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Assurer une progression réussie d’un niveau à l’autre dans

des résultats d’apprentissage pertinents et efficaces. La cible 4.3 prévoit également que d’ici 2030, les gouvernements auront assuré l’égalité d’accès de toutes les femmes et de tous les hommes à un enseignement technique, professionnel et supérieur, y compris universitaire, abordable et de qualité. L’ODD 5 vise à assurer l’égalité des sexes et l’autonomisation de toutes les femmes et les filles. A travers la cible 5.1, cet ODD vise à mettre fin à toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes et des filles partout ; et par la cible 5c, l’ ODD vise l’adoption et le renforcement de politiques rationnelles et de législations applicables pour la promotion de l’égalité des sexes et l’autonomisation de toutes les femmes et les filles à tous les niveaux.

Au niveau continental, le principal cadre d’orientation des droits de l’enfant est la Charte Africaine des Droits et du Bienêtre de L’enfant (1990).4 L’article 11(6) de la Charte est très explicite sur la manière dont les grossesses adolescentes doivent être traitées. Il exige des États membres à la Charte de prendre toutes les mesures appropriées pour s’assurer que les enfants qui tombent enceintes avant d’avoir terminé leur éducation aient la possibilité de poursuivre leur éducation en fonction de leurs capacités individuelles. De plus, dans leur commentaire conjoint, la Commission africaine des droits de l’homme et des peuples et le Comité africain d’experts sur les droits et le bien-être de l’enfant, «Commentaire Général Conjoint sur L’élimination du Mariage des Enfants,(2017)5,les deux organisations, au paragraphe 31 déclarent ainsi :

... Les États parties devraient mettre en œuvre des politiques et des plans conçus pour réaliser l’égalité d’accès à l’éducation pour les filles et les garçons. Ces politiques doivent comprendre des mesures visant à encourager les filles enceintes à continuer à fréquenter l’école ou à y retourner. Les États parties doivent obligatoirement faciliter le maintien et le retour à l’école des filles enceintes ou mariées et mettre en place des programmes d’éducation alternatifs, tels que l’acquisition de compétences et la formation professionnelle, dans les cas où les femmes ne peuvent ou ne veulent pas retourner à l’école après une grossesse ou un mariage.

Un autre point de référence important est la Stratégie Continentale D’éducation pour L’Afrique (CESA 16-25)6 , adoptée par les Chefs d’État et de Gouvernement de L’Union africaine à l’occasion de la vingt-sixième session ordinaire du 31 janvier 2016 à Addis-Abeba. Elle constitue le cadre de la transformation des systèmes d’éducation et de formation en Afrique. Le CESA 16-25 a été établi comme un moyen de créer un nouveau citoyen africain qui sera un agent de changement efficace pour le développement durable du continent tel qu’envisagé par l’UA et son Agenda 2063. L’objectif stratégique 5 du CESA 16-25 exige spécifiquement des États africains qu’ils accélèrent les processus menant à la parité et à l’équité entre les sexes par les moyens suivants : 1. Mettre à l’échelle les expériences réussies de rétention au service des groupes de sexe à risque (filles et garçons) et améliorer leurs performances. 2. Assurer une progression réussie d’un niveau à l’autre dans tout le système 3. Mobiliser les communautés pour qu’elles deviennent des partenaires afin de s’assurer que les filles (et les garçons, le cas échéant) s’inscrivent, restent et réussissent à l’école. 4. Mettre au point des interventions pertinentes pour lever les obstacles à l’accès et à la réussite à tous les niveaux.

Comme le montrent les exemples donnés ci-dessus, il existe suffisamment d’indications sur les principes et les normes que les gouvernements devraient appliquer pour promouvoir et protéger les droits des adolescentes enceintes et ceux des mères adolescentes. Les États africains sont conscients de ces normes et principes continentaux et internationaux, dont la plupart se sont engagés à respecter et à mettre en œuvre. Toutefois, la plupart des États africains n’ont pas réussi à garantir le droit des mères adolescentes à l’éducation, et la majorité des pays adoptent des mesures discrétionnaires très variées pour mettre en œuvre ces politiques, normes et standards.

Le contexte de la grossesse chez les adolescentes en Afrique

On estime que 45 % des grossesses chez les jeunes femmes âgées de 15 à 19 ans en Afrique subsaharienne (ASS) ne sont pas planifiées. Par conséquent, ces grossesses entraînent des naissances non désirées, des avortements risqués et des fausses couches7. Les chiffres correspondants pour les grossesses chez les adolescentes sont pour le Sénégal (16,4%8), le Malawi (29%), la Namibie (19%) et la Tanzanie (27%). Près de la moitié des cas d’avortements risqués en Afrique subsaharienne concernent également des adolescentes et des jeunes femmes de moins de 25 ans. Les adolescents d’Afrique subsaharienne ont l’un des taux de natalité les plus élevés en comparaison avec les adolescents des autres régions du monde, et représentent par conséquent une proportion significative de la fécondité globale dans de nombreux pays de la région9. Les taux de natalité élevés chez les adolescentes reflètent les vulnérabilités qu’elles connaissent et le manque d’opportunités à leur disposition.

4 https://www.acerwc.africa/wp-content/uploads/2018/06/African_Children_Charter_Website_Version_English_2015.pdf 5 https://www.acerwc.africa/wp-content/uploads/2018/07/Website_Joint_GC_ACERWC-ACHPR_Ending_Child_Marriage_20_January_2018.pdf 6 https://au.int/sites/default/files/documents/29958-doc-cesa_-_english-v9.pdf 7 Wado et al. BMC Pregnancy and Childbirth (2019) 19:59; https://doi.org/10.1186/s12884-019-2204-z 8 https://www.indexmundi.com/facts/senegal/indicator/SP.MTR.1519.ZS 9 Wado et al, (2019), op.cit

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