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TYPO
GRA
PHES Stanley MORISON Herbert BAYER Roger EXCOFFON
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DES
INDEX
TYPOGRAPHES
Stanley MORISON biographie times new roman anatomie de la lettre les réales
3
Herbert BAYER biographie universal anatomie de la lettre les linéales géométriques
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Roger EXCOFFON biographie antique olive anatomie de la lettre les linéales « milieu de siècle »
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S
STANLEY
MORISON
1889 à 1967
BIO
GRAPHIE SA JEUNESSE
Ayant quitté l’école très jeune pour travailler, Stanley Morison n’est pas du tout en contact avec les milieux de l’édition et de l’imprimerie. Il est intéressé par la lecture de livres sur la religion catholique, souvent anciens, ce
qui l’amène à s’intéresser à leur fabrication. Il acquiert progressivement une connaissance approfondie de la typographie, de son histoire, de son utilisation, et en devient un expert reconnu.
SA CARRIÈRE
De 1913 à 1914, il travaille au journal The Imprint. De 1919 à 1921, il travaille chez Pelican Press, puis de 1921 à 1923 chez Cloister Press à Manchester. Il est créateur et co-éditeur de
Victor Gollancz, pour la Cambridge University Press. Conseiller typographique du quotidien The Times à partir de 1929, il crée une nouvelle police, qui paraît le 3 octobre 1932 : le
la revue The Fleuronentre 1923 et 1930. De 1923 jusqu’à sa mort en 1967, il est conseiller typographique à la Monotype Corporation. Il crée la police Blado en 1923. Il réalise des maquettes et des couvertures pour les éditions
Times New Roman. Il publie, de 1935 à 1951, une histoire du quotidien The Times en quatre volumes. Il est rédacteur en chef du Times Literary Supplement (1945-1947).
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NEW
ROMAN
SON APPARITION
REGULAR
TIMES
Le caractère Times apparaît pour la première fois dans le quotidien britannique auquel il doit son nom le 3 octobre 1932. Depuis, le
Times New Roman est devenu probablement le caractère le plus répandu dans le monde.
SON INSPIRATION
Après une étude de lisibilité des caractères, des essais sont effectués avec du Plantin, du Baskerville et du Perpetua. Morison convainc
de la nécessité de mettre en œuvre un nouveau caractère, dont il dessinera en 1931 les ébauches que finalisera Victor Lardent.
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ANATOMIE DE LA
SON ALPHABÈTE
LETTRE
ABCDEFGHIJKLMNOPQRSTUVWXYZ abcdefghijklmnopqrstuvwxyz 1234567890
Axe vertical ou quasi vertical
Apex pointu
Empattements verticaux
Apex central avec empattement
Jonction articulée, la diagonale du bas partant de celle du haut
Queue descendante
Queue descendante
Haut contraste entre les pleins et déliés
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LES
RÉALES INTRODUCTION
elles
appelée Roman du Roi, créée à la fin du XVIIe
marquent la transition entre les Garaldes et les Didones. Cette catégorie est née avec la police
siècle par Philippe Grandjean (1666 - 1714) pour l’Imprimerie royale.
Appelées
en
anglais
Transitional,
SES CARACTÉRISTIQUES
Les réales se distinguent des Géraldes par un certain nombre de détails subtils, mais significatifs. L’évolution vers un axe vertical marque la transition vers un dessin purement typographique qui s’émancipe de l’influence du tracé de la plume. Les empattements sont bien marqués, mais moins profonds et moins triangulaires que la plupart des précédents. Bien que les empattements soient pour
la plupart triangulaires, la courbe en est souvent plus plus resserrée. Les Réales se distinguent également par une variation plus marquée des pleins et des déliés, évolution très controversée qui a suscité la critique, ces polices étant accusées d’être peu lisibles et trop claires pour une lecture confortable. Ce raffinement fut rendu possible par les progrès des techniques d’impression.
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HERBERT
BAYER
1900 à 1985
BIO
GRAPHIE SON ÉCOLE
Herbert Bayer fut l’un des derniers grands survivants du Bauhaus : bien qu’il n’ait passé que quelques années dans cette école pres-
tigieuse, les principes qui y étaient défendus demeurèrent pour lui de véritables lignes de conduite tout au long de sa carrière
SA PHILOSOPHIE
Pour lui, la publicité a un rôle économique et social à remplir dont l’instrument doit être la typographie « grotesque » ou « linéale ». Il va même jusqu’à chasser les capitales sous prétexte qu’il est plus simple de composer avec un seul alphabet. Aussi, dès 1925, il se consacre à mettre au point son propre alphabet de linéales sans majuscules : l’Universal. Dans
son atelier, Herbert Bayer n’admet que les formes de composition telles que le cercle, le carré, le rectangle, le triangle ainsi que les couleurs élémentaires comme le bleu, le jaune, le rouge ou le noir. De ses exigences, un style Bauhaus s’est très vite dégagé.
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UNIVERSAL
REGULAR
SES PARTICULARITÉS
Monolinéaire, la police Universal est presque entièrement formée d’unités géométriques simples: lignes droites, cercles et arcs de cercle. Elle est l’application rigoureuse d’un principe très réducteur, qui paradoxalement lui donne sa personnalité: le contraste entre
les contreformes mal définies du e et la contreforme parfaitement circulaire du b; la terminaison tronquée du e; la référence non résolue à une forme capitale hybride pour le g; le a et sa géométrie nettement différente des autres lettres.
SES SUCCESSEURS
En 1991, l’Universal a été redessinée par Matthew Carter dans Fontographer. L’ITC Bauhaus a également été décrit comme un avatar de l’Universal, mais constitue en réalité une évolution distincte du genre, en ce sens qu’il approche des solutions aux problèmes de rupture servant à résoudre certaines jonctions bizarres. Jan Tschichold tenta la même
expérience avec sa propre version d’Universal en 1926. Récemment ressuscitée par Foundry, cette police reflète une sensibilité et un sens graphique typiques de toute l’oeuvre de Tschichold. L’expression des principes géométriques y est moins rigoureuse que dans le Bayer Universal, mais c’est une police beaucoup plus agréable à l’oeil.
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ANATOMIE DE LA
SON ALPHABÈTE
LETTRE
Aucun empattement
Plusieurs lettres faites à partir de la même structure
Formes simplifiées
Contreformes rondes
Aucun contraste entre les pleins et déliés
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LES
LINÉALES
GÉOMÉTRIQUES
INTRODUCTION
Les Linéales géométriques incarnent l’idée que les caractères peuvent être réduits à de simples unités géométriques et dépouillés de toute association historique. Elles sont
caractéristiques de l’esprit moderniste du Bauhaus qui domina l’idéologie graphique en Europe des années 1930 aux années 1950.
SES PRINCIPES
Cette catégorie s’oppose directement à la tradition « artisanale » de retour aux sources qui avait présidé à la renaissance des Humanes, avec William Morris. Elle affirme au contraire l’intégrité de la machine
et les qualités irréductibles des formes géométriques. Cette affirmation des principes géométriques reflète une volonté d’éliminer de la conception de caractères toute valeur symbolique ou référence à une tradition.
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ROGER
EXCOFFON
1910 à 19853
BIO
GRAPHIE SES DÉBUTS
Issu d’une famille de minotiers et de magistrats, Roger Excoffon est né à Marseille en 1910. Après avoir entrepris des études de droit pour lesquelles il avoue n’avoir aucune prédisposition, il décide finalement de se consacrer à sa seule passion : la peinture.
Il « monte » alors à Paris où il pratique le dessin et la peinture en fréquentant plusieurs académies libres. Fuyant les écoles afin d’échapper à tout enseignement didactique, il se fait fort de se préserver de toute influence et de forger son propre style.
SON INFLUENCE
Roger Excoffon a largement participé au renouveau de la création typographique intervenu en France dans les années 1950.« En moins de quinze années, la conjonction de Roger Excoffon avec la fonderie Olive a doté la France de ce qu’elle n’avait jamais connu depuis
la “belle époque” de Georges Auriol et de Georges Peignot, au début de ce siècle », note Maximilien Vox dans le catalogue de l’exposition organisée par la Monnaie de Paris en 1986, trois ans après sa mort à Paris en 1983.
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ANTIQUE
ROMAN
OLIVE
SES COMPÉTITEURS
Dans le milieu des années 1950, plusieurs autres fonderies typographiques travaillent sur de nouvelles familles de caractères sans
empattement. Notamment Debery Peignot avec la police Univers de Frutiger et Haas, en Suisse, avec Helvetica de Miedinger.
SON BUT
Contrairement à la majorité des familles de caractères de Roger Excoffon, l’Antique Olive était destinée à être utilisée pour des textes continus. En effet, le célèbre typographe souhaitait que sa police soit non seulement appropriée à la publicité, mais aussi
agréable et facile à lire. Avec ce nouvel intérêt pour les caractères sans empattement, il était naturel pour lui de s’essayer à la conception d’un ensemble de typographies de ce genre pour un marché en croissance.
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ANATOMIE DE LA
LETTRE
SON ALPHABÈTE
ABCDEFGHIJKLMNOPQRSTUVWXYZ abcdefghijklmnopqrstuvwxyz 1234567890
M Ba e G g ABC Sans empattement
Hauteur d’x importante
Traverse droite
Pas de spur sur le g capital
G bas de casse simplifié
Peu de contraste entre les pleins et déliés
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LES
« MILIEU
INTRODUCTION
DE SIÈCLE
Les linéales ‘milieu de siècle’ sont en fait des interprétations plus récentes des Linéales ‘début de siècle’: elles datent des années 1950, et reprennent les éléments essentiels de la nouvelle typographie suisse et du style
«
LINÉALES
moderniste international. Elles sont plus mécaniques que les premières Linéales, avec moins de variations d’épaisseur, une chasse plus large et un oeil nettement plus haut.
SA NEUTRALITÉ
Les Linéales ‘milieu de siècle’ en général, et Helveltica en particulier, sont souvent accusées d’avoir un aspect anonyme ou mécanique. S’il est vrai, qu’elles ont moins de personnalité que la plupart des autres polices, c’est à la fois leur force. De bien des façons, elles incarnent l’idéal de transparence est résumé par Beatrice Warde, selon laquelle le caractère doit
être comme un verre en cristal, interférant le moins possible entre le lecteur et le texte. Bien que ces polices ne se réfèrent à aucune tradition régionale ou décorative particulière, leur succès auprès du mouvement moderniste suisse les a finalement fortement associées aux idées conceptuelles de leur époque.
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SOURCES ENCYCLOPAEDIA UNIVERSALIS (2011) ‘BAYER Herbert 1900-1985’, site web, retrouvé le [12 octobre 2011] à http://www.universalis.fr/encyclopedie/herbertbayer/. ENCYCLOPAEDIA UNIVERSALIS (2011) ‘EXCOFFON Roger 1910-1983’, site web, retrouvé le [12 octobre 2011] à http://www.universalis.fr/encyclopedie/rogerexcoffon/. HILL, Will. Le language de la typographie. Atout carré. Paris: Groupe Eyrolles, 2006, 192 pages. IDENTIFONT (2011) ‘P22 Bayer Universal’, site web, retrouvé le [16 novembre 2011] à http://www.identifont.com/show?1ZJ LAROUSSE (2011) ‘Stanley Morison’, site web, retouvé le [12 octobre 2011] à http://www.larousse.fr/encyclopedie/ehm/Morison/178837.
L’EXPRESS (2011) ‘Hebert Bayer’, site web, retrouvé le [12 octobre 2011] à http://fr.ulike.net/Herbert_Bayer. UPPER AND LOWER CASE MAGAZINE (2011) ‘The Speed and Grace of Roger Excoffon’, site web, retrouvé le [16 novembre 2011] à http://www.itcfonts.com/Ulc/ OtherArticles/Excoffon.htm WIKIPEDIA (2011) ‘Herbert Bayer’, site web, retrouvé le [le 12 octobre 2011] à http://fr.wikipedia.org/wiki/Herbert_Bayer. WIKIPEDIA (2011) ‘Roger Excoffon’, site web, retrouvé le [12 octobre 2011] à http://fr.wikipedia.org/wiki/Roger_Excoffon. WIKIPEDIA (2011) ‘Stanley Morison’, site web, retrouvé le [12 octobre 2011] à http://fr.wikipedia.org/wiki/Stanley_Morison.
Fannie Berrouard