BUSINESS
VILLE INTENSE DIGITAL PRIVATE BANKING DE MARGE À PLUS-VALUE TALENTS FIDÈLES
ENTERTAINMENT HELLS ANGELS GAB VS. BARBOT MOBILITÉ 2020 MARKETING X
ART
DÉFIS ARCHITECTURAUX DIGITAL CULTURE ART & ARTIFICIAL INTELLIGENCE NUTRITION CRÉATIVE
SCIENCE
EXPÉRIENCE PATIENT VERTICAL FARMING LUXEMBOURG & L’EUROPE DU BIO FROM ZERO TO THE SPEED OF LIGHT
TECHNOLOGY
MÉTADONNÉES HUMANITÉ & ÈRE DIGITALE LA RÉVOLUTION GDPR CYBERSECURITY
AUTUMN
2016
FERNAND ETGEN | RENAUD VANDEROOST | DAVID BRANDT | DOMINIQUE GODARD | SOFIA MERLO | ERIC BARILLAND | HUBERT DE SCHORLEMER GILLES BABINET | GABRIEL BOISANTE | OLIVIER LEMAIRE | BENJAMIN COLLETTE | MILENA POPOVA | JULIAN TROIAN | GERRY WAGNER | LYDIA MUTSCH PATRICE WALTZING | IGGY POP | ABDU GNABA | GHISLAIN FARIBEAULT | HELLS ANGELS LUXEMBOURG | SREE SREENIVASAN | OLIVIER RAULOT
#Edito
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LE GRAND SAUT DANS L’INCONNU «Je n’exclus pas la possibilité d’un évènement spirituel à l’échelle planétaire au 21ème siècle», disait Malraux. Cette sortie célèbre, une des plus commentées de l’auteur de La Condition humaine fut tour à tour interprétée comme religieuse, mystique ou préfigurant une évolution transhumaniste. Car la phraséologie est timide - on reste très loin des prémonitions du Gartner, le mastodonte américain de la recherche informatique qui amorce toujours ses prédictions par un indubitable «Gartner Says…». L’intuition très précautionneuse de Malraux nous ramène donc simplement à l’introspectif «Où allons nous ?», un des grands classiques de l’humanité. Bien sûr, nous n’avons pas échappé aux interprétations religieuses, à l’actualité tragique, copieusement détournée en période électorale. La guerre des religions : Malraux nous avait prévenu, Marine et Donald nous la rappellent. Mais voilà, si l’impartial Pew Research Center – l’équivalent du Gartner mais pour les religions - avait confirmé l’année dernière que la non appartenance religieuse serait globalement en léger déclin à horizon 2050, rien d’abracadabrantesque ne fut annoncé par ailleurs. A défaut de conflit interplanétaire, d’apparition divine, ou d’atterissage des Elohims, il faut se résoudre à chercher ailleurs. Ce sont donc surtout les autres interprétations du spirituel qui ont attiré notre attention. Pour geeks et gamers, le spirituel s’inscrivant en opposition à la matière, il fallait y voir ici une vision précoce de la dématérialisation et des expériences immersives. Malheureusement, si la réalité fut augmentée, l’esprit ne le fut pas forcément, à moins d’inscrire les pokemons au bilan. Cela dit nous ne sommes au mieux que dans la petite enfance d’internet, un âge expérientiel et qui tache: soyons donc indulgents avec nous-mêmes. En couverture Design par Arnaud Meisch (Farvest) © 2016 - Tous droits réservés : Colin Anderson - Getty Images Amazon Drones LuxTram Schueberfouer Luxembourg Lexus Google Car Hoverboard - Back to the future: Amblin Entertainment & Universal Pictures Tesla Model S Mercedes-Benz Future Bus - City Pilot
Car nous entrons dans cette Deuxième Renaissance chère à Idriss Aberkane, ce mouvement de fond qui inscrit notre engagement dans l’économie de la connaissance. Une nouvelle économie qui nous délivrera de la matérialité, par essence finie, et nous invite à partager du savoir, infini. Un partage qui n’appauvrit pas (on garde l’équivalent de ce qui est partagé) et qui créé des richesses additionnelles, la somme de deux informations donnant le plus souvent naissance à une troisième. Pour privilégier les richesses imatérielles, pour devenir spirituels, il nous faudra repenser notre approche : nos rapports à la nature d’un côté et à l’espace de l’autre.
La nature d’abord, car le chercheur l’identifie à une bibliothèque et non une ressource : la source ultime de toutes les connaissances. Une simple moule – désolé pour l’exemple mais c’est la saison - produit une colle et des fils structurants plus performants que ceux de la NASA et offre des applications infinies, en chirurgie comme dans l’espace. Plus performante et non polluante, la nature ne produit pas de déchet. Elle est tellement high tech que même les industriels se mobilisent désormais pour la protéger, elle et ses brevets vieux de plus de 3,8 milliards d’années. Le Luxembourg Institute of Science and Technology est un acteur de cette Renaissance. Il vient de remporter quatre nouvelles missions européennes orientées matériaux et environnement, séduisant au passage Airbus et Carl Zeiss. L’espace ensuite, car comme l’a très bien résumé Tsiolkovski il y a plus d’un siècle, «La Terre est le berceau de l’humanité, mais on ne passe pas sa vie entière dans un berceau». Or dans l’espace, les barrières nationales tombent. Prenez par exemple Yuri Milner, Stephen Hawking et Mark Zuckerberg : un milliardaire russe, un physicien cosmologiste britannique, et un nerd de la Silicon Valley investissent leurs connaissances pour rallier Alpha du Centaure*** d’ici 30 ans. L’objectif : envoyer un mini vaisseau (un gramme) à 20% de la vitesse de la lumière vers la planète habitable la plus proche. Cette aventure caméra embarquée à 100 millions de dollars est pilotée par Pete Worden, éminence grise de la NASA et dernière recrue du passionant projet luxembourgeois SpaceRessources.lu. Un Grand-Duché plus spatial que jamais. Nature, science, espace : le Luxembourg poursuit son mercato et ses conquêtes. C’est aujourd’hui un savant mélange de générations, de nationalités et de compétences unies pour une aventure humaine passionnante. Car à mieux comprendre d’où nous venons (la nature) et où nous allons (l’espace) peut-être comprendrons-nous un jour ce que nous sommes. Préparons-nous donc à vivre une expérience spirituelle planétaire, voire interplanétaire. Pour vivre tout cela, rassurez-vous, vous êtes au bon endroit.
FABIEN AMORETTI Managing Editor @fabienamoretti
* Son autre citation au sujet d’un siècle qui serait spirituel ou qui ne serait pas, est un hoax. ** Cf YouTube / Idriss Aberkane: La nature est une bibliothèque, lisez-la au lieu de la brûler. *** Pandora, vous vous-souvenez ? C’est là-bas qu’habitent les Na’vi du film Avatar.
BEAST MAGAZINE #4
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#Sommaire
#BUSINESS Ville Intense
#SCIENCE 6
From Zero to the Speed of Light
48-49
The rise of Digital Private Banking or the best way to empower customers 8-10
Le secteur médical se digitalise et améliore l’Expérience Patient
50-51
Communiquer pour recruter, développer pour retenir 12, 14
Le Luxembourg au cœur de l’«Europe du Bio»
52-54
Achats et services généraux : entre marges et plus-value
Vertical farming: urbanising city-dwellers’ food needs to avert a global food crisis 56-57
16-17
#ENTERTAINMENT
#TECHNOLOGY
Flexible et autonome, le futur de la mobilité se dessine
Innovating the digital fan experience
58-59
Being a Woman in ICT and Adult Entertainment: the Golden Rules
60-61 62-63
18-19
Sweat, tears, endorsement deals & philanthropy: living the life of a Rock star
20, 22
Personal Data is the new oil
Marc Dorcel ou le sexe 3.0
24-26
Les enjeux et défis portés par la collecte des métadonnées 64-65
Highway to Hells
28-32
Barman vs. Barbot
34-35
#ART Une architecture pour répondre aux nouveaux défis imposés par la société d’aujourd’hui Culture with a digital twist Art and Artificial Intelligence: great art or just clever art? La nutrition des plus jeunes : éducative et créative
BEAST MAGAZINE #4
«Penser comme un attaquant»
66-68
L’Anthropocène ou l’Humanité à l’ère Digitale
70-71
#FOOD 36, 38-39
La lutte contre le gaspillage suit son cours au Luxembourg
72-73
Des consommateurs mieux informés et responsables
74-76
«C’est le consommateur qui décidera de notre futur !»
78-79
40-41
42
44-46
Trusted Services Europe Innovate & Conquer the European Market Trusted Advisory Services
Trusted Managed Services
Best Cloud Transformation Methods 2015 & 2016
Trusted Cloud Europe
Trusted Security Europe
Trusted Resilience Services
Trusted Data Centre Services
Cloud Service Provider Europe
Cloud Provider of the Year
e-Commerce
BioTech & HealthCare
International Institutions
Media
e-Payment
Banking & Finance
2016
5,8-5,9 L/100 KM.
149-152 G/KM CO2.
Les chiffres de consommation et d’émission s’appliquent aux véhicules avec les pneus de série, comme décrit dans les équipements de série. Des pneus optionnels peuvent engendrer d’autres valeurs d’émission de CO2 et de consommation. Contactez votre distributeur Ford pour plus d’informations. Donnons la priorité à la sécurité. Informations environnementales [A.R. 19/03/2004]: www.ford.lu/environnement. ford.lu
LE NOUVEAU FORD EDGE EST ARRIVÉ.
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#Business | Sociologie
VILLE INTENSE
© Chapman Taylor : Royal Hamilius
PAR ABDU GNABA
Il entre aujourd’hui dans la considération des villes un critère d’appréciation nouveau qui reflète une évolution sociologique importante. Alors qu’on les classait il y a dix ans encore en fonction de leur densité, on prend désormais en compte leur intensité. On entend par intensité d’un lieu la possibilité qu’il nous offre de faire des rencontres. Ainsi les villes qui sont les plus attractives pour les talents de toute sorte se mesurent désormais à l’aune de cette notion.
Que traduit cette évolution sinon une volonté chez tout collaborateur d’affirmer une identité plurielle, de s’épanouir individuellement dans son travail tout autant que dans ses vies privées. Un désir de se réaliser dans des secteurs divers qui ne le limite plus à sa fonction de producteur économique. Le besoin de faire l’expérience du monde et des autres, tout en assurant une évolution personnelle satisfaisante. L’identité est plurielle, et la notion d’intensité renvoie à cette évolution. On est mari ou femme, collaborateur d’une entreprise, membre d’un comité des fêtes ou sportif, bénévole dans une ONG ou musicien amateur, étudiant en langues étrangères ou en aromathérapie. L’enjeu du bien-être au travail est là. L’engagement des salariés ne se réfère plus à la seule entreprise, mais à l’écosystème dans lequel elle évolue. Que l’on soit un travailleur local, frontalier ou expatrié, le choix de la ville et de l’entreprise prend de plus en plus en compte cet enjeu : comment résoudre la tension entre la sur- individualisation et le besoin d’intérêt général, autrement dit la volonté de se développer personnellement tout en restant connecté au plus grand nombre ? Comment, à la fois, se sentir bien tout seul et être tenu pour aimable par le plus grand nombre ? Parce que le désir est le moteur de l’homme, le défi se résume à tendre vers un désir personnel qui rejoigne un intérêt général. Ce besoin de sens que l’on impute, à tort, à la seule génération Y, dirige le choix des collaborateurs et traduit leur degré de bien-être au travail.
BEAST MAGAZINE #4
Cette notion d’intensité comprise comme possibilité de rencontre va prendre encore plus d’importance. Demain, nous sous-traiterons les tâches les plus ingrates à des robots.
Et le rapport qui lie l’employeur à l’employé va complètement changer. La « protection contre subordination » ne tiendra plus. Nous n’aurons plus à travailler que trois à quatre heures par jour sur des tâches choisies, et non subies. Nous vivons une mutation. Le mythe de notre société a changé. Il a changé dès lors que nous sommes passés de l’ère industrielle à l’ère post- industrielle. Pourquoi ? Parce que l’ère industrielle, en rationnalisant les processus de production et en augmentant ainsi la productivité, a atteint son objectif qui était celui de nous désaliéner du travail, cette torture nécessaire (le mot travail vient du latin « tripalium » qui signifie « instrument de torture »). Aujourd’hui, nous ne sommes plus obligés de travailler. Du moins, c’est comme cela que nous vivons l’entreprise. Et c’est pour cela que nous cherchons à nous établir géographiquement dans un lieu prometteur d’expériences. On ne peut plus se satisfaire du simple fait d’adhérer à une fonction, au sein d’une organisation figée et hiérarchisée. Ce à quoi l’individu aspire désormais, ce qui est aujourd’hui son désir, c’est accomplir une mission, une mission qui a du sens, au regard des trois acceptations du mot : car le sens, c’est à la fois la direction, la signification d’une chose, et les sensations. Une mission qui a un sens, c’est donc une mission qui va vers quelque part et/ou vers quelqu’un, une mission qui peut se raconter, et pour laquelle on a du goût. Et c’est bien parce que le travailleur de demain est un missionnaire que la ville, désormais, se doit d’être intense.
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#Business | PrivateBanking
THE RISE OF DIGITAL PRIVATE BANKING OR THE BEST WAY TO EMPOWER CUSTOMERS BY ALEXANDRE KEILMANN
Banks have been using computers and therefore ICT services for ages, notably to register transactions. If during the last five years, technology has been revolutionizing retail banking through the use of new communication channels, but also allowing clients to pay without any contact, FinTech has not yet completely transformed the Private Banking and Wealth Management branches of financial services, where human relationship still plays a big part. But more and more opportunities are emerging, and private banks all over the world are diving right into it… for the benefits of their clients. Answering the new generations’ needs Nowadays, people are increasingly using digital channels to contact their banks and purchase financial products. In Asia Pacific, one of the fastest growing regions for consumer adoption of digital financial services solutions, 82% of high-net worth individuals expect, according to a 2014 Capgemini study, their wealth management relationship to be conducted entirely or mostly through digital channels. Also, for 38% of HNWIs in Asia, digital contact with their wealth manager is more important than direct contact. These figures actually bring down the myth that many still believe in: «private banking clients prefer and expect face-to-face interaction».
BEAST MAGAZINE #4
Today, more than 70% of HNWIs use social media websites such as Facebook: communication and interaction though these new media channels have therefore become crucial when it comes to developing a lasting trust relation with clients. «Private banks need to be aware of the fact that the new generation was raised with technology. Therefore, technology will eventually replace schmoozing» according to Serge Krancenblum, President of LAFO (Luxembourg Family Office Association). Moreover, digital significantly helps with client knowledge and private banks are notably starting to segment client by life stages, rather than current assets. As a matter of fact, the needs and expectations of young entrepreneurs are quintessentially different from the ones of seniors and retirees. Intimate knowledge actually provides a new value to private banking, and a customer centric approach is therefore essential. More autonomy on the one hand… Clients are in the driving seat. To answers their new needs, Credit Suisse Private Banking Asia Pacific launched an app in March 2015, which allows clients to receive personalized intelligence depending on their portfolios, and have access to tools to analyze their risk exposure and even trading tools. Actually, it can be considered as a new private banking service delivery model, putting emphasis on mobile: ATAWAD. Benjamin Collette, Deloitte EMEA Wealth Management and Private Banking Co-Leader can only agree: «Players should take digital maturity and client perception of personal relationships into account when going forward with their business models. A new generation is emerging that places a high importance on web platforms and accessing information from wherever they are located at any time of the day». With online channels now being one of the most important sources for investment decisions, customers, especially in Asia and the US, are increasingly willing to make decisions themselves. Europe is still a bit behind, relying a bit more on their asset managers and private bankers…a change that might actually be more cultural than anything else, but things are moving exponentially in this direction. Digital apps such as the one developed by Credit Suisse Private Banking give the clients more flexibility and grant them a decision-making feeling through one single click or tap. In Europe, BNP Paribas Wealth Management has been recognized many times for its digital network app «Next Generation Program 2016», which aims at sharing expertise and developing knowledge of finance and wealth management online, but also through workshops, therefore combining digital and physical encounters. «BNP Paribas is determined to respond to the specific needs of its clients in innovative ways» underlined BNP Paribas Wealth Management CoCEO Sofia Merlo. Just like a diversified portfolio, customers now expect multiple channels not only to communicate with their private banker, but also to be their own actor when it comes to market opportunities.
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Les entrepreneurs doivent savoir bien s’entourer. Si mon entreprise se développe tant aujourd’hui, c’est aussi parce que ma banque croit en mon projet.
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Follow your heart
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#Business | PrivateBanking
…and tailored advice on the other The KYC – Know Your Customer – trend is more alive than ever and especially in the banking sector following the financial crisis, which resulted in flat assets and a decline in investments. Customer knowledge, experience and personalization of services are the keys to bring a new value to clients, moving towards a new business model, or at least a new service delivery model. According to Hans-Ulrich Meister, Head of Private Banking & Wealth Management and also CEO Region Switzerland, Credit Suisse: «Digital technology needs to be used to deepen the relationship with the current and next generation of banking clients». His counterpart from the Americas Region adds: «It empowers clients, gives them better access to knowledge and expertise from across the bank. It enables greater collaboration with clients, giving relationship managers deeper insight into their clients’ preferences and investment objectives».
81%
Yet, according to Marc Debois, Head of New Markets, ING Private Banking Luxembourg: «Human relations are still extremely important for HNWIs who look for personal advice, a specific portfolio, and even to be comforted in times of crisis… which cannot be achieved with standardization». Besides finding the right balance between personal touch when it comes to complex transactions and the convenience of digital for daily operations and reporting, several challenges lay ahead of Private Banking departments, notably when it comes to cybersecurity in a digital world and a changing legal environment with the end of the banking secrecy. Moreover, technology allows new players to enter the market and they are already enhancing competitiveness and competition. Digital is definitely reshuffling the cards.
81% of Wealth Managers want better digital tools Source: World Wealth Report 2016
67%
67% of HNWIs are now willing to use automated advisory services, versus 49% in 2015 Source: World Wealth Report 2016, Capgemini
60%
60% of HNWI believe that their relationship with a wealth manager is enhanced by innovation Source: ValueWalk
53% 43% 23% 15% Only 15% UHNWI audience read luxury lifestyle and travel magazines Source: Doug Gollan / Luxury daily
BEAST MAGAZINE #4
When engaging with their adviser, more than half (53% of investors who work with an adviser say they want a hightouch approach. The preferences shift dramatically for the tech-savvy UHNW, to 23%. Digital native are reshaping communications between HNWI and private bankers Source: Financial Planning
The adoption of automated wealth advice is happening faster in the high-net-worth segment than mass affluent with current usage of online wealth management tools at 43% and 17%, respectively Source: MyPrivateBanking’s 2016 quantitative panel survey report “Investors’ Attitudes towards RoboAdvisors – Evidence from the US and the UK »,
A majority of both high AUM and high earning advisers alike say they are confident in a robo’s ability to manage volatility Source: Financial Planning
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#Business | HRTrends
COMMUNIQUER POUR RECRUTER, DÉVELOPPER POUR RETENIR
PAR MARGOT BOSLÉ
La marque employeur, une histoire de collaboration Aujourd’hui, la génération Y constitue désormais plus de la moitié des effectifs, alors que l’on compte un nombre record de séniors dans les sociétés. L’écart générationnel se ressent au quotidien et la culture d’entreprise joue le rôle de «colmateur de brèches». Cette culture d’entreprise sert également de base à l’instauration d’une marque employeur. Ce terme, rendu populaire au milieu des années 1990 par Simon Barrow, ancien directeur de People In Business, et Tim Ambler, alors professeur à la London Business School, dans leur publication parue dans le «Journal of Brand Management», appliquant ainsi les techniques du «brand management» aux ressources humaines, est désormais une priorité pour toutes les sociétés, qu’elles jouissent ou non d’une bonne réputation sur le marché du travail. Si les canaux se sont depuis multipliés, les facteurs clés restent les mêmes : promouvoir l’image d’une société où il fait bon travailler, mettre en avant les opportunités de carrières et donc le développement des compétences…
I WANT YOU
Dans une Europe en pénurie de profils spécialisés, notamment dans les domaines ICT ou Digital, la guerre des talents fait rage. Alors que l’UE a mis en garde ses états membres sur le manque de talents à l’horizon 2020, les DRH, aidés du marketing, ou encore des services IT s’activent et rivalisent d’ingéniosité pour rendre leurs entreprises attractives à souhait, mais également pour proposer de nouveaux outils à leurs employés afin qu’ils puissent mener à bien leurs missions. Si l’établissement de la marque employeur est une étape nécessaire, c’est bien le développement des compétences des talents qui prime désormais.
BEAST MAGAZINE #4
De nos jours cela se traduit par une présence des entreprises sur les campus, celles-ci se rendant directement auprès de leurs potentiels futurs employés. Il s’agit également de développer une présence en ligne mêlant à la fois innovation, nouveaux médias et informations métiers, qui parleront aux visiteurs. Pour aller plus loin, les marques vont jusqu’à développer une expérience candidat, se basant sur l’expérience client, le (futur) employé étant finalement un client interne. Les start-ups ont alors un rôle à jouer en proposant de nouveaux outils, de la sélection de CV grâce au Big Data, à la candidature vidéo, etc. Julian Troian, DRH, et Chief Happiness Officer, au sein de la société Etix Everywhere prend quant à lui le temps d’échanger : «Après une discussion et un test de personnalité, nous prenons le temps de débriefer avec le candidat». Il souligne ainsi l’importance de la culture du feedback, et ajoute : «Nous voulons que l’entretien reste un souvenir positif pour chaque candidat, qu’il soit embauché ou non. C’est normal qu’ils soient stressés et pour cela nous essayons de transformer cette expérience en quelque chose de positif. Souvent, les candidats apprennent quelque chose sur eux-mêmes !». C’est également l’idée développée par Eric Barilland, Directeur de la Marque Employeur et Campus Management, Orange France : «Nous voulons faire d’Orange le premier choix des candidats. Notre but est alors de proposer une expérience unique au candidat, et aux nouveaux venus qui rejoignent une entreprise totalement digitale. Orange est passé d’un simple site internet, à une expérience sociale et mobile, en créant une communauté Jobs». Chez Vodafone, on a mis en place un «Candidate pledge» soit une liste de promesses faites aux candidats, comme le confirme Karl Burns, Head of HR Luxembourg Global HRBP for Supply Chain.
Ouverture de la HOUSE OF ENTREPRENEURSHIP ONE-STOP SHOP Depuis le 26 septembre 2016, votre House of Entrepreneurship – One-Stop Shop remplace l’Espace Entreprises et vous accueille dans ses nouveaux locaux pour vous offrir en un même lieu une vaste palette de services en matière de conseils et d’assistance liés à l’entrepreneuriat et au droit d’établissement au Luxembourg. La nouvelle House of Entrepreneurship – One-Stop Shop est une initiative lancée par la Chambre de Commerce en collaboration avec le ministère de l’Economie et des partenaires privés et publics. Vos interlocuteurs vous feront profiter gratuitement de leur expertise dans vos différentes démarches, services d’accompagnement et outils de financement.
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#Business | HRTrends
Car oui, les aspirations des candidats ont également changée. Et avec l’avènement des réseaux sociaux et autres Glassdoor, leurs avis comptent dès que postés et partagés sur le web. Aux RH de prendre soin de leurs futures perles, même si le DRH et ses équipes ne peuvent contrôler tous leurs dires. L’effet peut cependant être tout aussi négatif que positif : l’employé est le meilleur ambassadeur de la société dans laquelle il travaille... Nombreuses sont les entreprises, aux quatre coins du monde qui sondent leur employés pour juger du climat qui règne au sein de leur société, avec comme objectif premier, pour la plupart, de pouvoir identifier les irritants ou problèmes et pouvoir les traiter au plus vite. Au Luxembourg, c’est la mission de l’institut Great Place to Work, qui chaque année récompense les entreprises d’un label «Best Workplaces». Après avoir recueilli la perception des salariés sur les cinq dimensions de son modèle – crédibilité, respect, équité, fierté et convivialité – l’institut sonde la direction et plus particulièrement ses pratiques managériales. En plus de mettre le doigt sur les bonnes pratiques, et sur les points à améliorer, l’obtention du label se veut être un magnet certain et contribue fortement au développement de la marque employeur, comme le confirme Carl Werner, Managing Director, COPLANING, Best Workplace au Grand-Duché et société #2 au classement des Best Workplaces européennes, qui place l’humain au centre : «la culture d’entreprise l’emporte sur la stratégie. Il faut tenir compte des émotions des employés. Tous les employés sont fiers de faire partie de la société : ils composent l’entreprise et sont conscients que nos clients apprécient également cette culture. L’obtention du label nous permet d’améliorer et de mettre en valeur notre marque employeur, de plus, de nombreux talents souhaitent désormais rejoindre notre équipe». Le développement des compétences : la clé du bonheur ? Selon une étude réalisée par le cabinet Deloitte, 44 % des Millennials, ces jeunes nés après 1982, affirment envisager un départ dans les deux ans s’ils en ont la possibilité. Un chiffre qui grimpe jusqu’à 66% si l’on repousse le délai à 2020. La raison la plus souvent évoquée ? Des inquiétudes liées à un manque de développement des compétences, notamment de leadership, et le sentiment d’être négligé.
BEAST MAGAZINE #4
Au contraire, les employeurs qui mettent le développement des compétences au cœur de la société permettent aux Millenials d’avoir davantage de contrôle sur leur carrière, eux qui rappellent souvent l’importance de leur «liberté». Comme le confirme Pierre Knoden, HR Director, ING Luxembourg, «la formation assure l’employabilité des collaborateurs». Il ajoute : «Selon moi, il est nécessaire d’adapter le service client, aux clients internes que sont nos collaborateurs. Nous devrons offrir l’information, et celleci doit être accessible grâce à des outils de connaissance des employés. Ensuite, nous pourrons mieux les encadrer, notamment en termes de formation». Dans ce besoin de formation ou de développement des compétences, le digital joue également un rôle majeur et peut s’avérer être un atout de poids pour les responsables RH. D’un côté, les offres d’e-learnings ne cessent de se développer et proposent désormais un large éventail de formations, allant de la technique, à la gestion du stress ou encore au leadership. Tout comme l’expérience candidat évoquée plus haut, on pourrait désormais parler d’une expérience apprenant. Attractive, interactive et adaptée, elle préfigure le futur de la formation professionnelle. D’un autre côté, c’est également aux MOOCs, ou Massive Open Online Courses, que l’on attribue parfois le statut de futur de la formation professionnelle. Il en découle les COOCs ou Corporate Open Online Course : ces modules de formation lancés par les entreprises permettent à la fois d’éduquer en interne, mais sont également disponibles pour les clients. Point intéressant, c’est l’apport de la gamification – le fait de transposer des mécanismes du jeu dans un domaine, à priori, non ludique – qui permet de fidéliser les utilisateurs, pour contrer un taux d’abandon généralement assez élevé, notamment lorsque les MOOCs sont gratuits. On y gagne ainsi des points, passe des niveaux : tout est mis en œuvre pour motiver les apprenants. Ces nouvelles techniques d’apprentissage ont plusieurs buts : elles forment, en premier lieu, les employés d’une manière unique et divertissante, permettent aux marques de se placer comme experts auprès des personnes qui suivent ces formations et de par ce fait améliorent considérablement la marque employeur, et finalement, visent à développer le business de ces marques. On appelle cela le «Knowledge Marketing». RH et Marketing sont ainsi plus que jamais liés.
Si le développement des compétences et une marque employeur forte sont aujourd’hui gages de la bonne santé d’une entreprise, les RH ne sont pas au bout de leur surprise. Car en effet, avec l’arrivée des nouvelles générations suivront de nouvelles attentes. C’est l’une des raisons pour laquelle sera organisé le 25 octobre prochain, le premier tournoi luxembourgeois dédié à l’innovation RH. Le HR Lab a ainsi pour but de stimuler la créativité des départements RH, soutenus par leurs experts Marketing et IT, afin de répondre aux grands défis qu’ils rencontrent au quotidien : gap générationnel, mobilité, recrutement, intégration des talents et bien plus encore.
A QUOI RESSEMBLERA VOTRE COLLABORATEUR DE DEMAIN ? Si l’humain reste au cœur des priorités du département des ressources humaines, il doit aussi composer, et de plus en plus, avec la machine et l’intelligence artificielle qui intègrent progressivement les organisations. Tous les différents secteurs de l’entreprise connaissent depuis quelques années une révolution digitale comparable à la révolution industrielle vécue par le secteur manufacturier en son temps. En début d’année, Stephen Hawking partageait les craintes qu’il avait à l’égard de l’intelligence artificielle et de la robotisation à outrance. Formations dispensées par des machines, remplacement de certains postes par des systèmes dotés d’intelligence artificielle, gestion des ressources de façon autonome et automatisées, amélioration de la performance grâce aux avancées technologiques… Comment intégrer la machine de façon pertinente au sein de sa société ? Quelle stratégie RH adopter pour gérer la combinaison homme-machine ? A qui revient la responsabilité des actions menées par ces objets dotés d’intelligence artificielle ? Représentent-ils une menace ou une réelle opportunité ? Rendez-vous le 17 novembre prochain pour la 15ème édition du Gala HR One.
UBI-Luxembourg is a business school which offers an English-taught, BA (Hons.) Business Studies which is fully validated by Middlesex University London and accredited by the Ministry of Higher Education and Research.
12:00 AM - 6:00 PM CEST Address:
PURSUING THE UNKNOWN OCTOBER 15, 2016 •
In the spirit of ideas worth spreading, TEDx is a program of local, self-organized events that bring people together to share a TEDlike experience. By bringing this world famous concept to Wiltz, our goal, at UBI - Luxembourg is to continue to inspire our students and the people of our local community in Wiltz, Luxembourg and the Greater Region.
•
TEDx Host: Dirk L. Daenen Speakers: Robert van Embricqs: “A balance between acts.” / Mcayla Sarno: “Who determines what is real?” / Rokhaya Diallo: “How I realized that I am black.” / Thea Dennis: “Just ask.” / Anik Singal: “Dreams of the Bottom Billion.” / Craig Lewis: “Choose your own adventure.”
UNITED BUSINESS INSTITUTES LUXEMBOURG Campus Wiltz - Château de Wiltz 35 rue du Château L-9516 Wiltz Luxembourg
Doors open at 11:30 AM and the talks start at 12 noon Tickets on http://www.tedxubiwiltz.com
www.ubi.edu
A PASSPORT TO THE GLOBAL ECONOMY UNITED BUSINESS INSTITUTES - LUXEMBOURG Campus Wiltz Château de Wiltz L-9516 Wiltz - Luxembourg Tel. 00 352 27 99 01 82 info@ubi.edu
• BA (HONS) BUSINESS STUDIES 3-YEAR BACHELOR DEGREE •
The opportunity to study Business in Luxembourg.
•
Small classes taught in English by business professionals.
•
Strong academic course of study plus practical training.
•
Yearly in-company internships.
•
International environment.
•
A perfect preparation for a Masters abroad.
•
Programme officially accredited by the Luxembourg Ministry of Higher Education and Research; and validated by Middlesex University London.
•
Students will be awarded a dual degree from both Middlesex University London and UBI - Luxembourg.
#Business | Purchasing
ACHATS ET SERVICES GÉNÉRAUX : ENTRE MARGES ET PLUS-VALUE BY MARGOT BOSLÉ
En Europe, 60% du chiffre d’affaires des entreprises est réaffecté à la fonction achats. Considérée à tort comme purement «transactionnelle» dans nombre d’entreprises, cette fonction poursuit sa mission première d’augmenter les marges bien sûr, mais aussi d’apporter une véritable plus-value générale à la stratégie d’entreprise.
Traditionnellement composés d’un directeur ou responsable achats, d’un manager, d’acheteurs spécialisés par familles de produits, les départements achats ont subi plusieurs mutations ces dernières années. Le premier changement opéré fut avant tout technologique, afin de pouvoir traiter des volumes plus ambitieux sans nécessairement recruter tout en accordant davantage de temps aux relations fournisseurs et/ou consommateurs, voire d’intégrer les défis logistiques. L’adhésion aux outils d’e-sourcing et d’e-procurement a progressivement transformé les habitudes des acheteurs, permettant de réduire les coûts et ainsi d’augmenter les bénéfices des sociétés.
D’un poste de dépenses à la génération de profits
Une fonction convertie très tôt aux bienfaits du numérique
Dès 1983, Peter Kraljic présente sa matrice qui distingue les différents produits et services qui font l’objet d’achats, et les classes selon leur rareté, leur niveau d’importance au sein de l’entreprise. Il cite alors les achats critiques, stratégiques, simples et enfin les achats lourds. Il reprochait alors aux départements achats de ne pas s’adapter aux changements économiques et environnementaux qui impactent toutes les entreprises, aux quatre coins du monde, et se proposait ainsi, grâce à cette matrice de replacer les achats au centre de la stratégie d’entreprise, afin de se préparer à ces éventuelles contraintes.
Automatisation, formalisation et optimisation : tels sont les avantages des outils d’e-sourcing, auxquels les professionnels des achats ont désormais accès. Ceux-ci permettent généralement aux fournisseurs de s’inscrire directement sur une plateforme dédiée et facilitent ainsi transitions et reportings, en plus de permettre une meilleure gestion des appels d’offres en apportant une sécurité supplémentaire lors d’achats à haut risques. La conformité du processus, de la qualité, des contrats mais également la réduction des charges de gestion et des litiges sont les bénéfices immédiats, et en découlent automatiquement une meilleure relation avec les fournisseurs, et in fine de nouvelles opportunités de négociations. Selon une étude réalisée par Ivalua Bauyer et parue en 2015, l’e-procurement est déployé dans 86% des gros services achats en Europe et en Amérique du Nord. On apprend également que 82% des acheteurs utilisant ce type d’outil s’en servent exclusivement pour les achats indirects, telles que les prestations intellectuelles ou autres prestations de services.
Ce fut ensuite au tour de Michael Porter, dans son livre datant de 1985 – qui a par ailleurs façonné en grande partie les stratégies business d’aujourd’hui –, «Competitive Advantage», de mettre l’approvisionnement au centre de la chaine de valeur. La clé de la profitabilité a cependant changé, et de nombreux aspects des achats se retrouvent dispatchés, voire outsourcés, et c’est bien la technologie et l’innovation digitale qui donnent désormais un avantage concurrentiel aux sociétés qui en font bon usage.
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#Business | Purchasing
Les principaux avantages cités par les acheteurs sont l’amélioration de la visibilité sur le processus global (87% des répondants), un gain de temps lors de la formulation d’une demande (75%) ou encore l’optimisation des processus d’achats (58%). Capter les marges dormantes des achats par délégation De nouvelles formations pour acheteurs et non-acheteurs sont désormais dispensées au Grand-Duché par l’organisme Brainforge, avec des experts externes renommés. Les thématiques des «achats hors production» et «prestations intellectuelles» seront notamment à l’agenda de ces formations uniques au Luxembourg. Il s’agit de cerner les achats par délégation, capter des marges additionnelles, et d’imposer une certaine réciprocité client/fournisseur. Doter de compétences achat les services RH, marketing ou IT, à la tête de budgets colossaux, est aujourd’hui vital pour doper la rentabilité des entreprises.
Qu’en est-il du Facility Management ? La fonction «Achats» impacte les services généraux et particulièrement l’amélioration de l’environnement de travail, deux terrains de prédilection du Facility Manager. Là aussi, c’est la technologie qui transforme cette fonction et le chercheur américain Andrew Laing parle désormais de WaaS ou Workspace as a Service, dans son article intitulé «Work and Workplaces in the Digital Age», publié dès 2013 et dans lequel il traite du changement des modèles de propriété foncière. Il affirme en effet qu’avoir accès à des services immobiliers prend désormais le dessus sur la possession en elle-même, au même titre que la multiplication des services de mobilité devient plus attirante que posséder son propre véhicule. L’une des tendances majeures des Services Généraux est l’outsourcing et on estime qu’en 2018, le marché des solutions d’IFM – Integrated Facility Management – atteindra les 1,314 billion de dollars, avec une croissance annuelle comprise entre 6 et 8%.
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Cette externalisation rime également avec une internationalisation des contrats et ainsi avec réduction de coûts. Les préoccupations sociales, environnementales et économiques sont donc les principaux vecteurs de la transformation des services généraux. Luxembourg connecte Smart Cities et Facility Management Cette double thématique sera le sujet centrale du 6ème Luxembourg Green Business Summit le 4 octobre prochain. Plusieurs centaines de décideurs luxembourgeois sont attendus pour suivre les interventions des spécialistes locaux et internationaux, tels Pierre Villeneuve (Chief Customer Officer, IKEA), Lucien Hoffmann (Directeur du département de recherche environnementale et innovation, LIST) ou encore Cédric Grignard (Directeur Technique & Smart City, Ville de Lyon). Le Green Business reste green, mais avant tout et plus que jamais, un business. Avec ce retour aux avant-postes de la fonction achats, le business que l’on donne est désormais aussi important que celui que l’on prend.
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#Entertainment | Mobility
FLEXIBLE ET AUTONOME, LE FUTUR DE LA MOBILITÉ SE DESSINE
© Aeromobil 3.0 Prototype Flying Car
PAR ALEXANDRE KEILMANN
Entre la Google Car, la voiture d’Aeromobil ou Strati, la première voiture imprimée en 3D, l’«automobile», quoi qu’on en dise, a de belles années devant elle. De nos jours, c’est bien la technologie qui transforme la mobilité au même titre que toutes les industries, qui entrent progressivement dans une ère dictée par le digital. Et si la voiture, aujourd’hui (quasiment) connectée et autonome, attise toujours la convoitise de passionnés et curieux, de nouvelles solutions de mobilité émergent pour répondre à des attentes qui ont tout autant évoluées.
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Si Leonard de Vinci dessinait dès le XVème siècle des croquis de ce qui aurait pu être une automobile, de nombreux inventeurs se sont attelés à la tâche et on estime aujourd’hui que la première voiture a été imaginée et conçue par l’ingénieur militaire français originaire de Meuse, Nicolas Joseph Cugnot, entre 1769 et 1771. Toujours est-il que pour beaucoup, c’est bien Karl Benz, l’inventeur allemand, que l’on considère comme le pionnier de l’automobile. En effet, il dépose le brevet DRP37435 plus d’un siècle plus tard, en janvier 1886. S’écoulent ensuite quelques décennies avant une diffusion massive, dans les années 1920, qui changera à tout jamais la vie sociale de tous. De nouvelles possibilités s’offrent alors aux personnes qui circulent en automobile, et avec elles arrivent les premières préoccupations. Certaines perdurent encore aujourd’hui, notamment en matière d’impact sur l’environnement. Et si les moteurs thermiques, essence et diesel, laisseront sans doute leur place aux hybrides, électriques, et moteurs à hydrogène, on recensait en Europe, à la fin de l’année 2015, plus de 251 000 000 de véhicules en circulation, dont plus de 503 000 au Grand-Duché de Luxembourg.
#Entertainment | Mobility
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A l’horizon 2020 se profile alors une multitude d’innovations. En plus des constructeurs automobiles dits traditionnels qui sont sur le point d’écrire une nouvelle page de leur histoire, ce sont des milliers de nouveaux arrivants, du holding Alphabet avec ses futures Google Cars qu’on ne présente plus, à la petite startup révolutionnaire, qui vont jusqu’à réinventer la façon dont nous consommons l’automobile. Tous les ingrédients semblent donc être réunis pour un secteur en perpétuelle évolution qui devrait continuer à nous faire rêver pour les décennies à venir. Preuve en est, le 23 mars dernier, la Commission économique pour l’Europe des Nations unies (Unece) modifiait ainsi l’article de la Convention de Vienne, qui régule la circulation routière, et ce depuis 1968, laissant ainsi la voie libre aux innovations automobiles venues des quatre coins du monde.
Celui-ci offrirait ainsi tout un éventail de solutions à ses employés et plus particulièrement aux jeunes générations qui sont en demande d’un nouveau type de mobilité. Si la voiture de société reste un avantage certain, voire un magnet, notamment au Grand-Duché, cette nouvelle approche permet plus de flexibilité et de personnalisation, et place l’humain au centre, et non plus le véhicule.
Mobility MOBILITY Mobility MOBILITY
L’ubérisation de la mobilité Uber, l’exemple même de la transformation de la mobilité, se penche – ou, selon les sources, se dirige – vers la conduite autonome. Alors que certains annonçaient une pré-commande de 100 000 véhicules autonomes de la marque allemande Mercedes-Benz en début d’année, le leader incontesté du VTC, a effectué les premiers tests de son véhicule autonome dans les rues de Pittsburgh en mai dernier. Un sacré coup d’accélérateur voire même retournement de situation, mais sommes-nous véritablement surpris ? Après tout, le verbe «uberiser», ce néologisme employé dans toutes les industries et secteurs, signifie, réinventer, de manière disruptive, un concept, une industrie, à la sauce digitale, et ainsi prendre à contrepied les acteurs historiques qui n’auraient, eux, pas pensé nécessaire un renouvellement de leurs services. Uber l’affirme une nouvelle fois, son but est de «rendre les transports aussi fiables que l’eau courante, partout et pour tout le monde».
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Face à la compétition, les constructeurs automobiles continuent d’investir en R&D sous peine de voir passer le wagon de la voiture autonome. Les Audi, BMW, Ford, Tesla, Volvo et Jaguar Land Rover, notamment, testent actuellement leurs dernières technologies. Les véhicules autonomes de la marque anglaise débouleront dès cet automne sur la voie publique, dans les environs de Conventry et Solihull, un véritable laboratoire WA R D S permettant un test réel, qui s’inscrit dans le cadre du Aprojet UK-CITE (United Kingdom Connected Intelligence Transport Environment).
Comme le confirme Gerry Wagner, Directeur Général d’Arval Luxembourg, la société de leasing adapte ses services à l’évolution des besoins de ses clients : «Avec Arval Mid Term Rental, nous proposons une solution flexible afin de les accompagner vers cette nouvelle mobilité». Le Luxembourg semble ainsi être le terrain de jeu rêvé pour l’arrivée de tels services de mobilité de par les besoins spécifiques des résidents et frontaliers qui connaissent chacun leurs lots de problèmes, mais également par l’environnement entrepreneurial et propice à l’innovation qui règne au Grand-Duché. De son côté ALD Automotive Luxembourg a lancé Switch, qui permet de répondre aux besoins ponctuels de mobilité : «Une accessibilité aux entreprises de plus en plus compliquée, des émissions nocives pour l’environnement, des priorités différentes pour les générations Y-Z… Ces changements sont autant de défis qui nous poussent à innover, à repenser notre métier. Nous apportons ainsi les solutions qui répondent adéquatement aux besoins des clients. ALD Switch s’inscrit dans une stratégie de mobilité flexible aux multiples perspectives d’évolutions innovantes et dans l’optique d’enthousiasmer les utilisateurs» ajoute Pierre-Yves Meert, Marketing & Innovation Manager. Encore une preuve que la mobilité est à la base du changement de notre environnement quotidien.
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C’est pour répondre à ces nouvelles problématiques qu’aura lieu cette année, le 10 novembre prochain, la première édition de la Mobility Night, en présence des acteurs du secteur du leasing, mais également start-ups qui présenteront leurs nouveaux concepts. Drone de transport : Flytrex
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Vers une nouvelle ère ? Spécialiste de la mobilité sur le Vieux Continent, le groupe LeasePlan s’est par ailleurs intéressé à la volonté des conducteurs européens d’adopter la mobilité autonome. Et si le plaisir de conduire reste indéniable, 75% des conducteurs au Grand-Duché sont prêts à essayer ce nouveau concept. Au Luxembourg justement, certains prédisent déjà un futur brillant à cette nouvelle mobilité, qu’elle soit douce, verte, autonome ou partagée. C’est le cas de Patrice Waltzing, Finance and Operations Leader, PwC Luxembourg, qui prévoyait déjà l’an dernier la mort du fleet manager… au profit du mobility manager.
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#Entertainment | Rock’n’Roll
SWEAT, TEARS, ENDORSEMENT DEALS AND PHILANTHROPY: LIVING THE LIFE OF A ROCK STAR BY ALEXANDRE KEILMANN
In the history of marketing and advertising, endorsement deals are common. Brands are always in need of a wellknown and appreciated personality who could use or wear their products so that their targeted audience can identify with their favorite celebrities. And who better than a rock star to promote your brands? Depending on your products, rockers might be the perfect fit. BEAST sheds light on celebrity marketing featuring Rock stars with a twist of philanthropy but also on the changing status of «ambassador» with the advent of digital and social media. According to Rolling Stone Magazine, The Beatles, Bob Dylan and Elvis Presley, in this specific order are the 3 greatest artists of all time, showing once again the fame of Rock’n’Roll and the power of the image these legends can convey. These artists, who all have been introduced to the Rock’n’Roll Hall of Fame located in Cleveland, Ohio, have, among others, inspired several generations, whose lives are sometimes guided by their songs and messages. Stereotypes might tell us that Rock stars are the perfect choice for cigarettes and alcohol, but TV commercials have told us a different story, surprising consumers with unexpected faces and original content. One of the best examples might be Alice Cooper starring in Staples’ back to school commercial. Also known as the «Godfather of Shock Rock», Alice built himself a reputation of macabre rocker, having guillotines, snakes, swords and even electric chairs displayed on stage during his highly theatrical shows and with songs such as «Poison», «Welcome to my Nightmare» or «School’s Out». It’s actually the latter which inspired Staples to create such an ad, targeting kids and parents right before the start of a new academic year. One of The Beatles, Ringo Starr was featured in a Pizza Hut commercial dating back from 1995, trying to convince «the lads» to join him in his Italian-American adventure. Unfortunately, he is joined, at the end of the advertising spot, by the members of The Monkeys…and not The Beatles. He was one of the first celebrities to appear in the brand’s TV commercials. One can also name Iggy Pop when it comes to original TV ads. In bed, doing crosswords and talking to his puppet self, the rock star promotes a car insurance company and its services. Somewhat unexpected for one of the wildest characters in the history of Rock’n’Roll. The ad was actually banned after several complaints and was ruled «misleading», as the policy did not allow rock stars, or people working in the entertainment industry, to subscribe
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to a car insurance policy with the firm. Finally, in 2009, high heels and make-up were the basis of Walmart’s commercial when KISS shocked the world in a hilarious video. Gene, Paul, Tommy and Eric, dressed in their famous costumes are helping their fellow co-workers with bakery and are giving pieces of advice to customers. Die-hard fans were probably not that happy though… Ambassadors… or philanthropists? While being a brand ambassador brings dollars to the table, many Rock Stars support not-for-profit organizations. Just like Jelena Djokovic, Director of the Novak Djokovic Foundation, highlighted during her ICT Spring speech, «celebrities are often perceived as modern time heroes. Their actions, beliefs and sacrifices are what make them models». On helping non-profit organizations, she adds: «they bring awareness to important problems and can talk about it with passion and determination. Celebrities can reach to people who have the power to change things. Moreover, they can help raise money».
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#Entertainment | Rock’n’Roll
Many musicians and especially rock stars are therefore involved in non-profit associations and many have even created their own: in 2006, Jon Bon Jovi created the Jon Bon Jovi Soul Foundation to fight hunger and homelessness in the United States. Bono, the leader of legendary Irish group U2 helped create RED, an organization which raised more than $200 million to help fight HIV in Africa. Since 2013, Swiss Life Luxembourg has been organizing its «Rock against Cancer» show at the Rockhal, located in Eschsur-Alzette, to raise money to help associations such as Foundation Cancer Luxembourg and Kriibskrankanner. «Nous avons constaté que deux chanteurs de jeunes groupes de rock étaient employés au sein de nos équipes. Avec le soutien de nos collègues, nous nous sommes lancés dans l’organisation d’un concert de bienfaisance que nous avons nommé Rock Against Cancer» ajoute David Brandt, le DRH de la société d’assurance. This lifestyle is so much more than Sex, Drugs and Rock’n’Roll. From celebrities to bloggers and influencers If TV commercials once were the way to go, communication and promotion is now far more complex and nowadays, brands are trying to convert their regular consumers into ambassadors. They tend to pay off bloggers and influencers who actually review products and services through original and authentic content. But things are about to change as Warner Bros Home Entertainment recently settled FTC (Federal Trade Commission, located in Washington, DC) charges that it deceived consumers during a marketing campaign aiming at promoting the «Middle Earth: Shadow of Mordor» video game. The reason? It failed to adequately disclose that it paid several influencers thousands of dollars to post positive reviews, notably on YouTube. «Consumers have the right to know if reviewers are providing their own opinions or paid sales pitches. Companies need to be straight with consumers in their online ad campaigns» added Jessica Rich, Director of the FTC’s Bureau of Consumer Protection. On the one hand, this decision might actually change the face of marketing and communication forever, as «disguised» advertising campaigns have developed widely in the US and in Europe over the last 10 years. On the other, we can all share and spread our thoughts, thanks to the rise of social media, on the products and services we are using, allowing us to become our own «rockstar»…
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© Reuters
Rock’n’Roll will be one of the main themes, along with Sex and Com’, of this year’s Gala Marketers which will take place on November 24TH at the Centre Culturel Kinnkesbond, in Mamer. Following the speeches of international and Luxembourgish MarCom experts, the Luxembourg Marketing & Communication Awards will recognize the most innovative solutions and projects of 2016, for the 8TH consecutive year!
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#Entertainment | Sex & the medias
MARC DORCEL OU LE SEXE 3.0
PAR ALEXANDRE KEILMANN
Fondée en 1979, la société de production de films X Marc Dorcel a su converser ses valeurs, tout en empruntant, avec tout autant de succès, le chemin du digital. Avant sa participation très attendue au Gala Marketers du 24 novembre prochain, BEAST est allé à la rencontre de Ghislain Faribeault, Vice-Président Media, pour évoquer, entre autres, les innovations du groupe français au rayonnement international. Dans des pays plutôt conservateurs, comme la France et le Luxembourg, comment une maison de production de films pour adultes comme Marc Dorcel peut-elle communiquer et promouvoir ses activités ?
Dans un monde toujours plus numérique, où la personnalisation des contenus et l’expérience utilisateur font mouche, comment l’industrie du sexe peut-elle suivre cette tendance et se réinventer ? Comment cela se traduit-il au sein de la maison Dorcel ?
Le paradoxe est que la pornographie n’a jamais été autant consommée et assumée dans la sphère privée qu’actuellement. Pour autant elle n’a jamais été autant cachée de la sphère publique. Plus aucune émission TV ou radio ne traite de sexualité – RMC vient juste de supprimer l’émission radio de Brigitte Lahaie – les actrices X ne sont plus invitées sur les plateaux TV alors qu’il y a 10 ans encore, elles participaient à de grandes émissions au même titre qu’une actrice de films disons traditionnels !
Il faut faire évoluer nos productions en les modernisant mais pas en cassant les codes et valeurs évoquées précédemment. Ensuite, il faut sans cesse optimiser les sites internet et continuer à travailler sur l’expérience client. A l’heure où 95% de la consommation se fait de manière pirate, il est primordial de soigner votre relation avec vos clients. Si vous pouvez convertir des consommateurs en clients, c’est bien entendu positif, mais il faut tout d’abord bien traiter ses clients existants.
Dans les années 80, la nudité était très présente dans les clips de Mylène Farmer ou Madonna, alors que maintenant, avec YouTube, une maison de disque a peur de la censure et «sofitse» tous ses contenus. Ce sont désormais les GAFA qui dirigent le monde et se considèrent pour certains comme au-dessus des lois. Ce sont ces quelques personnes qui décident ce que le public doit voir, de ce qui est bien ou mal. Qu’une vidéo de propagande djihadiste ou un chat qui brûle trouve sa place sur Facebook car «c’est la liberté d’expression» et qu’à l’inverse une jolie photo d’un corps dénudé ou partiellement dénudé soit supprimée car trop scandaleux me choque. On peut également faire un parallèle avec les œuvres d’art des peintres, celles du XIXème siècle où les corps sont montrés n’existeraient peut-être pas à l’heure actuelle. On peut facilement imaginer que cela serait caché car jugé comme «honteux» par certains.
C’est pour ces raisons que nous devons motiver nos équipes et nos clients BtoB de façon à ce qu’ils continuent à innover perpétuellement. Nous avons poussé pour passer à la SVOD, pour offrir des accès 360 tout écran aux abonnés TV, etc… Si vous n’innovez pas au moins tous les 2 ans, vous êtes dépassés et avez déjà un pied dans la tombe.
Par conséquent, pour rester la référence, nous devons continuer à exister en innovant et communiquant différemment. Nous devons surfer sur un fil entre humour, sexy et déculpabilisation. Le contenu devient donc «assumable», partageable et peut créer un buzz. Marc Dorcel se positionne comme un producteur «haut de gamme» et plutôt «glamour». Quelles sont les actions entreprises pour conserver et entretenir cette image ? Nos productions ont toujours été ainsi et le resteront. Ce sont les valeurs de Marc et il veille toujours à ce que cela soit respecté. Les productions Dorcel sont à la fois soignées, piquantes et élégantes, et nous mettons tout en œuvre afin de préserver cela. C’est aussi l’une des raisons pour lesquelles nos fans nous aiment et continuent de nous suivre, années après années. Nous ne sommes pas prêts à tout pour faire des coups médiatiques : au contraire, nous avons quelques interdits et ne souhaitons en aucun cas faire le buzz à tout prix. Une image de marque met extrêmement longtemps à se créer et à être reconnue de tous, par contre, elle peut être très rapidement perdue.
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Au fil des années, Marc Dorcel a su diversifier ses activités, notamment en misant sur le digital et la VOD. Votre société est également à la pointe de la technologie avec les premiers CD interactifs, puis DVD pour adultes, films 3D, etc. Quelles sont les autres pistes qui sont développées ? Quelles tendances suivezvous actuellement ? La première tendance est déjà de suivre ses ventes et ce qui se dit de votre marque sur les réseaux sociaux ou autres sites spécialisés. L’erreur serait d’être déconnecté. Nous suivons nos valeurs et nos codes de productions.
Nous testons perpétuellement de nouvelles choses : en ce qui concerne les innovations, nous sommes très sollicités et cela nous permet d’être plus facilement et constamment à l’écoute. Nous travaillons actuellement sur la suite de la réalité virtuelle et tentons notamment de voir comme celle-ci peut interagir avec des objets ou vêtements, sur la réalité augmentée avec les hologrammes ou bien encore sur comment rendre meilleures nos expériences clients sur nos sites internet, afin que les internautes trouvent facilement le contenu qui leur correspond. Dès 2006 vous ouvrez le premier concept store Dorcel, en 2008 vous lancez votre magazine, puis un blog… Comment jonglez-vous entre les différents messages ? Quel que ce soit le support ou le réseau social, nous devons nous adapter à celui-ci et sa cible. Sans compter qu’elle peut évoluer : gérer un blog est moins important qu’une bonne communauté sociale. Le magazine s’adresse aux fans de la marque. Une boutique est plus généraliste et propose autre chose que nos productions…
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#Entertainment | Sex & the medias
L’an passé, Dorcel a remporté plusieurs Cannes Lions et Clio Awards pour ses campagnes de communication. Pouvez-vous revenir sur ces différents succès ? Chez Dorcel, nous aimons surprendre et être généreux. C’est pour cela que la collaboration avec les trublions de chez MARCEL a bien fonctionné. Nous avons joué avec de l’humour, une touche de sexy et un soupçon de défi qui donne accès à de la gratuité : les parfums ingrédients (à condition de faire attention au dosage) pour obtenir un succès. L’idée était très bonne et amusante ce qui fait que ce genre d’opération est facilement partageable. Même si vous ne suiviez pas @dorcel, vous pouviez relayer l’opération à votre réseau. Nous sommes ravis de ce succès. Dans notre précédente édition «Urban BEAST» nous évoquions le futur du sexe…et une industrie qui pourrait miser sur des «sex bots». Est-ce réalisable ? Comment définiriez-vous ce futur ? Je pense que tout est réalisable. Cela satisfera certaines personnes et pas d’autres. Heureusement, il n’existe pas qu’une seule sexualité que tout le monde devrait suivre et respecter. Il faut multiplier les expériences pour toucher un maximum de gens.
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#Entertainment | HellsAngels
HIGHWAY TO HELLS
PAR FABIEN AMORETTI
Le saviez-vous ? Le chiffre 81 représente la 8ème lettre de l’alphabet : H ainsi que la première : A HA = Hells Angels Que signifie AFFA ? Angels Forever, Forever Angels Par an et en moyenne, les membres des Hells Angels font plus de 32.000 km (20.000 miles) à moto Actuellement, il y a 9 membres au Luxembourg
Les Hells Angels, aussi médiatiques que, paradoxalement, secrets. Au Luxembourg, difficile de savoir à qui on a affaire : aucune interview ces dix dernières années, pas de casier judiciaire non plus d’ailleurs. Mais l’image reste là, par ricochet d’affaires dans d’autres pays, par le poids de l’histoire et de séries telles que Sons of Anarchy. Comme la nature, la communication a horreur du vide. Donc, rencontre. A la base simple «club de motards», mais beaucoup plus que cela, jusqu’où les Hells Angels assument-ils leur image de garçons disons… turbulents ? Tout d’abord, entrer chez les Hells Angels, n’est pas chose aisée. C’est un style de vie, la jaquette n’y est pas pour rien : tu es ce que tu fais. Il faut avoir 21 ans et posséder une moto, cylindrée 750 minimum. Nous nous appelons frères, et nous considérons comme tels, ce n’est pas un mot en l’air. La solidarité, l’honneur, prennent tout leur sens, voici nos vraies valeurs. Les individus qui composent les MC ont souvent des passés ou des personnalités hors du commun - ou les deux. Si l’on regarde l’histoire des Hells, le club a agrégé d’anciens militaires démobilisés après la seconde guerre mondiale (90% des membres étaient d’anciens combattants d’après Sonny Barger, 1964) puis s’est radicalisé… Quand un mouvement prend de l’ampleur, le contrôle devient utopique, surtout si sa philosophie est à l’opposé. C’est une somme d’individualités avec un idéal commun, mais une somme d’individualités quand même, avec un passé violent dû à des choix gouvernementaux. Dans une période comme les sixties, les seventies, peu de choses étaient vraiment sous contrôle. Les Hells Angels sont une marque, donc une cible. Mais la réalité est plus complexe si on veut aller au fond des choses. Regardez le nombre de morts par arme à feu aux Etats-Unis aujourd’hui par exemple, les tragédies dans les écoles, etc. On peut blâmer les éditeurs de jeux, la télé, la législation, les lobbys. Au Luxembourg, on n’a pas ce problème, le club n’a pas ce type de problème non plus. Ce n’est pas parce qu’une personne a pu faire des erreurs que nous sommes tous comme ça et qu’on peut identifier tout un groupe. L’amalgame a ses limites. Aucun pays ne semble épargné par la criminalité. Comment penser que Luxembourg y échappe ? Déjà, que signifie le terme «criminalité» ? Aux yeux de la loi on est un criminel si on vole une pomme… Luxembourg est pacifique, et sans histoire depuis dix ans. Je ne peux parler pour les autres, mais il faut relativiser le rôle des médias là-dedans. On est plus voyants que d’autres, ce n’est pas forcément une bonne chose. Encore une fois, Luxembourg est un pays pacifique, nous aussi. On arrive à la question qui fâche. En 2013, Europol a fait rentrer les Hells Angels dans sa définition du «crime organisé». Quelle est la position officielle du MC à ce sujet ? Cela fait bien plus longtemps que nous sommes reconnus comme organisation criminelle. Il faut remonter à 1970 et à la loi RICO (Racketeer Influenced Corrupt Organizations) votée aux Etats-Unis. Cependant, rien n’a jamais pu être prouvé en plus de 60 ans.
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Le premier chapitre européen a été établi à Londres, le 30 juillet 1969.
#Entertainment | HellsAngels
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On en revient à ce que nous disions plus tôt, ce n’est pas parce qu’un membre fait une bêtise qu’il faut tous nous mettre dans le même sac. Par contre, avoir une position officielle ? L’officiel ce n’est pas trop notre truc. On a tous des positions préférées par contre. De plus, il n’y a pas de chef et c’est bien ce qui nous différencie des autres MC en Europe. On respecte un membre présent depuis 40 ans tout autant qu’un frère qui vient d’arriver. Nous ne faisons pas de politique, et nous ne nous intéressons pas à la religion. C’est vrai, quelque part nous sommes tous un peu bizarres. Moi (Massimo), j’ai voulu être un Hells Angels dès l’âge de 6 ans car je suis né dans ce milieu-là. On vit la vie qu’on aime et on aime la vie qu’on vit, on suit nos propres lois et on vit dans notre propre monde, «FTW». Nous avons un code d’honneur, et nous respectons toutes les personnes, aussi différentes qu’elles soient, tant qu’elles nous respectent. Et si nous sommes tous différents nous avons tous la même ligne directrice : partir partout dans le monde. On rencontre nos frères aux quatre coins du monde et ils sont nos guides sur leurs terres. Nous avons tous la même philosophie et vivons la même vie. Quand le Président de l’American Motor Cycle Association a dit que 99% des motards étaient des gens honnêtes, n’étaient pas des criminels, des écussons 1% ont commencé à fleurir sur les blousons... Si vous creusez dans les origines des stickers, tatouages, les signes sur les billets de banque, etc, vous trouverez du bizarre, de la provoc, des codes un peu partout, jusque dans les hymnes nationaux, dont certaines paroles sont plutôt barbares et reprises en chœur par des millions de gens tout de même. Le 1% sur certains blousons fait moins de dégâts sur les routes que le 40% sur certaines bouteilles d’alcool dans les supermarchés. Quand on a commencé à entendre que toutes les personnes qui faisaient partie d’un club de moto étaient des criminels, puis que finalement, «99% des gens qui roulaient en moto étaient honnêtes», les MC, pour faire un pied de nez à l’organisation américaine ont commencé à mettre des «1%» sur leurs jaquettes. Cela nous a aussi permis de nous différencier. Est-ce que mon espérance de vie a chuté depuis le début de l’entretien où ça va ? Non…pour l’instant ça va ! Au Luxembourg vous semblez plutôt vous tenir à l’écart des problèmes. C’est une question de sagesse ou de discrétion ? Les problèmes c’est moi qui m’en occupe…donc il n’y en a pas (rires) ! De quels problèmes parle-t-on d’abord ? Par rapport à quoi ? Cela peut arriver que certains membres se fassent arrêter mais il s’agit de problèmes privés, qui n’ont rien à voir avec le club. On a effectivement pu lire que les Hells Angels essayaient de s’implanter au Luxembourg en s’arrachant des restaurants… tout simplement car à l’époque j’avais trois restaurants, cela nous a bien fait rire ! L’information est très vite déviée et cette mauvaise publicité est le fruit d’articles erronés relayés dans les médias. Effectivement, les histoires croustillantes intéressent les gens car nous gardons tout de même cette réputation. Ils peuvent venir chez nous, nous n’avons rien à nous reprocher. La police luxembourgeoise vient une nouvelle fois d’effectuer une descente dans votre Clubhouse…sans rien trouver. Comment réagissez-vous à ce genre de situations ? Sont-elles fréquentes ? Cette perquisition a eu lieu suite à une demande de la police allemande, en rapport avec une affaire qui s’est déroulée chez nos voisins. Ce genre de démarche nous fait quelque peu sourire, car, comme d’habitude, nous n’avions rien à nous reprocher. La preuve, ils n’ont rien trouvé. Par contre, il y a eu pas mal de dégâts au Clubhouse lors de leur intervention…
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#Entertainment | HellsAngels
A l’origine, il fallait être blanc pour faire partie des Hells Angels. Aujourd’hui, il y a des MC de presque toutes les couleurs, mais le mouvement prend moins en Afrique. Des problèmes de compatibilité ? Comment l’expliquez-vous ? Il n’y a pas de règle de ce genre dans notre Rule Book. Il est juste indiqué qu’il faut avoir 21 ans et avoir une moto, c’est tout, sans aucune mention de couleur ou autre. Mais cela s’explique peutêtre par le fait qu’à l’époque, lorsque tu allais en prison aux Etats-Unis, tu rejoignais un clan : les blancs, les noirs, les mexicains. Il était donc difficile d’être de couleur tout en étant un Hells Angels. Aujourd’hui, il y des clubs en Afrique, notamment à Johannesburg. Il y a également un chapitre à Haïti et à Curaçao. Je pense aussi au club en Turquie, que le Luxembourg a parrainé. Il y a des frères marocains à Paris qui sont membres depuis plus de 30 ans. C’est simple, quand tu rentres dans le club, tu n’as pas d’opinion politique et pas de religion. Sons of Anarchy de Kurt Sutter a eu un impact considérable. Clairement, le côté criminel et violent des activités du MC y est dépeint dans les grandes largeurs, mais aussi, omni présent, le code d’honneur. Dans les grandes lignes, être un homme d’honneur pour vous, cela implique quoi ? Dans la série, la femme du président sait tout, ce n’est pas tout à fait le cas chez nous. Dans la série, ils prennent tous de la cocaïne de bon matin, et boivent du whisky au petit-déjeuner. C’est ce que j’appelle des flashs, cela reste fortement scénarisé. Si on fait une série sur un club de moto avec des membres qui se font des bisous, personne ne va la regarder. Alors que s’ils tuent et prennent de la drogue, cela devient bien plus intéressant, mais cela ne dépeint pas la réalité. La série reprend quelques règles, notamment le fait d’être souvent ensemble et de toujours soutenir ses frères, même s’ils ont tort. La parole que l’on donne est importante, même si c’est vrai que sur certains points, nous sommes un peu plus virulents que d’autres… Sur un groupe de 2 000 personnes, on reconnaitra toujours le Hells Angels : il gueule plus que les autres, il fait plus la fête que les autres, etc. Nous avons notre propre identité, et certains qui arrivent dans le club ne s’y retrouvent pas. C’est l’homme qui fait la jaquette, pas la jaquette qui fait l’homme. En fait, on nait Hells Angels, on ne le devient pas.
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#Entertainment | HellsAngels
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#Entertainment | HellsAngels
Le club passe avant la famille - c’est clairement revendiqué - mais sait aussi s’ouvrir pour des causes. Le Benefit Run prévu au printemps entre dans ce cadre ? Tout à fait. Pour la première fois au Luxembourg, nous organiserons ce Benefit Run pour venir en aide aux enfants atteints d’autisme. Le neveu de Jorge, le président du chapitre luxembourgeois est autiste et cette cause nous tient à cœur. Tous les bénéfices récoltés seront reversés à l’association et l’événement consistera en un Run sur les routes luxembourgeoises au cours d’un aprèsmidi, pour finir avec une soirée organisée au Club House. Les participants repartiront avec un T-shirt, et passeront en bon moment, le tout pour la bonne cause. Nous inviterons d’ailleurs nos frères des 4 coins du monde et participons aux actions similaires qu’ils organisent. Comme pour le Toy Run, cela devrait avoir un impact important, mais aussi risque d’être taxé de pure opération de relation publique - cela se gère comment quand un proche est impliqué ? Nous pourrions organiser des soirées au Club House sans citer d’association, mais ce n’est pas le cas. Pour cela, il y a par exemple la Hells Week. Mais au printemps, nous nous impliquons exclusivement pour aider ces enfants et personne ne peut en douter. Et finalement, peu importe ce que pensent les médias et les gens en général. A titre d’exemple, il y a quelques années, aux Etats-Unis, les frères ont acheté des centaines de vélos, le FBI a suivi l’affaire pensant qu’il s’agissait de blanchiment d’argent… et les vélos ont été distribués aux enfants défavorisés. Puis, plus récemment, avec le tremblement de terre qui a eu lieu en Italie, nous nous mobilisons avec nos frères d’Italie pour soutenir les familles sinistrées. Notre but est de récolter un maximum de dons, destinées aux enfants : jouets et objets de premières nécessités comme des couches, des vêtements, etc. Il faut également souligner l’aide d’autres MC, je pense notamment au club Niglo et au Pals Independent Group. Ce n’est absolument pas de la communication, car quoi que l’on fasse, nous serons toujours taxés de «méchants» et «criminels». Un peu d’histoire. Le club a été fondé après la Deuxième Guerre Mondiale par les soldats de la compagnie des bombardiers Hells Angels, qui avaient passés 6 années ensemble, presque en autarcie. A leur retour, pour avoir une sensation de liberté ils ont opté pour la moto, ne pouvant pas se payer un avion. Le mouvement s’est développé partout aux Etats-Unis, les membres cherchaient un côté familial qu’ils ne trouvaient pas ailleurs, ce côté fraternel. Être ensemble, voyager, c’est un style de vie. Les épicuriens vivent pour la fête, mais nous sommes des sybarites, nous ne vivons QUE pour la fête ! Ce qui se passe ailleurs, ça ne nous regarde pas. Au Luxembourg, nous avons tous une activité professionnelle, et avons entre 39 et 61 ans, mais l’âge c’est dans la tête, nous sommes tous les mêmes. On s’entraide, on vit sur les valeurs de l’être humain finalement, on respecte les gens, notre parole. Si tout le monde vivait comme ça, il n’y aurait plus de problèmes.
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#Entertainment | Parties
BARBOT PAR GABRIEL BOISANTE
BARMAN Quand Isaac Asimov utilisa pour le première fois le mot robotique dans son récit de science-fiction « Menteur », il se doutait bien qu’un jour, dans un futur plus ou moins proche, notre société se retrouverait tiraillée entre l’humain et la mécanique, écartelée par la tentation de céder à l’automatisation et ses promesses de résultats parfaitement rationnels, calculés, pondérés, mesurés et le recours à l’être humain faillible, sensible, imprévisible.
Toutes les métiers, tous les secteurs d’activités sont concernés, hier les usines automobiles aujourd’hui le service. Dans de nouveaux bars est apparue une nouvelle sorte de barman : les « Barbots ». Ils sont de véritables machines capables, sur le papier, ou face au shaker, c’est selon, de remplacer les barmans les plus aguerris. Passons au strainer les positions tranchées de deux experts du monde du bar.
Un barman c’est quoi ?
Quelle est la tendance en termes de boissons ?
Un barman, est bien entendu celui qui prépare les boissons dans un café, un bar, un restaurant ou un club. Il est celui qui travaille derrière le bar.
Clairement le cocktail est revenu sur le devant de la scène de manière fracassante. Cela est dû à plusieurs facteurs, l’émergence de nouveaux bars spécialisés dans la mixologie, mais surtout l’éducation et la curiosité des clients avides de nouvelles découvertes. Les barmen d’aujourd’hui sont à l’instar de cuisiners ou de pâtissiers de véritables créateurs auxquels on demande de composer chaque semaine, voire chaque jour, de nouveaux drinks.
Un Barbot est une entité destinée à préparer et servir des boissons à des personnes se présentant au bar. Par bar on entend le comptoir d’un débit de boissons, où l’on peut consommer debout ou assis sur de hauts tabourets. Et non Bar, la commune du comitat de Baranya en Hongrie. Ni le bar qui est aussi un poisson de la famille des Moronidés.
Les cocktails étant populaires j’ai une interface de visualisation et de sélection de plus 3,21 millions de cocktails, une balance intégrée pour pouvoir de manière infaillible servir les doses adéquates à la réalisation de chaque recette. Les cocktails servis les plus populaires sont le Old Fashion et le Moscow Mule. Le moins populaire ? Le Mojito à l’huitre.
La qualité première d’un barman ? Les gens ne viennent pas dans un bar pour étancher leur simple soif, le rôle du barman n’est pas uniquement celui de remplir et de poser des verres devant des gens. Non, aujourd’hui les gens viennent dans un bar pour vivre une expérience. Un barman se doit de comprendre quel type de moment ses clients veulent passer. Certains veulent se laisser conseiller, d’autres savent ce qu’ils veulent, il faut savoir se faire discret, se faire oublier si nécessaire.
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Un barman c’est beaucoup d’observation, de l’expérience et un peu d’intuition.
#Entertainment | Parties
Pas que les boissons ? Bien sûr que le premier jugement fait par le client se fera sur sa boisson et la qualité du service. Mais un barman c’est aussi une oreille, une présence. C’est un contact, celui qui représente l’établissement. Cette analyse me permet en effet de choisir et de proposer des sujets de conversation adaptés. Je suis également capable, par reconnaissance rétinienne, d’accéder à votre casier judiciaire et donc de repérer quels sont les sujets à éviter. Etant connecté à plus de 5 tera d’informations/secondes, je suis par définition intarissable. Mais le sujet de conversation préférée de mes clients est sans aucun doute les rapports hommes femmes.
Justement le barman a une réputation sulfureuse, quelle est la part de séduction dans votre travail ? Ah c’est évident que le barman nourrit certains fantasmes, le rapport de séduction est présent au quotidien. Mais cela reste, dans l’énorme majorité, un jeu entre barmen et clients. J’ai la possibilité de proposer des services complets en dehors des heures de services. Pour homme comme pour femme, je suis disponible pour tenir compagnie. Les modes de paiement sont faciles et discrets. La satisfaction est garantie à 99,8% car nous barbots sommes équipés de tout ce qui peut rendre un barman exceptionnel : shaker, mélangeur et pilon.
Arrive-t-il que vous soyez en danger dans votre profession ? Cela peut arriver qu’il faille demander à certains clients de partir ou alors de refuser l’accès à certaines personnes, mais dans 99% des cas la politesse reste l’arme la plus efficace. Pour les 1% restant le Jiu Jitsu peut s’avérer très utile. J’ai un exosquelette en carbone et silicone résistant à plus de 97 types d’agressions dont la morsure de serpent et les coups de fourche (indispensable pour les modèles vendus en campagne). Je suis par ailleurs équipé d’une procédure d’intervention avec un taser intégré à ma main gauche, appel automatique de la police locale, ainsi qu’une matraque télescopique, utile pour les services d’escort comme pour les interventions auprès de clients trop alcoolisés. En option je peux proposer des gaz neutralisants.
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Un dernier avantage ? Je vous raconterai le lendemain ce que vous avez oublié la veille et, promis, je ne le répèterai à personne. Ce qui se passe au bar, reste au bar. J’ai une fonction borne Wifi et je peux recharger votre téléphone portable par induction. Je peux vous appeler un taxi ou vous mettre en relation avec n’importe quel service de conciergerie en moins de 30 secondes. Je peux travailler 17 heures par jour sans fluctuation d’humeur ou d’efficacité. Le taux de satisfaction de mes clients est de 94,3% ce qui est aussi bien que le Robot coupe Kitchen Aid 2000. Si avec tout ça vous n’optez pas pour le Barbot, je me recycle en aspirateur sans sac !
Et l’humour dans tout ça ? L’humour et la bonne humeur sont selon moi deux des clés pour être ou devenir un très bon barman. Mais c’est un jeu délicat, on doit pouvoir s’adapter à ceux qui nous font face, car tout le monde ne partage pas le même sens de l’humour. Il faut donc être fin observateur et toujours rechercher la justesse du ton. Il ne faut pas faire d’amalgame entre le sérieux de notre posture et la décontraction dont nous pouvons faire preuve. Les arbots sont très sociables et drôles, nous avons un grand répertoire de blagues, de jeux de mots et calembours pour toutes situations. Permettezmoi de vous le prouver par l’exemple suivant : « Un homme rentre dans un bar et dit au barman : - Je voudrais une chwirzderkilmaskichtmeurk à la menthe. Et le barman : - Un chwirzderkilmaskichtmeurk à la quoi ? »
Un bon barman se doit-il d’être un fin analyste de la nature humaine ? Je suis capable de tenir une conversation en 176 langues différentes, en 29 dialectes ainsi que 6 langues mortes dont 2 ayant totalement disparues. Je dispose d’un algorithme de définition d’humeur basé sur plus de 8000 critères d’analyses. Chaque facteur, pouls, taille, poids, dilatation de la pupille, densité capillaire, taux de phéromones, couleurs et choix de vêtements ainsi que la composition de l’haleine me permettent de définir un profil, une humeur métabolique et donc de pouvoir choisir la boisson la plus adaptée.
© Tom Cruise - Cocktail (film, 1988)
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#Art | Architecture
UNE ARCHITECTURE POUR RÉPONDRE AUX NOUVEAUX DÉFIS IMPOSÉS PAR LA SOCIÉTÉ D’AUJOURD’HUI PAR MARGOT BOSLÉ
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Les préoccupations environnementales et sociétales, mêlées aux nouvelles technologies sont désormais les fondements et nouveaux standards de tout projet architectural. Les matériaux utilisés varient donc avec les exigences des propriétaires, l’inventivité et la création des architectes, mais également avec les demandes des gouvernements et ministères qui souhaitent voir apparaitre un nombre croissant de bâtiments durables dans leurs pays. Bonne nouvelle, le Luxembourg fait figure de pionnier dans le domaine.
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#Art | Architecture
De nouvelles tendances émergent, entre pure innovation et inspiration régionale
Efficience énergétique, et des espaces de travail modernes et connectés
Cela fait plus d’une dizaine d’années que les maisons flottantes sont monnaie courante, notamment aux Pays-Bas et plus particulièrement à Amsterdam. Le phénomène s’étend également à Dubaï, où les milliardaires s’arrachent désormais des villas flottantes de luxe, sur trois étages, qui devraient être habitables dès la fin de l’année 2016. Le prix de ces maisons immergées ? 2,8 millions de dollars.
Au Luxembourg, et plus particulièrement au Ban de Gasperich, il est un bâtiment qui se veut particulièrement novateur, tant par les technologies qu’il emploie et les matériaux qui ont été utilisés. Il s’agit du Crystal Park, nouveau siège du cabinet de services professionnels PwC Luxembourg. Une double peau de verre et de bois permet de réguler les échanges thermiques et réduire la consommation due à l’éclairage en profitant de la lumière naturelle. Il est le fruit de l’imagination des experts du cabinet d’architecte P.ARC – Partnership for Architecture, Schemel Wirtz Architectes, Itten + Brechbühl. Véritable pôle économique en développement, le Ban de Gasperich accueillera, à terme, 100 000 m² de commerces, 490 000 m² de bureaux pour 20 000 emplois, mais également 100 000 m² d’espaces résidentiels. Un centre de vie dynamique et résolument tourné vers l’avenir.
L’avènement de l’impression 3D change également la donne pour les architectes. Dans un premier temps, il permet de se représenter facilement dans l’espace avec la création de maquettes, mais l’intérêt est bien plus grand. C’est notamment le pari qu’ont fait les investisseurs du Lewis Grand Hotel en confiant la construction du bâtiment de 135 m² à l’entrepreneur Andrey Rudenko. Ce dernier, ingénieur et architecte, s’intéresse à l’impression 3D depuis de nombreuses années et est également à l’origine de la construction, avec une imprimante 3D, d’un château dans l’état du Minnesota aux Etats-Unis. La Chine s’y penche également depuis de longs mois, et c’est en avril 2014 que la société Shanghai WinSun Decoration Engineering Co a produit des maisons de 200 m² en un jour, et ce pour la somme de 30.000 yuans, soit moins de 4.000 euros. De plus, ces structures sont bien plus économiques et durables qu’une maison classique : le béton est composé d’une base de ciment et de fibre de verre, issus de déchets de construction. Passée à la vitesse supérieure, la société chinoise a depuis bâti un immeuble de 4 étages, le tout en recyclant entre 30 et 60% des déchets de l’industrie de la construction. Citons également le Centre Pompidou-Metz, qui se situe à quelques 60 kilomètres de Luxembourg, qui a également su innover grâce à ses architectes Shigeru Ban et Jean de Gastines. En 2010, ils ont en effet opté pour une matière qui fait la singularité de l’antenne régionale de «Beaubourg» qui se situe dans la capitale de la Lorraine : une structure de bois recouverte d’une toile protectrice, membrane à base de fibre de verre et de téflon. Toujours à Metz, et dans ce même quartier de l’Amphithéâtre, on construit actuellement le futur Centre des Congrès «Robert Schuman», qui sera une fois terminé, habillé d’une résille en pierres de Jaumont. Bien connue des Lorrains, ce type de matériaux rappelle ainsi le jaune ocre de la Cathédrale Saint-Etienne, et rend hommage au patrimoine de la ville. Les tendances s’inspirent nécessairement de l’environnement local, comme le confirme également le projet d’Hôtel Starck dans la capitale mosellane qui devrait être surmonté d’une maison de style du XIXème siècle, copie presque conforme des hôtels particuliers qui bordent l’avenue Foch à Metz…
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Son concurrent KPMG a lui aussi opté pour un matériau spectaculaire, qu’il aborde fièrement sur sa façade que l’on ne peut ignorer lorsqu’on circule le long de l’Avenue Kennedy au Kirchberg. C’est en effet pour le Corten qu’a opté l’architecte François Valentiny, un acier à corrosion superficielle forcée qui connait un engouement certain notamment pour l’aspect esthétique de sa patine brute très tendance, et qui lui a été inspiré par la présence de la Gëlle Fra à Shanghai durant 6 mois dans le cadre de l’exposition universelle. L’Ecoparc Windhof représente également le futur de l’espace de travail et combine sources d’énergie propres via, notamment, ses milliers de m² de panneaux photovoltaïques, ses nombreuses solutions de mobilité, dont celles proposées par le leaser Athlon Luxembourg qui a déposé ses valises dans la zone, mais également des infrastructures ICT faisant de l’immeuble Solarwind un des pionniers des Smart Buildings en Europe. De plus, Ecoparc Windhof GIE est impliqué dans l’application de la démarche C2C avec le LIST et le Ministère du Développement Durable et des Infrastructures, et préfigure ainsi le futur de l’architecture des locaux professionnels au Luxembourg. C’est également le cas du Neobuild Innovation Center, premier Pôle d’Innovation technologique luxembourgeois en matière de construction durable, rattaché au groupe CDEC, Conseil pour le développement économique de la construction, piloté par Bruno Renders. Le pays se positionne alors comme leader incontestable, remportant 3 des 8 prix décernés lors de la COP21 en décembre dernier et récompensant les meilleures solutions en matière de Green Building. Le dernier prix, est revenu au supermarché bio Naturata, également situé à Windhof, pour son bâtiment à 99% écologique qui n’utilise que des matériaux naturels et réutilisables, comme le confirme l’architecte en charge du
projet, Stephan Hain : «les plus grandes caractéristiques résident dans la simplicité de sa construction avec une assise béton, des murs et toit en bois. Nous avons décidé de faire un bâtiment aussi naturel que possible». C’est la raison pour laquelle beaucoup de bois, élément naturel par excellence, a été utilisé pour la conception du supermarché bio luxembourgeois.
Porte de L’Europe, Luxembourg Kirchberg (Concept Proposal) by Arquitectonica
Si d’un côté les techniques simples et les matériaux dits classiques permettent toujours encore de produire de nouvelles constructions, à la fois écologiques et durables, ce sont bien les innovations telles que l’impression 3D qui font évoluer un secteur toujours en quête de nouveautés, comme le prouvent les designs novateurs des constructions luxembourgeoises. Les SMART Cities et les meilleures initiatives allant dans ce sens seront notamment au programme de la 6ème édition du Luxembourg Green Business Summit, qui aura lieu le 4 octobre prochain. Après les interventions des spécialistes locaux et internationaux, et notamment de Lucien Hoffmann, Directeur du département de recherche environnementale et innovation au LIST et de Cédric Grignard, Directeur Technologies & Smart City à la Ville de Lyon, 13 awards seront remis lors de cette soirée de gala, suite au vote d’un jury composé de CEOs et Responsables du Développement Durable de sociétés implantées au Grand-Duché.
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#Art | Exhibitions
CULTURE WITH A DIGITAL TWIST
Matteo Zamagni In collaboration with David Li, Daniel Ben Hur Nature Abstraction 2015 Courtesy Gazelli Art House Photography: Peter Mallet
BY ALEXANDRE KEILMANN
In order to be more relevant and appealing to the new and future generations, culture and especially museums have entered a deep digital transformation phase in the last 5 years. Bearing the fruit of their research, they are now able to present the finest pieces of art which define our past‌ in a futuristic way. Apps, Virtual Reality and
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even holograms now allow visitors to have an enhanced and unique experience while also targeting a new digital and connected audience. Because nowadays, culture goes through Facebook, Instagram and SnapChat, and cultural institutions need to cope with it.
#Art | Exhibitions
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A new visitor experience Sree Sreenivasan, the Met’s former Chief Digital Officer, who brought the New York museum in the social media age once stated that his «biggest competition is Netflix and Candy Crush, not other museums». Today, he could add Pokemon Go to the list. Sree is the man behind the launch of the first Met app, which helps users discover the galleries, media, events and resources that best meet their interest, putting once again the visitor at the center, and delivering personalized content. For instance, helping visitors navigate the Met has long been a challenge as 20 interconnected structures have been built since the institution first opened in 1880. Now, thanks to this app, visitors can easily discover the exhibitions: their experience has definitely been amplified. A digital pioneer, MediaLab, the research and development hub at the Met, explores, probes, pilots, and prototypes emerging technology within the Museum context. It recently worked on projection mapping, which is also known as spatial augmented reality. This technology turns physical objects and buildings into a surface for projected light, and it therefore creates an enhanced experience for the visitors as it combines digital information with real objects. This technique was notably used in the Department of Egyptian Art, in order to restore color on The Temple of Dendur. In Paris, the Louvre replaced its old-fashioned audioguides in 2012 with Nintendo DS3 XL, giving the visitors access to HD pictures, 3D reconstitutions and several tours depending on their interests. Its little brother, the Louvre-Lens which opened in December 2012, launched a 3D touch-screen tablet developed in partnership with telecommunications giant Orange: it actually allows visitors to feel and manipulate the objects that are safely kept in the museum. Another purpose is to show people on how masterpieces are restored. Educational and playful, right? From January to June 2016, the Dali Museum, located in St. Petersburg, Florida, offered its visitors the opportunity to explore one of the finest pieces of art ever created by the Spanish artist – the Archaeological Reminiscence of Millet’s Angelus - in 3D using an Oculus Rift mask, and re-live the painting just like Dali could have dreamt about it. When launching this 360 exhibition, Dali Museum Executive Director, Hank Hine explained: «Visitors can expect a multi-sensory environment of moving images, soundscapes, and the transformative aura of exquisite individual paintings. Disney and Dali broke new ground as artists – the Walt Disney Family Museum and The Dali will deliver a brave new world of experience». Luxembourg and its growing «art tech» community
Milena Popova from the Europeana Foundation adds: «Europeana provides access to more than 50 million digital records coming from over 3 300 cultural heritage institutions in Europe. This database represents huge thematic, language and media variety and a substantial part of it is available for free re-use». More than ever, culture is available for all. In 2013, the Musée d’Art Moderne GrandDuc Jean released its MUDAM GO! app destined to kids from 6 to 12 years old in order for them to discover artworks from the collection of MUDAM through games. While virtually walking through the alleys, kids can become their own artists and share their creations with the museum. Developed by Luxembourgish agency Bunker Palace, the app is the perfect tool to prepare a visit to the MUDAM. Over the last years, Luxembourg has noticed a growing interest in art investment, yet, one of the main challenges remains to define the value of a piece of art, but also ensure its tractability. Technology has therefore a part to play, notably statistic valuation, Big Data analysis, chromatic algorithm and even AI… When it comes to tracing artworks, Deloitte Luxembourg’s blockchain development team revealed its ArtTracktive app at ICT Spring 2016, aiming at providing a distributed ledger for tracking the provenance and whereabouts of fine artworks. “The blockchain distributed ledger can trace the journey of artworks. When this technology is used in the art market, all events in the life cycle of an artwork are recorded and traceable. The application addresses one of the main concerns in the art market today, namely the fragile documentation related to the provenance and movements of a piece of art,” explains Patrick Laurent, Partner and Technology Leader at Deloitte Luxembourg. Earlier this year also in Luxembourg, Olivier Raulot launched ARTNOLENS™, art innovative art platform which he describes as «a social media with a focus on culture and art». The connected gallery brings together artists and passionate fans and has one main goal: to create emotions and interpretations. With its «Connect, Discover, Become» approach, ARTNOLENS unlocks the gamification potential as artists get points when the community interacts with their projects. The future of culture is a combination of technology and onsite visits, with those two aspects bridging the gap between generations and making sure all people find what they are looking for when walking in a museum. Technology brings something undeniable to the table: it enhances the visitor experience and favors the democratization of art.
Last May, Smart Culture was one of the topics of the challenges handed to students during the 2016 edition of the MorpheusCup, which took place in Luxembourg. Created by Europeana, the challenge was won by Team LYR from Telecom Nancy, for their project called AudioSight: their app, which builds upon the Google Vision project, on the technology side, and Europeana Collections, on the content side, aims at making digital cultural heritage accessible for visually impaired people.
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#Art | AI
ART AND ARTIFICIAL INTELLIGENCE: GREAT ART OR JUST CLEVER ART?
© Alfred Eisenstaedt
BY MARCEL WIEL
With Google and a host of other tech companies and academics engineering Artificial Intelligence (AI) to produce artistic works, many quarters are starting to question the very nature of this up-till-now uniquely human activity. But although aesthetically pleasing, can AI art ever truly touch us the way great art does? AI art is here – or at least something that may approach it is. At one end, there’s Google’s trippy Inceptionism art that sold big at a San Francisco auction last February. At the other, there’s the new and hugely popular Prism app that uses AI to break down a photo into 100,000+ bits of data and reconstruct them in seconds via a particular artistic filter. That beach snapshot can now be recreated with the style and hues of Munch’s Scream or Hokusai’s The Great Wave off Kanagawa. Both these examples fit into a paradigm that says artists produce work and it is the appreciation of its enriched consumers that transforms it into art. These two types of AI art also tick the box of what the content of art is – at its most basic some kind of expression of an aspect of our world. Thus, a sports shoe normally used to kick a soccer ball, but placed on a stand in an art gallery with a spotlight trained on it and used as a vehicle to say something about our culture with people appreciatively looking at it, can be considered as a piece of art. This is what’s so compelling about Tracy Emin’s My Bed – a self-portrait of despair and addiction that uses as a vehicle a dirty unmade bed surrounded by empty vodka bottles and used condoms. Emin’s work also highlights how these examples of AI art are not art – or at least not great art.
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The idea of the artist as a tortured soul toiling away in a garret in a bid to communicate something crucially important to the world may be a cliché, but it does highlight this up-till-now visceral human need to communicate some self-expression about the human condition. So maybe real AI art will only come about when it creatively – and independently – says something about the AI experience from an AI point of view for AI consumers. Moreover, this would move AI’s ability to learn from personal experience to one where one AI entity can learn from the creative self-expression of another and in some way will be enriched by this. We don’t have a clear picture about what this scenario might look like, much less what a creative expression of the AI experience. Maybe it will be a string of AI generated code that accurately describes an aspect of the AI experience and is put together in a novel, possibly poetic way. The crucial “but” however is, that this poetry will be AI poetry. We may be able to appreciate it and even understand it, but this will only ever be academic and never based on personal experience because we are not AI. That said, maybe the final frontier of real AI art – namely great AI art – will in fact be two-fold: on the one hand, an AI artistic self-expression about the AI experience that breaches this gap, and on the other a genuine and enriching AI appreciation of great human art.
« House 17, un club différent, audacieux et élégant pour une génération de membres dynamiques. Un deuxième chez soi où l’on peut se retrouver, travailler et s’émerveiller ».
1 restaurant <
> 1 bibliothèque
1 bar <
> 1 games room
1 lounge bar < 2 meeting rooms <
> 1 cigare lounge > 1 terrasse
House 17 - 17 rue du Nord - L-2229 Luxembourg - +352 20 10 17 info@house17.com - www.house17.com -
HOUSE17
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#Art | Nutrition
LA NUTRITION DES PLUS JEUNES : ÉDUCATIVE ET CRÉATIVE PAR AURÉLIE DETHIER
© Shutterstock - Yuganov Konstantin
Equilibrée et individualisée, l’alimentation est un des piliers de la pédagogie Montessori. Présentes au Luxembourg depuis 2004 grâce à Dominique Godard, les crèches l’Enfant Roi ne dérogent pas à la règle et accordent ainsi une attention toute particulière à la nutrition de ses jeunes locataires. Rencontre avec la fondatrice et gérante de l’Enfant Roi.
La nutrition fait partie intégrante de l’éducation prodiguée au sein des crèches Montessori et plus particulièrement à l’Enfant Roi. Quels en sont les bénéfices pour les enfants ?
Comment cette valeur qui est l’importance de la nutrition est-elle perçue par les parents des enfants ? Comment cela se traduit-il au quotidien ?
L’alimentation est un point essentiel de l’accueil dans nos crèches ; en effet, le nourrisson puis le jeune enfant puise, dans les denrées alimentaires, le carburant pour grandir harmonieusement tant physiquement que psychologiquement.
Nos parents sont très attentifs à l’alimentation de leurs enfants : ils lisent attentivement les menus qui sont affichés à l’entrée de chaque groupe et sont très curieux de savoir comment leurs enfants en ont apprécié les divers éléments. Il n’est pas rare de constater que les enfants mangent de façon variée plus facilement en structure : l’influence positive de la convivialité et l’attitude du nouvel éducateur selon Maria Montessori en sont l’explication. En effet, pas de « chantage » à la nourriture, une posture claire et bienveillante et la patience nécessaire pour aider le tout petit à s’alimenter tout en autorisant une certaine autonomie font que l’enfant adopte un comportement serein devant son repas.
Nous apportons une attention toute particulière à la diversification alimentaire. Dès le Nido, une ambiance pour les enfants de 2 à 24 mois, nous introduisons petit à petit tous les ingrédients nécessaires à une nutrition de qualité : les fruits et légumes cuits et crus, les protéines animales et végétales et les féculents de diverses origines. Il est indispensable d’introduire TOUS les nutriments afin d’éduquer le goût de chaque enfant. Bien sûr, les produits potentiellement allergisants sont introduits plus tard, comme les œufs, les fruits à coque et même le poisson avec lequel il faut rester prudent.
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#Art | Nutrition
Quelle est votre vision en matière de sécurité alimentaire ? Quelle part représentent les produits locaux dans les repas confectionnés ? Lorsque l’on a la responsabilité d’enfants, en particulier des nourrissons, on ne peut qu’être extrêmement vigilants en matière d’hygiène et sécurité alimentaire, l’inverse serait criminel. Cela demande une grande conscience professionnelle de la part de la Chargée de direction et du personnel de cuisine. Tout d’abord, le choix des fournisseurs car il faut être sûr de la qualité des produits livrés : fraicheur, provenance, éco-responsable et de saison. Dans la mesure du possible, nous utilisons des productions locales telles que la viande, les produits laitiers et certains légumes provenant des cultures luxembourgeoises (à ce titre, nous disposons du label Made in Luxembourg) ; pour les produits non récoltés au pays, nous préférons les aliments cultivés ou élevés dans des pays proches comme la France, la Belgique et l’Allemagne. Effectivement, il n’est pas utile de manger des avocats venant du Pérou ou des cerises made in USA ! Ensuite, il faut des cuisines professionnelles, d’entretien facile, utiliser de bons produits nettoyants et désinfectants, respecter des principes de base comme la marche en avant, le lavage des mains, le port de tenues de travail adaptées et impeccables, etc. La créativité et l’autonomie de l’enfant sont deux des valeurs principales inculquées dans vos crèches, comment peuvent-elles justement être combinées avec la nutrition ?
Nous accueillons effectivement des familles de toutes origines : il n’y a pas de problème majeur et les enfants s’adaptent très facilement à nos habitudes alimentaires. Nous respectons les restrictions alimentaires pour des raisons religieuses ou idéologiques à la condition que des aliments de remplacement soient proposés et de même qualité nutritionelle afin de respecter l’équilibre alimentaire nécessaire à un très jeune enfant. Bien sûr, les allergies et intolérences alimentaires, sur base d’un protocole établi par un médecin, sont respectées. Nous accordons également une attention toute particulière au grammage des différents nutriments, en particulier pour les protéines, afin qu’il n’y ait pas de surdosage néfaste à la santé des enfants. Pour les plus grands, nous travaillons la pyramide alimentaire, nous instaurons des semaines du goût, nous explorons les recettes d’autres pays, en particulier des pays d’origine des enfants présents dans l’ambiance. Aujourd’hui, chaque crèche compte son propre cuisinier. Qu’en est-il de l’harmonisation des menus dans vos différents établissements ? Jusqu’à présent, nous avions des cuisines implantées au sein de nos crèches. Avec l’ouverture de structures dans des bâtiments haut de gamme où il n’est pas toujours possible d’installer ce service, nous avons mis sur pied un projet de cuisine centrale. La production sera toujours faite par nos cuisiniers, ils bénéficieront simplement de locaux plus vastes, plus ergonomiques, et aux normes du ministère de la santé. Cela nous permettra également une meilleure harmonisation de nos menus. L’ouverture de ce centre de production est prévue pour mars 2017.
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La manipulation d’éléments de nutrition comme les fruits et les légumes se fait lors des activités de vie pratique dans nos ambiances. L’enfant coupe la carotte ou la courgette, presse l’orange ou la mandarine, casse des noix, râpe le gruyère, écale les œufs, fait le thé… à son rythme et selon ses envies. Puis, lors d’exercices sensoriels, ils découvrent les goûts salés, sucrés, acides et amers.
Dans un pays multiculturel tel que le Luxembourg, comment jonglez-vous entre ces différences qu’il peut exister entre les familles en terme de nutrition ? Quels sont les autres éléments qui entrent en compte dans la composition d’un menu au sein d’une crèche l’Enfant Roi ?
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L’hôtel Le Royal, un souffle nouveau au coeur de la ville. Découvrez les nouvelles chambres entièrement redécorées. Tout a été pensé pour allier élégance, luxe et confort, faisant vivre ainsi au client une expérience unique. Pour parfaire votre séjour, laissez-vous tenter par nos nouveautés, le Piano Bar ou le restaurant Amélys qui allient luminosité, originalité et raffinement. Toujours aussi exceptionnel, laissez-vous emporter par la délicatesse des mets du restaurant La Pomme Cannelle. L’hôtel Le Royal fait briller ses 5 étoiles. Le Royal Hotels & Resorts I Luxembourg I 12 Boulevard Royal I L-2449 Luxembourg T (+352) 24 16 16 1 I reservations@leroyalluxembourg.com www.leroyalluxembourg.com
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#Science | Vehicle Speed
FROM ZERO TO THE SPEED OF LIGHT
BY ARNAUD MEISCH
OPTIMUS PRIME LEADER OF THEAUTOBOTS 209 km/h
DELOREAN DMC-12 225,30 km/h
MODEL S P85D (INSANE MODE) 0-100km/h : 3,4s
WRIGHT BROTHERS FIRST AIRPLANE 48,28 km/h
RED OCTOBER SUBMARINE 49,88 km/h
TITANIC 38,62 km/h
ROLAND BOMBARDELLA National record for the 100m & 200m 34,58 km/h
OVERBOARD 20 km/h
LUNAR ROVER 14 km/h FLINTSTONEâ&#x20AC;&#x2122;S CAR 17,70 km/h BEAST MAGAZINE #4
HARLEY-DAVIDSON 1300 V-ROD DESTROYER VRXSE 2006 240 km/h
#Science | Vehicle Speed
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BATMOBILE (BATMAN VS SUPERMAN) 330 km/h
JUNO (SPACECRAFT) 265,54 km/h BUGATTI VEYRON 431 km/h
SPACEX DRAGON V2 555 km/h CARGOLUX BOEING 747-8 F 908 km/h MILLENIUM FALCON 1.049,29 km/h
KITT 326,69 km/h
LUXAIR BOMBARDIER Q400 667 km/h
HYPERLOOP 1.102 km/h
SPACEX DRAGON V2 28.163 km/h
SUPERMAN VS FLASH 1.079.252.848,8 km/h
NASA X-43 SCRAMJET 11.236,68 km/h
BREAKTHROUGH STARSHOT 60.000 km/s
USCSS NOSTROMO 0,42 light year/s BEAST MAGAZINE #4
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#Science | Healthcare
LE SECTEUR MÉDICAL SE DIGITALISE ET AMÉLIORE L’EXPÉRIENCE PATIENT
PAR ALEXANDRE KEILMANN
Avec l’apport indéniable de la technologie, l’industrie du médical connait une révolution importante depuis maintenant près d’une dizaine d’années. «Disrupteurs» et start-ups portent de nombreuses innovations qui bénéficient aux médecins, hôpitaux, mais également aux patients. Aujourd’hui, les sites web médicaux font partie des sites les plus visités et les applications médicales se multiplient à vitesse grand V. Leur but est notamment de donner une plus grande autonomie aux patients, mais également de les aider au quotidien avec leurs prescriptions ou encore d’améliorer leur séjour à l’hôpital. Désormais les patients sont de plus en plus connectés et l’accès à l’information se fait à toute heure, de n’importe quel endroit. Devenus de véritables consommateurs, ils veulent être sûrs de faire le bon choix et prendre la bonne décision lorsqu’il s’agit de leur santé. Cette observation offre de nombreuses opportunités aux start-ups qui s’y engouffrent avec pour mission de transformer, voir redéfinir, un secteur aussi traditionnel que celui de la santé, et ce, à travers de nouveaux canaux digitaux. Selon une étude réalisée par McKinsey, 75% des patients souhaiteraient utiliser des services médicaux digitaux dans un futur proche. Leur seule requête : que ces services répondent à leurs demandes tout en gardant une qualité irréprochable. Cette même étude met en lumière le fait que les patients n’attendent pas forcément une application révolutionnaire, mais plutôt un accès plus facile et plus efficace à l’information, combiné avec des canaux plus traditionnels et, bien entendu, un échange de qualité et de confiance avec leur médecin traitant. De l’Internet des Objets Médicaux à la réalité virtuelle En Floride, un hôpital tourné vers le digital utilise depuis quelques mois un système de géolocalisation en temps réel (real-time location system ou RTLS) sous forme de badges, développé par Stanley Healthcare. Ces badges permettent aux membres des familles des personnes hospitalisées de suivre ces derniers, de la préparation pour le bloc opératoire jusqu’aux salles de réveil. Ces informations sont affichées sur un écran géant situé dans la salle d’attente, sans qu’aucun nom ne soit mentionné pour conserver leur anonymat. Selon Ashley Simmons, Directrice du Département Innovation au Florida Hospital, «les patients ont complètement adopté ce système». Les administrateurs de l’hôpital le voient comme un gain de temps considérable, permettant notamment aux infirmières de prendre soin au mieux des patients, tout en gérant de manière plus efficace l’emploi du temps des cliniciens. La réalité virtuelle va également permettre de décupler l’expérience patient, et pourrait rapidement être utilisée comme outil de diagnostic, notamment pour les patients souffrant d’autisme, phobies, dépression, états de stress posttraumatique, etc. Les femmes ressentant de fortes douleurs lors des accouchements pourraient également en bénéficier. Une expérience de réalité virtuelle avec des casques Samsung Gear VR a eu lieu au centre médical Cedars-Sinai à Los Angeles,
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et les chercheurs ont conclu, après analyse des résultats, que cette nouvelle technique relaxait les patients particulièrement stressés et anxieux. Cette étude de cas nous apprend également que ce sont les patients les plus âgés qui en bénéficient le plus, complètement bluffés par cette expérience de réalité virtuelle. Plusieurs start-ups travaillent aussi sur la création de ce qu’elles appellent «l’hôpital du futur». NXT Health, en partenariat avec le programme académique Healthcare & Architecture de l’université de Clemson aux Etats-Unis, a développé le projet «Patient Room 2020». Le but principal de cette chambre innovante est de permettre aux médecins de gagner du temps lors de chaque visite. Par exemple, une tablette leur donne toutes les informations sur le patient lorsqu’ils se lavent les mains en entrant dans la chambre. Une porte coulissante sans contact permet quant à elle d’éviter tout risque de contamination. Les patients ont, eux, accès une tablette les tenant informés en temps réel de leur traitement et de leur état de santé, qu’ils appellent «Compagnon». Le Luxembourg et la transformation digitale de l’industrie médicale Au Grand-Duché, on dénombre actuellement plus de 13 000 praticiens pour une population totale de 576 000 habitants, faisant du Luxembourg l’un des pays européens les plus pourvus en médecins. Pourtant, les patients cherchent désormais de nouvelles solutions pour interagir avec ceux-ci, notamment lorsqu’il s’agit de prendre rendez-vous. Le Luxembourg, avec son esprit entrepreneurial, ses nombreuses start-ups, couplé à la volonté du gouvernement d’aider à la digitalisation des entreprises à travers l’initiative Digital Lëtzebuerg, a vu de nombreuses innovations médicales naître. L’équipe d’Econocom de Windhof, spécialiste de la transformation digitale est ainsi impliquée dans plusieurs projets médicaux, travaillant notamment avec le CHC (Centre Hospitalier Chrétien), situé dans la province de Liège en Belgique pour le déploiement d’un outil d’imagerie médicale. Et c’est au sein du Grand Hôpital de Charleroi (GHC) qu’Econocom a intégré des chambres privées connectées pour ses patients. «Avec un tel projet, le Grand Hôpital de Charleroi redéfinit les standards en matière de qualité des soins et in fine, augmente sensiblement son attractivité» ajoute Philippe-Hervé Hoffman, Country Manager Econocom Benelux.
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De son côté, le Luxembourg Institute of Science and Technology s’implique aussi dans la transformation digitale du secteur, et a développé l’an passé une plateforme appelée WikiFood, qui permet d’analyser la composition des produits alimentaires. Il est alors possible de détecter, notamment les allergènes ou toute autre substance qui pourrait causer du tort aux consommateurs. C’est finalement le nouveau modèle qui permet de délivrer l’information que l’on retrouve au cœur de l’expérience patient. Selon Luc Brucher, Partner en charge de l’industrie de la santé et des sciences de la vie à Deloitte Luxembourg : «La nécessité d’un cycle de soins complets, une meilleure coordination, et donc en définitive, une approche plus coordonnée d’exécution et de gestion des soins sont les éléments clés de l’Integrated care». Il insiste également sur le fait que l’objectif premier est que le patient reste au cœur de la réflexion, tout en lui permettant d’accéder à des soins plus efficients et de meilleure qualité par rapport à ses besoins spécifiques. L’an passé, lors de la présidence luxembourgeoise de l’UE, la Ministre de le Santé, Lydia Mutsch a souligné le fait que «la médecine personnalisée se concentre sur le patient et l’innovation. Elle comporte un grand potentiel pour l’amélioration de la santé de beaucoup de patients et assure des meilleurs résultats au niveau de l’efficacité et de la transparence de nos systèmes de santé». Elle a par la suite ajouté : «Le défi qu’il revient de soulever est de mettre en place un cadre qui permet d’apporter le bon traitement au bon patient, au bon moment, conformément au principe de l’accès universel et équitable à une médecine de haute qualité».
© Getty Images - Paper Boat Creative
L’expérience Patient au Luxembourg La troisième édition du Luxembourg Healthcare Summit, qui réunira plus de 300 professionnels de la santé au GrandDuché, se déroulera le 6 octobre prochain et récompensera les meilleures initiatives et solutions du secteur. Lydia Mutsch participera à cette conférence intitulée «Patient Experience» et sera entourée de professionnels locaux et internationaux. Les organisateurs recevront notamment le Dr. Alain Livartowski, Responsable du projet e-santé à l’Institut Curie qui a notamment collaboré avec l’ECE Paris (Ecole Centrale d’Electronique) pour développer de nouveaux outils digitaux pour les patients tels que Cur@re qui permet de suivre ses rendez-vous, avoir accès aux cartes des hôpitaux, et bien plus encore. Les étudiants ont également développé «CurieApp» pour faciliter le suivi des rendez-vous et partager les expériences avec d’autres patients. Dr. Anna Chioti, Director of Operations, Department of Population Health & Head of Unit CIEC, LIH, partagera quant à elle son expérience acquise dans la gestion de projets de recherche dans les domaines de la nutrition, diabète et cardiologie. Dr. Didier Mennecier, Directeur du Centre de Traitement de l’Information Médicale des Armées, Service de Santé des Armées, croit depuis des années en la collaboration internet-patient-docteur et est à l’origine du développement, il y a plus de 15 ans, du site web www.hepatoweb.com ainsi que de plusieurs applications mobiles. Jean-François Goglin, Responsable SI, FEHAP (Fédération des Etablissements Hospitaliers & d’Aide à la Personne) et Stéphane Pardoux, Directeur Général, Centre Hospitalier Intercommunal de Créteil, interviendront également lors du Luxembourg Healthcare Summit 2016.
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#Science | Bio
LE LUXEMBOURG AU CŒUR DE L’«EUROPE DU BIO» PAR MARGOT BOSLÉ
Au Luxembourg, peut-être plus qu’ailleurs, les produits bio sont tendances et également récompensés par le Ministère de l’Agriculture depuis maintenant 8 années avec la cérémonie du Bio-Agrar-Präis. On recense aujourd’hui près de 120 exploitants agricoles biologiques au Grand-Duché pour une superficie d’exploitation de plus de 4200 hectares… qui ne suffisent cependant pas à satisfaire la demande élevée des résidents luxembourgeois. A titre d’exemple, seule 40% de la demande d’œufs bio est satisfaite au Grand-Duché. Qui sont les principaux acteurs de cet écosystème bio et quelles sont les principales initiatives mises en place au Luxembourg ?
Pall Center, role-model Si comme aime à le répéter Abdu Gnaba un acte d’achat est la réalisation d’un désir, la création de sens, il est une femme au Luxembourg qui à très tôt investi le terrain de l’authenticité, du plaisir et du développement durable. La Grande Epicerie Pall Center fêtera ses 35 ans en 2017, et poursuit une politique exemplaire en matière de soutien aux acteurs locaux, d’empreinte écologique ou encore de distribution des excédents ou invendus aux plus démunis via Cent Butteck. Avec comme horizon de «transmettre une entreprise saine et durable aux générations qui suivront», partage Christiane Wickler, déjà récompensée 5 fois aux Luxembourg Green Business Awards.
Le bio plébiscité au Grand-Duché Selon un sondage réalisé par TNS Ilres, 66% des répondants – un échantillon représentatif de la population luxembourgeoise – achètent et consomment des produits biologiques, et 79% des produits régionaux, montrant le fort ancrage des luxembourgeois dans leur production locale. Côté européen, le label biologique garantit un processus de production qui respecte la nature, des produits élaborés de manière durable, aucun OGM, des animaux élevés en plein air et bien traités, etc. Ce sont ces différents éléments, en plus des contrôles et inspections, et l’utilisation de circuits courts qui convainquent un nombre croissant d’acheteurs de consommer biologique.
On peut également remonter jusqu’en 1988 avec la création de la coopérative agricole BIOG, qui regroupe fermiers, horticulteurs, viticulteurs et maraîchers luxembourgeois. Afin d’assurer une qualité optimale de leurs produits, ils renoncent notamment aux engrais minéraux rapidement solubles ainsi qu’aux pesticides nocifs. Ils refusent également la manipulation de la vie par les techniques génétiques qui nuiront, à terme, à la nature et à l’homme. Avec BIOGROS, fournisseur de produits bio et biodynamiques aux détaillants d’aliments naturels et NATURATA, spécialiste du commerce de détail biologique, ils forment désormais le groupe OIKOPOLIS, qui assure la totalité de la chaîne de valeurs ajoutées, des producteurs aux consommateurs.
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© kinlake.com - TERRA, Captured In a Short Film
Plusieurs labels sont apparus ces dernières années, ventant les produits (et services) locaux tels que Made in Luxembourg, mais également le commerce équitable avec Fairtrade Letzebuerg ou encore les produits bio avec Bio-Lëtzebuerg – Vereenegung fir Bio-Landwirtschaft Lëtzebuerg A.S.B.L. (Association pour l’agriculture bio Luxembourg). Ce dernier existe depuis 2012, et il est le résultat d’une fusion des deux anciens labels Demeter et Bio-Label.
HEIDERSCHEID
OBERPALLEN
STEINSEL
STRASSEN
USELDANGE
NATURELLEMENT
DIFFÃ&#x2030;RENT O RGA N I C ~ LO C A L FA I R ~ L I F E ST Y L E
www.pallcenter.lu
facebook.com/pallcenter
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#Science | Bio
De nouvelles initiatives européennes et locales Malgré cet engouement et une superficie consacrée aux cultures biologiques qui a doublé en Europe entre 2002 et 2014, il est important de souligner l’absence d’une législation commune sur le vieux continent. Finalement, «l’Europe du bio» n’en est qu’à ses balbutiements. Le biologique entre notamment dans le cadre d’Horizon 2020, le plus grand programme de recherche et d’innovation jamais entrepris par l’UE. Si de nouvelles règlementations sont constamment en discussion à Bruxelles, l’UE propose déjà des programmes volontaires permettant aux écoles de s’approvisionner en produits biologiques, notamment avec les programmes «Fruits et légumes aux écoles» et «Lait aux écoles». Eduquer les jeunes générations est également un enjeu majeur pour l’UE : les écoles bénéficiant de ces programmes intègrent alors le bio dans les thématiques enseignées. Au Grand-Duché, l’eurodéputé Claude Turmes a par ailleurs organisé l’an passé un débat «Méi Bio an Europa – méi Bio zu Lëtzebuerg» ayant pour but de fournir une plus quantité de produits biologiques aux cantines publiques luxembourgeoises. Toujours selon le sondage réalisé par TNS Ilres, 73% des répondants sont en faveur d’une utilisation accrue de produits biologiques pour la préparation des menus dans les cantines scolaires. Plus de 80% seraient également prêts à payer un prix plus élevé pour que cela puisse se faire.
Depuis 2014, il existe au Luxembourg une AMAP (Association pour le Maintien de l’Agriculture Paysanne), reprenant le concept de l’ASC (Agriculture Soutenue par la Communauté) et située à Eicherfeld, à seulement 10 minutes de Luxembourg-Ville. Dans ce verger d’1,5 hectares baptisé TERRA, se trouve une large gamme de variétés traditionnelles d’arbres fruitiers, espaces pour cultiver des légumes vivaces, herbes et fleurs, etc… Un véritable système agricole solide et diversifié qui imite l’équilibre et la biodiversité d’un écosystème naturel au cœur de Luxembourg. Dès cet automne ouvrira également OUNI, la première épicerie bio sans emballages au Grand-Duché. Cette société coopérative, dont l’acronyme signifie Organic Unpackaged Natral Ingredients, a pour but de «se poser comme une alternative écologique aux supermarchés conventionnels» : produits bio, locaux et équitables y seront à l’honneur. Le 7 février prochain, la première édition du Food Summit sera organisée au Grand-Duché de Luxembourg. Ce sommet B2B rassemblera notamment agriculteurs, acteurs de la restauration collective, distributeurs… pour engager les débats, promouvoir les productions locales et partager les bonnes pratiques du secteur.
LA PRODUCTION BIOLOGIQUE EST EN HAUSSE
Superficie totale consacrée aux cultures biologiques en Europe* +400 000 hectares/an Expansion annuelle de la superficie consacrée à l’agriculture biologique dans les dix dernières années.
2002 5,6 MILLIONS D’HECTARES
2014 10,3 MILLIONS D’HECTARES
5,9 % (2014) Superficie consacrée à l’agriculture biologique en pourcentage de la superficie agricole utilisée en Europe.
Le Luxembourg dénombrait 115 exploitants agricoles biologiques (dont 16 apiculteurs, 16 maraîchers, 11 viticulteurs, 8 fruiticulteurs) en 2013. Ceux-ci exerçaient leurs activités sur une superficie agricole de 4.144,5 hectares. S’y ajoutaient 77 transformateurs et cinq importateurs. * Dernière enquête réalisée par la Commission Européenne traitante de l’évolution de la culture biologique en Europe.
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Au Luxembourg, il n’y a qu’une boucherie capable de vous raconter toute l’histoire de votre viande.
#welovewhatwedo
BIO-BOUCHERIE | BIO-TRAITEUR
137, Avenue Gaston Diederich | 1420 Luxembourg T: +352 44 65 45
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#Science | Farming
VERTICAL FARMING: URBANISING CITY-DWELLERS’ FOOD NEEDS TO AVERT A GLOBAL FOOD CRISIS
© The Urban Skyfarm designed by Aprilli Design Studio.
BY MARCEL WIEL
To ensure the long-term food security of the world’s growing population, the urgent need to develop new farming methods that avoid the costly errors of traditional farming has become a top priority. Vertical farming can achieve these aims, as well allowing much of the Earth’s overfarmed arable land to self-repair
With regular reports about long-term food security, soil erosion due to overfarming and pollution, and the high cost of land in developed nations, food production through vertical farming is becoming more widespread. According to Allied Market Research, the sector was estimated at $1.2bn billion in 2015 and is set to reach $6.3bn by 2022. Dickson Despommier* is Emeritus Professor of Microbiology and Public Health at Columbia University and the world’s leading voice on vertical farming, which he defines as agricultural production that takes place in a building higher than one storey. His vision is compelling. Satisfy the food need’s the world’s growing urbanised population by producing food locally, allowing huge swathes of land currently dedicated to agriculture to be returned to nature for self-repair. The resulting reversal of deforestation trends would also have climate benefits around the absorption of CO2 emissions.
The other key benefit is year-round production and much higher yields. Despommier suggests that a 30-storey building occupying two hectares would have the same yield as a 1,000-hectare traditional farm and 160 such buildings could feed all of New York City’s 8.4m residents. This is backed up by the experience of the US firm Aerofarms, which says its New Jersey vertical farm has yields 70 times those of traditional farms. These astonishing results are due to soil-free systems for providing nutrients to plants, which are operated in a closed, highly controllable environment that is extremely efficient around managing water usage, waste and recycling: Hydroponics is the most common growing system used in vertical farming and involves growing plants in nutrient solutions without soil. Plant roots are submerged in a (mineral) nutrient solution that is monitored to ensure that the correct chemical composition is maintained.
* Vertical Farms: Feeding the World in the 21st Century, by Dickson Despommier (St Martin’s Press, 2010)
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#Science | Farming
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Aeroponics, developed by NASA, involves growing plants in the air and spraying them with mist, cutting water usage further. Aeroponic crops tend to be richer in minerals and vitamins, making them healthier and more nutritious.
The further major advantage of operating a self-contained ecosystem is that neither pesticides nor GM pesticide-resistant crops are needed anymore, which improves the quality of production and reduces pollution.
Aquaponics takes hydroponics one step further, combining plant and fish production. Fish grown in indoor ponds produce nutrient-rich waste that is then used as a plant feed. The plants, in turn, filter and purify the wastewater, which is recycled to the fish ponds.
Vertical farming does however present substantial challenges, particularly around high setup costs and high energy needs, which puts it out of reach for less developed nations, whose populations are the most at risk from food insecurity. So while technological advances may lead to vertical farming having a smaller carbon footprint, itâ&#x20AC;&#x2122;s likely only major economies of scale will ensure that in the long-term no part of the globe is affected by hunger.
Correct lighting is also crucial. Where natural light is used, stacks of crops on trays are revolved using mechanised pulley systems, ensuring each tray gets an equal amount of sunlight. Otherwise, LED lighting is used to create exactly the right level for photosynthesis, with red and blue light spectra optimising plant growth.
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#Technology | DataAnalytics
INNOVATING THE DIGITAL FAN EXPERIENCE INTERVIEW
Gartner, the leading IT research and advisory firm, has recently positioned Dimension Data among the top 10 fastestgrowing consulting service providers, 2014-2015. Samantha Wessels, Dimension Data’s Senior Vice President of Group Sales, Cloud, says the ranking by Gartner underscores that the growth strategy of the Group is working and shares with BEAST her tips on how to strive in a evolving digital world. “Every day I’m privileged to have conversations with clients from some of the world’s most innovative and exciting companies who share their business challenges with me,” says Wessels. “Their Enterprise IT organizations are under tremendous pressure to move faster, be more agile and flexible, to be more responsive. They’re also evolving to become brokers of new apps and services in order to keep up with their internal and external customers’ demands and higher expectations in a rapidly evolving digital world.” Adding to this evolving digital landscape, according to Wessels, end-users are also becoming increasingly savvy, immersed in their own digital worlds which have transformed the way they’re engaging with their devices, including shopping, streaming content, managing their investment portfolio and, of course, working remotely. “To steal a line from pop star Madonna, we’re living in a digital world, and I’m just a digital girl,” claims Wessels. “The point being is, we’re living and working in an increasingly mobile and digital world, which is leading IT organizations to reassess their business strategies to develop pragmatic, real-world business strategies based on this new digital era.” As Enterprise IT organizations reassess their business strategies for digital transformation, Dimension Data has been guiding its clients’ journey to cloud with a services-led approach that supports their existing on-premises environments and workloads, while helping them also transition to a new hybrid IT environment. “We believe that a hybrid IT approach enables Enterprise IT organisations to increase their flexibility and agility, finding ways to deliver new applications and services solutions much quicker than ever before,” adds Wessels. How did cloud become a critical component of the Tour de France technology? Leveraging real-time, big data analytics to provide competitive advantage is a new mandate for many industries. Dimension Data is the Official Technology Partner of Amaury Sport Organisation (A.S.O.), which owns the Tour de France. Dimension Data helped A.S.O. revolutionize the viewing experience for billions of cycling fans by taking viewers into the heart of the Tour de France and delivering a spectator experience never before seen. “The volume of ‘big data’ generated from the race is massive. It’s vital to have computing capability that’s instantly scalable to give us the agility to track every rider in the race,” explains Wessels.
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“Cloud enabled A.S.O to respond quickly in real time as the race occurred to give a better viewing experience. And since it’s all in the cloud, all of this information is instantly delivered anytime… anywhere, and in real-time to the millions of fans and media outlets.” The hybrid cloud environment used for the Tour de France combined modular on-site equipment with multiple off-premise cloud services, delivering complete redundancy and practically limitless scalability during the 21-stage race. During the race, data is transmitted from the telemetry sensors under each cyclist’s saddle to the motorcade of cars and motorbikes, to aircraft following the race and then to the big data truck, and to servers in the cloud. And it all happens instantly. When the raw data is received, it’s analyzed in real-time and presented as useful information to the team of technicians, data scientists, and television graphics teams in the big data truck. These teams then prepare and deliver the information to over 100 broadcasters around the world, social media feeds, and integrated web platforms like the Tour de France Race Center. This information gives broadcasters, the media, cycling fans around the world, and teams a far richer insight into the nuances that make this iconic event such a spectacular viewing experience. More than 42,000 geospatial points, 75 million GPS readings, 350 million CPU cycles per second were collated and analyzed by Dimension Data’s team in our cloud. “All this information is delivered through a unified digital platform hosted in the cloud in parallel with a big data truck disaster recovery solution,” says Wessels.
#Technology | DataAnalytics
The quality of data and real-time availability of that data are critical components in delivering a digital fan experience, according to Wessels. “What’s particularly exciting is that we’re seeing the digital experience appealing to a younger generation of viewers who are engaging with their world through social media and streaming live video.” There’s also the cybersecurity aspects of live data feeds. Hosting in the Dimension Data cloud ensured that we kept the data secure. Encrypted connectivity allows race information to be transmitted to broadcasters, the traditional media, the cycling teams, and viewers in a secure and risk adverse way. Last year, Dimension Data delivered 100% uptime for all systems – seamless, uninterrupted computing from the big data truck to the Tour de France live-tracking website, to the off-premise cloud. How the Tour de France experience is valuable and applicable for other clients? There certainly are some lessons from the Tour de France, including the digital transformation journey we’ve been guiding A.S.O. on for the past couple of years. We can pass along this expertise and lessons learned to all of our Enterprise clients. Technology has the power to transform entire industries A.S.O. knew they needed to adapt, enrich, and enhance how they told the Tour de France story, in order to leverage the opportunity that technology had to offer its fan base and the media covering the race. And there was only one way of doing so—through the power of cloud technology itself. With the help of Official Technology Partner Dimension Data, A.S.O. dipped its toes for the first time into the world of live-tracking and data analytics during the 2015 race. A year later, A.S.O. was pumped to use data to tell exciting stories about pro cycling, delivering a new level of fan engagement through traditional broadcast channels as well as online and social media. Digital business begins and ends with data Data is the lifeblood of digital business. But making the most of your data means more than collecting, storing, and processing bits and bytes. A reliable flow of data across a secure, stable infrastructure helps to turn data into useful information. At the 2016 Tour de France, it wasn’t just racers in motion, but also the data. A cornerstone technology of digital business is cloud Cloud gives our clients the ability to scale their digital businesses instantly, so they respond smarter and faster to massive data volumes and dynamic market conditions. This rang true for the Tour de France. Dimension Data delivered valuable race information to A.S.O. through a unified digital platform hosted in the cloud, in parallel with a big data truck disaster recovery solution. The quality of data and real-time availability of that data were critical components of the technology solution. Dimension Data’s cloud ensured we kept the data secure, while encrypted connectivity allowed the race information to be transmitted to broadcasters, the media, the teams and viewers securely.
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It takes a team Behind all the buzz and excitement of one of the greatest sporting events in the world, was a large, global team of dedicated, passionate people working together to deliver something great. As much as technology stands central to digital business, business itself is always about people. The Tour de France technology solution was no exception, and it reminds me of the conversations I have daily. CIOs and their C-level colleagues are aligning and working together with LOBs to develop real-world strategies that will evolve their Hybrid IT organizations into the new digital era, and that’s providing tremendous opportunities for our clients and Dimension Data. What is the vision of Dimension Data as technology enabler for transforming organization? Why is the cloud the ideal platform for innovative companies and startups with disruptive business models? Dimension Data provides its clients with multiple service offerings and managed services choices spanning application services, networking, data centers, security, backup and disaster recovery, outsourcing and hosting, along with a full complement of consulting services. Every day we strive to be the go-to, end-to-end managed services provider, supporting our clients who are transitioning to a hybrid cloud/hybrid IT environment. As one of the world’s leading systems integrators, Dimension Data has a rich history of migrating its clients from one technology, solution or service to another. And now cloud is the ultimate disrupter. Cloud is forever changing our industry, and perhaps more importantly, transcending culture in our highly connected and evolving digital world. In a new report published in May 2016, Gartner has ranked Dimension Data among the top 10 fastest-growing consulting service providers. What are the key factors that underpin the success of your firm? Dimension Data continues to make future enhancements and investments in its cloud offerings and Managed Cloud Platform, offering its clients more flexibility, enhanced functionality and optimised backup, recovery and security capabilities. The company is making great strides worldwide to be the global Managed Services Provider of choice for cloud-based enterprise applications and workloads, offering managed service solutions that are private, public, hybrid or a combination—all as an OPEX model and designed to accelerate IT-enabled business outcomes for enterprises. As organisations embrace new business strategies for an increasingly digital world, Enterprise IT is going through a fundamental transformation to a “Hybrid-IT” model, which ideally positions Dimension Data to take advantage of these ITaaS opportunities, according to Wessels. Our clients never stop trying to transform themselves. We believe cloud at the core helps our clients accelerate their transformational journey to Hybrid IT, helping them do it faster, with more impact, and drive better business outcomes. But they can’t go it alone. They know they need a trusted guide who understands the digital landscape. A guide who can help them accelerate their business ambitions on their journey. And that’s exactly why we’re leading the charge as one of the Top 20 Most Promising IT Infrastructure Solution Providers in 2016, as recently recognized by CIOReview.
BEAST MAGAZINE #4
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#Technology | Women in ICT
BEING A WOMAN IN ICT AND ADULT ENTERTAINMENT: THE GOLDEN RULES BY ELAINE DE MOYLE
Let’s be clear, this is not a feminist claim nor a quest for equality. Let’s just be realistic: if I were a man it wouldn’t even have crossed my mind to write about this. I would have rather tackled purely business related topics, with facts and figures and all that concrete stuff. I just want to be brutally honest, share my experience and maybe “inspire” one or two people, whether they be women or men.
BEAST MAGAZINE #4
#Technology | Women in ICT
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Because we all fancy numbers... Check these out: a report from the EU Commission stated that in 2012 there were 40.6 million entrepreneurs active in Europe, of whom 31,3% were women. The percentage varies considerably between countries. With 43%, Liechtenstein had the highest percentage of women entrepreneurs, followed by Latvia (40%), Lithuania (40%) and Luxembourg (39%). Another study from the EU Commission shows that the number of female entrepreneurs in ICT is considerably lower than non-ICT sectors: Women make up 31.3% of self-employed Europeans and only 19.2% of ICT entrepreneurs.
WOMEN & TECHNOLOGY
More than
900.000
unfilled ICT positions
across the EU
Only 29 out of every 1.000 female graduates have a degree in computer sciences/ICT
The number of ICT related jobs in Europe will grow: IN 2012
7.4M
IN 2020
7.9M
Every year 28 April
UN’s International Girls in ICT day Last year more than 1.800 celebrations took place wordwide
Sources: European Commission, European Centre for Women and Technology, Global Network of Women ICT Decision-Makers, Girls in ICT, Mckinsey&Company, SEISMIC Project, The Guardian, WISE Campaign, UNESCO. April 2016
Some real insight… So, why are the numbers of women in ICT so much lower? Here are potential issues that some women many fall into: - Fear of starting on your own. - Fear of following your ideas and beliefs. - Fear of failure. - The social pressure of building a family and all of that.* * Actually, on this last point, the comments I usually get are, “Oh, you don’t have kids?! Well it’s about time. Don’t waste your time or wait too long. Work will always be there”. But let’s again be realistic: You can’t really mix maternity and career, especially when you’re just starting out and you want to make a name in this world. You can’t really make any mistakes or not be available when your time is entirely devoted to your customers. They don’t want to hear that you spent your entire night changing nappies, no matter the field you work in. Flexibility, adaptability and reliability are the keys to success.
Here are some ways potential ways of responding to these fears: - Accept that failure could happen, but get up stronger. - Enter this highly male-driven world that is IT/ICT and make yourself comfortable. - Be willing to stand up for what you believe in. - Demand equality from a male-driven crowd by being pro at what you do. All these “geeks” as I like to call them are actually downto-earth, open-minded, understanding and potentially great colleagues, but they will consider you an equal only if you prove yourself to be a professional. And what about the adult online industry? I have been involved with this industry and have helped make it grow and succeed. It’s one of the most advanced, challenging and fun industries I have worked in. And yes, it goes without saying that it greatly involves IT. Actually, without the infrastructure, the developers and the technologies, there would be nothing. And the same goes for lots of other industries and sectors. What I have realised working in this sector is that there is actually a great deal of respect towards the women that are making it thrive, whether directly online as performers or offline and behind the scenes. Another interesting fact is that 20% of all users or members of an online adult content platform are women. That says a lot.
There is so much taboo around this type of business and so many stereotypes and wrong beliefs. If you follow all the criticism, I, as a woman, should actually be the first one to rage against it. But on the contrary, to me it’s rather empowering for women; a new kind of feminism that gives women free will. Being an entrepreneur and a woman, whatever the industries, can sometimes be tough and challenging, but also so rewarding and great for personal development. I believe all entrepreneurs, men and women alike, face the same types of obstacles and drawbacks. Success depends on your mindset, will, and faith. Accept failures, ignore stereotypes and never listen to negative spirited people (and they are everywhere.) These are the golden rules…at least to me.
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#Technology | Data
PERSONAL DATA IS THE NEW OIL INTERVIEW DE RAPHAËL HENRY PAR ALEXANDRE KEILMANN
25 mai 2018. Une date charnière dans l’histoire de la protection des données des citoyens européens. En effet, ce sera dans deux ans à peine, que le GDPR, l’acronyme anglo-saxon du Règlement Général sur la Protection des Données, entrera pleinement en effet. Mis sur le pas de tir par la Présidence luxembourgeoise du Conseil de l’Union européenne au second semestre 2015, ce texte fondateur a été adopté au Parlement européen au printemps dernier. Il va transformer durablement la manière dont sont exploitées les données à caractère personnel. « Le traitement des données à caractère personnel devrait être conçu pour servir l’humanité », ouvre le paragraphe 4 du fameux règlement 2016/679. Quantité de principes sont à considérer comme leviers pour ériger le nouvel édifice Data Protection : cadre harmonisé dans les pays de l’Union, qu’elle soit à 28 ou à 27, et applicable au-delà des frontières de l’Union pour les traitements « suffisamment » protégés, consentement explicite et droit d’objection, droit à l’oubli, notifications en cas de fuite, Privacy by design, nomination d’un DPO, amendes sévères,… l’enjeu est colossal. Comment appréhender ce chantier ? Les entreprises et les collectivités publiques ont devant elles une opportunité immense : celle de connaître mieux leurs clients et usagers et de leur présenter un passeport de confiance aux égards de leurs données personnelles. Ce fondement de « protection des données », qui repose tout autant sur la sécurité de la data que le respect de sa confidentialité, sera orchestré par un nouveau binôme de responsabilités dans les organisations : le CDO et le DPO. Le premier, le Chief Data Officer, aura à assurer que le pipeline de données les emmène dans l’univers Big Data. Intarissable, de cela on en est presque sûr, avec l’explosion du volume de données, par les machines, les objets, mais aussi l’imagination et les comportements de l’homme. Le CDO négociera, échangera, identifiera de nouveaux « gisements » et exploitera ces données à des fins d’analytique et de prises de décisions. Un métier d’explorateur au service de la stratégie de l’entreprise.
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Le second, le Délégué à la protection des données, ou DPO pour Data Protection Officer, vise à garantir la conformité. Il est le garant de l’application des dispositions légales et réglementaires en matière de protection des données à caractère personnel : il s’assure que toutes les conditions de sûreté sont réunies pour alimenter le pipe. Un métier de géologue… ou « d’égologue », l’expert du moi… Il en est de la loi. Doper dès aujourd’hui le DPO Il devient dès lors urgent de commencer à dresser le derrick des données personnelles. Toutes les organisations de plus de 250 employés devront tenir un registre Data Protection et nommer un correspondant ; le Data Protection Officer. Il est à noter aussi que les filiales (même de moins de 250 personnes) d’un groupe d’entreprises auront à rapporter à leur maison-mère leurs pratiques en la matière. Le premier point sera donc de désigner l’architecte de la Data Privacy. Souvent recruté dans les experts de la Compliance de l’entreprise, plus que dans la sécurité de l’information ou dans la chaîne de fonctions digitales, le DPO devra inventorier et cerner le périmètre des données personnelles que l’entreprise détient et les traitements qui en sont faits. Il s’agira de localiser les réceptacles de données de type nominatif, d’identifiants, d’adresses IP, de cookies, éléments de géolocalisation… des « personnes physiques identifiées ou identifiables », et autres éléments au sens large exprimé dans l’article 4, §1. Le DPO devra aussi en connaître les usages, que le législateur européen exprime comme étant les traitements, soit toute opération ou chaîne d’opérations, automatisée ou non, qui vise à – et la liste est exhaustive – « la collecte, l’enregistrement, l’organisation, la structuration, la conservation, l’adaptation ou la modification, l’extraction, la consultation, l’utilisation, la communication par transmission, la diffusion ou toute autre forme de mise à disposition, le rapprochement ou l’interconnexion, la limitation, l’effacement ou la destruction » de données à caractère personnel. Bref, absolument tous les flux et opérations impliquant des données personnelles.
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En deuxième lieu, le DPO devra mettre en miroir l’impact spécifique pour son entreprise. Il s’assurera que son action met l’entreprise à l’abri du couperet des sanctions en cas de violation délibérée ou par négligence, qui peuvent atteindre jusqu’à 4% du chiffre d’affaires mondial de l’entreprise ou 20 millions d’euros – le montant le plus élevé étant retenu. Il consolidera les règles de rétention, les spécificités industrielles ou règlementaires sectorielles (on pense ici au contexte spécifique des secteurs de la finance, de la santé, du commerce,…), les traitants et sous-traitants, les procédures déjà instaurées sur le consentement, la communication sur la finalité des collectes, les mesures et mécanismes envisagés pour faire face aux risques de sécurité, etc… L’analyse d’impact devra être conduite. Enfin, le DPO assistera son entreprise dans l’adoption d’une vision enthousiaste et optimiste du bon usage des données personnelles ; certain qu’à la fois la sécurité juridique de l’organisation sera garantie mais plus encore que le nouveau pipeline de confiance entre les consommateurs et autres utilisateurs de l’entreprise sera un élément essentiel de l’approvisionnement en énergie de sa société. L’opportunité est grande, le défi est à la hauteur « Chaque acte compte », affirme Yves Reding dans un livre blanc « Data Protection » publié cet été par EBRC, disponible sur demande. Dans sa mission, visant à faire émerger un cadre de confiance au cœur de l’économie digitale européenne, EBRC défend pleinement ces valeurs qui doivent aussi permettre au Luxembourg d’être le moteur de cette dynamique vertueuse. Plus d’infos : www.cnpd.lu | www.adpl.lu | www.privacyshield.gov
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#Technology | Data
LES ENJEUX ET DÉFIS PORTÉS PAR LA COLLECTE DES MÉTADONNÉES
PAR ALEXANDRE KEILMANN
Dans un monde ultra connecté où l’on recense autant de cartes SIM que de personnes soit plus de 7,3 milliards, la masse de données collectées, notamment par les géants du web, ne cesse d’augmenter. Cependant, c’est désormais aux métadonnées que s’intéressent ces mastodontes, et celles-ci impacteront sans aucun doute les individus et les entreprises. Pour BEAST, Renaud Vanderoost, Information & Governance Expert chez POST Luxembourg présente les différents enjeux et défis qui découlent de l’avènement des métadonnées. «La métadonnée permet de décrire une information, un objet, une utilisation» débute Renaud Vanderoost, avant de préciser : «Il n’y a pas de distinction brutale avec une donnée dite « classique » car une métadonnée, comprenez la façon dont les gens consultent l’information, par exemple via un article de presse, devient à son tour une donnée». Effectivement, ces dernières années, c’est bien la façon dont les gens prennent connaissance de l’information qui intéresse les acteurs du monde du web ; recoupé avec d’autres métadonnées, cela peut devenir un outil formidable. Facebook, Google, Twitter le font automatiquement, nous en sommes conscients, car lors d’une inscription sur de tels sites ou réseaux sociaux, impossible d’ignorer les conditions d’utilisation. Même si la façon dont le réseau social créé par Mark Zuckerberg utilise ces métadonnées est très floue, les possibilités sont illimitées selon Renaud Vanderoost. «Elles pourront par exemple être utilisées à des fins de prévention des risques pour les sociétés d’assurance, en ayant plus d’informations sur leur public cible, mais également par tout type d’entreprise commerciale qui souhaite avoir des informations de qualité sur sa cible». Pour le spécialiste de la documentation et de l’optimisation des flux d’informations, le constat est sans appel : «Aujourd’hui, il est très facile pour les sociétés qui collectent de telles métadonnées d’avoir un aperçu extrêmement précis de la vie des individus… comme des entreprises». Concernant la collecte de masse, Renaud Vanderoost cite l’exemple d’une application météo : l’application affiche la température, mais suit également vos déplacements, et, recoupées avec les informations que certaines sociétés collectent, l’intérêt des métadonnées est alors grandissant. «Connaître simplement les endroits où vous vous rendez n’est pas forcément utile, mais une fois que l’on peut vous identifier, que l’on connait votre adresse e-mail et que l’on sait pour qui vous travaillez, on a effectivement une vue quasi globale de vos faits et gestes, au jour le jour» ajoute Renaud Vanderoost. Et le marché des métadonnées existe déjà : certaines rachètent ces informations à Google, Apple, Facebook, mais aussi aux applications telles qu’Angry Birds ! Pour l’expert de POST Luxembourg, ces métadonnées ne constituent pas de danger quand il s’agit d’une utilisation personnelle : «Les contenus des sites marchands seront personnalisés, le véritable danger réside dans le fait qu’elles soient stockées : quelle utilisation en fera-t-on dans 5 ou 10 ans ?» s’interroge Renaud Vanderoost. «Par contre, il y a un véritable danger d’espionnage industriel» précise celui qui officie chez POST depuis maintenant 4 ans, en précisant que si l’on récoltait des métadonnées sur le comportement de la flotte de commerciaux d’une entreprise en traçant leur GSM, on pourrait avoir une bonne idée du fonctionnement de cette société. La protection totale est alors presque impossible, à moins de supprimer toutes les applications des devices. Les entreprises, pour se protéger, doivent avant tout se poser les bonnes questions, et cela passe par une prise de conscience : «quelles informations sont sensibles au sein de ma société ? Quelle est ma valeur ajoutée par rapport à mes concurrents ?».
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#Technology | Data
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Comme le confirme Renaud Vanderoost, il ne suffit plus de protéger son bâtiment ou son système d’informations à partir du moment où tous les employés ont des smartphones et des tablettes. Il suggère ainsi d’intégrer ces problématiques dans toutes les politiques de sécurité et éventuellement d’avoir une personne dédiée qui identifie l’ensemble des métadonnées qui pourraient être collectées, ainsi que leur impact potentiel. Un travail de longue haleine, mais sans doute nécessaire selon Renaud Vanderoost. «Mais, comme toute nouvelle technologie, les bénéfices de l’utilisation de ces métadonnées peuvent être énormes, notamment en terme de santé publique» souligne-t-il. En effet, le fait de collecter autant de données sur la vie quotidienne ou les produits achetés et consommés, permettra probablement de détecter des maladies de manière précoce. Autre point important, aujourd’hui ce sont les algorithmes qui donnent leur valeur aux métadonnées : «Ces moulins à données vont continuer à apparaître et il est fort probable qu’émerge un véritable marché des algorithmes». Cependant, ils ne vont pas faire disparaître les données, les uns ne se substituant pas aux autres.
Renaud VANDEROOST Information & Governance Expert POST Luxembourg
© Shutterstock - SFIO CRACHO
La législation sur la protection des données personnelles a, quant à elle, été mise à jour en 2015, et le Luxembourg s’inscrit dans cette tendance de règlementation. Il est cependant important de rappeler que cette loi n’interdit en aucun cas l’utilisation des données personnelles, elle la règlemente en mettant un principe de proportionnalité dans leur utilisation. Par contre, lors de l’inscription à un réseau social, chaque utilisateur accepte les conditions d’utilisation des données, mais la manière dont ces sites utilisent les métadonnées reste un mystère. «Nous pourrons peutêtre déterminer un jour que la proportionnalité n’a pas été respectée, mais aujourd’hui, nous ne connaissons pas l’utilisation exacte qui en est faite. Il est donc difficile d’agir» ajoute Renaud Vanderoost. Une vision plus claire est donc nécessaire : «Est-ce que les photos que je poste sur un réseau social peuventelles être utilisées pour augmenter le prix de mon assurance voire même me coûter un emploi ?». La question mérite d’être posée.
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#Technology | Cybersecurity
L’ÉQUIPE SAGS DE TELINDUS : «PENSER COMME UN ATTAQUANT» PAR MICHAËL RENOTTE
A l’heure du cloud et de la mobilité, il est devenu impératif d’impliquer tous les acteurs de l’entreprise dans le développement d’une véritable culture de la sécurité, tout en tenant compte des ressources budgétaires et humaines disponibles. Pour comprendre cela, nous avons rencontré quatre membres du pôle Ethical Hacking du département Security Audits and Governance Services (SAGS) de Telindus, une équipe d’experts en cybersécurité chargés d’identifier les risques en sécurité de l’information et de les prévenir. Leurs missions d’audit les amènent régulièrement à revêtir le costume d’un cybercriminel et à utiliser les mêmes techniques. Nous avons abordé avec eux quelques-uns des enjeux de la sécurité numérique. Assurer sa sécurité pour un budget maîtrisé Transformation digitale, cloud et mobilité tirent vers le haut les dépenses en sécurité de l’information. Le cabinet Gartner estime ainsi à 4,7% la hausse globale des budgets consacrés en 2015 par les sociétés à la protection de leurs actifs numériques. Pourtant, des actions ciblées, adaptées à la taille de l’entreprise, à son environnement et aux ressources dont elle dispose permettent déjà d’identifier et de mettre sous contrôle les risques majeurs auxquels elle est exposée. «La défense périmétrique constitue un moyen abordable de sécuriser une infrastructure», explique Bruno Rubin. «On peut voir cette première ligne de défense comme un mur d’enceinte qui englobe toutes les ressources IT de l’entreprise et lui permet de s’isoler de l’extérieur. Une organisation au budget limité peut tout miser sur la défense périmétrique et l’activer avec ses propres ressources.» Un audit technique, sous la forme d’un test d’intrusion opéré par l’équipe SAGS de Telindus, permet entre autre de valider la qualité de la défense périmétrique en place. «Ce type de test permet à l’entreprise de se rendre compte de la visibilité qu’elle offre depuis l’extérieur sur ses ressources et de corriger les vulnérabilités éventuelles», résume Joany Boutet. Services cloud : allier flexibilité et sécurité L’une des inquiétudes les plus souvent exprimées par les entreprises qui s’apprêtent à franchir le cap de la migration vers le cloud concerne la sécurité de leurs données et applications. «La crainte d’être exposé à davantage de danger ou d’insécurité dans le cloud est une idée reçue», affirme Damien Gitter. «Le cloud de Telindus, par exemple, repose sur des datacentres installés au Luxembourg, ce qui offre une solide garantie tant en matière de localisation des données que de cadre réglementaire. Les équipements dédiés aux différents clients y sont soigneusement confinés, ce qui évite tout croisement de données». L’équipe SAGS de Telindus effectue régulièrement des tests de ségrégation et d’intrusion sur les équipements de sécurité de ces datacentres. «Cet audit est l’une des exigences de la certification ISO 27001 que détient Telindus», précise Damien Gitter.
BEAST MAGAZINE #4
La certification ISO 27001 permet aux prestataires de démontrer à leurs clients et leurs partenaires qu’ils ont mis en œuvre un ensemble cohérent de bonnes pratiques en matière de sécurité des infrastructures, des données et des applications. Cette norme précise un grand nombre de fondamentaux en matière de politique de sécurité, de sécurité du personnel, de contrôle des accès, etc. Un fournisseur de services cloud certifié ISO 27001 se présente donc immédiatement comme un partenaire de confiance. Il assure une gestion efficiente de ses infrastructures, des mesures de sécurité rigoureuses, un pilotage efficace des incidents et des processus solides, le tout à travers une approche par les risques pour justifier et prioriser les investissements. Ces services de cysécurité trouvent un prolongement naturel dans le Security Operations Center de Telindus. «Le SOC assure un service sans interruption, 7 jours sur 7 et 24 heures sur 24, qui couvre aussi bien le simple monitoring de ressources que la détection d’attaques plus complexes», ajoute Damien Gitter. La mobilité, une aubaine pour les pirates ? Le talon d’Achille des équipements actuels - laptops, tablettes et smartphones - tient à ce qui fait leur polyvalence : leur nature hyper-mobile. Il arrive encore que les ordinateurs portables des employés ne soient pas suffisamment protégés au regard de l’importance des données de l’entreprise qu’ils contiennent. Parfois la faiblesse vient aussi de l’infrastructure de sécurité du réseau d’entreprise. Ils sont dès lors vulnérables face à des malwares plus ou moins sophistiqués, des supports de stockage externe contaminés ou des contenus web malveillants. Il se peut également que l’utilisateur ait recours à son propre matériel, non sécurisé, pour se connecter au réseau Wi-Fi de l’entreprise, ce qui constitue une violation des bonnes pratiques de sécurité de nombreuses entreprises. Les hackers cherchent à identifier le maillon le plus faible de la chaîne de sécurité informatique d’une société. Dès lors, rien d’étonnant à ce qu’ils visent de plus en plus souvent ces points d’accès, vulnérables à de nouveaux types d’attaques. Il peut aussi bien s’agir de variantes de logiciels d’extorsion existants (ransomware) que de vecteurs d’attaque plus furtifs, qui ont pour but de contaminer l’ordinateur portable afin de pouvoir infecter par rebond le réseau et les autres ressources de l’entreprise.
#Technology | Cybersecurity
«Les appareils mobiles sont souvent mal protégés et la configuration Wi-Fi des laptops n’est pas systématiquement pensée pour assurer une sécurité optimale. Les uns comme les autres sont susceptibles de permettre à un individu malveillant de récupérer des identifiants et de se connecter au réseau de l’entreprise. Les nombreux tests effectués par notre équipe en témoignent», rapporte Joany Boutet. La solution passe, notamment, par la mise en place d’une plateforme de MDM (Mobile Device Management) qui permet de gérer, contrôler et sécuriser les appareils mobiles, professionnels ou personnels, qui ont accès aux données de l’entreprise. «Mais d’autres points d’entrée sont à considérer, qu’ils soient de nature informatique - sites internet, postes de travail virtuels, solutions web d’accès au courrier électronique - ou physique - copies de badges RFID (Radio Frequency Identification), accès aux bâtiments», souligne Valentin Lacave. «C’est pour ces raisons que le centre de formation de Telindus propose aux entreprises des séances de sensibilisation à destination de différents profils d’utilisateurs dans le but d’éveiller ceux-ci aux dangers les plus courants : crack de mots de passe, usurpation d’identité
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par e-mail, interception de contenus d’e-mail, détection de phishing (hameçonnage) ou encore interception de mots de passe Facebook.» Bonnes pratiques La prévention des incidents et des attaques relève souvent de réflexes simples, qui concourent à une protection globale de l’entreprise. «Chaque acteur a un rôle à jouer pour garder le contrôle de la chaîne de sécurité de bout en bout», explique Bruno Rubin. «Outre les conseils que vient d’énoncer Bruno, l’utilisateur doit garder à l’esprit que le PC portable qui lui a été confié par l’entreprise n’est pas un ordinateur personnel: il ne doit en aucun cas y installer des jeux, effectuer des téléchargements illégaux, utiliser des solutions de partage de fichiers cloud comme Dropbox pour des informations corporate classifiées, ou … laisser y accéder ses enfants!» explique Valentin Lacave. «Quant à l’entreprise, en plus des mesures de protection physique, elle doit adopter une bonne gestion des besoins des utilisateurs et de leurs droits, en prêtant une attention particulière aux acquits trop élargis.
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#Technology | Cybersecurity
L’équipe informatique doit mettre en place des solutions sûres pour le partage des fichiers et envisager de chiffrer les données les plus précieuses. La politique des mots de passe prévoira le changement de ces derniers par défaut ou de les tester au moment de la mise en production du système. Les mots de passe doivent être stockés sous une forme hachée non-réversible afin que les données entrées en clair à l’origine ne soient pas récupérables à partir du résultat», termine Valentin Lacave. L’amélioration continue, pierre angulaire de toute politique de sécurité La mise en œuvre d’une politique de sécurité ne se déroule pas dans un laps de temps déterminé. Il s’agit d’un processus d’amélioration continue. «Le responsable de la sécurité profitera pleinement de l’assistance d’un tableau de bord parfaitement adapté afin d’assurer un déploiement conforme aux attentes et de mesurer efficacement la performance des solutions sélectionnées dans une logique de progrès constant. Cette dernière recommandation est trop souvent négligée, et c’est une erreur», constate Bruno Rubin. Telindus préconise d’adopter une démarche d’amélioration continue de la sécurité, telle que définie dans la norme ISO 27001, qui permet d’assurer l’efficacité du dispositif de sécurité face à l’évolution des menaces. La norme prévoit trois types d’actions permettant de contrôler, de corriger ou d’améliorer les mesures de sécurité mises en place : les audits internes périodiques, les contrôles internes - inopinés mais plus ciblés – et les revues de direction. «L’idée n’est pas de lancer de grands projets et des investissements conséquents, mais plutôt de motiver tout un chacun afin que la recherche de l’amélioration continue devienne un réflexe de tous les instants et de toutes les situations. L’amélioration continue est véritablement la pierre angulaire de toute approche de sécurité qui se respecte», conclut Joany Boutet.
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#Technology | Digital
L’ANTHROPOCÈNE OU L’HUMANITÉ À L’ÈRE DIGITALE
PAR MICHAËL RENOTTE
«Souvent, nous pensons que la révolution numérique n’est faite que de réseaux sociaux et de smartphones. Mais elle est beaucoup plus que cela. La révolution que nous vivons aujourd’hui a pour nom Anthropocène. Cela signifie que l’écosystème dans lequel nous vivons connaît un changement radical». C’est en ces termes que s’est exprimé Gilles Babinet, Champion numérique français auprès de la Commission européenne, lors de la conférence qu’il a donnée au symposium ICT Spring 2016. Nous l’avons rencontré à l’occasion d’une interview croisée, aux côtés d’Olivier Lemaire, EMEIA Telecom Leader chez EY. Tous deux nous ont fait part de leur expérience des écosystèmes numériques. Que conseilleriez-vous aux décideurs politiques soucieux de soutenir le développement de l’économie digitale? «Voilà quatre ans que j’étudie les caractéristiques des écosystèmes qui réussissent. A l’échelle mondiale, peu d’écosystèmes connaissent des niveaux d’émergence très développés. Il y en a quelques-uns aux Etats-Unis, à New-York, en Californie et dans la région de Boston. Le Royaume-Uni annonce plus de 10 points de PIB issus du digital. Le Danemark est le premier de la classe pour le DESI, l’index économique et social de l’Union Européenne. Et même si l’on dispose de moins de données à son sujet, Israël fait clairement partie des happy few.» «Le dénominateur commun à toutes ces régions, ce sont les fonds publics qui y sont massivement injectés. A l’exception d’Israël, c’est aux Etats-Unis que l’Etat investit le plus d’argent dans l’écosystème numérique, beaucoup plus que partout ailleurs : les fonds publics destinés à l’innovation s’élèvent à 130 milliards de dollars chaque année, à travers des fonds d’investissements et des organismes fédéraux comme le DARPA, Caltech ou le Département de la Défense, entre autres initiatives.» «Ces pays ont également développé des systèmes éducatifs de très bonne qualité, y compris au niveau secondaire et souvent dès le primaire, le plus emblématique d’entre eux étant le Danemark. Mais des institutions prestigieuses comme Oxford ou Yale ne sont pas en reste, d’autant qu’elles ont tissé des relations étroites avec un vaste maillage de start-ups.» «Une telle densité d’universitaires, d’innovateurs et de sources de financement permet à ces écosystèmes de développer des clusters de taille critique et de créer des interactions qui génèrent de la valeur. Ces trois paramètres sont systématiques et je ne les ai détectés nulle part ailleurs.» «Je suis d’accord avec Gilles pour souligner l’importance de l’éducation, souvent oubliée lorsque l’on traite des écosystèmes performants. C’est un élément moins développé au Luxembourg, dans la mesure où notre université est fort jeune. Cela prendra peut-être du temps, mais je pense que le Luxembourg pourra se targuer d’être une «start-up nation» le jour où nous aurons des spin-off régulières en provenance de l’université. Aujourd’hui, nous commençons à avoir des écoles de développeurs, qui, jusqu’il y a peu, manquaient à l’écosystème.»
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«Par ailleurs, si je reprends les trois critères évoqués par Gilles, le Luxembourg s’est bien développé ces deux dernières années en termes de sources de financements. En effet, nous avons vu apparaître de nouveaux venture capitalists ainsi que plusieurs initiatives politiques, voire des partenariats publics-privés tels que le Digital Tech Fund.» Le Luxembourg compte-t-il néanmoins certaines réussites à son actif, par rapport à son importance relative? Oui, nous avons connu quelques « success stories » : il y a eu Skype, RTL ou SES dans le passé ainsi que quelques sociétés dans les TIC ou le Fintech, Dans le Fintech particulièrement, le Luxembourg est idéalement positionné en tant que place financière de renommée mondiale. Des start-ups telles que Digicash, Bitstamp, SnapSwap et bien d’autres l’ont bien compris et sont aujourd’hui des start-ups clés de l’écosystème Fintech. Mais je pense néanmoins que l’éducation est un facteur clé que nous devons développer davantage. Dans la lignée de la politique gouvernementale, de nombreuses initiatives du secteur privé ont vu le jour, engendrant un intérêt grandissant de la part des investisseurs. De nouvelles belles années de réussite se profilent donc à l’horizon. » Quels bénéfices le consommateur et le citoyen peuvent-ils tirer de la révolution digitale? «Habituellement, lorsqu’apparaissent des changements importants, c’est suite à des gains de productivité massifs. Ce qui étonne tous les observateurs, c’est qu’ici, il n’y a pas de gain de productivité. C’est le grand débat aux Etats-Unis où certains analystes estiment que les gains de productivité ne sont pas perçus parce que, pour le moment, ils ne sont que domestiques : achats de billets d’avion, consultation d’encyclopédies en ligne, utilisation de moteurs de recherche,… ce sont des gains de productivité domestiques. Le premier bénéfice pour le consommateur, c’est que les nouveaux moyens numériques lui facilitent la vie quotidienne, c’est aussi simple que cela. C’est ce que les start-ups cherchent à offrir au consommateur même si elles tentent, dans une moindre mesure, de lui faire gagner de l’argent. La première conséquence du phénomène FinTech, c’est la réduction des marges de l’ensemble des acteurs par la création d’un niveau de concurrence supérieur. Les enjeux des fonds propres, que l’on pensait être des barrières inamovibles, s’avèrent être des tigres de papier et de nombreuses entreprises ont investi des segments de haute valeur. La conséquence de cela, c’est bien la baisse des marges au bénéfice du consommateur.»
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«Nous assistons en fait à un phénomène assez étonnant de déflation : d’une part, il n’y a pas de gain de productivité, l’inflation reste donc faible. Sur le plan microéconomique, le salarié s’appauvrit et, parallèlement, le consommateur s’enrichit. C’est de cette manière que le système parvient à tenir. Aux Etats-Unis, 70 millions de personnes ont un niveau de vie inférieur à celui de 2008 et 60 millions de familles vivent avec des tickets alimentaires. Si cela n’engendre pas une tension insupportable, c’est parce qu’on leur restitue du pouvoir d’achat par le numérique.»
de services puissent mettre en avant leurs disponibilités et que leurs clients puissent en bénéficier. Le consommateur est de moins en moins intéressé par la possession d’un bien, un CD musical, par exemple : il lui préfère l’usage à travers l’écoute en ligne. D’un autre côté, se pose la question de la durabilité. Vaut-il mieux choisir la consommation électrique d’un data centre ou les ressources nécessaires à la fabrication d’un CD ? L’avènement du numérique pourrait bel et bien nous donner l’illusion d’un monde plus durable et d’une économie de ressources, ce qui n’est pas nécessairement le cas.»
«Il faut l’admettre: ce paradoxe est intimement lié à la révolution digitale et à la concentration des moyens de production dans les plateformes, notamment financières. La dé-corrélation du capital et du travail date de 1986, c’est-à-dire du début de la globalisation des marchés financiers, ce qui a autorisé des effets de levier beaucoup plus conséquents et des gains beaucoup plus concentrés. Cette période a vu aussi apparaître les prémisses de la révolution digitale dont la première conséquence a été la concentration du capital. Et ce phénomène est appelé à s’accélérer. Je n’en veux pour preuve que l’accroissement du nombre de milliardaires.»
La digitalisation croissante va de pair avec la multiplication des points d’entrée pour les cybercriminels : hacktivistes, voyous, gouvernements, intelligence économique, voire terroristes…
Le progrès technique s’est toujours accompagné d’une transformation des métiers. N’assiste-ton pas à la mise à mal de segments vulnérables à la destruction créatrice mise jadis en évidence par Schumpeter et réactualisée par l’avènement du commerce numérique ? «À l’époque du Gilded Age aux Etats-Unis, période marquée par une longue prospérité dans de nombreux domaines, on a vu des fortunes incroyables se constituer, redistribuées par la suite avec le fordisme. Mais le fordisme, c’était quasiment une vision politique, ou au moins un calcul économique comparable, toutes proportions gardées, avec l’instauration d’un salaire minimum. On n’observe rien de ce genre aujourd’hui.» «Avec la bulle Internet du début des années 2000, il y a eu énormément de destruction de valeur avant une reconstruction. Il faut aussi en percevoir les aspects positifs : l’Internet dont nous jouissons aujourd’hui date de cette époque. Il faut comprendre que, malgré les phénomènes de bulles, on ne recule pas, on continue à avancer. Le point marquant de la révolution digitale, selon moi, c’est le gain de temps apporté par le numérique : nous réservons aujourd’hui nos vacances en quelques clics et nous effectuons un virement en moins d’une minute.»
«A nouveau pouvoir, nouvelle menace. C’est le propre des révolutions technologiques : l’invention de la poudre à canon, comme celle de l’automobile, a nécessité la mise en place de conventions. Le gros enjeu qui transparaît ici est celui de la souveraineté. En tant qu’individu, est-ce moi qui décide de ce que je fais de mes données ? En tant qu’entreprise, avonsnous une bonne compréhension de notre capacité à obtenir un avantage compétitif et ne pas nous faire désintermédier par des gens qui pourraient intercepter et analyser nos données en pénétrant dans nos systèmes d’information ? Et en tant qu’Etat, est-ce que nous prenons nos décisions de façon souveraine ou sommes-nous vassalisés par des gens qui savent tout sur nous, comme cela est apparu à l’occasion de la révélation de l’espionnage d’Angela Merkel par la NSA ? La révolution digitale bouleverse les doctrines pour les grandes entreprises et pour les états en matière de souveraineté.» «Cette problématique est appelée à prendre une importance croissante. EY a consacré une étude à quatre possibilités de développement technologique. L’une des hypothèses, celle d’un monde paranoïaque et sécuritaire, a été considérée comme totalement néfaste pour l’innovation. Il faut trouver le juste équilibre dans un monde de plus en plus exposé à la cybercriminalité et ou l’utilisation des données, mêmes personnelles, deviendra de plus en plus fréquente. Il ne faut pas tarder à opérer une réflexion sur ce sujet, sous peine de laisser se développer un monstre incontrôlable.»
«La digitalisation permet cependant de maximiser l’utilisation des ressources. C’est de cette manière que fonctionne Airbnb. La digitalisation permet d’optimiser l’utilisation des capacités et de régulariser les pics et les creux d’exploitation. Il s’agit en fait de mieux utiliser les capacités disponibles. C’est précisément la notion d’économie de partage, qui consiste à créer des plateformes en ligne et mobiles pour que les propriétaires et prestataires
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#Food | Gaspillage Alimentaire
LA LUTTE CONTRE LE GASPILLAGE SUIT SON COURS AU LUXEMBOURG
PAR FABIEN AMORETTI
Au Grand-Duché, le gaspillage alimentaire est désormais au cœur du débat. BEAST s’est intéressé à cette lutte nécessaire, en allant à la rencontre de la Ministre de l’Environnement, Carole Dieschbourg, afin d’évoquer une problématique à l’échelle européenne que son Ministère s’efforce de résoudre depuis plusieurs mois à travers de nombreuses initiatives. Six mois après l’étude sur le gaspillage alimentaire au Luxembourg, où en est-on ? La lutte contre le gaspillage alimentaire est un enjeu transversal touchant plusieurs domaines : l’environnement, l’économie, la sécurité alimentaire, etc. Il est, dès lors, nécessaire de prendre des mesures en concertation avec les acteurs concernés. Un groupe de travail regroupant les principaux acteurs concernés par le gaspillage alimentaire s’est constitué. Il s’est fixé pour objectif de développer des stratégies pour les différents secteurs et de lutter ensemble contre les causes du gaspillage alimentaire. Dans les mois à venir, des actions phares élaborées par ce groupe seront mises en œuvre.
L’accent y sera mis à l’information et à la sensibilisation des consommateurs. Le commerce est responsable de 7,2% des déchets alimentaires et la restauration collective en représente 11,2%. L’étude conclut que la plupart des personnes interrogées du secteur professionnel sont sensibilisées à la problématique du gaspillage alimentaire, cherchent des possibilités d’amélioration ou ont déjà mis en place des programmes de réduction. Actuellement, nombre d’enseignes de la grande distribution s’investissent dans la lutte contre le gaspillage alimentaire. Ainsi, des initiatives de prévention du gaspillage alimentaire sont mises en œuvre. Les mesures comprennent, entre autres, des réductions de prix pour des produits qui approchent de leur DLUO, leur remise gratuite ou à des prix réduits à leurs collaborateurs, la distribution de ces marchandises à des organisations caritatives ou la distribution à l’alimentation des animaux. Le gouvernement appuie les démarches du secteur.
Une conférence sur la réduction du gaspillage alimentaire dans la chaîne alimentaire, organisée par le Ministère de l’Agriculture et de la Protection des consommateurs en collaboration avec le Ministère de l’Environnement est organisée en octobre. On stigmatise souvent la distribution et la restauration collective, mais la responsabilité principale vient des consommateurs… Il ne faut pas stigmatiser, ni l’un, ni l’autre, mais sensibiliser et proposer des alternatives pratiques. C’est là notre mot d’ordre. En ce qui concerne les chiffres, l’étude « Aufkommen, Behandlung und Vermeidung von Lebensmittelabfällen im Großherzogtum Luxemburg » estime une quantité totale de 68.000 tonnes de déchets alimentaires éliminés chaque année par les ménages, la gastronomie, le commerce et la restauration collective, ce qui représente 123,7 kg par habitant par an. Ce sont 338 gramme de déchets alimentaires par consommateur et par jour. Le secteur le plus touché étant les ménages, suivis, dans l’ordre donné, de la restauration collective, de la gastronomie et du commerce. La majeure partie des déchets alimentaires provient des ménages, environ 90 kg par habitant par an y sont éliminés, ce qui représente environ 72% de la quantité totale de déchets alimentaires. Dans la majorité des cas, il s’agit de fruits et légumes, suivis de pain et produits de la boulangerie. Il ressortait déjà de l’analyse de la composition des déchets ménagers résiduels réalisée en 2013/2014 que 10% des déchets organiques étaient dans leur emballage d’origine et que leur date limite d’utilisation optimale (DLUO) n’a pas encore expiré et que 25% des déchets organiques étaient dans leur emballage d’origine tandis que leur DLUO a expiré.
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CAROLE DIESCHBOURG Ministre de l’Environnement
#Food | Gaspillage Alimentaire
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Quelles sont les bonnes pratiques à recommander en la matière ? Il faut se donner des objectifs clairs à plusieurs niveaux et aborder les multiples obstacles, qui se posent à la réduction réelle. Du côté du consommateur, une meilleure connaissance de la durée de consommation des produits est de mise ; du côté de la distribution et de la restauration, il faut essayer d’influencer sur la façon de présenter et aussi valoriser les produits. Car toute action doit nécessairement mener vers plus de respect du produit et de tous les acteurs de la chaîne de production. Quelle est la feuille de route ? A la fin de l’automne, je présenterai le plan national de gestion des déchets qui comportera dans le domaine du gaspillage alimentaire plusieurs actions concrètes. Le Ministère de la Santé travaille ensemble avec la Chambre des métiers et l’Horesca sur l’élaboration d’une fiche pratique sur les aspects légaux en termes de dons alimentaires du secteur de la distribution. Par ailleurs, des campagnes communes d’information seront conduites afin de sensibiliser les consommateurs à un achat responsable. La possibilité d’une distribution systématique dans le secteur de la gastronomie d’un « doggy bag » sera également étudiée. D’autres actions sont en cours de préparation et seront mises en œuvre progressivement. Nous aimerions aussi rencontrer les différents secteurs pour élaborer ensemble d’autres actions.
Il faut sensibiliser sur l’impact et les enjeux du gaspillage alimentaire. Tout d’abord, l’enjeu climatique et environnemental : au niveau européen, la quantité de nourriture gaspillée correspond à 17 % des émissions de gaz à effet de serre, soit 28 % des ressources naturelles. Ensuite, il y a un enjeu moral : la nourriture actuellement gaspillée en Europe pourrait nourrir beaucoup de personnes. Finalement, il ne faut pas oublier que le gaspillage représente aussi un coût non-négligeable pour les ménages.
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Comment faire pour que ce combat essentiel ne se banalise pas ?
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#Food | Eat local
DES CONSOMMATEURS MIEUX INFORMÉS ET RESPONSABLES
PAR FABIEN AMORETTI
Entre la promotion des produits locaux et la lutte contre le gaspillage alimentaire, le Ministère de l’Agriculture, de la Viticulture et de la Protection des consommateurs a un agenda très serré en cette fin d’année 2016. BEAST a néanmoins pu s’entretenir avec le Ministre Fernand Etgen afin d’aborder ces sujets brulants qui font l’actualité au Grand-Duché depuis maintenant quelques mois. Au programme : traçabilité des produits, TTIP ou encore les désirs des consommateurs. Monsieur le Ministre, la pétition n°668 visant à favoriser les produits de nos terroirs dans la restauration collective a été une des plus signées de l’année à la Chambre des Députés, sans surprise ? Pas vraiment, non ! Si la pétition a été déposée en mai 2016, le programme gouvernemental prévoyait déjà en 2014 dans le chapitre consacré à mon ministère que le Gouvernement promouvra l’utilisation des produits du terroir de qualité et des produits biologiques dans les lieux de restauration collectifs qui fonctionnent sous tutelle étatique. Aujourd’hui, les consommateurs se basent sur des critères durables, sur la courte distance, et non plus seulement sur l’offre économique. Ayant reconnu la situation précaire du secteur agricole, j’ai réitéré ma volonté d’élaborer – entre autres - un modèle de cahier des charges qui permettra aux cuisines collectives visées (hôpitaux, maisons de retraite, écoles fondamentales, lycées, maisons de relais, crèches…) de favoriser les produits régionaux pour la préparation des repas dans ces établissements. Dès la fin de la présidence luxembourgeoise de l’Union européenne fin 2015, nous avons entamé des discussions avec les différents intervenants de la filière d’approvisionnement des produits alimentaires utilisés dans ces cuisines en vue d’analyser la situation, d’évaluer la faisabilité et d’acter les moyens de mise en œuvre nécessaires pour arriver à une utilisation systématique des produits régionaux dans toutes les cuisines collectives du pays. Il s’en suit un avant-projet de loi dont les grandes lignes seront présentées le 30 septembre 2016 aux groupements agricoles luxembourgeois, puis le texte sera discuté dans les semaines à venir avec les ministères et opérateurs de cuisines collectives concernés, avant d’être présenté à la Commission des pétitions de la Chambre des Députés. Ce projet n’aboutira que lorsque tous les acteurs seront à bord. Nous devons dès maintenant entamer une discussion profonde avec les cultivateurs, les transformateurs, les distributeurs, les écoles, etc. Le succès de la pétition n°668 m’a conforté dans ma volonté et dans ma démarche de légiférer en la matière. De prime abord, l’idée de cette pétition semble être facilement réalisable. Or, le sujet est beaucoup plus complexe qu’il ne semble. Beaucoup de facteurs jouent un rôle déterminant, tels que l’offre en quantités suffisantes en produits primaires, la logistique de livraison et de rassemblement de petites quantités disponibles, un prix équitable à travers toute la filière, etc.
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Parmi les arguments avancés, allant de la traçabilité à la qualité des produits, de leur empreinte carbone à l’impact sur l’emploi, quel facteur est selon vous le plus sensible ? Le facteur le plus sensible à mes yeux est d’arriver à pouvoir assurer à tous les acteurs de la chaîne alimentaire un prix équitable. Savez-vous que le consommateur ne dépense qu’environ 10% de son revenu net pour se nourrir ? Et que le producteur de lait reçoit moins de 30 cent pour un litre de lait, ce qui équivaut au prix qu’il recevait il y a trente ans déjà ? Il va de soi que les points mentionnés doivent être respectés tout au long de la filière, de la fourche à la fourchette. Or, garantir le respect de la sécurité alimentaire et de la durabilité a un certain prix et même si le consommateur commence à en devenir conscient, il me semble qu’il n’est pas toujours prêt à le payer. Il est important que le Gouvernement commence à accroître ses efforts de sensibilisation du grand public à une consommation responsable et mieux informée. C’est dans cette optique que mes services préparent actuellement un portail dédié à la consommation de produits alimentaires en mettant l’accent sur la production agricole et la sécurité alimentaire. Par ailleurs, je viens de mettre sur pied le magazine « GUDD ! » en collaboration avec le ministère de l’Environnement et le ministère de la Santé – un magazine qui sera distribué dans toutes les boîtes aux lettres – qui a pour vocation d’informer les consommateurs sur tous les aspects de la sécurité alimentaire et de l’environnement tout au long de la chaîne alimentaire. Nous devons guider les consommateurs dans une société de surconsommation et informer le grand public sur les défis d’une bonne nourriture. Si le marché devait s’ouvrir davantage, il y aurait également des risques sanitaires majeurs, au vu des pratiques de certains pays en matière d’OGM, d’hormones, d’antibiotiques, voire d’irradiation des denrées… La protection du marché est-elle avant tout celle des consommateurs ? Tous les produits vendus sur le marché communautaire doivent en principe répondre aux mêmes normes européennes relevant de la sécurité alimentaire, qu’ils proviennent d’un producteur européen ou d’un pays tiers. Par exemple la viande aux hormones est interdite en Europe, et elle le restera si TTIP voit le jour. Il en va de même pour bon nombre d’antibiotiques prohibés chez nous, qui sont pourtant autorisés dans différents pays hors UE.
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Nous avons au niveau du Conseil des Ministres européens de l’agriculture, avec la Commission, une position unanime et très claire : ces normes ne seront pas à disposition dans le cadre d’un quelconque accord commercial. Les importations alimentaires venant de pays où il y a moins de normes en matière de sécurité alimentaire et de protection de la nature peuvent poser problème. Il s’agit dès lors de maintenir un niveau élevé de contrôles. En Europe, nous avons un dispositif efficace et performant pour protéger les consommateurs, comme par exemple le système d’alerte rapide pour les denrées alimentaires et les aliments. Nous devons essayer d’avoir un dispositif de la qualité sécuritaire toujours croissant et l’UE doit être un trendsetter. La grande distribution a un rôle clair à jouer pour favoriser les produits locaux, mais les enseignes fonctionnent beaucoup en fonction de leur pays d’origine... Je pense qu’à la lumière de la libre concurrence et de la libre circulation des marchandises, la grande distribution est libre de son choix. In fine, c’est le consommateur qui décide ce qui se trouve dans les étalages des supermarchés, par son choix et par son opinion. D’où l’importance d’un consommateur mieux informé et responsable. Néanmoins, je ne cesse de sensibiliser la grande distribution à se tourner vers des produits agricoles régionaux, non seulement pour promouvoir une alimentation plus saine et qualitative, mais aussi pour contribuer à la lutte contre le changement climatique, par des circuits-courts de production, de transformation et de commercialisation. Un autre aspect qui pourrait en bénéficier est la réduction du gaspillage alimentaire en favorisant l’économie circulaire. D’ailleurs de plus en plus de distributeurs internationaux présents sur le marché luxembourgeois ont étendu leur offre dans ce contexte précis. Le consommateur averti ne veut pas forcément des produits bios, mais ils souhaitent qu’ils soient régionaux.
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Le 27 octobre, le Luxembourg se mobilise à votre initiative contre le gaspillage alimentaire, qu’attendez-vous de cette conférence à la Chambre de Commerce ? Je m’attends à ce que tout le monde sorte conscient de cette problématique, que chacun partage son expérience et que de nouvelles idées fusent pour pouvoir travailler ensemble avec les acteurs étatiques et communaux sur un certain nombre de projets à concrétiser dans un futur proche. Je crois que le consommateur et le grand public est très sensible à ce sujet. Cela doit avant tout l’informer et le sensibiliser parce que de toute la filière, c’est proche du consommateur que se situe la plus grosse dose de gaspillage. De plus, il faut discuter avec les distributeurs et les consommateurs concernant la publicité alléchante c’està-dire les emballages qui ne répondent pas aux exigences du consommateur. Celui-ci achète parfois 12 produits pour le prix de 10, alors qu’il n’en a pas nécessairement besoin. Le défi est énorme.
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Nous avons 9 milliards de personnes à nourrir d’ici l’an 2050 tout en respectant les ressources naturelles et nous devons essayer de penser aux générations futures sans trop surcharger les terrains agricoles. Vous avez accordé votre soutien au prochain Luxembourg Food Summit en février 2017, comment redonner plus de pouvoir et un prix équitable aux agriculteurs et éleveurs luxembourgeois ? J’espère que tous les acteurs des différents secteurs de l’alimentation s’y retrouveront pour mieux se fédérer et chercher des synergies en vue de développer un modèle d’agriculture et d’alimentation plus durable, sûr pour le consommateur et plus résiliant en cas de crises agricoles. Je pense que nous devons créer un vrai partenariat entre le producteur, la transformation, la distribution et le consommateur final. Pour cela nous avons besoin d’une approche intégrée tout au long des filières, basée sur la transparence des modes de production et de commercialisation : un rapprochement entre le producteur et le consommateur. Comment imaginez-vous l’agriculture luxembourgeoise - au sens large - en 2030 ? Je suis convaincu qu’en 2030, l’agriculture luxembourgeoise sera préparée à l’ouverture des marchés, mais moins avec la production de produits primaires de masse. Nous envisageons plutôt une agriculture de qualité, produisant de manière durable, en protégeant la biodiversité, nos ressources en eau et en valorisant le travail de nos agriculteurs. A titre d’exemple je viens de finaliser un texte réglementaire qui prévoit des aides étatiques aux groupements de producteurs de produits agricoles qui participent à des systèmes de qualité et de certification. Les taux d’aide prévus varient non seulement en fonction du respect de critères de qualité mais aussi en fonction de critères du développement durable, du bien-être animal, de l’économie circulaire et finalement en fonction d’une répartition équitable des marges à travers de la chaîne alimentaire.
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En 2030, il faudra peut-être moins parler d’«agriculture luxembourgeoise», mais plutôt de «modèle alimentaire luxembourgeois» parce nous aurons réussi à trouver des synergies rentables et innovantes ensemble avec tous les acteurs du domaine de l’alimentation, de la fourche à la fourchette.
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Transformation
7 FÉVRIER 2017
HALL VICTOR HUGO, LUXEMBOURG
Des conférences d’experts pour engager sur les débats majeurs. Une zone d’exposition pour promouvoir les acteurs locaux. La cérémonie des Luxembourg Food Awards qui récompenseront les meilleures pratiques de la filière. Informations & inscriptions : www.foodsummit.lu
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«C’EST LE CONSOMMATEUR QUI DÉCIDERA DE NOTRE FUTUR !»
Hubert DE SCHORLEMER
Les productions locales sont plébiscitées au Grand-Duché, notamment par les eurodéputés qui souhaitent voir leur consommation augmenter dans les cantines publiques, mais également par les enseignes de grande distribution qui font le pari du local. BEAST est parti à la rencontre d’Hubert de Schorlemer, qui élève quelques 200 vaches «Angus» dans le Mullerthal, en faisant un produit 100% local.
Les jeunes générations tendent à se détourner de la viande et des produits carnés, car ils ne comprennent plus la logique industrielle rencontrée dans les campagnes. Comment percevez-vous ce choc quasi générationnel ? Comment y répondre ? Il s’agit d’une question épineuse. En effet, tant que la société ne sera pas prête à mettre le prix, les gens auront dans leurs assiettes ce qu’ils payent...Les clients qui achètent notre produit, qui est plus cher, certes, me confient qu’ils préfèrent manger moins de viande, mais être assurés qu’elle soit produite de façon naturelle, comme nous le proposons. La plupart des gens vous
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diront qu’ils aimeraient avoir uniquement de l’élevage extensif, mais la majorité va quand même se rendre au supermarché pour avoir la viande la moins chère. L’agriculture, de nos jours, a dû s’adapter aux nouvelles réalités économiques. Un agriculteur ne peut plus survivre avec des prix aussi bas qu’il y a 20 ans. Donc, selon moi, nous tendons fortement vers une agroindustrie où le consommateur sera prêt à payer plus pour des produits agricoles produits d’une manière proche de la nature. Finalement, c’est le consommateur qui décidera du futur ! Et de son côté, le client doit accepter de ne pas pouvoir manger que du filet tout au long de l’année.
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PAR FABIEN AMORETTI
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Vous défendez une philosophie d’élevage naturel, responsable, à l’opposé des pratiques de certains pays. Quels sont vos fondamentaux ? Il y a deux raisons : une économique et une passionnelle. Il faut être honnête, sans subsides pratiquement aucune exploitation du pays ne serait rentable... Avec le programme biodiversité pour les zones Natura 2000, le ministère d’environnement a mis sur place un dispositif qui permet de gérer une exploitation extensive. Le fait que nous ayons trouvé en Delhaize un partenaire qui a cru au projet, et commercialise toute la bête et pas uniquement les quartiers arrières, fait de ce projet un projet unique en Europe, car il est d’un côté rentable pour les exploitants, et d’un autre côté, il protège la nature et développe la biodiversité. Puis, personnellement, j’adore la nature et cette façon de produire. Et j’ai monté ce projet car je suis persuadé que c’est une manière de sortir de la production classique, qui n’est finalement plus rentable dans notre pays. La nature, quand elle est respectée, offre une diversité bien différente, peut-on faire machine arrière et généraliser de telles pratiques en matière d’élevage ? Je pense que nous sommes actuellement au début d’une véritable transformation agricole. Par exemple, la façon dont je produis n’est probablement pas une solution qui peut être adaptée à toute l’agriculture et tous les producteurs. L’agriculture actuelle fournit des produits de bonne qualité à des prix très bas pour tout le monde : c’est ce qui est voulu par l’Union européenne et c’est donc ce qui fait qu’en Europe (pratiquement) tout le monde a assez à manger. Si on change cela, on touchera alors à un point important du pouvoir d’achat de la population… et ceux qui sont moins forts, vont en subir les conséquences. On entend également parler du label de reconnaissance de la marque Angus de Luxembourg... Effectivement. Notre bétail est élevé toute l’année en pâturage et en bordure de cours d’eau dans une des plus grandes réserves naturelles de Luxembourg, le Mullerthal. Aucun fertilisant ni herbicide n’est utilisé pour l’élevage, respectant ainsi l’environnement via la conversation ou la restauration de prairies et cours d’eau naturels. Nous sommes reconnus par le ministère de l’agriculture et de l’environnement. Le «consommer local» revient en force sur la table aujourd’hui, mais que peuvent faire les agriculteurs et éleveurs face à la puissance de la grande distribution ou celle de la restauration collective ? Selon moi, il faut améliorer le marketing ! Fini de produire et de laisser le commerce s’occuper de la vente. Il faut se présenter d’une nouvelle manière à la société, dire ce que nous faisons, comment nous le faisons, puis apporter des témoignages. Nous devons être efficaces dans notre communication. Nous sommes passés d’une passion à un combat que nous devons mener avec un retard considérable sur la réalité des choses.… Sera-t-il encore possible de transmettre une vision vertueuse de notre relation à la nature aux prochaines générations ? Le temps nous est compté... Je pense que cette pensée est un peu trop pessimiste. De toute façon, la nature se rattrapera toujours, ce sont, au final, les humains qui perdent... Nous vivons dans une période de transition de l’histoire avec beaucoup d’inconnus pour l’instant, cependant, si chacun y participe, d’une façon ou d’une autre, je suis persuadé que la nature peut être rétablie.
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MANAGING EDITOR Fabien Amoretti fabien.amoretti@farvest.com ADVERTISING CONTACTS Tel : (+352) 26 27 69 9 Aurélie Dethier Business Development Manager aurelie@beast.media EDITORIAL TEAM Fabien Amoretti, Alexandre Keilmann, Abdu Gnaba, Aurélie Dethier Michaël Renotte, Marcel Wiel Elaine de Moyle, Margot Boslé Gabriel Boisante DESIGN Vincianne Masson Head of Production Arnaud Meisch Art Director Cover Arnaud Meisch (Farvest) Distribution by Post Luxembourg & Euro-Sprinters Print: 20.000 ex ISSN: 2418-4799 EDITOR Farvest 10A, rue des Mérovingiens Z.I.A Bourmicht L-8070 Bertrange Tél. : +352 26 27 69 1 Fax : +352 26 27 69 32 RCS : B76419 The next print edition of Urban BEAST will be published in November 2016. With winter and Christmas approaching, Urban BEAST tells you all you need to know to spend the most amazing holidays ever: the latest fashion trends, cultural spots, new technologies, health innovation, mobility and, of course, design.
BEAST MAGAZINE #4
PERSONNALITÉS Abdu Gnaba 1, 52 Achille 66 Alice Cooper 20 Andrew Laing 17 Andrey Rudenko 38 Ashley Simmons 50 Benjamin Collette 8 Bob Dylan 20 Brigitte Lahaie 24 Bruno Renders 38 Bruno Rubin 66-68 Carl Werner 14 Carl Zeiss 1 Carole Dieschbourg 72 Cédric Grignard 17 Centaure 1 Christiane Wickler 52 Claude Turmes 54 Damien Gitter 66 David Brandt 22 Dickson Despommier 56 Dominique Godard 44 Elaine de Moyle 60 Elohims 1 Elvis Presley 20 Eric Barilland 12 Fernand Etgen 74-76 Flash 49 Gabriel Boisante 4 Gerry Wagner 19 Gilles Babinet 70, 71 Grand-Duc Jean 41 Ghislain Faribeault 24 Hank Hine 41 Hans-Ulrich Meister 8 Hells Angels 28-32 Hubert de Schorlemer 78 Idriss Aberkane 1 Iggy Pop 20 Isaac Asimov 34 Ivalua Bauyer 16 Jean de Gastines 38 Jelena Djokovic 20 Jessica Rich 22 Joany Boutet 66-68 Jon Bon Jovi 22 Julian Troian 12 Karl Benz 18 Karl Burns 12 KISS 20 Kurt Sutter 30 Leonard de Vinci 18 Lucien Hoffmann 17 Lydia Mutsch 51 Madonna 24 Malraux 1 Marc Debois 8 Marc Dorcel 24 Mark Zuckerberg 1, 64 McKinsey 50 Michael Porter 16 Milena Popova 41 Montessori 44 Mylène Farmer 24 Nicolas Joseph Cugnot 18 Olivier Lemaire 70, 71 Olivier Raulot 41 Optimus Prime 48 Patrice Waltzing 19 Peter Kraljic 16
Philippe-Hervé Hoffman 50 Pierre Knoden 14 Pierre Villeneuve 17 Pierre-Yves Meert 19 Pompidou 38 Raphaël Henry 62 Renaud Vanderoost 64, 65 Ringo Starr 20 Robert Schuman 38 Roland Bombardella 48 Samantha Wessels 58-59 Serge Krancenblum 8 Shigeru Ban 38 Simon Barrow 12 Sofia Merlo 8 Sonny Barger 28 Sree Sreenivasan 41 Stephan Hain 38 Stephen Hawking 1, 14 Superman 49 The Beatles 20 Tim Ambler 12 U2 2 Valentin Lacave 67 Yuri Milner 1 Yves Reding 63
SOCIÉTÉS Aeromobil 18 Airbus 1 ALD Automotive Luxembourg 19 AMAP 54 Apple 64 ARTNOLENS 41 Arval Luxembourg 19 Audi 19 BIOG 52 BIOGROS 52 Bitstamp 70 BMW 19 BNP Paribas Wealth Management 8 Bugatti 49 Candy Crush 41 Cargolux 49 Centre Hospitalier Chrétien 50 CIOReview 59 Columbia University 56 COPLANING 14 Credit Suisse 10 Deloitte 8 Digicash 70 Dimension Data 58-59 Disney 41 EBRC 63 ECE Pari 51 Econocom Benelux 50 Enfant Roi 44-46 Etix Everywhere 12 EY 70 Facebook 40, 64 Fairtrade Letzebuerg 52 FBI 32 Florida Hospital 50 Food Summit 54, 76 Ford 19 FTC’s Bureau of Consumer Protection 22 Gartner 1, 58 Google 18, 19, 41, 42, 64 GPTW 14
Greenworks 17 Harley-Davidson 49 Healthcare Summit 51 HR One 14 ICT Spring 20, 41, 70 IKEA 17 ING Luxembourg 14 ING Private Banking Luxembourg 10 Instagram 40 Jaguar 19 Jon Bon Jovi Soul Foundation 22 LAFO 8 Land Rover 19 LIST 17, 39, 51 London Business School 12 Luxair 49 Luxembourg Institute of Science and Technology 1 Marketers 22, 24, 30 Ministère de l’Agriculture et de la Protection des consommateurs 72 Ministère de l’Environnement 72 Ministère de le Santé 51 Ministère du Développement Durable et des Infrastructures38 Morpheus Cup 41 MUDAM 41 NASA 1, 49, 57 NATURATA 52 Neobuild Innovation Center 38 Netflix 41 Nintendo 41 Novak Djokovic Foundation 20 Oculus Rift 41 OIKOPOLIS 52 Orange 12 Pall Center 52 People In Business 12 Pokemon Go 41 POST Luxembourg 64 PwC Luxembourg 19, 38 RED 22 Rockhal 22 RTL 70 SAGS 66 Samsung 50 Schemel Wirtz Architectes 38 SES 70 Shanghai WinSun Decoration Engineering Co 38 Silicon Valley 1 Skype 70 SnapChat 40 SnapSwap 70 Sons of Anarchy 28 SpaceX 49 Stanley Healthcare 50 Strati 18 Supply Chain 12 Telindus 66-68 TERRA 54 Tesla 19, 48 Titanic 48 Vodafone 12 Volvo 19 Warner Bros Home Entertainment 22
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