LA LETTRE DES ELUS SOCIALISTES ET REPUBLICAINS / N° SPECIAL SENATORIALES

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or SpĂŠcial sĂŠnat

N° 30 -11 septembre 2011

Sommaire ď ˇ Focus sĂŠnatoriales

- Les donnĂŠes du scrutin - Le point en Ile-de-France - La situation dans le SudOuest ď ˇ L’Êlu de la semaine

Jean-Christophe Boyer, candidat au SĂŠnat

LES ESSAIS

Jean-Pierre Bel vient de publier ce petit ouvrage ÊditÊ par la Fondation Jean Jaurès, tÊlÊchargeable sur le site www.jean-jaures.org

N° 2

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Le numÊro 2 du trimestriel de Communes de France est toujours disponible, vous pouvez vous le procurer auprès de p.reveaux@mde-communes-de-france.fr 01/04/2011 16:25:26

Mettre le SĂŠnat en harmonie avec les territoires

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epuis 2004, la majoritĂŠ des collectivitĂŠs territoriales en France sont gĂŠrĂŠes par la gauche : quasi-totalitĂŠ des rĂŠgions, majoritĂŠ sans cesse renforcĂŠe des dĂŠpartements, et non seulement dans les grandes villes mais ĂŠgalement dans les villes moyennes. Pourtant, depuis cette date, l’assemblĂŠe censĂŠe reprĂŠsenter les collectivitĂŠs locales reste invariablement Ă droite. En 2007, mĂŞme le comitĂŠ Balladur avait proposĂŠ de rĂŠformer le mode de scrutin archaĂŻque et injuste du SĂŠnat, mais la majoritĂŠ sĂŠnatoriale a subordonnĂŠ son accord pour la rĂŠvision de la Constitution au maintien du statut quo. Depuis 2007, on assiste parallèlement Ă un dĂŠploiement d’une critique systĂŠmatique envers les collectivitĂŠs locales, forcĂŠment dĂŠpensières puisque l’État leur a transfĂŠrĂŠ des compĂŠtences, sans les moyens correspondants, qu’il exerçait auparavant. DĂŠsormais, ce sont les ĂŠlus locaux qui sont dans le collimateur : trop nombreux, trop dĂŠpensiers. La situation aujourd’hui est un handicap pour notre pays. La droite n’a pas confiance envers les ĂŠlus locaux, l’État se dĂŠfie d’eux, les ĂŠlus de province se mĂŠfient de Paris : ce blocage est prĂŠjudiciable car la crise financière et sociale que nous connaissons nĂŠcessite au contraire un partenariat loyal et confiant. Dans tous les dĂŠpartements, monte une sourde colère des ĂŠlus locaux et un profond dĂŠpit de voir leurs revendications lĂŠgitimes largement ignorĂŠes par la majoritĂŠ actuelle. Cette dĂŠfaillance est imputable au SĂŠnat, dont la composition politique actuelle ne reflète pas la majoritĂŠ politique des territoires. Le SĂŠnat n’est plus reprĂŠsentatif, sa lĂŠgitimitĂŠ est atteinte, il n’est plus ĂŠcoutĂŠ et n’est plus respectĂŠ. Non seulement les ĂŠlus locaux ne sont plus entendus au SĂŠnat mais la majoritĂŠ sĂŠnatoriale n’est pas non plus entendue de la droite. Depuis 2008, le manque de prise en considĂŠration du SĂŠnat a ĂŠtĂŠ particulièrement manifeste en ce qui concerne les collectivitĂŠs

locales, dont il est pourtant le porte-parole naturel. Les Êlections sÊnatoriales sont l’occasion d’un rendez-vous entre le SÊnat et la dÊmocratie des territoires qui doit donner l’occasion de mettre la majoritÊ sÊnatoriale en harmonie avec la dÊmocratie locale et les territoires qu’il reprÊsente. Seule l’alternance est susceptible de renforcer cette autre lÊgitimitÊ de notre dÊmocratie reprÊsentative. Seule en effet une nouvelle majoritÊ qui fait valoir les intÊrêts des collectivitÊs locales, parce qu’elle porte leurs prÊoccupations et est au diapason politique des territoires, aura la capacitÊ de traduire les aspirations des Êlus locaux et d’influer sur nos institutions. Le 25 septembre, le SÊnat a donc un triple rendez-vous avec lui-même, avec l’alternance et avec son avenir. Jean-Pierre Bel, prÊsident du groupe socialiste du SÊnat

La lettre Êlectronique de Communes de France et de la FÊdÊration nationale des Êlus socialistes et rÊpublicains 8 bis, rue de SolfÊrino - 75007 Paris • TÊlÊphone 01 42 81 41 36 • Fax 01 48 74 00 78 • redaction@mde-communes-de-france.fr


FOCUS ďƒ°ďƒ°ďƒ°ďƒ°ďƒ°

SÉNATORIALES

SÊnatoriales 2011 : les donnÊes du scrutin C’est le 25 septembre que 71 890 grands Êlecteurs sont appelÊs à Êlire la moitiÊ des membres de la Haute AssemblÊe. Communes de France propose quelques Êclairages sur un scrutin qui pourrait voir le SÊnat basculer à gauche. D’ici à la clôture des dÊlais de dÊpôt de candidatures, le 16 septembre, la situation peut Êvoluer, notamment en fonction de l’Êtat des nÊgociations entre les partis

Les circonscriptions concernĂŠes

Modes de scrutin : 2EPRĂ?SENTATION 0ROPORTIONNELLE -AJORITAIRE

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Nombre de sièges à pourvoir


FOCUS ďƒ°ďƒ°ďƒ°ďƒ°ďƒ°

SÉNATORIALES

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e renouvellement de 2011 concerne 170 sièges. C’est Ă partir de cette annĂŠe que le SĂŠnat est renouvelĂŠ par moitiĂŠ tous les trois ans ; il ĂŠtait auparavant renouvelĂŠ par tiers. Depuis, la durĂŠe du mandat sĂŠnatorial a ĂŠtĂŠ rĂŠduite de 9 Ă 6 ans. Sur les 170 sièges en jeu le 25 septembre, 112 sont soumis au scrutin proportionnel et 58 au majoritaire. 44 dĂŠpartements et collectivitĂŠs ainsi que les Français ĂŠtablis hors de France sont concernĂŠs par ces ĂŠlections. Il s’agit des dĂŠpartements compris entre l’Indre-et-Loire (37) et les PyrĂŠnĂŠes-Orientales (66), de l’ensemble des 8 dĂŠpartements d’Ilede-France ainsi que de la Guadeloupe, de la Martinique, de la RĂŠunion, de la Nouvelle-CalĂŠdonie, de Mayotte et de St-Pierre etMiquelon. 6 sĂŠnateurs reprĂŠsentants les Français de l’Êtranger complètent cette sĂŠrie. Plusieurs rĂŠgions mĂŠtropolitaines sont très concernĂŠes par ce renouvellement, hormis l’Ile-de-France : c’est le cas du NordPas-de-Calais, entièrement renouvelable, de l’Aquitaine, du Centre, de la Basse-Normandie ou de la Lorraine notamment. Autre donnĂŠe de ce scrutin, celle relative aux groupes sĂŠnatoriaux. Si le groupe communiste est renouvelable le 25 septem-

bre Ă hauteur de 80 % de ses effectifs, le groupe socialiste ne l’est de son cĂ´tĂŠ qu’à 42 %. Ce sont en effet 49 sièges sur les 115 que compte le groupe PS qui relèvent de cette sĂŠrie. Le groupe RDSE, composĂŠ principalement de radicaux de gauche, est encore moins concernĂŠ, ne remettant en jeu que 5 de ses 18 sièges. Le groupe socialiste a vu ses effectifs progresser de manière continue depuis une quinzaine d’annĂŠes. S’il comptait moins de 75 sĂŠnateurs en 1998, leur nombre s’Êlevait Ă 83 en 2001 et Ă 95 en 2008. Plusieurs figures du groupe socialiste ne se reprĂŠsentent pas cette annĂŠe : outre Pierre Mauroy, Louis Mermaz et Robert Badinter, c’est aussi le cas de Yannick Bodin, de Yves Dauge, de Serge Lagauche ou de RenĂŠ-Pierre SignĂŠ. PrĂŠsidĂŠ par Jean-Pierre Bel (Ariège) depuis 2004, le groupe ĂŠtait auparavant prĂŠsidĂŠ par Claude Estier (Paris), qui avait lui-mĂŞme succĂŠdĂŠ Ă AndrĂŠ MĂŠric (Haute-Garonne). Après le scrutin du 25 septembre, le SĂŠnat se rĂŠunira au complet le samedi 1er octobre. Ă€ l’ordre du jour : l’Êlection de son (ou de sa) prĂŠsident (e). P. F.

Ils quittent le SĂŠnat‌ Ancien Premier ministre de François Mitterrand de 1981 Ă 1984, Pierre Mauroy ĂŠtait membre du SĂŠnat depuis 1992. Ă‚gĂŠ de 83 ans, l’ancien maire et prĂŠsident de la CommunautĂŠ urbaine de Lille avait auparavant siĂŠgĂŠ Ă l’AssemblĂŠe nationale. Il ne restera plus qu’un seul ancien locataire de Matignon au SĂŠnat : l’UMP Jean-Pierre Raffarin SĂŠnateur depuis 2001, ancien prĂŠsident de l’AssemblĂŠe nationale de 1981 Ă 1986, Louis Mermaz, 80 ans, achève son unique mandat au sein de la Haute-AssemblĂŠe, au cours duquel il a beaucoup travaillĂŠ sur les questions relatives aux libertĂŠs publiques. Ancien maire de Vienne et prĂŠsident du Conseil gĂŠnĂŠral de l’Isère, il a ĂŠgalement ĂŠtĂŠ ministre de l’Agriculture dans les gouvernements Rocard et Cresson puis ministre des Relations avec le Parlement et porte-parole du gouvernement BĂŠrĂŠgovoy SĂŠnateur des Hauts-de-Seine depuis 1995, Robert Badinter ne se reprĂŠsente pas, lui non plus. Garde des sceaux, ministre de la Justice de 1981 Ă 1986, il a ensuite prĂŠsidĂŠ le Conseil constitutionnel durant 9 ans. Ă‚gĂŠ de 83 ans, il est au SĂŠnat une voix ĂŠcoutĂŠe et respectĂŠe sur tous les bancs

Gaston Monnerville, seul prĂŠsident de gauche Si numĂŠriquement la Haute AssemblĂŠe n’a jamais reposĂŠ sur une majoritĂŠ de gauche, elle a nĂŠanmoins comptĂŠ un homme de gauche Ă sa tĂŞte 22 annĂŠes durant. NĂŠ en 1897, dĂŠputĂŠ de la Guyane puis sĂŠnateur du Lot, Gaston Monnerville a en effet prĂŠsidĂŠ le Conseil de la RĂŠpublique de la IVe RĂŠpublique et le SĂŠnat de la Ve jusqu’en octobre 1968. Membre du Parti radical et radical-socialiste, sous-secrĂŠtaire d’État aux Colonies en 1937-1938, il sera de ceux qui rejoindront le Mouvement des radicaux de gauche lors de la scission de 1972, apportant son soutien au Programme commun. SĂŠnateur jusqu’en 1974, il sera ensuite membre du Conseil constitutionnel jusqu’en 1983. Gaston Monnerville a ĂŠtĂŠ une figure marquante de l’opposition au GĂŠnĂŠral de Gaulle, notamment Ă partir de 1962 et de la dĂŠcision du chef de l’État de faire ĂŠlire le prĂŠsident de la RĂŠpublique au suffrage universel. Au Congrès du Parti radical rĂŠuni Ă Vichy le 19 septembre 1962, le second personnage de l’État accusa le premier de ÂŤforfaitureÂť. Le SĂŠnat paiera longtemps cette fronde puisqu’aucun ministre ne viendra plus reprĂŠsenter le gouvernement au SĂŠnat durant la prĂŠsidence Monnerville. Durant les gouvernements Pompidou successifs, c’est un secrĂŠtaire d’État unique qui assurait cette tâche. De Gaulle, on le sait, dĂŠmissionna en 1969 après l’Êchec de son rĂŠfĂŠrendum sur la rĂŠgionalisation‌ et la suppression du SĂŠnat. NĂŠ Ă Cayenne, descendant d’esclaves guyanais, Gaston Monnerveille est mort en 1991. OĂš $PNNVOFT MB MFUUSF


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SÉNATORIALES DANS LE SUD-OUEST

Trois sièges gagnables dans le Sud-Ouest ? Le constat est assez paradoxal : le grand Sud-Ouest, terre oĂš la gauche est ultra-majoritaire, ne contribuera que faiblement Ă sa progression attendue aux sĂŠnatoriales. C’est que socialistes et radicaux de gauche ont dĂŠjĂ près de 54 % des sièges renouvelables (7 sur 13), tous au scrutin majoritaire

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’examen de la situation dans chacun des six dĂŠpartements renouvelables rĂŠvèle cependant quelques marges de progression, avec trois sièges potentiellement gagnables. Dans les Landes, le retrait de Philippe Labeyrie, sĂŠnateur PS sortant, ne devrait pas modifier la donne. En lui succĂŠdant, Danielle Michelle, maire de St-Paul-lès-Dax, contribuera Ă la fĂŠminisation de la HauteAssemblĂŠe. Le second sĂŠnateur sortant, Jean-Louis Carrère, n’aura aucun mal Ă l’emporter sur ses rivaux de droite : Pierre Mallet, MoDem, maire de Benquet, et la conseillère rĂŠgionale Marie-Françoise Nadau (UMP). Les Hautes-PyrĂŠnĂŠes ne laissent pas plus d’espoir Ă la droite sĂŠnatoriale. La socialiste Josette Durrieu et le radical François Fortassin, ont ĂŠtĂŠ ĂŠlus dès le 1er tour en 2001 avec 2/3 des voix ! Ils font Ă nouveau liste commune, malgrĂŠ les tensions provoquĂŠes en avril par la reprise du Conseil gĂŠnĂŠral par le PRG, au dĂŠtriment de Josette Durrieu. La droite, qui dĂŠtient les grandes villes du dĂŠpartement - Tarbes, Lourdes, Bagnèresde-Bigorre - place ses faibles espoirs dans la candidature valoisienne de GĂŠrard Trèmège, maire de Tarbes.

pourrait ĂŞtre un atout paradoxal face aux maires "apolitiques". Assez pour ravir le siège de Paul Blanc, sĂŠnateur sortant de droite qui ne se reprĂŠsente pas‌ Mais les candidats de gauche auront fort Ă faire face au centriste Jean-Paul Alduy, maire de Perpignan. Les trois sièges des PyrĂŠnĂŠes-Atlantiques seront tout autant disputĂŠs. L’hĂŠritière de celui d’AndrĂŠ Labarrère, la socialiste Annie Jarraud-Vergnolle, devrait le conserver sans souci. Ses deux colistiers, FrĂŠdĂŠrique Espagnac, conseillère municipale de Pau, et Georges LabazĂŠe, qui a conquis Conseil gĂŠnĂŠral, nourrissent quelques espoirs. D’autant que les deux sortants de droite ne

Scrutins ouverts

se reprĂŠsentent pas. LĂ encore, un siège serait gagnable. Mais la partie sera rude face au maire UMP de Biriatou, Michel Hiriart, Ă Pierre Duhart, maire SE de St-Jean-de-Luz, sans parler du mĂŠdiatique Jean-Jacques Lasserre pour le MoDem. L’alliance entre EE-Les Verts et deux partis indĂŠpendantistes basques modĂŠrĂŠs pourrait encore compliquer la donne. Pas de surprise Ă attendre en revanche dans le Lot. Le PRG Jean-Claude Requier, maire de Martel, devrait succĂŠder sans difficultĂŠs Ă Jean Milhau. Pour le PS, GĂŠrard Miquel, qui prĂŠside le Conseil gĂŠnĂŠral, repart pour un troisième mandat. Grand chelem en vue, donc. Il est vrai que le dĂŠpartement a donnĂŠ au SĂŠnat son seul prĂŠsident de gauche, Gaston Monnerville, locataire du Plateau de 1947 Ă 1968. Thierry Pourreyron

Le jeu est en revanche très ouvert dans le Lot-et-Garonne. Les deux sĂŠnateurs de droite - Jean-François Poncet et Daniel Soulage - jettent l’Êponge. Si l’UMP a reconquis rĂŠcemment Agen, elle a perdu le Conseil gĂŠnĂŠral. Le scrutin sera donc serrĂŠ et les deux socialistes, GĂŠrard Gouzes, maire de Marmande, et le prĂŠsident du Conseil gĂŠnĂŠral, Pierre Camani, peuvent lĂŠgitimement espĂŠrer emporter au moins un siège. Les rĂŠsultats seront ĂŠgalement suivis de près dans les PyrĂŠnĂŠes-Orientales. Le PS y solde les sĂŠquelles de l’ère FrĂŞche. Les militants ont dĂŠsignĂŠ Charles Campigna Ă près de 80 % des suffrages contre des prĂŠtendants plus capĂŠs. L’adjoint au maire d’Argelès affrontera le prĂŠsident de RĂŠgion, Christian Bourquin. Son exclusion du PS

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SĂŠnatrice sortante des Hautes-PyrĂŠnĂŠes, Josette Durrieu devrait ĂŞtre rĂŠĂŠlue le 25 septembre


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SÉNATORIALES EN ILE-DE-FRANCE

L’apport capital de l’Ile-de-France Entre une union de la gauche et des Êcologistes plutôt bien rÊalisÊe et une grande division de la droite, les effets des victoires Êlectorales engrangÊes par la gauche en Ile-de-France depuis 2004 devraient produire leur plein effet le 25 septembre. Tous les dÊpartements de cette rÊgion sont soumis au scrutin proportionnel

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vec 8 dĂŠpartements et 53 sĂŠnateurs Ă renouveler sur 170, l’Ile-deFrance devrait contribuer de manière dĂŠcisive Ă la progression de la gauche au SĂŠnat. Comme partout, le scrutin du 25 septembre rĂŠpercutera l’ombre portĂŠe des succès ĂŠlectoraux locaux engrangĂŠs depuis 2004, qui sont particulièrement significatifs dans la rĂŠgion capitale. Autre donnĂŠe : tous les dĂŠpartements d’Ilede-France ĂŠlisant plus de 4 sĂŠnateurs, l’Êlection se dĂŠroulera partout en un seul tour au scrutin de liste Ă la proportionnelle. Un scrutin moins propice aux petits arrangements et coups bas, qui donne des rĂŠsultats paritaires, plus justes et plus favorables Ă la gauche, surtout quand elle est unie. C’est justement plutĂ´t le cas cette annĂŠe. PS, Verts, PCF et Radicaux de gauche prĂŠsentent en effet des listes d’union dans 5 dĂŠpartements. Le PCF devrait prĂŠsenter des listes distinctes en Seine-St-Denis, dans les Yvelines et le Val-d’Oise. Mais il faudra attendre la clĂ´ture du dĂŠpĂ´t des candidatures le 16 septembre pour connaĂŽtre les listes effectivement en prĂŠsence. Des coups de thÊâtre sont encore possibles‌ Objectif en Ile-de-France : faire entrer au SĂŠnat 29 sĂŠnateurs de gauche pour 24 sortants. Soit un gain de 5 sièges, si le vent de l’union souffle sur les grands ĂŠlecteurs de gauche. Les socialistes quant Ă eux devraient passer de 11 Ă 16 sièges. Pour la gauche, les nouveaux sièges espĂŠrĂŠs sont Ă Paris (+2), en Seine-St-Denis, dans le Val-de-Marne et dans les Yvelines (+1 chacun). En revanche, en Seine-et-Marne, Essonne, Hauts-de-Seine et Val d’Oise, la stabilitĂŠ en sièges est attendue, mais avec un important renouvellement des candidats.

Droite : combien de divisions ? Outre la couleur des ĂŠtiquettes, les listes sont un savant dosage de valeurs sĂťres et de renouveau, en particulier pour les socialistes. Plusieurs sĂŠnateurs sortants repartent, comme Jean-Pierre Caffet, Bariza Khiari, Roger Madec et David Assouline Ă Paris, Nicole Bricq (77), Catherine Tasca (78) et Claire-Lise Campion (91). Des anciens ministres font leur

retour avec Marie-NoĂŤlle Lienemann (75), Alain Richard et Dominique Gillot (95). Parmi les ÂŤpetits nouveauxÂť on retrouve Vincent EblĂŠ, prĂŠsident du Conseil gĂŠnĂŠral de Seine-et-Marne, Philippe Esnol, maire de Conflans-Ste-Honorine (78), Philippe Kaltenbach, maire de Clamart (92), Gilbert Roger, maire de Bondy (93), Claude Dilain, maire de Clichy-sous-Bois (93), Alain Richard, maire de

Vice-prÊsidente du SÊnat, l’ancienne ministre de la Culture Catherine Tasca se reprÊsente dans les Yvelines

St-Ouen-l’AumĂ´ne, et Dominique Gillot, maire d’Eragny (95). Chez les partenaires, devraient entre autres retourner ou entrer au SĂŠnat les ĂŠcologistes Jean Desessard (75), Aline Archambaud (93) et Jean-Vincent PlacĂŠ, tĂŞte de liste dans l’Essonne, et pour les communistes Nicole Borvo-Cohen-Seat (75) et Brigitte GonthierMaurin (92). Parmi les sortants, quittent la Haute AssemblĂŠe Robert Badinter (92), Yannick Bodin (77), Serge Lagauche (94), Jacques MahĂŠas (93), Raymonde Le Texier et Bernard Angels (95), ainsi que la verte Dominique Voynet (93). Ă€ droite, la division et la multiplicitĂŠ des listes est programmĂŠe dans presque tous les dĂŠpartements d’Ile-de-France, ce qui pourrait donner un bonus Ă la gauche au moment de l’attribution des derniers sièges, le scrutin Ă la plus forte moyenne favorisant la liste qui a le plus de voix. François Descamps

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L’ÉLU DE LA SEMAINE 

JEAN-CHRISTOPHE BOYER

Socialiste, combatif, fidèle et… bientôt sénateur ? Jean-Christophe Boyer n’est pas un héritier. Ou plutôt, son seul héritage, ce sont des solides convictions et un goût pour le combat politique. Candidat aux sénatoriales en Mayenne, il est effectivement connu localement pour ses qualités combatives et son goût pour le travail

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i Jean-Christophe Boyer s’est engagé, il l’a fait d’autant plus facilement qu’il travaille depuis dix ans en osmose avec le maire et député de Laval Guillaume Garrot. Connu à Paris, au temps ou Jean-Christophe Boyer dirigeait une entreprise de communication, Guillaume Garot lui proposa de travailler pour sa campagne municipale à Laval. JeanChristophe Boyer accepta et depuis l’un et l’autre travaillent ensemble. Le combat fut rude. Pendant longtemps, la figure politique marquante de Laval et de la Mayenne est François d’Aubert. Député, maire, d’Aubert est une figure de la droite nationale. Très implanté, sur une terre peu ancrée à gauche, d’Aubert va régner 30 ans sur la région. Réputé imbattable, il va connaître finalement l’échec face à Guillaume Garot et son équipe à laquelle participe plus qu’activement Jean-Christophe Boyer. Fidélité à son héritage familial. Fidélité à son ami et maire Guillaume Garot : le parcours de Jean-Christophe Boyer est une alchimie assez riche. On le voit, un engagement, une rencontre, des convictions et une énergie inébranlables créent les conditions de victoires locales successives et de l’enracinement d’une action d’élus toujours au plus près des citoyens de Laval et de la Mayenne.

Une autre vision de l’action publique En 2008, il succède à Guillaume Garot comme conseiller général de Laval Sud-Ouest. Il est alors candidat de la gauche unie, rassemblant dès le premier tour le PS et les Verts. Réélu en 2011, il porte nombre de projets concrets pour son canton. Car JeanChristophe Boyer est un élu qui aime réaliser. Adjoint aux finances, il est au carrefour de tout ce que la mairie réalise et accompa-

gne donc la vision du maire. Majoritaire à la mairie et dans l’agglomération, Jean-Christophe Boyer fait partie de l’opposition au sein du Conseil général. Une tâche qui ne lui déplaît pas, semble-t-il. À la fois excellent gestionnaire et enclin par caractère à mener le combat politique avec vigueur dans les assemblées où il siège, il ne prend pas à la légère son mandat au sein de l’Assemblée départementale. Défendre son canton, défendre une autre vision de l’action publique face à l’UMP, la feuille de route de Jean-Christophe Boyer est bien remplie pour le nouveau mandat qu’il a engagé après sa réélection en 2011. Demain, peut-être siégera-t-il au Sénat. Sera-t-il l’un de ces nouveaux sénateurs socialistes qui peut faire basculer à gauche la majorité du Palais du Luxembourg ? C’est très possible, tant les élus de Mayenne peuvent apprécier la volonté de leur collègue de se battre pour un département qu’il aime et qui lui a manifesté son soutien en plusieurs occasions. Gaël Brustier

Gérant - Directeur de la publication : Serge Bossini - Rédacteur en chef : Philippe Foussier - Conception réalisation : Brigitte Bossu Ont participé à ce numéro : Thierry Pourreyron - François Descamps - Gaël Brustier - Photos : Pascal Lebrun & D.R


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