gué Va fiel d Pse normal t.0 marie mp um mettée de 1g Br Mugi li ge que feue a g if, l 'aéron aute gYiljt plux Qum big Prier-il il, e mime; il fg ékil Bl é Mt maltât» . t e lle qat+ • leo, lle l e PraPri$411111 Il i en M'ait (Dé preeter yé, vi !emit mente ms I Ingt epietattriole le dem

e 5ee re eascenstion à sa place. Cette proposition avait été repoussée, et M. Cliffurd avait fait part de ses appréhensions à quelques personnes. , '

A huit berges environ, on tem sur la lande le Ede blanc ioui sut aboutait la tem du cheval, et que ruera, . nuite 'Ivan acé mir sa casquette au moment se quitter • lemme Su cette sut quelques personnes, et avec •." elles M. Cofford, se dirigèrent ',ers le heu pie:trauma et • W. (jale avait dû opérer sa descente, cana la CuMMune de 441111. Après de longues recherches, le ballon fut retrouvé, vers ouzo heures du soir, au milieu de la lande, au de‘à la Croix diluait, encore goutté a demi. Il ne portait aucune déchirure, et tous les appareils et agrès étaient à leur place. Mais on chercha inutilement l'aeronau te , on n'en trouva point de trace dans la soirée. Le 40, à la pointe du jour, ge bgbileg 41fayant animé pelur e ses vaches, s'apereet qu'eus de cep mei»: ie. tait enfoncé dans un fourre itri fuhafirea , et y tlairaut assez bruyamment un corps imerk?; le maittur recomai,aant un bonnes, • il le crut en lem et l'appela. Il s approcha alors, et fueisaisi d'horreur à la vue du spectacle qui s offrit e Le cadavre de l'infortuné maremme était mecummesable; il atue mole pur la be, les mue Pi iees et ployés eue s la Paltrine i le Ventre Oint reloue, te banches d solens, et ka jambes fracturées en plus* 4,8 mullimibi; la lets surtout navet rien d'humain : eee avait cté a morne aevolise par dee deus op par dea bêtes fauves. Le Cade' 13 gisait Admet kilenaltiree env ir on du turc où était tombé le'batum. Le lieutenant Charles Gale avati mené une existence assez ate; g lu mise. Né à Isonelrer, al te voue d'abord a fart dramatique, et juus les jeunes pi emiere et quelquefois leva tralfres aux petits I.beàa t:eberg, d ' Astley et de Surrey Il entra deus la marine le It février lei, ta qUallie de volontaire de preuiere classe. Il lit set premières armes A b I du Mars, vaisseau de 74 , mais ses nombreuses ciel. mères ue leetirte pas renoncer au théâtre, auqu I il consacra longtemps les maire que lui laissait. se pi . ..touron. Il qe fut nominé lieutenant qu'au bout de dix ans de services, reçut sa commission le 21 janvier 1824. Quelques années aptes, on le voit revenir e Sn premières ieclinations, • el sui .re l'écuyer Ducruw en Amérique. En 1831, il remplis- ; sait le rôle de Mazeppa, dans le mimodrame r e re nom, au thalle Bswery, de teew.Yolk. La pièce eut deux renia repi esentationa, et rapporta a Gale une Boume considérable. Gaie se lia , à Newgate, avec une troupe de six Indiens, dont il adopta pendant quelque tr mp, le costume et les habitudes, si cuenVelement, qu 'on le prenait rouent pour pn des leurs. Il revint en Angleterre avec eux et la troupe se montra avec succès au thaire de Vmioi in. Le chi t, Caust, attirail la foule en enlevant d'un coup de carabine une balle sur la tête d'un enfant. Impliqué dans ure affaire correctionnelle, il dut son acquittement moins à son innocence qu'aux démarches réitérées de Charles Gale, qui lui assura l'appui de sir Auguste d'Este, fils du duc de Susret. Le lieutenant obtint pour lui -Même , par l ' entremise de ce puissant protecteur, le 2 juillet 1640, le commandement d'une station sur les côtes septentrionales de [Maude. Gale y avait passé sept ans, quand l ' envie lui vint de solliciter un poste plus important et moins éloigne de Londres. Ayant vu eee espérances deçues, il refusa d e retourner en Irlande et contracta unew.gement avec t g . Sonner, directeur du théâtre de la W. Mais le goût du public avait changé; le comédien ne retrouva plus las succès de sa jeunesse, et il se lit aéronaute. Sa première ascension eut lieu en 4848, à la taverne de Rossmary-Branch.

É

SMIlethequen communale'. L'oeuvre que nous annonçons pourrait prendre pour épigraphe les sérieuses paroles rapportées dans notre avantdernier numéro, à l'article du compte-rendu de la vingtième réunion, à Edimbourg, de la socle> britannique peur l'avancement des sciences. M. David Brewster, le célèbre physicien qui a fondé l'association britannique et qui préside son réunions annuelles, ouvrant la session par un d scours applaudi d'une assemblée de savants, s'exprimait ainsi en terminant : « C'est une grande question de savoir ce que deviendra » notre état social, avec un accroissement indéfini du pou» voir de l'homme sur le Mmde physique et de son bien* Aire matériel, s'il n'est point accompagné d'une améliora» tien correspondante de sa nature morale et intellectuelle. » Que les législateurs, que les chefs de nations songent donc » serieusement à l'établissement d'un système d'instruction » nationale qui éclaire les peuples sur leurs véritabl• s inté» rées, et détruise les illusions ou dissipe les méjugés qui » les conduiraient à une perte certaine. » Ce langage n'est pas nouveau en Angleterre, où les actes l ' ont traduit depuis longtemps et continuent chaque jour à le traduire en oeuvres utiles. l i semble que l'illustre savant ait voulu se faire entendre, par la grande voix de la presse,. des gouvernements qui cherchent dans l'ignorance systématique appuyée de la comp r ession impitoyable, la solution dan problème toujours offert à leur intérêt et toujours soumis à 1g même égotiste, reconnue fausse plus de cent fois. CM 'Vent Meir al notre paye a conscience du péril et s'il est capable de la modeste pro lence qui peut suf if re à l'en preepryi r. Beaucoup en doutent ; mais l'expérience n'a ja; male eié faite deus des circonstances aussi graves; ce n'est p as erdineusment per les beaux jours qu'on se met en garde cpp tre l ' o r age, D'est l'orage lui-même qui.commande les préPei g né CIMI tre la tempiWi. • tiatat le directeur de iliustratron, M. Paulin. qui a conçu la g«, de UMM fondation des Dtbliothèques communale. Il ne §aurgi4 guère lui convenir d'en parler ici suie ment qu'en effaht lep entes par lesquels il est parvenu à donner un corps à cette idée. Paulin a jugé nécessaire d'abord de donner e son projet le consécration d'une haute approbation de la part d'une société dévouée avec un zèle et une


L'ILLUSTRATION, JOURNAL UNIVERSEL. activité infatigable* à une oeuvre analogue. La société pour i'inatrurtion élémentaire, instituée depuis plus de trente ana, était la patronne naturel e dee biblrothè tues communalea. M. huile s adressé à cette société la lettre suivante : s Parts, le 1 «, septembre 1860.

s Messiaen', . Val l'honneur de soumettre à votre approbation le projet d'une oeuvre que j ' entreprends de fonder sous le titre de Bibliothèques com munales. L'objet de cette entreprise ne saurait être pilla honorablement encouragé que par le suffrage d'une société dont le but est la propagation de l'instruction élémentaire, et la recherche des methodes les plus propres à la remise accessible aux Classa iabnrienses de la société. s La f mdation des Biblrotheques communales sera, messieurs, comme le complément de votre institution. L'enseignem e nt dee écoles primaires fournit l'Instrument de l'Instruction, mais cet instrument a besoin d'être dirigé pour produire une oeuvre utile : les Bibliothèques communales fouiniront la matière où Il pourra s'exercer sans danger et au profit de l'intelligence, de l'ordre et de la richesse publique. Les esprits droits, l es gens de coeur et les bons citoyens comprendront, à votre exemple, mes. sieurs, que cette enivre est digne de leur protection, et je compte sur leur concours, que je provoquerai par tous les appela adressés à leurs sentiments, à leur in t érêt, à l'inteiêt de la conservation sociale. Si ce CODCOUIS m'est donné par votre société, par les aubes sociétés établies en France pour l'étude et le progrès des connaissances utiles, et en enéral par les 'tommes exerçant une autorité enseignante, je ne désespère pas de réaliser les bienfaits qui ont été dus ailleurs aux efforts les plus hautement secondés par les gouvernements. En Angleterre, le célèbre Société pour la diffusion des connaissances utiles, après avoir eu l'origine modeste d'une entreprise particulière, a fini par réunir Irs hommes les plus considérables comme protecteurs, les écrivains Irs plus éminente, les savants les plus distingués comme collaborateurs. Cette société a couvert l'Angle t erre de publications professionnelles, agricoles, indu bielles; d'ouvrages relatifs aux arts, aux sciences, aux lettres et à I histoire nationale. » Une entreprise du même genre existe depuis quelques mois en Belgique avec le concours du gouvernement et en partie à ses frais. s Comment la France ne suivrait-elle pas ces exemples qu'il lui appartenait de donner? L'utilité d'une création analogue est déjà sentie, au surplus, par un grand nuribre ds personnes et constatée par des associations locales dont la plus considérable, par l'étendue dosa circenscription, est celle des comices agricoles el des propriétaires des dix-huit départemen t s compris dada le bassin du Rhône pour répandre dans ces départements, et à bas prix, les m 'illeurs ouvrages él é mentaires sur l'agriculture. » Les Bibliothèques communales sont dore assurées de trouver là un appui considérable pour leur propagation, en même temps qu'une recommandation puissante en faveur des ouvrages spéciaux chnisis par des juges d'une compétence aussi incontestable. Elles s'appuieront également de l'approbation de toutes les fesocia t ions déja existantes ou à naltre qui adhéreront à ce projet placé sous voire protection. n Il s'agit, messieurs, de publier dans un format spécial tous les bons ouvrages élémentaires qui existent et qui auront été reconnus propres à entrer dans la composition des Bibliothèques communales, ainsi que des ouvrages nouveaux nécessaires pour compléter ces bibliotbèqu.s. Ce n'est point l'affaire d'un seul, c'est l'affaire de tous ceux qui posséderont des ouvrages de ce genre, à la condition de se conformer aux mesures arrêtées pour faire de tous ces ouvrages une collection uniforme et au meilleur marché {uisible. Si la Société pour l'instruction élémentaire veut bien accorder son approbation à ce projet, je lui demanderai comme une autre faveur la permission de lui soumettre tous les ouvragea qui n'ayant pas, soit par leur succès constaté, soit par le nom de leurs auteurs, une notoriété suffinnte, exigeront la garantie d'un examen et d'une approbation particulière pour être admis en toute confiance dans les Bibliothèques communales. Je lui demanderai surtout cet examen et son approbation pour les ouvrages nouveaux impliquant une doctrine morale. religieuse, politique ou historique, et je m'engage à me soumettre en toute circonstance aux conseils qu'elle vouira bien me donner. En vous priant, messieurs, d'être favorables à ma demande, fat l'honneur d'être Votre très-humble et très-obéissant serviteur. n

sur ces mammite; mals, d'après sas réglementa, elle ne saurait prendre l ' englue ment vin-à-vis de sous d'esttminer et de juger officiellement que des ouvragea déjà imprimés, et, toutes lev rosa qu'il y aura lieu, elle Sera heureuse de leur &cerner les récumpeeses qu'elle accorde eus sente livres, dignes de ors su/traites, qui remisent dans ses attributions. Veuillez, monsieur, agréer l'assurance de nos sentiments les plus distingués.

La combinaison de cette opération est, comme on l'a vu, des plus simples : c'est la réunion sous un type uniforme et au mus bas prix possible de tous les ouvragea jugés propres à faire partie des Bibliothèques communales, et la composition de ceux qui seraient reconnus néinissabee pour compléter l ' enseignement populaire. Les Bibliothèques communales sont donc prêtes en grande Relie ou peuvent le devenir, selon les convenances et les facultés de ceux à qui elles sont destinées. On en publiera incessamment les principales divisions en indiquant les ouvrages qui peuvent dés aujourd'hui être livrés aux communes et aux particuliers.

Courrier de Parle.

179 Il est vr.ii T ie ces c harmants reliSi bels de 1.1 uni te sent bien fragtles aujourd liai pelle c'en t differeit. 1. 11 ,kreComique n ' éted pua ce Mélutillaa uniatiab'e , toupies. en guète de cher frac the comma l'ogre de Li féerie; u y assit des filet .; de ■ OIS qui duraient quarante ans et plus. témoin l ' excellente madame Saint-Aubin, dont noue clona raconter la vie, un peu a la numière d Elle &appelait Charlotte ' une histoire de l'autre monde. &brasier, et dés 4 14* de ans huit

elle déoula dans tee petits appartements de Ventaille, en présence de Louis XV et de madame Dubarry, ll s'agiesait de débiter un complimsnt de quatre lignes dont ta petite merveille ne se tira qu'à moites parce que l'entant s'était endormie, sans respect mur l ' étiquette. Ce frit la l'unique échec de sa carrière dramatique, et un roi l'en consol, des dragées. Heureux baptême avec pour la future Saint-Aubin qui n'etart encore que la petue Pré léric. L'âge venu des buta sérieux, le triomphe fut éclatant, les centenairee dé: s'en souviennent encore. La guerre d Amérique, l'ex ilé lition de La Pérouse, lesumarchais lui-même et son garo, la vogue et le bruit des plus grands Mariage de Fiévén e ments n'éclipsèrent ni le succès de Dénies de I Épreuve villageoise ni les triomphes de Colombine du Tableau parlant. Ba réputation ae lit subitement comme celte des merveilles, mais comme on était encore au bon temps dee idoles durables, son talent eut la permission de grandir, et ne se laissa pas étouffer sous les roses de l'enthousiasme universel. A chaque rôle nouveau la Saint-Aubin renouvelait la surprise de ses débuts, si bien qu'au bout de dix années de travaux, de tentatives et de créations, elle se retrouva, en pleine Terreur, la merveille intacte du premier jour, ni plus ni moins. Vous savez qu'un de ses contemporains presque aussi illustre qu'elle (Talleyrand) écrivait sous le Directoir : a La France est méconnaissable, Paris est couvert de ruines, je n'y ai retrouvé debout que la renommée de Voltaire et le talent de madame Suint-Aubin. n Elle n'a pas lais-é de Alernuires, et c'est une néigence regrettable en songeant à ce trésor de souvenirs qu'elle aurait pu recueillir au milieu du monde célèbre qui l'entourait. Elle avait vu de près la vieille cour de la monarchie et la jeune cour du Directoire, les girondins et les terroristes, les artistes et les hommes d'État, et elle vécut trente ans dans l'intimité de toutes les renommées. « Il fautquitter le monde avant qu'il vous quitte, disait-elle après ma lame du Deffant, qui y resta jusqu'à la fin; et lorsque la charmante Aline (Reine de Golconde) prit sa retraite dans la force de son printemps, il sembla à ses amis, qui (M'aient le public tout entier, que madame Saint-Aubin r appliquait trop rigoureusement celte maxime. Ses filles, mesdames Duset et Alexandrine Saint-Aubin, la remplacèrent d'une manière toute filiale, avec succès, mais sans la faire oublier, C'est en faveur de cette dernière qu'elle se démit du rôle de Cendrillon que les auteurs écrivirent exprès pour elle vers 4810. Mais enfin, direz-vous peut-être, ce talent digne d'admiration, sur lequel on insiste un demi-siècle après qu'il a disparu, où retrouver sa (race, à quels signes éclatants s'est-il manifesté? C'est ici qu'il faut laisser parler ses biographes, et après eux ses contemporains, puisqu'il en reste : u Une figure aimable, fine et expressive, un maintien gracieux, une voix fraîche et flexible, quoique peu étendue, une prononciation nette, un débit juste, des gestes simples et naturels, et un jeu spirituel, toujours en situation. n Voilà le portrait qu'ils en ont laissé, et si l'éloge vous parait un peu réservé, n'accusez pas leur enthousiasme, et prenez-vousen au feuilleton moderne, qui a usé votre admiration par tant d'hyperboles en l'honneur des médiocrités les plus fla-

Ce beau mois de septembre nous semble bien peu digne de notre automne des anciens jours. Qu'est devenue cette heureuse saison dont la physionomie est de ne pas avoir de physionomie, et qui faisait taire toutes les turbulences? Alors Tisiphone ou la politique éteignait ses premiersParis, et cédant à l'entraluement général el didactique, les journalistes se couronnaient de pampres verte pour célébrer la Diane chasseresse ou l'Erigone vagabonde qui conduit des choeurs dansants sur les coteaux do notre banlieue. Malheureux Parisiens et plus malheureux chroniqueurs! L'églogue, la forêt, la naïade, la danse et les festins, plaisirs innocents ou non, d'un coup de sa baguette diabolique, la politique a tout emporté. S s plembre a ses décembriseurs, voilà sa distraction principale. N ' allons pasramueser sur le pavé les promu sses de cette société fameuse qui voudrait imposer ses actions à tout le monde, et qui commence par distribuer de si gros dividendes. Il faut laisser ces grossièretés dans leur fange ; pouah! le cœur se soulève rien que d'y penser. Dans son livre non moins fumeux, l'auteur de l ' Ers des Césars énumère complaisamment les différents procédés dont les prétoriens de la Home décrépite faisaient usage pour inoculer l ' empire à la multitude romaine : d'abord le pain et les jeux du Cirque, c'e- t l'enfance du procédé, — un procédé ruineux ; — puis te voyage de l'élu dans les provinces pour y exciter t ' enthousiasme par sa bonne mine, autre procédé encore p'us chanceux. Alors seulement on en venait aux moyens coercitifs : l'injonction, la menace, la persécution, la destitution, et les coups de sabre à la dernière extrémité. Cependant l'auteur a oublié un détail, l ' empire a coups de poing. L'omission sera réparée dans l'édition prochaine. Les curieux— il s'en fourre partout, — atteints par ces démonstrateurs, se demandent encore où se recrute cette légion sacrée (libre à vous de mettre l ' adjectif avant le substantif). — Il y a s curieux bien ingénus, ainsi que des faiseurs de conjectures bien téméraires. Les uns disent : e Nous avons reconnu la blouse de l'ouvrier sous la livrée de l'émeute, et les autres ajoutent : u La polonaise boutonnée militairem-nt dénonçait d'anciens soldats. n Ni l'un ni l'autre. Ne confondez pas, s'il vous plaît, l'ouvrier avec le gouapeur, mercenaire aviné qui se vend au premier venu, et surtout distinguez le brave soldat de ces bravi dont les états de service se retrouveraient au greffa de la police correction- grantes. nelle et autres polices. Vouée par la nature de son talent aux rôles aimable;, Pour parler d ' une politique plus amusante, voici que l'on fait grand bruit d'un petit voyage à Chatnpletreux. Le met- madame Saint-Aubin continuait cette amabilté dans le commerce de la vie. Lisbeth ou Lodoïska fut une excellente tre de ce château historique, qui fut Grand Juge sous l'emfemme, une épouse sans tache, une mère tendre et dévouée pire, et qui n'est plus que membre de la commission des vingtjusqu'à l'abnégation. Elle avait beaucoup d'esprit, et un cinq, y ferait, dit-om les préparatifs d'une réception princière. fonds inépuisable do bienveillance en taisait la principale Perso •ne n'a oublié que le roi Louis-Philippe alla tenir un distinction : ainsi se trouvent expliquées toutes ses autres conseil privé dans ce domaine; c'est un précédent Plus anqualités. Jusqu'au dernier moment elle charma ses audiciennement, l'homme d'Étal en question avait reçu à Blois l'imteurs par la finesse de ses reparties et l'abondance de ses Oratrice Marie-Louise alors régente ; deuxième précédent. souvenirs; ils auraient bien dol nous en faire part. Son enOn compte donc sur un troisième ; en attentant, Chamtrée au théâtre avait été facilitée par madame Saint-Hie La rept:ruse de la société ne s'est pas fait attendre. C'est plâtreux est le siège d'un congres. Les ambassadeurs d'Anun grand honneur pour M. Paulin d'avoir été compris et gleterre, d'Espagne et de B -lem s'y abouchaient hier, et berti, et c'est un service qu'elle reconnut dans la suite avec usure. Ses protégées forment une nombreuse clientèle. approuvé avec une sympathie aussi vive. l'envoyé du Népaul doit s'y rendre demain. Ce magnifique Laissez-nous nommer, entre plusieurs autres, une gracieuse Indien est le liun du moment ; la curiosité parisienne, qui artiste, mademoiselle Louise Fitzjames; c'est à elle que a Paris, le S septembre 1860. ('/sommeillait à son égard, s'est réveillée tout à coup De son lustration n MONSIEUR, doit la communication du croquis ci-joint, où les n La Société pour l'instruction élémentaire a lu avec le plus côté, le noble étranger commence à se départir d'une ré- amis de l'illustre défunte vont reconnattre la copie réduite serve affligeante pour ses admiratrices. Afin de se soustraire grand intérêt la lettre que vous lui avez adressée et par laquelle de son portrait dans le rôle de Lisbeth. aux in• italiens plus ou moins intéressées qui le traquaient, vous lui faites counaltre voire pilet de création de BibliothèL'hiver approche, tout vous le dénonce, et principaleil s'était retranché dans une migraine que la séduction d'un ques communales; ce projet répond d'ailleurs à des vues qu'elle ment le vague de la chronique. Les hirondelles sont parties, ballet a heureusement dissipée, Ceux ou mettes qui n'ajouavait conçues elle-même depuis longtemps. d'autres oiseaux frileux les remplacent. Quelques jours entaient qu'une foi très-médiocre à ses fabuleux trésors, conElle ne peut donc qu'applaudir sans réserve à vos intencore et le froid aura balayé tous les plaisirs champêtres, tions et former pour le succès de votre entreprise les voeux les fsessnt maintenant sa magnificence. Il en a passé des preuves faudra fermer les châteaux ou cabarets dansants de la ban-il éclatantes aux deux bras de la Cerrito. Le shah emporte toutes lieue : l'Elysée Montmartre et l'Élysée M plus sincères, parce qu'elle en considère l'exécution comme deéni lmontant, la vant remplir une lacune des plus regrettables dans l'enseignesortes de souvenirs agréables de ce voyage au royaume Grande Chaumière et le Petit Tivoli , le bal Noël et le bal ment populaire. d'Hérat; diamants, cachemires, aigrettes, il s'est dépouillé Dourlans, l'Hermitage, rite d'Amour, le » Bons donnons en particulier notre entière approbation au Jardin de la Gaieté de tout, mais il a gardé son mouchoir. et le Moulin de la Galette; que sais-je encore? Plus voeu que voua émettez de répandre les ouvrages les plus prode Le bel art que l'art de la danse I dit avec raison le maitre Barreaux Verts, plus de Closerie des Lilas; pres à constituer et développer l'enseignement professionnel qui notre session à danser de M. Jourdain, pour enrichir ceux qui s'en mêlent, d'été est et demeure clo s e. Le Château-Rouge éteint ses fut toujours l'objet de notre sollicitude. Notre France, qui a et quoi de plus irrésistible qu'un entrechat, si ce n'est une lampions, le Château des Fleure a congédié ses tableaux vidonné au monde savant tant de théories élevées et aussi tant de, pirouette ? La musique, la déclamation, toue ces arts suvues éminentes pour l'application de ces théories aux objets vants, Asnières ferme ses bosquets, le Ranelagh danse tout blimes doivent céder le pas à la danse. Il est vrai que M. Mit- seul pour se réchauffer ; jusqu'aux naïades de Saint-Cloud d'utilité publique, ne s'était pas encore assez préoccupée du soin chell, le directeur du théâtre français à Londres, donne Ui pleurent leur solitude. Le vieux manoir royal, abande tante pénétrer ces applications dans les rangs des travailleurs. cent mille francs à mademoiselle Rachel, pour deux mois d onné par les Pari-ions de la république qui vont Si vo t re entreprise pouvait parvenir à ce résultat, elle obtienà d'aud'exercices; mais â ce métier-là M. Mitchell vient de se rui- tres foires, bouche ses robinets et supprime ses cascades drait de plus en plus tontes nos sympathies, comme elle méri: ner. Une autre nouvelle aussi dramatique, c'est la rentrée ingrat Paris, tu n'auras pas mes eaux! L'Hippodrome, enterait celle de tous les esprits droits, de tous les coeurs de madame Ugalde â l ' Opéra-Comique ; l'éminente cantagénéreux. fin, gonflera dimanche le ballon de M. Poitevin pour la Quant aux livres nouveaux à éditer par vous, qui auraient trice a-t-elle retrouvé sa voix ? Ici les avis sont partagés; dernière fois, tandis que le Cirque des Champs-Élysées, égapour objet des doctrines morales, politiques ou économiqueé, la du moins elle a retrouvé des appointements : quarante lement à la veille de sa clôture, exhibe un vingtième phénosociété recevra volontiers coma unicalion des manuscrits que mille francs Cette année encore, les asthmes mélodieux sont mène que vous allez voir sans vous déranger, en tournant hors de prix • on ne peut pas en approcher ; c'est une aussi vous voudriez soumettre à son jugement purement officieux; elle la page : c'est Djali, jument arabe, montée, dressée et vous fere nonnette, si elle le trouve convenable, son opinion grande rareté que l'abricot. maniée avec un art nouveau et suprême par M. Rancy.


480 L'Equ ;Mi ion u dés, ri, tel est le nom de cet intermède qui m rte considération. Ce jeune M. Rancy est quelque chose de plus qu'un trèshardi et très-habile écuyer, c'est la science hippique même, ramenée à son origine et réduite à sa plus simple expression. Cette belle science, Pluvmel, Laguérinière, d'Abzac, Franconi luimême et leurs pareils, les plus grands hommes de cheval, l'ont chargée d'ornements superflus. A quoi bon la selle et la bride, c'est un raffinement inutile, M. Rancy vous le prouvera. Il dquite à la manière primitive de Xénophon, qui imposait à sa monture impétueuse le simple frein d'une ficelle, et encore est-il visible que l'écuyer n'en use ainsi que par égard pour le spectateur, et uniquement pour le rassurer. Il ne lui en coûte pas davantage, et il lui sied mieux d'enfourcher Djali à la façon de ces hardis Numides qui conduisaient leurs coursiers de la main et de la parole seulement. Ecoutez1 l'orchestre du Cirque prélude à l'entrée de l'intrépide Centaure, par les soupirs de ses voix de cuivre, qui soufflent le Vent du désert, instrumenté par Félicien David. Une ombre passe devant vos yeux, c'est Djali, montée par son maître intrépide, Numide authentique, à l'oeil de feu, et alors, débarrassée du lacet importun, sans autre frein que la pensée de son guide, Djali pirouette sur la jambe gauche, la droite en l'air; et, frappant du pied la terre, elle part comme un trait. Après le trot et le galop viennent les lançades renversées en arrière, jeu étrange et périlleux, qui fait frémir le spectateur et lui cause un plaisir d'autant plus grand. Chaque soir on rappelle Djali et son martre, et ils sont couronnés l'un portant l'autre. Elle efface Bertram , Frisette est surpassée , et leurs écuyers n'ont qu'a bien se tenir : dans le succès de M. Rancy il y a de quoi les démonter. Ce même établissement qui, l'hiver venu, mange à deux râteliers, faisait samedi sa réouverture aa boulevard du Temple, si bien que nous allons tourner dans le même Cirque. Son nouveau Sac d malices nous semble nn peu tiré de le vieille botte aux féeries. Par quel bout voulez-vous qu'on prenne un récit qui n'a ni queue ni tête? L'imagination aidant, figurez-vous, s'il vous plaît, tout ce qu'on peut trouver dans un morceau de toile peinte, et la pièce est faite : le ciel ouvre ses trésors, la terre étale ses prodiges, les villes marchent, les forêts se meuvent, les montagnes glissent d'un truc à l'autre, la féerie est en pleine malice. Pendant ce remueménage, toutes sortes de personnages, hommes et femmes, fées et génies, princes et aventuriers en costume turc, se livrent à un dialogue qui vous explique la situation. Hassan, prince de Cachemire, a perdu ses Etats, c'est la faute de sa mère, la sultane Validé, qui a livré le talisman gardien de l'empire à un magicien. Comment chasser l'usurpateur et rendre son trône au roi légitime? Les génies assemblés en manière de congrès décident que l'exilé ne peut rentrer dans ses Etats qu'après avoir trouvé une femme accomplie; la femme s'entend d'une constitution : première malice. Aussitôt le prince court à la recherche de cette huitième merveille et il arrive chez la princesse Astrale, la reine des lumières, royaume où l'on n'y voit goutte, quoique ses habitants soient des lanternes. Et puis le prince traverse les Elats de Colombe, candide et guillerette, pourchassant d'autres allégories dont la malice noue échappe : les forêts vierges, la fontaine de Jouvence, les jardine de la jeunesse et le reste. Au dénoûment, puisqu'il faut un dénoûment, Hassan épouse la belle ÂMilla , sa compagne d'enfance, et disgracie ses conseillers intimes, Fariboussol et Merluk odanicarcanourafastar ; les plus longues malices ne sont pas les meilleures, et ce dernier nom pourrait être abrégé comme la pièce. Elle est variée, cela va sans dire ; elle abonde en surprises, c'est la condition de toute féerie, et elle aura cent représentations comme les Pilules du Diable, on ne l'a faite que pour cela. Heureux le génie contemporain, s'il existe, qui saillira la vraie féerie de notre pisodepeutèlrelep luscurieuzd curie d grande féerie qui se joue sur la terre depuis le commencement du siècle, c'està-dire l' esprit humain reculant ses limitee dans les voies du monde matériel, et la science devançant l' imagination, au rebeurs de ce que nous offre le passé, tel est le phénomène; l ' explique qui pourra, et le peigne qui osera. Assurément ces grandes féeries on appelle la Divine , Rola furieux la étaient nt moins moinsdifficiles ma chiner,pfte, puis-

L'ILLUSTRATION, JOURNAL UNIVERSEL.

Madame Saint-Aubin , rôle de Lislceth ; d'après un portrait appartenant h M dl• Fitz-James.

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11,0,01'

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Cirque des Champs–Élyeéea. — Dressage dee cheviox au désert. — Exercices de haute équitation exécutée sur un cheval nu et sans bride par M. Rancy.

que lima:' ation ignorante des contemporain faisait 1' ce de metteur en scène. On a trop répété que le goût du merveilleux s'affaiblis mat chez les peuples éclairés ou scientifiques: La vérité, c'est qu'il est plus vivement éveillé en eux, mais en même temps il est beaucoup plus difficile à satisfaire. Ils savent prodigleu. gement , et, pour arriver à leur imaginallen,' il faut commencer par avoir raison de lem, savoir. Interrogez les hommes lee plus instruits, et ils vous répondront qu'au delà dee merveilles naturelles démontrées par la physique et la chimie, leur confiance s'arrête et leur imagination se cabre. Le monde possible finit réellement pour eux au point où s'arrête la découverte de la veille. Il est vrai que nos féeries ne sont pas faites pour ceux qui Bavent, e..; ce qui revient il dire qu'elles' n'offrent rien de "'" très-féerique, et cette conclusion n'eut pas autre chose que notre exorde. La seule nouveauté à peu près littéraire de la semaine, qui le croirait? c'est un mélodrame de la Galle, Madame de Laverrière. M. de Montbrun est l'amant d'une marquise très-jalouse qui le frappe à mort dans l'aUeve de madame de Laverrière, qui est pure et sans tache. Le séducteur avait tendu un piège à la pudeur. Voilà donc l'innocence entre les mains de la justice; mais la justice lâche bientôt sa proie en vertu dee privilèges de la scène, et la coupable présumée sera déportée sans jugement. DM le premier relais, le drame prend une face imprévue. Ladpeuvre femme sauve la vie à un inconnu qui s'enflamme pour elle et qui la ramène à Paris. Grâce à une nouvelle combinaison dramatique, il se trouve que cet amoureux de madamd de Laverrière est l'amant de la criminelle marquise. Aussitôt la'pièce rentre dans le chemin connu et traditionnel dont elle ne sortira plus. La marquise tourmente sa rivale par la main de l'époux qui se croit outragé. Cet homme faible et peu clairvoyant laisse jeter sa femme aua Madelonnettes, il la somme de déshériter sa fille, il prétend la contraindre à signqr son propre déshonneur, jusqu'au moment où il recoupait la vérité. Sa femme est sauvée, soitl mais il est perdu. La marquise l'a empoisonné, et madame de Laverrière est trouvée pour la seconde fois auprès d'un cadavre. Il y a de quoi trembler pour elle, si ce n'était l'impatience de la coupable, qui finit par se prendre dans un dernier piège. A vrai due, la criminelle l'est un peu trop, et madame de Laverrière est un peu trop..... innocente. À cela près, la pièce a paru prochable; intriguée comme un reteint , elle est écrite avec soin, et elle a beaucoup réussi. L'auteur est M. Charles Laient, énergique et habile écrivain auquel le Théâtre-Français doit le Chefd'CEtivre inconnu. Au Gymnase, le Banquet des camarades n'a pas tenu les promesses faites par son nom. Vaudeville ou comédie, c'est un pique-nique assez touchant, sauf ses r incidents ridicules, que ce repas de ca. marades, où l'on fraternise à tant par tête, où le tutoiement égalise les âges et les fortunes, où les souvenirs du collége évoqués en caricature s'évanouissent en accolades, où les contrastes abondent, car tel lauréat de l'Université aune de la toile ou dirige un bureau d'omnibus, tandis que le fruit sec trône dans quelque ministère ou à l'Institut; l'anniversaire n'est pas sans charme pour les anciens copias qui se rappellent mutuellement leurs bons tours qui sont ordinairement d'assez mauvais tours; le doyen fait sou speech; s'il se trouve une autorité parmi les assistants, et elle se trouve toujours, elle porte un toast urbi et orbi. Au dessert le vaudevilliste entonne ou détonne ses couplets, et, le champagne aidant, tout le monde s'embrasse et tout le monde se retenue, jusqu'à ceux qui ne s'étaient jamais vue; on ressuscite les sobriquets du collée qui sont fêtés comme des épigrammes, et puis chacun s'esquive ou file, et l'amitié en fait autant qusqu'au I prochain anniversaire, vous voyez bien 1. que l'institution a produit d'heureux réaultate... pour les restaurateurs. La pièce de M. Arvers frise le sentiment, côtoie la'gaieté et reste entre lés deux, l'éprit par terre. Un lauréat tombé dans I mi- 6 aère aime la fille d'un riche bourgeois qu'un faux camarade tente de ravir iléon amour, mais Rabourdin donne la moitié de sa fortune au condisciple malheureux et arrange l'affaire. Ce Rabourdin, camarade comme on n'en voit plus que dans les vaudevilles, est joué rondement ger un jeune acteur, M. Dtmuis, qui aspire à la succession de M. Tisserand; pinirquoi pas? • Pennes Busoni.


L'ILLUSTRATION, JOURNAL UNIVERSEL. Les Pyrénées! Que do pages, de volumes n'a-ton pas déjà écrit sur ce sujet! Combien de voyageurs:enthousiastes ont déjà entretenu le public de loure courses dans cos admirables montagnes, narré fièrement leurs prouesses, et décrit pompeusement les sites les plus remarquables! Que do savants, traitant la question dans une vue plus sérieuse et plus utile, ont raconté leurs laborieusee et pénibles explorations ! Qui no connue aujourd'hui, qui n'a visité Bagnères-de-Luchon, Bigorres, Cauterets et leurs environs si Curieux ! Qui n'a entendu parler du pont d'Espagne, du lac de Gaube et de Gava rnie, Gavarnie la merveille, l'orgueil des Pyrénées! C'est pourtant des Pyrénées que nous avons la prétention d'entretenir aujourd'hui nos lecteurs, et ce qui nous porte à nous engager (Jans ce chemin si frayé, c'est le désir d'Urie utile peut-etre aux voyageurs qui devront les visiter après nous, et cela en leur Indiquant une excursion que peu de personnes font, et qui est cependant des plus intéressantes. Au surplus, c'est surtout aux étrangers, qui, pendant la saison des eaux, se rendent soit aux Eaux-Bonnes, soit aux Eaux-Chaudes, dans les Basses-Pyrénées, que nous nous adressons. Tous les voyageurs qui séjournent pendant quelque temps dans nos établissements thermaux des Py rénées sont saisis d'un désir qui est presque général, c'est de passer de l'autre côté des Pyrénées et de pénétrer ms Espagne Quelques-uns, ceux qui ont le plus do temps à leur disposition,selancent jusque dans l'intérieur des terres et font une véritable, tournée en Espagne, Mis prétexte d'un petit voyegeaux Pvrenées ; ceux-là sont les privilegiés; d'autres, et c'est le plus grand nombre, su cententent de (orne r dr s désirs qu'ils ne seer fent pas, ( reviennent chez eux sans avoir vu l'Espagne; d'autres me fin, prenant un juste milieu , poussent une petite pointe sur la frontière, et du moins ne quittent pas les Pyrénées sans rapporter dans leurs foyers quelque idée de cette terre espagnole, si intéressante par la nature de son sol, par les moeurs de ses habitants et par ses souvenirs historiques. Des Eaux -Bonnes, beaucoup de personnes, passant par Bayonne et par Biarritz, vont visiter lion et Saint-Sébastien; c'est un charmant petit voyage, qui se fait prosaïquement en diligence sur la grand'route; d'autres. moinsamateurs des sentiers tout tracés, recherchant davantage l'imprévu et lu pittoresque, choisissent pour but de leur excursion en E- pa elle l' établissement thermal de Panticosa, qui est situé à six heures de marche de la frontière, au sud-est des Eaux-Bonnes, dans la province de l'Aragon. Pour faire l'excursion complète, il faut aller de Bonnes à Panticosa, de là à Cauterets par le Marcadau, et revenir de Cauterets à Bonnes, en traversant le col de Torée. Le tout demande au moins trois jours ou quatre au plus, en se reposant un jour à Cauterets, ce qui est plus prudent. Comme la tournée est quelque peu fatigante, les dames ne peuvent pas songer à. l'entreprendre, et une condition importante aussi à observer est de ne pas la faire en trop grand nombre ; il ne

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faut pari etre plus de quatre personnes ; fera la cm inerme, et il aura léniVE à faire de 11(11 • gnor les cinq chevaux et de tout cervelles. On part de Bennes par let Haut-Chaudes et Cabas (Gabas est le dernier peste de la ciiiiGthet française, et le finit la router carrure-able, Peur éviter des le départ deux heures au moins de cheval sur une route que fous les jours les baigneurs ont occasion de parcourir rumine but de promenade, et que par conséquent ils connaissent assez, on fait bien de se rendre juequ'a Cabas en voiture. On aura eu soin rev envoyer d'avarice, dés la vieille au soir, un guide avec des chevaux choisis et éprouvés. Parti de Bonnes à cinq heures du matin, en deux heures on arrive a Gabas; on y laisse la voiture ; et, après s'étre assuré des acquits à caution nécessaires afin de pouvoir, au retour, rentrer les chevaux en France sans payer de droit, on se met en route. En sortant de Cabas, on entre à gauche dans une gorge boisée; bientôt, à mesure que l'on s'élève, le sol devient aride et pierreux ; et, côtoyant toujours le pays de Gabas, en deux heures environ un gagne la Case à Broussette, espèce d'auberge sise au milieu de la montagne, où l'on s'arréte pour déjeuner. Les voyageurs prudents ont emporté de Bonnes des viandes froides, du pain et du vin, et ne demandent à l'hôte, pour ménager sun amour - propre de cuisinier , qu'une simple omelette au lard. Bien éloigné en cela du montagnard écossais, l'indigène des Pyrénées rançonne son monde et profile amplement devotre courte visite pour arrondir e scavorea s Idlee.pens son Vers dix heures, on se remet en route; et hetes t t gens, bien lestés , bien repus, s'avancent avec courage, et bien leur en per nd car le sol devient do plus en plus montueux, la -nature plus agreste ; à asque pas naisse. I des difficultés nouv, lies, et souvint il faut mettre pied a terre pour gravir de véritables ( (welters, que les chevaux franchissent d'un pied ferree et sûr jusqu'au prodige. D • temps en temps un aboiement s, fait entendu e; ont 11-rche autour de soi sur les crétes des hauteurs environnantes : bit ntôt un découvre un troupeau nombreux attaché aux flues de la montagne ; puis le berger solitaire, assis sur une roche élevée, et près de lui son magnifique chien des Pyrénées, gardien vigilant du troupeau. Et alors on se met à réfléchir sur l'existence de ces montagnards, qui, durant six mois de l'année, quittent leur famille et leur village pour aller paître leurs troupeaux sur les plateaux déserts des montagnes, aux pieds des glaciers séculaires. Combien 'leur destinée nous parait triste à nous gens de la ville, qui avons besoin de monde, de bruit et de plaisirs! et pourtant nous comprenons le charme de cette solitude qui les séduit et les attache, nous comprenons l'amour qu'ils portent à leur beau pays, et nous nous sentons touchés lorsque nous les entendons, descendant de la montagne avec les beaux jours, dire -sur un ton triste et lent cette vieille chanson du pays : O Dieu de ces montagnes! n Qui les a pu quitter Sans Jn ttri:r. s mon tagnes n Mon bétail promener, »sans tarder. n Comment me consoler! n


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L'ILLUSTRATION, JOURNAL UNivetsEL.

dées à perpétuité par le gouvernement espagnol, à un ferde se confondre, en quelque sorte, moralement et inte l lecMais pendant que noua nous laissons entratner à cette digression, notre caravane avance toujours ; et, à midi. après mier nommé M N'colas Gailar, à la charge par lui de payer tuellement avec vous, de lire, comme à livre ouvert, dans avoir traversé un passage assez difficile, appelé le Port une rente annuelle de soixante mile réaux (quinze mille votre cerveau, nous n'avons assurément aucun moyen de Anéou, près du mont de ce nom, elle franchit la frontière, francs environ) à la commune propriétaire des sources et nous rendre compte d'un tel prodige. Y a-t-il ici action dm de faire élever à ses frais un établissement thermal et des esprits l'un sur l'autre? Y a-t-il un intermédiaire entre ces qu'indique à peine un bas mur en pierres tewhes en partie éboulé, et descend, par une pente douce et facile, dans la logements pour les baigneurs. Chacune de ces sources e des actions? Quel est-11? Y a-t-il expansion , rapprochement, propriétés distinctes : l'une, qui renferme beaucoup de mine confusion, communion des âmes? Notre intelligence admet petite vallée de la Roméga, au fond de laquelleeerpentent les eaux d'un ruisseau appelé le Gallego. Devant les yeux du ripes sulfureux, est particulièrement employée dam les ma- difficilement des relations actives entre les dires sans un la lies de la peau et de la poitrine ; une autre est affectée au véhicule int ermédiaire, sans voles, sans filières qui trans. voyageur, de l'autre côté de la vallée, se dresse une (aine de montagnes dites les Monts-Rouges; derrière lui, à droite, traitement des maladies de l'estomac, et la troisième au trai- mettent leurs actions réciproques; le monde matériel tement des maladies de la rate et du fuie. le sommet du pic du midi d'Ossau dépasse les mo tagnes de Mame noue offre pourtant, dans l'attraction, l'inexplicable France; à gauche, on aperçoit le mont Peyraleu qui s'élève L'établissement proprement dit se compote d'un Miment problème d'une action et d'une réaction réciproques dont comme un géant menaçant; au fond, plus loin, des monta- principal, dans lequel on boit et on prend des bains, et d'un nous ne pouvons saisir le mode de transmission; on a fait, gnes ab sommet couvert de neige, enveloppées d'une teinte second moins considérable, dans lequel il y a muni des bains; autre fois, d'inutiles efforts pour se rendre compte de cette bleuâtre, terminent le tableau. Descendu dans la vallée, on la troisième source est seulement protégée par une espèce de transmission mystérieuse, en admettant un fluide gravifique suit, en se dirigeant vers la gauche, le cours du Gallego et petit pavillon, qui porte cette illiCiiptioa en espagnol : Tee interposé entre les corps, et qui serait le conducteur de la on s'avance vers Sellent, premier village espagnol, placé plaie de la salud. force attractive; niais l'existence de ce Fée ndu fluide est au point de jonction du petit vallon de la Roméga et de Quant aux bâtiments destinés no logement des baigneurs aussi hypothétique que celle du fluide magnétique; dire ore la grande vallée de Tena (l'aragonaise) qui s'élance vers et des étrangers, ils sont au nombre de trois, avec écurie la pensée d'un somnambule vient se confondre et se marier le sud. pour les chevaux et les mulets, mais sans remise pour les avec votre pensée à travers le flui te magnétique, dont les Bientôt on rencontre les douaniers espagnols, dont le voitures, attendu qu'on ne peut aviver à Panticoea qu'à molécules invisibles serviraient de conducteurs et seraient poste, ressemblant plutôt à une hutte qu ' à un corps de cheval, à mulet ou en chaise à porteurs. le moyen de réunion, c'est évidemment s'appuyer sur dee garde, est placé à peu près à moitié chemin, entre la fronEn 4849, l'établissement, auquel est attaché un médecin chimères et prendre des mots pour des raisons. Les somtière et Sellent, et commande ainsi la vallée. On vérifie les nommé par le gouvernement espagnol et qui a nom Joseph nambules pénètrent en vous, découvrent ce qu'il y a de plus acquits à caution des chevaux, on donne aux douaniers une Herrera y Ruiz, a été visité durant la saison des eaux, qui caché, de plus impénétrable en vous, les pensées de votre petite gratification et on contiuue de marcher sur Sellent, se prolonge, comme à Bonnes, du 45 juin au 45 septembre, cerveau, les mouvements les pus secrets de votre coeur, où l'on entre vers deux heures. par 300 baigneurs environ, venant presque tous de l'inté- vous ne pouvez en douter, mais vous n'avez aucun moyen Le village de Sellent, adossé à la base du pic du Peyre- rieur de l'Espagne; mais dés le 40 septembre les neiges en d'expliquer cet inexpeneble mystère. leu, dans le site le plus pittoresque, offre déjà une physio- avaient chassé le plus grand nombre. Le pays, en effet, s'il Mais qui sait.? peut-être que dans l'ordre des actions imnomie tout espagnole : les maisons, les habitants, les convois présente au touriste quelque intérêt comme site, offre peu matérielles ce rapport, cette communion des âmes tient à de mulets aux élégants harnais, aux grelots retentissants, les d'attraits à ceux que la maladie oblige d'y séjourner. Il y a quelque loi bien simple, quoiqu'elle soit insaisissable pour danses nationales, les costumes, tout indique au voyage ur absence presque complète de distractions, et rien là ne rap- nous. On pourrait non certes en donner une explication, qu'il a touché le sol de l'Espagne. Il est imposeible de quitpelle nos établissements thermaux dee Pyrénées, où l'on mais peut-être s'en faire une idée, en concevoir au moine la ter Sellent sans prendre à la principale poeada du pays une trouve tant d'agréments et de plaisirs de touteeorte. possibilité par une analogie tirée, même du monde matériel! tasee d'un certain chocolat, préparé à l'eau, qui jouit d'une Là, par exemple, on rencontre le costume espagnol dans Quand on ne connaissait ri la cause du son, ni le mode de véritable réputation et la justifie. son pittoresque le plus pur ; on remarque les hommes se sa propagation, ni les lois suivant lesquelles vibrent les Après avoir visité l'église, qui ne présente rien de bien promenant gravement drapés dans laure grands manteaux. corps sonores, qu'aurait-on pensé si l'on eût fait une expéremarquable, si ce n'est sa situation même ; et, après s'être — On y voit aussi des femmes vêtues de longues robes sans rience bien simple et qui consiste à faire vibrer une corde reposé environ une heure, pendant laquelle les chevaux ont tai le, en forme de peignoir, avec un grand col empesé à la sonore isolée, après avoir placé dans la même pièce ou même mangé l'avoine, on se remet en route et on entre dans la Médicis, qui ont l'air de figures vieilles de trois siècles. dans une pièce séparée, d'astres cordes ayant avec la prepartie vraiment admirable du voyage. A un quart d'heure de En une heure la visite de l'établissement est terminée, et mière certains rapports de longueur et de tension. Tout le Sellent, on traverse un petit village appelé .Lanus, et quel- c'est tout ce qu'il y a à voir à Panticosa. — A huit heures, monde sait qu'au moment où la première corde entre en ques instants après, à la sortie d'une suite d'étroits défilés, on d/ne et on se couche. vibration, toutes les autres se mettent en rapport avec elle boisés et montueux , on découvre à ses pieds la magnifique Dès le lendemain matin, on s'occupe du retour, et là une et commencent à vibrer sans avoir reçu aucune impulsion vallée de Tena. Rien de plus beau, de plus grandiose que le grande question s'agite. Reviendra-1 on à Bonnes par le apparente; aujourd'hui on trouve la cause de ce phénomène spectacle dont on jouit à ce moment, spectacle que le crayon chemin suivi la veille? La route est assez belle, sans doute, est impuissant à reproeuire : devant soi on a la vallée, qui, pour qu'on le fasse deux fois sana redouter l'ennui. — Ou bien simple ; mais quand on ne savait pas que le son était produit par les vibrations des corps, quand on ignorait les s'étendant à perte de vue, s'en va toujours se rétrécissant, bien, pour rendre l'excursion plus complète, se dirigera-tresserrée qu'elle est par de hautes montagnes, et laisse aper- on de Panticosa sur Cauterets, et de Cauterets rentrera-t-on lois de ces vibrations, et qu'on ne se doutait pas que l'air lui-même était un corps vibrant, le mouvement harmonique cevoir au loin les plaines immenses de l'Aragon. Derrière, à Bonnes par le col de la Tome? Ce dernier parti est celui des cordes, que personne n'avait louchées, ne pouvait-il pas on a la gorge de Sellent, que l'on vient de traverser, et au auquel s'arrête le plus grand nombre des voyageurs. semblez un miracle? Ce n'est sans doute là qu'une analogie fond de laquelle se dresse formidable, seul dans sa granPour cela, il faut es mettre en mesure de partir au plus bien grossière et qui ne nous fait pas même faire un pas deur, le pic du Peyraleu. Là, le voyageur, transporté d'entard à huit heures du matin, afin de gagner dans la journée dans la voie où nous n'apercevons que la plus profonde thousiasme, contemple, admire avec ivresse ; il oublie ses Cauterets par le Marcadau. La route de Panticosa e Cautenuit; elle n'est venue à ma pensée que comme un moyen fatigues : car ce seul moment suffirait déjà, et bien au delà, rets et celle de Cauterets à Bonnes par la montagne étant de reposer l'esprit de l'agitation et du malaise que lui caupour l'en indemniser. Cependant il faut s'arracher à la con- bien connues et pour ne pas d'ailleurs nous étendre dasent toujours des réalités dont il ne peut se rendre aucun templation de ce magique tableau ; car le soleil marche et il vantage, nous allons seulement en indiquer les points princompte et qui lui semblent même impossibles. reste encore du chemin à parcourir. On s'avance donc sur cipaux et les distances à parcourir. Le phénomène d'acoustique que nous venons de rappeler la gauche de la vallée, marchant à mi-côte et laissant dans On emploie la journée à se rendre de Panticosa à Cautele bas, à droite, les villages d'El Puyo, d'Escarilla et de San rets. La traversée du Marcadau, qui demande près de quatre n'est pas le seul, dans l'ordre des faim matériels, qui soit de nature à nous commander la circonspection dam nos jugeDionisio ; puis on la quinte pour entrer dans une gorge qui heures, est fort intéressante mais très-difficile. Plus d'une ments. Que dirait-on d'un incré iule qui s'obstinerait à sous'ouvre à gauche et dans laquelle on rencontre bientôt le fois on est contraint de mettre pied à terre et de confier les tenk qu'il n'est pas possible qu'un corps matériel se soulève village de Panticosa. Pendant que les chevaux soufflent un chevaux aux soins de braves gens qu'ou a dei prendre pour spontanément et se transporte vers un autre corps, contre instant, on fait à l'église la visite obligée, et l'on y remarcet office à Panticoea et qui seuls ont assez d'habitude et la loi de la pesanteur? Ne pourrait-on pas lui faire voir un que l'ornementation et les dorures des autels, qui, bien que d'habileté pour faire franchir à ces animaux des passages barreau de fer s'élançant contre un morceau d'aimant, s'apdéchus de leur splendeur première, et actuellement en assez en apparence infranchissables. pliquant à lui, et se maintenant ainsi dans une direction et mauvais état, forment cependant contraste avec l'aspect en A deux heures environ on atteint le pont d'Espagne, et là, une situation entièrement contraires à celles que lui imprigénéral misérable du monument et du pays. en face de ce sublime tableau, aux pieds de ces cascades bon- ment habituellement sa forme et son poids? Il n'y a pas là Il est cinq heures environ, et nous ne sommes pourtant dissantes, en fait une halte délicieuse. On se remet en route de miracle pourtant; il n'y a qu'action d'une force nouvelle pas au terme du voyage; une heure et demie de marche noue à trois heures, et à six heures et demie on arrive à Cauterets. que l'incrédule ne connaissait pas; c'est celle que l'on désisépare encore des bains de Panticosa, et l'on a besoin de On gagne l'hôtel de France où on est sûr de trouver, pour gne depuis si longtemps sous le nom de magnétisme terresrecueillir ses forces et son courage pour franchir ce dernier oublier toutes ses fatigues, et bon gite et table excellente. tre. Le principe inconnu de l'électricité nonne aussi aux pas. Presque en sortant du village on entre dans la gorge Le soir, on a le temps de prendre une idée de Cauterets, et divers corps de la nature, dans des circonstances aussi nométroitequi conduit à l'établissement thermal et qui a nom à la rigueur on peut dès le lendemain repartir pour Bonnes, breuses que variées, des propriétés nouvelles qui semblent lar (en français, l'Escalier) et jamais nom ne fut mais comme la journée doit être rude et que depuis deux neutraliser les forces auxquelles la matière est hab tuellamieux donné. La route s'attache aux flancs du rocher et sur- jours on marche, le mieux est de demeurer un jour à Caument soumise; des expériences modernes ont démontré que plombe par moments le torrent qui descend du lac de Panterets, pour le visiter plus à l'aise et en mémo temps pour le magnétisme terrestre et l'électricité n'étaient que des ticosa et qui roule en mugissant au fond du précipice. Plus se reposer. formes diverses d'un principe unique. Quand on n'avait auon s'élève en gravissant le long de cette corniche, qui laisse Le quatrième jour, à cinq heures du matin, on monte à cune idée de ce principe, quand on n'avait pu soumettre, à peine passage pour un cheval, plus la gorge se resserre, plus 80IImpect devient sauvage et la végétation rare et ra- cheval pour gagner Bonnes par le col de Torts, et le soir on y par conséquent, les corps naturels à son action, dans des arrive après treize heures de marche bien employées et après conditions préparées d'avance, pour arriver â des résultats bougrie ; on novait plus autour de soi que le rocher. Enfin, à six heures et demie, on touche au but de cette avoir traversé Pierretitte, Argelez et isa vallée délicieuse, les prévus ou inconnus, on ne pouvait manquer de rencontrer villages d'Arrens et d'Arbéor.t, et enfin le sol de Tonte, cette souvent des phénomènes qui dérangeaient l'ordre habituel, longue ascension. Tout d'un coup, brusquement le chemin barrière naturelle élevée à 3,000 pieds an-dessus des Eaux- étonnaient l'esprit, et devaient passer pour des miracles; tourne, et devant le voyageur étonné se développe une esBonnes. Les treize heures se répartissent ainsi : de Caute- celui qui en était témoin les attribuait à quelque puissance pèce de cirque, formé par des montagnes de rocs presque complétement dénudés, et de l'effet le plus pittoresque et le rets à Argelsz, deux heures; d'Arge'ez à Amena, trois heu- d'un ordre surnaturel ; et celui qui en enten tait le récit parplus sauvage. On est arrivé. A droite s élèvent que'ques bd- res; d'Arrens à Arbeost, deux heures; de là au col de Torts, tageait cette superstition ou refusait de croire; il était supertrois heures; et enfin du col à Donnes, trois heures. stitieux on incrédule, homme simple ou esprit fort. Si le limants groupés çà et là, c'est l'établissement thermal de Cette aride relation ne doit donner qu'un« faible idée de monde matériel noue donne de tels enseignements, comment Panticosa ; à gauche s'étend un petit lac bleu qui vient baila charmante excursion que nous avons essayé die dépeindre, pouvons-nous être si affirmatifs t t si tranchants, quand il gner le pied des bâtiments ; le tout est renfermé dans une niais du moine peut-elle offrir aux amateurs quelques renenceinte qui a environ un kilomètre de diamètre. seignements toi l es? Le but de celui qui émet ces lignes s'agit des phénomènes bien autrement complexes, bien autrement mystérieux, de l'ordre intellectuel ou immatériel? En descendant de cheval, le premier sein des voyageurs, sera assez rempli, s'il a mi faire Battre deus l'esprit de que Nous ne connaissons ni l'esprit, ni la matière; le sentiment fatigués par une course de treize heureset p leur estomac, est de songer au Re et an dluer Die.° par que voyageur le désir de voir ces magnifires contrées, et la pensée sont pour nous, même dans leurs manifestaqu' on ne quitte pas sans regrets une foisqu on les a vues; tions l'es plus ordinaires, d'éternels sujets d'étonnement et suite qu'à Panticosa le choix n'est ni long ni eh*-Me- ;le y a pas d'hôtel proprement dit: n'est le fermier des eaux quie et evance il est assuré que celui-là,s'if rapporte de ea d'admiration; et nous voudrions, dès qu'un phénomène inextournée quelques fatigues, tes oubliera bien vite en son- plieable ou insolite se présente et déroule notre faible untelloge les voyageurs dans un vaste bâtiment dépendant, pendent rétablissement; et quant à la table, abat remiie geant qu'Il en rapporte aussi de bien agréables et bien dulegence, décider avec autorité et dire impérieusement : cela par une rables souvenirs. assez bon mettre d'hôtel françai q • ne se peut pas; c e ci est contraire aux lois fie la nature, etc. Ui Me,. bien entendud redevance au fermier. Le monopole, tendu, .111e Soyons plue molestes, sachons mieux comprendre le rôle en en despote à Panticosa; mais, pour Met que kt Providence nous a assigné sur la terre; observons, contra/tee que les voyageurs cependant y lei fort Comeh l o etentemenous en garde contre les surprises et toutes les causes l reekens mur le ls •e' 111eire6eleme ealweel tif traités. eatimr», mais ne refusons pas de croire à des réalités que et le llemeepame a leleeaes. • On s'occupe donc du- logement, on Cernerait& le (liner; sou vermi s Bans pouvoir nous eu rendre compte, Nous OMme les moments sont comp, avant de se Mettre (9.i. or— Voir kr Va. ana or et y ferme peut-être un jour quelques pas de plus, nous trouve. è rons peut-être la cause ou du moins la loi de ces phénomènes Quant à la faculté que pos g èleht les somnamuls içai; g b e de degee coticénous ne voulions pas croire. Lés hommes ont cru, pancouvrir Von pensent, de piketter Volt sehtiMente , Vo désirs, que dant des siècles, que lit folldril atInançait lé colère des eue;

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L'I LLUSTRATION, JOURNAL UNIVKRSBL. i83 Ils nom palme OldMenItst qu 'alla tenait à deux nuages par l'habitude et la répétition des mêmes actes une plus Munis d'électricité. Si DOW parvenons un jour à • oulever Milan les erédulee et meneeneeres espluilatmna nue. vergrande influence. vaqua replis du voile épais qui couvre les mystères du rons s'élimer sur es ruines de, la sut et etitiun et cr la feurOn no peut ce rtainement considérer le eomnambulieme SOMItemidisme nous serons peut être étonnés de la simberie un vrai rerms de noctrine, use théorie suer te.que, en comme un acte de fascination, une action prestigieuse qui plteite et de la Meondité qui président à tous ces Miracle ; n'ira plus chez les somnambules pour leur d• mendie agirait seulement sur l'imagination ; il n'est pas poesib'e de Mes aèrent honteux de n'avoir pas voulu croire que les ternsecrets de l'avenir; on ne «mimera plus sur eux pour la rattacher les phénomène" 111 marchée si extraordinaires du guérison de maladies doit ila ne talent qui Igaefoir pua nambulee pénètrent nos pensées et aperçoivent les choses é somnambulisme et de lel dairvoyanee à cette teillante faculté travers les obstacles et malgré les distances; nous ne conmime le nom ; on ne leur demander pies ni prMirlions 811 sans agrandir, contre tente vraisemblance recettes; niais un saura se servir utilement des ékmeentes et toute logique, devrons pas qu'on ait si longtemps combattu par d'incréSon domaine déjà si riche, fane lui supposer une puiss..nce dules reill e riee, une puissance qui tient à des lois si simples facultés qu'ils possèdent; le médecin profitera de leur voirde métamorphose contieire à sa nature même (lu y 11-1-11 de et si naturelles. voyance pour dee mener la nature des maladies internes; commun entre les . plitteMeenes d'imagination, qui se réfléils seront pour lui cemme un sons nouveau qui lui penne Dra Le somnambulisme nous offre encore un phénomène non chissent toujours ae vivement dans la mémoire, et les actes de pénétrer dans les profondeurs du nues humain, d'apprémoins étonnant et non moins insaisissable que tout ce qui do la vie somnambediepie i qui naissent et meurent avec elle? cier les variations er re précède, et qui ne permet pas d'aesimiler cet état aux rêves; -dentelles survenues dans la position, L'imagination, ellen lett ebeitheetetes, ne peut tout au plus la forme, la structure et toutes les apparences des °t'eues; on se souvient plus ou moine d'un rêve quand on s'éveille; agir que canin* Ointe Picitanie, let comme l'intermédiaire il trouvera dans ce nouveau sens, pour les maladies miennes, on se rappelle au moins qu'en 0 rêvé, rien de pareil dans le qui reçoit et !Nimba les actes Nt let entres de la volonté. le secours que lui apportent ses sens naturel. dans toutes SœnnaMb&isme : le somnambule revient à la vie normale Le iminnambtiliame relise par Pei d'en sentiment de males realaiiee qui stfectent les parties extérieures du corps. Pana se souvenir, en aucune façon, de te qui vient de se laise et de fatigue qui avertit les etlitieembules qu'il est La médecine pmprement dite, la médecine interne, aura à mimer; il vous a parlé, il a soutenu 112141 vous la conversatemps de revenir à la vie normale; ire demandent à eue peu prés la certalle et la précision de le médecine citerne. tion, la discuesion sur toutes sortes de mite; il a éprouvé éveillés. Le passage d'une vie à riante se fait ordinairement La justice humaine, à son tour, enconrauée et rassurée des émotions diverses, il a chanté, ri, danse, fait de la muà l'aide de quelques légères mmousses qu'on imprime à la par la science, ne veinette pas de demander aux somnamBique, etc., et de tout cela il ne lui teste aucun souvenir,* main ou au bras, en (ternit : Er-ruilez vous II parait que le bules d'utiles el précieux renseignements; ils ne lui révèleaucune idée, pas l'ombre d'un eouj let ; vous lui causez, à concours de deux volontés est eécessaire. ou du moins qu'il rent pas, catie &Ne, un crime passé dont tontes les circonlui-même, une saisissante surprise, eh lui racontant ce qui doit y avoir assentiment, désir du somnambule pour rentrer sithreeit °tel dispettli né sont plus; niais ils pounont souvent vient d'avoir lieu ; il ce suspend à vus lévres pour Oeueter dans la vie normale; autrement on ne concevrait pas comdéco u vrir les réetiltels olé ce crime, ils dévoilèrent les antres les msrveilles dont il est l'auteur. Éteehge duelliél mysténient ils ne s'éveilleraient pas spontanément, dans mutes les iénébeeux où le dépvréffit et se re.èlent les objets volée; ils rieuse métamorphose de la personnalité du moi bumaini circonstances où ils éprouvent de vives émotions et se livrent deffecevrore qtriddris Hé le maltaiteure eux-mêmes; ils trouqui, dans la vie somnambulique, sait à fa fuis ce qu'il est. à des moto enients violents. tetent dans Es penses d iun complice ou d'un simple témoin ce qu'il a été et ce qu'il sera bientôt et qui, dans la vie L'empire pour mei dite irrésistible qu'on acquiert, dit-on, d'illappréciebtee iediees, et malt ont souvent le juge sur les normale, n'a aucune idée de ce qu'il vient d être dans l'autre sur les somnambules, et qui en lait comme des esclaves traces du crittte; th- visibles et perpétuels agents d'une police mode d'existence. dociles, soumis aveuglement à toutes vos volontés et à vo: salutaire, ils seront l'ceil totenura ouvert de fa justice et Mais la puissance des somnambules, toute merveilleuse capi Mes, a été, je crois, un peu maeéré; il n 'euiste pas au l'effroi des hommes coupables (I). qu'elle est, e ses limites, comme tout dans ce monde; et* s moins dans tous les cas. Tous les somnambules que j ai vus limites, il importe beaucoup de les contienne, de ne pas les (1) On ne devra jamaiseadmetter qu'atm somnambules véritablement conservaient entitirems nt leur libre au b-tre 11 y a plus, j'ai lunel, ceu. qui no. doods d'une ct,i, royance réelle, et comme 110 un franchir, et de ne pas s'égarer, à la suite de ces visionnaires, toujours remarqué fiqait eux une tendance à la résietaece Je d/orn i ons quelquefois, sont-tut mène dons quel/ 1 nel circomtences mal déde Ce8" fanatiques aveugles qui croient tout poodhle aux les ni mus Suseeptibies, Veloritaiéeft, exigeants, et ce n'était tern irons, 00 ne les ecoyters qu'avec prudence et circompecslen mana earnnambilles , qui descendent à leur sdite des les tomqu'on ne trottre les moyt us de perfectionner la cloirt oyence elle-mésne pu; sons inconvénient et sans datte& Même qu'on pouvait et de la rendre certaine par Isou modifica• son beurcuse dei • ensilions qui beaux, s'élèvent de là jusqu'aux cieux; Croient pouvoir pése permettre de 11.8 COètrarier; ils *Meta (nient delicile ment /in re , rnettent la m y nitestation , on ne po ers ramais areept. /e témoinetrer avis eux jusqu'aux Impénétrables huyeer, s dé la vie un simp l e contradiction, One obeeeatisei thème. gnage des econnuo bote-, en nt &ente que tores 'en letcirs concorder future, et se mettre en relation directe erre Dieu lui môme. at et lm autres indications de la Eci0000, e. 00 Justice, qu/11 litre de renest ass z temaiqtreble que lotie, dé presque tous, les seignements. Mais les somnambues ne sont ni des dieux ni des prophetes; somnambules affectent des prêtentiere narrées; ils vantent il ne leur est pas phis donné de deviner le pa se que de préoutre mesure leur pressakee Sie piquent de tout voir, (le dire l'avenir, ils n'ont pas le pouvoir d'apercevoir ce qui tout savoir, d'être initiée à diMmeeses et terribles mystères n'est plus, ce qui n'est pas encore. Tout ce qu'ils racontent eu ils ne peuvent vous révéler; de savoir, par exemple, le à cet égard est toujours très-hasardé, tentés les prédictiems jour de leur mort, celui de la vôtre; il en est qui vent jusCOLLECTION DE L'ILLUSTRATION. qu'ils annoncent sont fort incertaines;' lentes les fois qu'ils qu'à dire qu'ils sont en communieatun directe avec Lieu affectent la prétention do voue révéla' les replètes de l'entlui-même. Si vous exprimez le plus léger doute, tous les ier ou du passé, on s'aperçoit ittséMéttE qu'ils fie feint dite tourmentez, vous leur fa-tes mal, disent-ils. 11 est quelquefois Dee'llee Allen etlE0nrimio des raisonnements ou des conjediteas est remet de dangereux n'insister. J'ai vu des somnambules, dans ce cas, Q ua uuux.ru: CosarLiwza criai CO2.1.1845210111. que notion tirée du temps présent /Mesterei/1, tentes saisie de convulsions affreuses, et rentrer brusquement dans nous, avec plus ou moins de justesse el dé arta^,atirt6, al peula vie normale, avec du délire et toutes les apparences de la La I re férir de ellnesms g scs forme. an 31 décembre 0149, 14 volems t s, y compris vent bien quelquefois trouver dans des irerpteseiéere actuelles folie ; on était obligé de les magnétiser de nouveau, de rala Table générale analytique et alphabétique réussie. Mme et dans les in !limions qu'ils en tirent, des signes qui leur mener le somnambulisme et de les calmer par 1.-s atten1843 à no août Tome I do I ., man 1843, N •• I à ta. font soupçonner ce qui n ' est plus ou ce qui n'est pas encore; tions les plus délicates et les soins les plus empressés. Il do 1. , septembre — à fie feeder 1844, 27 à 811, mais il n'y e pas là prédiction; ils ne pénètrent pas, ils ne Vous voyez, madame, que le magnée-me animal nous a • an 6 76. 1844 à flo août • III do l e, men plongent pas dans l'avenir ou dans le pasoe; il n'y a de mentie autre ehose que des extrdiagances et lies chimères; 11/ de 1 ., septembre — à na bories 1845, 80 à 104. leur part que raisonnement, calcul, prévoyance. il nous a révélé dans lé géitYiiiittilyirâeme au moins de singu111,0,8is sia 11183 5671... 1845 à On sont V da 1 ., rotes Meme à l'égard des maladies et des moyens propres à les lières, d'étonnantes eiketeeifise. ie , eilMitais poursuivre avec VI do 1 ., septembre — On feeder /846, combattre, ils ne paraissent avoir que des notions bien in1846 à no août — , vous l'étude dé leefteees autres phéhoettede9 remarquables, vii do ta, mars . complètes ou même tout à fait insignifiantes. Nul doute INN do 1 ,, septembre — à fin février 1847, qui se produisent Seetieet dans les &mei ciecnn• tances que 113à è 209. 1847 à fia soit qu'ils n'aperçoivent, comme ils le disent, les organes intéIX do l e, mars 2976.. le soninambufierite, et qu'aria iodé parer/tee à la suite des 528104 àI 28 eeplembro — à fin février 32 di 1 ,, 1848, • 236 I sut, rieurs du corps humain, et qu'ils n'aient la perception dispasses murette« ét suivrel'oreiien érieegiuiue de la volonté; 1848 ne août XI du mure — , . tincte, la vue de toutes les modifications que les mata lies on les attribue au eimeetes tistee, à ?nation du prétendu fluet° l e, septembre — à fin février x ri do 849 ., • 392r4A ià sas, 1_ apportent dans leur aspect et dans leurs rapporte; mais magnétique Ces phénereenes sont des troubles nerveux , des 1840 à fin août XIT du 1 . mars comme ils sont en général étrangers aux Connaissances anaexcitations plus ou moins furies, quelquefois des actions calI septembre — à fia décembre — , XIV de 1 ,, • D40 à 367. tomiques et médica'es, ils ne savent pas même distinguer ce mantes, salutaires; ils se montrent ordinairement chez les EiTiPALIE, Méthodique, enalsdique et alphabétique eo 144 mea qui est malade de ce qui ne l'est paie; ils- tee savent apprésujets nerveux et mobiles, et ne paraissent être autre chie e â Q eddwiéi. dés 14 valtem de la Ou/lectine, comptât. le tome XIV. et 1. cier ni la gravité, ni les suites probables d'un cha'r'gement que des excentricités de Pardon nerveuse, des phénol/Me* PC 0M,. quelconque dans l'état des organes; ils ne umzprennent pas d'imagination, d'imitation même, etc. Mais ici, nous ne peethre M &teint/an es des Ise/iules déparée.. iéti ce qu'ils voient. Quant aux méthodes de traitement eta'ib rions taire que des pas très-incertains; nous trouverions iéaint édungét dé leseteediti éolre la facilité dont seront foa ie. perme.. imaginent et eux moyens couvent Singuliers qu'ils MoMeeed, eule les hypothèses, le deenes, les contradictions, leu artie tout cela vient toujours des lectures Melk ont faites, de' 'mirs lises même. Et I si le Magnétisme animal n'avait pas découése5ë efei bee e ::;:.:Ciffel';.5,:f2d.:Iri...turd teéhorr: die 199, similà tai 09, 6001iiii Issos isoportaoto l'adeinielmii. de n' Inn STRATIOSI préjuges ou de quelques pratiques vetemires *Vises dans vert le somnambulieree et la clairvoyance, on pourrait lui n erealeffét ééd/Serlémf mivaeles ans personnes qui déslreot m complétée la le commerce ordinaire de la vie. Les somnambules n'ont contester jusqu'à sa l'irisée d'être, et tout expliquer par les Collection pas .pfus le pouvoir de reconnaître une maladie et de preslois qui prési lent aux délions et aux ale,rrations de la puisI volume de 16 fr. pour IL fr. érire un traiteraient raeonnel, qu'ils n'ont celui de parler une sance nerveuse, sans steetie du • domaine de la physiologie volumes de 31 fr. po. 29 fr. 60 c., me qui met levains. à 14 fr. 75 c. d) 6. langue étrangère qui leur est inconnue; ils n'ont pas plus 14 ordinaire. Je n'ai pas derifiéers entrepris d'écrire l'histoire 3 volume/ de 48 fr. .pour 43 fr. 60 e., l'esprit divin d'Esculape que celui d'Apollon. complète du magnéfantee dteittial,• il suffit, pour l'objet qui 4 volumes de 64 fr. pour 67 fr. • à 14 fr. 26 e. Il est inutile d'exagérer une puissance qui, réduite à ses nous occupe, gué Vela is eleemiee les prineipaux phéno-e à 14 fr. • b volumes de 80 fr. pour 70 fr. • — — élle,. 76 6. — 6 volasses de 96 fr. pour 82 fr. 60 c., mènes du ecumeatteitediseiees ifinMei,.dieelame, ne pas perdre 'Maso exactes, dépasse encore d'une Len ei elletheante tout — 7 volumes de 119 fr. pour ai fr. 60 c., — te qu'il eût été possible de prévoir et ce tWil nous est donné à 13 fr. 40e. un instant de tac q * ile Mffetirenifieffle magnétique est un 8 volume. de 128 fr. pour /us fr. • , à 13 fr. 25 o. — de comprendre. La puissance réelle dés somnambules conmole d'exatencee fMt emeht tuons weel on reste à peu 0 volumea de 144 fr. pour 117 fr. • , — — à 19 fr. • près complétereetit prit othi441,0«fidé Melte ses facultés insiste uniquement dans cette incompfétensible facilité de — — 10 volume.' de 160 fr. peur 127 te 50., à 12 fr. 75 tellectuelles et mueffle; éte penser el Margit comme on poursabir ce qui se passe en vous, ce qu'il I a de plus profon176 fr. pour 137 fr. 60 c., — / volumes de — à 12 r,. 30 rait le faire dans la viré itemerefe, on est apte à tous les déhient caché dans votre coeur et daneteotre tête, et dans 12 velum. de 192 le pour 147 O. • , — — -à 12 fr. 25 exercices qui exigent l'action de la volonté et de la pensée, tette intuition, cette vision interne qui ksar' fait apercevoir 12 yobnees de 208 te peur use te • , - à 12 fr. • - on reçoit, par des voies mystérieuses et inconnues, toutes les les éhosres, malgré les obstacles et les distaitees, suivant un I4 volumes do 224 in peur 164 fr. 50 e., — à 11 h. 75 o. — impressions qui nous arrivent par les sens dans la vie ordiMode et des conditions qui nous sont hfi'peasibles dais la vie er& Sole Li Table ga r 3 fr. naire; le coeur conserve son empiee, on aime, on hait, et on ordinaire. Du reste, ils raeeteeereirt ebtentire &mati, prennent . Les N.• meli eili Mont, ria séparément. .. 75 0. p-'ut s'abandonner à tous les égarements de l'imagination et pour base de leurs raisonnements letife impleesiete, leurs des ss ns. Cet état ne semble l ias quelquefois diffsrer de la perceptions internes, coma» enter lé kteses MetrafteêMes, si les mômes perceptions no* trefiVa rreid MW té *oie d* vie normale, et on en ferait même diffieilement la distince La publication dé là Table générale" analytique et alphalion, si l'on ne remarquait que le somnambule a les yeux sens. Ils ne peuvent donc arrives' tedfane coffeeffeefiletele détique des quatorze premiers volumes complète une preconstamment et invotentai-ement fermés, et que la percepdérivent , pour eux comme pour n'édite d« radie& de Pétillent sur tous les genres dé per* piton qui' tregoft;* etifit donc tion des objets extérieurs lui arri e par des voies insolites. mière série de tette revue universelle de l'histoire contempas la silence infuse, ils ne peuvent pietfreer N revenir ni De plus, il y a souvent, dans le somnambulisme, des Limités poraine, depuis le mois de mars 1843 jusqu'au I N' janvier toutes nouvelles, incornpréhensi les, qui n'ont pas leurs anadeviner le passé; ils ne sont ni dieux ni prophètes. •850. Cette Table doit être teliée à la stem du tome XIV. logues dans la vie normale. Enfin, s somnambules ne se Tout le monde sait que le somnambulisme se développe Le tome XV a une table dressée sur le plan de la Table gésouviennent jamais de rien en rentrant dans la vie normale; quelquefois spontanément et qu'il cesse de mente. Il vient nérale des quatorze premiers volumes, et chaque volume, ils n'ont pas plus d'idée de ce gels ont fait, dit, entendu, alors la nuit comme un rêve; mais le plus ordinairement que nous n'en avens dùile ou de pikrieurs vies antérieures à l'avenir, aura une table aussi développée. Les éditeurs il est le résultat de l'action d'un individu sur un autre. Cette que nous auriehe Md eues én pattée, selon le système des Érable s'exerce par diverses impositions des mains, voisines peuvent donc, dés aujourd'hui, fournir des Collections comphilosophes spic admettent la niéteMesesceeé. de rattoecheMent, et qu'on nomme des passes magnétiques; plètes, ainsi que des livraisons, cahiers mensuels, ou volumes Il arrivera, teinee tien dotttoris pare, un temps Mt les méMals il paeaft bien démontré qu'elle sort directement de la séparés. decins et les sà gents *ossifient leurs eeéjug,es et leurs dé' *denté; un regard. un geste, une volition, un acte quel— ils accorderont toutes sortes de facilités aux acquéine, étudieront efietteeneeM et seineee ment les phénomènes dains, doteeled de le volonté, Bufflent le plus Souvent pour provoreurs de la collection, outré lei avantages indiquée dans le de inagitétistne attend et e neithambullsme, et nous déliquer fe tedeleetilbuliered, principalement chez tee personnes tableau ci-deletti. -46 Otà déjà Mité Pettedielle, et elle letetetelled tel é ttegtile Viehoht de (outra Ici visions, dei moules tee chimères,


L'ILLUSTRATION; JOURNAL UNIVERSEL.

184 La Commission de permanence DE L'ASSEMBLÉE NATIONALE. Spur Wiima Trajet.

C'est à peine si l'on se souvient que l'Assemblée nationale, avant de se Séparer, a nommé une commission qui devait se réunir pendant les vacances parlementaires pour se raconter les nouvelles publiées dans les journaux du ' matin , et afin de pouvoir faire dire dans les journaux du soir qu'elle n'avait rien à dire. Que pourrait-elle dire en effet? La commission de permanence, nommée pour garder la place des législateurs absents et les appeler si la place était menacée par des in: trus, s'en est allée ellemême se promener dans les départements ou à l'étranger, laissant à deux ou trois des siens la clef du palais solitaire. Cependant, la postérité ne Sera pas féchée d'apprendre les noms et de connattre . les figures des vingtcinq mandataires de l'Assemblée nationale; c'est donc pour la postérité que nous avons recueilli ces images citoyennes, en tête des-quelles nous ferons figurer l'illustre président de l'Assemblée, lequel aurait le droit de présider la commission si elle fonctionnait. Outre le motif légiti. me de placer ici M. Dupin comme le Jupiter de cet Olympe parlementaire , nous avouerons qu'il nous fallait pour l'équilibre de notre composition vingt-six figures au lieu de vingt-emq. L'Assemblée nationale n'y avait pas songé, mais la Constitution l'avait prévu. Une difficulté , cependant. Fe présentait : dans quel ordre fallaitil classer, nos personnages? L'ordre du mérite, du talent, de la notoriété ? Notre sentiment pouvait craindre de ne pas exprimer le sentiment de tous . nos lecteurs. Devionsnous faire des catégories de légitimistes, d'orléanistes, de républicains et de neutres? Cela se pouvait; mais il y avait un rang à donner à chacune de ces catégories; il fallait dénoncer notre préférence. S'en remettre au sort? c'était courir le risque d'inquiéter quelques lacleurs superstitieux en jouant leurs espérances à croix ou pile. L'ordre alphabétique n'est pas aussi imper- tial, qu'on le pourrait croire; d'ailleurs, nous l'avons définitivement condamné le jour où, dans une liste deo personnages qui ont eu l'honneur de visiter' N. le comte de Cham• bord à Wiesbaden, nous avons vu le nom d'un gentilhomme comme M. de Villemessant distancé de vingt rangs al iP habétiques par le nom roturier de M. Berryer. C'est à faire jeter au feu tous les dictionnaire«. . . Il n'y avait rien de mieux que de suivre l' es vote« de Illiesnbiée en descendant les chiffres ' 'te,dupire-, 1 1011 dernier nommé, comme exprenton. , 'mie valeur inédite mais relative à l'estimait/W*1a majorité. Dem tbaieulsoutr (représentant de le Nié. ...,

vre); — 2° Milan Barrot, représentait du département l'Aisne; — 3° Iules de Laiterie (Seine-etearse); • net ( Meurthe}, — général Saint - Priait( Hérault 6° Changarnier (Somme); — 7° d'Olivier (Vaucluse 8° Berryer (Bouches-du-Rhône); — 9 . Nettement bihan) ; —10• Molé (Gironde); —11 • de Lauriston (Aune) — 4 2. de Litmorigière (Sarthe); — 43° Bougnat plante.. Marne); — 44. de Mornay (Oise); — 15' de Montebello (Marne); — Ie. &ib. pinasse (Eaute-Garonne);-17PCreton (Somme ) ; — 48. Rulhitre (Bouches-du-Rhéne); 49° Venin f Aveyron); —te. Léo de Laiera, (Vaucluse): —il° Ca. simir Périer (Aube); — 22o de Crouseilhes (Basses-Pyrénées); — 23• Druet - Ducaux (Orne); — 24. Combard de Ltyval (Puyde-Dème) ; —25» Gaf• non ( Seine); — 26° Chambolle (Seine). Cherchez dans cette liste l'expression des opinions diverses qui se coalisent pour former la majorité, vous les trouverez toutes; vous en trouverez même qui ne sont pas absolument hostiles JI la minorité mais il y a une opinion que vbus n'y découvrirez pas; c'est celle que toutes les autres ont intérêt à tenir en échec : d'où l'historien futur tirera une conclusion favorable à la sagesse de l'Assemblée. Les membres de la commission ont été choisis en effet, par une aorte de compromis, afin de se surveiller réciproquement, mais aussi afin de contenir toua ensemble le parti qui se croit le plus près du but, parce qu'il tient le cordeau comme on dit à l'Hippodrome , dans ce jeu du orque dont la France est le prix. Il parait toutefois que cette double mission des mandataires de l'Assemblée a été rendue facile par la prudence de toua les partis,car c'està peine, comme nous l'avons dit, si la petite minorité permanente de la commission en varances a senti le besoin de se réunir. On assure même qu'il est arrivé à l'un des commissaires, attaché au rivage parisien , par d'autres devoirs, de se trouver seul un jour à la Béance heb lonndaire , ce qui était une bonne occasion de consommer le triomphe de son parti, mais ce qu'il a dédaigné de faire par un scrupule de loyauté qui honore son caractère en reflétant g'orieusement sur l'opinion qu'il représente. Et pourtant la maxime l'excusait: Dolto an niant, quit is hasts regairei

On est fier. d'être Français sans avoir ab• solument besoin de regarder la colonne. C'est juste ent ce trait magnanime qui fait l'à-propos de cette publication. Nous comptions profiter de quelque action d'klat de la commission de permanence pour l'offrir aux regards émerveillés de nos concitoysns; toute réflexion faite, ce qui pouvait arriver de mieux, c'est que la commission n'eût rien à faire. Il faut. convenir que les circonstance., l'ont bien servie. Mais les circonetances ne faisaient Pa notre affaire et nous élans forcés de, garder nos Imagea, sans l'exemple que la commission a donné par un dente membres dont la continence doit prendre place un ,peu au-

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de Ode de ffelplett. Nom ne »Mal pas encore se1 la nommer; Mit la morale en action et les cours de thèmes n 'y perdront rien. OS dit pourtant que les réunions deviennent un peu plus nombreuses depuis que l ques jours. Les conversations, dans la dernière rencontre, ont roulé sur les solutions que chaque >mua se Droit autorisé à produire, depuis le Ça ira du aJonefitutionned jusqu'à là suppression de la présidence et dela Constitution, pro- posée par la PMU, en passant par l'appel au peupla de la Gasoils de Francs et le système Haynau de rAuombléo nationale.

Il parait que la commission 't'amuse un peu de ce concert qui détonne à chaque phrase, st qu'elle est de l'avis d'un écrivain sensé qui s'exprime ainsi au sujet des solutions :

a Je déclare que je n'en ai aucune I vous offrir, et c'est là ce qui me distingue de mes contemporains. J'ai pris, à l'égard des événements de l'avenir, une mesure extrêmement simple, qui, quoi qu'il arrive, laisse un homme en paix avec soi-même et le met à l'abri de toutes les récriminations de ses semblables. s Cette mesure consiste à laisser aller tranquillement le cours de ces choses invisibles dont l'imperceptible enchatnement amène les résultats imprévus que les bonnes gens appellent des accidents, fils du hasard, et à ne pas permettre à mon imagination de battre la campagne pour préparer des combinaisons dont la plus petite circonstan.ce inopinée peut venir à chaque instant briser la trame laborieuse. Ce qui ne m'empêche pas, bien entendu, ajoute ce sage, de donner monavis quand le moment critique est arrivé, » Très-bien. Mais notre commission, ai le moment critique arrivait, quel avis donncrait-elle? Car elle en a autant que de solutions proposées dans les journaux, et c'est absolument comme si elle n'en avait pas. H faut un dénoùment. Quel sera-t-il? Ne vous en inquiétez pas. Nous avons de graves historiens qui lisent dans le passé comme dans un livre et qui vous prouveront, le fait accompli, que les choses ne pouvaient .aboutir autrement; ils vous débrouillerontrécbeveau des opinions, des intérêts, des combinaisons savantes et des fautes puériles des partis; ils compteront les fils, constateront la force et le poids pour montrer que la cause invisible devait rompre ceux-ci et se tenir à cheval sur ceux-là afin d'arriver à la solution ; ils feront des volumes sur cette corde roide de Phis' tiare où ils travaillent Bans balancier, après avoir, toutefois, constaté au bureau le chiffre de la recette. Puisque ces philosophes y voient si clair dans le passé, ne pourraient-ils pas noua . dire aujourd'hui quelques mots des causes qui sont en train de produire les effets de l'avenir? llélas I Ils n'y entendent pas plus que vous et moi, ce qui neoles4mpêebe pas d'agir comme s'ils faisaient une oeuvre dos ES connaissent la conclusion. commission de permanence n'a donc été, jusqu'ici,

ILLUSTRATION, JOURNAL UNIVERSEL. Ai qu'une sorte d'en ras ronatitutionneL Elle ne peut pas devenir autre chose jusqu'à là fin de sa mission. Les ■ oyasses de le président de la République, les votes des rués il Généraux et tes outres espéneni es propres à consister l'état l ' opinion publique ne sont pas de nature à enrouragsr entreprises d'un parti quel qu d soit. Tentais ces espènences aboutissent au %mu général .du rétablissement de l'ordre; mais les conditions restent, comme avant, livrées à la dispute, c'est-à-dire la controverse am opi. nions qui croient LESP/4, setier exclusivsmeni la .ssYs 44, panacée souveraine. Au fond, les hommes sages et prévoyants s'en remettent su tempe, au jeu des sentiments et des intérêts du pays; les plus pressés , les entants perdus, continueront à s'agiter , prétendant , comme de raison, que rien n'est plus facite, et s'offrant eux-mêmes à porter le premier coup, sauf à trouver une excuse si on les prenait au mot. La commission de permanence, qui a la même responsabilité que l'Assemblée ellemême, se borne à observer, afin de rapporter fidèlement à l'Assemblée , dont la rentrée est fixée au Il novembre, le résultat de ses impressions.Nous ne croyons pas nous tromper en disant que l'Assemblée retrouvera les choses en l'état où elle les a laissées à son départ ; c'est- à- dire que les indues intérêts continueront, quoi qu'on dise, à maintenir les ' partis dans une coalition dont la nécessité, à leur point de vue, n'a pas cessé d'être impérieuse. Les donneurs d'avis ne vont pas près d'avoir raison ; ll m-t vrai qu'ils n'y tiennentpas, et même on pourrait supposer qu'il s'agit pair chacun d'eux d'une industrie qui rap. porte et qui cesserait de produire une fois la solution obtenue. On se demande ce que deviendrait le Constitutionnel, s'il n'avait pas l'empire à proposer, et l'Assemblée nationale, si tous les libéraux étaient exterminés. On ne croit pas au dévouement de ces Curtius. Les plumes qui sont à leurs services ne travaillent pas pour la gloire; elles préfèrent la dispute qui fournit des sujets d'articles très-peu honnêtes, mais honnêtement payés, à la paix des opinions qui ne laisserait la parole qu'aux auteurs ciéslogues ou à la compression renouvelée du régime impérial, qui ne la laissait qu'à la muse éreintée de la tragédie classigu'e Sild a

quelque part des journalistes sincères et des hommes d'Etat dignes de ce titre, ce sont ceux qui conforment leur conduite à la politique exprimée dans ces beaux vers : Mais l'exemple souvent n'est qu'un miroir trompeur, Et l'ordre du destin qui gêne Rios pensées >l'est pas toujours écrit dons les choses passées, Quelquefois l'un se brise où l'autre s'est sauvé-

Citons encore cet apologue à l'adresse des auteurs do solution: Trois docteurs disputaient sur le bonheur supréme; A leurs bruyants débats un quatriême accourt. « «Vous venez d propos.... Quel est votre ays atesoeutrd — Le bonheur près de vous, dit-11, c'est d .■



tuteenimett tonal AL tetty nten. illeeldniLel

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Oei tdiedtt MO b sol montre .0 os 6 re, e antre Ofte d'eau tombée eg et déplier MI »MM» égal d'ah e entrer dans le sel. Mue itleWeit è le »dm te ne . ttmait point le MMMs en 1111011 de Ce qu'elle pèse plue alla l'air, elle ne *blet pus de l'air en deeeendent , ce quelle fait jusqu'à 011 pelle t'encontre geigne niveau souterrain où la terre est Merde de fluide: Mors l'eau de la pluie s'art% après Meir déplace l'air dans tout le cours de sa Chute Et de ceci note pouvons tirer un nouvel argument en faveur de la aupintante du drainage profond sur reinage à la surface, puisque dans le preMiet cas il y s teepaismur de la arcadie terreetre remplie d'air et d air fréquemment renouvelé. Ua otage anglet., an contraire, à recommander à nos draineure est celui des petits réservoirs découverts. Le petit réservoir est tont simplement un grés tuyau de poterie de 23 centimètres de diamètre avec une tuile plate qui sert de pied pour le placer debout dans le sol. On l'étable au point de jonction d'une ou de plusieurs conduites secondaires dans la conduite principale. Ce tuyau, découver t à son sommet, permet d'inspecter de tempe à autre et de voir ai toua les écoulements se font bien : on peut avoir ainsi sur-le-champ cOnnaiesance du moindre engorgement qui surviendrait dans telle ou telle conduite, car des trous pour rec. voir les apparier des conduites secondaires ont été pratiquée au feu dam ce gros tuyaud otarie, et le trou de décharge qui verse dons la rond incipale est établi un peu plus bas. « J'ai, dit M. Park it servir ces petits réservoirs à un usage nouveau ; ils m ont perme d'introduire de l'eau dans le corps de la terre et de l'appliquer à ce que j appelle une sels irrigation. Toutes les tranchées d'un champ plat peuvent sortir d'un premier réservoir où l'on peut amener l'eau d'un niveau plus élevé. Un deuxième réservoir est également fixé à la partie la plus basse nu champ, là où aboutit la décharge générale. En fermant le tuyau de décharge générale, tandis qu'on continue à laisser arriver l'eau dans le promis r réservoir, il est clair que tous les tuyaux qui ramifient dans le champ se rempliront d'eau et la dissémineront graduellement dans toute la masse du sol au-dessus du niveau des tuyaux de tranchée, à toute distance demandée de la surface ou à la surface même. On peut ainsi fournir de l'eau aux racines des planter et surtout aux prairies; et lorsqu'on leur en a donné suffisamment, on peut se débarrasser de toute la masse d'eau à volonté et effectuer un drainage parfait. Cette eau, brusquement lâchée, nt ttoyera les conduites inférieures, et l'on pourra juger si elles sont bien l.bres. Le petit réservoir est également utile lorsqu'on le place près d'un fossé dans lequel l'eau reflue. On peut alors le garnir d'une soupape qui se ferme contre le reflux de l'eau extérieure et qui s'ouvre pour le courant du drainage. Par ce simple moyen, on rend impossible à l'eau chargée d'un sédiment de pénétrer dans les tuyaux de tranchée, qui restent remplis par l'eau claire du drainage. es La brochure de M. Parkes est appelée à devenir en Fraece / comme elle l'est dans toute l'Angleterre, le meilleur man»l du draineur. SIINT-GERMAIN LEDOC.

emiermeteee elludiodee. Le ballet a fait en rentrée la semaine dernière, avec mademoiselle Fanny Celle et M. Saint-Léon. C'est dans le Violon du Diable que ces deux excellents artistes ont reparu. Nous n'avons pas besoin d'ajouter qu'on leur a fait l'accueil le plus enthouasasta. Le talent de la célébre danseuse a reçu, dans tette soirée, es témoignage d'admiration bien flatteur et bien précieuz, gai prouve clairement combien l'enthousiasme qu'elle excite est naturel, puisque des étrangers venus de pays très-lointains le partagent es l'expriment d'une manière te relevée. Tout le monde, dans Paris, s'en entretenu, depuis huit jours, de la magnificence avec Maquette l'ambassadeur de Népaul, conduit sur la scène pendant la représentation du ballet, a témoigné à mademoiselle Fanny Cerrito le plaisir que lui causait son talent. Il sera longtemps parié, dam tee coulisses du théâtre de la rue Lepelletier, de ces deux riches bracelets en diamants offerts, tomme on dit, de la main à la main , à la diva gracieuse et légère par le grand prince ipdien. Les Afet unenuitsne son t plus des contes, ce sont de vraies hi , du moins c'est à présent l'opinion dr tout» ces demoiselles à court jupon et à corsage de gaze. Mai> ces merveilles, tout éblouissantes qu'elles sont, n'oMetien de précisément Musical, et .par conséquent ne nous Perdent pas. Ce qui était plus spécialement notre affaire ce sons—te, c'était la rentrée de ma iame Laborde et le débeed'un baryton., nommé M. Lyon, qui ont en lien tous les deux dans Le* * Lemnsertnoor. A l'exemple de la plupart de nos confite*, nous pourrions, itri noue le vouiiohs bien, rendre compte de cette rentrée et de ce début; pourtant nous n'en terme rie' ettjeuedrhui; nous attendrons d'avoir entendu de nouveau l'Éminente cantatrice, d'avoir fait connaissance avec teelebeissee pour en parler une autre fois; et nous ne pouvions pas 140 entendre mercredi de la semaine dernière, par la rais» meire mime instant on madame Laborde rentrait à POpént, Merfame'Ue faisait sa rentrée à l'OpéraComique. On a beau, être cn .iqueur, on n'en est pas pour cela pies doué qu'un autre homme du don d'ubiquité La réapparition de madame Ugalde sur M scène de la rue. Favart offrait mat intérêt lotit particulier; c'était une vériteteblé rtirpmrition, 'semblable à catie dan astre après une éclipsa. fi y a sir Mole »tien, Madame tfgelde, mn« avoir Mité, Mettant den mea:?Mette den MM cane exemple, tut Mi ie coup contrainte de s'éteigne, reflétera Son orgentetsoitore, steeple, ai fissible, si obnisent à etre les ca de? , »vend rebelle. vedieutt àson 1 et id theinehedde gente- fedeltueltlttelï leibiede édit eicèe travalle lei i

toute autre rieson, la voix de madame Ugalde fut subitement atteinte d'une grave mieadie. Ce funeste aceds nt arrive pré- celer les moere die Orientante. de rechercher Pret9Pre deo» Mement la veille de larmier, représentation du Soupe invention rangera, de discuter sur les ceints un mented'Une »ilà d'été, ment arec ou egypien, tan» qu'os lient el pet de inepte créé per madame ouvrage dont le principat rôle devait eue dee objets qui noue emiruenrat. Ugalde. C'est dams me reconalancres que C'est en ces termes que préludait en omet 181 1 noire tt tamademonel e Lefebvre, qui venait de débuter peu de temps »Meuble aecétie, remise da 4e Cletualt-e.ta tin, a auparavant, apprit ce rôle dans Femme de buis jours ; elle mite suceeeion de voyages dans Pans. me muant un ei beau Pa chanté, «mea lors, une ei nquentaine de fois avec un grand bebdometteue dans le keit» die samedi de et log Lime aimée. Cependenepar une générosité peu com- succès mune au nette, MittlemOintli ,Lefelevre aède ce rôle e ma- Gazette. • Si l'i mportance de nouvelles polllL,ues, continue redame Ueda elle que talla d débite le reprendre, et, par une audace etc moins rare, madame Ugal e repart* devant mets. liebduebeit pas depuis kegtereps rattenlite gébersle, le pubho dans ce natale rôle qui a valu tent de »aie à ma- peut-être aunaie» déjà remarqué qu'un »Me Pans lais» de moMelle Lefebvre. On conçoit, d'après cela, quelle curiodé-irer quelque chme de plus que l'annonce d'orbe -orée sité c'élail qUe la rentrée de malome Ugalde. Aura-t-elle re- littéraire, du nettoiement des l'égout de le rue du Peur eau, du phénomène d'un ve trouvé tous ses moyette? Chante-4db. toujours avec la mem rue des Quatre-Venta. ine à deux téton, ou du perme da la s perfection, le même hardiesse? Quelle différence y aura-tel Remplacez le p.vage de la rue des Quatre-Vente par le «tee elle et ell--même? entre eueet mademoiselle Lr fob macadamisage du boulevard, et vous surit, e peu de choie avait? Cm-metQulphysion vecd guettions circulaient de bouche en bouche, et l'on attentait près, la desserte du fui - Paru de nos confrères politiques. avec amené le moment où l'OS y pourrait rependre. En» Bien que le reproche de l'ermite ne tombe pas sur notre feuille, qui a touj ours fan »Mer Paris dans une large promadame Ugalde entre en scène, Les applaudissements éclatent de toutes parts avec une »rte de ri tee. tvidemment portion parmi lm éléments eeeentiels de es rédaction et de n appleu it de confiance, mais on amure par là d'avance sa partie artistique, nous reconnaissons si pleinement le mérite de son obiers/m.0n, que noue voulons, à SOS ander, à l'artUte que, quoi qu'il advier ne, les syreparbies du pub ic entreprendre une ré g ie de peréarittelione dans ee Paris tele Li sont à tout jamais acquises. Plus et actuell était encourageant, plue il devait mise mue« d'Onusien à celle qui se puisab e, sans nous interdire peur cela ni le Japon, ni le Caucase, ni la satisfaction de dire quelque jour, comme le voyait accueillie de la aorte. Celte Mention a seule, sans rat de La Fontaine : doute, été cause que, dans le premier Me» chanté par ma lame Ugalde, deux notas algteer, le té et le mi, qu'elle J'al puai I« Mure , male noua n'y banal polit. lançait autrefois avec tant de Aret& ms sont pas sorties, ou Car nous sommes universels, et le Japon ou le Caucase sont sorties d'une manière douteuse. Mais ce n'a été qu'un nous le rappelleraient au besoin. accident pa-rager, et bientôt après la brillante cantatrice Pour commencer donc nos voyages Contemplatifs. noue surmontait avec aisance, comme par le mimé, les difficu tés °tireras à ce public avide de nouveau depuis Adam les de vocalise les plus ardues. La finesse, l'agilité, ce brio pro- Magasins de nouveautés. , digieux, qui araméreent le talent de madame Ugalde, tout M. Caritides (c'est toujours notre bon ermite qui parle) ces s'est retrouvé tel qu'on l'avait connu; elle glisse les vouait avec raison qu'on reformât la détestable orthoa aphe gammes chromatiques avec la même nette é, son trille est de nos enseignes, et l'on vient de faire droit (en 4840) au toujours aussi perlé, elle lance les arpégea avec la même plan qu'Émise fut chargé par lui de présenter à Louis XIV fermeté, ses groupelles ont toujours le môme mordant; il en 1661. Tant de grosrieres absurdités vont enfin disparais nous PHI ajouter à. tout cela que dans plusieurs passagee du Ire, et il ne restera plus a désirer aux bons esprits les plus rô e d'Élisabsth , 'qui exigent de la sensibilité, lu tillent de minutieux que de voir peu a peu s'établir une certaine anamadame Ugalde rér êle une aptitude à l'expression des sen- logie entre les ens. ignes et les professions. Ce défaut était timents de ne, qu'on ne lui avait pas encore vue depuis moins choquant autrefois qu'il ne l'est au j ourd'hui : il y avait qu'un l'applaudit a l'Opéra-Comique. La rentrée de cette quelque raison pour qu'un cordonnier Mt à l'image de teint cantatrice a donc été pour elle l'occasion d'un nouveau Crépin; un tabletier au singe 'd'ivoire; un marchand de tabac triomphe,, et des plus éclatants qu elle ait jamais ob'enus. à la Civette; mais quelle espèce de rapports peut-on établir Toutefois nous devons le dire, si lestaient de madame Ugalde outre le Masque de Fer et les bonnets de coton, Jon'a rien perdu de ses qualités acquises, il ne nous semble crisse et un joaillier, la Vestale et une lingère, le Petit Canpas qu'en ce qui concerne cette qualité innée qu'on nomme dide et on bureau de loterie, la Bonne Foi et un lainent? le timbre de la voix, on retrouve aujourd'hui le talent de Ce dernier abus, Louis XIV, ni l'Empire ; ni la République madame Ugalde tel qu'il était auparavant. Ou DOM nous ne lent réformé. Il sub-iste plein et entier. Nos magasins de trompons fort, ou cette rentrée est un peu trop prématurée. nouveautés en Sont l'exemple. Les uns ont dei enseignes Quelque temps de repos nous parait encore nécessaire et guerrières : Au Prince Eugène ! peut ramener peut-être l'organe en son premier état, tandis sacrées : à Saint -Augustin, El au Grand Condé ; d'autres Saint-Thomas; d'autres pouqu'on court risque de le perdre tout à fait en voulant en vereennentalea et administratives : eu Grand Colbert ; d'aujouir un peu plus tôt. Nous aimons trop madame Ugalde tres lyriques et dramatiques: au Prophète; d'autres topograpour ne lui pas avouer franchement que nous ne l'avons pas phiques: à la Ville de Paris, a la Chaussée (l'Antin; d'autres retrouvée, sous bes les rapports, également parfaite. Malgré legéteensement modestes : au Pauvre Diable, etc., etc. Le la rare perfection de son art, qui l'élève à un rang incon- kerne@ , d'ailleurs, et le Masque de Fer que tympanisait testablement supérieur aux autres cantatrices, d'ailleurs M. de boyn'ont point cessé de subsister. très-distinguées, qui sont actuel ement à l'Opéra-Comique, Le nombre des grands magasins de nouveautés, immenses anus ne pouvions en écoutant la nouvelle Elisabeth, nous bazars où l'on trouve tout, depuis la chaussette de fil jusdéfende de penser à la voix fraiche, argentine et limpide de qu'au cachemire de l'Inde, a notablement augmenté dans les mademoiselle Lefebvre, que nous avions entendue il y avait peu de jours encore dans le môme rôle. En môme temps dernières années du règne de Louis-Philippe. En revanche, celui des petits magasins a diminué dans une proportion nous nous rappelions involontairement avec tristesse la lin égale. Ce double mouvement mérite d'être signalé en passi malheureuse qu'eut la carrière dramatique de mademoiL'ouverture de grands magasins engloutissant tous les selle Falcon. Mais les applaudissemes de la salle entière sant. petits, ce n ' est autre chose que la reconstruction d'une vraie attestaient que madame Ugalde n'en est pas là, Dieu merci. financière el commerciale, laquelle fut, au reste, en Seulement, il y a applaudissements et applaudissements, féodaité tout genre lacaractère dominant du dernier règne. Or, adnomme il y a fagots et fagots; c'est ce qui fait que noua mirez comme toutes choses s'enchaînent providentiellement! croyons devoir dire à madame Ugalde toute notre pensée, Ceux qui ont fait ces créations dans des vues d'accapareet l'engager à ne pas compter avec une aveugle confiance ment et de monopole ne se doutaient pas, certes, qu'ils ensur sess propres forces. On l'a couverte de fleurs, cela est traient ainsi dans les voies d'association et d'avenir, et qu'ils vrai; mais, hélasl ne sème-t-on de fleurs que les seuls jardins d'ag rémenté —La partition si remarquable de M. Am- ramenaient le commerce à ses proportions véritables. Pas n'est besoin, pour cette démonstration trop simple, de nous broise Thomas était loin, ma lgré les nombreuses représen- appuyer sur Fourier. Le commerce rend, certes, un service tations qu'elle a eues jusqu'à présent, d'avoir épuisé l'intérêt réel et qui doit être rétribué. Mais, comme il n'est qu'interqu'elle excita dès la première soirée. En reprenant le rôle médiaire, et non protecteur véritable, il faut prendre garde qu'elle devait çréer dans cet ouvrage, madame Ugalde y que ses bénéfices et ses fonctions ne tournent au parasitisme. ajoute un nouvel attrait qui fait espérer un nombre de reOr, certes, cinq cents magasins de nouveautés ne sont nulleprésentations encore considérable ; ce dont se réjouiront ment indispeneabtes dans Paris et n'ont guère mie le mérite d'aassurément tous les amateurs de belle et bonne musique. limenter cinq cents familles qui, cessant d'être intermédiaires, Lee autres rôles sont toujours très-bien remplis par madepourreient dès lors être rendu« à la production véritable, moieelte Grim MM. Bauaele, Couderc et Bouin. Nous avons au profit de tous et d ' elles-mômes. Au lieu de cinq cents vu avec plaisir que les charma. ont mis un soin tout particus magasins, vous n'en aurez p'us que cinquante : à la rigueur, lier à l'exécution de lem Mile Ce soin s'était un peu nédouze (un par arrondissement) pourraient suffire, et le public gligé depuis quelque tette» mais à la représentation de fort grand avantage dans ces vastes bazars, dont Mercmdt. l'exécution &Bele a été d'un ensemble vrai- trouverait les entrepreneurs, spéculant en grande échelle et faisant d'ément irréprochable.normes affaires, pourraient dès lors se contenter d'une prime 06 a repris etter earg aine l'Amant jaloux de Grétry et presque Ms. nsible. En un mot, les prix du commerce s'apeller, mener repreeenté pour la première foie en 4778. procheraient de plus en p'us des prix de revient, et l'achete Waal drape solda empêche de rendre compte »jourteur du producteur, par la réduction du nombre évidemment rebut de mn» terril& itou en reparlerons fa semaine -pic exagéré des entremises. Nous ne faisons pas d'utopie- nous daine. constatons tout simplement ce qui a e tee commencé , Gemmes re«IOOMIT. et ce qui sera Et voilà comment les hauts - bamns du négoce et de la finance font tous les jours, depuis vingt ans, da socialisme sans le vouloir. feeptesea dam Parle .... Paula minora allumai. tete te/miens na Neuve...mette. Déjà ce nouveau mode d'organisation commerciale porte ses Seefediti6lia «flet tomette-dee oueds fruits. Arrétonenous à l'étalage. Pentere grand nombre ed &MO* penevenei , dans Mn* nos feules d'objets étiquetés sous le verail et variant dans leur prix pu fee Mem treecettriere la rance" et Paris en fixe, il an est dont le taux, dans sa recelée, voue surprendra poecile«, sent, put fflWrOpée. Courte et les plue certainement. Ces mOle • GMeatra oceteetes, RABAIS Peel». insignifiants; par quelle singularité on aval tant d em- MUE, voua frepperon Velan verrez étaléeq L Occis"» dP p d noutuitia blifildble, de lias robés d Vite/t eille dei foulards (toué

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Chaque âge a ses plaisirs, chaque mois son breuvage. IA/Rel1111*

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10.01111.

DE L'Io 14 SIC5c Us Star n StilEr DE

MIDI ,

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approches, mon entant Je suis content de vous; Lu fait, en ce beau jour, je suis content de tous.

Le champagne n'est pas ce qu'un vain peuple pense, C'est du vin blanc, du gaz, et beaucoup de dépense.

lissait, ayant soif, tenu son verre prés; Mais c'est un parapluie, innocent, qu'il fallait.

JUIN.

JUILLET.

Des battras le chablis est le sauce, dit-on. Une hultre n'aurait pas Inventé ce dicton.

4017T.

E AU te ME

Limenade du pauvre, i ' deux liards le verre, Plus obéra, Luis aussi moins propre que l'eau claire.

Or, voici dee buveurs à l'estomac d'autruche Qui paraissent vouloir mettre la Seine en cruche.

Pour abreuver sa femme, il a, le cœur de roche, Dédaigné d'apporter du sucre dans sa poche.

NOVESZE1111.

SIIBT1410EB.E.

Image de Bacchus, desai a Meel Pgique, dein« la colique. Lions la traduction . -

Le marchand; eus:et:guet q0 leMplit le tonneau

restelenn Tignao% Mais c'est un porteur d'eau. ./ : Alibi ta , '‘ ,

Ce chasseurrnaladrolt p ayant rien dans son sac, Pesai corriger son ree pnnit son SstUmac.

aicinuzina.

On reçoit tout Paris, on fait bonne figure, Pour cent sous de sirop et dix litres d'eau pure.

tous lesdiujeis qui font la matière de r Illustration , journal universel. meurs 'et les travers du temps, etc., etc, L'Almatlarà de l'Illustration – Vitistaiii eonteitioraine, lès se,Vend 7.5. eingraes, au bureau du journal, rue-' richelieu, 6o, et chez Pagnerre, éditeur, rue de Seine; 14. :(I)

-:Un yolunie petit in-er orné, Fru toutes les pagesme &ondés gravures el:1.)pr à

Il a cherché Jouvence aux sources du Mont-d'Or, Voulant ressusciter trois jours ev;nt sa mort.

lès yoyeités, les découvertes de f industrie, les arts,' les Sei


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Fe g.:... c.4 t>"1,-Z..,.:1e..g_giïàl,gegiq-..?"n--,'2.g.g. c,o. r.E..ev-gfel 3.%. ,:zg eg-.ila tr, ,, g. , z-._. .. er,E.- gyie 5. 9,. >g :=7 ipg......, reo v 5ii... -ei g -.E.ge-eér---,, Fre=à' F=- c.) g0 .1 g-areg• ..., ,,- Fg• F 9 er'e. ro. g 13 $ ..âlize,Fr..s . - F, k. gtî ....m.'err,E c'2. ec . . a" -..:_.,,,. 3 ie. 1 gc. c. . g. -c c. : I = cm 2•EE..a"_=-.. w emsà-gp, e .-,176-e.zult...sgc.z.-..,§1.A.. s rom ...:,,- 0,...eP ..g.g.-._.itio=a1....->9.e.--<7.1.-gge "'me i l'are.e:1, Zegelg.&-,lir le; ..res«,..0a I .g g àc., s-. a. g6.o--t g ie -rei. er.'. M.e e'-e-.2.5.Ngl .•=. .F.°2& n, c.-2're=g-' „ c -, ea qg _.s''.Y8-...,g i.„ 3 ... re--g-Zi _.••»,.E - c»-=e..-:........e.-. '?,..eqlee-e=1. g, i..D..-0 , ea' 4 -5,,,gge,...Feg e e,rg-g i a.. re... .. . 4 .,, j,. .,,%. ....5.: -- a= -, g e.., g sl' .0 a c.. - -.a = eàsE wes--.à-ru.-.>2. E.ei szeia...7...-. aer2.g a 6 . 8'2 g. .g g's " e; e. ... ...-:.% c. . 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L ' ILLUSTRATION, JOURNAL UNIVERSEL, grommelant sana ceste : a Il m ' a prit mon vers, il m'e pria mon vers. ■ Ban Voitenon , qui eteit le impatienté,appioche de Voltaire et lui dit • Boudez-lui son vert,, et qu'il s'en aille. • Je ne suis pas étonné que l 'auteur du Génie du Christianisme ait lithique. rapporte avec Fauter de la Relieurs. Mais j ' aurais désiré pour l'un et pour l'autre qu'ils n'eussent pas ce petit rapport-la. En somme', MA onze volumes des Mémoires d'Outre-Tombe on p tuerait en forma r un ou deux (dela c'evt aucoup) qui (jauniraient Ires-honorablement leer place à la cuite des meilleurs ouvrages de M. ne IShateauhrtund Qeoi qu'on en ait dit, son talent ne s'y montre pas F0118 dee faces nouvelles. C'est tues-gratuit, muet qu'en ea ri. té du don du comique et de la gaieté. Il n'eut pas gel, il n'est pas tunique su, tout, par ce qu'il n'a p us PU le tempe el le moyen ue connettre les hommes, incessamment *tend qu'il était par le Mille superMite ux de son absorbante per-sonnaille. Il a, dans ses Mémoires, décrut comme il avait décrit déja , avec un éclat, une finesse et une foi«, de pinceau qui n'oppartiemnent qu'eu génie. lu y a, en outre, au milieu de Meurent') de rêveries Bans rniFOri , de paradoxes et mente d'absurdités papables, il y a cramé bien des remarques a t dee ob-ervations prima do sens et qui vont par fois au tond des choees. On roui ouve donc dans ses Mémoires le rare talent de M. de Chateaubriand; mai, on y trouve aussi ce qu 'assurément on ne pensait pas y trimer'', une Aine hein use, envi. u-e , dévorée d'un orgueil qui t'a jusqu'à la bêtise u t jusqu'à la calomnie, d'un énaieme qui na aimé, senti et caressé que lui-même. Ainsi, sans non ajouter à l'admiration que nous inspirait son ta ent, ses Mémoires ont beaucoup enlevé à l'estime que nous semblait mé iter sun careptère. 11 y a donc plue per ru • que gagné , et il serait à souhaiter pour cg gloire qu'on les oub iàt. On les lira peu sans doute. Mais le souvenir en reg- te rri et posera cruellem e nt sur le nom .le hue auteur S s Mémoires ne lui rerunt pas lésera, et en vérité noue le regelions sincer ment. II est el apex de n'avoir point à séparer l 'estime de l'a 'mirs:arion, et de pouvoir louer et aimer dans le même homme, comme le dit le vers de l'Académie: L'accord d'un beau talent ei d ' an Peau caractère. ALSIANDMi DUFAY.

La vie à bon marché, LA PLUME DE FEa. Nous nous souvenons (les souvenirs anciens sont plus durables que les réceels) d'une expression employée par mare wei_ stoneeroft, et qui parut alo e aussi heureuse qu'aile était originale : « La pleine de fer du Temps. e Si celle qui revendiqua les Droits de lu femme avait venu cli:perde ans plus lard, c'està-dire de nes jours, où l'on n 'écrit plus guère avec d'autre plume, elle aurait mis aux mains du Temps un instrument moins commue peur eniesistrer ses actes. Tandis que nous faisons appel à nos souvenirs, reportonsnous un moment vers la première éposue de notre vie d'écolier, vers les jours de pleins et de déliés, les jouira de ronde et de, bâtarde. Vingt marmots sont sets à upe longue table, occupes . eheeun à faire sa page. Une plume bien taillée a été donnée à chacun de nous. Isker. travail va bien jusqu'à ce que la pleine, comme on dit à l'école, commence a cracher. 11 faut un effet s de hardiesse. On quitte son banc, et on adresse timidemi nt au mature d'écriture un : s Vouez-vous tailler ma ploie, monsieur, s'il vous plouc u Son sourcil se fronce légèrement lorsqu il voit que la plume est très-mauvaise, trop molle ou trop dure, et usée jusqu'au trognon. Il la jette. et en tarant une autre d'un paquet, — une toute maigre et chétive, telle que les jeunes oies en lai-sent tomber dans les champs,—il la taille avec son canif. Cette opération occupe tout son loisir, — occupe réellement une graille partie du temps' qui devrait ore consacré à l'instruction. Il est en guerre perpétuelle avec ses mauvaises plumes. Elles sont le rebut de la dépouille des oies. Cette habitude se conserve-t-elle dans les milliers d'écoles de l'Angleterre, où, malgré tout ce qu'on peut justement dire de l'im ierf .clion de l'éducation, tant comme quantité que culmine qualité, il y a environ deux millions et demi d'enfants qui reçoivent pile instruction journalière? Oui, probablement dans lis distriele ruraux éloignés ; non, assurément delta les villes. C'est maintenant la machine à vapeur (pli taille les pleines. A la Suint- liche! et à >Wel , il se consomme des hécatombes d'oies ; mais toutes les oies dei monde ne suffiraient pas à la cons insmalien de plumes que fiit l'Angleterre. Ou ne manquera imitais de piliers de foie gras; mais où trouver assez de plumes et de bouts-d'aile pour satisfaire aux besoins d'un peuple qui écrit ? Partout rift l'on élève des oies dee ces Ils, infailliblement à chaque nouveau mois de mars, toutes celles e ces victimes qui sont en état de vol e r seront dépouillées de leurs grosses plumes, puis tache& dans les champs, où les pauvres impreentes se dandinent, tort à fait indignes du nom d'oiseau. Le mettre d'école, à la Melle époque du printemps, continuera d'acheter à bas prix les plus petites de ces plumes, les clarifiera à sa mode grossière et en fera des instruments de supplice pour les bambins qu'il grondera de les user trop vile. Les meilleures seront tou jours recueillies et prendront le chemin du fabricant de plumes, qui exercera sur elles ses talents empiriques avant qu'elles arrivent au papetier. Il les plongera dans du sable bouillant pour enlever la première peau et grésiller la membrane exlérisnre; ou il les saturera d'eau, et alternativement les contractera ou les gonflera devant en feu de charbon de bois ; ou bien il les trempera dans de l'acide nitrique, et leur donnera une brillante appas- nee , mais aux dépens de leur durée. Elles seront triées avec le plus g and soin, entent la qualité du tuyau. L'acheteur expérimenté en jugera la valeur en regardant le bout des barbes, qui se terminent en pointe; celui qui ne s'y commit point ne regardera que les tuyaux. Il n'est pas d'article de commerce dont le prix courant soit aussi difficile à déterminer avec exactitude Pdur les plus belles et les plus grosses, aucun prix ne sembl e .déiaisennable; peur celles de seconde qualité ou demande souvent beaucoup trop. Il en vient considérablement de l'étranger, au delà probablem ent de ce que le pays en fournit, au moins dans les qualités supérieures. Mais le chiffre de tette

ImptetatIon Renoue Pet pas 01. n1111 Il n'y s pu de émit ter la plumes. Le tad( de 11141 — aa dee monuments les plia tnables du la sauna de 11101 re grand ra formata car commerehd, Robert Peel — s aboli le d roit d'use demee momie par mille. es te32, es droit produisit quatre mile dies cettes livres st'Onze. ce qui prouverait une imposai« emmena de Irrita-trots sen lions ont mille plumas; uses mettre leur les entends dm maltons de ce nuremee de l'Angleterre, In y empereur la pro dect un indigène; — mais condetun isetunieantes pour une pope-laiton qui /cracks lethes I pour Ir ppe rrnedière Idlya e la pvient-dao sliljejne lés de la /orme d'une pluies fut produite avant cette époque; un tube oe métal, lourd et sans é lastici té, attaché à un u.en dn d'os ou d'ive re, et qui se vendait une demi-atome». On pou vait folie Une croix avec. — mais quanta errire, c'était une eue Wuhan- eue c le temps vinrent d 'autres lovaistionit plUermignées à l'usage des gens de luxe, nous les noms tentants de plutee de lubie ou de diamant, — avec la simple plume d'or et la plume rhodium pour les sceptiques qui n'usaient pas confiance dam la joaillerie de l' encrie r. L'emploi économique de la plume d'oie attira aussi l'attention de la science. On inventa Une machine pour diviser le tuyau en deux dans toute sa lenteur; el, par les mêmes moyens mécanique s, ces moites furent subdivisées en p, lits fragn i eete, taillés en forme de plume, f radas et à bec. Meta d'un autre tété les besoins augmentaient de plus en plus. Une nouvelle palissante s'elait dictée dons notre mode, ni nvelle semence avait olé semée, — la source de tout bien, les &nie du dragon de Cadmos Eu 4818 il n'y avait que c nt anisan t e-cinq mille élèves dans les &oies d 'enseignement mutuel, — les nouvelles écoles qui s'établi-salent sou. les auspices de la Société nationale et de la Société des écoles britennillIC8 e' étrangères. Quinze ans plue tard, en 183.1, il y en avait trais can e quatee-ving • -dix mille Dix ans plus lard, et leur nombre dépassait un million II n'y a pas plue d'un quart de siècle, les deux liera de I. pnpulatirin rnà'e de l'Anglet rre st un tiers de• la pop...arion femelle sppru nui, n1 à &rire; car dans le rapport du liegiàt roc general pour 1546 , nous mouvons ce passage « Les p. renonce qui se marient, sont requis • s de signer le registre des mariait. s ; si elles ne peuvent pas écrie Para noues, elles signent en taisent une marque : le resta al jusqu 'ici a été qu'a lieu près le tiers des hommes et la moitié dis femmes •tsi se marient signent avec une maque a Cette observation s'Applique à la période entre 1839 ut 4845 En prenant vingt-sept ans &mne la moyerne de l'âge des hommes mariée, et dia ans comme celle de r ege des écolier, mâles, le registre des mariages peut cet vir constat. r l'état de l'instruction d s enfants mâles de 4824 1828. Mais le chiffre de la posulelion de l'Angleterre et du pur de Calle- grossissait repid. ment. En 4821, il duit de six milIWes; en 1831, de qeatorze ; en 1841, de saze; en 1551, en ente:tel l'augmentation à quatorze pour cent, il sera de dix boit millions et demi Les regréa de reiluetion étaient plus prompts encore; et nous en pouvons raies, noblement induire que la proportion de ceux qui font leur marque a beaucoup diminué depuis 1844. Mais, durant les due dern i ère années, le désir naturel d'apprendre â émise, dans cette partie de la benne popula'ion qui peut prétendre à quelque &Western, a reçu une grande impulsion morale par un merveilleux develeppereent du plus utile et du plus agréable exercice de cette faculié. Le tarif mamelle de la poste à deux sons s'est établi. Dans l'annee 1838 le nombre toisl des lettres transmises par la poste dans le Royaume-Uni Malt de +mixant -six millions; celte année-ci il s'est élevé au chiffre prodigieux de trois cent trente-sept millions. En 1838, un comité de la Chambre des com mines, entre autres griefs du commerce contre les tarifs élevés de le poste, signala en ces termes le tort qu'ils faisaient it la masse du people . Ou ils sent pour le pauvre une taxe onéreuse en le forçant de sacrifier ses petits profits au p l aisir et à l'avantage de correspondre avec ses am is qui sont miou loin' fi ils l'obligent se priver complétemeet de ces relaons • ditninpant ainsi le peu es jouissant:raquait ait, et la mechant' de développer et d'entretenir ses plus chères affections. n Honeré soit l'homme qpi a renversé ces barriàrest Loua soit le gouvernement qui, pour une fois. sortant de son ornière fiscale, a eu la hardiesse de faire une loi favorable au bonheur &trilo gique, au prog.ès de l'éducation et à l'élévation morale des masses 1 LA plume de fer à deux sous le douzaine est, à un degré copaldérable, la conséquence de a poste la deux sous; comme le poste à deux sous est un représentant, sinon une conséquence] des proues de l'éducation nouvelle. Seps la plume de fer, il est fart pernvis de douter qu'il y eut eu assez de moyens micaniques à la portée du gros de la population, pour écrire les trois cent trente-sept miiltops ele lettres qui aujourd'hui passent annuellement par la poste. L'épée d'Olhello devait sa trempe « au ruisseau glacé o; mais toutes les vertus réelles ou iiimentairee de l'ea u qui donna sa valeur à celte bonne lems espagnole rie Pourraient produire l'élasticité d'une plume d'acier Flexible, sans doute, est la lame de Tolede. Poussée au mur, elle formera un arc qui décrira les trois quarts d'un cercle. Le problème à résoudre dans la pleure d'acier, c'est de convertir le fer de pannensora en une substance aussi mince «une pleine de tourterelle, mais aussi forte que la plus fière plume d'aigle Les fournaises et tee marteaux des anciens armuriers n'auraient jamais pu résoudre ce problème. Le plume d'acier appartient à notre en de puissance mécanique. Elle n'aurait pu exister à aucun autre. Le besoin de Pinstrqment et le moyen de le fabriquer sent venus ensemble. L'importance commerciale de la plume d'acier s'est manifestée pour la première fois à nus sens il y a un ou deux ans, à Shefeeld. Nous avions assisté à toutes les opérations curieures qui con latent à convertir le fer en acier, en le saturant de carbone dans la fournaise; à mar eler 1 s barres ainsi converties en une substance plus dure, sous les mille marteaux qui ébranlent les eaux du Sheaf et du Dun; à fondre l'amer ainsi converti et martelé en lingots d'une plus grande pureté; et finalement a le passer au moudrait, c'est-à-dire à donner sons d'énormes rouleaux son plus parfait développement à la matière. A environ deux milles de cette métropole du fer, sur la tèt e de laquelle est suspendu un dais de fumée qui de temps en temps laisse voir par échappées les van,* landes dans le lointain, est un moulin isolé où les opérations du martinet et du rouleau sont portée- à une grande perfecilen. Le bruit des grands martinets s'entend à un demi-mille de là. Les oreilles tintant, les Jambes tremblent lorsque nous les voyons de . près battre desitertert eider pour leur donner la plus Brande densité possible; car tout l'édifice

$ 94 bruite !craque les senters mot balancés devant aies, dose tics paniers seau. ados, r t r bissent le bure à armes roto. mat de os • marieurs d e Tt ans. Peu pauma lu lameratian pins mesquille du monarael. La bene osa M 1118arlatege s aune meue4 empaume que possible, de« snintemul ban. p ar le SOMellte plus mem è r e. Une vaste user set empile per des emeani.si et dis reuleaue La bure d'acier, elbetEtte promu I lem est tirée de la fumai«. Il y a dein Imm. s Câble, reeteue r ne pute par les deux premiers, al de (1111,F-st qu'eue Mea, annelet s'allonge — reptdeuess par le deus second* , — deux l'oedèmes.-ln émut .t deux cinquième. La terre devient usailans kt traelet Elles'amincit et sainamet esoore, lusqu'à quai unie qu /NF ariens ne murmel plia amer cette baside inteseanee. Elle s'est e prodlgieres ment sa adem, muse us alarmas trer soue le a arlama du buteur. La »Me mue s'a qu'eu eaustasne de pouce d'épaisseur; quelques-uns s'en eut qu'us demetembeine. est pus duit dee t'avenx de bat d'audiers, 11110111 na nsecantesse si subi et et complique, de Sale Illateere gggg11 Plie •be an capital si censidér. b-e I claque pais qu'elle tbit, drums ta mina seule juequ'à son transport pr le nenni de fer eqeelque muse %teeIre de l'industrie ang iome à qui eal-li jeune? d une «Mie sok neloefure de plumer de fer d Birasissiputa. Il n'y a rien de ires-remarquable, reareee organtlation eue une manufacture de pluma ne fer. La peettedion ut esse nues' gmede eue le nombre de bras *Soya à fabriquer un objet el OMM frappe necee gairement. Mate repensa* ta ellemémo est aussi cure ose et aussi interne» e es petit quai, grand. L acier pur, lorsqu'il vient du moulinet, est eoupe en bandes &r a vinai d ne amimie et demi de targe. Us Iles-ci r ude sont coupées à le donewien voulue pour le plume. Cm more seaux sont alors Iodle t nettoyés. Le nom du tale iront est 'alternent implosé sur le metal, et us insu cament tranchant fait la fente, quoique imperfaitement encore. La tomme de plume est donner par un en poile- pieu* OnlaIrle, sous la pression du uel la plaque entre Mors un mutile concave. La plume est formée lorsque la f ale a été peif cet:meule, ll ne s'agit plus que de la durcir et enfin de le nettoyer et de le polir, à t'aide du (*.teement, dans on cylindre. Tutoies l'a M'erses femme de m plume de fer sont données par l'emportemleoe ; toutes lu feutres et ouvertures a u elessus de b e, per l'instrument trenehent. Chaque a ',.él °ration a eu pour Mme ils vaincre la rigidité de l'acier, d'imiter l'élasliche do la pluma d'ute tg donnant à te plume nie 'attique use diode super' tire. La peefeciion qu'on peut raisonnablement demander 1 une plume de fer n'est p ent encore atteinte, mais le p. Ifectimmes ment de la fele iestion est incontestable. Il y a vingt ans, pour (pK:timon p uvait choisir, sens regarder à la dépense, entre la P lum e d'oie e t l a plume de for, la meilleure production de Birmineham et de tondre était une abomination. mais peu à peu on soi ' ln plupart des gens adopter Ire n m'eus d'écrire de la multitude. Dans un &lieue où /nig de negliger les perds écimeMieS, on s'en fait glo re, peu d'entre nous aiment à faire usage des plumes d'oie à te ou 12 ahilleige le cent, luxa que se donnaient autrefois les commua du trésor — une heure de luttai', et puis une plume neuve. Tailler une plume est chose ennuyeuse pour l'homme âgé ou mé ne entre deux tiges qui jadis acquit ce talent; les jeunes, per la plupart. ne se le sont point donne. L'auteur le plus ecovome de son argent et le pins prodigue do sa peine ne songerait jamais à imiter cet homme proaigieux qui traduisit tom Plias avec « une seule plume d'oie crias. s Leu plumes de fer sent si bon marché, que si l'une égratigne nu crache, on peut la jeter et en essayer une autre. Mais lor-qu'on en trouve une vrai.nent bonne, on y tient, comme les gens du monde tiennent à leurs amis, — jusqu'à ce qu'elle se brise ou se rouille. Nous serions tenté de trouver quelque analogie entre le perfectionnement graduel et décida de la plume de fer, — un des nouveaux instruments d'éducation, — et les effets de l'éducation elle-même eue la masse du peuple. Une nation instruite doit unir de même la force à l'élasticité, et faire, sous ma rapport, de n •uveaux progrès tous les jours. Les favoris de la fortune sont romme la plume d'oie, ils sont tout prêts à remplir leurs fonctions dons la société; il n'y a qu'à les gratter et à les polir un peu. Mais les masses, il faut les former de matériaux plus grossiers et plus durs, il faut les ennurtir, lei amalgamer et leur donner la trempe qui assouplit. (limuehold Words.)

Exposition universelle à Londres. .,a Société des Arts, considérant l'analogie qui la lie à l'Exposition des ouvrages d'industrie de toutes les nations en 4151, a cru pouvoir se dispenser d'offrir, comme de coutume, les prix pour l ' encouragement des arts, des manufactures et du commerce poile les années 1850 et 4851 ; mais elle a aussi pensé qu'elle pourrait employer plus utilement la somme qu'elle avait destinée à cet usage en encourageant la production de traités philosophiques sùr les diverses branches de l'exposition qui feraient ressortir les avantages particuliers dérivant de chacun dee arta, des manufactures et du commerce du pays. En conséquence, le conseil offre une médaille de 25 liv. et. .625 fr.) et une de 10 liv. st. 1250 fr.) pour les deux meilleurs traitée sur l'expoeiteon des matières est des produits bruts; aime médaille oe 45 liv. st. et une de 10 liv. se pour les deux meilleurs traités mir l ' exposition des objets mécaniques; une médaille de e5 liv. st. et une de 40 liv. et. pour les deux meilleurs traités sur l ' exposition des objets manufacturés; une médaille de 25 liv. st. et une de 40 liv st. pour les deux meilleure traités sur les objets exposés dans la section des beaux-arts. Chaque traité doit contenir et ne pas excéder quatre-vingts pages du format des Traités de Bridgetrater. La Société accordera aussi la granule médaille de 45 liv. st. au meilleur traité sur I Exposition en général, sous les rapporta commerciaux , politique* et statistiques , ainsi que de petites médailles pour les meilleurs ouvragea sur tout objet ou genre spécial des produits exposés. Lia ouvrages devront étre «posés au siége de la Société avape juin 15.51.



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Ab. pour Paris, 3 mois, 9 fr. — 6 mois, 18 fr. — Un an, 36 fr. ' No 396.—Vol. XVI.—Da Vendredi 27 seplembin anVondredi 4 octobre 1850. ' Ab. pour les dép. — 3 mort 9 fr. — 6 mois. is —Onu, se G. La collection mensuelle, br. , 3 fr. Prix de chaque 111 e, 15 e. Bureaux e rue Slebelleu, Ab. pour l'étranger, — 10 fr. — 20 fr. — 40 fr. • 101[11ZAI111.,

Histoire de la semaine. — Courrier de Paris.-L'Heureuse Famille. — Chronique musicale. — Inauguration du monument dédié au Congrès national de Belgique. —La vie des eaux, le Tréport et Eu (suite et tin). — Inauguration de la nouvelle salle de l'Académie de médecine. — Bibliographie. — Calendrier astronomique illustré. — Banquet des blessés: de septembre 1830 à Bruxelles. — Hommage à Mathieu de Dombasle. Gravures. Le comité légitimiste. — Trop et trop peu; Les autruches l'Hippodrome; L'envoyé de Népaul; Revue militaire du 14 septembre à Versailles. — Pose de la première pierre de la colonne du Congrès à Bruxelles; Monument élevé A' la mémoire des citoyens morts dans les journées de 1830 à Bruxelles; Banquet offert par le roides Belges au Congrès national. — Académie de médecine: trois gravures:— Promenades et jardins publics, études par .Valentin. — Calendrier illustré trois gravures. — Banquet des blessés de septembre 1830 à Bruxelles. — Médaille de Mathieu de Dombasle. — Rébus. •

Histoire , de la semaine. Le Moniteur a publié, mercredi, sans signature, l'avis suivant : « Les dispositions de la loi du o sont 46-23 juillet 1850 diversement interprétées par les jour i naux. Les uns mettent au bas d'un premier article la signature 'de l'auteur, et se dispensent de la mettre au bas des articles suivants. Les autres indiquent en tête de la première colonne les noms et les initiales de leurs principaux rédacteurs, et se contentent de mettre les initiales au bas de chaque article. D'autres enfin placent au bas des articles une signature précédée de ces mots Pour le comité de rédaction. s Aucun de ces modes d'olécation ne satisfait aux prescriptions des articles 3-et 4 de la loi précitée, , dont il est bon de rappeler les termes : n Art. 3. Tout article de dis» cession politique, philosophie que ou religieuse, inséré dans s un journal, devra dire signé par s son auteur... s Art. 4. Les dispositions de n l'article précédent seront applis cables à tous les articles, quelle » que soit leur étendue, publiés » dans les feuilles politiques ou n non politiques dans lesquels » seront discutés des actes ou opie nions des citoyens, et des inté» rets individuels ou collectifs. • » L'exécution de la loi doit être sérieuse, complète, uniforme. s En se servant des termes : tout article, le législateur n'a pas entendu dire qu'on signerait le premier article et qu'on se dispenserait de signer les suivants. » En se servant des termes : devra dire signé, il a exigé une signature au bas de l'article, et non des initiales dont il faut chercher la traduction dans une autre partie du journal.

» Enfin, en se servant des termes : par son auteur, il a voulu imposer à l'auteur ou aux auteurs l'obligation de se faire connaître et de répondre individuellement de leur oeuvre; il n'a pas pu entendre que cette individualité pût disparaître derrière la signature de l'éditeur responsable ou du fondé de pouvoirs d'un comité de rédaction. » Toute marche qui persisterait à s'écarter de cette interprétation exposerait à des poursuites les journaux qui la suivraient. e En recueillant ici les faits principaux de l'histoire de la semaine, nous ne faisons pas autre chose qu'une collection de documents résumés, propres à faire , commettre le mouvement général des opinions, le jeu des partis, le triomphe ou les échecs de leur tactique. Nous n'y mettons rien du

nôtre, et par conséquent cet article est signé d'avance de tous les noms qui signent les actes que nous enregistrons. — Le manifeste suivant, daté de Wiesbaden le 30 août, a causé une véritable sensation, cette semaine. Le sens qu'on doit y attacher est le désaveu de cette opinion légitimiste qui s'appelle le parti du droit national, par l'opinion, triomphante à Wiesbaden, du droit antérieur et supérieur qui s'appelait autrefois le droit divin : « Nos journaux de Paris et des départements vous ont déjà fait connattre, dans tous ses détails, ce voyage qui semble destiné à exercer une si grande et si heureuse influence. » Vous savez maintenant avec quel religieux empressement les hommes partis de tous les points de la France, et


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Grenier de Cangue dofl délmendee dit A côté dee petites misée di tentele, n fronde «Sn nese* au livre d'alites de le publicité; le leur cil M. de 4 la salle des Pas..Perdes. SI les grilles eider* omit nier de Caesegnac 'tiendra à mourir, la.postérit6 ne verra ieuettes, ce n'est pal devant la justice; geai *410? on se se . renouveler eue le tombe di ce grand homme le tris te eftirait dans un loyer d'acteurs, o est qu'en effet eus' aide. qui es ditiptittent nielleur dov oir MS de ces causes présente un cas tint dans >a inutile ose le pin au Med théâtrales, il s'agit de trots auteurs qui defdritienthi Minden Après M. 4raideit voici le docteur .L. Véron portant 5e directeur du Cire/ esetionel, à ber el le titre de Ses MU lb bras soc atitetil*Mpbie ; >Min% ce jour, on avait d malices, la literie de la semaine denten _ ,ne lei nad pli dit que M. Veen dtait phsimeseitel ;il e ptelite de la timonaris jouira d'u $dilMai prépare, assure-t-on, été donné par en dans ta etstr eteand- *hélio a nie, *** pour Mette chez ses eliennt-abonette en carte de doc- tontes sortes I mets de ce triste été, dfe mais supposé qU'ii «titrée ce ler* lfilleidestafte; quai tee teur en Itlidtketa f..111-dOettlÊ I. Wire, tai t'était contenté it-dire 'tee ft Sti1tiplicr les prétextes earltddled ,et les pour le tribunal gel tombait len net den le jugedepuis «me dizain d'aines, de Signe les :e'rdennan peti- eccattione On bienfaisance; attendea-vous prochainement à barras ment dont parle Petit-Jean : . te*** ObilitittitIMMel, *th 7pratiml8at et teuri*t il se un débordement de circulaire., Ordente 4■11 ore rat items e lut saur, prOpUli da-donne denteatitn des entubâtes quotidiennes foi, tad Md Mate %Me; M &Me des loteries et des bals-ddSouéctip luon à er aintdreseenttinted6 4tii n'appelle les Menet ; l'au- ville est pleine de revènai Iisu lavettes somme pot Mentir le prit Ott Miel* . tob Grenier. de tunage* seltinsIdylle, celle Mât bette* ite:11111a eigpeestes ette trois auteurs, *ad le tebile itou. ta tende de Y mn *enfle belledditleemelle il lie Mette que la dentelles; ê le dlarld b plu Mile Idée/ter' que toue ceux de i /l'effigie*. refrain oblioé.M. le tinte L. Vote,n etennedicti dont OMM imite manette, 1I Be ce tentpedit il y assit à hl Contéditeetiliestime (je pole Isgiii ière 'avec le Public, et l'initie au Menet, de sue tâtent capabtes de tent ; ifs therchein taiePdlit. dela Cotnédieerailçaise de 1740) une actrice encore jeune, nese nette Webb** et ente nec iserreitie qui tleils'd'arnattalnt dtuis des Indu* de bilt. Oit re- à peu près jolie, qui aven passablement d' esp rit et gai en demie Uns pelletons/en etettfindier. d je /ber dee femme vre delà la ont «nolo as sus 511 gel« Retâtées cherchait encore plus:. Ine-telende de bue ». teeett et de *alti pelé à «te Sand • l'iode« toutes les eeites, en bette Matte elle tenaille egn fie de .4111, Ride Me Mie thtt adadmistedte lie fteit Onde, et voulût quitter le théâtre 'ton saL'est mill4f-reayelà ht •eddEdits .-relli . urer Ma célébrités lue Au même instant, une religieuse, encore plu, jeune et 4824, le • de. hôpitaux. et qu'irtonda gfme littérattilmIty.aitimY lefi -ciizeonneur de plus jolie que l'actrice, s'échappait du couvent, entratnée par 4829 la l'amis; ce qui lui permit ce vivre clans le M. X. pu de madame z, -po .danaleurs curer- une vocation contraire. Le diable qui la décloltrait amena commerce dee artistes et des protes les plus distingués, aces. Le rqmen ,:. dédaigné parla librairie, • et chassé du Blanche — c'était son nom — à la porte du directeur de la If. le docteur Véron oublie ici no petit détail que nous fourme. ' ii . ',moven sedeesisen en plein salon. • comédie au moment où Rose, c'est le ens de la soubrette, nous permettront de lui rappeler; puisque était en veine , il en • mese,.it en .Dis t, teest un encra- s'y présentait pour prendre congé du Mettre et de ses œuconfidences, pourquoi n'a-t-il pas avoue sa collaboration >Men getrithid , l sile est, . „Ailes de$pquado na vres. Quand elles eurent bien déraisonné leurs motifs à tour /a Quotidienne eu4826 , son affiliatiou à' ta Société ea ciii n . ' aqueo et :* Bali ,.. :" de tôle, le directeur, qui était par hasard un homme dese des bonne lettres? et sa nomination de mddeed i jiet. arc es iii "teithlip • s prit, Meng son éloquence chanceler sous ces arguments de et dee musées-rami ,«mit le cas &Josette' ii de u iie 051W r ?MM &Milet Heu nouvelle Convertie, eut l'idée d'adresser Rose à la religieuse inattendu de dessein. Il n'est pas donné àtette lterPi‘iti Vidthiestioe et de renvoyer Blanche e la cornélienne. Dans son ardeur d'avoir tâté le .peults dais Via* Médicis, et d'avoir lie eta;Pelttititie de néophyte, Rose Sien le théâtre sous des cloutants épouprié te Liionest etenpolion du Beledee ; mais poursuivons in • ette lé vantables, , tandis que Blanche broyait du noir sur la vie de cette intereseente étude de lé. vête pelât per_leleménie i‘ r convent, si bien que chemine d'elles gagna sa cause dans dl: le docteur Véron abandonne blet! li la &Siffle • l'esprit de son interlocutrice,. et la' «inversion en resta là. .endisvient l'un des summum .1101) Donne ou Martin reprit sa manette et la carmélite rentra sitene,,,mais commedtreeur « Ain* dbé datiass béent, Le croiriez-vous maintenant? cette coméallie cette I &narra eisee Puri*, et qui rd- die l'autre a siècle, -on assure quelle o été reprise hier, ires, yers ' ftieMeir: 421ln du prlelie meni à â Comédie-Pratifflee, Blanche existe, lino do la nient» t.« « Y stogi écot' tem ret 611 Mina l'une, l'autre se nomme tout haut; la +ne sauf >nevem 'rune rit 0 methos deloi, ismi V t écrlt (tiré, litt mot able mette dans quel ebbe' contradiction et de ende urs hue ,ecture mal teint et e, l'esprit d'imiIlutrit Mitres et surtout 'in vif désir de *râle, peuvent précipiter etile • de ka* eentildes, seeleiheifeleetiert le nouvelle na Osons I, d'en être tbreusei pour t pas , elle n'a pin lite, 'l'ante n'ait «el obait X. t beau•

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L'ILLUSTRATION, JOURNAL UNIVERSEL. qu'elles ont affaire à des voleurs qui voudraient enlever la malle-poste qui voyage sur leur dos et à l'abri de leurs ailes. Il faut voir encore le courage qu'elles déploient contre l'attaque, l'habileté de leurs manœuvres et la vigueur de ces gigantesques coupa de patte qui mettent en fuite les ravis-. leurs. On applaudit à leur victoire, et la lutte ne cesse pas d'être intéressante, parce que le grotesque s'en mêle c'est le plaisant qui galope avec le sévère. Ainsi, tel épisode du combat rappelle, à s'y méprendre, le démêlé comique du célèbre Potier avec le dindon du remords dans l'enfer des Petites Danaïdes. Les autruches, les comédiens, l'hippodrome, les belles informations I Est-ce qu'une comédie plus digne d'intérêt ne s'est pas jouée ailleurs ? Elle n'est plus nouvelle, mais on y court toofours; c'est le plus grand, bruit de cette semaine.bleheureusement,com. me dit' un prudent nouvelliste de-nos amis, il faut écrire en vue de la publicité, et notre plus long chapitre c'est celui des considérations. Ainsi la vérité reste dans son puits jusqu'au moment où quelque Tallemant audacieux l'en tire enfin par des historiettes d'outre-tombe, Selon cet homme clairvoyant eteincère, à moins que votre récit ne soit une redite banale, soyez convaincu que la malveillance l'épluche et que l'esprit de parti va l'incriminer; l'artleplus goûté aujourd'hui, ce n'est pas de faire entendre plus ou moins de choses en peu de mots, c'est de parler beaucoup sans rien dire. Il faut tout dire; ce chroniqueur rnalcontent, ce grand donneur de conseils fallacieux, il était allé dimanche à Versailles, sur la foi des réclames, pour y chercher, comme Diogène , un homme- et une histoire introuvables , circonstance qui explique sa mauvaise humeur. La revue promise pour ce jour-là aux Parisiens dans leur capitale d'été n'a eu lieu que le mardi 24. M. le président de la République en a fait les honneurs à l'envoyé de Népaul, qui n'a cessé de témoigner par unè pantomime expressive son admiration pour notre belle armée. Depuis le 'célèbre ambassadeur du roi de Siam , aucun prince oriental n'avait été conduit à Versailles en aussi grand appareil. Le château a déployé pour lui ses féeries , sauf les cascades , qui font relâche pour cause

197 de réparation. La gram minutieux Moniteur , ee Dangeau ofilciel de loutre les cérémonies, vous aura dit le resta : beaucoup de curieux, peu d'enthousiasme et encore Moins d'acclamations, si a n'est de la part des intéressés. . L'opinion publique est comme l'anguille, ajoute la sapre des nations, plus on la presse et plus elle vous échappe s Le même jour, M. de Rothschild, dans son magnifique maine de Ferrières, 'MS.— M. de Rothschild. Chaque année, l l'époque où nous sommes, la chasse s'y ouvre entre intimes; mais depuis la révolution de février le cor n'avait plus retenti dans ces grands bois, il fallait courir d autres lièvres; aujourd'hui on rattrape le temps perdu, il y a un arriéré de gibier à occire, et le seigneur chfitelain a convoqué grande compagnie pour cette liquidation. Une armée de Robins de bois plus ou moins millionnaires, munis de balles enchantées comme celles du Freischutz , met à feu et à sang le département de Seine-et-Marne ; le massacre est général, et Chevet a reçu de grands approvisionnements. Ceci soit dit — bien entendu — sans aucune allusion offensante à l'amphitryon dont l'hospitalité est magnifique et la générosité fabuleuse. En voici un exemple unique Un écrivain, presque aussi célèbre par sa détresse que par son génie, avait obtenu de l'opulent banquier des lettres d'introduction auprès de ses correspondante d'Italie et d'Allemagne; le poste, préjugeant l'accueil qui lui serait fait d'après la recommandation qui était froide, négligea d'en faire usage, et c'est au bout de dix ana seulement qu'il découvrit le véritable sens de l'épître qui lui ouvrait partout un crédit illimité. M. de Rothschild avait caché sa clef d'or dans un paraphe, elle y est toujours.

Jung Bahadoor, envoyé du roi de Nepaul, en costume de eér(monie.

Sat prote biberurit.... Fermons, s'il vous plaît , l'écluse aux petites nouvelles. Il s'agit de réparer un oubli involontaire au sujet de l'illustration qui ouvre ce courrier ; joli dessin qui tranche heureusement sur nos phrases : L'enfant du pauvre et la demoiselle du riche. Est-ce un rapprochement? est-ce un contraste? Dans tous les cas, c'est un petit tableau qui arrêtera les yeux du lecteur plus longtemps que nos historiettes. PHILIPPE BUSONI.


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» Donne ou mauvaise, l'opinion de l'homme ne vaut pas arand'clinae, munie le sait tout cheval raisonnable. Mule laine lice rat le Justice; et re dorai el me Mains, eut qua lo Menses perlent de nue comme @ n Ise@ a, tlae b fifre aven tout tele. Ils Mitent qua lel homme a dlf . ruiné par let cheveux. • naine par les chevaux t Ils ne pontet pie Ilra hene ! mem° e,n cria, et dire qu'il a été ruine per Ise bamum I non, Ils, noua le mettent sur le dos. Comme si nous avions ja mais lenge Per-sone; comme ai, bien plutôt, ce letuat pu nous qui Mem ruinés eentinuellement par eux. C'est ainsi qu'ils noue font une réputation de meuve. compagnie.. Un tel a donné dent les chevaux, et c'en e été felt de le " Mais " lm , mu> l'OU 110111 sa uvé, su contraire. — API» l'aurions rendu sobre, labsrlatue, sensé, --Quel mouvais exem -pleuiaronsjmdé,evouraisl ? » En som m e , e le Madre ilotisme Je pal vu, je définirais l'homme un être dénué ele sens et si/Tissai, auquel on peut trisse rarement se lier, et qui no ms parait pas devoir Sa reprocher de l'honnêteté des animaux plus nobles. Je dirais que le talent qu'il a de plier les animaux plue nobles à ses mauvais desseins, et de nuire à leur réeulallgp per Bos accointance, net, *près l'art de faire pools, de revoie, du foin, des carottes et du trèfle, un de ses principaux ettrIbule, Il est fort inintelligible dans Bos ca p rices, exprimant rarement d'une manière distincte ce qu'i l veu t de nous, et &Piaffent Intalieunp sur la supéllorité de noire intelligence pour le devine?, Il sît cruel, il aime le sang, — particulière/peul à le mira) eu Glauber, — et il est très. ingrat. e Et cependant, autant que Je pute le empreindra i II A Uns sorte de culte pour noue. Il MUS dresse dans les rues des images ( pas très-ressemblent«, 111 Ra vrai, Male qui voudraient l'être), et il issue lei semblables à las admirer et à croire en elles. Autant que J'y puis entendre, ti n'otteche pas la moindre importance aux imagea d'homme& qu'Il place sur nes images de chevaux, car j e ne vals parmi elles aucun rameux personnage. Les jockeys qui montent nos statues sont de drôles de jockeys, il me semble; mais enfin c'est quelque chose que de trouver dans l'homme un . sentinzent même posthume de ce qu'il nous doit. Je présume que lorsqu'il a eu un fort grave cuvera quelque cheval da distinction qui meurt, jf ouvre une se u scri tien pour faire foire de lui une made ma ladroite, et qu'il expose Celte image dans un lieu publie I ln veaéretten de la foule Je Fin trouve mn d'autres raisons peur les statues de note qu'on rencontre de tous côtés. ll faut COaai darar gomme une preuve de l'inconsemience de l'hom m e , qu'il n'érige senne statue aux eines, — qui, bien que fort inférieurs à nous, ont néenteer na de grande droits sur lui, Il me semble qu'un tee en rate dis cheval (I l de Hyde Park, un autre dans Trafalgar-Rme w t et un inq uiet d'eues en braint4, en dehors du Guildhall an cite de Lingual ( Mie e crois que la chambre du Conseil de ville p si dans tel édifice) seraient des monuments a g réables el bien motivés, » Je ne vois pas oe que je pourrais suagerer de plus à Man honorable ami le raffine, qui ne se soit déjà présenté ft se brille intelligence. Comme moi, il est Vidin» de la ferre biellette, et it doit le s upport er jun/pet ce que l'état actuel dee choses — comme cela bien es faire au bon temps qu'OR une promet, si je pues pu i s attendre encore un peu. » Là! cornaient trouves-vans cela? Voila le cheval! Vous au. rez bientôt Po (intim d'us outre ointe' de me s u is alloue" avec. un grand nombre d'outre eux, et c'est b qui tombera sur Tous. Ce n'est pas moi seul qui vous etiœlele• Vous êtes fiAuéralset,elli démasqués, je suis lem« d@ la dire, et Vous serez couverte de confusion. " Ayons un ussfii39 M ce sujet, a On. races», traduit par i■e0N 110 %WU, chronique sisueloisie. Mademoiselle Albani Vient de. tenter une eeeeelle incursion dans le domaine de l ' Opéra freinait ettilme loué, lundi dernier, pour la prem i ère Pois, le rôle d'Udeite dm OMM', les VI. Des trois tôle§ dans Wei* le edi ebre titteletrœe s'est jusqu'à présent montrée en' la alcène lyrique française, celui-ci est assurément celui qui lui nonvIrnt le ruine, Si peu qu ' on tienne è Palude, eut preg ge MI liOntre, encore y tient-on un peu i et In geler le plus tinchsotour ne saurait tenir lieu de tout. Il est 001144 Inep ossibideellellu e ben vouloirqu'on y mette, de %fuir saMdi u moisell3 Mont cette petite reine qui eut l'honneur d'êtrechoi siepur di e traire le pauvre roi fou. En outra, il a plu aux entours du prene de Charles VI de placer dee le enter de( la gentille GJette de Champdivers des sentietente hanifite» qui font de ce personnage corme le lettere«, di. Jeanne d'Are. Co, sentiments demandent à dire»sprintée 'VU» Mo et cette énergie, mad emoiselle iti lei ne OUI pile sili/01 'esdentier la peine : conserver ge vain to p temps pure et Mache l c'est le seul soin qui le preencupe Meng tojtati las gaine; de tous ses rôles. Cela peut mem quelqu'ide; per exemple, dans Charles VI, au qualeiésne acte, dent Me theetieldle Illbte.ele charité l'air et la remue de la tenta plus admirable,UM,? quelque admirateur qu'en oit d un me(eVailleliX timbre d e voix, On doit regrettes que lent de partiel d'un r610,41deole,llt à peu prés entièrement m'idéale NOUS devons adretter de grands éloges à M. earreelhel : tarets cet artiste n'avait mieux dit le rôle de Charlee Vf,, l'une de ses plue remarquables créations. efedegudgell Rabbia de nouveau, dans un pas de deux, fasciste, p> nel dire, la salle M itla?. Per la vigueur, la grâce ntine 'no danse. Ainsi que nous Filme la lin de notre précédente Chronique, on a reprie l'Am t Sioux g l'OperteComaple la semaine dernière. Il y a gui;Me-Mme ana que cet ouvrage a été représenté pour In lime foie. Il hg le quinzième que Grétry donna au ibn e de l'hôtel de Pieurgogne, alors appelé Comédie-Italienne; legt et une pitrerie du même genre lui succédèrent; ne I Weil le men» cornposileur d'en écrire quine aU i l 'adéq . janter de la mimique de l'Am«, ellt Per ri bfati en 4768, et finit par Delphis pi te» sud;Deal %Space

tit La stolon équestre du due de Wellington.

USTRATION, JOURNAL UNIVERSEL.

de trente-cinq ans, il produisit cinquante et on ouvr. "' là, certes, une rare fécondité, d'autant plue admirable que beaucoup de ces ouvrages ont eu de leur tempe et à dillerentne reprises un très-grand sucres. Male dans un nombre ci considérable de productions SOI tin n'une méme plume. il n'est guère possible que toutes soient également operiedres. N'en déplaise aux admirateurs idolâtres de la muetm i e de Grétry, noue pelions que la partition de l'Amant jaloux ne doit pas etre mise au premier rang parmi celles de son auteur, et ne méritait pas par conséquent lis houneure d' une reprise en 1850. Nous avons beau chercher, nous ne trouvons dent Des trois actes qu'une délicieuse romance : Tandis que tout sommeille, et un spirituel vaudeville : Le mariage est une envie, petit air de seize mesures, vingt-quatre si l'on veut, les huit dernières étant répétées Mea fois. Dune tous les autres-morceaux de la pièce on reconnatt, il est vrai, la préoccupation constante qu'avait Grélry.de rendre t rès-exactement le sens mélodique de chaque mot; mais, quelque louable que soit ce système do composition musicale, il s'en faut de beaucoup qu'il n'en puisse résulter que de+ perfections en toutes sortes de cas. Tel morceau de chant dans lequel On ne saurait rien reprendre contre la prosodie, qui ne présente aucun contre-sena vocal, peut étré, 'néanmoins, froid, incolore, monotone, ennuyeux: parce qu'iene suffit pas de dire exactement, il faut en mente temps dire avec charme. Cali deux qualités, du charme et de la justesse d'expression musicale, Grétry les a tred-souvent réunies au degré le plus éminent; mais, à notre avis, ce n'eut pas dans l'Amant jaloux. Aussi, des partitions de Grétry qui ont été remises à la scène depuie quelques années, c'est celle qui a nécessité de plus notables changements. Le mot nécessité va sans doute effaroucher quelques personnes. Comment, en effet, admettre qu'il soit jamais nécessaire de retoucher une oeuvre rie Grétry? La seule manière de répondre victorieusement à cette question serait de réunir un public musical assez archéologue pour écouter la musique de l'Amant jaloux dans son texte primitif. Et quand on parviendrait a réunir un public de cette espèce phénoménale, il faudrait en outre d é couvrir des chanteurs dont la voix pût rendre toutes les irll tirions écrites par Grétry; ceci serait encore plus imposgibet. Que ce soit un signe de décadence ou de progrès, toujours est-ii que les Voix ne sont plus classées aujourd'hui comme elles l'étaient aulrefoie. D'après ce que nous voyons maintenant, nous devons inférer 'que du temps oit Gratry écrivait, on s inquiétai: médiocrement des différents registres naturels de la voix humaine; l'émission du son, sa qualité, son timbre, Son volume, tout cela était ce qu'il pouvait; on demandait alors au chanteur de l'esprit avant tout; quant à la voix, le moindre file t suffisait à l'Opéra Comique, et le même durait quelquefois trente ou quarante ans. Les abuses sont fort changées depuis. Est-ce un mat? est-ce un bireefeu'un autre en décide. Ce qui n'est pas douteux, c'est qu'aucune partition de cette époque ne peut se passer d'être retouchée, tant dans la partie vocale que dans la partie instrumentale, si l'on veut l'entendre de nos jours. C'est donc à tort qu'on blâme les compositeurs modernes qui portent la main sur les oeuvres de-lauré ancêtres. Il n'y aurait de l'impiété de leur part que tort autant qu'ils le feraient sans intelligence. Et ce travail ingrat de restauration demande en talent exercé, un goût mer, une connaissance profonde de divers styles et de toutes les ressources de l'art. Ce ne sont pas ordinairement des artistes manquant de respect pour les grands mattres qui endossent une telle responsabilité, mais bien ceux, au contraire, qui les ont consciencieusement étudiés, qui les admirent qu plus sincèrement. Ainsi Mozart écrivant une instrumentation neuve le pour les COUVrfS de lianiel dont la lecture l'avait le plus frappé. Spontini renforçant l'orchestre des opéras de Gluck, son modèle et son idole, sont des exemples que d'autres compositeurs ont pu suivre sans se croire coupables. Let bornes étroites d'une simple chronique ne nous permettent pas de nous étendre comme nous le voudrions sur cette importante question d'art musical, qui, chaque fois qu'elle se présente, soulève tant de discussions longues et même violentes; deux excès dans lesquels la plupart des critiques tomberaient moins, sans doute, s'ils n'étaient, pas absolument obligés de remplir quand mème dix ou douze colonnes de feuilleton. Noue en tenant donc seulement aux faite, nous dirons que c'est M. Dation, ancien pensionnaire de l'Académie tin France à home, aujourd'hui prof. sseur se Conservatoire, qui a retouché et partition de l'Amant jaloux. Il l'a fait avec ce juste sentiment des convenances qu'on devait attendre d'un musicien instruit lei que lui. La pièce est jouée avec beaucoup d'ensemble et très-bien chantée par mesdemoiselles Lefèvre, Grimm et Lemercier, à/ le Ilermann-Léon, Mpcker et Boule. L'air du commencement du second acte e valu à mademoiselle Lefèvre une brillante ovation qu'elle méritait pal faitement comme chanteuse. Cet air pourtant ne ressembfe guère à celui qui existe dans l'ancienne partition de Grétry, Nous sommes loin de le regretter, car on no peut imaginer un type plus accompli de mauvais goût musical. M. Ballon l'a comp!étement transformé, et il a bien fait de toutes manières. Nous avons reçu des nouvelles très intéressantes de Weymar, que Mua regrettons de ne pouvoir repro luire in extenso. A l'occasion de l'inauguration de la statue de Herder, Id, l,iizt, actuellement maitre de chapelle de la cour du duc de W, vue, a mis en musique le Prométhée délivré du célèbre philosophe, historien et ponte allemand. Le talent de M. Liszt n'est révélé, dit-on, FOUS une physionomie toute nouvelle et vraiment remarquable dans cette partition, qui contient une ouverture et des choeurs. L'éloge avec lequel en parle notre correspondant ne noua lai-se aucun doute sur le mérite steamer() ni sur le succès qu'elle a obtenu. Et cela même tet3 fait vivement souhaiter que le public pariisie, par qui , Liszt virtuose a été el choyé u 'Misse cou-natte gen*. ,.Liszeconipoieleur. . En fait de reibellsaucte tamis eti avoué fait une ces jours C'est

derniers me nous a été fort seréable r celle de M. li sneek • planiste favori rie la cour de Ituesee Les quelque' comprtne none de cet artiste que l'éditeur Brennus soit mibliées nous avaient déjà donné une haute idée du i odent de Ms Henaeli; en les entendant exécuter per Fauteur lui 'opinion-mêe,nouavsétp'lmeind que noua avions conçue. Par malheur cet dfOinelai «num n'est resté que deux joue à Parie, où Il n'était me» jamais venu. Une pieuse et touchante cérémonie rétmleeeit._11 a huit jours, le 20, à l'église de Seint-Vincent-de:MM nombreux Villa d'un jeune et déjà célèbre artiste miette, mort l'en dernier é pareille époque, de Papety, dont les abonnés de l'illustration se rappellent avoir vu le portrait. M. Louis Bésezzi, organiste . de Saint .Vincent-de-Paul, qui fut l'un des camarades de Papety à Rome, a payé un digne tribut à ta mémoire en faisant exécuter à ce triste anniversaire quelques morceaux de chant religieux de sa composition qui ont profondément ému tous lao assistante. Une outre fois nous parlerons de la belle voix de femme qui a interprété l'un des motets de M. Résout, Guiton Bousevir.

InaugurallOu du Ri enair eat

DÉDIT AU CONO135 NATIONAL DI BILLOIQUI.

Nos voisins les Bers paraissent avoir prie leur constitution au sérieux ; à les entendre, ils en sont fort satisfaits; à les voir agir, ils y tiennent. Singulier peuple, qui possède une Constitution vieille de pré;' de vingt ans, et ne semble pas du tout désira ux d'en changer I Cette Constitution est, si nous ne nous trompons, la plus ancienne de l'Europe à l'heure qu'il est. El'e jouit déjà du bénéfice de l'antiquité; on la respecte comme un vieux monument, à ce point qu'on lui en élève un tout nouveau. C'est beau, mate c'est rare, et le fait est estez étrange de notre temps pour en tenir note. Le peuple bege a peut être de bonnes raisons pour tenir à cette Constitution, qui garantit de la manière la plus claire et la plus expresse un certain nombre de ces libertés que l'on est bien aise de conserver lorsqu'on les a périlleusement conquises. Égalité devant la loi, liberté individuelle garantie, inviolabilité du domicile, respect de la propriété, lib e rté pleine et entière des cultes et de la conscience, liberté de l'enseigeement avec l'instruction publque donnée aux frais de l'État pour correctif, liberté de la presse, droit absolu de réunion, droit absolu d'association, voilà ce que le congrès belge a décrété dans son omnipotence, voilà ce que les Belges entendent et veulent garder, et ce qui ne leur a jamais été dénié par leurs gouvernants, quel que fût le parti au pouvoir. C'est beau encore, mais c'est rare, et l'on conçoit aisément que nos voisine aient pour leur Constitution, qui fonctionne de cette manière depuis vingt ans, une estime et une vénération bien senties. La révolution belge de 1830 avait fait table rase ; le congrès national avait tout à organiser à nouveau. Cette assemblée de deux cents membres n'a pas failli à sa mission. Courant d'abord au p l us pressé, elle a proclamé l'indépendance de la nation belge. Cela fait, elle a longuement élaboré sa Constitution, dont la discussion, ouverte le 25 novembre 4830, n'a té terminée que le 7 février 1831 , au milieu des souris que causait au congrès la diplomatie et des embarras sans fin que toute révolution fait naturellement surg ir. • Non content de proclamer toutes les libertés dont nous avons donné la liste, le congrès national a voulu qu'elles ne fussent pas lettres mortes, et dans ce dessein il a très-habilement distribué les pouvoirs. Du sommet à la base de la hiérarchie, chaque pouvoir a sa part de merogatives ; chacun se meut dans son cercle et s'occupe de ses propres affaires. Si l'ceil du gouvernement est partout, sa main ne l'y suit que d'après des règles bien déterminées. Tous les rouages de cette constitution peu compliquée fonctionnent régulièrement depuis vingt années, et aucun d'eux n'est soi ti de l'orbite qui lui a été tracé. Il y a entente cordiale entre les différents pouvoirs, entre les différentes institutions, qui accomplissent leurs devoirs parce que la Constitution a décrété leurs droits respectifs et que l'organisation pol tique et a iministrative a rendu les empiétements à peu près impossibles. Une expérience de vingt années .parlait haut en faveur de la Constitution. Le temps était arrivé où l'on pouvait adresser un hommage officiel et public aux auteurs du parte constitutionnel. L'année dernière, le 26 septembre 4849, pendant les fêtes anniversaires de l'Indépendance, le roi Léopold, sur la proposition de M. Charles Rogier,, ministre de l'intérieur, a porté un arrété décrétant qu'un monument serait érigé à Bruxelles en commémoration du congrès national. L'emplacement désigné pour ce monument était parfaitement choisi. La rue Royale, qui traverse le p'us beau quartier, de la ville, se compose d'une série de beaux édifices et d'élégants hôtels. De construction assez récente dans une partie de son parcours, elle s'est substituée à des ruelles étroites et tortueuses. La différence de niveau entre l'emplacement de cette rue et des bar-fonds situés à gauche était si considérable qu'aucune maison n'a été élevée de ce côté. Il y a là une large percée d'où l'on domine toute la ville basse et d'où l'on découvre un vaste horizon. A gauche de cette percée se dressent les tours imposantes de l'église des Sainte-Michel Et Gudule et la flèche élancée de l'Hôtelde-Ville La question de savoir caque l'on ferait de ces basfonds était depuis longtemps pendante, lorsqu'il y a quel-. ques années l'administration communale de Bruxelles lui a enfin donné une solution. Il fallait conserver la percée d'où la vue est si magnifique, mais il fallait Oui faire dieparattre dè vieilles maisons et, dee matures dont l'aspect déshonorait le reste dé ce beau Exhibeit,


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t L'ILLUSTRATION, JOURNAL UNIVERSEL.


L'ILLUSTRATION, JOURNAL. UNIVERSEL. Ces vieilles maisons seront remplacées par d'élégantes Que les peuples prennent l'initiative d'un hommage sohabitations; un marché sera construit sur une partie des lennel de ce genre , cela se conçoit; mais que l'initiative bas-fonds; l ' autre partie, adossée à la rue Royale, a été vienne du chef de l'Etat lui-même, cela n'est pas très-ordicomblée et forme déjà une vaste terrasse, qui n'est que naire, et nous sommes trie-près de douter que les fastes de le prolongement en avant de la rue Royale elle -môme. De beaux hôtels encadreront la percée. L'administration communale de Bruxelles a mis à la disposition du gouvernement le terrasse pour y recevoir un monument public, et c'est là que s'élèvera la colonne du Congrès et de la Constitution, dont le roi Léopold a posé solennellement la première pierre le 25 septembre. Le monument, destiné à rappeler le souvenir du congrès national, a été mis au concours. M. Poelaert, jeune architecte de Bruxelles, a obtenu le prix et a été chargé de l'exécution de son plan. La colonne du Congrès et de la Constitution est un monument essentiellement national. Le gouvernement a pensé que tous les citoyens devaient être appelés à concourir à la réalisation de cette couvre, au moyen d'une souscription générale ouverte dans toutes les communes du pays. Un comité général, nommé par arrêté royal et composé d'anciens membres du congrès, a été Bruxelles, Y5 septembre 4850. — chargé dd'organiser char ' la souscription. L'exécution des travaux aura lieu sous la surveillance de la com- l'histoire en présentent un autre exemple. En Belgique, cela I mission royale des monuments. parait tout simple. On sait que le roi Léopold a accepté très- ' Les termes de l'arrêté royal du 24 septembre 4 849 sont siloyalement, très-consciencieusement la Constitution, qu'il gnificatifs. « Voulant, dit le roi Léopold, consacrer par un mon'a eu aucune arrière-pensée en lui prêtant serment, et que nument public le souvenir du congrès et rendre un hommage si quelqu'un est décidé à la maintenir dans toute son intésolennel.à la Constitution, nous avons arrêté, etc. » grité, c est le roi lui-même. Voilà pourquoi le peuple belge,

10 qui tient à u Constitution, tient e sua roc Il y ■ entre eus échange mutuel do confiance, et comme la Con sti tutio n non' seulement permet, mais encore provoque les *met turationt progressives, et que k gouvernement, c has son respect de la Constitution , entre résolument dans la voie de ou améliorations ; le peuple belge est en bon accord avec le ouvernemeat , de même que le gouvernement est en bon accord avec le peuple. Le 35 septembre a donc été une fête nationale à laquelle tout le monde a pris port, depuis le rot jusqu'au plus humble habitant. La terrasse de la rue Royale a reçu le nom de Place du Congrès. Ce vaste espace quadrangulaire est coupé à quelques mètres de la rue Royale par une balustrade demi-circulaire ouverte au centre, et dont les deux extrémités viennent rejoindre en pente douce une autre balustrade, qui surmonte la muraille à contreforts qui formera le fond du marché projeté. L'ouverture centrale de la balustrade demi - circulaire donne naissance à un grand escalier en pierre, qui descend de la rue Royale sur l'hémicycle de la place. Les piédestaux de l'escalier sont surmontés de lions colossaux. De chaque côté de l'escales journées de septembre 1930. lier, à l'entrée, sont placées deux grandes cassolettes de forme antique où brillent des parfums. De distance à distance s'élèvent sur la balustrade de vastes corbeilles à treillis dorés et à fond blanc, chargées de fleurs et d'arbustes odorants. À l'extrémité de chaque rampe sont établies des tribunes réservées aux dames invitées; ces tribunes sont ornées de

Bruxelles, 55 septembre 4850. — Banquet offert par le Roi des Belges, dans le Palais de la Nation , aux anciens Membres du Congres national et des législatures qui lui ont succédé.


202 statues représentant la Gloire, l'Immortalité et la Reconnaissance. Au fond de chaque tribune est placée une corbeille de fleurs à triple étage. Près de la balustrade qui

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M. Dumon-Dumortier, président du Sénat, et M. Ver- game prodigieux n'est pas dénué d'harmonie. Au-devant de haegen , président de la Chambre des représentants, adres- la tour est un porche couvert, tout brodé de varechs, d'ensent au roi et â l'Assemblée des discours qui sont accueillis roulements et de feuillages fantastiques. Il faut bien se garregarde la ville s'élèvent neuf Bran 1s mâts auxquels pendent par de vife_applaudissements. der d'aborder ce lieu sombre vers l'heure de minuit; car, des bannières aux armes des neuf provinces. A ces mâts rosit On procède ensuite à la cérémonie. Au centre d'une con- sous ce porche est une vierge dans sa niche, et, aux pieds; adossés neuf colonnes sur lesquelles sont inscries les articles struction en briques est enchâssée une pierre évidée, desti- de cette vierge, une âme en pente est condamnée à venir. de la Constitution relatifs à la liberté de la presse, à la li- née à recevoir les médailles gravées pour la solennis é et des chaque nuit faire sa prière à la douzième heure sonnante,, berté de l'enseignement, à la liberté des cultes et au droit pièces de monnaie es or et en argent. Ces médailles sont quel igue soit le vent qui mugisse ou l'éclair qui zèbre la d'association, les dates de l'installation du congrès belge, de p lacées dans une bure en palissandre que l'on introduit dans nue. Cette pénitence doit durer mille ans consécutifs,. et sela proclamation de l'indépendance nationale, de l'installa- une boite en plomb dont on Rouch l'ouverture. La double rait à recemmencer tout entière si l'âme du purgatoire, qui, tion de la monarch i e constitutionnelle, de l'adoption de la boîte est déposée den. le creux de la pierre que l'on scelle d'après l'âge de l'église, doit en avoir encore pour quatre ou Constitution et de l'inauguration du roi. Au centre de deux hermétiquement. Le ministre de l'intérieur remet au roi une cinq siècles, commettait la faute d'adresser une seule parole trophées sont placées les tables de la Constitution que sur- truelle d'argent élégamment cisi lés. Le roi charge la tract e aux personnes qu'elle peut trouver chemin faisant. Aussi montent d'immenses drapeaux aux couleurs nationales. La d'un cimenSpréparé dans un vaisseau de bois de palissandre, évite-t-on soigneusement son approche, tant par frayeur que machine à élever la pierre est au centre de l'hémicycle e t est et l'éta'e sur la pierre. Le menu cérémonial eSLaczompli par par commisération. Cette circonstance aggravante de la pudissimulée sous de longues guirlandes de ve rdure. La pierre les jeunes princes, par le président du Sénat, le président nition a mis les chroniqueurs, assez mauvais plaisants, sur de base est jonchée de dahlias et supporte une plaque de de la Chambre des représentants, et le ministre de l'inté- la voie d'affirmer qu'une enveloppa terrestre du sexe féminin bronze sur laquelle on lit : rieur. log sait jadis cette âme eu peine. s. se LÉOPOLD M. Charles Rogier a présenté au roi le jeune architecte auL'intérieur de l'église ne contient aucune oeuvre d'art ni POSE LA PREMIÈRE PIERRE quel on doit le plan du monument et.les décorations de la aucun ornement remarquable, si ce n'est une belle boiserie DU MONUMENT DU CONGRÈS place du Congrès exécutées pour cette fête. Le roi a adressé dans la chapelle de le Vierge, et une lampe d'argent en forme ET DE LA CONSTITUTION. à M. Poclaert dee paroles empreintes de la plus aimable biende vaisseau, déposée à titre de voeu par ordre de l'ex-reine XXV SEPTEMBRE MDCCCL. veillance. des Français, au marnent où le prince de Joinville s'embarAutour de la place, du côté de la rue Royale, s'élèvent de Le roi et les princes, après avoir salué l'Assemb'ée, ont quait pour l'expédition et la prise de Saint-Jean-d'Ulloa. grandes lances à fer doré à l'extrémité desquelles pendent été reconduits j usqu'à la rue Royale par les membres du Le Tréport, comme réedence, offre peu de ressource; de longues flammes tricolores que le vent agite en tout sens. comité général , au milieu des plus vives acclamations. on n'y trouve ni salon, ni théâtre, et ce n'est point là qu'il Le coup d'oeil est magnifique : ces statues, ces Yuans, ces ' La cérémonie était terminée à une heure et demie. faut venir chercher la vie mon laine des eaux. Le voisinage corbeilles co l ossales remplies de fleurs, ces di apeaux, ces Le roi a passé ensuite sur la place du Palais une grande d'Eu et de sa splendide forêt est une compensation pour les banderoles, l'aspect de la ville, los édifices que l'on décou- revue de la garde civique et de l'armée. baigneurs. Une route belle, mais sablonneuse et exposée à vre à gauche, la campagne encore verdoyante qui s'étend Le soir à six heures le roi a réuni dans un grand banquet toutes les ardeurs du soleil, conduit de l'un à l'autre point, jusqu'à la profondeur de l'horizon, tout cela forme un spec- les députés au congrès et les membres des législatures qui et des voitures-omnibus de toute forme la parcourent à chatacle admirable que rehaussent encore les feux du soleil lui ont succédé, et, par une attention délicate, il avait voulu que heure du jour en quinze oui vingt minutes à peine. Eu, qu'aucun nuage ne voile. que ce banquet fût donné dans l'enceinte même du palais situé dans un vallon , aux bards de la Bresle, est une ville Les personnes invitées à la cérémonie, les dames qui doi- national où la Constitution a été délibérée et votée. Le vesde quatre mille âmes, irrégulière et assez laide, mais qu'avent occuper les tribunes latérales et qui se sont parées de tibule du palais a été transformé en quelques jours par l'in- nimaient, sous le dernier règne, la présence d'une nombreuse leurs plus élégantes toilettes, pénètrent dans l'enceinte et telligente et active direction de M. Léon Puys en une magarnison d'élite, les.séjoure périodiques de la famille royale, se rendent aux places qui leur sont réservées. Une foule gnifique salle de festin. et tout le bruit de fête qui rte fait autour d'une cour, même immense encombre la rue Royale et les rues adjacentes. Les Nous regrettons d'être forcé de supprimer, faute de place, champêtre. fenêtres et les balcons, les toits des maisons, les charpentes une description qui rivaliserait avec ce que nos tètes pariLe château, qui est la fortune d'En, est situé au coeur de des habitations qui s'élèvent sont couverts de spi clan urs, siennes ont jamais offert de plus grandiose et de mieux orla ville. Une grande cour, fermée par une grille, la sépare La garde civique et les troupes de la garnison sont rangés donné tout à la fois par le goût, qui est l'art suprême de ces seul des antres Inhitations. Il a été bâti par le duc Henri en bataille à droite et à gauche de la rue Royale. La com- Bolennités. de Guise (le Balafré), en 1978, et dessiné par un arch.tecte pagnie d'artillerie de la garde civique:les chasseurs volonLe décor est d'une magnificence que ne peut parvenir à de Beauvais nommé Pierre Leroi. Il se compose d'un grand taires de Bruxelles et le premier régiment de chasseurs dont rendre l'habile crayon de el. Hendriex , dont nous reprodui- corps de lacis accoté de deux pavillons assez semblables à le costume est si pittoresque, sont placés au fond dela place sons le dessin. ceux du château des Tuileries, dans le style duquel est du côté de la balustrade droite. Un détachement des blessés Sur la table principale, sont dressés les grands surtouts conçu l'édifice. La place du dôme est occupée par un befde septembre, en uniforme et sous son drapeau, fait le ser- en vermeil du roi. Des candélabres sont placés de distance froi ou clocheton contenant l'horloge, flanqué de deux autres vice des deux côtés de l'escalier central. on distance. plus petits en retraite et ornant la façade du jardin. Le chàA onze heure s et demie, les anciens députés au congrès — Nous renvoyons à la dernière page de ce numéro la teau est construit en briques, sur le ton brun desquelles se et les membres des chambres législatives des sessions qui fin de cette relation; car tout n'est pas dit sur le banquet détachent assez heureusement, pour le plaisir des yeux, des se sont succédé depuis l'assemblée constituante, quittent le royal, et quand nous aurons ar h e vé, il restera encore à men- pilastres et des balcons de pierre. La façade, qui n'a pas palais de la nation où ils 's'étaient réunis et se forment en tionner un banquet à l'Hôtel de-Ville. mens de deux cent soixante-dix pieds de développement, est cortége pour te rendre à la p'ase du Congrès. Le cortège est Voir la page 408. coupée au centre par un péristyle à fenêtres ' oblon eues et précédé d'un pe'oton de cavalerie et de la garde civique à cintrées où sont contenues les salles d'attente. Les hautes pied. M. Donon Dumertier, président dû sénat, et M. Verhaecheminées, les clochetons, les toits aigus, les balustrades et La Vile des Eaux. gen, préside nt de la chambre 'des représi ntsets, ouvrent la les flèches qui les surmontent, les lucarnes à consoles et à marche et sont, suivis des députés ev congrès et des memLes Bains de nier de Normandie. aiguilles percées dans la toiture brune, donnent de l'agrébres des législatures, confondus ensemble. Derrière le corment à la partie supérieure de l'édifice, en y jetant un certège sont les fonctionnaires publics en uniforme. La marche VII. tain air de désordre mouvementé et pittoresque qui rompt est fermée par les troupes de la garnison et un peloton de LE TRÉPORT ET EU. la monotonie des lignes droites. Le château a été restauré cavalerie, 't avec goût, et il serait difficile de distinguer les parties de date (Suite el fin.— Voir les N o. 392 et 391.) Le cor lege suit la rue de la Loi et la rue Royale au milieu récente d'avec les détails qui remontent au temps de la cond'une immense affluence, et descend , par l'escalier central Les bains du Tréport étaient placés sous la proteotion dans l'hémicycle de la place. L'arrivée de ces vétérans du du comte de Paris, que chaque saison y ramenait, avec ses struction. Eu, comme la plupart des résidences princières, a subi congrée et des membres de nos assemblées législatives offre précepteurs et gouverneurs, pendent le séjour de la famille d'étranges et nombreuses vicissitudes, a été le témoin et le - un aspect imposant. royale au château d'Eu , et pour qui on avait construit un th e etre de bien des scènes imprévues. L'histoire de certains A midi, des salves d'artillerie annoncent que le roi quitte petit palais sur le rivage C'eut une espèce de Trianon marichâteaux est intéressante comme celle des hommes qui ont son palais. Le roi est à cheval en uniforme d'office r général time, exhaussé de quelques marches au-dessus du sol et beaucoup vécu, et je ne m'étonne pas qu'un tel sujet ait de la garde civique; les princes ses fils, le duc de Brabant formé d'un seul rez-de-chaussée Cette construction, qui est tenté l'un des brillants et vifs esprits de ce tempstci. Ce fut et le comte de Flandres sont à cheval à côté du roi et revêmodestement formée de brimes, à ang'es, à assises et à tus des uniformes de leur grade; un nombreux et brillant chatnes de pierres, est Conçue dans des proportions qui dans ce château que la duchesse de Guise, après la tragedie de Blois, vint pleurer son époux, peut-être ses propres faiétat-major suit le roi. La foula s'émeut et fait retentir l'air n'ont rien de trop enfantin. Elle servira à réunir, pour quelblesses, et, par un de ces retours subits de piété si partide ses acclamations. ques bals d'été, collations ou concerte, l'élite dee jeunes bai- culier aux herofnes tumultueuses de cette galante époque, Le roi est çu au haut de l'escalier par les membres du gneurs : il nous a paru même qu'el e serait assez vaste pour éleva, nouvelle Artémise, un superbe mausolée à celui qui comité général et descend dans l'hémicycle. Il se place avec contenir les grands parente. Le Tréport, qui eût pu ainsi lui avait meurtri le poignet avec son gantelet de fer et l'avait ses fils près de la pierre qui va être posée. Tous les mem se prévaloir de la quasi-citoyenneté du jeune prince, se fût contrainte d'assister au meurtre du beau Saint-Mégrin. Ce bres du congrès et des légielateres renflent un vaste cercle sans doute piqué d'honneur : il n'eût pas souffert que l'héautour du roi, près duquel tom Cha les Rogier, ministre ritier du trône se déchirât les pieds aux silex de ses para- fut là aussi que la fi ère et tendre amazone de la Fronde, le de l'intérieur, et ses collègues. Le roi prononce le discours ges, et eût pris quelque soin d'un établissement qui peut et vainqueur d'Orléans en jupes et en cornette, l'intrépide artilleur du faubourg Saint-Antoine, mademoiselle d Eu, de suivant : doit être pour lui la source d'une haute fortune. a MESSIEURS, Dombes et de Montpensier, la grande Mademoiselle enfin, Aujourd'hui cet établissement n'existe, ou du moins devenue propriétaire de la belle comté d'Eu après la mort » Je viens avec bonheur m'associer à un acte de gratitude n'existait naguère, pour ainsi dire, que de nom. Une vingdu dernier Guise, vint passer le long exil auquel la connationale pour une assemblée mémorable entre toutes , par taine de tentes en fort mauvais état, de la dimension d'une damna son refus obstiné d'accepter la main d'un roi. C'est son patriotisme, ses lumières et sa modération. guérite; en formait tout le matériel. C'est à peine si quellà qu'après toutes ses disgrâces, encourues pour l'amour de » Vingt années d'expérience ont prouvé la solidité et la sa- ques planches vermoulues et mal jointes, jetées sur l'épaisse ce cadet de famille, assez chétif et sans fortune, qui l'en gesse de l'osuvre que le congrès a légué au pays. couche des galets, permettent au baigneur de gagner la récompensa si bien , elle revit, reçut et adora de plue belle n Toutes les libertés inscrites dans leeeacte national, resgrève et la mer à pied sauf. C'est du milieu des lames que cet incroyable Péguilhem, ce blême épouseur de princesse, pectées et développées, sont exercées sans aucune entrave, l'oeil embrasse lo mieux le panorama de la ville et de ses fa- dans lequel, alors comme toujours, elle trouva, pour tant et le plus bel éloge qui puisse être fait du peuple belge, c'est laises dentelées. Plus loin, à l'est, la vue s'étend sur les de sacrifices, le plus ingrat, le plus glacé et le plus égoïste de dire qu'il s'est montré digne de sa constitution. des hommes. »Si la Belgique est restée pendant vingt ans paisible et côtes de Picardie, dont le Tréport est séparé par une petite pleine au delà da laquelle recommence la falaise abritant de Après elle, que d'infortunes abritées sous ces mêmes voûforte, c'est qu'elle a eu foi dans ses institutions et dans son g ouvernement; si le gouvernement, à son tour, s'est main- son ombre le populeux village de Mers. Le port, la jetée, tes! La famille du duc du Maine, cette race de bâtards dél'écluse de chasse construite par le duc de Penthièvre, et chus destinée à périr dans l'ombre; la princesse de Condé, tenu e l'abri de tout ébranlement, c'est qu'il a cherché son le duc de Penthièvre et tant d'autres. appui dans les institutions et dans les sentiments sympathi- l'embouchure de la Bresle, où viennent mouiller les navires, occupent le centre de la coupure, qu'on dirait faite de main ques de la nation. En 1793, le château d'Eu est saisi, le mobilier vendu, et d'homme. » Que rien n'altère cette confiapee réciproque; que la tous les tableaux sont envoyés au district de Dieppe. La naL'église, littéralement perchée sur une hauteur inacceesition décrète qu'il sera converti en un hôpital ; mais nation continue de pratiquer ses libertés avec la même sagessl ; que la constitution soit transmise intacte ble de tous côtés, hors un seul , domine cet ensemble et fait bientôt, se ravisant, elle affecte cette magnifique demeure à à ceux qui nous suivront, et ce vingtième anniversaire ouvrira pour planer le signe de la rédemption sur une immense étendue la sénatorerie de Rouen. Le général Rampon en prend posde mer. Cet édifice est fort bizarre : il semble n'être que session sous l'Empire, et les bottes éperonnées du soldat de la Belgique une nouvelle ère de grandeur véritable et de l'amas fantasque et confus de douze ou quinze nefs inégales, prospérité! » fortune ébranlent ces parquets que foulèrent jadis les enDe vives acclamations répondent à ces paroles. Aux cris surmontées d'une tour irrégulière et inachevée. Chacune de tourages empanachés des deux grandes maisons de Bourbon ses façades latérales présente six de ces nefs aux toits aigus, de Vive le roll poireeée par les nombreux assistante, se milet Lorraine. L'emp e reur à son tour, en visitent le Tréport, leM les cris de Vine la reine que rani entendre toutes les adossées à la prinPIPS'e et forment amant de chapelles, ou, prend fantaisie du château d'Eu et le réunit, après l'avoir damer placé .6 dive las tribunes latérales, Cet hommage sem> pour mieux, dire, autant de petites églises, disposées non fait visiter par M. Fontaine, aux domaines de le couronne. paralleleannd , mets vertiolement à la grande. Cet étrantend rendu à la reine, qu'une ma adie tient éloignée des Pèles, En 1814, le Mimait fut rendu à la famille d'Orléans. Maquette" elle eût pris part oves bonheur, produit une pro- geté ne déplatt pas; et, soit basantsoit prévision de l'ar- En 4811, le roi des Françaia y revint pour lapremiers foie. Chitecte; plus bebile qu'il n'a Vitré à ' le pdret tre , cet emàl- C'est à deux lieues fonde Impreutot. de cette résidence, au château de Lit .


L'ILL te, qu'il avait été élevé. Aussi, l'un de ses premiers ores MAI de conserver, â quelque prix que ce fut, l'ancien iàleau, el, depuis cette époque ensqu'e la fin de son règne, AUill•PhitIppe e toujours ternoigné une prédilection marquée pour cet historique siée ur. Le parc, dessiné par Lenôtre et agrandi par le propriétaire o ptes', est beau et vaste; le plan offre une certaine =dore avec celui du Luxembourg; les pelouses et les parterres décrivent une ellipse au pied de la façade, en contrebas d'une allée d'arbres où sont admet les promeneurs. A l'autre extrémité du jardin réservé, le terrain ombragé s'accidente et s'abaisse par une pente rapide jusqu'au niveau de le rivière qui borne le parc. D'autres bras moindres du même courant sillonnent le parc, et de grandes pièces d'eau forment, avec de petits /lots empanachés de saulespleureurs, des archipels stagnants et verdâtres d'un aspect assez hollandais; sur la terrasse qui termine le jardin du côté de la mer est un belvédère d'où la vue embrasse toute la plaine comprise entre les deux falaises, le village de Mers, les mâta et les agrès des navires à l'ancre dans la Bresle, et la silhouette singulière de la haute église du Tréport. L ornement caractéristique et la principale curiosité du château d'Eu sont la riche collection de portraits historiques dont la première idée et la fondation appartiennent à Mademoiselle, qui avait fait transporter dans cette résidence les peintures du château de Choisy. A ce premier fonds elle ajouta un grand nombre de portraits des princes des maisons de Lorraine et de Bourbon, et de la plupart des personnages célèbres du dix-septième siècle. Cette collection, continuée par ses successeurs, et devenue ainsi l'une des plus complètes qu'il fût possible de réunir, échappa au moins en partie à la fougue iconoclaste de la Terreur; et distraite du château d'Eu en 1793, elle y fut rendue dès l'an V. Le duc d'Orléans la fit restaurer par le conservateur de ses tableaux, M. Bélot. J'imagine toutefois que bon nombre de ces précieux portraits fut détourné de la galerie, soit pendant la Terreur, soit à d'autres époques : la plupart ne sont plus représentés maintenant que par d'assez mauvaises copies, et je répugne à croire que Mademoiselle se fût contentée de pareilles toiles. On reconnalt d'ailleurs le goût peu sévère de ce temps-ci dans les portraits contemporains. Toutes ces toiles sont répandues à profusion et comme au hasard dans les diverses salles du château. Les murs de certains appartements en sont garnis jusqu'au plafond. A dater de la-fin du seizième siècle, on peut dire que toute la France et l'Europe illustres sont là. Elles ne sont classées ni chronologiquement, ni par ordre de genre ou de nationalité. De ce pôle-piète il résulte d'incroyables rapprochements, assez philosophiques au fond. C'est bien la l'image de la vie ou plutôt celle de la mort. Lafayette coudoie l'empereur; Louis XI, Gabrielle d'Estrées; Charles-le-Téméraire, cet autre duc de Bourgogne qui eut Fénelon pour précepteur • la duchesse de Berry (la fille du Régent) mi' naude auprès du père Lachaise , et le portrait en pied de M. le duc de Nemours à l'attaque de Constantine, a pour pendant, à droite le duc de Marlborough, et à gauche le prince Eugène. Parlerai-je de la galerie Victoria, cette galanterie pittoresque et interrompue..... par l'orage. Beaucoup de cadres destinés aux membres des deux familles royales, y compris le king-consort, attendent encore béants leurs toiles. Il en est de merne des grande tableaux, et l'on voit seulement en place les petits sujets épisodiques de la mémorable visite; le déjeuner sous la feuillée, les promenades en char-à-banc, le débarquement (le la reine et autres inspirations de même force. On a le plaisir d'y contempler sous toutes leurs faces MM. V A....., Ch , de S , et tutti quanti, plus ou moins heureusement groupés autour du maître de céans. Les amateurs de ce genre de p o inture en trouveront deux spécimens anciens et moins officiels dans l'un des cabinets supérieurs du château. Ce sont deux petites toiles suette rieurement traitées dans le style du hollandais Trost. L'une d'elles a pour titre : le Déjeuner aux hùitres ; l'autre le Déjeuner au jambon. Voilà de beaux sujets de peinture. Mais fart relève tout, et ces scènes vulgaires sont rendues avec un précieux et un fini incomparables. Ces déjeuners ne sont, au reste, que de belles et bonnes orgies en habits brodés et en manchettes. A part les mouches, la poudre et les somptueux lambris, Adrien Branwer ni Ostade n'ont rien fait de mieux ni de plus aviné. Le Déjeuner au jambon surtout mérite de fixer I attention et a tout l'intérêt historique d'une chronique de l'oeil de boeuf. Dans un parc splendide comme en peignait Watteau, une table dressée auprès d'un colossal vase de marbre a reçu plusieurs convives fort aristocratiques, entre autres un homme déjà vieux, de haute mine, portant sur son habit pailleté un large ruban en sautoir, et une jeune femme à la physionomie malicieuse et plus qu'égrillarde. Sur la nappe de Saxe, au milieu de débris de vieux Sèvres et de verres brisés par un choc trop fréquent et trop peu mesuré, on-voit le comestible de choix qui fait le sujet du tableau. Un négrillon couvert de riches vêtements se tient debout et sert à boire. Vraisemblablement, il s'acquitte de ses fonctions à merveille; car l'allégresse est à son comble, et la jeune femme se récrée à barbouiller avec le déjeuner lui-mênaele visage de l'homme mûr qui se renverse sur son siège et paraît ivre de bonheur. Des tableaux à portraits qui décorent la pièce et qui sont tous de même touche, celui-là est le seul que n'accompagne au bas aucune légende explicative; mais ce prétendu anonyme n'empêche pas de reconnaître distinctement dans le haut personnage barbouillé, sa majesté Louis quinzième dit nom; ducale bacchante Dubarry, et dans le naturel du Cange échanson son altesse, gernore, gouverneur de pavillon de 'lemmes. Voilà comment la France s'amusait autrefule; voilà les épisodes biographiques qu'elle livrait à l'habile pinceau de ses pein. Ires ordinaires et extraordinaireal Cela réconcilie avec le décorum bourgeois de la peinture officielle. Franchement,

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mieux vaut encore léguer à satiété à nos neveux tes tètes de M el. V.... et A ... que de faire passer À la porteilie de pareils meu g lent: d'un si complet oubli de la (lignite (l'homme ut de roi. décoration intérieure du château est riche, mais sans magnificence. L ' ameub'ement tout entier est en chêne sculpté sur lequel le temps n'a point encore posé Be; teints% vénérables N un-seulement, chaque membre de la famille royale avait la son appartement complet, mata dans les vastes proportions du pelais il y avait encore place p ,ur de nombreuses chambres d'entés. M. Guizot, M. le maréchal Soult, lord Aberdeen, et les principaux membres des excabinets de Paris et de Lonires avaient leur lit fait 811 chàMau d'Eu. Le défunt vainqueur de Nezib y e reçu l'hospitalité il y u quatre ans, et il a occupe la chambre du vainqueur de Toulouse. Qu'eût dit Henri le Balafré, s ' il eût pu prévoir non qu'un huguenot, mais qu'un infidèle dormirait sous son toit du sommeil du juste? La chambre qu'habitaient le loi et la reine ne se distingue point des autres par l'ornementation, ni par l'ameublement. Il faut rendre à Louis-Philippe cette justice qu'en ce qui le touche il a toujours porté sur le trône le mépris du luxe à un degré, comment dirai-je? à' un degré républicain. Son cabinet de travail au château d'Eu mérite une mention spéciale : il ressemble prodigieusement à une chambre d'étudiant do la place Sorbonne ou de la rue des Grès. Sur la cheminée, une pendule d'hôtel garni; devant la fenêtre, un petit bureau en noyer taché d'encre et un fauteuil de cuir à dos tronqué, le tout pouvant bien être prisé cent francs à l'hôtel de la rue des Jeûneurs; voilà les meubles délicats dont brillait ce sanctuaire auguste. Cette table en noyer fixe mon attention, et là-dessus mon cicérone (c'était dans l'ère monarchique) de me raconter qu'on a fait des efforts inimaginables, emp'oyé la prière, la ruse et jusqu'à des enlèvements clandestins pour détacher Sa Majesté de son mobilier d'étudiant, mais toujours sans succès, le roi s'étant montré sur ce point monarque absolu et ayant impérieusement exigé qu'on lui rapportât sa table de la rue de Cléry et son fauteuil de maître clerc. La chapelle du château, ornée de vitraux peinte à Sèvres sur des dessins de Chenavard , est toute moderne. Ce n'est guère, par les proportions, qu'un oratoire, ou, pour mieux dire, qu'un boudoir pieux, mais charmant, qui joue du reste à s'y méprendre le lieu saint, grâce aux demi-teintes et à la pénombre solennelle qu'y projett ent les verrières. Après la chapelle, dois-je le dire? mon guide m'a fait admirer les cuisines : elles en valent la peine. Imaginez qu'on a exhaussé de vingt pieds le sol d'une cour basse, profonde et en/errée comme une citerne, pour y élever ce monumental laboratoire gastronomique, cette crypte culinaire abritée sous des voûtes égyptiennes, avec ses dépendances et annexes, fourneaux et ustensiles qui sont de l'ordre le plus gigantesque. Il faut remonter aux cuisines chevaleresques du riche Gamache pour retrouver par la pensée quelque chose de comparable. Je ne croyais pas qu'il existât sur le globe autant de casseroles, de chaudières, de réchauds, de broches, de moules à pâtisseries et autres, que j'en ai vu là éunis. On voit bien du premier coup d'oeil que c'était là une cuisine éminemment politique et internationale. Tout est grandiose dans cet office incomparable , il y a des salles à rpenger pour chaque classe do la livrée : une pour les valets de pied ; une pour les écuries ; une troisième pour les femmes de chambre; une quatrième pour la cuisine proprement dite, chacun servi selon son rang : car le monde galonné a ses distinctions, ses délicatesses et ses castes. En face du château est l'église, belle nef gothique du style non fleuri, dont la triple toiture, les longues fenêtres, vergetées de minces colonnettes, les tourelles, les arcs-boutants et les contre-forts en aiguille forment un ensemble à la fois simple, sévère et original. Dans les caveaux figurent les statues en marbre des anciens comtes, dont les restes étaient inhumés dans cette crypte. Quelques-unes de ces effigies mortuaires, notamment celle de la belle Jeanne, première épouse de Charles d'Artois, sont d'elle exécution remarquable : toutes off rent un intérêt archéologique par la fidélité et le fini des ajustements. Après l'église d'Eu , il faut voir, à la chapelle du collée construite par Catherine de Clèves, les magnifiques tombeaux de Henri le Balafré et de la duchesse de Guise, fastueux monuments de la dévotion et de la piété conjugale un peu tardive de Catherine. Ces tombeaux érigés en forme de catafalques, ornés de figures allégoriques et /les statues du noble couple, sont attribués par quelques artistes au ciseau de Germain Pilon; niais l'opinion générale est que la duchesse les avait commandés à Gênes à un sculpteur italien. Quoi qu'il en soit, ce sont de belles oeuvres et d'un aspect monumental. Le marbre on est la seule matière. Henri le Balafré y est représenté deux Mis: la première , en cuirasse, étendu sur sa tomba et du coude droit appuyé sur une pile de coussins, dans l'attitude d'une rêverie insolente et superbe; la seconde, en manteau ducal, pieusement agenouillé devant un prie-Dieu. Dans le monument qu'elle' a fondé pour elle-même, Bibi ponendum curamit, comme eût fait une matrone romaine, la nouvelle Arthemise s'est pareillement érigé une double statue. Avant de quitter Eu , je ne saurais trop faire l'éloge de ses habitants. Je n'ai retrouvé parmi eux aucune trace de la rapacité normande, et l'hôtelier du Cygne blanc est le seul que j'aie rencontré, dans l'antique Neustrie, réunissant dans sa personne deux qualités qu'on voit rarement accouplées : celles d'aubergiste et d'honnête homme. Je me suis demandé à Eu si j'étais bien en Normandie. Dans le fejt; cette ville lient à peine au riche territoire où commanda Rollon. Au delà de la Bresle s'ouvre une autre province : le village de Mers, qu'on voit au sortir d'Eu , en est comme revantposte et la première étape; car c'est là, me dit le phaéton en blouse bleue ( cocher d'omnibus) qui me mène prendre chaque matin mon bain au Tréport, e c'est kt où commence lit Picardie..,

?dl —

Ah, ah! lui dia-je. — Oui, monsieur, et c ' est là 'missi Melle Fait. • Feux bi011NANn. sa4muce Minmumusantlem DE L• NOUVELLE 8411.1 De L ' ACADEMIll 81 ■ TIONALE DE menai:m.

11. Bricheteau, en brume qui sait son monde, laisse aux spectateurs le temps d'emmener la nouvelle telle. et n'agite sa sonnette présidentielle pour annoreer,, «Mn l'usage antique et solennel, 'Sauve ' lime de la séance, que lotrite la c ure:tillé g énérale est satisfaite. Comme mut le monde, nous avons profité de la délicate attention de M. BI i( heleau. Les décorations de la salle se peuvent résumer deux tableaux peints à la cire par M Muller, inspirésenl'un et l'autre par une belle page de l'histoire médicale. Celui de gauche représente Pinel faisant tomber, à Birêtre, les fers dont on chargeait jusqu'à lui les malheureux aliénée. N. Smpion Pinel roue a relu acé lie détails de Cet épisode, qui est sans contredit un des plus beaux titres de gloire de sue père et que nous sommes heureux de consigner loi : • C'était dans les derniers mois de 4794; Pinel , nommé depuis quelque temps médecin en eh, f de Bleier., avait déjà sollicité plusieurs fuis, niais inutilement, l ' autorisation de supprimer l'usage des fers dont étaient chargés les furieux. prend enfin le parti de se rendre lui-même à la Commune de Paris, et là, repeint ses plaintes avec une chaleur nouvelle, il exige la réforme d'un traitement, si monstrueux : n Ci» toyen , lui dit un membre de la Commune, j'irai demain » à Bicêtre te faire une visite ; mais malheur à toi si tu » nous trompes et si tu recèles les ennemis du peuple » parmi tes insensés. s » Le membre de' la Commune qui parlait ainsi était Couthon. Le leridemain il arrive à Bicêtre ..... Couthon veut voir et interroger lui-même les fous les uns après les autres : on le conduit dans leur quartier; mais il ne recueille que des injures ou même de sanglantes apostrophes, et n'entend, au milieu de cris confus et de hurlements forcenés, que le brait glacial des ohaines qui retentissent sur des dalles dégoûtantes d'ordures et d'humidité. n Fatigué bientôt de la monotonie de ce spectacle et de l'inutilité de ses recherches, Couthon se retourne vers Pinel : — Ah çà, citoyen, lui (lit il, es-tu fini toi-même de vouloir. déchaîner de pareils animaux ? — Citoyen, lui répond celuici, j'ai la conviction que ces aliénés ne sont si intraitables que parce qu'on les prive d'air et de liber te, et j'ose espérer beaucoup de moyens tout différents. — Eh bien! fais-en ce que tu voudras; je te fi abandonne; mais je crains bien que tu ne sois victime de ta présompton. » :Mitre désormais de ses actions, Pinel commence des le jour mème son entreprise, dont il ne se dissimule pas les difficultés réelles, etc., etc. » Tel est le sujet du prenalem tableau. de M. Muller. Pinel, suivi d'Esquirol, son élève, eterautres étudiants Fans caractère, assiste lui-même au brisement des fers. La figure principale, celle de Pinel, manque, à ce qu'il parafe, de ressembnnce, mais se distingue par ce quelque chose de grand et de magique qui est l'empreinte du génie. Le second tableau est plus remarquable et plus animé: nous sommes sur un champ de bataille de la Répub'ique; Larrey, calme et tranquille au milieu du carnage et du feu, reçoit le bistouri, des mains d'un aide, pour amputer le bras à un blessé. A côté de lui, tout criblé de balles, est un de ces caissons que son génie avait, à l'armée du Rhin, transformés en ambulances volantes, et e ses pieds gisent des morts et des mourants qu'apportent au grand chirurgien les valeureux soldats de la République. Au milieu de ces scènes de désolation et de mort, la figure de Larrey est magnifique, nous allions dire sub'ime, de catins et de sérénité. La sonnette de M. Brichet eau nous arrache tout à coup à notre contemplation, et le président, se donnant à lui-même la parole, c'était son droit, nous raconte, dans un style fleuri, les diverses périgrinations de l'académie. Le secrétaire perpétuel, M. Dubois (l'Amiens), prend ensuite la parole. Tout le monde connaît l'élégance et la clarté du style de cet orateur, ainsi que la justesse et l'élévation ordinaire de sa pensée; ces heureuses et brillantes qualités se sont produites d'une manière bien remarquable dans un éloge historique de Louis, l'ancien secrétaire de l'académie de chirurgie. Il nous est impossible de détacher de ce discours, sens les déflorer, les finesses et les traits d'esprit dont M. Dubois a été si prodigue, soit qu'il les empruntât avec un goût exquis à la correspondance de Louis, soit qu'il les trouvât au bout de sa propre plume. Qu'il nous soit permis, cependant, .pour honorer la mémoire d'un hommeeminent, Lapeyron t u, et auementer dans l'estime publique la profession médicale, de cite r ici le testament du fondateur de l'académie de chirurgie, dont une copie a été trouvée par M. Dubois dans les archives de cette illustre corporation : s Le 17 avril 4747, mi château de Versailles, par-devant deux notaires, 'au bailliage de Versail'es; je donne et lègue à la communauté des malices en chirurgie de Paris ma terre de Monsigny, ses circonstances et dépendances, situées dans l'élection de Château-Thierry. » Je veux et entends que les revenus de cette terre Soient employés » 1 0 'A un prix qui sera distribué chaque année, et qui sera d'une médaille d'or de SOO livres; » es A un jeton d'argent de quatre marcs du cent, quai Feront distribués chaque jour d'assembete aux quarante académiciens du comité, le secrétaire compris date le nombre des quarante, à raison d'un jeton par académicien, et, dans le cas où quelques-uns desdits académiciens ne ee seraient pas trouvés à l'heure fixée par le règlement, j ' entends qu'ils n'auront point de part à la distribution des jetons, et que ces jetons non distribuée seront partagés, Ravoir : moitié


5'04

au secrétaire de ladite Académie, et l'autre moitié aux adjoints, en commençant par les plus anciens, à raison d'un jeton chacun ; » 3° En 500 livres, qui seront partagées chaque année pour deux cours d'accouchement, qui seront faits l'un aux élèves en chirurgie , et l'autre aux sages-femmes ; a do Enfin, en dépenses pour l'utilité et le progrès de la chirurgie. » Je donne et lègue ma bibliothèque ..... , plus 200 livres pour être employées en nouveaux achats de livres, et 300 livres aussi chaque année pour le bibliothécaire qui sera nommé par mes successeurs. » Après le décès des deux dames, nies soeur et nièce usufruitières, je lègue les deux tiers de mes revenus aux chirurgiens de Paris, et l'autre tiers à ceux de Montpellier. » Je veux et entends que les deux tiers légués aux chirurgiens de Paris soient employés : » 1° A 3,000 livres pour chaque année au secrétaire perpétuel de l'Académie de chirurgie; 2° A 2,500 livres

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Larrey pansant les blessés sous le feu des ennemis, tableau à la cire, par Muller.

payables aux cinq adjoints des professeurs fondés par le roi, à raison de 500 livres chacun, sous la condition de faire chacun un cours pareil à celui des professeurs dont ils sont adjoints ; » Enfin en dépenses qui seront jugées nécessaires pour les progrès et l'avantage de la chirurgie et principalement de l'Académie royale de chirurgie. e 1793 engloutit les fonds et les capitaux dont les sociétés savantes étaient en possession; mais plus tard on a rendu aux émigrés les biens non vendus et les propriétés nationales non aliénées; pourquoi l'Académie de médecine, héritière de l'Académie de chirurgie, n'a-t-elle jamais été appelée à prendre part à ces royales munificences? N'y aurait-il pas quelque justice à lui rendre, sinon la tarte de Monsigny, ses circonstances et dépendances, du moins à lui donner en compensation quelques fonds dont elle a un pressant besoin, et dont l'humanité la première retirerait les bénéfices. Que le gouvernement y songe et qu'il avise? FÉLIX ROUDAUD.


L'ILLUSTRATION, JOURNAL UNIVERSEL.

BOULEVARD.

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L'ILLUSTRATION , JOURNAL UNIVERSEL. Bibliographie.

L'Irlande et le pays de Galles, esquisses de voyages, d'économie politique, d'histoire, de biographie, de littérature, etc., par Anenee Menem, auteur de l'Histoire de Charles-Edouard ; Paris, Guillaumin, 1850. 2 vol. in-8. M. Amédée Pichot a fait deux voyages en Irlande, l'un en 1844, l'autre en 1847. Le premier a été consacré aux comtés du Midi, et le second aux comtés du None En 1844, M. Amédée Pichet s'est embarqué au Havre pour Southampton, et de ce port il a gagné Dublin en visitant Salisbury, Bath, Bristol, Swansea, Llandeilo, Carmarthen, Walerford, Cork, la baie de Banlry, Killarney, Limerick ; en 184G, au contraire, débarqué à 'Mein, il est venu e'y rembarquer après avoir fait d'intéressantes stations dans la haie de Belfast, à la chaussée du Géant, à Londonderry, à Gweedere et à Donegal. Comme le prouve ce rapide itinéraire, il a donc vu et comparé par lui-mê le tout ce que la verte Erin peut offrir de plus curieux à un étranger. Mais l'historien de Charbs-Edouard West pae un touriste ordinaire. Lors môme qu'il ne faisait que traverser une ville, il la connaissait mieux que nombre de voyageurs qui y avaient séjourné plusieurs jours, mieux Melle que la majorité de ses habitants. Livres, brochures, articles de revues, euh edlets de journaux, toutes les publications dont elle avait été le sujet, ii les avait lues, étudiées, annotées ; au get les deux volumes qu'il vient d'éditer sous ce litre: l'Irlande et le pays de Galles, pour faire suite à ses Voyages historifites et littéraires en Angleterre et en Ecosse, contiennent-ils, outre la relation de ses deux excursions et des observations personnelles, un peu de tout, comme il le dit lui'lame au début de son Aeant-propos : un peu d'archéologie, d'histoire, de biographie, de critique, de philosophie, d'économie politique, etc.; toutefois, aies, que leurs ales, d'instructive et de glorieuse mémoire, ils sont surtout littéraires. ie Si j'ai, ditil, abordé quelques-une des problèmes sociaux qui se rattachent à la question d'Irlande, si j'ai exprimé sur ces graves matières une opinion à moi, en mentionnant avec égards ropinien des autres, je reviens plus volontiers à la littétature proprement dite. s M. Amédée Pichet était si riche en documenta de tout genre, qu'il n'avait pas 1 ru pouvoir utiliser tous ms trésors en deux volumes. Son plan primitif comprenait trois volumes :des deux premiers presque exclusivement littéraires, descriptifs, anecdotiques, etc., le troisième plus spécialement CS/1118CM SUIS questions d'économie politique et sociale, d'agricultuee êt d'éducation, etc. Le manque d'ordre et de mite qui se ait remarquer dans certaines parties de 11,-lande et le pays de Galles, né peut pas lui être reproché; la Révolution de février, si injustement accusée de tant de méfaits qu'elle n'a pas commis, en est seule coupable. En effet, les deux liera de l'ouvrage conçu sur le plan qui vient d'être indique étaient déjà imprimés, lorsque cette violente commotion politique, el fatale aux travaux de l'esprit et surtout aux œuvres purement littéraires, boeleversa tout à coup la France et l'Europe. Effrayé des conséquences qu'elle ne pouvait manquer d'avoir pour la librairie, M. Amédée Pichotee décida à restreindre son cadre; il transposa un certain nombre. de chapitres, fit des coupures considérables, supprima un ou deux épisodes, de telle sorte cependant que, malgré ces omissions forcées, et grata à deux ou trois petits anachronismes, ses deux volumes, ainsi réduits et augmentés tout à la fois, formassent un tout indépendant du troisième qu'il promet à ses nombreux lecteurs de publier avec un magnifique atlas de vignettes, dès que, selon son expression, « les temps seront moins économiques. . Ce n'est pas Notre faute si nous renonçons à analyser ces deux volumes, c'est celle de M. Amédée Pichet qui y a accumuté une si grande quantité de faits variés, que la table des matières la plus sèche remplirait plusieurs colonises de ce journal. Au début, l'entreprise nous paraissait praticable; avant la fin du cinquième chapitre, nous y avions déjà renoncé. En effet, de Southampton M. Amédée Pichot s'était rendu à Salisbury, et il avait consacré un chapitre tout entier à la magnifique cathédrale de cette ville qu'il ne s'était pas contenté de décrire, et dont il avait raconte l'histoire et les légendes; puis, quittant la ville sacerdotale pour la ville a ristocra'lque, ii avait été à Bath recueillir de curieux souvenirs de l'élégante et frivole société du siècle dernier; mais à peine arrivé à Bristol, il ne se contient plus, il larme couler â pleins bords son érudition universelle : description de la ville, chiffre de la population, peinture de mœurs, documente statistiques, anecdotes piquantes, visite â la fameuse église de Sainte-Marie-Radcliffe, bietoire de Chatterton, souvenirs de Southey, de Daniel de Fe, de Coleridge, de Campbell, de Humphrey-Davy, disseatetion critique sur les Institutions de bienfaisance, examen des travaux maritimes, etc., etc. ; tous ces sujets si différents s'encbahrent et se suivent rapidement. Il a un art tout particulier pour les relier entre eux. Vous lisez toujours avec un vit intérêt son récit, qui VOUS charme en voua instruisant; mais quand vous l'avez achevé, toujours à votre grand regret, voile éprouvez l ' impression que vous cause une première promenade dans un musée : voua êtes ébloui, voua avez des vs rtiges; tout ce que TOUS vous rappelez, c'est que TOUS avez vu de délicieux et de magnifiques tableaux ; voue n'en pouvez désigner qu'un petit nombre qui se soient à jamais gravés dans votre mémoire. Décidément ce nouvel OU. vrage de M. Amédée Pichet a le grave défaut de contenir top de choses, 11 y a peu de livres, il est vrai, dont on puisse faire une pareille critique. Pare' les chapitres qui f:appent trop vivement l'attention à une première lecture, pour qu'on les oublie, nous mentionneront; le 'treille, le barreau et l ' Instruction publique en Irlande, Mayuoolh, les écoles primaires en Irlande, comparées à celles d'Angleterre, du paya deBrelles et d'Ecosse , le Donegal, les frères Shearet, la que.tlon d'Irlande, excursion eu pays d ' O'Connel', le culte des héros. C'est dans ce dernier chapitre que M. Amédée Pichet a rendu compte d'une visite qu'il fit au Libérateur dans la prison de Dublin. • Che M. O'Connel', avait-il dit au cocher en montant dans le premier jauneing car qu'il avait rencontré.. « Depuis deux mois, ajoute-t-il, que le Libérale« *alt lopt à la prison , toue les cueillera de Dublin ereeleet et nouvelle adresse. Celui-ci n'en demanda Ms da yantagel et, Voulant donner sans doute une idée de l ' empressement avec lequel me on courait à Richmond-Penlientiary, il net son cheval au galop.i nous n'avions pas eu deux barrières de peine sur notre cireur « in pour ralentir notre course, noue aurions faanchi en huit minute la &duce de trois kilomètres qu'ou compte de collegeGreen au faubouzg oh est située la prison; nous y arshemes en

dix. Je crois, Dieu me pardonne, que le petit cheval irlandais avait entendu, lui aussi, ce nom magique d'O'Connel' qui lui donnait des ailes. Cent pas avant d'aviver, il fallut aussi forcément suspendre cette vitesse..... il y avait une queue de voitures !... Quand j'eus mispied à terre, je trouvai les marches du perron encombrées par un groupe de plus de trente personnes.Mon cocher ne s'était-il pae trompe? Elait-ce bien la porte d'une prison, qu'assiégeait Sin concours pareil, ou celle de Phenix-Park, résidence dont le nouveau lord lieutenant avait pris possession depuis peu de jours? Je levai la tête on ne pouvait s'y méprendre, c'était bien la façade de la Newgate de Dublin, une façade sombre avec des barreaux de fer à tontes les croisées, et au frontispice ces mots bibliques : Cesse de faire le mal, et apprends à faire le bien. Les personnes en voiture, la foule empressée sur l'escalier vm paient, comme 11101, pour vair les martyrs du Rappel..... J'ignore le plaisir ou l'ennui de ceux qui font antichambre dans les vestibules des palais royaux (non pas que je refuse orgueilleusement d'y aller, mais parce que je n'ai jamais eu l'honneur d'y être Invite); tout ce que je veule dire, c'est qu'il m'est bien permis de Meier qu'on trouve dans Jes vestibules de la royauté un spectele phis intéressant que celui qui occupa ma curiosité de (curiste au milieu de cette foule impatiente des courtisans de l'illustre prisennier, auprès duquel il ne nous fut possible de parvenir qu'à notre tour, après une heure d'attente plus longue pour eux que peur moi. C'était vraiment un epitome de l'Irlande, une députation de son clergé catholique, de ses proprio. taires , de son barreau, de-son commerce, de ses journalletes, de ses hommes de lettres, de ses industriels; car si trente à quarante per-entres entrèrent avant moi, elles remplacèrent dans la prime le même hombre de visiteurs qui sortaient à mesure par un, par deux, per trois, et qui ne remontaient dans leurs voilures, ou qui ne [s'étreignaient à pied, qu'après avoir échangé quelques paroles MI moins avec ceux qui attendaient que le guichet s'ouvrit pour eux,., » L'intérieur de la prison offrait un spectacle aussi curieux et aussi caratériatique, nulle je préfère citer une sortie dee Irlandaie contre la pomme de terre.. Aht monsieur, me répétaitil sans cesse, dit M. Pichet, nous préserve le ciel que la pomme de terre maudite échappe à la contagionde ses germes. L'Irlande est perdue si le paysan se récohcilie avec cette culture, cause première et permanente de son intériorité morale et physique relativement su travailleur anglo saxos. n Et tl partait de là pour intenter un procès eu règle à la pomme de terre, dont il sot fait volontiers un tubercule vénéneux, énoncé en vain comme tel par la botanique, dont les classifications le placent dans la famille des solanées, à côté des morelles malfaisantes. Mon interlocuteur attribuait à l'odieuse pomme de terre l'ignorance, l'imprévoyance, l'inertie, l'incurie, la malpropreté et Mus les vices de Plrisla collier. Je me suis parfaitement rappelé cette diat ribe, en la retrouvant traduite depuis en système, dans mainte diesertatibn économique et agricole. Selon ces agronomes, avant es eneladie, la pomme de terre tendait à devenir la culture presque moleste 'partout ailleurs qu'aux environs des villes où l'industrie linière lui suscitait la concurrence du lin, les céréales n'étant guère cultivées que pour les distilleries. La terre n'avait de prix aux y ux du petit cultivateur que par le peu de travail qu'elle demandait.comparativement à ses bras pour pro luire tout juste en pomme de terre de quoi le nourrir, lui et ses bê tes. C'est ainsi qu'elle entretenait son indolence, en l'obligeant tout au plus à quelques journées de corvée chez le fermier voisin pour compléter es provision. Payé de ces journées en nature, le plus souvent même par le simple droit de semer à son profit un lopin de terre (ce qui constitue ce qu'en appelle le système concacre), le paysan irlandais s'était fait de la pomme de terre une sorte de capital et de monnaie courante, en même temps qu'un aliment unique, qui le rendait aussi indifférent qu'un sauvage d'Amérique eux autres valeurs mobilières et immobilières, aux autres signes monétaire qui relient la société cieflisre. Mais en voyant sa pomme de terre chérie tromper trois ou quatre ana de suite ses calculs routiniers, il commença à ne plus avoir pour la terre et sa culture, par le sys t ème concaere, cet amour farouche, bru. tal et superstitieux qui le poussait aux violences agraires, chaque fois qu'un propriétaire sentait le besoin d'améliorer son domaine en y appelant un travail plue intelligent. Remarquez, ajoute-t-on, que leetegre de travail te mesure au degré d'ailment/ilion, et que la journée de l'homme qui ne se nourri! que de pommes de terre, ne peut équivaloir à le journée de celui qui entretient et renouvelle sa vigueur par des sucs plus enbatantiele. C'est ici que la quantité ne saurait suppléer à la qualité. » En 1847, ce n'était pas seulement la eolanée parmentière, condamnée par des raisons si spécieuses, qui manquait à l'Irish collier, C'était son autre ressource, don Pourceau, l'une dee premières victimes de la disette de tele; car partout les fermiers et les paysans l'avaient égorgé de peur qu'il ne meure de faim. Heureusement les laies avaient été épargnées. Male telle avait été la destruction dee porcs, que, dans le tableau comparé des exportations irlandaises de 1846 à 4857, on trouve pour 1846 un total de 04,606 porcs exportés par Dublin, Colle et \\ ratertord, et pour 1847 ce chiffre descend à 43,143. En 1846, l'Irlande avait donc exporté pour environ deux millions de francs de permute ,leans compter la consommation et l'exportation de la bête merle St salée. Or, on est effrayé, dit Amédée Pichet, peur la malheureuse race de dom Pourceau, de l'importance qu'a obtenue à Limerick un seul établissement de provisions sales, celui de M. Russell. Selon sirs. Hall, M. Russell lue et sale cinquante mille cochons par an. Pensez-vous que ce soit une exagération? M. Th. Campbell Forster, le commissaire du Times, dit un million 11 Je transcris ce chiffre en toutes lettres : environ 3,000 pourceaux par jour t Le commissaire du Turnes aura sans doute attribneau seul M. Russell regorgementde tous les pourceaux de Limerick ; n'est-ce- pas encore énorme? M. Russell emploie 150 ouvriers, tueurs, curenrs, saleurs, etc., auxquels il paye loo livres sterling de gages par semaine. C'est nn spectacle digne de Gargantua, que de voir, dans ce vaste établissement, plus de 48,000 jamba g e amendes, attendant l'exportation. bée quarante-trois chapitres de ces deux volumes trop bien empois le plus intéressant est sana contredit celai qui a pour titre : Un épisode d'économie politique et de civilisation

cole, ou Lord Georges Hill à Gweedore.

agri-

M. Amédée Pichet y montre en effet comment un seul homme, par la persévérance de sa raison et de ach courage, est parvenu à dompter toue les mauvais vouloirs; à battre en ruine les préjugés héréditaires; à diacipliner les esprits les plue obstinés ; à substituer en règle •

unique à une routine anarchique; à pl/cuver enfin par son expérience gour mol de.raiande n'est pas dans rexceesif accroie«. ment de sa population ; que le sol est toujours suffisant pou, nourrir l'homme qui lietive, et qu'il ne e'agit que de répartir convenablement tes dei du cultivateur. L'histoire allègeTique des bons et des mauvais Irogtodytee par l'auteur des Let- pas un contraste plus extraordinaire que persanes, et uanpi pease-nradalim ec ela: eelusefe d d celui ulasigiila. tlon eid Georges Hill. Avec domaine par lord lion, dit M. Amédée la ichot, il serait même facile de composer allégorique littéralement un fuiece eoeng Ipc ru tu e t gea tai ufiction o atroe ils' teéua uae nlees jnctoadre ll e n er fau u e pe eurupst :r em otq m o lsdrait Mais j'ai préféré rester dans le vrai, en Laminant même arma& t'iode du détail les artifices les plus légitimes de la composition.» Malgré l'aridité statistique à laquelle il s'est volontairement con damné, M. Amédée Pichet a raconté cet épisode d'économie podamné, Mique et de civilisation agricole de manière à intéresser, quoi qu'il en dise, autant les lecteurs de »Mans que les économistes Le curieux récit de la Iralleferination ou de runginedeGwee: dore est précédé de la relation non moins instructive de la fom, dation, par John Anderson, de Fennol, ville importante qui il y a un siècle, n'était qu'un pauvre village. M. Amédée Pichet; raison de dire qu'il ne menait rien qui puisse faire plus d'im_ pression sur un peuple que de pareils exemples. Nous ajouterons volonliere avec lui : a Voilà les saints qui doivent figurer an_ des propriétaires et des chefs d'in_ jad:nu6srliariehau,dipe amteeu, ret s humanitaires aco nrsm ililm eretui e ca opposés ndtr ialered eters ré formateurs point de vue général, ce que M. Owen Maddeurle biographe d'Anderree, a dit au point de vise spécial de la civilisation de l'Irlande I. « L' exemple *ad infiniment mieux que le précepte, et les Irlandais, accusée justement d'irréflexion, apprennent vite lorsqu'on emploie des moyens judicieux de les instruire. Il faut aussi que des hommes énergiques, jaloux d'introduire les nouveaux procédés dans l'agriculture et Lee autres arta sociaux, plutôt que de precher dee théories absurdes, régénèrent notre population par la pratique, afin de ltri inspirer la Gentiane en elle-même, et une industrie Iltreévérante. Jusqu'ici, l'Irlande e dissipé en agitatione pelitiree en erdeur, son enthoualemne, toute ea force vitaleeflet t Ion de se plus nobles talents it'y est développée tout entière. Note 10/0118 surent besoin d'haleine qui veuillent créer une société nouvelle avec les d'amena/de l'ancienne, bâtir des , Ira emeliorer, défricher les montagnes. Voilà à quelle mute il vat Pepe d'appeler les meurs et les bras... Je n'évaluerai pH le Melle de cent landier& consommant leurs revenus et bletieleux de progrès social, ni celai de cent agitateurs voeireralet des hantent', is Mut le long de l'année. Mais lorsque je cohtehiple la ville de Fertnel, si pittoresquenient assise sur les horde du Blatianater; lorsque je me rappelle son origine récente, et tabdieht un homme seul, sans raide du parlement ou dee il/statuts fis speeches, créa cette jolie et heureuse cité, ja ne pute m'empêcher de rellechir à tout le bien que feraient cent Anderson qui se répandraient dans le Munster et le Connaught ; cent individus pleins de confiance en eux-mêmes et entreprenants, exemps de petits préjugés, et supérieurs aux grossières passions du temps ; — cent hommes forts, trop fiers pour demander l'aumône au parlement, trop purs pour /spéculer sur les illusions qu'ils nourriraient dans le peuple.. L'Irlande et le pays de Galles abondent non-seulement en révélations utiles et en sages conseils, mais en souvenirs historiques, en traditions légendaires, et surtout en anecdotes. Je signalerai en première ligne le patron des avocats, le prophète Merlin, Cromwell à Waterford, le château du Lisnabrin , les tours rondes, un château pour un liard, souvenirs de 1796 et de 1798; 0' floneghue, le père Mathew et la Messe du Revenant; Crotty le voleur, et je terminerai ce compte-rendu au clocher par le récit d'une de ces scènes bouffonnes que Daniel O'Connel jetait volontiers à travers le drame de sa vie, à la manière de certains héros shakspeariens. u A l'époque où le libérateur, déjà illustre et populaire, mais simple avocat et appelé simplement aussi the counsellor, suivait en cette qualité les assises, il logeait à Cork chez un papetier libraire, M. O'llara , dans Patrick Street, une des rues les plus fréquentées de la ville A peine arrivé, il était sûr de recevoir presque journellement une ovation, et, dès le matin, une foule venait stationner sous sa Peoètre, heureuse de le voir par inter; villes, puis de raccompagner à la cour de justice, comme les cliente escortaient à Rome Cicéron ou Hortensius. Un matin, de bonne heure encore, un de ses anciens amis entre chez lui sans être annoncé, pour lui faire une visite familière, el le trouve occupé arec un plaideur du comté de qui le consultait sur un procès. A la vue de son ami, Daniel O'Coonell interrompt spontanément sen entretien d'affaire, avec l'intention de le reprendre et de le conclure quand il aura serré la maln du nouveau venu , qui, lui-même, fait mine de 86 retirer en t'excusant d'avolt été Melle/met peut-être.. Mails déjà le rusé' plaideur; ayant obtenu ee qu'il désirait, profitait de l'incident, et s'esquivait pour escamoter le alaire de la consultation: O'Connel' a'aperçoit de cette évasion, dont il devine le motif, et s'élançant après le reperd, l'atteint au milieu de recalier, eh, en croyant • lui mettre la main sur le collet, il ne saisit qu'une poignée de cheveux. — le plaideur portait perruque; la perruque reste à la male d'O'Connel', qui huit son homme descendre les derniers degrés de la maison quatre à quatre. Il abandonne le fugitif, et remonte en riant à son cabibet : Mon ami, dit-il au visiteur, voilà tout ce que le coquin m'a laissé. An même instant, il ouvre la moisée donnant sur la mie ; — une triple salve d'applaudiesements le salue : — Vive Daniel O 'Connel' I Vive le grand agitateur I Vive l'homme de peuple I•O'Connell fait un signe qu'il va parler; le silence se rétablit. — Mes amis, dit-il alors, j'ai . quelque chose pour voua, ce matin, et le voilà; c'est la perruque d'un coquin qui m'a escroqué une consultation. Les rires éclatent de toutes parte, d'autant plus qu'à mime où la perruque tombe par la fenêtre, on voit sortir pat lajorte le tète chauve dénoncée par O ' Connel!. Lè plaiderai', se l d'un antre genre d'acclamations, s'estima heureux de able patente' que par let huées de cette foule, eal se renvoya de train en main la perruque comme un gros Maint, jusqu'à ce qu'elle eut phi la dernière dégradation del ruisseau. » Pour nous résumer, el, au débat de son avant-propos, M. Mile dee Pichot a promis aux lecteurs de l'Irlande et du pays de Galles un peu de littérature, d'archéologie, d'histoire, de bite, graphie, de initient, de phibeephie, d' économie politique, etc.


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donataire du 23 « té; do là au il octobre Io gammes« Serti ritrogrodo; aotivelimotattee du 41 eu 30; mi*. i Pie' tir du 20,

reprise* ..Hier et dirai. Pie* ligure

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su mémo tempe la position apparente moment le plus favorab aux °bernaient.de là plantele La conjonction inférieure a lieu le B octobre et la plu made al p

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le 26.

se« gemme. ihnutradepals Io 8 septembre 1

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litt102 %us en est aussi à sa plus grande élongation dans le cours de ce mois, à la date du 6. L'heure du coucher de cette planète it ' eoigne peu à peu de l'heure dis coucher du soleil. La trace de I orbite apparente sur la voûte céleste ait représentée par la figure ci-jointe, pour l'intervalle compris entre le 4er octobre et le 34 décembre. L'apparence de la planète vue au télescope est donnée à la page 79 de notre numéro 388.

Calendrier aairenemiaite illustres enirwarkenas n'otroarts 4880, Mets

du lever et de couche, des Astres.

Le nuits sont devenues plus longues que les jours. tie soleil te'lève à S b le 4 ., et seulement à 5 k 47 . 1e 84 ; il le euciii à 5 1' 38 . le 4 .1, et dès 4 k 40 . le 31. La dIMInut1011 dig ne lit,dUrée du jour est, du 30 septembre au 34 octobial d uhe heure 49 minutes, dont 48 minutes le matin, tiltd heure une minute le soir. Pendant toute la durée d'octobre, comme en septembre, le midi vrai a lieu avant le midi moyen. L'intervalle entre les deux midis (ou l'équation du temps) va en augmentant

depuis le P r, Où. cet intetetif16 st de 4 0 te >liteau 84, oe ll atteint 46 . 444. La hauteur du soleilatl-Aetatte de l'h..itoti au moment du tfaidi Vrêl, Yi on dimitamat de 4d* tille était de ag° te le 30 litiptitabre; elle ai lets plue que dé 26 . 4'

le 84 oetokt. Il y a bouyelle.lutie le 8, Phtnier quartier lé 4 e, pleine lune le 24, et deicier quartier le 28. La lune sera près de Mercure et de Jupiter le 5; de Mars le 6; de Vénus le 9; de Saturne et d'Araggialeelijk,

DURÉE DU JOUR, DURÉE DE Là LUIRE« DE LA r.mrts, HEURES DU LEYRE ET DU COUCHER DES PLÀXÈTBE.

W., Mars, émue du soir, est toijours animé d ' un mouvement direct, mais se couche trop peu de temps après le soleil pour. n'Ave pas perdu dans ses rayons. Nous ne donnerons done pas encore cette fois la représentation de son orbite apparente. Jupiter est étoile du matin; et; se dégageant rapidement Me rayons du soleil, il en vient à se lever, le 31, plus de 2 k 4- avant cet astre. Saturne et Uranus marchent toujours parallèlement, pour ainsi dire, l'un à l'autre. Ils se lèvent tous deux, peu de temps après le coucher du soleil, pendant la première quinzaine du mois, et dans les derniers jours ils se couchent mus deux, l ' un, Saturne, environ deux heures avant, l'autre, 1Jranits , près d'une heure avant le lever du soleil. Les N. du 30 mars et 27 avril, page 207 et 279, fent voir leurs orbites apparentes. tune, toujours animé d'un mouvement rétrograde, se 18 P. octobre à 4 h 35 . du soir; le 45 à 3 h 44°' et le 4 0e novembre à i b 39 . . Il passe au méridien , à ces trois dates, respectivement à 9 5 58 a du soir, à 9 6 6 m et à 8 b 4 . . Sa hauteur maximum au-dessus rte l'horizon, lors de son paassge au méridien, est de 30° 40' le 4 4, octobre, de 30 v 35' le 45, et de ,30 . 32' le er novembre.

mardi merci. 1M511' Mule

Mme«. De,. lundi

mardi mur. jeudi

vesdr. samedi ,aur raidit Oie&

jeudi

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Phénomènes.

224rdr.

Quelques éclipses des satellites de Jupiter auront lieu dans In cours da ce mois ; mais acn aucune d'elles 'le ne esr sera visiii ble à Paris. Les beàPrs eoccultations cuttosdéolssrn d'étoiles seront au unmr nombre de e cinq, visibles à Paris cn,vsbe mois, savoir : ai pendant edn leemi,svi

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DdatealAnorr DE L'ASTRE.

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Balance.

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22 It Soleil ; et du 45 au 30 il sera placé d'une manïèta Sax bbtervatians La figure ci après Intintre g Ire, l'Orbi » apparente de cette planète depuis le 8 reeilinr$ jusqu att,8 novembre. On voit qu'après un mouv8..às t di1tiLR du 8 au R3 septembre, la planète a été Ma-

Régulus. 44

1112ERS/ONS.

67 i• Baleine.

0. soir.

23..eoir. 6k

emensunte,

74 272 soir.

't■ soir.

7" 26 soir.

10• 26a soir.

112 31. soir.

2•

matin.

13b 50. matin.

Régulus avait déjà été occulté au mois d'août. Pour la première et la dernière de ces occultations, les immersions se feront par le bord (claire de la lune; pour les trois autres elles auront lieu par le bord obscur. Les émersions, bien entende, n'opéreront en sens inverse.


208

L'ILLUSTRATION., JOURNAL: UNIVERSEL.

ltruzelles , 15 septembre 1850. — banquet des alimentes de selnambre 1 e gle• »Mailla Par la Biarrilaegieride

deeed

Des applandiesetnea

Nous sommes encore au palais national.

éalegeede »suint.

inlifineta

Au dessert, le roi se lève ; toute rassemblée est aussitôt debout. Le roi porte le toast suivant :

le ,roi.étflee.pi sont ',retirés ' eft> - tous les convive(' tés de la ,ma ettdé° la *situ de fête. a •

„ 7.7'1 1 s'ir: •

a Je proposa de tout mon coeur un toast en l'honneur du congrès national . et des législateurs qui ont consolidé son oeuvre.

Nous quittait» le palais nationaLpouritoms mn, i11:118ta4tleille Peut du spectacle . nous venions . d'étre tee- min un • souvenir nous rendra plus tristes les divisions politimnsde notre 'pays ; mais' d nous reste à faire une Mention intérestante : •

a L'avenir, Messieurs, nous est inconnu '• ,les difficultés qu'il peut renfermer, il faut, les envisager avec. courage. Si nous restons unis, si nous entretenons une mutuelle confiance, nous sortirons de ces difficultés avec honneur et avec avantage pour notre pays. »

Pendant ce tâtes un autre banquet' tent lien dans la grande sale_ tbique de l'flétePde-Ville sous la présidence du bourgmestre' de Bruael7 les. Les blessés de tembre étaient tous sis et ont célébré, avec la gaieté la plus franche et "expression du plus pur patriotisme, la fête qui rappelle leur vieille gloire. La santé du roi n'a pas été oubliée, et le congréa, ainsi que la Con-sti tu Lion, ont eu leur part dans leurs joyeux , et patriotiques souvenirs.

Ce toast est accueilli par les plus vives acclamaboul. Un instan t après, M. de Gerlache , ancien présidentd u congrès ,s'est levé et a prononcé les paroles suivantes : , • a Comme président du congrès, j'ai` l'honneur de vous proposer, Messieurs, de porter un toast à S. M. Léopold P r, roi des Belges. (Bruyantes acclama bons). A. l'élu du peuple ! A l'élu du congrès!»

F. Duson.

'dommage àMatnieai de Dombasle.— Si l'agriculture se trouve maintenant classée parmi les intérèts nationaux les plue importants, si elle fixe désormais Petention de cens-là même qui la dédaignaient autrefois, enfin si elle est considérée comme lasource la plus féconde, la plus certaine de la prospérité publique et des fortunes privées, c'est incontestablement aux Bavants et consciencieux écrits (1), aux innombrables travaux théoriques et pratiques de l'illustre fondateur de Royans, que doit être attribuée l'heureuse innovation qui s'est faite sous ee rapport dans nos idéels et dans nos mœurs. . Tons les hommes de bien qui ont su apprécier ce résultat et qui y voient une garantie'de bien-être pour notre patrie, se sont empressés, lorsque la tombe était à peine fermée sur Mathieu de Dombasle, de proposer une souscription pour élever un mo.. naissent au célèbre agronome, dont la France avait à déplorer la

inauguration, disons-nous, il y a plus que l'acquittement d'une juste'dette de la patrie envers un homme qui l'a servie et honorée par, ses travaux, il y a aussi un noble et fécond encouragement à l'industrie agricole tout entière. Envisagée sous cd point de vue, la consécration d'un monument à Mathieu de Dombasle revêt un grand caractère d'utilité publique.

grâce au zèle et.an bon vouloir de l'habile sculpteur qui avait déjà immortalisé l'image de plusieurs de nos illustrations (2), cet acte de justice et-de re-

Dans le but d'honorer de, plus en ' plus la mémoire du savant et laborieux agronome, et de perpétuer le souvenir dès inimen- • ses ,services qu'il au pays, les sociétda • et comices agncolos ont adopté . Mr les lauréats de leurs COMMUN, pour les

perte récente. Leur appel a été entendu, et, grâce à leurs patriotiques efforts,

Dans cette inauguration qui, par une heureuse coïncidence, a eu lieu pendant la dix-septième session du congrès scientifique de France, et à laquelle ont assisté tous les membres de ce congrès ; tontes les autorités et one grande partie de la population de la ville, ainsi que beaucoup de délégués des sociétés et ce:aines agricoles des départements, des cultivateurs des contrées

voisines, d'anciens élèves de Bonus et les nombreux ouvriers de la fabrique d'instruments aratoires de NANCY; dans cette

counaissanqs a marcbé n- •

Les abonnements qui empirent avec ne tatendro doivattbre renouvelés pour éviter /a suspension dant L'envoi des journal: Tout renouvelletnetequi ne parviendrait pis aval le 4 ne pourrait etre servi avant le samedi 42 octobre, par suite d'une disposition de la loi nouvelle sur l'envoi des jour• maux par la poste. C'est par erreur que none avons omis le nom de l'auteur de l'article publié dans notre dernier numéro sous ce titre :

excursion à Panticosa. L'auteur de cet article et des charmants dessins qui l'accompagnent est M. Moreau, fils.

pidement vers son accomplissement; et la' statne'du grand • agronome , ' qui.est P aussi une des•• gloires , du • pays, a été inaugurée le-7 septembre fade, en face de la maison oh estné, sur une des principales plu- ces de la ville de NANCY

laquelle s'appellera désormais place Dombasle. Comme Pou a pu en juger par le dessin que nous

avons reproduit dans notre précédentnuntro,Pfilustre et à tout lamais regrettable fondateur de liovitts ,respire sous le bronze; c'est bien sa stature Meule; sa. tête un peu inclinée enavent comme celle do toute ter peasemi• d'une main il tient sa plume, Me« plus méritants des fermes-écoles, et en général pbur et dans, l'ente.se «ego la 1162 ses principaux ouvrages.. Le tous leslesamis éclairés ' l'agriculture, aire belle médaille,' dont costume est celai qu'II portait tuellenient;lams côtés lest la le dessin el-dessus offredeuni, reproduction fidèle de ses traite : charrue destin investion. t ,. • , Cette médailler gravée d'après un portrait detfamille et un Sur le piédestal eq gyénitimie il n'y e aucun bas-relief; buste très -ressemblenta_par M. Vanthier,, petit-ffis •de feu on lit pour toute ma.nietat da ci:raclées gothiques' • •Galle, membre de l'institut, et héritier de sua beau talent, a un revers spécial pour recevoir les noms de ceux è qui elle: est dée keselitem 'do Dersiaàffer cernée à litre de ;récompense; on la uve à lie direction, du La hauteur totale du monument est de e Meta' Si cent.' ' Cultivateur, 38, rue' desjainte-pères.'-aPrix 6 fr. en lieue, 17 fr. en m'ont; 344Cen vermeil, d'et» fr. eu or. mutes de Ravine. — Calendrier du bon euhisattar, on Manuel de I tema. pretium. — Description des meilleam inumments aratoires. «, 6,o... te pollue., instruction Io-abaque, trame et Ter Ou s'abline ; dirrieiefietidnisitne, rue dellichelieu Inerani, mena, amuis. 'fanaux, organisation du nana, an„ eis, n• 80, par l'envoi franco cPialmamdat Mir la et de Ordre Lech:till emsddat lem Dari, Amr...baya. , Geberi st Pey, nolisa CAs- Taller id , près dee ' ffiréatinefié poste et de nitimiegailea;. anie.61011•Wrg, Alliée et Rit, Corneille et Racine, Cleder. Perd, des princifflx libraires de la Pilate' et de Pétriusger, et des &galet Lang, par vesse e '*soua, membre de riesitan. • correepom de Pagenee d'abonnement. eu

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vannionet lomilie l'homme , le travail l'honore.


L'ILLUSTRATION, JOURNAL UNIVERSEL.

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&b. pour Paris. 3 mois, 9 fr. — 6 mois, 18 fr. — Un an. 36 fr. 9 (r. Prix de disque Ne, '75 ce — La collection mensuelle, br., 1011/11A11111. Histoire de la semaine. — Voyage à travers les journaux. — Courrier de Paria. —Nouvelles acquisitions faites par l' Etat pour le Musée du Louvre. — Souvenirs de la vie artistique, la biographie d'un inconnu. — Le Rhin (suite). — Lettres sur la France, de Paris d Nant.. — Les journaux et les journalistes en Angleterre. — Anniversaire de la mort de Pierre Cornell ,e.— Versailles, la chambre de madame de Maintenon, le potager. — Correspondance. — Bibliographie. — Les autruches. — L'exposition de 1851 à Londres. Graveras. Le camp de Satory à — Inauguration de la statue colomalé de la Bavière h Munich, trois gravures. — Acquisitions du Louvre : Portrait par Rubens ; Dessin à la plume par Raphaël ; Sainte Famille par le Pérugin. — Le Rhin, sept gravures. —Caractères, types et costumas anglais, quatre gravures. — La maison de Corneille. — autruches. — Rébus. ,

Histoire de la »Mile., Il a encore été question cette semaine dés:soues de Versailles, des solutions, de la circulaire Barteliimy et de la société du Dix-décembre ; mais il n'y a rien de tel que de laisser dire. A force d'entendre le même air, le public n'éCautePfus et laisse faire. Puis vient le dé tien; qui agis. sent sana que le public les regarde, sembables à des acteurs qui joueraient la pièce pour eux seuls au fond d'une salle vide. Nous en sommes là. Nous n'avons donc qu'à enregistrer un petit nombre d'actes : — Le Moniteur du 26 a publié une circulaire du directeur des contributions directes relative aux mesures arrêtées par le ministre des finances, à l'effet d'éclairer les contribuables sur le partage entre l'État ; le département et la commune, des sommes produites par l'impôt direct. — M. le ministre de la guerre, par un rapport en date du 30 septembre , adressé à M. le président de la République, et publié dans le Moniteur du 1" octobre, a proposé et fait régler par un décret l'organisation des écoles musulmanes dans nos possessions d'Afrique.

397.—Vot. XVI.—Da Vendredi 4 ta Vendredi 11 octobre 1850. Bureaux s rue alelsellesa,

ee.

—Les ministres qui avaient pris des vacances ont mis fin à l'intérim de leurs départements en rentrant dans leurs hôtels respectifs. Nous avons aujourd'hui un gouvernement à peu près complet, en comptantpour quelque chose la commission de permanence, qui se réunit quelquefois. Cependant tout est assez calme ; nous ne nous en plaignons pas. Le camp de Versailles est animé par des revues et des manœuvres, dont les plus éclatantes, annoncées depuis quelques jours, ajournées à cause de l'incertitude du temps, ont eu lieu mercredi. Le simulacre d'une bataille a présenté un spectacle qui a éternellement le privilége de plaire au peuple français , et dont le bulletin se termine ainsi dans les journaux de jeudi : « Il est inutile de dire que la tenue des troupes était admirable ; elles ont toutes manoeuvré avec cet ensemble qui caractérise l'armée française. e Immédiatement après le défilé, le président a offert, comme auf revues précédentes, une collation à laquelle ont psie-pilai ofilsieva, sousseffuliereet-eoldate.»« Les troupes sont rentrée° au camp où les attendaient 13,000 rations, tandis que les. officiers et les sous-officiers Be réunissaient dans une partie dé la plaine réservée, pour prendre part à la collation que leur offrait le président de la République. » Il y a encore un mot qui termine le bulletin : « On n'a eu à regretter aucun accident. » Ce mot est mal placé; il devait venir après le récit des manœuvres et non à la suite d'un détail qui ne pouvait, en effet, devenir la cause d'aucun accident regrettable. — Cependant deux journaux, du parti de l'ordre ont été saisis cette semaine pour offenses à la personne de M. le président de la République. Ces journaux sont le Corsaire et l'Assemblée nationale.

Ab. pour len dép. — 3 mois. 9 fr. — 6 mois, 18 fr. — Ua au, 88 fr. Ab. pour l'étranger, — 10 fr. — 50 fr. — 40 fr. — L'ambassadeur du Népaul et sa suite ont quitté Paria mardi. Ils se sont rendus par Lyon à Marseille où un steamer du gouvernement anglais les attendait pour les conduire à Alexandrie. — Le procès auquel a donné lieu le complot découvert à Oran se poursuit péniblement à travers tous les incidents suscités par la violence des accusés et de la presse locale. L'Écho d'Oran a été cité à comparer° le 26 septembre devant le tribunal sous l'inculpation de compte-rendu infidèle et de mauvaise foi. —Mgr Franzoni, archevêque de Turin, arrêté à la suite de sa désobéissance aux nouvelles institutions du royaume, a été condamné au bannissement et conduit avec les plus grands égards à la frontière française. Il est arrivé à Bnançon. — M. Morangin di Nurra, évêque de Cagliari , coupable de la même désobéissance, a eu le mémo sort. Il a été conduit dans la nuit du 23 septembre, à bord du vapeur l'Icnusa, qui a fait voile pour Clvita-Vecchia. Ces incidents n'ont causé 991:4111 trouble ni en. Piémont, ni eafaulawa.,0a. attend l'effet de ces mesures relativement aux négociations que M. Pinelli poursuit à Rome en vue d'un concordat entre l'Eglise et le gouvernement constitutionnel du Piémont. — Deux décrets publiés à Florence le 24 septembre suspendent le statut constitutionnel et suppriment la liberté de la presse. — La division de l'État pontifical en cinq grandes provinces est définitivement résolue. Ces provinces comprendraient : la capitale avec sa banlieue sous le nom de Rome; l'ancien patrimoine de Saint-Pierre, comprenant les côtes méditerranéennes de Corneto à Terracine, le Latium, la Sabine et la portion de l'Étrurie, en deçà des Apennins, amis le nom de Comarque et Maritime; l'ancien duché de Spolette et le Pérousien, sous son antique nom d'Umbrie; les Marches de l'Adriatique, sous ce même nom de Marches;


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enfin; Ecilogne, Ferrare ot tout ce côté important des États romains sous le nom de Romagne. — Les affaires de Hesse-Cassel sont une étincelle qui menace de mettre le feu aux poudres. Tandis que la diète de Francfort décrète des mesures pour faire rentrer de vive force ce pays dans l'obéissance, le ministre des affaires étrangères en Prusse adresse des notes à son représentant à Cassel, contenant invitation aux représentants hessois de tenter d'abord les voies constitutionnelles d'arrangement,et ensuite une protestation contre les résolutions de la prétendue diète de Francfort. — La Hesse-Darmstadt est entrée dans une crise analogue et par les mêmes causes. L'Assemblée des États a été dissoute pour avoir rejeté à la majorité de 45 voix contre 4 la proposition 'du gouvernement «étendre l'ancienne loi de finances au dernier trimestre de l'année 4850. — Les élections, dans le royaume de Wurtemberg, ont donné la majorité au parti démocratique. Les procès-verbaux des élections ont été vérifiés et l'Assemblée est entrée en fonctions. — Le steamer Pffibarnia est arrivé le 30 septembre à Liverpool avec des nouvelles des États-Unis des 1'7 et 20 septembre, annonçant que le congrès avait ouvert sa session. La dernière des mesurai qui avaient rapport à la question de l'esclavage a été votée par le Sénat. Le cabinet est au complet par l'acceptation du ministère de l'intérieur par M. A. H. Stuart. — M. le Procureur de la République entend, au nom de la loi, que ce bulletin soit signé; nous obéissons en défiant la responsabilité,

VILLUST4ATION , JOURNAL UNIVERSEL.

est l'opinion publique! et la couvée des illusions de s'envoler listes, ce N'est pis là qu'est la diffloqlté, nous serions moins à tire-d'ailes. Cette éternelle carte de visite déposée chaque rassurés s'il fallait que les journalistes fussent remplacés par matin chez le concierge fera oublier le journal à l'abonné, I e spreprésentants. il ne se souviendra plus que du rédacteur, et il se dira en our parlerfranchement, je ne crois pas très-fermement -faisant sauter la bande du Pouvoir : Voyons si M. Granier que nous soyons appelés à voir se réaliser toutes ces belles de Cassagnac a aujourd'hui la même opinion qu'hier? ou choses'J'ai l'intime conviction que l'amendement du morabien il se demandera en parcourant le Constitutionnel pour- liste M. Laboulie tombera un de ces matins en charpie aux quoi M. Cucheval est contraire ou favorable à la fusion, et pieds de son auteur. Il est impossible que dans un pays réquel intérêt peut avoir M. le docteur Véron à publier une publicain ou tout au moins libéral, nous soyons longtemps lettre intime de M. Louis-Napoléon Bonaparte dans une dé- soumis à une législation inconnue en Belgique, en Angleterre, claration de principes où il est ai grandement question des en Allemagne et même en Russie, Les lois inspirées par la coulisses de la science et de l'Opéra? haine ou la colère ont cela de bon , qu'elles sont in Mais la loi aura des conséquences plus funestes encore; bles. On a voulu tuer la presse dans un moment deapplicadépit, d'abord elle tuera sans pitié les écrivains qui n'auront pas mais, toute malade qu'elle est, la presle vivra encore plus le secret de rajeunir leur talent au moins tous les six mois. longtemps que les législateurs qui ont paraphé sa sentence Il en sera des journalistes énervés comme des romanciers de mort. passés de mode et des vieilles lunes. Le sempiternel article Nous écrivions dans ce recueil, l'année dernière s c ' de Chatelain est décidément enterré; les formules stéréoty- dire à une époque où nous ne pouvions pas prévoir est-àpar_ pées, qui s'agençaient assez bien dans l'enchevêtrement des ticle 3 de la législation nouvelle, kt lignes suivantes, que le articles anonymes, devront impitoyablement disparattre sous lecteur nous pardonnera de remettre sous ses yeux : l'empire de S. M. la signature obligatoire. Jusqu'à ce jour, « Pour quiconque a vu fonctionner de près cette intelligente le grand talent de l'écrivain politique consistait à se mettre machine, cette. prodigieuse bine féroce dont l ' appétit s'augà l'unisson de ses collaborateurs; il embu:litait le faire de mente de toute la pâture qu'on lui jette, le journal est l'oeucelui-ci et l'idée de celui-là, il jouait sa partie dans ce con- vre colossale de ce temps-ci. Il lui faut des travailleurs cert quotidien dont le principal rédacteur était le chef d'orrompus aux fatigues, des esprits prompts, clairvoyante et chestre. Il adoptait, en un mot, un style de tradition et de laborieux, des soldats toujours sur la brèche, dee hommes phrases toutes faites, comme on endosse un habit noir pour qui donnent leur repos et leur sang à cette tâche sans fin, aller en soirée. A cette uniformité de détails, l'ensemble de mythologiquernent figurée par le tonneau des Danaïdes; le l'oeuvre gagnait et la banalité de la forme passait même journal e'est le mouvement perpétuel cherché depuis quatre pour de la tenue. La redite dans la phrase et dans l'idée mille ans par les mathématiciens. Une fois que la locomotive constituait, jusqu'à un certain point, ce que l'on nomme la a été lancée sur le rail de la publicité, elle va, elle va sans PAUL/N. ligne politique, et tel journal n'a da l'estime de ses lecteurs repos, sans relâche, à toute vapeur, jetant par ses naseaux qu'à l'habileté vraiment merveilleuse avec laquelle certains la fumée de ses inspirations, de sa colère et de son enthouécrivains se maintenaient dans ce cadre banal que j'appellesiasme; elle passe impassible comme les morts de la ballade Voyage à travers les Journaux. rais volontiers l'habit noir de la rédaction. Mais avec la si- allemande, et elle ne s'arrêtera essoufflée dans sa course • gnature, ce n'est pas seulement l'unité collective qui est On estime un arbre par ses fruits et une loi par ses ré- rompue, c'est aussi le moule. Tel article qui hier était pas- que lorsqu'il n'y aura plus un seul lecteur au monde, c'està-dire au jour du jugement dernier. sultats; aujourd'hui la législation Laboulie est en pleine sable ne vaut plus rien aujourd'hui. Désormais le public u La presse a dit d'elle-même qu'elle est le troisième pou- • culture; déjà les journaux disparaissent devant les individus. exigera de chacun des signataires une personnalité tranchée, voir de l'Ela t ; je trouve qu'elle est bien modeste. A mon Le Constitutionnel porte une énorme cravate et a des favoris et le travail de Paul devra différer de celui de Jean sous avis, il n'y a qu'un seul pouvoir de l'Etat, dût cette asserpeints. Il s'appelle le docteur Louis Véron; on ne dit plus la Presse, mais M. E. de Girardin; l'Opinion publique se peine pour Jean et pour Paul de voir le lecteur déserter leur tion violer la Constitution de mon pays et attirer sur ma On pourra encore revêtir de temps en temps l'habit tète toutes les foudres du parquet républicain. Ce pouvoir, nomme Nettement aine ou Nettement cadet, et le Pouvoir journal. noir, mais il faudra savoir porter aussi l'habit de fantaisie c'est le sérénissime pouvoir de l'opinion représentée par les Granier de Cassagnac. La grande armée du journalisme est et môme au besoin la petite redingote du matin. Depuis journaux. L'exécutif et le législatif livrés à eux-mômes pouren complète déroute, il ne reste plus que des tirailleurs. soixante années les journalistes vivaient dans les nuages de On a appelé la loi sur la presse une loi de haine; a-t-on raient batailler longtemps sans qu'on y prit garde, si la l'inconnu comme les dieux dans l'Olympe. On s'inquiète peu presse n'intervenait dans la lutte en prenant parti pour l'un eu tort? Prétendre qu'en votant cet impossible article 3 nos de savoir si les dieux sont vêtus de telle ou telle façon, mais législateurs ont prêté l'oreille aux réminiscences de l'amourou pour l'autre. Pompée et César sont aux prises; la foule on exige d'un simple mortel qu'il se présente en public dans assiste flegmatiquement au spectacle d'un conflit qu'elle ne prapre blessé, était-ce calomnier l'innocence de la majorité, la plus fraiche toilette de son talent, et que cette toilette se cette vierge immaculée? Si nous devions ajouter foi aux dé- renouvelle comprend pas, mais si un petit carré de papier s'avise de le plus souvent possible. clarations de l'honorable M. Laboulie, jamais une telle pensée Un spirituel rédacteur des Débats, M. John Lemoine, di- déclarer que César est un traître, voilà le peuple qui. ren'aurait déterminé le vote de ses collègues ni le sien. L'élu trousse ses manches et se met de la partie, bousculant le . sait dernièrement que dans un pays où l'on aurait volontiers plus souvent les deux antagonistes. n de soixante mille suffrages voulait tout simplement imposer voté le bannissement d'Aristide par ennui de l'entendre apaux journalistes une sérieuse responsabilité; il voulait, en Ce que j'écrivais il y a un an , je le pense encore aujourpeler le Juste, il serait difficile à Aristide lui-même detenir un mot, moraliser la presse. Voilà la presse bien moralisée d'hui en dépit des nouvelles entraves imposées à la presse; six mois durant le lecteur suspendu à sa signature. Cela est depuis que le public sait, à n'en pouvoir plus douter, que mon opinion est d'autant plus sincère, que je ne suis pas un M. Véron est le médecin ordinaire de la société et M. Cu- vrai; l'Athénien de Paris ne le cède en rien sous I% rapport de la frivolité et de l'amour du changement, au Parisien des écrivains militants du journalisme quotidien ; spectateur cheval l'homme politique du Constitutionnel! d'Athènes. Il est donc présumable que les journaux auront personnellement désintéressé de la lutte que livrent en ce Cependant un fait vient de se passer qui prouverait que besoin de renouveler leur personnel de loin en loin , ne fat- moment les lilliputiens du scrutin au colosse né des fiance de M. Laboulie et ses collègues n'obéissaient pas exclusivement ce que pour complaire à ce paysan ennuyé toujours prêt à la liberté moderne, une seule chose me semblerait à crainà une pensée de moralisation ; ce fait, le voici : le Siècle nscrire sur la fatale coquille le nom trop répété à ses oreil- dre s'ils pouvaient renverser pour un instant la statue de avait résolu, pour ne pas rompre du jour au lendemain l'uson piédestal, ce serait qu'elle n'écrasât tous ces pygmées dans sa chute. nité de sa rédaction, de faire précéder chaque signature de des. Mais il faut dire aussi qu'il en sera très-probablement e certains journalistes comme de certains comédiens. Quelcette simple formule : Pour le comité. Le rédacteur en chef Je sais bien que l'heure est mauvaise pour les journaux; du-Siècle , M. Louis Perrée, conciliait ainsi les prescriptions nq ues-uns parviendront à se créer un public, ils le passionl'opinion leur tient rigueur, et fait peser sur tous les fautes de la loi et les exigences du journal, qui est par-dessus tout 1 eront à force de talent, de souplesse, et, pourquoi ne pas et les écarts de quelques-uns; quant aux services rendus on e dire, à force de bonheur. Il est des gens qui réussissent une oeuvre collective. L'article était signé, la morale satisles oublie, c'est trop naturel, pour que nous songions à nous en oujours, témoin M. le docteur Louis Véron. Ces journalistes faite et la collecticité sauvegardée; mais M. le procureur de plaindre; mais-reviennent les sombres jours, et tous les déla République a fait savoir à M. Louis Perrée que la morale éseront très-courus par les directeurs de journaux, et peut- tracteurs de la presse se retourneront encore vers elle; nous tre verrons-nous se renouveler entre deux feuilles rivales, ne pouvait se contenter de ce terme moyen; il parait que la à propos d'un virtuose politique, le combat qui eut lieu ne pouvons savoir ce que nous réserve l'avenir, mais je suis collaboration politique est formellement interdite. Les rasbien certain que la majorité parlementaire et la bourgeoisie ouchant la possession d'Annal entre le Vaudeville et les semblements sont défendus dans les articles comme dans la ne refuseraient pas le concours des journaux, avec ou sans V ariétés. rue. Il est impossible, du reste, d'avouer avec plus de franles signatures, si nous voyions un jour reparaftre dans les Puisque nous parlons des conséquences probables de la rues quelque nouveau drapeau rouge. chise que le but du législateur a été de tuer tout simplement lo i, il en est une que nous oublierons d'autant moins qu'elle le journal. —Nous pensions que notre article devait s'arrêter là, et Pour l'honneur de M. Laboulie, j'aima à croire que M. le reourrait peut-être compromettre aux prochaines élections déjà nous nous apprêtions à parapher notre signature, lorss soixante mille suffrages de M. de Laboulie et de ses hoprocureur de la République n'a pas eu connaissance de a qu'une nouvelle élucubration de M. Louis Véron nous force, orables collègues. A la veille des comices, les représentants à déclaration très-formelle faite à la tribune avant le vo t notre grand regret, de revenir sur rat illustre docteur en ont pleins de prévenances pour les journalistes; ce jour-là, journalisme l'amendement par le glorieux élu de 60,000 Provençaux. e et en pharmacie. Restait à régler une autre petite formalité. L'amendement dmessieurs les élus du suffrage universel ne dédaignent pas Décidément M. Louis Véron est la clef de voûte de l'édie faire leur cour au plus mince porte-plume; malade quel veut que tout article où il est question de religion, de phifice politique du Dix décembre. A voir ce docteur pansadr I losophie et de politique soit signé. Quelques journalistes le oit viendraient-ils désormais invoquer la bonne volonté de gruélique consacrer la plus grande partie de son temps aux embarrassés sur l ' interprétation de cet amendement libéral ore ennemis? — « Eh quoil répondraient ceux-ci, j'étais promenades, au Café de Paris, aux coulisses de l'Opéra, obscur, vous m'avez forcé d'être célèbre, et «VOUS voulez que et ..... , on n'aurait jamais supposé qu'il portât en outre, ont prié M. le procureur de la République de vouloir bien je ne profite pas du bénéfice de ma célébrité ! Depuis deux donner une définition satisfaisante de la religion, de la phiAtlas élyséen , le gouvernement sur ces épaules. Cependant r losophie et de la politique. M. le procureur de la Républi- an s mon nom vole d'un bout à l'autre de la France sur les ai de trente mille exemplaires, et vous me demandez de cela est ainsi. M. le docteur Véron mène, attelés au char de que, non moins embarrassé que ses curieux interrogateurs, m les 'effacer devant YQUB, qui êtes connu tout an plus dans un sa maturité , les fringants coursiers du Plaisir et les lourds a répondu qu'il n'était pas l'académie des sciences morales, ' dé parlement? A qui appartient la représentation nationale, chevaux des affaires. Pour retrouver l'exemple d'une pareille niais qu'il y avait un moyen bien simple de se tirer d'affaire, si non aux illustrations du pays, aux noms populaires, aux activité, il faut remonter jusqu'au comte Fiesque. Aujourc' était donner indletinotement tous les articles. d'hui le doute n'est plus permis, le directeur du ConstituAine' ton qui est clair, tout article doit avoir un parrain. ho mui ont tenu en main le drapeau de l'opinion tionnel est ministre sans portefeuille et conseiller privé de m n Si je m'avise d 'étnetke une opinion sur la jambe de laeCer» Esetailq - un nom plus répandu que le mien? Pendant deux an e, il a pénétré, et c'est vous qui l'avez voulu, dans les la présidence. Ce qu'il se propose dans èe nouvel article, rite ou sur le dernier ouvrage de M. Romieu, deux légèretés, c'est de rassurer le pays en l'éclairant. Si quelques personvil les et dans les villages, dans les châteaux et dans les chaucette opinion ne Nurse avoir cours qu'autant qu'elle sera nes suspectaient les Intentions du président de la Ilépublirevêtue de ma efre ; il me faudra absolument sur tout et à nu tires, dans les salons, dans les cafés et dans la rue. Et que, M. le docteur Véron se porterait au besoin caution de qu and je n'ai plus qu'a faire un signe de tête propos de tout, corner chaque matin mon nom aux oreilles CO à mes amis in- sa modération, et il est prêt à endosser la lettre de change nnus pour qu'ils me portent triomphant dans votre stalle de la du lecteur, et devenir un jour, en dépit de ma modestie, législa live, vous voulez que j'abdique en votre faveur? Bepolitiqua élyséenne. 17n tel aval de garantie doit raspresque aussi célèbre que M. Paul de Kock ou M. • it surer bien des consciences timorées! ton rnez à votre charrue, ô Cincinnatus' déconfit, bien heureux encore ai quelque législateur ne forceLaboulie; à moins pas biene Lorsque Casimir Périer, après 1830, dit M. Véron, arriva tôt tous les écrivains d'inscrire leur nom sur leur chapeau , qu e vous n'ayez assez de courage, assez d'instruction, assez aux affaires, un journaliste qui jusque-là avait défendu avec verve, assez de talent pour prendre ma plume eine je toujours s propos de religion, de politique, de philosophie vu us offre de bon coeur, et vous faire une réputation votre courage le politique ferme et osée de cet homme d'État, et dans l'intérêt de la morale publique. toluUr. e mit une condition à la persévérance de son dévouement : il Toujours est-il que l'aspect des journaux est quelque chose de très-curieux à l'heure qu'il est; toutes ces feuilles I est très-probable, en effet, que les écrivains, forcés de demanda à recevoir le titre et à remplir les fonctions de sesub ir les inconvénients de la signature, voudront en recueil- crétaire du conseil des ministres; cette prétention inattendue étoilées de noms inconnus qui reparaissent qu otidiennement lir les avantages quand l ' à a même place doivent produire un singulier ne fut point satisfaite, bien qu'elle pût être justifiée par occasion se présentera ; les écri effet sur le vat as détrôneront à lecteur départemental. la Chambre les avocats auxquels ils plus d'un argument de quelque valeur. Nous aussi, et surava tout lors du message du 31 octobre, nous n'avons pu honlent trop bénévolement fait jusqu'à présent Eb quoi! se dit-il, c'est donc décidément M. un tel qui la courte- nêtement éch elle. Remplacer les législateurs actuels par des promettre un dévouement fidèle au gouvernement journadu président de la République, qu'à la condition d'être au


L'ILLUStRATION JOURNAL UNIVERSEL

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Illoineellee eequilettleas Mlles par Mâtai per le Minette ma Lime. tg vide* Ji «Me in Collection du roi des PayeMusée. Cette acquisition ne saurait Atte trop tsltvére » -8. M. 'Malaida II, était un grand événement pour et il n'est personne qui n'aeasse à un pardichois. I« Mie des «ta. le direction des Musées s'en est Venons aux demi«. Le "phis Important est le SespréocCupée; gril« à ses soins et à sa sollicinoseissemessi de la >dessin à Is pluma w te effet obtenu du ministère l'allocation d'une somme ouvrage capital de la merveille«. beauté et la perle de -ont male frimes destinée à faire des acquisitions de la collection du de Hollande; ce Imre une de celles à là Haye. Que M. le ministre de l'intérieur en reçoive de la «Rection da Louvre. Rai« à ce sujet, lei nos très-Macères félicitations. NI la Restauration, ni nous en sommes convaincus, les félicitationsde ta« ceux le gouvernement de Juillet n'avaient compris, en semqui aiment rineomparable galerie confiée tutimd'bui à blable circonstance, la nécessité de consacrer quelques ses soins éclairés. CO dessin nous semble Mn la première milliers de (rance à enrichir nos collections du Louvre, idde du tableau conservé au palais Bombe«, eu moins et les artistes ont eu, à différentes époques, la douleur de nous parait-il appartenir à répoque comprise entre la voir se disperser, sana en rien recueillir, les magnifiques Dispute du saint Raclement et recto d'Athènes. Une galeries de MM. Lamyrière, Érard et Bonnemaison. Celte autre très-précieuse acquisition est celle d'une page de fois, MM. Villot et Ramé ont été envoyés en Hollande, croquis qui se rapportent au mmier de ces tableaux. et on vient d'exposer au Louvre les objets acquis. Mais La tète d'enfant d'André da Saute est pleine d'inséré; les choir sont-ils les meilleure possibles, en raison de la c'est une étude destinée au tableau de la Charild que somme allouée par M. le ministre? répondent-ils à la possède le Musée, et qui a été si malheureusement resjuste réputation de science et de bon goût des deux hotauré sous la précédente administration. norables et savants conservateurs? C'est ce que nous Parmi les trois dessins attribués à Michel-Ange, il « allons examiner. Le Musée de peinture du Louvre a est un de la statue ébauchée de la Madone, à la chapour caractère essentiel sod universalité; il ne lui manpelle des Médicis à Florence. Ce dessin ne nous semble que qu'un petit nombre de tabl e aux pour réunir l'ensempas original, nous le croyons de Baccio Bandinelli, inble des productions des plus'illustres maîtres des diverdépendamment de la facture, qui ne nous parait pas celle ses écoles. du maitre ; voici sur quel raisonnement noue nous fonDans cella d'Italie, Masaccio et le Sodoma nous font seuls, dons pour en contester l'authenticité : si Michel-Auge avait défaut; dans celles du nord les noms d'Albert Durer, d'Hemfait un croquis de sa statue, il l'aurait représentée finie ling, de Guillaume Vandevelde et de binas, manquent au et comme il la comprenait, mais non pas incomplète et catalogue. D'une autre part, quelques maîtres sont imparen voie d'exécution ; or c'est précisément cet état d'éfaitement représentés ; ainsi les œuvres de Velasquez, de bauche où est restée la statue que reproduit le dessin. Paul Potter,, de Vandernser,, sde Jean Steen, de Peter N'est-il pas permis dès lors de supposer que le croquis Dehooge , conservées au Louvre, sont insuffisantes. Ces Nouvelles acquisitions du Musée du Louvre. — M. lé baron Devicq, acheté à La Haye est l'ouvrage d un élève ou d'un ami portrait par Rubens. lacunes sont depuis longtemps reconnues, par les perjaloux de conserver un souvenir de ''œuvre du maure. sonnes les plus compétentes, Les autres dessins acquis et dès lors la première règle par M. Rai« sont beaux à suivre dans les acquisiaussi ou intéressante; mais tions ne devrait-elle pas être rien n'est capital, on voit que de les combler le plus rapil'argent manquait pour S'adement possible? C'est ce dresser aux choses imporqu'on semblait avoir comtantes. Sans la malenconpris dans l'achat récent d'un treuse acquisition du Pérubon Hobema , excellente acgin, le musée aurait pu quisition , malheureusement s'enrichir des magnifiques accompagnée de celle d'un cartons de Léonard de Vinci, Velasquez plus que douétudes primitives de onze teux. têtes d'apôtres de la Cène, La collection des dessins, ce divin chef-d'oeuvre qu'un au contraire, est si nomcritique éminent caractéribreuse , si complète et si sait naguère d'un mot heuriche, qu'elle semble ne dereux, l'effort supréme du gévoir s'augmenter aujourd'hui nie humain, et dont Rub que d'ouvrages de premier disait que l'on n'en sa ordre ou d'études qui, par parler dignement et en leur relation avec les oumoins l'imiter. vrages du Musée de peinture, Une acquisition bien pré- • meseestnettentripettr ail« eléime mitose aurait egkeenbt dire; de suivre laTensée den de deux gros volumes (cotés martres • et d'assister à la au catalogue ns 984 bis), création de leurs chefs-d'oeucontenant quatre à cinq cents vre. Si ces prémisses sont croquis de Fra Bartolommeo, vraies, et eues nous semrecueillis en 4727 dans un couvent de Florence, où ils blent inattaquables, voyons étaient restés depuis la mort comment les acquisitions y •de ce grand artiste. répondent. Elles consistent Mais une pièce à jamais en : regrettable est celle qui se Un très-beau portrait trouvait cotée au catalogue d'homme, par Rubens ; un ne 183; ce dessin, de métableau du Pérugin, reprédiocre apparence et dont sentant la Vierge et l'enfant Nouvelles acquisitio ne du Musée du Louvre. — L'Évenoutneemeni de la Vierge, dessin à la plume, par Raphaël. l'importance a sans doute Jésus, entourés de deux échappé à M. le conservateur des dessins , saintes et de deux anges. Cette composition, . est une étude de draperie, de Léonard de Vinci, équilibrée régulièrement, sans vie et sans exexécutée pour le tableau de la Vierge sur les 'pression, ne manque pas d'une certaine élévagenoux de sainte Anne, de la galerie du tion de style; mais l'exécution se fait remarquer Louvre. Ce tableau, sur l'authenticité dupar sa singulière simplicité, on dirait un dessin quel MM. les érudits ont, depuis un certain à la plume légèrement colorié; nombre d'années, élevé des doutes basés sur Et en seize deep« de Raphaël, Michel-Ange, des confrontations de teste et des rapproLéonard de Vinci, André del Sarte et Fra Barchements de date, nous semble, à nous ignotolommeo. • . rants qui lisons peu, mais qui regardons Or , nous possédons déjà sept ouvrages de • beaucoup, un vrai Léonard, et le plus beau, Pérugin inférieurs, à la vérité, et moins. comquoique inachevé; de tous les ouvrages de ce plete ee celui qu'on nous ramène de Hollande; maître sublime (la Cène exceptée). Jamais les mais fous ceux qui ont étudié sérieusement rédouces joies de la maternité n'ont été expricole d'Italie savent que le Pérugin est le maître mées avec ce charme adorable, avec une grâce dontilasstmoinsimportantde possédçr un grand plus divine. Nous venons de dire que quelques nombikttistiv/es,tells ses tableauxttant exécaparties de ce chef-d'œuvre ne sont pas termités d'après nue vingtaine de croquis qu'il repronées, eh bien ! c'est précisément une des parduit sanli béée,' et,qu'll suffit ci avoir vus pour, ties inachevées du tableau, la draperie de la les celle« toue.; les mémes lieras se reVierge, dont l'étude se trouvait à La Haye. Ce trouvalifïbriontiQiielle préoccupation a donc document précieux résolvait, ce nous semble, pu «lieur M, Villot à consacrer 50,00-francs pour les plus incrédules, la question d'origineà une «reine acquisition, Auteuil il.n'avait que usté.croyons donc pouvoir affirmer qu'en li No le doue de cette somme ., 4,. apaiser? N'aulaissant échapper ce dessin, M. Paire a, de rait-if pas été etueraisenuabile, par exemple, son une faute. côté, commis cracisiterPour 006 I« ran un délicieux petit En résumé, si les acquisitions qui sont exMemling (ie Npisèdriege»)' los "exquise piées ne remplissent pas complétement nos qualité et d'ânes dong/4.Si° - rd? Voterait vœux, elles ont cependant enrichi la galerie été à la fois comblée ùngireten ' gliates,êttes des dessins d'un chef-d'œuvre et le musée de plus delarables terni« de la &Rieti« et l'enpeinture d'un superbe portrait de Rubens. richir d'un diamant. Nous èresioniWein Cette Tous les artistes .applaudiront au zèle que l'adcirconstance N. vina a'failabegrandieriffite. ministration dis-musée a mis à doter le pays Le portrait de inben:s Bat fort begil; il-'"sede quelques-uneèdes richesses de la belle col-r` «présente M. le baron • clellicii, & lection du rorGuillineme et lui en témoigneMarie de Médicis dee négocier auprès de'ulepes's, ront bantement leur eur reclnaisa cAieig. ll. Dance e du Luxembourg..le ' l'exécution de la titre,, eiggen étai t d'un grand prix pour le Nouvelles actjulsItiolis du Musée du Louvre. — Sainte Famille, tableau par le Pérugin.


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L'ILLUSTRATION, JOURNAL UNIVERSEL.

la raison tarit le sang de la vigne. Quand nos gens sont décrises, on leur ren 1 leurs vendanges. Tâchez de ne pas comprendre — c'est très-facile—et vous rirez beaucoup, de toutes res drôleries, dont la plus plaisante est celte bonne grosse Flore, femme de Bacchus. Ne dites pas que le ciel se voile, que la pluie tombe, et qu'octobre s'annonce en carême prenant; passé la barrière de FEtoile, il fait le plus beau temps du monde pour aller à cheval.... Le baromètre de l'Hippodrome est toujours au beau fixe. Des bourrasques d'applaudissements, une pluie d'or et de nombreux spectateurs suant à grosses gouttes, voilà son lot, et il le doit un peu et même beaucoup à une nouvelle écuyère, mademoiselle Hortense, qui, dimanche dernier, y débutait dans des exercices de haute école au milieu des plus bruyants applaudissements. Ici finit le Courrier de Paris et commence la description de le statue de la Bavière et du temple de la Gloire, que nous empruntons en partie à notre correspondance deMunich. Ce monument (le Temple de la Gloire) , commencé en 1843 et presque totalement achevé aujourd'hui, a été élevé d'après les dessins et SOUS la direction de M. de Klense, surintendant des bâtiments royaux. Il est situé dans le Les ouvriers fondeurs transportant la tète de la statue colossale de la Bavière à. Munich. champ de Thérèse, sur le monticule de Seedling, le champ de mars de Munich, théâtre ordinaire de ses fêtes nationales et -EI----des distributions de récompensés pour l'encouragement de l'agriculture et du commerce. Le temple construit en marbre blanc se détache sur le vert feuillage d'un bois de chênes. Il forme un grand carré de bâtiments, ouvert d'un côté avec une rangée de colonnes doriques, décrivant autour de la partie intérieure de l'édifice un portique dans requ on t placés les bustes.. rands hommes de la Ba _ . C'est au milieu de cette cour monumentale que se dresse une figure allégorique colossale représentent la Bavière, ouvrage du célèbre sculpteur Schwenthaler,, qui fut chargé de la Cérémonie d'inauguration de la slatue colossale de la Bavière au temple do la Gloire, à Munich. direction de l'ornementation

sculpturale du temple; elle en debout, le sein à moitié couvert d'une peau de tigre, élevant de la main gauche et offrant au mérite la couronne civique, et de l'autre serrant l'épée contre son flanc. A côté d'elle repose un lion , symbole de force et de courage. Le sculpteur l'a couronnée de feuilles de chêne, en relevant sur sa tête, comme un diadème, les tresses de son immense chevelure. Cette statue, coulée en bronze, haute de 55 pieds, pèse 112,000 kilogram. La figure a dù être partagée en quinze pie? ces pour la fonte. Un escalier, creusé intériéurement , monte jusqu'à sa tête. Il serait puéril de comparer les proportions de ce monument à celles que l'histoire ou la Fable attribue au fameux colosse de Rhodes, mais on peut le rapprocher de la statue de saint Charles Borromée, que les voyageurs en Italie vont visiter près d'Arena, sur les bords du lac Majeur. La statue de la Bavière en est la reproduction plus audacieuse encore et plus agrandie. Celui de nos collaborateurs qui l'a décrite dans ce recueil ajoute avec raison que ces ambitieuses créations , dépassant les mesures ordinal-. res , sont rarement d'un effet heureux comme oeuvres d'art, elles étonnent celui qui les contemple et l'écrasent en quelque sorte par l'idée de la difficulté vaincue, plutôt qu'elles ne le charment par la beauté de l'execualen, qui se perd aisément dans le grandiose. Pour le surplus de nos renseignements sur l'ceuvre et sur l'architecte, nous finirons par renvoyer le lecteur à l'article ci-dessus cité (no 302, tome XII, page 227 de l'Illustration), PHILIPPE BUSONI.

MM:JIMMY Iltlefe•

I


L ' ILLUSTRATION, JOURNAL UNIVERSEL * dei& la pus ltee marche. Voue novez pas été pris en bled tint, car l'in à ceci de bon qu'il est franc ; il voue« tees-bien : si tu as du talent, je te donnerai un jour de la gloire et du vin à quinze sous à tous tee repas ; mais d'ici là tu passeras par des chemins diflicilee, et ta vie sera semée de clous. C'est à vous de réfléchir; mais, si voua acceptez le marché, ne venez pas vous plaindre, et ne découragez pas vos camarades. Au reste, de tous ces jeunes gens à qui il faisait ainsi la mercuriale, Joseph était véritablement le seul qui eût, comme on dit, quelque Anse devis le rentre. Il avait la foi naïve et obstinée, la persévérance de tous les instants. Il était parvenu à apprivoiser le misère, et la supportait autant par habitude que par insouciante, coin» on (Kit d'une mattresse acariâtre et grêles qat e de boni moments. Chez lui l'enthousiasme n'excluait pas la raison. Il ne tarda pas à s'apercevoir qu'il était enga gé dette une impasse qui rempgcherait éternellement d'arriver à sen but. Voyant que les matériaux lui manquaient et qu'à pet ses études il ne pouvait rien produire qui eût chance de placement; sans abandonner entièrement son art, Il te livra à une industrie qui .s'y rattachait presque et qui ne tarda pas à lui rapporter' non-seulement pour suffire à son existence, mais encore assez pour lui permettre de mettre de cillé une somme qui, dans , un temps donné, devait lui procurer les moyens de rentrer dans l'art et de s'y livrer exclusivement, et dans dee conditions de succès. Il entra en qualité d'ouvrier chez l'ornemaniste Romagnési, où il travailla plus d'un an. Il en sortit à cause d'une maladie dangereuse qu'il avait gagnée en passant des nuits à travailler dans un atelier mal clos, au char qui devait ramener les cendres. de l'Empereur. Durant ces travaux il gagnait quarante et cinquante francs par nuit. Sa maladie , qui se prolongea pendant une partie du rigoureux hiver de 4E40, emporta toutes ses économies. Cependant la campagne d'été s'ouvrit heureusement, les erchitectes ses anciens patrons lui trouvèrent de la besogne. Il n'exécutait plus lui-même, et composait seulement du dessin d'ornement. Doué d'une grande invention, il concevait rapi. dament. On a de lui des choses charmantes qui peuvent lutter avec les plus merveilleux caprices de pierre ou de marbre. que le génie de la Renaissance faisait courir sur les murs de Chambord de Chenonceaux ou d'Anet. Ces travaux lui étaient bien payés, et son magot commençait à redevenir ventru, car il vivait avec une grande sobriété, et en toutes choses restreignait le plus possible ses L'adépenses. On ne lui connaissait pas de maîtresse : , moue, disait-il, c'est une passion do luxe, et mon budget ne unime permet pas d'ouvrir un compte à cdarticle. » Son , ' que plaisir était de caresser l'espérance qu'il avait de pouvoir prochainement dégager d'un beau bloc de marbre l'idéale Galathée qu'il sentait déjà vivre dans sa pensée. Il serrait l'argent de ses économies dans une petite bourse dont la contenance avait été calculée pour ne recevoir que juste et en or la somme qu'il s'était fixée pour commencer en toute liberté l'oeuvre avec laquelle il comptait débuter au Salon. Il lui fallait 4, ,..00 francs. Un Loir il me montra son trésor : a.Le jour où je ne pourrai plus rien mettre dans ma bourse, me dit-il , je saurai que j'ai mon compte, et je m'en tiendrai là. Ça approche, ajouta-t-il en palpant la bourse, encore cinq ou sur louis! n Quelques jours après je le rencontrai, il était radieux; il m'approcha en faisant sonner son gousset. — J'ai crevé, me dit-il en me montrant cinq ou six pièces d'or; la bourse est pleine, et voilà ce que j'ai de trop. Venez déjeuner avec moi, vous m'accompagnerez pour chercher un atelier ; dans huit jours je veux être à l'oeuvre. Il arrêta un atelier rue Notre-Dame-des-Champs (c'est l'atelier occupé actuellement par M. Yvon , qui y termine une page gigantesque commandée par la Russie). En me quittant il me donna rendez-vous pour le lendemain chez lui. Quand j'y arrivai à l'heure convenue, je le trouvai tout pâle et en • train de-faire une déposition à un commissaire de police. Pendant que nous étions ensemble la veille, .on l'avait volé. Ce vol fut attribué à un ouvrier couvreur, qui, en réparant un toit, avait vu Joseph compter son petit trésor. La police 'ne put découvrir ses traces. Cet événement porta un coup terrible à l'artiste. — Il y a des gens qui n'ont pas de chance, dit-il, et qui perdraient en ayant tous les atouts du jeu dans les mains. C'est égal, reprit-il, je tenterai l'assaut du Louvre avec le • peu qui me reste; j'y entrerai avec du plâtre au lieu d'y entrer avec do bronze ou du marbre. Tout son courage lui était revenu. Il essaya, pour se faire quelque argent, de vendre des statuettes, oeuvres de fantaisie faites am hasard du caprice et pour leequelere il pouvait jusqu'à un certain point se passerde modèle, grâce à une grande science anatomique. Les éditeurs Sasse, Giroux et les autres lui faisaient beaucoup de compliments, mais ne l'achetaient pas. — A ppelez-vousPradier, lui disaient-ils,— et nous vous payerons vos statuettes I ,800 francs les yeux fermés. Alors comme aujourd'hui, la vogue patronait ces gracieux libertinages lui garnissent les étagères et lespetite-dunkerque des boudoirs galants. Les nudités de Joseph étaient trop chastes, «tait trop de là plastique correcte, et il ignorait l'art de tordre un corps féminin dans ces attitudes exagérées qui font relieraWer quelques-uns de ces groupes à la mode è sise tas de sangsues ivres d'une pléthore sentante. La misère revint heurter au seuil du logis, Eire y feutra terrible et impitoyable, comme un ennemi varum qui triomphe à son. tour et use sana merci du droit de représailles. Ce dénùment était arrivé à un tel degré, qu'un jour un des amis de Joseph l'ayant invité à dinar, l'artiste lui répondit-naïvement : a Je crains que cela ne me dérange, ce n'est pas mon jour. s Au lieu de tabac, il fumait des feuilles de noyer qu'il ramassait dans les boisée Verrietre, et qu'il hachait Menu après les avoir fait sécher. Une seule espérance le soutenait, c'était l'ouverture prochaine dm Salon, Dans une etuleibre sans feu, au milieu d'une température aibéHelllie, Il ire/aille depuis trois niole à, un galet Antoine, car

fl avait été fore de renoncer è son groupe dee Gelathiee, dont l'exécution trop coûteuse avait été renvoyée è des temps mailleure .Malgré lamm g cltd de son prix, la terre glaise était encore trop chère pour sa bourse vide, cette même bourse qui avait contenu presque une fortune, car, par une étrange ironie, son voleur la lui avait laissée. Il avait donc été chercher luimime sa terre fflaise dans quelques champs des environs de Parie. Un chiffonnier de le rue Mouffetard, qu'il avait rencontré je ne sais où, lui donnait dee séances à cinq sous l'heure, et les trois quarts du temps ce brave homme inventait des ruses angélique pour ne pas se faire payer. Il s'était pris d'une passion presque paternelle pour Joseph, et, sans rien comprendre à l'art, il avait épousé l'enthousiasme et les espérances de l'artiste. Quand Joseph lui disait en montrant ses carreaux où la gelée avait buriné tous les caprices d'Une mosaïque irrisée : n En voilà assez pour aujourd'hui, père Tirly, il fait froid, » le bon vieux répondait : • Ah! bah, quand on a été à la Berezina ça semble une chaufferette chez vous. Lorsque le dernier coup de gradins fut donné à la statue, le père Tirly était aussi joyeux que l'artiste. On approchait de l'époque assignée aux artistes pour l'envoi de leurs productions. Il fallait songer au moulage en plâtre de la statue, Mlchelli, Fontaine et les autres mouleurs qui travaillent pour les artistes ne voulurent pas aventurer un crédit en voyant le dénùment de Joseph. Tout ce qu'il put obtenir de l'un d'eux, ce fut la fourniture du plâtre nécessaire. Aidé de quelques amis, Joseph moula lui-même sa statue. L'opération dura deux jours et se termina heureusement. On était alors à la veille de la date où les oeuvres destinées à l'exposition devaient être rendues au Louvre, à minuit pour dernier délai, les opérations du jury devant commencer le lendemain même. Pendant la nuit, une recrudescence de gelée s'étant manifestée, Joseph, pour atténuer l'action du froid sur sa statue, dont le plâtre encore frais n'avait pas acquis la cohérence solide qu'il acquiert en séchant, se dépouilla de sa propre couverture, et amoncela, comme une mhaude cuirasse contre les morsures du froid, tous ses vêtements tur le saint Antoine, jouant ainsi auprès de lui le rôle de saint Martin. Le lendemain, deux ou trois amis vinrent chez Joseph pour l'aider au transport de la statue, que l'on devait conduire au Louvre dans une petite voiture qui arriva en retard de quatre heures. Tout n'était pas fini, la fatalité intervint alors dans la personne d'un portier absurde qui déclara ne pas vouloir laisser rien sortir avant le payement d'un terme arriéré. On lui fit observer qu'une statue n'était pas un meuble, et que la loi ne lui en permettrait pas la détention. Il ne voulut rien entendre, et, pétrifié dans son obstination stupide, il exigea une permission du propriétaire. Oa courut à Passy, où celui-ci demeurait, et on ne le trouva pas, il ne devait rentrer que pour dîner. On y retourna à l'heure indiquée, il venait de sortir. Il était huit heures du soir. On prit le parti de s'adresser au juge de paix. Celui-ci renvoya au commissaire de police, qui commença presque à donner raison au portier. Mais sur les représentations que lui fit Joseph du tort qu'on allait lui causer en lui faisant manquer l'exposition, le commissaire se décida à autoriser l'enlèvement de la statue. Il était alors onze heures du soir. On n'avait plus qu'une heure pour arriver au Louvre. Un givre dangereux rendait les rues presque impraticables. Les voitures n'al'a,ent qu'au pas; il aurait fallu trois heures au moins, et on n'en avait qu'une! et pour comble, des réparations d'égout &digèrent de prendre le plus long chemin. En passant sur la Pont-Neuf, Joseph et ses amis entendirent sonner une demie. — C'est onze heures et demie, dit Joseph qui suait à grosses gouttes au même endroit où le thermomètre rendait des degrés au pôle. — C'est minuit et demi, répondit tin jeune homme qui se détacha d'un groupe de jeunes gens, qui, arrivés trop tard au Louvre, s'en retournaient avec leurs tableaux. Ils avaient pris leur parti et chantaient gaiement : Allons-nous-en, gens de la noce. Joseph et ses amis s'en retournèrent sur leurs pas. ' Cette aimée-là les artistes refusés au Salon; et des plus panda noms, en appelèrent à l'opinion en fondant l'exposition du bazar Donne-Nouvelle, où ils envoyèrent leurs ouvrages. Le Saint-Antoine de Joseph y fut exposé, ainsi qu'une petite statuette do Afanjuerits, qui semblait sortir toute mélancolique de la pensée de Goethe: eue deux oeuvres furent achetées 450 francs par le cormereateur du mimée de Compiègne. Cette mietrable essence permit â Joseph de tratner encore , meltple temps, na se é peu Inès. Ce fut alors qu'il entra à I hèpiset par le protectin d'on interne, car il n'avait pas de Maladie eartetkesee. n y mourut d'épuisement au bot de trois mole, Misent pour héritage aux bonnes meure qui ruaient éteigne une Mite figure d'ange nue l'on ,nit encore dans la chapelle de fo communauté. Ses oeuvres, restées mem toutes à l'état d'ébauche, sont disséminées çà et là dans de* attigera d'amis. M. de géminer an possède une dam sen cadailiet;• c'est une petite statuette dé grenadier 'Med, dont le style rappelle les meilleurs Impie,* *Oiselet. Jose D.- Meteret g eint-trois ms, sans rentama contre à vie, sans tffleàation maire l'art qui rayait tua, comme en brave soldat qui tombe par an champ de bataille en salant dan drapeau. narrai Menarat.

Le Rhin. /Met. — Voir te N. M.)

Wolk* ratormerst à Saintemarshausen, L'épie/ode de la traverse dittreallud, geai s'était produit au milieu de circonstances simpildus et doua les détails revêtaient un certain naystitieen„ tette allume dans l'Aune du Pêcheur cette foi vive, cette énergie puissante qui font lai martyrs. Cette ttisitiCike de sentiment tirait accrue surtclut par le prestige

lia que l'inconnue — tour à tour esprit et femme, se gré de sue imagination fascinée — répétatialt sur ortie sedum Woike se dirigea vers l'endroit oe il avait &natté el barque quelques heure, auparavant, Win de treeenrer M genre et de regagner Saint-Goar avant le jour, Sida, arrivé sur rive, il s'aperçut qu'une personne entièrement enveloppée d'une ample pelisse avait déjà pris place dans le bo-

qw rappela

it :W te u Oiskeeseoent v ieliide quedajna n hd re 'attlel allint' ha dil t; ta uleas'ebit venir I Il faut que tu me conduises à Werlau, mue pendre de temps et sans qu'on puisse nous épier. — A cette heure? répliqua le Pêcheur avec anxiété; c est impossible. Nous ne ulane toufèriditu de la. marche du drunib neh ateiar l'instant signalée. est plusta

à la

vciiigeileenérteite ders et ' hseare bles du edre t tes daéRk eueeinf ig qu..--ld'N kehmapo pPe rtre répondit l'inconnue; tu vas le tenter, car• tel est l'ordre du Père, et il faut que sur tonte chose sa volonté soit faite. » Le ton d'autorité dont eu paroles furent prononcées ne laissa au Pêcheur rien à répliquer. Celui-ci saisit ses rames et tourna la pointe de sa barque vers Saint-Goar, serrant de près la rive droite du fleuve, de manière à naviguer è couvert soue la rangée de rochers qui bordent le Rhin en cet endroit. A mesure qu'il approchant du guet, il ralentit re puvre de ses rames, et bientôt il se laissa dériver au fil de l'eau, dans la crainte d'éveiller l'attention des gardes de la tour par le bruit de l'aviron. A peine avait-il franchi la ligne du passa ge, que le son d'un cor retentit du haut de la tour de Saint-Goar. C'était la vigie qui annonçait au péager qu'une barque venait de passer en fraude. La plate-forme de la tour se couvrit promptement de gens armés de frondes, lesquels firent pleuvoir une grêle de pierres sur la barque; mais l'obscurité encore profonde de la nuit mit leur adresse en défaut. Wolke put remarquer cependant qu'un bateau, monté par deux rameurs et quelques archers, s'était détaché de Saint-Goar et glissait sur te fleuve à sa poursuite avec la rapidité d'un oiseau. Il reprit ses rames d'un bras vigoureux et imprima à sa barque une telle , qu'elle semblait à peine effleurer l'eau. « Au large I lui cria l'inconnue ; car j'aperçois en avant, sous le Patersberg, une barque qui s'apprête à nous barrer le passage. » En effet, du côté droit du Rein, des gens venaient de s élancer dans un bateau, avertis par le cor de Saint -Goar, et semblaient se porter à la défense de ce passage, tandis que les créneaux du formidable Rheinfels, qui domine en face, se garnissaient de Bottela armés de frondes tout prêts à foudroyer les passants à la faveur du rétrécissement que le Rhin offre en cet endroit. Wolke voit le danger, redouble de force et de vitesse. Par un prodige d'audace et de vigueur, il porte sa barque vers la rive gauche, sous les escarpements même du Rheinfels, se mettant ainsi à l'abri du tir des frondeurs; puis, par une manoeuvre prompte et pleine de témérité, il défie et évite les rameurs partis du Patersberg qui se portaient en travers de sa barque. « Par la corne miraculeuse du Liebenstein! dit l'un de ceux-ci, il n'y a dans toute ta-contrée qu'un patron capable de conduire une barque avec relie vitesse et cette assurance : c'est Wolke de Saint-fioar. Mais, par le pouce de Saint-Werner I fût-il dix fois plus alerte et plus rusé, ce damné n'oit certainement pas échappé à une chasse aussi bien conduite, si la sorcière du Singer-Loch elle-même n'erlt en ce moment donné des ailes à sa barque. — Tête de grue ! cria d'un ton de voix sardonique la passagère se dressant à l'arrière de la barque, tu dis vrai pour la première fois de ta vie. Ta place, à toi, marcassin, est dans les broussailles du Taunus; car tu ne sais manier ni une rame ni une fronde. Paisses-tu, outre à vin, sac à mensonges, Spiner, plat coquin au service d'un voleur, tomber la tète la première dans le fleuve, dont toute l'eau ne suffirait pas à éteindre le feu allumé sur ta face de mécréant par tout le vin que tu as volé dans les celliers du voisinage. » A cette apostrophe inattendue, les rameurs s'arrieèrent subitement comme frappés de terreur , tandis que Wolke , animé d'une force surhumaine, gagnait du champ et fut bientôt hors de la portée de l'ennemi. s Tu peux te reposer maintenant, dit la passagère au Pêcheur; le danger est passé. Nous voici à Werlau. Quelque bonne envie qu'aient les gens. du comte Dieter de se saisir de toi, ils n'oseraient le tenter ici où le sire du Rheinfels a d'implacables ennemis. Tu iras trouver les mineurs de Rheinbey, et leur diras : Je viens avec vous travailler à l'oeuvre du Père, et ils t'accueilleront comme un frère. Ils seront heureux de partager avec toi le peu qu'ils possèdent. Quand tu auras édifié avec eux, tu te mettras en route par la plaine et tu viendras me joindre à l'embouchure de la Natte, sous la montagne du Kloop, où je t'attendrai au premier croissant de la lune. a Pendant que la' passagère parlait ainsi, Wolke , qui avait laissé retomber ses rames, l'écoutait avec une attention meée d'étonnement. lis étaient alors devant Werlau. Le Pécheur fit tourner brusquement sa barque, et, en peu d'instants, il eut atteint la rive. L'inconnue sauta à terre avec ta légèreté d'un faon; puis se retournant vers le Pécheur debout et immobile : s Wolke, dit elle, n'oublie pas la montagne* Kloop ; souviens-toi de la sorcière de Binger-Loch I » 'n disant ces mots, elle fie précipita vers un étroit sentier qui serpentait sur les flancs de la colline, et disparut bientôt sous les touffes de jeunes hêtres qui poussent jusqu'à micôte. Dès qu'il fut seul, Wolke se prit à réfléchir sur sa situaben. Il ne pouvait, après avoir bravé les gens du Riche, se montrer à Saint-Goar sans s'exposer à un châtiment qui devait le priver au moins passagèrement de sa liberté. Il résolut de rester libre, même au prix d'une vie errante. L'espoir tailkurs de retrouver prochainement cette femme si belle dont il s'était séparé à regret, dont les charmes exerçaient us empire si absolu sur son coeur, encore que les naïves -croyances de son esprit attachassent une idée superstitieuse à l'existence de cette ravissante créature; l'intérêt même de l'ceuvre de réparation à laquelle il s'était associé, tout l'in.


Au bout d'un mois Joseph avait déjà des appointements modiques il est Wei, mais qui lui permettaient de sa famille dit Palette de samenue. Une seule Mûe n-

Souvenirs de la ale artaraltdee. Ld

Biiicasents D'us kr-mosan.

En Mil huit té* quarate-quatte, au mois de mars, si mn theinoite est fidèle, et par une pluie diluvienne, quelteia-une de mes amis et moi nous Menions en terre un des nôtre qui venait de mourir â l'hôpital Saint-Louis. Lorsque. le Modeste corbillard fut entré dans le cimetière, deux fossoyeurs, venus a l'appel du coup de sifflet du gardien en chef, partirent en avant pour creuser le trou. Quand nous arrivâmes MI lieu destiné à l'inhumation, les gens de la mort avaient déjà fait leur besogne, rendue facile par la pluie qui avait détrempé la terre. La bière, tirée hors du corbillard, fut descendue à l'aide de cordes au fond de la fosse comblée en moins de deux

teaquille comme celui de notaire; tu l'as quitté poli prendre à faire des bonshommes et des femmes mie; et depuis ce tel e%jé ih'elreeçOis aven pri !Nt fltairples uti lant. • ..-= 1'en gagnerai Out tard, e t:1)1MA , gni 'Me maties

• it nMit de ver qu'il partait tette hm ana tettelled no et en atepeati, nomme monsieurei g ità bM et qu'il rentrait chaque soir une Wn , SOI atterrante, ka bout de ait motu, Intel* élis Pittrétlerit ateliers te Parie dam journées qui lui lent payées dei et hall free employé longteepe Merda!, astialt Labem, tipti fiaient de granitai eettenUenii pa e la ville. Ce Nt Mea qu'il se décida à H. pliquer à son périe la diteérenne qui eitite• tait entre un archleeep un maçon. Mais un /mai jour u 55 eut assez de Pérore et du compas, qui lui prenaient tortSen tempe et l élo oignaient ignaient de son but. Il alla Mayer t statudee, et, lui Montrant

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Ce qui venait dire t Paye d'abord vaers met, et aida Mit de parue rite thet avent nient aulne!Mea de le en qat je Vals donner taus le Jean, leteph, qui étale bravent de die dotal e i le seeintk point.. il elle teniagnér lue plumier Mois entre les te te mente de Pater à et »One blestanitedenent tee atm camarades, qui reht grte stur utile »Mea aiMes Malt on abreuve 4dielenntel e le prna.ettehmetpt da ter dos 'et h, déjà habite à ni le glaire, pe inserts à Beaux-Arts, oé e Concours à nit â &Meir pour l a on

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Le bonhomie D.,. n'avait gte tort, hons mûe; 1 comprit mais il était trop eine peur reniez. u à son pète — le vivrai seul et de nia bal. — Bonne Chance, mea garçon! tu "vita manier de Mee& enragée, C'est dut, prends farde de te eines' les dents, Non pat qu'il eût nuerats crue, le mais ile pouvait pas croire que la sculpture fût un état sirieui pensait que la vocation de son Ms était tout simplement de la paresse. — On fait des bonshommes quand on a des renies, disaitIl à sa femme: Joseph quitta la maison paternelle, et alla loger chez un de ses amie.

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toutes ses études qu llpa t tipportéa lobs un carton, il lui dit carrénient — Yale e que je tetà faire, je veux être sculpteur; VOuleeenti me dentiedee hum?

— Allés lui que e r " ,

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tes binishurnines. Itt puis, affila*, tu as dix-sept cet agele, tout homme défi être de forcé à se pé même sa miche quotidienne.

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— Pauvre diable dit l'un des fossoyeurs avec un accent de pitié brutale, il n'aura pas chaud là-dessous. • — Et nous non plus, répliqua son camarade en frissonnant sous une rafale. Il fait bon à aller prendre un petit verre ' de flanelle tout de même. Et tous deux, ayant chargé leurs outils sur leur épaule, s'approchèrent de celui qui semblait mener le deuil pour lui réclamer leur pourboire. L'ami fouilla dans sa poche, où it sentit sa main griffée par le diable qui y était logé, et promena sur les autres assistants un regard quéteur, auquel chacun d'eux dut répondre par un coup d'oeil et un geste négatifs. — Mon brave homme, dit au fossoyeur l'ami auquel celuici s'était adressé, il ne nous reste plus de monnaie. !- Suffit! répliqua l'homme, devinant sans doute qu'il n'avait pas affaire à des héritiers. — Ce sera pour la prochaine foie.

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ntis e Ptt elt teû lelOb nkganon Ali u ta SM tee frètes nous soutenu quille à la Étain tui mi trot toua te nez. Itetetbite à ton peinte aider, flatteue, je te le dentale; bar j'a; ben ont, él th t'ô à rester dans le fleurirait, de ta var Mi

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Pauvre comme il était UMM, il ne pouvait plus palet mois de l'atelier cependant M. " ayant plus derbe témoigne ea satSfaction, Joseph pensa qu'il consentirait pe être à le garder gratis dans son atelier, mais lorsqu'il lui es fit la demande, le matte répondit à l éève : — Cela ne ri e regarde pas, adressez-voua an manier. Il n'y avait pais besoin de lunettes pour voir que c'était un refus.

Cette réponse d'un comique lugubre donna le frisson à aux études. Le titre d'élève de l'école est une espèce de tous ceux qui l'entendirent ; car elle devenait presque une grade qui rend les voies plus faciles et prépare la réception prophétie dans cette , et une terreur monta sur t ous les visages, lorsque en loges, qui vous met delà un pied sur la route de la villa le second foss oy eur ajouta tracMédicis. Pensionnaire de l'école française à Rome, tel est le quittaient : but où tendent tous les jeunes artistes. Telle était l'unique Joseph, conseillé par un ami, alla trouver M. Rudde, et Mi — En effet, ces messieurs, c'est des pratiques. Je les reambition de Joseph. confia sa situation. L'auteur de Caton dès Tuileriss et connais. du bas -relief du Départ, le plus beau Sa première figure fit émeute parmi ses camarades. de l'Arc- de- triomphe, adIls nous avaient reconnus — ce n était pas étonnant, car cueillit paternellement l'ancien éleva de M. Elle était modelée avec une Jureur d'ébauchoir qui attesdepuis six semaines c'était la troisième fois que nous venions Il avait flairé en lui un artiste de race, vaillamment trempé pour` les grandes tait une préoccupation des fougueux emportements de Mi. conduire là un de ceux qu'on ne ramène pas. luttes, et il l'encouragea vivement à persévérer chel-Angel, et représentait une femme d'une opulence de On comprendra donc l'effet que dut produire cette phrase : dans la carrière, lui offrant ses conseils et lui ouvrant son atelier, formes exagérées qu'on eût prise volontiers pour la femelle heuCe sera pour la prochaine fois, n sur des gens qui sentaient d'un géant M'astique. • mie la mort était sur eux, et qui se demandaient reux, disait-il, d'y posséder un élève de cette valeur. déjà, en se Le. professeur, qui tait un apôtre du grêle et du menu, Ce fut peu de temps après que j'eus Foccasion de connaître regardant les mis les autres et en comptant les vides : À qui s'écria, en détournant le tour maintenant? Joseph. Un ami commun me conduisit chez lui. C'était le avec horreur les yeux de cette figure robuste au style tordu : jour del'ouverture du Salon, l'année où Delacroix exposai Comme les fossoyeurs venaient de s'éloigner, arriva en sa Médée. Joseph logeait rue de Cherche-Itidi, dans une cour — Est-ce un éléphant que vous avez voulu faire, jeune courant un de pré amis qui nous avait quittés à la porte du homme? où était une vacherie. On arrivait chez lui par un escalier cimetière pourndre dans un magasin d'objets funèbres qui ait fait reculer un clown, et qui semblait s'entendre Joseph n'aimait pas cet académicien qui, depuis vingt la croix de bois qui devait provisoirement indiquer la place avec la chirurgie pour lui fournir des jambes cassées. Quand ans, refait toujours la mémo statue baptisée d'un nom grec dù reposait le défunt. L'inscription, encore fraiche et abréon entrait dans ce logement, dès le premier coup d'oeil on ebe p ar une économie qui forçait à compter avec les regrets, ou romain, et qui représente invariablement un sapeur-pompier maigre et nu. voyait qu'une profonde misère én était l'hôtesse assidue. portait seulement le nom et la profession du mort. On y liDe meubles, à proprement dire, il n'y en avait pas, sinon . sait en lettres blanches sur un fond noir : Il répondit en faisant tourner la plate-forme de sa selle calme pour montrer sa figure sous toutes ses faces : un méchant lit, dont l'unique matelas vomissait 888 entrailles JOSCIPIA de bourre, et qui servait de divan dans le jour ; et dana un -- Oui, monsieur, c'est un éléphant. — Alors, mon jeune ARTISTE STATUAtain, ami ,'Mptitiain le professeur Malin - angle, un assez beau buffet, style Louis dont len pineEt au-dessous les trois larmes classiques pleurées à raison comme un singe, si c'est tin éléphant, VOUS avez oublié la mei* de cuivre rivaient sans doua été vende dans lin par trompe. de disette. J'arrivai là le soir par On de tant le cent par un blaireau lacrymatoire. abominable temps de neige et de givre. Joseph Nt refusé. Cinq ou six amis de Joseph se trouvaient Quand cette humble et triste cérémonie fat terminée, nous réunis en cercle au milieu de l'atelier. Il se vengea de cet échec par une complainte dédiée au nous retirbeieg en jetant un dernier et silencieux adieu à cet, — Vous avez froid? me dit Joseph en faisant élargir le professeur, qui avait une épaule mieux faite que l'autre. ami qui s'en était allé si vite. Et cependant, telle était alors cercle .pour m'y donner une place; venez par ici, c'est notre Cette gibbosité était une pelote où les élèves enfonçaient la rigueur de la destinée, que , devant cette tombe à peine poêle, ajouta-t-il en riant. Ce poêle fantastique, que je cherchaque jour les milliers d'épingles de leurs railleries. La fermée, plus d'un murmurait peut-être au fond de son âme : Faut-il le regret ou l'envie I chais vainement des yeux, c'était encore une oeuvre de l'incomplainte de Joseph le rendit célèbre dans tout le monda dustrieux génie de la nécessité, et je commençai à anLa pluie tombait toujours. des rapins. Elle fit même tomber dans l'oubli la fameuse prendre ce que l'artiste voulait dire n voyant, pratiqué dans baade de Jean Belin, a C'est lraphie de ce ui avait obtenu du rand rc la faet eux travailleur veu r de passer le Pont-E uxin sans payer un sou à l'in que nous voulons raconter, mettant ainsi le plancher au milieu de l'atelier, un taie d'un pied carré par valide. D sogus les yeux du lequel s'échappait une chaude colonne de vapeur fournie par En manière de parenthèse, nous dirons que cette ballade de public un nom inconnu, qui ne le serait pas resté sans doute, l'atmosphère une étable située au-dessous de Jean Belin est un chef-d'oeuvre de délire grotesque; elle fut si celui qui le portait avait obtenu de la mort un délai nécesl'atelier même. Ce système de calorique, un peu trop odorant peut-être, composée, comme elle le dit elle-même, e par le grand saint saire pour sortir avec éclat des ténèbres de l'incognito. Luc lorsu'il q étudiait la Joseph D..... était né à suffisait pour répandre dans l'atelier une chaleur dorme qui nture ez M. Duval le Camus. Bouchain, petite ville fortifiée du combattlet las invasions Comme un échantillon de de l ce genre de poésie très-appréciée département du Nord, et qui, à l'époque du manifeste hiver, montant à l assaut par les fenêtres mal jointes. Le plus grand q porte le nom de Scie dans les ateliers eui Brunswick, tint en échec tout un corps d'armée prussien était peint sur les figures des quatre ou cinqdécouragement le premier couplet de la romance. de Joseph nous citerons sous le canon de ses remparts. jeunes gens qui se , dont on voit trouvaient là. Ils avaient été refusés à l encore des illustrations sur les murs de l'école : L'amour de cet art, au service duquel il devait vivre et exposition. De là un mourir en fidèle serviteur, était né avec O rapins de Damiette, concert de récriminations contre le jury. Joseph était le seul lui et s'était révélé De Constantinople aussi, qui gardait un juste-milieu raisonnable; il dés ses plus jeunes années, comme la plupart des vocations essayait de calmer Venez écouter ma si réelles . Ses parents,. qui à tous ces amours-propres blessés. Je l exerçaient dans la banlieue une Déplorable historiette; entendis répondre à petite inden ustrie dont l'un de ceux qui criaient le plus haut Ça se thatee en-clé de si ls avaient grand'peine à vivre, icapabl es de ri comprenidre N'y en a pas-- c'est une scie. se£4 diapositions développées par — Tu as tort, et mille fois tort; cela ne fait pas • doute qu'il y e eu cette année tomme toujours l'étude du dessin dans une école gratuite où il allait Cinquante couplets sur l'air de Fualdès. — On cite des perdes injustice comà leur Mises; mais tu n'as pas sonnes qui en sont mortes. insu, voulaient, quand il en eut l'âge, l'obliger à apprendre le droit de t'en plaindre, car c'en est une de moins qu'on a raite en ne te recevant pas. un état manuel d'un rapport prochain. Un hasard favorable Ce temps des innocenta plaisanteries, c'était le ben temps, -- Il y a cent tableaux au Louvre qui ne valent vint heureusement lui faire éviter le rabot du menuisier ou où l'on gravissait par la plus douée pente cette colline de la pas le mien. l'aiguille du tailleur, «un état propre et a vie, dont le sentier n'est vert qu'en le montant, a dit M. de réable, disait son père. L'un des professeurs de Pécole — Ce n'est pas - la Lamartine. Alors on était heureux à bon marché, car on de dessin où Joseph almédiocrité de ceux-là qui donne de faisait son la valeur au tien, lait Chaque soir, et qui avait remarqué son intelligence, lui bonheur aoi-même avec tout comme avec rien. — Mais tu sais bien, répliqua l demandas% voulait entrer en qualité d'élève chez un archiC'était l'époque dès folies sincèrea, des enthottsiadmes tecte du autre, que je n'el pu le commencer que très-tard — que j'ai ouvefternent, chargé alors de nombreux travaux, exagérée, qu'on dépensait sans discussion comme ne Maker dû me presser travailler dans de mauvaises conditions, Quand Joseph parla de cette profession à son père, — et que a cru inépuisable. Alors tonte feuille verte semblait laurier il n'est pas aux n'eut garde-de lui dire que l ambitions juVétlites qui se baissaient d ma faute, si je n'ai pu faire mieux. architecture était un art, car il avance peur passer sous les tle-triomphe de l'avertir, et Savait que dès le premier mot il eût été renvoyé au rabot -- Ce n'est pas non plus celle du jury, répondit ou à l'aiguille « chaque matin ame4seph. nait une — Et voua, lui demandai-je, avez-voua été plus heureux état propre et agréable, epérance entelle. —Feux de paille éteints, dont — au Architecte, a demand le vent a depuis Imigtempe que ces messieurs? le pète, qu'est-ce que c'est que dieparré la filmée car on se ça heurte bientôt le pie mi premier — Oh I moi, me, dit-il, je n'i a rien- envoyé eu Louvre; je caillou noir dont les anciens Margeaient Ms — Le sont lei gens qui font les marias, répondit Jostr$4 ne me sens pas encore mûr pour un début jets mamie du eledrier, = On je sérieux. Quand s'était habitué à choisit* restreignant avec inteption l'Ut de Yitreve dans ses reine tag* le tenterai, si je suis refusé , je veux avoir le droit de se une rattejoyettfre crier. D'ailleurs les p modestes proportions. à Poil et Mie an pu — et g qJggeg à e,ee tq) de éléments me manquent; avec les frais — Tu veux dire maçon? reprit Mil M des premiers matériaux, du sifilet du machiniste de à vre , este modèle, Bu moulage la plue père, ça n'est e , et on te en état propre; toi qui es délicat;elletatunae taure la . trouve au milieu de P de petite statue coûte au moins deux cents fraies. Lee trek e4taide, J ourn ée dans le plâtre ; enfin tri ça Feta», bled un métier Ce fut ce qui orle lei chiffres, 'c'est abordable, Joseph, feue attendre: Ti un autre. Seulement prends garde au jour, son pernial 1IQ t — En attendant, et quelqu'un; bous momie la vie duce. de te ale« led terni, et en balisant des matrone >ut la garçon, tu avais data le beirtiment une benne place — Et nous de tomenal pmitte h - „reprit Joeeph; tliebe d'en bd* ene pour nous, ça fait que nen tetturtte plaide qui te rapportait pas mal d'argent; &Sait en état propre et ajouta-t-il afed the abritât, tietird et âgée e terme patté. m itein reteidea, rjem :1) ,iregia appelle sautes dans ètettlêr isalasisra Pen Mûrs de man Io ad*. voisthe _i t Y pote tome '

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L'ILLUSTRATION, JOURNAL UNIVERSEL. pourrait n'avoir pu les honneurs de la guerre s'il ne faisait entrer dans ses intérêts quelque chevalier voisin, et il tourna ses regards vers le seigneur de Sonneck, dont le château dominait sur la vallée de la Nahe , et qui , par conséquent, n'avait en apparence qu'un médiocre avantage à retirer de la lutte. Ambitieux et rusé, le seigneur de Sonneck avait conçu depuis longtemps le projet de former un établissement sur le Rhin. Il lui parut qu'une alliance avec le sire du Itheinfels devrait assurer le succès de ses vues, s'il savait profiter des embarras du comte. Il feignit d'accepter le traité qui lui était offert sous l'unique condition que la main de la jeune comtesse Berthe de Hatzonellenbolui serait accordée. Cette Cette clause froissait bien l'orgueil du comte fileter, qui élevait plus haut ses prétentions pour sa fille ; mais les circonstances étaient assez pressantes pour qu'il leur sacrifiât quelque chose, et il accéda, quoique à regret, à la demande du chevalier. Le traité étant ainsi réglé, le Riche envoya un cartel au seigneur du RheInstein, et on se prépara de part et d'autre à la guerre. Or, dans le temps que ces préparatifs se faisaient, Conrad, fils de l'empereur Frédéric II, chargé de veiller au maintien de l'empire tandis que son père vidait en Italie ses longues querelles avec le Saint-Siège, visitait le Rhin et la Moselle, se rendant à Trèves. L'objet de ce voyage était surtout de ranimer l'esprit de la noblesse allemande et de serrer celle-ci autour de la personne de l'empereur , dont le pape, Innocent IV, poursuivait la déchéance. Conrad s'appliqua surtout à pacifier les seigneurs, toujours en guerre entre eux, et à les réunir dans une commune pensée de résistance à la politique romaine. Dès qu'il eut connaissance du différend qui s'était élevé entre le aire du Rheinfels et le seigneur du Rheinstein , il les manda tous les deux à Trèves et leur fit jurer qu'ils renonceraient aux hostilités. Dieter s'autorisa de l'issue qu'avait eue l'affaire pour considérer comme nulle son alliance avec le chevalier de Sonneck, et reprendre les avantages qu'il n'avait concédés .cfn'Ét regret. Quel Saute fût le, fondement •de ce manquement à la foi jurée, la:décision du Biche contrariait trop le penchant qui attachait secrète. ment Berthe au chevalier de Sonneck pour. que celle-ci n'essayât pas de résister même ouverte-

ment à son père. Le chevalier, de son côté, en conçut un violent dépit, et, par un calcul de son ambition, mit tout en oeuvre afin d'attirer la jeune fille, qui l'écouta avec trop de complaisance, hors du devoir et du respect qu'elle de-

217 chant naturel, conspirait par sa conduite contre l'orgueil de sa maison. Irrité de cet eues d'indignité, biner manda auprès de lui le chapelain du chitteau. C'était un moine dissolu et que l'animadversion des gens du pays représentait couvert de tous les crimes. Il jouissait suprets du comte d'un grand crédit, grâce à l'empire qu'il avait su prendre sur son esprit qu'Il nourrissait d'idées sueretitieusee. « Giebel, ui dit-il, tu m'as souvent assuré que j'avais le droit de commander? — Oui, sire, répondit le moine avec tee marques d'une profonde humilité. — Ce droit, reprit le comte, implique nécessairement le devoir d'obéir pour ceux auxquels je commande? — Sans doute, dit le chapelain en s'inclinant. — Broute-moi donc, et songe à m'o.., béic...Le ciel s'est montré sévère envers moi en envoyant dans ma maison des enfants indociles et méchants. Ma fille Berthe surtout nie chagrine par sa perversité. Si elle s'était bornée à me résister, j'aurais peut-être pu oublier son ingratitude et son opiniâtreté; mais elle inflige un opprobre à mon nom, et je ne dois pas pardonner. Tu peux dire, toi qui as reçu dans les secfets de ton saint ministère les épanchements de son âme abominable, si ma sévérité pour cet enfant maudit n'est pas justifiée par ses fautes. — Sire, répondit le moine en balbutiant, je ne dois compte qu'à Dieu des donfidences que j'ai reçues. — Je te comprends I ajouta le comte qui avait cherché à lire dans le regard du moine. — Eh bien ! dis-moi, n'y a-t-il pas des exemples où un père peut châtier d'une manière éclatante la désobéissance de son enfant? — Sire, répliqua le moine d'un ton lent et comme s'il eût voulu laisser à ses paroles le temps de s'infiltrer sûrement dans l'esprit du comte; les Saints-Livres rapportent que Saül avait résolu de faire mourir son fils Jonathas , parce qu'il avait transgressé ses ordres en prenant un peu de miel au ,bout d'une baguette. — Ah! s'écria le Riche, dont le visage se dilata subitement sous l'impression d'une joie concentrée; si pour une faute aussi légère Saül ne crut pas être désagréable à Dieu en châtiant son fils, le ciel pardonnera , n'est-ce pas, au père qui, —dépouillant ses plus chères affections, — ne songe qu'à punir une épouvantable malice et à donner ainsi aux enfants ingrats l'exemple de la docilité et de la sagesse?... n Le moine écoutait le comte avec la froide impas-

l

vait à son père. Le Riche ne tarda pas à s'apercevoir que, pour prix de l'opposition qu'il avait faite aux inclinations de sa fille, Berthe, cédant facilement aux suggestions d'un mé-


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L'ILLUSTRATION , JOURNAL UNIVERSEL.

vitait à conserver sa liberté, quelque dure que fût sa condition. Dans cette pensée, il s'éloigna de la rive et gravit le sentier par lequel la Sorcière s'était dérobée à sa vue. Parvenu sur le versant opposé de la colline, il découvrit à ses

Ehrenfels.

eaux avait forcé le passage et bravé ses gens, fut saisi d'un dépit extrême et dépêcha ses archers dans tous les sens afin de s'emparer du coupable. Il était instruit de la sourde agitation qui régnait parmi les populations riveraines du Rhin; mais telle était sa confiance dans sa position inexpugnable, qu'il méprisait ces murmures au lieu de les faire taire. Il comptait aussi sur la force de l'exemple pour contenir ses vassaux dans l'obéissance, et d lui paraissait que le châtiment de Wolke serait d'un effet salutaire pour assurer à l'avenir une meilleure exécution de ses volontés. Le comte attachait par ce motif un prix infini à l'arrestation du Pécheur, outre la satisfaction qu'en devait éprouver sa méchanceté naturelle. Aussi sa colère ne connut pas de bornes lorsqu'il apprit que Wolke était parvenu à s'évader du territoire. et avait trouvé un refuge dans les montagnes de Welter. Son mauvais naturel lui suggéra de reporter son courroux sur le malheureux péager auquel il imputait l'évasion du Pécheur : il le lit appréhender, et lui infligea la peine qu'il avait réservée à.son ,vassal,rebelle, Cekactede,barbarie émut ses 'familiers. Tous ces hommes, qui servaient d'instruments à la tyrannie de Dieter, étaient les premiers à subir cette dure oppression. Les despotes auraient certainement bien de la peine à

pieds l'humble village de Weiler, dont les masures délabrées attestent la pauvreté au sein d'une nature riche et pittoresque. a C'est au milieu de cette infortune, murmurait Wolke, que je veux aller fortifier ma haine contre l'oppression des

insolents maîtres du Rhin I » Il se remit en marche, et arriva à Welter à l'heure où les mineurs quittaient leurs demeures pour se rendre dans les montagnes voisines. Cependant le comte Dieter, en apprenant qu'un de ses vas-

Drusus.

recruter des agents de leur despotisme, s'ils n'avaient l'art de les séduire : le secret de leur autorité consiste à flatter ceux qu'ils craignent, sans paraître se relâcher de leur rigueur. Le Riche eut recours à un expédient de ce genre pour apaiser les germes de mécontentement qu'il pressentait. Parmi les chevaliers ses voisins, le seigneur du Rheinstein lui avait fourni d'anciens griefs au sujet des péaees levés à la limite de leurs possessions. L'occasion lui parut favorable de faire revivre ses prétentions et d'en poursuivre la reconnaissance les armes à la main. Il espérait par là ranimer la discipline parmi les gens de la garnison du Rheinfels, auxquels la guerre promettait le pillage. Mais son ennemi pouvait disposer de forces redoutables, et, outre le château du Rheinstein, bâti sur la rive gauche du Rhin, dans une position imprenable, il entretenait un parti d ' aventuriers déterminés dans la forteresse d' Ehrenfels, sur la rive droite, laquelle commande l'étroit défilé formé par le rétrécissement du Rhin sur ce point. Ce chevalier était l'effroi et la terreur de la contrée, de Bingen à Oberwesel., où il détenait le -Pfalz qui, s'élevant glu fleuve comme une tête de bélier, menaçait incessamment les deux rives soumises à la domination de Dieter. Après avoir fait un état de ses forces et de celles de son ennemi, le comte comprit qu'il


L'I MM/ Me Male loin de la Loire et de Nantes. Pas si loin pourtant parait tout d ' abord. Mon but était, monsieur, pet dette introduction, d ' appeler votre attention sur use Olive treheapitale , res-inté ressante, très Itmetueuse (du Mem d'est ma conviction), dont la fliee première est venue de voue-méme, et que des considérations momentanéeset secondairesne doivent point vous détourner fetecuter et de mener persévéramment à bonne lin ( pardon du néo- adjectif, mais il est ici de rigueur). L'objet de ce qui va suivre est tout simplement, monsieur, de lancer un ballon d'essai, ballon microscopique et perdu comme ceux qu'on lâche avant de risquer une ascension importante, pour éprouver l'état du ciel et la direction du vent. La petite distraction de ce minime aérostat et de queleptee autre semblables vous donnera le temps de chercher et, .je l 'espère, de rencontrer l'aéronaute supérieur qui, soit à pied, soit à cheval, réalisera brillamment l'ascension que je vous conseille et le voyage de long cours dont elle marquera le début. Je vous promets pour ce jour-là, monsieur, un hippodrome plein; heureux si, par ces très-légères bagatelles du péristyle, j'ai pu contribuer à attirer les yeux d 'une foule d'élite sur les délicates jouissances et le spectacle de choix end l'attendent sans grosse caisse, sans fanfares et sans réclames. Et, à propos d'aérostat, et puisque aurai bien le sujet est si fort à l'ordre du jour, laissez-moi, monsieur, en terminant, vous conter une petite anecdote toute neuve que je trouve dans un ana de 1786. Il y avait à cette époque un esse mauvais petite, et de plus officier, nommé Deslandes, qui se plaignait depuis longtemps de ne pouvoir dépasser le grade de capitaine, nonobstant mainte promesse contraire. If s'avisa un jour de monter en ballon. C'est un moyen tout comme un autre de s'élever. ; tl y parut, car, peu après, voilà notre homme nommé major. On s'étonnait pourtant de cette Ascension devant le victente de Choiseul. — Que diable a-t-il été faire Indien-eh.— Mais rien de plus simple, repartit le vicomte. Depuis dent ans M. de Ségur lui donnait des paroles en l'air et Il et elle les chercher. Lançons notre With, monsieur; noua verrons bien si le public prend ltu ou de Moine quelque gotit à nos petite propos en l'air. A. samedi l'aérostat. Agréez, etc. Max einetetleb.

Leu Jeannettes et hit Journailbietl en Angieteree (1). Les journaux anglais, personne hé l'ignore, n'ont p55 d'abonnés; ce mode d'ex plodation,.si différent du nôtre, a toujours été la cause première de leur supériodte sur tee jettent français. En effet, tel de lem numéros peut se vendre à ah hombre considérable d'exemplaires, tel nulle d'avoir statue débit. Leur succès varie presque tous les jours; Il dépend tout à la (018 et de l'importance des événements dont ibn contiennent le récit et du mérite de leur rédaction. Chaque malin ou chaque soir il leur faut donc Conquérir leur clientèle. Or, le plus sûr Moyen pour eux de se procurer des acheteurs, c'est d'être bienfaits. S'endorment-ils parfois, comme Homere, leur chiffre de vente habituel subit immédiatement une diminution notable; aussi, loin de céder jamais volontairement au sommeil, ils luttent sans cesse d'activité, afin d'étendre le cercle de leurs pratiques; c'est à qui l'emportera sur ses rivaux. Plus ils parvientleat à erse! d'exemplaires, plus ils acquièrent d'influence, 'Milet lit ebliennent d'annonces, plus, par conséquent ) élu Walken' de bénéfices. Gagner de l'argent, tel est leur prinelpal but. Les journaux français sont mieute plue spletliels, plus méthodiques que les journaux anglais, mais celte{ Peeportent de beaucoup sur les nôtres par la quantité et la 01114 de leurs informations. La presse quotidienne de Londres n'a guère d'autre élément de vie et de prospérité que la nouvelle, — news, —à quelque ordre d'idées qu'elle appartienee, «elle soit politique, commerciale, industrielle, judiciaire, attendre, artistique, etc. On ne lui demande, en général, ni talent de style, ni critique intelligente des hommes ou des choses, th surtout des oeuvres d'imagination : tout ce qu'exigent d'elle ses nombreux lecteurs, c'est de leur apprendre le plus prometeetelit et le plus exactement possible ce qui se passe d'important ou de curieux sur toute le surface du globe, Pour se procurer des fade Pian ne lui conte, elle ne tende devied aucune dépense; nul daine 'l'effraie ses hardis correspondants; n'a-t'en pas vu l'un d'eux Traverser le détroit pat oh gros temps sut the hargne non pontée pour apporter le premier à son leurrât le emmena de notre dernière révoletion? Quelquefois Métre, el 'Me est son désir de catisfaire, à erre profit, l'avidité raig teré, qu'elle se permet d'en inventer on du moins elle en sasses, ennme tee-importants ou ties-ctiriernis qui n'ont, ells eil nit tele fort médiocre intérêt. ' Les badauds s'y laissent toujetirt pendre. Quand vous lisez dans les réclames françaises que telle latte de epectaelts est comble tous les sbire, vous pouvez être set quelle est parfaitement vide. Si jamais vous voyez à Londres des itletthands de journaux parcourir les rues en faisant hn histtibletlefleariaec des cornes de boeuf et en criant à tue tète Mite theyee fanfare Nouvelles, nouvelles, grandes nouvelles, le &Miette, le Sun, grandes nouvelles, grandes nouvelles, Meitner' entelles, seconde édition! gardez-vous dalleur acheter MM ieldtbaadlee; vous seriez infailliblement leur dupe. Plus ils fêtent de Mâta, plus vous devrez vous méfier d'eux. On raconte à es seljétille ishecdole assez piquante. L'assassinat *ministre Pettteal, par itellingbam, avait si vivement excité la curiosité pettlique, que tes journaux qui contenaient des détails sur le crie et sur Peseassin s'étaient vendus par milliers; un moment eletva cepeedent où les acheteurs devinrent de plus en plus MM, Ce fut dere qu'une nuée de newsmen se répandit tout à cine dans les elboipate quartiers de Londres, et qu'aux mugissements des MM de bone se mêlèrent les cris de : Troisième édition, troisième Nie«, le Courrier, le Courrier, Ilellingbani, Rellinghem, derffières l'Olivettes, derMères louvette. les Oberrfer avait, en effet publie une troisième édition Mit li»fflent épuisé% ui ne différait de la seconde tItte pu mette& oss lie. • Nous arrêtons le tirage pont nerberèr qui né legliam à I • refuse de ne laisser III. ilote le M'OMM CAreatete N r Bal, st te garait) Pat, lb M.

LLUSTRATION, JOURNAL UN1VEILSRL.

• Les développements e parfaits qu'ont pris depuis quelques aimées nos services r ttlfen de bateaux à vapeur ont contribue pour beaucoup, &rivait dernièrement un journaliste anglais, à assurer à nos journaux une immense supériorité sur leurs rivaux du continent. Comment ne seraient-ils pu mieux informés? Noue avons près de 150 steamers, la plupart mue par les machines les plus puissantes qui aient été construites jusqu'à ce jour et marchant en conséquence avec la plus grande vitesse que la science moderne ait encore pu obtenir en mer, occupes spécialement à leur apporter des nouvelles politiques et commerciales de toutes les parties du monde. Une fois partis pour leur destination, ils ne. s'arrêtent aux ports où ils touchent en route que pour renouveler leur provision de charbon, remettre ou prendre des dépêches; et la ponctualité de leur arrivée en Angleterre n'est pas moins merveilleuse que la rapidité de leur voyage, car ils franchissent quelquefois des distances de 3,000 millet sans s'arrêter.,. Ce qui est peut-être plus étonnant, c'est que souvent avant qu'un mati -packet, arrivant en ligne directe du Mexique ou du cap de lionne-Espérance, soit amarré le long du quai de Southampton, plusieurs milliers de personnes lisent à Londres, c'est-à-dite à une distance de 80 milles, imprimées dans toue les journaux, les nouvelles qu'il a apportées. Ce mystère demande une explication. Lorsqu'un mall-pachet est attendu à Southampton, les représentants des journaux de la métropole placent sur certaine points des agents chargés d'en épier nuit et jour l'arrivée et de venir la leur signaler. Le jour, quand le tempa est clair et la mer calme, on aperçoit de loin la fumée de sa cheminée soit à l'oeil hu, soit le l'aide d'un télescope; la nuit, à une distance convenue, c'est-t-dire en doublant le château Calshot, il lance une fusée en l'air. Dès qu'ils ont vu briller ce signal, les agents placés en surveillance se précipitent en suivant différentes directions vers la ville, et quelques minutes après on voit se glisser ffittivenient, mais à pas rapides, vers le quai, un petit nombre d'individus difficiles à recounaltre si c'est une nuit d'hiver, car ils paraissent s'être déguisés avec un assortiment complet de manteaux, de paletots, de chaussures et de coiffures à l'épreuve de l'humidité; ce sont les représentants des journaux de Londres. Chacun d'eux, dès qu'il arrive au quai, s'élance dans tin petit vida qui semblait l'attendre et qui part aussitôt. La nuit est sombre et froide, le vent violent, la mer furieuse et menaçante, mais à bord de tous ces yachts on n'a pas peur des ténèbres; on ne craint ni les frimas ni la tempête; une seule pennée préoccupe tous ceux qui y sont embarqués, arriver les premiers an mail-packet. Dans aucune régate les concurrents n'ont déployé plus de science, de force et d'adresse, ne se Font dispute la Vielle Sec plus d'ardeur, d'acharnement, de passion. tint faible distante les a séparés pendant le trajet; ils touchent presque th Médie temps le but; et dès que l'autorisation leur en e dé donnée, ils grimpent ensemble le long des Hante du steamer sauvent avec l'aide d'une simple corde, au péril dé lent tele, t'élancent d'en ou deux bonds au milieu du pont, se Meipitent sur le paquet de journaux étrangers qui leur est edreseé, es laissent glisser dans leur yacht, et tandis qu'ils luttent de nouveau à qui débarquera le premier sur le quai,—alors même que ln plUit les Inonde par torrents, que les éclairs les aveuglent, que les roulements du tonnerre et les sifflements du vent les étourdissent, que leur frêle embarcation est lancée violemment jusqu'au sommet d'une vague blanche d'écume ou retombe au fond d'un abîme obscur qui semble s'ouvrir tout exprès pour l'engloutir, — ils, ne /oient et n'entendent rien de re qui se passe autour d'eux; à la lueur d'une lanterne sourde, semblable à celle du policeman, ils parcourent du regard tous les journaux qu'ils viennent de recevoir, découvrent d'un coup d'oeil les nouvelles importantes qui y sont contenues , et rédigent d'avance, dans leur tête, le résumé qu'ils doivent en envoyer à Londres. Pendant ce temps le trajet s'est accompli sans accident; ils débarquent le plus près possible du bureau du télégraphe électrique, quelquefois sur les épaules de leurs bateliers enfoncés à demi dans la boue ou tout couverts d'eau par les vagues; et à peine ont-ils tow ché terre, qu'ils courent au bureau du télégraphie électrique où quelques minutes leur suffisent pour écrire leur dépêche; habitués qu'ils sont à renfermer, pour épargner le temps et l'argent, la plus grande quantité de nouvelles dans le plus petit nombre de mots possibles. Peut-être leur dépêche était-elle ainsi ennoten Great Western. Jamaïque. 2. —Cruz. 26. Million Dividendes 60 mille. Guerre Mosquito terminée.— Etat 'mellite des Antilles bon. — Ouragan à la Havane, cent M'Ares perdes. —Récolte bonne. — Jamaïque, pluies, mer cornette, débris dee plantations. A mesure qu'ils écrivent cette dépêche, le télégraphe la iraemet; et au moment même oh ils l'achèvent à Southampton, d'autres agents la reçoivent à Londres et la patent, sans perdre une seconde, au bureau de leur journal. Elle est immédiatement remise au rédacteur des nouvelles étrangères ne au sous-rédacteur en chef. Quelques minutes suffisent pour la déchiffrer, la composer, la corriger , l'intercaler dans unie colonne, à Une place réservée tout exprès, et avant même que le soleil se lève, elle se publie, elle se distribue dans toutes les rues de Londres, soue ce titre et avec cette forme : « ARRIVÉE DE LA GALLE DES INDES OCCIDENTALES st DU MEXIQUE. — NOUVELLES IMPORTANTES DES INDES occinevates. — ÉPOUVANTABLE OURAGAN A LA HAVANE. — TERRIBLES bECATS A LA JAMAIQUE. ie Lé simmer de fa Royal mail aluni-pacha company, le Garer Western, apporte des nouvelles de la Jamaïque jusqu'au 2 courant, et de Vera-Cruz jusqu'au 26 dn mois dernier. Il a à bord se lnlltion de Mbini pour le compte du commerce et 60,000 dollars pour le peettlebt dot dividendes mexicains. La m . drable •4 petite guerre n si Inallieurelméthent entreprise par le Mexique, en faveur du id nègre des Mosquitait , est terminée. Nous regrettons d'avoir à annoncer qu'un ouragan épouvantable a causé de grands ravages à la Havane, et que cent ballaient!, ab sontperdus dans cette tosrpete. Le temps, nous somme, heurenic de eepprendre, a été très-beau dans les Indes occidentales, et Me meure des Antilles est excellent. La récolte se présente bien dans let !hies beridentales ; à la Jamaïque les ploies de niai ont été très-abOndantei et est, exercé des dégâts considérables, Les cours d'eau ont déborde et revue les plantations: la mer, à l'embouchure des rivières, était efflette des débris entrainés par l'inondation. n « C'est un fait singulier, écrivait dernièrement un ti ddetnt

du Mante Advertiser, qui se publie à Southampton ) qu'eu té` néral les habitants de notre ville apprennent par tee journault Londres l'arrivée des mail-pacarts dans nos docks. Un tend nombre de personnes viennent à Southampton à là reneelttre de parents ou d'amis qui doivent y arriver de voyages toilettes; elles ont la précaution de se loger sur le quai, atln d'être informées aussitôt que possible de l'entrée dans le port des bàtlmenta attendent, et le plus souvent c'est en lisant S leur deJenner les journaux de Londres du matin qteelles apprennent ce

ti 9 qu'elles ont un si vif desir ique de savoir. Il y a quelques »sen, écha du Mex, et 'Mt à Noulhamlon Puede 'sppa sur un 'gement è vspeur des Indes occidentale, : il p ava it harda le plus strict Incognito, et il croyait Mau qu'Il n'était pu connu à bord Le blâment sur lequel il avait Mit la traverse, arrive à buse, dut attendre une ou deus beurre pour » Irean ds les mer dais quels se feue remplis d'une quantité d'eau enlassnle. Pendant ce temps d'arrdt fore, Parades na s'était pas néme aperçu qn il est eu le moindre communication avec la terre. Que> se set pesa etepénution, en mettant le pied sur le quai d'etesdre un gamin lui tett« aux oreilles, en lui offrant Ln; joutant du matin — miriade édition du Datly-News. Imper. tantes IntPrellte de Ileum, arrivée de Parades u S sou thampton. • Le Muret intitula est depuis retourné eu Mexique, aprês avoir visité presque toute l'Europe, et II a souvent déclaré que la plus Menet» merveille qu'Il avait admirée dans tous ses voyages était la rapidité avec laquelle les nouvelles étaient recueillies et publiées en Arigleteire. • Sorts ce titre : Vingt-quatre heures de la Met d'un l'auteur de The Fourth Balaie, M. Med Hunt , journal a essayé de donner une idée des nantit qu'esigent la réunion, la mise en oeuvre et la publication des matières contenues dans un numéro d'un journal anglais quotidien I • Peul-être, dit-il, le collaborateur qui se met le premier à la besogne est le correspondant de Dublin. D'après le service actuel de la poste, vid Holybead, un steamer part de Kingston à huit heures du matin, pour Holyhead , et les dépêches spéciales expédIées par ce bâtiment arrivent à Londres le même jour. Ainsi, glace è ces arrange mente, Mus avens le soir à Londres des nouvelles de Dublin datées du matin. Le correspondant de Dublin doit donc se lever de trèsbonne heure, se procurer les premiers exemplaires imprimés des journaux du matin, rédige à la hâle sa correspondance, courir au chemin de fer, et arrier k Kingston avant le départ du steamer, c'est-à-dire à l'heure du déjeuner. Tandis qu'il revient à Dublin, sou confrère de Paria s'est levé, a fait sa toilette, parcouru du regard les >Mes, le Moniteur, la Presse, le Siècle, le Constitutionnel, le Mimai, l'Union, — un journal au moins de chaque minez d'opinion, — et signalé à d'habiles tradeeteurs qui trealltetit Ms ses ordres les passages qu'il a remettes. Aline 11 sari otiques Instants en quête d'autres nouvelles, et ?revient compléter ce premier envoi, qui part à onze Imams, ou de moins qui doit être porté rue Jean-Jacques Rousseau avant onze heurts. p ouf lui sa journée n'est pas terminée, car à cinq heures tl expédiera un paquet plus volumineux et plus importante contenant, culte de nouveaux extraits ou résumes des journaux lie Parle, dés nouvelle des départements et de l'étranger, le ceinte-redû continué jusqu'au départ du courrier de la séance de l'Asettliblée, les bruits des coulisses politiques, le récit dee événements du jour , la cote de la bourse, etc. e Perlent mie nés ainbessedeurs irlandais et français du quatrième patente 's'empattât ainsi de leurs fonctions, leurs collègues de Herne, de Vienne et de Madrid recueillent de leur côté leur Moisson de hotiVni106 , et l'expédient aux heures des courtiers, avec lelnictInitnebtaittra. Le terrepondants spéciaux sont moins l'étaler-nt l' eh d'eue oseille peut-étre entre deux armées ennemies, va de Radelsky à Charles-Albert, ou de Item à Windinscligrata; l'autre s'est établi pour quelque temps à Widdin avec les réfugiés hongrois : celui-ci rôde "autour de la Corne d'or pour savoir si la flotte anglaise se prépare réellement à faire uns démonstration hostile contre la Russie; celui-lb s'informe des nouvelles de la Califortrie auprès dés spéculateurs des ÉtatsUnis; un cinquième enfin se fait l ' historiographe des pirates de Soulou dans l'atmosphère suffocante des Indes orientales. e Les reporters de l'intérieur ne sont pas moins occupés, moine actifs que les correspondants de l'étranger. Prix du bétail, de blé, du houbloit, du café, du sucre, du coton, des laines files, des laines tissées, de toutes les den r ées, de toutes les Marchandises , centile-vendu des séances du parlement , des tstbulteux, des burettes de police, des enquêtes, des réunions politiques, commerciales, agricoles, littéraires, scientifiques, religieuses; récits des meurtres, des incendies, des accidents ; nouvelles de là nbnr, du sport, du turf, des théâtres; de la littérature des Ms, des modes; taux des fonds publics et des actions tlidliétrialles, annonces, mouvement de la population, du port, des marches, etc. Chacun se rend à son poste, remplit ea apporte Sun contingent. — Pendant ce temps, le Mellé de rédaction ou le rédacteur en chef a choisi les sujets et Indiqué l'esprit des inticles de fonds, des premiers-Londres, qua effiectipent à rédiger les écrivains qui eu ont été chargés. A Ln nuit avilie et de Meute en minute la masse de la copie Alterne. Vers rieur hem*, lé rédacteur en chef , ,,le sous-rédacteur, le rédacteur des nouvelles étrangères viennent débrouiller ce dies et faite la dietelbuthe aux compositeurs, Ce n'est pas dure facile; il y a tant d'articles à lire, sans compter les lettres, tant de Missels à supprimer, à modifier, à corriger; à rom, piéter. La plupart de ces articles ont été écrits à la hâte avec une mauvaise Punie, SUT du mauvais papier; pour les déchiffrer, il faut des efforts inouïs d'attention el d'intelligence, et puis il n'y a pas une seconde à perdre ; cet le metteur en pages ou le prote vient Incessamment réclamer de la copie pour les compositeurs qui travaillent M'es une merveilleuse rapidité. Vers minuit, la Utile commence à se hennir, lorsqu'on epperte les dépêches arnees per les derniers s'envoie de chemins de fer. Voici des >ensilai irlandais, écossait, américains, des correspondances dé France, d'Attente% ) du Mré611, de tirade, Lee ou deux bene sont encule neessalres pour parcourir, ettlyeer, tribuer tous Ms documents; male élises fout relire les épreuves déjà Irae Ph ?rentière et envases& , déterminer la place réservée sut annonces, designer Perdre des erticlea, calculer le nombre de coluenes et de Item qui restent à remplir, classer par numéros len faite qui doivent nécesseirentent être insérée, ou qui peWin t BRU trop d' ibeeentent Aire Mhvoyen au lendemain, Jeter Or demie tulip de:eller eeneenhle, damer le bon à tirer. A quatre heurte et demie du malin, le jette mis en page et corrigé est BOUE presse; des merdier& en attendent les premiers tutolairee ana portes de l'imprimerie, Mut les porter aux chemine de fer ou sut &hoiries dee comtés; et quand à huit harts do mette, le réputent de la tété, ee Mettant à table putt raire soi Manier repas, déplais Int journal encore tout Iht mal t que 'deo* lui apporter un Neverelsoy, le correspondant de bublie porte déjà au bateau à vapeur de Kingston la cor respondance qu'il a rédigée le matin pour le journal du lendemain; et ainsi se passent chaque jour le vingt-quatre heures de la vie d'un journal e Arcorne JOANNE.


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L'ILLUSTRATION , JOURNAL UNIVÉRSEL.

sibilité d'un homme qui , ayant d'avance pénétré ses intenle serpent, qui tient à terre, et qua dependant on ne peut à tout prendre, puisque c ' est véritablement s ' enrichir que ' lions, n'osait risquer ni une objection ni une remontrance. Il savait, d'ailleurs, que.le caractère entier de Dieter, une fois prendre avec la main? — Par ma foi non, -répondit vi- a'alléger du gros bagage lourd, inerte et inutile; que de vement le Pêcheur en souriant. Je n'ai pas l'esprit fait à ces points dignes d'intérêt à relever et à décrire, que d'homme, arrêté daim ses résolutions, ne souffrait aucune contradiction. subtilités. — C'est peut-être un tort que tu as, mon fils, de que de choses, que d'institutions, que d'abus et de ridicules, to moine s' inclina, donnant ainsi un signe d'assentiment aux ne l'y avoir pas exercé, surtout dans ce temps où tant de que de beaux dessus de paniers à paroles qui venaient d'être prononcées. « Écoute-moi donc, vérités demandent, pour passer, récolter dans cette France être dites avec subtilité. si vieille et pourtant si neuve, si parcourue, a: Moine, ajouta le Riche dont les yeux brillaient d'un feu si- .Eh bien! je te dirai cela à notreàarrivée parcourue,ei exploitée, et à Bingen, en te ai peu connue cependant! nistre. Il faut que le châtiment que je médite porte l'emremettant la part d'Indulgences que je t'al promise. Il semble, monsieur qu'un tel qu'à preinte de la colère de Dieu; c'est toi qui seras le ministre telle Miseion Le ben moine fit ainsi de son mieux pour égayer le chede ma vengeance appartiennent à votre jjournal plus qu'à tout autre, à raiso » min; nulle, malgré l'apparente légèreté qu'il donnait à la tout à la fois et du mode, et du caractère presque exclinti-n Giebel recula épouvanté. « Rassure-loi, reprit le comte conversation , Wolke ne manqua pas de saisir le bon sens vement littéraire de votre publication, et du double moyen de avec l'accent de la raillerie; j'ai songé à ménager les délicaexquis qui était" au total de ses disceurs. Ils marchèrent le vulgarisation dont vous disposez exceptionnellement. L insectesses de ta conscience. Je ne veux pas exposer ton carac- restant du jour à travers une campagne d'une beauté mer- dès du livre de Beyle, insuccès dû uniquement à sa profonde tère. Je te l'ai dit, je tiens à ce que le châtiment laisse sup- veilleuse; et, vers la mir, ils arrivèrent sur les bords de la obscurité, élément, encore une fois, familier et cher ailleur, poser le doigt de Dieu ; il nous faut donc un mystère protir fond. Je n'ai que peu de mots à ajouter : Si tu secondes mes Nahe, dont les eaux transparentes et bleues coulent avec ne doit point vous faire présager défavorablement du sort nonchalance, comme si elles quittaient à regret ces lieek qui attendrait une entreprise de ce genre réalisée dans vose projets comme je l'attends de toi, je récompenserai ton zèle à me servir ; si tu refuses d'obéir, après m'avoir donné l'as- charmants. Les deux voyageurs arrivèrent enfin près de colonnes, avec la grande publicité qu'elle recevrait et tout l' attrait qu'elle emprunterait au crayon de nos meilleurs surance que j'avais le droit de commander, tu cuiseurs toi- Bingen, à un pont d'origine romaine jeté sur la Naha, Le croissant de la lune, qui venait de dépasser les hauteurs du dessinateurs. Oui, monsi même la peine due à la désobéissance et à la révolte. e Kloop, projeraii en ce moment une ternie douce sur les drais avoir toujours à ur, si j'étais à votre place, je vouUne pareille menace dans la bouche du seigneur du Rhein- ruines de ce plInt, auquel on a conservé le nom de mon service et en campagne, si non Drusus, un Stendhal, ce qui ne se commande pas et s ' improvise enfels était parfaitement persuasive. Giebel répondit : « Sire, vous êtes la main et je suis le couteau. Il faut que les des- et donnait à ces vestiges d'une époque lointaine une teinte ore moins, du moins sa monnaie, et, à défaut de sa verve, mélancolique. seins de Dieu -s ' accomplissent ; vous pouvez ordonner. » de sa causticité profonde, j'aurais bien du malheur si je — Voici le Kloop, dit Wolke à son compagnon ; je vous A quelques jours de là, la comtesse Berthe de Katzenelne trouvais pas du moins quelque esprit pour telle besoc'est là que je m'arrête. — Je croyais que tu allais, lenbogen mourut dans d'affreuses convulsions, presque im- quitte; dit le moine, jusqu'à Bingen, où j'emporte mes indulgences gne ; car enfin, puisqu'il court lés rues, il peut courir aussi médiatement après avoir reçu la communion des mains du les routes. Je n'exagère point, monsieur, et ne pense pas et l'explication que je t'ai promise. Mais qu'à cela ne tienne! Moine Giebel. On essaya vainement de persuader que le ciel, me tromper en affirmant que vous créeriez, par ce simple On ne couche pas au Kloop : j'espère donc te voir demain à irrité des dispositions sacrilèges que Berthe avait apportées Bingen et tenir ma promesse. Au revoir! mon fils. Et sur- moyen, si simple qu'il en est tout neuf, à votre journal à la Sainte-Table, l'avait fait mourir par un effet de sa cotout s'il t'arrive de parler sous le Kloop, prends garde aux qui en réunit tant déjà, un nouvel élément de curiosité lère; mais les plus clairvoyants assurèrent que le moine échos; des chouettes qui perchent dans la tour du et de vogue inouïe peut-être. Vous intéresseriez la France, impie avait souillé ses mains d'un crime exécrable. Le ca- Kloop. méfie-toi C'est le conseil que te donne affectueusement le père et par ce qu'elle connaît d'elle-même et par ce qu'elle n'en ractère connu du comte faisait soupçonner la part qu'il avait sait point. Et si quelque chose pouvait compromettre votre de Saint-Goarshausen en te souhaitant un bon succés succès, ce que je n' appréhende point, ce serait précisément eue à cet événement, et, dès ce moment, il fut regardé Kuno et une bonne nuit. comme un réprouvé contre lequel la colère des hommes decette ignorance partielle, mais plus étendue qu'on ne croit, En disant ces mots, le moine sourit malicieusement et vait s'unir à celle de Dieu. où tous, plus ou moins, gommes aujourd'hei encore des • s'éloigna. On était alors dans le premier croissant de la lune de mai ; choses de notre pays. L'homme est si pare g seux, et il est (La suite prochainement.) c'était l'époque assignée à Wolke par la Sorcière du Bingerainsi fait qu'il aime infiniment mieux reprendre qu'apprenLoch, la nuit qu'ils se séparèrent à Werlau. Suivant le conseil dre et repasser le vieux que se commettre avec le neuf. Parlez de la Sorcière, Wolke s'était rendu parmi les mineurs de la aux Berrichons de la Bourgogne : sans doute ils vous écouLettre» mar la France. montagne de Weiler, ainsi que nous l'avons dit, et s'était bienteront, i vous narrez bien. Mais voulez-vous faire leur conDE PARIS A NANTES. tôt fait remarquer parmi eux par son ardent enthousiasme quête, voulez-vous qu'ils soient tout oreilles, décrivez leur pour la liberté et-une certaine éloquence naturelle qui s'était ce qu'ils ont vu déjà mille fois et ne cessent pas de revoir; révélée subitement et développée à. la chaleur de ses convicA monsieur le Directeur de entretenez-les du Berry! C'est sur cette vérité vulgaire que tions. Grand et beau de visage, il avait encore pour séduire MONSIEUR, tout l'art de la conversation, morte aujourd'hui rnalheureula multitude, la force et l'audace. Ces avantages, infiniment était fondé. Parler aux gens d ' et de ce Je ne suis pas La Fontaine et je n'ai int lu Baruch, Bernent, précieux dans les temps d'émotion populaire, concilièrent à qui les touche, qui leur confine de pluseux-mêmes près, c'est trouver deux grands torts dont l'un, du moins, di cilement réparaWolke les suffrages des mineurs de Weiler, qui s'éprirent de le chemin du coeur, c'est l'assuré moyen de plaire. C'est pour ble. A cela près, je vous dirai : Avez-vous luStendhal, non lui et lui accordèrent au plus haut degré cette confiance qui dispose tout naturellement à l'obéissance, lorsque celui qui pas le romancier que vous êtes homme de trop de goùt et cela, monsieur, que, malgré le mérite incomparable du Thibel et du Caucase, ce que l'on peut encore imaginer do mieux en est l'objet veut s'emparer de l'autorité. Wolke était en de trop de littérature pour n'avoir point pratiqué, Mie bien devant un public français, c'est de lui pari, r de la France. Stendhal le voyageur, beaucoup moins populaire encore que quelque sorte l'ceil et l'âme de l'association qui s'était formée Si elle se connaissait tout entière, comme chaque provincial son autre incarnation, le narrateur? à Weiler. Il n'y e pas longtemps, sait sur le doigt sen arrondissement et sa ville , oh ! alors, Conformément à ce que lui avait dit la Sorcière, le Pê- me tomba dans les mains un livre qui, après avoir fuit peu l'en doutez pas, monsieur, le succès serait colossal et vous de bruit à se naissance, laquelle remonte à douze ou quinze cheur, en quittant Rheinbey pour se rendre à l'embouchure eh: z bien de vous pourvoir dès ce jour d'une nouvelle made la Nahe, s'enfonça dans la plaine, de manière à éviter ans environ, en e fait encore moins depuis, et qui moisit laine à tirage. Il n'en est rien malheureusement : la France les maraudeurs du Rheinfels, dont les, fréquentes excursions obscurément dans les limbes poudreuses ou humides de 'ignore elle-même; mais, comme elle est fort présomptueuse quelques cabinete de lecture d'élite : ce sont les émoires se prolongeaient assez avant dans la campagne. Il put gagner d'un /ourtils, per l qualité plus que distinctive du caractère national), elle no 'auteur de Rouge et Noir, Ou fragment ainsi la route de Trèves à Mayence, où il n'avait plus rien à e croit point; ne s'en doute même point, et ignore son ignod'un voyage en France. Un voyage en France, monsieur ! redouter. A peine avait-il dépassé Simmern , qu'il renconrance. Elle acceptera donc comme portraits de famille, comme tra, cheminant dans la direction de Birman, Comme lui, mais cela n'existe point. Nous ne possé tons en ce genre que ableau qu'on aime à revoir, la peinture toute neuve que le vaudeville-ambulatoire (ou l'am bulation-vaudevillique) de un moine déntla besace bien garnie attestait que les paysans vous lui offrirez, et l'amour du vieux, du connu, permettra Chapelle et de Bachaumont, qui a pu avoir quelque fraîcheur avaient abondamment exercé la charité à son égard. — Mon d 'écouler sous ce pavillon de la marchandise nouve il y a un siècle et trois quarts, mais qui, on ne saurait en fils, lui dit le moine dès que Wolke se trouva près de lui, le. N'en d outez point. Puis si cette innocente contrebande l est pré,je t'ai vu tout à l'heure couper la plaine à la droite de Bern- disconvenir, s'est depuis imbibé quelque peu de la teinte entée avec quelque art, elle fera plaisir, dût la fraude être feuille-morte des vieux herbiers et des vieux almanachs des kastel , ce qui fait supposer que tu ne viens pas du côté de uelque peu éventée. Muses. Je me trompe, nous avons encore le Voyage sentiTrèves, mais du bas pays; tu peux donc me donner quel- mental, Et ne craignez pas, monsieur, de vous ôter pour l'avenir, par un Anglais qui l'était moins que son titre, niais ques nouvelles des montagnes. On dit à Trêves que les sanau bénéfice du présent, un thème de publicité et un élément dont la verve incontestable et égotiste eût pu trouver son d' gliers du Rhin n'ont qu'à se bien tenir dans leurs bauges, intérêt. La France est inépuisable : elle l'a, Dieu merci, aliment partout ailleurs qu'à Calais, à Montreuil et en Bourcar les chiens du pays sont en chasse, et qu'il se pourrait louvé et le prouve bien tous les jours. Quand la besogne bonnais, et ne nous renseigne pas positivement sur cos moeurs bien que tous ces grands buveurs n'eussent à l'avenir que s ara faite, quand vous aurez m et notre caractère au dia-huitième s'ecle. Quant au dix-neule marc de la vendange. en revue nos trente-41m trente-trois ci Wolke, se tournant à demi vers le moine, lança sur lui un vième, néant, si ce n'est toutefois quelques voyages de toi ris- IIl -devant provincea ... que nous restera-t-il? direz-vous. — restera, cher monsieur, à recommencer. Missiez-vous sur regard scrutateur et défiant. Le moine s'en aperçut : — Je tes anglais ou autres, de lady Morgan, par exemple, mais aussi ed dix touristes de le ro de dix Stendhal, je vous garantie vois, mon fils, ce qui te tient. Tu es un garçon prudent. superficiels qu'on peut l'attendre d'un séjour de quelques bi Parlons d'autre chose. Au moins peux-tu me dire où tu vas, à semaines dans V high-life parisienne ou d'un pèlerinage de v en qu'il restera après eux à glaner et à moissonner. Si us aviez, comme mei, vu (bien imparfaitement pourtant, moins qua cela ne Charge te conscience? — Je vais à BI- deux fois vingt-quatre heures à d ' aristocratiques châteaux. l'avoue si ut je le déplore) une grande pare de ce pays lisi C'est cette lacune sinulière dans un siècle gen , répondit Wolke d'un len bref, — Eh bien I mon enoù l'on écrit au, Vete, al i multiple et si nuancé dans son unité pofant, répliqua le moine, je t 'apprends, mais je suppose que tant, que Stendhal-Beyle, cet esprit caustique pénétrant, ti que, voue seriez frappé des immenses ressources , de la railleur et indiscipliné, avait entre vue et essayé tu t'en doutes déjà, que, venant du bas pays, tu as, comme à sa ' de combler mt manière, c'est-à-dire par bonde et par sauts, capricieuon dit, pris le chemin de l 'écrite, t' ne prodigieuse, de la fécondité illimitée du champ qu'il est dire le plus long; Po ffre à l'écrivain et su peintre, et vous convaincriez sans sement, au jour le jour, allant deçà, dee, sans s'astreindre mais tu as probablement tes mutina et je ne demande pae e ine que jamais, quoiWon die, les savoir. Aussi bien, j ' aperçois qteil Rist pas facile de te aux préceptes de la géographie et du livre des postes, s'arne pourra le faire tenih tétant quinze jours dans une petite ville qui lui plaisait et Ai dans Une monographie si étendue qu'on la suppose. faire parler quand tu as résolu de te tette. Je juge que tu en tentant mi, laissons cette inquiétude : elle est vaine. Puis, tout sans façon une tensidérable, parlant de tout, es un honnête garçon et un garçon de sen., qui sait ouvrir va vite, tout change en ce siècle de rails. la bouche à propos. parfois de rien, décrivant peu, causant beaucoup, et de Tout homme dont on toutes choses ne pressent que le dessus des Ces mots furent dits avec une si franche bonhomie, que paniers, suivant tre Veut avoir le 'vrai portrait est à repeindre à chaque lus, et si de nobles personnages se passent cette fantaisie, la la vive locution de madame de Sévigné, cet autre grand et Wolke ee sentit un peu honteux de la méfiance que le moine admirable fantaisiste. Anisant à voir sans dire vu, courant erance, même démocratique, est anche assez grande dame semblait lui reprocher. — Quant à moi, dit celui-ci, au t sig r Valoir bien qu'on lui décorne un pareil honneur décanque de te paraître pécher par l'excès contraire, je te dirai après l 'obscurité comme d'autres après la gloire, habile à nul Deepreaux voulait qu'on refit le Tartufe à chaque quart varier ses relies et ses pseudonymes et à lus approprier à que je vientde Trèves, que je vais comme toi à itingeth Si de siècle, iO n eujet,il s'était bien gardé e p tant l ' hypocrisie, disait-il, est ingénieuse dans Ses j"avais su un chemin plus court, je l'aurais certainement litre rendre en voage y ant le for pris; car , à mon âge, et quand on voyage à pied, l'épaule l' officiel de touriste, S'il coudrait la poste , e était dans memea, Si un seul caractère menifeste et comporte une telle belle, que faut-iI dire et faire d'une collection de caracchargée, comme tu peux voir, on regarde à la longueur de intérêt de son commerce; il s'était fait marchand de Ibt. la ter es et de portraits, d'un musée vivant et changeant comme route. — Jalon père, dit Wolke, s'il vous est agréable, je titrantes négociant qui passait ses journées dans les musée.% u te qui se nomme France? puis vous débarrasser du soin de porter un fardeau qui paautour des vieilles cathédrales, qut laissait là ses haute-Ibn', rait en effet vous peser. En disant Fuit enfin, vous le savez bien, l'oeil de l 'artiste et neaux pour un bon mot, un trait de inverses, une concise et esarv CRS mots, le Pêcheur s'apde l'obtoujours piquante anecdote, s ' intéressait aux classes procha du moine comme pour le décharger de sa besace. est une chambre ebsrure où les objets se peignent Mures iveCMeut —Non, une variété et se préoccupait de l'état déplorable de notre inaVuelinn mon enfant, répondit le vieillard, je te remercie : au et des nuaneces infinies. Nul ne voit précit gen oet tome son voisin, et des peintres même qui n'ont moine la besace I D'ailleurs la mienne contient des indul- publique! J'ignore s'il faisait bien ses affaires : rue doute; gences, et cela la rend facile it_porter, quoique tu aies pu mais il écrivait, au pied levé, dans les auberges, et elainé eep endent à mien . que la nature matérielle, les uns voient croire que je m'en plaignisse. Et puisque tu es un brave un charmant livre, tout plein de traita subtils et de crayons Sitter* rose, d 'autres rouge et d 'autres vert-pomme. yn garçon, je veux que tu en aies ta part avant que nous nous mordants qui nous peignent, je vous assure, mieux qu'une guère que datai cents ans que l'on nous décrit l'Italie, et encyclopédie. paument lu publie y prend toujours plaisir, parce quo les quittions. Mais, puisque nous avons encore quelque temps à po mis de vue palmer ensemble et que tu me parais plus enclin à réfléchir Cette méthode, monsieur, eet, selon Moi, la bonne (je ne ttt la narration changent suivant l'esprit du qu'à mien', Je veux te donner de quoi occuper les loisirs du parle pas de l'esprit et de la science d ' observation, dons herr ateur. Tocs lerspeintres en pied du dix-huitième sisrte, Sala-tu, mon enfant, ajouta le moine en flet, quel hélael tout personnels). Littérairement, de toutea choses depuis Drousis jusqu'à Latour, ont peint madame de NI Ftudneal titi oit plue haut que l 'éléphant, pl u t bas que il ne faut prendre que Io fleur. Et même, en sachant prati- Pom pndour, et je crois qu'on peut bien faire pour la France Ce q quer ce grand art des tee/lacet qui n se l'en prodigua si magnifiquement à madame Jeanne ' en est Inéme pas un, Politikus d'Etiolles,


L ' ILLUSTRATION, JOURNAL UNIVERSEL.

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Anniversaire de la mort de Pierre Corneille. Le PT octobre 4681, s'éteignait à Paris, rue d'Argenteuil, dans la maison qui porte aujourd'hui le numéro 4 8, ['immortel auteur du Cid, Corneille le Grand Corneille, ainsi nommé, dit un de ses biographes, pour le distinguer nonseulement de son frère, mais du reste des hommes. Peu de vies furent aussi bien remplies que celle de cet homme extraordinaire, qui allia, par une heureuse prérogative, les dons les plus merveilleux du génie à toutes les qualités sereines qui font l'homme de bien. L'admiration a depuis longtemps épuisé pour lui tous les modes de louer, et Pen peut dire que , quelque forme heureuse que l'éloge ait revêtue, il ne l'a pas été comme il le mérite.« Pour soutenir l'idée que son nom seul réveille, e dit La Motte-Houdart , il faudrait ce génie sublime, j'ai presque dit cet instinct divin qui n'a été donné lui seul et qui ne l'abandonna presque jamais. Le remps Temps a si incontestablement assis la gloire de ce nom, qu'il suffit de l'écrire ou de le prononcer pour rappeler à l'esprit l'étonnant assemblage des facultés les plus élevées de l'intelligence humaine; et c'est une bonne fortune pour ceux qui ont encore à parler de Corneille, de le pouvoir louer en le nommant. Les mémoires du temps no nous ont conservé qu'un très-petit nombre de" traits de la vie de Corneille. Ce silence est un témoignage de l'extrême simplicité de mœurs qui distingue cet homme au sein de son éclatante renom mée. Il naquit à Rouen le 6 juin 4606, et fut d'abord destiné au barreau. Ses débuts obscurs dans cette carrière montrèrent qu'il s'était mépris sur sa véritable vocation. Il y apporta en effet une incapacité absolue pour les affaires, un caractère timide, un talent moins que médiocre pour la parole et empêché encore par mie prononciation embarrassée. On rapporte qu'il dut à une inclination trèsvive qu'il avait conçue pour une jeune personne la révélation do son instinct poétique, et qu'il écrivit sous l'inspiration de cette passion Mélite, son premier poème dramatique. Cette pièce non plus que celles qui la suivirent de près ne pouvaient faire présager les brillantes destinées de Corneille. L'ingénieuse partialité des critiques admirateurs de son génie s est vainement étudiée à faire saillir quelques beautés douteuses de Mélite et de Clitandre ; elle n'a pu élever ces deux pièces au niveau du mérite de leur auteur. Le Cid est le véritable point de départ de la gloire de Corneille. Cette pièce fut jouée en 4636; Boileau a consacré le souvenir de l'immense succès qu'elle obtint, par CO vers :

Scudéri se fit remarquer par la vivacité de ses attaque,. Ses Observations sur te Cid affichent l'impertinente outrecuidance d'un ci-devant garde-française devenu auteur. u Je veux, dit-il dans le préambule, baiser le fleuret dont je prétends lui porter une botte franche..... Je le prie (Corneille) d'en user avec la même retenue, s'il me répond, parce que je ne saurais ni dire ni souffrir d'injures. s Malgré cette assurance , ses observations ne sont au fond qu'une longue diatribe. Corneille eut l'impardonnable [talasse de se montrer sensible à ces invectives et de répondre à Scudéri sur le même ton. « Vous vous êtes fait tout blanc, écrivait il, d'Aristote et d'autres auteurs que vous ne lûtes et n'entendites peut-être jamais..... Quand vous me demanderez mon amitié en des termes plus civils, j'ai assez de bonté pour ne pas vous la refuser et me taire des défauts de votre esprit

Paris a pour le Cid les doux yeux de Chimène.

Il n'est pas d'ouvrage de l'esprit qui ait subi an même degré les épreuves de la critique. Le Cid déchaîna contre Corneille le méchant goût du siècle, représenté par les écrivains alors en faveur; il donna lieu à des libelles. Les érudits seuls se souviennent de cette querelle qui a fait verser des flots d'encre. On peut supposer que le cardinal Richelieu ne resta pas étranger à cette levée de boucliers. Le cardinal, on le sait, se piquait de bel esprit et attachait sa vanité à des succès littéraires autant qu'à son habileté politique. Il vit avec déplaisir le triomphe de Corneille , dans lequel il ne pouvait voir un rival que par un Incroyable oubli de lui-méme; il en fut vivement affecté. Quelques critiques ont avancé, mais sans en rapporter la preuve, qu'avant la représentation de l'ouvrage, Richelieu avait fait offrir cent mille écus à Corneille pour la cession du manuscrit, sous la condition expresse que celui-ci n'y mettrait point son nom; mais que cette offre magnifique fut repoussée. Le fait parait au moins douteux. Il est certain que le cardinal avait un motif particulier d'animosité contre Corneille, qu'il avait d'abord employé à remplir les canevas de ses pièces, comme il l'avait fait de Rotrou, de Colletet et de l'Etoile. Un juste sentiment de sa dignité avait bientôt enlevé Corneille à cette besogne de grimaud ; mais le cardinal ne lui pardonna pas ce mouvement de fierté. Il est probable que si Richelieu ne souilla pas les mauvaises passions qui éclatèrent à l'occasion du Cid, il les autorisa.du moins par son exemple. Corneille fut très-sensible à ces injustes critiques. Parmi les détracteurs de sa gloire naissante, Georges

Maison habitée par Pierre Corneille, rue d'Argenteuil , n . 18.

que vous étalez dans vos livres; jusque-là, je suis assez glorieux pour vous dire de porte à porte que je ne vous crains ni ne vous aime... Il suffit que voua ayez fait une folie, sana que j'en fasse une à vous répondre comme vous m'y conviez. Résistez à ces gaillardises qui font rire le public à vos dépens, et continuez à vouloir être mon ami, afin que je me puisse dire le vôtre..... e A part ce dernier trait, plein de grandeur, toute la lettre à Soudée est empreinte du sentiment mesquin d'un amour-propre offensé. Corneille se vengea bientôt plus noblement des clameurs de ses ennemis en produisant sur la scène Horace, Pompée et Cinna, trois chefs-d'oeuvre, dont Victorin Fabre a fait le plus bel éloge en disant qu'ils ont ajouté à l'idée de la grandeur romaine. Il faut lire l'examen que Corneille a fait de ses piècespour se convaincre qu'il avait une certaine estime pour lui-même. Il y convient avec un abandon plein de naïveté des beautés que tout lo monde a déjà relevées dans ces différents ouvra-

gis, il signale des parties qui n'ont pu été suffisamment appréciées, selon lui, et dans lesquels* il s'attache à faire ressortir dee perfections qui n'ont pu été assez senties. Ainsi, il écrit à propos-de Rodogune : « On m'a souvent fait une question à la cour, quel était celui de mes pecu s que j'aimais le plue et j'al trouvé tous ceux qui me l'ont faite ai ' prévenus en faveur de Cinna et du Cid, que je n'ai pas osé déclarer toute la tendresse que j'ai pour celui-ci. s Il n'y à guère qu'Réractius qu'il fèt tenté de préférer à Rodogune. « Cette tragédie, dit-il, a encore plus d effet d ' invention que Rodogune, et je paie dire que c'est un heureux original dont il s'est fait beaucoup de copies dès qu'il a paru. s C'est de ce ton que Corneille parle de ses ouvrages, et la bonne opinion qu'il montre de lui-méme ne choque point, parce qu'elle est le reflet affaibli de l'estime qui s attache à ce grand nom. On doit regretter cependant qu'il n'ait pas su contenir dans de justes bornes les effets de cette soif de louanges— Comblé de gloire, les premiers succès du jeune Racine empoisonnèrent les joies de ea vieillesse ; il pressentit en lui l'heureux rival qui devait prendre après lui le sceptre de la tragédie. SaintEvremond écrivait déjà que la vieillesse de Corneille ne l'alarmait plus, et qu'il ne craignait pas de voir finir la tragédie avec lui. L'ombrageuse susceptibilité de Corneille l'égara jusqu'à le compromettre dans une guerre d'épigrammes. Le Germanicus de Bourseul venait d'être représenté avec assez peu de faveur ; Corneille dit en pleine Académie qu'il ne lui manquait que le nom de Racine pour être achevé. Racine piqué au vif riposta par des propos sanglants, et il en résulta entre les deux écrivains un refroidissement qui dura jusqu'à la mort do Corneille. On ne peut que s'étonner de cette excessive faiblesse dans un homme qui, d'ailleurs, posséda un singulier désintéressement, un caractère facile ; quoique- un peu brusque, et les plus rares qualités du coeur. L'affection qui unissait les deux frères Corneille est un des plus touchants modèles qui puisse être proposé. M. Jules Janin nous a donné dans ses Tableaux littéraires une peinture charmante de leur étroite intimité, de cette bienveillance mutuelle qui les portait à s'entr'aider d'une rime, de cette abnégation si rare qu'elle allaitjusqu'à confondre tous leurs intéréts. Aussi à la mort de Pierre Corneille, l'Académie française no crut pas pouvoir mieux témoigner de ses sentiments pour l'illustre académicien qu'en nommant à sa place ce frère qu'il avait tant aimé. Pierre Corneille eut trois fils, dont deux suivirent la carrière des armes et le troisième embrassa l'état ecclésiastique. De rainé naquit Pierre-Alexis Corneille, qui, marié secrètement à Nevers , donna le jour à Claude-Etienne Corneille, lequel eut une fille, mademoiselle Corneille, qui a to p etemps joui d'une pension sur les fonds de la Comédie-Française. Dans la ligne collatérale, il y eut plusieurs neveux. et nièces du grand Corneille, parmi lesquels on a remarqué seulement Fontenelle et une nièce à l'établissement de laquelle Voltaire s'employa avec tant de bruit. Le sort en moissonnant tous les membres de cette illustre famille, a voulu que le grand nom de Corneille flet perpétué par ses seules oeuvres. La maison dans laquelle Corneille expira, rue d'Argenteuil, a été, dit-on, la propriété de ce grand homme. Elle offre quatre corps de bâtiment disposés en carré, et dont le côté parallèle à celui donnant sur la rue d'Argenteuil et ayant une façade sur la rue l'Évêque, ne 45, a été détaché depuis. C'est dans une chambre, au second sur le devant, quo l'immortel auteur du Cid rendit le dernier soupir. La piété des propriétaires auxquels cette maison a successivement appartenu, ont conservé relisieusement dans son état primitif l'alcôve dans laquelle était placé le lit mortuaire. Il n'a été fait non plus aucun changement important dans la disposition de la pièce, qui est encore traversée dans sa longueur par une très-grosse poutre. Cette*pièce fait partie de l'appartement occupé aujourd'hui par M. de B..., employé au encorer rampe stère. rr ulireers estes edsu. d tintmn ps qdueesl' ef seca urea te ainsi que


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L'ILLUSTRATION, JOURNAL UNIVERSEL.


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t avec paultteder dent Ath lel Mies, d sa o 'lattait Mitant' façnne un arbre sa main. Le-Quintinie, remasetesent et qui avait remarqué combien son malin aimait les aspergea, entreprit de lut en faire manger a yant la saison. 11 pame daim son livre comment il Inventa les couches réchautfuies de talus ou, comme on dit, les rdchatuls, leur donnant pormaux1 es des clochai et des châssis de Verre. • Par ce méat. , asperges, venus; sortir de cette terre échauffée et remontrent tintai cbaud sotie ces cloches, viennent rouges et ville' et de la mémo longueur et grosseur que celles des mois d'arrif et de mat, et même beaucoup meilleures, en ce que nonseulement elles n'ont senti aucune des Injures de l'air, mais qu'elles out acquis leur perfection en bien moins de temps que les anime. Je puis dire sans vanité que f ai été M premier qui, par de certains raisonnements plausibles, Me suis avisa de osé expédient pour donner au plus grand roi monde un piaiair qui lui dia» tpoonnu. • Plus loin il ajoute : « Au reste et dans la vérité, on peut dire qu'il n'appartient guère qu'au roi de geler ce ploie, et que peut-dire ce n'est pas un des moindres quenan Versailles lui ait produit par le soin que j'ai l'hon• neur d'en prendre. e lin mg, Louis XV remit à Lenormand, jardinier de son potager, deux œilletons d'ananas qui lui arrivaient des colonies, lesquels œilletons vinrent fort bien à fruit. A cette époque, une douzaine de caféiers en caisse produisaient chaque année cinq à six livres de café pareillement mar. L'infusion de ce café, servie par la favorite du jour, ne se distinguait point de celle du café produit sous lés tropiques, du moins on le priltandalt A la cour. Telle fut l'origine des primeurs; aujourd'hui combien de bourgeois trouvent à puiser abondamment chez Chevet et consorts ces jouissances qui dams le siècle dernier n'étaient à la portée que du roi 1 Qu'on ose nier le progrès I Sous la première république , le potager avait déjà commencé à recevoir une destination nationale et d'utilité. 11 fut transformé en un jardin botanique dont l'inauguration donna lieu à une fête qui a bien le cachet du temps. « Les élèves de la claie. d'histoire natprelle de l'école centrale présentèrent à chacun des fonctionnaires publics appelés à prendre part à la fête un jeune arbre ou une plante dont lm propriétés offraient quelque rapport it leurs fonctions.: aux membres de l'administration cens. traie, le froment, la vigne, le chanvre, la luzerne et le pommier, comme représentant toutes les cultures propres au département de Seine-et-Oise; aux membres de l'administration municipale, des plantes de ville; au président de la Société d'agriculture, le trèfle, dont la culture est un des plus puissants moyens d'utiliate les Jachères; et les divers végétaux qui ont porté le nom de laurier, laurier, tant aux guerriers qu'aux savants et littérateurs, comme étant les distribu'eurs des divers genres de gloire auxquels les lauriers appartiennent. Ma lettre est un peu longue, mals j'espère qu'elle rendra quelque service aux nombreux, visiteurs qui affluent chaque jour à Versailles. J'ai-l'honneur, etc. SAINg-GEgilà1N -LEDUC.

eunemepumelsatame. M. de Saulcy, absent de Parla au moment où nous avons publié, Mine notre N. du AAjuin, un article relatif à sa discussion avec M. Hcefer touoltant les antiquités de Ninive, nous adresse la lettre suivante, après avoir pris, A son retour, connaissance de Cet artie. « Pari., le 26 septembre 1520. • Moasirua, • J'apprends de plusieurs celés à la fois qqn complétement fait amende honorable sur la question des antiquités assyriennes, et quo j'ai donne gain de cause à M. le D. Meer. Le vérité est que j ai cessé une discussion devenue oiseuse, à partir du jour oh rai été convaincu que M. Hmfer, en étudiant ce point d'archéologie autrement que de sentiment, deviendrait le plus rude adversaire de ses propres opinions. Quand M. lieder aura pria la peine d'examiner avec foute la sagacité que je me pie à lui recennaltre, les menuisent; nombreux des Perses et des Parthes; quand il aura bige voulu ne pas mettre de uni les monuments écrits auxquels il faut attribuer quelque valeur, j'Imagine, il rue lui restera d'autre parti à prendre que de reconnaltre avec loyauté qu'il s'eut trompé du blanc au noir. Vite erreur minimise do bonne foi est toujours parfaitement excusable, toujours facile à avouer. C'est du couina ce que je pense pour mois compte lorsqu'on me démontre que je me suis trompé. Comme ce n'est pas le cas cette fois, je reste dans l'impénitence finale, et je le fais avec la satisfaction de voir mon avis partagépar tous les savants, officiels ou non, qui ont étudié lei monuments avec le parti pris de les lasser parler et d'admettre les vérités qu'ils évasent. e Veuillez, je voue prie, moqueur, agréer l'expression de tous les sentiments de haute conaidelatien avec lesquels j'ai l'honneur d'être votre irae-dévoua Miselimr»F. Dg SAM; . Membre de Mastite. n eltItATUIT.

Dans le récit que BOUS avons publié, la semaine dernière, de-l'inauguration du monument dédié- au congrès national de Belgique, plusieurs noms propres ont été mal imprimés. Ce sent ceux de M. POelaert , architecte du monument, de M. Léon Suys, ordonnateur et décorateur de la fête, .de M. Ilenrickx, auquel nous devons les magnifiques doseurs qui .accompagnent ce récit.

iilbnograidaide, .Études sur les irrigations de la Campine et lés travaux analogues de les Sologne et d'autres parties de la France, par M. BORIE Mammy , ingénieur des ponts-et-chaussées. Un vol. in-8' delinit feuilles avec une carte et trois planches. —Paris, Clariliam-Grenry et Dalmont,- éditeurs. « Tout le n'onde Be Malt* proclamer maternel l'importance

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de reateloilltuat et la Sommai de fan**, PA et d'afflua« us Mes 4race ma tse= de nos upperlatlaas et derelesement souttineldeplenrz latine, tons les bonnet delta« media«. aseit le recumelZa de Pallationtattea ait Ni dal p uafflta et des Su imper-

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beellne, stilldIrte «beide aandbliagli Me Oeleselinme. par abris, se« Ouais à rate de troll en Imam am 0 m. 60 de diMinee ka ms dia eabm, ces deus eee dlointdee do atee. MM* animé de eue eridves hérite« Mead par reasenamostelent

tante à résoudre. Mats et ee but à attre n'est pour perse**e rneuleterre. ..... • l'objet d'un doute on d'une contestation, il n'en est pu de masse te le. des moyens proposas pour y arriver. . .. 46 voilais In • Lee auteurs dm différent. projeta relatifs aux améliorations prit Cuitent des prés agricoles, placés *wu à un polo* do vue spécial. frappés lett' s .Brdine des prés lement d'un cettain ordre d'inconvénients existante ou de cerFleuve odoreate. taines améliorations à réaliser, accordent, en général, à leurs Lupuline. procédés une confiance tellement absolue, qu'elle suffit souvent . • • seule pour les rendre suspects aux yeux dm humai de prati1•••••••••■• Total que et d'expérience. 441ta, • Tous les systèmes, toutes les idées, tee« lei lnvaatioaa L'époque la plus Meuble pour l ' ensemaneemmet pare fare trouvent des défenseurs passimulds et exclusifs. le réforme byle mots de mai. potbdcaire, les institutions spéciales de médit, l'esteautou dee Des mélanges de boue da de mgr satinai et de coudre e procédés d'assuranc s, mutuelles ou autre/4 N'este*, sur de Hollande, en diverses , *M140744 dleeliee une large échelle, de PenaMpemeat agricole, rel ikmitalt de marais; presque toua ont dénié de bffltsteteetatei, On obtien grands travaux publies, lemplet de lel ou tel procéda merda de pou près le meute effet, soit du fumier dy, males te mu culture ou d'exploitation, soit mitant de mayen& peut« tour de 15,000 kilos. par hectare et cornai* us sr, 7e 6 à tour comme la seule et véritable voie du, mares; et chemin, 2,e0o kilo& de noir animal revenant SM fr. 80 0. persùedé de le jnatesee de tee cowdeaue, n'accuse de la misère mit Penture employé, on s'est toujours bien trouve t itea qui afflige la p lupart de ace campagnes, qua l'indifféreme qui tteus d'une certaine quantité de Mieux. 4pree pameemomeasaccueille ses l des personnelles, os intime d'abord par infiltration, et Me n'emploie intrigant • Pour notre Conte, noua ne crayon. MM aux remèdes bard. per déversement qu'après que le gazon est bien forms, c'est-a. sues, si l'os Veut s'exprinuer Must, Toute nalatiolt eiolustee, dire MM le mole d'octobre, et on a semé an commencement de quelque séduisante qu'elle sali, d'un problème aussi complexe tubs. que celui de l'amélioration agricole, problème qui se rattache à Quelques chiffres suffiront pour faire apprécier l'importance toua les latérale sociaux noue P arait liarealaie. -, e des travaux avicoles chie par le gouvernement belge, pour lao Mut ai sage, cet iolectieme si judicieux, que Pen P0014 donner use ides de leurs résultats généraux, des immenses bienrait appliquer là bien d'entres questions qu'au problème de l'a. faite qu'ils répandent dans la classe ouvrière et des remources Minoration agricole, fait millilitre les opinions de l'auteur I PM, uouvellas sont appelés à créer, bone maintenant dei faite curieux dont l'exposition constitua te L'oeuvre du défrichement en Campine peut s'étendre sur une eer de na livre, surface de 150,000 hectares. Une étendue de 100,000 hectares La Campine fait aujourd'hui partie des provinces d'Anvers et est irrigable et peut êtreconvenablement transformée en praidu Limbourg; comprise entre la Meuse et l'Eecaut, dans Pa; ries. M ets pour 60 tenir dans les limites d 'une Martine modérades pointe oh ees deux fleuves sont le plus rapprochée, elle set tion, et pour Mn Ise résultats soient de beaucoup au-deseus des bernée au nord par la Nulle° bollandee, et au sud par la avantages prévus, on ne doit compter que sur la conversion se Dyle et le Dealer. prairies de 25,000 hectares. Les bruyères de la Campine se venCelle position géographique et un sol peu accidenté font de la daient de 15 à 20 fr. l'hectare avant 1835. En 1840 1 dans la Campine le point de passage obligé de toute ligne navigable prévision de la prochaine exécution des travaux, ce prix s'éleva destinée à relier le plu& directement possible les basait» de a tO k. Aujourd'hui le prix de l'hectare est de 180 fc. en moyenne Precaut, de la Meuse et du Min, En outre, la Campine renferme avant les travaux préparatoires. Le prix des lorraines inculte 150 à 200 mille hectares de terrains improductifs, et ne conte' s'est donc accru de plus de 100 fr. par hectare, ce qui donne, *sit, eu 1840, que 225,000 habitants. Le gouvernement belge pour les 25,000 hectares dont nous avons parlé, une augmentaavait doue un double prohlamp a résoudre. La grande voie navition nette de valeur vénale de plus de 12 millions et demi, au gable à établir devait aonneulement enlever a la Hollande le moyen de laquelle l'acheteur trouve encore un intérêt de le pouf monopole du commerce de t 'Allemagne et aillerai l'aPproiisiell, cent du capital qu'il engage. Mais cette augmentation de la vanemset d'Anvers en ligie et, mitres mitée-jeux de construction,. leur vénale des terrains ne donne qu'une mesure tout à fait mals encore se combiner amena Veen easenitste. d'assécherhents insuffisante des résultats des travaux d'irrigation. Pour arriver et dari igations, de- manière t'accroltre notablement la producà une estimation exacte de leur importance, il faut évaluer les tion agricole. produits qu'ils permettront de créer annuellement. En suppoLa première partie de;la /eche entreprise peut' etre considérée sant, ce qui est assurément fort au-dessous de la vérité, que comme accomplie. liEsceut communique maintenant avec la chaque hectare de prairie ne nourrisse qu'une tête de gros bétail, Meuse et le Rhin, et, par suite, avec la Méditerranee par je cala formation, en Campine, de 25,000 hectares de prairies suffinal du Rhône au Rhin. Quant aux améliorations agricoles, les rait pour augmenter la production de viande en Belgique d'une résultats obtenus dès à présent ne permettent plus de douter quantité supérieure au chiffre considérable de l'importation acque les faits dépasseront de beaucoup les espérances qu'il était tuelle de cette denrée ; et les fumiers des animaux nourris au possible de concevoir. Les travaux de la Campine sont un des moyen des nouvelles prairies exerceront sur la culture des terres exemples leu plus remarquables des heureux sisultats de l'appli- -labourées environnantes une influence qui en augmentera énorcation directe des travaux publics à l'agriculture. C'est princimément la proportion. Enfin ces travaux répandent en salaires palement soue ce dernier rapport que M. Mangea les a étudiés. • des sommes dont on appréciera l'influence pour le travail de la Le point de départ de tous les travaux d'irrigation de la Camclame ouvrière, lorsque l'on se rappellera que la main d'oeuvre pine est le canal qui porte sur celte vaste plaine les eaux fécons'élevant à plus de 500 fr. tor hectare, la formation de 25,000 dantes de la Meuse, en joignant à la Nèthe, canalisée sur 67 kihectares de prairies exigera pour plus-de 12,500,000 fr. de main lomètres de longueur, le canal de Maëstricht à Bois-le-Duc. Un d'oeuvre. embranchement dirigé du canal de la tueuse à l'Escaut sur Cet exemple si remarquable, qui se produit à nos pertes et Turnhout a 26 kilomètres. Les irrigations par ados ou marchites Sous nos yeux, pour ainsi dire, pourrait n'être pas perdu pour ont prévalu en Campine; elles sont alimentées par des prises noua. La Sologne, qui occupe au moins 500 mille hectares, c'estd'eau convenablement faites dans la grande artère navigable, et à-dire environ le centième de la surface de la France entière, se combinées avec des rigoles d'égouttement "et un système de trouve sous le rapport de la pauvreté, de l'insalubrité, de la rachemins d'exploitation. Le chemins, les rigoles principales d'arreté des cultures, tout à fait comparable à la Campine, peut-être rosage ou d'égouttement et les ouvrages4el s'y-rapportent conmémo la comparaison ne tournerait-elle pas à son avantage; et stituent les travaux préparatoires à Pirriehtion,-coinplétement quant aux athéliorations possibles, les succès obtenus pour l'une terminée aujourd'hui sur une étendue de 1,500 hectares. Leur sont yne garantie certaine des succès que l'on obtiendrait pour exécution est confiée aux iagenieurs de l'Elat, mais tout lé reste l'autre. Trois cours d'eau principaux, la Saoldre, le Beuvron et du travail est à la.charge des acquéreurs des lorraine. le Cosson, arrosent la Sologne qu'ils traversent de l'est à l'ouest Le sous-détail de la formation Won hectare de mairie irriguée en formant trois vallées principales, à peu près parallèles, et sédans la Campine, peut, en moyenne, s'établir de la manière suiparées-par des faites qui forment, en quelque sorte, les axes pria. vante : Meaux auxquels on doit rapporter toutes les autres modifications sol pour s'en rendre avec facilité un compte exact. Ces cours au Achat d'un hectare de bruyére, environ. . . 180 fr. Mme serviraient tantôt de rigoles principales pour Passéchement, Travaux préparatoires à l'irrigation. .•. lut« d'artères à des dérivations d'arrosement. N. Mangon déFrais d'acquisition, enregistrement crit le vaste système de travaux qu'il faudrait coordonner pour Défoncement du SOI à o m, 60 de profondeur. . . 420 14 MW empiète en valeur des terrains arides ou marécageux Terrassements pour l'exécutent des ados et de leurs de 4 gigogne; il pense qu'il serait facile d'obtenir, dans cette rigoles. 80 coetréa, des récoltes comparables à celles des prairies irriguées Entretien des ados et des rigoles pendant la I r! Mas. 25 de la Campine, et qu'on reste beaucoup au-dessous de la vérité Enlèvement des gazons de bruyères pour le compost en estimant 200 fr. par hectare, en moyenne, l'augmentation 32 Deux mètre* cubes de chaux de valeur due è l'irrigation dupe prairie située en Sologne. 1,es Mélange et emploi da compost. 12 , Prés arrosés de ta Bertinerie fourniasent 5,000 kilos. de retaper 18 hdfl hectare 18fata de tons les travaux à exécuter dans cette conter» 18 %Manille de 1 ,800 - F le plus utile et le plus important serait un grand canal de nava, Engrais, , . ••.,,.q I 150 galion et d'irrigation qui prendrait les eaux dans le Loire, à la in 'Mon ... . . . 75 eetetntet E UMMettill hauteur da l'écluse de Mimbray, en auront de ChAtillou-sur-Loire, ....... , 0 amie sur le nul latéral, et porterait, par ses nombreuses ramifica • . . ... Fa* f Aimé. tions, la fertilité et la vie dans toute la Sologne. Par vais moyens des ouvrages si utiles, si conformes aux be,,,,••,..,,,,• 830 fr. soins aux voeux et aux tendances agricoles du pays, Len a'altitelltellt presque bulgare b la beche, et fOlutonteils lire exécutés? En imitant tout simplement le goufondeur. On sérums neige qui, après avoir exécuté les travaux de grande MI MS pl t en qu'en Minnere par es l eaux cadaliesnon, ee borne maintenant à établir, avec son fonds de « • mue les terres b -avait «feinté le roulement, les travaux préparatoires à l'irrigation, pour revendre d'irrigation, et la MO développée dite l'origine des cultures las terrait» ainsi disposés, en laissant aux particuliers le soin de des expériences directes des prairies délurent molestent; omis wnformes aux principes d! cause théorie, ont prouvé que des la mite en culture et de l'exploitation. Mais pour revendre, dila aaaeurs d'aucun engrais ou rez-vous, Il faut posséder; or PEtat ne possède pas le sol de la Prairies mug ies, At* Senne. Qu'a cela ne tienne, lecteur ; prenez le livre dee Manamendement, par Naha dèsIr allai 'ion. Nilffloing gea ist vous y trouverez les dispositiens législatives récentes au il convient, Gomme le (golules o targe de re Moyeu desquelles l'Etat, en Belgique, ordonee la veule des tercourir à l'emploi toujours «Mt . 140 mine incultes et leur mise en nWture,. tout en me réservant le meilleur compost destiné k Va droit d'acquérir et d'administrer pour loi ;propre comPte. Vous couches superposées de gazon de allez peut-être crier au socialisme, ooMmuntantet Libre chaux sût 0 m. 02 d'épaisseur. Lee tan vous. Je me borne à vous renvoyer mi lifoniSeur Belga pour y à la bêche tous les huit jours et arrosée

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L'ILLikTMTION 4OURML UNWERSZL. C'est aux soins du propriétaire actuel de cette maison que l'on doit l'érection du buste placé au fond de l'étroite cour, avec cette inscription :

excessive pendant la saison d'été. Aussi, quoiqueecem lui apportaient non potage avec son couvert, et quelque autre peints, conemegeeutele (Wel à s'écaler d'une Meneau vraies M chose encore. Elle mangeait; ses femmes et un valet de charndéplorable. La mauvaise cause en est dans la construction d el$bre la servaient, toujours le roi présent, et presque toujours tuealles elles-menses; le remède serait donc encore plue di f> vaillant avec un ministre, It LE cm (1 636) o Neper ae bexer qui était coqr.t, pendieux. emportait la table les femmes de madame de Maintenon demenLE GRAND CORNEILLE EST MORT DANS CETTE MAISON ' A côté de ce manque d'égard pour les oeuvres d'art, qui ne sou il est vrai, qu'en bien petit nombre parmi cette multitude dt, raient, qui tout de suite la déshabillaient en un moment et le LB 1" muas 1684. e mettaient an lit. Lorsque le roi était averti qu'il était servi, toiles, permettez-moi d'employer la voie de Votre journal pouett passait un moment dans une garde-robe, allait après' dies/ un me 0/1 lit 911-dellsous en signaler un autre envers la partie éclairée de la nation, e'e à madame de Maintenon, puis sonnait une sonnette qui répen. Je ne dols Qu'a moi seul toute ma renommée. la négligence, ou, ce qui Mt pire, la fraude nullement pieu se doit au grand cabinet. Alors monseigneur, sel y était, amensalUn Marbre noir placé pur la façade de la maison reproduit, avec laquelle ont été reeueillis ou reconstruits les souvenirs Id gneur et madame la duchesse de Bourgogne, M. le 4W de alotty toriques qui se rattachent au palais lui-même. en lettres d'or, la date de sa mort, et les dames qui étaient à elle entraient à la gle dama eue. Ainsi, par exemple la cbambre oh mourut Louis XI I/ ne Ten bre de madame de Maintenon, ne faisaient presque que le Corneille fut inhumé e Saint-RW.14 MOIS dans lite Changeferma en objets précieux que le obarmaat buste de la duehess e verser, et précédaient le roi qui allait se mettre à tee Mita 4 ments survenus, beaucoup de monuments furent sueprillleég de Bourgogne. Rien autre alose qui soit historique, rien mém • madame la duchesse de Bourgogne et de ses dames. Celle& et ne purent être retrouvés dans la suite •, celui de eteneille qui ait appartenu je ne dirai pari an grand roi, mais qui date d e n'étaient point à elle ou s'en allaient, ou si elle* étaient bahut fut de ce nombre. En 1821, on songea à réparer cette in- son époque. Les tableaux suspendue aux deux côtés du lit jure faite à la mémoire de cet illustre génie. Une table de sont pas Même des originaux , eu s'élit contenté de placer 10 e pour aller au souper (car le paillage de ce cabinet était d à faire sa cour à madame la duchesse de Bourgogne nana Pétral. marbre blanc, scellée sur le pilier degauche, sous l'orgue, deux copies très-médiocres prises au hasard dans l'un des gre- faisaient le tour par la grande salle des gardes sans entrer dee porte, au-dessous d'en médaillon représentant les traits de niers du Louvre, et dont le moindre banquier ne voudrait pas la chambre de madame de Maintenon. Nul homme, sans Corneille, l' inscription suivante : chez lui. A côté da diadème et du sceptre en ignoble carton on tion que ces trois princes, n'entrait dans le grand cablpet. u a dressé pour le lit une tenture dont l'étoffe de soie fut fabriquée Dans un autre endroit de' ses mémoires Saint-Simon dit: PIERRE CORNEILLE en 1815, et offerte au roi Louis XVIII par la ville de Lyon. « Chez elle avec le roi, ils étaient chacun dans leur fauteuil, une NÉ A ROUEN L'ouvrage officiel de M. Vatout indique comme confessionnal de table devant chacun d'eux, aux deux reins de la cheminée, elle LE 6 JUIN 4 606 Louis XIV un cabinet qui n'a été construit et adapté à un semdu côté du lit, le roi le dos à la muraille, du côté de la porte de MORT A PARIS blable usage que sous Louis XVI. l'antichambre, et deux tabourets devant sapetaubldee, un RUE D'ARGENTEML M. Vatout, favori d'un roi, avait l'esprit enjoué et piquant et ministre qui venait travailler, l'autre pour son sas. tem Les jours de les goals d'un homme du monde plus que d'un littérateur séLE 1 ." OCTOBRE 1684 travail, ils n'étaient Feule ensemble que fort pm avant EST INHUMÉ DANS CETTE ÉGLISE. rieux et. surtout d'un érudit, Il est friche« qu'avant de songer que le ministre entrât, et moins encore fort souvent après qu'il à prendre la plume, e n'ait point chargé de la préparation de était Dm* EN 1 8 il . sorti. Le roi passait à une chaise percée, revenait au lit de ses matériaux quelque travailleur capable et ami de la vérité. madame de Maintenon, où il On a lieu de croire que la mort de Corneille ramena Racine L'histoire du palais de Versailles est en livre à refaire. se tenait debout fort peu, lut donnait le bonsoir et s'en allait se mettre à tablé. o à de meilleure sentiments à l'égard du maître qui avait préil existe dans la ville un homme qui se Mt acquitté do cette Avec les annotations de M. Leroi que j'ai mises ici entre paparé le terrain sur lequel il devait si richement moissonner, tâche à merveille, et l'en rie conçoit pas comment les fondateurs .renthèses, il n'y a pas de touriste qui ne puisse en un instant Le lendemain du jour où Corneille mourut, l 'auteur d ' Iphi- du cerne ont négligé do le consulter, consulter,C'est le conservateur ac- retrouver l'appartement de madame de Maintenon. J'engage les génie devait prendre les fonctions de directeur de l'Académie trial de la hibilothe b ibliot hèq ue,m..Lertti , qui a succédé Se savant géovisiteurs vraiment zélés à se procurer, s'ils le peuvent, le méfrançaise; il réclama le droit de présider en cette qualité granita Haat, le confirmaient de Maltebnan. M. Leroi a fait une moire de M. Leroi, qui a été, comme je l'ai dit, publié par la aux derniers 'meneurs rendus à un homme dont il avait eu élude on ne rat plus consciencieuse et au dernier degré mina- Société savante de Seine-et-Oise avec une copie du plan de Blonle tort de n'épargner pas la susceptibilité. Mais le directeur ligue de tout ce QUI se rattache au siècle de Louis XIV. Il a del commenté. Ise trouveront sur l'histoire entière du palais dee dépouillé tontes let archives de ce dont les fonctions venaient de cesser revendiqua cet honlong règne, commenté toua renseignements fort précis. Je leur recommande aussi la notice neur, et l'Académie décida en faveur de ce dernier. Cette 108 Melerfillie, annelé lm derivaine , calqué les plans de toutes sur Louis XIII à Versailles par le même écrivain. les trensformstlons scene« ' que le pends a subies dans ses décision inspira à Benserade un trait qui venge un peu Quel singulier jeu de la Providence! Les images des fougueux diverses parties. Enfant do Venelles, il a pu causer jadis am les cruellement prueetre la gloire de Corneille. a Nul autre que vieux héros de là république montagnarde décorant les murs à l'abri serviteurs da l'ancienne monarchie de Louis XV, et il posvous, dit-il à Racine, ne pouvait prétendre à enterrer Cor- sède tentes les traditions le roi le plus absolu, le plus orgueilleux et le plue orales qui se confiaient parmi eux de desquels caché s 'ouvrait sur ses secrets d'Etat à le reine de France partie neille; cependant vous n'avez pu y réussir. » Mot poignant en file. Plusieure mémoires'lus à la Société savante de Seine. qui place l'antagonisme entre deux intelligences supérieures Pitre et-Oise, et publiée par elle, ont Mme d e la portée de cette d'un rang aussi infime! Mais malheureux champions du prinfaites pour marcher parallèlement dans la mente voie, sans cipe de l'égalité, vous qui donniez ou receviez indifféremment la érudition presque Incroyable sur un sujet dont il s'occupe nage se heurter ! Corneille et Racine auront eu parmi nous la mort en son honneur, et qui 'cependant n'avez réussi qu'à édifier relâchedepuis langues atinéeo. A mus qui tiennent même destinée qu'Eschyle et Sophocle, au génie desquels palais qu'en simple, touriatee, je croie devoir à ',leiter le uq nouveau despotisme plus brutal que l'ancien et moins imprégné Monnnandor du parfum des lettres et des arts, le monarque par excellence ils se sont si complétement identifiés l'un et l'autre Comme Burton! sa Ruiles star teilla X.111 b Vers ent*, sasr aC hBrehe8 sur était pourtant déjà condamné lui-même à la pratiquer mieux que Eschyle, Corneille a eu le rare bonheur de tirer le théâtre l'appariement de madame de MallitenOn, vous - mêmes, cette égalité, grâce aux lois éternelles qui régisde la barbarie; comme Sophocle, Racine a eu le singulier mœ Gomment Gommentla monarchie de juillet, qui * Malt do Madre sen sent l'humanité dans tous les siècles. Sa main n'avait pas été mérite de le perler . à sa perfection, en prêtant à la poésie point d'appui dos le elfe» >Mers, it,telle négligé de natter contrainte, il est vrai , d'inscrire dans une charte que toua les ne langage plue doux que le miel. ope soudes* de prédiloetinir par 4 bamum tendu 413 mémoire Français sont admissibles aux emplois ; et pourtant elle ne poude Mie Mate? rail!! MW 1M classe qui recueil lisière vait se dispenser livrer chaque jour à des plébéiens dee m° I et la Milentifhlese, cette reine que- portefeuilles et desdebâtons outra la bouda de maréchaux, et il a suffi à une illebetteillie, la veuve Marron, o demi Dieu de l'agame Versailles. — La chambre de madame femme d'une ambition énergique et persévérante pour se gabanal (le Louis XIV, et à qui il n manqué que O dd' nuPu bli - gner place à son côté sur le trône. La royauté de fait, le pouvoir de Maintenon. — Le potager, quement déelarée1 Comptent les direategra bonnette de la fonréel, a toujours appartenu à qui a voulu le conquérir; maternent dation du musée historique, qui ont eu la iltil ititter de Au directeur de l'Illustration. relue,- les moyens de conquête diffèrent selon les époques. dyke avee un artifice al • peu scrupuleee la elume 0 Au grand Dans ce moment Ott nota sembleneloucher enfui à la fondame l e sont-fis argiles en Mosan/un, si Iman chemin!, vaieet au public dm touristes un essai degr; otmagence fie de- tion de l'Institut agronomique, permettez-moi de signaler aussi ni .ORIBUOB de la à Dans votre numéro du 14 août vous avez signalé le fecheux vos Jeteurs une notice de M. Leroi sur le célèbre potager de Membre de la reine Maintenue. Serait-ce r pure Ignorance état de détérioration dans lequelse trouvent les tableaux du Versailles. Ce magnifique établissement d'horticulture, destiné musée de Versailles, et vous appelez sur eux l'attention du Mi- qu'Ils se. sont abstenue 0 On surgit peine à la rem, se M. Va- désormais à des expériences que surveillera le corps enseignant tout ne d éclarait dalle sonlivre : « Que la mime» du grand nistre que leur conservation regarde. Malheureusement le remède °smiller des ambassadeuree récemment nommé au concours, ne peut manquer d'attirer les mitre* clummongte opérés par n'est pas facile et Serait surtout dispendieux. 1,gais XV ne permettentplus aujourd'hui que d'indiquer l'em- bientôt les regards de toute la France. C'est là que naquit l'horLa principale cause du mal résulte du système adopté poep phieemient ticulture en France pour satisfaire aux fantaisies d'un monardu logement l'encadrement des toiles. Au lieu de reposer dans des cadres en que; eut là qu'elle est appelée à perfectionner ses méthodes et a bols qui seraient transportables et en maintiendraient S one accon soupçonne néanmoins 0qt XPati Mu beenttleden'erigreanedélèebsrcea,derl.i à fournir dee théories solides, qui puissent passer utilement à Età«pendant M. Lepel, ente *Miter pour traiter cette quesgrande distance de la muraille, elles sont enfermées entre des tion l'usage de sa sieur le grande culture et assurer la prospérité d'autres documente pela dom gmolpiima par les deux d'une natice, saillies de carton pierre, je croie, ou même de plâtre, ma font libre. Féliblen père et file, la Mutare publia @ o,i, et à divers corps avec la muraille elle-même; elles se trouvent pour alosi on 170.1, fondateur de la science parmi noue fut La Quintinie, né passages des mémoires de Gains-Suros, le toit emparé avec un euLe dire scellées dans des murs. L'air ne peut circuler derrière et 1626, à Chabanais , petite ville de Plan dressé par Blondel 00 Me (et mie* rie sont là des matél'Angoumois. Après d'exse renouveler sans ceste, comme derrière les toiles des tableaux riaux cellentes études chez les jésuites de Poitiers, il exerça d'abord la perlée de tout hernies qui sali (Mlle« un livre et eucedres à la manière ordinaire; elles absorbent toute l'humidité qui n'ont tala do quitta pour diriger l'éducation du manquer am créateur* do napée historique), la profession,d'avoad , qu'il qui se développe aux époques de dégel et à la suite de longuea fils de M. Tambonneau, président de la Chambre des co qmptes. pluies tontines, Ce système de scellement dans la muraille était M. Leroi, dis-je, retrouva, en ouutralro, et de minière à ne laisadepte veloutier" par le roi Louis-Philippe pour la plupart des ser lieu à RIMER dente, eat appartantaut Mitla partie opposée, Ce fut dans un Voyage en Italie, qu'il fit avec son é l ève,que se développa chez lui le goût du 'jardinage. De retour à Parie, il an li ent de l'esalier de »d grandes pelqiures de ses palais. Il demande infiniment moins de put es livrer à tous les essais de culture dans le grand jardin de u pst parudtement explicite : ' L'apdépenses et il immobilise pour ainsi dire ces précieux accespartement l'hôtel Tambonneau. Il créa les potagers de Chantilly pour le meal do madame de soires avec le fonde même de la propriété, ils deviennent moins Ig aintemn était de plain pied et faisant face à la salle des gardes du roi. (Il ne faut pas confondre cette prince de Condé, de Vaux pour Fouquet, de R a mbouillet pour transportable; et donnent moine la tentation de les enlever par l le duc de Montausier, de Saint-Ouen pour M. de Boisfranc, de un coup -de male. Cependant on conçoit que pour c ombattre salle avec la grandej ealle dee gardes, laquelle donnait immédia-n Sceaux pour Colbert. Le roi d'Angleterre Jacques II l'appela avec des chances de succès une situation aussi insalubre pour tement sur le palier de l'escalier de marbre, ainsi que la salle deux fois en Angleterre et lui fit des offres brillantes pour l'y eux (et encore ne peut-on espérer d'y réussir c omplétement), il des gardes de la reine.) L'antichambre était plutôt un passage retenir. Enfin Louis XIV, vers l'an 1668, lui donna la direction long en travers. étroit, jusqu'à une antichambre toute pareille faut recourir à un chauffage énergique et constant dans les salles de de son potager royal, qui occupait alors nn terrain entre l'oranforme, dans laquelle les seuls capitaines des gardes entraient pendant toute la durée de la mauvaise saison. Quand il s'est agi d'établir ce musée historique, on a été au (ces deux antich mbres ont été détruites et ne forment aujour- gerie et le bourg de Versailles (aujourd'hui la rue du -Vieuxmotu coûteux, on ne pouvait se permettre les somptueuses et d'hui qu'une seule pièce du musée, la salle de 1795), puis une Versailles). Bientôt, par ses soins, les fruits s ' améliorèrent ai grande chambre très-profonde (elle forme la salle de 1794). En- bien, que dans les fêtes on les voyait figurer comme décoration; cohues fantaisies du grand roi, et puis on avait affaire à des tre porte par où l'on y entrait de cette seconde antichambre « mais ce n'était pas, dit un auteur du temps, en formant de toiles dont les dizmeuf vingtièmes n'ont qu'une valeur brillantes pyramides, fort à la mode, dont l'honneur était de que trie-cointaileble Ge qu'on se proposait surtout, artisti- et la cheminéefoon.a d étruit c hemi n ée u, d'apurès de se trou Blondel uv ait au (nd dans laface frappeemerede coup sur Popnion publique, de réaliserc'était retourner toujours saines et entières; elles étaient remplala orien t a le) otait était le fa te uil du au plus d roi s'en cées par des corbeilles dont l'honneur consistait à s'en retourner vite une idée qg lierait Pittlenale et qui eût l'apparence de la adossé à la muraille, une table devant lui et un ployant autour toujours vides. o raident '. • Y.01 lusdues . e W, nus héritiers se tireront comme pour le ministre...qui travaillait. De l'autre côté de la cheminée I Pourront GelaWllon de cemserver et d'entretenir. » Il une niche de damas ronge et un fauteuil où se tenait madame duLorsqu'op dut assigner au potager une autre place, par suite reste de développement donné aux constructions du palais, « on conaujourd'hui aux eMIeloa ardieglents de la nation républiMaintenon aven eine petits table devant elle. Plus loin son saine lle à compléter ti sulta uniquement, nous apprend La Quintinie lui-môme Mme seuvre royale, à voler chaque année toute la lit était dans un enfoncement (la croisée qui se trouvait dans cet son Instruction pour les jardins, la nécessité-de faire un enfoncement était alors condamnée; on l'a ouverte depuis pour muse de combustible miemestre pour neutraliser tant soi r potager dans une situation commode pour les atteintes de l' humidité, OP bien, ens ventent économiser sur donner plus de our à la salle); vis-à-vis les pieds du lit une les promenades et la le combustible et adopter le seul préservatif qui serait vraiment satisfaction du roi. a On se décida pour un grand étang qu'on et cinq marches (ces marches , indiquées dans le plan de Blo de ont été supprimées; aujourd'hui c'est on passage étroit efficace, à voter intrépidement une Mayer, déisme en mo- Blondel, combla avec les déblais que donnait la pièce d'eau des Suisses, qui sert à aller de la salle de Me d'usuelle de 17931; puis un biles cadres de bois pole des militée; de toile., que l'on creusait alors. Or ces déblais étaient des sables, et l'on dont l'immense fort grand cabinet (aujourd'hui p liede 1793). en fit porter jusqu'à dix et douze pieds de profondeur partout; majorité est reconnue ru digne d'un vittement de quelque vaaprès quoi, « pour avoir des terres qui fussent leur. Vous me dires lu on muret chablis, procéder par privi« Toue les soirs madame la duchesse de Bourgogne jouait, propres à mettre kr,, une honorable faveur am Celante belles ; nuis dans le grand cabinet de madame de Maintenon, avec les dames au-deseus de ces sables et les avoir promptement (la dépense et eii•et otmerder à peu près impassible aria la nées ege 4s le tempe pour un transport lointain de la grande quantité qui à qui on avait donné l'entrée, qui ne laissait pas d'être eues Gisement étendue, et de là entrait, tabt et si uvent qu'elle voulait, dans M chrosiologique dee «Mb remet/mule était nécessaire dans près de vingt-cinq arpents de superficie «s miss d'aprèsitl'ordre plurale/0e indemeltel449 dua la pièce joignante, qui était la chambre de madame de Mainteétaient capables de dégoûter de l'entreprise), on a donc été reallenthle de non, où elle était aven le rol,• la cheminée entre deux. Moeseiobligé de prendre de celles qui étaient les plue proches, c'est-àdire eut la montagne de S gneur, après la comédie, montait due ce grand cabinet oh le do cariaient salle' par exemple cellas des liaatory. » Par suite de cette manière peu simple de p rocéder, il est t met al outre exposée a n fié« d'une chaleur rot p'enterilt peint, et ilta4u. de Idalittenen sa que jamais. " Avant le souper du roi, "les gens de Inne de Malatenon assez croyable que la dépense pour la simple création de ce ter., rani de vingt-clnq arpents se soit élevés, comme le prétend

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Al. pour Paris, 3 mois, 9 (r. — 6 mois, 18 fr. — Un an, 36 fr. Prix de chaque N e , 75 c. — La collection mensuelle, br., 3 fr.

398.—Vot. XV1.—Do Vendredi 11 en Vendredi 18 octobre 1850. Bureaux s rue Bacheliers, 0e.

801MM Alma. litique. A. l'heure où. nous écrivons ce bulletin, la grande Histoire de la semaine. — Voyage â travers les journaux.— Courrier de revue passée à Versailles dans la plaine de Satory prouve Paria. — La Serra dos Argaos. — Consommation de la ville de Paris qu'il n'y avait au fond de tant de bouteilles que ce que les en 1847, 1848, 1849. — Exposition à l'école des Beaux Arts. — Revue marchands de vin y avaient mis. La grande nation a les agricole. — Petites industries de Paris. — Revue littéraire. — Us nouveau moteur. — Illustrations industrielles et commerciales. nerfs tellement irritables, qu'elle ne peut plus entendre parGravures. CollaUons militaires dans l e camp de Versailles, plaine de Saler de canons, même de ceux qui se vident après les grandes tory. — Valenclen , marchand de faïence; Aragonais, marchand de manoeuvres. L'émotion causée par le bruit que ceux-ci ont fruits; Le champ de foire de la rue d'Airain; Maison de campagne du sculpteur Schwanthaler ; Moines jouant aux boules dans nu monastère ..fait dans la pressa a éclaté d'une manière regrettable le de Rome. — Exposition Virgile aux bords de l'Auto; les Exilés de 4 octobre au passage de M. le président de la République se Tibère ; Martyrs conduite au supplice; Zénobie trouvée aux bords de rendant par le faubourg Saint-Antoine à la revue de Saint. l'Araxe, premier grand prix de peinture ; Achille blessé au talon, preMaur, revue brillante, où nos régiments ont simulé une mier grand prix de sculpture. — Petites industries de Paris Mise en couleur mus frottage; Le polisseur de cuivre; Le marchand de erre. bataille et le passage d'une rivière sur un pont jeté sur la —Larentéaucolége,1dsin.—Cofretàbijoux.—NouveamoMarne par les procédés du génie militaire. Aucun accident, dèle de voiture. — Rébus. Histoirede la semaine.

Cette page présente le tableau le plus caractéristique des événements dela-semaine: C'est /était qui a servi de thème à toutes les suppositions, à toutes les conjectures, aux conversations du monde et même aux préoccupations de la po-

disent toujours les récits officiels, n'a attristé cette journée. Seulement, en passant par le faubourg Saint-Antoine, la voiture du président s'est accrochée à un fiacre et un de ses chevaux a été légèrement blessé. Un autre sujet a occupé nos journaux; mais cette fois, c'est une sorte de monologue qu'ils ont récité devant leurs lecteurs. Il s'agissait du propre intérêt des journaux, et, comme le remarque avec rai-

Ab. pour les dép. — 3 mois, 9 fr. — 6 mois, 18 — Un an, 36 fr. AL pour l'étranger, — 10 fr. — 20 fr. — 40 fn. son le Journal des Débats, cela n'intéresse plusqu'eux-mêmes. L'Evénement , le Siècle, le National, la Gazette de France, le Courrier Français, le Peuple de 1850, ont été cités pour défaut de signature de certains articles devant le tribunal de police correctionnelle. Nous présumons qu'il s'agit seulement d'établir la jurisprudence à l'égard de certains points contestés de la loi nouvelle. Le ministère public en a pris l'initiative, ce qui lui est plus facile qu'à nous qui contestons d'autres interprétations de la loi sans pouvoir nous y soustraire autrement qu'en nous exposant à être ruinés. Tel est, par exemple, le double droit de timbre qu'on nous fait payer, au heu du supplément proportionnel, sous prétexte que nous excédons de quelques centimètres la dimension du maximum fixée par la loi. Les prévenus assignés pour le 9 octobre se sont présentés et ont élevé une question d'incompétence, demandant à être renvoyés devant la cour d'assises. Une excellente consultation de M. Paillard de Villeneuve concluant dans le sens de cette demande, n'a pas empêché le ministère public de soutenir son assignation, également approuvée par le tribunal de police correctionnelle qui s'est déclaré compétent.


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L'ILLUSTRATION, JOURNAL UNIVERSEL.

lire la loi sur les défrichements en date du 27 mars 1847. Cette date et la nature du gouvernement en question ne vous rassureront-elles pas assez pour que vous cessiez de croire à l'existence d'un piège tendu à l'ordre social, sous le prétexte d'améliorations agricoles? Pour peu que vous ne persistiez pas à craindre qu'un serpent ne se cache sous le gazon de ces belles prairies, admirez

l'intelligence de ce petit peuple qui agit, pendant que noua disputons; faisons mieux, imitons cette intelligence, imitons cette énergie qui repousse la routine et qui marche hardiment dans une voie nouvelle, sans tenir compte des préjugés ni du satisfecit donné sans discernement à tout ce qui concerne un éternel

statu quo.

Le succès qu'obtiennent en ce moment les courses d'autruches à l'Hippodrome donne quelque actualité aux détails suivants sur ces curieux animaux. Répandus sur une grande partie de l'ancien continent et notamment dans l'Hindoustan et dans l'Afrique, ils n'offrent entre eux que des variétés peu importantes. Le plumage et la taille varient seuls. L'autruche grise est la plus petite, elle n'atteint guère que la hauteur de 2 mètres à 2 métres 20. L'autruche noire, surnommée la grande autruche, atteint quelquefois la taille de 2 mètres 75. Ces oiseaux sont polygames; les mâles prenneet au moins deux compagnes, quand l'époque de la ponte approche; mais la plupart se forment un sérail de quatre, cinq et jusqu'à six femelles. Ce sérail vit en parfaite intelligence; toutes les femelles d'un mémo mâle pondent dans un seul et même nid. On a fait à l'autruche sine réputation de stupidité qui est imméritée. Demandez aux chasseurs qui la poursuivent avec tant de persistance si vingt foie ils n'ont pas été surpris des rases et des manoeuvres in-

Bien entendu que nous ne parlons qu'agriculture, et politique, point. Honni soit qui mal y pensel Les Etudes sur les irrigations de la Campine seront lues par tous les hommes qui ont quelque souci des améliorations agricoles. Ils trouveront dans cette lecture un intérêt dont notre rapide analyse ne peut donner qu'une idée incomplète.

telligentes de ces oiseaux. Quant à l'avidité de l'autruche, qui digère du fer, dit-on, c'est encore une exagération calomnieuse. Que diriez-vous d'un gourmand qui habiterait de préférence des montagnes ou il ne trouverait que du laitage et des oeufs? L'autruche habite des déserte arides, où elle ne trouve que de rares végétaux ligneux et pas toujours de l'eau à boire. On trouve des cailloux dans son estomac, mais n'en trouve-t-on pas dans l'estomac de nos poules dè basse-cour, de tous les oiseaux? Ces cailloux servent à la digestion, en ce que l'estomac s'en sert pour broyer les aliments. L'autruche ne vole pas, la conformation de ses ailes s'y oppose, de même 'que les deux gros doigts de ses pattes ne lui permettraient pas de saisir une branche. Mais elle court avec une rapidité dont le spectacle intéressant que nous offre en ce moment l'Hippodrome ne peut nous donner aucune idée. Pour courir, cet oiseau, comme tous les oiseaux marcheurs, doit avoir la liberté de ses ailes, comme l'homme a besoin pour courir de la liberté de ses bras.

Exposition universelle de 1S&I, d Londres.

L' Illustration ne serait pas le recueil complet des choses contemporaines, si elle ne consacraitun chapitre plus étendu qu'elle n'a pu le faire jusqu'ici aux productions de l'industrie élégante et des arts utiles. Nous commencerons prochainement cette revue industrielle. La prochaine exposition qui se prépare à Londres ne peut manquer d'exciter sur ce point la curiosité de ceux qui nous lis ent. Nous savons que la publicité anglaise cherche en ce moment à se mettre en rapport avec les proportions colossales de cet événement universel. La France doit avoir également ses arbitres dans ce concours ils ne lui manqueront pas. Mais qui peut prétendre aussi justement quo nous 9 ce rôle do rapporteur et de juge?Si les journaux illustrés de l'Angleterre se vantent de leur immense circulation, nous pouvons également parler de la nôtre, qui règne dans le monde entier, et qui est encore plus grande sur le reste du continent que dans notre propre pays, grâce au privilége de notre langue et à l'habileté de nos dessinateurs. Nous ouvrirons donc ma chapitre à l'exposition universelle de 4854, et nous l'annonçons dès aujourd'hui aux exposants.

DXPLICITION DU DERNIDR aines. Les sots dans l'opulence sont dans l ' habitude d'être insolents.

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• L'ILLUSTRATlie , JOURNAL UNIVERSEL. 'WOU et digit ou plutôt I étrille l 'histoire à rebrousse-poil._ Continu rut en équilibre sur la cotyle roide du endos., il «Mute des gambades qui donneraient le vertige à un *PM américain ; il confond dans la mémo réprobation le hommes et les opinions les plus dissemblables; pour lui Lafayette ne Vaut pas mieux que Marat, et Bailly .eue Carrier; il est vrai que s'il no trouve pas d'injures *nez violentes contre la première Assemblée. constituante, il le voue avec la plus complète abnégation à la réhabilltation de l'intéressante famille des largua : « La faute des l'orgie, dit-il (Voir François J•' et la Renaissance), fut ego trop patriotes et pas assez universels, d'être plus citoyens que bitholiques. Quant aux fantasmagories d'inceste, de pole», il n'est pas de tètes un peu hautes sur lesquelles les opisions.ennemtés, les passions contemporaines ne les jettent à plaisir. Là crédulité a besoin du drame, et l'on en trouve dans - les crimes de ceux qui nous dépassent de quelques coudées. s M. Capefigue allègue-tel au moine des preuves de son opinion? Pas le moins du monde, se pontent; d tiffirmer. Paresseux) que ne retouraelbfl gus finfilivea de Ximancas ? En somme, tout cela n'est pas bien dePlif irella . al Cele pengue était un écrivain de talent et un Melle de mutique savoir, il pourrait exercer sur les intelligeges une lemme pernicieuse. Mais qui a jamais vu dans M. Capefigue entre chose qu'un assez médiocre romancier égaré dans 106 pe' rages de l'histoire? Quand M. Grenier de Cassagnac ne laines pas même à la France la gloire si pure de ces exploits qui ennoblirent la page la plus sombre de nos annales, guano d ne voit dans Desaix, Hoche, Marceau, Kléber, que de* le. volutionnaires tout comme Henriot, lionsin et Romano qu'on lui réponde vertement et sérieusement, je l' admet(' ; M. Grenier de Cassagnac met au service d'un déplorable el lugubre paradoxe, qui excitera M. Viltegardelle pu big dilue écrivain 1justifier et à réhabiliter Marat, toute la puissance d'un talent et d' une verve que je ne puis contester; mais franchement que élire 4 41, Capefigue, sinon n'aurait jamais da Opium s il eût tenu il la réputation d'un homme de goût? Ce que je viens de dire de M. Capefigue historien ,je le redira de M. Capefigue biographe. Les portraits des diplomates européens sont faux de ton, de couleur et de dessin. Ce ne sont pas des portraits, ce sont des images enluminées et peinturlurées comme celles qui ornent les enseignes de village. Je contemplais hier M. Pozzo di Borgo peint par M. Capefigue, et je me demandais si cet homme crEtee. ne ressemblait pas plutôt au Juif-Errant de Bruxelles, en Brabant, qu'à un diplomate. Pour qu'il ne soit pas dit que la lecture de vette curieuse étude ne doive profiter à personne, que le lecteur veuille bien m'autoriserà détacher les pensées suivantes : • « M. Pozzo di Borgo était un homme si plein de faits, qu'ils sortaient par tous les pores. Je le vis à son retour à Paris; quelle différence! et que nous sommes petits devant cette main de Dieu qui brise et froisse les crânes. (Page 189.) e Les émotions, on s'en souvient toujours-- elles s'in» filtrent dans la vie entière; elles s'imprègnent au crâne » des hommes pour dominer toute leur pensée. n (Page 120.) « En Angleterre, ce pays des grandes opinions, la chute d'une noble espérance devoreles entrailles des hommes d'Etat. » (Page 322.) • a La Prusse, ce long boyau qui a la tâte sur le Niemen et les pieds sur la Meuse. n (Page 306.) Je n'en finirais pas, si je voulais extraire un à un tous les diamants de cet écrin diplomatique. Dans sa conversation , comme dans ses livres, M. Capefigue emploie assez souvent le je quand il parle d'un homme d'Etat « Je disais un jour à M. de Gents; j'ai eu l'honneur d'entendre dire d M.' Anailloli; je fis remarquer à M. Capo d'Istria, etc., etc. Cependant une personne digne de foi nous assure que, de la diplomatie, M. Capefigue n'a guère connu que les coulisses, je ne dis pas las antichambres; si je ne consultais que les impressions qui me sont restées après la lecture des Diplomates européens, je serais assez de cet avis et je résumerais ma critique en ces termes : Le monde diplomatique de buiseier enthoueste et décrit M. Capefigue a étéunvu enthousiaste par un expéditionnaire sans avenir. EDMOND THICIER.

Courrier de Parle, Jamais on ne tira davantage le remise en pleine pets, L'autre jour on livrait la bataille de Wagram sur Ise borde de la Marne, demain vous aurez Eylau et ses charge! 00 envalerie dans la plaine Satory. Veuillez donc noua dispenser d'un double bulletin; celui-ci viendrait trop tard, et celui-là il faudrait le rédiger en vue de préparatifs; la vérité biq -*toriqueaMàsfr:eFumédptigre, fumée dee eigostpagneea dit un grand diplomate, ces sorti d'expéellege doivent s'écrire avec un cure-dente Oui-dal M. de Talleyrand en parlait bien à een Oise, demandes à nos braves 'Mats. Leur Lucullea, miel qu'il soit, il nits de l'eau dans leur vin,sinon dans te irten. Peur cette foie, te liquide n'a pas ondé di pleins bords, le refratchiesemeet était frugal comme lenthelleleeme, et mémo, ajoute-t- on, l'intfe vention d'un illustre Onkel aurait abrégé la fêle. Comme il s'opposait à tette distribution supplémentaire en dehors des règlements, l'intendant aurait Nb rie plaindre à qui de droit de cet attentat g# programme, ear quoi le général survenant se serait été : « Mon prince, n'écoutez pas un subordonné qui ose accuser son chef. » Si bien que r inten• dant s'enfuit et court encore. S'il fallait en croire la presse anglaise, M. le président de la République irait demain à Versailles dans l'appareil d'un Baeclfâs à la conquête des Indes. Une armée de sommeliers et de marmitons doit suivre l'autre , et le véritable amphitr yon pour le ebldat, ajoutent rios voisins, c'est l'amphitryon

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où l'on Mu. Voilé un échantillon des informations saugrenues qui se débitent à l'étranger; on jase aussi de l'entourage présidentiel où brillent lei uniformes rouges. C'est nn état-major où les Anglais fie sont mie en grand Costume, sauf lord Nurmanby, dont le frac écourté et méme un peu ripé tranche avec cette magnificence. Sa Grime figure en négligé -due toutes ces scènes promises à l'histoire, aussi lui reproche-t-on de traiter un peu trop son monde en personnage de roman. Une autre presse,. la peu de Madrid, annonce que M. le président de la République vient de recevoir l'ordre do la Toison-d'Or et le propre collier dont se décorait l'empereur Charles-Quint, honneur . qui fiet de l'impétrant un grand d'Espagne de première classe. La nomination remonte à plusieurs semaines, mais leejneighes se faisaient toujours attendre, le retards'expliqdreaujourd'hui; il ne faut pas s'en prendre au cabinet.Nervaes , c'est l'aéronaute Montemayor qui en est la ceuse. La toison promise devait s'enlever de 'Madrid en ballon et " arriver à Paris en quelques ^heures; m. Montemayor, qui, comme on sait, doit descendre à Londres, aurait déposé le cadeau à 'l'Élysée en passant. Malheureusement son ascension a été ajournée au 45 octobre, et r on avait déjà trop attendu a et puis les mauvais plaisants, voyant arriver l'honneur insigne ou l'insigne de l'honneur per ce chemin inusité; n'auraient pas manqué de dire : a Voilà une nouvelle croix qui lui tombe des nues. n Nos Parisiens sont prévenue : Léviathan gigantesque, aux alles immenses,. le , ballon-Montemayor, gonflé aux bords ' du Mançanarès, descendra mardi sur les rives de la Seine et jettera l'ancre dans le Champ-de-Mars. Sa vitesse étant de (singeante lieues à l'heure, on calcule que le trajet de Madrid à Londres s'effectuera en moins d'une journée. Ce nouveau voyageur aérien, qui a la rapidité de M foudre, en imite aussi le bruit. Les Parisiens l'entendront venir, et il fait lui-même son annonce, qui vous dispense de lire la nôtre. Ceci doit relever un peu la science aérostatique et su merveilles un peu négligées depuis quelque temps. En effet, M. Godard, soufflé par l'Hippodrome, descend en Belgique au bout de quelques minutes, c'est à peine si ses intrépides compagnons ont le temps de respirer le-haut, et pourtant Godard s'en revient chiisme il était parti, la foule mairt à d'autres ballons. Au figuré, les aéronautes ne vont plus au nues; au rebours de l'adage, le succès ne leur a pas réussi. Les plus intrépides semblent désespérer de leur art, ils le tirent en caricature. M. Poitevin, qui avait échangé son Pégase contre un ânon, enfourche maintenant des autruches sans parvenir à réveiller l'intérêt. Cette semaine, qui met tous les esprits en l'air, n'en ressemble pas moins à ses adnées. Telle famille a fêté quelque mariage, telle autre a pleuré ses morte. Quatre cents bénédictions nuptiales données depuis huit jours sont une médiocre consolation pour ce vaste nécrologe. Un incident singulier recommande le plus riche de ces mariages à nos chercheurs dramatiques. Un négociant brésilien se sentant à l'article de la mort fait demander un notaire, et tout en lui dictant ses dernières dispositions il lui dit : « Loin de mon pays et de mes amis, sans autre enfant que ma fille qui m'a accompagnée en France, je ne veux pas la laisser sans protecteur et je voudrais la marier avant de mourir ; connaissez-vous un jeune homme honnête, distingué s'il est possible, pauvre ou non; peu importe! » Le notaire étant marié écrivit à son ami X, très-honorable substitut. Celui-ci possède un cousin, même nom, même logis, même physique pour l'emploi, la profession seule est différente; bref, l 'ar• tiste ouvrit la lettre destinée au substitut et s'empresaa de courir au chevet du mourant. Le notaire était parts, laissant le contrat dressé dans toutes les règles, sauf le nom à remplir, et l'assentiment de la mariée. Comme César, l'artiste était venu, on l'avait vu et il avait vaincu. Le substitut ne peut se consoler d'en avoir trouvé uti, Quel méchant tour, disait-il, m'enlever la seule femme que j'in itie rayée I Plus romanesque encore fut le marine du &Jeteur Fouquier qui vient de mourir; mais geetefejl honore us sentim entsd'homme et de médecin,_et* une antre oraison te'lettre que réclame la perte de Mt homme de bien, Comme toujours , parmi ,tes défunte, on en compte un Mein bre qui ne sont pue morte, et plus d'un feuilletoniste induit en erreur par quelque Malicieux ami devra retirer l'élégie où il e'set fourvoyé, Ceci nous rappellera éternellement l'Illetaire d» ce pauvre et aimable prindneten, Mis a mort per ma Mouvait( plaisant dont la presse enregistra les revota, il se teigne longtemps 4 savourer ses témoignages a une eympathie Pouibumei puis, un beau JOUI* lie ravisent let ahans avaient cessé — il envoya son certificat de vie è Sale qui Vo y aient inhumé, idée qui ne lel Mua* pas, car 014 l'enterrepeur tout do Den le surlendemain, si bien qu'aueun journaliste ne voulut ajouter foi à ss décès tro p réel. Pour la plupart d'entra Que, comme pour le reste du monde, le poète Drquineau miels) essore. Peel CM 'Mamelons intéressées et intéressantes, telle d'un citoyen honorable, M, Champion, mente mut mention part. La Petit-Manteau blet!, prie encore trielagarenleat le poids de ses quatre-visent éns de feuille* et de vertu, seulement ee père nourricier des indionje a été contraint dd pependre ses distributions eberitabiee ; au rebours . do tallit 0114-Fell pbilentlunee, son désimarmement l'a fumé. je vois ce que dot d'et un pauvre qui est un pauvre ingrat L' ho mme vit toujours, c'est le philan thrope qui est bort! » iihs autre biodeiteWenre humain, imitateur de feu s'en ut mais, de ais, Monthyon, obqgé mki tribu«, je jew sio f u ro), te le& vertu qu'Il institue par gon- Mitaine, sinon non. Cette clause comminatoire ne peut que grossir le nombre des gens vertueux qui attendent avec impatience la fin de la République. Indépendamment de ces nouvelles, qui appartiennent à tous les temps, octobre en renouvelle d'antres qui lui sont particulières et qu'on exprime par un seul mot : la rentrée d'octobre.

On dit aussi : tes courses d'octobre, les prix d 'ectnte fe , encore autant de plaisirs rentrée. Mais un peut 'aimer nuiratoue eu pris d'encourageaient à quatre pattes. Let pria de Rome, les envois de Renie, à la bonne heure, c'est tout nouveau et vraiment tout beau. Les pensionnaires de la villa Médicis ont envoyé à la salle des Beaux-Arts de véritatilre études peintre d'après nature. Plus de ces vues du Colisée qsmauobivisinebem irb; late ienntiuparises et Ge eN i:rég lé rrcoe m ;m p leu ace d euxersdugu tableau rsudnesele sentiment tlefentique semble mettre nos jeunes Romains sur la voie d'une nouvelle renaissance. On nous e-sure que le brillant succès qu'obtiennent leurs travaux à Paris n'est qua la continuation trde-affaiblie de la bruyauto ovation qu'ils mit reçue à Rome des jeunes Allemands leure rivaux; toute rivalité à mué entre ces deux nations d'artistes, et les sobriquets dérisoires nole de la choucroute,— Ecole des oreilles) dont on s'affublait mutuellement ont disparu dans une accolade fraternelle. Beaucoup de gens rentrent à Parte qui n'y étaient jamais venus, et l'on s'étonne du nombre d'étrangers que contiennent les garnis de la capitale. Le chiffre de le population flottante 'sété v e au niveau des plus hautes crues de population. C'est notre armée qu'on vient voir, dit l'un — et les courses du Champ-de-Mars I ajoute l'autre; selon le troisième, la pause de cette invasion subite, c'est la réunion prochaine de l'Assemblée nationale ; un quatrième l'attribue à l'ouverture du Musée, ai bien qu'à l'entendre chaque étranger dirait comme l'Anglais du Comédien d'Etampea : a Je suis venu pour voir des tableaux. » A quel point le zèle des administintions de chemins de fer seconde tous ces transports, on mi peut juger per cet avis au public: e A dater du 45 octobre prochain, les wagons de troisième classe seront recouverts et clos d'une toiture qui mettra MM, las voyageurs à l'abri des intempéries de l'air. n En langage administratif, cela signifie que les places de première et deuxième classe ne pouvant ouf ire à la consommation, on se décide à rendre habitables les wagons supérieurs qui ne l'étaient pas; leur population ordinaire commençait d'ailleursà déserter : n'aValt-Oe pas déchaîné contre elle tous les fléaux? Victime neri-seulement du beau et du mauvais temps, le malheureux iraisfame classe était encore en butte aux vexations dee préposés, il recevait le feu des quolibets sur toute la ligne, il devait à sa situation malencontreuse un signalement qui ne le quittait plus. L'habitant d'Amiens ou du Havre voyait-il courir par les rues quelque citoyen aux yeux hagards, eploré comme un saule, ruisselant comme une gouttière par un temps d'orage, privé de son chapeau et dépouillé de son parapluie, qu'avaient emporté les autans, il se disait ; C'est en troisième classe. L'été lui prodiguait tous ses feux et l'hiver toutes ses glaces, pendant que l'aubergiste, moins généreux, lui fermait sa porte au nez. Il était temps de mettre fin à tant d'injustice. Une injustice criante, qui était aussi aisée à prévenir qu'il sera difficile maintenant de la réparer, c'est celte dont M. Ronconi est la victime. Un arrêté, on pourrait dire un ukase de M. le ministre de l'intérieur, conçu en termes laconiques, vient de révoquer de ses fonctions le courageux directeur des Italiens. Personne n'a oublié le dévouement de l'éminent chanteur qui se chargea d'une direction abandonnée par tout le monde et qui n'hésita pas à jeter sa fortune dans le gouffre creusé par le déficit. Le principal considérant de l'ukase excipe de la situation financière de M. Ronconi qui ne lui p3rmettrait pas d'assurer l'ouverture du théàtre au novembre. Cependant le directeur dépossédé a prouvé, pièces en main, que sa situation était aussi bonne, sinon meilleure, que celle de la plupart de ses confrères; il a contracté des engagements, il a fait des dépenses, sa troupe est au complet; qu importe I M. le ministre a passé outre, son siége était fait; la (limbe!) est donnée é un autre. M. Lumley est l'heureux. privilégié qui récoltera la moisson qu'un autre a semée, am vos non n'Ais, c'est une vieille coutume ministérielle, comme vous voyez, puisqu'elle remonte aux églogues de Virgile. On ne dispute pas le droit du ministre que ht loi, par une étourderie inconcevable, a maintenu tout entier, sans contrôle ni recours ; mais cette porte laissée à l'arbitraire, comment se fait-il qu'on rouvre à deux battants pour M. Lumley? C'est ici que les conjectures naissent en foule et que la chronique pourrait se donner beau jeu. Attendons les éclitirei g etnents, ce n'est que partie remise. Au Cyme!), voici que l'exemple Pleesis trouve une imitatrice. La Russie, qui se pie à traiter avec les puissances dra matiq ues, vient de noue enlever à prix d'pr mademoicelle Mita. fion! dites-vous, mademoiselle Mils, qu'est-ce que nette pute:sauge-lé? Il de vrai qu'on fa remarquait bien peul et Même pas du tout, , mais onhoo mademoiselle MiM punit les ingénues de troisième ordre et les couettes de quatrième cluse, elle suais ce n était pas son portrait parlant ; ita présence en scène causait toutjuste l'émotion d'un enn'oie, alors que les lorgnettes fontleur office et qu'ou cherche le emelacle dans la salle; le jeu de mademoiselle Mie était une distraction et en répit' pour tout le monde, il permettait au souffleur de souffler un peu, elle savait si pertinemment ses rôles : dix ligues de récitatif et un quart de couplet dans les grandes occasions. Eh bien, si grande est la disette de comédiennes à peu près supportables que ce talent muet se trouva coté à trente mille francs... de dédit; aussitôt la Russie bu son fondé de pouvoirs s'offre à payer la différence. Quoi I cette grâce qui ne dit rien, ce geste qui n'en dit pas davantage, cette ombre d'actrice, ce soupçon de figurante! que voulez-vous? le fondé de pouvoirs est ravi, et puis il prend en peu les comédiennes comme on choisit les grenadiers, à la taille, et mademoiselle Mita a cinq pieds trois pouces. Marché conclu, vous vous croyez au dans. ment, eh bien 1 vous n'êtes qu'à la péripétie tout au plus, et c'est certainement le plus long rôle que mademoiselle Mils ait encore joué. Bref, le Gymnase a perdu son actrice et il a perdu aussi son dédit. Place au théàtre, le rideau est


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L'ILLUSTRATION, JOURNAL UNIVERSEL.

Voilà, sans rien omettre, tout l ' intérêt historique de cette et il ne remarquait pas que la législation actuelle n'est, après et a obtenu un souci à l ' semaine ; car le surplus se compose de quelques dévelopAcadémie de Toulouse, c omme pements naturels et logiques des causes antérieurement si- tout, que la fille naturelle de la licence. Avec l'application. M. Bignan. Voilà pour le moral. gnalées, comme les applications de la loi d'enseignement , du système de M. de Girardin, l'écrivain politique tourneDepuis trente ans qu'il est littératurier politique,M. Caperait dans un cercle fatal comme le cheval aveugle tourne figue a écrit quelques dais partiels de la loi électorale réformée, et cet dans successivement dans une dizaine de journaux un moulin. La liberté illimitée aujourd'hui, et demain éternel commerce de croix d'honneur, qui n'a pas encore de nuances variées : la Quotidienne, le Messager, le Temps, épuisé la considération attachée à cette institution depuis son le despotisme. L'impuissance d'écrire succédant au droit de le Moniteur dis commerce, le Courrier français, tout oser, et réciproquement. Ce système n'est pas nouveau, l'Europe origine, et qui durera tant qu'il restera des hommes qui peumonarehique, etc., etc. Dans -ce dernier journal on admettait vent avoir été méritants pour relever, par une indigne assi- il y a soixante ans qu'il s'applique de lui-même par la force sa copie, mais on excluait sa personne. Les articles ou, pour parler plus justement, par la faiblesse des choses; nommilation, tant de chevaliers qui ont mis une partie de leur le club a tué le droit de réguon , la violence de certains breux semés par M. Capefigue, à droite et à gauche, ici et industrie à couvrir le reste du ruban de la Légion d'honneur. a tué la liberté de la presse: Cela est triste, mais là, dans les feuilles du pouvoir et dans les organes de l ' oppoCette petite remarque; qui semble déplacée ici, trouvera son journaux sition, n'one pas empêché cet actif Provençal de, griffonner à explication dans les colonnes du Moniteur, pour ceux qui ne logique comme la conséquence d'un principe. L'excès de la ses'inoments perdus quatre-vingts volumes historiques, poliberté amène l'excès de la répression. Aujourd'hui M. Proula trouvent pas à tous les coins de rue, et elle est d'ailleurs liticpies, critiques, philosophiques, poétiques, bio dhon engendre M. Laboulie, comme demain ce sera peutgraphiques, faite à l'occasion d'un échange diplomatique de décorations d iploma tiques, économiques et palingénésiques, ou il est ques. entre le président de la République et les puissances étran- être M. Laboulie qui- engendrera M. Proudhon. tion de tout et de plusieurs autres choses gères, échange dont on a un peu ri cette semaine. drôlatiques; l'exaJe sais que M. de Girardin netieet aucun compte de la men de ces quatre-vingts volumes ne mérite pas la peine d'ocmarcha inexorable des faits à travers l'histoire; cette indéAprès ces grands motifs de causer et de rire, pourquoi ne cuper pendant quatre minutes les loisirs d'un homme sérieux. pas remarquer la persévérance de notre public à s'informer pendance historique, il la partage avec lons les fabricateurs M. Capefigue était né pour ce temps de négoce intellectuel; des circonstances des voyages aériens qu'on nous a prodi- de théories, qui no peuvent mettre leurs systèmes sur pied à la déplorable fécondité de Scudéry il joint l'outrecuidance és cette année. M. Po , son cheval ,nâeetse s qu'à la condition de faire table rase dans lé passé et dans le itevin son d'un bachelier ès-lettres et le style d'un écrivain public. présent. Aussi serai-je sobre de citations; je ne lui rappela utruches, bit absorbés par le ballon de M. autruches, Quelques personnes qui n'avaient pas lu une ligne Goda rd, parti de dimanche de Paris à cinq heures et demie de l'Hippodrome, lerai ni thermidor, ni fructidor, ni brumaire, ces trois grandes pefigue, étonnés de voir le marché littéraire encombM. Caétapes de la réaction; je me permettrai seulement de lui é ré des en présence de cinquante mille curieux qui couvraient le produits de cet industriel, avaient pensé qu'il ntait que le rond point de l'arc de triomphe. Il a traversé le nord de la faire remarquer que lorsque la plus radicale des assemblées, France et une partie de la Belgique, et a mis pied à terre la Convention, eut proclamé dans la constitution de 1793 la fondateur gérant d'une fabrique de livres historiques. La fabrique existe bien en effet, mais je ne présume pas que liberté illimitée de la presse, elle se vit contrainte de sus- M. dans un petit village de la Flandre occidentale, à Gitz, en pendre Capefigue ait des ouvriers sous ses ordres. Il règne d un compagnie de MM. Gaston de Nicolaï, Julien Turgau, Mapresque aussitôt cette constitution. M. de Girardin , bout à l'autre de son oeuvre une telle unité de lieux comthieu Mazas, Louis Godard, frère de l ' aéronaute, et 'Louis premier ministre, président ou dictateur, ne durerait pas quinze jours avec muns paradoxaux, de propositions saugrenues, de jactance ce Deschamps, régisseur de l ' Hippodrome. Les voya e principe qu'il définit liberté illimitée, eure ont ignorante et de style làché, haché et harnaché de périphrases que d'autres nomment licence et que M. Proudhon appelle publié un récit intéressant de leur course; cela donne en- an-archie. impossibles, qu'il ne peut venir à l'idée de personne de revie de quitter la terre pour ces espaces sublimes. On dit que vendiquer la paternité d'une seule phrase dans ce fatras de La solution de M. de Girardin est donc mauvaise malgré M. Godard doit revenir de Bruxelles à Paris par le môme volumes étalés sur les quais et évités du flaneur. son excessive simplicité. Prétendre qu'il n'y a pas de milieu chemin. Ne quittons pas encore la Belgique. Les dernières L e secret de la fécondi té pre d ce de istre romancier l 'h oi rénouvelles de la santé de la reine des Belges sont toujours entre le club et le sabre, entre l'anarchie et le despotisme, si et'out ut entier dansun océdé dont il est l' inve nteur. alarmantes. La reine Marie-Amélie est à Ostende près de sa c'est nier la raison humaine ; les lois, quand elles n'ont été M. Capefigue est toujours prêt à traiter, la plume à la main, fille mourante. Au moment de s'embarquer pour s'y rendre inspirées ni par la haine, ni par la colère, n'existent que de leur côté, madame la duchesse d ' Orléans et M. le duc de pour déterminer le milieu rationnel de ces deux principes le premier sujet et la première époque venue. Qu'il s'agisse de Philippe-Auguste, de Napoléon ou de Tamerlan, peu lui extrêmes. Le journalisme ne peut avoir la prétention d'invoNemours sont rentrés de Ramsgate à Claremont, pour recequer en se faveur une irresponsabilité importe. Le temps de couvrir d'encre quatre rames de pavoirM. Thiers et M. Casimir Périer, arrivés dimanche à cette autocratique ; ce qu'il a le droit de réclamer, jusqu'à pier, et le tour est fait. Il ne court pas après les sujets, il les ce résidence. Le prince et sa belle-soeur sont partis pour Osle législateur ait satisfait à sa demande, ce sont des lois que emprunte aux écrivains en renom. 17n journal annonce-t-il tende après cette entrevue, qui va être commentée. équitables et surtout — A l'étranger, noua n ' apercevons aussi que de faite possibles ; tant que M. de Girardin s'obstinera à présenter l'apparition prochaine d'un ouvrage qui a coûté à l'auteur vingt années de consciencieuses recherches et de travail, le peu décisifs; on constate des intentions, mais peu de réso- son remède héroïque, il servira, sans s'en douter, les intélendemain mème Capefigue en promet un sur le même lutions. Le mouvement universel qui s'opère en sens con- rêts des empiriques absolutistes. sujet; il s'engage à le livrer avant celui de son concurrent, Le lendemain du jour où M. Emile de Girardin répétait et traire des événements de 4848 s'accomplit partout. La quesil lient parole. C'est ainsi qu'il a improvisé en quelques pour la vingtième fois ses novissima verbe, le journal le tion est de savoir s'il trouvera l'équilibre ou s'il rencontrera Pou- mois une histoire de la réformation du seizième siècle, lorsl'obstacle qui le rejettera du côté opposé. Toute la science voir, qui passe pour partager avec M. le docteur Véron qu'il a su que M . Mignet s'occupait d'une histoire de cette u est renfermée dans ce problème; le reste est de l'honneur de conseiller l'Elysée, donnait aussi sa solution sur politique la ainsi époque ; c'est qu'il a becté une histoire de l'Empire la presse. Le journaliste du Pouvoir est aussi absolu dans té , de la passion ou de la colère. — Ln nouvelle asquand il a appris que M. Thiers préparait la suite de son semblée pour la révision de la Constitution du Wurtemberg son hypothèse que M. de Girardin dans la sienne; seulea été ouverte le 4 de ce mois par AL Linden, chef du mitravail sur la Révolution. Quant aux archives, aux docu- ment il a en plus la pédagogie qui distingue les disciples de l'école tamerlanesque , à laquelle il appartient. Si, depuis mente , aux pièces à l'appui comme il n'a pas le temps de nistère et commissaire du roi, chargé de cette mission. — courir les bibliothèques et de fouiller dans cet amas de pouL'ouverture solennelle dela session parlementaire s'est éga- soixante ans, le monde est en proie aux déchirements qui dreusités historiques, il trouve plus commode de s'en passer sont la conséquence fatale et nécessaire de la Révolution lement faite à La Haye le 7 par le roi en personne. — La petite principauté de H on de les fabriquer au coin du feu. Voici à ce française, c'est à la presse et à Voltaire qu'il faut s'en preneSEle-Cassel offre toujours le sujet une petite anecdote qui édifiera le lecteur et lui démontrera jusqu'à spectacle rare et curieux d'une résistance pacifique à la dre. Le thème n'est pas neuf, mais il paraît qu'il obtient quel point il peut ajouter foi à l ' authenticité des documents toujours du succès auprès d'un certain public. Consultez les violation de ses lois constitutionnelles. Le gouvernement résur lesquels repose l'édifice historique de M. Capefigue. volté proteste et crie au secours; mais ses protecteurs au vaudevillistes, et ils vous diront que le secret de leur métier Lorsqu'il eut placé Joseph sur le trône d'Espagne, Napoconsiste à refaire cent fois la même pièce. Le journaliste du cœriptènt avant de répondre à l'appel ; on se regarde, on négocie, on consulte, et pendant ce temps-là le mauvais Pouvoir a appliqué à la confection du premier-Paris ce vul- lé on fit venir à Paris les archives de Ximancas, lesquelles exemple peut susciter des imitateurs. contenaient les documents les plus curieux sur l'histoire du gaire mais immanquable procédé dramatique. Il copie le — D'après les nouvelles de Hambourg en date du 6 oc- Drapeau blanc et vide le sac de Martinville. Il veut bien, à seizième siècle, Dans les premiers jours de la Restauration, alors que la France restituait à l'Europe tous les chefsla rigueur, permettre aux journaux de traiter quelques questobre, l'armée holstenoise , qui depuis quatre jours attad'oeuvre et toutes les curiosités qu'elle lui avait enlevés quait successivement les redoutes et les retranchements de tions sérieuses, comme la maladie du raisin et la souffrance F riedrichstadt, a livré le 5 octobre un assaut général et de la pomme de terre, mais il ne se dissimule pas que l'idéal pendant les périodes républicaine et impériale, il fut convenu que les archives de Ximancas seraient rendues à l'Esdésespéré, soutenu et vigoureusement repoussé par l'armée de tout gouvernement intelligent et libéral, doit tendre à radanoise. On n'a pas encore, le 40, mener la presse à l'unité du Moniteur. Cependant au moment de se séparer de ces richesses à Paris, les détails de nier de Cassagnac fait des petits. Décidément M. Gre- pagne. cette affaire. historiques, les conservateurs de nos archives éprouvèrent un serrement de coeur qui paraîtra bien naturel aux savants je viens de nommer M. Granier de Cassagnac, je c — Les dernières nouvelles des États-Unis apportent des mePuisque garderai bien de ne pas signaler à l 'attention du public et aux bibliophiles. On entra en a ccommodement avec les orrespondances et des journaux de la Californie jusqu'au commissaires espagnols, et, soit à l'aide d'échange, soit auun des articles qu'il a publiée cette semaine dans le môme 45 août. On parle d'une révolte qui aurait éclaté à Sacratrement, on ne leur rendit qu'une partie de leur trésor histoPouvoir. M. Grenier de Cassagnac a été amené à mento, et de l'incendie d'une partie de cette ville par suite dire, à d'une guerre civile facile à prévoir entre des populations propos du remarquable livre de N. Michel Chevalier sur la rique; les documents les plus précieux et p articulièrement monnaie, que le gouvernement de juillet avait ' tout fait pour ceux qui se rapportaient à l'époque du seizième siècle resde moeurs et d'intérêts si excités et si contraires. On mantèrent à Parie. De cela il quait encore de détails; mais on peut dire d'avance: si cela la bourgeoisie et nier' fait en faveur des classes pauvres ; en arriva ceci : M. Capefigue ne conun mot, qu'il avait été la fois n'est, pas, cela doit être. naît guère mieux, à ce qu'il parait, la nature ultra-conerN ' aveisee pas raison d ' affirmer, il yégoïste et inintelligent. vatrice des archivistes que les faits dont il parle danss Les journaux des États-Unis a nous ont également de cela quinze jours, apporté eue le Gravier de Cassagnac du ses les articlesdu traité conclu par l ' volumes. Lorsqu'il voul ut écrire eon histoire de la Pouvoir n'était pas le mémo il amiral LePrédour avec Rouie. réfor m e, donna en plein dans la comédie de la que celui qui défendait naguère, dans le Globe et restitution des a rdans chives et publia comme pièces l ' Époque, la générosité et l ' à l'appui de son élucubration Le vaisseau m. Vrete ne intelligence du gouvernement de Pare a été lancé le fi réformiste dee documents qu'il prétendait avoir été copier Louis-Philippe? Lorsque, avant 1848, un journaliste de l'open présence d'un concours immense de spectateurs, octobre et avec position se permettait de mettre en doute la bonne volonté en Espagne sur les manuscrits de Ximaucas. Or, comme toutes les cérémonies religieuses et civiles qui ac du dernier ministère monarchique é M. Capefigue n'a pu raisonnablement trouver au delà des compagnent ritimes Si us no n'avions ces m. s plu- pulaires, M. Grenier de Cassagnacà(ll'égard des classes po- Pyrénées ce qui était resté en deçà, il nous permettra de sieur s vénements fois des opéarations de ce genre, nouspa décrit 'autre) se hâtait d'incénsac croire qu'il n'est pas seulement le fabricateur de l'histoire eerions tervenir et faisait le coup de plume en faveur de la loyauté volontiers une de nos colonnes à la Ville de noue de ses patrons. Si M. Grainer du Pouvoir n'était pas un de la réforme, mais qu'il est aussi l'auteur des documents nous bornons à constater qu'aucun accident n'estParis; venu troupersonnage différent de M. de Cassagnac de authentiques dont est accompagné cet important travail. l'Epoque, jamais bler la solennité de cette fête. Il rate encore sur las chanil n ' osé commettre une telle énormité. Quand ArleVeut-on me permettre maintenant de donner un échantiltiers de la ville un tredeeponte de cent vingt canons : c'est quinaurait lon du style et du faire de l ' infatigable brochurier? le Louis XIV, prend sa batte, c'est pour dauber à tort et à travers ris, en coeg en amstrueeion depuis 4811. La Ville de Pa- sur les épaules de Cassandre ou de Pantalon, mais jamais, ir La race des nobles ducssous l'écusson des ancêtres, ruction depuis 1807, fl coûté 4,000,000 de » écartelé de beaux émaux, n'est pas plus éteinte que celle francs. que noua sachions, pour te frapper lui-même. » des admirables marquises de Vanloo et de Boucher à la Nous avons aussi assisté cette semaine à un petit spectaPAULIN. de assez joyeux : l ' écrivain au fer à » bouche vermeille, à l'oeil noble, à la main effilée, au pied cheval symbolique, le » relevé. Oh non! la race n'en est pas perdue. » (Diplodiplomate qui, depuis deux ans, réglait les destinées de l'Europe Voyage i tray dans l'Assemblée nationale, s'est dépouillé de son do- mates européens, pag. 79.) ons les deotarnau.x. mino. Quelques lecteurs naïfs, voyant ce fer à Est ce Boucher qui a la bouche vermeille ou les marquises La saisie et la citation à co nnparaltre de q uelques journaux nieux faire mouvoir chaque semaine les qui ont le pied relevé? Se charge qui voudra de arméescheval russes,ingéauqui avaient mal interprété l'interprétable amendement de résoudre ce trichiennes et pr problème grammatical. ussiennes, divulguer les pensées les plus M. Laboulie, ont inspiré à M. dont il a été fait grand bruit d Emile de Girardin un article secrètes des cabinets, publier les plans inédits de la future Lorsque dans un ouvrage qui a un titre sérieux on sème sainte-alliance et tenir au bout de ça plume l atai* presse; à chaque page des pensées aussi ingénieuses , avouez qu'il ' Espagne, l'Ita- n'est n'a pas seulement une solution pour toutes les M. de Girardin lie, la Grèce, l ' pas inutile. de les i l a encore, comme chacun sait, en matière decirconstances, Angleterre et la Cochinchine, présumaient que empapilloter dans ce beau langage Roances, de ce masque hiéroglyphique qui cachait presse,t des ne fleurit plus que dans le jardin littéraire de M. Capede juryst sisprudence pour le moins le visage de M. ol itique de Metternich. Arrive la fin e des opinions faite fa e figue et de quelques sentimentales portières de la place èmes toutet d une du bal travesti, ô sur- Bréda. pe piec , qu 'il n' ab toutes prise! — Le masque tombe, Capefigue reste, et l'homme igit, pour rien au monde une fois qu'il les a endosséeando nne - d'État s'évanouit. des armures de . guerre. Ces jours derniers, il op comme Je ne présume pas qu'il soit bien urgent de relever, même M. Capefigue quelque chose comme p osait à la en passant, les hérésies historiques et les éb cinquante-trois ans; rigueur de la lot nouvelle sa théorie de la liberté illimitée, ouriffantes opiil est Marseillais de naissance et homme d Etat de son ménions qui fourmillent dans cette oeuvre macaronique; à détier ; il a fait faut de talent, M. Capefigue, a de l'audace. Il ne prouve son droit à Aix comme toue les Provençaux, jamais, mais il tranche toujours. If , fait de la philosophie à•


L'ILLUSTRATION, JOURNAL UNIVERSEL. aublime riveur n'est peut Aire ici qu'un jaseur assez vulgaire; mais, au demeurant, l 'ouvrage de M. Pierre-Marie est intrigué et spirituel, ni plus ni moine que tout autre vaudeville, et il mérite notre absolution. La Montensier e chanté, par la voix de Ravel : Quand on attend se bond i mais la belle n'est pas venue. Ce sera pour une autre fois. On ne saurait avoir un nouveau succès tous les soirs. Enfin, au moment d'entreprendre un autre voyage de quarante lignes, on finira par vous recommander le Speencle•Concert , restauré, peint, fleuri et florissant, au répertoire varié, salle de danse ouverte à la pantomime , orchestre dévoué à la chansonnette, asile du magnétisme, théâtre de toutes les féeries au meilleur marché possible, et, pour tout dire, digne de _ tous les biens que nous lui souhaitons. A propos de féeries, nous voici en pleine foire. Parmi les foires du midi, Damas et Diarbekir se glorifient de leurs tissus précieux; Bagdad a ses parfums, Odessa ses gerbes d'or, Malte ses oranges, Beaucaire ses toiles, Sinigaglia ses pâtes et ses vins , mais Madrid a des fruits et des jouets d'enfants. Il n'en faut pas davantage pour échelonner en groupes Joyeux la population de la capitale, dans cette fameuse rue d'Alcala, qui s'étend de la Puerta del Sol eu Prado. Pour acheter ou vendre ces bagatelles, et voir en passant les marionnettes de la grande ville, il est venu des marchands, des hidalgos et des gauchos de tous les coins des Espagnes. Imaginez , s'il est possible, le pèle-mêle et la bigarrure deces accoutrements élégants ou bizarres, de ces paillettes et de ces aiguillettes, de ces capes jaunes et rouges, de ces feutres pointus et de ces résilles flottantes. Figaro a quitté Séville; Sancho s'est échappé de son village ; Gil Blas s'est enfui de la caverne; Barlolo ne veille plus sur Rosine ; l'alcade a déserté Zalamea ; tous sont venus à la foire d'Alcala ; cherchez bien, vous trouverez jusqu'à don Juan luimême, le bras passé au bras de dons Elvire. Les balcons sont pavoisés ; pas une masure

229 qui n'ait ses tendides de toile à voile ; le* seued‘res Lui silent , tandis que les refraecoa ou rairai/limeurs distribuent sur place leur marchandise ; au lieu du petit vin bleu dee septentrionaux, erst la limonade en purée de nei ge °durante. Les solides sont moins poétiques que les liquides : la friture fait entendre ses vases crépitations, et l'ail répand au loin son fumet diabolique. Il va sans dire qu'ici comme ailleurs la partie la plus intéressante du spectacle, c'est le spectateur; ôtez ce détail, et la plus belle foire ressemble à tous les marchés du monde. —En sautant de Madrid à Rome, faisons un écart jusqu'aux portes de Munich pour saluer ce donjon solitaire qui ressemble à une ruine mélancolique : la Cabane du Cygne, maisonnette romantique et assez sauvage du sculpteur Schwanthaler ; il la rêva longtemps avant de la découvrir dans cette vallée dee cygnes , aire de l'aigle blessé que le génie qui s'y réfugia devait peuplerdes oeuvres de son imagination. La statue de la Bavière a été couvée entre ces quatre murailles. Galilée ne trouva-t-il pas le système du monde dans son cachot, et l'on vous montrera à Gènes la mansarde glorieuse où Christophe Colomb découvrit l'Amérique pour la première fois. Des moines jouant aux boules dans le jardin dee Augustins ou desCarmes déchaussés, tel est le motif de notre dernier dessin. Ces physionomies sévères ou douces ces visages anguleux et macérés , ces formes dont la beauté athlétique ou grêle se laisse deviner sous le froc, et puis ce costume aux larges plis, cette enveloppe de Bédouin jetée sur les épaules des enfants de la Rome catholique, on comprend que le sujet devait tenter l'artiste qui a vu les toiles du Dominiquin et de Lesueur. A quai boa une supplémentaire ? explication supplé D'ailleurs, le lecteur peut agrandir à son aise le cadre de r.4;1e'z?.., ce petit tableau, il est à Rome I et comme a dit Duclos, « du haut de ce balcon de l'univers, il peut se donner le spectacle des plus beaux tableaux du monde; io il n'a plus qu'à interroger sa mémoire. PHILIPPE Busoni.

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Moines Jouant aux boules dans un massiers, de Rome.


Q28

L ' ILLUSTRATION, JOURNAL UNIVERSEL.

levé pour une autre comédie, un Divorce sous l'Empire. Sous ire I Il n'y a pas à s'y tromper. C'était là le bon temps des mai ages par force et du divorce en vertu de la loi, le temps de la belle gloire à propos de grandes batailles

de moeurs sont négligés par MM. Bayard et de Courrai, m ais applaudi Claire ou Hortense, c'est-à-dire ils ne sont pas chiches de dédommagement. Leurs dam ma demoiselle Mar the, qui fait de grands progrès; elle a de l'empire sont absolument des dames de l'empire : co es du naturel et de la fuies Indescriptibles, polonaises à fourrure en plein é if- distinction, et encore plus de gentillesse. té, I Au même théàtre, le bon La Fontaine a et la taille au milieu fait parler... un du dos. Leur langage, c'est celui des héroïnes de madame Cottin; les airs qu'elles chantent, ce sont les airs chantés par Camille dans le souterrain. Quand on a nommé Mathilde, nous nous attendions à voir paraître MalekAdel ou tout au moins Oscar, et c'est André qui est venu, serré de près par son rival Bénédict; noms médiocrement impériaux. Si bien que nous avons compris qu'il s'agissait d'un vaudeville de la décadence.... de l'empire. M. André, insigne vaurien au cœur d'or, a délaissé Mathilde' six mois après la noce poursuivre une drôlesse, et puis il est devenu misanthrope et repentant , misanthropie et repentir. De retour aux lieux témoinsde son bonheur,— un excellent château , — qu'y trouve-til? Madame André chantant le duo de l'amour à moitié heureux avec Bénédict, Si c'est un rêve, ah l ne m'éveillez pas I musique du père Méhul. Entre le mari de la veille et l'amant du tende- -s2, main, Mathilde se déciFoire de Madrid. — Valencien, marchand de faxenco. de assez promptement, et André Foire de Madrid. — Aragonais, marchand de patrier n'a plus qu'à et de petits écrits , l'époque des fruits. s 'ex aux g Te Deum des coiffures à In des , navigation la grecque, de l ' immortalité décrétée par et difficile pour u n Français du temps de le Moniteur, du P café continental, du sucre indigène fabriqué avec despe- paEmpire. La pièce est jouée d'une manière très-satisfaisante vaudevilliste, ou plutôt c'est M. Pierre-Marie qui a fait parpins de raisin , et, comme dit Henri Heine, des princes le r madame Ruse Chéri et M. Brossant, comédiens excel- ler La Fontaine. Le bonhomme retrouve un fils, se réconcilie avec sa femme et sauve son ami Fouquet. Voilà bien et des ducs fabriqués avec rien du tout. Ces petits détails sants, qui vous tiennent si bien une pièce que le succès ne des affaires en un jour pour ce poète indifférent et cet aimaurait leur échapper. A côté de Mathilde, on a beaucoup ble paresseuxqui mettait trois mo isàécrire une fable. Le

I

Foire de Madrid. — Le champ de (cire dans la rue d '

Alexia, au mds d'octobre 18:50.


ni

LILLUSTRAillkl, 113URNAL UNIVERSEL. nt gettronOm lq voilà notre dinar i le considérai MM benne. En ce moment, il me fit l'effet d'un Ildee embrochée ressemblaient, à s'y méprendre, à la e de tantôt; songeai à Saturne dévorent ses enfanta. Mais la figure impassible de l'Anglais me rassura, et, peetent ri,leon pouvait manger du singe sens être pour cela Gué thrOpOphagie , jp serrai cordialement la main qu'il tee tendit, Je rentrai le dernier à notre maison* de la Serra ; madame , auprès de laquelle je M 'ente me demanda Compte de ma journée; je lui racontai ma visite à M. Brame, elle n'en crut pas un mot. Comme noua parttmes le tende« main, elle n'eut aucun moyen de vérifier ma vergette; elle est restée Bous MI première Impression.... Ainsi a commenc Braone. Je crois aujourd'hui se vérifier la prophétie de que le 'patriarche de la Serra était un sage. D" YVAN.

denrées au marché castrai. Nous ajouterons de suite que St déportements ont contribué, en 1849, b l'approvisionnement ex boeuf'', vaches, moutons et veaux des marchés de Sceaux et de Poissy, et de la halle aux veaux de Paris. Pour bien apprécier la consommation annuelle dont nous allons présenter le tableau, il faudrait cannante maternent le population de Paris; or, le chiffre de calte population est très-variable, et nous n'avons pas trouvé de données bien certaines sur ces variations d'une année à l'autre. D'ailleurs le recensement n'a lien qu'à des intervalles assez éloignés, et tant de causes influent sur le chiffre de la population flottante qu'on comprend l'impossibilité de la donner exactement. Ainsi les trois années eue lemme« none Voulons appeler pins spécialement l'attention de nos lecteurs, sont 1847, 1848 et 1849. En 1847 , une paix profonde, une prospérité industrielle fort remarquable font de Parle le rendez-vous de la province et de l'étranger. Le chiffre donné par l'annuaire do bureau des longitudes est de 945,721 habitaele. Il natt 32,750 enfants, il meurt 110,920 personnes; excédant des naissances sur les décès : 1830. En 1848, année de le révolution, on retrouve encore ce même chiffre de 945,721 habitants; et cependant personne n'ignore que dans cette année mémorable, le mouvement de la population e éprouvé des %dilations prodigieuses. Ainsi, départ d'un grand nombre d'habitants et de la garnison, nécessité de restreindre ace depelleee, et, per suite, renvoi de commis, ouvriers et domestiques) pela, eft sens inversée recrutement des ateliers nationaux, rappel de fa garnison, semés à Paris des gardes nationales de la province; enfinteFfelon, après les journées de juin, et «voi de colons en Al Mt mole d'octobre. Si le chiffre de 945,721 individus est reit immuable, c'est que Penne n'a pas pu enivre le Protée pue danstontes ses transformations. Mais ce que nous salons, parce que les registres de l'Etat civil ont toujours été tenus an coursai, c'est qu'il y a eu, en 1848, 32,891 baissantes 30,088 décès, d'où on excédant de 2,804 naissances. Cependeed ' nous lemme si dans ce chiffre de décès ont et coi-' prie« botes les victimes de nos affreuses goures etvilea. Zen, en 1849, /acidifie de la population ne tarie pas encore. Notre devenu donc nous contenter de cette approximation, et dans nos calculs nous tablerons sur une population moyenne de 950,000 habitants. Les trois principaux objets de consommation sont le pain, la viande et le vin. Pour le pain, la moyenne de la consommation journalière a été de 1,580 sacs de farine pesant chacun 159 kilogrammes. C'est donc au total 251,220 kilogrammes de farine que chaque jour le boulangera pétris et a cuits à Paria. Cette consommation ne peut jamais varier beaucoup, parce que, lorsque le pain est cher, comme en 1847, les bureaux de bienfaisance font d'abondantes distributions, et on se rappelle que, dans cette année de disette, plus de 300 mille individus ont pris part à ces distributions. Dans ces cas, heureusement si rares maintenant, Pouvvier est obligé de s'imposer des privations sans doute, mais elles portent sur la viande et sur le vin. Dans les années d'abondance, au contraire, il consomme toujours à peu près la même quantité de pain ; mais sa nourriture est plus substantielle, parce qu'il y joint de la viande et d'autres mets. La plus grande partie de la viande consommée à Paris, boeufs, vaches, veaux et moutons, a été présentée d'abord aux marchés de Sceaux et de Poissy, et à la balle aux veaux de Paris. Nous pouvons, d'après les étala tenus danees trois marchés, donner très-exactement les chiffres des arrivages pendant les trois années dont nous parlons. Les voici ,

ConnommeatIon de la ville de Perle en 1847. 1848 et 1849. lin poêle a dit, dans une pièce que toue, none avons one per coeur, en parlant de la capitale de la France et da monde en lier 11 mt, Il est sur terre une Infernale rave, On la nomme Parle : c'est une large étuve, Une roue de pierre aux Immenses contours, Qu'une eau Jaune et terreuse enferme à triples tours..... Ce que le poste des Iambes, Auguste Barbier, a pu dire de Paris, en stigmatisant dans son vers vigoureux la corruption qui y coule ft plein bord, noua pouvons nous permettre de le répéter, mais plus modestement et à un autre point de vue, en subaillant à la cuve infernale un mot plus prosaïque que l'on voudra bien noua pardonner, car il est dans le sujet : c'est la marmite. il est une chose, en effet, à laquelle quatre-eingt-dix-neuf personnes sur cent ne pensent pas à Paris ou dont au moins elles ne Re yen= dent pas assez compte : c'est la consommation fabuleuse à laquelle le commerce des subsistances doit pourvoir chaque jour dans cette ville, dont la population tant fixe que flottante ne présente pas moins de 935,000 à un million de bouches ; et ces bouches, quoi qu'on en ait, mangent tous les jours; et si, au dire d'un ancien 'hetet de police, 35,000 individus se lèvent chaque matin sans savoir comment ils mangeront, on peut attire mer que nul ne se couche le soir sans avoir mangé, n'importe par quel moyen. Donc il nous parait qu'il y a là un effrayant problème à résoudre, problème pourtant qui tous les matins se trouve résolu sans que le Parisien s'enquière quels sont ceux qui veillent pendant son sommeil pour approvisionner son gardemanger ; de quel point proche ou éloigné lui arrivent ses aliments, quels sont les départements qui contribuent à l'approvisionnement de ses halles, et enfin quel degré de richesse ou d'aisance il en résulte pour les pays situés dans le rayon de son approvisionnement. Cependant ce serait un spectacle curieux pour ce Parisien insouciant, s'il voulait une fois consacrer sa nuit à se rendre compte par ses propres yeux de l'incroyable mouvement auquel donne lieu l'apport aux halles des denrées de consommation. il verrait de minuit à sept heures du matin déboucher par toutes les barrières une procession de voitures de maraichers qui veine silencieusement se ranger aux abords des halles. Le nombre en est prodigieux; car on a calculé que ces voitures mises à la 1849 1849 1847 suite l'une de l'autre occuperaient une longueur de 7 à 8 kilo138,402 167,698 147,563 ... mètres. Puis il suivrait chaque nature de denrée venant inéthos. 19,609 21,314 diquement occuper la place que les règlements de police lui assi24,336 Vaches.. 110,294 65,991 Veaux 67,603 gnent, Pour de là se répartir sur la surface entière de Paris; mais' 942,342 862,102 930,733 /doutons. . . . . . là il ne verrait qu'une partie du service de ce Gargantua qu'on appelle Paris. Il faudrait qu'ensuite il allai aux abattoirs où, jour 1,229,343 1,077,812 1,170,226 Nombre de têtes. Total par jour, on alrat une quantité considérable de boeufs, veaux, Ces chiffres sont éloquents; on y trouve écrits en traces inefpores et moutons; puis à la halle aux huîtres et aux poissons, au marché à la volaille, à la balle au blé, et, au bout de cette façables un des résultats de la Révolution de février : on reconnuit que les trois mois de tnisère, mis par les ouvriers au service promenade, son imagination serait peut-être frappée de la quande la République, ont dû se prolonger bien au delà du terme tité de ressorts qu'il a fallu mettre en jeu pour assurer à son esassigné, et que cette lettre de change protestée en juin à coups tomac ea nourriture de chaque jour, de l'ordre et de la régularité de fusil, comme le disait M. Félix Pyat, n'a été payée que beauqui règnent dans toute cette manipulation nocturne; mais ce qu'il ne saurait pas encore, c'est le chiffre de ces denrées, c'est la coup plus tard. Mais ce qu'il y a de non moins remarquable, c'est l'élan avec lequel cette consommation s'est relevée en 1849 : carte du menu de tous les jours, et c'est ce que nous avons in' tention de lui dire dans cet article. - Pourtant nous devons lui 20,000 boeufs, 45,000 veaux, 90,000 moutons de plus qu'en 1848 avouer de suite qu'en ce qui concerne les légumes, nous n'avoine 1847 même a été dépassé de beaucoup, comme si chacun, fatigué pas des renseignements assez précis pour oser en indiquer le chif- d'une abstinence d'une année, dit voulu se dédommager amplefre. Ce que nous connaissons année par année, t'est la quantité de ment pendant cette année de tranquillité.- Comme nous l'avons dit plus haut, 59 département% concourent à cet approvisionneliquides qu'il a bus, le nombre de kilogrammes de viande qu'il a mangés; ce qu'il a payé pour son beurre, ses oeufs, son pois- ment, et l'Allemagne et la Belgique nous fournissent aussi leur son, ses huîtres. Nous pourrons même lin dire la quantité de contingent, Mid seulement en moutons, dont elles nous envoient environ 50,000 Mes par an. bottes de foin et d'hectolitres d'avoine que ses chevaux ont abParmi les départements les plus producteurs, nous citerons, sorbée, le nombre de bottes de paille qui ont composé leur lipour les boeufs - le Calvadel, 40,867 têtes; - Maine-et-Loire, tière et bien d'autres choses encore. 25,120; - Verne, 23,8701 - la Vendée, 18,743. - Pour les Cela sont le Louvre du peuple, Napoléon, Les halles, a dit montons Seineset-Oise, 197,975 têtes; - lé Cher, 81,245; était vrai déjà , quand le rayon d'approvisionnement s'étendait le Loiret, 10,545; - l'Indre, 05,052; - les Deux-Sèvres, peu autour de Paris, quand l'imperfection des voles de commu55 , 891; - la Marne, 49,050. - Enfin pour les veaux : seinenication ne permettait pas d'aller demander aux localités un peu et-Oise, 37,845; - Raie et le Loiret, chacun environ 15,000; éloignées une part de leur industrie gastronomique. Qu'est-ce - Eure-et-Loir, 20,135; - Seine-et-Marne, 1 3,873, - On a reçu donc maintenant qu'un si grand nombre de départements conégalement quelques tètes de boeufs des Vosges et du Finistère. court activement à approvisionner le carreau des halles? Il y a Les indications qat précèdent ne fixeraient peut-être pas comquarante ans, dit M. Sénart dans une brochure sur les Halles plétassent les idées de nos lecteurs, si nous ne pouvions y joincentrales, que noua avons précédemment analysée dans ce reEn 1848, cueil, il 1, a quarante ans, les- denrées provéâaient, pour la pres- dre l'évaluation eilkilogrannnes de cette consommation. et 1849, elle a que totalité, des quatre ou cinq départements les plus rappro- elle a été de 30,334,334 kilogrammes ; se 1 841 de 53 à 55 millions: En prenant pour les trois années le chiffre chés de la capitale. La Stell)té des communications, produite été 950,000 habitants, on voit que chaque habitant a consommé, d'abord par l'amélioration** routes et plus tard par la creatioh de en 1848, seulement 31 kilogram. de viande de houthertek tandis des chemins de fer, a snomeseement porté le nombre des déNous partements fournisseurs b 18, b te, b 80; et enfin, les relevée de qu'en 1847 et 1849, il en a consommé de 50 à 60 Idiomes. a conl'année dernière nous montrent Papprovisionnement des halles n'avons pas besoin d'ajouter qu'en réalité chaque hontes sommé en moyenne plus de 60 kilogrammes, puisque le» femmes se répartissant, dans de grandes proportions, entre trente-sept parlemente. -Ainsi l'on y Umm la marée, 6 millions de francs, et les enfants mangent beaucoup moins. Ainsi pour me famille composée du père, de la mère et de trois enfante, en tout cinq fournie par 14 départementi; Ise poissons d'eau douce, 70o,o0o a fromages et oeufs, 18 personnes, la moyenne de 60 kilogrammes demie pour Pannes f francs, par 8 départements; les beau millions, par 11 départements; les ',Mies et la petite bouche- 300 bilwemode, soit enetron un ki logramme per me. *ais relimedefleie de roumi« et ode& bourgeois n'est pas rie, 6 millions, par 9 départements; le *der, environ 1 militait, par 7 départements. Le tout, sans compter ce qui se vend en des -bette Ife 'Meule de boucherie. On sait l'immense consommation de charcuterie qui se fait k Paris, et principalement autour - hors des halles ou par envoie faite directement des pays de production les plus éloignés. Dans dix ans,. les vendeurs ne seront des grande chantiers, des fabriques et dans les quartiers habités plus el .departemetal male ce seront tons let départements plue spécialement par les ouvriers. Voici le tete« de cette' imdileteties, trouvant, dm» la rapidité des transports et dans la portasse branche de commerce pour les trois années dont noua «Iiititlinedee fraie, la possibilité deryer aven bénéfice leurs 110118 occupons t

Vland• ftslehe de pore, es- 5441 dies de lait, osmoses. . 5,670.977 abat. st laser da pore... 1,088,110S

Charcuterie

bu 1,11:14.21411184.1.97,01,

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I al Men demie

901;.2315 -

a talu. fait encore ressortir la décadence des consommaCe laTble tions en 1848, sans que noua ayons besoin d'Insister à cet égard. Kat ce qu'il y a de remarquable, c'est reecroluemes1 de Pacte des viandes totem de porc et la diminution de 1849 sur 1847 de la consommation de la charcuterie. Ce changement important est tout à l'avantage de l'hygiène publique. Pour terminer de suite ce qui concerne les comestibles, nous allons réunir sans commentaires les chiffres de ee qui se consomme mer toutes les tables', à quelque étage qu'elles soient' dressées, et qui permet ainsi de diminues l'achat de la viande de boucherie. Tel est l'objet du tableau suivant qui donne la valeur en francs des différentes denrées apportées sur les marchés peur de là se répartir or toute la surfa« de Paris. On y reeonnaltra des différences moins tranches pour quelques objets, suais analogues à celles que nous «MM déjà signalées pour la viande de toute nature : Marée (mentint de la vente 11541 sur les marchés) . . . 6,008,423f. Mitres . 1,748,340 Poissons d'eau douce. .. 703,216 Volailles et gibier. . . . 8,298,106 Brr 13 909 495 6 727 867 Œule

154$

11844

4,168,006f. 1,274,919 600,963

6,461,141 f. 1,604,678 1561,343

7,633,983

10,740,517

10,798,384 5,318,947

10,661,994

15,804,817

Les chiffres de 1849, pour les poissons, volailles et marées, ne sont pas exacts; car, en dehors des objets présentés sur le marché, il y en a en qui ont été transportés directement à domicile; mais dont on tonnait le poids, parce qu'ils ont d0 acquitter les droits d'entrée. Ainsi, il y a eu 233,000 kilogrammes de dindes, oies et lapins • 600,000 kilogrammes d'autres volailles; 10,683 kilogramme de saumons, turbots, homards, et 27,992 kilogrammes de poissons de diverses sortes. Enfin les pétés, terrines, truffes et écrevisses entrés à Paris ont été en 1047 de 361,284 kilogrammes; en 1848, 110,584 kilogrammes; en 1849, seulement 71,453 kilogrammes. De plus pour son dessert, le Parisien a consommé en 1847, 1848 et 1849 respectivement, 1,470,773 - 1,279,446 - et 1,269,233 kilogrammes de fromages secs. Le raisin de toute espèce n'a payé l'entrée que depuis 1848. Avant cette époque, en ne faisait payer cette entrée qu'à une certaine nature de raisin. Nous ne pouvons done comparer entre elles que les deux dernières années. En 1848, la consommation s'est élevée à 5,910,095 kilogrammes ; en 1 849 , année du choléra, elle a de naturellement se restreindre, et elle est descendue à 3,893,628 kilograni. Voilà donc l'analyse de tout ce que le Parisien mange dans son année; mais il ne mange pas sans boire, et trop souvent mglheureusement il boit sans manger, et surtout sans rapporter à son entourage affamé l'argent qui doit le faire 'vivre. Nous allons aborder l'élude de la consommation des liquides ; mais on comprendra de suite que-nous ne pouvons donner même approximativement le chiffre de la consommation réelle, grâce aux nombreuses manipulations que subit le vin dans la cave du débitant et à la Seine qui traverse la ville. Ils pourraient seuls nous le dire ces honteux marchands qui font trafic de la santé de leurs clients, ou ces malheureux ouvriers qui puisent au comptoir du cabaret le germe d'affreuses maladies. Nous devons nous borner à donner les chiffres recueillis par l'octroi En 1847, il est entré à Paris 980,232 hectolitres de vins en cercle et 9,338 en bouteilles, soit en tout 989,570 hectolitres; En 1848, les entrées se sont réduites à 824,982 hectolitres; En 1849, elles sont remontées à 1,035,128 hectolitres, dépassant de 25,000 hectolitres le chiffre de 1847, et de 209,000 celui de 1848. Les alenols purs et liqueurs entrés pendant ces trois années se sont élevés respectivement à 54,776 - 47,491. - 51,910 hectolitres; les cidres, poirés et fruits réduits it 25,000 - 29,000 et 9,000 hectolitres seulement en 1849; les vinaigres à 19,000 16,000 et 17.000 hectolitres, et les tuiles de toute espèce à 103,000 - 83,000, et environ 100,000 hectolitres. On distingue les bières en bières à l'entrée provenant des brasseries extérieures et bières à la fabrication, c'est-à-dire fabriquées dans l'enceinte de Paris. Le chiffre de la première a peu varié dans les trois années. Il est en moyenne de 90,000 hectolitres par an. Pour la bière fabriquée à Paris, cette nature d'industrie s'est ressentie de l'immense perturbation quia signalé l'années 848. Ainsi tandis qu'en 1847 il était sorti des brasseries parisiennes 88,000 hectolitres, on n'en fabriquait plus que 68,000 en 1848, et en rses , par suite de sinistres qui ont forcé quelques fabricants de fermer leurs brasseries, le chiffre n'est remonté qu'à 76,000 hectolitres. Ici se termine notre tâche, que nous aurions voulu rendre plus attrayante ; mais si les lecteurs ont bien voulu nous suivre à travers cet article hérissé de chiffres, ils auront pu prendre une idée de la consommation de Paris et de tous les ressorts qu'il a fallu mettre en jeu pour assurer un approvisionnement aussi considérable. Nous aurions voulu compléter cette étude statistique par un tableau qui aurait présenté le menu d'un des 950,000 habitants de Paris, soit pendant une année, soit même pendant un jour ; mais ce serait de nouveaux chiffres. Nous en avons déjà beaucoup semés, et, d'ailleurs, la place nous est comptée. Nous aimons mieux après avoir servi la table du Parisien, servir celle de ses chevaux. Ce n'est pas une petite affaire, comme on va le voir; car les chevaux qui travaillent sur le pavé de Paris sont de solides mangeurs. En 18417.i/sont co nsommé 1,0I 1,319hect. d'avoine et 8,181 724 boit. de foin. -

770,165 803,510

- -

et 6,308,782 et 6,321,698

-

i:t à la paille, elle set descendue de 12 millions de bottes Eg'n‘Q:eu"an en 1847, à 8,262,000 en 1848, et n'a pas remonté en 1849. École deo Beaux-Arlo. EXPOSITION DES GRANDS PRIX. ENVOIS DES PENSIONNAIRES DB L ' ACADÉMIE A noms Le sujet du concours pour le grand prix de sculpture était Achille blessé au talon. M. Gumery, élève de M. Toussaint, a obtenu le premier prix; et M. Ferrat, élève de M. Pradier, a remporté le deuxième. Selon l'habitude, la statue de


ffltiallitgePg- JOUJRNAL

Ceitvang

pénétraient dans Petérieur de appartements par tes mole dres ouvertures. Nous habitions un véritable palais de lem; A rentra 00 tee •bMag eine Pane vtlit`%ektiOlir nos regards ne se eeposaientque sur des pétales brillam- fille, nit ana, était-tètes Les côtés du Brésil sont gardées par une immense amine robe b ê ebtentried truiteditlongue "-peletnne,granitique, laquelle prend daiesance dans le nord de ce ment colorées, et l'air que Sionerespirions était plain de leurs douces Mitigeurs. portent gentes dans le illeffda les gamets begl aillearelles Vade empire et borde l'Océan, en traversant les provinces Mea Meliplignone deirienp billaient tous les jours de Colite d'un ehapertil Bleu oineetintel de Spiritu Santo, de Rio de Janeiro, de Site Paolo et de longuet Pregmee1 le Inde bit que sa robe, et Chaussée de gins eoutlersdans de . à steel sur les en de noie hm vastes domaines de Santa Catherine. Cette large (Jointure de pierre, déchirée à notre els; ils el Oit visiter le cénobites épars sur cette sur le cou - de-pied; ses male étalée omette de gent gg son sommet; semble munie de créneaux, de !méfions et per- Thé« e parfumés Quant à moi , dés le matin je m'enfon- fil; elle paraissait tort mal à l'aide date cetreeeet cm de meurtrières ; comme si Dieu, après imentient: avoir créé cette çais die l'intérier La pauvre créature avait l'air ahuri, le ph de la foret a la poursuite l reionnelledes papule- des nègres de la côte; belle terre, eût voulu la mettre à l'abri de toute agression Mons ititotabridile qu'elle elle portait tr mi* i o s soue fartes entaille& les écorces raboteuses en l'entourant de fortifications naturelles. Suivant les pays dé sas elea ttfValide Nbres, qu'elle protége sous ses mousses sées au-dessus de la racine du nez. Les Migre n otteelleMete parcourt, cette oordilière porte différents noms. Dans la province de Rio, à une petite distance de la ville, soyeuse/ libelle berce entre les feuilles satinées de ses introduite dans les colonies européennes sont presque toué marqués de quelques signes rémittent d'une bl on l'appelle Serra dos- Orgaoe. Ce nom lui vient de la confi- herbe, talle nourrit dee les eaux limpides de ses ruis- leur eseree'e a faite pendant leur jeunesse, pour aider seaux, ê cônes* guration des rochers qui hérissent son sommet : ce sont des l'heure 1.1je nurentralajittnate dans notre demeure avant plus tard leur identité, tandis que Wei nègres chiale ne dinar, J'avais &men l'ambitieux projet pans de granit disposés comme les tuyaux d'un orgue. d'atteindre les fiente effiles des Orgues, mais chaque jour je recu- tiquent plus cette coutume barbare. M. Brenne se Ce n'est pas seulement l'aspect de ces cimes aiguës qui lais deellftS pie l'aideution. Enfin j'accomplis cette ascension; face de moi avec sa compagne toujours epptlyée se San appelle le grave instrument de nos cathédrales; les sone e touche de Mee mains la base des grands tubes de granit, bras; ils s'inclinèrent simultanément, et étranges qui s ' échappent d'entre ces cylindres de pierre ren. rAnglais taie dia en désignant la jeune négresse : la cime dee els roulaient letettiont de légers dent l'analogie plus frappante encore et complètent nuages — C'était madame Braone eerepeettia Oui a e de la gaze, et les sons de ma voix se sien. La voix de la tempête, les plaintes des forêts que le MIAMI eue bruits harmonieux de la foré), qui tiennent Je rendis aussi sérieusement que je le pus. se salut-à vent incline, les rugissements lugubres des jaguars, les cris en es éveil depuis temmencement du Mende les vieux échos couple bizarre, mais j'avoue que je ne trouvai aucune p.= dee singes hurleurs, passant entre ces pics sonores peodulodes dans loure huches de pierre. De es point culminant, role à lui adresser. Le gentleman, après s'ôte incliné tme sent une harmonie devant laquelle l ' instrumentation ' humaine humaine est sans grandeur. On sent que c'est l'âme universelle qui je H aperçue que Peter du ciel et Un illieese océan de feuil- seconde fois, tourna-sur ses talons et s'éloigna, emmenant lage ; le sel delteld formait des 5$ps, tien avec lui cette singulière madame Braone. fait mouvoir les touches du formidable clavier. anses, des pro/1101401M eu Sent de cette mer, tient le Vent Je n'étais pas encore empiétement revenu de l La Serra dos Org ies est couverte de forêts vieres soulevait les 'étonnesur le trois quarts de so u étendue; ce n'est qu'a de longe inter s vagues sonore, et les ardents tapies du Soleil, en gfis- ment que m'avait causé cette présentation, lorsque M. Braone reparut donnant le bras à une autre négresse. Celle-ci, plus - sant sur les teittill& variées de «e dôme§ ondoyants, provalles qu'on rencontre dans quelques vallées formées par dulimittlit dee tales etehlableis A eux qui es l'écartement de la matière granitique, des traces de l'indus- surfal à la jeune que la première, portait certainement le vétenients dee note,101 de Cette vasteesnitess,jouent trie humaine, ou qu'on traverse quelques bassins circulaires du sein de que sa compagne venait de déposer, et comme elle était laque e ne e'échts • ont que les volis pleihtires du ireaucoup moins grande, elle semblait Crabier après elle privés d'arl5res, dana lesquels croit une her abondante désert, robe be une à queue. M. Braone, fidèle aux usages eu de la e je n' apercevais atieutle dont se nourrissent des troupeaux de boeufs et de chevaux au milieu de son hebitation, me tout ce remplit de trleteede, et je qui tient au mode adopté pour les pré payse)* enfermés dans ces parcs naturels. «ample qu'un paysage n'est bout- s ' eentatiene, inclina une seconde fois devant moi en me disant : Il y a une vingtaine d'années que vivait à Rio un jeune plat que lorsque, au millet des ibères beautés de la na— C'était une autre madame Braone. -négociant anglais, lequel menait grand train. Il avait une ture, on découvre la puissante manifestation de Pacevitd humaine. A cette déclaration inouïe4e ne pus contenir un immenee maison somptueuse, de brillants équipages, do nombreux . Je côtoyai longtemps le pied éclat de rire. Ma bruyante hilarité ne blessa pas mon esclaves; il était par cela même entouré de tous les genres des roches escarpée, et hôte; se contenta de lever les yeux au ciel en s' de séductions qui, dans le nouveau comme dans l'ancien lorsque je voulus descendre dans les parties lek : mure de lequel écriant : — la montagne, je tombai au teillée d'un de ces beeles géomonde, s'attachent à l'opulence. Tout d'un coup le jeune 01 ces Français, ils s'étonnent de tout! —Non pas précisément de tout, mon cher monsieu r Brame, gentleman annonça à ses amis qu'il allait ee retirer dans logique qu'on rendent si fréquemment set -la Serra. Ce l'intérieur des terres pour y vivre en ermite. Dans une ville bas-fond avait - une !and° étendus; il M W Couvert d'une mais de ce qql leur parait impossible , avant de l'avoir vu I herbe Je vous en prie, ajoutai-je sans abondante et dite comme celle qui croit er française, on se fût vivement préoccupé des causes probables pouvoir mattriser Mon hilales mond'une pareille détermination; la société de Rio ne s'en émut tagees pastorales dee Alpes ut des Pyrédées. Utt énorme rité, quel est dette le prêtre qui a béni votre double nia- . bloc de Veldt, détaché nage ; on pourrait recourir à fui di, se hue par quelque pas le moins du monde. Les Anglais ont habitué leurs amis dans l'occasion. — C'est moi le à tous les genres d ' antedlittelenné , occupait lé centre de (Je eirque eoMmotion prêtre, reprit l'Anglais. Je me suis marié excentricité ; et cette fin du jeune gent- ressemblât) naturel, et tout seul. à quelqu tinonument du passé leman parut tout aussi raisonnable que s'il se fût retiré du destiné à perpé— Mon cher monsieur Brunie, vous serez pendu comme tuer un odueelt historique. Ce puissant monolithe, trplesé monde paf un suicide ou par un voyage aux antipodes. Après avoir acheté les titres d'une immense concession dans de fougères et de Mentes noires, portait sur sa croupe ar- Un chien et damné comme un juif au jeu que voua jouez I La Pol ygamie est un ca la Serra dos Orgaos, notre jeune aventurier fut prendre pos- rondie aspect élé pendable et damnable. rappelais — Chi oh I fit le gent humbles chapelles qua les hm/sente des session de son domaine. montagnes ont c oin leman en France et en Angleterre turne de percher salais pendu, oui; au Brésil, non I Je ne serai pas davanAvec oe coup d'oeil pratique particulier aux met sur quelque phi limé, tin filet d'eau en- je tage damné; ici, tourait de ses franges d'argent ce *labre piside et immédiatement qu'il devait renoncer à mettre vis comme Abraham et comme Jacob.., tre en,' sa tatikbien que j ejepeuple ce désert. culture sa vaste propriété. Il eût fallu employer plus de trois perdait ensuite entre-les herbes, dont il faisait t ler les pointes élancées. cents pègres à cette exploitation; et, par le Mais «us êtes chrétien, je suppose? qui courait, la dépense eût été trop forte. droit de visite A Londres, à Paris, oui ; ici, j e suis un Harassé de fatigue, je m'euh; sur le bord du ruisseau connote la Bible mieux que voue , my dear;patriarche. Je La Serra; à cause de son élévation au-dessus du niveau au même instant, j'entendis unevoix au-dessus fi ma tête c'est le seul de la mer, jouit d'une température qui n'excède pas vingt- qui évidemment s'adressait à livre que je lise depuis six ans, dit-il en me, montrant le mot, car j'étais seul au milieu de cet espace immense; je ne compte pas comme quelqu'un grtts -volume que j'avais remarqué Sur la, table, et c'est là deux degrés. Cette circonstance suggéra à notre gentleman un nègre qui m ' l'idée d'établir sur son territoire un caravansérail, où les que je puise ma règle de conduite. La Pible n'est pas, comme accompagnait. On m'interpellait en anglais; ne sachant pas les premiers mots de cette langue, je me on le croit, l'histoire d'un peuple; c'est la loi écnte avec des voyageurs désireux de vivre un certain temps au milieu des beautés primitives de la nature brésilienne, pussent commo- contentai de répondre sans nie déranger, sans tourner les exemples des hommes en civilisation, en barbarie et en patriarcat; ici je vis en patriarcat. Ob! non, je ne serai pas dément s'installer ; une maison de santé où les valétudinai- yeux du côté d'où me venaient ces paroles : damné.... — Que désirez-vous, monsieur? Je ne comprends pas res de Rio vinssent se réconforter sous l'influence bienfai— lion cher monsieur Brenn, sante de l'air frais et tonique des montagnes ; des retraites l'anglais. j'admire votre interpréta— Oh 1 ces Français sont dreles , reprit paisibles où les hommes fatigués du monde lassés par les la même 'ois tion de la Bible, elle est nouvelle; Et vous comprenez parsoucis que donnent les , faitement vos devoirs de patriarche? avec le plus parfait accent britannique; ils «oient celé affaires p ussent réfugier se dans nn chaisolement complet. Cet industriel fashionable cun connalt leur langue; ils ne patient que le français 1 — Oh 1 oui, je les comprends bien. Attendez. comprenait — Vous avea raison, répliquai-je en Là-dessus, décrocha une cravache pendue tous les goûts, toutes les aptitudes, tous les besoins : il résome levant pour dé- porte. lut de s ' appliquer à derrière la couvrir l ' La poignée de interlocuteur que le hourd m ' envoyait ; ) les Fr les satisfaire. A cet effet, il fit construire cet instrtiment de otweection se termet nait par un çais ont la sottise de croire que une immense maison divisée en nombreux appartements, Sifflet dont il lira dee sons aigus. Aussitôt je v i leur langue est le langue pour ceux de ses hetess futurs. qui voudraient trouver à la universelle ; mais de Sont bien punis de leur outrecuidance accourir dans le salon cinq è six mrmousets a couleur marron , lesquels se rangèrent Itilea cietteet Serra nombreuse compagnie; et il dissémina sur son do- lorsqu'ils mettent le nez hors de leur pays. tlent l'un à côté de Mon l'autre, dans la position du interlocuteur Malt planté sur la sommet maine de petites habitations éloignées de trois quarts de lieue solttat sous lei armes, •L'Alrocher, comme un chasseur de chamois au bord - d'un du les unes des autres, pour ceux qui voudraient vivre loin de les: considéra un moment avec satelfeetiong il me dit précipice, glais toute société. ensuite ferme et droit Sur ses jambes, Il portait des guêtres de cuir, une veste ronde et une casquette 1 un — C'étaient les petite Braonel Quand j 'a Ce fils d'Albion connaissait notre littérature; aussi, bien énorme couteau de «homme du monde urai Mie« trois « hommes comme ça, je leur tilhomme, la manière ild 'avait appris, dans le Bourgeois gen- chasse passé à la ceinture pendait à sen côté. Son visage petits cette maison, ces montagnes, tee hese t e ce qtte j'ai ici: exercer une profession sans déro- rose et frets était encadré dans une: belle barbe rouge ; il terres; ils «tont plus riger. Il ne s'agit pour cela, comme chacun sait, que ches que S'ils étaient des fils d 'esclave, et moi, d'échan- était grand et fort, et toute sa personne avait quelque chose cuper é peupler Sidney... ger, sans les vendre, des services j'Irai 'm oc ou des produits contre de de franc et d'ouvert qui prévenait en sa faveur. Après avoir Oh I si tout le mette argent comptant. eo mme jeté sur moi un regard explorateur, le Ms d ' moi, toutes les colonies seraient bientôt co m me d« lisurmiAlbion me dit : fières I. . D'après cette donnée, — Je suis M. Brame (j ' écris son nom comme il• le proqu'il tenait a le- Mérite d'avoir mise en pratique , son établissement fi J'étais en admiration devint M, Breene; je chateau et de l'au- nonçait); voulez-vous venir voue reposer chez moi ? J'aime berge. C'était le chetelain bien Wavell pas cru, jusque-le, qu'on pat être tutti complitement craVete, ecniul eusement beaucoup les Français. feu !etc les ganté, suffisamment verni, qui recevait tee étrange«e apparences arences de la raison , Après en Je déclinai mon nom, et, me servant de la formule qu'il moisent de ellence , je offrait une loyale hospitalité; c'était lut encore MI,et leur avait employée en lut t - me parlant; j'ajoutai : en son -. absence, quelque ami intime qui faisait — Seeevous bien que, el je J'irai volontiers me reposer chez vous ; j'aime beaulei honneure table avec la distinction racontais en natice votre d'un very good gentlemen; de la coup les Anglet. manière de vivre et les eittotietoripee c'était dans tenues» s'est ensuite avec un vulgaire maitre d '116tel, un faite notre connaissance, on ne Me Je crus, en faveur de la manière bizarre dont s ' che subalterne, qu'on réglait, officier de boucroirait pas? effectealt — Oh I certainement, non, audépar dé t t, I dence. esfraie ais dee ési • notre connaissance, pouvoir me permettre le mensonge que réplique vivement le gentlemen; les Fran ça is eent la renferme cette dernière assertion. Pen dantnetre estjop Vérité trop manieraient« pour Je grimpai sua' le . y croire, Après vtee retour, au Brésil, nous filmes nous installer doinaine de M. /Irae« par une ra à la Serra dos Orges. La »MM dont je contez-leur simplement ce entaille que vous avez vu., de raite dans le granit; ee moderne Prométhée faisaispartie était . Circulaire nombreuse. Font ne pas voue accumirent enter bit des »reçut en ms tendant nets me eau, oh I oui.. la main ; On reconnaissait gentilhomme hôtelier -Mit A «p arer tes uns des autres, le vermeil à son teint qu'il était retenue notre dispositune jolie mai • Cette idée de M. Mette me teps par la , solitaire per des chatte tees son construite au centre sUase teion tele. On avait abattu fort légères, et qu'aucune justesse; je ré= d'ensiler d ' autour de l ' habitation très-exact eurent ce que je verrais, . de vautour nerongeait lui lèse n'étant es fâché écrire le «eut. Un feu eti un eage tait seul capable de etruaient l ' accès; il en était résulté d'être taxé d' qui eu ab vivre dans exagération à force d'eiactiUn tel isolement; je me demandai d tudet cet essai commence, et je vais le continuer d uel s'était subitement Ce dreier., h. h. des deux calé- ries qui dans les , ee fi fane classer ma nouvelleanslaquelle vont Suivre. écondité de ce sol avait c permuta 'introduisit dans un petit salon p onnaissance. M. Braone Lorsque rée par une multitude d'arbr es de la foje voulus le quitter, M. Braone tente de me reteroprement meublé; c'était par des mélanostotnées bleues, des fa & tee, one pièce longue et étroite, percée de trois fenêtres! munies nir pour passer la soirée avec lui; il mit dans son insistance de Mer«, et garnie d'un divan et beaucoup de grâce et d' amabilité ' , deomroses, des mimosa et des canula b M' de chaises an rotin. Il De pue me rendre jaunes. demeure installa devant une table sur lagune étaient déposées des à son désir; la c ompagnie dont je faisaisjepartie elle-meule ressemblait à un bouquet e fleurs, tAt toiture et bouteilles devait quitter contenant du la Serra le lendemain; il porto, de Sherry, de brandi, du les murs étaient ta -eissés per les rameaux beide d gra, rhum et un gros livre relui. fallait etre sur pied avant le jour. Braone, en me r eadi'le et des begoail, Le diadèmes nuenede econduisant, nie fit traverser sa cuisine, Je fus assis M. de tee liane de Lorsque oil noue troue/unes une vieille négrese occupée à l 'Attendre titmoedent,., et Brame mepria de l'excuser et une embrocher couple de singes e disparut; titi *let d ' heure après, de long.-- SI Voue les, moine, de deux bled, me dit M. Mune . . en te nume s A béera dus erg-feue.

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238 mi, et, 411 projet tiffeennable mer qui Malt proofferte, ont tiré MS re quùles campo-

ut représentée assise sur une poupe, et ea main droits repose sur le manche du ouvernall. Ses genoux supportent un enfent qui dort. Une Moi'. brille au front de la reine des fiole. Cette esquisse est d'un beau sentiment de composition.

deux derniers ouvrages sont en plâtre. Le Novice de Fada n'est autre chose qu'un buste d'après une toute jeune ne, et noua ne serions pas éténné que ce titre de pure futaie /lied«, années que M. Louvet, aujourd'hui ligé de se trouait' un jour réalisé. Les lèvres sont tries-articulées et vimeiha ans est descendu pour rit première la bouche un peu grande ; mais rien n'y res»siffle l'arène du Goncourt'. Ses premiers pire la sensualité ; on y trouve plutôt le caeche* loin d'affaiblir son courage, n'ont fait ractère du commandement, surtout quand on que Paccrottre , et il recueille à 'tette heure le les rapproche de ce menton large et un peu prin gaérité de son intelligente patience. L'insaillant, de ce nez qui déjà prend la forme epinetion et la facilité sont d'ényçques et suraquilin., de ce front vaste et intelligent, et de tout de brillanta leviers; mais sil'art n'a pas ce regard ferme. Seulement, la novice ne resenlisai à se louer du travail et de la persévétera pas une simple soeur, elle deviendra abrance, ces deux qualités font plus honneur à besse. l'homme. Dauid pose le pied droit sur un fragment Aucun morceau réellement important ne de rocher, et de la main gauche tient fa tète figure, cette année, parmi les envois de sculpde Goliath. Dans sa main droite est l'épée du ture. géant. Il y a là encore un contraste de lignes if.' Lequesne , dont le Corybanie, en 4849, qui profite à l'élégance de la statue sans nuire excita si vivement l'attention, et qui u'a plus à son équilibre. qu'une seule année à passer à Rome, n'a en• Le bas-relief de la Fdte d'Iris est gracieuvoyé qu'une 'très-spirituelle esquisse représement rendu, sauf8gure du joueur de ' sentant Ajax qui entève le corps de j pathéGate, qui seegeroupe avec le porteur depilée. vant lequel elle rat p Le reste est comM. Guillaume, qui entre dans la qudtiième posé avec charme, et n'offre, chose rare par année de son séjour à Rome, s'est montré le temps qui court, aucune recherche d arbeaucoup moins économe- que M. Lequesne. chaïsme. Il a envoyé un petit bas-relief représentant les M. Perraud, lauréat de seconde année, a sept sages de la Grèce, une statue de faucheur envoyé un grand bas- ief en plâtre repréet une esquisse de Notre-Dame de la Garde. sentant les Adieux, un te d'étude intitulée Ces trois morceaux sont en plâtre. Le fauCornélie, et une copie en bre du Discobole au repos. cheur a la tète couverte du chapeau rustique atie nommé par les Grecs pétasos. L'AntinoüsVoici la disposition du bas-relief : un vieillard aveugle est assis sur un siée élégant. Aristée du Lundi porte aussi cette coiffure. Devant lui se tient son fils, suri'épaule duLa statue de M. Guillaume est bien entendue quel une 'femme, sa mère sans doute, cache de lignes et de mouvement. Le poids du cor ps son visage désolé. De la main droite, le père porte sur la jambe droite, qui joue la rôle de caresse la joue du jeune homme et lui pose la pivot, tandis que la jambe gauche lui sert do main gauche sur le coeur. On pourrait dire contre-poids. Les bras font mouvoir la faux qu'il le regrette d'une main et qu'il l'encourage de droite à gauche. Il résulte de ces différende l'autre. Le fils est tout armé, seulement Ion tes actions un ensemble très-bien balancé et casque pend encore à sa main droite, à latrès-agréable. Les formes de cette statue auquelle vient s'enlacer la main de sa mère. Il raient été plus fidèles au type champêtre que y a dans cette composition de trop flagrantes se proposait M. Guillaume, si elles eussent imitations de l'antique, entre autres le fils; été moins arrondies dans leurs contours et mais l'ensemble en est d'un bon sentiment. plus vigoureuses dans leur musculature. Les La tête d'étude nous a paru un peu froidecuisses d'ailleurs sont trop fortes et convienment exécutée. nent mal au sexe masculin. M. Jules Thomas, élève de première année, Le petit bas-relief des sept Sages n'est a envoyé un grand bas-relief en marbre, requ'une simple esquisse, non sans valeur, mais Envois de Rome. — Martyrs conduits au supplice, tableau par M. Léon Bénouville. présentant un soldat spartiate qui rapporte à où l'artiste aurait dû s'efforcer de mieux casa mère la dépouille de son frère. Il e tient _ ' ractérner ses personnages. Sans les noms M. Maillet, lauréat de troisième-année, e envoyé une copie embrassé par le dessous des aisselles et laisse pendre le reste d'inscrire au-dessus de chacun d'eux, grecs qu'il a eu soin en marbre du Discobole de Miron, un buste en marbre repré- du corps. La mère est elle-même debout. De là une monoil serait malaisé de les reconnattre. Vesta, l'esquisse d'un bas-relief intitulé tonie de lignes et une singularité d'aspect qui provoque le L'envoi le plus récent de M. Guillaume est une esquisse sentant une novice de de Notre-Dame de la Garde. La secourable mère du Christ Fête d'Iris, et un David montrant la Mie de Goliath. Ces sourire. Sauf ce défaut, cet ouvrage est scrupuleusement

e

Prix de-Rome, — Zénobie trouvée au bord de l'Araxe, 44, grand prix de péintère, par M. Baudry.

Prix de Rome. — Achille blessé au talon, I ., grand prix de sculpture, par M. Guang.


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M. Ferrat a été jeunes à celle de M. Gumery par un cer-

tain nombre de eunes artistes qui sont toujours prêts à embrasser le parti du vaincu. Il en a été de même pour le grand prix de peinture et pour celui d'architectureill faut se faire à cette coutume. Nous en sommes fâché pour les dissidents, mais ils nous semblent avoir eu tort à tous les égards ; et, au risque de passer à leurs yeux pour l'avocat des causes gagnées, nous croyons que les prix ont été accordés comme ils devaient l'être. M. Ferrat a, certes, fait preuve d'une énergie peu commune , d'une certaine largeur d'exécution et d'un bonsentiment d'ettitude ; mais son Achille nous parait beaucoup plus occupé à se lamenter qu'à mettre la main sur le bois de la flèche. Et puis , quelle expression triviale dans les traits du visage I quelle laideur même dans le profil du nez et de la bouche M. Gumery a représenté Achille, non renversé sur le dos , comme a cru devoir le faire M. Ferrat, mais debout et légèrement appuyé contre un fût de colonne. Il se retourne avec plus de courroux que de souffrance et tâche d'enlever le trait que lui a lancé Pâris. Il est possible que nous nous trompions ; mais nous croyons M. Gumery plus d'accord que M. Ferrat avec le style d'Homère et avec le programme de l'Institut. Le sujet du concours pour le grand prix de peinture était l'éternelle aventure de Zénobie, que son mari, pour la soustraire à la main des Parthes, a poignardée et a précipitée dans l'Araxe, et qui, trouvée par des bergers, est rappelée à la vie. Voilà deux fois, à des époques très-rapprochées, que l'Académie sort de ses traditions pour décerner le grand prix de peinture. M. Lenepveu, il y a trois ans, et M. Baudry, cette année, ont reçu le prix contrairement à ce que l'on nomme les traditions classiques. Nous sommes loin de

L'ILLUSTRATION, JOURNAL UNIVERSEL. nous en plaindre; nous constatons le fait. Sauf un peu de papillotage, le tableau de M. Baudry révèle un coloriste et un dessinateur déjà expérimenté. Le jeune berger qui est à genoux sur le premier plan est d'un très-bon sentiment

d'attitude ; il en est de même du vieillard qui , les yeux fixés sur le pâle visage de Zénobie, étend la main droite vers les cordiaux dont la jeune femme a besoin. Le berger qui est revêtu d'une peau de bête dont les poils sont en dehors est d'une touche ferme et d'un ton excellent. Zénobie est manquée : le dessin en est mauvais, la touche molle et le coloris indécis. Le ton argentin que semble affectionner M. Baudry n'est pas trop d'accord avec le ciel de l'Asie-Mineure. Mais, lorsqu'il sera gouverné par une main plus sûre et concentré dans un effet plus sage, il sera très-agréable à la vue et classera M. Baudry parmi nos bons coloristes. M. Bouguereau, qui a aussi remporté le prix d'expression, a été jugé digne d'obtenir un second I «' grand prix. Nous l'engageons à se défier d'une certaine lourdeur qui enlève tout charme à son exécution très-soignée, du reste. Sa Zénobie, quoique un peu gigantesque , est entièrement préfé-

rable à celle de M. Baudry. Elle annonce un bon sentiment de style et aussi l'étude de la nature. Nous citerons aussi avec éloges le jeune homme qui de ses deux mains se fait un point d'appui et se laisse glisser au pied de la berge. N'omettons pas non plus le pâtre qui fait passer pardessus sa tête la gourde suspendue à son cou. Lepremiergrand prix de gravure a été donné cette an. née à M. Bertinot et le deuxième à M. Danguin. Ce dernier avait cherché le burin chaste mais un peu pâle des manies modernes allemands. Moins suave d'effet, la planche de M. Bertinot est d'abord mieux dessinée, puis abordée avec plus de franchise. Avant de passer à l'examen des envois de Rome, il nous reste à parler du concoure pour le grand prix d'architecture. Les concurrents avaient à présenter un projet de place publique. On leur offrait , non comme types individuels, mais comme un faisceau d'exemples , les plus célèbres pla. ces publiques de J'antiquité. Le Palais-Royal seul jouissait du privilége de leur être proposé pour modèle, moins au point de vue de l'architecture qu'a celui de la distribution ; en un mot, un Palais-Royal gigantesque, où se trouveraient contenus des arcs de triomphe, une bourse, un théâtre et une bibliothèque; voilà tout simplement ce qu'on leur demandait : une misère, comme vous voyez. Le pis, c'est que ce palais devait être interdit aux chevaux et aux voitures. Cl académiciens! sublimes rêveurs 1 qui pourrait ici ne pas vous reconnaltre? Quoi 1 dans nos villes industrieuses, où le temps s'escompte comme les plus précieuses valeurs, vous allez fermer à toute circulation autre que celle des piétons un espace qui embrasserait au moins le Louvre, les Tuileries et la vaste cour qui les sépare! M. Louvet, qui a obtenu le premier prix, et M. Villain , à qui le second prix a été accordé, se sont exécutés comme de vaillants jeunes


L'ILLUSTRATION, JOURNAL UNIVERSEL. bles 1 e d'une commission nommée sur la demande même de M. Biche par le congrès des cultivateurs et des sylviculteurs de l'Allemagne, alors réuni à Mayence; 2 • d'une autre commission nommée à Francfort-sur-Mein également à cette épeque, pour examiner des Senlis faite dans les environs de la ville avec de le semence préparée par M. Bickes; cette semence avait mal levé et s'était trouvée de beaucoup inférieure au semis ordinaire, le rédacteur en chef de ce journal, M . Jacquemin, ajoute e Une expérience qui devait être décisive a été faite à Créteil sur la propriété de M. Po. tel-Lecouteux; MM. Bernard et compagnie, se prévalant de cette expérience, entreprise, dit-on, par ordre du gouvernement, ont dit dans les grands journaux : . Le système Bickes a triomphé ; les faits sont là, évidents pour les yeux de toue; les résultats sont complets et parlent plus haut que toutes les théories et toutes les contradictions que l'incrédule ignorance pourrait produire; ils dominent de toute leur hauteur les clameurs des intéressés et les adorations de la routine. e Depuis cette publication, M. Potel-Lecouteux reçoit chaque jour des visites et des lettres où on lui demande ce qu'il y a de vrai dans les assertions du prôneur du système Bickes. Voici sa réponse textuelle : — « J'ignore si , comme il le prétend, la satisfaction des cultivateurs de la province confirme de toutes parts les résultats obtenus à Créteil. Ce que je puis affirmer, c'est que si le nombre des gerbes produites par le système Bickes a été, en effet, conforme à cette annonce, tous les autres détails sont inexacts ou erronés. — Ainsi le rédacteur de la Culture sans engrais a omis de dire que les expériences comparatives sur le système Bickes ont été faites, non pas sur des terres sans engrais, mais, 1° sur une pièce fumée pour recevoir un ensemencement de céréales, après la récolte de pommes de terre qu'elle venait de produire; — 2° sur une pièce qui, étant arrivée à la fin de sa troisième année d'assolement, restait sans fumier; — 3° sur une pièce qui avait reçu l'année mîme de l'expérience une fumure pour être ensemencée en blé. Je puis encore affirmer quo loin d'avoir produit 2 kilog. 50 de grain, chaque gerbe n'en a réellement fourni que 1 kilog. 90. (Les 355 gerbes battues et dont le grain a été pesé, ont donné 675 kilog.; elles auraient dé fournir Se kilog. si en effet chacune d'elles eût contenu 2 kilog. 50 de blé. Le rendement proportionnel à l'hectare pour la pièce fumée, comme il a été dit, et ensemencée selon le système Bickes, n'était que de 21 hectol. 5 litres. Le rendement de la même pièce fumée et ensemencée par moi suivant le système ordinaire s'est élevé à 31 hectol. 29 litres. Différence au désavantage du système Bickes : 10 hectol. 24 litres par hectare. Je laisse après cela aux agriculteurs à décider quelle foi ils doivent ajouter aux éloges pompeux donnés au système Bickes dans dee articles où l'on ne craint pas de faire mentir les chiffres et les faits. » La conclusion est facile à tirer, c'est qu'on doit pour le moment se tenir soigneusement en garde contre les manoeuvres des prôneurs d'engrais qui déposent, moyennant finance, leurs éloges pompeux dans la quatrième page des grands journaux politiques, sans les présenter auparavant au crible de la discussion dans les journaux spéciaux de l'agriculture, démarche qui ne leur coûterait rien , et donnerait du poids à leur parole. Au surplus , l'administration remplit son devoir. Jalouse d'éclairer le public, elle vient d'ordonner des expériences qui se feront sur les terres de l'Institut de Versailles, et que dirigeront des hommes habiles et impartiaux. Le simple bon sens dit d'attendre quel en sera le résultat. Ce qui console un peu de cet ignoble spectacle, c'est de voir les saines doctrines d'économie politique s'introduire dans la haute classe agricole. On se décide à cesser d'invoquer la main et l'argent de l'État pour des progrès que des associations particulières suffiront à effectuer, et cela mieux que l'État et plus rapidement, le jour où chacun apportera un véritable zèle, quelques versements de fonds et surtout de la persévérance. Des cultivateurs éminents viennent de fonder à Lyon une association à l'instar des deux Sociétés d'agriculture qui fonctionnent avec tant de succès sur le sol britannique, en Angleterre et en Écosse, et que nous avons signalées dans plusieurs articles de l'Illustration. Cette association, qui a pour titre : l'Union agricole du sud-est de la France, admet dans son sein tous les cultivateurs du bassin du Rhône, propriétaires, fermiers, métayers, journaliers et généralement tous ceux qui, à un titre quelconque, sont attachés au sol, occupés de travaux agricoles. L'association s'abstient de traiter toute question qui louche à la politique, et ne s'occupe que de réaliser des améliorations professionnelles en se rattachant à la vie du cultivateur. Comme les sociétés de Londres et d'Édimbourg, elle se compose de membres fondateurs, de membres correspondants et d'associés libres. — Sont associés fondateurs tous ceux qui versent, ou s'engagent à verser, dans le courant d'une année, la somme de 50 à 500 francs, sans engagement pour l'avenir. — Les associés correspondants ne sont tenus à verser que la somme de 20 francs. — Les fondateurs et correspondants ont droit de présenter autant d'associés libres qu'ils en peuvent recruter, et ces derniers ne sont tenus qu'à une cotisation annuelle de 2 francs. Nous renvoyons pour plus de détails au premier numéro des Annales de l'union agricole qui a paru à Lyon et à Paris. Au mois de mai dernier, les membres fondateurs et associés libres, réunis en congrès général, se sont occupés de plusieurs questions, surtout au point de vue pratique. La question des assurances mutuelles contre la grêle y a été discutée la première; les représentants de plusieurs compagnies étaient venus solliciter le patronage de l'Union agricole. Une commission d'examen fut nommée pour étudier les statuts de ces diverses sociétés. Son rapport s'est prononcé en faveur de la société d'assurance qui existe à Paris sous le titre d'Union générale contre la grêle. Le rapport d'une autre commission chargée de la question de l'établissement-de banques agricoles et de crédit foncier, par

les seules ressources de l ' industrie prive, recommande I Union financière, société générale pour l'organisation du crédit dans toute la France, récemment établie à Paris, sous la raison sociale Prost de Dieu et compagnie. Les mêmes annales signalent en outre, comme utiles à imiter, quelques institutions d'intérêt local, par exemple un service médical gratuit pour les indigents, ainsi que des hommes charitables viennent de l'organiser dans l'étendue des trois cantons de bieyzieux, Heyrieu et la Verpillière (déparlement de l'Isère); l'organisation de consultations judiciaires également gratuites fondée aussi dans ces trois cantons. Nous en avons dit assez pour donner une idée de la noble mission à laquelle se sont voués les membres de l'Union agricole du bassin du RIE1110 4° former de leurs cotisations particulières une bourse commune qui fournira plus largement, et surtout avec plus d'intelligence, d'impartialité et d'activité que ne peut le faire le trésor de l'État, à des primes et médailles, distribuées comme encouragements; 2° former de leurs lumières un faisceau qui, par d'utiles publications à la portée de tous, rayonnera jusque dans le fond des campagnes avec plus d'énergie quo le phare purement académique de notre société centrale actuelle de Paris, resserrée dans son petit cercle, dénuée de capitaux et disposant tout au plus de quelques bribes arrachées au budget national; 3° se constituer en un jury animé de l'esprit professionnel, bien autrement sagace pour apprécier, à son juste mérite, une innovation que l'esprit administratif; 4° opposer une digue aux manœuvres des charlatans éhontés et des marchands de réclames, qui, pour emplir leurs poches , risqueraient volontiers d'altérer et de ruiner , pour de longues années peut-être , la fertilité du sol de la patrie. Puisque nous en sommes à parler d'institutions d'intérêt local, nos lecteurs nous sauront sans doute gré de leur faire connaître une association réalisée par M. Burdel, ancien notaire et cultivateur dans la commune de Perthes ( arrondissement de Melun, Seine-et-Marne ). Nous citons le Journal d'agriculture pratique : « Dans les campagnes où tout le monde est cultivateur, où chacun peut par conséquent faire l'ouvrage de son' voisin, des secours mutuels de travail entre tous les membres d'une même commune rendraient de grands services, car le travail des champs ne peut souvent se remettre ou être remplacé par un subside en argent. M. Burdel étant capitaine d'une compagnie ele pompiers, a proposé à ses camarades d'adopter un règlement par lequel, outre le service de la garde nationale et des pompes, chaque homme s'oblige à assister de son travail ses camarades , sur l'ordre de ses chefs, comme s'il s'agissait d'é teindre un incendie ou de veiller à l'ordre public. Les infractions à ce nouveau service, sur le jugement d'un conseil de famille, sont punies d'amendes qui forment une masse de secours propres à payer les médicaments ou le médecin. Cette heureuse pensée de M. Bordel a eu un plein succès. On en peut juger par les deux faits suivants : « Un des membres de la compagnie tombe malade d'une fluxion de poitrine après avoir fait sort service de pompier lors d'un incendie qui avait éclaté à huit kilomètres de Perthes. On était en pleine moisson, et à cette époque il est impossible dans la localité de se procurer des ouvriers; les récoltes du malade, propriétaire de deux champs dans deux communes différentes, auraient couru risque de dépérir sur pied; mais deux escouades de vingt hommes furent commandées pour aller couper les blés de leur camarade dans chacune des communes, et en un jour la fortune du malade était sauvée. — Un autre membre de la compagnie, en revenant de Fontainebleau, eut les deux cuisses cassées par les roues de sa voiture. Ses labours étaient à faire, les blés à semer, les fumiers à conduire... Le capitaine commande une escouade d'associés, et en un tour de main tout l'ouvrage est effectué. Puissent, ajoute le narrateur, M. Barrai, de tels exemples .se propager I Les hommes seraient bien forts en s'aimant et en s'aidant. » Le même journal publie un fort bon article de madame Cora Millet sur l'entretien d'une basse-cour. Bouc estimait qu'en moyenne une poule donne 80 neufs par an; Thouin comptait 120. A Grignon, nous avons entendu professer qu'aux environs de Paris on calcule en moyenne sur 80 oeufs. La première année on en obtient 450; la deuxième 120; la troisième 100; mais il y a des œufs cassés, perdus, etc.; ce qui réduit considérablement l'effectif moyen. M. Dailly, dont l'esprit est essentiellement pratique, et qui cultive en Seineet-Oise, à Trappes, donnait tout récemment à la Société d'agriculture les renseignements suivants sur les produits de ses poules : Trente-six poules et quatre coqs ont consommé dans un an 19 hectolitres 1/2 de petit blé d'orge, soit en moyenne 5 litres 1 /2 par jour. Elles ont produit dans l'année : —Janvier 93 œufs — février 261 — mars 438 — avril 527 — mai 527 — juin 507— juillet 396 — août 289 — septembre 186 — octobre 72. — Total, 3,296 œufs, ou 91 par poule. A son tour, madame Cora Millet, qu'on peut à juste titre proclamer la première fermière de France, dit : u La plus grosse poule ne peut pas couver au delà de 15 oeufs, et il serait dans la nature qu'une poule ne dépassêt pas ce nombre par ponte, car les poules pondent par séries distinctes. Ainsi elles font une ponte et couvent, si elles ne sont pas détournées par une circonstance quelconque; mais comme les hommes ont en quelque sorte façonné les animaux domestiques à leur guise, la ponte des poules est augmentée par leur état de domesticité. En prenant une moyenne, on peut admettre que la ponte monte à 35 oeufs. -Il est des poules exceptionnelles dont la ponte dépasse ce chiffre ; mais aussi il en est, et beaucoup, qui ne l'atteignent pas. Or le plus souvent, une poule qui a fait ea ponte ne donne pas d'oeufs durant deux mois et demi. Ces deux mois et demi, ajoutés aux cinq à six semaines qu'a demandées la ponte, font quatre mois de beau tempe employée pour obtenir 35 03uft. J'admets que la poule, ayant terminé cette impor-

23:5 tante besogne et étant hien nourris, reprend sa pente, et qu'elle donne 35 code en six scannant, ce qui pourra bien ne pas arriver, car les secondes pontes ne valent jamais les premien@ ; mais enfin tee six semaines ajoutées encore su temps de la couvée tardive, tempe qui pourrait se prolonger à cause de la saison, car les poulets d'automne nu viennent pas comme les poulets de printemps, formeront encore un laps de d mois, qui, joints aux 4 autre*, fonte mois. Personne no peut nier le repus de l'hiver, qui est au moins de 4 mois dans uno grande partie de la France. Nous n'avons donc que '70 œufs seulement, et cela dans les bonnes années. On va bien vile m'objecter qu'un ne laissera pas couver let poules, qu'il y a des moyens de s'opposer à ce villa puissant de la nature; mais il ne faut pas s'imaginer que la chose soit facile, et d'ailleurs ce serait une erreur de croire que si l 'on réussit on obtient 4 pontes au lieu de 2. Si l'on obtient 3 pentes, donnant en tout 405 œufs, ce sera un produit tout à fait exceptionnel. Quant à la difficulté d'empêcher les poules de couver, elle est telle que je défie d'y parvenir sur un nombre considérable, eu égard à ce qu'une bonne ferme en comporte ordinairement. Nous ajouterons que M. Lœilliet, sous-directeur de l'école régionale de lirandelouan, a calculé qu'eue ferme de 400 hectares , avec assolement triennal, en boee terre, qui donne de 25 h 30 hectolitres par hectare, peut elzeienir 300 poules et 30 coqs. Selon lui, on obtiendrait 24,000 oeufs par année et plus de 240 bêtes grasses. Ajoutez la fiente dite poulinie, qui est un engrais très-actif. li faut observer qu il est de ceux qui comptent en moyenne sur un effectif de 80 œufs par an, déduction faite des accidente. Le lecteur va nous demander en quels documents il doit avoir le plus de foi. Écoutera-t-il de préférence les savants professeurs qui ont parlé du haut de la chaire officielle du Jardin des Plantes, ou ceux qui occupent les modestes chaires professionnelles, ou le célèbre cultivateur, ou bien tout simplement la ménagère? L'instinct de timide eirconsspection , si ordinaire chez la femme, a-t-il ici contribué à mettre en défaut la sagacité de l'observatrice? Nous ne nous chargeons pas de résoudre la question; mais s'il nous arrive jamais de spéculer sur une éducation de poules, il est probable que nous baserons nos calculs sur les chiffres de madame Cora Millet : on s'expose à moins do danger en chiffrant dans un budget les recettes au plus bas, et puis la fermière aura inspecté plus minutieusement les recoins de son poulailler que tous les professeurs et même tous les gros cultivateurs de France. SAINT-GERMAIN LEDUC.

Correspondance. M. Hcefer nous adresse la lettre suivante, en réponse à la lettre de M. de Saulcy, publiée dans notre dernier numéro : Paris, le 6 octobre 1850. A monsieur le Directeur de l'Illustration.

« Nommen, La lettre de M. de Saulcy, publiée dans le numéro précédent, contient ces passages qui me louchent particulièrement « La vérité est que j'ai cessé une discussion devenue oiseuse • à partir du jour où j'ai été convaincu que M. Hoefer, en étuO diant ce point d'archéologie autrement que de sentiment, de» viendrait le plus rude adversaire de ses propres opinions. » Quand M. Under aura pris la peine d'examiner, aveu toute la sagacité que je me plais à lui reconnaître, les monuments » nombreux des Perses et des Parthes, quand il aura bien voulu ne pas mettre de enté les monuments écrits, auxquels il faut attribuer quelque 'valeur, j'imagine, il ne lui restera d'autre • parti à prendre que de reconnaître avec loyauté qu'il s'est » trompé du blanc au noir.» » Voici ma réponse :

Dans les deux Mémoires que j'ai eu l'honneur de soumettre à l'Académie, je n'ai été que l'interprète des autorités anciennes, tant sacrées que profanes ; c'est avec leurs témoignages seuls que j'ai contesté l'authenticité des ruines de Ninive. Ce n'est donc point là une affaire de sentiment ni d'opinion personnelle. Et si je me suis trompé du blanc au noir, j'aurai eu, ce dont je me glorifie, toute l'antiquité pour complice. Les monuments écrits, je ne l'ignore pas, sont la plus grande autorité pour M. de Saulcy, qui a déjà fait preuve d'une sagacité extrême dans la lecture des inscriptions cunéiformes. Mais qui me garantit l'exactitude de la méthode employée pour déchiffrer l'écriture cunéiforme? Si une parole d ' honneur pouvait être ici une garantie, je m'en contenterais volontiers. La méthode de

Champollion pour déchiffrer les hiéroglyphes rencontre encore aujourd'hui des sceptiques, bien que la pierre de Rosette et quelques notions éparses chez les auteurs anciens en aient fourni la clef. Et l'on admettrait comme infaillible l'interprétation ingénieuse sans doute, mais purement arbitraire, des inscriptions cunéiformes, sur lesquelles il ne nous reste absolument aucune donnée! En se plaçant sur le terrain philologico-épigraphique, M. de Saulcy entrera dans une phase toute nouvelle de la discussion. Je l'y suivrai, si l'illustre académicien veut bien nie le permettre, dans le seul intérêt de la science et en dehors de toutes les suggestions qui ne feraient qu'envenimer la polémique. » Agréez, M6nsieur, l'assurance de ma haute considération. HOME.

M. A. A. à Paris. Vous trouverez dans l'Illustration, monsieur, terne XIII, page 265, une gravure représentant la pose de la première pierre du monument élevé par la ville d'Amiens au savant Du Cange, le plus illustre des enfants de cette cité. Voua y tirez également les titres légitimes de Du Cange à cet honneur tardif, et vous pourrez compléter votre instruction à son sujet auprès de tous les érudits de l'Europe, au lieu de lire les mélodrames et les romans de Victor Ducange, son homonyme, qui mérite en effet une image mais non une statue. Nous garderons le secret sur votre bévue. S. M. à Lyon. Assurément, monsieur, c'est une erreur; mais il nous a été impossible de retrouver la dimension exacte. C'est peut-être Io mètres de large sur 71 de long; ces deux derniers chiffres ayant été intervertis dans la Composition de l'article.


L ' ILLUSTRATION', JOURNAL UNIVERSEL.

étudié, et contient l'annonce d'un talent sévère et vigoureux. fallu y apporter la conception et le rendu de l'illustre GériLa mère, comprimant sa douleur sous le stoïcisme national, veloppé sont comme fis divers chanté d'un lï me. pose sa main gauche sur la blessure de son fils, et de sa main cault. On aurait eu alors une scène véritablement grandiose Rien de plus clair, rieti - de mieux conçu, rienmétr de e 1 abiet terrible, au lieu de ne trouver qu'un rêve impossible et lement exécuté. Seulement nous craignons que droite presse la main droite du mort. Tout cela est bien senti de mauvais goût. ' taz et bien rendu. n'ait franchi les bondee ' raisonnables de l'archit Il parait que M. Cabanel affectionne les sujets bizarres. e lychrome. Ainsi nous crayons devoir le blâmer d'a Les envois de peinture sont beaucoup plus nombreux que nt Son esquisse peinte à l'huile a grand besoin de la pancarte les envois de sculpture. les chairs de ses cariatides et les figures sculptédif, agas explicative pour étre comprise. Elle renferme, au reste Le bon Samaritain, frises. Mais il était diflicile-d'avoir tort avec autant de de M. Damery, élève de cinquième • e, Les travaux de M. dix-}luit d, élève de seconde année, se présente d'abord. Ce tableau est empâté avec une d'excellentes qualités de composition et un charmant effeta .64 de lumière au dernier plan. Mais le coloris, quoique fort su- composent d'environ sorte de férocité réfléchie. La touche y est partout également dessins. périeur à celui de Saint Jean, renferme aussi quelques disIl est facile de voir que le jeune lauréat n'a pas e lourde. Sur quoi repose la tête du blessé? Sur une roche rii s violette? Problème à résoudre. Le manteau du Samaritain sonances choquantes, entre autres le manteau rouge et la principes bien sûrs ni uh goût bien décidé. il prend u u robe verte de saint Paul, qui réclament vivement contre l'as- tout est du mème jaune que ses cheveux, ce qui faisait dire parmi ce qu'il trouve; mais ce que noua y perdons COM >if sociation violente à laquelle l 'artiste les a condamnés s emble , nous le regagnons par la richesse des détails t les spectateurs qu'il s'était fait tisser un manteau avec sa M. Lenepveu, dont le grand prix avait soulevé dans l'école chevelure. Les attitudes sont bizarres et incomplétement par l'absence de tout système. Il est toutefois un plus d'une réclamation et dont le talent semblait en effet peu expliquées. Le terrain est d'un pur ton chocolat. Le ciel et d'accord avec les traditions ac M. Normands groupé, d'une main 'très-habile , divera, démique., parait s'être tout mente d'architecture empruntés soit à Pompéi, soit à les fonds débordent sur les figures et sur le premier plan. à fait rangé depuis son séjour à Rome. Les plus Vives louan- culanum. En somme, noua renvoyons M. Damery au tableau qui lui On y trouve presque toutes les formes d'art .créé ges lui sont dues pour la manière sobre et soignée dont il avait mérité le premier grand prix de peinture. fait preuve. Nous lui adresserons cependant un léger repro-a par les deux villes ensevelies. Il n'en est pas de même de M. Barrias , qui vient d'épuiC'est surtout dans le projet de restauration de la maisdn ser la durée de son séjour à Rome. Ses envois méritent, si che. Il a voulu traduire sur la toile ce verset de saint Mat- du Faune que s'étale et se prodigue l'opulence des matéthieu : Mais pendant que les hommes dormaient, son ce n'est une approbation, entière, au moins de vifs éloges. riaux recueillis par M. Normand. Quel luxe de décoration, ennemi vint et sema de l'ivraie au milieu du blé et s'en alla.» Ils se composent d'une bonne copie de la Madone dite del et cependant quelle sobriété ou plutôt quel ordre dans la Sacco, d'après Andrea del Sarto, d'une esquisse représentant Dans le tableau de M. Lenepveu, le perfide semeur_court. Un richesse III y a là telle peinture murale qui ne le cède par une scène de l'Agamemnon d'Achille, et d'une grande com- manteau brun-rouge flotte sur son épaule. De la main gauche le mouvement et par l'imprévu à aucune fantaisie du style il en tient un pan où se trouve l'ivraie. De la main droite il position intitulée les Exilés de Tibère. rocaille, et qui reste sans égale par la savante économie qui L'esquisse a caractère théâtral qui s'explique, si l'on songe que le un la gouverne. but de répand la funeste semence. Sous une tente, non loin de là, dort le laboureur avec ses hommes et ses chiens. M. LenepM. Barries a été d'interpréter non un fait emprunté à l'hisMentionnons, avant de finir, les deux projets de tauration tentés par M. Thomas, élève de quatrième restoire, mais une scène de l'Agamemnon d'Eschyle. Les élé- veu pense-t-il qu'une course rapide soit le meilleur moyen anmentset le style de sa composition lui étaient donc presque d'échapper à l'oreille des dormeurs? Le bruit des pas sur le née. De ces deux projets, l'un, et c'est le plus intéressant, imposés. Mais puisqu'il avait, et avec raison, dépouillé ses sol, le sifflement de l'air que le corps déplace, le claquement s'applique aux ruines du temple de Neptune à Pcestum; personnages du masque et du cothurne, il aurait pu modifier du manteau qui s'agite derrière le coureur, n'en voilà-t-il pas l'autre, au gracieux temple en briques vulgairement appelé dans le même sens la manière dont il a composé le groupe assez pour réveiller un Epiménide? Une marche lente et du Dio Itedicolo et situé dans la vallée, d'Egérie, près de légère à la fois eût été beaucoup plus sûre; mais nous y principal. Rome. Le premier projet n'embrasse pas moins de dix desClytemnestre apparaît à une porte ouvrant sur une cour aurions perdu une belle élude de coureur. sins et ne semble pas trop indigne du majestueux édifice en M. Achille Bénouville, qui a remporté le grand prix de intérieure qui est éclairée par le soleil. Sur ce fond lumivue duquel il a été conçu. En tout cas, il fait bien pénéneux, la tête et les épaules de Clytemnestre se détachent paysage le jour même où son frère Léon obtenait le grand trer dans l'analyse de ces formes sévères aujourd'hui presque prix de peinture d'histoire, a envoyé cette année deux payen vigueur. La sombre amante d'Egisthe est debout. Une dra- sages, I un représentant la porte de Lariccia ; l'autre, Vir- disparues et qu'une élégance trop uniforme a remplacées. perie rouge la revêt pour ainsi dire de son crime. Sa main HENRY TRIANON. droite tient la hache sanglante. Sa main gauche s'appuie fiè- gile sur les bords de l'Anio. Le premier nous parait préférement sur sa poitrine. Ses yeux où l'iris nage dans l'orbite rable au second. Une scène de départ s'y joint aux belles lignes de l'architecture, aux majestueux massifs des arbres • agrandie, n'osent regarder le choeur en face Son pied gauche Revue agricole, s'appuie sur le corps d'Agamemnon qui est tout enveloppé et à l'éclat du ciel. Les fonds y sont bien fuyants et les terrains bien modelés. Dans le deuxième paysage, qui est, d'une étoffe noire brodée d'or et tachée de sang. Derrière les Séduits par l'exemple de nos voisins les Anglais, beauen outre, le plus récent en date, la touche y est trop unipieds du royal cadavre est étendue l'infortunée Cassandre, forme, le feuiller un peu lourd et le coloris un peu factice. coup de nos cultivateurs commençaient à ajouter comme tombée aussi sous la hache de Clytemnestre. Au bas de auxiliaires au fumier de ferme, et en dose déjà notable, les l'escalier qui mène au palais, se voit sur un piédestal la Mais quel admirable site! Comme, en le voyant, les vers engrais artificiels, guano, poudre d'os, noir animal, poustatue de Jupiter Olympien dont la tête est ornée d'une cou- de Virgile, que l'artiste a cités, paraissent aussi vrais qu'ils drette , etc. Vite les Macaires d'accourir, d ' emboucher la ronne radiée. Autour de cette statue se groupent dans des sont beaux, et comme on est tenté de s'écrier aussi : trompette de l'annonce, de battre la grosse caisse de la réCombien me plairaient les campagnes et les fleuves dans clame, attitudes et avec des expressions différentes tous les personles vallées! afin de débiter sous le nom de ces actives et hononages du choeur. rables substances les matières les plus inertes et de nulle vaLes Exilés de Tibère ont aussi une légère teinte théâtrale, e Que j'aimerais à vivre sans gloire parmi les eaux et les bois! » leur réelle. Les choses en vinrent au point que dans certaines ou plutôt dramatique. M. Barries aime l'effet et les jeux de Les lauréats pour le grand prix de gravure ont aussi payé localités (par exemple le département de la Loire-Inférieure) physionomie, nous ne lui en ferons pas un reproche ; mais l'autorité lu gea urgent d'intervenir. Le préfet dut nommer un peu plus de calme aurait mieux convenu â une composi- leur tribut. M. Aubert a envoyé un portrait du Dante, tiré parmi les pharmaciens des villes principales un certain de la fresque de Raphaël au Vatican ; et M. Tourny un portion dont le caractère aspire évidemment à l'antique. nombre de jurés-chimistes auxquels l'acquéreur lésé puisse Toutefois, une oeuvre de cette importance a droit à toute trait du Primatice. Ces deux gravures, la dernière surtout, recourir pour faire analyser son emplette et constater la nous ont semblé d'un burin fidèle et précieux. l'attention et à toute la bienveillance de la critique. Elle sort fraude. La foi dans les engrais artificiels fut donc vivement M. Chabaud expose un grand médaillon en cire représenévidemment d'une intelligence fertile et méditative. Elle anébranlée dès le début. La réputation-des plus efficaces d'ennonce un pinceau à la fois sérieux et facile. Un dernier re- tant Cérès qui embrasse Triptolème pour lui rendre la santé, un peu trop symbolique et où nous n'avons guère tre eux, ceux que la généralité des fermiers anglais a expéproche : le coloris manque de chaleur et de vérité, et le sujet trouvé à louer que la manière gracieusement maternelle rimentés depuis plusieurs années et a enfin adoptés dans l'udessin ne porte pas l'empreinte d'une originalité bien franche. sage vulgaire, ceux qu'elle a déclarés classiques, est comdont Cérès prend la tète de Triptolème pour l'approcher C'est la grâce et une sorte d'élégance naïve qui respirent dans les envois de M. Léon Bénouville. Hero et Léandre , un de ses lèvres. Les jambes nues et maigres de Triptolème promise en France peut-être pour longtemps. Dans cette situation lâcheuse, et après que les Macaires assez gauchement sur le devant de son siége. projet de peinture sur muraille ou sur verre, Martyrs con- pendent Les envois d ' architecture sont nombreux et intéressants. ont exploité de la sorte la bonne renommée qui s'attachait duits au supplice, et une copie assez faible d'après Raphael, à des noms de substances dont la vertu est reconnue, voici Nous eussions désiré n'avoir pas à demander tout d'abord à tel est, cette année, l'ensemble _des travaux qu'il soumet à que tout à coup surgissent une douzaine d'inventeurs de lila critique. M. Desbuisson si le projet d'une école française Athènes quides ou de poudres, dont la composition reste un mystère, Hero , dans son blanc costume de prètresse, est assise ; b u'il nous envoie est bien sérieusement le fruit des cinq la- mais qui, au rapport desdits inventeurs, ne peuvent manet tandis que de la main gauche elle s'attache à la pointe s orieuses années qu'il vient de passer.à Rome. Nous adresquer de produire des effets merveilleux. d'un roc, de la droite elle attire à erons la même question à M. Tétez pour son projet d'une elle son jeune amant qui B Attaquer la probité d'aucun de ces messieurs serait invient de sortir des flots. Léandre pose sa main droite sur d ourse. Est-ce même leur main habile que l'on doit ces convenant, Dieu nous garde de manifester la moindre intenl'épaule de sa maîtresse et les deux Jeunes têtes s'approchent c eux insignifiants dessins? La réonse nous paraittrop fa-- tion de ce genre; seulement nous prendrons la le pour insieter davantage. Nous préférons nous l'une de l'autre pour se donner un baiser. L'effet général du d liberté de occuper faire observer à leurs prôneurs qu'employer les procédés tableau n'est pas assez franc. Un clair de lune n'admet pas es envois sérieux que ces deux artistes ont faits. tant de demi-teintes. Desbuisson expose sept dessins contenant des études dee charlatans qui débitaient naguère le guano et la pouLe projet de peinture sur muraille ou sur verre (l'artiste n artielles pour servir à la restauration des Propylées. Il drette sophistiqués, n'est peut-être pas la manière la plus sûre de recommander ces prétendues découvertes à l'homme eus est impossible d'écrire ce mot sans nous rappeler de a négligé de nous éclairer sur ce point) représente dans s ay prudent qui vient de voir tant de bonnes gens subir tant trois compartiments superposés : antes études faites sur le mème édifice Fier un jeune la uréat du plus bel espoir, M. de tromperies encore toutes récentes. s Le ra vissement de saint Titeux, mort à Athènes il y d'se; a plusieurs années. M. Desbuisson So Le corps de saint Français apporté nous parait avoir étudié d ' Nous demanderons pourquoi ne pas prendre un brevet Assiau couvent de a invention? N'est-on pas induit à croire que les découSainte-Claire. . vec le plus grand soin les ruines dont il a entrepris la reslaura 3. Saint François transporté mourant à Sainte-Marie des le lion. Ardent chercheur , il n'a négligé aucun vestige . , et vreurs redoutent d'affronter le contrôle d'une discussion publique de ces admirables recettes? Dans le premier numéro s documents historiques sont venus fui prêter l'appui de Anges, et donnant une dernière bénédiction à la ville d'As- le sise. ur lumière. s'est montré prudent et sabre dans l 'emploi des Annales de l'Union agricole (nous allons tout à l'heure de s couleurs appliquées à l ' Le troisième dessin nous parait de beaucoup supérieur architecture. S'est-il tout à fait parler plus au long de ce journal), voici ce que raconte ab stenu d ' innovations témeraires? Dans l'état actuel de la M. de Sussex, membre de la Société de chimie de Londres. aux deux autres. C'est tout simplement un chef-d'œuvre de sc Je donne la composition d'un de ces engrais surnaturels style et de sentiment religieux. Il y a dans cette composition p enteil nous serait difficile de l ' affirmer. Ce que nous plus que du talent, il y a de l ' inspiration. qui m'a été remis par un agronome quelque temps avant le R. Léon Bénou- lacuvons dire , c'est qu'il s'est tenu de beaucoup en deçà de ligne si audacieusement franchie par rapport du ministre de l'agriculture, rapport constatant que ville n'avait pas l'esprit parmi nous quand il l'a conçue et pr M. dans son cet ojet de restauration du temple d 'ErechthéeTétez engrais ne valait pas le chaulage ordinaire. Cet engrais ' exécutée. Un ravissement momentané l'avait emporté dans à Athènes. une sphère plus haute. Le temple d'Erechthée offre une des plus piquantes chspo- pesant 86 kilogrammes à l'hectolitre, contient : Eau et masit L'aquarelle re tières organiques non azotées, 45,0; — charbon, 18,0; — présentant les martyrs conduits au supplice Auions de lignes que l'antiquité grecque nous ait transmises. n'est paa un tableau : c'est une t terre, plâtre et silice, 67,00. De semblables engrais, vendus n e es rsemble aux trois autrs rès-remarquable esquisse si cune des quatre façades e , d'où M. Léon Benouville tirera peut-être un tableau. Par elle- blece n'est, comme de juste, par le chapiteau et par l'ent a - à raison de cinq et six francs le kilogramme, élèvent bien haut le prix du plâtre et de la ment. Le terrain a deux niveaux, 1 un pour la façade même, toutefois, elle excite et captive l'attention au plus ori terre, soit 600 francs par haut degré. 400 kilogrammes. Quant à entale, l'autre pour la façade opposée et pour l'extrémité d'autres engrais de la sorte, tels OC M. Cabanel, élève de quatrième année, a envoyé un Saint qu cidentaie des deux autres. Un escalier que ceux qui se font depuis peu de temps aux Champslet Jean, les Derniers de la race de er entre eux. Deux portiques, dont les fait communi- Elysées , ils se trouvent dans une condition meilleure, ils une esquisse repré- se axes prolongés contiennent de l'azote sentant Sainer aul et les fidèles al fa» dee sels à angle droit, donnent accès dans le lemdestinés à etre vnde Césarée, et une très-bonne pierencontreraient e . mie d'après Raphaël. q est celui de la façadeélogra dus au poids de l'or, et à démontrer que le plus peut se Le principal portiue orientale. Le plan de l'efalifice pré Le saint Jean est trop positivement épileptique. La pain- nec trouver dans le moins , que 177 kilogrammes de certains sente la forme d'un parallélogramme tare en est sèche, dure et criarde. A droite du saint se voit vi tangle, à double base, sur les deux grands côtés duquel sels, par exemple, peuvent se trouver dans 8 kilogrammes ,arma nte tête de jeune fille. Mais, grand Dieu quel in armen t se pour deux autres par de ces mêmes self. s charmante »loris egaux entre eux. Cee deux ap allélogrammes plus petits et pend ees sont placée vers les Noue demanderons aussi pourquoi, dans les récits d'exp ot nts extrémes des deux grands Les Derniers de la race de périences fait«, n ég liger de publier les opinions qui sont côté' Saül sont d'un effet mélodra- pas e. ô ' rua mémo dél de ff Malt mes difficile de se garder. Si l ' on tenait revêtues d'un caractère vraiment officiel? A ce sujet noue i= à kidt« es sujet un peu trop cadavéreUI, il eût levLe projet de restauration de M. Tétas annonce une main citerons le passage suivant du Moniteur de la méro de septembre), après avoir rappedéle Propriété (nu. ante. Les six ou huit dessins on ce projet se trouve dé rapport,peu favorable publié par le ministère , et deux rapporta sembla.

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L' ILLUSTRATION, JOURNAL UNIVERSEL.

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La rentrée au collége le b octobre 1850. par A. Dulong.

Tu es clan sang qui peut prétendre à tout.

Fais honneur à ta patrie.

Pense à ta onère..., pendant les récréations.

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Si tu as un prix, tu auras la montre.

Travailla, mais no te fatigue pas.

LA POISON-fi

L'ETUDE•


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L'ILLUSTRATION , JOURNAL UNIVERSEL.

Petites Induatilea de Parla.

Paris est la ville des grandes existences et des petites industries. S'il existe en Europe un personnage hors ligne par sa fortune, c'est à Paris qu'il se hâte de venir dépenser ce qu'il a pu amasser ailleurs; c'est ainsi que obus voyons encore aujourd'hui, en dépit de nos commotions politiques, les plus beaux hôtels de nos deux aristocratiques faubourgs occupés par de riche, étrangers; M. Hope est un millionnaire hollandais, M. Shickler était un banquier prussien, le prince Toufakin était Russe comme M. le comte Demidoff, qui serait encore à Paris si un ordre de son auguste souverain ne l'avait contraint à vivre dans son palais de Florence. Je passe sous silence les autres notabilités financières ou princières que nous ont expédiées l'Italie, l'Autriche et même l'Amérique. Paris, vu de l'étranger surtout, exerce une telle fascination sur les intelligences, que me trouvant cette année à Francfort, j'ai entendu dire à la table d'hôte de l'hôtel de Russie par l'héritier présomptif d'une petite principauté allemande, que lui et son père étaient les deux personnages les plus malheureux de leur pays en ce qu'ils étaient les seuls à qui il ne Mt pas permis d'occuper un petit appartement sur le boulevard et une stalle à l'Opéra. Si Paris est le centre des sommités aristocratiques, il est également le rendez-vous des individus déclassés, des professions de contrebande et des industriels sans industrie; le gamin qui pose un morceau de drap sur les jantes de la roue lorsque vous montez en voituré et qui vous appelle Mon Général pour exciter votre commisération en flattant votre amour-propre guerrier, n'existe qu'à Paris; ce n'est qu'à Paris aussi que vous rencontrez ce chiffonnier que Charlet a immortalisé et qui parlait littérature et philosophie à ses moments perdus; l'homme qui se promène avec une pyramide de paniers à poupées sur la tète, le marchand de gaufres, le marchand de robinets, le seul Français à qui il soit permis de jouer du cornet à piston dans les rues, et bien d'autres industriels dont je ne puis donner ici le dénombrement homérique, sont des produits autochthones de la civilisation parisienne. Transplantez Ces frêles plantes à Berlin, à Vienne et même à Londres, et elles s'étioleront loin de la terre chaude cal elles ont reçu le jour. L'Illustration a déjà mis sous les yeux de ses lecteurs quelques-unes des petites industries parisiennes; nous poursuivons cette étude intéressante, et pour aujourd'hui nous allons en signaler trois qui ne sont pas les moins curieuses de la collection.

leur des appartements qui, aux dernières élections parisiennes, improvisa les candidatures de Chromo, Duro, Phare, dont les noms athéniens semblaient promettre trois: archontes à l'Assemblée nationale. Chromo, Duro, Phone, n'ont pas été nommés, mais ils ont servi à faire connaltre et à populariser une invention et une industrie qui voguent maintenant à pleines voiles, poussées par la brise du puffl Enfin le troisième personnage coiffé d'un chapeau

à plumes qui a une certaine analogie avec le feutre de

Robert, chef de brigands, n'est qu'un simple marchand de coco. La profession du marchand de coco est trop bien établie depuis un temps immémorial pour que nous ayons la prétention de la révéler dans cette faible esquisse ou mémo de la patroner. Aussi est-ce moins d'une profession que d'une physionomie qu'il s'agit pour le quart d'heure. Tout le monde peut être marchand de coco, mais le sieur Labbé jouit du privilége de désaltérer lu gosiers dramatiques de la Porte-Saine Martin. Il salue tous les artistes de ce théâtre, tutoie le machiniste, donne des poignées de main eux mare chands de contremarques, et a eu l'avantage de parler à M. Haret, un jour qu'il donnait le bras à mademoiselle Georges. Labbé, retenu sous le péristyle par les devoirs de sa profession, ne peut naturellement assister aux représentations : mais il saisit dans la conversation des consommateurs des bribes de dialogues et des situations dramatiques qui le mettent bien vite au fait des pièces représentées. Depuis plus de trente années qu'il est le Ganymède ordinaire des jeunes titis du pare*, Labbé est devenu de première force sur le répertoire. On comprendra facilement l'enthousiasme de Labbé pour l'art dramatique. Ses goûts l'appelaient sur les planches; mais son éducation négligée ne lui ayant pas permis d'aspirer à cette haute position, il a vécu autant qu'il a pu à côté du théâtre. Il a un chapeau de trattre de mélodrame et des chaussons de lisière. Il est artiste par la tête et marchand de coco par les pieds. Paris compte un rand nombre de petites professions moins utiles ét moins honorables que celles-ci ; mais pour qu'elles deviennent sujets d'études pour l'Illustration, noue attendons qu'elles se présentent au public avec cette distinction originale du costume qui les signale de loin à la foule. Si les charlatans qui se disent les bienfaiteurs de l'humanité dolente, au lieu de se donner des certificats glorieux dans la quatrième page des journaux, consentaient à revêtir un habit caractéristique, ils ne seraient pas condamnés à envier le service que nous rendons volontairement au marchand de couleur, au polisseur de cuivres eter marchand de coco de la Porte-Saint-Martin. Mais que voulez-vous qu'on fasse pour un marchand de droguas qui ressemble à tous les apothicaires, et pour un arracheur de deattrqui s'habille comme un chirurgien? ,.- finit Fismsre.

Voici d'abord le père Tripoli, fils de la Gloire et po- lisseur de cuivre; le, père Tripoli est le plus terrible astiqueur de buffleteries militaires et citoyennes; il porte avec lui ses ustensiles et sa marchandise; son costume indique suffisamment sa profession et ses senti' mente ; il est Français et il a servi sous l'autre; ses ennemis politiques prétendent que ses états de service :se bornent à avoir ramassé en 4815, à la butte Saint-

Chaumont, des boulets pour chacun desquels il recevait, des officiers d'artillerie, une légère rémunération de cinquante centimes; mais le père Tripoli a trop de fierté pour ne pas mépriser ces impuissantes imputations. S'il n'est pas décoré de l'étoile des braves, cela tient à la sienne qui a toujours été mauvaise. Au début de sa carrière militaire, Tripoli avait eu une altercation avec son caporal, et ce supérieur rancunier avait considérablement nui à son avancement. Le père Tripoli a conservé le costume militaire; mais, pour bien indiquer sa profession, il a émaillé son habit de boutons de métal, de grenades, de cors de chasse, d'aigles et de coqs gaulois qui reluisent comme autant de soleils. La poitrine du père Tripoli est un firmament d'autant plus lumineux que c'est lui. qui se charge dans l'intérêt de 80a art, de l'astiquage des constellations. On le rencontre plus particulièrement dans les quartiers fréquentés par les enfants do Mars., dans le voisinage des casernes, et aux gardes montantes et descendantes de la milice citoyenne. Honoré de la confiance de MM. les gardes nationaux, il blanchit leurs buffleteries, astique leurs boutons, et fait, sous ce rapport, une terrible concurrence aux tambours des compagnies ; mais, bon enfant et Français avant tout, le père Tripoli paye à boire et= tapins, ce qui lui permet de raconter ses bataillés et de cultiver son industrie. Nous passons maintenant à une industrie née d'hier; nous voulons parler de la mise en couleur sans frottage des appartements. Le jeune artiste que vous voyez représenté dans cette gravure, et qui au premier abord ressemble tant au Pulchinella napolitain, porte, comme le père Tripoli, les insignes de ea profession. Il a une coiffure en forme de pot à couleurs, sur sa blouse et son pantalon vous apercevez des plaques rouges, qui figurent des carreaux octogones. La petite propriété parisienne a-t-elle besoin de donner un nouveau vernis à son carrelage déteint par un frottement trop prolongé, en quelques secondes l'homme aux carreaux opère la métamorphose à l'aide de son siccatif brillant. La préparation nouvelle n'a pas besoin, comice l'ancienne, de sécher et d'être frottée pour reluire. Le siccatif sèche è la minute en S' appliquant. C'est le metteur en cou-

Labbé, marchand de coco de la Porte-Saint-Atertin. -


L' ILLUSTR.ATION , JOURNAL UNIVERSEL. noua qu'ils ont singulièrement lad r ée/entes affaires de Bourges et »Mailles. Si ce ne sont palles mômes crimes, il serait injue, les confondre, ce sone les mêmes récusafions do l'incqmp Ince du tribunal, les mômes protestations contre la vitgatieet du droit, les meules invocations à la juslice du peuple et de la postérité. Noue remexciqds Ed. Fleury de noua («air mis à môme de faire ces instelictife rapprochements, et i eau nom du passé comme au none tki présent, nous l ' engageons à poursuivre le cours de ses Etudes révolutionnaires, ai sait très-bien mettre en oeuvre ses précieux matériaux, l'on n'a guère à reprendre dans ses compositions que quelques longueurs et quelques ornementa ambitieux, ambitiosa ornementa, comme dit le sage Horace. M. Ed. Fleury mea paru abuser un peu de Piave_ ion. Sans doute il ne dit pas comme M. d'Arlincourt : e Men père à manger ?n'apporte, pour « Mon père m'apporte à manger; a mais s'il ne fait pas d'inversions ridicules, il ei fait d'inutiles, et c'est toujours trop. En somme, pour un produit picard, c'est un tres-estagable produit. Je ne le louerais guère en disant qu'on fait beaucoup plus mal à Paris. Mais je dirai, en toute justice, que dans ce genre de monographie historique, il est usuel rare qu'on y fasse aussi bien. ALEXANDDE DUFAY.

Un nouveau moteur. Voici ce qu'on lit dans un journal américain le National lntelligencer : Le professeur Page, dans le cours qu'il professe à l'institut de Smithson, établit comme indubitable qu'avant peu l'action électro-magnétique aura détrôné la vapeur et sera le moteur adopté. ll a fait en es genre devant son auditoire les expériences les plus étonnantes. Une immense barre de fer, pesant 160 livres, a été soulevée par l'action magnétique et s'est mue rapidement de haut en bas, dansant en l'air comme une plume, sans aucun support apparent. La force agissant sur la barre a été évaluée à environ 300 livres, bien qu'elle s'exerçât à dix pouces de distance. Le professeur a dit qu'il lui serait aussi facile d'élever cette barre à 100 pieds qu'à 10 pouces, et qu'il exécuterait la même chose avec une barre qui pèserait 1 tonne ou 100 tonnes. 11 pourrait établir un mouton pour pilotis, ou un marteau pour forge, (le la manière la plus simple, et faire une machine qui aurait 6, 12 ou 20 pieds de course, et même autant que l'on voudrait. On ne peut se faire. une idée du bruit et de la lumière de l'étincelle lorsqu'on la tire en uu certain point de son grand appareil : c'est un véritable coup de pistolet; à une très-petite distance de ce point l'étincelle ne donne aucun bruit. Cette découverte récente a, dit-on, une signification pratique dans la construction d'un moteur électro-magnétique. Il y a vraiment là une grande puissance, et quelle en est la limite? Le professeur a montré ensuite sa machine d'une force de quatre à cinq chevaux, que met en mouvement une pile contenue dans un espace de trois pieds cubes. Elle ne ressemble nullement à un appareil magnétique ordinaire. C'est une machine à double effet de deux pieds de course, et le tout ensemble, machine et pile, pèse environ une tonne (un peu plus de mille kilogrammes). arsque l'action motrice lui est communiquée par un levier, la machine marche admirablement, donnant 114 coups par minute. Appliquée à une scie circulaire de dix pouces de diamètre, laquelle débitait en lattes des planches d'un ;pouce et demi d'épaisseur, elle a donné par minute 80 coups. La force agissant sur ce grand piston dans une course de deux pieds a été évaluée à 600 livres, quand la machine marche lentement. Le professeur n'a pas pu apprécier au juste quelle est la force déployée lorsque la machine marche à vitesse de travail, bien qu'elle soit beaucoup moindre. La question la plus intéressante est le prix de revient de la force. el. Page a démontré qu'il avait réduit ce prix au point que le nouveau moteur coûterait moins que la vapeur ne coûte employée dans les conditions les plus ordinaires, mais non aussi bas que la vapeur employée dans les machines qui dépensent le moins de combustible. Dans les conditions actuelles cette nouvelle machine, qui est à l'état naissant et imparfaite, consomme par jour 3 livres de zinc par force de cheval. Plus on grandirait l'échelle en construisant la machine, et plus le résultat serait économique. M. Page lui-même s'étonne de ce fait, qui est contraire à ce qu'on connaissait auparavant. Néanmoins il reste encore dans la pratique bien des difficultés à vaincre; la pile réclame des perfectionnements, et il faut aborder l'épreuve redoutable de la construction sur une grande échelle, l'échelle qui donnera une force de 100 chevaux et plus. Nous ajouterons à ceci un résumé de quelques considérations sur l'emploi de ces deux moteurs : électricité et chaleur, que vient - de lire tout récemment, dans une séance de l'Assommer( BRITANNIQUE, M. Williams Patrie. Pour calculer la valeur dynamique d'un courant d'électricité voltaïque, il faut se rendre compte de la quantité du courant et de son intensité. Etablir, pour exprimer chacun de ces deux coefficients, des unités de comparaison, que l'on puisse toujours reproduire, est donc la première chose à faire. La quantité sera en raison de l'action chimique et des poids atomiques. Quant à l'intensité du courant, nous manquons de données aussi certaines; cependant les éléments de la pile Daniel et ceux des piles d'acide nitrique avec surface négative de platine, charbon ou fonte de fer, donnent une force êlectro-motrice ou intensité que l'on peut reproduire avec une exactitude très-approximative, si l'on se place dans des circonstances et si l'on emploie des substances à très-peu près identiques. Ils peuvent donc servir à fournir un point déterminé, et qui se puisse retrouver, comme point de départ pour une échelle galeanométrique d'intensité. Maintenant supposons que nous construisions nos degrés de l'échelle de manière que l'intensité des éléments de la pile Daniel (par exemple) marque 60 de ces degrés, sous la température 18 du thermomètre centigrade, l'intensité des piles d'acide nitrique marquera de 100 à 112 des mêmes degrés. M. Peule a fait constamment usage de cette échelle, à laquelle tous les appareils voltaïques peuvent être rapportés. Il pense qu'elle est très-propre à déterminer le pouvoir électro-moteur des courants électriques produits par tout appareil quelconque. 11 a expérimenté et contre-expérimenté avec le plus grand soin, et

voici le résultat qu'il a obtenu en moyenne. Un courant voltai-

que dont la quantité s' exprimerait par le chiffre I (ce qui répond à I grain de zinc électro-oxydé par minute) et dont l'intensité marquerait les degrés, représente une force dynamique de 202

livres et demie élevées à la hauteur d'un pied par minute. D'où l'on peut établir ce fait important que la force d'un cheval-vapeur serait représentée théoriquement et d'une manière absolue par la force électro-motrice d'un courant alimenté à raison d'une livre et cinquante-six centièmes de livre de zinc, par heure, dans la pile Daniel. Mais, en supposant la meilleure machine élec tromagnétique que l'on puisse construire, on ne doit pas compter qu'elle donnera plus que la moitié, ou méme plus que le quart de cette force; on a toujours vu que c'est là la limite que la perfection de l'appareil ne peut dépasser. Le mode spécial de production des effets dynamiques par le courant électrique a conduit à beaucoup d'erreurs au sujet de la force qu'on peut obtenir. Dans toute machine de ce genre, le corps auquel le courant par son approche imprime le mouvement, qu'il s'agisse d'un autre courant à mettre en mouvement ou d'un corps magnétique, comme c'est le cas le plus ordinaire, est chassé dans une direction avec une force constante; or cette force, qu'elle soit attraction, répulsion ou déclinaison est comme celle de la gravitation, sensiblement constante à toutes l i s vitesses, n'importe ' la vitesse avec laquelle le corps se retire devant l'action de la force, pourvu seulement que la quantité du courant électrique, par minute, soit maintenue la même. Cela est tout à fait différent de l'action de la vapeur considérée comme pouvoir, dont il faut accrottre le .volume à fournir, par minute, en proportion de la vitesse avec laquelle se meut le piston, sans quoi l'effet produit sera moins énergique. Ce fait que la force qu'un courant électrique d'une quantité donnée communique à une machine reste la même à toutes les vitesses, n'a point d'analogie au cas de la vapeur, mais il indiquerait que le résultat dynamique à attendre d'un courant électrique donné peut aller à l'infini; et il en serait ainsi, n'était cette circonstance que le corps qui reçoit le mouvement, tend toujours à induire dans le fil un courant en direction inverse; et cette influence d'induction, qui croit en raison de la vitesse du mouvement, est en lutte avec le courant primitif, dont il réduit la quantité et conséquemment le pouvoir moteur aussi bien que la consommation dans la pile. Quelques inventeurs se sont imaginé qu'en changeant la disposition de certaines parties de la machine, ou en modifiant le mode d'action, ils éviteraient le mal, ou même qu'ils réussiraient à obtenir que le courant d'induction marchât dans le sens du courant primitif, au lieu de marcher dans le sens contraire.L'impossibilité d'une telle chose, quoique non facile à démontrer, résulte des principes les plus élémentaires : ce serait une création d'une force dynamique, ce serait obtenir une force infinie d'une source finie. L'inventeur doit avant tout se bien persuader de celte tendance à l'induction d'un courant en sens contraire et/de l'impossibilité de retarder son influence. Le seul moyen de la combattre et d'empêcher le courant primitif de tomber au-dessous d'une quantité donnée, lorsqu'on veut obtenir de la vitesse dans la machine, c'est d'acciollre le pouvoir électro-moteur de la pile, l'intensité non la quantité du courant, de manière qu'il soit moins affecté par l'induction inverse. Faute de s'être suffisamment pénétrés de ces vérités, les inventeurs sont restés en dehors de la voie dans laquelle les essais doivent être dirigés et l'on a dépensé en pure perte beaucoup de talent et de capitaux. Quelques-unes des meilleures machines électro-magnétiques essayées par l'auteur et par d'autres dans une dimension d'un usage pratique, n'ont donné qu'une force qui dépense de 50 à 60 livres de zinc par force de cheval et par heure. La faiblesse de ce résultat comparée à la valeur absolue que la théorie assigne au courant (une livre cinquante-six centièmes par force de cheval et par heure, comme nous avons dit) ne doit nullement décourager, si l'on considère où l'on en est aujourd'hui avec la vapeur, après plusieurs années d'inventions progressives. Les meilleures machines des mines de Cornouailles ne donnent qu'un quatorzième du pouvoir représenté par la consommation de charbon, et la plupart des locomotives ne donnent qu'un centième : il reste là beaucoup à faire pour l'inventeur; quoi donc d'étonnant si l'on n'a encore réussi à obtenir qu'un trente .deuxième de la force que possède l'électricité? En outre on ne doit pas oublier qu'il y a bien plus de probabilité qu'on obtiendra plus de force réelle de l'électricité que de la chaleur, à considérer le caractère des deux agents. Après avoir rappelé pourquoi on obtient une si faible partie du pouvoir (le la chialeur avec la forme usuelle de nos machines, et ce que les premiers inventeurs ont eu de difficultés à surmonter, M. Peule termine par dire que, dans le cas de l'électricité, la difficulté n'a pas d'analogie avec celles de la vapeur. A. la place se rencontrent la difficulté et la dépense de développer un courant électrique par les actions chimiques. Si le charbon peut être brûlé ou oxydé par l'air directement ou indirectement de manière à produire de l'électricité au lieu de chialeur, 1 livre de charbon pourra équivaloir à n livres 1/3 de zinc (dans la pile Daniel) , d'abord parce qu'il y a plus d'atomes dans 1 livre de charbon que dans 5 livres 1/4 de zinc, et aussi parce que l'affinité (pour l'oxygène) de chaque atome de charbon (incandescent) est plus grande que celle d'un atome de zinc (froid), moins l'affinité de l'hydrogène pour l'oxygène dans l'eau de la batterie. SAINT-GERMAIN Mime.

Illustration Industrielle et commerciale. et GRANAGNAC. — Dentelles, châles cachemires, chutes français (1). — M. TAIIAN. — Meubles de luxe (2). —. MM. Itereten et GUIDAI.. — Le caoutchouc, la gutta-percha (3).

MM. %AMUIS

Rien au mande de plus varié que lendustrie parisienne. Elle se manifeste sous toutes lesformes, sous tous les aspects, court au-devant de toutes les fantaisies, caresse tous les caprices, réalise toutes les surprises et dépasse même toutes les eapérances. Elle s'exerce à la fois sur les tissus et sur les métaux, sur le marbre et sur le fétu de paille, sur l'airain et sur le papier, sur l'ivoire et sur le bois. Elle produit des bijoux imperceptibles et des machines de 500 chevaux; III line Feydeau, 92. — (a) Rue de la Paix, 3a. -(a) Rue des Fossés-.

Montmartre,

439 elle satisfait aux besoins lei plus impérieut et prévient les désirs les plus futiles; elle s entend autant que pas une aux chosee de premiére neceeeite, mais elle relier,. plue charmantes faveurs pour les gracieuse& inutilitée qu'elle imagine. L ' industrie parisienne etst par dessus but industrie de luxe, et ce qui n'est pas précisément luneune chez elle est presque toujours un moven de le réaliser. Aussi a-t-elle conquis depuis longtemps l ' heureux privilége d'embellir en Europe tout ce qui peut être embelli, le bleu regard de l'Allemande, l'oeil vif de l'Espagnole, la grâce voluptueuse de la Françeise, la demeure du capitaliste opulent, la villa du prince étranger, le palais des ministres el des rois, la pierre éloquente des vieux châteaux historiques, les salons confortabledal ' aristocratie anglaise, le boudoir de la petite male tr sse, lo cabinet de l ' antiquaire, les galeries des salles de spectacle, les couronnes royales, les epaules des femmes, l'atelier de l'artiste, le sanctuaire de la maison de Dieu, le canon d'un fusil, la garde d'une épée, le cheval de sang tout, jusqu'au bouton du gilet, jusqu'au noeud do la cravate, jusqu a l'épingle qui ferme le corsage, jusqu'au lacet qui l'étreint, jusqu'à la dentelle qui en festonne les contours. Il nous faudrait écrire un volume pour que l 'é numération fût complète. En un mot, tout ce qui flatte le toucher, tout ce qui plan au grief., tout ce qui séduit l'odorat, tout ce qui captive le regard, tout ce qui ravit l'oreille, tout a été imaginé, inventé, produit par l'industrie parisienne, et je défie de trouver une chose agréable ou charmante qu'elle ne s'efforce chaque jour de rendre plus charmante et plus agréable encore. La toilette des femmes, cette chose importante à laquelle est souvent attaché le salut des empires, suffirait à elle seule pour défrayer nos colonnes pendant plusieurs années si nous voulions en expliquer toua les détails, en divulguer tous les secrets, compter toutes les fanantes qu 'elle fait vivre. l'our ne parler que des dentelles, essayez avec nous d'en nombrer les espèces, depuis la riche et modeste valenciennes jusqu'au noble point d'Alençon, depuis le réseau délicat do la malines jusqu'aux splendide s bouquets des sombres dentelles de Chantilly; combien de doigta se meuvent chaque année pour façonner ces diaphanes mantilles, ces frêles garnitures de bonnets, ces transparentes collerettes, ces nette riens presque imperceptibles et qui font circuler des millions et vivre des milliers d'ouvriers! La poétique antiquité avait une jolie fable pour toutes les belles choses. Celle de la pauvre Arachnée n'est pas la moins touchante, malheureuse fille que Minerve, jalouse, métamorphosa en hideux insecte ; nous la retrouvons chaque jour dans les coins oubliés de nos maisons inhabitées, tissant de ses doigts habiles ses merveilleux fils. Que d'Arachnées dans nos chaumières de la basse Normandie et de la Flandre! Que de jeunes filles qui, le dos voûté, l'oeil cave, les jambes infirmes, trop faibles pour les rudes labeurs des champs, n'auraient pas la vie du lendemain si leurs doigts n'avaient appris à voltiger sur le carreau , si les réseaux légers qui sortent de leurs mains n'avaient les belles épaules à voiler et les riches étalages pour donner envie! S'il faut en croire les poêles, l'invention do la dentelle remonte à la plus haute antiquité, puisqu'ils la font descendre des temps fabuleux. On conçoit qu'en effet les femmes ont dd chercher de bonne heure un tissu assez diaphane pour laisser entrevoir toutes les perfections da leurs formes sans que leur pudeur eût à s'alarmer d'une nudité absolue. Ce qu'il y a de certain, c'est que cette industrie avait atteint un si haut degré de perfection vers la fin du moyen âge, quo les produits de cette époque sont encore pour nous l'objet d'une légitime admiration, et nos artistes contemporains ne croient pas pouvoir mieux faire que de copier fidèlement les dessins que nous ont légués nos ancêtres. Il est à Paris une maison qui, jalouse à bon droit des vieilles traditions, continue aujourd'hui l'ceuvre un moment interrompue de la Renaissance ; c'est la maison Freinais et Gramagnac ; elle recherche avec soin les vieux chefs-d'oeuvre et s'occupe à les faire revivre dans les applications nouvelles que la mode invente chaque jour. Elle s'est rappelé que le grand ministre d'un grand roi, Colbert, n'avait pas dédaigné d'envoyer à Venise des ambassadeurs pour rapporter et fonder en France cette célèbre industrie du point de Venise qui faisait le désespoir de nos belles duchesses. C'est ce point de Venise qui, nationalisé, est devenu le point d'Alençon. Cette ville a seule conservé jusqu'à ce jour le secret de sa fabrication, et la maison Freinais et Gramagnac, si elle n'en a pas précisément le monopole, sait au moins eu faire fabriquer les plus beaux produits. Il en est de même des dentelles do Chantilly. Elles s'exécutent pour la plupart sur de magnifiques dessins composés d'après les anciens chefs-. d'oeuvre du genre par les artistes de premier mérite, et nous voyons ainsi s'épanouir sur des châles dos arabesques dignes de Jean Goujon et des fleurs que l'on croirait échappées au crayon anonyme de ces fameux artistes qui ont buriné leurs fantaisies dans les premiers chefs-d'oeuvre de la typographie française. La vérité n'est pas blessée lorsque notre nationalisme affirme la supériorité des dentelles de France sur les plus belles dentelles venues à grands frais de l'étranger, mais ce nationalisme ne va pas jusqu'à l'aveuglement, et, quelque progrès qu'ait fait en vingt ans chez nous l'industrie des châles de cachemire français, il faut bien avouer que nous sommes encore loin d'avoir attteint la haute perfection de nos maîtres de l'Inde. Peut-être cela tient-il plus à l'infériorité de nos matières premières qu'à celles de nos tisseurs et de nos brodeurs ; toujours est-il que pour la main et pour le regard du connaisseur, le châle de l'Inde, à dessin et à couleurs pareils, a un moelleux, un tondu et une ampleur.dont n'approchent pas nos plus beaux cachemires français. La. comparaison est facile à faire dans cette mêmeseaaison dont nous parlions tout à l'heure : chez MM. Freinais et Gramagnac. 11 .y a là les plus beaux châles français que nous ayons vus, mais il y a aussi des cachemires de l'Inde du plus grand prix, et bien que ces messieurs aient le soin trop rare demi-


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,, primer la gabelle et les droits *aber. En mem° tom Berne littéraire. i, i 1 jour la Becte die retrutait de imminent et études révolutionnaires. — Babeuf ou le socialisme en 4796, formait le plan de son cadastre perpétuel' et provoquait au prosélytes. C'est dans les errai d'un anciep couvent, par En. FLEURY; deuxième édition. 4 vol. format anglais, partage dee biens comiœnata. " derrière' le Paldhéon 'mille rassemblaient chaque air, os, Puis on le perd de vue durant quelques années, où t on t que, les armes à la maim à laselueur chez Dumoulin, Garnier et France. des torches, ils décileDans ses Considérations sur la Révolution française, le ce qu'on sait de lui, c'est qu'il eut à subir deux procès, dans niaient et délibéraient. Heb l'un desquels il fut accusé de faux, et undenné, d'abord par rew" mit organisé avec bel: ciel. meilleur de ses ouvrages, selon moi, madame de Staël re- contumace, à vingt d'art les divers da* de la hitlle rehle.detaatociation. g ans de fers. Mais il ne Prés marque que les Français n ' entendent rien aux Conspirations, ents bientôt, était telle que toue tes lus aboutissaient sa maki et fut argenté. van-, (Fel par cela même qu'ils sont sans rivaux dans l'art des révoipe, is soulever tout ante En 4793 , on le retrouve à Paris Misant la guere lutions. qui le tapa de reiblegee egarchique quo croirait, à et à Saint-Just, que M. Bd.Pi de la turne, elle rot d'abord 591. i Rien de plus juste : nous autres Français, vifs, étourdis, appelle les RobesMerre dessus Titans 10. ci Paeaqtme de la révolution. Je sub fâché impétueux, vantards, misai prompts à nous enflammer qu'à par le Tilreotol, a qpi chercha à s en eaux ami. trouver cette expression, tombée aujourd'hui dans le dama ind ampannait pets où elle en voulait venir. nous refroidir, nous sommes des gens de coup de mais; et du ' .grotesque , sous la p hone sage et mesurée de notre his• dant plumard mas jl ' nous ne l'avons que trop prouvé à nos dépens ; mais nous tonen. Puis, circuler et dia amm, ra entend par-là que Robespiapp et Saint, n'avons rien de ce qu'exige cette oeuvre de patience et a Just furent de s'il bag ous où, pour grands hommes, ne fait-il pas infiniment trep Paris des pamphlets et dee p itasprit du peuple, Baba:art/Sm it à larévolte atm longue dissimilation où excellent les Espagnols et surtout d'honneur à ce pédagogue ès à 'cet Spolier sanguinaires, dont L les Italiens, ces grands mettras en fait de conspirations, en les cinq directeurs, que ie ibun du los vues politiqua ne s'étendaient pat au delà de lege ré- lei °Jugulas empotas Aussi la seule qui ait réussi en France a été conduits nr miniscences de allèges? Saint-Just les yeti: et Robespierre ne prase un m t d'arrêt con une Italienne, par Catherine de Médicis. La Saint-Bartl*- ;aient que pour h *Le lemy est un vrai complot , le complot d'un roi contre une miles et fort ino da rêveurs et des dœlamateurs fort r forcé de se taire , n'était la guillotine qu'ils ont nsa partie de son peuple; une conspiration du pouvoir, comme pour lui, et s'était o nous disons aujourd'hui. Il est vrai que plusieurs de nef niée avec une heb opi à laquelle il faut bien rendre hommage. tt t intelligents coup Mais se mettre g g tâte d'une populage féroce et s'appuyer doctes contemporains prétendent qu'il n'y a eu rien de préoue ans, combe eecrètemen médité dans cette affaire et que tous les catholiques ont à la ger elle en laggatont aux dernier excœ, cela prouve-t-il chargé de lui appre fa morve de même heure couru sus à tous les huguenots par l'effet d'une beaucoup de tern de grandeur'd'ane, eu seulement beau- dispositions de te peuple, etc coup d'ambition et de férocité? inspiration soudaine. J'en doute, mais je le souhaite, pour quelques-uns de sa e # qu Debout en jusesli d'abord comme nous, et, après le 9 ther que nous puissions admettre au moins des circonstances atténarotti, ils ne nctœ concevoir une midor, ami de Fouché et de Tallien, il lançait aux Jacobins idée de réducation que nuantes en faveur de Charles et de Catherine, bien que le fils œuf avait donnée toutes aortes de brochures et d'injures, parmi lesquelles on et la mère méritent assez peu l'intérét des honnêtes gens. En vola un que je reproduis d'apr d'aprèsBd. a remarqué et retenu celle de terrer/ore, qui e passé **Dr- tente le naïveté de son enfantine orthographe Si Catherine a seule touché le but, Caïus Gracchus Ba- d'In' orthographeft• dans le. C 'est, du rœte, le seul mot heureux bœuf a été tout près de l'atteindre, et s'il l'eût fait, les royal'émue de sa franchise révolutionnaire. créé beehr y 1 en a forgé cependant une a pt té les horreurs de la Saint-Barthélemy auraient, dans l'histoire, qu'ait 17 nal (27 mars 1796). Égalité ou lamit d'autres, te que i '}Dyade, préhetuden, aningetœye, poun petit pendant démeeratique et social qui, à coup sûr, ptilicide, noliatiaele, e proscrit. Lou vlan de nous en venta égorgeree, pralina e, aie., etc. On le ne leur céderait en rien. re pour alé au pute de Vermillee•got, more C'était pourtant un très , médiocre cerveau que ce Caïus voit, le dictionnaire ne fournissait pas alors à la haine de faire une visite chez nous; au reste nous nous en ,.:. MaGracchus;mais un chef de conjurés et, en général, un chef Babceuf assez d'expressions pour flétrir, pour vouer à l'exé - man fini toutes ses courses, Elle e été an faubourg. Ils Ont cration et au mépris de tous les siècles Robespierre et ses de parti peut parfaitement se passer d'une grande intelliparu fort content. L'affiche a tout de même été affiché par acolytes. getice. Sa force est dans son caractère plus que dans son esPuis, tout d'un coup, sans qu'on sache ni comment in les rame. Il se copie de chanson, s'et étonen. Adieu, nous prit. Et Babceuf était doué d'une activité, d'une tenacité que pourquoi , le voilà qui change de style, adore ce qu'il avait ton voyons tes pilules. Ton ami, imite Babeuf. rien ne pouvait décourager, lasser ni surprendre. C'est par Ce petit Babeuf, on le voit, avait déjà l'esprit très-ouvert là qu'il est digne d'attention, et non par ses écrits, ses plans. brûlé, et brille ce qu'il avait adoré. Ceux qui, avant M. Ed. et la langue très-déliée. Il n'y a presque pas un de ces peses projets, ridicule et emphatique verbiage renouvelé de Fleury, ont écrit la vie de Babceuf, Buonarotti, son ancien tits billets qu'on puisse transcrire sans avoir recours à de Mably et de Rousseau, qui ne mériterait que dédain et ou- complice, et récemment M. Cabet, ne donnent aucune raipudibondes initiales. Dans celui-ci on a peut-être remarqué son plausible de cette conversion subite et complète. bli, s'il n'eût failli allumer une conflagration terrible, et s'il ce mot : « L'affiche a tout de même été affiché par les rame., n'eût suscité de nos jours des imitateurs qui nous en ont M. Fleury, toutefois, conjecture, avec assez de vraisem - C'étaient, en effet, des femmes qui les placardaient dans blance, que le dépit de n'avoir pas reçu des thermidoriens donné de nouvelles éditions, peu revues, peu corrigées, mais ce qu'Il en avait espéré, a sans doute poussé Babeuf dans Paris; c'étaient des femmes qui copiaient les chansons entaconsidérablement augmentées, pour la plus grande gloire de i par le même esprit; et les voiea d'une opposition extrême, où il porta le méme nées de la même source et inspirées la perfectibilité. violence de Parnotère et d e langage. le jour du triomphe des Eaux, le jour où le peuple devait Il faut donc y revenir, puisque nous en sommes là, et, faire main-basse sur ses ennemis, n'étaie« acore des femDans les journeœ qu'il fonde pour mieux juger des disciples, étudier le maître dans ses alors, et que seul il rédige, qui devaient ceindre de couronnes de lariers le front oeuvres et dans ses actes, et, ce qui n'a pas été fait encore, dans la Liberté de la Fresse, dans le eibun du Peuple, il de- mes mande pardon à la grande ombre de Robespierre de l'avoir des sacrificateurs. en retracer l'histoire avec étendue, exactitude et imparAi-je besoin d'ajouter, après cela, dans otile méconnue, et il poursuit de ses outrages cette faction des tialité. Tel est l'objet que s'est.proposé un compatriote de Bahrelif, liberticides et des tyrannicides thermidoriens qu'il glorifiait paires Babeuf et ses complices étaient no vçlles prêtresses de la liberté aide l' tout à l'heure. C'est à eux et à leurs partisans qu'il adres se un savant imprimeur du département do l'Aisne, M. E4, à cette ces petites phrases anodises, gin peuvent ibuneruu que rêvait Fleury, qui poursuit, avec un zèle des plus agréalouables, avec ble échantillon de sa pollinique; tte parole de Rom : une consciencieuse diligence, une série d'Eludes de e'fie latàinnJ, et la révolutionn'est à pereonne, s it e Que le premier matou qui osera encore attaquer dires naires sur les événements de notre première révolution et non de celle tement ou ana Du qui ont su pour acteurs des Picards et la muret:nt» systoles resublioolo I , Picardie pour Nit irrémissiblement 4 0 de thœtret mort, Que la , .,,. ,- . mit t eass urty ezrreece spqrmi uodenulet neau liberticide qui vb dra opposer apte . ,idt ,. .1--a tie, 'demie*" 44e peng quBeliglieroles Oti ne saluait trop encourager les efforts de ces savants el is • •,, dues de l'homme, parcequ ils (mem", os, • On le -depuis de cq hommes de lettres dela province qui conservent ramœr aux na se peine, en cc 01 mai , soit Tune se écartelé vif par le doc peuple, du stil natal, et ne croient pus qu'il soit absolument nécessaire n Pache des goum faite par ›, aieet capitalement ces premiers de tette leil ,Ils 'e aven guelgu egpeges dde de venir à Paris pour avoir de l'esprit. C'est à mon sens sont l'auto de l'Org anisa tien la seule bonne manière d ' entendre at d'opérer la décentrait! devenues sans vigueur. o avaii. Per en donner un exe je citerai ce peœio de ranclyste. Ors voit que, tout eo déclamant contes tee Chicaneau, sation. Quand 104 déportements posséderont, in oinni flore , salant d'harem/Li reitittiquables que Paris, Paris tout Babcegf avait taud M mayens de nullité, ut qu'il s'enta> go deviendront, objrii-t-on petit-être leo engluelima de l'industrie, fruits dg temps et du gémit:11W naturellement cessera d'être la capitale du monde intellec- dail à faire Foster la loi. pœ à moindre que, n'étant pas plfue.decefflaaa C'est qu'il échangea le nom de ar t tuelle, le foyer des lumières, la ville de l'idée, la mamelle de ceux dieraYus Gracchus, et qu'il fut mis v parrain contre autres, les ne s'anéantissent en' lait débordée, la fontaine d'urnes inondée, comme de la leiétér en prison par le Sophisme!amer l'a quiniest à l'amour de la g are etc' non à la soif des ne° M. Hugo. Mais à côté de ces urnes, il y a aussi beau- Comité de stireté générale. Détenu durant quelques mois coup de cruches ; et si les provinciaux n'ont pas encore dé- dans les prisons d'Arras, il y connut quelques-uns des richesses que furent dus, dans tous les temps, les efforts 1111 génie. Des millions de soldats pauvres se vouent tous les ployé plus d'esprit que les Parisiens, ils ont déjà fait voir, hommes qui devaient diriger sous ses ordres sa grande con- Jours à la mort pour l'honneur de servir les caprices d'un dans une trop mémorable circonstance, qu'ils n'étaient pas spiration ;.Germain, ex-officier de hussards et rédacteur du tont à fait si bêtes. journal l'Eciaireur ; Didier, ancien membre du tribunal ré- martre cruel, et l'on doutera des prodiges que peuvent opérer sur le coeur humain l du bonheur, l'amour e sentiment Pour en revenir à Babceuf, dont , au surplus , je ne suis volutionnaire, et plusieurs patriotes du Pas-de-Calais, prode l'égalité et de la patrie, et les ressorts d'une sage polipas très-loin en ce moment, il est né à Saint-Quentin scrits depuis le 9 thermidor. Plus instruit qu'eux, doué polien 4762, tique?... selon les uns; en 4764, selon les autres. M. Ed. Fleury rap- d'une riche faconde 'et d'une puissance do conviction qu'il Jeen.. edi porte OU deux dates, sans nous dire, ss pas que l'auteur de l'Organisation ca/feuil ait imposait aux autres, Babeuf leur déveloma ses rêves d'éce qui pourtant de son devoir de biographe, laquelle des deux lui paraît laest plus galité, ses plans pour réaliser enfin le bonheur du genre eu tort de s emparer de cette raison et de cette ceemison, exacte. Sans doute, des puisqu'il les jugeait bonnes et utiles à 88. cause. me il aurenseignements précis lui ont man- humain. Dès lors, ces démocrates se dévouèrent à Baqué. Mais, sans être trop curieux, j'aurais bien, désiré savoir beuf, et formèrent le noyau de cette assocration , qui de- rait dû, ce me semble, nous dire à qui il les devait. Je dis, pourquoi. ce me semble, car je ne parle et ne puis parler mi«, om vait prendre bientôt des proportions considérables. Revenu à Paris, il s'attache encore des hommes de tête de la morale chrétienne, de la morale civilisa, ging C'est encore sans trop de raison, suivant moi, que M. Ed. ± et senties phalanstériens. En morale égalitaire, il eit do. résolution ; Darthé, Lacombe, et surtout Buonarotti, ce Ileum, s'étonne un peu longuement que Saint,Quentin ait plus équitable de copier les gens sans les citer, p el donné le jour à ce terrible niveleur. Il n'y a rien là de fort descendant de Michel-Ange, qui, toujours fidèle à ses pres aprenœt. Il faut bien ne g mières illusions, a prolongé sa vie Jusqu'en 1837, et que un doute que je propose à M. Louis Blanc, et rien (1# ro quelque part; et jusqu'à Si des fins de Babeuf nous pasaes à se e eysns ce e Michelet ait achevé de déterminer les lois de es nous avons vu, représentant du vieux socialisme auprès da intellectuelle de la France le plus court et le nouveau, honorer de sou vénérable patronage les entreprises avons encore tout lieu d'en admirer k mantilles» de di cité. Tuer d'alma tous les eniteteli dll »Mie t es né à Saint-Quentin, parce de la Jeune-Suisse, de la Jeune-Italie', et de la Jeune-Alletftil à ensuite de leurs biens, meubles et unn euntes, et, au eSQ , tQuentie t et non Château-,Clu non, mane. 11 bien qui ,21, non e C'est au café des 'ns-chinois que les futurs régénéra- incendier un peu pour rare diversion, tels étaient les proagi a part dans les voies de teurs la Providencedu . gento cédés, fort simples, et g je portée de toutes les intelligœcee, se donnaient rt4ez-vous , qu'ils 1011 parrain de échangeaient l tio pas Gracchus t mais ei monts, qu'ils ébauchaient des par lesquels Balue« eam nous ramener l'âge d'or. Et François, et le complices , ete, jedœ Fr hsiS , the amusements de toute ce ne sont pas là *amadous plus ou moine réactionmilitaire dialogue, sorte rasaient s'était élevé am oral, m'Ires, des cabanes su Du moins atuitee, op, et la ne se serait jamais pour ées autrichien., avisée d'y chercher easpira ut qui, nes, et mémo «dit un conspirateer s le grand défaut d' donner des lems quaient pas i elles j , nt Les femmes n'y en- cesse, de baigne à r a consigna. den! 'Sun pièces tr tri tee delle colle et rwie tout entières de sa Dem De servie. de rasades. lent d PO L. *latere s'est an deo marks, pour em de Barth , tit . . a de aog Elle était jeune, .j fj croyait, auteurs du chansons patrie et pour il • • ner à son fila veiller le zèle Ou s doit-tout faite Nie Ille

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JOURNAL UNIVERSEL.

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Ab. pour Paris, 3 mois, 9 fr. — 6 mois, 1B fr. — Un au, 36 fr. Prix de charte N ., '15 c. —La collection mensuelle, hr., 3 fr. 11011111A1111.1.

Histoire do la semaine. — Chronique musicale. — Courrier de Paris. — Concours de l'agriculture à Versailles. —Le Sahara algérien et le grand désert. — Fête de l'agriculture et des arts à Bruges. — Les journaux et les journalistes en Angleterre. — Bibliographie. — Souvenirs do ' clames en Styrie. — Voyage à travers les journaux, — Assistance publique, habitations pour les ouvriers,

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399.—VoL. XVI.—Do Vendredi 18 chaire 25 octobre 1850. Bureaux s rue Richelieu, BA. Gravures. Derniers moments de la reine des Bulges, Ostende 11 octobre

1850. — Courses de Saumur ; Carrousel de l'École de Cavalerie; Le javelot; La course des bagues ; La course des tétes.— Concours de l'agriculture à Versailles : Bélier ; Cheval de trait ; Taureau. — Fête vénitienne sur le grand canal à Bruges; Exposition des produits agricoles ; Défilé des chars. — Chasses en Styrie La pêche avant la chasse; Le déjeuner ; L'affût aux chamois ; Le retour de la chasse; La traque au bois ; La battue en plaine. --Frontispice des bibliothèques communales. — Statue de Simon Stévin à Bruges. — Rébus.

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Histoire de la isoataine. A peine s'éteignaient les derniers bruits des fêtes de Bruxelles et de Bruges, qu'un voile de deuil s'étendait sur la Belgique et changeait la joie publique en douleurs et en larmes. Vendredi, 41 octobre, à huit heures dix minutes du ma-


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240 ter dans leurs châles français les meilleurs modèle de l'Inde, il nous serait difficile, malgré la finesse du tissu, rexcellence des couleurs et la perfection du travail, d'y voir autre chose que de bonnes et précieuses copies. Leur seul avantage à nos yeux, c'est de coûter beaucoup moins cher que leurs précieux types, et de permettre par conséquent qu'on les renouvelle plus souvent. En visitant les magasins de MM. Freinais et Gramagnac, nous remarquions que, seuls peut.être dans l'industrie , ils excellent dans deux genres de fabrication qui n'ont entre elles aucun rapport. En consignant ici cette remarque, nous nous rappelons qu'elle était généralement faite lors de la dernière exposition. Il n'est pas sans intérêt de le remarquer : c'est sous Louis XIV, à l'ombre du patronnago éclairé de Colbert, que la plupart des industries de luxe naquirent ou se développèrent en France; c'est à dater de celte époque qu'elles prirent sur leurs rivales de l'étranger cette supériorité qu'elles n'ont plus perdue depuis et qui brave encore à l'heure qu'il est les impuissants efforts de l'Angleterre. Autrefois, au moyen âge, c'est de l'Italie poétique et chevaleresque que nous venaient les bijoux et les meubles précieux: La modo nouvelle, que nous avions rapportée de notre conquête de Naples, nous avait fait prendre en pitié notre bel art gothique tombé alors en décadence. Naples nous envoyait ses soieries, Milan ses belles armures et Florence ses meubles splendides. Déjà les habiles sculpteurs de figurines avaient, sous Louis XIII, imité , dans leurs bahuts, les incrustations des doubles florentins; mais il était réservé à un célèbre artisan nommé Boule d'affranchir complétement la France du tribut que son luxe payait aux ébénistes-marqueteurs de Florence. Boule les surpassa tous; il abandonna les pierres et les verroteries et tout le clinquant dont on faisait usage pour ne se servir que de bois, d'écaille, de cuivre et de bronze doré. C'est à ce grand artiste et aux élèves de son école que nous devons ces meubles admirables de goût, de formes et de couleurs, que, dans notre raffinement moderne, nous nous sommes empressés de copier lorsque nous avons enfin secoué la vieille et triste défroque de l'art impérial. Nous avons maintenant plusieurs continuateurs distingués de l'école de Boule, et parmi eux M. Tahan marche au premier rang. Si M. Tahan n'a pas atteint du premier pas la haute réputation de Boule, il faut l'attribuer aux petites dimensions des meubles dans lesquels il exerça d'abord son talent : charmants coffrets à bijoux, délicieux nécessaires, jolies bottes à parfums que nous avons tous admirés en passant devant son magasin du boulevard, au coin de la rue de la Paix. L'écaille, l'ébène, le cuivre, l'argent, le bronze doré s 'alliaient sous le caprice de son crayon. et enfantaient ces petites merveilles dont le dessin ne saurait donner qu'une bien faible idée ; car il y manque les chaudes nuances de l'écaille, le contraste de l'or avec l'ébène, et le jeu des reflets au contact de la lumière. Mais, depuis quelques années, M. Tahan, sans abandonner l'art des meubles miniatures, qui lui a valu une si légitime réputation, en a voulu conquérir une nouvelle dans la fabrication des grands meubles de luxe. Il a appelé tous les trésors du genre à son aide, et la dernière exposition des produits de l'industrie a pu nous montrer que le ' fini le plus précieux n'excluait ni l'ampleur des formes ni la modicité relative des prix. Mais si M. Tahan est, à bon droit, selon nous, un industriel réellement artiste, c'est bien moins parce qu'il a

su copier les beautés anciennes que parce qu'il a su créer lui-même des beautés nouvelles. D'ou vient qu'une femme de goût sait de suite, sans en voir la signature, que telle jolie fantaisie qui lui est offerte vient de chez Tahan? C'est qu'il est l'inventeur par excellence, c'est qu'il s'inspire en même temps de la distinction recherchée des gens du monde et de la distinction pittoresque du peintre ou du statuaire; c'est qu'il sait perfectionner le bon goût en lui donnant une tendance artistique que les gens du monde peuvent bien ne pas toujours deviner, mais qu'ils ne dédaignent jamais. Le talent, la supériorité de M. Tahan se résument dans ce mot sacramentel du luxe : le goût, véritable beauté de l'objet inutile. La mode passe, le goût conserve un cachet ineffaçable. Peu importe si un petit coffret, une jardinière, une fantaisie enfin a été exécutée en bois de poirier sombre ou en or brillant, dès que sa physionomie a l'élégance native du caprice d'artiste; caprice sans précédents et façon né par un ciseau habile.

Jusqu'ici nous n'avons entretenu nos lecteurs que d'industrie de luxe, ou du moins d'une utilité relative; mais voici une industrie nouvelle, déjà féconde et déjà répandue, que nous pouvons ranger à la fois dans le domaine de la nécessité et dans celui de la fantaisie. Nous voulons parler des produits obtenus avec le caoutchouc et la gutta-percha. Ces deux substances résineuses, mises en oeuvre par MM. Rattier et Guibal, à qui nous en devons le premier emploi chez nous, ont des applications si nombreuses et si variées, que nous n'essaierons pas même de les énumérer. Les vêtements en caoutchouc sont connus de tout le monde; le garde national et le militaire, le marin et l'ingénieur, le médecin et le curé de campagne, le chasseur et le voyageur, l'employé aux chemins de fer, le notaire de canton, le fermier, l'éleveur, le douanier, le pécheur, tout homme, en un mot, qui, par plaisir na par nécessité, se trouve exposé journellement aux intempéries des saisons et aux inclémences du ciel, a fait depuis longtemps l'expérience de ces excellents pardessus, de ces imperméables manteaux qui établissent entre le corps humain et l'humidité de l'atmosphère une barrière infranchissable. Les administrations publiques et privées, celles des chemins de fer en particulier, semblent vouloir les adopter définitivement pour ceux de leurs agents qui sont constamment exposés aux injures du temps. C'est là une mesure d'humanité à laquelle on ne saurait trop applaudir.

Mais, dans ses diverses applications, le caoutchouc présentait un grave inconvénient, celui de se raidir au contact du froid et de se dilater outre mesure sous l'influence d'une température élevée. Cet inconvénient a disparu. Grâce à une préparation sulfureuse dont MM. Renier et Guibal ont le secret, le caoutchouc possède maintenant la qualité précieuse d'une élasticité uniforme et permanente, quelles que soient d'ailleurs les variations de l'atmosphère:Il est ainsi à l'abri de l'action du froid et du chaud, de l'humidité et de la sécheresse, o des corps gras et même de certains acides. Ainsi préparé, il prend le nom de caoutchouc vulcanisé, et il se façonne en tuyaux souples et inusablespour conduites d'eau ou de gaz destinées aux ateliers, aux théâtres ou aux appartements ; on en fait d'excellents tuyaux de pompes, des viroles; des cylindres, des manchons pour les machines el les mem.: niques, des fils fins et ténus pour la fabrication des breeles, des jarretières, des ceintures, des lacets, etc.; enfin, on en fait des ressorts, des bandes de billards, et tant d'autres objets de consommation usuelle, qu'il serait trop long de détailler. MM. Ratier et Guibal ont également mis en oeuvre une autre gomme, la gutta-percha, .qui diffère du caoutchouc en ce qu'elle n'est ni élastique ni extensible, bien que douée d'une grande flexibilité. Cette matière devient plastique à une température élevée, elle se façonne et se soude alors comme une pâte grasse et forme une sorte de cuir factice dont l'emploi est appelé à rendre de grands services dans l'industrie. C'est avec la gutta-percha que se font ces belles courroies sans coutures ni bourrelets, si estimées de nos mécaniciens. On peut faire ces courroies aussi longues que l'on veut sans qu'elles aient, comme celles de cuir, ni parties faibles et inégales, ni de ces ressauts de couture -qui ébranlent les machines et les mettent rapidement hors de service. Outre ces applications grandioses qui font de la gutta-percha une espèce de musculature pour les grandes machines, cette gomme a une foule d'autres emplois féconds dont le plus remarquable est celui qui vient d'être fait au télégraphe électrique destiné à relier ensemble les côtes de France et d'Angleterre. Sans la gutta-percha, qui a formé une sorte de gaine au fil métallique, toute tentative pour mettre en communication les deux rives eût été vaine. Le fluide électrique se serait perdu au contact de l'eau, et l'on aurait été privé de l'une des plus belles applications de la science moderne. On peut donc affirmer qu'en cette circonstance, c'est la gutta-percha, plus encore que le fil métallique, qui a servi à résoudre le problème. C'est également des usines de MM. Rallier et Guibal que sortent les fils enduits de gutta-percha avec lesquels le gouvernement français établit en ce moment ses grandes lignes télégraphiques. MM. Rattier et Guibal, en fondant en France cette belle et précieuse industrie, ont ouvert une voie nouvelle au génie des inventeurs, et ils ont rendu aux sciences mécaniques en général le plus grand service. C'est un instrument nouveau qu'ils ont mis au service de la science et de l'industrie, c'est le complément indispensable du bois et du fer, le lien qui doit unir les parties rigides des machines pour en faire enfin une aorte de corps humain docile et fécond sous l'action du génie. Le succès qui a couronné les efforts de MM. Rattier et Guibal n'est donc qu'une juste et légitime récompense de leurs énergiques et constants efforts. DU CLOSEL.

Coupé-Chatoie ou .Brougham. Ce genre de voiture, devenu à la mode depuis quelques semées tant à Londres qu'a Paris, n'a cessé de recevoir des carrossiers anglais et français une foule d'améliorations successives qat toutes, cependant, laissaient quelque chose à désirer dans le raccourcissement de Pavant-train ; il était réservé à un carrossier parisien, M. Moussera, déjà connu des lecteurs de l'Illustration

par une calèche médaillée par le dernier jury des expositions nationales et publiée à ce titre dans le numéro 351 du vol. XIV, d'inventer, pour les coupés-chaises, un système de raccourcissement d'avant-train tel qu'il pet obvier à tous les inconvénients et dangers que laissaient subsister tous les autres systèmes antérieurs.

ILIPLIC ■

TION DU DERNIBR RiB013

Les temps révolutionnaires amènent avec eux la ruine de toutes les entreprises.

Indépendamment de ce perfectionnement capital, M. Moussard a apporté à ses coupés-chaises diverses améliorations de détail let mina appréciées par tous les amateurs de-voitures, et 's'alitant en un strapontin mécanique qui ne prend aucune "place à l'intérieur de la caisse, en un marchepied Invisible qui na parait et us se' éploie qu'avec l'ouverture de la portière dé.

barrassée elle-même des incommodes serrures à becs de canne apparents, et enfin en baltes à roues ne se graissant qu'une fois chaque année. Ces inventions, perfectionnements et améliorations ont valu à M. Moussera une nouvelle médaille d ' argent qui lui a été décernée pur l'Athénée des arts dans sa 1t0' séance, G.Facanetn.

On s'abonne directement aux bureaux , rue de Richelieu, na 60, par l'envoi franco d'un mandat sur la poste ordre Leckevalier et Cl. , ou près dee directeurs de poste et de messageries, des principaux libraires de la France et de l'étranger, et des correspondances de l'agence d'abonnement. PAULIN. Tiré I la presse mécanique de Plars 36, rue de Vaugirard, t Parie.

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ii3 MU Pal de j oie ! • Prenons garde à ce trois étoilas, c'est la patte du canard qui passe; la presse le décrochera demain tout le monde se doute que la soeur de François ne peut pour le r Soir qu'en Mareuerite de Navarre. abliseement siéminemment utile, devenu noncé l' emplacer par cet autre : « C' est à tort qu'on a anLa pièce est intéressante, quoique nit pen arrivée de M. Meyerbeer; l'auteur du Prophète n'est la 0 peleère des musiciens de toute l'armée française. longue. Dans attendu que clans le courant de novembre. s Trop heureux la souciaite et le démêlé de M. Scribe est passé ~terminer par une autre bonne nouvelle, nous annoncerons à nos lecteurs la repsise des concerts de la Grande si l'on vous tient quitte avec ce nouveau canard au futur, maitre. Sa plaisanterie est spiri tuel le, mais c'est toujours la car enfin les aces luipdueee p t in allant. et la semaine ne môme plaisanterie. La gaieté de son monde est une pietà Société philharmonique de Paris. C'est mardi, 28 ootdbre, **huit heures du golf, dthe la salle ffiebb-Cécile, que ces saurait te .uW, Sam tette information décisive « La nou- qte ricane. Quant au style , il s'en faut que le s comédies du velle se confirme; l' illustre maestro a quitté Londres (allés spirituel académicien soient mal écrite' aussi qu'on l'a trop recointenceront continuetent enseite le second Berlin) pour se rendre à Paris. L'Opéra peut compter sur un répété, elles ne sont pas écrites du tout. Le terme propre, le mardi de chaque ince!. jusqu'en avril, et ce ne seront pas les nouveau chef-d ' œuvre:» Une fois servi dans ce dernier elat, soin de la phrase, le choix de l'expression, peu luf iMporte , seuls car les sociétés de concerts paraissent devoir étre et puits ses personnages de comMie historiques on non le canard afeebeer en a peut tout l'hiver à barboter ans puisent nombreuses cet hiver à Parie. Nous en tiendrons au même v un compte les eaux du tait-&ris ; c'est une spécialité très-fructueuse exact dans notre Ofttrottegte. Eh attendant, nous pouvons villes de M. Scribe. ocabulaire, le vkabulaire des vaudel M affirmer que le pregtamâtt par lequel la Grande Société pour le commun del Badouillards qui pêchent à la ligne. ademoiselle Madeleine Brohan débutait dans le rôle de L'hôtel de Nantie a disparu de la place du Carrousel, et PhilharunaliPé inaugure la saison musicale set des plus at- eeet Marguerite; elle a ana excellente une grande perte pour le fait-Paris, qui depuis dix et diction, tenue partrayants. Note eh reparlerons après l'exécution: faits, beaucoup d 'intelligence un ensemble e ans et plus annonçait de temps en temps que la démolition dbruiti on s +If était . déoidée. « C'est ma chronique de la aine pro- heureuses qui sont déjà du talent; aussi a GICOSans Bouseux. 6 accueil chaine qui tombé ehplatras, » disait un intéressé: Forey avait lie avec une faveur marquée. Il lui reste pourtant quelque chose à acquérir pour justifier complétement la renommée été frappé â tette place dans la journée du 29 pinte. 1830 Weil/Mer de Perle. qu'on lui a raite par avancement d'hoirie. Il ne manque pas et, sous ce rapport, c'est un souvenir glorieux qu'on agate: de conseillers sincères gui le lui diront au risque Les spectateurs de l'Hippodrome ont pu jouir dimanche d'attrister Avouez qu'ellea lieu iiii se réjouir, et queltrrincesse ne un peu cet éclatant triomphe. M. Gémi est unmagnifise vit jamais plus courtisée. — Qui ça, elle ? — ue de Rites à d'un spectacle charmant et pénible. La nacelle de M. Poite- que François les. vin a emporté sous Imite mi trois sylphides en robe de MM. Samson et Réguler sont toujours son intention, voue Paver vu la semaineerm eat voilà gaze très-écourtée, si bien «excellente comédiens, dont le zèle surpasserait le talent tr ' à moitié chemin de l'Olympe qu'on lui ménage une autre tente»: = I w, ut — Il les iléessea, grelottant ce aig les mortelles, se sont (si c'était possible), à ce point qu'ils se sont chargés de s'agit de lui doptiee, bon gré Mû etétiti t e dans quelque décldebs deux rôles étrangers à leur emploi. Mademoiselle Favart descendit à Asnières. Cet euh mythologique sera nouvelle. West-ce po • l bli e lb 1 beiffilils lette répété' deàpheMier rayon de soleil, c 'est-à-dire l'été prochain, a peu de chose et dire, et on le regrette. M. Got est trèsles questions et emporte la b 8Détli el l'ép. A reittbre Mt automne, qui rassemble si fort à l'hiver, comique, et M. Delaunay a failli le devenir dans le personelle la reine du monde.s e 3 6 tait nu Fe ipo. pu- les théâtres de ont revu de beaux jours ouplutôt de belles nage d'Henri d'Albret, le langouteueeAvons-nous dit que le ligue ? — Ehl qui serait-te ‘= nom de M. Scribe et celui de sot ente orateur, bd 6 heure, soirées. De nouvelles recrues affrontent le feu de la rampe; mais on l'entend différemillefit.= t ba à@ #1Si „ avaient été accueillis par les a pplaudissements deLegouvé, la salle Brodez ee thème à outrance, et volis aine ma dtd les déserteurs rentrent tlans leur foyer respectif et ont re- entière. joint le drapeau. L'un de ces revenants, qui, en sa qualité Voici l'Odéon et le théâtre de la Bourse plus graves conversations de la ville eedes faubourgs; quant de grotesque réussi, se croit la coqueluche des beautés de qui, à leur tour, se au reste, autant de frivolités. C'est toujours et éternellement chef-lieu, se trouve fortement atteint dans son amour-propre. mêlent de comédie, et il leur en reste un peu de gaieté, un ce bon peuple des réjouissances publiques groupé autour du peu de rire, un peu de tout. Un Valet sans livrée, Il jouait à (le nom de la ville n'importe guère) un perexcellent titre, mais comment l ' entendez-vous? « Nous naissons mât de cocagne et aussi disposé à siffler qu'à applaudir l'avaleventureux gamin qui s'efforce de grimper jusqu'au sommet : sonnage d'oncle auvergnat dont la culotte de velours très- taille, dit quelque part Paul-Louis, et s'il n'y avait que trois râpé inspira des sentiments de commisération à une ArtéIl l'aura/ d l'aura pas 1 mise de la localité. La bonne dame encore avenante et riche hommes sur la terre, l'un ferait la courbette à l'autre, et, Voici une observation plus sérieuse relativement à l'And'écus, chercha dans la défroque du défunt quelque vête- s'unissant contre le troisième, ils le contraindraient à'tragleterre. Nous avons beau répéter avec l'accent du patrio- ment présentable et fit demander le' comédien à son théâtre. veiller pour eux. » Le Paradés de l'Odéon, c'est l'homme à tisme le fameux chant de Charles VI : Jamais en !,rance, la courbette: il est complaisant, il est flatteur, il est possédé jamais d'Anglais ne régnera, l'invasion britannique est fla- Celui-ci, ne doute plus de sa bonne fortune : en vue de de l'esprit de servitude, ni honneur, ni humeur; à peu de l'hymen qui le réclame, il se pare, il accourt chez la veuve : choseprès, c'est le grante. A Versailles, c'est un lord qui fait à l'élu de la banal et pourtant très-intéressé que Molière a peintcourtisan France les honneurs de Versailles, ailleurs il n'y a point de on s'assied , on cause; il va formuler un doux aveu, lorsque dans Mainte, et la silhouette du parala veuve sonne, et une servante se présente : « Marianne, bonne féte qui n'ait son cortége de gentlemen, c'est en leur apportez ce que je destine à Monsieur. » site de La Bruyère. C'est un vaurien qui a se bourse daps la faveur qu'on secoue le joug de l'étiquette; la chaîne de notre poche d'autrui, il possède PMI de Mettre sa cravate et l'art Voici d'autres contes, les Contes de la reine de Navarre, intimité, c'est une chaîne anglaise, tout le monde le sait. au Théâtre-Français. Il ne s'agit encore plus grand de se faire payer poile cette aptitude; sa pas ici des moralités gaOn se perd dans le dénombrement des autres importations lantes de cet Ileptaraéron contesté et peut-étre contestable vie est une montre ou parade perpétuelle, il est l'étiquette britanniques, depuis l'équilibre des pouvoirs jusqu'au gâ- qui porte le nom de Marguerite, mais de l'épisode le plus de tout ce qui s'achète et de tout ce qui se vend ; citoyen chis du macadam; le rail-way, le tea, le mackintosh, le célèbre de la vie de François l e', sa captivité à Madrid. méprisable, mais d'ailleurs peu dangereux que ce Parades, s'il ne faisait pas de la propagande. Pourquoi les honnêtes club, le sport, le groom et le jockey ont conquis la France, Le voyage de Marguerite à la cour d'Espagne pour y elle court à toute vapeur sur la route du progrès, et c'est en moyenner la délivrance de mn frète, et le séjour qu'elle y gens seraient-ils détestés par les fripons, si ce n'est qu'un fripon voit dans un galant homme sa propre satire vivante? vertu des procédés anglais. Dans cet envahissement généfit, ont une certaine couleur dramatique qui devait tenter Paraclès rêve l'égalité de corruption et dé paresse pour toisa ral eta France a tout livré, excepté sa véritable couronne, l'esprit ingénieux et le savoir-faire de l'auteur de Bertrand les hommes, c'est pourquoi il catéchise un pauvre bachelier, ses arts et ses plaisirs. Hier encore elle s'amusait à la fran- et Baton et du Verre d'eau. Les événements les plus gainants çaise, mais d'un jour à l'autre le divertissement peut chabger. de ce voyage ou ttê cette aventure (car c'en fut une) eue petit employé de son métier, amoureux de vocation st qui La Russie—autre exemple de l'influence étrangère —ne fouitibMt à M. Scribe, on .peut les résumer en soupire pour la fille de son chef. Le démon tente l'enfant, voudrait le faire rougir de son honnêteté : « Imite mon prend pas à notre égard ces airs dominateurs. La Rouie, manière d'abrégé de sa pièce, puisqu'il les a suivis çà et là et tu entreras en partage de mes trésors; ces haqui s'entend ici de madame la princesse de Lieven, vise à assez fidèlement, si ce n'est qu'il, sacrifie beaucoup trop peut, emiliple, bits, ces chevaux, ce luxe, cette élégance, c'est â réconcilier deux autres puissances dont la mésintelligence étre la'ité poétique des caractères et des moeurs au jeu toi d'en user à ton tour. Mais l'enfant échappe à la séduction et il date de loin. C'est sous ses auspices, dit-on, que M. ThiMe dee, bote Biaisons itcéuiques. épousera ses amours. et M. Guizot viennent de se donner la main. Tout traite de C'est à la fin d'août 1525 que Marguerite, veuve (de la La chanson en trois actes du théâtre de la Bourse — la paix a ses clauses secrètes dont l'avenir seul dégage File. veille) du duc d'Alençon, arriva à Madrid, où elle trouva le Famille du Mari, — ne vaut pas plus et ne vaut pas moins, connu. Il y a là de quoi ébranler le Constitutionnel, y coin- roi son frère en péril de mort. A peine est-il sauvé par ses à cobsidérer le titre et l'exécution. Dorthez, autre innormet pris sa fameuse solution. soins, qu'elle songe à l'arracher à sa captivité. Elle court à marié à Paria, emmène sa jeune femme en province : «Tu La mort de la reine des Belges a causé des regrets uni- Tolède où se trouvait Charles-Quint, sollicitant tout le monde, verras mon intérieur, lui dit-il, miels., sœur, cousine, serversels, et la douleur de nos voisins devait trouver de l'écho cherchant à se faire des amis partout et travaillant les courquelle bénédiction, et comme ce monde-là va se metà Paris. Notre peuple-roi n'a pas oublié les vertus de la printisans en secret; unjour elle faisait un discours politique à vante, tre à te plaire, à t'aimer ! » Mais bonsoir le paradis, voilà cesse Louise d'Orleau ; les pauvres surtout en ont gardé la l'empereur, et le lendemain, au rapport de Brantôme, elle mémoire ; c'était leur providence aux pieds du trône, et, haranguait le conseil de Castille, fort émertMlé de son élo- l'enfer déchaîné. L'oncle est un vieux maniaque, un crustacé dans sa nouvelle patrie, chacun la pleure maintenant comme quence. En même temps elle contracte une amitié fort tendre qui sait la botanique; la sœur et la coueine, l'une veuve la charité couronnée. Le pouvoir suprême n'avait rien gâté avec Eléonore veuve du roi de Portugal, et se met à brasser et l'autre fille à marier, sont dee diablesms qui ne valefit • pas le diable, et la servante est la sorcière de la Commuen elle, au contraire, et Jamais on ne montra plus de simle mariage de 'François le• avec cette liber de Charles-Quint. nauté. Qu'est-ce que la jeune mariée aux pelle de cette enplicité dans les grandeurs. Les bienfaits et les consolations C'est malgré l'empereur, et en quelque sorte à son insu geance? Une ennemie naturelle; l'étrangère! tel est le sos'épanchaient de son coeur comme de leur source naturelle; que l'union s'accomplit. Cependant Charles exigeant du roi briquet dont on la soufflette. Mais l'étrangère a bon cœur ; il eût été impossible de porter plus doucement le poids d'une de France la cession de la Bouilogne, que celui-ci s'obstine elle est Parisienne, d'ailleurs ; est élégante, et, ma foi, haute fortune. On a remarqué, disent les journaux belges, à refuser, on enlève Eléonore à son époux, et Marguerite, elle a logé les vieux meubles etelle les bahuts au grenier pour qu'au milieu des merveilles de notre dernière expesition, la munie d'un sauf-conduit, part pour la France, emportant les remplacer par un mobilier plus sortable, comme c'est reine avait accordé toute son attention aux objets destins à l'abdication du roi en faveur du Dauphin. son droit. 0 fureur I ô vengeance ! Le maniaque pleure son la classe pauvre, c'est-à-dire à la classe ouvrière. Ajoutons La pièce de MM. Scribe et Legouvé s'échafaude sur ces trois un antre trait, qui révèle la bonté de son coeur et la supéincidents : la captivité du roi, son abdication, son mariage herbier dévoré par les pucerons. Où est mon utrecht? Mon riorité de sa raison vis -à - vis une autre classe. Il n'y a pas avec l'infante. Aux personnages ci-dessus indiqués l'auteur -vieux pastel, où est-il? Et ma chaufferette, et la niche d'Azor, nos verres à pattes sans pattes 1 Le charivari est général. longtemps que, visitant une ville du nord de la Belgique, en en ajoute trois autres qui ne sont pas précisément de son et La veuve évoque ses ancêtres chassés par l'étrangère ; la compagniede son époux, le bourgmestre de l'endroit, après invention, mais dont l'un, le ministre Guittanarajoua , avoir . : , .i't avec pompe l'histoire du palais où l'on se tro u- dans le drame de la captivité de François I e.', un rôle con- bonne, qui ne fut jamais plus mauvaise, lève son plumeau vers le ciel. On déménage, on emménage, et, quand le vatt e get un air grave, et, s'adressant au couple royal ' traire à celui que Scribe lui attribue, et où les deux aumari est venu, on fait patte de velours, et on se pose en « C'est de ce Acon, dit-il, que le peupla précipité sur les tres, Henri d'Albret et Isabelle de Portugal, n'ont jamais pigera des bardiers un magistrat »prime lui avait figuré. On ne peut d'ailleurs qu'admirer cette fécondité victimes de madame la Parisienne. Mais la Parisienne est trahi lets hi de notre cité. s Pour toutterépples le toi d imagination qui prête à Marguerite des ressources d'esprit jolie, clairvoyahte, sensée et assez fine mouche ; elle se sent dans toute la force de sa lune de miel, et, comme elle se tourna vete le reine avec un sourire : e Qu'en ditM-voUS plus grandes encore que dans l'histoire. Dain bout de la a su séduire son mati , elle se sert de sa patte pour tirer le Mais je dis t -00ndit la princesse, eu'll Rd ifilitet • Ii. le pièce à l'autre elle est la cheville ouvrière de la destinée; masque à tous ces chattemites. Ce vaudeville a peut-être bourgmestre â diner. e les secrets de tous et de chacun, elle les possède, et nul ne le tort de ressembler à un discours de rhétorique en trois L'enthousiasede dee tidettleitins ne connattplie de hottes contait ès siens. Charles-Quint est ensorcelé au point de actes : exorde, preuve et péroraison ; mais l'observation, ils tee livrent à toutessortsd'extravagancesen eheeneer de Vanta ëpüuMrr l'enchanteresse ; elle fait ou défait à son l'esprit, le trait, le soin du détail, rien n'y manque, ou du Jendy Lind. «Défiez-vous, a et un sage, de l'ivre& des perles Dei lit leur fortune; à sa toi", la prihse moins il y manque très-peu de chose pour constituer un pies positifs ; dans l'occasion, ils roettraieet le loti à la mairte l'empereur pour le ministre ou le biellette pour vaudeville accompli. Il a des allures de comédie, si son... de leur voisin pour faite cuire un natif. t 1111 fibilnuigusil bien que princesse Eléonore, promise au copeetable c'était d'abord une comédie agréable que M. Jules de Wailly, l'histoire du noyau de poche embelli comme souvenir et em- de _ rabandonne pour François Pe t'est Neve- fato profugus, a portée an théâtre de la Bourse, et chaque porté comme talisman ; le détail du billet de parterre, payé rite qui Md gtue Revanche de Pavie; le ministre Gantasoir ce théâtre s'applaudit d'avoir accueilli le réfugié. 600 dollars par un bottier est effila par le suitifitbx encore, malgré och astuce et sa :MM Variétés, la Dot de Mariette glissée dans l'omvant : aux dernières nou it trtltf Me VIA confisqué par Marguerite aji OMR de la bre du dimanche, fuyant la critiques'est comme on vaudeville Lind, et nous nous plaisons à croire site, tf St jl Mit là très-humble serviteur dans les conqui n'a pas la conscience nette, et qui fait son coup à la déqu'on nous affirme que Fffitiffildie $tlt t e), du roi 'EàMené; François Ise qui lui doit le vie dès robée. Mais Pont cassé, celui-là emporte la paillet C'est Cependant M. Meyerbeer, proclafte D Et Ï5Mighatb, l'expogilieh, lui devra encore sa liberté et siai heaume regrâce à ce pont cassé qu'Arnal, Monsieur Parole-cr Honneur,, est descendu à l'hôtel Trois-Etoiles. Telle est la grande nou- conquis pour le dénoûment; quant à Henri d'Albret, le prése trouve à la disposition de madame Boissière en vertu 'telle donnée par les journaux, mais ne vous hâtez pas trop féré et l'élu du coeur, il s'en faut dé bien peu que la prinrie neige : « Quel bonheur1 Meyerbeer est arrivé;; je ne me cesse ne le sacrifie à la nécessité politique. Heureusement d'une discrétion qu'il a perdue au lansquenet. Il y a un mari Folâtre qui court après une danseuse légère ; laissez-les faire;

quel os remarquait plusieurs de nos sommités musicales, entre autres à. Mqerbeer. Et chacun, en sortant, félicitait M. Carafe sur le zèle et Fintellios qu'il déplore dans la direction de cet ét

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L'ILLUSTRATION, JOURNAL UNIVERSIiL

tin; la Me des Belges rendait le dernier soupir, au palais argumente, sans compter les obstacles qui résultent dei ter- bien le Rossignol; royal d'Ostende, après une longue et cruelle Maladie: deux partitions qui ne se ressemblent ère. La reine souffrait depuis longtemps; on la voyait dépérir mes foediels de ia Constitution; acceptée par les antres, e talent plein de hardiesse et de verve de madame malgré tes obstacles, comme ide nécessité et avec une aral" le merveilleux pouvoir de galvaniser, pour ainsi dire,me de jour en jour. Elle seule ne croyait pas que sa fin tût proh rière-pensée qui pourra prendre corps dans la durée de ce dm. Le roi avait soigneusement écarté d'elle tout ce qui Mimique du compositeur Lebrun, qui, certes, n'aurait me nouveau bail; exigée par quelques-uns en vertu d'un droit aurait pu l'inquiéter sur elle-milme. La veille de sa mort, dû s'attendre, elle qui était déjà née vieille, à jouir d qui ne demande qu'à être consacré par le suffrage du paye, elle faisait des projets pour l'avenir, parlait de ses enfants, nouvelle jeunesse après trente-cinq ans d'une vie pas 'ans et auquel la force ne suffirait pas longtemps pour le rendre du roi, et de son retour prochain à Laeken. Elle y est revement équivoque. Tout en louant et en admirant ce sablephénonue, hélas! et pour toujours! Cependant, d'heure en heure, inviolable. C'est cette situation compliquée qui a cherché à mène nous ne pouvons nous empêcher de regretter que le danger devenait plus grand : la mort s ' approchait, il fal- se manifester dans les délibérations de la commission de madame Laborde n'ait pas l ' occasion de le produire en fa!. permanence de l'Assemblée nationale au sujet de la derlait prévenir la reine et donner accès à la religion auprès sant valoir quelque oeuvre écrite expressément pour elle par d'elle. Mademoiselle d'Hulst , son amie, accomplit ce triste nière revue de Versailles. On prévoit qu'une collision pourra un de nos jeunes compositeurs. De toute façon, cela vaudrait nature de ces prétentions opposées dès les premières réudevoir. mieux. nions de l'Assemblée , et l'on a remarqué la décision avec Après une première défaillance, la reine, revenant à elle, On annonce pour la fin du mois la rentrée de madame dit : a Mon Dieu! je croyais mourir. » Mademoiselle d'Huta laquelle le président de la République s'y prépare, dans l'insertion au Moniteur, d'un article du Constitutionnel qui at- Viardot. Le retour de notre grande tragédienne lyrique excise mit à pleurer, et laissa parler son coeur et ses craintes. taque très-vivement la commission de permanence. 11 n'est tera, cela n'est pas douteux, un très-vif intérêt. R sera cuSes larmes, ses paroles entrecoupées frappèrent la reine. rieux de voir l'effet, traduit en chiffres, pour les gens po-, pas sans précédent, à la vérité, que cette décision se soit p tin instant d silence elel demanadles sacrements. Arès Biffe , de la 80' représentation du Prophète. L'abbé Guelle entras, et, après s 'être confessée, la reine re- arrêtée aux manifestes et ait reculé devant les conséquences espérer aussi la reprise des On nous fait Huguenots et de la Juive, avec de ses déclarations. çut l' extrême-onction en présence du roi, de la reine Amélie madame Viardot dans les rôles de Valentine et de Rachel. La passion politique a de nouveau soulevé, cette semaine, . et dé toute la famille royale. Il était alors deux heures de Assurément ce sont là de bonnes nouvelles. le procès que l'histoire instruit, depuis deux ans, contre le l'après-midi. Nous endirions volontiers encore une à propos de l' gouvernement provisoire et ses ministres. Tout est bon dans Jusqu'à ses derniers moments, la reine ne perdit rien de si nous ne craignions pas d'étre indiscret. Cette n Opéra, cette guerre; cette fois les témoignages sortent des écuries, ouvelle la lucidité de son Met. Elle parla avec un calme et une est pour le moment à l'état de mystère, et ce mystère, ce douceur infinis à Cà mère et à ries frères. Sa tetrd r. esse pour et le plus sérieux de nos journaux n'a pas dédaigné de se serait, à ce qu'on dit, la découverte d'une magnifique voix laisser mystifier par un palefrenier qui emploie ses loisirs le roi, l'avenir de Wei Mirants; la Vicie qu'elle espérait trouà de soprano dramatique, telle qu'on n'en a pas entendu defaire des calembours. M. Goudchaux a déjà relevé la plaiver devant 'keit OctUperillit rit remplirent les instants qui puis la perte prématurée et si regrettable de la voix de masanterie; l'affaire ne parait pas finie. précédèrent son agonie. demoiselle Falcon ; celle-ci mémo, dit-on, était moins par— A liltranger, la résistance de la Hesse aux violations de Un peu avant sa mort, toute la famille royale était réunie faite et moins bien exercée ; quant au physique, on le dit auprès de son. lit. La reine Amélie, la duchesse d'Orléans sa constitution offre un spectacle dont tous les partis re- très-beau et comme créé tout exprès pour le théâtre; âge, et la princesse Clémentine étaient à sa gauche ; à son che- connaiseent et proclament la sagesse. Les menaces d'intervention en faveur de l'autorité de l'électeur semblent hésiter dix-neuf ans; lieu de naissance, Palerme ; domicile, à Paris vet, à droite, se tenait le roi, qui fondait en larmes. Les aujourd'hui, demain à Dresde, hélas I à moins que la cour princes, ses fils, étaient à genoux du même côté; au pied devant cette unanime et pacifique résistance qui ne trouve de Saxe ne consente à nous céder ce précieux trésor qu'elle à l'intérieur, ni dans la justice, ni dans la force armée, du lit, le prince de Joinville, les ducs de Nemours et d'Aua élevé, et qui se nomme mademoiselle Emmi La Grua, car male contemplaient avec une morne douleur cette soeur ai- aucun contradicteur, mais qui est au contraire approuvée il ne manquait que de dévoiler son nom pour compléter mée que la mort allait leur ravir. M. Conway, intendant de jusqu'à décider les officiers à donner leur démission plutôt indiscrétion. Que servirait d'être journaliste si l'on le liste civile, pleurait au fond de la Chambre, le docteur que d'agir contre le droit et le voeu national, et les sous- notre n'était indiscret? Ainei, cher lecteur, veuillez ne pas oublier officiers à refuser leur avancement pour remplacer les déJanssens était près de la porte, le doyen de Sainte-Gudule le nom de mademoiselle Emmi La Grua. Vous vous souvenez derrière la reine Amélie. La reine était un peu inclinée, sa missionnaires. On annonce que l'électeur aurait abdiqué; peut-être qu'avant ses retentissants triomphes d ' main gauche serrait les deux mains de sa mère, elle pressait c'est peut-être le meilleur parti qu'il pût prendre. M. HasAngleterre et d'Amérique, mademoiselle Jenny Lind aussi était modessempfiug aurait également donné sa démission. L'Union, en de la droite la main du roi. Les dernières paroles qu'on Prusse, à laquelle personne ne pensait plus, et qui devait tement venue à Paris, où l'on n'a pas su la retenir, d'où entendit d'elle furent des consolations à sa famille éplorée, mourir le 45 de ce mois, a repris vie par suite des événe- on l'a laissée partir sans se douter de ce qu'on perdait. puis ces mots : a Je n'y vois plus! s Elle expira A l ' Opéra-Comique , on déploie une activité ainsi, ments de la Hesse. Quoi qu'il arrive, dit doucement, après une courte agonie. à monter de la Réforme allemande, le 45 octobre, nous pouvons avoir la certitude que l'on Main- nouveaux ouvrages comme si les anciens perdaient de la La nouvelle de cette mort jeta tout le pays dans une confaveur du public. Cependant, le tiendra l'état fédératif avec des formes représentatives. La Songe d'une Nuit d'été avec sternation inexprimable. Ce fut un deuil immense et unimadame Ugalde, Giralda avec mademoiselle Mielan,PAmant Prusse ne l'abandonnera dans aucun versel. Pendant plusieurs jours les affaires furent suspendues, Tout ce qui a été jaloux fait jusqu'à ce jour à ce sujet est le fruitcas. et la Fée aux Roses avec d'une conviction inmademoiselle Lefèvre, et les magasins et les théâtres fermés, et les édifices publics time. L'Union n'est plus une question théorique, mais une d'autres ouvragea encore avec d'autres excellents acteurs, voilée de crêpes funèbres. On savait la reine aimée, bien aimée, mais jamais on n'eût pu croire qu'un peuple tout en- question d'actualité et de développement réel. Plus la cause captivent tous les soirs les habitués de la salle Favart. Et nationale est entrée dans l ' enchaînement des événements et voici, malgré cela, qu'une pièce nouvelle, due à la collatier fût capable de tant d'amour, de respect_ et d'adoration pour sa mémoire. s'est identifiée avec les affaires de l'Europe, plus elle peut boration de MM. Halévy et Scribe, vient d'être mise à compter sur une participation à l'heureuse issue de ces l'étude. Heureux théâtre! Jamais, du reste, ces témoignages de la douleur publique Toutefois, la question brûlante, comme on dit dans les ne furent mieux mérités que par celle qui en était l'objet. dernières. Il n'est plus question de renoncer ou de persister, premiers-Paris, ce ni d'une question de forme de définitif ou de provisoire, n'est ni celle de l'Opéra, ni celle de La reine était d'une piété vive et sincère; par un rare pril ' Opéra-Comique , mais bien celle du Thé âtre-Italien. Voilà vilége elle unissait une simplicité et une modestie charmante mais d'une-chose qui a enfin pris racine et qui a de l'avenir. ce qui depuis quinze jours occupe gravement notre monde —M. Delacour, ambassadeur de la République française, de aux talents les plus solides et les plus brillante dont le monde dilettanti. Les fameuses revues de dit-on d'autre part, a reçu de son gouvernement des puisse être fier. Son esprit était des plus cultivés; elle écri- ches la plaine Satory n'ont dépêvait avec facilité les principales langues de l'Europe ; ses qui s'accordent parfaitement avec les lettres que le guère causé plus d'émotion que l'affaire du privilége du Théâtre-Italien. Mais, de même que ces revues se sont pasconnaissances étaient variées et étendues; elle savait la po- cabinet a reçues de M. Hubner. Le ministre français a résolu sées sans que rien full dérangé dans l'équilibre européen, de marcher d'accord avec l'Autriche pour le règlement des liique et portait dans les affaires une raison calme et sûre. g On regarde comme cer Si elle était digne des premiers temps de l'Église par sa affaires d'Allemane. la nous aimons à croire que la question qui concerne ce théâtre France reconnaîtra la diète de Francfort dès que Angleterre lyrique se videra de même, sans que la paix universelle soit piété et l'héroïsme de ses vertus, elle était une des prinl'aura reconnue, et que jusque-là elle l ' appuiera de toute troublée. Vienne enfin le mois de novembre, qui, Dieu merci, cesses les plus éclairées de son siècle. Mais elle ne voulait son influence. n'est plus très-loin, et tout le monde saura positivement à être de son temps que pour conseiller et faire le bien. Sa —Le Parlement anglais est , de nouveau prorogé jusqu'au quoi s'en tenir sur cet important sujet. Que la bienfaisance et sa générosité s ' exerçaient avec la plus exs'ouvre 44 novembre. e et vous verrez que saison fflme délicatesse. On sentait sa main partout où il y avait d'une manière brillant, rien ne sera sitôt fait que de ne plus -linie infortune à secourir, mais en ne la voyait nulle part. saillant —Le fat le plus des nouvelles des Etats-Unis ui penser aux émotions du mois d'ocviennent d'arriver par le Canada est l ' ; chacun, nous l'espérons, sera d'accord. Telle fut la princesse accomplie que pleurent les Belges; ajournement des deux tobre Fidèle à ses anciennes et bonnes chambres du congrès qui a eu lieu le 30. M. Webster a enl 'a cadémie es habitud, en associant, il y a vingt ans, s destinées à celles de cette yoyé des agents spéciaux à Mosquito et aux Dominicains des Beaux-Arta a tenu, le premie r same di de ce mois, nation, elle en avait fait sa famille. On la pleure comme une sa mère et comme une soeur. La douleur et le deuil sont uni e d'Haïti. Sie pointa ers débarquement ont été désignés en séance annuelle pour la distribution des grande prix de peinPelifoeilie j et des collecteurs ont été nommés pour exercer ture, d'architecture, de sculpture, de gravure et de compoversets, mais c'est surtout dans les classes eauvres de la sition musicale. Cette dernière a eu, comme de coutume, les population de Bruxelles qu'on eh voit les pluie profonds et MM fonctions dans ce pays. — La Gazette piémontaise annonce dans sa partie officielle honneurs de la matinée. Sa part consistait en une ouverture les 3lus sensibles témoignages. En mourant, la reine avait expridié le désir d'être enter- la heminetion du comte Cavour au ministère de l ' agriculture de M. Gastinel, lauréat de 4846, et en une cantate, paroles et du MinMerce. de M. Dinan, musique de M. Charlot, lauréat de cette anrée à Laeken, où est la résidence d'été de la famille royale. Ce désir a été rempli. Lundi 45 octeles t le comte Cavour écrit au Risorgimento qu'appelé brous connaissions déjà d'autres oeuvres sympholes précieux restes faire partie à née-ci. du ministère, il cesse désormais d niques de M. Gastinel ; sa nouvelle ouverture ne peut que de la reine ont état ramifiés d'Ostende d Laeken par le che' appartenir è contribuer à faire augmenter l'estime que mérite le talent min de fer. Cent troquante mille persotiheet attendaient à la la rédaction de ce journal. de — Les Nouvelles d'Egypte parlent de dives changements ce jeune compositeur. Quant à l'oeuvre de M. Charlot, elle Coupure le funèbre convoi. Deux tribunes avaient été élevées à cet endroit, où là et/lissée du chAttede Itiyel de Lae- survenus dans le personnel des hauts fonctionnaires de ce renferme d' excellentes parties; les voix y sont généralement pays, et contiennent des plaintes contre l ' ken coupe le chemin de fer; et le int bien écrites, et l'on reconnut en cela un digne élève de administration du M pintée, les ministres, le corps diplomatique et tee Carafe, de l'auteur de Masaniello, du vice-roi; quelques correspondances, au contraire, font l'éloge lès Solitaire, et de tant corpssur de d'Abbas l'État y attendaient le cercueil. Paehieée, le déposa Pacha et le félicitent du renvoi d 'Artim-Bey, ancien d'autres partitions qui ont été tant chantées. On pourrait reun magnifique char funèbre, surmonté d'elle éburonne royale ministre du commerce et des affaires étrangères, accusé de procher à l ' ensemble de la cantate de M. Charlot une taine froideur de coloris. Par malheur, il faut avouer quecerrenversée et voilée de crêpes de le deuil ; et la translation de malversation. ces restes précieux se fit en grand cottége t sujet qu'il avait à traiter n'était guère de nature à échauffer au milieu d'un heurt. prodigieux concours de peuple. son imagination ; on a quelque peine à comprendre qu'ayant à choisir entre dix-huit pièces de vers l'institut n'en ait pas Louke-Marie-Thérèse-harlielte-biabeile,' princesse d'Orléans, était née à Patiente (Sicile), le 3 avril 4812. Elle trouvé une meilleure ; noue ne parlons qu'au point de vue if «armailli» hunieleitle. musical. L' inspiration du musicien dépendant en pareil m'ait par conséquent que 38 ans, 6 mois et 8 jeune cas Mariée à Compiègne, à Avant de faire délifillivement lies adieux au public pari- de l 'inepiration du poste, on ne peut raisonnablement exiger S. M. 4832, elle a en de ce mariage t le rot des Belges, le 9 août sien de Pub ce qui a fait défaut à l'autre. , mademoteelle Alboni a reparu dans le Le prince Logis-Philippe-t Prophète. C'est, iolfteictor-lernest , né à ainsi que mei revenu déjà dit, l ' ouvrage dans lequel la Puisque nous en sommes aux distributions de prix, nous céBruxelles le It4 juillet 1833, décédé lèbre cantates' 13 ire ne devons pas manquer de faire mention de celle qui e eu eEtoblitifit le plus de succès sur la scène IYrimai 1834 ; Le prince b&éditaee Lemt que franetliee. cependant, à lieu dimanche dernier au Gymnase musical militaire. La otb, dut de Brabant, né à notre avis, la Bruxelles le 9 avril 4888; manière dont . mademoiselle Alboni dit le rôle de Fidès est loin d'être dans séance a commencé par l ' exécution du pas redoublé, qui a Le prince Parue» comte de le véritable eeptit o c i irle valu cette année le premier prix de composition de musique Flandre, né à Laeken le 24 soit ma mare 4837; mettre l'a Conçu. Mais quelle que militaire l'opinion d à l'élève Colt du 58' de ligue. Cet élève appartient e niqueur, son devoir est d'abord de à Et la princesse Meam la classe de M. %lion • son pas-redoublé témoigne de lé rait est celui-ci : 40,764 francs -Cnastorra, née à Laeken le 7 juin constater des faite. 4840. ode recette; tel à été , tout au juste, ce noir-là, l'ellét de cette bonnes études, bien dirigées; il a fait grand plaisir à tous — Nos affaires intérieures s'agirent j nouvelle reprise de la partition de Meyerbeer avec made- les auditeurs, et des applaudissements qu'il a reçus, une de la question de la prorogation des p ans le cercle éternel moiselle Alboni peur interprète du rôle de Fidès. Ajoutons bonne part revient de droit au professeur. Un concert d'harouvoirs du président de la République, repoussée par les uns ;ur des monie d' infanterie, de fanfare de cavalerie et de choeurs, que cette représentation était la 74 o de l ' ouvrage, et laissons dont les voyages de M. Louis motifs a -Bonaparte, revues arro- pour aujourd'hui tout co mmentaire de côté. terminé la séance. Les divers morceaux du programme sées de vin de Champagne et de vin bleu, suivies dé proLes soirs ou l'on n ' étaient tous arrangés par dee élèves du Gymnase musical applaudit pas mademoiselle Alboni, c'est vocations antkonnitutionnelles, composeniqes principaux madame Laborde qui récolte * son tour une ample moisson militaire;. et ce sont aussi les élèves qui les ont exécutés. d'applaudissements; qu'elle chante Lucie de Lamermoor ou Arrangement, exécution, partie instrumentale, partie vocale, tout enfin a pleinement satisfait l ' auditoire, dans le-


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Que les temps sont changés ! Du magnifique hôtel quo la royauté absolue construisit pour loger ses pages, la République a fait son école normale d'agriculture. Il y e moins d'un siècle, cent mille familles privilégiées, entre lesquelles l'épée de la vieille féodalité avait jadis partagé le sol, se disputaient la faveur de voir admettre leurs fils dans cette demeure sacrée, où on les stylait aux grandes et aimables manières. Le regard du maître, et surtout celui de la favorite; prétendait y distinguer le mérite naissant, qui, un beau jour, se trouvait mis en son lustre sous une épaulette ou sous l'insigne d'une charge à la cour, avec le fardeau d'un portefeuille en perspective. Rose et Fabert, il est vrai, n'ont point commencé ainsi; mais aussi que d'obstacles ils ont eu à surmonter dans leur carrière! Aujourd'hui, le jeune paysan qui se sent au' coeur la niiditdre étincelle d'ambition, et au cerveau le moindre grain de capacité pour la profession dans laquelle il est né, et qu'il chérit avec tant do raison, voit, pour peu qu'il montre de zèle et de persévérance au travail, s'ouvrir devant sa blouse et ses sabots, d'abord la fermeécole de son département, puis l'école régionale, et enfin l'institut agronomique. Après avoir gagné loyalement au concours ses trois admissions successives, et sans qu'il ait eu besoin de recourir à aucune protection, il sortira pour occuper une chaire et placer son nom à côté de ceux des Olivier de Serres, des Parmentier, des Thouin, des Dombasle, ou pour diriger la culture d'un domaine de l'État, ou régir les grands biens d'un propriétaire, ou exploiter une ferme en société avec un capitaliste à qui il aura inspiré confiance.

ceau. On voit là, non à l'état de simple théorie mais mise en sérieuse pratique, l'égalité devant la fourche et la fraternité de la litière ; la liberté seule est tant soit peu restreinte ; le licou fait qu'elle ne peut dégénérer en licence. De mauvaises langues racontent que le cheval du Louis XIV de bronze de la cour du palais, lequel cheval est loin de me sembler beau, malgré son allure d'aristocrate, en voyant entrer sans façon dans les nobles écuries toute cette démagogie d'animaux, s'est cabré d'indignation sur son piédestal. Je ne nie pas le fait ; je croirai à tout vice dans un cheval si malheureusement conformé ; mais je suis sûr que s'il s'est porté à. un tel excès, son auguste cavalier l'aura châtié par un rude coup d'éperon, car le grand roi ne manquait pas de sens et dé patriotisme, et, bien qu'il ait régné à la mode de son temps, il aima sincèrement le progrès en industrie et en agriculture. Voulons-nous avoir une image fidèle des formes qu'on recherchait, et dont l'ensemble était qualifié beauté dans le cheval avant notre époque. Passons d'abord par le musée historique, et regardons les beaux tableaux de bataille de Van-der-Meulen. Nous remarquons une grande taille, des muscles puissants, mais des têtes busquées à l'excès, des encolures rouées, des dos ensellés. Maintenant, visitons l'exposition des chevaux reproducteurs, et comparons avec ce que nous avons vu dans le musée. L'homme a réussi à modifier la tête, l'encolure et le dos du cheval. L'homme assure qu'ainsi modifié le cheval respire mieux, et qu'il est plus apte à supporter le poids du cavalier. L'exposition de cette année ne compte pas beaucoup de

Avant peu, l'usine des champs réclamera l'ingénieur agricole d'un talent constaté avec autant d'empressement que l'usine industrielle réclame l'ingénieur civil au sortir de l'école centrale, Dans le lieu où se sont formés tant de brillants hommes de cour, qui, avec leurs grâces futiles, et par des sentiers semés de fleurs, ont conduit l'antique monarchie à sa ruine, il va désormais se former une élite de population rurale, dont le savoir solide contribuera puissamment à assurer la prospérité du Paye. Dans les écuries de cet hôtel, les plus splendides écuries qu'on ait jamais édifiées (je n'excepte pas celles qui fa, rent consacrées par l'empereur Caligula au consul quadrupède qu'il daigna associer à son gouvernement pseudoconstitutionnel), on entretenait pour le service de MM. les pages quelques centaines de fringants chevaux de bataille et de chasse. Aujourd'hui le modeste cheval de travail y est hébergé côte à côte avec le coûteux cheval de course, et tous les deux ne se trouvent point , humiliés de recevoir dans leur compagnie le taureau campaAnimaux reproducteurs. — Cheval do trait. — Chapelain, fils d'Oscar, Animaux reproducteurs. gnard, le na'ff bélier, et Taureau. — Lebrou, race auvergnate, race normande-Percheronne, appartenant ti Charadame. même le cynique pourappartenant à la ferme école de Souillait.


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vous tenez Arnal dans un de ses meilleurs rôles. La scène du lansquenet est plaisante ; celle du duel et celle du mari, et la scène de la femme aussi, tout est plaisant; bon Dieul dans quel grenier à sel les auteurs vont-ils détrousser tous ces mots burlesques, ces coq-à-l'âne ébouriffants, ces bétises, ces hardiesses et ces gentillesses à mourir de rire. A côté d'Arnill, on a beaucoup applaudi mademoiselle Marquet, une actrice de la bonne lignée, qui serait à sa place aux Variétés si elle 'n'avait pas su s'en faite une autre au Théâtre-Français, où elle débutera prochainement. Vous connaissez, tout le monde connaît les courses d'octobre, qui sont celles d'avril. Des jockeys maigres, squelettes au galop qui volent, emportés par des coursiers impétueux comme l'ouragan. Qu'ils s'appellent Fitz -Emilius , Couche-Tout-Nu, Sérénade, SauveQui-Peut ou Brouhaha, ce sont toujours d'admirables chevaux, égaux, à quelques longueurs près, en force, courage et beauté, si bien qu'on pourrait penser que c'est le môme coursier qui court perpétuellement après les mêmes prix. Leur illustration remplit l'Illustration, et pour cette fois il est

trop juste que Paris cède la place à Saumur. - Les courses dela ville chevaleresque ont eu lieu le 99 septembre sur l ' hippodrome des prairies de Bray; c'était une fête d'inauguration. Désormais, chaque années à la même époque, l'arène s'ouvrira aux coursiers de tout sexe et de tout âge, et quatre prix seront décernés aux vainqueurs. Le prix de la ville de Saumur est de deux mille francs ; il a été remporté par Aphra , jument appartenant à M. d 'Hédouville. La course figurée dans notre vignette est celle des barrières; prix, de Oô fr., dit de l'Ecolé de cavalerie, a été remporté par Figaro, à M. du Boberil. Le carrousel donné le lendemain dans la môme enceinte avait attiré une foule immense. Nos dessins, pris d'après nature, en reproduisent les différents exercices. On pourrait essayer de peindre ces joutes habiles et ces brillantes évolutions , telles que courses de bagues, maniement du javelot, tètes enlevées, spirale et serpentine ; mais à quoi bon une description pour nos lecteurs, qui, grâce à l'obligeance des autorités de Saumur, ont ces exercices sous les yeux. PHILIPPE BUSONI.

Carrousel de 4850 h l'Écolo de Cavalerie de S

aumur. — La course des bagues.


L'ILLUSTRATION, JOURNAL UNIVERSEL. sem et l'ivoire du pays nègre, qui est comme la Californie Le retour de la caravane n'offre pas moins de périls ni de l'Afrique septentrionale, car le prophète a dit : • N'est-elle point aussi le bercesu ds l'art? N'ad-aile point tt Les gale (dee chameaux), son remède est le goudron, te de difficultés que l'aller. L'embarras de garder les esclaves, la vraie Eyck de Memling, le de le mitan urdu»; leur surveillance qui est de toutes les secondes, s'ajoutent • Comme la pauvreté, son remède est le Soudan. s des Eyck , qui ont imm id é in fais Mur mu et aux ennuis et eux anxiétde du premier trajet. Heureuse- MureVan Chacun s'arme, s ' approvisionne, charge quatre chameaux, ebefed 'oeuvre ; de Pourbus, qW demie' Malils. et l'on part un jeudi de Metlili , car il est dit : « Ne par tez ment, les Kiefetts (voyants) Ma ges à la caravane sont des liteme eteetaudont le dessin s la pmetd du moyen de %pluie/ gens doués d'un si merveilleux institue, qu'ils savent dépisjamais qu'un jeudi et toujours en compagnie. s Le vigilant Les x de bleulinp mont sans prias IO etre» dm Vau ter les nègres fugitifs sur un brin dlate, une Chegguen se multiplie en route; il recommande par-dessus Eyck se payent par militent. Le rol de Mem acheté Miel froissée, quelques grains de sable foulé. Un jour c'estfeuille autout la prudence,' car celui qui met la tète dans te son sera près d'un énorme lion, qui s'est. assoupi è la suite de son cent mille tarins lm volets qui fermaient le tables de Jean becqueté par les poules, » Quand on est en pays suspect et Byek , l'Apaise Mie, qu'on voit à esdni-Pavaa de effroyable repas, que l'on retrouve deux des malheureux Van Gand. à la portée des maraudeurs, il prescrit le silence, il interdit fuyards qu'une mémo chah» accouplait, l'un tremblant Les perrés de fumer, de faire du feu, de sortir ; il ordonne de lier la gMes et civiles, les la pes relieur bouche des chameaux; la nuit, il ee relève et s'assure d'heure blotti sur un arbre, l'autre, ou plutôt les lambeaux infor- portèrent la prospérité de Bruges lm premiers Dupe; mes et sanglants de l'autre , qui avait été moins agile, et en heure que les gardes du campement ne dorment point; traités de Munster et de 1g Bavière anéantirent an que le lion avait saisi et dévoré sous les yeux de son compuis, s'adressant aux malfaiteurs qui seraient tentés de l'at- pagnon. merce eu profit de le Hollude. Depuis lors elle est ce«on taquer, il leur crie d'une voix sonore qui va retentissant la voit aujourd'hui t use ruine superbe, taille, pleine d'une Sonne enfin, après une absence qui a duré près d'une au loin dans les profondeurs du désert : indicible Elle Wt, comme Rome, aux grandsesprits • 0 esclaves de Dieu! vous entendez; celui qui tourne année, l'heure fortunée du retour à !Lahti, point du départ, fatiguée des bruits du monde on y vient se remuer et et les joies de la famille, les embrassements des amis, autour de nous, tourne autour de la mort! mourir dans la paix et l'obscurité. l'ivresse du gain qui est énorme, dédommagent amplement » II ne gagnera rien à ce métier et ne reverra pas les Mais c'en est fait maintenant, l'asile est vidé, le namemles voyageurs de la longue suite d'épreuves et de périls siens! ment et le bruit ont chassé le silence et la latattaait dts auxquels ils viennent d'échapper. La plupart, oubliant leurs » S'il a faim, qu'il vienne, nous lui donnerons à mangerl maux, sont prêts à se remettre en route, et l'infatigable mixe; phénomène inouï! la vie est menus. Comas la » S'il a soif, qu'il vienne, nous lui donnerons à boire{ khrebir est là pour les y inciter et pour les guider de belle au bois donnant, Bruges, qu'on croyait morte s'était » S'il est nu, qu'il vienne, nous le vêtirons I gaendormie. L'herbe a disparu des places publique, la nouveau. Mule les remplit et les anime, le port revoit—des amies, » S'il est fatigué, qu'il vienne se reposer! Le peu de détails qui précèdent, et la trop succincte ana- les nénuphars des canaux sont arrachés par les anereeet » Nous voyageons pour nos affaires, et ne voulons mal à lyse que les limites de oe recueil nous ont permis de tracer câbles. Disons quand et comment ce changement Mone personne. s de cet itinéraire, noua dispenseront d'insister sur l'intérêt manifesté. . Après beaucoup de marches, la caravane atteint Gales, ethnographique et le mérite poétique de ce tableau oriendans la grande oasis du Touat, et y jouit dans des jardins Depuis deux cents ans Bruges ne célébrait plue guère que tal, présenté avec le talent, la plume vive et exercée de délicieux d'un long repos. Un trait de caractère et de moeurs M. Ausone de Chancel. Mais il ne s'agit pas seulement de des fêtes religieuses. Le clergé était puissant dans les Mentiras. Les fêtes de Simon Stevin semblèrent une nouveauté remarquables signale l'hospitalité qu'ils y reçoivent. La veille cela, et les auteurs évidemment se sont proposé un autre du départ, ils demandent à voir le fils de leur bitte, jeune but plus prosaïque peut-étre, mais aussi plus réel. Etudier hardie • sous certains rapports, Stevin est un autre Galilée. On s'efforça donc d'amoindrir le savant, on tâcha d'affaiblir enfant plein d'ingénuité et de charme. « Mon fils dort d'un dans leur lointain mystérieux ces caravanes qui, pareilles à profond sommeil, répond simplement l'hôte qui continue de de grandes flottes, sillonnent les mers de sable de l'Afrique l'éclat de la solennité. Le libéralisme prit. Mit et cause ur leur faire libéralement, gracieusement les honneurs d'un centrale, c'est le premier degré à atteindre pour en préparer le savant et pour la fête. Une lutte très-vive de ets et de journaux s'engagea à cette occasion. Le lisme festin splendide. » Mais le lendemain ils apprennent, au mol'acheminement vers nos possessions algériennes. Jusqu'à ment de se mettre en route, que le jeune enfant s'était tué ce jour elles ont suivi des directions différentes et établi l'emporta : une spirituelle brochure, qui parut sous le voile du p seudonyme, mais dont l'auteur , bientdt connu, était en tombant du haut d'une terrasse. Le père avait eu l'énergie de contenir son désespoir pour ne point' attrister ses leurs débouchés à Tripoli et à Tunis, qui doivent à ce grand M. Van-de-Weyer, ambassadeur à Londres et ministre d'État, commerce, cette dernière ville surtout, une part, la meilfut le coup de grâce de ce qu'on nommait à Bruges le hôtes. De Guéléa, Ch egguen conduit les voyageurs à Timi-moun leure peut-être, de leur prospérité et de leur importance. Ce rétrograde. Les fêtes de Simon Stevin furent done celé sont des avantages dont notre intérêt et notre devoir sont avec tout l'éclat d'un triomphe de parti, et le libéralisme ( sept journées de là) : c'est la capitale du Touat. Là, ils de chercher à profiter. Pour atteindre ce but si désirable, prit de grandes forces à Bruges. opèrent leur jonction avec une autre caravane, celle de Tidi- deux voies nous sont ouvertes : la première consisterait à Keult, et les deux khrebirs, élevant à la hauteur de leur tête Le renversement du cabinet catholique en juin !Si; l'aattirer vers nous par des avantages spéciaux , par une pro- vénement d'un ministère libéral au mois d'août amant M livré saint de l'Islamisme, disent aux voyageurs réunis : tection efficace, par l'appât de grands bénéfices, les voyachangèrent la face du pays tout entier. La Belgique entra « Jurez par ce livre sacré que chacun est le frère de toue, geurs et leurs khrebirs ; l'autre, bien plus expéditive, nous résolument dans la voie du progrès; un programme nouque tous nous ne faisons qu'un seul et sème fusil, et que, a été, dit-on, proposée par des chefs de ces oasis avancées si noue mourons, nous mourrons tous du môme sabre; » dans l'intérieur et sur lesquels nous exerçons une suzerai- veau, manifeste d'une politique loyale, active et intelligente, ferment proféré aussitôt par tous de la bouche et du coeur. - neté nominale. Il s'agirait tout simplement de détrousserles fut inauguré aux acclamations enthousiastes de la populaUne autre caravane ne tarde pas à venir rejoindre la troupe caravanes qui, au lieu de venir à nous, persisteraient dans tion, et la Flandre vit renaftre son commerce et son industrie, tombés dans l'infériorité et le marasme le plus absolus. voyageuse : c'est celle d'Amedry, et tous les négociants réunis l'ornière, et de leur faire ainsi oublier le chemin de Tripoli Ce n'est pas, comme on peut-bien le penser, par des fêtes pnent Chegguen d'être le khrebsr gén éra I. Il y consent, en contiet de Tunis. Ce moyen héroïque n'a pas été admis : les seulement que fut ressuscitée la Flandre, mais per des menuant de donner à sa troupe les plus sages conseils : « Nous Anglais en eussent fait cas. Décidément nous sommes un sures promptes, énergiques et d'une grande portée. L'agrivoici proches du pays des Touareug (voilés); ils sont avides peuple maladroit, naïf, ingénu, et nous ne saurons jamais culture fut encouragée, l'industrie protégée et secourtie. La et méchants; il vous faudra les acheter. Quand je vous dirai pratiquer le grand art de la colonisation. fabrication des tissus, livrée à la routine d'ouvriers ignoavec mon oeil : Donnez, — préparez un cadeau; et quand je Feux MOANAND. rants, s'assiérait chaque jour davantage : des ateliers d'apvous dirai : Veillez, — ouvrez les yeux et les oreilles; souveprentissage s'ouvrirent partout, et l'on y enseigna les meilnez-vous aussi de les flatter, et n'oubliez pas le proverbe : leures méthodes et les pelmédés les plus nouveaux. On u Si celui dont tu as besoin est monté sur un âne, dis-lui : »tes de l'Agriculture et des Arta. institua des écoles pour l'agriculture, on forma des comices Quel beau cheval vous avez-là, monseigneur] » agricoles, un conseil supérieur; on ouvrit des expositions à Bruges. Quant aux conseils hygiéniques, il leur recommande avant générales et particulières; on publia à bas prix des livres tout de savoir souffrir la soif; a car les buveurs ne vont pas Il y e quatre ans, on célébrait à Bruges les fêtes de utiles au cultivateur; on affranchit des droits de péage et loin, et ils sont pareils aux grenouilles; à peine sortis de Simon Stevin, illustre savant du seizième siècle, envers lede transport la circulation des engrais; on améliora consil'eau. ils meurent. » quel on réparait, par l'inauguration du bronze de Simonis, dérablement la voirie vicinale. On arrive enfin au pays de ces redoutables Touareug, l'oubli et peut-être l'ingratitude de huit générations. La sollicitude du gouvernement pour les intérêts moraux dont un seul trait peindra les mœurs : Kreddache, qui était (Voir l'Illustration, numéro 48e, 15 juillet 4846.) Bruges et matériels du pays s'étend fort loin. Les actes législatifs leur chef avant Ould-Biska, le prince actuel, fut tué dans s'éteignait à la suite d'une longue décadence : ces fêtes un combat par Ben-Mansour, de la tribu des Chambas. Il la ressuscitèrent. La belle et mélancolique cité'secoua son les plus importants ne lui font point négliger les soins plus laissait une femme, grande et belle, et elle promit sa main linceul séculaire, s'étonna de nôtre point oubliée encore, molestes que réclament l'hygiène et la salubrité publiques. D'une main il tend au pays la loi organique de I enseigneà celui des Touareug qui lui apporterait la tête de Mansour. et, voyant cette foule qui lui était venue se répandre dans Ould-Biska, dans une expédition terrib le qu'il dirigea sur les ses rues et sur ses quais déserts depuis si longtemps, se ment, de l'autre il récompense le zèle des vieux serviteurs, il donne aux pauvres ménages des prix d'ordre et de pro. Chambas, tua le meurtrier de Kreddache. reprit à l'espoir d'une vie nouvelle. La MW fut splendide : preté intérieurs, et il répand les instructions et les cucu« Ould-Bska, lui dit la veuve, je suis à toi comme je te on évoqua tous les souvenirs du passé. Toutes les gloires lairee touchant l'assainissement des villes et des communes. l'ai promis ; mais prends ton poignard, finis d'ouvrir le corps d'autrefois furent rappelées; les images des grands hommes Ji Alost et à Ath , la remise des prix de moralité , de produ maudit; arraches-en le cœur et jette-le à nos lévriers. » de la Flandre ornèrent la place publique; ta place manqua preté et d'ordre, a été dernièrement l'occasion. d'intéreeEt il fut fait comme elle avait ordonné. Les chiens des Touapour les y placer tous. Quelle ville aussi, quelle histoire et sautes cérémonies, dont le Moniteur a rendu compte. « reug ont mangé le coeur du chef des Chambas. quels souvenirs! Quel grand homme, du treizième au quinGrâce aux relations dès longtemps établies de Chegguen zième siècle, Bruges n'a-tellespas vu passer! Quelle histoire Alost, dit le journal officiel, on a donné des prix aux faouvrières qui, pendant le cours de l'année, avaient avec ces pirates du désert, parmi lesquels il a femme et en- à laquelle la Flandre n'ait point été mêlée! Les comtes de milles tenu leurs maisons dans le meilleur état de propreté. Deux fants, les choses se passent bien, et les trois caravanes traFlandre épousaient les filles de France et donnaient des femmes et trois hommes, chefs de ménage, ont reçu des versent, sans autre avanie que quelques cadeaux ou tributs empereurs à Constantinople. L'écusson de Flandre, d'or au payés à propos, le territoire des Touareug, de ces farouches Iton de sable, a été conquis aux croisades sur, les infidèles. mains de MM. le bourgmestre et échevins &s prix consistant en obj.ts d'habillements. Ces bonnes gens étaient tout pères du sabre, qui, montés sur le merveilleux dromadaire Les ombres de Philippe-le-Bon et du Téméraire planent sur mehari, fpriteissent en un jour des distances énormes, èt Bruges et ses monuments; Marie de Bourgogne, la dernière ébahis de l'honneur qu'on leur faisait. s e La ville d'Ath a, dit encore le Moniteur, célébré cette fondent, n bond que l'on ne saurait mieux comparer de la famille, y est couchée dans son tombeau, à côté de année l'anniversaire des estimées de septembre d'une maqu'à celui tigre, sur la caravane qu'ils ont pressentie de son père Charles. C'est à Bruges que Philippe le-Bon, le nière qui mérite d'étre imitée par toutes les administrations, loin avec un- flair véritablement prestigieux, et qu'ils sui- use politique, conçut ce plangigantesque mu devait faire des villes pays. Elle a inscrit au nombre de ses fêtes la vent souvent à la piste, guettant le moment propre pour de la maison de Bourgogne la famille la plus puissante de remise desdu récompenses honorifiques et pécuniaires aux oul'attaque, comme le requin obstiné dans le sillage d'un na- l'Europe, vaste dessein dont la maison d'Autriche accepta, seriesseourageux, aux familles indigentes qui se distinguent vire, des semaines, des mois entiers. l'héritage et ciste Charles-Quint réalisa plus tard! par leur dévouement, leur moralité et leur propreté. - Il nous faut à regret passer sur le surplus de cet itinéraire Ce que Bruges était alors, on se refuserait à le croire si Ces deux cérémonies ont été entourées dune grande so-, émouvant, M gagner 'avec nos voyageurs Kachna, le terme la preuve n'en était partout dans ses annales, dans les pro- bumité, comme , reste,, le sont en Belgique depuis deux de la route et la capitale &royaume d'Haoussa, habite et digieux débris de sa splendeur passée, dans les trésors de ans toutes les fêtes dont 1Mlensée morale est élevée et le conquis par la race foullane, où ils n'arrivent pas sans de Part qu'elle a religieusement conservés., Sou rôle politique a longues traverses et de nombreuses aventures. Là, ils dé- étéplein. de gloire : la liberté des communes West déve- but grand ou utile. Celless, dont nous allons faire le récit avaient ce double caractère. C'étaiene les fêtes de l'agriculbitent avec le plue grand succès leurs marchandises, et proloppée- dans son sein ; ses milices citoyennes, bravaient là ture et de Windustrie flamande eéesfnérées; la reconnaiscèdent en retour à leurs acquisitions, qui consistent pour la tyrannie; ses enfants étaient vainqueurs des rola Et quel sance publique en Misait tes principaux frais, et reit Mut plupart en achat de nègres. Le prix moyen des esclaves héroïsme dans ses luttes! dans ses, chutes quel éclat et quel en mesurer cette reconnaissance à l'unanimité et à la plaisir est d'une coudée de drap par homme. Trois jours, ensuite letentissement 1 e la manifestation, on doit actuels) que les bisnffshedu .sont donnés pour la constatation des cas rédhibitoires. PeuElle a eu toutes les gloires.: elle eh le berceau de la civi- gouvernement envers les Flandres sont appréciés comme ils vent être rendus dans le délai prescrit : beation, du commerce et de l'industrie dans l'Europe occimécitent de l'être. e L'esclave qui Recoupe as« ses chevilles au marchant; dentale ; elle commerçait avec Pise , avec Venise, avec, Drupe était décorée avec- une e mageslisense. » Celui dont le cordon ombilical, est aces sailleats Gênes; ses vaisseau» couvraient le monde connu.; chaque Sur h Grande-Place s'élevait h stelendidteeoe diaa liftes de » Celui qui, ales dents ou. les yeux eau mauvais Matis nation avait un, comptoir chez elle, et chacun de ces comp- Simon Stevin. Dans toutes lés rueesprincipall ses,_âme fflies D Celui, qui se. galet, comte un, entes en denteatte; toirs, était un. palais: La première bourse de commerce fut avaient fourni l'élément mincipaldis L'orne Nulle » La negresse, e infimcheveux' ousquit rodes instituée à Bruges; elle apprit la première à tailler le dia- part en Belgique on ne sait se servir du sapin, pour l'orne» Celui ou celle qua les les courte et entortillés mant. Ses négociants étaient lés trésoriers des princes; ses ment des rues, comme à Bruges. C'est une sorte d'élégance (la pâque). » filles humiliaient de hier Rate l'otgupil dee iteittee de Mancel traditionnelle, 'd'un goût parfait et inintitable. On en plante


Lutuentgeoe, roumi otegen. chevaux ; mais à la prochaine il est à espérer que nous verLe troupeau d'alpacas entretenu à la ferme de la ménarons figurer à peu près toutes les races du pays. On pourra juger alors parfaitement de la marche du progrès que l'on se gerie a fourni de la laine longue et soyeuse, dont on a tissé l'une de l'autre en ne laissant entre elles que deux ou trois ou gorges presque infranchissables, il est évident propose d'accomplir : modifier du mieux possible les formes une pièce d'étoffe. Heureux qui pourra s'en procurer pour passages se faire un paletot! Nous souhaitons à nos lectrices des que, par cette divergence même de produits, de climat, de dans toutes les races, de manière à ramener tous les che- châles mœurs, elles sont destinées à s'entre-secourir, à coexister de la laine mauchamp, vaux du royaume à trois types : 1 . le cheval de trait; figure aussi à l'exposition. 2o le L'Illustration a déjà, dans le qui faatemellement et à se servir mutuellement de complément cheval de selle ou de guerre; 3 . le cheval de course cours de cette année mémo, ou et de ressource. Aussi est-il d'une importance de vitesse. L'éleveur dans chaque contrée juge à quel type sa race consacré un long article à ce produit si recommandable d'une énorme pour le Tell et ses occupants d'étudier et d 'approfondir ces répourra s'amener le lus facilement, et surtout en donnant variété de nos mérinos indigènes. gions naguère encore à peine entrevues le plus de bénéfices,-et p il combine d'habiles croisements sans Noua terminerons par teiDffls bien sincère adressé aux Directeur des affaires arabes, M. le tatoue' de ruches de M. de HeaumeCet 'eateelleet homme, si connu sortir de la race, ou bien en la corrigeant par le mélange millier, audans tout le monde agricole, e en voué à l'élève de ces inté- jourd'hui général Daumas, était placé mieux que personne avec une autre. Le dessin qui est joint à notre article reressantes travailleuses, avec un zèle et un esprit d'invention pour diriger et entreprendre les premières investigations présente un cheval fabriqué en Normandie ; il reproduit les vers ces contrées mystérieuses, et c'est en feuilletant deux é dix médailles de 1a part de sociétés saconditions de beauté qui constituent le type du cheval de qui lui a valu djà trait. Si vous voulez voir la perfection dans ce genre, je voua vantes. Dans un rapport à la société d ' agriculture de Seine- mille têtes arabes qu'il a pu, sous le patronage du ministère de la guerre et avec le concours de la rédaction de M. Auengage à pousser jusqu'à la ferme de la Ménagerie, et à visi- et-Oise, M. Erambert, professeur à Grignon, vient de donner sone de Chancel, attaché aux affairai arabes, recueillir, ter six juments anglaises qui sont employées aux travaux un exposé intéressant de ces travaux, et d'un charmant et classer, mettre eu jour ses é tudesgéographiques, etatiMiques quotidiens. utile petit livre publié par M. de Beauvoys; nous nous prop les taureaux. Remarquez combien posons d'ici à peu d'en parler tout au long, et de le re- et Ce tien est de même our histte teriré quenian surdele documents, commander à nos lecteurs avec toue les commentaires qu'il inédits alors, tous ceux qui sont réunis sous ces vastes voûtes, et gui e- mérite. et dont tous les présentent à trop d'exceptions près les races bovines de la gnes, exécutés depuis, n'ont faiœe tae geslielévé teir nfils eu: eliete &turr-Gmmurt LEDUC. France agricole, dont les six régions ont pour centre Sainturee,t est et demeurera le mide, Inde stemm de tout explorateur Lé, Angers, Bordeaux, Aurillac, Nevers, Vesoul ; remarqu'un intérêt de eom,aeres, d'industrie, d'art quez , dis-je , combien tous ces animaux sot déjà ou de science modifiés entIehere A visiter le sud de nos panamiens, ou à nouer des dans le sens qui doit les ramener à deux types 4 Le Sahara algérien et le grand désert. : . bêtes Sima plue lointaines avec les tribus limitrophes du grand de travail ; o. bêtes d'engrais. PIM MM. Le neeilitAt a. raviva sr streme Di casecEr.. , indicatif des principaux itinéraires qu'il faut suivre Le bœuf de travail doit être bien ouvert du poitrail et des parcourir en tout sens, c'est le Livre des posta hanches ; ses jambes, de hauteur médiocre, doivent être Nous sommes en grand retard avec ces deux excellents Anie de Sahara. Je s'allIrme nerveuses sans'étre trop grosses. H doit avoir des jarrets livres. Que les auteurs veuillent bien nous pardonner ce tort, exemple, que relais en soient servis comme ceux d. grande roule de Paris à larges, pue tète de moyenne grandeur, la côte arrondie, un qui, s'il n'était involontaire, serait d'autant plus grave, que Uniate), ni les pap par chemina ventre qui ne soit ni gros ni pendant, un garrot et des reins les publications dignes d'intérêt sur l'Algérie sont mathett, c Pt p _Pires à us voies carninables, nationales ou même vicinales. Un étroit 'entier larges, un dos rectiligne du garrot à la croupe, des banches reusement peu nombreuses. à mulet, semé de casse-cous, le plus souvent perdu dans peu saillantes, la queue bien attachée et élevant un peu Le nom de Sahara éveille généralement ridée de les seau-desimn,ablouesvgmaic'tunpe sables ou emporté par les torrents, voilà pour la route. au-dessus de la croupe; la cuisse arrondie, les cornes bien Quant aux Mes ou aux étapes, si c'est aujourd'hui une tribu, jugé, et à plusieurs centaines de lieues de distance dU contournées, grosses, courtes, luisantes ; les pieds solides; casera demain une fontaine, après-demain un arbre, et quelquant au fanon, il ne doit pas être trop grand. 11 Loral le désert n'est désert que par intermittences 'ment doit être même ij est trèslimplé, On le distingue eu trois parlin quefois rien. Mais, quels qu'ils soient, il importe au voyade taille et de force appropriées au sol qu'il est destiné geur de les connaît re, et leur absence même a besoin d'être sur à les p ointa où il sot cultiver. Il doit en outre être docile et peu délicat sur la habité, il Preed le gain de Piaf; dûment signalée. Chemin faisant, l'auteur de ce précieux nourriture. Le dessin donné ici d'un jeune taureau du Can- non habité mais habitable, il ritenej tie Xe., Qui el guide note et relève tout ce qui, dans le parcours, peut être tal, appartenant à la ferme-école de Souillart, réunit à un Feint.-gnifeabdoé;ht,inablesquf Les Arabes nomment seheur ce moment utile à la caravane, qu'elle soit scientifique ou commerciale, haut point ces qualités, ainsi qu'on peut le voir. (II en est presque insaisis- ou intéresse, au point de vue militaire et stratégique, le une essentielle que, cependant, l'artiste n'a pu reproduire sable qui annonce le point du jour, dans ces pays sans aube gouvernement du paye : les forces de chaque oasis ou agd'une manière assez sensible, au point de vue où il s'était et sans crépuscule, et durant lequel on peut encore, en placé pour prendre son croquis ; c'est le dos parfaitement rec- temps de jeûne, manger, boire et fumer, l 'abstinence rigou- glomération de villages, le chiffre de la population, les usatiligne du garrot à la croupe). reuse devant commencer a des qu'on peut discerner un fil ges caractéristiques, les noms des chefs principaux, les allblanc d'un noir. n Comparez ces fmes avec celes que ' ures, objets d'industrie et de négoce, etc., etc. Nous avons l l Illustration a plusieurs fois données, de la bête d 'engrais, et vous pu nous-même contrôler sur plusieurs des points spécifiés là le nom de Sahara et de Sahariens, s'il en faut croire verrez .pie lesDe Tolba et décrits dans l'itinéraire l'exactitude et la valeur dee inles deux types sont en opposition à peu près Complète. Il faut (lettrés); car c'est au Sahara, pays plat et immense, donc renoncer au problème qu'on a cherché quelquefois : que Pou aperçoit tout d'abord le seheur, tandis que le gens d lestions qu'il renferme. Pour quiconque connatt la défiance améliorer les formes d'une race de manière que l'animal du Tell ne peuvent le saisir que bien plus tard, à cause des profonde et instinctive des Arabes, leur répugnance à se *oit à la fois propre au travail et . puis à laisser questionner, leur aversion pour les réponses catégol'engrais. Dom- montagnes et des plis de terrain qui le dérobent A leurs b asle, M. Villeroy et d'autres autorités enseignent aujour- yeux. riques, leur ignorance et leur mépris des mesures et des distances, qu'il faut évaluer dès lors par peu à près et par d'hui qu'il faut choisir laquelle dos deux fins on prétend De là aussi viendrait cette étymologie du mot Tell géobtenir, diriger ses croisements en c onséquence, et surtout néralement l'on fait dériver de tenus, terres , et e toints de comparaison, c'est un véritable sujet d'étonnement, s'attacher, dans la bête d'engrais, à la qualité si précieuse dont il faudrait chercher l'origine dans le ms FAIT, je dirai presque, d'admiration que l'on ait pu atteindre , dernier, de précocité. Répétons-nous sans cesse sur d e tels éléments, à ce point de fidélité les Talions, en effet, étant les damions é quo de précision, epesemoir le L'autorité du chef des affaires arabes l'a sans et a atteint tout son développement et peut la race Durham seheur. doute merveilperfection de graisse à l'âge de deux ans. être amenée à la le marnent secondé dans une entreprise mis lui seul pouvait On s' étonne, d'après la connaissance qu'on a dee mœurs Dans l'Angleterre, pays de plaines nomades de l'Arabe, de trouver les S oncevoir et mener à si bonne fin; niais il fallait savoir et Inément font pas défaut, le travail du bœuf a et où las capitaux ne fixés au sol, en partie du moins, cm eahariens ouloir s'en servir, et c'est ce qu'a voulu et su faire M. le u disparu devant celui nombre g du cheval, et l'on ramène toutes les races bovines au type de tribus du désert émigrent abaque annM„pop il en est d'auénérat Daumas, et dont nous-le louons sincèrement. de la bête d'engrais. Nous qui avons des contrées où le tra- tres qui ne quittent jamais Ms oasis, où le soin des palmiers, Encouragés par ce premier et si légitime succès, MM. Daum a s et vail du bœuf se maintiendra longtemps encore et peut-être leur principale culture , réclame d'eux de constants efforts. de Chancel ne se sont point arrêtés en si beau chech emin. Conquérants du petit désert, ils ont voulu affronter ne cessera jamais, nous ne devons pas pratiquer une imitaCette circonstance n'est pas la seule qui explique cette anole grand, et rep tion rigoureuse du radicalisme de nos voisina malie apparente. Les cultivateurs des palmiers ne paraissent araissaient dernièrement dans l'arène avec dans cette question, 4 un et nous devons entretenir les deux types, en ramenouvel itinéraire qui, cette fois recule les point appartenir à la race arabe. Ce sont des peuples au et le s notions ariennes jusqu'aux limites du nant chacune de nos races au type qui convient à sa contrée. tochthones qui, repoussés du littoral , il y a grand nombre Soudan, n, à quelNous ne quitterons pas l ' Ou e chose comm ne sept ou de siècles, par tant d'invasions, de guerres et de cents lieues honorable enfant du Cantal sans conquêtes terree. Cette fois sah , ce 'est pl us une nomenclaturedaim dire un mot de la manière ingénieuse dont il est ferré. successives, se sont refugiés dans les régions du Seheur que les le lecteur Il a y ont porté leurs mœurs et a fait ses cent quarante lieues, par étapes de sept à huit lieues, sous les lieux. Au lieu d'un simple état des lieux géograsédentaires et aericoles. pb Il est à. sans qu'un seul de ses onglons nit perdu son fer. ique et statistique, c'est la caravane elle-même, c'est tout moins qu'ils sont fanatiques, moins intoCette fer- lérants ,remarquer rure a fait l'admiration de bulles un poème oriental en action et (il est probable que l'un est la conséquence de éleveurs les plus éminents, l'autre). qui se déroule dans la nouvelle Pu Massé, de Béhague, de Torcy, etc., qui l'ont fait dessiner, et beaucoup plus industrieux et plus civilisés que leurs blication de MM. Daumas et Chancel. La fantaisie n'y est Se e : c'est proposent bien de l'adopter pour leur bétail. L'invention co religionnaires d'Algérie. Ils disent franchement : a Nous Po ur rin de la ouche môme du khrebirq b u'ilsont en est due à M. Richard, le représentant du Cantal, qui s'est ne sommes ni juifs, ni chrétiens, ni mahométans; noue roc ueilli et transcrivent les émouvante péripéties de ma cette bien gardé de prendre un brevet, tant il aimerait à voir se sommes les amis de notre ventre, Le scepticisme est favorobe au pays des Nègres, à travers six cents lieues de déser au milieu de dangers, de privations et d répandre le plus rapidement possible tout ce qui est amé- rable au développement de l ' industrialisme : aussi, chose San ts ,nombre. lioration agricole. 'alternatives singulière, ce sont ces peuplades réputées à demi sauvages Le khrebir est le conducteur de De superbes mérinos indigènes se font remarquer qui non-seulement produisent les dromes et plantes rares la caravane; c'est lui qui à cette exposition, tan par la finesse de leur laine que par leur dont on a besoin dans le Tell, mais fabriquent les fins tissus vce mmande et dirige, dans l'océan des sables, cette flotte vil ante.. C'est un homme d conformation grandement améliorée. Non regrettons que les ' dont on admire dans les bazars de Constantine, d'Alger, de plaques fixée à leurs boxes portent s intelligence, de bravoure, d'adresse digne de épr°uvées. Il sait s'ornater par les étoiles ; il connatt, par implement un numéro l'Tripoli, de Tunis , la trame soyeuse et dlicate, é et non pas le nom du pr l'ex périencedes voyages p aiguille d'Arachné. Les canuts de Lyon ont opriétaire. Nous nous plaisons à réci3dentedes chemins, les puits, , dans les oasis les èturag croire que M majestueux bélier Jupiter (le du Touat, du Souf et jusqu'au angen d certaine passages, les terri gardien noua l'a pays nègre, des confrères et moes lues éviter, , les nommé dont nous donnons te portrait, est de la bertousd les chefs e dont i des émules qu'ils sont loin de se soupçonner. Le Tell, su- de gerie deainsi), t traverser le M. Gilbert toi ou de celle de M. Pluchet, tous deux perstitieux, dévot et apathique, ne fournit guère que des lesre, l'hygiène à suivre selon les paya, les remèdes contré cultivateurs dans Seine-et-Oise : s'il n'en est pas, il est digue grains; mais c'en est assez pour tenir l'active et laborieuse maladies , les fractures, la morsure deetenrpents et la d'en être. Pi gare dee scorpions. Dans ces vaste enitudee où rien ne population Fon peut àdu Seheur sous son absolue dépendance . Car, si S am Les verste sont aussi fort beaux. Depuis le a le threbir aimer se diriger mille toute rigueur se priver de haïks précieux ble indiquer la route, ieux 'de du siècle, on a introduit eu Europe des p commencement poi nts orcsprovenant de henné, de plumes d'autruche, on ne peut se passer de blé, à la de repère_l aql, si pas une ensile ue luit au ciel, Chine, de Siam, de la mer du Sud, du cap de in le Sahara n'en produisant que peu ou point, et les dattes, spection d'une poignée «limbe ou de terre Bonne-EspéQU I 1 étudie des doigts, qu'il blaire et meg rance, etc. Toutescourtes, ces mes sont de taille petite, ont le corps aliment fort nutritif du reste, devenant bientôt malsaines et goûte, il devine trapu, hajimbes le ventre peul de terre, la OÙ l'on est sans ja échauffantes quand elles sont employées seules. race° . s'égarer tête urcie, ette. t à nt ((Venge de forme, el est egguen, capitaine de l 'expédition périlleuse Plus tard, sont venus au Sahara, sur les traces des celui de pod'nroi nu elles miers h joignent pre- an pays des Nègres,. narrateur a ccroissement très-précoce abitante Mu pays, les Arabes' de la conquête, et ils dont mg. De et de d et de r OB Pela tuer l'animal à six ou s'y sont juxta-posés. Ils y ont conservé leurs mœurs dédai, eut recueilli itt Most e t; c'est huit mois, au mem= de sa croissance et e 4U bre. /1 gueuses et indolentes; ils s'y considèrent comme trop grande parfaitement Isi Pheilieurpeellnente et gras. Croisées avec lea races anglaises, elles ont donné des autrité e aboie mitle seigneurs pour cultiver la terre. Bien que propriétaires fienteeî métis précieux et de taille plus forte, sans avoir rien oat douce d'une partie du Sitar, ils se contentent de camper sur la Sed «tape tants te ,lettt.bastls des autres q ualités. Ces . perdu lisière des oasis et d'y prame & sur la vison es le races anglo -chinomes de faire paltre leurs troupeaux. La cul-, Vent un homme mat ta sagacité Hampshire e t de Berckshire ont été ne s urait être té introduites en F ture de leurs champs d'orge et de leurs pieds de coesitratila qu'à celle des Peaux sauges et du fameux lasen 1819, par Huzard. Dès cette é palmiers, N. Lafayette, au château de Lagpoque, on en s norance, urri chez ils la confient à ces métayers autochthones qui demeurent dilaQUir dg savanes de l' Amérique. Pour mieux exercer son range. Un beau troupeau, fixés au sol. Ils en perçoives les revenus • puis, l'été venu, enfer de pilote, apoussé la prévoyance jusqu'à prendre importé plus récemment par l'actif et savant M. Yvart, re- ils émigrent dans les régions fennuepour chezgagner toutes les principales pniplades qu'il faut traçoit dee soins à notre école d' les principales plus tempérées du Tell, où ils vemer Alfort. M. Moll indique un partent les dattes, les autres denrées et les produits manu, kiwi!" ygm g fast marié simple de remédier à la mollesse gu'on reproche facturés du Sahara, et dont,- rentrée sur toute la ligne, et n ansitt dubien cochon chinois, c'est de le faim outre de ils revien- les vautours 4.Int; o uareu g, moins long- nent chargés de céréales, servant ainsi de pourvoyeurs du désert et. temps que le lard ordinaire. ur des caravanes. d'utile trait d ' et C'est d' union entre dem centrées ai diverses. après son conseil et ses incitations insinuantes que l'on Malgré le soie turiette que nature à prie de les isoler Prix t'organise et se met en route pour aller chercher à bas ror, les tacle% les peau de

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baille . et d'autruche, let


jouRNm uNI yEitql


248 les rues et les places publiques en ' superbeeavenueS; on en fait des arcs de triomphe gigantesques, des couronnes, des guirlandes •, • des arceaux de toute forme; et l'ensemble de cet arrangement, nui pie à Yceil par l'harmonie des lignes et par.le ton de la couleur, est rehaussé par des milliers de flarames,d'étendards, de pavillons, de drapeaux, suspendus au travers des rues, placés au sommet des sapins, dans les entrelacs des guirlandes, et à toutes les fenêtres des maisons. Le soir cela devient d'un effet ravissant. Des lanternes de papier, des verres de couleur sont jetés au Milieu de ces feuillages et serpentent en files immenses, en courbes gracieuses, tout le long des sapins, formant, par leurs combinaisons, des effets charmants et aussi variés qu'inattendus. Les fêtes de Bruges ont duré huit jours, du 29 septembre' au 6 octobre. L'exposition des produits de l'agriculture ' et de l'horticulture était l'objet principal de la fête . : à côté, venait se placer une exposition de tableaux. Les divertissements étaient des concerts, des illuminations, des représentations dramatiques des bals, des cortages et une g rande fête vénitienne. C'est par l'ouverture de l'exposition agricole qu'on. a inauguré cette série de réjouissances publiques. Le r oi était. venu d'Ostende avec son fils aîné, le duc de Bra. •\

Le roi .y a répondu en philosophe et en père de famille. Par un singulier hasard, cette réponse n'a pas été sténographiée. 'Le roi terminait à peu près ainsi : a Ces richesses de l 'agriculture, ces trésors, vous les devez à la paix que vous avez su conserver au milieu de la tourmente. Le calme et la sagesse que vous avez montrés seront encore mis à l'épreuve; la lutte n'est point finie, desévénements bien graves menacentl'Europeentière; mais sachez vous en garantir , restez ce que vous avez été, calmes et sages, et, quoi qu'il arrive, j'ai la certitude que la Belgique conservera sa tranquillité et Bon indépendance Midque On a beaucoup applaudi ces paroles. L' exposition agricole de Bruges occupait tout le premier étage des Halles

vaste bâtiment gothi-

que qque domine le Beffroi , superbe tour de 350 pieds de haut. 11 If r Cette exposition était divisée en trois les : la premiète contenait les céréales ;la seconde, les fleurs, les fruits hai légus miel, le beurre, letsslatroième,cn pomme les de terre, et les produits des ateliers d'apprenttissage pour l'industrie des tissus. Le catalogue inscrivait plus de six mille numéros. Les salles étaient décorées de branches de sapin, de drapeaux et de feuillages. Ces lar:er et ces feuilles tll

Fates de Bruges. — Exposition des produits agricoles. bant, pour assister à la cérémonie, qui s'est faite avec beaucoup de pompe, en présence d'une foule immense de fonctionnaires publics et d ' exposants. Le chevalier Peers, membre de la chambre des représentants et président de la commission d'agriculture, a fait au roi un discours très-remarquable par la justesse des idées et la netteté de l'expression.

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entrelacées formaient des séries d'ar

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était retardé à demain d'un ou de On-

are. g. Walter ( lutrult de ces faite, se rendit à Gravesend. Mire u se plaignit s' excusa sur les ordres u'il

vatl Moue de s upé ri eurs. M. Walter s'adressa alors au seqcréses taire de l'intérlenr, qui, après un long délai, lui fit répondre par le souamecrdtalre que la solution de cette question ne dépendait pu de lut seul, le cabinet tout entier délibérant sur la question de merl si le gouvernement remettrait leurs nouvelles étrangères aux journaux de l'opposition en même temps qu'aux journaux ministériels. Cependant, ajouta-t-il, on serait disposé à vous encorder cette faveur. « C'était m'avouer, dit M. Walter, qu'on attendait de moi, en échange de cette faveur, une déviation de ma ligne politique; aussi la refusa;-je avec fermeté, et la détermination que j'avais prise de maintenir à tout prix mon indépendance me fut souvent très-préjudiciable, car le gouvernement continua d'égarer ou de retarder volontairement la plupart des dépêches que m ' expédiaient mes correspondants de l'étranger. e Cependant le ministère abusant de plus en plus fréquemment du prétendu droit qu'il s'était arrogé, M. Walter renouvela ses plaintes. On lui répondit par de nouvelles offres qu'il crut devoir repousser, bien que de son aveu elles fussent de nature à satisfaire les espérances les plue exagérées. Ne pouvant obtenir justice, il eut recoure à la ruse. Grace aux moyens ingénieux qu'il inventa pour déjouer les injustifiables manoeuvres dont il était victime, il parvint à se faire expédier ses correspondances de l'étranger avec une telle promptitude, que souvent méme il apprit au ministère les nouvelles les plus importantes; ainsi, pour ne citer qu'un exemple, il annonça la capitulation de Flessingue quarante-huit heures avant que la nouvelle en fût arrivée en Angleterre par une autre voie. Lee résultats vraiment merveilleux qu'obtinrent son activité, sa persévérance et son esprit forcèrent enfin Padnninistration des postes à renoncer au commerce immoral de nouvelles étrangères qu'avaient fait jusqu'alors impunément et publiquement ses principaux employés. M. Walter a rendu à la presse non-seulement de l'Angleterre, mais du monde entier, un service bien autrement important, dont les conséquences futures sont incalculables et qui assure l'immortalité à son nom. Il a le premier applique la vapeur à l ' imprimerie. Au commencement de ce siècle une pareille découverte eût semblé impossible; « Elle offrait, dit le biographe de M. Walter (Times 29 juillet 1847), des difficultés égales pour le moins à celles que Fulton a surmontées sur l'eau et Stephenson sur la terre. Imprimer 5,000 numéros d'un journal en une heure était alors un projet aussi ridicule que de faire faire, durant le même espace de temps, 15 milles à un bâtiment à l'aide d'une roue à aubes contre les venta et la marée, ou 50 milles à un convoi de voilures du poids de les tonnes. M. \Volter, qui, sans être unvisionnaire, ne regardait jamais comme impossible ce qui était utile et bon, avait, dès sa jeunesse, cru au succès d'une telle entreprise. Le tirage à la main de 3,000 ou 4,00D numéros du Times prenait à cette époque un temps considérable. M. 'Walter s'impatientait chaque jour de la lenteur de ce procédé. Dès l'année 1804 un ingénieux compositeur, nommé Thomas Marty'', avait inventé une machine destinée à faire marcher une presse sans le secours des bras de l'homme, et il avait fabriqué un modèle qui avait démontré à M. Walter que son idée était exécutable. M. Walter lui ayant fourni les fonds nécessaires, il travailla avec succès , mais au risque de sa vie, au perfectionnement et à la réalisation de son invention ; car les pressiers avaient juré de tirer une vengeance terrible de l'homme dont les innovations menaçaient de ruiner leur industrie. Leur irritation devint telle dans un moment, qu'il se vit obligé nonseulement d'introduire en secret les diverses pièces de sa machine dans la pièce où il se proposait de l'établir, mais de prendre plusieurs déguisements pour échapper à leur fureur. M. Walter ne devait pas cependant recueillir alors les fruits de ses tentatives. Ale veille de réussir il éprouva un amer désappointement. Il avait épuisé ses ressources personnelles, et son père, qui l'avait aidé jusqu'à ce moment de sa bourse, se découragea et refusa de lui avancer de nouveaux fonds. Force lui fut d'abandonner temporairement son entreprise. Mais il n'était pas homme à revenir sur une détermination qu'il avait prise. Il ne cessa au contraire de rechercher les moyens de réaliser ses projets. Enfin en 1814, un de ses amis, qui lui inspirait une grande confiance, l'engagea à tenter une seconde expérience. Une nouvelle machine, — celle de Koenig assisté de son jeune ami Bauer, — fut introduite, non pas d'abord dans les ateliers du Times, mais dans un bâtiment voisin, précaution que les menaces des pressiers firent juger nécessaire. Là, on l'essaya sous la surveillance et d'après les avis de l'ami de M. Walter Mais elle ne fonctionnait pas comme on l'avait espéré. Un jour les deux mécaniciens, Koenig et Baner, l'abandonnèrent, entièrement découragés. Quarante-huit heures après, l'ami de M. Walter. qui avait découvert leur retraite, les ramenait avec lui, et relevait leur moral abattu en leur montrant, à leur grande surprise, que la difficulté qui leur avait paru insurmontable était vaincue et qu'il y avait une amélioration sensible. Le soir du 28 novembre 1814 fut • alors fixé pour l 'expérience définitive. Grande était l'anxiété, 'ives étaient les alarmes de M. Walter. Les pressiers, se méfiant de quelque chose, avaient renouvelé leurs menaces; ils attendaient impatiemment les formes du journal du lendemain dont la mise sous presse était retardée, leur avait-on dit, parce qu'on comptait recevoir pendant la nuit des nouvelles du continent. Vers six heures du matin M. Walter entra dans leur atelier et leur annonça, à leur grande stupéfaction, que le Times était déjà imprimé à la vapeur, « Si vous vous portez à des actes de violence, ajouta-t-il, des mesures énergiques sont prises, je vous en avertis, pour vous mettre immédiatement à la raison; si, au contraire, vous restez tranquilles, je m'engage à vous payer à tous votre salaire actuel jusqu'à ce que vous ayez trouvé du treuil. »En achevant ces mots il leur distribua quelques exemplaires de ce numéro qui portait la date du 29 novembre 4814, et qui à la suite de l'annonce du plue grand perfectionnement apparié à l'art de l'imprimerie depuis sa découverte, contenait une description simple et claire de la machine nouvelle mue par la vapeur à l'aide de laquelle on pouvait imprimer déjà plus de 1,100 exemplaires par heure. Dans son Traité des machines publié il y a nue vingtaine d'années, M. Babbage a consacré plusieurs pages à l'imprimerie du Times. «Véritable manufacture, dit-il, qui offre nn exemple admirable de la division du travail et de l'organisation intérieure d'une grande fabrique. » Ce qui l'étonna surtout, ce fut la rapidité du tirage. « Un mécanisme admirable, raconte-t-II, recouvre rapidement d'encre les caractères t plaire aider imprime11r1 pré-

LUSTRATION, JOURNAL UNIVERSEL.

sentent Incessamment le bord de larges feuilles de papier blanc à la ligne de jonction de deux grande cylindres qui semblent let dévorer avec un appétit insatiable; d'autres cylindres les portent aux caractères recouverts d'encre, mettent successivement leurs deux côtés en contact avec ces caractères, et délivrent de suite aux quatre aides les feuilles complétement imprimées par ce contact instantané. De cette manière, en une heure on imprime d'un côté quatre mille feuilles, et le tirage de 12,000 exemplaires qui contiennent chacun plus de 300,000 caractères est livré au public en moins de six heures, » Depuis 1830 la machine à vapeur du Times s'est encore plus perfectionnée qu'elle ne l'avait été de 1814 à 1830. En 184e M. Walter en possédait une qui tirait 5,000 exemplaires par heure; et il y a deux ans M. Applegarth de Dartford en a fait construire une autre qui tire 10,000 exemplaires par heure, soit plus de cent cinquante exemplaires par Minute ou de deux à trois exemplaires par seconde. Avant l'emploi de la vapeur les premiers les plus vigoureux et les plus habiles n'imprimaient pas plus de 400 à 450 exemplaires par heure. Par conséquent les journaux qui se vendaient à 4,000 ou 5,000 étaient obligés de doubler et souvent même de tripler leur composition. Tout en améliorant la partie matérielle de son journal, M. Wall. ter s'efforçait incessamment de conquérir ou plutôt de conserver la faveur du public par l'intérêt de ses correspondances étrangères, l'exactitude de ses comptes-rendus du Parlement et le mérite de ses articles de fonde. On a reproché au Times d'avoir toujours suivi plutôt que conduit l'opinion, de s'être montré souvent trop violent, et borne au plus haut degré dans toutes les questions où les préjugés insulaires de l'Angleterre étaient en jeu, etc., etc. Je le répète, je ne veux pas même essayer de le juger ici au point de vue politique. Ce qui ne peut se nier, c'est que, pécuniairement parlant, M. Walter réalisa des bénéfices fabuleux. Il atteignit en effet une moyenne de 28,000 à 30,000 numéros par jour. Aussi s'assura-t-il, en quelque sorte, le monopole des annonces (voir les annonces en Angleterre, numéro 362), monopole qui de 2,500 fr., prix auquel elles avaient été achetées par son père, fit monter ses actions au taux presque incroyable de 300,000. Sur les 24 dont se composait l'actif social, il en possédait seize qui lui rapportaient annuellement plus de 500,000 fr. A sa mort, qui eut lieu le 28 juillet 1847, il laissa une fortune colossale. Son fils, M. John Walter HI, esq., membre du Parlement, a hérité, en outre de sa part de propriété dans le fonds social, de ce magnifique établissement du Times, situé dans Printing-House Square, que tous les étrangers sollicitent, en arrivant à Londres, la permission d'aller admirer. La Grande-Bretagne n'a pas eu le bonheur de posséder parmi ses législateurs ni un Labelle, ni un Tiuguy; aussi la grande majorité des rédacteurs du Times, ayant écrit sous le voile de l'anonyme, comme disent MM. Laboulie et Tinguy, est demeurée inconnue du public. Mais ces détails offrent peu d'intérêt à des lecteurs français; j'aime mieux leur raconter une aventure assez honteuse arrivée à lord Brougham. Si l'auteur du Quatrième Pouvoir a été bien informé, ce renégat de Mus les partis, qui dernièrement encore s'est permis d'insulter la presse, a écrit à ce qu'il parait un certain nombre de premiers-Londres dans le Times. Un jour M. Bernes, le rédacteur en chef, lisant un article du Morning Chronicle qui contenait une critique violente d'un article de lord Brougham publié la veille dans le Times, crut reconnattre le style de l'auteur. Ayant mis le numéro dans sa poche, il se rendit à la mur de chancellerie, où siégeait son collaborateur lord Brougham, alors lord chancelier d'Angleterre. L'audience n'était pas encore levée; il attendit dans le cabinet particulier du chancelier ; et quand lord Brougham entra, il alla droit à lui, le dforning Chronicle à la main, et lui dit en riant : « Cela n'est pas bien, milord, de vous démolir ainsi vous-même. « Lord Brougham, surpris de cette attaque imprévue, balbutia quelques mots, et finit per avouer à M. Bernes, qui, profitant de ses avantages, paraissait de plus en plus sûr de son fait, qu'il était l'auteur de la critique de son article du Times L'épisode le plus caractéristique et le plus honorable de l'histoire du Times est, à coup sûr, le procès Bogie. L'espace me manque pour raconter ici avec détail cette curieuse affaire, si récente d'ailleurs qu'elle ne saurait être complétement oubliée. En 1840 , une bande de faussaires organisa à Florence un complot qui devait, s'il réussissait, leur procurer 25 millions de bénéfices. Le Times révéla le premier à tous les banquiers de l'Europe cette vaste conspiration tramée contre leurs caisses, et, grâce à ce service qu'il leur rendit, ils ne perdirent que 250,000 fr. Bogie, un des faussaires nominativement désignés dans l'article du Times, eut l'audace d'intenter à ce journal un procès en diffamation. PI en cilla plus de 60,000 fr. au Times pour prouver eu justice les faits qu'il avait avancés, et encore perdit il son procès. Mais le jury accorda au plaignant un farthing (deux liards) de dommages-intérêts, et le juge qui présidait les assises de Croydon, où l'affaire fut jugée, le condamna au payement de ses frais. Aussitôt le verdict rendu, nue souscription s'ouvrit pour indemniser le Times des dépenses que lui avait occasionnées sa courageuse initiative. En quelques jours elle s'éleva à 2,626 livres (65,625 francs); mais les propriétaires du Times refusèrent noblement de recevoir, selon leurs propres expressions, le prix d'un service rendu au public, et le 9 février suivant une réunion de souscripteurs, présidée par le lord maire, décida que deux tablettes commémoratives seraient placées à la Bourse et dans les bureaux dl" Times, et que le reste des fonds reçus serait employé à la fondation de deux bourses appelées les bourses dis Tunes, au; univereités d'Oxford et de Cambridge, en faveur de deux élèves de l'hôpital du Christ et de l'Ecole de la cité de Londres. Un numéro ordinaire du Times, imprimé sur une seule feuille de 49 pieds 1/2 carrés, ou 5 pieds sur les deux côtés compris, c'est-à-dire sana supplément, se compose de huit pages à six colombe; chaque colonne contient 225 lignes à 50 lettres, soit de 11,000 à 11,000 lettres. Les 48 colonnes renferment donc plus de e00,000 lettres, c'est-à-dire deux ou trois volumes des remua de M. Alexandre Dumas. Un journaliste anglais a calculé que le Man employait dans ses 313 numéros annuels — il ne parait pas le élmagehe — de 180 à 470 millions de lettres. Or le mimé» du 15 octobre 1850 était le 20,00 de la collection. Multiplies 20,611 par 160,000,000 et voue trouverez que depuis le I" janvier 1788 itisqu 'à ce jour le trimes a imprimé 4,299,300,000,00, oint quatre muions; deux cent quatreVingt-dix-neuf mutons, trois cent SUMO» de lettres. Amena JOANNE.

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Bibliographie. Etudes sur les socialistes, par Faeacm Lemme t vol. le- l de 532 pages. — Parts, ch( z Lagny ; l'enter', chez ouche. M. Francis Lacombe est un jeune, ardent et paulienne adversaire des socialistes, qu'il a sana cesse et partout poursul•le outrance, et dans le moment mente où fia tenaient dans leurs mains un éphémère ruais redoutable pouvoir. Depuis ce jour, M. Frauda Lacombe a continué cette lutte de la vérité contre l'erreur, du bon sens contre le sophisme et le charlatanisme. Prenant tour à tour è partie tous les divers représentants des diverses sectes socialistes, M. Fraude Incombe a traduit à son tribunal tous ces grands criminels de lèse-société, depuis M. Louis Blanc et M. Proudhon jusqu'à M. Cabet et M. Girardin , Arcades arak. Notre jeune et vigoureux polémiste leur demande compte de leur passé comme de leur présent, de ce qu'ils ont voulu d'abord et de ce qu'ils veulent aujourd'hui. Car tous ces messieurs ne sent pas toujours d'accord avec eux-mémes , pas plus qu'ils ne sont d'accord entre eux, et M. Lacombe a eu beau jeu à relever leurs tr ès-nombreuses et très-palpables contradictions. Mais pour bien juger du socialisme, il ne suffit pas de le considérer tel qu'il s'est présenté de nos jours. Il faut remonter à US sources, interroger ses origines, et voir ce qu'il e produit partout où il a été plus ou moins appliqué ou professé. M. Lacombe commence donc, dans le volume qu'il nous offre aujourd'hui, par nous retracer une rapide et chaude esquisse des antécédents de notre socialisme contemporain. Il remonte jusqu'à Platon, jusqu'à Lycurgue, jusqu'à Minos, ce grand Minos, la plus grande célébrité de la Crête après le Minotaure auquel il a donné son nom, ce Minos enfin dont Hérault de Séchelles envoyait demander les constitutions au bibliothécaire de la Bibliothèque nationale dans cette lettre mémorable dont M. Bérard possède aujourd'hui l'autographe : « 8 juin 1793. — Chargé, avec quatre de mes collègues, de préparer pour lundi un plan de constitution, je vous prie de me procurer sur-le-champ les lois de Minos, qui doivent se trouver dans un recueil de lois grecques. Nous en avons un besoin urgent.. Un besoin urgent t notez ce point. Un besoin urgent des lois de Minos pour règlementer la France de Louis XIV et de Louis XV, de madame de Pompadour, de Mirabeau et de l'abbé Maury 1 Cependant Minos , à ce qu'il parait, était légerement socialiste; assurément ce n'était pas un malthusien, car il a sur la manière de parer à l'excès des populations des idées toutes particulières et qui n'appartiennent qu'à la vénérable antiquité. Du reste, et Lycurgue et Platon se sont aussi terriblement trompés , et dans une véhémente et savante apostrophe à Platon, M. Francis Lacombe fait bonne justice des cireurs de ce grand esprit. Toutefois remarquons aussi que M. Lacombe use trop de l'apostrophe. Il apostrophe Platon, il a apostrophé M. Louis Blanc, il va apostropher M. Proudhon, et il apostrophera M. de Girardin. Modérons cet excès de verve méridionale, monsieur Lacombe; puisque vous avez raison, soyez calme. « La vérité ne se fiche jamais, s a dit un grand philosophe que je vous cite volontiers, car vous-même le citez souvent, et vous me paraissez lui avoir voué une très-vive, et à beaucoup d'égards, une très-légitime admiration, M. de Maistre. Vous me répondrez peut-être que cela n ' empêche pas que M. de Maistre ne se fâche toujours. C'est vrai; mais s'il a peu observé le conseil qu'il a donné, le conseil n'en est pas moins bon, et on a tout a gagner à le suivre. En outre, pourquoi vouloir tout contester à am adversaires, et jusqu'à lune plus incontestables avantages ? Si nous en croyions M. Francis Lacombe, M. Louis Blanc ne serait qu'un sot et un misérable écrivailleur. Voici, par exemple, ce qu'il nous dit de son Histoire de dix ans e Un seul de ses ouvrages, l' Histoire de dix ans, a été lu parce qu'il est plein d'anecdotes piquantes sur les événements et sur les hommes de notre époque, et parce que l'auteur a su trouver des réclames pour sou livre dans les journaux du mouvement révolutionnaire et dans les Mureaux. de la résistance..... A vrai dire, M. Louis Blanc n'a été que l'éditeur, ou mieux, le metteur en pages de cet ouvrage, écrit par bien des plumes anonymes. » Tout cela n'est pas exact. L'Histoire de dix ans a réussi , malgré tout ce qu'on y peut reprendre, parce qu'elle mt faite avec art, écrite par une plume exercée et brillante, plume de rhéteur souvent, mais qui a de l'éclat et de la force. Cela est évident. Pourquoi le nier? A cela près, du reste, je vous abandonne l'esprit do livre, et si j'en avais le temps, si c'en était ici le lieu, je relèverais, parmi les anecdotes piquantes que son auteur y a entassées, toutes sortes d'emprunts que, sur la foi des petits journaux, M. Louis Blanc a fait, sans le savoir, aux ana des deux derniers siècles. Donc M. Francis Lacombe pèche un peu par excès de zèle, et Comme un excès toujours entraîne un autre excès,

la violence de ses sentiments Pentralne à des violences de langage que peut réprimer un goût sévère. Après avoir fait la part de la critique, nous revenons bien volontiers à celle de l'éloge, qui assurément doit ici, et de beaucoup, l'emporter sur l'autre. M. Lacombe possède surtout une grande connaissance de ce dont il parle. On voit qu'il s'est adressé à tous les livres, à tous les écrivains vieux ou nouveaux, français ou étrangers, qui pouvaient lui donner des renseignements précieux. A côté de ses réflexions, il cite celles qu'ont inspirées les mêmes sujets à tant de recommandables pebseurs dont se glorifie la cause de la société. Si le livre de M. Lacombe laisse à souhaiter une disposition plus régulière et un style plus sobre, il plaît par sa diversité, par tout ce que l'auteur a su y rassembler savamment, quoique un peu confusément, par la verve, la couleur de son langage, par la hardiesse de ses allures gasconnes, par je ne sais quoi de vif, de chaud, de pétulant, de tranchant, qui jusqu'à un certain point a son charme. Mais il ne faut pas en abuser. ÀLEYANDRE

Souvenirs de chasses en Styrie. RECUEILLIS ET DESsieris PAR X. GRANDS111.13. La Styrie est l'une des parties de l'empire d'Autriche qui mérite le plus de fixer l'attention du touriste, soit par ses hautes montagnes qui ne le cèdent en rien à celles de la

Suisse, soit par ses riches vallées, ses gorges profondes, ses


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L'ILLUSTRATION, Jouerai.. UNIVERSEL

% _te desquels on voyait les portraits, en médaillons, des hommes grandes barques de transport des édifices indiens, chinois, deleatur« opposées et hétérogènes, ne saurait être qui se sont illustrés dans l'agriculture et dans les sciences qui n'étaient que lumières du haut en bas; et les ouvriers dans le genre ani mal ni den/ le Vexe vé gétal; mais,la ses— naturelles ; des banderoles, des drapeaux et des légendes d'une grande filature appartenant à M. Dujardin avaient polype, il est douteux et dere ,la entouraient ces médaillons. Plus de cent mille personnes ont fait à un gros navire un gréement do flammes, et en avaient dteseetion et l'illustration, il emploie* les plumes des liteTw visité l'exposition pendant les premiers jours, la plupart transformé un autre en jardin chinois, avec kiosques, rovétaient des habitante des campagnes. Si l'on pouvait douter chers, arbrisseaux et fleurs. Sur leur gros navire, ils avaient lea» Peeri rsZTIree sont nembernmes i diurne se montre pas toutes à la fois, mais de temps 4 ego, un instant de l'utilité des concours agricoles, des excellents hissé à l'avant un énorme transparent sur lequel on lisait : selon que les afeffets de la comparaison des produits, il suffirait de suivre BOMBAGE AU BARON DE Vanèns. — 13/1dUSIVie f9/10i881311‘9. faires publiques ou privées l'exigeront. quelques cultivateurs au travers des salles d'une exposition M. le baron de Vrière qat le gouverneur de la Flandre, En a ses principales tètes sont : la littéraires la elitique, la agricole pour voir détruire tous ses doutes. Rien de plus France, on l'appellerait le préfet. C'est un homme d'esprit ceauneretale, la philosophique, la critique, la théâtrale, la curieux ni de plus instructif que leurs étonnements, leurs ét d'intelligence, qui aime le progrès et en prend volontiers embionable , l'humoristique, la mutique, Me. %amine minutieux examens, leurs muettes méditations, hure ques- l'initiative. Hâtons-nous de dire que l ' organisation 'politique sera envoie d'eue dose suffisante d'intelligence pour l'accomplissement de sa tâche, ce que la nature n'accorde pas dans toua tions sans nombre, leur désir d'apprendre et de Bavoir I Si de la Belgique fait des gouverneurs de province dee foncles temps, mémo aux têtes de l'Etet, eux hiles d on leur avait raconté les merveilles de cette exposition, ils tionnaires plus importants, plus indépendants surtout du e l'Bsdise, aux de la loi, aux têtes de la marine, aux tee Utes de Tannée, se seraient refusés é y croire ; mais ils les voient, ils les tou- pouvoir central que ne le sont nos préfets. et encore moisa aux grandes têtes des universités. chent ; ils croiront désormais au progrès et à la science. Toutes ces gondoles étaient éblouissantes de feux; on o La tête politique du Toms, comme celle de Janus, la diviLes céréales des Flandres, les plantes oléagineuses, textiles n'aurait su à laquelle donner la palme si la question n'avait nité romaine, s une double face; d'un côté, elle sourira contiet fourragères sont d'une admirable beauté. Les fruits sont été tranchée par l'apparition sur le lieu de la tète d'une nou- nuellement aux amis de la vieille Angleterre, et de l'autre elle médiocres : soit que les variétés greffées soient mal choisies, velle gondole de soixante pieds de long sur quarante pieds prendra toujours un air hostile vis-à-vis de ses ennemis soit que sous ce climat un peu âpre, sous l'action des vents de haut, qui fixa tout d'abord l'attention générale et fut sa» an changement que nous avons fait dans notre tête n'est de la mer, les meilleures espèces de fruits ne lardent pas à luée de triples hourras et d'applaudissements. Rien de plus pas sans précédente. Le WORLD s'est séparé de la moitié de son dégénérer et à perdre leur saveur. L'exposition des ateliers original, de plus bizarre, ni de plus éclatant que cette gonMUGI' Mea/cm et de sa crevette, le lieues» a coupé la moitié d'apprentissage est un beau résultat des efforts du gouverde sa tête et perdu sen esprit primitif ; le Pose, il est vrai, condole, imaginée par un peintre distingué de Bruges, Al Lenement. Grâce à la création de ces ateliers, les bras man. clercq, et exécutée par les membres d'une société. de la serve sa tete entière et sa vieille physionomie, et quant aux quent au travail là où il y a trois ans à peine les deux tiers ville, le club de l'Amitié. La description, le crayon même autres papiers publics, ils semblent n'avoir ni queues ni têtes. . Ces promesses et les efforts que M. John Walter ou Walter De de la population vivaient de la charité publique. n'en pourraient donner qu'une faible idée. Elle n'était ni Les machines et les o' utils aratoires exposés sont en petit gothique, ni chinoise, ni mauresque, ni antique, ni renalafit pour les réaliser assurèrent an Thau une existence honoranombre. Il y en a peu de nouveaux. Une seule machine sauce , et elle était- tout cela à la fois. On y comptait près ble, mais la prospérité qui l'a rendu si célèbre ne date que de de U. Walter II, c'est-à-dire des années 1803, excite la curiosité : c'est la machine à fabriquer les tuyaux de de cent transparents et seize mille verres de couleur. C'était Pavénement 1804, lorsque, prenant parti contre le ministère Pitt, il révéla drainage. Le drainage est tout à fait inconnu dans les Flanuniquement pour ne pas humilier le soleil qu'elle avait at- hardiment (es melrereatioua du lord Melville. A cette époque dres, on pourrait dire dans toute la Belgique. Le gouvernetendu la nuit pour se montrer. En effet, dès son apparition, ment, qui cherche à le propager, a fait traduire l'excellent elle effaça tout. La flottille étincelante se mit en marche au le Turnes était déjà un journal d'opposition, car M. Walter In avait été poursuivi plusieurs fois pour s'être permuta de manquer traité de Stéphens, et favorise autant qu'il le peut la fabricason de la musique, au bruit des bombes et des fusées d'arde envers certaine uteatbree de la famille royale. Ainsi tion des tuyaux et des appareils nécessaires. On a commencé tifice, et au milieu de flammes du Bengale allumées de toutes le 3respect février 1790, Register noua l'apprend, il compaquelques essais d'application, dont les résultats ne sont point parte. La promenade sur l'eau, la musique et le feu d'arti- rut devant la cour l'Annuel du banc du vol qui le condamna à PM livres encore connus, d'amende et b nue fice durèrent deux heures. Cent cinquante mille personnes, année d'emprisonnement, parce qu'il avait L ' exposition du bétail occupait un vaste enclos, distinct car la population de Bruges était triplée ce soir-là, couvraient osé imprimer que le prince de Galles et le duc d'York s'étaient de l'exposition agricole, qu'on nomme le Jardin des récolas. les quais du grand canal. A dix heures du soir, l'éclat de conduits de manière à encourir la juste improbation de Sa MaLà se trouvaient réunies plus de six cents têtes de bétail, et la fête était tel qu'on se serait cru en plein jour. Cet éblouisjesté. Il subissait alma à Newgate une condamnation à une anun superbe choix de chevaux de labour. Au milieu du jar- saut tableau, splendeurs d'opéra réalisées sur une scène née d ' emprisonnement, pommais contre lai l'année précédente clin, dans un grand kiosque octogone, divisé en nombreux d'une demi-lieue d'étendue, a été aux fêtes de Bruges une au sujet d'un article sur le duc d'York, avec accompagnement' compartimenta et entouré d'un bémicycle de boxes, on fin splendide et cligne du commencement. S Il est remarqua- de 50 livres d'amende, une heure de pilori — cette peine exisvoyait une collection considérable d'oiseaux et d'animaux tait encore pour les délite de presse — et une caution de bonne ble qu'à dix heures du soir, lorsque brillait la fête de tout conduite de basse-cour; les boxes contenaient le menu bétail et les son de 600 livres sterling pendant sept années. Le 3 mars éclat, le ballon des frères Godard, parti à six heures de 1791, il porcs. Le roi a tout visité dans le plus grand détail. Il a fait l'Hippodrome de Paris, passait au-dessus de la ville. Ils vifut mis ep liberté à la demande du prince de Galles, qui, c'est une justice à rendre à sa mémoire, ne se montra guère preuve, dans ses remarques, d'études et de connaissances rent la lueur de la fête, et cela les sauva en leur montrant généreux, car M. Walter avait déjà passé seize mois à Newgate fort étendues en agriculturo. Après avoir parcouru ces deux combien ils étaient près de la mer. Ils descendirent au S.-E. lorsqu'il obtint cette grues beaucoup trop tardive. expositions, il est allé voir les tableaux exposés à l'Athénée de Bruges, entre cette ville et Courtray.) L'histoire politique du Times ne serait autre chose, si on et l'atelier d ' apprentissage de la ville, établi au couvent de voulait en faire un récit complet, que l'histoire générale des cinEUGÈNE LANDOr. Sarepta. Après quoi il est retourné à Ostende, où le rappequante dernières années. Loin de moi, on le conçoit, la prétenlaient ses inquiétudes sur la santé de la reine, atteinte d une tion de la résumer ici. Toutefois, je crois devoir en mentionner maladie qui faisait craindre pour ses jours. On l'a reconduit . Len Journaux et len Journallatee brièvement quelques épisodes qui prouveront que la presse anà la station avec toutes les marques du plus vif onthousiagne. glaise la moins anarchique n'a pas depuis un demi-siècle été Le soir, il y a eu un grand banquet à l'hôtel-de-ville et mea Angleterre. traitée avec plus de bon sens, de justice et d'honneur que la illumination générale. Le décor de la Grande-Place, qui était Iv. presse française. Je treduis, en l'abrégeant, divers passages d'un illuminé en entier, présentait un aspect monumental. La article du to février Isle, dans lequel M. Walter se défendait LE TIMES (e;. soirée s'est terminée par un double feu d ' artifice, tiré partie contre une attaque de Wyndham Le premier numéro du rimes — ce roi ou plutôt ce président sur la place, partie sur la tour du Beffroy, à trois cent cinn Lorsqu'en 1803 je devins propriétaire et directeur du Times, ai célèbre de la pressa tmtverselle — e paru le Pie janvier quante pieds de haut. On ne s'attendait pas à cette surprise. 1788. j'accordai un appui consciencieux et désintéressé au ministère Le sommet de la tour paraissait un cratère de volcan. Les Il avait alors pour titre : The Times, or daily universai Regis- de lord Sidmouth, et je continuai ensuite à le défendre sans conter, printed logographically,, le Temps ou Registre universel fusées atteignaient une hauteur prodigieuse, et les flammes quotidien imprimé log o graphiquement. Chaque numéro coûtait sentir à ce qu'il me récompensât de mon appui par une subvendu Bengale qu'on y allumait produisaient un effet fantastique 3 tion directe ou déguisée. parce qu'en acceptant des faveurs qui pence. Son aspect, sa dimension et son contenu témoignaient et merveilleux. eussent augmenté mes bénéfices j'eusse renoncé au droit que je des immenses progrès que les journaux avaient faits depuis un voulais me réserver de blâmer ses Le lendemain lundi, il y eut un grand cortége agricole. Il actes postérieurs, s'ils me siècle. Comparé au premier numéro de linialigencer de 1688, semblaient préjudiciables à l'intérêt public. Ce ministère fut se composait de quatorze chars allégoriques, véritables chars il avait l'air d'un géant; il renfermait certainement dix fois audissous au printemps de teoe, et M. Pitt et lord Melville, etc., de triomphe, tratnés par dix ou douze chevaux richement tant de matières; il avait quatre pages chacune de quatre coloncaparaçonnés et décorés avec un luxe inouï. Derrière ces nes , assez bien remplies par des nouvelles de l'Angleterre et de remplacèrent lord Sidmoeth et lord Saint \ g erment , etc. Peu de temps après l'expédition Catamaran fut entreprise par lord chars de triomphe, précédés et suivis de corps de musique, I 'étranger , des pièces de vers, des renseignements sur l'arrivée Melville; et plus lard, le dixième rapport des commissaires de l'ende personnages costumés à pied et à cheval, venaient les et le départ des bâtiments, des bruita de la ville et 63 annonquête maritime révéla les malversations de sa seigneurie dans chars ruraux. Il y mi avait trois cent trente-quatre; ils étaient ces. C'était la continuation du daily universel Register, dont le ministère de la marine. Mon père était alors depuis dix-huit attelés de 089 chevaux superbes de la race flamande, qui sa g numéros seulement avaient été publiée. Son fondateur, .années l'imprimeur de la douane. Je connaissais le caractère John \Vatter, de Printing Roues Square, avait expliqué eau son rappellent, par le port de la tête, la beauté des forma, la vindicatif de l'homme dont ma conscience me forçait à incrimicrinière et la queue tressées, les coursiers qu'on voit sur les numéro 510 du daily Register ce qu'était an journal imprimé ner la conduite, et cependant je n'hésitai pas à remplir mon defrises du Parthénon. Quelques-uns cependant avaient pour logogrephiquement. La logographie avait pour but de réaliser voir, c'est-à-dire à l'attaquer. Aussi mes craintes furent-elles attelage de grands bœufs à bornes dorées. Ce cortége, d une une 'omettante économie sur les prix de la composition et de bientôt réalisées. Sana qu'il alléguât le moindre sujet de plainte, la correction, car elle consistait dans l'emploi au lieu de lettres lieue et demie de long, complétait l'exposition agricole, Le séparées, de mots ou de fragments de mots fondus ensemble. Bien le ministère me relira, outre les annonces du gouvernement, les roi était revenu d'Ostende pour le voir défiler. Quelques impressions de la douane, impressions que je faisais en vertu que M. Walter ne fat pas l'inventeur de ce procédé, il fit des chars étaient salués à leur passage d'un tonnerre d'applaud'un contrat, et, je ne Crains pas de l'affirmer, avec une précision efforts extraordinaires pour prouver qu'il était d'un ueage comdissements. Tel était *Mi de la Flandre-Occidentale, qui requi n'a jamais été surpassée, et à des prix sur lesquels aucune présentait I 'derreisittire, et qui avait près de quarante pieds mode et utile; mais, les résultats n'ayant pas répondu définitive- diminution n'a pu être obtenue. An mois de janvier isos , à la ment à ses illusione, il ae décida à y renoncer. do haut. Il faudrait trois «tomme de ce journal pour décrire mort rie M. Pitt, un ministère se forma qui comprit une partie Le prospectus du Times ne manquait pas d'originalité, s'il des les merveilles de ce cortége, artiste qui s ' membres du cabinet que j'avais soutenu avec un entier désait chargé inaeguait de goût. En voici le début intéressement. L'un de ces membres me donna le conseil de réd'illustrer ce récit ep trots coupe de crayon en dira plus « Pourquoi changer la tôle( clamer la réparation du dommage que m'avait cané la perte que nous en dix pages. Noue lui laissons le sain de lea tran Cette gestion noua Sera certainement adressée par le puduire aux yeux. blie,. et nous, le Times, étant les très-humbles et tek-obéissants de la clientèle ee la douane. Divers moyens furent proposés pour obtenir ce résultat ; enfin, au mois de juillet Mliva», on m'inLa semaine a été pleine de fêtes, Le mardi et le mercredi aerviteurs du PUBLIC, nous nous croyons tenus d'y répondre ( vita à signer un mémoire qui devait être 'remis en M. faveur à Toute chose a une tac — et tontes les Utes la musique du régiment des guides, qui est la musique du sont suj ettes à la trésorerie; mais, craignant, pour certain* raisons, que cette roi et la première musique militaire du monde, a donné des changer. simple réparation d'une injustice ne fût considérée comme une » Toute& les maximes et toutes lea opinions concerts sur l'estrade de la grande place, dont le grand décor émises par faveur de nature à d ee p « à ce u x q ui me l'accorderaient une cera été illuminé une seconde Sois. 04 e ensuite inauguré solens M. Shandy sur l ' influence et l'utilité d'un nutum bien choisi tante influence rem la politique de mon journal, je refusai nonnettement une route nouvelle, la route de Bru n es à Middels peuvent parfaitement servir à montrer les avantages qu'on obseulement de signer ce mémoire, mais mitreansde prendre une en plaçant une tête attrayante au haut de la première page bourg, gui va relier à la Flandre occidentale le peye de tient part quelconque à sa remise. Je fia plus, ayant appris qu'on d'un JOURNAL. n Cadsand, couenne d'une riches» et d ' une fertilité e xt devait le eeMettee, }'écrivis aux knettemialeett qui eussent pu rêmes, qui pourtant n ' avait que d ' Après avoir ensuite fait ressortir ces avanta g e' et exposé insuffisants débouchés. Enfin les me rendre la clientèle de la ditnalle que j ' étala étranger à toute dimanche suivent, une free véninenne e brillamment terminé inconvénients d'un mauvais titre, tel que le dolie univemai demande de nature à enchanter Mus ou mains Register, M. ces réjouissances ouissances et reg solennités,zdzuront pour la FlanWalter continuait en ces termes ; Pour ere raisons journal, et cette demande n'eut aucun résultat.la» liberté de mon dre et pour bien d'autres encore, les fondateurs-propriétaires du si beau IredeMeht. Nets pour se venger de l'Indépendance du Tunes, le ministère quelques mots de attife universel Register out ajouté à cette fête. son note Matte celui du ne t* pas contenté de le priver des beirefices que pouBruges, qu 'on a appelée la Yankee du Nord, justifie Basez vaieut rapporter à son p ropriétalve-dixecteur tes annonces du TIMES cette comparait«. ne set soupée dem:relire« cama qui qui, étant un monosyllabesu' , défie les core:mesure et Ire Inuline- gouvernement et tes impressions d'une administration imporsont les ramifications d 'er: brut« prneàftre semblable Peurs dela langue. tante, il descendit aux bassesses les plus honteuses. Depuis la au 1 11011 grand canal de Venise, gent cruel 6 Bruges a dere de I ses, entre l'Autriche et la France, M. Wear)r avait oestrueux I — Amendé; ore le Tolu oguerre rganisé un service très-eseiteux de eorreeponànces étrangères. cette vile quiest fort pende, bleu qu 'ele D 'ait que cla- pst un monstre à p lusieurs tètes, qui . parle avec cent *entes, ne quante eut habitante, m Q u e rote Pus de lai» ta gourenierneetY Quand un bâtiment mille caractères; et mit, dans le cours dee* teerentrette, aK noll » d' une demi., révèlel'ait lieue. C'est oo *nal et go dee Mes« environ Allie à ses tomes et à ses idées etannsobsames Ma* apportait dreut ua port de la Manette des dépei gne pour le Times de 80MIOnece «la tiens. et pane les jfflettattg ministérieba, reeemeessait d'expédier ces dunes qat i ad le tbéàtre de le fête nettettue. esea gement.. Le Tune, re mit forme de aleteauà peead quais en ene ded dernier*** retardée lea prentikm. A Graveeend, par exemlede Orem par le ffl,Waaternes dat dee end«. Igor on defflasittS 49/suso a« capitaines étranger'', à leur arriet dee verres de /9lf le mersisg_Careeitge, ed vllh IlVe# Nüieml tai' de «mem fou, tti,.• lm vée, av t «AM,* pour, le rimas, et "M'agent& faisaient Pfflees omet /V' ut une réponse Mutin, on exi gellt remise de cette 005.


L' ILLUSTRATION, JOURNAL UNIVERSEL. aux yeux émerveillés. Les chamois, que l'élévation du sommet de la montagne ne permet pas de distinguer, n' annoncent d'abord leur approche que par les pierres qu'en sautant d'un rentier sur l'autre, ils font rouler jusqu'aux chasseurs, qu'ils avertissent ainsi de se tenir sur leurs gardes; mais, à mesure que la voix des traqueuse se rapproche, les chamois descendent et se montrent. On a beaucoup exagéré les bonds que font ces animaux pour franchir les ravins : la nature du terrain ne leur permet que rarement de déployer une agilité extrême; mais ce qui étonne peut-être davantage, c'est la sûreté avec laquelle ils passent d'un rocher à l'autre, en se laissant tomber sur les pieds de devant, à la manière des chèvres, avec lesquelles ils ont beaucoup de ressemblance; ils s'arrêtent souvent pour écouter en faisant entendre un léger sifflement : c'est presque toujours le moment choisi par le chasseur pour lancer son plomb meurtrier. Le premier coup de carabine tiré est suivi presque immédiatement de plusieurs autres : car les chamois se précipitent en troupes nombreuses. Ces détonations, répétées par les échos, produisent bientôt l'effet d'une petite guerre. Mais l'aspectgénéral de la chasse est bien plus imposant lorsque les casseurs, postés sur une montagne faisant face à celle sur laquelle se trouvent les chamois, peuvent en embrasser l'ensemble d'un seul coup d'oeil. Le chamois tué reste sur place, et c'est seulement à la fin de la chasse, dont la durée est de quatre ou cinq heures, que les traqueurs les ramassent et les chargent sur leurs épaules ; le nombre des victimes varie suivant l'adresse et la quantité ries chasseurs, mais il n'est pas rare d'en compter plus de cinquante, et un personnage de haute distinction, pour lequel une de ces chasses avait été organisée, en tua douze pour sa part. Il arrive souvent que plusieurs chasseurs ont des droits égaux à la mort de la même victime, chacun ayant logé une balle dans le corps de l'animal qui peut encore, dans cet état, soutenir une longue course avant de rendre le dernier soupir. Enfin quelques chasseurs ont eu le rare bonheur d'en tuer deux d'un seul coup. Lorsque la fusillade a cessé et que la chasse est par conséquent finie, chacun quitte son poste et va rejoindre ses compagnons dans la vallée où les chamois transportés par les traqueurs sont, à l'aide du couteau que tout Styrien porte avec lui, éventrés et vidés, opération indispensable à leur conservation. Ces grandes chasses se terminent par des repas, des danses et des réjouissances de toute espèce. La partie inférieure et boisée des montagnes renferme aussi des cerfs et des chevreuils que l'on chasse toujours au moyen des traqueurs, les chiens courants étant presque inconnus en Styrie. Dans tout l'empire d'Autriche, le prince de Lichtenstein est le seul qui possède une meute qu'il a fait venir d'Angleterre avec des piqueurs anglais. On trouve aussi dans certaines parties des montagnes la perdrix de neige et le coq des bois. La perdrix de neige, dont le vol rapide se rapproche du

'253 vol du pigeon, un peu plus allongée dans la forme que la perdrix ordinaire de nos plaines, lui ressemble per ton plu. mage d'été, qui a de plus la propriété de devenir blanc pendant l'hiver • on chasse cette perdrix au chien d'arrdt. Quant au coq des bois, pour surprendre ce remarquable gibier de la partie boisée la plus élevée des montagnes de la Styrie, il faut que le chasseur, parti avant le jour, attende pour s'en rapprocher que l'oiseau fasse entendre son chant habituel, moment où les à fermés et le corps livré a une agitation fébrile, le coq des bois se trouve hors d'état d'apercevoir le danger qui le menace; obligé de s'arrêter aussitôt que le chant a cessé, le chasseur recommence sa marche à une nouvelle reprise, exécutant le même manége jusqu'à ce qu'il soit assez près de l'oiseau pour le tirer. La chasse en plaine n'offre pas moins d'attraits que la chasse des montagnes depuis le mois de juillet jusqu'au mois de septembre, on chasse la caille et la perdrix avec ou sans chiens en marchant devant soi; mais lorsque le mois de septembre est arrivé, la battue aux lièvres commence, et de toutes les chasses qui se font dans l'empire d'Autriche, celle-là est assurément la plus surprenante par la quantité de gibier qui se présente au chasseur étonné. Cette battue, qui se fait en formant, au moyen des traqueurs et des chasseurs espacés parmi eux, un cercle de la plus grande étendue possible, est dirigée par un oberjager (clsef-garde) à cheval, qui, lorsqu'il a jugé que tout est convenablement disposé, tire le signal du départ d'une petite corne pendue à sa ceinture; chacun alors marche devant soi en allant vers le centre, et en rétrécissant le cercle, se renvoie réciproquement les lièvres, qui se lèvent en si grand nombre, qu'il n'est pas rare d'en voir vingt-cinq ou trente réunis dans une seule battue ; on fait dans l'espace d'une journée dix à quinze de ces battues, et dans les jours heureux, plus de cent lièvres restent sur le terrain; chaque chasseur est accompagné d'un homme qui charge ses fusils, précaution sans laquelle il ne serait pas possible de tirer sur tous les lièvres qui se lèvent sur le parcours de la battue ; en Autriche, au surplus, on fait faire une paire de fusils comme en France une paire de pistolets, et l'usage est d'avoir toujours avec soi un chargeur. En outre de ces battues particulières, il se fait tous les deux ans environ une grande battue aux lièvres dans les immenses plaines de Wiener-Neustadt, petite ville située à douze lieues de Vienne. Cette chasse se faisant sur les terres de l'empereur, ce sont les personnes attachées à la cour qui procèdent, avec quelques étrangers invités, à cette sorte de razzia qui dure plusieurs jours, et dans laquelle on tue jusqu'à quinze cents lièvres ; il est vrai de dire que le nombre des batteurs forme une petite armée, et que celui des tireurs est également considérable. Si la chasse en Styrie présente de notables différences avec les chasses des autres pays, le chasseur styrien offre au moins un point de ressemblance avec tous les chasseurs du monde; il est parfois hableur, et l'on raconte qu'un vieux général, auquel on demandait combien de victimes étaient


L'ILLUSTRATION , JOURNAL UNIVERSEL. épaisses forets et ses antiques cateaux dont les légendés sont restées gravées dans la mémoire du paysan styrien, conservateur religieux du culte des traditions. Cette belle contrée se divise en deux parties, la haute et la basse Styrie ; la partie occidentale, qui comprend le pays placé entre Maria-Zell et Gratz, est montueuse et tourmentée; l'autre, au contraire, est formée de vastes prairies semées d'arbres vigoureux, de gras pâturages animés par de nombreux troupeaux et entrecoupés de ruisseaux portant dans leurs méandres capricieux la fertilité et l'abondance au pied des collines légèrement ondulées qui complètent ce tableau auquel elles forment un cadre de verdure. On comprend ce qu'un tel pays doit renfermer de gibier et la variété des espèces qu'il présente aux coups du chas-

dre le droit illimité de la chasse, les montagnes de l'Helvétie subiront le sort de nos Pyrénées, dont les isards ont à peu prés disparu. l'Ainsi réglementées par des lois conservatrices, les chasses en Styrie sont encore protégées par d'anciens usages qui, en réunissant les chasseurs d'un même canton seulement à certaines époques déterminées, s'opposent aux destructions quotidiennes et partielles, si nuisibles à la reproduction du gibier. Tous les s par exem p le, au mois de p estembre , les propriétairesan quii ont le dr oit de chasser sur les montagnes avoisinant la petite ville de Maria-Zell et son église organisent une grande chasse qui dure plusieurs jours et qui donne lieu à des réjouissances d'un aspect d'autant . plus pittoresque et original qu'elles se passent en plein air au milieu de ces belles et verdoyantes montagnes de la chaîne des Alpes styriennes. Une pèche aux truites dont l'espèce, selon les gourmands, l'emporte en délicatesse sur les truites saumonées du lac de Genève, sert ordinairement d'ouverture à cette chasse et lui donne un attrait des plus piquants ; à une heure environ dh Maria-Zell se trouve umde ces petits lacs si nombreux dam la partie accidentée de l'empire d'Autriche; montés sur des radeaux improvisés, les chasseurs, abandonnant la carabine peur s'armer d'une longue perche, s'avancent sur une seule ligne, et, en agitant les Ilote, forcent le poisson à fuir vers la rive opposée et à se jeter dans un immense filet qui mime sur le sable quelques milliers de truites dont les plus petites sont rejetées dans le lac qu'elles servent à repeupler; le reste est destiné au déjeuner offert aux chasseurs après cette pêche miraculeuse. Rien de plus pittoresque à ce moment que le coup présenté' par la réunion de ces chasseurs 'ariens vétementa eux couleurs grises et vertes dont les se prêtent si bien, eu se confondant avec les teintes dee sapins et des rochers, e tromper rash inquiet du chamois; l ' tome ne dighre au iturplus de celui ensemble de ce cosdm Tyrolien( qua par le chapeau, dont la forme conique, plus ramassée' , est eh-

saur; depuis la caille pneOre jusqu'à ravie chamois, littety. rie possède en effet preste,tous les gibiers connus en Ehrope ; tours même s'y montre, mais en`nombre mn julkement restreint par la rude guerre que lui font les intrépides montagnards, qui ne craignent pas de lutter corps à corps avec ce redoutable adversaire. Grime à ses lois particulières sur la chasse et aux peines sé. vères qu'elles prononcent en certains cas, la Styrie est la contrée qui renferme, surtout maintenant, le plus de chamois, les montagnes de la Suisse et du Tyrol se trouvant presque dépeuplées aujourd'hui par la guerre d'extermination que tout homme possédant une carabine a le droit de porter duale canton qui l'entoure. Si le gouvernement suisse larde à prendre des mesures énergiques pour restrein-

tourée de bords moins retombants, et par les bas bariolés recouvrant la culotte jusqu'au-dessus du genou. Les tables bords hie disposées sur les du lac sont bientt envas par les chasseurs, dont le robuste appétit s'apprête à faire honneur au repas champêtre dû en , partie a leurs prouesses du matin , car il se compose presque uniquement des truites par eux péchées et accommodées, comme les langues d'Ésope, à toutes les sauces, dont la meilleure est sans contredit celle au vin, qui donne à ce poisson une couleur bleuâtre et un aspect très-appétissant; ce repas frugal, mais abondant, est assaisonné de saillies et de joyeux propos excités et entretenus par les fréquentes libations des vina du cru et du vin de Champagne, ce neCtar, cosmopolite. Les apprêts du départ réclament bientôt toutes les attentions; chacun saisit sa carabine, son caban imperméable, et se dirige, muni de l'indispensable bâton ferré, vers la montagne désignée pour être le témoin des exploits des Nemrod réunis, et sur laquelle des batteurs, envoyés pendant la nuit précédente, ont ressemblé les chamois dispersés aux en-. virons. Pour ne pas éveiller l'attention des chamois, on chemine le moine bruyamment possible à travers la, vallée, et l'on arrive enfin au pied de la montagne, où les gardes indiquent à chaque chasseur le poste qui lui est assigné : celui que l'âge rend moins agile à gravir la montagne est placé à sa base, et les jeunes gens s 'échelonnent sur ses diverses pentes, chacun se blottit à l'abri d'un quartier , de rocher ou d'un tronc de sapin, et attend en examinant si ami arme est en bon état, le signal donné à une heure convenue par le 'chef des traqueurs. Jusqu'à ce moment ai impatiemment attendu; personne ne petit tirer un coup de carabine, dont le résultat inévitable serait de donner l'éveil au gibier et d'annuler l'effet des savantes dispositions.prises pou r diriger ses bandes éparses vers les chasseurs embusqués. Le signal donné , on entend dans l'éloignement les crie poussés par les traqueuse pour effrayer itse chamois,et les chasser devant eux ; apartar de ce moment, la chasse commence véritablement et un magnifique spedtacle vient s'offrir


L'ILLUSTRATION, JOURNAk UNIVERSEL. rien e . ddidter. JUNI le Succès a-t-il été complet. M. Delirium", pour contre-balancer en une seule soirée l'éclatant trlompbe de sou rival, e entassé toua les rôtes dan un seul et s'est montré tour à tour jeune, passionné, grave, entraiunt, pimpant et cacochyme; mais, où il s 'est véritablement surpassé, c'est dans l'ironie. Il a Ainsi débité avec une mû' tnatiOn très-bien rendue une tirade contre la révolution de février. Ce morceau, qui ne peut se comparer qu'à l 'impré. cation de Camille, restera eu répertoire et sera classé parmi les modèles d'éloquence Modérée. En somme, les débuts aux différente theàtres politiques ont été très-brillanta et sont d'un excellent augure pour les plaisirs de cet hiver. Le dirai-je ? il s ' est trouvé au parterre des spectateurs d'assez mauvais goût pour vouloir siffler la tirade dans laquelle M. Delamarre avait déployé un si magnifique talent, sous le prétexte que cette tirade leur semblait déplacée dans le répertoire de la Patrie, Le théere de la Patrie, disaient-ils, avait donné, le lendemain de la bourrasque révolutionnaire, des pièces toutes différentes, dans lesquelles on roclamait gus le peuple rivait été admirable de' courage modération ( n. du 88 février 4848). On a eu beaucotre peine à faire comprendre à ces interrupteurs naïfs que M. Delamarre n'est, muée tout, qu'un assez triste comédien, mais qu'en cette qualité, toutefois, il est dans son droit en exploitant la circonstance et le goût, du public. EDMOND Taxas. Aunisienne publique. HABITATIONS POUR LES OUVRIERS. J'ai rendu compte, il y a environ deux mois, des études faites en Angleterre et en France pour l'établissement des bains et lavoirs publics (1). Depuis cette époque, j'ai pu me convaincre, à Londres même, que ces établissements fonctionnent parfaitement, qu'ils sont fréquentés par la population pauvre, et que, au point de vue purement industriel, ils constituent, pour les capitaux, un bon placement. Comment dès lors une oeuvre utile, bienfaisante, qui est en même temps une entreprise lucrative, ne se propagerait-elle pas dans tous les paye? L'Assemblée nationale accordera sans doute le er qui lui a été demandé par M. le ministre de l'agriculture b commerce pour faciliter, dans nos grandes villes, la créati de bains et lavoirs. Ce premier encouragement portera ses fruits Il est un autre point qui, dans le mérite ordre d'idées, mérite l'attention des personnes résolues à aborder immédiatement, dans la pratique, le terrible problème de la misère : je veux parler des habitations pour les classes ouvrières. L'insalubrité des logements occupés par les ouvriers dans certaines villes de France, notamment dans les grandes villes industrielles, a été trop souvent signalée pour qu'il y ait le moindre doute sur la nécessité d'y porter remède. Qu'on .relise les rapports que N. Blanqui a publiés à la suite d'une tournée faite par lui à Rouen, à Lille, etc. Les faits révélés par cette enquête ont déterminé le vote de la loi du 13 avril 1850, qui prescrit certaines mesures pour l'assainissement des logements insalubres. Mais cette loi est-elle exécutée? A-t-elle déjà produit quelque résultat? Les commissions qu'elle institue ont-elles fonctionné? Le gouvernement seul, en publiant un compte-rendu exact des travaux qui ont été faits dans les principaux centres de population, pourrait nous édifier sur ee point. Quoi qu'il en soit, il paraîtra sans doute intéressant d'examiner, pour les habitations des ouvriers, comme nous l'avons déjà fait pour les bains et lavoirs publics, ce qui se pratique en Angleterre, où toutes les questions d'assistance sont déjà sorties des incertitudes de la théorie. On sait comment les Anglais ont l'habitude de procéder en pareille matière : ils n'attendent rien du gou vernement, ils comptent sur l'esprit d'association, sur la charité intelligente des classes riches et de la noblesse. —Une société se forme; • elle invoque , et obtient toujours, le patronage des hommes les plus éminents; elle recueille des souscriptions, imprime et répand des milliers de brochures, fonde no journal, tient des meetings, et, dès que ses ressources financières le lui permettent, elle entre hardiment dans les voies de l'application. C'est ainsi que s'est constituée • la société pour l'amélioration du sort des classes laborieuses. e (Society for improving the condition of Me labouring classes.) Cette société s'est donné pour mission de perfectionner les habitations des cla-ses ouvrières dans les villes et les Campagnes. Elle possède déjà, dans les divers quartiers de Londres , plusieurs maisons, construites polir la plupart d'après les plans et sous la direction de M. Henri honte% l'un des architectes les plus distingués de la Grande-Bretagne. bribe à l'obligeance de M. Roberte, j'ai pu visiter ces lodging-bouses et me convaincre que les premières expériences doivent être considérées comme décisives. On me mena d'abord dans Streatham-street, au milieu du quartier le plus populeux et le plus animé de Londres. Là s'élève une grande et belle maison en briques, dont la construction a été commencée en 1848. Elle a coûté a,000 liv. eterl. (200,000 fr.). Elle peut contenir quarante-boit familles et se compose : I . de cinq logements de deux pièces à 4 shellings (5 fr.) par semaine; 2 • de quatorze logements, également de deux pièces, mais un peu plus grands, à b ehellings (e ft. 25 c.); 3- de trente-six logements de trois pièces à 6 shellings (7 fr. 50c.); 4 o de trois logements à 7 ehellings'(8 fr. 75 c ). Il y a en outre au rez4e-chauesée des magasins et des caves. D'après le compte-rendu qui a été publié, on estime que le revenu brut des locations sera de s ou 10 pour 100 de la dépense totale. On aura remarqué sans doute que les prix de location sont arisez élevés; mais il faut tenir compte : l o de la valeur de l'argent qui est moindre en Angleterre qu'es France; 2° des taxes mobilières qui sont entièrement à la charge de la Société. En outre, les locataires peuvent se procurer à très-bas prix le cornbnstible et quelques menus approvisionnements que la Société achète' en gros pour les revendre, au détail, sans faire aucun profit. La meilleure preuve, d'ailleurs, de la modicité relative des prix flués pour la location, c'est l'empressement avec lequel tons les appartements ont été occupés dès l'ouverture de la maison. Je . demandai mi concierge, qui est chargé de recevoir les loyers (1) voir le numéro de VIlluetraeion du 27 juillet MO.

165 et d'exercer la surveillance, sil avait appartement' vides. — Ancun, d° Loadrel, poreuse. da /vegeta, adobe. Cbarles-street répeadlt-ii, M Il y e pin de eux ente rempli de animas cabs tel Pen aune à la MM. La iodate s inscription pour preeter des vacarmes qui panait« survenir. bramant pénétré deus tette es Cette «cures« de locataires me parut de «lemme et elle y a ptata saturonsà son easelese. Elle a par: mesure que j• visitai les différentputes tep-houes. Les badinants cocu« lm deux nénés d'une qui et pare Aptes avoir comte« tues Melion Mime, alla de peu= la spéculation peut, rue parait,unie% pin la Iseut dl l'alternent aérée, oit les meure' peuvent jouer et enurur, pendant dent logements, la santé et le bis!-etre boiterie' et Moral dee toute la journée, sous les yeux de lent fatalité. Cette cour sert le nocieb a leugé bot j en même tempe au séchage du linge, qui est la ye par les ménaallie de dentent. qteen pet, dies l marne bot e m ' et avec mime sue«, amnios* tee « taon gerce dans une dépendance de l'établissement. Chaque étage est eximantà, Int restaurer eadlemeat et les nedre le fele plus entouré d'Une galerie, sur laquelle s'ouvrent les portes et les foagréables et plus 'aines à habiter. Elle e dose toué, du °battesnitres des appartementa. Les logements à deux pièces (ce sont, comme on l ' a vu plus haut, les plus nombreux) se composent Street, au prix de 4e liv. et. par an peur vingt-hait ans (1,118 rr.), trois «non servant déjà de locnimehosime, bois garnie de d'une chambre à coucher et d'une chambre commune qui sert à la derndere classe. EU les e Munie en une seule ambon t elle a la foie de salle à manger, de salle de travail et de cuisine (livingroom). L'excellente organisation des cheminées et les moyens de modifie la distrilettion des salles tatérieures, dense la toiture, renouvelé le Mobilier, établi Hie selle de bains, Sape oes diverse ventilation que l ' architecte a multipliés autant qu'il était possiréparations ont maté 1,163 liv. st. (te, 016 fr.). — ble, corrigent complètement les émanations de la cuisine. IndéLes locataires payent le méme prix que dies les «respirais de Charlespendamment de ces deux pièces, il y a dans chaque logement street, c'est-à-dire 4 pence par ntet (40 ONU.) et a shellings seuun petit cabinet pour les ustensiles de ménage et un water-closet, lement (2 fr. 50 c.) s'ils restent bide tao semaine. Le but de la Toutes les familles qui habitent la maison paraissent très-saSociété n'est pas d'abaisse en es Moment le taux des loyers; tisfaites de ces aménagements confortables qu'elles ne pouvaient la Société veut seulement amibes le système général des garnie assurément pas trouver, aux mêmes conditions, dans les logesans créer de concurrence aux établissements privée. Déduction ments destinés aux ouvriers. La plupart des locataires de Streetfaite de toutes les dépenses, — salaire des t ham-street sont des mécaniciens ou des artisane qui gagnent erminants, charbon, éclairage, taxes et intérêt du capital,-11 se trouve que la maid'assez forts salaires. Nous verrons plus loin les habitations conson de Charles-Street est celle qui, au point de vue pécuniaire, struites pour les ouvriers d'un ordre inférieur. e le mieux réussi. s J'interrogeai le concierge sur la tenue intérieure de la maison. Itite, en effet, une différence notable une le g Cette réunion de quarante-huit familles pourrait bien, à ce qu'il arni-modèle de la ciété et les autres garnis de Charles-alma. Le santé est semble, donner lieu à quelques scènes de désordre; il y a là la seule richesse du pauvre, et la propreté, son seul luxe. Tandis beaucoup de femmes qui restent chez elles, pendant que leur mari que les logements à la nuit, à Londres comme à Paris, sont orest à l'atelier, un régiment d'enfants de tout âge. Sans avoir trop dinairement sales, Malsains, mal aérés, à peine éclairés, etc., mauvaise opinion de la nature humaine, on est autorisé à penser la maison-modèle offre aux locataires, sans augmentation de que la paix et l'harmonie ne règnent pas toujours au sein de la prix, des conditions beaucoup plus favorables. Elle peut recevoir communauté. Cependant on m'a assuré que l'ordre était trèsquatre-vingt-deux personnes, qui ont chacune un lit et un banc, rarement troublé. L'architecte a eu soin de séparer complétement de la lumière de neuf heures à minuit, un peu de feu pendant chaque logement, afin d'éviter ces mille et un inconvénients de l'hiver, des livres qui leur août prêtés par le servaient, la fala vie commune qui naissent le plus souvent d'un regard indiscret culté d'entendre le soir, en commua, la lecture de la Bible. (Ne et d'une curiosité gênante. Chaque famille a son chez soi; elle riezyt esprits forts! un assez grand nombre de este hommes s'isole quand bon lui semble, et cette liberté parait etre la meillogés , pence par nuit assistent à cette lecture.) leure garantie d'ordre. Le personnel des locataires, dans Charles-Street; se divise en Voici les principaux articles du règlement intérieur de la deux parties à per près égales : 1 . Les locataires de passage qui maison : ne viennent que pour une nuit; 2° les locataires fixes qui habiLa porte est ouverte' 6 heures et demie du matin et fermée à 11 heures tent le lodging pendant plusieurs mois. Parmi ces dentiers, on et demie du soir., Les locataires doivent se conduire convenablement. compte beaucoup d'ouvriers étrangers, Allemands, Suisses, FranToute plainte du concierge ou des colocataires pourra, après examen, ençais. traîner l ' exclusion. — Le loyer doit être payé régulièrement. —Toutes les Je crains d'être monotone en répétant, pour le lodging de taxes mobilières demeurent à la charge du propriétaire. — It faut donner congé une semaine à l'avance. — Chaque logement n'est habité que par Charles-street, ce que j'ai déjà dit des autres maisons-modèles une seule famille. — Il est défendu de sous-louer. — Le locataire ne peut au sujet de l'ordre et de la paix qui règnent dans l'Ultérieur de se livrer à aucun commerce dans l'intérieur de la maison. — Les chimie ot la communauté. Mais ici, je puis citer un fait qui m'a été affirmé autres animaux sont interdits.— Les fenêtres doivent ètre tenues propres; /a cheminée de la cuisine ramonée une fois tous /es quatre mois, et celle par le surveillant : depuis deux ans que là maison est ouverte, de la chambre à coucher, lorsque le locataire le demande. —Le Meataire soue la direction de la Société, l'intervention du policeman n'a est responsable de l'entretien de l'appartement il ne peut liter ou placer été réclamée qu'une seule fois. Or, il n'est pas de jour, pas de des clous sans autorisation; tous les dégâts sont réparés A ses frais, etc. nuit que l'un ou l'autre des garnis de Charles-street ne donne Ces règlements sont strictement exécutés, et, gràce au pouvoir lieu à quelque descente de la police. Il existe à Londres d'autres établissements semblables, fondés discrétionnaire et presque dictatorial du concierge qui représente l'administration et qui est le président de cette modeste directement par la Société ou inspirés par les exemples qu'elle république, il S'y a presque jamais de contestations. Les articles donne. La création ou l'assainissement des maisons ouvrières de la petite constitution qu'on vient de lire ne sauraient •doneer a également été tenté à Manchester, Bristol, Glascow, Edimlieu aux conflits. bourg, etc., et partout avec le même succès. Ce progrès si désiLa Société a construit, dans George-Street, voisine de Streetrable dans l'intérêt des classes ouvrières doit donc être rangé ham-street , une autre maison pôle le logement de cent quatre dans la catégorie si respectable des faits accomplis. La philanouvriers sans famille. Au moment où je visitai cet établissement, thropie anglaise a démontré qu'il était praticable; noue n'avons plupart des habitants étaient sortis : c'était l'heure du travail qu'a l'imiter. dans les ateliers. Cette circonstance, du reste, me permit de me Je ne connais pas au juste l'histoire des Cités ouvrières qui livrer à un examen plus approfondi et plus libre de toue les dédevaient être fondées à Paris sous le patronage de M. le présitails d'intérieur. — Au rez-de-chaussée, se trouvent le logement dent de la République. Je sais seulement quittleune de ces Cités du concierge, une petite bibliothè ue à l'usage des locataires, et n'est encore ouverte. Pourquoi cela? Ce retard tient-il, comme la chambre commune, ou, si l'o ut, le salon, qui a 33 pieds on l'a dit récemment, au mauvais vouloir des Administrations (anglais) de long sur 23 de la qui est garni de tables en ministérielles? Un pareil motif semble inexplieabfe, et nous espébols. — Au-dessous, aoht s, les bains, le lavoir, le rone qu'il y a eu méprise dans l'appréciation niée ides adminisdépôt de charbon, etc. — h' a quatre étages, qui sont tratifs. Ne serait-ce pas ellen qu'on aurait mal Weide les restous distribués d'après . Des deux côtés de l'estasources des souscriptions et qu'on se serait leted entrafiler à la lier s'étend une vaste dix pieds et d en plumanie des plans grandelet", et par suite trop coûtent P Éli pareille sieurs compartiments es chambres. Ch chambre matière, il faut procéder modestement, surtout datte hi plenipe, se ferme à clef et est it lit, d'une lorsque l'expérience West pas faite. is d'un bahut pour les vêtements: Tons les étages sont po ilion waterQue le début riait Simple et n'ait rien &Sheet& closet. L'éclairage se fait ait gaz, et d'excellen sitions ont été prises pour faciliter le renouvellement de l'aiLà—Bans doute, Ce conseil, que ttodeen adresse aux constrtitienta de poèmes tout cela n'est pas luxueux mais, en comparaison épiques, pourrait être médité avec fruit par nos erMitectes dans garnis exploités par l'industrie privée, le lodging-horse de t-Georgeces sortes der/Metius qui ne dol yeht aspirer tereà être utiles. street parattrait presque un palais. Je m'y suis procuré, gomme Soyons simples; silitout dans Pintérêt de Pceuvtli, piler ne pas à Streatham-street, le règlement, dont je transcris les selbeipaux échouer au premier essai. Si les fondis souscrits ne istesent pas articles. pour construire, depuis les fondements jusqu'à la inittitei nue vaste maison neuve, qu'on se contente de ettildre d'ancietlitek maisons Les locataires sont admis à la semaine au prix de 2 shellings 4 pence di fr. IO c.I. — La maison est ouverte de cinq heures du matin à minuit. et de les approprier au logement de ouvriers. Ainsi 'Plant l'a vu — Le pz des chambres à coucher est al camé à,9 heures et éteint à miplus haut, c'est sens cette forme que l'expérience ailitialse a pro. nuit. — /tueuse li q ueur spiritueuse ne peut être apportée ou bue dans la duit, dans Charles-street, les meillellite hesultats. Aussi, je crois maison. — On renverra toute personne en état d'ivresse. — Il est défendu de jouer aux cartes, de se quereller et de fumer dans la chambre comqu'une entreprise postérieure à celle del; Cités ettnièree, et qui mune ou dans les dortoirs. — Chaque locataire recevra une clef pour ferse bornera à aller et à perfectiontlet des millions déjà conmer /e bahut destiné A contenir ses effets ; il déposera à cet effet us shelstruites en o t de plus aux 'mistelle la facette d'acheter à ling cul lui sera rendu à son départ, contre la restitution de la clef. — bas prix les remière nécessité, s'est assuré, par la Recommandations de propreté, d'ordre, etc. — La maison fournit la vaismodestie me selle, les couverte et couteaux pour les repas les locataires sont respon, de eélieusée chantée , de succès. Je sables de tout ce qui leur est prêté. — Taus les soirs, à 9 heures, il y a voudrais seuls qu'a è mit la blême modestie dans son titre : dans la salle commune lecture de la Bible ou des prières les locataires Villas des travailleurs, nt y a au dés ateliers natiosont libres d'y assister. naux, le dictionnaire doit , bobineuse d'expliquer, Le concierge de la maison, de même que celui de Streattund'après l'étymologie, le sana du fruit kettrailleurs; et, quant aux street, me rendit le meilleur témoignage Sur la conduite rot la villas, je ne vois pas trop ce Meeh feratétal les classes pauvres. tenue de ses locataires. Dites donc tout simplement, comme en »miette/in, maisons pour La société a fait approprier également pour les femmes vivant les ouvriers, et réussissez COMMn en Angleterre. Qu'on me parseules une maison-modèle; mais tette expérience est celle qui donne celte chicane, peut-être trop susceptible, à propos d'un a le moins réussi le prix du loyer nécessaire pour couvrir les titre; mais, sincèrement, je redoute l'effet de ce titre sur l'esprit frais (2 sh. 4 p. ou 3 t.r. foc. par semaine) était trop élevé pour de beaucoup de personnes dont un substantif à coup mir trop les pauvres ouvrières qui, en Angleterre comme en France, forambitieux et un adjectif de 1848 pourraient (le* le jugement ment la partie la plus misérable et la plus intéressante de la sur le mérite réel et l'excellente intention de Peattere. Un titre I population laborieuse. En attendant que des procédés plus écomais n'est-ce pas souvent tout le succès d'un terre? nomiques lui permettent de renouveler l'expérience sur de meilJe ne saurais conseiller trop vivement aux siehiteetes e enleures bases et de procurer des logements à 1 shelling par setreprendront la construction ou la fillsaraiiois des maisons pose maine (I fr. 25 c.), la société a loué la maison dd liatton-garden les ouvriers, d'aller à Londres et d'étudier let proce lés ingéà la commission d'émigration pour les femmes (institution phinieux et simples que M. H. Roberts a employés pour la distribulanthropique d'un autre genre). Lee éoliennes sont logées dans tion et l'aménagement intérieur des lodging-houres. M. le micette maison jusqu'au moment de leur départ. nistre du commerce a fait récemment traduire et publier une • Après avoir visite la maison de George-Street, je fus conduit brochure dans laquelle l'habile architecte a exposé ses plans. dans le quartier de Drury-Lune, à l'entrée de Charles-street, Assurément la lecture de cette brochure, qui a paru en mémo petite rue sem étroite; habitée par la .population la plus triste temps que les rapports de l'enqiiéte sur les bains et lavoirs pu-


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ileelellettifieneireetiethin une de ces monstrueuses hécabeees; lealit'queetionné à son tour sur le nombre des certifiée% qu'il avait brûtées, len chargeur qui indiqua le chifftel de cimente, répondit sans hésiter à son interlocuteur : 's trete donc cinquante lièvres que j'ai tués. » GRANDSIRE.

Varyittgai t irarieres len Journaux.

Nier des articles, M. Malitourne courait les cercles, tee salons, et surtout les dîners politiques. Je dis surtout sans 'in»tion épigrammatique. Sous la Restauration* le sait, le Muer était l'heure sérieuse et solennelle de la journée. Ce n'était qu'à table que se traitaient les grandes questions du moment. Il était donc tout naturel que M. Malitourne, avide de conuattre les choses et d'étudier les hommes, s'efforçât d'obtenir une place à ce conseil culinaire où il apportait d'ailleurs une attitude modeste, quelques réparties heureuses et beaucoup d'appétit, trois qualités essentielles pour les ambitieux de ce temps-là. Cette manière originale et vraiment supérieure d'exercer la profession de journaliste ne contribua pas eu à grandir • encore le succès de M. Malitourne, qui devint décidenent l'écrivain le plue spirituel et le Mointséérivarit: de-Faries Sa' réputation ne tardé pas à arriver Inseu'à M. de Cor • L'excentrique Ministre de eintériedl etettlut voit le pro Jklit Mode; il le vit et fut si charmé de cette >entête bene, qu'il continua à le recevoir Ms euvest dan* le matinée. Si l'on devait ajouter foi à tte disa d ent Mon amis, M. Malitourne aurait été e le big l'aide duquel l'ingénieux cadnét ente* prendre feu à l'amadou te peu tele lie &se Plus tard, après la chute duelnlitete de i tt, oie Martignac, qui Mali de fonde Ilàdeessagef, é MM NOM d'accaparer un jetitbaliste autiti peu comprotetetan que M. Meliterne; celui - ci, pour rérodre à 15 confiance de son nouvèau patron, continua à erre aussi peu queOr le passé le Messe* de ce cette époque e l'idéal du „113 pal enitetielt,11 ne ebeeteait Obseltithent rien, grâce l'ha. bile inaCtit e km red e . oued, pour Minnt le itdbaineet de l'anse lat» plie tdle de travail dont il avait constamment fait pteem, . de Martignac crut-il devoir lui accorder la croix d'honneur. ftit yen cette époque que M. Malitourne, rompant avec selnebedell littéraires, écrivit un volume tout entier. Il faut vite expliquer dans quelles circonstances. M. Ladvocat allait publier les mémoires de la Contemporaine. Celle-ci avait fourni des notes on même une certaine partie du travail ; mais il fallait qu'un blanchisseur habile fit la lessive de ce style et de ces anecdotes retroussées. M. Ladvocat pensa à M. Malleurne, qui accepta lés délicates fonctions de collaborante d'Ide dant-Edme. Cepefideet, commet. Malitourne ne [buvait résoedre à mentir à ses antécédents d'écrivain , en Mt livetint à un travail quelconque, M. Ladvocet, pour Min taire les scrupules de son blanchisseur, se vit dans la telemeiM de le mettre bu g clef. M. italitottme fit la beteg; tele Mi eeetpstant à la face du del qu'il avait été con nt et fore: Met bien l'avouer, ce premier vo1 ute dee Moires est chafmant , et c'est même à peu près 1 e db tout l'ouvrage dans lequel il se trouve beaucoup d'iserit et quelque style. Affin la révolution de juillet. M. Melitourne, qui remit défendu là branithe Muée, eut la délicatent Ils ne pal tee. I à la beettehe cadette, et la branche cadette, de Éon côté,continua à M. Malitourne la bienveillance de la bran-

On assure que lé baromètre littéraire remonte un peu ; les pluies torrentielles de romans sont passées, et un petit rayon de soleil éclaire enfin les pareges dévastés du feitilleton. La princesse de Beijiojoso a publié dans le National geignes feuillete détachés de ses mémoires ; c'est l'hymne de la dé mocratie chanté par une patricienne. La Presse voyage en Italie avec M. .Théophile Gauthier, qui a peut-être le tort de voir la patrie de Dante à travers les souvenirs de sa précédente excursion transpyrénéenne. L'Assemblée nationale conduit ses lecteurs dans les musées et dana.les cabinets dee grands hommes de l'Allemagne, et leCreetiltitiontiet a engagé, à ce qu'il paraît, tout ce qu:s1 n.pu trouver de peintres en disponibilité pour faire les pititrain de nos illustratiens contemporaines. Trois portraits ont déjà été exposés 1 celui de M. Pierre Leroux par M. Louis Reybaud, le père des Paturot ; celai' dd M. le général Lamoricière per M. Gmnier de Cassagnac; et enfin celui de M. le général Cavaignac par M. Armand Malitourne. Les beaux joue de la biographie vont renattre. Parlons de M. Malitourne. S'il y a au monde quelque chose d'inettleissele; &tee niable et de fugitif, c'est l'esprit. L'eeptit fi6t nen° » modes; il se transforme à chaque rem:Meublent de ettkon. La littérature a son Loncghamp aussi bien rpitt les Mente et les tailleurs. Hier, le style portait un habit de Mie; rie elet brodé et des manchettes en dentelles ; ce tee; il s eh hé. bit de cheval et une cravate poire; cet écrivain, tilla Vette voyez passer à califourchon sur sa phrase prétentieuse, vieille haquenée qui a déjà fait vingt fois le tour du Champde-Mars littéraire, est un beau d'avant-hier qui n'est plus qu'une aile de pigeon d'aujourd'hui. Cet autre, qui s'acharne a aiguiser une épigramme émoussée, et qui fait une reprise •à ce vieux costume qu'il portait si gaillardement l'année dernière, — aile de pigeon. Ce gros garçon, qui s'obstine à ouvrit' chaque semaine les salons de sa chronique à ses vieilles anecdotes, à ses vieux jeux de mots, Uses vieilles plaisanteries, ne se doute seulement pas qu'il ne reçoit plus chez lui que les revenants de sa jeunesse. Il en est de certains écrivains comme de certaines femmes qui n'ont j amais que vingt-neuf Ms. Le temps a beau, de son aile impitoyable, fustiger leur jeunesse et leur beauté, elles empruntent de la jeunesse au parfumeur et des attraits à la modiste. Combien ne voyons-nous pas aussi se promener sur le Mail littéraire de ci-devant jeunes hommes avec leur esprit cosmétique, leurs périodes vermillonnées et leur style en quelle de morue? Ils ont eu leur quart d'heure d'élégance et d'éclat ; il a été question d'eux pendant toute une matinée, et ils ne sont pas contents, les ingrats! Celui-ci fionshnetbite sait vers l'époque mythologique du 3 pour 4 00 • celui-là est Pen ont Sig oi* prentières amibe de la mottante de né à la réputation avec le premier chapeau d la Bolivar. ville! 61: M5l llourne fut en disponibilité. Cet autre a été presque grand homme au temps du premier de M'Or été fondée sous le patrobego Mo» 14 Vliarte de M. Geint et Figaro. Mais, plutôt que de s'endormir tranquillement dans avec ' di du ministère, Panciett jeerhaliste de là netteles bandelettes de leur gloire incontestée, ils veulent encore ratioh â la rédaction en chef de là bottelle feuille courir la bague, les imprudents I et parader devant la criibletteiplw tique, qui ne demandait pas mieux que d'accepter sur paCelte* ofift. de cette époque que V9 Manette« là décarole une réputation qui date de Bolivar. d ent% Mt M. Malitettehe. M. Armand Malitourne a été, est et restera l'une des plus Depuis Ait suequ'ilMilgen dehors de journalisme, le belles espérances de la jeunesse de la Restauration. Il peut muet eillestekiel Men Une avoir à peu près le môme tige que M. Capefigue, dont nous s us là heiteotioh, il le leen notable transformation; à tendre la défense de Me parlions la semaine dernière. Comme M Capefigue, M. Madroits; W Ilà lé goernemelit lW de Milet, les gfiffee et les litourne débuta par un combat académique, et fut proclamé galita ebilelit poussées; ii ale ett Mentait plus de r lauréat. Mais ce qui prouve tout d'abord sa supériorité sur s Mb do ou adversaires, il attaquait sans relâche , tes l'auteur dee cent et quelques volumes historiques et diploa oppositions; le journal ministériel préludait déjà d dette metiques, c'est que ,parti du même point, il a suivi un che- g verre homérique, dont l'Ajax devait etre un jour M. Gramin opposé. Depuis sa notice sur Lesage, qui lui valut le ier de Cassagnac. M. Malitourne, tombant avec ses anprix à l'Institut, M. Malitourne n'a presque plus rien fait. Ses cui males traditions au milieu de jeunes écrivains élevés au amie lui ont tenu compte de sa discrétion, et c'est peut-être iberon de'la doctrine, et toujours prêts, comme don Quià cette sobriété un peu cénobitique qu'il doit sa fortune lithotte, à pourfendre des mouline à vent plutôt que de téraire et sa colossale réputation d'homme d'esprit. e pas rompre deux ou trois lances dans leur journée, était IIn ministre de Louis-Philippe disait un jour à un jeune to nt dérouté et ne comprenait rien à cette ardeur babilhomme plein de fougue qui lui présentait son premier ou- le vrage : e Il y a deux moyens de parvenir, c'est de faire ou ti use. Cependant il voulut reprendre son train-train polide ne pas faire. Si vous me demandez lequel des deux moyens seque, et assista les bras croisés au combat. Mais les soldats d'un général en chef sans initiative, M Maliest le plus sûr, je vous répondrai que c'est le second; pourto urne prit le parti de se retirer, en donnant un dernier regret tant il ne faut pas en abuser. » cette paisible rédaction du Messager, où le temps se pasM. Malitourne avait probablement pesé la valeur de cet sa it ne rien rédiger du tout. aphorisme longtemps avant l'Excellence du gouvernement Définitivement mis à la retraite, M. Ma de erillet; au moment où toute la jeunesse derron temps se Malitourne, compreOa Mtatise corps perdu dans le mouvement littéraire et où dé nt l'utilité d'une profession quelconque dans notre société mocratique, adopta la profession d'homme d'esprit, d M. Itomieu lm - même sa disposait à publier ses proverbes inploya ses loisirs à ne rien faire. Pourtant te " el', lança romantiques, le jeune la ne pas se compromettre et% les Nouudles d la main, publiées pal' M. Nestor Roe ciné, laissait les deux écoles envers Shalapeare g**, deux on trois épies contre M. biteleitel, alors se prendre au obitieut, et allait frapper tout doucement à M itre de l 'Intérieur. On amure que cfis bPigtemmes obla porte du priser Paine ele la Quohdienne. A cette «e1.6 >inuline politique n'était pas ce Gar- titi Sût le succès' qu'en attendait M. Malitoene. tes petits Mies trahissaient.clu reste une grande inexpérience (Foe. gantua de 4110 $ mfi il faut tons les mati* Mie vaste pâitibn La ture d'articles et d'eetre 'flets. Vingt lignes ce Malitourne contre le po pouvoir,dietut * de temps époque reitateble au chant de ramier tette en temps en tete da al emelt-tele* M 11 rédaction blessé, lit le cri de doulatir exprime et satisfaisaient à tri encore l'amour. ». 011 tin P. n écrivain M. Malitourne vient de Mire paraitre ose qui _pinne dans doraient Per eblete t tties-occue. d ans le Constituent» là biogiuphie du « Mabtourea, nid honte &al Ilugette « ms& pins Qt taire. artiMe pat• Mois. Aussi ne tatliteesil pelle*ffleau Polidgethelli c'est Fer tin homme de tout à tait goût 'auteur itetnutitte lieeetial ét me niterteillant elehre. pour le vaincu u 10 dett •,s dette sobriété de ait point de vue de sa rémige, Aie de *fie 'stot tellematit e petit-êtrebien fait de ne pas Vendd sa trade« elle*. e se e elfe garde le silence. On let ei Rops alti

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!grimoires,» qui parlait e bien et mil ta peu, âne podueque ces collaborateurs s 'itocupaient il de pu-

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sure pliéeste o ad ien . pic ses atteurs; tant que àf. Malltourtte est tette dane ion glorieux crépuscule,

personne n'a songé à contant* Mite répeetleil a goitreses. Aujourd'hui que rhumé te ' ?HW de signe des articles comme leet vêtit' 011 brui lent permis de lui dire que son k belle, sa Pet* vieillotte, et que l'ensemble M enn lm un hie, rappelle . peut-être un peu trop lett jeltra lite/hes dupremœr chapeau à la Boliver. Comme homme privé s bf. Malitouflie à été l'en dee ose. pagnons de cette aimable bene Mettes mn a kami tent de fonctionnaires à la monarchie dé juillet. Oh prétend encore aujourd'hui que la doctfine de dette école politi. et estronomique reposait sur le seepUelmett le plus Aboie. M. efalitourne a défendu la Restattettitei , it a débet la monarchie de Louis-Philippe, et il didertd toMind'hei le vernement du président de la Répttlilitpfe. Unieiellie té *pouvoir me parait, à moi, de rabeiletibielf.letlitettea ',, et ees amis ont été calomniés. 1 Ilevellone maintenant aux affaires courentee. Dimeche Pouvoir et signé Grenier de Cassagnac 'Muiez-eut article du (*tenait leo lipes suivantes : re Rit bien, all fallait en croire deux journavit im por le /*mal des Débats et le Siècle, ce n'en pas pret. de ces graves objets que la commission parlementaire Mutait occupée dans sa réunion d'hier. Ces deux journaux donnent, sur lee-travaux de la commission, des détails Mea D oute* refusons absolument à croire, parce qu'ils 'portent atteinte â l'intelligence et à la dignité de ses membres; parce que jamais ni un sénat romain délibérant sur la sauce d'un turbot , ni 'des princes tondus et énervés de la race des rois fainéanta , chantant matines dans un &titre ; ni des Grecs scolastiques discutant sur la lumière incréée du Thabor, pendant que Mahomet II enfoneit les portes de Constantinople, ne descendirent, pour la honte des peuples 01 un plus bas degn d'imbécillité. » S'il fallait en croire C.88 journaux, et les bruits qui la complètent, la commission aurait demandé à M. le ministre de la euerre : » Si c'est un litre, un demi-litre ou nn canon de vin que Voandi m re ;ue aux soldate, ruisselants de sueur apte une nce ustvrib » Si c'est du jambon ou du lard qu'on leur donne à manger quand ils sont exténués de fatigue; » Si c'est vive Napoléon ou vive k Président, que les troupes crient habituellement an défilé; » Si un régiment ne serait pas conservé à Paris, parce qu'il a crié vsve Napokon, tandis qu'un autre serait renvoyé, parce qu'il a crié vive la République. » M. Uranier de Cassagnac est trop bien informé ordinairement pour ne pas savoir ce que tout le monde eait : quand il dit qu'il se refuse à croire à certains détails, etc., il est évident que cette incrédulité naïve n'est qu'un artifice oratoire, une sorte de chambrière de rhétorique à l'aide de laquelle il fouettejusqu'au sang la commission de permanence. Btrange procédé de ces gens qui se proclament jusque pardessus les toits les soutiens et les dMenseure du pouvoir, et qui vont traînant dans la boue l'un des deux grands pouvoirs de 'Stat. Que dirait le très-honorable M. Grenier de Cassagnac si un journal anti-élyséen s'avisait de publier son article en substituant à la commission parlementaire le nom de M. le président de la République? Le même article contenait cette curieuse argumentation : a Les membres de la commission auraient pu dire, ce rme Paris, ce que toute la France savent, que le roi Louis-Philippe caressa la earde nationale jusqu'à la limite qui sépare le cu/te de l'abasssement (lisez I'Epogua); qu'il la pouvrit littéralement de croix , jusqu'au scandale (lisez l'Epoque), et qu'on vit même les comparses en recevoir (oh I lisez l'Epaque); ils auraient pu dire que M. le duc d'Orléans et M. le duc de Nemours, après lui , furent les véritables ministres de la guerre (lisez l'Époeve) ; qu'il y eut aussi des camps en ce temps-là, à Bordeaux, à Compulbe et ailleurs, et que l'on y fit boire le soldat, comme on le fait boire aujourd'hui, comme on le fera boire toujours , jusqu'à ce que les crates le chassent, afin de boire plus abondammentdémoeux-

mêLmaeucenclusion qu'il faut tirer de cette pastorale politique c'est que X. Louis-Naeléon Bonaparte fera bien de ne pas quitter le pouvoir s'il lieht à conserver l'estime de M. Grenier de Cassagtib. La Patrie est ee danger par *eu d'une révolution qui vient de s'ope» dans sa rédactie. Ses deux principaux rédecteurs ; ele Rinke Fottade et Solar, l'ont abandonnée. La Patrie délelete 'eut jetée dans les bras de M. Amédée Césena , rôtie** MI bel du journal élyséen le Moniteur du soir. M. Cette tee leifiet la Patrie. Mais, availt de renie,les delle% de la Patrie entre les mains expélitienteee tte, M. IVeefitt, M. Delamere jaloux ddusuccès que WIletent Obtenir sur la scène duujournalisme quelques bile de Pi i les propriétaires de journaux, e vet e amendéple - eer lie talents et que la Patrie peettlait te proriétilinl non moinsmontrer lettre que celui du Constitutionnel. Si M. Veton est un mé Mein douteux, M. Delanittere est Un et-bahettier authentique; si lé premier griffent% avec tant d'étlat des ordonnances politique% le second peut bien e cheire autorisé à chiffier des prokeione de foi et à additiotmer des entre-filets. Pd. teéron a reit ses trois débute dans trois articles cliOrentat Pour capter la bienveillance du public, il a d'abord jeué le rede d'un detent modeste que les prescriptions th nie» troMrédukent à la profession d ' étuivain ; il s'ut enbite flet•nl. ante les traits d'un jeune premier-Pei% ette là te est piller, e t roucoulant la romance com Vele tel bleues de ltio iti'fftelre iteligéM eriklpiat:nco :âlei qnuseentlï nt :brette': 41418 iii liPletalâcledeintipturecoutures, métaphore à ec de cor in et pterrodsur es àto b u te e:cluses d'argent; le costume était d'une perfection qui ne laiseait

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!Ab. pour Paris, 3 mois, 9 fr. — 6 mois, 18 fr. — Un an, 36 fr. Prix de chaque Nt', 75 c. —La collection mensuelle, br., 3 fr. SOMMAIRE. Histoire de la semaine. —La Forêt de Fontainebleau. — Chronique musicale. — Courrier de Parie. — L'exposition des artiste. vivants au po Patata-National. — Le jour des Rois la Havane. — Obsèques de la reine des Belges. — IIn drame. — Lettres sur la France, de Paris à Nantes. — Chemin de fer du Centre, inauguration de la section de Nevers.—Revue littéraire, Nouvelles Confidences de M. de Lamartine. — Voyage de circumnavigation de le Poursuivante. — Ascension des Filles de Pair A l'Hippodrome.— Cahiers d'une élève de Saint-Dents. Gravures. La frégate française la Poursuivante, Bombay le 7 septembre 1860. — Portrait de M a. Madeleine Brohan ; Madame Branchu. — Plan dee constructions pour le Salon de 1850 au Palais-National; Elévation générale. — Obsèques de la reine dee Belges Vue extérieure de litainte-Gudule; la Chapelle ardente k Laeken; "Vue intérieure de Sain teOndule. — Chemin du Centre le Souterrain de Grirnouille; Pontroute, aqueduc et viaduc sur l'Allier ; Inauguration à Nevers, le 20 octobre 1850. — Ascension dee Filles de l'air. — Rébus. Militaire de la germaine.

Peu de semaines ont été aussi dépourvues d'événements intérieurs que celle qui finit pour nous aujourd'hui, jeudi. On avait remarqué, Il y a quelques jours, un article du Constitutionnel qui faisait présager une petite révolution

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N . 400 .—Vot . XVI. — Du Indredi 25 octobre an Yebdredi It er novembre 1850. 'Mureaux s rue Richelieu, Re

ministérielle; mais c'est quelque chose de si nouveau, dans ce pays, que de voir la pensée de gouvernement emprunter l'organe de M. Véron et se produire avec la garantie de sa signature, qu'à peine y attachait-on quelque importance. Cependant rien n'était plus sérieux. Le Constitutionnel préparait l'opinion à la retraite du ministre de la guerre, sacrifié aux justes rancunes de M. le général Changarnier, et peut-être aussi à la nécessité d'apaiser l'Assemblée législative et de faire excuser les fautes commises pendant la prorogation, en les livrant comme des faits accomplis et rémissibles à l'égard d'un ministre nouveau qui en est innocent. Ceux qui observent avec attention l'esprit qui préside aux mouvements de la politique avaient déjà prévu ce dénoûment le jour où le Moniteur enregistrait, en les prenant pour son compte, les attaques du Constitutionnel contre la commission de prorogation et l'attitude probable de l'Assemblée après le 44 novembre. Sans être prophète, nous l'avons dit ici : on se fâche ; tout à l'heure on demandera pardon. Le Moniteur du 23 a publié ces deux décrets: « Le président de la République

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Ab. pour les dép. — 3 mois, 9 fr. — 6 mois, 18 fr. — Un an, 36 fr. Ab. pour l' étranger, — 10 fr. — 20 fr. — 40 fr. D Décrète : » Le général de division Schramm, président du comité de l'infanterie, est nommé ministre de la guerre, en remplacement du général d'Hautpoul, dont la démission est acceptée. » Au palais de l'Élysée, le 22 octobre 4850.

LOUIS-NAPOLÉON BONAPARTE. ta

« Le président de la République » Décrète : » Le général de division d'Haut p oul, représentant du peuple, est nommé temporairement gouverneur général de l'Algérie, en remplacement du général Charon, appelé à d'autres fonctions. » Le ministre de la guerre est chargé de l'exécution du présent décret. s Au palais de l'Élysée, le 22 octobre 1850. o Loms-NAPOLÉON BONAPARTE. » Le ministre de la guerre, » De Soliman'. »

Le frégate française la Poursuivante, commandée par le capitaine Jan, entrant dans le dock de Bomba'y le 7 septembre 1850, eu retour d' un voyage de circumnavigation (voir la page III).


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L'ILLUSTRATION, JOURNAL UNIVERSEL.

bligssObalt etre très-utile à nos constructeurs. Mais une ration du sort des classes laborieuses. ,— o A. mesure «atteste quelques heures dans les divers établissements la civilisation progresse, nous recueillons nonde Londres donnera nécessairement une idée beaucoup "`seulement seulement les avantages, male aussi les manx de cette plus complète de ce qui est praticable. Les architectes t,civilisation. SI nous ne nous appliquons pas à eraisfrançais n'ont rien à envier à leurs confrères de la •''e battre ces maux qui pèsent sur le peuple, — et il n'en Grande-Bretagne pour les muvreade goût et d'art; leur est pas de plus grand que l'encombrement des êtres supériorité n'est pas contestée;• en revanche, pour les t humaine dans des demeures trop étroites, — si, 411640, dispositions confortables, pour l'économie dans les emnoue ne noue appliquons pas de tempe en temps (lord placements et l'organisation de certains détails essenJohn Russell aurait dri dire toujours) à combattre are tiels dans la vie de ménage, ils trouveront, je n'en doute maux, tertre civilisation, dont nous sommes si fient, pas, d'utiles exemples à imiter dans les maisons de au lieu de développer le sentiment religieux, Pintanct Londres. ' moral, le respect des lois, laissera une grande parue Avant de terminer ce travail, que j'ai essayé de rendu peuple anglais dépourvue des moyens nécessites dre aussi pratique que possible à l'aide de mes souvepour se procurer le bien-être auquel elle a droit, l'édit, nirs encore très-récents et des documents qui m'ont cation, et, par-dessus tout, l'instruction religieuse et été communiqués à Londres même, j'ai à coeur de réle perfectionnement moral. • futer une objection qui se rencontre parfois, dans la Lord John Russell présidait le meeting, auquel assispensée de personnes recommandables, contre l'établistaient, non pas comme curieux et par façon de désoeusemant des maisons ouvrières et autres institutions anavrement ou de parade, mais comme souscripteurs, les logues. On dit: — Ces maisons ne seront fréquentées POUR membres les plus éminents du Parlement et de l'Epls.. que par les ouvriers honnêtes, paisibles, acceptant la anglais. Et le premier ministre, arraché penaud discipline; les ouvriers que la société aurait intérêt comaxEiricEn A runuirne leurs heures à ce qu'on est convenu d'appOleate ramener à elle demeureront en dehors de ces combiO. nées affaires de la politique, termina la eéancie'nse naisons bienveillantes, et les idées d'ordre n'auront fait 113N NOVEZCBACe ces simples mots: ■ Je ne pouvais mieux empila ainsi aucune conquête. — A cela, je répondrai qu'en r` mon temps qu'en présidantune réunion comme celMkg, . entrant hardiment dans la voie de .ces améliorations Nous ne connaieeons pas encore en France ces vaiet4 populaires; la société ne consulte pas seulement son associations qui couvrent l'Angleterre : Pépounntail intérêt ; elle accomplit an devoir. Mais ai nous ne condu socialisme a porté un coup funeste à l'esprit d'as. sidérons que l'intérêt, n'est-ce rien que de maintenir -'1!› sociation, qui ne peut se développer qu'à la condition dans les idées d'ordre, de préserver contre les séduc- OUVRAGES D'ENSEIGNEMENT de demeurer pratique, et surtout pacifique. Nom RO lions révolutionnaires, cette catégorie, si nombreuse sommes pas non plus, il faut le dire, dans des condiencore grâce à Dieu! d'ouvriers honnêtes, paisibles, PROFESSIONNEL — AGRICOLE tions aussi favorables que la nation anglaise. Noua disciplinés sous la noble loi du travail, et qui méritent ET INDUSTRIEL sommes tous égaux, cela est vrai; mais nous sommes bien, d'ailleurs, de la part des classes plus fortunées, presque tous également pauvres. Il faut faire la part quelque récompense en retour de leur fidélité au dra-,-. des difficultés. — Et cependant, est- ce que la libre e.À peau social? Ce résultat vaut la peine qu'on y songe, humaine est morte en nous ? Est-ce que le ›. surtout quand il est démontré que les revenus des étasinon la crainte, des révolutions et l'ennui, le blissements peuvent couvrir les dépenses, et, par conennui des choses politiques n'ont pas au contraire séquent, qu'il s'agit simplement d'un placement et non réveillé, au sein de notre société, l'instinct dee anntd'un sacrifice. S'il était question de sacrifice, évidem liorations sociales ? Est-ce que tous les efforts tentés, ment il faudrait reculer devant une tache impossible; .r6=à 0 depuis plusieurs années, soit par la parole, soit par car, avec la meilleure volonté du monde, les sources 1._. ,la presse, pour réaliser les progrès auxquels chacun de la charité la plus généreuse s'épuiseraient devant aspire, pour pay .4. à Ion la pensée de lord John Rasl'obligation de loger tous les ouvriers de France. Comme ,•_inursisarusus."-oeil, la rançon d civilisation orgueilleuse, 'gendre ..mmusr?,=0..mrimamAlElkearranommmenuirousa2m52.=?A6\ - ?spéculation industrielle, l'affaire est benne : les sacricondamnés k Pim issanee f— Nous ne le pensons pu fices ne deviendront nécessaires que dans certaines La charité eet$ en France, aussi libérale que partent circonstances exceptionnelles, et alors la charité acailleurs : mais elle procède par tentatives isolées; elle complira son oeuvre. se divise et s'éparpille en petits bienfaits, au lien de Mais, je le répète, au-dessus de l'intérêt social, il se condenser pour les grandes oeuvres. Nous donnons faut placer bien haut le devoir humain. Ecoutez, faiBUREAUX g RUE HICHILIE100. seurs d'objections, les paroles prononcées le e juin beaucoup, mais nous donnons mal. Voici une occasion de favoriser une institution dont personne ne *agirait dernier par lord John Russell, premier ministre en Ancontester l'utilité immédiate : — les maisons ouvrières. gleterre, dans le meeting de le Société pour Parnell°. Essayons au moins.

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C. Livou.n.

COLLECTION DE L'ILLUSTRATION. ■11.111U■

esE gg. ADAM AIIIIIDE31e1iD3 QUI VEIILEXT COMPLiTER LEUR COLLECTIO118. Le lie série de slesesransos fonce, su 31 décembre 1849, 14 volume., y emplis la Table générale analytique et alphabétique rénale su tome XIV*. ' Tome I du 1 . man 1843 à es août 1848, N. I à 26. • II da Irr membre Iln février 1844, . 27 à a. • III da ler mars 1 fin aoat .,- , . 53 à a. . IV du 1 ., septembre unes 1840, • 80 à 104. • V do lu man1 t — , . 100 à 131. • VI du Pr septembre r 1848, • 188 à 167. VI ln man 1 — , u 158 à 183. • VII 1.• eepiembre — 1847, • 184 i 209. • IX en 1847 — , . 210 à 236. • X a ambre — à iln février -,. 1848, . 536 d sel. . xi a ara 1845 à Se 0,11 . MM à 287. +r uptembre — à a février . An 1849., • 288 à 813. • XIII lu man 1849 à Ou août — , . 814 d 832. • XIV In seplembre — L à fin décembre — . • 540 à 857: tue e alnitéle maudire,, einlyilque et alplabitigne en 124 mei 4 colline, des 14 volumes de la Collection, complète le tome XIV. et•la 1 • • série.

porcine, depuis le mois de mars 4843 jusqu'au 4 Ir janvier 4850. Cette Table doit être reliée à la suite du tome et. Le tome XV a une table dressée sur le plan de la Table générale des quatorze premiers volumes, et chaque voltaire, à l'avenir, aura une table aussi développée. Les éditeurs peuvent donc, dès aujourd'hui, fournir des Collections cornpiètes, ainsi que des livraisons, cahiers mensuels, ou volumes séparés. — Ils accorderont toutes sortes de facilités aux acquéreurs de la collection, outre les avantages indiqués dans lé tableau ci-contre.

Crin de la Collection et dee partie. apardes, Tenant compte de la différence entre I. facilité dont seront joui les perme.a qui se sans abonnées sucersairemant depuis Variai«, de ne payer le prix dee volumes que successivement amui et pu fractions, el l'obligation de débourser en • oie seule fris tue somme esses importante, l'administre/ion de elnureartom accordera les réactions 'Wotan» an pampa. gal désireront compléter la Collection r 1 volume de 15 fr. pou In fr. volume. da 32 fr. pue 29 fr. 50 c., ce qui met le ultime d 14 fr. 75 o. 3 volume, de 48 fr. pou 43 fr. 50 c., — — à 14 fr. 50 c. 4blume. de 64 fr. pour 57 fr. — — à 14 fr. 20 e. 5 Tatum. de 80 fr. pour '70 fr. — — 8 14 Ir. • 6 velum« de a fr. pour' 82 fr. 50 a., — à 13 fr. 73 c. 7 volume. de 112 fr. pur 94 fr. 55 e., — 113 fr. 50 o. 5 volume. de 128 fr. pou 108 fr. •, - — à 18 fr. 9.5 c. 9 volumes de 144 fr. pour 117 fr. , — 13 fr. • w I0 volumes de 150 fr. pour 127'G. 00 c., — à 12 fr. '15 e. 11 velum de 178 . fr. pou 187 fr. 50 do — — 12 nique, de 199 Ir. pour,117 fr. , àà 12 12 fr. 'fr. 21 O. 13 volumes de 908.fr.. par . 156,fr. — 112 b. • 14 volumes da 524 fr. par 184 4.60 . ev, à II fr. 76 e. L• Tabla riudrale soda N o • vele qu'ils Nient pat remuement... . 7; e.

ta publication de , la Table générale analytique et alphabétique des guillon° premiers Veituriell complète une preMière série de cette revue unineeelle de l 'histoire conter

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EXPLICITION DU DERNItli Rà11178.

L'on doit ici-bas viser aux moyens de soulager la

misère.

01› s'abonne directement aux bureaux, rue de Richelteil, n• 60, par l'envoi franco d'un mandat sur la poste ordre Leebsvalier et C" , ou près des directeurs de porté et de messageries, des principaux libraires de la France et de l'étranger, et dés correspondances de l'agence d'abonnement.

Tiré I ta presse mécanique de Puis nana, 38, rua de Vaugirard , à Paris.


L'ILL USTRATION, JOURNAL UNIVERSEL. nom. Madame Branchu est allée rejoindre là-haut ses anciennes et aimables camarades, madame Gavaudan, madame Saint-Aubln, madame Boulanger, dont la tombe est à peine fermée. Madame Branchu e occupé pendant vingt-cinq ans, avec un grand éclat, la première place sur notre première Même lyrique. Elle était née au cap Français, dans File de Saint-Domingue, le 2 novembre 4780. Son nom de famille était Chevalier de Lavis et c'est sous ce nom de mademoiselle Chevalier qu'elle débuta à l'Opéra en 4804, après avoir passé quelques mois seulement par le théâtre Feydeau. On l'avait fait débuter à ce théâtre en sortant du Conservatoire, où elle avait été admise en 4796, presque à la fondation de cet établissement, et où elle remporta successivement le premier prix de chant en 4798, et celui de déclamation lyrique en 4799. Le succès qu'elle obtint à l'Opéra lors de son début, qui eut lieupar le rôle de Didon, fut d'autant plus remarquable, que le souvenir de madame Saint-Huberty • dans ce même rôle était encore tout récent. C'était une comparaison à soutenir bien redoutable, si l'on en juge par ce que dit de cette célèbre actrice Ginguené dans sa notice sur Piccinni. A ce premier triemphe en succéda bientôt un autre, lorsqu'elle parut dans le rôle d'Armide. Ce rôle appartenait alors à mademoiselle Maillard, d'abord la protégée, plus tard l'heureuse rivale de madame Saint-Huberty. Cependant, bien qu'elle possédât en ce moment toute la faveur du public, et qu'elle eût pu par conséquent opposer une vive régistance, mademoiselle Maillard n'hésita pas longtemps à se reconnaître vaincue par la nouvelle venue ; et elle en fit publiquement l'aveu en ne jouant plus que le rôle de la Haine, qui n'est que le second dans la partition de Gluck. L'énergie et la sensibilité, l'expression et le pathétique, caractères du talent de madame Branchu, se firent de plus en plus admirer dans Alceste, dans le rôle d'Hypermnestre, de l'Opéra des Danaïdes. Mais c'est surtout dans le rôle de la Vestale, qu'elle créa, que les dilettanti du temps de l'empire aiment à se rappeler leur cantatrice de prédilection. Aucune autre, depuis cette époque, disent-ils, ne leur a procuré de si vives et si profondes émotions. Madame Branchu a fait ses adieux à ses admirateurs le 27 février 1826. Elle joua, pour sa dernière représentation , le rôle de Statira , dans Olympie, de Spontini. Une chose bien digne de remarque, soit dit en passant, et l'on ne saurait trop recommander cette particularité à la plupart de nos jeunes célébrités chantantes, c'est que madame Branchu, malgré ses brillants succès, continua d'étudier jusqu'à la fin de sa carrière théâtrale, et que les applaudissements les plue faits pour enivrer une artiste ne l'empêchèrent jamais d'écouter les conseils de Garat, comme du temps où elle assistait à ses leçons de l'école. — Ainsi que tant d'autres fameux artistes, madame Branchu a eu son anecdète de la dernière heure. Se sentant près de dire un éternel adieu à ses amis, elle fit prier M. Alexis Dupont de la venir voir. Celui-ci accourt auprès de la malade. « Mon cher Alexis, lui dit-elle, vous n'avez pas oublié, je le sais, que j'ai protégé vos premiers pas dans la carrière d'artiste. J'ai à vous demander une dernière preuve de votre reconnaissance. Dans peu, je ne serai plus de ce monde : je désire être conduite dans- l'autre aux sons de ce doux et harmonieux 0 salutaris de Gossec que vous chantez si bien avec nos anciens camarades Ponchard et Levasseur. — Mais, répond M. Alexis Dupont, à qui la malade ne permit pas de la distraire de ce triste entretien, l'O salutaris n'est pas admis dans une messe de mort. — Eh bien ! répliqua-t-elle tranquillement, je vous laisserai le temps de faire changer le texte, n Elle l'a laissé, en effet, tout au juste. Peu de jours après cette conversation, elle expirait en disant à une ancienne amie qui se trouvait près de son chevet : « N'oubliez pas mon beau chant de Gossec, s -M. Alexis Dupont se serait bien gardé de l'oublier. Noue avions bien raison de vanter, comme nous le faisions l'autre semaine, l'activité de l'administration du théine.) de l'Opéra-Comique. Le même jour que nous écrivions notre précédente Chronique, l'affiche de ce théâtre annonçait la première représentation d'une pièce nouvelle en un acte, intitulée le Paysan. L'anecdote de ce paysan n'est autre que celle de ce meunier anobli par Henri IV, en récompense d'un souper trouvé à point dans son moulin. M. Alboize a très-habilement tiré parti de cette donnée en changeant les noms des personnages, le lieu et l'époque de la scène, en introduisant une petite amourette bien gentille et bien sentimentale en un mot, sana rien altérer au fond du sujet, il en a considérablement augmenté et embelli la forme; il a fait un petit acte de comédie lyrique tout à fait charmant, et disposé de façon à servir à merveille l'inspiration du compositeur. Celui à qui cette jolie opérette a été confiée pour être mise en musique, est un jeune débutant, M. Charles Poisot. S'il en faut croire certains bruits de coulisses, sa partition doit être classée au nombre de celles qui ont eu leplus de tribulations à subir avant d'arriver au grand jour de la rampe et de la publicité. Pauvres jeunes compositeurs ! Les choses se passaient pourtant à peu près de même du temps de la jeunesse de Grétry. Lisez, dans ses Essais sur la musique, le récit qu'il fait lui-même de son début au théâtre. Cela voua consolera peut-être; à moins que cela ne voue décourage tout à fait. Bref, peu s'en est fallu que la partition de M. Charles Poisot ne l'ùt pas représentée du tout, parce que le trop présomptueux débutant s'est avisé d'y introduire une partie obligée de cor anglais et une de harpe dans l'accompagnement d une romance. « La harpe et le cor anglais I Petite, jeune homme! dans une pièce en un acte! mats vous tes, ce me semble, bien ambitieux. Il est vrai que cet accompagnement produit un excellent effet. Mais.... mais.... le cor. . anglais, la harpe, voyez-vous, c'estdu nanan dont il n'est pas permis à tout compositeur de faire usage. Attendez, plus tard; Si vous vivez jusque-là; noua verrons. Pour le moment, croyez-moi, supprimez cela; nous vous le disons dans votre intérêt; car votre pièce risquerait fort de ne pas être.jouée. » Aient parlent au jeune compositeur, tous dans son intérêt, qu'ils prennent Dieu sait comme, le directeur,

le régisseur, le chanteur, le musicien , le choriste, le souffleur, le machiniste, le lampiste, le comparse, le chef de claque, l ' avertisseur toutes les autorités enfin qui constituent le personnel d'un théâtre lyrique; car dans ce monde à part, chacun, jusqu'au plus infime, est une autorité en comparaison du compositeur qui débute. Il faut voir avec quel air de protection ou même de commisération chacun lui donne son avis, le salue en panant, ou ne le salue pas. C'est un spectacle fort curieux, soyeeeen sûrs, qunn vaut bien un autre plier divertir un simple spectateur. Toutefois, ce n'est pas de cela qu'il- s'agit, mais de la musique de M. Charles Poisot, qui n'est pas, tant s'en faut dépourvue de talent, et qui méritait mieux que d'être exécutée pour une première fois à sept heures du soir, à l'instant où ce qu'on appelait autrefois les honnêtes gens (Huent encore, où par conséquent ils ne peuvent pas , l'entendre ; de sorte qu'on eût dit un pauvre diable, un enfant chétif que ses parents avaient l'intention de noyer dans le troisième dessous avant que personne ne pût s'en apercevoir, comme faisait ce peuple de l'antiquité des nouveau-nés qui venaient tortue, bossus, mal faits d'une façon quelconque. Or loin d'être mal faite, la musique de M. C. Poisot a fort bonne mine et tout ce qu'il faut être viable. Qu'il ait fallu élaguer beaucoup instrumentation de seti et lui donner un aide expérimenté pour le guider dans cette partie aujourd'hui si importante de l'art du compositeur, cela se peut. Mais les motifs, les chants, les mélodies, les idées lui appartiennent bien en propre; celles-ci sont généralement assez bien en situation et témoignent de bonnes dispositions pour la scène lyrique. Nous citerons, entre autres morceaux, la chanson du paysan, les couplets dujeune officier, et le duo bouffe entre le paysan et le baron. En résumé, si les pièces en trois actes qu'on donne maintenant à l'Opéra-Comique n'étaient pas si longues qu'elles remplissent à elles seules toute une soirée, ce qui, par parenthèse, est passablement égoïste à l'égard des pièces en un acte, seules espérances de tous ces jeunes compositeurs à qui l'on recommande bien de ne pas employer ni harpe ni cor anglais, _l'ouvrage de MM. C. Poisot et Alboize tiendrait fort agréablement son rang au répertoire. Ajoutons que la pièce est jouée, sinon avec ce qu'on nomme une grande puissance de moyens, du moins avec un très-satisfaisant ensemble, mademoiselle Decroix , madame Félix, MM. Jourdan., Lemaire, Nathan et Dnvernoy. Il est trop tard et l'espace noue manque pour rendre compte du premier concert de la Grande Société philharmonique qui a eu lieu mardi de cette semaine. Mais nous en prenons bonne note, ainsi que de plusieurs autres nouvelles musicales que nous ne manquerons pas de rapporter dans notre prochaine Chronique. GEORGES BOUQUET.

Courrier de Parle. L'hiver approche et même l'hiver est venu pour tout le monde, excepté pour le Parisien. Ses modes sont encore les modes de l'arrière-saison; le Champ-de-Mars ou l'Hippodrome, il ne connalt guère d'autres lieux de réunion. Les femmes s'y montrent en toilette légère et munies de l'ombrelle qui les protège contre les ardeurs d'un soleil absent. Rappelez -vous ce chapitre d'une histoire déjà ancienne, c'est-à-dire la journée de dimanche, ce grand steeple-chase mêlé de chevaux, de ballons et de locomotives, le ciel est nuageux et la brise piquante, qu'importe? Il s'agissait des courses, les dernières de la saison. A deux heures, l'enceinte du Champ-de-Mars n'était plus qu'une vaste fourmilière; en même tempe l'Hippodrome était pris d'assaut par une foule idolâtre... (Voir, pour plus amples détails, la page dernière de ce numéro.) Arrière ces frivolités en présence de tant d'événements qui sont graves. C6 même dimanche , M. le Président de la République se rendait à Ferrières, chez M. de Rothschild — Ferrières doit s'entendre ici de la rue Laffitte. — Cette simple annonce est devenue tout de suite un nouveau problème dont chacun cherche la solution, depuis qu'on a su que M. le général Changarnier s'y trouvait aussi. Le Constitutionnel, qui s'est fait l'agent provocateur de cette explication entre les deux puissances, ne manquera pas d'en publier les résultats ; l'amphitryon où l'on chasse pourrait l'y aider, Ce n'est pas la première fois que le banquier-diplomate se charge du rôle de conciliateur, Un observateur qui se dit bien informé nom assure qu'aprité avoir lu l'article cliques-. tien, M. de Rothschild se serait rendu à l'Élysée et voici sa première parole : «Qu'est-ce que cette querelle d'Allemand?» La glace une fois rompue, l'illustre personnage, aine inteepellé,aortant de sa réserve habituelle, se serait longuement expliqué sur les faits et gestes de l'honorable général, en les attribuant à une hostilité systématique. Bref,, l'irritation était telle, que M. de Rothschild dut employer les arguments les plus victorieux pour décider l'élu de la France è une entrevue avec le brave général. Celui-ci est accommodant, il accepta l'entrevue — c'est l'essentiel — en n'y mettant qu'une condition, la présence de M. Carlier. L'Élysée a d'autres soucis. Il est en proie aux solliciteurs. Un grand nombre de ses amis viennent lui demander le budget par petits morceaux, comme s'il en était le dispensateur. Lesplus modestes se contenteraient d'un bout de ruban et de dotation, niais à tant de braves serviteurs oubliés par l'Empire, l'ÉlysM répond naturellement par la voix du Monitewrtyte la France est en république. On ne saurait se figurer à quel point ce bruit ridicule et controuvé (le rétateblissement de l'empire) enflamme de folles ambitions. Il n'y a pas de charges que ne rêvent certains pétitiognaires. « J'ai éprouvé, disait Napôléon, que l'homme qui demande une place en est presque toujours indigne. s Le grand homme croyait peu aux dévouements qui s'escomptent. Sous le dernier gouvernement, l'intérêt qu'on prenait aux réfugiés po-

259 litiques multipliait dans les ministères les demandes d'emploi de réfeid, aujourd'hui d'autres pétitionnaires (ce mat peutêtre tee mêmes) demandent à qui de droit la place de Mameluk, On ne comprendrait pas l'empire et manse l 'empereur sans cet ornement. Quelque chose de plus sérieux et d'une vérité douloureuse, c'est l ' information suivante recueillie per les journaux. : dans un régiment de ligne, sur cent et tact d'enrôlés volontaires, on a signalé quatre-vingts bacheliers te lettres et sept licenciés en droit. Il est vrai qu'en aucun tempe on ne fabriqua plus de bacheliers. C'est un produit manufacturé comme les autres et l'université vient de le constater à sa manière en supprimant dans plusieurs lycées de Parla et des départements les divisions supplémentaires de rhétorique et d'humanités. Dans ce grand mouvement industriel qui nous emporte, et dont nous recueillons les fruits, l 'éduca tion devait se simplifier comme tout le reste. /Donnez-vous donc de l'encombrement des carrières I Les professions se déplacent, les 'vocations se fourvoient ; quoi de plus simple, puisque l'instruction est remplacée par la mnémonique? Ceci est un nouveau chapitre à ajouter à l'histoire dee aime qui n'existent plus. A quel point l'industrialisme a tué l'industrie, en voici une autre preuve. Dans ces derniers jours, deux âme débitants et plus ont été condamnés pour falsification de leurs marchandises, et il va sans dire que les semaines se suivent et se ressemblent en fait de produits frelatés. On reproche parfois à notre chronique ses pointes dans le domaine de la fantaisie et de la fable ; qui ne voit, hélas I qu'elle côtoie l'histoire contemporaine pour ne pas tomber dans l'abîme des complaintes? Vous aurez trouvé ailleurs les comptes des faiseurs de statistique, et avec quel soin minutieux as enregistrent par tète, poids et mesure, le nombre des objets de consommation engloutis mensuellement par la ville de Paris; une fois pour toutes, ce sont des rêveurs incapables de distinguer la vérité, qui se dérobe sous les espèces du pain, de la viande et du vin. Un philosophe l'a dit : Tout est coton aujourd'hui, les produits et les consciences; tout est plaqué, l'argenterie comme la science et l'esprit. On ne dit plus des mots, on en fabrique; toute causerie s'en va en fumée, on dîne dans des clubs, la musique n'est plus qu'un plaisir de sourds, et qu'est-ce que la littérature? un journal. Les républiques du temps passé se plaisaient à encourager les artistes, mais jusqu'à présent la nôtre ne leur ressemble guère. Demandez aux peintres et aux statuaires. S'agit-il de construire des bourses ou des marchés, d'ériger des prisons, de décréter des chemins de fer, de patroner des entreprises californiennes, aussitôt notre république imite l'exemple de la monarchie; mais les rois ouvraient leur Louvre aux peintres contemporains, et la jeune République s'obstine à le leur fermer. L'exposition de cette année aura lieu dans la cour du Palais-National, à l'abri d'un édifice construit pour la circonstance. Le commun des martyrs de la peinture se plaint en son patois et déplore la rigueur du procédé, mais les grands dignitaires de Part se refusent décidément à passer sous ces fourches caudines de la nécessité, ils s'abstiendront. Sans parler de M. Ingres, qui depuis longtemps est rentré dans sa tente, vous n'aurez rien des illustres ; Delaroche, Cogniet, Scheffer, Delacroix, Wintherhalter, Lehmann feront défaut, et cette fois les absents n'ont pas tort. Les Romains et les romantiques, la couleur et le style, c'est une désertion générale. Le seul attrait de l'exposition nouvelle, on le devine, ce sera la peinture de portrait. Portraits en pied ou en buste, simples profils ou miniatures, ceux-là abondent. Les originaux de ces peintures forment avec leur famille une clientèle assez nombreuse pour peupler les galeries, à défaut du véritable public. On cite des personnages célèbres à divers titres qui seront agréablement surpris de se trouver pourtraiotés à leur insu; un artiste connu sous la Restauration par son humeur facétieuse poussait l'indiscrétion plus loin : son art, dent il avait su faire une spécialité lucrative, consistait à reproduire, en les exagérant, les traits hasardés de certains modèles qu'il savait être millionnaires. L'image égayait si fort les amis de l'original , que celui-ci s'empressait de l'acquérir. Un jeune peintre vient de s'aviser d'une spéculation plus légitime en peignant cette beauté mystérieuse, dite la belle étrangère, dont la présence à Paris donne tant d'occupation aux faiseurs de conjectures, Assez semblable au personnage d'un roman oublié (le Solitaire de M. d'Arlincourt), on la rencontre partout sans pouvoir suivre sa trace nulle part. Toujours seule, elle va, suivie d'un laquais muet comme elle, promener sa mélancolie au Jardin-d. elle est au Champ-de-Mars en fringant équipage un jour de courses, et le soir elle apparaît dans une loge de face à l'Opéra. On a peine à concilier cet isolement obstiné avec l'éclat de sa beauté, la distinction de ses manières et l'élégance de sa toilette. Des indiscrets qui avaient essayé, dit-on, de soulever de vive force le voile de son incognito ont été arrêtés dans leur entreprise par une main inconnue. Un invisible génie protège la belle étrangère contre de folles tentatives. Sur le front de cette beauté est écrit le mot mystère, comme il est dit dans le Moine de Lewis, et, pour la connaître, il faudrait recourir à M. Cartier, qui peut-être n'en sait pas plus que vous et moi. Aimez-vous les nouvelles moins ténébreuses et plus vulgaires? demandez, nous voici au théâtre. Quelques-uns de ces établissements,' qui se sentent menacés dans leur existence, songent enfin à prendre une grande mesure de salut. Attendez-vous d'un jour à l'autre à lire sur leur affiche cet avis au public : Les billets et entrées de faveur sont généralement suspendue. Cette formule, en usage pour les représentations extraordinaires, va devenir permanente et irrévocable. Il n'y aura plus de spectacle gratis pour les amateurs; on prétend les contraindre à payer leur place. Les journalistes eubirontja loi cominune, ils seront mis au régime des premières représentations. L'apteur lui-même ne sera admis


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.L'ILLUST ATION t JOURNAL UNIVERSEL.

Le Journal da Débats salue cet événement en ces t er- roisse en matière temporelle. Cette démetche de l'ennemi ne veut faire cette année que vingt mille francs dans le bas mes,. qui résument l'article-programme du Conititutionn el : invétéré de l'Eglise anglicane rappellera à tout le corps pro- Bréau; ce n'était pas là le chiffre auquel on devait s'arrêter dans « M. le général d'Hautpoul se retire. Disone tout d'ab ord testant de notre Dation que noa propres divisions ont sur- le principe; mais, si minime qu'il se, c'est trop encore. On sait qu'en cela il agit sagement et honorablement. Depuis quel que tout été le plus grand encouragement pour les agressions de ce que deviennent les futaies quand une foie on les attaque. On temps, le public s'entretenait avec une curiosité inquiète du Rome. » prend 20,000 fr. cette année, on en feraautant l'année prochaine, dissentiment qui avait éclaté entre le ministre de la guerr e, jusqu'à ce qu'elle y passe tout entière. C'est ainsi qu'on a comLe Standard du 22 octobre, après s'être fortement élevé d'une part, et, de l'autre, la commission de surveillance et contre l'apostat Frédéric Oakeley, qui a envoyé au Mer- mencé avec les futaies des Esalles dont il ne reste rien, de Déluge dont une seule coupe, la dernière, reste encore à faire. l'illustre général placé par la confiance du président et de ning-Post des détails précis sur le rétablissement de la hiél'Assemblée à la tète de l'armée de Paris. Sans doute, pe r- rarchie catholique romaine en Angleterre, dit que lord Minto —On n'a pas agi autrement avec celle de la Mare aux Bœufs, aujourd'hui complétement rasée, avec celle qui bordait l'ancienne sonne ne méconnaissait les intentions généreuses et le c a- doitasour son honneur, démentir ce que l'on oit de sa misractère loyal dugénéral d'Hautpoul; niais on ne pouvait se sion en Italie. Il ne doit pas attendre même la rentrée du route d'Orléans, de la Croix-de-Souvray an village d'Hu, avec celle de la Mare aux Evées, si indignement dévastée, dans ladissimuler que plusieurs de ses actes avaient été mal a c- parlement, il y va de sa dignité personnelle. Il est évident, quelle on a détruit pour 2 millions 1/2 de chênes de 1844 à Ille] cueillie par l'opinion publique, qui, à tort ou à raison, y du reste, que le pape est frappé de cette cécité fatale et voyait un esprit plus soucieux de faire du neuf que de mai n- providentielle qui entraîne les hommes à leur . perte. Il ap- et qui a pu encore fournir six lots l'année dernière, et de même avec les autres. On devrait convenir une fois pour toutes qu'une tenir la discipline et la bonne organisation del armée ; e t il prendra que l'esprit protestant est toujours vivace en Anfutaie ayant passé quatre rente ans sera respectée et laissée telle était à craindre que son administration ne donnât lieu à d es gleterre I que le bon Dieu nous Pa donnée. C'est une condition sine qua discussions violentes lors du retour de l'Assemblée. Le g a L'insulte faite à la nation anglaise, dit à son tour le Mor- non de son existence, car une fois quelques arbres abattus, le néral d'Hautpoul a compris ce que, dans les circonatanc es ning Chronicle, est dirigée à la fois contre l'Eglise et contre vent, le soleil, la pluie ont bientôt bon marché de ceux qui resactuelles, un antagonisme quelconque entre les grands po u- l'Etat. L'effet de cette nouvelle nomination est naturellement tent et qui ne 8e trouvent plus placée dans le milieu qui leur voire de l'Etat aurait de déplorable, et a offert sa démissi on de faire regarder l'évêque de Londres et le primat comme convient. Aussi les docteurs arrivent-ils bien vite auprès du maau président, qui l'a acceptée et l'a remplacé par M. le gé- des intrus schismatiques. Deux évêques ne sauraient delade, guettant l'instant où Ils peuvent lui offrir les services que néral Schramm, dont l'esprit est, dit-on, moins novateur et meurer d'accord, et un titre territorial légitime exclut toute voue savez. — Puisqu'il ne Tons faut que 20,000 fr., prenez4es plus conciliant. donc ailleurs. Est-ce la peine de changer pour si peu d'argent autorité locale et rivale. » s Nous accueillons, quant à noue, avec satisfaction ce ch an«Et le Morning Herald : Nous n'avons rien et ne voulons l'aspect sauvage d'une contrée aimés de tous? oh 1 ce n'est pas seulement cette faible somme que vous désirez; ce n'est lt qu'us gainent ministériel, qui nous parait un nouveau gage d' u- avoir rien à démêler avec Rome; mais si Rome empiète sur prétexte, une occasion. Vous voulez mettre un pied dans le hua nion entre le pouvoir exécutif et la majorité parlementair e. les prérogatives de notre reine ou sur les droits ou les liBréau aujourd'hui, afin d'en mettre quatre demain. Tout prétexte à de fâcheuses défiances doit disparaître. a bertés des protestants, ou même des catholiques romains de L'administration ne prépare aucune coupe de futaie dans chambre va reprendre ses travaux le 44 novembre proche in la Grande-Bretagne ou de l'Irlande, le peuple de ces royausous de meilleurs auspices ; et, s'il y a lutte, C8 ne sera d u mes saura bien comment résister à une impudente et offen- la Tillais pour 1950. C'est fort heureux assurément. Mais que fera-t-elle en 1 851 ? Là est l'important. Ne disait-elle pas aussi moins que la lutte nécessaire du bien contre le mal, d es sante intrusion, sans aller au Vatican ou au Quirinal, comme l'année dernière, à l'heure même où le travail se préparait, amis et des défebseure de la société contre l'esprit de fa l'a suggéré le Times. Il y a sur ce point d'autres considéra- qu'elle ne toucherait pas au bas Bréau, dont les arbres sont tien et d'anarchie. tions dont noua nous occuperons plus particulièrement dans déjà martelés? Quand il s'agit d'attaquer une futaie, ces mesReste à savoir si ce génie, qui se trouvait trop à l'étr oit un jour ou deux. » sieurs prennent un air de componction vraiment touchant à dans les règles administratives que l'expérience a consacrées Nous avons rapporté ces expressions du sentiment unavoir : pour un peu, on les plaindrait. Ils protestent bien haut est bien choisi pour administrer l'Algérie assez paisible sou s nime de l'Angleterre pour marquer le point de départ d'un de leur amour pour les beaux arbres et du chagrin qu'ils ont le gouvernement moins entreprenant du général Charon événement auquel les journaux catholiques prédisent des de les faire disparaître. Rencontrez-les la veille de la dernière appelé d d'autres fonctions; mais il s'agissait de pourvoi vente , au moment où tout doit être détruit sans rémission, où conséquences d'une portée bien différente. Nous leur donM. d'Hautpoul et non de satisfaire l'Algérie, qui s'arranger a nons ainsi acte de leurs prédictions. ils savent que le mal est irréparable, et qu'ils sont même décomme elle pourra. barrasses des vieilles souches, alors la scène change. Ils sont PAULUS. —Les mouvements de troupes, en Allemagne, font croir e gais, heureux, triomphants comme s'ils venaient de remporter à des conflits prochains entre l'Autriche et ses adhéren ts une grande victoire : — c'est qu'ils n'ont plus à craindre les Correep'ondanee. d'une part, la Presse et les Etats attachés à sa cause d e récriminations des coeurs sensibles. Ces messieurs les forestiers M. Cermet à Bruxelles. — NOUS avons reçu, comme vous appellent ainsi tous ceux qui aiment les arbres séculaires et qui l'autre. Noue attendrons des faits décisifs pour publier de s bulletins au lieu de ces bruits recueillis par les gazette s voyez, monsieur, toute chose à temps. Nous vous remercions de sont assez mal appris pour a'y intéresser. Il y a encore dans le Déluge de 3 à 4,000 arbres sur pied. votre actif concours. Veuillez toujours ainsi nous tenir au couallemandes dans les antichambres des chancelleries. Quand on voit ce qui se passe entre le Danemark et le rant de ce qui vous semblera pouvoir intéresser nos lecteurs et De quels arbres veut-on parler? Certes il y en a encore, mai/ de quel âge? Ce n'est plus une futaie; chacun peut s'en conduchés depuis la paix du 2 juillet, il est difficile de croire en particulier nos abonnés de la Belgique. M. B. à Rouen. — Nous avons mentionné la circulaire à sa vaincre. Depuis bien des années on coupe, on taille, on abat qu'il y ait en Allemagne une autorité capable de commander l'obéissance ; une telle anarchie ne permet pas de compter date, n. 395. Quant aux procédés, l'Illustration les a recueillis dans ce canton, jadis si admirable. J'ai vu tomber les chênes et publiés autant de fois que des faits nouveaux lui en ont les plus vaillants — tons pleins de aéve et de vie, — et cela, sur les résolutions héroïques qui tranchent les questions en fourni l'occasion. dit-on, pour sauver les semis naturels. Qu'avions-noua à faire faisant passer la force du côté du droit. On se menacera donc M. J. C. à Cette. — Ce n'est pas notre faute, monsieur, ni des nains quand nous possédions des géants? Aujourd'hui il en encore longtemps avant d'en venir aux coups. C'est le sort reste à peu près 200 très-beaux : nous les avons touchés un à même la faute de notre spirituel écrivain , qui avait promis de de tous les partis aujourd'hui en Europe; on s ' irrite, mais foi, mais qui ne peut répondre de lui dès qu'il revoit ses un et comptés, pour ainsi dire, et c'est avec douleur que nous on n'ose rien entreprendre : incedunt per ignes suppositos bonne fleurs. Puisse4-il comprendre l'objet de nette réponse. avons vu qu'ils étaient tous marqués et condamnés à mort ; ils cineri doloso. Il en sera de la question hessoise comme de M. Ch. à Lyon. — Nous tenons le dessin à votre disposition, tomberont donc cet hiver. Ceux qui ont été renversés l'année la question du Slesvig. monsieur. B nous arrive un mois trop tard, et nous le regrettons dernière Bout encore là par terre, à droite de la route condui— La récente promotion de cardinaux a soulevé dans la sincèrement. sant de la route Ronde au carrefour des Esalles. Ah! si nos presse anglaise une polémique très-passionnée, à l'occasion pères avaient en nos idées, nous ne saurions plus ce que c'est — Les dessins publiés , dans notre dernier numéro, du rétablissement de la hiérarchie épiscopale dans ce pays arbre : il y a trois cents ans qu'on aurait abattu ces mades courses et du carrousel de l'école de cavalerie de Saumur bgqu'un nesifiarroens . chenes que nous défendons, et qui étaient déjà superprotestant, qui compte aujourd'hui un archevêque et douze nous ont été, communiqués par M. Jehan Marchant, qui habite évêques catholiques. L'Univers publie la lettre apostolique cette ville. C'est par oubli que le nom de cet artiste distingué a J'ai répondu de mon mieux aux trois points importants; du pape, signée par le cardinal Lambruschini. On sait que a été omis à la suite de nos gravures. j'ajouterai que le commencement de l'article en question est en l'Église catholique était gouvernée dans ce pays par des contradiction flagrante avec la fin. Ainsi l'auteur demande, ce vicaires apostoliques. Il est dit dans la lettre pontificale que nous voulons tous, que les grandes futaies soient confiées La Forêt de Fontainebleau. qu'en présence du nombre toujours croissant des catholiques à la commission des monuments historiques. N'est-ce pas avouer en Angleterre, et vu les progrès des temps et des choses, Amena inventes in silvis queux in libre. en quelque sorte qu'elles ne sont pas bien dans les mains où les causes particulières qui nécessitaient le ministère des (SAINT BERNARD.) elles se trouvent? Unissons-nous donc tous pour sauver, puisMorismon, vicaires apostoliques ont cessé d'exister, et qu'il convient qu'il en est temps encore, les trois belles futaies ayant passé d'en revenir à la forme du gouvernement épiscopal ordiLes coupes de le forêt de Fontainebleau ont enfin trouvé un quatre siècles. Déjà, dans sa séance du 26 septembre 1849, naire. En conséquence, est décrété le rétablissement en Anpanégyriste. La chose est assez extraordinaire pour qu'on le re- notre conseil municipal a protesté contre leur destruction. La. gleterre, et selon les règles communes de l'Eglise, de la hié- marque et qu'on le dise bien haut. Certes, quand tous les jourprêt a 17,000 hectares;• les futaies du bas Bréau, de la Tillais naux, depuis les Débats jusqu'au Corsaire, viennent nous prêter et du Gros-Fonteau rarchie des évêques ordinaires, tirant leur dénomination de ont à elles trois hectares. Qu'on resleurs siégea. aide et secours, l'administration ne devait pas s'attendre à voir pecte, du moins, cette portion de bois,261 insignifiante au point de Le Times voit dans la bulle du pape la prétention que tout d'un coup surgir un vengeur. Jamais encore la plume n'avait vue du revenu ; n'y laissons point porter la hache, et qu'en la cour de Rome n ' a jamais abandonnée de reprendre la fait cause commune avec le martien, et jusqu'ici personne n'avait taille et éclaircisse à la déplorable manière allemande adoptée domination spirituelle' de l'Angleterre ; mais, dit-il, avec la osé approuver ouvertement Maritimes dont nous nous plaignons. si complétement par l'école de Nancy, les ventes Nicolas, chape—On en profitait tout en géminant.— Permettez donc, mon- lier bénédiction de la Providence et la volonté du peuple an- sieur, reine, du Chêne-Brillé, etc., etc. Admirons sans réà celui qui le premier, avent et depuis la révolution, e eu serve,deetlacomme glais, elle n'y parviendra pas. Il y a ici usurpation fiaii il convient, les belles choses entreprises sous la bonne fortune d'appeler l'attention de la presse sur les dévas- République la restauration du Louvre et du salon carré, la du pouvoir spirituel et temporel par un prêtre écran. la tations de la forêt, de répondre, dans vos colonnes toujours si restauration du salon d'Apollon, les derniers achats faits en ger à ce pays, traitant avec une égale arrogance notre hospitalières quand la cause de l'art et des artistes est en quesHollande, et une fouie d'autres travaux confiés à des artistes Eglise nationale anglicane et notre Etat légal; en un mot, tion, à l'article qui e paru ces jours derniers dans un journal du aussi habiles qu'intelligents; mais que tout cela ne soit pas payé ce prêtre fait un acte d'autorité étrangère que des hommes soir. — L'auteur commence par noue dire que la e avec notre forêt; conservons cet autre monument qui ne cafte de la trempe d'esprit de Bossuet n'eussent jamais toléré. Si manqué son coup; et pourquoi calomnie? que nouecalomnie en revien- pas un sou d'entretien et qui fait l'admiration de tous ; — ne le Ce qu'a dit le pape de la mission de lord Minto est exact, il drait-il? et dans quel bute quel autre intérêt que celui, bien enfaut convenir que voilà d'étranges preuves d'habileté diplo- tendu, de notre pays nous pousse et nous anime? Nous n'avons rayons pas de la carte; — que nos enfante sachent encore ce matique de la part d'un noble Écossais qui n'est ni jacobin jamais songé à mêler la politique à tout ceci. Ce n'est point pour qu'était la forêt de Fontainebleau; n'oublions pas surtout que nous sommes menacés d'une nouvelle irruption de Barbares, et ni bigot; et lord Minto aura, aux yeux de la postérité, sa faim de l'opposition et pour jouer un mauvais tour au gouverplace acquise entre Cicervacchio et l ' archevêque de West. nement que nous attaquons l'administration forestière; noue que, pour paraphraser un dicton célébre, la bande noire, qu'une tradition a placée jusqu'ici dans le pusse, est devant minster. C'est ici une aire affi qudevrait néces etqui croyons le servir, bien au contraire, en Mimant les agents mal- aveugle nous. aura probablement amené de vives remontrancess de Agréez, monsieur, etc. iter la part adroits qu'il etnplole et qui lui attirent las Imprécations dont il ALFRED Tom. se plaint. Que vonlons-nous aprie tout? sauver de pauvres vieux des serviteurs responsables de la Couronne, comme une Fontainebleau, ce 20 octobre 1860. mesure blessante pour le peuple anglais et pour les institu- arbres qui ont échappé à toutes les révolutions, qui ont mie traie P. S. — cents ans et plus à grandir, et qui en auraient encore autant à J'apprends à l'instant que M. Fould est venu hier tions que nous aimons. C'est le ressentiment du pape contre ici pour s'éclairer sur la . question. Et savez-vous le guide qu'il à les procédés des agents anglais en Italie qui lui a dicté vivre al l'on consente à les oublier. — Avant d'arriver aux trois cette mesure. Le gouvernement fera Sans doute une réponse points principaux qui foot le sujet de ma lettre, je liens à relever a choisi? L'inspecteur, M. Leclerc, celui-là même qui ordonne tous les massacres? Que ne s'adressait-il aux adjudicataires des deux erreurs : d'abord, on n'a jamais prétendu que les arbres convenable à tette sorte de défi, dicté par l'irritation perhistoriques, mo numentaux, ainsi que ceux surmontés d'une ventes que nous reprochons à l ' administration , à tous les gens sonnelle et par des causes politiques. flèche (ce sont les expressions textuelles du rédacteur), fussent qui ont leur franc parler ? Que n'a.t-il interrogé les ouvriers » Sans doute la question légale aura été approfondie dee chargée de ces exécutions, et qui savent bien qu'ils font là une abattus. A quoi boa les Jeter à terre en effet Que rapporteraient les conseils du Vatican avant la mise au jour de cette usurvilaine besogne? Tous lui auraient dit que la forêt était ruinée, les troncs pourris du Clovis, dit Pharamond, du Charlemagne Mien , car elle n'est pas formellement en opposition avec et des autres du 108018 i10? lia ne sont là qu'une enseigne ca- et que dans quelques années il ne restera pas une seule grande les statuts aujourd'hui en vigueur, quoique toutefois la quesfutaie debout. — On aura montré au minutes ce qu'on aura pable tout an plus d'artèter let badaude. C'est leur entourage, tion mérite d'être sérieusetnent examinée. Noue espérons voulu, et je ne doute pas que la coupe ne soit, à l'heure qu'il c'est l'ensemble de la futaie dans laquelle ils se déploient, qui que l'effet de cette mesure (car ici c'est surtout l'effet sur Cous touche et que nous défendons. est, décidée. Je n'aurai donc plus qu'à voue envoyer l'affiche de PUIS, noue défions qu'on l'opinion publique qui constitue l' la vente dès qu'elle paraîtra. Elle s'imprime à Melun, et lei cite un seul peintre approuvant la façon dont on traite le importante de la mesure) sera de convaincre les hommes de la d bois sacré. Cela facilitera leurs études, épreuves en ont déjà été corrigées, neasturatel. égradation ou mène dit-on? Quelle amère la soumission à Rome, qui subordonne les intérêts les plus I Pourquoi les artistes protestent-ils toue alors? Pourmues de la vie et de la société à une puissance que nous plaisanterie quoi trouvent-ils odieuse, Indigne, inepte, l'exploitation de leur thrombitte n' investirions pas de l'autorité d'une a bien-aimée telle qu'on l'entend et qu'on la pratique? dministration de pa- forêt Le nécrologe des illustrations musicales et dramatiques Maintenant arrivons à quelques objections plus sérieuses On vient encore, ces jours-ci, de s'augmenter d'un nouveau


L'ILLUSTRATION, JOURNAL UNIVERSEL. 261

A ppropriation du Palais-National d l'exposition Lorsque après la fermeture du Salon de 4848 il ent été décidé, sur la proposition si opportune de M. leanron, que les expositions annuelles ne se feraient plus dans les galeries du Louvre, il fallut chercher un local qui fût digne d'être affecté à ces brillantes solennités. La commission desBeaux-Arts, chargée d'abord de ce soin, désigna le PalaisNational comme le bâtiment le plus convenable à cet usage. Mais la commission de Représentants nommée pour se prononcer sur le crédit à allouer, sortant de son mandat spécial, fit rejeter le choix du Palais-National, et indiqua les Tuileries, comme devant lui être préférét.s. L'exposition de 4849 se fit donc dans ce dernier palais, et l'on ne tarda pas à s'apercevoir qu'il était et resterait impropre à l'exhibition des oeuvres des artistes vivants, à moins qu'on ne fit subir à ses dispositions architecturales de profonds remaniements. Or, les dépenses considérables que ces travaux eussent entratnées , et peut-être aussi des motifs inavoués, des espérances secrètement caressées, firent écarter l'idée, si tant est qu'on l'ait eue, de, toucher à la vieille demeure de la royauté, pour y loger l'art, ce souverain qu'on ne détrône pas. Quoi qu'il en soit, cette première expérience n'ayant pas réussi, on dut se mettre en quête d'un autre local, et, après un mûr examen, on se décida de nouveau pour le Palais-National. L'Assemblée législative sanctionna ce choix et vota, en avril dernier, une somme de 61,917 francs Pour le service du personnel de l'exposition de 4850. Ces dispositions étaient à peine connues que le comité de l'association des artistes s'émut profondément, et, il faut le dire, il y avait de quoi. Il écrivit au ministre de l'intérieur une lettre où il faisait ressortir l'impropriété absolue du Palais-National, et proposait de construire un local composé d'un salon carré de la grandeur de celui du Louvre. Quatre galeries de douze mètres et demi de largeur (levaient régner autour du salon central. Le jour, égal pour tous, devait partout tomber d'en haut. L'emplacement de l'ancienne mairie du deuxième arrondissement, puis les terrains déblayés de l'hôtel

PLACE DU PALAIS

Plan des constructions élevées dans la cour du Palais-National pour l'exposition de peintura et de sculpture de 1850. A F,ntiée de l'exposition. — B Grand salon pour la peinture. — C Galeries et petits salons pour la peinture et la sculpture. — D Escalier conduisant aux salons du 1 , étage. — E Escalier de sortie du l or étage.

Elévation générale des constructions élevées dans la cour du Palais-National pour l'exposition de 850.

de Turenne, quai Walaquals, étaient indiqués comme devant recevoir l'édifice provisoire. De son cdté, M. de Nieuwerkerice, modifiant ce plan, proposait au ministre d'élever ce local sur la place du Carrousel. Diverses causes s opposèrent à l'exécution de ces projets; mais comme, après tout, les désavantages et les inconvénients que l'on signalait de tous côtés dans le Palais-National existaient réellement, le mi• oestre de l'intérieur et surtout le directeur des Beaux-Arts, auquel est confié le gouvernement spécial des expositions annuelles, étaient l'un et l'autre fort embarrassés. Les choses en vinrent même à ce point, que les personnes qui s'étaient tenues au courant de toutes les tentatives successivement avortées, purent craindre un instant que l'année 1850 s'écoulât sans qu'il y eût exposition. Une idée aussi simple que lumineuse, due à M. de Guisard , vint heureusement dissiper ces craintes et réduire à rien toutes ces difficultés. Les artistes p pensa M. le directeur des Beaux-Arts, veulent et demandent avec raison un grand salon carré et des galeries éclairées d'en haut, afin d'avoir au moins l'égalité devant le jour ; seulement ils prétendent élever ces constructions sur des terrains d'où les repoussent des empêchements de toute nature. Si on leur bâtissait leur salon carré et leurs galeries dans la cour d'honneur de ce même Palais-National, dont les pièces les mieux éclairées pourraient alors servir avantageusement aux petites toiles, qui n'ont pas besoin de reculée, aux dessins, à l'architecture, aux lithographies, tandis que les vastes localités de la construction provisoire recevraient les grands tableaux et toute la sculpturel.... Et cette heureuse idée, soumise au ministre de l'intérieur et à celui des travaux publics, a été approuvée par eux; un crédit de 4 59,000 francs (1)a été ouvert pour couvrir la dépense qu'entraînera sa réalisation, et les ouvriers se sont immédiatement mis à l'oeuvre, sous la direction (1) Sur ces 159,000 francs, 68,000 seulement sont consacrés A la construction de la cour d'honneur; le reste de la somme est applicable I la réparation des dégâts commis en février,


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L'ILLUSTRATION, JOURNAL UNIVERSEL.

à voir jouer sa pièce que rubis sur l'ongle.

Dans cette réforme vraiment radicale, d'une princesse encore plus charmante n'y a d'exceptions que pour ces billets de qu'auguste, le regard d'une ingénue qui faveur dont parle Arnal dans l'Humoriste, laisse deviner les flammes de la grande coa la faveur desquels on payait toujours sa quette, l'art et le manège d'une Célimène place plus cher qu'au bureau. bouton de rose, et enfin, si ce n'est l'esprit Autre innovation dramatique : La direcdes Valois , du moins tout l'esprit des Brotion du Théâtre-Français procède à la réorhan. Ajoutez le sentiment juste du détail, ganisation de son orchestre. M. Offembach une voix charmante et une largeur d'exéest chargé de composer un répertoire mu- . cution qui dérobe certaines dissonances, et sical plus agréable aux spectateurs que l'ouvoua comprendrez le grand succès obtenu verture de Lodoïska et que ces vieux airs par M. Scribe. de Steibelt dont on attristait les entractes. Ainsi débutait jadis sur une autre scène, C'est avec raison que M. Arsène Houssaye, au même âge et couronnée des mêmes apdont le zèle et l'habileté sont incontestables, plaudissements, une illustration qui vient veut rendre à certaines pièces de Molière de s'éteindre. Madame Branchu (Alexanles accompagnements de Lulli; mais l'indrine Chevalier), née à Saint-Domingue, panovation ne saurait aller plus loin, et l'on rut pour la première fois à l'Opéra au mois se gardera bien d ' instrumenter les tragédies de mai 1801 ; elle succédait à mademoiselle de Corneille et dé Racine comme des méloMaillard et remplaça bientôt madame Saintdrames. Quant aux auteurs contemporains, Huberty. Ses contemporains parlent encore s'il est vrai que deux ou trois d'entre eux avec admiration de cette intelligence raté, aient réclamé des airs quelconques pour soude cette voix flexible et pure, et de cette tenir leur prose, il est aisé de les satisfaire sensibilité profonde qui, aujourd'hui (diet le réorganisateur n'aura pas de peine à sent-ils toujours), nous toucherait moins que trouver la sérénade qui leur convient. les cris. Douze rôles créés ou remis par M. Scribe est l'auteur de vingt opéras qui elle au répertoire, dans l'espace de vingtne lui laissent que l'embarras du choix ; mais cinq ans, ont consacré le nom de madame ses succès principaux étant des succès de Branchu parmi ceux des plus habiles canvaudevilles, l'allusion la plus flatteuse à ses tatrices. Le rôle d'Antigone d'OEdipe, ceux triomphes passés doit être l'exécution de d'Armide et d'Alceste, et plus tard de la l'air favori qu'il a mis partout : celui de la Vestale, d'Hypermnestre des Danaïdes, et de Robe et les bottes. La seguedille des Folies la princesse dans la Caravane, voilà ses tid'Espagne avec un solo de cor, comme dans tres; elle chanta aussi Colette du Devin du Hernani, serait un hommage aux draines Village et Statira d'Olympie. C'est dans ce de M. Hugo ; on saluerait ceux de M. Dudernier rôle qu'elle parut pour la dernière mas d'un Mourir pour la patrie, et l'on fois sur la scène le 27 février 4 826. Madame préluderait à la représentation des proverBranchu est la première cantatrice que Nabes de M. de Musset par Connaissez-vous poléon, alors premier consul, attacha à sa dans Barcelonne. Reste à savoir ce que dechapelle, sur la désignation de Cherubini viendrait la dignité du Théâtre-Français au et de Lesueur. milieu de ces innovations. Il est trop juste de jeter une fleur sur la La fortune lui sourit (je parle toujours tombe du Théâtre-Historique en lui souhaidu Théâtre-Français), il n'a plus besoin de tant une prompte résurrection. Que l'Odéon CM certificat de vie que lui marchandait sans y prenne garde, il est aussi sur la pente de cesse le caprice de la grande tragédienne, quelque dénoûment tragique. Il joue le vieux il peut élever maintenant autel contre auré pertoire avec des acteurs bien jeunes. Il ntel, grâce à ce jeune talent, une révélation, bl ie que c'est dans la disette seulement qu'on dont on espère beaucoup et dont on attend fa it le pain des vivants avec la cendre des encore plus. Heureux le Théâtre-Français, orts. Puisqu'on assure que ses greniers et plus heureux M. Scribe! Cette fois enSe ut pleins, l'Odéon ne voudra pas périr an core le hasard l'a servi autant que son mi lieu de tant de richesses inédites. Hélas! Théâtre-Français. — Mademoiselle Madeleine Brohan, rôle de la reine Marguerite, habileté. Il faut se garder de reprendre dans les Contes de la reine de Navarre. ré pondra peut-être le bonhomme, ces reces Contes de la reine de Navarre, après te ndues richesses sont de grandes pauvretés. tant de spirituels conteurs qui les ont dé In humé, exhumé tour à tour, serait-il vrai critiqués et finalement glorifiés à l'envi, tan crits, analysés, nesse aimable et souriante, telle qu'elle *dut, s'épanouir au Ique ce théâtre ne t il est vrai que I front , de la vraie Marguerite dans ses dix-huit ans, le port qu'on suppose à Mp ôt ni vivre ni mourir? Quelque habileté le succès a mis l'auréole au talent . Altarocbe, dont personne ne conteste de M. Scribe, et qu'il donne de l'importance et du périeux à ses le zèle et les lumières, il faut déplorer la violence ministérielle qui plus frivoles badinages. L'art de a privé l'Odéon du directeur habile M. Scribe est si bien l'art de réussir qui l'avait sauvé. que, au contraire de ses rivaux Mademoiselle Déjazet au Vaudede toutes les scènes dont le succès ville, M. Achard à la Montansier, a besoin du visa de la critique, -r deux bonnes nouvelles. Richelieu, il a triomphé presque toujours en Gentil Bernard, Lérorières, recomdépit d'elle et qu'il eu est venu à la mencent leurs conquêtes, et n'allez dominer par le public. Personne pas dire : e Voilà bien longtemps n'a osé lui dire ce qu'il sait bien que cela dure! » Ils sont toujours d'ailleurs, à savoir que sa pièce ne vaut rien. Est- ce un drame, divers, toujours nouveaux; l'actrice les fait ainsi par la toute-puissance est-ce une comédie? Où est l'intérêt, où se porte la curiosité ? Vous de son talent. Le Vaudeville est rel'ignorez, tout le monde l'ignore. peuplé; on applaudit dans les loges Mais les caractères , le comique non moins que sous le lustre ; les des situations, la finesse des rebouquets pleuvent, l'enthousiasme parties,.la convenance du langage, est général ; encore une fois ,.ries cherchez, cherchez toujours, M. ne réussit comme le succès. Scribe sera jusqu'au bout ce grand Au sujet de M. Achard, il faut sorcier qui fait voir une muscade dire que l'acteur vaut beaucoup dans un gobelet • vide. Qu'impormieux que le rdle qu'il a choisi pour te au prestidigitateur l'incrédulité sa rentrée. des esprits forts? que lui importent L'aigle d'une maison est un set dans une autre le dédain des poètes, le blâme des érudits et les louanges ironiques du S'il y a une jolie pièce dans ce feuilleton? la foule n'est-elle pas vers-sentence, elle y est encore, conquise et charmée? Ce n'est pas M. Bayard en est pour ses frais d'exlà Marguerite de Valois, la Marguetraction. Les deux aigles, c'est rite des Marguerites, la perle des marquis, aigle au château, et Biprincesses, si grave dans les graves doux, le commis bonnetier, aigle affaires, si savante avec les philoau moulin. Quel ramage et quel sophes, si fine mouche avec les homplumage Bel oiseau ici, pauvre mes d'Elat, et l ' imagination la plus oiseau là-bas 1 l'un est porté aux poétique de son temps; d'une telle nues, tandis que l'autre bat de princesse, tout l'art de M. Scribe l'aile et se fait jeter à la porte ,• les n'avait rien à faire. Il lui fallait une deux coqs courent la même poule, Marguerite plus accommodante, enc'est élémentaire ; au marquis la jouée d'abord, au sourire inamovipremière manche, et la seconde ble, amoureuse à ses heures, sentimanche à Bidoux , qui gagne la mentale dans l'occasion, suffisambelle et la dot. C'est une, niaiserie, ment déliée pour se donner les mais elle est, bien jouée par Hyagants de ses défaites, spirituelle cinthe et Dorval, , et surtout par d'ailleurs comme l ' Héritière ou la M. Achard, dant le talent a bec, et Demoiselle à marier, et puis le haongles, sans compter quebet aiglon sard ferait le reste. Bienheureux chante comme un rossignol. Le tout hasard en vérité, puisqu'il s'apprècédé'ou suivi d'un.petit acte (la pelle Madeleine Brohan. Allonsplus belle Nuit de, yie), un peu nous répéter ici ce que vous auprétentieux, un .peu licencieux, rez lu partout? Une fleur de jeu- • mais au detneurant assez galant et fort applaudi. ' PHILIPPE BUSONI.


L ' ILLUSTRATION, JOURNAL UNIVERSEL.

le fidèle simulacre des drames réels qui doivent souvent s'accomplir sous le brûlant soleil d'Afrique. Quand cet exercice d 'acrobates, de guerriers, de sauteurs lascifs cet fini , l'un d'eux s ' avance sous la fenêtre de la maison à laquelle la troupe ambulante a voulu donner cotte représentation pour recevoir son tribut, puis s'en va un peu plus loin recommencer ses danses et ses quadrilles. Quoi qu'il en soit de la grossièreté de ces jeux, il y a là pourtant une naïveté qu'il serait difficile de ne pas remarquer. Les nègres jouissent de leur jour de liberté, de leurs chanta et de leurs danses avec une gaieté d'enfants. En les suivant moi-même comme un enfant, de place en place, de rue en rue, sur le pavé et dans la boue où ils sautaient comme sur un parquet, je me disais que plus d'un peutêtre, en revêtant son bizarre costume, pensait aux Mes de son village natal , et alors je les observais avec un sentiment de pitié. C'est d'ailleurs un fait remarquable, que cette saturnale des nègres, si bruyante et parfois si sauvage, se termine à temps fixe, sans querelle , sans désordre. Le soir, au coucher du soleil, le tambour cesse de battre, l'ours se dépouille de sa fourrure, le guerrier abandonne son sabre, le chef dépose son diadème de plumes. Chacun rentre paisiblement dans sa demeure, et l'argent qu'on a recueilli dans la journée est mis en réserve pour subvenir aux frais de la même fête l'année prochaine. Mais tout ce qu'il y a de plaisant en ce monde s'en est allé ou s'en va : tournois chevaleresques, assemblées pompeuses des corporations, théâtre de la basoche, carnaval de Venise. Une légion de gens graves, dans leur sagesse plus sévère que celle de l'Église, nous condamne, l'année durant, au carême de la raison. Dans ce spleenifique ramazan des sens et de l'imagination, il ne nous reste, pour nous distraire, quand elle ne nous désole pas, que la grande panhypecrisiade des prétendus régénérateurs de l'humanité. Le jour des Rois n'est plus à la Havane ce qu'il a été jadis. Un grand nombre de domestiques nègres regardent du haut n'un balcon passer la procession africaine, comme des gens de bonne maison regardent une troupe de baladins. D'autres affectent un profond mépris peur ces parades nationales. Les nègres ont aussi leur aristocratie , car en quel lieu cette maudite aristocratie ne va-t-elle pas se nicher ? Ceux qui ont eu le bonheur de naltre sur le sol de Cuba, et qui portent, le titre glorieux de criollos (créoles), considèrent comme des gens de bas étage les malheureux enfantés sur le sol d'Afrique. Puis il y a les récriollos et ceux d'une troisième et quatrième génération de créoles, qui ont l'air de tenir entre leurs mains un brevet de grands d'Espagne. Ici , comme à la Nouvelle-Orléans , et plus encore qu'à la Nouvelle-Orléans, les nègres attachés au service de la riche bourgeoisie jouissent d'une situation matérielle près de laquelle l'existence de nos ouvriers apparaît on ne peut plus misérable. Élevés dès leur bas âge au sein de la famille à laquelle ils appartiennent, ils semblent en quelque sorte en faire partie. Ils participent a toutes ses joies et s'enrichissent de ses bienfaits. La belle dame havanaise ne porte pas longtemps la même robe ni le même châle, et tout ce luxe de toilette, qui lui a coûté si cher, qu'elle rejette si vite, est libéralement livré à la négresse qui lui sert de femme de chambre. Il faut les voir, le dimanehe , quand elles vont à l'église, ces princesses du sang africain. Il n'en est pas une qui n'ait les souliers de satin, la robe de mousseline, la mantille de dentelle sur la tète, le bracelet en or au poignet, et parfois une quantité de bijoux. Je suis sûr que la glorieuse épouse de l'empereur Faustin 1" n'est pas mieux vêtue quand elle donne ses audiences, entourée des ducs, dés grands-croix, des altesses d'Haïti. Beaucoup de nègres économes, notamment ceux de la tribu des Caravalis , amassent dans cet état de domesticité un pécule qu'ils savent très-bien faire fructifier. La loi de Cuba oblige le propriétaire à affranchir son esclave, nonseulement quand celui-ci rembourse la somme qu'il a coûté, mais même lorsqu'il ne la rembourse qu'en différentes fois, par à-compte successifs. Il existe à la Havane une loterie semblable à celle d'Allemagne, qui a déjà contribué à l'affranchissement de beaucoup de nègres. Chaque mois, des colporteurs s'en vont dans toutes les rues vendre des billets de 20 fr. et de 5 fr., au moyen desquels on peut gagner des lots de 40,000, 80,000 et 450,000 fr. Une fois par année, il y en a un de 500,000 fr. qui fut gagné par un nègre, mais mal lui en arriva, car en voyant ces amas d'or étalés sur sa table, il en éprouva un tel saisissement qu'il en mourut. Quand il est affranchi, le nègre ouvre un atelier ou une maison de commerce, et achète d'autres nègres. Malheur à ceux qui tombent sous sa verge ; il est plus dur envers eux que les blancs les plus impitoyables. La maison du colon havanais est l'eldorado des esclaves ; les plantations en sont le purgatoire, surtout celles qui sont confiées à la gestion d'un intendant dont le maure réside en ville. Là, les esclaves, astreints à un rude labeur, sont souvent exposés à de cruels châtiments. C'est là que,pour se venger du traitement qui les révolte, il est de ces infortunés qui se suicident, et c'est de là que d'autres s'enfuient dans les bois, où ils sont poursuivis par des chiens, qui flairent leur piste mieux qu'aucun lévrier celle du gibier. Devant ces animaux, le nègre le plus hardi perd toute résolution ; s'il essaie un instant de se défendre, il est bientôt terrifié. Le chien lui saute aux oreilles, et le ramène au bercail la tête ensanglantée. . Je dois ajouter que ces cas de désespoir sont rares, et je suis convaincu que les nègres, qui forment plus de la moitié de la population de Cuba , sont en général, pour ne pas dire tous, beaucoup plus heureux et plus satisfaits dei leur sort, que ceux qui, ayant été affranchis par la philanthropique Angleterre, ont l'honneur de vivre dans ses colonies. Les Anglais jettent cependant les hauts cris chaque fois qu'on prononce devant eux le nom de Cuba. Les Anglais

disent qu'ils ont donné à cette fie perfide 70,000 livres sterling pour qu'elle s'engage à ne plus faire la traite. Hélas ! et les 70,000 livres se sont évaporées au soleil de l'administration, et la traite va tranquillement son bonhomme de chemin. La chose est très-simple. Un navire part pour la côte d' Afrique avec une cargaison de diverses denrées qu'il abandonne pour un certain nombre de nègres à un paternel souverain, qui préféra une paire de pistolets ou un habit galonné eu plus beau de ses sujets, Dans ce facile trafic, le prix de chaque nègre ne revient pas, terme moyen, à plus d'une once q'or (85 fr.). A son retour, le navire jette l'ancre dans un port dont l'aimable commandant, moyennant un petit tribut d'une once par tête de noir, reste persuadé que le susdit bâtiment n'apporte dans Plie que la plus honnête marchandise. Cependant, comme il pourrait y avoir autour de lui des gens malintentionnés qui ne verraient pas l'affaire du môme oeil, on se hâle de disperser les nègres dans diverses habitations. Chacun d'eux se vend ensuite de 40 à 45 onces. Si, sur trois bâtiments employés à cette spéculation, il en est qui se perd ou qui est pris, tous frais payés, il n'en reste pas moins à leurs armateurs un très-beau bénéfice. Et si c'est le gouvernement de Cuba lui-même qui, pour faire preuve en certaines occasions de vigilance ou de bon vouloir, juge à propos de confisquer un de ces navires, le sort des nègres dont il s'empare n'en reste pas moins à peu près le méme. On les déclare officiellement, il est vrai, emancipés, ememeepados ; en cette qualité, on ne les vend pas, mais, pour quelques onces, on les livre pendant cinq ans à un planteur, qui les fait travailler comme les autres, et plus durement que les autres, car il n'a pas le même intérêt à les ménager. Au bout de cinq ans , le bail se renouvelle, de sorte que, de lustre en lustre, l'émancipé subit le joug des esclaves, avec cette différence qu'il mange probablement le plus mauvais laso,jo (I), et reçoit un plus grand nombre de coups de fouet. Ce qu'il y a pourtant, selon moi, de plus triste dans ces régions où subsiste l'esclavage, c'est la condition des mulâtres. Le nègre qui vient d'Afrique, où il a vécu d'une vie animale, sous le libre arbitre d'un farouche despote, peut certainement, quoi qu'en disent les Anglais, trouver une meilleure existence matérielle dans les colonies. Le nègre né sur une plantation reste sans effort soumis à sa destinée d'esclave. Le nègre attaché eu service particulier d'une famille n'imagine pas un meilleur sort. L'homme de couleur au contraire subit en frémissant les préjugés qui pèsent sur lui. S'il est riche, il a voyagé hors de son pays, il a étudié en France, il a lu tout ce qu'on a écrit sur l'universelle fraternité des hommes, à quelque race qu'ils appartiennent. Il a passé dans sa verte et impressionnable jeunesse des années entières au milieu d'une société qui, pourvu qu'on se présente à elle avec des formes convenables, quelque distinction d'esprit ou de fortune, ne s'inquiète nullement de ce qu'il peut y avoir de gouttes de sang noir sous un .gant glacé. Sa grâce naturelle, sa beauté particulière, son intelligence embrasée par le feu des tropiques, lui ont peut-être fait obtenir plus d'un doux succès. Quand il rentre dans sa patrie avec l'élan et la confiance que cette heureuse période de temps a dû lui donner, il s'y trouve soudain saisi par une main de fer et relégué dans une caste à part. Quel que soit son mérite, il ne sera point reçu dans un salon, il n'entrera point librement dans un lieu public. N'eût-il qu'une tache imperceptible, cette tache lui reste comme un signe de proscription. Eût-il le teint plus clair que celui d'un homme du Nord , les lèvres plus minces que celles d'un maigre gentleman anglais, n'importe; à défaut de tout signe extérieur, la tradition de son origine pèse sur lui comme un manteau de plomb. Les blancs le repoussent loin d'eux et les nègres l'abhorrent, e Nous avons le sang pur, disent-ils avec orgueil, les blancs ont le gang pur, le mulâtre a le sang mêlé. n Ainsi pied entre ces deux races hostiles, hors d'état de Be rejoindre à l'une ni de s'immiscer à l'autre, comme il doit souffrir, et quels sentiments de révolte doivent s'amasser dans son coeur ulcéré I C'est dans ces lieux qu'il faut relire le livre de M. de Beaumont, qui peut paraltre exagéré en France, et qui est cependant d'une exacte vérité. Les colons, en voyant s'accroltre le nombre des nègres, s'effraient à juste titre du péril auquel ils seraient exposés, si cettepopulation d'ilotes échappaient tout à coupé la loi qui les domine. Ils pourraient aussi s'effrayer de l'action des hommes de couleur ; et,. en mettant de Pâté toute question d'intérêt social, quel homme de coeur ne souhaiterait de voir tomber ces barrières d'un cruel préjugé ? Mais la généreuse Amérique du Nord, qui prêche si hautement son dogme de liberté, est, à l'égard des nègres et des mulâtres, plus sévère que les colonies. J'ai retrouvé à New-York un Américain que j'avais connu en France ; je lui demandais un jour des nouvelles d'un jeune mulâtre qui suivait les cours de droit à Paris, et que nous aimions à rencontrer, car il joignait à une sérieuse instruction un esprit très-séduisant. Il est revenu ici, me dit-il, et il a cru devoir me faire une visite, ce qui a mis toute ma maison en émoi. J'ai été obligé de le prévenir que je ne pouvais le recevoir. Havane, janvier 1060, X. NUMMI,

Obsèques« 4e 1m Heine den Belge«.

Il est rare de voir un souverain pleuré par son peuple comme l'est la reine des Belges. C'est un deuil universel et profond. Le pays tout entier s'associe à la douleur du roi et de sa famille; toutes les dames ont pris le grand deuil; les ouvriers même et les femmes du peuple ont mis un crêpe pi Bande de boeuf séché qu'on importe de Buenos-Aires pour les rations Journalières des nègres des plantations.

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à leur casquette nu a leur hennie. Cette reine bien-airnee était tellement modeste, elle faisait le bien d'une manier', si secrète, que l'on ne parlait jamais d'elle tant qu'elle a verte et que le jour où elle a été enlevée à la Belgique tous ont senti qu'ils venaient de faire une perte immense. Un monum ent national va être élevé à la mémoire de Louise-Marie; les frais en seront couverts par une soucription nationale. Tous les citoyens s'empressent de souscrire dans la mesure de leurs moyens; les pauvres sont les plus ardents à apporter leur offrande, et on ne peut se figurer un spectacle plus touchant que de voir à l'hôtel-de-ville une foule d'indigents, de vieillards, d'ouvriers les plus pauvres faire la queue à la porte du bureau où l'on reçoit les souscriptions. Louise-Marie d'Orléans était d'une douceur, d'une bonté, d'une générosité sans bornes ; mais ce serait la connaltre incomplètement que de lu juger seulement un esprit fin, une aine sensible et délicate, comme pourrait le faire croire son influence modératrice sur la Emmêle belge. Elle était plus forte, plus grande, plus passionnément douée que ce premier aspect ne la montre. Il y avait de puissante ressorts, de nobles tumultes dans cotte nature d'élite que toutes les a gaceries vraies, toutes les questions sérieuses saisissaient vivement. Elle cachait sous le charme de la surface, sous l'adoucissement des nuances, un mâle courage qui a eu bien souvent à s'exercer. Toute à l'éducation de ses enfants, à la bienfaisance pour tous et à la vie intérieure, elle vivait entourée de respects et de bénédictions. Simple comme elle était, elle semblait s'ignorer elle-même. Elle avait un don singulier de se proportionner à chaque chose et à chaque personne, et cela naturellement, sans effort, sans calcul. Unissant la culture d'esprit le plus élevée aux soins les plus réguliers de sa famille, l'absence de prétention était un de ses traits distinctifs. Mais celte femme si simple en apparence et vivant si silencieusement s'animait tout à coup et grandissait lorsqu'une occasion de faire le bien se présentait. Alors se révélaient son âme ardente, la faculté de passion généreuse et de dévouement, l'énergie de sentir. Cette vie, l'une des plus chastement brillantes, des plus, complètes, des plus décemment mélangées que l'on puisse imaginer, où ont concouru la révolution et la royauté, ou la naissance, l'esprit et la générosité forment un charme ineffable ; vie de simplicité, de grandeur, d'ardeur sincère; vie passionnée et pure, se couronne par une mort admirablement chrétienne, comme on en lit dans l'histoire des femmes illustres au dix-septième siècle; c'est un harmonieux reflet des esprits distingués et des morts édifiantes de ce temps-là, avec un caractère nouveau de bonté providentielle qui tient aux orages de nos jours, et qui donne un prix singulier à tout l'ensemble de cette existence grande et bénie. Telle était la femme dont viennent de se terminer les funérailles. Parti d'Ostende, le convoi funèbre qui portait la dépouille mortelle de Louise-Marie a parcouru ce trajet de plus de trente lieues au milieu d'une double haie de peuple agenouillé et pleurant. Lorsque le corps a été déposé sous le catafalque de Laeken, pendant deux jours et deux nuits, sans interruption, salis relâche, la foule n'a cessé de se presser dans cette modeste église. Toute la province, tout le pays a accompli ce pieux pèlerinage. C'est jeudi 47 octobre qu'a eu lieu l'inhumation. La cérémonie a été touchante. L'église de Laeken était simplement décorée. Le roi, les deux princes et la princesse ses enfants, Marie-Amélie, le duc de Nemours, le prince de Joinville, le duc d'Aumale, la princesse Clémentine et son époux le duc de Saxe-Cobourg, assistaient à cette douloureuse solennité. Le nombre des invités était peu nombreux; on voyait parmi eux un assez grand nombre de Français de distinction, courtisans du malheur, qui Ôtaient venus pleurer avec les membres de cette famille d'Orléans, si rudement éprouvée depuis quelque temps : la comtesse d'Helst, dame d'honneur de Marie-Amélie; madame d'Hautpoul, la duchesse de Marmier, le duc de Montmorency, le duc d'Elchingen, le comte de Montesquiou, le duc de Gazes, le général Malins Saint-Yon, M. Achille Scribe, l'un des exécuteurs testamentaires de Louis-Philippe; M. Besson, secrétaire de Marie-Amélie, etc., etc. A onze heures, le service funèbre a commencé. Le cardinal archevêque de Malines, primat de Belgique, officiait. Après la messe, le roi et la famille royale se sont retirés. Ce moment des derniers adieux a été déchirant ; le roi était accablé par la douleur, et Marie-Amélie a été obligée de le soutenir et de l'encourager. Après le départ des princes, vingt-quatre sous-officiers de la garde civique et de tous les corps de l'armée ont enlevé le cercueil et l'ont transporté dans la chapelle de la Vierge, où a été creusé le caveau funèbre, en dessous de l'autel. Les ministres, les présidents et procureurs généraux de la cour de cassation et des cours d'appel, les officiers généraux de la maison du roi, quelques autres hauts fonctionnaires, sont rangés sur le bord du caveau. Le corps est déjà clans un triple cercueil: un cercueil de bois revêtu de satin noir à l'extérieur et de satin blanc à l'intérieur, un cercueil de plomb et un cercueil d'acajou. Ces trois cercueils sont descendus dans un sépulcre de plomb. Après les dernières bénédictions de l'archevêque, un couvercle de plomb est posé sur ce sépulcre et hermétiquement soudé. Le caveau est ensuite muré, et tous les assistants se retirent les yeux mouillés de larmes. L'église de Laeken, dans laquelle la reine a voulu être enterrée, est très-ancienne. Une vieille chronique la fait remonter jumu'à Charlemagne et la considère comme une de celles que le pape Léon III consacra en 804. Les miracles qui s'y accomplirent lui donnèrent une réputation très-étendue; elle devint un lieu de pèlerinage; l'affluence des dévots nécessita l'agrandissement et la reconstruction de la modeste chapelle au treizième siècle. Le choeur, cité par M. de Coumont comme un modèle d'architecture ogivale primaire, est tout ce qui reste de cette église du moyen âge, Dévastée


intelligente de M. Chabrol, architecte du Palais-National. L'édifice , construit en charpente et en maçonnerie légère,

Les surfaces de murailles disposées, dans ce premier d'Èthiopie qui apporte préagpte à la crèche de Bath étage, pourreeMoir lesttes toiles, les dessina, ramait- bien] ; te jour-là Île des t «franchie de tout service • leurs tenture , la gravure et , la lithographie, sont évaluées à eltzee leur donnent des étremige t et 4 vont en 'gué» décoration de ses voussures et de toutes les parties qui ne 2,800 mètres. . ' d'autres ale porte des principales mem». D'une des doivent pas être recouvertes par les tableaux. eatné.. L'année dernière, aux Tuileries, Pexpoeition a occupé shit* à l'autre de la ville, artisane;1nsa «eusses, domeoM L'espace occupé par la nouvelle construction présente une une surface d'environ 3,000, mètres. An Palais-National, à qua , réunissent en &dérades colPiet,es , surface d'environ 16,000 mètres. La disposition en est sim- l'aide des dispositions' prises et de la construction provi- qui représente le chef de leur tribu- 4 autour de celte population At; ple : elle consiste en quatre galeries tracées autour d'un Soireezeette surface présentera un développement total de cane de Ille de Cuba provient de plusieurs races quittait«, grand salon, et qui, se réunissant entre elles à angle droit, plus de 4,000 mètres. en vivant sous le même joug, conservent sine phyamomie forment un quadrilatère dont le périmètre n'a pas moins de Quand des galeries du Palais-National on regarde ratte et des moeurs distinctes. Là sont les nègres du Congo,. géné455 mètres 70 centimètres. masse carrée qui s'élève dans la cour d'honneur, et qu'on ralement paresseux, méchants, encline au vol, et panamas Nous croyons ne pouvoir mieux faire, pour donner une la voit fermée de tons côtés et sans issues apparentai, on pour la danse et la musique. idée parfaitement claire de ces nouvelles localités, que de les s'inquiète involontairement et l'on n'est pas éloigné de blâLes Lucumis hautaine et fiers ; comparer à celles du Louvre, qui ont de l'analogie avec elles. mer l'architecte. Les Macuas de la côte de Mozambique, qui ont le mole Peut-être n'a-t-on pu tort; peut-être eût-il pu établir une Le célèbre salon carré du Musée central, que tout le tare indolent mais doux et paisible ; monde conne , a 24 m 25 sur 45m 75 de côté ; celui de la issue, abritée par une marquise prolongée dans la direction Les Caravalis de la côte occidentale d'Afrique, avares, inde la ligne qui coupe dans son milieu Pue de la galerie duetrieux et souvent emportés ; cour d'honneur du Palais-National a 24 m 40 sur 47m. d'Orléans, et par laquelle le public aurait pu entrer et sortir Les Minas à la figure stupide ; La hauteur desparois du premier est de 42 m ; celle des parois du second, de 40 m 25, non compris dans l'un et dans à couvert. Les. Avares, sans énergie et sans caractère ; C'eût été cependant là un vrai luxe, hâtons-nous de le l'autre les parties lambrissées. Les Mandiogas, dociles, soumis et honnêtes. dire. Rien, en effet, de plus commode, de mieux disposé, Le jour des Rois, chaque peuplade apparats à la Havane La surface de l'ancien salon carré est•de 381 m 95; celle de plus multiplié que les entrées, les sorties, les escaliers avec son costume national et ses instruments de musique. du nouveau est de 365 m 50 : la différence, comme on le monumentaux établie dans le palais, et qu'on mettra au J'ai sincèrement remercié nia bonne fortune de voymear, voit, est insignifiante. service des visiteurs. qui m'a fait assister à un tel spectacle. Dans l'enceinte drue Des quatre galeries, celle qui est accolée à la façade du sept larges baies, s'ouvrant du vestibule princi- même ville, j'avais tout un échantillon des sauvages coupalais a 42 m 60 de longueur sur 8 m de largeur : on n'y palD'abord, et du vestibule Montpensier dans l'intérieur de la con- tumes de l'Afrique, et il n'est pas possible d ' exposera que de rares morceaux de sculpture ou de pein- struction provisoire, y conduiront facilement les flots du imaginer un ture, car elle doit servir comme d'une sorte de passage, public, quelque abondants qu'ils soient; le vaste escalier assemblage de scènes plus bouffonnes et plue grotesques. Les chefs surtout sont superbes ; les uns s'avancent, montée toutes les portes du vestibule venant s'y ouvrir; d'honneur, un des plus beaux ouvragea qui existent en ce de hautes échasses, comme des Basques, et, lorsqu'ils Celle qui est du côté de la galerie d'Orléans et lui est pa- genre, mènera au premier étage; on circulera d'une aile à sur rallèle a aussi 42m 60 de longueur sur une largeur de l'autre, non-seulement par les appartements, mais encore sont fatigués de leur marche aérienne, tombent entre les bras de deux de leurs suivants, qui les portent complais», 10"20;; au moyen de la galerie provisoire établie sur celle d'Or- ment, tandis qu'un troisième prend dans ses manu lei» Les deux autres, qui courent du nord au sud, sont lon- léans , du côté du jardin, et l'on descendra par le bel esca- lourdes jambes dé boa, et les tient par derrière avec autant lier Masséna. gues de 35m 25 et larges de 40m 20. que les demoiselles d'honneur tenaient jadis la Ainsi, qu'on entre ou qu'on aorte, on le fera toujours et de respect On sait que la grande galerie du Louvre ne présente que de la robe des grandes dames. Les autres sont de la 9m 50 dans-àa plus grande largeur. partout à couvert; et le piéton, grâce aux galerieshospita- queue tête aux pieds ensevelis sous un manteau de filasse imitant ' du palais , n'aura rien à envier aux gens en voiture. Aux deux angles nord-est et nord-ouest du bâtiment pro- lières peau d'ours. Il en est qui portent sur la tête un château Combien de personnes, de provinciaux et d'étrangers sur- une visoire existent deux petits salons carrés de 10 m 20 de ozlité de plumes, une foret de bouquets artificiels. Il en est dont pris sur les galeries à. leurs points de rencontre. Ils appui.= tout, passeront, cet hiver, leurs journées entières sans Sortir le visage et le cou sont couverts d'un masque épais à tratent de la variété dans l'emménagement intérieur, et leurs de notre ancien caravansérail, qui verra ainsi reliera les vers lequel on voit rouler des yeux étincelants. Il en est qui plus beaux jours de sa prospérité évanouie 1 sont appliqués à donner à leur visage l 'apparence d'un cloisons augmentent encore les surfaces où l'on pourra susCe fut au Palais-Royal que commencèrent les expositions Be pendre des toiles. oiseau de proie ou d'une bête fauve. Un grand nombre sont de peinture et de sculpture. La première s'y fit il y a cent Ces surfaces présentent un développement de 4,700 mè- soixante-dix-sept ans, en 1673. Gin* de Saint-Germain nus jusqu'à la ceinture, tatoués ou peints sur les joues, sur tres. Elles sont, dans toute leur étendue, revêtues d'une nous e conservé, dans trois siècles de la peinture en les épaules, sur la poitrine. Ceux-ci zébrée avec de l'ocre, épaisse cuirasse de madriers séparés de la maçonnerie de France, le livret, devenuLes «une extrême rareté, de cette ex- ceux-là avec de la craie blanche, et quelques-uns, qui ne 8 à 45 centimètres, ce qui mettra les tableaux à l'abri de position. Il a pour titre : « Liste des tableaux et pièces de se trouvent pas encore assez noirs , se font sur le corps de toute humidité. exposés dans la cour du Palais-Royal par Mes- longues raim'avec un pinceau à cirage. La sculpture Sera exposée soit dans le milieu des gale- sculpture Les femmes sont pour la plupart couvertes de robes en les Peintres et Sculpteurs de l'Académie Royale. » ries, sur une seule ligne, soit sur deux lignes, le long de sieurs toile d'une couleur éclatante; une fleur dans les cheveux, La seconde exposition eut lieu au Louvre en 1699. leurs parois. La largeur de ces localités permettrait encore, un cigare entre les lèvres, une couche de peinture rouge, Depuis cette époque jusqu'à 4848 où l'exposition a été si l'on adopte cette dernière disposition, de circuler autour aux Tuileries, ces fêtes de l'art se sont célébrées verte ou blanche sur les joues, elles suivent d'un pas alerte des figures et des groupes. Nous préférerions cependant faite le cortège dont elles font partie jusqu'au lieu où il s'arrête soixante-douze fois an Louvre. pour danser. qu'on s'arrêtât à la première , comme devant présenter un C'est là qu'il faut les ramener, car c'est là leur centre aspect plus monumental, et laisser de plus larges voies à la consacré, Sous les fenêtrea du gouverneur ou de l'amiral, sur les sinon leur berceau. Que le Pelais-National jouisse circulation. année de sa bonne fortune, et, s'il le faut, un on deux places publiques, au coin des rues les plus fréquentées, le Une des plus constantes préoccupations de l'architecte a cette chef donne le signal. Aussitôt, les musiciens se rangent de ans encore. Mais espérons que M. Vitet, que M. Duban, que été que l'exposition allait avoir lieu l'hiver, dans les jours tous les amis de l'art l'a ne laisseront pas tomber dans l'oubli côté avec leurs instruments; et quels instrumente Tout ce les plus froids, les plus courts et les plus obscurs de le qui siffle, tout ce qui bruit, tout ce qui tinte sur les tons les projet d'approprier aux expositions annuelles l'année : aussi a-t-il employé, pour annihiler les conjura- le magnifique plus aigus et les plus discordants, suffit à ce diabolique second otage du Louvre, et qu'en dépit de Messieurs du tions ennemies de la mauvaise saison, toutes les ressources conseil des bâtiments civils, ces muets qui étranglent à huis orchestre. Voici un des virtuoses qui enfourche un tronc que son art pouvait lui fournir, clos les plus nobles idées, celle-ci du moine sortira victo- d'arbre creux du haut en bas, couvert à l'une des extrémités Toutes les pièces du rez-de-chaussée seront chauffées, les rieuse d'une peau épaisse sur laquelle il frappe de ses deux mains de la lutte. nerveuses à coups redoublés. Près de lui, un antre agite en unes par les calorifères existants, les autres par des caloriJ. I. Aarroux. fères nouvellement établie. guise desrelots une corbeille en osier remplie de cailloux ; • Quant à l'éclairage , N. Chabrol y a aussi largement On en voit qui ont des espèces de flûtes en roseau, dont le pourvu. On sait quel magnifique jour tombe dans le grand dieu Pan n'a certainement pas donné le modèle ; d'autres salon du Louvre par la lanterne pratiquée au centre de sa possèdent une sorte de harpe garnie d'une demi-douzaine de Ras Jour des Hot* * lp «aval». voûte. Eh bien, la surface vitrée de cette lanterne n'a que crins, qui pourrait bien aussi faire verser des larmes au 68m 37, tandis que celle du salon provisoire présente une dieu de la musique finlandaise, le tendre Waienemoynen, QUINC5..-- Vous, Robert Starveling, voue jouerez le rôle superficie de 403 m 20. Il faudra que le ciel, cet hiver, soit non pas des, larmes de ravissement, mais d'indignation et la mère de Thisbé. Thomas Snout , le chaudronnier. de douleur. bien avare de rayons si, par une aussi vaste ouverture, deSitars. — Présent, Pierre Quince. il ne laisse pas arriver aux objets exposés une lumière A ce tintamarre sans nom, à ce charivari qui humilierait • Qum». — Vous, celui du père de Prame. Moi, celui du Bernante. •Qu'on nous permette d'insister sur ce point, le plus im- père de Thisbé. Sang le menuisier, vous prendrez celui du la plus ingénieuse bande de gamins de Paris, se mêlent les rauques accents des gosiers emprisonnés dans les masques; lion ; maintenant, Will& l'ordredit . I tacle réglé. portant de tous sans comparaison aucune. Placé en face SIMG. Le rôle du Bonest-1 durit ? Je vous en prie, des cris de hibou , des sifflements de vipère, des hurlements de l'hiver, l'architecte s'est comporté avec la prudente ' de chien. C'est le signal du bal. Le chef, monté sur ses donnez-le-moi ; tandis leiteh_8144 circonspection d'un général qui manoeuvre au coeur d'un Qum». — Il est aisé de i'Mpreviser ; vous n'avez qu'a échasses, saute et cabriole comme un singe. Le chef à la pays ennemi. If a Songé à tous les dangers qui pourraient rugir. peau d'ours secoue sa lourde crinière, se penche vers le l'assaillir inopinément; il se tient prêt à repousser Ms plus, — Laissez-moi jouer le rôe de lion. Je ruerai sol, se relève toute coup comme s'il allait se jeter sur sa subites escarmouches, les attaquesles plus soudaines. La deBorrom. proie ; le chef au panache de plumes se balance et tournoie; façon à troubler toue les coeurs. e l rugirai de telle sorte neige, par exemple, la redoutable neige, viendia-t-elle à puis toute la cohorte se met en mouvement : hommes et fondre sur les châssis vitrés pour faire nuit close au- que le duc dira laissez-le nier encore. femmes se rangent l'un en face de l'autre et dansent. Non ; dament], aussitôt elle sera balayée. Un service est déjà or- 4 Qom». — Vous serez si terrible que voue épouvanterez le mot de danser ne peut donner aucune idée d'une telle ganisé effet, et les voies et moyens peur arriver à ce d' duchesse, les femmes, qu'elles pousseront des cris scène ; c'est un frémissement nerveux , un tressaillement de nouent* t luis ont déjà préparés. Soyons donc plates effroi, et il n'en faut pas davantage pour nous faire tous pendit. tous les membres; des corps qui s'agitent, se tordent, se si rennes 'on de 4 MO est une campagne de Russie, M. Choreplient, se relèvent et sautent comme des salamandres dans brolprarts se consoler en songeant qu'il n'aura été vaincu Born» conviens que sij'effrayais les femmes, elles le feu. Les pieds ,les que w les éléments. les bras, les hanches, la poitrine, tout pourraient bien nous faire pendre. Mata je modérerai ma voix • mea rugissement sera doux comme le soupir d'une est en action, dans des attitudes que je ne puis décrire, et Tffl neat les localités du rez-de-chaussée de/Maties , celotiibe, dont la moindre ferait rougir la vertu de nos sergents de tioterle chant d'un rossignol. corn *na ramas dlti A recevoir les grandes toiles et Qum». —. Nop ; vous ne pouvez remplir que ville. Un cercle de curieux des deux sexes assiste pourtant toute ittere. le rôle de en plein jour à cette étonnante chorégraphie, et n'en parait La lefflio partis de ro:position Sera établie dans le pre- - 'yramei car Prame est un homme à la figure avenante, e nullement choqué. un joli hittite* kat pour mier hue (ht palais. , une nuit d'été, un très-aimable gentUne seule de ces dames , puisque je ne trouve pas'd'autre 1 viralleac le rôle de Pyrame. Des Media disse' certaine importance sont en conte leman. mot pour m' exprimer, a un caractère intéressant, c'est celle Bouscat. *tell; je m'en charge. Quelle barbe ported'exécute"' d'abord pour râpera, en rtie seulement, les rai-je du sabre. Un neee qui n'a pour tout vêtemint•qu'un calett's en lévrier, qtd mmaeureusement conroi sickimbles, et eDitlitt, pour. çon, entre dans l'arène , un glaive de bois à la main. En face • Qelie d vous plaira. sala bien que piede lui, une femme s 'avance en baissant la létital'un air able les salons Mies it galet ta -- t'est e puis avoir la barbe couleur de —ici de l'exposition. Les parties de ps.= timide. Le noir, brandit son épée; la femme fait un band de paille la herbe tira -Poncé, la barbgfflpse la barbe côté, »laie que amont plue comme pour échapper à tags coupa, phis revient et se tdat de la tad spécialement aNct.à ce de Frette, la .1»al'•faeement «nit • courbe comme une esclave soumise et, par ms mime Le pnnciml corps de logis lesfite la die ‘.101aneur jaune. Cette altiste et la cour de l'horloge par ses reg** eriele ireveqüer sa pitié. m est reveleme aujourd'hui à Le 1 esprit en voyaht à la fis pièces dee deux ailes de Me nègre attendri S'étaie paif Wald» dans ses bras ; la une les »gra; qui semblaient Le femme fait encore mené une »lm adatinschée, et pas à avoir halte de la puitemedd de Bottom, alles de l'aile de. Valois eissi donner à leur 'pas géra clade esavatue — ffiGur- •voix toutes sortes d ' reste reste intonations, et as A qu'enfin e l° tlim• des lime par réel* de ent qui la suit salis er entière, moi» ka Mâles itt labgale ottt a ir h »MOL eititalilki faI» y a due cette vive Set& mg n resteee anciennes saturnales, soit en mémoire du noir mage pittaffill tent drame de passion impétueuse, d'autant plus eandeaut qnu'i l est sans doute et couvert en zinc, est achevé. On s'occupe actuellement de la

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pendant les guerres de religion du seizième siècle, restaurée , sous les archiducs Albert et Isabelle, et reconstruite eixpartie , elle a encore été réparée au siècle dernier. Aussi, à part le choeur, le reste de l'église n'a aucun intérêt sous le rapport de l'art. Quelques parties à l'extérieur méritent l'attention des 'arhéologues. Cette église va être reconstruite et remplacée par une église beaucoup plus vaste, est- ce bien se conformer au dernier voeu de la reine? Louise-Marie a voulu être enterrée dans • une modeste église de village et non pas dans une somptueuse basilique. Jusque-là toutes les cérémonies funèbres ont été d'une simplicité extrême; mais pour le service funèbre de SainteGurlule il ne devait plus 'en être ainsi. Ici c'était la nation qui rendait les derniers honneurs à la reine et elle devait les rendre avec une pomp& digne de la majesté royale. C'est aujourd ' hui, 24 octobre, que ce service a été célébré. On arrive à l'église de Sainte-Gudule par une rue entièrement décorée de tentures de deuil. Au bout de la rue, deux mâts portent des bannières de deuil. Les murs gui forment la rampe du bel escalier de trenteneuf marches par lequel on arrive au portail de l'église sont revêtus de draperies noires semées de lions et d'étoiles d'argent qui leur donnent la forme de sarcophage. A chaque palier ce mur en terrasse porte des vases funèbres où brûlent des parfume. La façade de l'église est revêtue de tentures noires jusqu'au milieu de la grande fenêtre à vitraux représentant le jugement dernier. Trois bannières suspendues audessus de ces tentures noires masquent tout le reste de la façade jusqu'au pied des tours. Sur la bannière du milieu est un écusson aux armes du roi, parti de celles de la remit', d'Orléans, et l'inscription Louise-Marie d'Orléans, reine des Belges; sur la bannière de gauche l'inscription : Née à Palerme; sur l'autre : Morte à Ostende. Au sommet des tours flottent deux immenses bannières noires semées d'étoiles d'argent. A l'intérieur, l'église tout entière est revêtue de tentures noires; on n'a laissé à découvert que les statues des piliers de la nef, les chapiteaux des co!onnee , les nervures des ogives, 1 s rinceaux, en un mortous les ornements de l'architecture. Ce parti pris de laisser visibles tous ces ornements donne de la .grandeur à la décoration et prévient le rétrécissement des lignes de perspective qu'aurait produit une tenture entièrement noire. L ' enchevêtrement des rinceaux , des membrures des ogives, les rosaces, les feuilles d'acanthe, les arabesques touffues des chapiteaux, les statues des piliers fournissent une décoration • très-riche et en même temps très-sévère, et produisent un effet grandiose et austère. A la croisée du transsept s'élève le catafalque, posé sous un dais pyramidal, couvert de draperies, d'ornements funèbres et de candélabres. Ce dais, de dix-huit mètres d'élévation , est flanqué lui-même à ses quatre angles de quatre dais en forme de pavillons sous chacun desquels un évêque est resté en prière pendant tout le temps du service funèbre. Des cenlaines de lustres pendent de la voûte; tout le long de la tribune à arcades gothiques qui règne au-dessus des travées de la nef et fait le tour de la nef, du trarissept et du choeur, circule un cordon pressé de cierges allumés. Cette illumination funèbre est splendide; il n'y a pas moins de six mille cierges qui brûlent. onze heures, le roi est arrivé. Il est accompagné des princes ses fils, et suivi des officiers de sa maison. L'archevêque de Malines l'a reçu à la porte de l'élise et l'a g conduit à la place qui lui est réservée à droite , dans le

L'ILLUSTRATION , JOURNAL UNIVERSEL. choeur. Une foule immense assiége la place et toutes les rues environnantes. Depuis le matin, des 'dames attendaient devant la porte pour pouvoir entrer dans la seule partie laissée au public, les bas côtés de la nef. L'église réservée aux invités est comble, tout immense qu'elle est. On a invité les présidents et les procureurs g énéraux de la cour de cassation et des cours d'appel, les présidents de la cour des comptes et du conseil des mines, les membres des deux chambres, les gouverneurs des provinces, les bourgmestres des chefs-lieux de toutes les provinces, deux membres de chaque députation permanente, trois gardes par chaque corps de la garde civique, trois officiers de chaque régiment de l'armée, M. le comte Lebon, le plus ancien ministre do roi à Paris d le négociateur du mariage de la fille de Louis-Philippe avec Léopold, tous les membres du corps diplomatique, etc., etc. Une tribune pour les dames est élevée en face du roi, dans le bas-côté du choeur. Quelques autres places ont été réservées aux dames, mais en très-petit nombre. Les cérémonies du culte catholique ont une pompe pleine d'une poésie grandiose qui élève l'âme, mais peu sont aussi magnifiques et aussi imposantes que celle à laquelle nous venons d'assister. Figurez. vous un clergé officiant de plus de deux cents prêtres, cinq évêques, un cardinalarchevêque, cette église tendue de noir où le jour ne pénètre qu'à grand'peine, et qu'illuminent six mille cierges, les accords désolés de l'orgue qui gémit, des chants funèbres d'un caractère religieux et douloureux, le recueillement d'une foule qui prend une part d'autant plus vive à cette solennité que sa douleur est réelle et profonde; figurez-vous, au delà des murs de cette église, toute la ville, les yeux fixés sur ses deux tours et s'associant aux prières 'qui ne disent pour l'âme de la reine : c'était Un spectacle imposant et qui causait à tous les coeurs une douloureuse émotion. Le père Dechamps, prêtre très-distingué, frère de l'ancien ministre des travaux publics, a prononcé l'oraison funèbre de Louise-Marie. Il a parlé de ses vertus simplement et avec âme. L'abbé Dechamps est un orateur émouvant, il a des larmes dans la voix. Ce prêtre a souffert,, il a prié, il aimé, voilà ce qu'on se dit quand il vient à paraitre. Quand on l'entend on sent le prêtre vieilli d'avance par les pensées du sanctuaire, le vrai prêtre dont l'épuisement n'est pas du byronisme , dont la pâleur et l'air mélancolique ne sont pas l'uniforme d'une douleur à la mode, mais l'indice d'une âme plus vivante que son corps. Quand il parle , il reste lui, il se livre, il noua dit ses larmes secrètes, ses secrètes pensées. Il est apôtre dans ses discours et sait à propos répudier la rhétorique. C'est ce qu'il nous faut aujourd'hui; on n'a pas le droit de parler aux hommes de notre temps si roll n'est animé par une forte, une haute, une profonde conviction. Et maintenant toutes les cérémonies f u neb ressent terminées, mais le deuil du peuple ne l'est pas. Espérons que cet hiver, au temps où les pauvres souffrent, leur douleur ne sera pas augmentée par l'amertume de souffrances que la reine eût soulagées. Ceux qui respectent sa mémoire feront le bien en son nom, afin de la faire bénir encore après sa mort. Malines, Gand, Hasselt, Tournay,, toutes les villes et bourgs de . le Belgique ont eu eu leur service funèbre. Le messe de Requiem, exécutée à SainteGudule, a été composée per M. Fétis, directeur du Conservatoire de Bruxelles. • • • Cluatu

Dit Lenz.,


L 'ILLUSTRAT/ON, JOURNAL UNIVERSEL. SOMnaMbulhée, voilà bien trois siècles en çà, du temps des derniers Valois. Le quai assez vivant, une ou deux rues marchandes et quelques cafés bruyants où se sont réfugiée l'entrain, le mouvement et le fièvre de la jeunesse surnagent seuls au sein du Léthé général, troublent seule du , bruit de leurs négociations, de leurs pas et de leurs clameurs, le silence de la cité. Peu d'industrie, peu de commerce; moeurs agricoles au sein des villes de ces doux pays de la Loire. Peuple doux, de bon jugement, assez lent de conception, peu propre aux sets, eux lettres, aux grandes entreprises, mais doué de philosophie instinctive, s'accommodant d'un sort médiocre et souffrant peu de la misère; au total, peuple assez heureux et agréable au pouvoir, qui ne saurait sans iujuatice lui imputer ce grand grief d'ingotivernementabilité qu'on reproche tait à la France. • Imposant par sa masse et saisissant d'aspect, le château de Blois serait un monument histodee de premier ordre, s'il n'était déparé par un amalgame de toue les styles, depuis le gothique pur jusqu'au pastiche grec. Ce dernier méfait est l'oeuvre de Mansard, et dans ce ridicule et maussade palais pseudo-antique plaqué sur la plus belle face du véné' sable manoir, je ne reconnais pas l'auteur du Val-de-Grâce, des Invalides et de Versailles. C'est pour loger M. Gaston d'Orléans, qui ne se trouvait point sur un pied digne de lui dans les appartements de François l er, et avec les pierres même d'une partie des constructions de la Renaissance, que l'architecte d'Anne d'Autriche et de Loue) XIV perpétra ce crime de lèse-via et .de lèse-science. Heureusement, les plus belles parties de l'édifice du seizième siècle, y compris l'admirable escalier à jour, l'une des merveilles du château, ont échappé à l'hellénique marteau de cette bande noire; maie sites pierres eussent manqué, c'en était fait de l'oeuvre entière du plus brillant des Valois. Le château est depuis longtemps métamorphosé en caserne, et la vieille salle des Etats dûment planchéiée résonne du matin au soir sous les bonds joyeux et les pas lourds de quatre ou cinq cents jeunes conscrits auquel on démontre en ce lieu la contre-pointe et l'escrime, la canne; le bâton et la danse. Vous voyez que la patrie traite ses défenseurs avec amour : elle en fait des sujets accomplis. En me mettant au fait de toutes ces circonstances, mon guide, le concierge du château,ancien militaire, paraît singulièrement indigné. J'attribue son mécontentement à l'émotion artistique. Ce portier archéologue déplore sans doute de voir la salle des Etats transformée en salle de danse. Mais ce n'est pas cela qui l'agite, ainsi qu'il m'apparaît bientôt. — Oui, monsieur, le bâton et la canne! me dit-il. Les gaillards s'en donnent à présent. Eh bien, moi, ancien maître d'armes il y a dix ans, j'ai été mis huit jours à la salle de police pour avoir fait un cours de canne et de bâton dans ma chambréel Et maintenant on les ordonne! — Voilà qui est criant en effet, et à joindre au martyrologe des génies et des inventeurs méconnus. Les destins et les caporaux sont changeants, et ..... Le tour du bâton est à la en venu. Mais il ne faut pas venir avant son temps. Voilà la dernière moralité qui ressort, en guise d'oraison funèbre, de l'illustre sanctuaire des Etats de Blois. L'ancien maître de pointe et de contrepoints, concierge du château de Blois, est un Galilée méconnu. E pur si muses.... Et cependant la terre tremble, et le plancher gémit, et nos jeunes voltigeurs, s'inculquant la polka avec une ardeur sans pareille, se réjouissent à l'idée d'avoir les Prussiens pour vis-à-vis et de faire danser l'Europe. On a toutefois réservé et sauvé du casernement la partie intime du château, celle qui, habitée par François P r et sa descendance, fut théâtre et témoin du meurtre de Henri de Guise. Cette partie a méme été très-soigneusement restaurée, et, n'étaient les économiques applications de papier peint et de carton-pâte, on pourrait s'y croire reporté au beau temps des conjurations de palais et des assassinats royaux. Malheureusement les meubles manquent, ce qui donne un faux air d'appartement à louer, fraîchement décoré, à toutes ces grandes salles des gardes, chambres à coucher (sans couchettes), oratoires, galeries et autres. La mort a plané là; la vie en est absente, et, que l'on me pardonne ce concetto précieux, la vie de la mort seule y règne. Il m'importe assez peu qu'on me montre le politique et mystérieux oratoire de Catherine de Médicis si je n'y vois pas son prie-dieu, son livre d'heures, ses vitraux, les peintures où s'exaltait sa dévotion redoutable. La seule portion du château gui malgré ce vide réfrigérant, excite au plus haut degré l'intérêt, c'est ce petit passage sombre, cet entredeux de portes, encore peint en rouge, à l'issue duquel le Balafré, sortant duscabinet du roi et l'allant trouver par son ordre dam sa chambre à coucher, reçut, dans une petite pièce ou cabinet qui les sépare, les quarante-cinq coups de poignard que lui réservait le Valois. C'est dans ce cabinet, non dans la chambre même, qu'il succomba, et que le royal meurtrier, effaré de son coup d'État, put, tremblant encore, mesurer l'a haute et athlétique taille de son ennemi terrassé. Je reviens an caractère blaisois ou tourangeau, car c'est tout un. Ce n'est pas sans raison que nos rois de l'avantdernière race ont, dans le fort des guerres civiles, tant affectionné ce séjour des bords de la Loire et du Cher. Tandis que les autres parties du royaume n'étaient que désordre, turbulence et rébellion, là la placidité et l'humeur débonnaire des féaux et ornés sujets faisaient aux souverains de doux loisirs et un asile sûr au sein d'une nature riante, monotone, un peu molle comme ses tranquilles habitants. Il est à remarquer que c'est dans ces contrées que l'on a toujours relégué les éléments inflammables. La Touraine est tout à la fois un oreiller et un matelas contre les incendies, troubles, explosions et projectiles politiques. C'est à Blois nue vint Marie de Médicis, exilée par le cardinal. C'est à après - fade qndMrutier-Louise se retira avec son fils en 1916, l'abiditutitilde l'empereur. C'est à Blois enfin que les hom-

mes politiques, ou du moins se présumant tels, qui voudraient bannir de Plais le siége du gouvernement, pensent à déporter, en attendant mieux, nos assemblées législatives. D'autres inclinent pour Versailles ; mais Versailles n'est qu'un autre Blois, avec l 'immense désavantage d'être à trente minutes de Paris. C'est ce qui autorise sans doute les Blaisois à se considérer comme le coeur de cette France dont on 'veut les rendre la tete. Ils sont très-fiers du préjugé qui veut qu'à raison sans doute de l'ancien et fréquent voisinage des cours on parle à Blois la langue française mieux qu'en aucun lieu du monde. Ce gui accrédite et maintient cette présomption, c'est que les habitants des campagnes du Blaisois et de la Touraine n'out pas de patois et s'expriment assez intelligiblement. Bon nombre d'Anglais, sur la foi de cet antique renom, viennent manger des pruneaux et se former aux exquises délicatesses de notre langue dans Loir-et-Cher et Indre-etLoire. La vérité est que l'on parle le français à Blois comme partout en France, c'est-à-dire suffisamment mal. Légitimement, on ne saurait passer à Blois sans voir Chambord. C'est tandis que le prince était environné de ses fidèles à Wiesbaden que j'ai visité l'apanage. On me dit, tout au fond de la province d'où j'ai l'honneur de vous écrire cette lettre, qu'il s'est rapporté d'Allemagne plus d'une déception je n'en ai pas été exempt, pour ma part, en face de Chambord. Par mà foi, je suis de l'avis de Courier : c'est un assez mince cadeau que la souscription nationale a fait là à M. le duc de Bordeaux. Elle lui a donné un titre de rechange, il est vrai, ce qui est de précaution sage en ces temps d'exhérédation, mais ce titre est accompagné du plus ruineux des domaines. Ni prince, ni roi, ni millionnaire n'habiteront jamais cela : cela est beau et magnifique, d'une coquetterie grandiose, tel, en un mot, que ion pouvait l'attendre du concours artiste de deux hommes comme Français I« et Primatice, mais en revanche triste, froid, monotone, incommode, disproportionné à nos petites moeurs, à nos petits instincts, et, pour tout dire inhabitable. J'ai peine d'ailleurs à comprendre la singulière fantaisie qu'il prit à François l e' d'aller bâtir un tel château en terrain plat, maigre et stérile, plat surtout : je ne conçois pas les résidences princières ou seulement nobiliaires, autrement qu'en lieu haut et fort, attirant l'oeil, commandant de 'loin l'attention et le respect. Mais politiquement, dans le choix d'un tel site, il y avait toute une révolution dont ne se doutaient guère François Pr ni ses successeurs immédiats. Mettre un château royal en plaine, déserter les nids d'aigles et les vieilles forteresses à créneaux, à rechecoulis, sonner l'ère moderne. Très-véritablement Louis XII XII avait raison, quand, parlant de son fils François, il s'écriait : Ce gros garçon gâtera tout I A trois lieues de Blois, en remontant la Loire sur la rive gauche, puis en se détournant à droite, on ne tarde pas à franchir, par une porte de structure des plus bc urgeoises, un mur d'enceinte : c'est celui qui entoure le parc, aste , dit-on, de dix ou douze mille arpents. Ce parc, dont il faut traverser la plus grande partie pour gagéer le château, n'est qu'un bois taillis percé de routes en très-mauvais entretien. On n'aperçoit Chambord que quand on est, selon l'expression populaire, dessus. Aux côtés du château est le petit village du même nom, peuplé à peu près tout entier des forestiers, métayers, gens de service du domaine. Aussi n'estil pas surprenant d'y trouver perpétués, et à l'état de celte, les sentiments royalistes. Il n'est question dans le hameau que d'Henri V, et l'on y comprendrait à peine le malvenu qui parlerait de M. le comte de Chambord. En avant du château coule la petite rivière du Cosson, qui va se jeter quelques lieues plus bas dans la Loire, et qui affecte, à s'y méprendre, la physionomie, la largeur, la végétation riveraine et toutes les alluresilu Cher, pour lequel nous le prîmes d'abord (à notre grande honte, ayant jusqu'à ce jour ignoré le nom d ' u Cosson). Un joli petit pont d'un élégant modèle joint ses deux rives, et c'est de là qu'il faut jeter un premier coup d'oeil sur l'admirable et le prodigieux joujou que nous a légué Primatice. C'est de la Renaissance poussée au colossal, c'est du joli et du coquet dans des proportions égyptiennes. Aucun dessin ne donne une idée suffisante de cet immense palais, que, rassurez-vous bien ,. je n'ai pour cela nul dessein ni nulle envie de vous décrire. L'entreprise d'ailleurs ne serait pas facile. Comment faire passer sous les yeux du lecteur cette harmonie capricieuse, cet étonnant fouillis, cette foi St, car c'est le mot, de tours, de tourelles, clochetons, poivrières, lanternes, qui se pressent, se croisent , s'accumulent , s'entassent dans le plus pittoresque et le plus symétrique des désordres? Je n'ai jamais vu les villes russes avec leur profusion de flèches et de dômes; mais, les relations des voyageurs aidant, il me semble voir dans Chambord et ses innombrables campanilles comme un diminutif, un aperçu, un coin de Moskou , la sainte cité. J'aime les grumes tours rondes qui flanquent l'édifice, lui donnent du sérieux et de la consistance, et par lesquelles Primatice a su relier l'art nouveau au style austère des anciens jours. Monumental colifichet, Chambord est carré par la base; et je ne sais legeel l'emporte dans cette étonnante conception, la frivolité ou de la grandeur, du den féminip et puéril ou de la majesté royale. Voue dirai-je l'intérieur, avec ces grandes salles mornes et nues, que ne réchauffe guère la salamandre éparse à tous les murs, à tous les lambris* palais ; les galeries et les balustres, les chapelles et oratoires, le fameux escalier double, merveille justement célèbre de patience, de goût et d'adresse, et tous les escaliers secrets propres aux furtives entreprises? Ainsi que la vertu, le crime a ses degrés , Vraiment non 1 J'avoue que les choses inanimées m'inspiusnt peu, et qu'eusse -je le don d'Amphion, je ne l'emploierais point à remuer des pierres. Ce que je recherche partout et avant tout, ce qui m'émeut, c'est l'homme, sa

267 trace, son souvenir, ses grandes actions, sa pensée. Or, je l'avoue, Chambord perle peu A mon Arne. Je partage tout à fait l'avis de Couder. Ces voûtes n'ont jamais abrité rien d'héroïque ni d'auguste. De plates et licencieuses 'dallai', onces voilà tout le bilan de leur histoire. Equivoque cadeau à offrir,' en effet, à l'héritier de saint Louis I Puis la magnificence et l'ampleur de ces salles où Triboulet agita les gselots de son sceptre ne m'empechent pas de constater qu d y fait froid, qu'il y pleut, que les fenêtres n'ont pas de vitres, et que pas une tenture, pas un meuble, pas un seul vestige de tant de splendeurs à jamais éteintes ne masquent cette désolante et glaciale nudité. Plus rien d'humain : c'est le fantôme de la monarchie éplorée que personnifient ces grandes ruines. Les morts se sont enfuis de là sana que les vivante les remplacent. Ils ne les remplaceront pas. Le revenu de Chambord (quarante mille francs environ) ne suffit pas, à beaucoup près, à couvrir les frais de régie, ni à maintenir l'édifice dans l'état de délabrement où nous le voyons aujourd'hui. Que serait-ce s'il fallait meubler, restaurer, peupler un palais dont la seule toiture couvre nirais arpe ts en surface ?Ni jardins, ni eaux de plaisance; et quant au bois environnant, il n'a d'un parc que le nom. Tout est à refaire à Chambord. Comme commencement d'exécution, un architecte blaisois a restauré deux ou trois Sapée destinées à loger des portraits de famille et plusieurs statuettes équestres ou pédestres de M. le comte de Chambord. Cette restauration eût été calculée pour faire ressortir les mérites artistiques, le goût, la somptuosité de Louis-Philippe architecte, que le but n'eût été ni mieux ni plus habilement atteint. Les salons de deux cents couverts et les restaurants à deux francs sont des merveilles d'élégance, de luxe et de magnificence auprès de ces embellissements incroyables. Heureusement, il est de l'essence des restaurations d'être provisoires; et j'aime à croire, pour Chambord et son propriétaire absent, que celle-ci n'échappera point à la commune destinée. Le seul meuble meublant du château déposé dans l'une de ces salles restaurées est la grande table de pierre sur laquelle fut autopsié et embaumé le corps du maréchal de Saxe, il y a tout juste cent ans. Une table d'amphithéâtre meublant le sépulcre mondain de la monarchie dissipée et absolue, voilà qui est, je l'ose dire, significatif et frappant. On se prend malgré soi à croire que le sort n'est pas tout seul à produire de ces jeux ironiques et de ces fatidiques rapprochements. Je n' ai pas demandé à voir la fenêtre où François I sf" écrivit son fameux distique ; on n'aurait pu me la montrer : la tradition en est perdue avec la vitre. Si elle a disparu durant la tourmente révolutionnaire, avec les meubles du château, c'est ce qu'on suppose, mais ce que nul ne saurait affirmer. On a même émis de grands doutes sur la réalité de l'anecdote. Je suis en mesure d'affirmer qu'elle est de tous points authentique, et cela d'après un témoin dont la déposition ne sera point, j'espère, révoquée en doute : c'est le bon sire de Brantôme qui, en son livre W des Dames galantes (des veuves, des femmes mariées et des filles), consigne le souvenir suivant, par lequel je ne saurais mieux établir la conclusion et faire excuser la longueur de cet article. Avec la permission du public, ce sera et mon couplet final et le plus sûr moyen de me faire lire jusqu'au bout. a Sur quoy il me souvient, dit-il, qu'une fois, m 'étant allé pourmener à Chambord , un vieux concierge qui était céans et avait esté valet de chambre du Roy François, m'y reçut fort honnestement ; car il avait dès ce temps-là connu les miens à la cour et aux guerres, et lui-mesme me voulut monstrer tout; et, m'ayant mené à la chambre du Roy, il me monstre un escrit au ceste de la fenestre : e Tenez, dit-il, lisez cela , Monsieur ; si vous n'avez veu de l'escriture du Roy mon maistre, en voilà. Et , l'ayant leu en grandes lettres, il y avait ce mot : a Toute femme varie. » J'avais avec moi un fort honneste gentilhomme de Périgord, mon amy, qui s'appelait M. de Roche, qui me dit soudain : Pensez que quelques . unes de ces dames qu'il aimait le plus et de la fidélité desquelles il s'amusait le plus, il les avait trouvées varier et luy faire faux-bons, et en elles avait descouvert quelques changements dont il n'estait content, et, de dépit, en avait escrit ce mot. n — Le concierge qui nous ouyt dire : e C'est mon, vraiment; ne vous en .pensez pas morguer; car, de toutes celles que je luy ai jamais veues et connues, je n'en ay veu aucune qui n'allât au change plus que ses chiens de la meute à la chasse du cerf; mais c'estait avec une voix fort basse; car, s'il s'en fusa aperçeu, il les eust bien relevées. n — Voyez, s'il vous plant, de ces femmes qui ne se contentent ny de leurs maris, ny de leurs serviteurs, grands roys et princes et grands seigneurs ; mais il faut qu'elles aillent au change, et que ce grand roy les avait bien conneues et expérimentées pour telles..... Voilà les souvenirs et les enseignements de la chronique de Chambord. J'ai tenu à finir par cette citation en manière de moralité. Au reste, c'est plaisir, pour parler comme Brantôme, de voir a ce roy, après avoir desbauché et tiré tant de femmes des mains de leurs maris , de leurs mères , et de leurs libertez ou viduitez, puny par quel , il a pesché, n et s'en venant confier au vitrail des fenêtres, de la pointe d'un diamant, les mêmes soupirs, les mêmes dépits, les mêmes peines que les bacheliers et les pâtres à la simple écorce des frênes et des ormes de nos forêts. Feux Menem.

Chemin de fer des Centre. INAUGURATION DR LA SECTION DR NEVERS. Nevers aussi a son chemin de fer. Cette ville, chef-lieu d'un des plus riches départements de la France ne devait pas être complétement déshéritée de ce bienfait 'de l'industrie. La Chambre de 1946, en assignant pour tracé à la ligne


L'ILLUSTRATION;,'AMBNAL

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Vous ne savez pas, j e ne navale pas Moratoute l'étendue da mai Menne mais bien p que «ehomme m'avait fait. Lotit/no des gens compatisseete tout d'abord, et au meammerent ma elle dans ma prison, es n'était plue mon enfant. IIn omnibus atten es Elle n'était plus pure et angélique comme autrefois; elle était • dure ' Ils conduisent à gobe corrompue de corps et d'âme; ses manières, son langage, étaie* Mémoire, l'hôtel de Blette l'hôte infimes comme ceux des gens avec lesquels elle avait 'Mea; elle ne me reconnaissait pan; je ne la recou p ai/mals plue moi-unage; partie haute de la ville; l'hôtel comprenez-vous maintenante cet homme m'avait volé l'adieu Tête-Noire, établis au bord du fleuve, rent sur leur mérite comparé, eue et l'âme de mon enfant, «moi je ne l'ai tué qu'une fois I de cosy vara dans las lieux , one Io ouf DO max. — Milord, notre conviction est arrêtée. au p Le CIIEP-NCH. — voue comprends, meoeieure; mais j'hésitais à faire un choix, lorsqu'un moaeiene "b ouge que la loi ait ion cours. Quelque grand que toit l'entée faut mine, devinant sans doute ma mutée, vie à que moi fort ea.,' l'accusé vous inspire, il faut que vous entendiez mon résumé et cortement, et me sou le à l'oreille ces mots Obligeant. Lits OletIAMMentt que vous vous retiriez pour délibérer. — Si c'est une bene table, une .boune:chambre et dit à L'ILLUSTRATION Le jury s'étant retiré, rentre au bout d'un instant, et rend un repos , Monsieur, qqemons désirez, a-e, eei de vomi qui teseigemet le lar Novembre deetut verdict d'acquittement. donner un ''d'est celui ded OU Celse; On est obligé de faire conduire George Hammond sons escorte. croyez-m'en, voua voue trouverez fort ttettetemeadiveowt eu'a1. 'n'et eat peint Les femmes veulent le porter en triomphe; et une foule immense ktmeuseacee Mvies V tesoet hes led/ceek, — Mille remerctemate, Monsieur, et au ChAteau I l'accompagne de ses hurrahs jusqu'à son domicile. bore de perplexité , au endura** de l'omnibus. Mais s'ukase« aura Umlaut *ms chaque ci t qui le croirait? tout en charge* ses malles, n'ale MU, eut >matfett à« ?estes et Ms point perdu une syllabe de l'ouverture. litstevaveva, — ou mise« franco me Lettres sur la. France. Monsieur, me dit-il, je suis un simple .conducteur boa suenweis, h Vend« da n'ai point d'intérêt à vffl conseiller un hôtel plutôt ive% DE PALUS A NANTES. autre; je vous mènerai mimez voudrez, c'est mon drue; À. LE CHEVALIER et Ce vous êtes II. . BAcheave ,1V° 60. rieisbpreter-e: bien, dis-je, iimpatienté d DE PARIS A BLOIS. e «a mime» diplomatiques; et où voulez-voue en mer? Protée hiprierens„ a- Monsieur, couutaissez-voitt mit homme? Il y a des voyages très-longe qui sont fort courts ,.et de — Celui qui vient de me parie? Aucunement, et courts qui semblent très-longe. De ce nombre et certaine- m'importe. ment celui qu'il faut faire de l'intérieur de Parie à l'embar- Château? C'est sans doute quelque habitué de 1%ôtel cadère du chemin de fer d'Orléans. On en vient à bout, ce— fè propriétaire lui-méme, pendant; on arrive, on prend son billet, dont le prix ad 110-je un peu surpris amgulièrement augmenté par l'excédant inévitable de ha- sieur, vous Mes donc..., dis-je,de la rér&Eon. Ainsi, me> donneur d'avis qui , d> gages, le tarif étant calculé sur cette riche et florissante li- rant ce colloque, noue avait toutau doucement rejoints. Un Drame. gne d'Orléans, de manière à faire payer à cleme voffflur Oui, monsieur, le prow4taire de l'hôtel du Château, Les journaux anglais rapportent une scène de cour d'assises le transport d'au moins cinquante kilogrammes. Au delà des pour vous servir, dit-il sans theleierter, et quand qui mérite d'âtre recueillie. Nous n'y ajoutons aucune réflexion, quinze accordés gratuitement. et dont rineuffmance est évi- voue assure que vous y serez bien, par respect pour, la conscience et pour le coeur de ceux qui li- dente, c'est assez d'un seul kilogramme, que dis-je, d'un bonnes raisons pour l'affirmer et le sav voyez que j'ai de ront ce drame d'un intérêt si touchant : gramme d'excédant, pour donner lieu à la surtaxe. Sur le — Assurément... ftant... « Une foule immense se pressait, il y a quelques jours, aux pied d'un demi-quintal, un est imposé comme cinquante, et —De quoi voue mêlez-vous? reprit d'un ton Menaçaine abords de la salle des assises d'Old Bayley, à Londres. Les pla- le voyageur de la troisième classe , qui n dans sa mince vas'adressant au conducteur cet officieux aubergiste. Mouse* ces réservées au public sont promptement envahies, et une lise seize kilogrammes de chemises, d'habits, de mouchoirs foule compacte assiége les portes, qui menacent de céder sous et de bas, paiera aug e le même prix que s'il en avait soixante- n'est-il pas le martre de descendre chez moi? N'êtes-vexe pas tenu de l'y conduire? la pression. cinq. C'est admirable d'équité. Au reste, le service des postes Je conduirai momie« où d voudra , répondit froid> A midi, le chef juge, lord Tindal, vient occuper son siége. ne procède pas autrement, quand il prélève mi port quameot mon autre cicerone- Mais vous, homme établi, v L'accusé est introduit, et sa présence excite dans l'auditoire druple pour les lettres doubles de poids, et frappe d'un droit devriez rougir du plat rite« que VOUS faites' une vive curiosité et un intérêt visible. Les deux avocate qui se — Chacun fait ses affaires comme il l 'entend, reprit sont offerts pour prendre sa défense lui serrenj la main et lui uniforme depuis seize jusqu'à cent grommelé. C'est avec la riodisent des paroles de consolation et de courage. L'accusé est un même intelligence, la même justice que le timbre.— Mais perturbable personnage, et je fais les miennes mm-mêMe. homme de moyenne taille, d'une constitution frêle ; ses yeux étouffons ici nos griefs personnels. 11- est peu de branches J'en ai le droit. d'impôt qui échappent à ce parti pris, à cette règle générale bleue et doux sont baissés. Toute sa personne témoigne d'une — Vous avez le droit autel cirer des bottes sur le tristesse douce et d'une mélancolique résignation. Sa voix est d'iniquité et d' ineptie. Et l'on se plaint t Que voulez-vous ? pont, où tonte la ville de Blois d'aller vous a connu pendant quinte Ces Français sont incorrigibles et ingouvernables I N'est-ce douce; ses manières témoignent d'une éducation distinguée, malgré la pauvreté de ses vêtements. pas ici le' cas, ou jamais, de placer la définition de Cou— Taisez-vous, vous êtes un gueux LE cens — Votre nom, votre âge, votre profession? rier ? s Peuple charmant, léger, volage, mitaine, variable, Et voua un drôle ! L'accusé. — Georges Hatiunond, âge de quarante et un ans, changeant, mais toujours payant, s —Un misérable! peintre de portraits, Quand on a satisfait aux doubles exigence de MW. du — Un aubeeste à roulierel Le can, sucs. Vous connaissez l'accusation terrible eue« commeemsereweipmes, foulé, pressé, pèse chemin de fer, — Us maranti I sur vous. Vous étés prévenu d'avoir donné la mort avec qui ' préméparqué aise au départ du train, dans un étroit espace oit gitiaseuce ditation à un danseur de corde nommé George Baldwin. Vous l'on gèle en-hiver, mais où l'on eti;effee en été. En Angleterre, — Un moue/Je-faim! reconnaissez-vous coupable? où le respect de l'habeas corpus est, God suie the 'pesa ! ... L'accusé. — Tont cela est vrai , je l'ai tué. C'est un malheur —Non, Dieu merci! car je ne loge point chez vous I porté plus loin que dans les républiques, chaque que je déplore; mais, dans mon âme et conscience, je ne 'fout Cela fut dit tranquillement, flegmatiquement de plue me mitai de sa carte, a le droit de prencre incontinenttraveller, sa place crois pas coupable. et d'autre, comme une litanie, un rôle su par coeur et qu en dans la classe des wagons auxquels il a droit. On ne le cE caze race. — Puisque vous reconnaissez la vérité du fait répète chaque soir. Le bruit de l'omnibus s'ébranlant étouffa point comme et vous bornez à en contester la culpabilité, asseyez-vous. Vos me un bœuf destiné à l'abattoir; mais, les damera grondements de ce paisible orage. Il va M concitoyens, vos pairs vous jugeront. Dieu vous ait en sa pro- parmi nous, outre le charme et le bon goût de cet usage dire que cette scène ruina dans mon esprit et l'hôtel du aW, tection. préliminaire, on aime mieux lime« à la dernière minute Mau et am propriétaire. Je nie laissai conduire où l'omnibus tout le troupeau, je Le greffier donne lecture de l'acte d'accusation' le plus ancien voulait! dire tout le public, à la fois, à voulut (et il nie avocat, qui doit appuyer l'accusation an nom du comté, pro- l'escalade des wagons, où il s'anomale et s'engorge, pressé Nabot; que je guida assez Mea), tout en taisant ces fivous livre : nonce quelques paroles dans lesquelles il recoupait qu'aucun par les cris impérieux des employée et le sifilet du contre— Eh queil voilà un homme riche accusé n'a jamais mérité plus d'intérêt, mals qu'une condamna- mettre, présentant ainsi le spectacle étonnant d'un banc de déjà sans doute, obef d'un etabliesemein importent, pp monsi tion est nécessaire, sauf le recoure en grâce devant le souverain, sardine» qui viendrait de lui-même s'encaquer au fond d'un Mi en habit noir et »mina bluet*, que s'envient, de saeur min de prouver à tous que personne, dans une société civilisée, baril, Devant le Quoi ego de ragent en casquette, nul ne ré- antucieusemeat voyageur A la (ortie personne, ne peut se faire justice à soi-même, d'un chemin de clame, nul ne bronche. Un t bout de galon et d'uniforme LE mar — Accusé, avez-voue quelque chose à dire pour fait trembler les plus recanto, quereller quotidienneMent et dees des Rennes digne et chacun se laisse étouf- fie la plis canaille arec ua eue* d'omnibus, votre défense? L'Accusé. — Mylerd,majastiecatioa est dans le récit des faite. fer,. harceler et manipuler de la Maineure grâce du monde: • Ami te quo ne Mâts t je l'ai dit déjà, les Français aient un peuple mutin et Il y e trete an, je perdis nue fille, amie de eangeseedeum quatre mie, seul gage de souvenir qid aie restai d'une épouse diète qu'il avait plu à intlisciplinable. Le tout.,pe ur emmena,vraie ' On est amis enfin on. part, Étampes, on traverse MM I Dieu de rap peller h lui de ta perdis,je ne la vis pas mourir son*** en **M comme j'ai mourir ta mbre; esti elle me fut volée. na pays charmant, Motorise«, Ablon et Ris ., et Juvisy, 'nien t ffleare des C'était une ameute entant, et,elle, IMAM à pare eite,n'avais personne et, dans le lointain, en taise k droite la vieille tour de buté cet incomparablement »ms lietallhéry. Mais à *tarifai au monde pour m'aimer. 'buteurs, es mie ai souffert, ne mucommencent ces Memel@ mie- .41-' do tels outrages. rait se décrire vous ne 'und,* le mua rets et nette platitude fertile de la Beauce, ennuyeuse comme J'ai dépensé en quand ij aura à la paftege annonces, en démarches infructueuses mie vieille millionnaire. D'Orléans, n'en parlons point ; me t ee quaje porafi. dais ilmatitie méteil q Meubles, tableaux, jusqu'à mes habite, tont a été Temi n'en voit rem la gare et secore... Le séjour dansde lai bepapnee c , la cité de / n. Pen dem q ui dant t'ohseul, à pied, j'ai cherché mou enfant dais toutes la Pucelle consiste à élan traneveed , je p pa re he propose désormais comme. ll Om o les Mâta, Lus toue les villages des trois royaumes. Min qu'en de dira ka nswagoetal — d'un train à l'autre, après le parPreablelnent 44ja peignant des portraits, j'avais dosa à gagner quelque arge pal, mue un autmellier, puis un maire, e je cage obligé ddansau établie à voyageurs qu'offre à l'aller et revande à isnuires pour reeimuneneer mes amuie« louent, un conseiller général, et, plus tard, un rep r,les au retour chaque b de mie importants rail-ways. Au Ire*, JO 0,1$ de longue date, et voue aussi, je quoi pas? Il représentera la lésine,r idomp lette* d eg imadredi ja m'averse le mer- pense. 1.41 . la bassesse des sentiments eue bien qtebomeNe c* de Eddi an centre du marché, donc de côté, sacs plus de façons, ce chef- et ce sont toutes cluses qui ont un droit réel A * mes troupe Heu Immo% prochaine occasion. de ee livrait l ace exereices. Un «lent présenter. Et notre homme verra se tendre v tourne I« jambeseirl'idr, la tete appuyée g Là perceurs Orléans à Blaise m'offre pas de tee-grands d' d'une main de ceux dont à grand'peim jeep il er mea ettece de hallebarde. US mon de Mme de mère doit aeOir dédommagement us ennuis d'une locomotion boumpied, et il achèvent ses jours, honoré la mienne pour que jo remuai« mots « moue« étril Mme- Peso . ,,,petits arbres, de *Re a paye généralement lime et d'admiration qui entoure les écus cet diat...„ plat. liempeemy &de* ma pauvre Met t mère te «Mese-être nette précipité e Sont le seule pointa, *Mn lotes Voilà de ces riches qu 'il faudrait montrer eue mu elle pour la serrer dari tee menus, te • moi, ut voile 010i* tem» , qui séparent Yuan de l'autre tuais eut Innx.oe irt,is jetai sur le chef eo ville. Deux lteerea inge t et mesuré te peigne nunc son- eux «mieux (deux termes, hélas; trop aOuveaf et {pila MeaMœdue), comme les Spartiates *balaie AiWel on& eu Ire da ile Mois qui iti terri aura jouasses Mita pour les dégo e Pnrseent end lidet= ûter de riergot, d=de et notre puce, per 8dltafr^ maltlhlue Me upid4 é la Lel*, que Tees MIL Bige le arme, je M'égale*, cache mai Inssfeist. et archéo —Os se mat pua ta 4lis 114.014 . "Cli4EBO$D. . dit conte demalre gause veut servies est e Sied* Iule Dis ettes

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L'ILLUSTRATION, JOURNAL UNIVERSEL. longtemps droit à la reconnaissance de ses compatriotes; ses travaux du chemin do fer la lui assurent à toutjamais. Le chemin de fer du Centre a été adjugé à une compagnie représentée ar les administrateurs de la ligne d'Orléans, le 9 octobre 1844, moyennant un bail de trente-neuf ans et onze mois. Cette adjudication a été faite dans les conditions de la loi du 14 juin 4841; c'est-à-dire que, l'Etat se chargeant d'acquérir à ses frais les terrains et de construire les ouvrages d'art, la compagnie n'a eu qu'à poser la voie de fer et à installer le matériel. Un capital de 33 millions, réuni par elle, a pourvu à cette obligation; et, chose rare dans les annales des travaux publics, elle a pu, en dehors de sa concession primitive, soumissionner l'embranchement de Nevers-, sans avoir besoin d'augmenter son fonds social, soit par un appel directement adressé aux actionnaires, soit par un emprunt. Les 33 millions ont suffi à tout. Dès 1847, une première section, celle d'Orléans à Bourges, fut ouverte à la circulation. Peu de temps après, deux autres sections, celle de Bourges à Nérondes et celle de Vierzon à Châteauroux, dessinèrent la bifurcation qui doit atteindre nos provinces centrales par deux points, Clermont d'une part, Limoges de l'autre. L'ouverture de la section de Nevers complète l'oeuvre que s'était, pour le moment, assignée la compagnie. Le chemin du Centre retrouve à Nevers la Loire qu'il ayait déjà Franchie en partant d'Orléans, et n'y arrive qu'après s'être mis en rapport avec les canaux. Le temps n'est pas aux grandes entreprises. Mais un jour viendra sans doute où le chemin du Centre ne s'arrêtera pas là. En attendant, nous voici à Nevers avec quatre cents Parisiens qui ont quitte Paris à sept heures et demie et à huit heures du matin, dimanche 20 octobre, par deux convois arrivés presque à la même heure, après avoir parcouru un peu plus de 304 kilomètres en six heures. Nous sommes reçus au bruit de l'artillerie, au milieu d'une population accourue de tous les points du département pour être témoin d'une solennité qui marque une ère nouvelle à la prospérité d'une contrée industrieuse. La bénédiction des locomotives par monseigneur révéque de Nevers , en présence de ce peuple assemblé, et représenté d'ailleurs, dans le motif de cette fête, par M. le ministre des travaux publics, par M. Du pin, en sa qualité de Nivernais, M. le préfet du département, M. Dufaud, comme président du Conseil général de la Nièvre, M. Gasc, comme président du Conseil d'administration et les membres du Conseil de la Compagnie du chemin de fer, M. Marc, son habile directeur, et les ingénieurs qui ont accompli les travaux; la bénédiction, précédée d'un discours dont on a remarqué la bonne pensée et les généreux sentiments, est l'acte principal de l'inauguration ou plutôt c'est l'inauguration elle-même. Cette cérémonie terminée, et après une heure employée à visiter la ville, un banquet offert par la Compagnie a réuni environ trois cents invités dans une salle décorée avec goût et devant des tables servies avec distinction. Les personnages que nous avons nommés présidaient le banquet, et plusieurs y ont parlé successivement au nom du département, au nom de l'Etat, au nom de la Compagnie, de manière à faire éclater les approbations de l'auditoire. La politique ne pouvait pas être entièrement exclue d'une fête où assistait le président de l'Assemblée nationale avec un des ministres du gouvernement. Provoqué par M. Dufaud , M. Dupin a prononcé le discours suivant.dont la pensée a été accuei die avec une faveur mêlée de quelque étonnement : a MESSIEURS,

n J'ai vivement regretté avec vous que M. le président de la République, fatigué de ses précédents voyages, n'ait pas pu honorer cette fêle de sa présence. Elle en eût reçu un plus vif éclat, et j'aurais voulu seulement y assister en silence à ses côtés, attestant par mon concours cette union des pouvoirs publics qu'il importe tant d'entretenir et de fortifier dans leurs limites, pour remplir la mission qui leur a été donnée de maintenir l'ordre dans la société, la hiérarchie dans

2g9 les fonctions et l'autorité de la loi dans l'Etat. II n'aurait rencontré ici ni la flotte, ni l'armée, cette valeureuse armée qui fait la force et la gloire de notre nation, dans la paix comme dans la guerre ; notre flotta, dont les brillantes mançeuvres ont fait l'admiration même des étrangers. Mais un autre spectacle se fiàt offert e ses yeux, non moins digne de l'attention du chef d'un gouvernement et d'un esprit observateur. » Aucune partie du territoire français (et j'en prends à témoin son ministre des travaux publics) ne lui offrirait peut-être la réunion sur un même point d'un plus grand nombre de monuments dus au génie civil et de créations industrielles du premier ordre. » Où verrait-il ailleurs quelque chose de plus imposant que ces trois ponts gigantesques séparés à peine par un kilomètre de distance, qui, d'une rive à l'autre de l'Allier, livrent simultanément passage aux voitures de terre, aux bateaux de commerce, au chemin de fer que nous venons d'inaugurer? » M. le président aurait pu, en quelques instants, se transporter dans cette magnifique usine de Fourchambault, où le fer, travaillé par des ouvriers intelligents et par de puissantes machines, s'échappe en longs rubans de toutes les dimensions qu'exigent les besoins des diverses industries et des arsenaux de l'Etat. n M. le président aurait pu visiter lmphy, qui prépare les cuivres destinés doubler et à préserver les coques de ces beaux navires qu'il est allé admirer à Cherbourg ; Guérigny,, où se forgent, d'après les règles d'une savante dynamique, les câbles destinés à retenir ces vaisseaux sur leurs ancres. Heureuse la France, si ses hommes d'Etat pouvaient, par des procédés aussi certains, fabriquer des amarres aussi solides pour fixer le vaisseau de l'Etat et l'empêcher de dériver sur les écueils I » M. le président eût cédé à nos instances pour aller visiter cette belle fonderie de canons de Nevers, j'usqu'ici renommée pour la solidité de ses fontes et la perfection de ses cylindres ; à qui notre marine doit une bonne partie de ses armements, et dont les ouvriers, aujourd'hui sans ouvrage, sana salaire, sans asile, attendent du secours et des consolatione. » Et enfin M. le président aurait pu étudier, avec le genre de sagacité qui le distingue, l'esprit, les besoins et les vœux des populations du centre, je devisais dire du coeur de la France, qui méritent autant d'être connues que les contrées qui avoisinent l'Océan et qui bordent le Rhin. u Messieurs, réunis en famille, célébrons l'inauguration de ce chemin de fer ; remercions la compagnie d'avoir, en ces temps difficiles , associé ses capitaux à ceux de l'État pour accomplir ce grand travail. » Remercions aussi l'honorable ingénieur en chef qui vient de recevoir la récompense qu'il méritait. » Et pour répondre à ce que M. Dufaud me faisait l'honneur de me dire tout à l'heure, je ne le mènerai pas à l'Assemblée nationale, mais je me transporterai avec lui par la pensée à l'usine de Fourchambault, dont il est le directeur, pour le féliciter du zèle, de la précision et de l'activité avec lesquels ses collaborateurs ont élevé le superbe pont ed fonte qui introduit le chemin de fer jusque dans l'intérieur de la cité de Nevers. » Maintenant, il ne reste plus qu'un voeu à exprimer : c'est que l'on achève ce qui a été commencé, et que les chemins de fer se continuent autant que le permettront les finances de l'État, qu'il ne faut point compromettre, et le crédit public qu'il faut consolider. » Je porte un toast à la prospérité des compagnies et à l'achèvement des chemins de fer. s La soirée s'est terminée par un feu d'artifice ; et, à dix heures, un premier convoi ramenait à Paris une partie des voyageurs du matin , encore étonnés d'avoir fait, en moins de 2S. heures, près de deux cents lieues, d'avoir assisté à une fête qui a duré 6 heures, et de se trouver prêts à reprendre leurs travaux habituels comme s'ils avaient passé le dimanche à Paris. , PAULU1.


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L'ILLUSTRATION, JOURNAL UNIVERSEL.

du Centre la vallée de l'Allier, laissait dans l'oubli tout le parlement de la Nièvre, elle l'a indemnisé en lui votait dé- son style est sévère, ses lignes sont pures, et l'harmonie de t un ses dispositions lui donne un aspect des plus imposants. construit dans des proportions élégantes ; il est composé de' embranchement du Guétin à Nevers; c'est cet embran che- quatorze arches elliptiques de vingt métres d'ouverthre reA la sortie de l'aqueduc, le canal, tracé sur un bel alignement qui vient d'être livré à la circulation. i ent posant eur des piles et couronnées d'une corniche très-sament droit, v, à un kiloètre se réunir à la ed'eau Ceux de nos lecteurs qui ont parcouru la ligne du Ce nitre navigable qu' on a tirée de ml ' Allier. Cette dérivasion lante supportée par des modifions. ' se rappellent qu'en quittant Orléans ils ont traversé les p Comme à l'aqueduc tin offre, Guétin, on a eu à vaincre de grandes difficulté pour les fonnos stériles de la Sologne : ils n'ont trouvé trace de cultur lai- à son entrée en rivière, des ouvrages d'une heureuse corndations. Il est assis sur un radier général dont le pourtour. d'industrie qu'à Vierzon, dont les usines métallurgiques e et position. Les vannes de prise d'eau , l'écluse en rivière, le a été défendu par une enceinte continue formée de deux oc- sas circulaire où manoeuvrent les bateaux pour entrer dans cupent une partie de la popumille pieux. Commencé en 4846, ce travail a été terminé en lation. Une heure après, ils ont aperçu la cathédrale gigantes4848. Les projets et l'exécuque de Bourges et ses tours tion sont dus à M. Adolphe inégales qui révèlent au voyaBoucaumont, ingénieur. geur l'existence de l'ancienne A quinze cents mètre; du capitale du Berry ; puis Néronviaduc et à l'aval de l'aqueduc du Guétin se trouve un pontdes, dont le nom n'a jamais tant retenti que depuis que ce route suspendu. Il est formé bourg insignifiant était devenu de cinq travées de soixante tête de chemin. Aujourd' hui la mètres de largeur ; les chaînes ligne du Centre se prolonge de suspension sont supportées jusqu'au Guétin, pour Contipar d'élégants pilastres; il a /Mer plus tard sur Moulins et été exécuté en 4846 sous la Clermont. direction de M. de Marne, inIl y a vingt ans à peine, le génieur ordinaire. Guétin était un point presque Du viaduc du Guétin à Neinoré sur la carte de France. vers, les travaux de l'embranA peine quelques touristes chement sont nombreux et s'étaient-ils arrêtés dans cette tr ès-intéressants par la diversolitude agreste pour y reconsité de leurs formes. Un sounaître la vieille tour de l'anterrain de 350 mètres, placé cienne châtellenie 'de Cuffy dans une profonde tranchée, dont le front noirci domine les est d'un aspect im_posant. futaies qui l'entourent, et le L'une des têtes est flanquée vieux château d'Apremont qui de tourelles engagées et ordouble ses hautes murailles nées de mach ecoulis. Des ponta dans les eaux de l'Allier. Aubiais de différents systèmes jourd'hui c'est un des points sont établis sur la ligne, et celes plus remarquables de notre lui sous lequel passe la route pays, grâce aux magnifiques n° 451 étonne surtout par la travaux d'art qui y ont •été hardiesse de ses formes et par accumulés. les difficultés qu'a dû présenUn de nos dessins donne ter sa construction. l'ensemble de ces travaux. A son arrivée à Nevers, le Nous sommes sur la rive chemin traverse la Loire sur gauche de l'Allier. Cette riun pont en fonte dont l'exévière est traversée par le canal cution ne laisse rien à désirer. latéral à la Loire sur un aqueSa hauteur est de 44 mètres; duc de 500 mètres de longueur il est percé de sept arches de composé de dix-huit arches en quarante-deux mètres d'ouverpierres de seize mètres d'outure, supportées par des piles verture, la cuvette supportée en pierre de cinq mètres d'épar ces arches est d'une larpaisseur. Les arcs sont d'unegeur de cinq mètres; à l'une grande légèreté; ce pont a été fer de Nevers. des extrémités se trouvent trois Entrée du souterrain de Grimouille, d'après un dessin de M. Barat. exécuté commet par enchanteécluses acculées destinées à rament ; sa construction n'a pas chelbr la différence de niveau des deux biefs. Ce travail giduré plus de dix-huit mois. ga ntesque est dri à M. Julen, qui a doté Fance e tant le canal, forment un ensemble de travaux remarquables par r d Les fontes sont sorties des at etiers de M. Émile Martin de Fourchambfitilt. d'autres travaux non moi ns remarquablesl. a La bonne disposition et l'élégance de leur construction. constr uction leur Sur le chemin n amont de ce de cet aqueduc a donné lieu aux plus grandes difficultés de do fer, les travaux n'ont pas moins d'imviaduc on remarque le pont de Loire conE it en pierre. Cet ouvrage, remarquable portance. La ligne, à sa stru l'art, en raison de la mobilité du sol de la rivière. Les fonsortie du bois de Bourrain, arrive l'élégance de dations sont assises sur un radier général on béton garanti à la vallée de l'Allier dans un pli de terres où coule le ruis- ses formes et ses belles proportions, a par été commencé à l'amont et à l'aval par des murs de garde descendus à trois 477 6 par M. en seau du moulin des Barres. Elle franchit à la fois Régemortes, premier ingénieur des turcies et le canal, mètres de profondeur et protégés contre les affouillements une route vicinale et la rivière d'Allier sur un viaduc en levé es du roi, et terminé en 4829 par M. Boucaumont acte aine, par des enceintes continues de pierres et de forts enrochepierre, et arrivée sur la rive droite, elle se bifurque pour aller d'un côté à num alternent ingénieur en chef à Nevers. Il est inutile d'éments. L'exécution de ce travail ne laisse rien a désirer ; érer toutes les difficultés que présentait cette construcLe viaduc de l 'Nevers , de l'autre à Moulina et Clermont. tien Allier, d'une longueur de 380 mètres, est ligue à une époque surtout où les effets de la chaux hydrauétaient encore inconnus. Un travail de cette nature

Pont—route, aqueduc

et vJactudsur l'ailier, prés de son confluent mec la 1.01113. la réputation d'un homme et doit lui assigner une tee parmi les génies de son siècle. tier de la ville préc L'e mbarcadère de Nevers a été édemment oublié des habitants et qui embra heureusement exécuté e se couvre de constructions élégantes et confortables. mplacement parfaitement choisi à la porte de la ville.sur ; déjà nchement qui les place maintenant à huit heures de Cette co nstruction est simple et de bon goût. Elle fait face Les abords sont faciles, et tout l ' entourage respire un air de la capitale ; ils ne doivent pas oublier que c'est aux démarfraîcheur et d'aisance bien fait pour captiver l ' attention du me rue magnifique qui vient d'être ouverte dans un quer- voyageur. ches actives de leur ingénieur en chef qu'ils sont redevables d'un si grand bienfait. Grâce à ce fonctionnaire Les Nivernais doivent se féliciter d'avoir été dotés d'un éminent, voilà leur ville sortie de l'isolement où v oulaient laisser végéter des rivalités voisines. M. Boucaumont aine la a depuis

eh à


L ' ILLUSTRATION, JOURNAL UNIVERSEL. "oh, une voix d' en haut qui lui disait : a Pourquoi pleuralte la soeur, end ü te reste le frère, sous-lieutenant dans hispide. de S. M. Louis XVIII le Désiré? Clotilde ne t'atselFe pas dit que son frère était beau comme elle était belle? DODO aime celui-ci de l' amour que tu avais pour celle-là; car l'un et l ' autre ne font qu'un, à l' habit et au sexe près. Cette pensée entra dans l 'âme de Régine aussi soudainement qu un rayon de soleil dans une chambre dont on ouvre tes volets. C' étaient les voleta de son âme qui se rouvraient à la lumière de l 'amour, de l 'amour pur, bien entendu. Aussi, elle retourna à Rome dans son ancien couvent, où, à Cause de son extrême jeunesse, elle devait passer encore deux ans avant de cohabiter avec son vieil époux le prince"*. Sur ce, voilà Saluce qui arrive à Rome, et, comme Clotilde lui avait aussi beaucoup parlé de Regina, il s'en va au couvent de la princesse, et, par un miracle du ciel, la première personne qu'il y rencontre, c'est une jeune figure d'environ seize ans, vécue d'un noir comme un cyprès, avec des épaules transparentes, une taille ondulée et un visage transpercé. On conçoit l'effet de tout cela sur un sous-lieutenant, effet qui redoubla quand ce cyprès velu de noir, quand cette taille ondulée, quand ce visage transpercé, quand Regina enfin lui dit : « Je vous attendais..... je vous invoquais....; mais pas de bêtises je suis mariée je suis princesse "e . Du moins ils le disent à Rome; mais mon coeur ne me le dit pas. » Et, tout en lui tenant à peu près ce langage, elle lui prenait les mains et elle le familiarisait à elle. On conçoit que ce garde du corps n'était pas trop difficile à familiariser, et de familiarité en familiarité, ils allèrent, à ce qu'il parait, fort loin en fort peu de temps. Cela dura plusieurs mois, et parvint enfin aux oreilles du prince, qui le trouva mauvais à cause du scandale. Il enjoignit à la jeune princesse et à sa complaisante grand'mère de ne plus sortir du couvent, et de ne recevoir personne. Sur ce , Régine dit à Saluce : « Enlève-moi ou tue-moi. — Je t 'enlèverai, s répondit Saluce, qui l'enleva sur une grande échelle. Mais le lendemain, tandis que Régine et sa grand'maman filaient vers la France, le sous-lieutenant fut arrêté, et le vieux prince lui fit dire : « Renoncez à ma femme qui ne l'est pas encore, où je vous fais un procès qui la déshonore et vous aussi., et qui la ruine par-dessus le marché I Réfléchissez. » Saluce réfléchit, et le lendemain, prenant un passe-port , il partit pour aller gagner avec plusieurs autres la bataille du Trocadéro. Quels ne furent pas la colère, le désespoir, les pleurs de Regina en apprenant la trahison, la défection de ce souslieutenant léger! Regina était alors près de M. de Lamartine, à qui Saluce l'avait adressée pour la guider sur les terres de France. La vue du ponte ne tarda pas à adoucir ses chagrins. Après avoir jeté littéralement à l'eau les lettres de Salure, elle prit la main de son ami et lui dit tendrement : « J'irai à Paris cet hiver! Y serez-vous? — Oui! mais n'y venez jamais. — J'irai! me dit-elle. » « Nous nous revimes à Paris. s Ainsi finit l'histoire. Mais que de choses dans ce nous nous revîmes/ Ce nous nous revîmes est gros d'un nouveau volume de Confidences. J'espère pourtant que M. de Lamartine en restera là. Déjà il ne nous en a que trop appris. Mais nous n'avions pas besoin de son exemple pour savoir que le plus beau et le plus heureux talent du monde ne résiste pas à de certaines nécessités au moins fâcheuses, et qu'on ne remplace jamais impunément l ' inspiration par la spéculation. ALExANDRE DUFAY.

Voyage de eleennummolgation

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EXÉCUTÉ PAR LA FRÉGATE AMIRALE la Poursuivante APRÈS UNI STATION DANS L ' OCÉAN PACIPRICIL

On nous adresse de Bombay, à la date du 17 septembre, la relation suivante que nos lecteurs accueilleront avec intérêt : « Par une belle matinée de juin 1847, la frégate' de 50, « la Poursuivante, » portant le pavillon du contre-amiral Legoarant de Tromelin, part de Toulon pour aller prendre la station des côtes occidentales d'Amérique. Caus la Méditerranée, on s'arrêta un instant devant Malaga et Algésiras; quelques jours après, la verte Madère et le pic de Ténériffe, à moitié perdu dans les nuages, apparaissent aux voyageurs; enfin, de l'Ile de Gorée à la côte occidentale d'Afrique on dit un long adieu au vieux monde. n Vers la fin d'août, la frégate entre dans la magnifique baie de Rio Janeiro, et y trouve « l' Uranie, » montée par l'amiral Bruat, ex-gouverneur des possessions françaises dans l'Océanie. Quatre années de travaux de colonisation, une rode guerre contre les indigènes de Tati, terminée par une pacification glorieuse, ont signalé la longue campagne de cette frégate, dont on contemple avec admiration le vaillant équipage si cruellement décimé par les balles ennemies. Dès les premiers jours de septembre, la Poursuivante a quitté les côtes du Brésil et s'est dirigée vers le cap Horn, qui promettait à son jeune équipage un baptême de gros temps, plus/sérieux que le baptême naguère subi sons l'équateur. Dela Terre des Etats , treize jours de lutte contre de forts vents contraires avaient conduit la frégate un peu au delà du cap Horn, quand une tempête australe , de la violence de celles qu'on ressent à l'équinoxe, vint l'obliger à fuir devant le temps pour se dérober aux rudes caresses d'une mer en tourmente. Le lendemain, et pendait les hait jours suivants, il fallut forcer de voiles pour regagner le chemin perdu; dais c'était là sa dernière épreuve. Bientôt après, la frégate dit adieu aux tristes parages de la Terre de Feu et de la Patagonie, et, le 27 octobre 't 847, on vit les premiers rayons du 'soleil dessiner à l'horizon la silhouette gigantesque de la Cordillère des Andes. Le lendemain, la frégate mouillait à Valparaiso, près de la Virginie, et, quelques jours après, l'amiral renfla des mains de

IL Hamelin le commandement de lu station de l'océan Pa»Janvier 4 848 volt Io Pourniivante abandonner le Chili peur remonter la cote d'Amérique. Confer en , au Pérou, la reçoivent eneceisivement sur leurs rades; unArica peu plus tard elle parait devant la célébre Lima, autrefois la résidence des vice-rola espagnols, mals toujours is patrie de ces charmantes Liméniennes qui veulent are sans rivales dans l'Amérique du Sud. » A cette époque, l'état de tranquillité du Chat et du Pérou laissait le commerce français sans appréhensions : la frégate en profila pour se lancer à travers le vaste océan Pacifique. Les Marquises, à l'aspect grandiose et sévère, Tarit, la reine de l ' Océanie, recevaient la visite de l'amiral, qui s'atitte quelques jours dans les baies de Taro-ffaâ et de Paperti , siégea'de nos nouveaux établiasements. Continuant sa rapide tournée, la frégate se dispose à aller viaiter la côte N.-0. d'Amérique, quand soudain la nouvelle de la révolution de Février vient l'arrêter aux lies Sandwich en juin 1848. »Cet événement imprévu, les chances de guerre qu'il entratee, et l'inquiétude réelle qu'il va causer à notre commerce, exigent la présence de l'amiral au chef-lieu de la , station : ta Poursuivante se rabat donc sur Tatti, où, par désoeuvrement bien excusable dans ces archipels éloignés, nos compatriotes semblaient vouloir se donner leur petite révolution ; puis une belle traversée de vingt-huit jours la ramène à Valparaiso, où elle mouille, le 20 août 1848, au milieu des quatre navires de guerre français composant la station. e L'état instable de la France à cette époque retient la frégate sur la côte du Chili, où les vapeurs de Paname l'entretiennent régulièrement de nouvelles d'Europe. En novembre et décembre, elle visite Coquimbo, célèbre par ses' minerais de cuivre,. et la Conception, surnommée le grenier du Chili; puis on revient à Valparaiso, dont l'aimable société et l'excellent accueil font oublier aux officiers de la station les ennuis de leurs longues courses dans l'Océanie. Pique-niques, tertullas (1), courses à cheval, visites aux haciendas (2), se succèdent pour eux à cette heureuse époque où, dans ses petits bals improvisés, la Poursuivante vit souvent figurer sur son gaillard d'arrière un essaim de charmantes Chiliennes, enjouées comme des Fran. çaises, gracieuses et belles comme des filles d'Espagnoles. s Les premiers mois de 1849 retrouvent la frégate au Pérou. En juin elle se dirige, pour la deuxième fois, sur les nes Sandwich, et août la voit relâcher à Hawaï, la grande Ile du groupe, où un beau volcan en activité et de romantiques cascades appellent les investigations du voyageur. Quelques jours après, on arrive devant Honolulu, capitale de l'Archipel et résidence de S. AL Kamélianséha III". Libéral et bonhomme, le monarque hawaïen est assez bien disposé pour les Français, mais son entourage de ministres anglais et américains l'est beaucoup moins depuis que notre commerce et nos missionnaires sont venus s'implanter sur cette terre que ces honnêtes philanthropes s'étaient réservée en propre. » Nos nationaux vexés dans leur commerce par des droits et des amendes arbitraires, nos missionnaires insultés jusque dans les cérémonies de leur culte, obligent l'amiral et le consul de France à faire entendre de justes réclamations. Quelques jours se passent, en correspondance officielle, sans que les représentants de la France puissent obtenir une simple audience du roi ou un commencement de réparation : il devient nécessaire d'agir. A la suite d'un ultimatum demeuré sans effet, l'amiral fait occuper le tort d'Honolulu, où la compagnie de débarquement de la frégate entre, sans résistance, le 25 août 1848. » L'entétemeot que les ministres sandwichois déploient dans de nouvelles conférences, rend inutile toute tentative de conciliation. Vers la fin d'août les matelots français évacuent et désarment le fort d'Honolulu; le yatch royal de Kamélramehe saisi en même temps que le fort, hisse le pavillon français et est expédié à Tati, où il répondra plus tard des réclamations pécuniaires de nos nationaux; enfin, dès les premiers jours de septembre, on fait route . pour la Californie. » Le nouvel El Dorado se montre par une brumeuse journée d'automne, et la vaste baie de San Francisco a reçu la frégate au mouillage de Sarisalito. En vain s'est-elle mouillée loin de la nouvelle Babel où le Chinois et l'Indien peau rouge coudoient le Parisien et le Nouveau-Zélandais, la fièvre de l'or s'est infiltrée dans l'air brumeux de ces régions, ses matelots n'échapperont pas à la contagion universelle. » Sen Francisco, ville de tentes et de baraques ainsi que de jolies maisonnettes apportées da Chili ou de la Chine, offrait, en octobre 1849, le spectacle d'un immense bazar où tent« les nations du monde auraient envoyé leurs représentants. » Des quais bordés de 250 navires, 70,000 êtres humains de toutes les descriptions, une immense quantité de chevaux et de charrettes soulevant, dans ces rues encombrées de marchandises, un nuage de poussière, toute cette étonnante variété de costumes, de ?aces et de langage frirent, pour les rares officiers de la Poursuivante envoyés à terre, un sujet fertile d'incomparable curiosité. s La fièvre de l'or ou, mieux, Papen des 5 ou 600 francs par mois que les cappines de navires marchands offraient aux matelots disposés réembarquer, fit perdre à la frégateleançaise quelques-une de ses marins. Mais ces désertions, qui affilent pu devenir contagieuses, furent benreusement arrêtées par l'appréhension immédiate de la moitié des coupables que la police américaine de San Francisco ramena à bord pour la somme de trois onces d'or ou 255 francs par tète. » Une longue et pénible traversée de soixante-deux jours, pendant laquelle on n'aperçut d'autre terre que. File de Pdques, ramena la Poursuivante à Valparaiso, au commencement de décembre A peine ses ancres avalent-elles mordu le sol du Chili, ail fallut se disposer à quitter pour toujours cette terre hospitalière; l'amiral-Legoarant de Tromelin venait. de recevoir l'ordre de faire le tour du monde, par l'Indo.Chine, après avoir remis la station na commodore Fourichon, de l'Algérie. » Officiers et matelots arrivaientfatiguês d'une longue croisière; la frégate elle-meme, éprouvpar une navigation active, ressentait déjà les premières ath d'une voie d'eau. ' s Tout le monde désirait guipe de repos après trente mois de campagne; cependant il fallut se réparer et partir en tonte hâte. » Le 30 septembre au soir les canons de la Povante lancèrent un dernier salut d'adieu à Valparaiso, et s les coeurs se serraient douloureusement en voyant dis , dans les omgit Nom donné pagne aux soirées dames (2) Maisons de campagne,

III,

bras de soir, os bon OUI qua Poe manddralt coma eu seconde parie. • De Lima, où elle aborda MM Men hie per prendre te , la tripla pre courrier d'Europe edsou vol polo Talti, ta r des brises einem. Fé vrier tes° la velt moolikr, poerter troisième fine, aux lies di la geoetad, et là eenimeme me mime de eiveneonavigaUen. . Trente jours de route, dans le Puddle*, à alvin de noies iditudes liquides, çà et là parsemais d enes d'anses'', eendneent la frégate t Guam, dans les . On ta ssera cinq jours à et srobipel que sa pointai géographique rend une ranche prix:tem tex baleiniers en ennallers, su les cens du Japon, en marne Mp qu'us boa lace d'ittaps entre la Chine et la Caiafornie; pupillen les premiers jeun d'avril tale, la Poursuivante donne dans la race de Chine, par en mai des lies P ouajeh lqeueses. jours de navigation le long de la oete de Luçon, verdoyante et boisée, dédommagent nu voyageurs de cette fati• gue maladive qu'on éprouve, entre le ciel et l'eau, à contem pler des horizons sana bornes. Pute le 17 anil, la frégate entre dans la superbe baie de Manille, où une courte relache permit à sa jeunesse d'apprécier rapidement la différence qui sépare la ciété phi/ippinoire de cella' dia des enclumes colonies espagnoles de l'Amérique du Sud. » En mai 1850, la Poursuivante se dirige sur Singapore à l'époque du changement de mousson. Un enfant perdu, de la famille des typhons, est là, qui l'attend su passage, pour lui conférer le baptême des mers de Chine et compléter le chapitre de ses impreasions de voyage. Mais la brave frégate s'en tire avec son bonheur ordinaire, et, prolongeant lentement, à l'aide de petites bites, les il« de Poulo-Ceeir-de-Mer et de Poulo-Condor, près de la côte de Cochinchine, elle parait devant Singapore le 25 mat dernier. . Singapore, création de 1828, offre un témoignage frpppsnt du génie colonisateur des martre, du Bengale. A la place d'une fie déserte, véritable forêt vierge pleuplée de serpents et de tigres, on trouve vingt-cinq ans plus tard une superbe échelle commerciale, dont la rade abrite à la fois cinquante navires d'Europe et une foule de jonques venues de Siam et de la Chine. » 400 Européens et 35,000 indigènes, Malais, et Chinois, composent aujourd'hui la population de ce Hindous vaste entrepôt où les produits de l'Europe et de l'Inde viennent s'échanger avec franchise contre ceux de la Chine, des Philippines et du grand archipel d'Asie. s Après une assez longue relâche à Singapore, relâche embellie par l'excellent accueil du consul de France, M. Gautier, et employée à se procurer des vivres comme à réparer quelques légères avaries, suite de sa rencontre avec le typhon, la frégate pénétra dans le détroit de Malec, vers le milieu de juin. s Dix jours après, on dit adieu aux joncs de la presqu'île Malais, et les hautes montagnes de la pointe nord-ouest de Sumatra disparaissent derrière la frégate que l'impétueuse mousson de sud-ouest pousse dans l'océan Indien, à travers les lies Nicobar. Le 5 juillet suivant, on aperçoit le pavillon français flottant sur la côte de Coromandel, et l'on jette l'ancre devant Pondichéry. s Pondichéry, autrefois la place d'armes et la capitale de la Compagnie des Indes françaises, est plein du souvenir de cette société d'intrépides négociants et de hardis marins qui, pendant près d'un siècle, balancèrent la fortune de l'Angleterre sur les rives de l'Hindoustan. s Fondé par Martin en 1678, Pondichéry devait atteindre sous Dupleix son plue haut degré de prospérité et de gloire. En 1746, les Français, qui viennent de ruiner Madras, soutiennent, dans leur capitale, quarante-deux jours de tranchée ouverte; puis, le retour de la paix permet à Dupleix d'employer à la politique et au commerce son génie actif et entreprenant. s De 1746 à 1758, la puissance française s'étend rapidement dans le triangle formé par Goa, Mazufipatruim et le cap Comorin. Le jeune marquis de Bussy, à la tête d'une poignée de hardis aventuriers, dicte des lois is toute la contrée, disposant des trônes indiens, prélevant des tributs et préparant les voies à Dupleix pour une conquête finale. Nommé par les rajahs indiens à la nababie du Karnatic, le gouverneur de Pondichéry allait devenir l'arbitre de l'Hindoustan au moment où des envieux de u gloire lui prêtèrent, près du ministère français, des plans d'indépendance. Dupleix est rappelé au début de la guerre de 1758, et, dès lors, on voit décliner rapidement la puissance française. n Rasé par les Anglais en 1761, Pondichéry est de nouveau pris par eux en 1778 et en 1793. s Aujourd'hui on cherche en vain la trade ses fossés et de ses remparts, Pondichéry a irrévocablem.fflperdu sa couronne guerrière, mais c'est encore une jolie ville commerciale où l'on vit heureux, à peu de frais, au milieu d'une société française agréable et gaie. » La Poursuivante, comme les aigres de guerre français, ses devanciers, fit échange de politesses avec notre aimable colonie, qu'elle quitta, non sans regrets, vers le milieu de juillet. » Insignifiante au début, la voie d'eau de la frégate avait fait de rapides progrès, dans ces huit mois de navigation active, et après la bourrasque reçue dans les mers de Chine. En juillet 1850, on était arriv lamper deux pieds d'eau toutes les trois heures. Force lui f e de retarder encore ce retour si ardemment désiré, après le ans passés d'absence, et la Poursuivante descendit le golfe du Bengale pour se diriger sur les bassina de Bombay, où elle est entrée le 7 septembre dernier. » Le c f ge général nécessaire à sa carène immergée depuis près de s, et surtout l'obligation d'attendre la marée de la nouvelle ne pour effectuer sa sortie, retiendront la frégate dans les bassins de Bombay jusqu'au 6 octobre prochain. » Ragréée et réarrimée vers la fin de ce mois, la Poursuivante se dirigera probablement sur les fies de France et de la Réunion. En décembre 1850, elle mouillera au cap de Bonne-Espérance, Sainte-Hélène l'arrêtera, un instant, dans l'océan Atlantique, et le commencement de 1851 la verra terminer ses courses dans nn port de France. » Durant cette longue campagne de quarante-quatre mois, la frégate aura, pour la première fois, montré Un pavfilond'anural français dans les cinq parties du monde. A non retour, la Poursuivante comptera six cent soixante-dix jours sons voiles et aura tracé un sillon de 30,000 lieues sur toutes les mers du globe. • Monsieur le lieutenant-colonel de Cendrecourt, commandant le bataillon de la marine, est panetier à bord de la Poursuivante, se rendant de Tatti à Plie de la Réunion..


L'ILLUSTRATION, JOURNAL UNIVERSEL. j'aime à le croire, la langue française, il aurait trouvé tout » entendu de ce genre; je ne-puis pas juger, car j e ne puis cela aussi mal dit que mal raisonné. » comparer ; mais je puis te dire que cela me remplit roreille Est-ce M. de Lamartine qui peut se laisser aller à écrire Nouvelles Confidences, par M. A. DE LAMARTINE. » et que cela me trouble le coeur. » des phrases comme celles-ci : Du moment qu'il n'y a perLe dé en est jeté, ales jacta est, je parlerai, je vais parJ'al volontiers cité ce passage parce qu'il me semble vrai, sonne de distinct d force de multitude, etc.? Est-ce M. de simple et touchant. Si la vanité du poète s'y montre un peu ler des Nouvelles Confidences. Lamartine, ou M. Paul Féval, ou M. Paul de Rock, son aîné? trop, elle s'appuie sur un motif si légitime, si naturel, Mais pourquoi, me dira-t-on, pourquoi aller troubler dans Hélas! c'est l'auteur des Méditations lui-même, et ses qu'elle en devient excusable et même louable. Que ne doit.. les catacombes de la Presse ces pages anodines et enfantines Nouvelles Confidences sont presque tout entières rédigées on pas pardonner à l'orgueil qu'inspire à un fils l qui ont passé sans tumulte et sans bruit, comme la,brise du dans ce goùt et dans ce style. Nous n'en aurions, hélas I que 'approbation de son père ! soir, comme le rayon du malin, comme la vague que la vague trop de preuves, si noua voulioris multiplier les citations. S'il emporte ? Mais le père de M. de Lamartine se trompait, et luiy avait déjà beaucoup à reprendre dans les premières, mime se trompe, en considérant la poésie des Méditation* Pourquoi? J'en ai trois grandes raisons, qu'avec l'aide de du moins le bon y dominait, et ce bon allait souvent jus- comme quelque chose de tout à fait nouveau, d ' inouï, et Dieu je vais vous déduire catégoriquement. qu'à l'exquis. M. de Lamartine est doué d'un génie si abonqui demande, pour être apprécié, d'autres yeux et d'autres Ma première raison, c'est que le livre est de M. de Lamar- dant et si facile que, même dans ses livres les plus faibles, oreilles que ceux de nos pères. L'épître à lord Byron est tine, et que tout ce qu'écrit un personnage de cette impor- on rencontre toujours d'admirables pages. Mais avec toute tance mérite plus ou moins l'attention du public et de la la facilité, avec toute la fécondité du monde, on ne fera sans doute une œuvre originale, mais cette originalité n'est critique. belle et savante et justement admirable que parce qu'elle jamais quelque chose de rien, et c'est là ce que s'est proapplique à de nouveaux sujets les lois éternelles de fan, Ma seconde raison, c'est qu'ayant parlé des anciennes Confidences, des Confidences de l'an passé, je suis tenu de posé M. de Lamartine dans ses Nouvelles Confidences, qui ces lois qui dominent Shakspeare comme Molière, Boileau ne sont presque, d'un bout à l'autre, qu'une répétition moparler des noiivelles,. et de faire, comme M. de Lamartine, comme M. de Lamartine. L'art ne recommence pas avec notone, qu'une fastidieuse amplification des premières. une suite et une fin à mon commencement. chaque poète nouveau. Depuis Homère, qui marche encore Dans celles-ci ne avait-il pas déjà très-suffisamment le premier, il a toujours obéi aux mêmes principes, ana Enfin, ma troisième raison, la meilleure des trois, raison patté et de son père,nous et de sa mère, et de tous les membres, morale, raison philosophique, c'est que l'exemple de M. de vieux et jeunes, de sa. nombreuse et respectable famille? mêmes règles; tout ce qu'il a créé de grana et de durable et dans tous les genres se rapproche et se touche par la va. Lamartine va nous prouver une grande vérité qui n'est pas Un critique même ne lui avait-il pas avec pleine raison retout à fait neuve, mais qui est toujours édifiante et consorite du fond et la beauté de la forme. Or la vérité est une lante pour ces bonnes âmes qui aiment un peu à rire des proché de nous les avoir décrits avec une minutie, avec et le beau ne se retrouve jamais en dehors de certaines sottises de leur prochain. Elles verront, par ces Confidences une coquetterie de détails qui conviennent peu à ce style conditions qui en constituent l'essence. nouvelles, que le plus habile homme ne se tira jamais aisé- simple et grave qu'exigent de pareils portraits? M. de LaQuand M. de Lamartine publia les Premières Méditations, martine en a jugé tout autrement, et il recommence sur ment d'un mauvais pas où il s'est volontairement engagé. il n'y eut qu'un cri d'admiration pour le saluer grand nouveaux frais la description, le signalement de tous ses Quand l'illustre poète commença ses confessions, que lui poète. Il n'eut donc pas besoin de faire l'éducation du puà commencer par celui de son père, dont le front ai-je dit? que lui ont dit d'une commune voix tous mes con- proches, blic, de lui apprendre le génie de sa langue qui fut comprise n'était pas tout à fait assez relevé pour y laisser jouer les de tous, parce qu'elle était la langue même de Boileau, de frères, petits et grands? « Vous avez tort : un pareil livre ailes d'une imagination à grand vol. Puis il passe à sa n'est pas digne ae vous, digne de votre gloire, digne de la mère, dont les lèvres souriaient au milieu et pleuraient aux Racine, de Voltaire , mais maniée par un esprit original qui haute estime où VOUS tient l'opinion pnblique. Est-il conveavait su la plier à des pensées nouvelles, en exprimer de coins. nable de raconter ainsi à tous les plus intimes secrets de nouveaux sons et de nouvelles couleurs. Puis il passe à ces cinq sœurs le sa soeur Cécile , tige à votre cœur, de mettre à l'encan vos portraits de famille, et grappes et non d fleurs, Que M. de Lamartine n'est-il resté toujours fidèle à cette de la race des femmes prédestinées la beauté et les lettres d'Elvire, et de toutes ces aimables et non à enivrer par de stériles parfums d esprit, mais à fruc- langue-là! il ne tomberait pas aujourd'hui dans ce précieux fragiles créatures qui voua ont trop aimé, o poète indiscret tifie r, à du style pittoresque et sentimental qui est l'abus et l'excès, enfanter et couver de riches générations ici-bas. et volage] pourquoi les dépouiller de ce voile splendide dont l'excès souvent ridicule de sa manière. (Combien de générations, s'il vous plaît?) les avait revêtues votre muse aux suaves et mélancoliques ae Sa sœur Eugénie, une ombre animée, une forme imDe portraits en portraits noua arrivons à ceux des honoaccents ? Le poète seul a droit de tout dire, parce qu'avec des yeux bleus larges et profonds comme une eau rables et, la plupart, vénérables personnages qui formaient lui on ne sait jamais s'il se souvient où s'il invente, ce qu'il palpable, de mer, dont le regard semblait remonter de loin alors l'élite de la société de Mâcon, et se réunissaient, chacomme d'un emprunte à la fiction et ce qu'il doit à la réalité. Cette in- mystère OU d'un songe. (Je cite, je ne me charge pas d'ex- que soir, chez l'un des oncles de M. de Lamartine. Il y a là certitude mémo est l'un des grands charmes dela poésie; pliquer.) quelques figures finement touchées, et même, ce qui est et vous me gâtez mon Elvire des Méditations en me la mon3. Sa sœur Suzanne, une constellation du ciel, des yeux rare sous la plume du poète, quelques traits spirituels et trant entourée de tous les détails de notre vie bourgeoise et d'une agréable raillerie, mais toujours noyés dans un flux affublée d'un mari qui fait des expériences sur les aérostats. qu'on voit de loin, mais qu'on ne touche jamais, et à qui sa M. vagues ou de comparaisons grotesques. Ainsi, Ce n'est plus alors qu'une femme comme il y en a tant, qui mère avait inspiré de trop bonne heure un souffle trop fort un M. de Larnaud , qui avait tout appris et tout retenu, dede ses aspirations vers l'infini. (Il y a dans cette métaphore trompent un vieux époux pour un jeune amant et cela vient, par la grâce de M. de Lamartine , une éponge intoute la théorie de la respiration.) n'est pas plus estimable que rare. Ainsi, au nom de la piété 4e Sa sœur Césarine, dont la carnation n'était pas de la telligente de deux siècles; d'un autre, il nous dira qu'il filiale, au nom de l'amour, au nom de l'art, vous avez mal s'était greffé, par sa bienveillance, sur moire, mais du velours de fraîcheur et de vie; jeune toutes les familles; fait et trois fois mal fait en publiant ces malencontreuses romaine éclose par un caprice de hasard dans eune fille ce qui signifie sans doute que sa bienveillance le faisait acConfidences.» un •nid des Gaules, souffle du vent du midi gui avait traversé les Alpes, cueillir de tout le monde. Franchement, si du temps de Ce reproche unanime a touché au vif M. de Lamartine, et rayon de Molière la botanique eût été à la mode, Cathos et Madelon la die de Sorrente ou de Portici, incrusté en chavoici exactement ce qu'il y répond : « Oui, sans doute,. j'auauraient-elfes mieux dit? leur et en splendeur sur un front rais eu très-grand tort de raconter ma vie privée à tout le Se et ultimo sa sœur Sophie, dépaysé dans le Nord, etc. De description en description nous arrivons au seul fait figure des bords du Min; monde; mais je ne l'ai racontée à personne, par cela même aux yeux d'une eau pelle, à la chevelure humide de plis, et un peu dramatique, à la seule aventure qu'on trouve en ce que je l'ai racontée à tout le monde. n à l'expression méditative, comme livre. C'est une histoire d'amour, une histoire vieille, il est il est bien naturel à une Ce raisonnement peut paraître singulier, et le docteur figure des bards du Rhin, qui a tant d'eau dans les yeux et vrai, comme tous les romans nouveaux, et qui ne méritePancrace en trouverait sans doute la majeure impertinente, rait guère de nous y arrêter, si M. de Lamartine n'y avait la mineure inepte et la conclusion ridicule. Mais M. de La- dans les cheveux. joué deux rôles, le rôle de confident d'abord et ensuite...., Et pourtant nous ne sommes pas encore au bout des pormartine ne tarderait pas à avoir beau jeu de ce rude argumais n'anticipons pas sur les événements. mentateur en lui objectant les phrases suivantes de la pré- traits de famille, et M. de Lamartine nous donne, ou plutôt nous redonne celui de deux de ses oncles et de deux de Donc, pendant qu'il s'ennuyait à Mâcon ou qu'il versifiait face de ses Nouvelles Confidences, dédiées, comme de juste, ses tantes, sans compter la description, digne d'un com- à Milly, M. de Lamartine recevait de Rome des lettres qui à cet excellent M. de Girardin : lui étaient bien chères, lettres « Le public, ce n'est personne ;....'le public est un être missaire-priseur, de leur maison, cours, jardins et dépen- intimes amis, dont il avait fait à lui adressées par un de ses la connaissance du temps où dances, suivie de la description de leurs meubles, de leurs invisible, un être de raison , un être abstrait.... le public est il montait la garde à la porte du palais de nos rois. Ce midomestiques, de leurs chevaux et de leurs chiens. anonyme.... le public est une idée.... Quand je parle ou Cette longue séries de pages descriptives, dans ce style litaire se nommait Salure. C'était un très-beau garcon qui quand j'écris devant le public, je me sens aussi libre et aussi avait pour sœur une très-jolie fille nommée Clotilde, laquelle affranchi de ces susceptibilités d'homme à homme que si je dont nous venons de donner quelques échantillons, ne forme pas un ensemble extrêmement récréatif. Mais quoi I M. de avait suivi ses parents à Rome où ils avaient élu domicile. parlais ou si j'écrivais devant Dieu et devant le désert. La Lamartine voulait faire un volume, et un volume se foule est une solitude; on la voit (donc elle n'est pas un être pose com- Or, tandis que M. de Lamartine se liait, dans les loisirs de la de tant de feuilletons : il fallait donc tirer d'un môme vie de caserne, avec Salure le frère, Clotilde la sœur s'épreabstrait. Mais poursuivons), on sait qu'elle existe, mais on nait, dans un couvent de Rome, d'une amitié tendre pour une sac quatre ou cinq moutures, et dire quelque chose quand ne la connaît qu'en masse. Comme individu, elle n'existe on n'avait rien à dire. jeune princesse dont les Confidences ne nous apprennent que pas. Or, cette pudeur dont vous parlez étant le respect de Au fond Ces Confidences nouvelles n'aoutent presue le mélodieux petit nom, Regina. Il est inutile de dire que soi-même devant quelqu'un, du moment qu'il n'y a peraucun détail nouveau à celles qui cette Régine était aussi excessivement belle, c'était, pour sonne de distinct à force de multitude, où serait le motif de les ont précédées. Nous y parler avec le poète, un tourbillon d ' attraction, voyons le poète revenir à la maison paternelle, le cœur encette pudeur? (Ici intervient une comparaison mythologique atmosphère de rayons, de langueur, de feu, de larmes, une de splencore plein de l'image de Julie ou d'Elvire, que la mort que je passe, parce qu'elle ne fait rien à l'affaire, et j'arrive deur et de mélancolie, d'éclat et d'ombre. venait de lui ravir. Tout entier à cette passion, il vouà cette conclusion digne de l'exorde.... ) Vous m'accusez de Clotilde, de son côté, avait bien aussi ses petits avandrait courir le monde pour se distraire un peur mais il violer le mystère devant vous? vous n'en avez pas le droit. tages particuliers. C'était un pressentiment est contraint de rester à Mâcon, auprès d'un oncle qui veut incarné de la vie, Je ne voue connais pas, je ne vous ai rien confié personnelde l'amour, de la mort, l'ombre d'une statue projetée par le lement à vous; vous êtes un indiscret qui lisez ce qui ne lui enseigner les mathématiques, la physique, la botanique, soleil sur la dalle d'un tombeau du Vatican. voue estas adressé. Vous êtes quelqu'un, vous n'êtes pas le l'art de planter et de semer, et qui veut le marier pour en faire un bon propriétaire' de province, attaché à ses terres ce On conçoit que ce tourbillon d'attraction, d'une part, et public. Que me voulez-vous? Je ne vous ai pas parlé : pressentiment incarné de la vie, de l'autre, durent pron'avez rien à me dire, et je n'ai rien à y etis répondre. »vous comme à ses enfants. On conçoit combien ces vulgaires projets répugnent à l ' imagination ardente de Raphaël, qui digieusement se complaire et s'aimer. Il y avait là tout à la bredt-il pas mieux fait de se taifa déjà écrit quelques vers. Ces vers et la connaissance d'un fois sympathie et contraste, et de plus, le couvent, ce continuel et ardent entremetteur de toutes ces amitiés fémidit La Fontaine de certain renard fort connu. M. de Lamar- ancien émigré qui lui apprend à tourner des tabatières, ce nines qui durent jusqu'à l'amour et jusqu'au mariage exclutine n'eût-il pas mieux fait cent fois d'avouer qu'il a eu tort forent là d'abord toutes les consolations du poète, dont l'asivement. Cette foie-ci pourtant, l'hymen ne l'emporta pas mour avait fécond et développé le génie. C'est à ce moque d'entasser, pour sa justification , tous ces petits sophisment, nous dit-il, qéu'il écrivit son épître à lord Byron, cette sur l'amitié. Il est vrai qu'il se présentait aux yeux de Rémes, toutes ces petites arguties, toutes ces subtilités, qu'avec gine le tourbillon sous les traits d'un vieux prince italien, admirable épltre où il s'est élevé du premier bond jusqu'à toute la bonne volonté du monde on ne peut vraiment pas prendre au sérieux ? une hauteur que depuis il n'a paà dépassée. Ces vers, M. de podagre, goutteux, laid, mais immensément riche, comme l'est tout prince qui convole, à Lamartine se plaisait à les lire à son père, et il nous retrace Quand le procureur de la République française vint reâge à des amours et à ainsi l ' impression qu'ils lui produisaient : des noces nouvelles. C'était, decet quérir humblement Mlle Cico de jouer dans un p lus, un fort bon homme, costume un « Quand mon . père , qui aimait beaucoup les ves point jaloux, et qui, en épousant Regina, voulait surtout arpeu plus chaste le rôle de la chaste Suzanne, cette demoir , mais rondir qui n'avait jamais compris d'autre poésie que celle de Boiselle aurait-elle été bien fondée à lui répondre : e Le public, ses petites propriétés. Mais cela ne faisait pas le M. le procureur, est un être abstrait, un être de raison. compte de Régine. qui pleure, qui jure , qui crie , qui ne leau, de Racine et de Voltaire, entendit ces notes si étranges Comme individu, il n'existe pas... Cette pudeur dont vous à des oreilles bien disciplinées, il s'étonna et se consulta veut pas qu'on la marie. Mais il le fallait... On arrach a Réparlez, et dont vous êtes le défenseur, M. le procureur, étant longtemps lui-même pour *voir s'il devait approuver ou gine des bras de Clotilde, et cette tourterelle délaissée, atle respect de soi-même devant quelqu'un, du moment qu'il blâmer les vers de son fila. Il était de sa nature hardi de teinte déjà d'une fluxion de poitrine, ne tarda pas à quitter n'y a personne de distinct à force de multitude, où serait le cette vie, dont elle n'était, du reste, comme nous l'avons vu coeur et timide d'esprit; il craignait toujours que la prédimotif de cette pudeur? » plus haut, que le pressentiment incarné. lection paternelle et l' amour-propre de famille n'altérassent Bien que je ne connaisse pas l ' honorable magistrat chargé son jugement sur tout Voilà Régine bien triste en apprenant la mort de Clotilde. ce qui le touchait de près. Cepenaujourd'hui de ces pénibles mais augustes fonctions, je ga« Ah I vraiment, disait-elle, je n'y survivrai pas. » Ce que dant, après avoir écouté la méditation de lord Byron et la voyant et ce qu ' tells dix contre un que ces argumenta l ' auraient tres-mé. méditation du Vallon, un soir, au coin du feu de entendant, sa grend'maman, la comtesse Milly, il persuadé. De plus, s'il possède un peu, comme sentit ses yeux humides et son cœur un peu gonflé de joie. Livie, une bien brave femme, l'envoya à Naples pour la faire e Je ne saisi pas si c 'est beau, me dit-il, je n'ai jamais rien voyager. Là, Regina, un jour qu ' elle priait dans une petite chapelle pour l'âme de Clotilde, entendit une voix, une vraie Revue littéraire.


L'ILLUSTRATION, 2"Einiss° JOURNAL UNIVERSEL.

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Ab. pour Pane, 3 moi., 9 fr. — 6 mois, 18 fr. — Un art, 36 fr. 3 fr. Prix de chaque N°, '15 c. — La collection mensuelle. br. , SOMMAIRE. Histoire de la semaine. — Voyage à travers les Journaux. — Courrier de Paris. — Membres de la famille et du gouvernement de l'empereur d'Hatti.— Lettres sur la France, Amboise et Abd-el-Kader. — Le Rhin, ar ide (suite et tin — Le Franklin au Havre. — La veillée de /a Toussaint, souvenir fantastique. — Les vagues de l'océan Atlantique. — Triesirar, chant do treizième siècle, par Pierre de Corbeil. — Chronique musiçale. — Bibliographie.— Calendrier illustré. — Monographie de l'ortolan. Gravures. Portrait da général Schramm, nouveau ministre de la guerre. — Alcide Tousez; Innu giration de la statue de la reine Isabelle, â Madrid.— Personnages haitiens, six portraits.— Le Bhm Pont de Breu znad ; Porte à Bacharach ; Bacharach: Boppart ;Thurnberg;Olienvesel. Etudes pittoresques sur la blouse, 9 dessins par Stop.— Trinil., chant du treizième siècle.—Calendrier illustré, l gravure.—L'ortolan.—Rébus.

gletelre de la eemaalne.

Ceux qui aiment le bruit, l'intrigue, les péripéties embrouillées, mais néanmoins transparentes, se divertiront à la lecture des journaux publiés cette semaine. On croyait tout fini avec la nomination du nouveau ministre de la guerre, M. le général Schramm; la chose était à peine commencée. M. d'Hautpoul s'était retiré avant le lever du rideau. Pour ceux qui chercheront la suite historique de l'imbroglio hebdomadaire, nous signalons le journal l'Ordre comme le mieux informé, jour par jour, et comme le narrateur le plus dégagé de ces précautions qui cachent la vérité sous des réticences calculées dans l'intérêt d'une tactique, ou qui la défigurent par des mensonges au service d'un dénoûment devenu, heureusement, de plus en plus impossible par les misérables moyens et les méchants instruments qu'on emploie pour y parvenir. L'Ordre expose ainsi le sujet d'une suite de scènes que nous ne raconterons pas. Le remplacement de l'ancien ministre do la ger rre, forcé de se retirer, a rendu plus ardent le désir d'ouvrir, par une autre brèche, l'agression contre le commandant en chef de l'armée de Paris. Écoutez comment on a procédé, et ces détails vont vous instruire. Sous le commandement supérieur de l'illustre général est placé le chef de la première division, le général Neumayer, dont le nom irréprochable est le symbole de la vertu militaire. Le général Neumayer, à la dernière revue de Satory, s'est rendu coupable du tort irrémissible, non pas d'interdire par un ordre formel le cri de : Vive l'Empereur ! ou tout autre cri sous les armes, comme le prescrivent les règlements, mais de faire savoir aux officiers , qui le consultaient personnellement, que, dans sa conscience de vieux soldat, il jugeait plus digne de garder le silence dans les rangs. Pour ce fait, uniquement pour ce fait, et Bans autre prétexte connu (on en cherchera un sans doute), sa révocation a été exigée. Le général Changarnier, qui avait •

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No 401. —Vos. XVI. — Du litudredi 1" au Venda& 8 novembre 1850. Bureaux r rue Richelieu, OR pour le moins partagé les torts de son subordonné, et qui avait condamne plus haut que lui les cris séditieux, a compris qu'il était de son honneur. de couvrir le général Neumayer, auquel aucun reproche dans l'exercice de ses fonctions n'était et ne pouvait être adressé. Il est donc intervenu avec autorité comme chef et avec la droiture qu'il porte dans tous ses actes, déclarant que si le général Neumayer était injustement frappé, il se sentirait atteint lui-même. Les choses en étaient là mardi. Le soir, on s'embrassait. Les journaux qui reçoivent des confidences bonapartistes annonçaient que le général Neumayer restait à son poste; mais le conseil, réuni à onze heures du soir, envoyait au Moniteur le décret suivant : « Par décret du 29 octobre 1850, le général GilbertAleiandre Carrelet, commandant la 7 e division militaire, est appelé au commandement de la 4 ee division militaire, en

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Ab. pour les dép. — 3 mois, 9 fr. — 6 mois, 18 fr. — Ln an. 36 fr: Ab. pour l'étranger, — 10 fr. — 20 fr. — .60 fr.

remplacement du général Neumayer, nommé au commandement supérieur des li e et 455 divisions militaires. s L'Qrdre, qui est, comme nous venons de le dire, la grande autorité historique de l'événement actuel, accueille ainsi cette nouvelle : e Encore une sorte de trêve. Heureux si nous pouvions annoncer enfin une paix solide et durable! » L'Ordre justifie, à coup sûr, le sens de son enseigne en accueillant par ces mots pacifiques une solution qu'il avait repoussée avec beaucoup de bonnes raisons. L'Ordre annonce plus loin que M. le général Neumayer refuse le commandement auquel il a été appelé. Il rapporte, d'après le Bulletin de Paris, que M. le ministre des travaux publics, l'auteur du discours insuffisant prononcé à l'inauguration du chemin de fer de Nevers, se serait seul opposé dans le conseil à l'avancement donné au général Neumayer en compensation de sa disgrâce; et enfin il profite de l'émotion publique, dans la circonstance, pour demander des nouvelles de la société du Dix Décembre, à la veille d'être dissoute, il y a quelques jours, au dire du Constitutionnel, et selon les informations de l'Ordre, plus vivante que jamais. u On assure, dit-il, que des séances très-orageuses ont eu lieu dans plusieurs quartiers de Paris, et que des menaces y ont été proférées contre les ennemis de la prolongation des pouvoirs du président.» Le Constitutionnel, qui avait publié, on s'en souvient, l'affiche par laquelle le spectacle était annoncé, il y a dix jours, a gardé le silence sur les principaux incidents de la représentation. Mercredi, au moment le plus chaud, il parlait de l'union douanière avec la Belgique. A l'exception de la Bourse, qui reçoit le coup et le contre-coup de toutes ces agitations, il ne parait pas que le public y attache autant d'importance que la presse. On dirait que l'opinion se repose sur la certitude qu'on ne parviendra pas à rien faire sans elle. La commission de permanence, de l'Assemblée nationale s'est réunie hier et se réunit encore aujourd'hui jeudi; elle est naturellement préoccupée de cette turbulence d'en haut; mais il ne parait pas qu'elle prenne aucun: avant la réunion de l'Assemblée, qti' attendra au jour marqué, le l l no vembre , sans avancer ce terme. Un grand nombre de représentants sont arrivés à Paris et se rendent chaque jour au palais Bourbon pour savoir les nouvelles et échanger leurs impressions. ri Dans un autre ordre de résolutions, on a discuté cette semaine la question de savoir si toute une opinion politique pouvait, d'un commun accord, s'abstenir do voter, en annonçant vouloir ainsi protester contre la loi électorale qui restreint le suffrage universel. Cette résolution parait devoir se réaliser dans les élections partielles du département du Nord et du département du Cher. Nous avons dû signaler, comme toute la presse, l'écrit facétieux d'un


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Ifilleo de l'Aire l'Hippodrome.

Dimanche dernier, au moment où là foule envahissait le _Champ-de-Mars pour assister aux dernières courses de l'année, une autre armée de spectateurs, montant vers l'Arc-deTriomphe, se dirigeait vers l'Hippodrome. A trois heures, dix mille curieux s'étageaient jusqu'au velarium en bois qui abrite les gradins de l'ampluthéâtre circulaire; on arrivait encore, mais on n'entrait plus. Dans l'enceinte, l'énorme ballon de M. Poitevin, à moitié gonflé, contenu dans l'espace par des zéphyrs à pied, annonçait majestueusement aux curieux le principal épisode de laie qu'il devait couronner : l'Ascension des Filles de l'Air. Les Barberis ou courses de chevaux libres passent et volent; les singes, à cheval sur des

poneys, exécutent leurs gambades ; un groupe sémillant d'amazones se précipite ensuite dans l'arène, et c'est à peine si l'assistance accordé à tant de souplesse, d'élégance et de furie un regard distrait; ainsi de l'Hercule aérien, des autruches et de leurs Bédouins. On appelle, on attend les Filles del'Air, et même on s'irrite un peu de ce qu'elles ne paraissent pas tout de suite. Prenons patience, voici les exercices de madame Davidson, sylphide aérienne, qui, n'ayant d'autre plancher qu'une corde roide, monte, les bras étendus et ern pied délibéré, jusqu'au sommet d'un mât très-élevé. La %cents est encore plus périlleuse : la sylphide l'effectue la tête en bas et les jambes en l'air. Que le tour de force échoue

raide%une élève de Satnt•Heiela. Nous anionus ce titre un Cours d'études complet et gradué pour les fifififififilies, par deux anciennes élèves de la mai' en de la Légion d'honwvec la collaboration de M. Bande, ancien professeur au e Stanislas. Voici la préface qui doit précéder le prend diurne : • L'éducalion publique ou privée des jeunes personnes pèche, en général, par le défaut de méthode; et si elle échappe à la pégilgence, ce n'est que pour tomber dans un luxe scientifique gain'aboutit le plus souvent qu'à la térilité. Cela tient à ce o., soit dans la famille, soit dans I des maisons (Péon, la direction de leurs études in eart essentiellement de MB traditions classiques, qui assignent à c ue chose son temps, et soumettent l enseignement à cette gradation naturelle, qui en est le première loi et la plus garantie. Un ouvrage, qui répondit à ce besoin, était à sûre faire : nous voulons ' un cours t gradué qui embraket, dans l'unité d'un enseigne t progrestif et simul tané, l'ensemble des connaissances indl 'niables à %ablation d'une jeune personne, et qui, tout en venant en aide ces, fut particulièrement utile aux mères de famille offrant le moyen de diriger elles-mêmes les études de es »Pais le plan n'était pas arbitraire; il fallait le demander à ' bt pratique constante et éprouvée d'un établissement dent le nom fit autorité. anciennes élèves de Saint-Denis,public, nous Werke qu'a recueillir nos souvenirs. La 'maison de la Légion ' , fondée par l'Et« sous l'inspiration d'une peu, et dirigée par des lastitutrices illustres,grande selon des oombine ée avec les nouveaux de l'éet sat elnletTOCS011, nous présentait besoins aateellement ce ne. C'est d'après le plan d'études suivi dans cette populaire, que nous avons rédigé l'ouvrage que

dieu. L' illusion est complète, et if finit de ce chef-d'oeuvre de mécanique à eèej inventeur, M.mot Ch.. vières; lui seul est capable de voue expliquer l'imporetble et l'inconnu. Ce char du Soleil, manoeuvré avec tarif de légèreté, ferme une agréable transition au bouquet de la ' fête, l'Ascension des Filles de l'Air. C'est le même miracle de 'suspension e va se renouveler demies nues. Grâce à notre vignette, vols pouvez imaginer aisément tout le charme de ce table» my. thologique : les sylphides s'enlèvent avec le calme virgiegl d'un apothéose, dans la pose ou position .effiwalzienjelg horizontale des déesses vaporeuses qui,fiettent dans le

par la maladresse d'un préposé, et l'intrépide gymnaste le recommence sur-le-champ, au milieu des bruyants suffrages de l'assemblée. Cependant le ciel se voile, un gros nuage noirâtre menace de crever sur la fête au moment où le char d'Apollon descend dans l'enceinte, emporté par quatre coursiers enrubasés , aussi impétueux que l'Hoiis chanté par Ovide, si les Heures et les Saisons, courant sur leurs traces comme dans le tableau du Guide, ne parvenaient à modérer leur ardeur. Deux Hyades , attachées au char comme deux ailes et tenant le bout de l'écharpe d'Iris, flottent suspendues dans les airs sans autre point d'appui visible que l'épaule du

plafonds de Versailles. Nous avons nommé l'auteur de ce procédé miraculeux, M. Clavières; les noms mortels des sylphides, mesdemoiselles Céleste, Amaglia et Paganini, méritent la même distinction. On n'est pas plus courageuse avec plus de grâce. Deux escaladons ont si bien profité à ces demoiselles et à M. Clavières, qu'une troisième aura lieu demain jeudi, qui était hier, et on parla d'un enlèvement gigantesque et d'une fête monstre pour dimanche auChamp-de-litars. L'Hippodrome fait comme ses sylphides, il étend son horizon et s'ouvre l'immensité. PHILIPPE Huma.

nous offrons au public cous le titre de Cahiers d'une élève de

Saint-Denis.

» Il est presque inutile de faire remarquer que le plan est notre seul emprunt. Le reste nous appartient, et nous en réclamons toute la responsabilité, à la faveur d'une collaboration sana laquelle none n'aurions frimais eu la prétention d'aborder un travail aussi vaste et aussi compliqué.

» L'enseignement de nos cahiers est réparti en six années, subdivisées en semestres. Chaque année renferme une période complète, ou ce qu'os appelle une classe. t à l'esprit dans lequel l'ouvrage a' été person éclairées peuvent acre d'avance rassurées composé, les sur ce point. Nous &Mimes de l'école de Lhomond et de Rollin , et croyons que l'instruction a suffisamment atteint son but, nous quand » Qe

elle a réussi à former le jugement et le goût. Pour le reste, ce n'est pas trop de la vie entière.

Les Cahiers d'une élève de Saint-Denis parattront aux bureaux de la Bibliothèque nouvelle, rue de Lulli, no 3, place Louvois; nous rendrons compte des livraisomeuccessiver de ce cours d' études,. que nous signalons des aujourd'hui à l'intérêt des institutrices et des mères de famille. on s'aonne irectement aux bureaux , rue de , n' no, pa r t franco d'un mandat sur la poste ordRichelieu re Leehevalier et , ou près des dirgeburs de poste et de messageries, des principaux libraires detleerance et de l 'étranger, et des correspondance de Pagenowd'abminement.

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ruse inéeatitee'd'e rien miànss, aie el,e Viieghted'eleisails.

Exrucerson no DM= REMIS. Dieu séparer un jour le juste de l'impie. ,


L' ILLUSTEATIQN , JOURNAI. UNIVERSEL _

t73

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stantanée de la pensée, d'une simplicité tellement, élémen- avec tout un peuple, vous gavez qu'a prévenir que tel leur, taire, of nous devons croire ce que l'on rapporte, que, d'ici à telle heure, vous adresserez un discours à la nation franà peu de jours, le premier venu d'entre nous pourra conçaise; els pour peu que la nation française y mette de la banne verser Sam quitter sa chambre avec les naturels de la Chine, voloaW,, vous parlez du fond de votre cabinet à trente-cinq de la Laponie et de l'Inde, et échanger dans l'espace d'une millions d'auditeurs. Quel puissant orateur que t'escargot! minute ses civilités avec les cinq parties du monde. A. quel songent les gouvernements, je vourt . prie, pendant M. Jules Allix, qui s'est fait le vulgarisateur de cette déque ces intrépides révolutionnaires de la scene. poursuicouverte, vient de publier dans la Presse un mémoire qui vent leurs recherches dont les effets doivent être eicaeulaa mis tout Paris en émoi. Nous nous sommes rendus avec hies? Les gouvernements se plipecupent 'de l'application de beaucoup d'autres curieux à l'endroit où avait été faite une tel système politique' de `'Influence pernicieuse de telle première expérience, mais il nous a été répondu que trèsthéorie : il s'agit bien le pareilles bagatelles, en vérité I Ne Incessamment une expérience nouvelle, à laquelle seraient voyez-vous pas,. é homrimis Mât I èi in voici deux escargots conviée tous le représentants de la presse , aurait lieu, et anarchiques q menacent de changer' la face des choses et que nous assisterions à une conversation dont les deux inde boulevers 'la société de fond en' comble? Que devient ue deviennent les secrets d'Etat? On cherterlocuteurs seraient l'un à Paris et l'autre en Amérique. Il la diplomate nous est donc impossible d'affirmer pour le moment, et nous che depuis l emps la solution du Prollème de la fraternité des peu e : si là recherche de' MM. Bene et Biat devons noue borner à racoler trèssuccinctement ce qui nous réussit, cette solution est enfin trouvée — deux escargots. a été dit mir l'appareil appelé pasilalinique-sympathique. L'hypothèse que nous venons de faire, avec l'approbation Le point dé départ de la découverte, c'est l'escargot; sana escargot, l'appareil n'existe plus. Les deux savants ont re- du lecteur, est peut-être un peu audacieuse pour le moment, puisqu'elle ne repose que sur l'affiemation de deux savants, marqué que certains escargots possèdent la propriété de à venir juger des rérester continuellement sous l'influence sympathique l'un de _qui n'ont point enore convié le , l'autre, lorsque, après avoir été mis en rapport par une sultats de leur déteeene; eus* 'sens-nous toutes nos réopération particulière on les place dans les conditions né- serves. Mais, enéljegegcmets lé re, et nous pourrons dire en toute comilkitillele causé si' Peiderget, n'est qu'un vil cessaires à l'entretien' de cette sympathie, et, pour tous ces mollusqueabraind'Pont prétendu lesnattles, ou si ce résultats, ils n'ont besoin que de l'appareil portatif de leur test ni iiPost Vili' te plus extraordinaire ' id' te intelligent, invention à l'aide duquel ils obtiennent instantanément et à Itt da lé ais sympathique dee etrelt cl' 'par' leu. ees quelque distance que soient placés les escargots l'un de .... > IO OUt. , i l'autre, une commotion très-sensible qu'ils ont appelée comgeste!? r salsa. motion escargotique. Si, en effet, la commotion escargotique a lieu comme l'a&ment les deux savants et les personnes qui ont assisté Vie ur nn OF FfIr-117 à la première expérience, le reste va de soi-même. En fixant On voit rien que nous entrons dans la belle saison des dans l'appareil nommé' boussole pasilalinique-sympathique les lettres de l'alphabet, la communication de la pensée doit noutellee, efestre &M'alla' eifit.i ltep fa toujotira 'les se faire instantanément à toutes les distances, par l'effet de conteurs ; te tte kineue"dOé'e'best tbe , ouletir de rose , la commotion des deux escargots sympathiques. Pour ad- leur conte Sât briiil et Mêler' toile' à' tif; tiSair. Il ne s'agit mettre la vertu du fluide escargotique, il ne faut que conce- plus seulement de Mierqteilbohdeeereeeti g`Plitique , c'est le monde ibilléle-rei . wei riti'jen, Selka 'Sn qu'on nous anvoir comme moyeu de transmission de la pensée la substinonce. Cette belle catastrophe, si souvent retardée par intution d'un fluide invisible au conducteur en fil de fer. C'est disposition, aura lieu prochainement. Si la mise en scène cette conception qui est difficile, et, comme saint Thomas, est changée, le denoûment sera le même et nous n'aurons nous n'aurons véritablement la foi que lorsque nous aurons vu, de nos deux yeux vu, fonctionner l'appareil en question. rien perdu pour attendre. Selon l'usage, les alarmistes font passer leurs prédictions sous le couvert des 'astronomes. En attendant que nous donnions à nos lecteurs le dessin de l'appareil, si l'expérience publique qui va avoir lieu dans Pour ne citer qu'un exemple, John Herschel' n'et-il pas raquelques jours réussit, nous empruntons au mémoire .de conté clair comme le jour qu'au mois de juillet 4835 il s'en M. Jules Allix la description de la boussole pasilalinique- est fallu de quelques heures seulement qu'une rencontre ne s'opérât entre la comète de lliela et notre malheureux globe? sympathique : Tout le monde sait que la comète de 4630, dont on a perdu a Cet appareil se compose d'une boite carrée en bois, dans laquelle se meut une pile voltaïque, dont les couples ta trace, mais qui ne peut manquer de reparaitre au prejour , traille après elle une queue dont la longueur exmétalliques, au lieu d'être superpoeés comme pour la pile rider, cède beaucoup la distance qui nous sépare au soleil. La de Volta, sont disposés par ordre et attachés dans des trous Petite probabilité d'une pareille rencontre, ajoute Lalande , pratiqués à cet effet dans une roue ou un plateau circulaire peut, en s'accumulant pendant des siècles, devenir très. en buis, mobile autour de son axe en fer. probable. Or, tout ce qu'rsine comète peut faire dace cers Aux disques métalliques qui forment les couples de la taineeCirconstances , la lune est capable de l'accomplir en pile deVolta, MM. Benott et lie ont substitué d'autres couples en forme dé godets ou auges circulaires, composés tous temps, et depuis dimanche ses allures ont paru susd'un godet ou auge en zinc ssarni en dedans de drap préa- pectes. Ses taches, gui sont des cratères volcaniques, vous pouvez les voir distinctement à l'ail nu , signe que la lune lablement trempé dans une dissolution de sulfate de cuivre, s'approche de nous Ob que nous Sommes emportés vers elle; et maintenu à l'aide d'une lame de cuivre rivée avec le godet. rien que 'd'y songer on Se Sent tout glacé au coin du len. » Au fond de chacune de ces auges, ils ont fixé, à l'aide d'un mélange dont la composition sera indiquée, un escargot Heureusement nos Parisiens n'y songent guère, et ils sont vivant, probablement préparé et choisi, afin que là il puisse plus occupés de leurs affaires que de ce- qui se passe dans • I - I la lune. - s'imprégner de l'influence galvanique, qui doit se combiner ' Lettre affaires, c'était d'abord la ree 49 er,n M qà9 au ainsi avec l'influence électrique qui sera développée Weil Cliainii:de-li fiid; iinb fète"Mtàbittiéel tàlteffe edit'pl'ort(f8 la roue qui forme la pile de Volta sera mise en mouvement, un tournoi dont le temps ettréffiéraett'pi)rieut aurait fait et avec elle conséquemment les escargot* i y sont fixés. une naumachie, et eipolice ne vela permettre que stative. s La boite estessentiellement ê Jupiter 'enlevât EuropeSu millet d'une a eirse.'pn 4 eééehe r appareil ppareil de cor e Or, on comprend que l'anse mo i respondance suppose nécessaire de Mik 'appareils parti- duit le dieu à l'étale 'fielme un glapie taiitgiu. Le publié, cutters ou instruments disposés -Collé elffid que je viens de un publie > e paré le, a vivement presse co ire cet a prudeehd. g ed ei'S'iWulté ' que décrire, et avec l'intention spécial. e niee , dans les auges ajournement' dicté de l'un, des escargots sympathiques 0i:t'étaux des auges de confusion qui aur t rens doutentégénéré'ell'sémbu Our • il on uni etelit isé '' l'autre, de manière que la coinnibtitti{ekargolique puisse peu ceitsies'sp aill 'd' leur niïdageaft. 'à iiiiii't partir d'un point précis, reluire despilesePour aller de là à h Mie l'Olympe avec d' éïé "dlistiled -un point également précis de l'autre St fédproquenient. édition revue et ensidérabléléneéti ' dé r' Sidéhéiali • Et ces dispositions comprises, retâté marche tout seul; fer litem de l'Itprécédente' à Illili idlii, ' eliield MM. Benoît et Biat ont fixé sur les dû 'des deux instru&hien. resujet, Te - recédé aérien luslrafidn ' offre le ments et à chacune des touches syn'e 'que entre elles, /ledit dans' a vignette, n teint des lettres correspondantes, de sorte lie en ont fait dès de M: Gravières, :leen dit,' cille' 'in 4i. espèces de cadrans alphabétiques et 'pathiques à l'aide trouvé deAïteréd b ' r 'lemmes esse b, que fiance , ' g et idi' desquels la communication de la pane'se fait instantané; ment à toutes les distances, par l'élettifel la pensée elfe- pour les étoiles d e le attitude {Sap donc cet invisible 'Virile ' qui leiSilbutient SIS t?e même, dont la commotion escargotilnie ' ffi que les lettres. » ebiriabhe hg lltigiatfdimi- de rievelliée b eed' Nous sommes véritablement dans lti' bele des merveille meilleur 'd8 Ibn secret.'ans leur'position hoii leuses découvertes, et il est digne de teRitirque que toutes ces daMee édineïomme coudhées dans un solide corset clein les inventions importantes ont été contemporaines des périodes révolutionnaires; il existe dans ces moments de com- mécanisme liffiddieux aura '' M'installe, àlendrdit mène motion des courants électriques qui galvanisent toutes les dû - lériecoudelent s'y p tl. a rb' ' Iti ' aell nid; grés per une ce' intelligences, ce qui démontrerait peuS-être, en dépit de ■ al ité' par les hommes d'Etat, que les révolu'- venirtdeni l'opinion prof prof reser aux mécaniqutt, t 4 'élue et 11 y a Mée, des maladies sociales, sont, au contraire, fions, au lieu le soin d'è ions expliquer cetteel des rénovai rovidentielles. Il nous est impossibrerde den 4'1 rr ' l er lecteur, ikfidtre, 'tt rien affirmes-la ourd'hui sur l'appareil escargotique' mais 'ébkjliolee, qui va 't'OUÏ si noms admettions pour un instant la réalité de cette ddee cation perpétuelle nickel-intente avec le Patagon otiW liverte, quelles raillerions n'opérerait-elle pas dans lédinceurs, forden au moyen de deux escargots. C'est une grande t d.velte assurément, et cependant combien vont l'a pclu nitr les habitudes ét la 'destinée de l'homme? et comme accoutumés à deeeils ' D'abord l'escargot sympathique su prime la malle-poste. sans trop d'enthousiasme Voilà M. le budget des recettes a é d'une centaine dee. présents! L'impeimerie, la boussole, la «mine, la vapeur; les- découvertes le plus merveilleuses Shen-elles pas recueilli millions et M. AmédéesThayes mis à ed. C'est peu de chose; mais rés, dedestitue du même Sabord l'indifférence ou le .sardasind, efiffiqu'à . ue• u'erifin pce; et alorsieutè ,'W t,-lenil' - vee le'jeur 6*jus a *igue qui almacoup le télégraphes, ces longe prao Man Mie 'humanité po ' **etre escargot, 0 ,‘ .-i3dwtmn tissent à chaque départetne% A. P 1 %ru g inventeil (VIS ui é 'passe Pouece kipit ehO vous pouvez savoir en 'te uns Ainb ' és° ' alllli et etipprime fini) ) g& lidi dans tous les coins du indlide. Vhriïà if toutes les bourses de PlSitars. S e elf: pete refve eedgNe e e ledit neuve e ne sont' Pas PTéMeta e c sur un point, due Voulikeidi-épfoirviii r commotion escargotique. Bien plus, vous voulez converser ciaératent des notiveautAs; novembre est le mois des requ-,

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tenures. Les Italiens, le salon de peinture, les salons parlementaires, tous les salons vont rouvrir, en méme tempe que tous les comédiens s'apprêtent areperalue en scène. La véritable vie parisienne, d'est la vie d'hiver, A cette bien., heureuse époque, tout se réorganise et se renouvelle : les sociétés savantes et les bureaux de bienfaisance, les boni. mes d'Etat et les dames de charité; l'Institut reprend ses setices et l'Académie française son grand travail, i des candidatures. Le fauteuil laissé vacant per la mort de M. de Nez sera donné la semaine prochaine, à qui? on t'ignore encore' Des trois candidats qui se partagèrent les voix tons de la dernière élection, un seul, M. Nisard , celui-là mime qui avait réuni le plus grand nombre de suffrages, persiste dans sa candidature. M. Alfred de Muset ne veut plus entrer à l'Académie qu'en enfonçant la porte, c'est-à-dire par droit de coequéle et en vertu d'une comédie vraiment nouvelle et toujours charmante que le Théâtre-Français donnera bientôt. Quant à M. de Montalembert, il parage avoir renoncé à faire mage du seul droit qu'il eût pour y arriver, le droit do nais. sauce. D'ailleurs les circonstance & ont bien changé depuis six mois, et la politique ne donnerait plus à rami du prince les voix que la littérature lui refusera toujours. C'est peut-être le cas de nous convenir que le jour de l'enterrement de Balzac, un académicien, devant lequel nous déplorions l'oubli de l'Académie, se prit À dire : (Il a trop écrit pour en être. » Dans une étude remarquable sur Balzac, publiée par un écrivain distingué, M. Desnoireterres , nous trouvons l'anecdote suivante qui confirme dans un meilleur sens le propos de notre académicien. Quelqu'un lui parlait un jour de sa réputation européenne et de sa gloire.— Ah I la gloire, s'écria-t-il, à qui en parlez-vous? Je voyageais dernièrement en Russie avec quelques amie; la nuit vient; noue allons demander l'hospitalité à la porte d'un château. Aussitôt la châtelaine et ses dames s'empressent de nous recevoir; une d'elles quitte, dès le premier moment, le salon pour aller quérir des rafraîchissements. Dans l'intervalle, on me nomme à la maîtresse de la maison, la conversation s'engage, et quand celle des dames qui était sortie rentre, tenant le plateau à la main pour nous l'offrir, elle entend tout d'abord ces paroles : u Eh bien, M. de Balzac, vous pensez » De surprise et de joie elle fait un mouvement, laisse tomber le plateau de ses mains, et tout se brise. N'estce pas là la gloire? n N'est-ce pas aussi le bonheur de pouvoir conter de pareilles anecdotes et d'y croire? Parler un peu de littérature et de poésie, ce ne sera pas quitter les futilités, principalement aux yeux des personnes qui se dirent graves. Un homme s'est rencontré—comme dit Bossuet — qui a eu l'audace de publier un charmant recueil, l'Oasis. Ces élégies, stances et odes, dictées par le coeur et toujours écrites avec talent, honorent extrêmement leur auteur, M. Ferdinand Dugué. Un autre poète, l'une des jeunes gloires do la Belgique, M. Edouard Wacken, a réuni, sous le titre de Fleurs d'Allemagne, les belles inspirations des grands poétes modernes de l'Allemagne. La plupart de ces fleurs gesesspimies sont transplantées en français pour là première iota. Les Allemands croient encore aux poétes, tandis qu'en France on ne les lit même plus; d'où les logiciens peuvent conclure que notre art s'éloigne de plus en plus de la nature. Ceci ex igerait des développements dont on vous fera grâce. Le très-joli volume de M. Wacken se recommande non-seulement aux admirateurs de Goethe, de Burger,, de Uhland, de Henri Heine et de Chamisso, mais encore à toua les amis du beau langage et de l'élégance de la forme. La France pardonnera à la Belgique bien des lareine, pour peu que de temps en temps Bruxelles lui rende quelque pole aussi distingué que M. Edouard Wacken. C'est le 9 novembre que le Théâtre-Italien ouvre ses portes; quelle que soit la composition du spectacle dans cette prelibre soirée, on compte sur une chambrée complète. Toutes les loges sont louées. Par la même raison, la compagnie ne peut manquer d'être distinguée et charmante. On veut que ce théâtre soit à la mode cet hiver : nous ne demandons pas mieux. Le beau monde n'attendra pas pour y courir la première quinzaine de déce La fleur de tous les partis, de ceux qui ont une fleur à titrer, tient à faire acte de présence Mut de suite. Indépendamment de l'intérêt politique, on mie 's'y voir et s'y compter. Ce sera comme une revue de tous-St de chacun passée par tout le monde. Au fait, Qu'eefedque la salle des Bouffes, sinon le premier salon pu blie'delSitris? C'est là seulement qu'on peut connaltre où en est au juste l'art et l'imagination, le bon goût et le bon ton 'de la capitale: V S's parle un langage à part qui se fait ur 'Sans langue défier et que les initiés comprennent du a musimif a'y ait qu'un prétexte et les chanteurs en:Sin:Fedi:1 parie des'dilettand ceux-là choietSF jkœr'et . leur favori ; le heu monde ne choisit 4lopte. Ria'llU IP/us vinrent lue les vieilles passions quand elles se refluaient, l'OPétaie sait >en, et It craint d être la victime de cette reerudescéheSIffinni s'éloigne , Cerne est partie ; res'agit dis les remplacer par l'Enfant prodigue. Rien de plus prodigue que cet enfant-là., s il est vrai, comme on dit, qu'avant Sen apparition il ait imposé à l'administration des sacrifices Mme. M. Auber, qui est de l'école de Rossini en musite, appartient à celle de Meyerbeer pour la mise en scène. Lès chanteurs qu'il demande et qu'on lui accorde ne sont plus ceux rtii convie/lent. a,. .Auber à une modestie bien rare, il eteiteet pasMI'ConVeincu comme - tout le monde l'est, el efebi. nbliveau chef-d'œuvee, et il prend les plus grandelediesarei 'de précaution contre un échec !imaginaire. Yiennebilivre si impetiebiniélit attendue, et l'illustre de cette longue maitre reconnea &SQe tâtât° retiel e préface tradOté«ra),Minand. ' -" rïstsblic, il oublie madeThééerMeale !tee:lemme mselle flache' eeelle em3, , l'elfe à Munich? Nul oi Ment tenté de je détoirSruffisra . t. eau bercail, ou bien ihidéCidera-t-ellie- à aller Pliateisrt -tente à la Porte-Saint-Martin, voire à l'Odéon? -Peu importe, nous avons tretuus

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L'ILLUSTRATION, JOURNAL UNIVERSEL.

malcontent qui est devenu, pendant quelques jours, le journal ; le nouveau venu lui fut présenté. M. Thiers accuei voyage à travers Ie. Joserlasissa. . lion de nos opinions honnêtes et modérées. Nous Meutes lit d'autant plue volontiers M. Boilay que celui-ci i. VÉRON. — N. BOILAY. — ESCARGOTS SYMPATHIQUES. voulu pouvoir rire, avec tous nos amis politiques, des ava itatta que celui-là. M. Thiers a cette charmantes plaisanteries de ce brave homme, à qui d sera Commençons tout d'abord par rendre justice à M. le doc- fiera toujours l'homme qui . qua lé bien rare qu'il men. beaucoup pardonné à cause de ses bonnes intentions; mais teur Louis Veroir, il n'est point un journaliste vulgaire, il lui a rendu service la veille nous n'avons pu nous empêcher, à la première vue, de ne se traîne pas dans l'orniere de l'article de convention; sa l'homme qui l'a étrillé le matin. Ce n'est pas de sa panels nous défier d'un écrivain qui a tant d'esprit. Lalet anguis phrase caparaçonnée d'épithètes champêtres trahit bien en- la charité chrétienne, c'est une sorte de mépris pour l'éloge in herba. Nous avons prédit que ses calembours serment et de dédain pour le blâme r aussi M. Thiers pietà' core une certaine inexpérience, mais cette inexpérience même des ennemis que des adversaires, comme d'un autre tété relevés. Il ne s'est pas, depuis lors, passé un jour sans une ne doit pas être sans charme pour les lecteurs du Constitu- a plutôt des auxiliaires que des amis. réponse. Nous lisons aujourd'hui dans un journal qui n'y tionnel, si bien placés pour recueillir les bégaiements de celte Quoi qu'il en soit, M. Thiers se nia à sonder le nouveau avait pas d'abord entendu malice : muse médicale qui se joue dans les verts sentiers de la polijournaliste. Il n'y avait pas dix minutes qu'il « Le livre de M. Tiret : La République dans les carrosses du roi amène chaque jour de nouvelles dénégations et de tique. M. le docteur Véron n'a encore pris la plume que M. Boilay, que le spirituel homme d'État avaitcausait avec quatre ou cinq fois, et déjà il a créé un genre tout à fait noupassé de la nouveaux démentis. Nous avons déjà publié la lettre de veau : le genre bonhomme, familier, lyrique et anecdotique. stupeur à l'enchantement. M. Boilay lui ap paraissait comma • N. Freslon; M. Dufaure, ancien ministre de l'intérieur, nous le jour naliste par excellence, comme t'écrivain idéal. Milie Quelquefois il se met à contempler de son balcon de la rue de venait de se convaincre que M. Boilay ne u envoie, à son tour, son démenti aux assertions contenues p Rivoli, par un beau clair de lune, le palais des Tuileries, et l'ombre d'une idée politique: osaédalt pas dans la brochure ; if y joint ses quittances du prix de locaà la vue de cette cour déserte, de ce vestibule désert et de tion de ,ses chevaux qu'il a payés à la maison Bryard. Nous ces — C'est véritablement, dit-il, l'homme qu'il me faut. appartements déserts, il raconte la légende populaire du A partir de ce jour, M. Boilay se rendit chaque matin ne ferons pas à M. Dufaure l'injure de publier ces reçus; il petit homme rouge qui se plaît à troubler la raison de ceux M. lui eût suffi de nier le fait pour que personne, en France, en Thiers pour chercher son thème. M. Boilay a une chez Conservât l'ombre d'un doute. Nous ajouterons que M. Tiret qui habitent cette royale demeure; hier, à propos de la ren- faculté d'assimilation, que s'il ne peut extraire, mémeide à trée des foins et du vin qui fume encore dans le pressoir, il nous a fait remettre aujourd'hui une note signée de lui, dans a cru devoir faire l'aide du forceps, l'idée de son cerveau, personne Mieux à la France d'une cure merveilleuse que lui ne sait entrer dans l'idée laquelle nous lisons que le dépouillement des bulletins lui a qu'il vient d'opérerpart d'un autre. en sa qualité de rédacteur du ConstituIl endosse une fait reconnaltre que MM. Goudchaux , Duconx , Freslon, tionnel. C'est une histoire à la fois touchante et merveil- idée comme un paletot. Il allait plus loin encore : munie ces acteurs qui reproduisent les traita, la démarche et la Tourret, Caussidière, Gervais (de Caen), Bethmont, Dufaure leuse, une histoire qui tient de la féerie et de la réclame. et Vivien ne s'étaient pas servis des voitures qui leur avaient voix de certains personnages, M. Boilay, après avoir Permettez-moi de vous la raconter en quelques mots. écouté été attribuées. » M. Thiers pendant une demi -heure, traçait sur le papier C'était par une bêle matinée de printemps, les oiseaux Nous avons à peu près épuisé toutes les curiosités, tous les toute la pensée, toutes les paroles et jj usqu'à la p chantaient dans les buissons, la fleur balancée par une brise oncteatioe incidents, toutes les émotions de la semaine. Le côté comique matinale secouait au soleil ses perles de rosée, et la diligence de son interlocuteur; il casait en quelque sorte les mots de l'histoire se trouvera dans les articles suivants. Néanmoins, dans sa mémoire, les étiquetait, comme on fait les pièces comme diversion à ce qui s'est passé à Paris, on a essayé Laffitte et Caillard amenait à Paris un jeune homme né de d'une mécanique ; puis il entrait chez lui, tirait chaque met de faire quelque bruit d'une conspiration dont les principaux parents pauvres mais propriétaires. Ce jeune homme avait été envoyé à Paris pour y faire son l'un après l'autre de son compartiment, les agençait par agents seraient à Lyon et qui devait s'étendre dans tout numéro d'ordre, et le travail était accompli. L'article de l'est de la France. On a annoncé des arrestations, et chaque cours de médecine; malheureusement il y fit la connaissance M. Boilay était un article de M. Thiers. de personnages barbus. .jour, à ce qu'il parait, on en fait de nouvelles accompagnées On demandait un jour à M. Thiers ce qu'il pensait de A partir de ce jour, le jeune homme candide comme une de saisies de papiers et de correspondances d'une haute M. Boilay comme écrivain. u Ce n'est pas un écri vaille- ré-gravité. Quoique l'expérience nous ait appris qu'il n'y a pas jeune fille sur le point de naltre à la lumière, sentit lesmau- pondit l'homme d'É at, c'est un daguerréotype. s de projets stupides pour des conspirateurs, et que cette pro- vaises passions, ces ronces morales, envahir son coeur; tranM. Boilay continua à daguerréotyper M. Thiers pendant chons le mot, il devint socialiste. fession rend les fous aveugles au point de ne plus voir le Arrive la révolution de février; le jeune carabin se lança toute la durée du ministère du mars. Quand le président. monde que dans le cercle étroit où leur importance s'agite, cependant le calme est si profond, le besoin de repos, de jusqu'au cou dans ces théories dangereuses, que nous avions du conseil de ce cabinet de neuf mois quitta les affaires, il candeur de combattre, nous autres, quand le Constitu- oublia, à ce qu'il parait, de faire contre-signer per sen cal. travail ét de sécurité est si visible, que nous serions tentés la tionnel ne soufflait mot; il fréquenta les clubs, demanda la lègue de l'intérieur la nomination de son journaliste ordi-' de nous rappeler la queue du chien d'elkibiade; mais cette Haire à une préfecture depuis longtemps promise. Celui-ci, tête des tyrans, et s'abonna au Père Duchêne. anecdote est si-vieille et si usée, que nous n'osons croire qui avait chanté sur tees les tons le président du I se mars, On pouvait présumer que ce garçon-là était destiné â faire qu'on fasse encore de la politique avec cette réminiscence, se vencea de cet oubli en ne l'appelant plus que Mars re• plus de sottises que d'ordonnances, mais une circonstance et nous aimons mieux dire que les conspirateurs sont capapuis il passa avec armes et bagages au camp du 49 octobre bles des plus grandes sottises à Lyon comme à Paris, et miraculeuse devait bientôt lui rendre la raison et l'estime et de M. Guizot. même en Afrique. Le complot d'Oran , dont le procès dure du docteur journaliste. Un jour il y eut erreur dans la remise Qui fut étonné? Ce ne fut certes pas M. Thiers; M. du journal; le portier, qui recevait Thiers' le Père Duchéne pour est un depuis environ deux mois, vient de se terminer à la suite de l'étudiant et le esprit trop souple pour ne pas comprendre toutes les Constitutionnel pour un vieux brave, porta débats souvent interrompus par la violence des accusés. par rn 4gar.le le Père Duché« à l'abonné du ambitions. Aux gens qui venaient s'exprimer un peu verteVingt-deux accusés ont été condamnés comme coupables Constitutionnel et le Constitutionnel à l'abonné du Père Duchêne. ment sur la défection de M. Boilay il répondait tranquillede complot ayant pour but de changer le gouvernement. On comprend immédiatement le résultat de cette double ment : u Que voulez-vous, Bellay veut avoir une place; il , André dit Arnaud, employé de la mairie, qui a joué le prinrallie à M. Guizot, c'est tout naturel. cipal rôle dans cette affaire, a été condamné à sept ans de méprise; le vieux militaire, qui était urrcerveau faible (il n 'é- se M. Guizot commença par donner à M Boilay le ruban de détention. tait abonné que pour trois mois), s'éprit d'un enthousiasme la Légion d'honneur. Cette distinction honorifique fit tremanarchique pour M. Colfa‘ ru, mais le carabin n'eut pas pluLa peine de cinq années de détention a été prononcée tôt jeté les regarde sur un des artic l es non signés de M. le bler M. Boilay, qui se crut mystifié Il n ' y avait cependantcontre huit accusés présents et quatre contumax. Six ont aucune arrière pensée de la part de M Guizot docteur Véron, qu'il se sentit tout e coup illuminé comme c'est que quelques été condamnés en trois ans d'emprisonnement. e la pre. ve, mois plus tard il fit nommeret le transfuge La peine de deux années a été prononcée contre sept saintPaul sur le chemin de Dama: Il renia Louis Blanc, Pierre du Constitutionnel Leroux, Proudhon, et s ' empressa'de courir à la rue de Valois, accusée. directeur de Charenton, croyant faire où il prit un abonnement d'un an. (Prix : 60 francs, écrire une épigramme contre la portique de M. Thiers. Quinze mois de prison ont été prononcés contre deux, un franc o.) Pendant tout le temps qu'il garda cette sinécure, M. Boian contre deux autres. P. S. Le carabin de M. Véron était peut-être un étudiant lay publia de loin en loin quelques articles dans le Vingt autres inculpés ont été déclarés coupables d'asso- en droit. Message' et plus tard dans le Conservateur. Le Constitutionnel n'est pas sûr de ciation secrète et condamnés à deux ans, un an et six mois, la qualité. Ce n'était pas une conquête que M. Guizot avait faite en Telle est à peu près l'historiette dont Me le docteur Véron selon le degré de leur participation au complot. a bien voulu nous régaler cette semaine. La encrais de ceci, accaparant M. Boilay, c'était une petite vengeance qu'il avait — Le deuil de la Belgique continue par les démonstrations exercée contre M. Thiers. En arrivant au pouvoir, M. Thiers les plus unanimes et les plus touchantes. Partout des servi- car la morale eee au fond de tous les écrits et de toutes les actions de M. le -electeur Véron, c'est que rem.. lés concierges avait enlevé M. Grenier de Cassagnac à M. Guizot, M. Guizot ces funèbres ont été célébrés, et la souscription ouverte ripostait par le même procédé en enlevant M. Boilay à son feront bien de remettre de temps en temps dei pour élever un monument à la reine défunte recueille les Constitutionnel -numéros ` ux" locataires qui ne sont pas abonnésdu rival. Les deux hommes d'État étaient manche à manche. dons modestes du pauvre, comme ceux des plus riches. — à Je me hâte d'ajouter que M. Guizot, ministre des affaires cette feuille politique et médicale. Les chambres belges sont convoquées pour le 12 novembre. Après M. Véro , le personnage le plus important du Con- étrangères, réaccueillit parfaitement M. Grenier, et que — Il a été question d'un concert entre la France, la Russie et l'Angleterre pour terminer la guerre des duchés. Cette stitutionnel, c'est M: poilay. M. Cucheval vient ensuite. Par- tout dernièrement M. Boilay était du dernier bien avec rbonorable M. Thiers. lons de M. Boilay. nouvelle, qui avait pris des prwortions exagérées, se réduit, Ce petit détail de politique contemporaine démontrera dit-on, à des remontrances qu'les trois puissances adresse- Il M. Boilay est un homme de quarante-cinq ans à peu près. mieux que les plus brillantas argumentations, l'estime que est petit, légèrement trapu, son teint est coloré, son ventre raient séparément à la Prusse , accusée d'entretenir lu inproéminent. De phis, il professaient patrons pour leurs journalistes, et les jour' surgés du Slesvig. Les mouvements de troupes en Allemagne est Auvergnat, mais il n'a aucune nalistes pour les leurs patrons. réputation littéraire. alimentent toujours les faiseurs de conjectures. Quelque temps avant la révolution de février, M. Boilay M. Boilay a rad ace premières armes # Clermont dans le — Les nouvelles des Etats-Unis parlent encore des projets d'invasion de la Havane par un corpstrarmée de 6,elle journal d 'oppoitiOn de hi. localité; ses articles donnaient tant avait abandonné le sceptre de Charenton. Pour quelle raison? Je l'ignore; le Conservateur et le Messager d'inquielde au prefee du Puy-de-Dôme, que ce magistrat hommes; mais on ajoute que ce sont des bruits de boules+. disparurent La bourse est partout une grande fabrique de nouvelles the crut devoir faitevente de paris un journaliste expérimenté dans la bourrasque, et il ne resta plus au fonctionnaire jour naliste que sa croix d'honneur. 'ebinleatire ce jeune anarchiste, qui devait être un ventées pour produire la baisse, démenties pour ramener jdur la hausse. Ceux qui savent faire jouer cette pompe foulante Imp plus fermes piliers de l'édifice social. Six mois après, M. Boilay fit sa rentrée au Constitutionnel avec le titre de rédacteur en iree 'avoir guerroyé en province avec quelque succès, et aspirante y trouvent leur profit, sans être classés par chef. M. Bellay est rédacteur g. en chef , sous la domination de M. le docteur Véron, à peu l'opinion indulgente au rang de ceux qui jouent avec dès dés blk accourut à Paris et parvint à se faufiler, un jour près comme ' porte était' pipés ou des cartes biseautées. —Les bigarrures du jegerne4 e les Carlovingiens étaient rois sous la tutelle des entre-baillée, dans le cabinet de rédaction maires du palais. humain. r9 O. . En résumé, M. Boilay est un instrument assez bien con-, ' 4 'ente époque, le Corsaire était ultra-libéral, pour ne pas PAULIN. dire plus; il passait chaque matin au fil de ses épigrammes feceionné; c'est une sorte de piano à premiers - Paris dont _ 40mmete f e.te de Louis-Philippe et Louis-Philippe lui- les virtuoses politiques peuvent faire résonner tour à tour les touches harmonieuses. M. è>ei ' V ' fi ' avait pas assez de calembours pour Correspondance. Thiers a joué sur cet instruM. Guizot ,mene ' d l'estafilades à l'adresse de M. Thiers.' les'airs belliqueux du mars, M. Guizot la cantals M. V. T. à Saint-Péterebourg.— Dans le numéro prochain, si l'article arrive à temps. pacifique du concert européen, et M. Véron,, ,ce gros Linder . Boilay, hâtons-nous de le dire, ne fut pas précisément M. G -G. A. à Madrid. —Nous avons reçu votre lettre de la situation, a transformé le piano en guitare pour rouhe Mec dans le maniement de larme légère. Ébloui par la çlu et pria note; mille remeretmeots d'avance. hanils fortune de son compatriote M. Altaroche, qui rédi- couler la romance élyséenne sous le balceti du parti conle. A. E. — Vous voyez, monsieur, que notre sentiment 54 geait le Charivari, (ve. Boilay avait cru que tous les Auver- servateur. favorable. Recevez nos compliments. Occupons-nous maintenant du grand événement de la Lnats étaient propres à lancer le javelot de la plaisanterie. Nous aurons égard , moneur, ,â "étaie l' erreur.'llit Louis Reybaud, aujourd'hui représen- semaine. si à bserva s olions. Nous avons le regret de ne pouvoir pr ofiter duvo moyen mie , , ite du peuple, et Il s'agit d'une découverte vraiment originale; on a devine qui, à cette-époque, courait des bordées vous indiquez pour nous affranchir du double timbre. NOUS en que je veux parler du fluide ecargotique. Jusqu'à ce jour dans les parages de la petite presse, démontra à M. Boilay s découvrirons peut-être un autre. M. V. C. à Paria. — Vous dites, monsieur, que le drame de oeil lui manquait, quoique Auvergnat, plusieurs qualités on avait cru que la télégraphie électrique avait dit son Liercour d'assises publié dans notre dernier numéro est vieux de essentielles pour réussir dans la guerre d ' escarmouches, nier mot, mais il paraît que le fil conducteur qui sert à la et d'ailleurs sa constitution et sa tailla intellectuelles le transmission de la pensée entre deux individus, séparés par douze ans. Cela se peut; mais le fait serait même de pure in- que ciasvaient tout nat ue vention, que les sentiments n'en seraient pas moins vrais. Nous une distance quelconq, n'est qu'une superfluité. Lespuurellementdans les carabiniers ou lès cuirassiers du journalisme.. Vernements français et ne tenons pas au fait. poilai se anglais se sont trop pressés d'établir M. A. A. à Paris. — Nous rétablissons le nom ;m'est M. Alfred et alla s'enrôler sur-le-champ dalle l ' laissa convaincre leur télégraphe sous-marin entre Calais et Douvres : ils ont escadron du Constitutionnel. Tettet el net Faste. jeté pure perte des millions dans la Manche. Deux savante,. MM.enBenoît (de l ' En ce temps-là M. Thiers était l ' Héraut) et Mat, Américain, viennent de , homme d'État du gros découvrir un moyen de communication universelle et in.

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L' ILLUSTRATION, JOURNAL UNIVERSEL.

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aleesbres de la famille et du gouvernement de fia Majesté Faustin I r, empereur ensui.

Salomon Jenou, duc de Saint-Louis du Sud, ministre des finances, chargé du portefeuille de la guerre.

Nos lecteurs se souviennent peut-être de deux communications intéressantes qui nous ont été faites par M. Jaymé Guillod de Léogane, de divers portraits de personnages appartenant à la cour impériale d'Haïti, parmi lesquels figuraient celui de l'empereur Faustin I., et celui de l'impératrice ( tome XIV, N. 348, page 132, et tome XV, b15 360, page 36). La publication de ces portraits; accompagnée des lettres d envoi et de quelques observations ayant pour objet de mettre l'esprit frondeur de nos compatriotes en garde contre des lieux communs trop vieillis, nous vaut de la part de notre artiste de race africaine une nouvelle lettre et l'envoi des six portraits qui figurent sur cette page. L'un de ces dessins est fait d'après un médaillon au cinquième de grandeur naturelle-, modelé par M. Jaymé Guillod avec un talent que nous souhaitons à beaucoup de nos sculpteurs; les autres sont, comme les précédents, des dessins à la plume, qui rappellent Grandville pour la perfection et la , sûreté du trait, Gavarni pour l'attitude, la pose et la souplesse des personnages. Nous publions ces nouveaux portraits sans commentaire. La lettre de notre correspondant respire un tel parfum d'honnêteté, de bonne foi, d'humanité et de patriotisme, que nous n'oserions pas même affirmer que ce luxe de parures, cette imitation de la mise en scène de notre propre comédie impériale de 1804, n'a pas sa raison d'être et son motif politique dans le but que se propose le -nouveau gouvernement d'Haïti. Voici la lettre de M. Jaymé Guillod de Léogane, datée juillet 1850. de la Pointe-à-Pitre (Guadeloupe), le

S. Exc. M. de Vil Lubin, comte do Pétion-Ville, gouverneur du Port-au-Prince. A M. Pautin, éditeur de l'ILLUSTRATION.

« Monsieur, j'ai lu avec un profond sentiment de reconnaissance les réflexions bienveillantes dont vous avez fait précéder et suivre ma lettre, et les portraits reproduits dans votre numéro du 19 janvier dernier. Il faut bien confesser que noua sommes d'autant plus sensibles à ces marques de sympathie, que nous y sommes moins accoutumés. D'Europe seulement nous en recevons qui sont vraiment franches et dépouillées de toute arrière-pensée. Celles qui nous accueillent dans les pays où la dégradation de notre race malheureuse n'est pas entièrement passée à l'état de souvenir, n'en sont point encore venues à combler l'abtme qui séparait le maitre d'autrefois et l'affranchi d'hier. » II nous arrive donc souvent, même dans les pays où nous rencontrons le plus bienveillant accueil, de voir notre ardent désir d'union sympathique se briser contre les susceptibilités personnelles, aussi obstinées à conserver les souvenirs du passé que nous le sommes à vouloir le faire oublier. » Pour mon compte personnel, je dois vous remercier des expressions flatteuses dont vous vous servez à mon égard ; j'espère, dans peu de temps, vous exprimer moi-même ma gratitude. La mission que j'ai à remplir dans les colonies françaises et anglaises touche à son terme, et, après en avoir rendu compte à ceux qui me l'ont confiée, j'ai l'espérance de me rendre en France pour en publier le résultat Je souhaite que cet œuvres bien humbleetPtin bien humble nrliste trouvent dans votre publication l'accueil bienveillant qu'y ont rencontré celles qui les ont précédées. o Recevez, monsieur, etc. JAYMÉ GIMLLOD DE LÉocaste.

S. Eec. M. de Adam Gillot, comte de la Plaine du Nord, major-commandant des chevau-légers de la garde de l'empereur.


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L'ILLUSTRATION, JOURNAL UNIVERSEL.

J'imagin Cive ailleurs, comme dit madame Jourdain. Mademoiselle Rachel t menacée du sort des plus grands hommes et des plus grands comédiens, un événement imprévu a fait crouler l'édifice, non de sa fortune, mais de sa diplomatie. Les rôles sont changés : on sollicitait son retour, et maintenant c'est elle qui sollicite pour rentrer. Elle a informé l'administration qu elle serait en mesure de reprendre son service le 4 novembre, et le directeur lui a répondu : Rien ne presse. Comment, rien ne presse ! s'est écriée Hermione. — Mais n'aviez-vous pas dit, princesse, je ne sais pas quand je reviendrai et si je reviendrai?— Qu'est-ce que cela veut dire, et quels tontes a-t-on faits à M. Arsène Houssaye ? — Mais on Mi a fait les contes— de la reine de Navarre. faut rendre cette justice à la grande tragédienne, elle a Demis la tragédie française à la mode jusqu'au bout du monde civilisé. On joue nos chefs , d'œuvre à Calcutta et à Montevideo. Une de nos comédiennes les plus distinguées dans la comédie voyageant naguère vers le pays basque fut arrêtée dans sa marche par les habitants d'une petite ville, qui lui demandèrent une représentation de Lucrèce; en vain objectat-elle que le rôle n'était pas de son emploi et qu'elle n'en savait pas un mot. — Il nous faut absolument une tragédie, criaient les naturels. — Tout ce que je puis faire pour vous, répondit l'actrice poussée à bout, c'est de jouer le dernier acte de Roméo et Juliette de Ducis. Elle croyait se défaire par là de ses persécuteurs, mais on la prit au mot, et on lui trouva un Roméo quelconque qui prenait les eaux dans le voisinage. Mon Roméo (c'est Juliette qui parle), dans son costume à compartiments d'un bleu foncé et d'un rouge cramoisi improvisé pour la circonstance, ressemblait à une caricature, et je me mordais les lèvres pour ne pas lui rire au nez. Cependant nous finies merveille, puisque l'auditoire applaudissait, si ce n'est qu'a la dernière scène un incident burlesque faillit tout gâter. Au moment où Roméo s'écrie : « Lève-tei, Juliette, et sors de ce tombeau! » le pauvre acteur me saisit brusquement par le bras et in'entraina en courant vers la coulisse. — Lâchez-moi donc I lui dis-je; mais il continuait sa tirade.

par quelque avis sinistre, qu'ils ne reparaîtront plus sur la scène et que la faculté les a condamnés à un repos absolu; mais, n'en déplaise à la faculté, elle n'entend rien la maladie de ces chers malades. Leur talent, c'est leur vieà même; l'art est la source où ils se retrempent. Aussi sont-ils de l'avis de mademoiselle Mars qui disait: «Les comédiens meurent deux

Sur mon cœur, tendre amante I et reviens à la vie.

et moi je continuai mon aparté en prose en me débattant : « Laissez-moi donc tomber ! » Cependant il avait perdu son poignard, qui m'était nécessaire au dénoûment ; et comme il fermait les yeux pour l'éternité, je le lui demandai par un geste d'impatience qui fit sauter sa perruque. Le cadavre voulut la rattraper et cassa la du poison, si bien qu'il fallut me résigner à mourir... defiole rire, mais personne ne s'en eperçut. après cela, que peut-on vous dire des trois quatre représentations extraordinaires de cette semane t, sinon que Bouffé a fait s rentrée de la façon plus triomphante,e. Le Gamin de Parisla plus odeste et l a est toujours et abso lument le gamin de Paris, de même que mademoiselle Déja-zet d' est encore Frétillon ou Richelieu, après vingt ans et plus exercice. Le jeu de , le jeu de l'autre, c'est la même féerie. De temps en temps, on apprend par leur absence ou

Alcide Tossez.

fois; mais il n'y a que la première fois qui coropte,'c'est le jour de leur retraite. » Bouffé ne se porte jamais mieux que lorsqu'il est en scène. Hors de là, il est ( triste privilége du génie comique !) songeur, inquiet , souffreteux; il a besoin d'un cordial, et c'est le succès de son talent. A côté de Bouffé, on a revu Lafont qui eût été Fleury, ai les destins et les dieux (du Théâtre- Français) l'eussent permis, et Arnal a été légal d'Arne' dans un rôle de quatre mots : Faut-il apporter le chocolat? Il faut signaler aussi, en manière de memorandum, deux ou trois vaudevilles peu nouveaux: à la Mon sie Phénotanr, mène, qui n'en est pas un, et Charles le Téméraire; le Téméraire, c'est Numa, qui s'est. chargé d'un rôle qui ne le regarde pas. Ce soir-là, l ' excellent Numa avait perdu son

Egérie, c ' est-à-dire sa verve de bonhommeet de bon cone. dien, et dorénavant il se gardera bien de passer aux Anglais Phénomène, ou l'autre vaudeville, c'est le mythe de thée arrangé à l'usage de la Montansier. On y voit P roméHyacinthe sortir de l'alambic soufflé par Sainville. L'idée est plus plai sante ue la situation. Succès évaporé. Quant à Salo dem mon (théâtre des Variétéi), c'est sans doute l'An unen eauIn s. toire ingénieuse, un conte charmant, une féerie ravi ssante et, pour tout dire, une légende parfaitement hollan daise, mais c'est encore plus un vaudeville maussade, et notre impression peut se résumer en deux mots : Effet de neige sur la scène, dans la salle effet de gl ace,L'auteur est us homme de talent et d'esprit qui s'est trompé. C'était la semaine des morts, au théâtre surtout. Que les pièces meurent, peu impOrte, le dommage est b ientôt réparé; mais Guyon meurt, Alcide Tousez est mort, et celui-ci ne sera pas facilement remplacé. Ses amis l'homme aimable et bon, et le public n ' oubliera pas p leurent l' excellent comédien. Alcide était né presque au théâtre. Son frère, L. nard Tousez, joua longtemps aux Variétés. La vocation d ' Mcide se dessina de bonne heure, mais il chercha lon gtemps son emploi. La manière bouffonne dont il r eprésentait les confidents de tragédie le jeta dans la bonne voie. Deux excellents comiques, Baptiste Cadet et Arnal, avaient com. mencé aussi par la tragédie. Depuis plusieurs années Alcide courait les théâtres de la banlieue Ms la direction de M. Seveste, lorsque M. Dormeuil l'appela à son th éâtre au mois d'avril 1833. Ses débuts furent tr ès-remarqués; on le comparait à Odry pour la fantaisie grotesque; son naturel rappelait celui de Brunet, qu'il nommait son maitre. A l'instar de son modèle, Algide Tousez cherchait peu les effets et jouait volontiers d'inspiration, ce qui n'exclut ni le travail sur soi-même, ni l'habileté. Peu d'acteurs r éussirent autant que lui à utiliser leurs défauts ou leurs tics comme autant de ressorts comiques. Il suffira de se rappeler celle voix de chat étranglé dont il eut tirer un si bon parti. Dans les valets niais et les queues rouges sa bêtise était splendide. 11 a créé plus de cent rôles dont la plupart meurent avec lui, les Maclou , les Mérinos, les Pincemain, etc. Il s'était fait sa place à part dans le joyeux musée des grotesques qu'on appelle la Montansier, et il faut saluer en lui la dernière et curieuse image des Bobèche et des Jocrisse. Oa sait le reste. Il est mort à quarante-quatre ans, entouré de ses camarades qui le chérissaient et qui ne l'ont pas quitté jusqu'au dernier moment. — Nous recevons de Madrid les lignes suivantes,qui nous serviront d'explication pour le dessin : Dans la journée du jeudi 40 octobre, la statueprésent en bronze de la reine Isabelle II a été inaugurée sur la place qui porte son nom en présence des autorités de la ville et des députations provinciales , au milieu des acclamations de la garde civique et de la multitude, et au bruit des fanfares et canon. La presse de Madrid n'a qu'une voix pour louer ladu belle exécution de celte statue, qui est l'ouvrage d'un sculpteur célèbre, M. Piquer. PUILIPPE BUSONI.

il ,1■ ;[ ■1

2

Id

reine laabel'o II ,mode/ée par le sculpteur Piquer, ut fondue en !J'onze par .1.- 11. Maury, d ' aprés un erogn s envoyé pot

de

Illbellu3.


UNIVERSEL. lion, mais non l'usage du tabac, qu'Abd-el-Kader proscrit (il ne fume jamais) comme un luxa inutile et irréligieux, puisqu'il n'est d'aucune valeur hygiénique. Quelques serviteurs seulement fument en contrebande, mais loin, bien loin de l'coil du maitre. Quatre- vingt s personnes environ forment, avons-nous dit déjà, l'effectif de cette cour déchue. Ce nombre peut paralire excessif, et pourtant la zemala d'Abd el-Kader, qui autrefois se composait de cinq ou six mille persiennes, se trouve aujourd'hui réduite à son expression la plus simple. Elle se compose uniquement des ménages de l'ex-émir, de ses frères, de ses neveux, pour la plupart chefs do famille, et de deux de ses khalifahs qui lui sont demeurés fidèles ; l'un, Ben-Allal, le successeur et le neveu du fameux Sirli-Embahek, surnommé le !lorgne, qui joua un grand rôle dans la guerre d'Afrique et fut tué il y a six ans au combat de l'Oued-Malah dans des circonstances dramatiques ; l'autre, le fanatique et lettré Ben-Thami , qui, sans affich-r contre nous de haine systématique et personnelle, se retranche dans la légalité divine, et a tous les efforts de persuasion tentés pour le ramener à des sentiments moins farouches, répond invariablement : « Je ne demanderais pas mieux que de devenir votre ami; mais trouvez moi un texte, une glose, une simple ligne du livre saint qui me permette de faire la paix avec vous, et à l'instant môme je la signe! e A tout ce personnel, déjà considérable en y comprenant femmes et enfants, il faut joindre le domestique, peu nombreux si oncle compare à toute l'armée féoda t e d'esclaves et de serviteurs qui vit en Algérie , comme en Orient, autour des princes, des dignitaires ou même des simples douaoudi (littéralement gentilshommes), et l'on complétera facilement le total de cette petite cour familière, de cet Holy-Rood africain. Dernièrement, une grande joie, un véritable événement est venu faire diversion à l'humeur sombre et animer l'existence un peu monotone de la captive colonie. L'un des neveux d'Abd-el-Kader, le fils de son frère aine, beau jeune homme, nommé Saddok (le Sincère), n'avait pu se joindre au moment de la reddition, à son oncle ni à son père. Il avait dû chercher un refuge au Maroc, où, par ordre du souverain, on l'avait enrégimenté avec bon nombre de ses coreligionnaires, fugitifs comme lui, dans un corps spécial dont il ne tarda pas à déserter, au désespoir d'être séparé des siens. Il n'eut d'autre parti alors que de se jeter dans le sud, où il courait beaucoup moins de chances que sur le littoral d'être atteint et repris. Il arriva ainsi jusqu'à l'Oued-Sous, l'une des premières oasis du Sahara moghrebin. Là, il eut le bonheur de rencontrer un Français, hardi négociant, que ses affaires avaient conduit dans ces régions lointaines. Il s'ouvrit à lui du désir persévérant où il était de se réunir à sa famille, et il trouva en lui sympathie et appui pour l'accomplissement de ce pieux dessein. Notre compatriote ramena le jeune homme à Ou-Rabbat en le faisant passer pour un domestique à lui. Là, en attendant qu'un navire partant pour France pût' le recevoir à son bord, Sa rldok , prenant le caractère d'un pèlerin, se réfugia dans les dépendances d'une mosquée, ainsi qu'il arrive tous les jours à bon nombre de croyants, car il eût couru de grands risques si son identité eût été reconnue; mais la sage précaution dont il usa éloigna de lui tout soupçon de la méticuleuse police marocaine, et il put, avec le concours et l'attache du consul de France, prendre passage, quand vint le moment favorable, pour Marseille, d'où le gouvernement averti ne fit aucune difficulté d'autoriser immédiatement son transfèrement à Amboise. L'arrivée de ce bon et courageux jeune homme cau'a à l'émir personnellement une allégresse d'autant plus vive que depuis longtemps il était le fiancé de sa propre fille. Le mariag eut lieu aussitôt, et ce fut l'heureuse occasion de réJC~05. patriarcales qui dilatèrent tous les coeurs. Jeep arrête ici, monsieur. Les longs articles vous font peur. Je comptants cela, et je renvoie à la proshaine livraison ce qu'il me reste à vous conter d'Amboise, de ses hôtes et partisulièrement des deux jeunes fils d'Abd-el-Kader que j'ai eu le plaisir deiencontrer jouant à la toupie des lycéens comme de simples sixièmes, sur le seuil même de la ravissante chapelle, admirablement restaurée, qu'érigea Charles VIII au retour de ses campagnes d'Italie, et qui est le plus pur joyau du noble château d'Amboise. Fàmx MORNAND. Agréez, etc.

Le Rhin. (Suile el

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fin. — Voir les N o. 391 et 397.)

De toutes les passions qui agitent le coeur de l'homme, il n'en est pas qui exclue aussi complétement que l'amour, même les reflets les plus lointains de notre raison. C'est une ingénieuse fiction que celle qui fait de cette passion une divinité aveugle; peut-être serait-il malaisé d'idéaliser l'amour sans cette précieuse imperfection. Admirable effet d'une sublime sagesse I Il ne suffisait pas de placer sur les yeux de l'homme qui aime un bandeau qui lui dérobât une choquante réalité, il fallait encore donner à son imagination ce prisme flatteur à travers lequel l'objet aimé revêt les couleurs les plus charmantes ; en sorte que l'amour le plus vrai repose toujours sur un mensonge. Pendant son séjour dans les montagnes de Weiler, Wolke, captivé par le souvenir de cette femme belle et mystérieuse, dont les adieux lui avaient fait concevoir les plus séduisantes chimères, Wolke avait essayé de définir cette créature singulière ; mais sous l'empire du préjugé qui s'attachait à sa personne, ses sentiments s'égaraient, et il se mêlait un respect craintif à l'admiration ingénue qu'il professait pour les grâces si piquantes de l'inconnue. Il avait résolu de pénétrer le secret qui environnait cette existence bizarre, et il se rendait à l'entrevue qui lui avait été assignée, avec le

trouble caché d'un homme dont le sort va so dé un événement longtemps attendu. L'agitation du Pêcheur se compliquait lies terreurs naïves, r ons solid'un esprit simple et crédule au contact de tires, où la lumière et l'ombre, se jouant avec caprices, endant, donnaient aux objets des figures fantastiques mû par une résolution plu forte que les émoti diverses m qui l'assiégeaient, il s'achemina d'un pas den. 'Vers tin groupe de rochers qui formaient, à la base de la montagne, une sorte d'édifice en ruines. C'est là que la Sorciere l'attendait. Celle-ci se leva à son approche. Le pâle et beau visage de l'inconnue, baigné par des l'As de lumière, réalisait en ce moment le type doux et mélancolique de ces blanches filles que l'imagination des peuples du Nord fait courir, la nuit, au clair de la lune, sur la tige des bruyères et sur la surface des eaux. — Tu es le bienvenu, dit la Sorcière. Je vois avec plaisir que les archers du Riche ne te font pas peur; tu l'avais déjà prouvé la nuit que nous avons échappé à sa mente. — J'avais, pour m'exciter à les braver une lois encore, le désir de vous revoir, répliqua Wolke d'un ton de voix ou perçait une certaine timidité. La Sorcière ne parut pas comprendre l'intention du Pêcheur ; ' elle ajouta : — ()sans! la flèche est bien lancée, elle doit arriver au but. Les éperviers du Rhein rets peuvent quelque temps encore planer au-dessus de nos tètes ; mais le jour viendra où l'arc des chasseurs les débusquera de leur nid.— Ainsi soit-il, répondit Wolke. — Mais tu dois être las, reprit la Sorcière, et ce n'est pas ici un endroit bien propice pour te reposer. Suismoi ; je te conduirai au haut de la montagne dans un lieu sûr, où tu pourras te délasser en attendant le jour. — J'estime, dit Wolke, qui venait de retrouver toute son assurance, que je ne suis pas venu de si loin tout exprès pour essayer comment on dort au Kloop. Vous aviez certainement un motif plus sensé en me prescrivant de me rendre ici. Peutêtre le moment n'est-il pas venu de me le faire cofinaltre; je suis à vos ordres et j'attendrai. Vous avez pu voir jusqu'à présent si, dans mon vif désir de vous complaire, j'ai hésité un seul instant dans l'exécution de vos volontés. Le ciel m'est témoin que je désire vous prouver encore mon empressement à vous obéir. Cependant il me paraît juste que je sache quelle 54 la main qui ma conduit, encore qu'elle croie devoir me cacher la voie dans laquelle elle me dirige. Un douloureux étonnement se peignit sur les traits de la Sorcière. — C'est-à-dire, répliqua celle-ci, que tu désires satisfaire une curiosité puérile. C'est le fait des enfants et des femmes de cé fer ainsi à un indiscret besoin de connaître des choses qui n'ont d'elles-mômes qu'un médiocre intérêt. Je te croyais un homme judicieux et ferme; mais voici que tu viens de montrer l'inconséquence et la faiblesse d'un enfant. Wolke se roidit sous le trait que venait de lui lancer la Sorcière. Il allait répliquer avec hauteur, lorsque l'inconnue, pressentant les dispositions du Pêcheur, lui dit du ton de l'enjouement : — Je suis peut-être injuste. Après tout, il ne manque pas d'un certain intérêt à connaître une femme qui peut S' élever au-dessus de Son sexe jusqu'à donner une leçon de discrétion à un homme. Cep endant je ne puis consentir à livrer ici à l'indiscrétion du Wispemsend , de ce vent qui parle à l'oreille des curieux, un secret qui te parait à toimême d'un prix assez grand pour que lu lui sacrifies jusqu'à la bonne opinion que j'avais conçue de ta sagesse. Suis-moi ; il se peut que tu apprennes au terme de notre course ce que tu as un si ardent désir de sonnera. La jeune fille se mit en marche; Wolke s'attacha à ses pas. Ils parvinrent bientôt jusqu'au plateau supérieur, au milieu duquel s'élevaient les ruines d'une ancienne forteresse de construction romaine. La Sorcière se mit à chanter : Tandis que le vautour a la tête sous l'aile, Petits oiseaux, courez 4 vas ébats; Chantez, oiseaux, mais surtout chantez bas, De peur que votre chant t'éveille et vous décèle. — C'est Tugd ! c'est Tugd I répétèrent en même temps plusieurs voix parties de l'intérieur des ruines. La Sorcière, se tournent alors vers le Pécheur, titi dit malicieusement : — Avais-je tort de dire que ta curieeilé serait satisfaite ? Si cependant tu t'avisais de trouver qteile ne l'est pas tout à fait autant que tu peux le désirer, et tii serais vraiment difficile, je ne saurais qu'y faire. Attends encore un peu de temps, et, comme on connaît l'arbre à ses fruits, tu contint-Iras Tugd à ses actions. — Le ton de raillerie qui accompagnait ces paroles rendit Wolke confus et repentant. Tugd et son comnageh s'enfoncèrent dans les ruines, et arrivèrent, à travers taillé obstacles, sous une veille en plein cintre et qui formait une gplerié dont l'aire était encore recouverte de larges dalles. A l'extrémité de celte galerie, on pouvait apercevoir, à la Iiietir rougeâtre d'un feu qui s'éteignait, plusieurs hommes rangés autour d'un foyer. Ils ce levèrent dès qu'ils entendirent retentir tee pas des nouveaux venus, repercutés pat la voûté avec la sonorité d'un HM. — Paix et bénédiction à ceux qui veillent pour leurs frères endormis ! dit Tugd en s'approchant du groupe. — La bienvenue à toi et à ton compagne, [joule tin des personnages dont le chef était couvert d'une aumusse ou bonnet de peau, et qu'à sa stature athlétique, à son air de gravité, en pouvait soupçonner exercer un commandement sur les hommes qui l'entouraient. — Je me suis chargée de conduire SU milieu de vous, dit Tugd, un intrépide soldat de la bonne cause, afin que, suivant l'ordre du Pare, vous l'in-lruisiez de ses devoirs. — Ainsi soit, répondit celui qui avait déjà pris la parole. Le groupe reprit alose sa place autour du foyer, que l'on raviva, pendant que Tugd se retira à l'écart, et, s enveloppant de sa mante, s'assit contre un vieux pan de mur comme pour y passer la nuit. L'homme à la haute stature se tournant alors vers le Pécheur, lui dit : — Le jour est proche ou chacun de nous devra rallier les siens et se mettre en campagne. Tu viens de l'ouest, tu peux donc nous dire si tout y est disposé pour l'attaque qui se prépare. — J'affirme, re-

t79 prit 11'0,1,e, que tous les coeurs glu y battent du mente sentinemt quo Ire vôtres. et qu'au premier signal mue,. les ai 'mimes du pays se dirigeront vers le Rheisfele —Birn ! répliqua relui qui paraissait présider cette Pepe@ de conseil de guerre. Tu sertiras le commandement des diverses come qui nuiront rie Bsppart et d'au delà jusqu'à la limit limite de Vei leu, et tu tiendras les montagnes du Weiler, en attendant l'ordre d'attaquer. Toi , Fuchs, ajouta-t-il en s'adressant à un des assistants, tu te rendras à Kreuzenach. Nous avons appris que le sire Jean de Sponbeim, seigneur de cette ville, s'attendait à des hostilités de la part de l'archevéque de Mayence. Malheureuseinent , la bourgeoisie de Kreuzei ach s'est déclarée pour messire Jean ; car il faut que toujours ce soit sir les épaules de leurs vassaux que nos seigneurs se portent des coups. Tu iras trouver le chef des bouegeols, et tu essaieras de lui remontrer que les forces de Kreuzenech seraient mieux employées à combattre en faveur do notre affranchissement commun ; je me fie à ton intelli gence et à ton adresse pour mener cette entreprise à bonne fin.... 'fraube, tu concentreras à Bacharach toutes les forces dé la rive gauche jusqu'à Oberwesel ; tu gagneras la vallée et présenteras l'attaque à t'ennemi du côté du sud, tandis que Botteler gardera la rive droite et défendra le cours du fleuve. Licht et Brand parcourront le pays en éclaireurs, et nous instruiront fidèlement des menées de l'ennemi. Chacun de vous se rendra sur-le-champ à son poste, afin de hâter les préparatifs de l'attaque.... Enfants, n'oubliez pas que notre cri de guerre est : Dieu aide! Notre cri de ralliement : Au plus fort l Il y avait dans la voix du chef Urie mâle énergie qui électrisa tous les coeurs. Chacun voulut compléter à son tour les instructions qu'il venait de recevoir, et le chef satisfit à toutes les questions avec la sagacité d'un général consommé dans la tactique militaire. Pendant que les conjurée se distribuaient ainsi leurs rôles, Wolke, dont le regard plongeait sous la profondeur de la voûte, aperçut une ombre qui se glissait avec précaution à travers les contre-forts; et bientet après on entendit ces mots : s Tugd I Tugdl tu dors pendant que je veille! n A cette voix, la jeune fille se dressa d'un bond et disparut dans la direction de la tour. Cet incident frappa vivement l'imagination du Pêcheur, qui se leva et se disposait à suivre la Sorcière, comme s il eût voulu épier ses mouvements. Mais il fut retenu par le chef. « Garçon, lui dit celui-ci, tu me parais chasser aussi volontiers la poule que le renard. Laisse cette jeune fille courir où elle croit avoir affaire : à chacun de nous se tâche ; la nôtre est de délibérer en ce moment. Tugd est la sentinelle vigilante qui veille sur noue, et on peut se fier à elle en toute sécurité, car il n'y a pas dans tout le paya un oeil plus perçant ou une oreille plus déliée. » Comme il achevait de parler, Tugd accourut vers le Tugd de Bingroupe. « Alerte! » s'écria-t-elle. Le gen ne saurait dormir tranquille tant qu'il n'aura pas vérifié la cause des lueurs qu'on aperçoit d'en bas à travers les ruines du Kloop. C'est dans ce but qu'il a dépêché ici une douzaine d'archers. 'routes les avenues sont cernées; résister ouvertement, ce serait compromettre l'oeuvre commune. Mais déjà les conjurés s'étaient armés de leurs couteaux et s'apprêtaient à recevoir les hommes d'armes du bourgmestre. « Qui donc conduira la meute, dit Tugd, si les piqueurs tirent le couteau et veulent courir la chasse? Le vrai courage n'exclut pas la prudence. En vérité, c'est une capture rare et bien faite pour tenter votre bravoure _que quel, ques archers, grelottant de froid et de peur, et qu'une lubie de leur maitre envoie vêtus pour la nuit à la chasse aux follets. Alerte donc! vous die-je, et gagnez le bois ; je réponds qu'il n'y a pas dans toute la garnison de Bingen un archer assez osé pour vous y suivre. » A peine avait-elle prononcé ces mots, qu'on entendit le pas lourd et cadencé des hommes d'armes qui débouchaient sur le plateau par des sentiers différents. Les conjurés se jetèrent à terre et sortirent des ruines en rampant, de manière à éviter d'être NUS. Lorsque les archers se présentèrent à l'entrée de la galerie, Tugd, restée seule et immobile près du foyer, agita du pied les dernières branches .qui se consumàient lentement, et produisit une clarté qui inonda subifemeht la nef de la galerie d'une lumière blafarde. L'attitude hais et fière de la jeune file donnait au tableau l'apparence d'une de ces scènes d'évocation d'un effet si émouvant dans les récits fantastiques. A cette vue, les archers, interdits, s'arrêtérent. Mais Tugd, élevant la voix et cherchant à se faire entendre des conjurés qui s'éloignaient, cria d'une voix p'ein'e et solennelle : « Frères, je voue ajourne à la lune nouvelle. — Par la vertu de la vraie croix , s'écria Pub des archers, c'est la Sorcière! » Et les hommes d'armes éperdus se débandèrent et prirent la fuite chacun de son cité. Le lendemain, le récit de cette expédition nocturne, augmenté des détails les plus incroyables, circula dans la ville de Bingen, et il n'y eut personne qui ne demeurât convaincu que les ruines du Kloop étaient habitées par des Bénies. Le soleil s'était déjà levé à l'horizon lorsque Wolke entra dans-Bingen, recru de fatigue et très-désireux de se reposer avant de reprendre le chemin des montagnes de Weiler, où l'appelait la mission qui I était échue. Il se ressouvint d'ailleurs de la promesse qu'il avait faite au moine la veille, au moment où il prit congé de lui. e J'aurais bi-n du malheur, se dit-il, si un moine pouvait se perdre dans Bingen. Quoique le mien me paraisse plus exact à la quête qu'aux offices, il se peut bien qu'une distraction l'ait conduit vers l'église collégiale ; c'est là que j'essaierai de le rencontrer. s Mais Wole n'eut pas la peine d'aller le chercher si loin. En elles, presque au même instant il le vit venir à lui avec l'expresses d'une indicible malice mêlée de bonhomie. « Par les heures de notre ci-devant frère cellérier, dit le moine en l'abordant, les nuits sont f aialses sur le Kloop, à ce que je vois. Comme tes traits sont pâlis! Aussi, est-ce une singulière fantaisie que celle qui t'a fait préférer à un bon lit la Mousse ou la bruyère. J'ai toujours ouï dire que bon vin


e7à Lettre. mur la France. A Monsieur le Directeur de l'Illustration.

eve.01.8,114,Sei lenCe*e dirshoises req. ont r , c estp,xesig .00iLeaokiographie, 18 raison d' tut, et des ordres l'ormes, catir de sa politique, dans lequel, sans s'ms mémoire jua ni exception pi interprétation, s'opposent à ce astreind renne des faits ni des dates il e approcher. Cet Mea» rigueur est motivée, e volontiers insoucieurde; détails, pour n'aborder fit-on, peints nee sur une prétendue les questions de princi nsidérations généritlesk conjur AMBOISE ET Bei,"1177(ADEB. d'A &mil ait pour ,but de le faire n'a point perdu l'es it témoigne assez qu'il évader mit ( Voir 4 mais ,du moinessur certaines ) en liberté; il est tulé : De la fidélité de allées #étitist miteg e Et pour qui donc, lir proximité du château pouvant d'alliance observer leurs serine;, edisrje à mon hôtesse, l'aiou autres. mable directrice du Lion r, donner à (lep quelque trame de use» s'ourdibe in fruits, ces raisins rait au profit l'Albioli,perfide, , laborieusement ap. puyé de citations et ene taetà&ous susciter vermeils égrenés de vols main blanche avec un soin si historiques, et qui, eh son auteur, révèle une 'laient? un embarras de plus, en rendant ni M• oh remarquable, Ab d-el-Kad es dlin da chef puis- entend prouver que la salit et regretté. — Ah 1 ne m'eps,peee_tias s Du e ne eerrait de risque d' er re*, Y4li ;tô ,I . Ces appréhension) t peut-Mie 'n'Cf geure en lui rendant e libe auma s'écria Madame Adberge en me termentsl4e firllP ef tes •' nem'ePs et qu'il aèceptera_1. les serment ,,cjir lui avait promis e perdent pa nt point de les!ua de rosée, où le , Pismean dî,si Yan-Huysu, ôter. En me no i e et es cries aruketti la mesure à contre cespaye s. tle» _, )4 een sera-t p laquelle elles ga alien, M. le capitaine Boise semblait avoir disigé,qtrel es-uns des ey Je Figera orme da, je ne reipères ; . mais j'avoue ffl ; iloulut bien, aide une courtoisie. Asrfaite, me dédommager il fait si mauvais leffilse ,„s a plu hier encore: Je rais du mécompte résultant pour moi d'une consigne si rigide , très-nievais , ' que, que je le qu'ils fussent contenle, ; ft 2 f : m enrri : contenteraià y d' tiers du serme en m'admettant à visiter en sa société les parties du cbâ 11s, lui dis-je; qùi, ils? i el if rati te tel qtrAbd— Les prisent:tigré, monsieur. ita est permis de voir, et C'est grâce aux détails que el-Kader; la raison d'Etat, à m repoint le manque d ssouy en é foter 'de i.,Dé't efielteijueorese, til ine'exs at 1, ; te lespreauttose —Ceux du château.? lui-même sur les prisonniers confiés à ses soins h s mpé cable prendre, ut Mais tout paternels, que , je suis en mesure Oui , monsieur. Pauv res, grasl en , tiendrait à 1 es bien de telles garanties servir; mais la saison est si mauvesé.... Ils vont qui rendraient â jatnais son retour imp et les eget ieggpo.ym i ro sur la tenue, croire lest abitt • s; ,(111 os,,1,01* qu'on les néglige , et pourtant on fait de son mieux. ... ellptif d'Amboise. Je sible parmi ses anciens sujets. Enfin les circonstances sont pense d'alitent met& qt —J'en suis témoin, madame. Fe né indiscrétion en ceci , tellement changées depuis quatre ans, qu'il est tout au fort douteux que moins ce que les traitements de la France envers l'ex-émir n'ont Cette sollicitude pour des prisonniers d'État, pour des retour, eôt-il lieu même, r rien edonnât à hommes d'une autre race, venus de si loin, pour des Bar- que d'honorable en tous points et de parfaitement avo uable. l'insurrection arabe une vie même galvanique et éphémère; bares, me fit plaisir, et je songeai, à Abd-el-Kader est aujourd'hui agé de quarante-quatre ans ; et il est encore plus incertain que l'émir se l'honneur de notre p ays, souciât de courir avec une sorte de triomphe , que nous étions bien lom c'est donc dans la force de l'âge qu'il s'est remis entre de nouveau des chances si inégales, en affrontent le-dise:é- . temps où le farouche droit d'aubaine dépouillait chez du mains, après avoir prolongé une lutte disproportionn nos dit, la mésestime qu ' attirerait sur lui indubitablement son ée au nous l'étranger, et où• Yorick se lamentait à cette idée manque à la foi jurée. assombris - delà du vraisemblable et du possible. De sa personne, i lui sante, que, s'il mourait parmi nous, d'avides agents d' un était facile de nous échapper : il pouvait se jeter au s ud Il serait temps enfin, pour résumer ici notre pelade, en , ftec inhospitalier et inhumain feraient main-basse, non-s dans le désert, ou chercher refuge au Maroc. Mais, las d peu de grandeur intervint dans la politique. On essaie liment sur ses six chemises et sa culotte de soie maire, me- vie errante, inquiète, nécessiteuse, il a préféré en finir 'une puis si longtemps du petit, du bas, du médiocre, et avec. deas sur le portrait d'Elisa qu'il portait très-poétiquement d action chevaleresque. Mlle Mast,Ons son caractère par peu de succès, qu'en vérité ce press é une il a hérité l'esprit des Arabee serait oeuvre, non pas sins entre son gilet de flanfffle et son coeur un peu vagabond de l' Albâmbra. Il voulut 'ficar lement de loyauté et de courage; mais de sagesse , ett de n ir veut, sentimental observer. dignement, par de iii l' os savoir-faire, un acte de confiance magnanime en ses en que d'en revenir aux principes nemis, une Au reste (ceci dit sans vouloir déprécier ni le mérite dé corn/mimée et suivie avec tant d'éc lat. magnanimité, de droiture, de respect de soi-même et dm de Il y avait decarrière la grandeur ddansceg l'action ni la bonté proverbiale des habitants de la engagements pris, que l'on bannit du droit ppublic e,détermination, ce ge Touraine ), nre en p publictout eir il est juste de convenir que le séjour d'Abd-el-Kader à rétendant faire la règle stricte de l'individu privé. . boise est, depuis deux ans, pour cette petite ville. et en Am - de grandeur que puisent les,eiiPrits véritablement éle vés difficiles et dens leur infortune mê D'autres ouvrages manuscrits, qui forment le fonds habipar- dans les circonstances me, tuel ticulier pour l'auberge du Lion d'Or, avait comiite des lectures d'Abd el-Ka, fa plus confortable du- de Abd-el-Kader d er por Ie France lui saurait gré n cette soumission, qui, poti de lieu, une source de bénéfices , l'occasion -d'une recnudes ombreuses annotations tracé es de tent aux mar ges ,ètfejaidive, n'en avait sa main. L'éceiture de plus de valeur. Il se flattait d 'impreesiener vivement pa qu cence de prospérité inconnue depuis les beaux temps du l'ex-émir est nette, ferme, régulière. Je do'm ne dirai pas, comme maine de Chanteloup et de la disgrâce des Choiseul. Le nom nous l'opinion publique dont it S'était toujours préocc d' Abd-el-Kader, oblitéré dans les orages de notre p u pé eût fait sans doute feu Honoré de Balzac de regrettable Mt ardemment, s olitique , de sa tente en véritable politique, du fond de ses steppes et moire, qu'elle accuse dans ses contours « la rectitude de l'u1reprend tout son prestige à soixaste lieues de Pans, e nomade. Mais déjà des événements graves, l' ap sur l prit et la vaillance du cœur. s Je nie bornerai à constater que rive gauche de la Loire. Il est une bonne fortune pour les proche des tempêtes et des révolutions qui préludaient s ' annonçaient par plus d'un alarmant symptôme, avai et l'ex-émir mit fait un très-bon calligraphe, si le sort n'eût touristes, et pas un des nombreux Anglais qui d'un prin - distrait l'attention de temps à l'autre envahissent le mol et plantureux jardin ent marqué son front du plus glorieux caractère de général d'arl'Afrique pour la concentree sur ce niée et de chef de quasi-empire. de qui se pesait en France. France ne viendrait à passer, cornme le veut la Abd-el-Kader comptait d'ailleu rs riche poési e Abd-el-Kader, comme tous les Arabes lettrés, est pan. de DI. Scribe, sans son importance personnelle , sans les rddès combats Ses vers, composés aux époques les plus solennelles de sa qu'il nous avait livrés, et dont le souvenir encore trop ré« Non loin des murs altiers de la cité d ' vie, et donnes premiers remontent au temps de son adolesAmboise, n cent devait àtre un obstacle à l ' élargissement pur et simple cence, sont déjà nombreux, me dit-on, et l'on m'affirme sans. payer une. petite visite qu'il avait stipulé en mettant bas les armes. Abd-el-Kade de curiosité et d'admi ration à r, aussi, ce que je crois sans peine, qu'il en est de fort remarl'homme remarquable que l'on a quelquefois comparé quables. Une publication des oeuvres complètes d'Abd-elà à qui, l'on pouvait d'ailleurs reprocher d'avoir le premi er Kader, vers et prose, serait une entreprise Tippo-Satils, et qui, sur un théâtre plus restreint que l'Asie, enfreint, sans motif sérieux ni Valable , la fameuse paix in taressantq, je de crois, et neuve du n'en a pas moins eu l'honneur de balancer pendant une moins en ce la Tafna, fut donc, au lieu d'étre dirigé sur un pays ma 'gue suite d'années les forces, le génie, la civilisation d' Ion in > temps de radotage littéraire. métan , ainsi qu'il l'avait désiré, conduit en J'abandonne l'idée pour ce un France et i n terné au château de Pau. puissance de premier_ordre. et aux Bar bins du jour. qu'elle vaut, 'et gratis, aux Aides Ce n'est pas que les espérances des touristes anglais d' La température rigoureuse de ce point élevé ayant é ou Abd-el-Kader est moins résigné que luité bientôt reconnue de nature à c même.. Les femmes autres ne soient complétement déçues. Le prisonnier surto est vie du prisonnier ompromettre la santé et l a battant en brèche, par leurs invisible , et le château lui-mémo, longtempe fermé l'ordre intervint de le transférer lui et s a plaintes réitérées, sa résolution virile. Il faut mettre à part a ux curieux , est à peine entr'ouvert depuis un rems ou deux suite à Amboise. 'Là du moins les captifs devaient trouver cependant sa mère Zohra , intelligence supérieure, quelques rares visiteurs. On en murmure un peu ; coeur d'homme, comme sous le climat le plus tempéré de la France , un ciel doux plaid C disait Marot, sous une enveloppe féminine, mécompte est sans effet marqué sur la recette et ne une atmosphère plus égale. Ni grandes chaleurs, ni grand tarit qui, malgré son grand âge, porte sans trop plier le poids de s pas l'affluence. Quelques faces bronzées d froids, c'est le lot de l ' heureuse et placide ' Arabes, apparaislacide Touraine. Chose la mauvaise fortune, Sorte de Fidès barbaresque, mère de sant de loin en loin au sommet des donjons, singulière , pour la deuxième fois, cette province , sultan et de prciphèté, , elle puise 4ux fenêtres à onze des tours, et contemplant de là mél dans le sentiment de sa cents ans de distance, devenait le tombeau des espérances ancoliquement les îles dignité maternelle a dans le juste orgueil d'avoir. donné le verdoyantes et le doux paysage baignés par deux bras de des rêves et des armes de l'islamisme. C'était à la Loire.... super flumina Tours que jour à un tel fila la force d'endurer l'exil, la prison et la défientes— Charles Martel avait arrêté Ab dérame et l'invasion sarrasine. suffisent d'ailleurs à déchéan,ce. Consolatrice des affligés, vénérée de tormles Arafrayer, faute de mieux, la curiosité touriste, habituée qu'elle C'était à Amboise que la tentative de recomposition arabe• bes, c'est elle qui accourt au chevet des venait s' malade, est par tous pays à vivre et à se contenter de peu. ' mue ses soins, !es réconforte; i4iiti ensevelir en la personne de son représentant le plus t sur eux -les prières Le illustre. . , 'moucostume bédouin , par parenthèse, me semble obtenir rants, leur les adieux d' F Bien glehygiéniquement le séjour d et d'une fort peu de succès. Il y a eu évideniment grande déception. belles-filles . ..Ses ; naguère au Som re de ' Amboise soit infinide trois, et don L'une de nos commensales, qui avait sans doute rêvé Malek- ment préf*able à celui du câteau 'seuh lement sutvivent, se Saimier e de Pau, et qu'en génral é Adel et Sultan Saladin, a déclaré sen t su contraire f ' rue gagn er tencieusement à table la sant6 déi prisonniers soit assez bonne, ils n'en sent ent p ar le di • ' mer aine de leur co, que le costume arabe n'était nullement de,gen goût; qu'il E n présent e. pas reins amèrement parfois la privation de ce soleil éblouislles ne cousent de iefireeeter à n'était point du tout coquet, et toutes les demeele la réu- sant deleurpays, fait battre le cœur si vite et lui, et clu'en se livrant à npes inc l'émir qu'on s'est isé de anime marché de dupe. Ellee lui iasqu ' aipierres. I, une des femmes d onsidérément il a fait un nion dînante, qui était nombreuse, ont fait chais à qui mieux mieux. repro chentd'avoir tout à la fois plus oune) 01 der (la'Abd-el-Ka morte phthisique il y a quelques mois : or, cette manqué d'éndrgie et, dé p révoyance. Du reste, — et ceci donnera aux etral. Par la reproduction de fiffectioù terrible est aussi inconnue des Arabes d'Afrique cet éternel thème dans hia épa iir une lia,u te idée du get de nos compatriotes — il nchements et les rapports a été di à la même. table figé spéciale au climat doux, souvent brumeux, de la Touque l'on n ' constants d'une vie tonte d'intérieur, elles arrivent quelqueéprouvait nul dépit ni même aticun étonnpealt reine. Le cas dont il s'agit n'a donc pu être que l'effet de la fois à troubler la mélecelique sérénité de l'ex-émir; mais cm ne point voir Abd-el-Kader; que l'on concevait à mertfesplantation dans un milieu si différent de l'air natal. On ce ne sont que des pc14i % veille qu'un homme de son importance Nt peu sou in de a , dit l' ex-émir lui-même dang ou, pour parler plus justement, se laisser contem le ereusement malade il y- a quel- des nuages passagers de pente et de tr istesse, et la forte 4,fenve; et au que temps: il n'en a rien été. Il est seulement atteint d'une nature dii prisonnier iitihill bientôt le pro. névralgie pos .empreints du même esprit de co.nenance faciale, tr dessus sur les fâ4o cheuses et énervantes rilliiences de ces ès-douloureuse, mais peu grave comme i: t r charmé et qui me semblent aller de pair avec le b l amentations de toué les maux de cette natu. femme. re à fruits de l ' hôtesse du Lion d'Or. .. . Il paraît jeune encore; sa barbe , peu touffue, est L' avouerai-je, durant Les captives ent ceiieildat bien moins à sougeir que. les Ce colloque Si Ptein d brune hommes cl elaperturbag0 " réserve, moi s 1. de sans aucun mélange; bien que de petite stature et de coment je révais d'être indisériit. Co pri ête la chute, l'exil et même l'emplexion délicate, un peu frêle, il est évidemment robuste, iet un peu Africaia s que j'ai dans le temps peirci b sonnement oet jetée dei la vie commune. Elleé n'ont fait qu'échanger lés fatigues dont ses traits fins et réguliers portent b e papier à propos des eoses et des homme de olié claîika è d'une tente contre ca pé qu a d'un l'empreinte viennent bien plutôt des souc i nO ce ni et qu'une revue pubienne a Ion s et des travaux de la chateau-fort, et leur conditio condition est la mérne à Ambi qu'il ps t pensée que de la souffrance du corps. Après avoir one e moi ' ' !agacera ou & Tàgcleinit. En Touraine comme 'que sur Abd-el-Ka er, ell quelque prison commu Mm en Afriq e,en é considéra ine à se résigner à son sort, à accepter comme infligepar devant laquelle plus tard j'ai renflé et invisibles àeealibérté, elles continuent d'être enfarinées é documen u-même le cruel mécompte qui change en une grison suffieants, je me flattais' à tous ces ti tout autre qu'à leur mere eteousr. Chaque l'illustre pritat le paisible et pieux asile en terre sainte rêvé par lui, ménage forme une caste inviolable, sonnier voudrait bien en me faveur i Abd-el-Kader même et ses frères s'i cl-el-Kader, sous l'influence -des traitements les plus huclaustrale, et qu'il co nsentirait à re tuer sa réel° toute relation avers leurs propres un harem qui a ains, des plus affectueux conseils, pare avoir pris son Pelles-sœurs.nterdisant failli étre aon blogrephe, Je me demande comment on parviendra jat dans .espérane qu'au mais à établir le c nom de plumeuse amis rti des loisirs tristes et pesants que lui a faits la politique. tuis,''a ommunisme une société arabe. Le capitaine Bois-menet co exerce sur tous ses compaznons d'exil, au nombre de rôle des femmes dans ôte à M. le la coloniedans st it eb Amboiée est tout àYssi etre- vingts environ , une suprématie aussi incontestée borné, mais ne l'est pas plus qu'and'temps lun_do officiers les plue Mi ingu d'Amboise, de la splendeur «Jours de ea plus grande puissance. 11 est à la d'Afrique, et dan lequel Abd-el-Kader a cenai l'a fois passée et au sein du pays natal. Elles s'occupent des en,nnce et leur pontife; c'est It salsaUnt leteplde un ami délicat et compatis/fent qu'un Orale», quelle que eoit 4 lui,qui leur récite les textes fants, les parent, les parfument, sans rentre je , pense, ce aux assemblées pour la prière, qui ont lieu deux fois grave soin pour el les-meules; one la sévérité des devoirs attachée au peste de eonfiancequ'ocles a peste , fprt Me» data ifi Cape M. »aimante. thrvellIet lés détails et setaine. Il lit, écrit, médite et travaille sans cesse. rai vurde g - • deinetique, qui est tout à lai deux manuscrits tout entaient écrits de sa mains ce é. négresses Lb kousko est préparé chaque jour sont ceux d'ouvrages qu'il a composés depuis son entrée à par les etinational e l' ordinaire de chaque table. Le café et les fruits entrent dans ce régime pour une large propar ■ DE PARIS A NANTES.


L'ILLUSTRATION, JOURNAL UNIVERSEL.

et.

l'avait porté, la veille, à se renfermer en lui-même pendant que le moine l'interrogeait, lui conseillait maintenant de ne s'arrêter point à une démonstration dont il ne pourrait apprécier la sincérité. «J'avoue, dit Wolke en affectant une certaine liberté d'esprit, que vous m'aviez fait concevoir une plus haute idée de ce genre d'amusement; et à moins que vous n'ayez voulu vous divertir de moi par l'explication que vous venez de me donner, je la trouve, sauf les égards que je dois à votre robe et à votre savoir, infiniment moins piquante que je ne l'aurais cru. — Jeune homme, dit le moine.en lançant à son tour un regard profond sur le Pécheur, il faut être renard quand on ne peut pas être loup. Aujourd'hui nous en avons fini avec la ruse, et nous pouvons parler haut. Dieu aidel.... Au plus fort! Je t'attends à la lune nouve

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Kuno s'éloigna d'un pas rapide en prononçant ces mots. Mais à partir de ce jour , personne n'entendit plus parler de lui, et les paysans de Saint-Goarshausen , qui aimaient ses conseils et sa personne, ne le revirent plus. Wolke lui-même, après avoir passé une journée à Bingen , retourna à Weiler. Désormais la grande ligue du Rhin était constituée, et l'époque approchait où elle allait porter tous ses fruits. Cette association puissante se révéla avec toutes les ressources d'une constitution solidement cimentée. Lorsque les chevaliers du Rhin ouvrirent les yeux sur le danger qui les menaçait, il était déjà trop tard ; la révolte avait grandi : on ne fait pas rentrer dans son lit un fleuve débordé. C'est un bénéfice exclusivement propre au droit de prévaloir par la force de l'association. L'injustice ne peut essayer que des coalitions passage-


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chasse le froid, et si tu en veux essayer, j'ai ici de l ' agréable vin de Scharlagberg, dont je viens de prendre un échantillon polir le comparer avec celui de nos coteaux de Saint-Goar.» Wollo remercia le moine. a Eh bien ajouta celui ci, quelle est cette étrange aventure quiI sdis-moi, 'est passée la nuit dernière sur le Kloop? Il est grandement question d ' exorciser l'un des archers qui ont concouru à la terrible expédition, dont déjà tu as sans doute entendu parler, au moins comme tout le monde. On le dit possédé du démon ; mais je le crois plus positivement pos-

L'ILLUSTRATION, JOURNAL UNIVERSEL. sédé de la peur. —Je n'en sais, reprit Wolke, que ce que tout 'e monde a pu en apprendre. uant à la part que le diable a eue en tout cela, je pense comme vous qu'elle n'est pas aussi grande que celle que les bonnes commères de Bingen lui ont faite. — Il y a une conclusion à tirer de cette équipée, dit le moine; la voici : C'est qu'il n'est pas sage de s ' aventurer la nuit hors des lieux habités. Cependant, comme il ne dépend pas entièrement de nous d'éviter le danger, je veux te donner un excellent moyen sinon de le prévenir, au moins de t'aider à en sortir. » En parlant ainsi , le moine fouillait sous sa robe et en retira un poignard qu'il présenta à Wolke. « C'est de la coutellerie de Cologne ; tu sais combien celle-ci est estimée. J'ajouterai que l ' échantillon que je t'en offre se recommande par un mérite spécial; il a touché les saints vêtements du Christ que l'on vénère dans la cathédrale de Trèves. Il serait un peu long :de t'expliquer ici dans quel but cette consécration a eu lieu ; ce n'est pas sans doute la dernière fois que nous nous voyons, et nous en pourrons parler plus à l'aise. — Sont-ce là, dit Wolke en souriant, les indulgences que vous m'aviez promises. — Oui, mon enfant, et selon l'usage que tu en feras, tu éprouveras leur vertu. L Pécheur prit oi gnard des mains du moine et le ca cha le psous vêtement. Le moine réfléct hi un mo ment;puis iljson aouta Mais : a il me semble que je t'a vais promis a utre chose. — Par ma foi, répondit le Pécheur, je tenais tin peu moins à cette seconde promesse. Toutefois, quoique la question que vous m'aviez posée en manière d'énigme m'ait semblé d'une portée frivole, je ne serais pas fâché de savoir ce qui constitue le sel de cette sorte de jeu d'esprit. — C'est très-facile, mon garçon; c'était une allusion aux chevaliers voleurs dont les demeures sont élevées, dont les sentiments sont bas, qui se sont im-

Bacharach.

plantés sur notre sol qu'ils ravagent indignement et qu'on ne saurait espérer arrêter dans le cours Cie leurs exactions par des moyens timides. — Eh bien? dit Wolke qui semblait ne comprendre pas où le moine voulait en venir. Eh bien I s'ils échappent à la main, c'est avec l ' arbalète qu'il faut les atteindre. o Wolke re garda le moine avec un rofond on ét nement. Il put remarqu er alors que la mal ce habituelle qui se peignait sur le visage de Kuno avait fait place subit:ment à un feu sombre et sauvage. Mais le même instinct de défiance qui


Le Vende de la Toussaint

de la corde entour de tous les objets imaginables, Peau dégouttait de, tous les primes du valeureux mire. on serait dit trell Passait par une magnifique gaie de chaque côté de murs resplendissants; tantôt il gra a crête d'un de ces murs, et un sblme noir et terrible co e fameux

laine, — ce dernier paraissant être à peu mère le seul individu à bord qui prit un intérêt quelconque à ces *talions scientifiques. Les dames déclarèrent d'une vola commune que le professeur était un monstre qui ne faisait boat cd embarras que Rien d'aussi triste que la veillée de la Tdussaint, lorsque, se moquer de leurs souffrantes. Vers la nuit , fi s'éleva en Mein près de votre foyer solitaire, vous écoutez, en contem- Maelstrom, qu'on oe peut trouver nulle part, a' irait pour pour ouragan ; le vaisseau trembla, comme un , enfant qui a peur, plant lev formes bizarres des tisons enflammés, le vent gronavant le redoutable combat des élément. Les ténèbres jetèrent rdifflements de 18 machine sembliddlit défier les l'engloutir, Les der en rafales impétueuses dans les grands corridors obscurs, ondes courroucées; et parfois lorsqu'une vague monstrueuse sur antienne leurs voiles funèbres; — ce fut une nuit terr ible gémir à travers les 'mutait et antiques cheminées siffler ou enroulait autour du »vire et tonnait contre lui, il chancelait et solennelle. Vers le matin , le vent tomba. Pendant trente soupirer dans les fentes des v , ermoulues, et mêler sa un Pieutent, radie seulement pour revenir au combat avec une heures en vent violent du nord-ouest avait cousu sur le sein chantent en lugubres nouvelle énergie. rossante voix à.celles des f gonflé de l'Atlantique. Les cuisiniers et les garçons remplissaient tranquillement tanies les prières des morte. :i Vous avez jamais entendu Cette réflealou accéléra la toilette et le déjeuner du profesleur son pendant la nuit se perdant en notes plaintives dans leurs divers offices quotidiens sur ce chateau branlant. lia au - seur, mg, ttoout en roulant, remonta sur le pont vers dix heures l'imeeensité des plaines; si voue avez ouï leurs accords lar- /traient été dans Beigram,Square ou dans un club, qu'ils ne se du matin. La tempête s'était apaisée depuis plusieurs heures, et il y avait une décrobssinee lisible dans la hauteur des vapes. seraient point acquittée de leurs devoirs avec une insouciance ges et répétés, lents et tristes, pute faibles et mourante, plus profonde. Leur sang-froid était pour le moins de l'héroïsme Il reprit son ancienze position sur la dunette, et observa bientôt voua frémirez, car vous croirez entendre des voix aimées; aux yeux que, même alors que la mer était rempiétement calme, il arride ces informes monceaux d'habits contenant des créades- voix ensevelies depuis longtemps dans la tombe et qui tures humaines, qui gisaient en bas çà et là dans les cabines. Un vait successivement sur le bâtiment dix vagues, qui toutes vous demandent des prières en vous rappelant leur tendresse pauvre diable qui, avant ce jour fatal, n'avait jamais été à cinq s'élevaient eu-dessus de l'horizon apparent; conséquemment, et leur amour. Alors, devant votre foyer désert, se dressera, milles de Boston, s'informait avec anxiété du chef des garçons à elles devaient avoir plus de vingt-trois pieds, — probablement par le magique pouvoir du souvenir, votre vie d'autrefois, quel moment précis de la soirée on devait s'attendre à voir le environ vingt- six, — du sommet au bas. Du tambour de la roue votre enfance si heureuse, où, à pareil soir, à pareille heure, bâtiment sombrer; tandis qu'un autre garçon, avec use opiniàde bâbord, sur laquelle le professeur regrimpa , il observa que vous écoutiez ces cloches au milieu de vos parents et d'en- trete impatientante, demandait combien de personnes doreraient parfois quatre ou cinq vagues de suite montaient au-dessus de ' fants espiègles et mutins, compagnons ordinaires de vos plai- au salon à six heures, d'un ton d'indifférence aussi parfaite que l'horizon visible — elles devaient donc avoir plus de trente sirs et de vos jeux. 11 vous semblera voir le sourire de vos si le vaisseau glissait sur un miroir. Le roulis était si terrible, pieds. ll remarqua aussi que les vagues ne formaient plus une aïeuls si doux et si bienveillants; mais, au milieu de tous ces les chances d'un dénoûment fort humide se présentaient si pro- longue chitine, mais présentaient plutôt la forme de cônes modérément &Hauges. bables à tous les esprits, que cette indifférence avait quelque sourires, vous distinguerez celui de votre mère, le plus doux • chose de féroce. Après avoir ainsi fixé ses idées sur la hauteur des vagues de et le plus suave de tous. Puis on apportait de bons gôteaux Puis, il y avait sur le pont, sous forme d'Anglais, un monstre l'Atlantique par un vent frais (l'évaluation du professeur ne doit dorés, des galettes toutes fumantes encore des baisers de la tempête, mais la propas être prise comme la mesure des plue hautes vagues connues, véritable qui, disait-on, ne bravait pas la braise, et mêlant leurs parfums à l'odeur sauvage et embaumée des marrons cuita sous la cendre. Des raisins aux grap- voquait à le lancer dans l'éternité. Il étonnait jusqu'aux officiers mais simplement comme celle d'une forte mer Atlantique), il didu vaisseau. Le cuisinier ne voulait pas admettre qu'un homme rigea son attention sur des observations plus minutieuses et plus pes touffues et transparentes, et des pyramides des pommes difficiles. Il résolut de mesurer le temps que mettaient les vafût dans son bons sens, qui, pouvant se blottir dans sa cabine à et des poires savoureuses du pays complétaient ce festin sogues régulières à rejoindre le vaisseau, leur !ergoter d'une crête l'abri de tout mal, s'obstinait à rester sur le pont, au risque 1 nnel et antique où les plus vieux semblaient prendre congé à l'autre, et la rapidité de leur marche. Le minier >point à sad'être enlevé à tout instant par-dessus le bord. La théorie du des plus jeunes dans un dernier repas. Mais les tristes penvoir était celle du bâtiment lui-même; il constata qu'elle était cuisinier n'était pas infirmée par celui qui en était l'objet, car il sées étaient bientôt bannies; les coupes de cristal s'emplisde neuf nœuds. Le second fut de-constater sa roule par rapport se mettait continuellement dans toutes sortes de places étransaient d'un vin célèbre par sa couleur de rubis et son bou- ges et de postures grotesques. Tantôt il grimpait sur la dunette, à la direction des vagues. Il trouva que la vraie route du bâtiquet aromatique, et ses flots généreux , circulant à la ronde, ment était à l'est, et que les vagues venaient de l'ouest-nordtantôt il se laissait rouler de nouveau sur le gaillard d'arrière, apportaient, comme des génies bienfaisants du foyer, la ouest; en sorte qu'et es passaient sous le vaisseau à un angle tantôt il sautait sur le tambour de la roue, et cet endroit même considérable. La lo'figtieirr du 'vaisseau fut reconnue tire de deux gaieté, l'oubli et le bonheur. C'étaient des rires aux fanfares n'était point assez élevé pour lui, car lorsque le bâtiment s'encent vingt pieds. Muni de ce renseignement, le professeur redressait sur la pointe lames, il se fonçait dans l'entre-deux des éclatantes, des cris de joie, des battements de mains parmi nouvela ses observations. Il se mit I( compter les secondes que la trempa enfantine, à l'aspect de cette magnificence inusitée. du pied, essayant de regarder par-dessus la vague la plus presle. mettait la crête d'une vague à aller de la poupe à la proue du Il fut tenu une consultation dans la cuisine, et l'on décida à La brune Nara prenait alors son luth et chantait une ballade navire ; il vérifia qu'il lui en fallait six. Alors il compta le temps l'unanimité que cet amateur de veut et d'eau (il en était assailli à gothique de preux chevaliers et de nobles dames, et les yeux qui s'écoulait entre le moment où une crête touchait la poupe noirs de la jeune fille étincelaient sous leurs franges épaisses toute minute) devait être un échappé de Bedlam ou quelque saet celui où une maire la touchait à son tour, et il trouva que la et soyeuses. Elle était bien belle ainsi : d'une beauté de Ma- vant professeur. moyenne était de seize secorides et une fraction. Ces résultats Il fut décidé sans conteste que la dernière de ces suppositions done qui faisait rêver et soupirer. lui donnèrent sur-le-champ la largeur d'une crête à l'autre. o était la vraie; et, à dater de ce moment, personne ne fut surpris de Venait ensuite l'histoire de l'aïeul impatiemment attendue, ce qu'il lui plut de faire, même alors que I'llibernia Comme la crête faisait deux cent vingt pieds (ou la longueur du histoire obligée de revenant. Alors nous cessions nos jeux, bâtiment) en six secondes, et qu'il s'écoulait seize secondes plus gaiement, selon l'expression du contre-maltre. Quoi qu'il nos rires, nos danses; nous nous asseyions autour du narra- en soit, notre savant, au grand dégoût des patients d'en bas, qui avant que la suivante touchât la poupe, il était clair que la teur, et tous frissonnants, silencieux et immobiles, nous vague avait près de trois fois la longueur du bâtiment; pour trouvaient que c'était bien assez de sentir la hauteur des vagues étions suspendus à sa parole. A mesure-que le drame s'avan- sans se donner la peine de les mesurer, notre savant poursuivait écrire exactement, il y avait d'une crête à l'autre six cent cinq çait et devenait plus terrible, des regards furtifs se dirigeaient ses observations, bravant le mépris du conclave tenu dans la pieds de distance. Le professeur n'oublia pas que la marche oblique du vaisseau vers les portes; des bonds, des frémissements de terreur té- cuisine. Il prenait position sur la dunette, qui était exactement moignaient de notre anxiété. Par moments, le feu pétillait à vingt-trois pieds anglais au-dessus de la ligne de flottaison, et allongeait sa ligne sur les flots; cette extension , il l'estimait à ou &laait dans l'immense foyer en gerbes étincelantes et il y guettait les énormes montagnes qui jouaient avec le brave quarante-cinq pieds, réduisant moyenne probable de la distance d'une crête à l'autre à cinq cent cinquante-neuf pieds. navire. Il avait à coeur de constater la hauteur de ces vagues nous faisait tressaillir. If devenait fou de gaieté, comme s'il Complétems nt satisfait du résultat de cette expérience, majestueuses ; mais il reconnut que, du point où il se tenait, les , le s'était moqué de nos craintes. a Voyez, semblait-il dire, hardi professeur, se balançant encore sur son élévation vedigicommis suis brillanS1 regardez mes joyeuses étincelles ; crêtes montaient si fort au-dessus de l'horizon, qu'il ne pourrait neuse à la grande surprise et au grand amusement des matejamais arriver à une juste évaluation, sans les observer d'un enma flamme folle n'est-elle pas le symbole de la vie ? Vive, lots, reconnut que les calculs qu'il avait déjà faits ne lui donplus élevé. Ses observations de la dunette prouvaient, mince, légère, comme une langue de feu, elle se glisse droit naient pas la rapidité réelle des vagues. Sans doute la crête toutefois, incontestablement que la plus grande partie de ces comme un serpent sur des tisons enflammés qu'elle caresse masses roulantes atteignaient une hauteur plus considérable que d'une vague passait de la poupe à la proue en six secondes, de son souffle, et s'éteint dans une dernière étreinte, pour vingt-quatre pieds, en mesurant de l'entre-deux des lames à leur mais alors le vaisseau suivait la même direction, à raison de renattre plus brillante et plus splendide, se perpétuant et se neuf milles géographiques l'heure, ou 15. 2 pieds par seconde. crête. Mais leproiesseur ne se contenta pas de cette preuve néreproduisant comme tout ce qui est mortel. Voyez, voyez, Ce chiffre, le professeur l'ajouta à la première mesure, ce qui gative, et il n'était pas disposé à se laisser arrêter dans la pourenfants, les dessins bizarres et fantastiques, les arabesques suite de son intéressante enquête. Il est impossible de savoir donna 790. 5 pieds pour la distance réelle traversée par la vacapricieuses, les clochers, les maisons, les ruisseaux, les pa- quelles étaient les pensées secrètes des hommes qui étaient à la gue en 16. 5 secondes, à raison de 32. 67 milles anglais à l'heure. Cette évaluation fut comparée plus lard avec les calculs lais que je trace sur les charbons et dans la profonde rouroue du gouvernail, lorsque l'intrépide observateur annonça son geur du foyer ! Lisez votre avenir dans les caractères étran- intention de grimper de son mieux de la dunette au tambour de faits sur des données entièrement différentes par M. Scott Russell, et fut reconnue parfaitement exacte. emporté par ges sue je lette sur la cendre ardente; venez, accourez, ne la roue de bâbord. Tantôt on put le voir qui roulait Ces faits acquis, le professeur dégringola du tambour de la lez pas, enfants poltrons; lorsque je suis. auprès de le mouvement du vaisseau, tantôt qui s'accrochait au Chain-boa; roue de bâbord de I'llibernia. Il avait aussi fait quelques obserpuis, le moment d'après, qui se jetait dans les bras du contre'e vous protége. s Et il murmurait mille cris confus, vations sur la forme des vagues. Lorsque le vent souffle avec dans l'écume, et quelqu'il est enseveli maitre en second. Voilà mmençait sa joyeuse chanson d'étincelles en les constance du même point, elles sont généralement régulites ; ques minutes après on voit son maigre corps , s'attachant à la apte sur les tapis et les meubles en paillettes d'or, et mais lorsqu'il souffle avec force et par bouffées, et qu'il passe galerie qui relie les tambours des roues. enfin comme un feu d'artifice; semblant protester nt éc d'un point à l'autre, la mer est brisée, et les vagues prennent En dépit de la tempête déchalnée en dehors, une calme opéune forme plus conique et des crêtes plus fantastiques. Tandis par sagasté et sa folie contre les sons lugubres et lointains ration mathématique se fait dans l'esprit de cet ardent observades clock qui continuaient à psalmodier leurs funèbres que la mer était grosse, le professeur observait de temps en teur. Le professeur se savait à vingt-quatre pieds neuf pouces temps une cbalne de vagues qui s'étendait d'un quart à un tiers litaniesau-dessus de la marque de flottaison du vaisseau; et en accorIl est bien triste le soir de la Toussaint, seul, assis de- dant cinq pieds six pouces pour la hauteur de son œil, il trouva de mille environ en longueur, formant comme un rempart vant votre foyer désert I Tous ceux que vous aimiez ont dis- que l'élévation qu'il avait obtenue était en tout de trente pieds d'eau. Celte chitine était tantôt droite et tantôt courbée en forme de r roissaat, avec la masse centrale de l'eau plus haute que le paru dans la tombe, vous laissant en partage l'isolement et trois pouces. Il attendait alors que le bâtiment s'affaissât pleinereste, et assez souvent avec deux ou trois monticules à demi les regrets 111 Nara, Nara , mon premier amour, où êtes- ment pour quelques instants dans l'entre—dam des lames, sans elliptiques par séries décroissantes de chaque côté du plus des vous? Où sont ces cheveux si soyeux et si beaux? Qu'est donner à la bande d'aucun côté, tandis que la plus proche haut pic. maximum d'élévation. Là aussi devenu ce regard chargé d'adorable bonté et d'innocente vagues qui venaient était à son Lorsque le vent fut apaisé, quelques-uns des plus hardis pasmalice, cette taille si flexible et si vaporeuse? Où est votre il trouva qu'une moitié au moins de la vague lui interceptait de sagers se traînèrent sur le pont dans les costumes les plus beaucoup la vue de l'horizon. Il déclara qu'il observait fréquemesprit si fin, votre âme si belle et si noble? Ah! j'ai besoin bizarres imaginables. Ils n'avaient pas grandkhose à affronter, ment de longues chances de montagnes d'eau s'étendant à cent de croire qu'elle est ati ciel, parmi les anges, vos modèles! car environ un tiers des plus fortes ondulations n'avaient mètres d'un ou des deux côtés du navire, — la mer venant alors l'une dans l'autre que vingt-quatre pieds de haut de la crête au Ombre de ma Nara, mon premier amour, est-ce vous que je droit arrière, — qui s'élevaient assez au-dessus de l'horizon vivois près de mon foyer désert au soir de la Toussaint? bas. Ces plus hautes vagues pouvaient être distinguées des pesible, pour former un angle estimé à deux ou trois degrés lors• Non, non, je ne veux point regarder mon feu solitaire ni tites qui les entouraient à un quart de mille du vaisseau. que la crête de la vague était à environ cent mètres de distance. Le professeur avait été fort impopulaire à bord tant que la écouter la rafale redoublant sa furie et les cloches leurs Cette distance ajoutait environ treize pieds au niveau de prête à tempête avait duré, et les dames avaient déclaré que c'était un , à la clarté vacillante de ma lampe Cette immense élévation se reformait environ à cbaque sixième p'ai ,_ ntisea, Mx. être sarcastique qui voulaitl toute force avoir sa petite plaisan- eetetn,.inerfi yeux, fatigués et obscurcis par les larmes, vague. De temps, en temps, lorsque la course d'un de ces géants terie sur les plus graves calamités de la vie ; mais à mesure croiraient Ise ales fantômes errer en bandes, marcher liquides était entravée par quelque impertinent rival, et qu'ils que les vagues diminuèrent de volume, et que le vent tomba, en bataillé, le S sser, se mêler, s'avancer vers moi avec s'entre-choquaient avec fracas, leurs crêtes brisées s'élançaient au et que le soleil brilla, et que les hommes ôtèrent leurs manteaux de leur linceril.... Non, non, ne rêvons 1110108à dix on quinze pieds plus haut, et alors retombaient comme l'appareil ho de toile cirée, et que les fenêtres de la cabine s'ouvrirent, le . mais prions.... t'est la veillée des une .avalanehe sur le pauvre professeur pour le punir d'oser front des belles voyageuses se dérida. La bienveillance fut gépas, n'écoutons vouloir mesurer leurs majestés. Mais il n'y avait pas d'eau Salée A. morts 11 1 nérale avant que le vaisseau Mt en vue de Liverpool; et il n'y au monde qui pût le chasser de son poste avant qu'il n'eût prouvé eut pas jusqu'au cuisinier qui, tout en apprêtant le dernier d'une manière satisfaisant, it d un examen consciencieux, que ui dépassaient le vaisseau était pour le dîner des passagers , ne déclarât en confidence à Puis des chaufLues vraie eu de l'Ossian atlantique. la moyenne des 'e feurs qu'après tout, il pouvait y avoir quelque classe de bon à à trente pieds trois pou— ou égale à la lut ft Mois de db l'entée 184 s • le moins connattre dans les observations du professeur. Par une frelehe ' et que lot plus hautes, en n'y comprenant ces,.— 1 coiiitne en ivresse r Pffibernig. Quand le professeur débarqua à Liverpool, il ne icelui peur braveveWpen, quapas celleaqut se heurtaient 'e 5g .brisaient, était d'environ rien au monde perdre de vue le sac qui contenait ses calculs. p de regan...effintlyé, à al e de latitude rante-trois sur la 'Vidé pieds isdessus du M'eau du creux occupé dans le grand frais, soufde longitude ouest, g g vent I testeurs curieux., toutefois, ouvrirent leurs - yeux tant qu'ils 50 nord et Re,' men Per le navets. flant de pwesse,ssa-outust, Pour la pluet des musellera respect p trent pour y découvrir le nom de cet observateur extraordi'Sieeteit enfin de la justesse de ses observations, le professeur imposant des aux n'était qu'une tromperie, la belle allure du naire, et ils parvinrent à y lire le nom bien connu de Scoresby. à moitié-Mariné, tout grelottant et ayant l'air, il faut l'avouer, velum une illusion et un piégé. ]lien ne j'alitait sur le pont; Tout le temps du fort misérable, descendit dans la cabine. liousehold Fiords, trad. par LÉON DE WeitLy. siéges, si quelque passager avait laissé un Bure-dent sur un des y, eut une conversation entre le professeur et le tapicoup sit trouvé amarré à une lisse voisine. Il y avait ale il SOUVENIR FANTASTIQUE.

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L' ILLUSTRATION, JOURNAL UNIVERSEL.

res: l'exemple de tous les temps est là pour l'attester. Les chevaliers ainsi attaqués ne pouvaient songer à s entiaider, car chacun d'eux avait à se défendre en particulier. Dieter opposa une résolution extrême et désespérée à l'orage qui grondait. Enfermé derrière ses créneaux, il défia l'insurrection et l'attendit de pied ferme. L'armée insurgente se présenta sous le Rheinfels. Mais la nature avait entouré le demeure du Riche de formidables obstacles, et il fallut songer à réduire la place, ne pouvant l'emporter. Les opérations du siége furent conduites avec une habileté qui faisait supposer la présence d'un profond stratégiste dans les rangs des insurgents. Aucun des chefs apparents de l'insurrection ne pouvait justifier de connaissauces militaires assez étendues pour qu'on pût lui rapporter l'honneur d'un pareil p'an Il était évident qu'au-dessus de ceux-ci il se trouvait des chefs occultes qui imprimaient le mouvement à cette guerre. Cependant le siége traînant en longueur, les assiégeants, impatientés de la longue résistance du Riche et j e geant que celui-ci devait avoir épuisé ses moyens de défense après quatorze mois d'une lutte opiniâtre, résolurent de tenter un coup de main. Wolke fut choisi puer conduire les troupes à l'assaut. Il dispose ses forces et marche sur le Rheinfels. Mais à peine a-t-il escaladé les premiers contre-forts de la monLagos, qu'une jeuno portant le costume d'une noble demoiselle, accourant de toute la vitesse d'un vigoureux coursier, se jette à terre, et gravissant do rocher en rocher avec une surprenante agilité, bondit et s'élance e.s avant dans l'étroit sentier qui doit conduire les assiégeants sous les murs du château. Wolke admire une audace aussi rare. Il s'approche et n'en peut croire ses yeux : cette jeune file, belle et pleine d'un courage viril, c'est Tuer]. Il la supplie de s'éloigner, de ne s'exposer pas ; mais l'inflexible Tug i n'écoute que son ardeur; elle vole en avant, et par son exemple elle double l'intrépidité des assaillants. Parvenue à un trait d 'arbalète de la place, elle s'arrête et voit au-dessus de sa tête les remparts se couvrir de combattants. Elle excite les insurgents de la voix et du geste, et, s'apercevant d'un montent d'hésitation dans leurs rangs, elle cherche à les ranimer, et pour leur apprendre à mépriser le danger, elle s'élance et parvient sous le parapet mémo de la place. eVolke lui crie inutilement de revenir sur ses pas; l'intrépide Tugd reste immobile sous une grêla de flèches. Il stimule ses soldats, il

se porte sous les murailles, mais il n'est suivi que d'un petit nombre des siens, St lorsqu'il est près de l ' que jeune fille, celle-ci, déjà percée de plusieurs traits, héroï-

tombe expirante à ses pieds. Wolke s'empresse de la relever et ne songe qu'à la rendre à la vie. Au même instant, la poterne du château s'ouvrant, livre passage aux assiégés qui fondent à l ' improviste sur l'ennemi, le forcent à se replier et à battre en retraite. Le corps de l'infortunée Tue resta au pouvoir des troupes de Dieter. Le Riche le fit enfermer dans un sac de peau et jeter dans le Rhin.

ma des nuages de fumée enveloppaient le château et aux assiégés la vue de l 'ennemi. On se prépare à I Dicter, dans l'espoir de sauver ses richesses, à capituler. Le château fut démantelé, et la plus g partie des trésors du Riche dispersée. On dit qu 'il n écut pas longtemps à la perte de ses biens, et qu'il en maudissant son fils aux mains du q u el il voyait p les restes de son opulence qu'il aurait voulu emporter dans la tombe. Son file ne put continuer son nom, et la famille s'éteignit. Quant à Wolke, la guerre terminée, il se retira près de Ruppereberg, où il savait que la jeune religieuse était allée se renfermer. A partir de ce jour, il n'eut plus aucun rapport avec ses semblables. Il se jeta dans les bois, et on ne le voyait plus qu'à de longs intervalles. Mais après que la sainte fille eut rendu son âme à Dieu, on ne le revit plus. Les habitants du pays croient savoir cependant qu'il n'est pas mort, et que le ciel, pour récompenser la vertu qu'il avait montrée en étouffant la passion violente qu'il avait conçue, lui accorda l'immortalité sur la terre. Mais fidèle aux s . ntiments qu'il manifesta pendant sa vie, il est toujours secourable pour les opprimés et terrible pour les oppresseurs. C'est à ce titre que le nom du Chasseur Noir est encore dans le pays un objet de vénération pour les uns et d'effroi pour les antres. CO3 ruines ont été le berceau de ces traditions merveilleuses, de ces légendes chimériques si intimement liées à l'histoire politique et morale de ces populations du Rhin et dont l'artiste et le poêle su plaisent à recueillir le récit naïf. Tous ceux qui n'ont pu parcourir les bords du Rhin trouveront dans les dessins de M. Marvy ce rarectère unique qui fait de cette contrée und des pays les plus pittoresques du monde. Le Franklin au Mussions

Havre.

navre, le 20 octobre 1860.

Les Américains font vite et bien les choses. Ce n'est pas pour la première fois que j'ai occasion de vous le dire. ils aiment surtout à etre exacts. L'exactitude est leur politesse. Il y a plus de deux mois déjà, lorsqu'il fut question d'établir une ligne transatlantique entre le Havre et New-York, que les journaux des Etats-Unis avaient annoncé que le départ du Franklin, le Pionnier de cette ligne, aurait lieu le 5 octobre, et ils n'y ont pas failli; je crois bien même qu'ils avaient affirmé que l'arrivée du hatiment aurait lieu le 18, et ma fui ils ne se sont pas trompés! Parti de New-York le 5, à midi (cinq heures de notre méridien), le Franklin est arrivé an Havre le le, a , guatre heures de l'après-midi, c'est-à-dire après une traversée de quatorze jours et vingt-trois heures. En tait de navigation à la vapeur, on compte les heures, et vous ne feriez pas , polir tout au Monde dire au brave capitaine Wallon que sois bâtiment à fait une traversée de quinze jours. Jadis on n'y regardait pas de si près; mais aujourd'hui c'est bien différent la vapeur a changé la valeur da temps.

Franklin que C'est là un athlète qui peut lutter amas crainoteureit sans émotion contre ce redoutable adversaire qu'on appelle les tempêtes. Sa cheminée est colossale; toutes les manches vent eu tôle destinées à porter l'air dam l'intérieur du navire às'onvrent comme des gueules de géants; un corps d'homme y pas. serait tout entier. Sur ravant, au-dessous du beaupré, se trouve la statue de B en min , dans la modeste attitude d'on grand penseur qu'il était. Lee caisses extérieures des tamb sont ornées de deux médaillons en bas-relief re présentant gardien de Franklin, tenant d'une main le buste du grandl'ange ciloyen et du grand philosophe, et de l'autre montrant la fondre attirée par le paratonnerre. Autour de ces médailles s'enroule en manière d'exergue ce vers : Rripuil cezio j'amen, scepirenque tyrannia.

Ces médaillons sont l'oeuvre de M. Muller. Sur le pont s'élève une ample dunette qui s'étend jusqu'au quart du navire, et qui, par un système de petits ponts latéraux,

permet de courir d'un bout à l'autre du bâtiment. On a voulu conserver sur le Franklin quelque chose de l'audacieuse construction des bateaux de fleuves en Amérique. Sur cette dunette, et tout à fait à l'arrière, à une élévation de la mer, se trouve placée une très-charmante très-considérable cabane entourée de vitres et destinée destinéeau timonier, qui se trouve ainsi à l'abri et

du mauvais temps et des coups de mer. C'est pour première fois qu'en architecture navale on a osé placer la rouelaaussi loin de la tête du gouvernail. On m'a affirmé que cette disposition n'avait gêné en rien les manoeuvres du gouvernail, cette âme d'un navire. Sur le pont se

trouve, dans la partie abritée par la la salle à manger qui ui se termine par un petit salon élégamment n nt m et de gauche de ce salon on voit, mais meublé. De droite on ne regarde pas, quatre affreuses croûtes représentant divers sujets se rapportant à la vie de Franklin. La salle à manger est séparée par une longue allée bordée de deux immenses tables au-dessus desquelles sont suspendus tous les cristaux et tous les ustensiles dont la destination e st suffisamment indiquée. va te pièce est d'une grande simplicité et d'une élégance sésèreCotte et de bon goût. En face sont les offices, et tout le long du pont jusqu'à l'avant, les cuisines, chambres à provisions, cabines de domestiques, et c., etc. Au premier étage, c'est-à-dire en descendant, se trouvent le salon de conversation des hommes et celui des dames, ce dernier muni de fauteuils et de divans moelleux et commodes, tendu et garni de rideaux de soie blanche avec de grands bouquets de fleurs bleues et rouges; celui des hommes est plus sévère. Derrière s'étendent deux longs couloirs garnis des deux côtes des chambres des passagers de première classe; elles ressemblent à toutes les chambres de tous leu navires. ont les cabanes des passagers de deuxième classe. LeSur l'avant Franklin compte 56 chambres, soit 112 lits. Je vous avoue, monsieur, que j'ai été com e effrayé en 'jetant les dppareils. Cette machine, colossale comme je n'en ai oint va encore de semblable, est admirablement soignée On

y

remarque une foule de détails qu'il ne serait bien possible qu'à u ingénieur d'apprécier. Tout ce que je puis vous dire, c est ue c'est un monde ou nn labyrinthe coupé par mille petites liées et contre-allées où l'on se croit encore en plein enfer uand le fer' gronde là-dedans. Cet appareil, que l'on dit être n des plus beaux Construits en Amérique, sort des ateliers de Steelniann de New-York.

Le résultat de cette journée plongea Wolke dans un violent désespoir. Vers le soir. un vieillard se présenta devant lui; il reconnut les traits de Kuno. Le moine avait revêtu un costume de guerre. Une sombre douleur était répandue sur son Vendredi donc, vers trois heures et demie, on signala le visage. —Dieu, dit-il, vient de me frapper du coup le plus Franklin, qui entrait en grande rade à quatre heures; à ce moHavre, le 29 octobre 1880. L'arrivée du Franklin au Havre était comme une fêle sensible qu'il pût me porter : il a rappelé à lui, en la entant ment, il salua de vingt et on coups de canon la terre de France. de faIl fut obligé de Mouiller, ah grand désappointement de là foule passer par une mort affreuse, la sainte tille qui m'avait aidé à ille, une fête commerciale. La ville du Havre avait salué l'aparilion de ce magnifique steamer avec enthousiasme d'abord, nertibretise chi était accotirtle sur la jetée, espérant assister à un jeter les fondements de la confedération. Elle avait quitté le t aussi comme une espérance. Samedi spectacle , u 'il fallut remettre eu dernier le haut commerce Le Franklin, qa4icloître de Rupperteberg pour s'attacher à la sainte cause des d e la ville avait offert au brave capitaine que la marée rot bonne, ne devaitlendemain. Wallon et à M. Iselin pas entrer le jour reine dans opprimés; je désire qu'elle rentra après sa mort dans cet n rnagnitiue le pért; à chose de ses proportions q banquet dans les bea gigantesques, on n'avait pas ux salons de Frascati. ee asile de paix et qu'elle y trouve enfin le repos qu'elle ne Inné anquet, qu i a été on ne peut plus prudent de le proméeer, par co rdial, était lé préambule la nuit, à travers l ' imbroglio connut jamais. Si tu sais où sont ses restes précieux, parle; d e celui que les représentants de la navigation fie navires et de bateaux de toutes qui encombrent les deen quelque endroit qu'ils soient, je jure de les aller chercher. va tent offrir aujourd'hui à la France; je dis à laaméricaine bassins et l 'avant-port. On dut sedimensions France, parce contenter d'admirer de loin q' Wolke baissa la tête, mais vaincu par les prières de Kuno, cette masse énorme qui avait fait une l'on avait convié à cette fêle tout ce qui pouvait la représenter. balte provisoire à la il déclara que la malheureuse jeune fille avait été tuée sous barbe des curieux. Une immense table de 150 couverts avait été dressée dans la ses yeux et que son corps était resté sous les murs du châsa lie à manger; les places Hier matin, dès sept heures, sur avaient été réservées aux la jetée et sur les quais, deteau du Riche. Le moine jura qu'il n'aurait pas de repos au (mités officielles de Parisprincipales et du Havre, puis l'avant-port jusqu'au bassin de la Floride, où le lit du et, par une gracieuseté' qu'il n'eût rendu les derniers honneurs à celle qui avait élé voyageur avait été préparé, c'était une foule énorme. do nt il faut leur savoir gré, les personnes notables de noville Il y a dans av aient cédé toutes les places d'honneur aux notables ce fait , pour une ville comme la compagne de ses dangers et de ses fatigues. le Havre, plus que de la curioB Pa ris, qu'un convoi spécial qui avait dévoré la route enMens de Il arriva cependant que des bateliers, postés sur la rive sité, il y a une question d'un liant intérêt commercial, Monsieur; ebsures 57 minutes avait jetés au Havre. La salle à manger étaelécogauche dui Rhin, en face du Rheinfels, afin de surveiller les le commerce du Havre et celui de l 'Amérique se donnent la ré co main ; pour cet échange de besoins mutuels, de communications e simplement de pavillons américains mariés aux pavillons mmunications par eau, témoins des funérailles que le fra s uçais. Le comte Dieter avait faites à' l ' héroïque jeune fille, pensèrent presque quotidiennes, on était obligé d'avoir recours à un interfestin dépassait tout ce qu'on peut inneginer en bon go et et en abondance. Après le repas les visileurs ' que le Riche songeait à soustraire ses richesses à l ' ennemi médiaire, et cet intermédiaire c'était Liverpool ou Southampton. qu de Paris, pour vaut bien mieux avoir affaire directement aux gens! i c'était un nouveau, ont visité avec avidité le bâtien les jetant dans le fleuve. fis se portèrent en conséquence Qu'il me nt dans sesspectacle Dès que le Franklin eut levé les ancres qui moindres détails. avec leurs barques sous le Rheinfels ; mais, à leur grande le retenaient Outre le magnifique prisonnier sur la rade, et qu'il eut mie en mouvement ses couvert servi avec un luxe et une profusurprise, ils retirèrent des flots un cadavre au lieu de tréim- sic n extraordinaires dans sors. De s ' empressèrent de déposer à terre ce corps, dans menses roues qu'un jeune mousse comparait naïvement aux la grandie salle à manger, on avait lequel une imperceptible lueur de vie luttait encore contre bottes de sept lieues de l'ogre, un murmure d ' admiration ac- dr essé dans les divers salons et dans les entreponts d'autres tab les et et s buffets aussi bien servis que la talus principale. cueillit les premiers pas que fit le steamer sur l'Océan. H se les ombres de la mort, Grâce aux soins diligents qui lui futourna et se retourna coquettement Le premier toast a été porté par le brave et digne capitaine pour se montrer, puis il prit rent prodigués, la jeune religieuse du Ruppertsberg, qui sa course et se lança w o lton, au majestueusement dans le goulet du port, Président de la République française. La parole avait paru dans le monde sous le nom de Tugd, fiai rendue qui , à voir cette ae nsuite été donnée à masse, semblait trop petit pour lui livrer fête el. le ministre des M. de Lesseps, qui repré•entait à cette à la vie. Il n'en fallut pas davantage pour enraciner plus forpassage. affaires étrangères. M. de Lesseps a rétement daim l ' esprit des habitants du pays les croyances pou du au toast du capitaine A mesure qu'il avançait, l'élégance de ses formes se dessinait; su Wolton par un toast au président de I a République des perstitieuses qu'elle avait accréditées par son existence et une fois entré, la longue manoeuvre qu'il t'ut obligé Etats-Unis. La parole a ensuite été donnée bizarre. de faire à M . Rives, ministre des polir aller rejoindre son quai permit d ' examiner Etats-Unis à Paris, qui a prononcé un la souplesee de rem arquable discours fort applaudi et souvent interrompu par Une circonstance bizarre et singulière contribua puissam• ses mouvements, l'harmonie de ses p roportions, et la hardiesse les bravos l'eng de tous les assistants ment à la reddition du Rheinfels. La nuit qui suivit la mort de ses lignes. M . Léon Faucher, com• para Aujourd'hui la foule qui se pressait sur le présumée de rugi, un bruit étrange se fit entendre dans les 'brasant le disc ou rs de M. Rives , bassin et qui tenluit 8 pr te d'escalader l'échelle pour entrailles mêmes de la montagne et remplit de terreur les monter à bord était considérable. Lion ale, deagement, enme v iee -president de l' Ass blé ée naGrave à l 'obligeante assiégés. On ne manqua pas de bâtir sur ce intervention de M. Iselin, le consignataire soutenir le projet d'une ligne transatlantique entre fond les suppo- 1.1 Franklin, H avre et New-York, passage use fut livré, et je posai le pied sur cette le sitions les moins vraisemblables. Ce bruit se rattachait pouret d'y entratner au besoin le gouvernemen t. Nous verrons bien! M. Léon Faucher, répondant tant à une cause très-naturelle, quoiqu'a peut-être assez Immense maisop fi ittante. alors au t oast porté par le cap taMe \\retro° Avant de parler dés dispositions ititérieuree du extraordinaire. On n'a pas oublié le pécheur Schaf, l'Assemblée nationale, Franklin, eu a porté un au Congres américain. laisses moi vous dire quelques mets de , d'Orban, que le Riche avait fait jeter dans les oub'iettes du l'extérieur et de l'aspect gigantesque de Ce navire, un es plus beaux, sin le plus beau, gnalarità les toasts qui méritent encore d'être cités, je vous sichâteau , et le inalheureux collecteur qui était allé le jn- de tous ceux qui sont sorDs-des ehanelele erai celui de M. Iselin , agent général de dre. Or les deux prisonniers avaient conçu le proje oi américains, la ligne au Havre, disc ours substantiel, tout fait Le Franklin jauge en desiiiiieeS, t de recouvrer la liberté en se frayant un p usage tO,11neaillt 2 , sa longueur commercial et de circonstance. Je est de 284 pieds anglais; fia vous ferai grâce des autres. Ce 42 travail patient qui les avait occupés pendantS outerrain. pieds dia bâti ét 28,4 9 profonprès d'un deur: Il est muni de deux Inaclithee Ce tee tête, an de Stib c' leeeetie di forée nilet demi touchait à son ternie. A quelques jours Monsieur, s'est terminée vers quatre heures de initiale et de 1,200 chevaux l'apr ès-midi, et chacun s'est retiré charmé, là en effet, les assiégeants virent venir à eux deux facesde content, emboucylindres est de 93 pouces,delaforce effective. Le diametit d ès tiasm é; et. si on lisait sur plus d'un livides front le regret de me que la course des pistons de s pie a, Fren ce n'était et le diamètre des roues deux spectres : c'étaient les deux victimes de Dieter. Les aspas mattresse de cette importante ligne de coinliées par trois cercles d'ailes est de Fh itn saillants se servirent dei travaux exécutés par les p 33 pieds. lellIon entre le Navre et New-York, on y jouissait aussi de risonniers l'esp érance dé voir notre L'aspect de ce comme d'une mine. On y introduisit une très-grande quannavire est plus quegigantese; Il a quelque pays prendre bientôt sa part dans cette tité de paille humide à laquelle on mit le feu. Le lende- chose d'effrayant et explo Laiton d'imposant à la fo Importante, qui sera une richesse nouvelle pour la is, Comme on admire les ville du blaire. Muscles d'un hercule, on sent dans toutes lu proportions du XAVICR BYMA.


L'ILLUSTRATION, JOURNAL UNINERSEL.

283

Z3 •

CHANT DU rirsznzlisenn ninitcms, 'ran g arc ItualuolaCurt DE PIERRE DE coinmatm, A •nneal

Zrabuction et accompagnement b'orgue par .fair etimint. CIIANT. De - i las

Tri- ni - tas

it-- ni-tas a3 - - ter - na.

po- tes - tas

Na- jes - tas

Pi - _-- - e - tas su - - per - na.

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Lent et fort. A _

Tu de-eus et vir - tus

re ge nos sal - va nos per . -duc nos ad thro-nos su - - pe - ros et ve - ra gau - - di - a.

tu jus - - - tus et ve -rus • ■Me11■0:0

•■, - I ■inmato,..ammitensos::—.m11. 7,711111,M1.■,IMIffelM.

tu sanctus

et bo - nus tu rec - tus et sum-mus Do - - mi - nps

f

rat/.

-

e'"

ti - bi sit glo - - ri - a,

Procédés

Duvuuttli

NOTA — Chaque barre de mesure équivaut à un point d'orgue de courte durée. ' Lorsqu'un voyageur visitait là bibliothèque de la ville de Sens, oi lui montrait mystérieusement et avec orgueil un diptyque en ivoire représentant soit les quatre éléments, soit le triomphe de Bacchus, de Cérès et d'Amphitrite, soit je ne sais quel amalgame mythologique sculpte avec quelque soin, mais privé de sentil'art ment et d'expression, comme la plupart des œuvres de antique. Le voyageur, après avoir examiné le diptyque, se contentait de dire: «C'est bien ancien! o et replaçait l'objet avec précaution dans l'armoire à côté de tètes de sauvages tatouées

d'une manière horrible, de verroteries, de petites momies et de coquillages dont la profusion atteste que la bibliothèque de Sens est plutôt fréquentée par des pèlerins que par des lecteurs. Cependant ce diptyque renferme un maimscrit précieux composé en grande partie par Pierre de Corbeil, archeveque de Sens, mort en 1222. Il renferme trente- deux folios en parchemin assez fort formant soixante-quatre pages de musique en notation du treizième siècle. Il y a quatre ans qu'il nous prit fantaisie d'exhumer de ce livre plusieurs morceaux de chant et de les

faire exécuter par des artistes en présence d'un millier de personnes. Ces mélodies gothiques furent accueillies ave c enthousiasme, et depuis, nous étant livrés de plus en plus à l'étude du moyen âge, nous flmes entendre assez fréquemment divers morceaux tirés tous de manuscrits du treizième siècle et publiés sous le nom de Chants de la Sainte Chapelle. Parmi les dix morceaux exécutés dans ce magnifique monument religieux sur l'invitation du gouvernement lors de l'institution de la magistrature et de la distribution des récompenses aux exposants -de l'indus.


L'ILLUSTRATION, JOURNAL UNIVERSEL.

284

Étude, pittoresques sur

la blouse, par Stop.

Blouse tusse à l'usage des jeunes François

B ouse

des grandes routes.

Blouse du touriste.

Blouse de l'ouvrier.

Bk use multicolore de l'artiste.

La blouse nocturne,


L'ILLUSTRATION, naturelle& ou acquises, peuvent se produire sans nul désavantage sur l'estrade aussi bien que sur la scène. Madame Frezzolini a très-hien eu les y faire briller ; toutefois, nous devons le dire, sa méthode n'eut pas exempte de quelques incorrections de stylo qu'on ne trouve, ou du moine qu'op ne trouvait pas dans les cantatrices de la grande école italienne ; elle introduit aussi des changements que nous ne saurions approuver dans la musique de Schubert : cette musique veut être dile telle que le compositeur l'a écrite , pas différemment, sans en rien ôter, sans y rien ajouter. — Venir chauler après madame Fre zzolini, l'héroïne de la tète, c'était téméraire : c'est pourtant ce qu'a fait mademoiselle Lefebvre, une de ros jeunes cantatrices de l'Opéra-Comique' et comme la fortune se plan, à sourire aux audacieux, mademoiselle Lefebvre a obtenu un brillant succès en chantant le délicieux air des Mousquetaires de la Reine Halévy. Un autre morceau du même maitre, un charmant boléro intitulé la Venta, a valu à M. Barroilbet, qui l'a chanté avec une verve entrelarde, d'unanimes bre vos. Enfin le concert s'est terminé par un grand choeur religieux de Lesueur i Quis enarrabit, magnifique morceau que personne n'a entendu, par le raison que le plus grand nombre des auditeurs s'en allait pendant qu'on le chantait. Ainsi, cinq minutes de patience de plus, et cet auditoire avait le droit de se dire le plus intelligent de tous ; tandis qu'il est permis de douter qu'il le soit, après une pareille sortie si peu révérencieuse pour l'art, et même de penser qu'il ne Fest pas. Ceci n'est plus l'opinion du public, mais bien celle des artistes. Pourquoi ne la dirions-nous pas aussi franchement? GEORGES BOUSQUET.

Bibliographie. De la démocratie en Amérique, par ALEXIS DE TOCQUEVILLE,

treizième édition; Paris, chez Pagnerre, rue de Seine. Il s'en faut que l'on ait tout dit sur ce livre de premier ordre, qui passe à tort pour avoir fait la fortune de son auteur et qui eut bien plutôt cette fortune elle-même, car elle l'a conduit, à notre sens, moins haut qu'elle ne l'avait lont d'abord placé dans Pupin public. Un jour viendra, un jour prochain, où il sera de peu de poids que M. de Tocqueville ait été député, représentant, ministre, mais où son livre restera comme 'une des oeuvres les plus sérieusement pensées et les plus feriliernent'écrilee de ce dis-neuvirme siècle rte les livres se comptent, etini 'menace de léguer à la postérité tout à la fois le plus làurd et le plus mince des bagages. Nous n'entreprendrons point pourtant de revenir, après jan} d'autres, sur l'appréciation et les mérites de ce livre dont la critique parait aussi peu épuisée que le succès. Nous nous lire nous à constater la progression non affaiblie de ce succès 'Lerne qui, s'il n'était le plus légitime des hiomplies remportés sur l'indifférence et le matérialisme politique des classes dits s eclaiMes, en serait le plus inouï. M. Pagnerre met aujourd'hui en vente en deus volent s compactes, du commode format in-I B, la treizième édition de la Démocratie en Amérique, revue, corrigée et augmentée d'un appendice qui patte à este réimpression un nouvel et vif intél et. Cet appendice se compose d'on examen comparatif de la Démocratie aux Etats-Unis et en Suisse, rapport soumis, sur sa demaudi, à l'Académie des sciences morales et politiques par M. de Tocqueville, à propos du livre publié par M. Cherbuliez, professeur de droit public à l'Académie de Genève, sur la Démocratie en Suisse. Ce travail, dans lequel le célèbre et savant autour de I1 Démocratie en Amérique donne sans pelle l'avantage aux institutions fédérales et locales des Elats-Unis, sur les ébauches imparfaites du gouvernement cantonal et central qui leur correspondent dans la république helvétique, ce travail, disons-nous, bien que peu étendu, montre à chaque ligne et en progrès sur lui-même le talent sagace et le coup-d'oeil supérieur de l'éminent publiciste. ll était impossible en moins de pages de faire plus évidemment ressortir, de scruter plus à fond, de mettre plus à nu les vices radicaux de cette prétendue démocratie clu gouvernement de la Suisse (considéré bien entendu avant que l ' élément démocratique commençât d'y prendre une part plus réelle sons le contre-coup électrique de notre révolution de 184s). A cet appendice est joint le discours prononcé par M. de Tocqueville dans la discussion de la dernière adresse voue en réponse (janvier 1848) au dernier discours du trône. Dans ce morceau, que nous souhaiterions pouvoir placer tout entier sous les yeux de nos lecteurs, l'éloquent orateur, prenant pour texte la dégradation des moeurs publiques, nous montre cet affaissement de la morale politique, cet oubli de toute pudeur gagnant jusques aux moeurs privées. 11 présage, il pressent dans l'air, il annonce en termes émouvants, pleins d'une énergique droiture, qui sur les bancs ministériels ne suscitèrent que murmures et railleuse incrédulité, une révolution imminente, terrible, ainsi qu'il arrive toujours à toute époque de l'histoire, alors que les dépositaires du pouvoir sur use nation ne sont plus dignes de le porter. Il adjure, mais en vain, le cabinet de tourner enfin son attention la plus sérieuse sur ee cette grave maladie (l'élut de l'esprit public) qu'il faut guérir à tout prix, et qui, croyez-le bien, dit-il, nous enlèvera tous, tous, entendez-vous bien, si nous n'y prenons garde. » Il professe plus loin cette doctrine que le mécanisme des lois n'est pas ce qui fait les grands événements; mais que ce qui produit ms grands événements, c'est l'esprit du gouvernement lui-même, » et il termine en suppliant que l'on change enfin cet esprit qui nous conduit à l'abime. Nous recommandons la lecture et l'etude de ce discours aux politiques nombreux et de courte mémoire, qui s'obstinent aujourd'hui à ne considérer dans le développement logique des causes de subversion si admirablement pressenties et décrites par M. de Tocqueville, qu'un accident, un coup de main. Il reste un beau travail à faire c'est un parallèle entre la démocratie américaine et la démocratie française Nous espérons que tôt ou tard il tentera la plume de M. de Tocqueville. Le sujet est brûlant : aussi n'est-ce pas trop pour l'aborder que la puissance d'un talent tout h fait hors ligne et la mesure d'un esprit dégagé des petites luttes, habitué de vivre dans les régions F. MORPLAND. sereines et supérieures de l'idée.

JOURNAL UNIVERSEL.

287

Calendrier aotroaoaolque eaértosikents DE NOVEMBRE 1850. Meure, du lever et du eoucher des Astre.. Le soleil se lève à 6b 48 . le I s e à 7 h 33 . le 30; il se couche à bb 39 m et à 4 h 5 m respectivement à ces deux dates. Les jours diminuent de 4 h 21 m dans le mois compris entre le 31 octobre et ' le 30 novembre, Bavoir : de 46 minutes le matin et de 35 minutes le soir. Le midi vrai continue à avoir lieu avant le midi moyen pendant tout le mois de novembre comme pendant les deux mois précédents. L'intervalle entre les deux instants, après avoir atteint le 3 un maximum de 46. 46', va en diminuant constamment. Le 30, il n'est plue que de 41 m 9s. La hauteur du soleil au-dessus de l'horizon lors de son

passage au méridien diminue toujours q uoique avec moins de rapidité que dans le mois précédent. Ede était encore de 26° 4' le 31 octobre; elle ne sera plus que de 49.31' le 30 novembre. La diminution mensuelle est donc de 7- 33' seulement, tandis que de septembre à octobre elle a été de 42° 20'.

Il y a nouvelle lune le 4 à 5b 49 m matin; premier quartier le Il à 44 5 24 m du soir ; p'elnedu lune lé A 9 à 4 1, 44 m du soir; dernier quartier le 26 à 42 .‘ après midi. La lune sera prés de Jupiter le 4", de Mercure le 2, de Mars le 4, de Vénus le 7, de Saturne le 16, d'Uranus le 17 et de Jupiter le 29.

DURÉE DU JOUR, DURÉE DB LA LUMIÈRE DE LA LUNE, HEURES DU LEVER ET DU COUCHER DES PLANET112.

DATES.

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ÂGE de LA LUNE.

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mardi

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Coucher de la lune.

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Meutes apparenter dei Planètes.

Érdipees des satellites de Jupiter.

Mercure est encore assez éloigné du soleil, dans les premiers jours du mois, pour qu' on puisse l'observer le matin.

Ces phénomènes commencent à redevenir nombreux. Il y en aura six, qui seront visibles à Paris pendant le mois de novembre; ils sont indiqués dans le tableau suivant.

Son orbite apparente jusqu'au 8 novembre a été tracée à la page 207 - du numéro 396. A partir de celle dernière date il va se perdre rapidement dans les rayons du soleil. Son mouvement est direct. La conjonction supérieure a lieu le 8 novembre. Vénus se couche un peu plus d'une heure et demie après le soleil au commencement du mois, et seulement une heure et un quart, après vers la fin. Son mouvement est direct, mais va en se ralentissant beaucoup jusque vers le 20. A partir de cette dues jusqu'au 25, ip planète est sensiblement stationnaire. Elle prend alors un-mouvement raregrade qu'elle conservera jusqu'à la fia de l'année. (Voy. la figure de la p. 207, n o 396.) Mars est perdu dans les rayons du suleil pendant tout le cours du mois de novembre. Jupiter est étoile du matin, et se lève chaque jour plus tôt : près de 40 m avant le soleil, au commencement, et plus de 4 5 40m avant, à la fin du mois. Son mouvement, quoique toujours direct, commence à se ralentir, comme on peut le voir à la page 443 du N . 366. Saturne et Uranus restent encore sur l'horizon la majeure partie de la nuit; mais ils se couchent chaque jour plus tôt, Uranus environ 2b 42. avant Saturne, et près d'une heure avant le lever du soleil, au commencement du mois, plus de 3 h -1- . avant, à la fin. Les mouvements de ces deux planètes continuent à être rétrogrades, comme on peut le voir dans • les bi se des 30 mars et 27 avril , page 297 et 272. 39 m du soir; le 45 Neptune se lève le l er novembre à à 4 h 42 m ; le 4" décembre à midi 35 . . ❑ passe au méridien, à cee trois dates, respectivement à 8 h 4 . , à 7h 4 m et à 5h 57 m . Sa hauteur au-dessus de l'horizon, au moment du passage au méridien, est de 30 2 32' le 4° r novembre, de 30.35' le 45, et de 30 . '44' le 1" décembre.

e

e

1°'

2' SATELLITE.

SATELLITE.

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Heures.

(L'

Heures.

IMMERSIONS.

7

1., as-

3. SATELLITE. ILI

MUSIERSION.

48. mat.

23

6h

30

66 45. 24. nont,

15

Heures.

ENSRSION.

56 46. 28. mai.

8

5, 5. 28.mat.

16

6, 16 . 34.mat.

51 . 41.mat.

IMMERSION.

Occultation. d'étoiles.

Elles sont au nombre de six, visibles à Paris dans le cours de ce mois, savoir : ti a

7

.

DESIGNATION DE CASTRE.

2069

/SISIERSIONS•

(Baily ).

6h 34" soir.

7,

8 . soir.

Verseau.

9, 51 . soir.

10,

1 . soir.

9, 14" soir.

10, 13. soir.

12

45 D

21

64 et Orion.

22

68 E' Orion.

1, 27" matin,

24

20 4 . Ecrevisse.

50

28

7

b

iNERSIONS.

Vierge.

58. matin.

1, M. matin.

3, 21- matin. et,

69. matin.

2, 21" matin.


VILLUSTMTION, JQURNAL UNWERgLi

286 trie, trois appartiennent au manuscrit dont nous allons parler. Voici quelques paroles du premier d'entre eux: Hoc est clam dies clararum clam dierum. Hee est testa dies festarum testa dœrum. Nobile nobilium radium diaderna dierum.

Ces vers hexamètres, composés sur une mélodie retentissante et énergiquement rhythmée, ont été chantes par la belle voix de Roger sous les voûtes de la Sainte-Chapelle, de Saint-Etienne-duMont et de Saint-Roch. Tout esprit observateur peut voir dans ces vers une transition entre le mode prosodique ancien et la rime dont le moyen âge a doté la poésie française. Déjà à cette époque,"dans"la plupart- dee morceaux liturgiques, on s'était affranchi cempléternent de l'observance des longues et des brèves, des dactyles, des trochées et des iambes qui constituaient la poésie antique. Non-seulement une rime arrivait au bout de chaque vers, mais on recherchait manse l'analogie de prononciation et de consorinante, le même nombre de syllabes entre les hémistiches vers et entre les mots eux-mêmes qui composaient chaque hémistiche. Le chant Palma parit filia exécuté en choeur par nos choristes à l'entrée du cortége du président dans • la Sainte-Chapelle appartient tout entier au manuscrit de Sens. Le texte est 'conçu dans la manière de saint Bernard ou de saint Bonaventure. C'est large, beau, rempli de sentiment et d'images hardies, quoique composé d'antithèses, indice certain d'une exubérance d'idées et de formules nouvelles. Qu'on se rappelle le mouvement littéraire artistique qui eut lieu de 1830 à 1835 ou 36. Dans cette ardeur toute profane de recherches et de poursuites après l'idéal du moment, le romantisme, il y a eu véritablement des tentatives heureuses, des oeuvres sans précédents. Hérold et Hippolyte Monpou, en musique, devancés par Weber en Allemagne, Victor Hugo le poêle, Sainte-Beuve et Alf-ed de Musset, Deveria, Eugène Delacroix et beaucoup d'autres, ont essayé de frayer une voie à un art nouveau. Soyons, même sous le rapport de la forme, indulgents à l'égard du moyen âge; avec nn peu de réflexion nous avons besoin nous-mêmes d'une grande indulgence. Pour eu revenir à notre morceau, en voici deux strophes : Latet sol in sidere Criens in vespere • Artifex in open Per gretiam " Traditur et redditur ai patriam.

Cotisa est in humill Solides in fragili Biguine in tIctili Par gratiam Traditur et I edditur ad mariant

Comme on le voit, il s'agit du mystère de l'incarnation, et les images ne sauraient être plus vives : le soleil se ache dans l'étoile; l'artisan dans son ouvrage; le potier dans son vase d'argile. Le troisième morceau liturgique, tiré du manuscrit de Sens, est celui que nous donnons aujourd'hui aux lecteurs de l'Illustration. La musique est à la hauteur des paroles. C'est une doxologie, une accumulation d'épithètes sonores.appliquées à' la Divinité. Depuis six cents ans, ce chef-d'oeuvre de lyrisme était oublié dans le diptyque en ivoire dont nous avons parlé plus haut. L'occasion et le temps nous avaient manqué pour le faire exécuter aux solennités de novembre 1849. C'est lote juillet dernier, à l'église Saint-Roch, dans la solennité religieuse dont M. le ministre de l'agriculture et du commerce a eu l'excellente pensée et qui a été organisée par les soins de M. le baron Taylor, que Roger a chanté en solo cette mélodie, la plus originale et la plus' majestueuse à la fois que nous connaissions. Nous ne peu.80118 pas qu'il y ait eu pour ce morceau un poète et un musich n, un libietti.te et un compositeur. L'oeuvre a dû sortir d'un seul Je d e la bouche d'un saint docteur du moyen âge agenouillé devant un autel. C'est plus que de la poésie, c'est une belle réalité; L'est plus que de la musique, c'est un cri d'enthousiasme et d'amour. Une seule particularité révèle l'intention de faire une oeuvre d'art, c'est la trinité perpétuelle des sons et des syllabes qui divise par groupes cette composition étrange. Ce morceau et une foule d'autres de la même époque prouvent de la- manière la plus évidente la solidarité qui a existé, au treie zième siècle en particulier, entre les différentes manifestations de Part du moyen âge. C'était, il faut le dire, dans la cathédrale qu'elles se donnaient rendez-vous. Là, les sculptures du portail correspondaient aux splendides verrières; les vêtements sacerdotaux aux cérémonies liturgiques et au symbolisme; le chant enfin était empreint de l'expression générale qui l'enveloppait de toutes parts. Lorsque la musique religieuse du moyen âge sera plus étudiée, on verra qu'elle ne le cède en rien aux autres arts en puissance, en originalité, en effets vraiment populaires et saisissants. Le manuscrit de Sens est précieux non-seulement au point de Vue de l'art musical, mais encore sous le rapport historique. En effet, On y trouve la réfutation formelle et aussi explicite que possible de tous les contes qu'ont débités depuis trois siècles les Incrédules de toutes les écoles au sujet du prétendu office de rafle dont MM. Millin et Dulaure ont donné des descriptions si burlesques. Les manuscrits de Sens et de Beauvais ont été invoqués par ces détracteurs du moyen âge. D'après nos renseigne_ mente, le manuscrit de Bsanvais ne renferme pas un office liturgique, mais une sorte de mystère postérieur d'un siècle au moins à l'office de Sens et n'ayant aucune autorité historique et religieuse. Celui de Sens, au contraire, joint à son origine vénérable un état parfait de conservation. Il a pour titre Office de la Circoncision à rusage de la ville de Sens, et non pas comme on l'a affirmé : Fête des fous ou Fête de l'âne. On n'y voit aucune trace de bouffonnerie ou d ' inconvenance. Tout y est grave, austère; çà et là quelques effets lyriques sont obtenus par la répétition de mots sonores; voilà tout ce qu'on peut y trouver d'original et d ' extraordinaire. Oa lit surie premier folio la trop fameuse prose de l'âne telle que noua Pavons publiée en far sim4le dans les annales archéologiques, et non pas telle que les enfants sans souci et les clercs de la basoche l'ont arrangée. Le liturgiate du douzième ou du treizième siècle avait pensé qu'au temps de Net, de la fêté des Saints Innocents, quelques jours seulement avant l'Epiphanie, Il était permis de faire l'éloge de l'âne de l'Orient dont Jésus se servit pour fuir la persécution d'Hérode et entrer triomphent dans Jérusalem. Plusieurs légendes ' placent cet animal dans l'étable de Bethléem et assurent qu'il porta les présents des rois mages. Un tableau poétique' de la force, de la rapidité, de la bonne fortune de l'âne de l'Orient' pouvait etre Ait sana blesser les scrupules des esprits religieux et les convenantes des hommes db goût et de bonne foi. Il s'agissait seuleMet de rester dans de certaines limites. C'est, h notre avis, ce itit l'auteur du manuscrit de Sens, et ce que n'ont pas fait out transporté, à partir de la fin du quatorzième seisikire, les mystères vénérables de la religion

et les cérémonies ecclésiastiques de l'intérieur de la cathédrale

manuscrit de Sens en la faisant suivre der textes publiée par MM. Malin, Dulaure et Michelet il Copie du manuscrit de Sens. Orientis partibus Adventavit minus Pa/cher et fortisalmue Sarcinis aptissimus. liez, susses,

Vidas azinaria. liez, airasne, hez. Dum trahit vehicula Malta cum sereinulare 111ius mandibule Dura lent pabula. Hez, Bimane, hez.

Hic in collibtut Sichen Enutritus nuls Ruben Translit per Jordanem, Subit in /Jethleem. Liez, aimons, hez.

Com ariette ordenm Comedit et carda= Triticum a palea Segregat in ares. Hez, sirasne, hm.

Salta vincit hInnulos Damas et capreolos Super dromedarios Velox madianeos. Hez, sirasne, hez.

Amen dicas mine Jam salue ex gramine Amen amen itera Aspernare vetera. Ar ez, sirasne, hez.

Aurum de Arabia Thun et myrrham de Saba Tulit ia Ecelesia

Copie du manuscrit de Beauvais. Orientis partibus Adveatavit minus Palabre et fortissimus Sarcinis aptissimus. liez, tire aines, car chantez, Belle bouette rechignez, Vous aurez du foin assez Et de l ' avoine a plantez.

Hez, sire asnee, car chantez, Belle bouche rechignez, Vous aurez du foin assez Et de l'avoine a plant.. Aurom de Arabia Thur et myrrham de Saba Trait in eceleeie Vinas aainaria. Hez,. elle armee, car chantez, Belle bouche rechigner, Voue aurez du foin assez Et de l'avoine e plantez.

Lentus erat pedibss Nisi foret tumulus Et eum in clunibus Pungeret aculeum Hez, sire aunes, cor chantez, Belle bouche rechignez, Vous aurez du foin assez El de l'avoine a plantez.

Dum trahit véhicula Molto eum rercinula 111ius mandibule Dura tent pabula. liez, sire sen., car chantez, Belle bouche rechignez, Vous aurez du foin assez Et de l'avoine e plantez.

Hic in collibus Riches Jam natta tus eub Ruben Transiit per Jordanem, Snliit in /3ethleem. Hez, sire aines, car chantez, Belle bouche rechignez, . Vous aurez du foin assez_ Et de l ' avoine a plantez.

Cum ariette herdeum Comerht et carduum Tritieum a pales Segregat in ares. Hez, sire a.., eue chantez, Belle bouche rechignez, Vous aurez du foin aura Et de l'avoine a plantez.

Ecce rnagnis attribua Subjugalls Chus Asi n us egregius Asinorum Domin us. liez, sire esses, car chantez, Belle bouche rechignez, Vous aurez du foin assez Et de l ' avoine a plantez.

Amen dieu usine Jam eatur de grernine Amen amen itera Aspernare vetera. Hez va l hez va l hez va -! hez! Biais sire aines, car chantez, Vous aurez du foin assez E. de l'avoine n plantez.

Salis vincit hinnulos Damas et capreolos Super drom d rrios Vclox madianeos.

Supposermatuitement qu'une telle bouffonnerie avait été chantée dans l'église par des prêtres respectables et de pieux Mêles n'était pas assez. Les historiens, copiant à l'envi cette fausse pièce liturgique ont lutté de frais d'imagination sur les délaita. L'un a dit qu'à ' missa est, le prêtre, se tournant vers le peuple, criait trois fois Ili han, hi han, hi han, et que le peuple répondait à son tour : Deo gratias, hi lion, hi hap, hi han. 11 a même ajouté que l'Introït, le Gloria, le Credo se terminaient par le même refrain. D'autres, poussant l'ignorance jusqu'à ne pas comprendre le sens des lettres euouae qui indiquent le chant des mots seculorum amen, terminaison ordinaire des psaumes, écrivaient dans leur notice que plusieurs parties de l'office étaient interrompues par le refrain bachique et profane E V 0 E VO V2E. D'autres enfin, et ce sont les plus sérieux, voyant dans les rubriques les mots : Conductus ad labulam , conduclus ad subdiaconum, conduclus ad diaconion conductus ad evangeliton, conduclus ad prandium , conduclus ad presbyleriunt, se sont imaginé de sous-entendre partout le mot acinus, et des lors le rôle de l'Aue devenait réellement important; il accompagnait le diacre à l'évangile; le sous-diacre ne pouvait lire l'épltre bans avoir cet animal à ses cédés; l'Evangile même était lu en sa présence, on le conduisait après l'office à un banquet. Tout cela serait odieux si ce n'était aussi ridicule. La cause de ces graves erreurs est dans la fausse interprétation d'un mot. Conductits n'est pas adjectif et ne se rapporte en rien à l'âne, dont il n set fait mention nulle part en rubrique dans le manuscrit; mais il est substantif et•signifie une partie de l'office qui se célébrait en marchant, en formant un cortége, soit que le sous-diacre allât lire l'épure sur les marches du jubé, soit que le diacre s'y rendit en portent le livre des Evangiles, soit enfle que le clergé et les fidèles allassent prendre leur repas. Le Conductus est un morceau de musique religieuse, comme Anetphona , Versiculus, Miroitas, Dsalmas , Processio, Capitulum, etc. Les traités de musique du moyen âge azuraient éclairé les historiens sur ce point. Quant à l'hi han de 171e mima est, nous n'eu avons pas trouvé pluade trace que de l'hymne à Bac -Chus,qedlaprénc'âslathédre,qu bouffenneries . dont cet animal était soi-disant l'objet. L'He passa est est noté entièrement avec le répons'sans autre observation. Ce manuscrit de Sens, qui vient d'être traduit par nous depuis le premier folio jusqu'au dernier, texte et musique, nous a prouvé qu'eu rapprochant Pierre de Corbeil, archevêque de Sens au treizième siècle, temps d'ignorance et de barbarie comme on dit depuis trois siècles, et M. Dulaure, savant du dix-neuvième siècle, le plus due des deux n'est pas celui qu'on pense. •

FÉLIX CLÉMENT. •

Chronique inualeale. La Société philharmonique de Paris a ouvert sa session le 22 octobre dans la salle Sainte - Cécile. — Nous dirons en toute franchise que la symphonie en ut mineur de Beethoven, par où la Grande Société philharmonique a inauguré sa seconde année d ' exécutée avec toute la perfectionexistence, (gon est n'a pas été en droit d'al.-

tendre à présent d'un orchestre à Paria. La Société des concerts du Conservatoire nous a nécessairement rendus difficiles sur l'exécution des oeuvres symphoniques de Beethoven. Ces oeuvres seront donc un écueil pour toute société de concerts nouvelle. S'il est impossible de faire, Sous ce rapport, mieux que l'ancienne société, il faut du moins faire aussi bien. LM ne sauraitrecueil_ blic d'exiger moins que cela. Ions simplement les impressions de ce public. — Après la Ions symphonie de Beethoven venait un morceau de M. Berlioz, qu'on exécutait pour la première fois. C'est une ballade à trois choeurs, écrite sur cette capricieuse poésie de-M. y, Hugo qui a pour titre : Sara la baigneuse. Si nous &Lem ela ur i no.su eea su iCgti S autre chose ici qu'une chronique, nousosBraurion Berlioz. ednirecevtrteai omeecna ts os nur, cceetttriepereuvgrreoudpee signifie, sQbucherchons e' vainement à le comprendre. A notre avis, c'est presque trop rde'utieneesv r chanter cette suite de strophes vapoi indiscrètes, un peu fantasques, ou, si l'on veut, char. mantes, mais tout au plus dans un intime et mystérieux téta. à-tête. Quel a donc été le but de M. Berlioz en les faisant dire partant de voix à la fois et devant un nombreux auditoire? S'il en a eu , il est évidemment faux ; dès lors, quelque talent qu'il y ait dans sa composition, c'est du talent employé en pure perte ; car celui qui écoute n'est nullement intéressé, encore moins ému par une pareille conception. — Un autre défaut de cette oeuvre, que nous devons signaler, c'est que, dans l'orchestre qui accompagne les trois choeurs, le compositeur s'est attaché à rendre le sens de chaque pa_ rote avec une telle minutie de coloris musical, que, en fin de compte, le sens de la chose n'est pas rendu : ce qui revient à dire que, à force de vouloir mettre de la couleur à son oeuvre, l'oeuvre n'a pas de couleur. Cette assertion peut sembler étrange ; on la trouvera naturelle si l'on réfléchit que les mots ne sont pour le pets que les moyens d 'exprimer sa pensée, et ne sont pas la pensée elle-même. Or, on peut joindre les uns au bout dei autres des moto tr ès-sonores et très-recherchés, sans qu'il résulte pour cela de leur union une phrase qui ait un sens net et décidé. — La même instrumentation minutieuse se fait remarquer dans le second morceau de M. Berlioz, qui a été dit dans cette soirée : te Cinq Mai, cette héroïque chanson que Béranger avait écrite tout bonnement sur l'air : Muse des bois et des accords champêtres. M'as! à tort ou à raison, le peuple français est ainsi fait, que la poésie de Béranger sera plus longtemps populaire parmi nous avec ces vieux airs de vaudeville qu'avec la musique de M. Berlioz, quelque belle et profonde qu'elle soit. — Enfin, un troisième morceau de M. Berlioz faisait encore partie du programme: l'ouverture des Francs-Juges. Ici le compositeur est à son aise ; plus de mots qui embarrassent sa fantaisie musicale. Il dit, à sa manière, librement sa pensée à lui, la dessine à grands traits, la peint avec une touche fière et vigoureuse. Il y a dans celte œuvre de beaux effets et de belles mélodies; le plan en est largement conçu, la conduite savante ; et l'on regrette d'autant plus d'y trouver quelques extravagances, telles que ces bizarres coups de cymbales isolés, qui n'expriment rien, ne font que du bruit, et dont on a d'ailleurs tant abusé; ce qui devrait être la meilleurs raison de les ôter, pour M. Berlioz surtout qui a tant horreur des lieux communs , l 'oeuvre n'y perdrait rien et les oreilles du public y gagneraient. Puisque c'est l'opinion du public que nous rapportons ici, plus encore que notre opinion personnelle, nous ajouterons une réflexion, après avoir parlé des trois morceaux de M. Berlioz: trois morceaux d'un même maitre, de M. Berlioz ou de tout autre, dans un seul concert, c'est un peu trop pour un public parisien, c'est-à-dire pour un public qui aime par-dessus tout la variété. — Nous devons des rernerciments à la Grande Société philharmonique, et particulièrement à son chef, M. Berlioz, pour noua avoir fait connaître la musique d'un compositeur russe nommé Bortniansky,, musique remarquable et originale, dont nous n'avions aucune idée à Paris. Le Chant des Chérubins, choeur sans accompagnement, est un fragment du répertoire de la chapelle de l'empereur de Russie, qui nous donne une haute i dée de la manière dont l'art musical religieux est compris chez 'hez t e s prétendus Barbares du Nord. Au reste,, ce Bortniansky est une preuve que les seigneurs de ces froides contrées ne sont pas des ogres. Né serf, dans un village de l'Ukraine, en 1752, il dut à ses excellentes dispositions pour la musique, non-seulement d'être affranchi par son maître, mais encore de parvenir à ta dignité de conseiller d'Etat. L'empereur Alexandre lui conféra ce titre et lui assura, pour le reste de ses jours, un traitement considérable ,- en récompense du talent et du zèle qu'il avait déployés dans ses fonctions de martre de chapelle de la cour. Nous avons pu d'autant mieux admirer le mérite de la musique de Bortniansky, que rarement nous avons entendu une exécution chorale plus parfaite, tant sous le rapport de la finesse des nuances que de la justesse de l'intonation -et de l'ensemble. — Un autre attrait de cette soirée, ç'a été l'apparition de madame Frezzolini dans le monde musical parisien. Il y a dix ans que madame Frezzolini jouit d'une grande célébrité bien méritée, en Italie, en Espagne, en Allemagne, en Russie, en Angleterre, et Paris ne la connaissait pas encore. En vérité, ce Paris, souvent si précoce, est quelquefois bien en retard. Quoi qu'il en soit, il sait réparer, autant que cela se peut faire, le temps perdu. La preuve en est dans la manière dont il a accueilli madame Frezzolini : en un seul soir, il lui a donné autant d'applaudissements et jeté autant de bouquets, ou peu s'en faut, qu'il en faudrait pour satisfaire une cantatrice pendant plusieurs années. Madame Frezzolini a chanté l'air d'/ Purirani , ta Sérénade de Schubert, en français, et l'air de ,Beatrice di Tends. Le talent de madame Frezzolini a besoin du théâtre; il est essentiellement dramatique. Les talents de celte nature perdent considérablement dans un concert. Cependant l'art de phraser, le timbre de la voix, l'émission du son et l' expression pathétique, d'autres facultés encore,

BUT les tréteaux et la place publique. Nous citons la copie du


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N° 402.—Vot. XVI.— Du Vendredi 8 au Vendredi 15 navette 1850. Bureaux e rue Richelieu, Be.

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Histoire de la semaine. — Encore les monuments de Ninive. — Courrier de Paris.— Voyage à travers les journaux. — Correspondance.— Chronique musicale. — Le Conservatoire dee Arts et Métiers. — Lettres sur la France; de Paris à Nantes, Amboise et Abd-el-Kader.— Les Tortues, traduit de Charles Dickens — Visite aux ateliers ; l'atelier de Jollivet. —Bibliographie. — Pèlerinage à la sépulture des Capucins à Palerme. — Une horloge électrique. Grammes. Le Franklin quittant le port du Havre. — Ouverture des Chambres h Madrid le cortége royal; séance d'ouverture. — Le cardinal Wiseman , portrait.— Banquet du journal le Siècle à l'hôtel des Princes. — Conservatoire des Arts et Métiers, 4 gravures. — Actualités par Lets, 9 gravures. — Intérieur de l'atelier de Joilivet.— Sépulture des Capucins à Palerme.— Rébus.

Histoire de la semaine. Le steamer, dont nous avons publié, dans notre dernier numéro, une description complète, a quitté le Havre le 31 octobre. Dès sept heures les quais de l'avant-port et les jetées étaient encombrés par une masse compacte de curieux, accourus pour saluer de leurs voeux sympathiques le premier départ du Franklin. Après avoir franchi majestueusement les jetées, ce ma-

gnifique steamer a attendu pendant plus d'une heure, en rade, les dépêches à destination des Etats-Unis, qui avaient pu, jusqu'a huit heures du matin, être affranchies à la poste. Il a fait route à neuf heures un quart. Le Franklin a emporté les journaux du soir de Paris, du 34 octobre. Triste bagage, si le vaisseau transatlantique ne devait emporter de France que la piteuse histoire de notre politique, et encore est il parti au meilleur moment; avec un peu de patience, il aurait été témoin du dénotaient. Le voici, daté du 2 novembre 1850, et sous la forme d'un ordre du jour de M. le général Changarnier. Ordre du jour • « Aux termes de la loi, l'armée ne délibère point; aux termes des règlements militaires, elle doit s'abstenir de toute démonstration et ne proférer aucun cri sous les armes. » Le général en chef rappelle ces dispositions aux troupes placées sous son commandement. Quoiqu'il fût un peu tard pour se souvenir de la loi et des réglementa militaires, le public a vu dans cet ordre du jour une leçon rétrospective, une protestation contre la mesure qui a frappé le général Changarnier dans la personne du

Ab. pour les dép. — 3 mois, 9 fr. — 6 mois, 18 fr. — Un an, 36 fr. Ab. pour l'étranger, — 10 fr. — — 20 fr. général Neumayer à raison de la manière légale dont ils auraient voulu voir appliquer les règlements militaires dans des circonstances mémorables; l'opinion a paru assez puissante pour forcer l'adhésion de ceux qui avaient provoqué ou toléré les cris séditieux. L'ordre du jour a donc mis tout le monde d'accord , et M. le docteur Véron lui a donné son approbation en ces termes : s M. le général Changarnier, qui avait demandé hier une audience au président de la République, a été reçu ce matin (4 novembre) à l'Élysée. Espérons que nous touchons à la dernière phase d'une situation qui inquiète tout le monde et qui ne profite à personne, tt Qui ne profile personne a été remarqué au moment d'un renouvellement d'abonnement Le Journal des Débats s'est borné à dire que le maintien du général Changarnier, dans la plénitude de son commandement, a complètement rassuré la commission de permanence de l'Assemblée législative. La bourse a fêté la nouvelle par une hausse d'un franc, et M. le général Neumayer se trouve, dit-on, assez vengé pour accepter le nouveau commandement qu'on lui a offert en signe de disgrâce. Le Franklin aurait peut-être réjoui les États-Unis eu leur portant ces bonnes nouvelles.

Le Franklin, steamer transatlantique quittant le port du Havre, le 34 octobre 1850.


L'ILLUSTRATION, JOURNAL UNIVERSEL. Monographie de l'Ortolan. Il est des mots qui contiennent tout un poiSme : le nom de l'ortolan est de ce nombre. A cette simple émission de voix, on aperçoit sur le visage du vrai gourmand les signes non équivoques de la jouissance qui est due à l'appétence ou au souvenir d'un plaisir; etjamais les successeurs de Gall et de Spurzheim ne trouvèrent une pierre de touche [Sus assurée, un critérium plus certain. Ortolan! nom merveilleux qu'on ne devrait prononcer qu'avec respect et le front découvert, comme le maréchal de Lafeuillade en parlant de celui auquel il avait élevé un autel ! Ce nom nous vient d'un mot italien qui signifie jardinier et dérive lui-même du latin hortus, parce que, suivant Ménage, en Italie, où il est assez commun, l'ortolan habite volontiers les haies des jardins. L'ortolan, chacun le sait, appartient au genre bruant; c'est une concession que nous faisons à MM. les naturalistes ; un gourmand n'ignore pas que l'ortolan est aussi loin du bruant que le faisan doré l'est du coq, pour huppé et gaulois que celui-ci puisse être. Nous le comparerions volontiers à l'alouette, s'il n'était plus ramassé. Son plumage, sans être brillant, est fort agréable à l'oeil; généralement gris, il se nuance d'une teinte verdâtre sous la gorge et de deux anneaux jaunes à côté des yeux. Son chant ne se compose point d'une phrase comp'ète, mais il est plein de douceur et de suavité. En Lombardie, un certain nombre de ces intéressants volatiles doit à son talent musical le bonheur d'échapper à la grillade : Orphée et Amphion n'obtinrent jamais de plus beau triomphe. Comme le rossignol, avec lequel il a d'ailleurs d'autres points de similitude, il chante après aussi bien qu'avant le coucher du soleil, et c'est de lui, nous assure-t-on, que Varron a dit qu'il appelle sa compagne nuit et jour. Car il est essentiellement amoureux, et ses moeurs sont très-solitaires; allant le plus souvent à deux, rarement à trois, jamais par troupes, il cherche dans les champs les petits grains qui composent sa pâture. S'il s'arrête dans les vignes, ce n'est point pour s'y enivrer de raisins (on aurait dû lui épargner cette indigne calomnie), mais bien pour chasser aux insectes qui habitent les ceps. La chassa de l'ortolan a lieu du 15 mars au 45 avril et en septembre. Le système le plus employé est la cage d'attrape. Il y en a de plusieurs sortes, depuis la simple charpente d'osier soutenue par un quatre de chiffre, jusqu'à l'attrape à filet. Celle-ci vient, dit-on, de Hongrie, et nous ne possédons rien de plus parfait. Voici sa composition : Une planche mince de 40 sur 25 centimètres garnie d'un rebord de 2 cent. ; à l'une des extrémités, que nous supposerons à votre droite, une botte comme celle qui termine les damiers, sauf le couvercle qui est à charnière et ferme de dehors en dedans. Au milieu de la planche est fixée une anse en fil de fer courbée à angles droits; un fort ressort, adapté à chacune de ses bases, la pollue à se rabattre sur la gaucho. Dans cette position elle entrains un filet qui recouvre toute la machine. Pour tendre l'attrape, ramenez l'anse à droite, faites entrer son extrémité dans la botte ainsi que le filet soigneusement ployé, fermez le couvercle: une petite baguette munie d'un crochet retient le tout et s'avance horizontalement sur la planche. Placez l'appât (un vermisseau) sur la baguette': l'oiseau viendra s'y reposer ; mais au moindre contact la baguette tombe; par la force du ressort, l'anse relève le couvercle, elle vient su rabattre sur l'extrémité opposée de l'attrape qu'elle couvre tout entière du filet, et l'oiseau est pris. Comme l'alouette dite cochevis, l'ortolan a le vol trèsbas, ne s'arrête que peu d'instants, et conséquemment doit être saisi, pour ainsi dire, au vol. C'est ce qui en rend la chasse aux filets très-fatigante, car elle réclame une attention soutenue pour de minces résultats. A la fin de la saison, une chasse a produit cent individus au plus. Lorsqu'on le prend, l'ortolan est loin d'avoir l'embonpoint qui fait son principal mérite. La fatigue des voyages, le manque de nourriture, et, faut•il le dire, l'ardeur des passions, en font le plus souvent quelque chose d'aussi maigre que I amer volatile attaché par l'antiquité au char de Vénus, ' et désigné aujourd'hui par le nom dérisoire de pierrot. Aussi, l'art d'engraisser l'ortolan a-t-il, depuis des siècles, occupé les esprits sérieux, et donné naissance à des procédés entrémoment :variés; le meilleur est le procédé gascon. lent point vrai que, pour engraisser l' ortolan, il soit nécessaire de lui crever les yeux ; celte inutile cruauté pour-

HISTOIRE NATURELLE. -- CHÂSSE. - CUISINE.

rait avoir les plus funestes suites en lui causant des souffrances nuisibles à son repos et à sa santé. Il n'est pas moine ridicule de croire avec Buffon que sa cage doit être éclairée par des lanternes destinées à produire une clarté constam-

ment égale. Le meilleur moyen d'éViter l'inégalité dans ta lumière , c'est de n'en pas laisser du tout. On arrive à ce résultat en entourant la cage d'une toile cirée; l'obscurité prévient des combats, des mouvements de terreur ou de gaieté qui peuvent retarder indéfiniment l'époque de la maturité. La mangeoire et l'abreuvoir, placés en dehors de la cage, peuvent être remplis sans troubler les prisonniers qui, pour y arriver, passent là tète par des trous pratiqués dans la paroi adhérente aux barreaux Ces oiseaux étant d'une extrême propreté, le fond de la cage doit être garni d'une planche en coulisse qui s'enlève chaque jour sine fois et se replace aussitôt couverte d'un sable fin dans lequel les ortolans aiment à aiguiser leurs becs et leurs ergots. Enfin, si l'on veut hâter l'opération, on a soin d'exciter leur appétit en ajoutant de l'oseille hachée au millet qui fait leur nourriture ordinaire. L'ortolan est gras lorsqu'il remplit bien une main d'homme ordinaire; c'est le toucher et non la vue qu'il faut consulter. Certains étant prêts avant les autres, il faut les visiter souvent et les tuer au fur et à mesure, sous peine de voir ceux que l'on aurait trop longtemps attendus passer graisse, c'està-d i re devenir maigres, et rester maigres jjusqu'à la prochaine saison. On évite les moyens violents d'extermination employés pour les autres oiseaux. En brisant les reins, en tordant le cou ou en écrasant la tête, on s'exposerait à meurtrir cette chair délicate et à lui enlever le mérite du coup d'oeil. Un Sybarite, dont l'histoire a conservé le nom, le duc de Clarence, voulant mourir comme il avait, vécu, au milieu des faveurs de Bacchus, se fit noyer dans un tonneau de Malvoisie. On a réservé un sort analogue à l'ortolan, peut-ètre à cause de la friandise qu'on lui a supposée à l'endroit des spiritueux ; la meilleure manière de le tuer consiste à lui plonger la tète dans un petit verre d'eau-de-vie; • Après l'avoir plumé, passez la tête sur une flamme de papier ou d esprit-de-vin , pour enlever le peu de duvet qui pourrait être resté adhérent à la peau; retranchez le bec et la partie inférieure des pattes; placez, sans le vider, dans une botte en papier de la grétideur du corps, laquelle, étant imbibée d'huile d'olive, se fleuve à l'épreuve du feu du gril sur lequel on la pose. Il est bien entendu que l'ortolan ne demande pas un feu de beefsteak: des cendres amorties, comme pour un pigeon à la crapaudine, sont plus que suffisantes; en quelques. minutes l'ortolan nage dans sa graisse et la cuisson est opérée. Quelques gourmands l'enveloppent d'une feuille de vigne. Comme tout ce qui est excellent de sa nature, l'ortolan se suffit à lui-même et repousse tout aestalsonnement, toute saveur étrangère. C'est la beauté antique toujours plus admirable quand elle est dépouillée dé voiles. Cependant on y ajoute un peu de sel pour en relever la fadeur : affreux résultat de la civilisation I Les cannibales ne daignent plus

HISTOIRE.

manger les Européens, parce qu'ils les trouvent lierriblement épicés I On sert l'ortolan dans sa botte. Les amateurs le prennent par les jambes et le croquent d'une bouchée nuis rien laisser absolument. Les. personnes plus délicates ou ne jouissant pude cette faculté d'absorption, le partagent en quatre per *ne mcision cruciale et mettent de côté le gésier, qui est un pea' dur; tout le reste se mange y r compris les os, qui sont amer 1. tendres pour que la bouche la plus sensible puisse les brayer sans inconvénient. Malgré sa délicatesse, l'ortolan rassasie promptement, es cet excès de graisse, qui est son mérite, lui fait quelquefois préférer le bec-fige. Itiee gas-' tronomes ont souvent Pi, de cette erreur. Il était réservé à notre siècle de la réparer en restituant l'ortolan son titre de Roi d« • petits pieds; royauté aimable et paisible, renommée , incon-s testable qui s'établit au poids et ne redoute pas l'épreuve du feu I Ses allures aristocratiques ne lui ont pas fermé l'accès den républiques les plus fières; car, si nous en croyons Buffon, les Grecs et les Romains, qui le désignaient sous les noms de cencromos et de miliaire, dus à son appétit pour le Millet, auraient connu l'art de l'engraisser. Cette assertion nous parait au moins douteuse. Si les anciens avaient connu les vertus de l'ortolan, ils l'auraient sois au rang des dieux ; ils lui auraient élavé des autels sur le mont Hymette et sur le Janicule. N'ont-ils pas déifié le cheval de Caligula, lequel ne valait certainement-pas un ortolan, ej Caligula lui-méme, et valait moins que son cheval? Non , les temps modernes ont seuls dignement apprécié cette perle de délicatesse ; beaucoup d'autres mérites leur sont contestés, mais celui-là leur restera. --STAINee". M. J. Ases'. Ce

EXPLICATION DU Dessins RÉBUS. Ne bois pas trop, car l'homme plongé dans l'ivresse n'abrutit. t

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LeILLIiMitlet , J1311Ne UNIVIIRSIL. inteleur, mes confession, ab de satisfaire getenreprende un travail, volet comment je procède. DU« • dents tous les documents propres à éclaircir la suii jet que je dols traiter, pula , j'examine ces denments , je let egnitritle, mien je les remue et je tire la ooneinnell. fol set aussi le procédé que rappliquai à ta question de relus de ve et dès monuments assyriens. J'avals si peu l'intention d'empiéter sur votre domaine, que je demandais à la vraie senties les argumenta dont ravals besoin. J'étaie minvaleen que ('Aôaddmie avait nommé une comitial« d'archéologues, d'are nes, de philologues et d'historiens pour prononcer en dernier ressort. Je me trompeta 1 il n'y eut jamais de boutaldssion semblable. Cependant es arguulei ie et ces preuves, Il me les fallait pont mon Ilvre. Ott les Op ? d me mie nord à tbasiller la journaux et les reculent gril • outre lesouvrages de MM. de Ltyard , de Botta et dp P Mals, bétail Je n'y trouvais peint ne ride je cherche: at é que les anciens devaient enfeux oonnaltre que ti Pte «Ment de Ninive, et que les érudite de profession à infant pas Manqué d'interroger sur *ce point toutes les autorités marée ét proMmia. Je m'étais encore trompé. On passait réponse sur ces autorités ; on s'appuyait, en revanche, sur l'écriant!e cunéiforme et sur des raleonnemente étonnante qui n'étaient pas, il est vrai, destinée aux lecteurs de Illustration. L'antiquité ne nous foutait absolument aucune clef pour lire l'écriture cunéiforme; cela trempeche pas qu'on ne la lien plus 'couramment que les hiéroglyphes, pour la lecture desquels nous avons pourtant la pierre de Rosette et bien des notions disséminées chez les autours endente. L'interprétation des caractères cunéiformes est te question UMMfi, enve ; je me la réserve, si vous voulez bien Me permettre. 'osas ne tuerez me refuser cette permienne, ertilerple les érudite qui te sent jusqu'à présent livrés avec le plus de succès à ce genre d'Occupation (le déchiffrement des Caractères cunéiformes) tont pour la plupart Ires-peu familiers avec U8 langues cet/laies i et e peu accoutumes eux disenttions philologiques... C'est Mes doute aux déchiffreure de réo gituM euetéiterine que s'adressent maltclamaient ces paroles et Mojura d'à-propost « On se concilie les sympathies de beaucoup de Mies etc Moclieant que le premier venu peut, mies trahies -preintemees , trailes une enteUse spécial e avec Plue d'habileté que hi Mitai de pression, » , (P, 428 de votre Redue.) Je reprends mes rearessitma. Il berne ornent se de dire Voilà les ruines de Ninive; il cite fallsn Modree 14 pretiees â l'appui. Ce fut alors que je die décidai à isaimailer lei anciens, seuls aptes à trancher la quenied tojeeptilihiqite d'ides ville dont la destruction remonte g Mei de irjoet-6164 dee À wt grande surprise, je via qu'île ne s'accordent pas entre coi. tu effet, l'un place N nive en deçà de l'Euphrate, l'autre entre ?Euphrate et le Tigre, celui-ci sur la rive gauche, celui-là sur la rive droite du Tigre. De tout cela je c incluais naturellement que si les anciens, dont (menas-uns avaient voyagé en Aesyrie, ne s'entendaient pas sur la situation de la capitale des Assyriens, c'est que déjà de leur temps il n'en restait plus de vestige. Ce premier résultat (dont les détails sont exposés dune mon premier mémoire) fit nitre en moi des doutes sur l'authenticité des ruines de Ninive, d'autant plus que ces ruines (Khorsabad) avaient été trouvées à plus de six lieues de la rive orientale du Tigre Jo publiai mes dout s afin de provoquer, dans l'intérêt de la science, la formation d'une commission chargée d'étudier la question sous toutes me faces. Pour ménager tonte susceptibilité; je n'avais nommé personne;• car je pensais que pour arriver à une solution, il fallait laisser decôté les noms propres;• l'amourpropre blessé, me disais-je, a un bandeau devant les yeux. Quelle naïveté! A mon désir de connafire la vérité, on me rependit par.... des gracieusetés personnelles. Je fus assailli de tons les aléa à la fois, comme ai j'avals fourré un béton dans un nid da geépes. • Pourquoi, me débande in Algérien correspondant de la erne de l'Orient, pourquoi avez-vous abandonné les études chimiques pour entré, dans le champ de l'archéologie? » Et il se met bravement à me embattre, tont en avouant qu'il este entièrement privé de livres, et qu'à l'exception des passa g es extraite de la Bible, il cite tont de mémoire. » (Revue de l'Orient, mars 1860, p. 188.) Aux puede l'Algérien, je no suis qu'un chimiste. Ta pour le chimiste. Mais voici un autre combattant qui me lance un trait à travers l'Océan atlantique. C'est un Paraguayen qui me traite de Marocain, d'historien de l'Afrique.« Sans avoir, dit-il, la prétention de lutter contre M. linier, qui, en écrivant Miliaire révoque en dente le position géographique de Nide l'if euve tant dmplement que nous sommeil de l'avis de MO‘lee Membrue de Teesdémie des inseriptimus et heteslette, et en voici les raisons. — Comme les raisons de cet auxiliaire voue ineireateront peut-être, je continuo it citer textuellement : «lieue 4e-d'ente carte de l'Acte ancienne, dressée tout gente »if lie lande Bible de If. Lemaistre de Sacy, et pour gent Odikaillérement à pintelligeace des Unes d'Esdras, de Tobiee «AM% d'Ester*, eine et d» ?teilles, que Ninive, capitale de PAPY**, était Made daegtell de rade tutti d# di lat itude occidentale sur la rivé tic du Tigre, boréale et par te, te id longitudeo nt en de t sont Paris. Or, comme litres hébreux de A nt beaucoup plus les historiens pro en treque le t te (voua oublié* fé garda dressée ger* Bible de Leitiabilre de Sag, ), IN doivent *obi h** plue de *aire *mime o Merdes de tel en Mi Matelotes, einem t fait de I. gédeteside ancienne qui, pet, peee tome » (Le PuaWrien0 adteetent 'MW 4 If mai 1850; voy. lei tilide frimes . au Nt lem 3 d ift iptriOul rédacteur de journal M itilenteved a la Oh dé réfuter le facétieux I* casuistique. Perde esse, que je • il. rite, n'a-t-ilpas Band etere pied démon IMM*M de propos des ruines *le de KI *et point perdre le fil lie ee mm eett d« M et, j'essayai d'indie. 4016e de inee Velde des anciens. terrage, fee. Met de MM Et ce ne èidéfaefNdl strictsittatutelice, décote ment les ruines de Ninive, ai elles «admit; ne peuvent point que : 1° iyoir été trouvées là oit on les a cherchées; 2e que les mou-. .

mets découverts sur les bords du Tigre mat les commentaire sculptés des auteurs anciens qui noua parlent des Made, des Pertes et du Peines. Maintenant, vous salez, monsieur, pourquoi je nie suis occupé trarclà‘leelit. Le raison en est si simple, qu'elle voua partagea probableinenismilehMtiligne; car pour les gens ombrageux, la franche Ut de M bute diplomate, surtout dans an te m pe oh les hommes se regardent les mis les autres avec dee verres grossisgants. nomme toute, je pute voue donner l'assurance que, uns l'ouvrage dont je tels ebargé, it ne me serait jamais tenu à l'esprit d'inquiéter les archéologues, et lé Me sanie parfaitement dispensé dee beeogne aussi ingrate que telle di *napel/tek les 'textes latine, grée et hébreux. Pott Mon tee particulier, j 'aurait Odette aile lel ruinesde NIÉS. que celles d'ana ville Eg ede. Poe aa panée à laquelle né le tettiese aucun souvenir lenge& Este* de Ma Ste si J'ai de mbi-Illite changer &opinion et me mette, pont comble de Metheei, di désaccord avec vous et vos mitants matit.— Amical entai Ma magie mata

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à l'exception du Louvre, quI s'illumine cheque vendredi pou les soirees de M. le directeur du Musée. La réunion mi ve rite et nombreuse ; c'est comme une galerie ouverte à loue les rangs, à tous les partis et à toue les styles. On y trouve de charment« miniatures et de grandi mem. Les estimes, séduits per l'extrême urbanité et la distinction de temples tryon, oublient volontiers cette anomalie d'un statuaire Ém. ger chargé de la direction de nos musées. Dans un tempe où l'empire enfermait la moitié de l'Europe dans NO limites, Napoléon commençait par dire à tout candidat à quelque direction importante : e Etes-vous Français? a Mais la Ré. publique est femme, et, comme bon lui aemble, elle choisit ses favoris. Que la France s'attache un homme de talent de quelque pays qu'il vienne, nul n'y contredit ; l'oeuvre d'un paUleterne encore plus judicieux, ce serait de s'inquiéter du tort de ses propres enfants. Combien d'artistes courent l'étranventas. ger pour vivre, et sont à la recherche d'une nouvelle pairie? Mem. La prochaine exposition omit/dere nos pertes ; on ferait un beau martyrologe avec les noms des absents. Oa peut ajouter à ceux déjà connue Gavarni, qui erre en Angleterre ; Courrier dei Plants Monvoissin ,naturalisé Chilien ; Etex , l'énergique auteur du Voici une Semaine ttiete, pour ne pas dire une triste se- groupe de Caïn, colportant çà son musée de ladite &dee maine. SI hérissée et si grave, per quel bout la prendre, d'oeuvre ; et Lansac, l'émuleetdelàGéricault, qui émigre en La fête des merls a été pieusement célébrée pet les vivante, Espagne ; et Ernest Charton, dont le pinceau fait merveille et dans l'affaiblissement général des mœurs ce doit être une à Lima, et cent autres aussi dignes d'estime et d'intérêt. La grande consolation popt le moraliste que ce touchant spectacle musique elle-même n'est pas mieux traitée que la peinture, qu'offre l'enceinte du Pére-Lachaise, cettevilla des trépassés et il ne faut pas se fier aux apparences. Demandez , hélas! toujours en fleura, la véritable image dee fabuleux Chaume- à tous ceux qui vivent de l'archet et de la double croche. Le Elemémus. Les espritti ebteltiena oblevettlit aussi qu'en de- violon, la flûte , le hautbois périclitent ; le cor a disparu, et hors du cluestiedisme hie terrent Ma rie St plus que dee ce qui reste de pianistes (il en reste encore pas mal) vaguent mascarades. 8301à >dite imun eeteeti barbares qui, dans tous le8 mondes, comme les anciens ménestrels avec leur soue préleate d'honorée tell dee t g , font subir mille instrument en sautoir. Jacques Ilerz, par exemple, s'est morts nouvelleti dard tome la cérémonie mite réfugié en Aindtique; il fait école à Lima. Un autre jour, fundraillee avait dégénéré Cota e : fan leurente eut; Ms gémirons ensemble Itir le dort des petites, plus miséfIce ou if/ministres *Cep! otiergée de ver g er les /armes de tables encore qu'au tempe de Camotin g et de Gilbert, et qui la famille ter la tombe de déeéte. Ott ce.tibtÉt l'efinitee- en sont réduite à s'expritner en vile prose comme tout le safre lugubre pat tilj eoteeette de Mer detidêneste et lei inonde. lino latine houe teste, et nous la versons sur l'art parents exprimaient leur &MM datte prepettft de l'ar- de la danse, tu quoqus I Oui, la dette elle-même est menagent consacré à bat usage. Aujourd'hui 00 s'attriste â eine cée le concurrente lui fait tett • Il y a trop de danseurs de frais, les regrets mut motet coûtent et bandag e otite petitit, excepté peut-être il l'Opéra, qui a réformé Corali dont, puisque le Mt stol 80 Charge de le dédenee. et teille,. qui teupprknersit "donnera Petipa , pour peu Od é Relarqede Otite en aiittil sont, t'aMpehee de peptis qu'où le lamait faire, et qui, hier encore, laissait partir laite qui eneattiffl let eg beretie voies tin entimp de M. Toussaint pont itioJanibro. queltpleii-tee ne talent de cette jettrtisle latinebteble «tee Au surplus, qu'on té dise pas : les arts s'en vont, les occasion de pienie-lllcee ? Oitboit en l'honneur du défilai et rois redent pour assurer leur prospérité. Il y a aujourd'hui pour s'en rafraîchir la mémoire, au contraire des anciens, peu de trdnee qui ne soient occupés par un artiste, et la qui s'abitenient de toutes libations particulières. Un de ces majesté royale n'en parait que plus aimable. On conne les pleureurs intéressés, l'esprit encore obsé lé du devoir qu'il aptitudes diverses du prince Albert, dont lord Brougham a vient d'accomplir, entrant dans un café, s'écria : e Garçon, dit : e C'est le mari de la reine et l'amant de toutes les de la bière! —C'est tout ce que désire monsieur? — Faites- muses. n Le roi de Bavière a si bien encouragé les ares dans moi des crêpes. — Od monsieur se place-til? Près du son royaume que tous ses sujets sont peintres, statuaires poile. ou musiciens. Au milieu des difficultés de sa position ét Dans le vaste nécrologe de cette semaine on n'oubliera dans les anxiétés de la politique, le roi de Prusse, Frédéricpas le nom d'un homme de bien, le doyen des journalistes, Guillaume, vient de terminer un poches dramatique, les M. Sauva, ancien rédacteur en chef du Monsieur. Ii avait Euménides, et il o mandé M. Meyerbeer à Berlin pour la pris la direction de la feuille officielle en 1796, et in l'aban- musique. Une autre tête couronnée, le roi Gui laume de donna que vaincu par l'âge, à l'épique de la révolution de Hollande, compose de charmantes mélodies qu'il ne défévrier. Dans sa longue carrière, obligé de donner le bap- daigne pas d'appliquer à un vaudeville français, et les Paritême à tant de gouvernements ou de mener leur deuil, siens applaudissent avec transport ea légende hollandaise, M. Sauvo traversa avec honneur les circonstances les plus l'Anneau de Salomon. L'empereur de Russie, ce magnifique difficiles. Son talent et sa probité le rendaient également diMécène du Nord, s'entoure des premiers artietes de l'Eugne de ces délicates fonctions, qu'il exerça noblement pen- rope. Dans l'occasion, il imite Charles-Quint ramassant do dant cinquante ans et parfois même avec éclat. Quelle lecture sa main impériale le pinceau du Titien (demandez à Horace curieuse que celle de ses mémoires, mais il n'a pas laissé Vernet), Rubini lui est aussi cher que Paskewitch, et quand de mémoires. C'était un observateur discret et bienveillant; une (sylphide pousse son vol jusqu'à la Neva : a Saluez, archiviste de la tribune, il n'a pas voulu s'en faire le chroni- mesdames, dIt Sa Majesté aux princeelee ses filles, saluez queur. La fortune de nos hommes politeî:es, la renommée made rldeselle Taglioni. st Il vo sans dire que les autres rois de tel ou tel orateur, autant de secrets n'il emporte. qui tont des rainée cotelectent à la musique et à la danse Après les morts, les revenante.tribunaux se réin- toute lei moments que ne réclame pas leur position , si consstallent, la justice ou du moins son pallie Ut rendu aux plai- tant/ment intéressante. deurs. Vous connaiex cet usage mutuel et ce grand congas Pte/ions garde de subir le sort de l'astrologue qui à force de de robes rouges et e chaperons d'heiendhe qui se tient dans contempler les astres, se laissa choir dans l'abîme. Nous voici la salle des yae-Perdue. La cérémonie du Bourgeois gentil- donc au Champ-de-Mars, devant l'ascension d'Europe et de homme au Triétttre - qmiiieitle n'an est qu'use imitation très- sou tableau, situation infiniment moins dangereuse.... pour affaiblie , eue tete dee Mauve plaisants bien entendu. Vol- le êttielqueur. Ne peut-il passe réfugier dans le silence de taire raille, superstitieux et dans toue les cas l'ednlitation? que s'il éprouve la démangeaison de parler suranné, M mbebribluft la Messe du Saint-14re ou messe quand il n'a rien à dire, aussitôt g on récit va courir mer les rouge, qui net 'appeler les bénédictions dd ciel sue ailee dé da mémoire , tout le monde a entretenu tout le les arrêtssed ettieé. graves magistrats se faisant la mOde de cette ascension; mais le tournoi? rappelez-vous ïpodrome 1 les chars, les écuyères, tee Berberil encore révérence à Id etc tle1 femmes let semblent «Cutter rmi une bouffe/elle laies d' un siècle de lumières ; mais Vol- et tijouis l'Hippodrome. Seulement l'enceinte du Champtaire en sertit etijeflief Our ses malicieux sarcasmes; nos de- ets a paru bien grande pour un si petit p'aleir. Beaumagistrats iMi Mitent us ridiculement, ils s'agenouillent coup de spectateurs ont vu... qu'ils ne voyaient riel; coudevant l'au eiriÿ t linon avec ferveur, et el gilet rette di coursiers) se perdaient dans l'immensité du cadre. une reslau dit i temps, ce grand philosophe - Quant à l'enlèvement d'Europe, c'est un spectacle plus même la treineettlit t hum de bon gode bizarre qu'agréable, le taureau n'a nullement l'air d'un raL'agitatie qui dee let étionsélevées viable; il est vrai cite par mesure de précaution et de poest tu *d té tete semaine. Mit lioe on l'avait passé au chloroforme. re dtt qat chef, Les billent; se soutiennent et se soutiendront longtemps, fdtiletit de Cha M. Mue« de Frohedeff, datant de tee mais les escarete oie tombés. L'expérience publique anfont pleur lite compter celui rie veut pas d noncée à l'Hôtel-de-Ville est ajournée indéfiniment pour °bitte use pluma formidable 6 let cause d'indisposWon. L'inmitkin de la demoiselle enlevée esé Mettent qui va repitMed Mette posseseiet du Pattus- dans 16 cluedier 'Ventadour n'a pie eu plus de succès; tant il set irae de dire et end vivons dans un siècle d'incréduPalette • Aat Matinées MiOlientetertil lei seront orageuess, on lité. Cdedont elhillitie il Met ajouter foi à quelque chose , pretede par des e t et qui * &Riflent cire conelliete. 0 iteeee pour parole d'en/tee les histoires terribles que L'Élysée vient d'elfe/ galons, et la soeur Aillai 0 toit Oeta quotichearte commencé à débiter a ses abonnés pour rien venir. 14 sotettre 4uration pratiqué à *Medi 0 piiântmer edg miré« qui :t'allongent À l'entrée de l'hiver, faveur du fatiboefe DÉ Germain noue con le aeistite“ tee plus alemled prennent ioujouni dès protarde. On en est réduit à un noyau choisi peeetbee cleatitatiqiied; les ivrognes ne te bottent plue, ils se .véritable caravane dans le délite. beiterr dés e- eMinitti dei amoureux diétr gilt ont-lié oublié leurbourse lutées de l'endettese L minsi en d test noir ont del itee citadine, ce sont des . voleurs considérables que l'air de met« Id 00 delmrrâm Mit MÉMÉ le de tete rapporte on tachait vertueux; ce jeûne filou qui tait le fie, ifItitettit bé «OMM à fol* d Oedie drie t 1 Motet* pour son propre compte devient aussitôt l'associé il est Question&tee etrculeitè Odeallis cetffi n par lof d'une bande de voleurs qui désole la ville et les faubourgs; Normanby aux paladins du tournoi d'Elkington. dix grisettes bien portantes sont asphyxiées journellement pour les besoins de la presse et par désespoir d'amour, Toue leo autre' palais sont encore plongée dans Fobteurité,

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VILLUetRATION .10tiatiM, ais en revanche, il pourra leur apprendre un trait de mesura de ce beau pays de France, qui ne lalesere pas de Surprendre ses barbare compatriotes. M. le vice-préident . de la République a renouvelé pour la troisième fois, par l'organe du Moniteur, l'avis qu'il ne se chargeait d'aucune recommandation pour appuyer des demandes de places près des ministères et des administrations publiques. Il a ajouté que les demandes d'apostilles qui lui étaient parvenues. nonobstant ses précédents avis, excédaient le nombre de 45,050. En supposant un chiffre égal pour tous les ministres qui se sont succédé depuis 4848, est-ce trop d'évaluer à 30,000 les citoyens qui aspirent à l'honneur de servir leur patrie dans les emplois civile Et ne faut-il pas e'étonner quand cet honneur est si recherché, si demandé, que les solliciteurs n'offrent pas du retour, au lieu de reems. voir des appointements? plaisanterie à part, l'État peut-il être bien servi par des gens qui exercent une telle pression sur las ministres distributeurs des emplois, et, comme on le voit chaque jour, farces d'en créer de nouveaux pour satisfaire un plus grand nombre d'exigences? Ne vaudrait-il pas mieux que l emploi recherchât l'employé que l'employé la p'ace? Et n'est-on pas un contre-sens que cet inter« qu'on étale en chiffre au budget, pour ce qu'on appelle les serviteurs de l'État? C'est I Etat qui sert, dirobt tee économistes. Il n 'y a que les , n'ayant pas le choix «uns profession, qui soient de vrais serviteurs de l'Eiat dans la véritable acception du mot. C'est ainsi que Franklin l'entendrait. Nous n'attendons plus rien de nouveau avant la réunion prochaine de l'Assemblée et le message du président de la République, qui est déjà le sujet de commentaires anticipés. Pour préparer l'opinion à celle phase nouvelle de la politique intérieure, on cherche â l'exciter sur les projets de la conspiration découverte, dit-on, dans les départements de l'est, et à la calmer par l'annonce de la dissolution de la fameuse société du Dix-Décembre. Les journaux anglais continuent à entretenir l'agitation an sujet de la création des douze évêques catholiques. Guy Fawkes est redevenu le mannequin des farces populaires de Londres. Le Journal des Débats rappelle ainsi 1 origine de ces réjouissances : a Guy Fawkes étaie comme on sait, un of ficier dé fortune très-déterminé, qui s °lait engagé à faire sauter, avec plusieurs barils de poudre, le roi, les lords et les fidèles communes d'Angleterre. C'était en 4 601, environ deux ans après la mort de la reine Elizabeth, et les persécutions contre les catholiques avaient continué sous Jacques I rr avec autant de cruauté. Le premier auteur du complot fut sir William Catesliy ; ce fut lui qui eut l'idée de percer un souterrain dans une maison voisine du palais de Westminster, pour y pratiquer une mine et pour ensevelir les persécuteurs de sa religion sous les ruines de l'édifice même où ils portaient contre elle des lois barbares. Guy Fawkes s'était chargé de mettre le feu à la mine, le 5 novembre, jour de l'ouverture du parlement. La conspiration fut découverte, Guy Fawkes fut écartelé, et depuis ce temps, le 5 novembre de chaque année, les protestants célèbrent l'anniversaire de la découverte de la con.piration des poudres en colportant dans les rem le mannequin de Guy Fawkes, qui est brûle le soir absolument comme un h iretique. Il faut dire que depuis longtemps cet usage était presque tombé en désuétude; ce n'était plus qu'une mascarade abandonnée à la population des ruisseaux, et qui avait perdu jusqu'à sa signification historique. Cette année, on e jugé que la nouvelle bulle, comme on appelle la lettre apostolique du pape, donnait une occasion propice de ressusciter celte intéressante cérémonie, et nous étions bien sûre que le 5 novembre ne se passerait pas sans que Guy Fawk es ne • fût de nouveau livré aux flammes avec toutes sortes d'ambetissements. ■ — Rien de nouveau de Turin, si ce n'est qu'on continue à parler d'une bulle d'excommunication. Use correspondance suppose qu'il y a confusion avec une bulle de jubilé, arrivée, dit-on, aux évêques de l'État. Le Stature de Florence annonce, d'après ses correspondances particulières, que le huitième corps de l'armée autrichienne d' Italie aurait reçu l'ordre de se mettre en marche pour rentrer en Allemagne. Les Miette de confit s'éloignent de plus en plus en Allemagne; les Prussiens et les livarots courent bien, en quelque sorte, une espèce de steepleuhasse pour savoir à qui occupera le premier tel ou tel point de l'Électorat; mais cet empressement même témoigne uns que, de part et d'autre, on est déterminé céder la place au premier (recepant, et que chacun conservera les pœities qu'il sera parvenu 4 prendre, eu es ayer de déloger sen antagoniste de celai dont il est epo ré. Puis on finira par tomber d'accord, Tonteder, de fiasse, ne Int-ce que par ageller propre, efe p eltpltile (recepée par les chient et les Ba no per les Prussiens. Il a roteaté coutre l 'entrrrrdMMée glial derniers dans Central et ulde, et il a transmis à son envoyé prés la cour de Win Tordre de quitter cette ville. En attendant, les autorisée judiciaires de l'Électorat ne te laieront pois intimider par l 'acception étrangère. En déelt de l'état de Kilt e la pénis *? tee% heure*, le tribunal de Hases a degg ird intim . 1. onnanee de pere ception de l'impôt de timbre, reluise h egurntamire de la Confédératioe, mue de 'pion«. Le Journal des perde ge)I4 «le Ignée qui, dit-il, lui est «Meg 'MI, ment important sur les l'une dee principales dune* s vent te Journal des Débats, ce pas autrement la source, jeterait un eue tout nouveau h question hessoise, et il n'aurait pas été sans hilleenee sur tee résolutions de la D ôte. La vérité est que cette pièce s'aie qu'un long plaidoyer en faveur de l ' Électeur et de

liameepOug, plaidoyer dans lequel sent réunis toit g les ergements que leu rare journaue allemands qui défendent preeler ministre de gesse ont déjt rein valoir. D tepd à le prouver que, dans toute cette affaire, Hassenpflug ft seul respecté la Censtilutints beasoise, et • pre les Chambres, la magistrature, les employée de toutes les administrations, Parméseet le peuple entier qui ont refusé d'obéir au premier ministre, l'ont seuls violée. Des dépêches télégraphiques de Berlin annoncent que deux membres du cabinet prussien, MM. de Ladenberg et Von der Ileydt, auraient donné leur démission, pour suivre M. de Radovvez dans sa retraite. Elles ajoutent que la démission de M. de Ladenbere n'a pas été acceptée, mais elles ne disent rien d'affirmatif ni de négatif en ce qui concerne celle de M. Von der Heydt. D'après un dépérira télégraphique datée de Bielle 3 novembre, ordre aurait été transmis par la Diète à la heutenonce générale des duchés de suspendre immédiatement toute hostilité,. soue peine d'y être contrainte per les forces fédérales. On ignore encore la réponse de la lieutenance à cette formation, L'ouverture dee certes espagnoles a eu lieu le $4 octobre, Le diseurs prononcé par la reine s'occupe presque exclusivement de questions intérieures. La seule de ces questions qui puisse présenter un inter ét réel à l'étranger, celle de la dette, 'l'occupe qu'une ligne dans la harangue royale. La reine se borne à annoncer qu'un projet de règlement sera présenté dans le courant de la session. • On a reçu par l'Europe des nouvelles d'Amérique. Aux Mate-Unis, la question des élections qui devaient avoir lieu le 5 de ce mois et celle de l'esclavage agitaient toujours les esprits. La dernière loi votée sur ce dernier sujet continuait à provoquer de vives résistances, et l'on allait juiqu'à dire, dans quelques Etats, qu'on s'opposerait violemm,nt à son exécution. Les nouvelles dee autres parties de l'Amérique n'offrent qu'un intérêt très-secondaire pour le continent européen. Les nouvelles du Brésil reçues en Angleterre par le paquebot Penguin ont de l'importance. Elles annoncent l'adoption par la législature impériale d'une loi qui déclare acte de piraterie la traite et l'Importation des nègres, et promet aux propriétaires une indemnité de 40 dollars pour I affranchissement de chaque esclave. Les esclaves affranchis seront transportés dans leur pays natal, où on leur fournira les moyens de ee nourrir par un travail libre. A l'avenir les navires faisant le commerce avec les cèles d'Afrique devront fournir un cautionnement égal à la valeur du bâtiment, et prendre l'obligation de ne pas se livrer à la traite. Paume. .Encore les monuments de Ninive. Nous avions cru enterrée, le 29 juin dernier (voir le N. 383) , la discussion élevée entre M. Hoefer et M. de Sauley sur l'authenticité des monuments découverts aux bords du Tigre et baptisés par les archéologues de profession du nom de ruines de Ninive. L'Illustration, quoique indigne, avait rédigé l'acte mortuaire et entonné le De p °fendis. M. de Saulcy, au retour d'un voyage aux Pyrénées, a cru devoir p r otester contre le peu de cérémonie que le directeur de l'Illustration avait mise à constater le décès. Nous lui avons donné acte de ses ré . erves au moment même où il partait pour chercher sur le théâtre des découvertes de nouveaux arguments à l'appui de ceux qu'il a déjà produits avec autant de conviction que de verve ingénu use. Durant cet armistice accepté par M. Hoefer, voici un nouvel adversaire qui s'attaque à notre collahorateur, non pas, comme M. de Saulcy, dans un journal officiel qui a la chance d'être vu par tous les lecteurs curieux,, [nais dans un cahier rédigé par dee amateurs qui y déposent de grosses dissertations illisibles, et si peu lues, qu'il faut un miracle pour apprendre qu'on y e parié de l'illustration. Nous laisserons M. Hoefer répondre à ce calme; mais l'Illustration doit répondre peur elle-même et pour tes nombreux lecteurs dont le cahier fait trop bon marché, que ce n'est pas sa faute st les archéologues de prorettelem sont ennuyeux, et si les gens du monde ont assez de get pour le moquer d'eue et les laisser à leurs monologues. Eux-mêmes, d'ailleurs, reconnaissent ce défaut de leur génie; quand par hasard il se rencontre parmi eux un écrivain doué de beaucoup d'esprit et de verve, ils déplores' que eut un homme léger. Les archéologues de profelleien ne eerinalepent pas de plus green i*re ; ils la jettent volontiers 4 la tète de leurre Ounteadioeure, pl aie il y s peu d'ezemplea qu'eu la leur ait renvoyée, NU*

4 M. Pte

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reemerveremr du MugÔ Assyrien. I

MM ebymt,m1Mté !EMS, de les &am, de ererersteetew. J'et don

tell'te de III 1111Mfe

votre artic e ont à muerte fitileininelli est volet ee qui resulte'pear mai de cette lecture ree 1 eu veste Mes un juge inqualifiable (je rée leva ehMet le se t de yens qualifier), ou vous voua serllaisse l tette Id= assyriennes pour m'apprendre vis d»,p_isire profession, » j'aurais de me 9'444 Wall gra tee, 'sel rte Illteloe> /MM Ment de m'aider à résoudre. SEO plu'& VIF» etillque ea pote que sur deux nages ttat Mu* e riteeme, ( Conclusion Cree' dis. lli eeftge l_teeitogique) appartient au directeur de »Mea ne contenaient OS del module er op ernus g«,, efsleet besoin raire deirelope pet 4es MO te a i appuyés sur d'a textes précis. Vide Mités de Nt, tan" sieur, pour m'apprendre, avec Bette urbanité dont voua paralesez avoir le privilège, que je n'entends par ggrau 'Mitose - eu archéologie, que je ne cite pas les textes, que je brigue les suffrages d'un publie nombreux et ignorerait, ondin tris le m'adresse « à

e

»des lecteurs gul rung peu accoutemés (je vous cite, moulent) • eux discussions pbeelogiques, 0$ dont on pourraitere aime Juvénal : Faut( ifignosc ere pureau • ^ Ver» berna, atqua illia mtdIttn ■

Vous auriez dû, Monsieur, tout dire en latin, et réserver exclusivement pour moi vos complimenta antiques; car mol seul je suis le coupable. Quant aux lecteurs de l'Illustration, sans doute bien surpris de se voir mellé@ à ce débat, vous leur dires de ces choses que l'on ne dit qu'a soi-même. S'ils ne savent pas distinguer le vrai du faux, tache, selon voua, au-dessous de leurs forces, c'est apparemment parce qu'ils ne sont pas abonnes Revue archéologique. C'est là du moins, si je ne me trompe, Quant à nous , eus se votre opinion; car vous continuez du petit nombrepersans de peras v pouvons nous faire entendre » qui ee livrent à l'étude spéciale de l'autiquite; il est vrai ses » nos yeux ce sont les seule juges compétente.. ( Page su se 11. d'oct. de la Revue archéologique. ) — Cependant j'alla ppo trillion de croire que, sans etre de votre paroisse, les lestais de l'Illustration ont très-bien compris, par exemple, la questhe que voici : Des monuments sur lesquels on verrait repassatees du siégea de ville e égarent des pitrees d'artillerie, pouratent-Ils avoir été construite avant la découverte de ig pues à canon? C'est là exactement l'histoire des monuments demies., Seulement, an lieu de pièces d'artillerie, on voit, dans'preaque toutes les scènes de &lege, figurer une machine de guerre, Pbeipole, qui fut inventée par Dérnêtrius Poliorcète, environ trots cent ving'-lieux ans après la destruction de Ninive. Faut-il des études spéciales pour tirer la conséquence de ce fait? . Mals revenons à notre discussion. Vous me faites la guerre de ce que je n'ai pas cité les textes. Mata ?donneur, VOUS rom battez coutre des moulins à vent. Les Mmes el les arguments, que vans cherchiez , en effet , vainement dans les deux cites de l'Illustration, vous les auriez trouvés dans tes deux mémoires que j'ai eu l'honneur d'adresser à l'Académie des inscriptions et belles-lettres. Votre loyauté, Monsieur, vous faine un devoir de consulter ces documents essentiels. En aviez-uns ignoré l'existence? Non, Monsieur, voue n'avez pas même cette excuse pour vous; car les deux articles incrindads voue renvoient pcsitivement à mon second mémoire sur les ruines de Ninive, que M. de Sauley aurait pu voua prêter et que je me serais fuit un plaisir de vous donner. Avant de prononcer un jugement, il faut s'entourer de tentez les pièces do procès. C'est là, voua ne le contesterez pas, un peint ipe de justice élémentaire Ce principe, q' e j'aurais observé relisieusenst nt, si j'avais voulu critiquer votre savoir, votre l'avez entièrement violé a mon égard. Je voua Pardulne, Moniteur ; et à ce pardon tout chrétien, je joindrai même un petit conseil dent vous pourrez tirer profit. Il ne foot jamais déprécier son aberaaire. Diminuer d'avance la valeur de celui que voue attaquez le premier, non-seulement cela n'est pas poli, mais cela n'est pas même adroit. Mieux vaudrait le défaut contraire. En effet, si vous grandissiez votre antagoniste, vous vous ménageries, es cas de sucrés, une répulativn de géant. Belle prouesse que de vaincre un Lilliputien! Un écolier aurait battu ce it K. H. qui n'a pas, comme cela est naturel, une grande habitude de Perchéeleee. (page 43e de la Revue archéologique..) A cette politesse homérique et à celle pénétration natur.11ede ce qui voua est par faite» nt inconnu (car j'ai la douleur de mes être tout à fait inconnu), je vois tout de suite que j'ai affaires un grand archéologue. Si vous écartez, Monsieur, la première proposition do dilemme, vous devez nécessairement adopter la seconde. le crois qu'en dfct les antiquités assyriennes n'étaient qu'un prétexte. Vous vouliez, avouez-le franchement, me morigéner, parce que j'ai fait de l'archéologie sans pa'ente. Vous me trairez de braconnier parce que j'ai clissé dans un enclos interdit au public. Je suis incspahle, indigne de parler d'antiquités, parce que je ne suis pas l'élève de monsieur un tel, parce que je ne suis conservateur d'aucune espèce de musée, parce que je n'appartiens à aucune coterie, parce que je n'ai jamais été can.lidat pour aucune académie, enfin parce que je ne suis pas un érudit de profession (le mot est de vous). Dans tout cela. Monsieur, vous avez sur moi, je le reconnais, une incontestable supériorité: NOUS l'emportez sur toute la ligue. Que nous veut donc ce docteur, cet intrus..... in noslro docte corpore ? Tel ,st le sens de votre exorde. Car, après avoir assuré que « tous ceux qui se sont occupés de l'art des miens ont attribué sans hésitation à rage die rois assyriens des bureliera qui diffèrent par le style de tout ce que nous connaissiens en fait de grande monuments de l'Asie occidentale, • vous continues à vous exprimer ainsi ; n Il y a quelque tempe cependant une voix, unique il est le élevée sentiment vrai,es s'est contre ganéral (celui des archéologu de profession), et le tome XV do journal l'Illustration contient une série d'articles destinés à prouver que les édifices de lCborsabad, de Koeoundjik st de Nemied ne sont pas assyriens. L'auteur de cette découverte inaltindue, M. le docteur Ferdinand Iiœfer, ne s'était fait sonnera jusque-là, a ce que fo crois, que par des travaux sur l'histoire naturelle et la chimie. Pourquoi s'est-il distrait de ses études ordinaires, qui ré* clament toute l'activité d'une existence men employée, mer s'occuper d'archéologie r C'est ce que noue Igaorsée' (P. 425 de la Nage archéologique, IN , tee) Je vide, menuiser, m' agraire votre curiosité. A l'époque où MM. Botte et L'yard décentrent « les rame de Ninive, je traduisais un historien grec, Diodore de Sicile. on vost imaaitierez stani là'I Icaruotreins tiacio m eee l tesn'd oc°ces b serelellepagrueelevodues aninatlitr ruines, d and: ennee. ls rs(eyico.byle Godtylu esis en, um , 4qiuoe hjeè imprimé aD u onoyoteit edp eadtertogns historique t rad. D i odore alt Hoefer, terne I, p. I ; Paria, I sureCdeomsmnoentets'ais-jice,t3tépacrointlen le changer d'opinion/ C'est ce que vous allez voir. Il y a deux ans qua je fus chargé de la rédaction du volume de t'Univers pittoresque, qui doit aussi traiter de l'Assyrie et Par nonaliqUent des Mnlanm Me assyriens. L'honorable et savant éditeur qui me eoues oe travail me connais depuis longtemps. Au rterrielllit de mes études sur l'histoire des scienus, Il avait e " sauni mon ts lninom gu te lengirictecre,rueite iellind'idgairoratiat n'Inn veqlque é jd' es an ins d fua rthu Allemagne, pays classique de t'érudi ion, toutes nue études se lubriques et arehéologlqui s. Au nombre de mea maitre* je compte Gesenius, que vous connaissez sans doute, bien que vos attelions hébraïques me laissent croira le contraire,


L ' ILLUStRATION, JOURNAL UNIVERSEL. triste : le docteur Tant-pis a souillé un mot sinistre sur ce boùer impromptu et l'a fait évanouir : Anévrisme. Point l'émotion violente, ami Jonas; gardez-vous de boire et d'aimer, anévrisme! Voilà une donnée plaisante, et Tantale aux prises avec son supplice. A. la danserae éprise du magot et fort empressée de le serrer dans ses bras, il dit : Vous êtes ma neer, et il va troquer son hôtel Contre un chalet suisse. Sa compagne, ce sera un laideron une fille borgne. Mais le bandeau tombe, et Jonas, ébloui par deux beaux yeux, crie miséricorde si fort, si fort, que le docteur Tant-mieue vient à son aide et le périt. — Eh quoi I vous me trompiez; ah I docteur I... — »nal a dit ce mot comme il a joué tout le rôle, avec une verve, un luxe d'intentions et une furie comique étourdissante. La pièce est tout à fait digne de l'acteur. A deux hommes d'esprit, si riches de leur propre fonds, MM. Duvert et Lausanne, en peut reprendre, sans les appauvrir, cette bonne plaisanterie qui appartient à Rossini : ill'rey a pas de truffes cette année, lui disait un jour Aguado, et le mantra de répondre : Bahl ce sont les dindons qui font courir ce bruit-là. n Le Supplice de Tantale met décidément le théâtre des Variétés sur le chemin de la fortune; la foule y accourt, et l'industrie parisienne retrouve son rideau pour les besoins de la publicité. Ainsi qu'à la Montansier, dorénavant la toile d'avantscène mettra l'annonce à la portée de toutes les lorgnettes. On attend de ce nouveau système d'affichage les merveilleux résultats qu'il a obtenue en Angleterre. Il faut entrer dans le domaine de la politique à la suite de nos vignettes. L'ouverture des cortes a eu lieu à Madrid, le 34 octobre. A l'heure qu'il est , la bataille de l'adresse a dû commencer dans les deux chambres. Dans la première, celle des proceres, la lutte est courte, ou plutôt le conflit n'existe pas; on provoque avec courtoisie, on riposte avec précaution, et les deux côtés rengainent bien'vite en échangeant des compliments. Ainsi escarmouchait notre chambre des pairs au temps de la monarchie; tels siégeaient dans leur immobilité de mandarine les ducs, évêques, comtes et autres grandesses, représentants de l'Espagne de Philippe 1V et de ses successeurs. Les procuradorès , plus jeunes, ont l'ardeur et la fougue d'une assemblée nationale. A. eux le zèle et l'activité; ils représentent l'avenir et l'action. Aussi le morceau d'éloquence est-il plus longuement élaboré; on l'examine, on le commenta; il est forgé au feu des improvisations, et il ne s'échappe du scrutin qu'après avoir essuyé la mitraille des discours et des amendements. Dans cet état, il ne lui reste plue qu'a obtenir la bénédiction des politiques de la Bourse et de la Puerta del Sol. Vous allez comprendre l'à-propos du portrait suivant, c'est celui de monseigneur Wiseman, le nouvel archevêque de Westminster. On sait à quel point cette nomination a ému le clergé anglican et avec quelle ardeur il provoque les meetings et les adresses à la reine contre les usurpations du pa-

Le cardinal de Wiseman, archevêque de Westminster.

prame. C'est la guerre de Henri VIII qui recommence contre Remo, mais qui ne saurait finir cette fois par l'excommunication. Le lecteur décidera si les anglicans ont raison de voir la robe du jésuite cachée sous le manteau du libéralisme ultramontain. Il s'étonnera sans doute un peu de la surprise d'indignation où cet événement a jeté la nation britannique en se rappelant les progrès que le catholicisme n'a cessé de faire depuis cinquante ans chez nos voisins. Il faut laisser parler les chiffres, leur éloquence est décisive : En 4792 on

393 ne comptait en Angleterre et dan le pays de Galles que 38 chapelles catholiques ; en 4840 on en comptait 456, et il eu a plus de aie cent* aujourd'hui. Le recensement de 4780 accusa 69,00 catholique& dans la seule Angleterre ; la Grande-Bretagne en compte aujourd'hui plus de deux millions. Lue journaux de Londres estimaient, il y a quelques années , à deux cent mille &mes le nombre dee Irlandaio habitent Londres et à plus de cent mille les autres cathotiques qui y résident. On comprend donc l'embarras du pouvoir et les graves dangers qui peuvent résulter de l'agitation. Finissons par un banquet, celui du Siècle, donné dans la salle moresque de l'Hôtel des Princes, et que raconte en ces termes l'un des rédacteurs de ce journal, M. Louis Deenoyen : e Cent cinquante couverts étalaient là, aux feux des lustres, Parmi les fleurs et les imita, chef-d'oeuvre de la nature, ces tisane et ces fruits de l'art que la main de l'homme sait aussi faire éclore soue la forme de cristaux et d'argent ciselé. C'était Mie et grande fête sous ces arceaux à taille de guêpe, sous ces voûtes que le stuc a brodées d'innombrables guipures. Dans ce banquet, que M. Louis Persée, directeur du Siècle, avait voulu présider au nom de la propriété du journal, malgré son état de souffrance, se trouvaient fraternellement réunis tous ceux de ses nombreux collaborateurs qui depuis l'originmet à n'importe quel titre, écrivains, correcteurs, employés, compositeurs, pressiers, plieuses et porteurs, ont voué le concours de leur talent, de leur zèle et de leurs efforts, à la prospérité de l'oeuvre commune. Il ne s'agissait pas simplement de fêter le quinzième anniversaire de la fondation du Siècle, mais d'assurer le présent et l'avenir de tous ces travailleurs contre la fatalité d'infirmités précoces et les anxiétés de la vieillesse; tâche auguste et touchante dont M. Louis Persée a pris l'initiative. Il a donc annoncé la fondation, à partir du 4 .r janvier prochain, d'une caisse de retraite et d'assistance pour inaugurer la nouvelle ère où le Siècle va entrer. La communication de M. Louis Persée a été accueillie avec une profonde reconnaissance, et de nombreux toasts lui ont été portés par le coeur de tous. a Pour l'honneur de la presse et de ceux qui la dirigent, il faut espérer que le généreux exemple donné par la direction du Siècle aura bientôt des imitateurs. Enfin, mardi dernier, les représentants de la haute vénerie française, réunis sous la présidence de M. Léon Bertrand, directeur du Journal des Chasseurs , donnaient leur Muer de Saint-Hubert dans les salons de Vétour. Par un raffinement de bon goût, le service et le menu avaient la couleur locale; tous les plats étaient des plats de gibier; on retrouvait encore l'image du gibier dans le surtout de table : cerfs, loups, sangliers et renards empaillés. Le son du cor saluait chaque rasade , et un concert de trompes de chasse sonnait aux oreilles des convives leur exercice favori. Voilà, j'espère, un singulier mélange et une belle macédoine d'informations ; j'en suis rassasié ; et vous ? PHILIPPE Busoni.

Banquet offert par l'administration d 1 Siècle à ses employés dans le salon moresque do l'hôtel des Princes, le

1'' novembre l Rôti.


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L'ILLUSTRATION, JOURNAL UNIVERSEL.

Tenez-vous en garde contre le nouvelliste, son imagination tourne au mélodrame, sa plume est un arsenal, il ne rêve que catastrophes, il sait son lecteur en train de confiance, et il est capable de tout. Ce n'est pas le théâtre qui se jetterait dans ces grands frais d'invention : les Baignoires du Gymnase, au Gymnase; aux Variétés le Supplice de Tantale, voilà tout ce qu'on peut vous offrir. Pour l'honneur du G y mnase et de ses baignoires, je ne croirai jamais à la destination que ce vaudeville leur attribue. Comment désormais un mari pourrait- il y conduire femme, et quel père consentirait à ce que sa fille s'y montrai? Car enfin c'est là que M. Barre du Bec mène mademoiselle Césarine, de l'Hippodrome, tandis que madame de son côté y suit un galant. L'imbroglio, les quiproquos et ce qui s'en suit, devinez-les s'il est Possib'e, ou plutôt cherchez à n'y rien comprendre (c'est très-facile), et peut-être alors ce Barre du Bec vous

il a eu grand'. peur il n'en sera pas quitte P our la peur. La pièce est si bien jouée que le Gymnase est excusable de l'avoir reçue mais le Gym:s na e ne voudra pas certainement retrouver un succès de cette espèce: parai

bonn oeorl oA ncceepfineetrahtennrena(sanelpas etees: feue sreqtu°dA efa vren8li gravelures . veine et les Variétés en nal est au sup-

semblerait-il assez divertissant. Il est jaloux comme un libertin qu'il est, il court, plein d'inquiétude, à la découverte de son malheur et à la poursuite d'un mantelet noir et d'une capote blanche. Il se fait ouvrir les loges, il escalade le balcon, il envahit l'orchestre, et au bout du compte

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plice de Tantale); c'est un pauvre copiste du nom de Jonas, minutant des rôles chez Raphaël, un auteur à la mode qui vit grand fracas. Jonas voit tout ce luxe et toute cette luxure par un des trous de son paletot, et voilà un copiste hors des gonds; vienne un héritage à la hauteur de ses appétits, et Jonas causera de gros scandales. Eh bien! Jonas (st devenu millionnaire, n ' importe comment; Jonas possède un hôtel, celui do Raphaël, que l'auteur ruiné vient de lui vendre, par la nième occasion, Jonas a acheté le dîner, les convives et la danseuse de Raphaël, et cependant Jonas est

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La Chambre des Députés à Madrid. — Séance d'ouverture d'après un croquis do M. G. Andrieu.


L ' ILLU81RATION, JOURNAL UNIVERML. remiétentest la vie sur la pierre du tombeaux. Le prince C harles Alezan rote eu choisissent parmi louâtes autogiaphes de Goethe celui qui né rapportait a la j. une princesse, e-t-il voulu falee diserteteniont comprendre à l'écrivain qu'une astre persienne était de moitié dans l'envoi de ce souvenir de Weimar? La royale famille de SalmWeimer est une famille à part eu milieu dee autres souverains allemands Le culte et l'amour de l'art sont une des traditions dee princes de celte souveraineté athénienne dont Goethe a été pendant longtemps le principal ministre. Cependant, il faut le dire à ta louange des princes allerhands, beaucoup aiment las lettres, comme le rœ de Prusse et le roi Louis de Bavière, et, presque loua bannissent., dans leurs rapports arec les simples particuliers, cette morgue et celte ra de at Wilde qui ont caractérisé nos princes français à l'époque où la France avait encore des p r inces. Que le lecteur veuille b en me permettre de citer, comme preuve à l'appui de cette opinion, une petite aventure de chemin de f-r qui m'est personnelle. Vers la fin du mois d'août de cette année, je me trouvais à Mayence, lorsqu'un matin je lus dans un journal que ce jour-là le Congrès de la Paix allait s'ouvrir à Francfort. Moins désireux d'ent snlre des discours dans tous les dialectes connus que de rencontrer quelques Français qui avaient dû se rendre à cette solennité polyglottique, j'allai prendre un billet au bureau du chemin de fer et je me trouvai dans une diligence seul avec un homme jeune encore, qui, au bout de quelques minutes de silence, m'adressa la parole en allemand. Sur un signe de tète négatif de ma part, il comprit mon ignorance de la philologie teutonique, et, changeant aussitôt de dialecte, il s exprima dans le français le plus pur. Pendant les trois quarts d'heure qui séparent Mayence de Francfort, nous causâmes du Congrès de la Paix, auquel l'inconnu n'épargna pas les épigrammes, de Paris, de Francfort et de la pluie qui tombait par torrents. En descendant du wagon, j'avais pris congé de mon compagnon de route, lorsque la circonstance de la pluie, qui redoublait, nous rapprocha. Il ne restait plus qu'un seul fiacre devant l'hôtel du chemin de fer, et le cocher s'était approché sur un signe que je lui avais fait, lorsqu'en me retournant, j'aperçus mon inconnu qui se promenait sous le péristyle. J'allai à lui et lui offris une place dans le fiacre, en lui demandant où il désirait être conduit. — Allez-vous; me dit-il , à un hôtel avant de vous rendre à l'église Saint-Paul, où se tient le Congrès? —Oui, lui répondis-je ; mais, comme je n'ai pas de préférence, j'irai au premier venu. Alors, reprit mon compagnon, permettez-moi de vous conduire $ l'Hôtel de Russie. Il est situé dans le Zeill, la principale rue de Francfort. J'acceptai. En entrant dans la cour de l'Hôtel de Russie, quel ne fut pas mon étonnement lorsque je vis le maître de la maison venir dira, chapeau bas, a mon compagnon : — La chambre ordinaire de Votre Altesse est occupée par Son Altesse le grand-duc de Hesse-Darmstadt. Noua n'attendions pas Votre Altesse aujourd'hui. — C'est bien, répondit mon compagnon. Donnez une chambre à monsieur d'abord, moi je me contenterai de la première venue. Quand je fus installé dans ma chambre, qui était d'une magnificence royale, je me mis à faire mon examen de conscience pour me rendre compte si , dans le cours de la conversation, je n'avais pas laissé échapper quelques-unes de ces bardées françaises dont les éclats auraient pu rejaillir sur mon compagnon de route, lequel était le duc régnant le... Tout à coup le prince entra et me dit : Vous savez qu'ici on dîne à une heure. C'est l'habitude germanique. — Je le sais, monseigneur, lui répondis-je. —Baht me dit-il, je ne suis pas plus monseigneur que vous, aujourd'hui; je voyage incognito. Donc vous ne devez voir en moi qu'un simple gentleman. A la table d'hile vous rencontrerez quelques autres souveraine, mais faites comme si vous ne connaissiez pas leur qualité, c'est l'usage. Je le remerciai de l'avis qu'il venait de me donner, et me rendis à l'église Saint-Paul. A une heure j'étais de retour à l'hétel. Le due de.... me fit placer à côté de Mi. Il y avait autour de la table one dizaine de convives parmi lesquels une femme d'une quarantaine d'année, belle encore, et que l'on semblait entourer du plus profond respect. — Pardonnez ma curiosité de Parisien égaré en Allemagœ, dis-je tout bas au duc de..., je voudrais savoir si toutes les personnes qui sont ici sont aussi gens considérables. —Cette dame qui est en free est l' impératrice douairière du Brésil, voici le grand duc de Hesse, et à côté de lui le duc de Lucques. --Savez-vous, lui die-je, que depuis Candide on n'avait jamais vu tant de princes dans une hôtellerie. —Chut I me répondit-fi en souriant, ne réveillons pas Voltaire qui dort. Le dinar fat charmant; fl fut surtout égayé par les saillies et le champagne du duc de Lucques. Le soir, au moment où je prenais congé du duc de , il me dit en me tendant la main Vous retournez à Paris, vous êtes bien heureux. —Jecroyais que les rois détestaient Paris, lui répondis-je. ..-.Nous t'exécrons et nous l'adorons; tenez, il y a des instants où jet - donnerais- la moitié de me principauté pour pouvoir habiter pendant trois mois un entre-sol du boulevard Italien. Boito» Umm. •

eeeee pondisse.. M. B. X. ê Anvers. — Mille remerements, monsieur. Nous n'avons pu en arcepter une antre sur le même sujet qui nous était offerte par un de non amis. Vous avez pu voir que ces sortes de publications deviennent de plus en plus rares dans ce recueil. Noua avons cru remarquer qu'elle& s'adressaient t na trop petit nombre de nos lecteurs. C'est notre excuse. M. A. C. t Marseille. — L'Illustration, monsieur, a d/.11 parlé doux fois de cette merveilleuse construction. Le premlete fuis dans son tome VIII, page tel, et enfin dam son tome XII. page son. Les dessine qui accompagnent ces articles ne laissent plus ri, n t ajouter. M. T. à Mons. — On a beau e'rei universel, monsieur, l'univers ne peut tenir dans seize pages comme celle-ci. Il faut done chnisir et sacrifier les choses secondaires, qui ont d'ailleurs le privilége d'avoir leurs recueils spéciaux. M. A. D. à Paris. Vous répondiez, monsieur, que vous ne connaissez pas les intentions de l'auteur ; mais qu'il n'a pas dit son dernier mot. Madame B. h Paris. Les Cahiers d'une élève de Saint-Denis, annoncés dans Mt de nos précédents numéros, ont commencé de parattreaux bureaux do le Bibliothèque nouvelle, rue de Lulli, n. 3. Le premier volutes, qui a pour objet le premier semestre du cours d'études, répond à ce que vous désirez. M. P., maire de F. Les Bibltothiques communales sont mieux qu'an projet, monsieur; 'voua en verrez incessamment la réalisation.

«trend"» Inualeale. Cette semaine aura été l'une des plue marquantes dont bous ayons eu depuis longtemps àparler dans notre Chronique. Elle se sera signalée par deux événements impatiemment attendus par ln société dilettante parisienne : la rentrée de madame Viardot à l'Opéra dans le Prophète; l'ouverture du Théâtre-Italien par la Sonnam itula, avec madame Sontvg dans le rôle d'Amine. Nous mentionnons ces faits par anticipation, car l'un s'accomplira pendant que cet article sera sous presse, et l'autre le jour même où paraîtront les lignes que nous écrivons en ce moment. Ce n'est donc que dans huit jours que nous pourrons dire à nos lecteurs comment se seront passées ces deux soirées, pour lesquelles tout ce que Parie compte de gens de goût, de monde élégant, s'est d'avance donné rendez-vous, à la salle de la rue Lepelletier d'abord, à la salle Ventadour ensuite. Ceci est complètement exact, et si bien connu de tous, que nous le pouvons dès à présent enregistrer sans crainte dans ces colonnes véridiques. En attendant la semaine prochaine, nous avons à jeter un coup d'oeil sur la semaine passée. Mademoiselle Alboni a fait de brillants adieux à ses admirateurs; elle a joué lundi le Prophète, mercredi la Favorite, et jeudi le Prophète. A peine la célèbre chanteuse est-elle partie, que déjà l'on an: nonce que M. Auber écrit paumelle un ouvrage qui sera représenté au printemps prochain. Mais auparavant l'illustre compositeur a un compte à régler avec le public, qui ne le tient pas quitte de la partition de l'Enfant prodigue, promise depuis longtemps. Au reste, cette promesse est à la veille d'être tenue, s'il est vrai, comme on l'assure, qu'on a repris ces jours derniers les répétitions de l'oeuvre nouvelle de l'auteur de la Muette. On doit donc espérer que la première représentation de l'Enfant prodigue sera donnée au plus tard dans les premiers jours de décembre. — Afin de prendre agréablement patience d'ici là, l'Opéra a remis en scène lundi de cette semaine-ci le charmant ballet de la Filleule des Fées. Mademoisele Plunket t a rempli avec beaucoup de gué ie et de distinction le rôle créé par mademoiselle Cerlotta Grisi. La soirée avait comm e ncé par le Rossignol, ou, pour mieux dire, par les vocalises pleines de verve de madame Laborde, que M. Dores imite avec ea flûte d'une façon si remarquable. Celte éblouissante lutte de gammes chromati puni, d'arpéges hardie, de cadences perlées, de traits rapides variés de mille manières, entre la voix de l'une et l'instrument de l'autre, réussit toujours à exciter des applaudissements unanimes. A propos de chant coquet, élégant, riche êt fleuri, l'occasion s'offre toute naturelle de parler di nouveau professeur qui vient d'être nommé au Conservatoire, en remplacement de M. Manuel Garcia. Celui-ci ayant eu la faiblesse de se laisser séduire par les ladges et les guinées, double charme dont la puissance est, à ce qu'il parait, irrésistible, a, par suite, eu le tort de donner sa derniesion. Nous avons cru, pendant quelque tempe, que les napoléons et les jolis minois parisiens feraient changer cette détermination, que tous les artistes ici voyaient avec peine; il n'y faut plus penser, le fait est accomp li, l'Angleterre triomphe. Mais la France n'a pas l'habitude de se désoler longtemps de ses défaites d'aucun genre; d'ailleurs il lui arrive assez souvent d'avoir la main heureuse a ors qu'on s 'y attend le moins. C'est, si nous ne nous trompons, ce qui a lieu à l'égard du successeur de M. Manuel Garcia, de H Giuliani, artiste distingué, qu'on ne conne pas encore beaucoup t Parle, car fl n'y eut que depuis peu de temps, mais qui ne peut manquer d'y être bientôt apprécié comme il le mérite. M. Giulini est Napolitain. Il a été amené tries-jeune à Vienne par son père, fameux guitariste, qui partag . a p endant plusieurs années, avec Moscheles et Mayseder, les faveurs et les applaudissements enthousiastes de l'élite de la société viennoise. Ces trois artistes formaient une sorte de triumvirat musical sans lequel il n'y avait pas aras de bonne fête dans aucun salon de la capitale de l'Autriche, C'est dans ce milieu que M. Ginliant a été élevé. De plus, et c'est une des meilleures garanties de son talent, il eut pour maitre de comveillon musicale Salieri l'auteur dee Danaïdes et de Tarare dont les plus ' de ce siècle, grands' matiras allemands do la première moitié entre autres Beethoven, Weigl et Meyerbeer, 50 sont honorés d'avoir reçu les conseils. M. Giuliani a séjourné tour à tour, et professé le chant, à Vienne, à Saint-Pétersbourg

195 et à Florence. Cette dernière ville est celle sit il ■ le plus long t emps habité; on pourrait citer en grand nombre, les excellente Remi qu'il y a formée, tant parmi les oublie darnes florentines que parmi cette aristocratique population Usinante, composée de riches étrangers de toutes le. nations, qui va chaque hiver, ou du moins allait chercher le plaisir et la santé sous le beau ciel de la Toscane. Les convenances de la publicité noua empêchent de désigner autrement que par les initiales la princesse L., le prince P., le marquis A. de L. M., d'aumes encore, dont l'habileté de M. Giuliani a fait des dilettantes avec lesquels beaucoup de virtuoses voudraient être en état de se mesurer. Noua pouvons du moine écrire en toutes lettres le non de madame Frezzolini, dont nous parlions il y a huit jours, ut qui doit aux leçons de M. Gaillard une bonne part des succès qu'elle obtient partout où elle se fait entendre, et ceux de mademoiselle Goggi, de MM. Fercani, Shaw, etc., qui ont brillé sur les premières scènes d'Italie. Ainsi que presque tous les artistes, M. Giuliani a subi les tristes conséquences des dernière& révolutions italiennes Elles seules sont cause qu'il s'est trouvé à Paria au moment où la place de M. Manuel Garcia e,t devenue vacante. Ce serait le cas de redire: A quelque chose malheur est bon. Nous avons a'sisté, mercredi de la semaine dernière, à la célébration de l'anniversaire de la mort de Chopin. Cette pieuse et touchante cérémonie avait réuni à l'église de la Madeleine les amis du célèbre pianiste-compositeur, dont la perte a été tant regrettée il y a un an, et l'est encore. Tous ont été singulièrement émus en entendant les plus belles de ses mélodies exécutées sur l'orgue et sur le violoncelle, pendant que le prêtre était à l'autel. On mit dit que l'âme du poète-musicien était sortie de son tombeau pour apprendre elle-même à ceux qui lui gardent une place dans leur coeur, comment on prie, c'est-à-dire comment on aime et se couvi-nt. L'orgue était touché par M. Lefébure, et c'était l'archet de M. Franchomme qui faisait vibrer les cordes du violopcelle; nous avons rarement entendu des voix humaines chanter avec une expression plus suave et plus ineffable. Nous terminerons aujourd'hui notre chronique en donnant à nos lecteurs une sorte d'avantgoùt des préparatifs mueieaux qui se font en ce moment. La Société des concerts de l'Union musicale va reprendre ses matinées; elle sera dirigée, cette année, par M. Félicien David. Sa première séance doit avoir lieu le dimanche, 17 de ce mo s, auprofit de la caisse de secours et pensions de l'Association des artistes musiciens. Pau de jours après, le vendredi 22, jour de sainte Cécile, l'Association elle-même fêtera la patronne dari musiciens, en exécutant une nouvelle messe de M. Adolphe Mem, express4msnt composée pour cette aolennité. L'orchestre et les choeurs du Conservatoire et de nos principaux théâtres seront dignement représentés dans l'imposante messe d'exécutants qui sera réunie ce jour-là dans la belle nef de l'église Saint-Eustache. Le dimanche Suivant, une nouvelle société de concerta, qui prend le nom de Sonélé SainteCécile, et qui a pour chef el. Segh rs, fera son entrée dans le monde musical parisien. Ajoutez à cela un nouveau concert de la Gran le Société philharmonique qui sera donné dans le courant de ce mois, et vous conviendrez aisément que jamais on ne vit un mois de novembre si gros de musique. GEORGES BOUSQUET.

Le Conservatoire des Arts et Métiers. Parmi les anciens et curieux monuments de Paris que les ravages du temps et des discordes civiles ont laissés subsister, il faut citer l'église du monastère de Saint-Martin-desChamps, construite au onzième siècle sur l'emplacement d'une abbaye ruinée par les Normands , et surtout le réfectoii e de re monastère, oeuvre de Pierre de Montreuil; cette riche abbaye, devenue, sous le titre plue humb'e de prieuré, surcursale, ou , comme on le disait alors, fille de l'abbaye de Cluny , a brillé longtemps d'un vif éclat, et de loue les grands prélats qui n'ont pue déda i gné d'en accepter la direction, nous nous contenterons de nommer le cardinal-ministre Armant Duplessis-Richelieu; l'église et le réf,ctoire furent sacceseivement ornés des plus belles salures de Claude Vignon, Jouvenet, Silvestre Poilly , Oudry, peintre d'histoire distingué avant de devenir peintre d 'animaux , Caries et Louis-Michel Vanloo, etc. Masqués par une enceinte d'habitations particulières, ces magnifiques débris d'une splendeur effacée, après avoir dù à la protection de ce modeste entourage d'échapper à une ruine comp l ète, ont cependant vu naguère encore la tranquillité que devait leur assurer l'installation pacifique du Conservatoire des Arts et Métiers troublée par la guerre civile qui e s saya d'établir son quartier général dans ces lieux de méditations scientifiques d'où les bienfaits de l'enseignement professionnel se répandent eur les travailleurs de toutes les inlustries. Il n'entre pas aujourd'hui dans notre plan de décrire ces antiques constructions dont nous aurons plus tard à apprécier la restauration confiée en ce moment aux soins d'un de nos plus intellig. nie architectes; nous dirons seulement que le réfectoire est destiné à recevoir la riche bib'iothèque du Conservatoire, composée d'environ 46,000 vo'u mes presque exclusivement consacrée aux sciences, arts et métiers, et que dans réglet) se trouve le modèle de la première voiture à vapeur qui, inventée en 4780 pour le transport de l'artillerie, n'a pas eu plus de succès que celle de al. Wats, qui a pendant quelque temps parcouru nos boulevards et nos promenades. Avant d'arriver au degré d'importance qu'ont fait atteindre à cet établissement la richesse de ses collections et le développement de son enseignement, le Conservatitire des Arts et Métiers a subi un ma el nombre de vicissitudes dont nous emprunterons l'historique à une intéressante notice publiée dernièrement par he. &guet. Moins frappé en ces matières de l'émission dee idées


L'ILLUSTRAt1ON, JOURNAL UNWERSa.

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lorsqu'il revint à Paris, après avoir fait l'école buissonnière dans toutes les provinces de la Péninsule, il ne reçut que Les semaines se suivent et se ressemblent ; la politique des compliments sur la merveilleuse habileté dont il venait parait s'eue égarée depuis quinze jours dans un labyrinthe, de faire preuve, et il est probable qu'après un début aussi dont l'Ariane est le Constitutionnel. Ce ne sont que can- éclatant il aurait été envoyé à quelque nouveau poste diplomatique, si, au lieu de sourire de la naïveté des hommes cans, qu'anecdotes vraies ce matin et controuvees ce soir. d'État, il avait voulu s'astreindre à reprendre les lunettes Nous dansons sur un volcan.... de canards. Le rez-de chaussée du journal est monté au premier étage. M. Linguay vertes de la tenue, et surtout le bonnet de soie noire de chevauche à travers les partis sous le pseudonyme de l'ambition. Du reste, ce temps de vacances amoureuses et guerrières Delamarre. Les journalistes se font feuilletonistes, les banquiers chiffrent des premiers-Paris, et si le monde n'est n'avait pas été perdu. Si M. Lherminier ne s'était guère pas encore tout à fait renversé, il va l'axe. Laissons pour souvenu de sa mission, c'est aussi qu'il s'était mis à étudier très-sérieusement les moeurs, la langue et les monuments aujourd'hui la politique dans les coulisses avec M. le docde cette curieuse Eepagne si inconnue, et dont nos touristes teur Véron, et, au risque de passer pour un homme léger, ont esquissé pour la plupart de si extravagants portraits. occupons-nous de choses graves. Vous vous rappelez ces chanteurs de romanceros qui s'esJe s'Fmale à mon pays l'avènement prochain d'un nouveau sufflaient à suivre la muse alerte et cavalière d'Alfred de parti, le parti des gens mode stes; sous le gouvernement de Musset. Le jeune poète usant du privilége du génie, avait juillet, nous avions le parti des hommes sérieux. L'homme évoqué une Espagne de convention, comme Byron avait insérieux était un sage qui voulait arriver par la voie la plus courte, linea brevissima, la voie de l'insignifiance. Dans la venté, quelques années auparavant, un Orient de fantaisie. rue, il portait un chapeau qui n'était ni trop neuf ni trop Ce sont ces chanteurs de petits vers, ces roucouleurs de rimes banales, ces voyageurs à la recherche de la marquesa vieux , un habit dont la couleur était intraduisible, un gilet d'Amaegui, toujours prêts à s'enthousiasmer devant les hauts mixte et une cravate dogmatique. Il marchait posément, parlait peu, ne souriait jamais, et n'ouvrait la bouche que fourneaux de la Catalogne, dont M. Lherminier vient de faire, ces jours passes, une critique très-fine dans de trèspour éternuer un petit barbarisme inédit. Il avait horreur de spirituels articles où il nous montre l'Espagne moderne sous l'inconstitutionnalité, et trouvait que M. Barrot manquait de son véritable point de vue. Ne croyez pas aux Lucinde des gouuernementabilité. Pendant six mois, il faisait annoncer dans les catalogues pérégrinateurs Français, il y a longtemps que Lucinde a fermé son balcon. Les pronunciamentos de ces dernières un ouvrage destiné à produire la plus profonde sensation : années ont effrayé les charmants fantômes de l'Espagne Des théories parlementaires considérées dans leur rapport chevaleresque; le pittoresque et la poésie ont été tués par Le livre ne paraissait pas, mais le titre avait avec, etc., etc. produit son effet, et plus tard, l'homme sérieux se portait le constitutionnalisa», et l'Espagne de nos jours n'est plus, candidat à l'académie des sciences morales et politiques dans la réalité comme dans la langue politique , que la Pécomme auteur d'un ouvrage qui aurait pu à la rigueur exis- ninsule. M. Lherminier fait à propos des moeurs de l'Espagne acter.. Il était admis. Ce qui distinguait surtout l'homme sérieux, c'était la te- tuelle une petite pointe vers Voltaire. Je ne puis résister au nue. La tenus était son cheval de bataille. La tenue consis- désir de citer ce passage, qui rappelle, en plus d'un endroit, tait à affecter un air gourmé, à se vieillir l'esprit et le vi- l'ingénieuse manière de Sainte-Beuve. a Je voudrais bien ici dire un mot de Voltaire. C'est que, sage, et à faire semblant d'étudier l'économie politique. tous les jours, on le juge ridiculement. On l'a exagéré; et, Sous le règne de Louis-Philippe, M. le duc de Gluskberg faut-il l'avouer, les Espagnols, comme les Italiens, le comet M. le prince Albert de Broglie ont été les chefs du parti prennent aujourd'hui mieux que les Français. — Voltaire, des jeunes gens sérieux. qu'on nous fait si effrayant et si noir, n'était qu'un Boccace La révolution de février avait dissous ce parti ; mais aujourd'hui il se reforme, les éléments dispersés se rappro- qui s'était gâté en changeant de siècle. » Si Voltaire fût né dans un pays riant, à Naples, à Flochent; les vaincus d'hier aspirent à l'empire de demain. rence ou à Venise, quelle différence! Conteur vif et délicat, Seulement, ils ont pendu leur vieux costume au vestiaire, et comme il l'était; philosophe à peine et par hasard; sceptipour être à l'unisson de la politique contemporaine, ils ont que, mais plein de grâces, quel grand homme aimable ne endossé la défroque de la modestie. serait pas encore Voltaire, Ceût été une bénédiction pour L'homme modeste vit retiré, il ne veut rien, n'aspire à rien ; il est profondément dégoûté de tout ce qu'il voit et de son temps, pour l'Egliee elle-même, toujours pleine de gens de goût, de pouvoir lire ses livres, sans que personne, pas tout ce qui se passe autour de lui ; ne lui parlez pas de dignités, de gloire, de fonctions publiques ; il a donné sa démis- même lui, pût croire que de cette lecture allait sortir une révolution cruelle. sion de tout, et n'aspire qu'au repos et à l'oubli : aux coeurs » Ceci n'est-il qu'un pargdoxe? Eh bien! qu'on lise quelblessés l'ombre et le silence. Ce n'est pas qu'il méprise l'espèce humaine; mais il se sent incapable, et se range de côté ques-unes de ses lettres intimes perdues dans la Corresponpour laisser aux plus dignes le chemin libre. L'étude est sa dance de Grimm, et reconnaissables à leur parfum! Vous seule distraction, et s'il va encore chez les ministres, dans direz si personne de nous, depuis 4789, a su ce que c'était que Voltaire ; si même par des louanges insensées on ne l'a les cercles politiques, à l'Elysée, partout où parade le monde officiel, c'est pour ne pas rompre du jour au lendemain avec pas calomnié, et si enfin les plus décidés d'entre les encyclopédistes, tous ces écrivains risqués : Grimm à qui il se plaides habitudes prises, et pour que son absence précipitée gnait déjà de la tournure qu'il voyait prendre à ses idées, n'attire pas l'attention sur sa personne. 0 Athéniens! j'ai vu l'homme modeste de mon temps, je si Diderot encore, d'Alembert lui-même, et jusqu'au baron de Holbach, se sont jamais douté du rôle que plus tard des l'ai examiné, je l'ai sondé ! Défiez-vous de lui, c'est un rebêtes féroces comme Robespierre allaient leur faire jouer à nard sous la peau d'un agneau ! J'arrive tout naturellement, et sans passer par le chemin tous I » Voltaire se fût indigné de voir son nom mêlé à tant de de traverse de la transition, à AL Louis Lherminier, qu'il n'est pas possib l e de confondre avec son homonyme l'ex- folies et de crimes qu'il ne prévoyait pasl— Sans doute, il professeur au Collige de France. M. Louis Lherminier est la a critiqué et dû critiquer une foule de choses inutiles ou ridicules existant dans l'ancienne société française, au sein contre-partie de l'homme sérieux en ce sens qu'il est un homme de beaucoup de goût et d'infiniment d'esprit. D'ail- de laquelle il vivait si bien en y souriant toujours; mais leurs nul plus que lui n'a lancé de traits fins, de mots acérés et d'épithètes sanglantes contre les gens graves à l'époque j où ils étaient triomphants. La vue de ces jeunes Sixte-Quint à toupets prématurés, et dont quelques-uns poussaient le 9 machiavélisme jusqu'à l'adoption du bonnet de soie noire, lui arrachait toujours une épigramme affilée comme la pointe d'une épée. Un jour qu'il était à la poursuite d'une mission diplomatique, un ministre du gouvernement de juillet lui dit : e On m'a assuré, monsieur, que vous manquiez quelquefois de tenue.— On m'a calomnié auprès de vous, monsieur le ministre, répondit le jeune postulant , et la preuve, c'est que je perte des lunettes vertes, quoique j'aie une vue excellente. n Le ministre, qui était un homme d'esprit, il s'en rencontrait encore par fois dans ce temps-là, ne se formalisa pas trop de la réponse, et confia mémo à M. Lherminier une mission pour l'Espagne. L'histoire de cette mission est tout un poème; le jeune diplomate envoyé à Mairid rencontre, en passant par Barretenue, deux yeux noirs qui le retiennent pendant trois longs mois dans cette capitale de la Catalogne. Il ne songe plus qu'à jouer de la prunelle à travers les jalousies et à peut-être l'a-t-il moins attaquée que Molière. Son malheur, crayonner des vers sur son formulaire de protocoles. Enfin c'est de n'avoir pas pris garde qu'il parlait à un siècle moins il se décide à suspendre sa guitare et à se remettre en fort que le dix-septième siècle, et où il fallait parfois se route. Seulement il prend le chemin des écoliers et passe luire, parce qu'on était écouté par un moins grand nombre par la Navarre, où Espartero venait d'acculer les derniers d'honnêtes gens eue du temps de Molière. débria de l'armM carliete, apo Hee présente devant ■ Aussi, qu'estal arrivé à Voltaire? Du moment que la pole maréchal, qui le reçoit avec tous les égards dus à un en- pulace des écrivains et des pamph létaires politiques repéra voyé d'un gouvernement ami et le crible de décorations. Le ses idées, tout ce qu'il disait si bien devint ignoble, et tout diplomate, qui soupirait hier comme un bachelier du beau fut perdu. L'esprit et le tact disparurent de la Ft ance. Autemps du duc de Lerne, se transforme aussitôt en soldat et jourd'hui enfin, le châtiment dé Voltaire, de cet homme s'engage résolument dans osa combats de guérillas, où il d'esprit, c'est— d'être devenu le dieu des imbéciles. » fallait faire le siége de chaque broussaille. Bref, il ne quitte Le dernier trait est peut-être un peu vif, mais il y a beaule champ de bataille que lorsque la guerre est complete- coup de mi dans cette opinion d'un charmant esprit fatimut terminée, et c'est alors quel se rend définitivement à gué de voir les partie interpréter, chacun à sa guise, la son poste, c'est-à-dire neuf mots après son départ de Paris. pensée d'un grand homme qui n'était certes pas préparé au Il existe une providence spéciale pour les diplomates fan- rôle de régénérateur, rôle qu 'on veut absolument lui faire %Moisies. Les difficultas que M. Lherminier avait été chargé jouer dans notre temps. d'aplanir s'étaient dissipées d'elles-mêmes, de sorte que De M. Lherminier je passe à M. Gérard de Nerval, cet Voyage à travers les Journaux.

sutra-esprit vraiment distingue dont un critique de talent, M. Hippolyte Babou vient de noue donner tout dernièrement un excellent portrait littéraire. M. Gérard de 'Nerval n'a pas vu l'Espagne comme M. Lherminier, mais M j'excepte la patrie du Cid , il a vu à peu près le monde entier. C'est le plus pérégrinateur de nos écrivains , comme il est aussi l'un -des plus aimables et des plus savants. II y a un mois à peine il était parti polir Berlin lorsqu'il apprit en route que l'on allait donner à Weimar, pour l'inauguration de la statue de Herder, des fêtes qui se rencontraient avec l'anniversaire de la naissance de Goethe. Gérard avait été l'ami de Goethe, ami presque inconnu, car ils ne s'étaient, je croie, jamais vus. Mais à l'âge de dix-huit ans Gérard avait publié la traduction de Faust. Cette traduction, malgré toutes celles qui ont paru depuis, est restée la meilleure, et Goethe ne reconnaissait guère que ce fi -là. « Goethe, rapporte Eckermann, avait pris en main la dernière traduction française de son Faust, par Gérard, qu'il feuilletait et paraissait lire de temps à au ' re. De singulières disait-d, me passent par la tète quand je pense que ce livre se fait valoir dîne une langue dans laquelle Voltaire a régné il y a cinquante ans... Goethe fit l'éeoge de la traduction de Gérard. Je n'aime pas lire le Faust en allemand, ajoutait-il, niais dans celle traduction française tout agit de nouveau avec fraîcheur et vi acné. » Gérard ne pouvait donc se dispenser d'ajourner son voyage à Berlin. Il se dirigea vers le duché littéraire de SaxeWeimar. Je dis duché littéraire parce que, comme le fait si bien remarquer Gérard, on y distribue aux poètes et aux artistes des marquisats, ces comtés et des baronnies... Les noms des hommes illustres qui l'ont habité y marquent des places et des stations nombreuses qui deviennent des lieux sacrés. Si jamais le flot des révolutions modernes doit emporter les vieilles monarchies, il respectera sans doute ce coin de terre heureux où le pouvoir souverain s'est abrité depuis longtemps cous la protection du génie. Il est inutile de demander si Gérard fut bien accueilli à Weimar ; tout ce qu'il y a d'illustre à cette petite cour voulut lui faire fête. Un matin qu'il s'occupait de visiter les anciennes demeures des grands hommes qui ont séjourné à Weimar, telles que celles de Lucas Cranach, qui a orné la cathédrale d'un beau tableau ; de Wieland, de Herder et de Schiller, il fit la rencontre d'un inconnu qui lui proposa de lui faire voir l'intérieur du palais grand-ducal, où resplendit de toutes parts le culte que la famille de Saxe a voué aux grande hommes ; Gérard accepta avec empressement, et examina avec une pieuse curiosité ces quatre grandes salles consacrées l'une à Wieland, la seconde à Herder, les deux dernières à Goethe et à Schiller.. De retour à Paris, Gérard publia dans la Presse et dans l'Artiste la description des fêtes auxquelles il avait assisté. A ce sujet, l'inconnu qui lui avait si gracieusement ouvert le palais grand-ducal vient de lui adresser la lettre suivante: « A Monsieur Gérard de Nerval. » n Lorsqu'on est passionné comme je le suis pour la gloire littéraire de la patrie, l'on désire qu'elle soit servie par la renommée. Rien ne eaurail réjouir davantage que la preuve que cette gloire est reconnue et goûtée à l'étranger. Vous m'avez procuré cette joie, Monsieur; aussi ne saurais-je mieux y répondre que par la main mérite de Goethe, dont je vous prie d'accepter l'autographe ci-joint, en vous souvenant de Weimar et de celui qui reste a jamais votre trèsdévoué »CHARLES ALEXANDRE, Grand-duc héréditaire de Saxe. n Dtt chlteau du Belvédère, 30 octobre 1850.

Nous donnons ici le spécimen de ce précieux autographe:

„2 e, 4 .,,,e-e-e ^7

Il est assez difficile de rendre en français la traduction fidèle de ce quatrain improvisé. Il a été écrit à propos d'un portrait de la jeune princesse Marie de Prusse, et, s'il était possib l e de le faire passer littéralement dans notre langue, on pourrait le traduire ainsi : Aimable et gentille, Calme et bienveillante; Sont â elle lés fidèles Sire comme l'or.

Quelle pl us charmante et plus délicate manière de prouver sa reconnaissance à un écrivain! Un prince ordinaire se serait contenté d'envoyer à Gérard quelque banale décoration, que celuici aurait mise dans sa poche. Le prince de Saxe-Weimar adresse au traducteur de Goethe un autographe de Goethe; il donne à un homme. littéraire une récompense littéraire ; il a causé avec l'écrivain français ; il a pu, dans le peu de temps passé avec lui, se rendre compte de la distinction de cet esprit solide et d'une grâce suprême, et il a compris tout de suite que celui-là ne devait pas être traité comme un pianiste, à qui l'on remet uns tabatière à la fin d'un concert. Ce qui ajoute encore de la grâce et de la valeur à l'envoi du prince héréditaire, c'est le choix spécial de l'autographe. Au moment où Gérard examinait l'intérieur de la maison de Goethe, il y avait rencontré celte jeune princesse Marie pour qui ont été écrits ces quatre vers. En voyant cette apparition gracieuse errer capricieusement parmi les images du passé, Gérard l'avait Comparée à l'image antique de Psyché,


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L'ILLUSTRATION, JOURNAL UNIVERSEL. que lé se trouve peut-ètre la solution de toutes les difficultés politiques du moment ; noue terminerions cette revue par l'étude sérieuse des modèles de géométrie descriptive nouvellement classés. Mais cet examen si long, si intéressant, à la Imite duquel chacun choisirait un sujet particulier d'étude analogue é ses goûta, à ses occupations et à ses espérances d'avenir, serait

insuffisant s'il n'était fécondé par les leçons orales de géométrie appliquée, de mécanique, de physique, de chimie, d'économie politique, de législation industrielle, d'agriculture et de céramique données par les habiles savants que l'État charge de vulgariser la science, dans ramphithtifitre à peine assez grand pour contenir la foule industrieuse qui se presse sur les gradins auxquels on parvient par deux

entrées différentes; au bas des gradins se tient le professeur, dont la voix écoutée avec un religieux silence arrive claire et distincte à tous les points de cette vaste salle chauffée l'hiver par un puissant calorifère ; ce professeur est placé près d'une table sur laquelle il diapoee tous les instruments nécessaires à ses démonstrations, et autour de laquelle quelques chaises sont destinées aux dames; à sa

Conservatoire des Arts et Métiers. — Grand amphithéâtre des Cours publics pour les ouvriers.

droite, une tribuns est réservée aux étrangers munis d'entrées particulières. A cet enseignement oral l'administration, dont les plans ont été complètement approuvés par le président de la République, doit joindre des conférences sur les inventions utiles dont les produits seraient exposés, les moyens dao-utiles démontrés publiquement par un professeur, et les procédés pratiqués par des ouvriers spéciaux.

On a en outre le projet d'établir dans l'église un dépôt de machines de grandes dimensions, d'y construire divers appareils à vapeur et hydrauliques, qui seraient mis librement et gratuitement à la disposition des inventeurs pour l'essai de toutes les inventions nouvelles. Si à ces améliorations on ajoute des chaires de géographie commerciale, d'histoire naturelle et de géognosie, l'enseignement de la mécanique industrielle, de la charpente,

de la fonderie, de l'ajustage, de la verrerie, de la poterie, et l'éducation spéciale d'ouvriers pour les chemins de fer, le Conservatoire des arts et métiers aura atteint le but pour lequel il a été établi, mais il faut pour cela que les ressources dont dispose l'administrateur soient mises au niveau de son zèle et de son activité. GABRIEL FALAMPIN.


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L'ILLUSTRATION, JOURNAL UNIVERSEL.

lesquels Napoléon devait succomber, cet enseignement ayant 4806, une école pour les enfanta • théoriques que dee applications pratiques, noue nous borfaibli, il fut question un moment de déplacer le Conservade la classe ouvrière choisis sur nerons à rendre en passant hommage au plan, présenté par toire c le déplacer, c'était l'anéantir; Napoléon le sauva en la présentation des maires et des le grand Descartes, de cours publics destinés à l'instruction décidant, par un décret du 44 mai 4813 que le Conservades ouvriers, pour passer tout d'abord à la création de l'es- préfets. taire garderait provisoirement le local où' il était établi. De Ne se contentant pas de l'enpèce de musée formé en 4775 dans l'hôtel de Managua, rue 4844 a 1817, heureux de ne pas mourir, le Conservatoire seignement de l'arithmétique, de de Charonne, par le plus grand des mécaniciens des temps végéta dans l'indifférence; en 4847, le directeur reçut Paies la géométrie élémentaire des moiernes , par l'illustre Vaucanson; cette belle collection, d'un sous-directeur et d'un conseil de perfectionnement; ' et par lui léguée au gouvernement, qui en avait confié la garde nouveaux systèmes de poids mais ce n'est réellement qu'en 4839 et en 4843 que l ' enseimesures, des sciences mécanià un conservateur spécial, aurait dû, comme celle de rantignement y prit un développement important. Dix cours de ques et du dessin d'ornement, quaire Desommerard, demeurer dans cet hôtel de Mortagne, haut enseignement, ayant pour but l'application des scienoù le souvenir de Vaucanson l'aurait comme vivifiée ; elle machines et architecture, le mices aux arts et à l'industrie, furent confiés à des savante de n'y resta que très-peu de temps, et après avoir été augmen- nistre Chaptal, à son tour, créa, premier ordre, constitués en conseil de perfectionnement; en 4810, une école de filature. tée de plus de ' 300 nouvelles machines, elle fut, en 4792, on leur adjoignit un agent comptable, un conservateur et Puis à la suite des embarras et Comme tous les produits des sciences et des arts, menacée un bibliothécaire. des revers de toutes sortes sous par l'esprit révolutionnaire d'une dispersion à jamais regretComme on le voit, on s'était laissé entratner peu à peu table . si la Convention ne s'en était émue. Une commission bien loin du but primitif de l'institution ; l'enseignement fi atilde en'4793, confirmée en l'an Il et revêtue de nouoral et théorique avait remplacé complètement l'enseigneveaux. pouvoirs sous le nom de Commission temporaire des ment de visu par les machines et par les démonstrations. arts, fit chargée de rechercher, rassembler et inventorier Les machines, n'étant plus utilisées pour l'enseignement, les richesses scientifiques et artistiques échappées au vanavaient été de nouveau négligées; quelques-unes seulement dalisme des nouveaux iconoclastes et recueillies par l'État ; demeuraient exposées, les autres étaient enfouies dans les les hommes habiles et honorables dont elle était composée salles sans ordre ni soin ; on était presque remonté an sauvèrent alors un grand nombre de modèles et d'instrutemps d'affreux désordre stigmatisé par Alquier; en vain les ments précieux auxquels les arts, l'industrie et l'agriculture collections s'étaient-elles enrichies d'objets acquis ou reçus avaient déjà dû bien des progrès et étaient appelés à en deen don, tels que les machines de la galerie du duc d'Orvoir encore. Ces préci eux objets furent réunis à l'hôtel d'Ailéans, les machines conservées à l'Institut, le cabinet d'horguillon, situé rue de l'Université. logerie de F. Berthoud, les cabinets de physique du célèbre Ce n'était pas assez d'avoir sauvé toutes ces richesses, il Charles et de l'abbé Nollet, enfin les épures de Vaucanson, ne fallait pas les laisser enfouies dans des réceptacles sans et les dessins et planches relatifs aux arts. A voir le public accès, il fallait au contraire les vulgariser pour l'instrucrare et comme perdu qui visitait les galeries du Conservation dra classes laborieuses, et c'est alors, malgré les clatoire sans pouvoir s'y instruire, on aurait cru qu'une dévasmeurs de quelques démagogues insensés qui voulaient un tation nouvelle avait détruit cette belle collection; la bibliopeuple ignorant pour le mieux dominer, que la Convention thèque seule attirait encore de laborieux visiteurs. décréta la création d'un Conservatoire des arts et métiers, Il ne fallait cependant pour réparer le mal qu'un peu où les machines déjà réunies trouveraient un asile et seraient d'argent et une volonté ferme ; maintenant, grâce aux resConservatoire des Arts et Métiers. — Modèle da la pompe expliquées" aux ouvriers par trais démonstrateurs auxquels sources des crédits obtenus, et grâce surtout aux soins spirale inventée en 4750 par Wetmann. on devait' adjoindre un dessinateur. persévérants de M. Morin, Le Garde meuble , un directeur actuel du Conmoment désigné pour l'éservatoire, et à ceux du tablissement du ConservaConseil de perfectionnetoire, ayant reçu une autre ment, cette apparence de destination, on eut la penruine a enfin disparu; les sée d'y consacrer les bârichesses enfouies dans tee timents de l'immense abcaves et dans les greniers baye de Saint-Martin,. où sont exhumées, et bien le, vide et le silence avaient qu'il reste beaucoup à remplacé les splendeurs faire, déjà l'on trouve de la religion; ce projet, beaucoup à admirer. Chaproposé par le Directoire, que machine porte un nutrouva cependant de l'opméro d'ordre et une inposition dans le conseil dication sommaire suffides Cinq-Cents, qui, consante pour en faire comtinuant sa lutte cachée prendre l'usage et l'utilité. Contre toute amélioration Un catalogue raisonné et Morale, rejeta la proposiméthodique est commentiqn sous prétexte d'écocé , et 16qu'il sera tert. nomie. Le conseil des Anminé et livré an public, il 'ciens, sur un' lumineux servira de guide certain à rapport d'Alquier , dont travers les applications l'impression fut ordonnée, pratiques que notre siècle se prononça contre cet d'industrie a su faire en si ajournement funeste, et grand nombre de la scien1 opinion publique, éclai ce et de la théorie; ce livre rée par ce rapport, força en main, il sera curieux enfin les Cinq-Cents à red'observer ce cercle resvenir sur leur première treint que l'esprit humain résolution. Une nouvelle parcourt à la suite de toute •commission fut nommée; Idée en industrie comme le rapport, dressé par 'l'abbé Grégoire, fut déen poésie, en morale comme en politique, et cette posé le 47 floréal an VI; 'le 26 duineme mois, l'abétude pleine d'instruction ' baye Saint- Manin était pourra prévenir bien dee 'affectée à l'établissement illusions. Qu'on examine, • clu Conservatoire des arts par exemple, la pompe à 'et métiers; et le 22 praispirale ou héliçoïdale de rial sirivëùt cette résoluWetmann , inventée en ' tien adOptéepar le con4756 , dont nous reprodui' seil des • Anciens sur le sons ici la figure c'est un rapport de Lebrun, dénieinstrument si simple et ai . mut loi de l'Btat. L'admiingénieux, que les effets 'nietration de cette époque n'en ont été dépassés par : procédait alors avec la aucune des pompes à pismôme lenteur que l'on e ton ou à soufflet inventées reprochée à toutes celles depuis, ét gq u'on sera forcé qui"",Pont suivie; aussi les de revenir à son emploi. •hatimiante - de 'l'abbaye Nous voudrions pouvoir Sainte/larde ne furent-ils conduire nos lecteurs dans cite le 42 germinal ' toutes les' salles du Con•an'IlIk aux -Membres du servatoire , leur montrer •Conservatoire; Le-. les unes nes après les autres, roy, Canné ;• Motard et dans leur ordre logique ou Beavelbt,. delisinaleurr, qui tous avaient chronologique,- toutes ces inventions diverété membres dés commissions antérieures. ses, en leur expliquant tour à tour ces mg Ce n'était encore qu'un commencement de struments, de physique dont ,nulle, part 014 satisfaction derineatax amis des sciences et ne trouve une plus complète collection; le • arts; Melle Melina devait-il avoir pour cabinet d'optique, où les amusants effets effet d'empêcher de voir une seconde fois constatés par la science reposent l'esprit en les diverses parties d'une machine précharmant les yeux ; la galerie d'horlogerie, cieuse, inventée par Pascal, tellement dissi riche et que recommandent les noms à peneni, qu'on eilt beauceup de peine à jamais illustres des Berthoud ! des Breguet • sa rassembler les pièces principales. • et des Leroy ; la belle collection des nouLes machines, bien qu'expliquées par des veaux poids et mesures, paisible conquête Buteurs, ne constituant pas un ende la révolution de 4789, rendue plus intéinsaent dont l'utilité fût en rapport, ressante encore par la comparaison des poids sot in nommes dépensées, soit avec et mesures des autres peuples; puis la ple 1stta t, M. de Champaloris des instruments aratoires , devant lagny, ' l'intérieur, y joignit, en Conservatoire des Arts et Métier, — Première voiture t vapeur inventée par Cuquot en 1750. quelle nous nous arréterions d'autant plus


LILLUSTRAtION, JOURNAL UNIVERSEL. et maître de la moitié du monde , trembla , je ne saurais 40 c.) par jour, service emplis. » Or, j'ai fait un calcul, et je dire, cilices en soient rendues à mon obscurité, que je lis suis conseille-il que mietress Skiai ne peut réellement pats gagner comme lui; mais tau', de souvenirs et de Madrid, et de Pa- graechose sur mol. Dans le fait, si toute sa clientèle mie resvie, et de la rue de Richelieu, se croisant et s'entre-croisant semblait, mus opinion est que la chère femme serait en faillite dans mon esprit, j'avoue sana honte que je me sentis fort au bout d'un mois. Vous me demanderez pourquoi je vais chez mien resta Skim quand ému, et ne pus me défendre d'une impression aussi historiquement solennelle que si j'eusse assisté à la première de la je pourrais aller k Clatenion-lhotel. Discutons ce point. Si j'allais au Clarendon, tout ce que je pourrais attendre de mon lit, ce dernière de M. Scribe. serait du sommeil, n'est-ce pas? Or, le sommeil coûte cher au Je n'ai rien à dire de la aile d' Amboise. C'est une ville ou, Clarendon; tandis que chez mistress Skiai il est décidément pour parler plus justement, un bourg sans grande physiobon marché. J'ai fait un calcul, et je n'hésite pu à dire, tout nomie comme sans monuments, à moins que l'on ne veuille bien considéré, qu'il y est bon marché. Comparé au sommeil de absolument donner ce litre à une feçon d obéli:que que les l'hôtel Clarendon, est-il de qualité inférieure, ou est-il de même habitants du lieu ont érigée sur une belle promenade rive- qualité? J'ai le sommeil lourd, et il est de 'Lerne qualité. Alors pourquoi irais-je au Clarendon? raine de la Loire à la mémoire de M. le baron Chaptal, pre« mais le déjeuner? e me direz-vous. — Fort bien. Pour ce qui mier chimiste de l'Empire, inventeur de la betterave et acquéreur de Chanteloup , qu'il livra à la bande noire. est du déjeuner, je sais bien que j'aurais au Clarendon une infinité de friandises auxquelles il ne faut pas songe r Chez mIstrees Celle ci n'a, bien entendu, fait qu'une bouchée de l'héritage, et, à part la rmeuse l'anode dont les grelots, la tôle Skim; d'accord. Mais je ne liens pas à les avoir. Mon opinion peinte et les terres-cuites n'étaient d'aucune valeur mar- est quo l'homme n'est pan eutièrem' nt animal et sensuel. Il lui a été fait don d'une intelligence. S'il alourdit cette intelligence chande, il ne reste pas plus de trace de la demeure des en déjeunant trop bien, comment pourra-t-il, dans la journée, Choiseul que de la ville de Jéricho. appliquer convenablement celle intelligence à n ' éditer sur son Une église, Saint-Florentin , contient, sous forme d'une Mer? Voilà le peint essentiel. Il ne faut pas enchdaer Mme. mise aliegoriqrte au . saint sépulcre, le tombeau fort hypo- Il faut lui laisser un libre essor. C'est un devoir pour nous. thétique da Babou de la Bourdaisière , père de Gabrielle Chez mistress Skia., j'ai assez pour déjeuner (on y a le pain d'Estrées et de sa lignée immédiate On prétend que Franet le beurre à discrétion, sinon la viande) ei je n'ai pas trop. J'ai çois 1" figure au nombre des assistants sous le caractère de toutes mes facultés à moi, susceptibles d'ere concentrées sur saint Jean. Je n'en crois rien, et l'effigie signalée n'offre pas l'objet dont j'ai fait mention, et je puis en outre me dire à moila moindre analogie avec les traits si connus du majestueux mé t « Snoady, tu as déjà économisé six, buil, dix, quinze shillings aujourd'hui. Si tu as envie de quelque chose pour ton frère de mademoiselle Madeleine, — je veux dire de Mardiner, passe-t'en la fantaisie. Snoady, tu as gagna ta récompense. » guerite. Ce que je reproches Londres, c'est d'être le foyer des maudites Voici un petit trait de moeurs assez touchant par lequel je terminerai. Au sortir de Saint-Florentin, j'ai voulu, je ne opinions radicales qui se répandent en Angle terre. J'y vois une re astres sais pourquoi, visiter Saint-Denis hors lieu, l'attire paroisse, grande quantité de gens fort dong roux. Je constelle.° eut qui est en effet située un peu en dehors de la ville et n'offre choses, la publication des Household mords comme hes- pesaij'écris ceci pour ne utraliser quelques-uns de ses fâcheux cieuse, et pas plus d'intérêt que l'église d'intra-muros. Précisément effets. Ma croyance politique est : Rendons-nous la vie douce. Nous un convoi s'acheminait au même moment vers Saint-Denis, sommes tous très-bien comme nous sommes, je suis très-bien en sorte que, bon gré mal gré, je dus faire route avec le cor- comme je suis — laissez-nous tranquilles! tége funèbre et me mettre de l'assistance. L'appareil de la Tous les hommes sont mes frères, et je ne trouve pas qu'il mort a conservé dans ces contrées pieuses et naïves un casoit chrétien — si vous en venez là — de dire à mon frere qu'il ractère de tristesse et d'épouvante bien marqué. Là, point est ignorant, ou dégradé, ou malpropre, ou quoi que ce soit de de ces chars mercenaires qui, dissimulant le trépas, lui don- semblable. Je trouve que c'est injurieux et grossier. Vous m'obnent le cachet banal d'une course hors barrière. Le corps jecta que je suis tenu d'aimer mon frère. Aussi fais-je. Assurément je suis toujours disposé à dire à mon frère : « Mon cher était porté le plus lugubrement et le plus simplement du garçon, je t'aime beaucoup. Va de ton cd é; suis ta-roule, et monde par quatre-hommes drapés de longe manteaux do laisse-moi suivre la mienne; tout ce qui est, est bien; tout ce deuil, en rabats blancs, en sombreros de feutre noir à larqui n'est pas, est mal : ne fois pas de désordre. » ll me semble ges bords qui leur cachaient jusqu'aux yeux. Le chef du deuil était un tout jeune homme (vingt ans ou vingt-cinq que c'est là tout le devoir de l'homme, et en même temps la seule disposition ois il faille être pour aller (liner. ans tout au plus) qui se livrait à sa douleur avec une effuUn jour — il n'y a pas longtemps — que, dans cette disposision de sanglots et de gémissements désespérés. Loin de se j'allais dîner dans la Cité de Londres, après une nuit passée calmer, son chagrin redoublait à mesure que s'approchait le tion, chez mistress Skim, avec déjeuner à la fourchette et service cortége du fatal terme de la route. Pourtant il ne pleurait compris, il me revint à l'esprit une observation qui, si ma méni un père, ni une mère, ni une épouse, car un suaire blanc, moire ne me trompe pas, fut faite antérieurement par quelqu'un marque de célibat, était jeté sur le cercueil. Un ami lui don- en quelque occasion, à savoir que l'homme peut prendre des nait le bras et le soutenait sans mot dire. Cette vue me leçons de sagesse à l'école des animaux. C'est une belle chose, frappa autant que l'affliction si sincère de ce jeune homme à mon avis, qu'il y ait beaucoup à apprendre en fait de sagesse me pénétrait de pitié. Durant tout le trajet, qui fut long, de ce noblb animal qu'on appelle la tortue. j'eus les yeux sur ces deux amis, l'un en apparence si calme Dans le courant de la jountée dont je parle, j'avais résolu d'avoir un Meer de tortue, — j'entends un dîner composé principaet dont la tenue contrastait avec le désespoir de l'autre. Je lement de iortue, —tout juste une bonne terrine de tortue, avec voulais voir s'il chercherait à le consoler et de quelle façonune pinte (0,567,932 litre) de punch; et rien de solide après ll s'y prit, selon moi, de la meilleure: sans lui adresser une tendre et parole ; ers le laissant pleurer, et en comprenant bien qu'à qu'un beefsteak tendre et juteux. J'aime un beefsteak de certains épanchements de la nature défaillante il n'est pas Juteux. Généralement lorsque j'e commande un, je me dis à moi-snéme « Snoady, tu as bieffliit. n de digue possible. Les Tourangeaux n'ont pas beaucoup Quand je me mets en tète de me régaler, la dépense ne m'ard'esprit, dit-on ; je n'en sais rien, mais cette sorte de déli- rête point. La question n'est plus alors quo d'avoir tout ce qu'il catesse et de bonté intuitives que j ' appelle l'esprit du coeur se rencontre chez eux à un Irès-haut degré parmi les gens de toutes classes. C ' est ce dont m' a fait souvenir ce petit incident funèbre et ce que je voulais marquer. FLUX MORNADIEL

Leu Tortyca. Je sois fort à mon aise. Ce que je dépense, je le dépense pour moi; et ce que je ne dépen,pas je l'économise. Ce sont là mes principes. Je sois spme,ntatiachà mes principes, et je ne m'en écarte en e certaines gens m'ont reprév Je ne suie senté. Je ne - fi rien refusé de ce qui m'a paru devoir me plaira, »puis m'eue dit à moi-même : Snoady,—c'est mon nom,— tu auras ces pêches meilleur marché si tu attends purgea la semaine prochaine; n ou bien je puis m'être dit Snoady, tu auras ce vin pour rien, si tu attends qu'on t'invite à dîner; » mais je ne me suis jamais rien refusé. Si m ne puis avoir ce que je désire sans l'acheter et sans en payer le prix je l'achète et j'en paye le prix. Le ciel m'a gratifié d'un appétit, et si je ne le satisfaisais pas, je croirais manquer à la Providence. Je n'ai de proche parent qu'un frère. S'il veut quelque chose de moi, il Ife l'obtient pas. Toua les boraines sont mes frères, et je ne vois pas pourquoi je ferais use exception en sa faveur. 'Je vie dans une ville où il y a une cathédrale et une ancienne corporation. Je ne suis pas de l'église, mais il se peut que j'y s oit lucrative. occu pe une petite place. N'insporte.11 se petit qu'elle Peut-être oui, petit-être non. 11 se peut qu'elle soit ou qu'elle ne soit pas une sinécure. Il ne me caltaient pas de le dire. Je n'ai jamais éclairé mon frère là-dessus, et je considère tous les hommes comme nies frères. Le nègre est un homme et un frère — Est-ce que je me crois obligé de lui rende e compte de ma position dans le monde, à lui? Certainement non. Je vais souvent à Londres. J'aime Londres. Voici à quel point de vue je l'envisage. Londres n'est pas su endroit bon marché; mais, en somme, on en a plus là pour son argent, —j'entends ce qu'il y a de mieux, quoi que ce soit,— qu'on n'en peut avoir presque partout ailleurs C'est pourquoi je dis à l'homme qui a l'argent et qui veut la chose « Va la chercher à Londres, et régale-toi. » Quand j'y vais, moi, voici comme je fais. Je descends à l'hôtel du Commerce de mistress Skim, prês d'Aldersgate-street, dans Guide des chemins de fer de la Cité i il est annoncé dans le la je paye' pour le lit Bradshaw, qui mate l'a lait camante), et fourchette, deux shillings et vine pence (a fr. et le déjeuner k la

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Raz, où je via un spectacle de la nature la plus étonnante et la plus agréable, fait pour donner une idée de la gnadeer de mon paya natal. Men premier mouvement fut d'entonner entre air De Dental Rule Brilannia, Drilonnla roles Che mares l La GrandeBretagne commande aux II ! Il y avait dans ces caveaux dent eu trots ceste tortues. vie : lei unes dana les bassine, et d'antres panent —touesn l'air dans de longues allées sèches , jonchées da paille. Il y es avait de toutes les dimensions; plusieurs étaient énorme Quelques-unes des énormes s'étaient amegunees avec les pailles et se pouss aient et se pressaient dans des coins, où, les pellet sur les tuyaux et la têts en bas , elles se debattaient contre Alexie, éclaboussant tout aux alentours et paraissant à la dernière exil-étaie& D'autres étalent calmes au fond des bassins; d'antres montaient languissan ment à la nul face. Les Intimides allées jonchées de paille étaient immobiles. C'était une vue enivrante. J admire une pareille vue; elle exalte mon imagination ; si vous voulez essuyer son effet sur la 10Ire, alles juste eu lace de l'India-llense tel jour qu'il vous plaira, — payez, — et demandez à être conduit en bas. Deux jeunes gens, deux athlètes, fane habit et les manches de leurs chemises retreussees jusqu'aux épaula, &Meut de service auprès de ces nobles animaux. L'un d'eux, louait avec la plus énorme ter aie de la compagnie, et la mirant an bord du bassin pour me la faire voir, me suggéra une idée que je n'avala pas eue avant. Je dois faire observer que j'aime uns idée Lorsqu'il m'en vient uue nouvelle, je dis s « Snoady, r.etc-la sur ton calepin. » Mon idée, dans la circonstance présente, fut — M. Groggles t Ce n'était pas une tortue que je voyais, c'était M Gromaire. C'était la vivante image de M. Groggies. On la tirait de l'eau, son gilet — si je puis me permettre cet'e expression — tourné vers moi ; et c'était identiquement le gilet de M. Greneler'. C'était la même ferme, presque la messe couleur ; il ne lui manquait qu'une diable d'or et des breloques pour être le gilet de M. Greggles. Jusqu'alors je n'avais jamais observé de près le cou d'une loutue. Les plis de sa cravate lâche étaient précisément ceux de la crava t e de M Grogglee. Jusqu'à son mil istellisent — je veux dire suffisamment intelligent pour une personne de principes corrects, et non jusqu'à être dangereux, — tue) oeil était celui de M. Groggies. Quand le jeune athlète l'en lâchse, et qu'avec un roulement de tete elle retomba lourdement dans le basin, ce fut exactement de la manière dont j'ai vu M. Groggles retomber sur son siége , après avoir combattu une motion sanitaire devant la cour du Common-Councll. Je ne pus m'empêcher de me dire : Snoady, t'y -voilà. Tu tiens une idée, Snoady, qui renferme un grand principe. Je te félicite! Je suivis le jeune homme qui lira plusieurs tortues aux bords des divers bassins. Je les trouvai toutes de même, — toutes des variétés de M. Croates, — toutes extraordinairement semblables aux gens qui ont coutume de les manger. Ah çà, Snoady, » me dis-je, et quelle conclusion tires-tu de là? » « Monsieur, » répondis-je, la conclusion que je tire de là est : Maudits soient les radicaux et autres révolutionnaires qui parlent d'améliorations. Monsieur, o dis-je, re la conclusion que je tire de là est que ce n'est pas pour rien qu'il existe celte ressemblance entre les tortues et les Groggles. Elle tend à montrer aux hommes que le modèle convenable pour un Groggies, c'est une tortue , et que la vivacité que noue demandons à un Groggles, c'est la vivacité d'une tortue, pas davantage. » Snoady, u répliquai-je à ceci , tu as mis le doigt dessus. Tu as raison I » J'admirai fort cette idée, parce que si je hais quelque chose sur terre, c'est le changement. Le changement n'a evidemment rien à faire dans le monde; il n'est pas dans les vues de la Providence. Ce qu'il nous faut, c'est — je crois l'avoir dit — d'être confortable. J'en-visage la chose à ce point de vue. Soyons confortables, et qu'on nous laisse tranquilles. Or, quand le jeune homme tirait un Groggles — je veux dire une tortue — de son bassin, c'était exactement ce que le noble animal exprimait lorsqu'il s'y replongeait. y a de mieux. J'allai trouver sui de mes amis qui est membre J'ai plusieurs amis dama lé Common-Council , indépendamdu commun council (conseil de ville), et j'eus avec cet ami la ment de M. Groggles , et ce fat une semaine aptes celle-ci que conversation suivante je me dis r « Snoady, si j'étais toi, j'irais à cette cour, et j'enJe lui dis s » Monsieur Groggles, où a-t-on la meilleure tortue?» tendrais la discussion aujourd'hui. » J'y allai. Ce fut, en grande 11 me dit : s Si vous en voulez un bol pour votre lunch, mon partie, ce que j'appelle une bonne vieille discussion anglaise. Un avis est que vous ne pouvez mieux faire que d'aller chez Birch. n éloquent orateur attaqua les Français comme portant des sabots, Je lui dis : « Monsieur Groggles, je croyais que vous me conet mi de ses amis lui rappela un autrq reproche qu'on pouvait naissiez trop bien pour me croire capable d'en vouloir un bol. faire à ce peuple étranger, à savoir qu'il mange des grenouilles. Mon intention est de liner. Une terrine! » J'avais crains depuis bien des anodes — je le dis à regret — Sans réfléchir un moment et d'une voix déterminée, M. Grogque ces principes salutaires n'eussent disparu ; quel bonheur de gles me dit « Juste en face de Plodia-House, Leadenhall street. qu'ils subsistent encore parmi les gros bonnets de la Cité • Nous nous quittâmes. Mon esprit ne fut pas inactif de la voir de Londres, l'an de grâce mil huit cent cinquante I Cela m'a fait journée, et à six heures de l'après-midi je me rendis à la maironger à la tortue. son que m'avait recommandée M. Groggies. Au bout du passage Mais je ne tardai pas à y songer bien davantage. Des radicaux, qui conduit de la rue au café, je remarquai un grand et solide des révolutionnaires ont pénétré jusque dans le Common-Council, coffre, où je présumai alors qu'on pouvait avoir déposé une —qu'à cela près je regarde comme une des dernières forteresses tortue d'une taille extraordinaire. Mais le rapport que je trouvai de notre malheureuse constitution; et il a été prononcé des disentre la dimension de ce coffre et celle de la note que l'on remit cours tendant à déplacer le marché de Smithfield , — que je après effiler me convainquit plus tard que ce devait être la caisse considSre comme une partie de cette constitution, — et à créer de l'établissement. une place de médecin de la Cité, et à préserver la vanté publiJ'instruisis le garçon de ce qui m'amenait, et je prononçai le que; et autres mesures séditieuses, contraires à l'Eglise et à répéta d'un ton pénétré après moi Il nom de M. Groggles. l'Etnt. Ces propositions, M. Groggles les a combattues comme « une terrine de tortue et un beefsteak tendre et juteux.. Sa ou pouvait l'attendre d'un tel homme, et avec tant de chaleur, mine, jointe k la mine de M. Groggles dans la matinée, me con- que, à ce que j'ai su depuis de mistress Groggies, il en a eu la vainquit que tout irait bien. L'atmosphère du café était emnuit un coup de sang à ha tête. Tout le parti Groggies les a combaumée de tortue, et la vapeur des milliers de terrines consombattues aussi, et c'était un beau spectacle constitutionnel de mées dans ses murs se suspendait en graisse savoureuse à leur voir gilet après gilet se lever pour la résistance et retomber. surface. J'aurais pu, si j'y avais été disposé, écrire mon nom Mais ce qui me frappa dans ce spectacle , le voici : Snoady, s avec un canif sur cette essence concentrée de tortues. Je préférai me dia-je, « voilà votre idée réalisée. monsieur! Ces radicaux tomber dans une rêverie provoquée par la faim et par la chaude et révolutionnaires sont les jeunes athlètes en manches de chebaleine du , et songer aux Indes Occidentales et à Pile de mise tirant les tortues aux bords des bassins. Les Groggles sont l'Ascension. les tortues mettant le nez dehors pour un moment et se replonMon dinar int apporté — et desservi. Je tirerai un voile sur geant au fond. Honneur aux Groggles! 110312642 à ta Cour des le repas, je mettrai un couvercle sur la terrine vide, et jas dirai Tortues! La sagesse des tortues est l'espoir de Pasmteterre tout simplement qu'elle était admirable — et que je la payai. Il y a trois sacrales à tirer de ce que j'avais à &a: à méditer sur la nature Lorsque tout fut lei mine, M restais 1' Les tortues el les Groggles sont identiques, merveilleuseimparfaite de notre existence présente, dans laquelle nous ne ment semblables extésieurement meeveilleusetnent semblables temps, lorspouvons; manger que pendant un certain espace de intellectuellement. que le grirenn m'éveilla avec ces paroles : 2° La tortue est une bonne dose à tem égards, et l'activité « Voudriez-vous voir les tortues, monsieur ? n me dit-il, de la tortue est destinée à serve de modèle à .1/activité de comme il brossait les miettes de le table. l'homme; vous ne devsz pas MF as dote Voir quelles tortues, garçon? s lui dis-je (avec calme). 3° Nous sommes tous très-bien comme rions sommes; laissez. dit-il. e LOS bassins de toetut s en bas, monsieur, » me nous tranquides » Des bastins de tortues! buté divine! « Houschold Words , publié par Ch. Didiéne, Le gram alluma une chandelle et me fit descendre dans une trad. par LÉON DE WAILLY. suite de salles voûtées, proprement blanchies et éclairées au


L'ILLURTIIATION, JOURNAL UNINtlisle.

298 Lettres nue la France. DE PARIS A NANTES.

IV: AlIBOISIA3T ABD-EL-RADER. • ISuite et fin.)

Je vous disais donc, Monsieur, en terminant ma dernière lettre, que j'avais eu le plaisir de voir à Amboise les deux jeunes fils d'Abd-el-Kader jouant humblement à la toupie, bien différent de Cocambo, qui trouva les enfants de pâtres jouant avec des palets d'or. — Les enfants sont peu inventifs, nie disait quelqu'un dernièrement; voilà cinquante ans que je hante les Champs-Élysées et les Tuileries, j'y vois toujours les mêmes jeux, et je serais presque tenté d'ajouter les mômes edams — C'eut la même pensée qu'exprime plus franchement Cadet Roussel, quand, harcelé à coups de pierres par ms polissons du faubourg, il s'écriait : a Je connais me méchants enfants; voilà quarante ans qu'ils me pomma vent ! s - Toujours est-il que la constance du jeune âge à ses passe-temps nous fait grande honte, et dément mieux que toute apologie le mot de La Gruyère : n lis sont déjà des hommes! D La toupie en particulier, dont l'orig ne se perd sans doute dans la nuit des temps, est aussi le p u la plus cosmopolite. Je l'ai retrouvé en pleine vigueur de rotation à Sidi-Okha, l'une dei oasis les plus recuises dans le désert de la province de Constantine. . Interrompant leurs jeux, les deux jeunes enfants vinrent, sur quelques mole de mon aimable guide, ma donner la main aussitôt, et me demander, non sans un peu d'hésitation timide : a Ech hal Si-Chadli? — Comment va SiChadli ? m (C'est un Arabe de la province de Constantine que j'ai connu en Algerie et à Paris, et qui a obtenu cet hiver de pass r plusieurs mois près de l'exe mir). Je ne suis pas beaucoup plus fort sur l'idiome algérien que mon spirituel confrère et ami Gérard de Nerval sur le-dialecte d'Égypte ; mais enfin j'ai comme lui mon tue, fond de la langue, grâce auquel-on se tire, avec quelque sang-froid, d'affaire en toutes circonstances, et je répondis : Melida ! c'est-à-dire : Bien I ce qui, pour être un peu hasarde, j'en conviens, n'en avait pas moins, eu égard à la question, un certain mérite d'à-propos. Ce qui me frappe surtout dans l'aspect et dans la contenance de mes deux jeunes interlocuteurs, qui m'occupaient plue, je l'avoue, que la santé de Si-Chadli, c'est leur grand air et la précoce dignité répandue dans toute leur personne. Ils étaient noblement et chaudement vêtus d'un double burnous blanc et violet, et portaient avec grâce, avec l'aisance d'hommes faits, ce vêtement majestueux. L'un parait âgé de huit ans, l'autre de six ans environ L'ai« se nomme Mohammed; il est d'une beauté remarquable, et est, Biton, tout le portrait do l'ex-émir. Soie visage est ovale; il a le teint fort blanc, le nez busqué, des yeux immenses et humides à force d'éclat. L'autre, beaucoup moins bien doué physiquement, a reçu le nom de Mahi-Eddia, son grandpère illustre marabout, dont le renoncement et le dévouement' paternels ont beaucoup fait pour assurer la fortune de son plus jeune fils, le captif du château d'Amboise. Les deux pauvres petits princes déchus avaient pour compagnons de leurs jeux cinq ou six autres jeunes Arabes, plus âgés qu'eux pour la plupart, fils deeeeurs oncles ou des khalifaha de leur père: tous, grands (petits, fort ardents au maniement de 1 humble jouet que-Ta munificenre de notre gouvernement dispense à la banda enfantine. Il me parait que la toupie fait fanatisme à Amboise, sans distinction de rang ni d'em. A peine avions-nous quitté les enfants qu'un grand Nubien athlétique d'au moins vingt-cinq on trente ana, qui semblait gus( r- passage le capitaine Boissonnet , accourt à nous eelibterpelle avec une grande vivacité. — Que vous veut cMui-là? loi dis-je. — lt me dee mande une toupie ! —Les nègres, et c'est ce qui, bien plus que l'absence de cartilages et de mollets, distingue leur race, vivent et meurent de grands enfants. Aux uns, il faut des habits roffl, aux autres des brochettes de croix, à d'autres une ermite toupie. L'avantage me parait rester aux négrea de la vie sauvage. Puisque j'ai prononcé le nom de Si-Cbadli , je dirai quel. ques mots de ce personnage lettré et intelligent, qui remplit a Constantine des fonctions importantes, celles de kadhi do bureau arabe, et dont le long séjour à Amboise parait avoir été non-seulement agréable mais tres-uti le à l'ex • émir. Abd-elKaier était tombé d ms une sorte d'abattement morne; peu et mal instruit des circonstances graves où se trouve notre pays, il s'indignait et s'affligeait de l'espèce d'oubli où te laissait la France, au fond d'une prison d'État. Si-Chadli, qui a par deux fuis longtemps résidé à Paris, et qui s'est familiarisé à nos instincts et à nos moeurs, n'a pas peu contribué à relever le moral d'Ab i-el-Kader, en lui donnant une idée plus nette de ta France, dont l'ex-émir n'avait encore qu'une aperception confuse. Il lui a appris combien la France est un'pays grand, et peuplé, et affairé, et peu capable de se préoccuper longtemps d'un objet quelconque, homme ou chose. Ce que paraissait donc avoir d'injurieux pour l'exémir, le peu d'émoi et de souci causée par sa captivité, a disparu geftee à ces explications opportunes, et il a compris qu'il subit le sort commun à leu les hommes, grands ou petits, gui ont joué un rôle, soit pour, soit contre ce pays. Il se résigne du«, et, attentant le jour•qu'il plaira à Dieu de marquer comme terme de son emprisonnement, il aurait pourtant deux désire assez fervents, et qu'il serait très posMe de satisfaire sans incervénieret, ,ce nous sembla. Le mt devoir Paris, et cette l'avenu', que l'on a magne ignée à tant de musulmans, sinon obscurs, «Âme demie importance secondaire , ferait plus que l'exil seelembe sur un homme dee l'intelligence et de la Rader, pour le conva:ncre de la imprime qu'il avait osé entreprendre, et le dia& la renouveler, dussent les circonstances

lui devenir aussi propices qu'elles lui sont aujourd'hui contraires. L'apparition d'Abd:el-Kader à Perla nous semble du reste l'une de ces diversions dent un gouvernement habile pourrait tirer parti sil en savait user à bon escient et à propos. Abd-el-Kader n'aurait ni diamants ni cachemires à distribuer, mais son succès égalerait sans doute, s'il ne l'éclipsait pas, celui de l'ambassade de Népaul. Provisoirement, — et ce second voeu de l'ex-émir puait encore d'un accomplissement plus facile — il serait opportun, et hygiéniquement, et humainement parlant, de lui faciliter quelques promenades au dehors de sa résidence un peu sombre. Ces promenades sont aujourd'hui à peu prés impraticables, car la foule se rue, quand par hasard ils sortent, au devant des prisonniers avec une curiosité féroce et tout à fait blessante : s'ensuivent des encombrements sur les routes, et, dans tous les cas, le désagrément infini pour des hommes fiers et timides, habitués à de grande égards, d'être suivis et entourés comme des merveilles de la foire. Abd-el-Kader, au détriment de na santé, a donc renoncé à sortir. Le moyen assez simple de reméner à cet inconvénient serait de lui adjoindre pour ses sorties, soit en voiture, soit à cheval, quelques cavaliers qui contiendraient la foule et constitueraient en même temps au prisonnier, selon l'usage de son pays, une escorte dont l'appareil serait sensible à son amour propre froissé. Je me suis laissé dire que M. d Hautpoul avait offert pour ce service une brigade »gendarmerie. Malgré la prédilection bien connue de I exministre da la guerre pour cette institution, je pense qu'on a voulu rire à ses déserts ou aux miens; mais je cherche en vain quel obstacle s'opposerait -à ce qu'un petit détachement de cavalerie fût compris dans la garnison du château, f -rte de deux cents hommes (sauf à en réduire, si l'on voulait, l'effectif pédestre dans une proportion égale). Cette mesure apporterait un notable adoucieement au Fort de prisonniere retenus, il ne faut pas l'oublier, contrairement à une promesse solennelle, et nous faisons dee voeux sincères, au nom de la vraie dignité du pays, pour que le successeur de M d'Hautpoul issmeie à cette pensée et à ce bon vouloir d'une réali,ation si peu coûteuse et si facile. Puissamment assis sur le roc du côté de la Loire, et, de l'autre adossé à la verte colline qui domine la ville et le cours du fleuve , le vieux château d'Amboise, avec son gigantesque périmètre el ses trois énormes tours e ..... Dont les créneaux touchant le del,

paume. Ce dernier passe-temps, son exercice de prédite., von, lui coûte la vie. C•rtaine. matinée qu'il avait sans douta bu plus que de raison le via du Cher et dee coteaux de Mont. Muta, il veut entrer à son jeu de paume d'Amboise, se heurte inconsidérément au 'miaule' d'une porte basse, se brise la tète, et lègue, avec sa veuve, le trône au politique et débon. naira duc d'Orléans. Sous François I", Amboise est le sé pulcre du glorieux artiste qui a mieux régné que Charles VIII, de l'auteur de la Cène et de la Joconde, de Vinci, qui reçut à ses derniers instants les Foins personnels et is consolations de son ami, le roi de France. S'abat ensuite sur Amboise le fameux escadron volant de Catherine de Médicis. Puis aux scènes d'ivresse et de débauche entremêlées de politique a,tucieme succèdent, à titre d'enteacte et d'intermède de haut goût, les tueries, noyades, penlaisons , écartèlements de toute sorts qui suivent la trop mémorable conjuration de la Renaudie et du capitaine muet. Les supplicia sont multipliés et diversifiés, dit un témoin, e afin de distraire les dames s lasses de gaie science et de galants propos Mais bientôt, voyez l ' inconstance et la légèreté du selle I blasées sur ces nouvelles voluptés, elles daman lent que l'on passe à d'autres tableaux moins mormtnnes, et se déclarent dégoiltées du sang et des membres affreu; que chaque après-midi le bourreau verse à flots ou déchiquète cous les yeux. C'est alors que pour en finir et calmer les nerfs de ces dames, on prend tout bonnement le parti de jeter les patients, unà un, deux à deux, trois à trois, entre les Il es de la Loire. Ainei le voulaient MM. de Guise. Vous voyez que les mariages de Carrier ne sont pas d'hi•r, et quel n'y a rien de nouveau, même sous le soleil de Touraine. Amb ese, devenu plus tard propriété apanagère de la branche cadette (d'Orléans), aménagé et embelli ait goût moderne par le duc de Penthièvre, aïeul du roi Louis-Philippe, qui y passa bon nombre de ses premiers ana, ha déclaré bien national sous la Répub'ique, et, sous l'Empire, érigé en sénatorerie qui échut à Roger-Ducos. On accuse ce cidevant cinquième de pouvoir souverain et cet ex-troisième consul d'avoir grandement dilapidé à sen profit le riche fief que la munificence du nouveau Charlemagne avait fait tomber en ses mains. J'ignore si le grief eet.fondé : je me borne à le répéter sans caution. Roger-Ducos aurait, m'a-t-on dit, profané et jeté au vent les cendres de je ne sais combien de moines inhumés dans la châtellenie d'Amboise, à cette seule fin de trafiquer des plombs et de transformer les cercueils en robinets et en gouttières. J'ai peine, je l'avoue, à croire possible une telle énormité commerciale. Mais, sans vouloir charger plus que de raison les mânes de Roger-Ducos, ni souiller sa dernière robe,

apparaft au dehors une prison terrible, une doublure de Plessis-lez-Tours, mais à l'intérieur c'est un château de plaisance, c'est un molerneKenilworth. A peine a-t-on franchi le tunnel formidable que Louis-Philippe fit percer sous les remparts, à titre de poterne et d'entrée usuelle, que l'OEI s'épanouit, que l'âme s'ouvre à des impressions meilleures, «Robe d'hiver, robe d'été, à I aspect des bowling-greens et des jardins anglais qu'a plane Que Iee morte ne dépouillent gnères,» tés le duc de Penthièvre-Là du moins les prisonniers, outre il parait du moins acquis à l'accusation que Roger a fait, t'espace, la verdure, l'ombrage et le parfum des fleurs, ont j'ignore dans quelle vue (sans-doute pour user des pierres la consolation suprême de n'être point gardés à vue, de se comme on veut qu'il ait fait des plombs), démolir une croire chez eux et de jouir d'une liberté apparente. Aucun grande partie des historiques bâtiments dont se composait appareil d'armes n'attriste leurs regards : .par un élan d'hu- le château. manité, par un instinct de convenance qui honorent au plus Ceci est un meurtre, et, n'était le respect dû aux trépasliant point cet officier, M. le capitaine Bois-sonnet 8 demandé sés, j'aimerais mieux encore qu'il eût troublé les Carmes et et obtenu, sous sa responsabilité , que la garde d'Abd-elles Récollets dans leur tombe que de porter une main vanRader et de ses compagnons fit purement extérieure. Les dale et ignorante sur un monument précieux , vénérable factionnaires veillent au d*rs assidûment, mais baïoncontemporain des annales, sinon les plus glorieuses, du moins nettes ni uniformes ne pénteriesnt dans les appartements ni les plus brillantes et les plus passionnées de notre histoire. dans les jardins suspendus d'Amboise, et l'ex-émir, quelle Dans l'état actuel du château, la chapelle et les deux que soit l'amertume profonde de sa captivité, est plus heu- grosses tours jumelles présentent seules (du moins on me reux du moins que le prisonnier de Sainte Hélène, qui ne l'assure, car je n'ai pu visiter le surplus) un véritable intérêt pouvait se mouvoir sans tomber sous l'axe visuel d'une send'art et de souvenir. On sait que, par une très-habile et ore tinelle ennemie. conception dedeux l'arc tours, d'une un COLa chronique d'Amboise est longue, accidentée et gant-structure, sont accessibles aux chevaux et aux voistemm Je ne la dirai pas ici. Ce n'est pas qu'elle soit trop tures depuis leur base jusqu'au sommet de leur plate-forme. connue, mais un journal n'est pas l'histoire, et l'archéologie Elles sont «ne demie, et leur spirale tourne, daim une n'est pas précisément à sa place dans ce recueil. Je me borne - pénombre imposante, jusqu'à la plate-forme par une pente doua à extraire en quelques mots les traits saillants de cette douce, comme une allée de parc. Comme elles chronique émouvante. C est à Louis XI qu'elle commence sont ittérieurement et ultérieurement pareille., je me suis de prendre son caractère dramatique et son intérêt d'épiborné à parcourir de haut en bas la plus solennelle et la soies. Nourri dans ce château où il devait mourir, élevé et plus historique des deux, celle môme où France:« I", de reclus comme un fils de sultan à la pointe du Seraï, le mei- retour de Maffrid et faisant à son tour s honneurs de la lleure« et pâle héritier du terrible compère de Tristan France à Charles-Quint, un peu inquiet dee suites de son l'Hermite, monté sur le trône et de retour de ses tristes équipes et de son voyage de plaisance, iatroduesit mut, d'agwrree d'Italie, fonde à Amboise, sous le patronage de saint bord son illustre et heureux rival. C'est alors qu'il advint, Hubert, cette belle chapelle que je mentionnais à la fin de dit la chronique, une particularité assez peu faite pour rasma dernière lettre, et qui, maque le terme du style surer l'empereur et lui ôter le soupçon de la trahison qu'il Unique, en est oimme le suprême effort : admirablement craignait. Il venait d'être si bien joué, a ce que nous apprend rieeeie, c'est la merveille du joli, de l'enragé et du fleuri. M. Scribe , par mademoise le Madeleine Broban , sbire conSeulement, témoignage et monument de la piété profane de nue sous le pseudonyme de Marguerite de Navarre, qu'il ces tempe de transition et d'incrédulité naissante, cela tient lui était permis d'Aire sur le qui-vive et de se défier un peu, tout autant du rendez-vous de chasse que du lieu saint. Les L'escargot de la tour, loin d'être sombre comme il nous est attributs de vénerie et les bois de cerfs s'enroulent, se déta- apparu à nous-même, avait été, pour cette occasion sol chent, se moe'ent aux chapiteaux des colonn eles, et c'est selle, tendu de fines étoffes et magnifiquement éclaij l'histoire du plus grand chasseur connu devant le Seigneur giorno. Or l'un des pages eu des gentilshommes du depuis Esail que représente le bitorelief, chef-d oeuvre d'exéqui, munis de torches, se prestement des à, qui, autour cution et ileceseervat ion qui orne, entre lei cintre surbaissé vint par inatvertance à enflammer un pan de je bo-tenet la rosace dit portail, la façade de l'édifice. Il y e un ta- ture qui cachait le freid des muraille+ : de là due eugfusion, bleau célèbre d'Albert Durer que nous nous eouvenons d'a- une panique genéretlei, et Charles Quint ami Te coup voir admiré dans la-galerie du défunt roi Guillaume de Holqu'on le voulait griller, mais par mdgarde, eribute d'oser lande, et qui, clame singulière, retrace polar ainsi dire trait ouvertement touch r à ses gtorieureejoura par le poison ou pour trait, dans g on ordonnance et dans tous tes détails de par le ft r. C'est en suite et sous le coup de cette alerte qu'il sa composition, la même scène (la conversion miraculeuse laissa tomber, selon la tradition, aussi par mégarde,, l'ande saint Hubert devant le cerf christophore)(1).— A pré. avoir neau de son index dans l'aiguière d'or où on toise* bâti ce galant et silvestre oratoire, le roi Charles VIII par- laver, mais en réalité (voici un nouveau point d' tage quel eue temps ses loisirs entre la course et le jeu de Francs rectifié qui pourrait bien donner malierd médie en cinq actes et en prose), ep réalité pour (t) L'ansée dernière, hl Derme, ancien et tue d'Ale«. vint visiter l'occasion toute naturelle et tout exquise d'offrir à rémir, avec lequ I R avait eu, à recceeloo dune delmeges de prisonnier., Pagel«, duchesse d'Étampes, omnipotente en ces dm rapports suivis et nombre«. Abd--goder parut ourh• ri heureux de cette .foire, et I ceci donnera la titerhle de son reprit de toléra.- h il in présent digne d'elle, afin que cette dame voulût bien lei buire, pour que te manette du Chrldloélniellt Pointa divin dnan te ehapal.le d'Amboise. VI. D Ipuell p consentit, mue à condition que la cloche être propice, et que, par son intercession, il échappât aux oubliettes. nitrait, en elgne da bon areord, gonade pu us Arabe de l'ex-émir, da qui cal seau* te ce gni mit En pénétrant dans cette tour en alertait-Quint, victoria«

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L'ILLUSTRATION , JOURNAL UNIVERSEL.

vi•Ite aux Ateliers. (Cinquième article. — Voir lm N .,. 386 et 394, et tome XV, pagel 293 et 373.)

Si l'illustration, ce journal qui reproduit jour à jour les faits contemporains dans leur actualité, eût existé au commencement de l'Empire et eût introduit ses lecteurs, ainsi que nous le faisons, dans l'intérieur des ateliers des peintres du temps, probablement nous y trouverions exclusivement des curiosités égyptiennes, étrusques, grecques et romaines, et absence complete de monuments nationaux et de vestiges du moyen âge et do la renaissance. Depuis lare, les pâles du goût ont été complètement renversés. On s'est débarrassé des Grecs et des Romains, et on s'est dévotieusement jeté en plein moyen âge ; on s'est pris de folle fantaisie pour la renaissance, et il n'a Fallu rien moins que notre conquête et notre possession de l'Algérie pour susciter à coi engouement géné-al la concurrence d'un goût nouveau s'inspirant de l'Orient. L'atelier de M. Jollivet, situé rue des Saints-Pères, que nous visitons aujourd'hui, appartient, par le caractère de son or-

nementation, à ce retour aux choses du passé qui se manifesta pendant la Restauration, et auquel il payait encore tribut au Salon de 48,16, dans sa fine peinture représentant un Cabinet d'antiquaire, reproduite par l'illustration du 6 juin de la même année. M. Jollivet apporte dans l'étude de nos antiquités nationales un goût éclairé et compétent, appuyé sur des études premières d'architecture. Il en fait en ce moment une application heureuse à la restauration de l'abbaye de Jumiéges. M. Pierre-Jules Jollivet est né en 4803. Il étudia d'abord l'architecture chez MM. Havé et Famin, et ensuite la peinture dans les ateliers de Dejuinne et de Gros. En 48'23, il alla en Espagne travailler, en collaboration d'autres artistes, au grand ouvrage lithographié du musée de Madrid, dont il exécuta dix-huit planches. Il revint en France en 4825, et, reprenant ses études interrompues pendant trois ans, il ex-

traces de cet abus des lumières qui avait blessé dans le Massacre des Innocents et nui, par l'étrangeté de l'aspect, au succès de qualités incontestables. Ce coloris pro,ient à la fois, chez M. Jollivet, d'une aptitude naturelle et d'un système. Il a pensé avec justesse que la peinture à l'huile ayant une tendance à pousser au noir, c'est un faux calcul de lui donner dès l'abord, comme le font beaucoup de peintres modernes, l'aspect enfumé que les tableaux acquièrent maltenir heureusement avec le temps ; il y a donc avantage a sa peinture claire et lumineuse. Cette préférence donnée aux gammes élevées, éclatantes, sur les gammes basses et sourdes, est très-admissible. L'important, c'est qu'elles soient bien accordées, non-seulement pour la justesse du ton, mais encore pour son intensité relative au point de vue de l'harmonie générale. Aux divers ouvrages que nous venons de citer, nous ajouterons la décoration de la chapelle de Saint-Louis dans l'église de ce nom, dont M. Jollivet fut chargé par l'adminis-

posa successivement : Christophe Colomb découvrant rire 11832), les Derniers instants de Philippe II, roi d'h pagne (4833), le Jugement de Jeanne d'Arc, tableau place a Remiremont, et Lara, aujourd'hui dans les salons de l'Ely sée (1833). Il obtint cette année la médaille d'or de première classe. Une Descente de croix peinte par lui a été acquise par le ministère de l'intérieur et placée dans Uglisv do Bolbec; un Ecce homo l'a été dans une église de Toulouse; le Christ au tombeau (48.11) dans celle des QuinzeVingts. Le Massacre des Innocents , grande composition remarquable, mais d'un coloris clair et brillant, qui souleva des critiques à l'exposition de 18 t:;, a été donné par la mers de l'auteur au musée de Rouen. M. Jollivet a aussi exécuté plusieurs travaux pour le Musée de Versailles. Enfin on se rappelle le l'errée délivrant Andramede envoyé par lui à la dernière exposition de 18.19. Ou y retrouvait encore des

tration de la ville ; les peintures à fresque de l'église SaintAmbroise et la composition de plusieurs cartons pour vitraux. Cet artiste s'est essayé successivement dans tous les genres : peinture à la fresque, à la cire, sur émail, sur verre; et, par suite de ses diverses études, il a acquis une connaissance étendue des procédés de la peinture, cette partie technique de l'art dont on tient généralement si peu compte aujourd'hui, au grand donnasse de la bonne exécution et do la con-ervation des tableaux. Nous ne nous arrêterons pas à l'examen détaillé de l'atelier de M. Jollivet; nous réserverons toute ru tre attention à un objet qui la mé,ite au plus haut degré, à une ébauche avancée représentant une scène du massacre des innocents. Cette peinture se rattache à une précieuse découverte destinée à étendre la puissance des moyens artistiques, à donner aux productions du pinceau une inaltérabilité et une durée pour ainsi dire éternelles. Cette découverte, dont la France devrait s'emparer et se faire un titre, elle la laisse avec in-

souciante tomber dans l'oubli. Attend-elle pour l'accueillir qu'elle lui revienne sous le protectorat d'une nation étrangère mieux avisée? Deux ou trois essais antérieurs, ce fragment d'ébauche négligé dans un atelier, un autre fragment incomplet égaré sous le perche d'une église, et le dévouement isolé d'un artiste à la poursuite d'une idée utile, c'est la tout ce qui subsiste, tout ce qui reste groupé autour de cette découverte remontant déjà a, plusieurs années, que l'administration à plusieurs fois avait prise avec enthousiasme sous son patronage, et qui a été oubliée dans les changements continuels de nos gouvernements C'est un des nombreux chapitres a ajouter à l'histoire de l'instabilité des choses et des hommes dans ce pays étourdi qui s'appelle la France. Peinture à l'émail sur lave. Il v a vingt-cinq ans environ, M. Mortelèque, fabricant de coulèurs vitrifiables, songea à employer la peinture sur émail dans les grandes décorations monumentales, et se livra


L'ILLUSTRATION, JOURNAL UNIVERSEL.

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Actualités, — Cartcaturea par Lerne.

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DÉPART POUR SAN-FRANCISCO.

Vous direz i3 mes créanciers qu'ils ne peuvent me poursuivre, je nuis devenu mineur. —

SOCIÉTÉ CALIFORNIENNE. — RÉPARTITION DES BÉNÉFICES.

Bertrand veut, avec le premier bénef, s'acheter un lorgnon. Il est luxueux et égeste. Macaire propose un cervelas.

DANGER DE 5E PROMENER AU CLAIR DE LUNE. — Rentrons vite, biellette, si elle allait tomber, tu sais qu'elle n'est plus bien accrochée.

Le gouvernement ayant monopolisé les escargots, la maréchaussée s'empare des jardiniers soupçonnés de les tolérer par fraude ou par mégarde.

— Dans mon temps, c'était des lingots de plomb qu'on none envoyait en loterie. J'y ai gagné un bout de ruban et perdu une jambe.

La lune étant décidément décrochée, M. Lepoitevin est chargé d'en aller poser une autre. •

La poste aux lettres étant devenue inutile, les facteurs sont chargés d'élever et d'instruire les escargots.


L'ILLUSTRATION, JOURNAL UNIVERSEL. quelque Importance momie, entreprise et menée à bonne On par le mime *Instructeur. M. Reynaud a eu ce rare bonheur pour deux monuments d'une haute Importance et de destinations fort différentes. Le phare des Iléaux de Bréhat et Pernhareadere du chemin de fer du lord sont deux œuvres qui lui apparth orient entièrement. Plans d'ensemble et de détails, direction, surveillance et achèvement des travaux, tout lui oit do dans ces deux productions remarquables. La seconde a été diversement jugée; mais, quelque opinion qu'on se soit (aile sur les formes et sur certaines dispositions de cet embarcadère, on ne peut y méconnallre aile science profonde de l'art des constructions, ni s'empêcher d'en admirer la parfaite exécution. Quant au phare à l'établir sellent duquel M. Reynaud a consacré cinq années de sa vie, il n'a jamais, que nous sachions, rencontré que des admirateurs. Tous les bâtiments qui naviguent dans les parages dangereux du nord de la Bretagne voient se dresser du milieu des flots, à peu près la la hauteur de Paimpol, mais à ta kilomètres du rivage, une tour magnifique dont le sommet porte un feu du premier ordre, et dont la masse granitique brave les tempêtes. Ce qu'il a fallu de talent, de science et d'énergie pour concevoir, exécuter et mener à fin cette oeuvre que les plus intrépides marins du paya avaient déclarée impossible, bien peu s'en rendent compte; il semble néanmoins que la difficulté vaincue ajoute, même pour les esprits les plus vulgaires, un caractère particulier de grandeur aux forme& si nobles de ta tour des Iléaux de Bréhat. A l'époque oh l'art romain prenait son expression la plus pure, il s'est trouvé un architecte, à ta lois homme de goût et de science, qui, voulant élever un monument eneore plus durable que ceux de pierre et de marbre, consigna dans un livre remarquable le résumé des connaissances que l'on devait posséder de son temps pour mériter le renom d'un adepte. Le traité de Vitruve a survécu aux injures des temps qui n'ont pas épargné les *instructions élevées par lei. Et cependant, mdgré d'incontestables mérites, que d'imperfecti ons dans cette œuvre! quelle confusion réelle en beaucoup de points, avec l'apparence d'un ordre nié hodigue I quel l e incertitude, quelles inegulatites dans le plan! Le livre de M. Reynaud, nous en avoua la conviction, aura une fortune agate et mieux mérliée à beaucoup d'egards. Il restera au moins comme une sorte d'encyclopédie spéciale parfaitement ordonnée, oh l'on retrouvera l'expression de l'art à notre époque, tel qu'il résulte de nos mœurs, de nos idées, de noe habitent* et surtout de nos connaissances scientifiques et de leurs applications aux constructione. Les qualités de l'ing l uieur et de l'artiste se retrouvent tout entières dans ce livre. Ajoutons que le style en est à la fois clair et précis, élégant et nerveux, que les planelles sont d'une grande richesse et d'un ft d remarquable, et mus aurons donne une ides, bien incomplète encore, de cette importante publication. L. L. Cours d'hip p iatrique éiitioa); par M. MAMIE Jecetentn, col in-1, commandant en secon I l'étiole de cavalerie ue Saumur. — Strasbourg, chez Levrault, éditeur de l'Annuaire militaire. Le numéro d'ordre que porte la nouvelle édition de ce courra d'Ilippiairique en indique a.sez le succès. M. Mas ime Jarquemin est un de c...s officiers d'élite qui apportent à l'exercice tic leur mâle profes,ion t nit ce qu'ils ont n In pas seulement d'activité et d'énergie, mais d'Hilo ligence, de -valeur, de loisirs lettrés et studieux. Cette éco'e milliaire, gui compte un trop petit nombre d'adeptes et qui d-nne le pas a l'idae sur la force, ne se méprenant pas sur la faiblesse foncière de celle-ci, si en honneur qu'on la veuille aujourd'hui rein-tire, ce t te école;dis .je, a pour chef le plus grand homme de guerre des temps modernes, l'Empereur!.... Combien n'est-il pas remarquable, digne de tout., alleution, hautement caractéristique, que ce soit l'Immune du monde qui a le mieux manié cette arme terrible , la forée , qui le premier en ait connu et constaté l'impuistance! e lui dont Talieyrand disait, lors de sa presentation triomphale au Directoire après les campagnes d'Halle. a Personne n'ignore con mépris profond pour l'éclat, pour le luxe, pour la force, ces méprisables ambitions des âmes communes! s Celui qui, en toute occasion, proclamait le néant de cette mémo force et disait ri Le dernier tambour de mon armée sait bien pourquoi il m'obéit. Depuis l'invention de la poudre et des armes à feu, la force matérielle a ces-é d'être : l'intelligence est ce qui gouverne le monde. Qu'est-ce qu'un général, sinon une intelligence supérieure? Et lorsque, commandant d'armée, j'ai tenu à porter les palmes et l'habit de membre de l'Institut, je ne cédais pas à une vulgaire et puérile présomption; je savais bien ce que je faisais! Ce sera donc toujours avec une grande joie que nous trouverons quelques militaires di tiagués dans les voies de l'étude et de la science. Nous avons eu la bonne fortune de lire un mémoire inédit de M. Maxime Jacquemin, contenant, depuis les temps les plue anciens jusqu'à nos jours, l'historique de l'un des attributs les plus essentiels de son arme, du harnachement (selle, bride, étriere) recherché et approfondi, avec une constance et une érudition de bénédictin, d'après les textes, bas-relis fa, camées et autres monuments de l'art antique, jusqu'à l'époque reculée de ses premières origines. C'est un travail des plus savants et, en 100018 temps, qui le croirait? des plus anecdotiques et des plus attachants. Nous ne pouvons qu'a peine indiquer, en passant, ce beau mémoire, si digne de fixer l'attention des archéologues, qu'attend sans doute l'Académie des inscriptions et belles-lettres; mais nous avions besoin de cette mention pour introduire dignement auprès de noir lecteurs le docte et consciencieux auteur du nouveau cours cChippiatrique. Ce livre compo nit Un précis anatomique du cheval ; Un Résume d extérieur ou détail de tontes les parties qui caractérisent et distinguent le sujet de rate chevaline; Une notice lumineuse et puisée aux meilleures sources sur l'hygiène propre au ch .. val ; Plus une milite thérapeutique vétérinaire, auditionnée, dans cette nouvelle édition, d'un chapitre développé et important sur les boiteries du chenal; Enfin, le cote complet des vices rédhibPoiree, la jurisprudence des martllo, le ne Klee des requé es, compromis, pi ocea-verbaux, etc , à produire ou dresser en semblables cas. Des planches comprenant la squelettologie, la myologie du cheval et tous les instruments de maréchal-rie les plu- tbilés, fera français et fers étrangers de tous les modèles possibles, sont annexés à l'ouvrage.

Nous ne 80020184 pas compétent pour juger dans ce livre autre chocs qne 800 mérite littéraire, c'est-à-dire la parfaite clarté de l'expoell ion didactique. Nous avons toutefois Itehé d'en faire un peu notre prelit. On voit, du reste, par le simple énuméré dee matières qu'embrasse l'ouvrage concis et cependant compacte de M. le colonel Jacquemin, qu'il ne s'adosse pas seulement aman officiers et sous-officiers de cavalerie, mais bien à toua Massera ou propriétaires hippiques. Ils y trouveront, sur l'art Important de nourrir et de conserver le cheval des notions complètes, stores, toujours puisées aux meilleures sources, et se mettront ainsi en mesure de contrôler utilement et avantageusement pour eux lei opérations de prétendus sellai* et profès qui en sont encore eue le terrain de l'hippiatrique aux pratiques du moyen âge. Car l'art vétérinaire est enture livré à un empiderne gros'ler dans la plupart de noe campagnes, et, de même que l'art de traiter les humains, la thérapeutique chevaline y est régie par des croyances superstitieuses, et de grotesques préjugés dont la publicain' de M, Jacquemin aidera à faire justice. Feue Moere».

Pèlerinage à la sépulture der Capucins, di Palerme, le jour des Ilorin. Le culte des morts est une des premières manifestations de la civilisation d'un peuple. Qu'on embaume en effet les cadavres, ou qu'on les brûle sur un bd ler pour en conserver les cendres ; qu'on sacrifie aux mânes des morte des victimes humaines, ou qu'on les honore par des messes et des prières ; qu'on leur é éve enfin des tombeaux en présence du sourire de la astre parmi la verdure des champs et à l'ombre de saules p'eureurs , ou qu'un les n'erre dans les églises, c'est tou ours min culte que l'on rend à la mort , * el. ce culte est de tous les temps, de tous les paye. Ra Sicile cependant les préjugés du peuple s'obstinaient à maintenir généralement l ' usage des iehumations clans Ira églises, longtemps après que les cimetières du Père-Lachaise de Paris, du mont Auburn de Boston et du Campo-Santo de Pise, eussent rempli l'Europe de leur renommée. Les ordres religieux, exploitant le monopole' des enterre mente, qui pour quelques-uns (l'entre eux formait presque le seul uu la p'us grande partie de bure revenus, avaient un intérêt ca-

pital a ce qti il en fût ainsi. Il net vrai que l 'administration depuis longtemps aussi s'efforçait de proscrire cet usage insalubre d'ensevelir les morts au m lir u des rentres de population ; et dès 4781, le vice-roi Baracciulo avait faut jeter les fondements d ' un cimetière à un kilométre de Palerme, dans un I cil désigné soue le nom de Saint-Esprit, d ' une église renommée qui existait là depuis le douzième siècle. Aucun lieu n'eût mérité de devenir célèbre plus (Pte celui-là Bàti au pied d'une riante *Alma qui conduit au de Santa-Maria di Gesù, environnée de jardins et de bosquets de verdure alimentés par une petite rivière qui coule à quelques pua de là, le Campo-Santo de Sainte-Ursule, c'eet le nom du cimetière, était un heureux séjour pour les morte, dont les os y reprisaient en paix. Et encore quels souvenirs ne renfermaient pas ces quelques arp e nts de terre? C i e:t là qu'avait commencé cette terrilee vengeance d'un peuple que l'histoire enregistre sous le non] des Vêpres siciliennes. Mais tant de beautés de la nature, de si héroïques souvenirs n'avaient jamais pu décider l'aristocratie , pas plus que la bourgeoisie palermitaine, à élever un tombeau dans l'ample e s pace gui environne la petite église des Congréganistes de Sainte-Ursule. Les ruines de l'ancien temple du SaintEsprit, quelques urnes cinéraires simulant des sarcophages, et l'herbe de la pelouse, en formaient presque l'unique ornement. L 'orgueil humain s'étend au delà de la tombe. Qui aurait voulu se faire ensevelir dans ce champ du pauvre? Ce cimetière n'était réservé qu'aux classes Infimes de la société, et encore y avait-on des distinctions. Ceux qui pou-

vaient payer les frais modiques d'un enterrement gisaient dans le caveau du sancluair e, et un simple écriteau indiquait au moins aux pieux conjoints l'endroit où ils eussent à répandre une larme et des prières; tandis que ceux qui n'avaient pas eu les moyens d'offrir le tribut requis étaient jetés pèle - méta dans un immense puits qu ' en signe de mépris en appelait Zubbio. Il fallait l'affreux choléra pour faire disparalire toutes ces distinctions. Le fléau terrible fauchant aveuglement à droite et à gauche le sixième d' une population de 200,000 âmes,

nivelait toutes les classes dans ce séjour de la mort, et de 30,000 pei sonnes mortes dans un mois, il ne reste à présent que huit grands parallélogrammes en briques renfermant des os mêlés a la chaux, et quelques tombeaux votifs élevés par la pitié ou par l'orgueil des parents à la mémoire de ces trépassés du choléra de 1837. Ce fut â celte époque que les lois défendant les enterrements dans l'enceinte des villes et dans un rayon de deux milles eurent véritablement leur complète exécution. Un grand emplacement au bord de la mer, au nord de Palerme, fut dessiné par l'autorité municipale au nouveau cimetière, et dès lors les riches comme les pauvree, les couvents aussi bien que les confréries, furent obligés d'y envoyer leurs morte. Seule les frères capucins étaient exceptés de cette disposition. Quo que leur couvent fût placé en deçà des limites posées par la loi, la sépulture des capucins était trop célèbre pour que l'autorité ne se crût pas en devoir de l'exempter de la règle commune, d'autant plus que leurs

vocédés d'inhumation excluent toute possibildé de danger pour la salubrité puelique. A un kilomètre de la ville, et à gauche de la grande route de Menu-Monreale, s'ouvre une large et longue avenue. Point do maisonsgui bordent les flancs de ce chemin solitaire, où on ne rencontre pas, en plein jour, deux pas-

303 sants : on n'aime pas é choisir sa demeure but pré* de la demeure des morts. De rares peuplie • plantés le long der murs languissent dans une triste végétation en muffin accord avec tout le reste. Au fond , une double ranges de cyprès au panache sombre et touffu, droits et roides cornets des grenadiers aulrichiens, forment une couronne amour d' une petite pyramide sur laquelle est bd lb signe de la Rédemption dans toute sa simplicité évangélique, mens toute la sublimité de son idée chrétienne. Cette pyramide masque, pour ainsi dire, l'humble porte qui aune ac:ée au couvent des capucins. Tout respire là la pauvreté en 'lierne temps que l'ordre et la propreté. Quoi qu 'en dise Sterne dose son Voyage sentimental, on ne peut s'empêcher d 'admirer ces hommes qui tendent une main pour demander l'aumône de porte en porte, et une autre pour offrir un secours au malheur ; qui travaillent nuit et jour, non pas puur eux, bien peu de chose leur suffit, mais pour les pauvres qu' ils aident et nourrissent; qui n'ont aucune ambition terrestre ; à la porte desquels on est sûr, dans le déoùment ele toute ressource, de trouver une 'loupe qu'on vous

refuserait peut-être avec aigreur à la porte des seigneurs riches et puissants Si l'aumône, comme on le dit, humilie en même temps qu'elle soulage, abolissez la misère; il sera temps alors d abolir l'aumône. Mais parlons de la sépulture de; Capucins. Bâtie en 4624 , elle r subi de nos j- urs des changements qui, en l'agrandissant , lui ont donné la forme d 'itin vaste carré d'arcades communiquant entre elles et éclairées par des lucarnes pratiquées dans la voûte. On y descend par un escalier en marbre de trente marches. Un sp Macle curieux et merveilleux en môme temps s' offre au visiteur dès qu'il a mis le pied dans ces souterrains. Qu'on s ' imagine des' milliers de cadavres réduire à l'état de momies, rangés sur trois lignes du haut en bas des murailles, remettre d'un sac en bure uniforme, et tenant dans leurs mains des écriteaux qui indiquent le nom du défunt, la date de sa naissance et de son décès: En guise de lambris, des coffres en bois ou en acajou , recouvertes de catin, de velours cramoisi, aux franges d'or et d'argent, pu-orn as d'armoiries, de chiffres et de couronnes, sont amenceelés l ' un sur l'autre. lis renferment les morte distiuugpés, que les patents rougiraient de voir dans les .étagères communes : ducs, princes, marquis, barons, magistrats, généraux, et autres personnages plus ou moins riches et puissants. Et au jour

des trépregés, on ouvre ces colles et on voit tous ces cadavres éclairés pale ries cierges, ornés de fleurs et parés de leurs pige beaux habits, des ensi ignes de leur dignité passée, et d'uniformes étincelants de broderies : vanité des

vanités' Entre autres choses, il est très-curieux.de voir une lête de mort coiffée d'une couronne royale, que les frères prétendent être celle d'Ajoja, fils d'Amide, roi de Tunis. il parelirait que ce prince mahométan, voulant embrasser le christianisme, vint se faire bapliserie Palerme, r u il prit le nom de Philippe d'Autriche, et où il mourut le 20 septembre 4622. Enfin, une des quatre i grand'salles forme une espèce do caveau particulier pour les daines. Les cadavres, sous des caisses en verre, étalent leurs parures de bal ou de cour, ou leurs robas blanches et leurs couronnes de vierges. Tous ceux qui visitent cette sépulture croient qu'on a soumis les cadavres à quelque procédé chimique, tant il est

étonnant que ces milliers de corps accrochés aux murailles n'exhalent aucune mauvaise odeur, et conservent, après bien des années, leur forme, la peau du visage et des mains, leur barbe et leurs cheveux, et quelquefois jusqu'à l'air de la physionomie qui, per instants, semble s 'épanouir à un mélancolique sourire ou s'apprêter aux pleurs. On conne', partout en Italie les beaux vers de Pindemonti dans ses Pepoleri, sur ce sujet : Strrnen ,nacres.,OteSrlioornsnicere7corne Simulacri diritti, intorno vanne CarpiS'anima vbti, e con qui panel Tuttora, in coi r aura epirar fur visa. . . . . . . . . . . . . . . . . . la sel/Intense entiche, Non the le cerné /or, serti.° i volté Dope cent anni' e pin. Morte li gourds, E in tenta par di aver raban i cr Je vis, dans de grands et sombres souterrains, des corps privés dlme, se tenant dans des niches droite et roides comme des statues vivantes, et portant les mêmes habits qu'ils portaient dans le monde. ..... Après plus de cent ans, ils conservent encore leur figure, leur physionomie, jusqu'à leur chair. La mort les regarde, et craint que ses coups n 'aient porté à faux. Et pourtant toutes ces merveilles, qui étonnent les tou-

ristes et inspirent les postes, ne sont que l'effet d'un procédé aussi simple que naturel. Dans des petite caveaux plus profonds etprivés absolument de jour, qu 'on appelle sou(Wei (égouts), on attache les cadavres sur des grilles en buis, établies au milieu de ce bouge, au bas duquel coule un ruisseau d'eau vive. L'entrée en est se,elée par une dalle murée, au dehors, à la chaux. Au bout de huit mois, on retire les corps, et, par l'action de l'air et de la dissolution, ils sont passés à cet état de dessiccation qui défie la corruption. Les frères capucine suivent en cela une ancienne tradition qui leur rapporte, par chaque mort, cinquante francs, qu'ils font payer aux parents survivants. Certes, les cadavres a mi préparés sont loin d'atteindre la perfection des momies d Egypte, ou les résultats d'embaumement de la chimie mooerne. Mais quoi I fussent - ils aussi parfaits, je ne puis approuver çe genre d'inhumation. — Quand je me prosterne devant le-tembe de mon fils ou de Md h aime, men coeur â u sevre à de tristes, mais douces émotions, qui se fondent en larmes; parce que je vois celuilà frais, rose et tel qu'il faisait les délices de ma vie; perce


302 dans ce but à plusieurs essais. Un des grands inconvénients de cette peinture était l'aspect vitreux qui nuit à l'imitation des objets opaques; il réussit à en triompher en 1829, par la composition d'un blanc qui permet d'obtenir de la POU lité et de dégrader les nuances comme dans la peinture à l'huila. C'était déjà un pas énorme de fait. Mais l'altération et les déformations au feu des plaques en terre servant de récipients opposaient un autre obstacle invincible. Le hasard vint en aide à l'inventeur, A cette époque, M. Chabrol de Volvic, préfet de la Seine, encourageait l'usage de dalles en lave pour les trottoirs de Paris. L'attention de M. Mortelèque fut dirigée . sur cette matière volcanique d'un prix peu élevé, pouvant ère débitée en tables étendues, et qui, naturellement vitrifiée, pouvait être exposée au feu sans subir aucune altération. Il ne se servit d'abord de ces plateaux de lave que pour en faire des supports de feuilles de verre dans l'opération du recuit. Leur propriété réfractaire fit bientôt penser à les employer comme plaques destinées à recevoir des sujets peints à l'émail. On en fit une application usuelle aux écriteaux des rues, à quelques objets de décoration intérieure. Mais la grande destination de l'émail sur lave semblait être la peinture monumentale. Après avoir amené sa découverte sur le seuil des grande succès, M. Morteleque en abandonna l'exploitation à M. Hachette, son gendre, qui l'avait aidé dans ses recherches. Noua allons raconter sa fortune subséquente; auparavant nous dirons un mot du procédé général. — Les tables de lave sur lesquelles on veut peindre sont revétees d'un émit blanc qui en bouche les pores de manière à offrir une surface unie. Sur cet émail, on peint comme sur la porcelaine; mais avec beaucoup plus de liberté, et en mélangeant les couleurs et .maniant la brosse à la manière de la peinture à l'huile; si ce n'est que la dessiccation éteint plus rapide, il sa bon d'opérer largement comme dams la fresque. On doit autant que possible éviter les repentira, N pour cela avoir des cartons arrêtés d'avance. Du reste, on peut ralentir un peu la dessiccation en a outaot une petite quantité d'huile d'olive aux eetiencee de lavande et de térébenthine larde desquelles on délaye les couleurs, qui sont, à peu de chose près, les mêmes que celles de la peinture sur porcelaine. Un blanc épais et opaque, resté le secret de M. Hachette et de sa veuve aujourd'hui, permet les empâternents. Lorsque l'on a fo tement empâté, la coloration s'affaiblit au premier feu, sans doute en vertu de réactions entre le blanc et la matière colorante. A un second travail, on redonne de la force à son coloria, et alors le secon 1 feu auquel est sou mies la peinture rené les glacis o i les demi-pâtes tels qu ils ont été posés. Si l'artiste juge nécessaire d'appliquer de nouveaux glacis encore pour mettre p'us de fraîcheur, d'éclat ou d'harmonie dans sa peinture. il faut les soumettre à un troisième feu. Ce procédé de peinture est facile et n'exige pas de longues études préliminaires. Dans l'année 1842 M. Jollivet, à l'occasion des vitraux qu'il exécutait dans l'église de file Saint-Louis, fut amené à faire connaissance avec M. Hachette. Frappé de la richesse des tans de la palette du peintre sur lave, il espéra trouver dans l'emploi de ce procédé de précieuses ressources pour l'exécution des peintures monumentales, et il pria l'inventeur de l'initier aux secrets de sou art. Il ne tarda pas à faire un premier essai . qui réussit au delà de ses espérances. L'administration municipale décida qu'une application de Malte nouvelle peinture à un monument public serait immédiatement tentée dans de grandes dimensions; mais le choix de l'emplacement retarda longtemps encore l'exécution de ce projet. Dans cet intervalle , Jollivet fit un second essai : une Vierge tenant l'enfant Jésus fut peinte par lui pour l'empereur de Russie. La réussite de ce travail accéléra l'exécution des projets de la ville. L'église SeinteVineentde-Paul fut définitivement choisie, et l'on se détermina, conformément aux vues de l'architecte, M. Hittorf, à commencer la décoration du porche. Au mois de juin 1846, une peinture, destinée à représenter la Sainte Trinité, et exécutée sur quatre plaques de lave de deux mètres quarante centimètres de haut sur un mètre vingt centimètres de large, fut mise au-dessus de la porte d'entrée à la place qu'elle occupe aujourd'hui. Cea diverses plaquea furent réunies sana soudure, et les joints, bien que traversant verticalement les figures, ne sont pas appréciables à M. Hachette, reculant d'abord devant cas dimensions inusitées, avait proposé de découper la lave en fragments conformes au profil du dessin, ainsi que le pratiquaient les maîtres-verriers pour les vitraux antiques. Cette marqueterie soudée ensuite exposait les figures à des déviations, à des inégalités de plan. M. Jollivet préféra opérer carrément ,.et le succès vint donner raison à son parti pris. Les personnes qui examinèrent de près dans l'atelier de M. Hachette, où il fut exposé pendant huit jours, cet émail, couvrant une surface de plus de quatorze mètres et composé de dix figures de grandeur naturelle, purent s'assurer de l'homogénéité de la vitrification des couleurs et de l'égalité parfaite du glacé. Cette composition de ta Trinité n'était qu'une première page d'une composition plus vaste; c'était en quelque sorte le titre d'un chapitre, où devait se dérouler en dix-huit autres tableaux la concordance de l'Ancien et du Nouveau Testament. Ce chapitre n'a pas été écrit. L'achèvement de ces peintures fut ajourné à un autre temps, et le public, qui n'est pas dans le secret du plan général, ne comprend rem à ce caprice de décoration, à cat échantillon do coloration perdu au milieu de cette grande page blanche, et, prenant cela pour quelque eh me de définitif , croit faire oeuvre de critique en en blilment l'incohérence et la bizarrerie. L'ilterrupti in des travaux de peinture sur lave à SaintVincent-de Paul eut pour M. Hachette une conséquence déplorable. Il s'était imecesé pour les dépenses de son installation des sacrifices dont il espérait trouver le dédommagement dans le travail même de cette église d'abord, et ensuite dans le ritmeloppement mil ne pouvait manquer d 'en résulter peur l'inhale. de l'émaillage sur lave. Trompé dans ses espérances, il fut pris d'un vif chagrin, tomba malade et mou-

L'ILLUSTRATION , JOURNAL UNIVERSEL. rut. Il était à craindre que son secret ne fût mort avec lui. Heureusement toutes les opérations avaient été consignées par lui. M. Jollivet, se dévouant au triomphe et à la propagation de cette découverte, entreprit deux nouvelles peintures. Les ébauches furent soumises au feu. Privé de l'expérience de M. Hachette, on redoubla de soins dans cette opération délicate et l'on évita le fendillement, qui, d'ailleurs, n'avait aucun inconvénient, mais que des esprits minutieux avaient reproché aux émaux précédents. Une de ces peintures exécutée sur une seule peine était un portrait du roi de grandeur naturelle. M. Jollivel, était sur le point de l'achever, lorsque la révolution de février éclata. Au milieu des événements qui suivirent, les insurgés s'emparèrent de la maison de la veuve Hachette et s'y établirent comme dans une citadelle. A peine se furent-ils éloignés que cette dame effrayée fit briser le portrait du roi en morceaux, et ces débris, recouverts d'un émail vert, furent employés comme plaques d'urinoirs. Voilà où les essais de peinture sur lave conduits à male fin venaient d'aboutir! Cette peinture semblait menacée de tomber tout à fait dans l'oubli, lorsqu'elle trouva un protecteur éclairé et bienveillant dans M. Dufaure, ministre de l'intérieur. Il se rappela l'intérêt qu'avait excité en lui la décoration de SaintVincent de Paul; appréciant toute l'importance de ce nouveau procédé pittoresque, il voulut qu'un travail p'us considérable fut entrepris dans cette voie. Les projets étaient arrêtés; l'industrie délaissée était enfin appelée à vivre. M. Dufaure quitta le ministère; ce fut un nouvel ajournement ! Il est si difficile de trouver un mommtiour jeter solidement l'ancre dans le naufrage perpétuel de notre administration et de nos gouvernements! Telles ont été jusqu'ici les phases diverses de cette découverte, destinée a compléter les travaux de Luce della Robbia . et de notre B rnard de Palissy, et à remplacer chez les modernes l'encaustique des anciens, la fresque de la renaissance et la mosaïque qu'elle égale en soli lité, mais surpasse sous le rapeort de la lib rte, de la spontanéité et du fini de l'exécution. La facilité de son emploi, la possibilité de décorer extérieurement nos monuments de peintures misas désormais à l'abri de l'action destructive de nos climats humides, la durée illimitée promise à ces peintures, toutes ces précieusee qualités qui appelaient à un brillant avenir la peinture à l'émail sur lave, non-seulement sont restées infructueuses pour l'inventeur, mais encore, en dépit de quelques velléités d'encouragement de la pende l'administration, sont filialement venues échouer contre l'insouciance et le mauvais vouloir. Les arlistee en général sont restés in efférents. semble que la p e inture sur lave ait perde de son intérêt et n'ait pu survivre au vif débat élevé au sujet de la peinture murale chez les anciens, débat soutenu à outrance avec des raisons reantivaires et de savants, plutôt qu'avec des appréciations esthétiques. L'abus que certains se montraient disposés à faire de la po ychromie en architecture, au nom de la Grèce antique et du moyen âge, provoquait la résistance. Les partisans de la po l ychromie n'ont pas triomphé, et la découverte de M. Hachette a été à tort enveloppée dans la disgrâce. Il est vrai que si le po ' ychromie venait à régner en architecture, la peinture sur lave en deviendrait aussitôt une

annexe obligée. Mais parce que la mode n'est pas encore venue chez nous de colorier les chapiteaux des colonnes, les triglyphes des entablements, le tympan des frontons, les antéfixes posés sur les corniches, etc...., ce n'est pas une raison pour qu'on se prive absolument de décorations pittoresques extérieures dans nos édifices ; parce qu'on ne les badigeonne pas avec profusion ,'parce qu'on ne les arlequinise pas en entier, ce n'est pas une raison pour ne pas en tomer certaines parties de peintures introduites avec mesure. Pour nous qui pensons que la polychromie, en tant que système général appliqué à l'architecture, est contraire aux convenances du goût et à celles de notre climat, nous sommes persuadé cependant que de grands sujets peints pourraient avantageusement trouver place dans des dispositions spéciales, dans certains champs convenablement choisis des édifices publiques, et que des ornements peints, des arabesques, plans ou en relief coloriés, pourraient également introduire une variété pittoresque intéressante dans l'aspect des habitations particulières. Or, la peinture à l'émail sur lave est seule appelée à répondre à cette destination. C'est parce que nous avons cette persuasion que nous regrettons sincèrement l'état de délaissement où se trouve aujourd'hui cette découverte, et que nous désirons vivement qu'elle trouve dans le réveil de l'intérêt public et dans les sympathies de l'administration les moyens d'acquérir tous ses développements. Si cette industrie vient à triompher un jour, comme il y a Heu de l'espérer, le nom de M. Jollivet devra prendre rang à côté de celui des inventeurs pour avoir prêté à l'incertitude de ses premiers débuts le concours de son talent, et l'avoir soutenue de sa conviction et aidée de son dévouement. Les revirements sont souvent brusques chez nous. L'émaillage sur lave négligé aujourd'hui peut être remis bientôt en honneur et devenir d'un usage étendu. En ce moment son emploi connu se réduit à une peinture de M. Abel de Pujol, aux peintures de M. Jollivet, à la décoration de quelques tables, de deux poètes situés dans des cafés de Paris et à quelques objets d'un usage vulgaire. A.-J. DUPAYS.

Bibliographie. Traité d'architecture, contenant des notions générales sur les pr i ncipet de la comtraction et sur l'histoire de l'art; par

Lest> REVNAUD, ingénieur en cber des ponts et chaussées, professeur d'archite cture à l'Ecole Polytechnique. — Paris, Carilian•Cœury et Vie' or flatulent.— t in-4, de GO feuilles avec un atlas grand in-folio de 82 planches. ' Lorsque M. Reynaud s'est décidé àteerire cet ouvrage, son intention était d'abord (le n'offrir au public qu'un résumé concis

de ses leçons à l'École Polytechnique; mais il s'est vu bientôt entralné a compléter un enseignement dans lequel des limites de temps beaucoup trop étroites l'obligent à laisser de regrettables lacunes. Il a môme pensé qu'il convenait de faire entrer dans son cadre quelques-unes des applications des sciences physiques, qui importent 'essentiellement à l'architecture. L'ouvrage comprend deux parties : la première traite des divers matériaux que la nature ou l'industrie fournissent à l'art de bâtir, et des éléments de nos édifices envisagés tant soue le rap. port de la destination et de la construction que sous celui de la forme; la seconde a pour objet l'étude de la combinaison de ces éléments, des lois de la composition et des convenances inhérentes à divers genres d'édifices. Celle-ci n'a point encore paru; c'est de l'autre seulement que nous avons à rendre compte aujourd'hui. Cette première partie est divisée en cinq livres, savoir : livre premier, matériaux de construction; livre deuxième, construe. tions en pierre; livre troisième, constructions en bois; livre quatrième, constructions en fer ; livre cinquième, couverture des édifices. Ce plan est extrêmement simple et se prête parfaitement à tous les développements que comporte le sujet. Le livre premier est divisé en deux chapitres: t o Description des matériaux; 2 e résistance des matériaux. Le livre deuxième en huit chapitres 1° Fondations; 2 . murs; 3° supports isolés avec entablements (colonnes, pilastres, cariatides); 4 . arcades; 5° portes et fenêtres; fi° soubassements, attiques, corniches de couronnement, frontons, balustrades; 'I o plafonds et voûtes; 8° escaliers, aires et pavements. Le livre troisième comprend deux chapitres Seulement : l'un relatif à la charpente, traite des assemblages, des puants de bois, des supports Isolés, des planchers, des combles et da; escaliers; l'autre, relatif à la menuiserie, en décrit d'abord les assemblages, puis s'occupe des parquets, des lambris, dot portes, des chassie vitrés, des volets et des persiennes. Les divisions du livre quatrième, qui traite des constructions en fer, Sont relatives aux assemblages, aux mura, aux supports isolés, aux planchers, aux combles, aux grolles, aux escaliers et à Otiques m' nus ouvragea. Enfin les divisions du livre cinquième sont tout naine. liement indiquées d'abord par la nature même des couvertures (ea terre cuite, en pi rre, en mêlai); il PU vient ensuite deux antres relatives l'une a l'écoulement des eaux, l'antre à ta décoration dee toits. L'architecture, pour emprunter une expression fort juste du siècle dernier, est à la rues un art et une Science. Trop souvent on a voulu l'envisager isolément sous chacun de ces deux a'pecls, inséparables en réalité l'un de l'autre; de là une incroyable divergence d'opinions sur les progrès et sur l'état de Percititeclure suivant lie point de vue oh l'on se plaçait. M. Reynaud n'épreuve aucune hésitation à ee sujet. Ne séparant pas l'étude d'une forme dos conditions de tout genre qui l'ont fait adopter, il se prononce hautement pour l'existence du progrès.« Con'rairement , dit-i l, à aine opinion qui a été émise dans ces derniers temps et qui a trouvé quelque faveur dans le public, j'admets que nous avons un système d'architecture très-convrnable, qui ne , se refuse à rien de ce que peuvent réclamer nos usages, flore Climat, nus matériaux ou notre g.et. Il se rattache sans doute soi ontigelles grecque et romaine, mais c'est au même titre que notre littéra t ure et notre civilisation. 11 y peut puiser, comme elles, de précieux enseignements, mais il n'a point de préceptes absolus à leur demand,r. Il a té maigrie de ,on indépendance et de ses ressources par les const ructions du Louvre, ce palais Baas rival, du dila tes:1 de Fontainebleau, des Tuileries, &Anet, de Chambord, de Blois, de Versailles, de l'hôtel-de-ville de Paris, du palais de la place de la Concorde, et de tant d'autres; admirables naonomente dont nous devrions être fiers. Les Pierre Lescot, les Jean Bullant, les Philibert De'orme, les Perrault, les Mansard, les hommes qui, après eux, ont illustré l'architecture française, n'ont point été d'humbles copistes, de stériles plagiaires, comme on n'a pas maint de le dire; ils se flot montrés aussi vrais, ils ont prouvé autant de virtualité, ils ont aussi bien obéi aux inspirations du génie national que nos postes, nos peintres et nos statuaires. L'art ne nous a pas plus fait défaut dans nos édifices que dans les autres voies ouvertes à sa manifestation, et peut-être même s'y est-il développé plus librement. Qu'à une époque peu éloignée de BOUS on ait vu revêtir de la forme de temples antiques nos églises, nos bourses, nos théâtres, jusqu'à nos corps de garde, cela importe assez peu; qnelques erreurs ne donnent pas le droit de mettre en oubli un passé glorieux, et personne n'a songé à nier Corneille et Molière, en haine des pauvres pièces que la littérature de l'Empire a fournies à notre scène. Qu'on étudie sérieusement cette architecture tant décriée, qu'on la suive dans ses phases successives, qu'on l'examine chez les autres nations modernes, et l'on reconnaltra qu'elle a constamment su diversifier ses expressions et marquer avec art la différence d .s temps et des lieux, tout en persistant à mettre en oeuvre les mêmes éléments. Sur une base constante, elle a admis les styles les plus opposés. Elle a témoigné par là du lion qui unit les di verses fractions de l'humanité et des nuancés qui les séparent; elle a conservé, à la 6n, ces deux précieuses

qualités de l'art : l'universalité et la variété. » Les grands malices italiens semblent avoir vonle donner quel- • que chose d'immuable aux profils qu'ils proposent, et les ont en effet presque constamment reproduits dans leur pratique. Or, non-seulement les t'ormes et les proportions doivent varier avec l'expression à donner à l'édifice, mais il faut encore prendre en considération les dimensions réelles de !'oeuvre, sa position, et même, jusqu'à un certain point, la nature des matériaux employés

à la construction. Tel est le motif qui a porté M. Reynaud à proposer de nouveaux types, moins éloignés que les oeuvres de l'antiquité grecque, des formes que comporte notre architecture actuelle, moins surchargés de membres et d'ornements que les ordres tirés des temples romains et des oeuvres des architectes modernes. Celte innovation, du reste, est présentée avec autant de convenance que

de modestie. s Qu'on ne voie pas dm nos essais, dit l'auteur, la prétention de refaire Preevre tirs Vignole ou des Palladio, noue ne jugeons pas qu'il y ait nécessité, et nous ne nous en reconnaissons pas le droit. L'enseignement spécial qui nons a été confié (nageait des types plus simples que ceux de ces auteurs, et nous les avons composés en nous attachant à rester aussi fidèle à l'esprit de l'art grec que le permettent les convenances de l'architecture moderne. Mais loin de nous la pensée d'en vouloir faire des modèles à

suivre en tout s circonstances.

Il n'est pas toujours donné aux hommes que de fortes études out initiés à toua les secrets de l'art d'appliquer leurs connais-aimes acquises. Moins souvent encore voit-on une OMM de


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On an. 36 G. 9 fr. Pris de chaque ti,, lb — Là toiieutionineniiialle;, br.,

&b. pour Paria, 3 riais', 9 fr..— à midi, 18 fr.

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403.—VoL. XVI.— Du Vendredi 15 en Vendredi 22 eumbre 1850. Bureaux r rue istelieLlein, Me.

nate. Grande agitation à la suite de cette confidence; députation envoyée sur l'heure à M. le ministre de l'intérieur, l'iuvitant, à faire dissoudre la société du Dix-Décembre, ce qui a eu lieu effectivement. lelendemain. Mais en même temps dénégation et raillerie de M. le ministre de l'intérieur suivies des mêmes protestations de M. Carlier, préfet de police, et des journaux qui puisent leurs inspirations dans l'Hippocrène de la rue de Jérusalem. A quoi M. Cartier ajoute, comme punition, la suspension du traitement de M. Ton, ne pouvant le suspendre lui-même ni le révoquer, en tant qu'attaché au service de ?Assemblée nationale. Puis, la justice saisie de l'affaire, l'assemblée • e•seutenie son commissaire tombe dans la disgrâce dde M. le préfet de police, comme on le verra ensuite. La question est de savoir si M. Yon devait faire ses rapports au bureau de l'Assemblée directement, ou si ces rapports devaient passer par les mains du préfet pour Mamelue Mo melmerne , Mie* (IO ab .pas revenir au bureau. La question même pourrait jeter quelque hmaière sur. tee ?MM atiseretrqm A te condgne, isaisisffliesee semasse aurait vessits' ..,tjygréte pas. Noua ricanons sur en volean,ertraviallia. à amiété du Dix-Décembre se composait de deux sentions, dont l'une couvrait l'autre sous le prétexte de secoure muanimer la: i du monde, de l'air qu'on prendM" poen aller tuels, et dont l'autre faisait l'affaire de tous en se chargeant à une noce. Et ce qu'il y a de plue singulier, c'est,me les hommes sérieux, ceux mi passent pour y voir plus clair que les autres, ceux qui dirigent, en un mot, et qui portent, dans l'histoire, la responsabilité des opinions et des partie qu'ils sont censés diriger, mais auxquels ils obéissent , en réalité , y vont avec là même étourderie, la même neiveté que la foule crédule et passionnée. Deux épisodes caractéristiques ont signalé cette semaine, illustrée par la rentrée de ?Assemblée nationale après ses trois mois de vacances. Ces deux évitements sont si mêlés d'incidents, d'am:dotes, de récits controuvée et de qu'on noue perdédienthe impre comme noue les milan de lea ex e sous épargner ?enceMPlelnens, 8 tes témoignages et les nui-de di intentions ni même de les 'apporter , pour que le lecteur en fasse Juienéme la critique, M. You, commissaire de _ police marié au harem de l'Assemblée nationale, MM. de Girardi p , représentant du peuple et propreliaire:de la Presse, émit les deux pereoamages historiques de ce double récit. brayer t pu nous procurer un portrait du commissaire de police, ente n'avons pas cru pouvoir moine faire reproduire l'image . connue de M. de Girardin. Si ce n'est pas, comme on de M. dit ,en Angleterre, le lion du moment, eoet„"meleee Chose de cette même famille que les nomenclatures appellent fe/is, iee nu i veut dire eu finnois cire Pur les nateralistes, le lien est. un (clic leo, et le chat est puchat sans , Mrp en lion. mençoris par le commissaire. Yennevembm, le Journal des Ihhats Ample de la séance tenue la veille feria commission de permanence de delerablée nationale, annonça qu'au membre de cette commission avait rapes une 'mène de conporté à' Sag où m de la soc é du Dix- au ayant 'e d'e e=ott lee noms . searmexan. liggegge rkta domine. — Papagek travers les journaux. — Cozuller de faixonieteinsidaisalc.,— Le. Teégraphe d'Ain -Teland. — Amitstanne pnbtique — Leeuwarden, souvenirs de la Frise. — Revue Utérine. .. —Lettres sur la France, se article. — Des proportions symétriques. — Revue agrirele. — Bibliographie. — Le bourg incendié. Glumes:sq. Remit de id. Émile de Girardin. — Petites industries de Parbçt Xsoin‘grargses. — Expériences aérostatiques à l'Hippodrome. — threetetite.— Souvenir* de la Frise : quatre gravures. — ProVaWenn symétriques cinq gravures. — Études peridee.ee , per Justin: quatre gravures. — Incendie du bourg de Charges; Plan du i — Ribes. bourg incendé.

Mer Cpip

Ab. pour les dép. — 3 mois, 9 fr. — 6 mots, 18 fr. — On e., 86 fr. — /Of,. — 20 Er. Ab. peur l'étranger, — 10 des coups de main. Est-il permis de supposer que cette, seconde section, composée de capacités spéciales, comptait • des agents de M. Carlier en assez grand nombre? Si nous n'avions pas le plus profond_ reepect pour l'autorité, en quelques mains que le hasard des événements la jette, nous citerions le nom d'un magistrat qui, malgré la distinction de son esprit et de son éducation, ne dédaigne pas les coups de bàton comme instrument de police, et c'est précisément par ce procédé que les amis de l'humanité se , sont signalés dans plusieurs occasions; c'est leur opinion politique. Or, faisons une hypothèse : M. Carlier voyait avec humeur que son agent, comme il dit en parlvt de M. Ton surveillait la société du Dix-Décembre, et 4ue c'est par lui que ls presse et la commission de permanence étaient instruite des menées et des projets de la société. La comédie du tirage au sort des deux assassins de -mélodrame auraiteelle. été imaginée pour faire tomber M. Ion dans un ptége et le, oesammattre-eneleifeiesme prendre uno farce pour en projet s rieux? C'est ce que la suite de l'affaire nous apprendra. Malheureusement pour les mystificateurs la commission de permanence a été elle-même mystifiée; elle veut s'en venger en proposant à l'Assemblée nationale de voter un crédit spécial pour le commissaire de police attaché à son service, afin de le soustraire par le traitement à l'autorité de M. Cartier dent il ne dépend déjà plus par les attributions. Il va sans dire que les assassins, sérieux ou non, comme 't M. Carlier, ne plus que le sont point arrêtés compère qui aurait enté le fait à M. Yon. Personne, au surplus, n'a cru au danger des victimes dévouées au poignard des amis de l'humanité. M. Dupin disait en riant qn'il soupçonnait un individu qui veut du bien à sa blanchisseuse, et le général Changarnier ajoutait : Je porte ordinairement un canif sur moi, a l'avenir je porterai un curedent. Autre'plaisanterie : la Presse a publié le matin du jour où l'Assemblée nationale devait faire sa rentrée, un long article sous ce titre : Message du Président de la Républiques, et signé LouisNAPOLÉON BONAPARTE. Ce manifesté, espèce de centon composé de passages extraits dei ceiivrés du Président de la République et classés soue des rubriques qui leur donnaient au premier aspect une apparence Sérieuse, était d'ailleurs précédé d'une annonce en 'forme d'introduction où l'auteur avait ménagé avec beaucoup d'art tous les caractères de la vraisemblance. Toutefois, il n'était pas possible avec un peu d'attention de s'y tromper.' On s'y est trompé.: pourtant. Les joueurs, race crédule, y out été les premiers pris. On raconte que des magistrats, qui devraient être un peu plus pénétrants, en ont été effrayés au peint de croire que le Président de la République se letait dans. les bras de la • Rouge, les livrant eux-rames à des représail les terribles. D' autres délibéraient pour savoir si on nâ devait pas prendre des mesures contre le Président de la République. Mais les plus amusants se sont trouvés parmi quelques Bonapartistes, de bonne composition, qui allaient courant,


L'ILLUSTRATION, JOURNAL UNIVERSEL.

304 que celle-ci se présente à mes yeux telle que je l'adorais dans mes transports d'amour. Que si, au contraire, un affreux squelette, d'autant plus affreux qu'il conserve quel-

aux tristes rêveries. —Le moyen de s'inspirer, de revoir en songe la vierge qui, la première, a charmé votre bine, quand vous la retrouvez, mannequin d'os et de parchemin, coiffée

ques traces de ses formes passées, d'une vie qui n'est plus, est là devant moi , alors le sentiment de l'horreur s'empare de mon coeur, et il impose silence aux doux épanchements,

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Le our des Morts en Sicile. — Sepulture des capucins à Palerme, d ' optés un dessin de M. Francesco Paulo Priolo.

d'une couronne de fleurs d'oranger et parce d'une robe que celui du cadavre; j'aime qu'un rayon de soleil vienne rameaux chantent un hymne en son honneur, et qu ' un éterI chauffer la pierre qui renferme l'objet chéri ; que les arbres nel parfum embaume enfin l'air qui l'entoure. nuptiale ! 3 novembre 1850. Non! puisque l'âme ressent un besoin d'honorer d'un culte Isoient toujours verte autour de lui, et lui prêtent une ombre FRANÇOIS VENTURELLI. les morts vénérés, j'aime au tant que ce soit le culte de la tombe hospitalière ; que les oiseaux et le vent léger qui agité les Une horloge électrique. A Monsieur le Directeur de l'Illustration. MONsmun,.

Dans l'un de vos derniers numéros vous avez signalé l'invention en Amérique d'une machine électrique de la force de quatre chevaux, permettez-moi de recommander à l'attention de vos lecteurs un autre emploi assez curieux de l'électricité. J'arrive d'Edimbourg où j'ai vu une remarquable horloge de l'invention de M. Alexandre Bain, qui s'est acquis un beau nom dans le monde scientifique par ses travaux sur la télégraphie électrique. L'horloge est enfermée dans une caisse de chêne d'environ 4 pieds et demi de haut sur 1 pied 4 pouces de large. Des aiguilles indiquent l'heure, la minute et la seconde connue dans les horloges ordinaires. Le pendule est de la longueur de celui des vieilles horloges qui marchent huit jours; mais là cesse la ressemblance. Il existe, il est vrai, des roues et des pignons pour régler la course des aiguilles, mais tout cela en petit nombre et disposé d'une manière toute particulière. Dans l'horloge électrique, ce n'est ni un poids ni un ressort qui entretient le mouvement, aussi n'y a-t-il nul besoin de la remonter. Les termes qui servent à désigner les parties principales des horloges ordinaires n'ont plus ici d'application. Ainsi, par exemple, l'échappement d'une horloge ou d'une montre implique un procédé quelconque qui permet au pouvoir moteur de s'échapper, c'est-à-dire d'émettre sa force en quantités tellement égales et à des intervalles tellement égaux, que l'impulsion donnée aux aiguilles reste constamment la même aussi longtemps que le pouvoir subsiste. Comme le moteur de l'horloge électrique est entièrement indépendant du mécanisme, il n'y a point nécessité de ménager un échet upemeat. est ce moteur, m'allez-vous demander? Je vais essayer d'en donner une idée. Dans les angles de la caisse sent deux fils de cuivre en communication avec des fils semblables au dos de la tige du pendule, et qui de là se continuent jusqu'à, uns hélice formée de même fil et entourant one arma t ure de (r doux, le tout enfermé dans une botte ronde de cuivre. Cette botte constitue ce qu'on appelle naturellement la lentille du perclute ; mails tout en jouant ce rôle elle acre rplit une autre fonction et la plus importante, elle agit comme aimant-électrique. La bette est creusée dans le direction dm son axe, et la cavité correspond au volume de deux appareils d'aimants permanents, dont les pôles semblables sont raprochtls, mirs non en contact l'un avec l'autre. Les deux aimants sont maintenus en place dans deux boites de enivre, fixées aux deux côtés de la caisse de l'horloge. Le pendule ut ajusté de usinière à jouer en liberté parfaite, et, dans

ses oscillations, il passe et repasse aux pèles dee aimants dont nous venons-de parler. Laissons pour un instant l'horloge , et venons à deux fils de cuivre qui sont en contact avec ceux de l'intérieur de la caisse. Ils se prolongent lelong de la muraille, sortent de l'appartement, disparaissent sous terre, et, à quelque distance de la maison, se relient, l'un a quelques boisseaux de coke et l'autre à cinq ou six plaques de zinc. Ces matériaux sont enfouis dans un trou d'une profondeur de 5 pieds, sur une surface de 4 pieds carrés ; le coke occupe le fond, il est couvert d'une couche de terre et par-dessus le zinc : le tout enterré avec soin et formant une pile galvanique. Là réside le pouvoir-moteur de l'horloge. Un courant d'électricité s'engendre par le coke et le zinc, lequel courant quoique peu intense est illimité sous le rapport de la quantité. Le pendule étant mis en mouvement et le courant d'électricité étant établi à travers les fils, une belle et simple combinaison mécanique s'opère par le moyen de laquelle le circuit est interrompu et renouvelé à chaque oscillation alternante. Cela s'effectue par un mince barreau d'acier dont les pointes, taillées en lancettes, travaillent sur des supports d'agate. Le courant électrique est transmis à travers le barreau qui est mis en mouvement par le pendule, chaque fois qu'une des pointes passe sur le fil conducteur. Des propriétés ainsi combinées de l'électricité galvanique, de l'électro-magnétisme et de l'aimantation permanente, résulte le mouvement uniforme et pour ainsi dire perpétuel du pendule ; et l'on obtient un mesureur du temps d'une exactitude admirable, et qui peut soutenir la comparaison sous ce rapport avec le meilleur chronomètre. Cet appareil fonctionne depuis le mois de mars 1847, sans qu'on ait eu besoin encore de toucher en rien ni an mécanisme ni à la pile extérieure. laquelle n'a jamais s• uffert d'aucun changement atmosphérique , soit excès de chaleur ou de froid , d'humidité on de sécheresse. M. Bain fait remarquer mie pour faire marcher autant d'horloges que l'on voudrait dans une maison, il suffirait d'unir la première aux autres par un fil et de compléter le circuit jusqu'à la pile; toutes marcheraient par le jeu d'un seul pendule, et par conséquent elles seraient toujours d'accord. Le problème que s'était posé le bon roi d'Espagne Charles VI, qui remontait de sa propre main les trois cent soixante-cinq pendules de son palais de l'Escurial, sans pouvoir jamais les entendre sonner toutes au même instant précis, pourrait etre enfin résolu. J'ai l'honneur &dire , Un de cos nbonnés. PAULIN. Tiré à la presse mécanique de PLON FRÊPES, , rue de Vaugirard, à Paris.

EXPLICATION Du MN» REDUS.

Le sommeil restaure les forces de l'homme et lui apporte l'oubli de ses peines.


L' ILLUSTRATION, JOURNAL UNIVERSEL.

a du môme coup, M. Jay lui ouvrit les portes du Constitutionnel et de la renommée. C'était vers cette époque (4 fai) que recommençait de plus belle l'éternelle querelle entre l'Umversite et le clergé ; catholiques et librespenseurs se rencontraient tous les matins sur le terrain des journaux et des brochures, ce champ de bataille de la société moderne ; chaque parti comptait de rudes champions. MM. Louis Veuillot, de Montalembert, RouxLevergne, pour l'Eglise; MM. Michelet, Quinet, Génin, Jules Simon, pour la philosophie. M. Cucheval, lui, ne voulut pas se précipiter à la légère dans la mêlée et se contenta de décharger son fusil derrière une broussaille : il fit parattre sans nom d'auteur un volume intitulé les Constitutions des Jésuites, et destiné, dit la préface, à faire connaître la Société . de Jésus par les institutions qui l'ont fondée, par ses lois organiques, par ses règlements officiels. La lecture de cette préface est curieuse, c'est un modèle de style alambiqué, à travers lequel la pensée de l'auteur peut à peine se faire jour. On voit qu'il ne demande pas mieux que d'écraser Pinfdme; mais pourtant il se réserve une porte de sortie, dans le cas où son adversaire aurait la vie trop dure. Il y est dit un mot en passant de la flexible morale des jésuites; mais, d'un autre côté, on proteste que le but de la publication est d'éclairer les amis et les ennemis de cette société célèbre. On tient surtout à ne pas se compromettre, comme si l'on prévoyait déjà qu'on pourrait être un jour appelé à jouer le rôle de modérateur ; au fond, l'on est universitaire, mais on laisse les plus ardents courir les aventures ; et, retranché derrière le buisson de l'anonymie, on juge les coups que se portent les adversaires et l'on attend. Quand j'examine le personnel de la rédaction du Constitutionnel revenu doses accès de prêtrophobie, je ne vois guère que M. le docteur Vélani qui, en sa qualité d'ancien professeur à la Société catholique des Bonnes Lettres, puisse prendre en main les intérêts de la religion, et encore a-t-il été l'un des successeurs de Lulli Cucheval est le ministre des affaires étrangères du Constitutionnel, l'Allemagne lui appartient, la Turquie est sa propriété, et personne ne touche au Danemark ou à la Hesse sans sa permission. Comme rien ne nous empêche d'être impartial , nous ne ferons aucune difficulté d'avouer que M. Cucheval conne assez bien les questions de politique extérieure, et qu'il apporte dans la confection de ses articles plus de soin, plus de retenue et plus de style que la plupart de ses confrères. Le nom de Clarigny n'est, à ce qu'il parait, qu'une fioriture, une arabesque, un appendice de fantaisie. S'il faut ajouter foi à une anecdote qui m'a été racontée, c'est le valet de chambre de M. Molé qui, sans le vouloir, a déterminé le jeune écrivain à faire suivre son nom de famille de ces trois syllabes supplémentaires, dont la consonnance harmonieuse rappelle les noms des jeunes premiers de M. Scribe. M. Cucheval écrit aussi pour la Revue des Deux-Mondes. Un jour il pria M. Buloz, le directeur de ce recueil et l'homme le plue aimable de ce temps-ci, de vouloir bien le présenter à M. Molé. M Butez répondit, comme c'est son habitude, par un grognement guttural qui équivalait à un acquiescement. Rendez-vous fut pris pour le lendemain. Quand M. Cucheval arriva chez M. Butez à l'heure dite, on lui remit un billet par lequel le directeur de la Revue des DeuxMondes lui faisait savoir qu'il avait eu quelques courses à faire, mais que M. Cucheval pouvait se rendre directement chez M. Molé, où M. Bulot, se trouverait pour la présentation convenue. M. Cucheval partit donc peur Molé. Là il demanda au domestique, posté dans l'antichambre, si M. Buloz était arrivé. Le domestique répondit affirmativement, et fit la question de rigueur : « Qui annoncerai-je? — M. Cucheval. — Monsieur?... reprit le valet de chambre qui craignait d'avoir bien entendu. — Cucheval. Le domestique fit quelques pas vers la porte du Salon, puis il revint vers le visiteur et lui dit avec quelque hésitation : a Monsieur, c'est..... qu'il y a des dames. e Ce fut le lendemain de cette *venture qu'un conseil fat tenu entre M. Cucheval et M. Butes, et que l'adjonction de Clarigny fut jugée indispensable comme passe-partout. Renom) Taises.

Courrier de Parle.

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Le ministre de Calonne, obsédé par des femmes de qualité, ne parvint à s'en débarrasser qu'au moyen d'une apostrophe impossible à écrire, et il ajoutait : e Dans toutes lm affaires il n'y a qu'un mot qui serve. s Un mot qui serve, heureux laconisme qui n'est plus à notre usage. Que de en pure perte! des discours inutiles phrases qui s'allongentd pleuvent de toutes les lev , vous voilà noyés dans tut noupublicité vous submerge. Passe veau- déluge, et l'océan encore pour la fourni quotidienne de nos trente journaux, qui sont condamnés à en bavardage perpétuel soue peine de désabonnement; il s'agit de cette autre éloquence sans timbre dont les flots inortdent la ville et les faubourgs, car enfin où ne diaquurt-on pas? Paris est une salle de conférence où chaque parti s arrache la parole, faute de mieux. Le Palais-Bourbon a des succursales partout, la Bourse néglige les actions pour les paroles, dans les cafés on n'a jamais plus consommé de politique, et voici des restaurants qui ouvrent des cabinets particuliers pour cet exercice. Quelques salons mal informés ou pris au dépourvu, car la bise n'est pas venue, allaient s'ouvrir pour des soirées, mais le moyen de faire de la musique en pleine tempête? Avis aux virtuoses de concerts particuliers : ils sont menacés du sort d'Orphée, leur prédécesseur, qui fut déchiré par les Bacchantes; les plus heureux se verront condamnés

à roucouler deus la solitude. Voulez-vous un exemple, L'antre soir, dane ' Ie salon de madame M., véritable sanctuaire d'amateurs, quinze personnes à peine étaient réunies pour entendre une rareté musicale, voix de séraphin instrumentée pour la chapelle Sixtine, et pour tout dire, un de ces fanatiques de leur art qui enterrent leur descendance dans une ariette. En présence de ce rare auditoire, l'oiseau rare s'est consolé en disant comme un autre illustre : L'avenir me rendra justice et je chante pour la postérité. —Hélas I et aux dépens de 'la tienne, povero. Ainsi l'hiver s'annonce sous de tristes auspices : il sera verbeux, sérieux et tapageur, c'est-à-dire parlementaire, et pour comble de disgrâce, il menace de ressembler à l'été. Cette vieille allégorie d'almanach, l'été de la Saint-Martin, a l'air de devenir une vérité comme la Charte. Les pauvres s'en réjouissent, mais c'est un grave mécompte pour certains philanthropes de profession. La charité patentée pleure de ne pouvoir exercer ses fonctions à domicile. Vous connaissez la déconfiture d'une de ces sociétés philanthropiques qui distribuait ses bienfaits avec approbation et privilége.... de la République. Frappée par les foudres de l'autorité et veuve de son patron, elle n'en continuera pas moins son commerce; elle va renaître, dit-on toujours, sous un nom nouveau pour exercer sa bienfaisance incognito, au risque de faire encore crier. M. Droz est mort samedi, et notre génération est mea oublieuse pour demander : Qu'est-ce que M. tarez? C'était un académicien très-savant qui laisse quatorze ouvragea, sur le droit, la morale, la politique et les beaux-arts. L'Académie avait couronné ses livres avant d'admettre l'auteur dans son sein, conformément à un antique usage qui se perd. L'art d'être heureux, tel est le titre du premier, sinon du principal écrit de M. Droz, et c'est un art qu'il e pratiqué toute sa vie en cherchant à se faire oublier. Dans quel moment de distraction l'Académie alla-t-elle tirer le philosophe de son obscurité, peu importe aujourd'hui, on la loua fort de n'avoir pas sacrifié par hasard le mérite modeste au mensonge de quelque renommée bruyante. M. Droz hérita donc du fauteuil de Lacretelle allié, qui fut celui de La Harpe et de Colardeau. Cette mort regrettable ouvre la porte à des candidatures nouvelles, et les quarante, qui ne sont plus que trente-huit, sont fort courus par toutes sortes de gloires intalites. Heureusement, l'Académie se prend au sérieux, et puisque la poésie, l'imagination, l'éloquence et le savoir frappent à sa porte en même temps, elle ne laissera pas échapper celte bonne fortune. M. ,Nisard , d'ailleurs, n'a manqué la dernière élection que d'une, voix — on s'en souviendra — et M. Jules Janin n'est plus, depuis longtemps, un de ces écrivains qu'on ajourna. Quant au troisième, M. Alfred de Musset, il s'agit d'effacer le plus tôt possible la trace d'unein-jure récente ; cinq voix seulement au prince de la jeune poésie française ! A supposer que la réparation se fasse attendre encore, un jour ou l'autre elle n'en sera pas moins éclatante. tt• Ouvrons un autre chapitre de réparations : un vieillard, un comédien, dont la vie entière fut une belle action, M. Katisard , honoré d'un prix de vertu par l'Académie, vent de recevoir une autre récompense : mille francs de pension. Dans cette circonstance, le bienfaiteur, c'est l'État, et le Mécène, c'est M. le ministre de l'intérieur. La demande et la concession, de part et d'autre tout s'est passé avec une bonne el-ace parfaite : a (aselle que soit la demande, elle est accordée, s a répondu M. Basoche au spirituel écrivain qui s'était chargé de la pétition. Puisque vous sauvez le comédien, vous ne laisserez pas périr la tourière de l'Hôtel-Dieu. Quel est l'artisan ou l'artiste qui, allant consoler quelque confrère sur son grabat, n'a pas vu la bonne Babet dans l'exercice de son apostolat, à la porte de la maison de Dieu ? Depuis soixante ans et plus, elle en ouvre la grille aux allants et venants; les pauvres la bénissent comme leur protectrice, les internes l'aiment comme une mère. Aimer, secourir, c'est-à-dire se sacrifier, voilà toute sa vie, et la vocation de Babet se dessina de bonne heure; elle naquit à l'ombre de l'Hôtel-Dieu, dont elle adopta les enfants et patrona les gloires. Elle a connu toutes les illustrations médicales ; toujours prête aux petite services qui sont parfois les plus grands, servante de la science aussi bien que de l'humanité. Desault ne l'appelait que ma bonne. Elle ii`soigné Bichat qui en soignait tant d'autres ; bien souvent le pauvre enfant qui devait être le grand homme a partagé avec elle la fortune du pot, l'extra du dimanche, qui le dédommageait des gargotes de la semaine. C'est de ses mains que; chaque jour, Pelletan, Richerand , Dupuytren, Magendie, recevaient et reçoivent encore le petit pain que l'administration décerne au chef de son service, comme pour lui dire : « Vous êtes bon comme le bon pain. s Babet a fait bien mieux : elle a secouru les plu» glorieux et les plus riches lorsqu'ils étaient les plus pauvres et les plus obscurs. Aujourd'hui, Babet est infirme, octogénaire et sans ressources, et reste à savoir si chaeun lui rendra une miette du pain qu'elle a donné à tout le monde. On conte de la Guimard, ou d'une autre danseuse, que, passant au parvis Notre-Daine, elle vida sa boume dans le tablier d une pauvre femme qui pleurait à la porte de l'hospice , et lorsque , le lendemain , la pauvresse se présenta à l'hôtel de sa bienfaitrice pour la remercier, il se trouva que la fille avait sauvé sa mère. Pauvre Babet sa vertu intacte ne saurait porter avec elle une pareille récompense. Cet hôtel de la Guimard, qui ne fut pas bâti précisément Mc ses économies, est maintenant un vaste et splendide magasin à l'enseigne de /a Chaussée d'Antin , dans la rue de ce nom. Dorat, qui dans son potime de la déclamation a fait figurer la Guimard comme déesse de la -danse, aurait de la peine à reconnattre aujourd'hui le temple de sa divinité. L'Industrie parisienne en a fait un de ses plus ri-. ches bazars. Vénus et les Grâces ont délogé, dirait le mate du ,boudoir, selon la coutume de tant de portes, qui

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sacrifient la vérité à l'image. Le velte, c'est qse les parisiennes vont y choisir tes variétés de leur toilette, qui s'est bien éloignée de la simplicité mythologique. N'entremet pu, pour Catie, dans le dénombrement de cas dein« ; la Guimard elle-même et su amis en soutient diesevellib, à commencer par ce fameux prince de Steel», le vaincu de Rosbach , et le héros des fanfreluches, qui es pique d' enseigner cinquante manières de nouer un ruben ou tâte tacher une guipure. L'article Modes comporte des cousais-, sances qui nous manquent absolument , et, devant ces Utvaux de la fée sua Aiguilles, dont tout le monde yes et dont personne ne parle, il faut rougir de son ignorance. Les vaudevilles, ces autres articles de mode, les L'Ut/aux-Rouges et autres châteaux en Espagne, à la glorification desquels on use sa plume et le peu d'esprit qui vous reste, sont-ils donc plus dignes d'intérêt que ces merveilles de l'industrie? Mademoiselle Rachel a reparu au Theatre-Français, Après Hermione, Phèdre et Camille, maaamoiselle Rachel s'apprête à jouer Camille, Hermione et Phèdre. La tragédie vivra; mais Molière et M. Scribe, naguère délaissée, redeviennent à le mode, et la comédie aspire à reprendre le premier rang. C'est une révolution dont les amateurs observent les phases et se plaisent à noter les différents symptômes. L'astre tragique entre dans sa période de décroissance, tous les astres en sont là. Le public est distrait; à l'orchestre, on a entendu des bâillements; les amie s'inquiètent, le feuilleton se lait et les recettes baissent. La tragédienne était donc bien inspirée en allant chercher des consolations à l'étranger : elle en rapporte pour deux cent mille francs ; c'est admirable. Admirable, c'est ce que Déjazet, vous semblera encore dans un vaudeville qui ne l'est guère. Celte Douairière de Brienne vous représente une grand'mère d'abord assez maussade pour vouloir enfroquer son petit-fils et marier sa petite-fille à un marquis maigre, affligé de soixante ans, sans compter les rhumatismes. La bonne dame est pleine d'orgueil et de morgue; c'est un doigt de vin qui la dégrise. Alors vient la chanson de Béranger : Ma grand'mère un soir de ee fête, De V111 pur eyttnerltu ' deux doigte.....

Si bien que la contusion ne se fait pas attendre, et nous avons l'hymne d'une foule de fredaines sur un mode gaillard ; les regrets sont peu édifiants: le bras dodu, la jambe bien faite et le temps perdu, rien n'y manque. Je me trompe : il man- . que à ce vaudeville , pas mal d'ingrédients, l'esprit, le sel et la façon. Mais les auteurs comptaient sur la collaboration de l'actrice pour parachever la chanson de Béranger : Maman, comme voue faut-E fairet — Eh! petits enfants, pourquoi, SI J'ai fait comme ma grand'mère, Na feriez-rave pas comme moi I

Et voilà comme, avec un reste de jeunesse et beaucoup d'esprit on fait un chef-d'oeuvre de rien du tout. Le Paillasse de la Gaité, c'est M. Frederick Lemaitre ; admirable paillasse ! il est heureux autant qu'un paillasse peut l'être entre ses deux enfante, auxquels il a cassé les reins, et sa femme qui marche sait la tête, lorsqu'un inconnu vient lui dire : Madame Paillasse est Ma-ibère des Montbazon; rendez-la à l'amour d'une famille qui ne l'a >mais vue ni connue et l'on vous fera des rentes. — Et nos enfants? objecte Paillasse. — Vos enfants sont destinés à devenir des grands seigneurs; on va les envoyer à l'école en attentant. » Là-dessus Paillasse s'arrache les cheveux, il pleure et se lamente. Que faire? L'alternative est horrible. Livrera-t-il sa race? Autant s'arracher le coeur. Dans sa désolation, il plie bagage, ramasse ses hardes, attelle son vieux cheval, et le voilà parti, emportant son trésor comme un voleur. Vous comprendrez la résolution prise par Paillasse en le contemplant dans son ménage. Tous les petits métiers nécessaires au bien-être de la famille, il les pratique comme des vertus. C'est la perle des hommes, des maris et des pères, le Pélican des saltimbanques, Bilboquet n'en fut que le Césarr. Ce coeur d'or n'en est pas moins abandonné par sa femme; mariez-vous donc! Madame Paillasse a des remords, elle voudrait et ne voudrait pas quitter sa magnifique famille, les Montjazon. Madame Paillasse ressemble à toutes les femmes légères et qui ont dansé sur la corde des devoirs et des affections : elle ne riait pas ce qu'elle veut. D'un autre côté, Paillasse, s'engageant à la poursuite des détenteurs de son bien, devient un personnage assez vulgaire; à force de se jeter dans les aventures, les ruses et les déuisemetns, il finit par se faire prendre, et peu s'en faut qu'il ne soit pendu. M. Frederick Lemaitre apréservé Paillasse d'une dernière culbute qui pouvait être fatale à tout le monde. Le Lion et le Moucheron (Porte-Saint-Martin) est une pièce peut-être un peu compliquée comme apologue, d'autres l'ont trouvée trop simple pour un mélodrame. C'est l'histoire d'un vaurien, lion et homme tout ensemble, aux prises avec l'honnête serviteur d'une honnête famille, dont ce coquin de lord convoite la fille et l'héritage. Le lion, piqué au jeu par le moucheron qui contrecarre ses affreux projets, essaie de l'écraser, et il y emploie tous ses efforts pendant cinq actes. Les moyens sont ingénieux, mais ils ne servent à rien, sinon à prouver une fois de plus l'habileté et le savoir-faire des auteurs, MM. Souvestre et Bourgeois. On attend dans une anxiété profonde le dénoûment, où le moucheron tue le .lion d'un coup d'épée. La pièce, vivement intriguée, est vivement écrite; c'est un beau succès. Le Gymnése reprend sa morale. Ecoutez la leçon, mesdames et messieurs , et que lets intéressés en profitent : les Petits moyens pour ramener à son devoir un mari qui se dérange sont en effet de bien petits moyens ; s'ils n'existaient pas, un enfant pourrait les inventer. Adèle est si innocente, que sa tante se charge de l'exécution. Ah I M. Edouard donne de» rendez-voue à ses clientes! crac, ses bretelles cassent, les boutons de son-habit dégringolent, son gilet passe du blanc au noir, sa cravate tombe en charpie, je ne sais plus à quel massacre la tante dévoue le vêtement nécessaire, mais il n'en vaut guère mieux. Malgré cette situation


-glaugRATioN l JotaiNAL UNIVERSEL. ', Chteeleepartisans de la politique ilepoléoniriene, Delle devant, pur leur annoncer la bonne neve Ile : a Nous Mie reviens bien dit ; nous connaissions Éon jeu, voilà pourquoi nous nous sommes dévoués. Mies-vous coMentse n A trois heures, la Presse a été saiette; il y avait déjà longtemps qu'on ne croyait plus à son Message ; idées, dit int journal dévoué au prince, idées émises pour rester à l'état de théorie. . Le véritable manifeste n'a été présenté que le lendemain, c'est-à-dire le I e, et a réuni, à la première lecture, des suffrages à peu près unanimes. Rien ne prouve mieux que cette approbation, après tant de motifs de défiance, parmi tant de ressentiments près d'éclater, le besoin de calme dans ce pays. Tout est oublié en un seul jour ; on veut avoir confiance dans les parolt s, st si les actes y répondent en effet, . si la modération est sincère et désinteressée , on a raison te, d'applaudir. Il y a tout à gagner. ee. Les prem i ères séances de l'Assemblée, à part la lecture du manifeste et quelques incidents sans importance, ont été consacrées à L élection du président et au renouvellement du bareau. L'Assemblée s réélu M. Dupin, binai que les vice-'présidente et secrétaires institués avant la prorogation. Ce n'est guères que mercredi que l'Assemblée a véritablement repris ses travaux. Elle a 'voté quelques médits importants, entre autres le crédit relatif à la mise en activité des caisses de retrelte dont l'établissement a été adopté dans le courant de l'été; elle a passé à une première délibération sur quelves projets d'un intérêt secondaire, et a enfin fixé à lundi l'ouverture de la discussion du projet de lefeayant pour ob;et de mettre au service des intéréts privés la télégraphie é'ectrique. L'usage de la télégraphie électrique est, depuis longtemps, réclamé par les particuliers, par lecommerce, et le public saura gré à l'Assemblée de lui livrer, dans les conditions les plus possibles, un moyen de communication dont le gouvernement anglais, le gouvernement belge et plusieurs gouvernements de l'Allemagne ont depuis longtemps abandonnée le monopole. . A la fin de la séance un court incident a laissé percer les vivacités d'opinion qui se cubent sous le calme apparent de l'Assemblée. Un membre a demandé l'impression des procès-verbaux de la commission de permanence; l'Assemblée a décidé que ces fameux procès-verbaux continueraient â sommeiller aux archives de la .résidence. • — Les Chambres belges ont ouvert leur session le 4e, aine' que nous l'avions précédemment annoncé. — Rien de nouveau en Angleterre. Le nouveau !ordinaire e donné lundi à Guildhall son dîner d'installation, conforme à toutes les traditions de magnificence qui régissent la matière. Les toasts ordinaires ont été portés avec la solennité et ecceptés avec les discoure qu'il est d'usage d'entendre eu pareille occasion. Après avoir été un moment très-menaçantes, les affaires de l'Allemagne tournent définitivement à la pacification. Les Prieniene ont évacué Fulda et Cassel, en conservant leurs reetes d'étapes. Sauf quelques coupa de fusil tirés aux avantporte, ces armées f emidables n'oàt jusqu'à présent causé que des pertes réparables dans les finances de l'Allemagne. Le France est peut-étre en droit de demander si tout ce bruit se fait pour rien. L'Assemblée, pour la révision de la Constitution du Wurtemberg, a été, pour la troisième fois, dissoute, le 6 novembre, à le Suite d'an vote par lequel l'Assemblée a refusé au gouvernement le crédit de 300,000 florins, demandé à l'occasion des complications actuelles. La dissolution de l'Assemblée n'est pas la seule mesure que le gouvernement Ait jugé à pro e prendre. Pour empêcher la réélection d'une eouvell ciblée, tout aussi hostile au gouvernement que les dente, la loi électorale dut ." juillet 1849 est abrogée , et le eyetème électoral d'avant 1849 est remis en yigueur. PAULIN. Voyage à trarera les Journaux. Je und pet l'honneur de eonnatire M. Amédée de Cesena; teint ee Mus je Les de ce brillant économiste qui tient en ce moment dans ses mains les destinées de la Patrie, c' est qu'il e figuré des te quadrille des théories révolutionnaires et qui a même intrépidement dansé la valse des folies proudhoniennes. En descendant de la Courtille humanitaire, il a fait une station au Moniteur dis soir, d'où il n'est sorti que peut passer au journal ordinaire de M. Delamarre, ce banfer de tant de style. M. Delamarre, â qui on a contesté ses rides qualités littéraires, a cependant montré dans le ehdiX de M. de Cesena comme rédacteur de la Patrie un tact et une buse que Des plus opiniâtres adversaires sont forcés de reeennaltre. M. de Cesena, en effet, est un véritable écriMn.- da mir; teeet bien le rédacteur d'un journal qu'on ne menuet guère qu'entre onze heures et minuit, à ce moment OÙ, abrité, derrière les rideaux de l'alcôve, on implore le dieu tranquille et douteux du sommeil. M. Forcade, lui, ne pouvait demeurer longtemps à le Patrie. La verve méridionale qui circulait à travers ses articles, son style élégant., son talent souple et spirituel avaient le grave inconvénient de teair éveillée l'esprit et tee yeux du lecteur ; aussi M. Delamarre lui dit-il un jour : ri le vois bien que, malgré toute votre bonne volonté, vous ne posséderez jamais) me fluide pavolique qui distingue le journaliste crépusculaire allez dee aux Débats, allezmertout où l'on a la prétention d'écrire per MM ln ; car, je votre le dis en vérité, vous Md un écrie da matin. de CMena posséderait toutes lei. vaporeuses quittéeietitietienaliste du soie, il serait complet, ail—n'avait quelle dao use manie de soulever les métaphores à te Au moment où le lecteur, plongé dans qui n'est ni la veille ni le sommeil, va elare la paupière, une impossible catachrèse

cond , et und boule dans •un-ellège -pour le troisième; Ou une impitoyable Syneedoche viennentleMpre le charme soporifique de ce 0:Mie-Paris Opiacé. Dimanche dernier, quant é mes filles, mon ruban fouge leur eyra de droit minuit un quart, j ai été réveille en sursaut par la phrase les portes de la maison de Saint-beurs. L'État n'a été inventé que pour élever, nourrir, loger, vêtir, chauffer st 'Suivante « Combien d'affaires suspendues et de capitaux envolés payer les enfants des tir hes particuliers, sans cela, à quoi servirait-il? — Si, par bavard , l'État faisait mine de reser par eefNtirettenete Mite certains journaux sont parvenue A ter à cet épouvantable communisme , on lui mettait le pje. petite* en MI erten' de porte en perte les commérages qui tolet du vote sur la gorge, et il était contraint de subir les sortaient du sein de la commission de permanence I Mais la voilà donc enfin connue cette porte par laquelle ces commé- inexorables conditions des hauts barons du pays légal. Mettez la main, mon cher docteur, sur la région de la rages entraient dans le palais de l'Assemblée législative : poitrine occupée par la conscience selon les anatornistes,et cette porte/ c'est un obscur commissaire de police! par le ruban de la Légion d'hcnneur selon les hommes Quand M. le docteur Véron déclare que personne n' a le droit de se laver les mains de l'avenir de la France, il est d'Etat ; maintenant dites-moi si cela nese passait pas ainsi? Je viens de parler des hommes d'Etat ; voulezemee me bien plus biblique et bien moins audacieux que son collègue en style, M. de Cesena, qui transforme sans façon un infor- permettre de vous dire, mon cher docteur (ne perdez pas de vue l'hypothère des cent mille francs), ce qui a manqué .à la tuné commissaire de police en une porte cochère. M. Véron, il est vrai, n'est pas un journaliete du soir, et cependant il France depuis plus de soixante années! Ce ne sont nettes n'est pas non plue, il me semble, un écrivain au matin; journalistes comme vous, ni même des milLonnaires comme moi, ce sont des hommes d'Etat. Si j'excepte Napoléon Boc'est un docteur inoccupé qui dissèque des mots, et se livre, naparte, celui qui a gagné la bataille d'Aueterlaz, et e Cdfaute de mieux, à l'anatomie de la phrase. Tout dernièrepedgue, qui a inscrit sur toutes le murailles, sur tous ses Ment il a porté ie bistouri eue une Me palpitante d'actuae lité, comme on disait encore avant-hier; il e fait un parallèle livres, dans toua les journaux et jusque sur ses cartes de entre le révolution de Juillet et la révolution de Février, et visite, sa qualité d'homme d'Etat, je ne vois plus dans cette foule multicolore que des politiques ingénieux, des esprits il a établi péremptoirement la supériorité de celle-là sur cal eci. La révolution de Juillet était une hannéte fille de revolu- souples et habiles, et des rhéteurs dogmatiques, tee gens tien, elle avait du linge blanc et une robe à queue, elle e ex- plus ou moins partisans de cet éclectisme qui vit daim le primait à peu près en français et elle' acceptait le bras de fait plutôt que dans le principe, et qui s'en tient au phénotout ce qu'il y avait de mieux, financièrement parlant. mène, sans prendre la peine de remonter à la loi .générale. Quant à la révolution de Février, quelle différence I Des bar- En outre, la France a eu le malheur, depuis 4815, de n'être barismes et du linge suspect ! n D'où je conclue, d'après gouvernée que par des hommes de parti. Pour ne citer que M. Véron, que le bourgeois a bien le droit de se laver les les personnages les plus considérables du dernier règne, je mains de la position du genti homme, mais que le prolétaire vous demanderai si MM. Thiers et Guizot ont été des hommes n'a pas le droit de se laver seulement le petit doigt de la d'Etat dans toute l'étendue politique du mot? Ils n'ont été occupés qu'à jouer à la bascule parlementaire, sans se douprospérité du bourgeois. Si j'avais cent mille livres de rente, ce qui me permet- ter que la royauté. assise au milieu de la planche, finirait let ou tard par perdre l'équilibre. Quand l'un grimpait au trait de traiter famillionnairement M. Véron, je lui dirais : Savez-vous, mon cher docteur, que quatre journalistes aussi pouvoir, vite l'autre descendait dans l'opposition; quand te franchement naïfs que vous l'étés e et défenseurs i comme premier disait blanc, te second disait noir ; et cependant voue de l'ordre, de la propriété, 'de la religion et de la lorsque M Guizot avait joué sur la quatrième corde l'air famille, auraient bientôt fait de tordre le cou à la morale patriotique des classes moyennes, M. Thierri prenait à son tour le violon ministériel et exécutait exactement le même politique. Eh quoi I ne craignez-vous pas qu'on ne pense que vous proclamiez immorkes les trois journées de Juillet air, il n'improvisait que quelques variations Ajoutez à cela parce que vous avez su faire fructifier vos petites affaires que MM. Thiers et Guizot, chefs de parti, étaient les trèsau soleil d'une 'révolution quia vu l'éclosion de la réclame? humbles et très-obéissants serviteurs de leurs partisans. le Si, comme vous l'affirmez, la révolution de Juillet est une Premier obéissait à des journalistes, le second à des députés. révolution de bonne compagnie, il ne s'agit plus, pour po .- Un homme d'Etat gouverne; or. sous la monarchie de Louise voir bousculer avec décence un gouvernement établi, que Philippe, personne n'a gouverné, pas plus le président du de porter un habit bleu-barbeau, des pantalons noirs, une l er mars que le président du 29 octobre. Ce qui a gouverné chemise irréprochable, et de savoir l'orthographe juste as- dans notre paye pendant ces dix-huit années, c'est la ..;ire sez pour corriger l'épreuve d'une annonce. Puisque la legi- constance, et il est advenu qu'un jour ta circonstance s'étant limité d'une révolution n'est plus qu'une question de tenue, présentée sous la forme d'une révolution, a balayé en une qui vous dit que les gens en Mme ne se croiront pas un matinée royauté, portefeuilles, classe moyenne et hommes jour aussi bien vêtus et aussi élégants que voue, et que, d'Etat. par suite de cette déplorable conviction, ils ne se regardeSi nous avions eu un, véritable homme d'Etat en 4825 et ront pas comme suffisamment autorisés à mettre la main en 4845, juillet 4830 et février 4848 ne seraient peut-etre sur le .pouvoir? Si la révolution de Juillet a été légitime, purs des dates politiques, et, par contre-coup, vous aniser vous ne pouvez raisonnablement accuser de bàtardise la pas été amené, mon cher docteur, à établir entre me dee révolution de Février, vous surtout, mon cher docteur, qui révolutions une distinction subtile, qui rappelle un peu trop vous êtes empressé, dès le lendemain de la lutte, de sou- que Id. Joiree.est toujours orfévre. scrire pour les blessés de cette révolution. Puisque vous-voulez bien que je vous parle avec tant de Ah I j'aurais compris, mon cher docteur, que, voua pla- famillionnairité, soyez encore assez bon pour me permettre çant à un point de vue absolu, vous eussiez impitoyable- de tracer à la suite de ces trop longues reit. zions , la site ment condamné toute révolution. qu'elle Mt bourgeoise ou houette d'uil de vos rédacteurs, M. Cucheval Clarigny. Il y populaire, qu'elle sortit de la rue ou d'un salon 1 Cette quinze jours que je l'ai promise aux lecteurs de l'Illustratioi: thèse. a déjà été soutenue avec beaucoup d'éloquence par M. Cucheval est fier de son nom de Clarigny, M. Clary un grand nombre d'écrivains, et entre autres par MM. de goy, en revanche, supporte difficilement son rom de Cuchie Maistre et de Bonald, deux hommes d'un talent empérieur, val. Je sais bien, pour ma part, que si je m'appelais Cucheval, dont vous n'êtes pas sans avoir entendu parler dans les cou- je ne signerais que Clarigny, en dépit de l'article Laboulieé lisses de la littérature, et peut-être même dans les coulisses c'est un conseil que je donne à M. Clarigny, et j'espère qu'il de l'Opéra. J'ai connu des républicaine sincères qui ne crai- sera bien accueilli de M. Curheval. gnaient pas de déclarer que les bienfaits issus o'une révoM. Cucheval-Clarigny est de la vache à Colas universiteiree lution compensaient rarement la somme de malheurs , d'in- il ne sortit du collée- que pour entrer à l'école normale? fortunes et de ruines qu'elle entrain à sa suite. J'admets dont il a été l'un des élèves distingués. donc que de certains esprits repoussent comme un blasphémé L'université, en voyant cette jeune plante qui ne demenà le célèbre aphorisme du général Lafayette , comme je comdait qu'à croître dans le parterre du professorat, l'émonda prends également que d autres , placera A un point de vue des chenilles du faux goût littéraire, l'arrosa d'arguments; opposé, voient dans les secousses révolutionnaires des de thèses et de propositions, si bien que la plante devint crises nécessaires à le Vendirent« d'une société mal arbre en peu de temps, et donna une abondante récolte constituée. Ces dee .opinions met également soutenables. scolastique. Si, maintenant, mus Me Utak* l'honneur de m'int rroger, M. Cucheval avait traversé avec le plus grand succès leu pour connaltre Me manière de voir erminette , je Mue rédifficiles épreuves de l'agrégation ; mais à toutes les félicipedrais que je suis de ceux qui attendent plue de le pas tations qui lui étaient adressées par ses examinateure et ses tience et du tempe que des moyens Violents et del remèdes condisciples, le jeune triomphateur reposait un air triste et héroïques. Mals inventer comind mua' le lette, mon cher Mie attitude désespérée. On se perdait en conj . ctures sur ' docteur, un nouveau juste milieu tivoluttenneire, cOnseerer la cause de cette mélancolie précoce. Ce n'était plus le Cu-, la légitimité de Juillet, et nier la Meitimite de Février; mus cheval des anciens jours; c'était Obermann ou un sauletenir que rhiblt de 4830 avait reg» , et que le veste de- pleureur I 4 sit avait tort ; pécher dei arguments dans Crau trouble M. Dubois, directeur de l'école, entreprit de pénétrer ce de te Me latititei, pour faire des gredins de lieus-ot at Osa mystère; il alla trouver M. Cucheval, tourna avec précauberna de lieus-là, ce n'est pas seulement de leseonsequeliee, tion autour de sa douleur, descendit dans ce cœur élégiaque, • c'est de l'aveuglement ; ont voue ne remorquez pas que MIS et crut y découvrir le germe encore indécis d'une tragédie vous décernez l'apothéose pour la mente raison qui vous reit en cinq actes pour le théâtre de l'Odéon. , vouer votre voisin à l'infamie. Banquiers et avocate de Juil— Melpomène, répondit Cucheval, n'a jamais verse dant let vile multitude de février, vous êtes toue des revende- ma coupe l'ambroisie de ses alexandrins, nourri parmieee flaires au méme degré, avec cette différence, pourtant, Mie centaures de la métaphysique, j'ai dédaigné de me melte ce sont les habits qui ont frayé aux blouses le Mein MM tan je« des nymphes à la taille élancée, qui mènent petite révolutions. les Vert classiques dans les sonores pâturages de la tragéJe suppose toujours que j'ai cent mille trona de rente, die; un autre motif cause ma douleur : dans lesleçons du que je suis par coaktemat toujours regel de IL Véron, et Lycée et dans les récréations du Portique, j'ai puapprécier; je confine t VOUS OUSE dntao rani, mon ter docteur, 'E mes dépens, la causticité naturelle aux jeunes Français tous allies toua lotir hem de tes pomma, qui qui n'ont pas encore revêtu la robe prétexte. Cette jeunesse n'avaient détrôné la t s_ tu pour te chemarrer de sec :.rieuse et légère m'a tellement criblé de calembours-à otite rabais, demi titres M'et Me «roquet allas! nous les de mon nom, dont l'euphonie laisse, à ce qu'il parait, quel: Mes vue à l'oeuvre l' Pendant ana, ava gens-là ont que chose à désirer, que je suie résolu à ne poidt accepte tout prie :.pteces , honneurs, argent; dignités et bureaux .1a chaire à laquelle j'ai droit, et à abandonner les destiné« dia tabac. Pendant dix-huit ans, chacun d'eux e dit à l'État : du professorat. Tài des enfante; je te demande une sous-préfecture pour M. Dubois fut touché de tette plainte heltnonieusee ildtt l'ale, une place de commis dans un ministère pour le se- nommer M. Cuchval'bibliolheedireelé ttEcdle herneti sit .


I LLuninaltuiN, JOURNAL uNlvtlisLL.

Essai d'un système do propulsion aérienne fait par M. Jullien à l'Hippodrome, le 40 novembre 1850.

clé par un équateur en bois auquel vient s'attacher un filet supérieur. Vers le tiers antérieur de l'appareil se trouvent deux petites ailes composées chacune de deux petites palettes formant hélices. Ces palettes ont à peu près la forme d'une raquette à jouer au volant de — 0, 22 de diamètre longitudinal sur — 0,20 de diamètre transversal. Elles tournent avec rapidité et produisent ainsi le mouvement direct. Maintenant comment tournent ces hélices? Rien n'est plus

simple : l'axe qui les supporte s'engrène avec une longue tige qui va s'engrener elle-môme dans un mouvement de pendule ou de tourne-broche suspendu au:dessous du ballon à quatre décimètres. Un système composé de deux gouvernails , vertical, l'autre horizontal , complète I appareil. » En résumé, et sans anticiper sur les conséquences probables de ces premières expériences, il faut constater qu'à

deux, sinon à trois reprises différentes, une machine aérostatique s'est manifestement dirigée par le vent, mue par l'appareil de M. Jullien, si bien que l'on peut ajouter avec un autre démonstrateur, M. Bernard : a Le problème de la direction des aérostats est résolu, du moins en miniature ; et ce que nous avons vu, ce n'est rien — ou c'est tout un monde nouveau. PIULIPPIt

Busoeu.

Chronique musicale. Madame Viardot, ainsi que nous l'annoncions dans notre longueur et une mesure de capacité. Quant à noue, lorsflexibilité et la sonorité nous impressionnent profondément précédente chronique, a faitja rentrée à l'Opéra mercredi que nous assistons, au théâtre de la rue Le'pelletier, à la en nous traduisant avec des accents indéfinissables ce qu'aude la semaine dernière, pairle rôle de Fidès, dans le Proreprésentation d'un opéra tel que le Prophète, nous n'hé- cun idiome humain ne peut traduire. Cette langue des dieux phète. Il n'y avait pas huit jours que mademoiselle Alboni sitons pas sur la manière dont les deux questions qui et des grands artistes, nul ne la possède mieux que madame chantait encore ce même rôle, aux grands applaudissements précèdent doivent être résolues. Ce que nous attendons Viardot; et il faut la posséder ainsi pour faire entièrement d'une foule curieuse; et cependant une foule empressée et avant tout, ce que nous cherchons, ce que nous deman- comprendre tous les trésors do passion, de sensibilité, de pressée aussi applaudissait avec enthousiasme le retour de la dons à l'artiste, ce sont des émotions vives et variées. Une science du coeur, et d'un coeur de mère, que Meyerbeer a grande tragédienne lyrique qui la première, et nous pouvoix d'un beau timbre et souple, qui nous charme, mais mis dans ce rôle de Fidès, l'une des plus belles conceptions vons même dire la seule, a initié le public aux sublimes beauqui ne fait que cela, nous pouvons bien l'admirer là comme de son génie musical. tés de ce beau rôle de la mère du roi-prophète. La compa- ailleurs, de même qu'on apprécie partout où il se montre un L'ouverture du Théâtre-Italien a eu lieu samedi dernier. raison était facile en entendant les deux Fidès à une semaine heureux don de la nature quel qu'il soit ; mais ce que nous La salle Ventadour, que les Parisiens aiment à citer depuis à peine de distance. Du reste, cette comparaison, madame bon nombre d'années comme un type accompli d'élégante admirons là par-dessus toute chose, c'est l'organe dont la Viardot ne l'a pas recherconstruction , ornée avec chée : ce n'est pas elle, autant de luxe que de goût, nous le savons, qui a désiré n'avait en aucun temps paru reparaltre sur la scène dans plus riche et plus brillante le même personnage que que ce soir-là. Livrée seulement pendant quelques mademoiselle Alboni faisant jours à l'habile peintre ses adieux au public ; ce M. Ferri , au doreur, au sont ses amis qui le lui ont tapissier, elle est sortie de conseillé, qui l'ont en quelleurs mains avec une rapique sorte exigé d'elle; et dité qui tient du prodige, elle lens a cédé, non pas fraiche, resplendissante et en faisant parade de ce confortable plus qu'elle ne vain orgueil qui brave l'ole fut jamais. Les hôtes les pinion, mais en acceptant plus exigeants y pouvaient d'avance, avec ce courage revenir prendre leurs plapartienlier qui soutient et ces. Et is y sont revenue, sauve souvent .les artistes parés de leurs plus magniau milieu des périls dont fiques toilettes : heureux leur carrière. est semée , présage pour l'hiver dans les conséquences d'une lequel nous entrons. La épreuve que quelques perSunncunbula, cette partisonnes croyaient dangetion qui semble résumer, redse. Mais comment aumieux que toutes les aurait-elle pu l'être ? Quelle tres du même maître, les que soit la manie de juger qualités propres du tendre par comparaison, madame et mélancolique génie de Viardot ne pouvait avoir Bellini, était l'ouvrage d'ourien à craindre. Pour comverture. Madame la comparer deux talents aussi tesse Rossi , ou plutôt macomplètement dissembladame Sontag, car pour le bles que celui de madepublic elle n'a pas cessé moiselle Alboni et celui de dûtes madame Sontag, remmadame Viardot, il fauplissait le rôle d'Amine. La drait, ce nous semble, dégrâce, la douceur, la ficider d'abord entre ces deux nesse, l ' agilité de son chant, questions : la musique estsont toujours aussi parfaites elle un effet purement phyqu'autrefois. Dans le !Male sique destiné à caresser plus si pathétique du second ou moins agréablement le acte, la célèbre cantatrice sens auditif? ou bien esta prouvé qu'elle ne se conelle un langage, le langage tentait pas d'éblouir ses auessentiel de Sème, expriditeurs par la pureté de ses mant les sentiments les plus vocalises, mais qu'elle saintimes, les plus mystévait, au besoin, les tourieux, et, au moyen de cher par les élans de l 'Ûme : cette expression qui lui est elle a joué cette scène aussi propre, qu'on nomme l'exbien qu'elle l'a chantée. Le pression musicale, s'adressuccès qu'elle y a obtenu a sant , par l'intermédiaire été plus grand encore à la des sens, aux facultés les seconde soirée qu'à la preplus élevées de l'intellimière. Le rôle d'Elvino sergence, pénétrant jusqu'aux vait de début à M. Celseplus profonds . replis du lari. Le nom du personnage coeur? Suivant que les disd'Elvino est un de ceux qui positions ou l'éducation de sont restée inséparables du votre esprit vous porteront nom de Rubini dans la méà accepter pour vraie la moire des anciens habitués réponse affirmative à l'une du Théâtre-Italien ; c'estde cas deux questions, vous à-dire que ce rôle se dresse préférerez inévitablement comme un des plus dangel'une à l'autre Fidès; mais reux écueils devant !out tévous n'arriverez pas davannor quiparait pour la pretage à les pouvoir raisonmière fois sur la scène nablement comparer entre italienne de Paris. Cepenelles, pas plueque vous ne dant M. Calsolari a été apsauriez établir de compaplaudi et rappelé , sinon Ouverts ro du Théalre-Italien. — Madame Sonlag, 101e d' A /II N A dans la Sonna/W.0a. raison entre une mesure de


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L'ILLUSTRATION, JOURNAL UNIVERSEL. -

• métier•cjuli * Mme I "Oti déplorable, le j eune mari s'obsmarque.encore que tine ; dernier lotit moyen , ne fait jamais un mnous semble énorme : on $ . plue qu'il n'en doit fi l'a lui prépare, une potion à _la tration m.w gagner son. magnésie , et notre oncle se Quellerapphmtion judied trouve à point pour l'avaler. la maximede Cet homme débonnaire voutout pas' clki, zèle' s De moine drait aussi faire des siennes, "voilà une bête qui s'acquitte et ses velléités n'en deviennent en conscience de son que plus plaisantes. Je vous épar- . et. qui rend à cents co eld! gae les effets du remède, ils sont nent l'omnibus de l'État la ledécisifs. Le comique de Numa ext Qu'u n de leurs chefs leurs corrige le comique de la pièce. donnée. Les Petits moyens feront aller le Quant au Mn de l'heinme, public au Gymnase. il consiste à mentes su ' Nous voici à nos illustrations, du cheval ; c'est l'a les Petits Métiers, qui ne sont gouvernant et dugou pas de sots métiers, puisqu'ils fe palefrenier s'en Slip tont vivre leur homme. Compbénéfice religieusement. ter les petits métiers qui pull'administration lui donne tee lulent dans la grande ville , couverture de laine pour tfo autant vaudrait énumérer les .couvrir le cheval épuisé de fasociétés californiennes, on s'y tigue et baigné de eineUr, et ne, perd. Le petit métier commence ire homme se fait de la coever partout pour ne s'arrêter nulle Lure un . paletot Cherchez part. C'est lui qui crie sous vos comparaisons. fenêtres, qui marche à vos côramas de Saint-Fond ottetair tés dans la rue; le petit métier premier ouvrage dandy« vous tend la main quelquefois , Mies montgolfières, écrivait dans l'occasion il se fait menen 4784 : a J'ai entendu dire diant, mais bohémien, jamais; M. de Montgolfier qu'il savait:le il est classé, il a sa plaque, la moyen de conduire à volonté** patente dupetit métier; qu'il machines aérostatiques dans vende des allumettes, des épingles ou des sucres d'orge, ou airs.' n Les trois expédenote même que le petit métier ne tentées dernièrement à l'Ilippevende rien du tout, ne vous drome viennent de réaliser en hâtez pas de le mépriser : tel partie ce moyen de diriger ,fee do ces industriels sans bouaérostats que l'imagination de tique , sans propriétaire et Montgolfier avait rêve, et qnii, sans livre-journal, envoie son dans tous les cas, il n'a pas fait fils au collége , marie sa fille Petites indus tr i es de Paris. — L'aveugle fabricant de cbaassons de lisières sur le pont-des-iète. connaltre. Youspouvezlire dans à un grand métier, et aura sa l'ouvrage ci - denens mentionné tombe au Père - Lachaise , sur le territoire des riches. philanthrope sans le savoir, exempt d'ambition, croyant à les indications qui ont dit guider le nouvel inventeur; Les nôtres (ceux des vignettes) sont plus modestes; ils la vertu, celle de son vulnéraire, qu'on peut employer sans M. Jullien, dans la construction de son appareil;:mais n'ont que la richesse du pittoresque. Le premier, l'aveugle crainte à toutes sortes d'usages; • élixir incomparable, i vous circonstance, qu'il ignore peut-être, n'enlève rien au médu Pont-des-Arts, cumule deux professions pour remplacer dira-t, il avec bonhomie, ejégerd à lies-propriétés inoffen- rite de sa découverte, dont l'honneur lui restera tent ailes yeux qui lui manquent : il fabrique des chaussons et sives, et pour compléter la démonstration, il s'offrira de le tier. Ajoutons que bien qu'aucune de ces expériences ., fa chante la romance à l'adresse des âmes charitables. On ne boire à votre santé. dernière surtout, n'ait paru décisive, il y a tout lieu dlui commit pas de chien, il , ne sait pasjouer de la clarinette, . Qui le croirait? le petit métier va à cheval depuis qu'il y a pérer une solution favorable; encore quelques semaines-pi _deux particularités si remarquables chez un aveugle que des omnibus. Mais ici le petit métier, qui est celui de l'homme, Aire, et l'homme pourra s'élancer dans les aire et y nous vous tenons quittes des autres. se c mplique d'un gros métier qui est échu au cheval, il est la 8a course. . Saluez le marchand •le vulnéraire suisse, non pour son roueo du carrosse dont son collaborateur n'est que la cinL'appareil a mie forme très-simple.; Mais il n'en costume qui lui donne l'air d'un chambellan qui a eu des ine eième. Pauvre bête (je parle du quadrupède)! avec quelle de même de sa dtion , qu'un -écrivain três-bn heurs, mais en considération de son art; 'C'est la santé Re &0. -! ,-eitélretéliittee de lui-même pour litferalleiTiché en,arba- 'en. "Mrotiliéres; efaieequartier. Il n'a manqué à cet homme pour jouer un person., lète devant ses deux chefs d'emploi, et comme il les en- ingénieuse clarté. Nos lecteurs vont en •juger ge .que d'inventer la pâte de Regnault. On le traite. de trains vaillamment à la montée' de cette 'rue des Martyrs., suivant, qui servira d'éclairciseement au d'enfoui-jodlât. 1 clielatan, quelle erreur et même quelle horreur !'c'est le dont le nom rappellera à la postérité le grand et-le, "petit' a C'est une sorte de poisson-cylindre à grosse tété et cet,-

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,

Pehtea' induatehm de Paria. — Le marchand d'eauda Cologne et de vulnéraire suisse.

i• Petites industries de Parie. — Le relayeur d'omnibus de la rue des Men.


L' ILLUSTRATION, JOURNAL UNIVERSEL. De Is viande, du vin et tout ce que nous tirons de la ville. Mais Filtrer, c'est bien différent! Les montagnes sont couinai« ele neige, les sentiers disparaissent ou deviennent impraticables, 1116M13 aux mulets; on ne peut plus rien recevoir de Médéah ni des Mines, encore moins de Blidati. Il faut alors manger du biscuit „quand on en a, ou se serrer le ventre, et boire de l'eau si le vin vient à manquer. s ' C'est bien là tout ce que j'avais soupçonné, pensa*. Tout Mon programme de souffrances se déroule peu à peu devant Moi. Je repris : e Vous m'avez parlé tout à l'heure d'un camarade qui partage von travaux et vos dangers. Vivez-vous en bonne Intelligence? — Oh! c'est un excellent homme, et il faudrait avoir un bien mauvais caractère pour ne pas s'entendre avec lui. ' — Cela est bien heureux. Est-il marié? — Oui. —Et sa femme est-elle aussi bonne que lui? » A cette question,le visage du pauvre employé exprima un embarras pénible. Il hésita quelques secondes, puis, jetant un regard inquiet du côté de la porte et baissant la voix, il se hasarda A répondre : a Je puis vous dire cela à vous, parce que vous ne le répéterez à personne : la femme de mon camarade est méchante, taquine, violente, en un mot, c'est une mégère. Si la paix ne règne pas toujours ici , c'est elle uniquement qui én est cause. Et vraiment, elle nous fait la vie si dure, si -dure, que souvent je me prends à regretter de n'être pas tout à fait seul dans ce désert. Encore, si elle épargnait mon petit gai con I mais le pauvre enfant (et sa bête noire I » Ces simples mots me révélèrent un genre de torture auquel je n'avais pas songé. Evidemment le trouble régnait dans cette association de quatre personnes réunies pour s'entr'aider, comma si ce n'était pas assez de toutes les misères accumulées sur la tète de ces parias. Et de tous I« Iléasa, celui-ci est le pire. - a Il va sans dire, ajoutai-je, que c'est la femme de votre camarade qui s'occupe du ménage? — Oui, c'est elle qui prépare le dîner et le souper ; mais quand elle est en querelle avec son mari, ce qui arrive trop souvent, elle se croise les bras, et la marmite est renversée pour toute la journée. Alors on mange ce qu'on peut et comme on peut. — Et comment passez-vous votre temps? — Comme des mécaniques que nous sommes. Depuis le matin jusqu'au soir dans la chambre aux signaux. Quand mon camarade me remplace, je mange ou je dors. Api ès le - souper, je prends mon fils sur mes genoux et le berce en pensant à mon père et à sa petite ferme assise sur le bord de la Loire. C'est le moment où je souffre le plus du mal du pays. — Fort bien! Mais quand le mauvais temps ou les brumes vous font des congés forcés, à quoi vous occupez-vous? — A m'ennuyer et epenser à mon pays ! » Après quelques nouvelles questions adressées à l'employé, je me levai pour prendre congé de lui. Je le remerciai de l'accueil hospitalier qu'il m'avait fait, et lui dis que je serais heureux de faire quelque chose qui lui fùt agréable. n Connaissez-vous, me demanda-t-il aussitôt, le directeur de notre administration à Alger ? — Non, répondis-je; mais si je le voyais, que voudriezvous lut faire dire? — Quo s il me laisse ici encore six mois, je meurs. Au nom du ciel, monsieur, faites en sorte qu'on m'envoie ailleurs. Dans un endroit moins sauvage, et avec une autre compagnie, je ne serai qu'une machine, comme tous mes collègues ; ici, je suis un martyr. » Je lui promis de voir le directeur et de lui soumettre sa requête. En sortant de la tourelle, j'aperçus dans le jardinet le petit garçon et la mégère qui était occupée à le gronder. L'enfant pleurait et semblait invoquer mon assistance. Le père tourna vers moi un regard qui voulait dire : s C'est là le plus cruel de mes malheurs. Jo lui serrai la main, l'exhortai à la pellette*, l'assurai de toutes mes sympathies, et lui dis adieu en le remerciant de nouveau. a Vous étes resté bien peu de temps! J'eusse été si heu. y eux de vous garder au moine unejournée! s Ce furent ses dernières pesette. Je le via me suivre longtemps des yeux, et regagner tristement son réduit, Et moi aimai j'étais triste et profondément ému. Ce que j'avais vu dépassait mes prévisions. J'avais trouvé dans ce coin de l'Afrique tous les genres de supplice dont j'avais par avance dressé la liste; mats j'en avais oublié un : la femme acariâtre. Celui là valait tous les autres ensemble. En cheminant dans la direction de Médéah, je ne pouvais me défendre de songer au Lépreux de la cité d'Aoste. Quelques mois après ma visite au télégraphe, voici ce qui se passa à Aïn-Telasid Durant une nuit pluvieuse et sombre, trois Arabes s'introduisirent dans la tourelle sans que les aboiements des chiens en eussent réveillé les habitants. A la lueur d'une lampe de nuit, deux 'des malfaiteurs se dirigèrent vers le lit occupé par les deux épeire tandis que le troisième al'ait droit au berceau de l'enfant. Le pauvre employé malade s'éveilla aux mis musses par son tifs, lu qui un premier coup d'yatagan n'avait lait qu'une légère blesaure.Quant à l'homme et à la femme, frappés en plate Coeur et au même instant, ils avaient expiré sana pouvoir faire entendre une Mainte; seulement, en se tardant dans une horrible-et unique convulsion, la femme avait roulé à bas de son lit et le Issue de sa chute avait coïncidé avec les cris de l'enfant. Le père n'avait fait qu'un bond de 88 couchette au petit arsenal et s'élançait, la baïonnette en avant, sur l'Arabe qui assaillait son fils; mais les deux assassins, qui en avaient liai avec le mari et la femme, lui barrèrent le chemin, et tandis

que l'un d'eux le tenait renversé, en lui comprimant les bras le long du corps, l'autre lui scia la tète avec un de ces longs sabres kabyles qu'on appelle /lisse. L'enfant fut coupé en morceaux. La tourelle fut mise au pillage. La Gazette des tribunats«, et les journaux d' Alti. rendis cent compte du mime et du supplice des teupeb • Un mois après l'événement, un jeune homme qui, depuis longtemps, sollioimit son admiss i on dete le personnel du service télégraphique, écrivait à ses parente ; a Je suie au comble de mes vœux : je vicier d'être désigné pour aller occuper le poste d'Aïn-Telasid, en remplacement d'un des deux employés qui ont été dernièrement assassinés. Réjouissezemus avec moi, car voilà mon avenir assuré. » O misèrel! FRÉDÉRIC LACROIX.

dangagance publique. mu ÉCOLES D'ABERDEEN,

Ne nous laissons pie «fleurages à la vue des misères gni pèsent sur les classes menses. Us plaie ( st large , mate Ilittlenigettee scP

ciale peut la paner, muon le guérir. Nuits sauna fie vq Miment , par l'elablisunteent des baies et lavoirs publics, per la création des 'nei gea% ouvrières, le peuple miels s'applique à combattreles progrès du, paupérisme, et mot en 'Indique, dons l'intérêt de flunnsp ite souffrante, le principe Memel de PaseoGlaties' (I), Les experieness qui ont été tentées au dele du détroi t paraissent deeigives. Porions nos N'Orel@ sur Un autre point. Le domaine de l'assistance est aussi vaste que relui de la misère; il semble que, Ipso une compensation perryidenti, lie, les purs rayons da la bien eirmese doivent tour à tour écleirersles ombres tristes que la misère voudrait étendre sur le tableau de

notre société, eujimerhul more, errât è l'Angleterre que nous emprunte-

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de tweeter le don et rasoir. Les résultats de la première tee d' Aberdeen ont été id vivement artueillia, malgré la stk en apparence peu favorable du budget, que dès 1843 on solive une école semblable pour les filles, st que la limite de reolutate admissions s été presque immédiatement atteinte. Le Wavell nu Biles est moins productif que relut des garçons; mas, en revanche, les dépenses sont moindres. On a surtout employé les garçon è faire du Sut; les alles travaillent à l'aiguille. Les habitants d'Aberdeen ont agrandi successivement le tels des écoles industrielles Le in mai tata, ordre rut donné aux agents de police d'amener dans un certain local tous les enfants qu'ils rencontreraient mendiant dans les rues. La prendre journée fournit soixante-quinte enfants dont quat re seulement savaient lire.. Impossible de décrire cette étrange collection t C'était une confusion, un bruit, des injures, des coupa de poing, à ne plus rie reconnellre I Cependant, à force de t atisnee, les agents préposée à la garde des mendiants parvinrent à obtenir, vers le soir, un peu d'ordre et mime de silanes,. A la nuit, on congédia les entelle en leur disant qu'ils étaient libres de revenir ou de ne pas revenir le lendemain, mais qua s'ils se présentaient ils seraient nourris, et quo, en tont eus, oit les empêcherait de mendier. Le lendemain, la plupart arrivèrent. Cette nouvelle école prit faveur; les classes laborieuses s'y latieressèrent, et, fait digne de remarque, pendant que les habituels Osés d'Aberdeen apportaient une souscription de 550 liv. st. pour l'année 1)345, les ouvriers purent réunir et déposer dans la caisse de la commission une somme de 25o I. st. (0,250 fr.). » Enfin, le 4 décembre 1846 en ouvrit un nouvel établissement sous le nom de s asilunt, »asile de l'enfance, destiné à recevoir les ridants arrête pour de légers délita, Si ces enfants montrent de meilleures dispotitioes, sent réclamés par leur famille ou méritent d'être admis aux écoles industrielles, leribunal ne les poursuit pas; et il évite ainsi de leur infhger une condamnation dont la honte rejaillirait sur le reste de leur vie. Le juge ne les réclame qu'en cas d'indiscipline et de rébellion complete contre les sages conseils des surveillants. Cet asile est donc une sorte de maison de correction préventive. En is sumé, le système appliqué à Aberdeen comprend les deux Seules intlus'rielles, l'une pour les garçons, l'autre pour ha filés; ces écoles sont ris slides aux enfeu% qui s'y pressetent volontairement lorsqu'ils ne trouvent pas au sein de leur famille la nourriture et l• s soins nécesssirts; V le dérilt pour La mendiants que la police recueille dans les rues; 3 . l'asile pour les jeunes prévenus, chez lesquels on chuan à réveiller, par l'espérance d'un bien-être relatif, le sentiment du repentir et les ide, s du bien. Ce qui est remarquable surtout dans ce système d'assistance logiquement graduée, c'est la lutte engagée de front contre le vice et la m•ndicPé par le sec ' tirs matériel qui précède Punaiseras -nt moral. Nous y r. trouvons la fable de La Fontane 'List, en action : Sad' z d'abord l'homme qui se noie; Neurrissee d'abord l'enfant qui a faim : vous le sermonnerez ensuite. C'est par l'estomac que les philanthrope s d'Aberdeen cherchent le chemin du mer. Je ne sais si cette voie est la plus courte, mais elle est assurément la plus s'are, et peut-être est-elle aussi, en définitive, la moins conteuse. Au moment on les questions d'assistance préoccupent si vivement l'attention publique et seront admises, il faut l'espérer, à l'honneur prochain d'une discussion parlementaire, j'ai pensé qu'il ne serait pas inutile de endenter, aussi brièvement que possible, le résumé d'un document que le hasard de mes recherches, pendant un séjour à Londres, a placé sous mes yeux. Si la conception, exécutée dans la ville anglaise d'Aberdeen, parait juste, elle sera accueillie et imitée dans nos grandes cités industrielles; elle y recevra l'hospitalité que la France accorde aux idées généreuses. c. Levoeses.

rosa une idée modeste, mais Mile. En Angleterre copains en France, les villes, et surtout les villes industrielles, sont infestées d'enfants vagabonds qui commencent par la mendicité et qui, tôt ou tard, finissent par te vol. Ils n'ont pas de famille, ou leur famille, trop pauvre pour les nourrir, les jette au hasard sur le pavé des ruer • souvent aussi, le père et la mère, retenus tout le jour au fend 'd'un atelier, ne peuvent les surveiller. De là, le vagabondage, la paresse, la déplorable ressource du crime pour ces enfants qui meurent de faim ou vivent honteusement. La société en souffre et la civilisation en rougit. En présence de ce fléau, voici ce qui a été tenté à Aberdeen. Je n'ai qu'à extraire les principaux (ails d'un rapport très-intéressant latere dans le Labourer's Friend. Au mois dejuin 1841, il fut constaté Vil y avait à Abiirdern 280 enfants au-dessous de quatorze ans se livrant au vagabondage. Sur ce nombre, 77 avaient de être emprisonnés, pour divers délits ou crimes, pendant les douze derniers mois. Moraliser l'enfance, assurément rien de plus utile ; la phrase est passée à l'état d'axiome banal. Pease-t-on qu'à l'aide de bons conseils, de sermons, on fera pénétrer dans Peine d'un enfant vagabond la moralité, l'amour du bien? Les Anglais, qui sont des hommes positifs, ne 813 sont pas payés d'axiomes; ils ont marché droit au but. — Ces enfants mendient parce qu'ils ont faim : donc il faut leur donner à manger. Mais comment procurer cette nourriture, premier besoin du corps, premier moyen d'amélioration morale, sans imposer à la société d'énormes sacrifices? Car la charité, que la pitié seule inspire, entretient souvent la paresse et multiplie les pauvres; la bienfaisance, sagement pratiquée, impose l'obligation du travail et peut créer le bien être. En octobre t 841, une souscription de 100 liv. sterling '2,500 fr.) Leeuwarden. fut recueillie à Aberdeen. Oa loua quelques salles très-modestes, SOUVENIRS DE LA PRISE (4). mais assez grandes; on engag• a en mettre ou surveillant. Puis on annonça que les enfants pauvres seraient admis, au nombre Il y a dix mois nous avons visité, sous la conduite de de soixante, dans le nouvel élablistement, et qu'ils y seraient M. Gaulhier-Stirum, ex - maire de la ville de Seurre (Côtenourris, soue condition de s'y livrer au travail qui leur serait d'Or), une petite ville de la Frise, nommée Hindelopen. Aucommandé. jourd'hui rentre aimable cicérone, qui unit le talent d'écrivain D'après les règlements, la présence continue n'est pas oblie celui de dessinateur, a la complaisance de nous communigatoire; mais l'eefant'qui est absent le matin ne déjeune pas quer plusieurs dessins et une description de la capitale de à l'école; celui qui n'arrive pas avent midi ne Md pas; celui cette province, la plus curieuse et la moins connue de toutes qui ne nient pue dans l'après-midi ne soupe pas. Le document yeux résume h eaul rnessi la'en r tgra ielr n edteirle't les provinces de la Hollande. te9eouns co travail,— Si la Hollande, proprement dite, perd peu à peu son caqulee quatre de leçons, ractère original, la Frise conserve religieusement le sien. repas. De Rotterdam à la Haye et à Amsterdam, l'établissement moyenne, Dés le trottante amide, quaresbreing enfants, en ont abaque jour frarmeaM Note. Lem Devait e produit 1 I. st. , d'un chemin de fer tend à faire tomber de plus en plus en on a désuétude les anciens moyens de sommeMeation qui, dans 6 schellings par tete (so fr.). Pondant le quatrième année, semple einquaate-deux enfants par jour, produisant es fr. Cin- les .provinces du Nord, n'ont encore aucune concurrence à quième année, quarante-neuf entante à 87 te. 60 e. Es 4848, crame*. Aussi est-ce en treckschuit et non en wagon que les chiffres ont fléchi ; Pécule n'a reçu en moyenne que quarantenous arriverons à Leeuwarden, la capitale de la Frise. cinq enfanta, produisant 30 fr. Le treckschuit est ou plutôt était , avant l'invention de la vapeur, le véhicule favori des Hollandais. Figurez-vous, si Les frais de la nourriture, pour chaque enfant, sont évalués à 25 centimes par jour. vous voulez en avoir une idée, une barque couverte, divisée en deux compartiments. Dans celui qui est près de la proue Notre document n'indique la somme des «Penses q ue pour 1848. Il porte 152 I. st. a eh I p., suit 6,300 fr. Le produit du (le ruina) sont les bagages, les tonnes de beurre et de hatravail des quarante-cinq enfanta n'ayant donné que 1,350 fr., il rengs et les voyageurs pauvres, qui, pour quelques dobbellie, s'en vont, moitié dormant, moitié fumant, d'une ville à l'auen sesulteqtr e tas frais ont dépassé les recettes de près de 5,000fr. Cette différence, il ne faut pas le dissimuler, est très-conaid g- tre; dans le second, qui porte le titre de rose, est la gent la bourse des souscripteurs; mais à appel rein ; on 4 de faire aristocratique qui ne craint pas de payer un tiers de plus et mux - ci ne se sont pas tenus pour battus, car l'effet moral a été un pourboire. Ici est le gouvernail, le pilote, c'est-a-dire *scellent sur l'ensemble de la population ; la police l'a constaté l'âme et l'intelligence du navire ambulant. A l'extrémité du Et d'ailleurs, an pareille matière, les avantages ne sauraient etre treckschuit est attachée une longue corde tirée par un maigre Calcules avec toute la rigueur de l'arithmétique, ou du moins, cheval, qui porte sur ses flancs desséchés par la fatigue un Il convient de faire une double opération, c'est-à-dire de porter petit bonhomme (bat jagertie) avec une trompette de ferà l'actif des écoles la diminution des dépenses, diminution trèsblanc en forme de cor de chasse. et Il est bien convenu , dit appréciable, qui s'est révélée dans le budget des prisons. Le sonX. Marinier dans sou lettres sur la Hollande, que cette tuihuable débourse une égale somme mais l'emploi de mite M. naïve embarcation fera au moins une lieue et demie à l'heure. somme est bien difrémni, Elle affligerait profondément les flegmatiques Hollandais si Du reste, oit Mut eue «Male que di tout compte fait, l'in- elle se permettait un tel excès de vitesse. Elle s'arrête donc stitution n'avait point paru benne et pratique, les fondateurs avec une aimable gravité à toutes les écluses, à tous les n'oublie Puais l'auraient abandonnée. La philanthropie anglaise (I) 'Von Hiudelopes, Ne Me, vol. XV, 6 janvier 4860. octobre mea, Volt I'Mustration don 27 juillet et 15

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840 avec un enthousiasme fanatique, comme on dit en Italie, du moine avec des marques d'estime et d'encouragement, gaine laissent pas d'être flatteuses, venant d'un auditoire d'Aréputé sévère, et à une première entrevue. Les rôles Noua Mitla et d'Elvino sont à eux seuls toute la Sonnambula. parler cette fois que de madame Sontag et à n'ai:ais donc dé M. Calsolari. D'autres noms d'artistes viendront avec « d'autre représentations. La liste de ceux qu'on noua annonce est faite pour réjouir tous les amis de ce charmant théâtre. L'Opéra-Comique varie agréablement son répertoire, déjà si varié, par la reprise de quelques charmants ouvrages en un acte ; on doit l'en féliciter. Les Deux Gentilshommes de M. J. CadBux, le Diable d l'école de M. E. Boulanger, ont été revus avec plaisir. Lundi de cette semaine, c'était le tour du ,Torécador, l'une des partitions de M. Ad. Adam, où ce spirituel compositeur a prodigué le plus d'esprit et de talent. Madame Ugalde, MM. Mocker et.Bataille, qui ont créé l'ouerage, le jouent encore avec la môme verve et la même gaieté qu'aux premières représentations. Madame Ugalde bilante de nouveau comice si elle n'avait jamais été obligée de cesser de chester, ou à peu de chose près; c'est une résurrection dont le public de la salle Favart se montre de plus en plus ravi. La distribution des prix du Conservatoire a eu lieu dimanche dernier, dans (;ancienne salle des Menus-Plaisirs; Le ministre de l'intérieur présidait la séance ; M. Auber était à sa gauche et M. Bixio, comme président de la commission des théâtres, à sa droite; M. de Guisard, directeur des Beaux-Arts, M. Edouard Monnais, commissaire du gouvernement, et un grand nombre de membres de la commission des théâtres, entouraient M. Basoche, dont le discours contenait quelques paroles bien senties et bien dites, â l'adresse de l'art et de quelques-uns de nos artistes , lesquelles ont rencontré dans la salle une approbation unanime; puis des louanges un peu hasardées sur de prétendues améliorations faites ou à faire dans le régime de récole; mais dans ces occasions on applaudit tout : les lauréats, leurs parents et leurs amis sont toujours bienveillants un jour de distribution de prix. La séance a fini par un concert et des exercices dramatitpies, qui ont mis en relief le talent des élèves couronnés cette année. Le programme se pomposait d'une ouverture à grand orchestre de M. C. Galibort, élève de M. Halévy; d'un duo pour deux pianos, composé par M. Zimmermau, exécuté par mademoiselle Vidal et M. Planté; d'une aubade écrite pour douze instruments, par M. F. B izin, et du premier morceau du huitième concerto de violon de Rode, exécuté par M. Goût. Le troisième acte d'Othello et le troisième acte des Mousquetaires de la Reine formaient la seconde partie du programme. GEORGES BOUSQUET.

Le télégraphe d'Ain-Talas*. Etant donnée une créature intelligente, la transformer mi lune borne, tel est le problème que semblent s'être posé les administrateurs des lignes télégraphiques dans tous les pays civilisés. Voici un homme, un étre pensant, sachant à peu près ce que tout le monde ami âpres quelques années de collége. Le besoin de vivre et de faire vivre sa famille le force à accepter tout emploi qui lui assurera le pain quotidien. On le prend, on le claquemure dans une tour perchée sur un pie noté, loin de toute demeure humaine; pua on le place devant un appareil à ficelles : e Voilà, lui dit-on, tes instrumente de travail. Depuis l'aurore jusqu'à la nuit, tu auras l'oeil droit appliqué au petit bout de cette lunette, et l'oeil gauche soigneusement fermé, ou bien, pour varier tes jouissances, gauche au télescope et le droit clos. Toute ta besogne consistera à répéter les mouvements du télégraphe voisin. Pour cela, tu n'auras qu'à tirer tel ou tel cordon, comme un portier. Si tu t'endors, ou si tu te trompes dans tes petites manoeuvres , tu seras purement et simplement chassé. s A dater de ce moment, cet homme, cet Aire sent n'est plus qu'une mécanique fonctionnant avec larégularité lu hèle d'un Mouvement d'horloge. Il se meut dans une chambrette de huit pieds carrés; toute son attention, toute sa vie sont concentrées sur la machine mystérieuse qui, à die Umtata's de distance, exécute sa pantomime aérienne. Son unique préoccupation est de savoir quel ressort il va faire jouer : sera-ce la ficelle de droite, ou la ficelle de gauche, ou la ficelle du milieu? Peu à peu il s'identifie avec l'instrument disgracieux auquel il est chargé d'imprimer le mœvetnenti sen tare passe dans ce quelque chose comme:0 ' 4%ns échelle et de deux grande membres disloqués; il escient télégraphe lui-même. Plus d'initiative, plus d'élan fibtaile coeur eu de l'teriti chez lui, la pensée a été interrompra mr le brouetbide rapine que faisait marcher le feu sac* interiecelend arrétileaur leondran de son intelligence à l'hm* prao* al e est nittamorphosé en automate. Il est mes» tosithe audeesous demiard de Vaucanson, qui, lui, du moins, avait la prétention*digérer, tandis quel'hommMélégraphe ne sait qu'agiter ses bras. il ignore le sens de la langue qu'il parle s Perde de signes cabalistiques, il écrit de longs discours .dont il ne comprend pas un mot, il fait de la politique sans Je savoir, il 81111000B-des révolutions sans s'en douter ; avec ta même innocence, il transmettrait l'ordre de faire tomber aa ceopee tête. Les secrets de l'Etat passent, en le narguant, da pieds au-dessus de son front; les affaires du monde traversent le tube de sa lunette en lui faisant ce geste mo*sur doit certaines blouses parisiennes poaèdent si bien M *écrie. Peu lui importe, il reçoit six cals frisas par +Msgtpar mater les avant-bras; il n'est pas payé pour cornent*** theidit ion Cabanel' ; Mata et dehheiehoe

.lui dit qu'il est là pour expier un crime ou une faute men ; il se résigne, en attendant le jour de la liberté. Le condamné qui tourne dans le moulin de discipline, et que la loi anglaise a transformé en écureuil, sait que ses tortures auront un terme. L'homme-télégraphe, lue- subit l'emprisonnement cellulaire sans avoir mérité un châtiment quelconque, et simplement pour cause de misère; on lui laisse tout juste la valeur de deux morceaux de bois peints en noir, qui parlent sans savoir ce qu'ils disent; on le réduit à l'état de tournebroche, avec aggravation du supplice de Tantale ; on vous le saisit en pleine intelligence, en pleine liberté, en pleine ferveur de coeur, on vous le plonge tont vif dans un cachot exposé à tous les vents, et on lui dit : a Sois ficelle. » De cet homme il ne reste bientôt plus qu'un oeil et un humérus. O Dante I si la sténographie aérienne avait été inventée à l'époque où lu te fis expliquer l'enfer par le divin chantre d'Enée , tu aurais représenté le plue coupable des damnés assis dans une tour sinistre, et faisant mouvoir éternellement cette marionnette décharnée qu'on appelle un télégraphe. Telles étaient les réflexions un peu excentriques d'un voyageur qui, il y a cidq ans, par une chaude matinée du mots de mai, se rendait de Blidah à Médéah, et, après avoir gravi les pentes abruptes du col de Mouzaïa, apercevait tans le lointain le télégraphe d'Aïe -Télasid , isolé sur un des plus hauts sommets de l'Atlas. Le soleil ardent qui le brûlait à travers son petit caban de flanelle blanche, avait singulièrement excité sa mauvaise humeur : aussi ses idées tournaient-elles au noir, avec une tendance marquée à l'hyperbole. Il ajoutait, se parlant toujours à lui-même : Si le sort de l'employé du télaphe en France, ou dans tout autre pays peuplé et civilieé , est digne de commisération, que dire de la situation de l'homme-ficelle en Algérie? Le malheureux condamné à habiter la tourelle que m découvre à l'horizon peut se considérer comme mort à la société. Blidah est a vingt kilomètres au moins, Médéah à douze, le village des Mines à plus de huit ; ce sont les seuls centres de population qui jalonnent la route. Dans les intervalles rampent des Arabes, voisins dangereux, et à qui la plus complète solitude est cent fois préférable. Dans les bois qui couvrent ces montagnes, qu'y a-t-il? Des singes et des' bêtes fauves. Dans la saison des pluies et des neiges, les communications avec la ville doivent être à peu près impossibles, et Dieu sait comment le prisonnier de la tourelle peut recevoir ses provisions de bouche. L'hiver, il fait froid sur ces plateaux élevés; l'été, la chaleur est brûlante : double supplice. Et puis la nostalgie, et puis le fièvre d'Afrique, et puis la dyssenterie ..... Somme toute, à tous les agréments de la position de l'employé du télégraphe en France, il faut ajouter ceux spécialement réservés à l'employé algérien, à savoir, pour me résumer : Isolement beaucoup plus absolu; Crainte de mourir de faim; Danger d'avoir la tete coupée, Ou d'être dévoré par les panthères; Froid humide et malsain en hiver ; Chaleur intolérable en été; Climat insalubre; .Maladies mortelles. Le tout estimé neuf cents francs par an. Ce n'est pas cher I e Décidément, me dis-je ce n'est pas sur les rives sombres du Phlégéton que l'auteur ide la Divine comédie eilt placé son employé du télégraphe, niais bien en Algérie, et précisément dans ce lieu infernal que j'aperçois d'ici. e Et après quelques minutes de nouvelles réflexions : Parbleu' m'écriai-je, je suis curieux de voir de près cet antre de Lucifer et le Sisyphe qui l'habite. Pour n'être point philanthrope patenté, on n'en est pas moins sensible aux misères qui affligent le prechain. Je m'assure qu'il y a dans la claustration de ce pauvre diable une source d'émotion et d'intérêt qu'on chercherait peut-étre vainement auprès d'une autre infortune. » Et me tournant sur ma selle du côté du spahis qui m'escortait : — Quelle distance d'ici à Aïn-Telasid? — Une heure et demie, me répondit le cavalier. — Eh bien I montre-moi le chemin. Au lieu d'être à Médéah avant midi enous n'y arriverons que ce soir. Et je piquai des deux en suivant de loin le burnous rouge du soldat, qui filait au grand trot, malgré la pente roide titi terrain. Chemin faisant. je me rappelai *Pataude* relative à ne télégraphe d'Aïn-Telasid, et que m'avait racontée, quelques littleau*ravant , le général Ch C'était pendant la terrible guerre de taie contre Abd-elRader. if la sanglante affaire du téesiah de filetage et les cons te* bois des Oliviers, le colonel Changarnier tamil Ma idi Aïn-Telasii pour .garder le passage et en *Mener ira *ma Une forte garnison avait été installée, Ms le Setaeaandement du général Duvivier, dans la ville de Médéah. Pleur asureieles communications «Me ce point et Alpr, oit 'Mit établi un télégraphe provisoire Sur le plateau d'Ah-Teh«, Le générai *vieier était un homme d'une haute celaice , d'ut noble coeur, brave connue Bayard , esprit ingénieux et plein de ratatines , male Mega-ai, bizarre et se plaisant aux situantes excentriques. Il aimait 4 se enter des (langera, pour avait Oahu de les bailler et de les vaincre. Il rêvait son dira * (lima et sa retraite des Dix-mille. Il se laissait volontiers eave4per et bloquer, afin de se ménager l'honneur de Sertir ai* éclat dem position critique. C'est ainsi que, peu de tolet tent la campagne de Médéah, il s'était laissé mener deest blidah et couper las eaux par les Arabe., bien qu'il ettseustes ordres une garnison de 4,000 hommes et que le colonel Changarnier, posté à Bouffarik, lui portât à boire avec la moitié de Bon 5 léger. A peine établi à Médéah, Ueda, obéissant à cette bitte

gulière manie, s'empressa de se mettre sous clef, ayant l'eu de dire aux Arabes : a De grâce, bloquez-moi. e Il s'•!! complétement et ne donna plus signe de vie. Le télégraphe eut beau jouer, il feignit de ne pas apercevoir ses signaux. Cependant il était indubitable que de Médéah on pouvait, à l'aide d'une lunette, voir distinctement le poste d'Aïn-Tee laid. Les jours et les mois s'écoulaient; pas de nouvelles js la garnison. L'inquiétude était vive à Alger. Toutefois-lamarectal Valée, qui connaissait les excentricités de l'honorable général, soupçonnait au fond quelque espièglerie, sachant bien, d'ailleurs, que, quelque périlleuse que fût la situation, Duvivier saurait s'en tirer avec.gloire. Cependant le silence du général se prolongeait, et le télé. graphe d'Aïn-Telasid y perdait son latin. Le malheureux s'agitait vainement; il restait incompris et ne faisait pas ma frais. Comment faire parler le muet de Médéab ? Le maréchal Valée était homme d'esprit; voici le moyen qu'il imagina : Un beau jour, le télégraphe d'Aïn-Telasid transmit as ge néral Duvivier la dépêche suivante : e Je m'empresse de -vous faire savoir que le roi vient de nommer lieutenant.... s Ici le télégraphe s'arrêta court. Or, Duvivier attendait sa promotion au grade de lieutenant- général. Il crut qu'on lui annonçait la nouvelle tant désirée. Aussitôt le télégraphe de—Médéah,—s, longtempsins actif, d'agiter ses grands bras et de dire : e Achevez la dépêche, qui est restée incomplète. » Eclat de rire dans le camp d'Aïn-Telasid Le colonel Chaogarnier répond aussitôt Enchanté de recevoir enfin de vos nouvelles. Comment vont vos affaires? Quant à la dépêche, la voici complète : Je m'empresse de vous annoncer que le roi vient de nommer lieutenant au le s léger U. s Suivait une liste de promotions à des grades subalternes. Une petite malice du gouverneur avait suffi pour débloquer l'original. J'en étais là de mes souvenirs quand mon spahis me cria: — Nous sommes à Aïn-Telasid. En effet, nous étions parvenus sur le plateau où s'élève le poste télégraphique actuel. Je mis pied à terre, j'attachai mon cheval au tronc d'un lentisque et m'avançai vers la tourelle. Ce fut l'employé lui-même qui m'ouvrit la porte de son réduit. Il me prit d'abord pour un inspecteur, et quand il sut que j'étais un simple touriste, il témoigna une surprise qui m'apprit combien était extraordinaire dans cette 'Thébaïde l'apparition d'un mortel quelconque, sauf de rares visa ges officiels. J'examinai avec attention et intérêt la victime que je venais interroger. C'était un homme de taille moyenne, pàle, l'oeil éteint, le corps amaigri, le visage portant l'empreinte de souffrances profondes et continues. Il était affable et prévenant Plein de reconnaissance pour ma visite, il se montrait d'une obligeance empressée, et ses traits s'illuminèrent, un instant, d'un éclair de joie, qu'il ne chercha pas à dissimuler. J'allai droit au but : — Vous paraissez malade, lui dis-je. — Tai la fièvre, répondit-il. Voilà plusieurs mois qu'elle me tient — E-ce la fièvre qui vous a réduit à l'état de faibleeee où je vous voie? — Oui, et aussi le mal du pays. Je suis triste et je m'ennuie cruellement. — De quel pies êtes-vous ? — Du département d'Indre-et-Loire. Mais tenez, monsieur, ne parlons pas de cela, car en pensant à ma chère Touraine, je sens Mon coeur se gonfler. Et le pauvre homme essuya deux grosses larmes qui descendaient sur ses joues. —Elsa-vous, d'ailleurs, satisfait de votre position «? demandai-je après un moment de silence. — Hétasl avec un sourire amer, j'ai tout juste de quoi ne pas mourir de faim moi et mon petit enfant. — Vous êtes donc marié? Je suis veuf, monsieur ; il y a deux ans que j'ai perla ma femme. — Un grand malheur pour moi l —Il m'est resté un petit garçon qui a un peu plus de trois ans. Etes-vous seul avec votre enfant? — Tai encore un camarade ; car nous sommes ici deur employés, coneormément à la règle adoptés dans ce pays. — Ah I voue n'allez que deux par deux I Et pourquoi? . — k cause dee dangers qui nous menacent incessamment. — Lesquels? —La maladie d'abord, et c'est là l'ennemi le plus redoutable v- ma figure. Ensuite les Arabes. Je ne parle pat des panthères et tira hyènes qui rôdent toutes les nuite hitour de cette baraque, et qui nous feraient sans doute un mauvais parti, si nous nous hasardions au dehors passé la tombée tin jour. — Lee Arabes, dites-vous? avez-vous quelque motif de vous méfier de ceux qui vous avoisinent? — Est-on jamais sûr de ces gens-là ? Ceux qui peuplent MI montagnes sont farouches et malfaisants. Et d'ailleure, quand l'Arabe trouve quelque chose à voler, n'importe quoi, la soif du pillage le pousse au meurtre st le rend impitoyable. Nifte avons déjà eu des camarades assassinée. ir,aiste e dminvisevitiejn ti lei: vous prouvera que le cas a été prév u Pue lie pariait ainsi, il indiquait de la main une collection& fusils de munition et de sabres formant, le long du merde/a pièce où j'étais assis, un petit arsenal approprié aux besoins des locataires. — Et comment vivez-vous? demandai-je. — Des provisions que nous faisons venir de la ville, a des denrées que nous achetons à très-haut prix aux Relie gènes des environs, et enfle de quelques légumes quenelle cultivons dans 1e-tout petit jardin qui entoure cette tourelles Mité, tout ea bien; noua lace** ragelitiretteta du psis,


L ILLusniATION , JOURNAL UNIVERSEL. surmonte toue les obstacles humaine; ou bien encore si, Soufflant d'abord du sud, il tourne plus complétement et ramasse pour ainsi dire les eaux dans un de ces vastes tourbillons liquides produits, comme on le sait, ar les tempêtes, et soufp ant ensuite avec persévérance du nord- ouest , il amène les courants de l'Atlantique et de la mer Polaire à l'aide des flots déjà soulevés, alors malheur à la Nord-Hollande et à la Frise : le Dollartzee , le Lauwerzée et le Zuyderzee débordent; Amsterdam et tous les Frisons tremblent d'effroi. n Ce touriste britannique est vraisemblablement digne de foi, et il se peut que les Frisons aient vraiment peur quand ils se voient menacés d'un engloutissement immédiat. Mais en temps ordinaire, soit qu'ils ne songent jamais aux dangers de l'avenir, soit que, y songeant, ils aient la conscience trop tranquille pour s'en inquiéter, es ne manifestent aucune émotion. Il serait difficile de voir des physionomies plus placides que celle de tous les Frisons en général. Avec quelle calme et quelle gravité ce pilote conduit son treekschuill et tous ces fermiers dont les barques nous croisent ou nous accompagnent, et qui vont à la ville la plus voisine vendre leur beurre et leurs fro-

mages, — les principales productions de la Frise, leur figure est aussi sereine que leurs mouvements sont lents et rares. On dirait des automates mus par des ressorts et fabriqués par des ouvriers peu habiles. lis se montrent, en toute circonstance, aussi économes de leurs gestes et même de leurs paroles que de leur argent. Ils ne paraissent surtout aucunement préoccupés de ces combinaisons fatales de certains vents et de certains courants, qui pourraient, en quelques heures, transformer leur pays tout entier en une vaste mer, et submerger tous ses habitants. Est-ce l'effet du clirnate,est-ce imitation? Les enimaux na-mimes, chevaux et

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frisonnee. Ce sont les me' Mea maisons couiner.* en briques 'teintai, et maintenues dans un flat de propreté irréprochable , les mêmes trottoirs de briques, les mêmes rues pavées de dalles do granit, les mêmes allées de tilleuls, les mémos canaux, les mentes ponts, les 'peinai bateaux , le reine silence, la sterne eolitude ..... Vous ne voyez pas plus de curieux aux fenêtres que dans les rues. En Hollande les affaires ne se font pas avec bruit, comme dans les autres pays. L'ouvrier s'en va à pas comptés à son travail ; le négociant prend gravement le chemin de la touret ; les oisifs s'asseyent dans les cabarets sans chanter et sans crier..... Rien de moins sociable que le hollandais. La plupart des maisons sont gardées par une chitine en fer, qui s'étend tout le long de la façade et arrête les passants é un mètre de distance. Les , portes, vernies et ornées d'un magnifique marteau en cuivre, restent toujours hermétiquement fermées , et les fenêtres voilées à l'intérieur par une pièce de toile blanche qui en occupe toute la largeur. On dirait des demeures désertes ou habitées par des hommes plongés dans un sommeil de la Frise. — Cureurs de canaux, d ' après un dessin de M. Gaulh,er-Slirunh fabuleux, comme les personnages de certains contes vaches, ont un air tranquille et réfléchi qui frappe l'étranger de fées... Mais vienne un étranger, a dit M. Marinier, qui ne le moins observateur. voudra pas s'en tenir à l'aspect extérieur du pays, qui esMais comme l'a dit le proverbe italien : Che va piano, saiera de pénétrer dans les habitudes domestiques, dans le va sana; cite va sans, va lantana; tout en glissant le plus génie commercial des Hollandais, de briser cette enveloppe mollement possible sur le canal où nous naviguions, nous parfois un peu sèche et un peu rude qui cache tant do quasommes arrivés dans la capitale de la Irise, la plus belle, la lités excellentes, et il aimera la Hollande, et il sera heureux plus riche, la plus forte ville de toute la province. et fier de lui rendre la justice qui lie est accordée si rarement. Outre les promenades de ses remparts, Leeuwarden renLeeuwarden — l'ex-résidence du stathouder et le siége du conseil souverain — est entourée de remparts plantés d'arferme un charmant jardin qui appartenait autrefois au prince bres et servant de promenade. Vue du dehors, elle semble d'Orange et dont elle s'est emparée. Là, pendant les plus reposer dans un nid de verdure ; à l'intérieur, elle ne diftère chaudes journées de l'été , les dames frisonnes se décident pas beaucoup, si ce n'est par son étendue, des autres villes parfois à venir se montrer aux promeneurs dans leur riche

Souvenirs de la Frise. — Marchand de beurre et de frime des environs de Snack, d'après un dessin de SI. Cisuthier-Stirum,


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et en 1570 le même démettre se renouvelle. Cette anponts, à tous les cabarets élevés prudemment de dinée-là , la mer s'éleva de stance en distance sur la deux mètres au-dessus des route. A chaque relais, le digues, couvrit de plus de pilote a quelque grave dedeux mètres les parties voir qui le rappelle dans le élevées de la Frise, et en, monde terrestre : il fait une gloutit dans la seule pro. enjambée qui le transporte vince de Groningue 9,000 sur le rivage, et disparaît. hommes et 70,000 têtes de Les voyageurs, inquiets de bétail. En 4686, elle déne pas le voir revenir, s'en passa les digues de près de vont aux enquêtes : le pretrois mètres, renversa 600 mier édifice qui frappe leurs maisons et convertit toute regards est l'auberge du la Frise en une vaste mer. lieu , l'auberge avec ses flaUne septième inondation cons de genièvre, son engénérale, celle du 25 avril seigne peinte par quelque 4 717, causa encore de plus Teniers moderne, et ses grands ravages; elle rompit bancs rangés sous la charla plupart des digues et mille, qui semble dire aux submergea 12,000hommes, passants avec une charité 6,000 chevaux, 80,000 mou. chrétienne : e Venez, vous tons et bestiaux. » qui êtes las; Ici est le ■ La lutte des éléments n repos. Entrez, vous qui n'a pas cessé, écrivait rén avez faim et soif, ici est cemment un voyageur ann le pain qui nourrit et l'eau glais; les vagues s'amon» qui désaltère.. Impossicellent et se ruent, comme ble de résister à une invipar le passé, sur les côtes tation aussi touchante. On de la Hollande ; les digues entre, on boit sur le compplus élevées et construites toir un verre d'eau-de-vie, d'après un meilleur syson @change quelques parotème, cèdent quelquefois, les avec la maîtresse de et malgré tee millions de l'auberge, qui est toujours florins que leur entretien jeune et blonde avec des coûte chaque année, ce yeux bleus et des lèvres pays, toujours sur le qui. roses; on jette un regard vive, essuie des pertes énorsur les colonnes du journal mes. Le danger que courent d'Amsterdam ; après quoi les provinces septentrionale pilote se montre tout à les provient moins de la coup, cherchant ses voyaviolence d'un seul vent que geurs , et les engageant des attaques successives de doucement à reprendre Souvenirs de la Fr Ise. — Dames Frisonnes, d'après un dessin de M. Gauthier-Slirum. plusieurs. Ainsi, par exemleur route. Il résulte de ple, les flots de l'Atlantique toutes ces excursions, de ou de la mer Polaire, qu'un vent de nord-ouest chasse detoutes ces haltes, qu'en voguant sur le treckschuit , on fait niveau des terres qu'ils traversent. Aussi qu'une de leurs divant lui, viennent se heurter contre les côtes de la Hollande, un peu moins de chemin en un jour que si l'on cheminait gues vienne à s'affaisser ou à s'ouvrir, et tous les pays envimais, détournées par ces côtes de leur course première, ronnants sont inondés. Mais la Frise devrait redouter la mer tout simplement à pied... » elles s'échappent vers le sud, où elles causent comparative. plus encore quo ses canaux. Quand on réfléchit aux dangers Les canaux sont donc encore, dans la Frise, les voies de ment peu de dommage lorsque les digues sont en bon état, communication les plus fréquentées. Si le voyage en treck- qui la menacent sans cesse, on se demande comment ses à moins pourtant qu'elles ne s'accumulent au point de les habitants ne l'ont pas depuis longtemps abandonnée à l'Oest lent et monotone, il est peu schuit (prononcez treekseut) franchir; mais si le vent, après avoir soufflé avec force du coûteux — on fait un mille pour un stiver ou deux sous, — céan qui la leur dispute toujours, et qui finira peut-être un nord ou du sud, et poussé les flots dans la mer du Nord, et, au dire des Hollandais, c'est un admirable moyen de jour par la leur reprendre. Quelle histoire que celle de cette saute soudain à l'ouest, tandis que le courant est encore transport. Toutefois les canaux ne sont pas seulement des province! impétueux dans l'une ou l'autre des deux premières dire& En 1230, pour ne pas remonter plus haut, une inondation routes reliant toutes les villes et tous les villages; ils servent tions , ce vent nouveau entasse les vagues sur les vagues, fit périr 400,000 hommes en Hollande, dont plus de 70,000 en outre à l'écoulement des eaux, et ils remplacent presque et les roule contre les rives de la Hollande et du Danemafir, dans la Frise. En 4 287, le nombre des victimes fut presque toutes les clôtures employées en France, haies, murs et pail occasionne une marée d'une hauteur extraordinaire; il aussi considérable, et réparti dans une égale proportion. lissades. Les principaux ont 60 mètres de largeur et 6 mèrefoule les rivières l'Escaut, la Meuse, l'Elbe et l'Eyder, et En 1470, la Frise perd en un jour 20,000 de ses habitants, tres de profondeur. Leur fond est souvent plus élevé que le

S ..venirs de la Frise. — Lo v i lle de Loeu,arden, capitale de le Frise, d'après un dessin du M Guuthier-Stirum.


L ILLumeATION, JOURNAL UNIVERSEL. *Me son Mémoire Sur la célébration du dimanche, mémoire Oeuronné par l' Académie de Desangen, et où le jeune et fertientlauréat traitait de pourceau et de béle brute ceux qui refusent de rendre hommage à la toute-puissance de la Di. Violet Aimai reposons-nous le dimanche , mais ne nous reposons pas de par la loi. Elle n'a riels à voir dans cette affaire, et ce serait tout efiter que dp l'y mêler. Cela mémo peut nous donner une Idée de la manière dont seraient reçus et exécutée les petite règlements que tiennent en poche MM. les socialistes, et qus nous prescriraient, comme à dejeunes écoliers, nos heures de travail et de récréation, et la nature de ces récréations égalitaires. Tout ce qui les se fait que de par la loi se fait toujours le moins et le plus mal possible. C'est incontestable, et c'est pourquoi elle.ne doit intervenir qu'avec une extrême réserve, plutôt pour fixer les limites qu'il ne faut pas dépasser que pour prescrire celles qu'il faut atteindre. Ainsi on a sagement agi en se bornant à indiquer pour le travail des enfants et des adultes un maximum de durée qu'on ne peut légalement excéder. Les implacables nécessités de la concurrence avaient engendré sur ce point d'intolérables abus. Comme des enfants suf fisaient à taire mouvoir les appareils mécaniques perfectionnés, on les employait à peine formée, à peine nés, pour ainsi dire, dans les manufactures, où ils passaient tout le jour et une bonne part de la nuit autour d'un métier. Il était donc utile, indispensable, que la loi intervint sur ce point et fixât la durée du travail a huit heures pour les enfante âgés de huit à douze ans, à dix heures pour, ceux qui ont de douze à seize. De plus, on a eu raison d'exiger encore que tons ces enfants aient reçu, avant d'entrer dans les manufactures, ou reçoivent, pendant qu'ils y sent, toutes les connaissances que renferme l'instruction primaire. Dans toutes ces prescriptions, la loi ne fait que suivre la nature, qui ménage tout ce qu'elle veut conserver et fortifier, et qui n'a pas donné un esprit à l'homme pour qu'il soit sacrifié aux exercices et aux fatigues du corps. Le législateur, selon M. Audiganne, aurait encore quelque chose à faire pour déterminer les conditions de l'apprentissage. Plusieurs projeta ont été déjà présentés sur cet objet, mais on attend encore la loi qui en doit sortir, et dont l'absence donne lieu à de très-nombreuses et fâcheuses contestations. Le meilleur moyen de les prévenir ce serait d'obliger apprentis et patrons à rédiger par écrit leurs conventions. C'est ce qu'aujourd'hui beaucoup d'ouvriers négligent, et, de leur côté, beaucoup de patrons s'y refusent. Cependant cés apprentis ont un double droit à une protection légale; tous sont pauvres, et la plupart sont mineurs. Je regrette de ne pouvoir suivre . M. Audiganne dans les entretiens qui complètent ceux dont je viens de toucher quelques points. Bornons-nous à dire, puisqu'il le faut, que rien n'y est oublié de ce qui concerne la profession de l'ouvrier, que M. Audiganne y traite simplement et doctement, et du louage d'ouvrages, et des avances faites au travail. leur, du marchandage et des tâcherons, des mesures relatives au tissage et au bobelinage, des conseils de prud'hommes, des coalitions d'ouvriers , enfin des dispositions relatives à la prescription du salaire et au privilége de l'oustrier, aux secrets de fabrique, à l'embauchage et au vol commis chez le patron. Dans un appendice, l'auteur complète son petit et substantiel traité par les renseignements qu'il y donne sur les sociétés de secours mutuels, les caisses d'épargne, de retraite, sur l'assainissement des logements insalubres, etc. Pour tout dire, la religion et la morale ont aussi leur place dans ce bon petit manuel. Le maître ouvrier ne prêche pas, mais il parle de ce qu'il a fait, de ce qu'il a aimé, de ce qu'il a respecté, et ses exemples , retracés dans un simple et touchant langage, instruisent et édifient les auditeurs sans les ennuyer, point essentiel; car ee qui est édifiant ne doit pas être ennuyeux , s'il est possible. Au résumé, ce livre est un traité utile, inspiré par un bon esprit, écrit avec sagesse et mesure. A parler franc, il m'a tout Pair de vouloir passer par l'Académie avant d'arriver à la mansarde et à l'atelier. Pour moi, si j'avais l'honneur de porter les palmes vertes, je donnerais bien volontiers le prix Monthyon à M. Audiganne. Mais le plus petit critique du monde ne peut donner que ce qu'il a, c'est-àdire quelques éloges, parfaitement sincères, du reste, et qui, à ce titre du moins, ont peut-être quelque valeur. ALEXANDRE DUPAI.

Lettres sur la Brame.

DE PARIS A NANTES. A Monsieur le Directeur de l'Illustration. V. T OURS. Il y avait longtemps que je n'avais vu Tours. J'avais quitté cette ville dans un âge où l'on est peu en mesure de juger bien hommes ou choses. L'impression que j'en avais conservée n'était guère que celle d'une excellente salle à manger, d'un restaurant de première classe. Mais je fais amende honorable. Ce n'est pas que Tours ait déchu de l'importance gastrosophique et joyeusement épicurienne dont elle a, dès l'ère rabelaisienne, acquis et gardé le juste renom. Si l'emet la tranquille humeur de ces heuplacement oire, Foutre-L reux pays d'outre-Loire, dont Tours est l'astre, le chef-lieu, • 1 tout aimable métropole, les ont tout à la fois préservée 'des fureurs de la révolution, de l'invasion ennemie et des secousses politiques qui commotionnent plus ou moins périodiquement l'ordre social, il est certains progrès, certaines innovations qui s'y sont toujours implantée avec une promptitede tare. Je Veut parler de ceux Mt celles qui ont trait

aux satisfactions mondaines de l'individu et tendent à lui procurer la plue grande somme de bien-être. C'est ainsi que toute élégance, toute mode nouvelle, tout perfectionnement industriel ou culinaire est importé, acclimaté Tours aussi vite qu'a Paris. Mais Tours n'est pas seulement une ville de fétu, de luxe, de plaisir et de haute chère, une sécularisation' du monastère de Thélème : c'est avant tout , et par elle-même, par son site aimé &a dieux, par son doux climat, par la splendeur de ses édifices publics ou privés, par sa colonie britannique, par les moeurs recherchées, affables, par les habitudes de loisir de ses habitants, par bien des côtés enfin, comme vous , voyez, une ville charmante. Tours est peuplée de gens qui avec vingt mille livres de revenu en dépensent vingt. Il en est qui vont jusqu'à trente. J'ai trouvé Tours fort embellie d'un pont suspendu, à cheval sur Ille obligée de toutes les villes de la Loire; d'un square verdoyant, qui s'arrondit à l'autre extrémité de la cité, devant le palais de justice, el de magnifiques hôtels, qu'a fait sortir de terre le long du mail splendide qui enserre la ville (c'est le nom générique par 1, quel on désigne uniformément en Touraine toute promenade plantée d'arbres), l'embarcadère très-élégant et très-vaste qui dessert à la fois le railway de Nantes et celui d'Orléans à Bordeaux. La fameuse chaussée-avenue de Grammont, qui prolonge à perte de vue l'irréprochab'e ligne droite formée par la rue Nationale, le monumental Pont-de-Pierre et la tranchée qui y fait suite, a été déplantée des ormes tortillards et séculaires qui l'ornaient, et qui succombaient, de vieillesse. On les a remplacés, sans doute en émulation de Blois, qui possède au bord de la Luire une promenade ombragée des plus prodigieux platanes, par de jeunes sujets de cette noble essence : la. substitution est heureuse; j'avoue quel'orme rechigné et fantaisiste sans grâce n'a aucune de mes sympathies, et j'en donnerais volontiers vingt pour un majestueux platane. J'ai prononcé le nom de la rue Nationale (ci-devant Royale, s'entend). Ne me demandez pas ce.que c'est; car vous vous perdriez infailliblement dans l'opinion tourangelle. La rue Nationale de Tours, monsieur, c'est la Chiaja de Naples, la place Saint-Marc de Venise, le Prado de Madrid, le Regent-street de Londres, le boulevard de Gand de Paris, le Prater de Vienne et la Canebière de Marseille. J'ajoute que c'est l'orgueil de Tours. Une bonne partis de ses habitants passe, saris mentir, une moitie de la vie à la parcourir en tous sens et l'autre à en vanter les charmes. Cette fameuse rue est connue, renommée, enviée, panégyrisée à plus de trente lieues à la ronde. On en glose dans Maine-et-Loire; on l'envie dans Loir-et-Cher; dans Indre-et-Loire on en raffole. Pour ne vous pas tenir plus longtemps en suspens, je vous dirai que celte merveille nese - départementale est, en effet, une fort belle rue, d'une longueur considérable, formée d'une double rangée de grands hôtels et de magasins fort luxueux peur une ville de province. On y trouve de larges trottoirs, de fort beaux lampadaires à gaz, des cafés très-étincelants, et des désoeuvrés à foison. Pourtant elle nia paru sensiblement plus triste et moins vivante qu'autrefois, ce qui, d'une part, tenait à la saison d'automne, propice aux grandes chasses et aux villégiatures, et, de l'autre, il le faut bien dire, à la diminution notable de la colonie picte et anglo-saxonne, qui s'était jadis abattue par centaines et par milliers sur ce fortuné coin de terre, sous le prétexte d'étudier la langue et les belles-moeurs françaises, mais en réalité pour faire des économies et manger a plenty Draps, plumbs and pears. On y voyait naguère de grands originaux et de sublimes joueurs de whist, qui ont presque tous disparu. J'y ai connu un M. FI..., baronnet de beaucoup de sang-froid, auquel un jour quelqu'un demandait, dans un cercle, inconsidérément, s'il n'était point parent d'un autre H..., parfait libertin, fort connu dans chacun des TroisRoyaumes, et dont la renommée fort douteuse s'était répandue outre-Manche. — Monsieur, c'était moi-même ! répondit sans broncher l'Esquire à cet in Uscret. J'y ai connu aussi Sje demande pardon pour celle autre réminiscence) un brave commodore, un compagnon de Nelson, un vétéran du Sund et de Trafalgar, homme d'esprit, excellent marin ,Ion latiniste , mais de conduite peu réglée. Il avait des enfants, et notamment un fils, qui l'imitaient de tous points. Un jour il donne à ce fils mission d'aller toucher, je ne Bais plus où, quelque argent qui par hasard lui était dû. Il lui confie à cet effet sa jument, que la fils enfourche; mais plus d'un jour, plus d'une semaine se passent : de fils, d'argent, de jument, point. A la fin, le fils en question revint au gîte l'oreille basse, craignant le courroux paternel. Il avait, cela va sans dire, dépensé l'argent ; mais, en outre, il avait vendu la jument et en avait mangé le prix. — Mon file, lui dit le père avec solennité, vous avez mangé les guinées, je vous le pardonne. Mais la jument! Ah! my boy, vous aviez donc oublié la leçon d'Horace : u Equam memento rebus e Servare. ....»

in arduis

Quel dommage que nos lectrices perdent cet admirable trait d'humeur stoï sue et cet épique calembour I On peut juger si Tours a perdu quelque chose à la retraite des Anglais. Il en reste encore cependant, mais pour la plupart de qualité inférieure. Plus de fortunes, plus de grandes dépenses, plus de ces types accomplis de joyeuseté sérieuse et de comique gra y té. C'est grand dommage) Quant au pauvre commodore Henri W..., il y a déjà bien longtemps qu'il a pris terre, après une navigation hérissée de nombreux écueils et surtout semée de bas-fonds. Pour me faire amnistier de mes histoires d'Anglais, j'ai bien envie d'en raconter une troisième. Cellelà, je I emprunte à Beyle, qui cueillait volontiers la fleur de l'anecdote et la noisette du bon conte sur sa route , que, par ainsi, il allongeait le plus possible, en véritable écolier, au grand plaisir de ses lecteurs. Un Anglais, je ne saris plus bien si c'est à Lyon ou à Tours, s'ennuyant de la vie, imagine d'en finir avec cette taillerie Maussade : il achète Une piele d'eacide

and prussique, se l'ingurgite à domicile, et, comme le MC« venait pas, il s'amuse, per tuer le temps, à se rouler sir le parquet en poussant des crie néphrétiques. On accourt se bruit; un s'empresse et l'on va querir en toute lite le médecin : celui-ci vient, tâte le poule à l'Anglais, lui administre je ne sais quel contre-poison ; puis l'ayant remis sur ses pieds : — Or çà, dit-il, je ne voua demande pu quelle fantaisie vous a pris, je le vois de reste ; mais qu'aviez-vous avalé là? — Une fiole d'acide prussique — ou hydrecyanique , comme vous dites dans votre diable de langage. — Impossible; six gouttes tueraient un éléphant. Et où avez-vous acheté cela? — Chez le pharmacien un tel. — Et pourquoi donc n'êtes-vous pas allé chez G..., votre pharmacien habituel et le meilleur d'ici? — Parce que, dit l ' Anglais, je me suis aperçu tout dernièrement... qu'il me volait I Il me serait assez facile (rassurez-vous, je n'en ferai rien) d'entasser colonnes sur colonnes à propos des antiquités gothiques ou romanes de Tours , de l'abbaye de Saint-Martin, de la grosse Tour de Charlemagne, de l'église de Saint-Gatien, de la maison do M. Gouin et de celle de Tristan l'Ermite. J'aime bien mieux vous renvoyer, pour le détail de ces gracieux monuments, de ces romantiques débris, de ces manoirs si merveilleusement restés saufs parmi tant de ruines, après tant de secousses, où le moyeu âge tout entier semble vivre et palpite encore, à un livre tout plein de savoir, d'intérêt, de conscience, où toutes ces choses ont été si fidèlement et si splendidement décrites, qu'il ne reste plus rien à glaner dans ce champ de vélin et d'or, rehaussé de toutes les pompes artistiques : je veux parler de la Touraine illustrée, par M. Stanislas Bellanger, la meilleure sans contredit de toutes ces monographies par la plume et par le bu rin qui ont paru sur nos provinces, et qui n'a pas eu cependant la moitié du retentissement que tout semblait lui présager; j'ignore, en vérité, pourquoi.... Habent sua feta libelli MARMOUTIE

11S.

Puisque sur le Tours monumental et féodal M. Stanislas Bellanger ne nous a rien laissé à dire. je lui abandonne sans murmure le champ de bataille, et me dédommage de mon inaction et de ma nullité archéologiques en risquant une so r tie dans la campagne. Je traverse le beau et colossal pont de pierre qui relis les deux rives du fleuve et la ville-mère au faubourg de Saint-Symphorien. Je longe dans tout son parcours considérable cette paroisse suburbaine resserrée entre la Loire et la levée toute parsemée à mi-côte de mignonnes et mystérieuses villas ; j'admire au vol et tâche de me loger dans l'oeil le daguerréotype du ravissant portail (gothique fleuri efflorescent), du reste bien connu et justement célèbres de l'église Saint-Symplurien. Je continue, à la sortie du faubourg, de remonter le fleuve en suivant la route de Paris, et, après une heure de marche, j'arrive et ie reprends haleine j uste en face du fameux couvent de Marmoutiers ou plutôt de ce qui le fut; car la chapel e seule, au clocheton roman, deux ou trois jolies poivrières, un portail magnifique, mais de structure moderne, et qui. ne semait remonter au delà du dix-septième siècle, les ruines d'une veste église qui jadis fut adossée à la colline, et des murs de jardin ou plutôt des remparts capables de défier un siége et de résister à la bombe, voilà tout ce qui est parvenu jusqu'à nous du monastère que la médisance lyrique a tant poursuivi de ses traits, et qui ne fut rien moins que le théâtre ou le texte de la trop célèbre légende de cet endiablé comte Ory. Trop heureux M. Scribe ! Il n'est pas un coin de terre, pas une ruine, pas un souvenir digne d'être chanté (selon la diAinction littéraire de Figaro), pas un héros gelant de ruelle ou de cloître qui ne soit son tributaire et ne fasse songer à lui , bien qu'on en ait. Il a, plus fort que Benserade et que Pibrac, tout mis en opéras-comiques; son inépuisable répertoire d'ariettes est un vade - mecum, un chansonnier Richard à l'aide duquel on peut, d'un bout du monde à l'autre, accommoder l'histoire en trios, quatuors, la soupirer en cavatines, et acquérir, en voyageant, par ce procédé agréable,, l'instruction la plus variée. Mais, hélas 1 que les temps sont changés I Marmoutiers, dent Il. Scribe et la légende avaient fait Fortmoutiers, par égard pour les soeurs et leurs vertus huisitalieres, Marmot> tiers, dis-je, paroles de Scribe et musique de Rossini, a eu précisément le sort que les Visitandines, musique de Devienne et paroles de Picard, avaient eu à subir FOUS la Restauration : il est devenu Pensionnat. Il ne sert plus de rien de chanter sous ses fenêtres : u Noble châtelaine, Voyea notre peine) »

seul, à trois voix ou même en choeur. —Je ne chante pas, niais je frappe. Peine inutile! Le souvenir du comte et de ses quatorze acolytes est encore tellement vivant et redouté dans eau lieux, qu'à mon aspect seul la tourière pense tomber à la renverse, et, me jetant la porte au nez, se sauve à toutes jambes en criant : u On n'entre pas 1 on n'entre pas ! Je suis entré pourtant malgré la tourière, mais par une brèche et à travers le formidable mur d'enclos dont j'ai parlé. Des ouvriers, y travaillant sous couleur de réparations, en avaient démoli un pan. Voilà d'avisées gardiennes! Elles ferment les portes et abattent les murs. Ah I si le comte Ory vivait! Mais le mal n'est pas grand ni le danger, alors qu'il s'agit d'un humble touriste, amateur de vieux lierres, de vieux logis et ne méditant nulle offense. Toujours est-il que j'ai, en grande liberté, pu u me pourmener et,m'esbattre n en ces lieux saints et très-mal ceints, le long de cépages dignes de l'abbaye de Thélème et à l'abri d'arbres fruitiers qui, malgré l'abandon où ils paraissent tombés depuis la subversion du monastère, n'eh empruntent pas moins une superbe séve


S44 costume national, et se livrent à d'incessantes et curieuses mance .vres soit pour se garantir du soleil avec l'étrange chaeau dont elles couvrent leur tête, soit pour l'empêcher d'être emporté par le vent. Leeuwarden possède une maison de ville, un tribunal, un collège, trois maisons pour les orphelins, plusieurs hôpitaux et onze églises, bien que sa population ne dépasse pas 20,000 âmes. Mais le seul édifice ou établissement qui mérite vraiment une visite, c'est sa prison. On vante beaucoup la sagesse de ses règlements, les heureux résultats obtenus par l'habileté des directeurs, la classification des détenus, etc. En outre, certains philanthropes ont censtate que c'était la maison de détention de toute l'Europe où les prisonniers étaient logés dans les plus petites cellules et coûtaient le moins pour leur nourriture. On est parvenu à les faire vivre presque sans respirer et sans manger. Aussi cette prison modèle passe-t-elle avec raison pour une des curiosités de la Hollande. Les orphelins de Leeuwarden seraient peut-être soumis au régime économique des détenus, si un des enfants élevés à l'hospice de cette ville, Jacob-Martin !lape, mort dans l'Inde sans héritiers, ne leur avait laissé par testament 350,000 florins. Ses compatriotes reconnaissants lui ont élevé, au milieu de la cour de l'hospice, une pyramide en fer de fonte, portant l'inscription suivante : a Jacob-Martin Baljée, membre du grand conseil des Iodes, bienfaiteur de cet hospice, naquit à Leeuwarden le 9 septembre 4752; il entra dans cette maison le 19 juillet 4762, et en sortit le 29 avril 1772. Il mourut près de Batavia, le 13 février 1823. » On lit encore sur une autre face du monument Élevé par la reconnaissance, le 9 septembre 1835. » A l'ouest de Leenwarden , et tout près des remparts, s'élève une vieille et énorme tour en briques rouges, qui s'aperçoit de trois lieues à la ronde. D'après la tra lition , • cette tour était, il y a cinq cents ans, baignée par lu eaux de l'Océan, éloigné actuellement d'environ quatre lieues. D'autres monuments non moins anciens sembleraient prouver qu'à une certaine époque la mer a en effet occupé toutes les terres situées à l'ouest et au nord de la Frise, depuis Harlingue jusqu'au delà de Leeuwarden. Cette conquête de l'homme sur la nature est-elle définitive? La mer ne reprendra t-elle jamais possession de ses anciens domaines? Il est permis de l'espérer, car la digue qui s'étend maintenant sur toute la côte de la Frise est une des principales merveilles de l'industrie humaine en gené.al , et de la pitience hollandaise en particulier. Aussi la sécurité des Frisons est-elle complote, et si, en se rappelant le passé, les étrangers qui visitent ce pays artificiel s'inquiètent parfois de l'avenir, ses habitants jouissent du présent à leur manière, sans paraître redouter les chances du lendemain. Revue littéraire. Les Ouvriers en famille, ou Entretiens sur les devoirs et les droits des Travailleurs dans les diverses relations de la vie laborieuse, par M. A. AUDIGANNE, chef du bureau de l'industrie au ministère de l'agriculture et du commerce. — 1 vol. in 42 ; chez Augustin Mathias. Je n'ai pas besoin, je crois, de déclarer que je suis fort peu socialiste. J'ai fait mes preuves à cet égard, et quand on m'attaque sur ce point, « vous savez, ma mie, de quel bois je me chauffe, n comme le dit majestueusement M. de Sotenville. Mais, autant je hais cet esprit anarchique et destructeur, qui veut bouleverser la société pour y mettre de l'ordre, et ruiner chacun pour enrichir tout le monde, autant je suis le zélé partisan de ces esprits à la fois éclairés et mesurés qui, évitant les excès d'un pessimisme et d'un optimisme également dangereux, voient les choses telles qu'elles sont, et cherchent les moyens de les améliorer où il le faut, dans la mesure du possible et du praticable. Aujourd'hui, nous ne pouvons être sauvés de la fausse science que par la vraie, de la mauvaise démocratie que par la bonne. M. Guizot nous le disait hier avec son bon sens profond Quoi que vous fassiez, il faut vous arranger pour vivre avec la démocratie. n Tous les partis, du reste, s'accordent à reconnaître qu'il faut songer sérieusement à tout ce qui est susceptible d'améliorer le sort de la classe ouvrière. L'ouvrier est aujourd'hui tout à fait à la mode, et c'est lui, ce sont ses intérêts qu'on met en avant dans toutes les occasions solennelles. C'est dans la bouche d'un ouvrier que le Constitutionnel place le mot de sa solution, ce ça ira tout seul dont on a tant parlé. Ce sont des ouvriers qui vont à Wiesbaden complimenter M. le comte de Chambord , et lui porter le don de joyeux avénement. C'est au nom des ouvriers , et dans l'ardente affection qu'ils lui inspirent, que M. Grenier de Cassagnac condamnait et. flétrissait. hier les bourgeois, et leur poète M. de Voltaire, et leur maltre et seigneur le roi Louis-Philippe. 'Et mot aussi, j'aime les ouvriers. Mais, que M. de Cassagnac me permette de le lui dire, le moment esteil bien choisi pour attaquer les ci-devant bourgeois, tombés aujourd'hui comme les ci-devant nobles? La bourgeoisie, durant son règne , a fait ce qu'elle a pu, et je suis de ceux qui trouvent qu'elle n'a pas trop mal fait. M. Grenier de Cassagnac le pensait de môme autrefois, et je lui demanderai un peu d'indulgence pour d'anciens amis qui ne lui ont pas nui. De grâce, no sacrifions personne. L'amour de l'ouvrier n'enfante pas nécessairement la haine du bourgeois, et je croie même qu'il est impassible de bien aimer les uns Fans aimer aussi un peu les autres. Leurs intéréts se touchent de trop près pour qu'on puisse les séparer sans porter à ceuxc 00111me à ceux-là un préjudice irréparable. C'est oe que voudrait faire le socialisme, tandis que l'écoMente politique, tete au contraire, recherche tee moyens

L'ILLUSTRATION, JOURNAL UNIVERSEL. d'unir plus étroitement encore ces intérêts divers mais non opposée, en donnant à chacun d'eux la satisfaction à laquelle il a droit. Ne disons donc pas anathème à l'économie politique. N'allons pas traiter Turgot comme Louis Blanc, ainsi que le faisait hier M. Francis Lacombe, un de ces polémistes trop ardente, quoique très-savants d'ailleurs, à qui l'horreur de la philosophie moderne inspire le culte du moyen âge, et qui, volontiers, iraient demander aux établissements de saint Louis un préservatif contre les rêveries de M. Proudhon ou de M. Pierre Leroux. Du reste, ces excès ne sont pas nouveaux. Après d'Holbach , après Marat, après Robespierre, arrive M. de Maistre, qui prouve nettement la légitimité, la néceeeté du plus absolu despotisme, et qui prouve encore (tsar ce diable d'homme prouve tout) que rien n'a égalé la mansuétude des jugea de la sainte inquisition. Heureusement, entre ces niveleurs ou ces réactionnaires également excessifs, se placent toujours un certain nombre d'esprits sages, amis d'un honnête milieu, qui gardent du passé ce qu'il en faut garder, et prennent du présent ce qu'il faut en prendre, qui ne veulent ni éteindre tee lumières ni rallumer le feu, qui, n'exagérant ni ne dissimulant le mal, croient que le premier moyen pour y remédier, c'est d'abord de le bien connaltre. Les remarquables travaux de M. Audiganne l'ont déjà rangé dans cette classe d'élite. Economis le instruit, exact, ingénieux et judicieux, il est de mu qui ont le mieux compris fa tâche de la société nouvelle, et qui, pour leur compte, travaillent à l'accomplir, dans la mesure de leur force et de leur habileté. Rapprocher et non diviser, indiquer au bourgr ois comme à l'ouvrier leurs droits et leurs devoirs réelproluee, leur démontrer fortement combien il leur importe d'agir de concert et de se ménager les uns les autres, telle a été la généreuse pensée qui a inspiré la plupart des écrits de M. Audiganne, et particulièrement celui-ci, appelé it prendre une plane distinguée dans cette Bibliothèque des ouvriers, aujourd'hui l'objet et mémo la marotte de beaucoup de gens. Si j'avale à on dresser le catalogue, 11 Serait fort court et uniquement composé d'ouvrage d'une utilitépratique. Je ne crois pas le moine du monde, n'en déplaise à M. de Lamartine, qu'il puisse y avoir une littérature spéciale pour les ouvriers, pas plus que je n'en comprendrais une destinée Uniquement à l'é.iification des marchands de drap ou à l'amusement d'une famille royale. Quand Racine écrivait An. dromaque et Phèdre, Molière Tartufe et le M isanthrope, est-ce qu'ils travaillaient uniquement pour Louis XIV et pour Versailles, ou bien pour toute la France, pour la France de tous les temps, pour le monde entier? Ce qui fait précisément la beauté d'une oeuvre d'art, c'est qu'elle parle à tous un langage que tous comprennent, le manant comme le gentilhomme, la couturière comme la duchesse. Est-ce qua les ouvriers ont la tête et le coeur faits autrement que le reste des humains ? Pourquoi donc ce qui est beau pour ceux-ci ne le serait-il pas pour ceux-là? Je dirai plus : tout ce qui est fait dans cette vue bornée de plaire à tel ou eel public, qu'il soit en blouses ou en habits broies, toutcela passe vite et tombe bientôt dans le ridicule. Je citais tout à l'heure Andromaque et . Pha Ire. Eh bien! dans ces chefs-d'oeuvre de la sensibilité , de la raison et du goût, il y a cependant quelques nuances qui ont pâli et ce sont précisément celles qui nous reproduisent trop fidèle' ment le ton de cette cour où ils furent composés, et dont l'esprit dominait alors toute la société. Les historiens, à cet égard, allèrent plus loin que les pestes. La plupart de ceux qui écrivirent notre histoire soue Louis XIV et 80118 Louis XV, historiographes brevetés et patentés, façonnèrent tous les rois de France à l'image du roi régnant, et toutes les époques de la monarchie sur celle où ils avaient le bonheur de vivre avec une bonne pension. Lisez Velly, Mézeray, Anquetil ; pour eux, le roi Ciovis est un autre Louis XIV, qui a sa cour, ses grands dignitaires, ses gentilshommes de la chambre, son parlement, qui épouse une vertueuse princesse, et tient toute la France sous son unique et souveraine autorité. Qu'est-il advenu de ces bistores? Ce qu'il adviendra précisément de celles de M. Agricol Perdiguier, ce Velly de rate r, ce Mézeray de la blouse, moins le talent du style toutefois. M. Agricol Perdiguier a voulu écrire pour les ouvriers une histoire universelle, mais une histoire essentiellement démocratique et où tout fût ramené à la grande idée socialiste. D'où il suit, s'il fallait en croire ceteuniversel historien, que depuis la naissance du monde jusqu'en cette bienheureuse année 1850, il n'a été question que de l'organisation du travail, et que le spectacle du passé n'offre que l'éternelle lutte des socialistes centre les réactionnaires. Socrate est un socialiste, Xénophon un autre socialiste, etc., etc. Voilà où aboutit cette prétention, ce parti pris de n'écrire que pour telle ou telle classe de lecteurs. Je parle ici de ces genres qui ont nécessairement un caractère d'universalité, comme la poésie, comme l'histoire, etc Je n'entends point du reste faire la guerre aux traités spéciaux. Les manuels Rots t jouissent de toute mon estime; mais, si je ne me trompe, ce n'est pas là de la littérature. Laissons donc de côté cette chimère d'un art fait pour les maçons et les couturières. Ne faisons pas tomber la poésie en enfance ou en quenouille. Mais autant que possible, écrivons pour les ouvriers quelques livres utiles, qui les intéresseront spécialement, parce qu'ils traitent de leurs travaux, de leurs devoirs et de loure droite; des livres enfin comme celui que nous donne aujourd'hui M. Audiganne, où tout ce que comprend le code de l'ouvrier est résumé sous une forme claire et précise, facile à comprendre, facile à retenir. C'est une suite d'entretiens où un ancien-ouvrier fait part à de plus jeunes des huila de su longue et laborieuse expérience : ce personnage n'est pas une pure fiction. M. Audiganse nous raconte comment il en a entendu parler, et ce qui l'a conduit à lui faire jouer le tele qu'Il lui dolinedune

sez. son livre. En se rendant, il y a quelques mois, à titasitegree du département de la Seine-Inférieure pour assisterésnet fête patronale qu'on y célèbre avec quelque éclat, notre se leur fut tout surpris d'y voir les préparatifs de fête changeai en signes de deuil : la veille , l'explosion d'une machine à vapeur avait tué l'un des ouvriers les plue anciens et les plus estimés de l'établissement, où il était entré en 4829; après avoir servi dix-huit ans dans la marine royale. Ce brave homme, nommé Nogaret, avait passé sa vie à rendre service à tout le monde, et il n'avait pas- moins d'intelligence que d'activité. Apprenant vite, n'oubliant rien il pote séJait des connaissances très-étenduer, et prenait plastie à les transmettre à sise camarades. Surtout il avait étudié tout ce qui concerne les droits et les devoirs des ouvriers ; c'était toujours à lui qu'on en appelait en cas de litige, et, cbose remarquable, ses décisions étaient aussi respeclueugenent acceptées par les bourgeois que par les ouvriers. a A lui seul Nogaret formait un conseil de prud'hommes, n nota dit M. Audiganne, qui nous donne encore sur cet homme rare ces curieux renseignements : a Lorsqu'une loi vint, en 4841, rendre obligatoire rie stritetion des jeunes enfants employés dans les manufse tures, l'ancien marin, à défaut d'instituteur, s'était volontiers chargé de faire la classe aux enfants. On était surpris de voir combien il savait plier à ce nouveau rôle ses habitudes un peu brusques. Ses leçons simples, patientes, captivaient ' cana effort l'attention de ses élèves. ri Le rôle de Nogaret comme in‘ tituteur s'était insensible: ment accru. A la prière des ouvriers adultes de l'usine, Nogaret IVOIt consenti à leur exposer les règles qui président eux relations du travailleur avec le patron qui lemploie, Telle fut la matière d'un enseignement qui se donnait sans apprêt, une ou deux fois la semaine, pendant les heures de repos, et qui durait tout au plus quinze ou vingt minutes. La leçon avait lieu ordinairement en plein air, dans la cour de la fabrique, sous un groupe de marronniers. Durant les fréquentes visites que je faisais à cet établissement, je ne Manquais jamais de venir écouter ces petits discours ai naturels et si sensés. n Ce sont ces petits discours que M. Audiganne s'est proposé de reproduire, en les étendant un peu sans doute et en leur donnant plus de suite et de précision. Nous croyons que le savant économiste y a très-bien réussi; et ce n'est pas chose facile que de parler simplement et sainement de droit ct d'économie politique, d'éviter à la fois dans ces mas fières mises à la portée de toutes les inie ligences la sécheresse et la puérilité. Chacun de ces entretiens est fort court et traite d'une ou deux questions su plus ; mais rien d'essentir I n'y est oublié, et surtout rien n'y est laissé à l'esprit de discussion. Ce n'est pas que M. Audiganne soit de ces bonnes âmes ( pas trop bonnes parfais) qui s'imaginent que tout est pour le mieux dans le meilleur des mondes possible, et qu'il n'y a p'us qu'à se croiser les bras. Non, notre auteur ne s'interdit pas le droit de conseil et de remontrance. En développant, en expliquant les institutions économiques qui nous régiment, il indique çà et là par ,où elles lui paraissent pécher; mais il le fait avec une extrême réserve, comme le font d'ordinaire tous les gens qui ont raison et qui savent-que la vérité n'a qu'à sa laisser entrevoir pour être généralement aperçue et sentie. Le premier soin de M. Audiganne et de l'ouvrier 80n interprète, c'est de faire aimer au travailleur son travail, c'est de le rehausser lui-même à ses propres yeux. C'est précisément ce qu'oublient le plus volontiers les eociali-tee, beaucoup plus occupés de tirer à boulets rougrs sur les patrons et de pr, mettra leurs jouissances au travailleur que de chercher dans la condition de celui-ci les avantages qui peuvent jusqu'à un certain point en compenser les inconvénients. La loi déjà a cherché à porter remèie à quelques-uns de ces inconvénients-là; elle a élevé des digues contre les excès du régime de liberté sous lequel nous vivons ; et, selon M Audiganne, il est à croire qu'elfene s'en-tiendra pas là. Toutefois, le judicieux économiste ne va pas, et je lui en sais bon gré, jusqu'à croire qu'il faille changer les conditions essentielles de ce régime, aussi attaqué aujourd'hui que l'était, du temps de Turgot, celui des corporations. La liberté industrielle est, selon moi, solidaire de la liberté politique ; et cela est si vrai, que M. Louis Blanc, pour détruire la concurrence, ne trouve politiquement d'autre expédient que la dictature. Mais si la liberté industrielle existe, elle doit exister pour tout le inonde. h suis de l'avis de M. Audiganne, lorsqu'il blâme l'obligation où sont les ouvriers de soumettre leurs livrets au visa de la police. Le livret est le registre d'affaires de l'ouvrier, ce qui fait foi de ses engagements envers le patron et des engagements du patron envers lui ; en faire un moyen de police, n'est-ce pas en dénaturer le caractère? N'est-ce pas faire peser d'injurieux soupçons sur une classe tout entietre? Si cette classe renferme beaucoup d'individus dangereux, ne peut on les surveiller autrement, au lieu d'envelopper dans la même défiance les honnêtes gens et les coquine? Dans tous les pays, et surtout en France, il faut ménager avec soin les amours-propres. Nous sommes un peuple très-vain; et un grand exemple, sans parler des autres, l'a prouvé récemment, nous faisons bon mreché de notre liberté à qui flatte notre vanité. Je suis encore de l'avis de M. Audiganne, lorsqu'en pa lent de l'interruption du travail les dimanches et jours fériés, il dit à ce sujet : « L'adoption d'un jour de repos, agies un certain nombre de jours de fatigue, est un des besoins de notre nature aussi bien qu'un précepte de la religion. La division du temps en périodes de sept jours n'est pas un fait arbitraire imposé à un seul peuple par le caprice d'une législation d'hier..... Ce mode de grouper les jours, outre qu'il repose sur la plus haute des traditions religieuses, a été à peu près universellement adopté. On peut donc considérer cette division du tonies comme le résultat de l'expérience du genre humain. s t'où, eu reste, ce que M. Proudhon e fort bien démontré •


L'ILLUSTRATION, JOURNAL UNIVERSEL.

Promenades el Jardins publics. — Éludes parisienne, par Valentin.

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(Suite. — Voir le No 396.)


L'ILLUSTRATION; JOURNe

• .M6 et une santé florissante à un terrain visiblement comblé des gràces du Très-Haut. Après avoir sans malencontre fureté et parcouru en tous sens les allées du saint clos, jonchées de hantes herbes, erré dans les ruines, déchiffré les pierres tumulaires, recensé les débris épars de statuettes et de bas-reliefs provenant de la vieille église, je suis sorti par une autre brèche (ô comte Ory I) et je suis retourné à la ville en suivant la levée à micôte, au milieu d'adorables maisons de campagne, perdues dans de petits massifs, à cent mille lieues de l'univers, et de manoirs des quinzième et seizième siècles si bien conservés qu'ils semblent faits d'hier, mais dont le millésime pittoresque est écrit sur le moindre de leurs détails. Un surtout m'a frappé, à deux pas de la porte la plus dérobée du couvent; paf la royale salamandre qui en couronne le portail. Tous mes lecteurs savent que cet incombustible saurien était l'am. blême personnel et favori du roi François.... Et à la porte du couvent.... Est-ce que, par hasard 9... Mais non. N'obérons pas la mémoire, déjà un peu chargée, des pieuses nonnes : c'est bien assez du comte Ory' et des quatorze chevaliers. La petite maison de François l e avait sans doute un autre usage ; il le faut croire : comptons d'ailleurs sur M. Scribe pour nous éclaircir quelque jour (s'il passe par là) ce mystère. Toute cette jolie côte de Saint-Symphorien est d'ailleurs couverte de ces singulières habitations dans le tuffeau, particulières à la Touraine et à l'Anjou, ou; pour parler plus correctement, elle les recouvre. On nomme tuffeau la pierre tendre et crayeuse qui abonde sur toute la superficie du sol tourangeau, notamment le long de la Loire, et dont on construit sans grands frais des maisons toutes en pierres de taille, propres, agréables à l'oeil, et dont la blancheur écla, tante qui s'altère peu tranche d'une façon harmonieuse avec la teinte lustrée et sombre des toitures en ardoises, Mais, de temps immémorial, lès pauvres gens, que leur manque de ressources empêche de recourir à l'architecte, sont habituée de se cré'r , avec peu de peines et de dépenses, crie habi; tation sous le sol. Ils creusent une cave dans ce tuffeau friable qui cède à la pression de l'ongle ; la paroi en est un peu humide et salpêtrée, et l'abri n'est pas des plus sains, malheureusement ; mais il n'importe, là pauvreté n'a pas le choix. On a ainsi sous terre salle à manger, cuisine, chambre à coucher, quelquefois même salon ( dans les tonnes maisons). Quand.> famille augmente, on fait des pieds et des mains pour s'agrandir, comme le rat dans son fromage de Hollande. Dans la voûte, au-dessus de l'âtre, sont pratiqués des conduits pour porter là fumée au dehors ; elle s'échappe par des cheminées qui s'élèvent abruptement au milieu du sol végétal, en sorte que, vous promenant dans un champ de blé, une vigne, un sainfoin, ou une luzerne, vous êtes tout surpris de trouver devant vous quantité de bornes qui fument. Ce spectacle serait assez réjouissant dans son imprévu, si, indice d'une misère trop générale et trop réelle, il n'était au fond assez triste.

uNivpsfflp

qu'il est du sentiment des distances, lequel avec très-peu d'étude le rendrait capable de parcourir toute la table des sons. Il sufdt d'avoir entendu na habile exécutant, tel que Paganini, pour convaincre les artistes d'an mérite inférieur, que leur

Ulla

talent peut être développé au dell des limites dans lesquelles il cst circonscrit ; et quoique personne n'ait montré le génie dé

FÉLIXMORNAND. •

Des proportions symétrique.. M. Hay, membre de la Société royale de Londres, a communiqué récemment à la Société Britannique d'Pdimbourg un mémoire, dans lequel se trouve développée une théorie extrêmement ingénieuse sur les proportions symétriques des figures. Quoique nous ne connaissions le travail du savant anglais que par l'analyse succincte qui en a été publiée par le The Illustraled London News, il nous a paru intéresser au plus haut point notam- •'éminent artiste que nous venons de nommer, beaucoup peument les arts du dessin auxquels il doit fournir les applications vent acquérir sa scirnee. La même proposition est vraie de nos les plus heureuses. C'est à ce: titre que nous reproduisons, d'après le. journal que nous venons de citer, l'exposé sommaire du système de M. Bay, à la sagacité duquel , nous devons la révélation d'une loi générale que personne avant lui n'avait encore A soupçonnée. • La loi fondamentale de l'harmonie, dit M. Hay, repose sur ce fait que l'oreille est charmée par le mélange des sons, à la condition que les ;vibrations qui les constituent se' succèdent avec une fréquence exprimée par des rapports arillmétiques d'une extrême simplicité. Ainsi, lorsque les notes ut et sol résonnent 'simultanément, en ressent une sensation agréable, déterminée par cette circonstance que la corde qui produit la première fournit MAL vibrations, tandis que l'autre en fournit trois' Au contraire, si les notes ut et ut dièse, qui vibrent avec une rapidité relative de 4o à 41 approximativement, résonnent ensemble, la combinaison de ces deux sons est d'un effet excesSivement désagréable, même pour l'oreille la moins exereée. " • Le premier principe posé par M. Hay est celui-ci : Que l'reil, relativement aux dimensions, est guidé par des rapports proporBonnets, aussi simples que ceux an moyen desquels l'oreille apprécie les sons. Au premier abord, cette analogie entre l'oeil et • l'oreille n'est pas rigoureusement exacte ;-d'aiitant que l'oeil juge les objets en passant d'un point à un autre, tandis que l'oreille n'a qu'ides perceptions simultanées, complètes.On répond à cette objection par deux considérations :le première, qui sera tout t1hèdre rendue plus évIdente, c'est que le rapport est sana cesse présent à Weil dans les en ordinaires, ce qui est l'équiialent de la , note fondamentale d'une mélodie qui frapperait l'oreille d'une manière continue; la seconde, c'est que toutes les facultés de l'homme sont, dès sa naissance, développées par l'éducation, soft spontanément, soit à son insu, de sorte, que l'oreille perfectionde ' continuellement la faculté qu'elle a de juger une some/don de sons, quoique l'attention soit en défaut pour en saisir lesinters. villes. On ne sait pas généralement à quel degré de dévelappe• ment les facultés humaines peuvent atteindre. Daus Penfance, la nécessité nous familiarise avec leur usage le plus simple. L'enfut apprend, par l'action musculaire, à se rendre compte dés distances. fia main freine bientôt la direction de la bouche il peut progressivement toucher les différentes parties de son corps, magne dans l'obscurité; là finit son éducation. L joueur de Tien, qui n'a appris que par Paudition, es s'a jamais à démancher sur son Instrument, privé

raMres facultés. L'éducatipirelagoreille est geoplire plue op*, Muée qualiour les mitrée enne,;. ,Mais quel oreille, sojaprisceptible' d'être cultivée, de devenir espahle de juger non-stidleident une suite de sons, mais encore de discerner avec mideitrilme préet. Sion même ' des sons Môles;'c'est ud fait 'connu' de tons les man Ceci admis, l'analogie entre Poe et l'oreille, par rapport à l'objet qui nous occupe, est parfaite. Nous fortifierons Pergament en faisant remarquer que l'oeil n'a aucun moyen naturel de précision pour juger des dimensions. L'étude seule met l'artiste à même de découvrir les défaut» de proportions d'une figure qui échappent à un oeil inexercé. N. Hay établit en second lieu que l'oeil est conduit dans l'appréciation des objets par la direction plus que par la distance; de môme que l'oreille est guidée par le ,nombre des vibrations plus que par lem développement. L'architecte sait bien que l'élévation d'un édifice simple sot mieux proportionnée que toute»: Ire; s'il essaie d'appliquer des proportions numériques à lents mesures respectives, il se convaincra qu'elles pischent'.de=tout point. Depuis-Albert Durer jusqu'à' nos jours, dee artistes ont Mesuré les proportions relatives de la figure humaine, mabrpe eun n'est encore parvenu à formuler des déductions positives et satisfaisantes. Ce résultat provient de ce qu'ils ont priaeopime étalon de mesure l'étendue, non la direction ; de ce qu'ilseqearie attachés à la simplicité des proportions linéaires,. plus, la proportion relative des angles. En peinture,, une dont l'un des côtés est exactement' la moitié du cd n'est pas de beaucoup aussi agréablement proporlio antre, dans laquelle un des côtés est la moitié de la dans laquelle l'angle formé par la diagonale avec 1 de est la' moitié de l'angle que cette mémé' ddiagonale forme rivée l'entrecôte. Ainsi la base du système de M. Hay est colle-ci : qdunt4rre charme l'ail au même degré que ses . angles fondiuù entreenx un rapport identique à celui des vibrations d'une corde harmonique. Or, en musique, les divisions les plus a ples sont 2, 4, etc.... qui produisent l'octave et la double.'octeetes divisions suivantes sont 3, e, etc.:. qui prddiiient *lute la douzième, ainsi de .suite; et Pharmonie'dei notes est liMiMe proportionnelle à la simplicité des nombres qui eiprieieidikuin vibrations. La même chose est vraie dés "angleslibridmheifiamc d'une figure. On Terrapar l'examen des deasind explicittifê sont ces angles. Dans la façade d'un édifice; poen les (épeires, les portes, dans tout, parallélogramme, enfin; l'angle Mid d' étermine la forme est l'angle compris entre la diamine« etruddes côtés. Ainsi, par exemple, dans la façade du Parthentin (voir la figure), c'est l'angle compris entre 1.1K et 11I.- On convertit une ellipse en parallélogramme en joignant les extrémités des axes les plus longs et celles des axes les phis petits; L'angle formé par la diagonale' et l'un 'des 'côtés du parallélogramme ainsi obtenu est l'angle de l'ellipse. 'En censemencide ces expliestions; l'auteur démontre que les m'opinions du portique le plus renommé 'qui soit an monde; dérivent de sept angles bar+, +, ), moniques; chaprès : d'angle droit. Ces angles sont dans la figure jointe au texte KHI (f), LEI (-f), MHI UZP (1), KNO (+), AdB (+), TYX (1), et non des angles diffé. rente de ceux-ci. L'auteur a essayé les applications de son système à la nature • inanimée. Il a trouvé, par exemple, dans les feuilles des arbres' une tendance vers une forme typique, affectant la figure da cercle ou de l'ellipse, et disposée de manière à former, avec la ner: Tore moyenne, des angles harmoniques. Les ellipses, dans la première figure, donuent,un angle égal à deux cinquièmes d'angle droit, et forment, avec la nervure moyenne, un angle d'un cinquième d'angle droit. Dans les deux antres figures, les deux angles des ellipses et les angles que les ellipses forment avec la nervure moyenne gour le tiers d'un angle droit. Le point principal du travail de M. Hay est l'application particulière du système la forme et aux proportions de la figure humaine, qui devrait; ce semble, présenter d priori le développement le plus complet dé, la beauté symétrique. La méthode suivante offre le procédé le ides Simple pour tracée nflefignré de femme, réunissant les proportiens 'donnée:a par les,mefilears ouvrages de Part grec. Soit AB la bauteur . de ha figure. Tracer les lignes AC AH, AK, BK, BO, formant avec la lisse AB des angles particuliers qui soient -I, T, b, d'angle Peint,K détermine la largeur de la figure. Et si; du point K, eu tracé PKO parallèle à AB, on achève tout naturellement la cou ,truc tien. Par te point,/, on AM coupe FG, tracer y a et si fa r ftir mant un tiers d'angle droit avec AB. Tirer la ligne CE; Minuit avec Ad le moitié d'un angle'droit. Au point A sont celte) et deux ellipses; les angles de ces dernières sont 1. et s eingfe • droit. Pareillement la grande ellipse a L est d'un tiersdraii „,gle droit. - -• • A l'aide de ce dessin, l'auteur démontre qu'il est facile., . tracer une figure de femme dans ses proporlions_les.plusomicles, • les pointa suivants étant déterminés par le planlui-môme La dimeneitin relative et. la forme du crâné:et des os de 1S face. La longueur relative de la colonne,dorsale et, la diamittiniden- . principales articulations qui-lent Meitoh"lttit0; Itt col et rie. tronc. La longueur du col, et les longueurs relatives deaveriebreade dos et des lombes. La largeur des épaules, la longueur des bras,b, partirgçe'l iéPaule. o: . . ■ • La forme et la dimension relative du thorint , développement du sternum, la position des côtes et dMillirrittiles, la longueur, la largeur et la hauteur • I La lopgueur de la jambe, de la hanche eu genoq, du genou à la cheville et de la cheville an talon; les artimilletiene eus position dé la hanche, du genou et de la cheville du Pied;en un mot, la proportion de toutes les parties, qui condiment:a la forme générale, ainsi que de toutes les articulation des die. rentes parties du corps oh s'accomplit un Mouvement. Pour tracer une échelle convenable à une figure d'homme, il, suffit d' augMenter, Parmle.fondamental et de le diviser Mailer, nient de la marne Manie que pour le squelette de la hoentith


L ' ILLUSTRATION, JOURNAL Ire anse soit au poitireentrdlé par la mesure. Il n'y a pas un Parisien, si Parisien qu'on le suppose, qui ne sache qu'un bois sec pesant 1.000 kilogrammes, par exemple, peut, fi est bien armé d'eau è plusieurs reprises, en peser 4,400 à 1,100 au bout de quelques Jours, et cela sans qu'il soit possible à l'acheteur de constater la fraude avec certitude. Pourquoi le commerce de bois n'imiterait-il psi celui de graine, qui lui aussi vend à la mesure, mais en réglant celle-ci par le poils? De cette façon, dit fort bien le Moniteur de la propriété, l'on achèterait une voie de bois pesant 'tant, Mme on achète un hectolitre de blé pesant tant. Ajoutons pour l'instruction de l'acheteur que, d'après les Paperiemeee faibes par le bureau des longitudes, le stère de bols de aliène sec doit peser su moins 700 kilogramme, me qui porté l les ontieuble stère à 1,800 kilogrammes. Qu'on se Io dise tt chaque noM de cheminent SAUfeGIthallIN Leman.

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UNIVERSEL

ment, ainsi que nus venons de le démontrer péremptoirement, mals 11 l'est plue que les officiers des armes auxiliaires de la marine, c'est -II -dire que les satellites de la planète sont plus favori g éeque la planète elle-môme! Et al cette perspective est déjà peu ras surante, que devieedrail-elle dans le cas d'une diminution de cadres dont on nous menace? On peut le prédire d'avance, cette'dimlnution engendrerait un découragement profond parmi les jeunes officiera, l'avenir de notre glotte, à moins pourtant qu'on rie se décidât à sabrer le personnel de l'arme pour en éliminer fanon-valeur) ■ La brochure de M. lieues-WIllauteee est pleins de Ade, et no. tre cadre est trop reetreint pour qua nous puissions à mentionner autrement que par une aneleee rapide. Aptes avoir expulsé les résultats dee premières expéditions rallia dans ces parages pour la protection de boa nationaux maire les meurtres et les pillages des naturels, nexpeditioes dans lesquelles quarante-deux officiera et maries harda Iota ou blessée témoignent de la résistance qui a été faite, • l'auteur expose la décadence déplorable de notre marine commerciale : « Cette pépinière de notre marine militaire, ajoute-t-il, sans laquelle celte dernière n'est plus qu'un effet sans cause. • BlibilOgraphie. Le commerce de la France sur les-côtes occidentales d'Afrique a progressé pourtant de manière à appeler l'attention du gouBIBLIOT/IEQUE »entiez. Religion, Histoire, Science, Littéravernement sur ce développement inespéré, puisque de 1840 à ture; p ' r une société d'écrivains catholiques sous la direction 1846 le mouvement commercial de nos possessions sénégalaises de M. Loing Voulu«, rédacteur en chef de l'Univers. Buseulement est monté de onze millions à vingt-trois militons, reaux, rue de Lulli, N e 3, place Louvois. c'est-à-dire a doublé en six années. Nous avons déjà annoncé le premier volume de cette collecAbordant aptes ces premiers développements généraux la partie tion : De la Philosophie de l'Histoire, par M. Roux-Lavergne. technique de la question, le commandant BouêtrWillaumeZ rend Le deuxième ouvrage publié a pour titre : L'Eglise et l Etat, compte de Mut ce qu'il a su obtenir de son équipage, de la conpar M. Melchior Du Lac, sujet à l'ordre du jour et qui fera deux fiance qu'il a su lui donner dans an supériorité à terre comme volum es; c'est le premier que nous annonçons aujourd'hui. La à bord, soit en l'instruisant dace quelque Matiœnvren de farHollande catholique, par le R. P. Dom Pitre, moine bénétriée de terre nécessaires pour les descentes, soit m i le familiadictin de la Congrégatien de France, est un ouvrage d'hisioire risant non-seulement avec le maniement du tauon, cette arme religieuse qui ouvre, dans cette collection, lo série historique par excellence du marin, mais mente avec les armes mentes du dont la suite est tous presse. bord, telles que le fusil, le sabre et l'abordage.. Mes hommes, Lee mêmes éditeurs entreprennent la publication des livres raconte l'auteur, avaient, de leur habileté tomme sabreurs, une appropriés à l'enseignement réformé dans l'esprit de la loi noutelle opinion à la fin de la campagne, que Paberdsge velle. M. Roux-Lavergne publie une nouvelle édition latine de composé de quatre-vingts mattres, prévôts ou Meurs de prela philosophie de salut Thomas. Le tome I rs , qui est en vente, mière force, n'eût pas douté, avec une fatuité des plue amucontient la Logique. santes, mais louable au fend, d'enlever une frégate ennemie à Et enfla , pour répondre complétecnent aux conditions d'un l'abordage en moins d'un quart d'heure. programme qui embrasserait toutes les matières de l'instruction A propos des exercices de ces mêmes hommes à terre, le comau point de vue catholique et à tous les degrés, ils publient en mandant ajoute ces paroles qui pourraient être fort justes : même temps sous le titre de Cahiers d'une élève de Saint-Dents « ..... Quelques prétendus loups de mer s'efforcept déjeter du un cours d'études complet et gradué pour les filles, par deux ridicule sur ces exercices militaires, en vue sans doute de se donélèves de la maison de la Légion d'honioeur, et M. Louis Bande, ner ainsi, à peu de frais, un vernis essentiellement marin Mais, ancien professeur au collée Stanislas. La première partie, ou en vérité, lorsque Duguag-Trouin passait un mois en relâche à premier semestre de la première année d'étoiles, montre que Porto-Grande (archipel du cap Vert), pane y organiser les équic'est surtout le pian suivi dans la maison de Saint-Denis, et qui pages de son escadre en corps expédithibmaire destiné à faire le est à la fois Pieuvre d'une haute conception et d'une véritable siège de RiceJaneiro, après en avoir forcé reeeMinege.,cc ses vaisexpérience; que c'est ce plan, uniquement même, qui a guidé seaux ; les auteurs du nouveau cours d'études. Le reste leur appartient, Lorsque Nelson préparait également ses marins, UMM à pour l'esprit et pour la rédaction. opérer une descente armée sur Sainte-Croix . de Ténériffe, tardât à assiéger le fort de Saint de Nicaragua, se doutaient-elles, ces deux grandes illustrations de la France et de l'Angleterre, que Campagne aux cdtes occidentales d'Afrique, par M. E. BOUETcertains myrmidons maritimes de notre époque n'accorderaient WILLaUBEI , capitaine de vaisseau, commandant la division que le sourire du dédain aux sages préparatifs da leurs expédinavale sur ces cake. tions? • Avec petto épigraphe : Le reste du livre de M. Boue)-Willaumez -porte sur des rée u Garder-vous, en désirant une escadre française de formes à apporter dans notre tactique navale, sous peine de voir croiseurs occupés à sillonner les mers de Guinée, d'ba• se renouveler les désastres de l'Empire, èt les expériences et bituer par trop Ica matelots français à la vie de l'Océan les chiffres qu'il cite sont précis; sur les luttes soutenues par (do moka Océan Meir home n la croisière française sous ses ordres contre les croisières an(Discusaion de la Conrenlion du 29 mai IBIS dada le Parlement britannique.) glaise et américaine, où tous les avantages sont restés à nos manas; enfin le dernier chapitre donne le résumé d'une enquête Tel est le titre d'une brochure qui vient de paraître à la curieuse qu'il a fait subir à tous les marias de son équipage, librairie de Paul Dupont, brochure que nous avons parcourue dans le but d'arriver à une connaissance exacte de leur oainion avec le plus vif intérêt, malgré astre peu de compétence en ces sur la valeur de nos in ‘litutions maritimes;" les résultats de cette matières, mais qui nous a frappé de premier abord par la harenquete sembleraient prouver que l'oeuvre immortelle de Colbert diesse des vues et Ms réformes, la justesse des appréciations (le régime des classes> est encore bien supérieure à tout ce qu'on basées sur des faits irrécusables, l'exacetude minutieuse des déa voulu créer pour la remplacer jusqu'à ce jour. Il serait à déLa netteté de leur exposé. 11 est peut-être fâcheux• que sirer, nous le répétons, que l'oeuvre remarquable de M. Boer; cette brochure né soit pas en vente, et que le commandant Willaumez trouvât des imitateurs , et que chaque commandant Bouêt-Willaunnez ait cru devoir en borner la diskibulion à quelde division ou de navire publiàt, au retour de ses campagnes, un ques officiers, car de semblables comptes rendus tendraient inrapport semblable; les questions maritinnes finiraient par ne plus failliblement à éclairer Pppitrion publique sur ce corps de la etre aussi erangeres au pays. marine si dévoué au pays, et dont lei fatigues, les périls et la Nous ne croyons pouvoir mieux faire d'ailleurs que de terminer vaste instruction n'ont trop souvent d'autre récompense que la notre article par ces paroles trop justes du jeune commandant : misère et l'oubli; c'est une vérité déplorable, mais qu'on ne «.... Au siè.de de publicité on nous vivons, nos navires de saurai, pourtant mettre en doute après avoir fait cette lecture. guerre, qu'ils soient peè3,qu'ils soient loin, doivent être de verre, L'officier de marine, voué à la carr.ère la plus pénible, vieux, cornue la maison du Sage ; • c'est le véritable moyen de les faire cassé avant l'âge, parce qu'il n'a pu rompre impunément sol apprécier et juger comme ils le méritent à la tribune de l'Ascorps à tous les climats et à toutes les maladies du globe, voit semblée nationale ou dans la pres-e; aussi n'ai-je pas été un de pourtant celte même carrière sans cesse re.nise en question ceux qui ont le moins applaudi à la pensée de l'enquéte parleainsi que le dit fort jtutement le commandant Bourit-Willairmez, mentaire qui se poursuit en ce moment. Seulement, qu'il me soit de toutes nos révolut ors; et quant à il est le bouc émissaire permis d'exprimer un voeu; c'est que le budget de la marine cesse la maigre solde avec laquelle il .parvient tout juste à ne pas d'être le bouc émissaire des révolutions péi iodiques de la France. mourir de faim lorsqu'il eut à terre sans emploi, peu de gens se Le gouvereement devient-il on peu stable, on commence alors doutent de la honteuse infériorité dans laquelle nous nous trouà comprendre qu'en définitive la flotte est un instrument nécesvons à cet égard vis-à-vis les deux marines anglaise et américaine. saire, Indispensable même pour la politique, le commerce et la Qu'on en juge; noua prenons au hasard dans le tableau de la défense Militaire du paye. Mais cette stabilité est-elle mise en brochure périt par une révolution politique, voilà ce pauvre budget de la d. Un amiral anglais reçoit-73,000 fr.; — un amiral français, marine qu'on rogne à qui mieux mieux, absolument comme s'il 000 fr. avait été le vrài coupable de la commotion révolutionnaire. 2 Un capitaine de vaisseau anglais et américain, 17,000 fr.; • Nous avorte-vu cela apres 1815, après 1830, et dernièrement — français, 14,000 fr. (lorsqu'il commande un navire; autreencore après larévolution de 1848. Que la commission d'enqueie ment, ce n'est que 7.000 fr.). avise donc, si faire se peut, à constiluer le budget de telle sorte • Un lieutenant de vaisseau anglais, 4,500 fr.; — américain, qu'on ne puisse, à chaque boulerersement politique, le mettre 7,500 fr.; français, 2,100 fr. sur le lit de Procuete I • classe anglais, 1,500 fr., — américain, o Un aspirant de l es 3,750 fr.; — français, 1,000 fr.; etc.... Les Superchérks littéraires dévoilées, galerie des raideurs apoEt le reste à l'avenant. cryphes., eupposés; deguieés, plagiaires , et des éditeurs infi« La lecture du tableau ci-dessus, ajoute le commandant dèles de la littérature française pendant les quatre derniers Bouêt, en dit phis que toutes les phra g en du monde sur l'infésiècles. Eusemble les induatriels littéraires et lei lettrés qui riorité de la position pécuniaire où sont placés les officiers de se sont anoblis à notre époque; par M. .1.-M. QUERABIL — notre Botte. Non pas qu'il.; se pla ignent de cette infériorité ; ils 238 livraison. savent au contraire dévorer en silence, et avec dignité, leurs La 23• livraison des Supercheries littéraires dévoilées, qui chagrins de pauvreté au milieu des nombreuses familles qui surforme les feuilles 20, 21, 22,.23 et 24 du tome troileme, a été chargent le plus grand nombre d'entre eux;• mais encore est-il mise en vente il y a peu de jours. Elle commence à Mortimer et ton qu'on le sache le plus tôt possible dans le coeur de la finit à Orsini. —Le plus long et le plus intéressant des nombreux France, à Parie surtout, où l'on n'est que trop étranger aux articles qu'elle contient est celui qui a pour tiffe et pour sujet moeurs et aux privations de nos populations maritimes. Charles Nodier. M. Quérard a constaté que douze des ouvrages n Et chose singulière, ajoute encore l'auteur, non-seulement qui ont eW généralement attribués à Charles Nodier n'Oie est l'état-major do corps des officiers de vaisseau est plus mal traité pas de lui. Parmi ces ouvrages EC trouve Jean Sbogar, traducque celui des autres armes spéciales dans les chances d'avance-

lion libre ou heureuse imitation du Brigand de Venise de Leude, l'auteur du Moine, au dire d'un 'diri geable savant dont Quetard n'a pas cru devoir révéler le nom. Male pourquoi neet-ii pas 56.156 celte allegellon anonyme? M. Quérard s'est monn sévère pour Charles t iédi«. 11 à ruconté arec une certaine malignité quelques anecdotes peu Mitenues pour l'auteur de la Fée aux Niches, que su biographes ont tués, Men, au lieu de lues — Quérard terrine trop mal ses épreuves — ou qu'ils n'ont pu connues. — La meunière n'est que comique. Au mois de janvier laie Nodier slasegina d'aller faire un voyage en Tartane. En conséquence il adieu à M. le comte Lainé une demande que le hasard à Ille demis tomber entre les mains de B. Quérard. Cette demande commerce ainsi : n

le Comte,

»J'ai peu de Motta aux bienfaits du rol, mais Pen al Phabltude, et j'y joins suie profonde confiance dans voile bienveillance particulière. n Accoutumé à loir en voua la providence des royalistes mai. heureux, j'hésite d'autant moins I recough à votre protection, que tous Mes liens avec la France vent es rompre, ceux de la reconnaissance exceptés, et qu'à ce baur finissent toutes les prétentione qu'il m'a éte permbs de remiser. Amas-de:cala je pars pour la Tereade..... Cel origmal porte une note au atm qui a été faite an ministère et qui élablit que Charles Nodier avait déjà reçu, à tilre de secours extraordinaire; le 24 octobre 1816, 1,000 fr., et le 14 juBht t 817, 1,600 autres francs. Nodier partit en effet pour la Tartarie au mois de janvier lets, mais ne déplaise pas Beeinçon. • La seconde anecdote tous est particulière, dit M. Qudrard, elle prouvera que le éon Nodier sesvait ni autant de sollicitude qu'on lui es piratait, id grande bienveillance pour les personm s Ctrangènte à ea coterie; c'était en lii25, et nous commencions lempreeeton de, entre France littéraire. Voulant faire un lin e qui fût le moine hviparfait possib i e, nous écrirtmes à toutes les personnes de c.tte époque qui avalent un nom en bibliogiaphie, afin ;t'être dirigé par elles. lite seule voulut bien accepter cette ingrate imite, ce nit l'excellent M. Weiss., ist ll revit les dix premières felailles de leievrage. Après ce commencement de précieuse révision, M. Weisa eut besoin de faire un voyage à Paris, et descendit, comme d'letbitude, chez Nodier Soft ami d'enfance. Un jour, Nodier s'enquit près de fil. Weiss dee travaux dont il s'occupait la révision de la France liitéraire fut citée dans le nombre. Peste, dit Notion, c'est un grand travail (en parlant du nôtre', et cela doit t'être Mea payé. — Au contraire, pas du tout; les travaux de bibliographie rapporlent peu aux personnes qui ont un nom ; Quérard n'est point counu, el par conséquent faitil ■ ment rétribué; j'ai voulu seulement tire utile à cette publication qui m'intéresse. — Tu »tort , il faut te faire mer.. voila Nodier. Lé lendemein, l'excellent M. Yeiss, qui tient beaubug) de noire La Fontaine, vint nous faire part de l'exigence de Nodier ; il nous donna un rendee-vous pour que nous pussions causer de celte affaii e avec le bibliothécaire de l'Arsenal. Mais aijuur dit, M. Weiss avait rouai de la démarche que Nodier lui avait --fait faire; ni lem ni l'antre ne se trouvèrent au ren&menus. Me Weiss partit, ans que nous le vissions, pour Besançon d'où, serf' arrive, il nous écrivit : e Je ne suis plus sous l'influence de Nodier. Envoyez-moi donc vos épreuves MEM par le passé, et qu'il ne soit plus question de la prétention que j'ai élevée contre mon gré. Voilà ce qu'a fait celui auquel on ne prodigue pas l'épithète de bon, et qui la Mérite plus que ne la nie itait Nodier. La prétention soulevéd n'en produiait pas moins ie gêae entre nous et M. Weiss ; nouà continue nes de l'aimer, mais nous ne lui envoyames plus d'épreuves. Voulant recounaltre. autant que notre position précaire nous le permettait, sa précieuse eoor‘ralion mnmentanée, nous ne crûmes mieux faire mie d'offrir à son ami Nodier un exemplaire de la France littéraire sur grand papier. Qainze joues après il l'avait vendu, et un libraire du Palais-Royal, qui l'avait acheté, sous en demandait la suite au même prix que Nodier l'avait reçu • le littérateur avait affirmé qu'il en serait ainsi. Inutile do dire que ' Nodier n'a jamais écrit une ligne sur la France littéraire. n Nous prions nos correspondants d'Allemagne de vouloir bien nous adresser des croquis sur les événements dont Ils sont témoins : mouvements des armées , costumes des troupes , vues; en un Mot, tout ce qui leur semblera propre à caractériser cet épisode de l'histoire contemporaine. — Nous leur recbmmandons surtout la promptitude et l'a - propos.

Le Bourg %mendié. APPEL A LA CHAM'E PUBLIQUE.

Le 9 septembre dernier, le bourg de Chorges près Gap, dans le département des Haut-s-Alpes, devenait la proie des flammes. Un cri de pité s'éleva, par la voie de la presse, à la pensée des victimes désolées de cette catastrophe; mais ce cri, tombant au milieu de notre société troublée , incertaine du lendemain, et d'ailleurs un peu blasée, s'est perdu dans l'espace, et c'est à peine l'écho en retentit aujourd'hui sur le théâtre mémo du désastre, pour se mêler aux plaintee des incendiés et les consoler dans leur détresse. Les membres de la commission chargés de recueillir et de distribuer les secours ont fait un appel tardif à la publicité de l ' Illustration, publicité qui parvient , comme on nous le dit quelquefois, comme nous le constatons chaque jour par la liete de nos abonnés, aux moins délaissés de la fortune. Nous ne manquerons pas à un devoir d'humanité. Nous regrettons néanmoins d, ne pouvoir donner place ici à une savante notice sur Chorges , par M. l'abbé Templier, aumônier de l'école- normale de Gap, laquelle contient; sur l'origine et l'histoire du bourg incendié, des recherches d'un haut intérêt archéologique, mais qui seraient mieux à leur place dans les archives du département que dans cette page consacrée à émouvoir les Coeurs au sujet d'une misère présente. Nous ne pouvons pourtant nous défendre de jeter un coup d'oeil rétrospectif sur 1:s destinées de ce petit coin de terre, qui semble aroir le priyilége du malheur.


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VILLU_STRATION ,. POURN4L • UNIVERSEL.'

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àevue agricole. Le dosage de la quantité de chaux contenue dans une marne qu'on se propose de mêler à la terre d'un champ pour l'amender, est une petite opération chimique qui ne laisse pas que d'être embarrassante pour un grand nombre de nos cultivateurs ; M. Édouard Guéranger la réduit à ceci : Je pèse, dit-il, 20 grammes d'acide chlorhydrique du commerce, j'y ajoute 40 grammes d'eau ordinaire, et je sépare le mélange en deux portions bien égales de 30 grammes chacune, que je verse uans deux verres à boire. Dans le premier verre je mets 5 grammes de la marne à analyser, desséchée convenablement; dans le second un petit morceau de marbre blanc ()e marbre blanc se trouve aisément comme déchet sans valeur dans les ateliers de marbrier). J'en ai pris le poids bien exactement après l'avoir fait chauffer sur une pelle à feu, ou ravoir passé pendant quelques instants dans la flamme d'une lampe à esprit-de-vin; ce poids doit être au moins de 10 grammes. Quand l'effervescence est entièrement apaisée dans les deux verres, je retire le morceau de marbre, je le lave sous le robinet d'une fontaine ; je l'entre de nouveau et le sèche sur la pelle à feu ou dans la flamme d'alcool Je fais une seconde pesée pour trouver le poids de la portion dissoute ensuite je plonge ce marbre dans le verre qui con' marne. L'effervescençe recommence, et quand elle tient la a cessé entièrement, je retire le marbre, je le lave et le dessèche comme la première fois pour en prendre le poids. Si le marbre a perdu dans le premier verre 5 gr. 10 et dans le second 1.70, je trouve que l'acide chlorhydrique de l'essai pouvant dissoudre 5.10 de carbonate de chaux, et ayant exigé après avoir agi sur la marne 1.70 du même carbonate pour compléter sa saturation, l'équivalent de cette marne doit être représenté par cette formule 5.10 — 1.70 = 3.10 pour les 5 grammes de marne mis en expérience; ou pour 400 par cette autre formule 1. 102 — 34= 68; d'où il résulte que la marne essayée contient 68 pour 100 de chaux carbohatée. Le plus grand avantage de cette méthode c'est qu'elle dispense de recueillir, laver et dessécher le résidu pulvérulent inattaqué par les acides. Elle supprime les entonnoirs et les filtres, et ménage beaucoup de temps, puisqu'une , opération peut être complétée en deux heures. Elle n'exige pour tout appareil que deux verres et un petit trébuchet. Toutefois, M. Guéranger reconnaît que cette méthode n'est propre qu'à indiquer les proportions de chaux carbonatée et qu'elle n'apprécie pas les phosphates, ce qui pourtant est de la plus grande ul.i.ité; . néanmoins, malgré cette imperfection qu'elle partage du reste avec les procédés le plus généralement cri usage, elle peut rendre quelques services. Il vaut toujours mieux dans l'amendement des terres connaître la valeur calcaire de la marne employée, que d'être réduit à ce sujet à des appréciations empiriques de couleur ou de tact. Le résidu inattaqué par l'acide chlorhydrique étant resté au fond du verre, on peut estimer ensuite s'il est composé de sable ou d'argile, ou du mélange de ces deux corps. — Si la marne contenait de la magnésie, il pourrait résulter une cause d'erreur; mais ce cas est assez rare, et les calcaires magnésiens ayant un aspect particulier qui les fait aisément recounaître, on se gardera bien alors d'employer ce moyen pour leur analyse. L'exposition à Versailles de la laine soyeuse de Mauchamp, a de nouveau attiré l'attention du public sur le remarquable mémoire publié par M. Yser, mémoire dont l'Illustration n'avait pas été la dernière à donner un résumé. Le journal d'Agriculture pratique l'a depuis donné tout entier. Voici des principes sur l'élève de la race ovine qu'on ne saurait trop vulgariser et que tout jeune habitant de la campagne devrait être tenu d'apprendre par coeur. Lorsque les moutons sont nourris très-abondamment, la laine grossit; dans le cas contraire elle s'affine. Rien ne parait au premier examen plus facile que de produire la laine la plus fine; cependant dès qu'on entre dans les détails pratiques de cette affaire, l'on reconnaît qu'elle perd beaucoup de sa simplicité. La laine fine n'a de qualité qu'autant qu'elle est donnée par des animaux en bonne santé ; il faut donc que la nourriture, sa p e être abondante, soit suffeante pour que les animaux se portent bien. Il faut déterminer avec soin la ration qui convient à la fois pour entretenir la santé et obtenir de la laine fine. Si momentanément la ration reste au-dessous de ce qui est nécessaire pour cette destination, le laine devient malade; elle s' amincit outre mesure, s'altère et devient tassante. Rétréci dent une partie de sa longueur pendant le moment de la disette, grossi pendant que la nourriture est plus forte, le brin cesse d'avoir la forme cylindrique qui importe à sa qualité. Le régime doit donc produire le même effet pendent toute l'année. Voi à des difficultés dont il faut tenir compte; mais ce n'est pas tout. En supposant que dès leur naissance les animaux soient soumis à un régime peu abondant polir donner la laine le plus fine, leur croiseance devient nécessairement lente. Il résulte de cette lenteur dans leur accroissement quo les moutons ne peuvent être engraissés avant un âge avancé, et qu'ainsi ils ne produisent plus autant pour la boucherie que si, dès leur jeunesee, ils auvent été fortement nourris, Il convient enfin de calculer l ' importance relative de la dépréciation des laines plus ou moine fines par l'effet des ag. nie extérieurs. Toutes les laines exposées à l'action alternative de l'humidité et de la sechereese, ainsi qu'eu contact des matières étrangères, et notamment de la terre, ont l'inconvénient de durcir. Cet effet a ' obeerve sur les aines de finesse moyenne comme sur celles de grande fiasses ; mais il est d'autant p'us marqué sur ces dernières, que la surface de l'ensemble des brins augmente en proportion de l'affinement des toisons. Qu'arrive-tel en effet lorsqu'a existe dee brins très-fins et très-nombreux? Il arrive évidemment que, par cette division très-grande de la masse de laine sé-

crétée, cette masse offre une surface très-étendue, composée des surfaces d'une .multitude. despetits cylindres. Si-par leur rapprochement entre eux ietebrins de laine ne laissent alors pénétrer que difficilement l'eau et les autres corps étrangers, particulièrement la poussière, ils conservent aussi plus longtemps ces corps qui contribuent à leur altération. Si l'on ajoute que cette altération, qui a lieu sur la surface la plus grande, s'exerce sur les laines qui ont la plus grande valeur, car les laines fines valent plus que celles qui sont grosses, on aura la mesure approximative de la détérioration des unes et des autres. -Ainsi s'établissent ces principes 1 . La laine mérinos trèsfine, très élastique, la plus convenable à la carde, ne s'obtient aisément que sur des pâturages sains et peu abondante, et au moyen d'un régime à peu près aussi nourrissant l'hiver que l'été. —2 . Cette production nuit à celle de la viande. — 3. Elle n'a lieu dans les meilleures conditions qu'autant que les animaux sont abrités le plus longtemps possible, dans des bergeries, contre l'action nuisible de la pluie, de la sécheresse, ainsi que de la terre et des sables qui s'attachent aux toisons. Si les pâturages sont abondants, et c'est ce qui arrive quand les cultivateurs possèdent, dans un sol fertile, beaucoup de prairies artificielles; si les moutons sont recherchée pour la boucherie; si les cultivateurs sont obligés de laisser leurs moutons en plein air, ainsi que cela a lieu pendant toute la transhumance et pendant la saison du parcage, la production des laines très-fines peut ne pas être avantageuse. Il est alors souvent d'une bonne économie de préférer aux mérinos peu nourris, d'un accroissement lent et d'une taille petite, qui donnent les laines les plus fines et les plus chères, des mérinos plus nourris, plus productifs pour la boucherie. On tend aussi, dans ce cas, à compenser la diminution de la qualité de la laine par l'abondance de la toison;_pour pouvoir produire avec bénéfice une matière de moindre valeur, on cherche à l'Obtenir en plus grande quantité. Suivent quelques considérations sur les races ovines anglaises que nous recommandons aux économistes. Le laine était déjà à très-bas prix en Angleterre et la viande de mouton très-recherchée, lorsque des cultivateurs anglais, et en particulier le célèbre Bakewell, formèrent les races précoces qui acquirent tant de réputation. Depuis lors ces circonstances commerciales sont de plus en plus influentes. L'immense commerce des Anglais les porte à faire venir de très-loin la laine fine employée dans la fabrication des draps et des étoffes douces et légères, tandis que l'accroissement de la pepulation et l ' agglomération dans de grands centres manufacturiers rendent nécessaire la production de la viande de boucherie. Toutes les races anglaises ont ce caractère que la viande y constitue le produit principal, et la laine le produit accessoire. Les formes des moutons ont donc été modifiées avec beaucoup d'intelligence pour arriver à ce résultat. On a dit et répété que les parsies du corps qui donnent la meilleure chair avaient reçu un très-grand déve'oppement; voilà ce dont tout le monde peut être juge. Ce n'est pas, à beaucoup près, cependant, le changement le plus important auquel on soit parvenu ; les éleveurs anglais ont voulu surtout créer des animaux susceptibles d'être engraissés, avec économie, dès leur jeunes:e. A cet effet le tissu adipeux a été développé autant que possible; et ce tissu, dans ces races modernes, par l'intelligence de l'homme, présente des particularités très remarquables. Ce tissu se montre surtout sous les muscles peaussiers, et dès les premières années de la vie ; tandis que dans les races mérinos, la graisse ne se sécrète que beaucoup plus tard, et s'accumule en plus grande quantité dans les replis péritonéaux, non loin de la couche charnue enveloppant la membrane muqueuse du tube digestif. Couverte d'une couche épaisse de graisse, les animaux anglais supportent des températures plus basses que cela n'aurait pu avoir lieu sans cette condition de leur organisation; c'est un point important, puisque, par suite de l'économie rurale de l'Angleterre, les moutons passent tout l'hiver en plein air. Mais celte couche de graisse eère l'action des vaisseaux et des nerfs de la peau, et finit par altérer les fonctions de cet organe : sécrétion de la laine et transpiration. Dans leur première année les moulons anglais ont la peau souple, rose et onctueuse, la laine douce et longue ; mais à mesure que ces moulons vieillissent et que la graisse devient plus épaisse, la peau et la laine changent de caractères : la peau devient blanche et sèche, la laine moins longue, moins vivante et plue cassante. Chez de vieux béliers abondamment nourris, il arrive même quelquefois que la toison tombe par plaques. Dans tous les cas la laine de la première tonte est tel ment supérieure à celle des tontes suivantes qu'elle est touj ours vendue séparément. Lorsque l'embonpoint est devenu excessif et que la vitalité de la peau est amoindrie, l'animal ne peut supporter l'effet de la chaleur par suite de la diminution de la transpiration cutanée. Les cultivateurs anglais se trouvent souvent dans la nécessité de couvrir de vieux béliers récemment tondus; cette précaution a pour but de les garantir de l'action directe des rayons so'aires, qui est devenue extrêmement pénible et même dangereuse. Les moutons anglàis, transpirant difficilement, souffrent beaucoup de la chaleur; une ces causes qui les font souffrir est toute physique, l'on peut même faire remarquer que seuls, dans l'espèce du mous ton, ils se trouvent couverts d'une sorte de lard répandu sur tout le corps. Si dans certaines races méridionales la graisse se sécrète en grande quantité sous la peau, cette sécrétion n'a guère lieu que sur une partie fort peu étendue : la- queue, par exemple, dans le mouton à large queue. Si du règne animal nous descendons dans le règne végétal, none verrons employée avec succès une méthode analogue de former des races et des sous-races dans certaines variétés de plantes. Un sujet doué de qualités spéciales est choisi pour engendrer de nodveaux sujets, parmi lesquels un nouveau triage fera prendre encore comme générateurs

— les sujets présentant les mêmes qualités développées au pies haut degré. C'est l'histoire, de la variété du chou de Mitan qui se cultive aux portes de Paris dans la plaine des Vertus. Il y a une trentaine d'années on commençait à apprécier sa saveur, la facilité de sa culture et son aptitude à se dévale> per richement, par malheur c'était une variété tardive. Lee maraîchers, qui avaient tous intérêt à la faire paraisse sur le marché le plus tôt possible, ont été naturellement amenés à choisir de préférence, comme reproducteurs, les individus qui, tout en conservant les autres qualités qui constituent le mérite de cette variété, se faisaient remarquer par un Mât soit petit de précocité. e Il en est résulté, raconte s. Louis Vilmorin dans une note pleine d'intérêt lue à la Société centrale d'agriculture, qu'à force de choisir dans ceSens, la race qui nous occupe a gagné, depuis l'époque où mon père a commencé à l'étudier, environ un mois et demi d avance sur l'époque ordinaire de son apparition , il y e trente ans (les époques du semis et de la plantation étant restée) les Mêmes), et cela sans rien perdre ni de son volume, ni de ses autres qualités... s Chaque fois, ajoute-t-il, que dans un semis de radis, de carotte ou de telle autre plante, un individu s'est présenté très-différent des autres par sa forme beaucoup plus courte, par exemple, si l'on recueille séparément ses graines, et qu'après les avoir semées on choisisse constamment pane; les individus qui en proviennent celui qui présente la racine la plus courte pour porter graine et servir de souche à la nouvelle race, on arrivera, après un certain nombre de générations, à donner à celte sous-race une fixité aussi grande que celle de la variété d'où elle est sortie. On peut donc dire que, à peu d'exceptions près (dans les plantes anciennement cultivées et par conséquent déviées de leur type), chaque variation appréciable a nos sens peut être amenée à l'état de race constante, te reproduisant par graine, au moyen d'une série plus ou moins longue de semis méthodiquement suivis. Je me suis donc demandé si le mémo ordre d'idées n'était pas applicable aux variations que nos sens ne nous evelent.pas directement, et si, par exemple, en prenant pour reproducteur, dans un lot considérable de betteraves, la racine la plue sucrée de toutes, en choisissant de même pour porter graine dans sa descendance les individus les plus riches en sucre, je ne pourrels pas arriver à élever d'une quantité très-notable la richesse saccharine de la betterave... s A l'appui de son opinion, M. Louis Vilmorin raconte que dans quelques essais faits par lui en compagnie de M. Clerget, sur des betteravee de même origine et qui avaient crû dans le môme terrain, ils ont trouvé des différences excessivement prononcées (presque du -simple aq double) entre les divers individus. « Il s'agirait donc, conclut-il, de trouver un moyen facile et. surtout rapide, de juger entre un grand nombre de racines données quelle est celle que l'on doit choisir comme présentant le titre le plus élevé. Il faut, en outre, que cette appréciation puisse être faite sur une portion assez petite de la chair de cette racine, pour que la blessure qui résultera de l'ablation du morceau ne soit pas assez grave pour empêcher la plante de pousser et donner ses graines. Au moyen d'un emporte-pièce cylindrique de le à 45 millimètres de diamètre, enfoncé obliquement et de part en part au travers de la racine , on peut arriver d'une manière assez simple à enlever, sans trop d'inconvénients, un morceau de chair da 40 grammes, représentant exactement sa composition générale. Maintenant, pour apprécier le rendement probable en sucre, l'expérimentateur se demande si la proportion relative de la matière sèche, ou si la densité de la pulpe fraiche non râpée, ou si enfin la comparaison entre la densité et la perte par le desséchement peuvent fournir des données exactes. Il est bien entendu, selon lui, que l'analyse chimique rigoureuse servirait à contrôler l'exactitude de ces procédés. Malheureusement cette analyse présente à cause de sa lenteur un grave inconvénient; car c 'est surtout dans le grand nombre d ' essais que l'on peut faire, que résident les chances que l'on a de trouver un-individu présentant un maximum exceptionnel. En attendant que les illustres chimistes qui brillent au sein de la Société donnent une solution à la question posée devant eux, il s'écoulera probablement du temps. Les Sociétés vont sagement et, par conséquent, lentement même quand il s'agit de servir un de leurs membres. M. Barrai, qui, lui aussi, ne manque pas de savoir, mène les choses plus rondement ; tout en reprenant terre entre deux de ses ascensions d'aéronaute, it a expliqué à M. Vilmorin, qu'en faisant macérer dans l'eau le morceau de chair de betterave enlevé pour servir d'échantillon, on aurait une liqueur dont l'examen dans un polarimètre, d'après les principes dus à M. Biot, donnerait en quelques minutes d'une manière commode et exacte le dose en sucre. On pourrait aussi, at-il ajouté, se contenter de démêler les divers échantillons prélevés dans une étuve à 100 degrés; le sucre formant ennroa les deux tiers du poids des substances solides de la betterave, les poids obtenus donneraient une idée approximative suffisante sur leur rendement. Courage donc, monsieur Vilmorin I transpercez avec un pieux acharnement de votre sonde savante toua les individus des variétés les plus renommées qui portent ce beau nom betterave. Que Dieu voua accorde de discerner le ventre le plus saccharin! et que de ce ventre béni entre loua les ventres, il sorte une race dulcissirne et grossissirne, qui assure à jamais la plénitude de tous les sucriers, tant sur le guéridon autour duquel le riche prend son café, que sur la table boiteuse où la main d'une mère pauvre prépare un breuvage poûr eon fils malade! Terminons par quelquee mots sur le bois de chauffage, la saison nous y convie malheureusement. Je lis dans l'arrété de M. le préfet de police que e les marchands seront à l'avenir tenus de vendre soit au poids, soit à la mesure, à la 'volonté de l ' acheteur, » J'aurai s Voulu voir ajouter cette au-


L'ILLUSTRATION; JOURNAL UN1V'1(SEL. eStà dama= d« faible alaire, obtenu dans les tarera mue+ en cars pour bava« d'agriculture, moltait le due« de du Marnent, si on ne pouvait pu le mette eatintli«Ot eu parallèle avec le douzième de ce Deux «gap et deux pence me an, telle ut la soie» que Green =sidérait comme la récompense due à son journalier. Ce que le pauvre bons= obtint était ridiculement peu; Male C'était un trésor comparé à ce qu'en voulait lui dengue Pour nous, douze sous on un sou par semaine nous semblent presque également une dérision; car que peut-on se procurer infime avec la plus forte de ces deux sommes? Dam les deux cas, le surplus ajouté à la subsistance matérielle est Inappréciable, et la subsistance, comme nous Pavons vu, n'était pas moine misérable que la rémunération pécuniaire ; la plus forte des deux sommes n'aurait pu payer le loyer du plus misérable bouge ;' la plus faible, celle qu'on proposait, permettrait tout juste à un homme de choisir chaque année entre deux chemisera de calicot et un de ces chapeaux nommés wide-awake. On peut doue affirmer en toute sûreté que Walsh, le journalier de Green, était, soit d'intention soit de fait, le plus mal payé de tous ceux qui travaillent pour un salaire; — il est impossible de descendre au dessous d'une somme inappréciable. Cette anecdote forme un nouvel épisode de l'histoire d'Irlande, digne de figurer avec la Worithouse (maison de travail, dépôt de mendicité) de Carrick et les expropriations de Kilrush. La conduite du propriétaire dans l'un de ces cas, des administrateurs dans le seçond et du fermier dans le troisième, semble également fondée sur la supposition que le paysan irlandais a une vitalité particulière, ou , sinon, une obligation particulière de mourir; la seule formalité à laquelle soit astreint son genre de mort, c'est de n'être point précipité; à cette restriction près, il pont en pleine liberté aller son chemin et disparattre à tout jamais. Probablement M. Green considérait ce sou par semaine comme une sorte de denier à Dieu assez utile pour constater un contrat. Pourquoi aurait-il consenti, comme il disait, à payer une somme aussi absurde, aussi extravagante que deux sono par jour? net été contre toutes les règles, et vouloir faire tort aux fermiers ses voisins que de salarier on médiocre journalier à l'égal d'un travailleur du premier ordre. Il avait pour lui, dans cette queation , et les principes du commerce et les usages des agriculteurs, et il a évalué le travail de Walsh, pendant la moisson, à deux tiers de liard par jour. Le fait n'a pas besoin de commentaire.

siégeait sur des trophées d'arma; des instruments de toute espèce ap partenant à différents «te entouraient la seconde. Vivarini y avait m616 divers ornements de son invention. Ce Vigarini était ingénieur du roi et avait le direction de toute cette pompe, sous lu ordres du duc de Grammont. Le jour du carrousel arrivé, des compagnie:a des régiments des gardes suisses et françaises furent échelonnées dopais l'hôtel de Vendôme joequ'à l'entrée de l'amphithéâtre. Les rues Richelieu, Saint-Honoré et Saint-Nicatee avaient l'aspect le plus animé. Le roi se rendit à l'hôtel de Vendôme autel des quadrilles et' de leurs chefs, et ne tarda pas à paratlre au rendez-vous général. Les reines prirent place avec les princesses sur leur échafaud. Le dais était de velours violet avec de grade. fleure de lys d'or, ainsi que le tapis et les carreaux qui étalent SOU leurs pieds et couvraient l'appui de la balustrade. Ausdemou étaient les juge de camp, les maréchaux d'Estrées, du Pleals, de Villeroy et d'eumont; puis venaient les ambassadeur. et le. m'alaires étrangers. La marche était superbe e le maréchal de camp général s'avançait accompagné de Viotti', d'un timbalier, de deux trompettes, d'un écuyer et de six pages ; huit chevaux de main suivaient, menés chacun par deux. palefreniers; les palefreniers étaientsuivis de deux Uniballers, de quatre trompettes et de dix estafiers. Le maréchal de camp Minéral était vêtu à la romaine, d'un habit en broderies d'or et d'argent sur un fond de satin couleur de feu, les brodequins étale de même couleur, et le tout garni d'une quantité tenombrable de rubis; des pierreries ornaient son casque ombragé d'un bouquet de plumes couleur de feu et portant au milieu une aigrette noire. Sa main tenait le bâton d'or du commandement. Le harnais de son cheval était brodé d'or et d'argent, ives de grandes aigles et garni de rubans, ainsi que les crins et la queue. Quatre aides de camp étaient à ses côtés. Le duc de Luxembourg, maréchal de camp du quadrille de M. le prince de Condé, venait après et était vêtu à la turque; il était suivi du général Coquet, habillé rt l'indienne et remplissant la charge de maréchal de camp de M. le duc d'Enghien; M. le chevalier de Grammont, faisant l'office de maréchal de camp de M. de Guida, représentait un sauvage de l'Amérique. Cette troupe splendidement vêtue ayant fait sa comparse devant l'échafaud dee relue, le maréchal de camp général examina les barrières et les objets destines aux jeux, puis envoya avertir le roi qu'il pouvait commencer sa marche; il plaça sa suite des deux côtés de l'échafaud des reines, distribua les postes des quadriller à leurs maréchaux de camp, et vint à l'entrée de l'amphithéâtre pour y recevoir les quadrilles. Non certes, il n'a pas besoin de commentaire; et ce qui Rien n'égale l'éclat que devaient avoir ces quadrilles, dont les n'en a guère plus besoin, c'est l'étrange conclusion que l'au- riches cavalier. étaient couverts de plusieurs millions de pierreteur tire de ce fait révoltant. n en rend l'Irlande tout entière ries. Figurez-vous un immense amphithéâtre garni des personresponsable ; il ne voit dans l'action de ce fermier et dans nages de le cour la plus brillante de l'Europe. A leurs pieds, cinq quadrilles étincelants d'or et de rubis ; les costumes lés plus splenl'absence complète de conscience qui la caractérise, qu'un de ces traits nombreux d'insensibilité et de moralité irlan- dides et les plus bizarres, la variété des couleurs, lu devises peintes sur les écus les harnais resplendissants des coursiers, daise qui, depuis tant d'années, font de l'Irlande le théâtre les casques d'or et d'argent couverts de plumes couleur de feu, d'un dénûment terrible et sana exemple. Il faut convenir que cette ironie est de bon goût , et qu'il sied vraiment bien les manteaux de satin doublés de toiles d'argent, les panaches multicolores, les banderoles ornées d'aigles d'or, les tonnelets à l'Angleterre de reprocher à l'Irlande son insensibilité. à bandes brodées, les crinières flottantes liées d'écharpes argenLion Da WULLT. tées, les habits de brocart semés d'écailles d'argent, les lambrequins taillés en écailles de satin, les épaulettes d'où pendaient des campanes de diamants, les cuirasses ceintes de roses, de rubis et d'agrafes de diamant, les coiffures de satin incarnat Un Carrousel sous Louis XIV. doublé d'hermine, les banderoles de satin blanc, les carquois La bibliothèque de Versailles conserve, dans une épaisse coud'argent émaillés d'incarnat des estaliere persans, les vestes parverture de bois, un magnifique volume où les costumes d'un car- semées de Tobit, les turbans de toile d'argent rayée de bleu du rousel sont coloriés avec one éblouissante richesse. Cet exem- timbalier turc; les croissants de pierreries, les superbes aigrettes, plaire est unique, et le bibliothécaire, M. Leroy, qui a Mu voulu les caparaçons en peau de lion, les agrafes de turquoise mêlées me le confier, e réparé avec le plus grand soin les pages endomma- aux diamants et retenant des étoffes d'argent où couraient des gées par le iemps. La notice, placée en tête du volume, ne donne filets d'or; tout cela n'était-il pas étourdissant? A cette magnique fort peu de détails sur ce curieux carrousel, et il faut, pour en ficence, se joignaient les excentricités les plus curieuses. avoir une idée exacte, étudier les dessins et réunir en un faisceau La coiffure des =bands et des trompettes indiens ee comles diverses notes placées au bu des page& C'est ce que nous avons posait d'un grand perroquet que flanquaient deux oiseaux de fait avec patience. La notice noue apprend que Colbert fit graver même espèce placés su les épaules du cavalier. Puis venaient les estampes de la marche, des habits, des devises, des courses les timbaliers et les trompettes américains, avec leur bonnet de et de tout ce qui compose la fête donnée par Louis XIV. Le due coquilles et de corail , et leurs manches formées d'écailles de de Grammont fut nommé maréchal de camp du carrousel. Des poisson. Des Maures pataissaient, suivis de singes et d'ours; et, nations de toutes les parties du monde sont représentées dans au milieu de ces singularités, brillaient les colliers d'argent, les ces jeux avec leurs costumes bigarrés de la façon la plus origi- vêtements d'hermine, les écharpes d'or et les plastrons ornés de nale. On tonna cinq quadrilles, chacun avait un chef et dix che- perles. On voyait encore là les estafiers et les palefreniers sauvaliers avec leurs officiers et leurs équipages. Louis XIV voulut vages dont l'habit était une peau de tigre se relevant vers la âtre chef dee Romains, qui marchèrent les premiers. Le second tête en grand capuchon et dont les pieds se nouaient autour du quadrille était composé de Persans, le troisième de Turcs, le cou en forme de' cravate. Pour compléter la mascarade, une quatrième d'Indiens et le cinquième de Sauvages. La place Royale, couronne de feuilles de vigne entourait le formidable capuchon, où plusieurs carrousels avaient été donnés, fut trouvée trop pe- et le bras du sauvage, armé d'une massue, était ceint d'un bratite, et l'on choisit la grande place qui bit face , aux Tuileries. celet de feuillage. Les palefreniers représentaient des satyres et Un camp de 45 toi= y fut dressé en carré formé de doubles bar- leur cheval portait une grande corne eu milieu da front. Le casrières distantes l'une de l'autre de 15 toisas pour le passage des eine de l'écuyer était d'or, en forme de tète de monstre, et son quadrilles. Ou dressa des échafauds non loin de la dernière barhabit était fait de lamee d'argent, où brillaient des yeux de drarière. Ces échafauds environnaient le camp, et l'amphithéâtre gon. Une peau de singe coiffait le pege sauvage, dont le co rps pouvait contenir quinze mille personnes aubes sur quatre était vêtu d'une peau de tigre; et polar mua= son cherange de grands degrés, dont le premier était élevé de s .pieds val avait une peau de poison de mer avec des lama d'or clouées de terre et le dernier de 16 pieds. Le quadrille da roi devait se dessus. Le coursier du mareeleal dB mol> de ce quadrille était trouver placé au milieu dosa milice, et lm quatre coins de l'am- mieux partagé 11110 MW de >anthère couverte de feuillages phithatre étaient réservés aux quatre entra{ quadrilW• Is'équas d'or et de pierreries formait son caparaçon. taud élevé pour les reines et les princesses était dard= Ordres Les devises n'étalent ni moine UMM» ni moins variées que les costumes; sur cella do roi brillaient ces mots : Ut vieil Mei, d'architecture, dorique et ionique, et endebl d'in double rang couronnés d'on soleil. Le comte de Vivonne avait choisi onmide pilastres et de colonnes de marbre dee* lee_Suri eue_ piteux étalent d'or, ainsi que les frises, les b011strada et tes roir ardent erse ces paroles trete/rues àl'adresse de Louis : Tua -autres ornements. Mis ce n'est là que le palude desummiti- mn= leo (je. répands tee préemts ). Un aigle regardant le °encas. Cette architecture était lenmele pat ne riche fronton, et soleil /Olt le douas du comte do Revailles; elle portait ee seul sur use table de marbre noire on lisait MM Muriel= eu let- mots Pràbas$1 (Mn m'avez éprouvé). Plus innbitleSID, le Onee de gategytema avait pris un lie« regardant le fatal i le comte tres d'or : de Leder sait pot cadran exwe eu solen, le comte eArmague Vietrieibus «mis une coureuse de laurier a= ces mots Etc lober hic snercei. Lodolct Franearumimperatoris La devisa du spergule de Richelieu était l'use des plus amble Lyda:eus .7L17 felieitate nationum deo, tiennes elle a composait d 'ana hue ardente quiefgaifisit' je braire pour naer. liegum dams, limante pastis dette, Les dey= dm aubes quadrilla t'avaient pas une prétention Sodium terre, sucrons desideritun, moins hinste ça celles du quadrille du roi. Monsieur joignait Omnium admiratio, ces mas magnifique lune a Une sole miner (le soleil seul Nortibus mari Urraque pros:Me, . est plus grand que mol). Le marquis de Vinera avait adopté un laie prolativiinifrus, firmatis tibi410 M'yang*, dard entouré de laurier; le marquis de ildied lune Odile qui ode ur me parterre, avec ces simples panda : Une sens Pace suis legibus orbe confia, plus. — A la bonne heure ! — Le due de Condé avait pour ' Ife quis «adret iseroica sinus, emblème « moletant sur lequel était gravé : Creacit ut aridaPaicestricam oictedarum non dedignatur. tu r mua de Charnue' une couronne de palmes avec cette phrase : e Ce qui est facile ne me plait pas. u La devise du ce fronDeux grandes figures en relief décoraient les côtés de t«. Pen° représentait la guerre et l'autre la paix. La première duo d'Enghien se composait d'une grande étoile ornée de ces

323 mots : Magne de lamine Pumas. Vendant sud, le pbdoia comte de Roye, le miroir ardent du due de Sally. Le devise la plus inhalase était celle da marquis d'Orteil; détatt na roder et un soleil, avec ces mots Regardes= et je neortral. Le dm de Guise, =1 des sauvages, avait choisi un lion terrasseet un tigre. La devise du marquis de Mirepoix Malt la plu sombre; elle ee composait d 'un laurier et d'un cyprès s e Vatnena ou mourir, n Quel que fût l'éclat de tous ces chevaliers , lest vêtement doit loin d'égaler la richesse de celui du roi. Louis était vête à la romaine, d'un corps do brocart d'argent brodé d'or, dont les épaule* et le bas du butte dtdeet terminée par des écailles de brocart brodées d'argent, avec de gros diamants ellebatlié8 dans la broderie et bordés encore d'un rang de diamants; aux extrémités de la gorgerette, ornée de 44 roses de diamants, se Joignaient pu dm agrafes de diamants les épaulettes, au bout de chacune desquelles pendait une campe» de diamants remplie de pendeloques étincelantes • trois bands couvertes de 12e roses de diamanta extraordinétrement larges et jointes par dedans avec trois grandes agrafes de diamanta ceignaient se magnifique cuirasse. Sur le haut des manches, 24 roses de diamants brillaient sur le brocart d'or et faisaient le tour dee bouta de manche; de celte manche sortait une manche bouffante de toile d'argent dont le poignet était enrichi d'un bracelet de diamante. Le ceinture se composait de 54 pièces de chitines de diamante d'une extraordinaire grosseur. Le casque était d'argent, à feuillage d'or, enrichi de deux grands diamants, de douze roses de diamants sur les côtés et d'un cordon de douze autres roses. Ce casque était ombragé d'une crête de plumes couleur de„feue de laquelle sortaient quatre hérons. . Sur le cimeterre brillait un si grand nombre de diamants qu'à peine voyait-on l'or dans lequel fis étaient enchaelés. Louis montait un cheval isabelle doré; la selle était de brocart couleur de feu. Ce n'était, sur les francs qu'or, argent, brocart et diamanta, avec rubans jusqu'au haut' de la queue, garnie de diamants. D'un bouquet de plumes couleur de feu sortaient quatre aigrettes de diamants. Le roi courut le premier la bague et l'enleva au milieu des applaudissements, Les autres jeux étaient les jeux de têtes, de javelot elles danses. Ces jeux demandent beaucoup d 'adresse. Emporté par le galop de son cheval, le cavalier doit tantôt frapper du fer de son javelot un but désigné, tantôt se baisser rapidement et enlever à la pointe de repee une ou plusieurs têtes de carton. Daus les petits carrousels qui se donnent encore à Versailles, j'ai vu des soldats exercés piquer jusqu'à trois et même quatre têtes; mais ils étaient beaucoup Miel habiles au jeu do javelot. . ALFRED DE MEILHEODAT.

Courrier de Paris. Qu'est-ce à dire ? Le ciel est sombre, l'aquilon siffle, il pleut à outrance, et Paria n'en est pas plus gai. Celle belle occasion d'un temps exécrable, personne n en use. Quand donc commencera la comédie de l'hiver parisien ? 0 voue mesdames et messieurs les premiers rôles, pourquoi tous ces délais, et qui est-ce qui vous empêche d'entrer en scène ? Ce n'est pas la politique , puisqu'elfe est décidément conciliatrice et qu'elle Vous invite au plaisir par un message. L'autre jour enCora on comprenait votre réserve, cette politique se, faisait menaçante, et la danse parlementaire têt désorganisé l'autre; sans compter qu 'au milieu de ces tempères de la tribune on ne sait pas au juste sur quel pied danser. Mais aujourd'hui vous pouvez sans crainte appeler les vidions, organiser des quadrilles, et décréter pour tout l'hiver le bonheur à grand orchestre et une joie folle. Et ce n'est pas céder trop complaisamment à une illusion consolante que de prédire, en face de tant de réalités maussades, une reprise générale de tous les plaisirs parisiens. On verra donc bientôt les grâces du salon, en robes de dentelles, conduire les chœurs de représentants en habit noir. Amusez-vous, trémoussez-vous Non-seulement la saison vous y invite, mais la charité vous en fait un devoir. Les pauvres, affamés en tout temps, auront froid trop tôt cette année. D'un document que vous aurez lu partout, il résulte que la population indigente de la capitale s'élève à deux cent cinquante mille individus, et que leur caisse de secours atteint rarement le chiffre de trois millions de francs. Ainsi, chacun de ces malheureux se trouve réduit à la portion congrue de trois centimes par jour. Voue voyez que la bienfaisance particulière ne saurait corriger trop vite cette insuffis ponce de l'humanité officielle. Les faiseurs de statistique, ces grands alarmistes que rien n'arrêta dès qu'il s'agit de relevés philanthropiques, viennent de constater dans une seule semaine l'abandon de cinq cents femmes et plue par leurs maris, et le dépôt à l'hospice d'un nombre égal d'enfants perdus, lisez trouvés. Le nécrologe a des proportions aussi lamentables, et l'on DOM excusera de choisir nue morts parmi tant de victimes. Les arts pleurent Fragonard et Marey, et même ce pauvre Arvers, un paix D' Hou/mue do l'Université, que la misère a tué à petit feu e à petit bruit. Au lieu de prendre le bon parti en laissant là tous les lires, Arvers s' abandonna toute sa vie à la noble et chimérique ambition de vivre de sa plume, une plume de poète,et il était arrivé, au bout de vingt ans d'efforts et de lutte, au grabat de Gilbert, en répétant comme André Chés nier se frappant le filant sue l 'échafaud : J'avais pourtant quelque chose là I Le méme jour — autre détail W...rojogiclue — on vendait, dans un des plus somptueux hbi* , la Chaussée-d'Antin , le mobilier et les atours d'une femme qui fut =hm par son opulence et sa beauté : rivières de diamants, guipures, Cachemires, or et perles, robes de soie et de damas , c'était aussi bien l'étalage d'un bazar que la corbeille d'une élégante. La vente se termina, comme toutes les ventes, par la mise aux enchères du linge de la défunte; en article seul manquait absolument à ce déshabillé de la coquetterie


L'ILLUSTRATION, -JOURNAL UNIVERSEL.

Ee 1695, dit en terminant M. Templier, le duc de Savoie s'empare du Briançonnais, de l'Embrunais , et brille Chorges. En 4770 , tout le bourg, à part cinq maisons, est victime d'un vaste incendie. L'année suivante, 1171, le même - malheur se renouvelle sur plusieurs habitations à peine relevées. , Trente maisons sont consumées par les flammes en 4880, et, douze années après, deux hameaux de Chorges périssent par le feu. On sait, ajoute-t-il, les désastres causés par le sinistre du 9 septembre 4850; et, comme si le feu ne suffisait pas, les inondations, causées par les deux torrents qui avoisinent Chorges, ont aussi contribué à sa ruine. En 1838, au mois de juillet, une petite pluie tombe d'abord sur les aiguilles de la montagne ; bientôt un sourd mugissement, précurseur de la tempête, se fait entendre ; le torrent des Moulettes se précipite de la montagne sous la forme d'une avalanche d'eau, roulant de-

exciter leur pitié ? A l'aspect de ce plan, indiquant ce qui reste aujourd'hui rie ce bourg de Charges, qui pourrait ne pas songer aux enfants et aux vieillards privés de pain et d'abri ? On nous invite à ouvrir une souscription dans nos bureaux ; nous ne savons si la charité accueillera notre appel comme nous le souhaitons ; mais, après avoir contribué pour notre faible part à la réparation, il nous reste un devoir à remplir., en nous prêtant au désir de la commission de secours : c'est de provoquer le concours de nos lecteurs, et de nous charger de transmettre leurs offrandes. La commission de secours s'est adressée en ces termes aux âmes charitables : Gap, 25 septembre 1850.

» Le bourg de Chorges a presque entièrement disparu. Le plus affreux incendie dont on ait conservé le souvenir dans ces contrées, et qui rappelle celui de la ville de Salins, a dévoré en quelques instants cent quarante habitations humaines. » Rien n'égale l'aspect de désolation et de ruine qu'offre cette malheureuse localité : tout y est tellement détruit qu'on la dirait déserte depuis des siècles. Pas un toit n'est debout, pas une poutre qui soit restée sur ses points d'appui, pas un mur peutêtre qui soit en état de supperter le poids d'une nouvelle charpente. »Et c'est à l'entrée de l'hiver, dans les montagnes des Alpes, que plus de cent familles sont réduites à cette extrémité de n'avoir ni abri, ni vélemenls, ni linge, ni meubles, ni provisions d'aucune espèce I... En proie à toutes les étreintes du besoin, à toutes les horreurs du désespoir, que vont-elles devenir?... Les Alpes sont françaises ; elles Plan du bourg do .Chorges, aptes l'incendie du 9 septembre 4850. sont un des remparts naturels de la patrie; la France, ce pays * lutinent dans lequel le fen s ' est déclaré. —Les parties teintées indiquent les habitations où la charité ne meurt pas, détruites par l'incendie. et qui n'a jamais laissé souffrir ses enfants, se souviend ra des Alpes. Déjà, par la voie vent elle un amas de blocs entassés, pareils à nn barrage de la presse, nous avons fait un appel à la France entière ; mobile. La digue qui protége le bourg, formant un mur c'est maintenant tous les hommes éminents, à tous les Ilaseeif, maçonné à chaux et à piètre, large de deux mètres, lient de cinq mètres, est subitement entamée sur une bar- chefs de service que nous nousedressons. L'aumône de tous nous est nécessaire, et c'est au nom de l'humanité et de la -par de 25 mètres, et précipitée sur Chorges... » N'aatsce pas là, comme nous le disions, une terre vouée religion que nous frappons de. loin à toutes les portes. Il à In daulear et à la ruine , et ce tableau tardif que nous of- nous reste un regret, celui de ne pouvoir nous y présenter, fre, à liell lecteurs n'est-il pas, en tout temps, fait pour tant les maux dont souffrent nos frères nous °Mweru immenses !

s Nous vous conjurons, Monsieur, d'ouvrir une liste de souscription, de provoquer énergiquement le zèle de la charité publique, car les faibles ressources de nos pauvres contrées ne suffiront jamais même aux plus urgents besoins des malheureuses victimes du sinistre, s D'avance, Monsieur, daignez agréer l'expression de notre vive et respectueuse gratitude. » Les membres de la Commission, » CHAH( , juge de paix à Chorges. s BYMARD, curé à Chorges. s BERTRAND, maire à Charges. » PÉLISSIER , membre du Conseil général. » PROVENSAL, notaire. » DE ROTBIACOB , directeur des

contributions directes

» LESBROS , notaire à ' » JOUES, curé de Gap,

i membres adjoints. •

On souscrit, pour venir au secours des incendiés de Chorges, au bureau de l'Illustration, rue Richelieu, 60. Rébus » iniumcannillanimminimuumirminimiummunimmais, MININNWIREVINNIREVIIIVENNIUDINIA1111111111111HINAM111111111M1,11.11MIIMIIII1.1! mumnrimmennummodannwrv

-I

EXPLIC8TION DU DERNIER RED(03.

Pour soutenir la France dan sa lutte contre le désordre, il faudrait' • un homme d'une épaula ferme et d'un coeur Coinagenx, . g On s'abonne directement aux bureaux, rue' de Itirheliet4 n° eo, par l'envoi franco d'un mandat sur la poste ordre Lee' valier et , ou prés des directeurs de poste et (le mesaaicrieei des principaux libraires de la France et de l'étranger, et dei correspondances de l'agence d'abonnement. PAULIN. Tiré à la presse mécanique de Pula ',stries, • JO, rue de Vaugirard, à Paria.


L ILLUSMATION , JOURNAL UNIVERSEL. méprisée, elle se précipita dans la mer du haut du rocher de Leucade. Il n'est ni plus ni moine certain qu'elle composa l'ode à Vénus citée par Denys d 'Halicarnasse, et une autre ode encore phis amoureuse découverte par Longin on ne sait où. Ce qui est incontestable c'est que ces deux morceaux ont été traduits par une foule de traducteurs, qui les ont déclarés intraduisibles. Telles sont les sources principales de l'Etude grecque de M. Boyer. La donnée offrant peu de ressources au poéte, il a voulu l'agrandir au moyen d'un anachronisme. La Sapho de l'Odéon devient contemporaine d'Anacréon , nonobstant le témoignage contraire de Plutarque et d'Athénée, qui font nitre Anacréon sous le règne de Cyrus, tandis que Sapho n'existait déjà plus du temps d'Alyatte, père' de Crésus. Maintenant qu'importent ces renseignements de la grande ou petite érudition , si l'étude de M. Boyer est tant soit peu grecque, à la manière d'André Chénier par exemple ! Cette Sapho estelle passionnée à ce point qu'on s'intéresse à sa passion? L'auteur a-t-il retrouvé quelque souffle de l'antique poésie, et le sent-on circuler dans son vers? A vrai dire, les connaisseurs nous ont paru médiocrement satisfaits, et le public-ne l'était pas davantage. Le vieux Anacréon pleurnichant ses amours en alexandrins sonores, et Sapho elle-même, non moins ornée et maussade dans ses périodes, forment un duo peut-être insipide. L'auteur comptait évidemment sur les sympathies de la nouvelle école, mais ce dernier appui lui a manqué. Nonobstant les efforts qu'il faisait pour échapper à la tradition moderne et se retremper aux sources, les novateurs signalaient la parenté de ses Grecs avec ceux de David et de M. Luce de Lancival. On peut donc constater un échec ; niais le talent de l'auteur est incontestable ; s'il est tombé, c'est d'une grande hauteur : ce sera son excuse et probablement sa consolation. Quant aux Eloiles du Vaudeville, il faut les prendre comme un emblème de l'étoile de ce théâtre, elles.ont filé. Jamais vignettes ne vinrent plus à propos : la première, c'est la statue de la reine Isabelle. En vertu de la seconde, vous voilà transporté à Madrid, à la porte du théâtre de Oriente, pour la représentation d'ouverture, qui a eu lieu hier, 20 novembre. Entrez dans la salle, et à l'aspect de cet éclat et de ce luxe , et de ce beau monde entassé jusque dans les quatrièmes loges, vous allez vous figurer le théâtre des enchantements et des élégances, quelque chose comme le Théâtre-Italien de Paris, celui où chantait hier la Sontag, où Ce soir même se lève un astre nou- . veau, la Fiorentini , — et vous ne vous trompez guère. C'est ici que l'Alboni, ayant chanté tout l'été pour les Parisiens, recommencera bientôt ses chansons en l'honneur des Madrilènes. Un jour ou l'autre, Ronconi reviendra à la salle Ventadour; en attendant , il se trouve bien à l'Oriente et il y reste. En vérité, c'est absolument notre Théâtre-Italien ; c'est la même volière d'oiseaux rares, et rien n'est changé sous cette voûte éclatante d'or et de peintures ; la salle est la même, mêmes oeuvres et mêmes chanteurs. Il n'y a plus de Pyrénées. Seulement, Madrid étant toujours la capitale d'un royau me, il reste encore quelque chose de royal à son principal théâtre : c'est le nom d'abord ; puis, selon l'usage antique et solen-

7141 IftleineleIVW, PreSedieetre •

Jenny Lind, d'après une épreuve photographique.

Vente à l'encan des billets pour les représentations de Jeirny Lind en Amérique,

estes del, le côté du roi et le MM de lo reine. Sur les planches MME« voua retrouveriez le Saisie des aecieee temps de la monarchie dans son costume historié, et promenant sa gravité dans les coulisses la hallebarde sur l'épaule. Quant à l'opéra que cette brillante assemblée écoute dans un recueillement tout espagnol, eetce le Barbier, est-ce Don Juan ? Peu importe , c'est toujours un chefd'oeuvre. La parole vole, et le regard fait bien mieux : en un clin d'oeil nous voilà transportée à l'autre bout du monde, face à face avec la célèbre Jenny Lind, dont la gloire et les roulades émerveillent ce grand peuple américain, d'autant plus facile a amuser en passant, qu'd doit s'ennuyer toujours. La présence du rossignol, COMME ils l'appellent, les réjouit à ce point que leurs journaux ont noyé cette gaieté folle dans le panégyrique de la virtuose. C'est un cadre qui semble fait exprès pour ces deux dessins. Le panégyrique se divise en journées ou chants, comme l'Iliade et l'Enéide ; les Américains en comptent déjà trente ou quarante, dont la moitié seulement est parvenue jusqu'à nous. L'intérêt avait faibli au quinzième, c'était la péripétie ; mals on espère qu'il se sera relevé dans les chants suivants, et que l'épopée aura un dénoûment heureux comme toutes les épopées. Extrait du chant cinquième : Jenny Lind n'est point une beauté classique, elle a les traita d'une Allemande et d'une Ecossaise. On a mis son éloge au concours; le prix est de deux cents dollars : il consiste dans une lyre d'argent, dont le rossignol a offert de pincer;- circonstance qui doit doubler la valeur de la récompense et la joie du vainqueur. Il y a 750 concurrents, ce qui fera 749 mécontents ; on surveille ra leur désespoir. Chant sixième : Vente aux enchères publiques des billets de concert. Le rossignol y assiste en châle rouge et en chapeau vert. Le prix du billet est fixé à trois dollars (15 francs). Mais dès la premiers enchère il monte à vingt-cinq dollars ; la lutte s'anime, et -en un clin d'oeil ce fortuné billet est enlevé par M. Genin , fabricant de chapeaux, qui le paye 220 dollars. L'assemblée pousse trois hurrahs en son honneur. On demande à l'heureux possesseur son adresse, et il commence la distribution de ses prospectus. C'est la réclame qui montre le bout de l'oreille. Trois apothicaires qui ont fait leur fortune par les annonces, et qui envient son sort, lui offrent cinquante dollars de surenchère; mais le chapelier refuse avec mépris : il sait qu'il dispose de toutes les têtes de New-York, qui se coifferont de ses chapeaux comme d'autant de Jenny Lind. Chant septième : La vente continue; mais Jenny Lind est un peu oubliée : le nom du chapelier est sur toutes les lèvres; on veut lavoir, on le fait parler, quelques-uns témoignent le désir de l'entendre chanter. Il ne parvient à calmer l'enthousiasme universel qu'en promettant de suspendre un immense chapeau au-dessus de sa stalle le jour de la représentation. On connaît la suite : les représentations se succèdent , les bravos couvrent la voix de la cantatrice, l'orchestre tombe à ses genoux, au dehors la foule sans billets menace d'enfoncer les portes , mais alors le bocage étant sans mystère, le rossignol reste sans voix, et il finit par s'envoler par une porte dérobée. Ccetera desiderantur. PHILIPPE FICSONI•


dentibecuritle de rédaction, qui, dans Papillon n de Cd, (»M'ont donner lieu à de *rieuses dllilculteToit foie, llj *blés a encore le temps& la réflexion : ern'é que le- deuxième délibération , et à la troisième elle au a -fa'Mus d'introduire les modifications nécessaires pour rendre ' iidx particuliers l'usage de la télégraphie électrique facile, sifir, et le moins onéreux possible. Nous n'avons pas à entrer dans ie détail des articles du projet de loi ; nous nous bornerons à . s dire que le prix de transmission est fixé à 3 francs par dé'e-aaa pêche de 4 à 20 mots, plus 42 centimes par chaque myriamètre parcouru; ce dernier prix est uniforme. Quant à la portion de la taxe afférente au nombre de mots dont se . compose la dépêche, elle augmente de 1 /4par chaque dizaine ou fraction de dizaine de mots. Ainsi, la taxe de 3" francs pour 20 mots, est de 3 francs '75 centimes pour 24 mots et au-dessus, jusqu'à 30; de 4 francs 50 centimes pour 31 mots, jusqu'à quarante, et toujours 12 centimes par chaque, myriamètre. Cette semaine parlementaire, si bien commencée, s'est continuée mardi et mercredi par la discussion approfondie d'une proposition de MM. Charrie et Latrade ayant pour objet de permettre aux conducteurs des ponts et chaussées d'arriver dans une certaine proportion au grade d'ingénieur, ce qui jusqu'ici leur était refusé par les règleys constitutifs du corps des ponta et chaussées. Cette opoeition , qui soulevait de graves questions de droit pub c, d'égalité civile, de responsabilité, a été adoptée par l'Assemblée dans les termes arrêtés par la commission, après un examen qui, surtout dans la séance de mercredi, a eu un caractère élevé et digne tout à fait d'une grande assemblée. On annonce pour vendredi la présentation du rapport sur le commissariat de police spécialement attaché à l'Assemblée et incidemment sur la fameuse affaire Ton, et pour samedi des interpellations sur la situation des détenus politiques : c'est , annoncer une fin de semaine au moins turbulente. La place nous manque aujourd'hui pour constater le mouvement intérieur de la politique, et pour recueillir quelcules faits intéressants à l'étranger. Nous renvoyons cette partie de notre bulletin au numéro prochain, avec l'espoir, d'ailleurs, que d'ici là, ce qui n'est encore que simples conjectures, surtout en ce qui concerne les affaires de l'Allemagne, aura pris Une signification plus précise. Le seul événement qui ait la caractère d'une nouvelle, c'est la révolte qui vient d'éclater à Alep et à Damas contre l'autorité du sultan, et dont les troupes ont triomphé. ittueinv.

L'esuplonton di bord du ralside Nous avions reçu de notre correspondant de Brest l'aticle qu'on va lire avant que le rapport officiel eût été publié -dans le Moniteur. En confirmant ce rapport, notre récit y ajoute des détails et dee réflexions qui lui donnent une valeur particulière. Nous ferons pourtant remarquer cette once que M. le contre-amiral Dubourdieu signale la ce des artifices dans la chambre du martre timonier c ne infraction aux règlements du bord. Nous laisse cette réserve, là parole à notre honorable correspo Le système actuel de signaux, en usa marine, exige l'emploi de coups de canon, d'artifices de pl genres et d'amorces anciennes. Le Valmy, eu sa qualité de commandant eu second de l'escadre, ayant à faire lui-mémo ou bien à,répéter fréquemment des signaux, il était nécessaire de tenir sous la main une certaine quantité de poudre, afin d'éviter une ouverture presque permapente et très-dangereuse de la soute aux poudres, ainsi que des retards fréquents dans le service des signaux. Cette poudre disponible avait été placée dans le lieu le moine exposé de tous, dans la chambre du martre canonnier, et BOUS sa gardepartienlière , à cause de ses fonctions comme homme chargé spécialement du service des bouches à feu du vaisseau, conformément aux règles établies dans toutes les marines militaires. - Lee de ce mois, vers quatre heures do matin, les dispositions Remakes pour rettérissage de l'escadre ayant obligé l'amiral Deliourdtett it faire des signaux, le martre canonnier descendit précipitamment â sa chambre, afin d'y prendre les objets qui lui étaient intlisables pour l'exécution des ordres qui veapient de lui titae douée I1 entra seul. Une fois entré, il demanda un fanal, qui lut fat ramis de l'extérieur. Lamete de la chambre s'ébat refermée brusquement en ce moment, par l'effet du rou118, on n'a pu savoir exactreent ce qui s'y es4 fflé. On a vu seulement, à travers les lames de jalousie des U, S1 une lueur usez vive, suivie presque aussitôt d'un bruit si violent, qu'il sembla que tout l'avant du navire venait de sauter ale l'air. La première impression produite par cette formidable expieclou, fut de la stupéfaction et un mouvement de teneur d'autant plus naturel que la moitié de l'équipage dormait encore, et 'or subirtin m$de «Me , réveil terrible. Celte impression ne fat que pa geagère. Le commandant du rasse, M. &mulon de Coulé, s'étant élancé vers le lieu du sinistre, ta volt ferme et vibrante se fit entendre et ranima le courage de tous. Le fen aYaitClont ce que contenait la chambre du maitre eamemier, * se mettre muon* à l'oeuvre pour éteindre Lé de- cet incendie' plaçait les travailleurs sur le cratère rue )1berie sons leurs pieds et séparée du Pou par des berderee *112 centimètres d'épaisseur seulement, Malt la soute lux pende« de Meut: ein s'écria, auprès de de Cas* r Nous die« «mien.. e non BMTERONS lem corans, eue aine, Ore vais 99 TOOIOURS lecmMon ti umem ■ Ois t «reprit«, et I« Moires du ununeadant, ainsi que peinte Deo« dNeb tienne*doutés de telle sorte qu'olltotereet eue* aras rameur et le sang-froid qu'item/OH meute dm simarre, peu à peu on dem Jamaktv,d,„ feus 'était «tellement éteint, et choc bonnets

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étaient einnés d'une mortliorrible, én même «les que le igue beau de us valseeaunitait conservé le la marine française. Dans »ire récit mplde, noua n'avons dit que les bellorpemies de M. de Candir. None n'irons pas plus loin avant d'avoir fait comialtre un trait qui honore hautement M. Dubourdieu: Alourdi per la blessure-glorieuse qu'il' reçut à Navarin, l'amiral n'avait pu arriver en même -temps que de Condé, là où' sa présence devait produire un puissant et heureux effet. Mais, de male que son digne capitaine de pavillon, il était resté mettre de l'usage de ses facultés. Comme les ravages de l'incendie continuaient dans les premiers Jutante, malgré tout ce qu'en faisait pour en arrêter les progrès, en offrit à l'amiral de pénétrer dans la soute de l'avant, en défonçant quelques bordages de l'entrepeut, afin de noyer les poudres. Il refusa, et ce refus sauva le Valmy et gon brave, équipage d'une perte ar, certaine. sans C aucun doute, le feu 'eet pénétré dans la soute par les bordages entamés, et alors c'est à peine s'il resterait aujourd'hui du magnifique vaisseau le Valmy quelques débris épars sur les fiole. Le feu une fois éteint à bord du vaisseau et cette heureuse nouvelle annoncée à l'escadre, l'attention se porta sur les désastres produits par l'explosion. Le plus triste spectacle s'offrait aux regarde. Tout l'avant de l'entrepont était bouleversé ; le martre-eanonaler, la cause involontaire de la catastrophe, avait disparu; le mattroeharpentier et le commis, aux vines , qui dormaient paisiblement dans leur lit, avaient été écrasés par les cloisons de leurs chambree ; des seconds-malte«, et on mousse couchés dans leur hamac, près de la chambre détruite, avaient été tués ou blessés; dee bordages de la première batterie avaient sauté dans une étendue de te k 17 mètres de longueur; deux canons de 30 avaient été renversés sur le côté et de forte éclata& bois avalent écrasé dame leurs hamacs deux secondemattres et deux matelots qui y étaient couchée. 11 y avait dès ce moment huit morts et douze blessés. Sin ces douze derniers, cinq étaient atteints si gravement qu'ils ont succombé à leurs blessures; les sept autres survivront. Il y a donc eu eu totalité treize morts et sept blessée, Heureusement que parmi ces derniers il en est qui n'ont été atteints que légèrement par des éclata de bois et dont la guérison sera promptement obtenue, grâce aux soins eintressés dont ils sont l'objet à l'hôpital de la marine de Brest. Nous avons raconté les faite avec toute l'exactitude poseible; qu'il nous soit permis maintenant d'exprimer quelques réflexions dont l'utilité ne saurait être contestée. L'événement survenu à bord du Valmy est d'une nature fort triste, si l'on tient compte settlement des pertes eu hommes qui ont été faites, mais il en est autrement si l'on considère les résultats qui doivent se produire en faveur de la renommée de notre marine militaire. Aucune des règles, imposées par les lois et les règlements rigoureux , qui régissent tout ce qui concerne les mouvements et la conservation des matières inflammables à bord de nos bâtiments de guerre, n'ayant été transgressée, il y a d'abord a recoanaltre qu'une sorte de fatalité a été la cause unique de l'affreux malheur qui a frappé treize de nos braves marins. 11 convient donc d'envisager cette catastrophe comme un de ces accidents malheureux dont la guerre est toujours la cause. Cette base de raisonnement une fois admise, les faits se présentent dès lors sons un jour nouveau et éminemment glorieux pour nos marins. Voilà, en effet, ce qui s'est passé, aux termes même de notre récit. Loin d'être préparé, comme aux approches d'un combat, aux rodes et cruelles épreuves que les hommes de guerre oat à subir, l'équipage du Valmy dormait ou jouissait de tonte la sécurité qu'inspire un temps magnifique. Tout à coup le danger le plus grave qu'il soit possible de coprir à bord d'un bâtiment, une explosion partielle très-violente se fait entendre, et elle est suivie d'un incendie qui menace l'existence du vaisseau et de tout ce qu'il renferme. Le premier moment de dupeur nue foie passé, dociles à la voix de leurs chefs, comme st rien d'extraordinaire n'était arrivé , officiers et matelote se précipitent sur le lien du sinistre, et là, pendant deux longues heures, ils bravent les périls les plus formidables que l'imagination soit capable de se figurer po ver leur 'vaisseau d'une destruction certaine. Si un seul moment d'hésitation s'était sentir; si les efforts du dévouement des travailleurs s'étaient ralentis un seul moment, tout salut devenait impossible, et le vents( avait le sort du vaisseau amiral turc qu'une explosion de ses poudres vient de *traire dus le Levant. Ainsi noue noue sentons heureux de le proclamer, une de un catastrophes qui déjouent la prudence humaine la plus consommée vient d'atteindre un de nos équipages. Loin de l'abattre, ce malheur n'a servi qu'à montrer combien nos officiers et 1108 matelots sont capables de cet héroïsme dont leurs devanciers leur ont donné d'éclatants exemples. Honneur donc au Valmy , et que la conduite de l'amiral Dubourdieu, les belles paroles de M. de Candé et le courage de l'équipage du vaisseau tbrment , dès aujourd'hui, une des pages les plus belles de nos fastes maritimes. Un dernier mot avant d'achever cet article. La cause réelle de l'événement, qui a fait tant de victimes à bord du Valmy, c'est la nécessité où l'on est maintenant d'employer des artifices et de la pondre dans les signaux de nuit. Sans cette nécessité , aucun malheur ne serait à déplorer en ce moment, parce que toutes les matières inflammables de l'armement du Valmy fussent restées enfermées dans les soutes à poudre à l'abri du feu. Un chef de timonerie du port de Brest, M. Codées, a Imaginé de remplacer nos signaux de tout genre, si compliqués et ai dangereux ,mainteunt , par un système nouveau d'es sirelleité extrême et faisant dieparattre tout danger. Ce elltèMe, M. Crees est prêt à le soumettre à 1'épreuve 'de Pundrigerei. None nous plaisons à croire qu'il sert essayé tres-incuoimment par notre escadre, O. nul».

Document peur servir à rhIstelre dot imallatee.

C'est un devoir pour lés organes de la publicité, et ira t n'y mangue peint pour• sa part, de ramener sansrluuscesse publiquit,ene eette.grave question de la misère, qui devrait pr kas les baumes de tête autant qu'elle intéresse toua les de coeur. Or, quoique charité -Mon ordonnée commencé: tai-mémo, en faut croire un proverbe qui nous tdhjogree paru tort peu chariteble,1

sen deerend nettev é l ue le apec de ée ne se dregoo fre ont devant elle, e de tontes »a tu es qui sollicitent notre pitié Doba, ce prototype d'affliction n'accapare point uns bonnâ rt de nos que.: times. Le sentiment qu'on nomme bu vende vénération pour celui qu'on appelle esprit !lettone ii n'est pas fort au courant de la geraphte w htique; il est, de sa nature, partisan déterminé du libre-échange. Nom sommes donc convaincu à l'avance qu'en remettant aujourd'hui sous les yeux de nos lecteurs un coin du tableau déchirant de la pauvre Irlande, nous ne soulèveronsMucuse réclamation, pas plus au nom de la nouveauté qu'eu.nosa de la nationalité. D'ailleurs, le fait que nous avons à citir est nouveau, si le sujet ne l'est point; nous pouvons eue, dire qu'il est inouï; et il faut bleu qu'il soit tel pour are obtenu l'honneur d'être mentionné dans un journal esse> tiellement anglais, essentiellement conservateur, deus je Times, qu'assurément personne ne sera tenté d'accusetda sentimentalité ou de radicalisme. Nous aurions désiré, quant à noua, qu'en rapportant ce fait monstrueux, le rédacteurie fût dispensé d'y accoler un ingénieux préambule. L'eues n'est pas si commun qu'on le dit, et nous sommes loin et, faire fi, pour notre compte; mais ici nous aurions préférée,' peu de cœur et d'rmtraillee. Au reste, peut-être cette séche. rem vaut-elle mieux; elle écarte tout soupçon quai pour l'édification de nos 'entoure. • On a souvent fait la remarque qu'en ce qui regarde le dee. superlatif, les faits ne suivent pas le grammaire; que le superlatif n'est en réalité qu'une autre forme de comparatif. Le 'hW sage des hommes, le meilleur des hommes, le plus gras on le plus maigre, le plus grand ou le plus petit, sont autant de termes qui ne répondent qu'à la pensée da moment. De même an% y a des Alpes au-dessus des Alma, il y a des extrêmes au delà ilte extrêmes, et aucun individu ne peut prétendre avoir atteint le degré de bonheur ou de misère, de courage ou de lacheté,degrudeur on d'abaissement au delà duquel on ne saurait aller. si, d'une part, c'est un frein pour l'orgueil de savoir que nos exploits ou noe prospérités peuvent être surpassés, de l'autre c'est un soulagement pour le malheur d'imaginer un plus grand ablam de maux. Telle est, du moins, la concession qui a été faite à la cause de l'égalité parmi les hommes. Nous hésiterions à discuter un principe ei manifeste, et à opposer une exception à une loi si universelle, s'il n'était pas devenu évident pour tous qu'un nommé Walsh, journalier dans le midi de l'Irlande, est réellement le plu mal payé des hommes. Il a atteint, dans sa sphère, l'apogée à laquelle héros et empereurs ont aspiré en vain, et il peut désormais être cité comme étant parvenu au degré superlatif. L'envie que pourrait exciter une telle prééminence s'apaisera, toutefois, lorsqu'on sauraque s'il est le premier sur la liste, c'est sur celle des gens mal pa&és. • C'est la mode dans notre pays, et il est heureux que cela soit, de réfléchir souvent sur la misérable pitance qui rémunère bien des genres de travaux. Nous entendons dire, peut-être, qu'on journalier du Dorsetshire reçoit six shillings (7 fr. 50 c) par semaine, et nous nous mettons à calculer l'emploi de cette somme, et le degré de bien-être qu'elle . peet procurez. feus trouvons qu'elle .suffit tout au pins à l'entretien pur et di* d'one famille, et nous doutons que le labeur de l'homme puise recevoir une plus maigre récompense. Et cependant un pro de réflexion, aidée des résultats de certaines investigations récentes, nous prouve que la même quantité de travail peut être encoM bien moins rémunérée. On nous parle de chemisières qui, en moyenne, ne gagnent que six pence (douze sous) par jour pour douze heures de travail; on nous parle de tresseuses de paille et de faiseuses de dentelle qui, courbées sur leur ouvrage sédentaire avec nue patience infatigable, n'ont qu'une demi-couronna (é francs) de profit au bout de la semaine; et nous nous figeront; que c'est là, du moins, le dernier échelon; mais cette illesien est dissipée par une nouvelle découverte qui donne à cette pitance le caractère de la richesse. Nous sommes seulement heureux de penser que l'évaluation du travail qui est en ce moment l'objet de nos remarques, n'est point encore acceptée dans notre pays, et que, bien qu'elle existe dans le royaume, elle est bornée à cette terre d'anomalies qui est séparée de nous par le canal de Saint-George. emn petites sessions tenues dernièrement à Hauturk, un Ptem'or irlandais, nommé Green, fut assigné par un de ses journaliers pour une somme d'un shilling six pence, qu'on pourrait supposerreprésenter une journée de travail; il se trouva, toute. fois, qu'elle était réclamée pour trois semaines d'ouvrage, faits, raison d'un penny (deux sous) par jour pendant le tempe de la moisson,—pour dix-huit jours dix-huit pence. Il n'y avait pas dispute sur le fait de l'exécution da travail, la résistance du fer nier ne se fondant que sur la nature exorbitante de la demande. M. Green déclarait qu'il n'aurait jamais songé à engager pour ca pria un meurt-de-faim tel que le plaignant Walsh, lorsqu'il pouvait avoir pour aussi peu le meilleur travailleur du paye; il pouvait produire un témoin pour prouver que les gagea convenue étaient réellement d'un sou (ose halfpenny) par semaine; eid. tait pureipeat et simplement une question commerciale; Il avait fait, affirmait-il, nn marché conforme au prix courant du travail dans cette localité, eu égard à la capacité de Walsh ; il considérait qu'un marché était un marché, et devait être tenu; enfliefl offrait trois sous (/hree halfpenee) comme étant le total de se, qu'oie avait le droit de réclamer. abasourdis d'une telle offre, lm magistrats, demandèrent à Walsh ce qu'il avait obtenu, * me nourriture, de celui qui l'employait; ils reçurent la répons qoa voici : • —Lorsque j'étaie avec lui, j'étais obligé de me lever à «vira quatre heures da matin, pour faire sortir les vaches de Pendu où elles passaient la nuit, et de rester à les garder jusqu'à * que les autres hommes vinssent à l'ouvrage, et dora il me bi travailler avec eux toute la journée, n'ayant pour me sou--le tenir qu'un peu de gruau de mais 'sec, On donnait devant rui du lait aux cochons et aux veaux; male à moi eu ne m'eu don- • unit pas une goutte. • p renànt ces circonstances eu considération, les mugi** condamnèrent M. Green à payer la somme exorbitante de deux sous par jour, non pas , toutefois, sans dee objections réitérés de la pe du défendeur, gai soutint avec force le justice d lé. muette surf de pan tx;ntrist.


L' ILLUSTRATION, JOURNAL UNIVERSEL. leurechapitres et écoles elle trouva, en outre, un asile parmi les pieux et simples habitants des montagnes de la Suisse, du Tyrol, de la Styrie, de Salzbourg, de la Bavière supérieure et de la Souabe, où elle se trouvait encore généralement répandue vers le milieu du dernier siècle. Elle s'y est éteinte progressivement dans le nôtre avec les antiques croyances, mais elle a conservé jusqu'en ces derniers jours un sanctuaire vénéré dans un village obscur de la haute Bavière, celui d'Oberammergau. Au milieu des désastres do la guerre da Trente-Ans , une épidémie formidable vint à sévir sur ce village : sous l'inspiration des moines bénédictins du monastère voisin d'Ettai , les habitants firent ce vœu que, lorsque la miséricorde divine aurait chassé d'eux le fléau, ils célébreraient publiquement, par périodes décennales, la Passion du Rédempteur. L'épidémie cessa, et, à partir de l'année 4634, les habitants d'Oberammergau observèrent religieusement st ponctuellement leur voeu en Jouant, aux époques prescrites, le mystère de la Passion dans le cimetière du village, devant un grand concours de spectateurs. Toute la commune prit part avec le plus grand zèle, à ce jeu saint dans lequel ils excellaient déjà, mais où ils ne tardèrent pas à éclipser tous leurs rivaux. La jeunesse du village qui, dès l'âge le plus tendre, était habituée à paraître sur le théâtre au milieu du peuple de Jérusalem, s'élevait par degrés, de dix ans en dix ans, aux premiers rôles de la pièce. Déjà aptes à rivaliser comme sculpteurs de petits ouvra ges en bois avec les montagnards tyroliens, les gens d'Oberammergau joignirent bientôt à ce talent celui d'aoteurs, décorateurs, metteurs en scène consommés. Il y avait près de deux siècles que leurs jeux sacrés avaient lieu, à chaque retour décennal, quand le chapitre do Munich leur intima la défense de les continuer ; mais ils obtinrent du roi Maximilien-Joseph la permission de les reprendre, à la condition d'élaguer de la pièce et de laisser au bon vieux temps certains détails par trop naïfs, tels que le diable et sa séquelle, et ses propos un peu trop crus contre Dieu et les saints autels. Le pasteur Ottmar Weiss, ancien bénédictin d'Ettal, chargé de ce remaniement, s'en acquitta à l'entière satisfaction du chapitre, et le drame fut repris avec ses changements en 4814, puis en 1815, et enfin en 1 830, avec musique composée expressément pour la pièce par le professeur Dadler. Depuis cette époque, il a été régulièrement joué tous les dix ans, et vient de l'être en dernier lieu avec une affluence et une vogue telles, qu'il a fallu nonseulement agrandir de beaucoup le théâtre, établi dans une vaste prairie située non loin du village et où six mille personnes peuvent trouver place , mais qu'une fois entre autres il a fallu refuser près de trois mille spectateurs. Les représentations sont au nombre de douze, et se succèdent dans l'été et dans l'automne : la dernière a eu lieu à la fin d'octobre. Quand se lève le jour qui doit éclairer l'une de ces solennités pieuses, c'est un spectacle curieux et émouvant à la fois que celui d'Oberammergau. Dès l'aube tout le village est en mouvement pour la représentation annoncée. Les étrangers arrivent en foule et reçoivent l'accueil le plus cordial. La seule auberge du lieu ne pouvant suffire, comme on pense, ils s'acheminent par petits groupes vers ces charmantes maisonnettes montagnardes, connues dans le pays sous le nom de logis suisses, aux larges toits en auvent, aux murs éclatants de blancheur qu'ornent extérieurement rimage de la Vierge ou des fresques représentant quelque épisode biblique, et qu'entoure un jardin à fleurs. Sur la porte est écrit, suivant l'antique coutume, le nom du propriétaire. L'hospitalité qu'y reçoivent les étrangers n'est point avide : ils n'ont à débourser que le strict montant, rigoureusement calculé, des dépenses de leur séjour. Quant aux montagnards, fiers et heureux de l'empressement, de l'intérêt universels qui s'attachent à eux en tant que dramatistes sacrés, ils ne négligent rien pour s'en montrer dignes et chacun met la main à l'oeuvre; dans chaque maison, depuis

le vieillard jusqu'au petit enfant, a sa tâche à remplir. Celui qui ne peut ni chanter ni tenir un rôle dans la pièce, joue du violon ou de la flùte dans l'orchestre, ou bien encore est employé aux travaux intérieurs du théâtre, à l'arrangement des costumes ou à la pose des décors, à la caisse ou au contrôle, à la délivrance des billets, etc., etc. Le village présente ainsi la physionomie curieuse d'une commune tout entière transformée, au profit commun, en entreprise dramatique. Ce n'est pas de sa part objet de spéculation, tant s'en faut; car si l'on songe au nombre d'heures, de jours, de semaines employées aux préparatifs compliqués de ces représeqe tations gigantesques, a tous les frais qu'elles entraident; l'on considère d'autre part que les Ammergauers, avons-nous dit déjà, sont de très-habiles sculpteurs de petits ouvrages en bois et tirent de cette industrie un fort bon revenu, on comprendra sans peine que tout autre emploi de leur temps leur serait aussi lucratif. Les douze représentations de cette année ont rapporté environ 20,000 florins; mais il faut déduire de cette somme des frais assez considérables. C'est le curé lui-même d'Oberammergau qui exerce la direction de cette entreprise théâtrale : il s'acquitte de ces fonctions avec habileté et zèle; son pouvoir est discrétionnaire, et l'on s'accorde à reconnaître que cet honorable ministre et impresario s'entend merveilleusement à discerner l'aptitude spéciale et le talent propre de chacune de ses ouailles, à les produire sous le jour dramatique le plus capable de mettre en Minière le talent du plus humble de ses artistes. Le moment solennel est venu de passer d'Oberammergau

à Sion. Le vaste espace réservé aux spectateurs est entouré

d'une palissade en planches, et ressemble à un champ de foire. Le centre seulement de la scène est couvert ; il contient un théâtre construit sur le plan usuel, avec décors mobiles

et rideau. De chaque côté de ce théâtre central et en plein air se développent d'autres décors, dont l'ueage sera indiqué dans le sommaire de la pièce. Tout à l'entour on voit des enclos moindres en planches : c'est là que sont 'les loges des acteurs et le foyer commun où ils se réunissent en attendant leur tour d ' apparition sur le théâtre. Sur la prairie s'élèvent de nombreuses boutiques où l'on vend. le boudin et la bière destinés à refaire les spectateurs des émotions et des fatigues dramatiques de la journée qui se prépare. La représentation ne dure pas moins de huit heures ; elle est interrompue, quand le temps le permet, par une pause d'une autre heure. L'espace réservé au public est entièrement à ciel ouvert, à l'exception de trois loges qui en occupent l'arrière - plan. Là prennent place , avons-nous dit déjà , plus de six mille personnes, sur de simples bancs de bois sans dossiers, et c'est ainsi qu'elles assistent à cette représentation gigantesque, bravant le soleil, la pluie et la neige, dont il n'est pas rare d'être assailli dans ces vallées montagneuses. Il est arrivé, au printemps si nébuleux de l'année actuelle, que, pendant plusieurs des représentations, il a plu sans interruption d'un bout à l'autre de la pièce, en sorte que les acteurs ont de s'abriter, pour jouer leurs rôles et protéger leurs beaux costumes, sous des parapluies rouges, ce qui ne laissait pas d'offrir un coup d'oeil pittoresque. En septembre, et à fortiori , les mêmes parapluies ont dû s'ouvrir contre une épaisse giboulée de neige fondante, qui plaçait notamment les trois crucifiés habillés d'un simple tricot dans une position fort critique. Quant aux assistants, ils ont dû, sans défense aucune, endurer pluie et neige, ce qu'ils ont fait, du reste, avec une constance admirable, car ceux qui occupaient les bancs de derrière ne voulaient pas permettre aux spectateurs de devant de déployer leurs parapluies, ni

même de garder sur leurs têtes de ces larges chapeaux montagnards qui pourraient .à la rigueur leur en tenir lieu. Parlez-nous d'un public allemand! Pourtant, les prix des sont assez élevés. Pour s'asseoir sur les bancs situés immédiatement mmédiatement derrière l'orchestre, il en coûte 4 Ilorin et 12 kreutzers (plus de 3 francs) ; sur ceux qui viennent ensuite, et à mesure qu'ils s'éloignent du théâtre, 48, 26 et 15 kreutzers. Les places des loges sont de 1 florin 48 kreutzers pour celle du milieu , et de 4 florin 36 kreutzers pour les deux autres. Mais il n'est pas permis de ne pas s'imposer cette petite dépense dramatique, et quiconque dans le pays, à bien des lieues à la ronde, n'aurait pas du moins assisté à l'une de ces solennités, serait

mal vu dans son endroit, et aurait tort de se présenter aux fonctions de burgmeister ou toutes autres. Le mécanisme de la scène , qui frappe par son aspect étrange, mérite une mention spéciale. Le théâtre couvert qui en occupe le centre est spécialement affecté aux divers tableaux du mystère de la Passion proprement dite, qui nécessitent des changements de décorations ou autres pré-

paratifs, et sont séparée par des entractes. Quand l'us de ces tableaux se termine, la toile baisse; elle représente une grande rue qui se trouve bornée alors par les maisons-décors que l'on voit à la gauche et à la droite du théâtre, celles du grand prêtre Anne et du gouverneur Ponce-Piste, et plus loin deux portes-arcades, qui s'ouvrent sur deux autres rues. C'est devant ces décorations accessoires que sont jouées, à titre d'intermèdes, et durant les entractes, d'autres scènes épisodiques empruntées à l'Écriture sainte, et dont il sera rendu compte. Après une messe solennelle célébrée dans l'église d'Oberammergau, et où toute la communauté se prépare dévotement aux exercices de la journée ; après une ouverture exécutée par les orchestres réunis du village et du district (c'est la seule assistance étrangère que reçoive et réclame la troupe rurale et artistique) ; le choeur entame la représentation par un prologue où il annonce et explique à sa manière le dogme

de la Rédemption des hommes par le sang du divin Sauveur : c'est l'objet de deux tableaux. Le premier montre Adam et Eue chassés du Paradis terrestre, ou le péché originel; paie le Sacrifice d'Abraham; le second tableau représente l'Adoration de la Croix. Ces tableaux intermédiaires sont mis en jeu par des figures mécaniques ; les personnages vivants n'apparaissent que sur le théâtre, et pour jouer les scènes du mystère. Le choeur se compose de quatorze personnes, hommes, femmes et enfants, en costumes fantastiques, uniformes, pour les deux sexes. Elles s'avancent en deux bandes au bord de l'avant-scène, rangées comme des tuyaux d'orgue , et attaquent le chant avec des voix, sinon exercées, du moins

d'une justesse irréprochable, et avec un parfait ensemble. La musique est simple et du style langoureux, parfois trivial, que Pierre Winter a mis à la mode en Allemagne au commencementde ce siècle ; niais elle est agréable et s'élève par moments aux effets les plus pathétiques. Au prologue et aux deux tableaux a'ouverture succède enfin le drame propre. Le rideau se lève et nous montre l'Entrée du Sauveur à Jérusalem. Il n'est point sans intérêt de remarquer que, le fond du théâtre étant ouvert, c'est le paysage lui - même, un vrai paysage, éclairé par les rayons d'un vrai soleil, qui en occupe et en prolonge à perte de vue l'arrière-plan. Revenons au premier tableau Hommes, femmes, enfants, vieillards, tenant des palmes dans les mains, crient : a Hosanna/1. 1 Loué soit celui qui vient au suons du Seigneur I e Ils courent au-devant du Sauveur, débouchant de la scène et des surie latérales, et se mêlent, au bord du proscenium, aux prêtres et aux scribes qui arrivent par d'autres rues. Tout ce tableau est plein de vie et de mouvement pittoresque. cra changement dé décors sur la scène centrale suffit pour nous montrer Jésus préchant et enseignant à l'entrée du temple où trafiquent les revendeurs. Ou le voit menacer les marchands, les chasser ; on entend leurs imprécations, et on assiste à la querelle où les prêtres et la multitude se

3,7 divisent, prenant parti, les uns pour les Iniquante, le peuple pour te Réd - mpteur. Tuut'eelu set rendu avec une précision et une énergie remarquables. On se croit reporté à dix-huit siècles en deçà. On croit voir s'animer l'une dos naïves toiles des anciens peintres allemands. Des centaines de comparses qui occupent la scène, il n'en est pas un qui ne soit tout entier à con personnage et ne s'es acquitte avec une vivacité d'expression singulière et des plus propices à l'illusion générale. Dans les masses chorales on distingue clairement chaque exclamation , chaque mot, et il n'est pas juseaux enfanta qui ne s'énoncent et n'articulent de la façon la plus intelligible et la plus nette. L'apparition du Christ est d'un effet . puissant. Ce qui ajoute encore à cette impression véritablement solennelle, cest la parfaite conformité de l'acteur qui personnifie cette sainte figure au type traditionnel et consacré dans l'art que nous en ont légué les peintres. Ces deux premières scènes forment l'exposition du mystère. Les coryphées rentrent en scène, et l'un d'eux analyse, dans un récitatif rapide, ce qu'on a déjà vu et oe qui ee prépare. Le chœur, en une douzaine de vers, répète, ou à peu de chose près, ce sommaire; puis il se retire vers les colonnes du théâtre, et un intermède montre les dosse Mi deJacob préméditant et arrêtant le meurtre * leur Mn Jeseph. Le chœur maudit en quelques vers énergiques ces mauvais frères, puis il s'éloigne de nouveau; le rideau se lève et nous montre le Sanhédrin. A droite et à gauche siègent les membres du conseil sur des escabeaux ; dans le fond sont les présidents Anne et Caïphe. Il s'agit de délibérer sur « le danger dont ce Jésus de Nazareth menace la propriété, /a société et la famille. s Plusieurs membres prennent tour à tour la parole ; on entend les marchands du temple, ceux-là même que l'audacieux novateur a expulsés du lieu saint. La perte de Jésus est arrêtée : les marchands offrent au grand conseil et se promettent bien d'y participer de leur mieux. Cette délibération, qui est fort longue, est animée par l'apropos, la, vivacité et le naturel des répliques, la force des raisons 'Ms, l'habileté des arguments qui se produisent . L'intérêt principal de cette réunion du grand pour o conseil de celles qui la suivent, se porte sur Caïphe ; ce personnage en mitre d'or et en robe d'un rouge ' sombre, s acquitte si bien de son rôle qu'on oublie à la fois son accent haut bavarois et les locutions un peu trop familières qui , de teilles en temps, lui échappent. Après cette séance, le choeur, rentrant en scène, introduit deux autres tableaux : le jeune Tobie prenant congé de ses parents, et la Vierge aimante du Cantique pleurant la perte de son fiancé. C'est à ces intermèdes que correspondent les scènes où Jésus-Christ à Béthanie se sépare de ses parents. La vierge Marie apparaît revêtue de la robe rouge et du manteau bleu traditionnels. Chacune de ses poses est aussi empruntée aux sources les plus en renom de le peinture religieuse. Oa la voit souvent, le visage et les bras levés au

ciel, telle que les tableaux de l'Ascension nous la montrent. Malheureusement son débit n'est pas pris à si bonne école, et le petit chevrotement déclamatoire et maniéré dont elle croit devoir rehausser les parties les plus pathétiques de son rôle nuit considérablement, et à son succès comme actrice, et à l'effet du personnage. Exemple caractéristique et qui prouve combien les Ammergauers auraient tort de vouloir

outrer l'expression qui jaillit tout naïvement de leur bonne et simple nature. Dans les scènes suivantes, nous voyons Jésus-Christ à table chez Simon et Marie-Madeleine lui versant sur la tête le nard et la myrrhe d'Asie. Dès ce moment, le pomme donne à pressentir la prochaine trahison de l'Iscariote. en éclairant, par une lueur épisodique, ce caractère étroit,

bourgeois, rapace, mercantile, ombre au tableau, parfait contraste avec la nature divine et le sublime détachement de Jésus, son maitre et le nôtre. Aussi n'est-on pas étonné

lorsque, dans la scène qui suit, celle où le Rédempteur vient à Jérusalem pour y manger l'agneau pascal , on voit Judas tomber sans peine dans les piéges des revendeurs, et se résoudre non-seulement à quitter, mais à livrer le Christ. Les arguments que font valoir les marchands pour le déterminer sont bien les plus propres à faire un traltre de cet homme sans portée, d'instincts brutaux et prosaïques. e Jésus veut faire du nouveau ; il n'a aucun égard pour les respectables vieilleries qu'ont accréditées tant de siècles ; il est en pleine rébellion contre l'église dominante; il entraine le peuple au schisme et à l'erreur ; enfin il est poursuivi par le conseil ecclésiastique; et malheur à quiconque lui restera fidèle! il sera perdu avec lui ! o La cinquième scène montre le repas de la' Pâque et l'institution formelle de la sainte Eucharistie. Elle est extraite mot pour mot du texte des évangélistes et produite avec beaucoup de solennité et de pompe. Dans la sixième, le chœur explique le tableau, mis sous les yeux du spectateur, de Joseph vendu par ses frères, et le drame nous montre Judas au Sanhédrin, promettant de livrer son mettre et recevant le prix tant désiré de son parjure. Tout cela vivant, naïvement et énergiquement rendu. Trois tableaux : le premier, Actant mangeant son pain à la sueur de son front ; le second, Joab tuant Amusa en lui donnant le baiser de paix ; et enfin, le troisième, Samson enchainé par les Philistins, préparent et annoncent la scène du Jardin des Oliviers. Jésus paraît sur la montagne; ses trois disciples s'assoupissent ; par deux fois Jésus, dans son angoisse mortelle, tombe le face contre terre, et lorsqu'il se relève, une sueur, de sang coule le tome, son visage. C'est alors que Judas survient avec le wee et le trahit par son baiser. Le Sauveur est chargé de st entraîné hors de la scène. Après un autre tableau où le spectateur voit le prophète Michée recevant la mort par derrière tandis qu'il annonce à Achab les vérités divines, suit une nouvelle série de scènes,


'milieu de ces superfluités, pas l'ombre du vêtement nécessaire. Que vous preniez ceci comme une exception ou comme un trait de moeurs, le fait est que cette femme heureuse n'avait pas de chemise. Parmi ces événements microscopiques, le suivant a donné lieu à plus de conjectures qu'il n'en mérite. Un docteur célèbre par la dimension de sa cravate et de ses appétits, ne dîne plus au café de Paris. Il a déserté la table qu'il y occupait chaque soir, auprès de la fenêtre principale qui s'ouvre sur le boulevard où la foule des badaude tearrétait pour le voir manger. Les faiseurs de comptes inutiles n'estiment pas à moins de cent francs par jour la perte qui en résulte pour le chef de l'établissement. Dans cette grave circonstance, le docteur aurait. consulté sa servante — Molière consultait bien la sienne — et le Lucullus de grand format va traiter dorénavant ses amis à domicile. Cette invention de réfection en plein air date de loin , et on la considère comme sa première manière de couper la queue du chien d'Alcibiade. La pâte de Regnault, le succès de Robert-le-Diable, autant de queues bruyamment coupées. A propos de ce chef-d'oeuvre, il est avéré maintenant que M. le docteur Véron se fit forcer la main pour le jouer. Il venait d'inaugurer malheureusement sa direction par le Philtre et l'Orgie (historique), lorsque M. Armand Bertin, par la protection duquel il avait obtenu l'emploi, lui demanda'de monter Robert-le-Diable, si bien que le soir de la première répétition l'habile directeur répondait ti la douce violence par cette ligne expressive : « Je vous dois l'opéra, mais j'ai monté Robert-le-Diable; partant quittes. » Est-ce clair? Quand on prend du Véron, on n'en saurait trop prendre. Après ces faits notoires et irrécusables, voici des on-dit qui ne le sont pas moins. On dit donc que le rédacteur en chef du Constitutionnel fait son droit ; d'autres assurent que cette pièce nouvelle n'est qu'une reprise, et que les inscriptions datent de 4840. A cette époque, le candidat aurait échoué dans ses examens, comme un Linder de l'âge de Bartholo , et les malveillants ont déniché l'anecdote suivante comme pièce nouvelle au dossier. Ils content que parmi les examinateurs siégeait alors un homme bienveillant et d'humeur facile, mettre au Portique, mais disciple dans leebosquets de l'Opéra , et très-disposé à donner toute espèceeinsiestitura à son directeur. L'excellent Poncelet — car c'était lui — adoucit l'interrogatoire de son mieux, simplifiant les 'questions à ce point de demander au candidat : a Nommez-nous un des principaux rédacteurs du droit civil. s Mais la réponse n'arrivant pas tout de suite, et le récipiendaire paraissant très-interdit... a Tronchet! » lui souffle-t-on de toutes parts. — Ah oui I Duponchel. — On comprend que l'examen en resta là, et que le docteur dut renoncer au titre qu'il ambitionne encore, celui de re-docteur (ne pas lire rédacteur} du Constitutionnel. Depuis la publication du Message, M. le président de la Statue en bronze de la reine Isabelle, fondue par Nonne, . république honore assidument de sa présence les . promeet ciselée par Pierre Damour. nades de la capitale. A l'instar du grand homme, qquui,le soir vent, s'échappait incognito des Tuileries, sans autre escorte vitear_46 cette glorieuse époque a légué son héritier,à la que'eon fidèle Duroc, M. Louis Bonaparte va faireaaatoornée nôteeredaitit ••kgeltee unetraite l? longue date, maintélpant mira ou extra muros. Jeudi dernier, il y avait réception à il s'agit de l'acquitter. Ces sortes d'effets tirés sur germée l'Elyeée ; les salons s'encombraient, et l'hôte illuatre n'avait de'terre ou de mer sont naturellement'frappés de déchéance, pas encore paru. La nuit était sombre, le temps pluvieux, 'on n'obtient' l'honneur de se faire tuer pour son , pays qu'en et M. le président errait dans a capitale sans retrouve » no. lassant par les écoles, mais la diplomatie est une arme plus chemin. L'inquiétude commençait g gagner ses amis, lorsqu'on le vit entrer, crotté jusqu'à l'échine, comme un simple mortel , mais aussi gai qu'un amant en bonne fortune. Un brave ouvrier, dans la boutique duquel iil avait cherché un refuge contre l'averse, s'était offert de le ramener jusqu'ale porte de l'Elysée. La conversation se prolongea tout autant que le chemin : l'un parlait et l'autre interrogeait ou écoutait, si bien que l'Elu de la France voulut connattre le nom de l'homme du peuple, qui s'éloigna en disant : a Il me suffit de vous avoir remis dans le bon chemin.. Combien d'amis officiels sont loin de ce désintéressement. Les sollicitations »cessent pas en haut lieu; et le Moniteur est un indiscret qui imprime tout vif noms des solliciteurs. Jr chaque instant, l'intérieur est assiégé, oe prend A, ' e leli i Sie .u . ''... d'assaut les financ,s et la guerre est °biliée de cae gissa ntTa - gs num M:11 pituler. Rien ne nous emIMIZINIII MI `gym pêche de signaler trois sorOMMMM» tes d'emplois plus particu.:s IMMIB ,, "mu MI» lièrement menacés par les • »MM • 'MIN IIII", dévouements inaltérable. : ill. ednim Vilg il le V1 IIIM ce sont les évêchés, les recettes 'générales et les am-' ' 1111T1I et 'iir H r,' "-.-`4 ' r w eee" Ilet bassades Lee ramis du '. 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bénévole, on n'y est exp. qu'eux taches d'encre; je' muent des diplom • ni, per hasard, savent. q Quel u es-uns de ces mitante formulent, assure-t-onçIendi demandes à la manière de ce due illustre, mais sans atter graphe, qui manifestait en ces termes sa candidature amure. /mirer a l'aquadémi„ sala mirait comme une ô doit. » Bref, les salons politiques, ou non, regorgent de p tendants diplomatiques. Les circonstances semblent hforehies : nos ambassadeurs exécutent un chassé-croisé sur di carte de l'Europe, et quand on remanie le personnel, ces ck: mes font de la diplomatie pour le compte de leurs attaclidi, Les portes de l'exposition de peinture vont enfin s'euvriç aussi le pittoresque court les rues envahies par la nagea des peintres et des dessinateurs. Paris, vu des environs du Palais-National, ressemble à un magasin de tableaux ambulante. Des portraits en pied circulent la tête en bas sur les épaules des commissionnaires. Au milieu de l'inondation de ces derniers jours, vous étiez arrêté à chaque pas par que que-incendie et itre catastrophe en peinture. Au tournai* d'une rue, vous vous trouviez subitement nez à nez avec M. le président de la République on avec l'image de quelque autre homme du progrès marchant à reculons. En An. gloterre, il est rare que l'exposition ne soit pas précédés d'un repas fraternel où chaque exposant vient manger ses croûtes par avance, comme disent les écrivains du pute On y mange à toutes sauces les oeuvres et hors-d' de cette grande école française dont Carême est le dieu M. Soyer le plus glorieux représentant. Ce ne sont que eak mis de volailles à la Pompadour, turbots à la Mazann, gai tantines à la Lavallière, dessert floréal à la Watteau. Le malheur dee temps condamne nos artistes à plus de Reglité; la veille de l'exposition est pour eux la veille des armes, et ils la célèbrent à la manière du paladin des anciens jours, par un jeiâne forcé. Les cadres sont si chers et les ta-* M eaux se vendent si peul Je ne vois d'égal à cette détresse que celle des mattresde café : il parait que depuis la révolution de février les consommateurs s'en vont' comme les rois, si bien que l'autre jour encore un de ces industriels déplorait devant la justice son sort rigoureux qui consiste à posséder un fonds de neuf cent mille francs et un loyer de soixante-cinq mille. Voilà le Théâtre-Français qui, sous ce prétexte : Les Amoureux, enfourche un vieux dada : la comédie cle. fantaisie, une comédie qui rêve, où les personnages ont l'air de songe-creux, et dont le monde n'est pas de ce monde.— Tout beau! monsieur de la critique, prenez garde à ce que vous allez dire; notre pièce est empruntée à Shakepeare; rappelez-vous Beaucoup de bruit pour rien : qu'est-ce que notre Primerose et notre Arabelle, sinon le Bénédict et la Béatrice du grand porte. — Mais le critique, qui a son parti pris, ne tient aucun compte de l'objection, et il Motroue sa semonce : Votre monde vient du monde des fantômes, et Shakepeare a peint des êtres vivants; s'ils font de l'esprit, c'est qu'ils en ont extrêmement , mais c'est l'esprit de leurs sentiments et de leur situation. Cela est rocou/aiesable jusque dans cette Mairtalse traduction de Loto/m n Vous et moi, dit Bén&lict à; la belle diablesse, nous avons trop de bon sens pour nous faire l'amour pacifiquement. » Au contraire de votre Primerose et de votre Arabella qui sont des amants pacifiques, plue i icupM de leur raillerie que de leur passion, et qui se chamaillent ou s éprennent pour la forme. A cela près, la pièce est agréable, trèsrapide, et écrite avec un soin qui dissimule suffisamment le pastiche. Combien de gens ont joué du Shakoperte, et qui ne s'en _sont pas mieux tiré que MM. Carré et Jules Barbier. Arabelle Brohan rainée continue à se distinguer de plus en plus par l'éclat de ses toilettes. Les Baisers de l'Odéon sont un emprunt comme les Amoureux. C'est le Sylphe de Saint-Foix, qui n'a rien perdu de son esprit sous la plume de N. Hippolyte Lucas. La pièce est vive, très-amusante et trèaprpilgaiundail.e , et vous prise - , Fezla copie à l'égal de lao Un jeune poiSte, L Philoxène foyer; a fait représenter au même théâtre une étude grecque décorée du nom de Sapho, et srraneéé en manière de tragédie. L'entreprise était hardie , et l'événement a prouvé qu'elle pouvait,devenir périlleuse. Sapho n'est pas un personnage tragique, c'est un comme; taire. Son hibtoire , à supposer qu'elle en ait une se perd. dans les ténèbres.ba présume qu'elle naquit à mitylees et fut contetneoraine d'Alcée et de Sté •. On assure qu'elle s' éPLriesb de t dos'll,netpeqtint'en e4. heur à la douleur d'en


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ployé prendrait le fil no 3, et l'attacherait au fil n . 40, à s'évanouissent avec la rapidité de l'éclair. Ajoutons que le Bulletin académique. l'aide de la boucle et du crochet, et les deux stations se- curare, comme le venin de la vipère , avec lequel il s tant Nouvelles expériences de M. Boutigny. — Télégraphie élecraient mises directement en rapport sans intermédiaire. On de rapport pour les effets toxiques, peut être impunément trique appliquée aux relations sommaires. — Nivellement voit que, par cette ingénieuse disposition, il n'y aurait auintroduit dans le canal intestinal. de t'isthme de Suez. — Projet d'établissement d'un réseau cun croisement ni confusion dans les dépêches. Une comMais la particularité sur laquelle MM. Bernard et Pelouze do stations météorologiques. — Habitations portatives et mission de l'Académie est chargée d:examiner ce système ont le plus insisté pour en rechercher la cause, c'est Pianoincombustibles.—Le curare, poison de l'Amérique du Sud. et de donner un avis à son sujet. cuité complète du curare quand il est introduit dans l 'esto— Nouveaux procédés photographiques de M. Niepce de — M. Bourdaloue a adressé à l'Académie des documents mac. Ils ont d'abord constaté le fait en faisant digérer cette Saint-Victor. nouveaux, relatifs au nivellement de l'isthme de Suez. Ces substance dans du suc gastrique de chien pendant ift heures, LUS sciences, comme la magistrature, comme l'enseignedocuments forment un atlas de seize feuillets, où sont rapau bout desquelles ils ont piqué avec la solution des animaux ment, semblent aussi prendre leurs vacances annuelles, en portées les altitudes exactes du sol dans la traversée de qui en sont morts comme à rordinaire. L' expérience a été ce sens du moins que vers la fin de l'année scolaire, les l'isthme de Suez, et du centre de cet isthme au Cake et au répétée un grand nombre de fois, même sur l'animal vivant. communications deviennent moins fréquentes, attendant sans barrage du Na. Ces études, qui ont été faites dans le cou- Par exemple, après avoir fait avaler à un chien du curare doute, pour se produire, que les savants, ainsi que le public rant de l'année 1847, pour l'établissement d'un canal entre avec ses aliments, on a retiré de son estomac, à l ' aide d'une qui s'intéresse à leurs travaux, viennent reprendre leurs la mer Rouge et la Méditerranée, sont d'un haut intérêt fistule, et au bout de quelque temps, du suc gastrique qui places accoutumées sur les siégea académiques. Mais déjà pour la géographie, et semblent devoir être décisives dans possédait toutes les propriétés mortelles d'une solution de les lecteurs se pressent de se faire inscrire ; , de vagues confi- la question, si obscure jusqu'à ce jour, du canal qui a existé cette substance. On avait alors sous les yeux ce singulier dences font pressentir l'apparition prochaine de quelques anciennement entre le Nd et la mer Rouge. spectacle d'un chien qui portait dans son estomac, sans en communications d'un haut intérèt; hâtons-nous donc d'enLes résultats principaux du nivellement de M. Bourdaloue ressentir aucune atteinte, sans que sa digestion en Eh trouregistrer les faits les plus saillants que la science vient rédiffèrent beaucoup de ceux du nivellement qu'exécutèrent, blée, un liquide qui donnait la mort instantanément à tee cemment de recueillir, afin de ne pas laisser nous-même en 1799, les ingénieurs attachés à l'expédition d'Égypte. A les animaux auxquels on l'inoculait autour de lui. trop de lacunes dans les comptes rendus que nous en devons la vérité, les opérations de 4847 ont été exécutées dans de MM. Bernard et Pelouze ont trouvé l'explication de ce fait à nos lecteurs. tout autres conditions. M. Bourdaloue, dont on connaît l'ap- singulier en démontrant que la surface de la membrane —Nous avons parlé plus d'une fois des faits intéressants titude spéciale pour les opérations de ce genre, était assisté muqueuse de l'estomac n'absorbe pas la substance néné. découverts par M. Boutigny, et qui comprennent cette classe par des collaborateurs formés par lui-même. Les instru- neuse ; que, par un privilége spécial, la muqueuse gastrode phénomènes dus à l'action des corps chauds sur les liments, perfectionnés d'après ses propres idées t avaient été intestinale ne se laisse pas traverser par le principe toxique quides. On se souvient que dans ce cas les liquides semblent construits pour la circonstance. Le vice-roi d'Égypte avait du curare, bien qu'il soit soluble. Ils se sont assurés par etre dans un état moléculaire particulier que M. Boutigny mis à la disposition de cette brigade une nombreuse escorte, des expériences diverses que cette membrane fraîche, mise appelle état sphéroïdal. Quant aux lois physiques qui règlent avec le matériel de campement nécessaire dans le désert, en contact avec une solution vénéneuse de ce corps, ne percette action et à la nature de la force qui tient les sphéroïdes et pourvoyait en outre libéralement à sa subsistance. Elle a à distance des corps échauffés qui les supportent, M. Bou- donc pu opérer dans une sécurité complète et avec toutes mettait pas l'imbibition, ou, plus scientifiquement, l'endos. mose du principe toxique; en sorte que le liquide filtré tigny maintient l'existence d'une vraie répulsion à distance les facilités qui manquaient à ses devanciers. Il résulte de travers cette membrane n'était point toxique, du moinsjus-à sensible, et combat, par des expériences décisives, l'opinion ces importants travaux que le niveau de la basse mer à qu'au moment où elle commençait elle-même à s'altérer. de ceux qui seraient tentés de rapporter la suspension des Tineh étant de 0m 00, celui de la haute mer de vive eau à liquides à l'état sphéroïdal, à une interposition de la vapeur Suez est de 2m 27, et celui des basses eaux du Nil à Mékias Toutes les autres membranes muqueuses de l 'organisme, à l'exception pourtant de la muqueuse pulmonaire, jouissent émanée du liquide, entre ce liquide mémo et le vase échauffé de 43m 27. Ces observations ont été contrôlées, vérifiées de la même propriété. où il est contenu. M. Boutigny a construit un vase formé d'un avec tout le soin possible, et il est certain que non-seule— La photographie ne cesse de faire de nouveaux et simple fil de platine contourné en spirale un peu creuse, et ment M. Bourdaloue a rendu, par son travail d'Égypte, un remarquables progrès. Entre tous les hommes qui concoudont les diverses spires ne sont point en contact, de maservice signalé à la géographie, mais que les procédés dont rent à ces brillants résultats, se distingue toujours M. Niepce nière à laisser un libre passage aux liquides verse il s'est servi doivent avoir la plus heureuse influence sur de Saint-Victor, à qui cet art doit déjà de si heureux perà froid, ainsi qu'à leurs vapeurs. Après avoi cette l'art du nivellement. fectionnements. L'un des plus récents auxquels il soit parcapsule, ou pour mieux dire ce tamis d'une pèce, — M. Kupffer, occupé depuis plusieurs années à réunir venu consiste à obtenir des images identiques à l'épreuve l'eau, l'alcool, l'éther, l'iode y restent à l'éta dal, et des données précises pour sa climatologie de l'Europe, a obdaguerrienne , sans l'emploi de l'iode ni du mercure; il suffit sans couler au travers, tandis que leurs vape e traver- tenu du gouvernement russe la création d'un réseau de stasent sans peine. Les vapeurs d'alcool et d'éther s'enflamment tions météorologiques qui couvre toute la surface de l'em- de plonger une plaque d'argent dans un bain composé de chlorure de sodium, de sulfate de cuivre, de fer et de zinc, au-dessus et au-dessous de la capsule formée du fil en spipire de Russie. Les observations, faites avec des instruments de l'y laisser quelques secondes, de laver à l'eau distillée et rale, en sorte que le sphéroïde se trouve placé entre deux comparés et d'une manière uniforme, sont publiées annuelcônes de flamme opposés par leur base. En répétant cette lement dans tous leurs détails et livrées ainsi à l'usage des de sécher la plaque sur une lampe à l'alcool. On applique contre cette plaque le recto d'une gravure expérience avec l'iode, elle est encore plus concluante. Le météorologistes de toua les pays. Des stations semblables ont cône de flamme inférieur est remplacé par une belle colonne été établies en Angleterre et dans ses colonies, ainsi que on recouvre celle-ci d'un verre, et l'on expose le tout pendant une demi-heure au soleil ou deux heures à la lumière diffuse, de vapeurs violettes, qui tombent des vides de la capsule dans une grande partie de l'Allemagne, et la publication des puis on enlève la plaque. L'image n'est pas toujours visicorrespondants au sphéroïde d'iode. résultats qu'on y obtient se fait avec la même régularité. ble; mais en plongeant la plaque dans l'ammoniaque liquide Le passage des vapeurs au travers des interstices de ce criIl n'existe en France qu'un trop petit nombre de points faiblement étendue d'eau, l'image apparalt toujours d'une ble « ôte par conséquent toute idée de l'action d'une vapeur où l'on recueille les observations de cette nature ; et, dans contenue entre le vase et le liquide, et qui, soit par sa force l'intérêt de la science, M. Kupffer voudrait, t e que le gou- manière distincte. L'ammoniaque, enlevant toutes les parélastique à l'état d'équilibre, soit par un courant ascendant vernement français établît trente ou quarante stations mé- lies du chlorure d'argent qui ont été préservées de l'action de agissant dynamiquement, contre-balancerait le poids consi- téorologiques auprès des lycées ou des colléges dont les la lumière, laisse intactes toutes celles qui y ont été expodérable du sphéroïde liquide. n C'est dans ces derniers ter- professeurs de physique montrent le plus de zèle, en leur sées; on lave ensuite à grande eau. Afin de réussir parfaimes que M. Babinet a rendu compte à l'Académie des sciences fournissant les mstruments nécessaires,• te que les observa- tement, il faut avoir soin que le contact de l'ammoniaque ne soit pas prolongé au delà du temps nécessaire pour enledes nouvelles expériences imaginées par M. Boutigny, espé- tions recueillies fussent publiées annuellement. le chlorure d'argent qui n'a pas été modifié par la lumière. rant, ajoute le rapport, que ce physicien ingénieux et actif M. le ministre de l'instruction publique, à qui M. Kupffer verL'épreuve, après cette opération, présente le même aspect sera conduit immédiatement à l'étude expérimentale de cette a adressé cette proposition, vient de charger MM. Arago, loi de distance, attendu que les lois de cette nature doivent Pouillet, Regnault et Duperrey de l'examiner et de lui don- que l'image daguerrienne, regardée dans la position où elle est vue d'une manière distincte, c'est-à-dire que les seules servir de base aux théories scientifiques. ner leur avis sur l'opportunité de son exécution. — Aristide Dumont a saisi l'Académie d'un projet — Dans l'une de ses séances les plus récentes, M. Hochee- ombres sont données par le métal à.nu , et les clairs par les parties qui, ayant été modifiées par la lumière, sont devequi aurait pour but l'application de la télégraphie électrique eangt a entretenu l'Académie des Sciences d'une industrie eux relations sommaires des habitants des grandes villes. presque nouvelle, en ce sens du moins que les émigrations nues mates. On peut employer, comme pour l'épreuve daguerrienne, le chlorure d'or pour donner plus de vigueur Pour donner une idée de son projet, et prenant Paris pour en Californie lui ont donné un grand développement et ont à l'image et pour la fixer. On obtient l'image en exposant exemple, il suppose que cent cinquante bureaux de corresfait naître l'idée de l'appliquer à beaucoup d'autres localila plaque d'argent chlorurée dans la chambre noire pendant pondance télégraphique seraient répartis dans tous les quartés. Il s'agit des habitations portatives, ou du moins transtiers de Parie et dans la petite banlieue, proportionnellement portables. L'auteur établit que ces habitations peuvent être une heure au soleil, ou deux ou trois heures à la lumière à la population et à l'activité des relations habituelles. Ces préparées à l'avance, dans des chantiera de construction, à diffuse, puis en plongeant la plaque dans l'eau ammoniacale; l'image apparaît, par conséquent, sans le secours de 150 bureaux seraient reliés entre eux par un système souportée des matériaux et des voies de transport, de manière la vapeur mercurielle. terrain de télégraphie électrique, de manière que les dépêqu'arrivées au lieu de leur destination, elles puissent être ches pussent être expédiées, en deux minutes au plus, entre mises en place et assemblées très-rapidement. Abordant la Nous avons prononcé plus d'une fois dans le cours de cet article le nom de l'iode, substance élémentaire qui, découdeux stations quelconques, quel que soit d'ailleurs leur question spéciale de l'incombustibilité, l'auteur pense que les éloignement. verte depuis moins de quarante ans, joue aujourd'hui dans bois employés seuls, même après avoir été pénétrés ou enDans chaque bureau de correspondance télégraphique les arts, dans les sciences, dans la médecine, un rôle dont duits, ne sauraient donner une entière sécurité. Il discute les stationnerait un nombre suffisant de commissionnaires pour l'importance s'accroît chaque jour. Nous avons le projet de inconvénients qu'offre le fer lorsqu'il est employé seul; puis porter les dépêches à domicile et recevoir les réponses ; en il expose les avantages que, selon lui, possède un système nous occuper spécialement dans un prochain article de l'hissorte que dans l'espace de six minutes au plus, une nouvelle nouveau dont il est l'inventeur et qui repose sur l'emploi du fer toire de ce corps intéressant et des observations toutes ou un ordre pourrait être transmis de Vaugirard à Romain- étame-plombé, du fer bronzé ou de tout autre métal formant nouvelles auxquelles il vient de donner lieu entre les mains ville, de Charenton à Courbevoie, en un mot, d'un point la paroi externe, et combiné avec deux autres parois, l'une de quelques-uns de nos habiles chimistes. quelconque de Paris aux quartiers les plus éloignés. P. A. CAP. en plâtre, en Mortier ou en terre battue, l'autre en bois imAfin que le service de ces cent cinquante bureaux ne soit prégné de certaines préparations chimiques dont il indique pas exposé à s' entre-croiser, chaque station particulière sela composition. C'est à l'expérience à prononcer sur les rait réunie à -la station centrale par un fil souterrain partiLe Mystère de las Passion. culier. Les stations particulières seraient divisées en un avantages ou les inconvénients d'un système qui nous parait ingénieux, sinon entièrement neuf, mais surtout susceptible -certain nombre de groupes, de telle sorte que les stations de nombreuses JUBILÉ DRAMATIQUE, applications. d'un même groupe seraient à peu près disposées dans le carénai nt Dix AND me DIX ANS DANS UN vnLAoz DE BAVIÈRE. — Le curare est un poison violent préparé par quelquessens des rayons divergents , la station centrale étant prise Un mystère célébré en l'an de peu de gràce et de foi 1850, comme centre. La station centrale se composerait d'une unes des peuplades qui habitent les forêts bordant le haut seule chambre où viendraient aboutir d'une manière très- Orénoque, le Rio-Negro et l'Amazone. Quoique ce poison voici un fait, un épisode, un phénomène assez étrange pour soit connu depuis longtemps, on n'a pas encore de notions mériter qu'on s'y arrête. Expliquons tout d'abord comment visible, dans un ordre régulier de numérotage, les file de bien précises sur sa composition , dont les sauvages conser- cet anachronisme pieux a chaque station particulière. Ceux-ci, convenablement isolés, pu se produire et se perpétuer viendraient se ranger p erpendiculairement le long d'une vent le secret. M. de Humboldt l'a regardé comme l'extrait jusqu'à nous, et comment l'autre jour encore, en ce siècle dee parois de la station centrale. Chaque fil se terminerait aqueux d'une liane de la famille des strychnées. M. Houdet de scepticisme et de socialisme, au milieu des discordes, et par une boucle et un crochet, au-dessous duquel serait mar- pense que les Indiens de Messeye y ajoutent le venin des tandis que déjà tremblait le sol allemand sous les pas dee qué le numéro de la station à- laquelle le fil appartiendrait, serpents les plus venimeux ; enfin, suivant MM. Boussingault landwehrs, courant aux armes pour une guerre fratricide, les et pourvu d'une sonnerie armée d'un bouton qu'un électro- et Boulin, le curare contiendrait une substance toxique ana- saintes origines d'une religion de fraternité et d'amour, relogue à un alcali végétal, la curarine. aimant ferait saillir. Engents face de la paroi verticale des Le curare a la forme d'un extrait solide, noir, d'un aspect présentées en grande pompe, groupaient, dans un villap fils, se tiendraient des occupés à observer les sonnedes paisibles montagnes de la Bavière supérieure, des résineux , soluble dans l'eau. Son mode d'action est tout à ries et les numéros. Supposons maintenant que la station tiers de curieux et de fidèles venus de tous les points de ne 3 veuille communiquer avec la station n e l'Allemagne. 10 : l' expédi- fait analogue à celui dee venins ; il s'en rapproche surtout teur de la station ne 3 ferait d'abord marcher sa sonnerie à par cette circonstance qu'il peut être mange ou ingéré dans En Germanie s'était introduit, comme ailleurs, à la suite le tube digestif de l'homme et des animaux impunément, la station centrale et sortir le bouton indicateur ; puis il du christianisme l'usage de représenter solennellement aux ferait apparaître au télégraphe n e 3 le ni, 10 de la station tandis que lorsqu'il est introduit par une piqere sous la grandes peau , son absorption est constamment mortelle. L'orga- mystères fêtes, par des personnages vivants, les principaux me laquelle il voudrait être mis en rapport. Alors, un am_ de la religion. La réformation fit tomber cette counisme est comme foudroyé, et tous les caractères de la vie tume; mais les jésuites la recueillirent et la maintinrent dans


L'ILL USTRATION, JOURNAL UNIVERSEL. urgent d'officiers romains. Bien qu'il n'eût pas une forte constitution et qu'il ignorat complètement l'art de la guerre, Horace se vit, — probablement après un court apprentissage, — appelé au commandement d'une légion, et chargé d'appliquer aux colonnes et aux carrés des recrues de l'Achaïe et de l'Asie la connaissance qu'il venait d'acquérir des propriétés des lignes droites et des lignes courbes. Sa carrière militaire ne fut pas longue; elle se termina à Philippes, où elle eut une fin fâcheuse ; mais il ne paraît pas avoir jamais rougi de s'être enfui sans combattre d'un champ de bataille sur lequel la république elle-même était tombée pour ne plus ee relever. « La liberté, dit avec raison M. Milman, a plutôt abandonné Horace qu'Horace n'a abandonné la liberté; et heureusement pour l'humanité, il comprit qu'il devait désormais renoncer aux travaux de la guerre pour cultiver les arts de la paix. Si nous avons raconté un peu longuement cette première partie de la vie d'Horace, c est que les événements dont il fut, 'durant cette période, l'acteur ou le témoin, exercèrent une influence énorme sur son caractère littéraire, car ils modifièrent tout à la fois ses opinions politiques et ses idées morales, imprimèrent une direction nouvelle à son imagination, et métamorphosèrent, pour ainsi dire, son intelligence. Il avait un esprit trop fin et trop sensé pour ne pas reconnaître, après la bataille de Philippes, et probablement aussi après une expérience plus intime du parti du sénat, que la liberté, telle que Brutus et l'oligarchie l'avaient définie, était un rêve, et que la paix, même sous les triumvirs, était préférable à l'anarchie sous un sénat décrépit et dissolu. De jeunes Romains, passionnés et généreux comme tous les jeunes gens, et respirant le même air que Périclès, Aristote et Démosthène, devaient infailliblement se jeter dans les rangs d'an parti dont le mot d'ordre était la république, et qui avaient tout récemment consacré de nouveau ses principes, au moins aux yeux du vulgaire, et même avec l'approbation violente, quoique un peu tardive de Cicéron, par un baptême de sang. Les meurtriers de César étaient honorés en Grèce, de même qu'ils l'eussent été autrefois, comme des sauveurs de leur patrie; et dans le calendrier hellénique il n'y avait pas de saints plus illustres qu'Harmodius et Aristogiton , Dion et Timoléon. Mais pour les hommes sensés, non moins que pour les égoïstes, pour Horace comme pour Munatius Plancua, lutter au nom du sénat, c'était évidemment s'opposer au rétablissement de l'ordre ét se priver des récompenses solides de la paix. Des fils de Pompée, le seul qui survécut, était un jeune homme insouciant, grossier, inintelligent, que sa mauvaise fortune avait forcé de s'exiler, et qui s'était fait pirate de son propre choix. Des familles latines et sabines dont les ancêtres avaient donné leurs noms aux années, et incorporé des royaumes entiers au territoire de la république, beaucoup étaient éteintes, beaucoup étaient ruinées, et parmi celles qui con. servaient leur fortune et leur position, les unes combattaient dans l'armée des triumvirs, les autres expiaient leur participation directe ou indirecte au meurtre de César, soit à la cour du roi des Parthes, où elles imploraient un asile, soit dans les 'sierras de l'Ibérie, où elles fuyaient devant leurs vainqueurs. La délaite complète de son parti modifia peu à peu les idées morales d'Horace, en même temps que ses opinions politiques. Il en vint à considérer ce qui était possible comme le véritable but où devaient tendre ses désirs, plutôt qu'à ce summum bonum que tant d'hommes veulent atteindre, mais auquel personne n'arrive. Son caractère devint plus indulgent, son jugement plus mûr, et il entra dans sa voie, c'est-a-dire dans la carrière littéraire, plus pauvre, mais plus sérieux et plus sage. L'expérience qu'il avait si douloureusement acquise imprima à ses ouvrages moraux ce cachet de sincérité et de réalité qui en fait le plus grand charme, et enleva à sa verve satirique, après quelques rares rechutes, cette amertume avec laquelle Lucilies avait jadis châtié la métropole du monde romain, et qui rend les diatribes de Juvénal aussi injurieuses qu'énergiques. Les biographes d'Horace ont omis de constater un des effets littéraires de ses campagnes. Elles animèrent et colorèrent son style de nombreuses images martiales. Aucun autre poète romain ne traitant pas des sujets épiques et, par conséquent , guerriers, n'a emprunté autant d'expressions et de métaphores à la langue militaire. N'oublions point de le remarquer aussi : pour un Romain Horace avait peu voyagé. L'empire romain était si vaste, que tout homme qui occupait des fonctions publiques s'y voyait nécessairement condamné à de longues excursions. Les membres du sénat en visitaient les provinces les plus éloignées en qualité de préteurs ou de proconsuls; les chevaliers allaient do l'une de ses extrémités à l'autre extrémité pour recueillir le montant des impôts; et un tiers au moins des plébéiens les plus lettrés exerçaient en Grèce , en Asie , en Afrique , les professions de banquiers, marchands de blé, secrétaires d'ambassade et commis des questeurs, ou parcouraient tantôt une province, tantôt une autre, depuis Méroé, du Nil, jusqu'à la Forêt-Noire. Mais la résidence d'Horace à Athènes et sa courte campagne en Macédoine , telles furent, à notre connaissance du moins, les limites de ses excursions étrangères. La description de son voyage à Brindes prouve du reste qu'il n'avait pas l'habitude des voyages. Toutefois, il para/trait que, durant ses vacances universitaires, il ne se contenta pas de contempler les panoramas de l'Acropole ou du cap Sunium, et qu'il visita d'autres contrées de la Grèce ; car , de son propre aveu , la riche plaine de Larisse ou le district plus sauvage de Lacédémone le frappèrent moins que l'impétueux Anie et les bosquets de Tibur. Il avait quitté Rome plein d'ardeur pour l'étude, d'enthousiasme pour la liberté, de confiance en l'avenir. Quand il y revint, un grand changement s'était opéré dans sa position comme dans ses opinions et ses idées. La liberté avait rendu son dernier soupir, et il ne croyait plus à sa résurrection. Si triste qu'il fût, le présent lui présageait des jours plus dif-

Gefle§ encore; il ne s'agissait plus pour lui d'enrichir son esprit, dans un doux repos, de connaissances nouvelles; il lui fallait se procurer par son travail des moyens d'existence. Vénusie était une des dix-huit villes concédées par les triumvirs à leurs soldats. Le patrimoine de l'ex-tribun avait été confisqué, et peut-être quelque nouveau co-actor recueillait-il en ce moment le prix de la vente des champs dont il avait hérité de son père. Quel parti prendre? Quelle profession embrasser? Il se décida pour une place de secrétaire du trésor. Mais qui lui fournit, dans les circonstances critiques où il était placé, l'argent nécessaire à l'acquisition de cette charge, aucun scholiaste, aucun commentateur n'a pu le découvrir. Nous voici arrivés au véritable commencement de la vie d'Horace, c'est-à-dire à ses débuta littéraires. Mais pour faire bien comprendre sa position, il est nécessaire de jeter un coup d'œil rapide sur la crise sociale et intellectuelle dans laquelle se trouvait Rome à l'époque où Virgile et Varies distinguèrent dans Horace un esprit de la même nature que le leur et digne, par conséquent, de la protection et de l'amitié de Mécène. ADOLPHE 10ANNE. Nous voulons être les premiers, et peut-étre serons-nous a. peu près les seuls, à signaler un petit volume qui vient d'être mis en vente chez Ledoyen , libraire, galerie d'Orléans, au Palais-National. Ce volume a pour titre : Un Prophète inconnu, Predictioni , Jugements et Conseils, par M. le marquis de la Gervaisais, avec une préface et des notes par M. Damas-Hinard. On ne sait guère en effet que M. le marquis de la Gervaisais a été pendant cinquante ans un des esprits les plus actifs, les plus clairvoyants de tons ceux qui se sont donné pour mission de réfléchir sur la politique et de prévoir les conséquences de l'esprit des gouvernements. Sans parler des premières prédictions de l'auteur, lesquelles portent la date de 1790, il ne s'est guère présenté de circonstance caractéristique de 1815 à 1837, date de sa dernière brochure, qui n'ait été de sa part l'objet d'un jugement souverain et d'un avertissement prophétique. Mais ceux qui devaient entendre étaient des sourds volontaires, occupés de jouir et que la voix du prophète importunait. Qu'ils lisent donc aujourd'hui et qu'ils profitent , s'il en est temps encore. Pour nous, qu'on nous permette de le dire, M. le marquis de la Gervaisais n'était pas un prophète inconnu. Nous ne sommes pas de ceux qui cherchent le sens de la politique dans les mensonges intéressés des partis. Ce n'est pas dans les journaux, niais à côté des journaux, dans les écrits dont ces oracles ne parlent jamais, que nous cherchons la vérité et l'affirmation de nos propres sentiments. Nous l'avons souvent rencontrée dans les écrits obscurs de ce noble vieillard dont M. Damas-Hinard révèle au monde, dans une édition posthume, la prodigieuse faculté de se-

conde nue.

PAUME.

Chronique musicale.

Le nom de madame Viardot se rencontre naturellement le premier, cette fois encore, sous notre plume, en commençant notre revue musicale hebdomadaire. C'est le lundi de cette semaine qu'a eu lieu la reprise des Huguenots, avec madame Viardot remplissant pour la première fois, à Paris, le rôle de Valentine. Le public de l'Opéra ne connaissait, jusqu'à présent, la sœur de Malibran que sous les traits de Fidès; car elle n'avait paru, pour ainsi dire, qu'a la dérobée dans quelques fragments du rôle de Desdémone, à l'occasion d'une ou deux représentations extraordinaires. Lorsque l'artiste dramatique, en créant un rôle, parvient a lui donner un cachet individuel tellement caractéristique qu'il devient impossible à celui qui l'a vu jouer de séparer désormais, dans son imagination, l'acteur du personnage; il semble, vous en avez dû souvent faire la remarque, il semble, disons-nous, que sous quelque costume nouveau que l'acteur paraisse, quelque main que porte le nouveau personnage qu'il doit représenter, l'acteur aura nécessairement les marnes allures, les mômes intonations, les mêmes intentions que vous croyez toujours voir, entendre et sentir en pensant à lui, et par conséquent ne sera pas, ou sera difficilement le nouvel individu que vous cherchez. Cette opinion est si générale; les artistes, même ceux du plus rare mérite, surtout ceux-ci, pourrions-nous ajouter, le savent si bien, que leur plus grande émotion, à chaque nouvelle création, ne vient pas d'une autre cause. « Le public ne sera-t-il pas trop préoccupé de la manière dont il m'a vu l'autre soir, pour me voir réellement comme je veux aujourd'hui me montrer à lui? n Terrible question qui a fait plus d'une fois pâlir, sous son rouge, au moment d'entrer en scène, et douter de son talent, c'est-à-dire de soi-même, le comédien M plus sûr ordinairement de son effet, le plus convaincu de son mérite ! C'était une épreuve de ce genre que madame Viardot avait à subir, lundi dernier, en jouant, pour la première fois, devant le public du théâtre de la rue Lepelletier, le rôle de Valentine, après avoir joué, la semaine précédente, le rôle de Fidès. Pour nous, l'éminente cantatrice est sortie complétement victorieuse de cette épreuve toujours redoutable. Nous avons trouvé en elle une vraie Valentine, plus vraie que la plupart de celles que nous avons vues depuis un assez long temps. Si les limites de notre Chronique étaient moins restreintes, noua prouverions sans peine notre dire par l'analyse des détails du jeu de madame Viardot. Ces détails offrent un intérêt puissant à celui qui les observe un peu attentivement; chacun d'eux dénote chez l'artiste une étude sérieuse et profonde du cœur humain. Lors mémo qu'elle se trompe, ou du moins qu'elle n'exprime pas certaines parties de la situation comme vous pensez qu'elles devraient être exprimées, cet intérêt n'existe pas moins; vous jugez alors quelle interprétation différente, sans cesser d'être logique, un même sentiment peut recevoir. En parlant du jeu de madame Viardot, c'est comme si nous parlions de son chant, tant l'action et la méthode vocale, la parole chantée et le geste se confondent en elle pour ne faire qu'une seule et même chose. C'est principalement au cinquième acte des Huguenots que la Valentine nouvelle a excellé par-dessus

331 toutes les Valentines qui l'avaient précédé; !toit que, arrivée à cet endroit, elle Eût repris toute sa confiance, que les applaudissements, au troisième et aii quatrième acte, avaient peu à peu rendue; mit qu'en effet elle ait compris cette scène comme aucune cantatrice ne l'avait encore cernprise. Jusque-là, le succès de madame Vierdot n'avait pas été douteux : après ce trio, ç'a été de l'enthousiasme. Nous avons eu déjà l'occasion de dire de quelle façon remarquable madame Laborde chante le rôle de Marguerite ; afin de ne pas nous répéter, nous renvoyons nos lecteurs à nos Chroniques de l'hiver dernier, lors des débuts de madame Laborde à l 'Opéra. — M. Roger a partagé le succès de la soirée de lundi dernier avec madame Viardot; nous no pensons pas pouvoir lui adresser on meilleur éloge. Sa voix sympathique,, son jeuà tour à tour élégant et passionné, conviennent merveille au personnage de Raoul. Dans le rôle de Marcel, un débutant, M. Obin , s'est signalé par sa belle voix, sa bonne méthode, ta tenue distinguée, son physique excellent; en un mot, c'est une acquisition précieuse pour notre première scène lyrique. M. Ohm est sorti du Conservatoire il y a trois ou quatre ans ; il fit alors à l'Opéra une courte apparition, qui, si notre mémoire est fidèle, ne fut pas fort brillante; les progrès qu'il a faits depuis, l'expérience qu'il a acquise , le succès enfin qu'il vient d'obtenir, prouvent assez combien on a tort de se laisser décourager par les aspérités des commencements d'une carrière. Au Théâtre-Italien, la Norme a succédé cette semaine à la Sonnambula, représentée quatre fois consécutives depuis l'ouverture, et chaque fois avec un succès plus décidé, particulièrement pour madame Sentes. Après l'idylle musicale de Bellini, eat immédiatement venu l'opéra apique du même maitre. Do nouveau, l'on a pu juger combien ce génie, perdu de si bonne heure pour l'art, était susceptible de formes variées, tout en gardant son individualité trèsdistincte. Mais ce n'est pas de la partition qu'il s'agit aujourd'hui : chacun la connaît assez ; c'est de l'interprète nouvelle du principal rôle de l'ouvrage que nous devons d'abord parler. Madame Fiorentini avait à recueillir, dans le rôle de Norma, un difficile héritage, celui de madame Grisi, la seule Norma que le public parisien eût connue jusqu'à ce jour; de sorte que nos dilettantes étaient fort disposés à s'imaginer qu'elle seule était capable de le remplir. Il est vrai qu'elle avait pour cela le physique le plus richement doué, la voix la plus sympathique et le geste le plus énergique; mais, heureusement pour l'art et pour le public, ni l'énergie du geste, ni l'étendue et la beauté de la voix, ni la perfection des traits du visage, et tout ce qui constitue, en un mot, une belle personne, ne soumit être monopolisé au profit d'un seul individu. Or, lorsque madame Fiorentini a paru sur la scène, on a cru voir une autre Grisi ; et, dès les premières notes du récitatif, on a pu croire entendre aussi sa voix. Dans l'action dramatique, seulement, l'illusion était moins exacte : c'est que l'expérience s'acquiert et ne se donne pas. Mais l'expérience, c'est quinze ou vingt ans de plus; par conséquent, l'inexpérience c'est tout autant d'années de moins. 11 faut donc, pour comparer raisonnablement la cantatrice si justement regrettée des habitués de la salle Ventadour, et celle qui prétend, non sans de justes droits également, à la remplacer, il faut se reporter en 4838, à l'époque des débuts de mademoiselle Grisi. Celleci n'avait encore fait alors qu'un début de peu d'importance eu Italie. Madame Fiorentini arrive à Paris, après avoir obtenu des succès à Berlin, à Dresde, à Londres. La comparaison ainsi établie, ne serait probablement pas, pensonsnous, défavorable à la dernière. Quoi qu'il en soit, le premier pas de madame Fiorentini sur la scène italienne de Paris a été heureux : un bis et un rappel en font foi. Le rôle d'Adalgise n'avait jamais eu une aussi excellente interprète que madame Giuliani , qui paraissait ce soir-là pour la première fois devant le public de la salle Ventadour, mais qui n'était pas une inconnue pour le monde musical parisien : les habitués du théâtre de la rue Lepelletier l'applaudissaient, il n'y a pas longtemps, sous le nom de filamade Julian Van - Gelder, dans l'opéra de Jérusalem. M. Cal- . zolari a chanté et joué le rôle de Pollione comme aucun ténor ne l'avait encore fait à Paris, sans en excepter Rubini lui-môme, pour qui ce rôle ingrat, écrit dans les cordes de la voix de Donzelli, était non pas une difficulté, mais une aversion. Enfin dans le rôle d'Orovese , on a revu et applaudi de nouveau avec transport le Lablache tant aimé des Parisiens dilettantes; ce Lablache qui, lorsqu'il môle sa voix à un morceau d'ensemble ou à un chœur, le fait applaudir comme la cavatine la plus délicatement découpée en arabesques vocales. Ce que nous venons de dire prouve que, tant sous le rapport des détails-que de l'ensemble, l'exécution de la Norma ne laisse rien à désirer. Au reste, les images, qui n'accompagnent pas, il est vrai, mais qui suivent cette Chronique, témoignent, dans leur genre, de la faveur qui a, dès son début, accueilli la nouvelle troupe italienne. Quelques gens moroses trouveront peutêtre que c'est là une étrange manière de rendre hommage au beau, et gémiront, suivant leur chagrine habitude, sur ce vieil esprit gaulois toujours prêt à rire. Le rire est toujours bon, diront d'autres gens mieux avisés. D'ailleurs, de ce que l'on rit volontiers chez nous, il ne faut pas induire qu'on y rit de tout ; et ce qui caractérise essentiellement la manière dont rient les Français, c'est qu'ils y apportent d'ordinaire un certain discernement qui n'est pas sans prix : le savoir-rire, comme le savoir-vivre, n'appartient pas à tout le monde. Aussi le musée Danton n'est-il pas un panthéon à dédaigner. Nous aurions , pour compléter notre compte-rendu musical hebdomadaire, à parler encore du très-beau concert par lequel la société de l'Union musicale a inauguré dimanche dernier sa troisième année d'existence; l'espace nous manquant aujourd'hui, nous remettons à une prochaine occasion ce que nous en avons à dire. GEORGES

1301350WIT.


L'ILLUSTRATION, JOURNAL UNIVERSEL.

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loin de lui son manteau, défaire sa robe jaune et saisir sa ceinture, en attachant un oeil hagard sur l'arbre dont il a fait choix pour instrument de son supplice. Avec une hâte sauvage, il brise les rameaux qui pourraient entraver l'exécution de son suicide, enlace sa ceinture à la plus forte branche, en forme un noeud coulant, y introduit sa tête, et... le rideau tombe â ce moment ! On voit ensuite Jésus conduit pour la troisième fois devant Pilate, qui, toujours impassible sur son balcon et tout resplendissant de la pourpre romaine, offre au peuple de délivrer Jésus-Christ ou le malfaiteur Barabbas, et, sur la réponse du peuple, qui demande à grands cris la mort de son sauveur, lave ses mains du sang de cet homme, brise son bâton sur Jésus et en lance au loin les morceaux ; sur quoi, les gardes s'emparent de la victime, tandis que les prêtres et la multitude se réjouissent de l'arrêt de sang édicté par le proconsul. Un simple montagnard, le sculpteur en bois et maître d'écriture Pflunger,, s'est révélé un grand artiste dans le caractère du Christ. Une majesté infinie, une douceur, une sérénité, une patience inaltérables, une résignation touchante, telles sont les éminentes qualités qu'il apporte dans ce beau rôle. Il y produit constamment une sensation solennelle et profonde, notamment dans les scènes où il est dépouillé de ses vêtements, lié â la colonne du martyre, battu

Et, tandis qu'il annonce que le Rédempteur vient d'être attaché à la croix, les sinistres coups du marteau retentissent derrière la toile. Le coryphée reprend ainsi :

où Jésus, prisonnier, est d'abord présenté au firand-prétre Anne, qui l'interroge du haut de son balcon, pins outragé et battu par les soldats en faction devant le logis du grandprêtre, puis entraîné de rue en rue, de palais en palais, conduit à Caïphe, et de Caïphe renvoyé a Hérode, conspué, abandonné de tous, depuis le gouverneur romain jusqu'à la vile populace, trahi, quitté, renié par tous ses compagnons et ses disciples les plus chers. La monotonie de ces scènes et de ces défilés continuels, toujours les mêmes au fond, mais soutenus par un grand soin et un grand art de mise en scène, loin de fatiguer le public, est au contraire suivie par lui avec une attention profonde et un intérêt évident. Après ces allées et venues, le Christ est ramené devant le grand conseil, qui le condamne à mort sur de faux témoignages; maltraité dans la cour par les soldats de garde, puis conduit au palais d'Hérode , où son aspect n'excite que la curiosité de ce frivole gouverneur. Ces scènes s'entremêlent avec celles où Pierre rame son divin maitre et aussitôt après se repent de sa lâcheté, et où, dévoré de remords, Judas, après avoir reporté aux prêtres le prix de son forfait, s'enfuit désespéré dans les bois et résout de se faire à lui-même justice. Cette dernière scène est rendue par l'acteur d'une façon trèsdramatique. Le désespoir, l'égarement de cette âme faible et basse est exprimé avec une poignante vérité. On voit l'Iscariote éperdu, s'arracher les cheveux et la barbe, jeter

Qui pourra s'élever jusques an divin cœur e De celui dont la mort pardonne , Et qui, de ses bourreaux, de la Laine vainqueur, n Souriant, plein d'amour , à leurs coups n'abandonne! n

Ce à quoi le choeur répond tout d'une voix : « Que cet amour divin, que cet amour propice, e Nous unisse, du moins, pour le saint sacrifice!

La scène est vide; le rideau se lève et nous montre le Golgotha. Les deux compagnons de Jésus sont déjà hissés sur la croix. On attend pour dresser celle du Rédempteur l'écriteau que doit envoyer Ponce-Pilate pour y 'être fixé sur la tête du Christ. Cette opération accomplie malgré l'opposition des prêtres, le Sauveur est porté en croix au milieu du théâtre, et l'on assujettit l'arbre infamant à l'aide de gros coins fichés en terre. Les soldats , le peuple , les prêtres, les pharisiens et les scribes se groupent pittoresquement sur toute l'étendue de la scène, tandis qu'au pied de la croix, environnée de ses compagnes, pleure la mère du SauveurIl faut renoncer à décrire l'effet terrible et profond én Crucifix vivant sur l'assemblée émue de pitié et d'épou-

de verges, puis couronné d'épines, et dérisoirement exposé en manteau de pourpre à la vue de la multitude, entre d'inMmes meurtriers. On a dit de lui avec raison, — et l'on ne saurait faire un plus magnifique éloge de l'artiste, — que le public lui prèle sans peine la divinité de Jésus, et reporte sur sa personne les sentiments d'amour et de vénération qu'éveille en foule ce saint nom dans toutes les âmes chrétiennes. A mesure, du reste, que l'action progresse et se précipite vers sa fin, l'émotion générale et l'intérêt redoublent. Le portement de croix est un tableau de l'effet le plus hautement pittoresque. Le centurion romain à cheval ouvre la marche à la tête de ses soldats formant une double haie, au milieu de laquelle Jésus, succombant sous le faix de l'instrument de mort, apparaît, les genoux pliants, le dos courbé, et se laisse tomber enfin épuisé, haletant, sous le fouet des bourreaux. Le , cortége s'arrête, et l'on voit, à distance, s'avancer au milieu des gardes le mauvais et le bon larron portant également leur croix. Simon de Cyrène est monté sur le théâtre du milieu, et à l'entrée de la voie qui y fait face, un groupe dé femmes et d'enfants suit obstinément le cortége en frappant l'air de ses sanglots et de ses plaintes sympathiques. Lé Sauveur leur adresse alors ces paroles recueillies par lit tradition : e 0 enfants de Jérusalem I ne pleurez point sur moi, mais bien, n etc..Pendant ce temps, Simon se charge de la croix, et le cortége reprend sa marche au milieu des huées, des quolibets et des vociférations des soldats. Marie, saint Jean et Madeleine, avec le groupe des saintes femmes, le suivent de loin, en mêlant leurs gémissements aux clameurs de là multitude ameutée. C'est au tour du choeur maintenant : il reparaît en habits de deuil, sandales, ceintures et manteaux noirs. Le coryphée dit son récitatif au son d'un. accompagnement. funèbre, plus accentué, et plus brayant que de coutume. Il s'exprime à peu près ainsi : ,

Caf pie.

lme pieuse, allez: n D'amour, de repentir , et de douleur pressée, "a:lentes an ° g igot/te; voyez Quelle noble victime expiée, ddiaissée, n Portant te poids dl vus péchas! n


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La aonatiabaila U nialtraltallea, — erogula par Mareella. alsr ta acrÊsse.


saa

vante. Chaque mot prononcé du haut de celte croix, chaque nutation de ce front ceint d'epines, et enfin ce dernier soupir, cette parole suprême : « Tout est accompli I Consurnmatons est! » retentissent dans chaque coeur : eest comme une lueur divine qui illumine tout à coup le plus formidable mystère de la religion chrétienne; l'art ne saurait rien concevoir ni exécuter de plus grand. La bigarrure de la foule qui se presse autour de la croix, les railleries impies dont les prêtres insultent à l'agonie de la victime, la rage et la grossièreté des tourmenteurs en habit rouge, non-seulement n'altèrent 'point l'élévation de cette scène, mais en rehaussent l'effet par l'opposition et le contraste, comme l'ombre met en lumière le tableau. Peu nous importe que Caïphe exprime son ardeur de haine et de vengeance d'une façon presque comique, lorsque, impatient de contempler les derniers instants de l'Homme-Dieu, il s'écrie étonné, furieux pour ainsi dire de l'entendre encore murmurer quelques mots, adressés au peuple , à sa Mère ou à ses disciples : « Mais il parlera donc toujours mais il ng mourra donc point! Le retentissement de cette même voix, après tant et tant de souffrances, force le centurion romain à reconnaître qu'en effet cet homme est bien le Fils de Dieu. Après que les deux malfaiteurs ont été descendus de croix, que le coup de lance de Longin a rougi le flanc du Sauveur, et que Joseph d'Arimathie a obtenu la permission d'ensevelir le corps de son divin maitre , les prêtres, les soldats, le peuple se retirent, et tout reste silencieux. Le groupe des saintes femmes et des disciples seul est demeuré près de la croix, et le recueillement général n'est troublé que par les sanglots de Marie. Joseph et un autre homme montent par des échelles aux deux côtés de la croix, enveloppent du blanc suaire la poitrine et les bras de Jésus, et renouvellent en action l'immortelle page de Rubens. La sainte dépouille est remise à l'homme riche, dont il est fait mention dans l'Évangile, le seul des amie de Jésus qui possède des biens terrestres, par les soins duquel elle est ensevelie et emportée au saint sépulcre dans une étoffe précieuse. Quelques détonations de bottes ont figuré la foudre et le tremblement de terre au moment du crucifiement. Les mêmes salves retentissent, après les tableaux secondaires de la mise au tombeau et de l'envoi des gardes, pour la résurrection du Christ. Deux anges renversent le couvercle du sépulcre, et le Crucifié s'élève dans une gloire de clinquant. Les gardes s'éveillent au bruit, et, terrifiés, prennent la fuite. Il ne nous reste plus qu'à citer pour mémoire la visite des saintes femmes auxquelles un ange annonce la Résurrection ; les efforts vains que tentent les prêtres pour tromper l'opinion émue de ce prodige, et enfin le dernier tableau, qui montre le Sauveur victorieux, tenant l'oriflamme dans sa main droite, au milieu des fidèles, tandis que les marchands et les prêtres épouvantés se prosternent dans la poussière aux pieds des chrétiens triomphants. Tel est ce drame colossal, ce retour singulier aux naïfs jeux scéniques et à la ferveur de nos pères. L'effet en est immense, et si cette analyse peut apporter à nos lecteurs une petite partie, ne fût-ce que la centième, de l'intérêt et du plaisir qu'excite chez le public allemand la représentation elle-même, nous nous estimerons heureux. FÉLIX MORNAND. (D'après l'allemand, de l'Illustrirte Zeitung).

L'ILLUSTRATION, JOURNAL UNIVERSEL.

canevas que la toilette d'une Messaline ou un préfet dilettante de l'Égypte. En effet, de tous les hommes de son époque, Horace fut probablement celui qui pouvait le mieux la représenter. Ce n'était pas up de ces génies tellement exaltés, puissants, aventureux, qu'ils ne sauraient rester dans le présent ou qu'ils ne le voient et le montrent jamais soue son aspect réel. Sa naissance et sa condition sociale n'étaient ni trop illustres ni trop obscures pour limiter en rien le champ de ses observations; et, par un effet soit du hasard, soit de son propre choix, il eut pour compagnons de ses travaux et de ses plaisirs des hommes de tous les rangs et de toutes les opinions. Car il sortait du peuple, comme on le dirait aujourd'hui, et il devint un des principaux membres de l'aristocratie intellectuelle. Son éducation fut grecque ; le fond de son caractère était romain. Dans sa jeunesse, il se montra un des partisans les plus dévoués de Brutus et du sénat; dans son âge mûr, les héritiers de l'usurpation de César le comptèrent au nombre de leurs amis. Il s'était élevé assez haut dans l'estime publique pour que ses contemporains les plus considérables l'admissent familièrement auprès d'eux, quand ils eurent atteint l'apogée de leur puissance ou de leur gloire; mais il prit une trop petite part aux affaires publiques pour se trouver impliqué dans leurs querelles. Tout en s'imposant la tâche de faire leur éloge, .il eut conserver le privilégé d'exprimer franchement son opinion. La nature même de ses ouvrages le mit à l'abri des responsabilités de l'historien et des exagérations de l'orateur. Secrétaire du trésor et propriétaire foncier dans la Sabine, il possédait une grande expérience des avantages relatifs de la vie de la ville et de la vie des champs. Il avait une ambition modérée, des goûts nombreux, une certaine disposition à la vie contemplative, et sa destinée le rendit témoin de l'une des parties politiques les plus importantes et les plue compliquées qui aient jamais été jouées par un souverain. Il mérita, en outre, en dépit de quelques-uns de ces vers, l'épithète devenue inséparable du nom de La Fontaine. Son excellent caractère est même le principal charme de ces écrits. Il ne versa que sur un très-petit nombre de ses pages le suais nigrce loliginis. Il se rit des faiblesses de ses contemporains bien plus qu'il ne fustige leurs vices ; il ridiculise des types bien plus que des individus. Ce sont les fats et non les scélérats qui excitent sa verve railleuse. D'autres nous révéleront les atrocités de L. Hostius et de Vedius Pélion : pour lui, il se contente de nous faire rire des bavardages de Fabius, des parfums de Rufullus et de l'avarice de Nasidienus. Dans la main de Juvénal, la satire est la verge de fer des Furies; dans celle d'Horace, c'est le fouet peu redoutable d'un mettre d'école adoré de ses élèves. Malchinus, quoi qu'en ait dit Buttman, n'est point Mécène. Horace ne s'est moqué, même innocemment, d'aucun individu qui eût une valeur réelle. Parfois la prospérité n'adoucit pas moins le coeur humain que l'adversité. A mesure que le sort d'Horace s'améliora, sa poésie exprima non-seulement des sentiments plus pure, mais elle se montra plus libérale et plus tolérante envers les hommes et les choses de son époque. Né sur les confins de la Lucanie et de l'Apulie, au milieu d'une population remarquable par la vigueur de sa constitution et la finesse de son intelligence, Horace y passa les douze premières années de sa vie. Même dans cette région écartée, les vestiges récents de la guerre étrangère et des dissensions civiles durent plus d'une fois attirer son attention. Sylla s'était emparé violemment du district de Vénusie Littérature étrangère. — la Basilicate actuelle, — et Flaccus le père comptait parmi ses voisina les plue proches un certain nombre de véHORACE ET LE TASSE (I). térans des campagnes du Pont et d'Italie. En outre, la proEn général , le public se fait une idée fausse de la criti- fession de son père — il était huissier aux venteripubliques que. Comme, à son grand regret, elle trouve plus souvent — fut de nature à lui inspirer ses premières réflexions sur des sujets de blâme que d'éloge, il l'accuse d'envie et de les conséquences fatales des révolutions. Il vit probablement méchanceté ; il ne la croit heureuse que lorsqu'elle dé- changer plusieurs fois de propriétaires les terres qui entoumontre victorieusement à un auteur désespéré qu'il s'est raient sa modeste demeure. Ce qu'il nous apprend des jeunes trompé de vocation. C'est une erreur. Elle se plan beau- gens de Vénusie — magni pueri magnis e eenturionibus orti coup, au contraire, à encourager un talent naissant, à van- — nous permet de supposer que la société au milieu de later le mérite d'un ouvrage nouveau, à ratifier les arrêts du quelle il grandit ne se distinguait ni par la culture de l'esprit goût universel; elle préfère surtout résigner temporairement ni par les manières. Ces centurions passaient probablement les fonctions qu'elle s'est imposées et étudier quelques-uns la plus grande partie de leur temps à boire et à se raconter des chefs-d'œuvre des siècles passés, non pour les juger leurs campagnes, en faisant le plus de bruit possible. D'ailune fois de plue , mais pour les admirer sous de nouveaux leurs, des hommes habitués au luxe de l'Asie qui avaient aspects, pour y découvrir des beautés ignorées, pour évoquer devant elle leurs auteurs, entourés de leurs contem- chassé devant eux des mules chargées d'or et' vu mesurer porains les plus illustres. Aujourd'hui sera pour nous un de ces l'encens au boisseau, ne devaient avoir qu'une faible consiJouira de loisir et de fête ; et parmi tous ces mettes immortels dération pour le frugal huissier de Vénusie et sa ferme imde l'antiquité et des temps modernes avec lesquels nous polir- productive, qui ne lui eût pas seulement fourni de quoi faire déjeuner convenablement un des satrapes de Mithridate. rions nous donner la satisfaction de passer ces heureux moDès qu'llorace eut atteint l'âge de douze ans, Flaccus ments, nous choisirons de préférence Horace et le Tasse, comprit qu'il fallait l'arracher sans retard à cette société si puisque la publication récente de deux ouvrages remarquaindigne de lui; il l'amena à Rome pour achever ou plutôt bles (e ■ les rappelle plus particulièrement à notre souvenir. pour commencer son éducation. Le père et le fils paraissent « La poésie d'Horace, a dit son dernier biographe, c'est l'histoire de Rome pendant cette grande révolution qui sub- avoir toujours eu entre eux les rapports les plus tendres et les plus intimes. Aussi l'affection et le respect du fils égastitua la monarchie à la république, et qui, à des siècles de guerre étrangère et de dissensions civiles, fit succéder tout lèrent-ils la tendresse et les soins vigilants du pire, et l'immortalité du poêle nous a conservé un des tableaux les à coupla période de paix générale qu'on a appelée le siècle d'Auguste. Quiconque ne possède pas parfaitement Ho- plus intéressants qui soient parvenus jusqu'à nous de la vie race ne saurait se former une idée vraie de son temps et de privée des Romains. Le pairie potesta s, au moins dans les familles d'Horace et d'Ovide, était une domination fort douce ses contemporains; tous ceux, au contraire, qui le comprendront bien auront une connaissance plus parfaite et plue et vraiment paternelle. quelque époque que ce fût de son histoire, le premier exacte de Rome et des Romaine que l ' antiquaire le plus savant et le plus ingénieux..) Si utiles et si admirables que aspect de Rome eût, nécessairement produit une vive imsoient les travaux archéologires de Bekker et de Boettiger, pression sur un enfant intelligent et observateur, qui n'eût nous nous étonnons et nous regrettons qu'ils n'aient pas dé- connu jusqu'alors que les' chalets élevés d'Acerenza , les pensé pour un ouvrage intitulé Horaz und sein Zeitalter bois épais de Banzi, l' impétueux 'torrent Aufidus et le pitl'érudition et l'esprit que leur ont coûté Gallus et Subira. toresque mont Voltore. La '701 0 année de sa fondation, Le fils de l'affranchi Flaccus leur eût offert un bien meilleur cette impression dut être ineffaçable. Rome, qui avait été longtemps un foyer de révolution, venait d'essuyer une fil Nom ensprtone , en la traduisant librement, cette curieuse étude à la Ramo d'UMM...are. grande défaite. Crassus et son armée avaient péri; le dernier contre-poids possible à la tyrannie des deux triumvirs 2 The verbe of Qahnua Horatius Flaccus, Illintrated die ebieeT from tbo muez, d "dent art. With a nie by the Rev. Henry Hart. survivants était détruit, et tous les hommes modérée ou Lona«. IWO. dangereux de Rome regardaient comme imminente une colTb ab «Torquato Taro. By the Ban. R. Maman; 2 v. London. 1860. lision entre le général du sénat et le proconsul dee Gaules.

lee« La curiosité d'Horace ne fut pas seulement éveillée nouvelles d'une bataille perdue ou gagnée. L'année dearrivée, Rome elle-même devint le théâtre d'événement,encore plus sanglants et plue désastreux que le meurtre d'un triumvir ou le déshonneur des légions. Une guerre d'escarmouches éclata au milieu des ives; les gladiateurs de Milon et de Clodius se battaient journellement dans le forum, • et chaque nuit les lueurs des incendies qu'ils allumaient ne troublaient pas moins que le fracas de leurs orgies le repos des citoyens paisibles. On ignore dans laquelle des nombreuses ruelles de Rome se trouvait située l'école d'Orbilius; mais à en juger par la pauvreté de son propriétaire, ce ne devait pas être un établissement splendide. Si éloignée qu'elle fût du Forum, les bruits de la guerre civile y éveillèrent certainement dee échos. Orbilius nous est mieux connu que son école : il avait probablement été recommandé à Flaccus le pare par l'un de ses anciens voisins de Vénusie, car il était originaire de Beneventum. Cette observation a échappé au dernier et au meilleur biographe d'Horace. C'était un instituteur de la vieille école, aussi strict sur la discipline que ce docteur Rodinos d'Oviedo, dont parle Gil Rias, et surtout ennemi de toute innovation. Homère et Livius Andronicus, tels étaient ses auteurs de prédilection, et son marries/uni produisit des effets durables sur l'esprit du plus distingué de ses élèves. Horace ne conserva qu'une faible affection pour le vieux pale du Latium, ou pour l'ancienne poésie italique en général; tandis que jusqu'à la fin de sa vie il relut avec plaisir les récits de la guerre de Troie ou des aventures d'Ulysse. Horace était arrivé à Rome à douze ans; il y resta jusqu'à dix-huit ans. Pendant ce premier séjour, il y fat témoin oculaire ou auriculaire des dernières péripéties de la révolution césarienne. D'abord il put entendre Cicéron plaider pour Milon; puis ce fut peut-être en sa présence que le tribunal armé de Pompée fit baisser ce regard qui avait dompté Catilina, et que les hurlements des vils partisans de Clodius firent taire cette voix, à laquelle le tribun Metellus avait vainement essayé d'imposer silence. Il assista ensuite aux préparatifs de la dernière lutte de Pompée et de César. Affranchi de la famille Horace, Flaccus le père partageait probablement les opinions des conservateurs; sou fils était, nous le savons, un partisan actif de Brutus et du sénat. Ces cinq années durent être pour tous deux pleines d'émotions et d'inquiétudes. Lee hommes, on l'a souvent remarqué, vivent vite dans les temps de révolutions. Parfois les événements d'une heure déjouent l'expérience d'une vie entière. Lorsque Horace vint habiter Borne, le nom de Pompée était dans toutes les bouches. — Lui seul peut sauver la république. — C'est un second Sylla. — C'est le plus modéré de tous les hommes. — C'est le plus faux de tous les fourbes. — H est tout-puissant, et il aura recours aux proscriptions pour conserver son autorité. — Il est affaibli par l'âge, et il cédera. — César et ses légions hyb ri les fondront comme neige, à un seul mot sorti ce sa bouche. — Cneius et tousses chevaliers de salon s'enfuiront devant l'A /auda et la dixième. — Telles étaient les prophéties opposées dont la réalisation ne devait avoir lieu que sur la plaine de Pharsale. Cette agitation politique interrompit nécessairement plus d'une fois les paisibles études de la jeunesse romaine. Tout homme, si peu âgé, si obscur, si insouciant qu'il fût, ne pouvait pas alors rester indifférent aux périls que couraieet alors sa liberté et sa vie. Ces jours troublés et émouvants de sa jeunesse, Horace dut souvent se rappeler pour les' mettre en contraste avec la paix si profonde et si calme de son âge mûr. Cependant un intervalle de tranquillité et de bonheur sépara les deux époques de sa vie, pendant lesquelles il prit une part active ou passive aux malheurs de sa patrie. Ce fut probablement l'année qui suivit la bataille de Pharsale, qu'il quitta l'école d'Orbilius pour devenir l'élève de l'un des nombreux professeurs d'Athènes. Flaccus vivait-il encore et levait-il sur ses faibles revenus les sommes nécessaires à l'éducation de son fils, ou bien Horace avait-il hérité déjà des champs paternels? el les produits de sa ferme de Vénusie suffisaient-ils à toutes ses dépenses? Nous l'ignorons. Tout ce que nous savons de sa vie universitaire, c'est qu'il étudia les poêles et les philosophes grena dans un doux repos, dont il nous a laissé une délicieuse description. Il apprit probablement aussi la géométrie, cet élément essentiel de l'éducation athénienne. Son intimité avec Mamie et Bibulus dut naître et grandir dans les bosquets de l'Académie, où il est permis de supposer qu'il rencontra plus d'une fois le jeune Marcus Cicéron; mais le fils du patricien avait trop d'argent à dépenser, et il aimait trop les soupers licencieux et le vin de Chio -pour que le fils de l'affranchi pût rechercher souvent sa société. Lumen et les Pères grecs de l'Église nous ont fourni quelques détails intéressante sur les universités de Dans le portrait de Nigrinus, le satiriste nous fait connaftre la vie calme et studieuse des philosophes de l'Attique, et l'amitié de saint Basile et de saint Grégoire de Nazianze ajoute pour noua un nouveau charme aux lieux où elle se forma. Mais tout ce que nous pouvons dire d'Horace et de ses contemporains, c ' est qu'ils étudièrent à Athènes, et que leurs études furent interrompues par les conséquences immédiates d'un événement qui remplit de joie ou de douleur toutes les provinces du monde romain. Cet événement fut le meurtre de César, suivi bientôt de l'arrivée à Athènes de Brutus. Le meurtrier du tyran venait reconstituer le parti de Pompée, et recruter l'armée du sénat dans les provinces grecques et syriennes, où sa cause avait le plus de chances de trouver des adhérents. Le conspirateur fugitif qui, à Rome, eût peut-taire à peine daigné rendre son salut au fils de l' affranchi, fit autant de cas d'Horace que de Mame et de Bibulus. Le tempe eût été niai choisi pour peser lei accidents de la naissance ou de la fortune. Lee vétérans s'étaient Mare toua enrôlés sous les drapeaux de César, et les légions improvisées de Brutus et de Cassius avaient un beeoin


L 1LLUJ itIA'flON , JOURNAL UNI Y/LRSEL. améliorer* ses moeurs et sa moralité, à l'idde d'une interprétation Intelligente de la loi musulmane elle-même; elle étouffera les vldBvs costetenee barbares, particulièrement la polygamie, avec les secoure de celle lot, et le femme, devenue plus libre, élèvera d'autant la dignité de l'homme ; elle enceignis nos procédés agricoles, localisera les intérets et les habitations, réunira les tronçons épars du peuple qui se cherchent en vain MIS pouvoir se rejoindre, et créera enfin l'unité dans la tribu, soutenue par le bien-être et Perim. La création de la commune, qui permettra d'obtenir ces précieux résultats , comportera elle-même deux phases distinctes, dont le passé nous signale les traces. La commune sera d'abord aristocratique, c'est-à-dire qu'elle composera sa municipalité des membres riches et importants do la tribu, choisis par l'autorité. Elle correspondra ainsi à celle du onzième au treizième siècle, dont les membres, nommés alors échevins, étaient au choix du pouvoir royal. Cette commune aristocratique constituera le cinquième pas vers l'avenir. Après elle viendra le tour de la commune démocratique, c'est-à-dire, ayant pour base l'élection, conformément l'esprit de notre constitution même, Ce sixième pas fait, la tribu ayant acquis une force de cohésion suffisante parmi ses éléments divers, offrant enfin un tout saisissable et susceptible d'un gouvernement régulier, passera tout naturellement sous le régime de l'assimilation. L'officier qui la commandait pendra alors son grand sabre contre le mur, et se transformera en agent administratif ou municipal, suivant le cas ; car, il faut l'espérer, on ne commettra pas la faute de le renvoyer, pour le remplacer par quelque nouveau débarqué, en quête d'une fonction quelconque. Arrivés à ce point, nos lois, notre forme sociale trouvant pied dans le peuple, il sera possible de faire des décrets qui englobent telle on telle tribu dans le territoire administré suivant nos lois; mais avant d'en être là, tous ceux qui seront faits dans ce sena iront toujours s'ébrécher contre des impossibilités. D'après l'exposé qui précéde, et que nous avons textuellement reproduit dans toue ses détails, toute la question, on le voit, est de faire marcher le peuple arabe, en le faisant passer par les degrés qui le séparent de nous. Voici comment M. le capitaine Richard résume la loi du mouvement qui doit amener la société arabe au point où nous pourrons l'assimiler à la nôtre : Caractères. Phases. Incohérence des éléments sociaux; Ir.. BARBARIE CONFUSE. I

(Point de départ.) 2°. ^ÉODALFFÉ 1NDIGENE I INSTABLE.

E.. FÉODALITÉ INDIGENE sTASLE.

(Château crénelé.) FÉODALITÉ FRANÇAISE.

(Château crénelée, mosquée, école, rappel a la loi musulmane.) 5.. COMMUNE ARISTOCRATIQUE.

(Château crénelé,

Instabilité des intérêts ; Autorité sana garantie. Incohérence des éléments sociaux ; Instabilité des intérêts ; Autorité avec garantie. Incohérence des éléments sociaux; Instabilité des Intérêts ; Autorité stable et garantie. Élaboration des éléments sociaux; Convergence des intérêts velu le centre de commandement ; Autorité intelligente et dévouée.

Groupement des éléments sociaux; Ralliement des intérêts vers recentre de commandement; Autorité avec contrôle aristocratique.

moulin, boulangerie.)

M. COMMUNS (simoun aTIQUE.

[Château administratif, vinages, fermes, massons.)

tg «o régatair des éliéntséréts sociaux ; Autoritéaovnec

csoarrôle Uimocratique.

7.. ° i "° - Phase connue et jugée, encore Imparfaite, mais CIVILISATION CRATIQU. ( Préfecture, mairie, législation française. )

de beaucoup supérieure aux précédentes. -

Faire passer le peuple arabe par les échelons que ce tableau signale dbus semble, comme à M. Charles Richard; la voie la plus courte et la plus sûre pour arriver à l'assimiler à notre vie sociale; assimilation tout à fait impossible, si l'on veut, de prime abord et sans transition, lui faire subir nos moeurs et nos lois. En suivant une autre marche, nous ne commettrons que dee fautes, et nous laisserons longtemps les indigènes à l'état d'hostilité où ils sont contre nous. Principes élémentaires d'économie sociale à l'usage des écoles; par M. W. Ems; traduits de l'anglais, par M. C. Terrien. de 172 pages.— Paris,1850. Guillaumin 1 fr. 25 c. 1 vol. Les Principes élémentaires d'économie sociale dont M. Terrien vient de publier une traduction mint le recueil coordonné des leçons d'économie sociale qui font partie de l'enseignement dans les écoles séculières connues en Angleterre sous le nom de dlechanic' s institutions et de Birbeck schools. En France, où le gouvernement se charge un peu de tout, noue avons quelque peine à comprendre ce que peuvent les efforts et le dévouement individuels. En Angleterre, au contraire, ces efforts n'ont pas de bornes, et, comme l'a dit avec raison M. Barthélemy Saint-Hilaire dans l'introduction qu'il a mise en tête de l'ouvrage de M. Ellie, l'Etat ne serait pas ce qu'il est si l'énergie de chacun des citoyens ne préparait, dans la sphère qui lui est propre, ces richesses inépuisables dont la réunion compose la force nationale. En fait d'enseignemeut, ce sont les particuliers qui font tout en Angleterre; et chacun, suivant son aptitude et ses lumières, suivant ses goûts et sa fortune, peut librement répandre et patroner telle partie de la science pour laquelle il se sent le plus de vocation. M. 'William Ellis s'est imposé la mission, quant à lui, de propager l'enseignement de l'économie politique; et les plus heureux succès ont récompensé son zèle et son amour passionné du bien et du vrai. Malgré les occupations les plue graves et les plus impérieuses, —il est depuis vingt-cinq ans directeur de l'Inpies condemnity office, l'institution d'assurances maritimes la le temps de se faire sidérable de l'Angleterre,— a su trouver, lui-même professeur durant les premiers essais, et de former des martres pour la science nouvelle qu'il voulait répandre. Il enseigne l'économie politique dans tout ce qu'elle a de pratique et de directement utile aux enfants des ouvriers de Londres, et, comme nous l'avons dit, ses leçons, réunies en volumes, ont été adoptées

siens toutes les étoles Meulières appelées Mechanic'e SPLIWIF Nom et Birbeck school'. Les *tachantes institutions, rom:hien il y s vingt-cinq ans, Boat des écoles supérieures on toue les moyens désirables d'instruction Industrielle, économique, littéraire et artistique, ont été mis à la disposition des ouvriers adultes. Leur nombre est aujourd'hui considérable. Libéralement dotées daim le principe par les pessimiste« les plus recommandables de la Grande-Bretagne, elles trouvent aujourd'hui dans leurs propres ressources de quoi pourvoir à l'entretien d'un matériel consid e rable et aux dépenses qu'exigent les achats annuels de livres, instruments, cartes, collections scientifiques, etc. Le prix d'admission varie de 1 à e shillings par trimestre, c'est-à-dire de I fr. 20 c. à 7 fr. 20 c. Lee mères, les femmes, les filles et les soeurs des souscripteurs peuvent s'y instruire de tout se qu'elles ont besoin d'apprendre avec et sous les yeux de leurs fils, maris, pères et frères. Les écoles dites Birbeck schools, du nom du docteur Birbeck, un de leurs fondateurs, ont été ouvertes, pour la première fuis, en 1848, sous le patronage du comte de Radant, en faveur des enfants des ouvriers, des industriels et des commercants. Le prix d'admission est des shillings ou 7 fr. 20 c. par trimestre et de 4 shillings seulement ou 4 fr. 80 c. pour les fils et frères, filles et soeurs des membres souscripteurs des litechanic's institutions. Elles ont déjà pris une grande extension. On en compte à Londres six qui contiennent chacune de 200 à 900 enfants, garçons et filles. Les classes des filles sont entièrement séparées de celles des garçons, sous la direction d'institutrices spéciales. Leur programme, tout séculier, comprend la lecture, l'écriture, l'arithmétique, la grammaire anglaise, l'élocution, l'histoire, la géographie, le dessin et la musique vocale, les éléments d'algèbre, de géométrie, d'arpentage, de mécanique et de sciences naturelles, enfin les principes élémentaires d'hygiène et d'économie sociale. Bien que récent, l'enseignement de M. W. Ellis a déjà produit, à ce qu'il parait, les plus heureux résultats et sur les adultes des if echanic's (nul Uni ions et sur les enfants des Birbeck schools. a Plus d'un ouvrier, dit le traducteur dans sa préface, vint pour la première fois écouter M. Ellis, apportant avise lui les préjugés et les formules qui flattent les penchants les plue dangereux de l'homme. Se croyant, dans ce temps de grandes secousses pour la société, en droit et en pouvoir de porter la main sur toutes choses et de réformer le monde, il sortit convaincu que chacun, en définitive, est responsable de sa destinée, que chacun ne peut demander son micas qu'à ses efforts soutenus, à son activité, à sou intelligence, à sa bonne conduite, et doit surtout Se garder de demander son bien-ttre à une contribution de ses concitoyens. ai Après avoir constaté aussi les conséquences des réformes conçues et réalisées par les fondateurs de l'enseignement économique en Angleterre, M. Barthélemy Saint-Hilaire a émis le voeu que l'enseignement de l'économie politique fût introduit dans les écoles primaires. Dans son opinion, la diffusion des saines notions de celle science est une des causes de la paix profonde et de la prospérité dont jouit l'Angleterre, et il justifie sa propositionpar des raisons qui nous semblent irréfutables... Je sais bien, dit-il, que cette idée — l'enseignement de l'économie politique dans les écules primaires—fait frémir beaucoup d'hommes d'Etat, et qu'ils la repoussent avec un dédain qui est pour le moins égal à leur effroi. Mais j'avoue que, gour ma part, je ne comprends pas plus l'effroi que le dédain pour une pareille entreprise. S'il est quelque chose aujourd'hui qui menace vraiment la société, c'est l'ignorance. Elle ne fait pas moins de mal à notre siècle, tout éclairé qu'il est, qu'elle n'es a fait an siècle précèdent, bien que sous une autre forme. Sans l'ignorance, je demande ce que pourraient c e s doctrines insensées et subversives qu'elle inspire d'abord et qu'ensuite elle reçoit et fortifie. Sans l'ignorance, croit-on que l'esprit de nos ouvriers, l'esprit de nos paysans, serait si facilement ouvert à des prédications qui comptent encore plus sur l'erreur que sur les passions? Apprenez aux hommes comment se forme la richesse individuelle ; apprenezleur à quelles conditions providentielles elle est soumise; qu'ils sachent les admirables ressources du travail et de l'économie; qu'ils coin srennent cette richesse sociale que tant de siècles ont successivement formée et que nous devons tous accroltre par nos labeurs; donnez-leur ces notions simples et claires qui ressortent des faits de toute sorte au milieu desquels ils vivent; et quand vous leur aurez ainsi éclairé les esprits, quand vous leur aurez fait comprendre les choses économiques et les lois immuables qui les régissent, vous aurez plus fait pour la prospérité et le repos de la société, plus fait pour le bonheur et la vertu des citoyens, que vous ne pourrez jamais faire pour l'ordre par les lois les plus sévères et les répressions les plus dures. n L'habile traducteur des Principes élémentaires d'économie sociale se propose de publier successivement la traduction des autres ouvrages de M. Ellis. Il en annonce huit dont les titres nous font vivement désirer qu'il se bâte le plus possible de tenir An. J. ses promesses.

.R omans et nouvelles d'EMMANUEL DE LERNE, avec une préface de

M. Assène Houssaye. Un vol. format anglais de 285 pages. — Chez Victor Lecou. C'est un élégant petit volume, et un livre d'une agréable lecture que ce recueil de contes et de nouvelles de M. Emmanuel de Lerne. Je dis miles et non romans, comme l'auteur, qui a donné, je crois, un titre trop ambitieux à ses récits. Le roman est le tableau, la nouvelle ou le conte est l'esquisse, et une esquisse dont le cadre n'est jamais très-étendu, qui ne représente que peu de personnages et d'incidents. Tel est le genre de ces nouvelles de M. Emmanuel de Lerne, qui n'y fournit jamais une longue carrière, et s'y borne à nous retracer tantôt une impression de voyage, tantôt quelques pages d'une vie romanesque, tantôt une catastrophe qui termine tout d'un coup les jours d'une créature intéressante. Mais ce fond généralement fort simple et dont l'invention a peu coûté, le jeune et spirituel auteur le relève, l'agrandit, l'enrichit, par ce qu'il sait en tirer d'observations intéressantes, par la manière vive et piquante dont il nous dépeint et le lieu de la scène et la physionomie des personnages qui remplissent ces petits drames. De plus, chose rare parmi les drames ou les contes qui courent, ceux de M. de Lerne sont écrits avec soin, avec art. L'auteur y fait oeuvre de style, et cette oeuvre est souvent d'un travail fort distingué. Ce n'est pas que le crayon rouge d'un censeur classique n'y trouvât beaucoup à reprendre, beaucoup à souligner s'il le voulait bien. Notre auteur est jeune, il cherche sa voie,

:MD il flotte, il béate entre la prose de Candida et la prose de Quasimodo. De Il, dans son style, un singulier 'nettoie de simplifie et de recherche, de grace et d'afféterie, d'estes Salons juntes st de tournures bizarres. Plus d'une fois cependant le boa géaie l'emporte sur le mauvais, et c'est lui seul qui a dicté é M. Emmanuel de Lerne cette charmanle page que je me plats à citer : s A notre âge, mes amie, — c'est à vous, à vous qui Mes jeunes, que j'écris ces lignes, — quel est le pays de la terre que nous rêvions sana y placer une femme? Le moyen, je vous prie, de se représenter Naples, Naples la voluptueuse, sans la brune Italienne à DOS côtés! Rêves donc Venise sans l'aventure nocturne, sans la dame voilée de noir! Autant vaudrait river la , veuve de l'Adriatique sans ses gondoles, Bans sa place SaintMarc, sans ses palais silencieux.—Hélas! dirons-noua, nous sommes tristes et malades, nous partons pour trouver ailleurs du soleil, un ciel bleu, le repos. — Nous voulons du soleil et un ciel bleu! Enfants: pourquoi nous tromper ainsi à plaisir? C'est l'amour, c'est une femme que nous allons chercher ; car, durant son absence, son souvenir apporte le courage pour supporter la longueur des jours, et au retour, son sourire et ses deux bras enlacés font oublier tous les maux de la veille, toutes les préoc cupations du lendemain. — Avec la Fornarine , l'atelier de l'artiste se transforma en un paradis sur la terre. La Bastille s'est changée en un palais, quand la fille d'un prince est venue d'un pied furtif visiter le prisonnier. Le fleuve nous plan davantage, lorsque la voix de Nausicaa et de' ses douces compagnes anime ses bords, et l'eau de la fontaine parait plus fraiche au désert, si Rebecca la présente au vieux serviteur d'Israel. — Pas de bonheur complet sans la femme. Dans toutes nos impressions on la retrouve. Nous l'associons à chaque événement de notre vie. Elle domine toutes nos pensées de gloire, toutes nos orgueilleuses et chimériques arnbilions, et la couronne ne nous sourit que lorsqu'elle-même la dépose ou la contemple sur notre front. s Certainement il y a tout à la fois beaucoup de grâce, de fralcheur et de goût dans ce petit morceau, et les idées, sans être très-originales, y sont présentées d'une façon piquante. De plus elles sont justes, bien que l'auteur s'y laisse aller un peu au dithyrambe et généralise trop ses sentiments personnels. Ainsi Il y a bien des gens qui prennent les couronnes de toutes mains, et as soucient médiocrement que les femmes les contemplent sur leur froot. M. Emmanuel de Lerne ne nous parle que de ceux qui font de la politique par amour, tandis qu'il y en a plue d'un qui ne font l'amour que par politique. J'aurais pu citer plus d'une page de M. de Lerne qui ne le cède pas à celle-ci; mais cet échantillon doit suffire, et pour plus ample informé, je renvoie le lecteur à ses Romans et Nouvelles, fines et délicates esquisses qui échappent à l'analyse. M. Emmanuel de Lerne pouvait donc, avec la certitude d'y être bien reçu, se présenter dans le monde littéraire sans autre appui que son talent. Néanmoins il a cru devoir appeler à lui le secours d'une préface de M. Arsène Houssaye. Il y a de trèsjolis détails dans cette introduction, et nous le reconnaissons volontiers, bien que M. Houssaye y exprime sur l'art des idées qui diffèrent quelque peu des nôtres , différence qui s'effacera bientôt, je l'espère. Déjà M. Arsène HousSaye a fait un grand pas vers la vérité, témoin les lignes suivantes, où les promesses 'et les résultats du mouvement de 1 529 sont si bien appréciés : tt On se croyait à la veille de conquérir le monde et d'escalader le ciel ; jamais peut-être armée si vaillante ne s'était montrée dans le monde des idées et des symboles; mais combien peu sont demeurés la bannière à la main avec l'ardeur de la jeunesse ou du génie! Toute l'histoire de ce généreux mouvement pourrait s'écrire avec quelques épitaphes. s Il est impossible de mieux penser et de mieux dire. Et quand M. Assène Houssaye tiendra ce langage, nous serons toujours et tout à fait de son avis. Au surplus, si quelques-uns de ses écrits nous faisaient douter de sa conversion, ses actes d'administrateur seraient là pour l'attester victorieusement. En arrivant au Théâtre-Français, M. Arsène Houssaye a fait comme Henri IV en montant sur le trône de France : il a laissé un peu de côté les huguenots pour appeler à lui les catholiques. Et bien que depuis il n'ait pas toujours répondu à ce que nous attendions de lui, bien qu'il ouvre et ferme un peu trop arbitrairement les portes du Théâtre-Français, bien qu'il se montre, dit-on, trop prodigue de certaines faveurs envers des hommes qui n'ont pas encore abordé la scène ou n'y sont connus que par des chutes , néanmoins ces petites fautes de détail , ces péchés de commission ou d'omission ne nous rendront pas injuste pour ce qu'il y a de généralement habile, d'éclairé, de littéraire, de classique dans son administration. Bientôt, nous l'espérons, l'administrateur achèvera de convertir le littérateur, et la jolie préface que vient de nous donner celui-ci nous prouve que cette oeuvre sainte est déjà en fort bon train. DUFAï.

Louis Itarwy,

GRAVEUR ET PAYSAGISTE. Une mort prématurée vient d'enlever aux arts et à ses nombreux anus notre collaborateur Louis Marvy, qui, dans le cours d'une carrière trop tôt interrompue, s'est constamment efforcé de montrer à ceux qui l'approchèrent l'heureux accord d'une bene âme et d'un beau talent. Louis-Gervais Marvy était né à Jouy (Seine-et-Oise), le 45 mai 4845. Sa famille le destina au commerce. Il occupa d'abord un emploi modeste à la manufacture de toiles de Jouy. Un goût très-vif pour le dessin se révéla chez le jeune Marvy, et il s'y livra avec une ardeur qui trahissait déjà sa véritable vocation. Il eut pour premier maître cet instinct audacieux qui se joue des difficultés de l'art, et pour premiers modèles les cartons mis en oeuvre sous ses yeux. Mary), vint bientôt à Paris, où l'appelait une place de commis dans la maison de M. Barbet de Jouy. Il y cultiva avec passion ses dispositions naturelles pour le dessin. Livré, le jour, à un travail aride au gré de son intel igence qui lui montrait un but plus éclatant, il se dédommageait de cette contrainte en consacrant ses loisirs à l'étude. Les encouragements nombreux que ses amis prodiguaient à ses premiers essais, lui suggérèrent la résolution de perfectionner ce talent qui s'annonçait par d'heureuses prémices. Marvy suivit le cours de dessin de Depuis, d'après la méthode abréviative d'enseignement appliquée par ce professeur, et se fit remarquer par de rapides progrès. En 4838, il renonça au commerce,


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L'ILLUSTRATION, JOURNAL UNIVERSEL.

La Sonnambula au Théatre-ltallen. — croquis par Marcelin. Dans la salle,

Une loge découverte. — Lettre H.

Progi politiqua.


L'ILLUSTRATION, °° JOURNAL UNIVERSEL.

lllll dor

Ab. pour Paris, 3 mois, 9 fr. — 6 mois, 18 fr. — Un an, 36 fr. 3 fr. Prie do chaque hl ., 16 e. —La collection mensuelle, br.,

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N° 405. —Ver.. XUL —Da Vendredi 29 novembre an Vendredi G décembre 1850. sureaux t rue Richelieu, Se.

ses=A e17. Histoire de la semaine. — Voyage à travers les journaux. — Courrier de Paris. — Un prophète inconnu. — Chronique musicale. — Chemin de fer de Versailles et de Saint-Germain. — Littérature étrangère, Horace et le Tasse. — Peintures de Drolling à Saint-Sulpice. — Les ballons. Variétés.— Bibliographie, Traité des Reconnaissances militaires. — — La flotte à Brest. Calendrier Gravures. Arrivée des invalides d'Avignon à Paris. — Ce qu'il y a dans la pipe d'un rapin; L'école des Chartes, deux gravures. — Chemin de fer de Versailles et de Saint-Germain, dix gravures. — Chapelle de Drolling h Saint-Sulpice, trois gravures. — Les ballons, cinq gravures. — Calendrier illustré , deux gravures. — La flotte à Brest. — Rébus.

Histoire de la semaine. On pouvait s'attendre que les interpellations sur la situation des détenus politiques auxquelles la séance du 23 a été consacrée, tiendraient la première place dans l'intérêt de ces

derniers jours; il n'en a pas été ainsi, et soit l'incertitude des accusations, soit le défaut d'exactitude des faits, soit l'exagération qu'on leur a donnée, et peul-être aussi le défaut d'une suffisante expérience oratoire de la part de ceux à qui était confié le soin de développer ces interpellations , par un de ces motifs, ou par tous ensemble, 1 impression a été faible, et c'est sans hésiter que l'Assemblée a passé à l'ordre du jour pur et simple sur cette affaire dont on avait fait quelque bruit. Le court débat qui a terminé la séance de lundi, sur la proposition de mise en liberté d'Abd-el-Kader, faite par M. le général Fabvier, tout inattendu qu'il fût et bien qu'il arrivât -à une heure où tout représentant regarde volontiers sa montre et devient inattentif, a excité une sérieuse émotion qui. jusqu'au dernier mot a retenu chacun à son banc. Depuis que les chances de la fortune nous ont livré Abd-el-Kader, cet implacable ennemi qui pour combattre

poar les dép. — 3 mois, 9 fr. — 6 mois, I B fr. — Bu an, 36 ft. —40 fr. — 40 ri. lb. pour l'étranger, — 10 fr. la nation française n'a reculé devant aucun moyen devant aucune extrémité, il s'est rencontré un certain nombre d'esprits plus romanesques que sensibles, il faut bien le dire, qui se sont épris d'une pitié excessive pour la situation de l'émir. Oubliant le sang de nos soldats répandu, non pas seulement dans les emportements légitimes du combat, mais dans d'odieux guet-apens, dans des embûches déloyales, ils n'ont plus trouvé de plaintes, de gémissements que pour le sort d'Abd-el-Kader, détenu, disaient-ils, au mépris des traités, au mépris de la parole de la France. M. le général Fabvier, après avoir visité l'émir, dont la détention loin de sa .patrie est digne sans doute d'une certaine sympathie, sérieuse, réfléchie, s'est laissé, comme tant d'autres, entralner à l'exagération; et, dans un zèle excessif de loyauté et de compassion, il a demandé « gu'Abd-el-Kader fût, selon les termes de sa soumission, envoyé à


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Eu Tableau de Maître. Sous ce titre : Les Aventuriers politiques, un journal trace le portrait suivant que nous recueillons non-seulement à cause de la ressemblance , mais aussi à raison du mérite de la couleur. Le journal répondait au Constitutionnel : « II y a une espèce de gens qui semblent inventés pour le malheur et la perte de tous les gouvernements. Ce sont des gens qui changent de noms et de langage, et qui ne changent jamais d'intentions, de besoins et d'appétits. Chercheurs de bruit, leur parole n'est que la trompette de leur vanité. Fanfarons d'audace, ils n'exagèrent leur violence que pour masquer leur faiblesse et leur impuissance. Pourfendeurs de murailles et de Ri ants, ils ne pourfendent que le vide au milieu duquel ils.s'agitent et n'enfoncent que les portes ouvertes devant eux. Tartufes de religion, la religion pour eux n'est qu'un costume de théâtre dont ils se revêtent pour paraître sur la scène, et qu'ils dépouillent bien vite dès que la pièce est jouée. Empiriques de profession et de tempérament, ils supposent la société bossue, trapue, difforme, asthmatique et phthisique , pour se donner le plaisir de la redresser, de la mutiler et de la médicamenter. Apothicaires de solutions, ils s'occupent sans cesse de piler dans leur mortier les drogues qu'ils débitent ensuite sur leurs tréteaux, au risque d'empoisonner les simples et les crédules auxquels ils les font accepter. Courtisans de tous les pouvoirs, ils ne les flattent que pour les tromper et les exploiter. Insulteurs de toutes les idées généreuses, ils guettent au coin des chemins les hommes de coeur et de dévouement pour les assassiner traîtreusement par une calomnie ou par une injure. Condottieri enrôlés sous tons les drapeaux, ils mettent leur épée rouillée et souillée au service de tous les princes qui les payent; ils se battent pour le duc de Parme après s'être battus pour le roi de Naples, et ils assomment sur la place du Havre pour le compte de l'Empire, après avoir massacré dans les prisons de l'Abbaye pour le compte de la République. Fouquier-Tinville de toutes les tyrannies, ils accusent, ils condamnent, ils outragent, et leurs réquisitoires, trempés de fiel et de venin contre l'indépendance et le courage, contre la liberté et le progrès, ne sont que les rugissements sauvages de la médiocrité jalouse, de l'ambition affamée et de la haine stupide. Telle est cette espèce malfaisante qui semble s'attacher au pouvoir comme les insectes s'attachent à la tige sur laquelle doit naître l'épi pour en ronger la vie et pour en corrompre la sève; espèce de malheur qui a sa main dans toutes les folies, dans toutes les aventures , dans tous les attentats, et sa responsabilité dans toutes les révolutiens de colère et de mépris! » Cette espèce de gens, nous la retrouvons aujourd'hui plus audacieuse, plus impudente, plus servile et plus entreprenante que jamais. » C'est elle qui agite le pays, en faisant bourdonner sans cesse aux oreilles du président de la République les tentations ridicules et odieuses des usurpations de pouvoir. C'est elle qui compromet l'élu du I 0 décembre, en se servant de son nom pour attaquer les lois, pour insulter le peuple, et pour préparer je ne sais quelle dérision de gouvernement de janissaires. » C'est elle qui crée des fantômes d'anarchie, qui découvre partout des complots et des crimes , et qui s'amuse à coiffer Croquemitaine d'un bonnet rouge, afin d'éveiller -le plus lâche des sentiments, celui de la peur, et de permettre à la tyrannie de se glisser honteusement jusqu'aux Tuileries entre la terreur des uns et la sottise des autres. » C'est elle qui apprend à un grand pays à douter de soi, à ne plus croire à sa raison , à son bon sens et à se mépriser comme un ramassis de scélérats capables de tous les crimes et de toutes les rapines, prêts à se jeter sur la propriété, à entrer dans les maisons pour tuer, piller et violer, à envahir les temples saints pour renverser Dieu lui-meure, dans les parodies de ces profanations que la tolérance de notre temps et l'extinction des passions religieuses rendent heureusement impossibles. » De. LA GOCRONNIRRE. C ' était

le 16 novembre. Nous avons cherché, le 17 et les jours suivants, la réplique de l 'espèce, pour faire le pendant de ce tableau. L' espèce était occupée à d 'autres exercices. En conséquence, nous nous sommes, sana plus attendre, décidés à encadrer celui-ci.

.

Ba commerce de la Gutta-Percha.

Avant 1844, le commerce européen ignorait jusqu'au nom de la gutta-percha. Dans le cours de cette année, une maison de Singapore imagina d'en expédier environ 200 livres comme essai. En 1845 l'expédition s'éleva à 169 pieute (le picul, mesure indienne, est de 133 livres); en 1846 elle fut de 5,364 pieute; en 1847 de 9,296 picole; et dans les premiers sept mois de 1848 de 8,788 pieuta. Pour ces quatre années et demie l'expédition a été de 21,598 piculs, représentant une valeur de 274,190 dollars; la presque totalité pour l'Angleterre; le continent européen n'a acheté que 470 piculs, et les Etats-Unis 922 picots. Le développement rapide de cette nouvelle branche de commerce ne donne qu'une faible idée du mouvement qu'elle a créé parmi les indigènes de l'archipel indien. Les jungles de Johore furent le premier lieu où la précieuse substance se recueillit; ils furent envahis dans toutes les directions par des bandes de Malais et de Chinois, en même temps que la population indigène se ruait à cette recherche avec une ardeur égale à celle qui devait bientôt pousser des flots d'émigrants vers les mines d'or de la Californie. Le Tamungong, fidèle aux traditions de la politique d'Orient, déclara la gomme qui se vendait si bien Un objet de monopole pour le gouvernement. Il s'appropria la plus grande part des bénéfices, en laissant, toutefois, aux Malais, comme stimulant, la faculté de gagner de 100 à 400 pour 100 sur ce qu'ils se procuraient des travailleurs nationaux. Bientôt, non content de vendre à un prix qu'il établissait lui-même tout ce qui se recueillait par l'industrie privée, il forma des bandes de Io à personnes, et employa toutes les tribus des serfs héréditaires100 à la recherche de la gutta-percha. Celte corporation organisée de chasseurs do gomme se répandit, comme une nuée de sauterelles, par tout le Johore, tant péninsulaire qu'Insulaire. Ils franchirent la frontière et pénetrèrent dans le Ligie; male là le sultan ne fut pas longtemps à

découvrir la nouvelle valeur que ses jungles venaient d'acquérir. Il confisqua la plus grande partie de tout ce qui avait été recueilli par l'industrie interlope, et, à l'exemple du Tamungong, il déclara la gutta-percha propriété royale. La connaissance de cet article, excitant de plus en plus ravidite des chercheurs, se irépandit de Singapore vers le nord jusqu'à Pinang; vers le sud le long de la côte de Sumatra à Java; vers l'est à Bornéo, où on le trouva à Brune, Sarawak et Pontianak sur la côte occidendale, à Keti et Passir sur la côte orientale. Lee importations de gutta•percha à Singapore, à partir da lw janvier jusqu'au 15 juillet 1848, se répartissaient ainsi sous le rapport de provenance: —De la péninsule malaye 593 pieute, de l'archipel de Johore 1,209, de Sumatra 1,068, de Batavia 19, de Bornéo 55. —Le prix, à Singapore, fut, dans le principe, de 8 dollars le picot, il s'éleva a 24, et vers le milieu de 1848 il était tombé à 13 dollars. Si le mouvement fut grand parmi la race humaine, la souffrance ne fut pas minime dans le règne végétal. On a calculé qu'en trois ans et demi 270,000 pieds d'arbre ont été jetés à bas pour en extraire la gomme.

Bibliographie. ALGÉRIE. — De la civilisation du peuple arabe, par Charles RICHARD, capitaine du génie, chef du bureau arabe d'Orléans-

ville, ancien élève de l'Ecole polytechnique. Alger, Dubos frères, éditeurs; à Parie, rue Christine, 5. L'armée française compte dans ses rangs un grand nombre d'officiers qui, justement préoccupés des intérêts dela France, de sa grandeur, de son avenir, utilisent avec succès, par des études sérieuses, et les labeurs de la guerre et les loisirs de la paix. Parmi ces hommes d'élite, M. le capitaine du génie Richard a dès longtemps marqué sa place. Chef du bureau arabe d'Orléansville depuis plusieurs années, il s'est appliqué sans relâche, dans le tumulte des expéditions militaires comme dans le calme et le recueillement de la tente, à connaltre à fond les moeurs des populations arabes que la conquête nous a soumises, afin d'arriver ainsi à la connaissance des moyens les plus propres à asseoir, d'une manière solide et durable, notre domination en Algérie. L'Illustration a plusieurs fois déjà signalé à l'attention de ses lecteurs les remarquables travaux du jeune et studieux capitaine, notamment ses deux écrits, l'un, sur l'Insurrection du Dahra (tome VIII, page 31 8); l'autre, Du gouvernement arabe et de l'institution qui doit l 'exercer (tome XII, page 831. Tout récemment encore (tome XVI, page 192), nous avons cité le début de la première partie, c'est-à-dire de la partie critique (que l'auteur appelle Le Marteau) de la brochure : Civilisation du peuple arabe, dont nous nous proposons d'analyser ici la deuxième partie, que l'auteur intitule : La Truelle. Ces deux titres, en effet, expliquent parfaitement la pensée de son oeuvre, puisque, après avoir démoli, il faut bâtir, de même qu 'après la critique vient nécessairement la solution. Cette deuxième partie expose et développe l'idée essentielle de l'écrit tout entier : Organisation et civilisation progressive du peuple arabe, dont elle pose en même temps les bases générales. Pour que les vues de l'auteur, présentées avec l'autorité d'un observateur intelligent et d'un homme pratique, puissent être appréciées à leur juste valeur, nous allons le laisser parler lui-même. Rien ne se fait au hasard dans ce monde où tant de choses paraissent confuses et inexplicables. Une loi supérieure préside à tout et dirige les événements, à travers mille circuits, vers le but assigné par cette intelligence suprême dont les rayons pénètrent partout. La terre se trabsforme, s'embellit sur les débris du passé ; les peuples qui l'habitent suivent une marche parallèle, et chaque flot de génération qui arrive apporte'à celui qui va le suivre les épaves de l'expérience et de la science acquise. L'humanité marche à pas lents et pénibles au milieu d'enfantements douloureux, et chaque pas vers l'avenir lui coûte du sang et des larmes. Les diverses phases qu'un peuple traverse sont comme les degrés de l'escalier qu'il lui est donné de franchir. Il peut bien, dans des élans deivigueur, sauter un, deux, trois de ces degrés; niais si, en dehors de ses propres forces, on veut le pousser à franchir plus qu'il ne peut, on risque beaucoup de lui faire manquer le but et de le condamner à rouler plus bas que son point de départ. L'histoire du monde est là qui en porte un témoignage éclatant. Cette vérité est à ce point manifeste que, même après la grande illumination chrétienne qui vint jeter sur la terre le germe céleste de la fraternité, l'esclavage resta encore comme la pierre angulaire de la société nouvelle, et que même, après dix-huit siècles de secousses, elle parvint à g, and'peine à es débarrasser de cet horrible fer qui la tenait au pied. Le peuple arabe, comme tout autre peuple, est soumis à cette loi suprême du mouvement. Vouloir l'y soustraire serait commettre un acte de profonde ignorance et, d'ailleurs, souverainement impossible. Supprimez d'un coup tous les liens qui l'attachent à la société dans laquelle il vit ; proclamez, en une seule fois, tous les droits que l'idée chrétienne, après dix-huit siècles de travaux, nous a enfin donnés. Dites aux Arabes : Voue êtes tous égaux devant la loi que nous vous apportons ; vos marabouts, dont les menaces vous effrayaient, sont des imposteurs dont voue n'avez plus à tenir compte; les vieilles races de chefs qui vous gouvernaient ne méritent pas le respect dont vous les entouriez, car c'est le mérite seul qui fait la valeur d'un homme; le soldat, le colon, qui représentent vos conquérants, ne valent pas plus que vous, car vous avez les mêmes droits qu'eux ; ajoutez à cela quelques autres vérités tout aussi tranchantes, et vous verrez éclater une épouvantable catastrophe. Tous les éléments subversifs que renferme celte informe société, privés de toute contrainte, se rueront les uns sur les autres dans un désordre affreux, et finiront par se ruer aussi sur vous-mêmes. Vous serez alors forcés de reconstituer d'une manière plus énergique le régime que vous aurez supprimé trop brusquement. Le peuple arabe ne peut donc arriver à nous qu'avec le temps et par gradations su ccessives; dans l'escalier qu'il monte vers l'avenir, plusieurs degrés le séparent de nous, et quoi que noua fassions, nous ne pouvons lui en épargner l'escalade. Cette loi de mouvement bien constatée, il s'agit de déterminer quelles sont les diverses phases par lesquelles nous devons faire passer le peuple arabe pour l'amener jusqu'à noue. Le passé nous offre à cet égard des enseignements utiles. Nous sommes à l'oeuvre pour opérer une conquête, et certes les exemples de conquêtes ne manquent pas dans les annales de l'humanité.

Quand les Francs pénétrèrent dans la Gaule romaine, que régime organisèrent-ils pour asseoir leur domination? Que tirent les Normands en Angleterre et tous les Barbares qui envahirent, en nuées épaisses, le vieil empire romain? Ils établirent la féodalité. La féodalité doit donc avoir clone le fond quelque moyen d'a*. lion très-efficace pour asseoir une domination dans un paye. S'il n'en était pas ainsi, on ne pourrait s'expliquer comment tant de peuples divers l'auraient choisie, spontanement et séparément, pour mener leur oeuvre à bonne tin. Quelle est donc l'idée première qui doit se présenter à uns dans notre opération de conquérant ? C'est d'appliquer d'abord, avec les modifications que nos moeurs nous permettent d'admettre, cette inetitution de la féodalité qui semble la porte oblige de tout conquérant. Il ne s'agit pas ici de s'effaroucher du nom, et de se livrer à ce sujet à la manifestation de scrupules puérils. 11 s'agit de faire la besogne de l'humanité, et non pas d'ergoter sur des mon. En quoi consistait le régime féodal dans son véritable esprit? Il consistait à placer , sous l'autorité immédiate du conquérant, diverses unités du pays, reliées entre elles par des intérêts puiesauts, et à assurer ainsi l'ordre et la sécurité dans la domination. Quelles sont en Algérie ces unités qu'il faut lier entre elles et mettre sous l'action directe du dominateur? Ce sont les tribus éléments divers et variés, mais qui tous se prêtent naturellement a une centralisation facile dans l'exercice de l'autorité. La tribu, voilà l'unité première qu'il nous faut avant tout tenir et organiser, au lieu de nous jeter tout à coup dans le nivellement général que nos lois doivent amener avec le temps. Voyons comment noua devons agir sur elle. Sa soumission obtenue après des luttes inévitables, notre premier soin doit être d'y constituer d'abord l'autorité d'une manière solide, car c'est la première chose qui lui manque. Cette autorité ne peut avoir au commencement, d'autre représentant qu'un indigène lui-mime, vu les haines de race qui séparent les vaincus de leurs dominateurs, en dehors des répulsions naturelles que la conquête inspire toujours. Dès ce début, le prias cipe du régime féodal va nous servir. Nous chercherons d'abord, dans la tribu, l'homme qui exerce le plus d'influence, soit à on titre, soit à un autre ; nous l'entourerons d'une grande considération, et nous profiterons des habitudes de vassalité qui règnent chez ie peuple arabe pour en faire un suzerain respecté, à la condition qu'il soit notre vassal soumis. Ce premier pas sera ce que nous pourrons appeler une féodalité indigène instable. Après quelque temps de ce régime, l'expérience nous ayant démontré, d'une part, que ce suzerain n'est pas un instrument assez mir pour nous; d'autre part, que sa tente ouverte à tous les vents insurrectionnels, n'est pas un abri solide pour lui, et que d'ailleurs son influence, toute puissante contre nous, est de nul effet quand elle veut nous servir, nos idées viendront à se modifier à son sujet. Nous abandonnerons alors l'homme de vieille race et de haute lignée, s'il ne nous a pas compris et s'il n'entre pas assez bien dans nos vues, pour en choisir un autre, issu de la classe moyenne, et qui, noue devant une partie de son élévation et de sa fortune, sera plus disposé à faire cause commune avec nous. Sa tente ne l'abritant pas suffisamment contre un coup de main, nous lui construirons une bonne habitation crénelée, et nous serons ainsi arrivés, sans nous en clouter, au château féodal du moyen âge. Avec ce château, il pourra mieux faire respecter son autorité, braver les coups des assassins, et laisser passer, sans être entraîné par lui, le flot de la révolte, quand le fanatisme le poussera. Ce second pas sera ce que nous pourrons appeler une féodalité indigène stable. Ce résultat obtenu, et après avoir pourvu au besoin de l'autorité, nous aborderons les intérêts des niasses. Ici, de grandes difficultés se lèveront devant nous s d'une part, le peuple loimême résistera de toute la roideur de son ignorance contre le progrès dont nous voudrons le doter ; d'autre part, le chef indigène, ne songeant qu'à remplir ses coffres, traitera avec une négligence désespérante les intérêts les plus sacrés de ses administrés; au lieu d'être pour nous un auxiliaire utile, il deviendra un obstacle sérieux ; nous le trouverons, à chaque instant, barrant le passage à nos idées bienfaitrices, et faisant partout l'office de digue infranchissable, devant les améliorations que nous voudrons déverser sur le peuple. La force des choses nous amènera à renverser cet obstacle, et à le remplacer par un instrument qui soit véritablement dans nos mains. Cet instrument sera le conquérant lui-même, car lui seul est capable de comprendre les deux intérêts de la domination et du progrès. Le peuple arabe étant un peuple en armes, animé de goûts essentiellement militaires, il nous faudra envoyer dans la tribu un homme capable de la commander militairement au besoin, c'est-à-dire capable de marcher à sa tête, le sabre au poing, pour repousser une agression du dehors. L'officier français (ou l'agent civil Miné des qualités nécessaires pour exercer ces fonctions) ira donc prendre la place du kaïd dans son château crénelé, et la civilisation aura alors une base solide d'opération. Ce troisième pas /sera ce que nous pourrons appeler la féodalité française.

Pour aller plus loin, examinons dans le passé comment la féodalité a disparu ; nous en tirerons nécessairement l'enseignement qu'il nous faut. La féodalité a été tuée par la commune aidée du pouvoir central, alors pouvoir royal, qui avait tout intérêt à s'en débarrasser. La commune doit donc être pour nous le degré supérieur auquel nous devons tendre pour dépasser la féodalité française et arriver à un état meilleur. Cette transition est la plus délicate, mais aussi la plus importante à réaliser ; il n'y a que dee agents français qui puissent y travailler d'une manière sérieuse et la mener à bonne fin. C'est arrivés à ce point que nous sentirons l'avantage immense qu'il y aura pour nous à avoir, au centre même de la tribu, un intermédiaire dévoué et intelligent qui, ayant le sentiment de sa mission, travaillera, dans l'intérêt de la chose publique, à amoi n -drisepvlégtàuirsonpedtm.Nus sommes à un moment de la vie humaine où la féodalité conquérante ne peut pas jouer 'd'antre rôle que d'émanciper le peuple nquis , etvdouilàmop urquoi il y aurait une grande puértilté à s'effaroucher la La féodalité française est la clef de voûte de l'édifice que nous avons à élever. Elle assurera notre action sur le peuple conquis; elle le debarreeeera des vampires indigènes qui le rongent; elle


tiefetfiel. MO dit l'auteur inconnu de la lettre, voue s Monsieur', moques

des nouvelles? Il est grave , il est maussade, il s'est laie« -couper les ailes per la pont-igue; mille bruita en courent à sa honte, et ce sont précisément les bruita de cette semaine. Le moyen de s'amuser quand les «Ione officiels farinent leurs portes. Nos présidente: se boudent e mettent les autres autorités dans l'embarras. De part et d'autre ou a fait la Paix en gardant ses armes, et n'ait« terriblement gênant pour danser. D'ailleurs, une p ledanie poursuit les hostilité et continue f feu croisé d'épithètes incendiaires qui tiennent «I rojectiles, et comme les B les F ydlUg nt sur le beti de Mg Vert-verts de grand format! D eh» ouates , câline, quelle figure fe' rait-on le OtrA ntlià le dieme quadrille, après avoir échangé les fiel fhétorique dans la journée? Qua lt armées ennemies soin eux prises, les diplomates n Ont jaspais plus à faire. Là foule de des entrepreneurs de etMelhatiott est en ce moment dans la mêlée, essayant de Mettre Un frein à la fureur des combattants. Quelques dérivatifs adent!! récemment ealley« n'ayant eu aucun succès, parle d'une eteptise eigentésque, miraculeuses, bien fane pour donner une direction nouvelle aux esprits; il ne s'agit plus que de la réaliser. Ce que les budgets de la royauté et de l'Empire n'ont pu accomplir depuis trois siècles,. le projetl'enécute en trois ans : l'achèvement du Lougre. Et 1 argent...? à la vérité il est encore dans»die dee tontribuablee; mais on l'en extirpera MM les fffire enter aù moyen d'une loterie — comprelieteette/ dont le capital est fixé à soixante-dix millions et les billet à cinquante centimes. Un nombre litnité de lote S'élevant, per dee progression ingénieuse, depuis elle bancs de capital jusqu'à vingt-cinq mille francs de nette, Rem distribué par la voie du sort 1 te évalueau quart de la mise totale cette prime de la sédeetion (tomme si la pontée nationale d'achever le Louvre n'était pie Md& santepour délier les cordons de la bourse du dernier des Français. D'ailleurs, dans cet étonnant projettouteat prévu, les objections de la malveillance et la tiédeur du patriotisme, in bien qu'un journal, — illustre,n 'il YOUà plan, — sera fondé pour la propagation de cette «tete pie Vous Comprenez que le pouvoir ne sautait tent enta nana coure à une entreprise si éminemment netlenale 1 les billets, le journal et sa rédaction voyegeront Met turbin et sans frais de poste. Prenez vos binai, g iton leg entendrai ministérielles à leurs fonctionnaitel, et, e débita de le petsession administrative, on agira per voie de retende sur les traitements des récalcitrante. Dise houe préserve de nommer les relents qu'on prête à coite banqua plue merveilleuse que delle e Law et que toutes lei autel dont pane bilboquet. Mais â supposer que cette entreffleee inenOttlee , elle ennouveau richira 11 langue des Cabechiftlà g' un dit tout, , Pouf l'achèvement du Loettre I Les conciliateurs se fourrent partout, et l'Adedémie est disposée à faire un immortel per esprit de conciliation. Âpres M. Nisard admet à la place de de f'eletz par droit de Otiques , M. de Montalembert ira MiCuper le fauteuil de M Droz par droit de naissance . En cas de relue, lu amis de l'es- air mentgaient le majorité de l 'aller dire à Rome, Nil Suivant avec tout le respect qu 'il mérite: menus le 'indépendamment de sa dignité nouvelle, M. de Montale«. bort a rapporté de la ville éternelle un morceau de la ente crois, qu'il a offert au chapitre de la cathédrale. Depuis le vol du reliquaire de Saint-Denis, la France ne possédait plus aucun échantillon de la sainte relique. A ce sujet, qu'on nous permette de rappeler un événement qui s'est passé sous la Restauration; la moralité qu'il renferme appartient à tous les temps. Un beau jour de Vannée 4827, le directeur d'un théâtre du boulevard, le plus célèbre et le plus voltairiende tous les directeurs, fut abordé dans la ruelles une ancienne utilité de sa troupe, qui lui dit dans la plus grande agitation : x Voici quelque chose que j'ai trouvée dans l'église de Saint-Denis. Qu'est-ce? je n'en sais rien ; mais j'en ai peur. A tout autre que moi il doit porter bonheur! n Et l'homme à la trouvaille s'élqua. — Dans le lambeau de soie rouge qui enveloppait rapt mystérieux, le directeur trouva un fragment de boit de Mb rongé de vétusté et un parchemin vermoule, la prôpre lettre écrite en 325, par sainte Hélène à son filll Constantin le Grand. L'impératrice y donne les détails les plus minutie« sur les fouilles opérées à l'ende la Rédemption, et la dédroit où eedeemplit le na couverte MI peciffint t qu'elle envoie à son fils. C'était, du Mlle, le mie morceau de bois dont Sauvai fait la description dents le Trésor de l'abbaye de Saint-Denis. Plus de doute, le direeMer possédait la sainte relique. Ausannoncesitôt il court Oies l'archevêque de Paris. — — Annoncez le rai-je à niffienigneur? Weide directeur de le Pettesgaltallartills qui lui apporte un mor«Oit. — Use taque entre les mains d'un ceau de id «ut. pas .ft fer» sa porte. cotaibillan I g ille/den eider, M. de Grey, et chez Môme • UMM: Le directeur, in-' g , M do eulte le mitante el XIMOND Taxila. digue, reprit le duale de te tre, ori il Hui en même ete4wir en pu lent e lever du fiole, temps que la rideau. Lm comédiens sont réunis; il n'y tient plue, il raCourrier. de Parle conte son aventure au milieu d'un profond silence, et bientôt à l'aspect de l'objet sacré, oubliant leurs oripeaux, leurs Qu'est-il devenu? où se cache-t-il? tes nouvellistes l'aprôles et le public, les hommes s'inclinent, les femmes se sipellent en vain • il manque à la distraction de nos oisifs, à gnent, et demandent à toucher de leurs lèvres_le bois sacré.. l'activité de nos dissipés sédentaires; est-ce que Paris ne Dans l'élan de sa ferveur, l'une d'elles offre une année de serait plus sa capitale ? On signale sa présence à Londres, ses appointements (20,000 fr.) en échange du morceau de la où M. Jullien , le célèbre Musard d'outre-Manche, est son vraie croc.—Eh bien! s'écrie le directeur, chacun de vous en chef d'orchestre; c'est lui , c'est Cupidon en personne qui aura sa part.— Et c'est ainsi que la sainte relique, reçue avec trône à Madrid; iil vient d'ouvrir à ses fidèles le théâtre les démonstrations de la plus vive piété, fut recueillie par des d'Orients,, et pour célébrer cette bien-venue, la municipacomédiens qui la conservent intima:minet., Nous doutons le publics seront illuminés. Sous lité décrète que les édifices que l'échanellon échu à M. de nfontalemfflet été accepté ciel enfumé des meetings comme sur la_ terre dee disputaavec plus d'adoration et de larmes. dos, Cupidon a ses coudées franches; • les grands l'accueilVoici.venir la saison Mélodieuse où nos Parisiens mêlent lent à binai ouverte et les petite le comblent de bénédictions; volontiers le sacré avec le profane. Si l'on ne danse pas il a repris eN fêtes du sabbat et ses nuite de vingt-quatre encore avec des sentiments contrits, beaucoup entrent dans heures. Mais le nôtre, qui est-ce qui pourrait noue en donner

profils dont quelques-uns nous ont ives sert divertis. raie je me demande, si vous avez moins de vingt ans quel intérêt vous pouvez avoir à attaquer celui-ci (Textuel.) où Si jamais quelque chose à prouvé Peligeurdissement de ce tempe-cl, c'est bien oe passage de Cette lettre. None sommes tellement habituée à he plus nous Meitner de rien, nous le ne comprenons peuple railleur par excellence flueh qu'ople Oculus; de la flat té de Turcaret ou môme Correspondant, des heleres de«Caire. VOMl un h qui est peut-Aire bien pie de son vie Commandant de la garde nationale de son canton, ln g i Mi parfaitement disposé à nous pardonner quelques et§ up ped elfe, mais à la condition que noce ayons un intik« à les lancer contre les gens. Si nous grena Intérêt à agir eine, rien de mieux; sinon, notre culpabilité Mt flagrante. Il n'y a pas à prendre la mouche per 111 peu; notre correspondant ne comprend peut-être pas tretabien le sens des mots qu'il emploie, anse, répondrons-nues à ce pesage peu flatteur de sa lettre Comme si notre personnalité t'était pas en jeu. Je suppose que tibia le Directoire il s'Olt rencontré quelque écrivain que la vue des scandales de son temps ait indigné; lui demandait-on dans quel intérêt il lâchait la bride à sa verve satirique? Aujourd'hui, je le sais, l'indignation serait du luxe, il n'y . a qu'à sourire; on plaisante à propos des prétentions magistrales de ce gros homme qui croit mener l'Etat, parce qu'il dit devant ses parasites : Mon journal; on plaisante, dis-je, uniquement parce que le sujet est plaisant et que ce jour-là on est d'humeur à plaisanter. Quand M. Grenier de Cassagnac a écrit dans le Pouvoir, pour prouver la candeur incontestée de surs habitudes villageoises, qu'il était né au mine des habitants des campagnes, je me suis mis à rire, je l'avoue, sans qu'aucun intérêt m'y poussât; quand il a ajouté qu'opna février il était parti pour la campagne, et que el uns nouvelle révolution éclatait il n'hésiterait pas... à reptatinet la campagne, je l'ai cru, maisj'ai trouvé l'aveu botte, tellement bouffon, que dans le moment je n'ai psi songé à lui répondre que si la bourgeoisie avait été si bien vaincue en février, c'est qu'elle n'avait pas reculé, elle aussi, devant le parti héroï,. que... de partir pour la compagne.Je sais bien que demi ce temps-ci l'écrivain qui voudrait enfourcher Némésis et flageller de son fouet iambique quiconque a dévié de la ligne strictement durite, ressemblerait plus à Don Quichotte qu'à Juvénal. D'elle le mot, il serait ridicule; il faut tenir compte des secousses 'éprouvées et de la défaillance des esprits. Aujourd'hui, il n'est donné 'aux hommes très-forts ou aux cerveaux irès-faibl es d'amer une opinion bien arrêtée en matière politique ; le scepticisme est dans notre époque agitée le lot fatal du troupeau intermédiaire, c'est le mien, et je ne m'en vante guère. Mais les ridicules ne sont d'aucun parti, parce qu'ils sont un peu de tous les partis; et aujourd'hui qu'on rencontre les ridicules par vingtaine sur son chemin, pour peu qu'on-sepromène pendant Cinq minutes, il doit être permit au premier venu de les signaler, ne fece que pour prouver au peuple français que, si les 00neiotions sont rares et les dévouements introuvables, il p i met« quelque chose qui a survécu. ' Tout dernièrement un écrivain définissait ce temps-ci le règne du (apinistrie. Eh bien! datte «tavelle lettre m'arriver d'ici quelques jours par le poste Ott autrement, je soutiens que la définition est de là plus stricte exactitude. Oui, cet homme qui n'a auelne conves, et qui insulte chaque matin et chaque soir am adve est un faquin. En voici un autre qui marche entouré d'et; dizaine de petits jeunes gens à qui il en griel l'art de dattier la waise de Faust avec les Marguerites de l'Opéra; lui qui médit tant des banquets, il conduit entre minuit et une heure sa joyeuse. bande à des banquets clandestins ; puis, comme il a recueilli chez lut ton gentilhomme frotté d'une savonnette à vilain et très-pauvre avant d'être ruiné, à qui il a infligé les fonctions de factotum domestique, il lui dit devant tout son monde ravi daine telle impertinence : s Que nous donnezvous à Mer aujourd'hui, monsieur-le comte? a Comment nualiflerez-vous ce Mondor, s'il vous plant? Et celui-ci qui a joué tous les airs connus sur sa serinette politique, et qui se fâche parce qu'on ose soupçonner son indépendance? -Et celui-là qui, après avoir mis aux pieds des hommes en place d'hier matin son éternel dévouement, la glu la plus adhérente de toutes les matières collantes, Mit écrire dès calomnies ordurières contre ses protecteurs de la veille par un brochurier du lendemain? Et Mus-là varenne... Mais les trente-deux colonnes de ce recueil MI Millitelent pas à ce dénombrement homérique. Arritonemotie et saluons cette nouvelle puissance qui se Idenl d.*de la médiocrité et du mauvais godt , la platane « fflnisme I

339 la maison de Dieu avec un reste d'émotions mondain«. Selon l'usage, les musiciens ont fait chanter à SainkEtutadu les louanges de leur patronne, saietersele, p« le vent des virtuoses du Conservatoire. Lundi, la Sainte-Qtherine a été célébreol Notrehmie-deLorette, par les paroissiennes de l'Opéra. Les Madeleines du quartier y sont venues en équipage, des repentirs bruyants cachaient leurs larmes dans des mouchoirs brodée; c'était le jour de la dévotion en cachemire. Mais passons à d'autres renseignements non moins authentiques, au risque de noue faire l'historiographe de l'ennui. Il est question d'amurer l'exécution de cet article du code moderne : pret5 littéraire est une propriété, et de protéger notre ' centre la contrefaçon étrangère. Mali, te affine Al Sentie heureuse, il ne faudrait rien ne qu'eu liance entre les trois ou deet tout se borne jus« tas quatre «lutions littMit* de Urine, qu'à mentent à 111 promue 'une commission qui , selon toute epeenoe, se retient per cestater le décès et rédiger régilePhê t )4'1/Mitla française , morte dee excite da roman. ie journal, sep tett inconso lable, continue Son commerce. s Le elitnel, votre unique lecture aujourd'hui, admirez à que passe-temps il a condamné ses lecteurs tout le long de cette semaine : il a fouillé les archives de la cour d'assises, il ressuscite Pa pavoine et Contrafatto, il cherche la piste de quelque nouvelle affaire Fualdès ; il expose l'honnête lecteur contemporain aux suppositions peu flatteuses de la postérité. — Eh quoi 1 dira-t-elle, ce sont là les récits qui amusaient nos anciens 1 Du haut en. bas de leur journal ils savouraient le meurtre et le scandale: en bas la fiction licencieuse, en haut la réalité sanglante. Leurs pères tent grossiers avaient le goût meilleur, comme dit la chanson du Misanthrope, et la Gazette bleue, dont les indiscrétions amusaient Louis XV, disait les choses moins vertement que leurs journaux. C'est à peine si quelque action henné*, batée de loin en loin, leur rappelait que la vertu n'est pal qu'un vain mot. Les criminels et leurs oeuvres sont «Minés tout vifs. Le temple de la publicité a des colonisa pour les Erostratee; mea qu'un brave citoyen dévoue sa vie pour sauver son semblable, cette même publicité supprime le nom du hères modeste à ce point qu'il ne demande pour prix de son héroïsme que l'attestation de M. le préfet de police. A défet de la presse grave, qui ne ee plan qu'à montrer les taches de notre civilisation, la presse frivole a cité une action généreuse de M. de Luynes, qui vient de restituer à la Bibliothèque nationale une des trois mille médailles volées il y a quinze ans. C'est une Julie, non pas la seule de son espèce, comme le Néoptolème ou le Pyrrhus, mais qui a presque la valeur d'un diamant ou d'une métairie, et que M. de Luynes a eu pour , rien : quelque chose comme 4,800 francs. Voici une pièce moins rare : Jenny l'ouvrière, la Jenny de la complainte métamorphosée en premier rôle de mélodrame, à la Porte Saint-Martin. Jenny partage le sort douloureux de toutes les grisettes qui sont jolies, elle est en butte aux séductions d'un Beau. Sa vertu fait bonne garde et contraint le séducteur à la retraite. Jenny est sauvée, et puis Jenny est perdue ! Dès le premier acte, retirez-lui votre admiration, quitte à l'en couronner un peu plus tard. Jenny n'aimait pas son adorateur, et c'est par piété filiale qu'elle a péché. Si c'est tee vieille histoire qu'on vous raconte, à qui la faute ? Au surplus, Jenny s'emploie de son mieux à rajeunir son aventure. Ce dévouement filial est plein d'inconséquences, à Ce point que le père Meunier est à Clichy, et que, dans rebohdinee de ses diamants et de ses cachemires, madefnolaelle ne trouve pas le moindre billet de mille francs pour Pott tirer. Sur ces entrefaites, le beau Maurice, qui a perdu M fontine sur un coup de dé, la regagne-par un autre coup. Il veut absolument congédier Jenny, qui tient bon, et finit pet tester dame et mannite. Ce dénoûment est la récompensé dee vertus de Jenny, ut enfin elle vient de payer sous nos yeux les dettes de son père et elle se propose de lui acheter une maison avec le fruit de ses économies. Une autre circonstance rend la position de Jenny tout à fait intéressante ; la situation est hardie au point de ressembler à une gaillardise, que mademoiselle Lia Félix a dissimulée aveu Un tact suprême. Elle a fait entendre l'accent de la pudeur deus le cri maternel. Volis aller préférer de beaucoup cette autre' chanson des mêmes auteurs, Un Monsieur ei suit les femmes (Montand«). Pauvre métier, pauvre bénéfice; suivre les femmes, antre même qu'elles sont dignes d'être suivies. Ce monsieur Duehemin , toujours à la piste d'une félicité passagère, et qui se condamne à une course perpétuelle, vous l'aurez vu aux Tuileries ou ailistite, gants glacés, rose à la boutonnière, binocle dans tel, et marchant par bonds et saccades dans ses petite MUN. Malheur à la beauté qu'il a distinguée I Le papillon Mil eintige , la mouche bourdonnante, la chenille tenace, on s' en deberfame; mais le Monsieur qui suit les femmes comment échapper à ses obsessions? Comme ces Lovelaces le l'ambition me pourchassent la gloire, il s'est dit : De landais), et toujoers de l'audace I Il est plein de confiance dans la tradition des bon Juan de carrefour; seulement il donne lui-même ses sérénades, ça coûte moins cher. Cherchez-vous, madame, à vous réfugier derrière un rempart de chaises, il les escalade en manière de balcon; mais il n'est pas homme à entrer par la fenêtre, quand on l'a mis dehors. Il est trop occupé d'ailleurs pour faire le pied de grue ou monter sa garde à la porte de son bonheur. Ne faut-il pas qu'il se remette en chasse du fantôme qui lui échappe toujours : le fantôme des onze mille vierges. Le Dachemin du Vaudeville, qui commence en homme de sa profession, celle de suivre les femmes, finit un peu trop vite en César; il se jette à l'étourdie dans des intrigues, il brusque des rencontres, interrompt des rendez-vous, arrehe des secrets, et bref, il a fait la conquéte d'unie femme de chambre. A force de chercher bague nouvelle à son doigt, il attrape une mystification. La dame qu'il a suivie était une


336 et se tourna vers la gravure. Il entra chez Nyon, graveur, qui lui enseigna lei éléments de son art. Marvy ne passa qu'une année dans cet atelier. Les exigences d'une vie pauvre titi imposèrent la dure nécessité d'abandonner momentanément ses études sérieuses, et de chercher son pain dans la gravure dite de commerce, qui ne roule que sur l'exécution des étiquettes à l'usage des marchande. C'est une des époques de sa vie dont Marvy lui-même rappelait le plus gaiement le souvenir. Il ne pouvait cependant se soustraire à sa destinée qui l'appelait à devenir un grand artiste. Doué d une acti vi té prodiffieu se, il s'adonna à un travail opiniâtre, et, honteux de l'abaissement auquel il avait condamné son talent, il revint sur ses pas, et s'ouvrit à force de persévérance une voie nouvelle dans cet art qu'il devait illustrer. Les procédés ordinaires lui parurent lents, pleins de difficultés, et n'offrir que des ressources insuffisantes pour reproduire avec quelque °délité les tons, qui sont l'harmonie de la peinture. Il trouva dans rems forte et le vernis mou. un procédé plus prompt et plus harmonieux. Les progrès qu'il fit faire à ce dernier mode de gravure particulièrement, lui assurent en quelque sorte un droit de • découverte par rapport à ce procédé depuis longtemps oublié. Fortement dominé par 1 esprit d'innovation, recherchant l'originalité, comme il convient à un véritable artiste, Marvy se créa un genre à part en mélangeant d'une maniere infiniment piquante l'eau forte, raqua-tinta, la manière noire et le vernis mou. Ce procédé complexe a produit dans ses habiles mains des effets d'une surprenante variété. Une fois maitre de son procédé, qu'il maniait avec une facilité extraordinaire, il s'attacha à en montrer la supériorité. Il choisit, parmi les artistes modernes, ceux qui défiaient le plus ouvertement la reproduction : Decamps , Flers , Corot, Dupré, Rousseau, Diaz, Cabet et Marilhat. On peut se convaincre qu'en passant par la gravure, les oeuvres de ces brillants coloristes n'ont perdu aucune des qualités qui les distinguent à un si haut degré. L'assiduité au travail était un des traits du caractère de Marvy. On est étonné de la merveilleuse fécondité de cet artiste infatigable, qui, à l'exemple de JeanJaco-oies, se délassait d'un travail par un autre travail. C'est ainsi qu'il a pu produire, indépendemment de ses gravures auxquelles il donnait un soin particulier, un nombre presque infini de dessins en tout genre. Outre les maures faites d après les pèintres que nous ' avons nommh plus haut, et qui forment une partie importante de son oeuvre, Marvy a publié un Eté en voyage, comprenant vingt sujets d'après lui-même, empruntés à ses souvenirs de la Bretagne et de la Normandie. Il grava pour M. B ..... , amateur éclairé, une suite d'eaux fortes d'après Decamps. Il copia également à l'eau forte l'OEuvre de Rembrandt. Au milieu de travaux aussi considérables, il eut le secret de multiplier ses efforts, et de fournir presque en même temps les illustrations des Contes de Perrault, de

S'aneth' den Beestex-Arts. Le directeur des Beaux-Arts a l'honneur de rappeler à MM. les artistes qu'en exécution de l'arrêté ministériel sur l'exposition des artistes vivants de 1850, le terme de rigueur pour le dépôt des ouvrages a été fixé au 25 novembre, d 6 Mures du soir, au Palais-National. Le lendemain 26 novembre, MIL les artistes seront admis, sur la présentation de leurs récépissés et sur leurs signatures , à déposer leur vote pour la composition du jury d'admission, de 8 heures du matin à 2 heuru. Le dépouillement commencera immédiatement après le scrutin. Le peintre Alexandre-Evariste Fragonard, qui vient de mourir, naquit à Grasse (Var) et fut élève de David. Il était peintre et statuaire. On lui devait l'ancien fronton du Palais, la statue colossale de Pichegru, la fontaine du marché des Carmes. Comme peintre on lui doit : FranWill eu armé chevalier, les Bourgeois de Calais, MarieThérèse, Jeanne-d'Arc, la Naissance du duc de Bordeaux; un des plafonds du Musée du Louvre, le Tasse lisant sa Jérusalem, Jeanne d'Arc moptant au bûcher, Charles de Blois au siège de Saint-Quentin. Il avait reçu dans les concours quatre médailles de première classe et la croix d'honneur. C'est son fils Théophile Fragonard• qui doit peindre l ' intérieur du Panthéon. Voici la liste complète des statues en pied des hommes qui ont servi ou honoré la ville de Paris, et qui décorent la principale façade de l'Hôtel-de-Ville. Anciennes : Frochot, B Turgot, l'abbé de l'Epée, Rollin, M. Molé, Jean Aubry, Robert Etienne, François Miron, Guillaume Budé, Laillier, de Viole, Juvénal des Crains, de Sent-Landry, Aubriot, J. Boyllaux, J. Goujon, Pierre Lem«, Gadin, Philibert Delorme, Vequerie, saint Vincentde-Paul, Isteues, Lebrun, Mansard, d' Argenson, Perronet.

L'ILLUSTRATION, JOURNAL UNIVERSEL. l'Histoire de la Marine et du Jardin des Plantes, pour le libraire Curmer. Il coopéra, comme dessinateur, au journal l'Artiste, à la publication des Beaucc-Arts, au Magasin pittoresque, à la Galerie de l'Amateur, à une foule de recueils et d'ouvrages d'art.

En même temps il 'contribua pour un grand nombre dessins à la Vie des Peintres. L'Illustration, qui l'accueillit avec cetempressement témoigne pour tous les talents, a reçu de Marvy les dessine dont elle a accompagné récemment un travail sur les Borda du Rhin. C'est le dernier ouvrage de ce regrettable artiste. Il eut à peine le temps de le terminer. La maladie à laquelle il devait succomber avait déjà saisi l ' infortuné Marvy à l'époque où sa main jetait les dernières lignes de ce travail, suprême inspiration de cette intelligence .qui allait s'éteindre. Artiste éminent, Marvy était encore: recommandable par ses moeurs et son . caractère. Il était difficile de l'approcher sans l'aimer. Son désintéressement était extrême. Il pratiqua rigidement la probité, et la générosité passionnément. mot permettra d'apprécier dans quelle étendue il' céda à ce double penchant : Marvy est mort pauvre. M. Adolphe Moreau, un jeune homme du monde que son goût pour lei:laits avait attaché à Marvy, et dont il était devenu l'ami en recevant ses conseils, en étudiant et observant soue sa direction, nous adresse la lettre suivante, dont nous nous empressons d'accueillir la bonne pensée : A Monsieur le Directeur de l'Illustration. MONSIEUR , ,, Vous avez, il y a longtemps déjà,'

accueilli les essais si pleins d'avenir de Marvy; et, au moment de sa mort; vous" publiiez les magnifiques dessins de son voyage sur le Rhin. A personne donc, monsieur, plus qu'à vous n'appartient l'initiative d'une souscription pour élever à notre pauvre et cher ami un monument simple et modeste, comme fut sa vie. » Je n'en doute pas, ses camarades les artistes, les littérateurs, les gens du monde, les éditeurs, qui en si grand nombre sont venus hier lui dire un dernier adieu sur sa tombe, s'empresseront de répondre à votre appel et de lui donner cette nouvelle preuve de leur affection et de leurs regrets. » Agréez, monsieur le Directeur, l'assurance de mes sentiments dévoués. s AD. MOREAU. s

En 1848, Marvy se rendit en Angleterre, dans l'espoir de trouver un aliment à sa dévorante ardeur pour le travail. Il y entreprit une reproduction des paysagistes anglais les plus modernes. Cet ouvrage, auquel il s'appliqua beaucoup, est resté inédit. Il grava aussi, d'après miss Courtenay Boyle, dame d'honneur de feu la reine douairière, une charmante suite de dessins. De concert avec son ami, M. Masson, il avait conçu le projet de graver les principaux tableaux de la National Gallery de Londres. Cette oeuvre gigantesque avait déjà reçu un commencement d'exécution; mais elle fut abandonnée faute de souscripteurs. Découragé, fatigué d'une oisiveté qui lui pesait, Marvy rentra en France, il y a quelques mois à peine. Il commença un album de douze sujets, d'après nos meilleurs paysagistes.

PREMIÈRE LISTE DE SOUSCRIPTION. MM. Adolphe Moreau père. . . .

.... Bardin. Adolphe Moreau fils Léon Laroche Adolphe Lefèvre. Ferdinand Moreau. ...... . . L. de Fos Manuel Sidney Hertz Moreau, agent de change L'Illustration TOTAL

100 fr. 30 50 20 20 20 10 10 20 40 100 190 fr.

Nouvelles : Condorcet, Lavoisier, Gros, Voltaire, d'Alembert, Buffon, Paré, Papin, de Harlay, Monge, La Fayette, Monihyon , Colbert, Molière, Boileau, de Thou. — Total : 44 statues. Il y a encore des niches dans les deux cours du nord et du midi ; ainsi que sur les trois façades du sud, de l'est et du nord, pour en recevoir une centaine d'autres, si bien que, lorsque toutes ces niches seront remplies, le palais municipal sera un véritable Panthéon dédié à toutes les gloires parisiennes. Correspondance. MM. F. et R., à Brest, — Un des dessins reçu trop tard; l'autre pour le prochain numéro. Remerctments. M. O. M., . à Tlemcen. — Envoyé à la Revue de l'orient, comme matière plus appropriée à l'objet de ce recueil. Mille

compliments. M. .1. de R., à Madrld.—Nom recevrons avec reconnaissance ce que voue voulez bien nous annoncer. M. N.—Les Anglais n'ont pas inventé la vapeur, dites-vous,

Monsieur. Ils n'ont pas cette prétention. Quant aux applications de la vapeur, noue sommes de votre avis, sana partager votre horreur pour un mot. Cependant, le peuple qui a laissé enfermer Salomon de Caus comme fou, n'a guère le droit de réclamer •la priorité de l'invention. On a beau être Français, il faut être juste avant tout. Votre colère aurait bien d'autres motifs pareils de s'exhaler. Calmez - vous, calmons - nous. M. X., à Paris. — Nous réparons une erreur involontaire. M. Sauve dont nous avons annoncé la mort, il y a quinze avait cessé, depuis plus de dix ans, d'être le rédacteur enjours, chef du Ifoniteur. C'est, depuis sa retraite, M. Omo qui occupe cet emploi, et qui nitrite, à son tour, les éloges due à celui qui a fondé les traditions de cette œuvre délicate. M. C. V., à Paris. Vous avez raeon,Monsieur. La voie de bols à brêler ou double stère doit peser 750 et non 1,500 kilos,

On s'abonne directement aux bureaux, rue de Richelieu, n6 60, par l'envoi franco d'un mandat sur la poste ordre Lecbevalier et C5 , ou près des directeurs de poste et de messageries des principaux libraires de la France et de l'étranger, et des correspondances de l'agence d'abonnement.

Tiré à la presse mécanique de Pros nobles, 36, rue de Vaugirard, à Parie.


L'ILLUSTRATION, JOURNAL UNIVERSEL. rusée qui le mène tambour battant jusqu'à son mari, auquel il est présenté avec tous les honneurs dus à sa profession. Ce Duchemin, très-plaisant jusqu'alors , retrouve son Adèle dans la nièce de la maison, et le Monsieur qui suit les femmes attrape la main d'une héritière. La conclusion nous semble peu digne de l'exorde. La pièce est très-gaie, c'est un des meilleurs rôles de Ravel. Encore une fois, on vous fera grâce du restant de nos nouvelles en considération de ces vignettes. Ce qu'il y a dans la pipe d'un rapin? Mais il y a un rêve très-confortable, comme vous voyez , et combien de ces poursuivants de la gloire la rêvent tout éveillés, et dont l'illusion leur coûtera beaucoup plus cher ! Une pipe, deux allumettes, une pincée de fumée en feuilles odorantes, et voilà notre homme qui monte au ciel sur les ailes de la fée dont Shakspeare e si bien décrit les inventions fantastiques. Seulement le grand poëte fuit rêver son monde plus poétiquement, notre rapin a plus de bon sens que d'élévation, et je l'en félicite. Les commandes des bourgeois-princes ou des princes-bourgeois, la croix d'honneur, l'amitié d'un grand homme de la peinture, le dinar chez M. le président de la République et, pour l'achever de peindre, le mariage californien : voilà les étapes de I10Ira voyageur en rêve, et c'est le fait d'une ambition raisonnable et même vulgaire. Les maîtres robustes, Caravage, Salvator Rosa et Michel-Ange; les maîtres glorieux, Raphaël et Rubens, ou tout simplement les fanatiques, faisaient d'autres rêves dans leur bel âge de rapin. Demandez pintât à M. Ingres, si fier de vous connaltre et qui s'honore de vos succès; mais enfin il s'agit de prendre les vignettes comme elles viennent, et les rapins d'aujourd'hui pour ce qu'ils sont. A peine enfermé dans son nuage, comme les dieux mythologiques, notre artiste — il est temps de lui rendre son vrai nom—plane au-dessus des nécessités terrestres; il a triomphé du premier obstacle qui arrêtait l'essor de son génie ; il est admis au musée, à la place d'honneur : c'est son rêve qui commence. Laissez-le faire; rêver, n'est-ce pas toute la vie de l'artiste et presque tout son bonheur? Si loin déjà dans les espaces imaginaires, il est affranchi de toutes les petites misères du métier, à commencer par celles du livret: son nom estropié, son adresse boiteuse et tombée en pâte, un numéro d'ordre fautif qui lui aUribue la croûte du voisin ,• ah bien oui ! le voilà dans la luetivee, Cyrano de Bergerac jouissant de son succès colossal ; les rumeurs les plus flatteuses chatouillent ses oreilles: Admirable! aaaagni Gen e C'est le tableau de Barbichon. 11 n'aura plus le dé agrément de se constituer le seul spec. tateur de son chef-d'oeuvre et de le colporter chez les marchands de bric-à-brac, un connaisseur le lui paye vingt mille francs ; les commandes pleuvent , il en est écrasé ; quelle charge Si vous n'En croyez rien, c'est que vous n'avez jamais rêvé. Le voilà grand homme, il est décoré, il a tiré sa gloire à cinquante portraits de famille , vous voyez bien que c'est un homme raisonnable, même dans sa folie. lisait que le portrait est le bijou de la maison , que 'les plus laids ont leurs courtisans, et que les visiteurs saluent toujours l'original d'un : Comme c'est ressemblant ! Je le crois bien, c'est d'un maître , Barbichon I — Ah 1 c'est de Barbichue ? — Chevalier de plusieurs ordres étranere, sana compter 1, s médailles. — Vous m'en direz tant ! Quoi encore ? Une grande beauté, la fille d'un nabab. a obtenu la main de Barbichon, et ce serait le moment de le réveiller ; mais un reste de fu-

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mée glorieuse s'échappe de sa pipe , et Il n'a plus rien à envier à ses plus illustres moeurs. Charles-Quint ramassait le = du Titien ; l'empereur Maximilien portait l'échelle d'Albert Durer, et Henri VIII présentait la palette à Holbein ;• il est trop juste que leurs descendants se tassent barbouiller par ce grand artiste. Maintenant Barbichon est triste, les rois sont partie, l'héritière n'est pas venue , les commandes se font attendre, le Moniteur universel des légionnaires a oublié de le comprendre dans la dernière promotion des Barbichon, et, pour comble de disgrâce, il a cassé ça fée aux songes, et il ne retrouve devant sa glace que les mains noircies et les dents culottées d'un fumeur. Voici deux grands dessins en l'honneur de l'École des Chartes, mais on abrégera la légende , qui est de médiocre ressource. L'établissement de cette école date de 4824 ; le ministre qui l'institua sous la Restauration se conformait à une idée de Napoléon demeurée à l'état d'ébauche. Ce grand organisateur , ne pouvant rétablir la congrégation de Saint-Maur, aurait voulu créer des bénédictins civils dans un Port-Royal nouveau. Les ordonnances de 4829 et de 4832, qui, sauf quelques modifications, régissent aujourd'hui l'école, ne pouvaient remplir le but que E0 proposait l'empereur. Il résulte de leurs principales dispositions que les coure de l'École des Chartes, ouverts à des jeunes gens de dix-huit ans, se diviseront en cours élémentaire et in cours de diplomatique et de paléographie française. Dans le premier, dont la durée est d'un an, les élèves apprennent à déchiffrer les chartes ; le second, d'une durée double, leur explique les dialectes du moyen âge, et les dirige dans la science critique des monuments écrits de cette époque. Après quoi, les adeptes sont rendue au monde , gratifiés d'une pension et brevetés bibliothécaires, le premier siège vacant. Voilà de beaux bénédictins l Croira-t-on, cependant, que quelques-unsde ces messieurs se prennent au sérieux et se donnent plus ou moins gravement polir les successeurs directs des Mabillon, des Baluze et des Sainte-Palaye! Sans nier l'utilité de cesauxiliaires de la science historique, non plus que le savoir ou le zèle du plus grand nombre, Il est permis de s'étonner du peu d'importance de leurs publications (voir la bibliothèque de l'École des Chartes), après vingt-cinq ans de recherches et de travaux. Qu'ils s'honorent de quatre ou cinq noms illustres qui ont passé par leur .école , c'est une gloriole très - légitime ; mais voudraient-ils attribuer au brevet d'archiviste paléographe la vertu que la robe du médecin a dans les comédies de Molière, et, pour tout dire, un Eugène Burnouf,, un Barbie du Bocage et deux ou trois autres sont-ils bien des savants de l'École des Chartes ? Passons le chapitre de certaines autres prétentions, car aussi bien nous ne faisons le procès à personne;. mais les amis de l'institution déploreront toujours l'obstination malheureuse.que mettent quelques élèves à protester contre la nomination de tout écrivain devenu bibliothécaire ; Sainte-Beuve lui-mémo n'a pas trouvé grâce à leurs yeux. ai Aujourd'hui, écrivait l'autre jour M. Mérimée, on croit avoir bien mérité des le tIres quand on a déchiffré quelques lignes inconnues sur un papyrus carbonisé, ou qu'en feuilletant un grammairien du moyen âge que personne n'a lu, on découvre une citation inédite de quelque auteur oublié. 11 est vrai que M. Mérimée n'est pas un savant de profession ou de prétention, mais tout simplement un homme de beaucoup d'esprit, d'un savoir étendu. et solide. %mem BUSONI.


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Saint-Jean d'Acre. L'honorable général appuyait à la fois sa de Rome, e été élu Comme président de la Chambre des chant dans l'imagination, ni assez de talent, en un mot, proposition sur ces considérations d'honneur, d'humanité, députés. pour faire figure dans le galon littéraire du rez-de-chaussée, auxquelles on n'est jamais indifférent eu France. Et É la et il a grimpé. au premier étage; on ne voulait Tas de ses raison ne permettait cependant pas d'hésiter, on éprouvait feuilletons, il imposera ses tartines; il était insuffisant per des doutes, des inquiétudes de conscience sur notre droit à intéresser, il sera très-propre à enseigher. Jetez un regard Voyage à travers les Journaux. conserver Abd-Kader prisonnier, quels que fussent les sur les noms qui étoilent la première page des journaux, tisbtifs d'intérêt national, de véritable humanité que nous Qui aurait jamais supposé que cela se passerait ainsi? A depuis que la main sacrilége de M. de Tinguy a déchiré le pussions invoquer. M. Charras , dans un discours rapide, en croire les journaux, nous allions assister au plus émou- voile qui recouvrait la statue d'Isis, et dites-moi si je suis un nergique, passionné, a rétabli, à la profonde satisfaction et vant des spectacles législatifs. Les rôles étaient distribués calomniateur, ou seulement un esprit chagrin. Prenez un en( applandissemente de l'Assemblée, la vérité des faits. et appris par cœur. Depuis les premiers ténors de la tribune journal de la Restauration, le premier venu, et comparez le Apte avoir précisé le caractère de la soumission de l'émir, jusqu'aux comparses des couloirs, tout le monde était dépersonnel de ses rédacteurs avec les collaborateurs du plue oumission faite pour ainsi dire à discrétion, imposée par la cidé à se surpasser; tout était préparé pour cette représengrand nombre des feuilles de 1850. Je n'irai pas chercher le nécessité de sa situation, commandée par la poursuite metation extraordinaire; puis, au lever du rideau, il se trouve Journal des Débats de cette ancienne époque, ce journal naçante des Marocains, dont il ne pouvait espérer aucune que les soprani ne sont plus en voix, que les barytons sont qui avait pour écrivains ou pour inspirateurs tant d'hommes pitié ; après avoir fait remarquer que la parole de la France fatiguée, et que le répertoire va être inauguré par la troupe éminents par leur savoir et par les immortels ouvrages pie n'avait été à aucun moment engagée, et qu'Abd-el-Kader de fer-blanc. Du reste, c'est toujours la mémo salle de carquelques-uns d'entre eux ont laissés comme le sillon lumin'avait tout au plus à invoquer que des assurances person- ton, les mômes banquettes et les mêmes personnages. La neux de leur passage; mais je citerai le Globe philosophies, nelles, l'orateur a rappelé en termes chaleureux ce qu'était villégiature a singulièrement engraissé M. Jérôme-Napoléon où je trouve M. Cousin, M. Rémusat, M. Villemain, M. DaCet ennemi pour qui on sollicitait tant de pitié; il l'a monBonaparte; il tourne à l'ancien amoureux du Gymnase. M. Guizot; je mettrai sous vos yeux le Courrier [romtré rompant à l'improviste le traité de la Tafna par le mas- M. de Girardin ne peut rester sur son banc; il va, il vient, bois, pis, rédigé par Benjamin Constant, Kératry, Carrnenju, ecre de nos colons; immolant des centaines de prisonniers il se démène, parlant à celui-ci, arrêtant celui-là, donnant Mignet, Adolphe Blanqui, l'abbé de Pradt, et je vous dirai: blessés, malades, au mépris d'une capitulation consentie par une poignée de main à cet autre : on dirait qu'il porte avec Voilà quels étaient les journalistes il y a vingt-cinq ans; lui; en toute occasion enfin, exerçant les plus horribles soi les destinées de l'opposition. De l'autre côté, le banc voyez quels ils sont aujourd'hui. cruautés contre les Français. Devant ces terribles souvenirs, des gentlemen ridera est au grand complet. Gilet en piqué Mais il est vrai que, si dans ce temps-là le journal ne courait il s'est étonné à juste titre de cette pitié qui voudrait, quand blanc, devant de chemise irréprochable, manchettes immapas après les idées comme un enfant après lez papillons, il aucun traité ne noue y oblige, ouvrir les portes de la France culées, telle est la tenue rigoureuse de MM. de Lamât, de n'affichait pas non plus des prétentions encyclopédique; il se à cet adversaire qui bientôt irait relever en Algérie le draDampierre et de la Moskowa, qui représentent plus parti- contentait de traiter à fond la question du moment, de prévoir peau de le guerre sainte. — Nous ne pouvons mieux indiculièrement les gens bien mis. A deux banquettes au-dessous et d'indiquer les éventualités et de déduire logiquementles quer le succès de cette improvisation, et le peu de légitimité d'eux, M. Antony Thouret , le chef du parti des hommes conséquences d'un principe; il n'avait pas encore songé à se des réclamations présentées en faveur d'Abd-el-Kader, qu'en gras. M. de Broglie cause à voix basse avec M. Molé, qui bàtir une forteresse dans le domaine de la publicitépour exdisant que deux membres seulement, y compris le général tient constamment son chapeau à la main, comme s'il était pulser toutes les autres publications. Quelques-uns des homFabvier, se sont levés pour la prise en considération de la en visite de cérémonie. A la crête de la droite, le favori des mes qui donnaient des articles aux journaux écrivaient des proposition. Cet incident d'une heure a sans contredit été le dames de la cité de Clémence (saure, M. Denjoy, promène brochures, travaillaient dans des Revues, publiaient des livres plus intéressant de la semaine, et à peine pouvons-nous, son lorgnon sur les tribunes; à la crête de la gauche, sur la politique. Dans ces brochures, dans ces Revues, dans après cela , mentionner la discussion qui s'est produite sur M. Bourzat, qui a hérité dee traditions parlementaires de ces livres étaient traitées philosophiquement les grosses une proposition sortie des bancs les plus extrêmes de l'exM. Villemain, joue négligemment avec les cordons de son questions que le journal reprenait en sous-oeuvre et qu'il trême gauche, véritable utopie, qui a peut-être occupé l'As- soulier; M. Bourzat est l'antithèse de M. de Laussat : il a avait la mission de vulgariser. L'auteur de la brochure ou semblée plus qu'il ne convenait. une ficelle en guise de cravate, et une redingote dont l'odu livre fournissait aux journalistes une pàture d'idées quand rigine se perd dans la nuit des confectionnements. Son gilet, A ces rêves qui semblent conçus en dehors de toute noceux-ci se trouvaient par hasard dans la pénurie où lantion des habitudes, de l'organisation, des traditions, du trop court, fait d'impuissants efforts pour joindre un panguissent les écrivains politique de notre époque; la eéve, Caractère de la France, combien nous préférons ces idées talon fugitif; hélas 1 il expire comme Léandre avant de une gave jeune et vigoureuse, circulait donc dace tous les toucher au rivage. toutes simples, bien terre-à-terre peut-être, mais qui tendent rameaux de ce grand arbre aujourd'hui dépouillé de son Voilà ce que j'ai vu de plus curieux à l'ex-Palais-Bourbon. à une amélioration réelle, pratique. Aussi, croyons-nous écorce ; le journal contemporain a tué la brochure, a tué qu'on approuvera sincèrement l'Assemblée de l'attention Je ne pense pas que le pays se plaigne que le feu d'artifice la revue , a tué la librairie, et il est resté seul sur les ruines sérieuse qu'elle a accordée à l'établissement de lavoirs pu- des propositions menaçantes ait fait long feu. La France a qu'il avait faites. A l'heure qu'il est, il règne sans contestablics et de bains à bon marché. Bien que cette question un tel besoin de repos, qu'elle ne saurait gré à personne de tion, mais quelle royauté modeste ! Réduit à tirer les idées la troubler, sous quelque prétexte que ce fût. Elle veut d'hygiène ait passé sans grand bruit à la séance de vendredi dormir sur l'oreiller du présent. Mais les journaux que vent- de son propre fonds, il puise dans le vide avec un seau dernier, nous pensons qu'elle pourrait bien avoir plus d'impercé; il effleure les sujets, écrème les questions, prend le portance que tant d'affaires pour lesquelles on fait grosse ile devenir? les journaux qui avaient tant cons, pté sur les dessus du panier et laisse pourrir le reste. Le jour où le dépense d'éloquence. Le gouvernement, afin d'encourager représentations annoncées pour l'exploitation du premier- journal a voulu être tout, il ne se doutait certes pas qu'il par des primes la création de lavoirs publics et de bains à Paris? Depuis trois mois ils se trem paient dans les redites. finirait par n'être rien. Les revues de Satory étaient épuisées. Ils avaient promis un bon marché, avait présenté un projet de loi portant demande Cette faute commise par le journal a été suivie d'un irréthème tout neuf pour le prochain trimestre, et les voilà de crédit, et dispensé, à ce titre, des trois délibérations; l'Assemblée, néanmoins, a ordonné que ce projet serait forcés de servir à leurs abonnés les rogatons du trimestre parable malheur. L'amendement Tinguy n'a pas eu seulement pour résultat de déchirer le voile du temple et de dédernier. Depuis quinze jours, la clarinette du journalisme soumis aux trois délibérations, jugeant la question digne de tout examen, et nous souhaitons qu'elle accueille défini- a toujours joué le même air. La chronique politique est aux pouiller du prestige de l'inconnu les pontifes de l'idole, li a encore éloigné du journalisme un grand nombre d'hommes abois ; tivement, par une solution affirmative, une tentative qui l'entre-filet se trains péniblement comme un hippopeut exercer l'influence la plus salutaire sur l'hygiène des potame blessé; quant au premier-Paris, le premier-Paris se spéciaux et d'hommes politiques qui ne veulent pas combattre à visage découvert. M. le docteur Véron ex sait meurt, le premier-Paris est mort! classes laborieuses. quelque chose. Il attaquait dernièrement avec une teigne Il faut bien l'avouer, au risque de déplaire à de certaines Nous ne croyons pas utile d'étendre ce résumé des tendantoute juvénile M. Dnvergier de Hauranne, qu'il n'appelle ces parlementaires, de l'énumération des lois secondaires gens trop habitués à dire tous les matins la vérité aux autres plus que le jeune Prosper pour indiquer clairement le peu de pour permettre qu'on s'exprime librement à leur égard, votées, et des propositions personnelles repoussées par l'Ascas qu'il fait de cet ancien collaborateur du Constitutionnel. mais le journalisme subit, comme tout le reste, la loi inexosemblée ; nous noua bornerons à dire qu'elle a définitivement Mais avant 1848 M. Louis Véron y et regardé à deux fois adopté, et sans modifications importantes, la loi sur la rable de ce temps-ci : il baisse. L'idée ne circule plus à avant de traiter si lestement le jeune Prosper, car M. Ducorrespondance par télégraphie électrique, et qu'elle a, sur travers ces gigantesques colonnes toutes noircies de commé- vergier de Hauranne publiait à cette époque, concurremla demande de M. Creton, fixé à samedi prochain la dis- rages. Au lieu de prévoir les événements, le journal est à ment avec MM. Thiers et Rémusat, d'excellents articles la remorque des faits; au lieu de marcher dans la voie dans le journal du cussion de la proposition de cet honorable membre sur l'abvieux Louis. rogation des lois de bannissement votées contre les mem- philosophique du principe, il fait l'école buissonnière dans Il y a donc en ce moment un temps d'arrêt intellectuel, les petits sentiers de la chronique, battant tous les buissons bres de la branche aine et de la branche cadette. Si aucun il faut bien le reconnaître, à moins de fermer les yeux à la pour tacher de faire envoler un sujet d'article. N'avons-nous lumière. incident n'ajourne ce débat, nous pouvons prédire avec plus Le vieille machine du premier-Paris est disloquée; pas vu tout dernièrement l'un des plus graves organes de de certitude que pour samedi dernier, une séance orageuse, la grande presse s'escrimer trois jours durant, à propos de la pauvreté d'idées et l'absence de style des faiseurs polipassionnée pour samedi prochain. tiques se font d'autant plus remarquer en ce moment que quelques Innocents sourires, et élever le gendarme jusqu'à Ce serait un véritable oubli que de ne pas mentionner, au la hauteur d ' un principe? Et à ce sujet, toue les autres la loi du centime supplémentaire a exilé, Dieu merci, le milieu dee propositions condamnées dans le cours des der- Journaux de se précipiter sur la question roman du feuilleton , et qu'a défaut des aventures de la Reine comme des oiseaux Margot le lecteur est bien forcé, pour passer le temps, de nières séances, la proposition de M. le général de Grammont de proie, pour en emporter chacun un morceau. Je pourrais sur la translation du siége du gouvernement hors de Paris. parcourir les élucubrations prétendues politiques. Les écrivous citer telle feuille sérieuse, qui, depuis trois semaines, Du reste, contre l'espoir des curieux qui en attendaient déjeune, dîne et soupe du grand complot tramé contre vains du premier étage „qui s'étaient modestement placés sur quelque scandale, elle est tombée sans beaucoup d'éclat M. Dupin et ses collègues de la Commission de permanence. le seend plan pour laisser presque toute la scène aux rodevant une majorité considérable. manciers et aux feuilletonistes, ces journalistes modestes qui Il en est une autre qui, voyant qu'elle ne doit plus compter, — La suppression de la succursale dee invalides d'Avi- pour venir en aide à son infécondité, sur l ' imagination pa- portaient depuis quinze ana la queue de la littérature, sont tout étonnée aujourd'hui qu'on se permette de leur demanresseuse des librettistes parlementaires, se promène à tragnon, prononcée par un décret du V février dernier, a fait der des du style et du talent. Ils ne peuvent refluer sur l'hôtel national de Paris 350 hommes environ vers l'Allemagne, passe de l'Autriche dans la Hesse, et de la se faire oonnalseances, à cette idée qu'ils sont devenus des premiers rifles Hesse en Prase ,• excite telle puissance, retient telle autre, qui sont arrivés à Paris dans la soirée du 25 de ce mois. et qu'on est en droit d ' exiger d'eux autre choseque les et lait mouvoir les armées comme dee pions sur un échiParvenus aux dernières étapes de leur voyage, ils devaient éternelles fioritures qu ' ils brodent quotidiennement sur leur arriver par eau à Paris dans la soirée du aa ou dans la ma- quier. Le journalisme semble aussi épuisé que l'exécutif et thème sempiternel. tinée du 14 de ce mois. Par suite de la tourmente de di- le législatif. Encore quelque temps de ce régime, et nous Il existe bien encore quelques journaux qui ne sont pas finirons par noue apercevoir que la chanson des Myrmidons manche , on les a fait prudemment rester à Melun et à tombés à cet état d ' aplatissement; il en est jusqu'à trois... était une prophétie à notre adresse. M. Ensile de Girardin Corbeil; ce qui a rendu inutiles les préparatifs de débaren est-il jusqu'à trois? Ce qui est bien certain, c'est que cet quement soigneusement réunie au quai de Louviers. Ils sont avait, dans ses jours d'opulence intellectuelle, une idée cha- état de choses ne peut durer longtemps; l'époque a beau être arrivés Paris par les chemins de fer et par des voitures que matin au service de la république, Il devrait bien, au insouciante, les journaux comprendront tôt ou tard que, s'ils risque de se gêner un peu, foire un léger sacrifice, et prélesuspendues, et ont été reçus avec les marques du plus vif ne veulent pas arriver à l'unité de l'abonné , ils ont à opérer ver une seule idée par semaine sur ses économies pour déintérêt par laure camarades et par le brave général Petit, une révolution radicale dans leurs bureaux de rédaction; frayer la polémique quotidienne. — Le discours du roi de Prete à l ' ouverture de la session A cette infécondité de la presse en général, à ce marasme on exige d'un comptable qu'il sache l'arithmétique, exigez des chambres, le al de ce mois, a été le sujet de tous lest, des intelligences de l ' écritoire, il y a plusieurs causes : la de vos rédacteurs qu'ils soient des journalistes. Supprimez commentaires, et sa rédaction équivoque donne en effet de première, c'est la suprême ignorance de la plupart des ce payement à la ligne qui a engendré le tartinier. hé surtout De tous les jj ournaux, le Journal des Débats est le seul, je la besogne à toutes les crai erne à toutes les espéraids de l'opinion publique. Le journalisme, qui e la prérances. Néanmoins , les négocian crois, qui alloue un traitement fixe à ses collaborateurs; il t!ons entre la Prusse et tention d'être l'éclaireur de la civilisation, devrait avoir pour a l'Autriche continuent, et l'on dit même que cette première desservants des hommes nourris de fortes études, des traraison, et cela se remarque au premier coup d'oeil. Dans ardeur populaire, qu i pouvait entrateer le gouvernement prussix mois, dans un an, plus tôt ou plus tard, il faut que le • vailleurs pâlie par les veilles, ou des esprits supérieurs en sien au delà de co qui est prudent, commence à se colinot. qui les facultés naturelles suppléent atm facultés qui s'ac- journalisme se renouvelle s ' il ne veut périr ; c'est aux jeunes gens qui aspirent à se lancer dans cette difficile et glorieuse quièrent par un travail Opiniâtre. Au lieu de cela, que voyons— Le roi Victor-Emmanul e ouve a en ersne la ses— carrière à se mettre opiniàtrément au travail, car je leur sion des chambres piémontai ses, le 23t dans presque toue les organes de la presse parisienne? n au milieu nous Dee fruits-secs prédis que le temps n'est pas éloigné où l'empire d'Alexandre de l ' enthousiasme des citoyens accourusovembre, de toutes les sur son passage, professions libérales celui-ci a appartiendra au plus digne. été médecin, il n'a pu 80 faire une clientèle; '-celui-là et de l'Assemblée, accueillant son discours par ses applaua Je suis forcé de m'arrêter sur ce sujet, qui n'est certes échoué eu barreau; tel s'est ruiné sur le marché commerdissements. M. Pinolli , le négociateur nouvellement revenu pas épuisé, pour répondre à une lettre qu'un correspondant cial; un autre n'avait ni assez de style, ni assez do fraianonyme ma fait l'honneur de m'adresser. •


L' ILLUSTRATION, JOURNAL UNIVERSEL.

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mais qui peut à présent prétendre avec juste raison à 116s réputation plus solide, celle d'artiste réfléchi , de muuden penseur. Ce qui nous a surtout frappé dans la mena de Les représentations des Huguenots qui ont suivi celle dont M. Adolphe Adam, c'est le soin avec lequel le compositeur nous avons rendu compte dans notre précédente Chronique, a cherché à éviter également les formules scientifique. , prises souvent et à tort pour du style religieux, et les n'ont fait que confirmer l'opinion que nous avens émise à l'égard de la belle interprétation que madame Viardot donne formes théâtrales, trop mondaines pour convenir à la muau rôle de Valentine. L'éminente cantatrice, tout à fait sûre sique d'église. En évitant ce double écueil, le compositeur a su faire un heureux mélange de susse mélodie et d'éléde soi-même, plus à son aise avec le public, a vu son succès grandir à chaque soirée. Cependant il ne parait pas qu'elle ait gante et riche harmonie ; la partie vocale est toujours chantante , l'instrumentation toujours d'un excellent colorie, conquis Bans exception les suffrages de tous luaristarques. Le AVÉNEMENT DE LA principal reproche queles_ lui adressent, c'est de l'une et l'autre rendent le sentiment religieux avec une exactuelle et une république quelconque, point de milieu juste ou non juste. » (Du Règlement de la delle, 4831.) — transposer la plupart des morceaux du rôle de Valentine, pression qui nous parait pleine de vérité. Telle est l'Impression qui est résultée pour nous de l'audition de la messe de que sa voix ne peut exécuter tels qu'ils sont écrits dans la e Oa n'est pas républicain on est antiroyaliste ; on n'aime partition. Est-ce là une critique bien sensée? On blâme Saine-Cécile, composée par M. Adolphe Adam. Ajoutons pas la république, on haiCles rois... La république apparattrait soudain : l'effroi, l'embarras seraient grands parmi ses donc en madame Viardot exactement ce qu'on admirait il y qu'elle a été exécutée par deux cents voix et cent cinquante plus ardents prôneurs.» (La République, 1833). — e La répu- a un mois en mademoiselle Alboni. Celle-cl a-t-elle jamais instruments, dirigés ceux-ci par M. Tilmant , par blique est immanquable. — Ce ne sont pas les républicains chanté textuellement le rôle de Fidès? — Depuis quo le M. Dietsch. Afin que la fête Mt, dans son genre, aussi qui font la république ; ce sont tous les autres, sauf eux. » monde musical existe, il est reçu que les chanteurs poin- complète que possible, l'archevêque de Paris y a assisté créés, afin de les adapter il y s prie la parole comme pour consacrer les salutaires tent les rôles qu'ils n'ont (La Catastrophe, 4835.) au diapason de leur voix.Pointer 'ointer un rôle, c'est mettre à principes que l'Association no cesse de féconder, et qui ont RÉVOLUTIONS EN Eunoes. — «A peine la révolution de 4789 émeut les peuples qui , heureux ou malheureux,jouis- la place de la note écrite une autre note appartenant au déjà produit de si bons résultats. Pour ne citer que le dernier, nous dirons que la messe de Sainte-Cécile a eu pour sent ou souffrent à la manière de la brute... La révolution môme accord, plus algue ou plus grave, suivant le besoin, sans dénaturer pour cela l'esprit de la phrase musicale. résultat de faire entrer une somme de près de six mille francs de 4 830 se fait presque européenne, mettant partout los dans la caisse de secours et pensions de l'Association des Cette opération, pratiquée de tout temps, nous le répétons, esprits en mouvement, et souvent les bras en action. » Vienne une autre encore! Ce sera bien pis. » (La Ré- par lés plus célèbres virtuoses, exige à la vérité du savoir, artistea musiciens. du goût ,ét le sentiment dé l'art ; elle n'est Nous avons annoncé que la société de l'Union musicale publique, 4833.) a inauguré sa troisième année d'existence. Elle l'a fait par GUERRE CIVILE DANS PARIS. — « Si l'adulation tue les prin; pas sans de graves dangers, confiée au premier chanteur ces, elle n'est guère moins nuisible aux capitales et aux peu- venu. biais qui mieux que madame Viardot sait ce qu'il faut un très-beau concert qui était en même temps une oeuvre et ce qu'il ne faut pas faire en pareil cas? Que l'on trouve de bienfaisance. Cette société est cette annee dirigée par ples. J'aime etj estime assez le peuple de Paris, celui de France, son organe moins parfait que celui de telle autre chanteuse, M. Félicien David. C'est par une symphonie de ce compoet tous les hommes mes contempora ins pour leur dire : — Vous à la bonne heure; mais l'accuser de manquer de respect siteur que commençait le programmé de la première maétes en danger d'être portée à vous entre-déchirer, comme pour la pensée des maures, elle dont la science musicale tinée. Cette symphonie a été très-bien exécutée par l'orse sont entre-déchirée ces malheureux Grecs, ces malheuest vraiment magistrale, on aura beau dire, on ne le chestre et très-applaudie par la salle entière. La partie voreux Romains du Bas-Empire, nos maures en civilisation, cale de ce concert se composait d'un air chanté par madeet enfin, pour parler le langage de la multitude, vous êtes croira pas. Le Théâtre-Italien a remporté celle semaine une de ces moiselle Félix bliolan, de deux morceaux dits par M. Waren danger d'être réduits à vous entre-dévorer comme des victoires auxquelles rien ne résiste. La soirée où a été tel , d'un choeur d'Antigone de Mendelssohn, et d'un choeur bêtes féroces , affamées, enragées I n ( Considérations sur donnée la première représentation de la Fig lia del Reggi- de la Création d'Haydn : solistes et choristes ont eu chates destinées humaines, 4830.) Maintenant, joignons les mains et prions Dieu que l'ex- mente ressemblait entièrement à ces soirées fabuleuses cun leur légitime part de succès. Mademoiselle Joséphine traordinaire clairvoyance départie au prophète-gentilhomme d'enthousiasme si fréquentes autrefois à la salle Venta- Martin e exécuté avec un talent au-dessus de tout éloge le dour : perfection inouïe dans l'exécution vocale sur la beau concerto pour piano (en soi mineur) de Mendelssohn, breton soit en défaut dorénavant et ne s'étende pas au-delà scène; applaudissements qui suspendaient la représentation et un charmant morceau de sa composition intitulé Danse des faits accomplis, car voici ce qu'il nous présage : pendant près d'un quart d'heure, et qui faisaient de la salle syriaque, L'orchestre a de plus exécuté l'ouverture do MéPREDICTIONS POUR L ' AVENIR. — u DESTINÉE DE LA RÉPUelle-même un des plus curieux spectacles qu'on pet voir. Le lusine, de blendelseohn, qui n'a pas paru à la hauteur de BLIQUE. — La république est prédestinée à l'oeuvre de clore public en est enfin revenu à ne plus craindre de déchirer ses beaucoup d'autres oeuvres de ce maitre célèbre. net la l'ère présente et d'ouvrir l'ère future, de trancher gants ni de froisser ses manchettes en battant des mains; La société de Sainte-Cécile, que dirige M. Seghers, a fait chatae rouillée des temps, de-jeter la planche de transition entre la monarchie tempérée et le despotisme absolu. » (La grâce au ciel! la glace est empiétement fondue. C'est à à son tour son premier début dimanche dernier. L'orchestre madame Sontag qu'on doit un tel miracle. Il faut avouer, il a dit la symphonie en si bémol de Beethoven avec une véRaison des temps, 4836.) est vrai, que la façon dont madame Sontag chante et joue le ritable supériorité. Tout le reste du programme a été de RÉVOLUTION SOCIALE EN FRANCE. — e Le vrai, le sensé dimême. Il contenait un choeur du seizième siècle, de Toinot sent où doit conduire la marche suivie : le juste, l'honnête rôle de la Fille du Régiment est quelque chose de vraiment merveilleux. Chanteuse fine, gracieuse, légère, polie au delà Arbeau ; un air d'Anacréon , de Grétry, chanté par disent comment on devrait prendre une autre route. Peine de tout ce qu'on peut dire, elle ajoute, dans ce rôle, 4 ces M. Bassine; l'air de Montano et Stéphanie, de Berton, chanté On ne veut pas voir.... et vient d'abord une crise vaine! qualités innées la verve la plus entrainante, la plue pi- par mademoiselle Félix Mielan; un octuor de Beethowen première où nous sommes, puis une seconde où nous allons, désinvolture, la hardiesse vocale la plus incon- pour instruments à vent, qui a produit un très-grand effet ; enfin une crise dernière où nous resterons. s (La Raison des quante cevable. Quelle charmante vivandière l quelle admirable un chant élégiaque du même maitre, avec accompagnement temps, 1835 ) rôle, rien n'en peut dond'instruments à cordes, qui a paru monotone quoique d'un — «Malheur à qui ne voit dans les crises du siècle que dee cantate ice I Ce qu'elle fait dans cele son avec un art et une grand caractère ; enfin l'ouverture de Tannhataer,, de ner une idée, soit quand elle file syreptômes resenUels de liberté et d'égalité I Ici le pouvoir; délicatesse sans exemple, soit lorsqu'elle dit une phrase exM. Wagner, qui, si l'on veut à tout prix qu'elle soit un cheflà les besoihs ; voilà les vrais stimulants. Seulement, l'inpressive avec un sentiment exquis, ou bien quand, au mi- d'ceuvre , ne peut être qu'un chef-d'oeuvre d'excentricité. stinct du besoin, jusqu'alors comprimé, s'est développé et lieu d'une scène bouffonne, elle se lance dans un dédale dilaté au souffle de la liberté. Il s'est transformé en un sentiAfin de compléter autant que l'espace nous le permet les inextricable et sans fin de traits rapides aux mille formes nouvelles musicales de cette semaine, il nous reste à annonment impérieux... Folles gens ! ils jouaient entre eux à la variées , qui étonne et fascine l'auditeur. Bref, nous ne . car le succès des sophismes... Voilà l'autorité, avec que vient d'obtenir à l'Opéra-Comique la pièce liberté, ou plutôt à nous rappelons pas avoir jamais été témoin d'un triomque la vanité, l'ambition, la vengeance se sont échauffées au phe en un acte de MM. Scribe et de Leuven, intitulée la Chanplus unanimement , plus chaleureusement constaté. jeu , et des partenaires ont été appelés qui raviront la douteuse voilée, dont la musique est de M. Victor Massé. C'était — Nous reviendrons plus d'une fois, sans doute, sur ce ple mise. » ( La Leçon de justice, de prudence, 1831.) — sujet ; l'occasion ne saurait nous manquer. Nous ne fe- le début de ce jeune compositeur. Nous en parlerons plus au « Ceux qui avaient, ceux qui étaient, sont perdus corps et rons donc aujourd'hui-que mentionner I heureux début de long la semaine prochaine. Gemmes BOUSQUET. biens, sans que nul recueille l'héritage. Il y a du mal pour M. Ferrerai, excellent baryton dont le personnel du Théâtretous; tort est à quelques-uns. Tels et tels ont oublié qu'ils Italien vient de se recruter ; il e rempli avec beaucoup de n'étaient pas seuls sur la terre, pas seuls de leur espèce, pas talent le rôle du sergent Sulpizio. M. Calzolari aurait aussi seuls à titre égal. Ils pèchent depuis la première génération; fort bien dit le rôle de Tonie, sans une extinction de voix . ils sont frappés jusqu'en la dernière. s (L'État de guerre qui est malencontreusement venue paralyser ses moyens Les chemins de fer de Salat-Germain dans la société, 1833.) — « Si ce n'est aujourd'hui, ce sera juste au moment de commencer; mais il a fait preuve de et Vermilles. demain, ce sera tôt ou tard qu'éclatera la lutte entre ceux zèle et de bonne volonté; le public a su lui en tenir compte. qui ont et ceux qui n'ont pas... lutte épouvantable, attendu ga résumé, nous pensons pouvoir affirmer, sans crainte Dlx dessins pan M. Blanchard, gravés par MM. itest, Httelln que, d'après ses suites , ceux qui n'ont pas manqueront end'être contredit par personne, que tout le monde e été ravi et Angola. core davantage , et ceux qui ont perdront de plus en plus, » de cette soirée ; on le sera davantage encore aux représenVingt-neuf millions deux cent quatre-vingt-onze mille (Exposé de la ligne politique, 1835.) a été appris en- tations suivantes; car, le croirait-on? l'ouvrage trois cent cinquante-sept voya geurs, à peu près la populaDISSOLUTION SOCIALE EN Euaoes, — a L'Europe est mis en scène en cinq jours. Excepté - madame Sontag, qui tion de la France entière, ont été transportés sur les chetrée dans une ère climatérique qui s'ouvrit par la révo- et déjà l'avait joué à Leuctres avec un très-grand succès à la mins de fer de Saint-Germain et de Versailles (rive droite), lution de France , qui aboutira à la dissolution de la saison dernière, aucun des autres exécutants, chanteurs, clinsociété; et les gens à vue courte, à vue trouble, sont in- risMs, orchestre, n'en avalent pas vu une note avent mer- depuis leur ouverture, qui date, le premier du 95 août 1837, sensés au même degré en n'apercevant dans celte crise credi de la semaine dernière, et la première représentation le second du e' mai 1839, jusqu'au 31 octobre dernier. Les faiseurs de statistique pourraient dire combien en auqu'un épisode fortuit, en se promettant à son terme un déa eu lieu mardi de cette semaine-ce C'est là un tour de 4831.) — La Vérité diplomatique, raient été transportés dans le même laps de temps, en tenant noûment proapere. » ( force qui mérite d'être cité. compte de l'accroissement du nombre des véhicules de toutes « La société humaine, quelle que soit sa forme, nate mûrit, La fête de Sainte-Cécile a été célébrée le 22 de ce mois, que la concurrence établit sur des routes aussi frévieillit et meurt. Jusqu'à présent, ce fut de mort violente, avec une pompe vraiment extraordinaire. C'était le comité sortes quentées que le sont celles de Saint-Germain et de Versailles; de mort na- de l'Association des artistes musiciens qui, de même qu'il par la voie de la conquête; désormais ce sera mais ce serait pour nous une recherche hors de propos; turelle, dans les transes de l'agonie, l'état de corruptionilmoy a un an, avait organisé cette solennité. L'église Saintn'y tenons-nous au chiffre constaté par les états des chemins rale menant à celui de la dissolution sociale. —Même Eustache n'était pas assez vaste pour contenir l'immense a plus lieu à la chance prédite par Napoléon.: « Avant cin- foule toujours prête, à Paris, à se rendre partout où il y qui font le sujet de cet article. Ce qui n'a pas besoin de chiffres pour être démontré, ce quante ans, l'Europe sera républicaine ou cosaque. e Il faut suite sera co- a dee jouissances à goûter; à plus forte raison lorsque l'art sont les modifications profondes que le transport par les dire plutôt : L'Europe sera république, et par et la bienfaisance l'y convient par la double puissance de saque. » (La République, 4833.) leur attrait. La messe en musique qui a été exécutée cette chemins de fer a apportées dans les transactions du comRemarquons, sur ce point, que la prédiction de M. de la année est de la composition de M. Adolphe Adam ; l'au- merce et de l'industrie, et même nous ajouterons , à l'égard . Gervaisals se trouve en parfaite concordance avec celle de teur l'a expressément écrite pour cette circonstance. C'est .des chemins de Versailles et de Saint-Germain, dans la vie l'éloquent membre du parlement espagnol qui a naguère une oeuvre extrêmement remarquable et conçue d'une façon intérieure des familles. Ceux-ci, presque complétement étranproduit une si vive sensation sur tout ce qui pense en Europe, toute nouvelle. Les limites d'une chronique ne nous per- gers aux grands transports de marchandises, aux grands mouvements du commerce, servent principalement à la cirde M. Donoso-Cortez. mettent pas d'entrer dans des détails analytiques, et noua culetion des voyageurs. Nous ne sommes qu'au début de ce Et nunc erudimini I... Voilà l'homme qui est nue in- le regrettons; car ce serait un grand plaisir pour noue, mouvement. Chaque jour le goût de la villégiature fait de nouconnu, méconnu, méprisé du pouvoir et de la classe moyenne, peut-être aussi pour le lecteur , que de faire une étude raiveaux progrès, et ce qui jadis était un voyage, est devenu et bafoué des journalistes. sonnée d'une partition si sérieusement pensée et réalisée maintenant aussi facile et aussi peu coûteux qu'une course de Dans deux autres chapitres, M. Damas-Hinard e, sous le avec un talent tout à fait supérieur. Nous devons nous conseils, réuni d'autres extraits des borner à résumer notre jugement, ou plutôt à rappor- cabriolet ou d'omnibus dans Paris; on ne cherche plus à aller titre oie jugements et de de respirer l'air de la campagne à la barrière des Martyrs ou à la Gervaisais. Ils sont tous emnombreux écrits de M. ter l'opinion générale. Celle-ci, croyons-nous, a été de celle de la Chopinette, air plus ou moins saturé de l'odeur de preints du méme caractère prophétique. tous points favorable à la récente production de l'un de nos la friture et du vin bleu : on va à la campagne, à la véritable Il faut lire ce livre ; c'est un amer breuvage, mais il peut compositeurs depuis longtemps classé parmi les plus féconds, campagne; on Voit de véritables cultivateurs qui !aboulent les plus spirituels , les plus gracieux de l'école française ; être salutaire. Feux MORNAND.

gneuries1 Faites courte vie, mais bonne. Sera-ce demain? sera-ce après demain? Il n'y a de doute qu'entre ces deux termes. » ( De la chambre Inamovible, 1831. ) Dg LA GARDE NATIONALE. — a On pourra objecter que lente* suprême est protégé par les gardes nationales, c'est. à-dire le peuple armé lui-même ; les faits se chargeront de répondre d cette objection. Dès que la portion la pies active et la plus nombreuse méconueitra l'intérêt suprême de notre société actuelle, elle voudra réformer cette société. » destinées humaines, 1830). ( Considérations sur los RizeuneneuE. — a Entre la monarchie

Chronique muolrele.


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L'ILLUSTRATION, JOURNAL :;UNIVERSEL.

w Coet/lia y o dose ta il l'eaupte. —pipe d'un rapin: Il voit en songe la foule enthousiasmée devant son tableau exposé au Salon. — Ingres reconnalt son maitre et lui rend hommage. — On lui affreuse somme fabuleuse, Une belle dame veut avoir un portrait de sa façon. — Il a plus d'un genre de succès. — On ne peut se passer de lui a pu Imites.— une princesse indienne de la rue de Breda veut l l'Élysée: — Les rois viennent h Paris pour se faire peindre ; il n'a ' épouser ou mourir. — II est, réveillé par l' indiscrétion d'un rat. — Revenu de son émotion, il ae regarde dans sa glace : il n'eut pas blanc


L'ILLUSTRATION, JOURNAL UNIVERSEL.

jets. C'était à la place de la Madeleine que devait se trouver la tête de la ligne. Mais l'homme propose, et quelquefois les hommes disposent, ou pour mieux dira s'opposent, et force a été de renoncer à l'idée de mettre la gare plus près du centre de Paris. Pour qu'un chemin de fer joigne l'agrément à l'utilité deux choses sont' nécessaires : un abord facile et central. La gare de Paris réunit ces avantages, la population tendant toujours à se porter vers le nord, chaque jour le chemin de (erse fait davantage centre; et cependant, si le projet primitif eût d'abord été adopté combien pas été plus commode d'aller s'embarquer sur la place d la Madeleine que dans la rue SaintLazare ! D'après le projet, le chemin de fer traversait sur des ponta élégants les rues Saint-Lazare, Saint -Nicolas , Neuve -des- Mathurins et Castellane. La différence de hauteur du niveau de la voie et de celui des rues permettait de faire ce parcours sans gêner en rien la circulation ; plusieurs issues auraient été pratiquées dans la rue Tronchet, soit pour établir des bureaux de recette les jours de

grande foule, soit pour activer, dans le même cas, l'écoulement des voyageurs à leur arrivée. Ce projet, praticable alors qu'on n ' avait à opérer que sur des terrains non bâtis, s rait à présent complètement impossible. Lors de l'enquête ouverte à ce sujet, on a objecté : le que la dépréciation du prix des terrains et des maisons dans le voisinags du chemin de fer serait énorme , et nous avons vu constamment augmenter la valeur des immeubles dans les rues qui avoisinent la gare de Paris ; 2' que la fumée des locomotives pourrait noircir un de nos plus beaux monuments, la Madeleine, ainsi que toutes les maisons environnantes ; et si nous comparons les maisons construites dans la rue d'Amsterdam, du Havre, avec les constructions de la mémo époque dans l ' intérieur de Paris, certes les mieux conservées ne sont pas ces dernières ; la raison en est bien simple : le coke, seul chauffage employé dans les machines locomotives, ne donne que peu ou point de fumée, et l'on peut s'en assurer en regardant les ponts sous lesquels passe le chemin de fer ; aucun n'est noirci à l'endroit qui correspond au passage de la cheminée. On a objecté aussi les chances d'accidents, d'événements, ce qui pourrait compromettre la sûreté des habitants, et le bruit qui troublerait leur tranquillité. Mais toutes les maisons de la rue Saint-Lazare, de la rue d'Amsterdam sont encore debout. Quant au bruit, faites plutôt lo procès à l'activité incessante des voitures, diligences, malles-postes . , qui affluent aux abords des gares, à toute heure du jour et do la nuit, qu'à la circulation des trains qui, roulant sans cahots, produisent certainement beaucqup moins de bruit qu'une voiture courant avec une grande vitesse sur le pavé. L'expérience a fait justice de toutes ces allégations; mais malheureusement, comme presque toujours, l'expérience est arrivée trop tard : l'histoire de Cassandre sera vraie dans tous les temps. Il est une phrase qu'on met dans la bouche de tout le monde : a Les chemins de fer n'ont pas dit leur dernier mot. Non, certainement, ils ne l'ont pas dit ; nul ne peut prévoir

Le 6135tem de Versailles et l'Orangerie. quel changement ce moyen rapide de communication apportera dans les relations entre les grands centres do populations et les communes de moindre importance. Déjà nous l'avons vu : l'homme que ses occupations forcent d'habiter Paris, le juge, le négociant, peuvent se donner pendant l'été le plaisir de la vie do campagne; que serace lorsque , par la suite, l'affluence toujours croissante de voyageurs permettra aux Compagnies de les transporter à des prix encore plus modérés que ceux des tarifs actuellement en vigueur? Alors, ce sera une véritable émigration ; le plus modeste employé pourra échanger la vie de gêne et de privation qu'il. mène à Paris, contre la vio plus large de la campagne, ou même d'une petite ville , en ' consentant à faire tous les jours un voyage de quelques minutes dans une voiture corn- • mode. La direetiOn des chemins de fer de Saint-Germain et Versailles vient de prendre l'initiative

d'une mesure qui, selon nous, doit, dans un avenir peutêtre peu éloigné, arriver à ce résul:at en établissant des abonnements proportionnés au temps et à la saison pour lesquels on s'engagera. Espérons quo le rabais de 6D p. 1,„ que l'administration accorde à ses voyageurs.portera d'heureux fruits,etqu'elle pourra, en conciliant . son intérêt avec Pi ntérêtgénéral, persévérer et Marcher plus avant dans cette voie. Mais; si nous sommes bien informés, de nouvelles surprises nous attendent il serait question pour cet hiver, d'établir de temps . en temps des trains de nuit, qui permettraient aux habitants de Saint-Germain, de Versailles et des communes intermédiaires, de venir applaudir nos virtuoses de l'Opéra et des Italiens , s'ils trouvent des places à leur arrivée ; de prolonger le succès de quelques uns de nos ouvrages dramatiques en vogue, en faisant arriver à Paris, en masse, les habitants de deux des villes les plus importantes du département do Seine-et-Oise, qui seraient fort aises de se retrouver le soir dans leurs foyers, après avoir applaudi madame Viardot ou Lablache, Madeleine


des* le Mnsidersient, tel qu'Horace nous le comme le gardien tutélaire de la paix, de la civi1 dg progrès. Quand on l'examinait sous ce point yu, on devait peu s'inquiéter de la question de same ei protestim généreuse qu'il accordait aux savants, atm tee et aux petites n'était pas un des moyerm gleil ete• pour consolider son despotisme. Qu'il fel griment sincère ou seulement habile, les résultats Matent les mêmes pour la société. Il n'y avait que la paix qui pût amener à maturité les plans de son illustre parent, et une destruction vigilante des principes anarchiques dela faction de Pompée était absolument nécessaire pets que l'Italie se relevât d'un siècle de révolutions, pour que , les provinces reprissent leur ancienne vigueur, diumém comme elles venaient de l'être par les spoliations des meurtriers de César et d'Antoine. ].'issue de la guerre de Remo et d'Alexandrie dut paraître aux provinces occidentales de l'empire aussi importante que celle de le lutte d'Ormuzd et «Ahriman dans la théologie orientale. D'un côté étaient le désordre et la barbarie, de l'autre combattaient la loi et la civilisation. Si lm galères liburniennes avaient fui à Actium , l'Asie aurait poussé sur l'Europe des hordes de bandits et d'esclaves non moins sauvages. et non moins insatiables que tee premiers croisée ou que les bandes cosmopolites qui suivaient Attila. La' victoire remportée dans la baie d'Ambracie sauva le monde entier d'une irréparable calamité, et, par une adulation bien digne de pardon, les Romains reconnaissants transférèrent à leur libérateur les attributs d'Apollon, le destructeur de Typhon. Les fonctions d'un poste lyrique se trouvaient singulièrement circonscrites au siècle d'Auguste. C'était un fruit qui mûrissait hors de saison. La poésie et les arts plastiques exigent un certain état social pour pouvoir ais développer pleinement et spontanément. Les forces polaires de la poésie lyrique sont la religion et l'amour. Le- tempérament de Pindare et de sainte Thérèse, ou celui de Pétrarque et de Sapho, est un élément sans lequel on ne saurait atMindre la perfection dans cette branche de l'art. Mais la religion , dee Romains était formaliste, leur amour sensuel. Les rites étrusques n'excitaient aucune aspiration dévote, et la Lesbie de Catulle, la Délie de Tibulle, la Cynthie de Properce, et la Corinne d'Ovide semblent avoir été incapables d'inspirer une passion sublime ou mystique. Un autre fait digne de remarque, c'est que, de tous les pontes de son temps, Horace soit le seul qui ait chanté plusieurs maitreases. Ses amours furent trop nombreux pour être tous réels ; les sens y prirent une plus grande part que le cœur. Aussi une seule élégie de Tibulle contient-elle plus de passion vraie que toutes les compositions érotiques d'Horace. Nous ne devons donc pas chercher dans ses odes l'expression la plus élevée de là poésie lyrique. Ni l'amour, ni la religion ne le sont inspirées ; elles manquent et de passion et d'enthousiasme. Mais si nous les considérons sous d'autres points de vue, c'est-à-dire comme des manifestations d'une amitié dévouée, d'une âme honnête, d'un ton parfait, d'sai . goilt pittoresque et d'une reconnaissance profonde, Horace devient pour nous un artiste aussi consommé dans ces branches de son art qui lui sont propres, que Stésichore on Alcée. e Leur facilité, leur animation, leur clarté et leur harmonie compensent autant que cela est possible l'absence de ces qualités d'un ordre supérieur qui distinguent les oeuvres les plus élevées de l'esprit humain, la force, la sublimité et la passion. s Ainsi s'exprime M. Mamanet son jugement est confirmé par l'assentiment universel. fes odes martiales du quatrième livre nous ont teilleurs semblé les chefs-d'œuvre d'Horace. La guerre , telle du moins que la firent les Romains, avait été inconnue de Flue poétique de la Grèce. Les élégies de Tyrtée ne s'adrefellent qu'à une poignée d'bommes ; les batailles livrées aune les murs d'Ilion et de Thèbes n'étaient que des combats de paladins ayant pour objet une armure, la rançon d'us palace ou une belle esclave. Des villes et des royaume@ de Imams proceseions de captifs, des chariots chargés 'd'argenterie, — les chefs - d'oeuvre ae Mentor et de Myron, ss- dee mules pliant sous des monceaux d'or enlevés aux temples de Yitebdie et de l'Ibérie, les contrastes saisissants du désespoir et du triomphe, de longues avenues de citoyens enthousiastes, les cris de victoire que poussaient 1111 vétérans couverts de cicatrices et branlés par le soleil, les minéraux vaincus conduits dans un cachot, les Méran t vainqueurs montant les degrés du Capitole, voilà les rasettes,- voilà lm récompenses des guerres romaines. Ce riche filon de la poésie lyrique n'avait pas même été découvert lorsque Horace songea à l'exploiter. 11 en tira tout es qu'il pouvait produire ; et il chanta la guerre item toute l'ardeur da Romain le plus belliqueux. • Lee Rente», qui n'avaient pas le goût de théâtre, acengam:a:il:entie* d'Horace comme des imitations éks• gantes sinflièrement affaiblies dee comédiee attiues. Lm môme Térence avaient souvent obtenu chez Siéra choisi dans sa villa de Lemme, S elPidles . d7aIS é leur lesmbeglieseigeette e le public leur avait ref t fut point pile pour * reKtatiee- jeciter ses camp*. dois au Harem, M'il ne Uns de Méolnie avec foiIlt elM bene il et) de Is via romaine. TouMet esse antell sen Mohs que les odes, étaient jusqu'à tete», Iga gen t d un original plus complet et elstré4M point des mémo des épîtres. Non-seulede plats per. H tires net pendant son âge mûr, mais on e‘eleile de l'Invention de Ce genre de aient. 1 *ombre de lettres grecques vraie r4:• 11150 ne se fait _9SSfifinlai sinfi au outrera eurent un fia! Les hommes d'État les plus tiques Me plus passionnés, les oett, e hommes rhéteurs de Profession, qui correspondent avec Cicéron, déleUrés lé die» eoMhalletle de Bella tiens

et du forum; et Citléme ImiO441le t %mand alle il écrit à Atticus vantes figures on substitua de froides académies. Pendant LTirallikï; Sté Maire, oublie son vingt ans la France assista imperturbable au delle de "T! ^ la 0144 slishagu4e yu ne tous ces beaux file Veineuse de sandales du Paya ou du nata r ne me des drconstances de Sa ne. ÉS si Forum, et semblant habillés par le môme costumr. If Wien prose avait été déjà singulièrement perfec mode, un hem jour elle se mit à s'ennuyer de cette uniformieall 1 dere en vers mitait pas encore inventée. Pour s'élever de rade. Pour cette fois, elle en avait peut-âtre le droit. Grecs l'une à l'avare, un grand pas restait à franchir; ce pas Horace et Troyen» furent immolés; et on vit s'avancer la longue le franchit le premier, et son essai— le progrès le plus hardi procession du moyen âge avec ses paladins couverts de fer, et le plus nouveau de toute la littérature romaine — est resté ses châtelains aux longues robes bordées d'hermine, ses le chef-d'œuvre du genre; il n'y avait pas eu de précurseur, moines et ses valets de toutes les couleurs. L'éternel temple etjusqu'à ce jour, malgré les heureuses imitations de grec disparut , et à sa place s'éleva le claire aux ogives Boileau, de Swift et de Pope, il n'y a pas trouvé d'égal. Et romantiques. Puis bientôt les peintres émancipés se précipourtant, tout en sentant et en remuement le charme de pitèrent dans toutes lm directions, suivant leur caprice ou ces inimitables compositions, oit éprouve une singulière celui du public, comme des écoliers en vacances, qui, libres difficulté à s'expliquer pourquoi elles plaisent tant. Ce ne d'Homère et de Virgile, se jettent sur Walter Scott, Alexansont ni des épura critiques, ni des épîtres philosophiques, dre Dumas ou Paul de Rock. Grâce à cette variété, la France et depuis l'heure où Mécène et Auguste ont coupé le cordon finit par échapper une seconde fois à l'ennui qui la gagnait de ante qui hait les tablette', elles ont fourni aux critiques en voyant les peintres de la Restauration exercer sa pales règles principales de leur art, aux philosophes loura tience avec leurs Clovis, comme ceux de l'Empire l'avaient maximes les plus populaires. Ce ne sont pas de simples exercée avec leurs Romulus. Elle se passionna pour la lutte lettres d'un homme du monde, et les gens du monde se des écoles et des rivalités individuelles. De leur côté les arsont, à toutes les époques, efforcés d'en imiter la noble tistes se mirent en quête de parties de leur art dont ils ne aisance, d'en suivre les excellents préceptes. Leur suprenaient point souci auparavant, le clair-obscur, le coloria, périorité consiste dans la fusion et l'équilibre parfait de l'effet, le mouvement..... Ils perfectionnèrent les procédés tous les éléments intellectuels qui les composent. Elles d'exécution ; mais en se préoccupant des conditions techniont toute le grâce de la conversation la plus animée et la ques , matérielles, ils négligèrent de plus en plus la forme, plus fine, Hiles sont le Spectator des' soupers de Rome. Un prirent en dédain le contour et supprimèrent le nu, dont ou deux vers d'Horace, telle est la seule citation classi- l'école de l'Empire avait tant abusé. Au lieu de proclamer, que qu'on se permette et qu'on puisse se permettre dans ce comme par le passé, l'excellence, la prééminence du desqu'on appelle la bonne compagnie, « Les épîtres d'Horace, sin, c'est-à-dire des longues études, on en vint presque à . dit M. Milman , possèdent tous les mérites des satires, penser que pour âtre artiste il suffisait d'avoir le diable au mais à un plus haut degré, avec une urbanité plus exquise, corps. La petite cohorte des peintres restés fidèles à l'enun bon seps plus rassis et plus imposant. Elles tiennent le seignement de David l'eut belle à son tour pour protester milieu entre les odes et les satires. contre ce dérèglement et put renvoyer à ses adversaires Il ne fut pas donné à Horace de vieillir, mais aucun leurs dédains. Ces alternances de révolutions et de réactions homme n'eut un âge mûr plus heureux, ou, pour adopter ne sont pas moins fréquentes dans l'histoire de l'art que sa propre métaphore, ne quitta plue gaiement M banquet de dans la politique. Toutefois, l'école de David, il faut le la via, faisant place à des convives plus jeunes. C'était pendent reconnaisse, dans sa forme et ses tendances primitives était sa jeunesse qu'il avait eu à lutter ()antre la mauvaise for- définitivement condamnée par le goût public. Les peintres tune ; il était sorti victorieux de ce combat, grâce à sa per- de cette école, tout en résistant à l'entralnement du goût sévérance, à son courage, à sa probité, à son talent. Des nouveau, modifièrent un peu leurs habitudes pittoresques, amis, la gloire, l'indépendance, l'intimité de Mécène et la mais conservèrent un air de famille qui atteste la fixité des faveur d'Auguste, tels avaient été pour lui les résultats de principes et l'uniformité des traditions. son triomphe. Il possédait l'affection de ceux qui auraient M. Michel-Martin Drolling, dont nous reproduisons ici des pu être ses rivaux ; il était courtisé par ceux qui pouvaient peintures murales nouvellement terminées à l'église Saintlui ordonner d'obéir. Le fils de l'affranchi se vit prié d'ac- Sulpice, eut pour premier maitre son père, Martin Drolling, cepter la place de secrétaire de l'empereur, et l'historiograpeintre de genre, auteur de l'intérieur d'une cuisine, le taphe du Rat de ville et du Rat des champs put refuser cette bleau le plus populaire, peut-être, de tout notre Musée du place sans offenser ceux qui la lui offrirent. Nulle autre po- Louvre. A ce premier enseignement succéda celui de David, qui fut son second maitre. Né en 4786, il obtint le grand sition que la sienne n'eût été plus favorable au développement du génie dont la nature l'avait doué. Il connaissait aussi prix de Rotée en 1810. Il a-été décoré en 1827, et nommé membre de l'Institut le 34 août 1833. L'oeuvre la plus conbien le peuple que l'aristocratie; il avait vécu au milieu des classes les plus basses de la société romaine avant d'être ad- nue de cet artiste est son tableau d'Orphée perdant Eurymis dans l'intimité de l'empereur et de ses ministres. Ses res- dice, exposé en 4817, et actuellement à la galerie du sources, si l'on en excepte un court intervalle d'adversité, se Luxembourg. Il e été reproduit par la gravure. Un autre trouvèrent toujours proportionnées à ses désirs, et son édu- tableau remarquable de cette galerie représente Polyœène arrachée des bras de sa mère Hécube par Ulysse, qui l'entrain cation fut supérieure à sa fortune. Il jouit assez longtemps dee plaisirs de la ville pour désirer goûter les jouissances à l'autel, où les Grecs vont l'immoler aux mânes d'Achille. Parmi les autres ouvrages principaux de M. Drolling, nous plus pures de la campagne. Quand il était las de la somptueuse hospitalité de Mécène, il quittait le palais du mont citerons : la Mort d'Abel , le Bon Samaritain (1822), au Musée de Lyon ; Saint Surin, évégue, peinture murale dans Esquilin pour aller dans sa villa de Tivoli se reposer sous les ombrages épais des Apennins, aux bords de l'impétueux l'église de Saint-André à Bordeaux ; la Communion de MarieAnio. Là le suivaient bientôt ses amis les plus distingués de Antoinette en prison, pour la chambre occupée par elle à la Rome : Tibulle avec une élégie nouvelle adressée à Délie, Conciergerie; l'Arrestation de Molé aum barricades, commandé par la liste civile; le Cardinal de Richelieu léguant Varies avec de pompeux hexamètres en l'honneur de César, et Virgile avec une scène pastorale qu'il venait d'achever. d Louis X1 II son palais Cardinal, brûlé au Palais-Royal en Il mettait en perce un baril de Falerne, il faisait tresser des 1848; la Signature du traité, après la bataille de Marengo, guirlandes de.lierre et de cyclamen, il envoyait chercher son entre le général Berthier et le général Matis, à la galerie de honnête ami Ofellus, le fermier voisin;• on implorait par des Versailles; enfin, deux grands plafonds dans la galerie aclibations la faveur des dieux Lares eu Pan, et on s'aban- tuelle de l'Ecole française eu Louvre, l'un représentant la Loi descendant sur la terre pour y établir sss bienfaits; donnait à des conversations graves ou légères, soue l'épais ombrage de quelques pins préférés, jusqu'à ce que la nuit l'autre, un sujet emprunté à l'histoire de Louis XII, vaste composition dans laquelle l'élève de David prouva que, bien eût remplacé le jour. Désirait-il s'éloigner plus encore du qu'il eût fait ses premières Mes dans le voisinage des bruit, de la fumée et de la prodigalité de Rome? il allait vicamps grecs et troyens, près des palais de Priam ou d'Agasiter sa ferme sabine, surveiller les travaux de son fidèle intendant, s'assurer des résultats de ses améliorations agrico- memnon, il sa trouvait encore à l'aise à la cour d'un roi chrétien du moyen âge, et qu'il portait la cotte de mailles, les, et errer au milieu de paysages qui lui rappelaient la contrée où s'était écoulée son enfance. Non, Horace ne man- la toque et le chaperon, aussi bien que les raffinés en fait quait pas de sincérité, il ne méritait pas d'âtre accusé de d'antiquailles remises à la mode sous la Restauration. Le dernier travail de M. Drolling est la peinture murale servilité quand il louait Mécène et Auguste, car ils lui avaient donné plus que la vie : il leur devait ce bonheur simple et exécutée à le cire dans une chapelle de l'eglise Saint-Sultranquille dont il-jouit si pleinement jusqu'à l'heure où la pice, à gauche en entrant, et consistant en deux grands sujets représentant, à gauche : Saint- Paul frappé de cécité mort vint y mettre un terme prématuré. sur le chemin de Damas, et gui entend la voix de Dieu et se ADOLPHE koros. convertit; à droite : Saint Pistil devant l'Aréopage annotagant le vrai Dieu et la résurrection. Ces deux compositions pont couronnées par un Ravissement du saint, placé dans une lunette-simulée au milieu du berceau de la voûte. Does le Peintures neurales à regitee et-nolplee, premier de ces sujets, Drolling a mis une vigueur et une animation qui contrastent avec le calme ordinaire régnant PAR D. DBOLLING. dans la majeure partie de ses œuvres , .et attestent des efM. Drolling est aujourd'hui parmi nous un des rares re- forts consciencieux et un progrès. La scène est bien disposée présentants de l'école de David, et c'est une chose digne et a de l'unité. Saint Paul renversé à terre, las rudes sold'iotérét do voir, à plus de soixante ans de distance des dats qui se baissent vers lui pour aller à son secours, le oeuvres les plus célèbres du maitre, ce que sont lao oeuvres cheval qui se cabre, le jeune homme qui cherche à le retenir, la tourmente du ciel, les draperies que le vent soulève sorties hier du pinceau d'un de ses derniers disciples. côté de Ntmeléon, dictateur politique, soumettant tout à avec violence... tout cela est bien conçu pour arriver à une geueernementale, David, révolutionnaire de l'art, impression forte et gaiessante. Dans le Saint Paul devant 0 devint le dictateur à son tour, .et réons française peu- l'Aréopage, on retrouve la manière tempérée du peintre. Des Mat plusieurs années subit exclusivement son ascendant et persondages de tout lige et de toutes conditions sont groupés chie à se discipline. Sa réforme était une protestation autour du saint et écoutent avec une attention silencieuse sa prédication. L'artiste n'a donné à tous ces auditeurs de la etre le dévergondage, l'afféterie, le gente faux et maniéré cl une partie des peintres du dix-huitième siècle; cette pro- nouvelle parole qu'une expression tranquille et contenue ; il testation signifiée ME nom de la Greco et de Rome antique, n'a pas voulu nous préoccuper de Denys l'aréopagite , qui embrassa la foi; et il a relégué dans un coin de son tableau excellente comme censure, était trop étroite et insuffisante comme doctrine. Le nez grec eut trop raison du nez re- la femme nommée Draperie qui suivit cet exemple , sans doute afin de ne pas détemffiée-Fattention sur des tètes exprestroussé. CM avait abusé du chiffonnage des alcôves et des boudoirs, on abusa del toges et des beignes, A de vi- sive* et de la laisser ecomeentrer sur saint Paul. Un jeune

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avec de véritables charrues, de véritables moissons, des prairies bien authentiques; on n'y trouve pas de laitage, il est vrai, ce régal si désiré des Parisiens : le chemin de fer y a mis bon ordre en enlevant pour la consommation de Paris tout ce qui se produit en ce genre, bon ou mauvais, à trente lieues à la ronde; mais au moins on voit les vaches qui le produisent. — Et puis après une bonne journée, bien calme, bien paisible; après une bonne promenade à l'ombre des grands bois , lorsque l'on a eu toute la journée le délicieux spectacle de belles prairies, de moissons jaunissantes; lorsque l'on' a aperçu à travers les arbres une petits maison bien blanche, bien coquette, aux persiennes peintes en vert, aux murailles recouvertes de chèvrefeuille et de vigne vierge, il est impossible de ne pas établir un parallèle entre son second étage au fond d'une cour, entre les rosiers maigres et rachitiques qué l'on cultive sur le bord de sa fenêtre, entre la vie renfermée de Paris, et toutes les jouissances de la campagne. Un sérieux conciliabule se tient alors-: le père fait valoir l'obligation de se trouver soit à son bureau, soit à la Bourse, à son comptoir, à son étude. — Le chemin de fer I — voilà la réponse qu'il obtient, La difficulté de faire des provisions.

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Hotel du Pavillon Henri IV à Saint-Germain

Et le chemin de fer, pourquoi le comptezvous? — On serait privé de la société de ses amis. — Le chemin de fer n'est-il pas à leurs ordres? Au lieu d'une simple visite d'amitié, nous leurs offrons une charmante journée de campagne; ils nous devront du retour. Enfin ce mot — le chemin de fer — semblable à la raison péremptoire, sans dol, de l'avare, ferme la bouche aux plus récalcitrants; et souvent une simple promenade à la campagne se termine, grâce à la facilité des communications, par une résolution arrêtée d'y passer toute la belle saison. Mais ce n'est pas tout que de vouloir passer l'été à la campagne 7 encore faut-il se loger : toute petite maison isolée, tout appartement, voire toute chambre, sont mis en réquisition ; déjà les habitations actuellement construites sont insuffisantes pour abriter le flot toujours croissant des émigrants : il faut alors en édifier d'autres, et par conséquent beaucoup de travaux pour l'industrie du bâtiment, grande augmentation dans le prix des terrains, bénéfice pour tous. Plusieurs communes riveraines des chemins de fer de Saint-Germain et de Versailles doivent à leur position un accroissement considérable; les habitants d'Asnières, Colombes, Saint-Cloud, Ville-d'Avray, Chatou, etc., pourraient en témoigner. Et ce n'est pas seulement dans la vie habituelle que les chemins de fer ont apporté de grandes modifications ; que de nouveaux plaisirs n'ont-ils pas procurés aux classes sédentaires de la société 1 Nous entendons parler de ceux que non leur goilt , mais leur profession ou leur fortune médiocre attache forcément à Paris. Nous ne disons rien ici de ces excursions rapides que les trains de plaisir ont mises ai fort à la mode cet été, et qui ont permis de parcourir de grandes distances à des prix microscopiques; mais combien de gens habitant Parie depuis nombre d'années, combien d'indigènes, car on dit qu'il y a de vrais Parisiens

que depuis l'établissement des chemins de fer; les eaux de Versailles font accourir par centainec de mille les spectateurs émerveillés, ce qui, à notre connaissance personnelle, n'arrivait pas auparavant; la moindre fête de village lance ses affiches dans tout Paris, qui répond généralement à l'appel ; et les amateurs du bal peuvent achever à Chatou une contredanse interrompue à Ville-d'Avray par la nécessité de se trouver au dernier convoi du chemin de fer. C'est que pendant l'été la 'danse règne en souveraine sur le bord des deux voies. Outre le flou-flou accidentel des fêtes de village, cette folle parisienne appelle deux fois par semaine ses adeptes au temple qu'on a bâti pour elle dans le parc d'Asnières, et souvent on voit plus de quinze mille pèlerins se rendre par le chemin de fer dans le bois profane qui environne l'édifice. Neptune est aussi dans le Même lieu l'objet d'un culte tout particulier; une flotte r ombreuse stationne dans le port flotte élégante, flotte coquette, montée par de joyeux équipages, déployant une foule de pavillons tous plus inconnus les uns que les autres. On n'entend parler que par tribord et bâbord; la vareuse et le pantalon goudronné composent le costume de gala des modernes tritons, et à Paris, et qui n'avaient vu ni la tète de Saint-Cloud ni les grandes eaux de Versailles? C'est que tout le monde ne se sentait pas la force de résoudre cette question : Trouveronsnous des voitures pour le retour? Ce retour problématique arrêtait un grand nombre de personnes; et puis nulle règle dans les prix. Tel chef de famille qui comptait sur une dépense modeste pour procurer un plaisir à ses enfants, se trouvait souvent obligé d'augmenter de beau• coup la somme qu'il s'était proposé de dépenser, soit par l'exigence des cochers, soit par l'obligation de faire au dehors un repas qui n'entrait pae dans les moyens de son budget. Aussi jamais les fêtes de Saint-Cloud n'ont été si brillantes

plus d'une néréide vulgairement nommée matelote entreprend résolument des voyages de long cours et passe dans sa journée plusieurs fois la ligne.... du chemin de fer sous le pont d'Asnières. Mais bientôt la soute aux vivres est vide, la cambuse est à sec. Heureusement la rive est bordée d'excellents restaurateurs, les coteaux qui produisent le vin si justement célèbre d'Argenteuil ne sont pas très-éloignés; et, après une pénible croisière, nos hardis navigateurs des deux sexes, réunis autour d'une table couverte de mets abondants, oublient leurs fatigues et leurs périls, et reprennent des forces pour livrer aux éléments de nouveaux combats. Beaux ombrages de Tivoli, illuminations en verres de couleurs, montagnes russes, et vous, faiseurs de silhouettes, sorciers et autres prodiges, qu'étes-vous devenus? Que sont devenues les neiges de l'an passé? Hélasl semblable à la dernière fusée de votre dernier feu d'artifice, il ne reste plus rien de vous ; vous avez brillé, et quelques hommes à cheveux gris se souviennent encore de vous; mais la génération moderne demandera peut-être à quelque Dulaure à venir l ' explication du nom de Tivoli, 'que porte une rue voisine de l'embarcadère de Paris. L'ancien jardin qui, pendant la durée de l'Empire et une partie de la Restauration, avait le privilège d'attirer l'élite de la société parisienne à ses fêtes brillantes, donnait de temps en temps du mouvement à ta rue SaintLazare. Mais ce n'était que le mouvement, es n'était pas la vie ; la gare duchemin de fer de .Saint-Germain et de Versailles l'a véritablement donnée à ce quartier : des rues nouvelles se sont ouvertes ; de splendides maisons-ont été bâties ; des communications intelligentes ont été pratiquées; à le place de quelques masures tans valeur s'élève maintenant un des plus beaux monuments dont l'industrie privée sit enrichi Paris, et cependant tout ce bien aurait pu être dépassé i et cependant les habiles fondateurs du premier chemin de fer sérieux qu'ait eu la France avaient formé de plus vastes pro-


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Les Bellone et la Navigation advienne. M. Julien Turgan est presque convaincu que le temps I mante récits : le premier avec M. Green, le second avec l'inapproche où l'homme parviendra à se diriger dans rat- I fortuné Gale, mort il y a quelques mois à Bordeaux, et le des Montgolfier, de Charles et Robert ; les ascensions de I Pilâtre de Rozier et du narquis d'arlandee, de Charles troisième de Paris en Belgique , avec M. Godard et cette belle Villede-Paris qui a brette la semaine dernière à Marseille. Ces amenriions répétées avaient tellement développé sa ballomanie, — loin de mol la pensée de prendre ce mot en mauvaise part — qu'il a étudié et qu'il vient d'écrire l'histoire des ballons. MM. Pion frères mettent en vente aujourd'hui même un charmant volume i n-1 8 intitulé : Les Ballons ; histoire de la locomotion aérienne depuis son origine jusqu'à nus jours (1). Ce n'est pas un ouvrage scientifique, c'est une relation historique , anecdotique , et par conséquent aussi amusante qu'instructive, des principales tentatives qui ont eu lieu pour élever et diriger les aérostats. Comme le dit lui-même l'auteur, c'est un recueil de faits, produit de longues et pénibles recherches. En effet, M. Jules Turg,an, qui dans les rets. Lions de ses propres aventures a prouvé qu'il connaissait parfaitement toutes les ressources de la langue, s'est contenté de lier ensemble par un résumé rapide les documents les plus curieux qu'il est parvenu à recueillir dans les journaux, brochures, rapports et livre3 du temps , sur chacune des expériences dont il croyait devoir parler. « J'ai pensé, dit-il modestement, à réunir les principaux faits qui m'avaient vivement frappé et à les réunir en un petit volume pour éviter aux autres le travail que j'avais été forcé de faire moimême. » Par le temps d'aérostats qui court, cette compilation ne peut manquer d'avoir un nombre considérable de lecteurs. Une introduction vive et spirituelle do Première Montgolfière portant MM. Pilàtre de Rozier et le marquis d'Arlandes. Grande Montgolfière de Versailles enlevant un mouton, un coq et un canard. M. Gérard de Nerval nous conduit du déluge et même des temps antérieurs à ce cataclysme jusqu'à l'année 4 783 , époque et Robert, d'Andréani, de Blanchard, de Guyton-Morveau, mosphère aussi facilement que sur la terre et sur la mer; il croit à la navigation aérietne comme i'un phénomène-qui, à laquelle Montgolfier fit sa première expérience. Alors - d'Alban-et liallet, de -Testu, etc., ainsi que les premiers ne peut tarder à se manifester ; et il s'en réjouit, et il en féli- M. Turgan, entrant en matière, raconte successivement, voyages de nuit et à cheval. Puis il expose l'un après cite l'humanité : car il sait par expérience qu'il n'y a rien de — toujours avec les fièces à l'appui, — les excursions l'autre les divers essais de direction tentés jusqu'à nos jours. Au récit du passage de la Manche par Blanchard plus agréable, de moins fatigant et de plus intéressant qu'un succède la relation de la mort de Pilâtre de Rozier et de (1) Un joli volume orné d417 grandes gravures. — Prix : 3 fr. voyage en ballon. Il en a fait trois, dont il a publié de char-

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Ascension de T, st . Brebsy (17 juin 1785).


Brohan ou Frédérik Lemaitre. Ce serait même une excellente occasion de reconnaltre le zèle de l'habile directeur du théàtre de Versailles, qui accueille avec •tant de sollicitude les 'œuvres des jeunes compositeurs, des jeunes poètes, et peutêtre Wevrons-nous à ce nouveau genre de publicité la découverte de quelque génie ignoré, que la difficulté de se produire à Paris aurait empêché d'arriver à la célébrité. Nous avpisezjugé inutile de donner la description des planclipaeitifecompagnent cet article. Lee freine millions de voy*urs qui ont parcouru les deux voles les reconnal. tront facilement. Ces planches font partie d'une oeuvre complète commandée par l'administration des chemins de fer. L'illeatralion les présente comme un spécimen des progrès que l'art de la gravure sur bois fait chaque jour; celles-ci sont neuve de MU. Best, Hotelin et Regnier, nos habiles graveurs. Quant au mérite des dessins, le nom qui se trouve au bas de 'cet article commande de laisser le lecteur juge; si le sentiment, comme nous le souhaitons, est favorable, nous ne contesterons pas. PHARAMOND BLANCHARD.

liateteSraIlare derseurtreHORACE » Le TASSE. ( TnIr la N . précédent) A l'époque où Horace fit ses premiers pas dans la carrière littéraire, la plupart des grandes avenues qui aboutissaient au Parnasse romain devenaient de plus en plus impraticables. L'ère de la poésie héroïque était passée sans retour, et les vieux rites étrusques n'avaient jamais inspiré à leurs adorateurs ni les sentiments ni le langage de l'enthousiasme religieux. Catulle avait échoué comme poète lyrique, du moins dans l'opinion de ses contemporains. La multitude était incapable d'apprécier sa grâce, sa douceur, sa passion ; il devait surtout à ses iambes satiriques sa renommée et sa popularité. Dans la poésie philosophique, Lucrèce venait d'atteindre des limites qu'il n était guère possible de dépasser; et, malgré les succès postérieurs d'Horace, la poésie lyrique paraissait d'abord ne devoir rapporter ni fortune ni gloire à ceux qui se décideraient à la cultiver. Un scepticisme réfléchi ou une superstition grossière, tels étaient les deux caractères principaux de cette époque. Elle se raillait de la théologie olympienne, elle tournait en ridicule les augures étrusques et elle se prosternait devant l'autel d'Isis. Jupiter Optimus Maximus était la divinité du sénat et des .inscriptions publiques ; mais le magistrat stoïcien ou épicurien l'avait réduit à une pure abstraction, et la feuils a avait de foi que pour les mystères plus grossiers et plus etisiesanla de Bacchus et de Cybèle. La poésie héroïque exige un peuple pour auditoire. Tous les encouragements lui sent inutiles : elle ne ne pas ou bien elle meurt partout où l'art est un plaisir de luxe. Si elle nepeut pas parler à une nation de ses ancêtres, elle se tait; il faut qu'elle soit le lien historique qui rattache l'une à l'autre les générations, sinon elle est frappée d'impuissance et de stérilité. Sous le règne des Tudor, la population anglo-saxonne de Londres eût écouté dans une apatiue profonde la rotait» de la mort d'Arthur; et les Espagnols, qui applaudissaient les Autos de Calderon, n'eussent pas donné un maravédis pour entendre réciter les romanceros du Cid. Or au siècle d'Auguste, où était lie peuple romain? À Rome, il y avait, comme il y avait toujours eu depuis, sa fondation, une populace qui n'était pas d'origine romaine. Des ouvriers et des artisans de l'Etrurie et de la grande Grèce, des médecins et des mattres d'école de l'Achaïe, dei colporteurs de Carthage ou de Smyrne, des prêtres syriens, des marchands venus de Rhodes, des affranchis que Sylla avait émancipés par troupes, des clients que leurs patrons avaient incorporés par milliers dans les tribus : ces éléments et d'autres de même nature constituaient cette masse bigarré &laquelle les orateurs donnaient le titre général de Quirites et que les centurions refusaient d'enrôler. Les quatre tribus de la MM contenaient une population de beaucoup inférieure à tous égards même à celle de Wapping ou de Spitalfields, à Londres. Si la poésie épique et mythique ne s'était pas depuis longtemps transformée en graves chroniques et en panégyriques mortuaires , elle n'aurait peint éveillé d'écho dans cette population hybride et misérable. C'était une multitude et non une PACO. COIS prétendue Romains ne descendaient pas de la vestale et du dieu do la perse;—leur. ancéIres n'avaient ai chassé les Targuies ni combattu à Relie; ils n'étaient les rejetods ni de ces Fabien. tie avalent péri data une embuscade, sur les borde de la Cime», le de ces Hems qui avaient deux fois ramené à Rome le peuple na tiré sur le mont sacré. flore de Rome, l' aboulie d'une poida ion romaine était moere plus visible. Dei trente dos tlatines, n aines, sauf environ existaient encore au alecile d'Auguste. Du eiffleire d'eau, des forêts peuplées de sanglé ” et de peiesaiept des moula» de la Colcet gel chl $ ln'" unie g eeurtes jam_es h de lla Narbonne », remplapiWt M majeure partie des villages et dee boum groupés jffli auteur de us oie. Le vrai peuple romain, cette raM int patriotique, qui s'était ai longtemps distingue de km les »trim e rez respect de l'ordre, ses vertes et gonmeour Pied lice, avait été disperMe duo les légiw , et ege a avaient achevé la oongee du monde, Calta cqeg coûta cher à la républiqtes. nau de 1M sacrifier elle eu>. le population qu'oie obligée se» ma tourbe d'esotavo. Lee »fié» de la Sabine ou hm plateaux de r Umbrie contenaient blet eue» quelque. débris Wide des emelt» mals le vo • immédiat de Rome, le Lira je ulules *ab probe plua oem t Lance de Statile. et d e rite amui» mte Wei de tee nagé. Mm Rome et dans les pro» es venelle, Wel >apte ruais suit Misé disette, et bee lel

. ..„_. _...... . brillant et facile de la maison cilnienne. L ' iumétienivapfei hof 747° année de Rome, Horace. l' accompagna à Brindes, etadde nationale, dans l' une de ses intitule La lie» deametimit, n'avait jamais eu â Rome la mole, lébra les événements de leur vo are anse de eues* aucune période de leur histoire les les plus gracieuses et les plus erieeN. Mécène allait à BrinRome» n'eurent le' gbet du théâtre. Dans . les premiers des ramper une mission diplomatique; il ne s 'agisse de rien r moins que dé réconcilier ces deux plumante adversaires gui temps de la réppblique, leur vie était trop austère et trop retirée pour qu'ils songeassent à créer des amusements pu- s'appelaient Aueuate et Melle. 1,e monde entier était intéressé au 830088 de cette negoelaeon, car 4 on, résultat blics; quand leurs moeurs furent moine sévères et plus sociebice, ils ne prirent plaisir qu'aux farces grossières et dé- dépendait la vie de nombreux Itiere d 'indieldusx0 ' tant Mécène se "rendit à Brindes comme à une réglées des Osques. Avec la passion des conquêtes, les trx esprits et Mu let« trei ovations et les triomphes devinrent les spectacles nationaux. plaisir, escorté des Les représentations théâtrales purent devenir un moment à alose» seelété babelle, •' Les vers — il est presque impossible de les qualifier de la mode; elles ne furent pas réellement populaires. L'ilécyre de Térence éprouva deux chutes successives. A la première satiriques — dans lesquelellmace a décrit le voyage à représentation, les spectateurs, ennuyés, quittèrent le théâ- Brindes nous (ont entrevoir non le coude» politique qui tre avant la fin de la pièce pour aller voir un combat de régla les différends des triumvirs, Mais un. tableau plus boxeres et des danseurs de corde; à la seconde représenta- agréable, —l'amitié mutuelle des grande écrivains de Rome. tion, l'annonce d'un combat de gladiateurs fut le signal d'un Virgile, Plutus,aries et Horace, de môme qtellerace et usent général. Horace lui-même nous l'apprend, les Ro- Tibulle, avaient pour l'autre la plus franche gela plus mains du siècle d'Auguste qui fréquentaient les théâtres pré- cordiale admiration. Jamais aucun gentiment de .- jalouféraient au jeu d'ilesope et à la meilleure tragédie d'Accius sie, aucune rivalité d'amour-propre ne troubla Ce. rare des mélodrames à grand spectacle, dans lesquels la scène intimité, Si on doit en croire une épigriunme de Martial, Virétait encombrée de chevaux et de mules, et animée par d'ingile poussa si loin sa délicatesse, qu'il ne voulut même pas terminables processions. Aussi un débutant devait-il être s'essayer dans les genres de poésie que ses amis s'étaient peu tenté alors d'adopter un genre qui avait à peine fourni en quelque sorte appropriés. Il refusa de composer une tradu pain à Térence. gédie dans la crainte d'obscurcir la gloire de Varies, il se Toutefois, les vastes domaines de la poésie offraient engarda bien d'écrire une seule pièce lyrique pour ne pua core certaines parties que les Grecs n'avaient cultivées que éclipser Horace. dans les périodes les plus récentes et les moins créatrices de La preuve la plus substantielle qu'Horace reçut de l'amileur littérature, et ce fut l'une d'elles qu'Horace s'appropria tié de son patron, fut le présent d'une petite ferme située avec le bonheur instinctif du génie. La poésie satirique n'é- dans la vallée de la Digence, à quinze milles environ de Titait certainement pas alors un genre entièrement nouveau. voli. La postérité , doit à Mécène autant de reconnaissance Les Silli des Grecs en avaient été les premiers essais, et Lul- pour cette donation, que lui en témoigna le donataire. Site li» l'avait déjà introduite à Rome avec un grand succès. Les la Sabine, Horace h eût eu assurément ni le même talent, rares fragments de os poète qui g ent parvenus jusqu'à nous pi le même genre de talent. C'est cette ferme qui l'a faut le ne nous permettent pas d'apprécier les services qu'il rendit poète que nous sommes encore e heureux d'admirer après à son successeur. La dette contractée par Horace fut pro= tant de générations. Souvent; - dans l'obscure maison qu'il bablement un de ces prêts où l'intérêt surpasse de beaucoup habitait à Rome, ennuyé et las du bruit, de la chaleur, de le capital. Quoi qu'il en soit, rien ne nous prouve que nous l'encombrement des allées romaines — jusqu'à ce que Nem possédions les poèmes qui attirèrent sur leur auteur l'atrebâtit la ville, ses rues ne méritèrent pas d'autre nom — tention bienveillante de Virgile et de Varies. Dans notre il avait en vain songé avec amour aux solitudes élevées du opinion, quand son goût se fut épuré, Horace détruisit les Voltore, à la fontaine jaillissante des Sabins et aux prairies premiers essais de sa muse, ou du moine il les modifia telescarpées de l'Aufides. La ferme Sabine réalisa tous ses délement en les réunissant, qu'ils étaient à peine reconnaissirs, dissipa tous ses regrets. Elle se trouvait située en effet sables. Mais ces primitioe avaient un caractère satirique, dans une région presque aussi pittoresque que Vénusie, môme si la forme en était lyrique ; c'est un fait incontestable. beaucoup plus rapprochée. de Rome, et même, pour un voyaSa violente sortie contre Canidie doit être antérieure à la geur aussi indolent qu'Horace, peu éloignée des champs qui première de toutes ses satires. A toutes les époques, la avaient appartenu à son père. Nous noua le représentons pasquinade a été une manifestation naturelle de l'esprit trop épris de la nature vierge pour avoir été un bon fermier. P une arme à l'usage de toutes les classes, contre toutes Ses pâturages durent être envahis par la mousse; ses terres les puissances spirituelles ou temporelles. Madone fut in labourables couvertes en grande partie de cyclamen sausuccesseur de Mercure. Cependant, telles étaient la délicatesse vage et de chênes nains, et si son ami Virgile vint lui rendre de son goût et la douceur de son caractère, que même dans visite, il eut sans aucun doute la mortification de voir tous toute l'amertume de l'adversité, Horace n'abusa, à ce qu'il ses préceptes des Géorgiques inappliqués. Cependant il sut parait, bi sérieusement ni longtemps de cette arme à deux tirer un assez bon parti de sa propriété pour vivre avec ses tranchants. Il n'était ni un bouffon de table, ni un déclama. produits et entretenir au moins huit esclaves , dédietion taie' morose, ni un pamphlétaire politique. Son père lui faite des loyers des bâtiments qu'il louait à cinq cotent libres. avait appris de bonne heure à observer finement les hommes Mais le cadeau de Mécène lui valut des avantages bien et les choses. Il étudia dans Eupolis, dans Cratinus et dans autrement importants que quelques mesures de millet ou Ménandre, tee modèles d'une ironie grave et modérée, et la quelques paniers d'olives. L'atmosphère pure et la beauté population mélangée du Forum romain lui fournit une mine arcadienne des collines de la Sabine donnèrent une vigueur inépuisable de sujets d'études sérieuses ou comiques. nouvelle à ses facultés physiques et intellectuelles; et ses Mais nous n'avons pas la prétention de caractériser loi excursions les plus éloignées de la capitale ne dépassèrent un écrivain que toue les hommes lettrés admirent d'autant pas Baies et Tarente, quand la neige fondait trop lentement plus qu'ils sontplus capables de l'apprécier; c'est de sur le mont Soracte. « C'est à la munificence de Mécène, l'homme, et non de ses écrits, que nous voulons nous ocdit M. Maman , que nous devons ce charme particulier cuper. Plusieurs mois seulement s'étaient écoulés depuis de la poésie d'Horace, qu'elle nous représente tout à la fois qu'il remplissait, à son grand ennui ,—incisa negolia, —sa la vie de la ville et la vie des champs des Romains de cette place de secrétaire du Trésor, lorsque ses vers ou sa converépoque, et la vie des champs non-seulement dans les riches sation le recommandèrent' à Virgile. Peut-être des amis et somptueuses villas de l'aristocratie, à Tivoli ou Baies, communs d'Athène les présentèrent-ils l'un à l'autre. A mais dans les retraites écartées et avec les moeurs à simples cette époque, Virgile, sortant enfin de l'obscurité où il était de la population agricole. » Parmi les poètes de Rome, trois resté jusqu'alors, occupait avec Varice et Asinius Pollen ont peint, avec une rare supériorité, les grandes scènes de une place élavée parmi les beaux esprits de Rome. Ses il- la nature et la vie des champs. Nous retrouvons dans Lulustres amis durent éprouver pendant quelque temps le crées l'aspect grandiose, mais sévère, des paysages'e Salcaractère et l'esprit d'Horace avant d'oser le présenter à Mé- vetos Rosa; Virgile se distingue, comme Poussin, par le cène- car le grand patron des poètes de son temps qui charme touchant et la fidélité de ses tableaux, et Horace ' remplissait en outre les fonctions de premier ministre et de possède la grâce brillante et l'art habile de Claude. chef de la police, était naturellement très-circonspect, et Malgré les nombreux travaux de ses commentateurs, les ea position lui imposait une extrême réserve. La seconde dates des diverses oeuvres d'Horace ne sont pas fixées d'une satire d Horace circulait probablement alors comme une manière certaine; des erreurs ont » être commises; elles pièce fugitive parmi les hôtels Rambouillet de Borne, et on étaient inévitables. Ce qui est positif, c'est qu'il n'écrivit le soupçonne (IQ s'y être moqué de plusieurs membres de suite ni ses satires, ni ses odes, ni ses épttreg , ni ses du parti de César, si ce n'est de Mécène lui-même. Le épodes, Il ne réunit les pièces du même genre en livres moment n'était pas favorable pour une présentation. Méqu' après en avoir composé une assez grande quantité pour cène reçut Horace avec des manières ai froides et si rudes, pouvoir en tenter un volume. Quoi qu'il en set, deux livres que—bien qu'il manquât souvent d'aménité et de poli- de satires et un livre d'épodes lui avaient déjà assuré une tesse — Varies et Virgile se retirèrent colistine» qu'ils des premières places parmi les poètes de son temps, lors: venaient de faire une démarche inutile, et qu'il leur faudrait qu'ir fut honoré du patronage d'Auguste, et que le °gime et chercher un autre patron pour leur ami. Pendant neuf mois le ton exquis de la cour de César modifièrent sensiblement, encore, Horace dut se contenter des, produite de sa place, il elles ne les détruisirent pua tout à fait, ses prédilections c'est-à-dire vivre de pain et de lentilles, puisque tes ver. républicaines. Les capitaines les plus expérimentes, comnuisaient en apparence, plutôt qu'ils ne servaient à son mandant de nombreuses armées admirablement disciplinées, avancement. Mais, dans l'intervalle, Mécène avait commencé à s'entourer de tous les hommes qui étaient déjà éminents, s'étaient vus obligés de céder, soit à la valeur d'Agrippa, soit à la politique d'Auguste ; et la dernière rivale formiou qui promettaient de le devenir soit dans les arts, soit dable de Rome a vait admis dans ses bassins de granit ai dans les lettres. !dessala s'était emparé de Tibulle, et dans ses palais abandonnés lep aigles d'un eonquémat aussi M ue Pollion patronait deux ou trois poètes qui ne lui irrésistible, sinon aussi héroïque que son fondateur ,Alexanfaisaient pas grand honneur, car Ils se montraient aussi dee. Ce n'était pas un ,déshonneur pour un poète épicugreniers et intraitable. que leur patron, e t, qui était pis rien de s'incliner devant les décrets du deetia et d'accepter encore, ils ne savaient qu ' insulter Auguste. ce Aussi, colt que amitié que lui offrait le maitre du. Monde. *gode n'était im première impression lui eût été réellement favorable, pu non Un homme dut la Matit être juste" soit qu'il eût appris dei)* que ce petit greffier du Trésor, Ope exaltés du parti aux yeux rouges, aux »ove» noire, à la taille épais», ment de gode, Que tee membres s én énat M'estassent é l'eefflr de berie et de cruauté, était, bien qu'il eût appartenuau parti de Pompée, un cela se conçoit è la rl aaudr I Malt rvi, mais homme vraiment distingué, et ires-tolérant en philosophie commerce, mais tous lei hop livraient à des et te Relique, Mécène 'en "' ce une seconde en- 'eaux pacifiques, et toue eaux au quisepréféraient l'ordre . trevue, le reçut enett l lï Matit dilue le cercle et la Calte» dusteess la del art. ettS. »dente)» chenet etim4( 74, éteint le dernier écho de la poésie


L ' ILLUSTRATION , JOURNAL UNIVERSEL.' Nous avons ouvert dan, nos bureaux deux souscriptions, l'une au profit des incendiée du bourg de Chorges (voir le n° du 93 novembre), l'autre pour les frais d'on monument à élever à la mémoire de Marey ( voir le dernier n°). Noue publions aujourd'hui lez résultats de ce double appel à la bienfaisance publique et à la sympathie des amie de l'art. POUR LES INCENDIÉS DE CHORUS. ( 1 . liste.)

L'Illustration , administration du journal

50 fr. lidaurIsset, artiste du journal 2 C. Duprez, lecteur du journal ... • • • • 1 Un habitant de Polies), s Lattant, typographe, Parts 1 G. Chassaigne , abonné, à Thiers 3 Deux abonnés de l'Illustration 5 Madame la marquise de Lomeney, Paris 20 Madame J. G 10 Madame Buisson 1 De Bengy de Bannegon, au château de Bannegon (Cher). 5 Anonyme 10 Madame Maistre, à Paris 5 M. Em. Martien« 10 Les employés de l' Illustration ...... t6 Madame Moutié, Parie 5 Madame veuve Leduc Desnoues 5 M. Brianchon, ingénieur, à Dreux 30 M. Moreau (Adolphe) , Parie 20

204

TOTAL POUR LE MONUMENT DE SISREY. (2° 41/310. ) Gaume frères, à Paris ' Gihaut frères Remis par M. Odiot pour divers L. Cureter, Paris

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10 60 15 TOTAL. ..... 90

Première liste de souscription

420 TOTAL...... 510

ment dans l ' intervalle compris du 30 novembre au 22 décembrej ils augmentent de 9 m du 22 au 34, de sorte que la diminution définitive du 34 décembre sur le 30 novembre n'est que de 43 minutes. Le midi vrai a lieu constamment avant le midi moyen du 1 . au 24 de ce mois. L'équation du temps ou intervalle qui sépare les deux instants, va en diminuant depuis le jour où cet intervalle est de 40 . 47' jusqu'au 24 , où il n'est plus que d'une seconde et demie. A partir du 26, le midi moyen a lieu avant le midi vrai ; et l'intervalle, qui n'est d'abord quo de 18 . , est déjà de 3 . 44 . le 31. La hauteur du soleil au-dessus de l'horizon, à l'instant

du midi vrai, diminue jusqu'eu 21 pour croltre de nouveau du 22 eu 34. Elle est de 49. 31' le 30 novembre ; de 47• 43' le 22 décembre et de 48. 3' le 34 décembre. Le diminution mensuelle définitive ne sera donc que de 4° 28', tandis qu'elle était de 7° 33' en novembre et de 12° 20' en octobre. Il y a nouvelle lune le 3 à 5h 25 m du soir ; premier quartier le 44 à 8 h 46 m du soir ; pleine lune le 49 à 42 m du matin; dernier quartier le 25 à 9 4 33 m du soir. La lune sera près de Mars et de Mercure le 3, de Vénus le 5, de Saturne le 43, d'Uranus le 44, de Jupiter le 26, et de Vénus encore une fois le 34.

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C ..... pondeuse. M. B. à Lyon.- Nous pensons, Monsieur, et depuis longtemps, que ces sortes d'écrits ne sont pas à leur place dans les journaux et dans les revues. Notre profession de toi , à cet égard , a devancé la dernière loi sur la presse, laquelle frapperait notre feuille de deux centimes de timbre par numéro en sus du droit exorbitant que nous payons aujourd'hui. Au surplus, si nous pouvions revenir sur un parti pris, ce serait à coup sûr en tenant grand compte de votre choix, qui est excellent et plein de goût. M. F. L. G. à Metz. - Mille remerctments, Monsieur, de votre avis bienveillant. Notre expérience est malheureusement contraire à ce que vous croyez possible. D'ailleurs, le choix que notre devoir nous commanderait de faire limiterait la matière, outre que l'annexe n'est pas généralement acceptée pour ce genre de publicité. Un abonné à Antibes. - L'idée est bonne, Monsieur; nous y aviserons. M. L. L. à Paris. - Nous avons reçu votre lettre. Vos observations, Monsieur, sont très-justes , et nous ne pouvons pas leur refuser bon accueil. L'Illustration avait déjà constaté l'erreur dans son tome V, à propos d'un tableau de l'exposition. Nous avons eu le tort de l'oublier ; nous aurons le mérite de confesser l'infidélité de notre mémoire. Tant mieux pour nos lecteurs.

Calendrier astronomique PHÉROMENZ8 DR DÉCEMBRE 4850. Mme, du lever et des souche, des Antan. Le soleil se lève à 7 6 34 m le 1 . ", à 7 h 54 . 1e 22, à 7 h 56' le 34 ; il se couche à 4 h Ph , à 4h 4 m et à 4 h 11 m respectivement à ces trois dates. Les jours diminuent de 22 . seule-

Mercure se couche en même temps que le soleil pendant les premiers jours du mois, et ne se dégage que lentement des rayons de cet astre. Cependant, à partir du 25, il se couche plus d'une heure après lui ; l'intervalle entre les deux couchers est mémo de 4 h 20 m le 31. Le mouvement de la planète est direct pendant tout le Cours du mois. Vénus se couche plus d'une heure un quart après le soleil au commencement du mois; mais bientôt elle se perd dans les rayons de cet astre, et se couche avec lui le 4B. Dès le 16 elle se levait aussi avec lui, et se dégageant rapidement de ses rayons pour devenir étoile du matin, elle finit, le 34 du mois, par se lever deux heures avant lui. Son mouvement est rétrograde. La conjonction inférieure a lieu le 16. (Voy. la figure de la p. 207, n o 396.) Mars est toujours comme perdu dans les rayons du soleil pendant toute la durée du mois. Le 31, il ne se lève encore guère plus d'une demi-heure avant le soleil. Son mouvement est direct. Jupiter est étoile du matin et se montre pendant une bonne partie de la nuit, surtout vers la fin du mois. Son mouvement est direct, mais plus lent encore que le mois dernier. (Voy. la fig. de la page 143 du n° 366.) Saturne et Uranus se couchent chaque jour plus tôt; le premier, 4 1, 10 m environ avant le second. Les figures des pages 207 et 272 du tome XV montrent que les mouvements de ces deux planètes continuent à être rétrogrades. La figure ci-dessous représente l 'apparence de Saturne, vu dans une lunette d'un pouvoir amplifiant considérable, pendant le mois de décembre.

Neptune se lève le l er décembre à midi 35. ; le 45 à1 1" M. et le l ep janvier 4851 à 40 h 28 m du matin. Il passe au méridien, à ces trois dates, respectivement à 5h 57. , à 45 54 m et 43" 42m , et se couche à 14 h à 4 0" 45 . et à 95 6'° du soir. Sa hauteur au-dessus de l'horizon, au moment du passage au méridien, est de 30° 41' le 1' décembre, de 30° 45' le 45, et de 30° 53' le 1" janvier. Éclipses des satellites de Jupiter.

Il y en aura six visibles à Paris, savoir : 2. SATELLITE.

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Heures.

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El es seront sen ement au nombre de trois, visibles à Paris dans le cours de ce mois, savoir el 57,

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DESIGNALION DE L ' ASTRE.

IMMERSIONS,

ÉMERSIONS.

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Baleine.

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4. 12. matin.

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"Vierge.

8. 23" mir.

9, 26. soir.

L'immersion de la première se fera par le bord obscur de la lune ; l'immersion des deux autres par le bord éclairé. Les émersions se feront en sens inverse.


348

homme, placé sur le premier plan , mais dont les traits sont à moitié cachés, trahit seul par son attitude l'émotion qui le gagne à la révélation de cette doctrine d'amour et d égalité. Cette figure et quelques-unes de colles qui entourent le saint sont heureusernenttrouvées, étudiées avec soin et rendues avec vérité. A cause de ces qualités même, et nonobstant quelques critiques de détail qu'on pourrait peutêtre adresser à l'établissement de la scène, cette composition plaira sans doute mieux au public que celle qui lui fait face et où le peintre, rompant entièrement avec la disposition en bas-relief, si commune dans l'école de David, a mis plus d'indépendance, plus do mouvement et de jet spontané, mais où, pour obtenir la force, il a un peu sacrifié l'élégance. Le Ravissement de saint Paul est la plus satisfaisante des trois peintures qui décorent la chapelle, tant sous le rapport de la bonne disposition pittoresque que sous celui de la couleur. Les anges qui supportent saint Paul ou voltigent auprès de lui sont groupés avec grâce et ont do l'élan. En somme, cette chapelle fait honneur à l'artiste de talent qui l'a décorée. En face de cette chapelle, de l'autre côté de la nef, sont

L' ILLUSTRATION , JOURNAL UNIVERSEL. I,. a dans l' église seize chapelles en comptant, outre les huit qui sont à droite et à gauche de la nef, celles placées latéralement autour du choeur ; une dizaine au moins attendent donc encore des décorations artistiques. Quand sera remplie cette lacune regrettable dans l'orne. mentation d'une dee plus belles églises de Paris? Pourquoi le bon curé Languet ne revient-il pas passerquelque temps sur la terre pour achever son oeuvre? En dépit des budgets devenant de plus en plus économes à mesure- qu'ils deviennent de plus en plus millionnaires, il trouverait sans doute dans son zèle ardent au ' besoin un peu indiscret les moyens de mener à bien cette petite affaire. Il se tira de plus grandes difficultés. Cependant les temps sont un peu changés. Je ne sais si on l'inviterait souvent à dîner aujourd'hui, comme on le faisait il y a un siècle, avec la permission d'emporter son couvert. En tout cas, je craindrais fort pour lui qu'il n'emportât le plus souvent que des couverts argentés suivant le procédé Ruoltz au lieu de couierts d'argent. Do nos jours, le meilleur paroissien pour toutes les églises c'est le budget. Recommandons - à sa' bienveillance l'achèvement de Saint-Sulpice. À.-J. Du PAYS.

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d'autres pela tures murales exécutées aussi par un élève célèbre de David, M. Abel de Pujol. Trois ou quatre autres chapelles sont occupées soit par des tombeaux, soit par des peintures qui ne répondent pas à la majêsté du temple. Il y


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Ab. pour Paru, 3 mois, 9 fr. - 6 mois, 18 fr. - Un au, 36 fr. 3 fr. Pria de chaque IV', 75 c. - La collection mensuelle, hr.,

LOB_AIRa. Histoire de la semaine. - Courrier de Paris. - Les tériakis et les fumeurs d'opium. - Nouveau mode de votation à l'Assemblée nationale. - Pas perdus dans la vallée de Bastan. - Correspondance. - Exposition universelle de Londres. - Horace et le Tasse i suite et /ln I. Chronique musicale. --Les préjugés et les prétentions historiques. L'agiotage. - Bibliographie. - Revue industrielle, la houille. Gravons. Emeute A Birkenhead, près de Liverpool. - Fumeurs d'opium, 4 gravures. - Nouveau mode de votation à l'Assemblée nationale, 4 gravures. - Exposition de Londres, 2 gravures.- Musique, Conseils l'Enfance. - La houille, 7 gravures. - Rébus.

Histoire de la semaine. Nous avons reçu trop tard, la semaine dernière, le tableau d'un drame curieux dont nos confrères de Londres paraissent avoir dressé d'avance un scenario où, faute d'avoir pensé à tous les personnages qui devaient y faire un rôle, l'on ne retrouve plus la représentation fidèle de la pièce. Nous voyons en effet des acteurs arrivant avec leurs en-

N o 406.— Vol. XVI.— Du liandredi G au hadredi 13 décembre 1850. ' Bureaux r rue Richelieu, N. Beignes et leurs devises pour se ranger autour d'un orateur qui a d'avance appris la leçon à débiter en présence d'un auditoire préparé. Nous sommes à Birkenhead, grande ville située sur le Mersey, en face de Liverpool. Un meeting avait été convoqué à l'Hôtel-de-Ville pour y délibérer sur l'opportunité de présenter une adresse à la reine contre la dernière bulle du pape; mais lorsque l'heure du rendezvous a sonné, les citoyens qui se proposaient de prendre part au meeting ont trouvé toutes les avenues de la maison commune occupée par une multitude, composée en grande partie de catholiques irlandais, et dans un état de fermentation dont l'effet se traduit dans cette image fidèle. Le côté triste de cette scène, c'est qu'il y a eu mort d'hommes, blessures graves, grêle de coups de bâton et de pierres, et, en somme, le programme bouleversé n'a produit qu'un dénoûment imprévu. Nous laissons à d'autres le soin de caractériser les causes de ce conflit, et au temps la tâche d'absoudre ou de condamner les opinions et les intérêts qui se sont rencontrés à_Dirkenhead. Nous devions cette notice au

dessin que notre correspondant catholique de a adressé. Passons à nos affaires. Comme nous le pressentions, l'Assemblée a re les hasards passionnés, l'imprévu menaçant qui pouvaient sortir de la discussion de la proposition de M. Cretou , sur l'abrogation des lois de bannissement portées contre les membres de la branche aînée et de la branche cadette. Vendredi dernier, sur une motion d'ordre présentée par M. Casimir Périer, le fils de l'illustre ministre du roi Louis-Philippe, la majorité, qui s'était laissé surprendre la mise à l'ordre du jour de ce dangereux débat, a renvoyé la discussion, cette fois, avec plus de réflexion, au 4 er mars 1851, — et nous doutons fort que cet ajournement soit le dernier. La motion d'ordre de M. Casimir Périer, qui a pour ainsi dire traversé rapidement la fin de la séance, a provoqué assez d'agitation, d'interruptions véhémentes, pour que la majorité, si elle avait eu le moindre doute, n'eût plus hésité. — Dans la même séance, l'Assemblée, nous entendonwear là la majorité, n'a pas vu avec moins de satisfaction se,termi-


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la paix universelle- et à perpétuité. La seule et véritabfe cause, l'Europe, leur transformation en armée citoyennes. Ce . disent-ils, qui retarde aaqq fortuné jour, c'est le coutume dans fait accompli (et s'ace.omplint-t-il Jamais!) nous cendufiskf laquelle les nation» persistent d'entretenir des armées et des non pas à la paix perpétuelle, béatitude réservée aux eaols 4;›, flottes permanentes. Enlevez le fusil et le sabre à chaque main reptiles, mais à des guerres moins fréquentes et de moindre sur la terre, et chaque main n'éprouvera plus qu'un tlifigité dtuteb En attendant, Octutpeneeitele ifec M. Cliatelabeee besoin, celui de serrer fraternellement toutes les autres. Actionner l'art de la guerre, puisque la guerre eatiniteresreeno qui traîne-le moins de maux à sa salle; travaillons à modifier es Sans doute alors le brigand nomade qui rôde sur la lisière du désert, son refuge, et 10 forban qui radoube sa barque der- choléra, à le changer en one cholérine. Les moyens de guerre, nom dit-il, peuvent se partager eu rière le rocher, sa tanière, s'engageront, et cela sous des serments qu'on devra croire inviolables, à regarder passer, sans trois séries d'éléments principaux : le commandement; — convoitise aucune ;la caravane et le vaisseau chargée de trésors. 2' l'organisation et le régime des troupes ; — 3° le terrain. Le rude pasteur qui vagabonde sur la steppe ne sentira s'éveiller On lit dans les mémoires de Napoléon : a Le général, t'est h en lui nul désir curieux, nulle velléité mauvaise au récit des tête, c'est le tont d'une armée. Ce n'est pas l'armée rumba merveilles et des délices que renferment les cités. qui a soumis la Gaule, mats César ; ce n'est pas l'armée carthaA moins qu'il ne soit dépourvu de tout instinct de prudence, ginoise qui faisait trembler la république aux portes de Rome, le congrès des amie &ah paix universelle, bien que prêchant le mals Annibal; ce n'est pas l'armée macédonienne qui a vaincu désarmement général, ne nous refusera pas une légère exception sur l'Indus, mais Alexandre; ce n'est pas l'armée française qui en faveur de telle ou telle frontière de quelqu'une de nos nations a porté la guerre eue le Weser'et sur l'Inn, mais Turenne; ce civilisées. Il sera forcé de tolérer l'entretien de quelque petite n'est pas l'armée pmesienne qui a défendu sept ans la Prusse colonie militaire, soit contre l'Arabe, soit contre le Tartare, et contre les trots plus guindes puissances de l'Europe, mais Fréd'une marine de police contre le pirate. Or, l'histoire montre ce déric-le-Grand, • qu'il faut attendre de la part d'un simple noyau d'hommes Toutes lm armées de l'Europe sont aujourd'hui organisées à s'exerçant au maniement ded armes, et formée à une tactique peu près de mime; les armées turques et celles d'Orient proutant soit peu savante, en face du reste de l'humanité qui vit en vent qu'il ne main pas qu'elles soient formées en régiments:badébonnaires troupeaux. Un jour au pied des monts de la Thrace taillons et escadrons et eut leur enseigne la nue,, ,gr se forme la phalange macédonienne, et bientôt elle donne à les conditions ?OUM ; ee n'est pas le courage 'eljoiir Alexandre le sceptre du monde. A son tour Rome organise la manque, c'est la Milieu de abaque luffilise dans la cridedea de légion qui lui conquiert rapidement les dépouilles de toutes les la masse dont il Nt >Mie, t'est enfla l'esprit de corps ariaau cités. Et cependant l'embryon de la phalange et de la légion ne à se former darse tee Mt/elles brome quand elles ne solder furent probablement dans le principe que de pures inetitutione entremélém de vététens qui aient Wei sous son influence., défensives, des rassemblements de travailleurs ruraux, quittant Il dépend du général de créer la confiance et l'esprit de corps, la charrue et prenant la pique pour défendre leurs moissons et il peut même aussi modifier, frieqU'à un certain point, Pergaleur bétail contre le brigandage de voisins cupides et paresseux. nisation et le régime dee trettliel, belon-que l'exige le pays où Aussi longtemps que la surface du globe présentera des océans il fait la guerre; male Il ne petit ehenger le troisième élément, de sable et des archipels semés d'écueils, des steppes et des le terrain. Il faut qu'il l 'accepte tel qu'il est; tout ce qu'il peut monts presque inaccessibles,. l'humanité comptera de farouches faire, c'est l'étudier atsignetteeinett, c'est en acquérir la conNemrod, toujours prêts à's'élancer de ces repaires sur le culti-, naissance approfondie. vateur et l'industriel. Derrière donc le peuple que le danger Madame de Sévigné, parlant de Turenne, raconte :.qui! menace immédiatement et que sa position condamne à se tenir avait fait connaissance avec un berger qui savait très-bien les en armes peur le conjurer, les autres peuples agissent très-pru- chemins et le pays; il allait seul avec et faisait poster ses demment en conservant sans cesse une attitude imposante. La troupes selon la connaissance que cet homme lui donnait : solde annuelle d'armées permanentes est la prime d'assurance aimait ce berger et le trouvait d'un sens admirable; il disait moyennant laquelle les sociétés modernes .ont enfin trouvé le que le colonel Bec était venu comme cela et qu'il croyait que os secret de travailler et de posséder avec quelque sécurité. berger ferait sa fortune comme lui. • La prime est coûteuse, très-coûteuse, il est vrai. Pourrait-on Le maréchal Menem, assurait avoir dû ses entes dam les " espérer de la réduire? La chose est difficile si l'on tient à conPyrénées-Orientales à la connaissance parfaite du pays qu'il server son indépendance de nation, à demeurer nation de preavait en occasion d'acquérir en rhumant alors qu'il y était en mier ordre, à parler d'un ton ferme en face de l'Angleterre qui garnison. puise dans la bourse de plus de cent millions de sujets; en face le général en chef ne peut pas payer partout de la Russie qui, rien qu'en Europe, dispose des biens et de la de«heureusement sa personne. Un général secondé par des officiers qui ont vie de plus de cinquante-six millions d'habitants. Obtiendrezl'habitude des reeonnalseances, opposé à un général qui en vous de l'Angleterre qu'elle mette à bas sa marine qui lui assure manque, peut etre comparé à un homme qui a une bonne vue, l'empire des mers? Et quand même la Russie consentirait à diopposé à VU aveugle, car l'étude sur la carte n'est pas une gaminuer ses armées, comblent serez-vous averti si le caprice lui rantie suffisante. Dans la campagne de France, en 1814, par vient de les réorganiser en secret, au fond de ces contrées à exemple, le carpe de l'armée de Sacken faillit se perdre dans demi-sauvages, où nulle publicité n'existe? Consolons-nous du mauvais chemin à peu de distance de Coulommiers, parce que moins en songeant que derrière leurs fortes armées du pied de un ce chemin étant marqué comme une grande route sur la carie paix les nations modernes s'abritent contre toute surprise; qu'il de Cassini, il crut pouvoir s'y engager sans autre exam ip on leur suffirait d'un instant pour les élever au pied de guerre; que cite par milliers les désastres dont une reconnaissance fa" pea de nos jours la lutte se décide rapidement et risque moins de soigneusement fut la principale cause. dégénérer en une agonie à l'excès épuisante. Plus les troupes Deux revers essuyés par Napoléon, et dont chacun a sont habiles et disciplinées, moins elles commettent d'actes de des destinées de l'Europe, l'échec devant Saint-Jeari-d'Atte et cruauté inutile. Elles tendent plus à paralyser les forces et les la défaite de Waterloo, furent dus en partie à la malhabiledé et ressources de la nation ennemie qu'à les ruiner sans but. On les au défaut de savoir de certains officiers. « Si k l'attaque de voit rassurer le paysan, qdi peut nourrir et renseigner, au lieu Saint-Jean-d'Acre, dit M. Chatelain, ceux qui -ont reconûu de le pourfendre sans raison. Messieurs du congrès de la paix, la tour contre laquelle l'artillerie française a vainement épuisé songez-y bien : le désarmement général serait un pas rétrograde son feu, et jusqu'au pied de laquelle ils étaient parvenus, avaient vers la barbarie. La guerre redeviendrait ce qu'elle était au bien examiné les murs qui formaient les courtines, ils se semoyen âge. On verrait de nouvelles croisadès qui s'accompliraient assurés que ce n'était que des murs de soutenement des raient par des bans d'hommes brutaux, maladroits, insuborplus faciles à renverser; la première enceinte eût été franchie donnés, c'est-à-dire les guerres les plus atroces, les plus désas- sans difficulté, et probablement la place n'aurait pas résisté à treuses, les plus interminables. une attaque sérieuse. » Noue renvoyons le lecteur au livre Dans le véritable intérêt de l'humanité prise en ' masse, tout même pour l'affaire de Waterloo; l'auteur mentionne nue cirmétier doit être bien exercé et selon les bonnes règles, mais constance peu connue qui semble démontrer que nos généraux surtout celui de tueur d'hommes. Résignons-nous donc à payer, commandant la droite ne connaissaient qu 'imparfaitement l'ésans trop de murmures, la prime moyennant laquelle nous trasur lequel ils devaient manoeuvrer, quoique ce terrain vaillons et possédons garantis contre le brigandage des hordes et chiquier eût été déjà parcouru fort souvent par les armées. des pirates, noue légiférons garantie contre la domination de M. Chatelain, comprenant tonte l'importance de, créer d'exl'étranger, et en outre assures que le jour où il s'agira de s'en- cellents yeux au général en chef, c'est-à-dire un état major tr'égorger, les convenances de nation à nation seront observées ; capable de le renseigner parfaitement, s'est demandé quelle l'on ne tuera que juste autant qu'il faut pour raccommoder les instruction devrait posséder le jeune officier qui se destine à la choses. pratique si difficile des reconnaissances militaires, tant spéciales Une considération encore, et nous l'empruntons à un homme que générales, et il a conclu avec raison que cette instruction dont le nom fait autorité dans nos campagnes. M. de Gasparin, doit être d'une variété extrême, toucher en certains points à s'adressant aux cultivateurs, s'exprime ainsi: — Si le travail du presque toutes les sciences, être en quelque aorte encyclopéfils qu'atteint le conscription n'est pas absolument nécessaire, si dique. Un officier, par exemple, est chargé d'une reconnaisun peu plus d'activité dans ceux des parents et des enfants qui sance de la vallée du Danube (notre célèbre général de génie restent rend inutile le secours de bras étrangers, et surtout s'il Bernard a dû un avancement rapide à un admirable mémoire faut emprunter le prix du remplacement, on ne saurait trop sur ce vaste bassin alors que Napoléon se proposa d'y porter la conseiller au père de famille de s'abstenir de le faire remplacer. guerre), il doit l'étudier sous le rapport de la géographie phyNous avons éprouvé de si bons effets de ce conseil que nous sique, de la statistique, des communications, des propriétés du ne pouvons trop le répéter ici. Lee familles qui l'ont suivi ont terrain pour les opérations militaires, et aussi sous le rapport conservé l'aisance qu'elles auraient perdue ; elles ont vu revenir historique. M. Chatelain viendra à son aide et le dirigera dans leur file plus vigoureux, plus instruit, plue respectueux, plus ca- la série des questions qui se présentent à traiter. Son livre est pable; il avait perdu la sauvagerie de la campagne et pouvait un recueil de sages conseils en mémo temps qu'un abrégé contraiter avec les hommes avec moine de gêne et plus de maturité. sciencieux et raisonné de notions théoriques pulsées aux math Nos soldats congédiés sont en général les meilleurs sujets de leur laures sources dans toutes les branche» des connaissances huvillage, et c'est parmi eux que nous avons trouvé nos meilleurs maines. Il les présente avec clarté et les a disposées avec use contre-maltres, nos meilleurs régisseurs', tandis que leurs frères méthode parfaite. On fait grand cas dans le monde militaire de n'étaient que des ouvriers obscurs. Cinq annéee de service mili- la partie consacrée à la stratégie. Les chapitres sur les points taire, dans l'état actuel de l'organisation de l'armée, donnent stratégiques et les lignes stratégiques présentent des considéraaux jeunes gens une éducation bien supérieure à celle qu'ils retions très-saines et sont traitées d'une manière tout à fait çoivent dans leurs foyers. Pour notre part, nous avons Ill avec le plus vif intérêt C'est qu'en effet la France est entrée dans la bonne voie et neuve. ce qui a trait à la guerre des rues et née relation commentée des fintra peut-être par y *Meitner d'autres nations. Eu s'appliquant journées de juin 1848. à donner à cette nombreuse armée, qu'elle est dans la nécessité L'auteur a divisé son oeuvre en detill parties : le premier vod'entretenir, un haut Madère moral, elle retire un noble intérêt de l'or annuellement dépensé. Notre armée, qui se recrute lume consacré à la théorie, le seaund esi applications. Grèce à cette division il se tinell que le.Second volume s'adresse spépar la voie du sort, dans laquelle tout soldat de coeur et de conduite trouve à refaire son instruction ei elle a été négligée, et cialement aux militaires, mais que le premier convient très-bien à toutes les classes de lecteurs. Nous en conseillons la lecture voit ouvert devant lui le chemin à tous les grades, n'est à vrai jeunes aspirants au baccalauréat ès-sciences. En y joignant' dire qu'une garde nationale austère et qui pratique l'obéissance aux celle du livre si utile des Cent Traités et du curieux recueil qui et la discipline c'est le faisceau de citoyens armés tel que le a nom Patries, ils acquerront sans fatigue et d'une manière comprenaient les législateurs dee républiques de l'antiquité. Ce n'est pas le désarmement général qu'Il convient de prêcher, agréable le bagage scientifique et varié propre à leur gageai toutes les boules blanchet du jury d'examen, te que sons leur mais une bonne composition dee armées permanentes dans toute souhaitons cordialement. Une-Gemme idiDUCL

Romain; un curieux chapitre sur les parachutes suit une intéressante étude sur les aérostiers militaires; enfin, après avoir prouvé dans le chapitre Nécrologie que la témérité, l'ignorance ou l'orgueil out presque toujours été la cause des accidents arrivés à quelques aéronautes , il montre dans celui qui a pour titre : Impressions de voyage, qu'une médaille a toujours son revers; ensuite, il résume chronologiquement les principales expériences aérostatiques , et il termine par les relations de ses propres ascensions et les dernières expériences de direction faites à l'Hippodrôme. Ce volume, si bien rempli et si propre. piquer la curiosité publique, est orné de dix-sept gravures, qui offrent toutes un vif intérêt, car elles ont été copiées avec une fidélité scrupuleuse sur les gravures authentiques et contemporaines; nous en reproduisons cinq : la première montgolfière de Versailles, enlevant un mouton, un coq et un canard (1783) ; la première montgolfière enlevant des hommes ; Màt. Pilâtre de Rozier et le marquis d'Arlandes (même année ); l' aéro-montgolfière dans laquelle périrent si malheureusement Pilâtre de Rozier et Romain (16 juin 4785) ; le ballon de Testu Brisy (17 juin 4786) ; et enfin le parachute renversé d'Henin, origine de celui de M. Patin. Lee lecteurs de l'Illustration se rappellent peut-être qu'il a été publié ici même une curieuse histoire de l'aérostation due aux recherches d'un autre savant, M. Mongery, mort il y a plusieurs années. Le travail de M. Jules Turgan , outre un mérite pareil, a sur celui de son devancier Cet Mutage d'être le recueil des plue récentes tentatives ; il a aussi le bénéfice des curieuses gravures qui l'accompagnent, et enfin celui d'être un ouvrage spécial, et par coudent d'une lecture accessible à tous et dans tous les paye. ADOLPHE JOANNE.

HIblitegraplale• Traité des reconnaissances militaires, par M. A. CHATELAIN, ancien professeur d'art militaire è l'école d'application du corps royal d'état-major. Nous commençons par déclarer que noue sommes d'humeur peu belliqueuse , que nous n'avons jamais endossé le harnais des batailles, que nous n'avons touché que bien à regret, et avec respect, au fusil de garde national; si donc, en essayant, non pas de rendre compte d'un livre savant et très-savant sur le grand art de la guerre, mais simplement de le signaler à l'attention du public guerrier et aussi de la tourbe pacifique à laquelle il peut être utile, il nous échappe quelque énorme hérésie, que le dieu des armées nous soit miséricordieux, que le lecteur sous l'épaulette daigne ne pas rire trop fort et qu'il nous tienne compte de notre bonne intention! Après que les vieilles races royales se furent liguées pour mettre en poudre le glorieux trône du plébéien, fils très-ingrat de la première République française, et qu'elles eurent formé une saintealliance pour assurer à jamais le repos de la terre , sous l'inspiration et avec la garantie de la prophétesse des salons, madame Krudner, toutes les bonnes âmes d'ici-bas se prirent à croire en la paix perpétuelle. Feu l'abbé de Saint.Pierre faisait même déjà ses préparatifs pain ressusciter la terre redevenant un paradis, il espérait obtenir des vacances dans l'autre monde et venir les passer avec nous, pour savourer de plus près la reconnaissance des nations enfin converties à sa doctrine. Bastl un beau jour le canon se remet tout à coup à gronder. C'est dans la péninsule italique; l'armée autrichienne envahit le royaume de Naples, sous l'oeil du pape qui ordonne des Te Deum. Il s'agissait d'une dernière petite guerre, après quoi tout serait dit et la paix perpétuelle parfaitement consolidée. Seulement les chronologistes consciencieux seraient tenus de dater son ère de l'an de grâce 182e, au lieu de 1815, une légère satisfaction à donner aux pédants. Toujours le canon! Cette fois c'est dans la péninsule ibérique. Peu de chose, vrai; une promenade militaire exécutée par Farinée française de Bayonne à Cadix. Cependant, si vous l'exigez, pour être exact, ne comptons la paix perpétuelle qu'a partir de 1823. Nous ne sommes qu'eu 182e, et l'on rentre en campagne! Bagatelle! On aide les pauvres Grecs à s'émanciper du joug du sultan. Quelques barils de poudre brûlés à Navarin suffiront pour étouffer ce feu dans la péninsule de Morde. Notez qu'il n'est question que de péninsules; or, un incendie de péninsule marque dans la vie des rois tout juste autant que dans la vie des pompiers un feu de cheminée. Cependant en 1828 et 59, le vieux continent lui-môme vient à brûler. L'autocrate cherche noise eu sultan. Sans la crainte d'une croisade de l'Europe occidentale, on aurait certainement vu le croissant dieparaltre de Constantinople. En 1830, la nécessité de chatier l'insolence et de réprimer les pirateries d'un dey entrain& la France dans l'expédition d'Alger, et par suite dans une lutte dispendieuse contre des peuples indigènes très-belliqueux. Ce chantre rongeur de nos finances, cette plaie par laquelle le jeune sang de la France s'écoule tarde longtemps à se guérir. Les révolutions qui éclatent en 1830 motivent dee préparatifs de guerre date tolite l'Europe; le signal est donné d'un branlebas général. Par bonheur la fermentation des tarleat11 !Apaise. La diplomatie temporise si bien qu'on ne se battra qu'en Belgique, en Pologne. La traité do 15 juillet 1840 et les événements de Syrie n'ontils pas été au moment de briser la paix européenne et de pro-, voguer une nouvelle coalition contre le France? Les expéditions an Mexique, dans la Plata et dans l'Océanie, les guerres des Anglais dame l'Inde, en Chine, et contre les Hottentots ; celle des Renies dans le Caucase occupent le tapis jusqu'à la brusque et immense explosion de 1848. Li guerre du Piémont et celle de Hongrie, le attige de Rotes M la Sicile reconquise par le roi de Naples, la guerre On Datettlark fourniront aux fastes militaires d'amui eatiglaltes pages qu'aucune page de l'histoire dee siècles précédente. Daus ce moment même nous avons na perspective une guerre Imminente entre l'Autriche et la Prusse. Décidément l'humeé ne semble pas encore près de guérir de eette lièvre flemme qui porta Caïn à inventer la première armada massue, de laquelle devaient dériver plus tard la fusée à laCenreive et le mortier à la Paixhans. N'importe, on n'en rencontre pas moins çà et 11 de naira etre, qui vat annonçant Père de plus en plus prochaine de

*au


L' ILLUSTRATION, JOURNAL UNIVERSEL. nier morceau (ne lisez pas crodte). Cette abondance, fort peu embarressitoM pour les juges, le devient davantage pour les ordonnateuredu placement. Il est bon, disent-ils, d'encourager la grande peinture, à la condition de décourager les grande cadres. Quelques-uns, faute d'avoir opéré dans des dimensions convenables, devront se résigner à l'exposition en plein vent, à l'exemple de leurs plus glorieux prédécesseurs. Il y a précisément aujourd'hui cent soixante-dix-sept ans que, dans cette cour du Palais-Cardinal où s'élève la bâtisse de 4850, s'étendait une longue muraille où furent accrochés, comme à la devanture d'un étalagiste, les tableaux de l'école française. C'est là que les Parisiens de 4673 vinrent admirer les quatre toiles alexandrines de Lebrun et les premières batailles de Vandermeulen. Poussin, Lesueur, Philippe de Champaigne, Lenain et les autres membres de l'Académie de peinture n'avaient pas d'autre salon d'exposition; ainsi de Petitot, admis à jouir de ce privilége en considération de ses miniatures et malgré sa religion (il était protestant ). Vous savez dans quel esprit le grand roi protégeait les lettres, et comment, à côté de la pension de l'abbé Cottin, Pierre Corneille mourait de faim et Racinè du chagrin de la disgrâce. Une circonstance moine connue, c'est l'amour qui l'enflammait pour les arts et la considération où il tenait les artistes. Dans un état de la maison royale de 4677 retrouvé par un judicieux critique, M. Eudore Soulié, on lit, après la nomenclature des porteurs de chaises et des valets de garde-robe, un article ainsi conçu s ai autres menus officiers de la chambre, c'est-à-dire cordonniers, vitriers, barbiers, peintres, sculpteurs et autres. » Il y a un nom propre, celui de Mignard, tant il est vrai qu'en fait d'arts le grand roi avait tout juste les sentiments d'un bourgeois de son temps ou du nôtre. C'est à la même époque à peu près que deux autres de ces menus officiers, François Blondel et Girardon, élevaient et sculptaient rare de triomphe de la porte SaintDenis à l'honneur du grapd spi, dont notre jeune république vient de regratter la gloire. Une grille met désormais le monument l'abri de l'injure des passants; et l'op aurait une anecdote digne du bon temps â vous conter là-dessus; mais noise ne sommes pas en carnaval, et d'ailleurs personne ne voudrait la lire. Il vaut mieux remplacer le récit par un trait de moralité. Le camseil municipal a voté une somme de 900 francs destiné à l'achat d'une glace, qui remplacera l'image, selon le rapport, inconvenante qui figure sur la cheminée du cabinet de M. le préfet de police. Quelle est cette image? On se perd en conjectures. Est-ce cape Male de le Vérité sortant de son puits, un dessus de perte de Bouclier, le portrait en pied de Cartouche que 1'9 des précléeeseenrs de M. Cartier avait fait peindre et MI II conservait dans son cabinet comme l'image d'un eneigeéreist et surtout d' une eonspiète? est-ce la squelette d'un grand criMinel, ou le este officiel de quelque grand innocent? est-ce enfin le grotesque et horrible fac-simile d'un de ces phénomenee dont le Constiestrmind se fait si souvent le cornac, e preuve qu'hier encore il annonçait la venue d'un nouveau-né sans bras et sans tête, et, avec son aplomb ordinaire, maître Gilles terminait l'information en style de billet de faire part : u La mère et l'enfant se portent bien. » Il va sans dire que désormais, en vertu de la substitution sus-mentionnée, M. Cartier verra toujours sur sa cheminée quelque chose de beau. Triste semaine! Que de vilains points de vue, et que ne peut-on changer aussi son mobilier et son répertoire! sa chronique est un réquisitoire. La Gazette des Tribunaux, voilà son. historiographe; il y a eu un crime ou du moins unprocès criminel sur chacun de ses jours. Dans cette légende lamentable, vous aurez distingué l'affaire Du Sablon. Quelle étrange mise en scène de la perversité; doit-on croire que des témoignages imprévue'viendront dissiper les présomptions effroyables qui pèsent sur les accusés, et serait-il possible que Maingrat et Dalacollouge fussent égalés par Gothland? Le plus grand malheur de ces grands crimes, après le scandale, c'est que pour échapper à la justice, les criminels s'avilissent jusqu'à calomnier leur victime. Les assassins chargent sa mémoire d'un suicide, qu'ils s'efforcent d'expliquer par l'abandon et la misère ou la laissaient ses enfants. D'en autre côté, le fanatisme de l'honneur porte le malheureuir époux, qui est un père tendre, à partager l'expiation par un sacrifice à la Brutus, et il s'en faut de bien peu que deux innocents n'aient péri dès le début de cette tragédie. Passons les incidents du procès, qui sont connus ou que eles connaltra toujours assez tôt; une circonstance remarqua le, c'est l'affection des paroissiens pour leur curé, dont la dépravation est notoire et les antécédents déplorables. Ils l'accompagnent jusqu'au tribunal , non pour jouir de son abaissement, mais pour le protéger par leur présence. La morale qu'il leur prêchait était donc bien pure, et le diable faisait suit prône comme un ange : tous les enfants du village passaient entre ses griffes, il y a de quoi frémir en pensant au terrible chapitre de Paul-Louis Courier, celui de la confession. Mais enfin si Gothland n'avait pas la confiance des autorités ecclésiastiques, il possédait celle de ses ouailles, et la justice n'avait plus rien à voir jusqu'au jour... de la justice. On ne conne pas encore les aumônes qui sortaient de son presbytère, mais on voit toutes celles qui y sont entrées, et le nombre est considérable; c'est un autre trait de moeurs. Le berger était littéralement nourri par son troupeau. Son cellier était plein, sa basse-cour abondante; il pouvait nourrir les pauvres sans s'appauvrir. Ces braves gens lui payaient avec amour la•dlme -de son hypocrisie. Du reste, il ne s'agit que d'une exception (je parle du crime), et l'on sait que le clergé des camp4nes s'est mis depuis longtemps à l'abri de tout soupçon par la pratique des plus rares vertus. Après cela, ces vols journaliers qui désolent la ville et les faubourgs et dévouent une foule de laïques au bagne ou à la prison vous sembleront des peccadilles. Qui ne sait par coeur tous les genres de larcins de nos tire-laines? Le vol à la tire, l'enfance de l'art, a eu toutes sortes de développements, le vol au charriage, à l'américaine, au bonjour

et le vol au vent; j'en passe , et des meilleurs, pour arriver au vol à l'église , dont on avait perdu la trace depuis le notaire Lebon. Il ne s'agit plus de la fausse dame de charité qui vingt fois démasquée n'en continue pas moins à enter à domicile pour des pauvres imaginaires '• mais prenez garde . à cette jeune fille au front angélique, à l'air béat, et qui VOUS demande ingénument au milieu de l'église où vous priez — qu'est-ce que celte grande maison? — réponse : une église. — Qu'est-ce qu'une église? — un lieu saint où l'on adore Dieu. — Qu'est-ce que Dieu? — Et voilà, ajoute Collé, qui connaissait, d y a cent ans , cette histoire d'aujourd'hui, une pauvre enfant que l'on conduit en toute hâte au bon curé , que la prétendue idiote trouve habillé comme son cher papa, excepté qu'il ne mettait pas sa chemise dans sa culotte, allusion au surplis de l'ecclésiastique. Le reste, vous Pavez devine. Les aumônes pleuvent, les protectrices arrivent ; si cette fille était un peu plus habile et qu'elle eût seulement lu jusqu'à le fie l'histoire rapportée par Collé, sa fortune était faite ; mais son rôle lui pèse, elle a peur d'être troublée dans lia bonne fortune, et la voilà qui s'esquive comme le narrateur au moment le phis intéressant de son aventure. Mais cette voleuse, l'a-t-on retrouvée ! — Certainement, et dans un couvent, qui n'était pas précisément un couvent de religieuses. Cette semaine a vu des voleurs plus excentriques et encore plus audacieux , mais ils n'en méritent pas davantage un brevet d'invention. A l'époque de la banque du fameux Law, la maréchale de Mailly fut dépouillée par des domestiques infidèles à peu près comme madame de CaumontLaforce, qui est sa descendante, vient d'être volée. Profitant de son absence, cocher, valet de chambre, femme de charge se sont entendus pour faire vendre le mobilier de leur maltresse par le ministère d'un commissaire-priseur. La tradition offre un détail aggravant, heureusement négligé par les plagiaires, l'hôtel de Mailly lui-même y passa, madame de Laforce a conservé le sien. Rien de nouveau sous le soleil, et à quel point l'histoire se répète, en voici une nouvelle preuve : c'est la clôture du cercle de l'Opéra, ou la grande Bourse étouffant la petite. Suivez les assises de cette Banque de Jonathan, depuis sa fondation, en passant par la rue Quinc,ampoix, la pled Vendôme, l'église des Petits-Pères, et vous lui trouvere8 telljenflt une succursale illégale, tolérée un jour, supprimée le Malles main; mais les ordonnances des lieutenants de pollpp tant beau faire, les moeurs sont plus fortes, et c'est en vain que vous foudroyez le phénix, il renaîtra de ses cendrea. Qui le croirait? la disette de ténors drametiques est si grande qu'on en cherche partout, et comme op n'en trouve guère, on en fabrique. L'Opéra s'est distingué de tous tempe dans cette fabrication; sur son territoire les ténors poussent vite ; comme les melons en serre-chaude, il s'agit de les cueillir à point. Hâtez-vous, leur voix n'est qu'un souille, c'est le rêve d'une ombre. Il se dit que M. Roqueplan ou son fondé de pouvoirs, passant naguère dans les environs de la Villette, entendit un de ces ut de poitrine dont Duprez a emporté la recette, et voilà un jeune ouvrier charpentier arraché à sa profession, comme autrefois M. Duponchel enleva Poultier à la sienne. Le diamant est découvert, mais c'est un diamant brut, reste à le polir et à l'enchâsser, et la monture coûte cher. Ces sortes de bijoux exigent les mêmes soins qu'une plante rare : tel, d'ailleurs, qui a cru couver un rossignol , n'a fait éclore qu'un canard, et il serait fâcheux qu'une éducation de prince ne produisit qu'un comparse de vaudeville. Les salons sont tristes et dépeuplés; je le crois bien, leur élégante population a repris le chemin de tous les théâtres. La vogua des Italiens recommence, l'Opéra se fie à l'Enfant prodigue pour assurer la sienne, et la Comédie-Française plie sous le doux fardeau des lauriers et des sacs d'écus. La Montausier n'est qu'un éclat de rire. Aux Variétés, le supplice de Taatale est devenu celui des spectateurs en retard qui n' Ont pu trouver de place. Au boulevard, Marianne et Paillasse font pleurer à chaudes larmes. L'Odéon lui-même contraint des amateurs d'outre-Seine à venir partager son exil • c'est une Pompéia digne du pèlerinage; et puis l'Odéon tait des miracles, il ressuscite des morts : le Mari de la favorite, drame plein d'intérêt, charpenté par la main d'un maure, M. Sandine, sans déclamation ni emphase, attachant, pathétique même et très-spirituellement éprit. Madame !loger golié remplit le rôle principal, autrefois joué par niednme Dorval — c'est une esmjecture, —et dune tous les cas, il ne saurait avoir été relt gar ce plus de sens timeut, de grâce savante et de diati e lm. 14 résumé, la seule nouveauté 1 eattele de la semaine, c'est une pièce de M. Clairvitle t les eptutfens d'Antoinette, quine ressemblent guère à WIN 11 Jr$1141 saint sen Patrop. Voici donc Tpinette, et ea sieur Tomen que l'enseigne a oubliée à 14 veille do leum_din-hett ana et de la lecture du testament de leur amie, M. &mule. Ce henbereme, d'un rie:mune peut-être exagéré, veut des rosières deus sa famille, Môme ares sa Mort ; pas le ceindre mem à leur vertu entais Fa nt d ' héritage, ga décision p la Rhee d'un colicille , et c'est ainsi que son bien nous a Met l'air d'échoir à la vertu moins exposée d'en procureur. 140 testament est d'autant plus saugrenu que ce procureur ne veut pas le diable : il dresse des piéges à rinmffenee, il refete bise la prendre aq traquenard des bijou; et des fanfreitt chee, et pois il lance deux entente à sa poursuite. Tonie en tient pour Jolies:tg, main Cornette a résisté 4 &tintement% La scène se passe aux Percherons et n'es est pases neuve, au contraire. Au dénuement, il est deeieets‘gee cieux a perdu l'héritage, *$ que Tomette l'a bien gagné.. Alletz-vous-en, gens de la DOC., Mariez-vous, chacun chez voua.

Ce n'est qu' use chanson en cinq actes, 0 n 'est bien long Wei' une 04"118911. 1:41 net, elle est bien chantée; avec rondeur par Geoffroy, avec beaucoup de grâce et de gentillesse par Toinon et ToMette, l'une cantatrice, l'autre comédienne,

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et qui, toutes deux, sont faites pour une autre destinée que celle des pièce. de M. Cleirville. Punies% &MONS.

Lei tértakto et leo fumeurs d'opinai. Le sue épaissi des capsule@ de pavot, connu dès la plue haute antiquité sous le nom d'opium, est sans contredit l'en des Mea grands bienfaits qui aient été répandue sur l 'humanité. Ce moyen est si actif, si puissant, que sans son secours il mirait comme impossible d'exercer la médecine; mais, en raison de La fatalité qui s'attache aux meilleures choses, l'abus est veau se plioir auprès de l' usage,et cet abus s'est développé aime une rapidité, une intensité telle chez quelques Beni orientales, qu'on peut se demander si l'opium a soulagé plue de malheureux qu'il n'en entraîne aujourd'hui dans la misère, et si, depuis trente attelas , il a fait autant de bien qu'il semble appelé à faire de mal. Dans l'Inde, en Turquie et en Chine, les populations se livrent à l'usage de l'opium avec une fureur que rien ne semble- pouvoir arrêter, et les résultats de cette terrible habitude deviennent chaque jour plus effroyables. On donne particulièrement le nom de tériskis à ceux qui avalent l'opium, soit en pilules, soit en liqueur.. Les tériakis, dit le docteur Poqueville, qui a longtemps voyagé dans l 'Inde, commencent par un demi-grain, et augmentent progressivement la dose jusqu'à en prendre soixante graina et plus par jour. Ils ont soin de ne pas boire après l'avoir avalé, dans la crainte de se donner de violentes coliques. En peu d'années, on voit leur teiat pâlir, leurs forces s'abattre, et une maigreur extrema devient le prélude du marasme général qui les attend. Un tériaki qui commence jeune l'usage de l'opium ne dépasse guère sa trentième ou sa trente-sixième année. Cette passion devient si forte, opte la certitude des infirmités et de la mort ne peut les en détour, ner. Ils répondent froidement aux avertissements qu'on leur donne que leur bonheur est inappréciable: Lorsqu'on les presse de définir cette félicité surnaturelle, ils déclarent qu'ils ne peuvent la décrire et que n'est un plaisir impossible à exprimer. Ces malheureux pourtant Oilirouvent, vers la fin de leur vie, au milieu de l'état de for eur dans lequel ils sont plongés, des douleurs atroces et pua faim presque continuelle. Ces douleurs sont telles, uns l'opium loi-même, pris aux plus fortes doses, ne réussit pas toujours les calmer. Ils deviennent hideux; il imhitude de MM leur miens est défornititt par de nombreuses ils Perdent leurs duits, et longtemps avant leur port ils sont tourmentés par un tremblement continuel. Un ambassadeuranglais, récemment envoyé dans l'Inde, fut conduit, son arrivée eu palais, à travers un grand nombre d'appartements richement décorés, remplis d' officiers vêtus d'une manière splendide, dans une petite chambre dont les ornements et les meubles dépassaient encore en richesse ceux qu ' il avait déjà vue. On le laissa seul. Pen de Unes après il vit arriver deux hommes d'un extérieur distingué, qui précédaient une litière portée par des esclaves, recouverte de riches soieries et de cachemires d ' un grand prix. Sur cette coucha était étendue une forme humaine, que l'on aurait prise pour un cadavre si l'on n'avait vu la tête se balancer à chaque mouvement des porteurs. Deux officiers portaient des plateaux en fils d'or contenant une coupe et une fiole remplie d'un liquide bltualre. L'ambassadeur, pensant qu'il était l'involontaire témoin de quelque cérémonie funèbre, voulait se retirer, mais il fut bientôt détrompé en voyant les officiers soulever la tête de ce qui semblait un être inanimé, faire rentrer la langue qui sortait de la bouche, et lui faire avaler ainsi une certaine quantité de liquide noir, en refermant les machoires et frottant doucement la gorge pour le faire descendre. Lorsque ce manége eut été répété cinq à six fois, la figure ouvrit les yeux et ferma la bouche volontairement, puis avala d'elle-même une grande dose du liquide. En moins d'une heure un être animé s'assit sur la couche, ayant recouvré la couleur et un peu de pouvoir dans les articulations. Il s'adressa alors en persan à l'enveyé et lui demanda les motifs de son ambassade. Deux heures après, ce personnage extraordinaire était complétement actif et son esprit capable de se livrer aux affaires les plus difficiles. L'ambassadeur anglais prit la liberté de lui adresser quelques questions Sur la scène étrange dont il avait été témoin. e Monsieur, lui répondit--il, je suis un mangeur d'opium de vieille date; je suis tombé par degrés dans ce déplorable excès. Je passe les trois quarts de la journée dans l'état de torpeur où vous m'avez vu. Incapable de me mouvoir ou de parler, j'ai pourtant encore ma connaissance, et ce temps s'écoule au milieu de visions agréables; mais je ne m'éveillerais jamais de cet état si je n'avais des serviteurs zélés et affectionnés, qui veillent sur moi avec un soin religieux. Dès que , par l'état de mon pouls, ils reconnaissent que mon coeur se ralentit, et lorsque ma respiration devient presque insensible, ils me font avaler la solution d'opium et me font revivre comme vous l'avez vu; pendant ces quatre heures, j'en aurai avalé plusieurs onces, et peu de temps s'écoulera encore avant que je retombe dans ma torpeur habituelle. e L'usage de l'opium en médecine remonte aux tempsdes plus reculés, mais l'habitude de le fumer est beaucoup plus récente. C'est seulement à partir de l'islamisme que l'on en trouve des traces. La nouvelle religion défendant l'usage des liqueurs fermentées, ses adeptes le remplacèrent par celui de certaines substances pourvues de propriétés analogues. Les habitants de l'Inde empruntèrent aux Arabes cette funeste habitude. Chez les Chinois, où ce vice est aujourd'hui si répandu, l'opium, il y a cent ans, n'était encore connu que comme un médicament(!). La pipe dans laquelle on fume l'opium est en terre cuite; elle se compose d'une petite sphère creuse fortement aplatie sur l'axe par lequel elle communique au tuyau; celui-ci est un roseau d'environ vingt centimètres de longueur. La sphère porte au milieu de sa surface supérieure une petite ouverture de quatre cinq millimètres de largeur. L'opium que l'on doit fumer est d'abord légèrement torréfié; on le délaye ensuite dans l'eau et l'or en prépare une aorte d'extrait. Pour le fumer, on en prend gros comme une lentille, à l'extrémité d'une petite tige de fer; on l'approche de la flamme d'une bougie, de manière h le torréfier de nouveau, puis on le place sur la petite ouverture de la aubère de la pipe ; on le met alors en contact avec la flamme de la bougie, à la manière des fumeurs de tabac; l'opium s'en11) Nous avons emprunté deux des gravures qui accompagnent cet article à un excellent ouvrage publié al y a quelques années seue ce litre La Chine ouverte, avec des illueluttiose de Barges.


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L' ILLUSTRATION , JOURNAL UNIVERSEL. La flotte à Brest.

Depuis fort longtemps la rade de Brest n'avait pas été aussi bien garnie qu'elle l'est en ce moment. Elle possède, en effet, aujourd'hui réunie, devant le port, les huit niaseaux de l'escadre, qui sont : le trois-ponts de 120 canons le Friedland, monté par M. le vice-amiral Parseval Deechènes et commandé par M. Jacquinot , capitaine de vaisseau, avec un équipage de plus de4,400 hommes; Le trois-ponts le Valmy de 446 canons, monté par M. le contre-amiral Dubourdieu, et commandé par M. le capitaine de vaisseau Maussion de Candé , avec un équipage am; de 1,4 00 hommes ; Le vaisseau de 100 canons l'Hercule, commandé par M. le capitaine de vaisseau Malsain, avec 950 hommes ; Le vaisseau le Jemmapes, de même force que le dernier, commandé par M. le capitaine de vaisseau de Varèse, avec 930 hommes; Le vaisseau le Henri IV, aussi de 100 canons, commandé par M. le capitaine de vaisseau de Gueydon, avec 900 hommes; . Le vaisseau l'léna de 90 canons , commandé par M. le capitaine de vaisseau Larieu , avec 930 hommes; Le vaisseau de même force que l'Iéna, l'Inflexible, commandé par M. le capitaine de vaisseau de Montlécin , avec 870 hommes; Le vaisseau le Jupiter de 80 canons, commandé par M. le capitaine de vaisseau A ubry-Bailleul, avec 800 hommes; Enfin la frégate la Psyché, de 40 canons, commandée par M. Laroque de Chanfray, avec.345 hommes ; En outre, la frégate école des matelots-canonniers, la Minerve, de 60 canons, commandée par M. Goubin , capitaine de vaisseau , et portant 500 hommes d'équipage. A ces bâtiments de ligne il faut ajouter les corvettes à vapeur de 220 à 280 chevaux et à hélice, le Chaptal, et le Caton, le vaisseau-école des élèves de la marine le Borda, la corvette-école des mousses l'Abondance, la corvette d'évolutions des élèves la Licorne, le brick-école des mousses le Gabier,,le stationnaire à vapeur le Souffleur, et une charmante gelette anglaise de plaisance qui a précédé d'un jour l'escadre au mouillage de notre rade. Depuis les dernières années de l'Empire, aucune réunion de navires de premier rang , aussi considérable que celle d'aujourd'hui, n'avait eu lieu à Brest. Toute la journée du 10 novembre a été une tâte continuelle pour la population de Brest ; on s'empressait à l'envi de venir sur le Cours-d'Ajot pour y jouir de la vue de nos vaisseaux, et le yacht anglais ayant fait la politesse à l'amiral Parseval de le saluer de quinze coups de canon , le Friedland a chi rendre peu après ce salut coup pour coup. Ces coups de canon ont ajouté encore à l'animation de la rade, et tous les spectateurs ont quitté notre belle promenade enchantés de ce qu'ils venaient de voir. J. Feiumr.

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L' ILLUSTRATION, JOURNAL UNIVERSEL.

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Nouveau mode de votation adopté par l'Amemblde nationale et exécuté par Al, Debatm C'est alors que l'un des membres de la commission,

M. Ripai, qui avaitplus spécialement étudié les conditions satisfaire et les difficultés à lever, se dévoua pour réaliser, à l'aide de M. Al. Debain, qui est non-seulement facteur de pianos, mais mécanicien distingué, les perfectionnements de précision et les additions indispensables qui avaient été jusque-là inutilement indiqués. Achevé après quatreentom d'un travail opiniâtre, consacrés à l' exécution de modèles et de pièces de toue genres, M. Al. Debain est enfin parvenu, en combinant les idées qui lui étaient présentées et les siennes propres, à compléter l'ensemble et les détails les plus minutieux d'un système général de votation , dont les données primitives, ont reçu dans ses mains des modifications assez importantes pour que son adoption ait été décidée par la commission, puis ultérieurement par l'Assemblée, dans sa séance du 6 mai 4850. C'est ce système que nous allons essayer de faire comprendre à nos lecteurs.

Urnes.

Depuis longtemps le secrétariat du bureau de l'Assemblée nationale se plaignait de la lenteur résultant des procédés jusqu'alors eu usage pour la constatation des votes; ils signalaient en outre dans le dépouillement des scrutins des •erreurs matérielles nombreuses, et, il faut bien le dire, des fraudes ; car il se trouve, à ce qu'il parait, parmi les membres de la représentation, des grecs assez habiles à filer dans les urnes dont on se sert actuellement .pour la réception des votes, non pas la carte, mais effleure bulletiw, quelquefois mème ceux d'un banc tout entier. Si le fait n'est pas vrai, il est au moins possible. Sur ces plaintes réitérées, divers projets ou systèmes destinés à une constatation plus prompte et plus régulière des votes furent présentés à la questure.de l'Assemblée, et le 13 octobre 1849 il fut déposé une proposition tendant à soumettre ces systèmes à l'examen d'ilne commission spéciale de quinze membres qui fut nommée le 48 novembre suivant, et qui était composée de MM. le général Lette, Coxales, Rigal, Bigre!, Lelut, Cordier, Sainte-Beuve, Martel, Aubry (du Nord), Douny, Dupont-Delporte, Curial, Molé, Bréhier, Camus de la Guibourgère et Dfaissiet. De l'examen minutieux aucrel se livra la commission résulta la nécessité d'écarter des nombreux appareils déposés, d'abord tous ceux qui, en abrégeant par trop l'opération du recueillement des votes, ne laissaient point le temps nécessaire à la réflexion et à la formation d'une opinion consciencieuse, et ensuite ceux qui, bien que reposant sur des combinaisons ingénieuses, entraînaient une exécution mécani que toujours soumise à de fréquentes avaries, des dépenses d'installation nullement en harmonie avec la construction provisoire dans laquelle siège l'Assemblée. Parfaitement fixée sur la nécessité des conditions à remplir et des principes à appliquer pour donner aux votes de rAssemblée un degré de certitude absolu , la commission fit connaltre aux inventeurs les diverses conditions au moyen desquelles elle entendait garantir la sincérité des votes; aucun ne répondit à l'appel ainsi fait.

DESCRIPTION no NOUVEAU MODE DE VOTATION. Le principe fondamental du nouveau système de votation repose sur cette condition, que chaque vote soit exprimé par un bulletin d'une épaisseur et d'une couleur déterminée, qui, s'empilant sur les bulletins déjà déposés, permet d'apprécier, d'un coup d'oeil, le nombre des votes pour et contre, d'après la hauteur de la pile prés de laquelle est une échelle chiffrée, divisée en degrés coïncidant avec l'épaisseur de chaque bulletin. L'urne est divisée intérieurement en deux capacités munies d'entrées distinctes: l'une peur ; l'autre coutre. Les bulletins introduits dans l'urne s'y trouvent immédiatement triés et séparés en deux couleurs différentes. Chaque bulletin porte, en outre, gravé sur deux tranches, le nom du représentant qui a voté. Quand tous les bulletins sont recueillis dans les urnes, ils s'y trouvent scellés d'une manière absolue, tout en per-

Étriers.

mettant de faire le dépouillement des noms des représentants qui ont pris part au vote. Quelques minutes sussent pour connaltre le nombre exact des votants pour et coutre, et pour proclamer le résultat du scrutin sans possibilité d'erreur. Il y a sécurité dans l'acte méme du vote, exactitude dans le résultat et grande économie de teilles. Les figures qui accompagnent les détails que nous allons donner des divers appareils composant le système, en administreront la preuve. BULLETIN DE VOTE,

Le bulletin consiste en un petit cadre en acier poli, blanc pour le vote pour, et bleu pour le vote contre ; sa forme . est rectangulaire; son poids est d'environ 7 grammes. L'ouverture intérieure du cadre est percée à jour. Sa face supérieure est légèrement diminuée d'épaisseur, sur une certaine longueur, entre ses deux extrémités ; de sorte que le contact, dans l'empilage, n'a lieu que sur les petites surfaces réservées à chaque bout. Cette précaution est prise coutre les courbures accidentelles qui dérangeraien t la coïncidence rigoureusement nécessaire entre les bulletins et les degrés des échelles chiffrées ,.destinés à les compter. Les bulletins Pour et Contre sont différenciés entre eux, non-seulement par leurs couleurs blanche et bleue, mais encore par des encoche, pratiquées sur leur face supérieure, au nombre de deux pour les bulletins bleues, et de trois pour les bulletins bleus. Ces encoches correspondent, pour chaque entrée, à autant de gardes semblables à celles des serrures et qui empéchent l'introduction d'un bulletin bleu dans l'entrée pour, et réciproquement. Chaque bulletin porte sur les deux tranches le nom d'un représentant. Ce nom est précédé d'un numeio d'ordre servant, comme on le verra plus loin, au dépouillement du ' scrutin. Un petit écrin, portant le nom de chaque représentant, contient dix bulletins, cinq blancs, cinq bleus, pour autant de votes successifs dans une mème séance.


Ulycy mamie. • _Rémusat que nous encens ici, po faire comprendre le véritablequestion crei a été à la veille de partager l'Allepsegne en den; camps ennemie : e Diverses'tentatives ont été faites pour donner à l'Allemagne une plus grande unité, sous une autre forme que la fédération de 4815, sous d'autres instruments que la diète fédérale. Ces tentatives ont échoué. Mais une question Ose rate est demeurée posée et semble dominer toutes les autres. Les changements que réclame l'ancien ordre de choses doivent-ils être opérés par la diète telle qu'elle est constituée, ou par des pouvoirs nouveaux mis en sa place, n'ayant ni la même organisation ni la même origine, ou bien encore les intérêts du corps germanique seront-ils réglés concurremment dans des conférences libres, où se décideront les questions fondamentales, et dont les délibérations de la diète statueront, suivant ses formes, sur les affaires de sa compétence? Pour parler d'une'manière plus générale encore, l'Allemagne est-elle une fédération existante qui se modifie, ou sera-t-elle une fédération nouvelle qui s'établit entre des Etats distincts, rentrés, pour la former, dans la plénitude de leur inclépaidence ? » Doit-elle enfin, ainsi qu'on l'a dit, rester uns fédération d'Etete ou devenir un Etat fédératif? Ces questions ont divisé les deux grandes puissances que l'Allemagne contient dans son sel!). Après quelques essais de rapprochements, quelques commencements de transaction, une solution commupe p'a pu être encore convenue entre l'Autriche et la Pruetes. Ni l'une ni l'autre ne s'est renfermée dans des termes invariables. L'Autriche, qui a réuni la diète ait moment où elle semblait anéantie, penche à soutenir, dans une certaine mesure, la conservation de ce qui-fut établi par le congrès de Vienne. » La Prusse, qui paraîtrait considérer le pacte de 1815 comme une lettre morte, demande qu'il soit tenu compte des faits accomplis, et que des changements essentiels soient introduits dans une organisation dont Je temps est passé. L'Autriche ne céderait qu'à regret le privilége de présider la:diète, dont l'investit l'art. 5 de l'acte de 4815, et la Prusse en réclame vivement le partage. » A. une certaine époque. cette dernière puissance avait formé une fédération partielle qu'elle eût dirigée à l'exclusion de sa rivale, et'qui , dissoute par les événements, n'a laissé subsister après elle que le principe de l'union restreinte. Ce principe, que l'on croit retrouver en germe dans l'acte constitutif de la fédération germanique, la Prusse en a réclamé la reconnaissance et l'extension, tandis que l'Autriche, sans le proscrire d'une manière absolue, le subordonne toutefois aux droits de l'Assemblée générale, et demande en tous cas à entrer désormais dans la confédération avec tous ses Etats, c'est-à-dire avec fit-millions de sujets qui, jusqu'à présent, n'y avaient point été comptés, et à faire acte ainsi de l'unité nouvelle et puissante qu'elle vient d'imprimer à sa monarchie. A. ces conditions, elle n'aurait point paru éloignée de traiter et de consentir même à la création et au partage avec la Prusse d'un pouvoir..exécutif de l'union, constitué en dehors de la diète fédérale. n Il ne parait pas, d'ailleurs, que dans ces derniers temps l'idée de substituer, d'adjoindre ou d'opposer à cette assemblée, toute composée d'envoyés des princes, une représentation d'origine populaire, ait été de part et d'autre énergiquement soutenue. » Mais aux difficultés que faisaient naître sur tous ces points des prétentions opposées et changeantes, deux incidents graves sont venus ajouter des causes nouvelles et actives de dissidence et de conflit. e L'Assemblée n'a pas oublié les événements dont la MesseElectorale a été le théatre. Le gouvernement établi n'a pas pu s'y maintenir. L'intervention armée du pouvoir central a été sollicitée par l'ibleeteur lui-même. La diète, exerçant les droits qu'elle gant pacte fondamental, de recto final des conférences de Vienne, s'est empressée de lui accorder les secours des fores fedérelea. » Le gouvernement mem p'a pas absolument nié le droit prétendu par la d'eu,' utaja il en conteste l'applicaque sois un état votein de erontières, ge front, placé comme la Hesse ans m le cercle de sen leflgence immédiate, dans un Etet qq gee convention trempe§l'autorise à faire traverser par eti tique pas en selve des mutes déterminées. Il se mriptre pou gai, ansé 4 !Yeu' l'usécution des résolutions de la cliete l I l a let t geepperreeemee peints du territoire lieseme, oins peue Y @ kgf. me ou dans un autre, Teh Frits d'u ne Inlerign len BOUM/ elle peiF Ben l'eetrg@ me g; «ln tenentlenee• tt L elleedee nui pdF q uo Pieeellelre Penlièr.e3 t venue edtnnliq nere dente, pet pe el d g }3FAIglivielg IlEefee e stevL avn ille eqljwikude les p ales de eette ques eee. Pelle le Flet, eeelles portent r Blet .qui. 1B bon Ire, et eu bgh gRat sep* incuitsara cille iel -DePuter)l§yitti ie el, p reuelel estime ime de ton n s tlyeeidinu ee, ndld Fe l I n erelees tre et }I nde gtit te l t r elle le eellell de e Pen-. ep :peeeelleelneefiell effln., ttereetn peint "lue ZeellteHr% reacedimele mit q m plgyosr

L'ILLU el:RATION Juutinug.

854 Ver, par une sorte de compromis amiable, une affaire qui, depuis la reprise des travaux parlementaires, avait, par moments, grossi jusqu'à faire craindre sinon un conflit, du moins un vif dissentiment entre le pouvoir législatif et le pouvoir exécutif, ces deux forces souveraines de l'accord desquelles dépend en partie le repos du pays ; nous voulons parler de l'organisation du commissariat spécial attaché au service de l'Assemblée. Cette question, bien que soulevant vertaines difficultés d'attributions, ne touchait à aucun prineine fondamental ; mais il s'y mêlait de part et d'autre des susceptibilités d'autorité, des noms propres qui avaient aggrarvecet incident. En cette occasion, cependant, à force de parler, de discuter, on a réussi à s'entendre, et le fait est assez rare pour mériter d'être constaté. Avec quelque condescendance deechaque côté, on est parvenu à une solution pacifique, dont-les termes courtois, après tant de bruit, rappelaient un pers aux railleurs le mot célèbre de nous ne savons quel vaudeville : « Embrassons-nous, etc. » L'Assemblée veut éviter les luttes, les batailles parlementaires, et jusqu'ici elle y parvient, nue dépens peut-être des chroniqueurs, qui aiment les tumultes, le mouvement;niais au grand contentement des affaires, qui préfèrent le calme, la sécurité qui les secondent, aux émotions les plus dramatiques de la tribtfite: La loi portant deMenfle d' Un créait extraordineite pour eg rel de 40,00f1 hommes promettait aussi, nyee int jours, discussion brillante c'était la question de a paix ou de la guerre ; les plus grands intérêts s'y rattachent; et encore samedi dernier, quoique. la situation fût déjà modifiée, la lecture du rapport de dé Mmes» ap nom de la commission chargée de l'examen du projet du gouvernement a été écoutée avec ce silence frémissant sous lequel on sent les passions sur le point-d'éclater La veille, des nouvelles graves, inquiétantes, étaient arrivées d'Allemagne : la Prusse et l'Autriche semblaient peès d'abandonner la diplomatie peur l'ultime ratio. La Bourse, vivement impressionnée, avait éprouvé une forte baisse. Il e avait alarme, et le débat dans ces circonstances prenait le caractère d'une haute affaire d'Etat. Mais les nouvelles'déjà s'assurantes parvenues à l'heure même où DL de Rémusat lisait son rapport, conçu , d'ailleurs, dans les termes les plus réservés, les plus pacifiques, le sont devenues chaque jour davantage. Les sentiments de conciliation qui Se sont produits entre l'Autriche et la Prusse alors qu'on croyait presque entendre retentir le premier coup de canon que l'Europe redoute, paraissent de plus en plus s'affermir; les puages orageux accumulés en Allemagne se dissipent, et, daim ces circonstances, cette question de la paix et de la guerre s'çfface jusqu'à un certain point pour laisser place seulement à une question de prudence armée, de politique générale. Le rapport de M. de Rémusat, qui, ainsi que nous le disions, s'efforce de tempérer les interprétations hardies qu'on donnait déjà à l'appel de .10,000 hommes, conclut au maintien crime stricte neutralité dans la politique du gouvernement français; il déclare, et ces sentiments ont reçu les applaudissements de la majorité, que l'augmentation considérable que va recevoir l'armée doit être considérée comme une mesure de précaution pour les intérêts supérieurs qu'aurait pu atteindre un conflit entre les deux grandes puissances allemandes, et non comme un changement dans l'attitude d'observation de la France. C'est sous cette formelle et significative réserve que la commission propose l'adoption du projet du gouvernement. Cette disposition a réprimer autant que possible les éclats politiques que montre jusqu'ici l'Assemblée se manifeste,. presque autant dans les questions politiques qui apparaissent à la tribune, que dans le soin qu'on apporte à en écarter celles que l'on ne se croit pas martre de contenir dans les limites de la modération. Ainsi jeudi dernier l'Assemblée avait à examiner une proposition de M. P. Duprat relative a la vente des journaux dans la rue; en d'autres temps, il y aurait eu là matière à de longs discours; toua les princes de l'éloquence se seraient disputé la tribune; les interruptions, les sévérités du règlement se seraient succédé sans relâche; aujourd'hui deux discours d'opposition, une réponse du ministre un vote qui a rejeté la proposition ont bientôt tout terminé, et on a encore trouvé le temps dans la même séance d'écouter avec un calme rapidorneet retrouvé les développements d'une proposition relative aux comptes rendus des séances, qui a Sté prise eu poneidération. Lundi et mardi iiihaaaraniaa . céosacré (1011; Ipppee séances à la diameien d'un Drele elre Mir 001 de modifier la loi tep el gel Inn gai- la censtegetion et l'entretien des chemins menin; Igteetittellene eg Bene. C'est une question mg ipleseeee h qp hautOgre eptse agrie culture; ou voulait eopeiller, encore qqn pe fait le loi de 1836, lei conditiona Is bon entretien des chemin§ vicinaux et celles de l'imedt, ee en argent, tiej( en /latere, en journées de travail, er9 è l 'an eh efellel eue teteA de communication iiceedeFee néannigme teilnelitt lt! particulièrement à l' industrieegrieglè, M als Rtt flq.FRIPM: et après avoir entendu l'eseled des systèmes que o!er g f$1 Présentants voutleient eplashMer pu régime ac tuel, tAmimie blée a tout repoussé, mème le projet de la cpmpei geigo, et en est revenue au maintien pur qui et em pte de la leiei de 1836. Le vote définitif d la loi F au; conde permet docteurs des ponte et ebateisée$ d'areivee- }rai le eu grade d'ingénieurs; de la loi gel etoncrane Mite frqe7 çaises l'application du code de eoinmemei a presereellIM d'une convention spéciale avec la Sardaigne sur la propriété littéraire et artistique, et enfin l'examen de diverses propositions émanant de l'initiative parlementaire, un des droits dont la représentation nationale use le plus largement, et nous regrettons d'avoir à ajouter, mais pas toujours le plus utilement, complètent l'ensemble de l'exposé des travaux parlementaires depuis huit jours. • Nous n'avons pas cru devoir interrompre le récit des travaux de l'Assemblée par une citation du rapport de M. do

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Item.

Coli nlie de PU* Paris vient d'échapper au plus grand danger qu'il pét courir, celui de n'être plus Paris. a mis n ui Soie éon existence comme capitale, et peu s'en est fallu que Paris ne ffit destitué au profit de Versailles. César, le sénat et les chevaliers quittaient Rome et transportaient le siège de l'empire dans la banlieue. Paris est un épouvantail pour les départements, tel est du moins le sentiment des auteurs de

le proposititm de gehéance; ilg sont las de l' entendre ap. ' wWr ..... Pales. Il n a paf cent ente ans que les provinces' en disaient autant da Versailles, e nous lisions naguère dans la gazette du temps une réclamation des 'habitants de Pote toise au régent, à cette fin qu'il transférât le siéee ele la royauté dans leur ville. Depuis le grand roi, il n'était ques tion que des magnificences de Versailles : la cour de Vete sailles, le cabinet de Versailles! tel était le langage à la mode. Est-ce qu'enfin on ne dirait pas un peu le cabinet de Pontoise et la cour de Pontoise? Mais le temps de cette ville célèbre ne vint pas et celui de Versailles n'est pas encore revenu. Quelle que soit l'honorabilité des auteurs de la pro position, on a reconnu son inconstitutionnalité, et le débat s'étant bien vite dépassionné, l'insuccès était facile à prévoir, comme on dit dans ce beau style parlementaire. Ce n'est pas que la majorité de nos départementaux voie d'un très-bon oeil la prééminence de Paris, seulement elle a peur de réveiller d'autres ambitions. Bergerac pourrait ré. clamer à son tour ; les prétentions de Carpentras sont bien connues, et que répondre à Landernau, s'il s'en mêle? Pour eatiefeirts lout le monde, il faudrait donc se résigner à faire Voyager le siège de l'empire; op aurait le spectacle d'un gouvernement courant la poste et brûlant le pavé de ses chefs-lieux. Dans ce système de décentralisation qui pourrait bien triompher un jour ou l'autre — tout est possible maintenant — on se demande avec effroi que deviendraient les journaux I ,Passe pour les feuilles frivoles et les Courriers de Paris datés de grives-la-Gaillarde I mais, le Moniteur universel transformé en journal du Cantal ou cantalou, et les Débats« Echo de Bergerac! il o'y aurait de reconnaissable que le Constitutionnel, paré des entrefilets de l'Eleveur de Pontoise. Au surplus, à juger la capitale d'après la physionomie de ses salons, on pourrait croire à sa décadence. Un habitué de ces brillants parages, qui se pique de tirer leur horoscope d'après la marche des astres qui y figurent, nous formule ainsi son opinion : « La saison sera maussade. e Et voici un aperçu de ses motifs :Vous savez, nous disait-il, que ma position — (c'est une des trois cents mouches du coche parlementaire) — m'ouvre la porte des maisons les plus étégantee, les plus courues et les mieux hantées; depuis un mois, chacune d'elles a eu ma visite, et franchement j'en suie pour mes frais. Qu'ai-je vu? Des ennuyés en proie à des ennuyeux. Les femmes font un bout de toilette, où elles montrent en vain beaucoup d'épaules; on se lorgne à distance, on entre sans se saluer, on sort sans s'être reconnus; des groupes se forment autour de deux orateurs en tournant le dos a ces dames; quelques intimes, qui se sont recueillis loin des profanes, se livrent à la boxe politique; dans la bagarre on entend les exclamations des joueurs de whist que le sort persécute; les beaux prennent du thé par contenance, et les oisifs par distraction. Malheureux musiciens, et plus infortunées danseuses I qu'allez-vous devenir, puisque tes virtuoses de la tribune et de la presse continuent leurs exercices passé minuit? J'ai cherché dans vingt salons le lion du moment, la beauté à la mode, la célébrité qu'on se disputait, le personnage dont l'absence ou la venue était l'événement de la soirée, et celui-là n'est ni poète, ni grande dame, ni grand artiste, ni orateur, ni magnétiseur, ni général, ni ministre, ni même chef de" l'Etat : c'est tout simplement M. Baze , le questeur de l'Assemblée nationale, le dispensateur le plus libéral des billets de chambre. Et cependant combien d'aimables personnes, toujours sous le charme de pareilles réunions, s'empressent de dire à leur amie moins favorisée qu'elles : u Ah 1 ma chère, vous avez eu bien tort de ne pas venir hier chez madame Cas, la soirée était délicieuse. e Le vrai lion de la semaine , c'est M. Guizot. L'illustre écrivain a été reçu à l'Elysée; il venait y chercher la sanction du chef de l'Etat pour le nouveau choix de l'Académie. La visite a duré une heure, le temps d'un discours de réception. Au mème instant, M. Guizot publiait une nouvelle brochure : Monk ou la Fin de la République en Angleterre, ut une préface tirée à plusieurs milliers d'exemplaires comme autant de coups de canon. Amis et ennemis (politiques) teaecitieclent à reconnaître dans ces deux ouvrages la trace g'ii a double pamphlet. A les en croire, les allusions sont flageeptee et les désignations très-directes. L'éminent publiciste gym; d'ailleurs souligné sa véritable pensée en publiant le même jour une nouvelle édition du Dictionnaire des synenyMet- Qa teefflPfeed en effet que la visite de M. Guizot, ainsi que I t itivOtiee qu'il a acceptée peur le diluer officiel du 10 décembre, 001M0 de l'occupation aux chercheurs de eeppnynaes. - Ce banquet, destiné à célébrer l'anniversaire de l'élection eileidentielle, pure lieu 41111gal-de-Ville; ce sera une triloe peplete : réception solennelle, repas somptueux, bal piendidg. hpg magnificence@ non-seulement de M. de liamliteen , me et de M. Berger lui-même , seront surpassées par . Berger. gn n dépouillé tes Gobelins pour la décoration e le egde al tous les corps constitués pour l'ornement du 'stip. eeptle la fête recommenpera chez M. le président de eiemeimblee avec iph mêmes détails appétissants. Allons, ,pria et les Parisiepe ne sont pas aussi tristes qu'ils en ont 'air i. h. défaut rie leur gaieté naturelle, on leur procure des eéjemeeepcce qfficipees , et ils auront toujours des autorités Pelle les faire44g. Il y a (Veilleur!) un salon capabl e de nous dédommager de le plature deeteus les autres, le salon de peinture, qui ouvre dimanche, 4 jury est constitué, et sa tâche va vite, il est équitable et bienveillant. Dans les quatre mille toiles qui lui ont été présentées, il a fait un choix original, il a choisi tout le Mende '• il n'y a d'exilés que les exilés volontaires, les boudeurs, les insouciants et les dédaigneux; je ne parle pas de la colonie des expatriés, hélas ! les plus exposés de tous..., à l'oubli. Ce n'est pas assez que tous soient admis, il faut encore qu'il y ait de la place pour chacun, et tel de ces Briardes de la peinture a vidé son atelier jusqu'au der-


L ' ILLUSTRATION , JOURNAL UNIVERSEL. L'espace dont elle s'empare ainsi chaque année est libre de constructions; mais il n'est pas perdu pour ses propriétaires, et dès que les chaleurs arrivent, dès qu'il est déblayé de neiges, il se couvre à la bâte de baraques en planches où s'installe la population marchande. . Ce n'est pas que l'avalanche reste invariablement dans ses limites; le quartier des banquet Ise suf if t pas toujours à ses redoutables ébats, et les maisolie tett-marées qui bornent ce quartier en portent là trace; Mals les calamités qui signalèrent la saison dernière iraient une Mitre cause plus terriblé et plus imprévue. L'avalanche de 4850 est du nombre de celles qu'on nomme dans le paya avalanche à ricochets. Détachée des stuntnets de la montagne, au lieu de suivre le ravin, elle dévia, en heurta au plateau; et, bondissant sous le choc, passa pardessus le quartier des baraques, rasa les toits de quelques Maisons, et vint se heurter de l'autre côté de la vallée, contre la base de la montagne boisée. Repoussée par cet obstafele, divisée dans sa chute, elle revint en arrière. Une partie, renversant deux maisons avant de les atteindre, reprit possession de son terrain de tous les ans; l'autre partie, suivant une route nouvelle, s'abattit sur un point jusqu'alors respecté, et, sous l'énorme amas de ses masses glacées, écrasa un bâtiment, et réduisit en poussière tout ce qu'il renfermait. Du reste, il avait neigé sur Barèges cet hiver plus que jamais, de mémoire d'homme. Au mois de février la neige comblait la rue et dépassait le premier étage des maisons; au mois de juillet il en restait encore des amas considérables sur le bord du Bastan, à l'ombre des habitations; et sur la route qui conduit dans la vallée de Bagnères, des masses de trois mètres d'épaisseur sur plus de cinq cents mètres d'étendue encombraient le lit du torrent, qui s'était creusé par-dessous un passage souterrain. Le chemin qui mène au pic du midi ne fut pas praticable avant la fin de juillet, à moins de dangers immenses dont le moindre n'était pas d'être précipité d'une hauteur incommensurable dans les belles eaux bleues du lac d'Onchet qui baigne la base de la montagne. L'ascension du pic du midi de Bigorre— la plus haute montagne des Pyrénées françaises, car le Mont-Perdu et la Maladetta sont dans la ligne espagnole— est très-facile dans la belle saison. On met deux ou trois heures, en partant de Barèges, et tous les moyens de transport sont possibles jusqu'à peu de distance du sommet : l'âne, le mulet, le cheval et la chaise à porteurs avec six hommes à 8 francs l'un. Le spectacle est admirable. Il n'est personne qui n'en revienne vivement impressionné. On m'a dit même que l'effet moral qu'il produit, autant sans doute que le vertige occasionné par une position aussi élevée, ont amené des accidents inouïs : un curieux est mort d'émotion; un autre est devenu fou ; un troisième, se prosternant au sommet du pic, abjura . en termes exaltés une haine de vingt ans. Il est heureux, avec de tels effets, que la magnificence du tableau soit presque toujours altérée par les caprices de l'atmosphère. On part avec le beau temps dans la vallée, on rencontre les brouillards et l'orage dans la montagne; on se lève avant le jour pour aller voir lever le soleil, et l'on plane sur un océan de nuages, pendant que l'aurore réserve ses splendeurs à la plaine. Le Mont-Perdu, qui appartient à l'Espagne, échoppe par la distance et par les difficultés de l'entreprise à la rage ascensionniste; c'est un voyage de trois jours pendant lequel il faut coucher dans les misérables cahutes des pâtres Il y a deux ou trois ans une demoiselle, majeure sans doute, à coup sûr émancipée, partie de Baanères de Luchon, tenta seule cette ascension avec trois guides. Elle aborda résolument tous les obstacles, n'hésita pas môme à enfourcher la plus étrange monture que jamais touriste ait rencontrée, — je dirai le fait tout à l'heure, —et, parvenue à la cime, y laissa sa carte dans une bouteille selon l'usage, emportant, victorieuse, la bouteille laissée par les visiteurs qui l'avaient précédée. Ces visiteurs étaient M. le duc de Nemours et deux des officiers de sa maison. Je n'écrirai pas, bien qu'il mérite d'être cité, le nom de l'intrépide amazone; nos lecteurs plus curieux savent où l'aller chercher. Seulement parlerai-je, avant de descendre du Mont-Perdu, du danger auquel le second fils du roi Louis-Philippe fut un instant exposé. A peu de distance du sommet, est un pic secondaire séparé du pic principal par une crête de rochers. Cette crête peut avoir quatre-ving,ts mètres d'étendue, elle est alignée et régulière, mais le pied n'y trouve point d'appui ; elle est aiguë comme le toit de nos maisons, comme le chaperon d'un mur; à droite et à gauche est Pablme. Il y avait un seul moyen de se hasarder sur ce chemin unique, un guide donna l'exemple, un aide de camp suivit, et le prince enfourcha la montagne. On sait quels sont les terribles effets du vertige; on sait que l'homme le plus brave, le plus sûr de lui-même ne saurait échapper à cette redoutable influence. La poitrine est suffoquée, les oreilles bourdonnent, les yeux ne voient plus, la conscience de soi-même est éteinte ; point de forcés pour se retenir sur le penchant de Vabime; la tète se perd et devient lourde, elle entraide le corps, qui fléchit. Aussi l'émotion fut-elle grande, non pas chez le prince, mais chez ceux qui veillaient sur lui, lorsqu'on le vit se hasarder sur ce pé, villeux passage. S'aidant des mains, fort peu des pieds, le duc parcourut Aix, Vingt;quarante mètres. A mi-chemin, à mi-supplice, boumais-je dire, il s'arrête . : la sang colore son visage, une bain ire porte à ses yeux; il Chancelle avgc des contereides sri intelleat dans la plus Mettre anxiété ses Nortipageons 4isceesititi. bettiêtei fui an Montagnard s'élance pour le seturir, lui te guide se retourne et rétrograde ; mais intrée en scène de ces acrobates, blancs de frayeur, qui ettenta qui gesticulent, qui grimacent, décide la crise. Ce bled pas le vertige, c'était une pensée bizarre, puis le

rire, le fou rire porté jusitm'au spasme. Mais le donner n'est pas moins grand ; le prince fait un geste comme pour de-inonder grâce ; tout le monde s'arrête. Enfin l'accès se calme, le voyage est repris et se termine sans accident. ce—serJaeit pdene sna b isa, sd uitnp le plariisnace nt esnperneteatetalentsipoiend aàpetererreey ,airtee régent désigné de la France à califourchon sur les montagnes. Ici je trouve bon de faire remarquer que noue sommes moins heureux que les Espagnols dans le choix de l'expression collective SOUS laquelle on désigne les montagnes. Nous disons chafne , les Espagnols disent scie (sierra); r, l'image est plus exacte, et 1 illustre voyageur a dù l'avoir éprouvé. C'est aux environs de Cauterets et vers les gorges sauvages de la frontière espagnole que se font les chasses à loura. Luz, Cauterets, Barèges, Pierrefitte , Argelès comptent parmi leur population plus d'un homme à qui cette chasse est familière. Un maitre tailleur d'Argelès, qui habite Barèges pendant la saison des eaux, Castels, à la fois chasseur intrépide, naturaliste et préparateur habile, porte à une main la glorieuse trace d'une lutte corps à corps avec l'un do ces hôtes redoutables de le montagne. A Cauterets, le héros des chasses est Latapie, un guide. Le métier est périlleux sans doute, mais il n'est pas sans profits , surtout lorsque l'ardeur guerrière des amateurs de la plaine veut s'essayer à ces hasards nouveaux. Notre histoire le prouve. Un ours est signalé, une chasse s'organise. Un vaillant Parisien, jaloux de pourfendre la bête, sollicite Latapie de le placer au poste le plus avancé. Latapie Hésite, cent francs sont offerts, marché conclu. Les postes sont distribués; les chasseurs s'embusquent. L'ennemi se faisait attendre, et l'ardeur de notre aventurier croissait avec les feux du jour. Blotti derrière un pan de rocher, Latapie surveillait le fourré d'où la bête devait venir. Enfin le feuillage s'agite, les branches s'écartent, un ours de belle taille en sort à pas lents. — Tenez-vous prêt, dit Latapie à son compagnon, sans perdre de vue l'ennemi; préparez votre arme et mettez en joue. — Oui, oui, répond notre chasseur d'une voix émue. — A l'épaule le premier coup, reprend Latapie pendant que l'ours s'avance, visez bien et tirez I — Oui oui! fait encore le chasseur d'un ton mal assuré. — Tirez ! dit Latapie. L'arme s'abat, le guide la suit du regard; mais le canon tremble, le chasseur pâlit et ses jambes fléchissent sous le poids de son corps. Cependant la bête gagne du terrain; quelques pas encore et elle apercevra ses ennemis : le moment est solennel. — Eh bien s'écrie Latapie, tirez donc I tirez I — Oui, sans doute; m'y voici, murmure l'autre ; mais l'arme tremble toujours et finit par lui échapper des mains. L'ours entend le bruit et s'arrête; le guide le couche en joue, fait feu et lui brise l'épaule. L'animal rugit et court sur trois pieds vers le rocher ; un second coup le frappe à la tète et l'étend sur le sol. — Allons, monsieur, dit Latapie avec sa franchise montagnarde, vous n'avez pas été trop brave. Ça ne vient pas tout de suite. Mais il faut avoir un canon vide; tirez vite, au hasard. • Lorsque les autres chasseurs arrivèrent, notre Parisien avait repris toute son assurance i glorieux, souriant, parlant aussi haut maintenant qu'il parlait bas tout à l'heure, il raconta comment ce pauvre Latapié, surpris et se pressant trop, avait perdu son premier &lep, et logé heureusement le second dans l'épaule gauche de la bête; comment celle-ci, accourant furieuse, allait se jeter sur son offenseur, lorsque l'apprenti, pour doue d'essai faisant un coup de maître, avait atteint l'ours en pleine tête. Quand vous allez à la chasee, lecteur,- à la chasse aux perdrix, il vous arrive quelquefois, sans doute, de revenir sans avoir brûlé une amorce. Vous passez chez le braconnier voisin, et, pour une pièce Ponde, vous garnissez votre carnassière. 11 en coûte un peu plus pour se dira le tueur d'un ours; ce pauvre Latapie West laissé donner pour cela vingt napoléons. Les piscines, à garage Suint dee bassins carrés longs, en marbre, pratiqués au Milieu de caveaux voûtés. Le règlement admet dans chacone douze baigneurs à la fois. Dix sont gênés, huit salaient à l'aise; nous nous sommes vus quinze à la piscine militaire; l'eau n'avait pas de place. En revanche, point de confortable, des bancs de pierre autour du caveau, une rangée de porte-manteaux à tète de bois, et des garçons baigneurs de mémé; des murs noirs et gras, et un jour problématique. Du reste, trente-cinq degrés de chaleur dans l'eau, vingt-huit degrés dans le caveau, et zéro presque toujours au dehors, ce qui occasionne un agréable va et-vient de rhumatismes Dehors on les prend, dedans on les laisse; mais l'avantage reste toujours au dehors, et le commerce des eaux n'est Mitre chose qu'un échange de vieux contre du neuf. La piscine est à juste titre le salon de conversation de la localité; la causerie y est vive et soutenue, elle emprunte son plus grand charme à la diversité des éléments dont se compose le personnel baignant. Ces dix mi douze hommes sont venus des points les plus opposés de la France, de l'étranger même. Leurs habitudes sont entièrement différentes; leurs positions sociales n'ont aucun rapport ; ils lie se connaissent pas, n'ont pas de relations communes; et le ha gard les met en uri instant en présence, sans préambule, en déehabillé, c'est-à-dire dans une complète intimité physique, et semble leur dire, avec cade brutalité qui lui est propre : « Vous êtes là pour faire promptement connaissance; vous ne pouvez voue éviter; vous avez chaque jour une heure pour faire un fonds commun de ce que vous possédez de science, d'esprit ou de sottise. » Aussi est-ce une espèce de comptoir d'échange des connaissances humaines, petites ou grandes. Sur ces douze hommes, il y a un touriste, un marin, un industriel, en savant, un agronome, un militaire, un avocat, lin pein-

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tre, un Anglais, un financier. Do choc de ces éléments, qui Se rencontrent pendant trente OU eurs quatanlesons interruption, il résultera necrisaireent. ni pour c acun une série d'idées nouvelles, pour toits un profit incontestable. La piscine est l'école mutuelle de mûr. Le costume est primitif; la barégine, ce principe célèbre mais inconnu, cor il échappe à l'analyse, ne veut pour agir aucun intermédiaire. Le général de Joly, inspecteur général, vint cet été visiter l'établi , sentent militaire On le conduisit à la piscine; douze officiers des divers corps de l'armée s' y baignaient. Un infirmier leur annonça le général; l'agitation fut grande, l'embarras extrême. On prend un bain devant ses camarades, devant son docteur ; mais devant un inspecteur général en épanlottes , en bottes, en ceintura et en habit brodé, en bonne conscience c'est trop de sans façon. Le général entra et salua los officiers rendirent le salut militaire. « Nous vous demandons pardon, mon général, dit• l'un d'eux, de l'état dans lequel nous avons l'honneur de vous recevoir ; on ne vient pas en tenue à la piscine; mais comme nous appartenons à des corps différents, c'est pour vous le plus sûr moyen de nous trouver en uniforme. n Gavarnie, dont on parle toujours dans-les termes les plue enthousiastes— et les termes ne rendront jamais la magnificence du spectacle, — Gavarnie est le point où se dirigent, au commencement d'août, tous les mulets du pa y s. 1l y a là, tout près de la frontière espagnole, au pied de ces masses imposantes dans lesquelles Roland fit une brèche en trois coups de Durandal, sa vaillante épée, un petit village et une humble auberge où se transporte une fois l'an, pour la foire aux mulets, l'activité des grands marchés de la plaine. Les Espagnols du Nord, Aragonais et Navarrais, y arrivent en foule; ils recherchent et payent en belles pistoles nos mulets de Bigorre, et de fait la race en est belle; jambe fine, pied sûr, tète intelligente, pelage lisse et généralement de 'couleur baie. Il y a assurément du type arabe dans cette race. Je vous ai parlé de tout, lecteur, excepté de la jolie vallée d'Argelès. A quoi bon ces frais d'admiration déjà dépensés sous toutes les formes par les visiteurs de tous les ans; à quoi bon vous dire ce que celte belle nature inspire de douces rêveries, de riants projets, de poétiques élans; à quoi bon lorsqu'une plume spirituelle et célèbre écrivait il y a déjà vingt ans ce que je vais vous transcrire? « Je voudrais fonder une colonie d'artistes ruinés — on admettrait mémo par grâce spéciale ceux qui ne le sont pas — dans une de cos belles contrées que je parcours depuis un an. Là nous aurions un beau ciel, une existence heureuse et peu coûteuse..... Dans mon plan, on achèterait en commun un vieux château bien situé — cornine celui du poëte Despourrins dans la riche, vallée d'Argelès. — La vue de cette belle nature réchaufferait les imaginations engourdies, et, que sait-on, il sortirait peut-être de ces vieux cerveaux des inspirations franches qui vaudraient bien les inspirations toutes spéculatives de certains artistes do la nouvelle école Nous formerions une ferme-modèle d'artistes qui assurément ne serait pas sans influence pour les arts. Combien de jeunes gens qu'on envoie à Rome perdre les plus belles années de leur vie, qui préféreraient, j'en suis sûr, venir pendant quelques mois faire avec nous leur philosophie musicale! Le ciel des Pyrénées vaudrait autant pour eux que le ciel d'Italie. Le pic du Midi n'a point de volcan, mais il a des fleurs. Les belles cascades du pont d'Espagne ne valentelles pas bien celles de Tivoli? Le Marboré, la brèche de Roland, le cirque de Gavarnie, ses ponta de neige, sa cascade tombant de 1,200 pieds de haut, ne sont-ils pas des monuments qui peuvent électriser les imaginations aussi bien que Saint-Pierre de Borne, le Colysée et le Panthéon?... » Tu ne m'avais pas trompé, cher Berton, quand tu me parlais avec enthousiasme de ces magnifiques Pyréuées I Malheureusement il faut quitter tout cela pour revenir à Patis voir la butte Montmartre et la butte Sainte-Geneviève en fait de montagnes, et les borda sales de la Seine en fait de rives verdoyantes..... Ces lignes, que j'ai copiées il y a bien des années chez Berton, l'auteur d'Aline, du Délire, de Montan° , ont été abrites par l'auteur de la Dame Blanche. Riant projet, rêve d'artiste, de plus facile exécution qu'on fie pense, aujourd'hui surtout que « Rome n'est plus dans Rome » et que les arts n'ont plus d'inspirations nouvelles à attendre de la triste Italie. GEDAIDND DE LAVIGNE.

Corre•pondalI Ce. M. V. T. à Saint -Pétersbourg —Nous recevons l'article au moment de rn . tlre ce numéro sous presse, par conséquent trop tard d'un jour. Ce sera pour la semaine prochaine. Nous répondrons aux autres propositions. M. E. L. à Bruxelles.— Vos dessins sont arrivés, monsieur ; TOUS les verrez bieniat publiés. M. P. F , à Parie. — Puisque nous ne pouvons, monsieur, répondre qu'a vos initiales, nous employons la voie de cette correspondance pour vous piler de nous adresser les notes que NOUS annoncez Nous jugeons que TOUS ales parfaitement compétent sur la question et vous devriez nous envoyer un article tout rédigé au lire de cvs notes. Le Voyage à travers les journaux est un cadre qui embrasse toutes les matières et tous les personnages du journalisme. Ces messieurs qui font l'opinion, comme ils disent, doivent être jugés mieux qu'ils ne jugent les autres , et nous ne serons pas fâchés qu'in juge tel que vous pèse la valeur des critiques de musique, surtout de ceux qui ne savent pas la musique, quoique parmi ceux qui la savent quelques-uns vous semblent abuser de leur savoir. Nous vous réservons une page.


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354 flamme e t ou en aspire la fumée. Cette opération se recommence plusieurs fois et ordinairement jusqu'à ce que le fumeur entre dam une sorte de béatitude ou de délire, pendant lequel son imagination lui présente mille objets fantastiques et séduisants; ivresse terrible dont les abus sont beaucoup plus dangereux que ceux du vin. « Un des objets que j'eus la curiosité de visiter à Singapore, dit lord Jocelyn (1), ce fut le fumeur d'opium dans son ciel : spectacle effrayant quoiqu'au premier abord il soit moins repoussant que celui de l'homme ivre, rabaissé par ses vices au niveau de la brute. Cependant le sourire stupide et l'apathie léthargique du fumeur d'opium ont quelque chose de plus horrible que l'abrutissement de l'ivrogne. La pitié prend la place de tout autre sentiment, quand on voit les joues sans couleur, les yeux hagards de la victime, vaincue par l'effet tout-puissant du poison. Une rue, située au milieu de la ville, est complétement envahie par les boutiques destinées à la vente de l'opium. Là, le soir; lorsque les labeurs du jour sont terminés, ou voit une foule de malheureux Chinois accourir pour satisfaire leur abominable passion. Les chambres où ils s'asseyent et fument sont entourées d'une sorte de canapés en bois pourvus d'un dossier pour reposer la tête; quelquefois une pièce écartée et destinée au jeu fait partie de ces établissements. C'est là qu'à neuf heures du soir on peut voir ces tristes victimes d'une passion irrésistible plongées dans tous les états qui résultent de l'ivresse de l'opium. Les uns entrent à moitié fous; ils viennent satisfaire le terrible appétit qu'ils ont du vaincre à grand'peine pendant la durée du jour; les autres, encore sous l'influence d'une première pipe, rient et parlent sans raison, tandis que sur les canapés voisins gisent d'autres malheureux immobiles et languissants, avec un sourire idiot sur la face, trop accablés par l'effet

du poison pour faire attention à ce qui se passe autour d'eux, et complétement absorbés dans leur cruel plaisir. La dernière scène de la tragédie s'accomplit ordinairement dans une pièce écartée de la maison, une véritable chambre des morts où sont étendus, roides comme des cadavres, ceux qui sont arrivés à cet état d'extase que le fumeur d'opium recherche si avidement, image du long sommeil où son aveugle folie le précipitera bientôt. » Pour donner une idée de la marche progressive de la consommation de l'opium dans l'Inde, nous emprunterons les détails suivants au docteur Little, qui exerce la médecine à Singapore. Vers le milieu du dernier siècle, on n'importait en Chine que deux cents balles d'opium. En 179e, les fumeurs d'opium étaient déjà si nombreux, que le gouvernement chinois fit une loi dans le but d'en restreindre le nombre, mais rien n'arrêta le courant. En 1837, on importait à la Chine 40,000 balles d'opium, valant la somme énorme de cinq millions sterling (125 millions de francs). Aujourd'hui on n'évalue pas à moins de trois millions le nombre des fumeurs d'opium en Chine. Dans Ille de Java, qui ne renferme que neuf millions d'habitants, on compte environ quatre-vingt-dix mille personnes adonnées à ce vice. A Singapore, sur soixante-dix mille habitants, on compte au moins quinze mille fumeurs d'opium. Ou peut évaluer la quantité d'opium consommé, par homme et par jour, à deux grammes d'extrait ou à quatre grammes d'opium brut. Le gouvernement anglais donne à ferme le droit de vendre l'opium, et ce fermage rapporte par année, Singapore seulement, six cent vingt-Ling mille francs. Des règlements sévères défendent de foncer l'opium sur les places publiques. Les maisons où l'on fume sont fermées à neuf heures du soir; il est défendu d'y jouer et rter des armes. L'extrait d'opium destiné à être fumése nomnue chandu ou chandoo. L'opium épuisé et celui qui a été fumé se nomme fie chandu ou (inca, g est fort recherché par les gens pauvres qui le prennent en pilules, et par les marchanda qui s'en servent pour altérer l'opium du commerce. Rien au monde, dit M. Little, n'égale la béatitude du fumeur d'opium lorsqui'll entre dans le lieu qui va servir de titéatre à son extase. Il porte avecluija petite provision de chandu qu'il va fumer.: Il se couche sur une espèce de lit de camp couvert d'un metelaset. la tête ill mb appuyée sur un oreer de baon,t1 cernmnce ti charer sa pipe. Avant de franchir la porte, »strette exprimaient PIMattement, ses yeux étaient éteints, sa démarche lourde, tus tremblants, la voix chevrotante, sa faces pale te r1 • 'maintenant, la pipe en main, Une lampe (1)

Oinjustu int Chise, par lori Joerlyn.

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allumée devant lui, ce n'est plus le même homme : ses yeux brillent, ses traits s'animent; il charge sa pipe, il l'approche de la lampe, il fait quelques aspirations larges et profondes et ne rend la fumée que lentement, puis il dépose sa pipe, appuie sa tête et commence à gonter les premiers effets du poison. Une seconde pipe augmente l'état de vague où il se trouve, mais ee n'est qu'à la troisième ou à la quatrième que l'extase commence. Il éprouve des frémissements dans les membres , ace yeux sont largement ouverts et ses oreilles bien disposées pour entendre ; toutes ses douleurs ont disparu, sa tôle devient légère , ea langue se délie; c'est le moment des confidences et de la loquacité; enfin, le sourire sur les lèvres, il remplit et fume Fa dereière pipe. Alors il la pose lentement à ses côtés, appuie de nouveau sa tôle sur l'oreiller, ,ses traits sont souriants, la paupière supérieure s'abaisse, ainsi que la machoire et la lèvre inférieure ; les inspirations deviennent plus profondes ; toute perception disparait, et peu à peu il 'tombe dans un sommeil troublé et brisé dont il ne se réveille qu'avec tout le sentiment de sa misère. Un état de langueur xt de dégoût succède à cette .béatitude momentanée; les douleurs des membres, la tristesse ont reparu, et cet état ne cesse que lorsque le fumeur recourt à sa passion favorite, qui doit encore accroître ses infirmités et son malheur. A mesure que l'habitude s'enracine, ces infortunés perdent le sommeil; ils éprouvent des vertiges , la poitrine est oppressée, la. vue s'affaiblt , la digestion se trouble, le corps maigrit et les

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Contreband i ers d'opium *finie par la police chinoise.

muscles perdent de leur' résistance. Ils éprouvent le douleurs sourdes dans l'épaisseur des os; peu à peu, [es traits s'altèrent, la démarche devient tremblotante, les mures so dépriment, l'oeil s'éteint, la face offre l'aspect d'une 1401110Am prématurée. Une foule de symptômes graves annoncent mi dépérissement général, et la moindre maladie met lin à cette triste et déolorable existence. L'abus de l'opium détruit à la fois la constitution physique et les facultés morales des malheureux qui s'y livrent. La paresse, l'inaction et la misère ne tardent pas à les plonger dans une profonde dépravation. Peu, à peu ils arrivent au crime. Le Tete la, ressource à laquelle ils ont le plus souvent recours pour eaths. faire leur passion. Les maisons de pauvres, les prisons et les hôpitaux sont remplis de fumeurs d'opium. Sur quarante Chinois prisonniers à la maison de correction do Singapore, il n'y ee a pas moins de trente-cinq adonnés à ce vice. Da reste l'action sédative de l'opium, bien différente de l'action des boissons alcooliques, n'entraine pas aux mémos crimes que celle-el : attentats contre les personnes sont rares. Sur vingt-deux fumeuse renfermés dans la maison de détention de Singapore, dix-neuf étaient coupables d'attaque à la propriété et trois seulement d'ettaque envers les personnes. Quand on a contracté cette funeste habitude, il est presque impossible d'y renoncer immédialement. On a dit avec raison qu'il n'y a pas d'esclavage comparable à celui qui 'pèse sur le fumeur d'opium. Quelques individus, capables de ne s'y livrer qu'avec modération, résistent plus longtemps à ses terribles effets. lia très-petit nombre de personnes ont pu se corriger entièrement de ce vice; on peut citer parmi elles l'empereur actuel de la Chine, qui s'en est guéri par la seule force de sa volonté, et qui fait les plus grands efforts pour y soustraire le vaste pays placé sous sa domination.

Intérieur d'un établissement sil l'on fume de l'opium. On conçoit en effet que ce penchant, aujourd'hui répandu dans toutes les classes de la population chinoise, ait ému son gouvernement et suscité les mesures qu'il a essayé de mettre en vigueur. Ce qui est plus étrange c'est qu'une nation puissante comme l'Angleterre, qui invoque si hau t ement les droits de l'humanité , ait fait une guerre à outrance à un peuple ignorant et faible dans le seul inter« de cet odieux commerce, et forcé le souverain du Céleste Empire à racheter par nue forte rançon le droit qu'elle s'est arrogé de lui vendre ce poison. A la vérité les An- glais en ont affaibli les dangers en ne livrant aux Chinois que de l'opium de qualité inférieure, mais d'ailleurs ils le leur vendent au même prix que l'opium le plus estimé, celui de Smyrne, de Paine ou de Bénarès. On assure qu'il existe à Palis des fumeurs d'opium, et méme qu'ils ont formé pendant quelque temps une réunion qui portait le titre de société dee Opiophiles. Cette société avait un registre sur lequel chaque membre écrivait les sensations qu'il éprouvait durant l'extase produite par l'opium. En Angleterre, on commence également à fumer l'opium. Le docteur John Pona a signalé, à la réunion annuelle de Westminster, onze individus de sa clientèle qu'il avait eu occasion de traiter pour cette cause. Cette disposition a même été l'occasion d'un procès fort singulier jugé récemment par la cour du jury, à Edinibourg. La question principale était de savoir si l'habitude de prendre de l'opium journellement, à haute dose, a une influence facheuse sur la santé et la durée de l'existence. Cette question avaiti été poséepar une compagnie d'assurance sur la vie. Plusieurs médecins distingués de l'Ecosse furent consultée pour savolequelle influence l'habitude de prendre ou de fumer de,répiuin pouvait avoir sur la longévité. Tous s'amen-délie a déclarer que cet usage devait tendre à altérer lasanté,,S abréger la vie, mais ils avouèrent qu'ils manquaient sur ce point d'expériences directes." La coelipdgisié Bit condamnée à payer aux den:raideurs> le 'si:ethnie.üé 'trois mille livres sterling, montant de PeSturanee.' Dans l'Inde, l'usage 41e. filmer l'opium 4,faltde-teds progrès, mi'aujim rd' hut le gouvernement anglicisée:4mM dans la .nécessite d'y apporter `de: séVeres restiimmne. Mais comment atteindre ,un gonti . itnehabitudel ri a' toue les caractères d'une pesSion,Molente.et Weald blet Én élevant le;prix de Popium,on,ne réussirait vraisemblablement, qu'à exciter encore • ce terrible .penchant , comme idonner uu attrattda Plis à le contrebande. Ill pas là une, haute lei:aide> Providence, qui punirait' ainsi la eupidi , j'erartee par le vice môme qu'ellse ee seratent`el opigert •

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ler en sveltes arceaux, et la feuille délicate du cristal se substituant partout à la pierre. Faut-il voir là une pensée profonde de la part des deux architectes? L'artiste catholique prétendaitil symboliser dans son oeuvre la solidité inaltérable de l'intérêt spirituel qui appartient à la foie à ce monde et à l'autre? L'artiste utilitaire a-t-il voulu confesser humblement la fragilité des intérêts temporels ? Nous com ptons bien voir quelque savant dépisteur du sens des mythes, quelque professeur allemand, versé dans t'esthétique et la symbolique, exercer sa sagacité sur ce grave sujet. De son côté la séduisante Alcine se prépare à recevoir ses hôtes. A défaut de bardes ou de trouvères que nos moeurs n'acceptent plus, elle leur promet un choeur de journalistes qui décrira les exploits de chacun. Un nouveau journal, l'Expositor, fondé exprès pour la circonstance, fait dès à présent appel à tous les exposants pour qu'ils

:161 aient à lui envoyer leurs notices et les dessins de leurs produits. C'est à lui que l'Illuerattun emprunte le dessin , qu'elle donne dans ce numéro, du merveilleux édifice. Plusieurs autres journaux du mérite genre, soit également nouveaux, soit consacrés depuis longtemps eut questions industrielles, entreprennent la même tàche que l'Expositor, sans compter notre confrère l'llluslrated London mers, qui ne se montre pas le moins chaleureux dans son zèle et le moins prodigue de détails. Tous les fabricants du Royaume-Uni de la Grande-Bretagne répondent avec empressement à cet appel. Nous sommes autorisé à croire que dans certaines contrées de l'Europe de pareilles entreprises se fondent au service de l'industrie nationale respective, prêtes à la défendre et à plaider sa cause dans le grand conflit qui va s'ouvrir de toutes les rivalités fabricantes. Que font en cette occurrence les représentants de l'industrie française? Rien. S ' occupent-ils d'avoir une presse française, pénétrée des intérêts de la fabrique française, qui remplisse la mission de faire ressortir avec lucidité les avantages de nos inventions françaises, et les défende centre les rudes attaques que ne manquera pas de leur porter la presse étrangère'? Nullement. Un journal honorable leur offrirait, avec le désintéressement le plus complet et simplement pour faire acte de sage patriotisme , ses bons offices dans cette circonstance, que nous ne savons pas trop s'ils daigneraient seulement prendre la peine d'accepter. On leur dirait : « Envoyez-nous une simple notice, un dessin de ce que vous comptez expédier là-bas, que leur esprit de légèreté imprévoyante ne leur permettrait pas de consacrer une heure ou deux à ce travail, qui ne se traduirait pas par un bénéfice immédiat et d'une utilité évaluable à l'instant même en tout pour cent. Peut-être même certains d'entre eux iraient-ils jusqu'à répondre au journaliste patriote par la proposition de lui vendre à beaux deniers comptants la précieuse communication de pareils documents. L'adroite Alcine recueillera tous les bénéfices de cette affaire immense, sa marine recueillera le bénéfice des transports, ses propriétaires et ses taverniers le bénéfice d'héberger des pèlerins par milliers : l'on sait ce qu'il en cette pour vivre un mois à Londres! Nous allons parler tout à l'heure d'un autre bénéfice, et celui-ci le plus important pour elle, le bénéfice essentiel, celui qu'elle a surtout recherché. Nos fabricants auront dépensé leur argent et savoureront la douceur de voir la presse étrangère critiquer leurs produits ou leur accorder sournoisement un éloge tout à fait propre à les perdre à jamais de réputation sur tous les marchés du globe, ou, es qui est pire encore, leur refuser la plus légère marque d'attention , et cela sans se sentir à leurs côtés le moindre point d'appui, sans avoir sous la main un solide et ardent champion national qui les venge à l'instant ou tout au moins les console et les réconforte. Ils recourront alors à des articles improvisés à la hâte, entre les vives préoccupations do la politique, dans quelque coin d'un grand journal : protection tardive, incomplète et bien peu efficace, puisqu'on devra la mendier à des plumes qui pourront bien être compatissantes, mais qui pour la plupart n'auront point été préparées par leurs travaux habituels aux luttes de ce genre. La dernière ressource enfin sera de s'en prendre à l'Etat , de l'accuser comme l'ordinaire de négligence pour les intérêts de l'industrie française, malheureux Etat que tout le monde invoque et gourmande , et qui n'en peut mais t Quanu donc nous déciderons-nous à apprendre à marcher seuls, à l'instar des Américains et des Anglais? Quand donc chaque profession trouvera-t-elle le courage d'essayer quelques pas sans l'appui des lisières gouvernementales, d'étudier à elle seule ses propres intérêts, de faire ses affaires elle-même? Voyez pourtant ce qu'il a surgi par suite d'une imprévoyance nonchalante, qui serait à peine excusable dans un peuple à demi barbare dont l'intelligence commencerait à peine à s'éveiller ! La France fut la première à concevoir la pensée des concours industriels, des expositions de produits manufacturés mois cette heureuse pensée, elle a manqué de la persévérance et de la science pratique nécessaires pour la conduire à tout son développement logique, pour lui faire porter son fruit le plus beau : une exposition universelle de produits sortis de tous les ateliers qui couvrent la surface du globe. Ce n'est pas le premier lièvre que la


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358 URNES.

L'urne se compose de deux parties distinctes, dont la première sert d'enveloppe à la seconde qu'on appelle l'Etrier, et qui est lui-même un appareil spécial dont la description sera faite ci-après. La partie extérieure de l'urne est Une espèce de fourreau carré en bois; elle est St:nantie° sur un socle par un certain nombre de baguettes en etiiVie formant nervures. Sur la face postérieure est une poignée gni sert à présenter l'urne aux votants ; cette enveloppé est peinte moitié en blanc, moitié en bleu, dans le sens cle kt longueur. Le couvercle de l'urne présente, en avant, deur embouchures, ou orifices d'admission, différenciées, pour par leurs couleurs blanche, ét bleue ; mais surtout par les gardes dont elles sont armées, et qui ne permettent pas au oulletin blanc d'entrer dans l'embouchure bleue , et réciproquement. C'est un avertissement Muet pour un représentant distrait auquel l'impossibilité d'introduire son bulletin dans l'embouchure à laquelle il porterait machinalement la main, rappellerait ou qu'Il s'est trompé de bulletin, ou que le bulletin qui exprime réellement sa pensée doit être placé dans l ' autre embouchure. 320 , et son poids La hauteur de chaque Urne est de 0 total, après le vote, Sera, au inaxinnuni, de 3 kilogrammes. Il y a une urne polir chacune des douze sections de l'Assemblée, et chacune porte le numéro 'de la section à laquelle elle appartient. ÉTRIERS.

L'Étrier est un petit appareil qu'on place dans l'urne au moment on l'huissier vient la prendre pour recueillir les votes d'une Section. Il comporte spécialement deux règles verticales et parallèles, implantées dans un même socle, et dont les extrémités supérieures correspondent chacune à l'une des deux embouchures de l'urne. Les bulletins, introduits dans l'une de ces deux embouchures, s'enfilent autour de la règle correspondante et s'y empilent dans l'ordre même de leur introduction. A côté de chaque règle est une échelle chiffrée dont les degrés correspondent exactement à la ligne de jonction des bulletins, ce qui permet de connaître immédiatement le nombre exact des bulletins de chaque pile au moyen du chiffre en regard du bulletin supérieur. Lorsque la section à laquelle appartient l'urne a voté, lorsque le scrutin est terminé, il suffit de lever le couvercle de l'urne pour que, immédiatement, les deux règles de l'étrier soient coiffées par une pièce dont l'ouverture ne peut avoir lieu qu'au moyen d'une clef spéciale placée entre les mains d'un des membres du bureau; de sorte qu'il n'est plus possible d'admettre un nouveau bulletin dans l'urne, ni d'en faire sortir aucun de ceux qui s'y trouvent scellée d'une manière absolue. OPÉRATION DU VOTE.

Cette opération diffère peu des conditions:de l'ancienne manière de voter. Le représentant choisit dans son écrin un bulletin blanc OU bleu, selon qu'il entend voter pour ou contre, et le présente, dans le sens de sa longueur, les crans en dessus, t l'embouchure de même couleur que son bulletin. Aussitôt le bulletin lâché, il tombe sur ceux déjà déposés en faisant entendre un petit bruit métallique. Il est impossible d'introduire deux bulletins à la fois dans une embouchure de l'urne : il faut , pour qu'une nouvelle introduction puisse avoir lieu , que le précédent bulletin soit complétement introduit, et, quelque précaution qu'on y mit, on entendrait deux sons distincts qui avertiraient du double vote. On pourrait, à la vérité, voter plusieurs fois dans plusieurs urnes différentes à l'aide de bulletins confiés d'avance par des absents à un collègue. Aucun moyen matériel ne saurait remédier seul, et d'une manière absolue, à ces inconvénients; mais le règlement de l'Assemblée pourra toujours venir en aide aux combinaisons mécaniques que je viens de faire connaître. Dans le cas d'oubli ou d'épuisement d'un ou de plusieurs écrins, le représentant qui viendrait ainsi à manquer de bulletins se présenterait au bureau (avant le scrutin clos) pour faire la déclaration de son vote à l'un des secrétaires chargés de consigner ces déclarations accidentelles sur une feuille de scrutins spéciale, qui serait jointe à celles 'du procès-verbal de dépouillement. TABLEAU EE SCRUTIN.

Ce tableau se compose d'une base rectangulaire, sur laelle sont placés douze socles mobileo,.susceptibles de faire SIMultanément un demi-tour sur eux-mêmes au moyen d'un levier qui les commande. , Lersee le président a déclaré le scrutin fermé, on place lé UMM de scrutin Birr là trlitatte, on découvreles urneà, et le Miltithilenal décrit plus haut t'abat pour scelle les bulletin); empilés; puis les êtriers sont retirés des urnes et placés chacun, au Witten, sur leur socle respectif, dû leur position est telle qu'en ce Moment méme, on peut, presque de toute la salle, distiheer i sinon exactement te nombre de votes exprimés pour et aottûe , du moins apprécier de quel côté est la majorité par le seule comparaison des plies de bulletins de chaque couleur, rangées côte à côte. Deux secrétaires se placent de chaque côté du tableau, présagent chacun une seule espèce de bulletins. L'un des deux dicte à son collègue le chiffre correspondant, sur l'échelle, au bulletin supérieur de chaque pile. L'addition des douze nombres donne immédiatement la somme des bulletin places d'un même côté du tableau. Cette addition faite, un mouvement du levier Let faire un

nouvelle, il fallait qu'un homme se suspendit dans l'abîme. C'est ce qu'a fait, pendant de nombreuses journées, un intrépide conducteur, mort, dit-on, de fatigue après son œuvre achevée. Attaché, comme le maçon qui répare nos murailles, à une corde longue de quatre ou cinq cents mètres, tenue par plusieurs hommes sur la, cime de la montagne, ce hardi travailleur a péniblementplanté dans le roc, de deux en deux mètres, des barres de >É sur lesquelles sont couchées des échelles, des madriers formant d'un pont à l'autre un échafaudage vertigineux. Midi: Ment peuvent jouer le pic et DÉPOUILLEMENT DU SCRUTIN. la mine; des blocs énormes;peklei dans l'abîme avec Après la proclamation du vote, les étriers sont emportés un bruit que centupleront les dams il la gorge, laisseront scellés dans le bureau des procès-verbaux pour procéder au la place d'une route solidement assise, et les lourdes voitures dépouillement des noms des votants; sur six feuilles impri- des voyageurs malades, les lette calèches des curieux, les mées, où les noms sont classés par ordre alphabétique. Ces folles cavalcades Mettent à fohd de titin là où s'étend cette feuilles sont les mêmes dont on a fait usage jusqu'à présent. frêle corniche de planches. Chaque bulletin porte, en avant du nom du représentant, Et cette route à besoin d'Un vigilant entretien. Huit diii. un numéro d'ordre, de t à 6, correspondant aux six feuilles gences desservent Barèges, Saint-Sativiltir et Cauterets; ces désignées ci-dessus, et l'on opère de la manière suivante. établissements poseedent vingt voitures de promenade, deux Six scrutateurs, ayant chacun une des feuilles en ques- cents chevaux de louage et deeeiffie, vefit Chaque jour, tion, cherchent sur les étriers les bulletins marqués du de chacun des troitt emnts aux delà Melle; et de là au pic même numéro que les feuilles qu'ils ont devant eux ; chacun du Midi , au lac de Daube, à leig vikehie, au pont d'Espagne, pointe sur sa feuille le nom du représentant qui est précédé partout enfin où Attente un sentier, oit s'élève Une cabane, du même numéro; un signe particulier indique la nature du où s'échappe une Meade, 011 eltit une fleur M'ivette. vote. Le pointage terminé sur les six feuilles, tous les noms N'ai-je pas vu cet, été — Min; lb mutn'est pas juste, dise trouvent alors établis par ordre alphabétique pour leur sons au temps Mi 'été règne bit Plabee — n'ai-je pas vu insertion au Moniteur. M. de Franqueville Secourir en pole de Cauterets à Barèges, prendre le bâton et les souliers fertile du montagnard, et TRIAGE ET REMISE DES BULLETINS. partir malgré la le vile et l'Orage en compagnie du A moins de circonstances qui justifient la conservation docteur Duplan et h capitaine Grand, deux ipthepides exmatérielle du scrutin, jusqu'après la publication au Moni- plorateurs, à la erche le folie bleue — la irM, bleue teur, on ouvre, au moyen de la clef, les serrures des étriers dont Fourier, il die semble; ihdique la découverte comme sur lesquels les bulletins sont emprisonnés, et on les distri- l'avant-coureur de l'ère nouvelle, Arrive); sur les versants du pic d'Ayré, traversant des bue dans des casiers comme des caractères d'imprimerie; couches du brouillard le plus épais, se heurtant à mille obschacun de ces casiers contient une petite botte portant le tacles invisibles, s'appelant à chaque instant pour ne pas nom d'un représentante cesser de marcher do conserve, les voyageurs déplacent Cette distribution faite, on peut immédiatement remettre à chacun des représentants ses bulletins pour les réintégrer vingt blocs de granit entassés par les avalanches sur le terrain de leurs recherches, sèment l'effroi parmi les. couleudans l'écrin, ou ne les y replacer qu'après la séance, pour ceux des représentants qui préféreraient confier leur écrin à vres, les lézards et les salamandres, et finissent par mettre l'huissier de leur section. à découvert, non pas une rose fleurie, n'eût-elle été que de Après avoir vu fonctionner les divers appareils que nous cette couleur bleue prétendue des jardiniers, dont parlait ici venons de décrire, nous sommes demeuré convaincu que M. Alph. Karr, non pas un rosier verdoyant, mais une la précision et le fini d'exécution qui leur a été donné par humble tige garnie d'épines et dépourvue de feuilles.— C'est leur constructeur, répondront parfaitement au service imcela I dit l'un. — Nous la tenons! dit l'autre. — Admirable! portant qu'ils sont destinés à remplir, et ride M. Debain, fait le troisième; et la tige est enlevée du sol, placée dans rendant pratique un mode de votation Certain et efficace, un mouchoir avec une certaine quantité de la terre où elle largement contribué pour sa part à réaliser l'espoir que la a vécu, et rapportée en triomphe à Barèges. commission et l'Assemblée avaient fondé sur lui pour donElle est maintenant plantée dans un jardin de Tarbes, elle ner satisfaction à L'opinion publique. y prendra racine, elle y fleurira après Pâques ou après la Gi FALAMPIN. Trinité , et M. le docteur Duplan aura enrichi la flore des Pyrénées d'une églantine..... rose. La raison en est simple, et le mouchoir qui transporta le rosier en porte la preuve indélébile et ineffaçable. J'ai dit Pas perdus dans les vallées dû Bastan. qu' il pleuvait, la terre conquise, fortement détrempée, pénéJ'avais laissé Barèges le matin au milieu des nuages. C'est tra le linge et le teignit d'une couleur de rouille restée rel'atmosphère accoutumée de ce misérable pays ; le froid belle à toutes les lessives. C'est que l'églantier bleu végétait était vif, chaque cheminée élevait au milieu de la brume un dans un gisement ferrugineux, que le sol était fortement panache de fumée ; car on se chauffe à Barèges ail mois mélangé d'oxyde ou de sulfure de fer, et que ces agents mid'août , il y neige même souvent la veille ou l'avant-veille néraux agissaient sur la plante comme ils agissent artificielde l'Assomption. lement pour donner la couleur bleue aux hortensias de nos parterres. Notre voiture était enrayée, les chevaux étaient maintenus au pas, de crainte d'une rencontre que le brouillard M. de Franqueville est retourné triomphant le soir même n'est pas permis d'éviter. à Cauterets, mouillé, transi, mais content. On ne couche Après cinq cents mètres de chemin, nous étions hors de pas d'ailleurs à Barèges, quand on n'appartient pas à sa pola region obscure. La vallée de Luz rayonnait de lumière. Le pulation souffreteuse; la place manque et les lits sont mausoleil diaprait des mille nuances de l'arc-en-ciel les cascades vais; tandis que Cauterets a des délices à nul autre pareils. qui se précipitent tout lé long de la gorge de Pierrefitte. Lee journaux ont rapporté, à la fin de l'hiver dernier, que C'était mon premier Jour d'été, le e5 août. l'avalanche, sévissant sur Barèges plus cruellement que les Qui ne conne, par soi-thème ou par le récit d'un visi- années précédentes, avait détruit quinze maisons, renversé teur , cette magniflque roide qui commence à Pierrefitte, à un établissement de bains, et commis d'autres dégâts irrépal'issue de la vallée d'Atgelès , et qui s'engage jusque vers rables. Triste nouvelle pour un homme à qui la médecine Luz et Saint-Sauveur, au milieu des roches schisteuses qui venait de dire : e Je n'ai plus pour vous de ressources; il forment le lit du Bastan. Ces rampes hardies, construites voue reste les eaux, et surtout Barèges. Salues ultiButis pied à pied par le for et par la mine sur les flancs presque Les maisons renversées, où prendre gîte? Les sources perverticaux de la montagne, ont été rectifiées depuis plusieurs dues, où chercher la santé? Je partis cependant. années ; elles sont devenues moins dangereuses, le précipice Le désastre se réparait à la hâte. Ceux-ci relevaient leurs est caché aux yeux du voyageur ; et l'on évite maintenant cheminées, ceux-là des pans de muraille, cet autre un corps ce tournant de sinistre mémoire où versa, il y a dix ans, la de logis; tel encore, sur la place où avait été sa maison, ne diligence qui portait Lafon, le violon célèbre, resté mort sur retrouvait ni une pierre, ni une poutrelle, ni une ardoise. Le la place. mal avait été grand, mais beaucoup moins hue la rumeur Sur un point encore, existe une passe étroite où deux Publique ne l avait fait. Encore une fois, Barèges avait voitures ne pourraient se trouver de front. A droite est le roc échappé par miracle à l'ennemi, qui s'était élevé plus redouqui surplombe; à gauche, à cent mètres de profondeur, table que jamais au-dessus de sa tète. gronde le Bastan. La montée est pénible; un talus de gazon Les constructions qui forment l'unique rue de Barèges" remplace le parapet écroulé; on dit que le chemin lui-même disputent au Bastan le fond d'une vallée. Le torrent coule à menace ruine, et que les constructions qui le suspendent droite, le village s'étend à gauche : voisins toujours défiants, aux flancs de la montagne fléchissent et s'inclinent vers le toujours ennemis. torrent. Le versant du côté de Barèges est boisé jusqu'au sommet; Les ingénieurs se sont occupés de prévenir une effrayante de nombreuses allées serpentent au milieu des frênes et forcatastrophe. Ce passage sinistre s'étend pendant environ ment la promenade favorite des baigneurs. De ce côté, point trois cents mètres sur la gauche du Bastan. Pour y atteindre d'avalanche à craindre : la neige est contenue par le bois, on quitte la rive deeite surine de ces arches hardies lancées Au-dessus du Bastan, ah contraire, s'élève, sur deux sur l'abtn.8; pour en sortir, un autre pont à deux étages, plans très-distincte , une montagne abrupte sillonnée par de l'un de bois, l'autre de pierre, reconduit à la rive droite. Le profonds ravins. Le plan inférieur, presque vertical, est projet nouveau Maintiendrait la route sur la droite et sur formé de terrains de lias,— mélange de marne et de pierres un plan horizontal. Le tracé se détache à larges traits de sans consistance; — un vaste plateau cultivé le couronne. peinture blanche sur le fond brun de la roche, et déjà ce Le plan supérieur, c'est la roche Mise à nu par les éboulepremier travail est plus merveilleux , plus admirable que ne al;lea peu s encuesasgiebscouvrent les fréquemment ses cimes le sera la laborieuse coesteuction de la voie. dentelées et Entre un pont ét l'entre, depuis le lit du torrent jusque C'est là, sur les pentes de ce plan supérieur, que se farinent les avalanches. Le chemin qu'elles suivent tous les bien au-dessus du tracé de la coiffe, la montagne est verticale. Le pic et le marteau semblent l'avoir polie; pas une ans dans leur chute est le même; deux des ravins qui cousaillie où peine se hasardet le pied de l'homme ; des pent la montagne les conduisent en droite ligne sur le malbruyères et des frênes ont pris racine dans les lentes du heureux établissement. L'une tombe sur la route auprès des schiste, et égayent de leur verdure cette Muraille colossale premières maisons; l'autre, déplaçant des masses énormes, et sombre. roule avec un bruit formidable, s'élance pardessus le Baste Pour tracer cette ligne blanche, pour jalonner la voie et s'abat au milieu du village.

demi-tour à tous les étrier. et fait prendre aux bulletins bleus la place des bulletins blancs, et réciproquement. On recommence la même opération que précédemment, et une nouvelle addition contrôle le résultat précédent; une erreur d'addition, si elle était possible, serait à l'instant rectifiée. Lorsque les secrétaires se sont contrôlés, le résultat peut être immédiatement proclamé.

or,


v ittugritresi, .iotatvl lute, et la rivalité, souvent peu généreuse d'ailleurs, qui les excitait constamment à se surpasser, avait pour résultat d'augmenter tout à la fois et le nombre et le mérite de leurs ouvrages. L'espace nous manquh I bous ne pouvons pas raconter avec détail toutes les idertunes du Tasse à la cour de Fers rare. Du reste, malgré les' travaux d'un nombre considérable de commentateuti et de biographes, nous n'avons sur cette partie de sa Vie que des reeseigeements vagues et' incomplets. Nous ignorons s'il ah« Leonora ou s'il en fut aimé, s'il lui préféra Lucrezia ou s'il en fut préféré, si l'une des princesses d'Este ou toutes les deux furent des personnifications poétiques de cette passion métaphysique que lés pontes, et surtout les pontes italiens, semblent avoir considéré tomme un devoir d'entretenir incessamment dans leur coeur ;• nous ne connaissons même pas la nature de l'offensedont Alphonse se vengea si cruellement; tout ce nous t'est que le jeune ponte but des ennemis, et que parmi eux se trouvait le secrétaire particulier d'Alphonse, Giambattieta Pigne; que les princes d'Este se montrèrent fort capricieux dans leurs faveurs, et que le Tasse était trop léger et trop irritable pour un courtisan. Mais aussi, quelles que fussent les indiscrétions du ponte, aucune ne pouvait mériter les affreux tourments que lui infligea son bourreau ; quels que fussent les torts dont Alphonse eut ou crut avoir à se plaindre, son ingénieuse et barbare vengeance n'ed doit pas moins être vouée à l'exécration universelle comme l'un des crimes les plus abominables qui depuis la création du monde aient été commis par un homme contre l'un de ses semblables. Le Tasse n'eut d'abord qu'à se féliciter d'être venu à la cour de Ferrare. Le duc le traita avec une grande considération, et parut s'intéresser vivement à l'achèvement de son ponctie. Non-seulement il lui accorda le privilége de (liner à la tavola ordinaria, - la table des princes, — mais quand le ponte revint de France, il l'attacha à sa personne, lui assura des appointements mensuels d'environ quinze couronnes d'or, et l'exempta de tout service, afin qu'il ne fût jamais distrait de lléé étriées et de ses travaux. La société des princesses d'Este lai devint aussi salutaire qu'agréable. Ces douces et gracieuses influences dont il était privé depuis qu'il avait dit son dernier adieu à sa mare- Porzia de' Rossi, c'est-à-dire -depuis l'âge de douze ans, il les ressentait de nouveau ; il en profitait autant qu'il en jouissait. A cet égard seulement il l'Ut plus heureux que le ponte ou le bel esprit le plus fortuné admis dans l'intimité de Mécène ou d'Auguste. Les femmes vraiment instruites de Rome, les Lélie et les Cornélie étaient les matrones de la république, qui se faisaient honorer par leurs vertus exemplaires. L'intrigante Livie, les Julie et les Térence avaient plue d'esprit que d'intelligence, et ,elles étaient aussi dissolues que spirituelles. Un amour métaphysique eût été incompréhensible pour Horace, et si un phénomène si étrange eût-pu se produire à Rome, il lui eût seulement suggéré l'idée première d'une nouvelle satire. Laure, Béatrix et Léonore sont les créations d'une ère chrétienne et chevaleresque. Les princesses d'Este occupaient un rang distingué parmi leurs contemporaines les plus accomplies, et à cette époque une femme accomplie était en même temps une femme savante. Elles connaissaient aussi bien les littératures latine et grecque que la littérature italienne; elles étaient toutes deux d'excellentes musiciennes; elles étudiaient avec ardeur tous les arts et toutes les sciences, et elles recherchaient la société des artistes et des savants. Torquato était peut-être un compagnon dangereux pour des femmes douées de tant de talents. Il était deus toute la fleur de là jeunesse, et' remarquablement beau; il excellait dans tous les exercices du corps; il chantait à merveille ; il avait un coeur ardent, un caractère mélancolique, une politesse exquise, et il ne savait pas dissimuler. En outre, le talent qu'il déployait dans la composition de Me sonnets et de ses conipliments, et la grâce avec laquelle il récitait ses oeuvres lui donnaient une immense supériorité sur tous les pontes qui, avant lui, s'étaient déclarés leurs admirateurs. Avant son arrivée à Ferrare, il avait calé= bré dans ses vers toute la famille d'Este, et la princesse Lucrezia en particulier. Libre de tout souci, grâce à la générosité de son protecteur, il travailla avec une ardeur nouvelle à sa érusalem. Six mois ne s'étaient pas écoulés qu'il en avait achevé six chants. Sen intention première avait été de dédier son ponme au duc d'Urbin. il le dédia alors à Alphonse, et deRenand il Et tin ancêtre réel ou imaginaire de la mais« d'Este, l'Achille de son Iliade chrétienne. Du reste, l'armée des croisés et son grand capitaine ne l'occupaient pas tout entier. Chaque semaine il composait quelque pièce nouvelle en l'honneur d'Alphonse ou de ses soeurs. e Si madame Lucrezia avait brodé, si madame Leonora s'était trouvée indisposée, — si madame Lucrezia s'était vêtue de noir, si un rhume avait rendu malades les yeux de madame Leonora, il était toujours prêt, dit M. R. Maman, à admirez, à se réjouir ou à s'aflliger.-... Ce fut toutefois dans les villas de Bal-riguérdo ou de Cosandoli , lorsque les princesses s'y retiraient avec lui, que . le Taise passa les heures les plus heureuses de sa vie. La matinée était consacrée aux plaisirs salutaires de la chasse, de la natation et de la pêche ; les soirées à des réunions intimes, dont la musique, des conversations littéraires, des . discussions philosophiques, des récitations de sonnets ou de canzones nouveaux se partageaient tous les instante. Le duc accompagnait rarement ses soeurs dans leurs villas favorites ; toute étiquette en était bannie, car la cour restait à Ferrare ; aucun sentiment de rivalité n'osait s'y manifester; la calomnie elle-Même eût rougi d'y pénétrer, et tontes les distinctions du rang y étalent peut-être oubliées soue les ombrages des fqrêts de châtaigniers, au bord des cascadas à l'écume argentée, dans les jardins «Maires comme dans les volumineuses bibliothèques et les riches «tories de ees anciens palais dilate. Les premières scènes de TorriemoteM , lit meilleure des tragédies italiennes antà-

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Meures aux ch efs-dkeuvre d' Alfieri, furent lues au fond de ces délicieuseeretnetàs, L'Ange«avait été représentée au théâtre d la r 1 ileee proprès à en asmer le costumes, — et t les femm 41» b es; e§ ute ampleregelé, es Wallis les lita Inn enta et* :ffljit tempe ai supérieurs aux autres, au triple pointe-dé 'Mie de la beauté, de la chevalerie et de la science „ravalelit honoré& d' acclamations enthousiastes. Une seule voix manquait à ce concert !dudee de ét db reisotineiseance : la princesse criJrbin n'avait pu assister à la représentation de la plus touchante et de la plus gracieuse des pastorales modernes. Mais Lucrezia ne voulait pas être privée d'un plaisir dont avaient joui des milliers de spectateurs inférieurs à elle par la naissance et par l'esprit. Le pente fut invité à venir à Urbin ; Lucrezia et son époux François l'y reçurent avec la plus Minable hospitalité. Pendant les fortes chaleurs de rais, il lie accompagna à leur Villa de Castel-Durante, où il leur récita l'Aminta devant Mi petit cercle de courtisans et d'amis. Les applaudisseMents bruyants du théâtre lui avaient probablement semblé moins flatteurs que les éloges plus calmes de pet auditoire choisi. 11 est peut-être inutile de rechercher, car il est impossible de le constater, si le Tasse, quand il récitait dans une retraite si douce quelque canzone bien passionné, ne s'abandonnait pas à des sentiments trop tendres et dangereux pour tin client de la plus noble ou du moins de la plus orgueilleuse des familles princières de l'Italie. Pourquoi une journée qui promettait d'être si belle «telle une si triste fin ? On ne le saura jamais. Le succés d'Aminta , en 4573, semble avoir été pour le Tasse la source de nouveaux chagrins. Il provoqua la jalousie des courtisans. Son vieil ennemi Pigna était mort, mais le successeur de Pigna avait hérité de ses préventions et de ses haines. On répandit lé bruit que l'humble client de la Meison d'Este avait osé aimer une _princesse. Les papiers du Tasse-furent saisis : des sonnets, des canzones, et surtout un madrigal parurent de nature à confirmer les rumeurs propagées par la malveillance ; on s'imagina même qu'il s'y vantait d'avoir vu sa passion partagée, et cependant ces compositions n'étaient adressées à personne, ni destinées, en apparence, à être publiées. La mals« 'd'Este prouva qu'elle passait avec raison pour la famille princière la plus altière de l'Italie. Le duc était très-irritable, et quand il s'emportait il ne pardonnait pas. Tantôt il flattait le Tasse; tantôt il lui témoignait le plus profond mépris. Il le menaça de ; il lui rendit un moment toutes ses faveurs; et, peu de temps après, il déclara publiquement qu'il était fou, et il fit tout ce qu'il put pour le priver de sa raison. D'abord le Tasse fut enfermé dans ses propres appartements, puis confié aux soins des médecins et des serviteurs du duc, empresses d'instruire leur mettre de tous les murmures et de tous les gestes d'impatience qui lui échappaient ; enfin on le transféra du palais de Ferrare à la villa de Berriguardo, où, par arrêt de son bourreau, il se vit condamné à une démence éternelle. La terrible sentence rendue, il avait été emprisonné dans le couvent de San-Francisco, et deux moines veillaient sur lui jour et nuit; mais ils avaient probablement reçu l'ordre de ne pas faire bonne garde. Il s'échappa à diverses repri e i et il s enfuit à Naples, à Venise, à Urbin, à Mantoue, a Padoue, à Rome, à Turin. Alphonse avait:eut:Mit d'intérét à le voir errer de cour en cour qu'à le tenir emprisonné. Ses yeux hagards, son agitation inquiète, sa mien:), la violence de ses plaintes, et jusqu'au charme inconnu qui, par intervalle, le ramenait à Ferrare, 'confirmaient, partout où il allait, les bruits que le duc avait fait répandre à dessein sur l'état de sa raison. Un noble Vénitien, un gentilhomme lombard et le duc d'Urbin le traitèrent avec bonté; mais en général , tous les hommes auxquels il s'adressa s'éloignèrent de lui froidement. Quand bien même il n'eût pas été fou comme on le disait, chacun craignait, en lui manifestant de l'intérêt, d'attirer sur soi la colère d'Alphonse. Le 2 février 1579, le Tasse revint a Ferrare. Le lendemain, Marguerite Gonzague, fille du duc de Mantoue, fit son entrée solennelle dans la ville. Elle venait épouser le duc Alphonse veuf de ses deux premières femmes. Quatorze ans auparavant, le Tasse avait été l'un des spectateurs les phis considérés et les phis distingués chi mariage de ce prince avec Barbara, archiduchesse d'Autriche. En contemplant ce brillant cortège qui défile devant lui, il se rappelle le passé et il songe au présent. Tout le monde le croit fou ; il ne sait où reposer sa tâte; lui offrir un asile, même lui parler, c'est S'exposer à la vengeance du prince ; le mépriser, le railler, l'insulter, c'est lut témdigner son zèle et mériter sa faveur. Sa patience était épuisée ; il éclata en violents reproches contre le duc, les courtisans et les ministres ; il rétracta les éloges qu'il leur avait prodigués ; il renonça au service d'Alphonse; il révéla hautement et sana ménagement les mensonges et les cruautés dont il était depuis si longtemps victime, et il fut arrêté et jeté à l'hôpital de Santa-Anna. L'hôpital de Santa-Anna était une maison de fous du dernier ordre, et l'auteur de la Jérusalem eut pour demeure'la plus triste, la plue malpropre, la plus incommode cellule de ce misérable bâtiment. Ses compagnons de captivité ne comprenaient pas toute l'étendue de leur malheur. Les souffrances morales du Tasse égalèrent ses souffrances .phygigues. Pendaurquelqtle teûtps au moine, ii eut la conscience de son état; il s'entendit clouer vivant dans sa bière; il se sentit descendre vivant dans sa tombe. Un Mir mur, trèsmince, le séparait des feus furieux. « Je ne rodoute pas tant, écrit-il à Scipion Genzalgue, la grandeur de mes maux que leur durée. La crainte d'un emprisonnement perpétuel augmente de beaucoup mon malheur... La malpropreté de ma barbe, de mes cheveux et de mes vêtements, l'horrible saleté et l'humidité obscure de mon cachot me font cruellement souffrir; mais c'est surtout la solitude qui me désespere cette ballet» naturellequi , «Mie de« tes jours de pro-l

'mérité, me tourmentait tellement, que malgré moi j'allait, aux heures les plus indues, chercher la emitàti de mes semblables.» Un incident, insignifiant.«, Midi lin par ses résultats, contribua à . eltgostino Mossi , le 5eue 1716p ital de Santa Amm , avait été r ,fèaltiter titrait ses élevé à ses fitdipres.frais , date« dee. 'de Ferrare, un monument à la nad °Ofre de son montrait un admirateur enthousiaste de ses outres un passionné de sa renommée. Le prisonnier confié à la. prde d'Agostino menaçait d'enlever à l'Arioste cette suprématie poétique dont il avait joui jusqtrales ians contestatfoû. Bien qu'il eût écrit des satires, l'auteur de Roland >ridule paesait pour un bourde affable, Obéré« , humain. Malheu«Ligament sen disciple avait un caractère tout opposé; sa haine ou ses craintes lui firent exécuter lerelement — s'il n'alla pile au delà — les instructions d'Alphonse. Sa servaitl'Ince fut incessante, son langage dur, sa pondait° arrogante; et son captif deseepéré déplora autant la destinée qui l'avait placé sous la garde d'un tel geôlier, que cellequi l'avait soumis à un tel patron. Toutefois, la générosité d'un neveu d'Agestino adoucit un peu les souffrances du Tasse. Ce digne jeune homme conçut une vive sympathie pour le plus grand et le plus infortuné des pontes; il passait chaque jour plusieurs heures avec lui dans sa cellule; il lui servait de secrétaire, il écoutait patiemment ses plaintes : il prêtait une oreille attentive aux pétitions violentes et aux remontrance/lindignées qu'il adressait à Alphonse, à ses soeurs, eux princes, a uxcardinaux, aux assemblées polifiqueset aux universités de l'Italie;• enfin il se chargeait de faire parvenir à leur destination les lettres que son oncle bût sens doute retenues et détruites, ou envoyées peutêtre à l'implacable ennemi de leur malheureux auteur. Au mois de septembre 4580 , un coup :plus terrible encore vint le frapper. La Jérusalem délivrée fut publiée à son insu tellement défigurée et mutilée, que cela eût suffi, pour faire perdre la raison à un ponte moins impressionnable que lui. L'auteur de ce crime littéraire s'appelait Celio Malespins ; Il avait été autrefois au service du grand ducale Toscane et l'un des amis du Tasse. Il obtint la communication -des parties du poème soumises confidentiellement à l'appréciation de son martre, et il les fit imprimer à Venise. Ce volume comprenait les dix premiers chants complets, les arguments en prose des onzième et douzième chants, et les quatre chants suivants avec un certain nombre de stances que le poile avait supprimées; le tout était rempli de fautes grossières et des erreurs les plus graves. Telle flit la première édition d'un pante dont toute l'Italie, pour ne pas dire toute l'Europe , attendait avec impatience la publication; dont la composition et la correction avaient coûté seize années d'un travail assidu à son auteur; dont la fable, les épisodes et le style avaient été modifiés, remaniés, retouchés d'après les avis des savants les plus compétents et des universités les plus célèbres ; que Bolognetti avait salué comme une seconde Enéide ; que Ronsard avait honoré d'un sonnet pompeux, et dont la splendeur sans tache devait un jour, si les espérances du ponte ne le trompàient pas, le dédommager de tous les maux qu'il avait soufferts. Au mois de novembre suivant Montaigne vint à Ferrare, il y . visita l'hôpital des fous où l'on montrait, à ce qu'il paraît, 1 auteur de la Jérusalem à tous les étrangers que la curiosité ou la pitié attirait dans ses murs. a J'eus plus de dépit encore que de compassion, dit Montaigne, de le veoir à Ferrare en st piteux estat , survivant à soy mesure, mecognoissant et soi et ses ouvrages, lesquels, sets son sceu et toutefois à sa voue, on a mis en lumière incorrigez et informes. b' Cependant, tandis que le ponte subissait l'arrêt de folie prononcé contre lui par Alphense, M poème était lu et récité dans les villes et dans les campagnes, dans les marchés et dans les ports, dans les palais et -dans les couvents, sur les grands chemins les plus fréquentés, et le long des sentiers les plus solitaires, depuis les sources de l'Adige jusqu'au détroit de Messine, dans les vallées de la Savoie, dans les capitales de la France et de l'Espagne. Ses nombreux admirateurs ne trouvaient dans aucune langue des expressions assez fortes pour le louer dignement. Tous les libraires qui l'éditaient étaient sûrs de s'enrichir. Deux mille exemplaires de l'édition d'Ingegneri se vendirent en un jour ou deux. Berg, re , bal eliers , matelots, brigands, agriculteurs, négociants, marchands, prélats, moines, nobles, princes, savants, jeunes gens, femmes, vieillards, tous les rangs, tous les âges, toutes les conditions répétaient à l'envi les vers immortels du prisonnier de Santa-Anna. Malheureusement, quand bien même les éclaté de rire, les cris de douleur et le bruit des chàtnes de ses compagnons d'infortune eussent permis au Tasse d'entendre du fond de sa cellule cette acclamation enthousiaste de ses contemporains, il n'eût pu ni la comprendre ni en jouir : on l'avait trop longtemps fait passer pour fou : sa raison s'était réellement égarée. Le 5 juillet 1586, la liberté fut rendue au Tasse; son emprisonnement à Santa-Anna avait duré sept ana. Il vécut encore neuf ans, car il mourut le 25 avril 1595;e il ne fut guère re plus heureux pendant le.reste de sa vie ' ' avait sa captivité. Quelques rayons de bonh lirlumi été ilnèrent pourtant ses derniers moments. Sa gloire remplit toute l'Italie : on parla de couronner le ponte qui avait chanté Renaud avec les lauriers ciel IP/aient ceint lé front de Pétrarque. Les plus nobles maisons d 'Italia lui offrirent à l'envi rime de l'autre leur patronage; mais il ne s'était que trop fié aux princes, et ses plus douces consolations furent l'amitié de Manse et l'hospitalité des bues bériédictins du mont Olivet. Dans l'église du convent de Saint-Onuphre, à Rome, une simple et petite tablette de marbre et un enument plus prétentieux informent les voyageurs que c'est là Mie repose, après un pétille pèlerinage, la dépoliillts.titortelle de Torquato Tasse : .TorqUatti rosat apit atii,ou;ni.. .

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Pour le moment l'esprit du siècle est complétement tourné à la question du travail; le siècle est absorbé dans la tâche

grossière de s'évertuer à créer des capitaux : les conciles cléricaux, reproduction des moeurs d'un autre Age, et même les clubs politiques font une assez triste figure et pâlissent devant les conciles industriels. . Blâmerons-nous le siècle? Nous ne nous sentons pas ce courage. Nous apprécions à leur haute valeur les discussions religieuses et philosophiques, mais nous ne les voudrions voir se poursuivre qu'entre gens suffisamment repus. Les idées ne s'élaborent vraiment bien dans un cerveau qu'alors .qu'il cesse d'être distrait par les tiraillements de l'estomac; et l'on n'a chance de rencontrer une paire d'oreilles qu'aux ventres qui ont cessé d'être affamés. Nos aïeux, tant prêtres que philosophes et réformateurs sociaux, ont eu le tort de négliger un peu trop la question du travail qui nourrit le corps, cet appendice essentiel de l'âme, ici-bas du moins. Ils ont prétendu commencer la vie par le dimanche, le jour réservé aux exercices de l'âme et au repos de l'enveloppe ; ce fut une faute. Entrons dans l'ordre vrai, l'ordre indiqué par le Créateur. A son exemple, attachons-nous d'abord à bien remplir nos six jours de labeur, à dépenser de la manière la plus utile cette sueur qu'il a condamné tout front humain à _répandre, après quoi viendra le dimanche où nous reprendrons la conversation sur le spirituel au point où nos aïeux l'ont conduite. Vous verrez qu'une fois le pain de tout le monde assuré, nous finirons par nous entendre entre nous , catholiques et panthéistes, absolutistes et démagogues, beaucoup moins mal . que nos pères n'ont jamais pu le faire. Ils prétendaient enseigner d'abord à penser, sans s'occuper d'assurer les moyens de vivre ; le temps est venu d'enseigner d'abord à travailler, c'està dire a vivre, ce qui est la première condition pour tout peuple qui a l'ambition de penser. Sur ce point, l'éducation des Anglais est faite depuis longtemps ; on peut évaluer que le temps consacré chez eux à fonder et développer la science du travail est au temps réservé aux exercices de pure métaphysique dans la proportion normale , celle qu'enseigne la loi divine, comme six est à un; ce qui ne les empêche pas de se croire et d'être aux yeux de l'observateur impartial une nation non moins morale, non moins fervente en matière de culte, et non moins constante dans ses croyances politiques que certaine nation, que nous nous abstiendrons de nommer, dont la vie s'use en vagues rêverieb et en querelles passionnées à propos de ces rêveries. A cette Angleterre , où les hommes des différentes professions ont le bon esprit de se réunir pacifiquement pour causer entre eux des intérêts et de la science professionnelle , et la haute sagesse de s'interdire dans leurs assemblées tout ce qui touche à des questions d'un autre ordre, réservant celles-ci pour les traiter par des mandataires spéciaux, dans les régions convenables et aux heures réservées ; à cette nation, qui fait preuve d'un bon sens si éminemment pratique, la Providence accorde aujourd'hui comme récompense, la gloire de fonder la grande ère des jubilés industriels, auxquels sont conviés tous les fabricants de la terre. Londres devient une Jérusalem nouvelle, la Sion brillante de clartés vers laquelle tendent les voeux de tout voyageur appartenant à l'une quelconque des classes industrielles. ... D ' où loi viennent de tous ciités

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qui sait accomplir les prodiges Avec deux substances vulgaires à l'excès, un peu d'eau et de bouille. Ils accourent pour implorer de l'industrie britannique un bienveillant regard, un sourire d'approbation, un certificat paraphé de sa main, qui les place à la face du monde parmi les véritables adeptes, le satisfecit qu'au retour ils puissent montrer avec orgueil à la patrie leur mère. Chose assez singulière I Le SaintPierre, qui fut le but des pieux pèlerinages, l'objet des aspirations mystiques, présente à ?'oeil une lourde masse, bien compacte, de blocs immenses, tels que la carrière les a fournis ; l'art a négligé de les découper en dentelles aériennes, tandis que la mattresse basilique, le siége suprême des intérêts grossiers, le centre modèle vers lequel convergent les appétits sensuels, affecte au contraire dans sa construction le choix des matériaux les plus légers : la fonte, échappée de la fournaise pour se mou-

Ces marchands qu'en son sein elle n a pas portés!

Voici des siècles que le pèlerin aux pieds nus, livrés à l'insulte de la ronce et du caillou, au visage amaigri, blème et velu, a déposé le manteau semé de coquilles, la gourde et le long bâton blanc. 11 a désappris la date des jubilés petits et grands de Rome, la cité sainte; ses genoux n'usent plus les degrés où l'on monte à Saint-Pierre, la merveille dis merveilles du vieux monde catholique. Rome elle-même se transforme dans ce mouvement universel, et à défaut d'industrie, elle a des bénédictions pour les œuvres mondaines de ses fidèles.. D'innombrables troupes de nouveaux pèlerins surgissent de toutes parts, d'un aspect moins pittoresque peut-être, mais qui, du moins, rassure sur l'état de leur santé. Tout ce monde est rasé de frais, ganté de blanc, chaussé de vernis, et mange l'huitre gang songer à se décorer de la coquille. Ils affluent dans tous les ports du continent, impatients de monter le vaisseau qui doit transporter, eux et le chef-d'oeuvre enfanté par leurs veilles, dans Ille magirtue habitée par l'Alcine des temps modernes, l'enchanteresse État auel dot


L'ILLUSTRATION , JOURNAL UNIVERSEL.

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ter-re, Leur souffle im - -pur vien-drait fa - ner vos fleurs. Le faux plai - -sir est tou - jours mauvais gui - de; Malheur à lent à volonté. MIIM111■ •■• /MW ■-■■•.l .■11M" "/■:■ ••■■•■■■■••■■•■•

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beau.

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Coarisr. Plus vous se

- rez ai - més de la vieil - - les - se, Plus vos plai - - sirs plai - ront à PÉ - ter - - net ;

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lard dont la main vous ca - - res-se Dans votre es - - prit di—me lent à volonté.

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ciel. Mais le jour baisse, en-fants; pour la pri - - - è - re Vo - tre pas -

pè - re, Ai-mer son père est rendre hommage à Dieu. Procédés d'E. l'urinera.

Chronique musicale.

Il y a huit jours, un de nos dessinateurs racontait fort spirituellement, à sa manière, ce qu'il y a dans la pipe d'un rapins c'est un conte à peu près analogue que MM. Scribe et de 'Leuven viennent de mettre en scène à l'Opéra-Comique. Leur Chanteuse voilée est le bon pnge d'un rapin qui se nomme Vélasquez. Le nom est devenu célèbre dans l'histoire dee peintres; mais l'artiste qui le porta ne fut pas tout d'abord le protégé de Philippe IV ; il eut par conséquent à passer, de mémo que tant d'autres, de ces moments de jeunesse où les passions exercent en tous sens leur despotique empire, sans s'inquiéter de quoi que ce soit. Ce quoi que ce soit, c'est bien des choses: par exemple, un amour qui vous captive peut-être malgré vous, quelquefois deux ; des dettes que vous ne savez comment acquitter; bien des choses enfin qu'on ne'ditpas, c'est tout dire. MM. Scribe et de Leuven ont découvert ou imaginé que Vélasquez se trouvait exactement dans cette situation, alors que jeune homme il n'avait pas encore quitté Séville, sa ville natale. Notre jeune peintre a des dettes, il a de plus une jeune servante qu'il aime d'un amour dont il rougit, mais enfin qu'il aime. Outre que la jeune servante est jolie, elle possède une voix dont le son rappelle à s'y méprendre le son de voix d'une chanteuse de rues qui, le visage voilé, entratne après elle par ses chants magiques toua les seigneurs et tout le peuple de Séville. C'est à qui lui fera les dons les plus généreux; la mystérieuse gitane est l'idole de tous; l'autorité municipale ellemême se prosterne à ses pieds; il n'est pas surprenant quit le jeune et fougueux artiste l'adore ainsi et plus que tous les autres. Une gitans, une servante, sont-ce bien là des amours dignes de Vélasquez? Cependant les dettes du peintre sont soldées sans qu'il sache comment. Bref, lorsqu'il platt aux auteurs d'arriver aux éclaircissements, on apprend que la riche escarcelle de la cantatrice bohémienne a servi à déli-

vrer l'artiste de ses créanciers, et que la chanteuse voilée n'est autre que la jeune servante. Il est idutile d'ajouter que le dévouement de celle-ci est récompensé par l'amour tout entier de celui dont elle a été pendant tout un acte la divinité tutélaire, et l'amour est légitimé par le mariage, dénoûment obligé de tout opéra-comique. Quant à l'édile sévillan, il en est pour ses frais, qui d'ailleurs n'ont pas peu contribué à divertir tout le monde. Sur cette donnée passablement lé gère, mais convenablement disposée pour la musique, M. Victor Massé a écrit une partition qui le place, dès son début, à un raog fort honorable parmi nos jeunes compositeurs. M V. Massé a remporté le premier grand prix de l'Institut en 4845; on doit le classer parmi les musiciens favorisés du sort, puisqu'il arrive au théâtre en 4850, avec un libretto auquel M Scribe a bien voulu joindre sa collaboration. C'est là une faveur doublement rare; mais, par son talent, M. V. Massé a prouvé qu'elle était on ne peut mieux placée. 11y a dans son oeuvre tout à la fois de la distinction et de l'originalité, oyppeg mélodie franche, des rhythmes bien accentués, une harmlfoie riche, une instrumentation bien faite et qui répand sur la plupart de ces morceaux un excellent coloris. Noua citerons d'abord l'ouverture, charmante préface instrumentale, qui a été et méritait d'être très-applaudie; après l'ouverture, les couplets et l'air de l'alguazil, parfaitement chantés par M. Bussine ; puis les couplets de la servante, dont le tour mélodique est des plus fins et des plus élégants; les couplets du peintre, d'un sentiment délicieux; le duo d'amour, morceau capital de l'ouvrage, qui renferme des phrases de chant d'une expression dramatique bien sentie et bien rendue; enfin un trio habilement dialogué et écrit pour les voix, avec un art remarquable; puis encore un chteur et les brillantes vocalises que mademoiselle Lefè-

vre dit avec un talent plein de grèce. Du reste, dans tout ce rôle de servante, mademoiselle Lefèvre s'est montrée actrice intelligente et chanteuse excellente. M. Audran a joué et chanté le rôle do Vélasquez avec beaucoup de chaleur et d'âme. La belle voix de M. Bussine et les progrès que ce consciencieux artiste fait tous les jours, soit comme chanteur, soit comme acteur, lui ont valu, dans le rôle de l'alguazil , le succès Io plus complet qu'il ait eu jusqu'ici. En résumé, il y a eu succès franc et décidé pour tout le monde, pour le compositeur et pour ses interprètes. Le début de M. V. Massé est donc de toute façon des plus heureux possibles. L'approche du jour de l'an se fait toujours pressentir pour nous par l'apparition des albums de musique. Les voici qui nous arrivent. On dit portant qu'ils seront en moins grande abondance cette année. Leur règne serait-il près de finir aussi ? Ce serait un fait significatif dans nos moeurs musicales. En attendant qu'il se vérifie ou non, l'illustration offre avec plaisir à ses abonnés un extrait de l'Album nouveau de M. Fr. Bonoldi. Cet extrait fera juger du reste. L'auteur, musicien plein de goût, a voulu que son recueil pût être chanté sans aucun danger par toutes les bouches. Afin d'atteindre ce but, il a choisi ses paroles avec un soin scrupuleux ; on ne saurait trop l'en louer. Les dix romances de cet Album méritent toutes d'être citées. Nous citerons plus particulièrement celle qui a pour titre l'Etincelle, dont les paroles sont de M. Léo Lespez, véritable et charmante étincelle mélodique; celle intitulés la Cloche, dont les paroles sont de M. Ed. Turquety, mélancolique et religieuse pensée, au chant simple, à l'harmonie distinguée et d'une bonne couleur locale. M. Bonoldi réussit trop bien lorsqu'il compose sa musique sur des paroles de Béranger, pour négliger cette source féconde d'inspirations musicales :


L'ILLUSTRATION, JOURNAL UNIVERSEL. France a fait lever, et qui aura été mangé sur la table de sa-voisine. Et pourquoi ? parce que celle-ci estime l'esprit de conduite et de persévérance au moins à l'égal du génie d'invention. Lors de notre dernière exposition, les fabricants anglais demandèrent la faveur de placer leurs produits en regard des nôtres. Le gouvernement manifestait de la propension à y consentir. Vite certains de nos industriels de s'indigner et de former une opposition énergique. Qu'en devait-il résulter? Cela était facile à prévoir. Jotn Bull a-t-il jamais renoncé à une idée une fois logée dans sa froide, mais forte et large cervelle ? Il s'était dit qu'il était de sou intérêt de placer ses produits en regard des produits français ; il est parvenu à ses fins, et même, par-dessus le marché, il a séduit aussi les autres nations. Elles seront de la fête, goddem I Et ce qu'il doit trouver piquant, c'est que la fête se donnera à Londres, tandis qu'elle eût si bien pu et que raisonnablement elle eût dû se donner à Paria, dont la situation est la seule vraiment convenable, et qu'en définitive ce sera nous qui payerons les violons. John Bull gardera dans ses poches les paquets de banknotes qu'il nous eût si volontiers apportés à cette occasion, et même ceux qu'il nous apporte d'ordinaire chaque été, et nous irons lui faire offrande de nos petites épargnes (porter de l'or à la Tamise, vraiment c'est porter de l'eau à la Seine), sans compter que le mal de mer nous attend, et peut-être aussi de noires nostalgies sous un ciel constamment maussade et sous un climat fécond eu rhumatismes. Vous redoutiez pour celles de nos branches d'industrie qui vivent grâce à la protection, et le nombre en est grand, le danger du moindre contact, toléré entre elles et leurs similaires anglaises dans les galeries de nos Champs-Elysées; mais en réduisant John Bull à la nécessité de recourir à l'idée d'une exposition universelle sur son terrain, à son propre domicile, vous n'avez fait qu'aggraver ce danger, que fournir à l'ennemi des armes et des chances favorables de plus. Ce n'est pas la masse laborieuse anglaise qui voyage ; le continent est visité par les chefs de la grande industrie et par les hommes de loisir : ceux-ci connaissent nos brillants salons et surtout les coulisses de nos the âtres, ceux-là épient la marche de notre fabrication de draps tins et de soieries. Quant à nos moeurs, nos usages , notre vie domestique , les Anglais les ignorent tout autant que nous ignorons les leurs. Voulez-vous une jolie preuve entre cent mille, et d'autant plus jolie qu'il s'agit d'une question commerciale, d'une question que par sa nature on pourrait croire la plus intéressante pour ces Tyriens de notre âge? On lit dans le plus estimé de leurs ouvrages de géographie, Encyclopedia of geography,, par Murray, lequel volume se vend soixante-dix francs, à l'article commerce de la France : e Que la foire de Lonchamp po ès de Paris ne le cède en importance ni à celle de Guibrai, ni à celle de Beaucaire II!» Or cette exposition de tout ce que chaque nation peut produire dans toutes les branches d'industrie va servir admirablement à l'instruction individuelle de tout Anglais, même le plus stationnaire. Chaque soldat du rang lé plus infime de l'industrie anglaise va rencontrer dans l'enceinte de HydeParle la facilité de voyager dans toutes les contrées de la terre, et cela sans bourse délier, à ses heures de loisir, sans qu'il lui faille suspendre un instant son travail II fera là une étude complète des besoins de chaque peuple et des ressources et du degré de savoir possédés par chaque peuple pour donner saefaction à ces besoins. La seule qualité qui jusqu'ici a fait.défaut dans plusieurs des produits de la fabrication anglaise, c'est le goût, le sentiment des belles formes et de l'harmonie dés couleurs. L'exposition universelle sera l'instrument le plus propre à corriger cet unique début, à inoculer le lion goût chez nos redoutables concurrents, et dans le cas où leur organisation naturelle s'y refuserait décidément, à développer davantage en eux la faculté de copier les spécimens de coquette ôtégerme, d'exécuter des reproductions assez fidèles, pour que te plus grand nombre des consommateurs se laisse prendre à la ressemblance avec les originaux. Cependant les innombrables étrangers qui eisiteeett Londres pendant le cours de l'exposition de manqueront pas d'être frappés des qualités qui caractérisent en général les produits anglais : la bonne confection réunie Mi bas prix. En cela on est forcé d'admettre qu'ils ne connaissent point de rivaux. De longtemps aucune nation ne sera à même de résoudre ce difficile problème aussi bien qu'eux. Sans être prophète on petit prévoir que la France; en montrant ses produits élégants sous les vitraux de l'édifice de Hyde-Park, aura une belle occasion de leur gagner les sympathies capricieuses de la classe riche en Angleterre, ce qui, au point de vue manufacturier, compose un cercle assez restrein tandis, que les récits des pèlerins à leur re.. tour vont initier nitier jusqu'au au dernier de leurs compatriotes à la connaissance de la bonne qualité unie au bon marché des produits anglais, c'est-à-dire leur assurer les solides sympathies des classes moyennes et des classes pauvres chez tous les peuples. Cette initiation achevée, ce qui ne sera pas long, pensezvous que la foule des consommateurs dans notre république se résignera aussi facilement que par le passé de la monarchie, à payer à des fabricants protégés par des droits de douane certains produits fort cher, tandis que sur l'autre rive du détroit, l'Angleterre les lui offre à un prix beaucoup Moindre? La grande révolution commerciale prédite par MM. Bastiat, Blanqui, Chevalier, Garnier et autres économistes, alors qu'ils développèrent dans la salle Montesquieu la doctrine de la liberté du commeic3, e3t de plus eu plus imminente. Avant qu'éclate la crise, les hommes de l ' industrie française sauront-ils se concerter et prendre les mesuras convenable. pour la rendre Mine funeste aux capitaux engagés? Bautent-Us transformer une révolution inévitable en une Avent« lentille? SAINT-GERMAIN LEDUC.

Littérature étrangère. EIORACE ET LE TASSE. (Voir les E , 404 et 906.)

Plusieurs villes se Bout disputé l'honneur non d'avoir vu nattre le Tasse— car les droits de Sorrente sont incontestables— mais d'avoir formé son génie. Sorrente était peutêtre le berceau qui convenait le mieux au chantre futur des Jardins d'Armide. « C'est un lieu si agréable et si charmant, dit Bernardo Tasso, que les poètes y ont placé les demeures des Sirènes. » On y fait voir encore la chambre dans laquelle, selon la tradition, Torquato ouvrit pour la première fois les yeux à la lumière. Son enfance fut, comme celle d'Horace, signalée par des phénomènes étranges. Les paysans de Bente et d'Acherontia montraient du doigt aux étrangers l'enfant merveilleux que des pigeons sauvages avaient couvert de feuilles, et que les vipères et les ours avaient respecté.« Il n'avait pas six mois, raconte Manse, qu'il commença non-seulement à faire mouvoir sa langue, mais à parler avec autant de clarté que de facilité,» prodige d'autant plus mémorable qu'il devait éprouver par la suite uns assez grande difficulté à exprimer ses pensées. A en croire le même écrivain, on ne le vit jamais sourire, on l'entendit rarement crier, pendant son enfance. Cette légende à laquelle Manse ajouta une foi aveugle, prouve seulement l'impression que Torquato fit sur son ami, devenu depuis son biographe, quand il eut atteint l'âge d'homme. Sa physionomie avait alors, sans aucun doute, cette expression sévère qui se remarque dans les portraits de Titien et qui distingue la plupart des poètes anglais. Bernardo Tasso, le père de Torquato, fut un des personnages les plus marquants et les plus malheureux de son époque. Il es trompa successivement dans les choix de Son parti politique, de ses patrons, du sujet de son poème. Dépouillé de ses biens par un arrêt de confiscation, condamné à un exil qui devait être étêtnel, il se vit obligé de se séparer et de vivre éloigné de sa femme; son peiné épique, Amadigi, le travail de plus de la moitié de sa vie, n obtint aucun succès; ses protecteurs l'abandonnèrent au moment où il eût eu le plus besoin de leurs secours. Il ne se laissa pas abattre cependant par l'adversité. Plein de confiance en l'avenir, il composa des vers jusqu'à sa dernière heure : Rinaldo éclipsa Amadigi, et il mourut persuadé que la maison de Tasse avait produit deux poèmes immortels. Si maltraité qu'il eût été par la fortune, son fils fut encore plus MIheure u x que lui. LOS poètes sont pour la plupart voués au malheur; mais le Tasse eut de l'importuna é grave salma de la vie même plus que la part d'un poète : et ce fardeau lui sembla d'autant plus pesant qu'il était affligé d'un tempérament irritable et d'une sensibilité maladive. Il passa sa vie entière à se repaltre d'espérances et d'illusions dont le lendemaih lui montrait le néant. Son berceau et son lit de mort furent les deux seuls ports où son existence agitée put trouver quelques moments de calme, sinon de bonheur. De douze ans à dix-neuf ans, Torquato partage a l'exil de son père. Commencée à Naples, son éducation, toejeurs troublée, se continua à Rome, à Bologne, à Padoue. Ses progrès n'en furent pas moins extraorde aires. Du reste, son goût pour l'étude, son ardeur au travail étaient presque incroyables. Il se levait souvent la nuit pour étudier; jettes le jour naissant ne le surprit au lit. Son zèle, sa docilité et Ses dispositions avaient fait l'admiration des jéseitee de Naples. Maurizio Cataneo, le premier maitre de toute l'Italie, se montra aussi étonné et aussi charmé de ses progeès; et quand à l'âge de dix-sept ans il entra à l'Univeesità de Padoue, il occupait déjà l'Attention du monde savant. Les pères des poètes semblent s'être concertés pour tenter de faire embraser à leurs fila la profession d'avocat. Tomette fut, comme Ovide, Boccace, Pétrarque et l'Arioste, destiné au barreau ; mais comme eux il trompa bientôt les espérances paternelles : la peettilète atliiee qu'il passa à Padoue per y étudiet le droit, il mitose titi poème épique. Si nous ignorons ce gué fut la vie des étudiants tathéllos, à l'époque où Horace et Massais s'y instruisaiéht des pilepriétés des courbes et des seigles, DM savons que delà siècles phis tard, les professeurs et lettes élèves se liguèrent Ise uns cutitre les autres, en écoles et en Milices, et Mie plus d'une fois l'autorité dut faire effile- des teoepes de LoFin the pour rétablir l'ordre teinté. Les mémés faits se reriouVeleieht à Padoue, eu seitilètrie siècle, et y etodUlsdient des résultats ahnlogues. L'année de l'activée du Tacs?, cette ville était la plus brillante et petit-âtre la plus talebttlehte des universités italiennes. Pour la médecine, elle M'ait toujours eu le prééminence sur ses rivales; dans Mines les autres branchés des connaissances humaines, la théologie exceptée, elle l'emportait sur Bologne. Guide Pancirela y était professeur de droit civil; Sigonio et Robertello y enseignaient la littérature classique et la grammaire; Dailese Cataneo et Cesare Pavese y frisaient des cours sur là poésie et les belleslettres. Mais ces professeurs étaient pour là plupart des rivaux furieux et jaloux, entourés, excités, défendus par une jeunesse Ardente et querelleuse. Les tavelles réunissaient d'ordinaire un plus grand nombre d'étudiants que les amphithéâtres, et la métaphysique était souvent délaissée pour l'escrime. Du t'este, c'était parfois le mémo professeur qui donnait des leçons d'armes et de philosophie : Maurizio Cataneo apprit à Torquato à bien parler et à raisonner, en même temps qu'à monter à cheval et à tuer son adversaire selon toutes les règles de l'art. Le tasse avait dix-sept ses Inesquel arriva à Padoue; mais sa haute taille, sa gravité, son expériehos et son érudition le faisaient paraltre beaucoup pies àgé. La publication de son Pinaldo augmente considérablement la réputation qu'il s' était déjà acquise. Ce peinte est peu lu maintenant, et Fane la Jérusalem, il serait complètement oublié ; cependant, quand on le lit, on s'étonne qu'un jeune homme de dixhuit ans ait pu l'écrire. La première, comme la dernière dee

oeuvres épiques du Tasse, témoigne de la supériorité de ses facultés critiques sur ses autres facultés. Son jugement et sa sensibilité surpassèrent son imagination. Il composa un poème bien meilleur que celui de l'Arioste, mais comme poète, il était très-inférieur à l'Arioste. Il n'y a rien de moins épique que la Jérusalem , si nous en exceptons l'Enéide ; d'un autre côté, si noua en exceptons le plus ancien et le plus élevé des chefs-d'œuvre du genre, l'épopée d'Homère, aucun poème narratif n'est plus habilement composé, ou moins ennuyeux que la !érection délivrée. Mais nous nous laissons dériver vers la critique, au lieu de suivre le cours de la vie du Tasse. Son nom, ses talents et son poème valurent au Tasse, pendant son séjour à Padoue, un grand nombre d'amis contribuèrentà étendre sa réputation, et qui lui rendirent plus tard d'importants services dans sa lutte avec l'adversité. Les plus distingués de ces ante furent les futurs cardinaux Annibal de Capoue et Scipion Gonzague. Malheureusement, sa jeunesse devait être aussi tourmentée que son enfance et son àge mûr. Au commencement de la seconde année de son séjour à Padoue, une rixe eut lieu entre deux professeurs de grec et de latin, Sigonio et Robertello. Ils vivaient depuis longtemps en fort mauvaise intelligence, lorsque s'étant un jour rencontrés dans la rue, ils s'erretèrent pour s'apostropher; des injures ils en vinrent aux coups, et au milieu de la mêlée, Sigonio reçut entre autres blessures un coup de poignard a la figure. Voulant éviter de nouvelles querelles, il quitta Padoue et se rendit à Bologne, où l'appelait le gouverneur Piao Donato Cesi, évêque de Narui. La plupart de ses élèves l'y suivirent. Le Tasse fut du nombre des émigrants. S'il ne resta pas longtemps à Bologne, deux des principaux événements de sa vie littéraire y signalèrent sa résidence. Bien qu'il n'eût que dix-neuf ans, il y fut nommé professeur, et ses Dialogues sur la poésie lyrique ne sont que le développement de la série de leçons qu il y fit â siée élèves. En outre, Il y commença se Jérusalem et Il eh acheva les trois premiers chants La célébrité de son poème date pour ainsi dire de sa conception. Bobognetti venait d'en lire le début, quand le jeune poète lui en exposa le plah tout entier. Dans son enthousiasme, tl lei appliqua, dit-on, ces deux vers de Properce : Cedile Romani aeriplores, redire Croit, Nada quia Inajuà fauchai Iliade,

Une insulte dont'il eut à se plaindre détermina le Tasse à quitter Bologne. On lui attribua injustement. à ce qu'il patate un pamphlet injurieux pour les professeurs et les principaux citoyens de la ville. Un jour qu'il était sorti, l'apportleur de l'université saisit tous ses papiers et les porta à un magistrat nommé Marcantonio Arresio, qui les examina sans aucune réserve. Cette enquête prouva qu'il n'était ni l'auteur, ni le complice de cette malheureuse pesquinade. Son innocence fut publiquement reconnue; Mais il lie pardonna à ses supérieurs ni leurs soupçons ni leur conduite. Après avoir adressé à l'évêque de Narui une justification indignée, il quitta Bologne; puis, cédant aux sollicitations de S cipion Gonzague, il retourna à Padoue, et vers la fin de l'automne de l'adnée 1565, il se rendit à la cour de Ferrare, tout joyeux d'espérances qui lie devaient pas se réaliser. Bien beau peut-être avait été le rêve; mais plus terrible encore fut le t-éveil. La Rome d'Horete et d'Auguste N ' existait plus depuis des siècles ; des peuples, inconnus des Césars, avaient fondé un monde nouveau sue les ruines dé l'ancien monde ; le feu sacré de Vesta était éteint pour bettjodea, et un souverain spirituel, en prêtre pacifique, dépendant d'un empereur allemand, gouvernait la cité de Qtlirinus. Des sept collines de Rome, cinq Matfett etissi selitelees que le jour où, selon la légende, l ' Attiadieh +ensile Vint Admet Hercule sur le mont Avedtin. l'omit entier de en feues, du lac de Bollène au Lites, s'éteed g ielt d'ithdietietis et mohotones déserts, couverts de bruyères et de bois, et les étrangers qui y arrivaient par les t'eûtes tlê Nulles nu de Sienne pouvaient sema. gifler qu'ils entraient dans une glande nécropole. Mais au seizième siècle dé l'ôfe cheBiaietile, au delà des frontières des États du pape, de belles et florissantes cités s'élevaient à des intervalles rapprochée dans toutes las provinces méridionales et septentrionales de le péninsule italique. Quelques-unes de ces villes ou républiques étaient déjà en décadence, car, de même que la ilotes d'Auguste, elles avaient échangé leur indépetideete turbulente contre un despotisme brillant et parfois rigide. Cependant Venise, Gênes et Florence conservaient encore peesque intacte cette vitalité énergique que donne la liberté, ét surpassaient toutes les autres capitales de l'Europe transalpine par l'étendue de leur commerce, le ton de ledtsi hiaeleftie, et leur culture des sciences et des arts. Quant à Ferrare, bien «elle eût cessé d'être libre, elle brillait aulne du plus tif éclat. Les princes d'Este, qui y régnaient en white ebsolds, M'étendaient descendre de l'Atys ou de l'Astyatiet treyett — ils n'ont jamais pu s'entendre sur ce point, — et, Web toutes probabilités, ils étaient les rejetons d'un iniegrate lombard qui, sous les rois caelovingiens, Minette les provinces septentrionales de l'Italie. Une succession de Mariages heureux et une série d'intrigues habiles aedietit valu aux descendants d'Astyanax un rang élevé parmi les dues souverains de la Péninsule. A cette époque, aucune eite italienne, à l'exception de Flotance, ne pouvait latter avec Ferrare pour la richesse, Id splendeur et le luxe ; et les soigneurs d'Este avaient tees jours affecté de recherche' Pentitié des gavants, des articles et des poètes. Leur patronao, à le Vérité, manquait potes de jugattiont et même de liberalite. Ils prirent de teI110 autre titi g ibelin pour un Maro; les hommages qu'ils aie geoieht de leurs pfdtégés étaient souvent hors de tom proportions avec les pré-sente qu'ils leur faiedente et cessedant les Dates, les artistes et les savants accouraiett en foule à Ferrare ; s'ils y éprouvaient d'amers desappantemente, ils y vivaient de' moins au Milieu d'une tallera..


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is ; 60 liti,At !MM. 1 "I.,'.. é! gin gaegl oa al tee% iiiiltdalanarre. L'agenth. Mo tolf , 1ng4 l'if .- kt me Wiepensable de la productiOn7est ruuebirelfiela ne ;la 'houille est encore devenue, depuis le com mencement de ce siècle, l'agent le plus nécessaire de la circulation pàr les Chemins de fer et les bateaux à vapeur. On comprend donc, sans que nous insistions à cet égard, l'immense importance qui s'attache à la publication d'un livre destiné à faire cannera l'origine, le mode de formation, la méthode de recherches et les traits principaux de l'exploitation de ce combustible., C'est ce livre que vient de publier M. A. Burat, ingénier, professeur de géologie et d'expMitalion des mines à l'Ecole centrale des Arts et manufactures : et certes nul plus que lui n'était propre à remplir cette tâche : car c'est par des études longues et approfondies, par des visites réitérées aux mines de houille, epfin par un travail opiniâtre et pnsciencieux , que M. Burat a rénal les éléments de son traite audiottreeeilet théorique et pratique sur les corobustibles minéraux. Beaucoep de nos lecteurs conoaissent d'ailleurs déjà cet éminent ingénieur, .ffealadi de 11404 . fratiCala raie par itrdtailii api dans les Cent Traites s'est chargé de la minéralogie. des Neeee 2e-les locutions gicieteree at O,98 eesres La bouille est répartie d'une manière très.inégale sur la SU> graphe ; Par B. Pauillac, professeur .de lapone fape . du globe, et présente ce tfft remarquable qu'elle est prin av e c den Exercices qui servent d'api/Heti glement accumulée Mas l'hémisphère boréal. Les ba nies les • —••• I 4. `80 %Mlle addP é Fa; e étendus se trouventemee tirés vers le nord-ouest de l'Eu14 MO . pp e entre les 49 et 58 parait les; dans ces bassins sont cam Abrégé du Recueil de mots français , etc.; par le même. pris les grands dépôts de l'An& eterre, de la Belgique, du nord .10. édition, avec des Exercices qui servent d'application. — de la France et de l 'Allemegoe. A mesure qu'on s'avance du nord In-12 art.: 30 c. — Ouvrage, adopte par l'Université pour vers le sud, les dépôts sontelnemrconserits et plus clair-semés; l'instruction primaire et les salles d'asile. il y en a peu dans rAndaiduete et pas un n'est C0111111 en AfriExercices sur l'Abrégé du Recueil de mots français, etc.; par que. Le même fait sis remarque dans le Nouveau-Monde : l'Ale môme. — In-12 br. : 1 fr. mérique du Nord possède d'immeeses bassins de houille, tandis que l'Amérique du Sud n'en d pas. Recueil dç mots français rangés par ordre alphabOligue, par Les dépôts houillers sent marins ou. lacustres, c'est-à-dire le même. 4 . édition. — in-s. cart. : 1 fr. 50 C. . . formés par les eaux *narines pu par les eaux continentales. On Ces ouvrages se trouvent à Paria chez. MM. Cherhulies et Cil', place recou p ait cette différence à le lieue) des empreintes laissées de l'Oratoire 6; Hachette, rue Elerre-Sarrazin, 14; Maire-Nyon, quai soit dans la houille même, so it dam les matières qui l'envelopConti, 13; tore, rue Baulefeuille, 12. pent. Du reste, ces dépile, quel qu'ait été leur mode de formaCes divers ouvrages forment un tout complet, admirable de tion , sont contemporains St produits sous les mêmes influences géologiques. simplicité, de clarté et de logique. Ils sont d'un puissant secours au martre dont l'enseignement repose sur la raison et - M. Burat partage les bassins houillers en quatre groupes principaux : l e le groupe de l'Europe pceidentale; , 2• le groupe des non sur la routine, et indispensables aux élèves, chez qui l'inlies Britannimtee ,• ' legroupe de l'Europe orientale (Westtelligence demande de prie abord 'a être développée. Ils téphalie, rente, ISPhame, Silésie); 4° le groupe de l 'A'mé lida ll dit moignent chez if. Pentes d'une &Me sérielle et approfondie de la Daigne française, d'une codkiaissance parfaite des méNord. Un des chapitres Me pies curieux de livre est- celei où thodes dIeducalion. Pestalozzi et le P. Girard nous paraissent l'auteur recherche l'époqiie dé la mise en exploitation de cliqua surtout l'avoir inspiré. Sa maxime est celle du célèbre péde ces groupes. Un tait domine rependant et surtout liMite cette dagogue fribourgeois Les mots pour les pensées; les pensées recherche. C'est qu'on n'a rift évidemment s'adresser ;aux compour le coeur et la vie. M. pauma veut avec raison que les enbustibles minéraux que lorsque l'exploitation successive des forêts, leur défrichement nécessité par une accumulation" de pofante apprennent « des choses en méiose temps que des mots; 4, IN règles orthographiques, il pique la cupulation, une production quelconque commerciale ou industout fl riosité - eut teption de la jeunesse, et l'initie graduelletrielle, eurent fait sentir la Mer-mité de parer à l'épuisement des combustibles végétaux Ahuri il .Para it hors de doute que ment,q effort, aux notions les plus étendues et les partout où la houille afflogre le eut, les habitants des localités et le corps , le coeur et l'esprit, ont chacun pipe ee ont vu, ont su qu'ils eveigt selle les yee4 un combustible. Mais cet enseignement bien entendu. leur p entre cette coneeisioneo of l'emploi remue de ce combustible, L'Abrégé du Recueil de mole est un livre tout élémentaire. il devait se pattue Weg des anadete gS tag ochestes incalculables Dans heupitres distincts, l'auteur énumère les termes les devaient restos. Immo bien longtemps enfouies dam la terre plus usités la vie et les plus à la portée de l'élève. De là avant qu'on eut ridée 0 les impliquer à la consommation de ces titres : g corps humain, Parenté et Prénoms, Aliments, toua les jours. Vétements, Commerce, Industrie, Education, Instruction, etc. Les traditiopt Muent les premiOrr mines de houille exUn tableau * adjectifs, des verbes, et des mots invariables, et ploitées dans le premier paya gal fui eatiiel, dans les des exerci* mie d'applicabon , terminent cet opuscule. Flandres, et &d' remonter an dedp me le ces tentatives Re perce"' sur l'Abrégé du Recueil sont uns application d'exploitation. 4101 le preeep et est placé en 1190 dee Mode centaure dans cet ouvrage. L'auteur ne s'est pas borné gamme le prud'et la t'a de iri g . R à donner des idées dont tons les termes sont à la portée des homme houillesse ,]g vieillard „tus le forgeron de jeunes élèves auxquels le livre est destiné; il a fourni aux inPleneuaux Am petit ' de e eitué aux stituteurs des éléments instructifs et variée, pour qu'ils puissent Liége Ce fut ' leî quit) me siècles que et seizième eux-mêmes en composer d'autres. Les douze dernières pages de l'exploitation tt ut g 1 , e Liége coq pays de Mons. Exercices. l'Abrégé mat extraites 0 ces Quant aux hou Mme e Flegm e le premier acte auquel Le Recueil proprement dit présente le . mitroe cadre que l'Aelles donnèrent lieu rengtute tari et trois siècles après, un brégé, mais avec let di ppements que c? rte l'intelligence acte de 1665, réglant les droits des exploitants, atteste que apitres sont &iîo mbreux. Sous plue exercée des élève l'exploitation avait encore lieu à ciel ouvert, ce qui indique un trente-six rubriques di rentes, M. Paule a osé une termidéveloppement très-restreint. En effet, le puissant développenologie aussi piète que possible. A côté connaissances ment de l'industrie houillère est tout à fait moderne : il date de Pratiquer' esggiesées dans le livre élémentaire, figurent ici des no1803 à 1605, et ce n'est qu'en lets que l'industrie du fer, ep Wei eue mile Wu élevé; ainsi méalmlne, chirurgie, pharmaprenant les emperlions tee plus vastes à Liége et à Charleroy, et . orii Mais;-arts, personnages célèbres cap piastre, cie,: iéntsWt la consommation du charbon de Mons augmenteut en France, mythelogie, etc., -rien p'a été négligé pour graver. les mots dans que les mpee figent creusées 4 de très-grandes profondeurs. — la mémoire de l'enfant; trouve« ils sont accompagnés de la fleure Quant au UMM trace* du Nord, un de nos collaborateurs en qui let représente, comme pour les signes du zodiaque et les signes a tracé IlaiRe ça JaRraal même les progrès : il a dit que les prode géométrie. Outre cela, les Moili sont classés de manière qu'ils miereaseti ili'no rechembe du comte Desandrouin &gent de s'expliquent réciproquement par leur liaison. Un autre avantage 171e; quo lie fut que dit'-sept one après, au prix d'un capital encore, c'est que les fauta de prononciation et les tandems vido trois ilime et do la mine de tous ceux qui avaient concieuses les phis ordinaire. y sont agnelées. Les exercices qui le cert* itier triTennt, que le premier hectolitre de boume fut terminent peuvent, par la simplicité du style et l'utilité dee amrné Rus. La . compagnie diatain étendit Us ebamp de son matières qui y sont traitées , servir de Modèle aux lostituleure. elillie llai* et eu 1832 PO** se trouva le maint de plus En un mot, ce volume prouve le soin minutieux, la haute cellgrande proeclion. et I lt4, d'antres Pompage& explorèrent &Mem, que l'auteur a apportés dans sou travail : c'est topa k la avec succès les territoires de Douehy, de Douai, d'Apiche et fois un manuel dekique et une encyclopédie usuelle Luire, les dnelotp-nte posid'tieitienlift. — !lems le Munia de tifs ne remontent guère qtrae dix-septième eibele; cependant Enfin M. Pante! a publié MI Recueil par ordre alphabétique. des travaux y existaient dès le commencement de quatorzième Dans celakel, qui lui a été demandé pour servir de dictionnaire aux élèves, n'étant plus gêné par la liaison des mots, l'aniser le-l'ire inettaefien ne date Mollement F u de lagvaade eii)8‘lle yu "17 0 e dg repqqqe do le liberté ieduetrIle. -.= Vliirtoire a été plus libre dans son choix; aussi, alla de ne pet augmenter dee bassins 400 Saone-elimue, du Gard, de l'Ailler, de lAreyinutilement sa gabgencliture, a-t-il donné tantôt les racines,

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mn, as ceemed avec celle des dtablistemenle quels Ils fourniemient le combustible r pour le Cria& mats Louis XVI, pour Salat-Bérain et Mans, t la Mime époque, ne le Gard fa; 1616, 90. 11,l'Aidgfe an tus eat-a-abe rliffle011 fonds los forges an creuse, de Terre-illuire Vs& ut A e Decazeville.. Re ment ta pote, et soue mg ras, ' de Emposentry s est développé par laor t d'Iseo gigote et d'une verrerie phOmt, pour, epr absel de la mine. En Angleterre, les exploitation, remontent à ` t240; en 1825, on *ovin. un Ravira pour la Frame, et, en 1770, 506 bentontachargés de houille feeeient voile pour lee côtes de France. Pendant ce lam p a, la consommation locale se nettement; eu l'admirable sol de Grande-Bretagne présente côte à côte, et pour aillai dire mélangés, le minerai et le combustible. Aussi, au lieu de 69 hauts fourneaux su bois qu'on y comptait en 1740, ou y trouvait, ep 179e, 170 hauts Minimaux au coke, et la fa. brieation du fer au bols n'était plus mentionnée que COMBO un fait sans importance. En 1840, la fabrie-tion es for et fonte mou. lée dépassait too0,000 termes, quantité égale 1* la productif& tptale du reste de l'Europe, Cette quantité est aujourd'hui de 2,000,000 de tonnes , représentent Ume consommation de 14,000,000 de tonnes de bouille. Parallèlement à cet acereisaemept extraordipaire, nous citerons le mis, décroissant du fer, qui, de 5 à 600 fr. la tonne :el valait en 1730, ne conte Intj queeui que 200 fr. et même 120 fr. en temps de crise. En Silésie et en Amérique, et surtout dans ce dernier pays, les exploitations sont beaucoup plus récentes. Un fait assez remarquable, c'est que, l'Amérique exceptée, les estrectiomige hguille sont t; peu près proporuennelles res tauras 4a Aime des RaRtniSs &nt-Witte aga furfef4 bamums reconpnee, r.e qui &einem indiquer gqe lise be40140 Industriels sont le véritable mobile Roe inceloralinne entrel abilla4eLtroet pabiglrolwarl i:re *Mie les maffl u reçifflog la le out•W serrages bue. te. anumaklies lirifioutignea • t l ani,o0 hep!. 1 05 :00 0 0:00 00; legpe, Franco , 30,00 a,00ninim lielgtquo. ... , 159,000 Allemagne.. . • . i ao,00a , 3,699,09 Autriche. . . .. 80,90 400,000 011eruee Espagne. . . 400,000 g 'Icrofr4refts e ,deel e Dectiprigiu e t) aseti if4e 0‘puiritl l milles c'est-à-dire d : surfaces houillères resales de tonte t 'Europe; pE la Proeuetil let été, en 1845, mie de a,400,000 t onnait !Miron. Nous ne pouvons ms entrer ici dans le détail de tous les caractères géologiques et minéralogiques de la formation houillère; mais nous devons dire que ces caractères sont bien tranchés, et que l'ingénieur recou p ait avec facilité les terrains carbonifères à l'inspection des roches d'Une contrée. Ainsi, un des caractères principaux est la stratification régulière du terrain. L'étude de tous les détails de cette stratification conduit à considérer comme formées par voie sédimentaire les couches de grès et de schistes dans lesquelles les combustibles minéraux ont été interstratifiés par dee phénomènes spéciaux. Dans la formation houillère, on reconnalt différents âges qui sont signalés par les qualités différentes que présente le combustible qu'on en extreit. M. Barat a cherché à classer ces combustibles,a la fois par leurs caractères minéralogiques et leur succession géognestique. 11 établit neuf classes que nous allons énumérer simplement, sel; entrer dam le détail des caractères qui les différencient. Ce sont : 1' l'anthracite; 2° la houille anthraciteuse ; 3° la houille maréchale; 4' la houille demi-grasse; 5 v la houille à gaz ; s' la houille maigre flambante; 7 . le lignite parfait; 11 . le lignite ligneux, et 9' la to u rbe. On s'étonnera peut-être de voir douer dans l'échelle des combustibles extraits du sol lp lignite et la tourbe ; mgia c'est avec raison qu'on les y a con/pris, car leur mode de formation est le même que celui de la houille proprement dite ; leur âge seul , et les matières qui contribuent à cette formation, ainsi que les qualités qu'ils présentent la combustion, créent les caractères qui les font différer de la houille. Du reste, nous allons indiquer comme résultat curieux des phénomènes naturels, comment se formole tourbe que nous voyons, pour ainsi dire, se produire sous nos yeux ; on se rappellera que la houille est formée de la mime manière ; laissons parler l'auteur : e D'après les observations de M. Elie de Beaumont, il se développe, dans lés eaux stagnantes et peu profondes des tourbières , deux espèces de végétations : l'une, an fond, produite par les plantes aquatiques ; l'autre, à la surface, produite par des végétaux terrestres qui ne tardent pas à s'implanter sur la pellicule solide que forment les feuilles, les bois morts et surnageants, les poussières flottantes, etc. Les végétaux terrestres, une fois développés, fermant un gazon superficiel, dont la solidité va toujours croissant ; il s'y implante des arbres, et, dans un grand nombre de cas, la surface est assez solide pour qu'en puisse la parcourir. Le sel tourbeux, ainsi superposé à une lame d'eau, se reconnalt ordlpairement à son,élasticité et au son qu'il rend lorsqu'on le traverse. u Pour bien apprécier le phénomène de Paccroisaerpent des tourbières, il seffit de bien se rendre compte de leur structure intérieure le gazon superficiel forme une surface solide, élastique, au-dessous de laquelle se trouve l'eau, remplie par les plantes ascendantes du fond, et les racines descendantes du gazon; ces plantent et ces racines enchevétrdes déterminent us feutrage spongieux. Du fond de l'eau se développent et montent les plaides aquatiques, qui augmentent l'épaisseur du feutrage, et dont la décomposition successive accroit incessamment l'épaisseur de la tourbe. Cette tombe se stratifie à mesure qu'elle se produit, et elle exhausse le t el du food de la tourbière. » La pensée d'attribuer lesembustibles minéraux à la décomposition des végétaux est suggérée par toue les caractères de ces combustibles, et souvent même par ceux des dépôts arénacés dans lesquels ils sont stratifiés. L'abondance des plantes fossiles, accumulées dans les grès fins èt les schistes houillers; les caractères géologiques qui nous montrent une succession de formations carbonifères de l'anthracite à la tourbe; les caractères mi- ' néralogiques qui de l'anthracite conduisent t la bouille, et de la houille aux lignites et è la tourbe parles passages les plus mé114de tout concorde pour nous prouver que la série des combustibles minéraux représente les résultats des mêmes épisodes


L'ILLUSTRATION, JOURNAL UNIVERSEL.

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N° 407.-1/m. xvi. — Du Vaudrai t3 au Vendredi 20 décembre 1850.

Ab. pour Parie, 3 mois, 9 fr. — 6 mois, 18 fr. — Un au, 36 fr. 3 fr. Pria de chaque N 15 c. — La collection mensuelle, br.,

Mureaux s rue Mehelleu,

Hlatolre de la semaine. histoire de la semaine. — L'enseignement agricole en France et en Angleterre.—Courrier de Paris. — Chronique musicale. — Lettres sur la Fraser : VI. De Tours â Saumur.— Exposition des produits de l'industrie agricole à Saint -Pétersbourg. — Souvenirs de voyage la Havane. — Correspondance. — Les défenseurs de Montevideo. — Revue littéraire. — Charles Nodier, en linguistique. — Publication de la bulle de la sainte croisade en Espagne. — Urbi et orbi. — Bibliographie. Grenures. Salle de l'Horloge banquet du dix décembre à l'Hôtel-de-Ville. — La salle de bal.— Madame du Sablon, l'abbé Gothland; portraits. — Théàtre de l'Opéra; tableau de l'Enfant prodigue. —Exposition agricole à Saint-Pétersbourg, cinq gravures.— Les défenseurs de Montevideo, quatorze portraits.—Procession en mémoire de la bulle de la sainte croisade en Espagne.— Rébus.

Avant d'arriver à l'histoire hebdomadaire de l'Assemblée législative, nous donnerons acte à M. le préfet de la Seine et au conseil municipal de la magnificence qu'ils ont déployée mardi pour fêter l'anniversaire du 10 décembre. Cette fête est décrite ailleurs; mais son motif doit être enregistré ici. Il s'agissait de célébrer un événement qui, au dire des discours et des réponses officielles, a sauvé la France et lui a ouvert des horizons infinis de grandeur et de prospérité. Cela s'est dit très-sérieusement en présence de 190 couverts occupés par les personnages les plus considérables de la

.,,I,14111111111111111,7111111111 111111111u4, ... .......

... .

Ab. pour les dép. — 3 mois, 9 fr. — 6 mois, 18 fr. — Un an, 36 fr. Ab. pour r étranger, — 10 fr — 20 fr. — 40 fr.

politique, dans une salle, il est vrai , resplendissante d'or et de lumière, c'est-à-dire dorée et éclairée au gaz. Le président avait à sa droite M. Dupin, président de l'Assemblée nationale, et à sa gauche M. Lanquetin, président du conseil municipal ; en face de lui se trouvait M. Berger, préfet de la Seine , ayant à sa droite M. Boulay (de la Meurthe), vice-président de la République, et à sa gauche Mgr l'archevêque de Paris. On remarquait, parmi les invités, les vice-présidents de l'Assemblée nationale, les secrétaires et les questeurs, M. le général Changarnier, MM. les généraux Parrot, Carrelet, Canrobert ; M. Carlier, préfet de police; M. Portalis,

Banquet donné dans la Salle de l'Horloge b l'HOtel-de-Ville, le 10 décembre 1850.


411MMTIQtei y,1%.111›,w- 4.0mige-val ve crans son nouvel Album, sera le digne pendant caporal, devenu si populaire parmi les chanteurs M on. De plus, les Adieuoo de Marie Stuart ont fourni à Bonoldi le sujet d'une mélodie d'un beau sentiment. . Wald. a 'erg, oon$aerée, il- y a quelques ltialbtnii. de, 41eW,Milq -roencee ou • bis -keeltr Peel, coma c'est-faire avec toiifle luxe qu'on recherché dans ces pu blicationhitreepes. Les,,dessieneti , atfeitonfitterau tale MM. Grenier, G. Janet, Leroux et A. Mouilleron. Il y en a de diarmaiM4nee sauraient, à la vérité, rien ajontee me rli n dra7T1111 6iet de M. Et. Arnaud; mais ils loi font très-bonie coMpagme. Le compositeur de cet Album est trop bien conçu maintenant pour que nous ayons besoin de nous étendre longuement sur son compte : il est en de ceux ui payent de plusancienne date, chaque année,; leur tribut à ce gente de composition musicale si fort en vogue, de tout temps, dans nos petits cercles musicaux. Chants simples, harmonie nullement recherchée, accompagnements sans prétention,-telles sont les qualités essentielles de ces petits drames ou petites comédies lyriques en trois couplets tenant sur One pages d'impression. Ces qualités brillent de tout leur modeste éclat dans le nouvel Album de M. Etienne Arnaud. Le concert que M. L. Lacombe a donné la semaine dernière avait attiré à la salle Sainte-Cécile un nombreux auditoire dans lequel où remarquait à peu près toue les pianistes qui sont en ce moment à Paris. Il semblait qu'on fût bien Pise de s'assurer que M. L. Lacombe, malgré le succès de ses oeuvres symphoniques, n'en est pas moins, après comme avant ce succès , un éminent pianiste. Il y a tant d'artistes qui négligent souvent un beau talent de virtuose pour n'être que de médiocres compositeurs! M. L. Lacombe a le bon esprit de ne pas ressembler à ceux-ci; et il l'a prouvé l'autre soir en exécutant, indépendamment de sa propre musique, la sonate en ut dièse mineur de Beethoven, et l'une des plus délicieuses mazurkas de Chopin ; il a obtenu des applaudissements unanimes, tant après chacun de ces morceaux qu'après ceux intitulés : le Retour du Guerrier, le Torrent, !s Soir, et Une Polonaise; ceux-ci sont de sa composition, et lui font le plus grand honneur. C'est enfin dans notre prochaine chronique que nous aurons à parler de la première représentation de l'Enfant prodigue. Elle est définitivement annonçée pour le jour où cet article-ci sera sous presse. Gemme BODEQuET, Les Preingés et les Prétentions bistorte'« • PROPOS DE L 'INVENTION DE LA VAPEUR.

Au Directeur de l'ILLUgTRATION. MONSIEUR,

Une répense en huit lignes que vous adressez dans votre N. 404 en date du 23 novembre, p. 33e, col. 2, à un certain M.' N., donne matière à beaucoup plus de réflexions qu'en ne le

croirait au premier abord, et renferme, permettez-moi de le dire, infiniment plus, de choses que vous ne le croyiez peut-être vousmême, Ces huit lignes, où deux phrases inexactes, suivant moi, sont encadrées au milieu d'incontestables vérités, ont été pour moi l'objet d'une étude sérieuse, approfondie. Vous dire tout ce qu'elles [n'ont inspiré de réflexions serait trop long sans doute et peut-être ennuyeux pour vos lecteurs. Sachez, du moins,

qu'elles m'avaient suggéré tout d'abord le projet d'une dissertation quasi-académique. Les Anglais, dites-voue, n'ont pas la prétention d'avoir inventé la vapeur. Eh ! malheureusement si, monsieur, ils ont cette singulière prétention. 'Salomon de Caus ,, ajoutez-vous, a été enfermé comme fou ; encore un point où vous errez, je crois. Vous voyez donc que j'avais beau jeu pour ma dissertation. Je trouvais de magnifiques mouvements au sujet de la perfide Albion et de son humeur envahissante; je faisais une collection des préjugés historiques les plus célèbres, et je citais comme exemples, an sujet de la difficulté de les détruire : 1° l'histoire de Bélisaire aveugle et mendiant son pain , comme l'a si bien raconté M. de Marmontel et si bien peint M. Louis

David, quoique le susdit Bélisaire ait conservé jusqu'à son dernier soupir bon pied , bon œil, et qu'il ait été admis à faire valoir 88B droits à la retraite; 2° l'histoire de l'incendie de la bibliothèque d'Alexandrie par ce bon khalife Omar, maudit par

tout le monde pour nous avoir enlevé tant de chefs-d'oeuvre que les gens da parti-borne de ce temps-là avaient employés d'ores et déjà à allumer du feu sous prétexte d'empêcher les mauvaises doctrines de se répandre ; 3° l'histoire même de ce Salomon de Caus enfermé à Bicêtre plus de 200 ans après sa mort par je ne sais quel mauvais plaisant, et que vous, monsieur, mima» beaucoup de gens d'esprit, poètes, peintres et dramaturges, vous MistInez à maintenir dans une prison où il n'est jamais entré. Jevons faisais grâce d'une foule d'autres histoires du même genre, toutes de circonstance, comme NOUS en pouvez Juger par ce qui précède. Ce qui me donnait l'idée que ma dissertatioa pourrait voue titra agréable, c'est que vous émettez cette belle minime s On a beau être Français, il faut être juste avant tont. s Je trouvais là l'occasion d'heureux développements MW la cwonance de rendre à chacun ce qui lui est do; je cherchais à Menuiser exactement la port des Anglais, qui est nulle dans limetion première de la vapeur ; la part de Salomon de Cane, gel n'est pis lourde, on qui Pest si peu , qu'on ne comprendrait pas pouequoi le peuple le plus spirituel de l'univers se serait permis envers lui une plaisanterie qui n'aurait été concevable que M les decoevertee en avaient réellement valu la pelote; la part de Papin, «Lest bien et Minent l'inventeur du gags ne qui fait encore aujourd'hui le fondement de toutes les neactibees où l'on utilise la force de le vapeur ; la part de bien à partir du sauvage qui s'avise, le premier, que le conde sa marmite était soulevé quand il chauffait trop son Jusqu'au hardi constructeur qui muleta franchir en quel« , arts la force motrice de la vapeur, Pintervalle que Ordre» avait mis 65 jours à parcourir. Chemin tai. Meula elles d'un motif de récrimination contre Pinjus. en». eie Sel magma encore cette pneus de votre

réponse e « Votre colère aurait bien d'autres motifs pareils de s'exhaler. s Mais, je l'avoue, tout cela m'avait conduit un peu loin, de tonte manière, si bien que ma dissertation divisée en livres, les livres en chapitres, les chapitres en paragraphes, etc., je me serais trenve t latete dentmaamicrit de nature à occuper un fort volume in-8; cemli en %rait eenttillensertion -dieu ilandelltsidti'atien. D'un entre; a.éjeln'tichauffais pu peu, je ls confesse;--et contre tee Dations qui réctament plus que leur de, commenos bons vgisins les Anglaisi et contre les gens qui nientliesfitishree'de eree arrtliéntiqueti , comme certaine doO:. teurs de l'autre côté du détroit; eterietsueux qui en (a gent -dearallsse‘e~e8131aisant'doe je parles tout ttifienre au sujet de Salomon de Caus, ete..Qr, nes terminez votre trop orni rte épure Re -ces:anett « *l'amenda gelninnte-notle. » Cette sage exhortation, mpasieur, m'a fait rentrer en moimême Je n'ai voulu passionner ni vous, ni vos lecteurs; et quoi qu'il m'en cornet, j'ai pacrifié ma dissertation académique au désir .de maintenir le faix entre deux grandes petiote}, et

d'éviter peut-être une conflagration générale. Vous voyez que j'étaie bien pénétré de mon sujet, et que je ne le suis guère moine de cm„que votes dites de judicieux sous le titre modeste tORRESPOITDANCE et abus la forme aphoristique connue de vos heureux lecteurs. De bon compte, je pourrais, de vos huit lignes, tirer au moins, pqur ma satisfaction personnelle, tout autant que' Covièfie du fameux bel-men prononcé par le file du Gra nd-rire en faveur de M. Jourdain. Puisque je renonce, dans un but d'intérêt général, à des développements M naturels, permettez-moi du moins de résumer en quelques lignes, sous la forme dogmatique qui n'est pais abselement incompatible avec 'le sujet, les faits auxquels semble faire allusion la correspondance qui a si fortement éveillé mon attention. Vous trouverez peut-être que c'est par là que j'aurais de commencer ; d'autres diront que j'aurais do m'en tenir là; mais n'est pas bref qui veut. Tout le monde n'est pas comme le fils du Grand-Turc, qui savait dire tant de choses en deux mots. Combien d'avocats plaidant des causes moins bonnes que la mienne en sont encore à remonter un peu avant le «gage!,

Voyez, monsieur, si vous voulez répandre quelque@ vérités bonnes à connattre , après avoir contribué à répandre ce que je crois être l'erreur. Recevez, etc. Un de vos Abonnés. Referma RELATIF A L'iNVENTioN nu Là vomie. I. PersOnneê'a inventé la vapeur, ou plutôt tous ceux qui ont eu à faire bouillir de l'eau dans un chaudron ou dans une marmite l'ont trouvée, surtout quand cet ustensile de ménage était muni d'un couvercle. Exemples : 1° la première machine tournant par la force de la vapeur, décrite par Herm; d'Alexandrie 120 ans avant l'ère chrétienne : l'auteur grec se sert expressément du mot marmite ou chaudron, en grec lébésee la marmite du marquis de Worcester, qui décrit en 1863, dans na langage inintelligible, une machine qu'il n'a jamais exécutée, et dont le fonds le plus authentique consiste en ce que le susdit marquis avait si fort poussé son feu, qu'il avait fait sauter le couvercle de la marmite ; 3° la théière dont le couvercle fut pour les yeux de 'Watt enfant, vers 1750, comme une révélation anticipée de ce qu'il devait faire pour la machine à vapeur (voir l'Eloge historique de James Watt par M. Arago ).

IL Salomon de Caus n'est, à proprement parler, l'inventeur d'aucune machine à vapeur. Seulement dans un livre fort remarquable pour l'époque, publié à Françfort en 1615 et en 1624 sous le titre de : Les raisons des forces mouvantes, il a indiqué plusieurs expériences qui prouvent qu'il connaissait certaines propriétés essentielles de la vapeur, et un appareil dans lequel l'eau montera, par aide du feu, plus haut que son niveau. Cet appareil, gonstruit dans les dimensions qui conviennent à un cabinet de physique, ne parait pas avoir jamais été, dans les Intentions de l'auteur, applicable à l'industrie. Salomon de Caus, né en Normandie en 1576, mourut paisiblement dans sonipays vers 1630. C'était un ingénieur distingué, qui, peur avoir servi longtemps des princes étrangers, n'en était pas moine resté fort attaché à sa qualité de Français. En tête de son livre : Les raisons des forces mouvantes, se trduye une dédicace au roi très-chrétien (Louis XIII). Dans la dédicace d'un autre ouvrage publié en 1624 sur « la practique et démontratien des horloges solaires, de Caus témoigne sa reconnaissance au cardinal de Richelieu, que la fameuse lettre de Marion Delorme représente comme scia-persécuteur. Quelques mots à ce sujet. On publia dans le Musée des Familles en 1835 une lettre dans laquelle Madim Delorme raconte à Cinq-Mars, à la date du 8 février e641, Iule visite qu'elle a faite à Biaise en compagnie du marquis de Worcester. On voit, dans ce factum de fabrication moderne, Salomon de Caus à l'état de folie furieuse, mais criant néanmoins de derrière les barreaux de son cabanon qu'avec de la vapeur il ferait tourner des manéges, marcher des voitures, qu'on opérerait mille merveilles. Il y e malheureusement de petites objections à faire à l'authenticité de ce morceau : la première, c'est que Salomon de Caus était déjà mort depuis une dizaine d'années; la seconde, c'est qu'il n'a jamais

imaginé ni proposé rien de pareil ; la troisième, c'est qu'en 1641 Bicêtre était une commanderie de Saint-Louis où l'on donnait

asile à d'anciens militaires, et non pas un hôpital de fous. Ces Irais objections suffiront sans doute et dispenseront des autres. III. Denis Papin, né à Blois en 1647, mort en Allemagne en 1208, est véritablement l'inventeur qui a conçu, de 1690 à 1695, tontes les merveilles que'prête à Salomon de Caus le factum cité ci-dessus. C'est lui qui, en 1690, a proposé la pre-

mière machine à vapeur à piston mobile dans un cy4ndre; c'est

1111 qui a combiné le premier, dans cette machine,Wforee élastique de la vapeur avec la propriété dont cette Irae &r jouit de

se précipiter par le froid; •'est lui qui a proposé 16 premier de se servir d'une machine à vapeur pour faire tourner un arbre ou une roue, et qui a donné un moyen pour atteindre ce but; c'est lui qui a conçu l'idée d'utiliser ce mécanisme pour u ramer » contre le vent, et qui a fait « remarquer combien cette force serait préférable h , celle des galériens pour aller vite en mer. Il doit donc être considéré comme le véritable inventeur des bateaux à vapeur; c'est lui qui e inventé la soupape de rareté, cet or gane essentiel , 'vital , dm les machines à vapeur. Les Français n'ont pas fait mourir Salomon de Caus en pricon ; male pour que le diable s'y perdit rien, Papin est mort en exil. n était protestent, et la révocation de l'édit de liantes lui était la eossibilité de rentrer en France: U est vrai gus long-

,__ temps avant cet impolitique décret, ce philosophé connopee; comme l'appelle un contemporain, avait quitté son pays et allait par monts et par vaux philosopher à l'étranger, ne paraissant pas prendre grand souci de sa terre natale. 11 n'y a donc pas trop de-quoi s'enorgueillir d'avoir doue le jour à gel homme d'un teterinpamble finie, mais qui semblait renier mie paye, et. que son pays n'a paE nu comprendre. 6; IV. La premièreinachineà-vapeur qui ait fonettopné pour les épuisements, due # l'Anglais Severy en 1699, était bop regs Milon Pratiqué d'appareils de Cornai linaltigue déjà dépita on es cabinets de physique, et nes idées de Papis. employ nt, et Mit edepte,te Cet*, .... lequel fin y tel« Newcomen, vileyeet Savdry prirentene pente- DM= (1705). Ce système est, dans son essmice , em _ _ -'alpin, qui l'avait proposé et essayé en petit quinze ans aimante t. V. La première voiture a vapeur qui ait marché fut construite pat Pinganieur français Cugnot en 1769. L'essai s'en fit 4 l'Arsenal; elle avait une force d'impulsion si considérable,; que, n'étant pas convenablement guidée, elle renversa un pan de mur. Cette machine remarquable a beaucoup d'égards, que son auteur déaignaakege, le nota defardier à vapeur, existe encore aujourd'hui au Conservatoire. L'Illustration en a donné la figure dans son numéro 402. VI. Lee premiers essais pour appliquer la force motrice de la vapeur à la navigation sont dus à des Français. M.' OtAnxiron vers 1775, M. Perier dans là marne année, firent des expériences à ce sujet sur la Seine, à Paris. M. le marquis de Jouffroy, en 1778, renouvela des essais du même genre à Baume-les-Dames; et eu 1751, passant de l'expérience à l'exécution, il établit sur la Saône un grand bateau qui n'avait pas moins de 46 mètres de long sur t e, 50 de large. Les essais faits en Angleterre par M. Miller ne. remontent pas en deçà de 1791; ceux de lord Stanhope sont de 1796,--et l'expérience faite par Symingtou dans un canal d'Ecosse -eut lieu en 1801. Quant à l'Américain Fulton, qui eut la gloire incontestable de construire (en 1807) le premier bateau à vapeur auquel on n'ait pas renoncé après l'avoir essayé, le premier'qui ait été employé an transport des hommes et des marchandises (entre New-York et Albany), il avait eu connaissance en France des essais de MM. Perier et de Jouffroy. (Voir les excellentes notices de M. Arago dans les Annuaires des Longitudes do 1829 et de 5 CO NCLII Ho IL. Donc les Anglais n'ont pas inventé la vapeur; mais ils ont cette prétention. Lisez à ce sujet les oracles émis par MM. le docteur Robisen dans le tome II de sa Physique mécanique imprimée à Edimbourg en 1822 ; le même dans l'Encyclopédie de Rees ; Tredgold, dans son Traité des Machines à vapeur ie° édit. traduite en français par M. Mellet); John Scott Russel, Millington, Lardner, Nicholson et tutti quanti. Ces messieurs ont inventé, à l'appui de leurs prétentions, un procédé ingénieux et tout particulier, consistant à nier l'existence des ouvragea de Papin antérieurs à 1707. 11 est vrai que le Recueil de diverses pièces imprimé à Cassel en 1695 et à Marbonrg en latin, même date, est fort rare. Mais les Acta eruditorum se trouvent dans toutes les bibliothèques publiques de l'Angleterre et du continent, et le volume de 4690 renferme à la page 410 l'exposition tracée de main de maitre de l'ensemble magnifique d'idées que notre com-

patriote émettait quelque vingt ans trop tôt.

S'agit-il de l'invention des bateaux à vapeur, voici un échantillon de la manière de procéder des historiens anglais : « La » nation française, dit M. John Scott Russel, a fondé une recta» malien à l'invention de la navigation à vapeur, sur ce fait que » MM. Perier en 1774 et de Jouffroy en 1781 ont fait des essais » de ce genre de navigation ; mais comme ces essais, malgré » leur mérite, n'ont contribué en rien à la naissance de notre » système de navigation, cela suffit pour leur ôter tout droit à » occuper une place pins étendue dans notre histoire. e Quant à la voiture à vapeur et aux essais intéressants de

Cugnot, ils n'en parlent pas.

L'agiotage.

Nous empruntons à M_ Méry une page éloquente et vraie sur cette épidémie qui florissait, il y a quelques années, et dont les symptômes, comme ceux du choléra, n'ont pas entièrement disparu. — La récente ordonnance de M. le préfet de police, qui interdit la petite bourse du boulevard, donne de l'à-propos à ce souvenir rétrospectif : On n'a pas oublié la récente histoire des chemins de fer, créés par l'absurde système des actions. A cette époque d'agiotage fiévreux, le ministre ne concédait pas une ligne, mais un long tapis vert, bordé.de joueurs; le chemin de fer se faisait à la Bourse, au comptoir , au passage de l'Opéra, dans les maisons de jeu, aux foyers des théâtres, partout enfin, excepté sur le chemin de fer. A deux heures, un grand prêtre montait à l'autel du temple grec élevé devant le Vaudeville, et il entonnait l'hymne du chemin de fer avec une voix de ténor aigu qui ébranlait les grisailles de la «Me et les portes peintes en bronze du monument ionien. Les acolytes, les lévites, les thuriféraires, les victimaires, les coulissiers, les corybantes, les pontifes de l'agio , tout le clergé de Plutus répétait en choeur le refrain du grand prêtre, et le peuple, inondant les nefs, les tribunes, les escaliers, les vomitoires, demandait à grande cris des actions, comme les Israélites demandaient la manne dans le désert. Sur la place de la Bourse et sous les quatre péristyles, les appelés qui n' avaient pas été élus attendaient, en pleurant, les miettes du grand festin, et se disputaient en hausse des lambeaux d'actions concédés , comme une aumône avec prime, par quelque monopoleur compatissant. Dans la rue Neuve-Vivieune il était aisé de recounaltre sur le trottoir , à sa figure rayon-

nante, à son pas résolu, à son habit noir boutonné, à son ventre en relief, le mortel bien heureux qui venait de molesonner une gerbe d'actions. Cet élu de la Bourse était suivi d'infortunés cliente, ombres errantes, obligées d'attendre M lendemain pour assouvir leur soif d'actionnaires et leur faim d'agioteurs. Ce vent qui soufflait de Paris passait comme le eiroco sur toutes les villes de la province. Aux bourses de Lyon, de Nantes, du Havre, de Bordeaux, de Marseille, les poitrines haletantes, les mains levées, les bouches convulsives ne demandaient que des actions. Ce mot avait supprimé le dictionnaire;


L'I LLUSTRATION , JOURNAL UNIVERSEL: Cette milice verso de l'argent, 1« corps académique dispose annuellement d'une somme de plus de e50,000 francs de dons purement volontaires. La Société de Paris s'estime heureuse lorsqu'elle parvient à attraper un lopin de 90,000 francs dans le budget de l'État. Elle les distribue en primes mesquines et à peu près incognito, entre les vieux murs de l'abbaye du faubourg Saint-Germain, où les lauréats doivent venir les chercher du fond de leur province. La Société de Londres se rend chaque année dans l'un des districts agricoles du royaume, pour la distribution de ses primes qui sont considérables ; c'est l'occasion d'une fête, qui dure plusieurs jours, qui a un éclat imposant et le plus grand retentissement ; et là se discutent au point de vue le plus élevé, de la manière la plus large, et avec la publicité la plus efficace, les questions d'un intérêt général pour la profession. Pour le moment donc, on le voit, il n'y a point à compter en France sur les efforts privés. Cependant, le temps presse; les autres nations menacent de nous devancer. On a dû agir en dehors des doctrines rigoureuses de la science économique. On n'a point agi follement en frappant la nation entière d'une contribution légère pour aider au développement de la profession qui est en France la profession principale ; plus tard, eu constituant une forte base à la prospérité du pays, elle rendra largement le prêt. Il est de principe incontestable que l'État ne doit rien faire de ce qui peut être fait par les particuliers ; « mais là où les particuliers ne pourraient de longtemps commencer l'ceuvre, et où, cependant, il y a urgence, l'Etat, nécessairement, doit agir. e Nous n'entrerons pas dans certaines considérations d'un ordre secondaire. On a blâmé certaines dépenses faites pour la fondation de l'Institut de Versailles comme excessives ou comme mal dirigées ; cela ne touche en rien au fond de la question. Avec une presse libre et une représentation nationale, il est toujours facile de contenir ou de replacer dans la bonne voie tout fonctionnaire public et tout administrateur des deniers de l'État. Répondons maintenant à certains détracteurs quand même de ['Institut de Versailles qui lui sont hostiles, par la raison qu'on lui a choisi pour adage les fermes ci-devant royales de Versailles. Eh! mon Dieu, ne vous gênez pas de dire tout haut votre pensée ; vous prévoyez le cas où la France, réformant sa constitution actuelle, se donnerait un gouvernement qui, avec l'esprit démocratique qu'on ne peut pas changer, emprunterait du moins sa forme à l'ancienne mo. narchie. Vous auriez voulu réserver intact le plus beau domaine de l'ancienne eouronne , afin de pouvoir l'offrir à un futur chef de l'État dans sa liste civile. Admettons que l'Institut agronomique établi sur les fermes du domaine diminue, à vos yeux et dans vos vues d'avenir, la valeur du produit net annuel, puisque les récoltes sont affectées à solder un corps enseignant et à entretenir-des boursiers, des collections d'instruments, une ménagerie d'animaux domestiques, etc. Mais le présent que la France ferait alors à un chef de l'Etat, s'il avait perdu de sa valeur pécuniaire (et un dédommagement serait facile à improviser), auraitgagné énormément en valeur morale. Le gouvernement républicain, en créant cet institut, se trouverait avoir préparé, au bénéfice de son successeur, un excellent instrument pour gagner la popularité la plus désirable et la plus solide. Les sympathies de jeunes élèves que l'on aurait près de soi, aux travaux desquels on accorderait quelque légère marque d'intérêt, ne seraient pas difficiles à obtenir. On créerait promptement, et par des voies honorables, un bon esprit dans l'école, et ce bon esprit irait se répandre au loin dans les populations des campagnes. Le duc d'Orléans invita un jour à Meer chez le roi les deux élèves de Grignon qui avaient gagné les médailles annuelles. Les deux jeunes apprentis cultivateurs eurent l'honneur de s'asseoir, vêtus de leur blouse d'uniforme, à côté des gracieuses princesses du sang. Certes, cette invitation lui aura gagné bien des coeurs sous toutes les blouses de France. Voilà qui est d'une habileté probe et d'un effet plus certain que le gauche maniement d'une charrue, en grande solennité annuelle, par les souverains de-l'Orient. Pour terminer, remarquons ce fait singulier, que cet institut, la pierre angulaire de l'édifice d'un enseignement, se trouve attaqué le plus vivement par les hommes de l'opinion politique à laquelle appartient l'honneur de la première tentative essayée pour développer et compléter la pensée de Mathieu Dombasle. Grignon fut fondé par les serviteurs les plus dévoués de la Restauration, par de grands personnages que Charles X honorait de son intimité. L'histoire de cet établissement est curieuse; là se trouvent plusieurs des éléments de la question d'enseignement agricole en France, pour qui veudra l'étudier. Deux hommes dont le nom avait acquis une belle célébrité, Ternaux et l'ingénieur Polonceau, sont les promoteurs de l'entreprise; le duc de Doudeauville se déclare le patron; Charles X veut bien s'y intéresser. L'affaire agricole devint presque une affaire de cour : il fut d'un habile courtisan de s'inscrire sur la liste des actionnaires. Le roi concède à bail, pour quarante années, à des conditions très-peu onéreuses, un domaine qui vaut un million. Une société se constitue avec un premier capital de 300,00 francs, qui seront employés à l'exploitation du domaine; les actionnaires promettent un second versement de pareille somme, qui sera consacré à l'école. M. Polonceau, l'homme de science, doit diriger l'enseignement. On lui adjoindra un cultivateur praticien pour diriger l'exploitation rurale. Un conseil d'administration conserve la haute main sur toue lei deux. C'est donc sur ce conseil, et uniquement sur lui, que la responsabilité, vis-à-vis l'opinion publique doit retomber. Survient la révolution de 1830. M. Polonceau s'était retiré ; on ne lui donne point de successeur. M. Bella, qui d'abord n'avait été appelé que pour diriger l'exploitation, se trouve chargé en outre de la direction de l'enseignement. Ajoutons

q ue les actionnaires s'en tiennent à leur premier versement de capital et n ' effectuent pas le second, donnant ainsi la mesure de leur patriotisme, et montrant qu'ils avaient plus songé jusque-là à _plaire à un roi qu'à servir le pays. L'entreprise marche donc dans des conditions moins bonnes, puisque les 300,000 francs versés devront fournir à la fois aux dépenses d'exploitation et d'enseignement, et que l'homme d'action doit devenir en même temps l'homme de science. C'était un militaire parfaitement honorable et possédant à un haut degré la connaissance des hommes et l'esprit dee affaires, mais qui manquait d'une instruction forte et variée. Seulement, il avait eu le bonheur, pendant l'occupation du Hanovre, en 1804, par un de nos corps d'armée, d'habiter quelques moisie domaine de Moegliu, que dirigeait l'illustre Ther. Retiré, en 1815, de la vie des camps, il s'était fait cultivateur. Cela suffisait-il pour organiser et diriger un corps enseignant, et pour constituer un émule de Mathieu de Dombasle? Le conseil d'administration le pensa. En attendant voilà Grignon, dès le début, sevré d'un capital important, ainsi quo des lumières de M. Polonceau, -et de l'éclat qui eût rejailli de ce nom. Bientôt la Société est à court d'argent. Vous pensez qu'elle va se décider à opérer le second versement de capital, à fournir la somme destinée, dans le principe, à fonder l'école; ou bien que, réduite à confesser son manque de persévérance dans la bonne œuvre commencée, elle remettra l'instrument, le domaine dans les mains de la liste civile, afin qu'on lui substitue des continuateurs? Point. Elle se décide héroïquement à rejeter sur l'Etat le fardeau de pourvoir au service, mais elle persiste à retenir à son profil l'instrument. La Société, tout en conservant le bénéfice du fermage trèspeu onéreux d'un splendide domaine, se décarge tout net de la mission pour 1 accomplissement de laquelle ce fermage lui fut concédé expressément. L'Etat se montre généreux : il se charge de solder les professeurs et d'emplir l'école de boursiers dont il paye la pension e la Société. Vous croyez que l'Etat qui paye et les enseignants et les enseignés acquerra sur l'école le droit de direction? Non pas vraiment. Le conseil, en négociant avec lui, la lui conteste, et s'arrange si bien qu'il ne lui abandonne que le droit insignifiant d'une surveillance à peu près illusoire. Nous avons eu pendant vingt ans le spectacle bizarre d'une société de nobles philanthropes daignant faire à la France l'aumône d'un enseignement agricole, à la condition que les contribuables en fissent les frais, et, de plus, que la Société recueillit l'avantage d'un placement de ses capitaux dans une excellente spéculation de fermage. M. Darblay, l'année dernière, à la tribune de l'Assemblée nationale, s'est efforcé de prouver que Grignon a constamment servi des dividendes à ses actionnaires. Ces dividendes touchés, et touchés constamment, sont leur condamnation la plus terrible. La vieille Angleterre a ses lords, qui, dans des questions semblables, ont agi de tout autre façon? De cette combinaison monstrueuse, le bien pouvait-il séniles? C'est à elle qu'il faut attribuer les conditions trop faciles d'examen imposées aux candidats à la bourse : il fallait emplir l'école, afin d'assurer au budget des recettes de la Société leur pension par l'Etat. Voilà ce qui a produit la multiplication des fruits secs, et, comme conséquence, la défaveur qui s'est établie en France, et qui pèsera peut-être longtemps encore sur tout ce qui est enseignement agricole. Les subsides accordés à la Société qui administrait Grignon, l'Etat ne pouvait les refuser ou les accorder en imposant des conditions plus sévères à Grandjouan ou à la Saulsaye, deux établissements moins riches, et qui n'avaient point l'avantage d'un fermage à titre presque gratuit. Nous avons enfin échappé à ce système bâtard qui n'était ni l'enseignement abandonné au zèle fervent des particuliers, comme en Angleterre , ni l'enseignement constitué par la main puissante de l'État, comme en Allemagne. Ne songeons qu'à regagner le temps perdu. Et vous, hommes qui appartenez à l'opinion légitimiste ,.défaites-vous de toute prévention hostile contre le naissant Institut de Versailles. S'il était un parti qui (let se montrer hostile envers lui, ce ne serait assurément pas le vôtre. Vous en avez perdu le droit par votre passé, et vous nous sembleriez mal comprendre vos intérêts pour l'avenir que vous espérez. SAINT-GERMAIN LEDUC.

Courrier de Parle. Autrefois, dans notre bonne ville, toute chose venait en sen temps, chaque plaisir avait son heure : s Au Carnaval, le bal; a l'Avent, le pénitent. » Même jusque dans ces dernières années, on laissait aux différents plaisirs de l'hiver leur numéro d'ordre. Nous sommes plus impatients aujourd'hui : les matinées musicales, les soirées dansantes, les galas officiels et les thés parlementaires, les violons mondains et le concert spirituel, tout se mêle et se confond. L'agitation est grande et le bonheur universel ; il y a peu de maisons qui ne soient en proie au bouleversement des préparatifs. On dansera, on danse, on a dansé, voilà le thème que vos nouvellistes vous broderont à l'envi pendant plusieurs mois. Non-seulement les Parisiens se disposent à échanger des fêtes, mais encore une foule d'étrangers va venir leur en donner. L'empereur de Russie a rendu la clef des champs à ses boyards; Sa Majesté leur permet le séjour de Paris. M. Demidoff est attendu à son hôtel de la rue de Courcelles. Le faubourg Saint-Germain se recrute d'émigrés moscovites. La Neva déborde jusqu'au quai d'Orsay, pendant que la Tamise verse ses enfants à grands flots dans les parages Saint-Honoré. Voulez-vous une preuve, mitre mille, de cette invasion britannique ? L'ambassade anglaise avait réclamé de l'obligeance de M. le préfet des centaines de billets pour la fête du 40 décembre. Dans la multitude de ces noms aristocratiques figurait celui de madame Cabrera, née Coutts-

311 Burdett, la plus riche héritière des trois royaumes el du monde entier. Si la noble dame assiste à la tète—ce qui sera constaté dans notre post-scriptum — elle ne peut manquer d'en être le plus bel ornement, puisqu'elle possède I écrin de la fameuse duchesse de Saint-Albans, estimé quatre initiions, rien qu'en diamants. L'Élysée veut se mettre à la mode : ce sont les Tuileries en miniature, quant à la magnificence. Beaucoup d'uni formes, peu do représentants, et force danses ou danseuses très—uni-i niées, tel est le spectacle. Là, comme ailleurs, le contingent britannique est considérable, ce qui permet de combler les vides que la désertion du noble faubourg aura pu laisser dans les cadres et quadrilles. On disait à 1 une de ces belles boudeuses : u Qu'attendez-vous donc pour aller à la cour ? —Peu de chose; j'attends que ce soit une cour. s Dans ces réunions hebdomadaires, rien, en effet, ne rappelle les usages monarchiques; le chef de l'Etat y assiste en frac noir, affable pour tous, prenant la main aux dames, selon la mode anglaise, et portant au cou l'ordre de la Toisomd'Or, selon le cérémonial espagnol. Au milieu de cette simplicité républicaine ou présidentielle, quelques vieilles gloires de l'Empire se font remarquer par les oripeaux de leur costume : les mo• mies ont besoin de bandelettes, c'est le Constitutionnel (de 4837) qui l'a dit. M. le président de la République ne se doute peut-étre pas du grand danger qu'il court en ce moment : une conspiration est ourdie contre lui, et nous la dénonçons à qui de droit. Mais où donc se trame cette oeuvre de ténèbres et quel en est l'instigateur ? L'instigateur est un ancien ministre, un ex-pair, un ci-devant grand juge, grand-croix, Toison-d'Or, et ses complices ne sont ni plus ni moins considérés et considérables, et par-dessus le marché, académiciens. Eu un mot, l'élude la France serait appelé par eux à. recueillir l'héritage de M. Droz , et M. de Montalembert serait ajourné comme immortel. C'est une brillante semaine, la semaine aux princes; on en trouvait un peu partout, dans tous les palais, et même au Palais-de-Justice. Peu s'en est fallu que le prince de Capoue ne fût écroué à Clichy comme le premier bourgeois venu qui s'avise de faire des lettres de change. Un autre prince, convaincu d'entretenir une lionne dans la villa dont il n'est que le locataire, est condamné à payer les cent écus de dé: gàts qu'elle y a causés. Il va sans dire qu'il s'agit d'une lionne de l'Atlas que le prince a rapportée de sa campagne d'Afrique. L'équivoque n'est pas possible : une lionne de Paris serait plus malfaisante et causerait d'autres dégâts. Qui est-ce qui n'a pas plaidé un peu dans ces huit jours? M. Lumley, l'habile directeur du Théàtre-Italien, M. Assène Houssaye, de la Comédie-Française, M. Poitevin, de l'Hippodrome, ont eu des procès. Avec le gracieux consentement de l'un des auteurs, M. de Saint-Georges, l'operette français la Fille du Régiment est mis en italien pour madame Sontag, et voilà l'autre librettiste, moins gracieux, qui réclame des dommages-intérêts, mille francs par representation , je crois; et l'on a chanté quatre fois cet opéra de M. Bayard, dont le scenario est de son collaborateur, la musique de Donizetti et les rimes d'un traducteur quelconque. Voilà ce qui s'appelle protéger judiciairement et judicieusement la propriété littéraire. Le Théâtre-Français prépare ra/eria, drame romain, pour mademoiselle Rachel ; mais un autre drame n'attendait que le premier Bouffie favorable de la grande tragédienne pour nous émerveiller, et on l'ajourne. Inde inv. Les auteurs protestent, c'est leur droit; on leur proposait deux mille francs d'indemnité, ils exigent le double, et alors la Comédie trouve ce droit trop rigoureux ; c'est le procès no 2. Que les auteurs gagnent leur cause devant la justice, et la Comédie est décidée à les exécuter tout de suite; ils préfèrent la gloire à l'argent, au risque d'être joués par elle. A propos de gloire, voici le ballon de l'intrépide M. Poitevin qui se dégonfle en correctionnelle. Mais il est temps de quitter les robes noire, pour les blancs corsages et la fleur d'oranger. Mademoiselle Melcy,, du Gymnase, se marie; mademoiselle Denain, de la Comédie-Française, est au moment de devenir comtesse; et ce bruit qui menace, s'il se confirme, de priver le public de deux comédiennes distinguées , lui semblera peut-être assez fâcheux pour que nous nous empressions de chercher une nouvelle plus agréable. George Sand a fait un nouveau drame pour la PorteSaint-Martin, et Bocage y fera sa rentrée dans le rôle principal. Un semblant de comédie qui obtient une espèce de succès à l'Odéon, cela mérite bien missi un peu d'intérêt; les Ennemis de la Maison, l'enseigne promettait et l'annonce était piquante; on pouvait compter sur une galerie d'originaux ; l'ami du mari et la confidente de la femme, le cher confrère de Monsieur et la compagne d'enfance de Madame , la belle-mère et le petit-cousin , le protecteur ou le protégé, la famille et la livrée, hélasl combien d'ennemis de la maison. Que l'auteur n'ait pas voulu prendre sa comédie par ce côté lugubre et y entrer par la satire, à la bonne heure ; mais était-il bien nécessaire de tomber d'ans la pastorale , et nous y sommes. La maison s'entend ici d'un très-honnête et digne notaire qui a épousé une fille sans dot en dépit des us et coutumes du notariat ; Nerval est jaloux. de sa femme, et il se forge mille visions cornues et connues depuis qu'il a découvert dans l'album de madame ce vers d'almanach: Idole de mon cœur, étoile de mon Anne.

Quel est l'auteur de cette invocation galante? Ce ne peut être que notre commensal le vicomte, secrètement encouragé par la complicité de notre belle-mère. Tels sont les ennemis de la maison, et voilà Nerval en campagne contre ces deux innocents. Comment s'en débarrasser? Il déteste ses ennemis, mais il en a peur. La belle-mère est... une bellemère , et il tient le vicomte pour un spadassin. 11 aura donc recours à un expédient de notaire; sa colère agira par pro-


L'ILLUSTRATION, JOURNAL UNIVERSEL.

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gleterre, à 1,200 à 1.,400 mètres dans la Loire. C n'existe pas de proportion régulière antre pépajaaeor terrain et les épaisseurs rainieetes couches de houille. dans le bassin belge pour une épaisseur de dépôts de .1 mètres on n'a guère que 40 mies' de houille répartie Sa battes • dont l'épaisseur varie de tee 80 à Oui 25, soit 1/35.' Dama lep*, de Galles, c'est 1/40; à Newcastle, 1/42. Dans le basa «h Loire pour 4,400 mètres de dépôts on a' ès mètres debouille;' soit environ 1120. C'est le bassin le plus riche sous ce rattpint; Quant au cubage exact des couches de houille,. c'est-à-dire à la richesse probable d'un bassin, il est très-difficile de Manquer, car il y entre trois éléments : t' le charbon certain déjà reconnni• 2' le charbon probable d'après les allures des couches; 3e fe . charbon hypothétique calculé d'après des données théerignes, Les approfondissements les plus eonsiderables ne dépassait pas aujourd'hui 7 h 800 mètres, mais quand les combes saperieures seront épuisées, il faudra bien pénétrer plus avant. cela il y a plusieurs objections l'accroissement de la tempéra.. tore, ra difficulté d'extraction des bouilles et d'épuisement gal eaux, et enfin celle d'y descendre tous les jours de flambant ouvriers. M. Burat discute ces objections et démontre qu'eues se résument pour les deux dernières en une question de' dépenses, et pour la première, qu'au moyen de puissante moyens d'aérage, elle n'est pas a redouter. On peut donc affirmer, dés 1-'preeett que de longtemps encore ce n'est pas la matière gai manquai à l'exploitation. Pour la France, on pourrait dès à présent prit

de végétation et de décomposition que nous avons décrits plus hautonais se modifiant suivant les divers états de la surface du globe. Un des caractères distinctifs du terrain houiller est la présence des empreintes végétales, dont l'abondance est proportionnelle à la richesse de ce terrain en couches combustibles. Nous avons choisi quelques-mei de ces empreintes dans les planches du livre de M. Suret, pour mettre sous les yeux de nos lecteurs h représentation fidèle de ce phénomène. Les végétaux fossiles sont quelquefois debout, le plus souvent couchés dans, les plans de stratification, et comprimés par le poids des dépôts superposés. La plupart des impressions de feuilles ont une analogie évidente avec les feuilles des fougères, qui abondent encore dans les climats tempérés, tandis que les troncs et branches ont un caractère tropical prononcé. Le premier caractère de la flore houillère est son uniformité dans toutes les latitudes ; le second est l'analogie qui existe entre cette flore et celle des régions les plus chaudes et les plus humides de l'époque actuelle. Ainsi, la plus grande partie de la flore houillère est formée par , les fougères et lamines voisines acotylédones : quelques palmiers contestes représentent les monocotylédones, et les dicotylédones n'y sont indiqués que par des conifères et des pins, dont les gisements sont fort rares. L'un de nos dessins représente le pecopteris gigantea : la famille des pecopteris est une des plus répandues dans les formations houillères, ainsi que celle des nevropteris et des sphenop-

Pecepterts gigantea, feria dans laquelle sous avons choisi le sphenopteri.s slogan. Parmi les fougères se trouvent encore les odontopteris dont nous donnons un dessin. Après la famille des fougères vient celle des lgeopodiacées, représentée par des tiges de grandes dimensions, désignées sous le nom de lepidodendron. Celui que nous représentas atteint' 10 mètres de hauteur et ne porte Lepidedendrou Streubergli. flore houillère. A l'époque de la formation de la houille, ces végétaux se développaient sur des plaines marécageuses analogues à nos tourbières et devaient former des taillis épais audessus desquels s'élançaient des fougères arborescentes, des sigillaires, dee lépidodendron et des calamites gigantesques. Une température élevée, une atmosphère humide et.surchargée d'acide carbonique, donnaient une activité toute particulière à ces foyers de végétation. La houille seformait par couches hori-

ter l'extraction de 5 millions à 15 millions de tonnes sans craindre un épuisement prochain. Quant à l'Angleterre, ou a calculé par exemple que le cube aujourd'hui rewrinu à Newcastle suffirait pour une extraction de 3,500,000%nnes par an pendant une durée de 1,727 années. Le métier du mineur est rude, sa carrière est périlleuse ; voyez-le dans les tailles d'abattage que représente notre dessin , il marche courbé, avec précautions, la lampe sur le chapeau, craignant le grisou, les émanations d'acide carbonique, les éboulements et tant d'accidents dont le nom n'est pas connu aux hommes de la terre. Eh bien 1 il aime ce métier, il ne voudrait pas en changer, comme s'il était mn par le sentiment intime des services qu'ilrend à la société. Car point de houille, plus d'industrie 1 POMPER TOURNEUX.

Sphenoptens elegem. que des traces de feuilles. Quelques échantillons ont été trouvés avec des feuilles encore adhérentes. Certaines espèces de tiges portent des cicatrices circulaires, formant des dépressions cratériformes ou des 'tubercules coniques en:saillies cites ont été

Nevrepterie Dufreanoyi. M'ipéca sous le nom d'ulodendron. On trouve encore dans les emprehatas des agi/Mires, des afgmaria, dace/0mila, etc. Velde deus empreintes permet de reconstruire les époques de Mematien et a fat faire un grand pas aux oresnalasanoes géoiNettgam, et lupin prenait on a classé lot espèces dans la

rontales que de temps à autre venaient recouvrir le limon, les dépôts arénacés, composant les roches que l'on voit aujourd'hui séparer tee bancs de combustible. Si cette explication de la formation de la houille est la véritable, et nous le pensens , on comprend quels bouleversements a dei subir notre globe pour que ces couches, d'horizontales qu'elles étaient, soient devenues inclinées, queh>déchiremenls Intérieurs ont dû se produire pour que les bancs de houille aient éprouvé des interruptions violentes qui souvent font perdre leur trace, pour que tons les accidents appelés failles, brouillages, plis, crains, cou/fiées , étranglements, etc:, se présentent dans tontes les exploitations de houilles presque sans exception. Mais nous ne pouvons Cuivre l'auteur dans sa savante dissertation à cet égard. Nous dirons seulement, un flint, en terminant, de la puissance des couches de houille et des Weide qu'on a faits sur son épuisement probable. La puissance des dépôts houillers est très-variable : elle est gesséraleMent en rapport avec retendue des bassins. On l'évalue à 2,000 mètres en Belgique; à 8,000 ou 4,000 mètres en An-

EXPLICATION DU DERNIER REDOEL

Le sage pèche, dit-on, sept fois dans un jour. On s'abonne directement aux bureaux , rue de Richelieu, no 80, par l'envoi franco d'un mandat sur la poste ordre Lechevalier et V. , ou prés des directeurs de poste et de messageries, des principaux libraires de la France et de l'étranger, et des correspondances de l'agence d'abonnement.

Tiré à la presse mécanique de Puis ninas, 30, rue de Vaugirard , à Paris.


L ' ILLUSTRATION , JOURNAL UNIVERSEL.

tait dans toutes les langues. Quand huit mille personnes s'accordent dans l'hyperbole, c'est que l'hyperbole est la vérité. Presque toutes les femmes étaient jeunes, et la plupart des toilettes charmantes. On n'a remarqué qu'un

ul chapeau féminin, qui en effet nous a paru prodigieusement r emarquable. Les diamants s'étaient donné rendez-vous dans le même salon ; cette exposition était fort courue. Veus O ' SBOIldEZ pas de notre part le dénombrement des personnages considérés ou considérables qui, pendant quatre heures, ont défilé processionnellement; l'administration, la magistrature, les arts et la garde nationale comptaient de nombreux représentants ; on reconnaissait la littérature jeune ou vieille à ses décorations et la basoche ses moustaches. Chaque salon avait sa mosaïque de célébrités. On vous tient quille do toute description supplémentaire touchant les lustres, les fleurs, les guirlandes, les festons et les astragales; qu'était-ce que le palais d'Armide et les magnificences moresques en comparaison de notre Hôtel-de-Ville? seulement n'allez pas oublier trop vite Ie nom do l ' architecte de la fête, M. Baltard, et celui de SIN, décorateur principal, M. Séchan, et les quatre grandes figures allégoriques de la salle de l'Horloge peintes par Gosse, où la ville do Paris est représentée à des ages différents ; non plus que les dessus de porte et les trumeaux en manière de décoration provisoire, qui sera transformée bientôt en tapisseries des Gobelins. Il faut finir par du lugubre et du lamentable : deux portraits à la manière noire qui serviront de date à un procètrop célèbre. Le drame est fini et il n'y a plus rien à y voir : mais qui ne sait que la curiosité survit toujours aux débats et à leur dénoûment? Elle s'attache aux pas du condamne dans sa prison ; elle suivrait aussi volontiers la co-accusée dans sa retraite. Comment Gothland supporte-t-il les tortures morales du châtiment, et madame Du Sablon a-t-elle recouvré le calme de l'innocence ? Criminel ou absous, qu'importe à la curiosité, son rôle est de poursuivre l'inconnu, de conjecturer encore quand les conjectures n'ont plus de but, et de chercher à lire dans les traits des accusés les secrets de leur conscience. Tel qui s'incline ouvertement devant l'arrêt de la justice le récuse tout bas et entreprend de le réformer. On a trop noirci l'un, on a trop blanchi l'autre; il n'a pas l'air si diable qu'on le faisait; elle n'a pas ce visage

La première représentation de l'Enfant prodigue a eu lieu vendredi G novembre. Un ouvrage en cinq actes donné pur la première fois sur notre grande scène lyrique, c'est toujours un événement important dans le mode musical ; il est utile, pour l'histoire de l'art, d'en consigner exactement la date; à plus forte raison, lorsque cet ouvrage est dû à la collaboration de deux hommes tels que MM. Auber et Scribe, tous deux depuis longtemps placés à un rang si élevé dans l'art et dans l'opinion publique. La belle et touchante parabole de l'Enfant prodigue a plus

d'une fois séduit les poètes et auteurs dramatiques. Voltaire en a fait une comédie; Gar.iely a trouvé le sujet d'un ballet dont Berton composa la musique; elle a été découpée en libretto d'opéra-comique, la partition était de Gaveaux ; enfin, le théâtre des Variétés même l'a mise en vaudeville. La plus heureuse tentative est, à notre avis, celle qui vient d'être faite : le sujet de l'Enfant prodigue convient en effet merveilleusement à un grand opéra ; il prête aux plus magnifiques développements de la mise en scene ; les passions que la musique exprime le mieux y peuvent être mises en jeu, nom-

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d'une exquise distinction que vous nous vantiez. Ah! le pauvre homme, l'étrange femme et l ' épouvantable procès! Ainsi parle la curiosité ; mais laissons-la dire. PHILIPPE BUSONI.

Chronique musicale.

Théa i re de l'opéra, — L'En fan( prodigue. —

— DSc. itioii

Carulum

ut

Thierry. —

M.

;

breuses et diverses, au moyen de personnages et de caractères qu'il est facile au poète de créer : poète, musicien, peintre, choréraphe , pour toute cette phalange d'artistes qui concourent ensemble à la composition et à l'exécution d'un opéra, il y a dans ce sujet de quoi largement exercer la puissance imaginative. A dire vrai, nous ne pensons pas que M. Scribe ait vu toutes les ressources que lui offrait un pareil sujet. Au lieu d'un beau drame lyrique, comme on avait lieu de l'attendre de sa longue expérience et de son talent si fécond, il semble

madame liairiirdei, Bocchoris, M. (Ling Lia, mademoiselle phinkett.


Tteplong premier président de la cott de cassation ; -premier président de la cet d'appel; M. de Belleyme; M. el' ut, régent de la Banque; les colonels des douze légions de la garde nationale ; MM. Thiers, Vivien, le général Exelmans, chancelier de la Légion d'honneur; M. de foyer procureur-général ; M. Lascoux, procureur de la république; un grand nombre de magistrats, de représentants, de savants, d'hommes de lettres assistaient également à ce banquet, où la plus franche cordialité n'a cessé de régner. A la fin du banquet, M. Bercer a adressé à M. le président de la République un discours très-flatteur auquel M. le président a répondu en se flattant un peu lui-marne; puis on a passé dada la salle de bal, où une nombreuse compagnie attendait pour danser l'arrivée du prine.et de sa suite. — Le rapport sur la célébration légale des dimanches et loura fériés, présenté à la fin de la séance de mardi par M. de Montalembert, a été l'événement de ces huit derniers jours, qui, sans cela, tiendraient une placé estez effacée dans l'histoire parlementaire ; et cependant la discussion tant attendue sur le crédit de huit millions pour la levée de 40,000 boulines à occupé une de ces dernière séances-. Mais ce débat, déjà tant attiédi aux pacifiques nouvelles apportées par les journaux et correspondances d'Allemagne, n a pas même eu l'intérêt secondaire que nous espérions ; dès le début de la séance, M. le ministre des affaires étrangères, en venant confirmer officiellement les bruite d'accommodement entré la Prusse et l'Autriche, a dû décourager entièrement ceux qui auraient encore été tentés d'entrer avec quelque passion dans le débat, et les paroles de M. de Labem, aussi bien sur la politique suivie par le gouvernement français que sur l'entente des deux grandes puissances allemandes, ont été tellement rassurantes, qu'on en était presque à s'étonner que dans l'état des choses le ministère ne retirât pas son projet de loi. Toutefois, ce sentiment qui se manifestait dans l'attitude de la gauche et parmi un certain nombre de membres de la droite n'a pas gagné la majorité, et écartant une proposition d'ajournement, elle e décidé qu'il serait passé a la discussion du projet de loi. La séance alors s'est continuée par des considérations générales sur la politique de la France en Allemagne ;, ces aperçus plus ou moins vrais, qui n'étaient soutenus ni par l'importance des faits, ni par la considération d'une éloquence supérieure, ont laissé l'Assemblée inattentive; après avoir entendu plutôt qu'écouté un ou deux discours, elle e adopté le projet de loi à la majorité de 466 voix contre 21E— Et le grand débat politique de la semaine était terminé. Si cette semaine parlementaire n'apas eu beaucoup d'éclat, du moins elle a été utilement, nous pourrions presque ajouter, gaiement employée. En effet, la deuxième délibération sur l'établissement de lavoirs et bains publics à prix réduit, qui a eu lien samedi dernier, quelque sérieuse qu'elle fuit au fond, a pris, soit par le hasard de la parole, soit avec préméditation d'auteur, un tour assez joyeux, pour qu'elle pût, sans trop de disparate, prendre place entre deux articles du Charivari. Au milieu de ces rires, M. Baudot a su conserver toute sa gravité pour combattre de nouveau cette dangereuse innovation de bains et lavoirs publics, qui, à son avis, touche de bien près au communisme. —Il est vrai qu'en Angleterre elle est depuis longtemps admise, sana qu'on songe encore, que nous sachions, au partage des biens, à la lei agraire, -- L'honorable représentant a appuyé ses hautes colisidérations sociales d'arguments tirés de la nécessité d'une stricte écotioteie, de la juste répartition financière, et, res-heureueemeite il n'a pas convaincu l'Assemblée, qui, a voté le projet de lot i—Nous désirons qu'elle persiste dans es résolution à la treleièMe délibération, et qu'elle aceux classes labetieettee une institution d'hygiène publique dent on peut arpète d'excellents résultats. Dans la même Mem on e encore adopté, et cette lois définitivement, la loi sur l'assistanceea dididee, qui doit mettte davantage en pratique l'é galité MM devant la loi, et qui ne laisse plue au bon droit le rimer de succomber faute d'Onces néret polir se défendre. Mei lm -lois Utile eselhees par l'Assemblée, tubs devoué aussi auditionner celle qUi a pour objet de faciliter le mattlele isidieente, la Iftitimation de leurs enfante nate. relis et d t des fthnte déposés dans le hospices. L' intenta du h de cette loi votée se lapropositaon M. B ' er de hise, en indique tette la valeur morale, et on peut qe . »louver l'Assemblée de lui avoir donné Mt sa n riéfiellt%. Note ne ue tideptu de mots du titis-long rappel ln par IL t à l'appui du projet de lei tend a . Mite date une certaine (imite la céléde d e et des jors fériés. Cette question, à delietits df liberté religieuse ble dia. talion s'étende OU jour de tape et kt annedi du le dimanche, contacte per usus, Celte question diemettetts, lève des objection de conecied0, peut-être Foutre une solution Blabla sailli te religieux, ai elle pireedediatone int erdite de parti. Mais en est MW bien ; part et d'autre, à droite tellettlatte, eb . h Mi ee fortune qu'elM Sem est epose« nue prescription de media:6cm tell ou mauvaise, elle deviettet te tri rune ou l'autre opinion ; et i itu mlli 0 l'y attachent d'an mite tem »t,celui«on peut sérieusement sera bien vite oublié il noirs a semblé, et nous .,deme partie de ces entratnements de I'Metemblée à la lecture

e

teste ég ent ie raelfirequ'od lionne& beee discugtion, ire de leùr r zélés nt Vie Le s I tue le • ng-froid a ailleon la p canne et la plus Fiée o . été et r eUt diffamas mis du comment. fait les frais petite traitée et pourraithe seffis Menet" sur ade véritable teram. enseignement orale x , autorisation jeunes paysans des différents districts les plus convenable': Mercredi dernier, enfin après avoir donné; ref, la culture étrangère a été importée sur le sol national B aux pondit:lie que M &M ail général dé la Nièvre et le vole (leur d'appel de Bourges deinanbnt sans que l'État ait eu à s'occuper de rien. eleee têtésil —Nos cultivateurs doivent s'habituer à agir de mémesit ne à exercer contre M. Miot et Rouet, à raison d'un comptecompter que sur eux dans les affaires qui des intéressent eérendu d'une des séances du Conseil général de la Nièvre, cialement. Outre que cela est plus conforme aux saines dec. affaire toute personnelle, dent nous n'avons rien à dire, trines eonomiques, ces affaires se traiteront par les intél'Assemblée a ouvert la deuxième délibération sur le projet ressés eux-mêmes beaucoup mieux que s'ils s'en rapportentde loi relatif à la réforme hypothécaire, matière importante, Lidig8s u:befir et à leurs subordonnée de l ' administration pliqui. intéresse de près notre prospérité agricole, et qui doit ocenperlonguement l'Assemblée, ai, ainsi que le lui a dit son Nous répondrons que le principe Mit *ai en theérte mais président, elle ne veut rien hasarder de dangereux eeréalique sa pratique rigoureuse conduirait tout d'abord ! à slip. set toutes les améliorations qu'on réclame dans cette partie primer du mémo eue, avec les établissements d ' enseigneconsidérable de notre législation. ment agricole, l'école centrale civile et toutes les mises — Le petit fait qui a fourni matière à la polémique en dehors des questions soumises à l'Assemblée législative se fondations analogues auxquelles il faudrait l'appliquer, Enrapporte à le publication- de deux ouvrages deM. Guizot : suite on doit se demander si , en face du reste de l'Europe, qui se couvre d'écoles d'agriculture , soit aux fehrdeepare Monk et Wastnghlme. ers deux préfaces dont . Guizot a fait précéder MO deux biographies poblieee per la plumet mêles, doit aux frais del'État , la France peut dettes'''. des journaux ont donné lieu à des remarqués qui doivent nuée de semblables instruments de prospérité..La djjjj être signalées à ceux qui se etungeront plus tard d'écrire la nerez-vous à se voir, avant qu'il soit peu, dé pt autres nations dans une industrie qui est la b biographie de M. Guizot; se détail n'a pas d'autre intérêt, car nous ne pouvons pas moire au génie politique de l'homme de antres induettles ? Évidemment, vous ne larmoies pas. d'Etat, comme nord «Oyons, en l'admirant, au génie de Et cependant les fondations par des sociéte partielières l'historien. M. Guizot ne consent pas à laisser dire qu'il ne sent pour le moment impassibleschez nous."Ihs raisons, sait rien de l'avenir, sous prétexte que personne n'a mieux les voici : 4° Les Anglais ont fait depuis longtemps. apprentisque lui expliqué le passé. -Il y a une foule de petits esprits qui voient plus clair que ces grandes intelligences. C'est un sage de la vie de citoyen. Toutes les professions connaissent problème psychologique qu'il ne tiendrait qu'à nous de ré- exactement les rapports qui les unissent entre elles. La connaissance des principaux faits économiques, des lois nasoudre à la satisfaction des gens de coeur. turelles qui régissent tout travail, est répandue jusqu'an de- - Quelques observations, plutôt railleuses que sévères, ont été faites également sur les nominations et promotions dans gré le plus inférieur de l'échelle sociale , jusques dans les l'ordre de la Légion d'honneur; 24 commandeurs, 50 offi- plus humbles bameaux. L'éducation politique de la nation ciers, 393 chevaliers dateront de l'anniversaire du 10 dé- est achevée ; chaque homme, pris individuellement, comprend sagement sa force et son clroit, le degré d'importance cembre. La prodigalité reprochée aux gouvernements précédents n'est rien en comparaison de ces distributions; mais et l'intérêt réel de la profession à laquelle il appartient, on dit, à la justification rie M. le président de la république, Pensez-vous que nous en soyons au même point en France ? que la Légion d'honneur est une propriété de sa famille, et 2° En Angleterre, les fortunes sont nombreuses. Chaque que lui seul a le droit d'en abuser. profession compte un grand nombre de gens riches qui, sans s'imposer de privations, fournissent largement, per — Les affaires de l'Allemagne, qui paraissent aujourd'hui en tale de dénoûment pacifique, n'ont été signalées cette des dons volontaires, aux projets qui ont pour but de dévesenetine que par la prorogation au 3 janvier des chambres lopper la prospérité collective de la profession. Nos petites preeiefies, afin de donner le temps aux conférences, dont bourses françaises fournissent à grand'peine aux besoins le programme a été arrêté à Olmutz , d'aboutir à des réso- personnels de la famille. Il leur reste bien peu à donner à lutions défieitives. Les dispositions des assemblées prus- des souscriptions dans un intérêt qui peut leur sembler Siennes; Manifestées dans le projet d'adresse de l'une et de moins pressant. l'autre chambre, pouvaient faire craindre une opposition 3° Gràce à d'excellents chemins vicinaux, les cultivateurs redoutable aux vues du ministère. La prorogation n'a proanglais ne vivent pas dans l'isolement. Les communications duit aucun mouvement populaire, et les ministres sont libres entre eux sont rapides et on ne peut plus faciles ; les clubs par conséquent de poursuivre le but des conférences qui ruraux tiennent des séances plus fréquentes que celles de s'ouvrent à Dresde. nos comices agricoles, jusqu'à trois et quatre par mois, Cependant, malgré ces perspectives pacifiques, le gouver- mais toujours dee:eau moins. Le réseau-des chemins de fer nement autrichien continue les armements, dit la Gazette da achevé permet à des profemeare en renom de se transporter Berlin du 8 décembre, et attire à lui des forces de plus en de Londres, ou d'une autre grande ville, sur toute la surface plus considérables. Il est vrai que les nouvelles directes de du territoire. Chaque Séance d'un club rural est employée Vienne démentent ces terreurs de la presse prussienne, et à une lecture-leçon faite par quelque savant géologue, chiprotestent au contraire de l'intention de désarmer depuis miste, vétérinaire ou botaniste, à qui- les cultivateurs ont qu'on conne à Vienne les résolutions formelles de la Prusse indiqué à l'avance lé sujet qu'ils désirent entendre traiter, en faveur de la paix. et sur lequel ils se réservent de-lui soumettre ensuite leurs • Voici les dernières nouvelles propre observations dans une conférence animée. En France, Le gouvernement autrichien vient d'arrêter le recrute-. 11110140es fermiers des environs de Rennes sont, il est vrai, ment de 80,000 hommes qu'il avait ordonné. entrés dans cette voie; ils ont posé à l'un des professeurs de Le Wurtemberg et la Bavière demandent que les résol'eeadémie de cette ville, M. Malagutti, une série de queslutions prises à Bregentz et à Varsovie servent de base aux tions. Celui-ci s'est empressé de les résoudre • il a donné conférence qui vont s'ouvrit d Dresde. -petit eut quelques leçons spéciales dont l'ensemble a formé Les Etats êù royaume de Hanovre sont convoqués pour un meellent petit cours de chimie agricole. Mais cet exemle 45 janvier. ple sera difficile à Miter aussi longtemps que nos fermiers L'assemblée des Étais du Mellé de Britsisevi4, leetegée ne poivrant pas sortir de chez eux dans les longues soirées le 46 mate demie, a été rouverte le 30 novembre. rie sa d'hiver sans risquer de se rompre le cou. première sana, elle à reçu communication du budget pour lie Par cette méme raison, nos comices agricoles sont4851. *noces de rester longtemps encore à l'état naissant, et Pecriars. Met direction appartient, non pas à une majorité de cules mais à la majorité des agronomes-amateurs, habide la cité qUi en sot le siége , eue médecins, soit maints. Cette majorité apporte te zèle qu'on peut mettre à Loinareignemettat eletcole Cet France 0 noble passe-temps, un aimable exercice de l'intelligence. ibn élu ktftelleterree. OMM *let l'époque du congrès central annuel, combien Les économistes admettat l'utilité et la possibilité d'un de comices négligent d'y envoyer un représentant I Le' jour enseignement agricole, Male Me pas que l'État doive se d'est pas encore venu où la majorité dans les comices sera charger de le donne; et c'est é eue ) buil le reconnaissons, animée de tout le zèle que l'on apporte à défendre une proqu'il est le plus difficile de *parte lorsqu'un entra end Stern à laquelle on appartient sérieusement corps et biens. de défendre la récente fonde* dd flot écoles d'agriculture 8s - La Société centrale d'agriculture de Londres a compris par l'État. sa mission d'une manière beaucoup plus large que l'établisIls citent l'exemple de /'j Icone sitt depuis trois quitte sellent analogue qui existe parmi nous. La Société de Paris de siècle, cet enseignement se donne et se donne à merfonctionne comme ferait une simple académie bien puriVeille, chez de simples particuliers. lin habile fermier, qui taine; elle se recrute avec sévérité d'un petit nombre dé- • exploite un grand domaine, reçoit chez lui des jeunes gens terminé d'hommes ayant fait lettre preuves de capacité dans Oi Mi payent environ 100 livres (2,500 francs) de pension les différentes sciences qui se rattachent à l'agriculture, et Mnuelle. Il leur fait des conférences où il les initie aux pro- puis c'est tout. La Société de Londres y met plue d'habileté cédée de sa cellule, e,t met à leur disposition un cheval on et de ceadeneisons ; elle se recrute d'abord d'hommes d'un une petite voitee pour aller visiter les cultures de toua les savoir itt à qui elle donne le nom de gouverneurs environs. Lé ministre du presle/tee voisin leur fait des d vie; c et le véritable Corps académi e, la précieuse cours de sciences naturelles et de matbématiqtree. On it eramande *noyât, Puer trem p ent de MM Aspirante, ten* a» d'excellente Memtats. qui seteeffloraine dé ceirpfille : ce sont les gouverneurs quand l'Affeet t leà denotaletes, e voulu ter/g oulue«. «Witte» ditecta le corps académique. avoir de téritabia stibié*, Je cf d*stiltivas —u -deep de* classes est limité. — leurs retelle so ê nuit Non. %dente d'nuotéb soyeeti forme autour se sont Unie t capiteux pe s]a:enfi od WBe Forte de pulM Men peinte ; il y là les tee. étiole de Ci t la foedeP Mme* d oie, entent à ne jamais hui récete, n 6 came et tte« , et tés Museripteurs ou membres  a fief 1"a terripotairM, One minée seulement. — Le ena*, nits ted de et rite «dg datai salit tige — Elles _• t denl_ ères étagea est redent fedm ent nftB MCfg Met ûte sur tout le territoire, et qui, dés hommes , eget peinée génimuse, ont par conscience, et aussi par satisfaction d'amour-propre, voulu delle l'Irlande& & eibltale du lie , Il y a de cela etieaille à erofflr et défendre les doctrines du corps auqu .cpiinze ans, charge d'eus a apporté ea souscrip- guste auquel elle a l'honneur de se rattacher; et comme ..

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L'ILLUSTRATION, JOURNAL UNIVERSEL. vieux jours, se font bâtir une maison bien blanche, en belles pierres de tuffeau, avec de beaux balcons et avant-corps bien historiés (la Meure de cette pierre tendre, qui «de à laipreseion de l'ongle, n'est pas d'une haute dépense, «l'ou peut se donner à bon compte des Chambord al des Minecelte bourgeois). Une fois Installée dans ces palais superbes entre cour et jardin, les bonnes gens s'y trouvent à peu près aussi à leur aise qu'un ouvrier qu'on forcerait à s'endimancher toute la semaine; ils. ne savent faire ni à autrui ni à eux-mêmes les honneurs de leurs (miches magnificences; et se prenant d'un regret amer pour leurs sacs de erepailles leurs tonnes de fruits secs et leur petit comptoir grillé à rideaux verts, ils n'ont d'autre ressource et d'autre amusement que d'entasser sur nouveaux frais leurs prodigieux revenue. L'une des industries qui, avec la fabrication des douves et le commerce des vins blancs, contribuent le plue à enrichir Saumur et à la restaurer dans cette situation éminemment prospère dont l'avait fait déchoir la révocation de l'édit de Nantes (on y comptait et ony compte encore nombre de familles protestantes), c'est la fabrique en grand de chapelets et de rosaires dont Saumur approvisionne toutela chrétienté et particulièrement la ville éternelle. C'est elle qui, par Rome et par l'intermédiaire du Saint-Père, répand sur le monde ces signes vénérés d'humilité, de 'prière et de pieux détachement des richesses auxquels elle doit une bonne partie des siennes propres. La république romaine ruinait Saumur : aussi est-ce de Maine-et-Loire (Anjou! feu!) qu'est parti le signal de l'expédition de Rome.. Il nous est arrivé quelquefois à cette place mémo de médire des aubergistes de France et notamment de Normandie. Nous avons même reçu cet été une lettre sublime d'invectives, d'un hôtelier de Trouville, qui ne nous imputait pas moine que d'être corrompu par l'or des entrepreneurs de Dieppe. Nous devons à cet honnête homme quelque réparation en retour des injures dont il noua si largement gratifié. Nous lui connaissons à Saumur, ville riche du reste en splendides hôtels, un confrère et émule, près des hauts faits de qui ses petites pirateries de Nol-Malan en bonnet blanc lui sembleraient ai pâles qu'il en serait confus. Je souhaite, pour son repos (et -pour le mien) que cette feuille no lui tombe pas sous les yeux. Voici le fait : il est épique et digne d'être inscrit en lettres d'or sur le fronton du temp'e des mémoires, comme disait Gallet de l'asile que les siens trop peu acquittés lui ouvraient. Le trait a d'ailleurs pour complice très-involontaire le premier magistrat de la République, et peut servir à édifier l'opinion sur l'utilité des migrations présidentielles. La scène se passe au moment de l'inauguration de la première section du chemin de fer de Tours à Nantes. Le président devait séjourner à Saumur; c'était sur le programme et les populations circonvoisines d'accourir. Un honnête foectionnaire d'un département limitrophe fut du nombre des voyageurs. Il descend à l'hôtel...., chez X.... Il avait sur lui cent écus, et comptait bien , après avoir, avec sa femme et sa grande fille, passé trois jours de liesse et de contemplation du neveu d'un homme immortel, garder encore par devers lui de quoi payer sa diligence, et qui sait même, peutêtre emporter par-dessus un souvenir de son voyage, ne fùtce qu'un bout de chapelet. Mais qui compte sans son hôte compte deux fois, dit-on, et quelquefois trois. On lui présente, au bout de ses troisjours, une note s'élevant au total invraisemblable de mille francs, moins quelques centimes. Il eut beau se débattre : il lui fallut payer, en empruntant l'appoint qui lui manquait à un collègue de Saumur, de qui je tiens l'historiette. Encore l'aubergiste l'accabla-t-il de sa générosité protectrice en lui disant : a Madame de C....es (une lionne fort connue à Paris, à Angers et à l'Elysée) m'a payé sa chambre cent francs. Je vous fais une concession : je ne vous compte pour les vôtres que soixante-quinze francs par nuit et par bonnet, deux cent vingt-cinq francs par jour ( le reste est pour la nourriture); mais c'est parce que vous Mes trois! Le précédent était du reste fort exact. L'impétueuse lionne, ayant négligé de faire retenir son appartement, et n'en trouvant pa@ de vacant, avait offert cent francs du premier venu, qu'on lui avait incontinent livré, comme vous pouvez croire; mais ce chiffre fastueux n'était point tombé dans l'oreille du Sourd de l'auberge pleine. Le neveu d'un grand homme est un bienfait des dieux I e

Désormais, c'est un prix fait : Président à Saumur, auberge comble ; c'est cent francs par jour le numéro de chambre, le reine à l'avenant ; il n'y a pas une république à en rabattre I Le père Grandet, s'il vivait, embrasserait cet honnête homme et se ferait bonapartiste. Néanmoins, le trait nousparatt un peii fort de lyrisme, et le neveu de l'empereur, s'il ne veut voir décrottre sensiblement, dans ses tournées futures, l'enthousiasme des populations affluentes, doit désirer queltéel. les aubergistes d'Anjou et autres s'abstiennent désormais de faire figurer lui et son oncle sur la carte. Saumur, qui est bâtie partie sur la rive gauche du fleuve, partie sur l'inévitable lie de tout« les ville/ de la Loire (Stendhal a eu raison de dire que la Loire senne de îles, comme des peupliers et des sautes), Saumur, die-je, se sente sous les dehorsles plus aimables, mec ses deux beaux ponte, ses quais larges plantés de grands arbres et bordée de constructions monumentales, son hôtel-de-ville de la Sn du quinzième siècle, assai intact qu'au jour dosa Iendfte e et son château carré et massif, perché sur le coteau et flanqué aux quatre angles de tourillons à huit races; puii, comme aère-plan et décoration presque théâtrale, ses collines chargées de vignobles, d'arbres à fruits, et couronnées . de moulins à vent innombrables. Cette ville, par extraordinaire, n'est pasn'origine romaine; mais en revanche le moyen âge y a litige à chaque pas, notamment dans

cette my stérieuse perte houle OB tit. de Bellac a placé la maison 'del. qrande, des trac« pittoresques et de und« témoignagesde sonrègne , oeufs forme de tourelles, tours, donjons (autrefois d épp ngq do de la vaste enceinte du château), lotis armor ant Bansdouta écussonnés, brodés, à pignons et porches sculptés deiés, l a plus féodale tournure. Ce vieux quartier forme avec la ville neuve, tirée eu cordeau, blanche, symétrique, aussi moderne que possible, un contraste frappant, agréable au total, et avantageux à l 'ensemble. bans ma petits coteau; qui, en Hollande, « Iraient des montagnes s u per-alpestres (puisque le ritverberg, un talus de trois pieds qui entoure l'étang, à la Haye, est qualifié de montagne), Saumur, avec ses plaines herbeuse, les digues, ses chaussées incessamment battues par l'inondation menaçante, ses canaux d'irrigation, ses marais, ses flaques verdâtres, ses cordons de moulins à vent, et enfin l'humeur commerciale, débonnaire et pacifiquement active de ses habitants, me représenterait assez bien une ville néerlanDepuis quelque temps, les faubourg, la banlieue imméd iliaipsteeep.de la ville sont désolés par cette et étrange monomanie incendiaire qui, on ne sait pourquoi ni nomment, amparatt à intervalles rapprochés, et mesurée en quelque sorte, sur divers pointe du territoire. Il se passe peu de semaines que le tocsin n'éveille en sursaut quelque nuit la population tremblante.... hodié mihi , Gras tibs.... Lee pompiers sont sur les dents; chacun se tient sur le qui-vive, mais en vain; à peine l'incendie est-il étouffé sur un point qu'il réapparaît sur un autre, le but et les auteurs de ces scélératesses demeurant impénétrables. Comme toujours, à bout de conjectures, on veut voir dans ce criminel mystère le doigt de je ne sais quelle politique. insensée et infâme, et, comme toujours aussi, les partis se renvoient mutuellement l'odieux de ces inqualifiables actes, et ils le font avec l'ardeur d'acrimonie qui les caractérise, en province surtout. Là , les dissidences d'opinion dégénèrent en querelles privées et personnelles, et bientôt en haines profondes. Il s'en faut que Saumur, malgré ses mœurs paisibles, échappe à cette maladie; mais les divergences politiques y présentent ce caractère assez singulier que ce sont en général les ouvriers qui donnent le plus d'adhérents à la réaction, tandis que le petit et moyen commerce se rattache de plus en plus aux idées républicaines. Une barrière non moins haute sépare deux autres éléments, deux autres camps non moins tranchés : je veux parler du militaire et du cira. L'École de cavalerie de Saumur est sans doute une source d'activité commerciale et de grands profits pour la ville. On en pourrait induire que de touchants rapports d'entente cordiale sont établis entre la gent porteépaulettes et la bourgeoisie marchande : il n'en est rien, et un esprit de dénigrement mutuel préside à ces relations tout eu moins fort diplomatiques. Je n'entreprends point d'expliquer ce fait fâcheux ,• je le constate. Il n'est point particulier à Saumur, mais bien général à toutes les villes qui po&èdent des corps de jeunes ofif ciers, fiers de leurs neuves épaulettes. Dans l'organisation et l'esprit militaires, tout tend plus que jamais à faire de Vermée une nation dans le nation, et c'est à quoi, jusqu 'à ce jour, on a assez bien réussi pour produire l'antagonisme au sein de la paix publique. Mais, en revanche, sonne l'heure des révolutions, surviennent les grandes crises, aussitôt cette division si laborieusement entretenue s'efface; l'armée redevient nation ; le sabre lui tombe des mains, ét elle s'absorbe dans la masse. Cette vérité, attestée par toutes les pages de notre histoire depuis trois quarts de siècle, il serait à peu près superflu de la rappeler, si elle n'était quotidiennement et absolument méconnue par un parti assez compacte dans l'État, par le parti des reviewers. C'est un nom anglais et nouveau pour désigner une tendance nouvelle aussi et qui n'est qu 'à demi française. Les reviewers sont les amateur@ de revues, non pas écrites, mais marchées et manœuvrées. Ce sont ces gens qui ne manquent pas un exercice ni une parade au Carrousel, au Champ-de-Mars, à Satory et autres P eux;; qui, au sortir de la , s'en vont, comme Brid'oison , répétant : • La force 1 La-a-a force! s et qui, selon l'heureuse image d'un publiciste renommé, voudraient e faire tenir la société et l'Etat en équille, Re M pointe d'une baïonnette. review» ers sont encore eq ope qel, mie en présence de leur spectacle favori, Animaient é cheque : Portez armas/ à chaque quart de canyeemo , et, voyant tout couleur garance, ivres de pas accéléré s'en vont de là, tout triomphants, dire à leurs amis et leurs proches, ou écrire da« les journaux : e Que la socle é se rusera I Nous venons de voir rompre par masses et défilezper pelotons, deux tempe& durant; nos braves troupes. tagel ettitude I quelle tenue I quelle précision I quel ensemble I îlien n'est perdu ! Vietoue I victoire I Que craindre avec due bataillons qui galbe tent si bien le pas? » • Ceci, maigre l'incehéreeee appmtè dee deus eujela , m'amène à dire quelque, de 40 brille ceneee crique) quel j'ai assisté cet automne à Saumur, et dont eliedration a file roduiii t(lies prsisncipraleitseeneer. dernièrement, par le orales'', 0 ne(resiîilmaueise ere pris au nompilesieis_ ue 'te cette tete martiale. ta et atm pâti en voyant cette hg , espoir de la cavalerie, démire ai bien la spirale , serpentins, sauter dee haies, courir la bague lancer le javelot, et piquer la tete de carton dextérité, je soufrais involontairement aux is tant ; I pil Mer Oie) free usurpé leur place; je jouissais par intuition de â félicité «os nues« qu'il. eussent ,'prouvée en la mienne; j'avais comme un remords de les en frustrer ; je me reconnaissais indigne et j'entendaie distinctement par l'oreille de la pensée Murs accoutumés dithyrambes i u Que craindre et que ne pas espérer en pré-

ri l'ecce de cavaliers ti accomplie, à l'aspect de jivenre par. riers qui lancent le javelot comme des héros dWalets, nef franchissent les haies mieux que des'portasse, et e évoluent en spirale avec tant de désinvolture, de pfflow et de brio I »

Fei pareillement assisté, sur le ma te de geint-Florent, aux courses qui ont précédé le et dont le croquis a été placé, avec celui de la taire, sous les yeux de nos 'Peltier& Ces deux sa réunies, annoncé« depuis lon g temps, aven y Mead lies à des Lysine de plaisir et Mit «Ruer dans vl Un; pmd concours aborigène dg départelnenta val ,. 4 M g Ille' saçald , q ui b ientôt le Rue en un sécha le d Use e_ de Voie journées conseille«, : ' avait peint arr t a rata' rima , mais ea revalue» oc remettre par deux "1 ,_ cesuite carrousel, et faillit supprime, la fêle. Tout N tom en nonobstant; les débarquas des trains de pleielf déparèrent inébranlables et invaincus par les fureurs firent leurs trois jours et passèrent par de l'instie't ils lek mains du formidable aubergiste dont j'el 4 plus hem Ma ileur Je me plais à penser qui Ils furent tee rifhou_po r p rE leur stoïcisme et leur gloire. Selon l 'exerette % m vosté murois lorsqu'une averse longtemps dee« mi $ , il avait plu des louis d'or. Les courses furent vaillamment fournies sous une pluie battante par des cheveux aagusiens. Quant au carrousel, un rayon de soleil entre deux nuages et deux averses l'éclaira, heureusement pour le public qui y assistait sue Ig ue. 1.4 ville, qui pal fort économe, n'avait pas jugé à propos do Io mollie ou fun do coutil; aux seules e autorités melkite,' et Millet, Sem« sous sous un pavillon, avaient été votée les nad de la. 0.11e être n'était-cre pas M eg-bien p ratiquer E h osphaille reeonnaître l'empressement, suas' lucratif quo gattenrk aa trois mille curieux accourus. i Mets oe en serait rempl al rien , ne la distinguait de le v....ulgaire multitude '111 ut de la hiérarchie au carrousel nomme ailleurs, et le plus simple sentiment des convenances nous apprend que, alevapt un état-major où l'on trouve des généraux, un maire un colonel, un sous-préfet, un adjoint, des conseillers municipaux, quiconque n'est rien de tout cela ne saurait demeurer couvert. FELIX 111011E0ND.

2'

LISTE. — SOUSCRIPTION POUR LES INCIINDIÉS Da 0110ROBS.

(Voir le Ne 403.) M. Adolphe Thurninger, à Colmar 40, fr. Madame Schickler, à Paris 4 e0 M. Bouclier, notaire à Paris l0 MM. Saladin père et file, à Huttersheim (Bas-Rein). 40 Madame Juneker, à Paris, 5 Un anonyme, à Mulhouse 5 Total ... .

410 fr.

Première liste. . . 204 Total

344 fr.

3° LISTE. — SOUSCRIPTION POUR LB MONUMENT Da menue (Voir le N. 404.) M. de Faniez, à Paris M. Lm , à Paris

A fr. 40 M. Bouclier, notaire à Paris 20 M. Lami, propriétaire, rue Rochechouart, n e 2e 20 M. H. Carcenac, rue des Jeûneurs, ne 40. 80 M. Géruzez , professeur à la faculté des lettres de Paris. 5 M. Tétard, rue Mabillon, n e 48 40 Total. Première liste. . . . . 420 fr. Deuxième liste.. . . . 90 Total

416 fr. 54 0 626 fr.

elifflitIoni dee produite de l'Indualrla agricole maint-rieteireesoargs

Cinq amine exécutés d'après des croquis envoyés par M. VaSein

Timm. Un fait tout nouveau et vraiment remarquable dans les annales russes, une exposition des produits de l'industrie agricole nationale, organisée par la Société impériale écono • tniï, dans le manége de la garde à cheval, à Saintbo vient de nous être signalé par un artiste de talent, BI. tâtai Timm,. ancien collaborateur de l'Illustration alors qu'il était à Pola frionnaire de l'Empereur, et maintenant en luoido, gé d'importants travaux de peinture, auxquels i l e men ant bien voulu dérober quelques instants pour nous envoyer, sur cette exposition, et aujourd'hui à titre 4 e correspondant, dee croquis très-intéressants. Noi s en puiserons leepecation dans une notice qui accompagnait ces croquis,, et tete emprunterons au compte que le journal de teeint-Pétereheme e tendu de cette solennité quelqueses détails mana qu'il donne sur l'état actuel de l'amuelture rue«. Au milieu de l'activité toute particulière qui se manifeste dans le monde agricole de tous les pays, la Russie, loin de rester stationnaire et indifférente aux travaux relatifs à l'âge.

uns


372 curation , et il c barge un fondé de pouvoir de le délivrer de ses ennemis. Son choix tombe sur un jeune marin arrivé la veille de la côte de Coromandel, et — admirez la fatalité — Nerval met justement sa brebis dans la gueule du loup. Maurice a aimé madame Nerval et il l'aime encore, passion réciproque, contemporaine des rêves de la jeune fille et qu'on a poussée jusqu'au roman. La rencontre aux eaux, les aveux muets, puis la confidence et les serments de s'adorer toujours; l'idylle fut complète et s'est arrêtée à l'idylle. En beau matin la j eune fille est devenue madame Nerval; pourquoi aussi Maurice partait-il pour Coromandel, à la veille de son bonheur, il a bien mal pris son moment. Vous comprenez -sa surprise et le danger que va courir cet homme délicat; lui, l'amoureux de la femme, il est chargé par le mari de mettre un galant dehors; c'est l'ennemi véritable qu'on oppose aux ennemis chimériques. Ici la comédie avorte une seconde fois, parce que nous sommes tout de suite édifiés sur l'honnêteté de l'amant. Son amour n'est pas de force à lutter contre ses scrupules; pour l'honneur de la morale, mais au plus grand dommage de la comédie, il s'empare du

traordinaire de la presse contemporaine. Tenez, nos chers voisins d'outre-Manche et confrères si bienveillants, on vous laissera célébrer tant qu'il vous plaira la splendeur et la netteté de vos procédés matériels, mais parlez moins de la sûreté de vos informations et de la fidélité scrupuleuse de vos images, taisez-vous surtout sur la valeur littéraire de votre recueil. Ce mérite-là ne vous touche guère, et la majorité de vos compatriotes n'y tient pas plus que vous. Votre jour. nal n'est pas une revue et encore moine une bibliothèque, c'est un musée, et j'accorde que l'étranger voua regarde et même qu'il vous considère, mais il ne voua lit pas. Permettez-nous de douter aussi qu'en passant par la plume de vos rédacteurs, la langue anglaise ait détroné la langue de Voltaire dans tous les mondes. Oui, vous êtes splendides, magnifiques et dorés sur tranche, et vous parlez agréablement aux yeux, comme dit le Times que vous citez; mais quel ramage pour un si beau plumage! Rappelez-vous la fable du paon qui, un beau jour, se mit à chanter; seulement le paon tint sa mésaventure secrète. Il se contente de pavaner et ne fait pas de prospectus. Passe pour la sûreté de vos informations, puisque voue y tenez; mais n'en faites-vous pas trop souvent usage? à la

L'ILLUSTRATION, JOURNAL UNIVERSEL. beau rôle, et voilà Clitandre qui se jette à corps perdu dans les raisonnements d'Ariste. Il fait son prêche à la belle-mère et à la jeune femme, et il endoctrine si éloquemment le mari qu'il finit par le convaincre de l'injustice de ses soupçons. -Les ennemis de la maison, vous vous flattez, ben homme; votre maison est meublée de perfections , votre femme, c'est un ange, votre belle-mère une exception, le vicomte pêche à la ligne, et ce n'est pas dangereux pour un mari; et comme il faut que -toute comédie se termine par une épousaille, accordez-moi la main de votre petite soeur en récompense de ce bon office, et n'en parlons plus. La pièce est agréable et du genre honnête et modéré ; jolies scènes, jolis vers, joli succès pour l'auteur, M. Camille Doucet, et pour ses interprètes, mesdames Roger Sotie et Sarah Félix. Flamberge au vent ! nous voilà en présence du Maitre d'armes des Variétés. Ce matira Flamber), qui donne des leçons d'homicide à tant le cachet, vous représente le meilleur des hommes et des pères. Ce jour-la, il est en train de marier sa fille, lorsque le prétendu se fait une mauvaise

manière de celui de vos compatriotes qui, rencontrant une fille rouseàlre dans le village qu'il traversait, écrivit gravement sur son carnet : « Toutes les femmes de ce pays sont rousses. n Le plus estimé de vos géographes ne dit-il pas dans son encyclopédie : e La foire de Lon gchamp, près Paris, ne le cède pas en importance à celle de Beaucaire. « Et peut - être qu'on trouverait, sans trop chercher, dans vos belles pages, plus d'un exemple de cette sûreté d'instruction. Dans vos images, que vous vantez à bon droit, quels singuliers bons hommes vous faites de nos braves soldats ! Et ne vous arrive-t- il pas souvent de gratter l'archéologie au lieu d'écrire l'histoire? N'est-ce pas vous qui, dans un procès célèbre, avez représenté 'notre procureur général en perruque à marteau? La fidélité de vos dessins ! Et l'autre jour encore vous nous donnieb l'image d'un meeting à Birkenhead, et il n'y a pas eu de meeting ; l'émeute a tout dérangé. Mais votre siége était fait. La moralité de notre sermon , c'est qu'il faut laisser à chacun sa place au soleil de la publicité. Il s'agit maintenant de prodiguer les points d'admiration. Quel éclat ! que de magnificences ! que de beautés peintes, sculptées et dansantes! La nuit du 40 décembre 4850, la fête de l'Hôtel-de-Ville, voilà une date dont on se souvien-

affaire avec un spadassin ; parez cette botte, maître Flambert, il y va du bonheur de votre fille, et vous ne sauriez laisser embrocher tout vif l'enfant de votre meilleur ami, de ce brave capitaine Retapait, qui vous a sauvé la vie à Wagram. Tirer l'épée au lieu et place du novice, l 'expédient est vulgaire ; il répugne d'ailleurs aux sentiments de Flambart, qui ne veut la mort de personne. Le spadassin est un faux brave, voilà qui est bien entendu. Supposez maintenant que dans un assaut, où Flambert touche tout le monde, il se laisse donner une estafilade par le jeune conscrit, si bien que le spadassin, effrayé de l'exploit, s'enfuit et court encore. La feinte a réussi ; elle n'est guère plus neuve que la pièce, mais le public a ri aux éclats, Bardou l'avait désarmé. Nouvelle chute au Vaudeville : le Règne des Escargots. Allons, Messieurs de la Foire aux Idées, résignez-vous, votre règne est passé. Voici une autre comédie qui nous arrive de Londres. C'est le prospectus d'un journal qui s'intitule modestement le prem i er journal du monde entier, et l'oeuvre la plus ex-

dra. N'exigez pas qu'on essaye de décrire le luxe des ornements, la splendeur de : est-ae qu'on rent compte d'un éblouissement ? Je ne sais rien d'égal à ces merr veules, si ce n'est l'activité des artistes et des ordonnateurs qui les ont créées. Quand la ville de Paris veut fêter royalement son monde, elle n'a qu'à semer un peu do poudre d'or pour récolter des prodiges. Fiez-vous, pour le resté, à l'habileté du chef et au zèle de tous. Passons l'épisode du banquet, où tous les appelés n'auraient pu prendre place parmi les élus. A neuf heures, M. le président de la République a paru dans les salons : il donnait le bras à madame Berger. Aussitôt le bal a commencé, et s'est prolongé jusqu'à quatre heures. Il serait banal de constater l'ordre qui a constamment régné dans cette foule d'élite. On était en bonne compagnie, c'est tout dire. Figurez-vous la dignité d'une soirée officielle jointe à' l'abandon d'un bal d'intimes. C'était la véritable,fraternité en exercice. Peu d'uniformes, beaucoup de fracs noirs, comme si l'armée s'était faite citoyenno le plus possible. Il- n'y e pas de bonne fête parisienne sans étrangers ; ceux qu'il était impossible de signaler par leur costume se faisaient reconnaître bientôt à l'expression de leur ravissement. Le dithyrambe de l'admiration se chan-


L'ILLUSTRATION, JOURNAL UNIVERSEL. et que le vent d'automne viendra bientôt abattre. Voilà les dévouements obscurs sur lesquels l'histoire se tait. Il faut donc, par des mesures sagement combinées et dee institutions protectrices, relever l'agriculttire de l'état d'infériorité et d'abaissement dans lequel elle se trouve comparativement aux autres sciences et aux autres arts. Parmi ces mesures et ces institutions, les expositions publiques qui jouent actuellement dans toutes les branches de l'industrie un rôle si important, se présentent comme devant donner les résultats les plus satisfaisants. Par leur mérite incontestable, par leur influence féconde, elles sont de la part des producteurs, aussi bien que de celle du public, l'objet des sympathies universelles. Celles qui ont pour objet les produits artistiques et manufacturiers existent en Russie depuis bien longtemps, et elles ont même été organisées périodiquement dans les deux capitales de l'empire. Cette mesure bienfaisante n'a été appliquée à l'agriculture qu'en 4848, par l'ordre spécial de l'Empereur, etc'est à partir de cette année que des expositions locales ont été établies dans plusieurs villes de gouvernement et de district de la Russie, expositions né-

377 agricole par excellence, les terres qui, par la sollicitude du gouvernement et les efforts de quelques propriétaires, ont été soumises à un régime de culture régulière, se trou. vent, é cause de l'immense extension du territoire et des difficultés qui entravent les communications; isolées l'une de l'autre et séparées par d'énormes distances; l'influence de ces circonstan-

ces , qui entravent les relations mutuelles des agriculteurs, est encore aggravée par les conditions particulières dans lesquelles se trouve le caractère môme de la population rurale : le cultivateur n'aime pas à se déplacer; à plus forte raison ne ee décidera-t-il pas à entreprendre un voyage de longue durée dans lo but de prendre connaissance par lui-môme d'objets qui lui semblent familiers et d'un usage commun ; il ira moins encore chercher dans son propre pays, qu'il se vante de connaître dans tous les sens, quelque chose de nouveau et d'extraordinaire ; le défaut d'instruction le met en défiance contre tout ce qui est en dehors de ses habitudes et des connaissances traditionnelles qui lui sont cessairement circonscrites dans les limites d'une production Iinculquées dès son enfance ; il répugne à mettre en évidence étroite et d'un public peu nombreux. Dans la Russie, pays le résultat de ses observations; il est enclin à suspecter les

Costumes des paysans des gouvernements qui ont fourni la plus grande partie des objets de l'exposition.


37% qu' il n'ait considéré dans la parabole évangélique que le titre, au moyen duquel il a lié l'un à l'autre, et sans qu'ils aient entre eux une suite bien nécessaire, cinq actes, cinq cadres que le musicien, le peintre, le metteur en scène et le rnaitre de-ballet ont remplis, colorés, animés, vivifiés, chacun en son genre, d'une manière extrêmement attrayante. De ces cinq tableaux, très-beaux à voir, mais dans lesquels la figure de l'Enfant prodigue n'occupe presque jamais le premier plan, ainsi qu'elle devrait le faire, le premier nousmontre l'intérieur patriarcal de la famille du chef d'une tribu d'Israël, dans le canton de Gessen, dit le libretto; le second nous transporte à Memphis, un jour de fête publique. Et ce n'est rien moins que cette Memphis majestueusement massive, couverte d'indéchiffrables hiéroglyphes, telle que vous la pourriez supposer ; mais une Memphis tumultueuse, joyeuse, luxueuse, remplie de danses, de jeux de chants, telle enfin qu'elle devait être en ces journées 'de bacchanales égyptiennes, lorsque tous ses' habitants suivaient avec une folle animation l'ordre et la marche du cortège du dieu Apis, le boeuf-gras des rives du Nil ; à l'époque, enfin, où ce dieu, comme tant d'autres, commençait ou achevait de s'en aller. Le troisième tableau nous fait pénétrer d'une manière un peu indiscrète, pour ne rien dire de plus, dans le sanctuaire réservé aux seuls initiés aux mystères d'Isis. Si la morale court risque de perdre quelque chose à cette indiscrétion, en revanche la plastique y gagne un des plus riches effets qu'elle ait jusqu'à présent produits sur la Scène. Au quatrième tableau nous traversons, en très-agréable caravane, les sables brûlants du désert; et nous voilà de nouveau dans le vallon de Gessen, au milieu de plaines montueuses, couvertes de moissons c'est le cinquième tableau, lequel a un appendice représentant l'apothéose du prodigue enfant, fantastique vision qui couronne l'ceuvre d'une manière brillante. Tout ce spectacle est, d'un bout à l'autre, d'une magnificence inouïe; et les yeux sont tellement occupés, du commencement jusqu'à la fin , que les oreilles ont, en vérité, bien de la peine, à une première soirée, à prendre leur part de plaisir, à distinguer exactement dans quelle proportion le compositeur contribue à cet admirable ensemble d'éblouissantes jouissances. Donc, en procédant par ordre d'impressions, le premier mouvement qui vous entraîne, pour ainsi dire forcément, c'est de rendre hommage au talent des peintres, et de proclamer tout d'abord les noms de MM. Cambon et Thierry, Despléchin et Séchan, les auteurs de ces splendides décors tout diaprés des couleurs de l'Orient. Puis il faut dire avec quel art infini le directeur de la scène, M. Leroy, a, sur ces fonds, habilement disposé, harmonieusement groupé les masses de choristes, de danseuses et danseurs, de comparses, tous revêtus de costumes aux nuances éclatantes et variées; il va sans dire qu'il s'est bien gardé de puiser ses documents seulement dans l'Egypte de Champollion-Figeac, d'interpréter la Bible à l'exemple des artistes des trois derniers siècles, mais qu'il a mis en scène les moeurs égyptiennes et les traditions bibliques comme nous les ont fait connaître M. Horace Vernet et les autres peintres modernes qui ont récemment visité l'Afrique, et se sont quelque temps 'arrêtés au Delta sans aucune prévention, archéologique ou autre. Les danses tiennent une bonne partie des deuxième et troisième actes ; le moyen de n'être pas distrait par elles? Joint à cela que c'est la jolie et gracieuse mademoiselle Plunkett qui joue le rôle de la perle des Almées. Le nom de M. Saint-Léon , qui a réglé avec tant de goût toute cette chorégraphie, vient encore se placer avant celui du musicien. Singulier compte-rendu d'une oeuvre lyrique, dira-t-on, où l'on parle de tout avant de parler de la partition ! Mais, qu'on veuille bien ne pas l'oublier, c'est moins de l'ceuvre que de la première représentation de cette œuvre -que nous rendons compte aujourd'hui. Notre opéra français est ainsi fait que de tout ce qui concourt au succès d'un ouvrage, la première fois qu'on le représente, ce à quoi le public donne le moins d'attention en réalité, c'est la musique. Cela n'est sans doute pas très-flatteur pour notre jugement et notre sentiment musical; mais cela est ainsi. Ce n'est que lorsque le succès est bien établi, après un certain nombre de représentations, que, chaque chose reprenant sa véritable place, la partition devient l'objet principal, et le reste, si bnllant qu'il soit, n'est plus qu'accessoire, comme il doit être. En attendant que nous puissions citer une à une et en parfaite connaissance de cause toutes les beautés musicales qu'on ne manquera certainement pas de découvrir au fur et à mesure dans le nouvel ouvrage de M. Auber, nous nous bornerons à mentionner les morceaux qui, dès le premier soir, ont été très-applaudis : le chœur d'introduc- • tion, d'une couleur calme et religieuse qui nous a paru excellente; l'air de Ruben, dont le thème est plein de noblesse et l'instrumentation très-originale ; ajoutons que M. Massol, qui faisait, après plusieurs années d'absence, sa rentrée par ce rôle à l'Opéra, a chanté ce morceau avec un trèsremarquable talent; le duo de Ruben et de son fils Azaël est, selon nous, une des plus belles inspirations qu'ait eues M. Auber; tous lm airs de ballet du second acte sont ravissants, noua signalerons plus particulièrement l'andante du premier de ces eus, où l'on remarque un délicieux solo de hautbois, que M. Verroust exécute à la perfection, et puis le pas des oretteauai , d'unrhythm° vraiment entraînant; la romance de Ruben : Il est un enfant d'Israël, est un chefd'oeuvre d'expression patbétique , d'émouvante sensibilité; les airs de danse du troisième acte sont également écrits avec une verte une jeunesse étonnante; le quintette et le finale de cet acte ont aussi été chaleureusement applaudis; la chansonnette du jeune chamelier, au quatrième acte, l'air de la courtisane Natté, dont le motif principal : C'est la beauté, — C'est la volupld, — Qui régnent sur la terre, est d'une élépece et d'une coquetterie rare; l'andante de l'air d'Arabi; la chanson de Jephtele , et la belle phrase de Ruben : lovais ppeerrdu mon fils, et je l'ai retrouvé, toutes deux dee le cinquième acte. Il y a bien d'autres morceaux que

L' ILLUSTRATION, JOURNAL UNIVERSEL. nous pourrions encore citer comme devant bientôt être appréciés par le public à une haute valeur ; nous le ré. pétons, nous nous en tenons cette fois à ceux qui ont eu le plus d'applaudissemen ts . Ainsi qu'on le peut voir, pour une première soirée, où l'on écoute à peine la musique, le nombre en est considérable. Si maintenant l'on nous demande comment M. Auber a compris la couleur biblique et très-antique que comportait son sujet, nous répondrons que le compositeur nous parait s'en être très-médiocrement préoccupé. On dirait que, craignant de tomber dans le maniéré, en recherchant dans sa musique cette prétendue couleur locale que la plupart des musiciens contemporains affectent de donner à leurs œuvres, il a sous ce rapport, si l'on peut ainsi parler, affecté de n'être pas affecté. Faut-il l'en blâmerou l'en louer? Oa en décidera quand l'Enfant prodigue aura atteint la quarantième ou cinquantième représentation. Madame Laborde, mademoiselle Dameron elid NI. Roger, Massol et Ohin , chargés des principaux rôles, ont eu leur bonne part de succès ; mais la plus mande, sans contredit, a été le part de M. Niasse'. Il l'a méritée à tous égards. Cependant si M. Roger ne l'a pas emporté sur lui, la faute en est peut-être à M. Scribe, qui a fait le personnage d'Azaël bien moins intéressant que celui de Ruben; ç'aurait dû être le contraire, ou bien la pièce devait avoir un autre titre. En un mot, le libretto de l'illustre académicien pèche par un point essentiel : on y cherche en vain, tout le temps, les pro iigalités de l'Enfant prodigue. Cette dernière semaine musicale a été encore marquée par la reprise d'Il Barbiere di Siviglia au Théâtre-Italien. Ce chef-d'œuvre de musique bouffe est au suprême degré doué de la faculté de plaire toujours. C'est là de la musique réellement bienfaisante, qui réjouit les sens et repose l'esprit. Aussi, quoique sa vogue date déjà d'assez loin à présent , il s'en faut qu'elle soit près de s'épuiser. La foule qui remplissait la salle Ventadour samedi dernier l'atteste suffisamment. Madame Sontag, en reprenant triomphalement possession du rôle de Rosana , a rendu à l'admiration du public parisien ces fameuses variations de Rode, qu'elle chante à la scène de la leçon , avec une perfection désespérante pour les cantatrices qui seraient tentées de l'imiter. Avec un effet- tout différent, mais avec un succès égal, M. Lablache a reparu dans le rôle de Bartolo, dont cet éminent artiste a seul fait un personnage de première importance. M. Ferranti , jeune et nouveau baryton qu'on avait applaudi dans la Figlia del Reggirnento, s'est fait applaudir aussi dans le rôle de Figaro ; ce n'était pas une mince tâche que la sienne, ayant à lutter contre des souvenirs tout récents et bien redoutables. M. Ferranti a un bel avenir ; il y a en lui une vraie nature de comédien-chanteur. M. Cazolari est un excellent Almaviva , et M. Casanova un bon Basile. On ne sera pas étonné que nous disions, après cela , que la délicieuse partition de Rossini est exécutée avec un ensemble digne des plus grands éloges. GEORGES BOUSQUET.

Lettres mar la France. DE PARIS A NANTES.

A Monsieur le Directeur de d'ILLUSTRATION. VI. DE TOURS A SAU/dUR.

C'est la belle, c'est la magnifique partie des bords si vantés de la Loire. Après avoir suivi un peu de temps la rive gauche du fleuve, le ruban ferré fait brusquement volte-face, traverse le cours d'eau dans son imposante largeur, et vient s'y j u xtaposer parallèlement sur la rive droite. it compter de ce point marqué par la station, et le pittoresque village de Cinq-Marsla-Pile, le chemin, resserré entre le fleuve d'une part, qui tantôt miroite en reflets argentée, et tantôt dieparalt sous un tremblant rideau de peupliers et de grands saules, et, d'une autre part, la levée, toute verdoyante, toute chargée d'habitations innombrables et de délicieux villages, n'est plus jusqu'à Saumur, c'est-à-dire sur une ligne d'au moins soixante kilomètres, qu'un panorama admirable, un perpétuel enchantement. Cette levée, que les plus fortes indications géologiques signalent comme l'ancienne berge du Ileuve, offre en effet ce caractère particulier, exceptionnel et tout à fait extraordinaire, si l'on n'en savait l'origine, d'un coteau noninterrompu sur une ligne immense, et se produisant partout avec le même niveau, la même coupe, la môme configuration, les mêmes tons d'émeraude et la même nature tempérée, douce et abondante. Il semble que ce soit une ancienne contrescarpe abandonnée par le génie et livrée aux travaux de l'homme qui l'ont successivement fertilisée, peuplée, ombragée, couverte d'une population exubérante. Elle en a tout à fait l'aspect, et l'on a peine à croire que le bon Dieu tout seul (si peu respectueux nous sommes pour le Créateur) ait de ses mains pétri, aligné, nivelé dans sa monotonie charmante cette perpétuelle colline. Le fleuve, en s'écartant de son ancien lit, pente y avoir déposé un limon fécondant qui donne encore la vie à une végétation plantureuse et vivace, à des gazons d'un vert inaltérable, où l'on cherche de loin Tïtyre au pied des hêtres, étonné de ne l'y point voir, à des vignes dont le produit, peu en renom, mais cher aux beuveurs prétieux, exhilare doucement l'âme, sans l'élever jusqu'au délire dangereux de l'ivresse dionysiaque; à des vergers qui n'ont qui la peine de Dartre pour fournir sans efforts, sans collaboration autre que celle du soleil, les meilMurs fruits du territoire. Rien n'explique mieux que la vue de cette nature e placide, si uniforme et si facile, le caractère doux, bienveillant, égal, bans grand élan ni grand souci de l'idéal, de ce bon peuple tourangeau. Ciaq-Mass-la-Pile doit ce nom à un pilier romain 4'M-élevé qui surgit redenguleireMent sur j rive drelee dd fleuve ! à

peu de distance du bourg, et qui, jusqu'à ce jour, a fait le désespoir de Mil. les arphéologues. Etait-ce un observatoire, un phare, une tour défepsive? On ne sait trop, ce qui veut dire que l'on ne sait point assez. Toujours est-il que le monument est solide et parait destiné, dalla son ciment de fer,' à braver encore bien des siècles d'hypothèses et de mémoiies aux inscriptions et belles lettres. Langeais, qui vient après, se groupe au pied et à mi-côte de l'inaltérable colline, autour d'un vieux château massif et noirâtre, solidement flanqué et accoté de quatre grosses tours poivrières, et dont la fondation paraît se placer entre les derniers temps de l'art gothique et les premiers essais novateurs de la renaissance. On voit encore perchées sur la levée les ruines du vieux château de Langeais. Le nouveau est construit en plaine, c'est tout dire, et ce changement, comme nous le faisions l'autre jour remarquer à propos de Chambord, est à lui tout seul une date. On dit que ce château, propriété d'un homme de savoir et de goût, a été restitué à l'intérieur avec une fantaisie, un luxe, une science d'ameublement historique qui en font l'un des plus curieux châteaux-musées de la Touraine. Bien qu'on ne puisse faire ni aux locomotives ni aux employés du chemin de fer de Tours à Nantes le reproche de précipitation et de témérité, je regrette que leur allure soit encore assez vive pour que je n'aie pas pu vérifier si, comme on l'affirme, Langeais est comparable, sinon supérieur au célèbre château semi-terrestre, semi-aquatique de Chenonceaux. SAU3IUR.

Nous sommes en Anjou, pays de transition, s'il en fut, entre la Touraine et la Bretagne : à l'une, il tient encore par l'aspect général, les vignobles, les fruits, les pâturages et un grand nombre de cultures; à l'autre il appartient déjà par les jachères, les genêts et les monuments druidiques. S'il en faut croire les Angevins, et par cette désignation j'entends les habitants d'Angers, Saumur serait encore Tou• raine et Touraine et demi, à un tout autre titre. Les citoyens d'Angers se piquent d'intelligence et n'ont pas tort : or, de temps immémorial, les copieux (c'est-à-dire plaisants) d'Angers sont en possession de gausser les Saumurois ou Sanmurottes comme peu alertes aux exercices de l'esprit. Les gens de Saumur, en Effet, ne me paraissent pas briller, en général, par une vocation marquée pour l'idéal et l'abstrait des choses d'ici-bas. Mais, en revanche, ils ont une aptitude très âpre, très-développée, très-intense pour le réel de l'existence, et ne sont point du tout Tourangeaux pour ce qui est de s'arron lir et d'entasser. Toute faculté dominante et obstinément suivie toit nécessairement triompher : amas est-il pour les mystifiables et mystifiés de Saumur, qui se vengent des épigrammes en devenant millionnaires, et contemplent du haut de dix mille piles d'écus, avec un souverain mépris, les gens d'esprit et les rieurs. ES' n'en vivent, dit-on, guèro mieux pour cela ; mais l'affaire n'est pas de s'amuser en ce bas monde, et, s'il y a plus de plaisir a mettre de l'argent de côté qu'à en dépenser, bien vivre serait une franche duperie. Ce n'est pas sans motifs que M. de Balzac a placé à Saumur le type de son Père Grandet. On m'a assuré qu'il y avait existé, bien que sous un nom différent, e t que les plus anciens de la ville se souviennent encore de l'y avoir connu avec ses gros souliers à cordons de cuir, son gilet de velours rayé noir et jaune, sou habit de ratine grise, sa culotte du même, et ses gants de gendarme. J'ai, pour ma part, cherché, sur la foi de cette affirmation, dans le quartier du château, cette sombre demeure si bien décrite par le plus observateur et le plus minutieusement sagace de nos modernes romanciers : e Pâle, froide, silencieuse, abritée, ou plutôt cachée sous les ruines des remparts; piliers et volte composant la baie de la porte, en tuffeau tout vermiculé par le temps. Au-dessus du cintre, basrelief représentant les Quatre Saisons. Tout en haut, la plinthe couverte de pariétaires, liserons, convolvulue , plantin, du milieu desquels s'élève un petit cerisier. Porte en chêne massive, brune, desséchée, toute fendillée. Petite grille carrée à barreaux bien serrés, rongés par la rouille. Jaeguentard, de forme équivoque, destiné à frapper l'huis. Voûte obscure et verdâtre suintant l'humidité, confusément entrevue à travers les mailles de la grille. Marches dégradées conduisant dans le plus triste, le plus nu, le plus dévasté des jardins, etc., etc. s Mes recherches ont été vaines ou plutôt j'ai été amené à conclure qu'une telle maison ne peut être t àtie que dans un cerveau artistique, avec des matériaux empruntés à cent autres, et ne saurait pas plus exister réellement que la Vénus de Médicis. Le père Grandet lui-même — j'admets qu'il ait vécu — appartient bien en propre à M. de Balzac. Shylok (un idéal pourtant de belle trempe), enté sur Harpagon, ne lui atteindrait pas à la doublure du gousset. L'exagération grandiose des caractères et des vices, tout comme la minutie précieuse et outrée dans le détail microscopique, voilà les deux grande défauts (au fond le même ) de l'écrivain si remarquable que la littérature regrette, et ce défaut est peutêtre plus saillant dans Eugénie Grandet, son-œuvre la plus estimée, dont j'ai tenu à raviver mes souvenirs sur les lieux mêmes, que dans aucun autre de ses livres. Balzac nous tiit resté comme un Flamand admirable, s'il ne lui eût manqué le goût, la correction, la mesure , les qualités indispensables du genre, je dis du genre supérieur. Tandis que quelques lignes suffisent aux vrais martres pour atteindre le but, on peut dire de lui qu'a force de profusion, d'intempérance, il le dépasse et reste ou redevient incomplet. Mais si sa peinture pouvait être vraie, de cette vérité absolue, et non point exceptionnelle et monstrueuse, qui seule peut compter dans l'art, c'est à Saumur surtout, qui déjà a fourni le modèle, qu'elle s'encadrerait et pourrait s'appliquer le plus heureusement du monde. Cette ville est pleine, diton, de pères, voire de fils Grandet qui anisassent des bielle stériles et énormes dans le commerce dee futailles, des probeaux sie des pommes sèches, et qui, tout au plus, sur leurs


L'I nœrempatriesil ne lui demande qu'un modeste tribut de quelques centaines de pesos. Pour juger de l'étsindue de ses conceptions, il faut le voir anz prises avec un bâtiment étranger apportant des denrées étrangères. D'abord il lui faut payer un droit de douze réaux par tonneau , ensuite un droit de drague ou droit de quai, droit de visite de la douane, droit de déchargement, second droit de visite de la douane, droit d'acquit de cette même douane et de timbre de ce même acquit. Vous croyez que c'est tout? Non pas ; nous ne sommes guère qu'à la moitié de cet habile tissu. Vient ensuite un impôt de 12 à 45 pesos (60 à 75 fr ) pour la traduction du manifestes pour les honoraires des employée et ceux du capitaine du port, et ceux du gouvernement , qui, jusqu'à présent, n'a encore rien pris popr lui, ensuite le droit de phare, la patente de santé et la visite de l'officier de santé. Ces divers tributs réunis forment pour un bâtiment de 300 tonneaux la somme de près de 5,000 fr. A présent, dites-vous, ce bâtiment, qui a si bien ouvert sa bourse, peut au moins librement charger son fret et peut-être même recevoir un droit d'exportation pour les denrées indigènes. Dans plus d'une contrée il en est ainsi, le fisc havanais n'agit point de la sorte. Du moment où un navire étranger entre dans la rade , jusqu'à celui où les matelots lèvent l'ancre , il le tient sous sa griffe. Il lui impose un droit de 6 1/4 pour 400 sur plusieurs produits qu'il vient chercher à la Havane et de 12 i/S pour 100 sur le tabac. La police a aussi sa taxe. D'abord elle oblige le voyageur à faire viser son passe-port par le consul espagnol de la ville où il s'embarque pour Pile de Cuba, ce qui constitue un premier impôt de deux pesos (40 fr.); ensuite:elle prend ce même passe- port , le met dans ses archives et le remplace par un carré de papier que l'on paye 8 piastres (40 fr.). De plus, il n'est pas permis de poser le pied sur le sol de Plie sans l'entremise d'un habitant du pays , qui se porte garant de votre moralité et de votre catholicisme. Comment obtenir cette caution en restant aux arrêts sur le pont d'un bâtiment? Voilà un singulier problème. Heureusement vous n'avez pas besoin d'en chercher la solution. Il y a dans tous les ports de Ille un certain nombre de braves gens, qui viennent eux-mêmes, de l'air le - plus obligeant, vous demander s'il ne vous serait pas agréable qu'ils répondissent de votre vertu, bien entendu que vous acceptez avec empressement cette aimable proposition, et bien entendu aussi que vous devez une honnête récompense à un tel acte de dévouement ; trois à quatre pesos c'est le moins; en sorte qu'avec le prix de la chaloupe qui conduit votre malle à terre , de la charrette qui la transporte à l'hôtel, il en coûte au plus modeste voyageur une centaine de francs pour traverser le quai de la Havane. Qu'est-ce que 100 fr. dans ce pays dont le sol se couvre si aisément d'une moisson d'or? On n'emploie pas ici notre mesquine façon de compter. Fi des chiffons de papier par lesquels les banquiers des Etats-Unis représentent le numéraire absent! Un nègre en verrait une liasse par terre qu'il ne se baisserait point pour la ramasser. Fi de nos grossières pièces de cuivre! On ne les *malt ici pas même de vue. La plus petite monnaie de Mie est le medio d'argent, qui vaut 25 c. Le peso se dépense comme le franc, et le Havanais jette sur un comptoir 1 once d'or (85 fr.) avec la mémo aisance qu'un de nos élégants tire de sa bourse un napoléon. J'ai connu, il y a quelques années, en France , un jeune beau, affligé d'un grand chagrin, celui de ne pouvoir gaspiller, dans la splendeur de Paris, plus de 400 fr. par jour. Si la révolution de 484S ne l'a pas guéri de cette maladie, qu'il vienne e la Havane , il y trouvera un prompt remède. Heureux ceux qui séjournent ici avec une traite qui leur permet de se laisser aller à toutes les séductions du luxe et de la mode 1 Plus heureux encore ceux qui n'y apportant qu'une humble fortune, mettent leur joie dans la contemplation d'une belle nature, qui leur donne gratuitement l'éclat de ses rayons célestes et les caresses de ses brises embaumées. C'est là le facile bonWur dont j'ai joui à la Havane. Il est vrai que j'y suis arrivé Bans la meilleure saison , c'est-à-dire en hiver. La bonne madame Hallier, en me recevant dans sou hôtel, me disait : Voyez, monsieur, comme cette chambre est fraiche et aérée. Eire au frais dans ce même mois de janvier, qui vous oblige à calfeutrer votre appartement et à attiser le feu de votre cheminée, c'est ici 1.6 grand point. Dans le jour, portes et fenêtras sont ouvertes et les vitres remplacées par un ri Mau flottant; le soir, nous ne trouvons sous notre mouatiquière ni sommier ni matelas. Le lit se compose d'une toile tendue sur un châssis et de deux draps. C'est dur, mais frais. Que voulez-vous de plus? Comment vit-on en plein été? ceux-là le savent, qui, dans la région des tropiques ont subi les ardeurs de la canicule. Nulle terre en ce monde n'offre à l'homme un asile où il puisse oublier l'amère sentence de la Bible : Homo natus a muliere, brette vivens , munis repletur miseriis. Le Nord a ses longues nuits noires, ses tourbillons de neige, ses vents qui glacent l'haleine sur les lèvres. Les contrées de l'Orient et du Sud, perles des océans, corbeilles de fleurs du globe, ont leurs plantes. vénéneuses , leur ciel embrasé et la peste et la fièvre jaune , qui les surprend dans leur voluptueuse mollesse, comme le glaive de l'ange exterminateur. Il y a des ann soù le sombre fantôme de la fièvre jaune semble s'assoupir sûr les rives de la Havane, où à sa faible apparence on pourrait le croire épuisé et prêt à s'évanouir. Puis soudain, comme si dans ce repos trompeur il n'avait fait que recueillir ses forces et rassembler ses dards empoisonnés, il reparaît plus terrible que jamais, sillonnant toutes les mers, marquant d'un signe fatal toutes les portes, frappant de sa main décharnée les vieux habitants du sol et surtout les étrangers. L'an dernier , au mois d'août, les navires réunis dans la ent à ceux que hie matelots désertent dans rade r -Francisco. Seulement ce n'était pas pour le port, t rimer -que les matelote et les officuire estera

LLUSTRATION , JOURNAL UNIVERSEL.

abandonnaient le pavillon national; c'était pour s'en aller chercher à l ' hôpital un remède à leur torture , pour être ensevelis dans un cimetière étranger , en se souvenant à leur dernier moment de leur frais Escaut , de leur belle Gironde. al duits' IROMPLI PETEiniscitur Argos. A ce deuil de la Havane se joignait celui d'une autre plage plus redoutable encorede la plage mortelle de Vera-Cruz et de Tampico. Un jour ' la vigie du Moro vit passer au pied des remparta une goélette anglaise gouvernée par une femme , qu un homme pâle comme un squelette essayait de seconder dans son labeur. Le capitaine Jackson , qui commandait ce uavire, avait quitté Tampico avec sa femme, ses deux enfanta en bas âge çt sept matelots. Quelques jours après son départ , les sept matelots sont Saisis par le venin du cOnlite et meurent l'un après l'autre. Le capitaine et les enfants, atteints du même mal, menant dans leur lit hors d'état de se mouvoir ; femme avec le courage surhumain que lui donne sa foi eis Diçu , jette les cadavres à la mer, cargue une partie des voiles, prend la barre du gouvernail , soigne MD mari et ses enfents, et grâces à un vent favorable qui Bert lion admirable résolution, dirige vers l'île de Cuba le navire, jusqu'au uniment où son mari se levant de sa couche peut lui venir en aide. Elle arrivait ainsi après quarante jours de pavigation , timide et modeste, baissant les Yeux sou e ea sape noire quand on lui parlait de son énergique vertu, et n iiyant pss l'air de se douter qu'elle venait d ' accomplir une œuvre devant laquelle la pensée de l'homme le plus cléterminé eût reculé avec effroi. Si l'armateur de ce bàtiment a du cœur, il doit une belle récompense à celle qui, clans un tel désastre, à ean yé son navire et sa cargaison. En hiver, la fièvre jaune s'endort sur ses sombres trophées, et la Havane rit, chante et travaille, ou se berce dans son heureuse nonchalance, sur son sol fertile, sous son ciel étincelant, comme si nul fléau ne l'avait atteinte et ne devait jamais l'atteindre. Dès le matin , elle s'éveille comme une couvée d'alouette& au vent frais qui lui vient de la mer, aux brillantes clartés qui dorent ses collines. L'animation de l'intérieur des habitations se joint à celle du dehors. Je ne sais quel philosophe antique disait qu'il voudrait- que sa maison fût de verre, pour y livrer son existence à tous les regards. Ici, son rêve est presque réalisé. Au delà du seuil de chaque demeure est le patio avec ses galeries circulaires, où la famille passe une partie de la journée, et chaque façade a ses larges fenêtres, ses balcons et ses magasins, voiles par des persiennes, défendus par des grilles; mais si souvent ouverts , qu'on peut dire que chacun est en plein air, et que la population entière ressemble à une ruche d'abeilles bourdonnant autour de ses alvéoles. A l'heure où le bourgeois anglais se tient renfermé au haut de son palier, derrière une triple barrière de portes; à l'heure où nos belles dames de Paris n'ont point encore tiré les rideaux de leurs fenêtres, le bourgeois de la Havane a déjà, de sa fenêtre, salué un voisin; le marchand a enlevé les panneaux de sa boutique , et la jeune fille est sur son balcon, comme si elle attendait un Roméo. Si les biens de la terre sont inégalement répartis Dieu a ' du moins gardé aux hommes la communauté de l'espace atmosphérique et de la lumière, et les Havanais jouissent de cette communauté fraternellement. • Pour un étranger avide de tout voir, il y a là deux spectacles : spectacle des maisons, dont il n'est pas besoin qu'un Asmodée enlève les toits petit qu'on en voie au moins les silhouettes, et spectacle des rues, bruyant et curieux; à droite et à gauche, le trottoir sillonné par une quantité de passants blancs et noirs, Indiens au teint d'olive , créoles au léger costume, Américains et Européens; au milieu des troupeaux de mules qui s'avancent à pas lents, comme la forêt de Birnam, la tete et le corps ensevelis sous des amas de tiges et de maïs verts; de lourdes charrettes chargées de denrées agricoles et attelées de deux bœufs monstrueux, et la volante, la légère et coquette volante. Je ne sais comment, d'après la description que j'en avais lue, je m'étais figuré cet équipage havanais comme un grotesque véhicule; c'est la flexible karra du Nord , avec laquelle on voyage si vite en Suède et en Norvège , mais une karra considérablement perfectionnée et embellie : un long timon qui lui donne un agréable balancement, deux roues hautes et larges, qui, à moins que l'essieu ne se rompe, rendent toute chute impossible. Au milieu de ces deux roues, une caisse comme celle de nos cabriolets, élégante et tapissée à l'intérieur, ombragée à demi sur le devant par un triangle d'étoffe, qui suffit pour préserver le visage des rayons du soleil , sans obstruer la vue de côté et d'autre. La volante est conduite par un nègre, qui s'élance d'un pied agile sur la selle de sa mule, avec la veste ronde , ornée de galons de diverses couleurs avec le sambrero , les bottes à l'écuyère descendant jusqu' à la cheville, et laissant de là à ses souliers briller l'ébène de sa peau noire: Telle est la volante banale, qui, dans chaque quartier, offre pour quelques réaux ses services aux passants, et quand une fois on en a usé, et quand on a connu la rapidité de sa marche et l'humble soumission de son cocher, on ne peut.que prendre en grande pitié nos lourdes citadines et nos misérables fiacres. Là' volante est, dp reste, à peu près le seul équipage que l'on trouve à la Havane. Chaque riche marchand, chaque bon bourgeois veut avoir la sienne. Celle-ci est couverte d'isrnements en argent et de tapisseries de satin: Dans beaucoup de maisons on la remise, comme un meuble précieux, dans la salle méme où la famille se rassemble et reçoit ses visites. Une de cas volantes attelée de deux mule, avec son postillon noir, pOrtant le chepeau et la veste à pions, est certainement l'une dee voitures les plus jolies eties plus aristocratiques qui pistent dans le monde sielséEntre mate ville et celles des Etats-He y.31 un tel contraste, cpitsjlà1» Sais Calle pourraiden vuir un plus complet. L'Américain est... Mais Mimons les Amémeins. Le Havanais l'exquise coartoisie de l'Espagnol t et eMploie souvent ces

879 plantes formules : Mi casa es a ta disposicion de L'aie — Soy todo al aeruicio de Usged. Si on ne peut prendre à la lettre ces protestations, pas plus que notre grés-humble serviteur, on aurait tort capenànt de les considérer comme de vamee paroles. Le Havanais accueille l'étranger avec urbanité lui ouvre sa demeure avec confiance, et parvient effort à la lui rendre agréable, par le seul Nit de son canetère franc et généreux. Il aime le luxe, les Mies, les fantaisies brillantes, et, à son geand dam, armai les jeux hasardeux. Les mœurs naiment du climat comme de la terre les fruits. La greffe et la culture peuvent modifier cea fruits, mais on n'en fait point disparattre l'essence primitive. Enfant heureux d'une nature qui de tout côté sourit à regards, fascine sessens, le planteur havanais, dans le plein essor de ea vie, ne comprend guère le plaisir que le docte Allemand peut éprouver à se tenir, pendant de longues heures enfermé dans une retraite austère, scrutant la lueur d'une lampe les hiéroglyphes philosophiques de Hegel. Il ne peut, entre son horizon vermeil , sous BOU ciel d'azur, s'envelopper, comme l'Anglais, d'un nuage ossianique, jusqu'à ce qu'il y perde , comme dans une machine pneumatique, son dernier souffle. En voyant à chaque saison verdoyer ses champs , fleurir ses orangers, il ne peut, COM» une araignée de comptoir, filer sans cesse sa toile, pour y attendre après la proie du jour celle du lendemain. Si de ses études de collége il lui reste quelque goût classique, s'il lit Horace, je pense qu'il goûtera surtout son s Came diens S'il lit Lamartine , il préflirera à aes plaintives élégies les stances où le mélodieux poSto chante l'hymne anacréontique :

MM

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à

Cueillez , cueillez la rose au matin de la vie.

Dans les joies du présent, si fugitives qu'elles puissent être, il ne se laissera point troubler par les préoccupations de l'avenir. Si l'année est bonne, il en dépense gaiement le revenu; si plus tard la récolte est moins abondante où ne se vend plus au même prix, il se trouvera, il est vrai, comme l'innocente cigale, forcé de recourir à une judaïque fourmi, qui lui fera payer cher son assistance. Le fait est qu'un grand nombre de plantations superbes sont grevées d'hypothèques, et, par le cumul des prêts successifs et des intérêts, tombent peu à peu entre les mains des économes catalans. Le taux légal de l'intérêt est ici de 12 pour 100 ; il est toléré à 20, et monte très-souvent, par des transactions particulières, à 36. Sous le poids de ces terribles engagements, le planteur n'en continue pas moins à tenir un riche état de maison, à courir aux combats de coqs et à se livrer à tous ses fastueux caprices. Quoi qu'il arrive, il aura du moins savouré sans crainte la coupe de sa destinée; et quand il en aspire la dernière goutte, il peut dire avec Thecla : Ich habe gelebi und geliebt ;j'al vécu, j'ai aimé). De cette sphère arisMcratique, les hebitudes de décorum extérieur et d'urbanité descendent juequ'au damier degré de l'échelle sociale. Le mob, pas même le mob, qui signifie canaille, mais lé bas peuple américain est certainement ce qu'il y a de plus groseier et de plus brutal dans le monde civilisé. Pour mon pompe, j'aimerais mieux vivre avec les pauvres ignorants Esquimauxu'avec ce ramassis d'insolents faquins qui forment la base de la plus vaste des républiques. A la Havane, je n'ai rien vu qui ressemblât à une populace : je n'ai trouvé q-ue des corporations de manœuvres et d'artisans à l'ceil vif, à la pbysiouomie animée, COmpla i sa n tS al serviables. On peut les laisser entrer sans crainte dans un appartement : ils ne souillerontpoint lè parquet de leur jaune salive et ils ont des mouchoirs de poche. _ X. bisnuma. (La fin au prochain numéro.)

rrrr r pondamee. M. A. Z. — Mille remerelments et compliments, Monsieur. Nous attendons le jour qui doit fournir là-propos. M. B. à Brest. — Trop lard pour cette semaine; il sera en.. core temps dans huit jours. M. B. de L. — II y a tont un recueil sur ce sujet ; mais nous ne pouvons croire, Monsieur, que cela puisse intéresser un grand nombre de LOS lecteurs. M. A. de C. à Turin. — Nous reprendrons , Monsieur, la suite de ces publications , qui est effectivement réclamée par quelques abonnés. M. T. M. h Dijon. — Nous demeurons dans les mêmes dispositions et attendons votre envoi pour en juger. M. G. à Lyon. — Nous pensons , Monsienr , qu'il est convenable de laisser reposer un peu cette question,,dont la solution n'est pas encore trouvée. Il n'y aurait aucun proill. pour vous à publier en ce moment votre idée ; mais nous nous en souviendrons si la curiosité publique, épuisée à l'heure qu'il est, revient vers ce problème. M. X. X. à Bruxelles. — Le dessin annoncé hier nous est parvenu aujourd'hui, jeudi. M. B, X. Berchem. — Il y a un bon sentiment et de l'expression dans la mélodie, peut-être un peu de lourdeur dans l'accompagnement. G. B.

Les Défeneeure de liontevided PORTRAITS D 'APRÈS LES EPREUVES ,tIL DAGUERRÉOTYPE , COMMUNIQUÉS PAR LE CAPITA /NE D 'HASTREL.

décembre 1850. Au moment où la sanction du traité Le Prédour doit être soumise à l' Assemblée législative, nous pensons que les perParis,

(Il Le général Paebeco y Obes, ancien ministre de la guerre , récemment de retour à Paris, a été admis en audience particulière du Président de la République en qualité da minietre plénipotentiaire et envoyé extraordinaire de la République orientale de PUregney prèe 1s République [tançai/se.


Exposition des produits . dc l'industrie agr i cole à Saint-Pétersbourg dans l'intérieur du manége de la garde h cheval.

culture, travaille de tout son pouvoir à son perfectionnement, et la sollicitude dont son gouvernement a toujours fait preuve en sa faveur s'est surtout manifestée dans ces derniers temps de la manière la plus éclatante. Maintenant que les particuliers russes ont commencé à faire de l'agriculture l'objet de travaux constants et de recherches sérieuses, on est fondé à croire que les vastes horizons d'une époque nouvelle vont s'ouvrir à cette branche si importante de l'économie nationale. Appelée à jouer un grand . rôle, l'agriculture quitte peu à peu l'ornière de la routine, secoue par degrés le joug du préjugé et se, constitue en une science positive qui a pour baSe les principes immuables de la nature et pour sommet les hautes conceptions de l'économie des nations. Les causes de ces tendances, aujourd'hui universelles, sont toutes naturelles et découlent de la force même des choses et des événements. Tandis que l'industrie manufacturière prenait un rapide essor et s'élevait à des dimensions colossales, cette autre branche de l'activité humaine qui devait lui créer les matières premières ne progressait qu'avec lenteur; pendant que la vapeur et les machines augmentaient à l'infini la puissance productive du travail manufacturier, la terre ne livrait qu'Une ,.masse de produits qui restait invariablement ou à peu près la - même. • Trop . souvent les Etats de l'Europe . furent inondés, au delà de leurs besoins, d'une quantité innombrable d'objets destinés à satisfaire le luxe le plus raffiné; les fabriques encombraient les marchés européens de richesses incalculables, et an même temps des populations entières; au sein de leurs campagnes sans cultures et sans moissons , tombaient déci-• mées par la disette, man-, quant de ces moyens gigantesques dont dispose l'industrie manufacturière et qui ne se trouvent quelquefois qu'à un degré bien moindre dans l'agriculture si même ils ne sont point au-dessus de la puissance de l'homme. Ce n'est pas avec la rapidité magique de la vapeur, qui fàçonne les produits manufacturiers, que peut se développer la fécondité de la terre; ce n'est pas non plus l'imagination et les raffinements du goût qui peuvent influer sur la qualité de ses productions; ici l'homme lutte corps à corps avec la nature, il lai arrache un à un ses secrets par une persévérance invincible, et voit souvent ses efforts se briser contre la puissance éternelle de ses princiffl. Unirent« et h per'

Cheval de trait ayant remporté le prix pour avoir traîné le fardeau le plus considérable.

tionaement des instruments de culture demandent des siècles; ils ne se répandent et ne se naturalisent sur le sol qu'avec une lenteur; qu'il faut attribuer, d'une part, à la nature même des travaux de la campagne qui attachent le cultivateur à son terrain et le privent de cet échange de pensées, de ce contact intellectuel dont jouissent seuls leshabitants des villes; lenteur qui tient, d'un autre côté, au cercle étroit de préjugés et de coutumes traditionnelles parmi la population ouvrière des campagnes, à laquelle manque ce puissant mobile, ce précieux levier de toute activité, l'émulation. Dans les autres branches de travail, les progrès se manifestent aux yeux les moins claire voyants; aucun pas fait 11 les domaines de l'industrie manufacturière et de l'art n'échappe aux regards des hommes spéciaux ni à ceux de la masse, qui y saisit le moindre perfectionnement à des signes certains et palpables ; mais dans l'économie rurale les résultats les plus brillants, les phénomènes les plus extraordinaires restent inconnus et souvent meurent dans l'oubli. L'invention de quelque vis microscopique, de la moindre soupape destinée à augmenter la puissance infinie de la vapeur, est proclamée à l'envi par les journaux de tous les pays; le nom de l'heureux inventeur retentit d'un bout de l'Europe à l'autre, et cependant l'épreuve a lieu, la machine refuse de fonctionner et l'inventeur descend de son piédestal improvisé sans so voir dépouillé de sa renommée. Des fondrières impraticables ont été conquises à l'agriculture, des landes désertes se sont couvertes de riches moissons, un système rationnel d'économie rurale s'est introduit parmi les paysans, et le promoteur ignoré de ces travaux reste voué à l'obscurité, et ne laie% le souvenir de ses bienfaits que dans la mémoire d'une population circonscrite. Courbé jusqu'à terre par les ans et le labeur, les yeux invariablement fixés sur le sillon grisâtre, le, paysan pousse son chétif attelage, prête ce qui lui rese de forces ou plutôt de faiblesse, féconde de ses sueurs ce sol auquel il s'attache en raison de ses souffrances, et voit souvent périr en un seul jour le fruit de ses nuits sans sommeil et de ses journées sans repos. Mais sans murmurer, se confiant en tout à la volonté et à la pre'ection de la Providence, il reprend se tâche pour la poursuivre jusqu'au moment où il disparaîtra de ce monde, ne laissant pour toute trace que le sillon qu'il a creusé et la croix modeste qui surmontera sa tombe,


L' ILLUSTRATION , JOURNAL UNIVERSEL. Orientaux qui, en 4825, accompagnèrent le général Lavalleja , lorsque celui-ci exécuta l'audacieuse pensée d'entreprendre la délivrance de son pays, dominé alors par une nombreuse armée étrangère.

nus au grade qu'ils occupent aujourd'hui, et chaque rade qu'ils ont ainsi conquis a mérité I approbation de l'arme. Le premier commande le bataillon du 5 de ligne; le second, le bataillon Resistencia. Tous deux sont jeunes, toua deux sont bien dignes de tenir une place distinguée parmi les défenseurs de Montevideo.

Le général Dore ANACLETO MEDINA est un des plus vaillants soldats de la Plata. Il compte quarante ans de services militaires, treize campagnes et quinze batailles rangées. 11 a été successivement chef d'avant-garde et chef de l'état-major de l'armée.

Le colonel Solsona réunit à son grade dans l'armée les fonctions de député et de conseiller d'Etat. Le colonel nos José Arrrosio COSTA, cher d'état-major de l'armée du général Rivera, a occupé le poste de ministre de

'

Le colonel

DON

José

MARIA SO/RONA,

commandant le bataillon

du 5, de ligne.

Le colonel nos ?Lanceuse SOZA. En 1844, il fut atteint par un boulet de canon et fut ainsi enlevé à sa patrie et à ses compagnons d'armes. On l'appelait l'Hector de la nouvelle Troie : il a conquis ce nom par des haute faits dignes des héros d'Homère, et qui aujourd'hui sont le sujet de chants populaires sur les deux rives de la Plata. L'armée orientale est à juste titre fière des belles actions de son héros. LOS colonels DON JOSÉ MARIA SOLSONA et DON JUAN ANTOmo LEZICA débutèrent dans la carrière militaire en même tempe que commença le siége de Montevideo. C'est par dee actions brillantes sur le champ de bataille qu'ils sont parve-

381

Le lieutenant-colonel no, ANTONIO SERINE, commandant la légion italienne.

Le colonel DON JuAto ANTON/O LE-LICA , commandant le bataillon RéSi3lenCia.

la guerre. Excellent cfficier de cavalerie, vrai patriote, il compte beaucoup d'années de loyaux services.

Le lieutenant-colonel DON ANTONIO Suera, chef de la légion italienne, est au nombre des étrangers qui se sont généreusement dévoués à la défense de Montevideo. De même que tous ses compatriotes, Susini a continué son service pendant huit ans, sans toucher la moindre rétribution. Le lieutenant-colonél Susini est un jeune homme brillant sur le champ de bataille, et rempli d'enthougasme pour les idées de gloire et de liberté. AD. DMASTREL Ancien gouverneur de Merlin-Garcia (Plata).


378

L'ILLUSTRATION ,• JOURNAL >UNIVERSEL.

avis bien intentionnés d'un voisin éclairé, bien plus encore adaptés aux exigences de la vie de campagne. Près de ces produits se groupaient quelques échantillons d'ouvrages de à révoquer en doute les leçons qu'il pourrait trouver dans les , élèves de l'école livres. C'est ainsi que s'explique la lenteur avec laquelle la femmes confectionnés par de jeunes filles classe agricole accepte les notions les plus rationnelles de du district d'Alatyr, du gouvernement de Simbirele. Cet êtafonde aussi dans un but de haute sagesse, est e blissement, l'agronomie et la résistance qu'elle oppose aux améliorations exclusivement destiné à préparer de loin des compagnes aux qui pourraient augmenter son bien-être. C'est sous l'influence de ces considérations que l'idée d'une jeunes gens des écoles des apanages; dame cet ensemble de exposition plus vaste et qui devait réunir les produits agri- concordance perce une idée dominante qui, dans les moindres détail,, se retrouve fidèle et conséquente à elle-mémo, coles, sinon de toute la Russie, du moins de quelques-unes de ses parties, a naturellement surgi. L'honneur et la mise le I roblème de l'éducation du paysan. Le 31 octobre dernier, la Société impériale Economique, à aléoute de cette idée devaient appartenir de plein droit et appartiennent en effet à la Société impériale Économique. dans une séance solennelle destinée à célébrer le jour anniversaire d'une institution qui compte déjà 86 années d'exisCette société, Fondée par le génie de Catherine la Grande et tence, a distribué aux exposants les prix auxquels ils avaient placée à la tète de l'industrie nationale depuis près d'un siècle, a de tout temps été honorée de l'attention particulière été jugée avoir droit par une commission prise en dehors de la société et choisie au sein de toutes les spécialités, de des souverains russes, qui l'ont comblée de leurs libéralités, toutes les conditions et de toutes les nationalités; ces prix, et elle jouit parmi le public d'une considération bien méau nombre de pMs de 400, consistaient tant en médailles ritée. Patronée et présidée par un des membres de la famille d'or, d'argent et de bronze, qu'en récompenses pécuniaires; impériale, le prince Pierre d'Oldenbourg , c'est elle qui, dans le cercle de l'économie rurale et de la propagation dés celle de 500 roubles d'argent, gagnée par le meilleur cheval connaissances agricoles, a toujours pris l'initiative de tous de trait, a été abandonnée immédiatement par le paysan les perfectionnements et de toue les progrès; et cette an- Gvosdkoff; son propriétaire, pour concourir aux dépenses de née encore c'est au zèle et aux soins empressée du prince la construction d'une église nouvelle qui s'élève à Saint-PéVassili Dolgorouky,, son vice-président, que l'exposition tersbourg. Cette solennité, toute nouvelle pour la ville de Saint-Péprescrite par l'Empereur a dû l'éclat dont elle a brille. L'exposition, ouverte le 4 septembre, a duré jusqu'au tersbourg, ne peut manquer de laisser des souvenirs ineffaçables dans la mémoire des nombreux exposants qui ont pu 16. Elle occupait la vaste enceinte du magnifique manége assister. du régiment des gardes à cheval. Les objets exposés s'y GABRIEL FALAMPIN. trouvaient distribués sur d'immenses tables, dressées sur six rangs le long du manége. Au centre de la salle s'élevait un berceau rustique, entouré des divers produits de Segmentes de voyage. l'horticulture, et dont le faîte supportait une ornementation composée d'outils agricoles de petite dimension. Du LA HAVANE. côté opposé à l'entrée avait été construite une galerie couverte, où étaient ménagées des séparations pour les échanL'arrivée de l'Ohio m'a surpris dans l'heureuse existence tillons de bétail présentés à l'exposition. Dans le fond de q ue des familles hospitalières m'avaient faite à la Nouvellela galerie se trouvait une vue de la chaumière impériale Orléans. Bien qu'il y ait de nombreux rapports entre nette de Péterhoff. — Les produits exposés s'élevaient au nombre ville et le Havane, je ne pouvais trouver, pour me rendre à de plus de trois mille. La plus grande partie provenait du lite de Cuba, et meilleur bâtiment que ce pekeene gouvernement de Saint-Pétersbourg et des gouvernements Léviathan des bateaux I. vapeur américains. leiviethe I limitrophes; le reste appartenait aux différentes contrées de quand je relis le livre de Job, et souvent je la relis, cette l'intérieur, et même aux régions les plus reculées de la Ruslamentable élégie de la misère de l'homme, m'apparaft . sis : à la Bessarabie, à la Transcaucasie, ad Kamtschatka. la peinture du monstre aquatique, comme la poétique descrip— Ces objets étaient, d'après leur nature, classés en six tion du colosse animé par la vapeur. Voyez vous-même et sections. Nous nous contenterons d'en énumérer les princi- jugez : paux échantillons. Ses éternuments ont la splendeur du feu, ses yeux sont comme PREDIIÈRE SECTION. Matière végétale. —La première place la paupière du jour. Dosa bouche jaillissent des flammes commodes tisons embrasés. était occupée de droit par les céréales, qui, au nombre de De ses narines s'échappe une fumée comme d'une chaniière trois cents échantillons, représentaient la diversité infinie du ardente. climat, du sol et de la culture de l'Empire. Toutes les esLa force est dans son col et la terreur marche devant lui. Il fait bouillonner la mer comme une cuve profonde. pèces possibles de blé, de froment, d'avoine, de „seigle, Derrière lui brille son sentier et /a mer blanchit comme une tête de maïs, de millet, etc., s'y trouvaient rangées dans un de vieillard. ordre systématique. Plus loin étaient les herbes de pâtuconstruit pour transporter à Chagrès les cherL'Ohio, rages, et enfin soixante-quatre échantillons de lins et vingtsix de chanvres. Quant à la partie des fruits et des légu- cheurs d'or de la Californie, a une capacité de 3,000 tonneaux, deux.machines de 4 ,000 chevaux, et des cabines pour mes, les pommes y jouaient le premier rôle. 550 voyageurs. Demeene SECTION. Bestiaux. — Cette section était la Heureux l'armateur de New-York qui a eu la hardiesse moins riche. Cependant ce qui attirait surtout l'attention, de lancer sur les flots ce colossal navire. Son succès fait c'était les chevaux de trait, dont l'un, celui qui a remporté le prix, a traîné jusqu'à quatre cents pouds (cent soixante envie à plus d'un spéctilateur, qui . s'accuse de n'avoir pas eu la même pensée ni le même courage. Il a mis là, dit-on, quintaux), , une somme de deux millions; mais en quatre voyages, il a TROISTÈDIE SECTION. Minéraux. — Parmi les articles les plus intéressants de cette section, l'on a surtout remarqué déjà recouvré 300,000 francs. Encore quelques trajets, et son les échantillons du terrain de plusieurs gouvernements. En- capital sera rentré dans sa caisse, et chaque année l'Ohio lui apportera gratuitement sa riche moisson. suite ceux de sel, d'asphalte, de tourbe (de Moscou), de Au point du jour, une voiture me conduit à la levée, où succin, de charbon de terre, de soufre, de granit de Finles deux cheminées du bateau lancent déjà dans l'air des lande, etc. tourbillons de fumée. Tandis qu'on charge encore un amas QUATRIÈME SECTION. Produits de l'industrie rurale. de marchandises, mes regards errent tour à tour sur la ville —Toutesrdefainsetdgruax;scretmélase;vin, que je quitte à regret, sur ce fleuve, où déjà une quantité eau-de-vie et liqueurs, bière, vinaigre, huile (entre autres l'huile d'olive de Crimée), etc. Filage de lin, toiles (les plus de barques et de navires balancent leurs voiles de côté et. -fines étaient du gouvernement de Kostroma) ; filets, rets, d'autre. Quel vaste tableau I quelle force vitale! A quelques pas de distance est le quartier Lafayette, où l'on ne voyait, papier pour couvrir les toits , etc. Vaisselles en bois , traîneaux, chariots et toute sorte d'objets façonnés en bois et en il y a une dizaine d'années, que des cabanes éparses, construites par des émigrants allemands, et qui forment paille (voir la gravure), nattes, chaussures d'écorce, etc. Ensuite des fourrures, des peaux et du maroquin. Des aujourd'hui une ville de 40,000 âmes. Eu face, sur l'autre bord du fleuve, est la ville de Macdonough, où s'élève échantillons de laines et de toisons de tous les degrés de préparation; du crin, des soies de porc, du drap (une pièce l'Hôpital de la Marine, l'un des plus beau; édifie» de la de drap en poils de chameaux attirait l'attention univer- Louisiane, et près de là, une autre ville à laquelle, avec leur amour des nomenclatures étrangères, les Américains selle), des tapis, etc. Du suif, du savon, du fromage, de ont donné le nom d'Alger. C'est l'Arsenal maritime, le l'édredon. Du poisson séché et salé , de la colle de poisson ; chantier de le Nouvelle-Orléane, qui, comme une grande du miel et de la cire, une ruche avec des abeilles vivantes. De la soie et des vers à soie ; des coquilles à perles de dame, n'a point voulu avoir dans ses rues aristocratiques le -bruit des marteaux, la vapeur des fournaises. _ Courlande, du fer, des tuiles, etc., etc... Pendant plusieurs heures, le bateau circule entre des CINQUIÈME SECTION. Machines et instruments agricoles.— On y remarquait les charrues de la Russie-Blanche, de la Li- rives ombragées d'arbres verts, parsemées de plantations de sucre et de riantes habitations. Puis ses rives s'aplavonie et de la Lithuanie; il y avait des charrues pouvant tissent et s'affaissent au niveau du fleuve, A la place du s'adapter à toute sorte de terrain, d'après le système américain, anglais, etc. Parmi les machines à battre le blé, il sol fécond où s'épanouissent les rameaux de fleurs, Mi brille l'oranger, on ne voit plue qu'une terre inculte, marécageuse, faut citer celles de Courlande et de Finlande. Celle qui a été reconnue comme la meilleure est de l'invention d'un simple habitée seulement par quelques pilotes, qui doivent, chaque paysan russe nommé Gvosdkoff, qui, sans aucune in- jour, observer les mouvements du Mississipi, les bancs de struction, et par la seule force de son génie, est parvenu sable qu'il soulève et déplace à la fin de son cours, dans ses à surpasser dans ses conceptions les esprits les plus éclairés dernières convulsions. Hélas! il en est souvent de la grandeur des oeuvres de la et les plus distingués par leur science. Il y avait aussi des semoirs, des machines pour confectionner les briques , filer nature comme de celle des hommes. Dieu, eu leur donnant la soie, etc. la puissance, s'en réserve la durée. Tel qui n'a vu que l'éclat &lubie secineer. Modèles. — Ici encore la première place d'un règne victorieux, ne sait pas que ce règne peut finir était occupée par la machine du paysan Gvosdkoff pour dans une morne langueur, sous l'outrageant pouvoir d'un vil nettoyer le fond des canaux et des rivières, machine qui geôlier anglais. Tel qui a suivi la. marche d'un fleuve dans surpasse tout ce qui a été fait dans ce genre et qui sera sa plus grande largeur, n'imagine pas à quelle humble fin envoyée lé l'exposition universelle de Londres. il est réservé. Le Rhin, le beau Rhin, ai impétueux à Sch eeL'exposition présentait encore une longue'série d'objets bouse, si riant auprès des coteaux de RudeebeiM, se perd des l'administration des écoles des apanages. Dans cette misérablement dans les sables de la Hollande. Le Danube leetitutlon , de jeunes garçons pris dans des familles de se divise dans les champs de la Moldavie, en faibles rapaysans, élevés dans la simplicité des moeurs rustiqua, meaux, et le Mississipi, qui a, chemin faisant, absorbé tant par des travaux heureusement combinée , de ruisseaux et de rivières, tombe dans le golfe du Mexique les principes rationnels de l'économie rurale par quatre einbotteures, dout lrola ne sont point prati-

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quées, et dont la quatrième est barrée par Une balise eu rend le passage difficile aux bâtiment d'elort timege, Noies sommes restés là près de vingt-quatre heures A atone dre un temps favorab'e, et ce n'est qu'en ralentiseane4 mouvement des machines, et en manœuvrant sous la dire, fion d'un pilote, avec_ des précautions extrêmes, queues sommes parvenus à franchir la balise, tandis que Mgi jea., Beaux remorqueurs, qui viennent chercher là les navires, se débattaient péniblement avec leur fardeau, plongeaient dans . le vase, se relevaient et retombaient encore. Il en coût 4 un navire pour se faire ainsi traîner à trente lieuse • de distance, jusqu'à la Nouvelle-Orléans. Mais il faut à la capitale de 1 ouest des vins de Bordeaux, des soieries de Lyon, de la quincaillerie de Paris. Il faut à l'Europe des eargaisons de sucre, de coton, et, dans ce besoin réciproque de produits agricoles et industriels, la balise n'arrête pereoinlineeeienevaux Le lendemain, nous courions de toute la vitesse de nos sur les vagues bleues du, golfe du Mexique. chevaux mille C'est le 1 ee janvier : seul au milieu d'un cercle d'étrangers auxquels le hasard me réunit, que je quitterai bientôt probablement pour ne plus jamais les revoir, je songe à- tous les voeux qui s'échangent loin de moi en ce jour, non point aux voeux frivoles ou menteurs inspirés par u aux sincères quel on doit galamment se soumettre, m accents d'une maison amieeet aux bénédictions'de la famille. Si, de tous ceux qui, à pareille époque, daignaient m'inscrire sur la liste d'envoi de leurs cartes, il n'en est pas un qui s'occupe de moi, je suie bien sûr, cependant, que d'icone pensée s'est croisée dans l'espace avec plus d'une pensée fidèle; qu'une tendre voix a dit ce matin : e A cette heure où est- il? D et qu'une mère et qu'une soeur ont prié pour moi. Fies je songe à ce siècle dont l'année marque la moitié siècle orageux et terrible, si jamais il en fut, qui a ébranlé tous les trônes et donné la fièvre à tous les peuples; siècle grotesque et bouffon, qui, depuis cinquante ans, promène des le monde sa marotte et ses grelots, se raillant de rempire des forts et des prévisions des sages; étrange et douterez spectacle, plein de larmes et d'arlequinades, où l'on a vu les diadèmes des rois sauter comme des toupies, et les combinaisons des esprits les plus habiles s'évanouir comme des bulles de savon; où les géants ont été découronnés par les nains, et les docteurs de la loi chassés par des écoliers; où Wellington est devenu un grand homme,. et Garibaldi un grand général ; où les poètes se sont dépouillés de leurs ailes séraphiques pour descendre dans le Forum avec la toge Ce tribun. e Ja ne sais pas, a dit Byron, si les anges pleurent, mais les hommes ont assez pleuré, et pourquoi? pour pleurer encore (1). La génération à laquelle j'appartiens ne verra pas la fin de ce siècle; mais avant qu'elle s'éteigne, qui sait ce miel lui réserve de drames et de mascarades I Il est en bon chemin, et ne parait pas disposé à lâcher si vite ce qu'il tient avec un rire diabolique entre ses deux mains, d'un côté la torche incendiaire, et de l'autre un cordon de marionnettes. Mais loin de moi pourtant ces tristes réflexions, labyrinthe moderne, où nulle Ariane n'apporte un fil protecteur. « Valamas Dias! Que Dieu nous protégel » disent les Espagnols. C'est le cri qui s'échappe de l'âme dans sa perplexité, et je suis près de ceux qui souvent le répètent dans leur joie comme dans leur souffrance. Le quatrième jour après notre départ de la Nouvelle-Orléans, de bonne heure, tous les passagers sont réunis sur le pont; aux premières lueurs de l'aube, nous voyons s'élever devant nous les remparts qui gardent l'entrée dw port de la Havane, citadelle à droite, citadelle à gauche, canons braqués en haut des murs, et, après cet appareil de guerre, un vaste édifice qui est une prison. Il y a de quoi effrayer ceux qui arriveraient là avec une mauvaise conscience. Mais à peine a-t-on dépassé les mure de la Punta et dû Moro, que le regard plane sur un délicieux panorama. C'est la rade, vaste bassin de nacre et d'azur, bprdé de chaque côté par un cercle de collines. C'est une masse de navires qui viennent de tous les points du globe ; c'est la ville aven ses clochers, ses palais du Gouvernement et de l'Amirauté, ses maisons peintes en vives couleurs ; c'est le quai inondé d'une foule de curieux et d'une foule de nègres employés au service du port. Il y a là un tel mouvement, une telle apparence de bien-être et de gaieté, qu'on aspire à courir au plus vite dans cette ville si coquette et si riante. Déjà l'on a sa canne à la main, sa valise sur le pont. On demande une chaloupe, on veut partir. Patience! si la Havane avec son beau ciel, ses verts coteaux, ses fleurs et ses parfums, apparaît à l'étranger comme une demeure féerique, il faut se rappeler mie l'on n'aborde pas sur cette plage comme dans la République des Etats-Unis, où personne ne s'inquiète de savoir si vous avez un passe-port, où vous n'êtes tenu, en voyageant, que de livrer votre nom au malice d'hôtel qui vous ouvre sa porte. A la Havane l'autorité administrative ne se soucie nullement d'une telle liberté. Le fisc et la police gardent les avenues de ce paradis terrestre avec une plume de fer. Le fisc a une quantité de comptes à régler avec chaque navire. J'ai plus d'une fois admiré 'en d'autres paye ce qu'il y a d'ingénieux dans l'art avec lequel le fise frappe coup , sur coup le contribuable, de l'air du monde le plus innocent, et multiplie le môme impôt en en changeant seulement les dénomibattante Ses ce rapport, je crois que celui de la Havane peut être étudié comme un modèle, et comme vous vous peteressez à toile les genres de distinction, vous ne pouvez fuira moins que de vous arrêter, au moins un instant, à observer celle-ci. Je ne vous montrerai pas le fisc havanais étendant ta main sur un bâtiment espagnol, car, par égard pour la tei I know mi lJ the otrèls ueep but men Rata lampa

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UtifitNAL UNIVERSEL. raliittithall al Oillniffit des MM plagiat« niait . eeit pire neemoe Mai Mute; Male en admettant qu 'il n'en ait battu ealla dé«, Cela «tarait 'é prou>, jûTitan tartain patit e le piste tendre de tous les entoura n 'était Pte le plue fendre de tous les maris. e Nicolardot consacre nn des chapitres de son livre au mariage des grands hommes, use chapitre bien piquant s'il était traité d une manière ple«te. En général les grands hommes n'ont pas été très-heureux en métrage. Les anciens croyaient cale les lauriers préservaient de la foudre. Puisque la docte antiquité l'affirme, je le veux croire ; mais ce qu'il y a de plus sûr, c'est que tous les lauriers, toutes les palmes du tende ne garantissent pas de certain accident que nos aïeux — Baractérisment d'un mot énergique, et que jç ne pourtant aujourd'hui désigner honnêtement que par une périphrase aussi longue que celle de Malherbe : Le pain», m na cabane où le chaume le couvre, Fat mies à sen loin Et la garde qui veille am bines« du Louvre N'en défend yen ace ride.

Que de grands monarques, de têtes augustes et deux fois couronnées, que de grands pontes de grands philosophes, de grands capitaines ont passé émis ces fourches caudines dressées par le beau sexe I Tombe aux farda de «Minn gai ta dols ta nitre. J'y tombe; ; '' fedi plants, ombres illuradresifq0Llloi, avez dû ; toi eimtrieut, é mon grand je te r an trouvé dans ta femme un coeur qui r au tien. Mais pourquoi ) ô mon manse, l'aller choisir dam te troupe, où elle était al>, où elle avait grandi, sana avoir soda les yeux de très-bons exemples de fidélité et de endetta? Peut-étte, après tout, ne pouvais-tu faire autrement, dans un teins où presque toujours il fallait choisir entre le monde et le giéâtre. A propos de la femme de Molière, ce qu'an tilt M. Nicolardot fait assez voir qu'il n'a aucune connaissance des récents et excellente articles de M. Bazin sur ce sujet. Molière fut accusé d'inceste par tes ennemis, pour aven. épousé une fille de Madeleine Béjart, avec laquelle il avait longtemps vécu. On sait que, pour confondre les calomniateurs, Louis XIV tint sur lee fonts le premier enfant né de ce ma_ riage. C'était là une royale réponse, mais ce n'était pas une réfutation positive, et tee commentateurs de Molière y travaillèrent longtemps en vain. On s'accordait toutefois à dire que cette seconde Béjart était une soeur de la première; on le disait, ou le répétait, mais sans preuves; et M. Beffara, à qui l'on doit tant de précieuses révélations sur Molière, fit inutilement les plus longues recherches pour découvrir l'acte de naissance de sa femme. M. Bazin a, le premier, mis le doigt sur la difficulté. Il a très-bien établi, par des faits constants et les inductions qu'il en , a tirées, que la femme de Molière était, il est vrai, une fille de Madeleine Béjart, niais née de son commerce avec un gentilhomme de Provence qui avait précédé dans son coeur l'auteur du Misanthrope. Quand on veut écrire la vie privée des grande hommes,

andtlehie.

• L'invention de Pininthrieffe, qui donne des ailes à la pensée humaine, arrache des laure à Nodier (page 100). Bien plus, dès qu'on eut inventé les lettres de l'alphabet..., l'alphabet, la plus sotte des turpitudes (page ils), l'âge d'or était tidi (page 99). Il a d'inépuisables plaisanteries sur le système métritIrle le2 213)4 l'une dee plus admirables innovations de la Ré volubbir Bene/ibn. • ll est étincelant de verve et de gaieté sir l'are do méridien, sur l'orthographe voltairienne et italienne, sur cette néogreplaie eacrilége du dente (page 196). ll déclare que tinte stagna-' phie est essentiellement mauvaise, Menteuse et .4acrilége, qu'elle est une œuvra d'ignorance et un crime de faux matériel (ibid., page 196 ). La substitution de reine, français , anglais, milanais, j'aimais, etc ..., à rogne, français, milanais, j'aimais, etc., le fait tomber en syncope...., comme ai le roy,, rogne, s'oignait , qu'il veut rétablir, rappelait mieux les originaux regs (rex), regina, regnabat, que nele fait le ré italien, la reine et le régnait du français. • il voit dans la perfection de l'orthographe italienne, celte perfection dont Voltaire était jaloux et qu'enviait Volney pour les langues française et anglaise il voit la cause que l'italien n'est parlé qu'en Italie (page 170). ' Il dirait volontiers, comme Théophile Gautier, que c'est la voix qui empêche de chantés, et que Dupré n'a jamais été ainsi admirable que depuis qu'il n'a

' mana NOM», EN Miaulerait«. e Charles Nodier,, écrivain charmant, brillant coloriste, conteur délicieux, ingénie« savant, fut doué d'une imaeation riche et mobile qui lui fit soutenir plus rune fois des Idées con tradictsIres. Adorateur des patois, le culte da vieux langage populaire fut le seul peut-être auquel il fat toujours fidèle. di

par malheur, dit-11 dans sa spirituelle plaisanterie an Seo pages, intitulé, : Bienfaits de linguistique, « 84 par malheur les

fine, Soumet, de Musset, Wein dey, Pasture do Laie, de. Les dieux sont partis, aterietiodier les lum p de use les dieux met partis, et les poiles s'en vont ana les Usa t Je voua dis que landier regrette la ante on brin fanai» (anisa du dieu Pan. Il est inconsolable d'avoir perdu les trois cordes d'Orphée tendues sur une écaille de tortue (testudo). • Du temps de Christophe Colomb, il ae serait moqué du sublime navigateur pendant son premier voyage; ce qu'il aurait ou de commun, hélas! avec presque tout le monde. Il se serait moqué de Colomb, même après la découverte de l'Amérique qu'il aurait niée hardiment. • Nodier est charmant d'ope, — Oui , asns mais il est charmant orme na estent. eut un »bd doute, comme le prince de Ligue oie si spirituelle rednoire. arment Ingénieux , on dirait qu'il se pin* d jouer des Surs à ses lecteurs, en cachant malicieusement ta pensée derrière les mots, comme l'a dit un critique distingué M. de SainteBeuve. • il est sémillant et original. — Soit; mais ses trop fréquentes antithèses d'idées et de mots surtout, déparent souvent me brillantes peintures. J'ai toujours regardé l'antithèse comme une très-belle fleur de rhétorique, et je ne veux pas assuremetit

roser la prétention de l'arracher du parterre que cultivait and tant d'amour et de succès le spirituel Charles Nodier; mais je n'aurais pas été fâché qu'il y est lainé pousser un de vérité et de bon sens, ne fût-ce que pour reposer l'oeil et peu faire variété. • Trop souvent ses pensées ne sont que de malicieuses grammes, ou de piquantes contre-vérités, de la nature de épicel-

les-ci :

a Le singe n'est qu'un hotume perfectionné. — L'homme est un'singe non réussi. • » Quelquefois aussi «les ne sont que d'énormes plaisanteries, lors meinnqu'il les, prend pour des pensées Il prétend, par exemple', que l'agneau est la figure dusérieuses. par cette raison impayable que • l'invention de la lettreVERBE, B, premier algue • de l'initiation de l'homme au mystère de la parole, est due à » hi célèbre bique de Psannetique. • Que de galimatias, que d'absurdités en trois lignes! On reconnattra là sans doute une

réminiscence à demi voilée, une réminiscence honteuse de l'origine de tous les cultes. J'aimerais presque autant la brutale franchise de Depuis. • Plein de sophismes superficiels, Nodier regarde les animaux comme nos matera dans l'art de parler (page 80). Selon lui, l'homme ne connut d'abord que les voyelles; l'âge des-voyelles

précéda de beaucoup le siècle des consonnes. En sorte que les hommes ennuyés,de n'avoir pu dire, pendant des siècles, que a, e, f, finirent par devenir des gens d'esprit, et par prononcer ba, be, bi. » Que l'on compare les idées de riodierJur l'origine de parole avec celles de Bonald sur le même sein! Nodier est unlagracieux enfant qui essaye de bégayer; Bonald est un homme grave qui raisonne. L'un est l'esprit qui vous amuse toujours, lors même qu'il se moque de vous, lors meule qu'il se trompe ou qu'il vous trompe. L'autre est le génie qui vous éclaire et dont vous ne voulez pins quitter le flambeau, lors même qu'il vous conduit entre deux abîmes dont l'oeil n'ose sonder la profon-

deur. S'il est vrai que le bon sens et le génie soient de la même famille et que l'esprit ne soit qu'un collatéral, j'ai bien peur Une orthographe exactement conforme à la prononciation, que Charles Nodier ne soit point héritier direct dans la famille e dit Nodier, serait un événement si calamiteux aujourd'hui et qu'il n'ait que la part d'un collatéral éloigné. Tartufe de sen• pour les langues, qu'on peut avancer avec assurance que ses sibilité, qui s'apitoyait sur les vertus incomprises de feu M. de • moindres progrès sont déjà des symptômes irrémédiables de grand écrivain inutile, sans idées arrêtées, sans sys• décadence et de fin. Renouveler ainsi la langue écrite, c'est Robespierre; tème, sans conviction d'aucune espèce ; qui, Par un prodigieux • etre plus cruel pour elle que les Péliades envers leur père. On effort de son imagination (qu'il avait fort belle), a fini peut-être • n'en retrouvera pas même les ossements (page 167). — Et par croire qu'il croyait à quelque chose; Nodier n'était, 4u fond cependant M. F. Génie, dans son savant traité des Variations l'âme. qu'un vrai païen, cousu, je ne sais comment, dans la du langage français et de l'orthographe, prouve, par des rai- de peau d'on catholique; païen classique qui regrettait la blonde sonnements et des exemples sans réplique, que tous ces prétenVénus, Apollon dieu des Muses, Cérès aux épis dorés. Paul, à dus signe/ étymologiques, dont Nodier a fait lent de bruit, sont Ephèse, l' aurait entendu crier : la grande Diane/ la grande «rangers à la langue française, et n'y ont été introduits que par Blase, ou l'aurait vu s'agenouiller dévotement devant la statue le pédantisme de la Renaissance tout infatuée de grec et de de Jupiter Olympien, par la raison qu'elfe était couverte de la latin. C'est aussi ce qu'avaient deviné Duclos et Voltaire avec mousse poétique des âges, parce que le fils de Rhéa était venu leur bon sens exquis. avant le fils de Marie. • Les sarcasmes de Nodier n'ont pas de fin sur l'autorité d'un • Je n'ai jamais vu Charles Nodier; mais je me le figure prote écervelé du Moniteur, qui n'aurait pas été jugé digne de comme un homme à Pceil inquiet et tourmenté, au long visage coiffer le bonnet de papier des pressiers chez Estienne et chez pâle, aux trailefin2 et spirituels, et riant dans sa barbe, d'un Elzevir (page I e4). sourire ineffable et intraduisible, de la bonhomie de son lecteur. • il ne voit, en un mot, dans cette tour de Babel, maudite de • Je n'ajoute plus qu'un mot: Un écrivain est jugé, qui copie Dieu , que l'emblème éternel de toutes les améliorations que jusqu'à trois fois de sa main (son panégyriste l'a dit) les joyeu- . nous essayons dans les langues (page 167). e Cette orthographe estés obscènes, les licencieuses plaisanteries de Rabelais, — • barbare du dix-neuvième siècle fait descendre notre langue (la après les siècles de Bossuet et de Pascal, — de Montesquieu et • langue de Chateaubriand, de Lamennsie , de de Maistre, de La- de Buffon, — de Bonald et de Chateaubriand. » martinet au-dessous de tous les jargons connus (page 171). • • Les yeux de celui-là sont malades, qui recherche la pâle et Je cite textuellement. Celui qui ne serait pas exact jusqu'à la douteuse clarté d'une lanterne infecte, alors que le soleil inonde minutie, quand il s'agit d'imputer des absurdités semblables à l'horizon da ses célestes splendeurs I • un écrivain auquel -on élève une statue, mériterait le supplice Louis HERKEN008. que certaine peuples faisaient jadis subir au calomniateur. • Et remarquez Palerme de contradiction! Le même écrivain qui fulmine des anathèmes de Vatican contre le sacrilège néoloPublication de la Balle de la sainte gisme des dix-huitième et dia-neuvième siècles, emploie une Croisade en Espagne. foule de mots nouveaux et barbues: tulteristes, seicentistes , L'Espagne, pays conservateur par excellence, garde avec eesphuismei préciosité (page 69); — orthographier (substantif) ( page 173) ; — histerfologue (page i 99); — nomendaturier un soin tout particulier ses coutumes, ses croyances reli-

plus de voix.

il faut être au courant de tous ces détails , ou ne pas s'en mêler. Dans tous les autres chapitres de son livre, où il traite des craintes et antipathies, des délassements et affections, de la fortune des hommes célébres, et particulièrement de ce quo les gens de lettres ont gagné avec leurs ouvrages, en traitant, dis-je, de toutes ces matières, M. Louis Nicolardot commet les mêmes fautes de légèreté, de crédulité, les mêmes péchés de diffusion et de confusion. Cependant, il montre en plus d'un endroit de l'esprit et du sens, et il a incontestablement beaucoup de lecture. Je ne voudrais donc pas le quitter sur une parole décourageante, et fermer l'oreille à ce touchant appel qui termine son introduction : e Puissiez-vous accorder quelque indulgence à la jeunesse de l'auteur, en songeant que dans le sein de la capitale, bien des sirènes faisaient souvent, entendre de loin des sons agréables à son oreille, à l'heure où il se recueillait dans un profond silence, pour préparer les matériaux de cet essai, espèce de débauche ou d orgie biographique dans nos jours d'ingestions politiques.» Passons sur ces ingestions; je connais dee digestions politiques , mais des ingestions, je ne Sais ce que c'est. Du reste, il est beau, à vingt ana, de résister à la voix des sirènes, et de travailler vertueusement, au lieu de pousser une queue de billard, on de courtiser les déesses de Mabille ou de Valentino. Mais il ne suffit pas d'être vertueux pour avoir du talent, Il ne faut de déhanche ni d'orgie d'aucune sorte, et c'est psei de préserver le corps pour se gâter l'esprit. Puinue M. Nicolardot veut de la morale, en voilà, et de la. me&stin, et dé la plus ancienne, qui peut se résumer 20e); — intelligibilité (page 207); — hetéroglotio (page tout enfin> dans ce souhait do sage, que je Id adresse de (page 212); — psychisme ( page109). tout man coeur : e Meng sana in cdrpore sono, » Toutes sas expressions merveilleuses et plusieurs autres ..ALIXANDII DI1Far semblables sont accumulées dans quelques pages. • Nodier, dont il restera peut-etre peu de chose — la forme exceptée — (il y a des gens qui s'Imaginent que Virgile et Racine n'avaient que la forme); Nodier, adorateur du dieu Terme, Varldteis. Stylite de l'ancien régime, absent de son siècle, enchalna à la Do article de bibliographie sur Charles Nodier, à recension d'une publication intitulée : Lee Supercherie' littéraires dévoilées, et publié dans notre numéro du tb novembre derder, nous a valu la ennitatmication de l'article suivant sur les &aveux de linguistique du célébre académicien.

no

itisaidt ilt eider ana Maltée. spdciale (page 255).—II y aurait moins de bars Muté, s'émietta leu« en earniehant les cheveux, il y aurait e• moles de 'bisbille é «tenailler les villeges que le. Met (page 261). — ll traite de simulacre, demannequin le Jan■ gage de ville, de cour, d'amande 247 ). » Bacon, 'archer, Leibniz, Bossuet,(page Volney et d'autres hommes de génie, cherchèrent le solution du grand et admirable problèmes Troue> une peuplés, ou du moins langue unique comprise de tous /es de tous les hommes éclairés de chaque nation; Nodier aurait volontiers étranglé celui qui aurait cherché à supprimer le patois le plus baroque, le plus obscur, le lus gr ossier . Un Br perlant française et rtant les cheveux à la Titus; un lettreeton du R ou erlletant gue ou d l 'Au povergne la Grammaire de Boll et lisant la loi de 1833 sur Phistruction primaire, devaient etre pour l'élégant académicien un spectacle plue effrayant que «lui des sorcière/ de Macbeth, ou la vue du dernier fantôme de Méry. • chiites Nodier, cet habile et laborieux du langage, qui possédait si complétaient la matérialité artisan des formes grammatieales, mais qui était si profondément superficiel de pensée; ce tacticien consomtné, qui savait admirablement mettre en rang et faire menœuvrer les vingt. quetrefettreis l'alphabet, n'était qu'un philoSéplie d reboule-, , à lefaçoe de de Caton le deux et de Plutarque. Toujours non mon-choir cor In yeux pour cacher des leilies qu'i l ne ventait pelai, B parlas sa vie à faire semblant de regretter. des celtes morts et damné/de iMposeibles. Je parle des chine littéraires, des Milles religieux, des cultes politiques, de tous les cultes qui conatttuent la rte morale et intellecIttelle des peuplés. Ditlineee contre le ptogrés, rien ne put entamer ses lesions de granit; ni ls Chute des 'vieilles institutions, ni la réVotation des empires et des idées, id les merveilles de l'industrie

borne du passé, comprit toujours mal ce passé, calomnia le pré

sent, comme les Juifs firent du Christ, esse le connallre, et "n'entrevit même pas l'avenir.- Il regrette sans cesse le moyen âge, qu'il oppose aux siècles de fer de la civilisation moderne. Nodier est le moyen âge élégant, le moyen Page qui s'est fait dis-neuvième siècle; c'est le Gaulois babillé en Freinent,. Il ereit que le français est mort après Rabelais, Marot et Amyot), l'italien après le Taon; l'espagnol après Cervantes. Il avoue, en se frappant la poitrine de désespoir, que la langue française n'existait déjà plus lorsque Malherbe vint; — quel y a plus loin de Montaigne à la Bruyère que de Sénèque à Montaigne,— que le siècle de Louis XIV n'a rien aeheeé; — que la ptielsie est morte en Fronce dans le dtx-neuMS= siècle,— ve siècle qideomple avec prgueil Chateaubriand, Lamartine, 'Vidor Hop, Béranger, Méry, Barthélemy, Delavi-

gieuses et surtout les cérémonies extérieures instituées pour en perpétuer le souvenir. C'est ainsi que le 30 novembre dernier a été publiée à Madrid, avec les costumes et le cérémonial usités chaque année à la même époque dans toutes les villes de l'Espagne, la Bulle de la sainte Croisade. • Cette publication se fait à son de trompe par un cortége de cavaliers en tète duquel marche l'alguazil mayor, vêtu en noir d'un habit français, d'une culotte courte et de bas de soie et coiffé de l'ancien chapeau tricorne; il est suivi de la musique de la ville, invariablement composée d'un timbalier et de quatre musiciens à la livrée de la maison royale, galonnés sur toutes les coutures et sonnant dans des trompettes dont les fanons richement brodée aux armes de la ville représentent un ours noir s'apprêtant d monter sur un arbre appelé Madrorio; puis viennent les alguazils dans ce costume noir que le tradition fait remonter au temps de Louis XIII, et dont la forme, ainsi que les guêtres de cuir qui le terminent, donneraient à ceux qui le portent la tournure de nos Scapin de théâtre, si le chapeau rond aux larges ailes retroussées n'en modifiait pas l'aspect ; les montures de ces cavaliers sont revêtues du harnais arabe. Cette bulle, délivrée dans son principe par la papauté en


L'ILLUSTRATION, JOURNAL UNIVERSEL.

380 traits, pris sur nature, des personnages les plus remarquables de la République de l'Uruguay, seront vus avec intérêt par les lecteurs de l'Illustration. Montevideo est un nom connu aujourd'hui de toute l'Europe ; ses malheurs, sa constance, son courage, son patriotisme ont produit ce résultat, et ont attiré les regards du monde sur cette petite mais vaillantryliépublique. Il y a exactement huit années qu'eut lieu, dans l'EntreRios, le combat d'Arroyo-Grande, dans lequel l'armée Monteviciéenne fut entièrement anéantie. Après cette sanglante bataille, le pays resta sans défense; il n'avait plus ni soldats, ni matériel de guerre ; sas finances étaient épuisées : tout enfin semblait annoncer que l'armée victorieuse n'avait autre chose à faire qu'à prendre possession difpays. Il devait en être ainsi , s'il n'était vrai que l'amour de la pairie peut enfanter des prodiges. Les vainqueurs d'Arroyo-Grande formaient une armée de 48,000 hommes, l'armée la plus forte que le pays ait présentés en ligne. Celte armée traverse l'Uruguay, et arrive, sans obstacle, en vue de Montevideo. En même temps que la tête de ses colonnes se dirige sur la .ville, l'escadrille du dictateur Rosas jette l'ancre à l'entrée du port, et Montevideo, investie par mer et par terre, parait n'avoir plus qu'à demander merci devant ses ennemis. Mais, au lied de jeter un cri de grâce, Montevideo ose opposer la guerre à la guerre; et, de ce jour-là, commence cette lutte meurtrière qui se prolonge encore aujourd'hui, et dont on ne peut prévoir l'issue , au milieu de toutes les complications politiques qui ont obscurci la véritable question d'intérêt commercial. Le peuple :montevidéen , surpris jifsque dans ses foyers, ébauche à la hâte de chétifs retranchements ; tout citoyen se fait soldat, et ceux qui ne peuvent prendre les armes se dévouent aux soins des hôpitaux et à la fabrication des mu-

plus hautes intelligences du pays; il est en lierne tempie de ses plus chauds patriotes. Jeune encore, il s'est consacré au service public, sana cependant cesser de poursuivre ses études littéraires et poDéjà, avant le siége, il avait rempli les fonctions les plue importantes et, depuis, il a été successivement directeur de la police et ensuite ministre des finances; il s'est surtout fait remarquer par sa fermeté et son infatigable activité. Il est un des hommes qui a le plus contribué a soutenir la défense de Montevideo. D maintient au Brésil, d'une manière digne de ses talents, led principes qui constituent- cette défense. Fondateur et président de l'Institut historique et Owaphique de Montevideo,. membre-de cet institut au don A. Lamas est aussi un des premiers poètes de la .Plata. Il possède une instruction immense et, comme écrivain, une réputation incontestée.

DON Jumelai

SUARES ,

président actuel de la République orientale de l'Uruguay.

Le colonel DON José VILLAGRAN. Dans les combats de chaque jour qui se livrent sous les murs de Montevideo, les assiégés ne peuvent opposer à la nombreuse cavalerie de l'ennemi qu'une force réellement insignifiante en cavalerie. Aussi ce service ne se fait-il que par des hommes choisis et de bonne volonté, et celte situation donne-belle lieu à un singulier spectacle. Vingt à trente cavaliers s'avancent hardiment contre un nombreux escadron et se jettent avec une audace idouTe au milieu de la plus terrible mêlée de laquelle ils sortent couverts de sang, mais portant la tète haute et le regard plein d'orgueil. Au premier rang de cette poignée de brave», oit en distingue deux surtout. L'un aux cheveux- blancs comme la neige, l'autre dans la force de la jeunesse; l'un c'est Taje, l'autre c'est Villagran.

militaires. Il a commandé en chef dans quatre des plus grandes batailles qui ont é é livrées dans ces pays, et qui ont eu pour résultat la destruction complète des armées qui lui étaient opposées. Dans sa patrie; il a été successivement chef d'état-major, ministre de la guerre, gouverneur de Buénos-Ayres, de Cordova et d'Entre-Rios , protecteur des provinces de l'intérieur et directeur de la guerre contre le général Rosas. Général en chef de l'armée improvisée pour la 'défense de Montevideo, il sut, par son habileté et par ses talents, en former cette phalange de défenseurs qui ont pu résister ai longtemps à leurs nombreux ennemis. Le général Paz mérite aussi d'être cité comme administrateur intègre ; il est profondément religieux et sincèrement dévoué à son pays et à ses amis; il jouit enfin d'une belle et juste renommée de probité et de loyauté, que ses ennemis même ne lui ont jamais contestée. Le colonel DON FRANCISCO-TAIN. Dans une armée où les occasions de dévouement se présentent chaque jour, le colonel Taje jouit de la réputation du plus brave. On peut affirmer qu'on ne s'est pas battu une seule foià Montevideo sans que le colonel Taje n'ait teint sa lance du sang ennemi, sans qu'il n'ait laissé traces •de ses blessures sur le champ de bataille. C'est avec le siége qu'il débuta dans la carrière militaire. Il a sacrifié à sa patrie toutes ses pensées et toute sa fortune noblement acquise. Jeune, beau, spirituel, , énergique, impartial, il est adoré de tous ses compagnons d'armes : d'une modestie excessive, il est peut-être le seul , à ignorer , tout ce qu'il vaut pour son pays.

nitions de guerre. Il n'est pas une famille où l'on ne puisse citer les plus nobles sacrifices et les plus grands exemples de patriotisme, pendant ce long s iége de huit eus. Il n'est donc pas surprenant que dans une pareille crise aient surgi quelques hommes remarquables, et par les qualités éminentes dont ils pat fait preuve, et par les services importante qu'ils ont rendus à leur pairle. Il en est plusieurs dont nous avons pu nous procurer les portraits, et nous les reproduisons ici avec une courte notice sur chacun d'eux. Nos lecteurs trouveront, assurément, quelque intérêt à conne/ire ainsi les „jeteurs les plus marquants dans le terrible drame qui se djpone sur les rives de la Plata. DON Juarinne.Sumies, président de la République orientale, était, avant la guerre, l'un des plus riches propriétaires du pays. Aujourd'hui, il ne possède presque plus rien, ayant fait le sacrifice de son immense fortune pour la défense nationale, Sa carrière politique, date de 4810 ; depuis lora, il n'if' cessé d'occuper les postes les plus éminents dans la République •' il s'est toujours distingué par une probité sans tache et pr toutes les vertus. Quatre fois député de l'Assembi ée, deux fois sécateur, il se trouve aujourd'hui élu, pour la troisième fois, président de ta République, et jouit, de la part de ses compatriotes et de tous ceux qui le connaissent, de l'estime la plus **li ée. •

e

r al non José MARIA Paz, nit dans la République consacra ses services à so% pays, dee les preMn; de la révolution *id-américaine. Sa stemiiim militaire est l'une des plus glorieuses de ces eernsW Dam les grilles iniéeieurs, il sut se distinguer par u gue seeerMd, par on grand amour de l'ordre d est feemediusee. de la guerre. sommé par aucun autre en capacités

Dore Armes LAMAS , m'anis plénipotentiaire de la République orientale au Brésil, se distingue comme l'une des

Villagran, àgé de 70 ans, marche 'orbe per l'âge; mds, dès qu'il aperçoit l'ennemi, il se redresse comme par miracle ; son regard s'anime, et les hommes les plus vigoureux n'attendent parimpunément le'choc de sa lance ou do son épée. C'est ainsi que, pendait quarante ans, le colonel Villagran a servi sa patrie sans laisser démentir une seule fois Dl son indomptable valeur ni la bonté naturelle de son caractère. Le colonel DON BRIGIDO SILVEIRA. Au Mis derniarà 4844, le général Rivera éprouva un grave échec au combat de la India-Muerta. Il'allait passer sur le territoire brésilien avec les débris 'de cette année en déroute,. lorsipie 'des rangs sort un homme qui s'écrie : « Je n'abandonne' pas la patrie, n moi ; je veux mourir sur son sol. n Cet homme était Silveira, alors lieutenankcolonel. Une centaine de soldats suivirent cette généreuse résolution, et, pendant deux années , Silveira fit avec cette faible troupe une guerre terrible à l'ennemi vainqueur. Poursuivi avec acharnement, il se vit un lotir cerné par des forces bien supérieures, et, après avoir vu tomber à ses ab tous Ses soldats, il parvint à s'échapper en BO frayant, l'épée à la main, un passage à travers les rangs ennemis. Le colonel Silveira est une des gloires les plus pures de l'armée orientale. Le docteur DON %suri FERMERA , président de l'Assemblée nationale et chirurgien en chef de l'armée, a consacré sa vie au service de la patrie. Pondant toute la durée du siége, il n'a cessé de-rendre les services les plus importants. D'un patriotisme à tonte épreuve, il est en même temps doué d'un caractère bienveillant, doux et attela : c'est un , rie loyal etun médecin distingué. Le colonel noie MANUEL FREIRE est au serv Il se distingue par son patriotisme, par son sa sévérité dans la discipline. Il fut un

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Un an, 36 fr. Ab. pour Pans, 3 mois, 9 fr. — 6 mois, 18 fr. 3 te. Pria de ■ bague N , 16 c. — La collection mensuelle, lu., SOMMAIRE. iii,tnire de la semaine.— Bibliothèques communales.— Courrier de Park Chronique musicale. —Voyage â travers les journaux. — Quelques mats sur l'art de l'esciime en France. — Hippolyte Royer-Collard. — La monnaie d'or. — Un mobilier de police correitionnelle. — Lettres sur la France (1. article ). — Revue agricole , histoire du drainage. — Une saison à Aix-les Bains. — Souvenirs de voyage, la Havane (suite et fini. — Bibliographie. — Expérience du télégraphe électro-chimique. — Sinistres à le mer. Gravures. La Sion1 e•Barbe à Brest. — La Saint-Nicolas à Toulon — Mademoiselle I a Orna, artiste du théâtre de Dresde Ma urne Plot.liai. artiste dit Théâtre-Italien; La loge de la reine au théâtre de Oriente. Un mobilier de police correctipnnelle , 18 destine par Gavarni.— Actualités par Stop, 9 caricatures. — Au-les-Bains, 5 gravures. — Naufrage . e la Meuse.— Saint Vincent de Paul faisant l'aumâne. —Rébus.

illalelre de la aemalne Durant les huitjours qui viennent de s'écouler, l'Assemblée

Ne 408.— Vat. XVI.— Du %bel 20 au Vendredi 27 &Hales 1850. iliureates s rue Weiselleu,,

s'est consacrée presque exclusivement à l'examen sincère , approfondi de deux projets de loi importants : l'un relatif la répression de l'usure; l'autre, dont nous avons déjà indiqué la discussion, a pour objet la réforme de la législation en matière hypothécaire. Le débat, constamment dégagé de toute préoccupation politique, s'est poursuivi au milieu d'une sérieuse attention, avec une recherche de la vérité des faits que nous aimerions à retrouver toujours dans les travaux de l'Assemblée. Un calme soutenu, une forte argumentation de part et d'autre, une contradiction réciproque, ferme, énergique, jamais violente ou passionnée, ont donné à ces dernières séances un intérêt permanent, un caractère grave, élevé, qui dit aux sceptiques que les luttes ont découragés, ce qu'on peut espérer du mouvement régulier, sage, du régime parlementaire. Le projet de loi sur l'usure, qui était la suite d'une pro-

Gelebraliou de la

Ab, pou les dép. — 3 moi., 9 fr. — 6 mois, 18 fr. — I n an, 36 fr. Ab. pour l'étranger, — 10 fr. — SO — 40 fr.

position émanée de l'initiative personnelle de M. de SaintPriest, avait d'abord un double but : donner une nouvelle caractérisation au délit d'usure, qu'on proposait de faire résulter d'un seul fait d'usure, tandis que dans la législation actuelle c'est l'habitude de l'usure qui constitue le délit ; fortifier la répression qui ne parait pas suffisante. La première question a été longuement et fortement discutée dans un sens et dans l'autre. Au point de vue absolu de la morale, disaient les partisans d'une nouvelle définition, un fait unique d'usure est repréhensible; cet abus de la situation malheureuse d'un homme doit être réprimé, môme quand il se produit comme un acte isolé. Ceux qui voulaient maintenir la caractérisation actuelle, sans contester comptétement ces conclusions fournies par une appréciation abstraite, se sont efforcé; de démontrer que, dans la pratique des choses, la définition qu'on prétendait faire prévaloir, en

de Sainte-Barbe a Brcd., d'après un croquis do M. Ch. Bai rollier.


rivait ifistireere. gfelleeste particularités, shigelarltée et curiosités tigiiee et biographiques à propos de l'ouvrage de M. Lotus feieowtooe, Etudes sur les grands hommes. —Un vol. in-Se. — Chez Rendu. —Eh bien ! mon cher monsieur Louis Nicolardot, puisque Nicolardot il y a, comment va la vente de votre estimable in-cedievo , dont peut-être voue ôtés tout à la fois Fauter', l'éditer et le propriétaire responsable? ..... Je vous entends. Vous espériez mieux. Vous avez' beau passer et repasser, soir et matin, devant la montre ou le comptoir de vos libraires étalagistes, vous y retrouvez toujours, toujours, vos trop fidèles exemplaires, enfants trop attachés à leur qui ne les avait pas créée et mis au. monde pour garder la boutique. C'est qu'il ne suffit pas, effileur Nicolardot, d'avoir du zèle, l'amour, la passion de l'étude, le désir d'illustrer son nom; c'est qu'il ne enffit pas d'avoir beaucoup lu, d'avoir longuement compilé, comme fan Tiublet, pour faire un bon livre; il faut encore, il faut surtout choisir, ordonner, écrire. Or, vous avez peu choisi, vous n'avez guère ordonné, et vous avez écrit comme on écrit quand on n'écrit pas, ou comme on écrit quand ou écrit mal. Et pourtant, malgré cal trois grands péchés, que je vous signale tout net parce que j'espère que vous vous en corrigerez, parce e`a tout es mepeissez capable, de vous en corriger, eitelgré, dis-je , cet troll fautes capitales, votre livre m'a eut J'y ai vu ce que j'aime surtout à voir, des -Éreite bernes et des grandes fouettes en déshabillé. J'y ai retrotted avec plaisir, quoi4ue finie/tient entassées, beaucoup d'anecdotes de la vie ifi ffle de tous ces fameux pettodna gei beaucoup de ces pigiaiden révélations, de ces curieux dételle qu'il est toujoute dei -d'apprendre quand on lei igeoto,dont il est dota de de idesouvenir quand on commence à les oublier. Indoca, distant, et amen! mentiniase

pavie

Le premier chapitre de vos Etudes, par exemple, est fait pour intéresser tous les gens de lettres et aussi tous les gens du monde que la littérature intéresse. Quel est celui d entre eux qui ne désire savoir de quelle manière les grands écrivains ont composé leurs chefs-d'œuvre, ce qui donnait l'éveil à leur génie , ou ,ce qui en contrariait ou en arrêtait l'essor? Citons-en quelques exemples anciens et modernes. Quand quelque ide germait dans la tête de Socrate, il res, tait debout, immobile, durant des heures entières, jusqu'au moment où son puissant cerveau accouchait de ce qu'il avait conçu. C'était dans un , cabinet souterrain, au milieu du sie lence le plus profond, que Démosthène s'exerçait à parler an peuple d'Athènes, et méditait ses foudroyantes philippiques. César, art eteairie, ait partout, toujours prêt à toute beide àlad, chtetetécrivait ou dictait avait a 'lett Siens qui l'accomà ses secrétattedi *Mets du ises promenades, et pagnaient inactif. t dont le stt d Mai Le père a Itie, son elomère; qu'oublie M. Nicolardoe Eltitiuà eienk l'excellente habitude de boire un bon e coup, *Me dee, avant de se mettre à l'oeuvre. L'empereur Augite eesdckait les heures du bain à cultiver les Muses, et il lit; An M baignant, deux petits volumes de vers que regrettent les doctes. Le philosophe Sénèque était 'si maigre, si chétif, si frileux, qu'il travaillait toujours dans son lit, enveloppé de ses couvertures, comme Calvin, comme Voltaire, comme • Rossini, quand il n'était pas assez riche pour acheter du bois. C'était toujours en face d'un portrait de saint Paul que saint Chrysostome écrivait ou méditait ses sublimes homenu. Saint Bernard demandait des inspirations au spectacle de la nature, et, quelque temps qu'il fit pluie ou soleil, il allait se promener, et rentrait quelquefois crotté jusqu'à l'échine et mouillé jusqu'aux os, mais après avoir achevé la page qu'il avait en tête. L'une des plus brillantes lumières du droit, le savant et ingénieux Cujas, avait la singulière-habitude de travailler couché tout de son long mir un tapis, le ventre à terre, enseveli entre des pyramides de livres, où il allait puiser les documents qui lui ont s i à semposer les dix in-folios polir lesquelslesétatètlè jatltà otfit nn si profond respect. Le cardinal t A 1AA9dt Manet *menet, se relevait la nuit., après8vtèiBelideole lue , et travaillait'jusqu'au matin où il se Sade ' ail thi -nef heures. •Un de nos *tee . *tilt cé trait de ^mmbblaultf &Miet et le cardleal; sitaleaent il se cou• heurts lift sois 1 eR réveillait à Ou Minuit, UMM jMfed ler du jour. Alerte d 1 de f *Ut un tour dans Pares, et *Wei Mime lient dix heures de la'Malines où se journée d'écrivain était finie, où sa vie deunateute detibeereeteur et de flâneur commençait. Si je suivais, si je pouvais suivre ici un ordre chronologigiae entre saint Bernard et Cujas j'aurais placé Luther, , per aux treemserne de sa femme Catherine, et retrouver le Moue et ta Solitude de son couvent, s'enfermait durant plusieurs jours dans son cabinet de travail, avec du pain , du frime ee oasiens bouteilles de bière. Là, il «Mût mer 1111M, en face d'un cedex d'ivoire, les pieds ent enteMe* ttelitefan énorme chien, et *net il se sentait latigebellfetudequedques petits airs sur Berio se guitare ; Ilettrene ta femme ne venait , ou quand le eMitie l'y tenrmentait pan encore mieux le dialâtrquesetesuese car jl OMM entre l'an et n'en avattiptirmalle 13autre. ledithh d'in pelé, il lai jetait soeer à la tete, *lia ienereese de dégearpiçdaislaorainte, ;hostile tom plu noir e a ma* diable.

Un jour mute Luther ne trouvant sous sa , main que Le vase se les morte, pressés par la nature, LaLtsest le résidu de toute neurriture il le lança au nez du démon en lui criant « Voilà, mon drôle, de quoi te s avonnebure - e enthèse pour déclarer (Je crois devoir ouvrir I Cette déclaration m'a que le ci-devant distiglie est de jugement ou de saparu nécessaire pour épargner vara« Meherches aux ediatee de belleésie, qui peute à quelques être eussent attribue dette élortett périp grands poètes de 1 lemeire ; eci arseva Grandmaison, Esmenard , Dorien Luce dé Uduaval, Saint-Auge, etc. Cutque suum). M Etienne> ne pouWzerai et un de nos tardoeg gli,dealampoo. dit valent travaillerael Id Tel»leur des fi du S'il lui fallait es eiblinit et alDtta. *tern faisait &engem. et lumer les bau I # ffilipirer, de buveur intré pide:{ ' entre sa placer, coin a t ek, qui chandelle et MIS 0, et mandait écrivait d'Aline ' dee' des idées é Ott Mt ; . habitaient en mentit, , Lea deux e qu'on commun à Roue une maison à un étag y montre pecupait le haut,. et lorsque après s'être encore ; Pierre . longuementpromené en gesticulant dans sa chambre, il ne pouvait venir à bout d'un vers, il levait une trappe de communication et criait à Thomas : e Thomas, une rime. » Thomas, qui en fait de rimes en eut toujours plus que de raison, donnait aussitôt à Pierre la rime demandée , et celui-ci, l'ajustant à sa pensee, continuait de dicter à sa femme des vers qu'elle écrivait ter ses genoux. Racine avait l'habitude de composer en se promenant et en déclamant ses vers avec action. C'est ce qu'il faisait un jour près du bassin des Tuileries, où, en revenant à lui, il se vit entouré d'ouvriers gai le surveillaient, le prenant pour un homme désespéré qui allait se jeter *l'eau. On conne les longues préoccupations poétiques de La Fontaine, les luttes obstinées àe Boileau et cette facilité de composition qui perettait 4 MtillidéPe mener de front les trois emplois d'autans, dette M tle 'recteur; emplois pénibles, mais Minet; cité ils - • Ot par an à MoHère près de elle-tele> livres, gd e feleiet aujourd'hui quatre-vingt-dhe* Renés, el même 00. Voltaire, dit litMi e ifeeeilltlit Ornant, la nuit, le jour, i au milieu d'Un itetiper,, sur lett gaudes Foutes, dans une chaise de et*, MM des auberges où il 'tep/omit quelquefois citiq ou ait Menines, Sana autre le gué de mener à fin un travail et de te dérober aux importuns C'est ce que M. Nicolardot ne dit pas; en Menotte, il &Liesse sur Voltaire toutes sortes de contes ridicules qu'il a puisés, si je ne me trompe, dans une Vie de Voltaire, publiée sous la Restauration par la Société catholique des bons livres. C'est une pure ineptie, un ramas de niaises calomnies qui, après les excellents travaux de M. Bouchot, ne peuvent être répétés que par -les. sots ou les malveillants. J'aime à croire pourtant que M. Nicolerdot n'est ni l'un ni l'autre. Du reste, ce jeune auteur a commis toutes sortes de méprises; il a puisé au hasard et à pleines mains dans les ana les plus suspects, dans lés compilations les plus décriées, et tout ce qu'il y ramasse, il le donne comme parfaitement authentique. J'aurais trop à faire de relever toute ses er-. rets. Il fait, par exemple, de François I e' le contemporain de Marie Stuart, et il ampute au prince de Talleyrand ce fait si connu du fils du régentuette crainte de la mort qu'il ressentait au point qu'il avaffleéfendu qu'on en prononçât le nom devant lui, et que pilaf Ménager sa sensibilité son intendant conservait sue le Bei de ses pensionnés des titulaires depuis longtemps dittedde. Ce petit deMI financier Mentit dû avertir M. Louis Nicolardot qu'il 8aPplietit à - Mail ce qui na convenait qu'à Pierre. Que IL de Talleyr y et peur de la mort, c'est possible et tileMe c'est rirobe fi; man qu'il dl des penses et surtout qu'il les payât, voi à qui n'entrait guère des ses façons d'agi' : - Weber prince était peu préteur ec'était assurément son moindre défaut. En général, lorsqu'on Melte à connaître et qu'on veut relater exactement ces petits secrets de la vie privée, il faut y apporter la plus extrême circonspection. Ces-particularités sont connues de peu de gens, et moins il y a de témoignages dans une cause, plus il les faut confronter et contrôler avec soin. On ne se tient pas assez en garde aujourd'hui contre \ les révélations posthumes des auteurs de Confessions et de Mémoires. Une fois mort, on a beau jeu pour médire impunément, et c'est une tentation à laquelle bien peu résistent. Puis la vanité d'auteng s'en mêle, et pour avoir le mérite de révéler quelque chose que personne n'a sue ou n'a dite, pour arrondie Sa période, pour donner plus de ' relief à ses peintures, tus de piquant ou d'intérêt dramatie que à ses récits, on se me aller à diminuer Mei , à grossir cela, à mem en tous sens, tee Un mot, à inventer; et la faiblesse dela mémoire aidant, oit doit se rappeller ce qu'on invente, et c' est très-sincèreeet qu'on se targue- de sa parfaite bonne fol devant la crédidepostérité. . Il est bien di* cirier de dol tonguement sans être porté à s'en dit i. Aussi ce qui souvent mér ions, c'est ce que ne lorsque cet auteur, * écrivain; ae une vanité C'est le cas de tyle des Con( émeutement dot dans Stances qui ce cueil:etp-

--11$411- fieleeeemli itideretieteta Paies. à Yieteineee -pliflosiophiquee (è'é arOonion exaltes té but que tont philosophe avait payer à laphi(àeophie l'épreuve durait peu, et après avoir été quelque temps aine Irait da-roi, on en sortait deedinaire avec unetpiteion sut la cassette de se mettre*); comme g albe, dejeide Paies à Vincennes, han-Jacquot tont en purement tuile méro du 'Venera y vit le po:veille de cette question eicadémie de Dijon venait de mettre au coucous eet rétablissement des lettres et des sciences a-t-il contribuée corrompre ou à épurer les mœurs. » A la vue de ces deux lignes, Mut son étre se trouble; son esprit est ébloui -de vives s'y présentent mille lumières ; des foules d'idées fois avec une force et une confusion qui le jettent dans un désordre inexprimable; sa tète est prise d'un étourdissement pareil à l'ivresse ; une violente palpitation oppresse et soulève sa poitrine. Ne pouvant plus respirer en marchant, il se laisse tomber sous un des arbres de l'avenue, et'l passe une demi-heure dans une telle..egitafion qu'en se levant il aperçoit tout le déviât de sa veste mouillé de larmes qu'il avait versées sans le savoir,. Ajoutons que pendant ce* demi-heure, tout en pleurant à son insu, il avait conçu et écrit d'un trait la péroraison de son discours, la fameuse prosopopée de Fabrice. , teisquveoinlà'agemMededt * bien deétels acaCdeérni et . zu. „, ,P.rP :era m eon ,°œ lseni m,oin nt compte, lu quelques-unie inidg, laissé dans renne (dit:* in'avelelueen est aime Meade je le . crois, du reste des mortels, a donE due part qui composent ces progranm je" Rottesedd ' l' toute l'originalité du caractère de une particulière Intervention de la Providence,.fflque eau deux lignes den académiciens dieenimie opettiniteet un pareil ei miracle, qui révélaitet un grand Mitaine qui teigeorait encore la voie où il devait marcher. Malheureusement Diderot raconte la chose d'une tout autre manière, et, ce me semble, bien plus vraisemblable. Selon lui, Rousseau, en venant le voir, lui aurait appris la nouvelle de ce concours et son intention de s'y essayer. —Quel parti prendrez-vous sur la question? lui dit Diderot. — Je n'en vois qu'un qui soit raisonnable et possible , répondit JeanJacques. Soutenir et démontrer que les lettres n'ont cessé d'instruire les hommes et de les améliorer en les éclairant. — Allons donc 1 reprit vivement Diderot. Vous allez là, mon ami, ressasser un vieux lieu commun; c'est le pont aux ànes. Prenez-moi hardiment l'autre parti. Vous avez beaucoup d'esprit, du penchant pour le paradoxe : croyez-moi, vous réussirez — Jean-Jacques le crut, et il réussit. Laquelle adopter - de ces deux versions aussi contradictoires que possible? Jean-Jaequee était un témoin bien informé sans doute ; mais Diderot était un honnête homme, fort ennemi du mensonge, et OH ceuel raconte est de tous points bien plus conforme à la vrai ce. Il faut supposer, pour l'honnélue de la iteracité Mt Remote , que probablement ses-souvenirs se sont tid peu lés; qu'en de l'été, cheminant de Parle à Vialeesities (c'était en coup de de midi à deux heures), il aura été frap soleil, et qu'enitu te, fétatif assis tous un lire le Mercure et peeti et quelques nettes, tout Meta liai dominé un grand mal à la tète, lequel mdl de tête MItii a plus permis de savoir nettement tout ce qu'II a tait ete jour-là. J'explique test ce miracle académique comme les rationalistes allemands eepliquent rationnellement ceux de la Bible et de l'Evangile, c'est-à-dire d'une manière tant soit peu ridiçule. Puis, même dans cette hypothèse, il reste encore à se rendre compte de cette veste mouillée de larmes. Il est vrai qu'au dernier siècle, onpleurait déjà tant et si souvent à propos de rien, que quelques larmes littéraires de plus ou de moins ne méritent pas qu'on s'y arrête. Quoi qu'il en soit, tout cela prouve du moins, premièrement, combien il faut apporter de réserve en pareille matière, et secondement, combien M. Nicolardot, qui n'a rien confronté, a eu peu de cette sage et nécessaire réserve-là. Quand on est très-jeune, il est vrai, comme notre auleur, on est très-crédule, et c'est un privilège de cet àge heureux de croire plutôt le bien que le mal. En soi, la tendance est bonne. Mais il ne faufrpas la pousser trop loin. Il y a des gens plus mentonsque les faiseurs de satires, ce sont les faiseurs d'apologies, d'élties, d'oraisons funèbres, de nécrologies, etc. Comma tant feutrée, j'ai donné d'abord dans ce panneau. Ainsi , *hie une notice que je composai sur M. Suard, et qui fut en de mes mese, set la foi de mémoires écrite par endure Suard ait rhonetter de sein mari, je représentai leur ménagé comme suite! dë Philémoe et Baucis. Madame Suard semblait ai pleine de la théeirè du défunt 1 Elle en parlait avec tirés de fetveue, delinion, de compouctitie, d edoration I le la crus. Javels vingt ans store, le seul âge où Pen croit crûe les Mette* Te mentent jamais. Mais depuis j'id ln d'ante emoireet, j'ai thi causer avec de spirituelscontemporains qui ont connu de très-près Monsieur et Madame, et il m'a bien fallu m'avouer que je m'étais beaucoup abusé sur Philémon, et prodigieusement abusé sur Baucis. Je fais encore cette observation à l'adresse de M. Louis Nicolardot qui pour notii parler de le vie privée de Bernerdite de Saint-pierre, n'a consulté que son aveugle disciple, admirateur et contioutietir en sous-oeuvre , M. Aimé-Martes. C'était un homme aimable que l'auteur des Lettres d Sophie, et avec qui il m'a permit d'entretenir d'agréables et iontueneee relaiions. Mais j'évitais avec sein de le mett re ser le ,chapitrée de Bernardinde Saint-Pierre. En épousant sa veuve, al avait aussi épousé sa mémoire, etil était toujours prét à la défendre de la plume et de l'épée, qu'il maniait aussi bide et niéflié Mieux que la plumé. Cette idOlittrie de 1; nard* Patelle* il le douait de toue les talents, dé ton les Vertes rale il,pat n'était rien niot pitattenl et dein son in . On l'a Mollie Olt



L'ILLUSTRATION, JOURNAL UNI VERSbL. 384 faveur i de tout chrétien qui voulait se racheter du devoir d'aller combattre les infidèles, n'offre plus en réalité aujourd' hui aux fidèles qu'une indulgence plénière qui les exempte du maigre dans certains cas où les mets gras sont

Procession

défendus par l'Eglise; tout le monde regarde comme un devoir impérieux de s'en munir, et se la procure dans des boutiques spéciales où chacun des exemplaires qui y sont distribués se paye, suivant la condition sociale de celui qui

les achète, depuis 3 réaux ('75 centimes) jusqu'à 46 dures (environ 60 francs). Celte contribution religieuse, destinée à être distribuée en aumône aux pauvres et en vêtements aux orphelins, et qui

novembre 1850, d'après un croquis envoyé par M. G.-G. Andrieu. en mémoire de la bulle de la sainte croisade en Espagne, le 30

ne s'élève pas à moins de 10 ou 12 millions chaque année, est encaissée par un haut dignitaire ecclésiastique ayant rang d'évêque, qui, avec le titre de commissaire de la Croisade (oomisarto de Cruzad,a), habite dans Madrid un hôtel splendide, au-dessus de la porte duquel sont sculptées les

Urbi et orbi.

Traduction libre : A nos abonnés. " L'illustration est en mesure de pouvoir annoncer une série de publications du plus haut et du plus piquant intérêt, sur tous les sujets compris dans son cadre encyclopédique. Jamais, depuis qu'elle existe, elle ne s'est trouvée en possession de travaux plus importants et de dessins aussi variés, aussi curieux. Jamais les écrivains et les artistes aimés de ses lecteurs ne lui ont apporté un concours plus actif et plus zélé. Gavarni nous adresse de Londres des études et des fantaisies où son rare talent se révèle sous un aspect toujours nouveau et charmant. Valentin nous revient d'Afrique, après un voyage de huit mois, avec des albums où il a recueilli, dans toute sa vérité originale, la vie de ces peuples dont nous ne connaissons que l'existence officielle et dont il a pénétré, jusque dans les plus petits détails de leurs habitudes sociales et privées, le caractère, l'attitude, la physionomie et le costume. Nous publierons successivement les études de Valentin et 'de Gavarni, sur lesquelles nous appelons d'avance l'attention de tous ceux qui savent lire dans un dessin, la pensée profonde ou le caprice spirituel d'un artiste inspiré. C'est comme oeuvres à part et indépendamment de leur liaison avec le plan général de l'Illustration, que noue annonçons ces précieux travaux ; mais nous ne laissons pas d'insister sur ce qu'ils ajoutent de valeur aux articles spéciaux dont ils forment le magnifique accompagnement. Nous citerons sur une ligne paral l è'e nos autres collaborateurs qui suivent de plue près notre travail quotidien, et méritent également notre reconnaissance, justifiée par le goût et l'approbation de nos abonnés. Janet-Lange, Pharamond Blanchard, Renard, Freemann, Mare, toujours prêts à traduire de leur habile crayon les scènes qui s'offrent chaque semaine à la curiosité publique ou à l'enregistrement do l'histoire contemporaine; tels sont ces noms connus des lecteurs de l'illustration Mais combien d'autres, comme Karl Girardet, Français, Champin, et dans un autre genre, Cham, Bartall et Stop, apportent une page détachée de leur oeuvre au tableau que nous composons de tant de tableaux divers? Combien de talents appe l és par nous ou fournissant par occasion leur contribution volontaire? Notre collection le montre, et notre présent programme le montrerait encore mieux. La rédaction de l'Illustration peut vanter ses dessinateurs; il ne convient pas qu'elle se loue elle-mémo. Les lecteurs lui rendront cependant cette justice qu'elle a su vaincre une prévention née de la concurrence redoutable que le crayon fait ils plume devant le public qui voit par les yeux avant de voir par l'esprit. il ne tiendrait qu'a nous de citer des témoignages d'une autorité irrecusab e qui nous classent do

armes de la Croisade : une croix de gueule en champ d'argent, entourée de cette légende : In hoc signe rinces. Le commissaire en exercice en 1 889 était un ancien muletier, don Manuel Varela, devenu fameul par le Stabat que Rossini composa spécialement pour lui et lui dédia, en remerciement

d'une fête somptueuse que le prélat donna su célèbre compositeur lors du voyage qu'il fit en Espagne, en 1830, fétu dont les recherches culinaires ne le cédaient en rien, dit-on,

la manière la plus flatteuse comme revue de l'histoire universelle ; bornons notre contentement à mériter de tels suffrages , ce qui vaut mieux que de les publier. Nous touchons à une époque délicate pour les recueils du genre de celui-ci : à l'exposition annuelle des beaux arts, qui va s'ouvrir chez nous, succédera cet immense concours de l'industrie universelle, qui se prépare à Londres pour le mois de mai. Nous accorderons à chaque chose sa place, selon son importance relative ; mais noue ne perdrons pas de vue que la variété est le principal appat de la curiosité-. Nous donnerons à l'exposition des beaux-arts son déveoppement habituel. Quant à l'exposition de Londres, c'est surtout un intérêt anglais, et, après -y avoir servi dans deux on trois numéros la part gui revient à la France et au reste des exposants, nous laisserons la presse de Londres exploiter cette curiosité, pour amuser pendant dos mois son auditoire, s'il y en a un qui aime à entendre sans fin la même note jouée par la même trompette, ce qui équivaut, dans l'ordre intellectuel , au régime d'un éternel rosbif avec une éternelle pomme de terre sans sel. Le Monde occulte ou les Mystères du Magnétisme, précédé

merveilleux de la science. Il ne faut pas trop se pencher sur ces

d'une introduction sur le Magnétisme par le père Lsconostag, par M. Ilenri DELAAGE, chez LESIGNE, galerie Vivienne. Nous avions prédit à M. Ilenri Delaage qu'il se ferait brûler dès que l'Inquisition nous serait un brin redonnée, ce qui ne saurait être loin; mais il n'a tenu compte de nos avertissements, et voilà ce jeune cabaliste qui , se jouant de nouveau , malgré nos horoscopes, de la vengeance divine, méprisant la fournaise et narguant le fagot, lance hardiment dans le monde littéraire, public et occulte, un second volume mystique, d'où il appert trop clairement que ce jeune inspiré a un commerce suivi avec les esprits invisibles. C'est en vain qu'il invoque et appelle à son aide, comme un bouclier protecteur, le nom du père Lacordaire; la précaution est habile, mais elle ne nons rassure point. Mais n'anticipons pas sur les catastrophes qu'un accès de 80111nambtilisme causé par la lecture, entre onze heures et minuit, des périodes extatiques de notre jeune thaumaturge nous fait prévoir dans le lointain. Nous avons besoin de croire avec lui que « le sphinx harcelé laisse bien tomber çà et là quelques lanibmux de sou secret, mais qu'il m ressaisit aussitôt dans ses dents comme une proie lâchée à regret, e et qu'ainsi' nos pressentiments sont fantasmagorie toute pure. Il ne faut pas être sorcier pour prédire à cette nouvelle puéblicltion de M. Delaage tout le succès de son Minée ( Perfectionnement physique de la race humaine), dont nous avons Tendu compte en son tempe. Le moment est prochain où l'homme, mattre de sa planète et du monde physique, aspirera à s'élancer de ces conquêtes désormais dédaignées, sans prix à ses yeux, vers les mystères jusqu'ici 'inondés du monde moral, et déjà cette évolution s'annonce par les empressements, l'avide curiosité de la foule pour tout ce qui de près ou de loin se relie au

aux menus extraordinaires dont l'histoire romaine nous a G. FALADIPIN. conservé les détails.

étranges profondeurs, car elles donnent le vertige; mais la migraine et le transport au cerveau ne déplaisent point à certaine classe de lecteurs, fort nombreuse à ce qu'on nous dit et à ce qui parait résulter du débit des livres de M. Delaage. F. M.

EXPLICATION OU PERNISR Énus. Qui casse les verres les paye. Oncs'abonne directement aux bureaux, rue de Richelieu n. 60, par l'envoi franco d'un mandat sur la poste ordre ("Pio valicr et Cl° , ou près des directeurs de poste et de messageries des principaux libraires de la France et de l'étranger, et de correspondances de l'agence d'abonnement. PAULIN.

Tiré à la presse mécanique de l'uns vannai, 36, rue de Vaugirard, à Paris.


L'ILLUSTRATION, JOURNAL UNIVERSEL. moine. La partition que Donizetti a écrite sur le beau drame de Victor Hugo est une des plus remarquables productions de ce mettre. Le public parisien ne l'a peut-étre pu encore appréciée à ta juste valeur; mais en Italie elle a acquis, eès son apparition, une très-haute estime. Et cette estime serait facile à justifier par une analyse détaillée des différents morceaux de l'ouvrage. A peine le rideau se lève, on sent déjà l'imaginai tien pleine de verve du comptsiteur. La belle Venise, en ses graads jours, ou plutôt en ses enivrantes nuite de fêle, a-tel le jamais été mieux dépeinte que dans ces deux choeurs, dont I un COMMERCE et l'autre termine l'intro ?Et comme la romance d'Orsini, noblement pathétique, est heureusement encadrée entre ces deux fragments si énergiquement rhythmés! Quelle volupté dans la mélodie que chante ensuite Lucrezia auprès de Gennaro endormi! Quelle animation dans le duo qui lui succède, loreque Gennaro se réveille au baiser br lant que la terrible duchesse imprime sur son front! Et le récit que fait Gennaro de ce qu'il sait de sa mère, de lui-même, de lai, pauvre officier de fortune, combien n'est-il pas attachant par son tour mélodique si caractéristique de franchise et en même temps de sensibilité! Enfin, quel effet plus chaleureux que celui du finale qui s'enchatne à ce duo, quand les amis de Gennaro viennent, l'un après l'autre, énumérer tout haut, devant lui, à cette grande dame, les crimes qu'elle a commis ; puis, arrachant le masque qui cache le visage de celle qu'il prenait peur une amie, lui montrent qu'elle est la Borgia! Tout ce premier acte-prologue est écrit avec une richesse et une variété de coloris, une concision de pensée, une justesse et une force d'expression qui indiquent évidemment la plume d'un martre supérieur. Nous en pourrions dire autant de tout le second acte, mais surtout du trio entre Lucrezia , Genuaro et le duc Alfonso : le sentiment dramatique a rarement été porté plus haut dans la musique du the âtre moderne. Donizetti luimême a rarement composé que'que chose de plus beau, d'un plus large style, que le choeur par lequel débute le troisième acte. Et la scène de l'orgie, et le fameux brindisi , et la lugubre péroraison de cette scène, et la scène plus déchirante encore qui suit celle-ci, digne fin de ce drame lyrique, ne sont-ce pas là autant de morceaux d'un mérite vraiment éminent ? —L'exécution de l'ceuvre de Donizetti offrait celte année un attrait tout nouveau : chacun des chanteurs chargés d'interpréter les principaux rd les, les remplissaient pour la première fois devant le public de la salle Ventadour. Madame Fiorentini, dans le rôle de Lucrezia, a fait preuve d'un talent très-louable ; ce talent, nous l'avons dit il y a un mois, est jeune, plein de sève, riche des plus beaux dons de la nature, singulièrement disposé à progresser, à s'épanouir. Nous devons ajouter que madame Fiorentini a eu le bonheur de rencontrer, à son arrivée à Paris, une de ces artistes au coeur généreux, qui, après avoir été longtemps les idoles du public, aiment à transmettre tout leur savoir, si c'est possible, à des artistes plus jeunes, comme on transmet un héritage de fortune laborieusement acquise à des enfanta adoptifs. En un mot, madame Fiorentini a reçu les conseils de madame Sabatier-Ungher,, pour qui le

:019 rôle de Lucrezia t êta tent, et dont les Italiens es eanneemset comme de la plus traçage. Illorela qu'ils aient jamais connue. Dans le rôle de Umar°, noce avons revu M. lemme, jàerut pour la première foie è %. avec encens en 1833, et qui l'y maintint honorablentent pendant plusieurs années à côté de Rubini. Depuis douze ou treize alti, IL huma était retourné en Italie, al ana talent et sa réputation n'ont fait que a'accroltre. Il enceint surtout dans ce que let Italiens nomment le canto 'pianote. Le DOM tout français de mademoiselle Ida Bertrand ne l'a pas empéchée d'obtenir de grands succès, depuis bon nombre d'années, sur les principaux thétitres d'Italie, aime que sur la plupart des grandes scènee où l'on chante l'opéra italien, tant en. Allemagne qu'en Russie et en Angleterre. Il manquait à ses succès la sanction du public du Theatre-Italien de Parie; elle vient de l'obtenir complète, gràce à la manière dont elle a rempli le rôle de Malle Oisini. Mademoiselle Ida Bertrand est, en réalité, un contralto de la bonne école italienne; nous enteedons de celle qui lait encore chanter la musique chantante. Il nous reste à dire que le rôle du duc Alfonso était rempli par M. Lablache. Lui aussi paraissait pour la première fois dans ce rôle devant les dilettantes parisiens; et nous chercherions vainement à ezprimer avec quel plaisir ceux-ci l'y ont vu. Ce rôle. Il est vrai, se borne à deux ou trois scènes du second acte ; mais M. Lablache les joue en si grand tragédien, qu'il fait bien voir que ce n'est pas à la longueur des tôles qu'il faut toujours juger de leur importance et de leur effet. L'effet qu'il produit, par exemple, dans le duo et le trio, peut compter pour un succès de l'espèce la mieux conditionnée et la plus enviée de quelque artiste hors ligne que ce soit. Plus nous approchons du jour de l'an, et plus nous nous apercevons que nous nous étions t rc mpé dernièrement en disant que les albums de musique seraient peutêtre cette année moins nombreux que d'habitude. Rassurez-vous, si c'est là une chose faite pour vous rendre une assurance quelconque : il y a décidément encore beaucoup de ces élégants volumes, richement reliés, dorés sur tra nches, dans lesquels on trouve, sur de fort beau papier, de charmantes lithographies, de capricieux encadrements, de fantastiques frontispices, de plus dix ou douze morceaux de chant ou de danse. Car la danse, jalouse de la mélodie, s'est avisée, elle aussi, de s'exposer, sous forme d'Album, aux regards de la multitude, acheteuse d'étrennes, dispensatrice de renommée et de petits cadeaux. Terpsichore parviendra-t-elle à vaincre Polymnie? Toujours est-il que , parmi tous ces albums qui couvrent en ce moment notre table, il s'en trouve un dont le titre attire particulièrement notre attention : Danses modernes! .It est de notre ami Jules Pasdeloup , excellent pianiste et beau danseur, également recherché dans les salons pour ces deux qualités distinguées. C'est un grand avantage pour un amateur, de pouvoir se rendre compte des deux manières, et mieux sqeuse cpeeurvaroensn. e e l'effet a'beaucoup de compositeurs de musique qui n'ont pas de voix ; il y en a quelques-uns qui jouent à peine d'un instrument; il en est bien moins encore, croyons-nous, qui sachent danser.

La loge de la Reine au theatre de

Orien10,

Madrid.

GEORGES BOUSUUET.


L'iLLUURATION JOURNAL UNIVERSEL augmentant la rigueur de la législation spéciale, aggeferait le mal Min de le diminuer. L'Assemblée, tesultat, a Maintenu la caractérisation actuelle ; nous lie déCiderdris pas ici si elle a eu tort ou raison, mais nous croyons pouvoir dire que ce vote a été rende- mune extrême conviction tesdécision , et à la suite de faire pour le mieux. Ap du projet de loi relatifs d'un débat préliminaire, té renvoyés à l'examen à un accroissement de péo de la commission. La discussion sur la réforme hypothécaire a présenté le méme intérêt sérieux, une semblable étude consciencieuse de la vérité. Nous ne saurions entrer dans l'examen étendu du régime hypothécaire tel qu'il résulte de la législation en vigueursnon plus que des modifications qu'on y veut apporter; nous devons noue borner à dire brièvement que la législation hypothécaire ne semblait pas offrir au prêteur tous tes tes garanties, toutes les facilités désirables, et tendait à le rendre; en raison dee risques à courir, plus exigeant sur les conditions du prêt. Le loi nouvelle veut faire disparaître ces imperfections, et elle y tend par une publicité complète pour l'inscription des hypothèque, de tel ante que hi tour soit certain de la sisuation qu'il se fait au n'ornent du contrat, et qu'il puisse exactement apprécier. la valeur du gage qui garantit sa créance. Les dispeillosii diverses pour atteindre oe résultat, le peu:ive:a de jurisprudence qu elles soulèvent, ont amené des débats prolongés, notamment sur la question du droit d'actionrésolutoire de la vente et sur celle de l'hypothèque judiciaire. Le projet pesenté par la commission demandait la suppression de l'un et de l'autre ; elle n'a rem. porté la victoire, et après une forte lutte, que sur le second point : l'hypothèque judiciaire a été supprimée et l'action résolutoire maintenue. La discussion se poursuit, et on compte sur plusieurs séances encore avant d'en avoir terminé avec les hypothèques. — Cependant il y aura suspension samedi prochain pour laisser place à des interpellations de M. Pascal Duprat sur les loteries autorisées par le gouvernement, et notamment sur la loterie des lingots d'or. On se fait déjà à ce sujet mille confidences de couloir; on espère même un peu de scandale; et sans doute,. en effet, noue serons bien loin samedi des paisibles séances de ces derniers jours. Cette calme et utile semaine n'a pas eu d'autre incident que la lecture du rapport présenté au nom de la commission d'initiative, par M. d. de Lasteyrie, sur la proposition de M. Victor Lefrauc, tendant à une enquête sur les résultats de la loi électorale du 31 mai 4850. Le rapport conclut nettement à ce que la proposition ne soit pas prise en considération et à ce que l'Assemblée ne remette pas de nouveau en question une législation électorale votée il y a six mois seulement et à peine éprouvée. Mentionnons la présentation d'un projet de loi portant demande d'un crédit extraordinaire pour les dépenses résultant du séjour de nos troupes en Italie. Quant au vote du crédit nécessaire pour l'installation des évêchés coloniaux dont l'érection a été précédemment approuvée par l'Assemblée, c'est une simple formalité qui ne mérite même pas mention , malgré le caprice oratoire qui a essayé d'en faire une discussion. — Par un arrêté du 44 de ce mois, le ministre des finances a institué une commission à l'effet d'étudier les .questions 'qui se rattachent à l'emploi simultané des deux métaux, l'or et l'argent , comme monnaie légale. Cette commission, qui se réunit sous la présidence du ministre, est composée de : MM. Magne, sous-secrétaire d'État ; Thiers, représentant; Gouin, représentant; Prosper de Chaseeloup-Laubat, représentant ; d'Argout, gouverneur de la Banque • Bathmont, conseiller d'État ; de Saint-Aignan, conseillerd'État ; ' Persil, ancien président de la commission des monnaies ; Pelouze, président de la commission des monnaies ; Montanier, directeur du mouvement général des fonds. M. Lemaitre, ems-directeur du mouvement général des fonds, remplira les fonctions de secrétaire. Cette commission a tenu sa première Séance mercredi au ministère des finances. —Le Moniteur du 47 a publié la note suivante, qui devra rassurer, nous l'espérons, les amis des arts et des souvenirs historiques, justement alarmés par les coupes qui menaçaient la forêt de Fontainebleau : » Les arbres qui ont été vendus dans la forêt de Fontainebleau, canton du Bas-Bréau, sont, comme on l 'a dit, pour la plupart, des charmes ou des hêtres et tous sans Valette artistique, Après cette coupe de peu d'importance, le canton sera d un aspect plus pittoresque et la conservation des ar• bres historiques n en sera que mieux assurée. e L'administration n'a pas à répondre de la destruction dee futaies de la Mareaux-Euvées, des Erables et du Déluge, puis. qu'elle était presque en totalité consommée avant que la foret de Fontainebleau, Md appartenait à la dotation de la liste civile, eût été mise à l'Eger,. • Ce luele minietre des finances a constaté, D'est la forêt de" lifeatainebleau s'a jamais été exploite dat los base trureseménagement régulier; se qu'il* déri ; amie avoir va lieux, etei qu'une CoMmissitm serait mir e de erw un projet d ornementent. Des citle étai, tios ne peor gete rte 'Wa quitt entache Ait Ceneervatiou des arbres de la forés, dont 411111111Sleatlutt apprécie riMpottalice au poil« de Vue de Pan et des souvenirs histatiques. » ' —La présence de resoadre d' évolution don là prt de Brest a damé cette onde de l'imposants A la filte des nom rios, la Seinteente, célébrée oie uns ppoom mope det nOM avons cru devoir reproduire Illgete, »mal M Brest, nonecomMunique les d Miette eue la Mite oe nielle; le teste se dessine et ne a` • Notre ville, habituellement al paisible, présente depuis deux jours le spectacle le plus anime, les Scène, leaplue bruyantes. Les matelote-canonniers célèbrent la fête de leur peton», «date Barbe. Del*/ les. le bruit du tambour et les sons stridents da itte antSpient la solennité.

A onze heures, leude niers dee huit vaisseaux, musique dh tête ei anseipe dé p ées, ont gravi la Grand'Rue pour de rendre à tégliM Soult-Louis Où devait se célébrer la alee. geand'messgerapnadtroorndr cessé de régner dans le cortège. Le plue Chaque détachement était conduit pat des lieutenants de actionne, des enseigne», des aspirants et des adjudants. Dans les groupes, on remarquait, portées par quatre hommes, des statues de la sainte. Une jolie petite embarcation montée par un mousse et armée d'un pierrier, fermait ar.clhese.amiraux de l'escadre, accompagnés d'un nombreux la M inM état-major, ont rejoint le cortège à la hauteur de ta rue de la Rampe, pour se rendre à la cérémonie religieuse. Pendant le service divin, les musiques du Friedland et du Valmy ont mêlé leurs accords au jeu harmonieux de l'orgue. Après le premier évangile, M. le curé Mercier, qui officies est monté en chaire pour adresser à son attentif eue ditolre une sde ces allocutions éloquentes , dans lesquelles tnee. l'ardeur de l'itriprolletiOn endêve jaM82g.atiptini jLuesoleses de l'irrite le pprécision,à l'à-propos île ont muté avec émotion le passage où l'orateur chrétien tins a fait, à deux événements importants de notre histoire maritime Masques se trouvent glorieusement mêlés tes noms des deux amiraux, MM. de Paré:rial et Dubourdieu, une délicate et heureuse allusion. Après la messe, le cortège a repris sa marche par la Grand'Rum Les détachements dans le même ordre se sont rendus di leur bord respectif. n — L'Evénement se trouve sous le coup d'une amende de 21,495 francs 35 centimes pour un roman de M. Alexandre Dumas, publié dans ses numéros, et reproduit sans timbre au profit de ses nouveaux abonnés. La prétention du fisc soulève les réclamations des journaux de toutes les opinions, en attendant qu'elle échoue devant la justice. — Le Niagara, parti de New-York le 4 décembre, est arrivé le 47 à Liverpool. Il a apporté le message présenté le 4 du même mois au congrès de Washington., Les journaux de Londres, grâce au télégraphe électrique, ontpu donner le soir même un résumé assez complet de ce document. Par ce résumé, il est facile de juger que le président Fillmore n'a pas cherché à produire ce que 113n appelle de l'effet. Il dit son opinion sur la marche que, selon lui, doit suivre le gouvernement, et déclare simplement qu'il userait du veto dont il est armé par la constitution contre toute loi qui lui pante-Sit ou inconstitutionnelle, — ou renfermant une usurpation sur les justes droits d'une autre branche du pouvoir, — ou adoptée avec précipitation , et par conséquent de nature à amener des complications Lécheuses et imprévues. — La chambre des députés sarde a adopté une loi qui concerne l'érection d'un monument national en mémoire du roi Charles-Albert. • Le nouvelles d'Allemagne ne prendront de l'intérêt qu'au moment de l'ouverture des conférences de Dresde. L'empereur d'Autriche a adressé des remerciments aux soldats qui volai rentrer dans leurs foyers. Le maréchal Radetzki retournera en Italie. Rien de fondé dans les bruite d'une opposition du Wurtemberg aux conventidns d'Olmütz. Dans la deuxième eltainbre des états généraux de Hollande, le ministère néerlandais a déclaré qu'il prendrait part aux délibérations de Dresde, pour faire prévaloir les droite que les traités assurent 8 la Hollande, et pour faire sortir le Limbourg de sapontion mixte. Il parait, diapre 100 dernière, nouvelles reçues de la Chine, que les rebelle, es dignement devant les troupes que les mandarins ont ralliées pour la défense de l'empereur du Céleste-Empire. Mardi 17, le parlement d'Angleterre a été prorogé au é février. Tell« font les tionnoPM de l'étranger. PdtM1/1.

lieal illbllothèqUes comMUlliadélk Le difeetacir de 'Illustration, en poursitivatit le projet de fonder, avec ka concours des principaux éditeurs, die bibilothèqttà destinées à l'instruction des classes laborieuses, a compté SU, l'appui des journaux dévoués ailé véritables amés boutions mondes. Il a et toison d'y compter. Le Journal dee MM-We i te premier accueilli cette pendes ; aujourd'hui!, l'Ordre, MM nous alios§ citer l'article, appuie en termes très-sympathique le projet de Paulin, et le Siete, à Mn tours bu apporte sa Vive adhésion, comme pour montrer qu'il y a des Cendre/ assurées de l'unanimité des opinions loyales et skiants. C'est au publia, maintenant, à prouver que ses organes dans la prase ont sut comprendre son inMOI et tradtdre ses sentiments. Verni field* de l'Ordre: IS y a lele que l'idée de fonde dans chaque commune un dé tic de livres a été émise pour la première fois. Mais te ki Sort des propositions nide, qu'elles érine subir tin km, «amen et passer par l'éprouve de la discussion MM da pleinement les rite. Il semble go, dans ue ma st A Mie époque où l'on attache ne si haie la diEn del connaissance*, l'institution des hl« bégum pmulatres, destinées compteur lm bienfaits * reeotatuan* si hautement retrordult b11 elleistes par isti itivo qu'elle (Myst& être aig e tAtottllam. Cdeet ee 8 tot qu'au-reltdousc prix d'efforts perolvetted• es d'un dévouement pulsé dee un patriotisme éclairé et ses vives asympathiepour les cluses laborieuses, que M. Pantin, le promoteur des bibliothèques communales, est erven u à appeler enfin l'attention et la sollicitude dee hommes sérieux sur un projet qui contient le germe des plus excellents fruits.

5ri

ilSous Bornoie de ceux qui pilent que l'on invoqué pet trop parmi noie l' exemplel'Angleterre. Mais c'est méntabternee à ce pays qu'il fa s'adresser toutes les foie qu'on veut trouver le Modèle d'inititutIone libérales, et surtout cet esprit hardi qui sait appliquer sans hésiter les Idées* qui lui paraissent bonnes. Il était impossible qu'un projet aussi philanthropique que celui que M. Puha avait conçu depuis longtemps, et répandu par des écrits, ne trouvât pas de l'autre côté du détroit des imitateurs. Depuis un an environ , la création de bibliothèques publiques pour les villes et les bourgs a ému en Angleterre les hommes qui ont donné des gages de leur dévouement à l'éducation populabes Au mois (t 'avril dernier , M. Ewart proposait à la chais ados communes d'accorder aux corps municipaux la fatuité d'imposer leurs administrés pour la fondation de bibliothèques communales. Cette proposition a éprouvé un premier échec, et il n'en pouvait être autrement. L'anglicanisme, qui a la haute main sur l'instruction publique, ne pouvait voir sans jalousie passer dans les conseils des villes une partie des droits qu'il s'arroge : il a vu lusqüe dans la formation d'une bibliothèque la question d'orthodoxie. s Cependant la proposition avortée de M. Ewart a donné l'impulsion à l'opinion, et en ce moment il s'opère un mouvement général en faveur des bibliothèques publiques. Déjà Manchester et Liverpool ont ouvert des souscriptions pour subvenir à l'érection de _bibliothèques en faveur de leurs populations ouvriéres. Tout annonce que leur exemple se propagera, et qu'avant peu l'Angleterre aura généralisé l'application d'une très-utile mesure. » Un pareil fait inspire des réflexions. Il témoigne du haut intérêt que nos voisine attachent à l'instruction populaire. Ils savent qu'il sert peu d'avoir, en Angleterre et dans le pays de Galles, plus de 60,000 Lies élémentaires, si, à la sortie de ces écoles, les intelligences dégrossies ne peuvent trouver à des sources gratuites des notions plus étendues, et, d'elles-mêmes, s'élever à un degré de culture plus avancé. » Il y aurait injustice et mauvaise foi à méconnaître tout ce qui a été fait en France, depuis vingt ans, en faveur de l'éducation populaire. Nous ne pouvons cependant nous empêcher de constater qu'il y a quelques années à peine la France, avec une population relative plus importante, ne comptait que 48,000 écoles publiques, recevant un peu plus de deux millions d'élèves, tandis que les écoles d'Angleterre et du pays de Galles en comptaient prés de trois millions. » Notre infériorité est plue grande encore comparativement aux différents Etats d'Allemagne. En Bavière, par exemple, on comptait, en 4841, 4 écolier sur 4 habitants ; en Saxe, 4 sur b; en Bohême, 4 sur 5; en Prusse, 4 sur 6, tandis qu'en France on compte à peine 4 écolier sur 43 habitants. Nous savon» que dans quelques pays allemands, en Priasse et dans le Wurtemberg notamment, l'instruction est obligatoire, et que cette circonstance influe considérablement sur la différence que nous-signalons. -s Il est douloureux encore de penser que, sous le rapport de l'éducation, la France est sur la même ligne que l'Irlande , où l'on ne compte pareillement que 4 écolier sur 13 habitants. On se tromperait grandement si on attribuait à des causes analogues la conformité des chiffres pour la France et l'Irlande, et nous devons dire, afin de prévenir toute mauvaise induction, qu'en France l'ignorance est uniquement favorisée par une coupable indifférence de la classe agricole. » On ne saurait douter que cette indifférence méme ne soit entretenue par l'exemple d'une éducation à peu près infructueuse que les classes populaires ont constamment sous les yeue. L' instruction primaire en elle-même est un grand bienfait sans doute; mais elle serait stérile si une prévoyante Sollicitude n'y ajoutait un moyen facile de développer, par ua travail complémentaire, les aptitudes diverses. L'institution des bibliothèques communales répond à ce besoin de la manière la plus intelligente et la plus étendue. Élis met 'à la portée de toue, sans exception, une source libérale où chacun pourra puiser et développer ses facultés selon ses dispositions naturelles On conçoit facilement les immenses services que sont destinés à rendre ces réservoirs de connaissances appropriées avec discernement aux besoins particuliers des différents centres auxquels ils s'appliquent. Ce n'est pas seulement l'individu , c'est la société tout entière qui est appelée à recueillir les meilleurs fruits de ces Utiles fondations. On peut prévoir la fin des malheureuses disisima qui déchirent le pays „le jour où, grâce aux nolisai exactes qu'elles auront ainsi acquises, les masses pourraitt juger par elles-même du néant des théories qui les ont un moment séduites. L'erreur peut bien surprendre l'ignorance, mais elle set impuissante contre le bon sens et les n'aies lumières. » Noue intimes heureux de pouvoir annoncer que l'institution si désirable des bibliothèques communales est à la veille d'âtre réalisée par le concoure des principaux libraires de Paris, qui s'unissent, dans ce but, aux efforts de M. Paulin. L'objet qu'on se propose d'atteindre indique suffisamment de quels éléments devront être composées ces bibliothèques. Elles devront comprendre, outre des traités rudimentaires sur lee sciences physiques, des ouvrages spéciaux sur les tette l'histoire générale, l'économie politique, etc. ; un me, ces Collections embrasseront un cercle de connaisfiance Mellite et positives; elles excluront tout ce qui sent la spéculation pure et le système. Ois pourrait s'egrayer justement dee dépenses qu'entrainard{ la formation de ces dépôts, s'il s'agissait de composer des livres tome. Ces livres existent déjà dans les fonds de MM. Flemin Didot, Mathias, Dueacq, Langlois et Leclercq. Ces diverses librairies sont assez riches en ouvrages excellents pour fournir des bibliothèques pratiques d'un boa choix. Mais il s'agira de conformer à un type commun, à lm format unique les différents ouvrages, afin de donner di


L'ILLU arrivé, dans ro même journal où nous avons l'honneur d'écrire en ro moment, d'insister sur l ' insultaient' du libéralisme comme moyen de gouvernement, à l'époque où le Courrier fronpani était encore libéral. La conclusion qu'il faut tirer de la sortie du Courrier, c'est que con rédacteur n'a probablement pu eu le temps de lire l'article auquel Il s'est donné la peine de répondre. Je ne lui en veux pu pour si peu. On ne peut pua tout faire à la fois. EDMOND Tulsa. Quelques motu sur l'art de l'Escrime eu Prieure» Notre spirituel confrère, M. Busoni, a rendu compte en quelques lignes piquantes, comme il saithm écrire, du Maitre d'armes de M. Vermond : qu'il permette à un amateur d'escrime qui compte déjà plus d'un chevron, de parler un moment, à oe propos, d'un art charmant, trop peu connu, et qui doit pourtant avoir une petite place parmi les gloires secondaires de la France. Oui, l'eserime est un art national ; car l'épée est l'arme française. Les Allemands ont le sabre, les Anglais le pistolet, les Américains le fusil, les Espagno's le couteau ; mais porter l'épie, tirer l'SPne , ce sont là deux mots que vous ne trouvez avec leur signification un peu crdne que dans notre langue; deux mots dont l'un exprime un droit de gentilhomme, l'autre un fait de galant homme, tous deux je ne sais quoi d'élégant, de chevaleresque, d'un peu vaniteux, qui se lie à nos traditions sociales et peint un trait de notre caractère. Les Italiens, il est vrai, s'exercent comme nous au maniement de l'épée, mais c'est principalement pour apprendre à tuer leur ennemi. En France seulement l'escrime est encore plus un art qu'une défense, ou si votre talent vous défend, c'est surtout en vous faisant respecter; le plus sûr moyen de ne jamais tirer l'épée est peut-être de savoir très-bien s'en servir. Ceci soit dit en passant pour les utilitaires, qui cherchent en tout le côté pratique, et occuponsnous bien vite de l'escrime au point de vue intellectuel. Et d'abord une réflexion nous frappe : quel rapport singu, lier entre l'escrime et cet autre art indigène, ce fruit du pays qui ne croit qu'en France, l'esprit de conversation' CornInneer en souriant et comme un jeu ce qui devient bientôt une vraie lutte, faire jaillir des saillies du choc des paroles comme des éclairs du croisement des épées, charger impétueusement celui qui se décontenance, rompre avec calcul devant celui qui vous charge et l'amener à s'enferrer lui-même, riposter toujours et du tact au tact, et enfin faire couvent avec des armes courtoises et des fleurets couronnés des blessures plus cruelles qu'avec une lame aiguë, n'est-ce pas là le fait du causeur et du tireur? Quand je dis tireur, il est bien entendu que je ne parle pas de tous les porte-fleurets qui ébranlent les parquets de salles d'armes sous leurs appels de pied. Il y e parmi les tireurs une classe bien nombreuse, c'est celle des tireurs qui ne tirent pas et ne tireront jamais, à commencer par les tireurs pour cause de ventre, braves gens à qui leur médecin ou leur femme ordonne de maigrir, qui- font assaut comme on va prendre un bain de vapeur, et qui, lorsqu'ils ont pendant deux heures sué comme des boeufs es soufflé comme des phoques, disent de bonne : Je viens de faire des armes. Faire des armes n'est chose ni si facile ni si commune; il y faut de la passion et même de la vocation ; car on natt tireur comme on Hait artiste. Mais unè fois le noviciat achevé, que de jouissances, que d'émotions ! Je doute qu'il y ait un seul acte physique, où l'homme se sente vivre plus pleinement que dans un assaut vigoureux. C'est la plus puissante mise en jeu de nos facultés corporelles, avec l'intelligence pour directrice suprême de tous les mouvements. Le tireur a besoin du coup d'oeil et de la vigueur du joueur de paume, de la souplesse du faiseur de gymnastique, ce la précision mesurée et savante de l'homme de cheval. Voyez-le en action : chaque membre, chaque muscle est tendu, et chacun dans une attitude et pour une fonction différentes. Pendant que la Main voltige rapide, légère, et allant toujours de l'avant, le corps se retient en arrière, et les jambes, vigoureusement contractées comme un ressort, attendent pour partir que le bras, en s'élançant, leur en ait donné le signal ; tous les membres sont là comme autant de soldats obéissants, à qui le général dit tour à tour : Marchez, arrêtez-vous, courez ! Le général, c'est la pensée , la pensée qui , à la fois calculatrice et in-mirée comme sur un vrai champ do bataille, saisit d'un regard les fautes de l'ennemi, lui tend des piéges et le force a y tomber, simule la fuite pour lui donner confiance et revenir tout à coup sur lui par une attaque foudroyante, et réalise enfin avec des centres de quarte et des demi-cercles une partie des manoeuvres habiles et des calculs stratégiques qu'on admire dans les hommes de guerre. Mais c'est surtout Sana les doigts du tireur que se passent les plus singuliers phénomènes de ce fait si complexe. Le vrai tireur, en effet, tire non pas avec le bras ou le poignet, mais avec las doigts, et tout l'acte de l'escrime se concentre réellement entre l'extrémité du. pouce et l'index, car tte faculté si délicate et si difficile c'est lègue réside et agitcette à définir, le Met. On ne saurait croire ce qui afflue de vie et de sensibilité sous ces deux doigts ; ils frémissent, ils palpitent sous l'impression du fer qui touche le leur, comme ii un courant électrique leur en communiquait tous les mouvements; pour eux, nul besoin du secours de la •vue pour suivre l'épée ennemie, car on fait bien plus que la voir, oit la sont, on la palpe, on la mattrise par le tact, on pourrait la suivre tout en ayant les yeux bandés; et si -vous ajoutez à ces jouissances magnétiques du toucher la pdissante circulation du sang qui court à grands flots dans les veines, le coeur qui bat, la téta qui bout, les artères qui tressaillent, la poitrine qui se soulève, les pores qui s'ouvrent; si vous y joignez encore le bonheur de sentir sa force et sa souplesse décuplées; si vous pensez surtout aux joies ardentes et aux âpres douleurs de l'amour-propre, au plaisir de bat-

STRATION , JOURNAL UNIVERSKL.

Ire, à la . rage d'être battu, et aux mille vicissitudes d'une lac qui se terminal et renommai» à cheque coup porté, vous com prendrez qu'il y ait dans l'exercice de cet art un etruiper d tedlitineetnivdrem ée. ont , et dont la malien du jeu peut seuls L' escrime offre encore un MM Mirait accessoire, mais forut piquent pou pe ne eixemitiileu sarteifisitOle trouver, n'y rouvlienr1; ua'Peel tee d'h y pocrisie possible dans le fou d'ou pareille nation; le faux vernis de la pontasse mondait,e ifeelbe et coule rumine le fard avec la sueur; le caractère riel éclate dans les regarda, dans les gestes, dans tee paroles, et su bout de cinq minutas d'un assaut vigoureux , vous voyez apparaitre devant vous, à la place du personnage de convention, l'homme véritable, rusé ou étourdi, colère ou. bon, sincère ou cauteleux aussi, croyez-moi, avez-vous une fille à marier, et un jeune homme recherche-t-il sa main, ne vous épuisez pas à prendre des informations sur son compte, dites-lui : Voulor.vous faire une botte? Voue saurez bientôt à quoi vous en tenir. Après l ' éloge la critique. L'art de l'escrime a sa maladie socle connue toue les autres arts; on cannait la colique dee peintres et la laryngite des musiciens, eh bien, quant aux tireurs, il faut avouer que le proverbe : Menteur comme un arracheur de dents, est bien injuste envers les martres d'armes. Lorsque je dis les manses, je die aussi les élèves. Il n'y s pas un tireur sur cent qui ne renie les coups. Qua vottimmust un coup nié ne compta pas, et il est si facile de dire • Je n'ai pas senti. » Ab I si un auteur tombé pouvait réduire à néant les sifflets en disent : « Je n'ai pas entendu! s Quoi qu'il en soit, et en dépit de ces petits accrocs accidentels faits à la vérité, les professeurs d'escrime (car on ne dit pas plus aujourd'hui maires d'armes que PrOeUttiuns) sont généralement tels que les a peints M. Vermond, braves gens, loyaux, un peu viveurs, mais dévouée corps et kilo à leurs élèves, surtout à celui qui leur a fait l'honneur de tuer quelqu'un, et ayant volontiers les vertus d'épitaphe', bons amis, bons époux et bons pères. Ce dernier mot os rappelle le trait d'un vieux mettre que les amateurs Matin» connaissent tous de nom, le pire Dulaurier. Il nous racontait qu'il avait une fille charmante, et, disait-il, faite comme un saumon; mais il s'inquiétait pour sa vertu, parce qu'elle était demoiselle dans un Magasin de modes; enfin , ne pouvant plus supporter cette incertitude, il va se poster, à le brune, au coin d'une rue où sa fille devait passer pour revenir chez lui, et là, le visage enveloppé dans son manteau, il l'attend ! « Vous pouvez juger, nous disait-il, si le coeur me battit quand » je la vis paraltre; je m'approche d'elle, et, cachant ma s figure pour qu'elle ne me reconnût pas, je lui glisse à Po» resale une petite drôlerie vraiment très-gentille... O bon» heur ! elle se retourne et me lance à toute volée un u soufflet. Je pare tierce et je lui dis : Ma fille, tu es ver» tueuse! » Les légendes des salles , d'armes fourmillent d'anecdotes de ce genre sur les maîtres, et l'on cite souvent le trait si caractéristique de V... Aussi fameux par sa poltronnerie que par son adresse, Il fut un jour forcé par ses amis de se battre, et presque &raton sur le terrain. Arrivé là, il se met en garde plus mort que vif; mais à peine le fer engagé, nilovoitdvuere na beau ec nbeire en oupàif pie nme re, oublie sa peur, dégage et frappe poitrine; le poltron avait disparu devant l'artiste. Terminons par un fait général qui ne manque pas de singularité. L'art de l'escrime se lie si étroitement à notre nature d'esprit et é notre caractère natioad, qu'il suit le mouvement des autres arts. Sous l'empire, et jusqu'en 4 sâfi, l'escrime était, comma la peinture ed i4 littérature, un peu académique, sévère observatrice du règne, et répudiant comme Une filae tout ce qui elutimait lep gotlt ou sortait de la coevantiorit vert 48i25 Mis» 4U Man et au theetre le mouvement romantique ; soudain, veste les tireurs d'in/pitre» , puis les tireurs (Relata., puis les tireurs debavid , puis les dupas@ clévar, et, tœ milieu de toutes ces excentricitéssouventi 'art de Pesette» murait risque de perdre« ussastere d!élégance et de On traditionnelle, quand, pst sem alugulter hasard, se produisit tus jeune homme que l'assemblage dette dons les plus heureux et h» plus contradictoires plaça du premier coup à la tale des deux partis opposés. ne jeune homme, tous les amateurs l'ont déjà nommé, c'était Bertrand. Aussi hardi dans l'exécution que les plus fougueux novateurs, aussi sévère dans sa tenue que les plus immuables classiques, il sut réunir la science à l'audace, la foudroyante rapidité des Lozès à la grâce contenue des Gomard, et renouvela ainsi en la consolidant la belle école française. Nous ne saurions mieux finir cet article qu'en rendant ainsi hommage à un artiste que ses adversaires eux-mêmes proclament le prince de l'escrime. E. Luouve.

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Un nombreux concours d'amis rendait mardi les derniers devoirs à un homme qui avait eu un des es prits les plus distingués, les plus instruits et les plus brillants de ce temps-ci, à M. Hippolyte Royer-Co l lard, professeur d'hyliens A la Faculté de médecine, membre de l'Académie de médecine, et ancien chef da le division des lettres et des beaux-erts. Les obsèques ont eu lieu à l'église Saint-Louisd'Antin ; le deuil était conduit par if. Paul Royer-Collard , Np frère; le docteur Apdral. M. &bac& , M. du Maupas et prude. On remarquait dans l'assistance Peut nadra, M. Guizot, M. Cous», nerard, doyen de la Faculté ; MM. Chomel, Roux, Meuve Trousseau, Denoneilliers, Orfila, Gavarret, Guéneau de Miaula Note Guéneau de hiussy, Becter, Michon, Thierry Velds eu, l'habile chirurgien et l'ami dévoué qui a assisté aux derniers moments du défunt. A ' etière Montmartre, le docteur Trousseau a rendu, de la Faculté de Médecine, un dernier hommage au

3,4 brillant et trop court enerigernmet d=tres -C,dil.lard ; le docteur Larre y , au mus de l'A dior medersas, a expliqué, en quelques paroles improvisées et bien motter, nomment l'Académie de médecine ea fumet remarquer per son absence dans les obsèques eue de Ses Membregit ases éminente et de son Mi« secrétaire •M . secrétaire du comité conautlatH dl a mit la part que M. Hippolyte Roy prise . Tt Modem de cette utile institution, 111 11 e ning esireei les regrets qu'il laissait parmi lem ceux l'Émise mem. Ces regrets ont trouvé, parmi tom ceux P I ses le lee« n' les qualités si dinseentre et el ahmtdested re ippolyte Rayer-Collard, un fidèle st amen in de an de ses plus anciens et de ses meilleurs amis, . Arden Deschamps, dont lm Imola" ont musé une &Mem partagée par tous ceux qui l'ont ealeiseM

»marre doms La presse, dans toute illuromreteetit des Menses du monde financier au sujet de la baise du pria de l'or. Nous ne pouvons faire autrement que de comtat« demi ce m'ail, qui est l'écho de toutes les plainte. comme de toutes les espérances et des rares joies du tempe pressai, un fait émuinique de cette importance. Nous en empruntons' l'exposition au Journal des Débats, où M. Michel Chevalier* depuis hW' temps annoncé l'apparition probable de ce phénomène : Depuis le mois da juin dernier, te prix de l'or nee und de baisser, et aujourd'hui il est presque su pair, eireemitence qui n'a pas de précédent, et qui préoccupe beaueoop d'esprits &es le monde industriel et financier. La chose sa vaut la peine, et elle semble d'autant plus aérienne que, fait extraordinaire, les bruits de guerre qui ont couru pendant quelques jours ne LMblent avoir eu immune influence sur le pria de l'or, Media que jusqu'ici les rumeurs de ce genre lui avaient toujours imprimé un mouvement de hausse excessif» Bien des causes ont pu concourir à cette singulière situation; mais il en est une qui , à elle seule, a agi plus que toutes les autres, c'est le parti prie par la Hollande de démonétiser tout coup ses espèces d'or, en vue des ciaintee ou des espérantes qu'avaient données la Californie et la predeetioll sans Ceuta croissante de la Russie. Le résultat de cette mesure a été de jeter tout à coup sur le marché une somme de 300 ou 850 millions d'or qui n'ont pas encore trouvé leur placement, et qui pèsent lourdement sur le prix du métal, en mime temps que la nécessité de remplacer ces espèces d'or par de la monnaie d'argent a fait naturellement hausser. ta valeur de l'argent. La Californie ne vient encore que comme cause secondaire et morale, plus peut-être que matérielle, de cette dépréciation de l'or sur le marché européen. Bien qu'on estime (et c'est une estimation nécessairement très .vague) l 'exportation d'or déjà faite par la Californie à une valeur de 5 ou 000 millions su moins, ses produits, transmis aux États-unis. au Mi, au Pérou, à la Chine, n'ont pas encore eu le temps de se répandre en quantité jusque sur l'Europe. Si, comme nous le pensons, usque cela est vrai, ce n'est d'ailleurs qu'usa raison de plus pour prévoir la continuité de la baisse sur le prie de l'or. » Nous ne nous étonnons donc point qu'une pareille situation inspire de sérieuses réflexions, qu'elle cause même des appréhensions telles, que plusieurs g ouvernements songent à imiter l'exemple de la Hollande. En Belgique, c'est déjà presque fait, car le ministère vient, en attendant mieux, de saisir les Chambres d'un projet de loi destiné à interdire désormais la fabrication des espèces d'or. Nouvelle cause de baisse, » Néanmoins jusqu'ici nous ne voyons pas encore péril en la demeure ni grand inconvénient pour le France à maintenir, en ce qui regarde sa situation monétaire, le statu quo. Depuis plus de vingt ans les circonstances commerciales éloignaient l'or de la France; aujourd'hui tout tend à le rapprocher, à rendre abondante, à mettre 3 la portée de toutes les bourses une monnaie commode qui était restée jusqu'ici un objet de luxe. Les pays du Nord ont besoin d'argent, et nous leur en fournissons en échange de leur or, qu'ils nous rendent au pair. Où est le mal, et qui se plaindrait si la Banque de France voyait affluer dans ses coffres une monnaie agréable, facile à transporter, nécessaire et même indispensable en temps de crise? Il ne faudra pour cela que donner des pièces de 5 francs, qu'on nous renverra peut-être plus tard, et qui auront toujours un grand avantage dans le commerce, attendu que c'est la monnaie de l'Europe et du monde entier gui Re rapproche le plus, par sa valeur intrinsèque, de sa velue amninele. »Dépourvue d'or comme noue Nyon. Pfldiesqu'ici,nous avons moine que personne à craindre sen abondance t la beaucoup plus grande partie de ce que note frappions suait comme par enchantement à l'étranger.. En effet, nos pième d'or de 20 francs servent de moyen d'échange dans presque tous les pays c'est avec celle monnaie que nous soliiimm les pains que l'Angleterre achetait en Russie, parce que se T atou et sa forme sont plus en rapport que celles d ' aucune antre ives la monnaie du pays. En Allemagne, en Italie, C'est ln Mea française de 20 francs qui circule le plue geaseepamenl lobés les transactions commerciales. »Nous avons donc molle Itt ersiedre que les autres; il est cependant une circoestanee don, 11 faut tenir greed compte, et contre laquelle le conimerete bassets devra lie mettre en garde. niseenst v, °eitein in e ree 4'oa deneerie mont idle moyen " :iarqssititéraeirr i"e7srnicteuse,onotuii sommes l eurs Didetemistiaires les plus employée, qu'avec des souverains et des bigots d'or ; or, si par *muance les espèces d'or étaient deneyeetisées autour de noue, ai le travail de la fabrication dia espèces devait, pour une faisan quelconque, être interrompu, la pièce de 20 fr. seafrieit alors une grande dépréciation, et nos rapporte avec l'Angleterre subiraient une perturbation considérable. En effet, le pair de la livre sterling, considéré jusqu'ici comme minimum à 25 fr. 15 c., pourrait fléchir au-dessous de 25 fr., et ça serait une perte immense pour nos fabricants, qui exportent aujourd'hui des quantités très-importantes de marchandises en Angleterre. » • XAVIER Ravisas.


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L'ILLUSTRATION, JOURNAL UNIVERSEL.

Chronique musicale. A voir la musique qui se fait en ce moment à Paris, on serait presque tenté de croire qu'il n'y en a que pour les Parisiens. Cependant, tant s'en faut qu'il en soit ainsi : les nouvelles que nous recevons de tous côtés à la fois attestent que la musique fleurit à peu près partout ou du moins aux points les plus extrêmes en même temps. Pendant que le théatre impérial de SaintPétersbourg retentit d'applaudissements en l'honneur de madame Persiani , de MM. Marie et Tamburini, le nouveau Théâtre-Royal de Madrid (el theatro de Oriente), dont l'Illustration a fait connaltre à ses lecteurs, il y a quelques semaines, la • façade extérieure, et dont elle publie aujourd'hui un détail magnifique, dit-on, la vue de la loge de la reine, le théâtre d'Oriente inaugure sa première saison avec une brillante troupe de chanteurs, dans laquelle figurent les noms de mademoiselle Alboni, de madame Frezzolini, de MM. Gardoni, Ronconi, Barroilhet, Masset, etc. Madame Stolz est reçue avec distinction au Théâtre-Italien de Lisbonne, et madame Castellan de même à celui de Berlin. Tout près de nous, à Bruxelles, prospère aussi un Théâtre-Italien on chantent avec succès MM. Lucchesi et Morelli. D'un peu plus loin, de Dresde, il nous arrive des récits authentiques et trèsintéressants sur les débuts d'une jeune cantatrice que nous avons vue et entendue il y a peu de temps à Paris, et qui , nous l'espérons, y reviendra bientôt. Nous l'avons déjà nommée dans ces colonnes. Nos lecteurs habituels se rappellent sans doute de ce que nous avons dit, il v a quelque temps, de mademoiselleEmmi La Grue. C'est d'elle que lei journaux et les lettres de Dresde noua ont entretenus la aema n e de rn ère. Son début a eu lieu par le rôle d'Alice dans Robert-le-Diable.. Dès la premitre 80É100, nous dit-on, la jeune débutante a pleinement répondu aux es. péranees que le public avait conçues.

Sa beauté physique, sa magnifique voix, son jeu d'yu naturel et d'une élévation tout à fait remarquables, ont tout d'abord vivement impressionné l'auditoire, nombreux autant que la salle le pouvait contenir; preuve, ajoute-t-on, de l'importance qu'on attachait à ce début. a Les avis sont unanimes pour faire honneur du succès de mademoiselle Emmi La Grua à madame Saba tier-Ungher. C'est en effet à l'école de cette éminente artiste que mademoiselle Emmi La Grua, elle aussi, s'est formée; et le public de Dresde, ce public qui tonnait si bien et aime si sincèrement le talent de l'habile maitresse, a bien vite reconnu de qui l'élève tenait les belles traditions dramatiques qu'on trouvait en elle dès ses premiers pas dans la carrière. On ajoute encore, au sujet des qualités vocales de mademoiselle Emmi La Grua, soit dans la pose de la voix qui est parfaite, soit dans la justesse d'intonation qui est irréprochable, qu'elle tient en cela de famille; car les éléments du chant lui ont été enseignés par sa mère, autrefois célèbre chanteuse de la cour de Saxe, connue sous le nom de mademoiselle Funck. Les autres rôles dans lesquels la jeune cantatrice doit continuer ses débuts, on voit que les détails ne manquent pas à nos nouvelles mu sicales extérieures, sont ceux de dons Anna dans Don Giovanni, d'Amine dans la Sonnambula, de Valentine dans --_,Ï .-.-er .. ,.--. les B uguenots . Tous ces déta ils nous semblent à leur place naturelle ici , quoique notre chronique musicale soit _-- __-_--- ' -7_-=-.-____ écrite de Paris, par la raison que ma-,--_, demoiselle Emmi La Grua est destinée - -..---- ---.77- — à appartenir au public parisien avant qu'il soit un an. Et si tous nos renseignements sont bien exacte, ce que nous avons lieu de croire, son engagement est déjà signé avec l'Opéra. Nous en félicitons ce théâtre. Revenons à Paris. La reprise de Luorezia Borgia au Théâtre-Italien a été l'événement musical le plus important de cette se-


Achille GALATIIÉ sans profession.

Un Témbin qui n'a ri. n vu.

. ,

Élan GALA/ nÉ, 19 ans, rent:ère.

Ayant eu quelques rapports avec l'amusé. Varaint est continue à hesitaine.


L'ILLUSTRATION, JOURNAL UNIVERSEL.

390 Voyage el travers leo • L'Assemblée nationale délibérait vendredi dernier sur une proposition de M. de Saint-Priest; il s'agissait de la retiressien du délit d'usure. La discussion générale épuisée, on passa à l'examen des articles, et pour la première fois eut lieu l'expérience du mode de votation dont il a été rendu compte dans un des précédents numéros de l'Illustration. Le nouveau joujou amusa tellement les graves sénateurs pie toute discussion ultérieure devint impossible et qu'il talla lever la séance. Pourquoi M. Dupin ne présidait-il pas ce jour-là? Il aurait pu, s'inspirant de l'exemple de Démosthène, offrir à ses collègues , en guise de compliment de fin d'année, l'apologue suivant : « Messieura les représentants, un escargot voulut aller en Amérique, il mit quatre ans et quelques mois à se 'rainer de Paris jusqu'au Havre ; quand il vit que la terre lui manquait, l'intelligent animal se demanda quel procédé il emploierait pour parvenir au but de son voyage. — Et comment fit-il? se seraient écriés MM. Estancelin , de Kerdrel et Noie Parfait? — Vous me demandez ce que fit l'escargot et vous ne vous informez pas de ce que vous avez à faire vous-mêmes; vous avez à voue occuper des projets de lois soumis à vos délibérations et non à jouer avec une mécanique, sans cela je vous prédis qu'il n'y aura pas dans toutes les cuisines de France assez de casseroles pour fêter dignement votre retour dans les départements; voilà ce qu'aurait dit sans aucun doute l'honorable M. Dupin si ce jour-là il n'eût cédé le fauteuil de la présidence à M. Benoit d'Azy. Maintenant solions notre arriéré de trois semaines et commençons par le rapport de M. de Montalembert. Dieu merci! ce rapport fait assez de bruit dans la presse et ailleurs; M. de Montalembert a écrit un gros volume pour arriver à conclure que les cabarets doivent être fermés pendant deux heures chaque dimanche; ce n'était vraiment pas la peine de faire une si grosse dépense d'encre et de papier, ce n'était pas la peine de citer Moïse, le Thalmud, la Bible , La Fontaine et M. Proudhon! D'un autre côté, je vois des journaux effrayés qui annoncent le retour des jésuites et signalent déjà, à l'horizon les chapeaux à larges ailes des révérends. Si nous voulions prendre au sérum' leurs terreurs, noua nous croirions revenus à ces beaux jours de la Restauration où le Constitutionnel était forcé de dévorer chaque matin un jésuite assaisonné à la sauce du Voltaire-Touquet. Calmez-vous, carillonneurs d'alarmes stéréotypées, vous savez bien que le jésuite n'est plus à craindre, et si vous avez aperçu ces grands chapeaux noirs dont vous faites semblant de vous effrayer, ce ne peut être, avouez-le, qu'au théâtre de la République, dans la pièce du Barbier de Sémite. Pour notre part nous serions tout à fait de l'opinion de l'honorable M. de Montalembert Fur l'observation du dimanche, si une loi, fût-elle votée à l'unanimité par sept cent cinquante représentants, pouvait changer ou même m'Afier les moeurs d'une nation. Nous laissons de côté la question religieuse, qui n'est pas de notre compétence, et nous croyons très-fermement que l'observation rigoureuse d'un jour de repos par semaine serait, si nous pouvions rompre avec des habitudes prises depuis longtemps, d'une incontestable utilité au triple point de vue moral , intellectuel et hygiénique. Qu'on ne nous dise pas qu'une journée sur sept ravie au travail compromettrait notre industrie et notre commerce; les Anglais sont nos rivaux pour ne pas dire nos maltres commerciaux et industriels, et en Angleterre pas plus qu'aux Etats-Unis personne n'oserait travailler ou faire travailler le dimanche. Les protestants poussent si loin l'application absolue de cette loi, qu'ils ont soin de faire toutes leurs provisions le samedi pour n'avoir point à s'occuper le lendemain de détails domestiques. En Angleterre le dimanche est exclusivement consacré à la pratique des devoirs religieux et à la culture de l'intelligence. Le service divin terminé, l'Anglais rentre chez soi, s'enferme avec sa famille et s'occupe de lectures édifiantes ou tout au moins de lectures utiles ; les nombreux magazine qui se publient au delà de la Manche n'ont leur raison d'ôtre que dans l'observation unanime de cette loi. Ce jour-là l'Anglais, débarrassé du poids et des soucis de ses affaires commerciales, se recueille et se met au courant du mouvement intellectuel de son pays; il ne reste pas plongé, comme nos bourgeois de France, dans une espèce de léthargie morale, ou, comme nos négociants, dans l'exclusive préoccupation du doit et avoir ; il est ouvrier, négociant, fabricant, industriel ou pair du royaume-uni six jours par semaine, mais le dimanche il est homme ; ce jour-là il n'a à ee préoccuper que de son âme et de son esprit. L'observation du dimanche, bien loin d'avoir porté atteinte à la fortune de l'Angleterre, a, au contraire, préservé ce pays de cette maladie de la fainéantise intellectuelle qui depuis quarante années eut tout ronge les sociétés catholiqu e s. C'est grâce à la célébration du repos dominical que ta lumière religieuse, morale, littéraire et scientifique pénètre dans toutes les familles et se répand de la capitale des lies-Britanniques jusque dans les villages et les derniers hameaux de l'Ecosse. C'est grâce à ce temps d'arrêt dans les affaires et le travail manuel, que ' le riche et le pauvre se nourrissent le même jour, à la même heure, du pur froment spirituel, celui-ci pour s'instruire , celui-le pour ne pas succomber à l'ennui. Jetons maintenant nos regarde sur notre pays, et voyons comment le dimanche y set célébré. Q Paris , l'homme cl'af!aires, le commerçant, l'industriel vont ce jour-là à la campagne pour chercher de l'appétit et dtner un peu plus amplement qu'à la ville ; l'ouvrier court . à la barrière pour , boire du vin frelaté. En province, la pratique du repus •hebdomedaire s'entend à peu près de la même façon : le bourgeois traite ou Mem en ville ; l'ouvrier et le campagnard paient leur journée au cabaret. Chez noua, le dimanche

est un jour de dissipation quand ce n'est pas un jour de travail ordinaire, et, dans ce dernier cas, le dimanche est naturellement reporté au lundi. Quand le pouvoir législatif aura voté et le pouvoir exécutif promulgué une loi qui interdira le travail le dimanche, ils n'auront pas supprimé la possibilité de le débauche, mais ils auront très-certainement multiplié les débauchés. 0 législateurs! l'ouvrier que vous aurez contraint à s'abstenir de travail n'ira peut-être pas à l'église pendant la fermeture du cabaret, mais je ne voudrais pas parier qu'il ne courra pas au cabaret aussitôt après la fermeture de l'église ; quant aux classes dites éclairées, elles mettront du linge blanc, feront des calembours, joueront aux cartes, et seront enchantés d'avoir un prétexte tout neuf pour crier à l'intolérance et à l'obscurantisme. us au bourgeois français tel sable caractère. A mon avis, la proposition est inopportune, parce qu'elle ne résout rien. Il faudrait ou donner la foi aux populations, ce qui est impossible, ou forcer les populations d'aller à la messe, ce qui est impraticable. Tant que vous n'aurez pas trouvé la solution de l'un de ces deux problèmes, laissez là vos demi-mesures qui ne satisfont ni les hommes religieux ni les indifférents, et prenez garde surtout, en voulant servir l'église, de faire la fortune du cabaret. De M. de Montalembert, le défenseur de le foi religieuse, j'arrive tout naturellement à M. Guizot, le prédicateur de la foi politique. Il fallait le rapport du premier pour faire oublier la préface du second. Les journaux ont publié la préface de Monk, et plusieurs ont voulu voir une sorte de programme dans ce travail de l'ancien ministre de la monarchie; bien qu'il se soit défendu de toute pensée d'allusion auprès du président de la République, évi lemment M. Guizot a cru que la publication de cette préface dans les circonstances actuelles aurait un tout autre intérêt que l'intérêt purement historique. M. Guir zut admet que la France de 1850 et l'Angleterre de 4660 se ressemblent peu ; il n'a garde, dit-il, de proposer l'une à l'imitation de l'autre, mais II conne trop bien la complaisance de l'esprit français pour n'être pas convaincu que, parmi ses lecteurs, il ne s'en rencontrera pas toujours quelquesuns qui s'ingénieront à trouver, coûte que coûte, des points nombreux de comparaison entre la révolution d'il y a deux siècles et la révolution d'il y a deur ans. D'ailleurs, M. Guizot a toujours excellé dans ces sortes de parallèles plus politiques qu'historiques, et plus ingénieux que vrais. Que l'illustre homme d'Etat ne s'en défende pas, il a toujours vu la France à travers l'Angleterre, et, e'il n'a pu admettre tout d'abord la légitimité de la révolution de février, c'est moins à cause des désastres qui en ont été la conséquence que parce que 4848 ne correspond à aucune date dans l'histoire de la nation anglaise. M. Guizot partageait avec Louis-Philippe cette conviction que les révolutions des deux pays suivraient une marche parallèle, et il disait un jour à un ministre étranger, qui manifestait quelques doutes sur la solidité de l'établissement de juillet : o Les Bourbons deux fois chassés sont les Stuarts de la France ; leur dernier descendant s'éteindra obscur dans l'exil; quant à la famille d'Orléans, c'est la famille d'Orange, elle se maintiendra. a 0 vanité des rapprochements de l'histoire! il fallait un coup de tonnerre comme celui de février pour foudroyer les illusions de la politique dogmatique. Les hommes d'État de notre temps offrent cette étrange particularité que, si l'on peut les renverser quelquefois, il est impossible de les abattre. M. Guizot est l'un des plus remarquables exemples de ce courage indomptable. Depuis trente ans et plus qu'il parcourt dans tous les sens les grands et les petits chemins des affaires, il a probablement égrené sur sa route tout le chapelet de ses illusions, mais il n'a jamais abdiqué la suprême espérance. Si j'osais, à propos d'un personnage si grave, me permettre une comparaison frivole, je dirais que l'austère homme d'État est l'éternel printemps de la politique contemporaine. On le dit enterré dans le cimetière de Val-Richer, et il ressuscite par procuration à Wiesbaden; puis Wiesbaden se maintenant trop longtemps eaos doute dans la région pure du principe, on nous apprend que l'ancien ministre du roi a pria pied sur la terre ferme du fait élyséen. Après cela, M. Guizot a toujours appartenu à l'école des faits accomplis, et l'on pourrait tout au plus lui adresser le léger reproche de ne pas porter peut-être assez longtemps le deuil do ses souvenirs — une simple question de convenance. De toutes les physionomies politiques de notre époque, celle de M. Guizot serait la plus curieuse à étudier et la plus originale. Théoriquement, M. Guizot est libéral dans l'acception la plus élevée du mot ; mais en fait il est absolutiste. De là le secret des nombreuses contradictions qui existent entre ses paroles et ses actes. Quand il est dans l'opposition, il oublie complétement l'homme d'État de la veille, et il entasse théories sur théories ; mais aussitôt qu'il a repris le portefeuille et revêtu le frac ministériel, il ne se souvient plus du théoricien que pour le combattre. La philosophie platonicienne avait reconnu deux natures dans l'homme, homo duplex ; à ce point de vue, mais à ce point de vue seulement, M. Guizot serait un politique platonicien. Cette double nature, cette vivante antinomie se retrouvent dans tous les actes et Muni tonte lavie de M. Guizot. Personnellement, il est désintéressé : il passe môme pour austère; quand il abandonne le pouvoir, sa fortune n'a pas augmenté d'un centime, et pourtant, depuis Horace Walpole, quel ministre a semé plus d'or, plus d'emplois, plus de dignités dans le bazar des consciences humaines? On peut dire de M. Guizot (je ne sais si, dans ce cas, c'est un éloge), qu'il a passé intact au milieu des souillures de la corruption, comme la salamandre au milieu des flammes. Ce n'est pas un corrompu : c'est un grand corrupteur. La fin justifie les moyens. L'homme d'Etat ne doit voir que le but. Telle est la devise de M. Guizot ministre. Quand il rentre dans l'opposition le point d'optique change, et il jette

a'ors à la face de M. Molé ces dures paroles de Tacite: Ofte. nia serviliter pro dominations. Hosto DUPLEX M. Guizot n'a jamais eu qu'une passion, une seule, mais une passion Vivace, invétérée, effrénée, la passion du pouvoir : Etre ou ne pas être! et il veut être ministre à tout prix. Il était question tout dernièrement d'une combinaison Guizot-Falloux. Le pouvoir exerce sur cette magnifique intelligence le prestige de l'or sur le joueur. Prendre place autour du tapis vert, diriger le conseil, lutter trois heures durant en face d'une assemblée ameutée contre sa parole: tel est non rêve, telle est la suprême espérance dont je parlais tout à l'heure : cette espérance, il ne l'abdiquera jamais, sous quelque gouvernement que ce soit. Mais je reviens à la préface de Monk. Aussi bien ce n'est pas en deux traits de plume qu'on peut fixer une aussi importante physionomie que celle de M. Guizot. Dans la préface de Monk, je trouve cette solution : Monk ois Washington, il faut à la France l'un des deux pour se relever. Voilà qui est bientôt dit. Mais qui vous assure que Moult, le soir du jour où il voudrait ouvrir aux Stuarts la grille des Tuileries, n'irait pas coucher à Vincennes? Il y a trop longtemps, d'ailleurs, qu'on parle de Monk pour que Monk Foe menaçant. Quant à Washington, son temps n'est pas vehu. Dans les circonstances présentes, le premier serait impossible, le second serait impuissant. M. Guizot conne, trop bien la situation actuelle de son pays pour se faire lui-même illusion sur la valeur de son ordonnance politique. Jamais il n'y eut plus de divisions dans les esprits , jamais plus d'anarchie dans les intelligences : il le sait, il le constate en un style admirable. Les docteurs de la loi ont beau crier tantôt : Habituons-nous à la République, tantôt : Revenons à la monarchie, ce ne sont pas des prédications de cette nature qui changeront l'état des rimes. Un pays souffre moins de l'exaltation d'opinions dangereuses que du manque absolu d'opinion. Le mal de la France, c'est s'être sans foi politique, c'est d'hésiter devant toutes les solutions, c'est, en un mot, de n'être ni monarchique, ni républicaine. Voilà pourquoi je ne puis croire ni à la venue de Monk, ni à la possibilité de Washington. Dans la position où nous sommes, ce n'est plus un homme qui nous relèvera; nous ne pouvons être sauvés que par un suprême effort, que, par l'énergie de toute la nation. Monk ou Washington! es l'époque où parut Monk, l'Angleterre ne flottait pas entre deux ou trois monarchies ; elle n'en voulait qu'une, et tous voulaient la même. Quand Washington, ce grand homme de bien, fonda et établit la république, le peuple américain n'était pas abâtardi par soixante années de révolutions. Ne nous repaissons donc pas d'illusions chimériques, et ne proposons pas à la France de 1850 l'exemple de l'Angleterre ou des Etats-Unis. C'est chez nous, c'est en nous, qu'il faut chercher un remède au mal qui nous ronge : il est là, et non ailleurs. Aujourd'hui notre malheureux pays s'habitue à vivre au jour le jour, comme toutes les nations épuisées; il descend à grands pas la pente de la décadence. Peut-il être arrêté sur cette pente fatale? Oui. Nous le croyons fermement, mais à une condition. A une autre époque, M. Guizot a beaucoup exalté les classes moyennes. Pourquoi, après leur avoir accordé tant d'éloges, ne se hasarderait-il pas à leur donner quelques conseils ? Pourquoi ne profiterait-il pas de son influence sur ces classes dominantes pour venir leur prêcher la loi du sacrifice, c'est-à-dire la grande loi de l'intelligence ? Aujourcehui, les classes moyennes sont encore les arbitres de nos destine. Elles seules peuvent, si elles ont la conscience de leurs i téréts et l'amour de la gloire nationale, en finir une fois pour toutes avec cette redoutable énigme que donne incessamment à deviner, depuis plus d'un demi-siècle, le sphinx révolutionnaire. C'est à la classe bourgeoise, à cette classe qui est en possession de la fortune et de l'intelligence, qui tient en ses mains la banque, le commerce , le sol, l'industrie, toutes les forces vives de la nation, à rallumer le flambeau de la foi politique. Mais pour cela, pas de paroles, pas d'articles de journaux, pas de discours de tribune ; il faut des actes, des actes de sérieux dévouement. Je m'arrête, car j'entends déjà bourdonner à mon oreille l'épithète de révolutionnaire. Révolutionnaire, parce que je voudrais prévenir le retour de nouvelles révolutions I Je nie figure. que sous les derniers Césars, sous Gallien, par exemple, alors qu'on entendait déjà hennir aux confins du monde romain les chevaux des Barbares, il a dû se rencontrer un homme assez malavisé pour s'en aller criant par les rues de Rome : e 0 mes concitoyens, laissons là les grammai • riens étefel joueurs de flûte, et prenons nos casques et nos épées, car ;voici les Goths qui s'apprêtent à se partager l'héritage de Romulus. s Mais les bourgeois de Rome ne couraient qu'avec plus de fureur aux jeux du Cirque, et ils murmuraient, eux aussi : « Que nous veut donc ce révolutionnaire? a Aujourd'hui, ô Romains de France! les barbares ne sont pas, à vos portes, ils Font dans vos murs. Deux mots de réponse en terminant au Courrier français. Ce journal, à propos de notre article sur la décadence du journalisme contemporain, nous prend à partie et s'étonne d'avoir été mis particulièrement en cause. Si le Courtier français est étonné du procédé, nous sommes beaucoup plus étonné de la réclamation. Où le Courrier a-t-il vu qu'il avait été question de lui plus que des autres organes de l'opinion publique? Il y avait si peu à réclamer, selon nous, que noue serions presque tenté de croire que le Courrier français avait absolument, besoin d'être attaqué ce jourlà. Son siège était fait. Ne pouvant trouver dans tout notre article un seul mot qui légitimât sa préoccupation à notre égard, il a été contraint de nous gratifier d'une phrase dont notre plume est incapable. C'est pousser un peu loin la bonne volonté de l'illusion. Le Courrier nous fait un se smon en plusieurs points sur l' impuissance du libéralisme. Nous ne savons pas trop ce que le libéralisme vient faire dans le débat, mais ce que nous pouvons avouer très-franchement , c'est qu'il nous est


• L'ILLUSTRATION,

de ustionalites brouillées et do confusion féodale. C'est dans ce fortuné et placide coin de terre que l'ami de Blondel en paix terminer son aventureuse cari lire. Par une exception heureuse, sa sépulture, ainsi que celle du roi Henri, a échappé eux soulèvements iconoclutes de 1793. Les statues qui couvrent leurs tombes sont de bois peint et du faire le plus naïf ; elles sont en trop bon état de conserva lion pour qu'on puisse les supposer contemporaines, mais on peut, du moins, les accepter comme restituées d'après des modèles du temps. Si l'hypnthéee let exacte, ce fameux Richard Cceur-de-Lion offrait dans toute se personne le type connu et aorie gent de la race anglo-saxonne : teint blanc et ro4r, menton à peu près imberb, cheveux mine debonnaire, haute taille, un fontted ' Adonis surblonds, des épaules de horse-guard. A une petite lieue de Fontevrault , au point où la route qui mène A Saumur vient rejoindre et commence de loner lu Loire, s'élève , au bord du fleuve qui le battait jadis g au pied, le château é demi ruiné de ce farouche ligueur, le sire de Montaoreau, celui-là méme qui dirigea en Anjou la SaintBarthélemy et dont la Dame a inspiré M. Alexandre Dumas. Ce château fut vendu à la Révolution à quatre manants pour le somme de douze mille livres en assignats. Ils le démantelèrent des mura et des conimuns qui étaient vastes, et en tirèrent facilement, en matérielle qu'ils vendirent, le prix de leur acquisition. Leurs familles (de simples fermiers ou vignerons) l'occupent encore aujourd'hui par indivis. Les casemates sont des étables à vaches; le salon d'honneur, une grange; la chambre et le boudoir de la Dame, un fenil. C'est ce que m'a conté une bonne femme (une des co-propriétaires du château), tricotant son bas sur le seuil du redoutable guisard, aussi tranquillement que si jamais ligueurs ni huguenots n'eussent vécu pour s ' entre-tuer. C'était bien la peine do rouler tant de cadavres sanglants dans cette douce Loire, aux paisibles méandres, si tragiques dans le passé. Je hais le vandalisme; mais le peuple fait mieux que de détruire les repaires de ces illustres assassine , de ces nobles tueurs à la croix croisetée : il s'en empare, s'y installe, y remise ses boeufs, ses herses, sa charrue, et dénoue le drame en églogue. Ainsi finit la tragédie. FELIX MORNAND.

Devise agricole.

HISTOIRE DU DRAINAGE.

L ' égouttement du sol, ou comme on ditaujourd'hui le drainage, mot anglais qui a le même sens, est une mesure dotal. l ' utilité a de tout temps été comprise par les cultivateurs soigneux. Le drainage de surface , généralement connu dans tous les pays, consiste en fossés ou aqueducs, dont le but est d'enlever les eaux qui stationnent et courent à la surface. Le drainage profond est de date plus récente. Il a pris naissance et est peu à peu devenu véritablement un art chez les cultivateurs anglais. En analysant le traité de Josiah Parkes sur la Philosophie du drainage, nous avons déjà raconté, dans un numéro de l'Illustration de cette année, comment le capitaine Bligh, qui vivait sous le protectorat de Cromwell, fut probablement le premier écrivain qui ait exposé les avantages et la supériorité du drainage profond. Bien que M. Parkes ait retrouvé quelquefois sur le sol anglais des vestiges de son application, ces vestiges sont rares, et la théorie du capitaine semble avoir été pratiquée de son temps par bien peu de monde. En l'an 4764, un fermier du comté de Warwick, qui avait nom Joseph-Blkington Princethorpela mit en vogue et lui donna son nom, ou plutôt la créa de nouveau, car il ne connaissait point le livre très-curieux, mais oublié de Bligh. « Ce fermier Elkington, si l'on en croit M. Slephens dans le the Bock of the Farm (lequel livra est en Angleterre aussi » populaire que l'est en France la Maison rustique, par » M. Rixio), ce fermier, disons-nous, avait un champ fort » humide et très-nuisible à la santé de ses moutons. Il ou» vrit une tranchée de quatre à cinq pieds de profondeur » pour découvrir la cause du mal. Il était à réfléchir sur ce » qu'il y avait à faire, lorsque vint à passer un ouvrier pore tour ceun de ces longs pieux de fer qui servent à fixer les » claies de parc à moutons. gant soupçon que sa tranchée » n'était point assez profonde et désirant connaître quelle » nature de.sol se trouvait au-deesous, il enfonça son pieu » à quatre pieds plus bas, et lorsqu'il le retira il vit, à son o grand étonnement, l'eau se précipiter par le trou et mono ter jusque dans la tranchée par laquelle elle prit son écou» liment. Ce fait le conduisit à se dire qu'il existait de taro gis nappes d'eau souterraines qui portaient un préjudice » c' onstant à la surface du sol, mais dont on pouvait se délia vrer en perçant avec une tarière ou une verge. Cette dé» couverte produisit une grande sensation à cette époque, » et de fait donna lieu à une révolution complète dans l'art » du drainage. Elle servit à établir le drainage sur des pria» cipes raisonnables, et le nouveau système eut bien plus » d'efficacité pour modifier la qualité du sol; de même que n la saignée par la lancette a bien plus d'action sur l'ensem» ble da la constitution humaine, que l'application des sang» sues. Cependant le méthode ne tarda pas à es modifier » dans le pratique. On s'était proposé d'abord d'établir une e tranchée et puis de percer avec une tarière pour se rendre s maître de la source ou de la nappe d'eau, d'après le principe des puits artésiens; mais quand on se fut aperçu que l'eau ne jaillissait pas toujours immanquablement au com• mandement de la tarière, il fallut agir d'une autre façon. » On essaya alors de pratiquer des tranchées à partir de la » partie la plus basse du terrain à égoutter jusqu'à la plus » élevée où l'on supposait l'existence de la nappe d'eau, ou o bien là où l'eau se montrait au jour, de manière à la con» duire au dehors du champ après l'avoir recueillie par fil' a tration à travers le sol et le sous-sol. Afin d'embrasser

JOURNAL UNI VERSEL. 11.171

tout I

' humide 'l'un champ tiens naira:ion partie te s du drainage, on disposa dr s branches latérales des deux côté: de la branche principale aussi loin que se remarquaient » dey signes d ' hurnichté ; et, pour agir sur la moindre par:rultale us terrain, on disposa encore des ramifications tripeu espacées sur les branches latérale». On donna lb à toue OIS différents canaux , qui suivaient les sinuosités s de la pente, des dimensions différentes en rapport avec la guanine d'eau qu'on calculait que chacun était appelé à débiter. L ' ensemble tracé sur Io papier ressemble assez à un arbre que l'hiver a privé de ses feuilles, niais qui a conservie ses branches et ses rameaux. C'est sur ce plan que »e fure nt conduits les draignages , à partir de l'époque d'El» kinpon jusqu'en 480e, où il céda la place au système aco tue!, qui, pour l ' orinaire, consiste en trancées parallèles » qui courent en ligne droite dans le sens de ha l plu pl us pente. oa M. Stephens ajoute à la louange d ' qu'il s'empresse de donner généreusement une Elkington, communication de son procédé tout entier à John Johnston, l'un des plus célèbres draineurs de l ' Angleterre, sur la demande de la cour d'agriculture d ' alerte laquelle cour obtint bientôt après pour lui du Parlement le vote d'une récompense nationale de 1,000 livres sterling. On ne se servait encore pour le drainage que de fascines ou de pierres concassées, que l'on disposait au fond ond de la tranchée dont les parois étaient inclinées. On recouvrait avec de grosses pierres que retenait l ' inclinaison des parois, et l'eau circulait entre les fascines ou entre les pierres concassées. Mais les pierres ne se trouvent pas toujours sous la main en quantité suffisante. On imagina de se servir a leur place de tuyaux de conduite en poterie. Les premiers que l'on employa présentaient dans leur section la forme d un fer à cheval ; o les plaçait sur une tuile plate, laquelle servait de fond à la voûte bombée du tuyau. On a depuis reconnu l'avantage d'un tuyau circulaire, et surtout d'un tuyau dont la section présente la forme ovoïde. Pour fabriquer ces tuyaux à bon marché, il fallutrecourir à l'emploi des machines. Les premières qui fonctionnèrent vers l'an 18e3 donnaient par jour mille pieds de tuyaux. Au bout de trois ans, grâce aux encouragements donnés par le comice agricole du comté de Kent, on eut des machines qui donnèrent par jour jusqu'à dix mille pieds. La France dut la connaissance des travaux des Anglais en Ce genre à un Anglais, M. Tackeray, venu en France sur l'invitation de M. du Manoir, et qui introduisit la culture de son pays dans le domaine de Forges, près Montereau. M. Tackeray publia, en 1846, à la librairie agricole Dusacq, une première brochure ayant pour titre : Observations sur le dessèchement et l' assainissement des terres. (La mémo année paraissait dans le Journal d'agriculture pratique un fort bon article sur les avantages du drainage signé Naville (L'année suivante l'écrivain anglais publiait une seconde brochure fort intéressante sur les Engrais artificiels et le labourage profond, publication qui fut suivie en 1849 d'un petit livre sur la Philosophie et l'art du drainage, qui est un bon exposé du traité de Josiah natices. M. Tackeray a eu depuis à batailler avec un de nos comices agricoles à propos d'une charrue de son invention, dont il veut doter notre pays. Nous n' interviendrons pas dans cette querelle, et nous n'avons mentionné ici le nom de M. Tackeray que pour lui payer notre part du légitime tribut de reconnaissance que la France agricole lui doit.

ind

En 1809, le gouvernement belge envoya en Angleterre un jeune ingénieur, M. Leclerc, qui séjourna pendant quatre mois dans les propriétés des ducs de Bedford, de Devonshire et de Portland, ou il suivit les travaux pratiques d'hommes habiles dans l'art du drainage et s'instruisit à leur école, Enfin, en 4850, notre gouvernement français, il y a trois mois, confia à M. Payen la double mission d'aller étudier en Angleterre les progrès de l'industrie tant manufacturière qu'agricole, en lui recommandant de donner une attention toute particulière à la question du drainage. Il chargeait en même temps un de nos inspecteurs de l'agriculture, M. Lefour, d'aller examiner les essais de drainage exécutés en Belgique, et les mesures prises par le ministère belge pour propager les meilleures méthodes de drainage. M. Payen, à son retour, vient de s'exprimer ainsi dans son rapport au ministre: « La théorie et la pratique s'accordent à reconnaître les graves inconvénients de la présence dans le sol de ces eaux stagnantes qui perdent leur oxygène, désagrègent les radicelles des plantes terrestres les plus usuelles, tiennent dans l'inertie les composés salins ceue recèlent les argiles, et excitent la végétation de plantes impropres i à la nourriture des hommes et des animaux. » On espérait beaucoup d'un changement dans cet état de choses en opérant sur une vaste échelle l'égouttage de pareils terrains. En effet, non-seulement tous les inconvénients que je viens de rappeler ont disparu dans les terres soumises au drainage, mais encore, comme le faisait remarquer un habile fermier, M. Moor, l'égouttage et l'aérage, déterminant le retrait et le fendillement des argiles du sous-sol cultivé, ont permis aux racines de s'insinuer dans les fentes, de diviser ainsi ces terrains compactes et d'accroltre l'épaisseur de la couche végétale. Ou peut affirmer aujourd'hui que très-généralement les résultats acquis ont dépassé les espérances, et que le puissant secours offert dans cette occasion à l'agriculture par le gouvernement anglais ne pouvait être mieux appliqué. o C'est là une des améliorations agricoles que rien ne semble pouvoir compromettre, car en une seule année on au souvent compenser par l'excédant de valeur des récolles le prix d'abaissement du drainage; et lors même que cette compensation se ferait attendre deux ou plusieurs années, on peut dire qu'un drainage pratiqué avec soin dans les circonstances favorables accroîtra toujours la valeur du fonds et son produit net, quels que puissent être les frais ultérieurs pour l'entretien et les réparations. ux causes très-connues de fertilisation des sols par le

drainage, qui rend a Une partie da ta titre 1 diluera. .1 talle ile Filer:me et tes la t ers, tte ta, rs marquable des argiles pu n te mn ea cerf:pers saur. et monacaux dee eaux qui le, traversent, et qui calot ultérieurement a la végétation des engrais »olubiee. Examinant les diffénmters machines qui servent à la fabrunlion des tuyaux, M. Payns se prononce en raseur de celle de John Dovie , à Glaacow. C'est elle quis reçu le premier prix à la dernière exposition de la société d'agriculture u'llooase , le 4 «, aorlt MO. M. Payes ne recemmande pas l'emploi de tubes d'un Iris-peta a-quels Manette su , cana l'origine, beaucoup de personnes et notamment Parkes donnaient la préférence. ll veut des calibres d'au moins 38, ou 41, ou 54 millimètres. sent devoir etre géneneement adoptésCes derniers lui paraisduits d'une très-grande longueur. Le surtout pour Im itons diamètre des gentes tuyaux de décharge n'est point assignable, puisqu'il dépend du reinibre et de la longueur des tubes qui viendront v verser leurs eaux. — Les joints les plus économiques résuflent de la pose des tubes, bout à bout, au fond des rigoles bien unies; cependant lors q ue des tassements inégaux sont à craindre, on consolide re joint à l'aide d'un court manchon qui facilite la filtration, tout en rendant solidaires les tubes ajustés. M. Payen signale, au sujet des joints, une disposition ingénieuse dans une machine qu'il a viettée à Glaacow. Le fil d'archal qui coupe les tube, à mesure qu'ils sortent du moule où les refoule l'action des cylindres, ce fil d 'archal, disons-nous, suit un calibre qui fait que la section s'opère en S couchée ou en bec de flageolet, de telle sorte que, dans la pose au fond de la rigole, les tubes deviennent jusqu 'à un certain point solidaires et sont moine sujets à se déranger.

Les tubes doivent être exempts de trous, d'écornures et de fentes qui pourraient laisser introduire des matières terreuses et occasionner des engorgements ; on les enfourne bleu secs et debout, afin d'éviter les déformations; ils doivent subir une température suffisante pour assurer leur résistance à l'eau. Lorsque cette condition n'est pas suffisarnment atteinte, on doit les replacer dans une autre fournée, afin de compléter leur cuisson. Plusieurs mécom tes q q très - graves , dit M. » Payen, sont résultés de CH ueluefois que les rigoles peu profondes (de 68 à 90 centimètres par exemple) se sont trouvées audessus de la nappe d'eau retenue par les argiles les moins perméables. L'eau stagnante au-dessous des tubes, ne pouvant s'écouler, entretenait un grand excès d'humidité, et les divers inconvénients qu'on avait voulu éloigner du sol ne manquaient pas de persister. Il est donc évident que, dans ce cas, il faut creuser les rigoles jusqu'au niveau où l'eau est retenue : on y trouve l'avantage de pouvoir espacer davantage les tubes. » On s'accorde assez généralement à placer les drains à une profondeur de 4 jusqu à 4 mètre 53 centimètres; et l'on espace les rigoles de 5 à G mètres les unes des autres. • Quant à la question des déboursés, M. Payen calcule que le drainage coûte de185 e 247 francs l'hectare en supposant les rigoles creusées é 1 mètre 53 de profondeur et espacées à 4,88 les unes des autres. Les frais sont moindres lorsque la disposition du terrain permet de faire aboutir les drains à un fossé ou ruisseau en sable perméable, sans recourir aux larges tubes employés ordinairement pour recueillir l'écoulement de l'eau amenée par les petits tubes. Le rapport de M. Lefour signale les moyens que le gouvernement belge emploie pour propager le drainage D'abord il a fait traduire en français et en flamand le Manuel du Draineur do l'Anglais Stephens (nous en possédons une tra iuction française par M. Faure); ensuite il a attaché à sa division de l'agriculture l'ingénieur M. Leclerc, au retour de sa mission. Un arrêté ministériel l'oblige à donner son concours gratuit à tous les propriétaires et cultivateurs qui veulent faire exécuter des drainages sur leurs exploitations : ils ne sont tenus à lui rembourser que ses frais de déplacement et de séjour à raison de 2 francs par lieue et G francs par jour de séjour. Les sociétés et les comices d'agriculture reçoivent gratis les tuyaux et les outils pour des essais sur une petite étendue de terrain (50 ares par exemple). Le gouvernement a importé des modèles de machines ( il a donné la préférence à celle de Sanders et Williams à cause de son prie- peu élevé) et les a fait copier. Il a fait don de ces copies aux provinces ; le Hainaut en possède quatre, la Flandre occidentale deux, leBrabant deux. On les livre gratuitement tades fabricants qui doivent les entretenir en bon état et s'engagent à vendre les tuyaux à un prix qui ne dépassa plis 15 fr. pour les tuyaux de 32 millimètres de diamètre. — La machine qui coûte en Angleterre 400 francs, se fabrique en Belgique pour 250 à 300 francs. Elle ne donne pas plus de 3,000 tuyaux de 30 centimètres de longueur. C'est un résultat faible. (Le choix fait par le gouvernement ne parait pas très-heureux). — Il a accordé une avance ilara,000 francs à un tuilier de Tubise, près Bruxelles, pour l'achat d'une machine de Clayton, la même qui_ existe en France à la ferme-école du Camp. Une autre est également installée à Ardenne, près de Namur. Ces machines beaucoup plus puissantes, qui font jusqu'à 600 et 800 tuyaux à l'heure, permettent d'en abaisser le plia. En ce moment on voit en Belgique des terrains drainés à raison de 168 fr. 84 c. l'hectare, c'est le fait le plus général. — On cite un terrain qui pour 2 hectares n'a coûté que 458 francs, soit 79 par hectare. —M. Mersens, qui a opéré des drainages sur 45 hectares environ, estime que le drainage d'un hectare lui revient avec des drains espacés de 10 mètres à 420 francs; — avec des drains espacés de 45 mètres à 80 francs — La profondeur la plus ordinaire de la rigole est de 4 mètre 20 centimètres. Voici où en est la Belgique sur cette question; attendons ce que feront nos grands cultivateurs, SAINT-GERMAIN LEDUC.


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L'ILLUSTRATION, JOURNAL UNIVERSEL.

Un mobilier de police correctionnelle. charade en action par Gavarni. la diversité des physionomies, des moeurs et des costumes. Cbacun.pourra . remplir à sa guise le fond du tableau ; c'est ce qui occupe le moins Gavarni; ce procédé est d'ailleurs 'celni de La Bruyère, qui témoigne du même mépris pour une forme arrdtée. Ce à quoi il vise surtout, c'est à mettre en relief une idée principale au /noyau d'un petit nombre de détails sont caractéristiques: II omis semble que c'est à cette précision, relevée par les grâces infiniment piquantes du trait, qu'on peut attribuer la supériorité des portraits de La Bruyère. Avec la même pénétration pour discerner les ressorts du coeur humain, • Gavarni a , à sa manière, la même vigueur et le même charme pour introduire les effets. En sorte qu'on peut dire avec quelque vérité que beaucoup de ses coups de crayon de rc o s tmaximes. sont u edueffi urir la galerie des types que nous donnons aujourd'hui pour se convain cre qu'il possède encore éminemment la force comique, sans aucun mélange de trivialité. Comme tous les esprits robustes, il dédaigne l'exagération caricaturale et le grotesque e deux écueils qui sollicitent les talents médiocres. A l'exemple des grands mettras avec lesquels il a tant de traits de ressemblance, il fait jaillir le rire de la nature des passions et des caractères. On doit appliquer à son œuvre le mot par lequel on a pr int la vie humaine dont elle est le miroir : ec C'est une comédie en cent actes divers. • Nous craindrions.d'affaiblir les impressions de nos lecteurs en attachant un commentaire à l'excellente étude populaire que nous publions. Chacune des physionomies qui composent ce tableau développe d'elle-même une idée. Quant à l'exécution , elle est telle qu'on la pouvait attendre d'un artiste qui a depuis longtemps atteint à l'extrême perfection de son art.leuffou a dit que bien écrire, c'est tout à la fois bien juger, bien sentir et bien rendre. Gavarni aura avec un rare succès appliqué cette maxime à la peinture.

• Nous offrons à nos lecteurs, sous ce titre, une série d'études caractéristiques par Gavarni. Depuis trois ens • que ce charmant moraliste a pris congé du public français, l'Illustration seule, aereçu quelques essais de ce crayon, qui dans ses mains a toute la souplésse et la vigueur d'une plume. Il nous est agréable de nous prévaloir de cette préférence. Elle atteste que les efforts que nous faisons dans ce recueil au profit de l'art sont appréciés dignement par les'artistes eux-mêmes. Nous n'avons que peu de mots à dire au sujet de Fceuvre nouvelle du peintre par excellence des moeurs parisiennes. Lorsque Mercier traça le tableau, aujourd'hui vieilli, de Paris, il prit la rue comme champ d'observation. Il s'arrêta à la physionomie; c'est ce qui explique la portée superficielle de son livre. Cela nous fait comprendre encore pourquoi son ouvrage a pàli si vite. Gavarni, au contraire, qui, en sa qualité de peintre, pouvait ne prendre que le côté extérieur, a voulu pénétrer au coeur même de la société, et il aura eu l'honneur de faire entrer dans ses peintures la sagacité, la verve et souvent les aperçus ingénieux et l'éclat du trait d'un véritable moraliste. C'est par ces qualités réunies que ses oeuvres ont conquis à un si haut degré une popularité européenne. S'il était possible que la forme artistique de ces esquisses morales pût vieillir un jour, nous croyons fermement que l'esprit et le rare bon sens qu'elles renferment sont appelés à lui survivre. Le tableau que nous présentons ici est plus qu'une fantaisie d'artiste; c'est une étude complexe dont toutes les parties sont traitées avec cette exquise observation qui sait prendre la nature sur le fait, et cette science inimitable du dessin qui la fait vivre avec une complète illusion sur la toile ou sur le papier. Le cadre choisi par l'artiste se prête avec une merveilleuse facilité à la multiplicité et à

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L'ILLUSTRATION, JOURNAL UNIVERSEL. TPt 7

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Aix-les-Bains. — Entre du Casino.

L'éditeur de la Bretagne, de la Normandie, de EN à Bade, des Bords du Rhin et de tant d'autres beaux livres illustrés, vient de mettre en vente un nouveau volume qui manquait à cette riche collection, et qui nous semble digne à tous égards de la réputation et du succès de ses glorieux alnés; c'est une Saison à Ais-les-Bains. Le texte a été confié à M. Amédée Achard, M. E. Ginain l'a illustré. L'artiste et l'écrivain ont non-seulement rivalisé ensemble de talent et d'esprit, mais ils se sont surpassés euxmêmes. M. Amédée Achard possède au plus haut degré toutes les qualités propres à ce genre d'ouvrage, une érudition plus que suffisante, une grande finesse d'observation , un bon sens critique des plus remarquables, un style aussi élégant que facile.' Jamais M. E. Ginain, qui pourtant a fait ses preuves, n'avait représenté avec plus

d'art et plus de vérité tout à la fois des paysages, des sites, du monuments, des scènes de mœurs, car son habile crayon se prête à tout et réussit dans tout. La part de l'éditeur e >. des auteurs ainsi faite, parlons du livre, justifions nos éloges. Le premier chapitre a pour titre la Savoie. Après avoir rappelé ingénieusement à ses lecteurs ce que la géographie leur dit de ce pays, M. Amédée Achard ajoute : ■ Ce que la géographie ne dit pas, c'est la grâce et la beauté de ce petit coin de terre, où la nature a réuni toutes ses merveilles; c'est le charme poétique de ses vallées pleines de murmures et de ses lace silencieux ; c'est la magnificence de ses montagnes, où la verdure sombre des sapins se méle aux blancheurs éternelles des glaciers, où se plaignent dans le silence des nuits les cascades et les torrents ; c'est la fratcheur souriante des vallées cachées et comme ensevelies au plus profond des Alpes, le splendeur mélancolique des paysages alpestres assombris de larges et profondes forets, la magie du spectacle que présentent ces froides solitudes, où l'hiver eemble endormi sous un linceul de neige. Pour le voyageur, pour le philosophe, pour l ' antiquaire, pour l'historien, pour I artiste qui demande à la nature ses inspirations, c'est un pays tout plein de merveilles, et qui ouvre à l'esprit d'inépuisables mines pour l'étude et l'inspiration. 0 Ces mines, M. Amédée Achard ne les a pas épuisées, puisqu'il les déclare lui-méme inépuisables; mais il les a exploiteee avec le plus grand bonheur. Après avoir débuté par la géographiee et la statistique, il arrive à l'histoire. Il donne une courte biographie de ces princes de la maison de Savoie, en qui se résument la gloire et l'illustration de leur patrie, depuis Humbert aux blanches mains juequ'à l'infortune Charlee-Albert. Ce préambule, si nécessaire et si intéressant, achevé, M. Amédée Achard nous conduit à Aix, où il passe, comme l'indique le titre de E00 livre, une saison entière, occupé à en visiter et à en décrire tous les usages, tous les plaisirs, toutes les promenades, toutes les curiosités, toutes les merveilles, semant çà et là son amusant et inChauler). — {;Aise du chrteau. structif récit d'anecdotes piquantes ou de souvenirs historie) Un vol. in u , 'eut par M. ArnéEc Achard, illustrations par M. E. ques. Le Casino, les guides, le café Jacotot, le vieux chàGinuin, Paris, 18,M, 1.1.,urdin. Bau, la pèche et la chasse, Baptiste, se partagent ensuite les. deux chapitres qui précédent celui que remplit tout entier l'établissement des bains. Puis M. Ami- • dée Achard s'aventure aux environs; de la ville des bains il conduit successiveinent ses lecteurs charmés à l'abbaye d'Hautecombe, à la maison du. Diable , au château de Bonsort, aux collines de Saint-Innocent, à Saint - Germain , aux fontaines de Saint-Simon et de Mouxy, à In cascade et à la tour de Gréey, à la Roche-duRoi , à Bardeau , la grotte de Raphaël et jusqu'au soma t du mont du Chat.

Poussé par ce be soin de voir et do courir que Béranger a si bien chanté, il va jusqu'à Chambéry, où il n'a garde d'oublier les Charmettes, les Echelles et la Grande - Chartreuse de Grenoble, et, s'il revient un instant à


('ILLUSTRATION, JOURNAL uNiveReEL•

394 Lettres sur la France. DE PARIS A NANTES.

A Monsieur k Directeur de PIcLusrmtriors. VIL NANTILLY. isys. nouure. — MONTSOREAU• — FONTEVRAULT. — TOMBEAU ne RICHARD COEUR-DE-LION.

Saumur, disais-je dernièrement, n'est pas d'origine romaine, et cet oubli m'étonne de la part des vainqueurs de l'univers, si habiles juges en fait d'emplacements urbains et de positions stratégiques. Le moyen âge a réparé cane erreur de l'antiquité, et ses monuments le constatent. L'église principale de Saumur est romane, en partie du moins : car elle a dù subir, comme la plupart de nos temples, de successives et profondes altérations en divers siècles. Mais un édifice press que pur, de ce style sévère où revit l'art antique, tandis que point déjà le goût moins scrupuleux, mais plus hardi et plus fantasque, qui bientôt aiguisera l'ogive et lancera au ciel l'au lacieuse flèche de la gothique cathédrale, un monument, dis.je, pur, s'il en est, est la petite succursale de Nantilly, humble paroisse desservant un simple faubourg de la villa. Les archéologues d'Anjou font remonter cette chapelle, si j'ai bonne mémoire, au sixième siècle ; mais je crois qu'ils surfont un peu. Va pour le dixième. Même pour une église, l'âge de feu Mathusalem me parait assez mûr et assez respectable pour valoir une mention et contenter les architectes. Nantilly est du reste classée avec justice parmi les monuments dûment inspectés et qualifiés d'historiques. Ce n'est pas cela qui me touche, et les monuments purs n'ont pour un ignorant que la valeur conventionnelle de ces livres précieux a de la bonne édition, n où se trouvent les fautes et les interversions « qui ne sont pas dans la mauvaise. » Mais, mieux que l'esthétique des antiquaires angevins et les rapports officiels de M. Prosper Mérimée, certains petits détails naïfs me confirment dans l'opinion que Nantilly a tons droits d'être étay é et wnserv é aux dépens de la République— (si j'use m'exprimer ainsi). C'est ainsi que le puits dans l'église, un vrai puits, le puits de la Samaritaine, en guise de fonts baptismaux, avec margelle extérieure, poulie et toutes dépeule/secs, ne peut laisser, je pense, subsister aucun doute sur l'antiquité de ladite. La vérité sort des puits. Que si pourtant cet authentique témoignage ne suffisait pas, j'en appellerais à la crosse de Guillaume de Tyr, garde 'des sceaux de saint Louis; bel ouvrage d'un Eloi du temps qui brille aux murs du sanctuaire. Mais qu'on s'en tienne au puits. Car, outre que la crosse est du treizième siècle (qu'estce que le treizième siècle, s'il vous plait ? un enfant, un marmot en architecture!) rien ne prouve, en vérité, qu'elle ait appartenu à Guillaume de Tyr. Il est plus aisé de forger uns imposture ou une croise quo d'improviser un puits. Trêve de badinages. Voici une épitaphe, et elle a droit à nos respects : c'est celle de Tiphaine, une humble campagnarde, et c'est un roi qui l'écrivit. Tipbaine n'était autre que la nourrice de René d'Anjou , ce roi ménestrel, chorégraphe, ami de la joie et des arts, poile et aquarelliste, que l'histoire noue montre peignant une belle perdrix, tandis que son beau-frère, Louis XI, rude chasseur, lui prenait l'Anjou et le confinait en Provence, où il se consolait philosophiquement de sa disgrâce en instituant force tarasques et ballets. René était de Saumur, et y venait de prendre un quartier d'hiver quand sa bonne nourrice décéda. Il composa pour elle cette inscription naïve qu'on lit encore assez facilement sur une table de marbre encastrée dans l'un des piliers de Nantilly. C'est là que nous l'avons relevée, dans la teneur suivante, sauf deux mots terminant l'avant-dernier vers que l'altération du caractère , gothique ne nous a pas permis de lire : »

Cy gist la nourrice Thyphaine , La mesme qui ut grand peine

e A nourrit de let en enfance

e Marie d'Anjou, Royne de France, n Et après ton frère orné, n Duc d' Anjou et depuis nommé n Comme encore est Roy de Sicile, • e Qui a voullu en ceste ville, Y Pour grand amour de nourriture e Foire faire la sépulture » De la nourrice dessus dicte, » Qui à Dieu rendit rame quiete » Polir &m ' ie placent tout déduit, r Mil CCCC cinquante M huit, e Au mois de mors XIII • jpor ; si Je vous Fry tous par bonne amour, » Affin qu'elle ait. . n Donnes luy ventre patenostre. n

Les mérites du site fertile et pittoresque de Saumur n'avaient point échappé aux Gaulois DOS pères; ils y avaient sans doute formé ues établissements nombreux, à en juger par les dolmen éparpillés et fréquents sur cette lisière de l'Anjou. Les uns (kromlech) sont un assemblage de *Tee généralement groupées. en cercles, les autres (peu.wen ou menhir, de peul, pilier, yen on men, pierre, ou de men , pierre, et de hir, long) Sont dee pierres uniques, ou plutôt des blocs gigantesques de forme conique plantés en terre et figurant, moins les hiéroglyphes et la coupe quadrangulaire, de véritables obélisques. On en voit un fort remarquable prèsde Dol, en Bretagne : c'est la fameuse pierre du ChampDolent, un caillou brut d'une assez belle dimension, débordant la surface du sol d'environ vin gt ou vingt-cinq pieds, et, d'autre part, enfouissant dans ka profondeurs subjacentes une base à peu près égale. Ce nom mystérieux, fatal de Champ-Dolent (aujourd'hui un simple champ de pommiers!) est un sujet de grand débat entre MM. les antiquaires. Les uns l'expliquent simplement par ce mot : Campus Doterais, champ de Dol; mais à cette traduction vulgaire , combien je préfère la seconde, d'accord au surplus en ceci avec h luit populaire : Campes dotais, champ des soupirs, oit h couteau du sacrifice égorgeait la victime humaine. Je Nb bées que os point est controversé; mais Id

doute n'est plus possible, s'il est vrai que l'on ait découvert en Anjou, près de l'un de ces monuments, ainsi qu'on me l'a affirmé durant mon séjour à Saumur dix sept squelettes portant encore plongé te couteau sacré e0rovèse dans les cavités thoraciques. sse La troisième série des monuments drui tiques est formée par les tumulus (ou tternu/e), monticules artificiels, • 'dleva nt parfois jusqu'aux proportions d'une véritable montagne (témoin le Mont-Dol, près de la ville bretonne que.fai déjà citée, une Montagne-Sainte-Geneviève, une bette Montmartre de main d'homme). Toutes les traditions et tous les commentaires s'accordent à représenter ces prodigieux monuments comme des sépultures de guerriers ou de prêtres. Quel peuple que celui dont les milliers de bras érigeaient ces tombes éternelles à la mémoire des hérosi — Le quatrième type est enfin le dolmen (de dol, table, et men, pierre), littéralement pierre couverte : c'est le temple proprement dit. Des dolmen si nombreux aux environs de Saumur, un surtout, celui de Bagneux, mérite de fixer toute l'attention du voyageur et de l'artiste. C'est un édifice complet d'environ vingt mètres de long sur cinq de haut, avec toiture, péristyle et atrium ou sanctuaire où coulait le sang des victimes. Il est formé de quinze pierres colossales ou quartiers de roc granitique, dont les plus grandes ont sept on huit mètres en tous sens sur deux ou trois d'épaisseur, et les moindres de quatre à six. Les unes sont posées sur champ, les autres à plat les recouvrent. Le temple est quadrilatère et aussi régulier que le peuvent comporter les matériaux y employés. Les interstices des blocs non dégrossis et mal joints projettent- seuls dans l'édifice une lueur douteuse et funèbre. Rien ne saurait donner idée de la complète sauvagerie, de la grossièreté grandiose de ce temple de Teutatès. C'est la caverne de Cacus telle que nous la dépeint Virgile : il n'y manque aujourd'hui que le gibier main garnissant le garde-manger, suspendu, sanglant et informe, aux crocs du dieu anthropophage. Or, si l'on se souvient des travaux gigantesques, du déploiement de forces et du nombre de bras, de toutes les ressources d'art qu'a nécessités le transport do l'obélisque de Louqsor des bords de notre Seine où il était échoué, à quelques pas delà, sur la place et la base où il repose actuellement; si l'on considere , d'autre part, que chacune des pierres du monument druidique que j'ai essayé de décrire a dû être transportée là de douze ou quinze lieues au moins, puisque le pays ne fournit ni sur place ni à distance moindre aucun échantillon de masses granitiques; que le plus léger de ces blocs est plus volumineux, pour le moins aussi loure et dans tous les cas, à raison do ses formes irrégulières, d'un maniement et d'un transport infiniment plus difficile qu'une aiguille monolithique, on demeurera stupéfait des forces prodigieuses et inconnues qu'un peuple à demi barbare, dit-on, vivant au milieu des forêts, a dù et a su mettre au service de sa religion et de Srs rites sauvages. Le dolmen de Bagneux m'étonne beaucoup plus que la cathédrale de Strasbourg. La notion du beau s'unit dans l'art gothique aux conquêtes et aux moyens d'exécution d'une civilisation déjà avancée ; l'enthousiasme fait le reste. Mais chez les Gaulois rien de pareil : l'art est enfant ou, pour mieux dire, il est encore à maitre que la science est géante : il n'en faut point douter, quand on voit les prodiges de dynamique accomplis par des hommes si simples qu'il ne leur vient même pas à l'idée de dégrossir ces blocs prodigieux qu'ils soulèvent comme une plume, par quelles machines, par quelles grues, par quels leviers formidables, on l'ignore encore et on l'ignorera toujours. Ainsi, la science de l'ingénieur est déjà parvenue chez eux à un degré d'avancement où elle a peine encore à atteindre chez nous, que l'art de l'architecte sommeille dans les langes, d'une profonde barbarie. C'est ce contraste singulier, cette disproportion entre l'art et la science de nos ancêtres gaulois qui me frappe surtout, qui n'a peut-être pas été suffisamment sentie, et qui me parait mériter d'exciter au plus haut point les méditations, l'intérêt, l'érudition des antiquaires et ethnographes de ce pays ex-gaulois, toujours gaulois et qui sera gaulois, s'il ne devient cosaque, jusqu'à l'expiration des siècles. Il y avait au onzième siècle un Robert d'Arbrissel, moine bénédictin, et précurseur de Fourier, s'il en faut croire notre spirituel, enjoué et aristophanique confrère A. Toussenel, dont le travail en cours de publication sur les Oiseaux n'est, pour léger qu'il est, si éthéré qu'on pense, et touche aux Intérêts de ce globe compacte de plus près que mainte lourde feuille et maint premier-Citeaux humanitaire. Ce Robert d'Arbrissel, le premier qui en France comprit la femme et lui rendit les hommages politiques, que mesdames Niboyet et Derouin (femmes Desroches) en sont encore à revenliquer en son nom, se mit un jour en tète de fonder, sous prétexte de colonie spirituelle, une gynarchie effective. A sa voix, aux prédications dont il fit retentir le district de Saumur, hommes et femmes se levèrent et le suivirent, tenant le rouet ou la pioche, dans le désert de Fontevrault. La Thébaïde n'avait, au reste, rien d'horrible. Un agreste vallon, herbeux, ombreux, touffu, à proximité de la Loire, où de petits ruisseaux... Mc gelidi tanin... murmuraient dans les nénuphars et les violettes sauvages; où Philomèle chantait le triomphe éloigné, mais définitif de son sexe, tel était cet affreux désert. Robert d'Arbrissel y fonda sa colonie bisFemelle, et dont le sceptre tout d'abord. fondamentalement érigé en quenouille, a depuis toujours été tenu par des mains féminines, et se vit tellement honorable, envié, que, dans les derniers siècles de Père monarchique, les Filles de France seules en eurent et les nets es la gloire. • Ce n'est pas sans dense que je dis : la gloire! Qu'est-ce, je vous prie, qu'une reine constitutionnelle, une Vittoria, une Isabelle, auprès d'une abbesse absolue, régissant, du haut de sa stalle, un bataillon d'hommes à barbe, terreur du voisinage, mais Mein comme colombes devant leur aimée souverain) Le dix-huitième siècle, qui gâta tant de choses, détruisit, mémo avent la nuit du 4 août, la uté androgyne et la transforma (sainte Vierge l) en on

des deux sexes, dont le directeur fut un homme. 0 fils d'Adam! voilà de ces traits qui vous peignent. Aujourd'hui, Robert d'Arbrissel file des bonnets de coton et madame fait la lessive. Ce n'était point encore assez : les femmea, éliminées peu à peu, vont enfin disparaître de Fontevrault, et il dix-sept conta e gailla rd n'y i ncessamment en e souquenille ar iesyt eoruaiu toustle FPcellun illetrou Butemor do Pemm t oets t e r li i r dis d visiter geôle-abbaye. Je n'y pénéeral-pas Sens terreur, et pour cause, ce qui m'arrive cheque fois aujourd'hui le pied dans une maison de détention, depuis une certaine visite que je fie à Poissy et où j'eus la surprise de rencontre un camarade de coltége, peignant dee stores pour étourderies qualifiées. Grâce à Dieu, aucun détenu (non politique) à Fontevrault ne vient me taper sur l'épaule et me serrer affectueusement contre son coeur, en me disant : a Eh t bonjour donc, mon cher, comment te portes-tu? En avons-nous fait darces farces? s Le directeur actuel (ce n'est pourtant qu'un homme) conduit tout son monde — un triste régiment — avec une douceur, une sollicitude, une indulgence qui le font adorer de ses détenue, et contribuent singulièrement à restaurer dans la prison l'ordre ci-devant 'monastique. Je n'ai pas à dire le régime de la maison : il est celui de toutes les prisons du même genre : travail continuel et silence obligé, nourriture maigre et abondante ; viande bouillie deux fois par semaine; le reste du temps légumes, soupe, et pain de bonne qualité en quantité fort suffisante. Interdiction de fumer, de priser, d'acheter du vin: au total, regime fort dur, sans efficacité pour la santé de l'âme, à en juger par le nombre sans cesse croissant de relaps et récidivistes; excellent pour celle du corps tous ces criminels ont le teint fleuri, la face rebondie d'honnêtes gens, comme on l'entendait au bon vieux temps, celui de Cartouche, de Cardillac et de Desrues. Trois cents jeunes détenus, gardés dans la maison pour vagabondages, menus vols et autres méfaits véniels, y reçoivent l'instruction primaire et l'instruction agricole, les deux meilleures voies de moralisation qui puissent ramener au bien ces âmes non encore gangrenées par le vice constitutionnel et chronique. On les envoie par escouades phalanstériennes cultiver les champs d'alentour, et la plus dure punition que l'on puisse leur infliger, c'est par mesure disciplinaire de les priver de ce travail attrayant. Quant aux détenus politiques, leur ordinaire, un peu meilleur que celui des autres prisonniers, tue parait encore assez dur, eu égard aux antécédents, aux besoins, à l'éducation de cette classe de convicts bien plus sévèrement traitée au fond que les repris de coure d'assises, malgré la douceur apparente et toute relative de leur régime spécial. Les bâtiments de Fontevrault sont admirables. L'église romane est splendide; on l'a malheureusement découpée en tronçons et en étages pour les besoins de la maison : la nef, séparée de l'abside par un mur de refend, Bert actuellement de dortoirs : une partie du choeur et l'abside elle-même, un morceau achevé, élégant, gracieux, unique, restent seules affectées au service divin que les détenus entendent avec recueillement; il en est même qui pratiquent; ce qui est fort édifiant, mais peu qui se déshabituent de désirer le bien d'autrui; Le cri:titre, une autre merveille, magnifiquement restauré au seizième ou dix-septième siècle, est, comme l'église, mutilé (la terrible chose que les appropriations et la théorie de l'utile !) et divisé en deux préaux où les prisonniers, aux heures dites, ont ordre de venir s'amuser, ce qu'ils font positivement selon le rite de la cour de Schahabaham. Le divertissement consiste à se promener un à un, sans se parler, ni s'arrêter; en sorte que le temps de la récréation est employé pour ces malheureux a décrire en tous sens un tournoiement de bonzes, une vis sans fin, une interminable spirale. Cette procession d'Ahasvérus muets emoins le bâton du voyageur, mais plus celui du gardien, moins aussi les vingt-cinq centimes, condamnés, de par la pet dule-règlement , à marcher et marcher sans cesse; cette ronde sans bruit et quasi-fantastique est en vérité le spectacle le plus extraordinaire et aussi 10 plus triste qu'on puisse se représenter. Assurément, ce n'est pas là une des moindres rigueurs du regain) si sévère des maisons de détention, que les prisonniers y avouent hautement leur prédilection, presque dit leur affection, pour le bagne, et commettent souvent ,'le code pénal en main, des crimes gratuite, sans autre but que de s'y faire acheminer par le convoi le plus proche. Enfin, le crolralteon? — Tel est le vandalisme de la règle administrative que l'ancienne salle du chapitre,jadis ornée de fresques de diverses époques, et dont une ou deux, sinon plus, étaient au moins fort remarquables, a été passée d la chaux, suivant l'ordonnance hygiénique qui prescrit chaque année le blanchiment des mure pour cause de salubrité. Le Jugement dernier, les loges de Raphaël n'eussent pas été plus épargnés, si, du temps que nous avions Rome, il nous eût pris fantaisie de convertir le Vatican en maison de détention ; messieurs des bureaux ne connaissent pas d'art : tous les mura sont égaux devant le badigeon de l'implacable circulaire. Le directeur actuel, qui est homme de goût, a cependant pris sur lui de faire un peu gratter la salle du chapitre. et il a mis à découvert de fort belles. choses, autant que l'on en peut juger soies le plâtras qui les cache encore demi ; meus il frémit de sa hardiesse, et n'a pas de fonde, d'ailleurs, pour achever son crime. Je tremble pour ma part de lui jouer, en retenir et en remercement d'un obligeant accueil, un mauvais tour en dénonçant sa tentative de lèsebadigeon, son attentat eux circulaires et son amour mal satisfait de peinture monumentale. Je ne dois pas omettre de dire que Fontevrault renferme les tombes authentiques de Richard Cœur-de-Lion et de Henri Il d'Angleterre, tous deux ducs d'Anjou, comme on sait, et aussi Français qu'hommes du monde, en ces tempe.


»Ma ingiVERSŒ.. ele let VeueggiirigeN g terel eadolies, sis di ber »é gemme l., e• W d* if Mx% lit ffl k IMMO * rat «saignement appareil pardientemr, Mme «Mye Mafflu« « débarquement de MM Mddipédie liMie ; amie fut purine.acitaind. mettre es trouve smemee me ramis me -• nu ma austsanws e llodie Med« QmIne les Iteme«; ignoraient encore l'existence de la points et dee traite intendueatos. asigaud i. datelmin Floride et de Md du continent ameicein dont elle tait =s'edam* IL drame« perde, th ne songtzlet d ' abord qu'à occuper le revers Laittelpepele, méridiens' de Pile t qat se trouvait le e rte hel=tieMees plus rapproché de la et Mitas »naquit, de perthe drame,* le mem, PerUde, alaint-Donsi et de la Côte-Ferme. Ils fonXy • , le promu, le verbe. itadl der.« les vil« de Sana , de la Trinité , celle de Daweiviezievishet ems Palée la coelonedueld Pleterjesdes. - Locutions 11011, dm, mes qui fut le perettere capitale de Ille, et quelques • ••■••• • eae• a • miné« IX« Mille de Puerto Principe, Bayern° , SantoIII. Bide; sain« saaedie Bide, 411104 — • • ••■••• • .8) &Miette. «mit te(prdledisted. - Première es depuis la entait« en mette, Pan «105 eut J.-0., Md, Mt, • ........ La Rentre ne date que de 1519, et ce n'était encore haie'« luge universel, l'anMe. - Deuxième époque, qu'un établimeMent petteo, loqu'en 4 5S8 il fut T,' *Pula le Universel jusqu'Il h serreaMa d 'Aiment, réduit en cendre par des marina binette.nFernand de Roto P an tell • eu amiatme a euh Lee on h lot earth, Pu met«, depu is Lendeue jeep % le releva de am ruines et y WH un fort. Grèce à ce Moyen «al mut -Ct meut de le quatrième de défense et "Mout à sa position maritime, la nouvelle cité 1, . époque hum% lamant de IV. Mapfflande s'y développa si rapidement, qu'en 4549, le gouverneur eu noies« generale dee*Pileeis. - DMGonze« Peres de Angulo y établit ea résidence. Ses suc« dm pliechine termes en mas dnot tellemdraPie • cesseurs suivirent fion exemple. Ce ne fut pourtant qu'en «Thiene du globe, 4589 qu'elle devint en réalité la capitale de l'ire. Don Juan (hogrephie de' liftera sainte méat tordre des V.des faits. itfle et de Tejada ajouta à seteprernièree forteresses celle de Moro. L, Philippe II lut donna ses armoiries : trois tours d'argent sur VI. Ancenne eltmiliet de le Irae e par provinces. un champ d'azur, avec une clefqui représente la clef des VII. Ar ithmetime - Beti«t stenatinalres. - Tome N, Indes. Les actes «Ertel, bidonnent un long titre qui rapparatif des attiferas «Mme* romaine. - Addition. pelle à la fois la mémoire de Christophe Colomb et la contraction. Sous- 0, an,. eau, `. stance avec laquelle elle est restée attachée à la bannière Viii. Lectures at edorcidti de nistMetre, ou morceaux choisis R, espagnole. Ils fa nomment la Siempre delissima Ciudad de littérature « press et en vers. de San Cristobal de la Habana. IX. Élyeetti*M Mit 9, d mots techniques et peu made contenus Les colons qui sont venus successivement s'y établir, dise limite« • soldate ou marchande, n'y ont point importé les richesses tom* Se acte mité,'— adonne architecturales de Grenade ou de Seille. À part le palais ra stounal. Par CO procédé préparatoire du gouverneur, celui de l'amirauté et quelques maisons L Gemmi« home« -a Sade d de de celui de la composition dans la là Istiteloale, appartenant à de riches propriétaires dont plusieurs sont sapplet Ols aux densiticom del • employé habile peut dit partiel de dames et percer une dépêche des grande d Espagne , on ne voit à la 'Savane que des exeeptiens $01 régies générale. =i-pies rapidement qu'un copiste rions d'une dimension fort commune, curieuses seulement ne pourrait l'écrire. IL Billant salue. Suite di la quatrième par leur genre de structure , égayées par laure balane et one, depuis La *pèche ait* la mort de Mole jusqu'à et enroulée autour d'un cylindre, la Madones du temple de Wei», par les couleurs dont elles sont e était item xtérieurement remettiez. Mu 4094 avant J.-C. (Joue. -4 tee Jupe. -disposée sur la machine Ruth et ta4raphique dee La cathédrale, construite en 1724 par les jésuites, n'a ni & * impéditioe et sur les plages de eLee Rois.AUL ea DOM), fainjullune dope, depuis Id p , gale« la solennité d'une église gothique, ni l'éclat d'us la einem du temple de «lem« Jamie* là frnhatelent le courent élect Owil plue kt de la Mye, agent sa trahirécent. biais elle renferme les restes de Clar mima. «é de tabektee, ts tee istopleiGoloalb. .41. Milo/nem - del** Après avoir, dans le cours de sa vie , pat« pat tint dos dis Di b«. ••-•'Rets Re de Je et heme. - Pin do repue« e IBIS« de la premiére plaque de cette pile et passant gess : orages de la mer et orages plus cruel de Pen ee. ale de royaume de lu* vale, Oeptivite de *sr eticemeivement à travers les issues ménagées sur la bande lads. - Tete -- Bethe. la méehanceté des hommes , il était dans lar d -- Lm Prode ce de papier par les perforations inégales, destinées à permartyr de la gloire de ne pas mémo phètes). - Sixième époque, depuis le retour de la captivité meute ou à interrompre le contact reposer sur le sol où il entre lui et l'appareilrendait à Dieu sa grande âme, abreuvée d'amertume. De de Babylone jusqu'à la naissance de J.-C. — Table explicaécrivain, qui sera ci-après décrit, le courant électrique suitive des livres de l'Ancien Testament. Valladolid ses ossements furent transportés à Séville, puis vait à intervalles intermittents , sur le fil conducteur sa à Saint-Domingue, puis à la Havane. III. Géographie de l'Histoire sainte, selon l'ordre des temps et route, indiquée par des flèches, vers la dernière pièce de des événements. A gauche mattre-autel de la Havane on voit dans la l'appartement où se trouvait établie la station d' IV. Arithmétique (suite). — Multiplications et divisions. arrivée, et muraille une pierre sur laquelle et sculpté en relief un transmettait la dépêche à la seconde machine télégraphique V. Système métrique. buste d'homme, avec le costume des chevaliers du seizième destinée à la recevoir. siècle. Le ciseleur l'a décorée de cette naïve inscription: VI. Mappemonde ou Notions générales de Géographie Sur un plateau circulaire (Suite Ou'appareiPicrivain, recouvert et tu). — Contrées, mers, détroits, golfes, presqu'Ili», 0 AUTAN E IMAGE>, DEL ORAN COLON, lora d'un papier chimique à coloration sensible et recevant de la MIL /001.OS DtIRAD GUARDADOS isthmes, caps, montagnes, coteaux, lacs et fleuves remarEN LA DRNA seconde machine télégraphique un mouvement de rotation quablea des cinq parties du monde. • EN LA REMEMBRENZA DE NEUTRA NAC1ON (I). rapide, on voyait apparaltre alors en lignes, décrivant une VIL Li ttlbrion de la Fra e longue spirale à partir du centre - Table alphi› du plateau, les signes abétique des 88 depart g«th, avec les noms des chefs-lieue C'est là sans doute une misérable commémoration, mais alphabétiques cenventiénnele qui correspondaient et leur distance de Perle. — préciséque dire de celle qui existe dans la cathédrale de Séville : Tableau comparatif des divisions ment avec les caractères à jour de la dépêche perforée, et de la France par provinces et par département,. qui se coloraient suocessivement en noir, et comme par un A CASTILLA Y A LEON, VIII. Table chronologique des rois de France. MUNDO NUEVO Dia COLON (2). procédé féerique, Bous l'action intermittente du courant IX. Lectures et Exercices de mémoire, électrique, transmise au papier chimique sensible par une ou morceaux choisis de littérature en Le pédantisme des savants, la vanité des faiseurs d'épiprose et en vers, formant pour la plupart appointe ou style métallique, véritable plume électro-chimique taphes ne . servent souvent qu'à outrager le eouvenir des pendice à la partie historique du même cahier par l'analogie servant de conducteur au fluide. du sujet. morts. Enfin, après avoir ainsi écrit la dépêche sur le papier et A Aix-la-Chapelle, au pied du choeur, le voyageur s'arElymologies des mots techniques et peu usuels. réalisé toutes les prottesses de l'inventeur, le courant élecrête devant une grande dalle entourée d'un cercle de cuivre, trique retournait, en suivant un autre fil conducteur, à la Le Cours complet, dont les dernières années comprendront et y lit, en courbant la tête, ces deux mots, qui sont tout dernière plaque de la pile galvanique placée à de 2 à 4 volumes, Jormera en totalité environ la station d'arune histoire :'Carole maxi*. rivée où il avait pris sa 'source. 18 volumes de Il est des noms amaril!, dans un monument de de 'I il prix divers. Ces volumes peuvent etre reçus brochés par la Par l'ingénieux syetème de . Alexandr Bin, les dpêN e a est défendit de rien aj Chari/imagea Napoléon, Crisposte et etre pris séparément deux volumes pour chaque année, ch es sont livrées au fil conducte ur à la sta tion du départs et tophe Colomb, et ceux es grands artiste, et ceux des écrites à la station d'arrivée à faisant un douro complet en rapport avec Page et l'intelligence raison de 400 mots par migrands poètes. Loin d'eux les profanes qui croient les des enfants. nute pour chaque fil sur lequel elles marchent, avec le plus honorer en les couronnant d'un emphatique quatrain 1 Pitié Les troisième et quatrième cahiers correspondant à la deuxième faible courant, à raison de 80,000 lieues par seconde; le envers ceux qui pour les connattre ont besoin d'une insystème actuellement établi en Europe, susceptible d'erreurs année d'études sont sous presse. scription! nombreuses et ne transmettant les dépêches, sans les écrire, qui raison de 8 mots par minute pour chaque fil, al 0 restes et image du grand Colomb, conservée pendant mille siècourant électrique très-intense Il en résulte en 81713C un cles dans Parue et dans la mémoire diSotre nation. Répertoire méthodique et alphabétique de législation, de docfaveur du lm A Castille et à Léon, Colomb donna un nouveau monde,, trine et de f urisprudence en matière de droit civil, commuersystème Bain une puissance de transmission cinquante fois plue forte que celle du système actuel, et sans possibilité ait, criminel, administratif, de droit des gens et de droit civil; d' X. Materne par M. b. DALLOZ luné. Tome XX. erreurs ni dans l'envoi ni dans la réception des dépêches, l'une et l'autre se trouvant SOUS Ce volume, le quatorzième de la collection 'Pitt redit de pul'action des appareils auto matiques perforateur et écrivain. blication, entient presque cent feuilles an Mu dee soixanteeleq Bibliographie. promises dans le prospecte. Il a 792 pages dans cotonne. Les Si ces nouvelles et magiques *couvertes appliquées à la articles ou plutôt les ouvrages qu'il renferme sont ceux de nemtélégraphie peuvent engager M gouvernement à Cahiers d'une élève de Saint-Denis, *- Cours altudesceindet mime politique, résumé de la science dans son état actuel; faire partides ciper les hommes d'affaires et de commerce aux avantages et gradué pour les fille, par deux lette {lies' lems de ta Mies de commerce; de l'Endgration et des émigrés, curieuse immenses dont l'État n'ente jusqu'à présent réservé le profit ma de la Légion d'honneur et M. Led Mue, «den ,prede historique autant g« judiciaire, et des Enqueles. On y exclusif, il n'est pas douteux que ce rapide moyen de mensfesseur au collége Stanislas. Ta* premier dedadene d'otite en outre l ' explication lexicographique des termes em«mien ne devienne bientôt d'uni/01ga caltera.` — Première année (Vende. Xe bre« général, à la condila Biblio- ployée déiste langage du droit, depuis le met économie jusqu'au thèque nouvelle irae de Lute, ne e place Urie. tioutefois d'un tarif qui, loin d'en paralyser l'utilité, mot enregistrement.fac i au entraire, comme cela se pratique déjà aux VateLes tomes t a, 18 Nous avons déjà dit, eir mildonçint le premier volume de ce et 22 sont sous presse. l:luis, l'emploi -public de cet agent puissant de communi- . coure gradue d'étude pour lés dilate ce qui appartient en procation. pre à l'enseignement delà ntalson de:Saint-Dente, et ce qui est . la part des auteurs. Le plan de l'ouvrage à l'une, aux autres le • G. PALAXPIN. Irkeldrieneess de Tildgraphle diemermreste, c'est-à-dire la matière et lesselt de Peneeignement. Aucune institution n'a reçu et , suivi tuzprogramme plus complet et elatealque. . SInlatres A la mer. préparé avec une autorité étale Cille qui a présidé à Porganiderpie, le docteur Lardneé, connu dans le monde sation de ce lycée de jeunes Elles; mais le erogiamme nhee pas NAUPBAGE DE LA Meuse ravant perla publication d'une reste encyclopedle(Lardner's sua LES CÔTES Mt COMOVvALL. toute l'ouvre : les changements survenus dans les sente:bute et les idées de siècle, les besoins nouveaux de l'intelligence qui avait appelé une réunion «Sabrent° et disOn a eu dans ces derniers tempe de nombre,/ désastres à dée' eu à ver fonclionner dans les vastes appartements de répondent t nue société reameelite, ms forment fa meilleure part. plorer en mer. Les premières bourrasques dé l'hiver se sont déC'est par là que les auteurs des «hie» ont Inneffi l'hôtet qu'il habite ras do Lille, les appseeils4e télégraphie cbatnées avec une violence excessive j il ne;se passe pan de jours lieue psi-.. cane qu'on doit les en féliciter. On verra au res plus tard,. électrique contenais sous sa directieds d'emée les procédés que les feuilles de nos ports maritimes nous apportent la /loulorsque le Cours gradué s'adressera aux étayes delà fere« a« iieventeet peekideonnée par Aleaander.Bate, pour le ser- vette de nouvelei sinistres. Bayonne, on a aperçu plusieurs notions élémentaires, ea qualeelni-ei Mettre essentiellement de er« télégraphique este la getternement 411 propme S'étanavires taisant voile arrière • quelques-uns ont été jetés à la modèle. An siant, mute différai» est muret» MM« sensible, blir entre Patte et Celais. , eue; entre autres na-1MM frake$, qui s'est brisé sur tee roparce qu'elle est maint nécetasiee: Capendmtione appellemas chers près de Biarrots , st dam on n'a po sauver que deux maD. la première pièce die l 'appartement, considérée l'attention des institutrices et des mitres de famille sur leu deatelots. Sur les côtes dé la caamete•rarerieure, POO de départ, on remarquait les coups de vent d'abord l'ingénieux ont été si terribles que des /bées, de .soêlauda chassée par la

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Actualités, — Caricatures par stop,

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— J'arrive exprès de province pour soir t Refont prodiges.

ex ployé par un dilettante pour entendre lajpremlére représentation te l'enfant prodigue.

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—Hélas!monb,tuslenfatprodiguesParyntvoul ir patron, les places sont retenues pour toutes les représentations.


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SORIKAI3.11. Histoire de la semaine. — Voyage à travers les Journaux. — Variétés. — Courrier de Paris. — Industrie parisienne. — De la contrefaçon des œuvres littéraires et artistiques. — Lé veillée de Non, souvenirs d'autrefois. — LTn mobilier de police correctionnelle, épilogue. — Lettres sur la France (5 article), de Parle à Nantira — Chronique musicale. —

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Ne 409.—Vot. XVI.— Ou Vendredi 2'7 ë,c. 1850 en Vende 3 jenv 1851. Sureaux I rue illelaellem, Souvenirs d'un voyage au Tennessée. — Monsieur Abraham. — Notice sur Perlet. Gravures. L'Allier et le Borda dans la rade de Brest par le coup de vent du os décembre.— Décembre, fantaisie par Gavarni; Du 15 décembre au 1, janvier.—Magasins d'horlogerie et de bijouterie de C. Detouelle.—Un mobit ier de police correctionnelle, 21 deteins par Gavarni. — Souvenirs du Tennessée, oie gravures, — Perlet, rôles du comédien d'Etampes. — Rébus,

Illstotre de la semaine. L'année finit assez paisiblement. Les questions qui tiennent le monde dans l'attente subissent un moment de calme; Dieu veuille que ce soit du recueillement et de la méditation. Les conférences de Dresde ont été ouvertes le 23, et nous dirons la semaine prochaine comment se présentent les solutions qu'elles cherchent. A l'intérieur, on se prépare à entrer en campagne pour les grandes épreuves de 851, qui doivent aboutir constitutionnellement en 1853. Les partis s'observent et„ seménagent; ils, semblent môme disposés à se pardonner réciproquement; c'est une mani re

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d'éviter les explications. Cependant, il faudra-bien en venir là, et gare les récriminations. Le procès d'Allais, commencé mardi et continué après la fête de Noël, se terminera probablement trop tard aujourd'hui jeudi pour nous permettre de donner le résultat avant de mettre ce numéro sous presse ; mais ce procès est un épisode de l'histoire des intrigues contemporaines dont il sera parlé plus d'un jour. Tandis que la politique se reposait, le ciel, qui semble aujourd'hui radouci comme elle, a sévi la semaine précédente avec des symptômes extraordinaires. Nous avons rappelé, il y a huit jours, quelques-uns des sinistres de mer arrivés à notre connaissance; mais à cette heure-là mère) on nous envoyait de Brest le récit d'un accident qui a failli causer une catastrophe, et qui l'eût certainement causée si le fait se fût passé la nuit au lieu de se passer à deux heures de relevée. La corvette de charge l'Allier a cassé son corpsmort et est allée tomber sous le beaupré du vaisseau le Borda , le vaisseau-école où très-heureusement aucun accident n'est à déplorer. L'Allie a été obligé de démâter du B rand mât et du mât, d' parer. Le lendemain l a ternpéto durait encore; furieux foie« la

est par le coup de vent du I6 décembre, tberes un croquis envoyé par M. Th. Itarellier.


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Aix, c'est pour en repartir bientôt, pour aller explorer, en passant par Annecy, la -vallée de Chamouny et cette rive gauche du lac de Genève, si peu connue et pourtant si belle. Un curieux chapitre sur la brigade de Savoie termine cq volume on ne peut mieux rempli, que le prouve notre sèche et incomplète table des matières. Dans toutes ses excursions, M. Amédée Achard est accompagné de M. E. Ginain. Eu d'autres termes, la plume et le crayon luttent ensemble continuellement à qui représentera le mieux les hommes ou les choses de la Savoie, le pays et ses habitants. Les illustrations d'Une Saison aux Eaux d'Aix se composent de grands bois tirés à part et de petits bois intercalés dans le texte. Le nombre de ces derniers est beaucoup plus considérable. Nous en reproduisons ici quatre échantillons. Le premier est l'entrée du Casino, l'un des plus beaux établissements de ce genre qui existe actuellement en Europe. Précédé d'une cour d'honneur, qu'entoure une élégante grille de fer, le Casino d'Aix, situé à l'une des extrémités de la ville, domine un magnifique paysage, que couronne la liait-du-Chat. Quand on a dépassé le péristyle, on trouve à droite les salons de jeu, de danse et de concert, et à gauche les salons de lecture, de conversation et le restaurant. Derrière s'étend un vaste jardin , coupé de gazons et planté d'arbres, où deux fontaines répandent leurs eaux rafratchissantes. L'église du château de Chambéry, l'arc de triomphe élevé au troisième ou quatrième siècle de l'ère chrétienne, par Lucius Pompeius Campanus, et les , ruines du château du Bourget, que représentent nos trois autres petits bois, n'exigent aucune explication. Mais nous devons dire quelques mots de la célèbre abbaye d'Hautecombe , si remarquablement dessinée par M. Ginain sur le grand bois qui orne le milieu de cotte page. a Sur la rive occidentale du lac du Bourget, dit M. Amédée Achard, au sommet d'une falaise dont le pied tombe à pic dans le lac, s'élèvent la tour et le clocher d'Hautecombe. Des massifs de vieux arbres entourent l'abbaye et lui font un rempart de leur ombre et de leur fraicheur. Un petit port tracé par une digue offre son abri aux bateaux qui cherchent le rivage; un chemin dont la pente s'incline au flanc de la falaise monte vers l'abbaye, et de légers ruisseaux fuyant sur l'herbe égayent la promenade de leur babil. Rien ne trouble le silence et le calme de cette retraite, placée entre le ciel et le lac, que les sons religieux de la cloche qui invite à la prière et le frémissement de l'eau sur les rochers. a L'abbaye d'Hautecombe ( de l'ordre de Citeaux) fut fondée par Amédée Ill, en 4225, et dés cette époque elle servit de lieu de sépulture aux princes de la maison de Savoie. Le monastère actuel date de 1743. Dévasté et transformé . en usine en 1793, il fut restauré en 4824, par les ordres du roi Charles-Félix, tel qu'on le voit aujourd'hui. Le couvent renferme actuellement neuf religieux prêtres. Les illustrations d'Une saison à Aix-tes-Bains se composent, en outre des douze grandes vignettes tirées à part et des gravures intercalées dans le texte, d'un beau portrait de Sa Majesté Emmanuel, de douze costumes militaires retouchés au pinceau, d'une carte générale de la Savoie, coloriée, et d'une belle couverture frontispice imprimée en or et argent. Nous en avons dit assez pour prouver qu'Une Saison aus, Eaux d'Aix est un livre aussi agréable à regarder qu'intàressaut et amusant à lire, qui fait autant d'honneur à M. E. Ginain qu'à M. Amédée Achard, et qui occupera à juste titre une des premières places dans la riche bibliothèque illustrée de M. Bourdin. Souvenirs de voyage. LA HAVANE. (Suite el fin. - -Voir le N. précédent. ) Il y a entre l'ale de Cuba et les Etats-Unis une autre différence plus notable, celle des institutions politiques. La confédération des Etats-Unis nesse le dans toute sa plénitude ce trésor, cette pierre philosophale des temps modernes, la liberté; et, au milieu de toutes les révolutions qui, du Rio de la Plata jusqu'au Saint-Laurent, sur l'océan Atlantique et sur l'océan Pacifique, ont bouleversé le continent américain, file de Cuba est restée soumise à un régime gouvernemental aussi absolu que celui de Philippe II ou de l'empereur Nicolas. Oui, tandis que l'Espagne joue au système représentatif et y joue parfois d'une façon si gaillarde, tandis que les journaux de Madrid peuvent chaque matin lancer fort librement leurs brûlots contre le ministère, la censure inquiète et sévère, la censure des anciens temps, tient la presse de Cuba sous le fer de ses ciseaux, et le Diario de la Havane et l'Aurore de Matanzas ne peuvent se mouvoir, comme le génie captivé par le pouvoir de Faust, que dans le cercle restreint où elle les enferme. Le gouverneur de Cuba est investi d'une sorte d*uveraineté absolue. Nul autre fonctionnaire ne peut idl'ivaliser avec lui, nul conseil local ne peut s'opposer à l'exercice de sa volonté. Il est le chef de la force armée, le chef de la justice et de tous les fonctionnaires (4). Que dis-je? Il a tant de titres que leur énumération occupe la moitié de mon passe-port; et, pour vous donner une idée de son importance, je les traduis textuellement : Dan Fe derigo de Roncali, comte de Alcoy, chevalier grandcroix de l'ordre royal et distingué de Charles III, de Perdre américain d'isabelle la Catholique, de l'ordre militaire de Saint-Ferdinand, ehevalier de 4 t°, 3° et deux fois de 4e classe, 'lu môme ordre de Saint-Ferdinand et de celui de Sainteliermengilde, membre honoraire do l'Académie des Seaux-Arta de S dnt-Charlos et de Valence, gentilhomme de chambre de Sa Majesté, sénateur du royaume, lieutenant

. ta femmes de g ant-trio de Cuba exerce seulement nue nUtoSadkpmdaaue en ce qui tient aux affaire. civile, de sa province. Pour le nate, il ett Mzab, caUme tee autres, è la suprématie du eouveraeur »sacra

général des armées royales, gouverneur et capitaine-général de elle de Cuba, président de ses cours royales, gouverneur politique et militaire de cette province, chef civil suprême de toute l'îl e, président de la Société royale d'encouragement, de l'inspection des études, de l'assemblée provinciale, de l'ordre royal américain d'Isabelle la Catholique, juge délégué de sa maison royale et de son domaine, de l'intendance générale des courriers, postes, estafettes. Suivent plusieurs etc., etc. dont il me serait difficile, après une telle nomenclature, d'indiquer la signification. En deux mots, il tient entre ses mains tous les rouages de l'administration, et peut de son plein gré faire saisir, exiler ou incarcérer un citoyen, sans qu'on ait à lui opposer le plus petit habeas corpus. Que dans le temps où nous vivons un tel état de choses semble monstrueux aux missionnaires des principes démocratiques, je le crois sans peine; cependant les Havanais n'ont nullement l'air de s'en afflger, et je n'en suis point surpris. Les gens qui prétendent régler la marche de l'humanité sur une même mesure et du nord au sud, lui tailler son bonheur comme un habit d'uniforme, m'ont toujours paru être possédés d'une étonnante confiance dans leur sagesse. S'il est des peuples qui réclament ce que l'on est convenu d'appeler des institutions libérales, il en est d'autres qui se trouvent fort à l'aise sous un régime autocratique. Vouloir leur persuader qu'ils souffrent et qu'ils doivent, pour améliorer leur condition, renverser tout leur édifice social, c'est un étrange dévouement. J'aimerais autant celui du médecin qui viendrait dire à un homme en bonne santé — Vous êtes malade, mon ami. — Moi? pas le moine du monde. Jamais je ne me suis senti plue alerte et plus dispos. — C'est possible, et vous ne vous y connaissez pas; moi qui suis éclairé par l'art et l'expérience, je crois que vous êtes malade, et, pour vous guérir, je vais vous donner la fièvre. Si ces conseils philanthropiques ont été jetés çà et là dans file de Cuba par l'Europe et par l'Amérique, comme ces graines que les vents emportent sur leurs ailes et vont semer en de lointaines contrées, rien n'indique encore qu'ils aient pris racine au sein de la population. Et vraiment, quand elle observe ce qui se passe autour d'elle, quand elle voit à quel degré de démoralisation et de misère le Mexique en est venu avec sa constitution calquée sur celle des Etats-Unis, dans quelle débilité sont tombées les régions de l'Amérique du Sud scindées en républiques, et proclamant si fièrement, avec une centaine de soldats en haillons, leur indépendance, je comprends très-bien que Pile de Cuba ne soit pas tentée d'exposer à un-tel enjeu sa prospérité. On serait du reste dans une singulière erreur si l'on pensait que son gouverneur va faire le mal par la raison qu'il est en son pouvoir de le faire. A supposer qu'il y fût porté par sa méchante nature, il serait arrêté sur cette pente funeste par son propre intérêt. Quoiqu'il puisse n'admettre aucune résistance à ses ordres, il ne peut fermer l'oreille à de sages avertissements; quoiqu'il soit le maitre dans l'étendue de sa juridiction, il a au-dessus de lui la cour de Madrid et le ministère. La durée de son pouvoir est d'ailleurs limitée à cinq ans. Si dans cet espace de temps il a commis des fautes, avant qu'elles acquièrent trop de consistance, elles peuvent être réparées par son successeur. Le changement de chaque gouverneur est comme le commencement d'un nouveau règne, qui éveille de nouvelles espérances. y en eut un dont la main n'était pas gantée de velours, dont le souvenir est resté gravé dans les esprits, pour les uns avec un sentiment de crainte, pour les autres avec une vive reconnaissance. C'est le général Tacon qui prit possession du pouvoir, en 1834, et le garda jusqu'en 1838. Avant son arrivée, le pays était en proie aux plus déplorables désordres. Des bandes de malfaiteurs effrayaient les campagnes et les cités; des vols et des meurtres se commettaient en plein jour jusque dans les rues de la Havane. La première pensés du général fut de mettre fin à une telle calamité. Il y appliqua une volonté énergique, rigoureuse, parfois violente, dit-on; mais, sans cette violence qu'on lui a reprochée, peut être n'eût-il pas atteint son but. Il fit construire la vaste prison qui frappe les regards quand on entre dans le port de la Havane. En même temps qu'il marquait de sa sévère empreinte ce sinistre édifice, il attachait son nom à deux autres ceuvres d'une nature toute différente, au magnifique théâtre qui s'élève hors de la porte de la ville, et à la riante promenade qui s'étend vers le Cerro. A la fia de la première année de son administration, l'inflexible général disait dans son maniPste : « La tranquillité publique, le bon ordre, la sécurité individuelle ont été raffermis d'une façon merveilleuse. La police, en parcourant les villes et les villages, ne rencontre plus de voleurs. La contrée, désolée naguère par des crimes nombreux, est maintenant tranquille. Si l'assurance exprimée dans ce manifeste était alors un peu prématurée, plus tard elle était parfaitement exacte. Le général Tacon fut le Thésée de Vile de Cuba. Il la purgea de ses brigands. A présent on peut sans crainte errer de nuit dans les quartiers les plus reculés de la Havane. En cas d'alarme, on serait certain d'y trouver le sereno vigilant, et c'est alors que la gracieuse reine de Cuba, comme ces fleurs qui ne entrouvrent qu'au coucher du soleil, apparali dans sa plus grande séduction. Le travail de la journée étant fini, chacun ne pense plus qu'à jouir de ses heures de loisir dans la tiède fratcheur du soir. L'ouvrier, secouant la poussière de l'atelier, revêt le pantalon blanc, pose sur le coin de l'oreille le sombrero en paille de Panama, et va rejoindre sa jolie moza. Le marchand reçoit ses voisins et ses amis dans un magasin ouvert au grand large, sur le trottoir. Une foule de promeneurs circule le long du Paseo , puis revient sur la place d'armes, où un orchestre militaire donne à tout venant un concer it. Sous les rameaux de palmiers , autour de la f de

marbre qui décore cette place, on voit passer, comme dans les alamaias d'Espagne, l'uniforme doré de l'officier avec le simple habit bourgeois, la coquette mantille avec la toilette dictée par la récente loi de la mode parisienne, et je pense que, comme au sein de ralaméda de Cadix, pué d'un doux propos tombe mystérieusement dans une oreille attentive, qui ne parait écouter que les mélodies de Mozart ou de Rossini. Près de Usent dévastes cafés, où les fruits délicieux de file, l'orange, la la marnai, la juanavana, la juaiava, sont transformés en conserves, en glaces, en sorbets, en sirops. L'ingénieux confitero a déjà tellement appliqué les termes du vocabulaire espagnol à ses savoureuses productions, que pour en désigner deux nouvelles, il a dû outrer dans les domaines de la politique étrangère. « Muchactio, s'écrie un habitué, traejame uno présidente Taylor (Garçon, apportezmoi un président Taylor). — Y e me, dit un autre, uno presidente Jackson. n Et les deux vénérables présidents font leur apparition sous la forme d'un verre rempli d'une liqueur odorante, comme si leur âme était renfermée dans le fragile cristal, ainsi que celles dont l'Arioste raconte la captivité dans son magique peme. En donnant à deux de ses compositions ces deux noms imposants, le judicieux glacier a prouvé que du fond de son laboratoire, il étudiait le caractère des chefs du gouvernement américain, et qu'il pouvait le représenter à sa façon. La coupe qui est offerte sous le nom du général Taylor, contient une boisson doucereuse et réfrigérante ; l'autre, tin punch énergique. A. quelque distance de là, à l'entrée d'un populeux faubourg, scintillent les lumières du théâtre, où, depuis le commencement de l'hiver, une troupe d'acteurs excellents joue, pour la vingtième fois, la Lucia, aux applaudissements d'un public enthousiaste. S'il est dans les capitales de l'Europe des théâtres plus grands, où résonne un orchestre plus nombreux., je n'en connais pas un d'un aspect plus aristocratique. On ne voit au parterre que des hommes en pantalon blanc et en gilet blanc. Ses trois balcons ne sont point, comme les nôtres, fermés d'un côté par un rempart de lambris, voilés de l'autre à moitié par une lourde balustrade. Sur le derrière, il n'y a que de légères persiennes à travers lesquelles pénètrent l'air et les lumières de la galerie • sur le devant, un treillage qui permet de voir les belles Havanaises dans toute leur grâce, depuis les bandeaux de leur ondulante chevelure jusqu'à leurs petite pieds. Au-dessus de ces trois étages est la place des nègres, qui semblent rangés là comme pour faire mieux ressortir, par leur épaisse stature et leur noir visage, les blanches colombes nonchalamment posées dans les autres loges. Ici la toilette d'une femme comme il faut ne ressemble à rien de ce qui brille en tant de couleurs diverses d'une des extrémités II l'autre de l'Opéra en un jour de grande représentation. De velours, il n'en est pas question; le satin même est trop lourd et trop peu flexible pour ces femmes délicates, et la pantoufla en verre de Cendrillon serait une charge trop pesante pour ces pieds d'oiseau. Une fleur dans les cheveux, des flots de gaze et de dentelle sur le corps, un ruban de soie pour soulier, avec une semelle imperceptible, et un autre ruban de môme couleur qui enlace le talon : voilà tout ce que peuvent porter ces lys des tropiques. On dirait les Elfes du Nord qui j adis dans les clairières se filaient des vêtements avec les rayons de la lune. Et quand une de ces fées havanaises se retire dans la molle pénombre de sa loge, à voir le vaporeux tissu qui l'enveloppe, on dirait la beauté du Cantique des cantiques que le poêle compare à un nuage d'encens. Il faut que le drame qui se passe sur la scène soit bien émouvant, que Salai soit ce qu'Il est, un puissant ténor, et que madame Bosio chante avec toute sa verve, pour détourner les regards des spectateurs de ces pourtours des balcons où se penchent comme des lianes les jeunes filles de la Havane, où sous de longs cils étincelant de grands yeux noirs, profonds comme le puits près duquel Isaac attendait Rebecra, le puits du vivant et du voyant, pisfeurn viventis et videntis. Ce sont ces apparitions poétiques, c'est ce ciel dont le tendre azur se joint à l'eau plus foncé de la mer, c'est ce vaste horizon, cette perpnimlle verdure des arbres et des fleurs qui donnent à la Havane un prestige qui saisit vivement 'l'Européen et quit nes peut oublier. La ville par ellemême, c'est-à-dire l'assemblage des maisons dont se composent ses divers quartiers, n'a rien d'extraordinaire. Ailleurs les monuments décorent le paysage ; ici c'est le paysage, ce sont les habitants qui font la parure de la ville. La Havane n 'est pas, du reste, la plus ancienne cité de la colonie. Vile de Cuba , découverte le 28 octobre 149 t, par Christophe Colomb, visitée de nouveau par lui en 1494, resta pendant quatorze années encore abandonnée à ses caciques. L'Espagne, avec toute son avidité, ne pouvait d'une seule foie prendre possession de toutes les régions que son infatigable amiral semblait à chaque pas faire jaillir du sein des ondes ; comme un héritier doté tout à coup d'une fortune qu'il peut à peine compter, elle négligeait une partie de ses nouveaux domaines. Après s'être établie à Saint-Domingue, elle se souvint pourtant de cette autre lie à laquelle Colomb avait d'abord donné le nom de Juans, à laquelle plus tard on donna celui de Fernandina, puis celui d' Ate-Maria , et qui, malgré ces différents bapiêmes, a gardé tut dénomination indienne de Cuba. En 4508, Nicolas Obando, gouverneur de Saint-Domingue, reçut l'ordre de l'explorer. Il confia cette mission à Sébastien Ocampo, qui le premier reconnut que c'était une lie, et qui, en constatant la fertilité de son sol, la situation avantageuse de quelques-uns de ses ports, et notamment de celui de la Havane, qu'il appela Puerto de Carenas, la recommanda spécialement à l'attention du gouvernement. En 454 4, Diego Colomb, qui avait fini par obtenir au moine


L'ILLU

journal défenseur de à religion et de la morale, et qu'A abandonner à société é ses ennemis. Ce s'est pas tout; comme Lélio n'est. pas précisément un ouvrage d ' une orthodoxie universellement admise, le Pays met en avant, pour la justification de son cadeau d'étrennes, l'autorité de saint Augustin , do saint Augustin, cet homme le plue homme qui ait jamais existé! Voilé donc madame Lola , cette femme la plus femme qui existe en ce moment, placée sur la môme ligne qu'un illustre Père de l'Eglise, sous prétexte de scènes d'alcôve à étaler sous les yeux du lecteur ; puis comme si ce n'était point encore assez de cette énormité sans exemple, l'écrivain du Pays a grand soin do rappeler que beaucoup de femmes ont cherché la célébrité sans avoir eu le bonheur de la rencontrer comme la ci-devant favorite bavaroise ; cela signifie en bon français que toutes les femmes n'ont pas été assez heureuses pour distribuer des coups de cravache à des gendarmes prussiens pour épouser un candide M. Ileald quand elles avaient déjà un infortuné M. James, et pour faire passer la rue dans leur chambre à coucher ! Espérons que les lectrices du l'ays profiteront de l'exemple de madame Lola, et que nous aurons bientôt toute une génération do femmes célèbres! Pour moi , je demande qu'on me ramène au Chourineur. En vérité, quelle étrange idée se font donc de leurs abonnés certains journalistes ? Le Pays n'a vu, dans la publication des Mémoires de Lola edontès qu'une spéculation. Il a spéculé sur le scandale et sur la curiosité imbécile. Je sais bien que madame la comtesse de Lansfeld vient d'ouvrir tout dernièrement ses salons dans lesquels se pressent, à ce qu'on m'assure, les plus fanfarons défenseurs de la famille; on va môme jusqu'à dire que des lions sur le retour se disputent la possession de ce coeur aussi vaste qu'une place publique; cependant, si les Confessions d'un personnage aussi peu intéressant que cette danseuse éreintée et effrontée pouvaient augmenter la clientèle d'un journal, il faudrait induire de ce fait que la société française est en proie à la plus effroyable des maladies, à la maladie de l'impudeur. EDMOND TEXIER.

La vente au profit des Polonais malades et indigents aura lieu du 26 au 31 courant, rue Basse-du-Rempart, 26, dans les salons que M. Odiot a généreusement offerts pour cette bonne oeuvre. On y trouvera un grand assortiment de nouveautés, broderies, tableaux, cristaux, porcelaines, bijoux et objets pour étrennes. Les dames patronesses ont l'honneur d'en donner avis au public. Elles espèrent que les personnes bienfaisantes voudront bien contribuer à soulager tant d'infortunes et honorer la vente de leur présence. Tout envoi d'argent ou d'objets pour la vente sera reçu avec reconnaissance par les dames patronesses et par la princesse Czartoryska , présidente de la Société de bienfaisance des dames polonaises, rue Saint-Louis-en-i'lle, 2, hôtel tambert. Correspondance. M. L. L. à Reims. Cette omission regrettable, Monsieur, sera réparée. M. E. d'H. Mille remerciments, Monsieur, mais il n'y a guère de semaines que nous n'ayons l'occasion de motiver nos refus au sujet de propositions semblables. M. le vicomte d'A. à Lisbonne, réclame contre un passage d'un article du 2 novembre où il est dit que S. M. l'impératrice douairière du Brésil avait dîné à Francfort, à la table d'hôte de l'hôtel de Russie, en compagnie de plusieurs princes d'Allemagne et autres personnages considérables. S. M. impériale, dit M. le vicomte d'A., n'a pas mémo été à Francfort à cette époque.

L'Illustration est en mesure de pouvoir annoncer une série de publications du plus haut et du plus piquant intérêt, sur tous les sujets compris dans son cadre encyclopédique. Jamais, depuis qu'elle existe, elle ne s'est trouvée en possession de travaux plus importants et de dessins aussi variés, aussi curieux. Jamais les écrivains et les artistes aimés de ses lecteurs ne lui ont apporté un concours plus actif et plus zélé. Gavarni nous adresse de Londres des études et des fantaisies où son rare talent se révèle sous un aspect toujours nouveau et charmant. Valentin nous revient d'Afrique, après un voyage de six mois, avec des albums oeil a recueilli, dans toute sa vérité originale, la vie de ces peuples dont nous ne connaissons que l'existence officielle et dont il a pénétré,jusque dans les plus petits détails de leurs Nabitudes sociales et privées, le caractère, l'attitude, la physionomie et le costume. Nous publierons successivement les études de Valentin et de Gavarni, sur lesquelles nous appelons d'avance l'attention de tous ceux qui savent lire dans un dessin, la pensée profonde ou le caprice spirituel d'un artiste inspiré. C'est comme oeuvres à part et indépendamment de leur liaison avec le plan général de l'Illustration, que nous annonçons ces précieux-travaux; mais nous ne laissons pas d'insister sur ce qu'ils ajoutent de valeur aux articles spéciaux dont ils forment le magnifique accompagnement. Nous citerons sur une ligne parallèle nos autres collaborateurs qui suivent de plus près notre travail quotidien, et méritent également notre reconnaissance, justifiée par le goût et l'approbation de nos abonnés. Janet-Lange, Pharamond Blanchard, Renard, Preernann, Marc, E. Forest, toujours prêts à traduire de deur-habile crayon les scènes qui s'offrent chaque semaine à la curiosité publique ou à l'enregistrement de l'histoire contemporaine; tels sont ces noms connus des lecteurs de l'Illustration. Mais combien d'autres, comme Karl Girardet, Français, Champin „apportent une page détachée de leur pauvre au tableau que nous cornue;

STRATION, JOURNAL UNIVERSEL.

sons de tant de tableaux divers? Combien de talents. appelée par nous, tel que Cham, Bertell, Stop, ale.., uu fournissant par occasion leur contribution volontaire? Notre collection le montre, et notre présent programme le montrerait encore mieux. La r édaction de l'illustration peut vanter ses dessi nateu rs; il ne convient pas qu'elle se loue elle-mémo. Les lecteurs lui rendront cependant cette justice qu'elle a su vaincre une prévention née de la concurrence redoutable que le crayon fait à la plume devant le publie qui voit par les yeux avant de voir par l'esprit. Il ne tiendrait qu'a nous de citer des témoignages d'une autorité irrécusaWe qui nous classent do la manière la plue flatteuse comme revue de l'histoire universelle ; bornons notre contentement à mériter de tels suffrages, ce qui vaut mieux que de les publier. Courrier de Parle. Le carnaval n'a pas encore secoué ses grelots, et pour-

tant nous voilà dans la tempête des polkas et des Kebab. L'autre soir, à l'Opéra, on e dansé par bienfaisance. Les autorités s'y trouvaient ;• les nôtres sont infatigables ; le beau sexe leur plaît et elles plaisent au beau sexe, si bien quo dès le premier tour de polka on pouvait retourner le mot de Beaumarchais en contemplant les groupes : « Il fallait un danseur, et c'est un administrateur qui l'obtint. » Des toilettes, les unes étaient jolies et les autres riches. Les observateurs chagrins auront beau établir des pointa d'analogie entre notre jeune république et l'ancienne au moment du Directoire, cette comparaison cloche, au point de . vue surtout du costume féminin. L'échancrure des robes au-dessous du cou ne fait pas de progrès; elle est ramenée au niveau pudique réglé par la fameuse Isabeau de Bavière, qui introduisit cette mode en France. La robe de bal moderne, d'une étoffe solide et forte, n'a plus rien de mythologique ; sous leur diadème de tresses d'or ou d'ébène, ces dames ressemblent plutôt à des Junon qu'à des Hébé ou des Iphigénie, et le sacrificateur, comme disait un contemporain de madame Récamier, n'inspecte plus, en les contemplant, les „entrailles de la victime. La pudeur moderne donnerait plutôt dans l'excès contraire, et , sous certain rapport, la plaisanterie d'Addison pourrait être encore de circonstance : • Je compare ce bizarre ajustement (le panier) à ces palissades sacrées des temples égyptiens, où l'on finit par découvrir, au fond de l'enceinte circulaire , l'image de la divinité, qui n'est parfois qu'un petit singe. • On danse à l'Élysée, en attendant le grand jour des réceptions, qui sera celui des déceptions, à ce que disent les boudeurs. L'Élysée a plus de monde que ses salons n'en peuvent contenir, mais ce n'est pas précisément le monde qu'il voudrait avoir. Sauf l'armée et le représentatif, dont les dignitaires les plus essentiels entourent l'élu de la France , le reste du cortége se compose d'un menu fretin de fonctionnaires. Les costumes spot brillants et les noms obscurs; il y a des ingénieurs pimpants comme des marquis et des auditeurs dorés comme la pairie de Charles X; tout cela saute au feu des lustrea et des croix d'honneur. La tribu des artistes, réduite à la simplicité du frac noir, s'en dédommage par le luxe des décorations qu'elle affiche; on y trouve des peintres dont la boutonnière est une palette irisée de toutes les couleurs de l'arc-en-ciel , des statuaires à la poitrine diamantée, et des écrivains inconnus blasonnés comme des ambassadeurs. Assurément, l'antique monarchie, même au plus beau temps de l'OEil-de-boeuf, ne fit pas autant de cheva tiers que notre République. Le simple ruban si envié sous l'Empire est abandonné au vulgaire des amateurs; la rosette elle-môme reste sans prestige ; tout le monde veut être commandeur ou grand-croix. Brantôme écrivait, il y a tantôt trois cents ans : u Le feu roi (Henri III) imagina son nouvel ordre ( le Saint-Esprit) par aversion de l'ordre de Saint-Michel, dont les gens de mérite ne voulaient plus, parce qu'on l'avait donné à trop de monde, si bien qu'on a compté jusqu'à trois mille de ces chevaliers.» — Aujourd'hui la Légion d'honneur compte cinquante mille dignitaires, et tout le monde en veut encore. Le progrès est évident. Où nous arrêter ? Au Jardin-d'Hiver, qui vient de s'ouvrir à d'autres divertissements. Le bal fera aussi son entrée demain dans ces beaux lieux, sous les auspices du printemps qui s'y trouve perpétuellement en cage. Les jeunes mères y conduiront leurs jolies fillettes pomponnées à la Watteau, et leurs charmants bonshommes attifés à la Vandick ; on circulera sans révérence, on dansera sans morgue, on se bourrera de friandises au bénéfice des pauvres, et il n'y aura point d'autre autorité que celle du plaisir. Grande nouveauté, sans compter celle de la salle ; elle est vaste, fleurie, odorante, touffue comme une forêt vierge, rayonnante comme un palais de cristal, véritable atelier dés fées, sans voûte et sans ombre, sous sa cuirasse de verre. Cette semaine a vu bien d'autres affaires. Le commerce de boucherie est affranchi de la taxe des monopoleurs. Ce que la philanthropie patentée cherchait en vain depuis nombre d'années, le conseil municipal vient de le trouver, c'est-à-dire que désormais l'ouvrier qui travaille pourra manger de la viande. Le pauvre lui-méme en aura sa part, et il n'a plus besoin d'attendre les miracles de la gélatine. En vain le préjugé prêchait pour le statu quo, et la politique disait : Prenez garde et laissez faire la science qui sait nourrir son monde philanthropiquement ; un beau jour est venu où le bon sens s'est trouvé plus fort que le charlatanisme, la routine et le préjugé. C'est vraiment une très-grande et très-remarquable nouveauté. Puisqu'il s'agit toujours du conseil Municipal, qui fait si honorablement parler de ses pompes et de ses oeuvres, c'est le cas de réparer l'erreur où nous sommes tombés au sujet de la statuette de Voltaire. On nous ceriffie qu'elle occupe sa niche dans la façade de l'hôtel de ville ; à la distanceedu sol où elle est placée, il vaut mieux y croire que d'y aller

unir, ainsi cille notre nt rirre spondant nous v ms**. Puisque le conse i l mon/ripai de la ville de Pers se deeeteit

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grand homme. Au sujet de la buvette de l'exposition de peinture, notre recul culpd sera moins formel. L'information était etacte. le projet arrêté et formulé, par qui ? peu noua importe. L'essentiel à constater aujourd'hui, c'est que le jury fa rejeté. Le Salon ne sera pas un réfectoire. Un grand scandale a été remué, c'est celui des loterie. ; leurs partisans sont dans la consternation. On ne jouera pas l'achèvement du Louvre. Ces messieurs comptent bien prendre leur revanche en votant l'observation du dunanlie. Quant à I adjudication de l'emprunt, vous en connaissez les datons, sauf le suivant peul-titre. On assure que MM. de Rothschild frères s'étaient décidés à retirer leur soumission par suite d'un deuil de famille; mais les sceptiques qu i doutent do tout, ou plutôt qui ne doutent de rien, affirment que M. James était déterminé à lutter contre la concurrence du comptoir d'escompte , lorsque M. Salomon apprit par une indiscrétion le chiffre soumissionné par ses adversaires. Au bout du conflit le 3 0/0 devait échoir aux Rothschild, mais le 5 0/0 leur échappait. e S'il en est ainsi, aurait dit alose I un des deux frères, plutôt que de voir l'emprunt mutilé, j'aime mieux le leur laisser tout entier, a et M. James lui aurait donné son assentiment par ces paroles : s Il n'y a rien à dire, c'est le jugement de Salomon. Le Théâtre-Français a douce le Joueur de Fliltes. C'est l'aventure du Persan Pharnabaze qui, après s'être ruiné très-promptement pour Laïc, se vendit comme esclave alin de prolonger son bonheur de quelque jours. Sous la plume de M. Emile Augier, cette anecdote imperceptible est devenue une comédie élégiaque. Pharnabaze s'appelle Chalcidias, il se donne pour le riche Ariobarzane , et ce n'est qu'un pâtre de Thessalie, pauvre joueur de flûte, qui s'est vendu deux talents, un prix fou, A l'usurier Psaunis , avec celte clause en usage à Corinthe comme à la Bourse de Paris, livrable fin courant. Chalcidias, semblable au Libyen distingué par Cléopàtre , a livré sa liberté et môme sa vie pour une nuit de Lais. L'usurier qui s'occupe de la courtisane est fort surpris de trouver un rival dans son esclave ,.et quand Lais est informée du fait, elle s ' en émerveille encore davantage, la voilà sur la pente d'un caprice amoureux que l'auteur érige tout de suite en belle et bonne passion. Avec quelle superbe il traite le destin , Avec quelle admirable et tranquille insolence Il met sa volonté dans la sombre balance'

La courtisane amoureuse — ce n'est pua autre chose —est donc prise comme ses pareilles de la Grèce, dans les serres de l'imagination, et c'est un trait d'observation parfaitement juste. Il faut que Chalcidias soit libre, puisqu'il est aimé , elle va le racheter; rien de mieux. A quel prix? deux talents, c'est une obole pour Laie, et qu'elle se hâte, Chalcidias veut se tuer. Nouvel obstacle, un autre usurier, Bomilcar, avide et rusé comme un Carthaginois qu'il est , a éventé ce bel amour, et comme il sait sa Laïs par coeur, il achète l'esclave dix talents pour le revendre cent a la. courtisane : toute sa fortune y passera, et Laïs n'hésite pas. Ce trait d'observation ne vaut pas l'autre, il n'a rien do grec; c'est un expédient de comédie moderne. Je veux croire, puisque la tradition l'atteste , que Laïs eût tout sacrifié à Diogène, mais c'était Diogène, un cynique, une rareté immortelle, une curiosité que les rois et les conquérants venaient voir du fond de l'Asie ; mais un obscur joueur de flûte, les courtisanes pas plus que les matrones de l'Attique n'étaient faites pour un pareil sacrifice; c'est le fantôme de la gloire et la grimace de la philosophie qu'elles poursuivaient jusque dans l'entraînement des sens. Au point de vue de la comédie, l'erreur de M. Augier n'est qu'une peccadille ; mais il a voulu faire une étude grecque et jouer un air de Laïs, comme M. Ponsard jouait naguère de 111erace, et la circonstance est aggravante. Elle s'aggrave encore lorsque, quittant la fantaisie pour la réalité, la courtisane s'enfuit, pauvre et nue, avec son joueur de flûte. Qu'en pensera Socrate, et que dira la Grèce? Mais l'essentiel à connaltre, c'est le sentiment de notre public. La pièce l'a intéressé, quoiqu'elle n'ait rien d'étrange et de neuf : c'est le conte de La Fontaine. Le public a saisi au passage des intentions comiques; un caractère original finement tracé, celui de Bomilcar, l'a mis en belle humeur, et bref il a fait fête à ce mélange un peu barbare peut-être, mais assez piquant de sentiments païens, chrétiens, anciens, modernes, ainsi qu'à ces vers grecs d'intention, gaulois de substance, où l'imitation de Molière se croise avec celle d'André Chénier, et saute de Voltaire à M. Victor Hugo. C'est un succès complet ' également mérité par l'auteur et par les acteurs. Après la Ciguë, et en dépi tde Gabrielle, nous croyons toujours à l'avenir comique de M. Emile Augier; il conne la scène, rare qualité dans un poiSte de fantaisie; il est plein de verve et d'esprit; son langage est naturel, et son vers est orné; mais il lui manque encore, sauf erreur, l'invention des caractères et l'unité de style, ces deux à peu près du génie. Cependant l'épopée napoléonienne se continue au CirqueOlympique. Les armées se heurtent et la poudre fait des siennes. On assure qu'il s'agit de la bataille de Leipsick livrée sous cette nouvelle rubrique : le Petit Tondu. Lorsque la victoire n'est plus douteuse et que l'ennemi a pris la fuite, le tambour bat aux champs, l'empereur descend de cheval et donne la croix à un hussard au milieu du bruit. Ce troisième acte est magnifique, à ce point que les deux premiers sont comme s'ils n'étaient pas. Le dialogue est peut-être grotesque ; mais qui est-ce qui l'écoute? Ici, comme à l'Opéra, les paroles sont couvertes par la musique, celle du canon. D'ailleurs, l' habit verdâtre, la capote grise, les grandes bottes et le petit chapeau, il n'en faut pas davantage pour soixante représentations.


L'ILLUSTRATION, JOURNAL UNIVERSEL.

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Enfin nous devons encore ajouter à cette trop longue liste de tempête ont envahi les habitations , dévasté les jardins de Saint- sinistres, le naufrage de la _Meuse, capitaine Hauret, armateur, Xandre et autres localités, et même arraché à des enfanta le pain M. J. Lemaitre, appartenant au port du Havre. la de et les fruits dont ils faisaient leur repas. Des pêcheurs La lieuse est le premier navire qui ait armé au Havre pour Rochelle ont affirmé qu'au moment où ils retiraient leurs fileta, les barques avaient été assaillies par des goélands affamés; qu'on n'avait pu les écarter qu'a coups de rames, et que plusieurs centaines de ces oiseaux étaientrestés sur la place. Il parait malheureusement bien certain que, cette fois, ces goélands ne sont pas des canards. Le brick-goélette la Fanny, capitaine Croson, allant de Cardiff à Brest avec un chargement de houille, a échoué sur la grève de Plesliu. L'équipage a été sauvé par le dévouement des habitants et des douaniers. Le même jour, le Général Lamarque, capitaine Nota, venant de Sunderland, chargé de bouille, à destination de Nantes, a fait cetc sous la batterie de Mort-aux-An ylais ; on a eu à déplorer la-perte d'un matelot et d'un mousse; le navire et la cargaison ont été perdus. Le brick la Joséphine , de Grandville, capitaine Lerat , parti de Cadix avec un chargement de sel, a été complètement désemparé entre les roches Douves et Guernesey. Le bateau-poste de Barfleur, le Saint-Louis, monté par le patron Gilet et six hommes d'équipage, s'est perdu au moment où il donnait dans les jetées de Dieppe. En Loire, neuf bateaux eut coulé bas. Outre ces sinistres, il en est d'autres qu'on a constatés sans en connaltre les victimes. Ainsi, vers les premiers jours de ce mois, la mer a jeté sur la côte du Croisic des débrisde nav ires, des douvelles de barils de sarNabfrage de la Meuse, trois-mats du Iliivre, sur la céda du Cornwall, le 4 clerc dines pressées et autres épaves.

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Première année complète, Revue catholique de la Jeunesse, recueil mensuel illustré.— Religion, instruction, éducation, récréation. — • rue de Lulli, n e 3. un beau volume in-8 . , imprimé par Plon frères; aux bureaux de la Bibliothèque nouvelle, choix serait tout fait et que tous les enfants applaudiraient au Il n'est rien de plus délicat que le choix des livres à donner choix? Ce beau volume existe, vous le trouverez splendidement en étrennes aux enfants. Ce n'est pas seulement le sujet du libraires, et au besoin chez l'éditeur dont étalé chez tous nos livre qui demande un discernement très-fin et sollicite les scruvous lisez l'adresse ci-dessus. Ce volume n'est pas au-despules des personnes intelligentes. Cet ouvrage est trop sérieux , sus de l'intelligence des enfants, car il a été écrit pour eux celui-ci est trop niais, cet autre n'est pas sans danger pour le par des écrivains qui les connaissent et qui les aiment; il est coeur de l'enfant qui le lira; un quatrième est de mauvaise apcomposé de matières variées, par conséquent instructif et répondant aux guets les plus divers des jeunes lecteurs; il est sans danger ; que disons-nous? il est d'une lecture utile et salutaire,' car c'est à la fois un ouvrage de religion , d'éducation, d'instruction et de récréation , avec ce caractère • 1 • \ particulier que son premier objet domine les trois autres; et enfin c'est un beau T livre, tout approprié à l'heu- '19 ,,uÔ reuse destination d'être offert en étrennes. Beau papier, belle impression, charmantes ima_? ges, brochure élégante ou cartonnage magnifique. Ceux qui offriront ce volume feront des heureux ; ceux qui ajouteront au volume une quittance d'al)e) bonnement pour 1551 feront• doublement le bonheur des \.:51 )) )9),PI))1) ,1 enfants aussi généreusement partagés. Ajoutons que ce volume cotte 6 francs broché et 8 francs par la poste • c'est également le rie de l'abonne ment pour Paris et pour les départements. Quel dommage que la poste ne transporte pas les parente ou grossièrement imprimé et orné ; il ne fait ni honneur volumes cartonnée ! La poste ne peut pas tout ce qu'elle aurait à celui qui l'offre, ni plaisir à celui qui le reçoit. Si quelque la prétention de faire: — Atlas voudrait porter le monde, mais éditeur bien avisé possédait un volume d'étrennes capable d'afil est écrasé sous les ballots. fronter et de daim- toutes ces objections , pensez-vous que le

(Jorreepondamoe.

M. E. B. à Mantes. — Ne savez-vous pas, Monsieur, que pour nous défendre contre les mauvais, nous avons pris le parti de refuser les meilleure? Cela nous cause quelquefois des regrets véritables, et c'est le cas aujourl'hul. M. X. à Itonancourt. — Mille remerclmenta et complimenta, 'donateur. Il. D. à 'fenaison. — La chose se sera égarée en chemin; si elle est perdue, je vendrais la retrouver; je vous en donneraie des nouvelles.

M. H. à Alger. — Impossible, Monsieur, et je le regrette très-sincèrement. Mettez-moi à même de vous servir d'une autre manière. .M. J. L. à Mas d'A. — Nous acceptons; mais cela sera un peu retardé. Compliments. M. J. P. à Turin. — Votre approbation, Monsieur, nous est très-agréable. Nous comptons la mériter de mieux en mieux, et nous sommes en mesure pour l'année qui va s'ouvrir. M. A. K. à Sainte . Adresee. — Sien volontiers.

la Californie, inaugurant ainsi la série de ces expéditions qui, depuis lors, se sont succédé sans interruption. Âpres avoir el teetué la traversée du Havre à San-Francisco en cent trente-deux jours, y avoir essuyé de la part des autorités américaines toutes les tracasseries et toutes les difficultés qui ont atteint tant de navires français et anglais, et s'être vue abandonnée par la plus grande partie de son équipage, la Meuse était repartie pour les lies Sandwich, n'ayant a son bord que quatre hommes. Là, après avoir complété, ait moyen de matelots indigènes, son personnel naviguant, ce navire avait relevé successivement pour Manille, Singapore et Calcutta, où il parvint enfin à trouver son chargement pour le Havre. Le l es de ce mois , la *Vase était arrivée à l'entrée de la Manche, ayant cent quatorze jours de mer ; mais les brumes et les gros temps ayant empêché le capitaine Hauvet de faire aucune observation ou de reconnaltre aucun feu, le navire drossé par les courants alla se jeter, le 4, vers sept heures du soir, sur la côte d'Angle. terre, entre Lands-End et le cap Cornwall, et s'y brisa sur les rochers. Une lettre de Penzance , en date du 5, annonce que l'équipage et les passagers ont pu heureusement gagner la terre; on n'a à déplorer la perte que d'un seul passager nommé Atabeit. Les derniers jours ont été signalés au Havre par une tempête qui a jeté dans ce port un trouble extraordinaire. La foudre est tombée sur le paquebot américain , Duchesse d'Orléans, et sur deux autres navires, l'Empereur du Brésil et le Baltimore- Cela se passait le 17 décembre.

La Fane de l ' Opéra, ornée avec m s gnificence , s'ouvre samedi pour un bal de souscription au p ofit des pauvres du S e arrondissement. Tout ce qui peut solliciter le gode des heureux à l'accomplissement d'une oeuvre de charité, a été Ménagé avec un art infini par les commissaires de celte tôle de bienfaisance. Il y aura double plaisir, et, de plus, nous le souhaitons pour tout le monde, pour les pauvres principalement, il y aura double recette.

On s'abonne directement aux bureaux, rue de Richelieu, ni' 80, par l'envoi franco d'un mandat sur la poste ordre Lechevalier et C ie , ou près des directeurs de poste et de messageries, des principaux libraires de la France et de l'étranger, et des correspondances de l'agence d'abonnement. PAULIN.

Tiré à la presse mécanique de l'i.os ratites, 36 , rue de Vaugirard , à Paris


L'ILLUSTRATION, JOURNAL. UNIVERSEL. I ndustrie parielenne. Au moment où l ' Angleterre convie leu industries du monde entier à l' exposition universelle que l'année 4851 verra s'ouvrir à Londres, et dont la Fronce doit se reprocher de n'avoir point pris l'initiative, I'll/ustration, après avoir depuis longtemps ouvert ses colonnes aux grands établissements industriels français, montrerait plus que de Pindifféronce et pourrait môme étre taxée d'injustice en n'essayant pas de faire conne lire successivement à ses lecteurs les produits multiples et variés de l'industrie parisienne appelée à tenir uno place si élevée à cette exposition. L'industrie parisienne, célèbre par le bon goût de ses produits, l'habileté de ses artistes et l'intelligence de ses ouvriers, s'exerce en effet sur un nombre infini d'articles de natures différentes ; les efforts nombreux tentés depuis la révolution pour améliorer l'industrie française ont toujours été couronnés des plus heureux succès dans la capitale ; mais c'est surtout depuis les longues années de paix dont la Franco a joui, que Paris est devenu une ville industrielle de premier rang, sans avoir cependant l'aspect d'une ville manufacturière; sou articles portant d'ailleurs un caractère

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commerce.

L'horlogerie mixte, c ' est-à-dire celle qui s'exerce sur des provenant de fabriques étrangères ou françaises, el

pièces

rhorlogerie de précision, dont toutes los pièces sont fabri-

quées ri Paria môme, y sont cultivées avec assez d'honneur pour assurer à cette ville le monopole des pendules, dont l ' Angleterre seule nous achète pour plus de deux millions par an; et si l'horlogerie de Paris, en ce qui concerne la fabrication des montres, est encore en lutte avec celle de Genève, elle a conservé, pour tout ce qui est art, goût et invention, une incontestable suprématie. La fabrication des bronzes de Paris, pour les coffres de pendules, flambeaux, candélabres, coupes et autres pièces des garnitures de cheminées, est sans concurrence dans le

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particulier de nouveauté et d'élégance, sont accueillis et recherchée avec une faveur très- marquée tant en France que dans les colonies et sur les marchés étrangers. Parmi les branches d'industrie spéciales à cette capitale, l'horlogerie fine, les bronzes, l'orfévrerie et la bijouterie entrent pour des sommes importantes dans la balance de son

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monde, et les artistes éminente, créateurs ionisants dee modèles variés qu'enfante leur inépuisable imagination, lient également sans rivaux. Lee produits de cette industrie, qui occupe à Paris plus de cinq mille ouvriers, s'élèvent annuellement à une valeur de 20 millions environ. L'orfèvrerie qui embrasse tous les objets d'or et d'argent, tels que vaisselle plate, surtouts pour la décoration de la table, ornements d'église, etc., ne peut trouver affleura que dans les grandes villes la réunion des conditions qu'exige une large fabrication. Aussi Paris, centre de cette fabrication, a-t-il rendu depuis longtemps l'étranger tributaire do la France par le bon goût qu'il a su imprimer à ses produits. Beauté, élégance dans les formes, richesse de dessin et travail parfait, tels sont les caractères des ouvrages qui sortent des ateliers de Parie. Ilâtons-nous d'ajouter que les sculpteurs les plus distinguée, les dessinateurs les plus renommés ne dédaignent pas de consacrer leurs talents à cette industrie, qui réclame des mains habiles pour tous ses détails, et qui donne lieu choque année à des transactions commerciales considérables.

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magasins d'horlogerie, orfévrerie et bijouterie de C. Detouche, 158 et 160, rue Saint-Martin.

Quant à la bijouterie, chacun sait que c'est une des branches les plus importantes du commerce français, et celle qui constate de la manière la plus évidente la supériorité dans les arts du modelage, de la ciselure et du dessin, s. et les progrès toujours croissants de l'industrie parisienne. La fabrication de cette innombrable multitude de bijoux que le -besoin, la mode et le caprice font sortir des ateliers de bijouterie, consomme chaque année 4,500 kilogrammes d'or, 0,000 francs environ; la main d'oeuvre, représentant 42,40 qui occupe plus de 7,000 ouvriers, tant bijoutiers, émailleurs, sertisseurs, graveurs, ciseleurs, etc., que doreurs, tourneurs, estampeurs, fondeurs et guillocheurs, égale à peu près le prix de la matière employée, ce qui porte cette fabrication au chiffre de 24 millions qui ne s'appliquent absolument qu'à la main d'oeuvre et au prix du métal dégagé de la valeur des nombreuses pierreries que la joaillerie est appelée à monter chaque année à Paris. Indépendamment des maisons qui se livrent à la fabrication spéciale des différents articles que nous venons d'énumérer, il s'est formé dans Paris de paissants établissements commerciaux, qui, à l'aide de capitaux considérables, ont, depuis un certain nombre d'années, essayé de donner une plus forte impulsion à l'une ou à l'autre de ces branches de

l'industrie parisienne. Le plus important de ces établissements n'a môme pas reculé devant l'audacieux projet de les réunir toutes, c'est celui que M. C. Detouche a formé dans la maison portant sur la rue Saint-Martin les n0. 468 et 460. Dans de vastes magasins, salons et galeries, décorés avec goût, et au développement desquels trois étages suffisent à peine, s'étale sans confusion, et au contraire avec un ordre parfait, tout ce que la fabrication parisienne peut produire en horlogerie, bronzerie, ,orfévrerie et bijouterie-joaillerie. L'horlogerie offre au choix depuis la simple horloge de village jusqu'au régulateur compliqué, qui, après avoir obtenu à l'exposition des produits de l'industrie française en 4849 la médaille d'argent, doit aller en conquérir une autre à l'exposition de Londres; depuis le cartel en bois du prix le plus modique jusqu'au modèle de pendule en bronze doré ou florentin du travail le plus- nouveau et le plus recherché; depuis la montre d'argent à savonnette jusqu'à la montre marine , au chronomètre le plus perfectionné, et jusqu'aux ingénieux appareils uranographiques de M. Guénal. Près du flambeau destiné au travailleur solitaire, l'art du bronzier expose des candélabres et des bras de cheminée emprutant à la Grèce ses formes pures et sévères, à la renaissaWce ses élégantes arabesques , et aux rôgnes de

Louis XTV et de Louis XV leurs plus capricieux enroulements. Dans les vitrines consacrées à l'orfévrerie ont été réunies les pièces les plus simples de la vaisselle plate ordinaire, aux modèles riches et variée des objets destinés à la décoration de la table la plus opulente ; la fabrique du village ainsi que celle de la ville y trouveront chacune les vases et objets du culte en harmonie avec les ressources larges ou bornées de leurs églises respectives. Enfin les montres de la bijouterie renferment à côté de l'alliance brisée la bague au chaton orné d'un riche camée ; le bracelet en argent et la croix à la Jeannette près du collier de perles fines à fermoir émaillé; les simples boucles d'oreilles en or et l'écrin complet éblouissant de diamants et de pierreries. Si a cette réunion inusitée se joint encore la garantie de toutes les marchandises livrées, un prix fixe toujours coté avec modération, la fadiité de faire des commandes et de n'en prendre livraison qu'autant que leur confection satisfait le goût le plus difficile on ne s'étonnera plus de l'honorable clientèle que la maison Detouche a su se faire à Paris et dans la province, et des débouchés considérables (pieds s'est créés tant dans lès colonies qu'en pays étranger. G. FALAMPIN.


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ville de Brest. Les éclairs brillaient et le tonnerre grondait comme dans les orages d'été. — Les interpellations adressées au ministre de l'intérieur sur les loteries autorisées par le gouvernement, et notamment sur la loterie dite des Lingots d'or, ont été l'événement de la semaine parlementaire. Toutefois, ainsi qu'il arrive souvent, l'intérêt du débat est moins ressorti de la question même que des incidents de séance et des péripéties de vote : tomme on dit au palais, l'accessoire a emporté le principal. Ce n'est pas que le motif essentiel de la discussion n'eût Bon importance; il s'agissait de savoir quelle devait être la meilleure interprétation de la loi de 4836 qui, en proscrivant les loteries d'une manière générale, a admis deux exceptions en faveur des oeuvres de bienfaisance et des encouragements aux beaux-arts; on avait à se demander si ces exceptions devaient être maintenues; si dans la sphère supérieure des principes elles étaient compatibles avec le sentiment de la morale publique, si généreuse que fût la pensée qui les a inspirées. Au point de vue des faits, il était permis d'exaininer , avec quelque succès, si la loterie des lingots d'or était bien conforme dans son but et dans son organisation à l'esprit de la loi, et si l'autorisation accordée par le gouvernement avait été suffisamment réfléchie. On a bien un peu parlé de tout cela ; mais ces limites ne suffisaient pas à la politique militante, et bientôt les attaques exagérées, les vivacités, les incidents personnels, ont donné à la séance tous les mérites de ces sortes d'intermèdes parlementaires. Enfin pour que rien ne manquât à la journée, une crise ministérielle, ou tout au moins une démission importante, a failli sortir du scrutin. — Un retour prudent de la majorité a cependant ravi ce triomphe à l'opposition, mais non pas sans beaucoup de démarches diplomatiques de la part des membres les plus considérables de la droite. A la suite d'une discussion dans laquelle M. le ministre de l'intérieur avait eu à subir un acte véritable d'accusation fondé sur quelques griefs réels mais affaiblis, à notre avis, par la gravité même qu'on avait voulu donner à des faits secondaires , dont l'exactitude a d'ailleurs été fortement contestée par le ministre, un membre de la majorité a déposé un ordre du jour motivé qui déguisait à peine un blâme formel. — La gauche, qui avait également une formule de blâme toute prête, s'est empressée , avec une très-habile condescendance, de se réunir à cette rédaction. — L'instant était menaçant, et si l'on eût voté par assis et levé, l'ordre du jour motivé de M. Gabriel Delessert avait certainement chance d'être adopté. — C'était la démission presque forcée de M. Baroche. Heureusement peur le ministre, quelques voix amies ont demandé l'ordre du jour puriet simple, qui, en vertu de son droit de priorité, a dû être soumis d'abord au scrutin. Il a été rejeté : c'était d'un triste présage; mais durant le vote on avait mieux pesé toute la portée des termes de l'ordre du jour motivé, et de tous les bancs de la droite il a bientôt surgi des rédactions cherchant à effacer autant que possible l'intention de blâme qui ressortait nécessairement du rejet de l'ordre du jour pur et simple, et à adoucir jusqu'à une simple reco tan la censure sévère que contenait la première r Oteposée. Ce n'est pas sans peine-en a réussi : peaht une heure la confusion, le tumulte, les cris ont remplacé toute discussion ; tandis que deux ou trois orateurs se disputaient la tribune pour essayer de faire prévaloir leur solution, M. Emilo de Girardin parvient à s'en emparer et lit la formule suivante : a La majorité satisfaite passe à l'ordre du jour. » Bien qu'aussi inopportune que peu justifiée, l'allusion était trop directe pour être excusée , et cette fois unanime et spontanée, la majorité pousse un cri d'indignation et inflige à M. de Girardin la censure avec exclusion temporaire. — Comme en définitive à tout drame parlementaire il faut une conclusion, celui-ci , allant peut-être d'un extrême à l'autre, s'est terminé par l'adoption de là rédaction la plus conciliante. En résumé, la séance de samedi aurait pu être plus sérieuse, plus utile dans la question même des loteries, sinon plus véhémente et plus pittoresque. Pour nous, nous lui préférons de beaucoup le débat qui s'est un peu improvisé à l'occasion de la première délibération sur le projet de loi relatif aux modifications à introduire dans le régime commercial de l'Algérie, en ce qui concerne les taxes imposées en France aux produits de notre colonie d'Afrique. Le public s'en est moins préoccupé que des interpellations qui out suivi; la presse lui a ouvert, moins généreusement qu'à celui-ci, l'hospitalité de ses colonnes — et cependant il touchait à un intérêt bien autrement supérieur pour le pays : à l'avenir, à la prospérité de cette France africaine, conquise au prix de tant de sang et d'argent. Pour quelques esprits mal disposée, ces sacrifices sont un crime qu on ne doit point pardonner à l'Algérie et qui concluent à sa condamnation; mais, avec une appréciation plus élevée, les hommes d'État y voient des liens énergiques qui nous attachent invinciblement à l'Afrique. L'honorable M. Dufaure a résumé en quelques paroles chaleureuses, précises ;d'une pénétrante éloquence , cette opinion, la seule que puisse admettre non-seulement l'honneur, mais le haut sens national, et il a fait justice aux applaudissements de l'Assemblée, et pour toujours, nous l'espérons, de cet éternel réquisitoire que M. Desjobert fulmine chaque année, depuis bientôt vingt ans, contre l'Algérie, et qu'il avait cru devoir exhumer, une fois encore au début de la discussion. Nous pensons, comme l'a si bien dit M. Dufaure, que la France a eu raison de persister dans sa conquête ; mais, quoi qu'il en puisse être, tout retour sur le passé est désormais inutile; tout s'accorde, notre dignité comme notre intérêt, pour maintenir notre drapeau en Afrique, et certainement le pays s'associera au vote de l'Assemblée qui, une fois de plus, a déclaré que l'Algérie était désormais une terre française. — La loi sur le régime commercial de l'Algérie, qui forme la première partie d'une série de dispositions sur l'organisation définitive de notre colonie, a pour but de donner à cette déclaration toute la force de la réalité.

L'ILLUSTRATION, JOURNAL UNIVERSEL. Avant d'ouvrir cette discussion sur l'Algérie, l'Assemblée avait définitivement voté le projet de loi tendant à accroître la pénalité en matière d'usure, et la sévérité qu'elle a montrée à cet égard réduira peut-être l'étendue de ce mal, qui, ainsi que le disait un orateur, en certaines de nos campagnes, a causé plus de ruines que dix années de grêle.—Une séance, consacrée à de difficiles et toutes spéciales questions hypothécaires, et des interpellations d'une importance secondaire sur des fournitures de draps pour l'armée, ont fait lundi et mardi à l'Assemblée, après la séance agitée de samedi, un demi-loisir que la fête de Noël a rendu complet. Nous ne terminerons 'pas sans réparer un oubli de ces derniers jours : le nouveau système de votation pour les scrutins de division, dont l'Illustration a donné une description détaillée , a été inauguré il y a une quinzaine de jours, et l'intérêt curieux que l'Assemblée a accordé au mécanisme de cette ingénieuse invention , justifie la curiosité avec laquelle nos lecteurs ont dû recevoir la communication. que PAULE. nous avons pu leur en faire à l'avance. Voyage à traversa les Journaux.

Du 20 décembre au 5 janvier , la politique fait silence et la littérature donne sa démission. Pendant cette doucereuse quinzaine, aimée des enfants et des confiseurs, le journal n'est plus qu'une page d'annonces. E n'y a place dans ce vaste carrousel de la publicité que pour les cachemires, les bonbons, les livres illustrés et les billets de loterie. Nous avons fait bien des révolutions, mais nous n'avons pu encore détrôner les étrennes. Vivent les étrennes! Cette année, M. Ca pefigue , le brillant homme d'État que vous savez, offre dix volumes in-8° pour la bagatelle de quinze francs. Un franc cinquante centimes le volume, c'est cher au prix où sont les cornets de papier, Puisque la littérature nous échappe, il faut bien nous rabattre sur autre chose et parler de l'Illustrated London News. The Blustrated London News, ou, pour parler plus intelligiblement à des lecteurs français, les Nouvelles illustrées de Londres , ne sont pas satisfaites de régner paisiblement sur les trois royaumes ; ce journal hebdomadaire aspire à la conquête du monde : il veut cueillir les palmes de Charlemagne et de Napoléon! Les feuilles de toutes les nations nous annoncent que ce recueil, inquiet de la tournure que prennent les événements en Europe, est décidé à faire pénétrer en France et en Allemagne ses canards illustrés pour arrêter le torrent des opinions dangereuses, et rétablir, à l'aide de ses découpures littéraires et de sa gravure sur bois, l'ordre si profondément troublé. Depuis longtemps le besoin d'un journal anglais traduit en français et en allument se faisait généralement sentir. L'Illustrated va se publier en allemand et en français. D'ici à peu de jours, le continent pourra déguster cette fine plaisanterie britannique qui chatouille le palais comme une bouteille de gin, et égaie l'esprit comme un verre de cidre. Il nous sera enfin donné de voir fleurir dans le parterre de la Flore londonnienne ces faciles coq-à-l'âne, qui, depuis la conquête des Normands, font les délices des cockneys de la Grande-Bretagne. Innocents Parisiens I Plus innocents habitants de Berlin et de Vienne, vous aviez cru qu'il y avait chez vous assez de gens d'esprit pour vous amuser ou tout au moins vous distraire. Naïve illusion ! l'esprit, le savoir, l'élégance, le bon goût, tout ce qui charme et tout ce qui séduit se trouvaient à Londres dans le Strand, paroisse de Saint-Clément Danse. Qui l'eût dit? Puisque l'Illustrated veut être modestement le dominateur de l'univers, qu'il nous permette d'examiner si le talent de la paire de ciseaux qui préside à sa rédaction justifie ses prétentions cosmopolites. Nous venons de parcourir plusieurs numéros de ce recueil, et nous avouons tout d'abord qu'il nous a été difficile de trouver notre chemin dans ce labyrinthe de faits, de nouvelles, d'événements, de désastres, d'anecdotes, le tout jeté pèle mêle et entassé comme des chiffons dans un sac. Nous ne savons l'effet que produiront sur les lecteurs de Vienne et de Berlin ces épluchures littéraires, mais ce que nous savons bien, c'est qu'il n'est pas un seul lecteur français qui pourra perdre son temps et ses yeux sur ces téles de clou microscopiques et sur cette littérature plus microscopique encore que les caractères imprimés; quant aux sujets traités dans l'Illustrated, le cadre, nous devons en convenir, est assez varié; il est d'abord question des nouvelles de la cour : Sa Majesté la très-gracieuse reine Victoria est allée se promener hier à Windsor (récit de la promenade), Son Altesse Royale le prince Albert (His royal Highness) est monté à cheval vers trois heures. Puis on raconte l'emploi de la journée du prince de Galles, du duc d'York, de la Royale princesse, de la princesse Alice, ce qui ne peut manquer d'intéresser très-vivement les Parisiens et les Berlinois; après quoi vient l'énumération des [liners aristocratiques, des réceptions et des raouts. Puis la liste dee naissances et des décès des grande personnages ; on e également le bonheur d'apprendre que tel jour, à telle heure, le capitaine William Bathurst est arrivé d'Egypte, que le colonel Thompson reviendra le mois prochain des Grandes-Indes avec sa femme et sa fille, et que le vicomte Fielding se dispose è partir pour Borne. A ce sujet, l'Europe ne saura pas sana une vive satisfaction le nombre de voitures qui suivront le voyageur et le personnel de ses domestiques. Détails du plus haut intérêt : les Français et les Allemands de la rive gauche du Rhin, qui sont presque tous catholiques, éprouveront aussi un véritable bonheur à connaître les progrès que fait le protestantisme dans l'Inde et dans les colonies anglaises. Nous saurons le chiffre exact des Bibles qui sont journellement expédiées de Londres pour être répandues par les missionnaires anglicans. Les catholiques qui aiment à rire de leur religion seront enchantes de voirie pape représenté avec des oreilles d'âne, et les cardinaux et les évêques brûlés en effigie. Quant aux faite divera, qni tiendent à peu près les trois quarts du Ine

ils n'auront quelque parfum de nouveauté pour le lecteur continental qu'à une condition, c'est qu'il ne lira aucun journal français, tous les faits, toutes les anecdotes, tous les événements de l'Illustrated ayant traîné dans toutes les feuilles de France avant d'être coupés par l'intelligente paire de ciseaux du Strand, paroisse de Saint-Clément-Danes. Pour ce qui est de la littérature proprement dite, des' voyages, de la critique, des articles de genre, des articles d'art, il n'en est nullement question dans ce spirituel Illustrated , qui abandonne ce genre d'exercice intellectuel à la Revue d' Edimbourg , à la Revue trimestrielle et aux Magazine. L'Illustrated s'est plus appliqué jusqu'à ce jour à parler aux yeux qu'à l'esprit. C'est sans doute ce qui légitime ses nouvellesprétentions à l'empire universel. Les conquérants du Strand, paroisse de Saint-Clément Danes , voient l'Europe et le monde entier au point de vue de leur paroisse. Pour la paire de ciseaux de l Illustrated , il est avéré que le Français ne voyage jamais sans avoir un violon sous le bras et qu'il se nourrit de grenouilles. Retranchez le violon et la grenouille, et vous supprimez du même coup toute la plaisanterie anglaise à l'adresse de la France , il ne restera plus à John Bull et à l'Illustrated que Waterloo. Ainsi du reste. L'Illustrated a-t-il à retracer le meurtre de madame de Praslin? il affuble le procureur général de cette époque, M. Delangle , d'une perruque à trente-six marteaux. Pourquoi cela? parce que dans la paroisse de SaintClément Danes les magistrats portent encore la perruque, et que la paire de ciseaux de l'Illustrated est convaincue qu'un juge sans perruque ne peut exister dans aucune partie du monde. Nous pourrions citer toutes les naïvetés qui fourmillent dans chaque numéro de ce recueil, mais nous aimons mieux attendre l'édition française, qui nous est promise très-incessamment, pour apprécier dans son ensemble et dans ses détails la finesse, le bon goût, l'esprit et l'enjouement qui concourent à la rédaction de ce journal universel ..... pour les paroissiens de Saint-Clément Danes. Pourquoi l'Illustrated n'a-t-il pas auprès de lui un Cynéas? — Hé ! seigneur Illustrated London News, lui dirait-il, que diable ferez-vous quand vous aurez conquis la France et l'Allemagne, qui, je vous le dis entre nous, ne sont pas aussi faciles à conquérir que vous le supposez? — Nous conquerrons la Russie, la Finlande et la Norwége. — Et après? — Nous ferons une édition en arabe, en slave, en japonais et en cochinchinois. — Et quand vous aurez traduit comme Panurge votre canard illustré en quarante-six langues, en serez-vous plus avancé? Tenez, seigneur Illustrated, croyezmoi, vous êtes le marguillier de votre paroisse, les cockneys de Londres ont quelque estime pour vous, cornets des cockneys qu'ils sont, restez dans votre boutique du Strand, et ne courez pas à la conquête du monde sous peine de vous casser le nez en passant le détroit, ce qui ferait rire le sacristain et les fidèles paroissiens de Saint-Clément. C'est qu'en effet de tous les lecteurs, le lecteur français est le plus exigeant; il veut dans un recueil littéraire de la méthode, de la clarté et de l'intelligence jusque dans le choix des sujets qui y sont traités; il va même jusqu'à demander à l'écrivain qui aspire à l'honneur de l'intéresser, de l'esprit, de la distinction et du talent. Ces qualités peu communes se rencontrent généralement dans les revues d'outre-Manche, lesquelles comptent de 'free-remarquables écrivains. Mais que l'Illustrated nous permette de le lui dire : Pour concevoir l'étrange prétention qu'il affiche depuis quelque temps, il a peut-être eu le tort de compter trop exclusivement sur ses dessins. Les journaux illustrés, il faut-bien le reconnaître, ne sont pas précisément favorables à l'écrivain; la gravure attire tout d'abord le regard , et le texte avec ses lignes uniformes fait une triste mine auprès d'un portrait, d'une scène ou d'un paysage. Dans cette lutte perpétuelle entre le crayon et la plume, celle-ci a presque toujours le dessous; cependant c'est peut-être aussi un stimulant pour celui qui écrit, de penser qu'il a une difficulté de plus à vaincre en dehors de toutes les autres difficultés. Cette émulation entre la plume et le crayon, vous ne la rencontrerez pas dans l'Illustrated. Là, le dessin seulement existe..... quand il existe. Aussi l'Illustrated, qu'il soit traduit en français, en allemand ou en bas-breton, ne sera-t-il jamais qu'un journal qu'on regardera volontiers, mais qu'on ne lira jamais. Maintenant que la cause est entendue, abandonnons la paroisse de Saint-Clément Danes et revenons à Paris. Nous avions eu la bonhomie de croire à la mort du romanfeuilleton ; mais le roman-feuilleton a la vie dure; il parait qu'il va s'épanouir plus que jamais, en dépit du centime supplémentaire de M. de Riancey. Le roman-feuilleton est le Protée moderne; hier il courait les tavernes et professait les belles manières de la Courtine; aujourd'hui il se fait professeur de morale, et pour échapper à la loi du centime il se déguise en mémoires. Voici un journal conservateur, défenseur de lapropriété, propagateur de la religion et prédicateur de la famille, qui promet pour étrennes à ses abonnés les Mémoires de Lola Montés, une aimable personne d'un certain monde, qui a fait quelque peu parler d'elle et qui s'est mariée deux ou trois fois par inadvertance, de sorte i qu'elle possède à peu près un mari dans toutes les parties du monde connu. Le Pays ne se dissimule pas l'audace de la tentative; faire asseoir madame Lola à un tout autre foyer que le foyer d'un théâtre de boulevard, c'est scabreux au premier abord; aussi ce journal, pour expliquer la venue dans son feuilleton de l'ex-maîtresse du roi de Bavière et d'un certain nombre de particuliers, se hâta-t-il de faire remarquer que Lola Montés appartient à la grande famille des Lélia , que les Lélia ont-leur poésie sauvage, etc., etc., et que rien ne sera plus moral au fond que la propagation de ces mémoires, destinée à initier les mères de famille à l'existence légère de la plus légère des danseuses; si après une explication aussi satisfaisante, les conservateurs ne se trouvant pas suffisamment défendus et protégée par un avocat qui comprend si bien les intérêts de ses clients, il faut avouer que le Pays n'aura plus qu'à donner sa démission de


L'ILLUSIUTION JOURNAL UNIVERSEL. besoin de le librairie, qui oit pins intéressé à sit prospérité que IN libraires? Ne rayons pesa plus républicains que la 116mtblique. Or let libelle«, les Imprimeurs , les papetiers frinple — sauf bien entendu ceux qui s'enrichissent dee produits de la Contrefaçon — sont unanimes pour réclamer la reconnaissance franche et sans restrictions du droit de propriété na France pour tous les ouvragea publiée par les étrangers dans leur paya. e Pour les nations, nomme pour les individus, disaient, dés 4844, les comités rénale de la Société des gens de lettres et de la librairie, la morale est Une, et ce mire une triste ressource que de se défendre immoralement contre l'immoralité d'autrui. La contrefaçon est une usurpation de propriété; il faut avoir le courage de le déclarer hautement, et donner aux autres l'exemple du sacrifice. Oui, il appartient A la France de prendre encore, comme pour le droit d'aubaine , une généreuse initiative. Qu'elle déclare nettement et sans réserve que le droit des auteurs étrangers sur leurs oeuvres publiées à l'étranger est assimilé chez noua aux droits des auteurs sur leurs couvres publiées en France, et ce sera un grand exemple donné au monde, en même tempe qu'un pas immense fait dans une carrière de justice et de loyauté où toutes les nations tiendront à honneur de nous suivre. s ADOLPHE JOANNE.

La veillée de la Noël. souvenus D'AUTHEINDS. C'était la veille de Noël! L'heure du gros souper était sonnée depuis longtemps à l'antique horloge de bois de la grande salle; tout était prêt pour recevoir les convives, la table dressée avec une magnificence inusitée étalait les mille séductions appétissantes d'un repas moderne, luxe inconnu de nos pères; l'office envoyait de ses profondeurs les parfums les plus balsamiques, et personne n'arrivait. Aussi mon aïeule allait et venait avec une impatience qu'elle s'efforçait vainement de déguiser. Tantôt elle s'approchait de la fenêtre dont elle soulevait les lourds rideaux pour voir si, à travers les brouillards du soir, elle n'apercevrait pas ses enfants qu'elle attendait; mais la nuit était sombre et le vent du nord soufflant par rafales emportait des tourbillons de neige et ne permettait pas de rien distinguer. D'autres fois elle regardait la porte avec anxiété espérant sans doute que ses convives apparaîtraient tout à coup par un effet magique de sa volonté ; la solitude et le silence semblaient se jouer de sa peine, en demeurant seuls, comme des hôtes importuns, maîtres des lieux que devaient animer le bruit, le plaisir et la gaieté. Découragée, elle revenait s'asseoir près du feu, s'agitait, ne pouvait tenir en place, frappait le parquet de ses fins petits sabota pour se calmer au son de sa propre impatience, et jetait enfin des regards inquiets et furtifs vers la pendule, la priant en vain de suspendre sa marche, car le balancier inexorable n'en pressait pas moins sur le cadran le pas silencieux et continu des aiguilles accomplissant leur rotation régulière, marquant des heures impartiales dans leur durée et insensibles aux voeux sages ou insensés de ceux qui veulent en arrêter ou en accélérer le cours. Ce fut avec un véritable désespoir qu'elle entendit frémir le timbre précurseur de l'heure. Neuf heures allaient sonner mais- au Même instant un autre son y répondit ; le lourd marteau de cuivre ébranlait vivement la porte cochère, des pas pressés résonnèrent dans le corridor, et ma grand'mère heureuse oubliait, dans la joie d'embrasser ses enfante, son' impatience, ses inquiétudes et le long sermon qu'elle leur avait préparé. Puis réunissant autour d'elle la bande joyeuse de ses petits-enfants, et sortant avec solennité de sa poche une clef qu'elle y tenait cachée depuis nombre de jours, j elle ouvrit une porte, et tous, frissonnants de bonheur, nous entràmes en tumulte dans un grand cabinet splendidement éclairé, où sur une table s'élevait l'arbre de Nal, radieux des bougies et des jouets attachée à ses branches. Autour étaient étalées, groupées, arrangées, des fantaisies d'enfants aussi charmantes que variées. La poupée aux dents d'ivoire, aux yeux d'émail, à la robe bouffante pomponnée et satinée comme une grande dame , brillait 'à côté d'un chevalier armé de pied en cap, pareil aux anciens preux. Un vaillant cavalier éperonnait un cheval toujours fougueux, mais toujours immobile; des fantassins couraient le pas de charge sur leurs tablettes de bois, des escadrons de lanciers chevauchaient à travers les ballons, les cerceaux , les raquettes, en faisant quelquefois mordre la poussière à d'innocents polichinelles, acteurs obligés de semblables fêtes : puis des tambours, des clairons, des sabres, des fusils, appareil guerrier-déployé pour charmer l'humeur martiale des petits garçons, mélés aux rubans, aux chiffons , aux bijoux , aux coffrets à l'usage de la coquetterie naissante des petites filles. 11 y en avait pour tous les âges , pour toue les goûts, pour ravir et captiver des imaginations d'adents. Quand nos trinsports et nos cris de joie eurent cessé, lorsqu'on nous eut arrachés à la contemplation de ces merveilles rassemblées des bazars de Paris et des foires de Nuremberg, ma grand'mère donna le signal du souper, chacun rentra dans la salle et prit place autour de la table où trente couverts symétriquement alignés attendaient depuis longtemps les convives. Dee flacons remplis de vins aux blonds reflets, ou aux teintes aussi chaudes que le rubis, semblaientvouloir lutter deséductions avec les mille riens, horsd'ceuvre indispensables d'un repas. Les citrons du paya s'étalaient auprès des concombres à la robe verdâtre, les cteés olives faisaient pendant aux champignons sauv de-dans en pain dans l'huile, le beurre se bar' 'desserves l'eau claire de ses`gondoles, ça et là une f renfermées dans des pots de verre aux cois ou à la base rebondie excitaient par leur mystérieux dehors l'appétit et la curiosité. Les légumes, sous les apprêta les plus

variée, - encombraient la tabl e; de superbes poissons nageaient dans leur sauce aromatique ou dillaraii•eM,nt à demi sous les herbes marines qui leur prèteient leurs parfums, en faisant miroiter it la lumiere leurs érailles auss i diaprées ip e les couleurs de l'amen-ciel; ils étaient entourés de üi qui les escortaient comme leurs tributaires natu rel&

Pu'esnnts et pi eiunn 4« le rt eii-J'erwent et le Mime A ro eign d bien ‘ onnu, ,Normes lit we preperntif.. Ire use s '..e I !Denten! de leur Inaiikau, tes jeun, * lites s'entourer, nt de fourmes, les servantes nju gereot leur pettittee, en s'arment des falots qui devaient éclairer notre route; tus grend'tnere m'abrita sous sa mante, et nie prenant par la mato nous °mimes la marche. Pour ornement aux coins de la table s'élevaient dans C'était bien une nuit de Noël, tride, beide et ahanée par leurs vases de terre brune quatre gosses gerbes do blé enle vent du nord. Les étoiles scintillaient sur le sombre azur core vert que le plus jeune enfaat de la maison avait fait du cid, comme autant de points d'ores «admet d'une gaze germer dans l'eau et soigné avec la plus vive sollicitude denoire. La neige durcie criait FOUS nos pas on s'effondrait de P un mois pour cette solennité. Coutume ancienne de tempe à autre. Quelques retardataires isoles tendent se nos pères qui forçaient la nature à produire, bien avant le joindre é nous ou panaient rapidement en se perdant dans temps, le froment saint et béni pour l'associer à sa joie dans robscurité. Au loin, les feue des lanternes sourdes s'entreun jour grand de miracles et le consacrer à Dieu comme un croisaient, en eût dit des leux-follets sortant de terre et danhommage de reconnaissance et d'Amour. Au milieu, pour sant une ronde fantastique. Le silence n'était interrompu sur tout principal , un candélabre d'argent massif mariait sa que par de pauvres petits enfants réunis en bandes et chanlumière avec celle du lustre, et d'un commun accord ils fraptant dee Noëls de porte en porte pour implorer la charité. paient d'étincelles vivez l ' argenterie, s'étendaient en reflets La foule était grande aux abords de l'église; chacun vouéclatants, en losanges capricieux, en ronds étincelants sur lait dans un semblable anniversaire avoir sa part de prières la mate blancheur de» porcelaines, et changeaient enfin en et de bénédictions. Dans l'intérieur, l'église resplendissait diamants, en rubis, en émeraudes, en topazes ou en sasous l'ardeur de ses lustres; de hauts chandeliers d'or étinphirs merveilleux les facettes brillantes des cristaux. Le celaient près du tabernacle; les colonnes disparaissaient buffetpliait sous le poids des fruits, des oranges à l'écorce sous leurs tentures de brocarts et de soie ; partout dee fleurs, vermeille, des melons blancs à la pulpe douce et savoureuse, partout grandeur, majesté, lumière et harmonie. Les praires, des gâteaux dorés et parfumée, du nougat nuancé, de la revêtus de leurs chasubles splendides, s'avançaient vers l'auverte pistache, du miel transparent dans les coupes et des tel; et dans une chapelle, une humble crèche, symbole de confitures embaumées. douleurs, rappelait la naissance du Fils de Dieu fait homme Un immense feu embrasait l'âtre et envoyait des pyradans la pauvre étable de Bethléem. Le sacrifice s'accomplismides de flammes dans l'antique cheminée, et par moments, sait ; l'encens montant an spirales embaumées, comme un lorsque ces mêmes flammes vacillaient sous le souffle du vent mystérieux emblème de la prière, se perdait dans la proen décrivant des spirales ou des langues de feu, on distinfondeur des nefs. L'orgue peuls ses larges et merveilleux guait dans l'ardente profondeur du foyer la bleui de Noël, accords à travers les voilas, ou mêlait sa voix aux voix suabloc énorme de bois coupé du tronc du plus vieil arbre de ves des chœurs de jeunes elles qui chantaient des Noies la forêt voisine, suivant une ancienne tradition. Le buis bénit d'allégresse. Certes c'était un coup d'oeil imposant, que ces était répandu à profusion autour de la salle ; les lumières se fidèles ainsi prosternés au pied dM autels y apportant leurs jouaient à travers ses rameaux, qui s'élevaient en touffes vanités déçues, leurs croyances trompent, leurs désespoirs et gracieuses, en bouquets élégants; le houx courait en guirleurs misères I L'heure, le lieu, la sainteté de la cérémonie, landes le long des murs, disparaissait derrière un faisceau ce mélange de pompe et de splendeur religieuse, avec le néant d'armes pour reparaître au bas d'un vieux portrait en y traqu'elles enseignent, ces fronts courbée vers la terre par la çant un chiffre symbolique; il s'élançait ensuite en festons main puissante du malheur ou de l 'espérance, les humbles au-dessus des portes, décrivait des arcades, des colonnes prières de ces âmes souffrantes venant implorer la merci de sur les boiseries, et mêlait enfin ses jolis fruits rouges et ses ce Dieu qui console, rendaient celte solennité sublime, et feuilles sombres et menues aux girandoles du lustre, en se jamais fête plus auguste na frappa mon imagination d'enfant. perdant sous une grosse branche d'oranger suspendue au La messe venait de finir, les derniers sons des orgues plafond, d'après un vieil usage du pays. vibraient encore dans loura tuyaux d'airain; l'air imprégné Cet intérieur, ainsi éclairé et animé; avait un charme de des senteurs de l'encens enveloppait de lies molles et chaugaieté et de Men-être en contraste avec la rigueur de la des vapeurs les fidèles, sortant en foule des portiques, dissaison, et donnait un nouveau pris à cette atmosphère si traits par les mille bruite de la sertie. le regardai autour de chaude, à ce foyer ami, à ce toit paternel si fécond en soumoi. Prés d'un pilier, à genoux, priait une petite fille à la venirs, à cette table hospitalière qui nous réunissait ainsi figure angélique ; ses vêtements attestaient la misère la plus tous chaque année à pareil soir, pour retremper nos âmes profonde, et ses mains jointes, serrées avec ardeur, ses yeux aux saintes douceurs des affections de la famille. En s ffet, novés de larmes, sa bouche contractée par le chagrin anqui pourrait dire les sentiments divers qui agitaient les connonçaient une violente douleur. Bientôt l'enfant se mit à vives : dans cette salle étincelante de lumières, ne voyaientsangloter en jetant des regards éprés autour d'elle, murils pas comme à travers le verre transparent d'une lanterne murant des mots que je ne pouvais entendre, en tordant ses magique , les mille incidente de leur enfance, les émotions petites mains délicates avec l'angoisse du désespoir. L'imimpétueuses ois paisibles de leur jeunesse? Chaque lambris, pression déchirante d'une semblable détresse agit vivement chaque meuble resté à la mémo place ne leur retraçait-il sur mon cœur. Mon aïeule venait de finir sa prière et se pas un jour de bonheur, une heure de rêverie, des instants disposait à partir; d'un geste suppliant je lui montrai la d'illusions à jamais perdus? Autrefois, ce jeune homme à pauvre affligée, et, l'entraînant avec moi, je la conduisis imagination fougueuse n'avait-il pas rêvé la gloire et la céléprès de la petite fille en pleurs. Ma grand'mère, toujours brité au coin de ce foyer? N'avait-il pas espéré voir le monde bienfaisante et bonne pour le malheureux, s'émut profondéouvrir devant sa volonté les portes dorées de son Eden de ment à l'aspect de ce pauvrepetit être isolé et en apparence plaisirs, et lui apporter, comme le génie de la Lampe mersans appui. « Mon enfant, lui dit-elle, pourquoi pleurezveilleuse, les trésors et les grandeurs? Cet autre, dont l'âme vous? qui vous donne tant de chagrin? Parlez! je puis vous aimante rêvait une affection tendrement partagée, aider, vous secourir. » La petite affligée tressaillit en enpas vu peur la première fais à cette place la compagne tendant cette douce voix, et levant vers mon aïeule des yeux aimée de sa vie? Là, cette jeune femme n'avait-elle pas reçu craintifs, dans lesquels brillait une lueur d'espoir.« Hélas! la foi d'un époux adoré? lei, son enfant ne lui avait-il pas madame, répondit-elle,j'ai bien faim; puis j'ai froid, je n'ai souri, et son père ne l'avait-il pas bénie, agenouillée près de pas d'asile, et j'ai tant de peur par une nuit si noire, que je ce fauteuil vénéré? N'avaient-ils , pas tous aimé, pleuré, prie le bon Dieu de m'appeler à lui dans son saint paradis. souffert en ces lieur? De pareils souvenirs ne s'effacent pas — Vous n'avez donc pas de mère, ma pauvre enfant? perde la mémoire, de semblables émotions ne peuvent s'ousonne ne s'intéresse donc à vous? » Les pleure de l'enfant blier, car cette trinité de bonheur et de misère s'inscrit redoublèrent. s Ma mère est morte, madame! Ceux qui dans le passé en caractères de feu; parce qu'elle brûle ce m'avaient recueillie m'ont chassée hier disant qu'ils étaient qu'elle touche et consume ce qu'elle a une fois animé. trop pauvres pour me nourrir, et qu'un soir de la veillée de Ma grend'mère, heureuse et fière de ses enfants, qu'elle la Noël on m'assisterait -si j'implorais la charité. Ah! mavoyait autour d'elle entourant sa vieillesse de respect et dame, ne m'abandonnez pasl vous qui paraissez Bi bonne, d'amour, regardait tour à tour ces têtes blondes et brunes, ayez pitié de moi. —Chère grand'mère, lui dis-je alors sponces fronts pensifs ou joyeux, ces hommes dans la force de tanément, croyant faire plus d'impression sur un coeur chal'âge, ces femmes charmantes, ces petits enfants espiègles ritable, tu m'as toujours dit qu'on fêtait Dieu dignement en et gracieux ; anneaux d'une même chaîne, liés les uns aux secourant son semblable; eh bien! dans un si beau jour, ne autres par les liens indissolubles de la famille. Alors de sa me refuse pas; tu m'as promis de belles étrennes, mais la voix maternelle et enjouée elle encourageait l'appétit près de plus belle étrenne pour moi serait de recueillir cette pauvre s'éteindre, ranimait la gaieté par ses sourires, était enfin petite fille. s Mon aïeule me souriait doucement d'un air l'animation et la vie de ce banquet, qu'elle présidait comme charmé et attendri ; elle releva la jeune affligée, la baisa au l'aïeule adorée de ses nombreux enfants. Parfois ses yeux front, et, se tournant vers moi, elle ajouta : a Mon enfant! attristés et rêveurs s'arrêtaient sur la place occupée jadis les, pauvres sont nos frères, et nous devons partager avec par un être aimé, place qu'il avait laissée vide; une larme eux. Comment veux-tu que je ne recueille pas ta protégée brillait sous sa paupière comme un hommage qu'elle renet quand même le bienfait n'aurait peson lui sa récomp dait-à celui qui n'était plus, mais dont le souvenir cher et en donnant à l'âme une suprême satisfaction, Jésus-C sacré vivait toujours dans son coeur. Puis ses regards ren'a-t-il pas dit : Quiconque donnera un verre d'eau en ilion prenaient leur douceur, le sourire revenait sur ses lèvres nom sera récompensé. » L'orpheline ravie baisa la main de pâlies par les regrets, en contemplant cette génération ma grand'mère, et jetant un dernier regard plein de reconblonde et bouclée d'enfants aimables; génération destinée à naissance vers la crèche, elle dit tout bas : Noël! Noël remplacer celle qui s'éteignait, comme le fruit remplace la soyez bénits. et nous sortîmes de l'église. fleur, puis tombe et se renouvelle, et qui faisait son espéArrivés au logis, l'enfant eut encore sa part du gros sourance, sa consolation et son orgueil. Et elle les revoyait tous per. Une chambre bien chaude, un bon petit lit la reçurent. réunis un soir à la veillée de la Noël, et les flacons circuPour moi, heureux et satisfait de ma journée, je m'endormis laient, et la causerie se ranimait vive et gaie, et les paroles profondément. De beaux rêves bercèrent mon sommeil; de affectueuses s'échangeaient dans toute l'effusion du coeur. gracieuses jeunes filles , transfigurées comme des vierges, Et les cloches se mirent à sonner en joyeux carillons, en des anges aux ailes:d'or, entrouvraient mes rideaux blancs, brillantes volées la messe de minuit, interrompant i de leurs et m'envoyaient de Etilleatee sourires et de douces paroles; voix vibrantes les joies mondaines de ce jour. Il semblait et au milieu d'eux 'lime semblait voir le visage radieux de qu'elles eussent emprunté les sons éclatants de la trompette ma petite protégée qui répétait encore : Noël! Noël I soyez sonore de l'ange messager annonçant autrefois aux pasteurs béni I.... la naissance du ,Chiest, pour commander par leurs chants AUEBIJES TAMPA.

L


404 Décembre s'en va au milieu de son escorte de nuages épais etsombres, il s'enveloppe en nous quittant d'un voile de brouillards, on attendant son manteau de neige. Il finit encore et toujouredans les tristesses des catastrophes et du nécrologe ; et. nous allions , suivant une ancienne habitude , lui consacrer une draison funèbre et allégorique : Gavarni nous en dispense ; il faut céder la place à son pinceau. Un magnifique dessin de plus, et la page que nous n'écrivons pas, c'est tout bénéfice ; mais voici notre dédommagement, le jour de l'an. 0 jour trois fois heureux! l'arbre de Noël vient de secouer ses fruits savoureux; vous allez revoir la royauté de la fève, et voici venir l'anniversaire mémorable qui fait de la ville un paradis. Dix jours de fêtes, de compliments, de chansons, de dragées, d'actions de grâces, de bombance et d'indigestions. a Les étrennes Paurons-nous des étrennes? demandent les enfants. — Oui, mes petits pond le bon père avec une satisfaction intime. Et moi, mon ami, aurai-je les miennes? — Certainement, ma chère, il le faut bien. » Il le faut bien ! Voilà où vous en êtes, mesdames : on se soumet à l'usage tout en le maudissent; votre jour de l'an, ce charmant Cupidon aux ailes roses, messager d'amour et de madrigaux, on l'accueille comme un créancier et presque comme un recors. Ses compliments sont écrits sur papier timbré ; il a bèau minauder ses sommations et sucrer ses requêtes : réfractaires, prenez-garde à vous I vous seriez condamnés aux dépens. Hélas! s'écrie l'époux dans sa douleur, les étrennés, quel abus! et comme l'institution a dégénéré depuis son origine! En vérité, ma chère amie, vous n'êtes pas aussi raisonnable que la femme de Tatius. — Tatius , que voulez-vous dire? — C'était un roi des Sabins, l'inventeur des étrennes, qui , à chaque renouvellement de l'année, donnait à sa femme une branche d'arbre, et ce bon exemple était imité par ses sujets. En général, les femmes goûtent peu cet apologue; la moralité qu'elles en tirent, c'est l'enlèvement des Sabines, et, à leur avis, Romulus dut offrir à Hersilie quelque chose de mieux qu'un rameau de chêne. Paris est encore peuplé de Sabins. Sans parler. des avares qui ne donnent rien, ou des prodigues qui sèment leurs prodigalités ailleurs, on en voit qui distribuent d'une main ce qu'ils reprennent de l'autre. Ces faux généreux trompent leur confiante moitié au moyen d'une série d'attrapes qu'ils ont organisée autour du jour de l'an pour échapper à ses fourches caudines. Dès la mi-décembre, la pauvre femme sème à foison les sourires et les câlineries : c'est sa graine à diamants et autres parures. Que de soins et de peines pourfertiliser ce sol ingrat : la générosité d'un maril Bref, l'heure de la récolte a sonné : Monsieur l'apporte au logis dans ses poches. Une étoffe nouvelle, quelle joie I Mais e est pour habiller à neuf le meuble

L'ILLUSTRATION, JOURNAL UNIVERSEL.

Fantaisie par Gavarni,

du salon. Et cette boite d'une dimension respectable, voilà notre surprise, à n'en pas douter ; pas encore : c'est un porte-liqueur. Enfin, du milieu d'une liasse de factures acquittées aux frais de la communauté, et qui profiteront au ménage, s'échappe un objet imperceptible c'est un anneau quelconque, cadeau sentimental et d'autant plus économique, orné des chiffres conjugaux et d'une mèche authentique. s Quoi, ce sont de vos cheveux, monsieur, il ne fallait pas vous en priver (c'est un mari chauve); voue faites des folies. — En effet, ce jour de l'an m'a ruiné. — Oui, en ustensiles. —Voilà bien les femmes; il leur faut des colifichets ; et si je n'avais qu'à vous offrir uns chaumière et son cœur, comme dit la chanson. —Il ne manquerait plus que cela, une chaumière au mois de janvier : je dirais que vous prenez mal votre moment. — Tenez, ma chère, embrassons-nous et que ça finisse. La présente vignette vous montrera le thermomètre conjugal sous un autre aspect. La victime du jour de l'an, ce n'est plus ici la femme, c'est le mari. Heureux homme pourtant , d'abord on lui passe toutes ses fantaisies, il est assassiné de petits soins ; c'tast le bijou de la maison. Ne le contrarions pas : voici venir les étrennes. » Ainsi pense la maltresse du logis, et c'est fort bien penser. Quelques-unes poussent la complaisance jusqu'à simuler le martyre. On se lève plus tôt qu'à l'ordinaire et l'on se couche plus tard ; il s'agit de parachever quelque oeuvre mystérieuse, bourse ou bretelles brodées, petit mystère d'iniquité innocente, que le héros de l'aventure accepte ordinairement pour un mystère d'amour. Règle générale ou à peu près : la Parisienne achète tout faits les cadeaux qu'elle est censée avoir con-

Du 15 d(cembre au 4v' janvier, par Stop.

fectionnés. Se piquer les doigts et user ses beaux yeux à ces travaux sans éclat, c'est une imprudence dont son bon goût la préservera toujours. Les prévenances, les sourires, les cajoleries et l'emplette, chacune de ces douceurs a produit son effet : voilà le thermomètre conjugal arrivé à son maximum; il faut qu'il dégringole. Le mari s'est exécuté. La face des, choses, et surtout celle de la dame, a bien changé. C'est la traduction libre du: le t'aime un peu, beaucoup, passionnément. f pas au tout! Heureusement que le trait de moeurs n'est qu'une exception. Que vous dire encore à propos du jour de l'an? C est un anniversaire qui s'éternise, les ternes compliments, les mémes sérénades et les mêmes bonbons qu'autrefois; dans les rues, la même foule et le même spectacle. Il est bien entendu que la ville est plus que jamais un magasin de curiosités. Toute la population est dehors, et l' en se souhaite le bonjour entre deux emplettes. La promenade du jour de l'an vaut celle du mardi gras : c'est une mascarade à visage découvert, où l'on peut reconnattre chacun des masques et des emplois de la comédie humaine. Le généreux, le dissipateur, le glorieux en tournée do cérémonie, le parasite en habit neuf portant sa carte aux amphitryons, le bon père chargé de polichinelles, le fianeur qui jouit de tout et l'avare qui ne jouit de rien. L'étincelant fouillis que les boutiques ! Ne me parlez pas des merveilles orientales, des palais moresques, des villes peintes comme Canton ou Nankin, et des cités mascarades comme Venise et Naples ; l'or, les pierreries, les brillants tissus, les métaux resplendissants, les étoffes merveilleuses tissées par des fées invisibles : voilà les perles que Paris a tirées de son écrin. Seulement n'allez pas demander quelle est l'étrenne à la mode et dans quel moule nouveau I 854 a jeté son monde et ses fantaisies. En fait d'inventions, on s'accommode -assez volontiers du vieux, et il faudra que la nouvelle année s'arrange des nouveautés de ses anciennes. Il est trop vrai qu'au milieu lu progrès général le bonbon reste stationnaire, on s'en tient à la dragée et au fruit confit ; les chinoiseries font la même grimace ; ainsi de la littérature du bonbon , qui ne sort pas de devise et du rébus. Après cinquante ans d'exercice, nous en sommes encore aux énigmes du Fidèle Berger. Ailleurs, ce sont les mêmes bons hommes plus ou moins réjouissants, les représentants de la république..... du rococo, parleurs à la mécanique, automates joueurs d'instruments sur toutes les cordes. grands hommes pâte molle ou biscuit. L'esprit français ne se lasse pas de voir toutes choses en caricature ; il a l'humeur railleuse des vieillards. Certainement notre époque -égayera fort nos descendants, et ils n'auront pas à lui appliquer la maxime de Montesquieu : Heureux les peuples dont. l'histoire est ennuyeuse. PHILIPPE BOSONS.


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Épilogue. Lecteur judicieux, il n'est pas que vous ne parcouriez quelquefois le récit de ces causes macaroniques dont les détails badina varient agréablement le fond un peu sombre dos journaux consacrés aux matières de procédure. Vous aurez infailliblement alors reconnu au passage , dans cette galerie d'originaux que Gavarni vient de faire passer sous vos yeux, les personnages obligés, immuables de ces scènes populaires dans lesquelles la gravité du délit disparaît devant les incidents récréatifs ou grotesques. Ces procès, nous allions presque dire ces représentations, d'une physionomie allègre, qui empruntent tour à tour dans leur exposition la verve humoristique de l'homme du peuple, le langage métaphorique et si vivement imagé des joyeuses commères ou le babil précieux de la grisette, constituent de véritables tableaux de moeurs. Nous détestons le paradoxe et la contre-vérité. Nous déclarons de propos ferme qu'à notre jugement aucune comédie ne pourra jamais prototyper avec le • même relief le caractère français. Les esprits superficiels pourront seuls se méprendre sur la portée morale de l'oeuvre de Gavarni. La sottise, la présomption, l'impudence, toue les travers de l'esprit , le vice même , y sont bafoués et stigmatisés. Chacun des portraits de cette galerie individualise un ridicule. L'ensemble de cette étude réalise une conception comique d'un tour infiniment piquant. Ce n'est pas tout, cette peinture charmante offre encore l'intérêt et le mouvement d'une narration attachante et bien faite. Peu de récits d'audiences fourniraientulne pareille abondance de détails, un concours aussi grand de personnages une diversité aussi tranchée d'attitudes, de costumes et de moeurs. On voit se mouvoir, on entend parler chacune de tes figures. Il est facile de enivre les débats sur ces pages en blanc où l'artiste a dosé ses acteurs, comme les pièces d'un échiquier dont la mIrche, quoique tracée d'avance, doit se prêter à toutes les combinaisons du joueur. On ne saurait imaginer, dans les conditions du vrai , du naturel , une action dans laquelle chacune de ces figures ne vienne s'once-

drer d'elle-même; leur réunion résume en effet tous les éléments dela vie commune. On pourrait proposer aux moins pénétrants de reconatit tuer dans son entier le récit que Gavarni a écrit sous une forme abrégée, mais d'une manière complète cependant, ails n'omettraient à coup sûr aucun des faits, aucune des saillies, aucune des particularités caractéristiques de cette cause dont on sait le fond par les détails. Ce qui nous paraît une tache facile pour les moins déliés ne saurait être qu'un jeu pour le lecteur de l'Illustration, lequel, selon notre estime, doit réunir au plus haut degré la perspicacité, un jugement prompt et sûr, un goût éclairé, une imagination fertile. Nous voulons l'essayer sous la forme d'un défi courtois. Nous proposons en conséquence à ceci de nos lecteurs qui tiendraient à justifier la bonne opinion que nous avons conçue d'eux en général, un concours littéraire dont voici le programme : Développer dans l'exposé d'une cause judiciaire, d'après le mode adopté par la Gazette des Tribunaux pour les comptes rendus de ce genre, les principaux caractères esquissés par l'artiste. L'action devra comprendre les divers personnages du dessin, et autant que possible dans l'ordre qui leur est assigné dans la série. Afin de soumettre à l'uniformité les pièces du concours, nous indiquerons ici quelques traits qui devront entrer dans la composition. — L'accusé a quarante ans; la partie civile en a soixante ; — c'est, dit Chicaneau , le bel âge pour plaider. • On ne pourra, même par voie d'allusion, s'écarter du respect dà à la magistrature; mais il n'est pas défendu de s'égayer aux dépens des avocats, de ceux dont l'éloquence contribue sûrement à faire condamner un client débonnaire, mais aussi trop confiant. Les développements fournis par les témoins devront être enfermés danil le cercle des convenances, quoique pris dans aster° même du personnage et dans la vérité.

Telles sont les clauses générales du concours. Nous n'avons rien à prescrire quant au genre d'esprit qu'il conviendra de faire entrer dans cette esquisse de moeurs judiciaires. Nous dirons seulement qu'il ne saurait être ni bas, ni même grossièrement trivial, mais seulement populaire dans la bonne acception de ce mot. L'//lastration prend l'engagement d'insérer dans ses colonnes l'esquisse qui lui paraîtra réunir la plus grande somme de mérites, après un examen impartial. Aucun de nos rédacteurs habituels ne sera admis à concourir. Les auteurs pourront garder l'anonyme, à condition de se renfermer dans les dispositions de la loi, qui prescrit la signature pour les écrits publics, en même temps qu'elle laisse circuler dans le monde une foule de produits sophistiqués, frauduleux , nuisibles "même, sans l'étiquette du marchand. Enfin nous offrons, moins comme une prime d'encouragement que comme un témoignage de notre estime et de notre reconnaissance, un abonnement gratuit d'une année au journal l'Illustration, au compétiteur heureux dont le travail sera agréé par notre conseil de rédaction. Nous convions à ce concours tous les hommes d 'imagination qui nous font l'honneur de nous lire. 11 ne faudrait pas qu'une fausse honte ou qu'une idée dédaigneuse de l'importance même du sujet proposé arrêtassent les esprits timides ou présomptueux : bien des académies ont plus d'une •fois proposé des sujets de concours qui, avec des apparences de gravité, étaient au fond moins sérieux que le nôtre. On ne devra pas perdre de vue d'ailleurs _que nous avons assigné au travail quilinus attendons, toute l'importance d'une oeuvre Comique bien faite. — Quoi! &ont les saques avec hauteur, nous ririons et nous ferionS rire! — Eh 1 messieurs , ne riez point, s'il vous plaît, ou riez avec gravité, — comme les Espagnols,— si vous le savez. Mais, de grâce, laissez-bous rire, nous qui tenons, aviic un moraliste ingénieux, que la plus perdue de tontes les journées est celle où l'on n'a pas ri. Parue


406 De in Contrefaçon des oeuvres littéraires et artistiques. La propriété des oeuvres littéraires ou artistiques n'est plus contestée aujourd'hui que par un petit nombre d'écrivains qui se font payer le plus cher possible, et défendent de reproduire les écrits dans lesquels ils le combattent. C'est donc une question jugée qu'il serait inutile do discuter. L'exercice du droit n'est pas encore toutefois aussi généralement reconnu que le-droit lui-même. Parmi les publicistes et les jurisconsultes qui admettent lapropriété littéraire, il en est qui se sentent tentés de tolérer la contrefaçon, sinon indigène du moins étrangère. Deux ou trois sophismes se sont emparés de certains esprits, à. tel point qu'ils ont fini par leur sembler des vérités. Sur ce point, la discussion est encore nécessaire. Aussi, bien que nous nous proposions surtout dans- cet article d'examiner les moyens proposés ou pris jusqu'à ce jour par le gouvernement français pour mettre un terme à la reproduction illicite des oeuvres littéraires et artistiques, croyons-nous devoir préalablement entrer dans quelques détails historiques et statistiques sur la Contrefaçon, et réfuter le principal argument de ses partisans honteux ou avoués. Personne ne l'ignore : la Belgique, et en Belgique, Bruxelles, sont le centre d'un immense commerce de contrefaçon qui ferme à la librairie française les marchés du monde entier. A peine un livre, destiné soit à un succès de vogue, soit à une fortune durable, a-t-il paru à Paris, qu'il est réimprimé par des libraires de Bruxelles ou des autres villes de la Belgique - quand je dis libraires, je me trompe; je devrais dire des sociétés en commandite, constituées au capital de plusieurs millions de francs, et ayant des comptoirs et des sous-comptoirs dans les principales villes du globe. Lee résultats de cette double opération sont faciles à concevoir. Pour les rendre plus clairs, je prends un exemple : M. Didier, de Paris, achète 15,000 francs à M. Guizot le manuscrit de Monk, et le fait imprimer, je suppose, à 5,000 exemplaires qu'il vend 5 fr.; c'est donc 3 fr. de droits d'auteur qu'il a à payer par chaque exemplaire. M. Méline, de Bruxelles, réimprime cet ouvrage, et,`comme il n'a pas de droits d'auteur à payer, il peut, en le vendant seulement 2 fr., courir-les mêmes chances de bénéfices que M. Didier, qui est obligé de le vendre 5 fr. En conséquence, les libraires de l'Angleterre, de la Russie, de la Sardaigne, de la Prusse, de l'Espagne, de l'Italie, des Etats-Unis, lu Mexique, etc., qui croient pouvoir placer des exemplaires de Monk, s'adressent à M. Méline , de préférence à M. Didier, parce que les consommateurs ou les acheteurs sont d'autant plus nombreux que le prix de la marchandise est moins élevé, et M. Didier, qui a fait une spéculàtion hasardeuse, repoussé ainsi du marché extérieur par une spéculation presque assurée, se voit réduit au marché intérieur peut-être insuffisant, sans compter que dans certaines provinces frontières la contrebande lui fait encore une concurrence redoutable. Ce que je viens de dire d'un libraire et d'un livre s'applique à tous les li. braires et à tous les livres français. Et qu'on le remarque bien : ce n'est pas seulement aux éditeurs, c'est aussi aux auteurs que la contrefaçon porte préjudice. Si les éditeurs pouvaient compter avec certitude sur la vente des marchés étrangers, ils accorderaient aux auteurs ou les auteurs exigeraient d'eux une rémunération plus forte de leurs travaux. En outre, la contrefaçon ne se borne pas à tuer les ouvrages existants; elle en empêche un grand nombre de naître, soit par les craintes malheureusement trop fondéesqu'elle inspire aux éditeurs, soit par la réimpression anticipée des articles de journaux ou de revues composés tout exprès par leurs auteurs pour en former des volumes. On a dit pour justifier, pour excuser la contrefaçon, que tout en portant atteinte à des droits individuels, elle servait néanmoins, par l'abaissement de ses prix, à faciliter au dehors la diffusion des oeuvres de l'intelligence. Cet argument, produit à la tribune française par un de ses orateurs les plus éminents et de ses hommes d'état les plus sensés, ne supporte pas l'examen. Qu'on ouvre à la librairie française tous les marchés étrangers qui lui sont aujourd'hui fermés, et elle y vendra ses produite à des prix inférieurs même à ceux de la contrefaçon. Rien de plus facile à expliquer et à comprendre. Les frais fixes ou généraux d'un livre, c'est. à-dire les droits d'auteur, la composition, les moyens de publicité , les dépenses d'administrition diminuent pour chaque exemplaire à mesure que le nombre des exemplaires tirés augmente. S'élèvent-ils a 1 franc, par exemple, pour un tirage à 2,000, ils tombent à 25 cent. pour un tirage à 8,000. Si, dans l'état actuel des choses, un livre français se vend à 8,000 exemplaires dans le monde entier, 2,000 exemplaires au plus sont fournis par l'éditeur qui, par censéquent,-est obligé de retirer 1 franc pour frais généraux sur chaque exemplaire. C'est la contrefaçon belge qui vend les 6,000 exemplaires restants. Mais la contrefaçon n'est pas un contrefacteur. Elle se compose d'ordinaire pour un ouvrage un peu important de trois contrefacteurs qui se font concurrence. Chacun de ces contrefacteurs vendra 2,000 exemplaires pour sa part, et aura par conséquent - bien qu'il ne paye pas de droits d'auteur - 50 cent. de frais fixes et généraux à percevoir sur chaque exemplaire. Eh bien, supposez la contrefaçon détruite n'importe par quel moyen, supposez que l'éditeur français vende seul les 8,000 exemplaires, il aura, bien qu'il paye les droits d'auteur, 25 cent. de moins de frais fixes ou généraux que les contrefacteurs bel. fi pourra done s'il le veut, et son intérêt bien entendu Pi déterminera, vendre son livre meilleur marché que ne I aurait vendu la contrefaçon, el la destruction de la 000 servira, mieux encore que son maintien, à tadliter ait la diffusion des oeuvres de l'intelligence. Soulageant cette diffusion aurait lieu au bénéfice de celui qui aurait une partie de es fortune pour la faciliter. l sdp aMOMI d'apprécier en chiffres le tort nue la contre-

L'ILLUSTRATION, JOURNAL UNIVERSEL. façon belge cause chaque année à la librairie française. Les tableaux d'exportation publiés par l'administration neige sont évidemment incomplets et inexaets. Ainsi, en 1848, la France a exporté en livres, gravures et papiers de musique, - les documents officiels ne distinguent pas entre ces trois sortes d'objets, - 974,000 ' kilogrammes, représentant une valeur officielle de '7,900,000 francs, et si nous devions en croire les tableaux officiels de l'administration belge, dont nous ne contestons pas la bonne foi, mais dont noua ne pouvons pas accepter les chiffres, les exportations des livres belges se seraient élevées en 18444 241,000 kilog., soit 1,489,000 fr. 1,8430,0oo en 1846 k 297,000 1,308,000 en 1846 à 218,000 . .1,200,000 en 1647 4 194,000

Nous ne connaissons pas les relevés de 4848 et de 4849, mais nous pouvons rappeler ceux de quatre années précédentes qui, quels que soient les chiffres véritables, témoignent du moins des progrès toujours croissants de ce commerce avant 1846 : eu 1838, 90,447 kflog. donnent 642,662 fr. 731,226 en 1837, 121,871 829,140 en 1838, 138,190 1,033,771 en 1899, 170,743

Admettons que ces chiffres soient exacts, - ce qui est une pure hypothèse, - et voyons comment les exportations de 4844, 4845, 1846 et 1847 se sont réparties dans les diverses contrées du globe. Le tableau suivant est emprunté également aux documents officiels : EXPORTATION DES LIVRES BELGES. Prineipana ye.” de deennegon.

en 1844. 448,000 f. 1. 2. Pays-Bas..,....... 437,000 146,000 3. Angleterre..., 73,000 4. France. 34,000 5. Toscane 30,000 6. Brésil. 101,000 7. Villes anséailques 14,000 8. Luxembourg 9,000" 9. Etats-Unis 7,000 10. Chili 2,000 11. 12,000 12. Cuba... ...... 23,000 13. Portugal 9,000 44. Turquie 29,000 73,000 15. Francfort......... 5,000 17. Rio de la Plata 18. Danemark, Suède 5,000 et Norvége..,..., 44,000 19. Sardaigne 6,000 20. Autriche 4,000 21. Demi-Siciles 3,000 22. Mexique 4,000 23. Pérou.

Valeurs offiehnleo en (me. en 1815. 437,000 F. 688,000 190,000 81,000 23,000 40,000 87,000 21,000 21,000 6,000 4,000 8,000 17,000 8,000 46,000 8,000

en 1848. 441,000 Cr 288,000 120,000 94,000 96,000 64.000 68,000 48,000 10,000 9,000 3,000 7,000 10,000 11,000 6,000 8,000 6,000

en 1817. 434,000 I. 222,000 121,000 101,000 76,000 63,000 59,000 19,000 18,000 18,000 17,000 12,000 10,000 9,000 7,000 6,000 3,000

6,000 26,000 42,000 1,000 6,000 n

1,000 28,000 7.000 5,000 9,000 ,,•

3,000

Les envois de 4 847 comprenaient : en livres brochés et en feuilles, évalués à 6 fr. le kilog., 162,000 kilog., soit 975,000 fr. '• en livres cartonnés et reliée , évalués à 7 fr. le kilog., 32,000 kilog., soit 226,000 fr. Du reste, il ne faut pas s'y tromper, la contrefaçon a des effets désastreux pour les pays où elle s'exerce, quand ces pays parlent la langue dans laquelle sont écrits les ouvrages qu'ils contrefont. Elle détruit, soit dans ses développements, soit dans ses germes, toute littérature nationale. Malgré d'honorables efforts qui ont donné quelques résultats satisfaisants, on ne peut pas dire que la Belgique et les États-Unis aient une littérature. En effet, les écrivains belges ou américains ne produisent pas ou produisent peu, parce qu'ils sont as• sures d'avance de ne retirer aucun bénéfice de leurs travaux, la contrefaçon, qui n'a pas de droits d'auteur à payer, vendant à vil prix des ouvrages supérieure ou égaux, - inférieurs, si l'on veut, - à ceux qu'ils pourraient produire ; aussi la société des gens de lettres belges et celle des artistes ont-elles adressé récemment à la chambre des représentants et au sénat des pétitions dans lesquelles elles ont demandé l'interdiction de la contrefaçon. Toutefois ce serait se faire illusion que de croire que la contrefaçon, qui cause de si graves préjudices et aux. littérateurs étrangers et à la littérature nationale, soit une spéculation avantageuse. Certains contrefacteurs se sont enrichis mais ce sont des exceptions heureusement rares. Le délit,' j'allais dire le crime, porte avec soi son châtiment : La concurrence a ruiné la contrefeçon belge, ou du moins a tellement diminué ses profits par l'abaissement des prix qu'elle ne produit plus que pour produire, c'est-à-dire pour entretenir des imprimeries et des papeteries. Elle en est arrivée à'ce point qu'elle croit devoir diminuer le nombre et l'importance de ses opérations. M. Méline prouvait, il y a quekpies jours, au directeur de la Revue britannique, M. Amédée Pichot , qu'il avait réduit son tirage d'un tiers. Mais quelles que soient les exportations , les ventes à l'intérieur dont le chiffre même approximatif ne nous est pas connu, les réalisations de bénéfices ou les pertes de la contrefaçon belge , toujours est-il qu'elle causa un tort énorme à la librairie française, car elle lui ferme en partie tous les marchés étrangers. Aussi depuis plus de vingt-cinq ans la librairie franene proteste contre les abus de la contrefaçon et s'efforce d'y mettre un terne. Jusqu'à ce jour ses plaintes ont été à peu près inutiles. Elle a échoué dans toutes ses tentatives, cula France est un pays où la réforme la plus insignifiante, la phis nécessaire, la moins contestée attend un ou deux siècles sa réalisation, à moins qu'elle ne s'achète an prix d'une révolution. En 4840 un traité est conclu avec la Hollande; *ide à

l'état de projet , car il n'est même pas suivi des conventions spéciales qui devaient en assurer l'exécution. En 4843 une convention en date du 28 août est conclue avec la Sardaigne pour garantir dans tee royaumes de Fra i06 et de Sardaigne la propriété des oeuvres littéraires et artistiques. En 4846 une convention supplémentaire est ajoutés à ce premier traité; mais ces deux conventions ne reçoivent aucune exécution, c'est-à-dire que malgré leurs prescriptions la contrefaçon belge continué comme par le passé à inonder le marché sarde de ses produits. Aussi le 2 décembre dernier , M. le général Lahitte, ministre des affaires étrangères, a-t-il présenté à l'Assemblée législative un projet de loi sur une troisième convention conclue avec la Sardaigne, et ayant pour objet , selon l'exposé des motifs, d'assurer respectivement à la propriété des oeuvres d'esprit et d'art publiées dans les deux pays des garanties plus efficaces contre la contrefaçon étrangère. « Car, ajoutait plus loin M. le général Lahitte, malgré le soin apporté à la rédaction des traités précédents et la loyauté extrême avec laquelle le Cabinet de Turin a invariablement cherché à en assurer l'exécution, l'expérience a montre que le but poursuivi n'était que très-imparfaitement atteint - le ministre eût pu dire pas du tout - et que les contrefaçons étrangères de nos principaux ouvrages de librairie continuaient à trouver un vaste débouché dans l'intérieur du royaume sarde. a Une commission a été nommée par l'Assemblée législative pour examiner ce projet de loi et elle a choisi M. Victor Lefranc pour rapporteur. Le troisième traité conclu avec la Sardaigne sera-t-il plus efficace que les deux premiers? Il est permis de l'espérer. Toutefois, avant qu'il ne soit discuté par l'Assemblée législative, le Cercle de la librairie, de l'imprimerie, de la papeterie, fondé depuis quatre ans (I ), a cru devoir soumettre à la commission un certain nombre d'observations qui ne peuvent manquer d'y faire apporter quelques modifications importantes. Ainsi, par exemple, MM. les libraires, imprimeurs et papetiers unis demandent avec raison qu'on empêche nonseulement la publication et l'introduction, mais la vente des oeuvres d'esprit et d'art contrefaites. En conséquence, ils proposent que tout ouvrage contrefait de l'un ou de l'autre pays existant au moment de la convention dans las magasins des libraires ne puisse être vendu qu'après avoir été frappé sur le titre d'une estampille et que tout ouvrage neuf d'une édition contrefaite qui ne porterait pas l'estampille constatant l'antériorité de sa publication ou de son introduction soit considéré comme une contrefaçon prohibée. Plus loin ils sollicitent, avec non moins de raison, une réduction plus forte des droits actuellement établis à l'importation dans le royaume de Sardaigne, des livres, dessins, gravures ou ouvrages de musique publiés dans toute l'étendue du territoire de la République française. Ces droits sont encore trop élevés. Pour les livres brochés, ils restent fixés à 30 fr. les 100 kil., et pour la musique gravée à 60 fr. , tandis que l'introduction en France des mêmes produite n'est frappée que d'un droit de 40 fr. par 100 kit. Nous n'aurions pas parlé de ce mémoire qui soulève et résout beaucoup d'autres questions d'exécution ou de détail, s'il ne posait pas avant tout un grand principe dominant toute la matière. Ce principe, c'est la reconnaissance entière et formelle du droit de propriété en France peur tous les ouvrages publiés par les étrangers dans leur pays. La librairie française, nous devons le dire à sa louange, a plusieurs fois déjà formulé ce voeu. Dans un mémoire en date du 20 janvier 1840, elle disait en parlant de cette disposition : Elle consacre un principe fécond et qui trouvera dee imitateurs; Elle appelle la reconnaissance des écrivains étrangers; Elle donne àu gouvernement français le droit et lui impose le devoir de réclamer, en toute occasion, l'adoption par les étrangers d'un principe que la Francs a reconnu elle-même leur profit. Au premier coup d'oeil, cette mesure peut parera un suri-

ace; mais elle 1 st de notre part une initiative honorable, et elle nous parait féconde en résultats assez prochains. Lors de la présentation du projet d'union douanière avec la Belgique en 4844 et à diverses époques, la librairie française e renouvelé la demande qu'elle adresse encore aujourd'hui à l' Assemblée législative; elle persiste à croire a - que le seul moyen efficace de protéger la propriété littéraire est dans un ensemble de traités internationaux, et que cet ensemble de traités ne saurait être obtenu tant que la France elle-même n'aura pas pris une généreuse et loyale initiative, en proscrivant chez elle et sans conditions la contrefaçon des ouvrages étrangers; - que les éditeurs français puiseront dans cet acte une force bien plus grande pour poursuivre les débitants de contrefaçon, car os na pourra plus leur répondre que la France commet le même délit à l'égard des autres États; en effet, ce n'est plus seulement un intérêt personnel qu'ils auront à défendre, c'est un acte immoral, condamné par la législature de leur pays, dont ils réclameront la répression. n En conséquence, elle sollicite de l'Assemblée législative et du Pouvoir exécutif le vote et la promulgation du décret suivant : Le droit de propriété des auteurs étrangers sur leurs ouvres publiées à l'étranger est assimilé en France an droit des auteurs français. Cette grande mesure ferait à coup sitr honneur à la France. Mais lin serait-t-elle vraiment utile ; en d'autres termes, ne risquerions-nous pas de devenir dupes et victimes de notre générosité? C'est l'opinion, nous devons l'avouer, de beaucoup de bons esprits. Toutefois, qu'on ne l'oublie pes, L'Angleterre (34 juillet 4838), la Prusse, le Danemark, les Etats. du pape, les États-Unis, la Toscane, la Sardaigne ont déjà admis la réciprocité; et, d'ailleurs, qui conne mieux (l) M. Parleurs, éditeur,Lpréeldent; Ballitère re4Itseq_ irar *taure, vice-présidents; M. Millet, directeur de la pipette, a usager secrétaire.


L'ILLU

STRATION, JOURNAL UNIVERSEL

troll semaines que la rude croix est sur ses pied.. Ça lui Ooète bon 1 „diroorrler'on dit; mais n'a tait que ce qu'il doit. Quand on , 11 faut tenir. • Ce singulier ride me remet en mémoire ces cmatre vert de l'Etourdi 1411.— et l'action tel ma Salutaire, D'us but enterrement foot dealer mn père, ils do merder le datent de me lori, Per tout ce grand honneur qua l'on fait à la mort.

Il est vrai qu'il s'agissait moins ici de consoler le défunt que le survivant. Mais il n'importe : contrairement à l'adage des casuistes, le moyen justifie la fin dans ce cas plus qu'excentrique. Le file a son château, le défunt a gagné une croix à la loterie, et il a cela de commun avec bon nombre de vivante. Telle est l'habileté des mariniers de Loire que, malgré les difficultés dont la navigation de cette rivière est hérissée, ils la parcourent dans toue les temps et à toute heure. De menus branchages jalonnant la route liquide indiquent les sables mouvants et les bas fonde à éviter. La nuit, une succession de phares s'allume au flanc des fies ou sur les berges de la rive, et projette une lueur mystérieuse sur l'eau notre où glisse notre pyroscaphe. C'est après plusieurs heures de cette navigation clair-obscure que notre nef Argo au ténébreux panache nous dépose dans l'un des nombreux canaux ou bras de fleuve de la Venise armoricaine, contre le PortMaillard, entre le château de Nantes, d'où s'évada si bien le cardinal de Retz, et la place du Bouffay, où, moins heureux que lui , son ancêtre le maréchal ( le Barbe-Bleue déjà nommé) avait très-justement payé de sa tète, deux siècles avant, ses folies furieuses, son amour de massacre et sa monomanie infanticide. Feux MORNAND.

Chronique musicale. A Dieu ne plaise que nous finissions l'année en gardant le moindre poids sur notre conscience de chroniqueur. Nous nous billons donc de donner acte à M. Saint-Léon de la lettre qu'il nous a adressée ces jours derniers, lettre conçue d'ailleurs en termes très convenables et fort-obligeants pour nous. D'après sa réclamation, il parait que dans la distribution d'éloges que nous avons faite à propos de la première représentation de l'Enfant prodigue, nous n'avons pas assez nettement séparé là part de l'auteur des divertissements, de celle qui revenait à l'auteur de la mise en scène. Que nos lecteurs le sachent donc bien : les deux marches du second acte, le lever du rideau et la bacchanale du troisième acte, le tableau de l'apothéose, ont été réglés par M. Saint-Léon. Cela n'enlève rien d'ailleurs aux éloges que nous avons donnés à el. Leroy pour tout le reste de l'ouvrage, qui a été mis en scène par lui. Mais, ainsi que nous l'avons dit il y a 16. quinze jours, tout cela, si brillant qu'il soit, n'est qu'accessoire à nos yeux ; le principal, c'est la partition. L'oeuvre nouvelle de M. Auber gagne beaucoup à être entendue ; on s'étonne, à mesure qu'on la connait davantage, que tous les ravissants détails qu'elle renferme ne nous aient pas frappé tout d'abord. Le titre biblique de la pièce fait effile doute que bon nombre d'auditeurs pensent, involontairement peutêtre, à la musique de Joseph, de Méhul, ou à celle de Moïse, do Rossini , et semblent tout surpris que la musique de l'Enfant prodigue de .M. Auber diffère complètement et de l'une et de l'autre. Le contraire serait en effet surprenant. Nous savons quelqu'un qui ne se plaindra pas, lui, que M. Auber, en écrivant la partition de l'Enfant prodigue, ait fait de la musique sui generis: c'est l'éditeur. On n'a, pour s'en convaincre, qu'à consulter le catalogue des vingt et un morceaux détachés de la partition, de plus, et particulièrement, celui des dix airs de ballet : il y a là de quoi défrayer pendant longtemps les amateurs de chant et de danse. Le nouvel ouvrage de M. Auber est édité chez Brandes et com pagnie. Sous cette raison sociale se trouvent aujourd'hui réunies deux maisons de commerce de musique les plus importantes de Paris, la maison Schlesinger et la maison Troupesas ; c'est-à-dire que tous les ouvrages que Rossini a écrits pour la scène française, ceux de M. Meyerbeer, de M. Auber, de M. Halévy, etc., font partie du même fonds. Ce fait, quoique plus spécialement commercial, nous a paru mériter d'être cité dans une Chronique musicale. Avant que la dernière heure de l'année 4850 ne sonne, nous avons quelques comptes à régler. Voici d'abord un album de piano contenant six étueles de genre : deux rêveries, deux romances et deux chansons sans paroles ; l'auteur -est M. Félix Godefroid. Ces divers morceaux sont écrits pour le piano, de manière à faire supposer qu'il existe deux Félix Godefroid, l'un excellent pianiste, l'autre le premier harpiste du monde • les deux cependant ne font qu'un. Le double talent de M. F. Godefroid s'est produit dans tout son éclat, il y a peu de jours, dans une soirée chez K. Marmontel , l'habile professeur du Conservatoire ; là, après que madame Massart, MM. Goria et .1. Cohen eurent fait applaudir les charmantes études que M. F. Godefroid e réunies dans son album de piano, M. F. Godefroid est venu lui-même recueillir de ces applaudissements enthousiastes qu'il est toujours mir d'exciter, lorsqu'il tire de sa harpe vraiment merveilleuse de ces effets dont il parait avoir seul le secret. Cet éminent artiste nous fournira, nous l'espérons, plus d'une occasion de reparler deelui cet hiver. L'album dg chant de madame Victoria Arago est cette année-ci , comme les années précédentes, édité avec un luxe de lithographies, dé gravures et d'impression tout particulier. Les clessies sont tous de Pl liement, et font beaucoup d'honneur au talent de cet artiste. Quant à la musique , elle a les palliés essentielles du genre, c'esteà-direla grâceet la facilité mélodiques; nous ne critiquerions e la 'rigueur, si toutefois la critique ,doit se montrer rigoureuse à propos d'albums de chant, et surtout à propos de l'album de chant composé pair une femme, nous ne critiquerions,

disons-nom, que quelques modulations ambitieuses, à la suite d esquellee madame V. Arago ne revient pas toujours dans h ton >tachai avec tout le bonheur que nous lut endefflons• l'iliaque madame V. Arago veut bien soumettre son nouveau recueil à notre liement, nous lui dirons que les cotemeiteure de romancesfr ançaises qui ont eu le de p opularité, même dans les paya où l'on aime de préférence la Musique tisk-travaillée, sont ceux qui ont au trouver de tre11-jollm et très-simples mélodies sans s 'éloigner , que fort peu , de la tonique et de la domina». Nous pensons qu'elle e tout ce qu'il faut pour marcher avec trucage am leurs traces. Une matinée musicale, donnée jeudi de la semaine dernière dans la jolie salle Sax, e été consacrée è l'audition des r omancee, chansons, chansonnettes, ballades et fabliaux de l'album de M. A. Ropicquet, l'un due violonistes de l' orchestre de l ' Opéra. Tous ces petits drames ou comédies en plusieurs couplets ont été trouvés charmants. Les orceaux pi ont été le plus applaudititulés sont ceux in l'Aine dia Ménétrier, chanté par mademoiselle Grimm, avec accompagnement obligé de violon, mêmes,. par l 'auteur de l'album; Fleur dés Amours, dit par M. Cailloué, excellent baryton; les Clochettes, amusante bluette, rendue plue amusante encore par la manière dont l 'interprète M. SainteFoy; enfin la Musette enchantée, mélodie écossaise délicieusement chantée par M. Roger, et aussi délicieusement accompagnée sur le hautbois par M. Verrouat. • Mais décidément les albums de danse livrent une rude concurrence aux albums de chant. Après les echottischs, les mazurkas, les polkas et les valses de l ' album de M. Pasdeloup, dont nous avons parlé la semaine dernière, voici les valses, les polkas, les mazurkas et les schottische de l' album-Strauss, qui réclament une mention dans notre chronique de fin d'année; mention que nous leur accordons avec plaisir, car elles la méritent complètement. En outre les dédicaces de ce dernier album sont traduites de telle sorte par le crayon de M. Langlade, qu'elles en font autant un agréable armorial qu'un recueil d'airs de danse. Que M. Chevillart nous pardonne, lui, l'artiste sérieux, de placer ici quelques lignes d'éloges sur les six mélodies qu'il a composées pour le violoncelle et que nous venons de relire en ce moment afin de faire diversion à ce qui précède; car enfin nous pourrions dire, comme le petit Antonio de Grétry : La danse n'est pas ce que j'aime. On trouve dans ces mélodies instrumentales des pensées musicales pleines de distinction et d'une expression pénétrante; elles sont écrites dans un style vraiment élevé, qui satisfait autant l'intelligence que le coeur. Pour peu que l'exécutant en comprenne le sens et sache le rendre, ces chants, tour à tour rêveurs, expansifs, religieux, mélancoliques n'ont pas besoin de paroles qui emindiquent la signification positive; ils disent bien plus par eux-mêmes et vont bien plus droit au fond de l'âme que ne saurait faire aucun langage humain. Au fait, l'époque des étrennes nous fait faire cette réflexion, que, pour un amateur de violoncelle, on n'en saurait guère trouver de plus attrayantes que les six mélodies de M. Chevillart. Nos lecteurs voudront bien sans doute prendre cette idée telle qu'elle nous vient : honni soit qui mal y pense. Voici encore deux ravissants morceaux pour piano, Calabraise et Ballade, mélodies caractéristiques, dues à la plume d'un de nos artistes les plus estimés à la fois comme virtuose et comme compositeur, M. Rosenhain, dobt le nom seul vaut le meilleur éloge. Nous avons été si charmé de lire ces deux morceaux, après avoir eu tant de plaisir à les entendre, que nous n'avons pu résister à la tentation d'en dire quelques mots. Il y a restauration et restauration ; celle dont noue avons à parler avant de terminer aujourd'hui notre chronique est la restauration d'un Amati, faite, dit-on, avec le plus grand succès par M. Bianchi, luthier italien depuis quelque temps à Paris. Cet instrument, gui peut-être date du temps de Charles IX, et qui appartient à M. .O'Brien, officier de la marine anglaise, était dans le plus mauvais état; en passant par les mains de M. Bianchi, on nous assure qu'il a retrouvé l'aspect et toutes les qualités de sa jeunesse. Certes, si une telle restauration n'est pas de nature à ébranler le concert européen, elle n'en est pas moins très-digne d'être inscrite dans les annales musicales de l'année 1850. GEORGES BOUSQUET. •

Souvenirs d'un Voyage au Tenuesede ( AMÉRIQUE DU NORD). Six gravures d'après les dessins de MM. Faure Beanlieu. 16 octobre 1000, sur

Des intérêts de famille et d'avenir m'appelaient, au mois d'août dernier, dans le Tennessee, Etats-Unis d'Amérique. Cette partie de l'Union a été élevée au rang glorieux d'Etat en 4796; il touche à la Virginie d'un côté et à l'est : par l'ouest, le nord et le sud, il est enveloppé par les Etats du Missouri, de l'Arkansas, du Mississipi, de l'Alabama et du Kentuky. Dans l'ordre gé.omphique, comme dans l'ordre moral, il tient une place antermédialre; c'est ua des anneaux de la grande chalne qui doit relier te littoral oriental déjà vieux en civilisation à ce vaste espace qui s'étend du Mississipi à l'Océan-Pacifique et qu'occupent encore le désert et la-vie sauvage. Le Tennessee est un pays de montagnes, c'est l'Auvergne ou bien encore le Limousin par ses mamelons, par ses ravins, ses torrents impétueux, ses vallées fécondes et sec pentes adoucies. Il a aussi ses profonds ablmes; seulement ici le vertige, n'est pas à craindre, car ils Iront cachés par la forêt vierge et sombre qui se déphie sous le regard enchanté. Nulle part le squelette géologique avec ses anfractuosités et ses déchirures n'apparatt dam le Tennessee; la végétation, l'ordre, la variété, la vie organisée sont partout et sous toutes les formes. Sa population clair-

iff semée prémuni dans am habitude', ma coetuMee, moeurs ep général, un caractère tout partie:ober,, one physionomie originale. Son gouvernement est Mima" et fort comme sa nature. Un gouvernant, une chambre dee re-• présentants, un sénat nommée par le me; des *pats, produit aussi de ?élection et dont l 'h hm ce se fait voir et sentir que par la "Murad la plus came» dont tro y jouit ; tel est l'état du Tomme, mitré deus le puede famille américaine avec 60,000 cit oyen* et qui offre aujourd'hui une population de plue d'un million d 'Omet. La douceur de son climat, la richesse de ses vallées, la facilité d'y vivre, d ' assurer et d'agrandir l'avenir mir le tra yait y ont appelé plusieurs familles françaises. J'ai donc pensé qu'il pouvait y avoir quelque utilité à faire colmatais un de ces Etats de l'Union nés d'hier, que les touristes visitent peu parce qu'il n'y a que de la poésie à y hire dans set sites, ses oiseaux, ses fleurs et lea hommes rude& et fiers de MM montagnes. Je cède bien aussi un peu, il faut le confesser, à cette manie de l'époque qui pousse tout voyageur à écrire ses impressions de voyage. Mais un travers gênerai came par cela même d'être un travers, et je me le donne sans trop d'efforts pour ma modestie. Deux grandes lignes, à travers l'espace océanique, conduisent d'Europe dans l'Amérique du Nord; deux mites ports, à ses deux extrémités opposées, New-York et NewOrléans, reçoivent dans leurs larges bassins, tous les jours et à toute époque de l'année, choses et hommes, marchandises et idées, négociants et touristes partis de l'ancien monde. Des fleuves qui sont des bras de mer vous transportent par l'un et l'autre port au centre de ce vaste continent; et s'il était donné eu voyageur un peu de cette capacité somnolente de la Belle au b ois dormant, il pourrait se réveiller, quinze jours après son départ des unes de France, dans les forêts du Tennessee ou les plaines du Missouri sans autre dérangement que le passage d'un bateau sur un autre bateau à vapeur qui vous mène directement à votre destination. On a beaucoup écrit sur l'Amérique, ses institutions, son commerce, ses industries; on a décrit les grandes villes de l'Union. Que sait-on des mœurs du centre et de l'ouest? Qu'a-t-on dit des populations de la campagne? Les Etats du Tennessee, de l'Alabama, du Mississipi sont d'hier. Que Savait-on, il y a un siècle, des moeurs, des coutumes de la Bretagne et de l'Auvergne? Nasheville est la capitale du Tennessee; c'est une ville de salon, de littérature, de loisir; ce serait la cité aristocratique de l'ouest, si ce mot ne jurait de se trouver accolé à celui de démocratie, le seul admis dans la langue américaine. Quand de cette ville vous étendez vos excursions vers le sud-ouest et dans les divers comtés de cette partie de l'Etat , vous vous trouvez bientôt dans des déserts de forêts vierges et dans les montagnes du Cumberland, dernier.) rameaux des Alleghanys. Dans cette direction , la contrée est boursouflée , mamelonnée et présenterait la configuration , l'aspect de l'Auvergne, si l'Auvergne avait encore ses forets. Que dut éprouver, aux premiers jours de son arrivée, l'homme qui, d'un point élevé, put étendre son regard sur ce désert de feuilles agitées et bruissantes, sur cette solitude solennelle et majestueuse? Qu'akit fait de ces géants aux racines profondes et aux cimes élancées? Quel parti a-t-il tiré de ces sombres vallées, de ces plaines ondulées, de ces torrents envahisseurs, de ces fleuves qui marchent? Il y a à peina un demi-siècle, les Indiens chassaient dans ces lieux, dormaient sous l'ombrage des grands arbres et s'entre-détruisaient dans ces solitudes qu'ils ont laissées dans toute leur beauté sauvage. Un vieux soldat américain me disait être venu, il y a cinquante ans, dans le Tennessee sous le commandement du général Jackson pour en chasser les Indiens, qui, prenant les canons pour des troncs d'arbres, se jetaient sur les pièces et reculaient mitraillés par la terrible industrie du canon européen. Que sont devenues toutim ces richesses de la nature, éparses et. confuses, sous l'action énergique de la race anglo-saxonne ?Les forêts ont été défrichées, les torrents disciplinés, les vallons se sont ouverts sous la hache; les vallées ont été échauffées et éclairées par les rayons du soleil, les mamelons ont vu sur leurs douces pentes se dresser des habitations , les montagnes ont servi do pâturage; 'aux bestiaux. J'ai parcouru les vallées de Tom's creek, de Round's creek qui débouchent dans le fleuve du Tennessee : ce sont des vallées de Tempé, et là où régnait le silence des solitudes, il y a peu d'années encore, j'ai entendu tous ces bruits de civilisation campagnarde qui charment l'oreille et attirent le voyageur. C'est une nouvelle création dont la vue est bien faite pour donner à l'homme un haut sentiment de sa puissance et de sa grandeur. Dans le Tennessee comme dans tout l'ouest tout homme est citoyen, tout citoyen est père de famille, tout père de famille est propriétaire, depuis 150 à 2,000 acres (l'acre est l'arpent de France). Lorsque vous-visitez ses vallées et ses plaines, une chose frappe le regard et excite fortement l'esprit : c'est la parité, l'uniformité dans les maisons, les vêtements, les manières, le langage , les intelligences même; c'est l'égalité dans tous les zappons de la vie absolue, vivante, souveraine dans les idées et dans les' faits. Quand on a vu un log—houle (maison de troncs d'arbres superposés), visité t intérieur , partagé je d' Américain, marchand ou docteur, square, simplement fariner (propriétaire cuit dire avoir vu le tout dans la partie, la géra dividu. L'inégalité n'est que dans la quantité d'acres de terre possédés et défrichés. Je ne parle'pas des -villes, des chefslieux de comté, des bourgs, ils sont en très-petit nombre dans le sud-ouest. Mais là encore il n'y aurait à constater qu'une très-légère différence dans les habitations : la planche y remplace le tronc d'arbre non dégrossi. Voici un spécimen du log-bouse tel qu'on le trouve dans tout l'ouest: c'est un carré ,bug en deux parties séparé par un appentis menet ; il se compose d'une grande chambre à plusieurs lits, chiai pièce


VILLUSTRATIe, lotgete. UNIVERSe.

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Un mobilier de police correctionnel».

charade

*Tt Milon

par Gavarni. — Voir ke dernier Numéro.)

Artiste dramatique et graveur sur bais.

CornMerçante.

L'Avocat. — Or donc.... a

clé ealake.


L'ILL former en plage sana crainte de dommage. Cette maison, c'était la cite/mil, la maison de ville, le palais de justice, le Monument public de tette ville en germe. Dans l' intérieur se tenait, debout et découverte, la foule; une barrière fragile de bois la de la partie qui était occupée par les jurée, le oie,* de la cour et les avocats. Au delà et sur une estrade était mais sur une modeste chaise le juge président de la cour, sana cravate et un chapeau de paille sur la tête. L'attorney général, confondu avec les avocats et les Jurés, debout devant une mauvaise table de bois et portait la parole dans l'accusation. L ' accusé était assis près de ce magistrat et sur le même banc, sana menottes aux mains, libre, sana gardes au dedans ni au dehors. Pendant le réquisitoire de l'attorney, les jurés, assis ou couchés sur des bancs, fumaient, chiquaient, ' crachaient et prenaient les postures les plus extravagantes. Quelques-uns quittaient leurs places pour aller boire un verre d'eau que renfermait une cruche qui servait de fontaine à la cour et au public. Certes, un pareil tableau était peu fait pour conquérir à la justice américaine et A ses formes extérieures un Français qui avait assisté aux séances solennelles de la cour de cassation, aux audiences des cours d'assises de notre France et aux plaidoiries'anglaiees à Westminster, sous la présidence d'un lord du parlement. Mais ici aussi, je ne devais pas m'arrêter aux surfaces : il fallait traverser par le regard intérieur les faits et les formes matérielles, pour aller sai- • sir dans les cerveaux le travail de l'esprit. Que vis-je alors dans la foule? Des citoyens qui écoutaient attentivement, non pas seulement avecl'oreille,mais dates l'attitude d'hommes instruits des lois de leur pays et exercés au mécanisme de la législation. Les physionomies au banc des jurés étaient graves, et les regards baissés indiquaient un travail de pensée que rien ne venait distraire. Les débats terminés, le président, debout sur l'estrade, fit d'un ton grave et solennel le résumé impartial de l'accusation et de la défense. Les jurés sortirent, et sous l'ombre de la forêt voisine délibérèrent sur le sort de l'accusé. Le nègre, ce paria qu'on traite en Amérique comme une créature déchue, que dis-je, comme une chose, fut acquitté. Je courus à la prison, je la trouvai vide de son prisonnier. Mais à la situation du bâtiment, à l'étendue spacieuse de la cellule, aux ouvertures qui laissaient entrer l'air par pleines bouffées et le soleil par larges rayons, je compris que le peuple américain unissait à une grande intelligence des habitudes de douceur et d'humanité. Il me restait à voir cette race anglo-saxonne dans une de ces manifestations morales qui disent le passé et l'avenir d'un peuple : je veux parler d'un meeting religieucc. On le sait, le luthérianisme a enfanté des settes sans nombre. Gênées dans leur développement en Europe, elles ont trouvé sur la terre américaine la liberté la plus complète. Anabaptistes, presbytériens, universalistes, épiscopaux, unitairiens, calvinistes, méthodistes, se mêlent sans se heurter, se séparent dans l'expression de leurs sentiments religieux sans que la sécurité publique et les rapporta de la vie civile aient à souffrir de ce fractionnement. La tolérance n'est pas le fait d'un commandement législatif : elle est dans les cœurs, dans les esprits, dans les moeurs enfin de la nation. Chaque secte a ses ministres, ses églises, ses assemblées ; l'Etat n'intervient en quoi que ce soit dans l'exercice de chacune de ces religions. Les forces de ces sectes en nombre, en intelligence, en richesses, ne se balancent pas dans chaque Etat. Dans la Pennsylvanie, c'est la secte des quakers qui est en majorité; le Maryland est en grande partie catholique. Le méthodisme a pénétré dans le sud , et dans le Tennessée il semble vouloir y conquérir la majorité. Qu'est-ce que la doctrine méthodiste 9 C'est l'intervention directe de l'Esprit saint à l'aide de la prière et du prêche. La foi, abstraction des oeuvres, voilà la condition du salut. La UBACS se révèle, par dep illuminations subites, des transes, des extases, et n'existe point sans elles. Sa formule par cris est celle-ci : My soul happy (Mon coeur est heureuco). C'est l'illuminisme, le mysticisme sous certaines formes et soue la condition de certaines disciplines à suivre. Tel est le dogme du méthodisme. Sa morale, elle est sévère et sombre. Elle interdit les distractions du monde et ses,exigences. Ainsi, nul , de ces plaisirs que donnent les réunions

USTRATION , JOURNAL UNI VERSE'.

ice dee deux sexes, point de dame su bruis d'une musique cliagnere ; nulle de sas joies qu'une neindece, e'eas nova, qu'une tète de famille appeam“ su filer domestique. Chaque in génier de famine devient un consent d'od le femme ne sort que pour se rendre aux preeekings. Mais s quoi boa une ez , qui semble viser à la science t? suivez-asti, lecteur, à un camaremetese. C'était le 29 septembre , par use de ces splendides matinées que le ciel, le soleil et le paysage américain prodiguent au voyageur sous la 3e* degré de latitude. J'étais accompagné de mes deux fils et de M. de Lobe, jeune Français qui applique au Tennessée ce qu'il a de science à l'egriculture et à l' industrie, de bonté et de dignité à faire aimer et respecter le nom de I i France, Un Américain nous servait de guide dans ce labyrinthe de forêts à traverser pour arriver au duck-river. Montés sur de jeunes et bons chevaux du hl,nessée , nous parlions, non sans une émotion secrète, de la patrie absente, lorsqu'après trois heures de marche nous Ornes s'ouvrir devant nous, du haut d'un mamelon, une large vallée pleine de lumière et d'ombre, do mouvement et de bruit : nous étions arrivés au camp.meeling. Le paysage, par la grandeur sévère dos lignes et dee formes, la majesté des arbres, répondait à la solennité du but. Au premier plan, on voyait ailettes à chaque arbre de la forêt des groupes de chevaux demandant un abri à l'ombre du feuillage; le wagon américain aux larges flancs attirait le regard par E8 tenture de toile bienche, qui tranchait dans ce milieu d'ombre et de verdure. Par les sentiers étroits de la montagnedescendaient gravement e t lentement ces familles nombreuses, représentées par des vieillards, de jeunes hommes, de blanches filles, des mères allaitant leurs nourrissons au balancement de leur monture : le jeune garçon y avait sa place, et se faisait grave- pour être à l'unisson de la caravane. Au loin, et au penchant d'une colline, dans une clairière de la forêt largement ouverte, on ret marquait une masse de constructions en bois, qu'une sorte de pensée architecturale avait ordonnées en des lignes droites st parallèles : c'était les log-houses , les uns fermés, les autres ouverts, que la piété et les nécesci tés d'une grande assemblée religieuse devaient transformer, celui-ci en temple, ceux-là en salles à manger et en dortoirs. De grands feux, alimentés par des troncs entiers d'arbres, disputaient au soleil son éclat et faisaient bouillonner de vastes marmites, objet pour les uns de convoitise, et pour les autres espoir d'appétits aiguisés pat une longue course. En arrière et sur des bancssans abri contre les ardeurs du soleil, étaient parquées les familles de la race noire. Il était deux heures c'était l'heure du prêche. Sous un vaste hangar ouvert de tous côtés pour la circulation et fermé au levant par une estrade, vinrent s'asseoir des groupes de jeunes filles et de femmes de tout âge. A l'élégance de leurs vêtements, à leur démarche aisée, à leurs manières faciles, vous auriez pu vous croire dans un salon français en plein air. Derrière, mais sans mélange, et sur les côtés, les hommes se massaient pour entendre la voix des prêcheurs. Sur tous les bancs, au dedans, au dehors, partout régnait le plus grand silence. Trois ministres du culte méthodiste, en habits et pantalons noirs, montèrent sur l'estrade. L'un d'eux prit dans la Bible un texte qu'il expliqua et développa à la feule attentive. Sa voix était vibrante, mais sans onction. J'entendis quelques soupirs et quelques cris isolés qui vinrent interrompre le prêcheur. Bientôt après succédèrent au prêche les chants religieux au rhythrne lent et monotone; à certains intervalles, la foulteflèchissait le genou et un nouveau ministre disait à haute voix une prière. Cependant le soleil descendait à l'horizon : un demi-jour se faisait dans la vallée. A un signal donné, l'asserriblée s'agita, la foule fut debout, et deux processions, l'une d'hommes,.l'autre de femmes, se dirigèrent vers deux points opposés de la montagne, pour demander à une solitude plus profonde les inspirations et les extases. J'ai suivi la procession des hommes; je les ai vus s'agenouiller, courber leur front dans lte hautes herbes, tressaillant sous la parole forte , et accentuée du prêcheur ; cette parole allait remuer des regrets, des désirs, des espérances, car j'entendis bientôt des soupirs, des sanglots s'échapper de ces larges , poitrines."La scène se passait dans


L'ILLUSTRATION, JOURNAL UNIVERSEL.

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livrer à quelques pas de là, à la journée du Pont-de-Ce, et refrognée, mal gracieuse autant que possible, elle intéresse qui se dénoua heureusement par une réconciliation éphésans nul doute, mais réjouit peu le voyageur. Il semble en mère entre les deux générations belligérantes. Louis XIII , la voyant avec sa couche d'encre, son fouillis de ruelles, qui plus tard en appela, eut un bon mouvement dans cette DE PARIS A NANTES. de masures, d'impasses, le tout d'un grand caractère, je occurrence. il fit sa soumission à sa mère, l'embrassa, et l'avoue, et fort propre à faire une décoration d'opéra, que A Monsieur le Directeur de l'ILLUSTRATION. l'on vint souper en grande liesse à ce même Logis Barrais ce soit une ville triste, ascétique et d'humeur foncée comme que je vous décrirais plus en détail si l'heure de deux, veses toits et ses murailles. Bien loin de là , et l'on n'apprend VIII. nant à sonner tout à coup, ne me rappelait aux bords de la pas sans surprise qu'Angers est au contraire- une ville de AIVGERS A NANTES, Naine, où déjà fume et s'ébranle le pyroscaphe de bas-bord DE SAUMUR A ANGERS. — ANGERS. — D' plaisirs, d'émotions fiévreuses et de fort beaux esprits, ai- qui va nous conduire à Nantes. Le pittoresque ici subit un temps d'arrêt : guérets entremant, outre les joies des arts et les délicatesses littéraires, coupés de vignobles en haies et plantés d'arbres fruitiers, la haute chère, le luxe, les folles nuits de bal et tous les D ' ANGERS A NANTES. rappelant la triple culture de la splendide vallée du Graigenres d'élégance. Il paraît que le roi René, avec son corps nne et de ,plusieurs La Maine, qui s'est grossie de la Mayenne sivaudan; pays égal, fertile sans exubérance, monotone qui repose sans tombeau sous les voûtes de la belle église arrive Angers, à autres affluents moindres, a pris, lorsqu'elle comme la médiocrité heureuse. A demi-kilomètre, la Loire, Saint-Maurice, aux deux flèches si audacieuses et si sveltes, où elle n'est qu'à peu de kilomètres de son embouchure, un qu'on ne voit pas, coule presque tarie ou tout impétueuse a légué à ses chers concitoyens d'Anjou une assez notable large développement , et elle ne le cède guère, avant de se entre saules et peupliers. Nul incident digne de remarque. parcelle de l'âme de trouvère et du joyeux esprit qui l'aniconfondre dans la Loire, à ce grand fleure comme ampleur A la seconde station seulement, l'un des conducteurs du maient de son vivant. Une demi-douzaine de fort grandes et écart entre ses deux rives. Le petit steam-boat qui DOW) train, ouvrant notre wagon , y pousse avec efforts une dames et autant d'opulents et jeunes ménestrels donnent le porte, effilé comme une sardine, calculé pour voguer sur grosse dame de campagne tout effarée et haletante, qui, à ton et ne souffrent pas que les gais codes du plus grand des toutes les basses eaux, et sans eau, s'il en est besoin, range peine le convoi en marche, se prend à pousser des critsde chorégraphes et des musiciens couronnés subissent le cruel tout d'abord en partant les sinistres débris du pont de la désespoir et supplie, mais assez en vain, comme on peut le affront de tomber en désuétude dans les anciennes possesBasse-Chaîne, dont les deux culées seules sont demeurées croire, la locomotive d'arrêter. Voyant que la machine de- sions do ce roi maître do ballets, plus philosophe à lui tout debout, supportant encore quelques restes d'amarres et de meure sourde à ses interpellations déchirantes, elle fait mine, seul que Frédéric II, Joseph II, avec la grande Catherine. mais tout de bon, de se jeter par la portière. Heureusement On raconte même, sous le manteau, de ces exploits d'hiver crampons de fer. Loin de nous la pensée de revenir sur la lugubre catastrophe du printemps dernier ni d'en faire rela taille de la dame s'opposait à l'exécution de ce furieux que l'on ne peut redire, de ces Nouvelles nouvelles qui font monter à qui que ce soit la responsabilité accablante; mais projet I songer aux temps gracieux où Boccace était mis en action, il faut du moins reconnaître que ce fut une étrange fatalité — Hélas 1 c'est fait de moi, dit-elle en retombant anéantie de ces prouesses qui sentent de fort près leur vieux Louvre que celle qui fit choisir ce fragile tablier pour passage d'une sur son siège. Mes bons messieurs, je suis une femme perou leur hôtel de Nesles, moins le côté tragique; et de celles pesante troupe armée, dans un ville où deux ponts de pierre, due I Et mes enfants, les pauvres petits innocents, que qui faisaient dire au capitaine Buridan, de ce ton élégiaque, et dont l'un tout neuf et magnifique, offraient au malheureux vont-ils devenir? de cette voix du nez que lui prêtait M. Bocage : u Que vou- bataillon du 14' une voie si sûre et un transit si naturel à deux Habitante de ces contrées passablement primitives, où la lez-vous, ce sont de grandes dames! » ou trois cents pas delà. Il faudrait ou se hâter de reconstruire hennissante machine est encore un objet d'effroi, la pauvre Enfin, s'il faut en croire nos auteurs, la ville noire est ce pont de funeste mémoire, ou en faire disparaître jusfemme faisait son premier début dans ces chars traînés par une Chypre, une Capoue et une Venise. Je ne l'eusse pas qu'aux derniers vestiges; car c'est non-seulement un deuil le monstre aux poumons de fer, aux naseaux de fou. Elle national, mais un ferment d'acrimonie que perpétuent ces avait, avant de risquer cette effroyable aventure, rassem- deviné. Il y a à Angers un musée remarquable : toutes les écoles blé la dose de courage et de résignation dont elle était ca- y sont représentées par des toiles plus ou moins authen- lamentables débris. Après une heure ou deux de navigation, près du joli vilpable; mais la provision, probablement petite, s'en était tiques, et un livret, chef-d'ceuvre de rédaction, non-seulelage de la Poissonnière , la Maine se jette dans la Loire. A trouvée épuisée juste au moment de l'entreprise. ment en dresse la longue nomenclature, mais accompagne Nous fîmes de notre mieux pour calmer la douleur et asdater de ce point, le fleuve, pour ainsi dire, n'est plus qu'un chaque page de commentaires explicatifs et de réflexions insourdir les cris perçants de cette Niobé trop plaintive, dont génieuses à l'usage des gens de lourde intelligence et d'es- archipel tout panaché d'îlots verdoyants : leurs têtes sul'idée fixe était de conserver une mère à sa lignée villageoise, perbes, leurs inextricables sautées déteignent sur le fleuve petit spécimen que je prends et crûmes y parvenir en lui faisant entendre, nous et les au- thétique médiocre. Voici un joli arguments bénévoles et pitto- rétréci dont les bras, cessant de réfléchir la lumière blanche au hasard, page 31 , do ces tres voyageurs, que si elle périssait, chose encore douteuse, du ciel, semblent couler sur un lit d'algues, de goémon et : « DETRE/Y (François). — Betzabé au bain. —Betnous nous cotiserions pour prendre à l'envi soin de son resques femme d'Urie, étant au bain, fut aperçue par David. de pourpier sombre. Parfois, élargissant ses sinus, il nous orpheline famille, ainsi que notre coeur touché et nos tym- zabé, montre des rives toutes chargées des mêmes frondaisons, Ce prince fut si touché de sa beauté qu'il la fit venir dans des mêmes teintes de sinople. L'aspect en est riant, mais pans endoloris nous en imposaient le devoir. Mais la bonne son palais et en abusa. (0 David Heureusement la phrase femme, interrompant ses cris aigus, ne laissa pas de déployer monotone : il donne ce que j'appelle un étourdissement de un certain sens en nous faisant observer que, si elle sautait abuse de la langue et ne dit pas précisément de quoi voua verdure. Tant de peupliers et de saules repose l'oeil d'aou si le wagon prenait feu , nous serions immanquablement avez abusé!) après Je poursuis : — e Tandis que Betzabé sort du bain avec bord et le sature ensuite. On rend plus de justice, broyés ou grillés avec elle. La remarque était juste, et cette cinq heures de cette interminable feuillée, au ruisseau de la l'aide d'une de ses femmes (équivalent timide mis ici à la perspective, sans rassurer la bonne femme, parut la consorue du Bac. On finirait par le regretter tout de bon si un ler un peu. A quelque chose le malheur est toujours bon— place d'un texte par trop biblique), David du haut de son petit coteau, une vieille tour, les ruines de quelque donjon avec plaisir. » ( 0 celui d'autrui. Cette tendre mère villageoise savait d'intui- palais l'apeiç Àt et parait la considérer féodal, un pont suspendu, un village qui semble toujours à qui vous condamnent! tion son Larochefoucauld. Elle nous laissa achever presque David, voici un parait et un plaisir la veille ou au lendemain du déluge , ne venaient de temps en paix notre court voyage, au terme duquel nous mimes Nous pouvioes douter avant le texte, car cette vénérable en temps rompre cette végétation curviligne. Voici Cha tonnes tous la satisfaction, et elle la surprise, de nous sentir en assez physionomie de roi de pique qu'en effet j'aperçois au haut et Champtoce, où l'on voit encore les débris du château de bon état de conservation, nul d'entre nous, à ce qu'il nous d'un balcon ne nous révèle aucunement le plaisir que vous paraissez (à ce qu'il parait) éprouver, et dans notre igno- ce fameux Gilles de Retz, de ce terrible Barbe-bleue qui en, sembla du moins, ne formant plus d'un seul morceau. levait les petits enfants des deux sexes pour les faire servir à rance profonde de la légende de Betzabé et d'Uroe , nous Dieu seul, et ses malheureuses victimes peuvent savoir quels n'eussions jamais pénétré le dessous de carte, sans le perfide ANGERS. diaboliques et alchimiques sortiléges. Plus loin, Montjean et commentaire qui nous découvre los noirceurs d'une figure Quand on aborde de ce côté la capitale de l'Anjou, le preIngrande , la dernière commune de l'Anjou; Saint-Florent, mieux faite pour les ardeurs du whist que pour les fièvres mier monument qui frappe les regards, c'est le chateau dont le nom , célébre dans les fastes de l'insurrection venimmense, énorme, menaçant, flanqué à rus de quinze ou de l'amour. déenne, rappelle le beau trait du marquis de Bonchamps Autre David. — Le principal attrait de ce musée est la vingt tours formidables. Que si quelqu'un regretté, au point galerie David (d'Angers), tout entière formée des couvres et qui, blessé à mort, donna ordre d'épargner les quatre mille de vue de l'art, la ruine de la Bastille, qu'il se console : il bleus que les blancs allaient mitrailler après la bataille de la retrouvera intacte, magnifique d'horreur et démesurément par les dons du grand et généreux artiste. Son oeuvre sculpChollet. Aussi est-ce un républicain, M. David (d'Angers), agrandie aux bords de la Maine. Co gracieux castel, joliment turale est là presque complète avec les médailles où son inqui lui a érigé la statue, juste prix de sort humanité, qu'on fatigable et démocratique burin a décerné la gloire et l'imdécoré par le haut d'un cordon losangé de tuffau et de mortalité à tant do fronts plébéiens. Peut être (noble excès voit à Saint-Florent, et où l'artiste l'a représenté sur un schiste, et damassé noir et blanc (disposition fréquente dans brancard , se soulevant avec effort pour adresser aux siens les constructions du treizième au seizième siècle), fut, dit je du reste) pourrait-on lui reprocher de n'être pas assez ménager de ses auréoles et d'en amoindrir le prix par trop d'u- sa noble et suprême parole. Après Ancenis, dont je n'ai rien ne sais quel mémoire archéologique sur Angers, bâti par à dire, Champt8ceasix (Castrum celsum), remarquable par saint Louis. Il faut lire sans doute : a Sous saint Louis, » niversalité et de munificence. En effet, la numismatique les grandes ruines d'un château fort qui joua un certain rôle evine. Les ducs d'An- de l'avenir n'apprendra pas sans admiration, par les bronzes dans les guerres du douzième au quatorzieme,siècle, et obj 'en demande pardon à l'érudition an g unique dans jou, les héritiers des Plantagenet, étaient de hauts et puis- du grand statuaire angevin, que notre époque, les siècles, compte déjà à cette heure quatre cent et tant tint notamment l'honneur d'être pris successivement par sants sires, et ils n'étaient point gens à céder à quiconque, Henri Il (Plantagenet) et par saint Louis. fùt-ce au roi de France, l'honneur et le plaisir de se bâtir de grands hommes. Je n'en veux point citer, de peur que C'est à peu près en cet endroit que, si j'ai bonne souvel'opinion du présent nuise à certains auprès de la postérité , de ces forteresses inexpugnables, avec casemates, oubliettes nance, le fleuve, s'élargissant tout à coup, déchirant son ce dont je serais réellement désolé pour eux et pour elle. et cachots de toutes les sortes, où le despotisme local devait immuable rideau d'arbres, développe ses deux grands bras Ne faisons donc point les dégoûtés et, prenant en bloc le avant tout s'assurer d'un point d'appui inéluctable contre autour d'une fie colossale et nous laisse voir, du milieu de • sujets et suzerain. Mais quel qu'en soit l'architecte, ce som- panthéon de M. David, félicitons la ville d'Angers et de poscette espèce de rond-point, une admirable plaine que terséder cette rictus collection d'illustres profils, et de compter bre monument n'en demeure pas moins l'un des morceaux mine à droite, et tout au bout de l'horizon, une roche abrupte les plus parfaits, l'un des types les plus puissants de cet parmi ses citoyens l'artiste éminent qui portera leurs ires, et sauvage. Sur celte base granitique s'élève jusqu'au ciel idéalisés comme leur gloire, aux générations futures. art féodal et carré par la base, où tout est combiné pour la La partie archéolo e ique du musée renferme des spécimens une croix gigantesque. A ce monument singulier, sur lequel force, où rien n'est sacrifié au stérile et illusoire plaisir des se pressaient déjà dalle notre tête mille hypothèses légenfort curieux et tout découverts de sépultures e yeux. Mais la force seule, parvenue à ce luxe de perfection, daires, se rattache en effet une petite histoire assez étrange, d'exubérance et de brutalité, devient une beauté réelle, et gallo-romaines des cinquième et sixième siècles. Ce sont des mais toute neuve; elle est d'hier. La voici, telle que nous cercueils en plomb renfermant, avec un grand nombre d'usles prodigieux cubes de maçonnerie féodale édifiés par nos l'a contée sur le pont, en fumant sa pipe à l'arrière, un vieux pères, dans leur sauvagerie grandiose, méritent une place tensiles ou menus bijoux propres à jeter un grand jour sur les marinier qui tient le gouvernail sur notre inexplosible boat : usages do nos ancêtres, des squelettes dont la à sont dans l'histoire, au même titre pittoresque et poétique que n Il y a quelques mois, me dit-il, que mourut un gentiltombés en poussière au contact de l'air ou a la moin 're les monuments égyptiens et les tories de Michel-Ange. Ce Il laissait do homme de ce pays, nommé M. de L caractère n'est nulle part empreint plus fortement, ni si for- pression, mais dont quelques-uns cependant ont subsisté, grands biens à partager entre cinq fils. Il y avait assez de bien qu'à l'état de gypse impondérable qui semble prêt à se tement peut-être que dans ce château angevin, le mieux terres pour les mettre tous à leur aise; mais il n'y avait conservé et le plus surprenant dont la carrure et les assises, vaporiser au premier souffle. Rien no fait mieux sentir que qu'un château, malheureusement (il est là-bas derrière les ce plâtras humain le peu qu'est l'homme et la fragile conenracinées dans les entrailles de la terre, aient résisté à arbres; VOUS ne pouvez le voir d'ici ). L'un des fils s'était huit siècles de jacqueries, de luttes de suzerain à vassal, de texture de son enveloppe terrestre. Les momies ne sont que mis en tête de garder pour lui le chàteeu : il le voulait abdiscordes religieuses, de guerres civiles, de révolutions so- hideuses : c'est la coquetterie de la dissolution et l'hypocrisolument; mais comment faire, puisqu'il fallait tirer les lots sie de la tombe. La cendre et les fragments d'os à demi ciales et politiques, enfin d'invasions ennemies. au sort? Alors, il eut l'idée de promettre au bon Dieu que, Angers est une ville noire comme Lyon, Birmingham et brûlés rappellent désagréablement la rôtissoire culinaire. Saint-Etienne. Ce ne sont point pourtant les vapeurs de la Je donne de beaucoup,— puisqu'il faut opter et que l'on ne si le château lui tombait, il élèverait là, sur cette roche, la plus grande croix que l'on ait vue en mémoire de son père. bouille qui en obscurcissent l'atmosphère et lui donnent peut s'en dédire, — la préférence au procédé gallo-romain, qui laisse la mort accomplir d'elle-même, à son gré, son Bien lei en prit, car , peu après , on en est venu au tirage et cette teinte enfumée, mais bien les schistes et l'ardoise le château lui en est resté. Alors, on dit qu'il oublia queldont elle est bâtie et qu'elle puise en abondance, à ses portes oeuvre éternelle et lente de destruction. Toutes ces collections diverses, dont l'ensemble ferait que temps de remplir son voeu; c'était sans doute le trop mémos, dans des carrières séculairement exploitées, l'une d'aise qui lui brouillait la recordance. Mais sa mère, une de ses richesses. Elle abonde pourtant en vieilles maisons honneur à plus d'une grande cité, sont pittoresquement contemporaines du château, vergetées, chevronnées de so- abritées sous les voûtes mi-renaissance, mi-gothiques d'un sainte femme, lui ayant rappelé sa promesse au bon Dieu en tie« noirâtres, à toits pointus et à auvents, comme celles vaste et beau manoir seigneurial, désigné sous le nom de l'honneur de son défunt père, il faut lui rendre cette justice qu'il s'est tout de suite exécuté. Dès le lendemain, il a fait du Rouen gothique ou du quartier juif à Francfort. Toute Logis Barrau. Ce splendide logis, qui a appartenu à la triste venir les charpentiers, les serruriers, les manoeuvres, leur pinne dee témoignage. irrécusables du passé, et du passé le mère de Louis XIII, rappelle un souvenir historique peu édi.duei Jointe , mais irrégulière, montueuse, entortillée et fiant, celui de la bataille que la mère et le fils faillirent se a montré l'endroit; ils ont travaillé fort, et voilà dimanche Lettres sue

la France.


praluellteût• Veld», mn homme de plume, qui n 'était rien moins qu'un goessuien g , et qui se y ait fort bien compter, noue apprend qu'on put écrire dd ( votre dû) de trois ruanièrea : dé, dois ou slaW), de Mers • comme quatrupier, de quater. L ' imminent met de faire rentrer exactement son dû, dru ou deub; et c'est à quoi, monsieur Abraham, — ou Buffon a menti, et le style n ' est pas l ' homme — voue n'avez garde de manquer.

"IL L'L4AIION, JOURNAL UNIVERSEL. dOkegalla elûtlie mu réédition de la pude querelle de Pires et

dee Sel

emeth L'auteur de la Maremme* est men. Mie aoristes lui ont survécu -- à tiouniter. Reneeyona deus M.GOi5M 'bulles et à mea mèches. C'est tout ce qua illtues tt faire pour lui en raison de son éloquence et de den 812. Elle aime les riens,et non toits mettons Pabst-jour sur M. Godet i que I ul ri

fameux démet qui est devma là Mi 4110161111• de TIMM> çaip. Ce décret imetesit us melon» de déclantellee

sem eb

au pension» de en» dei Mebi l. Cent el qui p rieerv a de la *ire militaire, dore ei eedeneble. ma probable que j'ai d la vie te dém.* els»; plu tard

a protégé mes inédits et ma positon. /el deell te raine de le détendre mime je rai Mit es plain» 0631. j M Pour ce qui est de la politique, monsieur Abrabam, noue 011; d'oser souffler, dira M. Godet; et II aura Men raison. devais, ne fût-ce que per roumaines». ?entrai se Jrapprouvons les choses fort sensées que vous dites; et, pour Monnet avec Perlet et Raimon d, ne pas savoir si bien que vous ce quen vaut l'aune, croyez, et 11mes vécûmes le vie la plus insouciante et la pi» le , nous n'aimons pas plus que voue à nous en occuper. Adrien Pesten. Il y avait cependant chez Palet des mome n ts, rares est • Voue nous apprenez qu'il n'y a à Saumur qqe de pauvres vrai, où cette piolet se soue den commeacma diables, de malheureux boutiquiers, de misérables ouvriers, Hier les amie de Perlet l'ont conduit à sa dernière enti de demies, et r souffrance. C'étaient les premières atteintes de la maladie ai prononcé quelqu'es paroles sur sa cendre. attachés à la république, c'est-à-dire au gouvernement étaopiniâtre qui ne le quitta jamle. Nous Auourd'hui jje Veil encore parler du vieil ami bli. Le Dieu de la Bible nous garde, monsieur Abraham, de que je pleure; avion le tort de si je l' noue moquer de ses plaintes et do l eusse devancé-dans la tombe, il aurait, je n'en doute s traiter de malade imavouloir vous contredire ou voue contrister pour si peu. Pergina ire . Noue somme, trop mettez-nous pourtant de MI faire observer que le propos pas, consacré quelques lignes à ma mémoire. C'est à moi pu» aujourd'hui de cette innée dulité railleuses. de remplir ce triste devoir du survivant. nous semble un peu séditieux, dans la bouche surtout ou Il y a dans la jeunesse de Perlet gangue* traite plaiAdrien Perlet est né à Marseille le 28 janvier 1795. Son sous le plume d'un homme aussi intéressé que vous paraissants dont nt on pourrait égayer sa b iogra phie, père avait été comédien edirecteur de spectacle dans la presez l'être à la stabilité et au maintien de l'ordre. Il y a à e. Si je n'écrivais vince; il avait joué aussi à Paris, où il s'était fixé plus tard pas Dette notice prent10 sur sa tombe, je les raconterais ; Saumur un magistrat qui se nomme procureur de la Répuniais le l ndemain de la mort d'u nisse« nuspas goût aux blique. Ce fonctionnaire se trouve, s il faut vous en croire, comme correspondant de théâtre. Les enfante sont imitajoyeuses anecdotes : j'eu citerai doue une seule. Cousine dans une fort laide position : il vit au milieu d'une papule-, teurs, surtout ceux qu ' uneirrésistible voemtion entratne plus pensionnaires du gouvernement, MM avions un uniforme, tard vers la scène, et dès son plus jeune tige Perlet manition toute d'ennemis et de rebelles. Son sort est digne de et les jours où noue par aissions en pale nous portions un festa ce penchant à copier, à reproduire tout ce qui le frappitié et son poste peu enviable. Le pauvre homme l Mais habit bleu et une culotte blanche. ellt_j peu d'entre pait. Il aimait les cérémonies religieuses, et toutes les fois nou s c'est son affaire et non la nôtre. Laissons-le, et, avec lui, étaient doués de mollets présentables, qu'il avairentendu un sermon, il ne manquait pas, s. Une culotte courte et la politique. J'y acquiesce de grand coeur et répare volonà son pas de mollets! c'était Umm pénible pour %one amourretour, de contrefaire, devant un muet auditoire de chaises, tiers, trop heureux si je puis désarmer à ce prix votre ire, pro p re:Cependant, nous noua réeigaions and ment à l'organe et les gestes du prédicateur qu'il avait attentivemonsieur Abraham, l'outrage que j'ai fait involontairement ce malheur. Mais Perlet voulait à toute force âtre mieux ment écouté. Il se plaisait aussi à faire mouvoir des pantins; à la ville de Saumur en avançant qu'il s'y rencontre des cifait que noue, et, n'ayant pub assez de fonds pour recourir à les paroles qu'il leur prêtait lui arrachaient d'abondantes toyens amis de l'ordre, de la paix et désireux de conserver l'art du bonnetier, il se mit â découdre son mat elas, et un larmes,. qu'il essuyait en portant à ses yeux les acteurs les institutiont existantes. peu de laine qu'il en ôta fut connoté, l ' mêmes dont il venait d ' improviser les rôles. Au sortir du ornement de ses Vous nous annoncez plus loin, monsieur Abraham, que collége , il voulut être médecin ; mais le démon du théâtre jambes trop exiguë& (il ne faut pas oublier que Perlet logeait vous logez la société française dans votre portefeuille. Je n'iau pensionnat). Malheureusement la laine ne resta pas à l'emporta. Il fut entendu au Conservatoire impérial de murai point cette fois encore à l'encontre; mais convenez que, l 'endroit où il l'avait placée : elle re tomba, et les jambes du sique et de déclamation le 15 novembre 4810 : j'assistais à si vous êtes à l'aise, voilà une société qui n'en peut dire aujeune comique offraient un aspect tout à fait bizarre , un cet examen, et le souvenir m'en est bien présent. Le tant, et que, si elle étouffe, il ne faudrait pas pour cela la spectacle extraordinaire. Cependant, le surveillent du Concomité, présidé par M. Sarrette, notre ben et paternel trop malmener , la pauvrette, ni l'accuser de terrorisme. servatoire fit un rapport où accusait Perlet d'avoir directeur, était composé de Talma, de Fleury, de Bapvolé la laine du gouvernement. M. Sarrette rit du rapport, Est-ce bien sa faute, l'innocente, si, strangulée dans l'étau tiste aine et de Latent. C'était là un auditoire plus imde cuir où vous la tenez comprimée, elle laisse de temps en pardonna le larcin, ef recommanda à Perlet d'avoi r à l'aveposant que celui devant lequel le jeune Perlet avait jadis nir ir des mollets plus stables. temps échapper un cri de détresse? — Pour ce qui est des récité ses essaie de prédication. Perlet répéta la première Son remier rix lui fut décerné à l'un écrivains que vous excluez, comme Platon, de votre répuscène du Légataire avec la Rille gaieté qu'il avait à quinze ani mité, n 4813. L'h orizon politi q ua devenait s o mbre, et 48 blique — pardon! — de votre royaume de basane, et qui 14 re nversa n otre ans, et qu'il communiqua bientôt à toute l'assemblée. voudraient bien s'y fourrer, dites-vous (pourquoi faire?) pensionnat. Il y eut pour nous des moments de détresse. Le Élèves, professeurs, directeur, secrétaire, tout le monde père d 'Adrien é tait han; mais il s'armait quelquefois d'une ma foi, monsieur Abraham, voilà de la jovialité ou je cesse riait à gorge déployée. Il n'est pas besoin de dire que Persévérité trop grande qui effrayait Perlet et l'éloignait de la de m'y connaître. Vous êtes un malin et un facétieux, et let fut admis à l'unanimité et par acclamation. Autrefois maison pate rnelle. Un jour, nous nous re ncontr vous entendez mieux la fine plaisanterie qu'on ne jugerait ons dans l'emploi des Crispins s'appelait aussi l'emploi des Poissons, tout d'abord. Ces pauvres écrivains qui raillent les anciens une des plus sombres allées des Tuileries, vers quatre du nom de celui qui l'avait créé, et des deux célobres hérinégociants en pommes sèches et en pruneaux, cornais les ou cinq heures, et voici notre entretien : « Que fais-tu là?— tiera de son.nom et . de son talent. En sortant du Conservavoilà châtiés de leur impertinence! Ils voudraient bien enJe me promène. —Moi aussi.—As-tu dlaé? Non; et toi ? toire, Fleury, enchanté, écrivit quelques mots au père de trer chez M. Abraham, les malheureux, les funambules! —Ni moi non plus. —Eh bien, causons théâtre. Et la Perlet. On sait que Fleury avait tout à la fois les manières Qui sait? on leur offrirait peut-être un verre d'eau sucrée conversation de s'engager avec notre chaleur habituelle sur et l'orthographe d'un marquis : je veux parler des marquis cet intarissable sujet. Nous avions à peine vingt ans. Auou quelque autre douceur, avec la jouissance de la conversade l'ancien régime; plus tard l'égalité des droite a dû amener tion de monsieur Abraham ou de l'oncle Mathieu, Mais que jourd'hui peut-être, des jeunes gens, dans une position celle de l'orthographe. Le billet de Fleury était ainsi conçu : nenni, mes beaux diseurs de fariboles! — Apprenez, s'il semblable à la nôtre, au lieu de parler théâtre et beaux arts, o Ton fils a beaucoup de dispositions; je crois qu'il jouera traiteraient quelque grande question politique et soci ale , et vous platt que M. Abraham n'est point des gens dont on très-bien les Poisons. n Une lettre de moins n'ôtait rien à ne verraient de salut pour leur génie i ncompris que dans le se gausse; que ce n'est point pour vous que lève la brioche l'autorité d'un tel suffrage, et le père du jeune Adrien put et que les chandelles s'allument. —Ah ! ahl mes garnements, suicide ou dans une révolution nouvelle ; mais sous l'empir e pressentir déjà l'avenir de son fila. vous voilà tout penauds! — Vous en vouliez tâter, mes on s'occupait peu de politique, et les génies incompris n'éA cette époque, je l'ai dit, Perlet avait quinze ans : son front laient pas encore à la mode. meurt-de-faim, mes drôles, à d'autres! — Sachez aussi que bombé, ses yeux vifs et renfoncée, sa maigreur, son flegme, C'est en 1814 que Perlet a débuté au Théât r M. Abraham vous met non-seulement hors son bétel, mais ; des vêtements.sous lesquels il avait grandi et qui n'avaient ses débuts furent heureux ; mais à cette époque ile-Français hors la société et la loi, c'est-à-dire hors son portefeuille, était triste, point point grandi comme lui, tout cela formait un ensemble où il parait que l'une a élu domicile. Beau logement garni, oit qu'il eût de secrets chagrins dont il ne m'a peint fuit zarre et plaisant qu'on ne mouvait regarder sans éclater de art, soit que ce mal dont il se plaignait plus fréquemet grand bien lui fasse! Puisse-t-elle y goûter du moins le rire. Son humeur était très-gaie, un peu moqueuse, et le sort du rat dans son fromage de Hollande! ment, causât l'humeur mélancolique que je lui reprochais. sang-froid avec lequel il lai çait ses plaisanteries les rendait ette tristesse nuisit un peu à son jeu et à ses succès, et il Et à propos de rats, monsieur Abraham, comme je vous ne plus piquantes encore. J'étais au Conservatoire depuis queletrouva toute sa verve que dans le Crispin du Légataire, veux infiniment de bien, permettez-moi de vous redire une ques mois lorsqu'il y fut admis, et nous nous liâmes d'une q ui déjà lui avait porté bonheur au Conservatoire. Après petite historiette que l'on m'a contée l'autre jour, y avait très-vive amitié. Lofent était mon professeur, Baptiste atné es débuts, il partit pour Londres ; il voulut tenter la fortune, un homme très-riche comme vous, qui avait comme vous un le sien. Talma avait un élève nommé Raimoni, dont il faitrès-gros portefeuille et beaucoup de billets de banque. S'il sait un cas extrême et qui eût sans doute acquis une grande -s t réussit complétement dans les rôles de vaudeville où il 'essaya. Il reçut avec un dédain superbe une lettre de la y logeait la société, je l'ignore; c'est un détail dont on a réputation dans les premiers rôles de la tragédie ou de la C omédie-Française qui lui offrait un engagement de douze omis de m'instruire. Comma il avait grand' peur d'être volé comédie : car il étudiait ces deux genres avec un succès à ce nus francs. A partir de ce moment sa carrière fut heuet que son imagination frappée ne lui représentait qu'écri• peu près égal. Il devint notre ami ; nous ne nous quittions euse et brillante ; il acquit en même temps renommée et vains et larrons, il pratiqua un trou sous Une boiserie et y presque pas, et l'on nous appelait les trois inséparables. ri chesse. De Londres il alla à Bruxelles r e mplacer un ceinséra son trésor. h ne fut pas volé en effet. Seulement, Raimond mourut en 1815; niais, quand je me trouvais avec igue fort aimé qui s'appelait Pauli , lorsquepeu après il y voulut, par aventure, ajouter quelques ancien camarade Perlet, il revivait dans nos entretiens et se mêlait à tous nos d e Fleury, qui attendit quarant quaran ans le moment de leur bank-notes, quelques jolis bons du trésor, il n'en trpuva souvenirs. re traite commune pour se réunir à son vieil ami, et qui que les débris. Les rats le lui avaient mangé. C'étaient Les brillantes dispositions de Perlet se développèrent avec 80 brouilla avec lui aussitôt qu 'ils vécurent ensembe. probablement des rata de bibliothèque, des rats savants l Perlet rapidité : il obtint, en f811 , le second prix de comédie ; fi t promptement oublier Pau lm. Le • Gy mn a se s'ouv ri t ; Perlet — et journalistes. c'était un élève tout à fait hors ligne et qui promettait un Y fut appelé; il y débuta dans Rigaudin de la Maison en Défiez-vous des rats, monsieur Abraham; ce sont des ani- -comédien du premier ordre. Sa voix avait acquis beaucoup lo terie, vaudeville de Picard et Barré, précédemment joué maux fort subversifs. Je les soupçonne beaucoup d'être réd'étendue; il avait certaines notes dont la gravité surpreà l'Odéon, et qui, grâce à Perlet, obtint une vogue noupublicains, en leur qualité d'affamés. Et puis n'est-ce pas nait Talma : « Avec cette voix, lui disait-il, voue joueriez Ve lie et plus grande; Il attira constamment leoula au d'eux qu'accouchent les montagnes en travail d'enfant, ces bien la tragédie, si vous n'aviez pas une figure si comique.» G ymnase, où il dép"oya un talent vrai, fin, spiriMel, origimontagnes qui vous inspirent tant d'effroi? 11 y eut cette année-là au Conservatoire des exercices puna l. Il avait eu au Conservatoire. un penchant à hi charge penchan Déliez-vous-en! — Là-dessus nous vous prions, monsieur blics, qui se composaient de scènes de tragédie, de cont il s'était entièrement corrigé. Il fut toujours un co-. médie de grand opéra't-d'opéra comique. Ces représentaAbraham, d'agréer nos remerciments bien sincères pour le m édien de bon goût, et n'alla jamais chercher ses succès ton exquis.et la parfaite aménité de votre style épistolaire. ' tions,, données dans le jour, attiraient la haute société de ho rs de la vérité. et de la raison. Il 'Présentez nos respecte à madame Abraham, ainsi qu'a M. le changeait de physiocette époque. Le talent de Perlet en était up des-attraits les no mie et presque de figure aux yeux mêmes du specmarquis de Moncade — sans oublier l'oncle Mathieu. plus piquants : là brillaient Poncharl, Levasseur, madeta Leur : ainsi dans le Comédien d'Elampes , Votre très-humble servante, il arrivait avec moiselle Callaut, qui fut depuis madame Ponebard, et madela figure et les manières d'un jeune homme, et L'Illustration. devenant, moiselle Pater, qui devint madame Rigault. Notre ami Raivie in à l'instant même et sans quitter la scène, en posant' mond était aussi l'un des héros de ces fêtes dramatiques, Pour copie conforme : OU rsa tête une perruque de vieillard. Il excellait à imiter les qui étaient pour Perlet de véritables triomphes; le public le pa les accents provinciaux ou étrangers,' et dans les rôles . Feux Minimum. traitait en enfant gâté, et dès qu'on l'apercevait ou qu'on d' Anglais, qui jusque-là avaient été joués avec une exagéentendait le son de sa voix, l'hilarité et les applaudissements P. S. Ce n'est pas tout : voici une terrible affaire. Saisissons rat.ion convenue, il monta une perfection de vérité à laquelle éclataient dans toute la salle. les mouchettes. Un lampion du cru, nommé M. Godet, — un no s voisins d'outre-mer applaudissaient latix-mêmee. Parmi J'avais un an de plus que lui ., et la con scription, qui alors jeune lumignon de la plus brillante espérance, — nous a lancé les pièces d ont il créa les rôles principaux avectant de bonn'épargnait presque personne, allait m'enlever à mes études une flammèche. Que mouvons-nous bien dire à un quinquet qui he us- , on se 'rappellera longtemps le enraies, le Gastronome fume? Si nous l'avons bien compris, il insinue délicatement, avec théâtrales. On espérait qu'un premier prix nié ferait exempsas s argent , le Secrétaire et lé Cuisinier, Michel et Christoutes sortes d'ambages — crainte de Dieu et des sergents — ter du service militaire; mais la supériorité de Perlet était tin e _, le Comédien -ctEtampes, le Landau. Il montra dans que le signataire des articles : Parts à Plantes, pourrait bien si bien reconnue qu'à côté de lut je ne pouvais aspirer Mic h at et Christine une sensibilité touchant e et vraie que être un échappé de Fontevrault. il n'y a, en effet, qu'un reluqu'au second. C'était en 1812. Perlet se retira du concours les aute urs n'avaient point songé à donner perso nnage sionnaire qui puisse médire de Saumur. pour n'y reparaître . que l'année suivante. Malheureusement (In 'il représentait, et j'ai entendu M. Scribe dire que Perlet a Qui méprise Godet n'estime point son roi, ' sa générosité n'eut pas le'reitultat qu'il en attendait.: j'obavait h ureueement corrigé son rôle per cette nuance si "Et n'a, selon Godet, ni Dieu, ni foi, ni na. s tins le premier prix ; mais je ne fus point exempté, et j'allais De ment exprimée. La Comédie Erançane voulut repr endre Cela va de suif. Mais nous avons beaucoup mieux à faire qu'il partir pour l'armée, lors q ue l'empereur. lançu de Moscou le abile comédien dont le -Gymnase é tait On': les tanai e‘'dti

:arr.


412 où les femmes tissent au métier les vêtements de la famille. A peu de distance se dresse le log-house destiné à la cuisine. Plus loin, et dans un désordre qui ne manque pas de pittoresque, les écuries, les vacheries présentent leurs faces grises et leurs toits de bardeaux. En vingt-quatre heures, grâce au concours empressé des voisins, un log-house est construit : il est ordinairement placé sur les bords d'un creek ou ruisseau torrentiel : on choisit une pente un peu douce pour se mettre l'abri des crues. Vous connaissez maintenant les lieux et l'habitation de l'homme; voyons l'habitant, le [armer et sa famille sous ce toit agreste. Je ne sais rien qui doive plus vivement frapper le regard et l'esprit du voyageur français que l'attitude de l'Américain en présence du voyageur qui reçoit l'hospitalité dans un log-house. Lorseun étranger entre dans une chau mière de paysan français, il porte l'embarras, la gêne, le trouble même dans la maison : la mère de famille rougit, les enfants se cachent sous le tablier maternel, et le paysan tourne entre ses doigts son chapeau dans une posture timide et servile. A cet embarras qui se manifeste au dehors par un regard hébété se joint souvent cette obséquiosité qui fait souvent, et à tort, soupçonner la cupidité. Si la fatigue de la course, du voyage demande quelque nourriture et du repos, le paysan n'aura à vous offrir que son pain noir et une mauvaise chaise pour dormir. Entrez dans un log-house américain à toute heure du jour et de la nuit : vous vous trouvez en présence du père de famille qui vous tend la main, vous dit ces bonnes paroles How do, you do, vous invite à vous asseoir, vous offre une place à sa table et n'hésiterait pas à vous abandonner son lit, si la chambre hospitalière n'était un véritable dortoir de pension. Toutes ces choses sont dites et faites avec une simplicité, une aisance, une dignité de gestes qui vous font croire, quand le regard n'est pas fait à e., tableau, que vous vous trouvez dans la maison d'un citadin retiré par goût ou par caprice Me un toit champêtre. Au resta, tout est à l'unisson dans la famille: si vous acceptez le déjeuner, le (liner ou le thé du soir, la mère de famille, entourée de huit ou dix enfants, se place au bout de la table, sert le café ou le thé, en fait les honneurs avec une aisance que vous ne trouvez en • France que chez la maîtresse de maison qui a l'habitude de recevoir du monde. Je dis aisance dans le geste, la pose du corps, car mari et femme parlent peu et sont sobres de cos 'mouvemeas saccadés, de cette agitation, de ces paroles dont on est si prodigue dans nos moeurs françaises. Toutefois, prenez garde. Si voua vous êtes assis au foyer du fermier anglais dans un des riches comtés d'Angleterre, n'invoquez pas vos souvenirs en jetant les yeux autour de voue: un inventaire des meubles et ustensiles de ménage troublerait un peu vos idées d'âge d'or au dix-neuvième siècle. Tout y est rustique, grossier, limité au plus strict nécessaire : le nécessaire y est même un peu réduit aux choses de la vie sauvage. L'abondance n'est qu'en une chose, mais elle y est large : c'est l'abondance sur la table. Du pore sous diverses formes, du poulet passé au beurre, du boeuf bouilli , le pain de maïs roussi au feu et tout fumant, de petits pains de froment de forme ronde (relis), du lait froid ou de l'eau pour boisson à dîner, du café à déjeuner et du thé à souper, voilà le menu d'une table tennessetmne. Gare à votre estomac si vous n'avez pas l'habitude de dîner en courant: l'Américain mange vite et peu. L'heure des reput voit d'ailleurs ordinairement se succéder I table plusieurs séries de convives, tels que voyageurs attardés, voisins (tannant, magistrats en voyage, gens venus pour traiter affaires, aides de ferme, enfanta ds1a maison. Les mêmes assiettes, verres les mêmes fourchettes

L'ILLUSTRATION, JOURNAL UNIVERSEL.

des objets de jouissance communiste qui, de prime abord, blessent le regard aussi bien que la perspective d'un communisme plue général froisse nos idées et nos moeurs. Les

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Log-bouse avec di-fric-hen:ont.

livres classiques nous parlent la: , aucoup de l'hospitalité aux tempe héroïques de l'antiquUé : elle devait pi ésenter en

réalité ces images un peu grossières. Elle n'a pu d'ailleurs s'exercer en ces temps primitifs sous des formes plus généreuses, plus simples et plus cordiales. Nous avons vu le [armer du Tennessée dans la famille. Suivons-le dans ses rapports extérieurs avec les choses et les hommes. Trois grands intérêts absorbent la pensée, le sentiment, la volonté de l'Américain de l' ouest : le commerce, la justice, la religion. Quel est l'homme d'esprit qui a dit ou écrit qu'il n'y avait pas d'Américain qui n'eût vendu sen cheval? Toutes choses , depuis le grain de maïs jusqu'au log-houle qu'il a construit, au champ qu'il a défriché, aux arbres qu'il a plantés , en traversant par la pensée tout ce qui est visible et tangible, sont objet de commerce pour l'Américain. S'il ne peut vendre , il échange ; au besoin , il troquerait son habit contre le vôtre pour le seul plaisir de trafiquer. Prenez garde, il est fait à toutes les roueries, à toutes les ruses du commerce : élevé au sérail, il en conne les détours. On l'accuse de mauvaise foi : c'est une erreur. Dans sa conscience, la ruse, c'est de l'habileté; à vous de vous défendre ou d'être plus prévoyant et plus habile. Le gain pour l'Américain , c'est la constatation à ses propres yeux de sa supériorité. La culture est négligée au Tennessée: pourquoi? Parce que ses produits sont lourds, d'un trop gros volume et par suite de difficile transport. Mais il fait des é èves en chevaux, mules, bêtes à cornes, porcs, qu'il pousse devant lui pour les conduire sur les bords du Alississi pi, où il trouve un facile et avantageux écoulement. Hors de sa maison, le Tennesséen est toujours à cheval : l'enfant arrivé à l'âge sesea---= de quinze ans a son cheval , qu'il achète avec le prodmt de son travail dans la maison paternelle ou de ses deniers au dehors. L'Amérique du Nord est trop riche en fleuves pour avoir songé à créer un boa système de routes. D'ailleurs, le Tennessée est un pays de montagnes : In modo de locomotion, c'est ln cheval. Lorsque dans la vallée ou dans la furet vous rencontrez le Tennesséen, - il est toujours en selle. Est-il seul et en négligé, dites qu'il va préparer ou terminer un achat ou une vente. Est-il en habit, gilet et pantalon noirs avec éperon au talon do la botte? S'il est seul, il E0 rend au chef-lieu du comté pour remplir uno des diverses fonctions de juryman (juré), constable, square (juge de paix ), commissioner,, que les institutions du pays imposent par l'élection à tout citoyen Entendez-vous au loin le bruit do chevaux renvoyé par l'écho de la montagne, approchez : vous vous trouvez enface d'une cavalcade composée de jeunes gens et de jeunes filles aux robes les plus fraîches et les plus variées en couleur, avec de grands chapeaux de forme anglaise, une pèlerine de mousseline sur la poitrine et les épaules. 0à va cette troupe de cava- liera? A une fête patronale, à une noce, à des rendez-vous de plaisirs champêtres. Au Tennessée, que dis-je, dans tout l'Ouest, dans toute l'Union les danses sur le gazon, les réunions nombreuses en plein air où sous le chaume, les repas de noce au babil bruyant, les veillées conteuses sous le toit de la grange, sont des distractions étrangères aux moeurs américaines, inconnues et qu'on repousserait comme profanes. Cette troupe grave et silencieuse se rend au preaching qui doit avoir lieu dans la forêt, sous le toit d'un log-house ou sous la voûte du ciel. C'est principalement dans les cours de justice et dans les meetings religieux qu'il faut étudier l'Américain de l'ouest. J'assistais en dkeptembre dernier filme séance do Circuitcourt, à Lindon, chef-lieu de Perrycounly. Un nègre était accusé d'homicide. Décrivons les lieux et dessinons au trait les personnages du drame. Au centre d'une ville riche de rues, vile de maisons, qui n'avait d'existence hier encore Sue sur le papier, et qui sera demain une ville deilia ou douze mille Amas, s'élevait une■ conI t À l l • .. •• _•


L'ILLUSTRATION, JOURNAL UNIVERSEL. la politique, comme de toutes les choses d'imagination. BOUS lions, resserrée entre les Alleghanys et l'Océan; aujourd'hui ce qu'en vaut l'aune au point de vue de la prospérité un ravin de la montagne, aux pentes riches de la plus belle e du lac Michigan au savons sa population est de 28 millions, végétation. Qui, en cet instant, aurait pu se défendre d'une golfe du Mexique, les contrées voisines du Mississipi sont publique et du bien-être particulier. Nous savons parfaitement peser les hommes et les choses dans la balance du bon sena el émotion profondément religieuse ? j'aurais défié toutes les occupées par une armée de défricheurs. Quelques éléments sectes de la terre de ne pas entrer eh communion de recon- étrangers ont pénétré, il est vrai, dans cette armée par des intérêts positifs. Nous apprécions très-bien ce que peuvent naissance et d'amour pour Dieu sous ce beau ciel et en pré- l'émigration; mais la masse est anglo-saxonne. Quelle est ea coûter au commerce et à l'industrie les terroristes de 93 et les imbécile de 1948. — Nous mettons au-dessous de toute espèce sence d'une nature qui disait si haut sa puissance et sa mission providentielle? Conquérir par le travail , le comcours ces affreux petits montagnards rouges, et aussi le bonté. Mais hélas! ces sentiments devaient peu durer, et à merce, l'industrie, ce vaste espace qui des montagnes Ro- de montagnards blancs, qui soulèveraient trop de résistances dans l'émotion religieuse devaient bientôt succéder la tristesse, la les classes du peuple, et qui d'ailleurs voudraient un jour peser cheuses s'étend au Mississipi. Dieu n'a pas voulu que ces fatigue et la révolte de l'esprit. La nuit était descendue sur immenses plaines grasses et fécondes fussent toujours le sur nous-mêmes. Enfin, nous appartenons corps et âme, tête et la forêt : les feux seuls éclairaient le paysage de reflets roubourse, aux hommes d'État habiles et influents qui se sont colt: domaine du sauvage et du buffle. Le travail et le commerce, geâtres et fantastiques. Le vaste hangar-temple fut éclairé voilà les puissants instruments qu'il a mis aux mains de lises pour rendre à la France quand il en sera temps, le bonpar de minces chandelles, qui jetaient une lumière triste et cette forte race. Mais ne défricherait-elle les forets avec la heur intérieur et la prospérité financière ' que lui avait donnés le blafarde sur l'assemblée. La foule vint occuper ses premières cognée que pour vivre de maïs comme jadis le sauvage Napoléon de la pais. positions; les prêches et les chants recommencèrent. Mais Voilà, la politique dont les Saumurois font hautevivait de chasse? Ne transformerait-elle le monde extérieur soit que le pèlerinage à la montagne eût exalté les cœurs et que pour satisfaire ses appétits matériels? Ne parcourrait- ment profession , car c'est celle qui doit réussir infailliblement. les esprits, soit que la parole du ministre s'épanchât plus elle le monde que pour trafiquer et s'enrichir? Ne le croyez » Quant à vos critiques sur nos richesses et sur l'emploi que abondante et plus vive, la scène de4a nuit revêtit un carac- pas; allez au delà des surfaces, sondez les âmes, et vous y nous en faisons ou guenons n'en faisons , pas, nous n'avons qu'un tère profondément lugubre. Les bancs se dégarnirent, et verrez dominer de nobles sentiments et de fortes croyances mot à répondre ausfolliculaires qui les prendraient pour textes de leurs plaisanteries prétentieuses et impertinentes : c'est que dans les intervalles, sur une terre humide et froide, se roureligieuses. Sous quelle latitude, dans les temps anciens et nous payons comptant; que nos moyens noua permettent de vivre laient de jeunes filles le sein découvert et les cheveux épars. modernes, vit-on un peuple entourer la femme de plus de comme nous le voulons; que nous n'avons pas besoin de gagner Une d'elles, à genoux, levait les yeux au ciel, et en des rires protection et de plus de respect ? Chez quelle nation vit-on notre Pain en dansant sur la corde roide du journalisme, et convulsifs semblait indiquer, par son regard fixe et illuminé, la religion pénétrer plus profondément dans tous les actes que nous resterons les maîtres, parce que la société est renqu'elle avait pénétré au séjour désiré et rêvé. Les unes sancorps social? jin peuple . qui marche dans la vie avec fermée dans nos portefeuilles, moins les écrivains qui venglotaient et jetaient par saccades des cris de désespoir qui du cette double force ne peut ni s'arrêter ni s'amoindrir : l'esdraient bien y tenir phare. eussent fait trembler d'effroi le voyageur égaré dansas. forêt. • Recevez, Monsieur, les salutations très-humbles d'un bourpace et l'avenir lui appartiennent. La joie chez quelques autres s'exprimait par sauts , par G. FAURE BEAULIEU. geois de Saumur, qui a en la simplicité de guatrupler (sic) une bonds répétés, grotesques, semblables à la danse des fous. fortune que son père avait déjà doublée, et qui serait loué et Ici des cris de plaisir et d'extase ; là, des hurlements de célébré par les hommes de plume s'il voulait les admettre dans misère et dl'; terreur. Cette jeune fille qui lève les bras au son HOTEL. Monsieur Abraham. ciel, se tord en convulsions sur les genoux de sa mère, qui » ABRAHAM, semble heureuse de cet état. Et quelle pitié n'ai-je pas resn ancien négociant n Nous avons reçu, à propos de notre article sur Saumur sentie pour cette femme aux cheveux blancs qui, s'adresPermettez-nous d'abord, ô monsieur Abraham, de parer (Lettres sur la France, t. XVI, p. 3'74), la réclamation sant à la foule dans l'attitude d'une sibylle, criait à ses le trait assassin qui termine votre missive. Nous savons fort oreilles de s'amender, de se repentir, de professer religion! qu'on va lire. Nous l'avons prise tout d'abord pour l'essai bien que le temps est passé où les gens opulents comme vous Et comme si cette scène dût présenter le mélange du lu- satirique de quelque bel esprit de province, qui, sous une honoraient et accueillaient los gens de lettres. Ils vous céléforme et une signature apocryphes, s'était proposé le but et gubre et du burlesque, on voyait à quelques pas du hangar le petit plaisir d'enchérir sur les innocentes plaisanteries breraient, dites-vous, si vous les admettiez dans voire HOla foule des noirs s'agiter, danser, crier, imiter enfin, mais TEL. Je ne le crois pas trop ; mais qu'à cela ne tienne! avec l'exagération du sang africain, les contorsions et les contenues dans notre article à l'adresse de quelques ridicules N'ayez crainte, monsieur Abraham : nous vous célébrerons frénésies de ses maitres. La nuit ne fut plus pour nos esprits locaux, de quelques travers bourgeois dont la cité de Saumur bien sans cela! n'est sana doute pas plus exempte qu'aucune ville du monde. qu'un long cauchemar! Oui, monsieur Abraham, nous espérons vous rendre céNous ne désignions personne, par la raison péremptoire Il était deux heures après minuit : les chants et les cris, lèbre en Israël et nous y tâcherons. Car enfin il n'est point que nous n'avions en Vue personne. Le modèle vivant eût les soupirs et les hurlements avaient cessé ; les feux s'éteiséant qu'un homme de votre mérite et de vos revenus soit gnaient. Quelques hommes erraient autour des log-houses, posé sous nos yeux, l'archétype de ces millionnaires écoaussi Ignoré à dix pas de chez lui qu'un garnement SANS nomes et infatigables, qui, après avoir toute leur vie su et sous le hangar gisaient, mais immobiles, ces corps FORTUNE, et nous ne nous pardonnons pas le doute irrévéfrêles de jeunes filles que la fatigue et le sommeil avaient gagner de l'argent, et beaucoup d'argent, ne savent comment rencieux que nous avons pu concevoir un instant sur votre saisies au milieu des convulsions. J'attendais le jour avec le dépenser (c'est tout simple: on ne peut tout apprendre et existence. Nous en sommes confus: la, vrai, monsieur tout faire; à chacun son rôle en ce monde), le prototype, une .soi te d'impatience fiévreuse. Enfin, les cimes des arbres Abraham, cala nous fait une peine et une humiliation que s'éclairèrent, le bruit se fit autour de nous, et peu d'instants disons-noua, de ces estimables Crésus se fût offert à nos nous ne saurions Vous dire! après on voyait se diriger vers les foyers pour s'y réchauffer pinceaux plus qu'anodins—on nous rendra, nous l'espérons, GARNEMENT SANS FORTUNE I... Savez-vous bien, monsieur — nous eût données tète à peindre —que, fidèle toutes ces pauvres créatures à la marche chancelante, aux cette justice•• Abraham, que vous avez dit là un mot sublime, et que vous à notre respect des convenances et à notre haine de toute visages pâles, et aux regards éteints et fatigués. Le campsans meeting devait se prolonger avec toutes ses péripéties pen- personnalité, nous ne l'eussions point signalée à l'hilarité pu- êtes pets comique sans le savoir? Croyez- moi , le dot! de ce croquant de Molière qui n'avait pas trente mille dant huit jours. Je rejoignis mes compagnons de voyage et blique. Sans livres à entasser bon an , mal an , ne vaut pas votre : Cependant un M. Abraham, qui paraît prendre pour lui nous partielles. Qu'avais-je donc de plus à apprendre du méthodisme pour le juger? Un culte qui donne tantôt une la portraiture „pneus a honoré de répare que nous transcri- fortune! — Sans fortuite! cela est beau; c'est foudroyant ; folle jactance et tantôt un morne désespoir, qui ébranle les vons ci-après. Avant de l'insérer, nous avons dû aller aux comme cela vous terrasse ces garnements qui souffrent la faim et la soif! Sans fortune! Je m'y connais et je vous dis, renseignements pour nous convaincre que ce digne fils de imaginations par les terreurs les plus sombres, surexcite les moi, que ce mot est le fin du fin. A- Sans fortune, il n'y a Jacob n'est point un mythe, et qu'en publiant sa missive organisations frêles et produit souvent une exaltation qui ne rien à répliquer. Après Sans forbans, il faut tirer l'échelle. nous ne serions point la victime de ce que nos voisins bripeut être pure ni en sa source ni en ses effets, n'est point tanniques appellent un hoax ou un puff, et que nous nom- Sans fortune est comique et tragique à la fois. Il dépasse de un culte que la raison puisse admettre. Mais tout est-il faux trente-six piles d'écus le Sans dot! et le Qu'il mourût! de mons, nous, en langage vulgaire, une facétie ou un canard. dans cette doctrine, et ne pourrait-on en dégager un prinNous étions fondé, comme on s'en convaincra, à craindre Corneille. cipe saint et vrai ? Le méthodisme n'est point une secte Cette vocation dramatique vous vient sans doute du temps une plaisanterie, à redouter quelque serpent mystificateur nouvelle : au fond c'est le calvinisme, qui ne croit au salut où vous figuriez" si agréablement, auprès du marquis de sous les fleurs de cette rhétorique mercantile et passablement qu'à l'aide de la grâce, abstraction des oeuvres. Mais la Moncade et de l'oncle Mathieu , dans l'agréable ouvrage de furieuse. question de la grâce en théologie, comme celle du libre arIl n'en est rien le télégraphe électrique, que nous avons d'Allainval , un garnement qui avait aussi son mérite, mais bitre en philosophie, est un de ces problèmes qui furent qui mourut à l'hôpital d'épuisement et de misère, en vrai fait manoeuvrer à cette occasion, nous apprend que la toujours le tourment et l'écueil de la curiosité humaine. garnement qu'il était. Quoi qu'on fasse, l'homme ne peut se passer de Dieu et de la chose est tout à fait sérieuse ; que monsieur Abraham existe réellement, qu'il est vivant, qu'ils de beaux écus sonnants, Cette circonstance, non moins que le vis comica qui apgrâce : l'appeler par la foi et la prière est un besoin. Seulement cette doctrine fait trop bon marché du principe de la qu'il possède un hôtel, ainsi que lui-même prend soin de paraît dans vos écrits, nous porte à regretter.bien vivement pour l'art que la fortune, trop prodigue de ses largesses nous en informer. Cette heureuse assurance, en coupant liberté humaine ; c'est là sa faiblesse. Eturliez les diverses envers vous, vous dispense, selon l'aimable métaphore que court à toutes nos appréhensions, nous permet de publier , doctrines des sectes religieuses et des philosophies : chez les avec une joie que nous sommes certain de faire partager à nous vous empruntons, de gagner votre pain en dansant sur unes et chez les autres, l'esprit d'erreur a exagéré l'un des la corde roide du journalisme. Tudieu! monsieur Abraham, principes au préjudice de l'autre. La philosophie attribue à la grande masse do nos lecteurs, la lettre de monsieur Abraham : c'eût été, en effet, dommage de la confisquer. C'est que nous eussions aimé vous voir, le blanc d'Espagne à la l'homme l'entière et libre faculté de choisir entre le bien et une pièce unique dont nous eussions été désespéré de frussemelle et le balancier en main, danser sur cette corde le mal : les sectes luthériennes accordent tout à la grâce et trer les historiens do l'avenir. roide ! Et que la fortune est aveugle et inepte de refuser ses à l'inspiration ; la première cèle trop à l'orgueil et égare; Mais laissons la parole à M. Abraham ; nous la demandefaveurs à des garnements qu'accommoderaient si bien une les autres ruinent dans l'homme le ressort moral en disgrande existence, un vaste portefeuille et un splendide hôpensant de tout effort. La doctrine catholique est la seule rons après lui : Saumur, 15 décembre 1850. ■■ tel, tandis qu'elle vous accable, vous un homme né pour qui se maintienne entre les opinions extrêmes. Elle refuse » MONSIEUR, l'emploi des premiers danseurs! d'abolir la liberté humaine, tout en maintenant l'intervention Tous les amis de l'ordre, de la propriété et de la famille, Ne nous en plaignons pas pourtant, folliculaires et pauvres divine, la grâce dans nos sentiments et nos déterminations. diables que nous sommes, car m'est avis que la fortune BOUS Grâce et liberté dans les actes humains, voilà sa noble et c'est-à-dire l'immense majorité des habitants de Saumur, ont lu avec autant de surprise que d'indignation le tableau dépréciaa ôté en vous un rude concurrent, si elle nous prive d'un pure doctrine. et faux que vous faites de cette cité. Je vous invite à rectimodèle, et il est hors de doute que si l'astre contraire, aidant J'ai suivi l'Américain du sud-ouest dans sa vie intime et teur fier dans le prochain numéro de l'Illustration les graves inexac- votre génie naissant, vous eût conduit sur la corde, il ne extérieure. Peut-on dégager du présent l'avenir, et lire dans titudes que vous avez insérées dans votre récit, et qui sont ses moeurs et ses tendances la destinée de ce peuple? La attentatoires à l'honneur, et plus encore aux intérêts d'une po- nous filt resté à tout; d'autre ressource que de l'abandonner pour le commerce des chapelets ou des fruits secs, à cette;. philosophie de l'histoire fait à chacun des peuples anciens pulation respectable. fin de guatrupler une fortune que malheureusement nos et modernes sa part dans le grand travail de l'humanité. De • D'abord, et c'est ce qui doit nous tenir le plus au coeur, vous pères, pour la plupart, n'ont pas eu, comme le vôtre, la toutes les nations qui ont pris part à l'oeuvre progressive prétendez qu'à Saumur les ouvriers sont réactionnaires, et que précaution de doubler. accomplie jusqu'à ce jour, il n'en est pas une, d'après sa le moyen et petit commerce est imbu des doctrines républiTous les Abrahams ne sont pas, pour le dire en passant, doctrine, qui ne se distingue par un caractère bien tranché, caines. par un mode d'activité propre à elle, signe de sa tâche spéd'entrailles ni d'humeur si paternelles, témoin celui du sa,, Vous saurez, Monsieur, qu'il n'existe à Saumur, surtout ciale clans le travail commun. L'industrie et le commerce dans l'honorable profession du commerce, aucun habitant hon- crifice. Le Seigneur, qui sait son monde et se connalt en nête disposé à souffrir qu'en lui donne ce nom si compromis de ont fait fleurir la Phénicie. La conservation des traditions Abrahams, se garda bien de lui demander ses écus. Il n'eut républicain, anciennes a été la mission du peuple juif; Athènes a brillé pas cette indiscrétion. Il se borna à le prier de lui offrir son • Les commerçants de Saumur, dans Ione les degrés de l'échelle, par ses beaux arts et sa littérature; Sparte, par son activité fila; ce à quoi le vénérable patriarche, qui plus tard envoya sont restés dévoués à cette noble et sage politique qui a procuré guerrière; lierne a vécu tout entière dans une seule pensée, son autre fils Ismaël, avec ea femme Agar, mourir dans le la conquête du monde. Chaque peuple des temps modernes à la France, pendant dix-huit ans, tant de prospérités réelles et désert, acquiesça..... facilement. Vous n'êtes pas, monsieur, serait aussi appelé par la Providence à remplir une fonction profitables, sérieuses ét morales. • 11 y a bien quelques maisons respectables attachées à des j'aime à le croire du moins, de ces Abrahams-là. Continuez particulière et y puiserait les éléments de son activité natiodonc à quatrupter vos richesses de père en fils. Permettezsouvenirs plus anciens ; mals de républicains, il n'y en a point. nale. On peut combattre cette thèse dans ce qu'elle a de — Il n'y a personne qui oserait l'avouer, M ce n'est peut-être moi seulement de vous faire remarquer qu'on dit : quadrutrop général. Mas pour le voyageur qui a parcouru l'Améquelques pauvres diables, en bien petit nombre, ou quelques pler, et pardonnez-moi cette misérable chicane ; vous le pourique du nord, la mission providentielle de la race anglo- garnements sans fortune dans la classe des derniers ouvriers vez, fort de l'avantage certain que vous avez sur nous : cm, saxonne parait écrite en lettres intelligibles à la poupe de si nous savons le mot, vous savez bien mieux la chose. ou des derniers boutiquiers. — A Saumur, comme ififleurs, si Re vaisseaux , au front de ses villes et sur les vastes terrains quelqu'un est connu pour républicain, soyez sûr que c'est un C'est là le point. Au reste, foin de l'orthographe! C'est de ses défrichements. Lote de la déclaration de l'indépen- homme taré, sans patrimoine et sans considération. imagination toute pure, et VOUS savez ce qu'en vaut !'aune. dance en 1776, l'Amérique avait une population de 4 mil» Ce n'est pas, du reste, que nous fassions beaucoup de cas de L'essentiel est de ne pas prendre trois pour quatre, et rée-


L'ILLUSTRATION, JOURNAL UNIVERSEL. 4.16 privilège accordé à ce dernier théâtre lui en donnaient le droit : Perlet opposa un refus constant aux prétentions des sociétaires; il aima mieux ne pas rejouer à Paris, et il s'en exila pour recommencer ses brillantes tournées dans les départements. Il revint plus tard et reparut au Gymnase; mais son mal augmentait toujours, et il fut contraint de quitter le théâtre à l'âge où le talent est dans toute sa force. Perlet s'était marié en 1819 avec une des filles de Tier-

colin, si parfait dans les personnages populaires, et qui contribuait avec Brunet et Potier à la fortune des Variétés. Malheureusement, madame Perlet était faible et souffrante comme celui dont elle était si heureuse de porter le nom. Elle 'avait pour lui un dévouement de tous les instants, et paraissait oublier ses maux en s'occupant de ceux de son mari. Perlet lui rendait toute l'affection, et, quand elle en avait besoin, tous les soins qu'il en recevait. Il fut excellent

époux et excellent père; il aimait sa fille d'un amour jaloux dont elle était bien digne ; sa tristesse habituelle augmenta quand il s'agit de la marier. Le père du brave et excellent jeune homme à qui elle s'est unie se désolait aussi à l'idée de se séparer de son fils : il vint en pleurant faire une demande à laquelle Perlet souscrivit en pleurant. Perlet connaissait profondément son art, et adorait le théâtre. Il a publié sur l'art dramatique et sur l'art du co-

Perlet. — Rôles du comédien d'Étampes. médien des réflexions qui décèlent l'artiste supérieur et l'homme de goût. Il m'écrivait souvent en vers,pleins d'esprit et de traits heureux. Il causait avec finesse et , chaleur, et aimait beaucoup la conversation, mais seulement avec ses intimes ; il recherchait peu le monde et les liaisons nouvelles; il était plein d'honneur, bon et filète ami, avait des mœurs régulières et des manières polies. Les susceptibilités de son caractère ne doivent être imputées qu'à cette santé débile qui le mettait quelquefois au désespoir. Depuis king. Mer, Le Véritable Gribouille, par GEORGE SAND ; les Fées de laflouspar Assomme Kure ; le Royaume d. es Roses, par ABSENE Contes des Fées (1). SAIS ; Tom Pouce, par P. J. STAIIL ; les Ce qui a manqué presque dans tous les temps 9 la littérature enfantine, ce sont les écrivains de talent. Si l'on devait juger de cette littérature par les Contes à ma Fille, les Contes à mon Neveu et les innombrables contes à dormir debout dont nous sommes infondés chaque année à l'approche du mois de janvier,' il faudrait croire que la composition des livres à l'usage des enfants est devenue le patrimoine des académiciens sur le retour et des sousmattresses de pensionnat. Voici un éditeur qui a voulu que les enfants fussent aussi bien traités que les grandes personnes; il a fait appel aux écrivains les plus en vogue, et leur a demandé de nouvelles histoires merveilleuses. C'est d'abord l'auteur de lasteare au Diable et de la Petite Fadettedeux chers-d'reuvre. George Sand, en gribouillant Gribouille, s'est rappelé les riants tableaux qu'il avait semés çà et là dans ses précédents ouvrages, et il a écrit un petit conte dont il sera longtemps parlé dans les veillées enfantines; après George Sand, Alphonse Karr, qui serait un grand marin s'il n'était un de nos .plus spirituels littérateurs , nous raconte toutes les merveilles qu'il a découvertes dans ses plongeons au milieu des vagues. L'Océan s'est illuminé de splendeurs inouïes, et il a montré l'historien de Sainte.Adresse ses palais en coquillages, ses Lou. ores en turquoises, et ses Tuileries en diamants. De l'empire de la mernous passons au Royaume des Roses; un beau royaume, celui-là, qui renalt Omri« année et qui n'a rien à redouter des révolutions tant qu'il y aura des printemps. Puis il y o encore Tom Pouce, qui a obtenu les honneurs d'une troisième édition; Tolu Pouce, un héros tnicroscopique, auquel il arrive les plus surprenantes aventures. Cette charmante collection, cette biblio• thèque choisie de l'enfance, se edrapose en outre de Trésor des Fèves, par Charles Hodler; des Aventures du Prince Chènevis, par Léon Gozlan ; de la Bouillie de la Princesse Berthe, par Alexandre Dunes; de l'Histoire de la Mère Michel et de son chat, par de Labédollière, et enfin du Prince Coqueluche, par Edouard Ourlien. L'éditeur a en soin que les. gravures fussent à la hauteur du telle. Des dessinateurs habiles, tels que Granville, Gérsrd-Séguin , autan , Tony Johannot, Maurice Sand, ont. illettré ces petits livres de vignettes charmantes. Nous avons 'surtout remarqué les Illustrations de Gribouille , dues au crayon de M. Mannes Sand. Nous sommes assuré que l'auteur de Gribouille ne se plaindra pas du dessinateur. Le crayon de l'un' semble falt exprès pour la plume de l'antre. 1) nits illaarbarJ , rue Richeiro ,

temps il était réduit à ne plus savoir de quels aliments se nourrir, tant ses digestions étaient douloureuses, tant le mal faisait de progrès et le poussait vers la tombe. Sa femme l'y a précédé; elle est morte à Enghien-les-Bains le 6 septembre dernier. Perlet, qui ne l'avait pas quittée pendant toute sa maladie, fut témoin de ses derniers moments ; ce fut un coup, dont-il ne se releva point. Trois mois après il n'était plus : sa femme était morte un vendredi à huit heures du soir ; il mourut à la même heure un vendredi.

Quoique Perlet ne jouât plus, il était utile au théâtre par la manière dont il savait en parler, par les avis précieux qu'il ne refusait point aux jeunes comédiens qui sollicitaient le secours de ses lumières et de son expérience; il était par ses nobles et excellentes-qualités nécessaire à ses amis, qui le regretteront toujours. 51 décembre SAMSON (de la Comédie-Française).

En résumé , la collection dont nous parlons est un très-joli cadeau d'étrennes ; et si nous avions le bonheur d'être encore un petit garçon, , nous préférerions de beaucoup Gribouille Tons ' Pouce et les Fées de la lier à tous les marrons glacés et àtoutes E. T. les pralines des confiseurs. 3. LISTE. — SOUSCRIPTION POUR LES INCENDIÉS DE ClIORDES. M. Jacques , à Charleville , ancien habitant des 5 ' Hautes-Alpes 5 M. le marquis de Laincel , à Suze-la-Rousse.. . . . 6 M. Durand, à Paris. Total ..... 16 fr. Total des deux premières listes.. . 346 Total ...... 360 fr.

4. LISTE. — SOUSCRIPTION POUR LE MONUMENT DE hIARVY. Un ami, 5 fr. —Vivant Beaucé, 40 fr. — Fessart, graveur, 10 fr.— Bouquet, artiste, 40 fr. — E. F., 20 fr. —Eugène Fayard, 20 fr. — Coster, 20 fr. — Léopold Alphen, 20 fr. — Sdarcus Oppenheim , 20 G. — Anselme Alphen, 20 fr. — Joseph Alphen, 20 fr. — Eugène Alphen, 20 fr. Louis Alphen, 20 fr. — Madame Edmond Alphen, 5D fr. — Achille Alphen, 20 fr. — Constant Alphen, 50 fr. — Germain Alphen, 20e. — Edmond Baba, 20 fr. —Javel Alphen, 20 fr. — Madame Salomon Alphen, 20 fr. — Jules de Hamy, 10 fr. — Tackeray,, littérateur, à Londres, 50 fr. — Madame Tolet, à Londres, 25 fr. — Mademoiselle Tond, à Londres, 45 fr. — M. Todd , à Londres, 25 fr. — Paul de la Ville-Lelieux, 20 fr. — Delbarre, peintre, 3 fr. — Alfred Monsaud, 5 fr. —Édouard Larocbe, 20 fr. — Eugène Sottier, 5 fr. — Henri Laviel, 4 fr. — Beranger, 4 fr. — Lemoine, 1 fr. —Pastolot, 2 fr. — Geffroy, 2 fr. — Edmond Latoche aine, 5 fr. — Abel Laroche; 1 fr. f fr. — Tutsi ..... . 647 fr. Total des trois premières listes. . . . 626 fr. Total..... 1,243 fr.

EXPLICATION DU DEIRNIER RÉBUS.

Le salon de celte année tombeau, s'il faut en croire

los

on dit.

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Tiré à la presse mécanique do PIAN valsas,: 36, rue de Vaugirard, 1 Paris.


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