BEAST Magazine Luxembourg #8 Autumn 2017

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BUSINESS

MARKETING & RÉALITÉ VIRTUELLE LA BANQUE PHYGITALE TRANSFORMATION & CULTURE

ENTERTAINMENT

CRÉATIVITÉ AU CRAZY HORSE A PERFECT GIN SPORT & BUSINESS

ART

PREMIERS PAS EN CRÈCHE L’ART EN ENTREPRISE ART, BLOODY ART

SCIENCE

BLOOD IN NUMBERS ORIGINS OF CIRCULAR ECONOMY NEW SPACE INVESTMENTS

TECHNOLOGY

HOME INNOVATION LES FEMMES ET LE DIGITAL LA RÉVOLUTION FOODTECH


Parfois ce qui compte le plus, c’est ce qui ne se produit pas. La sécurité est une question d’innovation. Comme la ceinture de sécurité à trois points développée par Volvo dans les années 50. Ou encore, le siège enfant dos à la route dans les années 70. La sécurité est aussi liée à la technologie. Pour preuve, notre système de surveillance de l’angle mort depuis plus de 20 ans ou notre voiture a freinage automatique en 2008. La technologie et l’innovation ont fait de nous ce que nous sommes aujourd’hui. Sans avoir été un but en soi. C’est l’être humain qui est au centre de tout ce que nous imaginons. Lorsque nous pensons sécurité, nous pensons d’abord à chaque personne, à l’intérieur et à l’extérieur de nos véhicules. Nous ne nous concentrons pas uniquement sur les moments où peut survenir un accident. Nous veillons à vous faire éviter l’accident pour vous permettre d’envisager sereinement l’avenir. Nous construisons des voitures pour les personnes qui se préoccupent des autres personnes.

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#Edito #Edito

«ON VIT VIT UNE UNE ÉPOQUE ÉPOQUE FORMIDABLE, FORMIDABLE, «ON MAIS CE CE N’EST N’EST PAS PAS UNE UNE RAISON RAISON POUR POUR MAIS MANQUER DE DE FAIR-PLAY. FAIR-PLAY. D’AILLEURS, D’AILLEURS, MANQUER TOUT LE LE MONDE MONDE EN EN PARLE.» PARLE.» TOUT Du fair-play nucléaire. Etre la première puissance économique et militaire mondiale mais aussi un serial warrior déployé sur tous les continents ne protège plus d’un despote muni d’une bombe H. Tolérer des petits états nucléaires est injuste et oblige Trump à vendre des équipements militaires à ses alliés pour se consoler financièrement. Du fair-play financier. Vendre ses parts dans une banque luxembourgeoise pour financer la venue de deux gamins en crampons à Paris n’est pas raisonnable. Même si cet arbitrage relève de l’imaginaire, cela fait rugir de Barcelone à Luxembourg. Du fair-play animalier. Tenir en échec une équipe de onze coqs bleus en s’appuyant sur un immense vivier de 32.000 lions rouges licenciés est franchement inéquitable. Les grandes marques de shampooing ont menacé Du fair-playle nucléaire. première de stopper sponsoringEtre des lableus et le puissance économique et militaire mondial site du Gorafi a failli sauter. Cet épisode des e mais aussi un warrior tous éliminatoires deserial la coupe dudéployé monde sur football les continents ne protège d’un despote m a d’ailleurs attiré tous les plus regards. uni d’une bombe H. Tolérer des petits En couverture Design : Arnaud Meisch (Farvest) En couverture Design : Arnaud Meisch (Farvest) © 2017 - Tous droits réservés : © 2017 - Tous droits réservés : whiteMocca Shutterstock whiteMocca Shutterstock Solar Roofs ErikShoemaker Solar Roofs ErikShoemaker Abo Photography Shutterstock Abo Photography Shutterstock Photobank gallery Photobank gallery Shutterstock Shutterstock Luxembourg Luxembourg Passerelle sous le Pont Adolphe. MDDI Passerelle sous le Pont Adolphe. MDDI Paris - Palais Brongniart Paris - Palais Brongniart Inès Leonarduzzi Inès Leonarduzzi Coeur mécanique Coeur mécanique Kim Jong-un en Mickey Mouse Kim Lili laJong-un tigresseen Mickey Mouse Lili la tigresse Crazy Horse - «Upside Down» de Antoine Crazy HorsePoupel - «Upside Down» de Antoine Poupel Letitia Mumford Geer Letitia Mumford Geer 1931 Dracula, Béla Lugosi, Dracula, Béla Lugosi, 1931 Morpheus Cup Morpheus Cup

BEAST MAGAZINE #8 BEAST MAGAZINE #8

Du fair-play voyeuriste. La récente interdiction états nucléaires est injuste et oblige Trump àdes ve au niveau européen de la surveillance ndre des équipements militaires à ses alli mails privés des employés n’est pas appréciée és de pour tous se lesconsoler DRH. financièrement. Du fair-p lay financier. Ven d De fair-play spatial. La simple idée qu’on puisse re sespartsdans unede banque luxembourgeoise revendiquer plus place dans l’espace pour que financer venue de deux gamins en crampons sur Terrelaest franchement aliénant pour les à Paris nations n’est passpatiales raisonnable. Même si grandes historiques. Si cet on arbitrage relève de l’imaginaire, cela fait tolère qu’un petit pays bien que Grand-Duchér ugir de Barcelone Luxembourg. Du fair-play devienne à la foisàleader des satellites et des animalier. Tenir en échec équipe co astéroïdes, on n’est pas une à l’abri quede le onze premier qs bleusensur s’appuyant unimmensevivierde3 consulat Mars soitsur luxembourgeois. 2.000 lions rouges licenciés est franche m Certains déséquilibres ne semblent plus ent Les qu’avant. grandes marques de aussiinéquitable. insurmontables Le fair-play shampooing ont menacéplus de stopper le sponsori se contourne d’autant qu’il devient une ng des de bleus site du Gorafi a failli sa notion plus et en le plus abstraite. Alors soyons uter. Cet épisode des éliminatoires de la coupe désinvoltes, n’ayons peur de rien et rêvons du grand. monde football a d’ailleurs attiré tous plus les regards. Et battons-nous. Oui, comme des lions.

FABIEN AMORETTI Managing Editor @fabienamoretti


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#Sommaire

#BUSINESS

#ART

Le marketing face à de nouvelles réalités 6-8

TOP des films les plus sanglants

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L’innovation architecturale à travers le monde

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Gaming : L’esport, un secteur en plein essort avec l’emergence de nouvelles professions

42-43

Phygitale, la banque de demain ?

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Financial leadership…in tech times!

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Diekirch, entre tradition et modernité 44-45 Faciliter ses premiers jours à la crèche La startup qui bouscule l’industrie du paiement depuis le Grand-Duché de Luxembourg 16-17 Opinions

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Les futurs talents européens s’affrontent du Luxembourg à la bourse de Paris

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Gender Equality in Luxembourg

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Art, bloody Art

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#SCIENCE Blood in numbers

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Ils ont misé sur l’hémoglobine

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#ENTERTAINMENT «Il faut faire confiance à la création»

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Sport et Business au Luxembourg

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Quoi offrir comme cadeau d’entreprise ? Osez l’originalité !

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Le Gin parfait by House of Taste

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Vers un retour en grâce des véhicules essence ?

Du musée au secteur privé : la migration des œuvres d’Art

18, 20

Il faut sauver le soldat RH

Un management agile pour opérer sa transformation culturelle

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Au service du sang

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La recherche garde le sang-froid

60-61

The Origins of Circular Economy with Dr. Stahel

62-64

New Space Investments for New Space Activities

66-67

#TECHNOLOGY Act In Space : «Une vraie dynamique» au Luxembourg

68-70

Home innovation: breaking the habit

72-73

EBRC, Cap sur l’Europe

74-75

Women In Digital Empowerment : Le digital, un outil au service des femmes 76-77 #FoodTech : à quelques clics de la fourchette

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#Business | Advertising

LE MARKETING FACE À DE NOUVELLES RÉALITÉS

PAR ALEXANDRE KEILMANN

Que vous soyez dans votre salon devant votre écran incurvé 160cm, ou que vous soyez plongé dans votre smartphone à surfer sur les réseaux sociaux, en plein binge watching de vidéos sur YouTube, la publicité fait partie de votre quotidien. Toujours plus créatifs, les annonceurs sont également friands de nouvelles technologies qui en plus d’intriguer le consommateur, l’engagent et lui permettent de vivre de nouvelles expériences (digitales). Les réalités virtuelle et augmentée, désormais rodées et démocratisées, se rapprochent du plateau de productivité imaginé par Gartner dans son Cycle du Hype. La généralisation de leur utilisation au quotidien n’est qu’une question de mois. Des technologies sur le point de révolutionner des dizaines d’industries Comme l’explique Christophe Hermanns, le CEO de Vigo Universal, de passage au Luxembourg en juin dernier, nous parlions déjà de Réalité Augmentée en 1962. Elle n’a cependant été mise sur le devant de la scène qu’en 2015 avec l’utilisation accrue du smartphone, mais surtout avec le phénomène – éphémère, certes, mais efficace – Pokémon Go. Les capteurs, gyroscope, et autres composantes digitales de nos smartphones permettent aujourd’hui de capter et d’analyser une image, et surtout, de sublimer son environnement. La Réalité Virtuelle a quant à elle été popularisée par la saga Matrix, avec des personnages plongés dans un univers complètement synthétique. «Cela se fait avec un casque, et donne une vision différente du monde. Beaucoup de sociétés développent des logiciels destinés au monde de la finance, de la formation, mais pour remonter aux origines de la réalité virtuelle il faut revenir à 1787 avec des projections permettant de créer un univers virtuel» précise le spécialiste des nouvelles technologies. Cette innovation est déjà utilisée dans le domaine médical afin de soigner certaines phobies, elle permet également de créer des applications, sources de nouvelles expériences pour clients et partenaires. Enfin, la Mixed Reality présente un avantage par rapport à la réalité virtuelle : il s’agit du fait que l’on puisse continuer à interagir avec le monde qui nous entoure.

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«Il s’agit là de la technologie la plus avancée et évoluée. Les caméras de votre casque, lunettes, ou plus tard lentilles, mesurent tout l’environnement qui vous entoure. Cette technologie est remarquable notamment pour le secteur de la formation» a-t-il ajouté. Attirer, engager et… convertir ? La publicité mobile rapporte d’ores et déjà très gros, notamment à Facebook qui a annoncé lors de ses résultats trimestriels en juillet dernier que celle-ci représentait 87% des revenus publicitaires du géant du web américain représentant ainsi un chiffre d’affaire de 7,97 milliards de dollars. Le réseau social a également annoncé investir dans la réalité augmentée, après le rachat de la startup allemande Fayteq. De là à mixer publicité mobile et réalité augmentée il n’y a qu’un pas... Il y a quelques semaines, c’est la startup californienne Immersv qui annonçait avoir levé 10,5 millions de dollars, pour le développement de sa plate-forme permettant d’intégrer les publicitaires immersives dans différents types de contenus, grâce notamment à des casques de réalité virtuelle et des vidéos à 360°. En effet, ces nouvelles technologies attirent tous les annonceurs, et ce depuis plusieurs mois, voire plusieurs années. Samsung a mis en scène au début de l’année une autruche affublée d’un casque de réalité virtuelle, découvrant ainsi un nouveau monde. Une expérience unique orchestrée par Leo Burnett-Chicago, mais également un buzz planétaire.


#Business | Advertising

A Manhattan, grâce à un écran géant en vitrine, les passants ont pu essayer une collection de vêtements et chaussures Timberland. Avec sa cabine d’essayage en pleine rue, la marque américaine joue à fond la carte du phygital, en équipant plus tard ses produits d’une puce NFC intégrée dans les étiquettes et permettant aux clients qui franchissent le pas et passent la porte d’entrée du magasin, de scanner ses envies et de créer sa «wishlist» en quelques secondes.

© 2016 Dirac Research AB. All rights reserved.

Chez Heineken, on ne manque pas de créativité, comme le prouvent les nombreuses campagnes à succès ces dernières années («Open Your World», #SupportYourBar, etc). Il est alors logique que dès 2014, le groupe néerlandais se lance dans la réalité augmentée. A l’aide d’un smartphone et d’une application, les utilisateurs peuvent découvrir une vidéo promotionnelle «se cachant dans leur bouteille de bière».

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BEAST MAGAZINE #8


#Business | Advertising

© Julien Duhem

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Le secteur de l’immobilier est l’un des grands gagnants avec la démocratisation des technologies des réalités virtuelle et augmentée, permettant ainsi aux promoteurs ou agences de présenter leurs projets, avant même que ceux-ci ne sortent de terre. L’agence Groupe GET, active dans la Grande-Région, a notamment piloté pour Plurial Novilia, une campagne basée sur la réalité virtuelle pour promouvoir la commercialisation d’un éco-quartier à Reims, nommé «Remavert». La visite virtuelle était alors possible sur le stand de l’agence immobilière, à la bulle de vente, et auparavant sur son site internet. Comme l’explique Thierry Ehrhardt, le directeur du Groupe GET, «le but de ces projets est de permettre à un prospect de modéliser et de visiter le lieu dans les moindres détails et donc de le convaincre de passer à l’acte d’achat. Actuellement, cela fonctionne surtout pour le marché du neuf, car la visite est souvent impossible au moment de l’achat. Cela se fait également pour l’immobilier de luxe du type maison secondaire loin de sa résidence principale, la visite virtuelle permet alors l’achat à distance d’une propriété». Pour le spécialiste du marketing, il s’agit d’une tendance qui va s’installer sur le long terme car la visualisation d’un projet est cruciale dans l’acte d’achat : «Nous pensons qu’il s’agit d’une innovation qui va devenir obligatoire, surtout pour le marché du neuf, l’immobilier étant souvent ‘‘l’achat d’une vie’’». Les marques automobiles et concessions profitent également de cette technologie de réalité virtuelle pour promouvoir leurs nouveaux véhicules et permettent de découvrir le bolide de manière plus vraie que nature. C’est le cas du Groupe Rodenbourg, qui présente ainsi depuis quelques mois son nouveau SUV à succès élu voiture de l’année 2017, le Peugeot 3008, en concession mais surtout lors d’événements. Comme le souligne sa responsable marketing Anastassia Billard, «il s’agit d’une expérience de conduite en réalité virtuelle grâce aux casques Oculus Rift, que nous utilisons en démonstration commerciale».

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C’est également une nouvelle manière de séduire certains consommateurs, clairement orientées digital et innovation. La marque au Lion n’en est pas à son coup d’essai, avec l’arrivée de tels casques dès le Mondial de l’Automobile de Paris en 2014. «Un moyen ludique et original de communiquer sur nos services innovants» rappelait alors Gaël Colin, responsable marketing et ventes de la division véhicules connectés chez PSA. Et plus récemment, la marque française a misé sur Sébastien Loeb, avec une caméra embarquée dans son véhicule en plein Paris-Dakar. Cette dernière campagne de promotion a récolté plus d’un million et demi de vues sur la plateforme YouTube. Alors, simples outils de communication ou véritables leviers ? Ces innovations technologiques ravissent à la fois les marketers ainsi que les consommateurs qui veulent bien jouer le jeu. Côté annonceur, le constat est rempli lorsque l’on arrive à développer de nouvelles habitudes de consommateur, capte facilement son attention, et poli également son image de marque. Le consommateur peut quant à lui bénéficier d’un service continu et pourra découvrir des nouveaux produits de manière nonintrusive. Une technologie win-win !



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#Business | RealEstate

L’INNOVATION ARCHITECTURALE À TRAVERS LE MONDE

PAR BENJAMIN GARNIER

PASSERELLE SOUS LE PONT ADOLPHE Luxembourg-Ville Le Grand-Duché se dote de la première piste suspendue sous un pont, piste cyclable pouvant supporter un millier de cyclistes par jour à partir de ce mois de septembre.

NOUVEAU QG D’APPLE UK Londres, Royaume-Uni Ou comment faire du neuf avec du vieux. C’est ainsi que seront érigés les bâtiments «new look» d’Apple autour de la Battersea Factory, une usine désaffectée depuis 1983 pourtant mythique à Londres. C’est en effet celle qui servit pour la pochette de l’album «Animals» des Pink Floyd.

KOLOS DATA CENTER Norvège Le plus grand data center du monde, de la taille de 84 terrains de football, sera situé au creux d’un fjord au nord de la Norvège, dans une des régions avec le plus haut taux de chômage du pays. Niveau design, sa forme imitera celle du mouvement d’un glacier.

LA CITÉS DES SCIENCES Rome, Italie Construit sur un ancien terrain militaire, ce complexe fait d’habitations, d’espaces commerciaux et d’une cité des sciences mettra en avant les énergies renouvelables et la végétation en créant un «écosystème urbain autosuffisant» en plein cœur de la capitale italienne.

LA (NOUVELLE) TOUR LA PLUS HAUTE DU MONDE Djedda, Arabie Saoudite L’orgueil des autorités de Ryiad envers leurs voisins émiratis les a poussé à développer cette tour gigantesque, tournée vers la Mer Rouge, d’une hauteur de 1 000 mètres, soit 200 environ de plus que l’actuel plus gratte-ciel situé à Dubaï.


#Business | RealEstate

LA RAIE MANTA Séoul, Corée du Sud Construire avec la nature. Voilà l’objectif de ce projet de terminal pour ferry flottant qui redessinera complètement les berges de la rivière Han et du parc Yeouido afin que la nature reprenne progressivement ses droits sur le béton urbain.

LE BROOKLYN BRIDGE PARK New York, USA Le projet new-yorkais le plus ambitieux depuis Central Park. L’ambition est de transformer les longs quais maritimes sans vie en des lieux de loisirs verdoyants avec une des vues les plus prisées de New York.

LE MUSÉE DE DEMAIN Rio, Brésil Couronné du Mipim Award 2017 du meilleur projet écologique, ce musée inauguré en 2015 est une invitation à un voyage peu conventionnel : au sein d’une architecture futuriste, le visiteur retrace l’histoire de l’univers depuis sa création jusqu’à ce que sera l’avenir de l’humanité.

LES PROJETS EDEN Australie & Nouvelle Zélande Des forêts tropicales indoors à la place de terrains désœuvrées afin de sensibiliser aux questions environnementales et d’attirer le plus grand nombre de personnes, tels sont les projets d’Eden qui prendront place à Christchurch (NZ) et Hobart (Australie).

MASHAMBAS TOWER Afrique subsaharienne Vainqueur de la 2017 Skyscraper Competition , ce projet de gratte-ciel permettra aux populations locales de disposer d’un bâtiment modulable conçu comme centre d’éducation et lieu de commerce pour la communauté agricole aux alentours. Ou comment accélérer la révolution verte dans les pays les plus défavorisés.

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#Business | Banking

PHYGITALE, LA BANQUE DE DEMAIN ?

PAR ALEXANDRE KEILMANN

Le digital a nécessairement amené une nouvelle approche des clients vis-à-vis des banques. Et inversement. Qu’il s’agisse de services proposés par les startups FinTech, ou les innovations apportées par les banques dites traditionnelles, ce sont désormais les clients qui contrôlent leurs relations avec les institutions financières. Applications, sites web permettant aux visiteurs une grande autonomie dans leurs actions, mais également banque drive-in, voire même robots qui vous accueillent dans votre nouvel espace bancaire, l’avenir de la banque se dessine et semble plus phygital que jamais. Le numérique complète désormais le mode de fonctionnement traditionnel qui reposait sur un maillage géographique d’agences bancaires aux quatre coins du Luxembourg et même en Europe. Mais l’agence bancaire reste un point de contact nécessaire pour la clientèle, et notamment pour les générations les plus anciennes. Les agences se réinventent tout de même, en proposant des espaces mêlant outils digitaux, un accompagnement et des conseils prodigués par des humains… ou parfois des robots ! A mi-chemin entre flexibilité et conseil En mars dernier, la Banque Internationale à Luxembourg a inauguré sa nouvelle agence de Dudelange. Celle-ci incarne la vision du futur de cette banque et combine digital et accueil physique : en phase avec les attentes de sa clientèle, de plus en plus connectée et utilisatrice de services digitaux, la banque donne ainsi une nouvelle dimension à l’accueil et à l’accompagnement de ses clients. On y retrouve un espace «selfbanking» accessible 24h/24 et 7j/7 pour réaliser les opérations cash. L’espace «online» est quant à lui équipé de tablettes et PC, et permet aux conseillers spécialisés de se concentrer sur un accompagnement personnalisé des clients, particuliers et entreprises. Comme l’explique Pierre-Olivier Rotheval, Head of Marketing & Innovation, Banque Internationale à Luxembourg, les clients ne cherchent pas nécessairement le tout-digital, mais exigent d’avoir le choix. «Le digital est perçu comme le canal favori pour les opérations courantes, mais nos clients restent attachés à la relation avec leur banquier pour certains moments-clés comme l’achat d’un bien immobilier ou la création d’une entreprise.

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Digital et dialogue ne s’excluent pas l’un l’autre. Le digital peut aussi être un facilitateur de la relation, via des canaux comme le chat ou la vidéo». C’est d’ailleurs en avril que les agences BIL ont déployé le système de signature électronique Sign’IT de Fujitsu pour toutes les opérations de caisse, conjuguant ainsi efficacité et amélioration du service rendu aux clients. Un exemple de plus en faveur du phygital. «Les clients sont beaucoup plus proches de nous et recherchent avant tout une expérience client efficace et optimale, quand ils veulent et où ils veulent. Auparavant, le monde de la finance contrôlait les relations clients, aujourd’hui, c’est l’inverse» explique Michael Allen, le fondateur d’allen international du groupe Accenture, qui distingue trois types de personnes depuis l’arrivée du digital : «Premièrement, le nomade qui est toujours prêt à essayer de nouveaux modèles et prestations. Deuxièmement, le chasseur, qui lui recherche sans cesse la meilleure offre au meilleur prix. Troisièmement, on retrouve les consommateurs à la recherche d’une qualité supérieure, très informés sur les offres digitales». La qualité supérieure et valeur ajoutée dont parle le spécialiste de l’expérience client réside dans le conseil, mais également dans la nécessité de créer une relation de confiance, comme le souligne, Laurent Meiers, Head of Marketing, Bank Degroof Petercam Luxembourg : «La confiance et la sécurité sont essentielles dans une relation bancaire. C’est là, dans la manière dont elle offrira à l’avenir ses services de gestion de fortune, que le Luxembourg a une carte à jouer». Dans la banque privée, l’engagement et la sublimation de l’expérience client passe alors par la proximité avec les clients : «Contrairement à la majorité des banques qui aujourd’hui poussent de plus en plus à dématérialiser le chargé de clientèle tout en forçant leurs clients à passer par un site ou une plate-forme transactionnelle, dans la Banque Privée, nous continuons à privilégier un interlocuteur physique plutôt qu’un écran d’ordinateur».


#Business | Banking

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L’intelligence artificielle au cœur de la banque du futur ? Depuis quelques années, nous voyons également se développer les robo-advisors dans l’industrie de la gestion de patrimoine et de fonds notamment, mais de véritables robots ont également déjà fait leur entrée dans les banques, notamment Pepper, robot humanoïde développé par la Aldebaran qui a été par la suite rachetée par SoftBank Robotics. En effet, dès 2015, Pepper est utilisé au Japon, dans les agences des d’une des trois mégabanques du pays, Mizuho. Le but ? Révolutionner la façon de proposer ses services et offrir une nouvelle expérience digitale à ses clients. Dans cette même veine, l’intelligence artificielle et les chatbots séduisent également les institutions bancaires. En avril dernier, le Crédit Mutuel a annoncé le déploiement d’IBM Watson : le logiciel d’intelligence artificielle joue désormais un rôle d’assistant virtuel, afin de soutenir les quelques 20 000 chargés de clientèle du groupe dans le traitement de leurs emails notamment. En Asie et plus précisément à Singapour, c’est dès 2014 que DBS Bank opte pour IBM et son outil Watson. Engagée dans la transformation digitale dès ses premières heures, la banque fait figure de pionnier et mêle innovation et expérience client depuis déjà de nombreuses années. Et l’an passé, Royal Bank of Scotland et NatWest ont opté pour le chatbot Luvo, utilisant cette même technologie développée par le géant IT américain, avec un but similaire : assister et faciliter le quotidien des employés de la banque écossaise. Jane Howard, Managing Director, Customer Distribution, RBS, ajoute : «Luvo permet de libérer du temps pour les conseils lorsqu’il s’agit de tâches simples, leur donnant la possibilité de répondre aux demandes plus complexes des clients». L’arrivée de ces nouvelles technologies et leur intérêt pour les banques a notamment été confirmé dans une étude «Vision Technologique» réalisée par Accenture. Parmi les experts du secteur de 31 pays interrogés, plus de trois quarts des banquiers pensent que l’IA ouvrira la voie à des interfaces utilisateurs simplifiées qui contribueront ainsi à créer une expérience client plus humaine. Puis, 76% prévoient que, dans les trois prochaines années, les banques déploieront l’intelligence artificielle comme principale méthode d’intéraction client. «Les outils d’IA peuvent aider les banques à identifier les préférences des clients et donner à leurs équipes les moyens de réagir en s’appuyant sur ces connaissances et sur l’intelligence émotionnelle. Cela est essentiel pour renforcer la relation avec les clients» explique Philippe Vidal, Responsable du secteur bancaire chez Accenture. Reste alors à rassurer les employés des banques : ils ne vont pas nécessairement perdre leur emploi au profit de robots. Les métiers sont clairement en passe d’être redéfinis, se tournant davantage vers le conseil et l’accompagnement et moins vers l’accueil et les tâches opérationnelles ou administratives. Dans cette même étude, Accenture démontre que 87% des clients souhaitent une expérience client phygitale et 67% sont prêts à partager leurs données aux banques pour mieux personnaliser les offres. Une chose est sûre, la banque traditionnelle n’est pas prête d’être totalement remplacée par des banques en ligne. Pour preuve, ces dernières ont enregistré plus de 80 millions d’euros de pertes en 2016 en France…

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#Business | FinTech

FINANCIAL LEADERSHIP …IN TECH TIMES!

BY ALEXANDRE KEILMANN

Banks, startups, associations, regulators and the government of Luxembourg, notably through the Digital Lëtzbuerg or the Infrachain initiatives, are investing and moving towards the same direction with the goal of boosting innovation in the finance sector. In late June, Minister of Finance Pierre Gramegna, along with Nicolas Mackel (CEO of Luxembourg For Finance) and Nasir Zubairi (CEO of the Luxembourg House of FinTech), promoted Luxembourg as a FinTech nation in California and stated: «I’m happy to see that our country is recognized by the Silicon Valley startups as a top-notch financial center and European FinTech hub». Treasury + Tech «Behind the scene, evolution brings more performance and capabilities» explains François Masquelier, President of ATEL, Senior Vice President & Head of Treasury and Enterprise Risk Management, RTL Group. As a matter of fact, treasurers are facing all of these evolutions and must take the best out of them and understand how to use them to better focus on their added value. «Recipients of all the cash flows of their organizations, they are particularly well-placed to witness those changes. The major challenge is to find his way in this jungle of new solutions and FinTech companies. IT standards are still missing, on e-payments, for example. It is also to convince top management of the accuracy and reliability of proposed solutions. Eventually, IT evolution offers opportunities but requires also some IT knowledge and resources for implementation» he adds. The transformation of insurance When it comes to digital and innovation, OneLife is probably one of the most active players in the life insurance sector, working with several startups to develop InsurTech and RegTech solutions.

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© Shutterstock - SFIO CRACHO

Luxembourg is known all over the world for its financial sector, mostly for being the largest European fund domicile and the second largest fund center in the world after the US. The country is also the host for one of the largest numbers of international banks, listed the first ever green bond to enter the market and more recently launched LGX, the world’s leading platform dedicated exclusively to securities that are 100% green, social or sustainable. Over the last fifteen years, the country also has seen the birth and development of hundreds of ICT companies and tech startups. Inevitably, these two domains of expertise mixed and merged to witness the rise of Financial Technologies, or FinTechs, which have now been transformed into more specific terms such as InsurTech, FundTech or RegTech. The list goes on and resulted in the creation of a dynamic ecosystem. The company is currently working on integrating the digital signature, a must-needed step to reach its digital objective. Since 2016, this life-assurance specialist has repeatedly performed digital feats to deliver genuine added value to its partners but also to its staff in-house. Marc Stevens, its CEO, explains: «The move towards digital technology is one of our three priorities for 2017. What is at stake, though, is not just technology, but human beings». According to Christophe Regnault, Digital Marketing Manager, «OneLife positions itself as a genuine digital-technology leader in the radically-changing life-assurance profession». From physical to digital payments Ghela Boskovich is the Head of FinTech and RegTech Partnerships, Startupbootcamp Fintech. She shared her expertise and vision during ICT Spring 2017: «Why are we so attached to the payments systems that are currently in place? We have to innovate and to stand out of the legacy system». According to her, there are diverse perspectives like taking inspiration from emerging markets or e-commerce giants: «Apps like AliPay combine perfect integration with commerce, social and… payments. Diversity matters and we challenge every institution to make a change and not to be only based on legacy». Local mobile payments player Digicash Payments lately met with success and recently joined forces with Payconiq to establish a Benelux-wide presence of the mobile payments initiative. «DIGICASH continues to prove that FinTech partnerships are well and truly a reality today and that Luxembourg’s retail banking sector is one of the most innovative in Europe» highlighted Raoul Mulheims, CEO of Digicash. On the partnership with ING, he added, with Frédéric Kieffer, Head of Retail Banking at ING Luxembourg: «We are offering ING customers a cardless payment solution, which is truly innovative, easy to use, 100% secure and completely free».


#Business | FinTech

Bringing banks closer to their customers Just like ING, other banks from Luxembourg have been using the Digicash Payments app, namely BIL, BGL BNP Paribas and BCEE. Aiming at creating new experiences and allowing users to find and manage their banking information at anytime, anywhere, using any device, digital has already redefined the customer relation. According to Quentin Vercauteren-Drubbel, Head of Wealth Management at KBL European Private Bankers, bringing digital and innovation doesn’t mean replacing Humans, and rather places emphasis on human relations. Yet, bringing new tools will definitely help the customer. «Digitalization should bring more added value to clients, either in their relationship with their bank/banker, or in the quality of service they will get from their bank/banker» stated Pierre Etienne, Head of the ABBL’s Private Banking Group Luxembourg. The funds industry benefits from the blockchain technology

completed using the FundsDLT app, which was developed by Fundsquare, InTech and KPMG Luxembourg. Said Fihri (KPMG) explained: «It is really exciting to be part of such a tremendous step forward. We not only replicated trades in the blockchain; we moved real cash and invested in a real fund. This successful prototype could eventually be used in different configurations: distributors, IFA, robo-advisors and D2C». According to Olivier Portenseigne, Managing Director of Fundsquare, this first success was the first step in building the necessary trust, showing that blockchain can actually answer the current needs of the asset management industry in terms of operational efficiency and digitalization. Financial leaders to focus on innovation next November In the digital age, how has evolved the financial sector and how companies are keeping or creating their leadership? What future is to expect for the Luxembourg’s financial sector and how to comply with the new standards in terms of technology, regulations, human’s experience? Jean-Marc Gales, CEO of Lotus Cars, and François Masquelier – a former laureate of the Outstanding Contribution to Luxembourg Financial Place award in 2015 – have already confirmed their participation to this remodeled Luxembourg Finance Innovation Summit, which will bring together 250 professionals from the finance and banking sectors in Luxembourg, on November 30th. The event will also recognize and reward the best local initiatives and solutions through the Luxembourg Finance Awards.

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In order to answer the funds industry challenges – reducing costs in an environment of downward pressure on fund fees, dealing with new regulations and entering the digital era – FundsDLT, based in Luxembourg, aims at improving efficiency in the fund order processing, by using distributed ledger technology and smart contracts. With blockchain, it offers transparency and a high level of efficiency through the automation of processes. The first ever funds transaction using blockchain was actually

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Vous avez un projet d’entreprise ? L’équipe pluridisciplinaire de la « House of Entrepreneurship » est à votre service pour vous conseiller, vous assister et vous accompagner dans toutes les étapes de la création et du développement de votre entreprise.

14, rue Erasme L-1468 Luxembourg T. : +352 42 39 39 330 info@houseofentrepreneurship.lu houseofentrepreneurship.lu

BEAST MAGAZINE #8 Une initiative de :

En partenariat avec : 1535°, ADEM, Chambre des Métiers, guichet.lu, ITM, IPIL, Luxinnovation, MCAC, nyuko, Technoport, Ministère de la Santé, Ministère de la Fonction publique et de la Réforme administrative - CFUE


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#Business | FinTech

LA STARTUP QUI BOUSCULE L’INDUSTRIE DU PAIEMENT DEPUIS LE GRAND-DUCHÉ DE LUXEMBOURG PAR ALEXANDRE KEILMANN

Dans une période qui voit les achats en ligne exploser et les moyens de paiement se multiplier, voire se digitaliser, la startup luxembourgeoise EMP Corp, fondée en 2013, fait figure de leader et d’exemple à suivre en matière de FinTech. Rencontre avec Hervé Arnould, CFO et cofondateur, et Henri Riou, Product Manager, pour revenir sur la création des alternatives de paiement proposées ainsi que sur les futurs projets d’une jeune pousse multiculturelle et multigénérationnelle, qui séduit de plus en plus d’acteurs aux quatre coins du monde. «L’idée, derrière la création d’EMP Corp, est de rassembler toutes les solutions de paiements pour nos partenaires B2C, pour les clients adhérents ou pour les salariés» débute Henri Riou qui a rejoint l’aventure EMP Corp il y a maintenant près de 2 ans. Il fut l’un des premiers salariés à rejoindre la jeune startup fondée en 2013 par Hervé Arnould et son associé Gilles Moro, après s’être laissé séduire par le projet ambitieux d’EMP Corp, alors qu’il est l’un des pionniers de la carte bancaire prépayée en France. «Nous conservons cet esprit startup et sommes en mesure de créer des solutions qui répondent totalement aux demandes sur-mesure de nos clients. Parmi nos 27 collaborateurs, près de deux tiers sont des jeunes diplômés qui sont la force vive de la société. Ils connaissent les tendances. Ce mélange de générations nous permet alors de concevoir, puis de promouvoir intelligemment les solutions proposées par EMP Corp» continue Hervé Arnould. Il poursuit : «De plus, nous évoluons dans un environnement international, avec 8 nationalités différentes, et échangeons en permanence. C’est une véritable richesse. Le circuit décisionnel est court, par définition, et l’écosystème luxembourgeois est connu pour être favorable à l’innovation et donc au développement de la FinTech».

BEAST MAGAZINE #8

Des alternatives de paiement pour plus de flexibilité Aujourd’hui EMP Corp offre deux solutions de paiement aux professionnels mais également aux particuliers, avec l’arrivée toute récente d’une carte bancaire dématérialisée, disponible depuis ce mois de septembre. Le co-fondateur explique alors que l’offre d’EMP Corp s’est construite étape par étape : «L’aventure a débuté avec une solution d’acquisition de paiement, nommée Epro, avec des cartes classiques – VISA, Mastercard, etc – à destination des sites marchands. Ce monitoring des transactions permet d’améliorer les taux d’acceptation et de capture, pour réduire également les échecs de transaction. Il s’agit de notre core business». Hervé Arnould et ses associés s’intéressent alors aux autres moyens de paiement qui permettent de satisfaire le plus grand nombre de clients et d’élargir le champ des marchands. Il explique : «Les habitudes de paiement sont assez tenaces. Certains n’utiliseront que leur Mastercard, d’autres n’entreront jamais leurs données bancaires sur un site d’e-commerce, etc». Ils travaillent donc au développement de moyens alternatifs et à la possibilité de proposer une carte prépayée, voire d’accepter des vouchers qui pourront être distribués en ligne ou de manière physique. «Nous avons construit une offre globale de moyens de paiement et avons choisi de ne laisser personne de côté. Cartes, solutions locales, etc. : il fallait agréger un maximum de solutions pour élargir la capacité du marché à capter de nouveaux clients». Comme l’expliquent Henri Riou et Hervé Arnould, après avoir lancé une offre grand public avec la carte CBlib, les comités d’entreprise, spécificité franco-française sont la nouvelle cible pour lancer une offre de carte prépayée. Les sociétés doivent dépenser une subvention qui a une vocation sociale, et offrent des chèques cadeaux qui sont désormais digitalisés grâce aux solutions d’EMP Corp. «Nous construisons un programme spécifique pour répondre aux exigences règlementaires de l’Urssaf et l’Acoss. L’argent est transposé sur une carte bancaire prépayée, qui peut être co-brandée ou en marque blanche» ajoute le Product Manager. Les commerciaux peuvent également bénéficier de cartes similaires, notamment utilisables lors de leurs déplacements professionnels, avec certaines restrictions, imposées par la règlementation, ou selon les désirs de la société. «Nous personnalisons les cartes selon les besoins des uns et des autres. Notre plateforme de gestion permet de répondre aux demandes spécifiques de chaque client». Pour résumer, EMP Corp, c’est une gamme complète de solutions, et un accompagnement personnalisé et sur-mesure.


#Business | FinTech

Vers les cartes bancaires dématérialisées En plus de la volonté d’assoir ses différents produits déjà présents sur le marché (solutions d’acquisition de paiement, cartes prépayées), EMP Corp vient de lancer en septembre sa solution de cartes virtuelles. «Nous dématérialisons la carte bancaire physique sur le smartphone, et sommes parmi les pionniers dans l’ibanisation de celle-ci» expliquent les deux experts des paiements électroniques. Salaires, achats, retraits et virements : cette carte virtuelle n’est en aucun cas un produit bloqué. Ses principaux avantages sont un crédit immédiat sur la carte lorsque vous choisissez de la recharger, un IBAN nominatif ainsi qu’une carte nominative. Pour Hervé Arnould, «aujourd’hui, dans un environnement qui voit les règlementations se durcir, ouvrir un compte n’est plus un droit». EMP Corp propose dès lors une alternative de paiement destinée notamment aux personnes sous-bancarisées. «Nous avons opté pour un produit low-cost, sans être bas de gamme, en ne négligeant pas les fonctionnalités liées à une expérience client maximale telles que le système 3Dsecure, pour une acceptation maximale de tous les e-commerçants» ajoute Henri Riou.

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De l’aveu de Hervé Arnould, l’aventure EMP Corp est menée à marche forcée, mais avec beaucoup de convivialité et de collaboration autour des produits. les cofondateurs proposent également une nouvelle expérience utilisateur à leurs collaborateurs. Le résultat ? «Chacun s’est approprié nos cartes prépayées, et devient alors le meilleur des ambassadeurs» explique Hervé Arnould. En plus de séduire des clients B2B et B2C – EMP Corp affichait un chiffre d’affaire de 12 millions d’euros l’an passé et plus de 200 000 000 de volume de transactions traitées depuis fin 2013 – D’autres solutions de paiement sont en phase de projet et devraient fleurir dans les mois à venir dans les locaux du Lux Future Lab qui accueillent les équipes de EMP Corp. En effet, les co-fondateurs souhaitent bien poursuivre sur leur lancée, en étant toujours aussi proche d’un marché en constante évolution. «Ceci nous permet d’aborder notre métier en conformité avec la compliance, qui occupe un cinquième de notre effectif. L’objectif est aujourd’hui de passer d’agent à émetteur de monnaie électronique agréé» conclut Hervé Arnould. Un dossier est actuellement à l’étude à la CSSF. Une fois celui-ci validé, EMP Corp deviendra un établissement financier à part entière.

BEAST MAGAZINE #8


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#Business | Opinions

COMMENT LE DIGITAL AIDE-T-IL À LA TRANSFORMATION HUMAINE ET CULTURELLE DE L’ENTREPRISE ?

COMMENT INSUFFLER L’ESPRIT D’INNOVATION DANS LA CULTURE D’ENTREPRISE ?

L’innovation fait clairement partie de l’ADN de OneLife, spécialiste de l’assurance vie installée au Luxembourg depuis 25 ans. Depuis notre rebranding en 2016, nous avons multiplié les initiatives digitales pour apporter une véritable plus-value à nos partenaires ainsi qu’à nos collaborateurs en interne. OneLife a notamment organisé des « Digital Days », les 14 et 15 juin derniers, allant encore plus loin dans la conduite de changement et la transformation à l’ère du digital.

L’assurance des particuliers à Luxembourg doit s’adapter à des clients qui demandent toujours plus de personnalisation de leur relation d’assurance, un accès immédiat aux informations les concernant et la capacité de gérer eux-mêmes leur contrat. Consciente qu’on ne peut être crédible dans sa relation client qu’avec des employés eux-mêmes convaincus du bienfondé de la digitalisation, Baloise a décidé de capitaliser sur sa culture d’entreprise pour renforcer sa capacité d’innovation.

Nous investissons de façon à combler les écarts de compréhension vis à vis du digital et de ce qu’il peut concrètement apporter dans le quotidien de chaque collaborateur. Nous avons amené les technologies à nos collaborateurs, plutôt que leur demander l’inverse. C’est autrement plus inclusif et surtout concret.

L’expérience accumulée grâce aux multiples projets innovants menés ces dernières années, comme Game of Roads et plus récemment GoodDrive (la première assurance auto connectée du Luxembourg) ou Goodstart (la première assurance jeune locataire d’appartement 100% en ligne du Luxembourg), a révélé un appétit des équipes pour le travail en mode collaboratif (implication dans le projet, création de communauté interne de testeurs, appel à des experts externes, appathons…).

Nos collaborateurs ont ainsi eu l’occasion lors de ces Digital Days de faire voler des drones, d’utiliser des imprimantes 3D, et de s’immerger dans des univers de réalité virtuelle et augmentée. Une conférence animée par C. Hermanns CEO Vigo Universal, nommé en mai 2017 par l’Echo parmi les dix belges qui vont changer le rapport homme/machine, a notamment permis de faire le point sur ce que les nouvelles technologies vont concrètement changer, notamment dans notre secteur.

Pour organiser cet élan, un processus d’idéation collaboratif a été initié via l’animation d’une communauté d’évangélistes de l’innovation, baptisés «innogélistes». Au nombre de 30, ces employés se sont proposés comme volontaires pour une mission de repérage de startups, de technologies potentiellement disruptives ou de tendances à potentiel commercial fort, le tout en parallèle de leur métier quotidien.

PAR MARC STEVENS, CEO, OneLife

12 OCTOBER 2017

ARTIFICIAL INTELLIGENCE

AFTERNOON

IoT

BEAST MAGAZINE #8

PAR CÉDRIC ROCHET, Chief Innovation Officer, La Bâloise

LEGAL & REGTECH

Info & contact: team@infinance.lu

INSURTECHS


Ministry of Economy of the Republic of Belarus


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#Business | Opinions

LA FORMATION CONTINUE, POURQUOI? La formation continue est à considérer comme un outil au service de l’économie du marché du travail et comme un soutien à la citoyenneté et au développement de l’Homme. 224 Cours du soir La formation continue est Evening une nécessité seulement coursesnon / Abendkurse pour favoriser Début : la croissance économique mais Automne 2017 : 18.09. - 03.10.17 également pour soutenir le progrès social. Printemps 2018 : 15.02. - 28.02.18

UN DÉPART, UNE OPPORTUNITÉ ? Chaque salarié peut, à un moment de sa vie, se

VOTRE AVENIR ENTRE VOS MAINS trouver face à une volonté ou un besoin de changement dans sa situation personnelle ou

Formations professionnelle. spécialisées

Ce changement peut être lié à une volonté d’activité ou • Diplôme d’Étudesd’autres Spécialisées Risk Managementd’évolution. L’employeur perspectives Début : 7 novembre 2017 Le Luxembourg Lifelong Learning Center (LLLC) de la Chambre n’est cependant pas toujours en mesure de pouvoir répondre • Diplôme d’Études Spécialisées Management et Développement des salariés œuvre en ce sens en proposant une/offre variée/ de 170 Séminaires Seminars Seminare favorablement à ces attentes salarié. (Coaching) des Hommes Début : 23du octobre 2017 Tout au long de l’année formations. • Certificat Contrôle Interne / Certified Internal Control Face àSpecialist ce constat, des tandems employeur-salarié ont su (CICS) Début : 7 mars 2018 Les cours du soir couvrent les domaines de l’informatique et de entrevoir des opportunités de etsynergies en prolongeant les Formations universitaires • Formation pour Délégués à la Sécurité à la Santé la bureautique, de la comptabilité et du contrôle de gestion, de Tout au long de l’année relations professionnelles de manière différente au terme du l’économie et de la gestion, du droit, de la logistique, de l’action • Formation Droit Appliqué pour Salariés des Services Juridiques Plus d’infos sur : contrat de travail. • Master Administration des Affaires, spécialité Début : janvier 2018 www.LLLC.lu commerciale et des compétencesAdministration sociales. Les quiseptembre ont 2018 desséminaires, Entreprises Début : Un lien privilégié est d’ores et déjà existant entre ancien salarié lieu en journée, couvrent également un large et pan de spécialités. • Master Marketing Communication des Entreprises Diplôme d’accès aux études et ancien employeur qui permet de faciliter une collaboration sur Début : novembre 2017 Finalement, l’offre du LLLC• Master comprend des formations universitaires Option Littéraire (DAEU-A) Banque, Finance, Assurance, parcours Fondsde nouvelles bases. Début : octobre 2017 et Gestion Privée Début : mi-octobre 2017 universitaires permettant aux participants d’obtenir un diplôme Cette collaboration peut alors se concrétiser par la mise en place • Master Financial Analysis and Strategy (English) dans des domaines tels que la finance, l’informatique, la gestion, Start: spring 2019 de divers types de contrats tels que notamment des contrats les ressources humaines, le marketing et la logistique. Elles sont Certifications • Master Gestion des Ressources Humaines et de prestataire services, En continu toutde au long de l’année des contrats de sous-traitance ou organisées en horaire aménagé afin de permettre aux personnes Relations du Travail Début : printemps 2019 de se former tout en travaillant. • Master Logistique et Master Achat International d’apporteur d’affaires. (2 diplômes universitaires) Début : printemps 2019

• Licence Sciences de Gestion Début : 2 octobre 2017 • Licence Gestion Comptable, parcours Contrôle PISANI, de Gestion Début : PAR févrierMICHÈLE 2019

13 rue de Bragance | L-1255 Luxembourg T +352 27 494 600 | F +352 27 494 650 formation@LLLC.lu | www.LLLC.lu

Conseiller de direction, • Bachelor Informatique Début : 2 octobreLLLC 2017 • Bachelor en Sciences Sociales et Éducatives Début : septembre 2018

HOW TO LEAD A BUSINESS ANALYST TO EXPERTISE? 08007_CSL_CoursSoir_MagBeast_230x148_08-17_HD.indd 1

Nowadays, being a good business analyst requires to master a wide skillset on technical, methodological and personal levels. Aware of this challenge, we have been giving special attention to trainings since 2010. Today, our consultancy firm ‘escent is proud to provide in Luxembourg a highly-qualitative training offer for business and functional analysts. This year, we went further with the implementation of a new initiative dedicated to business analysts to-be, at the beginning of their careers: the ‘escent Academy. In our premises, experienced trainers will provide intense training classroom sessions about business and functional analysis, testing, soft-skills, … A close follow up by senior consultants, happy to share their knowledge, will be continued on a regular basis throughout their first missions. This project illustrates our core value “individual qualities over individuals’ quantity”: we believe our people is our strength and help them achieving their goals. We therefore look forward to welcoming our new colleagues. Teamwork makes us constantly grow.

PAR EVENCE GUINET-DANNONAY, Communication officer et HÉLÈNE LIEFFRIG, Recruitment consultant, ‘ESCENT

BEAST MAGAZINE #8

• Diplôme d’Études Spécialisées Gestion de Patrimoine de découvrir un autre secteur Début : 17 octobre 2017

• European Computer Driving Licence ECDL (English, Français, Deutsch)

• Pearson VUE - IT certification and professional licensing (English) PAR NADINE CAMBONIE, • Kryterion (English) Avocat Associé, DCL Avocats • ACI - The Financial Markets Association (English) The Frankfurt School of Finance and Management

LA SATISFACTION DES SALARIÉS, VECTEUR DE PERFORMANCE ? 29/08/2017 17:40

De nombreuses enquêtes et études scientifiques ayant pour objectif d’établir un lien entre le bien-être au travail et la compétitivité des entreprises ont été réalisées lors des dernières décennies. Selon Alex Edmans et ses collègues de la Wharton School de l’Université de Pennsylvanie, qui s’y sont attelés entre 1984 et 2011, les entreprises qui favorisent la qualité de vie au travail et le bien-être de leurs salariés figurent massivement parmi les 100 entreprises les plus performantes des Etats-Unis (Best Workplaces). Elles auraient réalisé un rendement boursier de 2,3 à 3,8% supérieur à leurs concurrents moins bienveillants à l’égard de leurs salariés. Une autre étude Gallup prouve que lorsque le niveau de motivation des employés d’une entreprise grimpe de deux points, celui des clients monte d’un point. Les entreprises doivent donc se doter d’une communication efficace à tous les niveaux, créer une culture d’entreprise forte et connue mais aussi prendre en compte les salariés. Comment mesurer leur satisfaction ? En les sondant. Great Place to Work Luxembourg évalue leur satisfaction (questionnaire) et auditionne les pratiques internes (Culture Audit). Cette combinaison permet d’obtenir une vue précise du climat interne, de savoir si les salariés sont satisfaits et s’il s’agit d’une entreprise où il fait bon travailler.

PAR CHRISTELLE BRIGNOLI, Managing Director et ESTELLE MARTIN, Project Manager, Great Place to Work® Luxembourg


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#Business | XXXX

VOTRE AVENIR ENTRE VOS MAINS 224 Cours du soir Evening courses / Abendkurse

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• Diplôme d’Études Spécialisées Risk Management Début : 7 novembre 2017 • Diplôme d’Études Spécialisées Management et Développement (Coaching) des Hommes Début : 23 octobre 2017 • Certificat Contrôle Interne / Certified Internal Control Specialist (CICS) Début : 7 mars 2018 • Formation pour Délégués à la Sécurité et à la Santé Tout au long de l’année • Formation Droit Appliqué pour Salariés des Services Juridiques Début : janvier 2018

Diplôme d’accès aux études universitaires Option Littéraire (DAEU-A) Début : octobre 2017

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#Business | RH

IL FAUT SAUVER LE SOLDAT RH

PAR AMANDINE PLAISIN

Les stratégies RH qui ont permis de soutenir l’évolution des organisations sont aujourd’hui en complète mutation. Le digital est une des raisons principales de ces transformations impliquant une accélération des processus, une demande des (futurs) employés de plus en plus forte pour de la transparence et des perspectives d’évolution des compétences… Les outils au service des responsables RH ont eux-mêmes changé, permettant de répondre à la demande. Mais ceux-ci doivent être intégrés à une stratégie globale encore peu élaborée. Après la mise en évidence de l’impact des Ressources Humaines dans les résultats business d’une société, les responsables doivent aujourd’hui être à l’initiative des nouveaux paradigmes qui définissent leurs business et leurs métiers. Les data au cœur de la transformation digitale D’après l’étude 2017 de Deloitte Global Human Capital Trends, 73% des leaders de sociétés luxembourgeoises interrogés qualifient le digital RH comme « très important » mais seuls 33% d’entre eux estiment être prêts à faire face à ce challenge. Nous sommes loin des analyses prédictives des données RH. Les HR Analytics sont pourtant un pilier essentiel de la transformation des méthodes et des métiers. Elles permettront d’anticiper les besoins futurs en terme de profils, de compétences, d’identification des leviers de motivation et les risques de départ des talents. Rares sont les sociétés ayant pris à bras le corps ce challenge puisque seules 8% des entreprises estiment avoir les data utiles. Il est vital pour les organisations de réaliser l’impact business d’un tel challenge. Les analyses de données sont des sources inépuisables pour améliorer la productivité, la performance et la rétention. Les Ressources Humaines sont donc plus que jamais des acteurs majeurs du Business de leurs organisations. Entrez dans l’ère de l’Employee Experience Les entreprises déjà engagées dans cette orientation seront aussi les premières à offrir une véritable « Employee Experience », source principale d’attraction et de rétention des talents. A l’image de l’expérience client, le collaborateur doit vivre la culture d’entreprise avant même son intégration et rester le héros de sa relation… même suite à son départ ! L’étude State of Engagement, réalisée entre mars et avril 2017 auprès de 1192 responsables marketing, révèle que pour améliorer l’engagement client, ces derniers utilisent en premiers lieux des messages personnalisés (71% des répondants), des mesures automatisées (76%) ou encore de la veille sur les réseaux sociaux (66%).

BEAST MAGAZINE #8

Les nouvelles applications digitales nous permettent ainsi d’affiner notre communication personnelle de manière extrêmement poussée. Cette même digitalisation nous a habitués à recevoir de manière très spécifique des informations ciblées toujours en lien direct avec nos goûts et nos aspirations. La majeure partie des organisations RH ne sont pas en mesure à répondre de manière aussi spécifique aux aspirations des collaborateurs. L’innovation marketing permettant de fidéliser et d’engager le consommateur est une source d’inspiration pour les responsables RH. Recrutement : le nerf de la guerre Cette approche connectée de la relation avec le collaborateur se transpose dans une des problématiques principales des organisations : l’acquisition de talent. Alors que 95% des candidats se renseignent sur le web à propos de leur future entreprise avant même de postuler à une offre d’emploi, combien sont-elles à avoir développé une stratégie globale permettant de maîtriser leur visibilité employer ? Cet impact de l’employer branding est majeur dans le rapport de force qui se joue entre les employeurs pour attirer les meilleurs talents. Il permet de prendre en main le premier rapport d’un futur employé avec la société. Pour que cette visibilité soit maîtrisée, il reste essentiel de prendre le recul nécessaire avec toutes les parties prenantes pour définir la culture de la société. A nouveau, les sources d’informations et d’innovation sur ce thème sont infinies et se résument en un mot : collaborateurs. C’est ainsi que pendant 2 ans, le groupe Leroy Merlin a sondé ses 23 000 salariés pour remonter 32000 idées issues de leurs propres ressources pour innover dans leur business model comme dans leur approche de l’expérience collaborateur. Au Luxembourg aussi les responsables RH se sont emparés de cette problématique comme le soulignait Claire Audollent (Human Capital Director, PwC Luxembourg) lors du Recruiters Day 2017 : « Avec les réseaux sociaux, les candidats prennent la parole et partagent leurs expériences. Il est donc primordial se poser la question de l’image que nous souhaitons diffuser sur le marché ». Les responsables des Ressources Humaines ont aujourd’hui tous les outils, les sources d’inspiration et d’information pour construire le futur de leurs organisations et de leur business. Pour être acteur et garant de ces changements, il est nécessaire d’aligner ces éléments dans une démarche globale de transformation de la relation employé et de déploiement de la capacité à déceler les opportunités. C’est autour de cette mutation des métiers et des approches que nous vous invitons à échanger et partager vos bonnes pratiques le 16 novembre prochain lors du Gala HR One qui accueillera notamment Inès Leonarduzzi, analyste experte digitale au sein du Hub Institute et fondatrice du premier incubateur de femmes « WIT ».


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#Business | Talents

LES FUTURS TALENTS EUROPÉENS S’AFFRONTENT DU LUXEMBOURG À LA BOURSE DE PARIS PAR FABIEN AMORETTI

La MorpheusCup se délocalise ! Après trois éditions ayant rencontré un fort succès au Grand-Duché de Luxembourg et qui a rassemblé plusieurs centaines d’étudiants issues de campus des quatre coins d’Europe, c’est au cœur de la capitale française que se déroulera le plus grand tournoi intercampus européen. Cette quatrième édition aura lieu le 12 avril prochain à l’ancienne Place de la Bourse, au Palais Brongniart. Soutenue par la Commission européenne dès son lancement en 2015, ouverte par Xavier Bettel et saluée par Forbes en 2016 puis adoubée par la Mairie de Paris en 2017, la Morpheus Cup s’impose petit à petit comme un OVNI, très réel, dans le paysage de l’innovation, du campus marketing et de l’événementiel employeurs. Portée par le besoin vital en Europe d’identifier et conserver ses talents, de la bouillonnante scène startup estudiantine mais aussi de la nécessité d’établir une nouvelle relation avec une génération très différente des précédentes, la compétition ne pouvait que grandir. Le concept n’a pourtant pas changé depuis l’origine, et s’appuie sur trois propositions. D’une part, le Morpheus Prize : un appel à projets - startups porté sur près de 3500 campus européens de septembre à mars, ouvert à toutes les disciplines, et centré sur vingt thématiques : arts, intelligence artificielle, expérience client, IoT, économie circulaire, capital humain, mobilité, cybersécurité, climat, deeptech… Près de 500 dossiers déjà reçus, destinés à des sponsors qui en déterminent les pépites, se lient aux talents contributeurs, puis collaborent avec les futurs intrapreneurs ou entrepreneurs. Pour les étudiants, une soumission libre en dix slides avant de pitcher - pour les finalistes - devant un jury de personnalités mondiales (Digital venture capital, business, média, technologie), et 25.000 euros à la clé. D’autre part, une compétition live sur une série de défis le jour J : le Morpheus Day, le 12 avril dans l’enceinte prestigieuse du palais Brongniart, la Bourse de Paris. Cinq enceintes dont deux auditoriums offrant des challenges employeurs ludiques ou techniques : tech, business, marketing, science & engineering et creative industries. De quoi briller sur des défis inventés ou réels, résoudre des challenges innovants ou tester des produits ou services. Près de 40 épreuves au choix de 15 à 60 minutes, chaque équipe devant valider au moins 120 minutes pour espérer décrocher la Morpheus Cup, et là aussi, 25.000 euros de prix.

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Enfin, un hall offrant des rencontres et expériences employeurs, sur des stands d’entreprises, organismes ou médias permettant de collecter des points bonus pour le classement final, décrocher un stage, un emploi ou une collaboration innovante. Cihan Cengiz d’Epitech Nancy, et participant à la première édition témoigne : « l’inscription à la Morpheus Cup était pour nous la possibilité de travailler sur notre projet de startup mais également d’obtenir plusieurs retours de la part des professionnels. De plus, l’objectif était de se servir du résultat de ce concours, comme confirmation de lancement. C’est entre autres grâce à la Morpheus Cup que nous avons créé Mapicts ». La compétition peut permettre de faire germer des idées et innovations, puis de les confirmer auprès des professionnels présents et membres du jury qui a compté parmi ses membres Google, Xprize, European Space Agency, Warner Bros, European Investment Fund, Dailymotion, Novak Djokovic Founfation ou encore le FC Barcelone... Trois étudiants de HEC Paris, Olivier Fournier, Stéphane Vukovic et Hélène Gautier, composaient l’équipe Homelife, vainqueur de la Morpheus Cup 2016. Friands de challenges et de problématiques à résoudre dans le domaine de l’innovation, ils ajoutent : « nous souhaitions partager notre projet de santé connectée –initialement proposé par les Hôpitaux de Paris (APHP) et consiste en une solution de suivi médical à domicile pour les patients ayant subi une greffe pulmonaire – et la Morpheus Cup nous en offrait également la possibilité avec l’opportunité de parler à des experts de différents domaines. Enfin c’était également une opportunité de représenter HEC Paris à cette compétition européenne inter-écoles». L’an passé, Sakthivel Manikandan Sundharam, membre des ProDIGIs de l’Université de Luxembourg, voyait son équipe remporter trois prix, dont le prix spécial décerné par le jury. Il explique : « C’est une aubaine de rencontrer des talents des autres pays européens et d’échanger ou découvrir à propos des nouvelles technologies. Et la récompense nous motive à continuer à développer des solutions pour résoudre des problématiques telles que la santé ou le système de transports, qui peuvent clairement être améliorées grâce à la technologie». L’événement a déjà attiré une centaine de campus de 20 pays différents, et a vu briller la Warshaw School of Economics, la Mannheim Business School, HEC Paris, différents campus Polytechnique, les Universités d’Oxford, du Luxembourg, d’Athènes ou encore Barcelone. En 2018, plus que jamais, les étudiants européens seront mobilisés, affûteront leurs projets et prendront position à Paris, où évoluent déjà au quotidien près de… 630.000 étudiants, cent fois plus qu’au Grand-Duché. Si les codeurs et les MBA sont toujours très prisés - et très présents - une nouvelle vague d’épreuves pourrait bien séduire les ingénieurs et créatifs, de plus en plus sollicités.


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#Business | RH

UN MANAGEMENT AGILE POUR OPÉRER SA TRANSFORMATION CULTURELLE PAR ALEXANDRE KEILMANN

A quelques semaines de sa venue au Luxembourg et de sa participation au Gala HR One, Inès Leonarduzzi, analyste experte digitale au sein du Hub Institute et fondatrice de Women Inspiring Talks, nous présente sa vision d’un management qui s’est réinventé avec les attentes des nouvelles générations, mais également avec l’avènement du digital. Les esprits évoluent, les leaders s’adaptent mais fort heureusement, ils continuent à transmettre.

Enfin, on passe en mode projet. Pour que ce soit bien fait, il faut un cadre mais aussi des règles que nous élaborons ensemble sur la base d’une approche réflexive. Car le mistake management n’est pas la permission de tout casser dans la maison avec l’assurance qu’on ne se fera pas gronder. C’est davantage féliciter celui qui s’est jeté dans la piscine pour savoir comment il nageait, et lui lancer une bouée au besoin. Le positive mistake management, ça n’est ni plus ni moins un processus de dédramatisation et d’assouplissement. C’est très simple comme concept, mais ce n’est pas facile, j’en conviens. Une entreprise qui parvient à pratiquer ce management agile est une entreprise qui à priori, réussira toutes ces transformations culturelles. Il s’agit dès lors d’un changement de culture, plus que de management. Quelle est la place du digital et de ses outils qui redéfinissent également la culture d’entreprise ?

Les nouvelles générations demandent plus de libertés, associées à plus de responsabilités. On parle quelque fois même de «purpose» ou mission. Vous êtes une fervente défenderesse du Mistake Management. Quels en sont les principales composantes ?

C’est le digital qui a induit ce glissement générationnel. On a tendance à penser «outil» quand l’on parle du digital, il faudrait plutôt l’envisager comme une évolution culturelle.

Les nouvelles générations affichent en effet un rapport décomplexé à l’erreur. C’est un changement de paradigme énorme que les entreprises, notamment européennes, peinent encore à appréhender. Or, cette prise de conscience est clé et à plusieurs égards : d’abord d’un point de vue de la marque employeur, ensuite, d’un point de vue de la performance. Car la nouvelle génération sera épanouie, proche d’elle-même et performante ou ne sera pas. C’est un fait.

Être «digital minded» ne signifie pas être 12 heures par jour sur ses réseaux sociaux. Cela signifie en avoir les attributs : la capacité à aller vite et être réactif, manier l’horizontalité car aujourd’hui le digital permet à n’importe qui, qu’on soit une adolescente du Ghana ou le PDG d’une grande entreprise, d’accéder aux mêmes connaissances. Le digital a réajusté les clivages sociaux à ce titre, forcé la transparence, le regard critique et notre capacité à être force de proposition. Le digital, donc le virtuel, a déployé notre propension à exister dans le réel. Et ces observations, vous les retrouvez dans les entreprises aujourd’hui.

Les middle et top management affichent la plupart du temps des craintes exacerbées quant à leur image de marque, leur rapport aux clients et prospects, le tout figeant la posture de l’entreprise dans son jus. Par crainte de se risquer à la mauvaise décision, l’immobilisme est tacitement décrété «par défaut» et entretenu. L’innovation peut être technologique, mais elle doit surtout être culturelle. Sinon ça n’a pas de sens. Et ce sens justement, est le «purpose» dont vous parlez : les jeunes générations ne feront pas l’impasse sur la quête de sens et l’agilité qu’il leur sera permise dans leurs métiers. Quant au positive mistake management, il s’agit d’un programme d’executive coaching que j’ai développé. Il consiste d’abord à changer son angle de vue sur l’erreur, redéfinir cette notion. Le travail de déconstruction mentale et de reconstruction est essentiel. Ce qui est ancré, souvent depuis l’enfance, n’est pas évident à déloger. La méthode mixe exercices, cas d’usages, échanges avec des entrepreneurs clé et des visites d’entreprises inspirantes où les CEO partagent leurs expériences. Une fois le nouvel environnement compris, tant dans sa substance que dans les opportunités qu’elle dégage, il s’agit de le structurer au sein de sa propre entreprise. Là, on creuse dans le psychologique et l’approche éducationnelle, le travail de leadership au sens propre parce qu’il est essentiel que le manager se sente valorisé, lui aussi, dans cette démarche.

BEAST MAGAZINE #8

Les outils sont importants, on travaille toujours mieux bien équipés. Mais ceux-ci doivent faire sens et répondre à un enjeu bien stratégique. Workplace, par exemple, pour encenser les «mad skills» en interne, partager sa veille, lever les silos ou encore lancer des projets transverses. Mais ça ne revêt que peu d’intérêt si l’on explique pas l’enjeu d’un tel outil et si l’on emmène pas les salariés.


PROGRAMME 16h00 Ouverture des portes 16h30 Conférences et débats Guest speaker

INÈS LEONARDUZZI Digital Strategist, HUB Institute & Fondatrice de Women Inspiring Talks

18h00 Networking Cocktail

19h30 Luxembourg HR Awards Dinner & Ceremony

GALA.HRONE.LU - INSCRIVEZ-VOUS !

info & contact : team@hrone.lu


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#Business | RH

Quel est aujourd’hui le rôle d’un leader ? Prônez-vous également le flat management afin de favoriser échanges, communication et in fine, performance ?

Vous avez lancé «Women Inspiring Talks», que vous décrivez comme une version 2.0 de vos «Brunch by Ines», comment est née cette idée ?

On aurait tendance à penser que l’impulsion devrait venir d’en haut, d’où le rôle de leader. Mais il arrive qu’un leader manque de lumière. Les vrais leaders ont l’humilité d’en avoir conscience, c’est pour cela qu’ils laissent la place suffisante à leurs équipes de leur faire des retours critiques voire pallier quand un vide s’installe.

Brunch by Inès n’a jamais eu vocation à devenir un business model. C’était un pari de copines. Je rêvais d’un salon de thé, d’avoir mes bureaux et un joli appartement. Alors j’ai tout fait dans le même endroit, un lieu pluriel. C’était en 2014. Les brunchs clandestins n’existaient pas et les tables chez l’habitant n’avaient pas encore émergé en France. J’ai veillé à garder mon adresse confidentielle, je voulais un endroit au calme pour mes amis et leurs amis. Puis la presse s’en est emparée, des gens du monde entier venaient et se rencontraient.

C’est ce qu’on appelle aujourd’hui le corporate hacking, faire fi des règles instaurées pour le bien de l’entreprise et la faire avancer, malgré l’immobilisme ou l’action contre-productive de la hiérarchie. Le flat management fait couler beaucoup d’encre, de même que le principe d’entreprise libérée qui peut-être remettrait en cause la notion de leader, à laquelle je crois beaucoup. Je suis plus particulièrement partisane du management intraprenarial. Le salarié de demain devra être accompagné comme un intrapreneur et non plus managé comme un collaborateur. L’entreprise de demain, c’est un incubateur de personnalités. Pour exemple, j’ai managé pendant un an une équipe de huit femmes. On avait très peu de temps pour faire de grandes choses. On attendait beaucoup de nous. Au départ, je contrais leurs propositions en leur posant des questions qui pointaient du doigt leur fragilité. C’est devenu un sport. Et puis, assez rapidement, la donne a changé. Pas un jour, elles ne m’ont pas bousculée, ébranlée dans mes certitudes. Elles se battaient pour leurs idées quand elles étaient bonnes et pour ce faire, elles avaient préalablement imaginé, théorisé et décortiqué chaque éventualité, opportunité ou risque. Un jour que je n’ai rien lâché, la fille m’a dit : «écoute, au pire on meurt ! On aura ce mérite là.» Là, j’ai compris que la cellule n’avait même plus besoin de moi. On a fait naître des projets qui n’auraient jamais vu le jour sans leurs idées. Pas une fois, l’égo n’a été un frein. Mon job, en tant que leader, était double : éviter à tout prix d’imposer ma lumière tout en leur révélant la leur. Mon exigence traduite de cette manière ci, est devenue contagieuse et mon équipe est devenue au final, bien plus exigeante que moi-même. J’ai énormément appris.

BEAST MAGAZINE #8

Le Women Inspiring Talks a trait à ma profonde attache aux droits des femmes. Ce projet est un peu à la croisée de mes passions : les femmes, les lieux de rencontres et l’incubateur de personnalités en entreprise. C’est un réseau de femmes entrepreneures et intrapreneures avec lesquelles je me retrouve lors de brunchs ou de dîners. L’idée est d’inspirer et d’échanger sur une thématique précise et de les faire se rencontrer entre elles. C’est aussi des weekends «d’incubation de personnalités» dans des châteaux ou d’autres endroits improbables dans le monde où l’on mixe conférences, ateliers, sport, méditation et échanges autour, toujours, d’agapes. Je suis terriblement gourmande, je n’y peux rien ! Vous serez présente au Grand-Duché de Luxembourg en novembre prochain pour une nouvelle édition du Gala HR One, en présence de plusieurs centaines de responsables RH locaux. Quels seront les bonnes pratiques que vous souhaitez leur transmettre ? J’espère avoir la chance d’échanger avec eux. Connaître leurs enjeux et leurs actions déjà menées. Car là est aussi tout le sujet du moment. Beaucoup de DRH lancent des actions, conscients des changements de paradigmes. Mais ces révolutions sont extrêmement lourdes à porter seul. Aussi, le métier de DRH évolue, change de visage. C’est un cap à passer avec eux, et les accompagner. Leur rôle est particulièrement majeur dans l’entreprise et plus que jamais en ces temps où l’agilité émotionnelle est au cœur des sujets.


#Business | Gender

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GENDER EQUALITY IN LUXEMBOURG

5 %

rise of the proportion concerning women holding a position in an executive board from January 2015 to June 2017

39 %

proportion of female employees working part-time (6% for male employees)

6 %

average wage difference between men and women in Luxembourg

40 %

proportion of women holding a position in a board of directors targeted by Ministry of Equal Opportunities

© Shutterstock - Maxim Maksutov

50.000 €

highest fine amount that an employer could pay if he doesn’t respect gender pay equality in Luxembourg, adopted in December 2016

16,2 %

gender pay gap in the European Union

104

number of measures adopted by the Ministry of Equal Opportunities towards gender equality

26,76 %

proportion of women in a board of directors in June 2017

85 %

number of measures already or currently accomplished

25-34 years old

age range where women earns on average more than men in Luxembourg, because of a higher qualification in general

Source: www.wort.lu/fr/luxembourg/conditions-salariales-au-luxembourg-entre-25-et-34-ans-les-femmes-gagnent-plus-que-les-hommes-5891b216a5e74263e13a9e79 www.wort.lu/en/business/labour-law-gender-pay-gap-punishable-by-law-in-luxembourg-59146ff7a5e74263e13bf1dc www.gouvernement.lu/7135020/14-gouvernement-egalite // www.mega.public.lu

BEAST MAGAZINE #8


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#Entertainment | AmazingExperience

«IL FAUT FAIRE CONFIANCE À LA CRÉATION» PAR CAROLINE VERGHOTE

Directrice Générale Création & Développement du Crazy Horse depuis 2006, Andrée Deissenberg nous livre sa recette qui aura permis au cabaret de l’avenue George V de redevenir un lieu dynamique et incontournable de la nuit parisienne. Entretien sans artifices avec celle qui sera Guest Speaker lors du prochain Gala Marketers. Dans les domaines du marketing et de la communication comme dans le monde du spectacle, la créativité, l’originalité mais également le respect de la tradition s’entremêlent pour délivrer des messages et surtout des émotions puissantes. Comment jonglez-vous entre ces différents éléments ? l y a au Crazy Horse un héritage artistique et un savoirfaire incroyable qui existent. C’est une maison vieille de 66 ans qui a su développer sous la houlette d’Alain Bernardin une vraie signature. Il se disait notamment à l’époque qu’on reconnaissait par leur façon de marcher et leurs coupes de cheveux des danseuses du Crazy lorsqu’elles se baladaient dans Paris. En revanche, pendant une quinzaine d’années, cet héritage ne s’est pas assez renouvelé et ma mission a donc été d’insuffler de la modernité tout en préservant l’histoire incroyable de ce lieu de légende. J’essaie alors d’aborder des thématiques actuelles et courantes, comme la crise financière, par exemple, avec le tableau «Crisis ? What Crisis !». J’intègre également de la technologie moderne à la tradition et j’amène des créateurs et des créatures de l’extérieur qui apportent leur vision de leurs spécialités, avec lesquels nous créons des spectacles ou des visuels. Ensemble, nous faisons un savant mélange du savoir-faire de l’établissement et des visions plus actuelles pour créer une expérience unique, originale et qui interpelle le spectateur. Vous vous efforcez donc d’apporter un vent de fraîcheur… Exactement, et c’est extrêmement important car le Crazy Horse est un cabaret qui s’est toujours inspiré de la féminité et des tendances en y apportant sa propre touche, jouant sur les projections, la lumière et les accessoires, pour créer des « tableaux » (comme nous appelons les numéros du show, véritables œuvres d’art). La plupart des autres cabarets, comme par exemple Le Moulin Rouge, sont plus axés sur le temps passé, comme le Paris de la Belle Epoque. C’est une manière de nous différencier, de renforcer la marque Crazy Horse. Cependant, suite à la disparition de son fondateur, cette création continuelle qui le caractérisait et avec cela la Maison s’est reposée sur ses acquis, sans être à la pointe et proposer de la nouveauté. Le Crazy Horse n’était plus «The Place to Be », ne faisait plus parler... Ce que j’ai donc expliqué au président à mon arrivée, c’est qu’il fallait remettre la création au centre de notre ligne directrice pour relancer la machine en faisant, notamment, du marketing et de la communication.

BEAST MAGAZINE #8

Il est vrai qu’avant le rachat du Crazy Horse par Philippe Lhomme, l’établissement ronronnait et surfait sur sa réputation… Tout à fait. Il y avait certes des choses magnifiques, mais pour vous donner un exemple frappant : le public avait entre 60 et 70 ans, soit l’âge du cabaret ! Il fallait renouveler ce public pour ne disparaître avec lui ! Il a fallu donc repenser cette façon de représenter la féminité dans nos tableaux et nos créations, car la place de la femme en société a fortement évolué entre 1951 et aujourd’hui, avec notamment une prise de pouvoir et une influence plus forte. Grâce à cela, notre clientèle s’est considérablement rajeunie et féminisée. La clientèle première du Crazy, celle qui nous porte le plus aujourd’hui, ce sont les femmes. Depuis votre arrivée au Crazy, vous avez contribué à une certaine «starification» de la femme, notamment grâce à des stars de la scène comme Dita Von Teese. Les femmes au pouvoir du Crazy Horse, c’était votre stratégie ? Les femmes devaient être en effet au centre de la scène, de la création et de la réflexion. Cette image moderne a-t-elle aboutit à une nouvelle renommée du cabaret ? Elle y a participé puisque lors de ma rencontre avec Dita Von Teese au Crazy Horse en octobre 2006, j’ai tout de suite vu en elle l’opportunité de lancer cette idée que j’avais de mettre la création au centre de notre stratégie afin de voir si nous pouvions attirer un nouveau public. Nous sommes parties avec Dita sur une idée mélangeant tradition et modernité, avec un tableau où elle prend un bain dans une magnifique baignoire, en clin d’œil à un tableau de notre répertoire de 1954 avec la danseuse polonaise Miss Candida, qui prenait un bain sur la scène du Crazy Horse tous les soirs. Nous rendions donc hommage aux débuts du cabaret tout en inculquant cette part de modernité et d’évolution que représentait Dita Von Teese. Cela a été un point de départ dans notre démarche de renouveler le public et cela nous a permis de rayonner à nouveau à l’international. J’ai ensuite fait appel à Philipe Decouflé (ndlr : chorégraphe devenu célèbre notamment pour sa mise en scène des cérémonies des JO d’Albertville) qui a renouvelé le répertoire du cabaret, Fréderic Wiseman a de son côté réalisé un documentaire sur le renouveau du Crazy, ce qui a aussi contribué à ce retentissement au-delà des frontières. De nombreuses personnalités se sont également jointes à notre projet de création : Arielle Dombasle, Pamela Anderson, Christian Louboutin, Jean Paul Gaultier, Conchita Wurst… Ce sont des personnalités exceptionnelles qui ont collaboré avec nous en apportant leur vision, à laquelle nous ajoutions notre savoir-faire. Chacun apprenait de l’autre, ce qui fut fortement intéressant. Le public était enchanté.


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© Riccardo Tinelli

#Entertainment | AmazingExperience

BEAST MAGAZINE #8


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#Entertainment | AmazingExperience

Tout cela, d’un autre côté, a été un véritable chamboulement pour les équipes en interne, qui pendant quinze ans avaient vécu un certain train-train quotidien : venir, faire le show et rentrer chez soi. C’était aux antipodes de la démarche artistique et créatrice que j’ai commencé à proposer. Certaines danseuses n’ont pas voulu adopter cette démarche d’initiative créatrice, de tâtonnement, et nous ne les avons pas retenues. Onze ans après, je suis très fière de l’enthousiasme et de l’esprit d’équipe qui règne autour du projet que je propose, celui d’une Maison de Création. En tant que Directrice Générale Création et Développement, votre sens de l’anticipation vous amène-t-il à suivre le développement de nouvelles technologies comme la réalité virtuelle ou augmentée pour créer une nouvelle expérience visiteur ? C’est avec grand intérêt que je suis ces tendances qui sont du domaine des sens, donc de l’expérience client potentielle. Nous avions notamment pensé à des casques à réalité augmentée pour regarder le spectacle, mais j’ai réalisé que les gens viennent au cabaret pour la recherche d’une expérience live, en échappant aux écrans. La réalité sans augmentation est déjà quelque chose à vivre. Néanmoins nous ne mettons pas cela totalement de côté, au contraire. En ce moment je réfléchis à un projet où la réalité virtuelle permettra de revisiter le lieu et de rendre le parcours du spectateur au Crazy beaucoup plus expérimental. Le spectacle commencera avant de passer les portes du cabaret. Dans l’idée, le cheminement avant le show sera déjà un spectacle en soi avec l’aide de différentes technologies comme des tableaux aux murs en mouvement ou des voix-off qui vous parlent. C’est un de mes projets «top of the list».

GALA.MARKETERS.LU

BEAST MAGAZINE #8

Vous avez été juré de l’émission «La France a un incroyable talent» pour la saison 2013/2014. Comment les candidats arrivaient-ils à vous convaincre ? Quels sont les éléments qui faisaient que vous vouliez en voir plus ? Il y a déjà un talent de base qui était nécessaire, mais j’étais aussi séduite par des prestations qui réinventaient ou qui avaient une approche différente des disciplines traditionnelles. Un candidat qui arrivait avec une histoire, un costume différent, m’interpellait tout de suite par son décalage et son approche non-conventionnelle. Je prenais également en compte la présence et la prestance scénique mais un regard novateur sur un art traditionnel était toujours quelque chose qui piquait ma curiosité. Revenons à aujourd’hui. En novembre prochain, vous serez présente au Gala Marketers. De par votre présence, quel message souhaitez-vous passer aux créatifs luxembourgeois ? Il faut faire confiance à la création. Avoir un regard décalé et de l’originalité porte toujours ses fruits. Dans un monde où le marketing permet de gagner sa vie, de vendre des produits ou des expériences, il faut montrer une vraie authenticité et une vraie originalité pour vendre sa marque. Aussi, vu que nous vivons à une époque où le flux de messages est de plus en plus important, il faut d’abord être fidèle à soi, ce que j’illustre par mon attachement à l’héritage du Crazy Horse, mais aussi rester pertinent. Ainsi, en trouvant son langage basé sur l’originalité et l’authenticité, on arrive à se démarquer.

Info & contact : team@marketers.lu


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© Sølve Sundsbø

#Entertainment | XXXX

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#Entertainment | Sport

SPORT ET BUSINESS AU LUXEMBOURG

PAR BENJAMIN GARNIER

Le silence règne sur le Stadium de Toulouse. Les trois coups de sifflet de l’arbitre viennent de retentir. Seul bruit perceptible dans ce silence de cathédrale : celui de la vingtaine de footballeurs luxembourgeois et des dizaines de supporters ayant fait le voyage depuis le Grand-Duché. La joie qui électrise le sélectionneur Luc Holtz et ses hommes contraste avec un score nul et vierge. Le Luxembourg, 136ème au classement FIFA vient de décrocher un résultat autre qu’une cinglante défaite pour la première fois depuis 1914 face à l’Equipe de France, classée elle 10ème. Une performance unique et un exploit pour le football luxembourgeois. Sans commune mesure, car les moyens qui séparent ces deux fédérations sont diamétralement opposés. La valeur marchande du groupe luxembourgeois n’arrive même pas aux chevilles d’un seul des onze joueurs français. Tandis que la plupart des Bleus ont des contrats professionnels et plusieurs sponsors, les Lions Rouges (surnom de l’équipe nationale luxembourgeoise) sont des joueurs amateurs ne pouvant vivre de leur passion ou des pensionnaires de centres de formations de clubs professionnels. Deux développements, deux visions différentes pourtant réunis sur un terrain ce soir-là. Ou comment illustrer la difficulté de développer son business autour de ce qui est pourtant le sport principal au Grand-Duché !

Innover dans des sports méconnus Sur un gazon aussi vert que celui de Josy Barthel, jonché de drapeaux, les mordus du ballon rond découvrent ce tout nouveau terrain jonché de drapeaux. Alors qu’un terrain comme celui de Wembley en possède quatre pour tirer les corners, celui de Preisch en possède dix-huit pour pratiquer le «footgolf», savant mélange qui exige la patience d’un Tiger Woods et la technique d’un David Beckham. Le footgolf, créé aux Etats-Unis, attire de nombreuses personnes de tous pays. Ce sport possède déjà sa propre fédération internationale depuis 2012, a connu sa première coupe du monde la même année et s’importe au Luxembourg de manière rapide. L’Association Luxembourgeoise de Footgolf (ALFG), créée en juillet 2015, compte aujourd’hui une quarantaine de membres. Un premier tournoi WorldTour, sous l’égide de la fédération internationale, s’est d’ailleurs tenu à Preisch début juillet et a réuni 72 participants de toutes nationalités (belges, suisses, néerlandais, argentins...). Allier sport et business évènementiel Le week-end du 9 juillet s’est tenu le cinquième Luxembourg Polo International, un tournoi de polo de renommée mondiale sur les terres du Grand-Duché. Six équipes internationales s’affrontaient durant le week-end. En parallèle, Automotion, la plateforme dédiée au fleet management et à l’actualité du secteur automobile luxembourgeois, organisait sa 4ème Fleet Garden Party. Il était proposé aux détenteurs d’un billet d’essayer les derniers modèles de véhicules fleet de l’année et de prendre part à un networking de qualité tout en appréciant une rencontre de polo internationale. L’accès était gratuit pour les gestionnaires des parcs automobiles ou décideurs C-levels.

Comment dès lors allier sport et business quand il y a peu de développement au niveau de structures professionnelles ? La solution peut se voir sous plusieurs angles.

Au travers d’un évènement sportif, il fut donc possible de développer son réseau professionnel grâce à cette initiative gravitant autour d’une rencontre sportive. Ou comment allier sport et business dans un pays source d’emplois comme le Luxembourg.

Développer son activité autour du monde amateur

Créer un mouvement d’entreprise solidaire autour du sport

Le sport au Luxembourg peut compter sur un vivier important de structures amateurs, où chacun peut pratiquer son sport comme loisir. Dès lors, l’idée d’accompagner les associations et clubs amateurs peut germer.

«Mets tes baskets et bats la maladie», le slogan populaire d’ELA, l’association européenne contre les leucodystrophies, est l’illustration d’une campagne de sensibilisation, d’information et de collecte de dons à travers un évènement sportif organisé par n’importe quel établissement, souvent scolaire afin de sensibiliser les plus jeunes. Un évènement populaire qui a su attirer le monde de l’entreprise, puisque que le slogan a également pris une autre tournure, porteuse d’un nouveau concept : «Mets tes baskets dans l’entreprise !».

C’est le cas pour Gilles Mangen et Tom Hellenbrand, fondateurs de Sport 50, une plateforme d’aide aux clubs sportifs amateurs. Sport 50 permet de gérer de manière automatisée les besoins des clubs en termes de démarches administratives, comme l’enregistrement des membres, le suivi des cotisations, le calendrier et les rendez-vous mais également les besoins en marketing et communication avec des publications régulières sur les réseaux sociaux par rapport aux résultats, des communiqués de presse automatiquement relayés vers les réseaux de quotidiens sportifs. Ce modèle d’agence de communication pour clubs amateurs a permis à Sport50 de se développer à l’étranger, la société ayant développé un portefeuille de 900 clubs clients, dont 50 au Luxembourg.

BEAST MAGAZINE #8

Cette opération solidaire permet de réunir les collaborateurs autour d’un concept simple : 1 pas = 1 don pour ELA. L’objectif est donc tout aussi clair, à savoir faire le plus de pas possibles, lors d’une opération réalisée clés en main par l’établissement. Lorsqu’une entreprise s’inscrit, elle se voit offrir gracieusement par ELA un kit de communication pour sensibiliser en amont et animer le jour J. Ainsi, le temps d’une journée, sans désorganiser l’entreprise, les collaborateurs équipés d’un smartphone ou d’un podomètre sont invités à faire le plus de pas possible pour ELA. Une opération solidaire qui mobilise les salariés autour des thèmes du handicap, de la solidarité et de la prise de conscience de son capital santé.


OFFREZ À VOS COLLABORATEURS, VOS CLIENTS ET VOS PROCHES LA CARTE 1COM Une opération qui aura réuni en 2017 une trentaine d’entreprises au Luxembourg, dont Dimension Data Luxembourg, pleinement impliquée dans l’opération. Basée à Capellen, la société a animé sa journée caritative à travers plusieurs activités entre midi et 14h : marche nordique, activité running, concert d’un DJ d’une radio locale et démonstrations de Teqball, un dérivé du tennis de table se jouant avec la tête. Un élan solidaire créateur de mobilité qui aura permis, selon Nicolas Lentgen, de «rassembler et fédérer les entreprises présentes sur le parc d’activités, avec pour objectif la volonté d’améliorer la notoriété d’ELA, de mieux sensibiliser à la maladie et de récolter des fonds».

LET THE PARTY BEGIN !

Rechargée du montant de votre choix, elle permet d’effectuer des paiements dans la quinzaine d’établissements du groupe 1COM et de bénéficier de nombreux avantages tout au long de l’année (invitations aux événements, offres exclusives, coupons de réductions…).

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1COM GROUP, 105 RUE DES BRUYÈRES L-1274 HOWALD LUXEMBOURG | INFO@1COM.LU


#Entertainment | Gifts

© Shutterstock - Nomad_Soul

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QUOI OFFRIR COMME CADEAU D’ENTREPRISE ? OSEZ L’ORIGINALITÉ !

PAR BENJAMIN GARNIER

10. Devenez les Los Angeles Workers !

5. Tirez la carte de l’assurance-plaisir !

Vous avez toujours voulu concilier travail au bureau et activité physique ? Réveillez le Stephen Curry qui sommeille en chacun de vos collègues et offrez un panier de basket pour poubelle. Les ramasseurs de balles en papiers ne sont pas compris dans la livraison. www.idéecadeau.fr

Fini les chèques cadeaux, offrez désormais la carte 1Com ! Rechargeable au montant de votre choix et utilisable dans la quinzaine d’établissements 1Com présents au Luxembourg. Un moyen de paiement sécurisé qui vous permettra en récompense de votre fidélité de profiter de nombreux avantages tout au long de l’année dans de nombreux établissements partenaires. www.1com.lu/carte

9. Le rétroviseur pour ordinateur, à installer sans driver ! La manière la plus ludique d’assurer les arrières de vos collègues et qui apportera une ambiance détendue au bureau. Attention, comme d’habitude, à bien vérifier les angles morts quand vous quittez votre bureau. www.perpetualkid.com 8. Endormez l’insomniaque qui est en lui/elle ! Vous souhaitez que vos clients attaquent leur journée de travail en pleine forme, ciblez «Goodvibes» de la FrenchTech Holi ! Ce coussin est un objet connecté «améliorateur de sommeil» que l’on place à son chevet et qui permet de suivre une méthode relaxante qui aidera les plus noctambules de l’entreprise, à un tarif de 49 euros. www.holi.io 7. Mobilisez son fixe et fixez son mobile ! Si vos collègues de travail jonglent entre leurs téléphones portables et leurs lignes fixes de manière intempestive, facilitezleur la vie en leur offrant ce produit Invoxia à 249 euros. Grâce à ses adaptateurs, vous pouvez connecter votre smartphone à la base fixe et portabiliser votre ligne fixe ! Une synchronisation des contacts qui facilitera la vie de vos collègues ! www.invoxia.com

4. Soutenez sa tasse ! Le bureau de votre collègue est un nid à paperasses plein de dossiers précieux qui ne doivent pas être froissés ? La perspective de voir cette tasse de café se renverser sur ce rapport très important à cause d’un geste maladroit vous inquiète ? Alors soyez malin et offrez un support à tasse qui permettra d’éviter tout accident malheureux ! Pratique et pas cher, vous pourrez ainsi passer des matins plus tranquilles en rendant le bureau plus ergonomique. www.aliexpress.com 3. C’est Noël, faites preuve d’altruisme ! Une des idées les plus risquées qui mérite donc bien une place sur le podium. Vous ne vous aventurerez pas dans l’inconnu ici puisque le risque a déjà été pris par les dirigeants d’Alphabet, la maison-mère de Google. Alors que les employés se demandaient quel appareil récemment sorti ils allaient trouver sous le sapin, les dirigeants ont annoncé leur décision faire une donation à une œuvre caritative à un montant équivalent à l’achat de gadgets dernier cris pour tous les employés. Un bon moyen de renforcer votre culture d’entreprise !

6. La cybersécurité avant tout !

2. On embarque ?

Si la protection des données est l’un des soucis majeur de votre business, n’hésitez pas à jouer d’une pierre deux coups. Le Gablys Lockit, en vente sur le site Gablys, est un loquet d’ordinateur disponible pour Mac et Windows 7 qui verrouille et protège les données de l’utilisateur. Le verrouillage et déverrouillage sont automatiques dès votre arrivée, et la connexion Bluetooth et via dongle USB vous permettront de vérifier que vos données sont sécurité. Petit, discret, esthétique, et surtout pratique, un cadeau utile pour vos collaborateurs et votre entreprise !

Voilà un message qui fera rêver vos plus fidèles collaborateurs ! Quoi de mieux qu’une escapade en équipe pour nouer des liens dans votre équipe tout en passant un moment de détente, sans deadline et loin des tracas du bureau. A l’instar de Gary Bertch, cofondateur d’une fabrique de meubles en bois, qui a offert pour Noël une croisière dans les Caraïbes à ses 800 employés. Adaptez bien sûr la destination à vos capacités de financement. Après tout, la Moselle a également beaucoup de charme…

www.gablys.com

BEAST MAGAZINE #8

www.navitours.lu 1. Les dieux du staff Lorsqu’il est lancé en 1964, le mythique calendrier Pirelli n’est qu’un simple cadeau d’entreprise distribué aux employés, alors pourquoi ne pas révéler les talents de mannequins de vos collaborateurs en créant un cadeau auquel l’ensemble de l’équipe aura participé ? Ne vous prenez pas trop au sérieux en espérant aboutir à un calendrier institutionnel où s’empileront les shootings de tops model de renom comme l’est aujourd’hui celui du manufacturier italien. Assurez-vous simplement de créer une bonne ambiance légère au sein du groupe, parfaite pendant les fêtes !


#Entertainment | Cocktails

LE GIN PARFAIT

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par

Notre mixologue Cathy Mutis, exerce ses talents au Luxembourg depuis 2015. Passionnée de cocktails et de nouvelles saveurs, elle participe à des compétitions au plus haut niveau et remporte de nombreux prix, notamment le coup de coeur du jury de la Bartenders Society 2017. Cathy vous présente nos meilleurs Gins et leur «perfect serve».

WILD WOMBAT 0,70L - 42° Ce gin australien de qualité supérieure ravira les connaisseurs. Il renouvelle les codes du genre, tout en transmettant un assemblage de saveurs ébouriffantes. Suggestion : quelques framboises, quelques feuilles de menthe et un tonic indian

BLUE HARBOUR GIN 0,75L - 42° Blue Harbour est un gin distillé et mis en bouteille en Australie. Produit avec 100% d’ingrédients naturels locaux et de l’eau de pluie australienne pure.

JUNIPER JACK 0,70L – 46,5° Comme son nom l’indique, ce gin est fortement orienté sur le genévrier. Un démarrage doux est suivi d’une sensation poivrée légère en bouche, avec une finition douce de sorbet lorsque l’agrume se développe ensuite. Suggestion : beaucoup de glace, un tonic indian, quelques baies de genièvre et une torsion de peau d’orange

Suggestion : une branche de romarin, une tranche de citron vert et un tonic skinny

GauGin® 0,50L – 42° GauGin® est un gin “small batch” exclusif et artisanal avec ce que la nature a de meilleur à offrir. Au total 27 plantes aromatiques et fruits mûris au soleil assurent à GauGin son caractère si unique. GauGin I Principaux ingrédients : orange, romarin sauvage, sauge sauvage, thym sauvage, lavande, baie de genévrier.

DOUBLE DUTCH 0,20L Et pour une combinaison parfaite, Cathy vous conseille les tonics Double Dutch 100% naturels et sans sucre artificiel ! Indian : d élicat, doux, finish fruité Skinny : arômes d’agrumes, finish aux notes méditerranéennes

Suggestion : un zeste d’orange, un tonic aussi neutre que possible GauGin II Principaux ingrédients : citron, romarin sauvage, sauge sauvage, thym sauvage, lavande, baie de genévrier. Suggestion : un zeste de citron, un tonic aussi neutre que possible

Retrouvez ces produits Premium en exclusivité chez 11, rue de Louvigny, L-1946 Luxembourg

BEAST MAGAZINE #8


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#Entertainment | Auto

VERS UN RETOUR EN GRÂCE DES VÉHICULES ESSENCE ? PAR BENJAMIN GARNIER

Plus faible consommation, prix moins chers à la pompe, moins d’hydrocarbures brûlés, les avantages d’un véhicule à moteur diesel ne manquent pas. Cependant, le «dieselgate» qui frappe actuellement le secteur automobile a fait changer le sens du vent et les véhicules essence remontent dans l’estime des consommateurs. Au point d’observer un retournement de situation ?

En France, la campagne présidentielle s’est emballée dans la continuité du «dieselgate». La plupart des candidats de gauche et du centre ont proposé dans leur programme une sortie progressive du diesel. Sitôt élu, Emmanuel Macron a rappelé dans son programme vouloir aligner la fiscalité du diesel sur celle de l’essence pendant son quinquennat, dans le but de réduire massivement la pollution liée aux particules fines. Ainsi, on a aussi observé en France des volumes de vente plus élevés du côté des véhicules à essence que du côté des diesels en 2017.

18 septembre 2015. Le scandale du «dieselgate» éclate. Une enquête menée par l’EPA, l’agence de protection environnementale américaine, révèle que des dizaines de millions de véhicules seraient concernés par un système de triche à la pollution : un processus automatisé permettant aux véhicules de limiter l’émission de gaz polluants afin de passer sans encombre les tests anti-pollution. Un séisme mondial sans précédent dans le monde de l’automobile qui a incontestablement joué sur l’image des moteurs diesel.

Au niveau des chiffres, les tendances sont en train de se croiser. La part des véhicules diesel dans le parc automobile français a fortement diminué depuis 2013, passant de 67% à 48% en juin 2017, soit l’équivalent des véhicules essence, qui eux sont passés de 30 à 47% du parc automobile. L’écart à la pompe n’est plus le même qu’auparavant et il n’est pas garanti pour le propriétaire d’un véhicule diesel de devoir assumer des coûts d’entretien élevés.

Car malgré cette encornure, le moteur diesel jouit d’une image positive, composée de beaucoup d’avantages par rapport aux moteurs à essence sans plomb. L’avantage principal qui incite un automobiliste à acquérir un véhicule diesel réside dans le fait que celui-ci consomme jusqu’à 20% de moins qu’un véhicule conventionnel. Les prix à la pompe sont également moins élevés à la pompe, et ce dans tous les pays européens. Au Grand-Duché, le diesel est le seul carburant à flirter sous la barre d’un euro par litre. La conséquence d’un avantage fiscal sur l’essence sans plomb : au Luxembourg le droit d’accises sur le diesel est fixé à 335 euros par tranche de 1 000 litres contre 462 euros pour l’essence.

Mais ce retour en grâce constaté dans les différents pays pourrait être contré par l’émergence de nouveaux modèles : les véhicules électriques. Bien qu’elle n’existe que depuis quelques mois, l’offre est déjà très fournie : Renault, Peugeot et Citroën proposent déjà des véhicules électriques sur le marché. Bien que la démocratisation des véhicules électriques, de par une politique de communication et d’accessibilité, n’en soit qu’à ses débuts, certains constructeurs estiment que les véhicules électriques représenteront 10% du marché automobile mondial d’ici 2020.

Dès lors, le parc automobile luxembourgeois se retrouve composé majoritairement de véhicules diesel. En 2015, 70% des nouvelles immatriculations concernaient des véhicules diesel, contre 28% pour les véhicules à essence. Une tendance que l’on ne retrouve pas forcément chez les pays voisins. Quand la dé-diésélisation devient un enjeu politique C’est une première en 20 ans du côté belge : les ventes de véhicules essence ont dépassé celles des véhicules diesel. De janvier à mai 2017, sur les 254 899 véhicules vendus, 131 161 roulaient à l’essence et 123 738 au diesel. La raison ? Le diesel ne représente plus aucun intérêt financier outre-Quiévrain. La hausse des accises sur le diesel intervenu dès novembre 2015 était l’une des mesures prévues dans le cadre du «tax shift» et la différence de prix entre le diesel et l’essence est revenue à l’équilibre.

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Une parenthèse avant une tendance à l’électrique ?

Les gouvernements suivent d’ailleurs cette émergence de très près : alors que Nicolas Hulot, ministre français de l’environnement, annonçait début juillet la fin des véhicules diesel et essence à l’horizon 2040, le Ministère du Développement Durable et des Infrastructures luxembourgeois a entamé une campagne proélectrique intitulée «Réforme fiscale pour une mobilité durable». Il faut voir à travers cette réforme une démarche incitative, et non répressive, pour se diriger vers les véhicules écoresponsables. Ainsi, les adeptes des véhicules diesel sont les grands perdants au contraire des propriétaires de véhicules «à zéro émission» qui pourront bénéficier d’un abattement fiscal de 5 000 euros. Aussi, cette réforme permettra l’installation de 800 bornes de charges électriques publiques sur tout le territoire luxembourgeois d’ici 2020 afin de se diriger vers l’électrification des transports. Une perspective, dès lors, à prendre en compte au sein des constructeurs automobiles. Comme nous le confirmait Alban Joly, responsable des ventes chez Peugeot Rodenbourg, lors d’un récent entretien : « Le changement ne pourra certes pas se faire du jour au lendemain, mais le constructeur qui ne s’orientera pas vers l’électrique aura forcément un temps de retard, donc il faut anticiper ce changement». Au point que les véhicules essence et diesel lâchent prise ?


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#Entertainment | Auto

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#Entertainment | Bloody Movies

TOP DES FILMS LES PLUS SANGLANTS

PAR ARNAUD MEISCH

Braindead (1992) Film de Peter Jackson

Evil Dead (1983) Film de Sam Raimi

Cannibal Holocaust (1980) Film de Ruggero Deodato

À l’intérieur (2007) Film de Julien Maury et Alexandre Bustillo

Feast (2007) Film de John Gulager

Martyrs (2008) Film de Pascal Laugier

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Bad Taste (1987) Film de Peter Jackson

Tokyo Gore Police (2008) Film de Yoshihiro Nishimura

« Le Remake d’Evil Dead sorti en 2013 détient le record de faux sang utilisé sur un film, avec l’utilisation de plus de 750.000 litres. La séquence finale en utilisant par exemple et à elle seule plus de 25.000 ! »


#Entertainment | Bloody Movies

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Hostel (2006) Film de Eli Roth

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Piranha 3D (2010) Film de Alexandre Aja

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1. Braindead Peter Jackson 2. Piranha 3D Alexandre Aja 3. Gone Girl David Fincher 4. Le Cauchemar de Dracula Terence Fisher 5. Alien Ridley Scott 6. Evil Dead Sam Raimi 7. Blade Stephen Norrington 8. Shining Stanley Kubrick 9. Psychose Alfred Hitchcock 10. Carrie Brian De Palma

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#Entertainment | Gaming

GAMING : L’ESPORT, UN SECTEUR EN PLEIN ESSORT AVEC L’EMERGENCE DE NOUVELLES PROFESSIONS

PAR ARNAUD MANTINI

Les jeux vidéo sont, depuis 1972 et le célèbre Pong, un moyen de divertissement qui n’a cessé d’évoluer au fil du temps. Le secteur du jeu vidéo est en croissance continue et a même dépassé celui du cinéma en terme de chiffre d’affaires mondial depuis 2002. Depuis le début des années 2000, une discipline directement liée à ce phénomène s’est développée de façon considérable à travers le globe : l’eSport, ou le sport électronique. L’eSport correspond à la pratique d’un jeu vidéo de manière compétitive sur Internet ou en réseau local (LAN), par le biais d’un ordinateur ou d’une console de jeux. Et bien qu’il ne constitue pas une activité physique, les joueurs professionnels sont obligés d’avoir une hygiène de vie stricte ainsi qu’un entrainement régulier pour se donner la chance de faire partie des meilleurs. D’un simple divertissement à un sport reconnu mondialement D’un petit duel entre amis sur la même console à une compétition entre les meilleurs joueurs du monde, il n’y a qu’un pas, mais celui-ci peut paraitre gigantesque lorsque l’on réfléchit d’un point de vue logistique ou de l’organisation. Il aura fallu attendre environ 25 ans entre le premier jeu véritablement connu et les premiers événements professionnels. Trois organisations voient le jour et vont permettre la réalisation de ces premières compétitions : la Cyberathlete Professional League (CPL) et l’Electronic Sports League (ESL) associé par la suite avec Intel, fondées en 1997, et le World Cyber Games Challenge (WCG) en partenariat avec Samsung en 2000. Trois ans après sa création, l’ESL devient la plus grosse ligue eSport en comptant plus de 3 millions de joueurs enregistrés. Les premiers «vrais» championnats du monde, sponsorisés et co-organisés par Samsung, se déroulent en Décembre 2001, 430 joueurs de 37 nations sont répartis dans 6 disciplines : Counter-Strike, Quake, Unreal Tournament, Age of Empires, FIFA et StarCraft, pour un prize pool total de 300 000$.

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Le sport électronique a connu une phase de structuration de 2002 à 2008 et pendant cette période, les joueurs et l’eSport en général ont fait face à divers obstacles. Tout d’abord la triche et l’utilisation de programmes illégaux, problème majeur donnant un avantage conséquent au joueur qui s’en sert, difficile à empêcher pour les développeurs des différents jeux. Des problèmes de législation avec la non reconnaissance par l’état du statut de joueur professionnel de jeux vidéo, obligeant les joueurs à avoir le statut d’auto-entrepreneur ou celui d’intermittent du spectacle. Ou encore des événements qui ne payant pas les cash prize sans pouvoir être sanctionnés, excepté le fait que cela porte préjudice à leur image. Les années 2008-2009 marquent un tournant important, la «G7 Teams», association regroupant les plus grandes organisations du monde (SK, Fnatic, Mouz, et d’autres), est créée avec pour but une coordination entre les équipes, les organisateurs d’événements et la communauté afin d’imposer des sanctions contre les événements ne payant pas les cash-prize. L’institution CPL ferme officiellement après avoir perdu toute crédibilité un an auparavant lors du refus du paiement de plusieurs prix et l’entreprise derrière ESWC arrête ses opérations suite à l’arrêt de sponsoring de Nvidia à cause principalement de la crise financière. Enfin, l’International eSport Federation (IeSF) est fondée, cette organisation a pour mission de faire reconnaitre le sport électronique comme un sport légitime et est en charge de le maintenir, le promouvoir et le supporter. Neuf nations la composent à la base, elle est de nos jours toujours en place et regroupe 48 nations, et permet la présence de normes pour les joueurs, les arbitres, les certifications, les titres et les compétitions. Vers la mondialisation de l’eSport Ces deux années de transition ont mis la croissance de l’eSport en suspens, mais lui ont permis d’être dans un environnement plus sain, ce qui a induit une nouvelle phase : la mondialisation.


#Entertainment | Gaming Trois nouveaux jeux arrivent sur le devant de la scène : StarCraft 2, League of Legends et DotA 2, et ceux-ci vont entrainer l’organisation de tournois de plus en plus importants. The Global StarCraft II League (GSL), la plus grosse série d’événements pour StarCraft II, se déroule à Séoul avec un prix total s’élevant à 500 000$ en 2010, et un tournoi pour le lancement du jeu DotA 2 regroupe les 16 meilleures équipes avec un million de dollars à la clé pour les gagnants. En Octobre 2012, la finale de la saison 2 de League of Legends se déroule à Los Angeles devant 8000 spectateurs, et avec un total de 8,28 millions de spectateurs uniques ayant suivi les phases finales du tournoi en ligne. Cette diffusion en ligne des différents tournois et événements se passe essentiellement sur un site de streaming créé en 2011 et racheté par la suite en Août 2014 par Amazon pour 970 millions de dollars : Twitch. Et cette plateforme nous permet non seulement de suivre en direct ces tournois, mais également chaque joueur qui partage son écran aux yeux de tous lors de ses sessions d’entrainement. Ainsi, cela permet aux spectateurs ou «viewers» de pouvoir regarder leurs joueurs favoris plus fréquemment, de communiquer avec eux via une fenêtre de «chat» et de découvrir de nouveaux streamers possiblement moins connus car tous ne sont pas joueurs professionnels, sur une très large palette de jeux. Le développement du streaming s’est produit en parallèle de la croissance des réseaux sociaux (Facebook et Twitter dans un premier temps) et de celle de YouTube, et tout cela a été indispensable aux streamers et/ou joueurs professionnels pour communiquer et entretenir leur «fanbase» mais surtout la développer et se faire connaître aux yeux d’un plus grand nombre de personnes. Mais il y a également un très fort enjeu économique, certaines personnes vivent uniquement grâce à leurs revenus issus de YouTube et de Twitch ! YouTube permet de rémunérer nos vidéos à partir d’un certain nombre de vues grâce aux publicités présentes sur le site, et les streamers peuvent également diffuser des publicités directement sur leur chaîne Twitch et reçoivent des dons par leurs viewers dont les montants et un message laissé par ces derniers s’affichent en direct sur l’écran. Dans ce secteur, les streamers tout comme les développeurs des jeux sont très à l’écoute des fans, qui leur permettent d’exister, d’avoir une reconnaissance et d’être de plus en plus connus. Cette augmentation de la visibilité du streaming a entrainé une augmentation de la visibilité des tournois et donc de l’eSport en général, et tout cela a explosé en quelques années. Twitch est passé de 45 millions de spectateurs uniques mensuels en 2013 à plus de 100 millions en 2014, une augmentation colossale qui a permis a de plus en plus de streamers de vivre de leur passion. Twitch sert également des causes nobles, la plateforme de streaming à permis de récolter l’équivalent de 10.5 millions de dollars pour des œuvres caritatives cette même année, le monde du jeu vidéo se mobilisant très souvent pour des œuvres à dimensions humaines.

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En début 2016, la chaîne de télévision de la TNT L’Equipe 21 diffuse pour la première fois en France une émission autour des compétitions de jeux vidéo, et quelques mois plus tard après le succès de celle-ci, les chaînes Canal+ et Bein Sport lancent également leur émission hebdomadaire autour de l’eSport. L’année 2016 est une nouvelle année charnière, grâce à cette explosion sur le plan médiatique, les compétitions continuent de rassembler de plus en plus de personnes, de nationalités et de prize pools. Par un système de crowfunding permettant aux fans d’augmenter les gains potentiels, les championnats du monde de League of Legends de 2016, partis initialement sur un prize pool de 2 millions de dollars, ont offert des gains totaux se cumulant à plus de 5 millions de dollars. La finale s’est déroulée au Staples Center, stade de l’équipe de basket de Los Angeles, devant plus de 20 000 spectateurs, et a attiré 43 millions de spectateurs uniques à travers le monde. Par ce même système, les championnats du monde de DotA 2 cette même année ont permis d’offrir un prize pool total de 20,4 millions de dollars, soit la cagnotte la plus conséquente de tous les temps pour une compétition de jeux vidéo. Depuis le 7 Octobre 2016 suite à la loi pour la République numérique, la pratique compétitive de jeux vidéo est désormais reconnue officiellement en France, engendrant la création d’une Fédération Française de l’eSport et le droit aux joueurs professionnels d’avoir un CDD pour leur poste ainsi qu’une licence d’eSport. Les gamers pourront donc se diriger vers cette carrière plus sereinement, et cela va permettre de démocratiser encore un peu plus le milieu. La première école en France dont le programme est intégralement dédié au sport électronique a même vu le jour, nommée la «eSport academy». Une formation de 9 mois ne permet pas forcément de devenir joueur professionnel, mais plutôt d’apprendre à monter des projets, trouver des sponsors, maîtriser le montage vidéo, les réseaux sociaux ou commenter des parties en direct. Et toutes ces aptitudes permettent par la suite de travailler dans le monde de l’eSport qui regroupe une multitude de métier comme commentateur, coach, manager, analyste, streamer ou encore animateur. La visibilité de l’eSport a grandement augmenté par différents moyens et notamment à travers divers médias, attirant de plus en plus d’annonceurs séduits par l’audience jeune (75% ont entre 18 et 34 ans) pas si masculine qu’elle y parait (environ 1 femme pour 3 hommes). Malgré le fait que cette discipline dérange les plus sceptiques, l’eSport ne cesse de croitre et ces dernières années lui ont permis de se rapprocher des sports plus traditionnels grâce aux augmentations du nombre de tournois importants dans le monde, des prix distribués, des structures grandissantes et même des transferts de joueurs, si bien que le Comité International Olympique (CIO) a reconnu officiellement l’eSport comme un sport à part entière le 17 avril 2017 et ce dernier sera pour la première fois intégré comme sport médaillé aux Jeux asiatiques de 2022, avec l’opportunité d’arriver peutêtre un jour aux Jeux Olympiques...

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#Art | Drinks

DIEKIRCH, ENTRE TRADITION ET MODERNITÉ PAR ALEXANDRE KEILMANN

BEAST est allé à la rencontre d’Arnold Blondeel, Directeur de la Brasserie de Luxembourg Mousel-Diekirch, pour évoquer les tendances d’un monde brassicole en perpétuelle évolution, ainsi que la construction de la nouvelle Brasserie, vitrine de la tradition brassicole et du riche passé historique de Diekirch. Celle-ci ouvrira au milieu de l’année 2018, tout en respectant la tradition chère à la brasserie favorite des luxembourgeois.

«Avec cette nouvelle construction, la brasserie fondée en 1871 se fera également un nom pour les générations suivantes et sera prête pour à toutes les tendances dans un paysage brassicole en évolution constante» débute Arnold Blondeel, le Directeur de la brasserie. Il poursuit : «Notre ambition première est de continuer à développer les ventes sur le marché luxembourgeois mais également de répondre aux attentes des consommateurs en continuant d’innover comme nous avons pu le faire les deux dernières années». De plus, la nouvelle brasserie permettra également de brasser de façon encore plus durable, avec une réduction de plus de 15% de la consommation d’électricité. La réutilisation et les nouveaux efforts en matière d’assainissement génèreront quant à eux une réduction de 20% de la consommation d’eau. Le Directeur de la brasserie ajoute : «Le respect de l’environnement dans lequel nous travaillons et vivons est une préoccupation quotidienne. Cette nouvelle brasserie, avec ses nouvelles techniques avancées, permettra de rendre le processus brassicole encore plus durable». En effet, le bénéficie principal pour l’environnement sera une réduction de l’émission de CO2, qui sera 75% plus écologique ! Au total, il s’agit d’un investissement de plus de 25 millions d’euros, illustrant le fort potentiel de croissance et les espoirs placés en Diekirch, par AB InBev. Le milieu brassicole et ses tendances Si les luxembourgeois sont historiquement des amateurs de Pils, le marché évolue et nous assistons à une ouverture des consommateurs aux bières faiblement alcoolisées ou sans alcool, ainsi qu’aux bières de spécialités. «Nous répondons à ces tendances avec la marque Diekirch qui a sorti en 2016 et 2017 la Diekirch Radler Lemon & Lime et Diekirch Radler Agrum. Des bières faiblement alcoolisées, fruitées, fruit du mélange de notre Diekirch Premium et d’une jus naturel de ciron-citron vert ou d’agrumes». Le Directeur cite également la Diekirch Grand Cru, une bière ambrée au malt torréfié qui lui donne un goût caramélisé qu’apprécient particulièrement les amateurs de bières spéciales, et la bière saisonnière Diekirch Christmas, toujours très attendue par les amateurs de bière du pays.

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© « Dräieck Dikrech » Beiler + François Architectes

Un nouvel écrin pour une brasserie toujours plus innovante et durable

«Projet de la nouvelle Brasserie de Luxembourg en 2018»

Pour Arnold Blondeel, la force de la Brasserie de Luxembourg réside également dans le fait qu’elle distribue de nombreuses marques internationales permettant de répondre aux attentes de la populations internationale résidente au Luxembourg. L’offre Diekirch est effectivement complétée avec les marques internationales du groupe telles que Leffe, Corona, Hoegaarden, etc. Et devant l’émergence de nombreuses brasseries artisanales, voire de micro-brasseries, la Brasserie possède sa propre gamme de bières crafts, comme nous l’explique le Directeur qui cite notamment la Brasserie Bosteels (Kwak, Triple Karmeliet), la bière biologique Ginette ou encore les bières Goose Island, tout droit venues de Chicago. «La concurrence est toujours bénéfique, elle permet une dynamisation du marché et sa mutation, que nous accompagnons dès lors avec un investissement dans des microbrasseries» conclut Arnold Blondeel.


#Art | Drinks

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«Le service idéal d’une bière réside dans quelques gestes simples» Le Directeur de la Brasserie de Luxembourg Mousel-Diekirch partage ses précieux conseils pour déguster parfaitement sa bière ! Prost ! 1. Servir la bière à bonne température. Une Diekirch se déguste idéalement à 3°. 2. Préparer son verre. Chaque bière à son verre ! Afin d’apprécier toutes les qualités gustatives de sa bière, il faut la servir dans le verre adéquat. Il est important de rincer le verre à l’eau froide. Cela évitera que les bulles ne se collent à ses parois, attirées par les impuretés. 3. Servir. Le service d’une bière à la bouteille se fera en en vidant la bouteille en une fois, en inclinant légèrement le verre, puis en le redressant au fur et à mesure qu’il se remplit afin d’obtenir un beau col de mousse.

LA FABRICATION DE LA BIÈRE

LE MALTAGE

LE BRASSAGE

LA FERMENTATION EAU

LA FILTRATION

ORGE

MALT

MOÛT

LE SOUTIRAGE

LEVURE

BIÈRE TROUBLE

BIÈRE

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#Art | Pédagogie

FACILITER SES PREMIERS JOURS À LA CRÈCHE

PAR AURÉLIE DETHIER

Chaque année, plusieurs centaines d’enfants en bas âge rejoignent les différentes crèches au Grand-Duché de Luxembourg. BEAST est allé à la rencontre de Dominique Godard, fondatrice et gérante de «L’Enfant Roi» pour discuter et l’intégration des enfants au sein d’une structure, l’accueil qui leur est réservé – ainsi qu’à leurs parents –, toujours selon la philosophie de Maria Montessori. Traditionnellement, comment se passe l’intégration des enfants qui débutent au sein des crèches L’Enfant Roi, crèches Montessori ? Dans un premier temps, à L’Enfant Roi, nous parlons plutôt de « période d’adaptation ». Celle-ci se déroule en général sur une semaine ; mais cela peut être variable, en fonction de l’enfant. Le premier contact entre l’équipe, les parents et l’enfant est primordial, c’est une véritable collaboration car il faut pouvoir jouir d’une confiance mutuelle dans le cadre de cette relation trilatérale. C’est pourquoi, lors du premier rendez-vous, nous nous renseignons sur l’enfant et ses habitudes afin de nous adapter au mieux et de lui permettre d’appréhender son nouvel environnement avec sérénité. La séparation entre les parents et l’enfant doit être très progressive, le tout étant, encore et toujours, de s’adapter à l’enfant. Au début de ce processus, l’enfant est accompagné dans le groupe par ses parents. Puis progressivement, les éducatrices proposent à l’enfant de rester un peu plus longtemps, et enfin les parents laissent leur enfant évoluer seul dans le module. Quelles sont les différentes initiatives qui sont mises en place concrètement ? L’objet transitionnel est très important, pour permettre justement à l’enfant d’appréhender la séparation plus sereinement : le doudou, la tétine, ou encore un objet, un t-shirt empreint de l’odeur des parents par exemple, et auquel l’enfant peut être particulièrement attaché. C’est un point de repère dans un univers qui lui est encore inconnu, et auprès duquel il trouvera du réconfort dans les moments d’appréhension. Il n’y a pas de période d’adaptation standard, elle dépend entièrement de l’enfant, de ses habitudes et de son comportement au cours des premiers jours. Elle est totalement adaptée aux besoins de l’enfant et au respect de son rythme. Nos initiatives quant à l’accueil des enfants se définiraient ainsi : un recueil d’information individualisé et un sens de l’écoute approfondi.

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Peut-on parler d’un système de mentoring entre les enfants ? Les plus anciens pouvant ainsi aider les nouveaux arrivants durant leurs premières semaines ? Justement, ce que vous appelez mentoring, est chez nous le précepte du mélange des âges. En effet, la pédagogie Montessori encourage dès le plus jeune âge la fréquentation mutuelle des enfants. Par exemple, dans un groupe de Maison des Enfants, les plus grands seront des modèles pour les plus jeunes. Au quotidien, après qu’ils auront acquis une forme de confiance envers leur environnement, les échanges avec les aînés seront primordiaux dans le l’adaptation de l’enfant à la crèche. Par ailleurs, l’accompagnement de l’équipe pédagogique durant la période d’adaptation va également être déterminant pour l’épanouissement de l’enfant. Quels sont les conseils que vous prodiguez aux parents afin qu’ils puissent préparer au mieux leurs enfants avant leur rentrée en crèche ? Tout dépend de l’âge. On ne prépare pas un enfant de 3 ans de la même manière qu’un nourrisson de 2 mois. Il reste important de verbaliser l’entrée à la crèche en expliquant le déroulement de la journée, de l’arrivée le matin jusqu’au départ le soir. Pour les plus grands, afin de les aider à appréhender au mieux leur nouvel environnement, nous leur offrons une visite de la crèche et nous leur présentons le matériel spécifique. Nous en profitons aussi pour leur présenter l’équipe pédagogique, avec laquelle l’enfant sera amené à passer ses journées. Cela permet autant aux enfants qu’aux parents d’être rassurés par cette découverte. Des sessions d’informations sont-elles organisées afin d’aider les enfants mais également les parents (et surtout les néo-parents) ? Chaque année, à la rentrée, la Chargée de Direction et son équipe invitent les parents à une réunion d’information. Au cours de celle-ci, l’équipe pédagogique donne tous les renseignements nécessaires au bon fonctionnement communautaire de la crèche et à la prise en charge de l’enfant. A cette occasion, les parents peuvent poser toutes les questions qu’ils désirent à l’équipe pédagogique. Bien entendu, en dehors de cette période de rentrée, la Chargée de Direction et son équipe sont disponibles pour les parents au cours de réunion d’information privée. Par ailleurs, la psychologue et l’infirmière pédiatrique de nos structures se tiennent à disposition des parents, et des néoparents justement, qui pourraient avoir des questions ou qui auraient besoin d’un accompagnement individuel particulier.

“ TOUS LES ENFANTS ONT DU GÉNIE, LE TOUT C’EST DE LE FAIRE APPARAÎTRE. ” CHARLIE CHAPLIN


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#Art | Collections

DU MUSÉE AU SECTEUR PRIVÉ : LA MIGRATION DES ŒUVRES D’ART

Les collections d’œuvres d’art à l’initiative d’entreprises et d’institutions prolifèrent au Grand-Duché et dans l’Hexagone. Ce qui peut sembler au départ comme un simple avantage fiscal apporte en réalité beaucoup plus. Plongée dans ces établissements qui font des œuvres d’art un atout sur le lieu de travail.

PAR BENJAMIN GARNIER

«L’art a depuis longtemps été une vraie passion pour moi». Comprenez que Bob Kneip, président du groupe du même nom, a voulu lier ses passions qui devaient, selon lui, ne pas être dissociées. Une collection d’art sur un lieu d’entreprise, c’est donc ici une expérience quotidienne : le savant mélange entre admirer la créativité et l’appliquer à sa politique d’entreprise. Un acquéreur, plusieurs bénéficiaires ? La possession d’œuvres d’art a bien entendu dans son sens premier la possession d’un bien onéreux. L’avantage est donc simplement fiscal dans ce cas. En France, d’après le Code Général des Impôts, posséder des œuvres originales d’artistes vivants s’inscrit en tant qu’actif immobilisé et peut être déduit sur plusieurs exercices comptables à hauteur du prix d’acquisition. Néanmoins la présence d’une ou de plusieurs œuvres d’art sur les murs d’une entreprise doit s’interpréter beaucoup plus en profondeur. Car le désir d’un entrepreneur comme M. Kneip va plus loin que la simple prétention de détenir une œuvre rare et coûteuse. Dans les bureaux du groupe, que ce soit à Luxembourg ou dans ses autres succursales européennes, les fresques et tableaux de plus d’une soixantaine d’artistes envahissent les murs et créent une ambiance stimulante permettant aux idées d’émerger et de se développer. Ainsi, les collaborateurs sont plus enclins à s’ouvrir au monde artistique dans leurs vies professionnelles. La collection d’objets artistiques se traduit donc beaucoup plus par une politique de créativité que par un simple empilement d’œuvres onéreuses résultant d’un hobby d’entrepreneur. Par exemple, la majorité des œuvres présentes chez Kneip relèvent du pop’art, un style qui mélange culture artistique et culture de masse. Tout sauf un hasard pour une entreprise dont la culture s’axe sur la modernité, l’ouverture d’esprit au monde qui nous entoure et le suivi des tendances actuelles. Ne soyez donc pas surpris de tomber sur des œuvres de Roy Lichtenstein en entrant dans les locaux de Kneip… L’art en entreprise se présente également comme un levier pour l’innovation et la créativité. L’observation d’œuvres d’art sur le lieu de travail est en effet un excellent moyen de penser «out of the box» et de trouver le déclic qui permet de booster sa productivité. Un enjeu que certains ont pris en compte pour développer leur activité. La société Artkaly par exemple, située dans le XVème arrondissement de Paris, propose notamment comme services la vente de tableaux et de sculptures d’artistes locaux aux entreprises, la création d’une œuvre spécifique basée sur une signification précise pour l’entreprise cliente ou encore l’organisation d’ateliers d’arts et de théâtre.

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Des tableaux contre une image Alors que de simples murs unicolores auraient suffi à entourer les personnes qui composent l’entreprise, y fixer une œuvre trouve donc une résonance plus forte et à connotation positive, aussi bien chez les collaborateurs que chez les clients. Disposer un espace dynamique et coloré permet à l’entreprise de se différencier et de se doter d’une image unique auprès des personnes externes. Un engouement qui peut également se propager chez les collaborateurs eux-mêmes. La présence d’œuvres d’art permet en effet aux employés de se sentir valorisés, pris en considération au sein de cet environnement dynamique, ce qui accentue leur bien-être comme l’image de l’entreprise auprès d’eux. Un jeu de réputation qui concerne également l’entrepreneur lui-même. Au-delà de la réussite que constitue la possession d’œuvres d’art, investir dans la culture et sa diffusion grâce à son entreprise permet au mécène de se donner l’image d’un protecteur des arts, une image en harmonie avec l’idée américaine du «give-back», soit de rendre à la collectivité ce qu’elle a donné. Un phénomène de philanthropie qui se rajeunit de plus en plus : selon une étude en 2015 de la Fondation de France, un tiers des philanthropes est âgé de moins de 55 ans (entreprises et particuliers). De la responsabilité sociale de l’entreprise Si le fait est que de plus en plus d’acteurs du monde de l’entreprise se prêtent au jeu de la collection d’objets d’artistiques, cela illustre que cette nouvelle philanthropie chipe le rôle de diffuseur de culture et d’idées philosophiques à des institutions de l’Etat comme les musées. Comme l’explique Béatrice de Durfot, déléguée générale du centre français des fonds et fondations : «L’Etat ne peut pas tout». Les ressources de l’Etat n’assurant plus la diffusion culturelle, les œuvres d’art voient donc leur plein potentiel s’exprimer dans les galeries privées. Les fondations d’entreprises peuvent alors être reconnues d’utilité publique, comme la Fondation d’Entreprise Galeries Lafayette, qui ouvrira en 2018 ses portes dans un bâtiment de 2500 m² dans le quartier du Marais à Paris, qui sera un espace dédié à la promotion d’artistes contemporains. A un niveau plus local, la Banque Internationale du Luxembourg a inauguré en 1995, année où la ville de Luxembourg fut Ville européenne de la Culture, la Galerie de l’Indépendance au sein de son siège social. Au-delà de son activité économique, la BIL se définit ici comme un promoteur de culture artistique.


#Art | Collections

Depuis le premier vernissage intitulé «Artistes Luxembourgeois d’Aujourd’hui», l’établissement bancaire a financé des expositions d’artistes luxembourgeois renommés (Dany Prüm, Patricia Lippert ou Robert Brandy) mais aussi d’artistes étrangers. De nombreuses œuvres d’artistes luxembourgeois comme Gust Graas ont été achetés et décorent la Galerie de l’Indépendance. Le Kirchberg, zone d’activité artistique Mais les œuvres peuvent parfois se trouver là où on s’y attend le moins. Ici, le musée est l’un des plus grands centre d’affaires du monde, un endroit le reste du temps consacré au business, aux négociations internationales, aux achats et ventes. Mais le Kirchberg sait également se muer, l’espace d’un instant, en immense galerie d’art ouverte au public. Le 25 septembre 2016, onze sites d’entreprises étaient ouverts aux curieux pour découvrir les quelques 700 œuvres qui ornaient les murs des différentes entreprises. Une initiative du Fonds du Kirchberg nommée «Private Art Kirchberg» qui a fêté à cette occasion ses 10 ans et qui profite du nombre grandissant d’entreprises et d’institutions dotée d’une galerie d’art au Luxembourg. Ainsi, tous les deux ans, ces galeries privées sont ouverts au grand public afin de lui permettre de découvrir de nouvelles peintures, photos et architectures au sein d’un espace unique en son genre. L’occasion pour les 800 visiteurs de l’édition 2016 de découvrir qu’optimiser la créativité et le bien-être des employés, c’est également tout un art.

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#Art | Blood

ART, BLOODY ART

PAR ARNAUD MEISCH

Les peintures très intimes de Jen Lewis Beauty in Blood, elle utilise son sang menstruel afin de composer ses toiles. Elle souhaite au travers de ses œuvres abstraites nous pousser à changer notre perception des règles afin de nous débarrasser du dégoût qu’elles peuvent inspirer.

Vincent Castiglia est un peintre basé à Brooklyn (New York) qui utilise son propre sang en guise de peinture. Il est connu pour ses peintures figuratives à caractère métaphysique et souvent cauchemardesques. Le guitariste de Slayer Gary Holt a collaboré avec l’artiste pour concevoir une guitare peinte avec son propre sang. Il s’agit de la première guitare au monde à être peinte avec du sang humain. Il a fallu 18 fioles de sang pour créer cette œuvre d’art.

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#Art | Blood

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Vinicius Quesada est un artiste qui fait parti de la scène street art au Brésil. Sa série intitulée Blood Piss Blues a été créée en utilisant le sang et de l’urine humain.

Figure historique du Body Art ou de l’art corporel, le français Michel Journiac considére le corps comme un terrain d’investigation artistique. Il est son outil central, sa matière première, son support, l’objet même de son travail. Messe pour un corps est une performance pendant laquelle l’artiste distribua des tranches de boudin issu de son propre sang.

La recette de boudin au sang humain de MICHEL JOURNIAC Prendre 90 cm3 de sang humain liquide (le contenu de trois seringues grand modèle), 90g de gras animal, 90g d’oignons crus, un boyau salé ramolli à l’eau froide puis épongé, 8g de sel, 5g de quatre-épices, 2g d’aromates et de sucre en poudre. Hacher la moitié du gras, couper le reste en dés et couper de même les oignons en dés et les faire blanchir cinq à six minutes à l’eau salée, les égoutter et les laisser refroidir. Faire fondre le gras haché, ajouter les oignons et les faire cuire un quart d’heure à feu très doux, y mélanger le gras coupé en dés et laisser cuire sept à huit minutes. Retirer la casserole du feu et mêler peu à peu le sang humain à la graisse. Tourner alors le liquide sur le feu jusqu’à ce qu’il soit légèrement lié (10 à 12 minutes). Ajouter les différents ingrédients. Nouer le boyau à un bout, introduire un entonnoir dans l’autre extrémité, remplir avec le mélange, nouer et mettre sur une grille dans une casserole en couvrant avec de l’eau chaude fortement salée. Mettre le récipient sur le feu jusqu’à ébullition et le retirer aussitôt. Lorsque le boudin est raffermi, l’égoutter, le couvrir avec un linge et le laisser refroidir. Couper le boudin en tronçons et le faire griller.

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#Art | Blood

Hermann Nitsch, l’actioniste sanglant Nitsch est le cofondateur du mouvement Wiener Aktionismus. Grandement inspiré par Jackson Pollock, il déverse d’importantes quantité de peinture sur d’immenses toiles de manière expressive. Rapidement, la peinture sera remplacée par le sang et les viscères animales et les toiles par des corps et des carcasses.

Le photographe américain Andres Serrano déclencha une vive controverse avec le cliché Immersion (Piss Christ) de 1987, qui représente un crucifix baignant dans l’urine et le sang. En 2011 suite à une vaste polémique, son œuvre a été saccagée à Avignon lors d’une Exposition par deux anciens sympathisants du Renouveau français.

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#Art | Blood

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Avec sa série simplement intitulée Self, l’artiste anglais Marc Quinn réalise des autoportraits avec son propre sang. L’artiste réalise un nouveau buste de lui-même tous les 5 ans, afin de documenter son vieillissement. L’artiste se fait extraire l’équivalent d’un demi-litre de sang chaque semaine par un médecin, qui servira ensuite à remplir un moulage de sa tête. Ces étonnantes sculptures de sang sont ensuite congelées, seul moyen de les préserver dans le temps.

Ces travaux « sanguinaires » rappellent ceux d’un autre artiste russe Andreï Molodkin. Ce dernier est à l’origine de l’œuvre Immigrant Blood, présentée à Paris en 2013, qui n’est autre que le buste transparent d’une Marianne dans lequel le sang de demandeurs d’asile était injecté, tout un symbole. Cette oeuvre est une imposante installation réalisée par l’artiste russe. Au gré des pays dans lesquels il expose, son regard critique sur les formes du pouvoir et d’oppression se matérialise dans la manipulation de symboles. Ici, la figure de la Marianne est au centre du dispositif.

Dmitriy Morozov alias vtol, ce musicien russe un peu spécial a été très patient dans le cadre de son œuvre baptisée Until I die. En effet, ce dernier a pris 18 mois pour collecter et conserver 4,5 litres de son sang (soit à peu de choses près l’équivalent de la quantité contenue dans un corps humain) afin d’alimenter un synthétiseur diffusant des sons par le biais d’enceintes. Le sang a été mélangé avec de l’eau distillée ainsi qu’à des conservateurs tels que du citrate de sodium et du glucose.

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#Science | Blood

BLOOD IN NUMBERS

13,000

blood donors per year in Luxembourg

BY BENJAMIN GARNIER

500 ml

5 millions

blood quantity extracted during a donation

6 to 8 weeks

number of red blood cells in a blood drop

time a body needs to replace the donated blood

6 litres

3 per second

blood quantity in a 80kg-heavy men body (from 4 to 6 litres depending on the morphology)

frequency of blood transfusions worldwide

1 out of 1,000

number of new-born babies struck by haemophilia

42 days

red blood cells lifetime

211

4 months

time necessary between two blood donations for a woman

September 2004

first doping case by blood transfusion in a high-level sport. The International Cyclist Union then banned American cyclist Tyler Hamilton for two years

number of blood bags the Spanish police found in Dr Fuentes offices in the context of Operation Puerto doping case, an investigation about a doping system headed by Dr Fuentes

14th of February 2006

the date when gay

people were allowed to donate blood in Luxembourg (still excluded in France)

2755-4000

telephone number to call in Luxembourg regarding any question about blood donation

70

number of Ketterthill donation centres in Luxembourg

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LUXEMBOURG. 2ÈME PAYS LE PLUS RICHE DU MONDE *. PAS POUR CLAUDINE.

Faites un don

pour permettre l'accès aux soins et le droit à la santé aux plus démunis du Luxembourg. La précarité, c'est une réalité. Médecins du Monde œuvre tous les jours avec plus de 70 bénévoles pour aider, soigner et accompagner les plus démunis du Luxembourg.

Don par virement bancaire BIC : BILLLULL IBAN : LU75 0020 0100 0005 0700 Don via DigiCash

www.medecinsdumonde.lu * Le Luxembourg désigné comme 2ème pays le plus riche du monde. Source : Le Quotidien 04/2016 // étude magazine Global Finance.


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#Science | Blood

ILS ONT MISÉ SUR L’HÉMOGLOBINE PAR ALEXANDRE KEILMANN

Nombreuses sont les startups qui investissent dans la santé. Focus sur ces jeunes entreprises qui, en utilisant votre sang, visent à sauver des vies, améliorer votre quotidien, voire à vous permettre de régénérer vos cellules vieillissantes… ZIPLINE – Avec ses drones, la startup basée en Californie révolutionne le système de santé du Rwanda. Depuis juillet 2016, Zipline, en coopération avec le gouvernement local, livre des médicaments et des poches de sang, en moins de 30 minutes. Cela permet de sauver de nombreuses vies dans un pays où les conditions d’accès sont difficiles et les hôpitaux dispersés.

HABIT – La startup analyse votre sang, et, en fonction de vos besoins nutritifs ainsi que de votre profil, propose de vous livrer un repas adapté. Un kit pour collecter les données biométriques est envoyé à chaque client, et l’échantillon est analysé par un laboratoire extérieur. Quant à la livraison du repas, elle est similaire à ce que proposent les leaders Uber Eats ou Deliveroo.

Innovation :

Innovation :

Hémoglobine :

Hémoglobine :

HOPE – La plateforme digitale développée par deux entrepreneurs africains a pour but de lutter contre les pénuries de sang que connaissent trop souvent les structures sanitaires au Sénégal. Tous les outils sont mis à profit : réseaux sociaux, SMS, apps, sites internet, etc. L’équipe a pour objectif de «recruter» 140 000 donneurs dans les 2 années à venir. Innovation :

BLOODLINK – Une startup danoise vise également à démocratiser et favoriser les dons de sang. D’un côté, les banques de sang envoient leurs demandes et besoins via l’application ou le portail web, puis de l’autre, les donneurs qui utilisent l’application reçoivent une notification en leur demandant de se rendre à l’hôpital le plus proche pour donner leur sang.

Hémoglobine :

Innovation : Hémoglobine :

AMBROSIA – Le buzz de ces derniers mois : une jeune entreprise américaine pratique des transfusions de sang de jeunes adolescents, permettant aux personnes âgées d’inverser l’âge des cellules. Le tout pour la modique somme de $8 000. Le fondateur qui annoncé en juin dernier avoir déjà plus d’une centaine de demandes de clients, explique s’être inspiré des travaux réalisés par les scientifiques sur les souris… Innovation : Hémoglobine :

COR – Créée par un architecte IT ayant participé à la conception de l’AppleWatch, cette startup permet de contrôler facilement et en quelques secondes ses taux de cholestérol, triglycérides, glucoses, etc. L’utilisateur reçoit par la suite des conseils personnalisés quant à son alimentation, ses exercices physiques ou des moyens de se relaxer. Un esprit sain dans un Cor sain. Innovation : Hémoglobine :

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Votre partenaire santé en entreprise

La santé de votre entreprise passe par celle de vos employés. Nous proposons aux entreprises un programme de bilans sanguins spécialement adapté à leurs collaborateurs. Ce programme, composé d’un panel d’analyses biologiques les plus courantes, permet de détecter et de prévenir des pathologies latentes. Contactez-nous : Tel.: (+352) 488 288-007 Email.: srv.rel-exterieures@ketterthill.lu

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#Science | Blood

AU SERVICE DU SANG

PAR BENJAMIN GARNIER

Alors que les stocks de la Croix Rouge Luxembourgeoise ont largement été renfloués dans un élan populaire en juin dernier suite à un appel lancé dans les médias, le docteur Paul-Louis Courrier, médecin-directeur du Centre de Transfusion Sanguine de la Croix-Rouge luxembourgeoise, revient avec nous sur le mode de fonctionnement et la politique de communication de la Croix Rouge ainsi que sur les spécificités des donneurs au Grand-Duché.

Quelles démarches entreprenez-vous afin de fidéliser les donneurs ? En préambule, il faut préciser que le nombre de donneurs de sang au Luxembourg s’élève à 13500, soit environ 2,7% de la population générale, ce qui est notablement plus faible que pour d’autres pays européens en particulier la France et l’Allemagne avec plus de 4% de donneurs. Cependant et heureusement le Luxembourg compense ce faible nombre de donneurs par une fidélisation extrême nettement supérieure à celle de nos voisins européens : en effet 70% des donneurs recrutés donnent toujours après 3 ans alors que la fidélisation moyenne européenne à 3 ans est de l’ordre de 30 à 35%. Le Centre de Transfusion Sanguine de la Croix-Rouge Luxembourgeoise est un centre unique, apprécié des donneurs grâce en particulier à son service de gestion des donneurs qui peut être contacté soit par mail, soit par téléphone. Deux infirmières sont constamment présentes dans ce service pour solliciter les donneurs ou répondre à leurs demandes; nous nous voulons aussi à l’écoute des donneurs avec le site internet de la Croix-Rouge, rubrique don du sang, sur lequel les postulants donneurs peuvent s’inscrire et les donneurs trouver nombre de renseignements utiles régulièrement mis à jour (lieux et dates de collectes externes, principales contre-indications aux dons du sang dont celles liées aux voyage, …).

© Shutterstock - Happy cake Happy cafe

Nous disposons d’un système de management de la qualité et avons choisi de satisfaire aux exigences de deux normes ISO (certification ISO 9001 version 2015 et accréditation iso 15189 version 2012).

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En accord avec les directives du parlement européen et du conseil de l’Europe, le don du sang au Luxembourg est bénévole et volontaire. Les donneurs sont récompensés de leur fidélité tout au long de leur carrière de donneur successivement par un diplôme des 10 dons, une médaille de bronze pour le vingtième don, une médaille d’argent pour le quarantième don et une médaille de vermeil pour le quatre-vingtième don. Ces médailles, remises aux donneurs méritants par la Grande-Duchesse, lors d’une cérémonie de remise de médailles sont des récompenses officielles de l’Etat luxembourgeois. Les quatre-vingt dons ne sont pas une finalité en soi et de nombreux donneurs totalisent plus de 100 dons.


#Science | Blood

En plus de la presse quotidienne qui vous sert de relais lors d’appel aux dons, sur quelles autres plateformes la Croix-Rouge est-elle active ? Aujourd’hui, ce qui pourrait apparaître comme du retard par rapport à nos voisins européens au regard de la sollicitation des médias ou des réseaux sociaux, est en fait un avantage. En effet cette faible sollicitation traduit encore l’efficacité des moyens conventionnels mis en œuvre avec un système d’invitation au don par lettre ou mail (mis en œuvre en 2010) même si le taux de réponse a décru ces dernières années de 30% à 24%. A ce jour, les besoins quotidiens estimés à 100 dons/jour requièrent d’inviter 400 donneurs/jour. Les invitations lancées entre 7 et 15 jours à l’avance font l’objet d’un rappel dans les 3 à 5 jours précédant le don par lettre ou mail. A ce jour les donneurs privilégient les mails (70%) et l’on constate un moindre taux de réponse aux mails qu’aux lettres. Nous sommes conscients de l’impact positif à court terme des sollicitations téléphoniques et de leur impact négatif à long terme ; les donneurs une fois sollicités par téléphone répondent beaucoup moins bien aux mails et lettres d’invitation. Nous avons peu recours, de manière générale, aux médias, auxquels nous faisons appel lorsque nous sommes dans une situation difficile, principalement par voix radiophonique et télévisée. On ne souhaite pas abuser de ce type d’appels car ils sont tellement efficaces et peu propices à un « lissage » des dons qu’on préfère y avoir recours le plus tard possible, en cas d’urgence. Les dons, rappelons-le, permettent la production de produits sanguins labiles avec une conservation de 5 jours des plaquettes et de 42 jours des globules rouges. L’appel au don fait en juin, nous a permis de battre notre record de dons quotidiens avec 170 dons et s’est révélé être un véritable exercice d’afflux massif sur 4 jours. Ce fameux appel de juin a eu un effet inattendu au regard des volontaires nouveaux donneurs. En effet ce sont 500 candidatures de nouveaux donneurs qui nous sont parvenues à notre plus grande satisfaction. Nous nous sommes engagés à voir tous ces volontaires dans les 3 mois. C’est l’occasion pour moi d’insister sur le caractère cinétique de notre pool de donneurs; chaque année un millier de donneurs réguliers nous quitte pour des raisons très diverses et tous ces partants doivent absolument être remplacés par de nouveaux donneurs. Etes-vous également actifs sur les réseaux sociaux ? La Croix Rouge possède sa page Facebook où les donneurs s’expriment souvent mais pour des choses plutôt banales. Nous axons nos efforts avec notre fournisseur informatique sur le développement d’un système d’invitation et de rappel d’invitations au don par SMS en complément ou remplacement des mails et des lettres.

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Revenons sur ce mois de juin et cet appel lancé en raison de stocks en baisse. Comment expliquez-vous ce phénomène ? Il faut savoir que le stock de sang au Luxembourg est très faible par rapport à nos voisins. Pour vous donner une idée, la région EFS Alsace Lorraine Champagne Ardenne prélève 450 000 dons/an, la société francophone du sang belge 220 000 dons/ans et nous 26 000 dons/an ; ce chiffre qui peut paraître faible est adapté à nos besoins et nous permet d’assurer notre autosuffisance nationale, autre souhait du parlement européen et du conseil de l’Europe. Quel que soit le nombre de dons, les exigences légales et réglementaires pour la collecte, la qualification biologique des dons et la production de produits sanguins se veulent très semblables au sein des états membres de la CE. La transfusion au Luxembourg est basée sur une similarité antigénique assez importante des globules rouges (ABO Rhésus et Kell) entre donneurs et receveurs. Nous nous devons donc d’avoir une grande variété de produits sanguins au regard d’une distribution quotidienne modeste d’une centaine de poches / jour. Un stock pléthorique de plus de 800 poches nous expose à des péremptions ce que nous ne souhaitons pas par respect des donneurs (stock mini souhaitable : 462 poches / stock maxi souhaitable : 742 poches). Y’a-t-il un profil type de donneur qui se démarque ? Nous avons réalisé une étude démographique et sociologique des donneurs il y a 4 ans et nous n’avons pas trouvé de différence significative entre la fréquence des dons, l’assiduité et la fidélisation des donneurs au regard des différentes catégories socio professionnelles, si ce n’est les artisans qui s’avèrent les plus difficiles à fidéliser. On reste sur un panel de donneurs assez varié où toutes les catégories sociales sont représentées, ce qui n’a pas été sans nous surprendre. Comment le digital vous permet-il de promouvoir et d’augmenter les dons de sang au Luxembourg ? On évoquait précédemment les réseaux sociaux, mais y’a-t-il d’autres canaux que vous utilisez ? Il n’y a pas vraiment d’outils spécifiques à part notre page Facebook plus intimiste, notre page service du sang sur le site Croix-Rouge, notre système d’invitation et les appels via la presse. L’accent récent porté à la Responsabilité Sociale de l’Entreprise (RSE) nous vaut des interventions sur sites à titre de communications orales, tenues de stands de recrutement nouveaux donneurs. A ce titre les différences instances européennes présentes au Grand-Duché nous ont sollicité à plusieurs reprises en juin. La tenue de stands est depuis de longue années le résultat d’une coopération fructueuse du CTS avec les Associations de donneurs de sang luxembourgeoises et leur Entente. Notre politique de recrutement se base plus sur la proximité avec les potentiels donneurs. Aussi, cela peut paraître un peu archaïque, mais l’essentiel des nouveaux donneurs arrivent à la Croix Rouge grâce à l’influence du bouche à oreille au sein du cercle familial. Un donneur régulier va ainsi souvent venir avec quelqu’un de sa famille pour le sensibiliser au don de sang.

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#Science | Blood

LA RECHERCHE GARDE LE SANG-FROID

PAR ALEXANDRE KEILMANN

Liquide complexe et composé d’une diversité d’éléments, le sang fascine depuis toujours. Son analyse peut révéler la quasi-totalité des maux du corps. Il se dit même que les premières études sur les qualités régénérationnelles du sang ont été effectuées par les médecins égyptiens il y a plusieurs milliers d’années. Aujourd’hui, avec les avancées scientifiques, le sang est même amené à être remplacé lors des transfusions sanguines. Entre ingénierie cellulaire et tissulaire, interface immunologique, ou encore transfusions, focus sur les dernières recherches du domaine. Prévenir, diagnostiquer puis affiner C’est notamment sur le traitement du cancer que la recherche sanguine se penche. Les dernières études démontrent notamment que la biopsie liquide, une «simple» prise de sang, peut caractériser une anomalie moléculaire. «Il s’agit d’une alternative prometteuse lorsque des biopsies traditionnelles à répétition sont complexes à réaliser, particulièrement chez les patients fragiles ou âgés ; ou lorsque la tumeur, pulmonaire ou osseuse par exemple, est difficilement atteignable et analysable. Une contrainte qui disparaît grâce à la biopsie liquide», souligne le Pr Benjamin Besse, responsable du comité de Pathologie thoracique à Gustave Roussy, centre régional de lutte contre le cancer situé à Villejuif en France. Au vu des premiers résultats encourageants présentés depuis ces dernières années, les traditionnels prélèvements de tissu tumoral pourraient prochainement laisser place à une simple prise de sang. Les chercheurs du Johns Hopkins Kimmel Cancer Center situé à Baltimore dans le Maryland, ont confirmé cette tendance après avoir rapporté avoir développé un test sanguin qui permet de détecter à un stade précoce les cas de cancer colorectal, du sein, du poumon et de l’ovaire. L’examen se base sur une analyse d’une quantité d’ADN spécifique à chaque cancer qui se trouve dans le sang, et libéré par la tumeur. Comme le confirme le Pr. Victor Velculescu, cette étude montre que l’identification du cancer par l’utilisation précoce des changements d’ADN dans le sang est faisable : «Notre méthode de séquençage de haute précision est une approche prometteuse pour atteindre cet objectif. Le but a été de développer une analyse de sang qui pourrait prédire un cancer potentiel sans connaître les mutations génétiques dans la tumeur du patient». Les tests ont été effectués sur 200 personnes atteintes de différents cancers, et les résultats doivent cependant être confirmés par un échantillon de personnes plus important. Enfin, des scientifiques anglais du Cancer Research UK Manchester Institute pensent également que la biopsie liquide pourrait guider les médecins sur le meilleur traitement possible. L’étude porte sur le cancer du poumon, ou cancer bronchique : après une prise de sang, les chercheurs ont isolé des cellules tumorales qui s’étaient détachées du cancer principal. Les anomalies génétiques mesurées leur ont dès lors permis de pronostiquer l’efficacité de telle ou telle chimiothérapie.

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Vers la création de sang artificiel La première expérience moderne de transfusion sanguine date de 1667 et a été réalisée par un scientifique parisien réputé et médecin personnel du roi Louis XIV, Jean-Baptiste Denis. Il avait alors tenté de soigner un jeune homme atteint de fièvre depuis deux mois, avec une transfusion de sang de mouton. A court terme, son état semble s’améliorer. La même année, il réalise d’autres transfusions, notamment en utilisant du sang de veau pour tenter de soigner un patient ayant un «comportement maniaque». Celui-ci décède, et les transfusions sanguines sont alors formellement interdites durant plus d’un siècle et demain. Cette technique de «dons» de sang est pourtant très ancienne : de nombreux écrits égyptiens en faisaient déjà mention. Là aussi, il s’agissait de sang d’origine animale. Une découverte, au début du XXème siècle va permettre une grande avancée : il s’agit de la notion des groupes sanguins, mise en avant par l’Autrichien Karl Landsteiner. Puis c’est la découverte du facteur Rhésus, toujours par Dr. Landsteiner, accompagné de son compatriote Alexander Wiener, 38 années plus tard, qui rend les transfusions bien plus sûres pour les receveurs. Mais aujourd’hui, les hôpitaux font face à de nouveaux challenges, les donneurs de sang se faisant de plus en plus rares. C’est la raison pour laquelle les chercheurs tentent depuis quelques années de créer un sang artificiel ou plus précisément de cultiver des globules rouges. Si de nombreux scientifiques s’y sont attelés, les britanniques de l’université de Bristol ont annoncé il y a quelques mois, en mars dernier, avoir trouvé le moyen d’en produire en grande quantité… Leur méthode ? Une production alternative de globules rouges. On crée alors des globules prématurés, à partir de souches adultes, et qui seront ensuite cultivées indéfiniment. «Les globules rouges de culture ont plus d’avantages que le don du sang, parmi lesquels la réduction du risque de transmission de maladies infectieuses» ajoute d’ailleurs le Dr. Jan Frayne de l’université britannique.


#Science | Blood

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Une méthode similaire a été avancée par les chercheurs Dr. Ryohichi Sugimura et Dr. George Daley. Leur étude ouvre ainsi la possibilité de prélever des cellules de patients atteints de troubles sanguins génétiques, et d’utiliser l’édition de gènes pour corriger leur défaut génétique et créer des cellules sanguines fonctionnelles, comme l’explique le Dr. Sugimura. Les deux cherchent pensent, si leurs théories sont prouvées, que leur méthode pourrait déboucher sur un approvisionnement illimité en sang, en utilisant les cellules prélevées dans le sang des donneurs universels.

© Shutterstock - Csaba Del

De là à résoudre le problème de la pénurie de sang dans le monde ?

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#Science | Green

THE ORIGINS OF CIRCULAR ECONOMY WITH DR. STAHEL

BY ALEXANDRE KEILMANN

Swiss architect and industrial analyst Walter R. Stahel is known as one of the Founding Fathers of Circular Economy and for coining the expression «cradle-to-cradle». On October 19th, he will share his vision and knowledge during the 7th edition of the Luxembourg Green Innovation Summit. BEAST met with Dr Stahel to discuss sustainable development strategies and his best practices. For more than 40 years, you have been promoting circular economy, notably through repairing and remanufacturing. How did industry professionals first react to the change of mindset? Circularity has been the functioning principle of nature since the Big Bang, and is as old as mankind, but for the first millennia it was one of poverty and scarcity. “Use it up, wear it out, make it do or do without”. The modern circular economy for manufactured objects is industrial and one of abundance. The drivers now are personal motivation of people, not necessity. The existing example of reuse, buying and selling used goods are so integrated into society that we do not see them. Have you ever bought or exchanged a NEW banknote? All of them are second-hand objects, polluted with traces of drugs and bacteria. The obstacles of change are not industry professionals but economists. They simply cannot imagine that used goods are cheaper and better than newly manufactured ones – because they only know manufacturing remanufacturing is as well researched as the backside of the moon. Examples like Xerox, Caterpillar, Michelin and Rolls-Royce have shown that you need a holistic understanding of business to see the higher competitiveness of the circular economy, which breaking out of (the comfort of) silo-thinking. People also need good reasons why they should shift from optimising value chain process up to the Point of Sale, to optimising the use of stocks of objects over their full product-life. This implies a radical change of management objectives from flows to stocks, and from value added to value maintained! From the first initiatives of companies to today’s sustainable development strategies, which strategies proved to be more efficient? And why? The most efficient corporate strategy in shifting to more sustainable business models is selling performance, selling goods as a service. This business model enables companies to exploit sufficiency as well as efficiency strategies and develop new systems solutions, in addition to all circular economy options. In exchange for retaining the ownership of their goods and the embodied resources, they gain resource security with regard to the future availability and prices of resources. And these companies have to internalise all costs of future liabilities, risks and waste; as a result, societal sustainability increases because the companies have a strong financial incentive to take measures to prevent waste and losses by managing risks on systems level.

BEAST MAGAZINE #8

While some countries acknowledge the fact of reducing waste and carbon emission, others tend to keep a blindfold. How would you convince political leaders to engage and adapt in a sustainable-circular economy strategy? Originally, economics has been the driver of the circular economy. Reuse, repair and remanufacturing helped owners of objects to reduce the costs of using them. Ever increasing waste volumes brought political leaders into the game for environmental protection reasons. The political solution was waste management, recycling, getting rid of the waste problem. But the circular economy is about preserving resources, natural, human, cultural and manufactured assets, a holistic optimisation involving loops, people, economics and speed. Material recycling is only a sustainable option if we succeed in recovering atoms and molecules to the same purity as new resources. The loop axiom says that the smaller the loops, the more profitable they are: reuse before repair before remanufacture before recycling; and local before regional before global. People are a renewable resource, and the only one with a qualitative edge. The circular economy substitutes manpower for energy, on a micro- and macroeconomic scale. Introducing the circular economy on a national level would reduce GHG emissions by 66%, and increase employment by 4%, according to latest research reports.


#Science | Green

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Can cradle-to-cradle models be applied to all sectors? Which elements are easily transferred from one field to another?

Economics show that remanufactured objects are 40% cheaper and create considerably less externalised costs than similar new objects of the same quality.

We can distinguish three fundamentally different types of objects. Food, water and oil – resources which are consumed; sufficiency solutions and reuse cascades are the main business models available. These resources are used in an economic context but are not manufactured objects. Water use is especially important for there is no alternative resource.

The speed of loops directly reduces environmental impairment: doubling the servicelife of objects halves resource extraction and waste volumes as well as production and sales volumes. In saturated markets, the speed of loops has no impact on stocks, only on GDP. In order to maintain their revenue base, companies will need to shift their business model from revenue in sales to revenue in utilisation services and object-take-back for reuse.

Infrastructure and buildings – the built environment – are “sitting ducks”, of functional nature and with a long service-life. Increasingly, they are recognised as key part of resilient communities and cultural heritage. Mobile manufactured objects are subject to fashion and technology changes. Publicity makes the difference between objects. There are tools – objects used to make money in a systems context – and toys of the consumer society – objects to satisfy emotions and status value, used as stand-alone.

To promote sustainability, political leaders should develop a holistic view focused on changing framework conditions, such as non-taxation of human labour and non-subsidies for energy consumption. The circular economy is regional, labour-intensive and part of a general trend of intelligent decentralisation, like micro-breweries, 3-D-printing, urban farming and robotised manufacturing – Industry 4.0. The environmental and social advantages mentioned are a result of the circular economy, not its driver.

For objects of the built environment and tools, service-life extension is a natural to preserve value and, like operation and maintenance services, is best done locally by professional fleet managers. OEMs selling performance, such as Xerox, Caterpillar, Michelin and Rolls-Royce, fleet managers, such as railways, airlines and armed forces and specialised SMEs today constitute the knowledge pool of the circular economy. To advance the circular economy rapidly, this economic and technical knowledge has to shift from fleet managers and SMEs to all classrooms and boardrooms, in order to ensure that all students leaving academic and vocational education are familiar with the opportunities offered by the circular economy.

CIRCULAR ECONOMY MANU FAC TU RI N

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#Science | Green

What are the best practices regarding the creation of opportunities with a responsible approach you wish to share with the audience of the Luxembourg Green Innovation Summit? The time is right and ripe for the circular economy: saturated markets for many objects, long-life technologies (electro instead of combustion engines), non-recyclability of hightech objects (solar, wind, IT), rising commodity prices, trend to reusable technology (Space X’s Falcon 9 rockets). Sustainable innovation in the circular economy encompasses numerous opportunities; techno-commercial strategies in the ‘era of R’ for goods, and opportunities of scientific and technologic innovation in the ‘era of D’ for materials, as well as new professions of ‘holistic skills’, such as restorers of vintage technical objects, antique furniture and other collection items which are part of our cultural capital. The ‘era of R’ comprises techno-commercial strategies to re-use, repair, restore, remarket, remanufacture and re-programme objects as well as to re-refine and recycle catalytic chemicals, such as lubrication oils. Also needed is related innovation in marketing, policymaking and R-technologies: reuse options lead to innovation in equipment; banknotes or bottles, for instance, do not come in identical batches and need tolerant equipment (ATMs, bottling plants) to cope with qualitative variations. At some point, the options of the ‘era of R’ come to an end. A few objects may become part of national heritage, but the majority will enter the ‘era of D’. The ‘era of D’ comprises technologies and policies to de-link assemblies, de-polymerize, de-alloy, de-laminate, de-vulcanize, de-coat materials in order to recover atoms for reuse; and to de-construct infrastructure and high-rise buildings in order to reuse materials, and related innovation in D-technologies. Waste and secondary resources are a thing of the past if atoms or molecules can be recycled to the quality and purity of virgin material, such as sr-PET (self-reinforcing PET), which can be re-melted and reused indefinitely. The highest competitiveness and profit potential of circular economy innovation may lie in the ‘Era of D’. Many new technologies and processes in chemical engineering and material sciences can be patented; corporate income then comes from licensing knowledge instead of selling materials. Mining countries are looking at these options— whoever is first wins. The Ana Intercontinental hotel in Tokyo was the first high-rise building to be sustainably deconstructed, disassembled top down in a closed room with minimal noise and dust emissions. Bringing items down efficiently from the top of a highrise building enables to recover the energy spent on hoisting them up in construction, making deconstruction a low carbon activity. The biggest societal benefits potential of circular economy innovation is the ‘era of R’—reuse, repair and remanufacture offer ample techno-economic opportunities in a skilled-labour intensive regional economy. And society needs policy innovation: labour is the only renewable resource, which can be educated but will deteriorate if unused. Not taxing labour but taxing things society does not want, such as emissions, consumption of non-renewable resources and waste would create a landslide change of the economy.

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GREEN INNOVATION SUMMIT 1 9 O C T O B E R 2 0 1 7 ETABLISSEMENT NAMUR LUXEMBOURG

Guest Speaker WALTER STAHEL Founder-Director, The Product-Life Institute Geneva One of the founding fathers of the circular economy

5 Awards Exclusive innovative pitches & keynote speeches Great networking moments

GALA.GREENWORKS.LU

Info & contact : team@greenworks.lu


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#Science | Space

NEW SPACE INVESTMENTS FOR NEW SPACE ACTIVITIES

BY ALEXANDRE KEILMANN

Over the last ten years, investments in space have skyrocketed. The year 2015 actually saw more venture capitalists invest in space than in the previous fifteen years. Moreover, a recent study showed that sixteen of the world’s 500 richest people have already invested in space. We can find the likes of Microsoft’s Bill Gates, Amazon’s Jeff Bezos and Facebook’s Mark Zuckerberg on top of the list. From commercial space lines to high-speed Internet Space Angels Network, a global network of early-stage investors focused specifically on aerospace ventures, calculated that more than 225 private space ventures have already received equity fund, up from 33 in 2009. And according to Bryce – formerly known as Tauri Group Space and Technology – nearly $1.5 billion in venture capital was invested in space deals in 2016 and over 60 venture capital firms invested in space start-ups. As a matter of fact, the space industry and therefore investments have boomed over the last decade, notably with Elon Musk and the growing success of SpaceX, which recently hit a new milestone by reusing its Dragon spacecraft for the first time ever, after launching a used rocket in March 2017. Part of NASA’s Commercial Crew Program, SpaceX seems to be on track to launch astronauts in space by the end of 2018. In mid-August, Elon Musk unveiled its clean-white spacesuits for its astronauts proving once again how advanced and confident he feels about SpaceX. In 2016, Japanese group Softbank invested more than $1 billion in OneWeb, whose mission is to provide the entire world with affordable high-speed Internet. The joint venture between OneWeb and Airbus seeks to place a constellation of more than 900 satellites in space in less than two years, turning the Earth into a planet-sized Internet network. Ten identical prototype satellites will be launched in early 2018 from Kourou, French Guiana, for validation. If all goes well they will become the first operating satellites of the network, which will include at its start 648 simultaneously operating satellites in orbit just two years later. According to George Whitesides, CEO of Virgin Galactic – a «Spaceline for Earth with the goal of democratizing access to space for the benefit of life on earth», founded by business magnate Sir Richard Branson – «it’s an exciting moment to be part of the space industry». The company aims at getting paying customers into space in 2018. In this respect, Virgin Galactic announced in August a sixth successful glide test of VSS Unity, the second version of SpaceShipTwo. «Only 556 people have actually been to space, and we already have more than 600 demands to use the world’s first spaceline» he added while visiting Luxembourg in May 2017 and attending the Space Forum. «My business model right now for Blue Origin is I sell about $1 billion per year of Amazon stock, and I use it to invest in Blue Origin. So the business model for Blue Origin is very robust» explained Jeff Bezos, founder and CEO of Amazon.com and the second-richest person in the world. He is planning to start flying people on suborbital space tourism flights, by the end of 2018. Whether it is on Earth or in Space, tech giants keep competing at a high-level.

Elon Musk (SpaceX, Tesla) & Jeff Bezos (Amazon)

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#Science | Space

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The space 4.0 vision growing in Luxembourg From the foundation of Europe’s first private satellite operator, SES, in 1985, to the willingness of the government to become a leading nation when it comes to asteroid mining and to draft a new space law, Luxembourg’s space industry has also seen many developments over the years. Several American companies have settled in the country, namely Deep Space Industries, Planetary Resources and even Asteroid Day, which produced the first ever 24-hour global broadcast about Asteroid Impact Hazard on June 30th. According to Rick Tumlinson, Chairman of DSI, «the future is built by the bold, and once again, as it did in telecommunications and other areas of technology, Luxembourg is showing the sort of boldness that moves the world forward». «Space is actually a new way to do business, it creates a new economy composed of cities, transportation, energy and finance. Luxembourg has a strong history and reputation in commercial space operations and we are proud to be working with the government, academia, and industry to further develop the limitless potential of the space resources market» added Chris Lewicki, co-founder of Planetary Resources, whose company settled in Luxembourg for its R&D mentality and its ability to solve key challenges such as extracting water from asteroids and scale it. He plans to launch the first commercial asteroid prospecting mission by 2020. Luxembourg also attracts experts from Asia, notably ispace. The European subsidiary will be hosted in Luxembourg City within the facilities of Paul Wurth InCub, in collaboration with the Technoport, the nation’s support program for innovative and technology-driven companies. Through its European office based in Luxembourg, ispace intends to focus on business development, R&D and on key technical services such as payload development, engineering and integration. «With strong technological, legal and financial support, we are convinced that Luxembourg is the best place for us to begin our European operations» stated Takeshi Hakamada, CEO of ispace but also the leader of team HAKUTO, one of the finalists of the Google Lunar XPRIZE. And with Etienne Schneider’s participation to several international conferences in the space field last year, Luxembourg can expect more companies to set foot in the country. In New York City, he recently promoted the Grand Duchy as a space hub: «Luxembourg’s strategy is built on support for advanced research activities and technological capabilities, drawing on the country’s existing expertise in the space sector and its ongoing strategy of economic diversification into future-oriented hightech industries.» Mr Schneider added: «As a world renowned financial business center, Luxembourg offers incentives for private sector companies seeking to develop space

mining opportunities. Our financial regulatory system fully supports venture capital and private equity investment within a wider European framework». Earlier this year, the Deputy Prime Minister, along with Crown Prince Guillaume, also visited the West Coast of the United States to announce the set-up of a Luxembourg Space Luxembourg space agency that will take into account the particular needs of NewSpace companies: «Within this agency, we will create a dedicated space fund in order to complement Luxembourg’s existing funding measures based mainly on a grant approach. We will either opt for a conventional venture capital fund with a lifecycle of 10 to 15 years, or for a kind of evergreen fund structure. Regardless of which option we choose in the upcoming months, we will continue to apply our longstanding proven public-private partnership approach through a mix of institutional and strategic private investors». The minimum financial commitment to get the fund started is in the range of 70 to 100 million euros. The fund is mainly considering early stage investments in innovative startups as well as in more mature companies, with a focus both on Luxembourg-based enterprises in the space resources industry, and companies developing substantial space resources related technologies in the Grand Duchy. Moreover, South Korean, Chinese and American experts have since then joined the Board of SpaceResources.lu, and European Space Agency enhanced its cooperation with the country when it comes to cooperation on asteroid missions, related technology and space resources exploration and utilization. ESA Director General, Jan Wörner stated: «The SpaceResources.lu initiative perfectly embodies my vision of Space 4.0 both as an example of and a driver in a new paradigm of conducting space activities».

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#Technology | Space

ACT IN SPACE : «UNE VRAIE DYNAMIQUE» AU LUXEMBOURG

PAR BENJAMIN GARNIER

Il y a parfois des hasards qui font bien les choses. Lorsqu’il contacte le coordinateur d’Act In Space au Centre National d’Etudes Spatiales (CNES), Francis Sujkowski, Senior Manager chez InTech du Group POST, pense alors ne passer qu’un appel amical, les deux hommes se connaissant bien. Ce sera en réalité le début d’un challenge avec en point de départ l’organisation d’un hackathon à Kayl qui conduira notamment à la création de la société StarWear en 2016, cofondée par Laurent Ciarletta. BEAST est allé recueillir les témoignages du coordinateur d’Act In Space au GrandDuché et du récent vainqueur, qui traduisent d’un réel engouement pour l’espace au Luxembourg. Act In Space, c’est un évènement international organisé par le CNES et l’ESA, ouvert à quiconque souhaite développer son projet en 24h à partir des technologies du spatial pour en faire un produit applicable au quotidien. Francis Sujkowski explique que «l’originalité de l’évènement réside dans le fait que ce n’est pas simplement une réflexion, c’est la création d’une offre complète conçue en prenant en compte plusieurs facteurs : les besoins du marché, l’environnement technologique, le design, le business plan associé, le prototypage, mais également les propriétés intellectuelles puisque le projet est basé sur un brevet technologique du spatial à partir duquel on crée son business model». Créativité, innovation mais également maîtrise technologique, esthétique, business sont les composantes d’une réussite industrielle. De nombreux partenaires, des établissements et des institutions dans le domaine spatial au Luxembourg ont répondu favorablement à la sollicitation de Francis Sujkowski pour organiser cet évènement au Luxembourg. Ils se sont impliqués pleinement dans le projet. Rassembler des experts dans le domaine spatial était une première problématique qui a vite été résolue, comme nous le confirme Francis Sujkowski : «Nous avons trouvé au travers des organisations luxembourgeoises (Ministère de l’Economie, LuxInnovation, Technoport, IPIL, GLAE, Creaction) des personnes motivées à nous accompagner sur le projet. Cette implication a conduit à ce qu’Act In Space 2016 soit une réussite. L’édition organisée à Kayl l’an dernier, ouverte aux audacieux candidats, a couronné une équipe qui a poursuivi cette étude en créant sa société StarWear. Elle développe aujourd’hui un système d’interaction naturelle avec l’environnement, notamment à destination du marché de l’IoT et du jeu vidéo, basé sur l’intégration de nombreux capteurs. Une startup, qui a embauché ses premiers stagiaires et CDD et dont le premier produit doit sortir au Q1 2018. Laurent Ciarletta, son stratège, n’hésite pas à qualifier cette expérience comme «extrêmement positive».

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Parti d’une technologie brevetée par le CNES proposée pendant le hackathon, l’équipe StarWear a donc surmonté les épreuves pour l’emporter : «Nous nous sommes complètement engagés dans cet évènement, ça a été un vrai challenge. Sur toute la durée du hackathon, nous avons dû dormir entre 0 et 4 heures en se relayant, nous nous sommes vraiment engagés à fond» «L’émulation générée par l’évènement nous donnait bien envie d’y aller et nous étions du coup hyper motivés». Un succès qui les amènera jusqu’à avoir leur propre tribune au Toulouse Space Show en étant récompensés par le prix du Public (sur plus de 1300 candidats répartis sur toute l’Europe) : «Les personnes que nous avons rencontrées lors de l’Act In Space 2016, que ce soit les experts, les partenaires ou les personnes des organisations luxembourgeoises nous ont soutenus dès qu’ils ont vu le projet émerger. Ce support de la part de tout un écosystème au Luxembourg, c’est quelque chose de vraiment très positif». Les organisations luxembourgeoises se sont effectivement impliquées également dans la suite donnée par l’équipe StarWear et continuent à suivre et à aider cette société luxembourgeoise nouvellement créée. La startup a été également sélectionnée pour le concours Fit4Start à Luxembourg où elle est allée jusqu’en finale. L’occasion de rappeler que ne pas remporter ce genre de compétition n’est pas forcément le synonyme d’un adieu à l’aboutissement d’un projet de création et à ses succès futurs. «A l’issue de l’Act In Space, précise Francis Sujkowski, nous n’avons pas d’obligation de poursuivre notre concours auprès d’une startup créée. Mais en finalité, les relations techniques, émotionnelles qui ont pris naissance lors des 24 heures passées ensemble, et devant l’enthousiasme et l’audace de certains candidats pour poursuivre cette aventure humaine pouvant aller jusqu’à la création d’une entreprise, nous pousse à les aider et à faciliter leur progression jusqu’à l’aboutissement ultime de leur projet». Un constat d’autant plus vrai si l’environnement est un levier pour la créativité, l’innovation et l’audace d’entreprendre : «Je suis très heureux d’avoir découvert en quelques mois au Luxembourg, des organisations, des entreprises autour du spatial, à l’écoute, prêtes à participer activement à tout projet structuré où Innovation et Créativité vont de pair avec entreprendre et perspectives industrielles». Act In Space repose sur un encadrement enrichissant qui devait au départ bénéficier aux étudiants de Grandes Ecoles et aux Universités, la cible première visée lors de ses débuts. Mais le concours a également attiré le monde de l’entreprise : «On s’aperçoit que 60% des participants sont des étudiants et 40% viennent du secteur privé, soit parce qu’ils ont des contacts pour créer une startup, soit parce qu’il y a un réel intérêt pour les sujets proposés et le monde du spatial fait toujours autant rêver. Ce sont des passionnés qui participent.» Des passionnés qui se préparent au mieux pour un concours tout aussi exigeant sur le plan mental que sur le plan organisationnel et technique.



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#Technology | Space

Quand l’espace attire le monde entier «Ce qui est intéressant, c’est que lors de la première édition en 2014, Act In Space comptait uniquement 5 villes françaises et 200 candidats. La 2e édition en 2016 devenait un concours européen avec 12 pays, 24 villes principalement européennes, plus de 1300 candidats. Pour 2018, fort de ce succès, les EtatsUnis avec déjà 15 villes inscrites. L’Australie, la Chine, le Japon, des pays africains entre autres sont déjà candidats. La NASA, JAXA et d’autres institutions internationales du domaine spatial s’intéressent au développement d’Act In Space. Tutoriel pour bien négocier son hackathon Car participer à Act In Space peut être d’autant plus épanouissant si on y arrive avec une équipe diversifiée autour d’une idée commune et une motivation inébranlable : «Au sein de notre équipe qu’on avait présentée, je suis enseignant chercheur dans le domaine smart space, IoT, réseau de capteurs, ce qui collait déjà dans l’esprit d’interagir avec l’environnement et les autres personnes de l’équipe travaillaient aussi dans ce domaine. Il y avait des informaticiens techniciens, un artiste spécialisé dans le graphisme futuriste, des jeunes et des moins jeunes, donc nous n’étions pas arrivés par hasard. Nous avions choisi un des sujets proposés par Act In Space qui nous faisait le plus rêver. Cette technologie qu’on a développée, nous nous sommes dits que c’est quelque chose qui n’existe pas et que si ça marchait, ça pouvait vraiment faire la différence», explique Laurent Ciarletta. Aussi, l’équipe StarWear n’est pas arrivée les mains vides : «Dans le déroulement, nous avions préparé notre opération et réalisé des mock-ups, des collages, des petits prototypes, parce qu’il fallait montrer quelque chose au jury afin de faire la différence.» Dès lors, les conseils aux aspirants vainqueurs ne manquent pas de la part du stratège de l’équipe tenante du titre : «Il faut façonner l’équipe de manière efficace, la composer de personnes avec qui on s’entend bien, être complémentaire malgré les différentes aptitudes. Car il ne faut pas avoir le même profil, mais avoir la même envie et cerner un sujet à développer qui plaît à l’ensemble de l’équipe.» Des conseils qui peuvent être également sur la gestion d’une véritable épreuve d’endurance : «Il faut bien dormir avant la compétition et le moins possible pendant. Il ne faut surtout pas hésiter à apporter de son propre matériel pour en montrer un peu plus.

Francis Sujkowski

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Car même s’il y a du matériel disponible sur place, autant apporter soi-même ce que l’on maîtrise déjà.» Laurent Ciarletta revient également sur la présence des experts et l’importance de l’utiliser à bon escient : «Pendant le hackathon, il faut profiter au maximum des mentors et de l’environnement mis en place, il y a beaucoup de ressources et ces personnes sont extrêmement disponibles , ce qui permet d’enrichir le dossier, car ce sont de véritables experts. Ce qui fait que la présentation qui en découle n’est pas qu’un rêve, c’est vraiment un projet sérieux, développable et qui est soutenu par des spécialistes. On est dans le concret». Le Luxembourg, pionnier de l’espace Concrétiser, c’est l’objectif que s’était fixé Didier Lapierre, initiateur d’Act In Space. Le responsable de la valorisation et du transfert de technologie au CNES voulait rendre possible des projets liés aux technologies spatiales et applicables au quotidien. Un défi qui est en passe d’être relevé, comme l’explique Francis Sujkowski : «Pour la prochaine édition en 2018, Didier Lapierre est en train de réussir son pari initial de créer un évènement mondial». Ce qui aura selon lui des «retombées intéressantes» au niveau local pour le Luxembourg, dans un pays qui s’impose comme un leader de la recherche spatiale, avec une dynamique qui stimule les potentiels acteurs. Ce qui permet à Francis Sujkowski d’envisager l’avenir avec optimisme : «Ma perception, c’est celle d’une vraie dynamique au GrandDuché. On a l’envie et les moyens de mettre le cap sur l’innovation et notamment dans le domaine spatial. Cet engouement crée une communauté d’entraide entre les institutions et les acteurs pour se positionner au niveau international. Je prends pour exemple le projet, baptisé spaceresources.lu, où « le GrandDuché [fait] un pas majeur supplémentaire pour se positionner comme pôle européen en matière d’exploration et d’utilisation commerciales des ressources spatiales », avait expliqué, mijuillet, Etienne Schneider, ministre luxembourgeois de l’économie. Il y a là-dessus une réflexion à court, moyen et long terme qui est primordiale pour l’aboutissement du projet. Ce sont dès lors, loin des messages utopistes, des actions qui amènent à réussir dans ce domaine. Tout cela m’a positivement surpris et m’amène à penser que les projets mis en place vont se concrétiser.»

Laurent Ciarletta


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#Technology | Home

HOME INNOVATION: BREAKING THE HABIT

BY BENJAMIN GARNIER

© Getty Images - Miguel Navarro

As new technologies are developing all around the world in an exponential way while global ecological issues have become a central when it comes to developing a business, humanity’s way of moving, buying, sharing has seen a lot of changes. Home has also become a field of innovation, where startups, design trends and new technologies meet to develop environmental-friendly, sustainable, connected and even virtual houses. Moving away from the Stone Age A house made of stones has long been the normal method to build a home. But many environmental questions have since then been raised, making the ecological performance of the house a crucial data to take into account when selling or renting a building. The less kWh the house produces, the highest-ranked it is. There are two solutions which clearly impact the ecological performance of a house: to build larger concrete walls in order to save energy and improve insulation or to find an alternate way of building, such as wooden houses, which have been trendy for, quite some time now. Northern Europe can enjoy the numerous local resources from endless forests to develop the real estate market with wooden houses, but it is not the same case everywhere. In other parts of Europe, this special market has difficulties to rise and become popular, mostly because of the building price which remain far higher than concrete houses. That is the direction Leko Homes decided to take. As a matter of fact, the French start-up that recently settled at the Technoport in Esch-surAlzette, Luxembourg, is trying to democratize the construction of wooden houses through an innovative process involving new technologies. Through 3D prints, hardwood (instead of imported resinous wood) is gathered. By avoiding this importation and using new technologies, Leko offers a much lower a building price than typical wooden houses, which compete with contrete houses. Moreover, Leko offer a whole new thinking about the way a house has to stand, in order to gain space. In a typical house for instance, the boiler is in the cellar, the ventilation lays in the attic and the electric meter in the garage. Leko, inspired from the high-tech industry, developed a brand new CPU system where any technology needed to control the house lays into a concentrate space, called CPU Leko. The Leko app allows then the user to control the system through an application on a smartphone. A brand new vision «By using virtual reality, we’re placing the viewer inside a moment or a story», explained once Chris Milk, CEO of Within, a virtual reality technology company. The advantage then is to put a person in a context he cannot see without help from a technological device. As you buy a new property, the home is not set as you wish or not 100% ready to welcome you. Using your imagination can be interesting, but as powerful as it can be, imagination can be misleading.

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Then virtual reality can fill the gap between what is and what should be. Through the rooms «Les Hauts du Kirchberg», a luxury 22 apartments-complex, property development company LBH Immo launched a brand new way to visit future apartments. Using a state-of-the-art HTC Vive headset, the user dives into a 3D representation of his flat and can modify it, as he likes by controlling a remote. The creators of this headset, Cognytik, do not wish to hold on there and are expecting to develop new settings for these headsets, such as seeing what it looks like at night or even to hear surrounding noises. It was the first time real estate used VR in Luxembourg, and since the feedbacks are very satisfying, it will not be the last. Keep calm and connect Following the first evolutions of the Internet and the development of the social Web, the universalization of connected objects for multiple uses in different branches called Internet of Things (IoT) has permitted to develop tools to enhance the performance inside many branches. Spreading the Internet to many objects has been an asset for many businesses, The innovation opportunities through IoT inside a house are numerous: improving space design and tenant experience by using insights captured through smart devices and sensors on habits such as consumption, providing automated and anticipated maintenance that enable renters to customize their environment through IoT-enabled equipment.


#Technology | Home

For example, real estate developer Capstone Partners has teamed up with IoT startup IOTAS to offer smart home environment for renters at Grant Park Village apartments in Portland, USA. Apartments are equipped with different sensors in every room which allows to monitor different aspects such as temperature, humidity, lights, motion, and water flow. Systems track the habits and preferences of the dwellers and enable renters to create rules to customize their home environment from anywhere and at anytime. Home automation is IoT’s Promised Land. Several big companies have understood it and invested large amounts in state-of-the art innovation startups that develop products useful to automate houses. For instance, Google acquired Nest Labs in January 2014, a connected thermostat producer, for 3.2 billion dollars. Investing such quantity of money these types of products is for the industry barons (Google, Microsoft, Samsung...) the step to take in order to win a growing market full of possibilities. The lack of imagination also does not seem to hit the home automation market. There is always new products responding to new desires, which stimulate the ongoing process to imagine and create connected objects that could lead to better comfort inside the house. The IoT market is continually growing because of the huge audience targeted. Rodolphe Hasselvander, founder of French startup Blue Frog Robotics which develops companion and social robots called «Buddy», explains that a potential market of tens of million robots is estimated by targeting families with children in Europe and the United States. In general, the home innovation market is full of oversized figures, especially considering the future, where connected devices seem to invade our daily life: the German market research organization GfK estimates for instance that each French household will have 30 connected devices at home in 2020. According to a Gartner study, there will be at the end of this year as many connected devices (for consumers and businesses) as human beings on Earth, and this number will reach 20 billion by 2020. Connected devices for the consumer are in majority, representing today more than 60% of the grand total and 5.2 billion products. Smart TVs and connected TV boxes remain the most popular objects.

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A risk of data overload? The IoT might gather different objects but the promise is still the same: to make our life easier and take care of our health and security. However, the data mass that a consumer can access to is also problematic. Checking each evening after work the electric consumption, the number of steps he made, the humidity rate and the temperature in his living room, added to that the smartphone alarms warning him that the chicken in the oven is ready can be too much to handle. Moreover, according to a study from an ETH Zurich team, billions of people connecting with billions of devices must require evermore complex algorithms, which is a worry concerning personal data security and the information within, which can be manipulated by private or governmental institutions. ETH argues then for clear and reliable information systems controlled by the user. «For each connected device, you can replace the word «intelligent» with vulnerable», warn Mikko Hyppönen, research director of Finnish company F-Secure. Anecdotal market or growing tree? As the home innovation market started from the bottom, it is perfectly normal to experience such a growing trend. However, according to GfK, IoT represents only 1% of the home appliance turnover. Even the buyers aren’t convinced: one out of three doesn’t use it, as Gartner revealed in a study in December 2016. Many connected objects do not bring any value and innovation has sometimes to face failures. However, the IoT revolution will probably happen through several generations. The creation of the OpenFog Consortium in December 2015 aims at accelerating this revolution and dealing with the issues of treating big amount of data from IoT applications by avoiding the process of cloud computing. This decentralization of data collection called «fog computing» will bring intelligence and security, which could attract the most reluctant ones.

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#Technology | Innovation

EBRC, CAP SUR L’EUROPE

PAR ALEXANDRE KEILMANN

Avec une vision stratégique claire et une prise de risque qui se traduit par une croissance externe, la société EBRC est en passe d’atteindre les objectifs posés par Yves Reding il y a maintenant plusieurs années. BEAST est allé à la rencontre du CEO du centre d’excellence européen dans la gestion de l’information sensible, pour discuter des initiatives visant à la création d’un marché numérique européen et du rôle du Luxembourg, dans un contexte de digitalisation et de menace constante de cyberattaques. «Depuis 2000, et le lancement des activités EBRC, le monde a énormément changé. De nombreux acteurs, tels que Facebook et Twitter n’existaient pas, et Google n’en était qu’à ses balbutiements» débute Yves Reding. Mais dès sa création, EBRC s’était déjà clairement positionné sur le digital, notamment avec l’activité business continuity et Data Centre, et une offre haut de gamme, prônant la qualité et l’excellence. Et aujourd’hui, comme le rappelle le CEO de la société du Groupe POST, nous remarquons une accélération fulgurante et exponentielle. «Cette digitalisation est croissante. Elle est partout. Les business models changent, nos habitudes de la vie de tous les jours également. Ce qui était physique devient digital. Prenons l’exemple de l’industrie automobile qui planche sur la mobilité autonome et connectée. Ou encore l’apport de l’intelligence artificielle dans le domaine de la médecine, facilitant les diagnostics. Notre génération ne le connaitra pas, mais un jour la machine, l’intelligence artificielle deviendra supérieure à l’Homme sur tous les plans, avec les risques majeurs que cela représente pour notre espèce» explique Yves Reding. Et les acteurs qui sont au centre du digital et de cette disruption ne sont pas pour autant à l’abri de se faire disrupter eux-même…. Vision, stratégie et carnet de route clairs sont donc nécessaires. Vers la construction d’un marché numérique européen Dans une Europe à la traîne lorsqu’il s’agit de digitalisation – avec une disruption menée principalement par les GAFA aux Etats-Unis et par leurs pendants asiatiques – EBRC compte mener à bien sa stratégie 2020 et son expansion européenne. «L’Europe reste le plus grand marché numérique au monde si l’on se réfère au nombre de consommateurs. Le potentiel est énorme» rappelle Yves Reding, qui souligne la prise de conscience des gouvernements européens, avec la série de grandes orientations engagées.

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On pense notamment à l’application en mai 2018 du RGPD, texte fondamental qui protège les données personnelles. «L’Europe a la puissance d’imposer ses normes, mais pour cela, elle doit s’unir, or aujourd’hui, elle reste divisée», regrette le CEO d’EBRC. D’autres règlements ou directives devraient cependant contribuer au développement digital du Vieux Continent : la «Cloud Initiative» vise à soutenir l’industrie du cloud européen, ou la «Free Flow of Data Initiative», déjà annoncée l’an passé puis reportée, devrait aboutir avant la fin de l’année. Yves Reding précise : «L’objectif est la libre circulation des données, comme c’est le cas pour les marchandises. Aujourd’hui, plus de 50 entraves ont été recensées. Beaucoup de freins subsistent, mais il s’agit d’une priorité absolue pour l’Union Européenne». Cette impulsion est également donnée par la Présidence estonienne du Conseil de l’EU, qui va œuvrer pour les 6 prochains mois, avec pour objectif premier de faire de la libre circulation des données «la cinquième liberté fondamentale de l’Union Européenne». «Un signe fort» pour Yves Reding qui rappelle que de nombreux chantiers devraient alors être ouverts : connectivité, commerce électronique transfrontalier, la portabilité des données, etc. Il ne faut cependant pas oublier les menaces grandissantes qui planent en matière de cybersécurité. Deutsche Telekom a subi l’an passé une attaque de grande ampleur, et récemment WannaCry a touché plus de 300 000 ordinateurs dans 150 pays. «La forteresse Europe affiche du retard, mais le Luxembourg est réputé pour son approche risque, et a tous les atouts pour devenir cette plateforme de data protection nécessaire en Europe. Les pouvoirs publics et les institutions européennes l’ont d’ailleurs bien compris» ajoute Yves Reding, qui pense également que le rôle de l’ENISA, l’Agence européenne chargée de la sécurité des réseaux et de l’information, sera fortement renforcé dans les mois à venir.


#Technology | Innovation

Dépasser les frontières luxembourgeoises «Notre objectif a toujours été de devenir un centre d’excellence européen dans la gestion de l’information sensible» souligne le CEO d’EBRC. Cette volonté et vision ont notamment été concrétisées en 2012, avec, lors de l’inauguration du Data Centre «European Reliance Centre East» situé à Betzdorf, l’annonce du changement de nom : «e-Business & Resilience Centre» devenait alors «European Business Reliance Centre». Un changement loin d’être anodin pour le CEO dont l’ambition était déjà de dépasser les frontières luxembourgeoises… grâce à une croissance organique (+45% sur les deux dernières années) mais également externe via des alliances long terme, stratégiques et industrielles.

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Avec une prise de participation au capital de Digora, une société française d’une centaine de collaborateurs, en janvier dernier, la société luxembourgeoise a pu élargir son champs d’action en renforçant son offre de services, mais également sa présence à l’international. Grâce à une présence physique aux quatre coins de la France ainsi qu’au Maroc, à des endroits stratégiques selon les expertises régionales (cybersécurité, aérospatial, e-commerce, etc), EBRC enclenche véritablement sa stratégie «Europe first» et continue sa marche vers le «one-stop-shop» lorsqu’il s’agit du management avec l’information sensible. Dans un marché digital européen qui s’ouvre, l’ambition est alors de promouvoir son savoir-faire à l’échelle du continent, en investissant physiquement dans des pays européens clefs. Autre aspect qui tient à cœur à Yves Reding : le renforcement de son offre de cybersécurité. EBRC s’était largement investi dans l’exercice « CyberEurope » organisé par l’ENISA de mars à novembre 2016, et qui simulait une Cyber attaque massive sur le continent européen. Il s’agissait d’un exercice très réaliste, à l’échelle des 28 pays européens, pour le CERT – Computer Emergency Response Team d’EBRC. Par ailleurs, EBRC a complété son CERT avec un SOC – Security Operations Centre – pour l’ensemble du groupe POST. «Nous œuvrons déjà à une nouvelle opération de croissance externe, dans un futur proche, avec l’idée de se renforcer en France, pour son marché numérique dynamique, en Belgique avec Bruxelles et ses institutions européennes, et enfin en Suisse, pays dont l’état d’esprit est proche du Luxembourg, avec ses banques privées et institutions internationales notamment» précise le CEO d’EBRC, qui compte bien concrétiser la stratégie 2020 EBRC au plus tôt. «Nous avions annoncé 400 collaborateurs, un chiffre d’affaires multiplié par deux, 500 clients ainsi qu’un déploiement européen. Pied sur le gaz et avec de nombreuses barrières qui sautent, nous sommes très bien positionnés en Europe» ajoute-t-il. Dans un contexte de globalisation et de digitalisation, EBRC espère bien surfer sur la vague en s’appuyant sur son capital humain, l’expertise emmagasinée et les projets bâtis depuis maintenant 17 ans.

Yves REDING CEO, EBRC

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#Technology | WomenInTech

WOMEN IN DIGITAL EMPOWERMENT : LE DIGITAL, UN OUTIL AU SERVICE DES FEMMES PAR HELENA COUPETTE

Dernière revendication tendance ou réel phénomène de société, le féminisme est partout. Pop version Beyoncé, couture chez Dior ou énervé et dénudé du côté des Femen et des Pussy Riots, les mouvements féministes se multiplient et revêtent autant de facettes qu’il reste de combats à mener. Et si les initiatives visant la prise de conscience du rôle essentiel que les femmes ont à jouer sont nombreuses, le digital apparaît comme dénominateur commun. Editos engagés, hashtags fédérateurs, tweets dénonçant des pratiques misogynes et autres blogs fleurissent chaque jour sur le web, aidant ainsi les femmes dans leurs revendications. Pourtant si le combat peut sembler à certains, daté ou obsolète, le mouvement d’Empowerment montre que le secteur privé et le monde de l’entreprise reste encore des terrains d’inégalités homme/ femme. Entre les différences salariales à un niveau d’emploi égal, la sous-représentation des femmes occupant des postes de direction ou encore le syndrome de l’imposteur, la place des femmes évoluant au sein de l’entreprise n’est toujours pas acquise. Une prise de conscience et de position qu’elles comptent bien s’approprier. Grâce à l’essor des technologies numériques, elles revendiquent leur place, bien décidées à s’emparer de ce secteur en pleine expansion. De la nécessité d’engager les femmes dans le numérique Entre startup et Big Data, ubérisation et social media, la transformation digitale n’en finit plus d’investir nos vies. A tel point qu’elle connaît, comme tout autre secteur, les mêmes travers, notamment en ce qui concerne la place des femmes. Futur de l’entreprise, le numérique ne fait pas exception en matière de stéréotypes genrés et autres clichés sexistes. «Geek», «métiers d’homme», cet univers de travail essentiellement masculin peine à engager les femmes. Seulement 28% d’entre elles exercent une profession en lien avec les technologies de l’information-communication (ICT). Elles privilégieraient la fonction publique et le professorat au détriment des STEM (Sciences, Technologies, Engineering, Mathématiques). Preuve qu’en matière de parité, rien n’est acquis et tout reste à faire.

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Au Luxembourg, elles ne sont que 12.8% à évoluer dans les métiers de l’info-com. Quand on sait que d’ici 2020, 700 000 postes seront à pourvoir sur ce marché au niveau européen, capter cette minorité, engager les femmes et les former constitue un enjeu stratégique nonnégligeable. Pour répondre à ces problématiques, elles sont de plus en plus nombreuses à innover. Workshops, sites communautaires, espace de co-working et autres newsletters et réseaux d’influenceuses, les femmes ont bien compris l’importance de leur rôle et la nécessité de s’imposer sur ce marché, encore trop masculin. Leur atout ? Un soutien indéfectible, une forme de sororité qui favorise l’esprit de corps et l’initiative. Parce qu’il s’agit avant tout de fédérer les femmes autour de la sphère professionnelle, Feminalink, une application mobile, propose du contenu axé autour de la culture d’entreprise pour mettre en avant la complémentarité au sein d’une communauté inspirante, ambitieuse et bienveillante. De même pour Delphine Rémy-Boutang qui a fait de la Journée de la Femme Digitale un rendezvous incontournable pour toutes celles qui désirent accéder à un espace physique de co-working. Conçu pour elles dans le but de se rencontrer, se rassembler et créer ensemble des opportunités de développement, le JFD Connect Club mise sur le travail collaboratif pour faire émerger des leaders féminins : « Jusqu’à présent une femme avait deux possibilités : soit elle s’adaptait, soit elle renonçait. Avec la Journée de la Femme Digitale, nous proposons de créer cette « 3ème entreprise » dans laquelle on n’aurait ni à changer ni à renoncer, mais dans laquelle on se sentirait bien avec nos valeurs. »


#Technology | WomenInTech

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Le digital comme suite logique du féminisme ? Au-delà des problématiques liées au secteur de l’entreprise, le digital permet une réelle flexibilité des formes de travail, en termes d’espaces et de temps. Il apparaît comme un outil au service de la parité. Télétravail et emploi du temps adaptable offrent aux femmes davantage d’indépendance et de liberté dans la gestion de leur vie professionnelle et personnelle. Une opportunité pour les femmes d’entreprendre et de faire entendre leur voix, notamment grâce aux réseaux sociaux. C’est dans cet optique qu’a été pensée l’association WoMen’up. Partant du constat que persistait encore un plafond de verre auquel les jeunes générations se heurtaient, elles qui pensaient que l’égalité Homme/Femme n’était plus un sujet, l’idée a été d’apporter un éclairage neuf et décomplexé sur l’engagement féminin dans le monde du travail, avec en filigrane, la volonté de développer un féminisme digital. Pour Cécile Parsoud, actuelle présidente de l’association : « Les femmes doivent prendre le digital en main, le programmer, le coder, le façonner. Le monde digital de demain ne pourra être égalitaire s’il n’est pas co-construit par les femmes, s’il reste conçu par des hommes, comme cela a été le cas pour la majorité de nos organisations jusque-là. ». Un message qui s’adresse aussi et principalement aux jeunes générations. Nés avec un portable comme extension quasi-naturelle de la main, les Millenials sont plus que jamais impliqués dans ces problématiques « Cela leur confère un immense avantage sur leurs aînés : ce sont eux qui détiennent les clés de la transformation numérique des entreprises. Ils sont en train de changer leurs cultures, de les remodeler à leurs attentes. Redonner une valeur et du sens au travail. »

Pourtant, aussi connectée soit-elle, la génération Y n’échappe malheureusement pas aux stéréotypes genrés qui restent encore très présents dans l’esprit des jeunes femmes et des recruteurs. S’il est certain que les femmes Millenials ont un avantage sur ce marché, elles sont encore nombreuses à être cantonnées à leur statut de blogueuse mode quand en réalité, leur rôle va bien au-delà. Avec ses 132 000 abonnés sur Instagram, Kenza Sadoun el Glaoui dépasse ce simple statut : « On peut dire que je suis traductrice, styliste, DA, rédactrice. Je suis multi-casquette. Evidemment, la place des femmes sur les réseaux sociaux est autre chose, on ne peut pas la réduire à des métiers d’influenceuses ». Une approche féministe du numérique qui tend à changer l’image des femmes sur les réseaux sociaux. Plus simplement « it-girl », elles apparaissent comme des « role models », conscientes de leur position et leur responsabilité. Aller vers plus d’égalité, reprendre la parole, faire entendre sa voix et éveiller les consciences apparaissent comme les enjeux du monde numérique de demain, autant en termes de réseaux sociaux que de réseaux professionnels. Le digital comme suite logique du féminisme donc ? « Les réseaux sociaux ont de formidable qu’ils sont un immense porte-voix pour nos revendications. Le bénéfice est encore plus évident pour les réseaux professionnels qui permettent de contourner les circuits traditionnels auxquels les femmes n’auraient peutêtre pas eu accès. Il y a encore beaucoup de pédagogie à faire sur le sujet, mais le digital est certainement notre meilleur atout pour véhiculer ces idées progressistes. »

C’est le pourcentage de toutes les startups technologiques au niveau mondiale fondées par des femmes.

20%

Les femmes en fonction dans les plus importantes sociétés Tech au monde ont augmenté 238% plus vite que les hommes.

TOP 5 DES FEMMES LES PLUS PUISSANTES DANS LE MONDE DE LA TECH

Sheryl Sandberg COO, Facebook @sherylsandberg Sources : www.ecoreuil.fr // www.forbes.fr

Angela Ahrendts Senior Vice President of Retail at Apple Inc @AngelaAhrendts

Ginni Rometty CEO, IBM @GinniRometty

Meg Whitman CEO, Hewlett-Packard, @MegWhitman

Susan Wojcicki CEO, Youtube @SusanWojcicki

BEAST MAGAZINE #8


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#Technology | FoodTech

#FOODTECH : À QUELQUES CLICS DE LA FOURCHETTE

PAR ALEXANDRE KEILMANN

La FoodTech, voici le dernier-né des mots porte-manteau qui résonne déjà depuis quelques mois. Ici, il ne s’agit pas nécessairement de cuisine moléculaire ou de robot-chef, mais bien de l’apport des nouvelles technologies dans un secteur où la créativité et le respect des fondamentaux se conjuguent pour créer de la magie et des émotions. Aujourd’hui, c’est tout un écosystème qui se construit, boosté par l’arrivée de nombreuses startups. Si le phénomène a véritablement pris de l’ampleur en 2015 avec les premières licornes, à la fin 2016, on recensait plus de 3 500 startups dans ce secteur en plein essor, pour plus de 38 milliards de dollars investis. Le digital pour reconquérir les consommateurs Si près du tiers des FoodTechs s’intéressent à la livraison de repas à domicile, avec notamment UberEats – la petite sœur d’Uber, avec ses 60 000 restaurants dans 112 villes – la licorne Deliveroo ou encore la néerlandaise Takeaway.com, les jeunes entreprises misant sur la technologie alimentaire prennent également le pari de la transparence, confiance, mais aussi de la préservation de l’environnement et de ses ressources. Certaines startups visent ainsi à réduire le gaspillage alimentaire… ou à nous faire découvrir de nouveaux mets. Si le Luxembourg prend le problème du gaspillage alimentaire au sérieux, sous l’impulsion du Ministre de l’Agriculture, de la Viticulture et de la Protection des consommateurs, Fernand Etgen, et de la Ministre de l’Environnement, Carole Dieschbourg, c’est tout simplement parce qu’au sein de l’Europe des 28, ce sont 88 millions de tonnes qui finissent aux ordures chaque année. Dans ce marasme, une jeune startup française, To Good To Go, a développé une application pour lutter contre le gaspillage. Concrètement, les commerçants partenaires réalisent des paniers à petit prix, garnis de produits invendus et sont ensuite présentés sur l’application. Les invendus sont même réservés aux plus démunis. La startup vise ainsi à créer un circuit qui allie solidarité et économie durable afin de responsabiliser les commerçants et les consommateurs sur les nouvelles façons de consommer. Une fois abordée la façon changeante de consommer ses aliments, impossible de passer à côté de la transparence. Les technologies permettent effectivement de tracer les aliments, «de la fourche à la fourchette». C’est le créneau développé par «La Ruche qui dit oui», qui met en relation les consommateurs demandeurs de produits locaux et frais, avec les agriculteurs et artisans de la région. L’économie collaborative dans le secteur alimentaire existe bien.

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Quelle transformation digitale pour les acteurs historiques ? A l’image du développement des FinTechs, les grands groupes alimentaires se retrouvent aujourd’hui face à un dilemme : développer leurs propres solutions, ou s’associer voire incuber de jeunes pousses. Le groupe coopératif agricole français InVivo a lui fait le choix de créer son propre département «InVivo Food & Tech», avec pour objectif la transformation des achats et des ventes, le développement de nouveaux concepts de distribution, la création de nouveaux modes d’agricultures favorisant les circuits courts, et aussi inventer la nourriture du futur. Le groupe français Auchan, présent dans 16 pays aux quatre coins du monde, dont le Luxembourg, investit aussi dans sa transformation digitale, notamment avec la création en France d’Auchan Direct, le site de courses en ligne du distributeur. «Le digital amène de nouveaux outils de travail, bouscule l’organisation et le métier de distributeur» précise Philippe Goetzmann, Directeur des relations institutionnelles, Auchan.

FOOD SUMMIT 2DE EDITION

En enfin, les géants du web et plus particulièrement Amazon, avec leurs moyens logistiques faramineux et leurs futures livraisons par drones, se plongent dans la FoodTech. Avec le lancement de Prime Now Restaurant Delivery, Amazon garantit une livraison en une heure, via son application Prime Now. Lancé en 2016, le service est désormais disponible dans plus de 30 villes américaines. Au début du mois d’août, lors de la publication de ses résultats trimestriels, Papa Johns, le troisième plus important restaurateur de pizzas aux Etats-Unis a déclaré être «une société d’ecommerce». «Notre business se rapproche plus de celui d’Amazon que celui d’un restaurant fait de briques et ciment» explique Brandon Rhoten, le CMO de Papa John’s. Même son de cloche pour Baron Concors, le Chief Digital Officer du concurrent Pizza Hut : «Nous sommes en train d’uberiser notre expérience client… Les gens pensent qu’Uber a révolutionné le secteur des transports, mais la startup a transformé le commerce». FoodTech disiez-vous ? FoodTech et tendances alimentaires à l’agenda du Foot Summit 2018 Comme l’an passé, les «foodies» du Grand-Duché de Luxembourg se donneront rendez-vous pour le Food Summit. En 2017, plus de 600 participants, professionnels de la restauration, grande distribution, équipementiers ont échangé avec le Ministre de l’Agriculture, de la Viticulture et de la Protection des consommateurs, en plus de découvrir plusieurs dizaines de produits locaux. Le 6 février prochain au Hall Victor Hugo, jeunes talents ainsi que les profonds changements imposés par les nouvelles générations seront à l’honneur, tout comme les nouveaux espaces, recettes & technologies. Les organisateurs annoncent notamment la présence de Thomas Murer, chef du restaurant Aal Schoul, et demi-finaliste de l’édition 2016 de Top Chef, diffusée en France. Sera ainsi dressé un panorama des trendsetters locaux et internationaux, en plus de l’évolution de la distribution, comprenant achats, labels, emballages, logistique ou encore paiements électroniques. Enfin, la protection du consommateur reste un gros volet lors de cette deuxième édition : exigeant sur l’origine des produits, passionné par l’art de cuisiner et de recevoir. Ou comment la cuisine redevient la pièce centrale chez les particuliers. Pour plus d’informations, rendez-vous sur www.foodsummit.lu.

06 FÉVRIER 2018 HALL VICTOR HUGO

600 PARTICIPANTS 15+ SPEAKERS SALON D’EXPOSITION 9 LUXEMBOURG FOOD AWARDS Inscrivez-vous gratuitement sur www.foodsummit.lu ! Info & contact : team@foodsummit.lu


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#Index

MANAGING EDITOR Fabien Amoretti fabien.amoretti@farvest.com

ADVERTISING CONTACTS Tel : (+352) 26 27 69 1 contact@beast.media

EDITORIAL TEAM Fabien Amoretti, Alexandre Keilmann, Benjamin Garnier, Caroline Verghote, Amandine Plaisin, Helena Coupette, Arnaud Mantini, Aurélie Dethier

DESIGN Vincianne Masson Head of Production Arnaud Meisch Art Director Karl Jennaux Illustrator

Cover Arnaud Meisch Distribution by Post Luxembourg & Euro-Sprinters Print: 20.000 ex ISSN: 2418-4799

EDITOR Farvest 10A, rue des Mérovingiens Z.I.A Bourmicht L-8070 Bertrange Tél. : +352 26 27 69 1 Fax : +352 26 27 69 32 RCS : B76419

The next edition of Urban BEAST will be published in November 2017. Snow, gifts and trees: Winter is definitely coming. For the third straight time, the Urban BEAST will be released in November but don’t worry, it’s all good! Latest fashion trends, decoration tips and many more.

BEAST MAGAZINE #7

PERSONALITIES Alban Joly 38 Alexander Wiener 60 Alexandre Aja 41 Alexandre Bustillo 40 Alfred Hitchcock 41 Anastassia Billard 8 Andrée Deissenberg 30 Andreï Molodkin 53 Andres Serrano 52 Angela Ahrendts 77 Arielle Dombasle 30 Arnold Blondeel 44 Baron Concors 79 Béatrice de Durfot 48 Benjamin Besse 60 Beyoncé 76 Bill Gates 66 Bob Kneip 48 Brandon Rhoten 79 Brian De Palma 41 Carole Dieschbourg 78 Cathy Mutis 37 Cécile Parsoud 77 Chris Lewicki 67 Chris Milk 72 Christian Louboutin 30 Christophe Hermanns 6, 18 Cihan Cengiz 24 Claire Audollent 22 Conchita Wurst 30 Dany Prüm 49 David Beckham 34 David Fincher 41 Delphine Rémy-Boutang 76 Didier Lapierre 70 Dita Von Teese 30 Dmitriy Morozov 53 Dominique Godard 46 Donald Trump 4 Eli Roth 41 Elon Musk 66 Emmanuel Macron 38 Etienne Schneider 67 Eufemiano Fuentes 54 Evence Guinet -Dannonay 20 Fernand Etgen 78 Francis Sujkowski 68, 70 François Masquelier 14, 16 Frédéric Kieffer 14 Gaël Colin 8 Gary Bertch 37 Gary Holt 50 George Whitesides 66 Ghela Boskovich 14 Gilles Mangen 34 Gilles Moro 16 Ginni Rometty 77 Guillaume de Luxembourg 67 Gust Graas 49 Hélène Gautier 24 Hélène Lieffrig 20 Henri Riou 16, 17 Hermann Nitsch 52 Hervé Arnould 16, 17 Inès Leonarduzzi 22, 26 Jan Frayne 60 Jan Wörner 67 Jane Howard 13 Jean Paul Gaultier 30 Jean-Baptiste Denis 60 Jean-Marc Gales 15 Jeff Bezos 66 Jen Lewis 50 John Gulager 40 Julien Maury 40 Karl Landsteiner 60

Kenza Sadoun el Glaoui 77 Laurent Ciarletta 68, 70 Laurent Meiers 12 Louis XIV 60 Luc Holtz 34 Marc Quinn 53 Marc Stevens 14, 18 Maria Montessori 46 Mark Zuckerberg 66 Meg Whitman 77 Michael Allen 12 Michel Journiac 51 Michèle Pisani 20 Nadine Cambonie 20 Nasir Zubairi 14 Nicolas Hulot 38 Nicolas Lentgen 35 Nicolas Mackel 14 Olivier Fournier 24 Olivier Portenseigne 15 Pamela Anderson 30 Pascal Laugier 40 Patricia Lippert 49 Paul-Louis Courrier 58 Peter Jackson 40, 41 Philipe Decouflé 30 Philippe Goetzmann 79 Philippe Vidal 13 Pierre Gramegna 14 Pierre-Olivier Rotheval 12 Pink Floyd 10 Quentin Vercauteren -Drubbel 15 Raoul Mulheims 14 Richard Branson 66 Rick Tumlinson 67 Ridley Scott 41 Robert Brandy 49 Rodolphe Hasselvander 73 Roy Lichtenstein 48 Ruggero Deodato 40 Sakthivel Manikandan Sundharam 24 Sam Raimi 40, 41 Sheryl Sandberg 77 Stanley Kubrick 41 Stéphane Vukovic 24 Stephen Curry 36 Stephen Norrington 41 Susan Wojcicki 77 Takeshi Hakamada 67 Terence Fisher 41 Thierry Ehrhardt 8 Thomas Murer 79 Tiger Woods 34 Tom Hellenbrand 34 Tyler Hamilton 54 Victor Velculescu 60 Vincent Castiglia 50 Vinicius Quesada 51 Walter R. Stahel 62 Xavier Bettel 24 Yoshihiro Nishimura 40 Yves Reding 74, 75

COMPANIES 1Com 36 Accenture 12 Airbus 66 Aldebaran 12 AliPay 14 Amazon 43, 66, 79 Ambrosia 56 Apple 77 Artkaly 48 Asteroid Day 67 ATEL 14 Auchan 79 Bank Degroof Petercam 12

Banque Internationale à Luxembourg 12, 15, 48 BCEE 15 Bein Sport 43 BGL BNP Paribas 15 Bloodlink 56 Blue Frog Robotics 73 Blue Harbour Gin 37 Blue Origin 66 Brasserie Bosteels 44 Brasserie de Luxembourg 44, 45 Bryce - Tauri Groupe Space & Technology 66 Canal + 43 Capstone Partners 73 Caterpillar 62 Chambre des Salariés 20 Citroën 38 CNES 68, 70 Cognytik 72 Corona 44 Corona 56 Crazy Horse 30, 32 Croix Rouge Luxembourgeoise 58, 59 CSSF 17 Dailymotion 24 DBS Bank 12 DCL Avocats 20 Deep Space Industries 67 Deliveroo 56, 78 Deloitte 22 Deutsche Telekom 74 Diekirch 44, 45 Digicash Payments 14 Digora 75 Dimension Data 35 Dior 76 Double Dutch 37 EBRC 74, 75 ELA 34, 35 EMP Corp 16, 17 ENISA 74, 75 Epitech Nancy 24 Escent 20 European Investment Fund 24 European Space Agency 24, 67 Facebook 6, 43, 66, 74, 77 FC Barcelone 24 Fondation d’Entreprise Galeries Lafayette 48 Fonds du Kirchberg 49 Fujitsu 12 FundsDLT 15 Fundsquare 15 Gablys 36 Gartner 6 GauGin 37 GfK 73 Ginette 44 Google 24, 36, 67, 73, 74 Goose Island 44 Groupe GET 8 Groupe POST 74, 75 Habit 56 HEC Paris 2, 4 Heineken 7 Hewlett-Packard 77 Hoegaarden 44 Holi 36 Hope 56 Hôpitaux de Paris 24 House of Taste 37 HTC 72 Hub Institute 26 IBM 12, 77 ING Luxembourg 14 InTech 15, 68

Intel 42 InVivo 79 IOTAS 73 ispace 67 Juniper Jack 37 KBL European Private Bankers 15 KNEIP 48 KPMG Luxembourg 15 Kwak 44 L’Enfant Roi 46 La Ruche qui dit oui 78 Le Gorafi 4 Leffe 44 Leko Homes 72 Leo Burnett-Chicago 6 Leroy Merlin 22 Lotus Cars 15 Luxembourg Lifelong Learning Center 20 Mannheim Business School 24 Mapicts 24 Michelin 62 Microsoft 66, 73 Mizuho 12 Mousel 44, 45 NASA 66 Nest Labs 73 Novak Djokovic Foundation 24 Nvidia 42 OneLife 14, 18 OneWeb 66 Papa John’s 79 Paul Wurth InCub 67 Payconiq 14 Peugeot 38 Pizza Hut 79 Planetary Resources 67 Plurial Novilia 8 PSA 8 PwC Luxembourg 22 RBS 12 Renault 38 Rodenbourg 8, 38 Rolls-Royce 62 RTL 14 Samsung 42, 73 SES 67 SoftBank Robotics 12 Space Angels Network 66 Space X 64, 66 Sport 34 50, Startupbootcamp Fintech 14 Starwear 68 Takeaway.com 78 Technoport 67, 72 Timberland 7 To Good To Go 78 Triple Karmeliet 44 Twitch 43 Twitter 74 Uber 78 Uber Eats 56, 78 Université de Luxembourg 24 Vigo Universal 6, 18 Virgin Galactic 66 Warner Bros 24 Warshaw School of Economics 24 Wild Wombat 37 Within 72 Women Inspiring Talks 26 Xerox 62 Xprize 24, 67 YouTube 6, 43, 77 Zipline 56



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