Défense des retraites

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Déclaration de la CGT

Retraite : une réforme brutale pour un recul social sans précédent Le gouvernement vient de rendre public l’avant-projet de loi sur la réforme des retraites à l’issue d’une pseudo concertation.

Montreuil, 16 juin 2010

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Ne pas jeter sur la voie publique - www.cgt.fr

Pour la CGT, c’est une réforme brutale pour un recul social sans précédent qui appelle ces premiers commentaires :

serait apprécié le degré d’usure du salarié qui, le cas échéant, lui permettrait de continuer de partir à 60 ans. On est loin du droit au départ anticipé avant 60 ans pour une retraite en bonne santé, alors que la CGT estime à 15 % les salariés en emploi pénible,

• en repoussant l’âge de départ à la retraite à 62 ans et l’âge de la retraite à taux plein à 67 ans (au lieu des 60 et 65 ans actuels), et en • pour les fonctionnaires, la cotisaconfirmant l’allongement de la … tion retraite augmentera de durée de cotisation à 41,5 ans, Les propositions 2,7 %. Le dispositif de départ les conditions d’acquisition concernant la mise à anticipé pour les femmes des droits à la retraite en ayant eu trois enfants disFrance seraient les plus contribution des hauts paraîtrait. Au nom de drastiques en Europe, revenus, des revenus du l’équité, c’est l’alignement capital, des entreprises … • la quasi-totalité des salades droits par le bas, riés du public et du privé cinq fois moins que les • pour les régimes spéciaux : sont concernés, sacrifices imposés aux le gouvernement confirme que salariés. • l’âge de départ en retraite serait les mesures s’appliqueront aux er repoussé à partir du 1 juillet 2011 salariés des régimes spéciaux. Il sur un rythme accéléré pour atteindre 62 ans cherche surtout à éviter un front uni de tous les pour les salariés qui peuvent prétendre aujour- salariés en différant la mise en œuvre en 2017. d’hui à partir en retraite en 2016, Ainsi l’ensemble des dispositions affectant les • le droit à la retraite à taux plein serait porté à droits en matière de retraite représenterait une 67 ans. Les femmes dont 30 % sont déjà ponction de 22,6 milliards d’euros en 2018, contraintes aujourd’hui de partir à 65 ans en 25,1 milliards d’euros en 2020. seront les principales victimes, Parallèlement, les propositions concernant la • les différentes mesures d’âge vont toucher plus mise à contribution des hauts revenus, des reveparticulièrement les jeunes. Ainsi, d’ici 2016, nus du capital, des entreprises ne font qu’égratic’est plus d’un million d’emplois qui ne leur gner les dispositions en leur faveur. Leur seule seront pas ouverts parce que leurs parents vocation est de créer l’illusion que la réforme est devront travailler plus longtemps, juste. Les recettes attendues sur ce plan sont estimées à 4,4 milliards d’euros en 2020, soit cinq • le traitement des salariés exerçant des métiers fois moins que les sacrifices imposés aux pénibles et astreignants relève de la provoca- salariés. tion. Il n’y aurait aucun métier pénible. Seul


Le projet de loi est très largement marqué de l’empreinte du Medef qui réclamait le report de l’âge légal de la retraite. Les entreprises obtiendraient de plus de nouvelles aides financières pour l’emploi des plus de 55 ans. La brutalité des mesures gouvernementales vise à répondre à la pression conjuguée des marchés financiers et des agences de notation qui exigent une réduction des budgets publics et sociaux dans tous les pays européens.

Non content d’affaiblir encore davantage le système de retraite par répartition, en accentuant les conséquences des réformes antérieures qui amputent déjà le niveau des retraites, le gouvernement n’apporte aucune réponse nouvelle aux défis du chômage, des bas salaires et de la précarité. C’est pourtant dans la réponse à ces problèmes que réside l’essentiel des solutions garantissant la pérennité des retraites.

Pour la CGT, c’est évident, cette réforme des retraites doit être résolument combattue. Chaque salarié de tout âge et de toute profession doit prendre conscience que c’est de sa mobilisation que tout va désormais dépendre. La CGT appelle tous les salariés à mener campagne pour des grandes manifestations unitaires et interprofessionnelles le jeudi 24 juin ProChain et l’organisation de nombreux arrêts de travail dans le privé et le public.

Bulletin de contact et de syndicalisation Je souhaite :

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OUI à la retraite à 60 ans


R R E T R A IIT T E S RE ET TR RA AI TE ES S

L’ACTION CONTINUE LE 24 JUIN ! Le 24 juin, les organisations syndicales appellent les salariés, les retraités, à amplifier la mobilisation contre les projets du gouvernement en matière de retraite. Le Gouvernement, a choisi l’esquive, la falsification et l'omission pour éviter la confrontation. Il joue avec le calendrier, il joue avec les organisations syndicales, il joue avec les salariés. Il ment. Travailler plus longtemps pour gagner moins !

Parce qu'on prétend allonger sans cesse la durée des cotisations alors que la réalité des carrières et du travail va dans l'autre sens, le seul résultat ne peut être que la baisse des pensions. Parce que le passage à 62 ou 63 ans de l'âge légal et surtout son corollaire le passage à 67 ou 68 ans de l'âge ouvrant droit au taux plein aura pour conséquences d'amplifier le système de décotes. « On vit plus longtemps: on doit travailler plus longtemps » ? la négation de tout le progrès humain.

Cela fait des siècles que l'allongement de la durée de vie s'accompagne de la réduction du temps de travail et de l'augmentation du temps pour soi; au nom der quoi devrait-on inverser cette tendance ? Il n'y a aucune catastrophe démographique ; en

revanche se pose la question des richesses produites et de leur répartition. Fonctionnaires : ça va saigner !

Au nom de la crise financière, tous les gouvernements au lieu de remettre en cause les politiques qui ont conduit à cette crise s’acharnent avec frénésie à imposer des plans d’austérité dont les salariés et les retraités font aujourd’hui les frais. Parmi les premiers visés, les fonctionnaires. Après les non remplacements des départs à la retraite, le temps est venu de baisser leurs salaires. Le gel des salaires est d'ores et déjà sur les rails. Mais c’est bien pire qui nous attend ! Une journée de salaire par mois en moins!

ce serait le résultat de l'augmentation des cotisations qu'on nous annonce au nom de la réforme des retraites. Et les modalités concernant les mères de trois enfants (maintenues en 2003 grâce à nos mobilisations) seraient supprimées ainsi que les réversions plafonnées. Sans compter que le gouvernement n’a pas renoncé à remettre en cause le calcul sur les six derniers mois...

Le gouvernement se garde bien de le dire, jusqu’à la fin juin. Démontrons au gouvernement que sa contre-réforme ne passe pas. Rien n’est joué.

le 24 juin, participons massivement aux manifestations

Pour en savoir plus… le site de la FSU : www.fsu.fr rubrique « Dossiers/Retraites »


F F o n c ttiiio o n p u b q u e :: Fo on nc ct on n p pu ub bllliiiq qu ue e : u u n e rré é ffo o r m e d a n s a rré é ffo o rrm m e un ne e r éf or rm me e d da an ns s llla a r éf or me e

? ? ?

Les fonctionnaires seront « équitablement » concernés par l’augmentation de durée d’activité ; mais l’engagement gouvernemental ne s’arrête pas là. Il « étudie celles [des règles spécifiques à la Fonction publique] qui ne seraient plus adaptées ». La revue des questions soulevées par le ministre est éclairante : le discours cache mal la volonté de tirer les droits de tous vers le bas. Exception faite de l’hypothèse de création d’une caisse de retraite pour les fonctionnaires de l’Etat, que le gouvernement a écartée si tôt après avoir entendu l’opposition syndicale unanime, le ministre refuse d’annoncer les mesures envisagées. De nombreux points apparaissent donc susceptibles de régression.

Le taux de retenue pour pension : une baisse du salaire net !

Minimum garanti de pension : à la baisse ?

Mères de trois enfants : la fin d'un droit ?

Réversion et majorations des pensions pour enfants : remis en cause !

Un jeu d’écritures qui coutera une journée sur la paie mensuelle de chaque fonctionnaire : ce serait l’effet de la hausse de la retenue pour pension à 10,55% du brut. Les traitements et les pensions des fonctionnaires de l’Etat sont les uns et les autres inscrits au budget de l’Etat : l’unique objectif de cette décision, c’est une économie pour l’Etat de 3 milliards d’euros. La contribution exceptionnelle des plus hauts revenus et du capital apporterait selon les hypothèses, de 600 millions à 3 milliards.

C’est une des dispositions jugées obsolètes par le gouvernement. Il s’apprête à mettre fin au dernier dispositif de retraite anticipée sans même s’interroger sur les besoins sociaux que traduisent ces départs. Malgré les interventions de la FSU, il refuse d’adresser un message quelconque à nos collègues qui déposent leurs demandes en catastrophe. Et il refuse de mettre en débat les critères pour des retraites anticipées.

Calcul sur les six derniers mois : remis en question !

Cette disposition, toujours présentée en l’isolant des autres dispositions réglementaires et en feignant d’ignorer que les primes et heures sup sont exclues, est directement liée au droit à la carrière, organisé par le statut des fonctionnaires, dont la meilleure rémunération est celle de la fin de carrière. La remettre en cause signifierait une baisse importante des pensions. Or le gouvernement n’exclut pas de passer des 6 derniers mois aux 10, voire aux 25 meilleures années !

Ce filet de sécurité relève près de la moitié des pensions des fonctionnaires territoriaux, un quart de celles de la FPH et 10% à l’Etat. La pension augmentée d’environ 140€ est alors voisine de 800€. C’est trop pour le gouvernement qui, considérant que cette protection permet aux agents concernés de partir en retraite à 60 ans, envisage de diminuer le montant du minimum garanti, et de durcir les conditions d’accès.

Le risque est grand d’une mise sous condition de ressources de la pension de réversion alors que la réversion des pensions complémentaires n’est pas plafonnée. Les dispositions plus favorables du code des pensions seraient condamnées au nom de l’équité ! La question de savoir si l’alignement vers la situation la plus favorable ne serait pas souhaitable n’est pas posée.

Bonifications : menacées ?

Peut-on revenir sur des engagements pris au moment où les personnels ont rejoint certains emplois, dans des conditions peu attractives ou plus difficiles ? Par deux fois, le gouvernement a été contraint de reculer sur le projet de réduction drastique des bonifications portant sur des services déjà accomplis. La FSU l’a rappelé.


F F Fiin F na an nc ce er r lle es s r re ettr ra aiitte es s :: s s o u h a tt a b e so s ou o uh u ha h aiiiit a ta ab a blllle b e e e ett p po os ss siib blle e !! 75% du dernier traitement, à 60 ans avec 37,5 annuités, c’est souhaitable et c’est possible dans la Fonction publique et au régime général. Cela passe par la mobilisation de nouveaux financements, par la remise en cause des réformes de 1993 et 2003 et de la décote pénalisant les carrières les plus fragiles, par la conquête de droits nouveaux. La FSU porte des propositions, qu’elle soumet au débat et défend auprès des pouvoirs publics.

Bonifications pour enfants : corriger le désavantage du public

Le sujet est soigneusement esquivé ! La réforme de 2003 a supprimé les bonifications pour enfants nés à partir de 2004, et mis sous conditions la bonification d’un an pour les enfants nés avant 2004. Selon la cour des comptes, en 2003, si 88% des femmes fonctionnaires ont bénéficié d’une bonification, elles n’étaient plus que 74,7% en 2005. Le montant moyen de la bonification a été réduit de 16% dans la FPE et de 30% dans les autres fonctions publiques. La FSU exige le rétablissement des bonifications pour enfants et des dispositions complémentaires pour les agents qui ont élevé seuls leurs enfants.

Pénibilité : dénoncer le leurre !

Ceux qui rendent le travail invivable cherchent à esquiver leurs responsabilités. La pénibilité ne serait reconnue qu’à ceux des salariés apportant la preuve « d’une usure physique professionnelle » particulière. Ce n’est pas acceptable ! Il faut améliorer les conditions de travail, revenir à un dispositif de CPA (cessation progressive d’activité) plus accessible et attractif, permettre des départs anticipés à partir de critères objectifs.

Polypensionnés : les fonctionnaires pénalisés

Les nombreux fonctionnaires dont une part de l’activité relève du régime général sont particulièrement pénalisés dans le calcul de leur pension. Avec moins de 25 années au régime général, ils voient même leurs mauvaises années prises en compte dans le salaire moyen. Le gouvernement rejette la demande de la FSU d’étendre les dispositions prises en 2004 pour les polypensionnés des régimes alignés.

Evolution des retraites : lutter contre l’appauvrissement

L’indexation des retraites sur les prix programme un appauvrissement relatif des retraités car la progression de leur pouvoir d'achat est bloquée : au bout de 20 ans de retraite, une pension a perdu 25 % de sa valeur par rapport au revenu des actifs. Il faut donc impérativement revenir sur ce mécanisme.

Etudes et précarité : à prendre en compte

80% de la génération née en 1974 sait qu’elle ne totalisera pas 40 annuités à 60 ans. Allongement des études, multiplication des stages, des contrats courts se traduisent par le recul de l’âge du premier emploi stable : 27 ans actuellement. Il est impératif que les périodes d’étude et de précarité soient prises en compte dans les droits à pension. Le gouvernement refuse le bilan du rachat des années d’étude créé en 2003, inaccessible à ceux qui vivent de leur travail. La FSU exige la validation gratuite des années d’étude dans la durée d’assurance.

Le code des pensions : un élément du statut

Le choix politique de placer les fonctionnaires à l’abri de l’arbitraire, des pressions, de la corruption s’est traduit par la garantie de la carrière et par celle de la « continuation du traitement » à la radiation des cadres. Les pensions sont ainsi inscrites au budget de l’Etat. La détermination de la FSU et l’unité syndicale ont conduit le ministre à renoncer à la création d’une caisse de retraites.

Augmenter les financements : un impératif !

Il faut un partage des richesses produites plus favorable au travail, revenir sur les exonérations sociales, faire contribuer les revenus qui échappent aux cotisations (stock-options, intéressement,..), taxer les dividendes. Les retraites étant incluses dans les dépenses publiques mises en cause par les politiques d’austérité, il faut revenir sur les politiques de réduction d’impôt en faveur des revenus élevés, des patrimoines et des grandes entreprises. Si les taux d’imposition de l’an 2000 avaient été maintenus, ce sont 20 à 25 milliards d’euros qui rentreraient chaque année dans les caisses de l’Etat.


Combattre les idées reçues

Fonctionnaires, nous ne sommes pas des privilégiés !

L’opposition entre salariés du privé et salariés du public est utilisée par le gouvernement comme un fer de lance visant à rompre les solidarités collectives, qui autour d’objectifs communs, pourrait rassembler l’ensemble des salariés. Le régime propre aux fonctionnaires est caricaturé à l’excès et les comparaisons tournent au grotesque.

75 % du dernier traitement pour les uns, 50 % des 25 meilleures années pour les autres ? Intox !

En disant cela, on compare ce qui constitue la totalité d’une pension pour un fonctionnaire avec ce qui constitue la seule partie de la pension servie par le régime général. Or, les salariés dépendant du régime général (dont près d’un million d’agents non titulaires travaillant dans le public) perçoivent une retraite complémentaire. Pour un cadre, cette retraite complémentaire peut représenter plus de 60 % du montant de la pension. Le calcul sur les six derniers mois s’explique par le profil particulier des trajectoires salariales dans la fonction publique. Contrairement aux salariés du privé où les dernières années ne sont pas nécessairement les meilleures, les carrières sont ascendantes dans la fonction publique. En contrepartie, elles démarrent, à niveau de qualification égale, beaucoup plus bas (1,2 fois le SMIC pour un enseignant). Par ailleurs tous les éléments de rémunérations ne sont pas pris en compte.

1 065 € en moyenne dans le privé ; 1 689 € pour le public... Une comparaison trompeuse !

Les comparaisons sur des moyennes sont souvent trompeuses… D’une part, il faut tenir compte des effets de structure liés à la qualification (un fonctionnaire sur deux travaillant dans la fonction publique d’Etat est un cadre)_; d’autre part, beaucoup de pensionnés au régime général, essentiellement des femmes, ont acquis très peu de droits du fait de carrières courtes. Le montant moyen de la pension de droit propre des femmes est de 782 € contre 1617 € pour les hommes. La faiblesse des pensions féminines tire la moyenne des salariés du régime général vers le bas.

Age de la retraite : 61,6 ans pour le privé et 58,7 ans les fonctionnaires : intox !

Ce sont les âges de liquidation de la pension. Beaucoup de femmes salariées du privé attendent l’âge de 65 ans pour obtenir le taux plein. Il n’y a d’ailleurs qu’en France où les femmes liquident leur pension plus tard que les hommes. Mais disant cela on oublie un fait fondamental. On passe directement de l’emploi à la retraite dans la fonction publique, ce qui n’est pas le cas du privé puisque 6 salariés sur 10 ne sont plus en emploi à 59 ans. Or, si on prend l’âge de sortie de l’emploi, il est pour le public comme pour le privé de 58,7 ans !

Ce qui n’est jamais dit

Au régime général, 83 % des femmes ayant liquidé leur retraite en 2004 ont bénéficié d’une majoration d’assurance pour enfant (2 ans), en validant en moyenne 20 trimestres. Dans la fonction publique : 88% des femmes fonctionnaires ont bénéficié en 2003 de bonifications pour enfant (1 an) (durée moyenne de bonification de 8 trimestres). Et c’est dans la Fonction publique que la loi de 2003 a dégradé ces droits.

Comparons ce qui est comparable

Ce qui compte, quand on se place du point de vue de l’équité des droits, c’est de connaître le taux de remplacement (ce que représente la pension en comparaison des meilleurs salaires). Or, il est identique pour les salariés du privé et du public. Par ailleurs dans la fonction publique, tous les éléments de rémunération ne sont pas pris en compte et le taux de 75 % est loin d’être atteint pour tous (cf graphique). Les dernières réformes conduisent pour les uns et pour les autres à faire baisser ce taux de remplacement. C’est bien contre la baisse du niveau des pensions que salariés du privé et salariés du public doivent se mobiliser ensemble !


UNE RETRAITE JUSTE JUSTE 24 JUIN 2010 UN DROIT ! manifestation


R S U E T O I P A P U O RETR C ! S I S A N V O U I A T A M R É N N U É G ion t a S s i l E i b L o m S E T U O T 4 JUIN

LE 2

Le projet de réforme des retraites du gouvernement fait peser la quasi-totalité des efforts sur les salariés. Il n’assure pas l’avenir du financement des retraites au-delà de 2018. Il fait l’impasse sur la situation de l’emploi, notamment des jeunes, alors qu’elle conditionne fortement l’avenir des régimes de retraite. Bref, il est loin de répondre aux exigences de la CFDT : assurer la pérennité des retraites tout en réduisant les inégalités.

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UN PROJET DE RÉFORME INJUSTE... • 85% de l’effort financier est demandé aux salariés : recul de l’âge légal de départ à la retraite de 60 à 62 ans d’ici 2016 et augmentation des cotisations des fonctionnaires. • La contribution supplémentaire sur les hauts revenus et les revenus du capital n’est, elle, que symbolique.

Ne pas jeter sur la voie publique

• Le relèvement brutal de l’âge de la retraite pénalise ceux qui ont commencé à travailler jeunes et ceux et celles (30% des femmes) qui ont eu des carrières discontinues et devront attendre 67 ans pour bénéficier d’une retraite à taux plein.

juin 2010

• Les inégalités qui frappent les poly-pensionnés, les carrières accidentées et les femmes vont se creuser au lieu d’être réduites. • La pénibilité n’est reconnue qu’au travers de critères individuels et médicaux. Aucune réponse n’est apportée aux salariés exposés à des risques professionnels. .../...

retraites


R S U E T O I P A P U O RETR C ! S I S A N V O U I UN MA LES GÉNÉRAT bilisation mo S E T U TO 4 JUIN

LE 2

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… ET À COURT TERME • Alors que la situation de l’emploi conditionne en grande partie l’avenir des retraites, aucune réponse n’est apportée par le gouvernement en particulier pour l’emploi des jeunes, des seniors et pour garantir aux femmes des parcours professionnels équivalents aux hommes. • L’équilibre financier à l’horizon 2018 n’est assuré qu’en transférant des coûts vers l’assurance-chômage et les caisses de maladie et d’invalidité. • En utilisant le Fonds de réserve des retraites pour financer aujourd’hui les déficits dûs à la crise, le gouvernement dilapide des ressources destinées à faire face au choc du papy-boom à partir de 2020. Il prépare ainsi de nouveaux déficits, avec la perspective de nouvelles réformes pénalisant à nouveau un peu plus les salariés.

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LA CFDT VEUT UNE AUTRE RÉFORME La CFDT revendique : • une réforme juste, c'est-à-dire équitable quant aux efforts qu’elle appelle et permettant de mieux prendre en compte les parcours professionnels en réduisant les inégalités ; • une réforme qui assure la pérennité du système de retraite par répartition ; • une réforme qui permette d’assurer la confiance des salariés, en particulier des jeunes, dans leur régime de retraite.

Pour peser en faveur d’un autre projet de réforme des retraites, la CFDT, aux côtés des autres organisations syndicales, appelle à la mobilisation de tous le jeudi 24 juin ! RENDEZ-VOUS :

www.cfdt.fr


Pour nos retraites : amplifions la mobilisation En accord avec le patronat, le gouvernement précise ses attaques contre nos retraites : il veut aller encore plus loin dans la baisse des pensions, veut interdire de partir en retraite à 60 ans, et repousser au delà de 65 ans l’âge qui supprime la décote de 5% par année manquante. Nous devons réagir massivement maintenant : profitons du 24 juin et préparons une rentrée sociale très forte.

Baisse des pensions

Interdiction de partir à 60 ans

Alors qu’avant les contre-réformes de 1993 (privé), de 2003 (fonctionnaires) et 2007 (régimes spéciaux), un salarié partait en moyenne avec 79% de son ancien salaire, il partira avec seulement 59% en 2050. C’est le constat du COR (Conseil d’Orientation des retraites où siègent des parlementaires, le patronat et des organisations syndicales).

Aujourd’hui, la majorité des salarié-es arrêtent de travailler avant 59 ans et touchent le chômage en attendant 60 ans pour avoir le droit de toucher la retraite et 2 salarié-es sur 3 partent juste à 60 ans et profitent ensuite de quelques années de vie en bonne santé, se sentent revivre, s’investissent dans la vie sociale.

C’est mathématique, c’est l’application du calcul de la pension sur une durée de cotisation qui s’allonge sans cesse alors qu’il n’est pas possible de cotiser aussi longtemps : en moyenne, la durée de cotisation est aujourd’hui de 37,5 ans ; en 2035 et au delà, elle sera de 37 ans selon le COR. Et en plus, il faut subir une double peine, la décote de 5% par année manquante. Ainsi, au lieu de toucher une retraite pleine de 75% en réussissant à cotiser pendant 37,5 ans, la pension baisse au fur et à mesure que l’inatteignable durée de cotisation s’allonge : pour un-e salarié-e « moyen » réussissant à cotiser 37,5 ans, la pension par rapport au salaire représentera 55% pour 40 ans, 49% pour les 41 ans qui s’appliqueront en 2012, 42% pour les 42 ans prévus pour 2020…

Interdire de partir à 60 ans, c’est prolonger la période de chômage. Certes, les comptes des caisses de retraite se sentiront un petit peu mieux en ne payant pas les pensions entre 60 et 62 ou 63 ans… mais les caisses de chômage subiront un déficit qui servira de prétexte à une nouvelle remise en cause des droits des chômeurs. Prendre dans une caisse pour donner à une autre ne résout rien. Ces 2 dernières années, les données de l’INSEE 2010 montrent que, sous l’effet des contre-réformes baissant les pensions et des incitations aux entreprises pour garder les seniors, un peu plus d’anciens ont réussi à ne pas être mis à la porte avant 59 ans : le chômage des plus de 50 ans n’a augmenté « que » de 0,7 point… Les anciens partant un tout petit peu moins en retraite, le chômage des moins de 50 ans a augmenté davantage : + 1,6 point ! C’est aberrant : les contre-réformes font travailler un peu plus longtemps les anciens qui veulent partir en retraite avec une pension décente et jette dans le chômage des jeunes qui veulent travailler. Est-ce pour les « dresser » à la précarité pour leur faire accepter n’importe quoi ?

Le privé subit en plus le calcul de la pension sur 25 ans.

Décote après 65 ans

La France vient en 4e position des pays européens à forte baisse des pensions, derrière les Tchèques, la Pologne et le Portugal (comparaison de la commission européenne entre 2006 et 2046). Sarkozy n’aime que la 1re place : si le gouvernement parle d’augmenter la durée de cotisation, c’est bien pour faire pire que ce qui est prévu !

Les plus précaires, aux carrières incomplètes, dont un grand nombre de femmes, celles et ceux qui ne peuvent pas partir avant, sont obligé-es d’attendre 65 ans pour partir sans décote. Patronat et gouvernement veulent repousser cette limite, du même nombre d’années que le recul du seuil des 60 ans. Obliger, par pression financière, à partir au-delà de 65 ans, c’est priver les plus précaires de la jouissance de quelques années de retraite en bonne santé.


Mobilisé-e-s, et pas résigné-e-s

Les propositions de Solidaires

Quoiqu'en disent le gouvernement et des médias très complaisants, les salarié-e-s sont descendus nombreux dans la rue pour dire non au projet du gouvernement le 27 mai. Près d'un million de personnes, salarié-e-s du public et du privé, retraité-e-s, privé-e-s d’emploi et jeunes étaient dans la rue malgré l'intox du gouvernement qui rabâche mensonge sur mensonge pour faire passer sa contre-réforme, faire payer les salarié-es et épargner les plus aisé-e-s.

Sauf pour les plus démunis qui doivent profiter d’un minimum et pour les très gros salaires qu’il faut plafonner, un système de retraite doit avoir pour objectif de maintenir le niveau de vie acquis pendant la vie active et permettre que les salariés puissent profiter réellement de leur temps de retraite.

La mobilisation du secteur privé a été plus importante que lors de la grève du 23 mars. Il y a donc un réel début de volonté d'en découdre. Il est maintenant important de continuer la mobilisation face à un gouvernement, au service des marchés financiers et du patronat.

- Age de départ à taux plein à 60 ans, avec un départ plus précoce pour les salariés ayant effectué des travaux pénibles, maintien des régimes spéciaux

Pour Solidaires, après le 27 mai, la mobilisation doit monter d'un cran.

- Indexation des pensions sur les salaires afin de maintenir la parité d’évolution des revenus entre actifs et retraités - Indexation des salaires pris en compte dans le calcul de la pension sur l’évolution des salaires

Le 24 juin on se mobilise et on prépare la rentrée Pour gagner, il faut que la mobilisation monte d’un cran. Le projet de loi devrait être présenté le 15 juin. L’intervention de tou-te-s est maintenant indispensable.

Après le 27 mai, la nouvelle journée du 24 juin doit montrer une dynamique de mobilisation, le début d’un rejet majoritaire de la contre-réforme du gouvernement et la remise en cause de toute sa politique d’austérité.

Le 24, tapons fort par des grèves et des manifestations massives. Le 24, préparons les conditions d’une rentrée sociale très, très chaude en septembre.

144 Bd de la Villette 75019 Paris

C’est pourquoi Solidaires avance les exigences suivantes :

- Garantie d’un taux de remplacement de 75 % du salaire calculé sur les 6 meilleurs mois pour le secteur privé et sur les 6 derniers mois pour le secteur public. Pas de retraite inférieure au SMIC - La suppression de toutes les décotes qui pénalisent celles et ceux qui ont des interruptions de carrière, notamment les femmes - 37,5 annuités de cotisations pour avoir une retraite à taux plein, et la validation, sans rachat, des périodes de chômage, d’étude et de stage effectuées dès 18 ans. Pour financer ces mesures, il faut cesser les exonérations de cotisations sociales accordées au patronat et rééquilibrer la part des salaires dans la valeur ajoutée, la richesse créée par les salariés dans les entreprises. Entre 1980 et 2008, selon l’INSEE, la part des salaires dans la richesse créée nationalement (valeur ajoutée) est passée de 74% à 65%... tandis que les dividendes versés aux actionnaires a grimpé de 3,1% à 8,4%. Un retour à un partage des richesses plus juste, un rééquilibrage peut prendre la forme d’une augmentation de la part patronale des cotisations sociales qui serait compensée par une baisse des dividendes versés aux actionnaires, ce qui permettrait de ne pas toucher à l’investissement productif.

Téléphone : 01 58 39 30 20 Télécopie : 01 43 67 62 14

contact@solidaires-org www.solidaires-org

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mai 2010


Journée nationale d’action

Jeudi 24 juin, Mobilisons-nous pour nos retraites ! Les mesures imposées par le gouvernement Sarkozy-Fillon sont

profondément injustes et ne règlent rien.

Oui, il faut prendre en compte l’allongement de la durée de la vie mais il faut le faire de manière juste avec des mesures incitatives et en jouant sur les durées de cotisation. C’est ce que propose le PS.

Les ouvriers et les employés matraqués Les femmes au travail jusqu’à 67 ans 90% de l’effort pour les seuls salariés

Avec le recul de l’âge légal de 60 à 62 ans, le gouvernement fait le choix le plus injuste qui soit. Il fait peser l’essentiel de l’effort sur les salariés les plus usés, sur ceux qui ont eu les carrières les plus longues, sur les plus modestes. Il ne prévoit aucun vrai dispositif pour prendre en compte la pénibilité. En reculant l’âge de départ à taux de plein de 65 à 67 ans, le gouvernement pénalise d’abord les femmes qui ont eu des carrières fractionnées. Les efforts ne sont pas équitablement répartis. Le gouvernement ne demande que 1,7 milliards d’euros au capital et au patrimoine, alors que l’effort total nécessaire est de 45 milliards d’euros.

Des retraites non financées s donc non sauvée

Les mesures du gouvernement sont irresponsables. Les ressources nouvelles qui seraient nécessaires pour sauver les régimes de retraite sont absentes : 3,7 milliards d’euros alors que le trou est de 30 milliards d’euros. Le déficit est mis sous le tapis jusqu’en 2012 grâce à des tours de passe-passe comptables.

i Des pensions qu vont baisser

Comme le financement n’est pas réglé, la conséquence sera la baisse des pensions, comme ce fut déjà le cas après la réforme de 2003.

Le Parti socialiste a fait d’autres propositions, justes et efficaces,

Une autre réforme est possible :

mobilisons-nous pour faire reculer le gouvernement et exiger une réforme des retraites juste, qui préserve nos retraites et celles de nos enfants. Parti socialiste - 10, rue de Solférino, 75333 Paris cedex 07 - parti-socialiste.fr

Ne pas jeter sur la voie publique

qui permettent de combler le déficit du premier au dernier euro et assurent l’avenir de nos retraites. Il demande des efforts équilibrés entre salariés et retraités, entre capital et travail, entre ressources nouvelles et durée de cotisation, tout en maintenant le droit de partir à 60 ans.


- à la baisse des retraites ; NON - à la suppression de la retraite à 60 ans ; Ce ne sont pas les salarié(e)s qu’il faut sacrifier. Pour nos retraites, il faut de nouveaux financements.

TOUS dans la rue le 24 juin 2010

r u o P e r d n défe traite e r a m

Le 24 juin l’UNSA sera dans la rue avec l’intersyndicale : - pour GARANTIR la retraite par répartition ; - pour DÉFENDRE l’âge de départ à la retraite à 60 ans ; - pour ACCROÎTRE et MODIFIER le financement de notre système de retraite ; - pour OBTENIR des retraites décentes pour tous les salarié(e)s du privé et du public ; - pour que LA PÉNIBILITÉ soit prise en compte ; - pour DÉFENDRE l’emploi des séniors ; - pour MAINTENIR le mode de calcul des retraites des fonctionnaires.

! i a r e s j’y

Ma retraite, j’yy tiens. Aux manifestations, j’yy vien s.


Financer les retraites : les 7 propositions de l’UNSA

1- Remettre en cause la loi TEPA - suppression du bouclier fiscal et de l’exonération des heures supplémentaires = 1, 2 milliard d’euros de recettes supplémentaires pour les retraites.

2- Mettre fin aux exonérations de charges sociales non compensées = 1, 2 milliard miilliard d’euros.

3 a) Taxer les stocks-options stocks-opt . b) Rapprocher le forfait social

sur l’intéressement (4% aujourd’hui) du taux de cotisation patronal au = environ 1 milliard d’euros. d’eur

4- Augmenter la CSG dd’un point : augmenter la CSG, c’est aussi faire

des capitaux à la solidarité, la recette pouvant participer les revenus d l’assurance maladie et les retraites. être répartie entre l’ass Rendre effective l’augmentation l de 0,3 point de la cotisation vieillesse. À elles seules, ces mesures produiraient de l’ordre de 10 milliards m d’euros. Reconsidérer lles 30 milliards d’euros d’exonérations de charges sociales compensées par le budget de l’État, évaluation sérieuse de leur efficacité sur la base d’une é en matière d’emploi. d’emplo Renforcer la croissance cr et l’emploi pour garantir les retraites. Des salariés salar plus nombreux et des revenus plus élevés l’intensité des efforts financiers ne peuvent que réduire réd de chacun. L’U UNSA demande ég également que des mesures spécifiques soient p prises pour : - Faciliter l’emploi des d femmes tout en leur permettant de mieux concilier vies professionnelle et personnelle ; profess - Assurer l’égalité salariale entre femmes et hommes. sa

67-

Pour l’U UNSA A, dan dans un contexte de déséquilibre démographique g p q démographique, sauvegarder notre système nécessitera des efforts. de retraite néce efforts justes et socialement partagés”. “Mais des effo

l

! a s n l ’U e r i l Solida


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