FAWE Annual Report - French

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RAPPORT ANNUEL DU FAWE


RAPPORT ANNUEL FAWE 2020

Le Forum des éducatrices africaines (FAWE) est une organisation non gouvernementale panafricaine qui opère à travers 34 antennes nationales présentes en Afrique subsaharienne pour promouvoir l›éducation des filles et des femmes. La vision, la mission et l›objectif du FAWE sont tous résolument tournés vers le bien-être de l›éducation des filles. Afin accomplir sa mission de “promouvoir l›équité et l›égalité des genres dans l›éducation en Afrique”, le FAWE utilise une approche holistique à quatre volets. Notre réseau comprend 34 Antennes nationales semi-autonomes basées dans 33 pays d›Afrique sub-saharienne. Le Secrétariat régional du FAWE est basé à Nairobi, au Kenya. Bénin, Burkina Faso, Burundi, Cameroun, Tchad, Comores, Congo, Éthiopie, Gabon, Ghana, Guinée, Kenya, Liberia, Madagascar, Malawi, Tchad, Mali, Mozambique, Namibie, Nigeria, R.D. Congo, Rwanda, Sénégal, Seychelles, Sierra Leone, Somalie, Sud-Soudan, Swaziland, Tanzanie, Gambie, Togo, Ouganda, Zambie, Zanzibar et Zimbabwe. Zimbabwe.

DROIT D’AUTEUR: la présente publication ne peut être reproduite à quelque fin que ce soit sans l’autorisation écrite préalable du FAWE. Le FAWE ne peut être tenu responsable d’éventuelles inexactitudes. Des extraits de cette publication peuvent être copiés pour être utilisés dans le cadre de la recherche, du plaidoyer et de l’éducation, à condition que la source soit citée. ©FAWE Forum des éducatrices africaines (FAWE).

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RAPPORT ANNUEL FAWE 2020

Table des matières

Sommaire exécutive

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Remerciements vii Préambule viii Liste d’acronymes

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1.0 Permettre aux filles d’avoir accès à l’éducation et à l’autonomie économique 1 1.1 Permettre l’accès à une éducation de qualité 1 1.2 Autonomiser les femmes en leur permettant d’acquérir des compétences 2 2.0 Les modèles clairs du FAWE sur l’éducation des filles 6 2.1 Améliorer la participation et l’innovation des filles dans le domaine des STIM 7 2.2 Mise à l’échelle du modèle de pédagogie sensible au genre (GRP) 9 2.3 Le modèle Tuseme “Parlons-en” 10 2.4 Plaidoyer et engagement politique 10 3.0 Une forte capacité institutionnelle permettant au FAWE de réaliser son mandat 17 3.1 Bon gouvernement d’entreprise 17 3.2 Renforcement des capacités du réseau 17 3.3 Mobilisation des ressources 17 3.4 Financement 19 4.0 Renforcer la fonction de recherche et de gestion des connaissances 22 4.1 Renforcer le suivi, le rapportage, l’évaluation et l’apprentissage (MREL) 22 4.2 Recherche et documentation 22 4.3 Communication et publications pour la visibilité 23 5.0 Enseignements tirés de 2020 26

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RAPPORT ANNUEL FAWE 2020

Sommaire exécutif

Le présent rapport annuel 2020 met en lumière les réalisations obtenues de janvier à décembre, conformément aux résultats clés pour la période 2020; en tandem avec les domaines de résultats clés du Plan stratégique 2019-2023 du FAWE. Le FAWE est fier de signaler qu’en dépit des énormes défis provoqués par la pandémie de COVID-19, il a pu réaliser des progrès remarquables pour autonomiser les filles et les femmes en Afrique, comme le soulignent les sections qui suivent. Le FAWE a permis aux filles et aux jeunes femmes vulnérables d’accéder à l’éducation et de la poursuivre à tous les niveaux, et a fait un pas de plus pour relever les défis auxquels elles étaient confrontées en raison des complexités découlant de la pandémie de COVID-19. L’accès et la qualité de l’éducation ont été largement réalisés grâce à l’octroi de bourses pour l’enseignement secondaire et universitaire, à un programme de transition vers l’enseignement supérieur en Ouganda et à l’enseignement virtuel et à distance. Un soutien supplémentaire a été apporté sous forme de mentorat, de conseils et d’ensembles d’aides, afin que les étudiants n’abandonnent pas ou ne désespèrent pas de reprendre leurs études lorsque leur gouvernement rouvrira les établissements scolaires. Dans la même optique, bien que 2020 ait été une année de difficultés économiques, largement provoquées par la pandémie de COVID-19, le FAWE a doté les femmes de compétences qui ont permis d’augmenter les revenus des ménages. Cette intervention d’autonomisation économique, mise en œuvre principalement au Mali et à Zanzibar, a bénéficié d’un soutien public et privé et a permis de tirer d’immenses enseignements pour combler le fossé entre le genre et la pauvreté des femmes en Afrique. Combattre la pauvreté est peut-être nécessaire maintenant, plus que jamais, en raison des ondes de choc économiques découlant de la pandémie de COVID-19 (CEA, 2021) . En 2020, il y a eu un consensus mondial concernant l’importance de la science, de la technologie et de l’innovation (STI) dans le secteur de l’éducation. Plusieurs pays, y compris les pays d’Afrique subsaharienne (ASS), ont adopté l’apprentissage en ligne, suite à la fermeture d’établissements scolaires en raison de la maladie à virus Corona de 2019 (COVID 19). Les leçons tirées des innovations du FAWE dans le domaine des sciences, de la technologie, de l’ingénierie et des mathématiques (STIM), dans 11 pays d’Afrique, apportent donc des enseignements précieux en matière d’apprentissage numérique en ligne, d’innovation des enseignants et des apprenants, dans des environnements sensibles au genre et favorables aux filles. Le rapport met également en évidence des solutions aux défis auxquels sont confrontées les étudiantes, en plus de permettre aux enseignants et aux étudiants d’accéder à du matériel pédagogique allant bien au-delà des manuels scolaires. Par la suite, ces leçons seront utiles au moment où plusieurs pays adoptent les technologies numériques et

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ce, pendant et après la période de COVID-19. La période considérée souligne encore l’importance d’une programmation et d’interventions sensibles au genre, en tant que facteur déterminant pour garantir l’inclusion et ne laisser personne de côté, conformément à l’engagement de l’Agenda 2030 et de l’Agenda 2064. Cela est particulièrement important pour faire face à des situations particulièrement difficiles et stimulantes telles que les normes socioculturelles, les stéréotypes de genre, la santé et les droits sexuels et reproductifs, la violence fondée sur le genre, la violence basée sur le genre en milieu scolaire, les mariages précoces, les grossesses adolescentes, l’absentéisme et l’abandon scolaire, ainsi que l’éducation dans les situations d’urgence, de conflit et de post-conflit. Dans l’ensemble, en s’appuyant sur ses interventions et sur les informations recueillies auprès des réseaux internationaux et régionaux, le FAWE a consolidé sa recherche et son plaidoyer, en répondant aux questions existantes et émergentes, dans le but de combler les lacunes en matière de droits et d’éducation des femmes et des filles. Ces efforts de plaidoyer ont tiré parti des plateformes disponibles et des partenariats stratégiques et ont été constamment renforcés par le partage des expériences et des leçons apprises. Dans l’ensemble, au cours de la période considérée, le FAWE est resté actif, compétent et financièrement stable au niveau du secrétariat, et a continué à travailler en réseau avec ses antennes nationales et à les soutenir. Un certain nombre d’activités ont été mises en œuvre avec succès à travers le réseau du FAWE, malgré la pandémie qui a paralysé le secteur de l’éducation dans le monde et en Afrique, entraînant la fermeture d’établissements scolaires, l’interdiction de rassemblements publics et l’introduction de restrictions de voyage. D’importantes leçons apprises sont mises en évidence dans le présent rapport et contribueront à orienter les interventions du FAWE en 2021. Martha R.L Muhwezi Directrice exécutive


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Remerciements

Le présent rapport est le fruit de l’initiative et de la coordination du Secrétariat régional (SR) du Forum des éducatrices africaines (FAWE), sous la direction de la Directrice exécutive, Mme Martha R.L Muhwezi. Le Secrétariat régional tient à remercier le Comité exécutif du FAWE, qui a joué un rôle primordial en fournissant une orientation stratégique et un soutien, au cours d’une année particulièrement difficile. Nous tenons à remercier chacune de nos trente-quatre antennes nationales pour leur disponibilité, leur énergie et leur enthousiasme à promouvoir l’éducation des femmes et des filles. La mise en œuvre des activités du FAWE et de son réseau a été rendue possible grâce au soutien financier généreux de divers partenaires. Nous sommes très reconnaissants pour leur soutien financier et leurs conseils qui nous ont permis de jouer un rôle déterminant dans la promotion de l’éducation des filles et des femmes en Afrique. Nous tenons également à saluer le soutien continu de nos collègues de l’Union africaine (UA). Nos sentiments de gratitude vont à toute l’équipe du Secrétariat régional du FAWE: la Directrice exécutive, Mme Martha R.L Muhwezi, la Directrice exécutive adjointe Teresa Omondi et Juliet Kimotho, Kelvin Omwansa, Julie Khamati, Michael Onguss et Emily Buyaki, qui ont travaillé sans relâche sur ce rapport. L’équipe a tiré des leçons inestimables sur: le plaidoyer régional et l’engagement politique sur des questions relatives à l’autonomisation et à l’éducation des femmes et des filles ; les modèles démontrables du FAWE qui ont un impact et changent la vie des gens ; l’amélioration de la recherche, de la communication, du suivi, de l’évaluation et de l’apprentissage, et la garantie d’une bonne gouvernance d’entreprise et d’une capacité institutionnelle, au cours de la période considérée.

Nous sommes très reconnaissants pour leur soutien financier et leurs conseils qui nous ont permis de jouer un rôle clé dans la promotion de l’éducation des filles et des femmes à travers l’Afrique.

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Préambule

La pandémie de COVID-19, considérée comme la plus grande perturbation des systèmes éducatifs de l’histoire, a frappé le monde au début de 2020. Face à ces défis sans précédent, le Forum des éducatrices africaines (FAWE) a dû réorienter ses stratégies pour relever les nouveaux défis qui se présentaient. Le présent rapport se focalise sur les leçons apprises et les défis enregistrés en 2020, en particulier dans le cadre des quatre objectifs stratégiques du FAWE, inspirés par: L’Agenda 2030 pour le développement durable, (Agenda 2030) ; L’Agenda continental : Agenda 2064 : L’Afrique que nous voulons (Agenda 2064) et la Stratégie continentale de l’éducation pour l’Afrique (CESA 2016-2025), ainsi que les plans du secteur de l’éducation des 34 pays africains dans lesquels ses antennes sont basées. Plus de filles que jamais sont scolarisées et restent à l’école, mais des disparités flagrantes liées au genre et à d’autres facteurs d’exclusion ont persisté (Plan International, UNICEF et ONU Femmes, (2020) . En 2020, ces disparités ont été exacerbées par la pandémie de COVID-19 qui a frappé le monde au début de l’année. En août 2020, la pandémie avait déjà affecté près de 1,6 milliard d’apprenants dans plus de 190 pays du monde, principalement à cause de la fermeture d’écoles et d’autres espaces d’apprentissage. En outre, elle avait touché 94 % de la population étudiante mondiale, et jusqu’à 99 % dans les pays à faibles et moyens niveaux de revenus (PNUD, 2020) . En Afrique, la pandémie a pesé lourdement sur le statut socio-économique et l’éducation des enfants, des jeunes et des adultes les plus vulnérables, notamment les filles, les jeunes femmes, les personnes vivant dans des milieux défavorisés ou ruraux, les réfugiés, les personnes déplacées et les personnes en situation de handicap. La pandémie a exacerbé les disparités déjà existantes et menace de réduire à néant les progrès réalisés dans le domaine de l’éducation. Au cours de l’année 2020, malgré les défis mondiaux, régionaux et nationaux, le FAWE a continué à travailler sans relâche dans le cadre de son mandat, afin de doter les filles et les femmes africaines des aptitudes, des valeurs et des compétences nécessaires pour réaliser pleinement leur potentiel. Au niveau régional,

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le FAWE a canalisé ses efforts vers le plaidoyer pour que les gouvernements africains mettent en place des politiques permettant à tous les apprenants, en particulier les filles, d’avoir une chance de reprendre l’école après la pandémie. Ses interventions ont permis de tirer des leçons précieuses qui pourraient aider à la mise en place de cadres politiques adaptés dans les circonstances continentales et mondiales actuelles. Parmi les domaines d’apprentissage notables, citons: l’utilisation de l’apprentissage à distance comme mesure palliative ; la sensibilité au genre et l’innovation comme facteurs importants d’améliorer l’éducation des filles en sciences, technologie et mathématiques (STIM) ; l’importance d’atténuer la violence basée sur le genre (VBG) et la violence scolaire liée au genre (SRGBV) ; la prise en compte des problèmes de santé reproductive des adolescents qui affectent les filles ; le partage des meilleures pratiques et le maintien de partenariats stratégiques, même dans les moments les plus difficiles. Nous espérons donc que le présent rapport sera utilisé par les gouvernements régionaux, les ministères de tutelle nationaux, les partenaires au développement et d’autres parties prenantes du secteur de l’éducation pour tirer des leçons en vue d’une mise à l’échelle, d’une reproduction et d’une programmation dans la période de COVID-19 et celle d’après. Honorable Simone De Comarmon, Présidente, Conseil d’administration du FAWE


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Liste d’acronymes

ACERWC ADEA AU AU/CIEFFA AUWGDD CAE CDI CEDEAO CESA CIES COE COVID-19 EACSOF EFTP EiE ESC FAWE FAWE Kenya FAWE Malawi GAA GENCED GES4CESA GIMAC GRP ICT IGA IIRCA IOME KS4P LGIHE MEMPROW MOE MREL MTR NC OCA OSC RDC SDSR S&E SR STIAM STIM UNGEI UNESCO USD VBG WACSOF WPP YOCEL

Comité Africain d'Experts sur les Droits et le Bien-être de l'Enfant Association de pour le Développement de l'Éducation en Afrique Union africaine Centre International pour l'Éducation des Filles et des Femmes en Afrique /Union Africaine La Direction Femmes, genre et développement de l’Union africaine Communauté d’Afrique de l’Est Initiative de développement communautaire Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest Stratégie continentale d'éducation pour l'Afrique (CESA 16-25) Association d'éducation comparée et internationale Centre d’excellence Maladie à virus corona 2019 Forum des organisations de la société civile d'Afrique de l'Est Organisme d'enseignement et de formation techniques et professionnels L'éducation dans les situations d'urgence Éducation Sexuelle Complète Forum des éducatrices africaines FAWEK FAWEMA Alliance du Plaidoyer pour les filles Centre pour le renforcement de l'autonomie des femmes Stratégie d'Égalité des Sexes pour la Stratégie Éducative Continentale pour l'Afrique Le Genre est mon Programme de Campagne Pédagogie Sensible au Genre Technologies de l'information et de la communication Activités génératrices de revenus Institut international pour le renforcement des capacités en Afrique S&E intégrés en ligne Programme "Kenya Skills for Prosperity" (compétences pour la prospérité) Institut d'enseignement supérieur Luigi Giussani Programme de mentorat et d'autonomisation pour les jeunes femmes Ministères de l’éducation Suivi, rapports, évaluation et apprentissage Examen à mi-parcours Antenne(s) nationale(s) Évaluation de la Capacité Organisationnelle Organisation de la Société Civile République démocratique du Congo Santé et droits sexuels et reproductifs Suivi et évaluation Secrétariat régional Sciences, technologies, ingénierie, arts et mathématiques Sciences, technologies, ingénierie et mathématiques Initiative des Nations Unies pour l'Éducation des Filles Organisation des Nations Unies pour l'Éducation, la Science et la Culture Dollar américain Violence basée sur le genre Forum de la société civile ouest africaine Participation des femmes à la vie politique Coalition de la jeunesse pour l'éducation au Liber

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RAPPORT ANNUEL FAWE 2020

01 Permettre aux filles d’avoir accès à l’éducation et à l’autonomie économique

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Permettre aux filles d’avoir accès à l’éducation et à l’autonomie économique 1.0 Permettre aux filles d’avoir accès à l’éducation et à l’autonomie économique A part quelques exceptions, les écoles ont été fermées dans tous les pays d’Afrique, d’Asie et d’Amérique latine en 2020. Cette situation a entraîné une pression supplémentaire sur les systèmes éducatifs des pays en développement, dont beaucoup peinent à offrir une éducation de qualité à tous. La fermeture d’écoles a eu des effets néfastes sur l’apprentissage, menaçant de faire reculer les inscriptions et les acquis en matière d’éducation. Face à ces défis imprévus, le FAWE a mis l’accent sur l’utilisation de différentes stratégies pour permettre à ses bénéficiaires de continuer à accéder à une éducation de qualité. Les efforts du FAWE sont présentés dans les sections qui suivent.

1.1

Permettre l’accès à une éducation de qualité

Dans le cadre de son programme de bourses d’études, le FAWE octroie diverses bourses (bourses entières et demi-bourses). L’objectif du programme est de permettre à des étudiants brillants issus de milieux défavorisés de s’inscrire, de rester à l’école, de terminer leur parcours scolaire et de passer au monde professionnel. En 2020, le FAWE a continué à soutenir les étudiants grâce à des bourses d’études offertes au niveau de l’enseignement secondaire et supérieur. Toutefois, elle a procédé à des ajustements pour s’adapter à l’évolution du paysage éducatif, découlant de la pandémie de COVID-19. Le Tableau 1 présente les différentes bourses d’études et le nombre d’étudiants soutenus par pays d’étude. Tableau1: Étudiants par pays d’étude soutenus par le programme de bourses d’études du FAWE en 2020

ETUDIANTS PAR PAYS D’ETUDE SOUTENUS PAR LE PROGRAMME DE BOURSES D’ÉTUDES DU FAWE EN 2020

Favoriser l’accès des jeunes garçons et filles à une éducation de qualité en Ethiopie

Ethiopie

526

Nombre d’étudiants soutenus au niveau supérieur Rwanda

1349

Ouganda

274

Etudiants bénéficiaires de bourses d’études pour poursuivre leur cycle universitaire en Inde Nombre de candidats retenus pour une bourse d’études supérieures dans le cadre du Commonwealth au Royaume-Uni.

Inde

7

Royaume-Uni

24

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Permettre aux filles d’avoir accès à l’éducation et à l’autonomie économique La majorité des 1761 étudiants soutenus en 2020 poursuivaient des études dans les trois antennes du FAWE que sont l’Éthiopie, le Rwanda et l’Ouganda, tandis que sept d’entre eux étaient destinés à l’Université Koneru Lakshmaiah en Inde pour la rentrée de juillet 2020. En outre, 24 filles ont été nominées par le FAWE pour les bourses d’études supérieures du Commonwealth, valables au Royaume-Uni. Le programme a toutefois subi quelques difficultés à cause de la pandémie de COVID-19. En conséquence, 52 boursiers du Rwanda et 138 de l’Éthiopie, respectivement, ont dû reporter l’obtention de leur diplôme et l’accès à l’enseignement supérieur jusqu’en 2021. Malgré les problèmes liés à la COVID-19, le FAWE a procédé à des ajustements pour s’assurer que les étudiants profitent au maximum du programme. En Ouganda, 60 boursiers ont été inscrits à des cours de transition, afin de leur permettre d’atteindre les conditions d’entrée nécessaires pour s’inscrire à des cours de licence/diplôme dans des disciplines scientifiques. Le programme de transition en Ouganda est un programme phare mis en œuvre par le FAWE et la Fondation MasterCard. Son objectif est d’aider les étudiants des districts défavorisés à accéder à des programmes d’enseignement supérieur. Jusqu’à présent, quatre universités ougandaises ont manifesté leur intérêt pour le programme de transition et son intégration dans leur programme d’études. Compte tenu des circonstances qui prévalaient à l’époque, cette initiative arrivait à point nommé, notamment pour les étudiants cibles issus de milieux extrêmement défavorisés. En plus du soutien direct aux bourses d’études, le FAWE a fait un pas de plus pour relever les défis auxquels les boursiers étaient confrontés, suite aux complexités découlant de la pandémie du COVID-19. Le FAWE a fourni à un total de 1679 boursiers (330 pour l’Ouganda, 823 pour le Rwanda et 526 pour l’Ethiopie) une allocation pour subvenir à leurs besoins essentiels pendant la pandémie. Par ailleurs, les boursiers ont pu continuer à apprendre en suivant des cours en ligne au Rwanda, en bénéficiant du soutien de spécialistes en Ethiopie et en effectuant des recherches en Ouganda. De plus, l’allocation a permis d’augmenter le revenu familial et certains boursiers ont pu mettre en place des activités génératrices de revenus (AGR). Le soutien apporté comprend également une aide au logement pour 12 boursiers en Éthiopie, qui n’ont pas pu rentrer chez eux après la fermeture de l’école en raison de la COVID-19. Les boursiers du programme d’orientation prolongée, qui devaient accéder à l’enseignement supérieur en 2020, ont pu garder l’espoir grâce à la camaraderie et au maintien du contact pendant qu’ils étaient chez eux tout au long de la pandémie. Dans l’ensemble, les étudiants ont bénéficié d’un encadrement et de conseils afin d’atténuer les effets psychologiques, émotionnels et physiques de la pandémie. Ces ajustements ont permis de s’assurer que les étudiants n’abandonnent pas ou ne perdent pas l’espoir de reprendre les cours lorsque leurs gouvernements rouvriront les établissements scolaires. En outre, à des fins d’apprentissage et de reproduction éventuelle dans les pays du projet, le FAWE, en partenariat avec l’Association pour le développement de l’éducation en Afrique (ADEA) et l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO), a documenté, de manière progressive, des idées innovantes qui favorisent l’éducation des filles et des femmes. La 1ère phase a porté sur l’éducation des filles au niveau secondaire et la 2ème phase a examiné la promotion de la participation des enseignantes dans les milieux difficiles d’accès. La 3ème phase était basée sur une étude de suivi des succès de la 1ère phase, menée au Sénégal, en Sierra Leone et au Zimbabwe. Les impacts de la 1ère phase de l’intervention ont été efficacement documentés et diffusés aux ministères de l’éducation respectifs, ainsi qu’à d’autres parties prenantes de l’éducation et organisations similaires. La documentation peut être consultée en cliquant sur le lien suivant.

1.2

Autonomiser les femmes en leur permettant d’acquérir des compétences

Afin d’autonomiser les filles et les femmes sur le plan économique, le FAWE met en œuvre des programmes axés sur l’amélioration des compétences grâce à l’enseignement et la formation techniques et professionnels (EFTP) et à la fourniture d’une formation à l’entrepreneuriat. Le FAWE

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Une bénéficiaire du projet de culture d’algues à Zanzibar intègre une composante de durabilité à la fois dans l’EFTP et dans la formation en entreprenariat, en établissant des partenariats avec des institutions d’EFTP et d’autres organisations, en fournissant des subventions de démarrage pour soutenir la création d’entreprises et en inscrivant les filles et les femmes dans des centres d’incubation d’entreprises pour un soutien supplémentaire. Ce soutien a conduit à l’autonomisation économique au niveau individuel et communautaire et a permis de tirer des leçons importantes. Ceci est particulièrement important au moment où le fardeau économique des filles et des femmes a augmenté, en raison de la pandémie de COVID-19 qui a frappé les petites entreprises, les emplois et les autres sources de revenus et de subsistance.

1.2.1 Développement des compétences, soutien supplémentaire pratique et durabilité Au cours de la présente période, le FAWE a permis à des jeunes filles non scolarisées du Mali et de Zanzibar d’acquérir des compétences utilisables dans le domaine de l’énergie verte et

FAWE A PERMIS À DES JEUNES FILLES NON SCOLARISÉES D’ACQUÉRIR DES COMPÉTENCES PRATIQUES DANS LE DOMAINE DE L’ÉNERGIE VERTE ET DE LA CULTURE DES ALGUES

Mali

250

250

Zanzibar

150

jeunes femmes recrutées dans le cadre du programme de culture des algues sont actuellement en cours de formation 3


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Permettre aux filles d’avoir accès à l’éducation et à l’autonomie économique de la culture des algues, respectivement. Quatre cents filles, 250 au Mali et 150 à Zanzibar, ont terminé leur formation. Toutes les 400 ont effectué un stage dans leurs domaines respectifs, afin de leur permettre de mettre en pratique les compétences acquises et d’acquérir un certain niveau d’exposition. En outre, 250 filles et jeunes femmes ont été recrutées dans le cadre du programme de culture des algues et sont actuellement en cours de formation. En conséquence, le FAWE a reçu le soutien de différents secteurs, y compris le secteur privé qui a particulièrement apporté son soutien au Mali. D’après les témoignages reçus, dans l’ensemble, l’adoption et l’appropriation du projet ont été bonnes au Mali et à Zanzibar. En outre, les étudiants d’Ouganda et du Rwanda ont été formés en entrepreneuriat, ce qui a permis à 147 d’entre eux (102 en Ouganda et 45 au Rwanda) de créer et d’étendre leurs activités génératrices de revenus (AGR) déjà existantes. En conséquence, les étudiants ont fait état d’une augmentation des revenus de leurs ménages et des opportunités d’emploi au sein de leurs communautés, contribuant ainsi à la réduction des niveaux de pauvreté. Le FAWE s’est activement assuré en 2020 d’une opportunité de programme de suivi qui s’appuiera sur les leçons apprises et améliorera la conception du projet actuel d’EFTP. Le projet intégrera des aspects supplémentaires du modèle d’EFTP du FAWE, tels que la pédagogie sensible au genre (GRP) et Tuseme; afin de renforcer les capacités autour du genre, des compétences essentielles, de la dynamique de groupe et d’autres domaines. Alors que le FAWE attend le retour des bailleurs de fonds sur le plan et la mise en œuvre, l’organisation est optimiste et pense que le projet, qui devrait durer 7 ans, devrait donner de bons résultats et permettre de tirer plusieurs leçons sur l’autonomisation économique des filles et des femmes. Le FAWE a également conclu un partenariat avec cinq organisations afin d’améliorer les niveaux de compétences, les taux d’emploi et la productivité des femmes, des jeunes à faibles revenus et des personnes en situation de handicap, dans les établissements d’enseignement supérieur (ES) et d’enseignement et de formation techniques et professionnels (EFTP). Jusqu’à présent, les partenaires du consortium ont défini leurs rôles, leurs attentes et leur plan de mise en œuvre. Le programme devrait se dérouler sur deux ans et demi et, une fois de plus, le FAWE espère en tirer de précieux enseignements. Dans l’ensemble, les principales réalisations de cette intervention ont été les éléments de portée plus large et de durabilité. A Zanzibar, le FAWE a travaillé avec des institutions partenaires d’EFTP, qui ont conçu un programme de formation sur mesure pour la culture non traditionnelle des algues avec de nouvelles méthodes et l’ont incorporé dans leur programme d’enseignement. Cela permettra d’assurer à la fois la durabilité et une plus grande portée de la culture non traditionnelle des algues, grâce à de nouvelles méthodes. En outre, au Mali, 170 des 250 stagiaires qui ont terminé leur stage industriel sont actuellement inscrits dans un centre d’incubation d’entreprises. Ils y reçoivent une formation et un encadrement sur l’esprit d’entreprise, le leadership, le développement de partenariats et d’autres domaines d’actualité essentiels à la durabilité. Grâce au soutien reçu, deux stagiaires ont créé leur entreprise et 24 autres travaillent sur les procédures de création de leur entreprise, organisées en groupe plutôt qu’individuellement. Au total, le FAWE a réussi à obtenir 300 bourses d’incubation pour le projet, qui bénéficieront aux stagiaires de Bamako et de Bougouni. En raison de l’importance de la durabilité et d’une portée plus large, des discussions sont en cours pour garantir des opportunités d’incubation pour les stagiaires de Kayes qui n’ont pas eu de places en 2020.

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Permettre aux filles d’avoir accès à l’éducation et à l’autonomie économique 1.2.2 Témoignages de bénéficiaires du projet Dans le cadre des bonnes pratiques et afin de donner une voix aux jeunes avec lesquels elle travaille, le FAWE les encourage à s’exprimer et à partager leurs expériences. En 2020, le FAWE a rencontré Amina Omar Kitwana, une jeune femme de 23 ans originaire de Matemwe, Zanzibar. Amina, qui était étudiante au centre d’enseignement et de formation professionnelle Amani à Matemwe, partage son expérience comme suit. En 2020, lorsque les Shekhas de la communauté sont venus chercher des jeunes femmes non scolarisées mais intéressées par l’acquisition de compétences en matière d’algoculture, j’avais perdu tout espoir de reprendre l’école. Après avoir terminé la quatrième année en 2018, j’avais abandonné l’école, en raison de contraintes financières. Sans espoir, mes journées étaient en grande partie consacrées à aider aux tâches ménagères et à prendre soin de mes frères et sœurs. Parfois, j’apprenais à dessiner et à faire des tresses. Les choses ont commencé à changer en 2020, lorsque j’ai passé un entretien, que j’ai réussi et que j’ai été inscrite au centre d’enseignement et de formation professionnelle Amani à Matemwe.

Amina Kitwana, vêtue d’un hijab imprimé de couleur orangée, assise à côté de ses camarades de classe lors de l’une des visites de suivi du FAWE à Matemwe

“La culture d’algues crée de meilleures conditions pour Amina”

Au centre d’EFTP, un tout nouveau monde s’est ouvert pour moi. Désireuse d’apprendre, j’ai acquis des connaissances concernant: où trouver les algues, les différentes maladies qu’elles peuvent causer, comment nager et survivre dans la mer et me protéger des animaux marins. J’étais littérairement une nouvelle personne. Le FAWE Zanzibar avait acheté des gilets de sauvetage et des chaussures à utiliser comme équipement de protection pendant nos activités de culture d’algues. Mais le plus grand avantage pour moi a été d’apprendre les techniques de fabrication de savon et d’huile à partir d’algues marines. Nos formateurs nous ont répartis en quatre groupes : deux dans la région sud et deux dans la région nord. Mieux encore, nous avons reçu des aides au démarrage telles que des cordes et des bâtons pour mettre en place nos structures agricoles. Nous étions finalement prêts à aller mettre en pratique nos compétences nouvellement acquises dans nos communautés. Aujourd’hui, mes amis et moi nous réjouissons de gagner de l’argent avec nos algues mûres, en fabriquant de l’huile pour les cheveux et du savon. Une bouteille de 300 ml d’huile liquide nous rapportera 2000 Tshs et il y a un marché tout prêt dans les maisons, les villages, les marchés et les hôtels. Je suis très enthousiaste et je prévois d’utiliser une partie de l’argent des ventes pour payer les frais de scolarité et acheter des manuels scolaires pour mes frères et sœurs. Pour couronner le tout, nous sommes très encouragés par nos mères et les anciens de la communauté pour continuer nos activités agricoles.

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RAPPORT ANNUEL FAWE 2020

02 Les modèles clairs du FAWE sur l’éducation des filles

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RAPPORT ANNUEL FAWE 2020

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Les modèles clairs du FAWE sur l’éducation des filles 2.0

Les modèles clairs du FAWE sur l’éducation des filles

Dans le cadre de l’un de ses huit principes de durabilité, le FAWE s’inspire de ses modèles éprouvés sur ce qui fonctionne dans la promotion de l’éducation et de l’amélioration des compétences des filles et des femmes, et les consolide pour les adapter et les mettre à l’échelle. Les modèles que le FAWE a développés et améliorés au fil des ans comprennent, entre autres, les suivants: La pédagogie sensible au genre (GRP), Tuseme “Parlons-en”, les clubs de mères, les centres d’excellence (COE), l’EFTP, le mentorat et les STIM. En 2020, le FAWE a utilisé ces modèles pour aborder des questions variées et souvent complexes telles que : le faible taux d’inscription des filles dans les matières STIM; la pédagogie centrée sur l’enseignant et insensible au genre ou biaisée ; le manque de compétences essentielles et de compétences du 20ème siècle; les questions de santé et de droits sexuels et reproductifs (SRHR) et la violence dans et autour des écoles. Ces modèles, qui ont fait leurs preuves, continuent d’attirer de multiples parties prenantes et, comme cela a été prouvé au cours de la pandémie de COVID-19, ils sont adaptables et peuvent être mis en œuvre de manière durable, dans le contexte changeant de l’éducation et du développement durable.

2.1 Améliorer la participation et l’innovation des filles dans le domaine des STIM La représentation des femmes dans les STIM reste faible au niveau mondial, la situation étant pire en Afrique subsaharienne. Le FAWE, au moyen de son réseau, a continué à aborder cette question en utilisant une approche multipartite et multidimensionnelle. Cette approche s’est appuyée sur des stratégies telles que le mentorat, l’exposition, les opportunités de partage, l’encouragement

Formation des enseignants de STIM en pédagogie numérique

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RAPPORT ANNUEL FAWE 2020

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Les modèles clairs du FAWE sur l’éducation des filles des apprenantes et des enseignantes à prendre part aux programmes spéciaux, le renforcement des capacités dans le domaine des technologies numériques et de l’apprentissage en ligne et, enfin, l’utilisation d’un modèle concret pour promouvoir la réforme des politiques. En 2020, des interventions liées aux STIM ont été mises en œuvre au Burkina Faso, au Gabon, en Gambie, au Kenya, à Madagascar, au Nigeria, au Mali, en Namibie, en Somalie, en Tanzanie et en Ouganda. Dans tous les pays, les interventions ont pris la forme de diverses initiatives innovantes et passionnantes centrées sur les filles, afin de les encourager à s’intéresser aux matières liées aux STIM. À Madagascar, 14 clubs de STIM ont été créés et des concours de STIM ont été organisés, tandis qu’en Tanzanie, certains enseignants de STIM ont été formés à des approches pédagogiques de STIM tenant compte de l’égalité de genre. Au Kenya et au Nigeria, de jeunes universitaires ont été formés à l’informatique et à l’intelligence artificielle (codage). En outre, compte tenu de l’importance du programme STIAM (sciences, technologies, ingénierie, arts et mathématiques) mis en œuvre au Kenya et du plaidoyer des partenaires partageant les mêmes idées, le ministère de l’éducation kenyan a accepté de réviser la politique relative aux technologies de l’information et de la communication (TIC) afin d’y intégrer des lignes directrices sur les STIAM. Enfin, à travers les pays de mise en œuvre, le FAWE a orienté certaines écoles, dans le cadre de projets spécifiques, vers l’utilisation de plateformes d’enseignement en ligne, y compris, mais sans s’y limiter, Teams, Zoom et Webex. Une fois de plus, cela s’est avéré très pertinent, étant donné les circonstances actuelles de fermeture des établissements scolaires au début de l’année 2020.

2.1.1

La 2ème conférence internationale sur l’éducation des filles en Afrique

Le FAWE a organisé la 2e Conférence internationale sur l’éducation des filles en Afrique, les 18 et 19 novembre 2020, sur le thème “Vers des approches efficaces pour l’engagement et l’excellence des filles: Préparer les filles africaines aux compétences du 21ème siècle”. La conférence, qui est

Des étudiantes du lycée des jeunes filles de State House dans la salle informatique

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Les modèles clairs du FAWE sur l’éducation des filles “J’avais l’habitude de pleurer pour persuader mes parents de payer mes frais de scolarité. Mon père est maintenant content de mes résultats et m’encourage à faire des sciences au niveau supérieur, ce à quoi je suis prête. Aujourd’hui, de nombreuses filles ont abandonné les cours d’humanité pour faire des sciences parce que les stéréotypes de la communauté sont traités dans le projet STIM grâce au club STIM.” organisée tous les trois ans, s’est tenue virtuellement en raison des restrictions dues à la pandémie. Malgré cela, la conférence a réuni un large éventail de participants, notamment: Des ministres de l’éducation du Togo, de la Gambie et de la Sierra Leone, des représentants de l’Ouganda et de la Zambie, des agences des Nations unies, des partenaires au développement, des représentants de l’Union africaine, des organisations de la société civile, des universitaires, des chercheurs, des pédagogues, des enseignants, des étudiants et des membres des médias. À la fin de la deuxième journée, les différentes parties prenantes se sont mises d’accord pour œuvrer en faveur de la parité entre les sexes dans les matières STIM. Les actions clés proposées comprennent: le financement, la réduction des écarts politiques en élaborant et en influençant les politiques qui soutiennent les STIM pour les filles et l’élaboration de programmes qui aideront les filles à participer aux STIM. Les résolutions ont également été reprises dans les documents finaux qui seront partagés lors du sommet de l’UA lors des délibérations sur l’éducation des filles en Afrique. Au cours de la conférence, S.E. Irere Claudette (en médaillon), ministre d’État en charge des TIC et de l’enseignement et de la formation techniques au Rwanda et ancienne lauréate du FAWE, a lancé la plateforme d’apprentissage en ligne du FAWE www.elearning.fawe.org et la brochure STIM présentant les profils de femmes scientifiques ayant réussi. Parmi les autres invités de marque qui ont assisté à la conférence, citons: M. Arthur Makara, commissaire chargé de la science, de la technologie, de la promotion de l’innovation et de la sensibilisation, ministère de la science, de la technologie et de l’innovation de l’Ouganda, M. David Moinina Sengeh, ministre de l’éducation de base et de l’enseignement secondaire supérieur de la Sierra Leone et Mme Sarah Agbor, commissaire chargée des ressources humaines, des sciences et de la technologie de l’Union africaine (AUHRST).

2.1.2 Formation et renforcement des capacités Dans le même esprit d’augmentation de la participation des filles dans les matières STIM, 3 100 étudiants (1 960 femmes et 1 140 hommes) ont été formés aux compétences numériques dans le but d’améliorer leurs capacités de codage et de programmation. La formation visait à susciter l’intérêt des apprenants pour les matières STIM, en particulier les technologies de l’information et de la communication (TIC), et devait déboucher sur des concours inter-écoles. Cependant, étant donné les perturbations du calendrier scolaire dues à la vague de COVID-19, la formation d’un plus grand nombre d’élèves et l’organisation de concours ont été suspendues. L’objectif était d’organiser cette activité dans les années à venir, dès que la situation se serait normalisée. En outre, 185 enseignants (101 femmes et 84 hommes) de 20 écoles à prédominance féminine ont été formés aux compétences numériques, afin de leur permettre de développer et d’améliorer les compétences de ce 21ème siècle de leurs élèves. Les enseignants formés ont élaboré leurs propres programmes et cursus de formation qu’ils ont utilisés pour administrer la formation. La formation a été renforcée par le soutien de 100 jeunes ayant suivi une formation similaire, dans le but d’apporter un soutien aux enseignants.

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Les modèles clairs du FAWE sur l’éducation des filles 2.2

Mise à l’échelle du modèle de pédagogie sensible au genre (GRP)

Le modèle GRP du FAWE vise à doter les éducateurs de compétences pédagogiques tenant compte de l’égalité de genre, afin de promouvoir l’équité et l’égalité de genre dans l’éducation. Grâce à son réseau, le FAWE a continué à promouvoir le modèle auprès des partenaires et des éducateurs pour qu’ils l’adoptent, l’adaptent et le reproduisent. En 2020, le FAWE s’est fait le champion de l’intégration de l’égalité de genre dans les systèmes éducatifs en offrant un renforcement des capacités à des maîtres-formateurs, des enseignants, des tuteurs et des conférenciers sélectionnés sur le GRP au Burkina Faso, au Kenya, au Malawi, au Mali, au Sénégal, en Tanzanie, en Ouganda et au Zimbabwe. Par conséquent, le FAWE Tanzanie et le FAWE Zimbabwe ont co-animé une formation au Zimbabwe à laquelle ont participé des enseignants, des représentants du ministère de l’Education et le personnel du FAWE Zimbabwe. En Ouganda, le FAWE a organisé une formation de remise à niveau sur le GRP pour les organisations partenaires, notamment: AVSI Ouganda et Sud Soudan ; Oxfam Ouganda et Sud Soudan; Uganda National Teachers’ Union (UNATU), Institut d’enseignement supérieur Luigi Giussani (LGIHE), CDI, et le personnel de l’antenne ougandaise du FAWE (FAWEU). En outre, des conférenciers et des enseignants des institutions du projet EFTP et des écoles du projet à Zanzibar et au Sénégal respectivement, ont été dotés de compétences en matière de GRP. Cette initiative contribuera grandement à la prise en compte des questions de genre dans la programmation et au niveau institutionnel.

2.3

Le modèle Tuseme “Parlons-en”

Le modèle Tuseme du FAWE est un cadre d’autonomisation que le FAWE a utilisé au fil des ans pour améliorer les compétences sociales et psychologiques des jeunes, en mettant l’accent sur le renforcement de leur confiance en soi au moyen des arts du spectacle. Ce modèle a été mis en œuvre dans diverses régions au fil des ans et son impact varie selon les pays et les régions,

La Directrice exécutive du FAWE, Mme Martha Muhwezi (à droite) en compagnie d’autres délégués lors d’une rencontre GIMAC

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Les modèles clairs du FAWE sur l’éducation des filles en fonction du contexte situationnel qui prévaut. L’approche fonctionne par le biais de groupes de jeunes, leur donnant la possibilité de défendre leurs droits. Les clubs Tuseme organisent des débats, des tables rondes, de la musique, de la danse, du théâtre, des discours publics, des activités de sensibilisation, des scénarios de développement, ainsi que des séances d’orientation et de conseil, dans le but d’aborder les questions qui touchent les jeunes. Parmi les sujets clés sur lesquels les clubs se concentrent, citons la santé et les droits sexuels et reproductifs, la violence sexuelle, le mariage précoce et les grossesses adolescentes, le VIH/SIDA, le leadership et l’importance de l’éducation des filles. Au cours de la période considérée, un certain nombre de ces clubs ont été créés à travers le réseau du FAWE, y compris, mais sans s’y limiter, 45 en Tanzanie, 25 en République démocratique du Congo (RDC), 161 en Namibie et 5 au Zimbabwe. Le modèle Tuseme a notamment contribué à la réduction de l’absentéisme et de l’abandon scolaire, à l’amélioration des résultats et à la diminution des mariages des adolescents et des enfants. Le fait que de nombreuses autres organisations intègrent le modèle Tuseme dans leurs interventions montre clairement qu’il s’agit d’un modèle viable.

2.4

Plaidoyer et engagement politique

Au cours de ce qui a été appelé “ l’année de la pandémie “, les efforts de plaidoyer du FAWE ont été extrêmement essentiels. La pandémie a entraîné un pic de grossesses chez les adolescentes, de mariages précoces et de violences domestiques . Ces phénomènes ont été largement précipités par la fermeture des établissements scolaires et la rupture générale de l’apprentissage. En outre, les enfants et les adultes ont été confinés dans les mêmes espaces, souvent réduits, pendant de longues périodes, dans un contexte de difficultés accrues et de peur de contracter le virus. Les enfants, en particulier les plus vulnérables et ceux issus de milieux défavorisés, étaient plus exposés aux abus. Il fallait donc trouver des moyens novateurs et nouveaux de protéger et de favoriser la survie des petites filles et des autres enfants vulnérables, avec une portée plus large et en tenant compte de la situation de COVID-19.

2.4.1 Mettre en lumière la situation déplorable des femmes et des filles pendant la période de pandémie Le FAWE a lancé une série de webinaires et élaboré des publications de plaidoyer pour mettre en lumière la situation déplorable des femmes et des filles pendant la période de pandémie. Des réunions consultatives ont été organisées avec les ministres de l’éducation et les principales parties prenantes de l’éducation, afin de relever les défis auxquels les apprenants étaient confrontés pendant cette période sans précédent. Afin de renforcer la crédibilité de son plaidoyer et de son engagement politique, le FAWE s’est adressé à ses bénéficiaires et à ses électeurs pour recueillir davantage de preuves sur les lacunes qui ont caractérisé la période de la pandémie.

2.4.2 Plaidoyer en faveur du respect des droits des filles et des femmes Dans le cadre de la promotion des droits des femmes et des filles, au cours d’une année qui a vu une hausse de la violence sexuelle et basée sur le genre et la violation d’autres droits, le FAWE a collaboré avec des organisations de la société civile (OSC) sous-régionales en vue de la ratification complète et de l’établissement de rapports sur le Protocole de Maputo et d’autres instruments régionaux et sous-régionaux. Les principales étapes ont consisté à plaider en faveur de l’observation des droits des filles et des femmes par les États membres de l’Union africaine, par le biais de la ratification, de la domestication et de l’établissement de rapports sur le Protocole de Maputo. Le FAWE a soutenu les OSC du Ghana, du Liberia et de l’Ouganda pour élaborer une deuxième série de tableaux de bord des progrès réalisés par leurs gouvernements dans la mise en œuvre des articles 5, 6 et 12 du Protocole. Les tableaux de bord du Ghana et du Liberia ont été lancées en septembre, tandis que celle de l’Ouganda a été lancée en décembre 2020. Ces tableaux de bord seront utilisés par les OSC comme outils de plaidoyer

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Les modèles clairs du FAWE sur l’éducation des filles pour convaincre les gouvernements de combler les lacunes dans la réalisation des droits des femmes et des filles.

2.4.3 Combattre la violence basée sur le genre et promouvoir le bien-être économique des femmes et des filles Dans le cadre de la mise en pratique des politiques, le FAWE a travaillé en 2020 en étroite collaboration avec les OSC partenaires de l’Alliance du Plaidoyer pour les filles (GAA) du Ghana, du Liberia et de l’Ouganda à savoir: le Centre pour le renforcement de l’autonomie des femmes (GENCED), la Coalition de la jeunesse pour l’éducation au Liberia (YOCEL), le Programme de mentorat et d’autonomisation pour les jeunes femmes (MEMPROW) et le Forum des organisations de la société civile d’Afrique de l’Est (EACSOF), afin de plaider en faveur de l’élimination de la violence liée au sexe en Afrique orientale et occidentale. Les partenaires du GAA, GENCED et YOCEL, en collaboration avec le Forum de la société civile ouest africaine (WASCOF), ont produit un rapport de bonnes pratiques sur les interventions de la Communauté économique des États d’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) et des OSC d’Afrique de l’Ouest en matière de VBG pendant la période de COVID-19. Ce rapport a été partagé avec les parlementaires de la CEDEAO et la Direction du Genre de la CEDEAO. Les parlementaires se sont engagés à aborder la question de la VBG lors de la prochaine session parlementaire ordinaire de la CEDEAO, notamment en envisageant de conseiller les gouvernements sur la manière de gérer l’intégration des filles enceintes dans les systèmes éducatifs nationaux. En collaboration avec WASCOF, GENCED et YOCEL ont élaboré un avis politique de la CEDEAO en dix points, appelant l’organisation à protéger les droits des femmes et des filles en Afrique de l’Ouest sur les questions de santé, de travail non rémunéré, de lutte contre la VBG, de bienêtre économique et de moyens de subsistance des personnes vivant dans des environnements fragiles pendant et après la pandémie de COVID-19. Le document de politique a été partagé avec la Direction du Genre de la CEDEAO pour être pris en compte dans les délibérations en cours sur les mesures de riposte à la COVID 19. Au niveau de l’Afrique de l’Est, la Direction du Genre de la Communauté de l’Afrique de l’Est (CAE) a mené une étude sur les points chauds des crimes liés à la violence basée sur le genre dans la région de la CAE, avec le soutien de l’EACSOF, MEMPROW et FAWE. L’étude a été finalisée et approuvée par le secrétariat de la CAE. Le MEMPROW et la coalition contre la VBG en Ouganda ont élaboré une pétition sur l’augmentation des cas de VBG dans le pays. En conséquence, la Commission parlementaire sur l’égalité de genre a convoqué le Ministère de l’égalité de genre, du travail et du développement social, exigeant une mise à jour des plans gouvernementaux en la matière. Dans une évolution positive, la police a présenté ses excuses aux femmes du marché de Kampala qu’elle avait brutalisées et le président ougandais Yoweri Museveni a fait une acclamation politique, mettant en garde contre l’augmentation des cas de VBG dans le pays pendant la période de pandémie.

2.4.4 Utiliser les plateformes existantes, les forums et les réseaux de partenaires pour améliorer la sensibilisation Au cours de 2020, le FAWE a utilisé les plateformes existantes, les forums de partenaires et les réseaux pour renforcer le plaidoyer. Il a soutenu la campagne Le genre est mon programme (GIMAC) pour documenter les contributions des OSC à la résolution des problèmes découlant de la pandémie de COVID-19. Le rapport intitulé “Helping Hands Initiative” a fait état des initiatives de 20 OSC qui ont aidé à protéger les enfants, les femmes et les filles en leur offrant des incitations et des services. En outre, le FAWE, en partenariat avec le GIMAC, a lancé une campagne en ligne sur la riposte à la pandémie de COVID-19. La campagne a impliqué l’Union africaine, les OSC, le réseau de la jeunesse GIMAC avec le hashtag #COVID19GenderResponses. Elle a suscité 1 685

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Les modèles clairs du FAWE sur l’éducation des filles

Mme Juliet Kimotho, Chargée de plaidoyer du FAWE (à l’extrême gauche), Mme Martha Muhwezi, Directrice exécutive du FAWE (au centre), et d’autres délégués, posent pour une photo lors du 33e Presommet GIMAC. 856 impressions et 46 139 personnes ont participé à la campagne sur Twitter. Sur Facebook, 681 personnes se sont engagées avec le hashtag de la campagne. En outre, la campagne a reçu le soutien financier d’Action Aid pour continuer jusqu’en décembre 2020. Le FAWE, en collaboration avec l’UA, a produit un documentaire de dix minutes sur “L’adoption de nouvelles stratégies d’enseignement pendant et après la pandémie de COVID-19”. La vidéo a été publiée sur les pages des médias sociaux du FAWE lors de la Journée mondiale des enseignants et partagée avec les parties prenantes du secteur de l’éducation lors d’un webinaire de l’Institut international de l’UNESCO pour le renforcement des capacités en Afrique (IIRCA) intitulé “Diriger en temps de crise, réimaginer l’avenir”. La production documentaire visait à sensibiliser le public à la situation difficile des enseignants pendant la période de pandémie, ainsi qu’à offrir des recommandations sur des solutions pratiques concernant l’enseignement pendant cette période. En mai 2020, l’envoyé de la jeunesse de l’UA, grâce à l’appui technique du FAWE, a nommé deux jeunes femmes du GIMAC au Front de la jeunesse africaine sur le virus Corona, chargé d’élaborer des recommandations continentales pour lutter contre la pandémie. Le FAWE a consolidé ses relations avec le Bureau de l’Envoyé de l’UA pour la jeunesse et, par conséquent, l’organisation panafricaine a soutenu le Bureau et la Direction des femmes, du genre et du développement de l’Union africaine (AUWGDD) pour publier la première série de blogs numériques Sauti sur les témoignages de jeunes femmes dans la lutte contre le COVID-19. Cette série de blogs visait à encourager les jeunes femmes d’Afrique à partager leurs réussites sur des sujets d’actualité. Au total, 25 témoignages ont été sélectionnés pour être publiés. En outre, le FAWE a soutenu l’envoyé de la jeunesse de l’UA dans l’élaboration et le lancement d’un document de politique continentale sur la manière dont la COVID-19 a affecté les jeunes en Afrique. De même, le FAWE, en collaboration avec le forum des OSC du Comité africain d’experts sur les droits et le bien-être de l’enfant (ACERWC), a organisé, le 31 août 2020, un événement parallèle sur la hausse des grossesses adolescentes pendant la COVID-19, lors de la 36e session de l’ACERWC. En conséquence, les questions relatives à l’augmentation des grossesses chez les adolescentes ont été incluses dans la déclaration des OSC à la 36ème réunion ordinaire de l’ACERWC. La déclaration des OSC est disponible en cliquant ici:

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Les modèles clairs du FAWE sur l’éducation des filles En octobre 2020, le FAWE a été nommé par le réseau de jeunes GIMAC au comité de pilotage des jeunes envoyés de l’UA sur Pékin + 25. L’objectif de ce comité était d’organiser des dialogues régionaux de jeunes qui aboutiraient à un manifeste de la jeunesse africaine sur Pékin + 25. Le réseau de jeunes du GIMAC a co-organisé avec l’Envoyé de l’UA pour la jeunesse le dialogue des jeunes de la région de l’Afrique de l’Ouest sur Pékin +25. D’autres dialogues soutenus par le FAWE à travers le réseau de jeunesse GIMAC ont ciblé les jeunes d’Afrique du Nord, de l’Est, de l’Ouest et du Centre. En conséquence, le 25 novembre, l’Envoyé de la jeunesse de l’UA a présenté au Président de l’Union africaine le Manifeste des jeunes femmes africaines sur Pékin +25, dont la compilation est le résultat de cinq consultations régionales organisées avec des jeunes femmes, des ministres, des ambassadeurs et des partenaires, avec la participation de plus de 1500 jeunes de 45 pays du continent. Voir le manifeste final ici https://bit.ly/2KkTIfO La présence active et la visibilité du FAWE dans les forums et réseaux de partenaires se sont améliorées, comme en témoignent les interactions avec la campagne le genre est mon Agenda (GIMAC). En tant que président de la GIMAC, le FAWE a accueilli les 35ème et 36ème sessions de la GIMAC. Celles-ci comprenaient des activités avant les sessions telles que l’atelier de sensibilisation et d’influence politique des jeunes femmes du GIMAC qui s’est tenu le 2 février 2020. Au cours de cette session préliminaire, 35 jeunes ont rejoint le réseau et ont appris comment la division de la jeunesse et le Bureau de l’envoyé spécial pour la jeunesse ont contribué à “faire taire les armes en Afrique”. De même, les 3 et 4 février 2020, le FAWE a organisé une session d’experts sur le thème “Le rôle de l’éducation à la paix dans les mécanismes de résolution des conflits.” Des recommandations sur la manière dont les gouvernements peuvent s’appuyer sur l’éducation pour prévenir et réduire les conflits et l’armement sur le continent, ont été incluses dans la déclaration finale de la Direction des femmes, du genre et du développement de l’Union africaine (AUWGDD). D’autres initiatives ont été prises, notamment la participation à l’élaboration d’un document de position du GIMAC sur l’impact de COVID-19 sur les femmes et les filles. En outre, en partenariat avec Girls Not Brides, le Partenariat mondial pour l’éducation, Plan International et l’ambassadeur de bonne volonté de l’Union africaine pour l’élimination des mariages précoces, le FAWE a rédigé une lettre conjointe adressée à l’Union africaine sur l’impact de COVID-19 sur les filles. La lettre, qui a été adressée au président de la Commission des ressources humaines, de la science et de la technologie de l’UA, a mis en évidence les problèmes auxquels les filles sont confrontées pendant la période de pandémie. En collaboration avec les partenaires de l’Initiative des Nations Unies pour l’éducation des filles (UNGEI), le FAWE a développé un cadre de messages communs en ligne, afin de sensibiliser les gens sur le genre, l’éducation et le COVID-19. En fin de compte, le FAWE a réussi à s’appuyer sur son expertise, ses réseaux, ses partenariats et les leçons tirées de ses programmes et des parties prenantes pour attirer l’attention sur les questions de genre, d’éducation et de COVID-19. Cela a permis d’obtenir un soutien et de protéger les femmes et les filles de toute l’Afrique contre certains des défis éducatifs et socio-économiques préexistants et contre les chocs exacerbés ou liés à la pandémie de COVID-19.

2.4.5 Victoire du FAWE: adoption de la stratégie d’égalité de genre pour le CESA 16-25 et plus En août 2020, le FAWE a participé à la réunion annuelle inter-groupe du CESA 2015-2025 de l’UA. En collaboration avec l’Union africaine/Centre pour l’éducation des filles et des femmes en Afrique (UA/CIEFFA), le FAWE a co-organisé des séances de travail pour le groupe sectoriel des femmes et des filles dans le cadre du CESA de l’UA. En conséquence, le FAWE et l’UA/CIEFFA ont consolidé le plan de travail 2021 du groupe des femmes et des filles du CESA et l’ont soumis à la Direction des ressources humaines, de la science et de la technologie de l’UA pour examen et suivi. Le plan de travail est disponible ici https://tinyurl.com/yc598dx9. Par ailleurs, en septembre, le FAWE a rejoint l’UA/CIEFFA pour le lancement de la campagne #AfricaEducatesHer visant à faire pression sur les gouvernements de l’UA afin de s’assurer que toutes les filles reprennent l’école.

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Les modèles clairs du FAWE sur l’éducation des filles Le FAWE a fait une présentation sur la manière dont il entend soutenir la campagne continentale. Voir la présentation ici https://bit.ly/2WHBDe. En outre, le FAWE a eu l’honneur de soumettre un résumé à la table ronde sur les écoles sûres et équitables du point de vue du genre ; l’utilisation des données, pour catalyser le plaidoyer et l’action sur la violence scolaire basée sur le genre et les obstacles à l’éducation des filles en collaboration avec: Together for Girls, USAID, UNESCO et UNGEI. Le résumé a été accepté et sera présenté lors de la 65ème conférence annuelle de la Comparative and International Education Society (CIES) à Seattle, en juin 2021. Dans le cadre du programme de renforcement des capacités institutionnelles soutenu par Echidna Giving, le FAWE Kenya (FAWEK) et le FAWE Malawi (FAWEMA) ont réussi à faire pression sur les ministères de l’éducation (MOE) pour qu’ils intègrent les recommandations de la Stratégie d’égalité de genre pour l’éducation continentale en Afrique (GES4CESA) dans les initiatives ministérielles. Cela s’est fait par : la diffusion d’études nationales sur le statut de l’intégration de l’égalité de genre dans l’éducation au Kenya et au Malawi; la production et la diffusion de 500 copies des notes d’orientation GES4CESA Kenya et des matériels IEC au public du FAWEK, y compris le personnel du Ministère de l’Education, les OSC, les syndicats d’enseignants, entre autres. En conséquence, le FAWEMA et le FAWEK ont été inclus dans le groupe de comité/caucus du MOE, pour le Malawi et le Kenya respectivement, qui a développé des directives nationales sur l’éducation pendant la période de pandémie de COVID-19. Le FAWE Kenya a été inclus dans le comité national du groupe sectoriel CESA du Kenya. De même, les résultats de l’étude nationale au Malawi ont été utilisés pour informer le plan du secteur de l’éducation nationale du Malawi 2019-2024.

2.4.6 Intégration des questions relatives aux filles et aux femmes dans les plans du secteur de l’éducation Dans le but d’améliorer l’utilisation des données pour plaider en faveur de l’éducation des filles, le projet Equal Measures a été lancé en octobre 2020 et se poursuivra jusqu’en décembre 2021. Ce projet, axé sur le plaidoyer basé sur les données pour l’éducation des filles dans les situations d’urgence (EiE) en Afrique, a démarré par une enquête sur l’utilisation des données pour plaider en faveur de l’éducation des filles, menée auprès de 30 organisations de défense des droits des femmes au Kenya. L’analyse de l’enquête sera effectuée par Equal Measures en vue de partager les résultats en janvier 2021. Les résultats seront utilisés pour concevoir un atelier de formation sur mesure, où des représentants spécifiques des organisations de femmes seront formés à l’utilisation des données pour plaider en faveur de l’éducation des filles et combler les lacunes identifiées par les organisations de femmes dans l’enquête. 2.4.7 Sauti : La voix des jeunes féministes africaines dans la lutte contre la COVID-19As the Alors que le monde est aux prises avec la crise de COVID-19, la disparité de genre dans les différents secteurs est mise en évidence. Plusieurs études ont signalé une augmentation des cas de violence basée sur le genre (VBG) à la suite des confinements. Les victimes sont souvent prises au piège avec leurs agresseurs, sans assistance adéquate. Malgré l’appel urgent lancé par les OSC pour s’assurer que les droits des femmes et des filles ne soient pas bafoués, il y a très peu de choses sur le continent qui montrent que les gouvernements africains donnent la priorité aux droits des filles et des femmes, dans le cadre de la réponse à la pandémie de COVID-19. Dans ce contexte et compte tenu de l’énorme population jeune de l’Afrique, la voix des jeunes féministes africaines doit être un élément crucial de la conversation. Les femmes et les filles qui sont prises dans la fracture numérique sont particulièrement préoccupantes, étant donné que les jeunes femmes africaines rurales et marginalisées sont en grande partie non connectées numériquement et ne profitent donc pas de l’autonomisation offerte par la révolution numérique.

En 2020, le FAWE a établi un partenariat pour attirer l’attention sur les luttes, le plaidoyer et les réalisations des jeunes femmes africaines dans la lutte contre la pandémie mondiale de COVID-19.

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Les modèles clairs du FAWE sur l’éducation des filles Il s’agissait d’amplifier leurs voix et leurs actions, ainsi que de commander un document pour examiner l’impact de la COVID-19 sur les jeunes en Afrique. Lancé à l’occasion de la Journée internationale de la femme, le blog des jeunes féministes (Sauti) présentera des histoires inédites et sous-représentées de jeunes femmes de la diaspora africaine et de femmes de toute l’Afrique, mettant en avant leur innovation et leur impact sur la communauté dans la lutte contre la COVID-19. Les jeunes femmes de tout le continent ont été invitées à s’exprimer par l’écriture, le visuel ou l’audio/vidéo (court documentaire) ou tout autre moyen créatif et d’expression artistique. L’objectif est de montrer l’impact des jeunes femmes et des actions menées par les femmes pour lutter contre la COVID-19, ainsi que les luttes et les défis quotidiens auxquels les jeunes femmes sont confrontées dans le contexte de l’évolution de la pandémie de COVID-19. Avec le soutien d’un réseau de la société civile de premier plan, le Genre est mon Agenda Campagne (GIMAC), le FAWE examine actuellement les candidatures reçues et compile les 25 meilleures candidatures dans une publication numérique pour documenter les histoires des jeunes femmes en Afrique, dans le cadre de la riposte continentale à la pandémie de COVID-19.

Histoires inédites et sousreprésentées de jeunes femmes de la diaspora africaine et de femmes de toute l’Afrique, mettant en avant leur innovation et leur impact sur la communauté

APPEL À CANDIDATURES

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RAPPORT ANNUEL FAWE 2020

03 Une forte capacité institutionnelle permettant au FAWE de réaliser son mandat

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03

Une forte capacité institutionnelle permettant au FAWE de réaliser son mandat 3.0 Une forte capacité institutionnelle permettant au FAWE de réaliser son mandat Pour atteindre ses objectifs stratégiques, il est important que le FAWE ne se contente pas de disposer de systèmes, mais qu’il adhère aux plus hauts niveaux de gouvernement d’entreprise, en travaillant avec la direction, ainsi qu’avec un personnel motivé et plein de ressources. En 2020, la capacité institutionnelle était particulièrement importante pendant une année qui a posé des défis, en raison de la pandémie de COVID-19. Cependant, le FAWE a surmonté ces difficultés grâce à la bonne gouvernance, au respect de la constitution, à l’observation stricte des meilleures pratiques de gestion financière, à l’évaluation continue des capacités et à l’identification des opportunités de mise en réseau, de partenariat et de mobilisation des ressources qui s’alignent sur les objectifs stratégiques du FAWE.

3.1

Bon gouvernement d’entreprise

Le FAWE a organisé une 11ème sous-assemblée générale qui a rassemblé 34 antennes nationales afin de délibérer sur les problèmes qui touchent les filles dans leurs pays et sur les stratégies à adopter pour renforcer les capacités des antennes dans le cadre du mandat du FAWE. Cette réunion a débouché sur la 11ème Assemblée générale qui a rassemblé tous les membres du FAWE afin d’examiner les réalisations et de redéfinir les stratégies. L’Assemblée générale a été couronnée par l’élection d’un nouveau Conseil d’administration, conformément aux exigences constitutionnelles. Les membres nouvellement élus du conseil d’administration du FAWE Afrique serviront un mandat de 3 ans à divers titres. Le Comité exécutif est composé d’éminentes femmes éducatrices, qui continueront à promouvoir l’agenda de l’éducation des filles en Afrique. En outre, afin de s’assurer du bon fonctionnement du secrétariat et de l’exécution de son mandat, le secrétariat, à travers la Directrice exécutive, a fourni une mise à jour trimestrielle sur la mise en œuvre du plan de travail annuel 2020 et a demandé des conseils sur les questions relatives à la gouvernance. Cela a permis de garantir une compréhension commune à tous les niveaux des structures du FAWE, permettant ainsi une exécution efficace de son mandat, en particulier pendant la pandémie de COVID-19.

3.2

Renforcement des capacités du réseau

Le renforcement des capacités du réseau du FAWE est essentiel à la réalisation de son mandat en Afrique. Au FAWE, cela se fait par des évaluations organisationnelles périodiques qui se focalisent sur: la gouvernance, les ressources humaines, la mobilisation des ressources, la gestion financière, le plaidoyer, les relations extérieures, la gestion de projet et le suivi et l’évaluation. Lors de l’évaluation menée en 2020, les résultats ont révélé une variation des niveaux de capacité entre les antennes du FAWE. Le FAWE a donc dû élaborer un plan d’action qui permettra de combler les lacunes identifiées à partir de 2021, notamment en matière de mobilisation des ressources. Les résultats ont également été utilisés pour améliorer le mentorat et l’apprentissage au sein des antennes du FAWE. Pour compléter l’évaluation des capacités et fournir l’appui nécessaire aux antennes nationales, le personnel du Secrétariat régional du FAWE a entrepris un coaching/une formation sur la clarté stratégique. En conséquence, l’équipe a révisé la théorie du changement du Secrétariat régional du FAWE. La théorie du changement révisée continuera à orienter la conception des programmes du Secrétariat régional du FAWE, le plaidoyer, la recherche et l’engagement avec les antennes nationales et la communauté des bailleurs de fonds. Cette capacité renouvelée permettra de soutenir les antennes nationales dans la révision de leurs théories du changement. Ces efforts cumulés devraient stimuler la croissance et accélérer les efforts visant à améliorer les résultats d’apprentissage des filles sur le continent.

18


RAPPORT ANNUEL FAWE 2020

03

Une forte capacité institutionnelle permettant au FAWE de réaliser son mandat 3.3

Mobilisation des ressources

La mobilisation des ressources est impérative pour que le FAWE atteigne ses objectifs stratégiques afin de relever les défis de l’éducation des filles au sein de son réseau. Au cœur de la mobilisation des ressources se trouve la nécessité de renforcer les partenariats et d’établir des consortiums. En 2020, malgré des temps difficiles, le FAWE a mobilisé un total de 15 millions de dollars, dont plus de 75 % ont été consacrés aux questions liées à la santé et aux droits sexuels et reproductifs. Ce résultat a été obtenu grâce aux partenariats suivants. Tableau 2: Fonds disponibles pour une mise en œuvre en 2020

FONDS DISPONIBLES POUR UNE MISE EN ŒUVRE EN 2020

329,456

USD

662,818

USD

2019 - 2021

Création d’entreprises durables grâce à l’amélioration des compétences employables des jeunes femmes.

3,807,047

USD

2020 - 2021

Renforcer la participation des femmes à la vie politique en Afrique

134,048

USD

2013 - 2023

Fournir aux jeunes doués sur le plan scolaire mais financièrement défavorisés, notamment en Afrique, un accès à un enseignement secondaire et universitaire pertinent et de qualité.

2,250,500

USD

2016 - 2025

Améliorer l’accès à l’enseignement supérieur pour les étudiants talentueux et à haut potentiel issus des communautés les plus difficiles à atteindre en Ouganda.

198,352

USD

2018 - 2020

Soutenir le renforcement organisationnel pour une mise en œuvre efficace des priorités

104,433

USD

2017 - 2020

Plaidoyer pour une action nationale visant à protéger les droits des adolescentes en matière de santé sexuelle et reproductive au Kenya et en Ouganda

138,169

USD

2018 - 2020

Projet Alliance pour le plaidoyer en faveur des filles - Programme régional pour l’Afrique

2020 - 2021

Soutenir la réintégration de 1000 enfants mères déscolarisés.

278,000

USD

2020 - 2021

Améliorer la participation et les performances des filles en sciences, technologies, ingénierie et mathématiques (STIM) au Burkina Faso, au Sénégal et au Togo

95,475

USD

2020 - 2022

Renforcer la capacité du FAWE à mettre en œuvre sa mission et sa vision. Les responsables de la mise en œuvre sont les FAWE Sénégal, Tanzanie, Malawi, Namibie, Liberia et Zambie.

95,475

USD

2020 - 2023

Fournir une assistance technique pour améliorer la qualité, la pertinence, l’équité et la rentabilité de l’enseignement supérieur (ES) et de l’enseignement et de la formation techniques et professionnels (EFTP) au Kenya

87,177

USD

2020 - 2021

Permettre aux dirigeants des ministères de l’éducation d’intégrer le genre dans la planification sectorielle au Burkina Faso, au Tchad, au Mali, au Nigeria et en Sierra Leone.

19


RAPPORT ANNUEL FAWE 2020

03

Une forte capacité institutionnelle permettant au FAWE de réaliser son mandat

9,027

USD

2019 - 2020

Renforcement des capacités en matière de planification du secteur de l’éducation sensible au genre

Tableau 3: Mobilisation des ressources en 2020 par projet et par bailleur de fonds

MOBILISATION DES RESSOURCES EN 2020 PAR PROJET ET PAR BAILLEUR DE FONDS

238,031

87,000

Euros

USD

2020 – 2023

Fournir une assistance technique pour améliorer la qualité, la pertinence, l’équité et la rentabilité de l’enseignement supérieur (ES) et de l’enseignement et de la formation techniques et professionnels (EFTP) au Kenya.

3.1 million

Euros

2021 – 2023

Permettre au leadership des ministères de l’éducation d’intégrer le genre dans la planification sectorielle au Burkina Faso, au Tchad, au Mali, au Nigeria et en Sierra Leone.

4 million

Euros

2021 -2025

Opérationnaliser le concept d’intersectionnalité dans la santé sexuelle et reproductive. Mis en œuvre en Éthiopie, au Kenya, au Rwanda, en Ouganda et en Zambie.

313,207

CAD

2020 - 2023

Des adolescents exercent leur droit de vivre sans risque de grossesses et de mariages précoces, avec le soutien de la société civile. Mis en œuvre au Kenya, au Mali, en Ouganda, en Éthiopie, au Malawi, en Zambie, au Burkina-Faso, au Mozambique et au Rwanda.

171,010.92

CAD

2020 -2021

subcontracted by Fondation Paul Gerlin Larjoie

subcontracted by Equal Measures

Promouvoir la prise en compte du genre dans les écoles secondaires et l’EFTP au Burundi, en RDC et au Rwanda.

Soutenir les organisations de promotion des droits de la femme au Kenya pour qu’elles utilisent efficacement les données dans leur plaidoyer en faveur de l’éducation.

500,000

USD

2020 - 2022

Renforcer la capacité du FAWE à mettre en œuvre sa mission et sa vision. Les responsables de la mise en œuvre sont le FAWE Sénégal, Tanzanie, Malawi, Namibie, Liberia et Zambie.

20

2021 -2025

641,500

Euros

2021 - 2023

Initiative Femmes Educatrices et Education des Filles en Afrique au Burundi, Burkina Faso, Tchad, République Démocratique du Congo, Gabon, Guinée, Mali, Madagascar, Niger et Sénégal.


RAPPORT ANNUEL FAWE 2020

03

Une forte capacité institutionnelle permettant au FAWE de réaliser son mandat 3.4

Financement

En 2020, le FAWE a reçu un total de 6 031 975 dollars américains (USD) pour mettre en œuvre des projets à travers son réseau, soit 60 % de l’objectif de 10 034 527 USD du FAWE. En plus des fonds reçus, un solde de 2 188 568 USD a été accumulé en 2019. Cela a porté le total des fonds disponibles pour la mise en œuvre à 8 220 543 USD, dont un total de 5 799 471 USD a été utilisé. Les soldes accumulés au cours de la période considérée, qui seront utilisés en 2021, sont en grande partie dus aux restrictions d’apprentissage résultant de la pandémie de COVID-19.

3.4.1 Audit annuel L’audit annuel du FAWE pour la période 2020 a été réalisé par Price Waterhouse Cooper. Les principales recommandations formulées dans la lettre de gestion sont en cours d’assimilation et ce, dans le cadre des bonnes pratiques de gestion. L’audit a fait état de comptes sans réserve, ce qui témoigne des mécanismes d’utilisation financière prudente du FAWE.

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RAPPORT ANNUEL FAWE 2020

04 Renforcer la fonction de recherche et de gestion des connaissances

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RAPPORT ANNUEL FAWE 2020

04

Renforcer la fonction de recherche et de gestion des connaissances 4.0

Renforcer la fonction de recherche et de gestion des connaissances

En 2020, la recherche et la gestion des connaissances ont continué à faire partie intégrante de l’approche stratégique du FAWE, avec des activités axées sur: les analyses situationnelles, la recherche, le suivi et l’évaluation, et le partage d’informations par le biais d’une série de publications et de points de vente.

4.1

Renforcer le suivi, le rapportage, l’évaluation et l’apprentissage (MREL)

En 2020, le FAWE a fait des efforts pour harmoniser sa fonction MREL. Un système intégré de S&E en ligne (IOME) pour la saisie des données en temps réel a été développé et les Antennes nationales ont été orientées sur son application. Le système a été piloté dans le cadre de l’évaluation des capacités organisationnelles (OCA) du réseau, ce qui a permis d’obtenir un taux de réponse de 80 % et de clarifier les forces, faiblesses et priorités internes. Le FAWE a ensuite travaillé avec les antennes nationales respectives sur des plans d’action pour aborder les questions prioritaires du réseau en 2021. De même, la situation de paralysie résultant des impacts de COVID-19 a amené le FAWE à adapter les approches numériques de suivi et d’évaluation (S&E). Environ 82 % (1039/1268) des bénéficiaires du Programme des boursiers ont été atteints et les résultats ont permis de réorienter certains programmes spécifiques, par exemple la traduction et la vulgarisation du manuel d’orientation professionnelle de l’anglais à l’amharique, pour une meilleure compréhension des possibilités de carrière. En outre, dans le cadre du programme de participation des femmes à la vie politique (WPP), le FAWE a commandé deux évaluations, une analyse situationnelle et des notes d’orientation, respectivement pour le Kenya et la Tanzanie. Les conclusions de ces évaluations permettront d’apporter des changements dans le paysage politique, la publication et la diffusion étant prévues pour le premier trimestre, en 2021. Au cours de la même période, l’examen à mi-parcours du programme des boursiers a été réalisé et les conclusions ont qualifié le programme de succès. Les recommandations clés de l’exercice de l’évaluation à mi-parcours ont été prises en compte pour renforcer les initiatives d’apprentissage existantes, l’engagement des anciens et les réorientations du programme dans les antennes nationales d’exécution en Éthiopie et au Rwanda. Dans la même période, les jalons (résultats) enregistrés par les partenaires dans la mise en œuvre du Protocole de Maputo et de la Charte africaine de la jeunesse, dans le cadre du programme de plaidoyer pour les filles, ont été notés et diffusés. En particulier, les succès enregistrés dans le cadre du programme ont permis de renouveler le partenariat de cinq ans entre Plan International et le FAWE. Enfin, le FAWE doit intégrer les fonctions de suivi et d’évaluation dans tous les nouveaux programmes et propositions. Voici quelques exemples de nouveaux programmes prévus: Break Free, Intersectionality, Echidna Giving, et le programme Kenya Skills for Prosperity (KS4P).

4.2

Recherche et documentation

Le plan stratégique du FAWE 2019-2023 pour la période fait de la recherche l’un des domaines stratégiques et des priorités. Bien que la survenue de la COVID-19 ait eu un impact négatif considérable sur les plans du FAWE, de multiples contributions et publications liées à la recherche ont été enregistrées. Le FAWE a publié avec succès le volume 1 sur les expériences de vie des femmes dans les STIM en Afrique. Ce livret est un plan de repli pour les jeunes femmes dans les STIM, à la fois pour la référence et le mentorat lorsqu’elles font face à des obstacles dans le secteur. En outre, le FAWE a réalisé une étude de suivi sur les succès des histoires de changements les plus significatifs (MSC) qui favorisent l’éducation des filles au niveau secondaire au Sénégal, en Sierra Leone et au Zimbabwe. Les résultats ont été diffusés auprès des parties prenantes de l’éducation dans les pays respectifs afin d’en tirer des enseignements et de les reproduire éventuellement.

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RAPPORT ANNUEL FAWE 2020

04

Renforcer la fonction de recherche et de gestion des connaissances

Une étudiante de l’école secondaire St. Catherine SS présente sa création : un système de charge électrique à l’aide d’une bicyclette Le FAWE a élaboré des notes d’orientation sur l’éducation sexuelle complète (ESC), l’éducation inclusive ainsi que des fiches d’information sur l’ESC. Le contenu a façonné le programme de plaidoyer sur le sujet au sein de la Communauté d’Afrique de l’Est et de la Commission de l’Union africaine. La note d’orientation sur l’éducation sexuelle en Ouganda a incité les acteurs, notamment l’Alliance SDSR, à accorder la priorité à l’élaboration d’un cadre de mise en œuvre de l’ECS dans le pays. En outre, le FAWE a procédé à une évaluation pour déterminer dans quelle mesure les interventions de son réseau sont conformes au plan stratégique 2019-2023, aux défis et aux opportunités. Les résultatshttps://drive.google.com/file/d/1PRZF8LIEqz4TDSbZOUaDR3rs2UY4rQ eR/view?usp=sharing diffusés lors de la 11ème Assemblée générale ont établi que les antennes nationales du FAWE continuent à mener l’agenda du FAWE mère, malgré les contraintes financières généralisées. Enfin, le FAWE a participé à l’évaluation des “Impacts multidimensionnels de la COVID 19 sur les pratiques de santé sexuelle et reproductive dans certains pays africains: Ethiopie, Kenya, Rwanda, Ouganda et Zambie. Les résultats ont été publiés dans les journaux quotidiens néerlandais. Grâce à cet effort, le FAWE a obtenu le financement du Programme d’Intersectionnalité avec WEMOS comme partenaire principal.

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RAPPORT ANNUEL FAWE 2020

04

Renforcer la fonction de recherche et de gestion des connaissances 4.3

Communication et publications pour la visibilité

En dépit des défis posés par la COVID-19, le FAWE a enregistré une augmentation du trafic sur ses plateformes en ligne. Par exemple, le site web a enregistré 27 171 nouveaux utilisateurs ; Twitter 473 nouveaux adeptes ; la page Facebook a atteint plus de 15 000 personnes et enfin, jusqu’à 30 nouveaux abonnés sont arrivés via Mailchimp. En outre, pour renforcer la visibilité du réseau, 101 antennes nationales (Tanzanie, Gabon, Zanzibar, Congo Brazzaville, Burkina Faso, Mali, Liberia, Bénin, Ghana et Malawi) ont été soutenues pour développer et/ou mettre à jour leurs sites web. Par conséquent, tous les sites web des antennes nationales ont été reliés au site web du Secrétariat régional du FAWE. Au cours de la même période, en utilisant les plateformes Zoom, Webex ou Teams, le FAWE a organisé avec succès des réunions clés de manière virtuelle, notamment : La 2ème Conférence internationale des filles du FAWE et l’Assemblée générale du FAWE, entre autres. A la suite de ces réunions, les partenaires ont apprécié la nécessité d’inclure les étapes importantes du FAWE dans le secteur de l’éducation et d’avoir une éducation transformatrice, visant à doter les filles et les femmes des compétences du 21ème siècle. En outre, le premier volume du livret STIM sur les femmes qui ont réussi dans les STIM a été lancé. Figure 2: Activité des plateformes en ligne du FAWE en 2020

LES PLATEFORMES EN LIGNE DU FAWE ACTIVITÉS 2020

1

Nouveaux utilisateurs/ folowers/ abonnés

27,076

473

275

30

utilisateurs réguliers/ portée/ Mails lus

27,171

1,230

15,580

9,447

Bénin, Burkina Faso, Congo, Gabon, Mali, Tanzanie, Malawi, Bénin, Ghana et Zanzibar

25


RAPPORT ANNUEL FAWE 2020

05 Enseignements tirés de 2020

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RAPPORT ANNUEL FAWE 2020

05

Enseignements tirés de 2020 5.0

Enseignements tirés de 2020

En raison de la complexité des contraintes liées au genre en matière d’éducation des filles et de l’évolution du paysage politique, socioculturel et économique, les efforts visant à promouvoir l’éducation des filles exigent que le FAWE s’engage constamment dans l’acquisition de nouvelles connaissances. Cela se reflète clairement dans l’approche du FAWE qui met l’accent sur la recherche et l’apprentissage à partir de partenariats, de réseaux et de modèles démontrables. L’amélioration de la gestion des preuves et des connaissances sur les questions de genre dans l’éducation, la documentation et l’apprentissage partagé restent des domaines de résultats clés du FAWE. Dans ce contexte, le FAWE a sélectionné des enseignements clés spécifiques de 2020, qui, selon son avis, seraient utiles à son réseau en 2021 et à l’approche de la première année de la pandémie de COVID-19. Ces enseignements sont présentés dans la section suivante.

1

2

Adopter de nouvelles méthodes de travail. Bien que le passage au télétravail et aux réunions en ligne provoqué par la pandémie de COVID-19 ait plutôt bien fonctionné, il nécessite une coordination plus importante et un renforcement des capacités dans les approches de facilitation en ligne qui soutiennent et renforcent la confiance et la solidarité. De plus, alors que les apprenants se sont bien adaptés à l’interaction en ligne, les préoccupations mondiales croissantes concernant la sécurité en ligne des apprenants et les menaces croissantes de violence en ligne contre les apprenants sont des domaines qui doivent être pris en considération. Apprendre en tant que réseau. Le FAWE continue de prospérer en tant que réseau de 34 antennes nationales, ainsi que de plusieurs autres entités. Il ne fait aucun doute que la diversité, les forces et les avantages comparatifs des différents membres du réseau du FAWE constituent une force. Cela ne signifie pas pour autant que les niveaux de capacité et de ressources varient, certaines antennes du FAWE nécessitant plus de soutien que d’autres. Cependant, même ces écarts et variations de capacité peuvent être utilisés comme des domaines d’apprentissage. Ainsi, audelà de la concentration sur l’efficacité opérationnelle au sein du secrétariat et des antennes nationales, d’autres moyens seront conçus pour renforcer les membres et les encourager et leur permettre de partager les connaissances, les outils et les ressources collectives.

3

Comprendre notre valeur ajoutée et hiérarchiser nos activités et nos priorités. En 2020, l’importance d’être un réseau d’apprentissage a été soulignée par la façon dont nous avons réussi à rester à flot même dans les moments les plus difficiles. Cela s’est fait en grande partie en s’appuyant sur notre combinaison unique de compétences et de capacités, ce qui nous a permis de faire la différence en matière d’éducation des filles sur le continent. Il est donc important que, tout en regardant vers l’extérieur pour établir des partenariats stratégiques, nous regardions aussi vers l’intérieur et tirions parti de nos diverses forces et ressources. Parmi les ressources internes sur lesquelles nous pouvons nous appuyer, on peut citer les populations à forte concentration de jeunes en Afrique et nos propres boursiers, bénéficiaires et anciens boursiers. Nous cherchons à créer des structures pour faciliter et renforcer nos forces internes en tant que réseau.

4

Exercer la redevabilité des antennes individuelles. L’introspection ne se limite pas à l’exploitation des ressources potentielles, mais permet également aux antennes individuelles d’améliorer leur capacité à comprendre leurs contextes opérationnels locaux au niveau national, des autorités locales, des institutions et même des

27


RAPPORT ANNUEL FAWE 2020

05

Enseignements tirés de 2020

membres. Une compréhension approfondie du contexte local est non seulement déterminante pour la conception, la mise en œuvre et la durabilité des programmes, mais aussi pour la croissance de l’organisation, l’expansion des programmes et la mobilisation des ressources. C’est ce principe de mise en pratique de la redevabilité individuelle qui a permis au FAWE de continuer à fonctionner de manière significative, à une époque considérée comme étant peut-être la plus difficile pour l’éducation depuis la Seconde Guerre mondiale. 5

La pandémie a nécessité des changements dans la manière dont le FAWE fonctionne. Inévitablement, la pandémie de COVID-19 a entraîné des changements dans la manière dont l’éducation est dispensée dans le monde entier et les programmes du FAWE n’ont pas fait exception. Le FAWE a dû s’adapter à la manière dont il interagit avec les boursiers, en privilégiant les échanges en ligne, par téléphone et par mail plutôt qu’en face à face. L’accès à l’Internet et au téléphone mobile sera un élément clé pour garantir que les gens restent connectés pendant et après la période de pandémie. Toutefois, comme nous l’avons mentionné précédemment, la sécurité en ligne sera également un sujet de préoccupation à l’avenir.

6

Les effets néfastes de la pandémie sur les apprenants. Les ajustements aux effets néfastes dus à la pandémie de COVID-19 ne se sont pas limités à garantir la poursuite de l’apprentissage, mais ont mis l’accent sur les meilleurs intérêts et le bien-être général de l’apprenant. Le FAWE a veillé à ce que le bien-être mental et émotionnel global des apprenants soit pris en charge et réglé. Il est nécessaire de fournir un soutien psychosocial et des conseils continus aux étudiants qui ont ressenti les effets de la pandémie sur leur bien-être mental et émotionnel. Cependant, cette leçon peut être revue, car avec l’augmentation des incidents de violence liée au genre, lorsque les gouvernements rouvriront les écoles, les étudiants auront probablement besoin d’un soutien psychosocial (supplémentaire).

7

Élaboration d’une matrice des risques. Sur la base des leçons apprises concernant les effets largement négatifs de la pandémie de COVID-19, il est nécessaire de développer une matrice de risques qui est mise à jour sur une base régulière comme un moyen d’atténuer l’effet négatif de la pandémie ou d’autres effets externes au projet.

Endnotes i

ECA. (2021). Environ neuf personnes extrêmement pauvres sur dix dans le monde vivent actuellement en Afrique, et la CEA estime que la COVID 19 fera passer 5 à 29 millions de personnes supplémentaires sous le seuil d’extrême pauvreté. Si l’impact de la pandémie n’est pas atténué d’ici 2021, 59 millions de personnes supplémentaires pourraient subir le même sort, ce qui porterait le nombre total d’Africains extrêmement pauvres à 514 millions de personnes. https://reliefweb.int/report/world/if-covid19-impactnot-contained-2021-514-million-africans-may-fall-below-extreme

ii

Plan International; UNICEF; UN Women. (2020) A New Era for Girls: Taking Stock of 25 Years of Progress, New York, Author. file:///D:/Christine/Documents/FAWE%20RS/Annual%20Report/A-New-erafor-girls-progress-report-English_2020.pdf

iii UNDP. (2020). Policy brief: Education during COVID and beyond. file:///D:/Christine/Documents/ FAWE%20RS/Annual%20Report/Policy%20brief%20August_2020.pdf

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RAPPORT ANNUEL FAWE 2020

NOTES

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RAPPORT ANNUEL FAWE 2020

NOTES

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RAPPORT ANNUEL FAWE 2020

NOTES

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RAPPORT ANNUEL FAWE 2020

NOTES

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Forum for African Women Educationalists (FAWE) Chania Avenue off Wood Avenue, Kilimani P.O Box 21394-00505, Ngong Road, Nairobi Kenya Telephone: +254 20 77 30537, +254 20 25 97919, +254 714 60 6629, +254 20 3874150 Email: Fawe@fawe.org

www.fawe.org

Forum for African Women Educationalists

@RsFawe

FAWE Africa


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