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Mobiliser les communautés pour qu’elles deviennent des
from Regional Policy (FR)
by Forum for African Women Educationalists | Forum des éducatrices africaines (FAWE)
Un large éventail de facteurs contribue au taux élevé de grossesses non désirées et de naissances non planifiées chez les adolescents. Il s’agit notamment de la méconnaissance des services de santé sexuelle et reproductive, des obstacles juridiques à l’accès aux services, des préjugés des prestataires, de la stigmatisation des relations sexuelles avant le mariage et de la faible autonomie décisionnelle des adolescentes mariées10. Les grossesses précoces et non désirées chez les adolescentes sont associées à plusieurs conséquences négatives sur la santé, l’éducation, la société et l’économie. L’accouchement est un risque pour les adolescentes et les recherches indiquent que les problèmes liés à la grossesse sont la deuxième cause de décès chez les adolescentes des pays en développement11. La grossesse chez les adolescentes interrompt également la scolarité des jeunes femmes, mettant ainsi en péril leurs perspectives économiques futures, notamment en réduisant leurs opportunités sur le marché du travail. Les effets de la maternité des adolescentes s’étendent également à la santé de leurs enfants, avec des preuves de décès périnataux plus élevés et de faible poids à la naissance chez les bébés nés de mères de moins de 20 ans.
De nombreux gouvernements africains continuent de refuser aux mères adolescentes le droit à l’éducation. Lorsqu’il existe des politiques permettant aux filles de poursuivre leur éducation, les gouvernements imposent une pléthore de mesures punitives que les filles doivent respecter avant d’être réadmises. De plus, d’autres facteurs contribuent également à ce que des milliers de mères adolescentes ne poursuivent pas leur éducation formelle. Parmi ces facteurs, le plus important est le manque de sensibilisation aux politiques de rentrée scolaire parmi les communautés, les filles, les enseignants et les responsables scolaires, qui ne savent pas que les filles peuvent et doivent retourner à l’école12 .
La pauvreté, le manque d’éducation et l’inégalité entre les sexes perpétuent le mariage précoce, les grossesses précoces et compromettent le passage réussi de l’adolescence à l’âge adulte. La pauvreté et le dénuement socio-économique exposent les adolescentes à des rapports sexuels précoces et intergénérationnels. La pauvreté est un problème grave qui joue un rôle cyclique et cumulatif important dans le niveau d’éducation et le taux de grossesse des adolescentes. La pauvreté limite la liberté, les opportunités et les ressources et crée des conditions d’impuissance, d’exclusion et de vulnérabilité. Ces vulnérabilités peuvent créer des conditions plus propices au manque d’éducation et aux grossesses précoces en retour. Par exemple, la pauvreté peut pousser les adolescents à se marier précocement et à abandonner l’école. Les adolescentes sans éducation formelle, avec un faible niveau d’éducation ou qui ne sont pas inscrites à l’école sont plus susceptibles de tomber enceintes. En outre, de nombreuses filles abandonnent l’école lorsqu’elles pensent que le mariage et la grossesse sont une meilleure option pour leurs conditions socio-économiques, ce qui contribue à son tour à la grossesse chez les adolescentes13 .
Les politiques, cadres juridiques et directives existants en matière de rentrée scolaire pour les mères adolescentes
Chacun des pays dispose de politiques et de plans éducatifs qui régissent la mise en œuvre de l’apprentissage dans leurs pays respectifs. Au Sénégal, par exemple, la principale politique régissant l’éducation des jeunes est la loi décennale, intitulée Loi 2004-37 modifiant et complétant la Loi D’orientation de L’éducation Nationale 91-22 du 16 février 1991. Cette loi a été adoptée le 15 décembre 2004, à la suite du «Programme décennal d’éducation et de formation» de 200014. Elle est mise en œuvre par le gouvernement par l’intermédiaire du ministère de l’éducation nationale. L’article 1 de la loi 2004-37 stipule que : «La scolarité est obligatoire pour tous les enfants des deux sexes âgés de 6 à 16 ans» et précise que «L’Etat a l’obligation de maintenir dans le système scolaire les enfants âgés de 6 à 16 ans»15. La loi confère à l’État la responsabilité de garantir l’accès à l’éducation gratuite pour tous les enfants âgés de 6 à 16 ans. Par conséquent, la loi envisage la responsabilité de la communauté comme étant celle de s’assurer que les enfants sont inscrits et maintenus dans les écoles. La conséquence de cette loi est qu’il est illégal de mettre fin à l’éducation d’une fille dans cette tranche d’âge pour raison de grossesse. Dans le cas de la Namibie, la Loi sur L’éducation de Base 3 de 202016 (article 13 (1-4) abroge La Loi Sur L’éducation 16 de 2001. La loi adopte une approche proactive et préventive en exigeant que le ministère de l’éducation élabore une politique relative à la grossesse des apprenants axée sur la prévention et la gestion des grossesses des apprenants dans les écoles. La politique relative à la grossesse des apprenants doit porter, entre autres, sur la mise en place d’un mécanisme de suivi pour évaluer la mise en œuvre de la politique dans les écoles, la publication de directives pour renforcer le programme d’enseignement des compétences de vie dans les écoles en mettant l’accent sur la prévention, et l’enseignement des compétences de vie par des enseignants qualifiés. Les
10 Cited in Wado et al, (2019). 11 Ibid. 12 Leave No Girl Behind in Africa: Discrimination in Education against Pregnant Girls and Adolescent Mothers - 2018 Human Rights Watch 13 Cited in, Rebekah Mohr,Jose Carbajal and Bonita B. Sharma: The Influence of Educational Attainment on Teenage Pregnancy in Low-Income Countries:
A Systematic Literature Review -Journal of Social Work in the Global Community 2019, Volume 4, Issue 1, Pages 19–31 DOI: 10.5590/JSWGC.2019.04.1.02 14 Programme Décennal de l’Education et de la Formation, PDEF 15 Article 1 de la Loi 2004-37 du 15 Décembre 2004 modifiant et complétant le Loi d’Orientation de l’Education Nationale n° 91-22 du 16 Février 1991. 16 https://www.lac.org.na/laws/2020/7257.pdf