FINTECH IN LUXEMBOURG INNOVATION & EMPLOYEE EXPERIENCE UNE MOBILITÉ MULTIMODALE
CREUSER LES IDÉES ABSURDES AND THE AUTHOR IS… SPORT & SOCIAL MEDIA
LE RESPECT DES TRADITIONS FAMILIALES ARCHITECTURAL BEAUTY OF CITY HALLS MUSIC AT WORK
LE CHIRURGIEN DU FUTUR GALILEO & L’EUROPE SPATIALE THE POWER OF GEOLOCATION
CYBERSECURITY TRENDS LIBERTY & DIGITAL REAL ESTECH
La Liberté à l’heure du numérique.
ELON M. N’EST PAS TOUJOURS D’ACCORD AVEC JEFF B. QUANT À MARC Z. IL A AUSSI SON AVIS SUR LA QUESTION* *Marc Z. Elon M. & Jeff B. sont bien évidemment invités s’ils veulent s’expliquer.
le plus simple serait de venir en débattre. Maison du Savoir. Luxembourg
5 & 6 FÉVRIER 2019 « WOOP est un format de conférence unique au monde sous forme de battle qui bouleverse les anciennes pratiques et fait émerger des visions nouvelles. Pendant 2 jours, assistez aux débats d’experts, invités à confronter leurs points de vue et à débattre de leur vision du monde de demain » Renseignements & inscription sur www.woop-events.com
Une initiative de
WORLD OF POSSIBILITIES
&
#Edito
Comme ce chiffre hautement symbolique, cette douzième édition de BEAST s’essaie à représenter un ensemble harmonieux, à la constante recherche de cette perfection que nous tous souhaitons inévitablement atteindre. Si 12 correspond au chiffre parfait, il correspond également à la fin d’un cycle et donc nécessairement au début d’une nouvelle ère, qui pourrait être numérique, sociale, ou encore énergétique. Aujourd’hui, celle-ci équivaut à la nouvelle révolution industrielle et signifie la redéfinition de nos sociétés telles que nous les connaissons actuellement.
En couverture Design : Arnaud Meisch (Farvest) & Karl Jennaux (Farvest)
Entre les 12 travaux d’Hercule (ou d’Astérix, selon si on se situe géographiquement au sommet du Mont Olympe ou dans un village retiré au fin fond des Côtes d’Armor), les 12 apôtres, autant de signes du zodiaque, une petite douzaine de salopards ou encore une armée composée de 12 singes : toutes les croyances, légendes et autres héros sont représentés et traités dans ce nouveau BEAST, tout en conservant la plus profonde tradition luxembourgeoise, terre d’accueil ô combien respectueuse et innovante. Côté business, focus sur les innovantes technologies financières et les dernières tendances du secteur, le management de l’extrême et son lien avec les ressources humaines, la volonté d’arriver à un nécessaire équilibre hommes-femmes, ou encore les nouveaux besoins en matière de mobilité. Créativité, magie et sport se mêlent quant à eux dans la section divertissement dont l’unique but est d’inspirer puis de permettre de réaliser tout son potentiel.
L’art de la table, la musique et son lien à l’entreprise, ainsi que l’architecture urbaine sont également décryptés, tout comme le rôle du chirurgien du futur et la construction de la constellation de satellites Galileo qui fait d’ores-et-déjà de l’ombre à ses concurrents américains et chinois. Puis, la section Tech s’intéresse aux derniers débats digitaux, à la nécessité de répondre aux cyber menaces qui concernent toutes les entreprises évoluant dans l’environnement numérique qui est désormais le nôtre, ainsi qu’aux infinies promesses de la technologie blockchain. De nouvelles révolutions sont en phase d’approche et pourraient bien signifier le début de ce nouveau cycle que nous abordions précédemment. Enfin, avec un Luxembourg bien ancré au cœur du Vieux Continent, impossible d’ignorer les 12 étoiles dorées que l’on retrouve sur le drapeau européen… Vous ne les aviez jamais comptées et vous pensiez tout naturellement qu’elles représentaient le nombre de pays membres de l’Union Européenne ? Elles symbolisent les idéaux d’unité, de solidarité et d’harmonie entre les peuples d’Europe, dont le Grand-Duché fait partie intégrante. Notre pays y prend une place importante : il est un acteur dynamique, innovant et flexible, faisant presque oublier à certains sa petite taille, géographiquement parlant. Le meilleur exemple ? La place qu’il occupe sur la carte de l’espace avec notamment ses initiatives uniques en matière d’exploitation de minerais. De là à inclure le 12 dans votre prochaine grille à la loterie nationale, il n’y a qu’un pas.
© 2018 - Tous droits réservés : Flyer - Kitty Hawk Chrono cross Sophia - Hanson Robotics Tour Alcide de Gasperi au Kirchberg (1960) - Théo Mey / Photothèque de la Ville de Luxembourg «La Voix de son maître» - Francis Barraud Everett Collection - Shutterstock Alexander Geiger - Shutterstock Docteur Jekyll et M. Hyde - Rouben Mamoulian (1931) Satellite IOV de la constellation Galiléo - ESA/CARRIL Pierre (2011) The DeLorean DMC-12 - Back to the Future™, Univerval Studios (1985) Surgery streamed in Virtual Reality - Medical Realities Sputnik 1 satellite - NASA
ALEXANDRE KEILMANN Editor in Chief @Alex_Klmnn
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#Sommaire
#BUSINESS
#ART
«Luxembourg has innovation in its DNA» 4-6
De l’assiette au verre, le respect des traditions familiales
46-49
A look at the architectural beauty of City Halls
50-51 52-55
Developing an industrial property strategy
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Team building : 10 idées pour réussir ensemble !
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L’Enfant Roi dans son jardin
Pascal Lièvre, manager de l’extrême
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Quand les stéréotypes donnent le ton 56-57
Putting the employee at the center, with Noor van Boven
16-18
S’ennuyer à mourir
20-21
Filling the gender gap
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Cap vers de nouvelles solutions de multimodalité
#SCIENCE Part of the solution to maritime transport pollution
Zéro Déchet : réutiliser c’est préserver 60-62 24-25 Le chirurgien du futur
Autonomous Driving in 2018: the road so far
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28-29
Faire confiance à ses 1001 petites idées absurdes : à la rencontre de Butzi 30-32 Les collaborateurs font leur cinéma
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Il était un film…
36-39
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#TECHNOLOGY Liberté et créativité à l’heure numérique
70-73
Bringing Blockchain to life
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La cybersécurité au cœur de la stratégie et culture d’entreprise 76-77
Sportifs ou l’art de manier les réseaux sociaux
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Une histoire passionnelle
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Les nouvelles technologies au service de l’immobilier
Index
Où est Josy ? Découvrez où Josy se cache dans le magazine.
BEAST MAGAZINE #12
64-65
Galileo figure de proue d’une Europe spatiale en constant développement 66-67 From IoT to autonomous driving: the power of geolocation
#ENTERTAINMENT 2028 : l’étrange cas du Dr Marcom et de Mr/Mrs Hype
58-59
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#Business | FinTech
«LUXEMBOURG HAS INNOVATION IN ITS DNA» The BEAST team had the great honor of meeting with Pierre Gramegna, Minister of Finance, government of the Grand Duchy of Luxembourg, to discuss the state of finance in our country, the use of new technology, but also the impact of Brexit on the Luxemburgish finance sector. M. Gramegna notably highlights the incredible level of innovation of the companies located in Luxembourg, allowing competition and exchange but also the tight collaboration between traditional players and creative and disruptive startups, resulting in the development of a vibrant FinTech ecosystem. Thanks to its strategy towards innovation, Luxembourg is currently attracting digital players from all over the world, making the country more competitive than ever.
BY ALEXANDRE KEILMANN
Through the years, the Grand Duchy of Luxembourg was able to evolve and innovate, moving from industry to banking and funds, and now delivering renowned and recognized ICT and Fintech services all over the world. How would you describe the country’s capacities to reinvent itself and seize opportunities? As one of the smallest countries in Europe with an open economy, Luxembourg is constantly adapting to change by diversifying its industries. I would say that Luxembourg has innovation in its DNA. The government is actively supporting innovation and diversification processes that are already on their way and is helping industries to seize new opportunities. A model that has proven successful in this regard, has been the establishment of public-private partnerships. It has helped Luxembourg for example to build the largest satellite operator, SES. Building on this success, Luxembourg is developing new expertise in the field of space mining and commercialization of space. In finance, Luxembourg could build on its successes as a leading fund and banking industry, and on the other hand, on its worldclass ICT and data center infrastructure. The financial center has managed to fully embrace digitalization over the last years. With Fintech being one of my top priorities, I launched the Luxembourg House of Financial Technology – a PPP – to support and accelerate this movement. Furthermore, Luxembourg’s regulators, the CSSF and the CAA, are playing an important role in Luxembourg’s success in digitalization and innovative finance. The result is clear to see: today Luxembourg is recognized by its European peers, but also worldwide, as one of the leaders in Fintech. Many Luxembourg delegations are traveling the world to meet Fintech experts, from the US to Asia, and sign partnerships to further develop collaboration between countries when it comes to innovative finance solutions and services. What can these countries bring to the table in order for Luxembourg to continue growing and become an international Fintech hub? On the other hand, what can Luxembourg bring to them? At the current stage in the Fintech industry, collaboration between startups and traditional players, but also between different Fintech hubs, is key to success. To enhance Luxembourg’s connections in this regard, I have done about 30 financial missions all around the world, during the last 5 years. They have helped to build strategic alliances and promote Luxembourg as a Fintech hub. The LHoFT has also actively contributed to the expansion of the network and established numerous Memoranda of Understanding to connect Luxembourg’s Fintech center to the rest of the world.
BEAST MAGAZINE #12
As you mentioned, two regions are currently leading the way in Fintech: the US, with its Silicon Valley and China, where I will be on a mission in September. Luxembourg has managed to attract main actors from both regions.
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#Business | FinTech
As the prime gateway to the EU market, Luxembourg helps these companies to serve the whole European market. In return, their presence in Luxembourg helps to push innovation in the EU by bringing new ideas and talents. They help enriching the already highly competitive and innovative local Fintech ecosystem. Since the vote in favor of Brexit, several finance and insurance companies have decided to set up their European headquarters in Luxembourg. According to you, why did these companies decide to join Luxembourg over other European leading financial cities? What the Brexit has shown first and foremost, is that Luxembourg is one of the most competitive financial centers in the EU. By that I mean, unlike other European financial centers, Luxembourg did not actively try to attract companies, based in the UK, in the wake of the referendum. Due solely to the attractiveness of the financial center and its ecosystem, Luxembourg has managed to attract more financial players than other European financial centers. Luxembourg is the natural choice for companies that prepare for a hard Brexit. Furthermore, the fact that Luxembourg’s and the UK’s industries have been complementary for a long time, makes our financial center even more attractive. Do you think that this trend will lead to other companies moving to Luxembourg and benefiting from its advantages?
Only in the last 5 years, 4 additional Chinese banks have chosen Luxembourg as their European HQ. Today, 7 Chinese banks have their European HQ here in Luxembourg. This reality has thus existed for many years, and in a way the Brexit has been an accelerator. I am thus very confident that companies will continue to join over the next years. PSD2 is also changing the way banks and tech companies are collaborating, and aim at benefiting the end-user with smoother and easy-to-use secure solutions to process payments. How can Luxembourg be a leader/pioneer in this topic? By establishing an innovation friendly regulatory framework, the EU is preparing the industry to adapt to change. The PSD2 gives a good idea of where the global industry is headed, and the effects will be felt across the globe. The regulation will force financial service providers to develop an open banking strategy. In this context, Fintech startups are enablers – and not disruptors. Once again, collaboration is key to success. I welcome the LuxHub initiative, which has been launched recently by four major Luxembourg banks. This initiative will help the local industry to develop new innovative solutions and standards in the age of open banking. Today, the LHoFT hosts a critical mass of startups active in payments that will help prepare the industry for open banking. Hence, I’m very optimistic for the future development of the Luxembourg financial center.
BEAST MAGAZINE #12
© Photographie - Dominique Gaul
For companies from outside the EU that want to operate inside the EU, Luxembourg is and has always been a natural choice. I think for example of Swiss banks and insurers. Let me also remind you that over the last 30 years, Luxembourg has been the first choice for Chinese banks in Europe.
www.bcee.lu / speedinvest
When investing becomes as easy as saving
Very low minimum investment Automated personalised management User-friendly management interface accessible 24/7 Also suited for novice investors
Banque et Caisse d'Epargne de l'Etat, Luxembourg, ĂŠtablissement public autonome, 1, Place de Metz, L-2954 Luxembourg, R.C.S. Luxembourg B 30775 www.bcee.lu tĂŠl. (+352) 4015-1
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#Business | Legal
DEVELOPING AN INDUSTRIAL PROPERTY STRATEGY
Š Shutterstock - solarseven
BY NATHALIE CRUCHET
Having an industrial property strategy can be extremely important and have longterm effects for companies. Properly implemented, such a strategy can yield the most valuable assets of a company, at a relatively modest cost. On the other hand, ignoring it, and for instance forgetting to protect a significant innovation, can prove extremely costly.
What is industrial property? The increasing tendency of companies to protect their innovation calls for a correspondingly increased sophistication in how to handle its own industrial property rights. For example, although filing is mostly recommended for a new invention, buying or licensing a competing or partially competing patent could be an alternative or even a complementary option. Industrial property represents the part of the intellectual property of any company, which is protectable by registrable titles such as patents, trademarks, designs and models. Intellectual property comprises non-registrable and unregistered rights, such as copyright. A patent is the title which confers to the inventor and/ or the applicant, the right to prevent others from exploiting the invention covered by it. The State grants the patentee a monopoly of exploitation for a maximum period of 20 years, in return for describing the invention in sufficient details for a skilled person to be able to reproduce it and to add it to its technical knowledge.
BEAST MAGAZINE #12
Different Industrial property rights protect different aspects of an innovation. A patent, for example, protects the technical and functional characteristics of a product or process, whereas a trademark protects the name, sign or logo, used by a company to identify itself and/or its products or services and to distinguish them from those of its competitors. An industrial design, on the other hand, is the most appropriate for protecting the appearance of the whole or part of a product, inclusive of twodimensional and three-dimensional aspects. Identify the intellectual assets of your company For a company to become aware of its intangible assets is a crucial step. Indeed, it is important to define the intellectual capital of the company which results from the combination of human creativity, inventiveness and imagination that it employs. Once these intellectual assets have been identified, and on the understanding that each company has different objectives, an industrial strategy should be established.
Capture, protect and exploit your ideas Advice on patents, trade marks, designs, domain names and more. A network of offices spanning Europe, North America and Asia.
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#Business | Legal
The competitive advantage that industrial property provides to any company depends on its sector of activity, on its strategy, but also on its interaction with the competitors. For instance, patents often constitute essential protection for inventions that can be easily copied. However in certain cases, trade secrets or a market lead advantage may be more appropriate and effective.
What are the best practices in industrial property strategies? • Assess and catalogue your existing and potential industrial property rights. • Maintain confidentiality for your new technologies until professional advice is acquired.
Industrial property strategies fluctuate from one organization to another and there is no ideal model to follow. Large companies with significant financial resources generally pursue a strategy of filing and/or acquiring, then maintaining, a large number of patents. However, for most start-ups and SMEs, developing and maintaining a large patent portfolio can be prohibitively expensive.
• Ensure that the industrial property strategy is a key element of the company’s overall strategy.
The key for a small business is to initially consider one or more patents focused upon its core technology, known as « Crown Jewel » Patents. Ideally, a company should collaborate with experts to identify the key innovative elements of its products or services and then take educated choices about the most appropriate form of protection to use, taking into account development costs, market maturity, product and service life cycles, competitor strategies, etc.
• Make sure the members of your company are aware of the importance of an industrial property strategy.
Are the intellectual assets protected enough? The basic principles for developing an effective industrial property strategy are to put in place a mechanism for identifying the company’s intellectual assets which can be protected, to examine suitable types of protection and then to decide upon appropriate and effective registrations. The possibility of combining different types of protection should not be overlooked: several types of intellectual property can be applied to the same innovative effort. Indeed, the name and logo of a new product or product line can be registered as a trademark; the shape, colors and design of a new product can be registered as an industrial design; and the technical invention incorporated in a new product or process can be protected by a patent.
• Collect competitive information and analyze your competitors’ industrial property titles to avoid infringing their rights before engaging their markets. • Enforce your rights if they are infringed.
• Use industrial property to add value to your company, its products and its services. In highly competitive markets with significant size differences between actors, commercial activity and growth can prove difficult for SMEs and start-ups. A sound industrial property strategy that includes the registration of industrial property rights helps smaller actors to both leverage their innovative advantage in such markets, and lock the value of the innovation underlying their competitiveness into the company.
Marks & Clerk, founded in 1887, is always looking for new ways to build on its heritage to better serve its clients. The network of offices has grown over the years, with new Marks & Clerk offices opening their doors regularly. Luca Polverari and Stéphane Ambrosini, agreed to grant us some advice on industrial property. “Document every creative process, with dates, places, names and respective contributions, both to facilitate the identification of intellectual property generated from innovation efforts, and to clarify its origins.” “At any time before a first patent or design application is filed for an innovation, always use written confidentiality agreements signed and dated by all parties attending a confidential meeting at which that innovation will be discussed.” “When deciding to file applications to protect your intellectual property, keep in mind the exporting potential of your current and future commercial activities, the respective geographical scope of IP rights, and the non-extendable legal timescales for extending that scope”.
BEAST MAGAZINE #12
9th EDITION
A pan-European event on the impacts of technological innovations on the asset-management industry.
PARIS
Palais des congrès
WEDNESDAY
17 OCT. 2018
CLOUD ARTIFICIAL INTELLIGENCE DISTRIBUTION & BLOCKCHAIN ROBOTIC PROCESS AUTOMATION
REGISTRATION FOR THE EVENT: www.agefi-groupe.fr/ AMtechday #AMtechday
CUSTOMER EXPERIENCE DYNAMIC REPORTING DATA MANAGEMENT POST-MIFID 2 RESEARCH TRADING DESKS KYC
PLATINUM PARTNER
CLASSIC PARTNERS
SILVER PARTNERS
Professional Terminal
GOLD PARTNERS
MEDIA PARTNER
PARTNER ASSOCIATIONS
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#Business | Team
TEAM BUILDING : 10 IDÉES POUR RÉUSSIR ENSEMBLE !
I.
VI.
II.
VII.
III.
VIII.
IV.
IX.
V.
X.
PAR NATHALIE CRUCHET
Qu’ils soient sportifs, créatifs, insolites ou sous forme de challenges, les team building servent avant tout à renforcer la cohésion de groupe, dans une atmosphère de collectivité. Ils visent à engendrer un sentiment d’appartenance au sein de l’équipe, une façon de rendre les membres fiers de ce qu’ils ont accomplis et ainsi donner un sens à la collaboration. Révéler les profils créatifs, se dépenser physiquement, favoriser le dépassement de soi, mettre en avant les différents types de profils au sein de la société ; c’est travailler mais aussi se mobiliser et sourire ensemble. Les activités, par leur côté ludique, cherchent à libérer les participants des tensions éprouvées au travail, mais souvent aussi à révéler des passions communes, ou de réelles affinités entre les membres du groupe qui, au final, amélioreront ses performances. Si votre équipe doit affronter de nouveaux défis, réussir un changement de fonctionnement ou encore atteindre de nouveaux objectifs de manière générale, le team building pourra être un moteur pour y parvenir. BEAST vous propose 10 idées, quelle que soit la taille de votre équipe, ses affinités ou bien les challenges qu’elle s’apprête à relever. Des propositions à envisager, à combiner, mais surtout, à tester ! I. TEAM BOOSTER Proposé par : People first Lieu : Florenville | Durée : 2-3h Groupe : entre 8 et 40 personnes Description : Il y a plus d’idées dans deux têtes que dans une ! Plusieurs challenges, certains intellectuels, d’autres plus physiques, mettant en avant l’esprit de coopération et de communication. Ces épreuves permettent à tous les membres de l’équipe de s’exprimer et de prouver leurs qualités de leadership. Bénéfices : Cohésion d’équipe, Identifier les leaders et performants, Résolution de problème, Moral et motivation, Renforcement de l’esprit d’équipe. II. L’ESCAPE ROOM Proposé par : Brothers Event Lieu : Luxembourg | Durée : 2-3h Groupe : entre 6 et 24 personnes Description : Une course passionnante contre la montre, où le travail d’équipe doit primer sur le temps. En effet, les participants sont enfermés dans une pièce, et doivent explorer les lieux afin de trouver de nouveaux indices et ainsi résoudre les énigmes qui permettront de s’échapper. Bénéfices : Identifier les leaders et performants, Résolution de problème, Cohésion d’équipe, Confiance, Gestion du temps.
BEAST MAGAZINE #12
#Business | Team
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III. LE DÉFI MASTER CHEF Proposé par : Brothers Event Lieu : Luxembourg | Durée : 3-5h Groupe : entre 10 et 100 personnes Description : Un défi culinaire à relever par les équipes qui seront amenées à créer leurs propres repas pour la soirée, peu importe l’expérience en cuisine des membres participants. Chaque groupe dispose de son propre plan de travail, ses ingrédients, et quelques accessoires pour devenir un vrai chef. Le but final de l’expérience est de présenter au jury une entrée, un plat et un dessert. Ils seront évalués sur le goût, la présentation, ou encore la touche personnelle et un diplôme sera décerné à la meilleure équipe. Bénéfices : Cohésion d’équipe, Créativité, Gestion du temps, Découverte.
VII. YOGA DU RIRE Proposé par : TeambuildingGuide Lieu : Belgique | Durée : 1,5-2,5h Groupe : entre 10 et 20 participants Description : Cette activité est idéale pour relancer les dynamiques de succès, booster le moral des équipes et améliorer la productivité, tout en réduisant les facteurs de stress au sein de l’entreprise. Un concept novateur dans l’idée de mieux vivre au travail, tout en luttant contre le décalage entre les besoins des individus et l’exigence de la société. Bénéfices : Moral et motivation, Partage émotionnel, Présentation Briser la glace.
VI. LA SABRE LASER ACADEMY Proposé par : Capdel Lieu : Flexible (dans la région parisienne) | Durée : Toute une soirée Groupe : entre 40 et 80 personnes Description : Pour une soirée d’entreprise originale, ou pour clôturer une journée après un Team Building plutôt physique, cette activité fera le bonheur de tous, et principalement des fans de la saga. En effet, ils pourront trouver au programme des cours de sabre laser, des combats organisés entre les équipes, mais également la possibilité de prendre des photos avec tous les personnages de Star Wars. De quoi se construire des souvenirs en équipe ! Bénéfices : Briser la glace, Moral et motivation, Renforcement de l’esprit d’équipe, Découverte.
VIII. CHALLENGE HIGH TECH Proposé par : Esprit Libre Lieu : Lyon (mais réalisable en tout lieu) | Durée : 2-3h Groupe : adaptable (devis sur mesure) Description : Pilotage de drones, tir à la carabine laser, consoles interactives, défis à relever en équipes, c’est un véritable condensé d’activités pour le moins innovantes qui sont réunies afin de proposer des challenges aux participants, à travers le milieu high tech. Bénéfices : Gestion du temps, Moral et motivation, Résolution de problème, Cohésion d’équipe.
V. DIGITAL PARTY Proposé par : Capdel Lieu : Paris | Durée : Toute une soirée Groupe : entre 40 et 500 personnes Description : Entre les casques de réalité virtuelle, les murs digitaux ou les drones, tout est mis à disposition des participants afin de leur faire passer un moment 100% digital. Ils pourront en effet, voyager dans des univers parallèles, s’initier au pilotage des aéronefs télécommandés, mais également participer à une multitudes d’ateliers en équipe. De quoi rendre cette soirée inoubliable en marquant l’esprit des convives. Bénéfices : Moral et motivation, Cohésion d’équipe, Résolution de problème Gestion du temps. VI. EXPÉDITION KNOKKE LANTA Proposé par : Xtreme Lieu : Knokke | Durée : 2-6h Groupe : entre 10 et 120 personnes Description : Pour les plus sportifs, le défi à relever est celui du Knokke Lanta, dans lequel les participants vont pouvoir défier leurs collègues à travers différents challenges. Des épreuves à franchir en un temps déterminé, des dégustations, de la concentration, de la rapidité ou encore de la persévérance, tout est pensé pour favoriser un esprit d’équipe. Bénéfices : Cohésion d’équipe, Résolution de problème, Gestion du temps Confiance; Identifier les leaders et les performants.
IX. INITIATION À LA MAGIE Proposé par : Brothers Event Lieu : Flexible | Durée : 3h Groupe : 10 à 60 personnes Description : Réaliser des tours de magie, c’est tout d’abord s’approprier différentes compétences. Un défi à relever en équipe, mais surtout grâce à une bonne communication. Développer des approches créatives de résolution de problèmes, respect des consignes et gestion du temps, autant d’aptitudes qui seront utiles au sein de l’entreprise. Bénéfices : Patience, Prise de risques, Résolution de problèmes Cohésion et esprit d’équipe, Gestion du temps. X. RAFT BUILDING Proposé par : Brothers Event Lieu : Region Bitburg / Allemagne | Durée : 2-3h Groupe : 10 à 200 personnes Description : Avant de se lancer dans une course de rafting, l’équipe va devoir construire son radeau. En suivant un plan sommaire, et avec la mise à disposition du matériel nécessaire pour l’élaboration du radeau, les participants vont pouvoir associer leurs diverses qualités pour relever le défi. Une fois l’embarcation terminée, elle sera mise à l’eau pour être testée. Connaissances, entraide, compétition et amusement marqueront cette journée pour tous les participants. Bénéfices : Identifier les leaders et performants, Cohésion d’équipe Résolution de problème, Confiance, Gestion du temps.
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#Business | Adventure
PASCAL LIÈVRE, MANAGER DE L’EXTRÊME PAR NATHALIE CRUCHET
C’est parce qu’il définit lui-même l’expédition polaire comme un champ idéal pour une étude, que Pascal Lièvre, enseignant et chercheur en science de gestion, a décidé de s’intéresser aux situations extrêmes. Après tout, est-ce que le fait de démarrer une nouvelle activité ou de repenser la production entière d’une entreprise n’est pas considéré comme un peu extrême ? Les personnes que l’on appelle « managers » n’ont pas attendu le XXème siècle pour être confrontés à cette conjoncture. Le professeur explorateur partagera son expérience et ses bonnes pratiques le 20 novembre prochain, à l’occasion d’une nouvelle édition du Gala HR One.
Pascal Lièvre dirige aujourd’hui un programme de recherche sur ces questions concernant le management de l’extrême. C’est dans les années 90, alors qu’il travaille sur des questions de logistique à l’Université d’Aix-Marseille, lors d’une discussion avec ses collègues, qu’il a l’idée de faire de cette pratique originale, un terrain de recherche. Ses travaux, qu’il entreprendra tout d’abord sous l’angle de la logistique, finiront par s’élargir en observations vers le management de l’exploration. Canada, Groenland, et pays scandinaves font partie des destinations choisies pour les expéditions arctiques auxquelles Pascal Lièvre a participé dans le cadre de ses recherches. De l’extrême d’une situation Face à l’émergence d’un environnement économique de plus en plus incertain, il devient intéressant de se plonger dans l’étude des modèles de l’extrême. En effet, à travers ce contexte, les urgences et les crises deviennent de plus en plus récurrentes. C’est donc tout l’enjeu managérial qui est modifié en profondeur. Par définition, une situation extrême évolue dans le temps et apparait comme présentant une certaine rupture par rapport à une mode de fonctionnement antérieur. Cet écart peut se situer entre un environnement antérieur et un actuel, mais également entre un contexte actuel et futur.
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C’est la capacité à manager en état d’incertitude qui conditionne la performance des sociétés, et cette nouvelle configuration de l’économie devient alors une économie de l’innovation fondée sur la connaissance, qui en toute logique, est une sorte de prérequis à la capacité d’innovation de l’entreprise. Les règles du jeu sont modifiées, ; c’est au tour de l’innovation d’être la base sur laquelle se fonder, et non plus le prix ou la qualité.
#Business | Adventure
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Une gestion différenciée
Pratique d’une situation extrême
Ces nouveaux types de gestions, qualifiées d’extrêmes, peuvent être voulues ou subies, mais également devenir des circonstances de crises si, par exemple, les incidents mineurs tendent à se multiplier, amenant petit à petit les acteurs à une position qui dépasserait leurs compétences. Mais est-ce que ces situations peuvent être considérées comme dangereuses, uniquement à partir du moment où le danger est avéré ?
Lorsque des managers sont confrontés à ce type de conjonctures, il convient de mettre en évidence trois registres, qui vont leur permettre de porter une attention plus accrue à l’étude.
Il convient de faire la distinction entre les risques vitaux et les risques symboliques, mais aussi entre les contextes hostiles au sens propre, comme au sens figuré, afin de pouvoir s’attarder sur la gestion des urgences où la question de la temporalité des décisions et des actions prend une valeur toute particulière. Expédition et gestion de projet Deux domaines qui semblent de prime abord éloignés, et pourtant, il suffit de creuser un peu pour qu’apparaissent les nombreuses analogies. Tout d’abord, dans les deux cas, le nombre de données inconnues est supérieur au nombre de données connues. En effet, l’identification des risques, dans un cas comme dans l’autre, est souvent très difficile, voire parfois impossible. Ensuite, il n’est pas inutile de préciser que la dépendance aux éléments hors de contrôle est forte, dans les deux cas, mais que la dépendance aux individus est encore plus forte. L’expédition et la gestion de projet sont deux modes d’organisation et de management propres qu’il est donc possible d’étudier et de comparer. « Elle ne dure pas longtemps, la situation est relativement simple et le groupe restreint. Ce sont des actions collectives qui constituent un modèle de projet innovant. Qu’elles soient scientifiques ou sportives, les équipes se prêtent naturellement à la recherche car elles sont conscientes de leur caractère expérimental. Du coup, on peut mettre en œuvre des programmes relativement lourds, » précise Pascal Lièvre lorsqu’il définit l’expédition polaire. Et si un projet, défini comme un ensemble d’actions entreprises afin d’atteindre un résultat, lui-même déterminé par les différents acteurs qui prendront part au projet, l’équipe ainsi que les membres qui la composent sont, quant à eux, l’autre partie à prendre en compte. En effet, le groupe et l’environnement qu’il va générer dépendra fortement de la spécificité de chacun des membres, mais également de ce qui constitue leurs craintes, leurs désirs, en passant par leurs différentes humeurs. Il faut donc prendre en compte que des réactions imprévisibles peuvent être déclenchées à tout moment, surtout lors de périodes d’inconfort. Le choix de Pascal Lièvre s’est porté sur les expéditions polaires pour une bonne raison ; un projet de ce genre possède, en effet, tous les attributs d’une situation extrême de gestion, mais également des raisons de méthodologie qui font que, paradoxalement, il est plus facile de suivre ce type de projet que dans des secteurs plus classiques. La dimension scientifique est logiquement incorporée dans le milieu polaire, et ce type d’expédition en particulier, acceptera plus facilement la présence d’un chercheur sur son terrain, bien que de prime abord, une expédition soit vue comme plus sportive que scientifique.
La construction du sens C’est en trouvant du sens à un contexte donné, que les acteurs qui y sont impliqués, peuvent choisir un comportement adapté, et même s’il existe différentes manières d’appréhender une situation, et qu’une vision objective ne va pas forcément s’imposer à chaque acteur, les événements extrêmes risquent, par définition, de radicaliser les visions subjectives des acteurs. De manière à pouvoir percevoir ces données de différentes manières, il faudra en analyser le degré d’engagement, mais également les attentes des acteurs impliqués dans l’activité. La capacité à mobiliser et combiner des régimes différents d’action Cela sous-entend que différentes logiques doivent être mises en place afin de pouvoir gérer la planification et l’adaptation de la situation, mais également son exploitation et son exploration, principalement afin de ne pas perdre de vue que ces deux logiques peuvent, à leur tour, se combiner entre elles pour d’obtenir des résultats plus diversifiés et précis. Les connaissances expérientielles et scientifiques C’est principalement lors des projets les plus innovants que les équipes sont forcées de devoir mobiliser des experts. Ces derniers vont donc écarter les membres de l’équipe de leurs compétences propres, en proposant les leurs. Il est malgré tout important de comprendre que les deux types de connaissances sont tout aussi importantes l’une que l’autre et qu’elles sont, lors d’une expédition polaire, nécessaires à la réussite d’un projet. Le décalage de situation Si le recrutement d’une personne va représenter des enjeux importants au sein d’une entreprise, parfois au même titre qu’une négociation délicate avec des clients et que ces deux types d’environnements peuvent être qualifiés d’extrêmes, le management de ces données peut alors devenir celui des ruptures et, par la suite, déclencher des apprentissages. C’est la perception des décalages par les acteurs impliqués qui va les façonner. Il n’est pas inutile de préciser que ce décalage résulte d’un écart entre une intention, et les conséquences effectives d’une action. Le fait d’analyser des expéditions polaires et des situations extrêmes pour mieux comprendre la gestion de projet, pourrait amener à une nouvelle manière de penser. En effet, les deux concepts comportent des éléments de changement et d’innovation qui sont, à l’heure actuelle, des concepts dans lesquels nous évoluons sans cesse.
BEAST MAGAZINE #12
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#Business | HR
PUTTING THE EMPLOYEE AT THE CENTER, WITH NOOR VAN BOVEN
BY ALEXANDRE KEILMANN
From the impact of AI and the necessity to provide actual employee journey, to the global recruitment challenges and people development in a leading FinTech company: BEAST met with Noor van Boven, Chief People Officer of N26, to discuss the latest trends and innovations of the HR industry. Mrs. van Boven will participate to this year’s edition of the HR One Gala and will be held in Luxembourg on November 20th.
How easy is it innovate when it comes to HR practices and methods when leading the people strategy for a FinTech company, which by definition feeds on innovation? Your people practices are an extension, a result and a foundation of your culture. These elements are feedback into our people processes as well. Innovation and being ahead of the curve is important to be able to cope with the hyper-growth we are in. We also want our employer experience to mirror our product experience. This means that we have a bias for digital, with an emphasis on well-designed and personalizable processes that put the employee at the center. What are your current challenges when looking for new talents? How have the demands of the candidates evolved over the years? It’s not news that the talent market is global, and every scaling company is likely to look for talents internationally. This also comes with challenges. Highly diverse environments are rewarding and more successful but not easy to align. The differences in expectations, assumptions, and communications are significant. I don’t think that demands in general have changed significantly over the years, though. Different lifecycle phases, cultural and economic backgrounds cause constitute the largest differences.
You have a significant experience working for tech companies as you notably held an HR position at SoundCloud before joining N26. How different is the culture in tech companies compared to more traditional companies and how does it actually affect and impact the people working in it? In my career, I have mainly worked for technology companies. With technology evolving so rapidly, especially tech-driven companies, there is a higher pace and need for innovation. The speed and constant iteration lead to a different way of decision making, which needs to happen moment by moment by the people close to the challenge. The need for innovation demands a culture of accepting failure and healthy debate. All these points define a culture and have a direct impact and effect on the people working in it. We have a set of values that include drive, autonomy, ownership, innovation, and openness.
BEAST MAGAZINE #12
The one thing we see changing is how employee loyalty plays out over time. People don’t stay as long with their employer—but at the same time, it’s much more common to re-join a previous employer. In my early career, it didn’t look so great on your resume if you left a company within 3 years (job hopping). Returning to your former employer was seen as a step back, a sign of failure. This is evolving and I truly believe that loyalty and connection haven’t decreased, they’ve just changed. People will build up a life-long connection with a company and join at different times during their careers. This also means that companies need to cherish their leavers, invest in their alumni, and start recognizing their employee community in a broader sense, from interns to former employees.
#Business | XXXX
Vos recrutements
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BEAST MAGAZINE #12
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#Business | HR
How can traditional companies compete with startups and their agile ways of working, promoting flexibility, etc? Joining either a traditional company or startup is a different opportunity and both add great value to someone’s career. I am very grateful for the foundation larger companies gave me before joining the startup scene. Of course, we can all learn from each other—especially around providing employees with true autonomy, breaking through the traditional hierarchy to increase the speed and quality of your decision making, and creating a culture of innovation. There are some principles to incorporate. At the same time, I see large companies put too much focus on “the startup” scene. We are ready to move to a world where we communicate better, to starters and job seekers, what the honest difference is between different opportunities—with pros and cons on both sides. The startup scene can use more people with a corporate background and the other way around. More collaboration and exchange would be healthy. What about talent retention and people development at N26? Can you share some of your best practices? We are going through true hyper growth. This is not easy it has some very specific implications for the personal development of our employees: A steep growth trajectory of all employees is required: the scope of roles expands faster than unguided personal growth can keep up with. We have a constant focus on helping people to accelerate and provide everyone with a personal development budget they can use to support this growth. Evolving organizational design and structural changes is of high importance. Only the smartest people can keep formal structures limited. We don’t have fixed carrier paths. People at N26 have started in roles that were completely different compared to their current work. While of course we also hire for experience, to succeed in our organization we need people with a growth mindset, a tremendous drive, and resilience. We put a strong focus on management development to equip managers to guide their teams through their steep growth trajectory and constant change.
BEAST MAGAZINE #12
According to you, what are the next challenges HR people will face in the years to come, notably through the advent of new technologies, new market demands and employee needs, etc? The first obvious topic is artificial intelligence. HR isn’t just becoming the change agent for its own area, but also for the organization as a whole. It is helping to define what the nonemotional customer or employee journeys are and where AI and other technologies are the solutions. Still, there will always be emotional journeys, journeys on which you need analog (inter)action for a better experience or higher quality result. It’s a great topic and opportunity for the HR profession to have a differentiating impact. Secondly, HR needs to evolve from being a one-size-fitsall solution to a tailored service for its organization. HR professionals have the tendency to network and share experiences and find solutions for similar problems. I don’t hear enough HR people truly defining how they want to “practice HR” in their environment. At N26 we defined an employer vision. Similar to a product vision, it guides our roadmap decisions and the design of all our people processes and products. Everyone in the people team is aware of this vision, and we shared it with the whole organization as well. It’s tailored for our environment and the challenges we face. I would love to hear more HR people talk about how they defined the HR DNA for their workplace. Finally, does working for the «bank of tomorrow» mean that you are looking for the «talents of tomorrow?» How would you define the talents of tomorrow? As I mentioned before, we are growing and maturing so fast, that it’s almost humanly impossible to keep up with the growth and evolution. This means that all our processes and interactions are future focused. Including our hiring. We hire people who can tackle the problems we will need to solve tomorrow. Sometimes, the talents of tomorrow are the talents who have seen the other side already and, sometimes these are the talents selected on drive, eagerness, and a growth mindset. The combination of the two is very powerful. As an example, one of the biggest milestones for our organization was getting our European banking license. This was driven by our Bank MD, an experienced bank executive with over 20 years of experience, and a younger employee, for whom N26 is the first employer, who is smart, eager, and full of drive. The latter just got nominated for 30 under 30 in by Forbes DACH. An unconventional, but very successful combination: they made the “impossible” happen. That’s what truly makes us the bank and employer of tomorrow.
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40 PARTENAIRES / 20 STARTUPS / 12 HR AWARDS / 10 GRANDS SPEAKERS CASSIE KOZYRKOV Chief Decision Scientist, Google Inc.
JEAN-GABRIEL CAUSSE Workplace designer
NOOR VAN BOVEN Chief People Officer, N26
SARAH JAFARSHAD-RAJAEI Directrice générale, Bleu Vert Concepts
DR JULIA SHAW Memory hacker, psychological scientist & co-founder of Spot
PASCAL LIÈVRE Explorateur polaire, spécialiste des environnements extrêmes
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#Business | HR
S’ENNUYER À MOURIR
PAR LISE BEROLDY
« S’ennuyer à mourir », « Tuer le temps », des expressions que vous avez certainement utilisées lorsque vous étiez adolescent et que vos parents souhaitaient vous emmener visiter un monument historique ou lors d’un voyage scolaire. Et maintenant que vous êtes dans la vie active et salarié, est-ce qu’il vous arrive de les employer régulièrement ? Si oui, il est peut-être sérieusement temps de vous demander si vous êtes atteint de « bore-out ». Le burn-out a eu son heure de gloire et même s’il faut continuer à être vigilant sur son cas, qu’en est-il de son cousin moins connu : le Bore-Out ? Phénomène de mode ou réelle pathologie, telle est la question… Ce sont Peter Werder et Philippe Rothlin qui, en 2007, ont posé un nom sur ce mal pour la première fois. Et s’il semblerait d’ailleurs que le Bore-Out soit bien plus présent que le burn-out, il est aujourd’hui paradoxalement beaucoup moins reconnu. Comment savoir si vous êtes concernés ? Vous ne savez quoi faire de vos journées, vous vous sentez inutile, pensez que vous ne servez à rien, vous sentez délaissé et oublié comme une veille chaussette qui aurait perdu son binôme ? Si ces sentiments durent depuis quelque temps il se peut que vous soyez victime du Bore-Out. Les symptômes sont finalement assez proches de ceux qui caractérisent un état dépressif. Dans une société où il est de bon ton d’être débordé et de finir tard, il semble difficile de se sortir du Bore-Out. En effet, si vous en discutez avec vos collègues, vous entendrez certainement « Mais attends, de quoi tu te plains, tu es payé à ne rien faire ?! ». Si vous en parlez à vos managers, dans un premier temps, ils vous diront certainement d’en profiter pour lever un peu le pied, voire de poser des congés, surtout si vous sortez d’une période de surcharge. Puis dans un second temps, ils auront peut-être pitié de vous et vous trouveront des choses à faire à droite à gauche, mais toujours pas de vrai projet, pas d’objectif à long terme, rien d’épanouissant intellectuellement, rien de valorisant. « Être en bore-out, c’est être à bout, par manque de travail, de motivation ou de défis professionnels, » écrivait en 2016 le docteur François Baumann dans «Le Bore Out - Quand l’ennui au travail rend malade». Le bore-out, en plus d’avoir des conséquences psychologiques, peut avoir des conséquences physiques telles que le grignotage ou la perte d’appétit, fatigue, stress, anxiété, manque d’estime de soi, dépression, et même risques cardiovasculaires (selon un article nommé « Bored to death » paru dans l’International Journal of Epidemiology d’Oxford en 2010). Peu à peu, la pyramide de Maslow s’effondre, le besoin de s’accomplir n’est plus rempli, le besoin d’estime est insatisfait, le besoin d’appartenance s’effrite peu à peu, car en effet, l’employé perd confiance en sa société. De plus, la peur de se faire licencier est bien présente et entache le besoin de sécurité.
Il peut également avoir des conséquences pour l’entreprise, tout d’abord au sens purement financier de la chose, puisqu’elle paye un employé « à ne rien faire ». Si par chance, un jour, l’activité de l’entreprise fait que ce salarié a de nouveau du travail, celui-ci va être découragé et démotivé, il ne sera pas aussi efficace qu’avant ce passage à vide. Alors quelles sont les possibilités pour s’en sortir ? En réalité, il n’y a pas de solution miracle, pas de formule magique pour changer les choses rapidement. Cependant, il existe deux grandes orientations pour remédier au problème de façon active : 1. Agir en interne : vous pouvez profiter de la situation telle qu’elle est en attendant une amélioration et profiter de ce temps de latence pour vous auto former ou développer un nouveau projet. L’idée, ici, est de cesser d’attendre que le travail vienne à vous et d’essayer de créer vous-même votre activité. L’avantage est que vous pouvez tenter d’orienter ce travail vers ce qui vous intéresse, mais il faut évidemment s’attendre à des freins au niveau du management. Votre projet peut ne pas correspondre aux orientations de l’entreprise ou il peut y avoir, tout simplement, une inertie naturelle, rendant ce nouveau projet difficile. 2. Sortir de la situation coute que coute : dans ce second cas, la solution peut être d’envisager la démission, mais dans ce cas il faut un certain courage et un temps de réflexion avant d’agir. Vous devez peser le rapport bénéfice/risque et essayer de savoir quels sont les risques que la situation actuelle s’éternise, en fonction de votre seuil de tolérance. Dans tous les cas, souvenez-vous qu’il est primordial d’informer ses supérieurs de la situation et de rappeler son envie de s’investir davantage dans des tâches réelles. Si la situation devient néanmoins insoutenable, une liste de médecins spécialisés existe sur le site « souffrance et travail ». Vous pouvez également faire appel à la médecine du travail qui saura vous aider et vous orienter.
POUR ALLER PLUS LOIN Voici quelques ouvrages qui vous permettront d’explorer le sujet : Le Bore Out – Quand l’ennui au travail rend malade François Baumann
BEAST MAGAZINE #12
Le Bore Out Syndrom – Quand l’ennui au travail rend fou Christian Bourion
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#Business | HR
ARE YOU HAPPY?
YES
NO
be happy?
Ch ing ange someth
wa nt to
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NO n oi pd Kee
g
wh ing ate ver you’re do BEAST MAGAZINE #12
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#Business | HR
FILLING THE GENDER GAP SCORE AT GLANCE
Economy
Politics
Education
Health
59 0,709 Rank
out of 144 countries
Score
0,00 = imparity 1,00 = parity
Talent is one of the most essential factors for growth and competitiveness. To build future economies that are both dynamic and inclusive, we must ensure that everyone has equal opportunity. When women and girls are not integrated—as both beneficiary and shaper—the global community loses out on skills, ideas and perspectives that are critical for addressing global challenges and harnessing new opportunities. «The Global Gender Gap Report 2017» finds that, globally, gender parity is shifting into reverse this year for the first time since the World Economic Forum started measuring it. Yet there are also many countries that have made considerable progress, understanding that talent is a critical factor for growth.
BEAST MAGAZINE #12
Luxembourg score Average score
TOP 10 WESTERN EUROPE #1 Iceland
0,878
#2 Norway
0,830
#3 Finland
0,823
#4 Sweden
0,816
#5 Ireland
0,794
#6 France
0,778
#7 Germany
0,778
#8 Denmark
0,776
#9 United Kingdom 0,770 #10 Switzerland
0,755
#Business | HR
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IN LUXEMBOURG COUNTRY SCORE CARD
1,00 0,00
Global Gender Gap score
ECONOMIC PARTICIPATION AND OPPORTUNITY
1,00
Rank /144 #76
0,858 0,667
#1
0,953
EDUCATIONAL ATTAINMENT
1,000 0,956
HEALTH AND SURVIVAL
#86
0,973 POLITICAL EMPOWERMENT
0,227
#66
0,184 Luxembourg score Average score
FEMALE EMPOWERMENT IN LUXEMBOURG Representation of women on boards or as top executives ranks Luxembourg as one of the worst countries in Europe. 19 17 15 13 11 9 7 5 2012
2013
2014
2015
2016
2017
Source: Foundation IDEA, Equilibre
Source: The Global Gender Gap Report 2017 - World Economic Forum
BEAST MAGAZINE #12
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#Business | Mobility
CAP VERS DE NOUVELLES SOLUTIONS DE MULTIMODALITÉ PAR ALEXANDRE KEILMANN
Face à l’émergence de nouveaux acteurs, les constructeurs, concessionnaires et leasers doivent redoubler d’ingéniosité pour se réinventer et bien souvent redéfinir leurs business models : d’un produit physique – le véhicule – ils optent désormais pour une palette de services adaptés aux besoins changeants de leurs clients et utilisateurs. Et si la combinaison de plusieurs modes de transports était la solution aux problèmes de congestion et de protection de l’environnement ? Une révolution initiée par les startups et champions de l’innovation BlaBlaCar, Uber ou encore DiDi : qu’ils soient européens, américains ou chinois, ces noms résonnent forcement auprès des utilisateurs connectés. Lors de la dernière décennie, sans même avoir de flotte de véhicules, ces sociétés ont pu convaincre des millions de «consommateurs de mobilité», grâce à des services faciles d’utilisation et une créativité hors pair. En effet, les «disrupteurs» de la mobilité mettent la technologie au cœur de leurs applications, et concurrencent directement les acteurs «classiques» du secteur, en misant sur la flexibilité et une expérience utilisateur facile, rapide et intuitive. Elles ont également une mission commune que l’on pourrait presque qualifier d’intérêt publique : éviter la congestion sur les axes (auto)routiers, pas nécessairement en remplaçant les solutions de mobilité actuelles, mais en créant une complémentarité entre celles-ci. Et si ces services ont initialement été créés pour les particuliers, certaines sociétés les proposent désormais à leurs employés en les intégrant à leur car policies. BlaBlaCar a notamment lancé BlaBlaLines afin de répondre aux challenges des trajets domicile-travail. Selon son fondateur et PDG, Frédéric Mazzella, «Nous étions déjà l’acteur prédominant dans le covoiturage domiciletravail (NDLR : en France), mais nous voulions aller beaucoup plus loin avec un meilleur produit. BlaBlaLines crée des lignes de covoiturage avec du trafic le matin et le soir, pour pouvoir aller et revenir du travail en choisissant ses horaires. L’innovation qu’on apporte avec ces lignes de covoiturage, c’est le fait qu’elles sont créées de manière totalement vivante et organique en fonction du trafic et du nombre de personnes qui vont proposer leur trajet».
BEAST MAGAZINE #12
Les acteurs traditionnels du secteur, et notamment les constructeurs, ont pour la plupart d’ores-et-déjà avancé leurs pions et sont entrés dans une phase de transformation continue. Dès 1997, BMW Group fonde la société de leasing Alphabet lui permettant d’élargir son offre de services de mobilité. Celleci ne cesse de grandir avec des programmes de mobilité qui vont désormais au-delà de la simple gestion de flotte et la mise à disposition de voitures de société. Son concurrent direct, Mercedes-Benz, s’est quant à lui offert les services de covoiturage Via, suite à un investissement de quelques 50 millions d’euros en septembre 2017. Citons également les solutions Free2move proposées par Peugeot, ou encore Volvo et sa «Mobility Business Unit» appelée Sunfleet, mise en place pour répondre aux challenges actuels mais également pour anticiper et préparer le futur du secteur. «Cette tendance va s’accélérer dans le futur, avec de plus en plus d’initiatives qui devraient être lancées par les gouvernements ou les municipalités, car bien souvent, les politiques de mobilité sont liées à la fiscalité et au développement des infrastructures,» explique Steven Schoefs, Chief Editor de Fleet Europe. Si Londres, ou Paris dans une moindre mesure, tend à interdire la circulation à certains types de véhicules et motorisations, la Russie s’affiche quant à elle comme le futur champion de l’autopartage, avec le leader national Delimobil offrant plus de 100 voitures de location à la minute dans la ville de Moscou. Les challenges sont nombreux et les enjeux grandissants : saturation des réseaux routiers avec des embouteillages quotidiens et à toute heure de la journée, pics de pollution et émissions de CO2, des espaces de parking trop petits et rapidement complets, etc. Dans une Europe où la mise en place d’une politique commune de mobilité semble compromise, quelles sont les bonnes pratiques et innovations portée par le Grand-Duché ? La congestion au Luxembourg, un enjeu sociétal majeur «Au Grand-Duché de Luxembourg, 80% des personnes se rendent au bureau en voiture, qu’il s’agisse de véhicules de société ou de leurs véhicules personnels,» souligne Guido Savi, Head of Automotive Consultancy, HBC Group, mais également responsable Febiac pour le Grand-Duché de Luxembourg. Il poursuit : «Le voiture occupe donc toujours une place centrale, bien devant les transports en commun, qui ne représentent que 20% des kilomètres parcourus en Europe». Il indique cependant que supprimer 10% des voitures en circulation permettrait de réduire les bouchons de 50%. La solution préconisée ? Aller vers de nouvelles solutions de mobilité, combinables entre elles et donnant ainsi une plus grande flexibilité aux utilisateurs. Comme l’explique Olivier Klein, Mobility Team Leader au sein du LISER (Luxembourg Institute of Socio-Economic Research, les problèmes de mobilité que connait le Grand-Duché ont un fort impact sur la vie des résidents et des frontaliers. Selon une étude réalisée à propos des habitudes de ces derniers, 50% des frontaliers avouent «sacrifier» leur vie sociale, et ne pratiquent aucune activité extra-professionnelle, après avoir passé plus d’une heure dans leur véhicule pour rejoindre leur domicile. L’expert en mobilité précise : «Aujourd’hui, il ne faut plus assimiler les déplacements quotidiens à des déplacements de véhicules, mais plutôt travailler sur les solutions de multimodalité centrées sur l’utilisateur, et permettre aux individus de combiner les différentes formes de modalité».
#Business | Mobility
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Les CFL ont, quant à eux, opté pour une solution d’autopartage. Annoncés en décembre dernier, des véhicules estampillés Flex sont désormais disponibles à proximité des gares et sont ainsi facilement combinables avec les transports en commun tels que le train ou le bus. L’objectif assumé, selon le directeur général des CFL Marc Wengler, est «d’offrir aux clients des transports en commun la flexibilité d’utiliser une voiture pour des besoins de déplacement imprévu, mais aussi d’étendre le rayon de mobilité des usagers des transports publics». Enfin, le Verkéiersverbond (la Communauté des Transports au Luxembourg, placé sous la tutelle du Ministère du Développement Durable et des Infrastructures) a récemment annoncé son intention de créer une application permettant aux Luxembourgeois de planifier rapidement et avec précision leurs trajets, en utilisant une seule et unique plateforme. En effet, cette nouvelle app vise à faciliter les déplacements au Grand-Duché : l’usager pourra choisir ses options de trajets, allant de la voiture privée, aux transports en communs, en passant par le covoiturage, tout en tenant compte du trafic. Il pourra également réserver un emplacement mBox pour son vélo, ou un parking P+R, mais encore acheter ses tickets de transport en ligne : l’application multimodale par excellence. Au final, l’utilisateur final reste maître de ses décisions. Et si l’idée était, en quelques sortes, de compliquer sa prise de décision en lui proposant tout un pannel de solutions de mobilité efficaces, et qu’il pourrait combiner à sa guise ? La multimodalité est plus que jamais au cœur des débats entre autorités, sociétés privées, leurs employés et les utilisateurs finaux. Pour Olivier Klein, les solutions de mobilité douces peuvent être une réelle alternative lorsqu’il s’agit de la dernière portion, du dernier kilomètre : «Cela peut consister en la mise en place d’un système de location de trottinettes électriques ou bien, dans les années à venir, de nouvelles portions de tram au Luxembourg». Les trajets sont alors morcelés, mais c’est bien leur combinaison qui permet une meilleure efficacité, tout en ajoutant un aspect environnemental, en réduisant les émissions de CO2, notamment. Une situation win-win.
Un coup d’accélérateur Le ton est notamment donné par le gouvernement luxembourgeois, suivi par plusieurs initiatives lancées par des partenaires privés. En mai dernier, la plateforme web et mobile de covoiturage «CoPilote» a vu le jour : présentée par François Bausch (Ministre du Développement durable et des Infrastructures) et le regretté Camille Gira (Secrétaire d’État au Développement durable et aux Infrastructure), elle vise à réduire le nombre de siège vidéos qui entrent chaque jour dans l’agglomération de Luxembourg. D’après les résultats de l’étude Luxmobil, ils seraient au nombre de 250 000. «Comme CoPilote vise surtout, mais pas exclusivement les trajets domicile-travail, le succès dépend largement de la participation des entreprises. Celles-ci pourront créer un groupe dédié à leurs employé(e)s et auront la possibilité de mettre en place des incitations comme par exemple une place de parking pour les covoitureurs,» explique François Bausch.
© Shutterstock - Filip Robert
La multimodalité, avec ce véritable changement de paradigme et de mentalité, c’est également le chemin qu’a décidé d’emprunter la société LeasePlan, comme le confiait dernièrement son Country Manager Luxembourg, Joel Fernandes : «De plus en plus de personnes choisissent désormais l’usage d’un service plutôt que sa propriété créant ainsi de nouveaux besoins. Nous le voyons à travers le succès des services d’économie collaborative et «on-demand» tels que Airbnb, Netflix, Uber : pouvoir consommer facilement ce que nous souhaitons, quand et où nous le voulons. Le secteur de la mobilité n’est pas une exception. Il évolue et évoluera plus rapidement encore dans les prochaines années que lors des dernières décennies». Nous entrons donc clairement dans l’ère de la multimodalité, dans laquelle une mobilité propre et durable prend également une place prépondérante.
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#Business | Mobility
AUTONOMOUS DRIVING IN 2018: THE ROAD SO FAR BY ALEXANDRE KEILMANN
A longtime dream that is about to come true: autonomous – and therefore driverless – cars have been fascinating the professionals of the automotive sector, digital and IT experts but also people in general who will one day finally be able to «sit down, relax and enjoy the ride». BEAST decided to take a look at the latest developments and selected the key dates of 2018, highlighting the great promises of autonomous driving.
«Old people began to cross the continent in their own cars. Young people found the driverless car admirable for petting. The blind for the first time were safe. Parents found they could more safely send their children to school in the new car than in the old cars with a chauffeur» «The Living Machine» by David H. Keller, Wonder Stories, 1935
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January 11, 2018 World premiere of the Volkswagen SEDRIC Active at CEBIT 2018: the self-driving technology platform for individual mobility at the touch of a button is designed for water and outdoor sports enthusiasts. February 23, 2018 Nissan and DeNA start their Easy Ride robo-vehicle mobility service trial in the Minatomirai district of Yokohama. The route spans about 4.5 kilometers between Nissan’s global HQ and the Yokohama World Porters shopping center. February 27, 2018 Domino’s Pizza and Ford begin second round of self-driving delivery vehicle testing in Miami, with a focus on the customer experience, notably allowing clients to track the Ford Fusion Hybrid via GPS. March 16, 2018 In Tempe, Arizona, an Uber self-driving car strikes and kills a woman. It is the first reported fatal crash involving a self-driving vehicle and a pedestrian in the US. April 16, 2018 Chinese web giant Alibaba announces it is already testing self-driving and is therefore joining its biggest tech giant rivals Baidu and Tencent in China’s autonomous car race.
June 8, 2018 In Luxembourg, Sales-Lentz showcases its brand new autonomous vehicle, powered by Navya. It will officially hit the road by the end of the year. June 26, 2018 German carmaker Audi partners with autonomous vehicle simulation platform provider Cognata to speed up the development of autonomous vehicles. The startup is based in Israel. Early July 2018 ZOOX, the American startup which aims at creating the full realization of autonomous mobility with its robo-taxi, raises 500 million dollars and is now valued at $3.2 billion. Its first vehicles are to hit the road in 2020. July 10, 208 BMW Group and Baidu sign a MoU under which the German manufacturer joins Apollo, an open autonomous driving platform by whose mission is to accelerate the development of self-driving in China. July 20, 2018 Waymo (formerly known as the Google Self-Driving Car Project) has self-driven 8 million miles (12,8 million km) on public roads, as announced by its CEO John Krafcik. Moreover, more than 5 billion miles (8 billion km) have been virtually driven.
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#Entertainment | Creativity
2028 : L’ÉTRANGE CAS DU DR MARCOM ET DE MR/MRS HYPE PAR JULIE BODIN
« L’étrange cas du Dr Jekyll et de Mr. Hyde » narre les aventures d’un notable ayant inventé une drogue pour séparer ses deux personnalités, faisant de l’œuvre classique de Robert Louis Stevenson une allégorie de la double personnalité bien connue. Son protagoniste aux deux visages, tiraillé entre le bien et le mal, est tantôt contraint par les codes de la société à laquelle il appartient, enfermant son existence, ses paroles, ses actes dans un cadre prédéfini… tantôt audacieux, libre, individualiste, s’affranchissant des normes sociales (voire même de la morale) et laissant s’exprimer son inconscient en suivant son instinct. Pour fêter ses 10 ans, en compagnie de centaines de décideurs Marketing et Communication, leurs équipes et leur écosystème, le Gala Marketers s’intéresse aux deux visages du Marketer d’aujourd’hui, en traçant un parallèle avec l’œuvre de Stevenson : « Dr Marcom & Mr./Mrs. Hype, 10 ans de folie Marketers ». Les experts sont ainsi invités à revenir sur 10 années de transformation du secteur Marcom, tout en imaginant le profil type du Marketer de 2028.
Dr Marcom, ou la science du marketing A l’instar du Dr Jekyll, Dr Marcom utilise ses connaissances techniques pour résoudre les problématiques auxquelles il se voit confronté : augmentation de notoriété, conquête de nouveaux marchés, génération et maturation de prospects, conversion, recrutement d’audience, amélioration du taux d’engagement, architecture d’information, ergonomie et IU/UX… une facette presque « scientifique » du marketing, qui est née et s’est développée en parallèle de la digitalisation des pratiques et métiers du Marcom, et de l’évolution des modes de consommation. « Adresser le bon message, à la bonne personne, au bon endroit, au bon moment », la règle de vie - bien connue de tous - du Digital Marketer, du Media Planner ou encore du Trafic Analyst… tous très friands d’outils et de méthodes s’appuyant sur la technologie et le raisonnement afin de mettre en place des stratégies « ROI-stes » d’inbound marketing, de marketing automation. Ils empruntent des compétences aux business et data analysts pour décrypter des résultats ou encore mesurer des indicateurs de performances (objectifs souvent chiffrés), font confiance à des algorithmes et des intelligences artificielles pour industrialiser la prise de décision et les « tâches à faible valeur ajoutée ». Aujourd’hui, on considèrerait le Dr Jekyll comme schizophrène, souffrant d’une maladie mentale, voire même simplement fou. Une chose est sure, son visage non-conformiste - Mr. Hyde - partage de nombreux traits de personnalités avec les hauts potentiels créatifs d’aujourd’hui… à l’exception du goût pour le meurtre du monstre imaginé par l’auteur écossais !
Mr/Mrs Hype, le haut potentiel créatif Le début du XXème siècle a vu naitre le marketing tel qu’on le connait aujourd’hui : la recherche de notoriété des marques, avec notamment la construction d’une identité passant par un logo unique et protégé, les débuts du storytelling, l’association d’un message visuel et d’un slogan, puis l’introduction d’éléments sonores avec l’essor de la radio et de la télévision – on parlait alors de publicité. Directeurs Artistiques et Concepteurs-Rédacteurs régnaient en maîtres sur leurs collègues non-créatifs, à l’ère ou les publicités s’invitaient tout juste dans la vie quotidienne des citoyens : dans les journaux, dans la rue, à la radio puis à la télévision, touchant tout le monde et personne à la fois, avec des possibilités de segmentation plutôt limitées, mais l’ambition de faire appel aux émotions des consommateurs. Le développement de la publicité sur Internet, et surtout la multiplication des données, ont permis l’hyperpersonnalisation des messages et la concentration des efforts des Marketers. En effet, les consommateurs sont aujourd’hui inondés de messages dans l’environnement digital et hyperconnecté qui est désormais le nôtre. S’il est important de cibler et segmenter selon les méthodes ancestrales de Dr. Marcom, la créativité de Mr/Mrs Hype permet quant à elle de sortir du lot, voire de déclencher une action d’achat, ou autre souscription. La valeur ajoutée du créatif réside ainsi dans sa capacité à différencier son message de celui de ses concurrents, tout en provoquant une émotion quasi unique auprès de consommateurs surexposés à de nombreux messages parfois trop fades et trop peu ambitieux… Le Dr Jekyll avait conscience de son dédoublement de personnalité et a souhaité séparer ses deux facettes, pensant améliorer son existence (en s’affranchissant de Hyde). Aujourd’hui, ces deux profils sont indissociables et ensemble, font le bonheur des marques et sociétés… et si le prototype du Marketer du futur combinait ces deux visages, mêlant science et créativité ? Depuis quelques années, on note l’apparition d’un profil hybride, à la croisée des chemins : le Creative Technologist. Une espèce encore peu répandue mais qui pourrait bien se reproduire tant les challenges des marques sont grandissant dans cet océan de messages…
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FAIRE CONFIANCE À SES 1001 PETITES IDÉES ABSURDES : À LA RENCONTRE DE BUTZI PAR SARAH GRANDPIERRE
De Londres à Las Vegas, le magicien français Butzi régale et impressionne les amateurs de l’illusion aux quatre coins du monde. Le 29 novembre prochain, il fera une halte au Grand-Duché de Luxembourg pour participer à la dixième édition du Gala Marketers. Avant cela, BEAST est allé à la rencontre de magicien-speaker pour discuter d’innovation et de créativité dans le domaine de la magie… mais pas seulement ! Grand défenseur de l’innovation et de la créativité, vous pensez qu’il est nécessaire de les laisser s’exprimer pour s’épanouir dans son activité. Pouvez-vous nous en dire plus ? Tout d’abord, je comprends ce que vous voulez dire en utilisant ce vocabulaire mais je vais être embêtant et insister sur les mots (c’est en partie mon métier) ; premièrement, je ne me considère pas comme un « grand défenseur » de la créativité ou de l’innovation dans le sens où je ne vais pas essayer de convaincre ceux qui n’ont rien demandé. Je pense d’ailleurs que l’on peut réellement s’épanouir dans son activité sans être créatif ou innovant. Notre équilibre de vie, notre activité même et notre bonheur ne passent pas forcément par la créativité. Cela étant dit, c’est vrai que j’encourage les entreprises à être plus créatives, inventives et innovantes non seulement pour se démarquer de la concurrence avec la création et la mise en place de nouveaux produits et services, mais aussi pour trouver de nouvelles solutions au quotidien, gagner en agilité, et trouver de nouvelles manières de travailler, de s’organiser, de communiquer (en interne ou avec ses clients), de marketer ou de résoudre tout type de problème. Cela se traduira par un gain de productivité, plus de ventes et plus de bonheur au travail. Si chacun est plus créatif, il met en effet plus de sens dans son activité, met en place ou suggère les changements qu’il aimerait voir dans l’environnement dans lequel il évolue…et s’exprime plus librement. Et dans ce sens il peut effectivement s’épanouir.
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#Entertainment | Creativity Quelles sont les qualités d’un magicien qui peuvent être transmises au monde de l’entreprise ? Le monde de la magie est assez particulier et reste assez mystérieux pour le grand public. La plupart des gens n’ont en effet aucune idée de ce que nous pourrions leur apporter. Or pour donner l’illusion de l’impossible à un public d’adultes dont les sens sont aiguisés et les esprits furtifs, il faut, entre autres, pouvoir être créatif (pour inventer des méthodes que vous ne pourrez pas deviner), audacieux (pour oser faire ce que l’on fait sous vos yeux, avec le sourire), et aimer apprendre (pour maîtriser toutes les compétences scéniques et toutes les manipulations qui nous aident à vous tromper). Si vous saviez ce qui se passait réellement sous vos yeux, si vous connaissiez les manœuvres invisibles et machiavéliques qui servent à vous amuser, vous vous diriez « mais comment ils ont pu penser à ça », ou tout simplement « Oh ! Quel roublard… » … et ça vous ferait rire ! Je me suis personnellement concentré sur la créativité car j’ai eu l’occasion de créer des illusions dans le passé et je pense que notre inventivité est vraiment spécifique, ce qui offre une approche différente du sujet de l’innovation.
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Comment la pratique de la magie a-t-elle évolué au fil des avancées technologiques ? Comment utilisez-vous les outils digitaux dans vos spectacles ? Permettent-ils encore plus d’interaction avec le public ? La magie a effectivement évolué avec les technologies : on utilise les smartphones et les tablettes pour créer des effets visuels et magiques, mais pas seulement. On utilise aussi toutes sortes de technologies - Wifi, Bluetooth, capteurs et bien plus - pour mettre en place des méthodes auxquelles on n’avait pas accès avant, comme la réception de codes par vibrations et autres subtilités avec les boîtes mail ou la messagerie des smartphones. Mais comme dans beaucoup de secteurs, les nouvelles technologies n’ont pas pris l’ampleur que l’on attendait. Je n’en utilise par exemple quasiment pas dans mes spectacles et conférences car la réaction typique du spectateur est de se dire (explicitement ou non) : « oui mais c’est une application, on ne sait pas comment ça marche mais bon, si j’avais la même je pourrais aussi le faire ». Donc pour que la magie digitale ne soit pas uniquement « amusante » visuellement mais vraiment impactante, il faut la combiner avec des méthodes plus anciennes et solides, et une présentation de qualité. J’utilise donc simplement une télécommande Bluetooth (un petit peu « trafiquée ») pour passer les slides ou gérer la musique sans que le public le voit, et 2-3 applications sur mon portable pour faire apparaitre un billet ou une carte de visite par exemple, ce qui n’est pas le plus impressionnant mais cela ajoute en magie de proximité un peu de diversité en utilisant le téléphone, un objet qui est vraiment familier auprès de tous.
.BUTZI
SPEAKER MAGIE TECHNOLOGIE ILLUSION INNOVATION
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#Entertainment | Creativity
Quelle sera, selon vous, la prochaine grande innovation du secteur ? Je sais reconnaître mes qualités mais prédire les prochaines grandes innovations n’en est pas une (malheureusement !). D’ailleurs, j’ai remarqué que les innovations les plus attendues ou les technologies qui étaient censées changer le monde ont souvent fait un flop, que cela soit dans le monde de la magie ou dans n’importe quel secteur. Regardez la réalité virtuelle et la réalité augmentée par exemple : on nous a dit que ça allait changer le monde et aujourd’hui on en voit plus les limites que les possibilités de développement. Et inversement ; quand le premier IPhone est sorti, on ne s’attendait pas à un tel engouement sur le long terme. Idem pour l’intelligence artificielle : elle s’est développée dans une direction que la plupart d’entre nous n’a pas vu venir. En magie comme dans la créativité ou dans n’importe quel domaine, le plus important à mes yeux est de savoir reconnaître les principes universels (parfois cachés), les méthodes traditionnelles qui ont fait leurs preuves et savoir les combiner avec les nouvelles technologies pour créer quelque chose d’unique pour pouvoir répondre à des besoins ou obtenir des résultats plus efficaces. Ceux qui arriveront à le faire auront toujours un temps d’avance sur les autres. Quelles sont les réalisations marquantes de votre carrière, celles dont vous êtes le plus fier ? Je suis fier d’avoir pu synthétiser tout ce que j’ai appris pour aider les particuliers, les entreprises et les entrepreneurs à se développer en leurs propres termes. De pouvoir mettre à profit mon expérience et mon savoir pour aider les autres à voir leur vrai potentiel et à le développer. C’est quand on me dit des choses comme : « c’était vraiment inspirant, merci », ou « ça m’a vraiment débloqué quelque chose » que je suis vraiment heureux pour les autres et fier de l’expérience que j’ai créée pour eux. Pouvez-vous nous en dire plus sur votre parcours ? Qu’est-ce qui le rend si particulier ? J’ai eu la chance d’avoir pu explorer un maximum, d’avoir appris énormément de choses à travers le voyage, la lecture et la pratique de diverses activités. Tout d’abord j’ai fait 25 ans de Judo et du Sambo (sport de combat russe) en compétition. J’ai beaucoup appris en termes de discipline, de valeurs, de mouvement, de santé et sur le travail qu’il y a derrière la pratique d’un sport en compétition. Je faisais aussi du Piano et je composais des petits morceaux pour moi. A la maison comme au sport, on m’a appris d’aller le plus loin possible et de tirer un maximum de leçons de ce que je faisais. C’est ce que j’ai continué à faire par la suite. J’ai alors commencé la magie à peu près en même temps que ma licence d’économie, et je suis parti voyager près d’un an en Amérique latine, seul, avec mon sac à dos avant mon master. J’ai appris énormément de choses sur les gens, sur moi-même et sur différentes cultures (en plus de l’espagnol et du surf). C’était un périple fou avec des rencontres extraordinaires qui ont changé ma vie, et quand je suis revenu, le master n’était plus une option…je me lançais en tant que magicien professionnel.
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Puis, j’ai commencé le théâtre et trois ans plus tard j’étais devenu comédien professionnel, j’avais écrit, réalisé et interprété un moyen-métrage et je donnais des cours d’expression et de créativité corporelle. Par ce biais, je me suis d’autant plus intéressé à la créativité et j’ai commencé à créer des illusions dans des magazines pour mes collègues magiciens. A partir de là j’ai écrit un livre intitulé « Creativity for magicians » puis un deuxième pour le grand public. J’ai donné deux TEDx et ma carrière a commencé à se développer. Ce qui rend mon parcours si particulier est peut-être qu’aujourd’hui j’ai la chance de pouvoir transmettre tout ce que j’ai appris dans des formats cohérents à des personnes qui en voient vraiment la valeur. C’est à la fois improbable vu mon parcours, et à la fois logique, vu que je peux enseigner par l’expérience. J’ai beaucoup de chance d’avoir fait tout ça et je m’en rends compte ! Vous participerez le 29 novembre prochain à la dixième édition du Gala Marketers. Pouvez-vous d’ores-et-déjà partager vos trois bonnes pratiques permettant aux collaborateurs de laisser s’exprimer leur créativité ? Ha ! Je ne peux pas tout révéler mais d’accord… je vais vous partager 3 pratiques qui prendront d’autant plus de sens quand vous verrez ma conférence. Premièrement, notez toutes vos idées. Faites-le sinon vous aller les oublier. Et peu importe la qualité de celles-ci. Deuxièmement, n’attendez pas l’idée du siècle, suivez et faites confiance aux 1001 petites idées absurdes, insignifiantes, improbables ou impossibles que vous avez au quotidien. Elles sont souvent moins mauvaises qu’on le pense, si on se fait suffisamment confiance pour en voir le potentiel. Au pire, elles vous amèneront à d’autres idées plus intéressantes. Et enfin, lancez-vous dans un projet (personnel, artistique ou autre) et allez jusqu’au bout de celui-ci. Il n’y a rien de mieux que d’apprendre sur le tas, en créant de nouvelles solutions aux problèmes qui surviennent, quitte à « faire semblant jusqu’à ce que vous y arriviez », comme disent les américains (NDLR : Fake it till you make it). C’est mieux d’aller au bout d’une idée médiocre et d’en tirer une leçon ou deux que d’avoir 100 idées magnifiques dont on ne fait rien par peur d’oser.
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#Entertainment | Events
LES COLLABORATEURS FONT LEUR CINÉMA PAR ALEXANDRE KEILMANN
Entre nouvelles expériences employés, innovations technologiques et digitales ou encore organisation d’évenements professionnels dans un environnement empreint d’aventures et d’émotions, les salles de cinéma s’ouvrent aux collaborateurs des sociétés luxembourgeoises. BEAST est allé à la rencontre d’Amandine Schosseler, National B2B Manager au sein de Kinepolis Luxembourg, pour aborder ces dernières tendances évenementielles. Au sein des entreprises luxembourgeoises, quelle est aujourd’hui la place donnée aux activités spécifiques telles que les événements réservés aux employés et aux familles ? Quel est l’impact en termes RH et «expérience employé» ? Le rôle du responsable RH est de renforcer la motivation de ses équipes, en les faisant entrer dans un cercle vertueux, dans une relation « gagnant-gagnant » : l’idée étant de diminuer les facteurs de stress, de faciliter la conciliation vie privée / pro des salariés, de promouvoir le travail collaboratif en équipe pour favoriser la cohésion, dynamiser leur motivation pour initier une ambiance agréable et détendue… Aujourd’hui, le bien-être est un véritable enjeu stratégique pour l’entreprise. De nombreuses études scientifiques associent la santé des salariés et leur efficacité au travail. Les entreprises sont de plus en plus nombreuses à se mobiliser pour lutter contre le stress de leurs employés. Selon une étude réalisée par l’Institut Great Place to Work® qui enquête auprès des salariés pour établir un classement des entreprises où il fait bon travailler, celles où les salariés s’épanouissent le plus sont celles qui rapportent aussi le plus. Et le Luxembourg est représenté dans le top 125 de ce classement européen. L’investissement des entreprises luxembourgeoises dans ce process démontre bien leur volonté d’améliorer la qualité de vie des collaborateurs au sein de l’entreprise, même s’il y a encore de nombreux progrès à faire en la matière, et d’entreprises à convertir. Selon la cinquième enquête nationale sur la qualité au travail, menée par la Chambre des salariés et l’Université au Luxembourg, le premier critère qui contribue à la qualité au travail est la coopération entre collègues et avec les supérieurs (73,8%) devant la sécurité de l’emploi et la rémunération. Il devient donc évident pour les dirigeants d’entreprendre un certain nombre d’actions pour satisfaire cette volonté de la part des collaborateurs. Dans cette optique, il est de plus en plus fréquent que les responsables RH choisissent d’organiser des événements en dehors du cadre de travail. Comment cette tendance a-t-elle évolué au fil des années ? En quoi ces événements sont-ils différents désormais ? Auparavant plutôt réservés aux cadres et commerciaux, les événements d’entreprise s’adressent aujourd’hui à tout le personnel de l’entreprise et permet aux responsables RH de consolider les ressources humaines de la société autour d’un projet commun, quel que soit le niveau hierarchique des collaborateurs. Il y a donc lieu de créer plus d’événements, avec cependant un budget par personne plus restreint.
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Cette tendance transparait clairement dans nos résultats. En quelques années, nous avons quadruplé les événements collaboratifs au sein de nos cinémas au Luxembourg... Projection privées, séminaires intéractifs, afterworks, etc, les organisateurs redoublent d’inventivité pour atteindre leurs objectifs. De plus en plus de sociétés impliquent également la famille de leurs collaborateurs en les invitant à des événements moins formels, comme la fête de la Saint-Nicolas en fin d’année. Quels sont les objectifs de tels événements ? Il existe de nombreux objectifs cachés derrière l’organisation d’événements d’entreprise : renforcer l’esprit d’équipe des salariés, ainsi que leur sentiment d’appartenance à une même entité : ensemble, ils vivent une expérience fédératrice et unique en sortant du contexte habituel, favorisant les échanges et la création de nouveaux liens. De nombreux prétextes dans la vie d’une entreprise peuvent servir cette cause : • célébrer un moment clé avec les collaborateurs et ainsi renforcer leur sentiment d’appartenance à une équipe, tout en transmettant les valeurs de la société… • rassembler différents services au même endroit pour casser le cloisonnement inhérent à l’activité de chacun. Une fête d’entreprise pour réunir, par exemple, les agents du ménage et les responsables du marketing. • proposer un événement magique qui mêle aussi bien amusement qu’éventuel networking. Dans tous les cas, ce type de rendez-vous offre un cadre à la fois informel et professionnel, susceptible d’attirer un grand nombre de participants. Le cinéma est donc un lieu idéal pour mettre en place cette stratégie.
#Entertainment | Events Comment collaborez-vous avec vos clients pour la mise en place de ces événements ? Quelle est la part de créativité apportée par l’équipe Kinepolis ? Les événements sont-ils totalement personnalisables ? Avec plus de 170 événements organisés par an dans nos complexes, Kinepolis s’est élevé, au fil des années, au rang des acteurs incontournables de l’événementiel au Luxembourg. Notre expérience, nos infrastructures à la pointe et nos services à la carte sont autant d’arguments qui séduisent nos clients et en attirent des nouveaux. Conscients que l’organisation de ces événements vient, bien souvent, s’ajouter au travail quotidien des personnes chargées de leur réalisation, nous sommes présents à chaque étape du projet, de la réflexion à la gestion complète le jour J pour optimiser le temps de nos clients et leur permettre de ne rien oublier. Nous rencontrons au préalable chacun d’entre-eux et nous nous imprégnons de la culture de l’entreprise, pour lui apporter une réelle valeur ajoutée. Qu’il s’agisse d’une projection privée pour célébrer un anniversaire, d’un lancement de produit ou d’un séminaire, nous étudions les différents objectifs, pour offrir des conseils pertinents. Évidemment, nous nous informons du budget alloué à l’organisation de cet événement, pour orienter les idées vers des solutions réalisables. Au-delà des actions directement liées au complexe (réservation de la salle appropriée, du matériel…), nous pouvons également apporter des solutions professionnelles et/ou des ressources extérieures le cas échéant, à travers la sollicitation d’un de nos partenaires (animation, décoration, traiteur, etc...). Notre but est de proposer un événement satisfaisant les objectifs premiers de l’entreprise, tout en créant la surprise chez les participants, afin de marquer les esprits. Il est donc essentiel pour nous de proposer à chaque société des conseils sur mesure pour aboutir à un événement unique et totalement personnalisable. Quels sont selon vous les avantages de proposer des événements professionnels dans un site empreint d’action et d’aventure comme le sont vos salles de cinéma ? Organiser une fête d’entreprise dans nos cinéma présente de nombreux atouts : • La capacité à satisfaire plusieurs groupes cibles : les salariés seuls ou avec leurs enfants, au travers de films orientés « famille » ou « adulte » (action, fantastique, etc.) • Un traitement privilégié, avec une salle entièrement privatisée et personnalisée aux couleurs de l’entreprise. Sans oublier la possibilité d’utiliser l’écran pour faire une présentation avant le film. • La formule « clé en main » incluant un pop-corn « maison » et une boisson. À noter que cette séance privée peut parfaitement encadrer une fête d’entreprise plus « large » de type teambuilding, une action incentive, une journée en famille ou une présentation de produit.
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Enfin, quelles sont les tendances du secteur et comment mettezvous à profit les nouvelles technologies pour proposer de nouvelles expériences digitales ? Chaque salle de cinéma du complexe offre un niveau de prestations haut de gamme — que ce soit au niveau du matériel technique proposé ou au niveau du confort de ses fauteuils. Sans oublier les qualités de ses salles de réception, pour gérer les temps d’accueil et de catering. Nous introduisons également dès septembre 2018 au Luxembourg le Laser ULTRA qui associe deux technologies cinématographiques révolutionnaires: la projection laser 4K de Barco et le son Dolby Atmos. Le ‘Laser ULTRA by Kinepolis’ s’appuie sur le meilleur projecteur laser de BARCO, projecteur capable d’afficher un contenu 4K en 60 images par seconde, ainsi que des films 3D en résolution 4K à des niveaux de luminosité exceptionnels (60 000 lumens). En effet, contrairement aux projecteurs de cinéma traditionnels qui utilisent des ampoules au xénon, la projection au laser permet d’obtenir une luminosité abondante avec un spectre plus large, des couleurs plus naturelles, et des niveaux de contraste plus élevés. Associé au son Dolby Atmos Immersive, le ‘Laser ULTRA by Kinepolis’ offre par ailleurs un son multidimensionnel. La musique, les personnages et les éléments du film prennent vie grâce à la clarté et à la richesse du son qui flotte au-dessus des spectateurs, leur donnant ainsi l’impression d’être réellement dans l’histoire. De plus en plus, les organisateurs d’événements recherchent le petit plus qui fera le succès de son événement. Il convient alors de redoubler d’inventivité pour proposer de petits agréments qui feront toute la différence auprès des participants. Nous observons une quantité gigantesque d’innovations sur le plan technologique, qui constituent dès lors une énorme source d’inspiration pour organiser des évènements qui suscitent l’émerveillement. La tendance actuelle réside dans l’interactivité et la participation du public : les invités vivent un moment d’autant plus impactant en devenant acteurs et plus seulement spectateurs. Nous proposons ainsi à nos clients des événements plus immersifs et participatifs. Il peut s’agir de création d’un film retransmis par la suite sur le grand écran, ou des animations de réalité virtuelle. Pour des événements qui regroupent un plus grand nombre de personnes, il faut opter pour des animations plus consensuelles qui impliquent plus « légèrement » les participants, afin de garantir leur adhésion à la soirée. Le quizz interactif est très prisé actuellement : nous utilisons des plateformes d’interaction live qui permettent de solliciter les participants avec des questions affichées sur l’écran géant auxquelles les modérateurs peuvent répondre en direct. Dans le même genre, on peut imaginer utiliser les réseaux sociaux avec le mur de tweets. On utilise un hashtag fédérateur et on invite les participants à poster des messages Twitter qui apparaîtront sur l’écran géant pour leur permettre par exemple de donner leur impression à chaud sur le film, ou leur ressenti par rapport à la soirée. Dans un cadre moins festif, nos technologies permettent également de réaliser des Livestreaming à travers le monde entier. Ainsi, une multinationale, voire une entreprise implantée dans plusieurs régions, peut aisément dynamiser son rendez-vous, en interagissant avec ses différentes antennes directement depuis la salle de cinéma.
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#Entertainment | Movies
IL ÉTAIT UN FILM …
PAR NATHALIE CRUCHET
Depuis des générations, les livres ne cessent d’inspirer le monde du cinéma. Qu’elles soient décevantes ou bien qu’au contraire elles parviennent à trouver leur place aux yeux des critiques, ces adaptations cinématographiques de romans ont au moins le mérite de faire parler d’elles et, dans le pire des cas, réussissent à redorer la couverture des livres qui les ont inspirées. Dès qu’une nouvelle adaptation est annoncée, les paris sont ouverts afin de savoir quels acteurs donneront vie aux personnages déjà bien ancrés dans l’imagination des lecteurs. Aujourd’hui BEAST a choisi de changer les règles du jeu. Et si, sur base d’une sortie cinématographique, on se demandait plutôt quel auteur aurait pu se cacher derrière le scénario ? Juste le temps d’un article, sans aucune barrière, s’autoriser pour le plaisir à réécrire une partie de l’histoire.
JANVIER
L’année 2019 s’annonce, d’ores et déjà riche, en sorties cinéma. Dès les premiers jours du mois de janvier est annoncé le nouveau film de Robert Zemeckis ; Bienvenue à Marwen. Mark Hogancamp, victime d’une amnésie totale après avoir été sauvagement agressé, se lance, en guise de thérapie, dans la construction de la réplique d’un village durant la Seconde Guerre Mondiale, mettant en scène des figurines représentant les habitants qu’il identifie à ses proches, ses agresseurs ou lui-même, afin de se reconstruire. Auteur pressenti : Pour une histoire qui s’annonce aussi puissante qu’émouvante, Elizabeth Gilbert aurait pu s’y coller sans problème. En effet, à travers ses romans, elle aborde facilement mais avec beaucoup de profondeur les thèmes universels, et parvient à les traiter de manière juste et sincère. Son style invite la plupart du temps au voyage et à l’introspection de soi, afin de pouvoir mieux se connaitre et ainsi se retrouver.
FÉVRIER
MARS
En janvier également, mais dans un tout autre registre, C’est L’heure de la sortie, de Sébastien Marnier qui arrivera sur grand écran.
Suivra ensuite une version de la vie de White Boy Rick, sous le titre de Undercover – Une histoire vraie, accueillie par le grand écran, sous les ordres du réalisateur Yann Demange.
Enfin, pour clôturer les sorties du mois de janvier, c’est le film The Favourite, de Yorgos Lanthimos qui est attendu.
Pierre Hoffman, nouveau professeur dans un collège où les enfants présentent non seulement des comportements étranges, mais où règne également une hostilité diffuse teintée d’une violence sourde, est confronté à des événements inquiétants. Suicide parmi le corps enseignant, enfants surdoués et harcelés par les autres, tout autant de secrets que Pierre va tenter de percer.
Dévoilant le Détroit des années 80, le film revient sur la terrible histoire de Richard Wershe Jr. plongé très jeune dans le monde de la drogue, protégé et recruté par le FBI, avant d’être condamné à la prison à perpétuité à l’âge de 17 ans pour possession de cocaïne.
L’histoire explorera le règne de la reine Anne, dernière monarque de la Maison Stuart, où les femmes de la cour s’opposent dans la course au pouvoir, au milieu d’un triangle amoureux.
Auteur pressenti : L’auteur de roman policier Bernard Minier, se serait probablement amusé face à un thème tel que celui-ci. Spécialiste des personnages complexes, la plupart de ses romans privilégient, en effet, les atmosphères oppressantes, et il n’est pas rare que l’on y retrouve également de la violence psychologique.
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Auteur pressenti : Si plusieurs de ses romans ont été adaptés au cinéma, l’écrivain James Ellroy aurait pu, à l’inverse, dépeindre un univers comme celui-ci. Dans ses œuvres de littérature noire, où l’on retrouve souvent un monde particulièrement pessimiste et corrompu, perce néanmoins, comme un fil conducteur de ses ouvrages, la notion de rédemption, teintée de moralité floue. Son style, affirmé par une inventivité verbale crue et acide, parvient à décrire les recoins sombres de la société américaine.
Auteur pressenti : L’histoire comme toile de fond d’un roman ? C’est du Ken Follet par excellence. Non seulement, l’auteur est spécialisé dans les romans historiques, mais grâce à ses techniques narratives contemporaines, il est facile d’imaginer qu’il se serait attaché à rendre ses dialogues parfaitement adaptés au monde du cinéma.
#Entertainment | Movies
En février, est prévu la sortie du film Diamantino, de Gabriel Abrantes et Daniel Schmidt.
Durant le mois de mars, est prévu la sortie de la comédie sentimentale américaine Isn’t it romantic, de Todd Strauss-Schulson.
Une icône absolue du football voit sa carrière s’écrouler quand soudain, son génie n’opère plus. Il va donc être amené à chercher un nouveau sens à sa vie. Une folle odyssée, où se confronteront néofascisme, crise des migrants, trafics génétiques délirants dans une quête effrénée de la perfection.
Une jeune architecte new-yorkaise, se démenant tant bien que mal dans son travail, et enchaînant les catastrophes se retrouve en plein cauchemar, après avoir été victime d’une agression. En effet, elle devient, sans raison apparente, l’héroïne d’une comédie sentimentale, elle qui ne croit plus à l’amour depuis longtemps.
Auteur pressenti : On imagine aisément un Philippe K. Dick derrière un tel scénario. Avec sa faculté de mettre en scène des critiques sociales, son ton paranoïaque mais surtout sa manière toute particulière de modifier et manipuler la réalité.
Auteur pressenti : Une miss catastrophe plongée dans une histoire d’amour presque malgré elle ? Un boulot pour Helen Fielding ! Difficile d’imaginer mieux placée qu’elle pour se mettre dans la peau d’une jeune femme, un peu déboussolée face à la vie, mais qui au fond, pourrait bien vite se laisser emporter par l’amour.
AVRIL
MAI
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JUIN
Let’s dance, dont la sortie est annoncée pour le mois de juin, est le prochain film du réalisateur Ladislas Chollat. Joseph, jeune danseur passionné de hip-hop, est soudainement basculé dans le monde de la danse classique grâce à Chloé, en pleine préparation du concours au New-York City Ballet. Joseph va apprendre à se sentir légitime en tant que danseur et ainsi devenir un vrai artiste, à travers cette rencontre, orchestrant l’alliance inattendue entre le hip-hop et la danse classique. Auteur pressenti : Une histoire que Haruki Murakami aurait pu coucher sur le papier ; maître du basculement d’un monde à l’autre, révélant des êtres à la recherche de leur identité, le thème de la danse l’a déjà d’ailleurs intrigué puisqu’en 1995, il publie « Danse, danse, danse », traité alors comme une métaphore de la vie, où il incite à continuer à avancer, quoiqu’il arrive. Un point de vue que semble partager le réalisateur du film.
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#Entertainment | Movies
C’est durant l’été, au mois d’août, que sortira le très attendu dernier film de Quentin Tarantino, Once Upon a Time in Hollywood. L’histoire se déroule dans les années 60, au centre des meurtres commis par la « famille » de Charles Manson, et notamment celui de Sharon Tate, alors épouse de Roman Polanski. Auteur pressenti : Puisqu’il s’est déjà baladé dans le temps afin d’explorer les années 60 de Kennedy, il est logique de penser que Stephen King serait l’auteur parfait pour ce genre de scénario. Et si le réalisateur a avoué que le film Carrie l’avait fortement influencé pour ses précédents longs métrages, pourquoi ne pas imaginer que son nouveau film puisse inspirer l’auteur, lui qui a déjà pris tant de plaisir à se plonger dans cette époque, et qui serait peut-être tenté par un nouveau voyage dans le temps.
JUILLET
AOÛT
SEPTEMBRE
Bien que la date n’ait pas encore été précisée, c’est dans le courant de l’année 2019 que sortira Angel Of Mine, un drame, remake du film français, L’empreinte de l’ange, sorti en 2008, porté cette fois à l’écran par Kim Farrant. Une jeune femme dont la fille est morte depuis plusieurs années, finit par se convaincre que la fille d’un étranger est en fait la sienne. Obsédée par cette idée, Lizzie finit par perdre le contact avec la réalité. Auteur pressenti : S’il fallait désigner une écrivaine pour cette histoire, Mary Higgins Clark pourrait remporter la victoire haut la main. Il lui suffirait de faire de l’héroïne une jeune femme trentenaire, aidée dans ses recherches par un jeune homme dont elle finirait par tomber amoureuse, le tout saupoudré d’un suspens sans éclaboussures de sang, sa signature littéraire depuis des années, et qui, encore aujourd’hui, continue de fonctionner, pour le plus grand plaisir de ses fidèles lecteurs.
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OCTOBRE
NOVEMBRE
DÉCEMBRE
Pour finir, et alors que la date n’a pas été mentionnée non plus, le film de Rachel Griffiths, Ride Like a Girl, est également annoncé pour 2019. Ce drame sportif raconte l’histoire de Michelle Payne, qui sera la première jockey féminine à remporter la Melbourne Cup et ainsi à marquer l’histoire. Auteur pressenti : Afin de porter une histoire qui décrirait la réussite d’une jeune femme dans un monde masculin, dotée d’un caractère en acier trempé, anticonformiste, et garçon manqué, c’est un rôle que l’on aurait pu attribuer à Louisa May Alcott. Une héroïne audacieuse, généreuse, courageuse mais surtout déterminée à réussir et vivre sa passion, à l’instar de Joséphine March, qui a marqué des générations de lecteurs.
#Entertainment | Movies
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MARGOT ROBBIE Once Upon a Time in Hollywood
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#Entertainment | Sports
SPORTIFS OU L’ART DE MANIER LES RÉSEAUX SOCIAUX PAR SARAH GRANDPIERRE
Monde sportif et digital vont désormais de pair, entre nouvelles expériences engageantes pour les fans, l’apparition du e-sport, et bien entendu l’utilisation accrue des réseaux sociaux pour toujours plus d’interaction. En effet, les sportifs fédèrent autour d’eux une communauté importante de fans, comme le prouvent notamment Cristiano Ronaldo et ses plus de 200 millions de followers, tous réseaux confondus. Cependant, dans un contexte d’hyper-connectivité il devient de plus en plus difficile pour les sportifs de garder un lien étroit avec leurs fans en évitant tout dérapage. BEAST s’est intéressé à la question : Comment garder un lien authentique entre fans et sportifs tout en contrôlant méthodiquement son image ? Voici tout l’art du community management. Des millions de fans vibrent au quotidien au rythme de l’actualité de leurs sportifs préférés. Les entrainements, les coulisses des matchs, les interviews, mais également leur vie de tous les jours et même leurs vacances aux quatre coins de la Terre : tout est matière à renforcer le lien entre supporters et athlètes. Si la gestion des réseaux sociaux est devenue cruciale pour les sportifs, certains s’entourent désormais de talents capables d’optimiser - et de monétiser – cette présence sur les réseaux sociaux. Ces community managers ont trois missions principales : la gestion de contenu, l’information et le reporting des indicateurs de satisfaction.
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Créer un lien entre sportifs et fans Les réseaux sociaux, et notamment depuis la création de Facebook en 2004, ont désormais une forte influence sur la manière dont nous construisons notre personnalité, consommons, et vivons nos passions. Ainsi, du réseau fondé par Mark Zuckerberg à Instagram, en passant par Twitter, la création et le partage de contenus exclusifs sont désormais primordiaux pour les sportifs et athlètes professionnels : ceux-ci deviennent «accessibles» et proposent à leurs fans, pour certains, une véritable interaction. Des millions de followers ont donc facilement accès à un aperçu authentique de la journée d’une superstar du sport. Ce sentiment de proximité virtuelle est renforcé par la nature en apparence directe de ce contact fan/athlète, non filtré par les pratiques journalistiques traditionnelles. En effet, curieux, les fans souhaitent découvrir les personnalités qui se cachent derrière les performances sportives. Aimer, partager, retweeter ou répondre sur l’une des différentes plateformes est devenu la nouvelle forme de soutien à ses sportifs préférés. Nous assistons à une époque où chaque équipe, club ou association sportive a au moins un profil sur les réseaux sociaux sur lequel ils diffusent toutes les informations qu’ils jugent importantes, engageantes ou amusantes. Il est devenu impossible de faire défiler votre compte Facebook, Twitter ou Instagram lors d’un événement sportif majeur et de ne pas être submergé d’informations en temps réel à son sujet, souvent relayées par un hashtag dont la mission principale est de créer une interaction instantanée avec le public. Ce lien entre sportifs et fans, bien qu’en apparence instantané et authentique est pourtant soigneusement préparé et contrôlé par le community manager. Les réseaux sociaux étant utilisés pour construire l’image de marque des athlètes de haut niveau., chaque post est soigneusement étudié et réfléchi.
#Entertainment | Sports Celui-ci fait donc partie d’une stratégie marketing suivie à la lettre. De grands empires sportifs tels que Manchester United, avec leurs systèmes sophistiqués de broadcast (Man United Broadcast) et de diffusion en direct contrôlent ainsi efficacement le média et le message. Un jeu d’influence L’activité sur les réseaux sociaux ne se limite pas non plus à l’information, il y a aussi la dimension commerciale. Le community management a en effet un impact direct sur le retour sur investissement en terme de ventes de billets et de produits dérivés mais aussi sur la valeur du club. En comparant le top 20 des joueurs les plus suivis sur les réseaux sociaux ainsi que le classement par valeur des clubs du KPMG Football Benchmark, il est à noter qu’à l’exception de Zlatan Ibrahimovic, Iker Casillas et Wayne Rooney, tous les joueurs appartiennent à une équipe classée dans le top 10. Cela montre à quel point la valeur d’un club est interconnectée avec la popularité de ses joueurs. Les community managers quantifient et mesurent donc leur influence sur une communauté toujours plus grande et engagée afin de monétiser et profiter massivement de leur influence. Les athlètes de haut niveau utilisent ainsi les réseaux sociaux pour promouvoir leur valeur commerciale auprès de sponsors potentiels. Avec respectivement 9 et 41 millions d’abonnés sur Instagram, Serena Williams et LeBron James comptent parmi les athlètes les plus suivis de leurs disciplines respectives. Au fur et à mesure des réussites, succès et victoires, le nombre de fans et donc l’influence du sportif augmentent. Ces sportifs reconnus se muent en influenceurs, ils impactent un large public qui va des super fans aux fans occasionnels. Cette influence s’étend bien au-delà des réseaux sociaux, ajoutant instantanément crédibilité et capital sympathie à toute campagne dans laquelle ils sont impliqués. En raison de leur statut très en vue et de leurs fans passionnés, les spécialistes du marketing ont tendance à travailler avec des athlètes pour amplifier l’impact de leurs campagnes en atteignant un large public engagé, tout en associant leur marque à l’affinité que le public ressent déjà pour l’influenceur. L’influence qu’a Cristiano Ronaldo par exemple est si grande qu’il a accumulé près d’un milliard de dollars de revenus pour ses sponsors par le biais des réseaux sociaux, selon Forbes. La Juventus de terrain s’en frotte d’oreset-déjà les mains. Car en effet, selon les résultats d’une étude présentée l’an passé par le site américain Hopper HQ, le joueur portugais empoche environ 350 000 euros par post Instagram lorsqu’il fait la promotion d’une marque.
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Réussir son contrôle Comme le dit l’adage, bien connu des marques et entreprises, il faut des années pour bâtir une bonne réputation alors que seules quelques secondes sont nécessaires pour la perdre. De la même façon, les réseaux sociaux peuvent dégrader l’image d’un sportif s’il s’associe à une cause jugée négative par la cyber sphère. Une telle publicité peut ainsi entraîner une perte de revenus sur les contrats, autant pour les sponsors que pour les athlètes professionnels. Il n’est d’ailleurs pas rare que des sportifs suppriment leurs tweets quelques secondes après leur publication… mais bien généralement, ces sorties n’échappent pas à la vigilance des internautes, et donc des médias. On peut notamment citer le tweet raciste du Spartak Moscou en début d’année ou bien le blackface d’Antoine Griezmann. Tous deux ont provoqué des scandales qui ont momentanément nui à leur réputation. Il est également assez commun pour les gens de poster par erreur des tweets publics lorsqu’ils avaient l’intention d’envoyer un message direct. C’est pourquoi un certain nombre de ligues sportives professionnelles ont fixé des règles sur l’utilisation des réseaux sociaux par leurs athlètes et autres employés (y compris les entraîneurs et les officiels). Par exemple, la dernière politique Twitter de la NFL (National Football League, la ligue nationale de football américain) stipule que les joueurs, entraîneurs et autres membres du personnel «interne» n’ont pas le droit de tweeter directement ou par l’intermédiaire d’un tiers pendant la période de 90 minutes avant un match et pendant 90 minutes après la fin de toutes les entrevues avec les médias après le match. Lorsque les athlètes enfreignent les règles de la ligue pour l’utilisation des médias sociaux, leur mauvaise conduite est pénalisée. Les pénalités pour ces infractions prennent la forme d’une suspension sur des matchs futurs ou d’amendes monétaires, ou d’une combinaison des deux. Les community managers et les sportifs doivent donc être vigilent quant à la façon dont ils utilisent Twitter et les autres réseaux sociaux, sous peine de voir une carrière lucrative s’effondrer pour quelques mots écrits et publiés trop rapidement. Dans l’ensemble les réseaux sociaux ont contribué à changer l’image des sportifs, les rendant plus accessibles. Les fans sont en quête d’une proximité avec leurs sportifs favoris, bien que cela passe inévitablement par le partage de contenu monétisable qui résonne surtout comme de la spontanéité et de l’authenticité auprès des fans. Ces contacts instantanés peuvent s’avérer dangereux et même si les dérapages sont fréquents, ils pourraient bien l’être encore plus sans l’œil éclairé et l’expérience de gestion de crise des community managers.
Plus récemment, nous avons vu des athlètes utiliser les réseaux sociaux comme plateforme pour parler de causes sociales et de projets humanitaires au travers de leurs fondations. Neymar œuvre notamment en faveur de l’insertion des plus démunis avec l’Instituto Neymar Jr. Serge Ibaka, joueur de basket-ball évoluant dans le club des Toronto Raptors, a quant à lui créé la Serge Ibaka Foundation afin d’améliorer l’accès à la santé et à l’éducation des jeunes au Congo. En leur donnant la possibilité de contourner les médias traditionnels et de communiquer directement avec le public, les réseaux sociaux rendent leur message plus impactant.
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#Entertainment | Sports
UNE HISTOIRE PASSIONNELLE
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© Photographie - Arnaud Meisch
PAR NATHALIE CRUCHET
#Entertainment | Sports
Après 30 ans de présence ininterrompue au poste de n°1 belge de tennis de table, 7 participations aux jeux olympiques, et tenant du titre de champion de Belgique à 25 reprises, Jean Michel Saive demeure avant tout un homme passionné qui n’a jamais perdu sa bonne humeur ou sa spontanéité. Même après avoir mis fin à sa carrière internationale en 2015, il continue, aujourd’hui encore, à s’investir dans des domaines variés, tout en restant fidèle à son club du Logis Auderghem. Il se définit lui-même comme un précurseur, un peu hors norme, mais dont la capacité à rebondir et à se réinventer, lui a permis de conserver la passion intacte. Jean-Michel Saive, c’est avant tout une histoire de famille. Le « ping » comme il l’appelle, on peut presque dire qu’il est tombé dedans quand il était petit. Il grandit dans une famille de pongistes passionnés, entre son père qui se place parmi les meilleurs joueurs belges et sa mère qui remporte le championnat de Belgique en double dames alors qu’elle est enceinte de lui. Sans oublier son frère Philippe, avec qui il commence à jouer à l’âge de 9 ans sur la table de la cuisine familiale, et qu’il affrontera à maintes reprises durant sa carrière. Une passion qui a fait de lui un homme motivé et combatif mais qui a pourtant gardé la tête froide. « Je suis un bon vivant, capable de faire les choses sérieusement, mais sans me prendre la tête. Au fil des années, je pense que je suis resté quelqu’un d’honnête. J’ai continué à jouer parce que j’étais passionné, mais également parce que les gens, je crois, appréciaient ma personnalité » ajoute Jean-Michel Saive. S’il évoque avec plaisir son exceptionnelle carrière, il hésite cependant à s’en attribuer tout le mérite. « Une carrière aussi longue, ça ressemble à des montagnes russes, mais ma passion a toujours été mon moteur et je n’ai jamais perdu la flamme. Donc oui, j’ai sans doute fait des sacrifices mais je ne les ai jamais vécus comme tels. »
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S’il vient de rempiler pour une année supplémentaire à son club du Logis Auderghem, il donne également toute une série de conférences en Belgique ou au Luxembourg, où il fait part de son expérience qu’il parvient à mettre en parallèle avec le monde de l’entreprise. « Je pense qu’il y a pas mal de similitudes entre les deux. L’expérience, les victoires, les défaites et la longueur d’une carrière, sont tout autant d’aspect que l’on retrouve aussi dans le milieu professionnel. Les nouveaux venus qui sont confrontés aux anciens, ça devient alors un travail d’équipe, comme dans le sport. » Il se diversifie donc selon un mode qui semble lui convenir, comme il l’explique. « Je n’ai jamais fonctionné avec un seul pilier, j’ai toujours préféré avoir plusieurs cordes à mon arc. Si ça se passe moins bien dans un domaine, il y en a toujours un de rechange, et même de la place pour en ajouter de nouveaux. » Une capacité à rebondir, à l’image de son parcours, pour le moins atypique. En effet, une fois sorti de l’école, il passe directement sportif de haut niveau, même si à l’époque, il n’existe pas encore de statut professionnel officiel. « C’était la première fois qu’un joueur de tennis de table se hissait au niveau mondial, j’étais une sorte de précurseur. »
précise Jean-Michel Saive. Autour de lui, commencent alors à s’articuler toute une série d’événements et l’évolution se fait petit à petit. Alors qu’il a été forcé de tracer sa route lui-même en ouvrant la voie pour la relève, des statuts pour les élèves à potentiels sont finalement créés. Ils ont alors la possibilité de suivre des entrainements durant leur cursus scolaire, ou parfois de signer des contrats en tant que sportifs francophones.
Il l’affirme lui-même lorsqu’on l’interroge sur son quotidien. « Je vis plusieurs vies dans la même ! » D’une part il y a son implication au comité olympique belge, mais aussi son statut de consultant à la fois au ministère de l’enseignement et au sein de la fédération, sans oublier son amour du ping, au nom duquel il continue de jouer. Un quotidien qui n’a rien de routinier, surtout si l’on sait qu’il dure depuis plus de 30 ans ! « Avec mon père, on s’amuse à faire le compte des voyages que j’ai fait durant ma carrière ; j’en suis à 1055. Ce qui correspond à deux voyages et demi par mois ou onze jours par mois à l’étranger depuis que j’ai 13 ans. Une semaine type, je ne sais pas ce que c’est. » Il parvient malgré tout à trouver un équilibre, entre sa rigueur sportive, qu’il continue de pratiquer même lorsqu’il est en vacances et son goût pour les bonnes choses de la vie, qui lui a permis de tenir sur le long terme. Il souligne « J’aurais abandonné depuis longtemps si tout cela ne m’avait pas convenu. »
« C’était la première fois qu’un joueur de tennis de table se hissait au niveau mondial, j’étais une sorte de précurseur. » BEAST MAGAZINE #12
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#Entertainment | Sports
Aujourd’hui, la mission principale de « Jean-Mi » pour le ministère de l’enseignement, c’est de faire le tour des écoles, d’aller au contact des jeunes et de faire le point sur les choses qui ont été instaurées. Une fois sur place, il anime des discussions, soumet des questionnaires, mais il admet qu’il lui arrive aussi d’échanger quelques balles avec les élèves. « Généralement, les écoles acceptent directement quand je leur propose, c’est toujours sympa ! » s’amuse l’ancien n°1 des Belges. D’après lui, ce sont toutes ces activités annexes qui lui ont permis de ne pas connaitre de période plus sombre, comme c’est le cas de beaucoup de sportifs durant leur parcours. Il s’est toujours beaucoup investi, même pendant sa carrière sportive. « Je me suis construit en parallèle. Je n’ai pas fait d’études, mais tout ce que j’ai accompli à côté, c’était mon université à moi. » A l’heure actuelle, alors que le sport évolue avec le digital, que toutes les données sont regroupées, et souvent utilisées par les entraineurs afin d’étudier les adversaires, le sport se vit désormais aussi à travers les réseaux sociaux. Face à ces changements, Jean-Michel Saive reste sceptique. « Le digital aujourd’hui, c’est fantastique ! Tu peux suivre les matchs et les compétitions sportives depuis ton salon, sur ton téléphone, n’importe où. Mais si les salles sont vides, parce que justement, on n’a plus besoin d’y aller, comment veux-tu que les joueurs gardent leur motivation ? Le vrai du vrai, c’est dans la salle que ça se passe. » S’il reconnait pourtant volontiers qu’aujourd’hui, une présence sur les réseaux sociaux est pratiquement obligatoire afin de rester dans la tendance, il avoue également qu’il pourrait être tenté de s’en retirer afin de conserver sa tranquillité. C’est un outil de communication très important, mais ça demande une gestion qui n’est pas toujours évidente. D’autant plus que ça peut vite devenir envahissant. Il faut être capable de se maitriser. » Fidèle à lui-même, il ne peut s’empêcher de s’interroger sur l’avenir, notamment celui de l’humain. « Il faut être connecté pour rester dans la tendance, mais l’humain est encore plus important qu’avant. Un jour, il faudra lui rendre de sa valeur. »
Lorsqu’à la veille de la cérémonie le directeur des sports du COIB l’appelle plusieurs fois sans pouvoir le joindre, il pense tout d’abord à une erreur. « J’ai cru qu’ils avaient oublié de m’inscrire ! » se souvient Jean-Michel Saive. Sachant qu’en Belgique, on donne généralement la préférence à un ancien médaillé, il ne s’attendait pas du tout à ce qu’on lui propose le rôle, une seconde fois. « Quand ils m’ont demandé de le faire, ils n’étaient même pas sûrs qu’il y aurait une place pour moi dans l’avion. Mais c’est une proposition qui ne se refuse pas. C’est mon plus beau moment olympique. » Une carrière impressionnante par sa longueur, jalonnée de victoires et de réussites, mais parfois aussi, de moments plus douloureux. Lorsqu’il décrit sa victoire en 1992 contre Waldner, comme un des moments les plus forts de sa carrière, puisqu’il vient de passer numéro 1 mondial, il évoque tout de même quelques regrets. « Quand tu fais un sport individuel, tu peux atteindre des sommets, mais au final tu les atteints seul. Ta famille et tes amis sont contents pour toi, mais ils n’ont pas vécu la même chose. Je pense que les victoires en équipe sont plus fortes. » Pourtant son plus grand regret, c’est lorsqu’il évoque ses défaites durant les jeux olympiques. Il explique « Je regretterai sans doute toujours de ne pas avoir décroché de médaille olympique, mais par rapport à ma carrière incroyable, ça serait malheureux de ne pas être fier et de me lamenter sur mon sort ! » La bonne humeur qui le caractérise si bien, aura le dernier mot.
Quand on évoque sa carrière, ses deux participations en tant que porte drapeau pour les jeux olympiques, semblent réveiller chez lui de beaux souvenirs. Sa seconde participation, en 2004, alors qu’il n’était même pas censé assister à la cérémonie, est selon lui la plus forte.
« SI JE N’ÉTAIS PAS HEUREUX APRÈS TOUT CE QUE J’AI VÉCU, ÇA SERAIT BIEN TRISTE, NON ? »
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#Art | Tradition
DE L’ASSIETTE AU VERRE, LE RESPECT DES TRADITIONS FAMILIALES
© Gilles van den Abeele
PAR ALEXANDRE KEILMANN
Au Grand-Duché de Luxembourg, nombreuses sont les histoires, affaires et succès familiaux, dans des secteurs et domaines allant de l’ingénierie à la restauration ou à la viticulture. BEAST est allé à la rencontre d’Anouk Bastian (propriétaire récoltant au domaine viticole Mathis Bastian), Katell Guillou (restauratrice et prioritaire de l’établissement étoilé «Guillou Campagne»), ainsi que de Guillaume Rotario, le chef du restaurant. Lorsque deux maisons de générosité, qui combinent à la fois tradition et modernité, collaborent, le mélange est forcément gouteux, onctueux et quelques fois même pétillant.
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Préserver le riche héritage du terroir et perpétuer les traditions familiales «La Moselle luxembourgeoise fait partie intégrante de notre patrimoine. Il y règne même un fort sentiment d’appartenance, de terre natale. C’est cette terre, justement, qui nous donne tout ce dont nous avons besoin : ces bijoux, ces trésors, seront par la suite sublimés et transformés en vin,» débute Anouk Bastian, qui, après une courte carrière d’avocate, a décidé de rejoindre l’aventure familiale débutée par ses grands-parents. Elle insiste alors sur l’importance de cette régionalité, donnant son identité propre aux vins et crémants du domaine Bastian. Pour promouvoir celle-ci et le savoir-faire de son domaine, elle invite d’ailleurs les gens à se rendre directement dans la Moselle luxembourgeoise, de faire l’expérience de cette terre, d’y vivre et de s’en imprégner : «Elle a le pouvoir d’inspirer et de véhiculer la créativité dont les gens ont besoin aujourd’hui». Katell Guillou baigne quant à elle dans le milieu de la restauration depuis 40 ans et l’installation de ses parents au Grand-Duché, avec l’établissement le «Saint Michel». «Quelle est l’identité que l’on veut donner à son restaurant ?» s’interroge-t-elle, avant de poursuivre : «Notre philosophie est la suivante : ne pas dénaturer le produit et travailler des ingrédients de saison. La cuisine des Guillou, c’est la recherche des produits, la franchise des goûts et enfin, la simplicité.
#Art | Tradition
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Ceci est notamment réalisable en travaillant avec des producteurs locaux, avec lesquels nous avons construit de fortes relations de confiance, depuis plusieurs décennies pour certains». Au cours de sa carrière, à travers un service de traiteur, une boutique lancée avec son père, puis le lancement de plusieurs restaurants, Katell Guillou a su conserver, puis sublimer, le riche héritage familial en s’appuyant notamment sur des éléments forts tels que le respect du produit ainsi que la saisonnalité, tout en y ajoutant sa propre signature. Elle est notamment accompagnée de Guillaume Rotario qui a fait ses classes dans les cuisines de Pierrick Guillou, pour occuper aujourd’hui la prestigieuse place de chef du «Guillou Campagne» à Schouweiler.
© Ramunas Astrauskas pour KACHEN Magazin
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Aujourd’hui, les générations ayant été élevées dans un environnement aux fortes traditions continuent de rechercher de telles identités qui mettent la famille et l’échange au cœur de leur art. Les deux maisons vont même au-delà et échangent régulièrement avec leurs plus fidèles clients. Katell Guillou, reconnait avoir une grande affection, une grande complicité pour ceux qui l’ont suivie dans ces multiples aventures. «Nous essayons de les amener directement dans la vigne, dans notre domaine. Ils vivent une véritable expérience et sont très intéressés de découvrir la manière dont nous travaillons. Ils ont soif de savoir et veulent connaitre cette nature et cet héritage qui rendent nos produits uniques,» explique quant à elle Anouk Bastian. Et, comme le souligne le chef du Guillou Campagne, il s’agit de deux maisons de générosité, qui aiment donner et partager. La passion et l’envie restent inchangées, génération après génération. Le produit au cœur des attentions Pour les Guillou, le respect des ingrédients et de la saisonnalité sont quelques-unes des clés de la réussite de l’établissement étoilé au guide Michelin depuis 2016. Katell Guillou et Guillaume Rotario s’accordent à le dire : «la nature a créé des saisons, respectons-les. Chez nous, pas de tomates en hiver ou de gibier en été». L’idée est également de ne pas dénaturer le produit qui pourrait ainsi perdre son authenticité. Oui, il faut l’accompagner, mais c’est bien le produit phare qui doit être mis en avant : du classicisme pur et dur, avoué et défendu par les deux experts. Ainsi, leurs clients peuvent faire de nombreux kilomètres pour déguster des mets tels que la truffe de Meuse ou un lièvre à la royale, qui ne sont aujourd’hui proposés que par peu d’établissements. Comme l’explique Anouk Bastian, le terroir est l’auteur du vin, le vigneron n’en est que le gardien. Explications : «Ce que nous recherchons, ce sont des raisins à maturité phénolique et physiologique : pour cela, nous intervenons le moins possible en vinification. Nous travaillons donc avec la nature et laissons sa biodiversité s’exprimer : papillons, abeilles et mêmes herbes sauvages et racines ont toutes un rôle à jour». Le résultat ? Une qualité droite, pure, élégante, agrémentée d’une belle finisse, qu’elle définit comme le signature Bastian.
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Pour la cuisine ou le vin, les connaissances et la formation sont des points clés : il faut connaitre sa matière première et la sélectionner avec attention, dans les vignes ou au marché. «Un vrai plaisir,» selon Anouk Bastian qui poursuit : «c’est surtout une nécessité si l’on veut maintenir cette qualité qui a fait le succès de nos maisons et qui séduit nos clients. Ils connaissent le produit et l’apprécient : pourquoi faire la révolution quand le respect des traditions plait tant ?». Cependant, il a été nécessaire de s’adapter, avec des conditions météorologiques qui ont changé, une expérience toujours plus pointue – notamment avec l’apport de certaines nouvelles technologies – et des formations de qualité qui résultent de l’expertise des vignerons luxembourgeois. «Ce sont nos grands-parents qui ont apporté les cépages alsaciens au Luxembourg, notre région viticole est donc encore très jeune. Les nouvelles générations reprennent le savoir-faire et les connaissances des plus anciens qu’ils arrivent encore à raffiner et à peaufiner,» souligne Anouk Bastian. Le chef du Guillou Campagne insiste quant à lui sur la nécessité de comprendre la philosophie d’un établissement pour pouvoir s’y exprimer pleinement. Il en est l’un des plus beaux exemples, lui qui a rejoint la Table des Guillou directement après son diplôme et un stage empreint de succès. Pour reproduire ce schéma, s’entourer de jeunes talents et construire une brigade dynamique et créative, Katell Guillou continue de collaborer avec les écoles hôtelières de la Grande Région, de Metz à Libramont, en passant par Longwy et Diekirch. «Ici, ils peuvent véritablement s’exprimer et nous montrer ce dont ils sont capables. C’est ça la restauration,» explique-t-elle. Une histoire commune et de nombreux projets d’avenir Quant à l’offre et à la demande, ils ont également fortement augmenté au Grand-Duché de Luxembourg, rien qu’à voir le nombre de restaurateurs pour un pays de 600 000 habitants. Cependant, pour Anouk Bastian, tout le potentiel luxembourgeois ne s’est pas encore exprimé et les produits du terroir peuvent ainsi envisager une belle notoriété dans la Grande Région, tout au long de la Moselle, voire bien plus loin.
Les métiers de la restauration et de la viticulture connaissent donc une diversification importante avec des tâches marketing nécessaires pour promouvoir ses produits, logistiques pour leur exportation et distribution, mais également administratives. Comme le précisent Katell Guillou et Anouk Bastian, il faut désormais jongler entre une présence en cuisine, en salle, dans les vignes… et derrière son bureau à gérer ces nécessaires tâches. Malgré l’évolution certaine de ces deux professions, les deux familles ancrées dans le patrimoine luxembourgeois restent liées par une forte relation de confiance. En effet, les échanges entre les Guillou et les Bastian, qui ont débuté il y a plusieurs décennies, bâties par les anciennes générations et initiées par la grand-mère d’Anouk Bastian, sont aujourd’hui entretenues par Katell et Anouk. «Cela prend une dimension familiale. Ma grand-mère connaissait personnellement tous ses clients et les considérait comme des membres de sa famille,» précise cette dernière. Ainsi, lorsque nous abordons les valeurs des maisons Bastian et Guillou, de nombreuses similarités apparaissent et attestent de leur complémentarité. Et le temps ne semble pas avoir d’effet sur les échanges entre celles-ci. En effet, Anouk et Katell travaillent aujourd’hui sur de nouveaux formats et plusieurs actions visant à promouvoir les produits et savoir-faire des uns et des autres sont à l’étude, tout comme une présence plus accrue sur les réseaux sociaux, permettant aux maisons de traditions d’exporter leurs expertises et réalisations auprès d’une nouvelle audience. «Nous nous donnerons rendez-vous plusieurs dimanches au printemps 2019 pour des agapes et petites dégustations, mettant en avant les accords mets-vins,» expliquent-elles. L’événement, dont la thématique et la date précise sont encore en discussion, se déroulera au domaine Mathis Bastian & Fille, à Remich. Ces sessions permettront ainsi de redécouvrir les spécialités des deux maisons. A plus court terme et dans les semaines à venir, la récolte des raisins, un moment phare et émouvant pour tout vigneron, fera place à la mise en production de vins et crémants authentiques du terroir, respectant la typicité du caractère variétal de chaque cépage. Au Guillou Campagne, le feu de cheminée remplacera la terrasse, et un marché de Noël s’installera pour y proposer vin rouge chaud et marrons chauds, là encore, dans le respect des traditions familiales.
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#Art | Architecture
A LOOK AT THE ARCHITECTURAL BEAUTY OF CITY HALLS BY ALEXANDRE KEILMANN
The Vienna City Hall, known in Austria as the Wiener Rathaus, was constructed from 1872 to 1883 in a Neo-Gothic style according to plans designed by German architect Friedrich von Schmidt. Its richly adorned facade is modelled on the Gothic architecture of Flemish and Brabant buildings like the Brussels Town Hall located on the famous Grand Place which could have also made the list.
The San Francisco City Hall took two years to be built and was completed in 1915 under the supervision of architect Arthur Brown Jr, who opted for a Beaux-Arts style during the American Renaissance movement which was extremely popular from the 1880s to 1917. Actually, the current City Hall is a replacement for the original building which was constructed in 1899 but was destroyed in the 1906 San Francisco earthquake.
The first and main building of the City Hall of Mexico City, «El Antiguo Palacio del Ayuntamiento de la Ciudad de México», was constructed from 1526 to 1532 in a medieval style allowing the possibility to turn it into an actual fortress against potential uprisings. It notably had a barn and a jail. It was partially burned in 1692 during a rebellion but was only reconstructed in 1724 with an Art Nouveau style. Many paintings depicting characters such as Francisco Primo de Verdad and Friar Servando Teresa de Mier were added at that time.
In Nancy, a one and a half hour-drive away from Luxembourg, the City Hall is located right on Place Stanislas, which can be found on the UNESCO Heritage List. Built between 1752 and 1756 by a brilliant team of architects led by Emmanuel Héré, it was named after Stanislas Leszczynski, father-in-law of Louis XV and unhappy pretender to the Polish throne, who received in compensation for his abdication the dukedoms of Lorraine for life. He reigned from 1737 to 1766.
The Philadelphia City Hall is the largest municipal building in the US and considered to be the tallest masonry building in the world. It took 30 years to build and was finally completed in 1901 when, according to some reports, signs of wear and tear were already showing. At 167m, including the statue of city founder William Penn atop its tower, the Philadelphia City Hall was the tallest habitable building in the world from 1894 to 1908. In 1993, the citizens of Philadelphia approved its restoration, which eventually cost $80 million.
Filled with stories, anecdotes but also with mayors and administrative tasks, City Halls are part of the heritage of their countries and are attracting tourists from all over the world who wish to discover their different styles of architecture, secrets and legends. BEAST gives you an overview of some of the most beautiful city halls in the world.
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The neo-renaissance-style Hamburger Rathaus is the seat of local government of the Free and Hanseatic City of Hamburg, in Germany. Its construction started in 1886 and the building was inaugurated in 11 years later, in 1897. The tower is 112 meters high with 436 steps. Its fabulous fountain located in the backyard represents Hygieia, the goddess of health and hygiene in Greek mythology.
In the South of France, the Toulouse City Hall is located on the Place du Capitole, which is supposed to be the spot where the former bishop of the city, Saint Saturninus was martyred. It has since become the heart of the city nicknamed «La Ville Rose» (the Pink City). Discussions to start its construction began as early as in 1676, but the construction actually started in 1730, with years later architect Jacques-Pascal Virebent giving the Place du Capitole its unique character.
Very close to the French border, the Donostiako Udala in Basque or Ayutamiento San Sebastián in Spanish, was built in 1887 in the Gardens of Alderdi-Eder of San Sebastián and was actually destined to become a casino. It closed in 1924 following the casino ban, to later become, in 1945, home of the city council with architects Alday and Arizmendi amending the initial project to turn it into a City Hall.
The controversial Salt Lake City and County Building, which was built by free masons between 1891 and 1894, was seen as the symbol of non-Mormon citizens’ open defiance of the Mormon Church during several decades, and as a rival to the city’s centerpiece building, the Salt Lake Temple. Built in the Richardsonian Romanesque style, architects mainly used sandstones.
Palazzo del Municipio di Trieste, or City Hall of Trieste in Italy, was designed by architect Giuseppe Bruni and was built between 1873 and 1875. At the time of its completion, the Palace was considered a questionable example of architectural contamination, including Venetian reminiscences and Central European mannerisms. A century later, the work had been called «one of the most notable building in the genre that were produced in Europe and in the world at that time».
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#Art | Kids
L’ENFANT ROI DANS SON JARDIN PAR NATHALIE CRUCHET
L’Enfant Roi Dyapason est la première crèche à ouvrir ses portes dans le quartier en pleine expansion de la Cloche d’Or. Pouvant accueillir 99 enfants, elle comprend une salle de sport, une salle d’art, 3 Nidos, 2 Communautés Enfantines, une Maison des Enfants, mais également un bel espace extérieur doté d’une très grande cour ainsi que d’un beau jardin entièrement équipé. BEAST vous propose de découvrir ces environnements plus en détails.
LE NIDO : DE 2 À 24 MOIS Les nourrissons du Nido doivent tout d’abord pouvoir s’exercer dans 4 activités primordiales et acquérir les compétences visuelles, auditives et de préhension aussi bien pour la coordination du mouvement, l’équilibre, la station debout, la locomotion, la marche ou encore le langage, avant de pouvoir se destiner au Nido 3, prévu pour les bébés marcheurs, en transition vers la Communauté Enfantine. Pour le confort des enfants, a été pensé un espace de repos, également appelé coin doux, composé d’un matelas au sol, de plusieurs coussins et traversins, qui va permettre à bébé de se détendre, d’évoluer, de se retourner, de tenir sa tête devant le miroir, ou encore de gazouiller sous un portique ludique. L’espace repas est, quant à lui, équipé soit de tables de sevrage pour les bébés ayant acquis la station assise et pour l’apprentissage de l’autonomie, soit de sièges enveloppants pour les plus jeunes, sans oublier un fauteuil d’allaitement pour les biberons des plus petits. Les mamans allaitantes sont bien entendu les bienvenus et un espace leur est réservé. Les enfants peuvent également évoluer dans leurs différentes acquisitions, entre l’espace de jeux, équipé de paniers de balles, de hochets, de cubes de constructions, de jeux d’emboitement, de matériel sensoriel, et un espace de psychomotricité avec un module permettant de monter un escalier et de descendre une pente. Objectifs pédagogiques du groupe : • Développer l’éveil des sens • Acquérir la marche et donc, l’autonomie • Créer des liens riches, indispensables à une sociabilisation harmonieuse
LA COMMUNAUTÉ ENFANTINE : DE 2 À 3 ANS Ces groupes s’organisent autour d’une grande salle de vie dans laquelle les enfants peuvent évoluer tout au long de la journée. Le lieu est réparti en plusieurs espaces : parmi eux la vie pratique pour les activités de la vie quotidienne, la vie sensorielle avec le matériel spécifique pour la discrimination visuelle des formes, des couleurs ou des odeurs, l’espace dédié à l’éducation cosmique, avec la table des saisons, la météo ou le calendrier, l’espace dédié au langage, au sein duquel les enfants enrichissent leur vocabulaire au quotidien, et enfin l’espace repas. Objectifs pédagogiques du groupe : • Développer ses mouvements, son équilibre et sa motricité fine • Développer son langage (bibliothèque, affiches, mise en pair, images séquentielles) • Apprendre à respecter son environnement et autrui • Commencer l’apprentissage de la géographie, biologie, botanique et du temps
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LA MAISON DES ENFANTS : DE 3 À 4 ANS
LA SALLE D’ART
Il s’agit d’un groupe dédié aux enfants juste avant leur scolarité obligatoire. La structuration est pratiquement la même qu’en Communauté Enfantine, bien qu’elle s’harmonise légèrement en fonction de l’âge de l’enfant et de ses précédentes acquisitions. Les activités de la vie pratique sont plus élaborées, et le matériel de la vie sensorielle plus adapté, intégrant alors la préparation à l’écriture, les volumes géométriques et la discrimination des trois dimensions.
L’art tient une position très importante dans la pédagogie Montessori et dans les crèches L’Enfant Roi en général. C’est pour cette raison qu’une salle spécialement dédiée aux arts a été créée durant l’aménagement de la crèche, afin de permettre aux enfants et à leur éducatrice artistique de vivre leurs expériences dans les meilleures conditions possibles. On y retrouve d’ailleurs un jeu de peindre, créé et breveté par l’artiste Arno Stern. La responsable de ce module est titulaire d’une licence en art plastique et pratique, et accueille les enfants entre 2 à 4 ans.
L’espace de langage présente une bibliothèque plus fournie, s’accordant aux langues pratiquées à la crèche, à savoir le français, le luxembourgeois et l’anglais. Vient s’ajouter un espace mathématique comprenant les barres numériques, les chiffres rugueux et les plaquettes des chiffres. L’espace cosmique, quant à lui, s’étend désormais aux continents, à la carte du monde, mais également à l’étude des animaux selon les continents ainsi que des drapeaux. Objectifs pédagogiques du groupe : • Introduire de nouveaux apprentissages et de nouveaux matériels (mathématiques et éducation cosmique) • Préparer l’enfant à l’entrée à l’école
« L’art va permettre aux enfants d’aiguiser leur coordination motrice et leurs habiletés intellectuelles. Plus encore, cette activité va stimuler leur imagination et leur sensibilité artistique, tout en leur permettant de développer le langage verbal, social et affectif. C’est aussi une activité qui allie le plaisir au développement de la confiance en soi. »
LA SALLE DE SPORT La salle de sport est dédiée à la pratique d’activités sportives encadrées par une éducatrice psychomotricienne de la crèche. Grâce à ces moments privilégiés, les enfants développent leur psychomotricité, et en même temps, leur confiance en soi. Il s’agit d’un espace réservé au développement psychomoteur des enfants de plus de 2 ans. La responsable de ce groupe est titulaire d’un diplôme de psychomotricienne. « Ces expérimentations concrètes, réalisées par une mise en action de toute la sphère corporelle de l’enfant, lui permettent de comprendre les possibilités et les limites de son propre corps, l’interaction avec autrui et les caractéristiques du monde qui l’entoure. »
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#Art | Kids
LES DORTOIRS Si le fait que les lits soient au sol est souvent un point interpellant, ils ont pourtant pour vocation de ne pas entraver l’enfant et son mouvement. Il est donc libre de se déplacer à son gré et, lorsqu’il est fatigué, il n’est pas obligé d’attendre un horaire précis pour se reposer, tout comme lorsqu’il se réveille, il a la possibilité de quitter la pièce à sa guise afin de reprendre ses activités. Bien entendu, le dortoir est toujours surveillé, tant qu’un enfant y est présent.
L’ESPACE PARENTS Cet espace a été conçu pour permettre aux parents de se sentir à l’aise au sein de la crèche, de pouvoir préparer ou déshabiller leurs enfants dans un espace prévu à cet effet, sans aucun stress. C’est aussi ici que les parents vont parfois attendre le réveil de la sieste, alors tout le confort nécessaire est prévu.
LE JARDIN La crèche possède un très grand espace extérieur (de 500m²) composé d’une cour et d’un jardin équipé. Les enfants peuvent en bénéficier durant l’été mais ils peuvent également profiter de l’air frais et des équipements du jardin durant le reste de l’année, dès que les températures le permettent.
LA SÉCURITÉ SANITAIRE Comme dans toutes les crèches L’Enfant Roi une infirmière, rattachée au service de santé de l’entreprise, est responsable de la sécurité sanitaire de la structure. Elle prévient et soigne les petits bobos en tout genre et est prête à réagir si une situation particulière l’exige.
Si cette crèche est déjà complète, un nouveau projet verra le jour au cours de l’année 2019 et avec lui une deuxième crèche L’Enfant Roi dans le quartier de la Cloche d’Or !
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L’Enfant Roi Crèches Montessori
Strassen - Bertrange - Capellen - Findel - Kirchberg - Cloche d’Or
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#Art | Music
QUAND LES STÉRÉOTYPES DONNENT LE TON
Les clichés dans le monde du travail se déclinent de bien des façons. Les relations entre les employés et les patrons, les différences salariales, ou encore les inégalités entre les hommes et les femmes, ne sont qu’une infime partie d’un débat où il n’est pas encore question de changer de disque. Mais puisque la musique adoucit les mœurs, BEAST a décidé de retourner le couteau dans la playlist et de proposer une sélection musicale pour quelques profils choisis.
PAR NATHALIE CRUCHET
PLAYLIST DES DÉVELOPPEURS
PLAYLIST DES MANAGERS
PLAYLIST DES RH
Lonely Day – System Of a Down
Work From Home - Fifth Harmony
One More Cup of Coffee – Bob Dylan
Can’t Keep Working This Hard – The Allergies
You’re Fired - Strike Anywhere
No Vacancy – OneRepublic
Welcome To The Jungle – Guns N’Roses
Suit & Tie - Justin Timberlake
The Weekend – Michael Gray
Time Is Running Out – Muse
I Want To Break Free - Queen
Please Don’t Go – Joel Adams
What’s My Age Again ? – Blink 182
We Can Work It Out - The Beatles
Where Were You In The Morning ? - Shawn Mendes
Enjoy the Silence – Depeche Mode
Master Of Puppets - Metallica
People Are Strange – The Doors
Run The World - Beyoncé
Creep – Radiohead
Money On My Mind - Sam Smith
Just Can’t Get Enough – Depeche Mode
Your Contract Has Expired - RichaadEB
Alone Together – Fall Out Boy
How Deep Is Your Love - Bee Gees
Somebody That I Used To Know – Gotye Come As You Are – Nirvana I Still Haven’t Found What I’m Looking For – U2 Holiday – Green Day Why Don’t You Get A Job – The Offspring
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#Art | Music
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Qu’il s’agisse de comptables en costumes & cravates, de responsables des ressources humaines autour de la machine à café, en passant par les développeurs geek qui sèment des miettes de pizza sur leur t-shirt Star Wars, aux créatifs incompris vivant selon leur propre rythme, sans oublier bien sûr les commerciaux extravertis aux dents longues qui vous harcèlent au téléphone ; toutes les plaisanteries vibrent sur la même fréquence. Alors quitte à donner dans le stéréotype, quel genre de musique pourrait rythmer leur journée ?
PLAYLIST DES CRÉATIFS
PLAYLIST DES COMMERCIAUX
PLAYLIST DES COMPTABLES
Dancing With Myself – Billy Idol
The Lost Art Of Keeping A Secret – Queens of the Stone Age
Work - Rihanna, Drake
My Way - Calvin Harris I’m Picky – Shaka Ponk True Colors – Cyndi Lauper Do or Die – Thirty Seconds To Mars Work It – Missy Elliott Eat, Sleep, Rave, Repeat – Fatboy Slim Hit Me With Your Best Shot – Pat Benatar Just My Imagination – The Cranberries Back to black – Amy Winehouse
Don’t Make Me Wait – Sting, Shaggy Rendez Vous – INNA Marketing Song – Marco Z Pick Up the Phone – Angelo King I’m Born to Run – American Authors Call Me – Blondie Another One Bites The Dust – Queen Under Pressure – Queen, David Bowie Take On Me – a-ha
RETROUVEZ CETTE PLAYLIST COMPLÈTE SUR SPOTIFY : BEAST #12 - STEREOTYPES @ WORK
It Wasn’t Me – Shaggy Where Is My Mind ? – Pixies Apologize – Timbaland, OneRepublic Rich Girl – Gwen Stefani, Eve Machine – Lemaitre Mountains Of Maths – Ultra Vomit Count On Me – Bruno Mars Billionaire – Travie McCoy & Bruno Mars Don’t Lie – The Black Eyed Peas
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#Science | Sea
PART OF THE SOLUTION TO MARITIME TRANSPORT POLLUTION BY MARCEL WIEL
The fuel used by maritime transport vessels is thousands of times more polluting than car fuel and how much pollution the sector generates is closely linked to how routes are planned. Despite a culture that does not readily embrace technological change, one French tech startup is determined to change maritime thinking from “postpaper” to “smart” Valued at around $15.5 trillion in 2017 by the World Trade Organisation, a massive 90% of this figure for world exports is transported by sea. It is by far the most cost-effective way to move en masse goods and raw materials around the globe. For instance, the fuel spent for transporting 8,000 cars by sea on a single car carrier over a distance equivalent to Hong Kong to Los Angeles is a mere 8% of the cost of making the same journey by road. But despite this huge competitive advantage, merchant shipping has been remarkably slow to address the pollution caused by its fuels. Ships use three types of fuel: Heavy Fuel Oil (HFO) , Low Sulfur Fuel Oil (LSFO) and Ultra Low Sulfur Marine Gas Oil (ULSMGO), which is very similar to road diesel fuel. In 2014, the International Maritime Organization (IMO), the UN shipping regulatory body, established strict emissions rules limiting sulfur content in fuel oil. These designated major trading areas including Europe, the US, and their waters out to 200 nautical miles as Emission Control Areas, where use of ULSMGO is mandated. HFO has a sulphur content of up to 4.5%, compared with an EU limit of 0.001% for road fuels, and the reason it is used at all is purely economic. A tonne of HFO is half the cost of a tonne of ULSMGO, even though it is much more polluting in terms of sulphur dioxide (SOx) and nitrogen dioxide (NOx). To put this into context, this means that a 400-metre cargo vessel produces as much SOx as 50 million cars and 15 of the world’s biggest ships emit as much SOx as all the world’s 760m cars. Also, while car makers have made important strides in reducing NOx emissions, similar progress from merchant shipping is not expected before 2040. In fact, according to the air pollution and climate secretariat AirClim, NOx emissions from shipping have increased since 2000, in tandem with growth in world trade.
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For their part, shipbuilders have endeavoured to make maritime transport less polluting, but this has been concentrated around the mechanics of ships themselves, such as exhaust systems, or simply replacing some HFO usage with less polluting LSFO. To date, little work has been done around the optimisation of maritime routing itself, in other words reducing fuel usage by optimizing routes thus making their fuel usage more efficient. Until now, the industry standard for routing has been a combination of a captain’s experience and the Electronic Chart Display and Information System (ECDIS), a geographic information system used for nautical navigation that complies with IMO regulations as an alternative to paper nautical charts, supplied via an onboard screen. Smart’N’Go is a Marseille-based tech start-up that is committed to progressing maritime routing beyond “post-paper”. CEO Mehdi Halitim says: “The shipping industry is facing major disruption from new technologies, such as digital sister-ships (exact digital copies) and soon autonomous vessels. Smart’N’Go helps players in the sector bridge any technological gap they may have compared with others industries through digitalization.” With his partners Matthew Rives and Michel Barillaro, he is determined to bring to maritime route planning the many benefits of Big Data, digitalisation and “smart” processes. Their Manta solution optimizes routing by integrating other data such as speed, weather forecast data, engine power, direction, and vessel and cargo weight, in order to make the best use of environmental conditions and a vessel’s capacity. He says that by providing a vessel captain with not only a route, but also precision information around (eg) how fast to travel over specific parts of the route, their smart routing system will generate between 5% and 15% of fuel savings compared to a traditional route. This is within the context of a large vessel consuming between 50 and 90 tonnes of fuel per day. “In order to benefit from optimum climatic conditions, it is sometimes advisable to accelerate on certain sections of the route even when it may seem counterintuitive to do so,” says Halitim.
The trio see the startup mindset around innovation at the very heart of their company’s ethos.
#Science | Sea
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From a development point of view, their choice of basing their operation in Marseille is due to the unique status of the city’s harbour in the shipping sector. Their Manta solution depends on complex mathematical algorithms that have been validated by INRIA, the French national computer science and applied mathematics research institution, and oceanometeorological data from the European Space Agency. They also put the User Experience at the center of their work, because it is vessel captains who are in charge of navigation and routing decisions. Thus, Smart’N’Go’s solution is focused on including a captain-friendly interface, which explains the ongoing support for development work from the École des Officiers et Commandants de la Marine Marchande, France’s merchant navy training college for officers. Delivery of smart routes happens prior to departure with a vessel first connecting via its fleet center to Smart’N’Go’s online SAAS (Software as a Service) server. The ship captain then enters data about the journey, the state of the vessel, cargo weight, etc. The more precise the data provided, the more optimal the Manta solution route will be. Their business model involves an initial one-off payment followed by monthly subscription payments, that the company estimates will work out at approximately 120% of the fuel savings generated by the solution over a year. There are other players in the market for the optimization of maritime routing. Vessels can be fitted with a system of onboard sensors that have the same aims. However at around €1 million, this option is far more costly than Manta and much more suited to a buyer of a brand new €100 million vessel. Moreover, this type of solution is much more resource-hungry, requiring equipment that needs to be installed over two or three days, ongoing maintenance thereafter, and training of key onboard users. Manta on the other hand requires no special equipment as all data processing occurs away from the vessel. That said, the Smart’N’Go solution is by no means the “magic bullet” for addressing pollution caused by the maritime transport fuels. It has not been conceived for use along shorelines, where emissions are far more likely to affect populated coastal areas. Also, the optimization of its solution-generated routes is highly dependent on the quality and quantity of vessel and journey data provided. This requires a fundamental shift in the mindset of sea vessel captains, who traditionally are not used to collaborating around maritime routing.
Nevertheless, in the relatively inward looking world of maritime cargo transport, the company which is set to beta-test its solution towards the end of 2018, does seem to be one of the few developers currently addressing the sector’s appalling pollution record. “Growth trends in global trade means maritime cargo shipping will be increasing for the foreseeable future,” says Halitim. “We’re totally committed to being part of the solution to the problem of pollution caused by maritime transport.”
© Shutterstock - hxdyl
Lastly, although Manta takes into account the issue of fouling, the process whereby over time algae and other organisms attach themselves to a vessel’s hull, it does not solve it. Fouling can seriously impact on a ship’s hydrodynamics, potentially increasing fuel consumption by as much as 50%.
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#Science | Food
ZÉRO DÉCHET : RÉUTILISER C’EST PRÉSERVER PAR ROBYN CURTIUS
A l’aube du nouveau millénaire, le jour se levait sur des craintes quant à l’avenir de la planète, la pollution et le tarissement des ressources, engendré par les besoins de consommation des ménages. Le Zero Waste s’inscrit ici comme une nouvelle façon de consommer, avec pour but premier de pérenniser et assainir notre mode de vie. Après plusieurs tentatives afin de s’exporter en Europe dans les années 2000, notamment avec l’association Zero Waste Alliance, le zéro déchet arrive enfin sur le vieux continent porté par des visionnaires, des optimistes et quelques idéalistes. BEAST s’intéresse aujourd’hui à cette tendance qui tend à s’opposer au dogme de la consommation.
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Plus rien dans la poubelle ! Comme son nom l’indique, le Zero Waste, ou « zéro déchet », a pour but de réduire les déchets de nos poubelles à zéro. Cette initiative est née dans un monde qui souffre de la pollution, entrainée par une surconsommation des ménages. Créée, en Californie dans les années 80, Zero Waste Alliance International est la plus ancienne association pour la promotion du mouvement zéro déchet. Dans les années 2000, l’association avait tenté d’aller toucher le cœur des européens, sans succès. Ce n’est qu’en 2014, à Bobigny, que Zero Waste va être lancée chez nos voisins français, soutenue par des militants engagés. Aujourd’hui, le zéro déchet apparait donc comme une solution crédible à cette sur consommation. Dans le but de réduire nos déchets, on peut désormais opter pour un système de réutilisation et de consommation totale (et non plus partielle) des produits que l’on achète en les transformant afin que rien ne se perde. A titre d’exemple, les pelures de fruits et légumes deviennent du compost.
#Science | Food
L’utilisation des ressources et des matières premières doit se faire de manière sobre et responsable. Le Zero Waste peut aussi se définir comme « consommer et produire mieux » dans un monde où le mode de consommation n’est plus, de façon prouvée, viable à long terme.
«Zero Waste, c’est ma vie» Du défi écologique zéro déchet, certains en ont fait un style de vie. C’est notamment le cas de Béa Johnson, une jeune française installée à San Francisco, devenue une figure internationale du mouvement « monde sans déchet » grâce à la viralité d’internet. Elle l’explique par une crise existentielle, qui s’est transformée en véritable style de vie : avec sa famille, elle a réalisé qu’ils vivaient mieux avec moins. L’objectif était de se simplifier la vie et de privilégier le fonctionnel. De leur garde-robe à leurs techniques de ménage, tout est simplifié. Les Johnson n’ont qu’une dizaine de vêtements chacun, l’équivalent d’une valise. Béa dit avoir « évalué ses vrais besoins ». Son mode de vie, qu’elle partage sur son blog, a inspiré le mouvement international Zero Waste. Celui-ci suit sa philosophie : « Refuser le superflu ; réduire le nécessaire ; réutiliser ce que l’on achète ; recycler tout ce que l’on n’a pas pu refuser ; composter le reste. »
La vie des Johnson est, pour ainsi dire, un acte révolutionnaire face au modèle économique occidental. En plus de réduire considérablement leurs déchets, et donc leur impact sur la planète, les Johnson font de formidables économies. Ils sont sortis de ce modèle de consommation massive. « Nous avons découvert une vie riche en expériences, basée sur le verbe “être” et non “avoir” », explique Béa Johnson. Avant, les Johnson remplissaient une poubelle de 240 litres par semaine. Aujourd’hui, leur poubelle annuelle tient en un bocal d’un quart de litre, principalement composé d’étiquettes que l’on trouve sur les fruits et légumes. Béa fait également la différence entre le zéro déchet et le recyclage. Dans le deuxième cas de figure, il n’y a pas, au final, d’incitation à consommer moins. Dans les faits, chez les Johnson on n’achète plus de bouteilles en plastique, ni de produits nettoyants industriels ; tout est nettoyé au vinaigre blanc et à l’eau. Tout se conserve dans des bocaux en verre ou des filets. On passe le balais et les détritus sont mis au compostage. Les serviettes de table sont en tissu, et le seul produit à usage unique est le papier toilette (pour une raison hygiénique évidente).
© Shutterstock - Oleksii Sidorov
Pour la pérennisation du zéro déchet, il est essentiel de transformer les modes de production définis comme toxiques vers des modes circulaires et durables. L’histoire nous rappelle que nous avons évolué vers le recyclage sans remettre en question la production de masse. Or, ce recyclage ne peut pas être une réponse positive : il ne suffit pas de changer uniquement une pièce quand c’est toute la machine qui est obsolète. C’est le message que diffuse le mouvement zéro déchet qui se présente comme la solution à long terme. En effet, le recyclage permet de valoriser la matière alors que le Zero Waste vise à réduire les flux et le stockage en déchèterie.
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#Science | Food
Ce qui rend le système des Johnson réfléchi et intelligent est le fait qu’ils restent rationnels sur certains points : ils prennent notamment l’avion. Pour Béa Johnson, «le Zero Waste ne doit pas être une vie de réclusion. Ce n’est pas viable à long terme. » C’est avec joie que Béa observe ce mouvement se développer dans d’autres pays et l’apparition de magasins de vente « en vrac » depuis la parution de son ouvrage Zero Waste Home en 2013. A la mode européenne Depuis maintenant 4 ans, de grands festivals s’organisent en France sur le sujet du Zero Waste. Les occidentaux représentent l’hyperconsommation et c’est pourquoi on peut sûrement douter de l’invariabilité du phénomène dans cette région du monde. Comme évoqué avec le cas de Béa Johnson, il ne s’agit pas seulement de recycler ou de manger bio mais de consommer moins ou plus justement, selon ses besoins. L’objectif de ces différents festivals est donc de diffuser plus largement le message et l’amener à la compréhension du public. Il est question pour eux de faire du Zero Waste une norme : à la maison, au bureau et même dans les commerces et l’industrie. Ils abordent les différents aspects du Zero Waste : compostage, obsolescence programmée, etc. Comme une tendance, on observe l’apparition également de quelques magasins « Zero Waste » ou « en vrac », magasins qui ne proposent pas d’emballage pour les produits ; à vous de venir munis de vos bocaux. Au Luxembourg, un premier magasin zéro déchet a vu le jour en 2016, lancé par la coopérative OUNI, Organic Unpackaged Natural Ingredients, et qui signifie « sans » en luxembourgeois. OUNI propose de faire ses courses sans produire de déchets ; une alternative économique aux supermarchés traditionnels. L’originalité du concept ? Il est possible de devenir membre (il s’agit d’une coopérative) et d’y détenir des parts, dans le but d’une implication collective. L’espace café de la boutique amène, quant à lui, un esprit communautaire que OUNI souhaite apporter autour du respect de l’environnement dans le but d’adopter un mode de vie durable. La coopérative propose également des ateliers et événements.
ORGANIC UNPACKAGED NATURAL INGREDIENT
Elle va, entre autre, lancer le premier défi zéro déchet au Luxembourg : le Zero Waste Challenge soutenu par l’Oekozenter Pafendall asbl, en collaboration avec le Mouvement Ecologique asbl. Ce défi a été lancé le 17 mars dernier, sous forme de challenges, la coopérative souhaitant sensibiliser les locaux et les initier de façon durable au zéro déchet. Leur projet était de réunir une quinzaine de foyers qui se lanceront dans un système zéro déchet sur 3 mois, c’est-à-dire, de réduire les ordures ménagères d’au moins 30%. Zero Waste, le non-économiste… La mondialisation, la surconsommation, le surabondant et le trop. Dans ce portrait du monde actuel, comment pousser les nations à approfondir leur politique écologique en passant au zéro déchet, lorsque l’on sait que cela implique une nouvelle façon de consommer complètement contradictoire avec la nôtre et qui remettrait en question notre économie ? Il est question, avec le zéro déchet, d’avancer dans une logique plus saine quant à notre mode de fonctionnement : ne plus gaspiller, c’est ne plus acheter au-dessus de nos besoins de consommation, réduire et réutiliser. Cependant, le monde se trouve dans une phase où l’on tend à s’inquiéter pour notre planète mais pas encore au point d’y perdre de l’argent. Certains préfèrent peut-être vivre dans un pays où l’on ne voit pas le soleil un jour sur deux mais avec une économie puissante. Après réflexion, on comprend donc que le zéro déchet, à l’échelle globale, est une énorme remise en question, notamment pour les puissances occidentales et plus particulièrement pour leurs secteurs industriels. C’est un processus, s’il ne s’essouffle pas ou n’est pas réduit à un mode de vie hipster, qui devra être enclenché par étapes. C’est pourquoi des initiatives comme celles menées par la coopérative luxembourgeoise OUNI sont très intéressantes dans l’idée d’initier le citoyen au zéro déchet pour qu’il en comprenne les enjeux et parvienne à organiser son mode de vie autour, sans pour autant l’imposer. C’est le citoyen lui-même qui pourra ou non opérer le changement. Reste à voir comment évolue ce nouveau challenge pour le Luxembourg, pays déjà très attaché au respect de l’environnement.
ouni.lu
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raiteu e // Bio-T
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u e // Traite
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M raiteur //
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eri io-Bouch riage // B
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#Science | Healthcare
LE CHIRURGIEN DU FUTUR
PAR ALEXANDRE KEILMANN
En juin dernier, à l’occasion du Luxembourg Healthcare Summit, Dr. Thomas Gregory (Professeur Associé, Chef de Service - Service de chirurgie de la main, du membre supérieur et du Sport, Hôpital Avicenne, Université Paris XIII Bobigny) se rendait à Luxembourg pour partager ses expériences et sa vision de la chirurgie du futur, augmentée, pour le bénéfice de tous, via l’utilisation de technologies innovantes. Il a notamment réalisé, en décembre dernier, une opération à l’aide d’un casque de réalité augmentée, une première mondiale, qui avait par ailleurs été diffusée en direct sur sa chaine YouTube. Rencontre avec ce fervent défenseur d’une médecine humaine augmentée par le digital.
Comme le rappelle le Dr. Gregory, «la révolution numérique ne date pas d’hier. Elle a débuté dans les années 80, et a connu une ascension exponentielle notamment avec l’avènement des smartphones. Aussi, depuis 2014, nous parlons beaucoup de réalité virtuelle et augmentée, et l’arrivée de l’intelligence artificielle va encore booster les possibilités offertes par la technologie. Nous ne sommes qu’au début de la révolution digitale. Et dans la médecine également». Pour lui, dans son domaine de prédilection, le digital est synonyme de télémédecine et de mise à jour quasi quotidienne de connaissances via l’IA, de big data – qui permet une connaissance approfondie et pointue de l’individu et du patient avec l’utilisation de montres connectées et de nombreuses autres données – de patient augmenté qui, en cas de déficit d’organes pourrait permettre de bénéficier de prothèses de type bionique, mais également de simulation et de chirurgien augmenté. Deux points sur lesquels il insiste tout particulièrement. Le digital pour peaufiner ses techniques et connaissances Concernant la simulation, le Dr. Gregory s’interroge : «L’expérience ne serait-elle pas l’apprentissage de l’échec ? Il s’agit d’un sujet délicat dans le domaine médical, cela va de soi, mais le digital pourrait permettre de répondre à la question épineuse de l’enseignement. Pour schématiser : on retient 10% de ce qu’on lit. On ne se rappelle que de 20% de ce que l’on regarde. Par contre, si l’on performe l’acte, on en retient 75%». Dès 2014, il a filmé une intervention chirurgicale avec une caméra de type GoPro, qui offre la possibilité à son interne de revivre celle-ci, équipé d’un casque Occulus de réalité virtuelle. «Ainsi, la simulation reprend trois piliers clés de la médecine : mémorisation, répétition et motivation,» ajoute-t-il. Il s’agit d’une avancée importante selon le chirurgien, la technologie hardware combinée à des applications permettant de réduire les coûts et également de diffuser l’innovation. De plus, en visualisant ces images, les étudiants et autres chirurgiens confirmés peuvent affiner les protocoles et aussi acquérir de nouvelles techniques et compétences : la formation bénéficie donc également de ces nouvelles technologies. Ses prochains projets en matière de simulation ? Un serious game qui servira à standardiser les procédures, notamment lorsqu’il s’agit du lavage de mains afin d’éviter les infections nosocomiales.
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#Science | Healthcare
Un chirurgien augmenté pour plus précision et de sécurité «Pour le chirurgien de la main et du membre supérieur que je suis, c’est le Graal de voir le squelette du patient à travers la peau et donc d’observer ce que notre œil ne peut pas visualiser. Ceci est possible depuis l’arrivée des HoLolens, développées par Microsoft. Nous sommes passés d’un système passif à un système actif : il ne s’agit pas d’un simple casque mais bien d’un ordinateur complet avec de nombreuses fonctionnalités,» souligne le Dr. Gregory lorsque nous abordons le digital et les possibilités de voir un «chirurgien augmenté» performer dans les blocs opératoires.
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Assisté de toute son équipe, il a d’ailleurs réalisé une première mondiale le 5 décembre dernier à l’Hôpital Avicenne de Bobigny en Seine-Saint-Denis. L’opération consistait en la pose d’une prothèse d’épaule, et a été réalisée en utilisant ces technologies. Au préalable, les casques HoloLens lui ont permis de mieux préparer l’opération en «voyant à travers la peau» et donc de déterminer le meilleur positionnement de la prothèse, au regard de l’anatomie du patient. Puis, grâce à la technologie de réalité augmentée, le Dr. Grégory et son équipe ont pu avoir accès en permanence à l’ensemble du squelette du patient, sous forme holographique, leur permettant dès lors de positionner la prothèse de manière optimale, tout en accédant aux données médicales du patient ainsi qu’à des tutoriels interactifs.
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«Nous avions tous les éléments nécessaires à disposition pour sécuriser l’acte chirurgical, et pour être le plus précis possible afin de mettre cette prothèse à notre patient. À tout moment nous pouvions donc comparer ce que nous devions faire avec ce que nous faisions réellement, et ainsi ajuster nos mouvements ou la position du patient si nécessaire», explique le chirurgien. L’intervention a également été retransmise en direct sur internet sur la plateforme YouTube afin de prouver qu’il ne s’agit pas uniquement d’un «Proof of Concept», mais bien d’une réalisation concrète, attestant de l’apport de la réalité augmentée pour de telles opérations chirurgicales. «Désormais, le chirurgien n’est plus seul. Il a accès à l’imagerie du patient, il communique avec des personnes situées en dehors du bloc opératoire. Dans les années à venir, je peux très bien m’imaginer superviser plusieurs opérations de mon bureau grâce à ces technologies révolutionnaires, et ainsi prodiguer des conseils,» ajoute le Dr. Thomas Gregory, qui, lors de l’intervention du 5 décembre, était également assisté à distance et en temps réel par des spécialistes basés à Londres, en Corée du Sud, en Pennsylvanie et en Louisiane. Le chirurgien n’est plus livré à luimême et peut s’appuyer sur l’expertise de ses confrères, même si ceux-ci sont à l’autre bout du monde. Selon le Dr. Grégory, nous sommes à l’aube d’une nouvelle aventure qui a un fort intérêt médical, avec la possibilité de standardiser une intervention mais surtout de diminuer le risque d’erreur. Une étape déterminante et une véritable révolution pour le domaine médical.
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#Science | Space
GALILEO FIGURE DE PROUE D’UNE EUROPE SPATIALE EN CONSTANT DÉVELOPPEMENT PAR ALEXANDRE KEILMANN
Une constellation de satellites offrant une précision de géolocalisation unique Alors qu’en avril dernier, Jean-Yves Le Gall annonçait que le système européen Galileo enregistrait son 200 millionième utilisateur, il précise au début de notre entretien (NDLR : à la fin du mois de juillet) que celui-ci a dépassé la barre des 400 millions d’utilisateurs, attestant ainsi de son succès croissant et exponentiel. «Si les premières discussions datent de 2009, je considère que le projet a débuté il y a un peu plus de 10 ans, en 2007,» explique le Président du CNES (Centre national d’études spatiales, dont le siège est à Paris), avant de poursuivre : «L’objectif était alors de permettre à l’Europe d’avoir un système de géolocalisation par satellites indépendant et ainsi de concurrencer le GPS américain et ses pendants russe et chinois, respectivement Glonass et Beidou». Le lancement des premiers satellites a eu lieu dès 2011 et les services sont disponibles depuis décembre 2016. La constellation compte aujourd’hui 26 satellites en orbite, les quatre derniers venant d’être lancés le 25 juillet depuis Kourou en Guyane française, par une fusée Ariane 5. C’est en 2020 que la constellation couvrira la totalité de la surface de la Terre grâce à un réseau mondial de stations au sol. Galileo devrait alors atteindre tout son potentiel et proposer une précision de géolocalisation jusqu’alors inégalée. Pour la mise en place d’un tel projet, la Commission européenne s’est appuyée sur l’ESA (European Space Agency ou Agence spatiale européenne) pour le développement puis le lancement des différents satellites. 14 ont été lancés par les fusées russes Soyouz et les plus récents par Ariane 5. «Aujourd’hui, les données et les services de Galileo sont exploités par la GSA, l’agence du GNSS européen, basée à Prague en République Tchèque,» souligne Jean-Yves Le Gall. Maintenant que le premier objectif de développer, fabriquer et lancer les satellites et d’avoir une constellation en bon ordre de marche est atteint, le principal challenge est désormais de promouvoir l’utilisation du signal des satellites Galileo, une mission qui incombe totalement à la GSA.
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Alors que la compétitivité des Etats passe désormais par l’espace et les applications qui en découlent, le système européen de géolocalisation Galileo, créé pour concurrencer le GPS américain et ses pendants chinois et russe, compte désormais plus de 400 millions d’utilisateurs. Jean-Yves Le Gall (Président du CNES et du Conseil d’Administration de la GSA, l’agence du GNSS européen) a rencontré BEAST pour discuter des origines et des ambitions de ce grand succès européen, porté par la Commission européenne et l’Agence spatiale européenne.
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© ESA–Pierre Carril, 2016
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Les services proposés par Galileo A l’heure actuelle, deux accords permettent à des pays qui ne font pas partie de l’Union Européenne de bénéficier de certains services de Galileo, la Norvège et les Etats-Unis. Un troisième accord devrait voir le jour à la suite du Brexit et de la décision du Royaume-Uni de quitter l’Union. «Cette coopération consiste en l’utilisation, dans des conditions particulières, du signal gouvernemental de Galileo, le PRS ou Public Regulated Service. Il s’adresse en priorité aux utilisateurs remplissant une mission de service public, tels que les services d’urgence ou encore le transport de matières dangereuses. Il est donc adapté à l’exigence d’une robustesse et d’une fiabilité absolues» précise le Président du CNES. Ce PRS correspond à l’un des trois services de Galileo, avec le système de géolocalisation accessible à tous et la datation des événements, permettant notamment le microtrading. «La précision et la datation font de Galileo un outil ultra performant : on dit qu’avec le GPS, on sait dans quelle rue on se trouve alors qu’avec Galileo on sait de quel côté de la rue on est. De plus, le signal de Galileo permet de dater de façon très précise les événements en cas d’accident ou de catastrophe. C’est la raison pour laquelle Galileo se répand très rapidement en ce moment,» explique Jean-Yves Le Gall. Selon lui, le succès de Galileo se mesure à l’aune du nombre d’utilisateurs et le fait d’avoir un système gratuit fait que ce nombre augmente constamment. Les constructeurs de smartphones les équipent désormais du système européen : il s’en vend plus de 50 millions par mois, ce qui explique la très forte augmentation du nombre d’utilisateurs et sa croissance exponentielle. L’industrie spatiale européenne à la pointe de la technologie Le nombre grandissant d’utilisateurs de Galileo en fait l’un des plus grands succès de la politique spatiale européenne. JeanYves Le Gall cite également les nombreux projets de l’ESA dans le domaine des lanceurs, des sciences, des télécommunications ainsi que la réussite du programme Copernicus : «On en parle moins, mais il s’agit tout de même du premier système global d’observation de l’environnement terrestre. Le septième satellite Sentinel a été lancé en avril dernier et il permet au programme européen de surveillance de l’environnement de bénéficier d’une couverture plus étendue et de produire toujours plus de données».
A titre d’exemple, Copernicus permet aujourd’hui de mesurer la température, la couleur et la hauteur des océans ainsi que l’épaisseur des glaces de mer. Ces données servent à suivre les modifications du climat terrestre ou, plus concrètement, la pollution marine. «La place du spatial dans la course à la compétitivité de l’Union Européenne va en augmentant car les applications spatiales sont de plus en plus nombreuses. En effet, on assiste à une multiplication du nombre de pays et d’entités privées qui sont désormais des acteurs établis du secteur. La raison en est simple : le coût du ticket d’accès à l’espace est de moins en moins élevé,» explique le Président du CNES. Il rappelle ainsi qu’il y a encore quelques années, le spatial était l’apanage des seuls gouvernements qui avaient les moyens financiers et donc l’opportunité de lancer des satellites. Mais avec cette forte baisse des prix, un nombre croissant d’entreprises et d’entités privées entrent dans la danse en développant des applications innovantes avec parfois plus d’agilité et de flexibilité que les acteurs dits traditionnels. «La politique spatiale de l’Europe a commencé avec des agences nationales comme le CNES, avec l’Agence spatiale européenne et depuis quelques années, la Commission européenne a mis en place une stratégie spatiale pour l’Europe, qui permet d’amplifier cet intérêt pour l’espace. Aujourd’hui, on peut dire qu’en termes de réalisations, l’Europe est le numéro deux mondial derrière les Etats-Unis mais avec une différence de taille : des budgets cinq ou six fois inférieurs pour des résultats similaires et parfois même supérieurs, ce qui fait que notre signature, c’est l’efficacité ! A cet égard, on peut prendre l’exemple du Centre Spatial Guyanais où avec 1.600 personnes, nous parvenons à faire aussi bien que les Américains qui comptent 10.000 employés en Floride» souligne Jean-Yves Le Gall. Enfin, avec la présence de SES, le premier opérateur mondial de satellites, basé à Betzdorf, qui a depuis plusieurs décennies une approche très ambitieuse en terme d’innovation, l’implication du Luxembourg dans l’espace est importante. Comme le confirme le Président du CNES qui s’est rendu au Grand-Duché à de nombreuses occasions et notamment pour partager son expérience au Space Forum, le Luxembourg est bien présent sur l’échiquier spatial européen avec une présence politique remarquable : «Le Vice Premier Ministre Etienne Schneider est désormais reconnu comme une sommité mondiale du domaine spatial, à la suite des initiatives visionnaires qu’il a lancées ces dernières années. Cette politique spatiale mise en place au Luxembourg y attire une quantité impressionnante de projets européens et internationaux, depuis les experts en télécommunications spatiales jusqu’aux spécialistes de l’exploitation minière des astéroïdes. Le Luxembourg, bien qu’un petit pays sur la carte, occupe désormais une très grande place dans les mondes de l’espace».
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FROM IoT TO AUTONOMOUS DRIVING: THE POWER OF GEOLOCATION BY ALEXANDRE KEILMANN
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After an inspiring presentation given at the Space Forum in Luxembourg, Omar Valdés (Market Development Officer, European GNSS Agency) met with the BEAST Team to further discuss the use of the geolocation data provided by the European Global Navigation Satellite System (GNSS) Galileo and its role in the development of Internet of Things (IoT) applications and autonomous driving.
A European project to provide a more precise gelocation system «Global Navigation Satellites Systems are used by people to determine their position, velocity, and time (PVT) in a cost-effective manner: a user with a GNSS receiver (like any smartphone user these days) can very easily know where s/he is, at what speed s/he is moving and the time with the precision of an atomic clock,» starts M. Valdés. By now, almost everybody has experienced these benefits by using their phones to find their way to a shop they are interested or while driving to holidays: «Ten years ago having a road atlas in the car was a must, today it is hard to find one! This shows the versatility of a technology that can allow you to find your lost dog, an airplane to land safely, a drone to fly autonomously, and even satellites can navigate in space using the same technology». Headquartered in Prague, Czech Republic, the European Global Navigation Satellite System Agency, also known as GSA, aims at linking space to user needs. Its core mission is to ensure that European Citizens get the most out of Europe’s satellite navigation programs: it acts as a gateway to services (Galileo & EGNOS Operations and Service Provision, and Market Development of the applications and the receivers) but also
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as a gatekeeper of security -Security Accreditation, Operation of Galileo Security, Monitoring Centre, Public Regulated Service (PRS) activities. The GSA notably works on the promotion the adoption of Galileo among different key sectors of the economy. Part of these efforts include the management of R&D projects to either develop Galileo-based new solutions and applications or to incorporate the use of the system into already-existing ones. Moreover, the experts at GSA support industries, conducting test campaigns, so that they can verify their Galileo implementations and make sure they get the best from the European GNSS. Global Navigation Satellites Systems are used for many types of applications covering mass market but also professional and safety critical applications. There are currently three other GNSS: GPS is provided by the United States, GLONASS by Russia and Beidou by China. «Galilleo differs from other systems in terms of services and performances provided: the atomic clocks of the European system use the Hydrogen Maser technology which is more precise than the ones used in other systems. Galileo also provides triple frequency signals which allow for improved precision: some smartphones are already using two frequencies while the third one will be reserved for added-value services
#Science | Space for professional and government users. Another service to be provided is Authentication: it will allow users to make sure that the signals they are using in their solutions do come from legitimate sources (the GNSS satellites). Our constellation will also support efforts to improve the coverage of satellite-based Search And Rescue (SAR) services that allow to better localize users in distress situations. Finally, there will be additional services that will allow users to have even higher precision via the third frequency,» explains Omar Valdés, who’s currently responsible for fostering the adoption of the European GNSS in the Space and IoT market segments. «Incorporating Galileo is the hot topic in the GNSS world» For years, the main challenge for the adoption of Galileo was the incompleteness of the constellation. After the Initial Services declaration in December 2016, the situation changed dramatically: there has been an explosion of chipsets (the electronic circuits that «listen» to GNSS satellites and provide the device with the PNT – Position, Navigation & Timing), receivers, and fully integrated devices that support Galileo. Proof of the success of the European GNSS, Galileo, is that it is increasingly supported in mobile devices. It first started in July 2016 with the BQ Aquaris x5, with a Qualcomm Snapdragon 652 chip, which was the first Galileo-enabled phone ever released. Since then, leading brands Apple, Huawei and Samsung have joined the movement and are currently using the European geolocation system in their latest smartphones. «It seems that incorporating Galileo is now the hot topic in the GNSS world!» highlights Omar Valdés. The next steps are the completion of the constellation to bring it towards its full-operational capability configuration. For this purpose, the European Union has been launching the necessary satellites: the latest four took off from the Europe’s Space Port in Kourou, in French Guyana, on the 25th of July. Once all of the recently launched satellites will be commissioned for service, the constellation will have 24 operational satellites. As M. Valdés puts it, «a key principle in GNSS is that the more satellites a receiver uses for computing the PNT solution, the better. Therefore, on top of the enhancement of services discussed previously, the interoperability of Galileo with the other GNSS allows the devices configured to use it to increase dramatically the amount of satellites they use improving in this way the PNT solution provided to their users». Facilitating the development of smart cities and autonomous mobility EGNSS (the European GNSS: Galileo and also EGNOS – European Geostationary Navigation Overlay Service) technologies and location-based services are now becoming ubiquitous in urban areas. All mass market electronic devices, from smartphones and wearable devices, such as fitness monitors, to traffic lights and other components of the expanding Internet of Things, now have the capability to broadcast their location. IoT is actually categorized into four building blocks: sensing, processing, connectivity and finally actuation. When it comes to outdoors location, the first one can notably be provided by a GNSS receiver acting as an enabler. IoT wouldn’t be possible without sensors, and is deeply interlinked with new concepts where location is essential: smart factories, big data processing, tracking objects and people, drones, but also smart cities and autonomous vehicles.
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Therefore, GNSS is key for IoT applications that require location outdoors: it is a reliable, cheap, and precise means to know where an object, “a thing,” is while outdoors. It acts as an enabler for IoT applications that require tracking, location, or navigation by providing a cost-effective, high-precision solution for PNT that can then be used to generate data that can be exploited by the devices themselves or in other devices remotely. This enables the provision of a new generation of locationbased smart services for citizens and corporations that includes health and well-being monitoring and security applications and the control and optimization of energy systems. He adds: «IoT is very interesting, especially when it comes to smart cities and tracking of goods and persons: tracking children or senior citizens that might get lost or need support is recognized as an important need as well as the tracking of dangerous goods that go through the streets of towns and cities. Making it short: Galileo applications are all around us and the system is now available to support them». Finally, mobility also benefits from Galileo as it uses the PVT information not only to find its way but also to report to its owner where it is at any time. As a matter of fact, mobility has taken a growing and important part of everyone’s daily lives. EGNSS aims at making life on the road easier by significantly reducing congestion and, consequently, reducing greenhouse gas emissions such as CO2. EGNOS and Galileo are helping urban authorities to improve the efficiency of road transportation through navigation, fleet management opportunities and satellite road traffic monitoring. Moreover, it is also bound to allow the development of autonomous mobility as geolocation is a key component of such self-driving systems, along with other sensor like inertial navigation systems (INS), odometers, radar, cameras, gyroscopes and others. GNSS plays a key role in most connected car applications, ultimately leading to autonomous mobility: «[Autonomous driving] is an excellent example of an application in which a device, in this case the vehicle, uses the PVT information not only to find its way but also to report to its owner where it is at any time,” adds Omar Valdés. Some other of those applications being integration with home networks, data exchange with insurers, manufacturers and third parties, improved navigation and positioning, payment integration, police warnings and location, and many more. Autonomous driving is the final step of a long automation process, as selfdriving vehicles are capable of sensing their environment and navigating without human input. Yet, autonomous cars exist today mainly as prototypes and demonstration systems.
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LIBERTÉ ET CRÉATIVITÉ À L’HEURE NUMÉRIQUE PAR ALEXANDRE KEILMANN
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Quelles libertés dans un environnement toujours plus connecté ? Comment favoriser la créativité dans une société en pleine digitalisation ? Quelles sont les personnes concernées par la «liberté à l’heure numérique» ? Accompagnés de plusieurs experts internationaux, Fabrice Croiseaux, CEO d’InTech, et Christophe Cousin, Président de Win-Win, se pencheront en février prochain sur ces questions dont les réponses pourraient permettre d’anticiper notre futur. Aujourd’hui, pour BEAST, tous deux s’expriment sur les notions de créativité et de liberté, avec la ferme intention d’élargir le champ des possibles…
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CHRISTOPHE COUSIN Président, Win-Win
FABRICE CROISEAUX CEO, InTech
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#Technology | Creativity
La créativité, dénominateur commun des entreprises innovantes
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Comme l’explique Christophe Cousin, «la créativité est la raison d’être de Win-Win, que ce soit en terme de stratégie, de digital ou de Live». Ainsi, ce sont les 45 collaborateurs de l’agence parisienne qui sont continuellement impliqués dans le processus créatif de chaque action. En effet, Win-Win se spécialise dans la réalisation d’expériences de marque inoubliables, et, pour une telle agence de marketing expérientiel, la recherche de l’effet «Waouh» permanent est intimement lié à la réussite des projets. Chez InTech, spécialiste du développement de logiciels au Grand-Duché, une véritable culture de la créativité a été mise en place. «Si de prime abord, la créativité est moins apparente dans une société telle que la nôtre – car nous devons nécessairement suivre le code informatique ainsi que les spécifications des clients – nous encourageons nos collaborateurs à imaginer d’autres façons d’utiliser le potentiel du numérique pour répondre aux problématiques des clients. Nous avons ainsi mis en place un pôle Innovation & Développement composé de 6 personnes dont la mission est d’analyser les technologies émergentes et d’imaginer de nouvelles façons de résoudre les challenges auxquels sont confrontés nos clients,» explique Fabrice Croiseaux. Au sein de la société basée à Kayl, l’initiative «Scale Up My Idea» permet également à chaque collaborateur de proposer ses idées et/ou projets à un comité dont la mission est d’en évaluer la pertinence et la faisabilité. Celui-ci peut également recadrer et affiner pour ensuite allouer un nombre de jour défini au(x) collaborateur(s) afin qu’il(s) puisse(nt) les prototyper, voire les développer. «On s’aperçoit ainsi que ces idées débouchent sur des projets concrets dont les clients peuvent désormais bénéficier. Cellesci touchent notamment le secteur de l’économie sociale et solidaire,» souligne le CEO d’InTech.
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Les résultats, ce sont des solutions dans le domaine de la blockchain ou de la santé, avec l’utilisation de l’Intelligence Artificielle pour mesurer le rythme cardiaque grâce à une simple vidéo, ou encore l’analyse de grains de beauté à partir de photos. Ce dernier projet a d’ailleurs été récompensé en Belgique puis présenté à des investisseurs chinois, attestant de son caractère innovant et validant les processus créatifs mis en place au sein de la structure dirigée par Fabrice Croiseaux. Chez Win-Win, les grands bénéficiaires de la créativité de Christophe Cousin et de son équipe se nomment notamment ALD Automotive – avec la conception d’une «Mobility Room», un espace immersif et expérientiel consacré à la transition énergétique, à l’innovation ainsi qu’aux mobilités du futur – ou encore Helena Rubinstein, marque de cosmétique à la renommée internationale. Pour cette dernière, l’agence a imaginé un événement réservé aux influenceuses asiatiques, organisé au cœur des Alpes Suisses pour leur expliquer le processus d’extraction des cellules souches d’Edelweiss, bases de leur produit phare. Elles ont également été mises à contribution en plantant des semences et ont pu assister à une conférence unique à plus de 1 500m d’altitude. Les retombées sur les réseaux sociaux ont été remarquables et la marque peut ainsi continuer son ascension. Comme le résume le président de l’agence, «nous ne prônons qu’une seule et unique chose : il n’existe pas de monopole de la créativité. Chef de projet, planner stratégique ou directeur artistique, nous sommes tous logés à la même enseigne, et grâce à une grande liberté d’action mais également de décision, la créativité peut s’appliquer tous les jours au sein de l’agence. Après tout, on n’est pas à l’abri d’une bonne idée !»
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WOOP, ou World of Possibilities, vise ainsi à positionner le GrandDuché comme une terre d’experts et pionniers du numérique, et ainsi à participer à son rayonnement aux quatre coins du monde. Des dizaines d’experts internationaux sont dès lors invités à échanger sur l’impact du numérique sur la liberté, et ainsi entrevoir, anticiper et contribuer à construire le futur. Aussi, plutôt que de faire intervenir un seul expert par conférence qui exposerait ses idées et théories, les organisateurs ont décidé de privilégier le débat et la diversité des points de vue, permettant ainsi aux spectateurs de se muer en acteurs puis de se forger leur propre opinion. Le CEO d’InTech et le président de Win-Win souhaitent, avec WOOP, stimuler la curiosité des participants puis les inviter à se creuser les méninges. En effet, ils pourront se confronter à des sujets techniques et technologiques parfois très pointus, sur un fond résolument visionnaire et philosophique, car il s’agit là de discuter de l’humain et de son rapport à la technologie. «L’objectif de ces débats est donc de favoriser la prise de conscience, la connaissance et la maîtrise des enjeux de l’accélération digitale à travers la rencontre et l’échange avec des experts dans leurs domaines respectifs. Le thème central, la liberté à l’heure du numérique, est un sujet qui nous concerne tous, que l’on soit citoyen, consommateur, manager ou que l’on dirige une entreprise. Reprenons en main notre futur… en le comprenant !» concluent Christophe Cousin et Fabrice Croiseaux.
De nouvelles perspectives Quant à l’organisation d’un événement innovant et commun entre les deux sociétés visant à traiter du sujet de la liberté à l’ère du numérique, les deux experts s’accordent à le dire : le Luxembourg est apparu comme un choix naturel, voire même une évidence, pour y mêler liberté, créativité et digital. «Le rayonnement du Grand-Duché va bien au-delà de ses frontières : le pays a développé de fortes expertises dans de nombreux secteurs, ICT et finance en tête, et est également habitué à évoluer rapidement dans un environnement dynamique et flexible. De plus, le pays met un point d’honneur à protéger les individus et leurs données et informations personnelles, point désormais central dans toute l’Europe,» souligne Fabrice Croiseaux. Il explique que même si le pays présente quelques avantages fiscaux attrayants, il est également parmi les plus rigoureux et vigilants lorsqu’il s’agit de blanchiment d’argent ou de tout autre activité illégale. La neutralité du Luxembourg, comme l’explique à son tour Christophe Cousin, permet justement d’envisager toutes les postures, toutes les solutions : «il s’agit d’une terre de modernité et d’ouverture sur le monde, qui n’adopte pas une posture hégémonique mais qui favorise plutôt l’échange, le partage et l’analyse. De plus, il est important, voire même rassurant, qu’une place financière telle que le Luxembourg se penche sur le futur et engage des discussions majeures à propos de l’impact du numérique dans la société actuelle».
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#Technology | Blockchain
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BRINGING BLOCKCHAIN TO LIFE BY ALEXANDRE KEILMANN
Over the years, from the first studies on the chains of block in the early 1990s to the explosion of cryptocurrencies and the advent of smart contracts, the distributed ledger technology (DLT), more commonly known as blockchain, has seen several major developments through successful testing phases and implementation programs. The technology still promises to revolutionize many sectors, from banking and insurance to logistics and healthcare. According to experts, it has the potential to universally reshape the way business transacts across nearly every industry in the global economy. Blockchain 101 Even if blockchain and DLT have become one of the hottest topics in the business and digital worlds, most people do not completely master the subject, as underlined in the global survey published by British bank HSBC: 80% of those who have heard of «blockchain» do not fully understand it. The term «distributed ledger technology» actually refers to all initiatives and projects that are building systems to enable the shared control over the evolution of data without a central party, with individual systems referred to as «distributed ledgers». If one wants to describe a system that has global data diffusion and/ or uses a data structure of chained blocks, one should call it a «blockchain». However, «blockchain technology» and «distributed ledger technology» are still commonly used interchangeably. «Differences between blockchains and other distributed ledgers can include the use of a special data structure that bundles transactions into blocks, and/ or the broadcast of data to all participants,» highlights Gaël Denis, Telecommunication, Media and Technology and FinTech Leader, EY Luxembourg.
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As described by Gideon Greenspan, CEO and Founder of Coin Sciences, «a blockchain is a new type of database that enables multiple parties to share the database and to be able to modify it in a safe and secure way even if they don’t trust each other». It is generally composed of the five following elements: Cryptography (the use of a variety of cryptographic techniques including cryptographic one-way hash functions, Merkle trees and PKIs), P2P Network (a network for peer discovery and data sharing in a peer-to-peer fashion), Consensus Mechanism (an algorithm that determines the ordering of transactions in an adversarial environment, for instance, assuming not every participant is honest), Ledger (a list of transactions bundled together in cryptographically linked ‘blocks) and Validity Rules (a common set of rules of the network, for instance, what transactions are considered valid, how the ledger gets updated, etc.). As a result, using a blockchain may help when it comes to reducing the need for trust between stakeholders, building a secure value transfer system, streamlining business process across multiple entities or even when wishing to increase record transparency and ease of auditability. The key benefits of the blockchain technology is the distributed infrastructure’s ability to share information that is secure and provide for the unalterable transfer of data – ensuring its integrity. The technology has become an important tool in building trust among business and consumers as both can provide and access accurate data about transactions across nearly every financial service industry from retail banking to insurance to investment banking. Endless possibilities and main limitations EY in collaboration with the Cambridge Centre for Alternative Finance and Visa, released the first ever «Global Blockchain Benchmarking Study» highlighting how the financial services industry, as well as the public and private sectors in general, are currently using DLT, how they plan to use it in the future, but also what the challenges to mainstream adoption are.
#Technology | Blockchain First and foremost, it is no surprise that the financial services sector has been a pioneer in the use and development of blockchainbased applications, the most common ones being cryptocurrencies, with Bitcoin and Ethereum on top of the list. Lately, central banks – which actually provide the infrastructure for their country’s financial services firms – have been working on several DLT uses aiming notably at reducing transaction, settlement and reconciliation costs. A few months ago, BNP Paribas and EY successfully completed a pilot demonstrating the feasibility of using the blockchain technology to optimize the global internal treasury operations of the bank. The trial proved its potential to drive operational efficiency by providing a more integrated cash management approach, also allowing greater flexibility and a 24/7 capability. Intellectual property is currently also benefiting from the latest blockchain developments. As an example, Microsoft has recently partnered with EY and launched a solution for content rights and royalties management for the media and entertainment industry. «The scale, complexity and volume of digital rights and royalties transactions makes this a perfect application for blockchains. It can handle the unique nature of each contract between digital rights owners and licensors can be handled in a scalable, efficient manner with an audit trail for the participants. By deploying this on Microsoft Azure, we believe this will be highly scalable across thousands of royalties and content partners,» adds Paul Brody, EY Global Innovation and blockchain Leader. Yet, key challenges are still ahead and are currently slowing down the wider adoption of DLT. «Unclear regulatory environment and resulting legal issues are most often mentioned when professionals are asked about the democratization of blockchain. They actually consider privacy and confidentiality to be more of an issue than scalability and performance concerns,» explains Gaël Denis, who has acquired more than 20 years of experience in assisting startups, regulated e-money and payment institutions, major e-commerce players and telecom operators in several parts of the world. Privacy and confidentiality issues also are slowing down DLT deployment in production: encryption of on-chain data and the use of pseudonymous addresses are the most common used methods to improve confidentiality and privacy. Moreover, reluctance to change established business processes is also seen as a major challenge, proving once again that more education – and therefore training – is needed when it comes to change management and the introduction of new technologies in general. With interoperability, which is still in its infancy, also being mentioned as an important concern, experts are currently putting increasing focus on developing common standards via the joint development of enterprise DLT frameworks through a variety of consortia. As a matter of fact, there is a strong desire among industry actors and prospective users to make these systems interoperable. It falls into two major categories: «cross-chain interoperability», which deals with connecting separate ledgers and facilitating cross-chain communication, interaction, and value transfer, but also «enterprise system integration», relating to the integration of DLT networks and applications to existing or legacy enterprise systems and how they can interact with each other. According to Gaël Denis, «lack of standards makes interoperability between networks built on different protocol specifications difficult to achieve. Interoperability will therefore be essential for the massive adoption of blockchain and distributed ledgers. Integration with legacy enterprise systems is often considered an application-level task, but can also constitute a competitive advantage for infrastructure providers».
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«Our strategy, risk, compliance and tax proficiency across financial services helps us identify the critical business challenges that blockchain-enabled platforms can best address. From design to delivery, our strategists and engineers work hand-in-hand with clients to guide where, when and how to develop the best blockchain strategy for their businesses,» adds the FinTech expert. Proof of the expertise and knowledge of the employees of EY Luxembourg, the team representing the company won the European Investment Bank (EIB) Blockchain Challenge earlier this year, for its innovative solution of improving transactions using blockchain and robotics. The EIB’s Finance team invited its 25 major counterparties in the banking sector to an annual forum to reflect on common issues, such as financial instruments processing, regulation, infrastructure or organizational set-up. In this context, the EIB Blockchain Challenge highlighted the emergence of innovative solutions and the necessity for traditional players to reinvent themselves. «Understanding when and how to build from blockchain technology’s inherent strengths – including asset creation, asset transfer and data reconciliation – will separate the winners and losers as many industries are now moving from exploration to application,» concludes Gaël Denis. Technology durability
Intellectual property (IP) uncertainty
Vendor & market immaturity
Lack of ‘blockchain talent’ and education in general
CHALLENGES Large quantity of misinformation regarding potential of the technology
Poor understanding of the technology
Lack of standardisation
Challenge of obtaining network effect
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#Technology | Cybersecurity
LA CYBERSÉCURITÉ AU CŒUR DE LA STRATÉGIE ET CULTURE D’ENTREPRISE
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PAR ALEXANDRE KEILMANN
En octobre prochain, une nouvelle édition de la Cybersecurity Week sera organisée au Grand-Duché de Luxembourg. L’événement vise à promouvoir les nouvelles approches de cybersécurité mais surtout à sensibiliser les professionnels à ces enjeux digitaux. Rencontre avec Pascal Steichen, le CEO de SECURITYMADEIN.LU, qui prendra une part active à cette semaine d’échange de bonnes pratiques, pour discuter de l’apport des stratégies de cybersécurité ainsi que du rôle qu’occupe actuellement le Luxembourg dans l’Europe numérique.
Tous acteurs de la cybersécurité Le nombre croissant de cyberattaques, menaces et vulnérabilités le prouve : il est aujourd’hui impossible pour les entreprises, de la multinationale à la PME locale, d’ignorer les enjeux colossaux de la cybersécurité. Comme l’explique Pascal Steichen, ce phénomène est dû à la digitalisation généralisée de la société dans laquelle nous évoluons désormais, exposant les entreprises à des attaques toujours plus virulentes et sophistiquées : «Nécessairement, ces questions sont désormais à l’agenda des conseils d’administration, car les sociétés risquent gros si elles ne mettent pas en place une stratégie de cybersécurité». Le CEO de SECURITYMADEIN.LU souligne une véritable prise de conscience de la part des CEO et décideurs, faisant notamment suite aux législations nationales et européennes en matière de protection des données, et remarque que les processus de gestion de risque et d’anticipation des menaces, sont discutés fréquemment. «Si le sujet peut parfois sembler être trop technique, voire mystique, les interactions avec les gérants et responsables d’entreprise se multiplient. Cette problématique n’est pas réservée qu’aux experts : la cybersécurité, c’est l’affaire de tous !» souligne Pascal Steichen. En effet, les enjeux liés à la sécurité des entreprises sont cruciaux et il en va de la survie de celles-ci. Une des approches aujourd’hui plébiscités consiste à intégrer ces questions de cybersécurité dans une police d’assurance, permettant à l’entreprise de bénéficier d’un «filet de secours en cas d’incident». «Nous parlons alors de cyber assurance et notons que ce type d’approche va permettre de développer plus rapidement l’implication des CEO et des décideurs,» ajoute le CEO de SECURITYMADEIN.LU.
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Combiner compétences humaines et innovations technologiques Pour une protection optimale, Pascal Steichen et les experts de SECURITYMADEIN.LU préconisent une stratégie complète et holistique, couvrant tous les aspects de la cybersécurité. «Le côté technologique, avec la mise en place de solutions et outils adéquats, est important bien qu’il ne faille absolument pas délaisser l’aspect organisationnel. En effet, celui-ci est crucial car il consiste à mettre en place une structure claire en définissant notamment les responsabilités de chacun et impliquant toutes les parties prenantes. Enfin, le côté humain reste fondamental car il doit permettre d’atteindre un certain niveau de sensibilisation afin de gérer les situations journalières. Pour résumer, la cybersécurité doit intégrer la culture d’entreprise !» explique-t-il. En effet, une externalisation totale ne semble pas être la stratégie à adopter, car suite aux dernières règlementations, la responsabilité reste l’affaire de la structure : les ressources humaines internes doivent dès lors être compétentes et développer les réflexes de premiers secours afin de permettre une réaction rapide. Fort heureusement, de nombreux documents, références et modèles sont mis à disposition des sociétés luxembourgeoises, leur permettant de mettre le pied à l’étrier. «C’est justement l’un des rôles de SECURITYMADEIN.LU d’accompagner les entreprises dans ces démarches, et c’est la raison pour laquelle notre structure se compose de trois domaines d’action : techniques, organisations et compétences,» ajoute le CEO du GIE luxembourgeois. Quant à l’intelligence artificielle, elle pourrait également peser dans la balance, et offrir de nouvelles opportunités en matière de cybersécurité, tout en amenant son lot de menaces : «Aujourd’hui, il est préférable de parler d’algorithmes qui peuvent assister les équipes sécurité car ils permettent une analyse plus rapide et peuvent détecter facilement certains cas d’intrusion. Cependant, c’est la globalité de la stratégie de cybersécurité qui permettra à l’entreprise de naviguer sereinement dans le cyber espace, et se reposer uniquement sur un logiciel prometteur ou une innovation technologique ne donne pas toutes les garanties nécessaires à la sécurisation de l’entreprise et de ses données sensibles».
#Technology | Cybersecurity
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Le Luxembourg, pionnier de la cybersécurité
Au cœur de futurs projets locaux et européens
De l’aveu de Pascal Steichen, la maturité des entreprises locales en matière de cybersécurité s’améliore continuellement : les expertises et compétences se construisent au sein des entreprises. C’est le constat positif que tirent ses experts de CIRCL (Computer Incident Response Center Luxembourg), véritable «pompier d’internet», actif depuis maintenant 10 ans, alors que les premières initiatives en cybersécurité au Luxembourg remontent à l’année 2000, avec CASES (Cyberworld Awareness and Security Enhancement Services), plateforme de sensibilisation et des bonnes pratiques. Ces projets orchestrés par le gouvernement luxembourgeois et opérés par SECURITYMADEIN.LU sont également décuplés par la volonté grandissante des entreprises – clients et fournisseurs – de produire des efforts communs autour de telles thématiques, avec au centre de ces échanges la notion «security by design». Comme l’explique l’expert en cybersécurité, «les solutions estampillées «made in Luxembourg» prolifèrent et on retrouve aujourd’hui au Grand-Duché un écosystème complet regroupant tous les acteurs nécessaires à la mise en place de stratégies fortes. Diversité et complémentarité y sont les maître-mots».
Le Luxembourg, avec l’ouverture du C3 (Cybersecurity Competence Center) œuvre par la même occasion à la création d’infrastructures et plateformes communes, mais également à la formation. Le développement des compétences dans le secteur de la cyber sécurité couvre en effet un éventail très vaste, allant de la sensibilisation (ou l’acquisition des bons réflexes), jusqu’à la mise en place de programmes et cursus universitaires complets (en collaboration avec l’Université de Luxembourg et avec d’autres institutions situées dans la Grande Région). Avec le programme BEE SECURE, plus de 15 000 étudiants sont sensibilisés chaque année, dès leur plus jeune âge, aux principaux enjeux de la cybersécurité. Les nouveaux fonctionnaires, dès leur embauche, suivent quant à eux une session visant à les informer des dangers des cyberattaques. «Ces différentes initiatives ne visent pas à créer des experts, mais bien à sensibiliser, à inculquer les réflexes de base. Il s’agit d’efforts à long terme, car la cybersécurité demande finalement de changer la structure d’une société, sa culture, ainsi que les comportements des employés. De plus, il s’agit d’un apprentissage continue, le domaine évoluant constamment,» souligne le CEO de SECURITYMADEIN.LU, dont les équipes travaillent actuellement à la mise en place d’un observatoire de la cybersécurité. Ce nouveau service dont la mission sera d’informer sur les dernières tendances du secteur à travers des rapports documentés, devrait être déployé en parallèle d’une infrastructure de testing afin de permettre aux entreprises et individus de régulièrement tester puis, si cela est nécessaire, de renforcer leurs compétences.
Au centre de cet écosystème, SECURITYMADEIN.LU occupe un rôle fédérateur en développant des relations régulières avec les experts locaux, notamment via l’organisation de petits déjeuners permettant l’interaction et le partage de bonnes pratiques. Le GIE gère également une plateforme de «Threat Intelligence», connue sous la dénomination MISP, compilant des informations spécifiques, techniques et détaillées sur des menaces et vulnérabilités actuelles, que les équipes opérationnelles peuvent utiliser à leur guise. Pour Pascal Steichen, l’échange est la clé : «Cela permet d’éviter la redondance, mais surtout de bénéficier des expériences des différents membres de cet écosystème. Il est important que nous ayons tous les mêmes sensibilités quant aux cyber menaces : fournisseurs de solutions, institutions publiques et responsables IT, mais également tous les autres départements de l’entreprise, du marketing à la finance, en passant par les experts juridiques».
Enfin, la Commission Européenne ambitionne quant à elle de créer un réseau mêlant innovation, recherche ou encore développement des compétences dans le domaine de la cybersécurité. «Aux côtés de l’Université et du LIST, SECURITYMADEIN.LU est l’un des acteurs luxembourgeois qui participe activement à ce réseau dont la mission est de renforcer la position de l’Europe dans cet environnement numérique. Le Grand-Duché, avec son dynamisme et ses nombreux initiatives locales, y tiendra un rôle important» termine Pascal Steichen.
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#Technology | Real Estate
LES NOUVELLES TECHNOLOGIES AU SERVICE DE L’IMMOBILIER PAR ALEXANDRE KEILMANN
Vous connaissez très certainement la FinTech, contraction de Financial Technologies, mais avezvous déjà entendu parlé de la Real Estech ou la PropTech ? Le principe est similaire et pour en comprendre leur sens, il est nécessaire de déconstruire ces termes : Real Estate et Technology pour l’un, Property et Technology pour l’autre. Il s’agit donc des technologies qui s’appliquent au secteur de l’immobilier, des applications mobiles aux plateformes web, en passant par l’utilisation des data, de casques de réalité virtuelle ou d’hologrammes. Le secteur connait un véritable boom avec la multiplication de startups qui bousculent un secteur qui ne peut désormais plus se passer de telles innovations digitales pour convaincre les futurs acheteurs… depuis leur canapé ? Une nouvelle dynamique digitale face à des acquéreurs hyperconnectés
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© Shutterstock - fizkes
Sites web mais également forums spécialisés, petites annonces digitales ou encore visites 3D : l’immobilier ne déroge pas à la règle, et se plie aux nouveaux standards d’un monde numérique et ses résidents toujours plus connectés. En effet, vendeurs – qu’il s’agisse de professionnels ou de particuliers – et acheteurs échangent désormais sur des plateformes, et ces derniers décident de ne se rendre sur place qu’après avoir méthodiquement étudié, voire même exploré, le bien de fond en comble. L’acheteur est renseigné : il connait les prix du marché, ses tendances, mais également les consommations énergétiques des bâtiments, etc. Toutes ces informations et données sont aujourd’hui disponibles pour l’acheteur qui n’hésite plus à les analyser, quitte à y passer de longues heures. Et lorsque celles-ci ne sont pas spécifiées dans une annonce, il passe bien volontiers à la suivante… Comme pour tout secteur, capter l’attention, puis la retenir, sont des éléments cruciaux voire vitaux et représentent un premier pas vers une potentielle transaction.
#Technology | Real Estate
Mieux encore, SeLoger, le premier site de recherche immobilière en France, vient de lancer en juillet dernier, la recherche vocale sur l’Assistant Google. Comme le souligne Bertrand Gstalder, Président Axel Springer Classifieds France (SeLoger & Logic-Immo), «alors que 20% des recherches se font déjà par la voix sur l’application Google Search aux Etats-Unis et que la révolution du conversationnel s’amorce en France (et en Europe), SeLoger, carrefour incontournable de tous les projets immobiliers des Français, se devait de proposer cette nouvelle expérience personnalisée de recherche immobilière vocale sur l’Assistant Google et Google Home. Concilier l’innovation avec la simplification de la recherche est dans notre ADN». La recherche vocale, en effet, est avancée par Gartner comme l’une des futures révolutions digitales : le cabinet américain estime que d’ici à 2020, au moins 30% des requêtes sur internet seront vocales. Les GAFA surveillent, quant à eux, l’évolution marché de l’immobilier, et guettent les nombreuses opportunités qui pourraient rapidement se présenter à eux, dans un secteur en pleine transformation. Avec leur puissance digitale et la masse de données engrangée depuis plus de 10 années, les géants du web pourraient avoir un impact quasi immédiat sur l’immobilier, avec toutefois la nécessité de respecter le RGPD (Règlement Général sur la Protection des Données) en vigueur depuis mai dernier en Europe et dont les Etats-Unis pourraient rapidement s’inspirer suite à plusieurs scandales de fuites et reventes de données. A titre d’exemple, Facebook propose depuis octobre 2016 une Marketplace qui regorge de biens immobiliers, alors que Google a injecté quelques dizaines de millions dans les plateformes Commonfloor en Inde et Auction.com aux EtatsUnis… Présenter, sublimer et vendre ses biens immobiliers
© Shutterstock - Vladitto
Pour convaincre dès le premier regard, les agences immobilières optent également pour les nouvelles technologies avec, en tête de liste, la réalité virtuelle (RV) possible grâce à la démocratisation des casques permettant de nouvelles expériences de visite. La VR est devenue essentielle, notamment pour l’achat de l’immobilier neuf, car il est bien souvent délicat de se projeter – et donc d’acheter – un logement sur plan. Grâce à ces immersions à 360°, il est possible d’anticiper l’implantation d’une cuisine entièrement personnalisée et réalisée sur mesure, d’envisager l’ajout ou la démolition d’une paroi, et bien plus encore. Quant aux biens existants, c’est la réalité augmentée (RA) qui est privilégiée, pour des raisons similaires : ajouter tous types de personnalisations qui pourraient faire basculer la prise de décision du potentiel acquéreur. Plus qu’une tendance, l’utilisation de telles technologies RV et RA est plébiscitée par le grand public. Selon l’étude Coldwell Banker Smart Home réalisée cette année aux Etats-Unis, 77% des personnes sondées souhaitent bénéficier de celles-ci en agence avant de se rendre plus tard dans les propriétés et donc de se forger un avis final.
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Aussi, 68% d’entre eux souhaitent ajouter des éléments de décoration et autres meubles pour avoir une idée précise de ce à quoi leur futur logement pourrait ressembler. Avant cela, les architectes et promoteurs avaient bien entendu troqué leurs plans physiques pour des impressions 3D, puis des animations, toujours en 3D, accessibles sur smartphones et tablettes. Les hologrammes permettent également de nouvelles expériences : BNP Paribas Real Estate, grâce à l’expertise de la startup Mimesys, appuyée par les casques de réalité virtuelle HTC Vive, a développé des visites immobilières lors desquelles l’acheteur potentiel retrouve en temps réel un agent immobilier le guidant dans sa visite. Présentée au salon des professionnels de l’immobilier en mars dernier, au Mipim de Cannes, il s’agit de la première expérience d’holoportation dans le secteur de l’immobilier. «L’innovation fait partie intégrante de notre ADN et par cette solution d’holoportation nous entendons révolutionner l’expérience client. Ce projet s’inscrit pleinement dans l’objectif de BNP Paribas Real Estate qui vise à être constamment à l’avantgarde des réflexions autour des nouvelles manières de travailler. Nos lignes de métier restent ainsi à la pointe de la technologie, afin d’offrir à nos clients les ressources les plus performantes et les plus modernes. Qu’il s’agisse d’investisseurs, d’utilisateurs, de personnes privées ou d’urbanistes, BNP Paribas Real Estate place le besoin de ses clients au centre de ses réflexions sur le développement de nouvelles technologies», précise Thierry Laroue-Pont, Président du Directoire de BNP Paribas Real Estate. Puis, comment passer à côté de la technologie aux infinies promesses, l’Intelligence Artificielle ? Fondée en juin 2016, la startup française Homeloop combine big data et algorithmes et a développé un service de vente immobilière pour aider les propriétaires à vendre simplement et rapidement leur appartement ou maison en 48 heures. La solution intègre donc une importante quantité de données qui interviennent de près ou de loin sur le marché immobilier : elles proviennent de l’Etat, des notaires, etc, et s’intéressent aux prix, demandes par quartier, capacités d’emprunts des ménages et bien plus encore. D’un autre côté, les banques et courtiers proposent de nombreux simulateurs de prêts immobiliers, facilitant également les démarches des futurs acheteurs, et leur permettant de comparer les taux avant même de se rendre en agence. Coût total, mensualité, durée, taux sont connus suite à des estimations précises. En bref, les nouvelles générations sont tout naturellement associées aux nouvelles façons de consommer qui sont, elles, fortement dépendantes de telles expériences utilisateurs digitales. Après ça, il ne reste plus qu’à négocier avec votre conseiller…
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#Index
MANAGING EDITOR Kamel Amroune kamel.amroune@farvest.com
ADVERTISING CONTACTS Tel : (+352) 26 27 69 24 Aline Puget aline.puget@farvest.com
EDITORIAL TEAM Alexandre Keilmann, Nathalie Cruchet, Sarah Grandpierre, Julie Bodin, Marcel Wiel, Robyn Curtius, Lise Beroldy
DESIGN Vincianne Masson Head of Production Arnaud Meisch Art Director Karl Jennaux Senior Digital Graphic designer
Cover Arnaud Meisch & Karl Jennaux Distribution by Post Luxembourg & New Fast Mail Print: 20.000 ex ISSN: 2418-4799
EDITOR Farvest 10A, rue des Mérovingiens Z.I.A Bourmicht L-8070 Bertrange Tél. : +352 26 27 69 1 Fax : +352 26 27 69 32 RCS : B76419
The next print edition of Urban BEAST will be published in November 2018. To round off another year, the upcoming Urban version of BEAST will deal with the latest business, art, tech and digital trends, also featuring a hint of fashion and lifestyle.
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PERSONALITIES a-ha
57 Alday 51 Amandine Schosseler 34 American Authors 57 Amy Winehouse 57 Angelo King 57 Anouk Bastian 46, 47, 48, 49 Antoine Griezmann 41 Arizmendi 51 Arthur Brown Jr 50 Béa Johnson 61, 62 Bee Gees 56 Bernard Minier 36 Bertrand Gstalder 79 Beyoncé 56 Billy Idol 57 Blink 182 56 Blondie 57 Bob Dylan 56 Bruno Mars 57 Butzi 30 Calvin Harris 57 Camille Gira 25 Charles Manson 38 Christian Bourion 20 Christophe Cousin 71, 72, 73 Cristiano Ronaldo 40, 41 Cyndi Lauper 57 Daniel Schmidt 37 David Bowie 57 David H. Keller 26 Depeche Mode 56 Drake 57 Elizabeth Gilbert 36 Emmanuel Héré 50 Etienne Schneider 67 Eve 57 Fabrice Croiseaux 71, 72, 73 Fall Out Boy 56 Fatboy Slim 57 Fifth Harmony 56 Francisco Primo de Verdad 50 François Baumann 20 François Bausch 25 Frédéric Mazzella 24 Friar Servando Teresa de Mier 50 Friedrich von Schmidt 50 Gabriel Abrantes 37 Gaël Denis 74, 75 Gotye 56 Green Day 56 Guido Savi 24 Guillaume Rotario 46, 47, 48 Guns N’Roses 56 Gwen Stefani 57 Haruki Murakami 37 Helen Fielding 37 Hygieia 51 Iker Casillas 41 INNA 57 Jacques-Pascal Virebent 51 James Ellroy 36 Jean-Michel Saive 43, 44 Jean-Yves Le Gall 66, 67 Joel Adams 56 Joel Fernandes 25 John Krafcik 27 Justin Timberlake 56 Katell Guillou 46, 47, 48, 49 Ken Follet 36 Kim Farrant 38 Ladislas Chollat 37 LeBron James 41 Lemaitre 57 Louisa May Alcott 38 Luca Polverari 10 Marc Wengler 25 Marco Z 57 Margot Robbie 39 Mark Hogancamp 36 Mark Zuckerberg 40 Mary Higgins Clark 38 Matthew Rives 58 Mehdi Halitim 58, 59 Metallica 56 Michael Gray 56 Michel Barillaro 58
Michelle Payne 38 Missy Elliott 57 Muse 56 Neymar Jr. 41 Nirvana 56 Noor van Boven 16 Olivier Klein 24 Omar Valdés 68, 69 OneRepublic 56, 57 Pascal Lièvre 14, 15 Pascal Steichen 76, 77 Pat Benatar 57 Paul Brody 75 Peter Werder 20 Philippe K. Dick 37 Philippe Rothlin 20 Philippe Saive 43 Pierre Gramegna 4 Pierre Hoffman 36 Pierrick Guillou 47 Pixies 57 Queen 56, 57 Queens of the Stone Age 57 Quentin Tarantino 38 Rachel Griffiths 38 Radiohead 56 RichaadEB 56 Rihanna 57 Robert Louis Stevenson 28 Robert Zemeckis 36 Roman Polanski 38 Saint Saturninus 51 Sam Smith 56 Sébastien Marnier 36 Serena Williams 41 Serge Ibaka 41 Shaggy 57 Shaka Ponk 57 Sharon Tate 38 Shawn Mendes 56 Stanislas Leszczynski 50 Stéphane Ambrosini 10 Stephen King 38 Steven Schoefs 24 Strike Anywhere 56 String 57 System Of a Down 56 The Allergies 56 The Beatles 56 The Black Eyed Peas 57 The Cranberries 57 The Doors 56 The Offspring 56 Thierry Laroue-Pont 79 Thirty Seconds To Mars 57 Thomas Gregory 64, 65 Timbaland 57 Todd Strauss-Schulson 37 Travie McCoy 57 U2 6 Ultra Vomit 57 Wayne Rooney 41 White Boy Rick 36 Yann Demange 36 Yorgos Lanthimos 36 Zlatan Ibrahimovic 41
COMPANIES
Airbnb 25 ALD Automotive 73 Alibaba 27 Alphabet 24 Auction.com 79 Audi 27 Axel S. Classifieds France 79 Baidu 27 Beidou 67, 68 BlaBlaCar 24 BMW Group 24, 27 BNP Paribas 75 BNP Paribas Real Estate 79 Brothers Event 12, 13 C3 77 CAA 4 Capdel 13 Centre Spatial Guyanais 67 CFL 25 Chambre des salariés 30
CIRCL 77 CNES 66, 67 Cognata 27 Commission Européenne 77 Commonfloor 79 CSSF 4 Delimobil 24 DeNA 27 DiDi 24 Domino’s Pizza 27 EIB 75 Equilibre 22 ESA 67 Esprit Libre 13 EY Luxembourg 74, 75 Facebook 40, 79 Fleet Europe 24 Forbes 18, 41 Ford 27 Foundation IDEA 22 Gartner 79 Glonass 67, 68 Google 27, 79 Great Place to Work 30 GSA 67, 68 Guillou Campagne 46, 48, 49 HBC Group 24 Helena Rubinstein 73 Homeloop 79 Hôpital Avicenne 64 HTC 79 Instagram 40, 41 InTech 71, 72, 73 Int. Maritime Organization 58 Juventus Turin 41 Kinepolis 30, 31 KPMG 41 LeasePlan 25 L’Enfant Roi 52, 54 LHoFT 4, 6 LISER 24 LIST 77 LuxHub 6 Manchester United 41 Marks & Clerk 10 Mathis Bastian & Fille 46, 49 Mercedes-Benz 24 Microsoft 65 Mimesys 79 N26 16, 18 Netflix 25 NFL 41 Nissan 27 OUNI 62 People First 12 Peugeot 24 Qualcomm 69 Sales-Lentz 27 SECURITYMADEIN.LU 76, 77 SeLoger 79 SES 4, 67 Smart’N’Go 58, 59 Spartak Moscou 41 TeambuildingGuide 13 Tencent 27 Toronto Raptors 41 Twitter 40, 41 Uber 24, 25, 26 UNESCO 50 Uni.lu 30, 77 Université Paris XIII Bobigny 64 Verkéiersverbond 25 Via 24 Via 74 Volkswagen 27 Volvo 24 Waymo 27 Win-Win 71, 72, 73 World Economic Forum 22, 23 Xtreme 13 YouTube 64, 65 Zero Waste Alliance 60 ZOOX 27
A brighter horizon
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