LA LETTRE DES ELUS SOCIALISTES ET REPUBLICAINS N°40

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Départements & Régions de France

N° 40 - 21 novembre 2011

Sommaire  7e Congrès des régions de France Les débats en séance plénière Les tables rondes thématiques

 Actu en bref Renaud Gauquelin, nouveau président de Ville & Banlieue

 Territoires De nouveaux horizons pour la chasse

 L’élue de la semaine Sylvie Gillet de Thorey  Les nouveaux outils de communication de la Maison des élus

Offres d’emploi Le groupe socialiste et républicain du Conseil général de Meurtheet-Moselle recrute un(e) chargé(e) de mission (catégorie A - attaché territorial ou contractuel). Poste à pourvoir immédiatement. Merci d’adresser votre candidature à : Monsieur René Mangin, Président du groupe socialiste et républicain, Conseil général de Meurthe et Moselle 48 rue du Sergent Blandan 54000 Nancy Email : ptonin@cg54.fr

Le groupe majoritaire de la Communauté d’agglomération de Grenoble-Alpes Métropole recrute un(e) attaché(e) de groupe. Poste à pourvoirà compter du 1er décembre 2011. Merci d’adresser votre candidature à : Monsieur Christophe Ferrari, Maire de Pont-de-Claix, Place du 8 mai 1945 - 38800 Pont-de-claix Email : christophe.ferrari@ville-pontdeclaix.fr

150 jours

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ette semaine, le compte à rebours passera en-dessous de la barre des 150 jours qui nous séparent du premier tour de la prochaine élection présidentielle. 150 jours pendant lesquels les choix injustes et la gestion inefficace du président sortant vont continuer d’aggraver les difficultés sociales, économiques et budgétaires de la France. 150 jours pendant lesquels le gouvernement va nous rabâcher que la politique qu’il mène n’a pas d’alternative. Pour suivre délibérément les marchés qu’il croit auto-régulateurs, il maintient des cadeaux fiscaux aux plus riches et augmente la TVA payée par tous, aggrave la carence des congés maladie et les exonérations des entreprises – où sont donc passés les 6 milliards évaporés lors de la suppression de la taxe professionnelle ? 150 jours pendant lesquels, sur le terrain, loin de l’onéreuse communication gouvernementale, nos collectivités vont continuer de protéger nos concitoyens, malgré des moyens encore en baisse. Il va de soi que l’état des finances de notre État appelle un effort collectif. Encore faut-il que cet effort soit justement réparti ! Encore faut-il que ceux qui ont tellement abimé les finances de notre État cessent de donner des leçons de bonne gestion aux collectivités territoriales ! 150 jours pendant lesquels la majorité de gauche, au Sénat, va courageusement montrer au gouvernement qu’un autre chemin est possible, pour les finances de notre pays comme pour la décentralisation. La semaine dernière, au bout d’une nuit de débats où l’UMP a multiplié les obstructions, le Sénat a abrogé le conseiller territorial, par 180 voix contre 137 – c’est-à-dire au-delà de notre seule majorité. L’argument final du ministre Richert a consisté à rappeler que le Sénat n’aurait pas le dernier mot. Il a raison… pour encore 150 jours. L’argument nous le rappelle clairement : nous pourrons concrètement améliorer la situation de nos concitoyens comme de nos collectivités seulement après avoir remporté la prochaine élection présidentielle et les élections législatives à sa suite. 150 jours, donc, pendant lesquels les élus socialistes et républicains feront campagne pour François Hollande comme pour leur propre mandat. Les débats au Sénat ne laissent plus aucune incertitude : la décentralisation dont la France et les Français ont besoin, pour plus de justice sociale, plus d’efficacité publique et plus de démocratie, nous la verrons se réaliser à la condition de la victoire de François Hollande et de la gauche aux législatives l’an prochain. 150 jours, chères et chers collègues ! Ne comptons pas notre effort ! Marylise Lebranchu, présidente de la FNESR Débats au Sénat sur le conseiller territorial : http://www.senat.fr/seances/s201111/s20111116/s20111116012.html

pierre.tonneau@lametro.fr (directeur général des services)

La lettre électronique de Communes de France et de la Fédération nationale des élus socialistes et républicains 8 bis, rue de Solférino - 75007 Paris • Téléphone 01 42 81 41 36 • Fax 01 48 74 00 78 • ��redaction@mde-communes-de-france.fr


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Les régions pour un nouvel acte de la décentralisation Le 7e Congrès de l’Association des régions de France s’est tenu les 17 et 18 novembre derniers à Tours sur le thème "Des régions plus fortes pour une France plus efficace"

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n « beau cadeau ». Le président de l’ARF, Alain Rousset, a réagi avec plaisir au vote que le Sénat venait d’accomplir dans la nuit du 16 au 17 novembre, en ouvrant les travaux du 7e Congrès. Quelques heures auparavant, la majorité sénatoriale avait en effet adopté une proposition de loi supprimant le "conseiller territorial", créé par la loi de décembre 2010 et qui, comme le rappelait le président de l’ARF, présentait entre autres caractéristiques celle d’autoriser le « cumul légal et institutionnel ». Mais au-delà de cette remise en cause bienvenue, les élus régionaux entendaient aussi affirmer à Tours leur volonté d’accompagner une « réforme de grande ampleur » dans la perspective de 2012. Pour Alain Rousset en effet, « il est temps que la France se mette à la moder-

nité » et cette modernité porte un nom : la régionalisation. Les travaux du Congrès ont permis d’affiner les revendications portées par l’ARF. Elles se situent notamment dans le domaine de l’emploi et de la formation. Depuis longtemps, Alain Rousset a établi le diagnostic d’un éparpillement des responsabilités et assure que la région est bien l’échelon pertinent pour coordonner les actions, en raison notamment des compétences déjà acquises des régions et de celles qu’elles pourraient se voir confier à l’avenir. Les experts conviés aux travaux du Congrès l’ont chacun à leur manière décliné pour appuyer cette revendication. Ainsi l’économiste Nicolas Bouzou affirme-t-il que, dès lors que « les grandes politiques nationales de relance sont périmées », c’est par des « politiques de l’offre connectées aux territoires » qu’il convient désormais de procéder. Et il s’affirme très partisan de nouveaux transferts de compétences aux régions. La juriste Géraldine Chavrier plaide de son côté pour un nouvel acte de la décentralisation « avec modification constitutionnelle ». Elle préconise que les régions puissent disposer de « capacités de contraintes sur les niveaux inférieurs de collectivités » et que soit mis fin à « l’intervention parasitaire de l’État ». L’inspectrice des finances Hélène Pélosse, pour sa part, insiste sur la dimension européenne de la

Bernard Thibault au Congrès de l’ARF Quelle bonne idée d’avoir invité Bernard Thibault à s’exprimer devant le 7e Congrès de l’Association des régions de France. Très applaudi, le secrétaire général de la CGT a rappelé le besoin d’équité et d’égalité pour tous les citoyens : « Un régionalisme exclusif conduirait à une prise en charge des citoyens de plus en plus inégale ». Bernard Thibault a alerté sur la crise de démocratie qui touche l’Europe aujourd’hui, critiquant les agences de notation et le système bancaire qui mettent désormais en place les gouvernements. « On ne peut pas être dans une économie décidée à la mini seconde, a-t-il déclaré. C’est anti démocratique ». Le secrétaire général de la CGT souhaite « une démocratie où les organisations syndicales auraient un droit de regard et de contrôle sur le financement des entreprises ». Par un trait d’humour, il a mis en garde les présidents de Région, leur prédisant qu’à terme, ce sont peut-être les agences de notation qui décideront de leur maintien ou non à la présidence des régions en fonction des budgets votés. B. B. 2

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régionalisation. Observant un mouvement vers plus de fédéralisme partout en Europe, cette dernière plaide aussi pour un renforcement des compétences du niveau régional, « la collectivité la plus jeune, celle qui a le plus d’avenir ».

Responsabilité, solidarité, respect En conclusion de la matinée d’ouverture, le - nouveau - président du Sénat a été accueilli chaleureusement par les congressistes. Pas uniquement en raison du vote intervenu dans la nuit. Mais aussi parce que Jean-Pierre Bel est depuis longtemps convaincu que les réformes dans le domaine de la décentralisation ne peuvent se faire contre les collectivités locales, comme cela s’est produit durant le quinquennat Sarkozy-Fillon. Le président du Sénat a d’ailleurs repris à son compte le souhait des conseils régionaux d’exercer davantage de compétences dans le domaine de l’emploi et de la formation et souligné combien les régions disposent d’atouts pour réussir dans ce domaine. Mais Jean-Pierre Bel ne prône pas une "réforme territoriale" qui ne se

ferait pas par le biais de la seule "régionalisation". Il conçoit ce mouvement avec l’ensemble des collectivités locales et c’est la raison pour laquelle il entend associer le maximum d’entre elles aux états généraux de la démocratie territoriale qu’il a lancés, dont les travaux s’échelonneront jusqu’en février prochain. En

Acte III de la décentralisation : quelles compétences et quels moyens pour les régions ? En ouverture de cet atelier, Jacques Auxiette (Pays-de-la-Loire) a rappelé qu’un certain nombre de propositions avaient été faites, issues de réflexions partagées au sein du bureau national de la FNESR, « pour une meilleure démocratie territoriale qui conduira à une meilleure démocratie sociale ». Jean-Yves Le Drian (Bretagne) invite à une nouvelle étape fondamentale de la décentralisation qui doit passer par la régionalisation : « Une approche technique est nécessaire pour clarifier les compétences et les actions des collectivités territoriales », note le président de la Région Bretagne. « Pour sortir de la crise économique, sociale et financière, les régions peuvent agir efficacement pour le développement économique, la création d’entreprises et d’emplois, l’insertion professionnelle. L’action régionale devient cohérente, globale ». « Les régions ne doivent pas être dans une posture défensive mais constructive face aux tentatives de recentralisation rampante de la droite, lance Ségolène Royal. Elles sont un levier important pour renouer la confiance entre les citoyens et les élus ». La présidente de Poitou-Charentes a ensuite égrené un chapelet de bonnes pratiques qui démontrent que les régions sont souvent beaucoup plus efficaces que l’Etat. Pour Bruno Rémond, politologue, « il faut sortir le projet régional du paquet global, puisque la région est une collectivité spécifique ». « Il faut donner un pouvoir réglementaire à la collectivité régionale », ajoute Jean-Pierre Duport (conseiller d’Etat) qui ne tarit pas d’éloges sur le rapport Mauroy, publié en 2000. Jean-Pierre Balligand, président de l’Institut de la décentralisa-

tion, rappelle que le débat de fond tourne autour de la question d’un pouvoir législatif d’adaptation. « Il ne faut pas que le débat soit trop technique, mais davantage politique, note le député de l’Aisne. Les questions de clarification sont fondamentales ». Victorin Lurel a de son côté rappelé la spécificité de sa région, où les premières élections régionales ont eu lieu en 1983, trois ans avant celles de métropole. Le président de la Région Guadeloupe a présenté un bilan des habilitations normatives que les régions d’outre-mer expérimentent en tant que collectivités locales à statut particulier. « Si on limite le recours aux stricts cas où on est sur de pouvoir améliorer la qualité de la norme, précise Victorin Lurel, cela fonctionne bien, à condition de s’entourer de l’expertise nécessaire pour assurer la cohérence juridique. Certes, cette expertise à un coût qui n’est pas compensé par l’Etat, mais elle est nécessaire, constate-t-il, au risque de voir les services de l’Etat réinvestir le terrain via le conseil juridique ». « Une région qui dispose de compétences pleines et entières, qui peut s’en difficulté expérimenter et qui dispose des leviers financiers et fiscaux adaptés, peut répondre au besoin de visibilité et de clarté attendu par nos concitoyens », conclut JeanYves Le Drian, rapporteur de la table ronde. Brigitte Bossu

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L’ARF réforme son fonctionnement Lors de son assemblée générale du 9 novembre dernier, l’ARF a acté une "nouvelle gouvernance" avec l’installation d’un nouveau collège de 26 conseillers régionaux représentant à la proportionnelle les diverses sensibilités politiques (majorités et oppositions) des 1877 élus régionaux de France. Ce nouveau collège viendra s’adjoindre à celui existant des présidents de Régions. Il s’agit là d’un système unique dans la représentation au niveau national des collectivités locales, explique l’ARF. 4

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attendant que les élus s’expriment dans ce cadre, le président du Sénat fixe trois principes forts à la réforme attendue : responsabilité, solidarité, respect. Autant de valeurs qui ont été ignorées avec une grande constance par le gouvernement ces dernières années. Intervenant en clôture du Congrès, le président de l’Assemblée des départements de France, Claudy Lebreton, a tenu à préciser : « Ce terme de régionalisation ne me choque pas ». Toutefois, lui aussi entend poursuivre le patient travail d’un dialogue constructif entre les différents niveaux de collectivités, rappelant qu’avant 2004, « il n’existait pas de relations entre les associations d’élus ». Le président des Côtes d’Armor met en garde contre certains risques tout en reconnaissant des interdépendances fortes sur le territoire infrarégional : « Ne commettons pas l’erreur que l’État a fait avec la RGPP ». S’il constate et partage la « soif de décentralisation, la volonté d’une réforme des collectivités », pour autant le président de l’ADF redoute certaines tentations et rappelle que le temps n’est pas si ancien où Balladur appelait de ses vœux « l’évaporation des communes et des départements ». Et, si Claudy Lebreton aime à s’inspirer des autres modèles territoriaux en vigueur en Europe, il avoue ses réticences vis-à-vis de ceux « qui veulent rejeter l’histoire de la France d’un revers de main ». Quoi qu’il en soit, le président de l’ADF plaide d’abord pour une clarification des compétences entre les collectivités locales, que la loi de décembre 2010 n’a en rien fait avancer. Favorable

à des chefs de file - par exemple en matière économique - il s’affirme une nouvelle fois en faveur d’une grande réforme de la fiscalité et de l’impôt. « Le débat entre autonomie financière et dotations est un vrai débat politique qu’il nous faut mener ». En conclusion du Congrès, Alain Rousset donne acte à son homologue de l’ADF : au-delà du domaine financier et fiscal, le nouvel acte de la décentralisation devra être « politique et pas technique. Nous ne sommes plus des collectivités locales qui distribuent des subventions. Nous faisons des politiques », martèle le président de l’ARF. Citant les domaines de la santé ou du développement industriel, le député de la Gironde poursuit son plaidoyer en faveur de régions qui disposeraient de prérogatives accrues en matière de formation : « Il y a trop d’acteurs dans ce secteur, nous pouvons, nous, organiser le monde de la formation, faire dialoguer les acteurs, les entreprises, mieux répondre aux besoins du terrain ; c’est vrai pour la formation initiale comme continue ». Et le président de l’ARF se prononce aussi pour étendre les compétences des régions en direction de l’enseignement professionnel et agricole… Des régions plus fortes ? Les congressistes de l’ARF ont démontré qu’ils s’y étaient préparés. Le débat qui va s’échelonner jusqu’au printemps prochain s’enrichit ainsi de contributions stimulantes. Philippe Foussier


Actu - en bref - Actu - en bref -A ctu - en bref -Actu - en bref Renaud Gauquelin, nouveau président de Ville & Banlieue

Maire et conseiller général de Rillieux-la-Pape (Rhône), Renaud Gauquelin vient d’être élu président de l’Association des maires Ville & Banlieue de France. Il succède à Claude Dilain, sénateur de SeineSt-Denis, qui en était le président depuis avril 2008. Renaud Gauquelin entend que les banlieues donnent rendez-vous à la République en 2012 : « Le destin de notre République est intimement lié à celui des territoires. Sortir les banlieues de la situation de relégation dans laquelle elles se trouvent, c’est promettre un nouvel élan à notre République, l’AMVBF appelle de ses voeux une politique de la ville profondément renouvelée ».

La suppression du conseiller territorial votée par le Sénat «Après l’adoption en première lecture le 4 novembre d’une proposition de loi modifiant la procédure d’achèvement de la carte intercommunale, le Sénat poursuit son travail au service d’un acte III de la décentralisation. Dans la nuit du mercredi 16 novembre en effet, les sénateurs ont voté par 179 voix contre 136 en faveur d’une proposition de loi abrogeant le conseiller territorial. Pierre angulaire de la pseudo réforme gouvernementale, création électoralo-politique, homo sarkozus bicéphale à la fois conseiller général et régional, cumulard institutionnalisé, pourfendeur anticonstitutionnel de la parité, élu dispendieux qui aurait pu coûter jusqu’à 1 milliard d’euros, ce conseiller territorial, qui avait subi jusques aux foudres de la droite, a donc été supprimé par la majorité de gauche du Sénat, fidèle à ses engagements de campagne. Le Parti socialiste se félicite de l’abrogation de ce symbole de la régression démocratique voulue par le gouvernement, et demande à l’Assemblée nationale d’inscrire le texte du Sénat à son ordre du jour, afin que la suppression du conseiller territorial puisse être définitivement adoptée par les deux chambres». Élisabeth Guigou, secrétaire nationale du PS en charge de la réforme des collectivités territoriales et de la réforme de l’État, communiqué du 17 novembre 2011

Le bureau national de la FNESR du 16 novembre La FNESR a réuni son bureau national le 16 novembre dernier à l’Assemblée nationale sous la présidence de Marylise Lebranchu. Cette réunion a été largement consacrée à un échange avec le président de la SNCF, Guillaume Pépy, sur lequel nous reviendrons très bientôt. Au-delà de cet aspect, c’est l’actualité parlementaire qui a alimenté l’essentiel des débats, en particulier la proposition de loi portant suppression du conseiller territorial, qui venait en discussion l’après midi même. Frédérique Massat (Ariège) et Georges Labazée (Pyrénées-Atlantiques) sont notamment intervenus avant que Yves Krattinger (Haute-Saône), chargé au sein du bureau de la FNESR des relations avec l’équipe de campagne du candidat à la présidentielle, fasse un point sur le calendrier des prochaines semaines. Nous aurons aussi l’occasion d’y revenir plus longuement bientôt. S’agissant précisément de l’équipe de François Hollande, c’est le 16 novembre que sa composition a été dévoilée. Marylise Lebranchu y est, avec Michel Destot, en charge du Conseil des élus. Yves Krattinger a la responsabilité thématique des territoires, des services publics et de la ruralité. Alain Rousset (Gironde) est chargé de la production, de l’industrie, de l’agriculture et de la pêche. Quant à Thierry Repentin (Savoie), il est responsable de l’habitat et de la politique de la ville.

Inscription sur les listes électorales : l’Anacej lance la campagne L’Association nationale des conseils d’enfants et de jeunes (Anacej) lance la campagne 2012, je vote pour inciter les jeunes à vérifier leur inscription sur les listes électorales et à voter en 2012. En dépit de l’inscription automatique sur les listes électorales, 15 % des nouveaux électeurs y échappent et d’autres ne sont pas inscrits dans la bonne commune. Par ailleurs, l’abstention est plus forte chez les jeunes que parmi les autres tranches d’âge. Désireuse d’inciter les jeunes à participer au débat démocratique, l’Anacej a élaboré la campagne 2012, je vote pour inciter les jeunes à vérifier leur inscription sur les listes électorales, puis à voter en 2012. La campagne, élaborée avec des élus, des professionnels de la jeunesse et des jeunes engagés, se découpe en 2 volets. Le premier, jusqu’au 31 décembre, insiste sur l’importance de vérifier son inscription sur les listes. Le second incitera à aller voter aux élections présidentielle et législatives. Les tracts et affiches de la campagne sont diffusés par les 400 collectivités adhérentes de l’Anacej. Le visuel de la campagne peut être également repris sur les documents (brochures, magazines, sites Internet…) de ces collectivités pour inciter les nouveaux électeurs à vérifier leur inscription sur les listes. En complément de ces outils, un site internet, je-vote.fr, rassemble les informations de la campagne (vidéos, visuels, procédure d’inscription…) et donne la parole à des chercheurs, des jeunes, des personnalités et des professionnels qui ont travaillé sur le vote des jeunes. Chaque semaine, de nouveaux témoignages et outils compléteront la campagne. Les membres du comité jeunes de l’Anacej (instance de l’Anacej composée de jeunes engagés dans les conseils) ont écrit et interprété une série de films pour rappeler les échéances électorales et interpeller sur l’urgence de vérifier son inscription sur les listes électorales avant le 31 décembre 2011. Découvrez les films sur le site je-vote.fr, mais aussi sur Dailymotion http://www.dailymotion.com/Anacejtv et Kikavu http://kikavu.fr/user/Anacej Pour en savoir plus sur la campagne, contacter l’Anacej : Erwan Dagorne - Tél. 01 56 35 05 32 n° 40 -

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territoires

De nouveaux horizons pour la chasse

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La chasse a beaucoup évolué au cours de la dernière décennie. Pascale Got, députée de Gironde et vice-présidente du groupe chasse à l’Assemblée nationale, fait le point sur ce dossier

es chasseurs jouent désormais un rôle clé dans la préservation des espaces naturels. « Certes, comme partout, il y a des abus, tempère Pascale Got, mais nous sommes sur la bonne voie ». Les fédérations départementales de chasseurs ont depuis quelques années opéré leur révolution, pour sortir des clichés et se consacrer plus largement à la défense de l’environnement et du patrimoine naturel. « Il y a eu des grincements de dents et des réticences, mais le tournant est pris », souligne la députée de Gironde. Au départ, les textes destinés à la protection de l’environnement, tel Natura 2000 ou la loi littoral, ont suscité bien des réserves parmi les chasseurs. « Mais ils ont aujourd’hui pris conscience de leur place dans ces dispositifs. Ainsi voit-on les fédérations se porter acquéreur de terrains situés dans les zones naturelles sensibles afin d’en assurer la gestion. Parallèlement, la pratique de la chasse est devenue plus responsable. Les "viandards" appartiennent au passé et ont fait place à une nouvelle génération ». Les fédérations cherchent ainsi à préserver les équilibres naturels. Cette nouvelle attitude a porté ses fruits. L’image des chasseurs dans l’opinion publique s’est renouvelée. « Je suis frappée de voir que cette activité s’est débarrassée de l’image négative qu’elle avait il y a une dizaine d’années », souligne Pascale Got, qui représente au Conseil général le canton de Castelnau-du-Médoc.

Structurer la filière économique Pourtant, de nombreuses inquiétudes secouent encore les pratiquants. « En premier lieu, la chasse demeure un loisir coûteux, s’inquiète la vice-présidente du groupe chasse. Si certaines fédérations ont instauré la gratuité des permis pour

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les jeunes, il faut compter avec l’achat des armes et les droits de chasse, sans compter le prix des bracelets, pour le gros gibier, qui fixent le nombre de pièce autorisées par personne ». Ce coût explique peut-être une baisse constante du nombre de chasseurs depuis quelques années. « Confrontés à la crise, nombre de chasseurs renoncent quand ils ont à faire des choix ». Par ailleurs, il faudra dans les prochaines années revoir les plans de chasse : « Dans le passé, ils ont parfois été trop restrictifs pour certaines espèces, comme les sangliers et les cervidés, qui pullulent. Il faudra sans doute lâcher du lest dans les prochaines années ». Les évolutions restrictives sur la détention des armes constituent un autre sujet d’inquiétude. Les projets de lois qui laissaient une large place aux décrets pour fixer les règles de détention des fusils ont suscité bien des tensions entre les chasseurs et les pouvoirs publics. « Il existe une économie de la chasse qui faisait en partie vivre nos territoires ruraux, remarque Pascale Got. Ainsi des petits restaurants de campagne, des armureries et d’autres commerces ou d’activités artisanales qui faisaient partie intégrante de la culture rurale ». Force est de constater qu’aujourd’hui nombre d’entre elles sont menacées par la diminution du nombre de chasseurs. « Reste le gibier, le produit de la chasse, qui aujourd’hui ne fait pas l’objet d’une commercialisation organisée, mais qui pourrait devenir un enjeu économique si l’on voulait organiser la filière ». Une belle perspective pour les prochaines années. François Couthon


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sylvie gillet de thorey

A Meythet, solidarités mode d’emploi

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Maire de Meythet (8 500 habitants, Haute-Savoie), vice-présidente du Conseil régional RhôneAlpes, Sylvie Gillet de Thorey conjugue les solidarités au pluriel dans tous ses domaines de compétences

vant d’être maire, Sylvie Gillet de Thorey a d’abord Été mère à plein-temps et militante associative (Comité d’utilisateurs d’une halte-garderie, FCPE, Confédération syndicale des familles). Des études de droit et quatre enfants plus tard, elle passe les concours administratifs et devient directrice d’un CCAS. Outre les personnes âgées, elle s’investit dans l’insertion professionnelle et milite pour articuler action sociale et développement économique. Elle vit mal deux échecs de la gauche aux élections municipales à Meythet, la commune qu’elle habite. Elle prend l’habitude d’assister aux conseils municipaux et aux réunions de groupe, une bonne formation qui lui permettra en 2001 « de tirer les fruits des mandats dans l’opposition ». Après un premier mandat de 7 ans, sa liste est réélue en 2008 avec 75 % des suffrages. Quels sont les secrets d’un tel résultat ? D’abord, constituer « une très bonne équipe » avec des adjoints exerçant pleinement leur délégation. « Le maire est animateur d’une équipe où chacun a le même objectif et la même méthode. On s’écoute et on décide ». La méthode, c’est aussi le respect des gens. Une grande proximité, beaucoup d’échanges et de contacts, mais avec du sens et des valeurs.

Urbanisme, fiscalité, sécurité… Ce capital humain est investi dans les projets municipaux. Le Centre Victor Hugo en est un exemple. À la même adresse, on trouve le CCAS, l’espace emploi, l’accueil des personnes en difficultés, l’espace personnes âgées, le secteur petite enfance, la crèche, la MJC… Mixité des politiques, mixité des fonctions, interactivité des services. Cette politique va se traduire de façon encore plus large dans la création d’une extension du cœur de ville qui reliera mieux les deux parties de la commune.

Après constitution patiente du périmètre sans expropriation et la programmation, on entre aujourd’hui dans la phase opérationnelle. Autre exemple de solidarité active, la révision des taux d’imposition de la fiscalité locale. En 2010, la municipalité a baissé la taxe d’habitation de 10,67 % à 8,74 % et augmenté le foncier bâti de 13,7 % à 17 %. À volume constant de recette pour la commune, les propriétaires payent un impôt global pratiquement identique, mais les locataires bénéficient d’une baisse d’impôt : « Cela renforce la solidarité ». La bataille pour obtenir une gendarmerie, inaugurée en 2009, et loger les gendarmes du peloton de haute montagne à proximité de ses hélicoptères basés à Meythet a été un autre point fort du mandat. Sylvie Gillet de Thorey a bien d’autres cordes à son arc. À la Communauté d’agglomération d’Annecy, elle est vice-présidente déléguée à la culture. Au Conseil régional Rhône-Alpes, elle est vice-présidente en charge des lycées, après un premier mandat au service du tourisme et de la montagne. « Économie, emploi, éducation, solidarité entre les citoyens et entre les territoires, innovation : il faut garantir le même service public, l’égalité de traitement, tout en prenant en compte la diversité des territoires ». Une pratique et des résultats qui lui font dénoncer le conseiller territorial qui aboutira à « cantonaliser les crédits régionaux, à diluer les relations de proximité et fera reculer l’égalité femmes/ hommes dans les assemblées élues ». François Descamps

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GÊrant - Directeur de la publication : Serge Bossini - RÊdacteur en chef : Philippe Foussier - Conception rÊalisation : Brigitte Bossu ont participÊ à ce numÊro : François Couthon - François Descamps - Photos : Pascal Lebrun & D.R


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