La lettre trimestrielle de La Fabrique de l’industrie Automne 2015
En bref En cette rentrée d’automne, La Fabrique publie deux ouvrages. Le premier porte sur les entreprises de taille intermédiaire (ETI) et leurs leviers de croissance. Le second traite de la réglementation et la normalisation comme facteurs de compétitivité pour les entreprises de toutes tailles. La note sur les allégements de charges, la compétitivité et l’emploi, publiée en juin dernier, a fait l’objet d’une soirée-débat en septembre, en partenariat avec COERexecode. Celle sur les ETI a été diffusée lors du vernissage de l’exposition « Des usines et des hommes » organisée par le METI au Petit Palais. Celle sur la normalisation et la réglementation est présentée lors d’une table-ronde organisée aux Journées de l’économie de Lyon (JÉCO, du 13 au 15 octobre). Plusieurs autres manifestations sont actuellement en préparation, dans le cadre des JÉCO et du MIDEST (17-20 novembre).
Nouvelles publications et manifestations Paroles d’ETI : les entreprises de taille intermédiaire à la conquête de la croissance Les ETI, ou entreprises de taille intermédiaire, sont des entreprises qui réussissent, embauchent, innovent et tirent la croissance. Et pourtant, on en parle peu. Ces belles inconnues fabriquent des herbes aromatiques surgelées, des tiges de freinage, du fil d’acier fourré, des textiles intelligents ou des lignes de fabrication pour la semoule… Qu’elles soient patrimoniales, familiales ou issues du recentrage d’un groupe, elles présentent des caractéristiques communes et connaissent des difficultés similaires. Comment croître, se développer à l’international, innover, financer sa croissance, attirer et gérer les talents, construire un climat social favorable ? Quels sont les atouts spécifiques sur lesquels elles s’appuient ? Quels sont les obstacles qu’elles doivent surmonter ? Cet ouvrage donne la parole à une trentaine de dirigeants d’ETI et de grosses PMI, qui analysent les ressorts de leur croissance. Ces témoignages sont issus d’une série de séminaires organisés par La Fabrique et soutenus par METI, FBN France, Bpifrance, l’Ecole de Paris du management, l’UIMM et le Collège des Bernardins.
Lettre trimestrielle – septembre 2015
Le livre représente une mine d’informations pour les entreprises qui construisent leur stratégie de croissance. Il permet par ailleurs de sensibiliser les pouvoirs publics aux défis spécifiques des ETI et à leurs besoins. Enfin, cet ouvrage contribue à faire connaître au grand public le rôle majeur que jouent ces entreprises pour la solidité de notre tissu industriel. Paru le 8 septembre, il a notamment été distribué lors du vernissage de l’exposition photographique « Des usines et des hommes », organisée par le METI au Petit Palais de Paris le 14/09.
Réglementation, normalisation : leviers de la compétitivité industrielle De nombreux rapports produits par des responsables politiques, des entrepreneurs ou des économistes font état du poids excessif et croissant de la réglementation dans notre pays et de ses conséquences défavorables sur la compétitivité. Cette note de La Fabrique présente les débats en cours et les actions engagées, dont le récent « choc de simplification ». Par ailleurs, la réglementation est souvent confondue dans le débat public avec la normalisation. Or, les normes renvoient à une démarche bien distincte, initiée par les acteurs économiques pour signaler les qualités ou la compatibilité de leurs produits. Elles sont un élément important de la stratégie d’influence sur la scène internationale et de développement des marchés à l’export. Dans cette perspective, elles constituent un levier de compétitivité à valoriser. Cette note met aussi l’accent sur la complémentarité entre règles et normes pour structurer le marché vers une offre de produits et services de qualité, à l’heure où l’une des pistes de redressement de l’industrie française est précisément sa montée en gamme. La note, qui sort publiquement le 6 octobre, sera présentée au cours des Journées de l’économie de Lyon, à l’occasion d’une table-ronde organisée par La Fabrique et intitulée « Normes « Une réglementation foisonnante environnementales : leviers de la compétitivité ? ». pèse sur la compétitivité de Cette table-ronde se tiendra le 13 octobre à l’industrie française [mais] on ne l’université catholique de Lyon. Elle réunira Emilie peut se contenter d’aborder les Bourdu, chef de projet à La Fabrique de l’industrie, sujet de la réglementation et de la Stefan Ambec, directeur de recherche à l’INRA et à normalisation sous un angle négatif. Règles et normes peuvent la Toulouse School of Economics, Marie-Claire être un moyen de monter en Derycke, responsable énergie et environnement du gamme, d’asseoir la confiance site de Mulhouse et responsable du club métier des partenaires commerciaux environnement de PSA Peugeot Citroën, Laurent pour conquérir des marchés. » Pomeau, responsable du pôle Gestion, Etudes et
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Prospective de l’AFNOR ; elle sera animée par Jean-Marc Vittori, éditorialiste au journal Les Échos.
CICE, Pacte de responsabilité... : quels effets des allégements de charges sur la compétitivité et l’emploi ? Le 17 septembre, La Fabrique de l’industrie a organisé avec CoeRexecode et avec le support de l’Institut Montaigne, une conférence sur le coût du travail, la compétitivité et l’emploi. Animée par Bertille Bayart, rédacteur en chef au Figaro Économie, la table ronde réunissait : Jean Pisani-Ferry, commissaire général de France Stratégie, Louis Gallois, président du conseil de surveillance de PSA Peugeot-Citroën, Eric Heyer, directeur analyse et prévision de l’OFCE, Gilles Koléda, économiste (Seuréco-Érasme) et JeanFrançois Ouvrard, directeur des études de Coe-Rexecode. Économistes et industriels ont partagé le constat que le financement de la protection sociale ne pourrait, en France, rester durablement assis sur le seul travail salarié. Mais les débats demeurent vifs sur les effets à attendre des baisses de charges en termes de croissance et d’emploi. Comme l’a rappelé Gilles Koléda, baisser le coût du travail pour les entreprises exposées à la concurrence internationale leur permet de conquérir des parts de marché, donc d’augmenter leur production et leurs emplois, tout en améliorant la balance commerciale du pays. Si les économistes, dans leur immense majorité, prédisent que les allégements créent, à court terme, davantage d’emplois quand ils portent sur les bas salaires, Jean-François Ouvrard a pourtant observé que le chômage est toujours à 10 %, après vingt ans de politique d’allégements sur les bas salaires. Pourquoi ? Parce que les effets sur l’emploi des allégements sont toujours temporaires, progressivement réduits à zéro par l’inflation salariale. Ce ballon d’oxygène provisoire doit donc être mis à profit, par exemple pour investir dans l’outil de production et les compétences, si l’on veut que ses effets soient pérennes. Or, les allégements sur les bas salaires ont été régulièrement accompagnés de « coups de pouce » au SMIC, ce qui en diminuait en même temps l’efficacité pour lutter contre le chômage. Aujourd’hui, ces allégements servent surtout à compenser pour les employeurs un coût de SMIC plus élevé que dans les autres pays européens. Si l’objectif prioritaire est la montée en gamme, a remarqué Eric Heyer, alors pourquoi ne pas créer un crédit d’impôt export ou un crédit d’impôt investissement ? Cela éviterait les nombreux risques de fuite des allégements (ciblage imparfait sur les entreprises qui en ont besoin, déperdition sous forme d’augmentations de salaires…). Et Denis Ranque de conclure : « le plus simple ne serait-il pas de diminuer les charges uniformément ? ». Chez la plupart de nos voisins, le financement de la protection sociale repose, en partie, sur l’impôt et non sur les seuls salariés.
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Le CICE est un crédit d’impôt, « un mécanisme compliqué, a convenu Jean PisaniFerry, qui a demandé du temps d’apprentissage aux entreprises. » Le gouvernement a promis de le convertir en baisse de charges à horizon 2017. « La conversion sera loin d’être simple : le diable est dans les détails et toutes ne s’y retrouveront pas » a prévenu Jean-François Ouvrard. Par ailleurs, Jean Pisani-Ferry a rappelé que, pour des raisons de disponibilité des données, on ne pourrait réellement apprécier les effets du CICE sur la compétitivité et l’emploi qu’en 2017, sur la base des données de 2014. Conclusion logique : le CICE sera normalement transformé avant d’avoir pu être proprement évalué !
Projets en cours L’impact de la qualité de vie au travail sur l’engagement des collaborateurs et la compétitivité Un groupe de travail ouvert, auquel l’ARACT d’Île-de-France et Terra Nova se sont associés, discute à partir de témoignages d’entreprises industrielles des liens possibles entre la qualité de la vie au travail, la qualité du dialogue sur le travail, l’implication des collaborateurs et la performance économique. La session des entretiens est maintenant close. Des approches bibliographiques et quantitatives sont menées en parallèle. Un premier document d’étape sera prochainement mis en débat.
L’usine du futur Une étude est en cours pour mieux définir les différentes facettes de cette notion et analyser la manière dont différents pays encouragent la modernisation de leur appareil de production. Des premiers documents de travail sont disponibles sur le site de La Fabrique, pour commentaires et enrichissements. Un autre axe étudié est celui de l’impact de la digitalisation de l’industrie sur les compétences et qualifications. Plusieurs auditions ont été menées ; un document d’étape sera prochainement publié.
« Histoires de croissance » : le séminaire dédié aux dirigeants d’ETI ouvre une nouvelle saison Réservé aux dirigeants d’ETI, le séminaire de La Fabrique est l’occasion de mettre en avant la capacité de ces entreprises à rebondir et à trouver des solutions alternatives pour faire face aux défis qui leur sont imposés. Six séances ont été organisées entre décembre 2012 et juin 2013, sur différentes thématiques : internationalisation, innovation, qualité des relations sociales, compétences clés, financement et coopérations interentreprises. Elles ont permis la réalisation de l’ouvrage « Paroles d’ETI », paru en septembre 2015. Convaincus de son intérêt, La Fabrique de l’industrie et ses partenaires ont souhaité relancer cette initiative en 2015-2016. La première séance aura lieu le 3 décembre 2015, sur l’usine du futur et son impact sur l’évolution des compétences et des qualifications des salariés. D’autres séances sont en cours de préparation sur la transition énergétique, la croissance externe, l’accès aux marchés africains, la transformation numérique et les relations avec les clients et parties prenantes, le design, le bonheur au travail. Elles se dérouleront tout au long de l’année 2016.
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Actions ciblant le jeune public « Des photos pour en finir avec les clichés » Des élèves d’une classe de 1ère (lycée Jacques Brel de Vénissieux) ont visité deux usines de l’agglomération lyonnaise, Volvo Trucks et Samson Régulation. Cela a été l’occasion pour eux d’un premier travail photographique, qui leur a permis d’exercer leur regard et leur réflexion. Accompagnés d’un photographe professionnel, Denis Lafontaine, les lycéens ont réalisé des prises de vues sur différentes thématiques : les métiers industriels, l’organisation du travail (notamment les relations entre hommes et machines), la place de la femme dans l’industrie… Les élèves présenteront leurs photos, impressions et réflexions le 13 octobre, lors des Journées de l’économie de Lyon et dialogueront avec les responsables des entreprises visitées et le public. Leurs photos seront exposées dans le hall de la CCI de Lyon puis à l’occasion d’autres manifestations comme le MIDEST ou la Semaine de l’industrie.
Une journée sur la formation et l’emploi des jeunes au MIDEST La Fabrique de l’industrie s’associe au salon mondial de la sous-traitance industrielle (MIDEST) pour organiser une journée dédiée à la formation et l’emploi des jeunes dans l’industrie, le 18 novembre. Elle participera à l’organisation de speed meetings entre jeunes et industriels, dont Louis Gallois, et de rencontres entre jeunes pour échanger sur leurs formations. Par ailleurs, en partenariat avec des fédérations professionnelles et d’autres institutions (Onisep, ANAF, Randstad, etc.), La Fabrique animera un espace dédié aux jeunes en recherche de formation et d’emploi.
Ateliers pédagogiques avec des professeurs de lycée Le 14 octobre, dans le cadre des Journées de l’économie de Lyon, La Fabrique organise avec l’Inspection générale de l’éducation nationale un atelier pédagogique à l’attention de professeurs d’économie et de gestion sur les facteurs de production et leur évolution dans l’industrie du futur (nouveaux moyens matériels et immatériels, rôle de l’homme dans l’industrie…).
Accompagnement de deux classes du lycée de Nogent le Rotrou dans leur découverte de l’industrie L’objectif est double : faire travailler les lycéens sur des notions de cours appliquées à l’industrie et favoriser les échanges entre eux et les industriels. Dans cette optique, des ressources pédagogiques ciblées sur les facteurs de production seront étudiées en cours et des visites d’établissements industriels organisées entre les mois d’octobre 2015 et mars 2016. Durant la semaine de l’industrie, une demi-journée d’échanges sera programmée au lycée pour que les élèves puissent discuter avec des professionnels de l’industrie présents de ce qu’ils ont retenu de l’étude des facteurs de production, de leurs visites d’établissements et puissent aussi poser leurs questions librement, notamment sur les métiers et les perspectives de carrières.
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