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Mettre à l’échelle les expériences réussies de rétention au

Introduction

Cette note de synthèse présente une vue d’ensemble des politiques et pratiques existantes en matière de réinsertion scolaire des mères adolescentes dans quatre pays d›Afrique. Sur la base d›une analyse minutieuse des contextes spécifiques à chaque pays, on peut conclure que ces quatre pays–la Namibie, le Malawi, le Sénégal et la Tanzanie–représentent un large éventail de politiques et de pratiques en matière de réintégration scolaire des mères adolescentes. La note d’orientation met en évidence les normes internationales et standard, puis les compare aux pratiques en vigueur dans chaque pays. Ce document complète les études réalisées dans chacun des pays mentionnés, et il résume les recommandations politiques clés contenus dans le rapport régional, qui synthétise également les expériences au niveau des pays. Le débat sur la grossesse des adolescentes, les mères adolescentes et les droits des mères adolescentes en matière d’éducation continue d’être caractérisé par des visions du monde différentes. D’un côté, on trouve les puristes et les moralistes, qui considèrent la grossesse et la maternité à l’adolescence comme une aberration morale. Selon cette vision, explicitement ou implicitement, le fait de permettre aux mères adolescentes de reprendre l’enseignement de base entraînera une déchéance morale dans les écoles primaires et secondaires. Elle doit être évitée. D’un autre côté, il y a ceux qui adoptent une approche normative basée sur les droits. Cette vision du monde considère que permettre aux filles enceintes ou aux mères adolescentes de poursuivre leur apprentissage est conforme aux normes et standards convenus au niveau international. Elle reproche à la famille, à la société, et à l’État en général de ne pas respecter le droit de chaque enfant à l’éducation et de ne pas offrir une éducation sexuelle complète, qui est une mesure préventive éprouvée. À l’extrême, on trouve les engagements rhétoriques des États africains à offrir un accès gratuit et sans entrave à une éducation de base de qualité à tous les enfants. Paradoxalement, ces mêmes États africains érigent également des obstacles dans les politiques, les lois et les directives relatives aux politiques de réinsertion des mères adolescentes.

Un aperçu des normes et standards internationaux et continentaux

Il existe un certain nombre de cadres normatifs aux niveaux international et continental qui garantissent explicitement le droit des filles à l’éducation. Au niveau international, la Convention relative aux Droits de l’enfant des Nations Unies1 (CDE NU) demande aux États Parties, dans son article 2 (2), de prendre toutes les mesures appropriées pour que l’enfant soit protégé contre toute forme de discrimination ou de sanction motivée par la situation, les activités, les opinions exprimées ou les convictions de ses parents, de ses représentants légaux ou des membres de sa famille. La Convention des Nations Unies sur les droits de l’enfant exige en outre des États Parties, à l’article 28 (1), qu’ils reconnaissent le droit de l’enfant à l’éducation, en vue de réaliser ce droit progressivement et sur la base de l’égalité des chances. Elle précise ensuite que, premièrement, l’enseignement primaire doit être obligatoire et accessible gratuitement à tous et que, deuxièmement, les États Membres doivent prendre des mesures pour encourager la fréquentation régulière des écoles et la réduction des taux d’abandon scolaire. Conformément à ces dispositions explicites, les adolescentes enceintes et les mères adolescentes, en tant qu’enfants, devraient avoir un accès sans entrave à l’éducation et ne devraient pas être discriminées ou pénalisées/pour être tombées enceintes.

Dans son Observation générale n° 20 (2016) sur la mise en œuvre des droits de l’enfant à l’adolescence2, le Comité des droits de l’enfant observe au paragraphe 55 (Familles dirigées par des adolescents) que, conformément aux articles 24 et 27 de la Convention, les parents et dispensateurs de soins adolescents devraient recevoir des connaissances de base sur la santé de l’enfant, la nutrition et l’allaitement, ainsi qu’un soutien approprié pour les aider à assumer leurs responsabilités envers les enfants dont ils ont la charge et, si nécessaire, une aide matérielle en matière de nutrition, d’habillement et de logement. Elle ajoute en outre que les adolescents qui s’occupent d’enfants ont besoin d’un soutien supplémentaire afin de jouir de leurs droits à l’éducation, au jeu et à la participation. De même, l’article 10 de la Convention sur l’élimination de toutes les formes de Discrimination à l’égard des Femmes (CEDAW)3 demande aux États Membres de prendre toutes les mesures appropriées pour éliminer la discrimination à l’égard des femmes afin de leur assurer des droits égaux à ceux des hommes en matière d’éducation. Elle prescrit aux États parties de garantir les mêmes conditions d’orientation professionnelle, d’accès aux études et d’obtention de diplômes dans les établissements d’enseignement de toutes catégories, tant en milieu rural qu’en milieu urbain. Il ordonne en outre aux Etats parties de garantir la réduction du taux d’abandon scolaire des filles et l’organisation des programmes pour les filles et les femmes qui ont quitté prématurément l’école. Tous les pays africains se sont engagés à atteindre les objectifs de développement durable (ODD). L’ODD 4 vise à assurer une éducation de qualité inclusive et équitable et à promouvoir les possibilités d’apprentissage tout au long de la vie pour tous. La cible 4.1 prévoit que, d’ici à 2030, tous les garçons et filles achèvent un cycle d’études primaires et secondaires gratuit, équitable et de qualité, débouchant sur

1 https://www.ohchr.org/en/professionalinterest/pages/crc.aspx 2 https://www.ohchr.org/Documents/Issues/Women/WRGS/GenderDigital/CRC_2.pdf 3 https://www.ohchr.org/en/professionalinterest/pages/cedaw.aspx

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