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N° 89H — décembre 2021 - février 2022

L’ H I V E R À L’ E S S E N T I E L C H A L E T S É M O T I O N S , R E F U G E S D ’ A LT I T U D E E T N O U V E L L E S E X P É R I E N C E S

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L’ABUS D’ALCOOL EST DANGEREUX POUR LA SANTÉ, À CONSOMMER AVEC MODÉRATION.

N° 89H

L’É DIT O PAR S ONI A L AZ Z ARI

près une saison d’hiver 2020-2021 compliquée, les stations de sports d’hiver sont de nouveau en piste. À Megève, les remontées mécaniques ont fait peau neuve, la Caboche accueille des cabines panoramiques flambant neuf tandis que le téléphérique de Rochebrune, qui fut le premier, en 1933, à emmener les skieurs en haut des pistes, renoue avec son histoire en réinterprétant les iconiques cabines rouges de ses débuts. Dans les 3 Vallées, Orelle et Val Thorens, plus haute station d’Europe et la première à avoir ouvert ses remontées mécaniques fin novembre, inaugurent une connexion en télécabine par la Cime Caron. Une liaison à couper le souffle qui transporte skieurs et promeneurs d’une vallée à l’autre en profitant d’un panorama à 360° sur les Alpes. Une expérience spectaculaire qu’accompagne le chef Jean Sulpice, à la tête de L’Oxalys à Val Thorens pendant quinze ans, qui cuisinera, le temps d’une soirée en décembre, un dîner dans l’une des télécabines, à 3 200 mètres d’altitude. Une énergie audacieuse, un goût pour l’extrême, mais toujours avec sincérité et authenticité, caractérisent bien ces 3 Vallées si plurielles, avec leurs 35 000 hectares de nature, leurs 600 kilomètres de pistes et leurs 7 villages-stations, des plus traditionnels aux plus sportifs. Une pluralité que l’on retrouve au sein même des villages ; à Méribel, l’architecte d’intérieur Pierre Yovanovitch le style chalet à l’hôtel Le Coucou, Le grand air, les paysages spectaculaires et recompose tandis que le Refuge de La Traye propose un séjour l’atmosphère chaleureuse des stations-villages avec d’exception préservé du monde. Des stations qui ont leurs vieux chalets, leurs auberges accueillantes : aussi tiré les enseignements d’une saison bousculée la montagne l’hiver ou comment renouer avec la par la crise sanitaire ; ski nordique et promenades en raquettes ont permis un redéploiement d’énerpromesse d’une déconnexion positive. gies, une façon de repenser les sports d’hiver, en s’émerveillant du silence, notamment... Temple du ski alpin, Val Thorens n’a pas ainsi renoncé pour autant aux activités « alternatives » inaugurées l’hiver dernier, balades en dameuses, fat bike – ces vélos électriques à grosses roues qui roulent sur la neige –, parapente au-dessus du domaine, ou encore hors-piste dans un espace de randonnée à ski sécurisé. Saint-Martin-de-Belleville, quant à lui, petit village serré autour de ses fermes et de son église baroque, n’en est pas moins aussi, dans le monde entier, un symbole de l’art de vivre savoyard grâce à cette Bouitte toujours aussi éblouissante, reconnue l’an dernier par l’Institut national des C I-D ESSUS métiers d’art comme étant une « Entreprise du Patrimoine Outre leur domaine Vivant », riche d’un savoir-faire artisanal d’excellence. Ici skiable d’exception, les 3 Vallées sont comme ailleurs, c’est de l’authenticité et de l’audace que un symbole de naissent les vraies, belles émotions, celles qui ne s’oublient pas. l’art de vivre savoyard, entre gastronomie étoilée, savoir-faire et patrimoine baroque. Par Agnès Benoit. Photo Christophe Dugied.

N° 89H

L E SOMMA I RE D ÉC EM B R E 2021 - F ÉV R I ER 20 22

HIVER ÉMOTION 74 H A U TE U R D E S TY L E À Tignes, un chalet d’architecte sur les cimes affiche lignes épurées et matières naturelles, en symbiose avec son environnement. 92 A S S I E TTE S A L P I N E S Un livre de cuisine comme une expédition gourmande menée dans les Alpes italiennes, autrichiennes, suisses et françaises. 100 L A M O N TA G N E À L’ I N FI N I Domaine skiable le plus étendu au monde, les 3 Vallées offrent le meilleur du ski et de l’art de vivre à la montagne dans des paysages de carte postale.

52 ART RATIONNEL À Berne, le musée Zentrum Paul Klee expose l’œuvre marquée par l’art concret du Suisse Max Bill, peintre, sculpteur, architecte et designer.

DÉCO ET STYLES 54 C ORDÉE INSPIRÉE À Cortina d’Ampezzo, un chalet en clair-obscur qui reprend les lignes force de Gio Ponti. 64 TEMPORAL ITÉ FERTIL E À Brunico, dans le Haut-Adige, l’ancienne maison d’une famille de pépiniéristes s’inscrit dans une nouvelle histoire après une hybridation décorative.

ACTU ET CULTURE

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8 PA S S I O N N É M E N T C R É ATR IC ES Le Vitra Design Museum retrace, au fil d’une exposition rétrospective réunissant les œuvres de 80 créatrices, la place des femmes dans le design. 17 S O U FFL E A L P I N Panorama des envies du moment qui invitent à explorer le grand air des sommets.

22 FR A G I L E S G L A C I E R S Une série photographique, qui utilise en particulier de la glace collectée, propose une réflexion émouvante sur la fonte des glaciers. 26 FE N Ê TR E S U R A L PA G E S Une exposition à la librairie des Alpes et une collection, comment le confinement dans les Aravis a inspiré un architecte-designer. 30 R E FL É TE R L A M O N TA G N E Nouveau décor pour La Table de l’Ours à Val d’Isère, où artisans et producteurs locaux sont mis à l’honneur. 34 O I S E A U D E B O N A U G U R E À Annecy, un hôtel à l’humeur juste, jusqu’à sa table «Ô Bon Bec», épicurienne et responsable. 36 M E N U S À Q U ATR E M A I N S Partition commune à la gloire de la Champagne, entre le chef Philippe Mille et des artisans complices. 38 E A U X D ’ E S TH È TE S Dans le Tyrol, une distillerie transforme les schnaps traditionnels en eaux-de-vie d’exception recueillies dans des flacons-bijoux. 42 D E FÊ TE E N A I G U I L L E Recettes savoureuses et écologiques composées à partir d’aiguilles et de sève de sapin. 44 A R TS M A J E U R S Couleurs de peintres sur un hiver culturel. 46 P O I N TE FI N E Le palais Lumière célèbre Christian Bérard, peintre, décorateur et costumier de théâtre, dessinateur de mode et scénographe.

82 BÉTON PAY SAGER Sur le lac de Lugano, une maison pensée comme un grand cru contemporain par Jérôme de Meuron et ses architectes associés. 128 ASSOC IATIONS BRIL L ANTES Accords gastronomiques, collaborations artistiques, les fastes des grandes maisons de Champagne font resplendir les fêtes de fin d’année. 136 MIL L ÉSIMES GRAND SOIR Flacons de prestige, blancs de blancs ou blancs de noirs, bruts sans année, millésimés ou rosés, autant d’expressions de la richesse des terroirs de la Champagne à déguster ou à offrir. 142 DU VERT DANS L ES BUL L ES Quand la Champagne progresse dans la certification bio de son vignoble. 144 C UISINES D’ ALTITUDE Designers, artisans et fabricants valorisent le savoir-faire dans le traitement des matériaux comme la pierre et le bois pour créer de nouvelles associations. 156 ÉL EC TRO C RÉATIF Les appareils électroménagers dessinent la cuisine comme un laboratoire en ébullition. 162 L’ HIVER AU C OIN DU FEU Cheminées à double face, poêles avec foyer suspendu, systèmes pour réchauffer l’hiver.

Couverture nationale À Méribel, en pleine montagne, le salon de la suite Prestige Edelweiss du Refuge de la Traye imaginé par l’architecte Stéphane Collange. Par Agnès Benoit. Photo Christophe Dugied. Couverture «Les 3 vallées» Notre-Dame-de-laVie, à Saint-Martin-de-Belleville, l’un des principaux lieux de pèlerinage de Savoie, abrite un retable baroque et une collection unique d’ex-voto. Par Agnès Benoit. Photo Christophe Dugied Cette édition est diffusée dans le département de Savoie (73).

N 89H — d cembre 2021 - f vrier 2022

N 89H — dé em e 2021 - févr er 2022

L E S 3 VA L L É E S

L’ H I V E R À L’ E S S E N T I E L CHALETS ÉMOTIONS

M ÉRIBEL , SAINT M ARTIN DE BELLEVILLE, VAL THORENS A DRESSES FEUTRÉES, PATRI M OI NE ET RESTA URA NTS SUR LES PI STES EN 26 PA GES

R E F U G E S D ’ A LT I T U D E E T N O U V E L L E S E X P É R I E N C E S

L’ I N S TA N T

PASSIONNÉMENT CRÉATRICES Au Vitra Design Museum, « Here We Are ! Women in Design 1900 - Today » revisite la place des femmes dans le design, si souvent oubliée ou contestée, et qui le reste parfois. L’exposition met au-devant de la scène les réalisations de quatre-vingts d’entre elles, célèbres ou injustement méconnues. PA R

Béatrice Brasseur

I N SP I R É E PAR L A N AT U R E

L’Allemande Julia Lohmann lors de sa résidence au Victoria and Albert Museum à Londres, en 2013. Elle y a réuni designers et scientifiques pour créer des matériaux à partir d’une algue marine, le kelp. Ses meubles et objets sont exposés dans le monde entier.

INVENTIVES PA G E D E GAUCHE 1. Une publicité de 1969 pour les fauteuils « Karelia » de Liisi Beckmann, édités par la marque italienne Zanotta. 2. Matali Crasset, la plus célèbre des designers françaises actuelles. 3. Portrait de groupe de tisserandes derrière un métier, au sein de l’école

du Bauhaus à Dessau (Allemagne), en 1928. PAGE DE DRO I T E La Néerlandaise Christien Meindertsma et sa chaise biodégradable « Flax » (2015), fabriquée avec un matériau composite réalisé à partir de lin tissé, de lin feutré et de PLA (plastique) pressés à chaud. Un objet abordable et dont la production génère très peu de déchets.

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PAGE D E GAUCHE 1. Indémodable, en pin verni et tôle d’aluminium pliée et gaufrée, signée Charlotte Perriand, la bibliothèque « Tunisie » (1952). 2. Portrait de la célèbre designer et architecte irlandaise Eileen Gray, par Berenice Abbott (1927). 3. Dessin pour le salon du Soyouz (Variant 1, 1963) de Galina Balachova, architecte spatiale et artiste russe,

qui travailla sur l’aménagement intérieur des vaisseaux Soyouz et de la station spatiale Mir de 1963 à 1991. PAGE DE DRO I T E 1 . Charlotte Perriand sur sa fameuse « Chaise longue basculante » (1929). 2. Les « Demoiselles du design » chez le constructeur américain General Motors (vers 1955). De g. à d. : S. Vanderbilt, R. Glennie, M. Ford Pohlman, H. Earl, J. Linder, S. Logyear, P. Sauer.

1. 2. 3.

ICÔNES

Designers industriels ou designers de meubles, architectes d’intérieur ou entrepreneuses, les femmes ont contribué de manière décisive à l’essor du design moderne. Mais le chemin pour y parvenir a été long et l’égalité reste à conquérir.

Familières, leurs silhouettes nous accompagnent, nous ravissent. Certaines ont déjà presque un siècle : la table d’appoint «E1027», le paravent «Brick» et le fauteuil « Bibendum » dessinés par Eileen Gray, la « Chaise longue basculante » de Charlotte Perriand, la lampe « Pipistrello » de Gae Aulenti, le fauteuil « Egg » de Nanna et Jorgen Ditzel... Ces créations trônent dans les musées et les collections privées, s’envolent aux enchères, et les rééditions peuplent les showrooms. Toutes ont marqué une rupture, une avancée. Le Vitra Design Museum a puisé dans son fonds permanent pour documenter l’exposition «Here We Are! Women in Design 1900 - Today». La première période va de 1900 à 1930 et retrace les changements issus de la guerre, de l’industrialisation croissante, du droit de vote pour les femmes. Le Bauhaus, fondé en 1919, qui plaide pour la réconciliation des arts, des arts appliqués et de l’artisanat, ouvre ses portes aux femmes et aura un retentissement mondial, mais l’histoire n’en retiendra que les grands noms masculins... hormis celui de Marianne Brandt, dont les théières et lampes de bureau en métal sont restées d’une modernité absolue, et celui d’Anni Albers, designer textile, que l’Américaine Florence Knoll sollicitera pour sa célèbre marque. La deuxième période est consacrée aux Pionnières du

moderne (1920-1950), illustrée notamment par Margarete Schütte-Lihotzky, première femme architecte autrichienne, dont le concept de cuisine est toujours d’actualité près de cent ans après son élaboration. Dans un univers professionnel encore très masculin, quelques créatrices fondent leurs propres cabinets, certaines travaillent de concert et à égalité avec leur mari, telle l’Américaine Ray Eames, mais la plupart restent dans leur ombre – leur rôle est désormais réévalué. La troisième période, de 1950 à 1990, marque l’expansion fantastique du design et de l’architecture dans un monde à reconstruire. Les femmes s’y emploient. Rares sont celles, cependant, qui rejoignent le design industriel, s’illustrant plutôt dans le registre de la maison, à travers la céramique, l’architecture intérieure ou le design textile. À l’instar d’Armi Ratia, cofondarice du célèbre groupe finlandais Marimekko dans les années 1950, employant d’ailleurs principalement des femmes. Brownie Wise, quant à elle, si elle n’est pas l’inventrice du Tupperware, en a conçu le système de vente à domicile, novateur à l’époque. Enfin, depuis les trente dernières années, plus un seul secteur du design n’échappe aux femmes, pour qui les enjeux se nomment écologie, gestion des ressources, féminisme, genre, nouveaux matériaux et technologies. Adresse page 172

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LIBRES

PA GE D E D R OITE Jump (vers 1930), un montage du studio photo de Loheland, une école pour l’éducation physique, l’agriculture et les arts fondée en Allemagne en 1919 (la même année que le Bauhaus) par deux femmes et réservée aux femmes.

PA GE D E GA UC H E 1 . L’Italienne Nanda Vigo avec ses luminaires « Light Tree » (1984) et « Cronotopo », en verre et aluminium (1964). 2 . « Anywhere Lamp », de l’Américaine d’origine suédoise Greta von Nessen (1952), en tôle d’acier émaillée, aluminium et Bakélite moulée. L’abat-jour et le boîtier pivotent, la lampe

polyvalente peut être positionnée n’importe où, sur une table, au mur ou au plafond.

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SOUFFLE ALPIN DES CIMES ENNEIGÉES AUX DÉSERTS GLACÉS, DES SOURCES D’EAU CHAUDE AUX CHALETS FEUTRÉS, LA SAISON INVITE À EXPLORER LE GRAND AIR. PANORAMA DE CADEAUX DÉSIRABLES, DURABLES ET UTILES QUI BALISENT DES SENTIERS VERS DE NOUVEAUX HORIZONS. À LA RECHERCHE DU TEMPS SUSPENDU.

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TRÉSORS AU SOMMET 1. 2. Gstaad Glam, de Geoffrey Moore, un ouvrage qui révèle les trésors de la station des Alpes suisses, 300 p., 200 photos,

95€, Assouline. 3. «Timon», lampe en verre et acier, 69€, Alinea. 4. «Twist», par Hervé Van Der Straeten, bougeoir en bronze patiné, à partir de 1900€, galerie Hervé Van Der Straeten. 5. Jeu de dominos, par Marcel Wanders, boîte en marqueterie de marbre, 28 pièces en cristal, édition numérotée, 6500€, Baccarat. 6. «Dome Nomad», par Chiaramonte Marin, lampes nomades en verre, à partir de 1980€, Brokis. 7. «Sialk», création Studio Hermès, centre de table en cuivre teinté d’émaux posés au pochoir, 2300€, Hermès. 8. Collection Jules Sandeau, verre à eau, en verre, 140€, Dior Maison. 9. «Filo Grigio», bougie parfumée, gobelet en verre opalin, 285€ les 5 kg, Baobab Collection. 10. «Orage», collection Chahut, par Inès-Olympe Mercadal, assiette en céramique et pigments naturels, 45€, IOM Inès-Olympe Mercadal. 11. «Matrice», par Kiki Van Eijk, vase en cristal, à partir de 2500€, Saint Louis. 12. «Cactus», par Fabrice Berrux, lampe à poser, anneau pivotant en ruban enroulé sur socle Fénix, 740€, Roche Bobois. 13. «Prisme», par Benjamin Graindorge, vase en verre moulé, 251€, Cinna. 14. «Ecridor Star», stylo bille en laiton guilloché, étui en cuir, 169€, Caran d’Ache. 17

L’ Œ I L D E L’ E S T

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BAINS D’HIVER 1. «Hobby Atlantic», bandeau de maillot de bain, en polyamide et élasthanne, 113€, DnuD. 2. «Eau du soir 2021», eau de

parfum, 207€ les 100ml, Sisley. 3. «Calm Essentiel», huile restructurante à l’extrait de sauge sclarée, 60€ les 30ml, Clarins. 4. «Météorites Gold Pearls Collection Noël», perles de poudre révélatrices de lumière, 57€, Guerlain. 5. «Aqua Allegoria Nettare Di Sole», eau de toilette, 78€ les 75ml, Guerlain. 6. La piscine intérieure-extérieure du Spa du Four Seasons Hotel Megève, avec espaces de balnéothérapie et soins relaxants.7. «Thé des vignes», eau fraîche, extrait du coffret «Duo Thé des Vignes» aussi composé d’un soin corps nourrissant, 100ml et 150ml, 31,10€, Caudalie. 8. « Wycinanky», habillage en papier, conçu pour habiller une bougie 190g, 30€, Diptyque. 9. «Labyrinthe - Bleu Sarah», boîte en laque, peinte à la main, 135€, Maison Sarah Lavoine. 10. «Mini Planet», par Tokujin Yoshioka, lampe à poser en technopolymère, existe en version nomade et rechargeable, à partir de 178€, Kartell. 11. Le Chalet, par Bismut & Bismut, une galerie à Megève présentant les collections signées par les architectes et designers parisiens, comme le canapé «Rocher»ou le tapis «Mousse», aux côtés des peaux et fourrures Norki et des acteurs incontournables de la décoration et de la construction tels les groupes Dunoyer et Duret. 12. «Lari», par Angelo Mangiarotti, lampe en verre soufflé bouche, base en aluminium avec revêtement en poudre noir, 912€, Kararkter. 13. «Totem», drap de plage en coton, 79€, Le Jacquard Français. 18

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L’ABUS D’ALCOOL EST DANGEREUX POUR LA SANTÉ, À CONSOMMER AVEC MODÉRATION.

L’ Œ I L D E L’ E S T

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qui aura lieu du 17 au 27 février, l’association Nice Future, emmenée par Louise Bernaz et Héloïse Hamidi, participera à ce rallye pour remettre des fournitures scolaires et sportives aux enfants. Pour participer, contactez nice.future.06000@gmail.com. 2. «Sweet Jane», par Jessica Ogden & Jean Touitou, quilt en coton et viscose, quilt en tissus issus de collections A.P.C. assemblés à la main, 460€, A.P.C. 3. «The Muse», Collection The Muse-TalaxFarrow&Ball, par Tala, lanterne nomade outdoor en métal et verre, pensée pour être réparée, y compris l’ampoule et la batterie, 315€, Tala chez LightOnline. 4. «Lounge Chair Flag Halyard PP225» par Hans J. Wegner, fauteuil avec tissu Dedar et coussin en laine d’alpaga, 10170€, PP Møbler chez The Conran Shop. 5. «Climber Lite Winter Magic Special Edition 2021», couteau de poche, 17 fonctions, 99€, Victorinox. 6. «Black+Blum», bouteille en verre, manchon en silicone effet liège, 60 cl, 20€, Made.com. 7. «Mille Miglia Chronographe Raticosa 2021», montre sur bracelet en cuir de veau, boîtier 42 mm, mouvement automatique chronographe, 6470€, Chopard. 8. «N°135», backgammon de voyage, en coton et lin, 150 €, L/Uniform. 9. Bottes, en caoutchouc, doublure imitation fourrure, 75€, Aigle. 10. Margarite», housse de coussin en coton, 16,99€, Kave Home. 11. «Glacier Blue Tortoise», lunettes de soleil, monture en plastique à l’aspect gomme, 60€, Izipizi. Adresses page 172 20

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Au cœur des plus élégantes cuisines du monde, les appareils Sub-Zero et Wolf sont conçus pour déguster et partager les meilleurs moments.

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1. Eisturm des Bossons Gletschers, 2020, pièce unique, lithographie sur géotextile usagé (couverture de protection posée sur les glaciers). 2. Plaine morte 11, 2021, pièce unique, photogramme de la fonte des glaciers sur papier Kodak. 3. Le sténopé fait maison, en forme de cercueil, que Douglas utilise dans les montagnes pour créer des photogrammes à partir de la glace collectée in situ. 4. L’artiste Douglas Mandry. 5. Peak, 2020, pièce unique, lithographie sur géotextile usagé.

Zurich

FRAGILES GLACIERS « Ma série “Monuments” prend comme point de départ le phénomène de la fonte des glaciers en Suisse, explique Douglas Mandry, qui vit et travaille à Zurich. Je collectionne des photographies des années 1920 des débuts du tourisme alpin en Suisse, qui témoignent de la grandeur de ces glaciers et de leur potentiel commercial.» Ces images sont imprimées sur du géotextile, ou « couverture de glacier », matériau créé et utilisé spécifiquement pour protéger ces accumulations de glace pendant les étés trop chauds, et dont l’artiste récupère des fragments après une saison en montagne pour les transformer en support par le procédé de la lithographie. Cette opération génère une forme de surimpression : les images glorifiantes des montagnes enneigées se confondent avec les traces présentes de rouille, d’eau et de terre sur le tissu, signes d’une vaine tentative de l’Homme à ralentir un processus qu’il a lui-même contribué à déclencher ! Douglas Mandry collecte également des blocs de glace issus de ces mêmes glaciers pour créer des photogrammes, sur place, grâce à un étonnant sténopé. « Il laisse passer la lumière directement sur le papier couleur photosensible grâce à des 22

obturateurs percés dans la caméra en bois. Cette trace de la fonte des glaces se développe dans une pièce sombre. Le résultat est une cristallisation de l’acte de fonte, représentée sur une seule feuille de papier, et simulant un état permanent mais impossible de la glace. » On est doublement ému par ces images, souvenirs effacés de l’âge d’or du tourisme en Suisse, qui se confondent avec les tentatives technologiques d’aujourd’hui pour préserver ce passé qui n’existe plus. Et par ces morceaux de glace, protégés par des tissus artificiels qui, immortalisés, créent des apparitions abstraites et étranges. Le processus de disparition est enregistré photographiquement. L’artiste a, pour cette série, reçu le Foam NAT U R E E N P É R I L Talent Award 2020. Cette distinction, — l’une des plus prestigieuses pour Les neiges éphémères, les jeunes artistes photographes, que l’on croyait éternelles, est décernée chaque année à vingt capturées par l’artiste d’entre eux par le Foam Museum of suisse Douglas Mandry. Photography d’Amsterdam. Adresses page 172

RÉFLEXION ÉMOUVANTE, VOIRE TRAGIQUE, SUR LA FONTE DES GLACIERS, LA SÉRIE « MONUMENTS » DE DOUGLAS MANDRY, RÉCOMPENSÉE DU FOAM TALENT AWARD 2020, FAIT DIALOGUER RÉCHAUFFEMENT CLIMATIQUE ET ÉVOLUTION TECHNOLOGIQUE, EN UTILISANT NOTAMMENT DE LA GLACE COLLECTÉE SUR PLACE POUR L’INCLURE DANS LE PROCESSUS PHOTOGRAPHIQUE. PA R Agnès Benoit

Le bonheur à toutes les altitudes

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FENÊTRE SUR ALPAGES

EN 2020, ANTOINE RICARDOU, COFONDATEUR DES ATELIERS SAINT-LAZARE, FUT CONFINÉ DANS LES ARAVIS AVEC SA FEMME, GWENAËLLE GRANDJEAN, PAYSAGISTE. DE LA FENÊTRE, IL PEIGNIT LE PAYSAGE SUR DIVERS SUPPORTS, ELLE, LES PLANTES. RÉSULTAT, UNE EXPOSITION À LA LIBRAIRIE DES ALPES ET UNE NOUVELLE COLLECTION. PA R Laurence de Calan

Paris

COLLECTION

Que faire lorsque l’on passe trois mois, confinés, dans les alpages de Haute-Savoie, et que l’on sait dessiner? Sur papiers de fortune, enveloppes, cartons d’expédition, assiettes en bois, s’inspirant de l’ouvrage de Colette De ma fenêtre écrit à Paris dans les années 1940, Antoine Ricardou, à sa fenêtre lui aussi, peignit une trentaine de paysages montagnards, à l’huile, au pastel à l’huile, aux crayons de couleur. Tandis que sa femme, Gwenaëlle Grandjean, paysagiste, croquait à la mine de plomb les tiges raidies de froid ou l’éclosion printanière de la végétation alpine. Leur retraite artistique donne lieu, aujourd’hui, à une exposition à la Librairie des Alpes du VIe arrondissement parisien, chère aux amoureux des montagnes. Antoine Ricardou voulut partager plus encore «la fragilité humaine face à la montagne, l’humilité de son habitat chaleureux et protecteur» via les Ateliers Saint-Lazare, qu’il copilote avec Clémentine Larroumet et Philippe Reynald. Cette agence de création et design narratif, basée à Paris et New York, ouverte sur l’air du temps, aime valoriser le simple désirable, le souci du détail. La maison Yves Saint-Laurent lui doit une part de son image, le 28

concept store Merci, son atmosphère, tout comme le Nomad Hôtel à New York, le Pigalle, les Roches Rouges ou le Barn en France. Après sa collection Portraits de Villes, l’agence met au goût du jour cette fois la Tarentaise, les Hautes Pyrénées, la chaîne des Aravis et leurs objets montagnards, leur savoir-faire artisanal, leurs accessoires fonctionnels et matières brutes, en un mot leur confort essentiel: plaid en laine épais et moelleux des Pyrénées, lampe de bibliothèque à abat-jour de coton plissé pour les longues soirées au coin du feu, sets de tisanière, vaisselle vintage, tabourets en bois, brocs de montagne... tout ce qui fait le charme et l’authenticité d’un quotidien rude d’altitude. Un parfum de nostalgie imprègne les boîtes de correspondance ou les tamL I B R AI R I E D E S AL P E S pons encreurs à messages désuets — comme au temps où l’on s’écrivait. « De ma fenêtre. 3 mois Une façon chaleureuse d’exprimer dans les alpages des Aravis», ce retour vers le solide ancré dans jusqu’au 6 janvier 2022. nos régions dont on a tant besoin. Adresses page 172

1. Lampe de bibliothèque conçue par Antoine Ricardou, à pied en céramique façonné à la main et abat-jour plissé en popeline de coton. 2. Paysage de montagne inspirant dessins et collections. 3. Assiettes creuses en grès chinées des années 1980, émaillées, décorées à l’oxyde de fer, de la Poterie Fievet. 4. Tabouret à pieds en bois tourné. 5. Boîte de correspondance en papier recyclé, aux cartes et enveloppes fabriquées dans une imprimerie parisienne, et tampon personnalisé.

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C’est l’ébéniste avalin Christophe Mattis qui a imaginé le nouveau décor, inspiré de la montagne environnante, composé de bois et de miroirs, du restaurant étoilé La Table de L’Ours de l’hôtel 5 étoiles Les Barmes de l’Ours, à Val d’Isère.

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LʼABUS DʼALCOOL EST DANGEREUX POUR LA SANTÉ, À CONSOMMER AVEC MODÉRATION.

R É I N T E R P R É TAT I O N

Au pied de la face de Bellevarde, l’une des pistes emblématiques de la station, se trouve l’une des adresses les plus recherchées de Val d’Isère pour son caractère familial, son luxe raffiné et sa table gastronomique, Les Barmes de l’Ours. L’Hôtel a été créé en 2003 par Delphine André, qui s’est inspirée, pour son nom, du patois savoyard, «barmes» désignant la caverne dans laquelle les ours hibernent. Aux Barmes, les matières se mélangent, la rudesse de la pierre contraste avec la chaleur du bois. L’architecte d’intérieur Michel Force a travaillé les matériaux nobles et locaux pour donner au lieu son authenticité. Chaque étage rappelle la personnalité de la montagne: Esprit scandinave, Lodge du Grand Nord des Amériques, Chalet d’alpage ou Loft montagnard aux lignes contemporaines. Chaque matin, votre matériel de ski vous attend au Proshop et vos chaussures sont chauffées pour débuter confortablement une nouvelle journée sur les pistes. C’est à La Table de l’Ours, restaurant gastronomique des Barmes, que les plus fins palais viennent goûter la cuisine du chef Antoine Gras, récompensé d’une étoile au Michelin depuis 2019. 32

Entre travail délicat des sauces et cuisson à la cheminée, le restaurant promet une évasion gustative inédite, sublimée par une vue panoramique sur le village et les paysages enneigés. Entièrement rénovée fin 2020, la salle offre aux hôtes un espace immersif dans cette nature qui se reflète dans la cuisine du chef et la magnifique vaisselle signée de la potière Paola Pittau. Imaginé par l’ébéniste avalin Christophe Mattis, composé de bois et de miroirs, le décor prend son inspiration dans la montagne environnante. Avec plus de simplicité mais toujours autant de saveurs, les épicuriens s’attardent dans le restaurant bistronomique à l’allure d’un joli chalet, La Rôtisserie. Antoine Gras vous ME T S É T OI L É S permet d’échanger avec ses fidèles — producteurs lors du dernier service de Un nouveau décor pour la saison de La Table de l’Ours. L’occaune table d’exception sion de découvrir le savoir-faire de orchestrée par le chef ces artisans et leur façon de travailler, Antoine Gras. qu’ils partagent toujours avec passion. Adresse page 172

1. La potière Paola Pittau, qui a imaginé la nouvelle vaisselle de La Table de l’Ours. 2. Le barrage de Tignes, sur la route de Val d’Isère. 3. Une vache Highland Cattle, qui répond au doux nom de Cœur des cîmes, de la Ferme de l’Adroit. 4. Vue depuis l’une des chambres des Barmes. 5. Dessert Lait de nos fermes, noix de Savoie, vanille de Tahiti et sorbet au fromage blanc de la Ferme du Planay à Villaroger, du chef étoilé Antoine Gras. 6. Une superbe assiette signée Paola Pittau.

OUVERTURE

1. Écrin séculaire, le cœur de l’hôtel jouxte une extension imaginée par l’architecte Christian de Portzamparc dans l’écoquartier de l’Avant-Scène. 2. Enfant du pays, Hervé Lefillatre a opté pour une décoration végétale. 3. Les 280 mètres carrés du restaurant se partagent tables basses, assises classiques et mange debout. 4. Dans l’assiette, Ô Bon Bec cultive ses racines annéciennes au fil des saisons. 5. Par une boucle énergétique innovante, Le Pélican multiplie l’expérience du lac d’Annecy.

Annecy

OISEAU DE BON AUGURE Sur le fronton du bâtiment fondé en 1820, une sculpture atteste de la vocation des lieux, évolutive dans son accueil du public. D’abord hôpital en intégrant l’ancien couvent du Couvent des Capucins, ce monument historique, dûment classé, a tôt fait de s’identifier par un pélican. Connu pour nourrir ses petits avec soin, l’oiseau est un véritable emblème de charité et d’amour maternel. Convoquer l’hospitalité, avec ce blason, a coulé de source quand a émergé un projet d’écoquartier sur les rives du lac d’Annecy. Le célèbre architecte Christian de Portzemparc l’ayant imaginé, sa vision futuriste campe la deuxième aile où l’hôtel a pris ses quartiers depuis l’été dernier. D’un symbole à l’autre, puisqu’il était coutume de planter un arbre à l’inauguration d’un édifice, un majestueux cèdre libanais fait prendre de la hauteur à l’esprit des lieux, sous ses 25 mètres centenaires. L’innovation n’en est pas moins invitée, témoigne une boucle d’eau thermique. En prise directe avec les profondeurs du lac, cette source locale et renouvelable permet de consommer 15 fois moins d’énergie qu’un circuit classique et économise 2250 tonnes 34

de dioxyde de carbone annuellement. Non content de cette prouesse écologique dans son secteur d’activité, Le Pélican a rejoint le collectif mondial «1% for the Planet». Reverser ce pourcentage de son chiffre d’affaires à des associations agréées est une première pour un établissement hôtelier. Lequel, au profit de populations défavorisées, recycle par ailleurs le savon de ses 95 chambres et 6 suites 4 étoiles, pendant qu’il favorise les ressources locales. Déployé par le décorateur du cru Hervé Lefillatre, un fil d’Ariane végétal mène ainsi à une table bistronomique locavore, bien nommée Ô Bon Bec. On accède à cette bonne prise et ses différentes ambiances, au premier étage, en traversant une canopée bruissant de chants d’oiseaux. Bar à huîtres, cave à vin, cave L E P É L I C AN d’affinage pour viandes et fromages, — cuisine audacieuse du chef Sylvain 101 chambres et suites, Fombertasse, tapas concoctés depuis un table bistronomique comptoir ouvert... Mis en musique par Ô Bon Bec. un DJ, un vent frais met le feu au lac! Adresse page 172

FACE AU LAC, ENTRE LA VIEILLE VILLE ET LA PLAGE DES MARQUISATS, LE DERNIER-NÉ DU GROUPE POLLET-VILLARD (PVG) DÉPLOIE DES AILES SENSATIONNELLES. DE SON BÂTIMENT CLASSÉ À SON EXTENSION INTÉGRÉE, L’HÔTEL LE PÉLICAN REVISITE L’IDENTITÉ PA R Anne-Laure Murier ANNÉCIENNE JUSQU’À SA TABLE « Ô BON BEC », DE MÊME VOLÉE ÉPICURIENNE ET RESPONSABLE.

CRÉDITS : COMMUNE DE MEGÈVE, TOPS SOCQUET, MONT BLANC NATURAL RESORT, CHRISTOPHE BOUGAULT, DR.

SUR LE S SKIS UN JOUR

M E GE VE .C O M

SUR LE S SKIS TOUJOURS

1. 5. Le plat hommage à Notre-Dame de Reims, vitrail de langoustines marinées au verjus, gaufrette coralline aux grains de caviar ». 2. Le chef Philippe Mille. 3. Le foie gras en pierre saline de sarrasin, né après une visite à l’entreprise Léon Noël, tailleur de pierre. 4. De la forge familiale à la cheminée des Crayères,

le fil commun du feu. Ici, des pommes de terre cuites dans la braise, dressées sur une pièce en ferronnerie Art déco, sculptée par les métalliers champenois.

MENUS À QUATRE MAINS

PHILIPPE MILLE, LE CHEF ÉTOILÉ DU DOMAINE LES CRAYÈRES À REIMS, PARTAGE L’IDENTITÉ CHAMPENOISE DANS SES ACCORDS CULINAIRES ET SOLLICITE LES ARTISANS LOCAUX POUR LES METTRE EN VALEUR. TOUS EXPLORENT ET DOMPTENT LA MATIÈRE. DES RÉSONANCES ET UNE VRAIE COMPLICITÉ RÉVÉLÉE DANS UN OUVRAGE À OFFRIR EN CETTE PÉRIODE DE FÊTES. PA R Béatrice Brasseur

Au commencement était la craie. Elle signe la géologie de la Champagne, recouverte pendant des millions d’années par la mer. « Aujourd’hui, c’est ce sol crayeux enrichi d’oligoéléments qui procure cette finesse au champagne et qui m’inspire la création de plats iodés », écrit le chef Philippe Mille dans le premier des seize thèmes de son ouvrage. C’est encore la craie qui donne sa tension au champagne, une qualité accentuée dans certains de ses plats. Son aspect immaculé lui rappelle la chair délicate des poissons, ainsi naissent les Couteaux aux sarments de vigne, chou-fleur blanc de blanc, craie de noisette iodée, bulles de chardonnay. Second thème, les vitraux de la cathédrale de Reims, restaurés par l’atelier rémois Simon-Marq, fondé en 1640 et qui a travaillé avec Georges Braque, Joan Miró ou Marc Chagall. Les feuilles de verre aux 1100 teintes ont inspiré au chef un Vitrail de langoustines marinées au verjus, gaufrette 36

coralline aux grains de caviar. La délicatesse de la «demoiselle du Guilvinec» lui a rappelé le travail du maître-verrier et il a imaginé des vitraux de sucs de pinces, d’herbes et d’agrumes. Troisième thème, l’argile. Philippe Mille a fait modeler un support pour y cuire des pommes de terre sublimées dans ce mets: Délicatesse dans l’argile, bouillon de peau grillée, dauphine de Blue Belle iodée de caviar, transparence de feuilles de Mona Lisa, coussin de Mélodie soufflée. Au fil des pages suivent la terre (de ses pigments évoquant la couleur des épices est né un Œuf laqué rouge de Sienne des Ardennes, coulis de cresson au poivre de Malabar, nid doré d’Andean Sunside et ses crispies), puis le chêne, la paille, l’acier, la mosaïque, la pierre, les pigments, le fer, le bois, le papier, le verre et l’or, liés à un lieu ou un artisan. Un élément, une recette, un accord avec un grand champagne. Une belle partition.

L’ ÂME D E L A C H AMPAG N E

— Rencontre entre la haute gastronomie et l’artisanat d’art.

A S S O C I AT I O N S

IBRAHIM MAALOUF

SLY ISABEL ROBIN JOHNSON SÖRLING MCKELLE

DU 31 MARS AU 02 AVRIL 2022 JAZZAMEGEVE.COM | MEGEVE.COM

PINK MARTINI

S AV O I R - F A I R E

S C I NT I L L AN T Le lustre de l’artiste Robert Comploj qui pare la maison Rochelt évoque les flacons de la marque.

Tyrol

LA DISTILLERIE AUTRICHIENNE ROCHELT A PERFECTIONNÉ LES SCHNAPS TRADITIONNELS DU TYROL POUR EN FAIRE DES EAUX-DE-VIE D’EXCEPTION, PRÉSENTES SUR LES TABLES ÉTOILÉES. LA PRODUCTION EST LIMITÉE, LES ARÔMES SONT INÉGALABLES, ET LES FLACONS ET BOUCHONS, DE PETITS BIJOUX À OFFRIR EN CETTE FIN D’ANNÉE. PA R Béatrice Brasseur

EAUX D’ESTHÈTES

PUBLI-RÉDACTIONNEL

GLISSER VERS LE BONHEUR

Gstaad : La destination pour les bons vivants Montagnes et forêts enneigées et délices culinaires, voilà ce que la charmante localité de Gstaad vous propose de découvrir. La remontée mécanique la plus moderne de la région vous emmène au sommet de l’Eggli, la montagne des bons vivants, où le restaurant d’altitude offre de délicieuses spécialités inspirées des saveurs locales. Le nouveau Eggli Lounge invite à savourer avec un vin d’exception en appréciant la caresse des rayons du soleil sur son visage. Les passionnés de sport d’hiver s’offriront ensuite une descente à toute allure pour rejoindre la vallée sur les skis ou une luge – tout est prévu pour un hiver inoubliable. Cet hiver l’Eggli, qui surplombe Gstaad, comble tous les vœux. La montagne nous attire avec des vues à couper le souffle, des expériences de rêve et une gastronomie de première classe. Là-haut, le chef étoilé Martin Bieri atteint de nouveaux sommets, dans le restaurant comme dans le lounge, qui ouvre cet hiver. Il n’y a pas de doute : l’Eggli est en passe de devenir la montagne par excellence des bons vivants.

AGRÉABLES ACTIVITÉS HIVERNALES DANS UN CADRE MERVEILLEUX À Gstaad, les forêts et les montagnes enneigées invitent à faire d’agréables randonnées d’hiver et à skier. Et à redécouvrir la région au fil des nombreux parcours et pistes au cœur d’un merveilleux paysage avec vue

sur les montagnes et les sommets blanches. Pour terminer la journée en beauté, de nombreux restaurants gastronomiques de la vallée concoctent des régals culinaires à partir de produits régionaux.

DÉTENTE DANS LES HÔTELS SPÉCIALISÉSAUBIEN-ÊTRE Gstaad, le berceau du luxe. En tant que hotspot innovant et riche en traditions de l’hôtellerie de pointe, c’est avec plaisir que nous répondrons aux attentes, mêmes les plus inhabituelles. Un séjour au cœur du paysage montagneux hivernal de Gstaad permet de se dépayser, de se détendre et de refaire le plein d’énergie. Après une journée bien remplie dans la neige, l’atmosphère douillette dans un espace spa et bien-être, tout comme un moment de plaisir culinaire dans un restaurant raffiné, vous attendent. Les nombreuses oasis de bien-être de la destination offrent des moments de détente de première classe.

www.gstaad.ch/hiver

S AV O I R - F A I R E

La pomme Gravenstein de Styrie, l’abricot de la Wachau, le muscat du Burgenland, la framboise sauvage des Carpates, la mirabelle du Weinviertel, le sureau noir du Tyrol, le sorbier sauvage de Finlande, l’orange de Sicile... L’évocation des provenances est à elle seule un voyage et les parfums qui s’exhalent des distillations sont déjà la promesse de la quintessence des fruits qu’offriront les eaux-de-vie. «Les artistes et les alchimistes ont un point en commun : ils métamorphosent l’existant en quelque chose de nouveau », dit-on chez Rochelt. Günter Rochelt n’était ni l’un ni l’autre, il était cuisinier. Avant de créer sa distillerie en 1989, il cherchera pendant vingt ans comment améliorer les schnaps traditionnels tyroliens, soutenu par le chef trois étoiles allemand Eckart Witzigmann dans sa quête d’excellence. La méthode appliquée par son gendre Alexandre Rainer n’a pas changé. Elle consiste à n’utiliser que des fruits de première qualité, non traités et cueillis à pleine maturité, sélectionnés sur les meilleurs terroirs et chez les meilleurs arboriculteurs ; puis à les laisser fermenter naturellement, sans ajouts de levure ni d’alcool, avant de procéder à une 40

double distillation lente dans un alambic en cuivre; et enfin, à laisser vieillir le «cœur de chauffe» en dame-jeanne, huit ans en moyenne, le temps nécessaire à la concentration des arômes et à l’évaporation, la part des anges faisant baisser le degré d’alcool de 70% à environ 50%. Il faut jusqu’à 80 kilos de fruits pour obtenir un litre de spiritueux et attendre dix-sept ans pour une eau-de-vie «Grand Hommage» limitée à quelques centaines de flacons. L’écrin de cette production, qui n’excède pas dix mille litres par an, exacerbe encore la gourmandise. Unique par sa forme et sa couleur, le flacon a été créé par le verrier Alfred Ecker et chaque variété d’eau-de-vie possède son bouchon bijou, dessiné par Otto Jakob, maître orfèvre. Le verrier tyrolien R OC H E LT Patrik Winkler fabrique les verres de — dégustation. Deux centilitres suffisent, Visites sur rendez-vous, tant la puissance maîtrisée et la conboutique et restaurant centration sont grandes. Reste à savoude spécialités tyroliennes. rer à tout petits traits, et jamais glacé. Adresse page 172

1. À chaque eau-de-vie, son bouchon d’orfèvre. 2. Le maître distillateur Alexander Rainer maintient les savoir-faire hérités de son beau-père, le créateur de Rochelt. 3. 5 La transformation du moût en brouillis puis en eau-de-vie fine. 4. Le flacon des eaux-de-vie Rochelt est inspiré de la bouteille de schnaps traditionnelle du Tyrol. Ici, « Annia’s Gin », la dernière création de Rochelt, l’alliance d’eaux-de-vie de pommes Gravenstein et de baies de genièvre.

AIX-EN-PROVENCE PARC JOURDAN

3 AU 6 JUIN

www.vivrecotesud.fr

Photographie : Anthony Lanneretonne. Styliste : Cécile Vaiarelli.

TERRES D’EXPRESSION

LE LIVRE

1. Autres arbres traditionnels de Noël, le prunier et le genévrier peuvent symboliser résistance et courage jusqu’au dessert, à l’image de ce crumble aux fruits et baies. 2. La meilleure recette ? Laisser pousser les arbres, quitte à les replanter après se les être offerts en pot. 3. Pickles, poissons fumés, couscous, champignons farcis, brownies, sirops, cocktails ou infusions, toutes les recettes sont faciles à mettre en œuvre. 4. Un régime végétarien est un cadeau pour l’environnement.

DE FÊTE EN AIGUILLE « Enough is enough », a réagi un sombre jour Julia Georgallis, dégoûtée par le funeste sort des sapins de Noël. Ne serait-ce qu’en France, près de 4,8 millions d’arbres seraient coupés chaque année pour honorer la tradition. Abattus au bout de cinq à dix ans de croissance, en moyenne, ils auraient pu vivre jusqu’à 400 ans, stockant au cours de cette longue existence quelque 22 tonnes de dioxyde de carbone. Quitte à les détrôner de leur forêt, autant les mettre pleinement à la fête! Voici donc cette cuisinière et designeuse, diplômée du Royal College of Art en 2014, en train de faire le mur de jardins londoniens pour chaparder des branchages. D’échecs en succès, ses expérimentations végétales ont concrétisé des recettes sucrées et salées, dont 40 alimentent un joli livre édité par le Rouergue. S’y entremêlent des statistiques, donc, avec des solutions à leur équation environnementale, sans compter un savoureux 42

florilège des sapins de Noël comestibles et de leurs amis à feuilles persistantes. Ce qui exclut, bien qu’ils aient leur place en vitrine avec les guirlandes, cyprès et cèdre. Passé cette mise en garde, place au fumage, aux marinades ou encore aux infusions avec les aiguilles, parmi d’autres alchimies parfumées au goût d’olivier, de genévrier ou de bambou. Révélation pour l’auteure et sans doute les lecteurs, la cendre est une potion aromatique magique, que l’on peut conserver et employer à plusieurs sauces. Ainsi, l’incinération de branches de sapin au four participe-t-elle à la signature de grands restaurants, dont le Noma à Copenhague. S’ensuit une évasion textuelle sur les goûts scandinaves, après une échappée olfactive sur le pin. De pickles en cocktails, l’esprit est savant sur tous les tons. «Cuisiner avec des conifères ne va pas faire regeler la calotte glaciaire. Mais notre estomac, après tout, est notre deuxième cerveau», interpelle la cheffe.

C OMME N T J ’ AI MANG É MON S AP I N D E NOË L

— Un livre qui ne manque pas de piquant!

PENDANT QUE LE CONSUMÉRISME A LA VIE DURE, LE PÈRE NOËL VA-T-IL RESTER UNE ORDURE ? SENSIBLE À CETTE GABEGIE, DONT LA COUPE D’ARBRES QUI ENRACINE CETTE TRADITION DE FIN D’ANNÉE, L’ANGLAISE JULIA GEORGALLIS PARTAGE LES SAVOUREUSES RECETTES DE SON MENU ÉCOLOGIQUE. AVEC UN NOUVEAU REFRAIN : MON BON SAPIN, ROI DES GOURMETS... PA R Anne-Laure Murier

DÉCORATION & FINITIONS

I N S TA N T S D ’ A R T

Arts majeurs JEAN DUBUFFET, PIERRE BONNARD ET MERET OPPENHEIM, À QUI LES GRANDS MUSÉES ACCORDENT UNE RÉTROSPECTIVE, ILLUMINENT NOTRE HIVER DE LEURS COULEURS, LEUR GENIE ET LEUR LIBERTÉ SANS CONCESSION. TANDIS QUE DU CYGNE AU SIGNE, DEUX EXPOSITIONS RACONTENT DE DRÔLES D’OISEAUX, QU’ILS SOIENT PALMIPÈDES OU POÈTES, PARÉS DE PLUMES, DE CALAMES OU DE PINCEAUX. PA R

Béatrice Brasseur

Seule étape européenne pour cette première rétrospective transatlantique consacrée à Meret Oppenheim, considérée comme l’artiste suisse la plus importante du XXe siècle et une représentante majeure du surréalisme. Le Kunstmuseum possède la plus grande collection muséale au monde de ses œuvres et en présente deux cents sur papier, ainsi que des objets et sculptures. « Meret Oppenheim », jusqu’au 13 février 2022, Kunstmuseum, Hodlerstrasse 8-12, 3011 Berne (Suisse), kunstmuseumbern.ch 1. Meret Oppenheim, Verzauberung. Carton

peint et huile sur bois, 76,5 × 84,5 × 11,1 cm, Kunstmuseum, Berne, legs Meret Oppenheim.

instant. N°1 Berne

Photos : A. Buisson - J.M. Palisse

Concevoir et aménager votre intérieur. Modernité et authenticité, travail sur la matière, respect des lignes, épure, harmonie.

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I N S TA N T S D ’ A R T

Chacun cherche son cygne... Introduit au XIX siècle à Genève, l’oiseau est vite devenu une icône du lac Léman. Cette exposition, avec rigueur et fantaisie, raconte l’histoire amoureuse et intime du volatile et du célèbre plan d’eau. Outre l’aspect scientifique, elle présente de multiples représentations graphiques – armoiries, affiches, timbres, cartes postales – et matérielles, à travers divers objets. Le musée du Léman fait même appel aux collectionneurs privés pour présenter leurs propres trésors relatifs au majestueux palmipède. « Le lac du cygne », jusqu’au 18 septembre 2022, musée du Léman, quai Louis Bonnard 8, 1260 Nyon (Suisse), museeduleman.ch

Inspirée par le travail d’ Etel Adnan, notamment ses leporellos, livres accordéons recouverts de dessins et de mots en hommage aux poètes du monde entier, cette exposition explore notre fascination pour l’écriture et ses signes. Elle met en regard des lettres, des manuscrits anciens ou autographes de Rimbaud, Hugo, Artaud…, des œuvres d’artistes et d’écrivains contemporains, des créations graphiques où l’écrit se mêle à l’image (Adnan, Alechinsky, Barthes, Bourgeois, Villeglé...). Des trésors issus de la Bibliothèque nationale de France et du Louvre. «Écrire, c’est dessiner , jusqu’au 21 février 2022, centre PompidouMetz, 1, parvis des Droits de l’Homme, 57020 Metz, centrepompidou-metz.fr

instant. N°4 Grenoble

instant. N°5 Martigny

En partenariat avec le musée d’Orsay, 75 peintures, une trentaine d’œuvres sur papier et une vingtaine de photographies composent un parcours inédit dans l’univers de Pierre Bonnard. En fil rouge, le thème de la lumière, les différentes couleurs et nuances dans l’œuvre du peintre, au fil du temps et selon les lieux où il séjourna : de l’ancrage familial, dans le Dauphiné, jusqu’à Paris, de la Normandie au Midi, où il possédait des maisons de villégiature. Les scènes d’intérieur et les nus, thème majeur, ne sont pas oubliés. « Pierre Bonnard, les couleurs de la lumière », jusqu’au 30 janvier 2022, musée de Grenoble, 5, place Lavalette, 38000 Grenoble, museedegrenoble.fr

En collaboration avec le centre Georges Pompidou, une rétrospective sur six décennies de l’œuvre de Jean Dubuffet, grand défenseur de l’Art brut, à travers sa peinture, ses travaux sur papier et ses séries les plus significatives. Dès les années 1940, l’artiste étudie et collectionne la production de personnes évoluant hors de tout contexte culturel et cherche lui-même à atteindre un déconditionnement total, délivrant ainsi une œuvre radicale. « Le vrai art, selon lui, est toujours là où on ne l’attend pas. Là où personne ne pense à lui ni ne prononce son nom. » « Jean Dubuffet », jusqu’au 6 juin 2022, fondation Gianadda, rue du Forum 59, 1920 Martigny (Suisse), gianadda.ch

2. Jullien Frères Genève, Au quai des Bergues de figues, 1909, musée du Léman. À un siècle d’écart, c’est toujours le même spectacle sur les quais genevois. 3. Etel Adnan, Al-Sayyab, Al-Umm wa al-Ibnat al -Da’i‘la (La Mère et la Fille perdue), (détail), 1970. 4. Pierre Bonnard, Nu dans le bain, 1936. Huile sur toile, 93 x 147 cm, Paris, musée d’Art moderne de la Ville de Paris. 5. Jean Dubuffet, Donnée (H 15), 1984. Acrylique sur papier marouflé sur toile, 67 × 100 cm, AM 1986-335.

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hansgrohe.fr

I N S TA N T D ’ A R T

Évian

POINTE FINE

ARTISTE EN TOUT, CHRISTIAN BÉRARD (1902-1949) EUT AUTANT DE VIES QUE DE TALENTS. PEINTRE, DÉCORATEUR ET COSTUMIER DE THÉÂTRE, DESSINATEUR DE MODE, SCÉNOGRAPHE, ILLUSTRATEUR, CE POLYVALENT SURDOUÉ, QUI TRAVAILLA POUR LES PLUS GRANDS DE L’ÉPOQUE, SORT DE L’OUBLI GRÂCE À UNE SUPERBE RÉTROSPECTIVE.

PA R

Laurence de Calan

Mannequin portant une robe de Schiaparelli, dessin de Christian Bérard pour la silhouette dite « cigarette », collection automne-hiver 1940, gouache graphite et encre sur papier, 36,5 x 26 cm. Collection Maison Schiaparelli.

É L É G ANC E D U T R AI T

C O M M U N I Q U É PA R C Ô T É E S T

1. Intuitives, les nouvelles tables de cuisson FlexControl associent deux technologies exclusives: les zones de cuisson PowerFlex Plus et les capteurs TempControl. 2. La table de cuisson avec hotte intégrée réunit efficacité et design épuré, à fleur de plan. 3. Miele a créé son blog (cuisinezavecmiele.fr), qui illustre tout l’univers culinaire de la marque. 4. Alignement horizontal, grande surface en verre, poignée design, la nouvelle gamme Génération 7000 joue l’intégration optimale en cuisine.

Appareils de cuisson Génération 7000 de Miele

DESIGN ET DURABLE PRÉFÉRER LES CHOSES QUI DURENT, IMAGINER DES OBJETS QUI ACCOMPAGNENT LE QUOTIDIEN AUTANT QUE L’AVENIR, RESPECTER L’ENVIRONNEMENT, INNOVER POUR UN MONDE DURABLE… MIELE, LA MARQUE D’ÉLECTROMÉNAGER FIABLE, INDÉMODABLE, A TOUJOURS MISÉ SUR LE TEMPS LONG. LES TABLES DE CUISSON FLEXCONTROL ET 2-EN-1 DE LA GAMME GÉNÉRATION 7000 CULTIVENT CETTE RÈGLE D’OR.

À la recherche du temps long. Le temps n’a pas d’emprise sur l’électroménager Miele. De la conception à la fabrication, l’exigence est au cœur de sa recherche d’innovation. L’intemporalité du design permet à chaque produit de trouver sa place dans l’agencement d’aujourd’hui et de demain. Une philosophie en adéquation avec le choix de fabriquer ses propres composants, et qui va jusqu’à concevoir les machines qui fabriquent les machines. Combinant l’excellence artisanale et la précision industrielle, Miele consacre un tiers du temps du développement des produits à les tester, parfois jusqu’à 10000 heures. La durée de vie d’un appareil vise les vingt ans et les pièces détachées sont disponibles pendant au moins quinze ans. Le droit à la réparabilité et le recyclage appartiennent aux fondamentaux de la marque, et le métal des anciens appareils sert aux nouveaux. Cuisson nouvelle génération. Intelligents, les appareils de cuisson Miele sont conçus pour fonctionner les uns avec les autres. Les tables de cuisson à induction FlexControl associent deux technologies exclusives: PowerFlex Plus et TempControl. Modulables, les trois

zones de cuisson permettent flexibilité d’utilisation et montée en température rapide. Les récipients, jusqu’à cinq casseroles, poêles ou plats à rôtir, sont automatiquement détectés. Sur l’écran tactile, on peut visualiser leur position et les zones activées. Il orchestre températures, puissances et timers, et propose 23 programmes d’assistance culinaire en affichant les instructions de préparation. De même, les huit zones TempControl offrent la possibilité de choisir la température précise diffusée dans le récipient. Autre nouveauté, les tables de cuisson 2-en-1 avec hotte intégrée, à fleur de plan. Grâce à la fonction Con@ctivity, la table KMDA 7476 et la hotte communiquent entre elles. La puissance d’aspiration et les durées se sélectionnent rapidement et intuitivement. La commande ComfortSelect Plus permet d’agir sur toutes les zones de cuisson ainsi que sur la hotte, alors que la technologie TwinBooster, une exclusivité Miele, permet de réduire considérablement les temps d’ébullition. Côté entretien, la table de cuisson 2-en-1 est dotée d’un filtre à graisse métallique lavable au lavevaisselle. Une technologie en cohérence avec l’époque.

L E B L OG C U I SI N E Z AV E C MI E L E

— Informations sur les appareils de cuisson Miele, tutoriels d’entretien et d’utilisation, recettes de chefs. L’univers culinaire Miele est réuni sur le blog cuisinezavecmiele.fr

I N S TA N T D ’ A R T

Quel personnage fascinant, quelle vie trépidante eut Christian Bérard ! Né dans un milieu bourgeois parisien en 1902, formé à l’académie Ranson sous la direction des peintres nabis Édouard Vuillard et Maurice Denis, «Bébé» comme on le surnommera rêvait de se consacrer à la peinture, mais les contraintes financières entraînèrent ses multiples dons vers le théâtre, la danse, la mode, la décoration ou l’illustration. « Tout son travail, même le plus futile, est touché par une lueur de son génie », s’extasiait le britannique Cecil Beaton. Tourmenté, sombre et mélancolique dans ses huiles et autoportraits, « Bébé » court, en même temps, cocktails et bals costumés du Tout-Paris, mi-sauvage au look de clochard, mi-mondain façon dandy, ne dédaignant pas l’opium. Jean Cocteau lui confie décors et costumes de La Voix humaine, des Monstres sacrés... ou de La Belle et la Bête au cinéma, et c’est à lui qu’il dédicacera son film Orphée en 1950. Louis Jouvet fait appel à lui, entre autres pièces, pour Dom Juan, Les Bonnes, L’École des femmes dont Vogue relèvera « la fantaisie subtile et le sens harmonieux des couleurs ». L’artiste est également 50

sollicité par Jean-Louis Barrault, Pierre Fresnay, Pierre Dux, les chorégraphes Serge Lifar, George Balanchine, Roland Petit ou encore le Harper’s Bazaar, Vogue, son ami Christian Dior, Coco Chanel, Nina Ricci ou Elsa Schiaparelli. Avec l’architecte d’intérieur Art déco Jean-Michel Frank, Bérard décore les appartements des Noailles, Polignac ou Rochas, ensemble ils lancent l’Institut Guerlain sur les Champs-Élysées en 1939. Illustrateur de couvertures d’ouvrages de Julien Green, Colette, Joseph Kessel..., de programmes pour Erik Satie, directeur artistique du Théâtre de la Mode en 1945 avec son compagnon, le librettiste Boris Kochno, «Bébé» s’éteint brutalement à 46 ans, au terme d’une répétition des Fourberies de Scapin au théâtre PAL AI S L U MI È R E Marigny, et repose au Père-Lachaise. — Il nous laisse une peinture encensée « Christian Bérard. par beaucoup, à la façon du galeriste Au théâtre de sa vie », du Pierre Colle : « Un art uniquement préoc5 février au 22 mai 2022. cupé de la vie, du sentiment, de l’âme. » palaislumiere.fr

1. Couverture du livre Meister des Ballets, André Levinson, circa 1930. Technique mixte, dessin, 19,2x25,4cm, coll. particulière. Autorisation Catherine Houard. 2. Le Songe d’une nuit d’été, Shakespeare (Titania). Technique mixte, 31x 39 cm, coll. particulière. Autorisation Catherine Houard. 3. Les Forains, Henri Sauguet, la belle endormie. Projet d’affiche pour les Ballets des Champs-Élysées au théâtre des Champs-Élysées. Aquarelle, gouache, 42x 27,5cm, coll. particulière. Autorisation Catherine Houard.

AXOR EDGE UN BIJOU DANS L A SALLE DE BAINS

Une conception architecturale. Le cube comme élément de design distinctif. Une collection de robinetterie qui repousse les limites esthétiques et techniques. Une symbiose luxueuse entre corps géométriques et la précision extrême. Ultrabrillante grâce à ses surfaces et ses chanfreins entièrement taillés au diamant. Personnalisable avec un effet guilloché, et des finitions couleurs exclusives. Développé en collaboration avec Jean-Marie Massaud. AXOR Edge.

I N S TA N T D ’ A R T

Berne

ART RATIONNEL

IMPOSSIBLE DE RÉSUMER LA PERSONNALITÉ HORS NORME ET L’ŒUVRE FOISONNANTE DE CET IMMENSE ARTISTE QUE FUT LE SUISSE MAX BILL : PEINTRE, SCULPTEUR, ARCHITECTE, DESIGNER, GRAPHISTE, TYPOGRAPHE, THÉORICIEN, COLLECTIONNEUR, CURATEUR, PA R Béatrice Brasseur PUBLICISTE, ENSEIGNANT, HOMME POLITIQUE ET GRAND PROSÉLYTE DU MOUVEMENT DE L’ART CONCRET.

L’exposition au Zentrum Paul Klee a choisi le prisme des amitiés artistiques nombreuses que noua Max Bill tout au long de sa vie (1908-1994) pour tenter de cerner ce personnage hors du commun. C’est en Allemagne, dans la célèbre école du Bauhaus à Dessau, qui intègre toutes les formes d’art et où le Suisse suit les cours de Vassily Kandinsky et de Paul Klee, que son destin protéiforme se dessine. En 1932, il adhère, à Paris, au mouvement Abstraction-Création. Quatre ans plus tard, il formule les principes de l’art concret, esquissés par le Néerlandais Theo Van Doesburg en 1930. « Rien n’est plus réel qu’une ligne, qu’une couleur, qu’une surface », affirmait le peintre. L’art concret revendique l’autonomie de son langage plastique en dehors de toute référence à la réalité du monde extérieur, et pour Max Bill, une pure création de l’esprit devient « concrète » par sa matérialisation. Kandinsky, Arp adoptent vite le terme pour qualifier leurs créations, et en 1944, le théoricien réunit une cinquantaine d’artistes à Bâle pour l’exposition « Konkrete Kunst ». En 1949, dans son ouvrage La Pensée mathématique dans l’art de notre temps, il affirme sa 52

volonté de créer un art rationnel pour remplacer l’imagination «par la conception mathématique». Les principes de l’art concret se diffusent en Europe et aux États-Unis, gagnent une large part de l’abstraction géométrique des années 1950 et 1960, mais aussi d’autres domaines comme l’architecture. Max Bill cofonde d’ailleurs à Ulm, en 1953, la HfG, une école de design dont il dessine les plans et qui connaîtra un retentissement international. Quatre-vingt-dix peintures, dessins, sculptures, objets d’usage quotidien fabriqués en série, affiches... montrant l’ampleur et la diversité de son travail sont exposés aux côtés d’une cinquantaine d’œuvres de ses amis, Albers, Arp, van Doesburg, Kandinsky, Klee, Kupka, Mondrian, Vieira, Warhol... Cette juxZ E N T R U M PAU L K L E E taposition souligne le dialogue artis— tique international soutenu tout au « Max Bill Global », long de son existence par Max Bill, jusqu’au 9 janvier 2022. devenu une source d’inspiration pour Tél. +41 (0)31 359 01 01 nombre de créateurs du monde entier. zpk.org

1. Max Bill, à la fin des années 1940. 2. Horizontal-Vertikal-Diagonal-Rhythmus, 1942, huile sur toile, 160x80cm, Fondation Max Bill Georges Vantongerloo, Haus Bill Zumikon, Angela Thomas et Erich Schmid, Courtesy Hauser & Wirth. 3. Continuité, 1946/1982, cuivre poli, plaqué or, 41 x 36 x 48 cm, Fondation Max Bill Georges Vantongerloo, Haus Bill Zumikon, Angela Thomas et Erich Schmid, Courtesy Hauser & Wirth. 4. Construction en laiton (144 cm), 1939, Kunsthaus Zurich (don de l’artiste).

CORTINA D’ A MP E Z Z O

CORDÉE INSPIRÉE Citant volontiers Gio Ponti, le cofondateur de l’agence d’architecture Parisotto + Formenton semble avoir mis en œuvre les lignes force du décorateur visionnaire pour restructurer un chalet, en connivence avec son commanditaire fin esthète. Avec son clair-obscur qui illumine le quotidien, cette habitation s’inscrit dans la trace de Cortina, championne de ski et de style. PA R

Martina Hunglinger

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Anne-Laure Murier

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Mads Mogensen

D É C OR E N R E L I E F Établi dans le quartier dit Cianderies, à quelques minutes des magasins huppés de Cortina, de son patrimoine montagnard et de son domaine skiable au sommet, le chalet jouit de tous les atours italiens de la « perle des Dolomites ».

’est le paradoxe de la commande architecturale. Sans client, pas de construction initiale. Avec le client, quid de la réalisation finale? Pour avoir multiplié les projets résidentiels, avec une élégance décorative soucieuse de son objet et de ses sujets, l’illustre Gio Ponti parlait d’expérience. « Ce précepte du maestro me parle intimement », explique Massimo Formeton, qui a cofondé avec Aldo Parisotto une agence d’envergure internationale, depuis Milan et Padoue. «Pour ce chantier à Cortina, au dernier niveau d’un chalet datant des années 1960, mon donneur d’ordre a été une bénédiction, au point que j’évoquerais une alchimie entre nous. Passionné par le design, collectionneur d’art, féru de conception immobilière comme d’ingénierie navale, cet esthète accompli est sensible à la beauté dans toutes ses expressions formelles: ses suggestions ont été les seules limites à notre carte blanche créative, qui a fait dialoguer émotions et fonctions avec une intelligence d’initiés. » Sa figure tutélaire, souvent qualifiée de peintre converti à l’architecture, ne renierait pas les délits commis, tant ils mettent en œuvre ses principes fondateurs. En prélude, faire table rase. Pour moduler l’espace à l’envi, murs, piliers et équipements ont été démolis, laissant place à une structure porteuse en acier, à la section minimaliste. Alléger les volumes? Même l’extérieur a été mis en lévitation, par un cloisonnement des parties qui n’étaient plus en fonction. Dès la façade, les lignes claires ont pris de la hauteur, manière détournée d’oser la double hauteur. 56

Quant à théâtraliser le décor, habiller les surfaces ou sculpter la lumière, cette habitation principale a réussi sa mise en scène tous azimuts. Y compris en soignant la montée des marches, au nombre de quatre. Pendant qu’une deuxième entrée a été configurée à la sortie de l’ascenseur, la pièce de vie est comme servie sur un plateau. Décloisonné, ce vaste living fait dialoguer des usages dans une circulation d’atmosphères : salon amical face aux montagnes, avec la lumière du sud pour éclairage; coin télé sur la droite, assis par un canapé et deux fauteuils sur mesure; ambiance bibliophile près de la cheminée, sous deux ouvertures dans le toit qui font office de liseuse. La salle à manger, elle, est identifiable par sa large table, en chêne charbon comme la plupart du mobilier de la maison Liaigre, contrastant avec la paille des chaises, le tout mis sous les feux d’un plafonnier sculptural en laiton bruni. Plein est, la cuisine texture cette expérimentation du clair-obscur entre d’anciennes portes en bois massif, qui recyclent leur patine, et du granit Via Lattea, éclatant de noir. Tel un sas vers la nuit, un coffrage en chêne fossilisé mène aux trois chambres et à leurs salles de bains, nouveaux rêves design à la minéralité vert serpentine. «Une maison changeante, silencieuse, qui s’adapte aux mutations de notre vie (...), avec ce qu’elle a d’immobile et de fidèle, (...) en en ouvrant les fenêtres pour y faire entrer dans leur course le Soleil, la Lune et les autres étoiles», prônait Gio Ponti, dans sa revue Domus. Une vision devenue réalité.

E S PAC E E N SC È NE PA GE D E GA UC H E 1 . Entre baies panoramiques et balcon filant, forêt et montagne s’invitent en toute saison. 2 . Pendant que l’espace à vivre optimise les combles, le cloisonnement des niveaux logistiques épure l’extérieur, déplafonné pied au plancher des vaches. PA GE D E D R OITE Couleur charbon, la table allonge son chêne brossé dans une harmonie rugueuse avec les chaises paillées, également de la maison Liaigre. Expert de l’éclairage, le studio PSLab perfectionne ce menu, nourri par les tableaux d’Alberto Burri.

CLAIR-OBSCUR PA G E D E GAUCHE Plein est, la cuisine se lève avec le soleil et illumine ses accords d’ingrédients, entre chêne vintage jusqu’au plafond et granit Via Lattea dès le sol. PA G E D E DROITE 1. Outre les Velux, une lampe de la maison Liaigre joue les liseuses dans le coin dévolu à la lecture. Cheminée Spartherm, achetée localement. Canapés et étagères dessinés par l’architecte Massimo Formenton, agencés par l’entreprise Vancini Donato. 2. En assaisonnement design : cuisinière et hotte La Cornue, robinet Vola.

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E MP RE INTE DE SIG N PA G E D E GAUCHE 1. Table basse en chêne fossilisé, dont la teinte naturelle jusqu’au noir est prisée en décoration haut de gamme, donc adoptée par la maison Liaigre. Celle-ci signe aussi

le canapé « Don Juan ». 2. Dès l’entrée, le studio PSLab expérimente son savoir-faire lumineux, créé par des architectes comme des ingénieurs, puis fabriqué au Liban. 3. Même les salles de bains immergent dans le chêne patiné qui habille l’habitation, après récupération

dans une maison vernaculaire que l’italien traduit par tabia. PA G E DE DR O I T E Tel le guéridon en bois brut édité par Kuda Design, l’élégance fonctionnelle fait attention au moindre détail.

LES AD R E SSE S D E L’AR CH I TECTE Pour un chantier à l’équerre, l’entreprise de construction Dal Pont. Pour un ameublement archi agencé, la menuiserie Vancini Donato. Pour des pièces uniques en bois massif, les jeunes éditeurs de Kuda Design. Pour de la ferronnerie décorative, le maître-artisan Giancarlo Candeago. Pour des luminaires expérimentaux fabriqués au Liban, le studio PSLab. Pour des poêles de tout bois, la manufacture Zardini. Pour des canapés, tapis ou tissus, la boutique d’intérieur Il Tarlo. Pour du « style sans effet de style », la maison Liaigre. Adresses page 172

P IS T ES M U LT I P L E S PA G E DE G A UC H E 1. L’éclairage de PSLab personnalise aussi les chambres. Fauteuil « Chinotto » de Luigi Caccia Dominioni pour Azucena, tapis de la boutique Il Tarlo.

2 . Architecte de l’édifice dans les années 1960, institution de Cortina en son temps, Iginio Bonoldi a laissé sa trace dans la station des Dolomites. 3 . Doubles ou simples, les lits restent sur mesure.

4 . Autres exclusivités maison, les lavabos des salles de bains. PA GE D E D R OITE Voilage tamisé, peau de bête chaleureuse... Dans cette carte blanche, tout est matière à beauté.

HAUT-A DIGE

AU R A V É G É TAL E PA GE D E GA UC H E Dans la famille Mahlknecht depuis le XVIe siècle, pépiniériste par atavisme, la propriété a été rénovée en revisitant la tradition. Côté jardin, entre plantes grasses et arbres fruitiers, la façade est à l’image de cette cure de jouvence. Contemporain, l’habillage de bois dialogue avec la patine historique. PA GE D E D R OITE Avec sa marqueterie géométrique, la console met d’entrée le tableau religieux au goût du jour, comme les compositions de feuilles et de fleurs.

TEMPORALITÉ FERTILE C’est l’histoire d’une transmission patrimoniale, cultivée depuis des siècles par une famille de pépiniéristes, au point que des plantes étaient vendues en rez-de-chaussée de la maison, touffue à tous les niveaux. Après une taille structurelle et une hybridation décorative, cette habitation à Brunico trouve un nouveau souffle, sur l’air de son écosystème haut en couleur. PA R

Martina Hunglinger

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Anne-Laure Murier

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Mads Mogensen

E S SE N C E T Y R OL I E N NE PA GE D E GA UC H E 1 . À Brunico, Paula et Herbert Mahlknecht ont rajeuni l’héritage ancestral pour y emménager. 2 . Restaurée, la porte ouvre sur un dallage en porphyre italien. 3 . Dessinées par les architectes, ces étagères exposent céramiques régionales et clefs qui ont sculpté l’histoire de la maison. 4 . Tels ses objets décoratifs, le poêle de facture locale entretient la flamme artisanale. PA GE D E D R OITE De sa patine à ses volets, la maison porte haut les couleurs patrimoniales.

JA R D IN D ’HIVER Baigné de lumière naturelle, irradiant de la rue piétonnière qui est au centre du haut bourg pittoresque de Brunico, le salon bénéficie aussi de la chaleur d’un poêle en fonte émaillée.

Majestueux, ce legs a été remonté à partir de deux autres récupérés dans la maison : d’où les nuances de ses carreaux vert majolique, encore plus miroitants. Selon la tradition, un lit d’appoint a été juxtaposé pour une relaxation dans

la tiédeur du poêle. Tables basses offertes par des amis, canapé gris « Standard » par Edra, lampadaire « Tolomeo Mega » chez Artemide, monotypes végétaux de la Danoise Pernille Folcarelli, tapis chiné chez Gatterer.

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n voisin de la propriété familiale, transmise entre générations depuis le XVI e siècle, Herbert Mahlknecht a eu tout le temps de mettre à son goût, et celui de sa femme, Paula, ces racines résidentielles. Après ce chantier au rythme des saisons, tempo naturel pour ce jardinier né, la demeure arbore son charme historique. Comme les Dolomites qui s’élèvent au nord de Brunico, le temps inscrit ses reliefs des murs penchés aux marches patinées, en passant par les portes de guingois. Jusqu’à ses merlons, la façade enduite d’ocre affiche la même harmonie avec le bourg médiéval à l’italienne. Traditionnelles dans le Haut-Adige, ces couleurs cachent bien leur jeu. Sur l’arrière, en direction de la rivière, une note contemporaine sort ainsi du bois, lequel coffre une extension cosy et monte aux balcons. Avec sa luxuriance de rosiers, d’hortensias et de succulentes, le jardin tout entier fertilise le nouvel esprit des lieux. Si le magasin floral d’antan n’occupe plus le rezde-chaussée, Herbert conjugue pouce vert atavique et œil paysager dans le vent. En témoigne l’abri comme poussé sur l’herbe, dont les portes aux planches design coulissent tantôt vers le labeur, tantôt vers l’oisiveté. « Les conditions ont été idéales pour perfectionner le moindre détail », résume le collectif Null 17, architecte de cette cure de jouvence. Implantée à Brunico depuis 2017, la jeune équipe se félicite d’avoir pu exprimer sa créativité pour mettre en forme une hospitalité aussi lumineuse que généreuse, décloisonnant les pièces existantes. « À l’exception de souhaits précis, nous avons eu carte blanche», salue Michael Baumgartner, optimisation de l’espace à la clef. Si elle a troqué son emplacement sur la rue pour une ouverture sur le jardin, la cuisine reste ainsi séparée de la salle à manger, près d’une circulation intérieure. «Chacune d’elles insuffle une atmosphère intime, tout en composant un passage obligé cohérent, proche de la nature», apprécie Paula, particulièrement l’été. Logeant sauna et alcôve de relaxation, les combles renouvellent ce bien-être sous des poutres qui ont été dénudées. La cave, elle, met à profit ses voûtes de dix siècles pour bonifier un petit salon de dégustation, pendant que les autres sous-sols font office de rangement. Du vaste living-room aux deux chambres avec salles de bains, la restructuration procure un appel d’air où se conjuguent les époques. Acier noir huilé pour moderniser l’escalier, parquets revus et corrigés en chevrons de frêne, murs ravivés de chaux ou d’argile : « Mes souvenirs d’enfance ont une nouvelle splendeur », contemple l’actif Herbert. Entre deux collectes de légumes bio, le retraité transforme ses quartiers mitoyens en appartements pour famille et amis, chaque chose en son temps...

B O U T U R E D E SI G N PA G E DE G AUC H E 1. Sous un flot de lumière, un escalier fluidifie l’espace restructuré par demi-niveaux. 2. Avec ses lignes

noires, la cuisine combine esthétique et fonctionnalité jusqu’au ruban de LED. PA GE D E D R OITE Dans la salle à manger, la table XL est aussi une conception en

frêne de l’ébéniste agenceur Haidacher. Sur mesure encore, les suspensions sont l’œuvre du forgeron Alfons Steidl. Tableaux de Caroline May, chaises de famille, tapis de la boutique Gatterer.

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INSP IRATI O N NATURE L LE PA G E D E GAUCHE 1. Sous des poutres et une verrière, les combles mettent en lumière un spa cosy. Matelas, poufs, coussins et chandeliers déclinent cet esprit maison sur mesure. 2. Tel le meuble sous

vasque en pin local, la salle de bains des propriétaires est personnalisée avec pareille sensibilité. Trésors de famille, vase et coupelle s’harmonisent aux appliques de Lichtstudio. 3. Dans le sauna, murs chaulés et parquet en frêne

réchauffent l’atmosphère PA G E DE DR O I T E Enduite d’argile, la chambre principale est bordée d’artisanat local : lit en pin, rideaux en loden, draps en coton et lin... Lampe « Demetra » de Naoto Fukasawa pour Artemide.

LES ADRESSES DE PA U L A E T H E R B E R T MAHLKNECHT Pour des architectes stimulants, à l’écoute, le collectif Null 17. Pour des poêles en fonte émaillée, sur commande, l’entreprise familiale depuis deux cent cinquante ans Kuntner. Pour du mobilier et des objets, d’avant-garde internationale, le showroom Sternbach Interior Stories. Pour du design décoratif, notamment tyrolien, le concept store Variato. Pour des tissus d’intérieur et du linge de maison, sur mesure, la manufacture textile Ulbrich. Pour du loden et des étoffes d’ameublement, de qualité artisanale, la fabrique historique Moessmer.

— Adresses page 172

TIGN E S

HAUTEUR DE STYLE Au cœur de la sportive Tignes, face au lac, ce chalet contemporain, à la vue unique sur le cirque des montagnes, a été aménagé par le Studio AL de l’architecte parisien Aurélien Lespinas. Soucieux d’une symbiose avec la nature, en quête de lignes épurées, de confort, et de matières naturelles, ce respectueux du paysage a su allier modernité et réconfortante authenticité. PA R

Laurence de Calan

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Marie-Pierre Morel

AIR DE S CI MES PAGE D E GAUCHE Situé à Tignes en Savoie, à plus de 2 000 mètres d’altitude face au lac, ce chalet bénéficie d’un panorama grandiose vers les montagnes.

PAGE DE D R O I T E Construit en mélèze et zinc noir, avec toit à une seule pente et double hauteur de fenêtres laissant entrer la lumière, le chalet a été aménagé par le studio parisien de l’architecte Aurélien Lespinas.

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C O N FO R TA BL E ÉL ÉG A N C E PA G E DE G A UC H E 1. Convivial, le vaste séjour, au parquet de chêne naturel brossé et mobilier dessiné par le Studio AL, donne sur une terrasse en bois de mélèze. Table basse en épicéa sablé marron glacé, canapés jupés, banc en cuir,

chêne noir et métal, lampes en albâtre à peinture argentée. 2 . Bibliothèque en épicéa gris argent. Devant, un socle en bois créé par le Studio AL sert de table d’appoint. 3 . Le sol de l’entrée est en pierre locale gris bleuté, flammée pour un aspect mat non glissant, la paroi, en épicéa brûlé noir,

l’éclairage discret et chaleureux est dirigé vers le plafond ou les œuvres posées sur les étagères. PA GE D E D R OITE Du séjour aux teintes douces et matières naturelles, on aperçoit le claustra en chêne brossé marron glacé à l’étage. Vases en verre Marie-Victoire Winckler.

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es origines italiennes lient l’architecte Aurélien Lespinas, 45 ans, au Bassin méditerranéen, sa mer, son soleil, sa lumière, et plus largement à la nature. La soif d’espaces est à la source de sa passion pour les sports de glisse, surf, planche à voile, snowboard et autres raquettes en hors piste. Habité par l’envie de sculpter, cet esthète obtient finalement son diplôme d’architecte DPLG aux Beaux-Arts de Paris puis, avant de trouver sa propre écriture, affine son apprentissage auprès de noms du design. La décalée India Mahdavi lui enseigne à ne pas se prendre au sérieux, l’exigeante Andrée Putman, à raconter des histoires avec rigueur, l’agence Gilles & Boissier, les matériaux et matières. Sans s’éloigner jamais du respect des éléments naturels, valeur première, le style d’Aurélien s’affirme. Surtout pas « catalogue », il s’exprime en lignes graphiques, touches de couleurs, espaces inattendus, toujours au service de l’usage. À la tête du Studio AL, son agence de sept personnes créée en 2012, qui intègre un département de création de mobilier et aura bientôt une annexe à Bordeaux, il ne travaille qu’avec des artisans français et réalise l’aménagement de nombre d’appartements parisiens comme ce penthouse sur la Seine, d’un hôtel au Pays basque, de villas à Bâle, Casablanca ou Beaulieu, d’une boutique à Monaco, des projets au cadre prestigieux où l’on sent la nature, même en ville. « Je cherche avant tout à entrer dans l’univers de mes clients, je prends le temps nécessaire afin de bien cerner leur personnalité et ainsi imaginer un lieu qui leur ressemble et qu’ils pourront s’approprier. » Le parfait exemple en est ce chalet à Tignes dont le propriétaire est féru de ski autant que d’art et de photographie, et pour lequel Aurélien Lespinas avait déjà réalisé un appartement parisien. Il s’agissait ici d’équilibrer force de la montagne et œuvres nomades au gré des jours, vie familiale et nombreux amis à recevoir, de concevoir une oasis de détente où chacun puisse évoluer à son rythme dans un peu plus de 200 mètres carrés. Les quatre chambres doubles, plus le dortoir cabane pour six enfants, ont chacune leur salle de bains, le salon est un havre douillet et la cuisine, aussi fonctionnelle qu’élégante. Si le bois est omniprésent, l’architecte l’a accompagné ici et là de métal, clin d’œil à la technique du ski pratiqué assidûment par les occupants. Pas de cheminée, dont le conduit aurait gêné le regard vers les cimes splendides, mais un chauffage au sol par chaudière à condensation – quel bonheur de marcher pieds nus sur le bois chaud – et un Jacuzzi. « J’aime créer des univers intemporels et sereins d’où l’on puisse contempler le paysage », confie ce façonneur de rêves.

REPAS AVEC GOÛT PA G E DE G AUC H E 1. Plan de travail en quartzite naturel Mont Blanc (sans calcaire), fine étagère en Inox à éclairage intégré. 2. Rangements façon

paravent en épicéa argenté, sol en chêne naturel verni, façade de meuble en métal et poudre noire projetée. PA GE D E D R OITE Table en chêne cérusé, chaises à assise en cuir,

suspension en métal et papier aquarelle, créations Studio AL. Pastel Roland Toupet, lithographie Hervé Di Rosa, linogravure Marie-Pierre Morel, coupe en verre MarieVictoire Winckler.

LES AD R E SSE S D ’A UR É L I E N L E S P I N A S Pour des agencements de qualité en région, l’Atelier Renevier à Frontenex. Pour leur choix de tissus et rideaux, Meubles André Floret à Tignes. Pour l’ébénisterie sur mesure, adaptée aux contraintes, l’atelier Artea à Ilharre au Pays basque, au savoir-faire de trois générations. Pour leurs marbres décoratifs haut de gamme, les Ateliers Lemaître dans les Hauts-de-France. Pour leurs offres de beaux parquets avec pose et entretien, les Parquets Rocacher à Chennevières-sur-Marne, maison fondée en 1841, en Île-de-France. Adresses page 172 3.

J E U X D E MAT I È R E S PA GE D E GA UC H E 1 . Dans la suite des invités, fauteuil en chêne d’esprit artisanal, coussins en fausse fourrure, table laquée. 2 . Intégré à chaque marche de l’escalier en chêne, un éclairage à effet rubans de lumière. 3 . Salle de bains en épicéa marron glacé et quartzite anthracite, douche à l’italienne avec niche éclairée. 4 . Chambre-dortoir des enfants à l’esprit cabane, bardage en épicéa naturel et montants des lits en bouleau brut. PA GE D E D R OITE Dans la chambre «master», porte coulissante en chêne charbonné à poignée de métal noir, double tête de lit en cuir et en lin, encadrement de lit en chêne. Table de chevet en métal, pierre et fraké verni brillant.

TESSIN

B É T O N PAY S A G E R Comment s’ancrer à Morcote, sur le lac de Lugano, sans se noyer dans l’emprise immobilière du village, désigné le plus beau de Suisse en 2016 ? Anticipant cet engouement, un couple de Bâlois a sollicité Jérôme de Meuron et ses architectes associés pour camoufler une maison de week-end, sur les pentes d’un ancien vignoble. Un grand cru contemporain, bonification à la clef. PA R

Anne-Laure Murier

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Monica Spezia

SARMENTS CONST RUCTI FS PAGE DE GAUC HE Pour intégrer l’ancien vignoble et le lac de Lugano, l’architecture se ramifie en trois volumes, coiffés d’une toiture végétale. PAGE DE DROIT E Dos aux constructions alentour, l’édifice texture sa façade de béton lavé avec des pierres récupérées des terrasses agricoles.

PAY S AG E I NT É R I E U R PA GE D E GA UC H E En contrepoint d’un patio, parmi quatre autres qui ménagent intimité close et luminosité plein ciel, la pièce à vivre s’ouvre sur une cour arborée, également très privée. PA GE D E D R OITE 1 . Le jardin fertilise l’atmosphère méditerranéenne de ces rivages suisses au pied des Alpes. 2 . Avec l’agence qu’il a cofondée, Jérôme de Meuron aime architecturer des matériaux naturels d’apparence bruts. 3 . Avec ce mur dans l’esprit d’un soutènement d’antan, la maison invite à passer son chemin.

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PALETTE TEXTURÉ E PA G E D E GAUCHE 1. Face au lac, le hall d’entrée mise sur une vitre pour faire miroiter la lumière. Banc en chêne dessiné par l’agence Wespi de Meuron Romeo Architectes. 2. Sur le comptoir

de cuisine en béton, réalisé sur place, vases en verre ClassiCon. 3. Dans le coin salle à manger, vases en céramique de la collection asymétrique Kora par Studiopepe pour Atipico. 4. Près de la cheminée côté salon, fauteuil « Diamond » par Harry Bertoia pour Knoll,

tapis marocain de Hersberger. PA G E DE DR O I T E Autour d’une table en chêne dessinée par les architectes, nature morte de feu l’artiste suisse Rolf Meyer, chaises « Plastic » par Charles et Ray Eames pour Vitra, carafes translucides Jenaer Glas.

n design simple, des proportions contenues, un lien fort avec le sublime paysage. «Très clairement, nous avions en tête l’idée d’une retraite à l’empreinte discrète, pour nous isoler et nous détendre, en connexion avec la nature et le lac en contrebas. Restait à trouver les architectes adéquats pour traduire notre envie», expliquent les propriétaires de cette partition résidentielle, qui semble émaner du paysage. Pour avoir entendu parler de l’agence de Jérôme de Meuron, associé à Markus Wespi et Luca Romeo, le couple bâlois a contacté le petit-fils de l’illustre lauréat du prix Pritzker. Heureuse intuition, tant la compréhension a été immédiate puis constructive, avec une sensibilité partagée. Loin de l’étalement urbain qui défigure l’ancien vignoble alentour, la maison réinterprète, sur sa parcelle séculaire, cet élément constitutif du territoire. D’emblée, des pierres récupérées sur place pavent un accès les pieds dans l’herbe, rehaussé d’une façade sans fenêtres ; convoquant les soutènements des terrasses agricoles historiques, cette allure de forteresse incite plus à passer son chemin qu’à s’inviter. « Dans un ton argileux caractéristique de la région, ce béton lavé texture un camouflage, auquel participe le toit végétalisé ; avec le temps, sous l’effet des agents météorologiques, cette rugosité va se fondre de plus en plus dans le paysage », commentent les architectes. Avec la même typicité, les volumes d’habitation s’articulent dans l’esprit de corps de ferme, dont la base rectangulaire est unifiée autour d’une cour d’entrée, à l’abri des regards. Ajoutez cyprès, oliviers, palmiers et autres espèces indigènes de ces confins suisses, entre lac et montagne. « En corollaire, la vue s’ouvre à la contemplation sans aucune interférence.» Passé maître dans le choix de matériaux quasiment bruts et de leur expression avec une certaine dextérité manuelle, le trio a étayé ce minimalisme à l’intérieur. Délibérément laissé nu, le béton est matière à décoration du sol aux murs. Ici, entre un moelleux sofa moutarde et un fauteuil Bertoia grillagé de noir, un tapis marocain au graphisme nomade. Là, desservant la généreuse table en chêne faite main, une nature morte gastronomique peinte par un artiste suisse. Autant, et si peu, d’icônes design et de meubles conçus sur mesure, parsemés d’objets choisis sur des notes jaune et vermillon : l’intention est l’épure pour laisser toute la place au paysage. Avec cette même modulation de fréquences lumineuses, des patios cloisonnent une intimité plein ciel, ménageant sécurité et liberté jusque dans les chambres, aussi monacales que seigneuriales. À quelques reliefs de l’église romane et autres pépites patrimoniales de Morcote, l’esprit des lieux rayonne bel et bien.

HORIZON DESIGN PA G E D E GAUCHE Décloisonnant salon, salle à manger et cuisine, la pièce à vivre invite le lac et ses collines à travers une baie qui coulisse entièrement.

Orientée au nord-ouest, cette partie diurne prend la lumière jusqu’au soir. Canapé « NeoWall » de Living Divani, monochrome décliné du dessin de la Norvégienne Mette Stausland.

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PA G E DE DR O I T E 1. Dans la cour centrale, mobilier « Bättig » de Manufakt, vases en grès « Pila » de Zaven pour Atipico. 2. D’entrée, la vue est époustouflante dehors comme dedans.

LES ADR E SSE S D E S P R O P R I ÉTA I R E S Pour des dessins monochromes de tous formats, l’artiste norvégienne Mette Stausland, installée au Danemark. Pour des tapis graphiques, notamment marocains, le magasin Hersberger, près de Bâle. Pour du mobilier et des objets décoratifs contemporains, la boutique Knecht Arredamenti, à Locarno. Pour des céramiques créatives, signées Studiopepe par exemple, l’éditeur de design italien Atipico, à Milan. Pour un jardin revisité dans son essence et des espaces végétalisés à leur mesure, le paysagiste Bizzini Fausto SA, en Suisse toujours. Adresses page 172

CELLULES PHO T O VOLTAÏQUES PAGE D E GAUCHE 1. Le minimalisme fait des vagues jusque dans la salle de bains, qui a ses quartiers dans la partie nocturne. 2. 3. Dans la chambre principale, tabourets en bois naturel « Backenzahn » par

Philipp Hainzer pour E15, en guise de chevet et de sculptures décoratives. Lit en chêne sur mesure, draps en lin et couvertures de laine de Society Limonta, comme les serviettes de toilette. 4. Du même bois, le bureau y est aussi une création des architectes.

PA G E DE DR O I T E Distribuées par un couloir, les chambres disposent toutes d’un patio plein ciel, doublement végétalisé avec des jours carrés sur les essences locales. Un rêve lumineux entre deux introspections avec vue.

AVE C GOÛT

ASSIETTES ALPINES Mieux qu’un livre de cuisine, c’est une expédition gourmande, menée dans quatre régions des Alpes – Italie, Autriche, Suisse et France – par la Canadienne Meredith Erickson. Durant six ans, celle-ci emprunta pistes, trains, chemins, fit halte dans toutes sortes d’auberges, goûta les plats authentiques des chefs montagnards. Un régal des cimes truffé d’anecdotes et de conseils ! PA R

Laurence de Calan

PHOTOS

Christina Holmes

T R É S OR S D ’ ALT I T U D E PA GE D E GA UC H E Non loin de Lech, en Autriche, c’est l’un des lieux préférés de Meredith Erickson pour les nombreuses possibilités de ski et la gastronomie.

PA GE D E D R OITE Recette typique du Valais, dans le Sud de la Suisse, les rosettes, sortes de biscuits frits, ont des formes variées de fleurs, étoiles, cœurs… selon les fers à beignets que l’on utilise.

Rosette aux baies

Gnocchis à la betterave

2. 3.

SAVEURS AVEC VUE PAGE DE GAUC HE Col Alt, dont le télésiège fut le premier d’Italie, est le nom d’une montagne et d’un refuge situé à 2 000 mètres d’altitude et au bon restaurant. Son chef, Enrico Vespani, fume sur place l’omble des lacs pour ce plat qui marque l’arrivée du printemps.

PA G E DE DR O I T E 1. Un skieur de fond sur la piste d’Armentarola près de San Cassiano, dans les Alpes italiennes. 2. Après l’effort, repos bien mérité et panorama splendide au Rifugio Bioch en Alta Badia, dans les Dolomites. 3. Au col de la Furka ou col de la Fourche, dans les Alpes suisses, à 2 429 mètres d’altitude.

Soupe pour les lendemains de fête et knödel 1.

’un des meilleurs livres de cuisine de l’année », commenta le New York Times lors de sa sortie en anglais. La Canadienne Meredith Erickson aura mis six ans, par toutes les saisons, pour finaliser son projet. « S’il fait beau, ne me cherchez pas, je suis en montagne », prévient cette amoureuse des sommets, capable d’affronter une tempête pour le plaisir d’un plat. Des Dolomites au Tyrol, de Zermatt à l’Alpe d’Huez, Meredith a imaginé le livre qu’elle aurait aimé trouver. Au terme de chef, cette passionnée de goûts et de rencontres authentiques préfère celui de maître de maison ou gardien des lieux. Car en altitude, les familles sont enracinées, les jeunes générations prennent souvent la relève et les cuisiniers sont avant tout de véritables montagnards, comme le Savoyard Marc Veyrat, qui démarre sa journée sur ses skis. C’est pourtant en été que Meredith confie préférer les Alpes françaises. « Je voulais montrer que cette gastronomie de tradition, loin des modes, simple mais pas simpliste, essentielle, ingénieuse est bien vivante. » Meredith a classé ses recettes comme des pistes de ski, bleue, rouge, noire, de la plus facile à la plus ardue. Tout au long de son 96

expédition en saveurs, cette baroudeuse a logé en auberges familiales, refuges, petits ou luxueux hôtels, dortoirs perchés à 2 000 mètres d’altitude, certains accessibles à pied, à ski ou en train régional. « Les plus pittoresques sont en Suisse. » L’auteure partage ses coups de cœur, portraits choisis, et ne se limite pas à ses dizaines de plats appétissants. Elle les accompagne d’anecdotes sur l’histoire locale, les légendes, l’artisanat, les gestes et outils ancestraux, le folklore populaire, de conseils de balades, des meilleurs producteurs locaux, des astuces pour une fondue crémeuse, une vraie raclette valaisanne, un parfait apfelstrudel ou un muesli comme dans les Dolomites. Aoste, Trentin-HautAdige, Valteline, Lombardie, Valais, Savoie, une place est réservée aux cépages, vignerons et bonnes caves. Au fil des pages de ce compagnon de voyage autant que de cuisine, on trouve un lexique alpin en quatre langues, des cartes, un carnet d’adresses et même les coins des Alpes ayant inspiré Ian Fleming pour ses James Bond ! Illustré des belles photos de Christina Holmes, un ouvrage si chaleureux et complice qu’on n’a plus qu’une envie, prendre de la hauteur.

I TAL I E , AU T R I C H E , SU I S SE , F R AN C E . V OYAG E G OU R MAND D AN S L E S AL P E S

— Recettes et figures montagnardes de quatre régions alpines, par Meredith Erickson, livre paru aux éditions Glénat.

L E G OÛ T D U V R AI PA GE D E GA UC H E 1 . Terrasse de l’Hôtel Bellevue des Alpes au col de la Kleine Scheidegg, que l’on rejoint par un train à crémaillère. 2 . Le réconfortant bouillon à la moelle, un must pour lendemains de fête, de Philipp Rauscher au Resterhöhe Berggasthaus & Lodge,

dans la région de Kitzbühel. PA GE D E D R OITE Au El Brite de Larieto, près de Cortina d’Ampezzo, le chef Riccardo Gaspari utilise pour sa soupe, garnie de chicorée sauvage et œuf poché, la puccia, un pain cuit au feu de bois de la région des Pouilles, proche de la pâte à pizza.

Panade à la chicorée sauvage et à l’œuf

INSP IRATI O N DE S CIMES PA G E D E GAUCHE L’étonnant soufflé Salzburger Nockerl à la confiture d’airelles tient sa forme de trois montagnes qui entourent Salzbourg. C’est une recette du restaurant Bärenwirt, situé dans une rue pavée de la ville.

2 . Miel des environs d’Alagna Valsesia, petite commune du Piémont italien. 3 . Vue sur Alagna Valsesia pendant la saison estivale. 4. Pour son semifreddo, Salvatore Dimo, à l’hôtel Monterosa, privilégie les produits proches du village : crème, miel, grains de pollen… Recettes page 168

PA G E D E DROITE 1. L’hôtel Alpenrose à Kühtai, en Autriche.

Salzburger Nockerl

Semifreddo au miel et pollen 99

L’É VASION

L A M O N TA G N E À L’ I N F I N I C’est le domaine skiable le plus étendu au monde, avec 600 kilomètres de pistes. On peut y goûter à toutes les formes de glisse, dans des paysages de carte postale. L’art de vivre y atteint également des sommets, avec des chefs et des hôtels d’exception et un superbe patrimoine religieux. Cet hiver, retrouvons les joies de la montagne aux 3 Vallées ! PA R Agnès Benoit P H O T O S Christophe Dugied

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V I L L AG E AU T H E N T I QU E Vue sur Saint-Martinde-Belleville, avec l’église Saint-Martin au centre, un petit bijou pittoresque et vernaculaire, avec ses ruelles étroites et ses belles maisons anciennes, qui renferme un trésor gastronomique, La Bouitte.

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étape N°1 Méribel

L U X U EU X R E F U G E PA G E DE G A U C H E 1. Tartelette de fruits rouges du chef adjoint de la Table de la Traye, Alvaro Pidal. La carte est signée du chef étoilé Akrame. 2. Le salon de la suite Prestige Edelweiss au Refuge de la Traye.

3 . Dans le spa, un lit de foin pour se reconnecter à la nature. 4 . La salle à manger de la Table de la Traye. 5 . Le sauna du spa, avec vue sur la nature. C’est le cabinet Collange Architecture d’Aix-les-Bains qui a réalisé la sublime architecture du Refuge de la Traye.

PA GE D E D R OITE Devant la chapelle Saint-Bernard, un chaudron de vin chaud et des flambeaux attendent les heureux invités. Ce hameau alpestre privatif propose des prestations uniques pour un séjour inoubliable, en pleine montagne.

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étape N°1

ÉLÉGANT E ET DÉCO «Méribel, c’est une grande station avec le caractère d’un petit village. Ses chalets en bois éparpillés au milieu des forêts de sapins et de mélèzes lui donnent tout son charme, sans oublier le panorama somptueux sur le mont Blanc, la Grande Casse ou le mont Vallon. Que de chemin parcouru depuis le petit chalet de Charlotte Perriand dans les années 1950!», s’enthousiasme Fabrice Bonnet, dont les parents ont ouvert le ravissant hôtel de l’Adray Télébar, à l’origine un simple chalet d’alpage, qui vous régale de gigot aux morilles et de tartelettes aux myrtilles. À Méribel, toute la gamme hôtelière est représentée, mais les dernières réalisations jouent dans la cour des grands. La décoration du Coucou, très personnelle, à la fois chic et décontractée, signée Pierre Yovanovitch, renouvelle complètement le style montagne. « La station est très élégante, plutôt complémentaire de Courchevel, qui compte

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beaucoup de palaces », nous rappelle son directeur, Christopher Lavaud. Quant au Refuge de la Traye, imaginé comme un hameau de montagne très haut de gamme par l’architecte Stéphan Collange, il époustoufle par son raffinement. Créée par des Écossais en 1938, la station attire une clientèle internationale et beaucoup d’Anglais, de plus en plus nombreux à s’y installer définitivement. « Chaque année, je retrouve mes fidèles », sourit le chef du restaurant Le Cèpe, Alain Plouzané, qui adore ramasser ces champignons ainsi que les fraises des bois et le serpolet, l’été, dans les pâturages. À La Coursive des Alpes, dans un ancien cinéma et un décor incroyable de fresques graphiques, on savoure la cuisine du chef Laurent Hillairet, qui a œuvré au Meurice. La boutique de déco et de design Minécim propose des objets faits

main comme ces moufles en cuir et mouton fabriquées en Savoie, les accessoires en feutre de Muskhane (à Annecy), des petites fioles en métal recouvertes de tissu Arpin... « À Méribel, on trouve évidemment de beaux et grands chalets dans le quartier du Mussillon, mais aussi des petits appartements à Mottaret actuellement en rénovation pour être agrandis. Ici, des gens viennent de partout faire leurs courses en ski, et après, on les livre », explique Julien Mazeyrat, son créateur, également moniteur de ski et designer ! « La vallée de Méribel a deux versants, donc toujours un ensoleillé, et elle n’est pas encaissée. Les pistes sont très variées, pas avalancheuses, et le village a une véritable histoire avec ses quatre hameaux, ajoute le décorateur Jean-Pierre Perraud, qui a réalisé le chalet L’Arpège, au pied du télésiège du Morel. Arrivé en train à Moûtiers, on y est presque, pas de longue route supplémentaire.»

ORG ANIQUE PA G E D E GA UCHE Dominé par la Dent du Burgin, juste à côté de la Saulire et une forêt de mélèzes et sapins, le beau quartier du Rond-Point, qui surplombe Méribel

Centre et Altitude 1600 et possède une vue sudouest sur la montagne et un accès aux pistes. PAGE DE DROITE 1. 3. Dans l’hôtel de l’Adray Télébar, la salle du restaurant et sa tartelette aux myrtilles.

L’ancien chalet d’alpage, puis bar de piste pour les Anglais qui montaient en peau de phoque, est devenu un bel établissement de 21 chambres et 3 lodges. 2. 4. L’une des six chambres et le salon du chalet Fontany, à louer.

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ÉB L O U IS S A N T COUCOU

l’extérieur par un effet trompe-l’œil étonnant.

PA G E DE G A U C H E 1. 3. L’une des terrasses et le salon du chalet Églantine. 2. La salle du restaurant le Beefbar. 4. Bordée d’arcades, la piscine intérieure semble se poursuivre à

PA GE D E D R OITE Sur la piste du Belvédère se dresse l’hôtel Le Coucou, signé de l’architecte d’intérieur Pierre Yovanovitch, connu pour son esthétique haute couture,

qui aime mélanger l’art, les éléments architecturaux et le mobilier vintage. Pour ce projet, plus de 130 meubles et luminaires ont été créés, tels les fauteuils « Ours » ou le lustre en forme de glaçon qui fond, évoquant l’histoire et la tradition de la région.

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DIVIN S P L A IS IR S PA G E DE G A U C HE La chapelle de Morel, vouée à Notre-Damede-la-Pitié et sainte Brigitte, date au moins de 1633 et fut rénovée en 2006. La cloche fut ajoutée en 1750.

PA G E DE DR OITE 1. L’église NotreDame-des-Neiges, aux fresques de Geneviève Colladant d’Andréis. 2. 4. Le chef étoilé Laurent Azoulay, du restaurant L’Ekrin de l’hôtel Le Kaïla, et son plat Coquilles

Saint-Jacques de plongée, cuites sous le gril. 3 . L’étonnant restaurant lounge L’Igloo. 5 . Le restaurant La Coursive des Alpes loge dans l’ancien cinéma. Décoration

renversante de Muriel Lecomte-Gacon et belle cuisine savoyarde revisitée du chef Laurent Hillairet. 6 . À la boutique de design et décoration Minécim, moufles en cuir et mouton de Léonny Cha.

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étape N°2 Saint-Martin-de-Belleville

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SAVOIE ANCE STRALE PA G E D E GAUCHE Vue sur le hameau du Châtelard. PA G E D E DROITE Devant de superbes poteries anciennes de Saint-Jorioz, Caroline, qui officie à l’hôtel La Bouitte, porte un costume créé par la maison Arpin. L’étole et ses motifs sont inspirés du vêtement que portait la grand-mère du chef Maxime Meilleur.

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étape N°2

AUTHENT IQU E ET ÉT OILÉE « Nous voulons rendre inoubliable un moment éphémère », confie Maxime Meilleur, chef de l’hôtel-restaurant La Bouitte, triplement étoilé au Michelin et récemment labellisé Entreprise du Patrimoine Vivant. Une destination en soi dans ce petit village et un symbole de l’art de vivre à la montagne dans le monde entier. « Tout est juste et authentique chez nous, ajoute Maxime, on est d’ici, on connaît notre pays. » Poteries anciennes de Saint-Jorioz, personnel habillé de costumes signés Arpin, service qui fait la part belle à mille anecdotes sur le terroir, on vient de loin pour cette ode à la Savoie gourmande. N’oublions pas que les 3 Vallées concentrent le plus d’étoiles au niveau international, juste après Paris ! La vallée des Belleville a fait sa révolution blanche au cours de la seconde moitié du XXe siècle, passant d’une

société agropastorale, fondée sur l’autosuffisance, au tourisme hivernal d’altitude. Mais Saint-Martin a su garder son authenticité, avec une vraie vie de village, des fermes toujours en activité et un remarquable patrimoine architectural. On passe de l’ancien quartier de Villarencel, avec ses maisons qui abritent encore étable et grange à foin, à l’église Saint-Martin, bijou de l’art baroque alpin, caractérisé par la polychromie, la dorure, l’abondance de décors et la profusion de détails. Un style qui s’est répandu dans la maison de Savoie aux XVII e et XVIIIe siècles et fait du village une étape incontournable sur le Sentier du baroque. Au sanctuaire Notre-Dame-de-la-Vie, construit en forme de croix grecque et dominant le village, on est accueilli par des ex-voto peints au XVIIIe. Ces remerciements à la Vierge

VA L L ÉE S P IR IT U EL L E PA G E DE G A U CH E 1. La coupole du sanctuaire Notre-Damede-la-Vie, entièrement ornée en 1679 de peintures représentant l’Ancien Testament. 2. 3. Vue sur Saint-

Marie furent déposés par des pèlerins, la remerciant ainsi de leur avoir sauvé la vie : chaque scène représentait un épisode réellement vécu au cours duquel chacun avait frôlé la mort mais toujours survécu ! Le musée raconte la vie d’autrefois dans le village et revient sur la naissance des Menuires et de Val Thorens dans la vallée. À SaintMartin, l’activité de terroir savoyard, comme la ferme de la Trantsa, où Serge et Susan Jay fabriquent toujours leur tomme de brebis et le fameux serac, côtoie l’art de vivre haut de gamme, à l’image du superbe chalet contemporain Pure Black Crystal. C’est dans le hors-piste que la vallée de Belleville excelle, avec les magnifiques sites vierges de la vallée des Encombres ou du lac du Lou, à découvrir en raquettes même si on peut revenir directement en ski sur la place de l’église !

Martin-de-Belleville et son centre historique. 4. Le plafond de l’église Saint-Martin, superbe exemple de l’art baroque alpin qui offrait aux fidèles une représentation imagée de l’histoire religieuse, propice à l’élévation des âmes.

PA GE D E D R OITE Notre-Dame-de-la-Vie, un des principaux lieux de pèlerinage de Savoie, abrite un retable baroque de Tarentaise et une collection unique d’ex-voto qui racontent les difficultés et les espoirs des montagnards du XVIIIe siècle.

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M ONTAGNE É TOILÉ E PA G E D E GAUCHE Le dessert Le lait dans tous ses états, de La Bouitte. PAGE D E DROITE 1. De g. à d., Maxime

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et René Meilleur, binôme fils-père aux manettes de La Bouitte. 2. Ravioles de reblochon, bouillon d’oignons et rouelles frits, que l’on servait traditionnellement après les mariages. 3. Une des

magnifiques chambres de La Bouitte. 4. Le sublime art de la table entre poteries de Saint-Jorioz et couteau fabriqué par Stéphane Thomat, de la Forge des Montagnes. 5. Vue sur le ravissant hameau de Saint-Marcel.

6. Au Spa La Bèla Vya, le bain de vapeur au foin, coupé dans la vallée, avec une fresque qui représente les fenaisons autrefois, une des mille attentions de la maison, toujours attachée à raconter son pays.

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étape N°3 Val Thorens

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T OU T SC H U S S PA GE D E GA UC H E Située au cœur d’un vaste cirque naturel dominé par six glaciers, Val Thorens est une station 100 % « skis aux pieds », qui propose 150 kilomètres de pistes et un

magnifique parcours de ski de randonnée. Culminant à plus de 2 000 mètres d’altitude, elle promet un enneigement maximum de novembre à mai. PA GE D E D R OITE Dans les rues semipiétonnes de la station.

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1. 2.

A R C HIT E C T U R E M IM ÉT IQ U E PA G E DE GA UC H E 1. Passant au-dessus des bâtiments, le télésiège Plein Sud permet d’accéder à la partie haute de la station et à la fameuse Folie Douce, et assure

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la liaison, via d’autres remontées, avec Les Menuires et MéribelMottaret. À Val Thorens, les voitures ont le droit de circuler mais pas de stationner en dehors des parkings. 2 . Les façades en bois grisé de la station. 3 . Le Malaysia,

lieu incontournable de la vie nocturne, est à deux pas du futur centre sportif rénové. PA GE D E D R OITE Les fenêtres aux allures de sommet de la résidence Pierre et Vacances invitent à taquiner les crêtes.

étape N°3

SP OR TIVE ET DESIG N « On peut skier à Val Thorens jusqu’à début mai et la clientèle est très internationale, très sportive, ici on se lève tôt ! », souligne Émilie Pajevic, la directrice du somptueux hôtel Altapura, créé en 2011 par la famille Sibuet, qui comprend un spa Nuxe, une piscine extérieure et trois restaurants aux identités différentes. La station la plus haute d’Europe est régulièrement élue la plus «cool» du monde par les jeunes snowboarders. Et selon les mots de la championne de ski Marielle Goitschel, qui y a fondé son Académie des neiges, « Val Tho, rien ne la vaut ! » en raison de ses pistes qui semblent comme tracées en hors-pistes, pour tous les niveaux. Mais elle a aussi pris des galons hôteliers avec quatre hôtels 5 étoiles : le Pashmina, et sa table Les Explorateurs, qui conserve cette année encore sa première étoile sous la houlette du chef Josselin

Jeanblanc, le Koh-I Nor, l’Altapura et Le Fitz Roy – qui se refait une beauté pour cet hiver. Avec sa belle déco vintage et anticonformiste, le Fahrenheit Seven vous accueille sur sa merveilleuse terrasse ensoleillée. Hôtel-signature esprit « sport chic », le Marielle vient d’ouvrir, sans oublier La Folie Douce, petite mais très dynamique grâce à ses DJ et saxos. À deux pas, dépaysement total à Chez Pépé Nicolas, restaurant dans un alpage qui accueille l’été les bêtes en pâturage, cultive un potager en permaculture et fabrique sa tomme des Belleville. L’hiver, on découvre une table qui fait la part belle à plus de quarante fournisseurs locaux et on déjeune dans l’Arbé, où vivaient autrefois les bergers – dépaysement garanti ! La station de Val Thorens a connu une belle évolution depuis sa création, en

1972, en un lieu que les anciens de la vallée des Belleville avaient baptisé « la petite Sibérie ». Un fleuron du Plan Neige, qui imagina dans les années 1960, pour les besoins de la société de consommation, une station intégrée à l’architecture audacieuse. Dans les projets, un tout nouveau centre sportif « lifté » dans une architecture en forme de snowboard par le cabinet Dubuisson Architecture, qui abritera un centre aquatique et sportif, positionné au cœur du village. Une gageure dans cette station où le chantier ne peut être en activité que quatre mois par an! Pour Aurélie Rey, à la tête d’Alpen Art, un superbe restaurantépicerie-galerie d’art, « Val Thorens a une histoire, certes pas séculaire comme d’autres villages de la vallée, mais minérale, brute, un peu austère et chaleureuse comme le sont les montagnards ! »

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E NVOLÉ E DESI GN PA G E D E GAUCHE Le majestueux escalier de l’hôtel 5 étoiles Altapura, avec son décor de bois récupéré et de skis anciens. PA G E D E DROITE 1. La suite Cocooning. 2. 5. Au Zinc

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et à La Rôtisserie, les bar et restaurant de l’hôtel Fahrenheit Seven, tables en céramique sur mesure et superbe vaisselle Jars. C’est Véronique Vidoni, fondatrice de ces hôtels, qui en signe la décoration urbaine étonnante. 3. Sa terrasse dans son

blanc manteau. 4. Cannelloni de homard, gingembre et coriandre, la belle cuisine gastronomique du chef Mathieu Le Goupil du Casa Alta, ex-Enfants terribles, l’un des trois restaurants de l’Altapura. 6. Son superbe lobby habillé de skis anciens.

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CHALEUR DU BOIS PA G E DE G A UC H E 1. Chez Pépé Nicolas propose une boutique et plusieurs espaces de restauration dont l’Arbé, reconstitution de l’alpage où vivaient autrefois les bergers pendant la saison estivale.

2 . 4 . La salle de restaurant et le grand sauna du spa Nuxe de la nouvelle adresse 4 étoiles, l’hôtel Marielle. 3 . Le restaurantépicerie-galerie Alpen Art, où Aurélie nous fait découvrir les peintures de Joy, une artiste de Gap.

PA GE D E D R OITE Le Marielle doit son nom à la championne de ski Marielle Goitschel, qui avait créé ici une Académie des neiges dans les années 1970. L’architecte d’intérieur Leslie Gauthier a rénové le lieu, entre touches vintage et éléments originaux.

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Toujours plus haut Cet hiver, les 3 Vallées se réinventent. À Méribel, le tunnel du Roc de Fer a été aménagé pour pouvoir profiter pleinement du domaine, même pendant l’accueil des championnats du monde de ski en 2023, et les petites bulles vintage des Plattières ont été remplacées par le télésiège du Bouquetin, plus rapide mais offrant une vue toujours aussi grandiose ! Quant à la piste familiale des Animaux, située au cœur de la forêt, elle se refait une beauté. Le domaine d’Orelle-Val Thorens accueillera, quant à lui, une nouvelle télécabine 3 Vallées Express pour permettre au bassin rhônalpin et italien de rejoindre les pistes des 3 Vallées en moins de 15 minutes. Sans oublier la télécabine Orelle-Caron, qui va relier Plan Bouchet à la Cime de Caron, l'un des sommets emblématiques de Val Thorens culminant à 3 195 mètres, d'où l'on découvre un panorama à 360 degrés sur les Alpes. Informations sur le site les3vallees.com

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CARNET DE ROUTE étape N°1 Méribel

SÉJOURNER

MUSÉE DE SAINT-MARTIN-DE-BELLEVILLE

RAPPORTER

REFUGE DE LA TRAYE

Expérience unique d’un hameau des cimes aussi sophistiqué qu’authentique, signé Stéphane Collange, comme un songe de montagne parfaite, entre décor de bois design, meubles anciens, spa très palace, mazots et chapelle.

S’INSPIRER

journée de pizzas, de salades mais aussi de Penne aux cèpes et de Linguini à la truffe.

MINÉCIM

Dans une ancienne ferme, le musée raconte 150 ans d’histoire de la vallée, de Saint-Martin le village agropastoral au développement des stations des Menuires et de Val Thorens.

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Julien, architecte d’intérieur, et sa femme, Nina, ont imaginé un bel espace déco qui présente la maroquinerie de Léonny Cha, les meubles basques Alki, des accessoires en tissu recyclé Saint Lazare ou les bols en feutre de Mushkane.

HÔTEL LE COUCOU

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Un des derniers établissements luxueux et envoûtants de Méribel, où les meubles chinés se mêlent aux créations de Pierre Yovanovitch, aux deux restaurants – le Beefbar et l’italien Biancaneve –, un spa spectaculaire et deux chalets indépendants, Éléonore et Églantine.

FARTO

LE DRESSING

ALTAPURA

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Dans ce concept store mode et déco, on craque pour la vaisselle Angel des Montagnes, les couteaux Deejo, les coussins et plaids Arpin ou les dessous-de-verre Pôdevache.

Collections de skis anciens, photos contemporaines, piscine grandiose, chambres design à la vue unique, un décor extraordinaire et une belle atmosphère familiale pour cet hôtel 5 étoiles et ses trois restaurants très différents.

LE KAÏLA

On vient dans cet hôtel 5 étoiles pour la cuisine renversante et étoilée du chef Laurent Azoulay, le spa très luxe et les suites lambrissées de bois.

S’INSPIRER CIRCUIT DES CHAPELLES

Découvrez le Circuit des chapelles avec la chapelle des Neiges des années 1950, la chapelle de Morel avec son retable et ses statues en bois polychrome et la chapelle de la Gittaz.

étape N°2 Saint-Martin-de-Belleville

CHALET FONTANY

CHALET ARPÈGE

Un superbe chalet contemporain à la location, pour 14 personnes, décoré par Jean-Pierre Perraud, où se mêlent bois, ardoise et pierre.

DÉJEUNER/DÎNER

SÉJOURNER LA BOUITTE

Dans le monde entier, cet hôtel-restaurant est devenu le symbole d’une montagne d’exception, terriblement authentique par son décor, les origines locales des chefs, René Meilleur et son fils Maxime, et leur cuisine qui raconte et sublime l’histoire du terroir savoyard.

— CHALET PURE BLACK CRYSTAL

LE CÈPE

Cuisine gourmande terroir très créative du chef Alain Plouzané, qui nous régale d’un Cappuccino de cèpes au parfum des sous-bois ou de Filets de perche poêlés, onctueux de crozets aux cèpes et noisettes de Chanaz.

étape N°3 Val Thorens

SÉJOURNER

— FAHRENHEIT SEVEN

—

Inoubliable visite de ce haut lieu de pèlerinage qui abrite d’émouvants ex-voto du XVIIIe racontant la vie et les épreuves des montagnards.

—

ADRAY TÉLÉBAR

Un des plus beaux et authentiques chalets de Méribel village, à louer, auquel l’architecte Rémi Griffon a apporté une dimension contemporaine et les propriétaires, des pièces anglaises.

SANCTUAIRE NOTRE-DAME-DE-LA-VIE

Jonathan Chantemesse propose, dans son épicerie, les meilleurs produits régionaux, des fromages affinés aux bières Les Mousses du Dahu.

— L’association idéale d’un chalet-hôtel des années 1950, authentique, au milieu des sapins, et de trois lodges contemporains, pour des expériences différentes mais toujours cet accueil familial adorable et une table délicieuse.

—

Petit joyau contemporain à louer, aux 5 chambres qui peuvent accueillir jusqu’à 12 personnes, avec un séjour-cathédrale, une belle piscine intérieure et un bain nordique sur la terrasse.

DÉJEUNER/DÎNER

—

Dépaysement assuré dans ce très bel hôtel 4 étoiles à la déco anticonformiste signée Véronique Vidoni, aussi fondatrice du groupe. Ski room de 200 m2, café, restaurant et bar, chambres à l’esprit Seventies, on est conquis !

— HÔTEL MARIELLE

L’architecte d’intérieur Leslie Gauthier a réussi son pari de transformer l’ancienne Académie des neiges de Marielle Goitschel en un hôtel 4 étoiles qui allie ambiance conviviale, touches vintage et clins d’œil à la championne de ski.

DÉJEUNER/DÎNER CHEZ PÉPÉ NICOLAS

Superbe alpage de montagne qui se partage entre boutique, fromagerie et restaurant, avec ses trois salles dont l’Arbé, pour revivre le quotidien d’autrefois des bergers, et déguster de bons plats traditionnels revisités.

RAPPORTER ALPEN ART

LA COURSIVE DES ALPES

LA TRANTSA

Alliance réussie entre la décoration de Muriel Lecomte-Gacon et une belle cuisine savoyarde revisitée par le chef Laurent Hillairet, comme ce Velouté de potiron et crème de Beaufort, œuf poché avec tartine de Pata Negra.

Une des fermes-bergeries encore en activité de la vallée de Belleville, où Serge et Susan Jay fabriquent tommes de brebis, sérac et yaourts.

Aurélie Rey, qui a participé à la déco de l’hôtel Le Pashmina, a ouvert une galerie d’art qui propose une épicerie, une petite restauration maison et met en avant les peintures de Joy ou les céramiques de Dominique Lombard.

—

LE MONTAGNARD

LA BELLE EN CUISSE

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Dans le beau décor d’une ancienne écurie, cette maison familiale vous propose la Paillasse bellevilloise à la tomme d’alpage et le Filet de truite à la pancetta du chef Adrien Morlet.

Superbes jambons, saucissons, terrines et fromages alpins depuis plus de trente ans !

L’IGLOO

Restaurant lounge et chaleureux où Valérie et Christophe vous régalent tout au long de la

— Adresses page 172

Tous nos remerciements à l'agence RévolutionR et Anne-Sophie Kelagopian, à l'office de tourisme de Méribel, spécialement Marie Dohin et Sylvain Aymoz, à l'office de tourisme de Saint-Martin-de-Belleville, spécialement Géraldine Cousin, à l'office de tourisme de Val Thorens, spécialement Alix Ostyn, et à l'agence Alexandra Public Relations, Pauline Halfon. 125

MOSAÏQUE D’IDÉES

INSTALLATI O N CINÉTIQUE Curiosity Cloud by Mischer’Traxler, pour Perrier-Jouët à la maison Belle Époque.

A S S O C I AT I O N S B R I L L A N T E S MILLÉSIMES GRAND SOIR DU VERT DANS LES BULLES C U I S I N E S D ’ A LT I T U D E

É L E C T R O C R É AT I F

L’abus d’alcool est dangereux pour la santé. À consommer avec modération. 127

EFFERVESCENCE

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3. 4.

ASSOCIATIONS BRILLANTES Les fastes des grandes maisons de Champagne font resplendir les fêtes de fin d’année. En valorisant leur patrimoine, maisons de réception ou crayères, en favorisant les collaborations avec chefs, artistes et artisans, en nous surprenant par des dégustations inattendues... Autant de facettes créatives qui réinventent l’art de recevoir en même temps qu’un savoir-faire d’exception. PA R

B ULLES D’O R PA G E D E GAUCHE

1. 4. La maison Belle

Époque des champagnes Perrier-Jouët s’ouvre pour la première fois au public, à l’occasion de déjeuners gastronomiques orchestrés par le chef Sébastien Morellon. Inscrite au patrimoine

mondial de l’Unesco, cette demeure de famille abrite la plus importante collection privée d’Art nouveau français en Europe. L’escalier monumental qui dessert les pièces de réception et la table « Ephemera » de Mischer’Traxler. 2. À la maison Belle Époque,

Martine Duteil et Sonia Lazzari

lampe « Loïe Fuller », design Raoul Larche. 3. La 169e Édition de Krug Grande Cuvée, dépasse la notion de millésime. Mettant à profit l’approche parcellaire propre à la maison, Julie Cavil, cheffe de Caves, a accentué la rondeur et l’élégance des arômes de 2013, en

assemblant 146 vins issus de 11 années, le plus jeune datant de 2013, et le plus ancien de 2000. Cette Édition est composée de pinot noir, de chardonnay et de meunier, les vins de réserve de la vaste bibliothèque de la maison Krug constituant 40 %

de l’assemblage final. Un repos d’environ sept ans dans les caves Krug confère à cette Édition son ampleur et son élégance remarquables, proposée à partir de 179 €. PA GE D E D R OITE Champagne Nicolas Feuillatte dévoile une

offre œnotouristique enrichie à travers un parcours pédagogique et ludique de visite de caves. Dans un spectaculaire bâtiment vitré et lumineux, avec une vue à 360° sur le vignoble inscrit au patrimoine mondial de l’Unesco, le visiteur part à la rencontre des cuvées de la maison.

129

130 2. 3.

4. 5.

EFFERVESCENCE INSP IRATI O NS D’AILLE URS PA G E D E GAUCHE 1. Nouveau millésime

de Reims, et celui de la Côte des Blancs, 77 €. 4. Imaginé par Hervé Dantan, le chef de caves de la maison, le Black Réserve magnifie le style Lanson. Cette cuvée est le fruit d’un travail de précision des meilleurs crus de Champagne. Elle fait la part belle aux vins de réserve élevés en foudres en s’appuyant sur un vieillissement

prolongé d’au moins cinq années en caves. 39,50 €. Le chef doublement étoilé Olivier Elzer de L’Envol, à Hongkong, a conçu des accords mets-champagne aux subtils accents exotiques. 5. Crevettes en pot chou-fleur avec enveloppe d’hydromel épicée, Ruinart Blanc de Blancs magnum. Un plat imaginé par

Ryan Blackburn, chef du restaurant étoilé The Old Stamp House, à Ambleside. 6. Éco-conçu, réalisé en papier, et après avoir habillé l’emblématique flacon Ruinart, l’étui Seconde Peau pare désormais les formats magnums. Une série limitée de 20 bouteilles de Blanc de Blancs, format magnum, est décorée par l’artiste Antonin Anzil, qui y

a sculpté le vignoble historique de Taissy. Cette édition est disponible uniquement à Reims, 550 €. PA GE D E D R OITE Paysage du Lake District, classé au patrimoine mondial de l’Unesco, au nordouest de l’Angleterre. C’est ici qu’est né l’étui Seconde Peau Ruinart, fabriqué par le papetier James Cropper.

pour le Rosé Charles Heidsieck, qui prend vie dans un nouveau flacon dit « Crayère ». Composé de 11 Grands et Premiers Crus dûment sélectionnés, le Rosé Millésimé 2008 offre un dosage sensiblement plus faible que dans les

précédents millésimes. Coffret, 135 €. 2. Vignobles de la maison Joseph Perrier à Châlons-sur-Marne, 23 hectares idéalement situés à flanc de coteaux, en bordure de Marne. 3. Henriot Millésime 2012 est un assemblage de vins issus de Premiers et Grands Crus. Ils sont situés sur les deux secteurs historiques du vignoble, celui de la Montagne

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RÉ SONANCES ARTISTIQ UES PA G E D E GAUCHE Le Cellier Pompadour du domaine Vranken Pommery abrite l’exposition «Blooming».

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Un événement imaginé par Nathalie Vranken, qui organise depuis 2003 l’Expérience Pommery dans les caves du domaine Vranken Pommery, à Reims. Jusqu’au 5 janvier 2022.

PA G E DE DR O I T E 1. À Paris, la maison Mumm invite à redécouvrir sa cuvée iconique Mumm Cordon Rouge à l’occasion de dégustations

immersives et multisensorielles conçues par le chef de caves Laurent Fresnet avec le docteur en neurosciences Gabriel Lepousez. Du 15 au 18 décembre,

sessions de 30 minutes dans des lieux surprises, 50 €, inscriptions sur feverup.com. 2. 3. Rencontre entre la maison Louis Roederer et l’artiste

Duy Anh Nhan Duc. Cinq œuvres naîtront du compagnonnage entre l’artiste, les vignes et les vignerons. Ici, détail de l’œuvre intitulée Lignes de vie, craie et feuille d’or.

EFFERVESCENCE

1. 2. 3.

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EFFERVESCENCE

1. 2.

C HA M PA GNE ET P O TA G E R 1. La maison Veuve

de leurs restaurants. 3. Le vignoble

Veuve Clicquot s’étend sur 393 hectares. Ses vignes sont situées pour la plupart à flanc de coteaux, pour bénéficier d’une faible épaisseur de sol et du meilleur ensoleillement. Le vignoble est constitué d’un cépage blanc, le chardonnay (47 % des surfaces) et de deux cépages noirs à jus blanc, le pinot noir (36 %), et le meunier (17 %). Adresses page 172

Clicquot lance « Garden Gastronomy », une nouvelle signature gastronomique autour de la cuvée La Grande Dame qui prolonge la création d’un potager en permaculture, installé dans les parcelles historiques de Verzy. Plus de 300 variétés servent de terrain d’expérimentation pour des accords mets-vins. 2. La cuvée La Grande

Dame, illustration de l’excellence de la maison Veuve Clicquot, et de son affinité pour le pinot noir. Dans son assemblage, composé principalement des Grands Crus historiques de son terroir (+90 %), ce cépage y trouve sa plus belle expression. Des chefs du monde entier seront invités à interpréter leur vision de « Garden Gastronomy ». Leurs plats exclusifs en accord avec la cuvée La Grande Dame (190 €) seront au menu

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L A C U V É E H I S TO R I Q U E

JOSÉPHINE

2012

L’ABUS D’ALCOOL EST DANGEREUX POUR LA SANTÉ, À CONSOMMER AVEC MODÉRATION.

EFFERVESCENCE 5.

MILLÉSIMES GRAND SOIR PA R

Philippe Bidalon

CUVÉES D’EXCEPTION 1. Veuve Clicquot Extra Brut Extra Old

La maison à l’étiquette orange et noire possède entre 400 et 500 vins de réserve, conservés par terroirs et cépages, parfois depuis plus de 30 ans. Elle joue de cette collection, l’une des plus belles de la Champagne, comme d’une palette. Cet Extra Old 50% pinot noir puise dans huit millésimes, de 2014 à 1990. Il pourrait attendre encore 15 ans, mais on ne résistera pas à ses notes de fruits acidulés, soulignés par un dosage extra brut au cordeau. 56€ 2. Mumm RSRV R. Lalou 2006 Cette cuvée d’exception rend hommage à René Lalou, l’emblématique patron de G.H. Mumm, de 1920 à 1973. Élaborée uniquement avec les grandes années, elle rejoint la confidentielle collection RSRV. Fruit de l’assemblage de raisins des douze meilleures parcelles de grands crus du domaine – à parts égales entre pinot noir et chardonnay –, ce vin légendaire libère de somptueuses notes minérales et pâtissières que vient rafraîchir le citron confit. 93€ 3. Dom Ruinart Blanc de Blancs 2009 Pur chardonnay d’une grande finesse, la cuvée de prestige de la plus ancienne maison de Champagne

136

n’a connu que 26 millésimes. Son fruité très frais, sa tension et sa race rayonnent dans le verre et en bouche. D’exquises notes de citron jaune et de craie se mêlent à des arômes de fruits (abricot, brugnon, mirabelle) et de fleurs blanches, rehaussés par quelques touches de miel et de pâte d’amande. Un pur régal. 170 € 4. Laurent Perrier Grand Siècle Itération N°23 Pionnière dans l’âme, la mythique maison de Tourssur-Marne fut la première à assembler trois millésimes exceptionnels dans un même flacon. Un assemblage de onze grands crus, à majorité de chardonnay, dans une quête sans cesse renouvelée de recréer l’année parfaite. La version magnum de la 23e édition sort pour les fêtes. La finesse de la bulle n’a d’égale que la soie délicatement grillée et confite de ce vin de légende. 350€ 5. Bollinger PN VZ16 La deuxième édition de cette très identitaire cuvée de la célèbre maison d’Aÿ exprime à merveille sa vision singulière du pinot noir (PN). Comme la précédente, elle est principalement issue de raisins du grand cru Verzenay (VZ), dans la Montagne de Reims, mais cette fois vendangés en

2016 (16). Riche et complexe, le nez se régale d’un cocktail fruité (pomme, rhubarbe, coing, mirabelle…) que souligne la noisette torréfiée. En bouche, de subtiles saveurs exotiques et briochées se fondent dans une finale saline. 90€ 6. Krug 169 e Édition

Chaque année, depuis la fondation de la maison, une nouvelle «édition» est assemblée pour livrer l’une des plus généreuses expressions de Champagne. Cette fois, pas moins de 146 vins de réserve, issus de onze années différentes, magnifient la vendange 2013, qui constitue la base de cet assemblage impeccable. Un vin d’exception sur lequel veille Julie Cavil, la cheffe de caves. 180€ 7. Pommery Cuvée Louise 2005 Un nouveau millésime pour la cuvée de prestige de cette maison historique de la Champagne, dont les kilomètres de caves courent sous la butte Saint-Nicaise. Pour l’occasion, la bouteille se pare de nouveaux habits dont les rayures colorées rappellent les rangs de vignes : le rose d’Aÿ signe d’élégance, l’or d’Avize témoigne de sa noblesse et le bleu de Cramant symbolise sa pureté. Autant d’attributs de ce vin magnifique. 190€

Flacons de prestige sortis spécialement pour les Fêtes, assemblages exclusifs de raisins blancs ou noirs, bruts sans année ou millésimés, rosés pâles ou profonds, le vin des sacres accompagne les moments de partage. Autant d’expressions de la richesse des terroirs de la Champagne à déguster ou à offrir. Notre sélection.

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EFFERVESCENCE

2. 3.

BLANCS DE BLANCS

BLANCS DE NOIRS

Appréciés pour leurs notes aériennes de fleurs blanches et leur fine acidité, les purs chardonnays sont synonymes de délicatesse et de fraîcheur. Jeunes, ils rayonnent à l’apéritif et avec les fruits de mer. Plus vieux, ils gagnent en rondeur et accompagnent les poissons en sauce et les viandes blanches.

Fruits exclusifs de pinot noir et (ou) de meunier – cépages à la peau foncée –, ces champagnes se montrent puissants, vineux et offrent un fruité intense. Gourmands, ils trouvent parfaitement leur place à table, s’entendant aussi bien avec une volaille qu’avec une viande.

1. Lanson Blanc de Blancs (magnum)

1. Thiénot Cuvée Garance 2011

Fraîcheur et vitalité étant les maîtres mots du style Lanson, l’élaboration d’un pur chardonnay s’est imposée comme une évidence pour Hervé Dantan, le chef de caves d’une des plus anciennes maisons de Champagne. Les raisins fins et élégants de la Côte des Blancs s’y mêlent avec ceux, charnus et riches, de la Montagne de Reims. Arômes de frangipane, de fruits secs et d’agrumes confits évoluent vers des notes de poire, de tilleul et d’anis. Finale saline. 119€ 2. Maison Bonville Odyssée 319 Le propriétaire-récoltant de la Côte des Blancs se lance dans un voyage : une odyssée à travers les 319 crus de la Champagne, portée par une petite activité de négoce. L’aventure com mence su r pl a ce, d a n s le s terroirs du grand cru Avize, avec ce Blanc de Blancs tout en maturité, volu me, gou r m a nd i s e (pr u ne, m i r a b el le et t en s ion). 2 9, 5 0 € 3. Perrier-Jouët Blanc de Blancs Cette cuvée exprime le style floral de la maison dont la cheffe de caves, Séverine Frerson, est désormais la garante. Elle est construite autour des grands crus historiques de la

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Côte des Blancs (Avize, Cramant, Chouilly, Le Mesnil-sur- Oger…), que viennent compléter des chardonnays du nord de la Montagne de Reims et du Sézannais. Des raisins, sur la tension et la v ivacité, qui donnent à l’assemblage un irrésistible parfum de citron de Menton. 64 € 4. Palmer & Co Blanc de Blancs Cette petite coopérative de qualité puise l’essentiel de son approvisionne m e nt d a n s l a M o nt a g ne d e Reims. Y compris en chardonnay, d’où la pureté et la fraîcheur de ce Blanc de Blancs, renforcé par des raisins du Sézannais. Un vin cristallin dont les arômes d’agrumes, de fleurs blanches et d’amande se fondent dans la bouche. 41 € 5. Henriot Blanc de Blancs « Le chardonnay dans tous ses états et l’art de l’assemblage multi-années, c’est la cuvée emblématique du style Henriot : élégant, précis, virtuose et lumineux », souligne Alice Tétienne, la nouvelle c he f fe de c ave s de l a m a i s on. Les arômes de chèvrefeuille, de f leur d’oranger, d’agrumes et de pêche blanche ouvrent la voie à des notes pâtissières (pointe de beurre frais) caractéristiques. 50 €

La jeune maison – lancée en 1985 par A lain Thiénot – a trouvé sa place dans le décor champenois. Sa dimension familiale s’illustre à travers les cuvées millésimées aux noms du fondateur et de ses deux enfants, Garance et Stanislas, qui veillent désormais sur l’entreprise. Celle-ci est un Blanc de Noirs aux délicats parfums de cèdre, de fleurs séchées et de mandarine confite. Belle long ueur en bouche. 80 € 2. Lombard Blanc de Noirs Extra Brut S ous l’ impu lsion de T homa s Lombard, directeur général, qui a rejoint l’entreprise familiale en 2017, la petite maison d’Épernay poursuit sa mue vers l’excellence et l’expression des terroirs. Cet assemblage de pinots noirs issus essentiellement de premiers crus de la Montagne de Reims a été élevé en partie en fûts de chêne. D’où son par fait équilibre entre tension, fr aîcheur et gour mandise. 30 € 3. Gremillet Millésimé 2015 Cette maison familiale de la Côte des Bar, dans l’Aube, est voisine du vignoble des Riceys, royaume du pinot noir, le cépage de ce Blanc de

Noirs de terroir. Le nez raconte la fin de l’été 2015, les rires des vendangeurs et les corbeilles de raisins bien mûrs, au terme d’une année except ionnelle. La robe est dorée, la bouche ronde et gourmande, le dosage élégant, équilibré par la finesse de la bulle. Très festif. 47,50€ 4. Philipponnat Blanc de Noirs 2015 Le talent et la pugnacité de Charles Philipponnat ont propulsé cette maison de Mareuil-sur-Aÿ dans la cour des grandes. Ce vin solaire, à la mousse généreuse et persistante, délivre une belle expression des pinots noirs des terroirs d’Aÿ. Le nez est gourmand et fruité avec des notes pâtissières, de poire fraîche et d’amande, puis s’ouvre sur une touche épicée (cannelle, girofle). Bouche ronde et crémeuse. 57,20 € 5. William Deutz Meurtet 2015

Cette cuvée fut créée par Fabrice Rosset, en 2010, en souvenir du fondateur de la maison. Un hommage, aussi, à son terroir agéen originel, à travers deux parcelles en son cœur. D’abord assemblées, elles sont désormais vinifiées à part. D’où ce splendide parcellaire de pinot noir aux fragrances florales (lilas), de fruits blancs (poire, pêche) et légèrement miellées. 85 €

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EFFERVESCENCE

2. 3.

BRUTS SANS ANNÉE

ROSÉS SINGULIERS

Les « BSA » représentent plus de 80% des expéditions de champagnes à travers la planète. Leur succès, croit-on, serait dû à la permanence de leur goût, par-delà les effets des millésimes. Le fameux « style maison », dont le chef de caves est le garant. Un dogme remis en question.

Les bulles à la couleur chair sont de plus en plus appréciées. Leurs modes d’élaboration – saignée ou assemblage avec du vin rouge, une spécificité champenoise – offrent une telle palette de teintes, du plus pâle au vermillon, qu’elles peuvent briller à table, de l’apéritif au dessert.

1. Louis Roederer Collection 242

1. Charles Heidsieck Rosé 2008

Marquée par la mise en place d’une « réserve perpétuelle », sur le principe de la solera, cette nouvelle cuvée prolonge l’histoire du Brut Premier. L’excellent chef de caves Jean-Baptiste Lecaillon a millimétré ce 242 e assemblage de la maison en recherchant non plus la permanence d’un goût, credo traditionnel des bruts sans année, mais l’expression des terroirs. La rondeur des arômes grillés et de fruits mûrs se conjugue à merveille avec la fraîcheur de notes salines et dynamiques. 48 € 2. Castelnau Extra Brut «Une âme de Millésime dans un corps raffiné de Brut», résument Elisabeth Sarcelet et Carine Bailleul, son successeur à la tête des caves de la maison de Reims, pour présenter cette cuvée signature. Des notes grillées, de fruits secs et la vivacité des saveurs de citron confit traduisent ses six ans d’élevage. 32,50€ 3. Christian Gosset Brut A01 Après trente années passées dans l’exploitation familiale, Christian Gosset a choisi de s’installer à son compte, sur cinq hectares. Une feuille blanche dont cette cuvée d’assemblage de grands crus de pinot noir d’Aÿ (80%)

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et de chardonnay de Chouilly écrit les premières lignes. Nez de fruits blancs (poire) et de fleurs (genêts, mimosa). Bouche tonique et vineuse, belle finale longue et saline. 34 € 4. Gosset Extra Brut La dernière créat ion de la plus a ncienne ma ison de v ins de la Champagne se révèle être un vrai champagne d’apéritif, à la texture aussi vive que crémeuse. Gabrielle Bouby-Malagu, l’adjointe du chef de caves Odilon de Varine, en conserve toujours une bouteille au frais « pour les moments épicuriens improvisés». Une vraie quille de plaisir. 38€ 5. Drappier Carte d’Or Unique à bien des égards, la maison de la C ôte des Bar emploie les plus faibles doses de sou fre de la Champagne, ce qui donne à ses vins une couleur dorée, presque cuivrée, et des arômes épanouis. Elle s’évertue à effectuer individuellement la prise de mousse, le remuage et le dégorgement de chacun de ses flacons, y compris les 12 formats de cette cuvée phare, de la demi-bouteille jusqu’au Melchisédech (30 litres). Son étiquette jaune rappelle les notes de gelée de coing, confiserie douce-amère. 33 €

L e f a meu x « st y le C h a rle s » s e conjugue rarement en rosé millésimé. Une exigence à la mesure de l’excellence dont fait preuve la dernière livraison de ce vin de grande garde. Dans son nouveau f lacon « Crayères », l’assemblage de pinot noir (63 %, dont 9 % v inif iés en rouge) et de chardonnay offre un premier nez salin et minéral, suivi de délicieuses notes de pamplemousse rose, d’orange sanguine et de groseille. Finale crémeuse. 126 € 2. Jacquart Mosaïque Rosé

La nouvelle ambassadrice de la maison, l’œnolog ue Joëlle Weiss, a entrepris un travail de fond sur la couleur de cette cuvée apéritive, qui reste parmi les plus soutenues, avec 18 % de vin rouge dans l’assemblage. La densité gourmande de la grenade, des fruits rouges (groseille, cerise, framboise) et noirs (cassis) donne du croquant à ce vin charnu et pulpeux. Belle finale fraîche (zeste de pamplemousse) et saline. 34 € 3. NicolasFeuillatteCuvéeSpécialeRosé 30 % de chardonnay pour l’élégance et la finesse ; 45 % de pinot noir pour la rondeur et la struc-

t ure ; 25 % de meunier pour le fruité et la souplesse. Les petits fruits rouges (griotte fraîche, coulis de mûre, fraise des bois, groseille, framboise) composent une palette aromatique exubérante, qui glisse avec aisance sur une bulle fine et aérienne. De l’apéritif à la table, un champagne de tous les instants. 36 € 4. Laurent Lequart Saignée de Meunier Cette cuvée du producteur de PassyGrigny met à l’honneur le pinot meunier, cépage emblématique de la Vallée de la Marne. Après une courte macération des jus avec la peau des raisins, la saignée s’effectue quand les saveurs de petits fruits rouges sont suffisamment extraites. Cette technique donne des rosés particulièrement vineux, à la couleur et au bouquet aromatique intenses. 49 € 5. Piper Heidsieck Rosé Sauvage Ce rosé d’assemblage trouve sa belle couleur vermillon par l’ajout de 15% de pinots noirs des R iceys vinif iés en rouge. Un vin de caractère où la fraise des bois, la cerise noire et la confiture de mûre sont vivifiées par des notes d’orange sanguine. Finale épicée et légèrement réglisse. Une cuvée très apéritive. 38 € Adresses page 172

Photos : P.Masclaux

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BRIANÇON I SUISSE I MEGÈVE

EFFERVESCENCE

DU VERT DANS LES BULLES En retard dans la certification bio de son vignoble, la région progresse doucement. Une poignée de vignerons visionnaires ont ouvert la voie qu’empruntent désormais de plus en plus de récoltants-manipulants, soucieux de concilier protection de l’environnement et qualité de leurs vins. PA R Philippe Bidalon

Terrible année 2021 : gel, mildiou, la nature n’a pas épargné la Champagne, qui fait pourtant beaucoup d’efforts pour renouer avec une production plus écologique. Le nombre d’exploitations certifiées biologiques ou en conversion, 593 à ce jour, a bondi de 216% en deux ans. Mais derrière ce chiffre spectaculaire, seulement 2550 hectares, au total, sont passés au vert – sur les 34300 que compte l’appellation. Soit à peine 7,5% de la surface viticole, quand la moyenne nationale s’élève à 14%. Il y a des raisons à cette tardive mise au pli environnemental: à l’issue des trois années de conversion, outre la difficulté de pratiquer une agriculture bio en climat septentrional, la baisse du rendement, les coûts en matériel et en personnel, il faudra aux propriétaires patienter encore deux ou trois ans avant d’imprimer le précieux logo AB sur l’étiquette. Un délai plus long que dans les autres vignobles, lié au mode d’élaboration du champagne (temps de prise de mousse et élevage sur lattes). Pourtant, voilà cinquante

ans, cela n’a pas découragé les pionniers Jean-Pierre Fleury, Georges Laval, Jacques Beaufort… de tracer la voie. Comme, plus tard, Pascal Doquet, qui préside aujourd’hui l’Association des champagnes biologiques (ACB): «Rien ne m’a poussé vers le bio, tout m’a retenu!» Ou encore Eric Rodez, merveilleux conteur du pinot noir d’Ambonnay, qui regrette: «Nous ne sommes pas assez dans cette logique-là, car elle est exigeante: il faut accepter de vivre au rythme de la nature et pas de l’horloge mondiale.» Un précepte qu’il partage avec son fils Mickaël. Les coopératives entrent aussi dans la course sous l’impulsion de leurs membres. Mais elles sont confrontées à un écueil pour généraliser le bio: la multiplication des approvisionnements – jusqu’à 5 000 adhérents chez Nicolas Feuillatte. En attendant, l’option Viticulture Durable en Champagne a séduit 21% des exploitations. Un label régional plus contraignant que le HVE3 (Haute Valeur Environnementale) mais moins que l’obtention de la petite feuille verte AB. Un premier pas.

N O T R E S É L E C T I O N 1. Mouzon Leroux, L’Atavique, 35 €. 2. Philippe Lancelot, Les Bas de Saran, 2014, 64 €. 3. Pascal Doquet, Diapason, 50 €. 4. Larmandier-Bernier, Terre de Vertus Brut Nature, 2015, 69 €. 5. Eric Rodez, Blanc de Noirs, 48 €. 6. De Sousa, Cuvée des Caudalies, Blanc de Blancs, 48 €. 7. Fleury, Sonate, 2012 (sans soufre), 78 €. 8. Benoît Lahaye, Violaine (sans soufre), 65 €. 9. Franck Pascal, Reliance, 39 €. Adresses page 172

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1. Au domaine Mouzeron-Leroux, à Verzy, en biodynamie depuis 2008, dix-huit poules et deux coqs se révèlent de précieux auxiliaires d’entretien des parcelles durant l’hiver. 2. Après un parcours œnologique initiatique à l’étranger, Mickaël Rodez veille sur le vignoble familial, dans la Montagne de Reims, qu’il conduit en agriculture biologique. 3. Comme des phares dans un océan de vignes, les arbres symbolisent le retour de la biodiversité en Champagne.

I N S P I R AT I O N

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I N S P I R AT I O N N OU V E L É QU I L I B R E Un agencement sur mesure associant l’îlot « Lignum et Lapis », par Antonio Citterio, en acier avec portes « Italia » en stratifié, et la paroi de rangement « Pocket », équipée d’un réfrigérateur, d’éléments à provisions et d’espaces fonctionnels fermés par un système de portes escamotables « Italia » en bois Fossil Oak, avec hotte « Artusi » en verre trempé et armoire à vin « Vina », plusieurs finitions possibles, réalisation selon projet, prix sur demande, Arclinea.

CUISINES D’ALTITUDE Designers, artisans et fabricants mettent à l’honneur le savoir-faire dans le traitement des matériaux comme la pierre et le bois pour créer de nouvelles associations. Une approche qui guide les aménagements d’espaces et redéfinit l’idée du sur-mesure autour de blocs fonctionnels, de murs de rangements à composer, ou encore de systèmes modulables. PA R

Julie Rebeyrol

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I N S P I R AT I O N

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I N S P I R AT I O N

CUISINE BI BLI O T HÈQ UE PAGE DE G A U C HE 1. « The 50’s », par García Cumini, système mural double face s’inspirant des systèmes de bibliothèques des années 1950, permet l’insertion de fours, de caves à vin, de petits appareils électroménagers et de compartiments, comme des espaces de rangement ouverts ou fermés ou des porte-verres, structure en aluminium, éclairage LED intégré, différentes essences et finitions, réalisation sur mesure, prix sur demande, Cesar. 2 . « One », une composition qui vise à optimiser la praticité de la cuisine avec des éléments ouverts et des rangements spacieux, éléments bas et panneaux arrière des éléments ouverts en mélaminé Midland Hi effet Noyer, plan de travail avec évier intégré en Breccia Imperiale Granite, garde-manger avec portes en verre teinté réfléchissant, étagères pouvant être équipées d’accessoires, réalisation sur mesure, prix sur demande, Ernestomeda. PA G E D E D R O I T E « FENIX F-45 ultramat », îlot en Fenix laque Noire mate, un matériau d’une grande résistance, habillage intérieur Gris Carbone avec range-couverts, compartiments, sets de tri sélectif, associé au sytème d’étagères vitrées et aux armoires de la collection Bossa Noyer, réalisation sur mesure, prix sur demande, Leicht.

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I N S P I R AT I O N

1. 2.

C U I S I N E D E C O M P T O I R 1. « Phoenix », un programme qui offre de multiples possibilités de personnalisation, îlot en noyer Canaletto et acier brossé Barazza, rangements avec portes laquées Glacier White, étagères en noyer et verre fumé, plusieurs finitions, réalisation sur mesure, prix sur demande, Poliform chez Silvera. 2. «b3», une rangée fonctionnelle réunissant point d’eau et table de cuisson. Intégré dans un cube à fleur de surface, un bloc d’appareils est placé derrière les portes en chêne brun-noir, plusieurs essences et finitions, réalisation sur mesure, prix sur demande, Bulthaup.

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E N P E RSPECTI VE 1. « Blade », par Carlo Presotto et Andrea Bassanello, un concept architectural caractérisé par un agencement linéaire autour de deux blocs fonctionnels en pierre Piasentina, îlot avec plan de travail en grès, finition en métal no154ir, le second plan de travail en pierre Piasentina intègre un four et plusieurs équipements spéciaux pour la cuisson au barbecue, façades des colonnes équipées en bois de cèdre brown, réalisation sur mesure, prix sur demande, Modulnova. 2. « Intersection », par Vincent Van Duysen, un projet qui joue sur les associations de matériaux, plan de travail en pierre naturelle Breccia Capraia, plusieurs essences de bois disponibles comme le chêne, l’orme ou encore le noyer, plusieurs finitions possibles, réalisation sur mesure, prix sur demande, Dada.

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2. 3.

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système d’aération intégré au plan de cuisson, cadre en Inox massif, peut être installé à fleur de plan ou avec cadre apparent, mode silencieux, 2 280 €, Gaggenau.

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1. 2.

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1. Rosette aux baies Marché pour 6 à 8 personnes Préparation 1 h Cuisson 20 min Repos 2 h Rosettes. 100 g de farine, 50 g de fécule de maïs, 1/2 c. à c. de sel, 2 c. à s. de sucre, 1 gousse de vanille coupée en deux et grattée, 3 œufs, 120 ml de lait, 1 l d’huile d’arachide ou de colza. Compotée de myrtilles. 50 g de sucre, jus de 1 citron, 2 c. à s. de beurre, 250 g de myrtilles fraîches, sucre glace, 250 ml de crème fraîche (facultatif). Préparez la pâte à beignet. Dans un saladier moyen, mélangez la farine, la fécule, le sel, le sucre, les graines de vanille, les œufs et le lait. Mélangez jusqu’à obtenir une pâte ﬂuide et sans grumeaux. Laissez reposer 2 h. Allumez la friteuse, ou versez de l’huile dans une casserole à concurrence de 5 cm de profondeur, et chauffez à feu moyen. À l’aide du thermomètre, vériﬁez la température, elle doit être de 180 °C. Tapissez une plaque de papier absorbant. Plongez avec précaution le fer à beignet dans l’huile chaude. Posez le saladier de pâte à proximité du poste de cuisson. On peut aussi verser la pâte dans un contenant haut et un peu plus étroit (mais pas trop pour pouvoir tremper le fer). Remuez la pâte pour l’homogénéiser. Sortez le fer de l’huile, laissez-le égoutter puis trempez-le dans la pâte. Lors du trempage dans la pâte, prenez soin de ne pas plonger tout le fer au risque de ne pas pouvoir démouler la rosette. Relevez le fer et remettez-le dans l’huile. Laissez la rosette frire jusqu’à ce qu’elle prenne une belle couleur dorée, soit 1 à 2 min. Sortez le fer de l’huile et, à l’aide d’une fourchette, démoulez le beignet. Posez-le sur le papier absorbant. Répétez l’opération jusqu’à épuisement de la pâte. Préparez la compotée de myrtilles. Dans une casserole à fond épais, mélangez le jus de citron, le sucre et un peu d’eau. Faites cuire à feu moyen à vif pendant

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5 à 6 min. Retirez du feu et ajoutez le beurre. Attendez quelques minutes puis versez les myrtilles dans le mélange encore chaud. Dans chaque assiette, déposez une rosette, couvrez-la d’une cuillère à soupe de myrtilles et saupoudrez de sucre glace. Servez accompagné d’une grosse cuillerée de crème fraîche. 2. Gnocchis à la betterave Marché pour 6 à 8 personnes Préparation 1 h 30 min Cuisson 1 h 30 Repos 2 h Réfrigération 4 h Pâte à gnocchis. 1 kg de pommes de terre de type russet, 200 ml jus de betterave concentré, 2 jaunes d’œufs, 300 g de farine type 00 et plus si besoin, 1 c. à c. de sel de mer ﬁn. Farce au raifort. 480 ml de crème fraîche, 140 g de raifort en conserve, 3 c. à s. d’agar-agar. Crème de Daïkon. 115 g de radis daïkon, pelé et coupé en dés, 480 ml de crème fraîche. Chapelure noire. 115 g de puccia (petit pain rond fait avec une pâte à pizza. Prévoyez 3 à 4 h de préparation), coupée en cubes et rassie, 1/2 c. à c. de charbon actif, 60 ml de bière blonde ou ambrée, pousses de betterave. Préparez la farce au raifort. Dans une casserole, amenez 300 ml de crème à ébullition à feu moyen. Retirez la casserole du feu et ajoutez le raifort. Laissez infuser environ 1 h. Passez au chinois, puis remettez la crème infusée dans la casserole. Dans un bol, versez les 180 ml de crème fraîche restants. Mettre l’agar-agar à gonﬂer dans la crème pendant 5 min. Ajoutez l’agar-agar à la crème au raifort. Amenez à ébullition à feu moyen, puis baissez le feu et laissez à frémissement pendant 10 min. Versez 1/3 de la crème dans le moule de 24 demi-sphères. Laissez refroidir avant de mettre au congélateur pour 1 h. Démoulez les dômes de crème, placez-les dans un sachet congélation à zip et remettez-les au congélateur. Répétez l’opération jusqu’à épuisement de la crème. Préchauffez le four

à 200 °C. Répartissez les pommes de terre sur une plaque à four et enfournez pour 45 à 60 min, jusqu’à ce qu’elles soient tendres. Une fois cuites, peler les pommes de terre. Passez-les au presse-purée au-dessus d’un saladier. Ajoutez le jus de betterave, les jaunes d’œufs et mélangez. Ajoutez la farine et le sel. Malaxez jusqu’à obtention d’une pâte homogène et souple. Si la pâte colle, ajoutez un peu de farine. Couvrez et laissez reposer 1 h. Tapissez la plaque du four de papier sulfurisé. Farinez le plan de travail. Abaissez la pâte à gnocchis à 3 mm d’épaisseur. À l’aide du cercle en Inox, découpez autant de disques de pâte que possible. Sur chaque disque, déposez un dôme au raifort, côté arrondi dessous. Refermez le gnocchi en pinçant délicatement la pâte pour bien souder les bords. Déposez les gnocchis côté plat sur la plaque, en une seule couche. Mettez au réfrigérateur pour 3 h. Préparez la crème de daïkon. Dans une casserole à fond épais, placer les dés de radis daïkon et la crème. Amenez à frémissement à feu moyendoux et laissez cuire jusqu’à ce que les dés de radis soient tendres (30 à 40 min). Égouttez, puis mettez les dés de radis (sans la crème) dans un mixeur. Mixez jusqu’à obtention d’une purée lisse. Préparez la chapelure charbonnée. Dans le bol du robot, placez le pain rassis et la poudre de charbon. Mixez jusqu’à obtention d’une ﬁne chapelure. Amenez un grand volume d’eau salée à ébullition. Pochez les gnocchis (en plusieurs fois) environ 2 min. Faites un essai pour bien évaluer le temps de cuisson. Sortez les gnocchis à l’aide d’une écumoire et déposez-les dans un plat de service. Réservez au chaud entre chaque fournée. Si besoin, on peut congeler les gnocchis cuits : déposez-les en une seule couche sur une feuille de papier sulfurisé et mettez-les au congélateur pour 4 h, puis

placez-les dans un sachet congélation. Ils se conserveront jusqu’à 2 mois. Au moment de servir, aspergez la chapelure charbonnée de bière en remuant pour l’humidifier. Déposez une ligne de chapelure charbonnée au milieu de chaque assiette. Disposez 3 ou 4 gnocchis le long la ligne. À l’aide de deux cuillères à soupe, placez 2 quenelles de crème de daïkon. Parsemez de pousses de betteraves. 3. Soupe pour les lendemains de fête et knödel Marché pour 4 personnes Préparation 45 min Cuisson 4 h 30 Repos 12 h Bouillon. 900 g de rumsteck, 900 g de petits os à moelle, 2 oignons jaunes avec leur pelure et coupés en deux, 5 baies de genièvre, concassées, 5 clous de girofle concassés, 1 poireau paré, 2 carottes, 1 petit céleri-rave ou 1 racine de persil tubéreux taillé en dés, 1 petit bouquet de persil plat, 1 petit bouquet de livèche, 2 feuilles de laurier, 2 coquilles d’œufs Porto ruby, sel fin et poivre noir du moulin. Knödel. 200 g de fromage (Tilsit et Emmental par exemple) en dés, 170 g de pommes de terre écrasées, 5 fines tranches de pain blanc sans les croûtes, 85 g de bretzel moelleux en tranches fines, 20 g de beurre, 1 oignon jaune haché, 1 c. à s. de persil plat ciselé, 1 c. à c. d’origan frais ciselé, 2 ou 3 pincées de noix de muscade râpée, 1/4 de c. à c. d’ail en poudre, 1/2 c. à c. de graines de cumin, 2 œufs légèrement battus, 60 ml d’huile d’olive, ciboulette ciselée, sel fin et poivre noir du moulin. La veille, préparez le bouillon. Dans une marmite à feu moyen à vif, déposez les demi-oignons sur la tranche. Ajoutez les baies de genièvre et les clous de girofle. Laissez roussir 5 min jusqu’à ce que les oignons soient bien colorés. Ajoutez alors le bœuf, les os, le poireau, les carottes, le céleri-rave, le persil, la livèche, le laurier, et de l’eau à hauteur. Augmentez le feu pour amener à ébullition, puis baissez à feu très doux pour garder le

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RECETTES

bouillon frémissant. Laissez cuire 4 h minimum, le mieux étant de le laisser une nuit. Avant le coucher, ajoutez la coquille d’œuf, elle aidera à la clariﬁcation du bouillon. Le lendemain. Filtrez le bouillon au-dessus d’une autre marmite en appuyant doucement sur les légumes et la viande pour bien en exprimer tous les sucs et les saveurs. Salez et poivrez, puis ajoutez le porto. L’alcool se dissipera, laissant seulement les arômes persister. Laissez refroidir. Dans une poêle, faites fondre le beurre à feu moyen à vif. Ajoutez les oignons et faites-les revenir pendant 5 min, jusqu’à ce qu’ils soient translucides. Réservez. Dans un petit saladier, mettez le pain et le bretzel dans 250 ml de bouillon. Laissez tremper 15 min, jusqu’à ce qu’ils soient totalement imbibés. Ajoutez les pommes de terre, le fromage, le persil, l’origan, la noix de muscade, l’ail, le cumin et les oignons. Mélangez tous les ingrédients. Assaisonnez puis ajoutez les œufs battus. À la main, formez 8 boulettes, puis aplatissez-les un peu. Dans une grande poêle, chauffez l’huile d’olive à feu moyen à vif. Quand elle est bien chaude, faites frire les knödel jusqu’à ce qu’ils soient bien dorés, 2 à 3 min par côté. Réservez les galettes sur du papier absorbant. Pour servir, mettez 2 knödel dans chaque bol, ajoutez une bonne louche de bouillon et parsemez de ciboulette. Servez immédiatement. 4. Panade à la chicorée sauvage et à l’œuf Marché pour 4 personnes Préparation 30 min Cuisson 60 min 1 puccia (petit pain rond fait avec une simple pâte à pizza. Prévoyez 3 à 4 h de préparation), détaillée en morceaux de 5 cm, plus 50 g de croûtons de puccia, 1 bouquet de chicorée sauvage émincé, 5 c. à s. d’huile d’olive vierge extra, 1 oignon jaune coupé en dés 200 g de pancetta

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coupée en dés, 1,4 l de bouillon de légumes sans sel, 4 œufs, 1 c. à s. de ciboulette ciselée, 1 c. à c.de graines de fenouil grillées à sec, sel de mer fin et poivre noir fraîchement moulu. Dans un faitout, chauffez 3 c. à s. d’huile d’olive à feu moyen. Ajoutez l’oignon et la pancetta. Faites revenir le tout jusqu’à coloration (5 à 7 min). Versez le bouillon de légumes et amenez à ébullition. Ajoutez le pain. Baissez le feu, et laissez cuire à frémissement pendant 45 min. Versez quelques louches de soupe dans le bol du mixeur. Mixez jusqu’à obtention d’un liquide homogène et crémeux. Procédez ainsi pour tout le faitout. Rectifiez l’assaisonnement. Réservez au chaud dans le faitout, à feu très doux. Pendant la cuisson de la soupe, amenez un grand volume d’eau salée à ébullition. Remplissez un saladier de glace. Blanchissez la chicorée dans l’eau bouillante 1 ou 2 min. Stoppez la cuisson de la chicorée en la mettant dans la glace, puis égouttez-la. Dans une poêle, chauffez les 2 c. à s. d’huile d’olive restantes. Faites revenir la chicorée jusqu’à coloration (4 ou 5 min). Assaisonnez. Préparez les œufs pochés. Dans une casserole large, amenez de l’eau à ébullition à feu vif. Pendant ce temps, tapissez une assiette de papier absorbant. Lorsque l’eau bout dans la casserole, baissez le feu pour la ramener à frémissement. Cassez un œuf dans un bol, puis versez-le délicatement dans l’eau tout en créant un petit tourbillon avec une spatule ou une cuillère en bois afin de lui donner une belle forme. Procédez de même avec les 3 autres œufs et laissez-les pocher encore 2 min, le blanc doit être juste pris. Sortez avec précaution les œufs à l’aide d’une écumoire et déposez-les sur le papier absorbant. Pour servir, versez de la soupe dans quatre assiettes creuses. Déposez au centre de l’assiette un œuf poché, des lanières de chicorée

et des croûtons. Parsemez de ciboulette ciselée et de graines de fenouil. Versez un filet d’huile d’olive et dégustez. 5. Salzburger Nockerl Marché pour 8 personnes Préparation 30 min Cuisson 10 min 6 œufs, 4 blancs d’œufs, 100 g de sucre en poudre (fin), 200 g de confiture d’airelles, 40 g de beurre à température ambiante, 2 c. à s. de sucre, 2 c. à c.de sucre vanillé, 1/2 c. à c. de sel fin, 40 g de farine, 120 ml de lait, 2 c. à s. de sucre glace. Préchauffez le four à 190 °C. Beurrez généreusement un plat à four ovale. Versez les 2 c. à s. de sucre et répartissez-le dans le plat. Séparez les blancs des jaunes. Battez les 10 blancs en neige d’abord à vitesse moyenne. Quand ils commencent à prendre du volume, au bout de 3 min environ, augmentez la vitesse et versez le sucre en poudre en pluie. Battez les blancs jusqu’à ce qu’ils soient épais et brillants. Ils doivent avoir doublé de volume. Juste avant d’arrêter le fouet, ajoutez le sucre vanillé et le sel. Dans un saladier, battez légèrement les jaunes d’œufs. Ajoutez-les délicatement aux blancs. À l’aide d’une spatule ou d’une maryse, incorporez ensuite la farine. Répartissez la confiture d’airelles dans le plat en prenant soin de bien recouvrir le fond. Versez dessus le lait. À l’aide d’une maryse, prélevez 1/3 des œufs en neige en donnant à la masse une forme de dôme (s’aider de la paroi du bol du robot). Déposez le dôme à une extrémité du plat à four. Répétez l’opération en déposant un autre tiers au centre, puis à l’autre bout du plat, de manière à former les trois « pics ». Rectifiez la tenue des pics si besoin et enlevez ce qui pourrait avoir débordé du plat. Déposez le plat sur une plaque de cuisson et enfournez. Laissez cuire environ 9 min. Le « soufflé » doit être bien gonflé et

doré. Surveillez étroitement la cuisson afin d’éviter que les œufs en neige brunissent. Saupoudrez le Salzburger de sucre glace et servez immédiatement. 6. Semifreddo au miel et pollen Marché pour 4 personnes Préparation 30 min Cuisson 5 min Congélation 4 h 255 g de miel d’acacia, 4 c. à s. (60 g) de pollen bio, 250 ml de crème fraîche, 3 jaunes d’œufs, 1 œuf entier, 1 c. à s. de rhum, 60 g de noisettes hachées. Tapissez les ramequins (ou le moule) de film alimentaire. Dans une petite casserole, chauffez à feu moyen 170 g de miel environ 5 min. Le thermomètre doit indiquer une température de 80 °C. Dans le bol du robot, fouettez la crème en chantilly ferme. Transférez la crème fouettée dans un saladier et réservez au réfrigérateur. Nettoyez le bol du robot et déposez-y les jaunes d’œufs et l’œuf entier. Battez les œufs pour bien les mélanger, puis, le batteur sur vitesse moyenne à lente, ajoutez le miel chaud. Continuez de battre jusqu’à ce que le mélange œufs-miel soit tiède au toucher (à température ambiante). Ajoutez le rhum et mélangez. Incorporez délicatement 1/3 de la crème fouettée aux œufs. Quand le mélange est homogène, incorporez le reste de crème à la spatule en ramenant doucement le fond du saladier sur le dessus pour que la crème ne retombe pas. Répartissez les noisettes hachées et mélangez avec précaution. Remplissez les ramequins (ou le moule) et placez-les au congélateur pendant 4 h. Pas assez longtemps pour qu’ils soient freddo, mais assez pour qu’ils soient semi… freddo ! Au moment de servir, démoulez chaque ramequin sur une petite assiette, nappez les semifreddi d’un filet de miel (il en restait 85 g) et parsemez généreusement de grains de pollen. Servez immédiatement.

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ADRESSES

Déjeuner-dîner La Trantsa. Le Chatelard, tél. 06 64 25 38 58 Le Montagnard. Les Places, tél. 04 79 01 08 40 et le-montagnard.com S’inspirer Musée de Saint-Martin-deBelleville. 54, rue du Clocher, tél. 04 79 00 70 75 Sanctuaire Notre-Dame-de-la-vie. D117, st-martin-belleville.com/fr/ sanctuaire-notre-dame-vie Étape N°3 Val Thorens Séjourner Altapura. Rue du Bouchet, 73440 Val Thorens, tél. 04 80 36 80 36 et altapura.fr Fahrenheit Seven. 297, rue de la Lombarde, tél. 04 79 00 04 04 et fahrenheitseven. com Hôtel Marielle. 327, rue du Soleil, tél. 04 58 24 00 80 et hotelmarielle.com Déjeuner-dîner Chez Pépé Nicolas. D117, tél. 06 09 45 28 35 et chezpepenicolas.com Rapporter Alpen Art. Place Caron, tél. 04 79 07 45 64 La Belle en Cuisse. Rue de Caron, immeuble l’Arcelle 1, tél. 04 79 00 04 30 et labelle-en-cuisse.com Agence RévolutionR. revolutionr.com Office de tourisme de Méribel. meribel.net Office de tourisme de Saint-Martin-deBelleville. st-martin-belleville. com Office de tourisme de Val Thorens. valthorens.com Agence Public Relations. alexandrapr. com Effervescence Page 128 Benoît Lahaye. lahaye.benoit@ orange.fr Bollinger. champagne-bollinger.com Castelnau. champagne-castelnau.fr Charles Heidsieck. charlesheidsieck.com Christian Gosset. contact@ champagne-christian-gosset.com De Sousa. champagnedesousa. com Deutz. champagne-deutz. com Drappier. champagnedrappier.com Eric Rodez. champagne-rodez.fr Fleur y. champagne-fleury.fr Franck Bonville. champagne-franckbonville.com Franck Pascal. deschampagnespourlavie.com Gosset. champagne-gosset.com Gremillet. champagne-gremillet. fr Henriot. champagne-henriot.

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com Jacquart. champagnejacquart.com Joseph Perrier. josephperrier.com Krug. krug. com Lanson. lanson.com Larmandier-Bernier. larmandier. fr Laurent Lequart. champagne-laurent-lequart.fr Laurent Perrier. laurent-perrier.com Lombard. champagne-lombard. com Louis Roederer. louisroederer.com Mouzon Leroux. champagne-mouzon-leroux.com Mumm. mumm.com Nicolas Feuillatte. nicolas-feuillatte.com Palmer & Co. champagnepalmer.fr Pascal Doquet. champagne-doquet.com Perrier-Jouët. perrier-jouet.com Philippe Lancelot.philippelancelot.com Philipponnat. philipponnat. com Piper Heidsieck. piperheidsieck.com Pommery. champagnepommery.com Ruinart. ruinart.com Taittinger. taittinger. com Thiénot. thienot.com Veuve Clicquot. veuveclicquot.com Vranken Pommery. vrankenpommery.com Cuisines d’altitude Page 144 &SHUFL. andshufl.com Arclinea. arclinea.com Bulthaup. bulthaup.com Cesar. cesar.it Dada. dada-kitchens. com Ernestomeda. ernestomeda.com Leicht. leicht.de/fr/ Modulnova. modulnova.com RBC Mobilier. rbcmobilier.com Silvera. silvera.fr Superfront. superfront.com Électro créatif Page 156 Gaggenau. gaggenau.com Miele. miele.fr Samsung. samsung.com/fr/ Smeg. smeg.fr Siemens. siemens-home.bshgroup.com/fr/ Sub-Zero. subzero-wolf.fr et tél. 04 93 99 98 88 V-Zug. vzug.com Wolf. subzero-wolf.fr et tél. 04 93 99 98 88 Réchauffer l’hiver Page 162 Antrax IT. antrax.it Atlantic. atlantic.fr Focus. focus-creation. com Godin. godin.fr Invicta. invicta.fr Jøtul. jotul.fr La Nordica Extraflame. lanordica-extraflame.com Palazzetti. palazzetti.fr Radiateur Plus. radiateurplus.com Stûv. stuv. com Thermor. thermor.fr Tubes Radiatori. tubesradiatori.com

Fondé en 1994 par Élisabeth Lefebvre Société Éditrice Côté Maison, SAS au capital de 10 000 euros Siège social 9, rue de Clichy, 75009 Paris. RCS 831 991 633 Paris. Président-directeur de la publication François Dieulesaint Principal actionnaire FDL Holding Rédaction Directrice de la rédaction Martine Duteil. Tél. 01 70 19 33 64. mduteil@cotemaison.fr Rédactrice en chef Sonia Lazzari. Tél. 01 70 19 33 72. slazzari@cotemaison.fr Rédactrice graphiste Louba Bilo-Hotzky. Tél. 0170193383. lbilo-hotzky@cotemaison.fr Secrétaires de rédaction Élise Cotineau, Jean-Emmanuel Richomme Ont collaboré à ce numéro Agnès Benoit, Philippe Bidalon, Béatrice Brasseur, Laurence de Calan, Martina Hunglinger, Anne-Laure Murier et Julie Rebeyrol Photographes et illustrateurs Christophe Dugied, Mads Mogensen, Marie-Pierre Morel, Monica Spezia © Adagp, Paris 2021, pour les œuvres de ses membres. Site internet www.cotemaison.fr Rédactrice en chef du site Côté Maison Émilie Cointe Tél. 0170193366. ecointe@cotemaison.fr

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