EN COURS DE
RECHERCHES
EN COURS DE
RECHERCHES FANNY ROUSSEAU
Diplôme des Métiers d’Art, Arts textiles option artisanat numérique Lycée Jean-Pierre Vernant, Sèvres (92) Session 2016
REMERCIEMENTS À titre de préambule je souhaite remercier les personnes qui m’ont aidé et accompagné tout au long de ce projet. Tout d’abord, un grand merci à l’équipe pédagogique du DMA pour leurs enseignements. En remerciant plus particulièrement Madame Chevance pour son accompagnement lors de la première année, Madame Vallas pour sa participation à ma progression technique et plastique au cours de ces deux années ainsi que Monsieur Laveau pour sa patience et son aide en atelier numérique. Je souhaite ensuite remercier les intervenantes textiles que sont Myriam Drosnes, Béatrice Genaudeau et Claire Jochum pour la transmission de leurs savoir-faire. Aussi, je remercie Monsieur Alexandre Zongo, mon maître de stage qui m’a fait découvrir un métier passionnant et m’a conforté dans mon envie de travailler dans la confection de vêtements. Je remercie ensuite l’ensemble de l’équipe pédagogique et administrative du Lycée Jean-Pierre Vernant grâce à qui, sur mes cinq ans passés dans cet établissement, j’ai pu grandir en tant que personne et développer mon esprit créatif. Enfin, je remercie particulièrement Flavien, ma mère et mes adorables amies d’atelier qui ont su me soutenir dans les moments joyeux et les moments plus difficiles.
< Sommaire
< La place du temps Le temps et la création Quels temps dans la mode ? Comment repenser les temps de création d’un vêtement ?
< Rejouer le système Ce système ? Copier-coller-couper Mon système
< Ce que c’est Mon laboratoire de recherches Fab Lab/Think Lab Laboratoire La miniature Le tissu comme page blanche Couleur et symbolique Choix de matières Système produisant des gammes
_11-17
.12-13 .14-15 .16-17 _19-25
.20-21 .22-23 .24-25 _27-45
.28-31 28-29 30-31 .32-33 .34-37 34-35 36-37 .39-45
< Presque fini
_47-87
Le global-system Le motif minimaliste Le vêtement et la pince Du virtuel au réel Du plat au volume Passage de pinces
.48-49 .50-55 .56-69 58-65 66-67 68-69
Le vêtement et le pli L’accumulation de la matière Mise en forme du plis
.70-79 72-73 74-79
Le vêtement et la découpe Un infini de pièces (sub)Division de la matière
.80-87 82-83 84-87
< Infiniment fini
_88-99
Les assemblages Le temps des finitions Fontes
.90-91 .92-97 96-97
Le motif découpé
.98-99
< Relation créateur/création Savoir s’arrêter La création comme miroir du créateur
< Le dernier temps Photographies Conclusion Lexique Sources
_101-118
.102-103 .105-118 _121-139
.122-133 .134-135 .136-137 .138-139
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Dessiner. Tracer. Construire. Mouler. Patronner. Régler. Couper. Épingler. Assembler. Coudre. Pincer. Plier. La performance Eternity Dress montre, propose, met en valeur les différents temps liés au vêtement. Illustration complète du vêtement, la performance dépeint à la fois les temps de création et la mode à travers les temps, rejouant sur les codes et les éléments du passé. Un public néophyte face à un savoir-faire spécifique. La technique est rendue vivante, mouvante et se rapproche de la sculpture antique. La présentation d’une multitude de possibilités à partir d’une base-robe support à montrer ce savoir-faire inchangé dans le temps.
Cet homme, historien de la mode et directeur du Musée de la Mode, montre aussi l’intérêt d’une connaissance multiple : technique et historique. Il puise dans les archives pour créer une vision moderne d’un artisanat ancestral.
Eternity Dress pose la question de l’évolution du vêtement, repensant la petite robe noire, en mettant au goût du jour les formes archétypales du vêtement. Intégrée dans une période où le client souhaite en connaitre plus sur la façon (dans le sens de l’exécution), la performance d’Olivier Saillard répond à une soif de savoir.
De plus, la variation infinie basée sur des éléments textiles amène la notion de système en jouant sur l’accumulation, la greffe, le déplacement.
Que se passerait-il si les temps de création du vêtement étaient repensés ? C’est-à-dire repenser, adapter les différentes étapes de la création. Penser le vêtement comme une suite d’éléments, une suite d’actions, une suite d’étapes formant un système personnel.
Enfin, il s’agit de montrer la relation entre le créateur-modéliste et le vêtement. L’un n’existe pas sans l’autre. Il n’y a pas d’approche stylistique à l’objet, seul le geste est représenté par la main. Autrement dit, le créateur permet de montrer les dessous d’un vêtement.
Extraits du teaser de la performance Eternity Dress d’Olivier Saillard et Tilda Swinton, en partenariat avec Chloé.
Le temps, sa place. Le système et son créateur. L’objet-vêtement. Le temps de travail. Le presque fini et l’infiniment fini.
Novembre 2013, École Nationale des Beaux-Arts de Paris.
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< LA PLACE DU TEMPS >
1/ Le temps et la création 2/ Quels temps dans la mode ? 3/ Comment repenser les temps de création d’un vêtement ?
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temps n. m.
1 La durée. Le temps passe vite. | «Ô temps, suspends ton vol!» (Lamartine, «Le Lac», Méditations poétiques).
NOTE TECHNIQUE
L’unité de mesure de base est la seconde. 2 Espace de temps. J’ai trop peu de temps à consacrer à la lecture. | «J’entendais avec épouvante le tonnerre/du temps éclater dans mes veines» (Alain Grandbois, Les Îles de la nuit).SYNONYME instant. 3 Époque. Les temps modernes. | Le bon vieux temps. SYNONYME ère. 4 Période. Le temps des récoltes. | Le temps des fêtes.
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< Le temps et la création Qu’il soit temps de création, temps du vêtement ou bien durée, le temps est un paramètre très important contre lequel le créateur se bat bien souvent. En observant les différents métiers liés au vêtement, la conclusion peut être rapidement faite, le temps est au centre de toutes choses. Une date limite de commande, une saison, une période, le cycle de création est mené par le temps. Dompter ces temps nécessite une organisation, une partition et une créativité qui permettent de faire de cet ennemi, un allier. Qu’il soit limité ou illimité, le temps est un enjeu important et il doit être réfléchi, peutêtre même plus que les autres aspects du travail. Il influe sur la quantité, la qualité ainsi que le cout d’une production. En pensant le temps comme une partie majeure de la création, une évolution créative et technique est possible. En effet, à la fois contrainte et atout, jouer sur les temps peut amener à pousser les limites et les à-priori en matière de création.
Extraits de mon rapport de stage : Le temps d’une mesure.
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< Quels temps dans la mode ? Pour Baudelaire « la modernité c’est le transitoire, le fugitif, le contingent », ainsi mode et modernité ont la même définition, ancrés dans un instant, un présent défini. S’intéresser à la mode, dit Baudelaire, c’est « comprendre le caractère de la beauté présente », c’est à dire utiliser la mode comme le médium de compréhension du présent afin de le rendre intelligible. La mode est un marqueur, une trace d’un cadre spatio-temporel. La mode, éphémère, permet de comprendre le temps qui, lui aussi, est éphémère. Le présent et la mode sont tout deux défini par un même principe : le fugitif.
.saisons La séquence de l’année en deux saisons dans le domaine de la mode amène un rythme spécifique à la création. Parfois pointé comme un des à-coté de la société de consommation, les deux saisons de la mode (automne-hiver/ printemps-été) demandent aux créateurs de faire preuve d’une créativité exacerbée quitte à « abîmer » certains créatifs tel que Raf Simons lorsqu’il était à la tête Dior :
« Il me fallait d’avantage de temps entre les collections pour trouver l’inspiration. Je La mode c’est donc jouer avec l’éphémère et ne suis pas le genre à aimer faire les choses l’intemporel. Que ce soit formellement, dans 1 une histoire du vêtement très fournie ou bien vite, les idées ont besoin de mûrir. » avec les techniques et protocoles de la création. En 2016, aux lendemains des semaines C’est ainsi que jouer sur les techniques artisa- de la mode, émergent des créateurs sounales, porteuses d’histoire et les techniques haitant s’émanciper de ce système en calnumériques, plus récentes et peut-être un peu mant le rythme induisant un changement. intimidantes, amène des formes et des protocoles modernes.
.étapes de création
.intemporalité
Lors de la création un protocole, une marche à suivre est à respecter. Dans la création du vêtement une technique globale, mondiale, permet une compréhension de la fabrication à travers le monde. Un système unique reposant sur La notion de temps amène avec elle celle de le corps. Le système devient cependant d’aul’intemporalité. Les deux notions sont en lien tant plus intéressant lorsqu’il est modifié, détourné ou mis en valeur. Bien souvent cachées, direct du à l’influence de l’un sur l’autre. ces étapes, ces temps sont des paramètres intéBeaucoup de silhouettes ont su se démar- ressants sur lesquels intervenir. quer et dépasser l’effet de mode, façon pasMartin Margiela, pour sa collection de prinsagère de s’habiller à un moment donné, qui, temps 1997, dissèque et déconstruit les étapes par définition, est donc fugace, pour rester aude création d’un vêtement. jourd’hui encore, dans l’ère du temps. Adjectif Qui n’est pas touché par le passage du temps Ne pas confondre avec atemporel
1
Propos recueillis par Challenges, site d’actualité économique
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Se basant sur le buste où le vêtement est .historiques créé, il joue sur les codes de création du vêtement et de sa représentation. Il s’arrête volonLes peaux de bêtes à la préhistoire. Le vêtetairement à une étape du processus pour don- ment drapé (chiton, toge) en Antiquité. Le vêner au lecteur une vision figée d’un moment tement unisexe au Moyen-Age. Puis la longueur fugace de la création. des vêtements augmente, des traînes apparaissent. Le milieu du XIVème siècle est marqué En effet, le moulage sur buste est bien sou- par la différenciation entre les vêtements masvent une des premières étapes de la création culins (courts) et féminins (longs). Les styles et d’un vêtement et n’est en général pas une fina- ornementations évoluent du XVIème siècle au lité. 1 XIXème siècle, sobriété, fantaisie, volume... Puis un retour à des formes plus simples, plus pra.durées de vie tiques au cours du XIXème siècle pour se démocratiser aux XXème et XXIème siècles. De la réflexion à la mise en vente, à la consommation, le vêtement vit à travers le Au début du XXème des créateurs comme créateur, le vendeur et l’acheteur. Au cours du Paul Poiret et Coco Chanel ouvrent leurs maitemps, la consommation du vêtement varie, sons de couture, des précurseurs. La mode évod’un nombre restreint fait sur-mesure, avec de lue ensuite dans une idée de renouveau,afin belles étoffes à une surconsommation du vête- de s’extraire des codes du passé : plus court, ment manufacturé, peu cher et proposant un plus proche du corps, plus coloré. Tout est celarge choix dans la garde robe. pendant lié à l’histoire du vêtement avec l’idée d’un cycle infini dans le renouvellement du vêÀ la fois protégé dans les musées ou à la por- tement. À notre époque, les créateurs se jouent tée de tous dans les magasins, le vêtement est des codes historiques et techniques, les reviun consommable sans cesse en quête de renou- sitent, les modernisent. veau. Contrairement à une baguette de pain ou une tomate, le vêtement est consommé de façon visible. Souvent propre à un genre et parfois à un âge ou une communauté, il est à la fois une nécessité liée à la pudeur et un message au monde de ce que l’on veut être, ou paraître. Le vêtement, aujourd’hui, a une durée de vie limitée, créer, acheter, porter, jeter ou donner, puis un autre vêtement prend sa place. La durée de vie d’un vêtement n’excède souvent pas quatre ans, ce phénomène est à la fois lié à la qualité des vêtements et au changement incessant des modes saisonnées. 1
Voir pages 48-49.
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Haut : Post Couture Collective, One/Off Collection Bas : Vera de Pont, Pop-Up Droite : Issey Miyake, A-POC
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< Comment repenser les temps de création ? À travers les temps, beaucoup de créateurs ont voulu repenser la façon de créer le vêtement. Issey Miyake, créateur japonais, a voulu révolutionner la façon de «consommer le vêtement » par le biais de sa collection A-POC en 1999. A Piece Of Cloth ( un morceau de tissu) est composé de vêtements à confectionner soi-même suivant les lignes prédécoupées, une méthode révolutionnaire pour la chaine de production. Il est possible de retrouver ces façons de penser le vêtement comme une page blanche, en s’extrayant d’un archétype de production et de consommation chez The Post-Couture Collective ou bien Vera de Pont. Pensant le vêtement à travers les techniques manuelles et numériques, ces créateurs incluent l’acheteur dans le processus.
L’objectif de ce projet est de repenser, à la manière d’Issey Miyake, les étapes de fabrication du vêtement, alliant hautes technologies et artisanat d’art. Cependant, il n’est pas question de commercialiser, ainsi il n’y a pas de contraintes économiques. Il s’agit d’un laboratoire de recherche, exploitant possibilités et capacités du vêtement et de son créateur sous forme de système (expliqué ci-après). Les étapes de création du vêtement : construction par tracé, moulage, assemblage ; sont repensées par le biais de ce qui construit le volume d’un vêtement que sont les pinces, les découpes et les plis. Ajoutant, retirant ou greffant, la notion de système est amenée.
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< REJOUER LE SYSTÈME > 1/ Ce système ? 2/ Copier-coller-couper 3/ Mon système
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< Ce système ? La définition donne une idée claire de ce qu’est un système : un ensemble. Qu’il soit constitué de principes, d’éléments, de pratiques, le système mène à assurer une fonction définie. Un exemple fulgurant et visuel d’un système est la « Variation of Open Cubes » de Sol Lewitt. Par une analyse de sa base de travail simple, le carré, Lewitt réfléchit à un infini de variations de cubes ouverts, mais toujours stables. Sol Lewitt a eu pour désir de redéfinir son art et de s’extraire des expressionnistes abstraits des États-Unis. Inspiré par les constructivistes russes, son travail reflète une réflexion autour d’une géométrie totale. Pour lui, l’idée se transforme en machine qui produit l’art, en d’autres termes, il porte une très grande importance à la création de la machine-système qui est son art. Sa pratique de l’art est intuitive, elle implique l’intelligence mais n’a pas d’utilité définie.
système
Prendre une base simple, la repenser et l’amplifier, définir des paramètres, définir des protocoles et des possibilités aux applications multiples.
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n. m.
1. Ensemble organisé de principes coordonnés de façon à former un tout scientifique ou un corps de doctrine 2. Ensemble d’éléments considérés dans leurs relations à l’intérieur d’un tout fonctionnant de manière unitaire 3. Ensemble de procédés, de pratiques organisées, destinées à assurer une fonction définie 4. Moyen, plan employé pour obtenir un résultat 5. Appareillage, dispositif formé de divers éléments et assurant une fonction déterminée 6. Tendance à penser et à agir selon un ensemble de valeurs rigide et dogmatique
Variations Of Incomplete Open Cube, Sol Lewitt, annĂŠes 70.
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< Copier-coller-couper Le système numérique est composé de 1 et de 0, il est appelé binaire. Ce système est aujourd’hui utilisé dans tous les outils du numérique, dont ceux utilisés pour la création du vêtement. Il est ainsi intéressant d’utiliser cet outil pour repenser ce dont il est composé. Contrairement à la création textile, la création numérique permet une versatilité et le droit à l’erreur. Parfois plus gourmande en temps, elle aide à visualiser, à faire des prototypes, à simuler les réalisations à l’aide de logiciels tels que Marvelous Designer ou Autodesk Maya.
L’outil numérique n’est pas parfait, troublé par des « bug » ou des « glitch », il ne peut pas être le seul outil du créateur-artisan. Il est ainsi un allié de l’artisanat tout comme l’artisanat se veut être un allié du numérique. De plus, la présence de la main est moins perceptible dans un travail numérique : il n’y a pas l’empreinte du geste. C’est un aspect qui peut faire pencher le choix entre le numérique et l’artisanal. Le numérique est pensé comme un outil de visualisation de la création. En rentrant un ensemble de paramètres, il est possible de se rapprocher du réel. Simulation de formes, des matières ou bien de construction, l’outil numérique aide à la compréhension des protocoles et donne une plus grande visibilité du volume.
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Captures dâ&#x20AC;&#x2122;ĂŠcran du logiciel Marvelous Designer 5
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quelle silhouette
comment
inclinaison
combien
< Mon système
La construction du vêtement est basée sur une géométrie complexe. Comprendre les enjeux de cette géométrie permet de l’appréhender au maximum. Penser le vêtement comme une suite de paramètres à définir pour, in fine, créer une grande variation. Ce système est composé de quatre paramètres : - Quelle silhouette ; Cintré, large ou en volume, le vêtement prend différentes formes. Il permet de lire plus ou moins la forme du corps sous le vêtement.
- Comment former le volume : Trois propositions, le pli, la découpe et la pince. Ces trois moyens sont utilisés pour créer le volume de tout vêtement. Différents plis, différentes découpes, différentes pinces, ce paramètre défini la base du vêtement, il le construit. - Quelle inclinaison : Des diagonales, des horizontales, des verticales. Une variation qui délimite les pièces et amène un motif. - Combien : En accumulation ou minime, le nombre de plis, pinces et découpes permet de segmenter le volume.
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Pi.01 Dé.06
Quelle silhouette : cintré Comment : pinces Inclinaison : diagonales Combien : 24
Pl.02
Quelle silhouette : large Comment : découpes Inclinaison : verticales Combien : 18
Quelle silhouette : volumes Comment : plis Inclinaison : horizontales Combien : 10
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< CE QUE Câ&#x20AC;&#x2122;EST >
1/ Mon laboratoire de recherche 2/ La miniature 3/ Système produisant des gammes
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< Mon laboratoire de recherches Fab-lab/Think-lab Fleurissant dans les grandes villes, les Fablab sont des outils pratiques pour les étudiants, les créateurs ou les néophytes. Un lieu où sont regroupés cerveaux : des conseillers ; et machines : grosse machinerie, découpeuse laser, imprimante 3D, parfois même machines à coudre. Les Fablab s’inscrivent dans la Troisième Révolution Industrielle. Selon Rikfin, inventeur du terme, la TRI est une nouvelle forme d’industrie et d’économie, elle se distingue des secteurs d’activités classiques de la production. Cette révolution aurait démarrée au milieu du XXème siècle avec l’apparition des nouvelles technologies de l’information et de la communication. La digression des termes peut aller jusqu’à définir un think-lab, qui est ici défini par l’encadrement « scolaire » du projet. L’accès aux machines (ordinateurs,machines à coudre, découpeuses laser, imprimantes 3D...), aux infrastructures et aux professeurs/conseillers permet un champ d’expression plus large pour la réflexion, sans nécessité de penser au chiffre d’affaires ou aux délais de productions liés à l’industrie.
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Photos de la présentation au public aux Journées Portes-Ouvertes du Lycée Jean-Pierre Vernant, Sèvres
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Labo L’intérêt de travailler sous forme de laboratoire permet de jouer sur les multiples, sur le nombre. Les essais, en grande quantité, forment un tout représentant les idées et le cheminement de la pensée. Le laboratoire de recherche dessine une cartographie de l’esprit. Montrer au néophyte, au professionnel une façon personnelle de penser la création. Quitte à ne pas tout comprendre, ne pas tout apprécier, le lecteur voit l’entièreté de la démarche.
Explorer les possibilités. Pousser ses limites. Multiplier les essais. Augmenter les chances.
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< La miniature Qu’est-ce que la miniature ? Il ne faut pas confondre la miniature et le détail, le fragment : elle donne de l’objet représenté une vision totale et complète, en réduction. La miniature a décuplé la puissance des machines et implique un nouveau processus de connaissances. Pour Levi Strauss « dans le modèle réduit la connaissance du tout précède celle des parties »1. Il souligne ainsi l’importance de la totalité face au détail. Il est en effet plus intéressant de se concentrer sur le volume global plutôt que sur un détail, un trait à 1 mm de plus ou 1mm de moins. La miniature permet une vision générale et sous tous les angles, ce qui fait parfois défaut aux formes réelles. Par ce biais, les miniaturistes donnent une certaine perspective à la grandeur des choses et à notre relation au petit et au grand. Le choix de la miniature a été fait pour avoir une multiplicité de propositions. Voir le volume, préciser les lignes et les pleins. La réflexion autour de la miniature est une étape préliminaire à la création à taille réelle. Un moyen de contrôle sur la réalisation finale.
1. Les pensées sauvages, Levi Strauss, 1962
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< Le tissu comme page blanche Le blanc
Par Martin Margiela en 1997
Le blanc, maximum synthĂŠtique
La puretĂŠ du blanc
Le blanc naturel
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Dans le monde moderne, le blanc est lié à l’absence, au manque. Il fascine par la pérennité et l’universalité de sa symbolique. En 1666, Newton découvre le spectre du blanc, et veut le mettre dans un continuum chromatique à par entière, l’excluant des couleurs, mais pour Pastoureau, le blanc est bien une couleur, à cela près qu’il est à la fois l’absence et la somme des couleurs.
La porcelaine par Rosaria Rattin
Il existe deux blancs, l’albus, le blanc mat, et candidus, le blanc brillant. Aujourd’hui, on observe la quête du superblanc mais aussi la représentation de phénomènes scientifiques tels que le bigbang, l’origine du monde mais aussi celle de la matière indécise.
Le blanc minéral
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Le choix de travailler avec le blanc est lié à sa neutralité, il permet de mieux lire le volume et les détails. Cette couleur est aussi considérée comme le vide avant le plein, en pensant à la page blanche. Le blanc permet aussi de montrer une simplicité exacerbée et une certaine pureté lié à la pensée moderniste du blanc. Un blanc minimaliste, moderniste, trouvé plus souvent dans les matières synthétiques que les matières naturelles. Les matières naturelles ne sont pas blanches de natures. Pour réussir à atteindre un blanc, la fibre naturelle est déteinte plusieurs fois, et là-encore, le résultat n’est pas aussi bon que pour les fibres synthétiques. Etant manufacturées, ces fibres arrivent plus souvent à un blanc des plus éclatant.
Choix de matières La pratique minimaliste inclue l’idée d’ac03/ Organdi. (100% soie) cessibilité ou du « vêtement accessible », ainsi Un tissu fin, légèrement texturé. Il est casbeaucoup de créateurs minimalistes utilisent sant et transparent. Il permet de travailler de des matériaux « pauvres » ou encore synthé- façon fine mais structuré. Au touché, il se raptiques pour des réalisations créatives et de proche du crin. hautes qualités. 04/ Organza. (100% soie) Le choix des matières a été influencé par les Un tissu fin, fragile et transparent. D’une spécificités techniques des matières. Par volon- grande finesse, il a cependant une certaine té de jouer sur la variation et les possibles, il raideur. Difficile à travailler, il demande une était nécessaire d’avoir une gamme de matière grande précision d’exécution, notamment dans avec des spécificités diverses. Ainsi, le choix son biais. s’est porté spécifiquement sur des matières synthétiques. 05/ Microfibre. (100% polyester) Un tissu fluide, onctueux, doux. Léger et 01/ Néoprène. ( 80% polyamide, 20% élas- souple, il permet de faire des drapés, des vothanne) lumes dansants et des lignes coulantes. IntéChoisi pour son épaisseur, son élasticité. ressant pour sa fluidité tout en restant simple C’est un tissu nerveux, il réagit au mouvement, à travailler. il est rebondissant, il permet de créer des volumes qui bougent bien, facilement défroissables. Il est intéressant pour son aspect sculptural, tenant bien les volumes. Il sera utilisé pour réaliser des plis en volume. Il est préféré à une feutrine. 02/ Mousseline. (100% polyester) Choisi pour sa fluidité, son aspect vaporeux ainsi que sa transparence. Il est donc léger et souple, il permet de faire des volumes légers, pleins de finesse, possibilité de superpositions abondantes. Son intérêt est dans sa finesse et dans sa capacité à être drapé. Il est cependant difficile à travailler du fait de sa finesse.
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39
< Système crÊant des gammes
41
Pi.01
Pi.02
Pi.05
Pi.06
Pi.09
Pi.10
42
Pi.03
Pi.04
Pi.07
Pi.08
Un peu plus, un peu moins de
PINCES
En rotation. En accumulation. En diagonales. Beaucoup ou moins. À l’endroit et à l’envers. À plat ou en volume. À motif ou ennoblissement.
43
Dé.02
Dé.01
Dé.05
Dé.06
Dé.08
Dé.09
44
Dé.04
Dé.03
Dé.07
Un peu plus, un peu moins de
DÉCOUPES
Mise en volume. Verticales. Horizontales. Diagonales. Variations sur le nombre. À plat ou en volume.
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Pl.01
Pl.02
Pl.05
Pl.06
Pl.08
Pl.09
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Pl.04
Pl.03
Pl.07
Un peu plus, un peu moins de
PLIS
Verticaux. Horizontaux. Diagonales. Construits ou moulĂŠs. Plats, religieuses ou en volume.
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< PRESQUE FINI >
1/ Le global-system 2/ Le motif minimaliste 3/ Le vêtement et la pince 4/ Le vêtement et le pli 5/ Le vêtement et la découpe
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< Le global-system
a. Réalisation du dessin à plat
b. À partir du dessin à plat : construction sur papier de ce qui crée le volume d’un vêtement.
b. Placer ce qui fait la base du vêtement. Tracer les pinces, les découpes, les plis.
b. La construction par tracé est une étape préliminaire à la réalisation du patron.
c. À partir du dessin à plat, mettre en forme le volume directement sur le mannequin.
c. Poser les bolducs pour définir les lignes en lien avec le dessin à plat,définissant découpes, pinces et plis.
c. Apposer ensuite la toile que l’on épingle en fonction des tracés de bolduc. Épingler.
c. Répéter, pièce par pièce.
c. Une fois tout le volume fait, pointer les limites entre plusieurs pièces.
50
d. Après la construction par tracé ou le moulage : passer à la réalisation du patron.
d. Le patron est réalisé suivant : le type d’assemblage, les finitions et la matière choisie.
d. Reprendre chaque morceaux réalisés dans les étapes précédentes. Les reporter sur le papier à patron.
d. Y indiquer le droit fil, les lignes d’aplombs et la nomenclature. (nom, taille, nombre de pièces, tissus...)
d. Ajouter les valeurs de coutures en fonction des finitions et des moyens d’assemblages choisis.
d. Poser les pièces du patron sur le tissu, les épingler et couper autour. En pensant de cranter aux endroits indiqués.
e. Une fois les pièces coupées, l’assemblage peut commencer.
e. Bâtir (ou non) les pièces entre elles.
e. Épingler et coudre en commençant par les pinces. Puis le devant et le dos, de haut en bas, en partant du centre vers l’extérieur.
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Jil Frank Stella 1959
Tomlinson Court Park Frank Stella 1959
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< Le motif minimaliste « Ce que vous voyez est ce que vous voyez. » déclarait Frank Stella. Le tableau devient un objet dont la fonction est de révéler l’espace environnant. Les œuvres minimalistes se composent de formes basiques, géométriques : ronds, carrés, triangles, lignes droites. Une simplicité primordiale et la représentation subjective n’existe pas. Le minimalisme est dénué de symbolique et ne cherche à jouer que sur les formes en évitant d’induire l’émotion dans l’œuvre : un art dénué de sentiments.
“ what you see is what you see ”
Dans la logique minimaliste, tout ce qui est présent dans le vêtement est nécessaire, rien n’est superflu. L’ennoblissement n’est pas adapté mais plutôt un ensemble de découpes, de pinces ainsi que de plis définissent à la fois le volume et le graphisme du (et sur) le vêtement. Une simplicité externe basée sur des lignes graphiques et des formes géométriques (le triangle, principalement). Un travail de répétition de formes et l’utilisation de lignes et de plans. Les éléments forment un rythme qui segmente le vêtement, cette partition du volume rend possible l’utilisation de plusieurs matières mais aussi de jouer sur les transparences.
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Recherches plastiques autours du rythme, du motif par la dĂŠcoupe. MatĂŠriau : papier.
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Cording
Tesselations
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Plis
Recherches plastiques autours de techniques textiles : le cording, les tesselations et les plis.
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< Le vêtement et la pince Six à l’avant, sept à l’arrière, les pinces dessinent le volume du corps. Les monts et vallées du corps sont épousés lorsque ces pinces sont fermées. En laisser une ouverte peut modifier complètement le volume et ne plus définir le corps avec précision. Premiers éléments cousus dans le vêtement, comprendre leur fonctionnement est obligatoire pour comprendre la construction du vêtement, quel qu’il soit. Convexes, concaves, droites, inclinées, entières ou de moitiés, il existe une multitude de types de pinces influant sur le volume final du vêtement. Il existe aussi une grande variation d’emplacement de ces pinces. Pince poitrine horizontale, pince dans l’encolure, plusieurs pinces un peu partout, tout est possible. Le volume du vêtement en est modifié, bien sûr. Certaines maisons de couture, Chanel notamment, possèdent même un type de pince «signature». En jouant sur le nombre et l’emplacement, le vêtement devient plus intéressant visuellement. De même, les travailler sur l’endroit amène l’idée du relief et d’un motif triangulaire spécifique à la pince. Accumuler, agrandir, retourner, telles sont les actions effectuées autour de la pince et son fonctionnement. Lier l’externe et l’interne, le révéler par un jeu de transparence ou bien en travaillant la pince comme volume à part entière. Penser la pince comme un module, qui, en rotation, en déplacement, garde toujours sa fonction -définir le volume- mais permet une variation importante. La pince est ainsi un bon outil du système, modifiable à volonté, elle garde cependant une certaine stabilité dans la fonction.
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100 Tavaraa Heta Vajavaraa 2014
Passages de pinces classiques Inconnu
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Du virtuel au réel Utiliser l’outil numérique comme base de la réalisation matérielle. L’outil numérique est aujourd’hui un outil comme un autre dans la création du vêtement. Souvent en fin de processus (gradation, fiche technique...), il est ici en amont de tout le projet. Utilisé comme un carnet de recherche, Illustrator permet de copier, supprimer, recommencer, coller, se tromper, déplacer beaucoup, peu, et ce en très peu de temps. Définir le nombre et l’emplacement des pinces numériquement aide à faire des choix parmi un nombre important de propositions. Des logiciels de simulation 3D tels que Marvelous Designer permettent de gagner du temps quant au réglage des lignes sur le corps. Visualiser une pince à un endroit plutôt qu’à un autre, à l’envers ou à l’endroit, plus ou moins grande. Encore une fois, sa rapidité permet de multiplier les propositions. Enfin, cet outil est nécessaire pour la simulation visuelle des matières et des rythmes à la fois pour soi et pour une personne étrangère au projet. Outil complet, il permet ici une communication plus aisée du projet. Une simulation en 3D (donc en volume) est plus percutante qu’un dessin technique (qui est plat).
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Recherches de variations de pinces autour du saillant de poitrine
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Pi.02
À partir du dessin technique, création du patron dans illustrator et simulation à l’aide de Marvelous Designer
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Pi.05
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Néoprène
Cuir
Coton
Maille
Popeline
Simulation de tombants de matières différentes (haut) Simulation de jeu sur les matières et l’empiècement (ci-contre).
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Jersey
Microfibre
Mousseline
NÊoprène
Cuir
Coton
Maille
Popeline
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Jersey
Microfibre
Mousseline
Du plat au volume
La pince, en général cachée, a un intérêt à être visible sur l’endroit du vêtement. Elle devient un espace propre, délimité par la couture et le bord du tissu. Intégrer à la pince un traitement graphique ou plastique met en valeur celle-ci et la transforme en ornement du vêtement en plus d’être un élément constituant son volume.
Jouer sur la texture, ajouter un rythme, juxtaposer les éléments, donner du volume et de la profondeur à la pince. Plutôt cachée, la pince est mise au premier plan, elle est l’élément principal de la réflexion. Introduire de la couleur ? D’autres matières ?
Haut : robes années 40 avec variations de pinces à l’extérieur Bas : Martin Margiela (1998), réflexion autour de la fermeture d’une pince / Stéphane Rolland (2012), détail
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Recherches plastiques autour du traitement de la pince. En contraste, en sur-volume, en appliquĂŠ, en pli.
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Passage de pinces Une action répétitive, un temps multiplié. Une séquence de la réalisation. Couper, coller, fermer, ouvrir. Une action répétitive à l’infini. Cette action devient le centre de la création du vêtement, seulement une action pour définir tout le volume. Déplacer les pinces du gabarit, les diviser ou bien les faire passer dans les découpes sont des actions régulières, utilisées par tout modéliste. Les faire disparaître ou les assumer donne une différente lecture d’un seul vêtement. Tout est possible. L’action d’accumuler ces pinces nécessite de multiplier les passages de pinces pour toujours avoir la même largeur de pinces et pour garder le volume tel-quel. La multiplication par 15 est longue et demande une grande précision. En effet l’accumulation des pinces induit la superposition de la matière (papier lors de la construction) qui peut amener des défauts de patronage. a. Tracer l’emplacement des pinces sur la construction b. Fermer les pinces tracées sur la construction c. Couper le papier sur un des traits d’emplacements des nouvelles pinces. La construction est maintenant à plat, le vide correspond à la valeur de pince. d. Ajouter dans ce vide un morceaux de papier. Pour ce faire, appliquer du scotch double-face sur les bords et coller le papier. e. Fermer la nouvelle pince f. Recommencer pour toutes les pinces (ici 15x) g. Une fois toutes les pinces fermées passer la roulette à picots sur les bords de la construction pour tracer les têtes de pinces.
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< Le vêtement et le pli Souvent connoté « jupe plissée », le pli est à la fois ancré dans la tradition et vraiment moderne, il amène une possibilité de variations très grande : horizontal, vertical, fin, épais, peu ou très nombreux. Le pli est un moyen très graphique de travailler le vêtement, par touches ou en overall, il est adaptable à tous les volumes jusqu’à, parfois, modifier le résultat final. Différents plis et différentes techniques de plis et de plissages existent et peuvent souvent être associés. Le pli cousu est souvent utilisé dans le vêtement pour l’intérêt d’avoir un rythme stable qui a peu de mouvement voir pas du tout (les plis religieuses, par exemple). Jouer sur les fils colorés ou bien encore les fonds de plis permet de faire varier l’aspect de matières et de graphismes. Il est aujourd’hui considéré comme le pli classique face à des plis plus spécifiques comme les plis origamiques. Ces plis, tout comme d’autres, sont, eux, formés à la vapeur dans des matrices en carton. En effet, ces plis étant complexes, utiliser une matrice permet de les reproduire un plus grand nombre de fois et en moins de temps. En pensant le pli comme un module, comme la base d’un vêtement, le volume varie et est dynamique. Amenant du mouvement, le pli, dans des matières très fluides ou très épaisses, montre différents aspects. Le détourner, l’accumuler ou changer son échelle donne une nouvelle lecture du vêtement et de son volume.
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Wet Folded Watercolor paper Richard Sweeney 2010
PlissÊs plats dans matière fine
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L’accumulation de la matière Il existe une multitude de moyens pour accumuler la matière textile, cependant, plastiquement seulement, quelques-uns se basent sur une géométrie précise tout en gardant une certaine spontanéité. La fronce joue sur des codes parfois datés mais beaucoup de créateurs savent la remettre au goût du jour. Basé sur des lignes droites ou courbes, une fois mise en forme, la fronce a une grande part d’aléatoire. La réaction de la fronce varie suivant la matière dans laquelle elle est réalisée. Le résultat n’étant pas strictement géométrique, la fronce n’a pas d’intérêt ici. L’accumulation la plus simple est liée au principe de la strate. Superposer la matière pour donner du volume (ou une impression de volume), la strate vient souvent en addition à une base, elle ne construit donc pas purement le volume du vêtement. Enfin le pli, choisi parmi les autres, constitue l’entièreté d’un vêtement, base ou adjonction, il prend différentes formes. Il ne nécessite pas de pinces ou de découpes pour exister et pour épouser les formes du corps.
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Plis/PlissĂŠs Glenn Martens A/W 2013-2014
Fronces JW Anderson A/W 2013
Strates Gabriele Colangelo F/W 2014
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Haut : Matrices de Gérard Lognon, plisseur parisien. Bas : Étapes de réalisation du plissé vapeur.
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Mise en forme du pli
Plissés vapeur
a. Création de matrices dans le carton b. Plier le carton suivant les pics et les vallées c. Aplatir les matières et poser le tissu entre les deux parties de la matrice. d. Plier la matrice avec le tissu. Attacher fortement e. Maintenir à l’aide de tasseaux f. Laisser 15 minutes au dessus de l’eau bouillante (ne pas plonger) g. Faire sécher 24H. Détacher.
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Étapes de réalisation du plissé arashi shibori.
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Arashi shibori
a. Plier tissu dans sa longueur b. Entourer le tissu autour du tube PVC, légèrement en diagonale. c. Ficeler le tissu sur toute la longueur. Pousser le tissu vers le bas. d. Plonger le tissu dans l’eau bouillante pendant 15 minutes. e. Laisser sécher pendant 24H. Détacher.
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Plis shiboris sur toile de coton
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Plis shiboris sur microfibre
Plis shiboris sur mousseline
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< Le vêtement et la découpe Élément de construction du vêtement, la découpe est modulable, ajustable. Courbe ou droite, courte ou longue, unique ou multiple, la découpe prend toutes sortes de formes. Alliée à une pince, la découpe cintre le vêtement, seule, elle délimite la séparation entre deux morceaux du vêtement. Elle est parfois utilisée pour mettre en valeur une partie du vêtement plutôt qu’une autre. L’utilisation de la découpe permet de cintrer mais aussi de donner de l’ampleur à un vêtement en modifiant le volume de celui-ci et le volume du corps. De même, les découpes permettent l’intégration de baleines pour souligner, comme dans un corset, ou pour augmenter, dans un faux-cul par exemple. Les découpes permettent l’intégration de différents éléments pour faire varier le volume. Jouer sur le rythme et sur le volume aide l’accentuation des lignes du vêtement ainsi que son aspect sculptural. Un morcellement de la matière qui permet d’utiliser plusieurs tissus, différents tombants voire différentes couleurs.
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Provo-CUT Zita MerĂŠnyi 2014
Utopyia Maja Slavec 2010
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Un infini de pièces
Combien de pièces composent un vêtement ? Le consommateur se pose rarement la question. Il est ici nécessaire de montrer le nombre et son importance. La quantité de pièces peut amener différentes formes mais aussi différentes lignes. En effet, par la découpe il est possible de jouer sur le motif et le rythme d’un vêtement. De deux à l’infini, le nombre de pièce n’est pas restreint, si le choix est fait d’en avoir trois, le vêtement n’en est pas moins intéressant.
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(Sub)Division de la matière
Un vêtement réalisé numériquement à 95%, c’est possible. En partant d’un dessin technique, en utilisant des logiciels comme Marvelous Designer 5 et Illustrator, des machines comme la découpeuse laser, rien n’est impossible. À la base une dessin technique à plat ,le volume est crée sur Marvelous Designer 5 : réglage des mensurations, placement des découpes. Les pièces sont ensuite vérifiées, une par une, pour éviter les défauts lors de la réalisation en tissu. Passage des pièces sur Illustrator où l’ajout des valeurs de couture est possible ainsi que l’ajout du nom des pièces et du droit fil. Le logiciel permet aussi de réaliser un plan de coupe aux dimensions de la découpeuse laser (90*60cm). Enfin, la matière est coupée au laser avec précision et rapidité. Sur chaque pièce, dans la valeur de couture se trouve un code, son code, pour pouvoir assembler correctement les pièces. Seul l’assemblage est fait traditionnellement, rattachant le numérique et l’artisanat.
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Dé.04
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< INFINIMENT FINI > 1/ Les assemblages 2/ Finitions 3/ Le motif découpé
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< Les assemblages Penser l’assemblage comme un moyen définissant le vêtement et non pas comme un détail ajouté à la fin. Réfléchir aux différents moyens d’assemblage et à leurs fonctions, connotations et histoires permet une cohésion de l’ensemble du vêtement. Quelle soit simple ou plus complexe, la couture influe sur le patron du vêtement et sur la lecture du volume. Parmi un grand nombre de possibilités, il est nécessaire de restreindre les options possibles en lien avec le volume, la ou les matières mais aussi le positionnement en terme de gamme (surjet pour basse-moyenne gamme, couture anglaise pour moyenne-haute gamme ou encore biais pour haute gamme).
couture simple
couture ouverte
couture ouverte surpiquée
couture ouverte surfilée
couture surpiquée
couture anglaise
couture ourlée
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< Le temps des finitions
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En lien avec les choix de matières (dont des matières transparentes), le choix de finition des coutures s’est porté sur la couture anglaise. Celle-ci permet une finition rapide (tout le bord est enfermé dans la couture) et reste simple. Ce type de couture permet aussi de souligner le rythme des pinces, découpes et plis. Il faut cependant penser à laisser une valeur de couture de 1,5cm. Pour les emmanchures et le bas du vêtement, le choix s’est porté sur la pose d’un biais rapporté et ce sur toutes les matières. Il permet une propreté rapide et simple. De plus, sur les matières transparentes, le biais permet de définir précisément un cadre au vêtement.
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Couture anglaise :
a. Épingler les pièces envers contre envers b. Bâtir si nécessaire c. Coudre à 0,7 cm du bord d. Ouvrir les coutures au fer à repasser. Puis la coucher d’un coté. e. Dégarnir le surplus à 0,5cm de la couture. f. Replier de telle sorte que l’endroit soit contre l’endroit. Épingler. g. Coudre à 0,7 cm du bord. h. Repasser la couture
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Biais rapporté :
a. Épingler bord à bord, endroit contre endroit. b. Coudre sur la ligne du pli du biais. Repasser. c. Replier le tout sur l’envers. Plier le biais en deux. d. Piquer nervure sur le bord du biais.
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Fontes
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Et si, en plus de penser, simuler, créer le patron et couper la matière avec l’outil numérique, il était possible de « coudre » la matière synthétique grâce à la découpeuse laser ? Dans ce sens, l’utilisation d’image bitmap est nécessaire. En effet, la découpeuse laser fond point par point, pixel par pixel, la matière. Un agglomérat de plastique fondu qui permet aux deux pièces de tissus d’être assemblées. La contrainte est liée au volume : une grosse étape de réglage serait nécessaire pour que cela soit viable en terme de production définitive comme assemblage. Cependant intéressant graphiquement, cette technique serait plus viable en l’état pour de l’ennoblissement.
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< Le motif découpé
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Utiliser le rythme, la trame pour ajourer la matière et faire varier le tombant du tissu. L’expérimentation sur la matière permet de visualiser jusqu’où il est possible d’ajourer. Jouer sur les trames dans les plis, les découpes ou les pinces amène un jeu de transparences et de superpositions. Les matières fines, telles que la mousseline, ne permettent pas de créer un volume «stable» mais ont un intérêt, à plat, lié à la fluidité.
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< RELATION CRÉATEUR/ CRÉATION-VÊTEMENT > 1/ Savoir s’arrêter 2/ La création comme miroir du créateur
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< Savoir s’arrêter Frenhofer, personnage principal du « Chef d’oeuvre inconnu » d’Honoré de Balzac, peine à finir sa toile « La Belle Noiseuse ». Cette toile monopolise depuis dix ans l’essentiel de son art. Il cherche à atteindre la perfection absolue : son idéal artistique ; son travail doit alors montrer l’âme du modèle en reflétant tout autant celle de l’artiste. Au moment de finir, il cherche la reconnaissance de ses pairs, reconnaissance qu’il ne trouve pas. Un destin tragique s’en suit : il détruit l’ensemble de son œuvre par le feu et meurt dans l’incendie. Balzac parle du travail de l’artiste qui se nourrit de ce qui a été produit avant lui et qui doit progresser en allant plus loin. Il est aussi question de l’idéal, moteur de la création artistique, qui se situe ici, sans aucun doute, aux limites de la folie.
Dans une logique de recherche variée, l’implication maximale est une réponse possible quant à l’exploration des possibilités techniques. Un projet sur une longue période aide à un approfondissement de la recherche mais mène parfois à un dépassement, une surévaluation des possibilités dans un temps imparti. Il En effet, la création peut cacher une certaine est ainsi nécessaire de savoir s’arrêter. folie, ou bien une obsession pour un travail de longue haleine. Parfois nécessaire, l’implication Définir une ligne d’arrivée, une envie finale, totale dans un projet peut amener de grandes un nombre, parfois l’arrêt avant le point de avancés et un résultat bien plus poussé. non-retour. Il peut paraître difficile de se restreindre mais dans le cadre d’un métier qui peut être lié à une passion, comme Frenhofer dans le roman de Balzac, et ainsi éviter d’envahir l’esprit au point de parfois le biaiser. De plus, savoir
s’arrêter aide à éviter le « trop », mettre une limite en temps ou en quantité permet de suivre « le mieux est l’ennemi du bien » de Voltaire.
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« La beauté est une chose sévère et difficile qui ne
se laisse point atteindre ainsi, il faut attendre ses heures, l’épier, la presser et l’enlacer étroitement pour la forcer à se rendre. » Le Chef-d’Oeuvre Inconnu, Honoré de Balzac
Le Chef-d’Oeuvre Inconnu, illustré par Pablo Picasso
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< La création comme miroir du créateur Il est aujourd’hui important de se démarquer. Par chance, les métiers d’arts et la mode sont des secteurs encore peu touchés par la crise. Il ne suffit plus d’un CV fourni et d’une bonne lettre de motivation pour entrer sur le marché du travail. Non. Un petit plus, une plus-value, une valeur ajoutée. Se démarquer par des capacités techniques ou artistiques, une audace dans la création, voire la révolution du vêtement. Dans un projet de diplôme, il est intéressant de sortir du cadre et ne pas se soucier de la mass-production. Vendre son savoir-faire, se vendre, est ce qu’il y a de plus difficile. Vendre un objet, estimer son coût de production et son prix est plus aisé. Dans les grandes villes, de nombreux espaces de création collaboratifs, appelés Fablab, proposent des cours, des ateliers pour les novices comme pour les plus expérimentés. C’est dans ce cadre que je me projette pour vendre mon savoir-faire et permettre un financement au laboratoire de recherches. Vendre un savoir-faire Mon projet via la réalisation par l’autre.
Fablab et workshops Choisir un statut Identité visuelle La concurrence Coût de production
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Mon projet : labo.FR Laboratoire de recherche autour des possibilités du vêtement, du textile et du numérique. À partir de ce qui construit le vêtement : la découpe, la pince et le pli. Présentation d’un savoir-faire en modélisme et stylisme sous forme d’un système de pensé et de création. À but non lucratif mais communicant. Ce laboratoire nécessite une visibilité et ainsi une production diversifiée sur une période de 4 à 6 mois pour garder un intérêt certain des professionnels et se propager via les réseaux sociaux. Pour financer ce laboratoire de recherche, en plus des contrats selon la demande, je propose des workshops dans le cadre du Fablab Draft à Paris. Ce Fablab propose déjà 3 workshops autour du bois, du bijoux et de la découpe laser. Proposer un workshop autour du vêtement est donc une nouveauté. Proposer de créer un top à l’aide de l’outil numérique, basé sur des formes et des lignes simples, personnalisables, rentre dans le mouvement très apprécié ces dernières années du Do It Yourself.
Le laboratoire, vitrine de mon savoir-faire, fait lieu d’une carte de visite. Ainsi, le prix de ma prestation est à définir suivant le client et la complexité de la demande. Cependant, je prends comme base horaire 12 euros net. Le prix du workshop est sur une base de 155 euros les quatre heures par personne, 155 euros ne comptant pas la marge du fablab. La communication du laboratoire se fait via un site internet qui lui est dédié, regroupant recherches concluantes et non concluantes. Via des réseaux sociaux tels que Twitter, Facebook ou Instagram, la création d’une communauté de clients potentiels et de personnes intéressées visuellement seulement. Je pense aussi à l’utilisation de Periscope ou la création de vidéo pour partager des techniques voire des tutoriels. De plus, je pense envoyer des dossiers de presses à différents magazines tels qu’Etapes ou Modelab. Les workshops bénéficieront du lien avec le Fablab Draft, communicant eux-mêmes sur Instagram (1654 abonnés), Facebook (5118 j’aime) et Twitter (590 followers). De plus, via les mêmes réseaux sociaux et un compte professionnel, je communiquerai en amont et pendant les workshops, en postant photos et publicités.
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Haut : Atelier collectif Hall Couture Bas : Ateliers numĂŠrique et textile de DRAFT Ateliers
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Développement de la recherche dans un cadre de travail adapté : Ateliers Hall Couture Possibilité d’abonnement pour 6 mois : 1146 euros soit 191 euros par mois (dans un cadre professionnel, non étudiant) Accès à des tables de coupes, machines à coudre industrielle, surjeteuses industrielles, outils numériques, et des conseillers au 226 rue Saint Denis, 75002 Paris. Pour financer le laboratoire de recherches, proposition de workshops au Fablab Draft : créer un vêtement patronné numériquement et coupé à l’aide de la découpeuse laser. Pas de workshop existant en textile et numérique. Workshops existants : / Création de bijoux imprimés en 3D Création de bijoux imprimés en 3D doublés en cuir. 59 euros / personne Minimum 4 personnes, maximum 7 personnes Durée 2H30 Aucuns prérequis / La planchette de Paris Création d’un planche à découper le saucisson par travail du bois et la gravure laser. 89 euros / personne Minimum 2 personne, maximum 4 personnes Durée 3H Aucuns prérequis
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/ Fabrication d’une planche de skateboard personnalisée Création d’une planche de skateboard par travail du bois et la gravure laser 169 euros / personne Minimum 2 personnes, maximum 4 personnes Durée 4H Aucuns prérequis / Initiation à la découpe laser Apprendre à éditer le PDF pour la découpe et la gravure. 120 euros / personne Minimum 3 personnes , maximum 5 personnes Durée 3H Niveau intermédiaire (notions de création graphique vectorielle - illustrator, Corel Draw, Inkscape - requises )
Proposition de workshop : Choisir parmi x modèles, réglage sur mesures (ou presque) , découpe des pièces à la machine et montage machine Je fais payer : 145 euros / personnes (sans la matière et sans la part de DRAFT Ateliers) Minimum 2 personnes, maximum 4 personnes Durée 4H / 3 fois par mois Notions élémentaires en couture requises Choix du modèle, envoie des mesures, choix du tissu.
labo.FR -workshop-
labo.FR -recherches-
http://labo-FR.com
labo.FR -recherches-
labo.FR -workshop-
06.49.39.52.64
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-workshopCréation de vêtements sur-mesure à l’aide d’outils numériques et traditionnels. Initiation à la découpe de tissu au laser. Choix entre 16 modèles, en donnant ses mesures la cliente me permet de définir un patron sur-mesure (ou aux mesures prêt-à-porter, selon l’envie). Visualisation du modèle en modélisation 3D. Découpe des pièces du vêtement à l’aide de la découpeuse laser (entre 10 et 30 minutes suivant les modèles) et aide au montage machine. Je fournis en plus la gamme de montage et le patron pour pouvoir reproduire le modèle à volonté et traditionnellement. Je fais payer 145 euros, sans compter la part de DRAFT Ateliers et le tissu (choisi et amené par le client). Minimum 2 personnes, maximum 4 personnes Durée 4H / 3 fois par mois Notions élémentaires en couture requises
Modèles proposés :
2016 labo.FR
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FORCES Double production : laboratoire de recherches et workshops Formes hors de la tendance, d’un effet de mode Alliance de l’artisanat et du numérique Possibilité de personnalisation, proche du mouvement DIY À la fois «business to business» et «business to consumer» Vitrine d’un savoir-faire et d’un savoir-penser Accessibilité du projet via un site et les réseaux sociaux
FAIBLESSES Dépendant de la demande de workshop Travail de patronage plus long en amont car sur-mesure Prix du workshop élevé pour pouvoir financer le laboratoire
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/ CHOISIR UN STATUT Choisir le statut d’auto-entrepreneur me permet une simplification de déclaration d’activité. Ce statut me permet, si besoin est, de continuer des études ou d’être salariée en CDI ou en CDD. Par soucis de simplicité et dans la logique de propositions de workshops dans des lieux déjà créés, mon activité sera domiciliée à mon adresse personnelle. Il faut cependant souscrire à une assurance professionnelle adaptée au domaine. En tant que prestataire de service, je suis tenue à un plafond de Chiffre d’Affaire Hors Taxe de 32 900€, soit 2741,66€ par mois. De plus ayant entre 18 et 25 ans, je peux bénéficier de l’Accre (Aide au Chômeur Créateur ou Repreneur d’Entreprise). Il s’agit d’une exonération partielle et progressive sur 3 ans de l’ensemble des charges sociales. Pour démarrer mon activité sous le régime du micro-entrepreneur, je dois effectuer en ligne une déclaration d’activité, auprès de l’Urssaf. Ainsi j’immatricule mon activité au Registre du Commerce et des Sociétés (RCS) Après cette inscription, je reçois de l’Insee un numéro Siren (numéro d’identification) qui doit être présent sur chacune de mes factures de prestations.
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Concurrence Post-Couture Collective - One/off Post-Couture Collective est une nouvelle façon de penser le vêtement, non plus comme quelque chose de jetable, de production en grande série, mais comme un objet durable et abordable. En s’intégrant dans le principe de l’open-source et des technologies du 21ème siècle, le Post-Couture Collective s’inscrit dans le « Maker Movement» et la Troisième Révolution Industrielle.
Leur produit est uniquement le fichier numérique du vêtement, on peut aussi acheter le tissu sur le site internet. Variant de 40€ à 130€, les pièces doivent être coupées dans un Fablab. La façon innovatrice de produire le vêtement avec l’utilisateur donne à la pièce une valeur ajoutée que la production de masse ne permet pas. Il est même possible de customiser le fichier à l’aide de logiciels comme Illustrator, de plus, tout est sur-mesure, les mesures étant indiquées par l’acheteur au moment de la commande.
Il est aussi possible de commander les pièces La collection comporte six formes archetypales de vêtements créées par mphvs. Ces prêtes à être assemblées sur le site internet, formes ont été développées pour être coupées à c’est toutefois plus cher. l’aide d’une découpeuse laser et par la suite assemblée par l’utilisateur. Minimalistes et futuristes, les vêtements sont réalisés dans un tissu fait de bouteilles de plastique recyclées pouvant être à nouveau recyclés une fois abîmés. PRODUIT Fichier numérique pour découper les pièces du vêtement Pièces du vêtement déjà découpées
COMMUNICATION
Facebook , Twitter, Instagram Articles sur Dezeen, Silicon Republic (sites de références en design/lifestyle)
PRIX 5 € le fichier numérique Tissu entre 15 € et 25 € / mètre 80 € à 130 € le kit prédécoupé (HT) Pour information : L’accès à un Fablab à Paris coute environ 45 €
DISTRIBUTION Vente en B2C (Business to Consumer) Vente sur internet uniquement (fichier numérique) Basée aux Pays-Bas, l’entreprise envoie des Pays-Bas à
l’international
FORCES .La vente en ligne de fichiers numériques permet une
certaine rapidité et donne la possibilité de dupliquer à sa guise le vêtement. .Les deux propositions (vente en kit ou en fichier numérique) sont un bon moyen d’élargir la cible. Le produit touche ainsi les personnes ayant accès à une découpeuse laser mais aussi ceux qui n’en ont pas. .Une grande personnalisation est possible : mesures, fichier Adobe Illustrator modifiable, choix du tissu. .Une grande maitrise des réseaux sociaux pour propager l’intérêt : photos sur instagram, publications sur Facebook, tweets de mise en bouche sur Twitter.
FAIBLESSES .Le délai de deux semaines pour le kit peut être considéré
comme long
.L’accès à un Fablab n’est pas forcement possible pour tout
un chacun
. Une grande différence de prix entre le kit et le fichier
seul peut donner une impression de marge trop importante. (entre 75 et 125€ de différence)
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3D Printed Fashion - Danit Peleg Danit Peleg est la créatrice de la première collection 100% imprimée en 3D. Diplômée de l’école Shenkar de Ramat Gan en Israël, elle conseille aujourd’hui des designers et maisons de couture à propos des nouvelles technologies. Cette collection est sa collection-diplôme. En septembre 2014, elle décide de travailler à l’aide de l’impression 3D, technologie qu’elle ne maîtrisait pas encore. Elle voulait savoir s’il était possible de créer un vêtement uniquement grâce à une technologie accessible à tous. Elle s’est inspirée de La Liberté Guidant Le Peuple de Delacroix, en modifiant le tableau pour le faire ressembler à une image 3D. Elle a donc rejoint un Fablab pour expérimenter pendant un mois les différents matériaux possibles, les durs, mais les essais n’étaient pas concluants car les matériaux n’étaient pas flexibles. PRODUIT Savoir-faire Techniques Possibilités autour de la matière Textile innovant
COMMUNICATION
Articles descriptifs du projet dans la presse féminine : ELLE, Vogue ; la presse généraliste : The New York Time, The Guardian, Wall Street Journal et la presse spécialisée : Modelabl. Conférence sur la scèene de TED: Ideas Worth Spreading.
PRIX Non commercialisé
DISTRIBUTION Site internet comme conclusion du projet : http://danitpeleg.com Publication de photos du process, de descriptions de la réalisation, de vidéos, de texte lié à la démarche et son CV.
Au final, elle a découvert le FilaFlex, un nouveau filament qui est à la fois résistant et flexible. Elle a donc pu imprimer sa première pièce. Par la suite, elle a travaillé sur des textiles plus élaborés, en jouant sur les motifs. Utilisant des travaux déjà existants et en modifiant certains paramètres, elle est arrivée à ce textile proche de la dentelle et très malléable. Elle a pris plus de 2 000 heures pour imprimer ces textiles. Elle a pu créer entièrement sa collection de chez elle, ce qui était son but. Elle n’avait pas à aller acheter du tissu que quelqu’un d’autre avait décidé de vendre, Danit Peleg pouvait fabriquer le sien.. Cette collection est une preuve de ses capacités et de son envie de révolutionner la vision que l’on peut avoir du vêtement. Ainsi, cette production lui permettra d’être contactée pour son savoir-faire unique. FORCES .L’ innovation dans la création du vêtement à l’aide d’outils
de hautes technologies. Elle est la première à créer une collection complète à base de «tissus» imprimés en 3D. .Un savoir-faire qui lui est propre suite à une recherche intensive. .Son site internet permet de garder une trace indélébile de sa démarche et de sa réalisation. .Les articles et parutions de son travail sont toujours associés à l’adresse de son site web.
FAIBLESSES .La production de sa collection n’est pas le point le plus
intéressant de sa création, malgré un grand intérêt visuel et technique. .Le temps de production (de minimum 2000 heures) n’est pas viable dans une idée de production de masse (qui peut être proposée grâce à l’utilisation de l’imprimante 3D)
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Main d’œuvre
Matières premières
Coût de production - 6 modèles Fournitures
Fournisseur
Long. en m
Diam. Quantité en cm
Prix/unité Prix/heure
Prix total en euros
Néoprène en 140 cm
Marché Dreyfus
1,5
6,60 €/ mètre 9,93 €
Mousseline en 150 cm
Marché Dreyfus
0,5
3,80 €/mètre 2,95 €
Organza en 140 cm
Socolatex
3,7
20 € /mètre
74 €
Organdi en 140 cm
Socolatex
2,3
20 € /mètre
46 €
Microfibre en 140 cm
Marché Dreyfus
2,5
9,90 €/mètre 24,75 €
Toile épaisse en 130 cm
Fil 2000
5,8
3,05 €/mètre 17,68 €
Toile moyenne en 130 cm Fil 2000
4,2
3,05 €/mètre 12,81 €
Toile fine en 130 cm
Fil 2000
2
Baleine plastique
Fil 2000
6
Fil blanc
Fil 2000
Passepoil coton blanc
Fil 2000
6
Fermeture éclaire détachable
Fil 2000
0,6
Biais coton
Fil 2000
Papier kraft
Fil 2000
0,5 3
2,75 €/mètre
5,5 €
1,2 €/pièce
7,20 €
1 €/pièce
3€
0,30 €/mètre 1,80 € 6
1,40 €/pièce
8,40 €
10,6
1,40 €/mètre
14,84 €
12,5
8 €/15 mètres 6,25 € 235,11 €
TOTAL en euros Durée
Prix/unité Prix/heure
Prix total en euros
Temps de conception - Temps de recherches - Temps de construction
32 heures
11 €/heure
352 €
Temps de coupe
2 heures 45
12 €/heure
33 €
Temps de montage
22 heures
12€ /heure
264 € 649 €
TOTAL en euros
120
< LE DERNIER TEMPS > 1/ Pièces 2/ Conclusion 3/ Lexique 4/ Sources
123
< Pièces Pi.01 Matière : organza
FRONT
BACK
Pi.02 Matières : organdi + néoprène
FRONT
BACK
124
Dé.01 Matières : microfibre + mousseline
FRONT
BACK
Dé.02 Matières : organdi + organza
FRONT
BACK
125
Pl.01 Matière : microfibre
FRONT
BACK
Pl.02 Matières : organza + néoprène
FRONT
BACK
126
127
Pi.01
Fournitures
Long. en m
Organza en 140 cm
1,5
Diamètre en cm
Quantité/ Fournisseur durée
Fil blanc
Prix/unité Prix/heure
Prix total en euros
Socolatex
20 €/mètre
30 €
0,3
Fil 2000
1 €/ bobine
0,30 €
1
Fil 2000
1,40 €/unité
1,40 €
Fermeture éclaire détachable
0,6
Biais coton
1,5
Fil 2000
1,40 €/mètre
2,10 €
Toile moyenne
1,5
Fil 2000
3,05 €/mètre
4,57 €
Papier Kraft
2
Fil 2000
8 €/15 mètres
1€
9/9
Temps de conception
8 heures
11 €/heure
88 €
Temps de coupe
30 minutes
12 €/heure
6€
Temps de montage
5 heures
12 €/heure
60 € 193,37 €
Pi.02
TOTAL en euros
Fournitures
Long. en m
Fournisseur
Prix/unité Prix/heure
Prix total en euros
Néoprène en 150cm
0,5
Diam. en cm
Coupons de Saint-Pierre
20 €/3 mètres
3,33 €
Organdi en 150 cm
1,1
Socolatex
20 €/ mètre
22 €
Toile épaisse en 130 cm
0,5
Fil 2000
3,05 €/mètre
1,52 €
Toile moyenne en 130 cm
1,1
Fil 2000
3,05 €/mètre
3,35 €
0,3
Fil 2000
1 €/ bobine
0,30 €
1
Fil 2000
1,40 €/unité
1,40 €
Fil 2000
1,40 €/mètre
2,10 €
La Papeterie du Textile
8 €/15 mètres
1€
Fil blanc Fermeture éclaire détachable
0,6
Biais coton
1,5
Papier kraft
2
Quantité/ durée
9/9
Temps de conception
5 heures
11 €/heure
55 €
Temps de coupe
20 minutes
12 €/heure
4€
Temps de montage
3 heures
12 €/heure
36 € 130 €
Pl.01
TOTAL en euros
Fournitures
Long. en m
Microfibre en 140 cm
1
Toile fine en 130cm
1,50
Diam. en cm
Fil blanc Fermeture éclaire détachable
0,6
Biais coton
2
Papier kraft
1,50
Quantité/ Fournisseur durée
Prix/unité Prix/heure
Prix total en euros
Dreyfus
9,90 €/mètre
9,90 €
Fil 2000
2,75 €/mètre
4,12€
0,3
Fil 2000
1 €/ bobine
0,30 €
1
Fil 2000
1,40 €/unité
1,40 €
Fil 2000
1,40 €/mètre
2,80 €
La Papeterie du Textile
8 €/15 mètres
0,75 €
9/9
Temps de conception
3 heures
11 €/heure
33 €
Temps de coupe
20 minutes
12 €/heure
4€
Temps de montage
2 heures 30
12 €/heure
30 € 86,27 €
TOTAL en euros
128
Long. en m
Néoprène en 150cm
1
Diam. en cm
Quantité/ Fournisseur durée Coupons de SaintPierre
Prix/unité Prix/heure
Prix total en euros
6,60 €/mètre
6,60 €
Organza en 140 cm
1
Socolatex
20 €/mètre
20 €
Toile épaisse en 130 cm
2,3
Fil 2000
3,05 €/mètre
7,01 €
0,5
Fil 2000
1 €/ bobine
0,50 €
1
Fil 2000
1,40 €/unité
1,40 €
Fil blanc Fermeture éclaire détachable
0,6
Biais coton
2
Papier kraft
2
9/9
Fil 2000
1,40 €/mètre
2,80 €
La Papeterie du Textile
8 €/15 mètres
1€
Temps de conception
6 heures
11 €/heure
66 €
Temps de coupe
30 minutes
12 €/heure
6€
Temps de montage
4 heures
12 €/heure
48 €
Pl.02
Fournitures
159,31 €
TOTAL en euros Long. en m
Fournisseur
Prix/unité Prix/heure
Prix total en euros
0,5
Diamètre en cm
Lionel Tissus
5,90 €/mètre
2,95 €
Microfibre en 150 cm
1,5
Dreyfus
9,90 €/mètre
14,85 €
Toile moyenne en 130 cm
1,6
Fil 2000
3,05 €/mètre
4,88 €
Toile fine en 130cm
0,5
Fil blanc
Quantité/ durée
0,5
Passepoil blanc coton
6
Fermeture éclaire détachable
0,6
Biais coton
2
Papier kraft
2
1 9/9
Fil 2000
2,75 €/mètre
1,37 €
Fil 2000
1 €/ bobine
0,50 €
Fil 2000
0,30 €/mètre
1,80 €
Fil 2000
1,40 €/unité
1,40 €
Fil 2000
1,40 €/mètre
2,80 €
La Papeterie du Textile 8 €/15 mètres
Temps de conception
5 heures
Dé.01
Fournitures Mousseline en 150cm
1€
11 €/heure
55 €
Temps de coupe
25 minutes
12 €/heure
5€
Temps de montage
3 heures 30
12 €/heure
42 € 133,55 €
TOTAL en euros Long. en m
Fournisseur
Prix/unité Prix/heure
Prix total en euros
Organza en 140 cm
1,2
Diamètre en cm
Socolatex
20 €/mètre
24 €
Organdi en 140 cm
1,2
Socolatex
20 €/ mètre
24 €
Toile épaisse en 130 cm
3
Fil 2000
3,05 €/mètre
9,15 €
Baleines plastiques
6
Fil 2000
1,20 €
7,20 €
0,5
Fil 2000
1 €/ bobine
0,50 €
1
Fil 2000
1,40 €/unité
1,40 €
Fil 2000
1,40 €/mètre
2,24 €
La Papeterie du Textile
8 €/15 mètres
1,50 €
0,5
Fil blanc Fermeture éclaire détachable
0,6
Biais coton
1,6
Papier kraft
3
Quantité/ durée
9/9
Temps de conception
5 heures
11 €/heure
55 €
Temps de coupe
40 minutes
12 €/heure
8€
Temps de montage
4 heures
12 €/heure
48 € 180,99 €
TOTAL en euros
129
Dé.02
Fournitures
Rechercher, développer, expérimenter. Ce projet a été une ouverture pleine de liberté sur la création du vêtement. Penser le vêtement comme base d’un système, variant en pince, pli et découpe pour expérimenter les possibles de nombres, d’orientation et de rythme. Un laboratoire de recherche qui n’en est qu’à son début et qui pourra me faire travailler pendant longtemps. Créer un vêtement en le repensant techniquement plus que formellement. La pratique artisanale profite grandement du développement d’outils numériques dans la création. Plus qu’une concurrente, la machine devient une alliée et permet une approche de l’artisanat différente, plus accessible et plus proche du consommateur. C’est dans cette optique que je me positionne, à la fois dans le cadre de mes études que dans ma futur pratique en tant que designer-artisan. Approfondir dans la recherche et dans l’évolution des techniques sont des axes que je souhaite garder dans mon positionnement face à la création. Réfléchir le vêtement comme le résultat d’une équation m’a permis de rationaliser la création et de bénéficier d’une plus grande rapidité d’exécution et de jouer sur les expérimentations en grand nombre. Un projet «en cours de recherches» qui n’a pas de fin en soi, et que je vais certainement prolonger pendant ma carrière.
137
Lexique matière ou d’en retirer. On peut aussi se passer des pinces en les faisant disparaître dans les déLogiciel de modélisation en 3D. Permet la sicoupes. mulation et la création de volume à imprimer via l’imprimante 3D. Dessin à plat Autodesk MAYA
Dessin technique de la réalisation. Y sont indiqués les finitions et détails ainsi que les sur«Business to Consumer», mise en relation piqûres. directe du vendeur/entreprise avec le consommateur. On parle aussi de B2B lorsqu’il s’agit de Droit fil commerce entre entreprises. En français : des Sens des fils d’une étoffe. Les pièces d’un vêentreprises aux particuliers. tement sont souvent coupées dans le droit fil. Bâtir Do It Yourself Agencer, disposer les pièces d’un vêtement en Mouvement créatif lié à l’idée de «faire soiles faufilant, en les assemblant avec de grands même». points d’aiguille avant de les coudre tout à fait. Fablab Bolduc Un fab lab (contraction de l’anglais fabricaRuban, autocollant ou non, permettant de tion laboratory, « laboratoire de fabrication ») positionner les lignes d’aplombs ainsi que les est un lieu ouvert au public où il est mis à sa dislignes constructives d’un vêtement. position toutes sortes d’outils, notamment des machines-outils pilotées par ordinateur. Construction par tracé B2C
Frank Stella Construction «géométrique» du vêtement, à plat. C’est la base de la création du patron. Y Né le 12 mai 1936 à Malden (Massachusetts), sont placés les pinces, les plis et les découpes il est un peintre américain considéré comme mais aussi les embus pour les moyens de fermeun précurseur du minimalisme ainsi qu’un des ture et les parmentures et ourlets. principaux représentants de l’Op Art et du Cording shaped canvas. Utilisation de cordes ou de passepoil pour créer un relief entre deux épaisseurs de tissu. Permet de faire varier le tombant. Découpe Morcellement du tissu pour créer le vêtement. Les découpes permettent d’ajouter de la
Gabarit C’est un outil d’une forme déterminée auquel on fait référence pour assurer la conformité de la chose construite. Dans le cas du vêtement il s’agit de la base du buste.
138
Pince
Illustrator Logiciel de création graphique vectorielle. Il est utilisé en patronage et pour faire numériquement les dessins techniques.
«Pli» cousu dans le vêtement pour épouser le corps et pour donner un tomber spécifique au vêtement. Pli
Lignes d’aplomb Lignes qui définissent les éléments stratégiques de la mise en volume : ligne de carrure, ligne de poitrine, ligne de taille, ligne de petites hanches et ligne de grandes hanches. Maker Movement Mouvement sociétal avec un esprit artisan où les méthodes de fabrications digitales sont devenus accessibles à un niveau plus humain. Marvelous Designer
Partie repliée sur elle-même d’une étoffe, et formant une double épaisseur. RCS Registre du Commerce et des Sociétés. SIREN Le numéro SIREN est un identifiant de neuf chiffres attribué à chaque unité légale. Sol Lewitt
Logiciel de modélisation et simulation 3D directement liée à la création de vêtement. Mouler Il s’agit de créer un vêtement directement sur un mannequin de couture en posant le tissu sur le mannequin: on moule en fonction de ce que l’on désire, en général dans un tissu de type toile. Olivier Saillard Né le 27 juin 1967, il est un historien français de la mode. Il est le directeur du musée de la Mode de la Ville de Paris, il est aussi un performeur. Patronner Il ‘agit de visualiser l’avant et le dos du vêtement. Il est fabriqué en général à partir de feuilles de papier et permet de concevoir un vêtement avant sa fabrication en couture.
139
Né le 9 septembre 1928 à Hartford dans le Connecticut aux États-Unis d’Amérique, il est un artiste américain minimaliste et conceptuel. Troisième Révolution Industrielle Désigne une nouvelle révolution industrielle et économique qui se distinguerait des secteurs d’activité classiques de la production lié au développement des nouvelles technologies de l’information et de la communication.
--graphie biblio--
Less Is More, minimalism in Fashion Harriet Walker audio--
Les pensées sauvages Levi Strauss Le Chef-d’oeuvre inconnu Honoré de Balzac Le petit livre des couleurs Michel Pastoureau et Dominique Simonnet, éditions Panama, 2005 Portfolio Klaudia Kasinska, 2015
(https://issuu.com/klaudiakasinska/docs/images)
Hydromorphic system Anna Beatriz de Barros, 2016
La question de la temporalité dans la mode IFM podcasts, Vincent Chenille , mai 2015 Comment naît un syndrome de mode IFM podcasts, Anne Kraatz, mai 2015 Design et numérique IFM podcasts, Jean-Louis Fréchin, novembre 2013 sito--
(https://issuu.com/annabbarros87/docs/group_02_-_ hydromorphic_documentati)
Reconfigurable Modular System Anna Beatriz de Barros, 2016
(https://issuu.com/annabbarros87/docs/group_02_-_ reconfigurable_modular_s)
WIRED Georgios Pasisis, 2014
(https://issuu.com/gpas/docs/20140414_thesisbook_ gps_simplify_s)
vidéo--
Eternity Dress Olivier Saillard, Tilda Swinton, La Mode en Images, 2013
Arts numériques : Sol Lewitt
(http://arts-numeriques.codedrops.net/Sol-Lewitt)
Paragraphs on Conceptual Arts by Sol Lewitt
(http://emerald.tufts.edu/programs/mma/fah188/ sol_lewitt/paragraphs%20on%20conceptual%20art. htm)
La psychologie du vêtement Marc-Alain Deschamps
(http://www.europsy.org/marc-alain/psyvet1. html)
(https://vimeo.com/88674037)
140
For a fashion designer, time is one of the most important parameters in the creation process. Whether its seasons, steps of creation or historical moments, time is something to think through. I think time as an asset, understanding and playing with it can result in greater production. My position is to rethink the times of creation of clothing combining craftsmanship and high-technologies. I revisit these steps through a system where what construct a garment (darts, folds, pieces) is rethought. Taking a simple base, defining parameters and protocols to produce multiple objects. A system is an ensemble made of elements, principles, the system lead to a precise function. Constructing a garment, going through the steps one by one : drawing, patternmaking, draping on the stand, sewing, ironing. A dart, a fold, a piece, creating a rhythm defining the volume of the clothing. Choosing white as the background, creating an homogeneity and a neutrality to project oneself. Synthetic fabric, minimalist, ultra-white. Thinking the garment as a system to decline it to infinity modifying protocols and rules. I think of the steps of crĂŠation as a way to express creativity, not as a constraint. I constantly go forth and back between crafts and IT, flat and volume, pattermaking and draping on the stand. Playing on the transversality of the technics and develop a search laboratory of variations in volume and flat. Creating the showcase of a craftsmanship and an ability to think systematically, both ancestral and modern.
141
Dans la rue on distingue une tâche, blanche, au loin. Un agrégat blanc d’étonnant avec la couleur et le mouvement de la ville. Une forme pure. On s’approche, distinguant les éléments, un puis deux, puis quatre, enfin 10 ! Une multitude de petites choses juxtaposées échappent au tumulte de la ville, une scène figée. On ne distingue rien, pas un mouvement. Comme si des spectres avaient envahi l’espace. Doucement, on distingue, on appréhende l’objet de la curiosité, oubliant le brouhaha des voitures. On découvre un objet multiple, sans explications, d’une simplicité extrême dans la forme. Mais dessus, un rythme, un motif, une harmonie de lignes qui se fond dans l’environnement. Des diagonales, des horizontales, des verticales. Mais comment ? Une complexité dans le graphisme plus que dans la forme. On imagine comment,oui, mais aussi pourquoi. Surtout pourquoi. Systématiquement.
Construire un vêtement, passer les étapes une à une : dessiner, construire à plat, mouler, coudre, repasser. Une pince, un pli, une découpe, créant un rythme, une trame qui défini le volume du vêtement. Avec le blanc comme toile de fond, une homogénéité et une neutralité pour se projeter. Des matières synthétiques, minimalistes, ultra-blanches. Penser ce vêtement comme un système pour le décliner à l’infini modifiant protocoles et règles du jeu. Penser aux étapes de la création comme un moyen de créativité et pas une contrainte. Faire un aller retour constant entre le numérique et l’artisanat, le plat et le volume, la construction à plat et le moulage. Jouer sur la transversalité des techniques pour expérimenter et développer un laboratoire de recherches, de déclinaisons en volume et à plat. Créer la vitrine d’un savoir-faire et d’un savoir-penser, à la fois ancestrale et moderne.
ROUSSEAU FANNY Diplôme des Métiers d’Art, Arts textiles option artisanat numérique Lycée Jean-Pierre Vernant, Sèvres (92) Session 2016