EDITO Après un début d’année glacial, tout le Grand-Duché se réjouit de l’arrivée du printemps, avec la promesse d’investir ses terrasses favorites et de profiter des nombreuses richesses du pays, de sa capitale à la vallée des 7 châteaux. Avec un peu d’avance, Urban BEAST tombe la veste, bien décidé à vous remettre sur les rails avec ces incantations pour rattraper le temps perdu et bonifier celui à venir ! Gardons la tête froide
En couverture (Design par Arnaud Meisch) © 2018 - Tous droits réservés : Andrey Burmakin Shutterstock WAYHOME studio Shutterstock Kiselev Andrey Valerevich Shutterstock Wonderland Bunny Sue Beatrice Les Chariots de feu - 1981 Hugh Hudson Wargames - 1983 John Badham Hackers - 1995 Iain Softley Les 33 - 2015 Patricia Riggen American Psycho - 2000 Mary Harron Spider-Man : Homecoming - 2017 Sony Pictures Entertainment Jon Watts Lamborghini Rat Rod Pawel Wisniewski & Jans Slapins Stranger Things Netflix Matt & Ross Duffer Siège d’ArcelorMittal - Kirchberg Wilmotte & Associés Architectes One on One - Moreno Architecture Photographie : Andrés Lejona www.andreslejona.com Galaga - Namco SpaceX - Tesla Roadster Manute Bol & Muggsy Bogues NBA Graffiti - Wild Style Portrait of Albert Einstein Eduardo Kobra Duck Hunt - Nintendo Peter Aurisch Tattoo peteraurisch.com
Trump qui nomme déjà son directeur de campagne dans l’optique de briguer un second mandat, K-Maro qui est officiellement de retour, le LOSC de Gérard Lopez qui se dirige tout droit vers la relégation, etc : comment faire face à de telles informations qui pourraient bien entacher notre enthousiasme ? Heureusement, les raisons d’être optimiste sont nombreuses, aux quatre coins du monde : des scientifiques australiens greffent du corail sur la Grande barrière, la Chine et Hong Kong interdisent la vente d’ivoire, l’Islande déclare les inégalités salariales entre les femmes et les hommes illégales – le Grand-Duché, avec un écart de « seulement » 5,5% fait également bonne figure –, le Luxembourg étend le congé de paternité à 10 jours et enregistre une augmentation des demandes de 70%... Ce qui pourrait bien donnes des idées à certains. Puis augmentons la température A ce sujet justement, le très sérieux NBER – National Bureau of Economic Research, dont étaient issus 16 des 31 derniers lauréats américains du prix Nobel de l’Economie – rapporte dans une étude que taux de fécondité et crise financière sont intimement liés. Explications : 6 mois avant les crises de 1991, 2001 et 2008, le taux de fécondité avait fortement chuté. Ainsi, ce nouvel indicateur économique pourrait s’avérer plus pertinent que les PIB, taux de chômage ou autres taux d’intérêt ! Moralité : continuez à faire des folies de votre corps dans le seul et unique but de ne pas pointer à l’Adem à la fin de l’année.
Restons anonymes Alors que, durant des années, nous avons autorisé les GAFA à nous localiser et à commercialiser nos données personnelles, on assiste aujourd’hui à un véritable retournement de situation : droits à l’oubli et à l’anonymat sont plébiscités. Cette transformation annoncée est si importante qu’on aurait presque du mal à y croire. Pour remonter à l’origine de ce changement de paradigme, il faut se tourner vers le darknet, les hackers, la blockchain (pour le côté « rebelle »), pour arriver aujourd’hui au RGPD – Règlement général sur la protection des données – pour le côté « légal ». Ce dernier réjouit les citoyens et cause de véritables casse-tête aux entreprises. Les consultants se frottent quant à eux les mains avant la transposition de la directive européenne le 25 mai prochain. Mais avançons ensemble Côté mobilité, l’inauguration du tram en fin d’année dernière et une fréquentation quotidienne qui approche les 20 000 passagers représentent un bel espoir pour tous les automobilistes qui ont passé en moyenne 33 heures dans les bouchons dans notre capitale l’année dernière. Dans les airs, les choses bougent également, avec un trafic aérien qui augmente depuis le Luxembourg et de nouvelles destinations annoncées du côté des compagnies lowcost mais aussi de Luxair, qui continue de rugir sur l’Europe. En bref, découvrez, échangez et prenez votre envol, comme le suggère le réalisateur Laurent Witz dans sa vidéo de promotion du Grand-Duché : l’avenir vous appartient.
ALEXANDRE KEILMANN Rédacteur en chef @Alex_Klmnn
#Sommaire | Urban BEAST
#BUSINESS
#ART
Architecture Dessiner la ville de Luxembourg de demain
Mode Elle & Lui
36-39
Design Shopping Design
40-41
4-5
Immobilier Les prix de l’immobilier au Luxembourg 6-7 Movies Quand le cinéma s’invite dans votre quotidien
8-9
Mobilité Repenser sa mobilité
10-12
Déco 10 règles d’or pour le jardin (im)parfait 42-43 Graffiti Le graffiti, la bombe urbaine qui débarque dans votre entreprise 44-47 Le graffiti laisse sa trace
48-49
Spectacle Depardieu fait renaître l’éternelle Barbara
50-51
Kids Liberté et autonomie dans un environnement sécurisé et sécurisant
52-55
Movies Les nouvelles technologies et leurs potentielles dérives sur grand écran 20
Thérapie Le dessin des maux
56-57
Moto Un Riders Club au cœur de l’entreprise 22
#SCIENCE
#ENTERTAINMENT Automobile A quoi ressemblera la voiture du futur ?
14-17
Aeon Project : focus sur un concept innovant et luxembourgeois
Food Tour du monde des barbecues Gaming Retro-gaming : ils n’ont pas dit leur dernier mot
18
24-25
26-27
Health MSF Solidarity Challenge : Le défi des sportifs au grand cœur
58-60
Les entrepreneurs en herbe parient sur la WeedTech
62-63
Earth Make our planet flat again
64-65
Sports Harder, better, faster, stronger
28-31
Le sport sur grand écran
32-33
#TECHNOLOGY
34-35
Cybersecurity Votre PC,nouveau terrain de jeu des hackers
Inspiration Beauté Le team d’Urban BEAST a testé pour vous
Mobile L’évolution parabolique du téléphone portable
68-69
Blockchain Les dates clés de l’histoire des monnaies virtuelles
70-71
Index/Ours
#10
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72 © Shutterstock - Everett Collection
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#Business | Architecture
DESSINER LA VILLE DE LUXEMBOURG DE DEMAIN PAR FLORENT DUCAT
Selon de nombreux experts, plus de 70% des habitants de la planète vivront dans des villes en 2050. Cette urbanisation entraine de nombreux défis, notamment pour les architectes et urbanistes, qui doivent penser et dessiner la ville de demain dès aujourd’hui. Ecologie, agriculture, intégration de nouveaux bâtiments ou rénovation d’anciens dans des villes vieilles de plusieurs centaines d’années… autant de défis à relever avec inventivité mais aussi avec respect pour l’Histoire et la planète. Le Grand-Duché de Luxembourg, en plus de ça, manque de place. Le territoire du pays semble trop petit pour son développement rapide, entrainant un prix mirobolant du mètre carré de terrain ou de logement (voir infographie page suivante) et le besoin pour un nouveau programme directeur d’aménagement du territoire concerté et réfléchi, l’un des grands chantiers de cette année. Que ce soit pour les entreprises ou pour les particuliers, aussi bien pour du travail, que pour des loisirs ou des logements, le défi consiste à réaliser des bâtiments à la fois écologiques, esthétiques, pratiques et abordables. A travers les réalisations récentes, en cours ou à venir qui définiront la ligne d’horizon de Luxembourg, penchons-nous sur les caractéristiques de cette architecture prévue pour durer. Prendre de la hauteur Le gouvernement en avait fait l’annonce il y a deux ans maintenant : le territoire ne pouvant s’agrandir, la solution face à la croissance démographique et économique serait de construire des bâtiments plus hauts. Une deuxième solution annoncée était de convertir et réutiliser des friches industrielles mais elles ne sont pas nombreuses en Ville. #10
Tout en évitant de tomber dans les travers des gratte-ciel ou des HLM, par une utilisation intelligente de l’espace disponible et en accord avec la nature, les ministres Marc Hansen et François Bausch, s’exprimant à propos des logements, confiaient alors qu’une densification urbaine et des bâtiments plus hauts permettraient d’accueillir 800.000 voire plus d’un million d’habitants à l’avenir. Le Kirchberg et la Cloche d’Or vont donc se doter d’immeubles plus hauts. Encourager la mixité Une tendance notable de ces immeubles hauts en construction est la façon dont ils se remplissent. La plupart sont ou seront à la fois des lieux de vie, de travail et de loisirs, combinant appartements, bureaux et surfaces commerciales. Même le toit est mis à profit quand c’est possible. Finis les zones commerciales et les hypermarchés étendus mais bas de plafond, avec un vaste parking. Désormais, tout espace est mis à profit en empilant les étages par-dessus les niveaux commerciaux, le tout posé sur un parking souterrain de plusieurs étages, une zone piétonne ou une gare routière afin de faciliter les allées et venues et les rencontres. C’est le cas du Royal Hamilius, du projet Infinity et du pôle d’échange multimodal Serra au Kirchberg ou du futur Auchan Cloche d’Or. Préserver l’environnement Il est devenu inconcevable de construire sans tenir compte de l’impact de l’Humain sur la planète et tenter de le minimiser. Les matériaux sont pensés pour réduire le plus possible la consommation énergétique, recyclables et si possible déjà recyclés. Le verre et l’acier s’associent au béton, mais aussi au bois et à la terre. De plus, les façades, cloisons, sols et toits se parent de végétation, ce qui améliore la qualité de l’air. Les toits verts sont notamment une caractéristique du projet Infinity du Kirchberg, du Royal Hamilius et du projet de réhabilitation de la brasserie Diekirch, tandis que le futur siège d’Arcelor-Mittal préfère utiliser la végétation au rez-de-chaussée. Respecter le contexte Etant donné leur taille, il est important que ces nouvelles constructions s’intègrent harmonieusement dans les espaces déjà construits, les sites naturels à préserver, les quartiers historiques ou les paysages particuliers. Il est nécessaire que la nouveauté ne se fasse pas au détriment de ce qui était présent avant, mais plutôt qu’elle le mette en valeur sous un jour nouveau afin que neuf et ancien se magnifient mutuellement.
#Business | Architecture
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C’est le cas par exemple du projet Royal Hamilius, à côté de l’Hôtel des Postes, qu’il rend facilement accessible à pied sans trop en cacher la vue, ou encore de la nouvelle brasserie Diekirch, qui doit tenir compte des anciens immeubles classés tandis que le futur immeuble de Deloitte à la Cloche d’Or inclue une terasse en son centre permettant de voir l’horizon derrière. Faire entrer la lumière Toujours afin d’éviter de défigurer leur environnement, ces nouveaux bâtiments doivent être lumineux. Les façades majoritairement vitrées et de murs blancs font donc entrer la lumière et la réfléchissent, pour un intérieur naturellement éclairé et un aspect extérieur lui aussi lumineux. C’est le cas du futur siège d’Arcelor-Mittal au Kirchberg, qui lie verre et acier. L’or est également une bonne association avec le verre, comme pour le futur centre commercial Auchan agrémenté de tours de logements. Sur le plan de l’innovation architecturale et urbanistique, le Grand-Duché n’est donc déjà plus si loin des tours futuristes écologiques imaginées par le Belge Vincent Callebaut pour les villes surpeuplées de 2050. Un signe encourageant. En continuant sur cette voie équilibrée du développement raisonné et respectueux de l’environnement, le Luxembourg a déjà un pied dans le futur.
#10
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#Business | Immobilier
LES PRIX DE L’IMMOBILIER AU LUXEMBOURG PRIX DE VENTE DES APPARTEMENTS EXISTANTS PAR COMMUNE
PÉRIODE 1er octobre 2016 au 30 septembre 2017
Troisvierges Weiswampach
Nombre de ventes insuffisant Clervaux
Wincrange
moins de 4 000€/m2 de 4 000€/m2 à 4 499€/m2
Parc Hosingen
de 4 500€/m2 à 4 999€/m2
Kiischpelt
Wiltz
Winseler
Putscheid
de 5 000€/m2 à 5 999€/m2
Vianden
Goesdorf
Lac de la Haute-Sûre
Bourscheid
de 6 000€/m2 ou plus
Tandel
Boulaide Esch-sur-Sûre Diekirch
Grosbous Rambrouch
Wahl
Bettendorf
Erpeldange sur Sûre Ettelbruck
Feulen
Mertzig
Reisdorf
Beaufort
Vallée de l’Ernz
Schieren
Berdorf Colmar Berg
Vichten
Préizerdaul
Nommern
Echternach
Waldbillig
Bissen Redange
Rosport
Consdorf
Larochette
Ell
Useldange Heffingen
Boevange sur Attert Beckerich
Mersch
Mompach
Bech
Fischbach
Saeul Manternach
Lintgen Tuntange
Biwer
Junglinster
Septfontaines
Mertert
Lorentzweiler
Hobscheid
Betzdorf Steinsel
Kehlen
Koerich
Grevenmacher
Kopstal Niederanven
Walferdange
Steinfort Mamer Strassen
Garnich
Flaxweiler
Schuttrange Wormeldange
Sandweiler
Luxembourg-Ville
Lenningen
Bertrange Contern
Dippach
Kaerjeng
Hesperange Reckange sur-Mess
Pétange
Leudelange
Bous Roeser
Sanem
Stadtbredimus Waldbredimus
Weiler-la-Tour
Remich Dalheim
Mondercange
Differdange
Bettembourg Schifflange Esch-sur-Alzette
Frisange
Mondorf les-Bains Schengen
Kayl
MOYENNE DU PAYS 5 002€/m2
Dudelange
Rumelange
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Source : Publicité Foncière, Calcul STATEC – Observatoire de l’Habitat
#Business | Immobilier
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Les prix des logements au Luxembourg ont augmenté de 4,9%
+6,1%
+4,7%
+4,1%
APPARTEMENTS NEUFS
ANCIENS APPARTEMENTS
ANCIENNES MAISONS
PRIX MOYEN D’UNE MAISON EXISTANTE
Canton de Luxembourg
Grand-Duché de Luxembourg
Nord
968 918€
649 425€
464 693€
VALORISATION ESTIMÉE D’UN GARAGE SELON SA LOCALISATION PÉRIODE (Entre le 1er juillet 2016 et le 30 juin 2017)
Luxembourg-Ville 77 500€
Nord 25 100€
Canton de Luxembourg (hors VdL) 42 100€ #10
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#Business | Movies
QUAND LE CINÉMA S’INVITE DANS VOTRE QUOTIDIEN PAR FLORENT DUCAT
La promotion d’un film peut faire sa réussite ou le tuer dans l’œuf avant même sa sortie en salle. Depuis quelques années, les studios redoublent d’efforts et d’inventivité dans ce domaine pour convaincre le grand public d’aller voir leur film en salle plutôt qu’un autre. Un angle apprécié de ces campagnes est le street marketing. Quand il est bien pratiqué, celui-ci s’avère très efficace. En voici quelques exemples. Star Wars : l’éveil de la Force Il est impossible de parler de marketing cinématographique sans mentionner la machine qu’est la franchise Star Wars. Pour le premier film sous la bannière de Disney, la galaxie lointaine, très lointaine s’était invitée absolument partout : vitrines de magasins, stations de métro, la Poste en France… mais aussi sur la Grande Muraille de Chine, où 500 Stormtroopers avaient été stationnés, ou sur des abribus à selfies en Allemagne, qui permettaient d’imprimer directement le cliché sur place.
Thor : le monde des ténèbres Les abribus sont un lieu commun pour l’affichage de posters à la sortie de films grand public. Pour le deuxième volet de Thor, Marvel a un peu changé la formule en « cassant » une vitre avec Mjolnir, qui finit sa course dans l’encart publicitaire d’en face. Ca Plus récemment, le remake de « Ca » utilisait également des ballons, point important du film, pour attirer les gens dans les salles.
2012
Le jour d’après
De même, les stations de métro et tunnels sont souvent utilisés pour l’affichage publicitaire. Le film catastrophe 2012 s’est annoncé en débordant des encarts, façon inondation.
Pour rester dans les thèmes des inondations cataclysmiques.
#Business | Movies
Mad Max : Fury Road
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Dans le monde de Mad Max, il y a des véhicules, mais surtout beaucoup de poussière. L’occasion de faire un « Dusty car wash » à Toronto.
Là-haut
Kong : Skull Island
Le film d’animation à succès de Disney Pixar a utilisé les ballons pour sa promo, au-dessus de cinémas, de panneaux et autres.
Los Angeles a été le théâtre pour la sortie du dernier opus de la série King Kong de scènes de destruction causées par le gorille géant. L’agence Grand Design a laissé des empreintes de pas géantes dans des lieux mythiques de la métropole.
Les Simpson Pour la sortie du film, la Fox avait mis les petits plats dans les grands. Escalators et arrêts de bus avaient été personnalisés. Certaines supérettes américaines avaient même été transformées en Kwik-E-Mart.
Spiderman 2
Lego Batman
Peut-être l’exemple le plus original. Pour promouvoir la sortie du film Spiderman 2, des urinoirs en hauteur, accompagnés du logo, avaient été installés dans quelques endroits choisis.
Le film d’animation, sorti l’année dernière, a profité en France d’une campagne coordonnée multi-support. En plus des spots publicitaires et des affichages adaptés aux écoles, boites de nuits, bus et métros, les selles des Vélib’ et certaines tables en terrasse ont accueilli le message du chevalier noir animé.
Ant-Man The Amazing Spider-man
Kill Bill
Quelques années plus tard, à l’occasion du reboot de la franchise, la ville d’Oslo était le théâtre de fausses interventions de l’hommearaignée, laissant derrière lui de la toile et sa signature.
Pour attirer le téléspectateur, la chaine néozélandaise TVNZ n’a pas hésité à promouvoir la diffusion du film de Tarantino avec des projections de sang.
La comédie super-héroïque emmenée par Paul Rudd a cartonné. Il faut dire que Marvel avait su faire monter l’enthousiasme des amateurs avec ses minuscules panneaux d’affichage en Australie et ses mini statuettes dans les rues de Londres, avec la complicité de l’artiste Slinkachu.
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#Business | Mobilité
REPENSER SA MOBILITÉ PAR ALEXANDRE KEILMANN
Avec un nombre de frontaliers qui ne cesse d’augmenter au Luxembourg, la mobilité devrait rester l’une des priorités du gouvernement pour les années à venir. En effet, de plus en plus de véhicules sur les routes, des trains bondés, et une législation pas encore totalement adaptée au télétravail rendent les trajets toujours plus pénibles. La coopération entre les minsitres luxembourgeois et leurs homologues belges, français et allemands est pourtant bien engagée et si les idées fusent, de véritables solutions peinent à être trouvées. Au grand dam des frontaliers.
« Good morning Mobiliteit ! » Ils sont désormais plus de 160 000 à traverser la frontière luxembourgeoise chaque jour. Ils utilisent leur voiture personnelle, se déplacent avec leur véhicule de leasing, optent pour le covoiturage ou privilégient les transports publics : la congestion au Grand-Duché est bien réelle, comme le prouvent les premiers résultats de l’enquête Luxmobil lancée par François Bausch, Ministre du Développement Durable et des Infrastructures. Celle-ci a été réalisée auprès de 40 000 ménages et 45 000 frontaliers et révèle le fort attachement à la voiture personnelle des luxembourgeois et frontaliers. Comme le souligne notamment le Ministre, « le taux de transport des élèves en voiture particulière, s’élevant à 39% du transport scolaire, constitue un véritable problème pour le trafic matinal auquel il faudrait remédier à la fois par un changement des mentalités, par une augmentation de l’offre du transport public, par la construction de pistes cyclables et pédestres et par un éventuel décalage des horaires scolaires afin que ces derniers n’incombent pas à la circulation aux heures de pointe ». #10
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#Business | Mobilité
Comme le rappelle Jean Schiltz, membre du Ministère de l’Economie luxembourgeois rattaché à la Smart Mobility, la mobilité est un enjeu majeur au Luxembourg : ce nouvel écosystème est un des axes stratégiques prioritaires que le gouvernement cherche à développer. Première étape, la mise en circulation (sur un premier tronçon) du tramway de Luxembourg-Ville, accompagnée d’une réorganisation totale du réseau de transports en commun depuis le 10 décembre. Quel futur pour la mobilité transfrontalière ? Du côté de Thionville, la communauté d’agglomération met un sérieux coup d’accélérateur et vise à développer le télétravail avec la sortie de terre de son espace de coworking, baptisé S-Hub. Le projet, validé en avril 2017 a vu sa première pierre posée en octobre, le long de l’autoroute A31, entre Thionville et Yutz. L’idée est de proposer aux frontaliers une nouvelle façon de travailler – et surtout d’éviter le trafic grandissant sur le réseau franco-luxembourgeois. Mais de quelle manière ? A la fin de l’année 2018, date de livraison prévue du bâtiment, les frontaliers français pourront réserver un espace de travail pour la journée complète ou simplement pour une demijournée. Dans un premier temps, ils se partageront un espace de 2 250m², sur 5 étages. Un moindre mal, car en 2018, le nombre de frontaliers français devrait dépasser la barre symbolique des 100 000.
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#Business | Mobilité
Au Grand-Duché, les CFL investissent massivement dans l’amélioration de leurs services mais également dans la création de nouvelles alternatives de mobilité. Outre la mise en place de six nouveaux parkings relais, ou P+R, pour répondre aux difficultés de stationnement des frontaliers venant d’Allemagne, Belgique ou France, les CFL viennent de lancer prochainement Flex, une offre de carsharing. Le projet Flex prévoit d’implanter des voitures en conduite partagée à proximité de 20 gares au Luxembourg avec deux options de tarif : au kilomètre ou par abonnement mensuel. Les CFL ne délaissent cependant pas leur métier historique, le transport ferroviaire, avec un projet d’extension de la gare de Luxembourg. « Ceci augmentera considérablement les capacités du réseau ferroviaire et contribuera à sa stabilisation. Une nouvelle étape vers l’amélioration du transport public a été entamée aujourd’hui », a d’ailleurs précisé François Bausch en ce début d’année 2018. En effet, entre 2005 et 2015, le nombre de voyageurs a augmenté de 60% pour atteindre fin 2015 le seuil de 22,5 millions de personnes, la plupart convergeant en gare de Luxembourg. L’élargissement de l’A31, son contournement, l’installation d’un péage : l’éternel débat reste bien évidemment au cœur des discussions lors des rencontres entre ministres français et luxembourgeois. Un rapport publié à la fin du mois de janvier par le Conseil d’orientation des infrastructures (COI), en France, préconisait la mise en place d’une solution d’acquittement de péage sans arrêt à une barrière, dite « free flow ». Cependant, ce péage sans arrêt relève aujourd’hui du domaine de l’expérimentation bien qu’il repose sur des technologies largement maitrisées. Il s’agit, par l’intermédiaire de capteurs, d’identifier les véhicules en entrée et sortie des sections à péage (grâce à un boitier électronique embarqué ou à la lecture de la plaque d’immatriculation) pour débiter directement sur le compte de leurs propriétaires, qui auront dû s’enregistrer préalablement, le montant correspondant. Pas sûr que la solution avancée résonne auprès des frontaliers français… Autre possibilité, la mise en place d’un monorail entre Thionville et Luxembourg-Ville, proposée il y a plusieurs années par Anne Gromersch, alors maire de la municipalité française. Une idée inspirée de plusieurs projets canadiens, avec une vitesse de 250km/h annoncée. Une idée alléchante et séduisante, si elle ne nécessitait pas la construction de nombreux viaducs au-dessus des infrastructures existantes…
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De nouvelles solutions avancées par les experts du digital Depuis maintenant plusieurs années, les entreprises technologiques et autres spécialistes du digital sont devenus des acteurs à part entière d’un secteur de la mobilité en pleine transformation. Parmi les plus connus, on retrouve Google, Microsoft ou encore Samsung. Ces sociétés proposent ainsi de nouveaux services alternatifs, tout en s’attelant au développement de la mobilité autonome. Face à la multiplication des nouveaux acteurs, apportant une véritable plus-value via leur maitrise de l’expérience client ou par le nombre de données qu’ils collectent et traitent, les acteurs traditionnels de l’industrie automobile au sens large sont dans l’obligation de se réinventer, signe d’un véritable changement de paradigme… et d’habitudes. « De plus en plus de personnes choisissent désormais l’usage d’un service plutôt que sa propriété, créant ainsi de nouveaux besoins. Nous le voyons à travers le succès des services d’économie collaborative et ‘on-demand’ tels que Airbnb, Netflix, Uber : on veut consommer facilement ce que nous souhaitons, quand et où nous le voulons. Le secteur de la mobilité n’est pas une exception. Il évolue et évoluera plus rapidement encore dans les prochaines années que lors des dernières décennies », précise Joel Fernandes, Country Manager de LeasePlan Luxembourg. « LeasePlan se positionne du côté de l’expérience client. Nous ne sommes ni une banque, ni un constructeur. Nous sommes un ‘pure player’ de la mobilité et intégrons depuis toujours les meilleures solutions au service de nos clients. Les évolutions technologiques s’accélèrent, les tendances et les mentalités changent, ‘What’s next’ devient notre quotidien ». Un regard clairement tourné vers l’avenir et le futur. D’autres font le pari de s’associer à ces « disrupteurs ». ALD Automotive, après le lancement de plusieurs applications mobiles ainsi que de services de mobilité alternative, a annoncé en décembre dernier avoir noué un partenariat avec le géant du web Microsoft. Les deux experts dans leur domaine respectif ont l’ambition de créer une plateforme dédiée à la mobilité intelligente, rassemblant des solutions durables, digitales et intégrées. « Nous sommes fiers de nous associer à ALD pour accélérer leur stratégie de mobilité et débloquer de nouvelles expériences pour leurs utilisateurs. Je suis convaincu que cette collaboration, basée sur l’IA et la technologie Cloud, va créer de nouveaux standards pour la smart mobility », soulignait à cette occasion Laurent Curny, General Manager de la division Services chez Microsoft France. Pierre-Yves Meert, Innovation & Marketing Manager au sein d’ALD Automotive Luxembourg, résume quant à lui ce changement de paradigme de la meilleure des façons : « C’est en changeant notre mentalité que nous allons faciliter la mobilité de chacun ».
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#Entertainment | Automobile
A QUOI RESSEMBLERA LA VOITURE DU FUTUR ? PAR FLORENT DUCAT
Une question qui taraude autant le grand public que les constructeurs depuis des décennies. Cependant, comme Retour vers le Futur 2 de Robert Zemeckis ou les illustrations « En l’an 2000 » parues en 1900 l’ont bien montré, prédire les modes de vie de l’Homme de demain n’est pas chose aisée. Si certains designers préfèrent ne pas viser trop loin et dessinent avec une relative réussite des modèles dont les versions légèrement modifiées circulent quelques années plus tard, d’autres, plus optimistes, essayent d’anticiper ce qu’ils pensent être les changements majeurs de l’industrie automobile pour aider leur marque à négocier ces grands virages. Dans cet esprit, voici donc les concepts cars les plus fous imaginés ces dix dernières années. Pour la plupart, vous ne les croiserez jamais sur les routes. Une petite partie a déjà connu ou pourrait bientôt connaître la chaine de production. Quelques grandes tendances se dégagent de l’analyse de tous les prototypes vus pour préparer ce top : - Utilisation de motorisations alternatives écologiques. - Les roues. Leur nombre, leur placement, leur dissimulation voire leur absence. Elles accueillent des moteurs individuels dans de nombreux cas. - Les véhicules autonomes massifs, confortables, modulables. - Les supercars destinées à l’amusement, à la conduite sportive pour se divertir. #10
2007 : ASSYSTEM CITY CAR Présenté pour la première fois au salon de Genève 2007, ce prototype français a plusieurs particularités en plus de sa forme. Ses roues sont disposées en losange, la roue avant tirant le véhicule en ville grâce à un moteur électrique (50 km/h max), tandis que la roue arrière propulse la City Car par un moteur à essence (130 km/h max). Cette structure permet aux roues directrices de tourner à 90°. La voiture est donc très maniable puisqu’elle tourne sur elle-même. Assystem a voulu sa voiture résolument écologique, utilisant du plastique et de l’aluminium recyclés pour la concevoir. Si elle peut faire sourire, la City Car prévoyait déjà une des grandes tendances d’aujourd’hui : le remplacement du pare-brise par un grand écran, couplé à des caméras extérieures pour afficher la route avec plus de contraste et d’autres informations utiles.
2008 : RINSPEED SQUBA L’année 2008 semble avoir été extrêmement productive pour les designers, à tel point qu’il a été difficile de faire un choix. C’est finalement la Rinspeed sQuba qui prend la première place. Inspirée de la Lotus Esprit de James Bond dans « L’espion qui m’aimait », la sQuba, peut se convertir en sous-marin jusqu’à 10 mètres de profondeur. De nombreux designs de voitures amphibies – qui flottent – existent, mais le combo voiture/sousmarin est original. 100% électrique et zéro-émission, elle n’atteint toutefois que 3 km/h sous l’eau. Etant donné que l’habitacle n’est pas fermé, les occupants disposent de respirateurs, comme des plongeurs. Ils peuvent également sortir du véhicule facilement en cas de problème, ce qui n’est pas possible avec des vitres classiques à cause de la pression de l’eau. Mentions plus qu’honorables pour la Bentley SenseS, la Peugeot Ozone, l’Airflow Glass Car, la voiture magnétique MAG et la japonaise Kassou, qui auraient pu remporter la palme à une autre date. Année chargée.
#Entertainment | Automobile
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2009 : CADILLAC WORLD THORIUM FUEL (WTF) Plus de 50 ans après la Ford Nucleon et pour son centième anniversaire, Cadillac a proposé symboliquement une voiture qui pouvait durer 100 ans sans remplacer son carburant : la bien nommée WTF, roulant avec 8 grammes de Thorium. Cet élément radioactif est abondant, a priori non-militarisable et efficace : il pourrait en théorie transmettre un surplus au réseau électrique via une route compatible. Le corps flexible et futuriste de la World Thorium Fuel est lui aussi pensé pour durer : chaque élément existe en exemplaires multiples pour ne pas devoir se rendre chez son garagiste si un venait à lâcher. Les 24 roues (4X6), par exemples, auraient juste besoin d’un ajustement tous les cinq ans. Seul bémol : la technologie est en réalité encore loin de pouvoir exploiter le Thorium de cette façon. Mentions honorables pour la Peugeot Metromorph, la Terrafugia et le (ou la) eRingo. 2010 : MERCEDES-BENZ BIOME C’est pour le concours de design en marge du salon de l’automobile de Los Angeles que Mercedes a présenté ce concept utopique. Les consignes étaient de concevoir un coupé de quatre places, respectant au mieux la nature et pesant moins de 450 kg. Avec ses 394 kg, la Biome respecte les critères, elle qui roule également au BioNectar4534, un carburant imaginaire qui tire son énergie du soleil. Soleil qui aurait également permis à la voiture elle-même de « grandir » plutôt que d’être construite en usine. Elle est constituée de BioFibre, un matériau plus léger que le métal ou le plastique mais plus résistant que l’acier. Pour résumer, un ADN créé et breveté par Mercedes-Benz permettrait de « faire pousser » la Biome à partir d’une graine pour la carrosserie, d’une pour l’extérieur et de quatre pour les roues, carénées et intégrées au corps de la voiture. Le BioNectar4534 serait créé par la BioFibre et emmagasiné dans le matériau. Ce n’est pas tout car ce procédé permettrait de produire de l’oxygène, comme la photosynthèse. Enfin, la BioFibre serait entièrement recyclable une fois la voiture en fin de vie. Mention honorable au VW Aqua Curvy Hovercraft. 2011 : SMART 341 PARKOUR La Smart du futur promet d’être encore plus facile à garer que celle d’aujourd’hui puisqu’elle peut s’insérer à la verticale dans les espaces les plus exigus. Cette fonction est permise par les roues polyvalentes, qui font aussi fonction de propulseurs quand la voiture est en mode vol, ou de ventouse quand elle escalade les murs. Un véhicule individuel tout-terrain pour affronter la ville du futur. Comme de nombreux concept-cars électriques, la 341 Parkour embarque un moteur par roue, en l’occurrence quatre moteurs à pile à combustible indépendants.
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#Entertainment | Automobile
2012 : MCLAREN JETSET Répondant à un concours lancé par McLaren avec pour instructions de créer une supercar minimaliste et compacte, pensée pour le futur mais respectant les valeurs traditionnelles de la marque, Marianna Merenmies a présenté la JetSet. Monoplace, entièrement électrique et faite de fibre de carbone, tout dans cette McLaren est pensé pour l’aérodynamisme et le confort du pilote. Si l’avant n’a rien de révolutionnaire, l’arrière, avec ses roues couvertes, est certainement innovant. En 2012, des responsables chez McLaren déclaraient que ce modèle pourrait servir d’inspiration pour des voitures à venir avant la fin de la décennie. Ce qui leur laisse deux ans pour impressionner. Mention honorable pour le concept de CityCar par le MIT. 2013 : PARATON-E Encore un véhicule monoplace et modulable. Paraton-e, imaginé par Frederik Dallmeyer, est écologique et pratique, naviguant à la frontière entre voiture et moto. La structure, capable de se modifier en mouvement, fait changer l’emplacement des roues et la position du conducteur, notamment, ce qui permet de slalomer dans le trafic urbain ou de prendre une position plus confortable pour les vitesses plus grandes permises par les routes en-dehors des centres-villes. L’ensemble serait conçu en différents matériaux flexibles révolutionnaires. Cet ersatz de batmobile se fait toutefois très discret depuis sa présentation initiale sous forme de maquette. Mention honorable pour Toyota et Nissan avec leurs modèles respectifs iRoad et Bladeglider. N’oublions pas non plus l’Hyperloop d’Elon Musk, hors catégorie. 2014 : FOMM CONCEPT ONE Dans la famille des voitures flottantes, celle-ci est née d’une tragédie : le tsunami de 2011. Contrairement à d’autres qui visent la circulation sur l’eau comme un loisir, la Concept One ne flotterait que temporairement, le temps pour ses propriétaires de se sortir d’une situation d’urgence. Cette quatre-places, une des plus petites du monde, roule grâce à deux moteurs électriques placés dans les roues avant à une vitesse maximale de 50 km/h et sur une distance de 100 km. La version commercialisée pourrait être équipée de quatre roues motrices pour améliorer sa circulation sur l’eau. Nous en saurons plus à la fin de l’année. La genèse de l’idée à elle seule lui vaut cette place dans le top. Mention plus qu’honorable à la Chevrolet Chaparral 2X Vision Gran Turismo.
#10
#Entertainment | Automobile
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2015 : BOMBARDIER KORBIYOR Petite entorse de notre part. Bombardier a imaginé le corbillard du futur afin d’effectuer ses derniers déplacements dans le confort. Autonome ou piloté à distance, le Korbiyor pourrait se déplacer facilement dans toutes les directions grâce à ses roues mecanum et adapter sa hauteur, lui permettant de rentrer dans les églises sans rien endommager. Son intérieur transparent réfrigéré permettrait de montrer le corps, maintenu en bon état. Les options comprendraient notamment un projecteur pour des photos ou vidéos souvenirs et un système stéréo pour animer la cérémonie.
2016 : UNITED NUDE LO RES CAR Le principe du Lo Res Project des designers d’United Nude est simple : diminuer la résolution d’un modèle 3D jusqu’à obtenir son expression la plus basique. Ici, le modèle de base est une Lamborghini Countach. Le nouveau véhicule obtenu peut accueillir deux personnes, le passager se tenant derrière le conducteur. Afin de leur permettre d’entrer et sortir, l’entièreté de la carrosserie se soulève. Le moteur électrique de la Lo Res Car lui permet d’atteindre la vitesse maximale de 50 km/h. Le prototype est exposé mais la firme n’exclut pas d’en produire une quantité limitée à destination de collectionneurs.
2017 : AIRBUS POP UP Fruit de la collaboration entre Airbus et Italdesign, ce véhicule électrique devrait disposer de ce qui est recherché par de nombreux constructeurs depuis des années : le décollage vertical. Constitué de trois parties différentes – la capsule pouvant accueillir deux passagers, un module « air » et un module « sol » – le Pop.Up est plutôt un service de transport autonome qu’une voiture personnelle. Concrètement, ce service modulable ressemble à une petite voiture citadine, sur laquelle un drone géant peut venir se greffer afin d’emporter la cabine, laissant les roues et le châssis en fibre de carbone au sol. Le passager pourra communiquer sa destination ou ses envies à son taxi autonome grâce à une interface virtuelle. #10
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#Entertainment | Automobile
AEON PROJECT : FOCUS SUR UN CONCEPT INNOVANT ET LUXEMBOURGEOIS
PAR FLORENT DUCAT
3 questions à Michaël Harboun, un des trois étudiants à avoir présenté ce projet en 2010, lauréat d’un Imagina Award en 2011. Pouvez-vous présenter et expliquer rapidement votre Aeon Project ? En quoi consiste-t-il exactement ? L’intention du projet était d’imaginer l’évolution de notre expérience dans les véhicules du futur. Dans un monde où conduire ne sera plus une nécessité, quels types d’expériences pourra-t-on vivre lors de nos déplacements ? Une fois libéré de la tâche de conduire, chaque individu choisira comment s’occuper au sein de sa voiture. Réseaux sociaux, meetings, siestes, etc. Avec le potentiel de la réalité augmentée, je me suis intéressé au secteur de l’entertainment et de l’éducation. Les pare-brises pouvant diffuser une infinité de visuels, j’ai imaginé une application qui permet aux gens de voyager dans le temps. Grace à la réalité augmentée, le véhicule est capable de transformer le monde dans lequel il se déplace et de faire apparaître les vestiges du passé. Les utilisateurs peuvent alors interagir avec ce monde enfoui et être connectés avec l’histoire de leur ville. Quelle part du projet est luxembourgeoise ? Je suis Luxembourgeois et j’ai vécu mon enfance au GrandDuché. Pour visualiser le concept d’Aeon, j’ai immédiatement pensé à réaliser la vidéo au Luxembourg. La géographie du pays est gorgée de ruines, châteaux et sites romains. Du coup, le concept de faire apparaître les monuments du passé à travers la réalité augmentée s’y prêtait plutôt bien ! Et puis l’idée de projeter le Huelen Zant de Clausen en version holographique au sein du cockpit me plaisait beaucoup ! #10
Qu’est devenu le projet après 2011 ? Aeon est un projet étudiant réalisé en partenariat avec Dassault Systems en 2010. Dassault a beaucoup utilisé le concept en interne en tant que benchmark pour pousser l’idée de l’immersion virtuelle et provoquer des idées et débats novateurs au sein de l’entreprise. La concrétisation du produit tel que présenté dans la vidéo demande encore quelques années de progrès technologiques. Cependant, d’autres sociétés dans le monde s’en approchent plus vite qu’on ne le pense. Magic Leap, entreprise américaine largement financée par Google, va justement sortir des lunettes de réalité augmentée en 2018, et apparemment l’expérience est bluffante. À ma surprise, j’ai aussi pu découvrir que la boîte avait utilisé l’interface d’Aeon dans leurs illustrations de brevet, sans me contacter. Le CEO s’est par la suite excusé. Cette expérience m’a montré que l’impact d’Aeon réside dans sa capacité à inspirer les spectateurs, que ce soit des designers dans d’autres sociétés autour du monde ou le public en général. Le concept peint un nouveau paysage, entre lointain et proche, et nous invite à la réflexion sur l’application de ces nouvelles technologies au sein de notre quotidien. Retrouvez la vidéo de présentation « The Aeon Project » sur YouTube.
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#Entertainment | Movies
LES NOUVELLES TECHNOLOGIES ET LEURS POTENTIELLES DÉRIVES SUR GRAND ÉCRAN PAR MAUD BERTIN
Dans une société hyperconnectée qui faire la part belle à l’innovation et aux nouvelles technologies, les robots cuisinent, la lumière s’allume alors que l’on s’adresse simplement à une application et il est possible de régler ses achats directement avec son smartphone. Si elle facilite notre vie en de nombreux points, cette « électronisation » n’en reste pas moins sans danger. Qui n’a jamais eu peur de voir son compte Facebook piraté ou d’être espionné via la caméra de son ordinateur ? Retour sur les films qui nous ont fait réfléchir sur ce nouveau rapport à la technologie et ses potentielles dérives.
Blade Runner – 1982, Ridley Scott
Nerve – 2016, Ariel Schulman, Henry Joost
Avec des décors presque angoissants et une atmosphère plutôt oppressante, le film met en scène des androïdes, appelés « réplicants » et des policiers chargés de les traquer, les Blade Runners. Le film interroge sur la place des robots dans notre société et notamment sur les rapports entre humains et androïdes, que tout oppose… à première vue. Divisant la critique à sa sortie, le film est pourtant devenu une des références de la science-fiction au fil des années, succès qui mènera à sortie de Blade Runner 2049, 35 ans plus tard.
Nerve est une application mobile qui prend rapidement le dessus sur la réalité et force les internautes à réaliser des défis en se filmant, parfois au péril de leur vie. Le but de ce jeu ? Aucun si ce n’est devenir populaire virtuellement. De prime abord, ce film apparaît comme un divertissement assez banal, mais il s’avère qu’il met en évidence l’importance du voyeurisme, curiosité malsaine développée notamment chez les Millenials, génération complétement dépendante des réseaux sociaux et de leur contenu.
Matrix – Trilogie, Andy (Lilly) et Larry (Lana) Wachowski Sur un fond de data, code source, programmes informatiques et reload, cette trilogie est pleine d’enseignements. En plus de l’aspect technologique, le film nous interpelle sur la notion de liberté et de condition humaine. Nous sommes tous prisonniés d’une matrice. Formatés par le monde qui nous entoure, sommes-nous vraiment maître de notre destin ? Snowden – 2016, Oliver Stone Inspiré de faits réels et de l’histoire du lanceur d’alerte du même nom, le film révèle au grand jour ce que chacun soupçonne intérieurement : nous sommes tous sur écoute. Ce scandale appuyé par des preuves irréfutables de cybersurveillance est, avec celui du Watergate, l’une des plus grandes affaires d’espionnage de notre temps. Après avoir vu ce film, une chose est sûre, on ne regarde plus son PC de la même façon, d’autant plus que le réalisateur s’affirme clairement en faveur de Snowden. #10
The Circle – 2017, James Ponsoldt Ce film nous plonge à l’intérieur d’une entreprise américaine en plein cœur de la Silicon Valley. Cette secte 2.0 a développé un système de caméra miniature, ou système d’espionnage selon les points de vue, que l’entreprise voudrait placer aux quatre coins du globe pour « amasser des données à but lucratif ». Evidemment on s’interroge sur l’influence de la technologie sur les comportements humains. Et malgré des avis tout à fait mitigés et des critiques assez négatives sur le scénario, on comprend bien que le film est anti social networks. Enfin, avec l’apparition de plateformes en ligne telles que Netflix, il devient difficile d’écarter les séries de ce sujet. On pense forcément à Black Mirror, la série dystopique par excellence, qui aborde un à un les différents aspects des nouvelles technologies. Imaginez-vous une société dans laquelle chacune de vos actions est soumise au vote de votre entourage, et dans laquelle vous êtes constamment noté et classé pour ce que vous faites. Alors, œuvre de fiction ou miroir de la réalité ? La question se pose et la réponse n’est pas vraiment évidente.
#Entertainment | Movies
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UN RIDERS CLUB AU CŒUR DE L’ENTREPRISE PAR COMMIT TO GASOLINE
Dans un monde de l’entreprise à la recherche constante de performance, le bien-être au travail se révèle être un puissant axe de croissance. Ainsi, les sociétés qui rencontrent le plus de succès sont celles qui s’assurent, en interne comme en externe, de l’épanouissement de leurs collaborateurs. C’est dans cette optique, qu’un Riders Club d’un nouveau genre a vu le jour au Grand-Duché de Luxembourg, et plus précisément au sein de CTG Luxembourg. Fondé par des membres du personnel, ce club de motards se veut le symbole d’une intégration réussie entre la grande communauté des deux-roues et l’entreprise. Prônant des valeurs comme la fraternité, le partage et l’entraide, le Riders Club « Commit To Gasoline » souhaite promouvoir l’utilisation responsable de la moto sur le chemin du travail, en mettant l’accent sur la sécurité de tous les usagers. Mieux encore, cette initiative offre une alternative à la mobilité classique, dans un pays où la congestion et le trafic ne cessent d’augmenter : « Si 10 % des automobilistes optaient pour une moto ou un scooter pendant les périodes de pointe, la longueur des files diminuerait de 40 %, tout comme le nombre d’heures perdues ». Tel est le constat d’une étude scientifique relayée par la Fédération Belge et Luxembourgeoise de l’Automobile et du Cycle (FEBIAC). En effet, selon une étude menée par le cabinet américain Inrix et publiée au début du mois de février, chaque automobiliste luxembourgeois passe 33 heures dans les bouchons, à LuxembourgVille uniquement. Dès lors, pourquoi ne pas davantage promouvoir l’utilisation des deux-roues sur le chemin du travail ?
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Cette question, Landry Gandemer se la pose depuis de nombreuses années. Motard depuis plus de 30 ans, il enfourche son engin chaque matin pour rejoindre Bertrange, où il travaille au sein de CTG Luxembourg PSF S.A. « Le fait de venir travailler à deux-roues est une vraie force pour l’entreprise, or personne n’en a véritablement conscience », explique-t-il. « L’idée est donc venue de rassembler tous les utilisateurs de deux-roues, motos et scooters, présents au sein de notre entreprise. Notre volonté est de faire en sorte que la personne qui choisit de venir au travail en deux-roues arrive à bon port, en toute sécurité. » Partage, générosité et entraide « Commit To Gasoline », le Riders Club de CTG Luxembourg est né en ce début d’année. « Commit traduit également l’engagement et l’investissement de l’entreprise CTG pour ses collaborateurs. Labélisé Great Place To Work durant 7 années consécutives, notre employeur a toujours œuvré pour le bienêtre de ses salariés et c’est donc tout naturellement que l’idée a pu prendre vie », témoigne Landry. Depuis sa création, ce sont 30 personnes, dont 3 femmes, qui ont adhéré à cette initiative et ont déjà rejoint « Commit To Gasoline », soit environ 10% de l’effectif total de CTG Luxembourg PSF S.A.. Si, comme dans tout Riders Club qui se respecte, le fun fait partie intégrante de l’aventure, l’idée de Landry et de ses comparses est de mettre l’accent sur la sécurité. En avril, un stage de perfectionnement à la conduite des deux-roues est d’ores et déjà inscrit au programme. « Fin mai, nous avons prévu une descente en force aux Motordays 2018 de Gérardmer, dans les Vosges », poursuit l’initiateur du projet. « Dans un deuxième temps, pourquoi ne pas sensibiliser et former l’ensemble du personnel à une conduite plus respectueuse de tous les usagers de la route ? » L’esprit motard, c’est aussi le partage, la générosité et l’entraide. Tout naturellement, les membres de « Commit To Gasoline » ont prévu de consacrer un peu de leur temps pour des œuvres humanitaires ou caritatives. L’idée est d’ouvrir ces actions aux autres membres du personnel, qui pourront eux aussi s’engager aux côtés des Riders, dans un même esprit d’ouverture et de partage, au cœur de l’entreprise.
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#Entertainment | Food
TOUR DU MONDE DES BARBECUES PAR ALEXANDRE KEILMANN
Mesdames, Messieurs, à vos tabliers ! Alors que les beaux jours ne devraient plus tarder à pointer le bout de leur nez sur le Grand-Duché de Luxembourg, Urban BEAST vous propose un tour du monde des barbecues avec quelques incontournables mais aussi avec plusieurs surprises ! Et, bon appétit, bien sûr. En Afrique du Sud, les Braaie (prononcé « braille ») sont légion. Pour preuve, le barbecue a sa propre journée. Heritage Day, également connu sous le nom de Braai Day, a lieu le 24 septembre. Il s’agit d’une véritable activité sociale, adoptée par toute la population et célébrant la diversité du pays. Il y a nécessairement quelques règles à ne transgresser sous aucun prétexte : le feu est à préparer uniquement au bois, sans charbon ni aucun autre artifice, et il est fortement conseillé de déguster une « boerewors », saucisse nationale composée de plusieurs variétés de viandes et d’épices, accompagnée d’une sauce « monkey gland », mélange de ketchup, moutarde, chutney et ail ! En Australie, Barbie n’est ni blonde ni en plastique. Il s’agit du terme employé pour désigner un barbecue. Véritable institution, il se dit même que l’Australien ne passe pas une semaine sans allumer son grill, et, plus étonnant, il donne bien souvent sa préférence au gaz. On apporte tout de même un côté fumé à ses grillades en ajoutant des copeaux de bois parfumés sur la grille. Les Australiens sont très friands d’agneau et mouton : il est donc quasi impossible de faire l’impasse sur les savoureuses côtelettes. Enfin, de nombreux barbecues électriques sont disponibles le long des plages et dans les parcs australiens. Très prisés tout au long de l’année, ils font notamment le bonheur des backpackers venus découvrir la nature « Down Under », ou qui souhaitent fêter Noël au soleil.
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Les rues des grandes villes asiatiques pullulent de barbecues improvisés, de Bangkok à Shanghai, proposant des sautés de porc, de volaille, de crustacés ou des fruits de mer, généralement marinés dans des sauces aigre-douce, coco, aux effusions de curry ou de coriandre. Mention spéciale pour les travers de porc à la citronnelle venus tout droit du Vietnam ou encore pour les yakitoris, ces petites brochettes de poulet japonaises. Et, comment ne pas aborder le Bulgogi, ou barbecue coréen ? Si celui-ci se fait en intérieur, et peut même être directement intégré à votre table, il n’en reste pas moins un barbecue succulent et original. On privilégiera la viande de bœuf coupée en fines lamelles marinées dans la sauce soja à laquelle on ajoute bien souvent des fruits pour une saveur sucrée-salée qui rend la cuisine asiatique unique et tellement parfumée. Véritable culte aux Etats-Unis, le BBQ est l’objet indispensable pour tout américain digne de ce nom. Entre steaks de viande hachée pour perpétuer la tradition du burger, et grosses pièces de bœuf, tous deux cuits au feu et non à la braise (sacrilège !), il y en a pour tous les goûts. Les ribs, ou travers de porc, que l’on arrose de sauce barbecue ou encore de miel, sont également un must pour toute personne se rendant aux Etats-Unis, et plus particulièrement à Memphis, dans le Tennessee, ville du légendaire Elvis. On accompagnera ces mets du fameux « Corn on the cob » assaisonné de sel, poivre, et éventuellement agrémenté de beurre fondu, ou encore de « Coleslaw and Fries ». Yummy! Connaissez-vous l’Assado, barbecue traditionnel argentin, adopté par bon nombre de ses voisins d’Amérique du Sud ? Le principe : rôtir lentement divers morceaux de bœufs, pouvant aller des abats aux morceaux plus traditionnels, au-dessus d’un feu de bois, qui donne à la viande un côté fumé, tout en lui permettant de conserver toute sa saveur. En accompagnement, on privilégiera le maïs, les haricots, les pommes de terre et les piments, le tout agrémenté des traditionnelles « salsas ». Puis, impossible de passer à côté du barbecue brésilien, plus communément appelé Churrasco. Pour le préparer, on enfile la viande sur de grandes broches que l’on dépose au-dessus de la braise.
Les viandes de poulet et de porc sont consommées, mais c’est bien le bœuf et plus précisément le morceau de la « picanha », aux faux airs de magret de canard, qui est LA viande à déguster. Dans les restaurants qu’on appelle Churrascarias, les serveurs passent de table en table, broche en main et se proposent de remplir votre assiette à volonté. BON A SAVOIR : C’est l’Uruguay, qui, depuis décembre dernier, détient le Guinness World Record du plus grand barbecue du monde. Plus de 60 tonnes de bois ont été nécessaires pour faire griller les quelques tonnes de viande, soigneusement retournées par une centaine de grillardins. Au final, la notaire a bien confirmé qu’avec 10,14 tonnes de viande cuites, l’Uruguay dépassait les 9,16 tonnes du record précédent, alors détenu par l’Argentine. Il y a fort à parier que son voisin et néanmoins rival n’a pas dit le dernier mot. La compétition fait rage, et pas qu’au foot. Enfin, focus sur le Vieux Continent. Les traditions sont nombreuses, de l’Allemagne au Portugal, en faisant un détour par la Grèce. Si le nord de l’Europe et notamment les pays scandinaves tels que la Suède travaillent une cuisson fumée du Saumon, l’Allemagne reste bien entendu le champion incontesté de la saucisse avec des centaines de variétés. Nos amis germaniques ne délaissent pas pour autant les côtelettes de porc marinées. Les français sont quant à eux adeptes des côtes de bœuf grillées, mais raffolent également de leurs très locales chipolatas et saucisses de Toulouse. Tout comme ses voisins allemands, le luxembourgeois plébiscite la saucisse. La Grillwurscht a donc de beaux jours devant elle, et comme l’a très justement souligné Jean-Claude Juncker lors de son départ de la présidence de l’Eurogroupe en 2013, « tout a une fin, sauf la saucisse qui en a deux ».
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#Entertainment | Gaming
RETRO-GAMING : ILS N’ONT PAS DIT LEUR DERNIER MOT PAR ARNAUD MANTINI
Le retro-gaming est une activité récente, en raison de l’histoire encore brève du jeu vidéo, qui consiste à se passionner pour les anciennes gloires, considérées comme rétro, en y jouant ou en les collectionnant. C’est tout d’abord Internet qui a joué et joue un rôle décisif dans le phénomène retro-gaming en tant qu’outil de communication mais également dans la transmission des jeux anciens grâce à l’émulation. Puis, la presse et les éditeurs de jeux vidéo ont commencé à s’intéresser de près à cette activité avec, dans un premier temps, la réédition d’anciens jeux à succès pour des machines récentes. Plus récemment, ce sont même des anciennes consoles qui ont été vendues dans des versions miniaturisées et plus modernes par des constructeurs historiques tels que Nintendo, Atari ou Sega, pour le plus grand plaisir des joueurs vétérans mais aussi des jeunes souhaitant découvrir certains titres mythiques. Le retro-gaming n’est plus considéré comme une simple tendance nostalgique, il fait partie intégrante des genres que certains acteurs prestigieux du marché considèrent comme porteurs : il est devenu une véritable source de croissance commerciale.
C’est une loi universelle : plus un objet devient rare, plus sa cote augmente. Les jeux vidéo d’antan ont pris de la valeur et certains sont même devenus des objets de collection. Beaucoup de personnes ont, au début, étés attirées par le retro-gaming pas forcément pour y jouer, mais simplement parce que c’est « chouette à utiliser pour décorer son salon ». Les jeux rétro s’affichent même dans les musées, comme au Pixel Museum, en périphérie de Strasbourg où une collection de 5000 jeux, consoles et bornes d’arcade en état de marche est présentée. Au même titre que pour le vinyle, les gens se sont lancés à à la recherche d’une certaine authenticité, faisant ainsi grimper la valeur de ces objets. Aujourd’hui, un revendeur ne vendra pas une manette de NES (dans son emballage) à moins de 150 euros par exemple, et des jeux de Neo-Geo (console des années 1990) peuvent monter jusqu’à 15 000 euros/pièce. Les classiques ne meurent jamais Le 29 septembre 2017, la Super Nintendo Mini arrivait dans les boutiques. Immédiatement victime de son succès, elle devint vite introuvable, un phénomène jamais vu pour une réédition. L’expérience de la NES Mini, sortie un an plus tôt accompagnée d’une trentaine de jeux, avait permis à Nintendo de s’attendre à ce succès. La petite console qui n’était à la base qu’un accessoire pour nostalgiques a finalement été vendue à 2,3 millions d’unités dans le monde. Devenue très rare, elle se négocie désormais à prix d’or sur internet. La culture des années 1980 et 1990 fait son grand retour en ce début de XXIe siècle, comme en témoigne par ailleurs l’engouement pour la série Stranger Things, produite par Netflix.
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#Entertainment | Gaming
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À l’heure où les consoles de nouvelle génération représentent un certain coût (au minimum 250€), la NES Mini et la Super Nintendo Mini sont commercialisées à des tarifs « plus abordables », à un peu moins de 100€. De nombreux jeux sont déjà préinstallés dans ces consoles et on peut retrouver par exemple sur la Super Nintendo Mini tous les grands classiques comme Super Mario Kart, Super Mario World, Super Metroid ou The Legend of Zelda. Les consoles sont des reproductions fidèles des consoles originelles. On trouve également deux manettes dans le package qui sont, comme à l’époque, toujours très convaincantes, une interface claire et pratique et du 60 Hz pour chaque titre. Le produit en lui-même est peu critiquable et reste l’une des meilleures façons de découvrir ou redécouvrir l’ère 16 bits du jeu vidéo. Un fort engouement et des prix qui décollent Mais dans la réalité, la donne est légèrement différente : avec des stocks rapidement épuisés en magasin et une demande supérieure à l’offre, les prix augmentent sur les sites de revente en ligne. Ces derniers se situent dans une fourchette plus élevée, entre 120 et 250€, et s’approchent donc des prix des consoles de dernière génération. Heureusement, Nintendo a annoncé qu’ils renouvelleront les stocks lété prochain, ce qui devrait permettre de rassurer les fans qui n’ont pas pu obtenir la console de leur choix, en plus de faire diminuer les prix sur les plateformes de vente en ligne.
GAME
VER
Avec les rééditions récentes des anciennes consoles, le retro-gaming s’est définitivement installé aussi bien dans la tête des consommateurs que du point de vue des ventes. Il convient tout aussi bien aux amateurs d’art et de produits vintages qu’aux anciens joueurs qui souhaitent se remémorer leurs plus jeunes années, mais aussi à toute la famille, en permettant aux plus jeunes de découvrir les jeux vidéo, accompagnés de leurs parents, en commençant par des jeux moins chers et souvent plus simples d’utilisation. Plus généralement, l’univers du jeu vidéo est en train d’exploser avec les consoles next-gen toujours plus puissantes, l’essor de l’e-sport et le retour des jeux anciens. Nintendo a créé un engouement autour de ses produits en commercialisant ses consoles rétro avec un nombre d’exemplaires limité, et devrait continuer à produire des consoles, augmenter les stocks et rééditer certains jeux vidéo. Tant que la demande est forte, l’offre devrait suivre, de quoi prévoir un bel avenir pour le retro-gaming. #10
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#Entertainment | Sports
HARDER, BETTER, FASTER, STRONGER PAR BENJAMIN GARNIER
Ils ont l’air trop grand, trop gros, trop petit par rapport à ceux qui les côtoient dans leurs efforts sportifs. Et pourtant, ils ont, de manière plus ou moins longue, régné sur leurs disciplines respectives, les exposant au-delà des connaisseurs et faisant la fierté de leurs pays.
MANUTE BOL
Du haut de ses 2m31, Manute Bol figure comme le deuxième joueur le plus grand de la ligue de basket américaine (NBA) mais certainement comme le plus marquant par son histoire. Originaire des contrées reculées du Soudan, il se fait repérer par un coach universitaire américain qui le convainc de traverser l’Atlantique pour venir y tenter de faire carrière. Avec ses frêles jambes longues d’ 1m20, le jeune garçon détonne, semble fragile mais se révèle un atout défensif majeur pour ses équipes de par sa taille gigantesque. Désirant rejoindre au plus vite les hautes sphères du basket américain afin d’aider sa famille restée au Soudan, il rejoint en 1985 la NBA sous la bannière des Washington Bullets. Commence alors la carrière impressionnante d’une tour humaine. Manute Bol sera d’ailleurs l’un des rares joueurs à terminer sa carrière avec plus de contres que de points marqués, capable d’enchaîner des actions de quatre contres consécutifs au-dessus du panier. Décédé à l’âge de 47 ans (si l’on se fie à l’acte de naissance créé de toute pièce par son premier coach, sa date de naissance n’ayant pas été enregistrée…) des suites de complications rénales, Bol, et son incroyable silhouette, continuent cependant de planer sur le basket américain : son fils, Bol Bol, devrait en effet être éligible à la draft NBA en 2019 et est promis par les spécialistes à une belle carrière.
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MARIUSZ PUDZIANOWSKI
Dans le coin gauche, du haut de son mètre quatrevingt-trois et ses cent-dix neufs kilos, « Super Mariusz » pèse également cinq titres de World’s Strongest Man et tout autant dans les Strongman Super Series, une compétition qui réunit différentes disciplines aussi lourdes qu’impressionnantes, comme la poussée de pneus de tracteur ou la portée à bout de bras deux colonnes de temple grec, la fameuse épreuve du Hercule’s Hold. Une performance encore inégalée aujourd’hui alors que son dernier titre remonte à 2005. Comme tout bon athlète dominant de main de maître sa discipline, Pudzianowski se cherche un nouveau challenge. Après avoir pratiqué la boxe anglaise en amateur, il fait ses débuts en MMA en 2009 sous les yeux attentifs d’un peuple polonais qui l’a érigé en symbole de puissance. Il compte à 40 ans aujourd’hui dix-huit combats pour douze victoires.
MANUTE BOL
#Entertainment | Sports
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#10
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#Entertainment | Sports
NAIM SÜLEYMANOGLU
ADEBAYO AKINFENWA
« L’Hercule de poche » : tel était le surnom donné par le monde de l’haltérophilie au Turc Naim Suleymanoglu, avec son mètre quarante-sept et son physique hors du commun : des jambes de même taille que le tronc, soit un physique parfait pour l’haltérophilie. Un corps unique, tout autant que son histoire.
Voilà un profil intéressant pour tout entraîneur cherchant un joueur capable de peser sur le jeu. Avec 110 kilos sur la balance, ce joueur anglais, coqueluche des divisions inférieures de la perfide Albion, est réputé pour être le joueur le plus lourd du football professionnel mondial. Autant passionné par le ballon rond que par la fonte, l’attaquant des Wycombe Wanderers n’a certes pas l’air d’avoir un physique taillé pour le football comme ses coéquipiers, mais jouit d’une popularité énorme auprès des adeptes du football « underground », loin des stars trop lisses et des paillettes du Ballon d’Or.
Né en Bulgarie au sein de la minorité turque, il développe ses capacités dès l’âge de neuf ans et marque les esprits par la précocité de sa force. Il décide en 1986 de fuir la Bulgarie et retrouve la terre de ses origines, qui le rapatrie suite à des négociations avec la Bulgarie et un dédommagement mirobolant d’un million de dollars. La suite est celle d’un athlète qui va transcender son sport en devenant le premier triple champion olympique de l’histoire de l’haltérophilie, à la suite d’un duel homérique contre le grec Léonidis à Atlanta en 1996, dans un contexte géopolitique tendu. Suleymanov brisera en 18 ans de carrière une cinquantaine de records du monde. Celui qu’il a établi à l’épaulé-jeté et au concours global en 1988 à Séoul reste encore inégalé à l’heure où sont écrites ces lignes. Suite à son décès le 18 novembre dernier des suites d’une grave insuffisance hépatique, le peuple turc et ses anciens adversaires, notamment Léonidis, ont rendu hommage au triple champion olympique et détenteur de nombreux records fut à la hauteur des exploits, mais également de la rocambolesque histoire de ce petit Hercule.
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Surnommé « The Beast » pour son physique imposant, Adebayo Akinfewa a su tout au long de sa carrière développer son aura médiatique au-delà du football, un sport dans lequel ses statistiques de presque 200 buts en 600 matchs sont loin d’être ridicules. Il a pourtant bien failli ne jamais devenir professionnel. Débarqué du centre de formation de Watford, il se voit obligé de partir en Lituanie en 2001, où un club accepte de le tester sur les conseils de de son agent, dont l’épouse est lituanienne. Après 22 matchs et un mal du pays grandissant, il retrouve le Royaume-Uni au Barry Town FC (Pays de Galles) et parcoure les différentes leagues professionnelles du championnat anglais au sein d’une quinzaine de clubs différents.
#Entertainment | Sports
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110 KG
EMMANUEL YARBROUGH
« Manny » n’avait strictement rien à envier au mammouth de l’Age de Glace. Né en 1964 dans le New Jersey, cet afro-américain détient le Guinness World Record de l’athlète le plus lourd, ayant été pesé jusqu’à 400 kilos du haut de ses 2 mètres 03. Une montagne, en somme. Se nourrissant exclusivement de junk food grassement frite dans l’huile, Emmanuel Yarbrough pesait déjà 150 kilos à ses 14 ans. Un handicap qui ne l’a pas empêché de devenir une figure emblématique des sports de combats. Sportif multifacette, Emmanuel Yarbrough s’est tourné tout d’abord vers la lutte et le catch professionnel, mais également, et de manière plus surprenante, vers le MMA, où il détonnait face à ses adversaires beaucoup plus véloces.
BEAST
MODE
ADEBAYO
AKINFENWA
Mais là où Emmanuel Yarbrough est certainement, et encore aujourd’hui, le plus reconnu, c’est dans le monde du sport roi au japon : le combat sumo. Il fut couronné en 1995 champion du monde amateur de sumo dans la catégorie des poids lourds. Un titre que beaucoup voient comme une consécration pour celui que la communauté sumotori considère comme le plus marquants des combattants non-japonais. Afin d’exploiter son image unique jusqu’au bout, Emmanuel Yarbrough accepta des rôles dans différents films qui ne marquèrent pas l’histoire du septième art, mais qui continuèrent à forger la légende de « Manny ». Son décès à 51 ans rappelle néanmoins que sa santé ne tenait qu’à un fil et que sous un gabarit impressionnant se cachait, comme le confiait son manager, un homme « prisonnier de son propre corps », souffrant d’une addiction à la nourriture. Un homme fragile, à l’opposé de sa stature. #10
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#Entertainment | Sports
LE SPORT SUR GRAND ÉCRAN PAR BENJAMIN GARNIER
Avec « Borg/McEnroe » et « Battle of the Sexes », le cinéma a fait la part belle à la petite balle jaune en 2017. Mais qu’il se pratique avec un ballon rond, ovale, de basket ou des gants de boxe, le sport a toujours été étroitement lié au cinéma, tant par les émotions qu’il procure que par la portée sociale de ces évènements sportifs qui ont marqué l’histoire. Petite sélection tout à fait subjective de ces films de sport à voir ou à revoir, entre réalité et fiction.
RASTA ROCKETT (1993) Dans le sport, tout est possible. Tel est le message passé dans ce film culte, basé sur une histoire vraie. Alors qu’ils cherchent à disputer les Jeux Olympiques d’été de 1986, trois sprinteurs de 100 mètres sont victimes d’une chute lors de la course qualificative. Leurs rêves évanouis, ils vont alors tenter un pari fou : participer aux Jeux Olympiques d’hiver de 1988 à Calgary dans une discipline auxquels n’a jamais participé un pays équatorial comme la Jamaïque : le bobsleigh. Après avoir sorti la légende du bob Irvin Blitzer de sa retraite sur les plages de Kingston, ils se lancent dans une aventure humaine, touchante et drôle, qui fait de ce film une comédie à voir, revoir et re-revoir. SPACE JAM (1996) Huit ans après le révolutionnaire « Qui veut la peau de Roger Rabbit ? » mêlant acteurs et personnages d’animations, les studios Warner Bros sortent un mix entre basket, cartoons et légendes des parquets. Pour résumer, le monde de Looney Tunes se voit envahir par les extraterrestres voulant faire de Bugs Bunny et ses amis leurs esclaves. Les Tunes décident de jouer leur sort dans un match de basket-ball face aux envahisseurs (pourquoi pas après tout ?) mais oublient un détail : les extraterrestres ont le pouvoir de voler le talent des meilleurs joueurs du globe. Une seule solution : faire appel au grand Michael Jordan pour les aider à remporter cette rencontre. Un film unique en son genre qui aura marqué les 90’s. WHEN WE WERE KINGS (1996) Il aura fallu 22 ans à Leon Gast pour monter ce documentaire. Un film de 89 minutes montrant le contexte bouillant autour du « combat du siècle » de 1974 entre l’ex-champion Mohammed Ali, de retour sur le ring, et George Foreman, champion du monde à l’époque. La chaleur de Kinshasa, l’amour du peuple zaïrois pour Mohammed Ali et le rôle du méchant endossé par Foreman font de ce documentaire un film coup de poing, exploitant à merveille la frénésie autour de ce combat de légende organisé devant 100 000 spectateurs, à 4 heures du matin. BURT MUNRO (2005) Place aux deux-roues , avec la passionnante histoire de ce néo-zélandais de 63 ans, passionné de moto et de vitesse, qui n’a qu’un seul objectif : participer au mythique concours de vitesse sur la piste légendaire du désert de sel de Bonneville dans l’Utah, pour y battre le record de vitesse à deux roues à bord de sa vieille « Indiana ». Une aventure semée d’embuches qui embarquera le spectateur à toute allure aux côtés de cette légende de la moto, interprétée par le non moins célèbre Anthony Hopkins.
#10
#Entertainment | Sports
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THE DAMNED UNITED (2009) Au sommet du football anglais des années 70, deux entraîneurs se vouent une rivalité sans borne : Don Revie, entraîneur de Leeds United au jeu agressif et déloyal mais payant, et Brian Clough, coach de Derby County aux principes tactiques basés sur le beau jeu de possession au péril du résultat. Alors, quand Leeds décide d’embaucher le sulfureux Brian Clough après le départ de Revie, il va faire face, avec son égo surdimensionné et son humour décapant, à des joueurs qui, tout simplement, le haïssent, nostalgiques du style managérial de Don Revie. Brian Clough ne restera que 44 jours à la tête du club, mais 44 jours intenses, entre guerre interne, piques saillantes et bataille d’égos, qui aboutiront à l’un des meilleurs films d’immersion dans le monde du football. INVICTUS (2009) Certainement le film représentant au mieux la portée sociale du sport. Après son élection en 1994 à la présidence d’une Afrique du Sud divisée malgré la fin de l’Apartheid, Neslon Mandela, incarné par l’iconique Morgan Freeman, veut unir le pays et mise ainsi sur la Coupe du Monde de rugby 1995 qu’organise le pays. Portés par leur capitaine François Pienaar, les Springboks (surnom donné à l’équipe sud-africaine) vont avoir, avec le soutien inconditionnel de leur président, la mission d’unifier un pays racialement et socialement coupé en deux en allant conquérir le trophée. LE STRATÈGE (2011) « Il y a des clubs riches, des clubs pauvres. Puis quinze mètres de crasse, et il y a nous » : autant dire que la mission de Billy Beane, ancien joueur de baseball et nouveau coach des Oakland Athletics, n’est pas aisée. Pour mener le club au succès, il décide alors de tenter un management innovant et engagé un économiste de Yale, Peter Brand, qui va révolutionner l’approche statistique et relancer des joueurs laissés pour compte, pour enfin renouer avec la victoire. Un film tiré d’une histoire vraie sur la révolution de l’analyse tactique du baseball, où Brad Pitt et Jonah Hill se partagent brillamment l’affiche. RUSH (2013) Ron Howard dépeint ici, à plus de 200 km/h, la plus grande rivalité de l’histoire de la Formule 1 entre l’anglais James Hunt et l’autrichien Niki Lauda, courant respectivement pour McLaren et Ferrari. Tout oppose ces deux coureurs, l’un playboy charismatique et l’autre plus réservé et méthodique. Le film suit ainsi leurs vies durant le championnat du monde de Formule 1, sur les circuits et en dehors, jusqu’au tragique accident de Nikki Lauda sur l’infernale Nordschleife du Nürburgring en Allemagne, qui assiéra un peu plus sa légende, encore présente aujourd’hui. CREED – L’HÉRITAGE DE ROCKY BALBOA (2015) Alors que les suites poussent souvent comme des navets, la saga mythique des « Rocky » aura accouché d’un enfant loin d’être ridicule. Cette fois-ci, le célèbre boxeur de Philadelphie interprété par Sylvester Stallone endosse le second rôle, celui du coach d’Adonis Johnson, le fils de son plus grand rival Apollo Creed. Adonis, qui n’a pas connu son glorieux paternel, a la boxe dans le sang et veut marcher dans les traces de son père. INSIDE A VOLCANO (2016) Quel amateur de football n’a pas été marqué par le fabuleux parcours de la petite île d’Islande lors du dernier Euro en France ? Qui n’a pas vibré au son du célèbre « clapping » de ces milliers de supporters débarquant dans l’hexagone pour supporter ces valeureux vikings ? « Inside a Volcano » est un documentaire qui permettra de vous immerger dans la culture unique du football islandais, un pays plongé dans la nuit la moitié de l’année, et de suivre les exploits des joueurs de Lars Lagerbäck avant leur arrivée sur le sol français.
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#Entertainment | Inspiration Beauté
LE TEAM D’URBAN BEAST... Benefit Pour les peaux mates, la poudre de soleil Hoola est le MUST HAVE de cet été ! Déclinée également pour les peaux claires, la poudre bronzante Hoola Lite vous donnera un effet naturel tout au long des vacances ! Guerlain En édition limitée, Météorites Perles de légende vous donnera un teint frais et éclatant avec son délicat parfum à la violette, un style inimitable ! Davines Un masque capillaire de soin express qui hydrate et retire du volume à vos cheveux en seulement 3 minutes, à emporter partout ! Dou My Hands Un désinfectant pour les mains sous forme de spray, original et frais, au doux parfum de guarana ! Bumble and Bumble Mythique, le spray salé Surf est idéal pour créer des ondulations naturelles, effet wavy garanti ! Nuxe Un indétournable, l’huile prodigieuse Plumetis en édition limitée, elle vous sublimera tout l’été ! Yves Saint Laurent Léger et efficace, le touch éclat est idéal pour cacher les petits excès de cet été tout en restant naturelle ! Garancia Pour un gommage rapide et efficace, le Pschitt Magique Nouvelle Peau ne vous quittera pas de l’été ! Frank Body Le gommage pour le corps à emporter partout avec soi, aux arômes naturels de café coco ! Origins L’exfoliant au parfum envoûtant de Gingembre, Bergamote, Citron et Citron vert, votre fraîcheur estivale !
#10
#Entertainment | Inspiration Beauté
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A TESTÉ POUR VOUS... Baïja Un soin indispensable, gommant et hydratant, à la douce fragrance de fleur de tiaré. C’est déjà les vacances ! Savon Stories Mélange de savon et de soin, la tendance de cet été à l’odeur de voyage ! Too Faced Le mascara Better Than Sex volumisera vos cils tout l’été ! Nina Ricci Dans la collection Les Monstres de Luna, un parfum fun à la senteur irrésistible du Bubble Gum ! Hawaiian Tropic Le gloss gourmand de l’été, hydratant et protégeant du soleil ! (SPF 25) Wandertea Le thé glacé Ice Fruits qui réveillera votre énergie naturelle tout au long de l’année ! Sephora La nouveauté de l’été, le Love Love Mat de la collection #Lipstories ! Chanel Le vernis 634, avec sa résistance et sa brillance, est idéal pour la saison estivale ! Lancaster La crème apaisante après-soleil pour visage et corps vous permettra de prolonger votre bronzage même après vos vacances ! L’Occitane Une douche gommante à l’huile d’amande douce pour exfolier votre peau l’été ! By Terry Une poudre libre invisible pour un soin de jour comme de nuit, à la fois matifiant et lissant !
Le Team Urban BEAST
#10
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#Art | Mode
L U I Dior
Element
Fossil ร gon
Hackett London
Alpha Industries
Thomas Sabo
Le slip franรงais
Master & Dynamic
Tommy Hilfiger
Polo Ralph Lauren
#10
#Art | Mode
Tommy Hilfiger
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#10
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#Art | Mode
E L L E S O
R O C K
Valentino Thomas Sabo
Kate Von D Christian Louboutin
Thomas Sabo Swarovski
Zadig & Voltaire
#10
Morgan
New Look
#Art | Mode
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E L L E
ClĂŠmence & Margaux Only
Swarovski
Seafolly
Thomas Sabo
Vanessa Seward
Emporio Armani
Desigual
Anna Field
#10
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#Art | Design Maisons du Monde
Maisons du Monde
Design House Stockholm
La Redoute
S H O P P I N G D E S I G N
Maisons du Monde
Ferm Living
Crosley
Zeus
Roche Bobois
IKEA
Pols Potten
#10
Roche Bobois
Maisons du Monde
Maisons du Monde
#Art | Design
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#10
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#Art | Déco
10 RÈGLES D’OR POUR LE JARDIN (IM)PARFAIT PAR FLORENT DUCAT
Chaque domaine d’activité connait ses tendances et modes, comme la haute couture, la coiffure ou la musique, pour ne citer qu’elles. Les aménagements extérieurs et floraux n’échappent pas à cette règle. Pour vous, les journalistes en herbe d’Urban BEAST ont épluché les conseils de différents professionnels afin de vous résumer ici l’essentiel de ce qui se fera de mieux en 2018. Créez plusieurs espaces Si votre surface le permet, la tendance est à la création de différentes zones dans votre extérieur avec des ambiances et des utilités variées, que nous vous détaillons ci-dessous. Idem pour les espaces fleuris, où la mode est au patchwork. Osez le cabinet de curiosités C’est le look de cette année. Les éléments de décoration personnalisés, chinés avec soin ou qui en ont en tout cas l’air sont un must. Récupérez des objets hétéroclites et mettezles en valeur dans un coin à l’arrangement atypique. Comme dans de nombreux domaines, la consommation responsable est à la mode. Pour être vraiment à la pointe, poussez jusqu’à l’aspect fonds marins, aussi bien dans la décoration qu’avec les végétaux comme le grevillea rhyolitica, le pseudopanax ferox, le trachelospermum « thêta », sans oublier les fruits du citron caviar ou l’aloe vera. Privilégiez les matériaux bruts et naturels Exit le plastique. Pensez bois, pierre, végétation, métal et rouille. Toutes les décorations, palissades, et autres aménagements se devront d’être en harmonie avec la nature. Pensez aux murs végétaux, aux jardins verticaux et aux plantes grimpantes, à l’acier rouillé, au bois, traité ou brut, voire brûlé et à la pierre. #10
Les vieux outils, le cuivre et le zinc complèteront vos parterres à merveille, comme le verre ou l’ardoise. Tous ces matériaux, judicieusement utilisés et placés, s’intègreront à merveille dans tous les jardins, à la campagne comme en ville. Considérez l’extérieur comme un lieu de vie Terrasses, cours et jardins font partie intégrante de votre domicile. Pensez à en soigner l’aspect mais aussi le confort, car on y passe de plus en plus de temps. Aménagez au mieux votre espace repas, auquel il est possible d’ajouter un coin cuisine, un bar voire un coin feu pour les soirées fraiches. Pour une ambiance bohème, baignoire et douche peuvent rejoindre un autre coin de votre extérieur. Il est aussi possible et souhaitable d’abriter votre terrasse afin d’en profiter plus longtemps chaque saison. Utilisez l’eau… raisonnablement Les piscines, étangs et fontaines sont indémodables. Plus récemment, les douches, baignoires et spas extérieurs ont rejoint leurs collègues. Cependant, toujours dans le même esprit, veillez à utiliser cette ressource précieuse qu’est l’eau avec parcimonie. Pas besoin de surfaces immenses, privilégiez au contraire les petites mares. Encore une fois, l’intégration naturelle est le maitre mot pour un résultat esthétique et responsable. Le mieux étant encore un circuit fermé ou un système de réutilisation.
#Art | Déco
Cultivez l’imperfection Les plantes comestibles seront ce qui se fait de mieux en 2018. Côté couleurs, les fleurs se pareront au printemps de noir et de bleu pour certains, comme la sauge black & blue ou l’hortensia Zorro. Pour d’autres, elles seront noires aussi, avec du gris, du violet, du rose et du rouge, pour un effet punk romantique. Dans l’esprit de proximité avec la nature, il ne faut pas avoir peur des fleurs sauvages, des pissenlits et trèfles voire des mauvaises herbes. Au contraire, il faut les intégrer à l’ensemble afin d’obtenir un effet « jardin imparfait » et revenir aux plantes plus simples, dites « de grand-mère », comme les pivoines, les marguerites, les œillets ou les géraniums. Ces plantes très parfumées sont également résistantes, ce qui est nécessaire car le dérèglement climatique amène des vents violents, des fortes pluies et des changements importants de températures. N’hésitez pas non plus à planter des arbres robustes. Exploitez les petits espaces Nul besoin d’étendues immenses pour aménager un extérieur sympathique. Chaque recoin, même le plus exigu, peut être exploité. Plus que jamais, profitez de la verticalité pour gagner de précieux mètres carrés, par un jardin ou un potager vertical, par exemple, le long de la pergola. La traditionnelle cabane dans les arbres peut également être une bonne solution et se revisite volontiers en terrasse. Si au contraire vous disposez justement d’une surface appréciable, appliquez le premier conseil et profitez-en pour installer des ambiances différentes.
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En créant votre oasis cosy pour vous détendre et vous ressourcer, vous ferez du bien à votre corps et à votre esprit. Bannissez-y toute forme d’électronique au profit d’une couche confortable et d’un éclairage tamisé. Le cas échéant, une bibliothèque et une source lumineuse d’appoint complèteront idéalement votre espace détente. Adaptez le décor à la saison Puisque l’on passe davantage de temps dehors, en toute saison, optez pour un jardin évolutif, avec des plantes de saison et quelques éléments de décoration changeants selon la période : fêtes de fin d’année, Saint Valentin, début de l’automne, premier mai… autant d’occasions de réinventer facilement votre décor par quelques touches discrètes. Invitez l’extérieur… à l’intérieur Enfin, que vous habitiez en ville ou pas, les plantes s’invitent également à l’intérieur. Planter des aromates ou des fleurs près des fenêtres, voire sous la véranda, vous permettra de soigner vos plantes de petite taille à l’abri des intempéries toute l’année et de disposer à portée de main de quoi assaisonner ou décorer vos petits plats. Quels que soient vos goûts, vos envies, vos moyens, votre situation, soyez surtouts créatifs. Le plus important, au-delà des tendances, est d’avoir un jardin qui vous ressemble, dans lequel vous vous sentez bien. Une véritable pièce supplémentaire pour vous ressourcer, cultiver quelques légumes ou recevoir vos amis, un lieu de vie qui doit avant tout vous plaire à vous.
N’oubliez pas l’espace détente Parmi les différentes zones réservées aux loisirs ou au jardinage, n’oubliez pas d’intégrer à votre espace extérieur un espace privé. De nos jours, il devient difficile d’échapper au monde hyper-connecté.
#10
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#Art | Graffiti
LE GRAFFITI, LA BOMBE URBAINE QUI DÉBARQUE DANS VOTRE ENTREPRISE PAR ALEXANDRE KEILMANN
Bien connu au Luxembourg et au-delà de nos frontières, le graffeur et entrepreneur SONER revient pour Urban BEAST sur sa passion, son style, ses influences. Depuis de nombreuses années, il s’attèle à partager et promouvoir cette discipline hautement créative, notamment à travers Pschhh!, et ses ateliers de team building. Rencontre avec un des pionniers de la culture urbaine dans la Grande-Région Comment ta passion pour le graffiti a-t-elle débuté ? C’est en 1984, et grâce à l’émission H.I.P. H.O.P. de Sidney, que je suis tombé nez à nez avec le graffiti. Cela signifiait l’arrivée de cette culture en France avec la diffusion de quelques clips musicaux, l’apparition de vestes en jean graffées dans le dos. C’est à ce moment que quelques tags (signatures) et un B-Boy (personnage à l’attitude Hip-Hop) peints sur un mur à Metz Borny m’ont marqué, mais à cette époque, plus que toute autre discipline, c’est le break dance qui m’a contaminé. Cela faisait partie du package et c’était tellement impressionnant de voir ces mecs tourner sur le dos ou la tête ! Toute cette culture était incroyablement « fresh », du jamais vu ! C’était un véritable séisme, avec toutes ces nouveautés visuelles, pleines de codes ! C’était fascinant. Ensuite, concernant le graffiti, le virus m’a attaqué en 1990 : mes vacances à la Grande Motte avec mes parents ont été marquées par tous ces tags de parisiens qui avaient fleuris de partout, sachant que, l’année d’avant, tout était vierge ! Ces signatures très sauvages, dynamiques ont attiré mon œil. #10
Je me questionnais, cela m’intriguait : « mais qui se cache derrière ça ? Qu’est-ce que cela veut dire tous ces noms, ces initiales ? ». Il y a un côté intrigant et secret. À ce moment, c’est l’explosion du rap français, avec les deux groupes phares, NTM pour Paris et IAM à Marseille. Les reportages, les fanzines ont commencés à être diffusés. Le graffiti était à ce moment encore très lié à la culture Hip-Hop et au rap en particulier. Pour preuve, la pochette du premier maxi de NTM est signée par les légendes Mode 2 et Colt, la première compilation rap français avait son lettrage signé Mode 2… À Metz, d’où je suis originaire, le mouvement était en plein essor avec de nombreux danseurs, quelques DJ et rappeurs… mais aucun graffeur. C’est à ce moment que j’ai décidé d’y consacrer beaucoup de mon temps. J’ai longtemps dessiné dans cette esthétique avant de tester les bombes sur un vrai mur. Il faut également contextualiser : à cette époque ce n’était pas aussi simple, nous n’avions pas le matériel existant aujourd’hui, avec des marques spécialisées, pas d’internet. Il était difficile d’avoir des informations sur les étapes à suivre pour réaliser des fresques, etc.
#Art | Graffiti
© Marion Dessard
Avec des amis, on avait monté un « posse », un groupe de rap et de danse, dont j’étais le graffeur attitré. Pendant longtemps, j’étais quasiment seul dans le coin à réaliser des graffitis avec de la couleur, en variant les personnages, les fonds et les lettres. De ce fait, j’ai directement eu l’occasion de peindre des murs dans le quartier de Borny, de faire des démonstrations, d’organiser des ateliers… alors que je n’étais encore qu’au lycée ! Quelles sont tes principales inspirations ? Comment définirais-tu ton style ? Fort heureusement, entre 1990 et aujourd’hui, il y a eu beaucoup d’évolutions dans la discipline, mais également à mon niveau personnel et au niveau inspiration. À mes débuts j’étais fasciné par l’école parisienne, des crews comme les PCP, les BBC, Mode 2 bien-sûr… Avec les années je me suis rapproché des New Yorkais comme les FX. J’ai eu une période 3D en 1998-1999 avec Daim comme modèle. Puis mon métier de graphic designer m’a apporté de nouvelles expériences et m’a fait revenir vers le dessin classique, notamment. J’ai toujours été attiré par la calligraphie latine et orientale, mais également par la typographie.
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© Gian Marco
Avec toutes ces années de pratiques j’ai développé beaucoup de techniques et je peux dire que je suis plutôt polyvalent : je varie entre trompe-l’œil, comics, abstraction pure, des choses très graphiques, etc…, Par contre, mon travail personnel s’oriente autour de la lettre, cette fabuleuse matière première qui permet une création pure, de l’énergie avec un style propre, mon ADN. Et de manière générale on peut remarquer dans mon travail une attirance pour la courbe, la finesse des lignes. La caligraphie orientale également m’a beaucoup influencé, et aujourdhui, je sais lire et écrire l’arabe.. Qu’en est-il du graffiti au Luxembourg et comment faire pour le promouvoir ? Le graffiti à Luxembourg existe et a une histoire de plus de 20 ans maintenant, avec une poignée d’activistes qui ont débuté au milieu des années 90. Ils sont aujourd’hui des artistes accomplis. Il y a une relève depuis, avec une nouvelle génération de jeunes de 20-25 ans prometteurs. Il y a encore un peu d’activité illégale qui perdure mais cela reste très limité en comparaison avec des grandes métropoles comme Paris ou Barcelone. #10
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#Art | Graffiti
#10
#Art | Graffiti
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Comment est venue l’idée de créer « Pschhh! » ? Comment accompagnes-tu les entreprises luxembourgeoises ?
© Gian Marco
Au départ, je comptais simplement créer mon propre studio graphique, Caligrafizm, étant graphic designer depuis 20 ans et ayant comme petit plus le fait main, la typo handmade, l’illustration traditionnelle. Mais lorsque j’étais en formation à la Chambre de Commerce, en montrant les photos de mes toiles et murs, mes collègues me disaient tous qu’il y avait quelque chose à faire, que je devrais peut-être penser à mettre cela en avant, que c’était encore rare et original, tout en continuant le graphisme bien-sûr. Ayant eu l’opportunité de faire des livepaintings participatifs de manière sporadique auparavant, l’idée de proposer cela en entreprise pour certains événements, ou des ateliers/team-buildings est arrivée comme une évidence en discutant avec des proches. J’avais donc le concept, il me manquait un nom porteur. Je me torturais à trouver un nom en anglais, « street art chose », « urban art bidule », … rien de bien original en somme. Puis une étincelle lors d’un moment de spiritualité m’est apparu : le mot PSCHHH. Pschhh! Le bruit de la bombe de peinture, l’outil phare ! Une onomatopée qui surprend, qui fait sourire souvent. Et en plus, cela se prononce dans toutes les langues. J’ai créé le logo dans la foulée en m’assurant que cela n’existait pas. J’ai défini ensuite à qui j’allais m’adresser et comment j’allais répondre aux attentes de mes interlocuteurs. De ce fait, chaque proposition est adaptée au client, ses attentes, ses besoins, son budget. J’ai quelques collaborateurs qui peuvent me prêter main-forte si besoin. On peut faire de la fresque sur mur, de grandes toiles qui vont rester (le résultat du moment, partagé). On peut faire aussi dans l’éphémère, juste pour l’action, le geste. Dans ce cas de figure, les photos feront office de témoignage de l’instant (nous proposons également un service de photographie pour ces événements). Quels sont les bénéfices des activités que tu proposes ? Quelle devrait selon toi être la place la créativité dans l’entreprise ?
© Claude Piscitelli
Ces activités contribuent à l’image de marque de l’entreprise. Un impact social en ressort : les employés peuvent ressentir une certaine fierté de faire partie d’une société qui a une image jeune, colorée, vibrante, actuelle, à la pointe des tendances, comme l’on peut voir dans la Silicon Valley, notamment. Cela peut donner envie d’y postuler. Cela peut aussi donner un sentiment d’originalité, arty, avec de l’art à esthétique urbaine sur les murs, un endroit « cool » où l’on travaille. Et dans le cas où ce sont les employés qui ont participé à l’élaboration des œuvres, ils s’approprient leur espace de travail et se sentent comme chez eux. Aujourd’hui, on peut se rendre compte que les plus grandes marques font appel à des graffeurs pour leur communication, comme l’a dernièrement fait Citroën pour un spot TV. Nous amenons ainsi une activité qui sort complètement du « train train » quotidien : c’est une nouvelle expérience pour les non-initiés, avec un côté pédagogique et l’apprentissage d’un nouvel outil. Dans tous les cas, de manière générale, lorsque nous organisions des événements ou des team building, il y a toujours une super ambiance, des sourires, des échanges et les retours sont bons comme le prouvent les photos ! #10
PAR SONER
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#Art | Graffiti
LE GRAFFITI LAISSE SA TRACE
Le graffiti a fêté ses 50 ans. Des bouches de métro de New York City aux rues de Luxembourg-Ville, en passant par le mur de Berlin, le phénomène de la culture urbaine est désormais reconnu comme véritable art et est régulièrement au centre de nombreuses expositions. Retour sur la genèse du graffiti sur la côte est des Etats-Unis, avec son arrivée en Europe, sa médiatisation, et bien plus encore.
1967 : Philadelphie est connue pour être
21 JUILLET 1971 :
à l’origine du tag dans les années 60 et plus exactement en 1967, date à laquelle le légendaire CornBread commence à repeindre la ville de manière acharnée. Sa signature, sa couronne et ses exploits ont fait école.
Première médiatisation officielle du phénomène avec une interview de Taki 183 dans le New York Times, intitulé «TAKI 183 Spawns Pen Pals».
1969 : Le phénomène arrive à New York, qui voit ses premiers tags avec notamment Taki 183. Taki est le pseudonyme du writer d’origine grecque et 183 est le numéro de sa rue : il est considéré comme le précurseur du tag new yorkais. 1973 : L’ex-membre de gang Afrika Bambaataa, las de la violence dans les rues, crée la «Zulu Nation», mouvement qui va officiellement regrouper et fédérer les différentes disciplines de la culture Hip-Hop : rap, break dance, turntablism et graffiti art.
1974 : les premiers wagons de métro entièrement peints, que les artistes peignent durant la nuit, dans les dépôts, commencent à circuler à New York City. Leurs lignes favorites ? La 2 et la 5, qui traversaient toute la ville, du Bronx à Brooklyn.
1972 : Première exposition d’art consacrée aux graffiti-artistes, à la Razor Gallery de New York, organisée par un sociologue de l’Université de New York, Hugo Martinez, et le UGA crew (United Graffiti Artists).
1982 : La tournée européenne «New
York City Rap Tour» est organisée en France par Bernard Zekri (journaliste expatrié à NYC). Il ramène en France et en Europe le pack complet de la culture avec Grandmaster Flash, Futura2000, le Rock Steady Crew…
1982 : Sur les murs de capitale française, on voit apparaitre les premiers tags de Bando, #10
writer franco-américain. Il deviendra quelques années plus tard l’ennemi numéro 1 de la RATP.
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#Art | Graffiti
1983 : Sortie des films/
1984 : Martha Cooper & Henry
documentaires «Wild Style» et «Style Wars» qui mettent en lumière le développement de la culture urbaine et ses différents aspects : graffiti, break dance ou encore rap.
Chalfant sortent le livre «Subway Art» : ils dévoilent au monde les graffitis réalisés sur les métros de NYC et le talent des légendes Futura2000, Skeme, Blade et bien d’autres.
1984 : TF1 diffuse durant 1 an l’émission H.I.P. H.O.P., animée par Sidney. Il s’agit de la première émission mondiale consacrée à la culture hip hop. Sugarhill Gang et Afrika Bambaataa y ont notamment participé. Madonna a fait sa première apparition TV en France dans cette émission
1987 : Sortie du livre «Spraycan art», de Henry Chalfant et James Prigoff, avec une fresque de Mode 2 en cover.
1992 : Oeno est le premier tagueur à écoper de prison ferme, suite au très médiatique bombage de la station du Louvre à Paris.
2001 : La galerie Speerstra spécialisée dans le graffiti ouvre ses portes à Paris, dans le quartier du Marais. Elle tient son nom de Willem Speerstra, collectionneur néerlandais passionné de graffiti.
2003 : La SNCF attaque en justice les magazines Graff’it !, Graff Bombz et Mix Grill. Ils sont accusés d’avoir «reproduits en abondance des tags peints sur le matériel roulant de la SNCF».
2013 : Une exposition collective éphémère dans une tour du 13ème arrondissement à Paris rassemble 108 artistes de 18 nationalités : un énorme succès auprès du grand public avec 25 000 visiteurs en 1 mois et une couverture média hors norme !
#10
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#Art | Spectacle
DEPARDIEU FAIT RENAÎTRE L’ÉTERNELLE BARBARA PAR ALEXANDRE KEILMANN
© Jean-Paul SCARPITTA
L’acteur français continue à rendre hommage à son amie disparue depuis maintenant plus de 20 ans. Plébiscité pour ses performances dans les salles de la capitale française, Gérard Depardieu se rendra au Grand-Duché de Luxembourg les 29 et 30 avril et illuminera la Philharmonie avec une voix à fleur de peau pour un événement qui s’annonce saisissant et fort en émotion. Après l’album sobrement intitulé « Depardieu chante Barbara », l’icône du cinéma français sillonne désormais l’Europe, et fera escale au Luxembourg, à la fin du mois d’avril. Avec Gérard Daguerre, qui a accompagné Barbara pendant une quinzaine d’années, et jusqu’à sa disparition en novembre 1997, l’autre Gérard excelle dans ce nouvel exercice : le public, mais également les critiques, sont unanimes. A travers cet album et ces représentations, Gérard Depardieu déclare une nouvelle fois sa flamme à Barbara, avec qui il interpréta la pièce musicale Lily Passion en 1986. Mais les origines de cette passion sont bien plus anciennes. « Lorsque j’avais une douzaine d’années, et tout le monde autour de moi aimait Elvis Presley, Bill Haley, Eddie Cochran, Johnny Hallyday, les Chaussettes noires, etc. #10
Moi, j’écoutais Barbara. Elle me calmait. Seule Barbara savait chanter pour ceux qui, comme moi à l’époque, ne parlaient pas, étaient pratiquement analphabètes, en marge de la société, mais qui avaient leur monde intérieur, pour tous ceux qui étaient plutôt des contemplatifs et des hyperémotifs » explique l’acteur-chanteur. Lily Passion connait un succès total dans la capitale française, entre une Barbara qui chante derrière son piano, et un Gérard Depardieu, qui parle et parfois même gronde. Cette amitié sera éternelle. Guillaume, le fils de Gérard Depardieu, disparu en 2008, avait même écrit une dizaine de morceaux pour la chanteuse française, dont « A force de ». Pour les 20 ans de la disparition de Barbara, Messieurs Daguerre et Depardieu, le piano et la voix à l’unisson, rendent un vibrant – et vivant – hommage à la dame en noir, pour qui la scène était sacrée. Sur les classiques « A mourir pour mourir », « Le Soleil noir », « La Petite Cantate », « Dis quand reviendras-tu », « Marienbad », « Au bois de Saint-Amand », « Ma plus belle histoire d’amour », mais également quelques chansons du spectacle Lily Passion, la voix douce et tremblante de Gérard Depardieu emporte dans un somptueux voyage. Décollage les 29 et 30 avril. Billets en Vente à la Philharmonie, FNAC et TICKET MASTER.
#Art | Kids
LIBERTÉ ET AUTONOMIE DANS UN ENVIRONNEMENT SÉCURISÉ ET SÉCURISANT PAR ALEXANDRE KEILMANN
Pour cette nouvelle édition d’Urban BEAST, Dominique Godard, fondatrice des crèches L’Enfant Roi au GrandDuché de Luxembourg, aborde avec nous les trois piliers de la pédagogie : l’autonomie, la liberté et le mouvement. Bien accompagné, mais laissé libre de ses mouvements et de ses choix, l’enfant devient plus autonome et acquiert une confiance en lui qui l’accompagnera toute sa vie.
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Les enfants, accompagnés par des éducateurs bienveillants, bénéficient d’une grande liberté au sein de leur espace de vie, ce qui leur permet de laisser se développer leur autonomie. Pouvez-vous nous en dire plus ? L’autonomie est un des trois besoins fondamentaux de l’enfant au même titre que la liberté et le mouvement. Il est très important de souligner que, si les éducateurs sont présents pour l’enfant en tant que guides bienveillants, ils ne doivent jamais entraver son mouvement. Ils ont un véritable rôle d’accompagnateur sur le chemin de l’autonomie et de la liberté. Le matériel Montessori présent au sein de nos crèches occupe une place prépondérante dans cette acquisition de l’autonomie et de la liberté. Autocorrectif, il va permettre à l’enfant de contrôler l’aboutissement de son activité. Il sera toujours libre de choisir son travail et d’y consacrer autant de temps qu’il le voudra. Et, s’il a besoin d’être guidé, il pourra toujours compter sur la disponibilité d’un éducateur.
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L’Enfant Roi Dyapason
Avril 2018 www.lenfant-roi.lu
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#Art | Kids
Au quotidien, comment cette liberté peut-elle s’exprimer au sein de vos crèches ? Les trois besoins de l’enfant, la liberté, l’autonomie et le mouvement sont intrinsèquement liés les uns aux autres. Dans toutes les activités que l’enfant va entreprendre, son autonomie va être favorisée d’une part par la grande diversité de tâches qu’il pourra accomplir (dresser la table, cirer des chaussures, presser une orange…) et d’autre part par l’entretien de l’ambiance dans laquelle il va évoluer. Dès leurs premiers jours à la crèche, les enfants vont être libres de leurs mouvements : tout est mis à leur disposition afin d’encourager cette autonomie. Au Nido par exemple, groupe qui accueille les enfants de 2 à 24 mois, on applique la motricité libre. Cela consiste à laisser l’enfant libre de ses mouvements afin qu’il puisse faire ses acquisitions de manière autonome. Tout le mobilier est d’ailleurs à sa taille et répond à ces besoins de liberté et d’autonomie, il n’y a pas de barrière qui pourrait minimiser son mouvement. En Communauté Enfantine et en Maison des Enfants, les meubles sont tous également à hauteur d’enfant et les activités à leurs portées. Ainsi, encore une fois, il est totalement libre de ses choix et de ses mouvements. Un dernier exemple : dans les dortoirs, les enfants se reposent dans des lits qui sont à même le sol. C’est un élément qui interpelle parfois, mais qui répond parfaitement à cette logique de ne pas réduire les déplacements de l’enfant : il est libre d’aller dans son lit et de le quitter selon ses besoins. Bien évidemment, une éducatrice est toujours présente pour veiller sur les enfants durant leur sommeil. Comment, grâce à cette autonomie, les enfants peuvent-ils laisser leur créativité s’exprimer ? À nos yeux, chaque enfant est considéré comme une personne à part entière, unique, avec sa personnalité et ses besoins propres. Notre responsabilité est de nous adapter à chaque enfant avec une approche individuelle. Dans l’ambiance, différents plateaux d’activités vont permettre aux enfants d’expérimenter des techniques et de mener des observations. Le processus créatif dans lequel ils peuvent s’inscrire est alors très important, il l’est même plus que le résultat. Le plaisir qu’il va ressentir en réalisant son activité, le temps qu’il va dédier à ces découvertes, autant qu’il en faudra, vont permettre à l’enfant d’exprimer pleinement sa créativité, en toute liberté et en toute autonomie.
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Ces expérimentations vont lui permettre d’acquérir une grande confiance en lui, indispensable au développement du futur adulte qu’il sera. Quel est le discours tenu aux parents quant à ce besoin de liberté et d’autonomie ? Il est important de souligner que nous ne tenons pas de discours prédéfini aux parents, tout simplement parce que chaque enfant a des besoins singuliers qui sont respectés dans chacune de nos structures. Bien souvent, nous allons rassurer les parents sur un point très important : si la liberté et l’autonomie de l’enfant sont primordiales et sont toujours respectées par les accompagnants, elles s’inscrivent dans un environnement sécurisé et sécurisant. C’est à l’intérieur de ce cadre sécurisé que l’enfant va pouvoir s’exprimer librement. Ce sont plutôt les parents qui reviennent vers nous, et qui tiennent des discours similaires. Ils constatent que leur enfant évolue et qu’il reproduit les expérimentations de la crèche à la maison. Ce sont des faits qui émerveillent les parents et qui les amènent au constat suivant : leur enfant est en train d’acquérir cette autonomie et cette liberté indispensables à son épanouissement. Quels sont les conseils que vous prodiguez aux parents en termes d’autonomie et liberté ? Comment réagissent-ils ? Régulièrement, les parents nous contactent parce qu’ils sont en demande de conseils. En effet, ils constatent l’évolution de leur enfant au quotidien et ont la volonté de ne pas entraver le développement de leur autonomie, de leur liberté et de leur mouvement. Généralement, nous leur donnons des indications sur la façon d’aménager la maison pour permettre à l’enfant de poursuivre ses apprentissages. Ils peuvent être très simples : faciliter l’accès de l’enfant à un point d’eau, pour se préparer le matin tout seul ; lui permettre de faire ses propres choix concernant sa tenue vestimentaire et le laisser s’habiller tout seul ou encore mettre à sa disposition un portemanteau à sa taille, afin qu’il puisse ranger ses affaires lorsqu’il rentre de la crèche. D’autres agencements sont possibles, il s’agit là bien entendu d’une liste non exhaustive.
#Art | Kids
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« L’ÉDUCATION CONSISTE À COMPRENDRE L’ENFANT TEL QU’IL EST, SANS LUI IMPOSER L’IMAGE DE CE QUE NOUS PENSONS QU’IL DEVRAIT ÊTRE. » JIDDU KRISHNAMURTI
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#Art | Thérapie
LE DESSIN DES MAUX PAR BENJAMIN GARNIER
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Loin des relations aseptisées entre un psychothérapeute et son patient dans le cadre d’une consultation classique, une nouvelle forme de soin des maux psychiques se fait peu à peu une place dans le monde médical, en plaçant le patient au centre d’un processus créatif. Bousculant les sphères de la psychothérapie et de l’art, l’art-thérapie intrigue et convainc. Focus sur ce nouveau concept. Les origines de l’art-thérapie sont multiples. Ses bienfaits sont connus depuis l’Antiquité, mais on attribue ses prémices au Marquis de Sade qui, au début du XIXème siècle, s’occupe de la mise en scène de pièces incluant aussi bien des malades que des soignants et des acteurs professionnels à l’asile de Charenton, dans le Val-de-Marne. Un siècle plus tard, le peintre français Jean Duffubet commence à s’intéresser aux travaux et expositions de deux docteurs allemands, notamment Hans Prinzhorn, qui créera un Musée d’art pathologique à Heidelberg, regroupant les œuvres de ses patients atteints de maladies mentales. L’art des fous, des marginaux et des psychotiques, donne ainsi naissance à ce que Dubuffet baptisera « l’art brut ». #10
La guérison par la création Depuis, la recherche de la guérison a fait franchir un palier à ce qui n’était au départ qu’une curiosité. Il n’est désormais plus question de simplement exposer les œuvres, mais de soigner. L’art devient un moyen thérapeutique, alliant la création et la psychologie conventionnelle, faisant ainsi passer la guérison autrement que par la simple parole directe et parfois complexe à libérer. Comme l’explique Jean-Pierre Klein, directeur de l’INECAT (Institut National d’Expression, de Création, d’Art et Thérapie), première école à délivrer des titres professionnels de « médiateur artistique » et d’« art-thérapeute » reconnus : « Le but est de partir, dans le cadre d’un processus créatif, de ses douleurs, de ses violences, de ses contradictions pour en faire le matériau d’un cheminement personnel. Du pire naît ainsi une construction, une production qui tend vers l’art ».
#Art | Thérapie Néanmoins, bien qu’aujourd’hui il soit possible d’obtenir un doctorat dans cette spécialité, l’acceptation de l’artthérapie en France et au Luxembourg mit bien plus de temps que dans les pays britanniques. La Croix-Rouge anglaise s’y intéressa et l’utilisa sur ses patients, notamment après l’expérience réalisée par le peintre Adam Hill en 1940. Atteint de tuberculose et placé en sanatorium, il étonna ses médecins en étant rétabli bien plus vite que prévu grâce à ses égarements sur papier, déclarant ainsi : « Lorsqu’il est satisfait, l’esprit créateur […] favorisera la guérison au cœur du malade ». Alors, à qui s’adresse l’art-thérapie ? Sont exclus d’office ceux pour qui l’art est un talent ou souhaitant prouver à tout prix leur sensibilité par le dessin, comme le dernier livre d’Eric Cantona édité chez Flammarion, intitulé « Mon Carnet », composé de dessins simplistes et justement dézingué par la critique. L’art-thérapie doit être, au-delà d’un terrain de jeu, un terrain d’expression pour le patient. A contrario de l’art, où l’on recherche le beau, l’art-thérapie recherche le vrai et rassemble un panel de patients aux différents maux, tant le concept est universel. L’important étant la démarche d’introspection pour exprimer ses sentiments les plus refoulés, enfants et adultes ayant du mal à plonger dans leur for intérieur sont concernés. Ainsi, sur plusieurs séances, l’art-thérapeute tente de développer la créativité du patient étape par étape, pouvant se heurter dès le départ à un individu. Comme l’explique Ariane Walker, art-thérapeute et artiste-peintre : « le premier rôle de l’art-thérapeute est de favoriser la créativité chez le patient qui, face à la feuille blanche, commence souvent par dire qu’il ne sait pas dessiner. J’explique donc qu’il s’agit, avec les pinceaux et les tubes de couleur, de se laisser aller, de laisser faire sa main sans mobiliser son cerveau ». Les arts-thérapeutes disposent ainsi d’autant de stratagèmes pour éveiller l’audace que d’arts différents, avec chacun leurs caractéristiques. Alors que les arts plastiques provoquent une prise de conscience à travers le dessin et la parole associée, le théâtre est plutôt vu comme un exutoire et un moyen de dédramatiser. Au patient alors de trouver l’art juste, qui lui permettra de s’exprimer pleinement, comme l’explique Jean-Pierre Klein : « L’art-thérapie ne doit se mouvoir ni dans la trop grande facilité ni dans l’expression taboue ».
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Une nouvelle communication L’art-thérapie est également une aide bénéfique pour les personnes âgées. Qu’elles soient atteintes ou non d’Alzheimer, l’art leur permet une rétrospection et une reconstruction de leur passé par la peinture ou le modelage. Dans le courtmétrage « L’art-thérapie, du visible à l’intime », Magali Guichardon, alors médecin coordinateur de la résidence du Val de Bièvres, explique que cette thérapie originale permet de « communiquer autrement » avec les patients atteints d’Alzheimer ayant du mal à s’exprimer. Alors qu’un simple dialogue pourrait être difficile et inciterait le patient à se renfermer, il garde dans le cadre d’une activité créative une capacité à s’exprimer, même dans le cas d’une pathologie lourde. Ainsi, sur les quinze dernières années, le corps médical a changé sa façon de voir l’art-thérapie, grâce à différentes actions. Laurence Bosi, art-thérapeute et fondatrice de Médecins de l’Imaginaire, explique ainsi que le but de son association est de sensibiliser aux bienfaits de l’artthérapie en cancérologie. S’appuyant sur une étude art-thérapeutique de la Drexel University, qui estime que 75% des participants ont vu leur taux de cortisol, et donc de stress, baisser durant les activités, elle explique le côté relaxant et plaisant d’aller à la découverte de soimême à travers un processus ludique, là où l’interaction froide et aseptisée avec un psychologue pourrait rendre le processus moins supportable. Ainsi, en cancérologie, l’art-thérapie est, selon elle, un véritable apport de vitalité, d’énergie de vie, facilitant la communication avec autrui, que ce soit le cercle familial ou les professionnels de santé. L’art a donc, avec un pinceau au bout du doigt, de la terre glaise au bout des mains ou un texte de chant tenu à bout de bras, des vertus thérapeutiques aujourd’hui de plus en plus étudiées et acceptées au sein du corps médical. Le Centre Hospitalier Neuropsychiatrique d’Ettelbrück propose par exemple des ateliers artistiques collectifs ou individuels, permettant à chacun de dessiner les contours de ses émotions les plus enfouies, afin de mettre des mots sur les maux.
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#Science | Health
MSF SOLIDARITY CHALLENGE : LE DÉFI DES SPORTIFS AU GRAND CŒUR PAR ALEXANDRE KEILMANN
© MSF
Urban BEAST est parti à la rencontre de Pascale Soares, Major Gifts & Partnerships Manager au sein de Médecins Sans Frontières Luxembourg. Elle revient pour nous sur une façon originale d’apporter son soutien à Médecins Sans Frontières : le MSF Solidarity Challenge, ou comment associer sport et solidarité.
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Neutre, indépendante et impartiale, l’action médicale humanitaire de Médecins Sans Frontières se déploie aujourd’hui dans plus de 70 pays, avec des centaines de projets. « Malgré l’étendue de nos opérations, celles-ci sont financées à 95% par des donateurs privés ! », précise Pascale Soares, admirative de la générosité des donateurs qui permettent le travail des équipes MSF sur le terrain, dans des contextes de guerre, épidémies ou catastrophes naturelles. Pour les sportifs, amateurs ou confirmés, relever le MSF Solidarity Challenge est une façon d’exprimer cette générosité. « Il s’adresse aux gens qui placent au cœur de leur quotidien l’esprit d’équipe, le dépassement de soi, le goût du challenge… », explique Pascale Soares, « à travers le MSF Solidarity Challenge, nous espérons que des sportifs se mobilisent pour MSF en associant leur exploit personnel à une action qui sauve des vies ». Le défi est simple : il suffit pour chaque personne souhaitant participer de fédérer sa famille, ses amis, ses collègues afin de collecter 200 euros minimum.
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#Science | Health
Dès cette somme atteinte, la personne ayant lancé la collecte reçoit un t-shirt aux couleurs de MSF pour porter fièrement son engagement. « Le MSF Solidarity Challenge est ouvert à tous les sportifs, à titre individuel ou en entreprise : cela permet notamment à des sociétés de se mobiliser dans un défi qui rassemble les valeurs du sport et de l’humanitaire dans un projet commun au profit de ceux qui en ont le plus besoin », précise Pascale Soares. Si toutes les disciplines sportives (vélo, course, natation, etc.) sont représentées dans le MSF Solidarity Challenge, le marathon de l’ING Night Marathon Luxembourg reste un moment privilégié pour lier ce grand évènement à une grande cause. Médecins Sans Frontières Luxembourg est en effet le partenaire humanitaire officiel de cet évènement depuis 2012. Pour Pascale Soares, « c’est un partenariat dont nous sommes particulièrement fiers, et auquel nous associons toujours un projet spécifique. Cette année, les dons collectés par nos supporters MSF à l’occasion du marathon participeront ainsi au fonctionnement de l’hôpital MSF ‘‘Nap Kenbe’’ de Tabarre à Haïti, qui offre des soins gratuits, 24h/24, en chirurgie d’urgence, générale et orthopédique. Il faut savoir que pour la plupart des Haïtiens, l’accès à des soins de santé, même basiques, est impossible – notamment à cause des coûts trop élevés des cliniques privées, alors que 75% de la population vit sous le seuil de pauvreté – c’est pourquoi notre présence sur place reste indispensable ». Rien que dans l’hôpital « Nap Kenbe », 1 250 patients sont pris en charge chaque mois, 650 interventions chirurgicales sont pratiquées et 2 250 séances de physiothérapie sont menées pour les patients en réadaptation. Une action transparente et indépendante. Pour ce projet, comme pour tous ceux menés par MSF, l’indépendance reste le maître-mot. La quasi-totalité du financement des opérations de Médecins Sans Frontières est assurée par des donateurs privés. Comme l’explique Pascale Soares, « cela permet à notre association d’être totalement indépendante de tout pouvoir politique, économique, militaire ou religieux; notre action n’est ainsi guidée que par les besoins que nous évaluons sur le terrain, parmi les populations vulnérables ». Si cette indépendance est une liberté dans l’action, elle suppose aussi de se remettre chaque jour en question et de s’assurer du soutien des donateurs. »
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© Christophe Hebting/MSF
L’an dernier, 25 213 donateurs ont ainsi fait confiance à Médecins Sans Frontières Luxembourg en soutenant son action. « Grâce à eux, nous avons pu collecter plus de 6 millions et demi d’euros, qui permettent de financer nos programmes de santé partout dans le monde », précise Pascale Soares. Cela concerne aussi bien des campagnes de vaccination, que des soins maternels et obstétriques pour permettre des accouchements en sécurité, mais aussi des opérations chirurgicales en zone de conflit, ou des réponses médicales face à des catastrophes. « Cela parait inimaginable, mais des millions de personnes n’ont absolument aucun accès à la santé. Nos équipes arrivent dans des endroits où il y a un dénuement médical total. Quand des structures sanitaires existent, les personnes ne peuvent accéder aux soins parce qu’elles n’ont tout simplement pas les moyens de payer leurs frais de santé. La gratuité des soins est cruciale pour les plus vulnérables », rappelle Pascale Soares. Pour faire face à ces besoins, Médecins Sans Frontières ne dépend donc que de la générosité individuelle, c’est pourquoi l’association lui permet de s’exprimer de diverses façons : que ce soit par le don régulier, la collecte à l’occasion d’un évènement personnel important, ou bien encore le MSF Solidarity Challenge. Comme nous l’explique Pascale Soares : « chaque générosité a sa propre personnalité ! Les personnes qui nous soutiennent ont souvent un rapport très personnel à MSF, qui est lié à notre grande transparence dans l’utilisation des dons, à notre histoire, à l’exigence que nous nous imposons avec un seul intérêt à l’esprit : celui de nos patients. Cette confiance est un véritable honneur pour nous, et nous mettons tout en œuvre chaque jour pour la mériter ».
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#Science | Health
LES ENTREPRENEURS EN HERBE PARIENT SUR LA WEEDTECH PAR ALEXANDRE KEILMANN
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© Shutterstock - Hanohiki
Si la législation luxembourgeoise interdit la consommation de cannabis, plusieurs pays s’inspirent désormais des Pays-Bas et autorisent sa vente et sa consommation à usage récréatif, alors que d’autres la réservent à un usage thérapeutique. Dès lors, de nombreuses startups fleurissent : si certains business se contentent de vendre ou de produire leurs propres «seeds», d’autres misent sur la combinaison entre marijuana et technologie : la WeedTech.
#Science | Health
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Une nouvelle pousse fait son trou au cœur de la Silicon Valley. Depuis le 9 novembre 2016 et la légalisation de la marijuana récréative dans l’état de la Californie suite à un référendum, un véritable écosystème s’est développé et affiche un fort potentiel. Arcview Market Research révélait que le marché s’élevait à 6,7 milliards de dollars en 2016, et qu’il devrait atteindre les 21,8 milliards en 2020. Le style de vie californien ainsi que l’attrait de l’état pour la technologie et l’innovation en font le terrain de jeu idéal pour tous les entrepreneurs en herbe. Ainsi, l’an passé, 27% du chiffre d’affaires du secteur émanait de Cali.
Malgré ce nouvel engouement et la création de nombreuses startups – la plateforme LeafLink et sa marketplace, le « Uber de la marijuana » Eaze, l’équivalent de TripAdvisor Leafly, le spécialiste de l’analyse Steep Hill, MassRoots avec ses photos partagées en ligne ainsi que ses milliers de tutoriels vidéo, etc – la sphère WeedTech était la grande absente du CES (Consumer Electronic Show), organisé dans l’état du Nevada où la vente de cannabis à usage récréatif est également légale depuis le mois de juillet dernier. Il y a fort à parier que le « business en herbe » y sera représenté l’année prochaine.
Les stars plantent les premières graines
Les effets médicaux également loués
Forcément, cette législation attire des afficionados de cannabis tels que Snoop Dogg, Wiz Khalifa ou encore Curren$y, des rappeurs connus pour leur usage sur scène, en studio et dans leurs clips vidéos, aux quatre coins du monde – et ce peu importe si la loi nationale le permet ou non, ce qui leur a, au fil de leur carrière, causé quelques soucis... Aujourd’hui, ils peuvent clamer une nouvelle fois leur amour pour le chanvre, en toute légalité. Presque naturellement, « Snoop » fait figure de pionnier et a investi dans de nombreuses sociétés du genre, n’ayant pas toutes un côté tech ou digital, mais étant plus axées « produit ». On notera tout de même la création de la plateforme merryjane.com avec des blog posts d’experts, des vidéos et une section e-commerce. Method Man et Redman ont quant à eux misé sur l’app BlazeNow, permettant de localiser son revendeur. Pratique.
Si de plus en plus d’états autorisent l’usage récréatif du cannabis de l’autre côté de l’Atlantique, le Vieux Continent se veut tolérant en matière d’usage médical, avec de nombreux pays qui légifèrent en sa faveur. L’an passé, ce sont notamment l’Allemagne et son voisin polonais qui ont opté pour la légalisation du cannabis thérapeutique, rejoignant ainsi l’Autriche, la Belgique, la Grande-Bretagne, la République tchèque, la Finlande, la France, l’Italie, les Pays-Bas, le Portugal, la Roumanie, la Slovénie, l’Espagne, la Croatie et la Macédoine. Les conditions d’utilisation, d’achat et de culture restent quant à elle bien entendu uniques à chaque pays. Le Grand-Duché, après plusieurs années de pétitions et discussions, semble également faire un pas vers cette dépénalisation en cas d’usage médical : les ministres réunis en conseil le 9 février dernier ont ainsi marqué leur accord avec le projet de règlement grand-ducal déterminant les modalités de prescription et d’accès à la consommation de cannabis à des fins médicales, ainsi que le contenu et la durée de la formation spéciale pour les médecins-spécialistes.
Entre plateformes digitales et comptes bancaires dédiés Comme pour tout business que l’on pourrait qualifier de plus traditionnel, il est nécessaire de soigner sa base de données/clients, et de faciliter l’interaction avec ceux-ci. Baker Technologies, dont le siège se situe à Denver dans le Colorado - premier état ayant légalisé l’usage récréatif de cannabis -, se positionne comme le leader incontesté du CRM du secteur, soit le « Salesforce de la Weed », en quelque sorte. En novembre dernier, la société s’est emparée de son plus proche concurrent, Grassworks Digital, qui se positionne également comme partenaire marketing pour les revendeurs, avec la mise en place de solutions digitales. Puis, aussi surprenant que cela puisse paraitre, le secteur du cannabis a également sa propre « FinTech », sobrement nommée Weed Pay : portails, software, et bien plus encore sont donc disponibles. Ainsi, cette FinTech estampillée cannabis se veut comme un véritable facilitateur dans la mise en place d’un compte en banque et de moyen(s) de paiements pour les sociétés qui souhaitent se lancer dans le business, car à l’heure actuelle, seules 3% des institutions financières présentes aux Etats-Unis sont autorisées à évoluer dans le secteur du cannabis.
En Israël, on mise également sur un usage médical du cannabis et le gouvernement va jusqu’à financer ces initiatives, après avoir annoncé l’an passé son intention d’investir deux millions d’euros dans la recherche liée à la marijuana médicale, incitant ainsi les sociétés privées à se lancer dans de tels projets. C’est notamment le cas de Syqe Medical, qui propose un inhalateur intelligent réservé aux consommateurs de cannabis médical, leur permettant de doser précisément les quantités selon les prescriptions, et dont la solution est ouvertement soutenue par le Ministère de la Santé. Les investisseurs, tout comme le gouvernement israélien, ne se trompent pas : le marché mondial pourrait atteindre les 50 milliards de dollars en 2025.
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#Science | Earth
MAKE OUR PLANET FLAT AGAIN PAR BENJAMIN GARNIER
« Mensonge », « Satanique », « Destruction », tels sont les qualificatifs que donnent les centaines de personnes réunies à l’Embassy Suites Hotel de Raleigh, en Californie, lorsqu’un journaliste de la BBC leur montre une petite balle de caoutchouc représentant la Terre. Les nombreux « flattards » participants à la Flat Earth International Conference 2017 ne sont pas tendres envers ceux qui pensent que la Terre est ronde, défenseurs de la pensée unique et soumis aux soi-disant complots. Un rassemblement unique au monde, organisé les 9 et 10 novembre 2017, qui illustre parfaitement notre société actuelle et ses dérives. Focus et analyse de la Flat Earth Society, avec la gravité qui s’impose.
La théorie de la Terre plate a cette particularité d’avoir un nom beaucoup plus simple et clair que la multitude de représentations qui en est faite et d’énormités qu’elle oppose à la science. Cette théorie stipule que la planète Terre est de forme discoïde, avec le Pôle Nord à son centre. L’Antarctique serait un mur de glace se situant aux extrémités du disque, le Soleil et la Lune orbitant, tel un mobile pour bébé, à seulement quelques milliers de kilomètres au-dessus de la Terre.
banqueroute grâce à une politique industrielle et immobilière audacieuse. Ayant gagné la confiance des gens et une influence grandissante sur la ville, il installe ses propres règles, dont notamment l’apprentissage des préceptes de la Terre plate dans les écoles catholiques, mais également, de manière plus sectaire, qu’il existe un mensonge gouvernemental global autour du phénomène de globe terrestre afin de cacher aux honnêtes gens l’existence de Dieu.
Les hypothèses modernes d’une planète plate se sont répandues au XIXème siècle, sous l’influence de l’écrivain Samuel Rowbotham, qui publia notamment un livre au titre sans équivoque : « Earth Not A Globe ». Elles se répandent pour la première fois dans l’éducation de masse dans la petite ville de Zion dans le Colorado, grâce à ou à cause de Wilbur Glenn Voliva. Evangéliste et platiste convaincu, il est également un excellent stratège et sauve sa ville de la
C’est donc le début d’une des plus fameuses théories du complot, basée sur des préceptes religieux s’opposant à la science pure, accusée elle-même de « scientisme », c’està-dire de croire à des règles scientifiques comme on croit à une religion.
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En 1956, afin de se détacher de l’emprise religieuse sur la théorie de la Terre plate, Samuel Shenton crée l’International Flat Earth Research Society.
#Science | Earth L’homme n’hésite pas à intervenir auprès des populations les plus influençables, que ce soient dans les cercles étudiants ou encore auprès des plus jeunes. A son apogée, l’IFERS comptera plus de 3 500 membres avant de connaître un net déclin et de ne compter officiellement qu’entre 200 et 300 membres dans les années quatre-vingts. Influence et méfiance Alors pourquoi écrire un article sur un mouvement marginal qui semble, dans les chiffres, ne pas avoir un poids conséquent ? Car autant dans les chiffres officiels, les platistes ne semblent pas si nombreux, autant aujourd’hui, avec l’expansion du nombre d’informations sur les réseaux sociaux, le mouvement semble connaître un regain d’importance, au point de pouvoir organiser cette année et programmer en 2018 un forum international sur le phénomène. Internet a permis cette extraordinaire liberté d’expression pour les individus de la planète. Une terre promise pour les adeptes de la théorie du complot, qu’elle concerne le 11 septembre ou l’assassinat de Kennedy. Il est possible aujourd’hui de trouver sur YouTube des dizaines de débats, en confrontation directe ou interposée, entre les deux camps. 106 000 personnes suivent aujourd’hui la page Facebook de la Flat Earth Society, qui apporte son soutien à toutes les initiatives prises pour prouver que notre bonne vieille planète bleue est plate… Comme Mike Hughes, ce Californien qui est convaincu que la Terre est plate. Selon lui, la Terre est un disque et elle est entourée d’un mur de glace pour retenir les océans. La NASA est sous le contrôle de francsmaçons qui défendent l’idée que la Terre est ronde, et Elon Musk fabrique de fausses fusées à partir de ballons dirigeables. Il compte bien le prouver. Ce chauffeur de limousines de 61 ans a déjà dépensé plus de 20 000 dollars dans la conception de fusées. En 2014 et 2017, l’homme avait tenté l’expérience mais échoua...
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Lors de la diffusion de l’arrivée de Thomas Pesquet sur la Station Spatiale Internationale, le chat ouvert sur YouTube suscita un tel nombre de réactions sceptiques, arguant que l’opération s’effectuait dans un hangar, que l’astronaute se sentit obligé de tweeter en guise de réponse, un selfie dans l’espace : « Voilà pour les fans de la théorie du complot persuadés que l’on est dans un hangar sur Terre ». La théorie du complot ne manque pas d’adeptes, mais également d’influenceurs, comme le basketteur Kyrie Irving ou le chanteur B.o.B et son morceau « Flatline ». Une tendance américano-centrée, qui entraine à chaque fois une sortie du célèbre astrophysicien Neil deGrasse Tyson, qui répliqua aux propos le visant dans le morceau de B.o.B lors d’une émission télé : « Tu peux croire en ce que tu veux dans une société libre. Mais si tu penses que la terre est plate et que tu as de l’influence sur d’autres, comme l’ont les rappeurs célèbres, alors être dans le faux signifie être dangereux pour la sécurité et le progrès de notre démocratie. Les explorations et découvertes nous ont sortis de l’ignorance et chaque génération tire profit de ce que l’autre a appris ». Tyson s’attaque ici à une mission impossible face aux complotistes : argumenter. On se retrouve alors très vite face à des arguments irréfutables, arguant que les photos de la Nasa sont truquées, que les appareils GPS sont une supercherie et que la gravité n’est qu’une invention des puissants. Pourquoi ? Pourquoi pas. Pas de véritable réponse, si ce n’est un mépris total pour la physique. Il semblerait donc que la facilité d’accès à l’information ait engendré chez certains un esprit de réflexion simpliste donnant raison à la moindre expérience personnelle se prévalant scientifique ou au moindre photomontage expliqué grâce à des mots compliqués. Lorsque que le journaliste de la BBC demande à Marilyn Teed, participante à la Flat Earth International Conference, la raison qui l’a convaincue que la Terre était plate, elle répond : « J’ai regardé plus de 50 heures de vidéos. Aussi, je suis allée sur la côte dans le New Jersey et j’ai fait mon propre test : j’ai suivi l’horizon du regard d’un point à un autre et … c’est plat ! ». Preuve que chez certains, pour qui une note d’un blog réduit des siècles de recherche et d’explorations périlleuses au rang de « fake news », l’encéphalogramme est aussi plat que la surface terrestre. #10
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#Technology | Cybersecurity
VOTRE PC, NOUVEAU TERRAIN DE JEU DES HACKERS PAR ALEXANDRE KEILMANN
Tous les experts de la cyber-sécurité s’accordent à le dire : la quasi-totalité des failles de sécurité est due à des erreurs humaines. Phishing, sites douteux ou programmes malveillants que l’on télécharge sans y prêter attention ne sont que quelques exemples de failles potentielles. Dans une société toujours plus digitale et avec des devices connectés sur lesquels nous stockons désormais nos informations privées et personnelles, des précautions sont à prendre, rapidement. Urban BEAST partage avec vous ses quelques bons plans et astuces pour renforcer la sécurité de votre PC. Tout d’abord, assurez-vous que les mises à jour de votre « operating system » – Windows, macOS, etc – puissent se faire automatiquement. Les « patchs » permettent ainsi de renforcer la sécurité de votre PC en corrigeant les dernières vulnérabilités identifiées. Equipez votre PC d’un pare-feu et d’un antivirus, et veillez également à les mettre à jour régulièrement, dès que l’éditeur de logiciel vous le propose. Il existe de très bons logiciels gratuits qui vous assureront une protection de base pour une utilisation personnelle quotidenne. Pour plus de sécurité, optez pour une solution plus complète, bien souvent payante. Vos comptes Facebook et Instagram regorgent de photos personnelles mais également d’informations sur votre âge, votre lieu de résidence, etc. #10
La première chose à faire est de choisir un mot de passe complètement sécurisé, en combinant chiffres, variant lettres majuscules et minuscules, mais également en ajoutant des signes de ponctuations, tout en privilégiant la longueur du mot de passe. Pour éviter les mauvaises surprises et s’assurer de pouvoir récupérer vos précieux fichiers en cas de pépin, pensez à sauvegarder régulièrement vos données et créez des images systèmes et points de restauration. Ceux-ci vont permettront de restaurer les fichiers systèmes de votre ordinateur à un état antérieur. Même Mark Zuckerberg le fait : le fondateur de Facebook cache la webcam de son ordinateur avec du scotch. Pour les plus hipsters ou branchés d’entre nous, des gadgets sont désormais disponibles et ils donnent un certain look à votre PC en plus de garantir la confidentialité. Pratique ! Ne laissez pas votre PC portable dans une salle ou tout autre endroit public qui ne vous serait pas familier. La sécurité physique de votre ordinateur est finalement tout aussi importante que sa sécurité technique. Le phishing, ou hameçonnage, est une pratique très répandue. Le principe ? Un (faux) email envoyé par votre (soi-disant) banque, ou tout autre organisme de confiance, vous demande de mettre à jour votre compte, réinitialiser votre mot de passe, etc. Prêtez attention à l’orthographe et à la tournure des phrases, très souvent douteuses, et ne cliquez sous aucun prétexte sur les liens présents dans l’email. Dans le cas où une pièce jointe est attachée à l’email, ne la téléchargez pas. Enfin, pensez à votre prochain, signalez-le !
« MIND THE GAP » WE DO !
En Afrique, et notamment au Bénin, Mali et Togo, les sciences informatiques font partie intégrante de la vie économique. Mais par faute de matériel et de moyens, les écoles ne sont pas équipées et les enfants sont alors privés des connaissances informatiques fondamentales, grand préjudice pour la recherche d’un premier emploi. La Fondation Follereau a donc décidé de lancer en 2011 le projet « Mind the Gap », avec pour but de réduire la fracture numérique dans les écoles béninoises et maliennes, et depuis 2018 dans les écoles togolaises. En 7 ans, 3000 ordinateurs ont été envoyés et installés, permettant à 280 écoles d’être équipées et à 40.000 enfants de se former. Et tout ceci a été possible grâce aux nombreuses entreprises luxembourgeoises qui ont fait confiance à la Fondation en donnant du matériel et en finançant l’envoi des containers. 2018 est à l’heure de la troisième révolution industrielle, mais encore beaucoup de travail reste à mener si nous souhaitons donner un accès informatique à tous.
Au Luxembourg, avoir un ordinateur est évident, ailleurs, ça l’est moins… Si vous souhaitez contribuer à ce projet unique au Luxembourg, et donner aux enfants l’accès à l’information, à la culture et à un premier emploi, vous êtes au bonne endroit.
Plus d’informations sur www.ffl.lu
151, Avenue du Dix Septembre L-2551 Luxembourg Tel : +352 44 66 06 1 - Email : info@ffl.lu
www.ffl.lu
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#Technology | Mobile
L’ÉVOLUTION PARABOLIQUE DU TÉLÉPHONE PORTABLE
PAR FLORENT DUCAT
Il est parfois difficile d’imaginer que les smartphones que nous connaissons aujourd’hui sont le fruit d’une évolution entamée seulement dans les années 80. Retrouvez ci-dessous les grandes étapes de ce changement radical. 1973 Naissance
1999 Nokia 7110
Martin Cooper, ingénieur pour Motorola, développe le DynaTAC, premier téléphone mobile tenant (presque) dans la main. Pour célébrer l’évènement, il passe le premier appel depuis un téléphone cellulaire à son concurrent, Joel Engel de Bell Labs.
Avec son clapet coulissant design, le 7110 est le premier équipé de la technologie WAP, internet simplifié pour téléphones.
1983-84 DynaTAC 8000X Après 10 ans de travail sur différents prototypes, le DynaTAC 8000X reçoit les autorisations nécessaires pour être commercialisé. Malgré le prix très élevé et la faible autonomie (entre 30 minutes et 1 heure), la demande est là. On estime que Motorola a dépensé 100 millions de dollars pour le produire. Hauteur : 25 cm - 33cm avec antenne Largeur : 4,45 cm | Épaisseur : 13 cm Poids : 1,1 kg en 1973, diminué à 790g | Prix : 3.995$ De là, Motorola et ses concurrents s’attellent à réduire la taille et le poids des appareils pour qu’ils tiennent véritablement dans la main, tout en augmentant leurs capacités. 1994 IBM Simon Smartphone avant l’heure, ce prototype d’IBM embarquait un service de messagerie, un PDA, la possibilité d’envoyer et recevoir des fax, des jeux, un logiciel basique de traitement de texte et un écran tactile à la place des touches. Hauteur : 20 cm | Largeur : 6,4 cm | Épaisseur : 3,8 cm Poids : 510 g | Prix : 899$
Hauteur : 12,5 cm | Largeur : 5,3 cm Épaisseur : 2,4 cm | Poids : 141 g 1999 Nokia 3210 Le 3210 intègre pour la première fois l’écriture T9, le jeu Snake et surtout une antenne intérieure. Malgré son succès, il est remplacé dès 2000 par le légendaire 3310. Hauteur : 12,38 cm | Largeur : 5,05 cm Épaisseur : 2,25 cm | Poids : 151 g Prix : 150-200$ 2000 Nokia 3310 Le 3310 devient immensément populaire grâce à son autonomie, sa résistance, la longueur de ses SMS mais aussi son grand nombre de sonneries et de protections personnalisées. Hauteur : 11,3 cm | Largeur : 4,8 cm Épaisseur : 2,2 cm | Poids : 133 g Prix : 130$
1996 Motorola StarTAC
2000 Samsung SPH-M100
Considéré comme le premier « flip-phone » repliable par le haut, le StarTAC est aussi le premier à vibrer en cas d’appel.
Le Samsung SPH-M100 est le premier téléphone à lire des mp3 et a une mémoire impressionnante de 64 MB. Il embarque aussi un port infrarouge pour l’échange de données.
Hauteur : 9,4 cm | Largeur : 5,5 cm | Épaisseur : 1,9 cm Poids : 88 g / Prix : 1000$ #10
Hauteur : 10,6 cm | Largeur : 4,6 cm Épaisseur : 2,3 cm | Poids : 119 g Prix : 399$
#Technology | Mobile
2001 Sharp J-SH04 Ce modèle est le premier à intégrer un appareil photo, d’une résolution de 0,11 mégapixel. Hauteur : 12,2 cm | Largeur : 3,2 cm Épaisseur : 1,3 cm | Poids : 84 g | Prix : 500$
2001 Ericsson R520 Ericsson innove avec le Bluetooth sur son R520, suivi de près par son T39, un des fameux « flip-phones », super tendance dans la première moitié des années 2000, culminant avec le Motorola RAZR V3 en 2004. Hauteur : 13 cm | Largeur : 5 cm Épaisseur : 1,6 cm | Poids : 105 g | Prix : 500$ 2001 Ericsson T68 S’il n’est pas le premier équipé d’un écran couleur (Siemens S10, 1998), le T68 est le premier avec un si bon rendu et à convaincre un vaste public. Son successeur, le Sony Ericsson T68i rencontrera un succès encore plus important l’année suivante. Hauteur : 10 cm | Largeur : 4,8 cm Épaisseur : 2 cm | Poids : 84 g | Prix : 600$ 2002 BlackBerry 5810 BlackBerry sort le 5810, son premier téléphone. L’utilisation d’un casque avec micro est obligatoire pour appeler. Hauteur : 11,7 cm | Largeur : 7,85 cm Épaisseur : 1,8 cm | Poids : 133 g | Prix : 500$ 2002 Nokia 3510i Le SE T68i et le Nokia 3510i sont parmi les mobiles abordables les plus complets de l’époque. Equipés de GPRS, MMS, jeux Java en couleurs et sonneries polyphoniques, ils étaient les stars de la fin d’année. Hauteur : 11,9 cm | Largeur : 5 cm Épaisseur : 1,7 cm | Poids : 106 g | Prix : 230$ 2003 Nokia 6650 La même année, le 6650 est le premier à supporter le réseau 3G. Hauteur : 13,2 cm | Largeur : 5,2 cm Épaisseur : 2,5 cm | Poids : 141 g | Prix : 270$
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2003 Nokia N-Gage Nokia lance le téléphone/ console portable N-Gage. Le succès ne sera jamais au rendez-vous, l’engin hésitant entre deux fonctions et n’étant finalement pratique pour aucune des deux. Hauteur : 13,37 cm | Largeur : 6,97 cm Épaisseur : 2,02 cm | Poids : 137 g | Prix : 300$ 2007 iPhone S’il n’est d’un point de vue technologique le premier en rien, l’iPhone d’Apple lance en 2007 un mouvement toujours d’actualité aujourd’hui. Les smartphones actuels reprennent pratiquement les mêmes caractéristiques, à commencer par l’écran tactile occupant la presque totalité de la surface. Hauteur : 11,5 cm | Largeur : 6,1 cm | Épaisseur : 1,16 cm Poids : 135 g | Prix : àpd 499$ pour 4Go L’année suivante sort le HTC G1, premier smartphone utilisant Android. 2011 Samsung Galaxy Note Les écrans toujours plus grands des smartphones, à l’inverse de la vague de miniaturisation que le téléphone connaissait les 25 premières années, aboutissent aux « phablettes », hybrides entre téléphones et tablettes. Le Galaxy Note n’est pas le premier mais celui qui a popularisé le genre. Hauteur : 14,68 cm | Largeur : 8,3 cm Épaisseur : 0,965 cm | Poids : 178 g | Prix : àpd 300$ Depuis, les téléphones changent peu. Quel est l’avenir du téléphone portable ? Quelques expériences actuelles tournent autour de smartphones modulables, bien que la tendance ne décolle pas. On peut notamment citer le Projet Ara de Google, mort dans l’œuf, le Fairphone 2, le PuzzlePhone ou l’Eco-Mobius de ZTE. Dans une moindre mesure, Motorola a lancé sa série Z, proposant d’ajouter à la face arrière du téléphone des extensions (projecteur, haut-parleur, zoom…). Le prix de ces « moto mods » reste à l’heure actuelle un frein à la conquête du marché. Pas encore de nouvelle (r)évolution en vue donc.
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#Technology | Blockchain
LES DATES CLÉS DE L’HISTOIRE DES MONNAIES VIRTUELLES PAR ALEXANDRE KEILMANN
Si les origines des crypto-monnaies remontent aux années 70, aux Etats-Unis avec la création de l’algorithme RSA, le phénomène n’arrive aux oreilles du commun des mortels qu’au début de l’année 2009, avec la création de la blockchain… et du bitcoin. Depuis, de nombreuses institutions bancaires s’y intéressent et réalisent des transactions mais le débat reste entier : doit-on réguler ces monnaies virtuelles ? Comment contrôler la fluctuation de celles-ci ? Retour sur l’histoire des crypto-monnaies en 17 dates clés. 3 Janvier 2009 Création de la première monnaie virtuelle décentralisée, par une personne utilisant le pseudonyme « Satoshi Nakamoto » : le bitcoin (BTC). Il réalise une transaction avec un certain Hal Finney. Cette crypto-monnaie utilise la technologie de la blockchain, ou «chaîne de blocks». 22 Mai 2010 Un développeur de Floride, Laszlo Hanyecz, dépense 10 000 BTC pour s’offrir deux pizzas, ce qui représente la première utilisation de monnaie virtuelle « dans le monde réel ». Janvier 2011 Le site Silk Road est mis en ligne sur le Darknet par son fondateur Ross Ulbricht, sous son pseudonyme « Dread Pirate Roberts ». Le marché virtuel est rapidement prisé pour y effectuer des activités illégales. 9 Février 2011 Un peu plus de deux ans après la première transaction de bitcoin, la monnaie virtuelle atteint pour la première fois une valeur équivalente au dollar américain. 2012
Lancement de Ripple, un réseau de transactions qui contient également une crypto-devise, les Ripples (XRP).
Juillet 2013
astercoin lance la première ICO (Initial Coin Offering, ou levée de fonds en crypto-monnaie). M Les ICOs permettent d’obtenir des jetons, ou tokens, qui sont ensuite échangeables sur les plateformes de crypto-monnaies.
Novembre 2013 La société Virgin Galactic, qui promet des vols commerciaux dans l’espace, accepte désormais des paiements en bitcoins. Décembre 2013 Vitalik Buterin publie son livre blanc dans lequel il décrit son projet Ethereum. Au début de l’année suivante, il met en prévente les premiers ethers (ETH) pour financer son projet. 25 Février 2014 La plateforme d’échange de bitcoins, basée à Tokyo, MtGox, s’effondre brutalement suite à une cyberattaque. Les pirates ont détourné 744 408 bitcoins. #10
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#Technology | Blockchain
Février 2015
Plus de 100 000 commerçants acceptent désormais le bitcoin, aux quatre coins du monde. On citera notamment Microsoft, Dell, Twitch, Expedia ou encore PayPal.
Janvier 2016 The People’s Bank of China (PBOC) annonce son intention de lancer sa propre crypto-monnaie. Avril 2016 Bitstamp arrive au Luxembourg et devient la première plateforme d’échange BTC/EUR à obtenir une licence nationale. Mai 2017
Plus de 1 000 monnaies virtuelles circulent sur le marché.
17 Décembre 2017 Le bitcoin atteint des records et sa valeur approche les 20 000 dollars. Quelques jours plus tard, elle chutera de 30%. Janvier 2018
Depuis la Luxembourg House of FinTech, le leader japonais des échanges de cryptomonnaie Bitflyer se lance en Europe après avoir obtenu une licence pour opérer dans l’Union européenne.
Janvier 2018
On recense près de 1 400 monnaies virtuelles.
© Shutterstock - Dmi T
26 Janvier 2018 Une cyberattaque fait disparaître les NEMs de 260 000 clients de la plateforme d’échange japonaise Coincheck, soit l’équivalent, à cette époque, de 46 milliards de yens ou 400 millions de dollars.
#10
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#Rubrique | Index
Personnalités Adam Hill 57 Adebayo Akinfewa 30, 31 Adonis Johnson 33 Afrika Bambaataa 48, 49 Andy (Lilly) Wachowski 20 Anne Gromersch 12 Apollo Creed 33 Ariane Walker 57 Ariel Schulman 20 B.o.B 65 Bando 48 Barbara 50 Batman 9 Bernard Kouchner 58, 60 Bernard Zekri 48 Bill Haley 50 Billy Beane 33 Bol Bol 28 Brad Pitt 33 Brian Clough 33 Bugs Bunny 32 Burt Munro 32 CornBread 48 Curren$y 63 Dominique Godard 52 Don Revie 33 Donald Trump 1 Eddie Cochran 50 Edward Snowden 20 Elon Musk 16, 65 Elvis Presley 24, 50 Emmanuel Yarbrough 31 Eric Cantona 57 François Bausch 4, 10, 12 François Pienaar 33 Frederik Dallmeyer 16 Futura2000 48, 49 Gérard Daguerre 50 Gérard Depardieu 50 Gérard Lopez 1 Grandmaster Flash 48 Guillaume Depardieu 50 Hal Finney 70 Henry Chalfan 49 Henry Joost 20 Hugo Martinez 48 IAM 44 James Bond 14 James Prigoff 49 Jean Duffubet 56 Jean Schiltz 11 Jean-Claude Juncker 25 Jean-Pierre Klein 56 Joel Engel 68 Joel Fernandes 12 John F. Kennedy 65 Johnny Hallyday 50 Jonah Hill 33 K-Maro 1 Landry Gandemer 22 Larry (Lana) Wachowski 20 Laszlo Hanyecz 70 Laurence Bosi 57 Laurent Witz 1 Les Chaussettes noires 50 Mad Max 9 Magali Guichardon 57 Manute Bol 28, 29 Marc Hansen 4
Marilyn Teed 65 Mariusz Pudziabiwski 28 Mark Zuckerberg 66 Marquis de Sade 56 Martha Cooper 49 Martin Cooper 68 Method Man 63 Metroïd 27 Michaël Harboun 18 Michael Jordan 32 Mike Hughes 65 Mohammed Ali 32 Morgan Freeman 33 Naim Suleymanoglu 30 Neil deGrasse Tyson 65 Neslon Mandela 33 Niki Lauda 33 NTM 44 Oeno 49 Oliver Stone 20 Pascale Soares 58 Paul Rudd 9 Peter Brand 33 Pierre-Yves Meert 12 Redman 63 Ridley Scott 20 Robert Zemeckis 14 Rock Steady Crew 48 Rocky Balboa 33 Roger Rabbit 32 Ross Ulbricht 70 Samuel Rowbotham 64 Samuel Shenton 64 Satoshi Nakamoto 70 Sidney 44, 49 Slinkachu 9 Snoop Dogg 63 SONER 44 Spiderman 9 Sugarhill Gang 49 Super Mario 27 Sylvester Stallone 33 Taki 183 48 Thomas Pesquet 65 Thor 8 Vincent Callebaut 5 Vitalik Buterin 70 Wilbur Glenn Voliva 64 Willem Speerstra 49 Wiz Khalifa 63 Zelda 27 Marques & Sociétés Airbnb 12 Airbus 17 Airflow 14 ALD Automotive 12 Alpha Industries 36 Anna Field 39 Apple 69 Arcelor-Mittal 4, 5 Assystem 14 Atari 26 Auchan 4 Baïja 35 Baker Technologies 63 BBC 64 Bell Labs 68 Benefit 34 Bentley 14
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Bitstamp 71 BlackBerry 69 Bombardier 17 Bumble and Bumble 34 By Terry 35 Cadillac 15 Caligrafizm 47 CFL 12 Chanel 35 Chevrolet 16 Christian Louboutin 38 Citroën 47 Clémence & Margaux 39 Croix-Rouge 57 Crosley 40 CTG Luxembourg PSF 22 Dassault Systems 18 Davines 34 Dell 71 Deloitte 5 Design House Stockholm 40 Desigual 39 Diekirch 4 Dior 36 Disney 8, 9 Dou My Hands 34 Eaze 63 Element 36 Emporio Armani 39 Ericsson 69 Expedia 71 Facebook 20, 65 Ferm Living 40 Ferrari 33 Flammarion 57 Fomm 16 Ford 15 Fossil 36 Fox 9 Frank Body 34 Garancia 34 Google 12, 18, 69 Grand Design 9 Guerlain 34 Hackett London 36 Hawaiian Tropic 35 IBM 68 IKEA 40 Kassou 14 Kat Von D 38 La Redoute 40 Lamborghini 17 Lancaster 35 Le Slip Français 36 LeafLink 63 LeasePlan 12 L’Enfant Roi 52 LHoFT 71 L’Occitane 35 LOSC 1 Lotus 14 Luxair 1 MAG 14 Maisons du Monde 40, 41 Marvel 8 MassRoots 63 Master & Dynamic 36 McLaren 16, 33 Médecins Sans Frontières 58, 60
Mercedes-Benz 15 Microsoft 12, 71 MIT 16 Morgan 38 Motorola 68, 69 NASA 65 National Bureau of Economic Research 1 Netflix 12,26 New Look 38 Nina Ricci 35 Nintendo 26 Nissan 16 Nokia 68, 69 Nuxe 34 Ögon 36 Only 39 Origins 34 PayPal 71 Peugeot 14, 15 Pixar 9 Polo Ralph Lauren 36 Pols Potten 40 Pschhh! 44, 47 RATP 48 Rinspeed 14 Roche Bobois 40 Royal Hamilius 4 Salesforce 63 Samsung 12, 68, 69 Savon Stories 35 Seafolly 39 Sega 26 Sephora 35 Sharp 69 S-Hub 11 Smart 15 SNCF 49 Star Wars 8 Steep Hill 63 Swarovski 38, 39 Syqe Medical 63 Terrafugia 15 The People’s Bank of China 71 Thomas Sabo 36, 38, 39 Tommy Hilfiger 36, 37 Too Faced 35 Toyota 16 TVNZ 9 Twitch 71 Uber 12 United Nude 17 Valentino 38 Vanessa Seward 39 Virgin Galactic 70 Wandertea 35 Weed Pay 63 YouTube 18, 65 Yves Saint Laurent 34 Zadig & Voltaire 38 Zeus 40 ZTE 69
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Couverture par Arnaud Meisch (Farvest) Distribution par Post Luxembourg & Euro-Sprinters Impression : 10.000 ex ISSN : 2418-4780
ÉDITEUR Farvest 10A, rue des Mérovingiens Z.I.A Bourmicht L-8070 Bertrange Tél. : +352 26 27 69 1 Fax : +352 26 27 69 32 RCS : B76419
La prochaine édition de BEAST paraîtra en Avril 2018. Digital, Tech & Space seront une nouvelle fois à l’agenda du sommet du web, ICT Spring, et seront décryptés dans les colonnes de BEAST #11.
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