ARCHITECTURAL DIGEST
LES PLUS BELLES MAISONS DU MONDE NOVEMBRE/DÉCEMBRE 2021 FRANCE Nº 169
L 13345 - 169 - F: 5,50 € - RD
TOUT CE QUI NOUS LIE ET NOUS ANIME… UN NOUVEAU REGARD SUR LA DÉCORATION
IN PIRATION
DANS LES ABRUZZES, EN NORMANDIE, À BERLIN, MINORQUE OU LOS ANGELES… 8 MAISONS DE RÊVE AUTOUR DU MONDE
Bubble 2. Canapé 3-4 places arrondi, design Sacha Lakic. Habillé de tissu Orsetto Flex (33 % viscose, 29 % acrylique, 15 % laine, 8 % coton, 7 % polyester, 6 % lin, 1% polyamide, 1% élasthanne). Entièrement capitonné. Assise et dossier mousse HR bi-densité 35-22 kg/m3. Structure sapin massif, multiplis de pin et panneaux de particules. Suspension sangles élastiques HR. L. 248 x H. 80 x P. 132 cm. * Prix TTC maximum conseillé valable jusqu’au 31/12/2021 en France métropolitaine, hors livraison (tarifs affichés en magasin). Existe dans d’autres dimensions. Coussins déco en option. Fauteuil Astréa, tissu Douceur, design Sacha Lakic. Tables basses Rocket, design Nathanaël Désormeaux & Damien Carrette. Fabrication européenne. Tapis Sun Tropic, design Nany Cabrol.
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French : français
Photos : Flavien Carlod, Baptiste Le Quiniou, non contractuelles. TASCHEN.
4 190 € * au lieu de 4 990 € (dont 13,50 € d’éco-participation)
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AD 169
Photo René Fietzek
L’édito
Ensemble ’il est une chose qui depuis toujours nous unit chez AD, par-delà les pays, les frontières et les fuseaux horaires, c’est notre inextinguible curiosité pour la culture et l’art sous toutes ses formes. Cette exploration perpétuelle du design, de l’architecture, des combinaisons réussies de matériaux dans les bonnes proportions, en accord avec l’esprit du temps, le tout animé par un même esprit de découverte : c’est bien là ce qui nous incite tous, chez AD, à pousser les portes des maisons du monde, et ce, depuis plus d’un siècle – la première édition américaine de notre magazine date de 1920 ! Voici donc ce qui nous fait vibrer, surtout en ces temps marqués par des changements drastiques qui n’épargnent pas notre travail. Dans cette perspective, il est d’autant plus passionnant de persévérer dans ce désir de découverte et, pour la première fois dans l’histoire d’AD, de le faire au sein d’une équipe qui se développe par-delà les frontières nationales et culturelles, nous encourageant donc à œuvrer ensemble.
Le journaliste et dramaturge autrichien Egon Friedell (1878-1938) a écrit : « La culture est une mine à problèmes, et une époque est d’autant plus éclairée qu’elle soulève des énigmes. » Je trouve que cette phrase résume bien notre monde, dans lequel il reste malgré tout une place infinie pour la diversité et la multiplicité des voix, et avec elles autant d’énigmes culturelles qui refusent de se résoudre par des réponses trop simples. Ces voix peuvent encore nous surprendre, nous lancer des défis ou nous enchanter, même après des millénaires d’histoire culturelle. Chez AD, notre regard s’est toujours porté sur l’expression très individuelle de la créativité dans un pays, une ville, un appartement, à partir du seul geste artistique. Tout commence par un lieu concret, chez une personne particulière, puis finit par rayonner dans le monde en entier, et rien ne changera à cet égard, bien au contraire. Je me réjouis de pouvoir encore affiner cette vision en présentant dans les pages qui suivent de nombreux esprits créatifs venus d’Europe. Je les remercie tout particulièrement, ainsi que toutes les personnes à l’origine de ce numéro d’AD. Together, zusammen, insieme, conjunto, ensemble : tel est le maître-mot de notre mission.
Oliver Jahn
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E SPRI T IN T ERN AT ION AL, S T Y L E I TA L I E N DES LIGNES PURES, DES DÉTAILS COUTURE ET UNE INSPIRATION MID-CENTURY CARACTÉRISENT L A COLLECTION 2021 DE MINOTTI, SIGNÉE PAR UNE ÉQUIPE DE DESIGNERS COSMOPOLITES. Ce sont l’harmonie et l’équilibre qui caractérisent la Collection 2021 de Minotti, conçue par des designers internationaux d’horizons culturels différents, avec pour fil conducteur une nouvelle élégance alliant excellence et qualité des finitions, matériaux raffinés et lignes épurées. Le tout coordonné par l’architecte milanais Rodolfo Dordoni en collaboration avec Minotti Studio, on y retrouve des signatures d’envergure telle que le cabinet italo-danois GamFratesi, le japonais Nendo, ou encore Marcio Kogan/studio mk27 du Brésil et Dordoni lui-même. Des éléments d’ameublement qui la composent se dégagent des intérieurs à l’attrait international, d’une élégance sobre exprimée tant par le savoir-faire tout italien pour les détails de construction, que pour la maroquinerie de grand artisanat ou encore pour le choix de revêtements exclusifs et d’inspiration, clairement, haute couture. C’est un design inspiré du passé, qui se tourne vers le futur, conçu pour perdurer et destiné à devenir un nouveau grand classique.
Le séjour met en scène une configuration en « L » du système Roger de Rodolfo Dordoni, composé des éléments Roger Suite et Roger Spring Sofà. Il a été créé à partir de l’idée d’un design ouvert, à composer au gré de l’imagination en combinant dossiers hauts ou bas, accoudoirs de différents types, ainsi que des éléments d’appoint et de rangement en palissandre Santos teinté Dark Brown. Au centre, petite table Superquadra de Marcio Kogan / studio mk27.
2021 COLLECTION
Parmi les grands protagonistes de la Collection 2021, le super système de sièges Roger de Rodolfo Dordoni. Extrêmement multiforme pour mieux répondre à tous les usages et à tous les besoins d’agencement tout en restant hautement éclectique dans la mesure où il parvient à séduire des publics hétérogènes. Il se décline dans un grand nombre de versions permettant une conception sans limites. Il a été développé en collaboration avec Minotti, dont l’empreinte se retrouve dans la douceur des volumes, dans les solutions d’ébénisterie raffinées des compartiments de rangement et d’appoint, dans la confection des revêtements avec de longues coutures horizontales qui s’inspirent encore une fois de la haute couture.
En haut, une configuration en « L » avec chaise-longue du système Roger de Rodolfo Dordoni, qui mêle des éléments de Roger Spring et de Roger Suite ; au centre, la petite table Keel avec plateau laqué brillant Glace et, à droite, le fauteuil Belt, tous deux de Dordoni. Au-dessus, deux détails de l’élément de rangement Case qui caractérise le système Roger : à gauche, en saillie sur l’arrière, laqué brillant de couleur Moka et, à droite, au bout à côté de l’assise, laqué brillant Glace.
2021 COLLECTION
À droite, une vue en plan de la configuration back to back du Roger Spring Sofà de Rodolfo Dordoni. En bas, elle est la protagoniste au centre du living et se caractérise par un seul dossier de forme trapézoïdale qui permet de créer deux situations bien distinctes dans le même espace. À gauche, un espace de détente devant la cheminée avec le fauteuil Lido conçu comme un nid en forme de panier par GamFratesi ; à droite, un espace home-cinéma aménagé avec le fauteuil Belt de Rodolfo Dordoni et, au centre, la petite table Superquadra de Marcio Kogan / studio mk27.
La Collection 2021 présente également deux familles de meubles, Brasilia et Superquadra de l’architecte brésilien Marcio Kogan / studio mk27, qui sont extrêmement innovantes dans leur réinterprétation des formes du passé et se caractérisent par l’utilisation du palissandre Santos teinté Dark Brown. Leur apparente simplicité se traduit par une beauté épurée qui cache la complexité de leur conception. Ils affirment un style précis, minimaliste, contemporain et d’une grande élégance, qui trouve ses racines dans le modernisme brésilien. Minotti a su accueillir les exigences stylistiques de Marcio Kogan et les harmoniser avec le design de la Collection 2021, offrant ainsi une nouvelle interprétation du style identitaire de la marque. Brasilia va du séjour, avec une série de sièges enveloppés dans une structure carrée en bois, à la zone de couchage, avec un lit à la personnalité bien marquée. Éthéré et surélevé par rapport au sol, le lit Brasilia se distingue par une grande tête réalisée en bois qui entoure la partie rembourrée du lit. La série Superquadra a une empreinte architecturale claire, définie par une volumétrie élancée, épurée et qui exprime à elle seule, l’essence même du graphisme que l’on retrouve tant les éléments de rangement que dans les tables basses ou encore les consoles de la série du même nom. Le choix et la juxtaposition de matériaux divers et contrastés confèrent à cette expression.
En haut, une atmosphère chaleureuse se dégage du living qui accueille le canapé et le fauteuil Brasilia signés Marcio Kogan / studio mk27 ; au centre, la petite table Superquadra avec plateau en marbre Calacatta et la banquette Superquadra, tous deux de Marcio Kogan / studio mk27. À gauche, le coin repas avec la table et l’élément de rangement Superquadra de Marcio Kogan / studio mk27 et les fauteuils dining Lido de GamFratesi. À droite, la zone de couchage avec le lit Brasilia et la banquette Superquadra de Marcio Kogan / studio mk27 ; à côté, le fauteuil Lido avec base « X » de GamFratesi.
2021 COLLECTION
La Collection 2021 réaffirme ce principe de transversalité entre in et out qui distingue les conceptions de mobilier Minotti, créant un passage fluide entre les espaces indoor et outdoor. Citons en exemple les fauteuils Torii Nest Outdoor, la version extérieure des sièges conçus par Nendo en 2020 et accueillis avec grand succès au niveau international. La famille Lido Cord Outdoor, du cabinet GamFratesi, composée d’un canapé à la forme organique particulière, de petits et grand fauteuils, exprime, elle aussi, parfaitement la capacité de Minotti à interpréter un même design pour différents espaces. Après avoir longtemps décliné, quasi exclusivement, le bois, pour la première fois, la société présente, avec Patio, un système de sièges mêlant les matières de manière inattendue : aluminium, acier, bois, pierre Basaltine et corde. Dessiné par GamFratesi, il offre une grande versatilité de compositions et est conçu comme une mosaïque dynamique, formée de tesselles géométriques. Pouvant être combiné à l’envi, il est reconfigurable en fonction de l’espace. Les meubles de la Collection Outdoor 2021 mettent en valeur les espaces en plein air avec la même élégance désinvolte que celle qui caractérise les intérieurs. Conçus dans des matériaux spécifiques et mis en valeur par des revêtements issus de la collection textile exclusive, ils expriment un concept de partage et de convivialité pour un habitat en harmonie avec la nature.
2021 COLLECTION
Ces pages présentent trois décors différents de la 2021 Outdoor Collection, mettant en vedette le système de sièges Patio de GamFratesi. À droite, en dialogue avec les fauteuils Torii Nest Outdoor de Nendo, avec une structure en bois sur laquelle repose le dossier en corde tressée, avec un dessin qui rappelle la paille de Vienne, en version macro. En bas, l’espace en plein air se caractérise par une composition agencée dans un souci de convivialité. À la page ci-contre, le canapé Patio est associé aux fauteuils et repose-pieds Lido Cord Outdoor, tous conçus par GamFratesi.
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Gregory XL canapé modulaire Antonio Citterio Design Made in Italy flexform.it
Agent pour la France Philippe Congost Agence: + 33 (0)3 81 40 36 00 flexform@ppcmsarl.fr
AD 169
Le sommaire
52
Photos Nathalie Krag, La Chance ; Alexandre tabaste
78
62 p. 21
Édito
p. 44
Ils ont participé à ce numéro
Photographes, stylistes, journalistes… si ce numéro est beau, c’est aussi grâce à eux.
L’univers AD p. 52
p. 62
p. 78
Sommaire
Nos 10 envies du moment
p. 80
Le meilleur du design
p. 82
Déjeuner à l’Hôtel de la Marine, fêter les 20 ans de la Piscine de Roubaix, suivre la galerie Sinople à l’Hôtel de Retz, dormir au Château Voltaire… Salon du meuble de Milan, Paris Design Week, London Design Festival… notre sélection des moments forts et des plus belles audaces de designers.
Hannes Peer x La Chance
Le designer ouvre les portes de son atelier milanais et présente ses projets sculpturaux pour l’éditeur La Chance, où le marbre tient une place d’honneur.
p. 84
Le boudoir 2.0
À travers l’installation Ornate et des pièces inédites présentées à la galerie Nilufar, la designeuse Bethan Laura Wood veut exprimer l’essence même du féminin.
Distiller la nostalgie
Le designer Filippo Carandini crée un mobilier inspiré où les lignes et les angles ont le beau rôle.
Les nouveaux visages de la céramique
Ils sont espagnol, italienne, marocain, calabrais…
p. 86
p. 88
p. 90
Le musée Bitossi
Pour fêter ses 100 ans, l’entreprise de création de céramiques inaugure l’Archivio Museo Bitossi à son siège de Toscane.
Créations hybrides
Louis Vuitton présente la 3e édition de sa collection Artycapucines réalisée avec deux artistes.
Cartier au MAD Paris
L’exposition montre l’intérêt du joaillier pour l’art islamique dans sa conception de bijoux et objets précieux du début du xxe siècle à nos jours.
31
AD 169
Le sommaire
128
138
p. 94
Une rénovation comme un hommage
p. 116
En Corse, l’architecte Amelia Tavella redonne vie au Couvent Saint-François. Entre audace et respect du passé.
p. 96
Les maisons Jaoul de Le Corbusier
En 1953, l’architecte réalisait à Neuilly-sur-Seine des maisons de brique et de béton, dans un langage stylistique éloigné du sien.
p. 106
p. 110
Une vision partagée
Au Paradis Pietrasanta, le chef Alain Cirelli peaufine sa version du jardin d’éden, entre palazzo, oliveraie et ferme biologique.
Le style AD
Textures, couleurs et matériaux conversent avec une noblesse rare dans l’hôtel parisien entièrement revu par l’architecte parisienne.
32
p. 138
p. 148
À Berlin, Venise, New York… 8 maisons de rêve autour du monde p. 120
Dans le cadre du Programme Rolex de mentorat artistique, les architectes Mariam Kamara et Sir David Adjaye ont planifié un centre culturel au Niger.
Au Saint James, Laura Gonzalez reine de la déco
Un hôtel Mid-Century en Toscane
p. 128
Sous les toits
Dans un ancien centre hospitalier du quartier de Mitte, à Berlin, l’architecte d’intérieur Gisbert Pöppler a réinventé un appartement empreint du charme des années 1960, ouvert à la modernité et inondé de lumière.
Un écrin lumineux
La décoratrice Stéphanie Coutas vient d’investir un vaste appartement sur l’esplanade des Invalides, un lieu luxueux et lumineux, à son image.
p. 154
p. 162
Un paradis insulaire
L’architecte argentin Luis Laplace a fait d’une construction vernaculaire au patrimoine artisanal, son refuge minorquin.
Cocooning de haut vol
Avec l’aide de l’architecte Giancarlo Valle, la mannequin Martha Hunt a apporté à son intérieur quelques notes de confort et de belles pièces d’artisanat.
Refuge paisible
Vivre au vert, c’est ce qui a poussé l’architecte d’intérieur Christophe Delcourt à investir un domaine normand niché dans un grand parc arboré.
Éloge de la couleur
Dans une bâtisse italienne du xviiie siècle, le lien entre le passé et le présent s’exprime, pour l’architecte Lúcio Rosato, à travers l’art, le design et des coloris forts.
Photos Nicolas Mathéus ; Alexis Armanet ; Daniel Schäfer
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Le sommaire
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ARCHITECTURAL DIGEST
LES PLUS BELLES MA SONS DU MONDE NOVEMBRE/DÉCEMBRE 2021 FRANCE Nº 169
ENSEMBLE
TOUT CE QUI NOUS LIE ET NOUS AN ME UN NOUVEAU REGARD SUR LA DÉCORAT ON
Le guide AD p. 172
p. 178
Sur la route de la soie
Dans le quartier de Cannaregio, un appartement sis dans un palais gothique raconte les récits de voyage en Orient qui ont façonné sa restauration par l’architecte Elisabeth Regnault de la Mothe.
Au ranch de Kirsten
En collaboration avec la décoratrice Jane Hallworth, l’actrice américano-allemande Kirsten Dunst s’est aménagé une maison à la frontière de la country et du rock’n roll.
34
Des cuisines dans le goût du moment p. 190
Accords de styles
Jouant les associations douces ou les contrastes assumés, 5 cuisines assorties à une sélection d’électroménager et de beaux accessoires.
p. 202 Dans sa bulle
C’est une grande maison blanche sur plusieurs niveaux, près d’une plage tropicale, dessinée par l’illustrateur Pierre Brissaud en 1937 pour la couverture de janvier de House & Garden.
INSPIRATION
DANS LES ABRUZZES EN NORMANDIE À BERL N M NORQUE OU LOS ANGELES 8 MA SONS DE RÊVE AUTOUR DU MONDE
N° 169 — NOVEMBRE / DÉCEMBRE 2021 EN COUVERTURE, la maison de l’architecte Luis Laplace à Minorque, photographiée par Daniel Schäfer.
On poursuivra conformément aux lois la reproduction ou la contrefaçon des modèles, dessins et textes publiés dans la publicité et la rédaction d’AD®© 2021. Les Publications CONDÉ NAST S.A.S Tous droits réservés. La rédaction décline toute responsabilité pour tous les documents, quel qu’en soit le support, qui lui seraient spontanément confiés. Ces derniers doivent être joints à une enveloppe de réexpédition prépayée. Droits réservés ADAGP pour les œuvres de ses membres. Ce numéro comporte 1 catalogue Tectona sur la diffusion abonnés France, 1 encart abonnement jeté sur la diffusion France, 1 encart abonnement jeté sur la diffusion Suisse. Le papier utilisé pour ce magazine est recyclable et renouvelable. Il a été produit avec du bois en provenance de forêts gérées durablement et dont la pâte a été blanchie sans chlore. Les usines sont certifiées par des tierces parties indépendantes selon les normes ISO 9001, Assurance Qualité, et ISO 14001, Environnement.
Photos Andrea Ferari ; Laure Joliet
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TECHNOLOGIE
DYNAMIC
BLACKBEE REPAIR
NUMÉRO 169 – NOVEMBRE / DÉCEMBRE 2021
DIRECTION Présidente et directrice de la publication Natalia Gamero del Castillo Assistante de direction Viviane Amans Directrice des solutions business Delphine Royant – 60 74 Directrice de création éditoriale digitale Sarah Herz Directrice financière Isabelle Léger Directrice de la communication Bernie Torres Directrice des ressources humaines Christel Lafont Directeur de la production et de la distribution Francis Dufour
PUBLICITÉ ET SOLUTIONS DE COMMUNICATION
ARCHITECTURAL DIGEST MAGAZINE Deputy Global Editorial Director Oliver Jahn Head of Editorial Content Marina Hemonet Assistante de la rédaction et du service photo Sophia Bizounkad – 61 72
CRÉATION ARTISTIQUE Art Director Europe Inka Baron Graphiste Mélanie Peretti
RÉDACTION Rédacteur Cédric Saint André Perrin Writer Nicolas Milon Editorial assistant Fanny Guénon des Mesnards
PÔLE TRADUCTION
Éditrice Frédérique Goddet – 61 04
Senior Adaptation Editor Étienne Menu
Équipe commerciale Karima Keriche – 61 02 Philippine Renaud – 68 82
Adaptation Editor Chantal Bloom
Directrice commerciale Condé Nast France Murielle Mucha – 60 76 Directrice de la stratégie digitale Victoria Bravo Directrice des opérations spéciales et sociales Marine Guigon Cheffe de projets événements, partenariats et promotion Laura Périgord – 68 28 Rendez-vous Virginie Constans-Gavarry – 09 53 30 53 30 nathlindab@gmail.com Marché de l’art Corinne Chauvet – 01 48 01 86 88 c.chauvet@heliumpublicite.fr Italie Claudia Micheloni – +39 (34) 27303513 michelonic@gmail.com Paola Zuffi – +39 (02) 25060604 paola.zuffi@zeta-media.it Espagne, Portugal, Suisse Laurent Bouaziz – 01 44 62 70 38 lbouaziz@llbcom.com Grande-Bretagne, Allemagne, Belgique Agnes Wanat, AdWest Media Ltd. – +44 (20) 87 496 176 agnes@adwestmedia.eu
Ont collaboré à ce numéro Caroline Appert, Alexis Armanet, Ramona Elena Balaban, Helenio Barbetta, Fiona Bornhöft, Elena Dallorso, Sarah de Beaumont, DePasquale + Maffini, Oscar Duboÿ, Sally Fuls, Marta Galli, Dorcia Kelley, Stephen Kent Johnson, Colin King, Andreas Kühnlein, Laure Joliet, Lyse Leroy, Aurore Lameyre, Hannah Martin, Nicolas Mathéus, Ruben Modigliani, Laurence Mouillefarine, Alessandra Pellegrino, Valerie Präkelt, Robert Rieger, Leonie Rolinck, Mayer Rus, Matthieu Salvaing, Erika Schäfer, Daniel Schäfer, Maite Sebastia, Christian Simenc, Federica Tattoli
DIGITAL Head of Editorial Content Marina Hemonet Editorial assistant Fanny Guénon des Mesnards Collaborations Caroline Appert, Camille Corolleur, Laurence Mouillefarine
EXPOSITIONS Commissaire Cédric Saint André Perrin Coordinatrice Pauline Séry Contrats et partenariats Frédérique Goddet
LES PLUS BELLES MAISONS DU MONDE
PÔLE IMAGE Directrice Caroline Berton – 61 45 Documentaliste et gestionnaire du patrimoine photos de Condé Nast Laure Fournis – 68 47
MARKETING CLIENTS Directrice Dominique Dirand – 61 61
PRODUCTION ET DISTRIBUTION Cheffe de fabrication Sabine France – 60 96 Assistante de fabrication Blandine Oger – 60 42 Export Anne Claisse – 68 87 Directeur adjoint des ventes Fabien Miont – 60 68
LES PUBLICATIONS CONDÉ NAST S.A.S. Présidente et directrice de la publication Natalia Gamero del Castillo Société par Actions Simplifiée au capital de 10 376 000 € SIREN 562 077 206 RCS Paris
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NUMÉRO 169 – NOVEMBRE / DÉCEMBRE
ARCHITECTURAL DIGEST
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AD 169
Maite Sebastia
Inka Baron
Sally Fuls
Alessandra Pellegrino
Cette année, le prix du meilleur architecte à la compétition Premios AD organisée par AD Espagne a été remporté par Luis Laplace. « Comment mieux fêter l’événement qu’en visitant sa maison de Minorque ? », s’est demandé la journaliste Maite Sebastia, aujourd’hui Head of Editorial Content (responsable du contenu éditorial) d’AD Espagne. Lors de sa visite, celle-ci a été particulièrement impressionnée par la passion développée par l’Argentin pour la renouveau de l’artisanat minorquin « et ses traditions populaires qui confèrent à sa propriété cette atmoshère si tranquille ».
« Une traversée sauvage à travers de beaux paysages. » C’est ainsi qu’Inka Baron décrit la préparation de ce numéro d’AD avec les quatre rédactions d’Europe. « Il s’agissait de créer un terrain d’entente tout en préservant les identités respectives. » En tant qu’Art Director Europe (directrice artistique Europe), elle a comparé avec ses équipes les mises en pages des éditions italienne, espagnole, française et allemande ; dotée d’un filtre visuel qui lui est propre, elle les a retissées pour en faire un best of d’AD. Grâce à une vision claire (et une grande aptitude à gérer le stress), elle les a fusionnées comme si elles provenaient d’une seule source.
En visitant l’appartement sous les combles agencé par l’architecte berlinois Gisbert Pöppler présenté dans ce numéro, elle l’a trouvé « incroyablement lisse ! Lui et son équipe se sont complètement réinventés ». Ce qui s’est également appliqué à Sally Fulls quand elle est devenue Head of Editorial Content d’AD Allemagne et à sa propre équipe : « C’est le premier AD entièrement réalisé sur une base européenne. Les conférences éditoriales se déroulent désormais entre Milan, Paris, Madrid et Munich. C’est incroyable, cette façon dont les meilleurs sujets fusent de partout, et encore, sous la pression du temps ! »
Perpétuellement connectée, elle est en quête de beauté dans tous les domaines. « La faute en revient peut-être à Rome, la ville-musée en plein air où je suis née. Aujourd’hui, je vis à Milan. J’observe, je tweete, j’instagrame, j’écris sur les maisons des autres… » Pour ce numéro, elle a visité la maison de l’architecte Lúcio Rosato, à Lanciano. « Un lieu où les murs respirent, où les œuvres d’art racontent des histoires, où les anges peints sur les fresques observent les visiteurs en silence. Dans certaines pièces, le blanc est le royaume des possibles, où tout reste ouvert, où “préserver” signifie suivre le flux de la vie. Car le changement, comme chaque renaissance, est un concentré de bonheur. Comme ce numéro d’AD. »
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Photos Sergio Martinez ; Ösel; Cosimo Buccolieri
Les contributeurs
ILE DE FRANCE: 75008 PARIS MODULNOVA Paris Tél. +33 01 88337388 - 75006 PARIS Wagner Interior Design Tél. +33 01 43291817 - 78100 SAINT GERMAIN EN LAYE Theoreme Tél. +33 01 39730621 20167 AJACCIO (AFA) Cucina Vostra Tél. +33 06 03466449 - 56400 AURAY Tanguy Design Tél. +33 02 97562853 - 06310 BEAULIEU-SUR-MER Authentic Design Tél. +33 04 93799820 73230 CHAMBERY (SAINT-ALBAN-LEYSSE) Le Showroom Tél. +33 06 63030951 - 53000 LAVAL Campo Tèl. +33 02 43686584 - 69800 LYON (SAINT PRIEST) B Design Cuisine +33 06 80271914 34070 MONTPELLIER Portovenere Tél. +33 04 67653820 - 51100 REIMS Cuisinium Tél. +33 03 26461482 - 3300 SALON DE PROVENCE (PELISSANNE) Martine Espi Tél. +33 04 90550010 83190 TOULON (OLLIOULES) Tél. La Suite +33 04 94890646 Agences France: Rhone Alpes - Sud France Tél. +33 06 62572030 - Ile de France - Nord France Tél. +33 06 76268754
AD 169
Photos Dorothea Bethke ; DR
Les contributeurs
Marina Hemonet
Andreas Kühnlein
Elena Dallorso
Elle aime courir les expositions à Paris et ailleurs, voyager dans le monde, aller à la rencontre des gens, se nourrir sans cesse de la beauté qui nous entoure. « Arrivée chez AD il y a sept ans, j’y ai trouvé un condensé de tout cela. » Lorsqu’elle n’est pas en ville, la Head of Editorial Content d’AD France choisit la nature pour se ressourcer, le bois à deux pas de chez elle ou les falaises de Normandie, la région où l’architecte d’intérieur Christophe Delcourt a restauré une maison au cœur d’un vaste domaine arboré. « Tout a été repensé pour devenir le refuge idéal. Cette recherche d’idéal, c’est aussi ce qui nous a tous portés pour la réalisation de ce nouveau numéro. »
Andreas Kühnlein doit posséder en secret une machine à étirer le temps : ses journées durent au moins 28 heures ! Il n’y a pas d’autre façon d’expliquer comment le nouveau Digital Director Europe (ad-magazin.de) gère toutes ses activités. Déployer la stratégie en ligne, accepter (et écrire !) des articles, une présentation par-ci, une rencontre par-là. En plus de tous les tracas quotidiens, le site web de toutes les éditions d’AD est désormais passé à un nouveau système et a revu son look. La stratégie d’Andreas Kühnlein ? « Envisager AD d’une tout autre façon, avec un regard neuf ! »
Née face à la mer, élevée à l’ombre du Colisée, Elena Dallorso vit à Milan et rêve d’avoir, tôt ou tard, une maison à Venise. Elle écrit sur la culture, la société, les voyages et l’art pour les plus grands journaux italiens, et depuis six ans sur le design et l’architecture pour AD. « En interviewant l’architecte Elisabeth Regnault de la Mothe sur le palazzo gothique qu’elle a rénové à Venise, j’ai imaginé ce qui se serait passé si le dessin au fusain laissé sur un mur était vraiment de Dürer. Car ce qui est le plus précieux dans une maison, ce sont les histoires qu’elle contient. Passionnée par les relations humaines et la cuisine, j’ai réuni ces deux ingrédients pas forcément sans lien et publié deux romans. »
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AD 169
Photo Armel Hostiou
Les contributeurs
DePasquale +Maffini
Alexis Armanet
Oscar Duboÿ
Helenio Barbetta
Élevé dans l’État de New York, Michael DePasquale étudie la photographie à Londres et obtient son diplôme au Brooks Institute of Photography à Santa Barbara. Diplômée en sciences politiques, Martina Maffini vit à Paris, Buenos Aires et New York, où elle rencontre Michael en 2011. Depuis, ils partagent travail et aventure entre Paris et Milan, travaillant pour AD Italia, Openhouse Magazine, Elle Decor Italia, M, le magazine du Monde… Ils ont shooté pour AD les maisons Jaoul de Le Corbusier : « C’était une vraie découverte que ces détails, sans parler du mobilier fixe, des armoires, de la cuisine, des deux cheminées… tout était passionnant. »
Son premier appareil photo en main, il part à 14 ans découvrir le Burkina Faso, puis, en marge de ses études de cinéma, débute comme pigiste pour France-Soir. Aujourd’hui, on peut voir ses images dans les pages des publications Condé Nast et de M, Le magazine du Monde. Il signe dans ce numéro les images de la maison en Normandie de Christophe Delcourt. « C’est immense, les arbres doivent être tricentenaires… L’intérieur est à la fois dans la lignée du travail de Christophe et en lien avec l’endroit, qu’il s’est complètement approprié. Ses pièces sont intégrées dans un espace pensé par lui, tout est harmonieux de A à Z, comme un aboutissement de son travail… »
Après des études de cinéma, c’est vers la presse que s’est orienté Oscar Duboÿ. Aujourd’hui, il partage sa plume entre La Gazette Drouot et AD. Pour ce numéro, il nous raconte le domaine normand que l’architecte d’intérieur Christophe Delcourt et l’éditeur de Collection Particulière Jérôme Aumont ont commencé à investir, en s’attaquant d’abord à la maison d’amis. « Le parti pris de conserver un aspect brut à l’intérieur qui, avec les bardages en bois, ressemble presque à un chalet, est intéressant, ça donne un ton, un esprit à la maison, tout comme la très belle hauteur sous plafond. »
Né dans les Abruzzes, Helenio Barbetta part étudier la photographie à l’école Riccardo Bauer, à Milan. Diplômé en 2006, il se concentre sur la décoration, le voyage et le portrait. Il publie dans Vogue, AD… et collabore à des ouvrages d’architecture d’intérieur ou de portrait. Pour ce numéro, il a photographié la maison de famille de galeristes, poètes et architectes dans un immeuble fin xviiie du centre historique de Lanciano, dans les Abruzzes. « J’ai adoré la belle lumière et les couleurs qui m’ont accompagné au cours de ce reportage, elles racontent des géométries rigoureuses et heureuses. »
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Photos Andrea Garzotto ; Matthieu Salvaing ; François Halard ; Depasquale+Maffini
L’univers AD
LES NOUVEAUTÉS ET TENDANCES DU MOMENT
Les meubles en métal de Yann Le Coadic, le Saint James revu par Laura Gonzalez, le Château Voltaire des Festen, les maisons Jaoul de Le Corbusier…
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Le top 10
Nos 10 envies du moment
Fanny Guénon des Mesnards, Marina Hemonet, Laurence Mouillefarine, Cédric Saint André Perrin PAR
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Partir à la campagne
Photos Matthieu Salvaing ; Alexandre Guirkinger
Elle a un joli nom, un prénom qui claque. Si Cordelia de Castellane a fait ses débuts dans la mode enfantine, à travers sa propre ligne CdeC et Baby Dior dont elle est directrice artistique, c’est dans le domaine de la décoration qu’elle prend aujourd’hui une ampleur nouvelle. Non contente de dessiner les collections Dior Maison depuis 2017, elle vient de livrer un décor à grand spectacle, cadre du Café Lapérouse à l’Hôtel de la Marine, place de la Concorde. On lui doit également un livre dédié à son art de vivre, Ma maison de campagne. L’ouvrage, documenté d’un reportage du photographe Matthieu Salvaing, décrypte jolies idées déco, conseils en jardinages, tables dressées et recettes de cuisine. L’expression contemporaine d’un éternel romantique. C.S.A.P.
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Ma maison de campagne, de Cordelia de Castellane, photos Matthieu Salvaing, Rizzoli New York, 240 pages.
Célébrer 10 ans de gastronomie Le 26 avril 2011, le restaurant Septime ouvrait ses portes rue de Charonne. Dix ans et une étoile Michelin plus tard, les restaurateurs Bertrand Grébaut et Théophile Pourriat sortent leur premier livre chez Phaidon, une bible de 300 pages qui célèbre les recettes du duo et leurs ouvertures successives, du cœur de Paris à la région du Perche. Chou à la crème infusée à la flouve, tartelette au sirop d’érable, noix de Saint-Jacques de plongée à la vinaigrette au miso de riz rouge et noisettes fraîches… L’occasion de fêter plus que jamais le sacre de l’épure dans l’assiette. F.G.M. Septime, La Cave, Clamato, D’une île, de Bertrand Grébaut et Théophile Pourriat, avec Benoît Cohen, Phaidon, 304 pages.
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Photo François Halard
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Dormir au château « Château Voltaire exprime parfaitement notre idée de ce qu’est le luxe aujourd’hui », confie le tandem d’architectes Festen qui signe le décor du dernier projet hôtelier de l’homme d’affaires Thierry Gillier. Au fil de ses 33 chambres, de la Brasserie Emil et du bar à cocktails feutré La Coquille d’Or, l’espace livre un fantasme de l’élégance parisienne, tout de matériaux nobles et d’artisanat d’art, entre ébénisterie précieuse, marbre sombre et suspensions Art déco. Pari (encore) réussi pour Charlotte de Tonnac et Hugo Sauzay. F.G.M. Château Voltaire, 55, rue Saint-Roch, 75001 Paris. chateauvoltaire.com
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4 Photo Alexandre Tabaste
Le top 10
Déjeuner à l’Hôtel de la Marine Si la brasserie revient sur le devant de la scène culinaire, Jean-François Piège la revisite dans sa version méditerranéenne. Revendiquée solaire et estivale, l’assiette du chef étoilé va de pair avec le décor de l’architecte d’intérieur Dorothée Delaye, qui dessine pour l’occasion des lustres en acajou dans l’esprit Riva, des appliques en céramique épurées et un faux plafond inversé « à la manière d’une coque de bateau ». Un décor envoûtant où découvrir l’unique bar à œufs mimosa de Paris… F.G.M. Mimosa, à l’Hôtel de la Marine, 2, place de la Concorde, 75008 Paris. reservation@mimosa-rueroyale.com
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Paris, 195 Boulevard Saint Germain - Tel. +33 1 53 63 39 50
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Le top 10
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« Lorsque j’ai visité La Poste du Louvre en 2013, j’ai tout de suite su qu’il fallait en faire un conte contemporain », nous explique Laurent Taïeb qui s’est entouré de l’architecte Dominique Perrault et de la crème des artisans français pour transformer ce paquebot en un hôtel écoresponsable de 89 chambres. Leur particularité ? Elles sont toutes réunies sur un seul étage colossal (5 000 m 2) et déploient boiseries, marbre de Carrare et précieuses étoffes jusque sur leurs terrasses. Ville au cœur de la ville, l’hôtel Madame Rêve incarne un Paris futuriste, la tête dans les nuages. F.G.M.
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Célébrer François-Xavier Lalanne et Diego Giacometti Sotheby’s continue à porter François-Xavier Lalanne au pinacle. Son Hippopotame bar en bronze et cuivre, modèle iconique de 1986, ne passera pas inaperçu. On sait à quel point les formes animalières du sculpteur, se voulant aussi utilitaires, sont désormais chéries. Record à battre ? Cinq millions donnés pour un monumental Rhinocrétaire… L’autre héros de cette vente de design est Diego Giacometti. Il s’y illustre par un ensemble de meubles comprenant fauteuils aux pommeaux de canne, tables, chenets, banquettes, luminaires… Ce mobilier appartient à la famille suisse qui le commanda à l’artiste en 1977. Les aficionados de Diego apprécieront le pedigree. L.M. Important design, le 23 novembre, Sotheby’s, 76, rue du Faubourg-Saint-Honoré, 75008 Paris. sothebys.com
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48, rue du Louvre, 75001 Paris. madamereve.com.
Photos Jérôme Galland ; © Sotheby’s / Art Digital Studio
Rêver l’hôtel de demain
COMMUNIQUÉ
Marazzi, l’effet du fait main Grâce à une recherche poussée sur les émaux et les couleurs, Crogiolo Rice, la dernière collection du céramiste de Modène, reproduit l’esthétique et les sensations de la céramique artisanale.
Crogiolo, un nom riche de sens pour Marazzi ! Il renvoie au laboratoire de recherche et d’expérimentation « Il Crogiolo », créé dans les années 1980 par la marque, où artistes, architectes, designers et photographes donnèrent lieu aux « Sperimentazioni » Marazzi, des carreaux de céramique signés Roger Capron, Amleto Dalla Costa, Original Designers, Saruka Nagasawa et Robert Gligorov, avec les photographies de Luigi Ghirri, Cuchi White et Charles Traub. Aujourd’hui encore, l’entreprise puise son inspiration dans ces projets, et les nouvelles collections Crogiolo reproduisent l’esthétique et la sensation de ces carreaux faits main.
Authentique et coloré
Matières chaudes, surfaces tactiles, dégradés de couleurs… parmi la collection de carreaux en céramique et grès en petit format Crogiolo mêlant savoir-faire artisanal et technologie de production d’avant-garde, la gamme Rice réinterprète la beauté des briquettes de majolique faites à la main, saturées d’émail,
COMPOSITION BLEUE, M969
Rice Blu, M96L Rice Blu Struttura Pleat 3D en 7,5 × 20 cm. Au sol, M8RC Scenario Tappeto 1 Nero en 20 × 20 cm.
TONALITÉS NEUTRES, M961 Rice Bianco et M9JA Rice Bianco Decoro Blossom en 15 × 15 cm.
brillantes et imparfaites. Halos, irrégularités, grumelages, différences de couleurs et graphismes rendent presque unique chaque pièce et composition murale. Trois formats (15 × 15, 5 × 15 et 7,5 × 20 cm) dans une palette neutre ou bleue se combinent à trois motifs inspirés de la nature pour créer des compositions au-delà des styles et du temps.
——— SHOWROOM MARAZZI
63, boulevard Saint-Germain, 75005 Paris. Sur rendez-vous, au 01 86 21 80 13. marazzi.fr
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Photo Jacques Pépion
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ûter à l’art de vivre à la française dée il y a 50 ans par le décorateur Alberto Pinto, puis reprise en 2012 par sa sœur Linda à son décès, ence se réinvente depuis l’an dernier sous l’impulsion de son nouveau président, Fahad Hariri. Et cela passe la rénovation tout juste achevée de ses locaux parisiens au sein de l’Hôtel de la Victoire. L’espace s’agrandit un showroom-galerie de 400 m 2 traversants entre la rue d’Aboukir et la rue du Mail. Imaginée comme un artement, celle-ci met en scène les collections de mobilier et d’art de la table Pinto associées au savoir-faire des décorateurs. Un lieu vivant et généreux qui érige l’art de vivre à la française à son plus haut niveau. M.H. Hôtel de la Victoire, 11, rue d’Aboukir, 75002 Paris. pinto.design.
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CALIBRE RM 037
BOUTIQUES RICHARD MILLE PARIS 8e MONACO 17 avenue Matignon Allée François Blanc +33 (0) 1 40 15 10 00 +377 97 77 56 14
www.richardmille.com
Le top 10
Se laisser captiver par les formes
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Directrice artistique de formation, diplômée des Arts Décoratifs en photographie, Johanna de Clisson a lancé il y a un an Hiromi, son atelier. Elle y propose un travail de la céramique inédit. Plus que le matériau lui-même, c’est l’exploration des volumes qui la motive, fuyant l’ornemental au profit de l’ascétisme : « J’apprécie la rigueur, les formes droites. J’aime beaucoup l’art quand il passe par la contrainte. » La raideur des clichés de Candida Höfer, la série des châteaux d’eau de Bernd et Hilla Becher, mais aussi le mouvement Memphis et ses formes inattendues font partie de ses nombreuses sources d’inspiration. À venir, la fabrication de pièces de mobilier et l’intégration du bois dans ses créations. M.H. Hiromi, 22, rue Milton, 75009 Paris. Sur rendez-vous. @hiromi_objets
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Fêter les 20 ans de La Piscine, à Roubaix Ce musée original, posé dans un ancien établissement de bains à l’architecture Art déco, nous séduit en effet depuis deux décennies par l’enthousiasme de son équipe et la diversité de sa programmation, offrant à chaque nouvelle saison, non pas une, mais trois expositions simultanées. En cette année anniversaire, plus foisonnante que jamais, signalons la rétrospective Alexej von Jawlensky, artiste russe qui fut un compagnon de route de Kandinsky à Munich au début du xxe siècle. Le maître qui ne cessa de peindre des visages, expérimentant la frontière entre figuration et abstraction, est célébré pour son exceptionnel talent de coloriste. L.M. La Piscine, expositions du 6 novembre 2021 au 6 février 2022, 23, rue de l’Espérance, 59100 Roubaix. roubaix-lapiscine.com
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Découvrir une nouvelle galerie Après deux ans d’itinérance, Sinople investit le premier étage de l’Hôtel de Retz dans le Haut Marais avec une exposition inaugurale réinterprétant le thème de la nature morte. Fondé en 2018 par Julien Strypsteen et Éric-Sébastien Faure-Lagorce, Sinople est à la fois une galerie et une agence spécialisée dans la direction de projets artistiques. Ce nouvel espace de 65 m 2 réunit à la fois les pièces de précédentes expositions et de nouveaux objets imaginés sur un principe de curation et d’éditions exclusives. À l’honneur de cette exposition, une dizaine d’artistes parmi lesquels Atelier Polyhedre (céramique, en photo ci-dessous), Miyouki Nakajima (sculpture textile), Martine Rey (art de la laque) ou encore Olivier Sévère (sculpture). Un mélange de disciplines sublimant la matière à découvrir jusqu’au 20 novembre. M.H. Hôtel de Retz, 9, rue Charlot, 75003 Paris. sinople.paris
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Photos Alain Leprince ; Anthony Girardi pour Sinople
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La nouvelle Eau de Parfum
sisley-paris.com
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Les news
Le meilleur du design
Du Salon du meuble de Milan à la Paris Design Week, du London Design Festival au 3DaysOfDesign, la création était à l’honneur en septembre. Nous en rapportons une sélection des moments forts et des plus belles audaces de créateurs. Sarah de Beaumont, Marina Hemonet et Aurore Lameyre assistées de Caroline Appert
La table d’appoint de génie
L’installation hyper puriste Dans la sélection d’œuvres exposées dans la galerie milanaise de Vincenzo de Cotiis, la Carpenters Workshop Gallery privilégie les formes puissantes du designer et évite toute qualité décorative. Couleurs monochromes, lignes géométriques, formes et surfaces soulignent la précision de leur construction dans une recherche de l’essence par soustraction plutôt que par addition. Inside Le Purisme propose une table rase et un langage formel universel étroitement lié à une contemporanéité constante.
Créée par Vico Magistretti en 1989, Florian se voit revisitée par Meda et Lopez Quincoces. Sa taille s’adapte à la vie moderne, son cadre en bois de frêne se plie en douceur grâce à un mécanisme en laiton moderne, et son design graphique est renforcé par des tons laqués de brique mais aussi de moutarde, d’épicéa vert… et demeure plus que jamais un objet graphique à accrocher au mur comme un tableau.
Inside Le Purisme, jusqu’au 17 décembre, De Cotiis Gallery, Via Carlo de Cristoforis 14, Milan.
Petite table Florian, Acerbis.
Salon du meuble de Milan
Le canapé icône des seventies Le canapé Soriana d’Afra et Tobia Scarpa a été retravaillé par Cassina dans une version écoresponsable. Présenté dans une sélection de couleurs, de tissus opulents ou de cuirs souples avec un cadre en métal peint en coloris noir, bleu, bordeaux, vert ou blanc, il est également disponible avec un cerclage en métal chromé afin de satisfaire les demandes des amateurs de la version originale. Canapé Soriana d’Afra et Tobia Scarpa, réédition de Cassina.
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Photo Matteo Mescalchin
PAR
Pernod Ricard France SAS au capital de 54.000.000 € – siège: Les Docks, 10 Place de la Joliette, 13002 MARSEILLE – 303 656 375 RCS MARSEILLE.
L’ART DE RÉVÉLER LA NATURE *À chaque vendange, notre chef de caves sélectionne le meilleur de ce qu’offre la nature pour élaborer les cuvées de la Maison.
L’ABUS D’ALCOOL EST DANGEREUX POUR LA SANTÉ, À CONSOMMER AVEC MODÉRATION
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Les news
Les tables brutes et colorées Hommage direct au nouveau brutalisme, les tables basses Golia plébiscitent la contradiction formée par la juxtaposition de la résine et du béton. La surface rugueuse du béton rencontre les couleurs translucides de la résine épaisse, dans une célébration de l’authenticité des matériaux et de la géométrie des compositions.
Le bureau en verre trempé extra-léger Pour célébrer les 50 ans de son bureau President, Gallotti&Radice présente une Gold Edition qui voit le meuble en verre trempé extra-léger décoré de la finition exclusive « or croisé » appliquée également à ses parties métalliques peintes. Bureau President Gold Edition, design Silvia Gallotti, édition numérotée, Gallotti&Radice.
Les tapis en trois dimensions En coupant, collant et photographiant, Fien Muller et Hannes Van Severen superposent délicatement tons et ombres, ajoutant de multiples dimensions à leurs tapis en laine et soie pure noués à la main par des artisans tibétains. En découle une sensation de légèreté, nous projetant hors de la bidimensionnalité pour atterrir dans un espace en trois dimensions. La collection Ombra est disponible en deux déclinaisons : monochrome ou graphique et multicolore. Tapis Ombra Block, design Muller Van Severen, cc-tapis.
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Photos Riccardo Gasperoni ; Claudia Zalla
Tables basses Golia, design Draga & Aurel, galerie Rossana Orlandi, Milan.
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Les news
L’installation carreaux + photos La collection de carreaux de céramique DIN, fruit de la collaboration entre le designer Konstantin Grcic et Mutina, sert de cimaises aux photographies de l’exposition Between the Line de Luigi Ghirri. La structure modulaire des carreaux et la variété de tonalités offrent un fond surprenant aux photographies vernaculaires et contemporaines. Installation de la collection DIN par Mutina x Konstantin Grcic avec les photographies de l’exposition Between the Line de Luigi Ghirri.
Fort de son goût inné des matériaux naturels et ancestraux, le designer Yann Le Coadic revient aux fondamentaux : le travail de la matière pure du métal et le fonctionnalisme. Intemporelles, modulables et ajustables, ses pièces aux finitions ciselées nous offrent un voyage dans le temps et dans l’espace, où le matériau est sublimé. Collection Ehrero, de Yann Le Coadic pour Maison Pouenat.
Le canapé sculptural Pour sa première collaboration avec Natuzzi, Sabine Marcelis apporte son imagination hautement expérimentale et sa recherche constante sur les formes et les matériaux, utilisés de manière inattendue et originale. Ici, le galbe doux et l’abondance du rembourrage se combinent avec les lignes carrées essentielles de la base en bambou naturel qui semble d’un seul bloc. Canapé Block en bambou, revêtement en tissu, design Sabine Marcelis, Natuzzi.
Le miroir mural en pierres colorées Le designer new-yorkais Stephen Burks et la maison Salvatori s’associent pour la première fois afin de créer une collection de miroirs sculpturaux qui soulignent la multiplicité de couleurs offertes par les pierres naturelles, dans une astucieuse combinaison d’esthétiques tribales et contemporaines. Miroir mural Neighbors en pierres naturelles, design Stephen Burks, Salvatori.
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Photos Delfino SistoLegnani ; Andrea Garzotto
Une collection tout en métal
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Les news
La chaise en hêtre et corde Pour leur quatrième collection conçue pour Mattiazzi, Ronan & Erwan Bouroullec créent une chaise qui, vue de côté, apparaît comme une lettre presque typographique. Les lignes répétitives du cordon en tissu prolongent la présence graphique, se déformant subtilement lorsque le corps s’assoit, donnant une forme douce et personnelle à la chaise.
La table laquée sophistiquée Contrôle des lignes droites et sinuosité des courbes : dans un jeu de formes géométriques elliptiques, la table Allure O’ se présente comme un vibrant hommage au glamour, réinterprété dans un st yle contemporain. Ses finitions brillantes ou mates existent dans de nombreuses couleurs, en bois de chêne clair ou noir, et peuvent être rehaussées d’un plateau supérieur en marbre ou en verre noir brillant. Table laquée Allure O’, design Monica Armani, B&B Italia.
Le fauteuil comme un nid confortable Inspiré des années 1950 et signé du duo italo-danois GamFratesi, il se caractérise par une assise, complétée par de confortables coussins, dont la coque rembourrée affiche des lignes courbes enveloppantes évoquant les éléments st ylistiques de l’architecture brutaliste. Fauteuil Lido, revêtement en bois et aluminium revêtu de tissu, design GamFratesi, Minotti.
L’installation lumineuse minimaliste La fondation privée ICA Milano (Institut de l’art contemporain) invite cette année le designer britannique Michael Anastassiades et son installation lumineuse Cheerfully Optimistic About the Future, sous le commissariat d’Alberto Salvadori, directeur de la fondation. Au cœur de son travail, le lien entre contemporanéité et matières naturelles, ici le bambou. Son approche est à la fois expérimentale et minimaliste, l’installation ayant été entièrement conçue, fabriquée artisanalement et montée dans son studio londonien. Michael Anastassiades, Cheerfully Optimistic About the Future, jusqu’au 9 janvier 2022, Fondation ICA, Milan.
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Photos Gerhardt Kellermann ; Eirini Vourloumis – Courtesy of Friedman Benda, New York and Michael Anastassiades Studio
Chaise Filo en bois de hêtre et corde, design Ronan & Erwan Bouroullec, Mattiazzi.
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Les news
Le mobilier en chaume L’architecte Marine Bonnefoy étoffe sa collection de mobilier avec la collection Chaume, fabriquée en collaboration avec Nicolas Basile de la Maison d’ébénisterie Nicolas & Nicolas. Elle est composée d’une coiffeuse, d’une assise, ainsi que d’un luminaire.
Paris Design Week La chaise colorée Lignes plus droites, courbes confortables et couleurs fraîches, le studio lausannois Big-Game actualise l’ancien et rend attrayants les objets familiers. Il présente avec valerie_objects une nouvelle collection de chaises baptisée Silent. Des assises sans raccord où chaque vis et élément technique est caché, sans « bruit visuel », d’où leur nom.
Tandis que les ondulations formées par le bois cannelé créent un rythme fluide et confèrent au mobilier toute sa rareté et sa singularité, la loupe de chêne qui habille les plateaux laisse apparaître des paysages imaginaires uniques qui animent la table. Table basse avec bar intérieur dans le pied central, Collection Ary, Emmanuelle Simon.
Chaise Silent en frêne massif peint, design Big-Game, valerie_objects.
L’installation verte et spatiale Spatial Green Garden est la deuxième exposition de la Sainte Anne Gallery, de Bianca Lee Vasquez et Masha Novoselova. Effaçant les frontières entre art et design, les tapisseries de Joana Schneider remplissent l’espace de paysages abstraits inspirés d’une oasis terrestre. Chaque pièce, avec plus de 30 000 points de couture, a été fabriquée à la main. Les lignes calmes et la répétition de ces « jardins de fibres » ressemblent à l’architecture des jardins japonais traditionnels. Spatial Green Garden, Sainte Anne Gallery.
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La table aux formes libres
Photos François Coquerel
Collection Chaume de Marine Bonnefoy, présentée au salon GuRu à la maison de ventes Cornette de Saint-Cyr.
RALENTISSEZ ®
Prenez votre temps. C’est le vôtre après tout. Posez-vous le temps d’un repas, un repas cuisiné à partir de pâtes méticuleusement élaborées pour toujours rester al dente, des pâtes à la surface texturée et pensée pour absorber la sauce et en sublimer les saveurs. ®RUMMO S.p.A. - BN – 118763
Depuis plus de 6 générations, la famille Rummo confectionne ses pâtes selon la méthode unique de Lenta Lavorazione® et nous MAITRE-ARTISAN ITALIEN ET INDÉPENDANT DEPUIS 1846
PROVENANCE B E N E V E N T O , I TA LY CO.WEBSITE: PASTARUMMO.COM
rappelle ainsi, chaque jour, que l’ingrédient le plus précieux reste le temps. Alors ralentissez, dites au monde d’attendre. Et savourez.
POUR VOTRE SANTÉ, MANGEZ AU MOINS CINQ FRUITS ET LÉGUMES PAR JOUR. WWW.MANGERBOUGER.FR
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Les news
Le showroom 70’s L’architecte d’intérieur Fleur Delesalle dessine des intérieurs et crée également du mobilier. Pour sa première collection de mobilier et de tapis, elle exposait quelques pièces dans le cadre de la Paris Design Week, parcours AD des décorateurs. Dans un écrin tout en miroirs, elle revisite de façon contemporaine des seventies empreintes de féminité. Les tonalités automnales et les lignes tout en courbes créent une atmosphère douce et chaleureuse. Banquette Marigold habillée de laine rouille, table Peony avec piétement chromé, tapis en laine et soie de la collection Pebbles, Fleur Delesalle.
L’assise qui brouille les pistes
Mini-canapé Podium en bois et mousse à mémoire de forme, Hauvette & Madani.
L’énergie du minimalisme Inspirée par l’art minimal, la nouvelle collection Marfa de Sandra Benhamou convoque deux fondamentaux : économie des formes et géométrie simplifiée. Orme et liège, pin et raphia, frêne, merisier, laine et jute, la collection se compose d’une série de pièces de mobilier fabriquées en petite série à la main par des maîtres artisans français et construites par assemblage en bois massif. Collection Marfa de Sandra Benhamou.
Le miroir en boudin argenté Le miroir Zodiac de Jean-Baptiste Fastrez, en apparence gonflé, est fabriqué dans une céramique en cuivre ultra brillante pour rappeler le bateau gonflable dont il porte le nom. Le cadre du miroir Zodiac apparaît complet grâce au reflet inversé d’une moitié de son anneau à la surface du miroir. Miroir Zodiac Platinum, en céramique émaillée, design Jean-Baptiste Fastrez, Moustache.
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Photo Vincent Leroux
Fauteuil pour deux ou mini-canapé, Podium est une assise aux accents seventies proche du sol pour se retrouver à plusieurs, et dont l’accoudoir s’enlève pour poser un plateau, des livres ou permettre à d’autres de s’asseoir… Podium fait partie de la première collection de mobilier de Hauvette & Madani, Amuse Bouche, présentée à la Galerie Yves Gastou lors de la Design Week 2021.
LE BEAU AURA TOUJOURS RAISON
PRADO CHRISTIAN WERNER
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Les news
L’expérience immersive Présentée au V&A, c’était l’une des installations phares de cette édition londonienne. Pour imaginer cette œuvre explorant l’interrelation entre la nature et l’art, l’architecte japonais Fujimoto a choisi de s’inspirer de phénomènes naturels tels que les aurores boréales et la bioluminescence sous-marine. Réalisée en collaboration avec le studio Tin Drum, spécialisé en développement de technologies, celle-ci évoluait en fonction des mouvements des visiteurs dans l’espace offrant une expérience collective assez unique.
London Design Festival Photos © Tin Drum & Sou Fujimoto ; © Carpenters Workshop Gallery
Le canapé gonflé « Le design du Puffer est lié au confinement, et à ce que les gens attendent d’un canapé maintenant. Ce modèle permet de passer plus de temps à la maison. » C’est à cette recherche de confort extrême que Philippe Malouin a répondu avec ce design privilégiant les formes simples, inspiré des doudounes gonflées de plumes. Canapé Puffer, design Philippe Malouin, SCP.
Le mobilier en pierre et acier La Carpenters Workshop Gallery présentait dans son espace londonien une exposition consacrée à l’artiste coréen Wonmin Park. Si ce dernier s’est fait connaître au début de sa carrière par son mobilier en résine colorée, c’est la pierre et l’acier qu’il travaille à présent. S’inscrivant dans la continuité de sa série Plain Cuts, cette nouvelle collection Stone & Steel réunit 10 pièces mêlant roches volcaniques et feuilles d’acier industrielles. Collection Stone & Steel, design Wonmin Park, pièce unique, Carpenters Workshop Gallery.
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Le vase joyeux Présenté dans le cadre de l’exposition Joy organisée par la galerie SEEDS, faisant dialoguer une sélection d’objets colorés, ludiques ou inattendus, ce vase soufflé par le designer londonien Jochen Holz détonne par son esthétique organique et ses couleurs vives. Vase Incalmo en verre borosilicate, design Jochen Holz, Galerie SEEDS.
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Les news
La suspension légère On la doit à la designeuse Meike Harde, dont le studio est basé à Cologne. Proxima, qui partage son nom avec notre étoile la plus proche, Proxima du Centaure, est une suspension aux formes rondes qui diffuse un éclairage subtil, filtré à travers des centaines de perforations orientant la lumière dans toutes les directions. Lampe Proxima, design Meike Harde, Please Wait to be Seated.
3DaysOfDesign L’épure nordique Lors de cette nouvelle édition danoise, l’éditeur Ferm Living présentait ses nouveautés toujours placées sous le signe de l’élégance, alternant lignes épurées et formes organiques.
Photo © Courtesy of Stellar Works
Tapis en laine et coussin en laine Crease, lampe de table Oyster, sofa Catena, fauteuil lounge Rico, Ferm Living.
La lampe en verre coloré Composée de plusieurs sphères colorées en verre de Murano empilées, cette lampe a été pensée comme une pièce ludique par le designer italien Luca Nichetto qui signe là sa première collaboration avec Stellar Works. Disponible en différents modèles et finitions. Lampe Dhala, collection Space Invaders, design Luca Nichetto, Stellar Works.
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Le Supersalone, l’édition spéciale du Salon du meuble de Milan, en septembre, a fait la part belle au designer et décorateur italien d’origine autrichienne Hannes Peer, qui vit et travaille dans la capitale lombarde. À l’exposition Alcova, ses canapés en tissu bouclé pour Sem Milano et son lustre de 1,2 tonne ont fait sensation. Un luminaire qu’il a également présenté en plus petit format dans son atelier, qu’il a ouvert pour la première fois au public à l’occasion de la Milan Design Week. Dans les pièces dédiées à la visite – Hannes Peer considère son atelier comme une seconde maison –, il a présenté les fruits de sa première collaboration avec le label français La Chance : une table ainsi qu’une chaise et une chaise longue (en photos ci-contre). Réalisées en marbre Verde Alpi, Bianco Carrara et Fior di Pesco, ces dernières garderont éternellement leur éclat : il suffit de retirer leur capitonnage rembourré Lelièvre Paris pour découvrir ces pièces maîtresses sculpturales dans leur ensemble.
Hannes Peer x La Chance
Double première : le designer ouvre les portes de son atelier milanais et présente ses projets sculpturaux pour l’éditeur La Chance, où le marbre tient une place d’honneur. PAR
Valerie Präkelt
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Photos Nathalie Krag ; La Chance
La collab
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La galerie
BETHAN LAURA WOOD et ses créations exposées dans le cadre de l’installation Ornate à la galerie Nilufar. De g. à dr. et de haut en bas, miroir Aperitivo, tête de lit Ornate, armoire Meisen, applique Bon Bon Triple et bureau Meisen.
Le boudoir 2.0
Avec l’installation Ornate et des pièces inédites présentées à la galerie Nilufar, Bethan Laura Wood ambitionne d’exprimer l’essence même du féminin. Federica Tattoli
Portrait © Mark Cocksedge ; photos Emanuele Tortora (4) ; Angus Mills
PAR
A
u Salon de Milan, la galerie Nilufar a présenté Ornate, l’installation de la designeuse britannique Bethan Laura Wood, célébrant une décennie de partenariat avec la galeriste Nina Yashar. Dix ans de projets communs, d’expositions, de création et d’incroyables pièces de design des plus innovantes. Ornate, « ornées » en français, est un dialogue entre ces deux femmes, l’une artiste, l’autre vivant pour l’art. Aux côtés de nouvelles pièces de Bethan Laura Wood, des œuvres historiques sélectionnées par la papesse du design Nina Yashar s’articulent autour de la
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tradition de Virginia Woolf d’avoir « une pièce à soi ». Cette installation, qui intervient après une immersion globale dans l’environnement familial suite aux différents confinements, se concentre sur une pièce inattendue : « Ornate est intimement liée à l’idée du boudoir, explique Bethan Laura Wood. En regardant l’exposition et ses pièces de mobilier, je me suis rendu compte à quel point Nina Yashar et moi étions des femmes. J’aime l’idée que tout est enfermé dans une pièce féminine, habitée par une femme contemporaine. Ce n’est pas juste une pièce pour le maquillage et les parfums, c’est un lieu de réflexion et d’expression, paré de détails
minutieux. Les poignées d’une armoire par exemple sont comme des bijoux, des objets éphémères associés à la féminité, soulignant son identité, son statut et son indépendance. » Les nouvelles pièces présentées dans ce boudoir version 2.0 s’inspirent de l’Art nouveau et de l’esthétisme britannique de la fin du xixe siècle. Également très inspirée par les nombreux pays qu’elle visite, Bethan Laura Wood dessine à son retour des pièces de mobilier qui mêlent une multitude de couleurs à une manufacture de haute précision. Galerie Nilufar, via Della Spiga 32, Milan, Italie, jusqu’au 27 novembre 2021.
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Le créateur
Distiller la nostalgie
Le designer Filippo Carandini crée un mobilier inspiré où les lignes et les angles ont le beau rôle. PAR
Ruben Modigliani
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Photos Mattia Iotti ; Filippo Carandini (2)
ilippo Carandini est un designer atypique. Né en 1981, ce Florentin installé à Milan, diplômé du Central Saint Martins College de Londres, explique son approche créative : « Je crée des formes très simples car mes objets sont prétexte à montrer des combinaisons de couleurs et de matériaux. Le point de départ est souvent le souvenir d’une toile Renaissance que je déforme pour la rendre abstraite, striée de lignes et de formes anguleuses. » Après avoir travaillé pour des éditeurs transalpins comme Baleri Italia ou Palomba Serafini Associati, il se met à son compte. En 2017, il opère un tournant à 180 degrés en déménageant en Russie, après avoir été frappé par l’éclat d’un coucher de soleil sur Moscou. Puis en Sibérie. « Ces lieux sont très éloignés. J’ai reçu une grande claque en m’y installant et j’ai ressenti la nostalgie d’une certaine idée du beau, sentiment que j’ai exprimé en concevant des meubles. » D’où la bibliothèque Gòrgone (en photo ci-contre), aux portes peintes à la main puis laquées en ultra brillant. Un parcours sinueux à suivre de près. filippocarandini.it
LA BIBLIOTHÈQUE Gòrgone (ci-dessus) exposée à la galerie Nilufar pendant la Design Week de Milan en septembre. Les portes ont été peintes à la main et laquées par Filippo Carandini. À gauche, le Cabinet 01 photographié dans la maison du designer à Milan. Ci-dessous, Filippo Carandini.
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PAR
Les nouveaux visages de la céramique Le designer espagnol Omar Sosa présente pour Raawii ses nouveaux plats (87,50 €), vases et carafes. R A AWII.DE 2. MADE IN ITALY. La DoubleJ mise sur les motifs ultra graphiques avec ses assiettes Housewives 7. Le set de 6, 250 €. L ADOUBLEJ.COM 3. LA MAMOUNIA. Dînez comme à l’hôtel légendaire de Marrakech, dans le service L’Italien par Jean-Georges, du nom du chef non moins mythique Jean-Georges Vongerichten. MAMOUNIA.COM. 4. VIVE LA CALABRE. L’éditeur Trame célèbre la culture de cette région italienne avec les masques Ta ra ta ta qui protègent des vilains esprits. 375 €. TR AMEPARIS.COM 1. SMILE !
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Leonie Rolinck
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Photos David Luraschi ; La DoubleJ ; Ayoub Seknaji ; Mattia Parodi
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Le shopping
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Texte Marta Galli ; photo Delfino Sisto Legnani et Agnese Bedini
L’inauguration
L’ENTREPRISE DE CRÉATION DE CÉRAMIQUES BITOSSI fête ses 100 ans et inaugure l’Archivio Museo Bitossi, à son siège de Montelupo Fiorentino, en Toscane. Conçu dans les anciens espaces de production par l’architecte Luca Cipelletti, le musée présente plus de 7 000 pièces issues de ses archives. On y trouve les emblématiques vases et sculptures Rimini Blu d’Aldo Londi – directeur de création de la maison Bitossi pendant 50 ans ! –, les créations d’Ettore Sottsass pour le Groupe Memphis, le collectif de créateurs influents des années 1980, et des céramiques de designers de toutes les époques. Une collection unique qui révèle l’évolution de cette technique ancestrale. bitossihome.it
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Photos Thomas Lohr
L’objet
Créations hybrides PAR
Louis Vuitton présente la 3e édition de sa collection Artycapucines en collaboration avec des artistes.
Fiona Bornhöft
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ne silhouette en forme de trapèze, deux anneaux brillants, une anse incurvée et bien entendu les initiales LV : le Capucines, ainsi nommé en hommage à la première adresse de Louis Vuitton rue des Capucines à Paris, est une pièce iconique de la maison depuis son lancement en 2013. Et les collaborations avec des artistes de renom, appelées Artycapucines, sont tout aussi populaires. « J’ai quasiment considéré ce sac comme une rétrospective de mon travail », explique l’artiste allemand Gregor Hildebrandt (en photo), connu pour sa série des Rip-Off et son utilisation de la poussière magnétique des cassettes audio. Sa réinterprétation noire et blanche du sac surprend avec son intérieur rose vif qui provoque un fort contraste. Donna Huanca (en photo à gauche) a quant à elle travaillé avec des techniques de broderie. L’artiste américaine a ainsi teinté les courbes féminines du sac d’écumes ondoyantes bleues et blanches.
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L’exposition
À partir du 21 octobre, le musée des Arts décoratifs présente Cartier et les arts de l’Islam – Aux sources de la modernité, une exposition qui montre l’intérêt du joaillier pour l’art islamique dans sa conception de bijoux et objets précieux du début du XXe siècle à nos jours. PAR
Laurence Mouillefarine
CARREAUX en céramique, Syrie, Damas,
1550-1600. Paris, musée du Louvre, département des Arts de l’Islam, legs Chandon de Briailles, 1955.
ÉTUI À CIGARETTES, en or, platine,
lapis-lazuli, turquoises, diamant. Cartier, Paris, 1930.
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COLLIER en platine, diamants,
émeraude, motif central h 8,8 cm. Cartier Londres, commande de 1932.
COUPE AUX NUAGES TCHI en céramique,
Iran, Tabriz, XVe siècle. Paris, musée du Louvre, département des Arts de l’Islam. Dépôt du musée des Arts décoratifs, don Jules Maciet, 1907.
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our un créateur, toute nouvelle source d’inspiration est espérée comme le Messie. L’exposition qui s’ouvre au MAD Paris explore l’influence qu’eut l’art islamique sur les joyaux de Cartier au début du XXe siècle. Courons-y, le sujet est inédit. Pourquoi cet engouement alors pour le Moyen-Orient ? Plusieurs raisons… En 1903, une vaste rétrospective organisée à Paris sur les arts musulmans révéla au public occidental une esthétique peu connue. À partir de 1907, l’Iran est secoué par une crise sociale et politique. Aussitôt, on voit affluer sur le marché parisien des antiquités qui quittent le pays. Des commerçants arméniens s’en font la spécialité, dont certains sont établis rue de la Paix. Louis Cartier, leur voisin, l’aîné des trois frères aux commandes de la société, est un collectionneur chevronné. Il se passionne, entre autres, pour les miniatures persanes et mogholes ainsi que les reliures. Le voilà qui met sa riche bibliothèque à la disposition de ses dessinateurs. Lesquels y puisent mille idées, notamment le génial Charles Jacqueau. L’exposition évoque leur processus de création (à une époque où l’appropriation culturelle n’était pas sujette à discussion) en présentant, dans une même vitrine, une planche d’un recueil d’ornements orientaux, le projet du bijou qu’elle suscita et enfin, sa réalisation. C’est passionnant. →
© Musée du Louvre, Dist. RMN-Grand Palais / Claire Tabbagh / Collections Numériques ; Nils Hermann ou Vincent Wulveryck, Cartier Collection. © Cartier ; Vincent Wulveryck, Collection Cartier © Cartier ; © RMN-Grand Palais (musée du Louvre) / Mathieu Rabeau
Cartier au MAD Paris
S AU T E R N E S
L'A R T D E
L A M É TA M O R P H O S E À Sauternes, notre merveilleux botrytis se développe afin de donner au Rieussec sa richesse unique. Pour créer une osmose délicate entre cette pourriture noble et nos raisins, nous récoltons pendant plusieurs mois chaque grain au moment idéal.
Notre vin de garde se révèle et surprend à chaque étape de son évolution : gardé au frais une fois ouvert, il se déguste plusieurs semaines sans s’altérer et épouse mille saveurs de midi à minuit.
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Autre événement qui bouleverse le monde de la mode : la tournée des Ballets russes et leur Shéhérazade donné au théâtre des Champs-Élysées en 1909 : la mise en scène grandiose, l’érotisme de la chorégraphie de Michel Fokine, Nijinski dansant en esclave sensuel… Un éblouissement ! On se prend de folie pour Les Mille et Une Nuits. Le texte persan, traduit par Joseph-Charles Mardrus, réapparaît sous de multiples éditions. Les femmes se coiffent d’aigrettes et se mettent à porter des bracelets de type « bazuband », sur le haut du bras.
PANNEAU DE REVÊTEMENT en mosaïque
de céramique, Iran, fin XIVe - XVe. Paris, musée du Louvre, département des Arts de l’Islam, dépôt du musée des Arts Décoratifs, Paris.
PROJET DE POUDRIER au crayon
graphite, encre de Chine et gouache sur papier transparent, Cartier, Paris vers 1920.
DIADÈME en platine, acier noirci, diamants, rubis, Cartier Paris, commande de 1914. MORTIER en bronze, Iran, XIe-XIIe
siècles. Paris, musée du Louvre, département des Arts de l’Islam. Dépôt du musée des Arts décoratifs, don Jules Maciet, 1904.
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Dessins abstraits de l’Islam Les décors des Ballets russes signés de Léon Bakst, en particulier, éclatants de couleurs, enflamment la joaillerie où s’introduit la polychromie. Cartier, audacieux, est le premier à mêler le bleu du saphir et le vert de l’émeraude, à associer aux pierres précieuses, la turquoise venue d’Iran, ou le lapis-lazuli, trouvée en Afghanistan : son fameux « décor de paon ». Si l’influence de l’art oriental se manifeste dans les coloris, elle se traduit aussi dans les motifs. Les dessins toujours abstraits en Islam, qui se répètent, selon un ordre savant, pour animer des céramiques, des revêtements muraux, des textiles «tapissent» les nécessaires de beauté et porte-cigarettes de Cartier. Cette géométrie deviendra le langage de la modernité que caractérise bientôt l’Art déco. À la même époque, en 1911, en GrandeBretagne, on prépare les durbar de Delhi, festivités extravagantes au cours desquelles le roi George V et la reine Mary seront couronnés empereur et impératrice des Indes. Jacques Cartier, le petit dernier de la fratrie qui dirige la branche de Londres, se rend aux Indes au plus vite. Celui-ci se rapproche des maharajahs, des princes si fortunés qu’ils couvrent leurs éléphants de pierres précieuses… De ce grand pays, le joaillier rapporte des gemmes gravées, technique propre à la bijouterie moghole, qui seront remontées à la mode de chez nous. Rubis, émeraudes et saphirs forment les sautoirs et bracelets multicolores que la maison appellera Tutti Frutti. Un régal pour les yeux. Cartier et les arts de l’Islam. Aux sources de la modernité, MAD Paris, 107, rue de Rivoli, 75002 Paris, du 21 octobre 2021 au 20 février 2022. madparis.fr
© 2010 musée du Louvre / Raphaël Chipault ; Archives Cartier Paris © Cartier ; Vincent Wulveryck, Cartier Collection © Cartie ; © Musée du Louvre, Dist. RMN Grand Palais / Hervé Lewandowski
L’exposition
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L’architecture
premier plan, l’extension en cuivre et sa résille de moucharabiehs.
SOUS LES VOÛTES, le cuivre révèle la pierre et capte la lumière qu’il diffuse à l’intérieur.
Une rénovation comme un hommage En Corse, l’architecte Amelia Tavella redonne vie au Couvent Saint-François. Entre audace et respect du passé, une extension, réalisée en cuivre, transforme le lieu en expérience. PAR
L
’architecte Amelia Tavella, qui avait réalisé avec Rudy Ricciotti le Conservatoire Henri Tomasi, à Ajaccio, achève la réhabilitation et l’extension du Couvent Saint-François, à Sainte-Lucie de Tallano. Cet édifice, construit en 1480 et classé aux monuments historiques, était partiellement en ruine. La nature avait envahi l’intérieur, s’était glissée entre les pierres, protégeant la structure de l’érosion et de l’effondrement… un figuier avait même poussé dans la façade. L’architecte a cependant souhaité conserver les ruines et remplacer leur partie manquante par une construction de cuivre. Car, toujours, Amelia Tavella, telle une archéologue, ne retire pas mais appose, prend appui sur le bâti d’origine. « J’ai reconstruit en m’alignant sur la volumétrie originelle. Par mimétisme, j’ai reproduit la silhouette de l’édifice préexistant. » Ici, le cuivre, matériau noble et éblouissant au sens premier du terme, révèle la pierre ruiniforme, célèbre sa poésie et s’en approche par sa propension à capter la lumière que des moucharabiehs diffusent vers l’intérieur, à la façon des vitraux d’une église.
Nicolas Milon Photo Thibaud Dini/Amelia Tavella
LE COUVENT SAINT-FRANÇOIS. Au
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La découverte LA PORTE D’ENTRÉE de la maison B,
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Christian Simenc PHOTOS DePasquale+Maffini PAR
Les maisons Jaoul de Le Corbusier
En 1953, l’architecte Le Corbusier réalise à Neuilly-sur-Seine des maisons de brique et de béton, dont la particularité réside dans l’utilisation de voûtes et de murs porteurs, inhabituels dans le langage stylistique du pionnier de l’Architecture moderne.
sur le jardin intérieur, avec son auvent parallélépipédique en béton. Dans les reflets des fenêtres, on distingue la maison A.
ès les années 1920, il nous avait habitué à une ribambelle de villas « puristes », immaculées et raffinées. Et puis, patatras… on se retrouve incrédule à Neuilly-sur-Seine face à deux spécimens pour le moins singuliers, les maisons Jaoul, parfaites antithèses des premières citées. C’est comme si Le Corbusier avait fait fi des acquis stylistiques phares du Mouvement moderne. Pas de pilotis, mais deux constructions reposant à même le sol. Pas de toitures-terrasses, mais des toits plantés d’herbes folles. Pas de structure façon poteaux-dalle, mais des murs porteurs. Pas de façade
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libre, mais, au contraire, soumise à l’organisation interne. Enfin, pas de fenêtre en bandeau, mais un percement arythmique. Rien de moins que les cinq points emblématiques de ce vocabulaire moderniste qu’il avait lui-même pris soin de théoriser. Un comble ! Ces deux maisons ont été édifiées, entre 1953 et 1955, à la demande d’André Jaoul, industriel et ami que le maître franco-helvète avait rencontré, en 1935, à bord du paquebot Normandie, lors de sa première traversée vers New York. Celui-ci souhaitait loger sa famille, ainsi que celle de son fils cadet, Michel. Le Corbusier avança illico le critère économique : « Pour ce prix-là, je vous en fais deux, des maisons ! », un argument de taille certes, mais aussi, paraît-il, une fameuse tactique qu’il utilisait couramment auprès de ses clients. D’où l’aspect brut de décoffrage des bâtiments. À l’époque, l’architecte planche, entre autres, sur l’édification de Chandigarh, en Inde, et cette approche pragmatique indienne aurait, selon les connaisseurs, également irrigué le projet neuilléen. →
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La découverte
LE SÉJOUR de la maison A, avec l’amorce de la voûte catalane en brique et, au sol, un rangement en bois enchâssé dans son « cocon » de béton. L’ARRIÈRE de la maison B avec,
au premier étage, la terrasse privative de la chambre parentale.
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La découverte Depuis la rue de Longchamp, dans un environnement alternant hôtels particuliers et immeubles aux balcons filants, on les distingue à peine, blotties derrière quelques frondaisons : la maison « A », sur rue, néanmoins davantage que la « B », à l’arrière, sur le jardin. Hissées sur un sous-sol commun quasi invisible, les deux villas, d’une surface d’environ 250 mètres carrés chacune, sont jumelles dans leur distribution intérieure : entrée, cuisine, salon et salle à manger au rez-dechaussée ; chambres, salles de bains ou cabinets de toilette aux premier et second étages. En revanche, pour bien les distinguer et, surtout, pour ménager vues directes et autres vis-à-vis, Le Corbusier les implante perpendiculairement l’une à l’autre. Leur structure est simple : trois murs porteurs en briques pleines, ceinturés à chaque niveau par une poutre de béton, forment deux travées inégales. Les matériaux, eux, s’affichent dans toute leur nudité : béton brut, brique →
C’est comme si Le Corbusier avait fait fi des acquis stylistiques phares du Mouvement moderne qu’il avait lui-même pris soin de théoriser.
LE SALON de la maison A, paré de murs polychromes et d’une voûte catalane, est le seul espace de l’ensemble du projet à bénéficier d’une double hauteur.
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ARTS DÉCORATIFS DU XXe et DESIGN
Mardi 23 novembre 2021
ANNÉES 1925 – Ensemble de salon en chêne, hêtre et amarante laqué rouge pompéien, à riche décoration florale sculptée et dorée comprenant une commode à vantaux, une paire de fauteuils curules, une paire de fauteuils, une paire de hautes consoles, une table guéridon et un miroir au modèle.
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La découverte
DANS UNE CHAMBRE du premier étage, on peut distinguer les « fenêtresmeurtrières » et le travail précis des placards et des diverses niches en bois. LA SALLE DE SÉJOUR de la maison B
avec, à gauche, le bar de la cuisine et le fameux volet pivotant en position occultante. Au sol, un parquet se distinguant des carreaux de ciment délimite l’emplacement idéal pour la table.
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Mattia Bonetti, 2021, Miroir Avanti, 30 ex.
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La découverte DEPUIS LE BAR en béton, volet pivotant ouvert, on peut admirer dans la cuisine le travail minutieux sur la polychromie des carrelages muraux, ainsi que le dessin rigoureux du mobilier en bois.
apparente, bois naturel. Si l’extérieur paraît rêche, sinon primitif, l’intérieur, a contrario, dégage une atmosphère chaleureuse. D’abord, il y a ces volumes sublimés par la grâce de la voûte catalane en brique – Le Corbusier portait au pinacle le wagon ferroviaire et son toit bombé, « l’exemple abouti de l’espace minimum ». Ensuite, une polychromie du plus bel effet, depuis les carrelages muraux de la cuisine jusqu’aux vastes aplats des parois verticales, en passant par les garde-corps des escaliers ou les conduits de cheminée. Même les tuyaux, apparents, se parent de teintes dédiées – le bleu pour l’eau froide, le rouge pour l’eau chaude –, tel un réseau sanguin. Se déploie, enfin, une foule de détails que l’architecte dessine au plus juste : meubles sertis sous des appuis de béton, niches, tablettes filant à mi-hauteur, judicieuses meurtrières… Ainsi en est-il de ce volet oblong en bois qui permet d’obturer entièrement le bar de la cuisine
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américaine. Le Corbusier se permet, en outre, quelque fantaisie ou pied-de-nez, c’est selon. Dans la maison B, le conduit de cheminée passe en plein milieu de l’entrée de la chambre parentale, obligeant à le contourner pour y pénétrer. Aussi étonnant que cela puisse paraître, les maisons Jaoul n’ont connu en tout et pour tout que trois propriétaires : outre les commanditaires, elle a appartenu, entre 1987 et 2001, au milliardaire anglais Peter Palumbo, célèbre collectionneur de villas d’architectes ; elle est, depuis, la propriété de deux sœurs et leurs familles respectives. André Jaoul, lui, ne goûtera pas à l’espace corbuséen. Il meurt à New York, le 12 novembre 1954. Sur le chantier, sa veuve, Suzanne, demandera à Le Corbusier d’ériger une petite chapelle dans le prolongement de sa chambre. Depuis le jardin, on peut distinguer sur la façade de la maison A ses vitraux colorés.
Design & A du 20 e si
d
if
Mardi 23 nove
Exposition publique 16, rue des Minimes, 75003 Paris Du samedi 20 au lundi 22 novembre : 10h30-18h Catalogue complet et résultats sur aguttes.com Directeur du département : Marie-Cécile Michel +33 (0)1 47 45 08 22 - michel@aguttes.com Prochaine vente en préparation : Mars 2022
Gio Ponti pour Richard Ginori Vase de la série « Venatoria » Modèle à décor d'une cavalière chevauchant une antilope accompagnée d'un chien, sur une face et d'un arbre sur l'autre face. Signé au revers « Ginori 1030-358 Gio Ponti Made in Italy » Circa 1928-1930. Haut. 34,2 cm - Long. 28 cm
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La rencontre
Une vision partagée Dans le cadre du Programme Rolex de mentorat artistique, les architectes Mariam Kamara et Sir David Adjaye ont conçu un centre culturel au Niger. PAR
Valerie Präkelt
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« L’Afrique de l’Ouest a été forgée à l’image de l’Europe. C’est absurde à mes yeux. Au Niger, je veux construire autrement. » —— L’architecte Mariam Kamara
Photos Thomas Chéné/© Rolex (2); © Rolex
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u beau milieu du Sahara, l’architecte ghanéo-britannique Sir David Adjaye et Mariam Kamara, sa consœur nigérienne et membre fondatrice du collectif international United4design, se sont retrouvés pris dans une tempête de sable. Ce jour de janvier 2019, Mariam Kamara s’est demandée ce qui lui avait pris d’inviter son mentor dans le désert du Niger. Deux ans et demi plus tard, et à 3 680 kilomètres de là, ils rient de bon cœur de cette anecdote, comme un duo bien rodé. Sir David Adjaye explique ainsi à quel point ce voyage au Niger l’a enrichi ; c’est à ce moment précis, confie-t-il, qu’il a véritablement compris Mariam Kamara. Tous deux déjeunent à la Fondazione Cini de Venise. Assis à ses côtés, il boit un thé vert et rend compte de la façon dont il la soutient depuis 2018 dans le cadre du Programme Rolex de mentorat artistique. Généralement, cette initiative d’aide dure environ deux ans, mais le mentorat d’Adjaye-Kamara s’est mué en une étroite collaboration doublée d’une amitié sincère. « Nous venons de lancer la construction d’un centre culturel à Niamey », précise Mariam Kamara. La maquette du bâtiment, situé non loin du fleuve Niger, est exposée jusqu’au 21 novembre au Pavillon Rolex dans les Giardini de la 17e Biennale d’architecture. « Souvent, dans les programmes de mentorat, le protégé regarde travailler →
LE MENTOR Sir David Adjaye visite le marché dessiné par sa protégée Mariam Kamara à Dandaji, au Niger. Son cabinet Atelier Masōmī fondé en 2014, se situe à Niamey, dans la capitale. C’est là qu’elle a conçu le centre culturel actuellement en construction (ci-contre).
L’UNIVERS AD
La rencontre
« À quoi sert de construire la plus haute des tours quand, partout ailleurs, des personnes vivent dans la pauvreté ? » —— L’architecte Sir David Adjaye
ROLEX SOUTIENT LA BIENNALE D’ARCHITECTURE de Venise depuis
son mentor, déplore Sir David Adjaye qui, fort de sa soixantaine de prix et distinctions, a reçu son titre de noblesse par la reine Elizabeth II pour « services rendus à l’architecture ». « Je ne voulais pas imposer mon style à Mariam Kamara. Ce qui m’intéressait, c’était de voir véritablement ce qui lui plaît. Je voulais l’aider à trouver son identité d’architecte. » Il l’a ainsi invitée à proposer un projet pour lequel elle aurait besoin d’aide. Mariam Kamara avait une idée en tête depuis longtemps déjà : un projet pro bono (en faveur du bien public) pour la municipalité. « Durant la colonisation française, Niamey, la capitale du Niger, a été divisée. Le fleuve continue aujourd’hui de séparer les pauvres des riches. » Pour cette architecte née à Saint-Étienne en 1979, le centre culturel pourrait rapprocher les habitants de Niamey, notamment parce qu’il abriterait la première bibliothèque publique de la ville, ainsi qu’une galerie, un théâtre et des salles communes. « Je n’aurais jamais pensé être retenue pour le Programme Rolex », confie Mariam Kamara qui, avant ses études d’architecture, travaillait comme développeuse de logiciels à Seattle. Personne en effet ne peut se porter candidat au Programme Rolex de mentorat artistique : le jeune talent est proposé, puis convié à un entretien. « Une heure avec David Adjaye ! C’était formidable. Durant le premier semestre de mes études d’architecture, j’étais tombée sur un de ses livres. Je ne savais pas qui il était, ni qu’il était comme moi… J’ai tapé son nom dans Google et je l’ai vu : il était noir et architecte africain. »
Photos Stéphane Rodriguez Delavega/© Rolex
2014. La 17e édition, qui se tient jusqu’au 21 novembre, pose la question « How will we live together ? » Dans le Pavillon Rolex, Mariam Kamara présente les projets et maquettes du centre culturel de Niamey.
Photos Reto Albertalli/© Rolex; Stéphane Rodriguez Delavega/© Rolex
TROIS TOURS pour offrir de l’ombre. Afin de limiter au maximum l’impact du centre culturel sur l’environnement, l'architecte Mariam Kamara (ci-dessous)
utilise des matériaux locaux comme l’argile et la terre ; l’eau de pluie est également récupérée. La bibliothèque est née du souhait des habitants de Niamey avec lesquels elle a organisé des ateliers en amont du projet.
En parlant, ses yeux s’animent, elle s’agite, son énergie est communicative. « Je n’arrivais pas à croire qu’une personne comme David puisse exister. Cela a vraiment été réconfortant pour moi de savoir qu’il y a une place pour nous sur la scène internationale, qu’il y a de la place pour tout le monde. » Elle regarde son célèbre confrère qui, presque intimidé, baisse les yeux vers sa tasse de thé. « Il ne fait jamais aucun commentaire sur mes compliments », s’amuse-t-elle, comme s’ils se comprenaient depuis longtemps sans mot dire. Sir David Adjaye n’interrompt ou ne corrige jamais sa protégée, il l’écoute au contraire très attentivement et attend qu’elle poursuive. « Je crois que je suis devenue architecte par honte, poursuit-elle, piquant notre attention. J’ai grandi avec une conscience très forte de notre place dans le monde. Aujourd’hui encore, la colonisation joue un énorme rôle dans nos vies. Mais je refuse d’être une citoyenne de seconde zone, encore moins de troisième, quatrième ou cinquième zone. Je le refuse. Point. »
Pour Sir David Adjaye, le travail d’architecte de Mariam Kamara repose sur le souhait de changer les choses. C’est également ce qui les lie. « Au début, j’avais même envisagé des études en sciences politiques. Mais l’envie de devenir architecte a été la plus forte », résume-t-elle. C’était il y a dix ans. Aujourd’hui, Mariam Kamara vit avec son mari et sa fille entre Boston et Niamey. Mais elle voit d’abord son avenir au Niger. « En tant qu’architecte africaine, on se dit souvent qu’on a réussi quand un des ses projets voit le jour en Occident. Mais très sincèrement, cela ne m’a jamais vraiment intéressée. » Depuis 2002, le Programme Rolex de mentorat artistique soutient les jeunes talents dans les domaines des arts visuels, du cinéma, de la littérature, de la musique, de la danse, du théâtre et de l’architecture. Par le passé, Álvaro Siza, Kazuyo Sejima, Peter Zumthor et Sir David Chipperfield ont été mentors en architecture. Ce programme d’aide rapproche un mentor et un protégé et offre une expertise ainsi qu’un bien rare : du temps. rolex.org
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L’UNIVERS AD
Le lieu
DANS UNE CHAMBRE, les tonalités chaudes sont de rigueur avec un papier peint panoramique d’inspiration japonaise White Blossom (Iksel) et un tapis réalisé par la Manufacture Pinton. L’ARCHITECTURE NÉOCLASSIQUE
du bâtiment est au centre du projet. Les appliques en céramique de Jean Roger sont réalisées sur mesure.
LAURA GONZALEZ dans le Club Room.
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Au Saint James, Laura Gonzalez reine de la déco Textures, couleurs et matériaux conversent avec une noblesse rare au Saint James, l’hôtel parisien de 50 chambres entièrement revu par Laura Gonzalez. PAR
Fanny Guénon des Mesnards PHOTOS Matthieu Salvaing
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ès l’ébauche des première aquarelles, Laura Gonzalez nous confie avoir en tête la vision d’un « hôtel particulier intemporel », l’image unique d’un château-hôtel en plein Paris dont les pièces en enfilade et les volumes – 3,80 m de hauteur sous plafond dans les chambres – font tourner la tête. « Je voulais créer une vaste →
L’UNIVERS AD
Le lieu
maison qui réinvente les codes parisiens avec des touches Art déco, quelques références au xixe siècle et beaucoup d’objets chinés », poursuit-elle, nous racontant comment son confinement a été, entre autres, rythmé par les ventes aux enchères en ligne et les réunions de chantier virtuelles. Avec la volonté de « ramener l’architecture du bâtiment au premier plan », l’architecte d’intérieur en révèle les trésors… Jusqu’à présent camouflées sous des caissons, les frises se dévoilent, les arches voûtées gagnent en lumière et la coupole affiche une fresque décorative dont elle confie la réalisation à l’Atelier Roma – « Je voulais créer une fresque qui semble avoir toujours été là et qui fasse écho aux mosaïques d’inspiration néoclassique. » Une ode aux métiers d’art Pour mener à bien ce projet d’envergure dont les travaux débutent en juillet 2020, Laura Gonzalez s’entoure d’une belle bande de talents. « Nous avons essayé de travailler essentiellement avec des artisans français », précise-t-elle, évoquant la laine feutrée tendue sur les murs et la toile de Tours de la maison Pierre Frey au tissage réalisé intégralement sur mesure dans le nord de la France, les moquettes et les tapis conçus par les Ateliers Pinton dans le goût de la Villa Kérylos, les lustres en plâtre signés Patrice Dangel ou encore les céramiques
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de Jean Roger avec qui elle collabore depuis maintenant sept ans. Des appliques aux vases en passant par les cache-pots immaculés, les 90 pièces faites main dans l’atelier de la place des Vosges auront nécessité cinq à six mois de production et monopolisé deux artisans en continu, explique le petit-fils du fondateur, François Roger, qui a repris le flambeau de l’affaire familiale. Comme pour renouer très naturellement avec l’âge d’or des intérieurs parisiens, Laura Gonzalez met en scène quelques chinoiseries, à l’instar des vases en porcelaine et des panoramiques de la maison Iksel. Au restaurant justement, le papier peint Imperial Garden se déploie en all-over et précipite les invités dans un fantasme d’Orient – Yves Saint Laurent et Pierre Bergé avaient choisi un modèle similaire pour leur appartement de la rue de Babylone. Les 5 000 mètres carrés de jardins qui entourent l’hôtel particulier – chose rarissime à Paris –, ont servi de terrain de jeu au paysagiste Xavier de Chirac. Ce disciple de Louis Benech, auprès duquel il a appris à « ressentir l’âme des lieux », a construit un paysage fait de « plantes sculpturales pour dialoguer avec l’architecture majestueuse du bâtiment ». Ifs d’Irlande, hortensias blancs, azalées et rhododendrons constituent « un jardin romantique, intemporel et poétique » où les tracés →
« Je voulais réinventer les codes parisiens avec des touches Art déco, quelques références au xixe siècle et beaucoup d’objets chinés. » —— Laura Gonzalez
LES MINI-BARS tout en boiseries
ont été dessinés « à la James Bond », confie Laura Gonzalez.
DANS UNE CHAMBRE avec lit à baldaquin,
un papier peint panoramique White Blossom (Iksel) et des tissus Le Manach sur mesure en toile de Tours.
DANS L’ANCESTRAL BAR-BIBLIOTHÈQUE,
les murs sont laqués couleur vert olive. Sur le bar en cuir et nubuck, un vase en céramique de Jean Roger.
L’UNIVERS AD
Le lieu
classiques rencontrent des associations plus spontanées à l’image d’un duo solanum grimpant-rosier planté au pied d’un érable japonais. Travaillant main dans la main avec Laura Gonzalez, ils décident ensemble de remplacer les pavés par des graviers dans l’allée extérieure, renforçant l’impression d’approcher une maison de campagne. Le Saint James devrait clore le chapitre final de sa rénovation à la fin de l’année, lorsque le dernier étage révélera une série de chambres, chacune dotée de son propre jardin d’hiver et de sa verrière. « C’est enchanteur », conclut Laura Gonzalez avant de nous quitter devant la fontaine, ébahi. Saint-James Paris 5, place du Chancelier-Adenauer, 75116 Paris. saint-james-paris.com
DANS UNE CHAMBRE aux tonalités
solaires, le papier peint panoramique Wisteria in Landscape (Iksel) répond aux tissus Le Manach en toile de Tours (Pierre Frey). L’applique et le vase en céramique sont signés Jean Roger.
LE RESTAURANT BELLEFEUILLE, pensé comme un jardin d’hiver, voit ses murs habillés de papier peint panoramique Imperial Garden (Iksel). Lustre vintage chiné par Laura Gonzalez.
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L’UNIVERS AD
Le voyage
Au Paradis Pietrasanta, le chef Alain Cirelli peaufine sa version du jardin d’éden, entre palazzo, oliveraie et ferme biologique.
Un hôtel Mid-Century en Toscane Andreas Kühnlein
Photo Filippo Bamberghi
PAR
À L’HÔTEL PARADIS PIETRASANTA, dans la suite Volterra, la lampe de bureau est signée Achille Castiglioni. À droite, la terrasse et ses orangers.
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n souffle de Mid-Century italien souffle sur ce palazzo toscan de Pietrasanta depuis que Benjamin Macaire, Thibaut Julien et Victor Jauvin (Point3architecture, Paris) ont transformé le vénérable édifice en un charmant boutique hôtel pour son propriétaire, également français. Ses douze chambres offrent aux hôtes le meilleur des deux univers à travers une palette de matériaux naturels : marbre (les célèbres carrières de Carrare ne sont qu’à un jet de pierre), terracotta, céramique, cocciopesto romain et fer martelé. Les architectes ont aussi opté pour des papiers peints réalisés à la main
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par l’artiste marocain Khalil Minka et des œuvres d’art de l’impressionnante collection des propriétaires de l’exploitation agricole, tandis que, dans le jardin dessiné par le paysagiste Jean Mus, les orangers embaument. À propos de fruits : le restaurant gastronomique de l’hôtel, Le Paradis, du chef Alain Cirelli, est approvisionné par sa propre ferme biologique, juste à côté. Mais promis, personne ne vous en chassera si l’envie vous vient de croquer la pomme. Chambre double à partir de 150 € la nuit. paradispietrasantahotel.com
© Peter Lippmann
Borgia www.baobabcollection.com
COLLECTION ALLURE IN/OUTDOOR
lafuma-mobilier.com
© Pierrick Verny
#LAPAUSEALAFRANÇAISE
Textile de haute qualité
LUMIÈRE ET DOUCEUR
Photo Stephen Kent Johnson ; stylisme Dorcia Kelley
dans cet appartement new-yorkais revu par l’architecte Giancarlo Valle. Autour d’une table et de banquettes réalisées sur mesure, des chaises vintage du designer suédois Goran Malmvall.
Le style AD
8 MAISONS DE RÊVE AUTOUR DU MONDE
À Venise et Minorque, Berlin, Paris et New York, dans les Abruzzes et en Normandie… des intérieurs aux styles forts qui nous inspirent et nous font rêver.
LE BUREAU OUVERT sert d’entrée dans cet appartement installé au dernier étage. Table d’Egon Eiermann, lampe Objective de Jean Nouvel (Artemide) et fauteuil (Vitra).
BERLIN
Alors qu’ils cherchaient un architecte, les propriétaires des combles d’un ancien centre hospitalier du quartier de Mitte ont croisé la route du Berlinois Gisbert Pöppler. Avec son équipe de collaborateurs, c’est un véritable « village » qu’il a imaginé sous les toits de la capitale allemande. Cet appartement, qui a pour fil rouge des couleurs sombres et d’immenses pans de murs de différentes matières, empreint du charme des années 1960, est ouvert à la modernité et inondé de lumière. Exactement ce que recherchaient les propriétaires sans le savoir, guidés par leur architecte qui se souvient : « J’étais sûr d’être sur la bonne voie en voyant qu’ils rechignaient systématiquement à mettre fin à nos briefings. »
PHOTOS
Robert Rieger Sally Fuls
Sous les toits TEXTE
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n acceptant de réaménager cet appartement sous les combles, « on voulait donner un échantillon du champ des possibles », explique l’architecte d’intérieur berlinois Gisbert Pöppler. Il y a quatre ans, avec son équipe et en particulier son associé de longue date, l’architecte Remo Lotano, ils entreprennent de transformer le dernier étage de l’ancien centre hospitalier du quartier de Mitte, à Berlin, en dessinant les plans de « The Village ». C’est le nom donné au projet pour lequel un couple d’entrepreneurs les a engagés et qui a été finalisé peu avant le début de la pandémie. Pour les architectes, il s’agissait tout d’abord de supprimer les délimitations des anciens bureaux pour faire sortir « la maison de la boîte », et créer à la place de plus petites boîtes ou « maisonnettes », cartographiées par l’équipe sur 160 mètres carrés. Trois immenses pans de mur divisent l’appartement. L’un d’eux a été recouvert d’une laque rouge d’inspiration moyen-orientale, le deuxième de teck et le troisième de calcaire coquillier. Même revêtus de matières diverses, ces pans de murs – soit, si l’on suit l’image de la boîte, les membranes extérieures des boîtes – dégagent une impression plus sévère que le reste de la pièce, aménagée avec davantage de douceur. « Nous avons joui d’une grande liberté dans la conception des lieux », estime Gisbert Pöppler. Et Remo Lotano d’ajouter : « Et aussi d’affinités avec l’environnement. Les boîtes de ces combles vitrés sont presque comme des volumes dans une ville, des petits lotissements. Exactement comme un village. » Aux yeux de Gisbert Pöppler et de son équipe, les personnes amenées à occuper cet espace étaient les clients rêvés, « un peu fous dans le sens positif du terme, très doués et cultivés. Une fois plongés dans un sujet, ils allaient jusqu’au bout des choses. Je crois qu’ils en savent maintenant plus que moi sur la décoration d’intérieur », sourit-il en racontant comment il a envoyé l’un d’eux jusqu’au showroom de La Manufacture Cogolin, à Paris. « Quand il a vu le tapis Idylle de Christian Bérard, il ne lui est plus sorti de la tête. Alors, il l’a acheté et l’a installé dans le salon. Avec lui, il n’est jamais question d’aller en arrière, mais toujours de l’avant. » Cela vaut aussi lorsque l’architecte a l’idée de recouvrir les plafonds de l’appartement d’une teinte aubergine, presque noire. « Les tonalités sombres sont le fil rouge de tout l’appartement. Elles le rendent confortable – même si ce qualificatif ne devrait pas être utilisé par un architecte. On s’y sent protégé et quand la grisaille domine dehors, il fait bon dedans. » Une sensation qui s’est muée en problème pour les propriétaires : « Ils aiment tous deux recevoir, ont un grand sens de la convivialité et ils cuisinent avec plaisir. Seulement voilà, au bout d’un moment, les invités n’ont plus envie de partir ! » Là aussi, Gisbert Pöppler a trouvé la solution : une chambre d’amis (petit format). Juste au cas où.
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DANS LE DRESSING ET LA SALLE À MANGER, les plafonds sont peints
dans des tons aubergine foncé.
DANS LE SALON surplombé d’Inox, le fauteuil Junior est de Gisbert Pöppler. Table (Azucena), tapis Idylle de Christian Bérard (La Manufacture Cogolin).
« Le plafond foncé fait office de ciel. De toute façon, l’appartement reçoit tant de lumière qu’il n’assombrit en rien. Au contraire, il réchauffe les combles. » —— L’architecte Gisbert Pöppler
LA CUISINE aussi a été conçue par
Gisbert Pöppler (en photo) et son équipe. Le plan de travail est en Silestone, les portes de placards en Polyrey et les armoires réalisées sur mesure en cannage.
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DANS LE SALON, où l’Inox joue un rôle prépondérant sans pour autant refroidir la pièce, le canapé Ambassador est signé Gisbert Pöppler. Table basse (Azucena).
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DANS LE COULOIR menant à la bibliothèque, l’ultrabrillance du rouge contraste avec le pan de mur en calcaire coquillier d’Italie. Le buffet bas associe chêne et lino.
PARIS
Un écrin lumineux
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RÉALISATION ET TEXTE
Cédric Saint André Perrin PHOTOS
Nicolas Mathéus
La décoratrice Stéphanie Coutas vient d’investir un vaste appartement sur l’esplanade des Invalides, un lieu luxueux et lumineux, à son image.
DANS LE COIN SALLE À MANGER , sur une table en chêne scié noir avec pied tapissé d’alpaga (Stéphanie Coutas), un centre de table de Faye Toogood. Autour, des assises en fonte d’aluminium (Stéphanie Coutas). Au mur, deux œuvres de l’artiste japonais Tadashi Kawamata (Galerie kamel mennour), entre les deux, une sculpture tribale congolaise de la fin du xixe siècle (Galerie Lucas Ratton). À gauche, une sculpture en plâtre, hêtre, béton et résine de Christian Caulas.
« J’avais envie d’un espace lumineux, paisible, épuré… Une sorte de cocon où je puisse me ressourcer. » —— Stéphanie Coutas
STÉPHANIE COUTAS est assise
sur une banquette placée sur le balcon de son appartement.
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DANS LA CUISINE, les éléments bas
sont en marbre, les éléments hauts ainsi que la banquette et la table sont en chêne, l’ensemble est dessiné par Stéphanie Coutas. Les tabourets en grès émaillé sont du céramiste Marc Albert. Sur le plan de travail, une sculpture de l’artiste Michel Rico.
DANS LE SALON, au-dessus de la
cheminée, une œuvre de Fabrice Hyber et, de part et d’autre, des appliques en corde de Christian Astuguevieille. Devant le canapé, une table basse en marbre et bronze (les deux Stéphanie Coutas) et un fauteuil de Guillerme et Chambron. Sur la stèle, à droite, une sculpture de Simone Pheulpin (Maison Parisienne). Tapis (Leleu).
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LA SALLE DE BAINS se prolonge
dans la chambre par un jeu d’empiècement en marbre au sol. De part et d’autre de la douche, des colonnes de rangements.
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DANS LA CUISINE, au-dessus de la
table et de la banquette en chêne, une toile de Wang Yan Cheng. Sur le plan de travail, une sculpture de Michel Rico.
DANS LE BUREAU, devant un mur orné d’un bas-relief réalisé par l’artiste Lookas, un bureau signé Charlotte Perriand et Pierre Jeanneret (Maison Dumas) et une chaise Leda de Salvador Dalí (BD Barcelona). Devant, une table basse de Pierre Chapo. Suspension en plâtre (Pierre Augustin Rose).
es fenêtres du salon plongent sur les pelouses bordées de tilleuls de l’esplanade des Invalides. Vue sur la façade de Jules Hardouin-Mansart à la rigueur empreinte de classicisme… Mais, à vrai dire, l’appartement dispose de son ambiance propre, reflet de l’univers de sa propriétaire la décoratrice Stépha n ie Coutas, de son pa rcours également. « J’avais envie d’un espace lumineux, paisible, épuré… Une sorte de cocon où je puisse me ressourcer en ces temps compliqués. J’ai dû déménager huit ou dix fois, tous les cinq ans environ, dans ma vie d’adulte. Chaque maison accompagne différentes étapes de la vie, les phases de construction comme les blessures ; on s’agrandit quand naissent les enfants, on bouge après un divorce… N’ayant aujourd’hui que mon fils avec moi, j’ai ressenti le besoin d’un lieu à taille humaine qui réponde à mon mode de vie. Je sors peu le soir, le petit bureau fait donc aussi office de home vidéo. Il peut également se transformer en chambre d’amis. Les espaces sont modulables. » Des portes coulissantes permettent d’isoler occasionnellement bureau, salle de bains, chambre ou dressing. Il émane de cet intérieur de 224 mètres carrés entièrement ouvert une sensation de fluidité que renforcent des éléments architecturaux en entrelacs de courbes. Arches asymétriques en pourtour des portes, inserts de pavages de lave dans le parquet Versailles rythment l’espace pour lui insuffler force et douceur. « On a tout redessiné, tout repensé, tout cassé afin d’installer climatisation, isolation phonique, équipements sonores et autres technologies connectées. » L’éclairage met en lumière la collection acquise par la propriétaire au fil des ans. « Les œuvres sculpturales de l’artiste contemporain japonais Tadashi Kawamata conversant avec un masque africain dans la salle à manger sont les seules pièces que j’ai acquises spécifiquement pour cet appartement. Le tableau de Fabrice Hyber au-dessus de la cheminée du salon m’accompagne depuis plus de quinze ans. La sculpture en bronze de Michel Rico, composée de personnages se tenant la main, m’a été offerte par mes amis pour mes 40 ans. La pierre provenant du temple d’Angkor renvoie à mon enfance passée en Asie. Chaque objet reflète une étape de ma vie. » Outre sa passion pour l’art, Stéphanie Coutas porte un grand intérêt au savoir-faire des artisans. À travers son agence fondée en 2005, la décoratrice se plaît à collaborer avec les meilleurs ferronniers, peintres décoratifs et autres marbriers tant sur des chantiers de résidences privées, que d’hôtels ou de restaurants. Son appartement est une démonstration du large champ des possibles offert par le staff. Bas-relief de paysage boisé onirique dans le bureau, bibliothèque sculpturale ou encore encadrements de portes aux lignes brisées dans le salon, autant de prouesses techniques. On retrouve également son goût pour les jeux de texture à travers son luxueux mobilier aux accents brutalistes, qu’il s’agisse de chaises en bronze patiné ou encore de la table de salle à manger modulable dont le pied se pare de paille l’été et de fourrure l’hiver. « J’ai volontairement disposé peu de pièces, j’aime l’idée d’évoluer dans un lieu serein… qui tranche avec ma vie professionnelle qui, elle, l’est beaucoup moins. »
DANS LA CHAMBRE, la tête de lit en cuir,
chêne et laiton patiné ainsi que la paire de poufs en corde et nubuck ont été dessinées par Stéphanie Coutas, tout comme la bibliothèque en chêne. Au mur, un portrait africain acheté chez Christie’s. Dessus de lit en alpaga et cachemire (Métaphores), coussins en cuir ajouré (Moore & Giles).
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MINORQUE
Un paradis insulaire 138
Daniel Schäfer Maite Sebastia STYLISME Erika Schäfer
PHOTOS TEXTE
L’architecte argentin Luis Laplace a fait de Santa Magdalena, une construction vernaculaire aux lignes spontanées et au patrimoine artisanal, son refuge minorquin.
SUR LA TERRASSE de la chambre
d’amis, devant la maison aux murs de chaux, des chaises en fer forgé des années 1960 (Laplace Antiques).
DANS LE SALON, autour d’une table
basse de Roger Capron, deux fauteuils revêtus de tissu (Kvadrat). Suspension des années 1970, lampadaire d’Henri Vion pour Jean Touret et Atelier Marolles, assiettes en terracotta, le tout chez (Laplace Antiques). Tabouret (Antics Antigüedades). Tapis (Sisal).
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SUR LA TERRASSE ombragée par
des persiennes en fibres végétales (Persianas Alfalfa), autour d’une table encastrée recouverte d’un carrelage blanc, des chaises (Sika Design). Sur la table, vaisselle (Serax), verres (Laplace Antiques). Suspensions (Tine K Home).
DANS LA SALLE À MANGER, table en
noyer vernis, circa 1940, chaise en rotin, vases en faïence de Gustave Reynaud, carte de Minorque, sculpture murale en plâtre, le tout chez (Laplace Antiques). Le motif des rideaux du buffet est issu d’une collaboration Laplace Antiques x Bujosa Textil. À droite, appliques en plâtre (Made by Tinja).
UNE IMPRESSIONNANTE ALLÉE de
gauras blanches conduit à la maison Santa Magdalena.
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DANS LA CHAMBRE, suspensions
en fibres végétales (Tine K Home), fauteuils en plastique de Vico Magistretti, circa 1970, canapé de Fritz Hansen, lampadaire des Ateliers Marolles, table basse des années 1970, céramiques et crustacés naturalisés sous cadres, le tout chez Laplace Antiques. Tapis d’Antonia Molina (Sisal).
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ublics ou privés, les projets architecturaux de Luis Laplace sont toujours empreints d’une grande sophistication, que ce soit à New York, au Mexique, en Angleterre, en Autriche, en Suisse ou à Paris, où il a installé son agence. Or, c’est précisément de l’architecture vernaculaire et spontanée de Minorque dont il est tombé amoureux quand il a découvert cette île des Baléares. Les galeristes suisses Manuela Hauser et Iwan Wirth lui avaient alors confié leur résidence quand il a transformé un hôpital naval désaffecté du xviiie siècle en un centre d’art de 1 500 mètres carrés. Face à Port Mahon, avec l’inauguration du centre en juillet dernier, Luis Laplace a placé les Baléares sur la carte mondiale de l’art, en faisant de l’Isla del Rey le siège méditerranéen de la galerie Hauser & Wirth. « Puis nous avons fini par acheter une magnifique ferme complètement abandonnée où l’on préparait autrefois des fromages !, raconte l’architecte argentin depuis son agence parisienne. Je cherchais quelque chose de calme, avec beaucoup d’espace, et j’ai trouvé le paradis sur terre. Ceux d’entre nous qui viennent à Minorque respectent son mode de vie, qui agit comme un filtre naturel sur l’île. Je me suis rapidement rendu compte des effets positifs que cet endroit avait sur moi. » Avec son partenaire au travail et à la vie, Christophe Comoy, ils ont vu le potentiel de cette maison alors délabrée connue sous le nom de Santa Magdalena. « Les gens quittent la campagne pour la ville ; l’étranger, le “nouveau” y discerne la beauté des lieux », constate Luis Laplace. Les piliers irréguliers, les couches de chaux endurant le passage des années… Ce qui a impressionné l’architecte dans la construction minorquine, ce sont « ces gestes typiques qu’on retrouve habituellement dans des lieux plus inhospitaliers ». Le caractère local est ainsi imprégné de détails spontanés et l’artisan joue →
DEVANT LA PISCINE, des chaises longues en osier (Sika Design) auprès de citronniers. En arrièreplan, des cache-pots en béton des années 1960 (Laplace Antiques). DANS LA SALLE D’EAU, un panneau
en verre coloré fait office de paroi de douche. Table d’appoint (Antics Antigüedades), table murale et bassine (Laplace Antiques).
DANS LA CUISINE, les rideaux installés
sous la table sont le fruit d’une collaboration entre Bujosa Textil et Luis Laplace. Au fond, table (Sika Design), chaises en fer des années 1960 (Laplace Antiques), suspensions en osier (Madam Stolz). Accessoires (Antics Antigüedades et Frederic Wessel).
un rôle prédominant. « J’adore les portails constitués de deux colonnes différentes, assemblés presque de manière innocente, artisanale et spontanée. » C’est ainsi que lors de la restauration de la maison, Luis Laplace a collaboré avec de nombreux artisans et architectes locaux. Ceux-ci ont partagé avec l’architecte argentin la pose ancienne de la chaux, pour rester au plus près des formes et techniques traditionnelles. « Chaque Minorquin se souvient de sa mère ou sa grand-mère recouvrant des murs de sa cuisine à la chaux !, rapporte Luis Laplace. L’architecture occupe une place importante dans la vie des familles minorquines. Ces couches de matière qui s’accumulent au fil du temps contribuent à renforcer un geste qui s’imprime dans l’architecture. Quand la chaux se décolle, elle produit un effet unique que je trouve exquis. » À Santa Magdalena, la nature joue un rôle essentiel… sa végétation, la proximité de la mer. Un auvent d’hiver recueille la chaleur du soir dans une galerie qui protège du vent. Un pan entier de la maison a été construit autour des ombres portées par les arbres. Dans la villa, l’héritage culturel de l’architecte argentin et son respect pour la culture locale sont tangibles. Des meubles, dont beaucoup proviennent de Laplace Antiques, évoquent les origines de l’architecte mais aussi celles de l’île, dans un subtil mélange de pièces. « J’ai ajouté de nombreux meubles fabriqués par des artisans minorquins et d’autres qui marquent notre génération de façon plus globale. Je suis certes argentin, mais quand je suis à Minorque, je veux être minorquin. J’ai la sensation que cet île est ma terre. D’ailleurs, je ne me sens jamais comme un étranger lorsque je choisis vraiment de m’installer quelque part. »
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MANHATTAN
Cocooning de haut vol
Durant la pandémie, la mannequin Martha Hunt a délaissé les podiums et s’est concentrée sur son intérieur pour lui apporter, avec l’aide de l’architecte Giancarlo Valle, du confort et de belles pièces d’artisanat. Stephen Kent Johnson TEXTE Hannah Martin STYLISME Dorcia Kelley
PHOTOS
DANS LE SALON, le chiot Coco
se prélasse sur des canapés réalisés sur mesure, face au meuble télé bordeaux personnalisé. À droite, un lampadaire de la céramiste Carmen D’Apollonio.
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DANS LE SÉJOUR accolé à la cuisine,
Giancarlo Valle a conçu le canapé ainsi que la table basse, cette dernière en collaboration avec la céramiste Natalie Weinberger. Au mur, des appliques de Jordan McDonald et des peintures abstraites de l’artiste britannique Daisy Parris.
AUTOUR D’UNE TABLE et de banquettes fabriquées sur mesure, des chaises vintage du designer suédois Goran Malmvall.
« Ce projet est devenu en quelque sorte le terrain d’essai de mon agence d’architecture. » —— L’architecte d’intérieur Giancarlo Valle
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DANS LA CHAMBRE aux murs d’un ton
vert-de-gris à l’effet marbré, des tables d’appoint de la designeuse new-yorkaise Eny Lee Parker et des appliques années 1950 entourent un lit tapissé de mohair.
LA MANNEQUIN MARTHA HUNT est
C
es toiles intenses expriment mon état d’esprit de l’année 2020 », explique la mannequin Martha Hunt devant les peintures abstraites et explosives de l’artiste britannique Daisy Parris, accrochées au mur du salon de son appartement new-yorkais. Mais, à part cette éruption d’émotions picturale, l’ambiance est à la sérénité en haut de cette tour dont les fenêtres d’angle donnent sur Lower Manhattan. Comment la nouvelle ambassadrice du joaillier Bulgari s’est-elle adaptée à la pandémie ? Par un cocooning à l’extrême, entourée de nombreuses plantes, dit-elle. Or, rester à la maison n’allait pourtant pas de soi pour cette globe-trotteuse qui foule les podiums depuis ses 18 ans, lorsqu’elle a débuté sa carrière en défilant pour Issey Miyake. Depuis qu’elle a quitté sa Caroline du Nord natale pour New York en 2007, elle se souvient : « J’ai vécu un peu partout. Et je garde toujours un bagage prêt si je reçois un appel de dernière minute. » Il y a quatre ans, Martha Hunt s’est sentie attirée par les rues pavées du quartier de Tribeca après des passages successifs à Red Hook, Williamsburg, Chinatown, dans le Lower East Side ou au Village. Elle s’est alors installée avec son fiancé, le photographe Jason McDonald – et leur chiot Coco – dans l’appartement qu’ils ont décoré selon leurs envies et leur goût. Jusqu’à ce qu’une visite à l’agence voisine de Giancarlo Valle ne vienne tout changer. « J’ai aimé son point de vue unique », dit-elle de l’architecte d’intérieur AD100, rencontré grâce à leur ami commun, le st yliste Jason Wu, qui a notamment habillé Michelle Obama. « Je suis d’abord passé pour lui choisir des chaises, et tout est parti de là », explique Giancarlo Valle qui a ensuite abattu une cloison, puis conçu un plan d’étage, pour enfin fabriquer des pièces sur mesure – comme le meuble télé ovale du salon d’un bordeaux profond – ou encore sélectionner des étagères
La sérénité règne en haut de la tour dont les fenêtres d’angle donnent sur Lower Manhattan.
installée sur un canapé vintage Camaleonda de Mario Bellini (B&B Italia). À gauche, une lampe Akari d’Isamu Noguchi, à droite, un cache-pot XXL d’Eny Lee Parker.
de Donald Judd en cuivre vert-de-gris. « Ce projet est un peu devenu le terrain d’essai de mon agence d’architecture. » « Je lui ai envoyé des images de meubles ou d’objets que j’avais déjà et d’autres que j’aimais, se souvient pour sa part Martha Hunt. Les pièces en céramique avaient la part belle dans ma sélection. » Parmi elles, des vases de John Born, un cache-pot géant d’Eny Lee Parker et un lampadaire de Carmen D’Apollonio. Ce dernier, remarque-t-elle, « me fait un peu penser à une scoliose », cette déviation de la colonne vertébrale dont elle souffre depuis son adolescence et qu’elle évoque souvent dans la presse. À cette sélection hétéroclite, Giancarlo Valle a ajouté des œuvres de l’artiste céramiste Matt Merkel Hess et une table sur mesure en bronze et en céramique créée en collaboration avec l’artiste américaine Natalie Weinberger. Lorsque Martha Hunt a demandé un traitement à la chaux pour les murs de sa chambre (« cela contribue à améliorer la qualité de l’air et c’est très écologique », a-t-elle avancé), Giancarlo Valle a opté pour une teinte sauge qui sied parfaitement à l’oranger du canapé Camaleonda de Mario Bellini. Et quand elle a suggéré un canapé semi-circulaire, l’architecte d’intérieur l’a associé à deux chauffeuses tapissées de tissu bouclé ivoire qui reposent sur des murs plâtrés par le spécialiste new-yorkais de cette technique, Kamp Studios. Un espace doté d’un mur de placards illuminés et de tiroirs remplis de bijoux et de sacs à main était à l’origine destiné à servir de cabine d’essayage. Mais il a été décidé d’un commun accord de le transformer quand les emplois du temps ont ralenti leur rythme durant la pandémie. L’appartement a alors totalement changé de décor pour notamment servir de toile de fond à des shootings vidéo DIY, des stories Instagram à domicile, ou des séquences du Tribeca Film Festival virtuel parrainé par Bulgari en février dernier. Enfin, ce cocooning s’est révélé particulièrement opportun pour Martha Hunt et Jason McDonald, qui attendent leur premier enfant. En regardant autour d’elle, la mannequin fait d’ailleurs remarquer : « Nous devrions peut-être ajouter un berceau. »
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Refuge paisible Sarah de Beaumont PHOTOS Alexis Armanet TEXTE Oscar Duboÿ
RÉALISATION
Vivre au vert, une tentation qui a poussé l’architecte d’intérieur Christophe Delcourt et l’éditeur de Collection Particulière Jérôme Aumont à investir un domaine normand niché dans un grand parc arboré. Pour commencer, ils ont restauré la maison d’amis, en ruine… qu’ils ont finalement choisi d’habiter.
NORMANDIE
DANS LE SALON situé dans la grande
pièce centrale, devant un canapé FAO, une table basse LOB (le tout Christophe Delcourt). Dessus, une coupe Nupe de Luca Erba (Collection Particulière). Devant, un fauteuil de Jean Touret (Galerie Desprez Breheret). Derrière, sur une console TEO, un serre-livres SLO et des vases BOS (Christophe Delcourt). À gauche, une photo de Denis Darzacq. Tapis (Christophe Delcourt).
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DANS LA CUISINE, sur le plan de travail
de l’îlot, des assiettes, une coupelle en céramique, un plat en pierre (le tout KH Wurtz) et un vase (Studio Floris Wubben).
’appel de la nature résonnait de plus en plus fort et la maison de week-end à Honfleur ne suffisait plus. Autant dire que les 50 hectares de ce domaine normand tombaient à pic pour Christophe Delcourt et Jérôme Aumont. Néanmoins, une fois la vente conclue, tout restait à faire car certains bâtiments menaçaient de s’écrouler, notamment cette maison d’amis tout en longueur, mi-habitation, mi-garage, mi-grenier, mi-écurie, qui a donné le la aux grands travaux. Christophe Delcourt détaille l’étendue des dégâts : « C’était une maison à colombages assez classique dont un mur était en train de s’effondrer. Il restait quelques agencements des années 1980 mais rien à garder, à part cette belle cheminée qui méritait à elle seule de sauver la maison. Il faut imaginer que le lieu avait aussi servi à stocker du foin donc le plancher était en terre battue et la structure se déboîtait. Nous avons donc refait tout le bardage du grand mur en extérieur en pin rétifié et avons finalement décidé de garder le même pour l’intérieur. La question était de savoir comment faire évoluer ce bâtiment à partir de sa structure régionale tout en lui donnant notre propre écriture. » Et Jérôme Aumont de rappeler : « Tout le monde nous disait de raser ce qu’il restait et de recommencer à zéro, mais nous n’avions pas acheté pour détruire. Au contraire, l’idée était vraiment de sauver ce patrimoine qui comprend tout de même un manoir, une chapelle, une ferme, de très belles écuries. Bref, c’est un projet de vie. » Pour le manoir, il faudra attendre la suite. Pour l’heure, place à cette maison d’amis dont les différentes affectations ont été délaissées pour réunir un seul volume de 150 mètres carrés. De quoi créer une première pièce centrale avec le salon et la chambre, puis une grande cuisine ouverte avec la cheminée, un espace dînatoire et à l’autre bout une salle de bains et une petite chambre. Autant de parties qui permettent de segmenter l’ensemble et évitent cette sensation de flottement qu’auraient pu imposer les huit mètres de hauteur sous plafond, sans pour autant casser la fluidité nécessaire afin de varier les aménagements. Car nous sommes ici dans un lieu qui sert également d’espace d’expérimentation pour chaque nouveauté qui entre dans le catalogue de Collection Particulière, la marque fondée par Jérôme Aumont il y a sept ans. Autrement dit, « une espèce de page blanche pour la collection », ajoute Christophe Delcourt. Tout autour, c’est la nature qui prend le pas. Grâce à ses nombreux arbres bien sûr, dont un impressionnant
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séquoia, mais aussi grâce aux chevaux, une passion que Christophe Delcourt entend bien développer au sein du parc, y compris avec le dressage. Pas étonnant que les heureux propriétaires parlent de « symbiose totale »… Jérôme Aumont parvient à résumer cette sensation : « Il y avait ce besoin d’être au milieu de la nature et de choisir les moments où l’on a envie de voir le monde extérieur. On ne subit jamais la campagne, c’est à la fois une liberté totale et une redécouverte permanente au fil des saisons, grâce au jeu des couleurs et des camaïeux. » C’est ainsi que la maison se fond dans le décor, offrant son allure de cabane aux teintes changeantes d’une lumière qui lui confère tout son potentiel mimétique.
AUTOUR DE LA MAISON se déploie un domaine de 50 hectares où la nature prend le pas, grâce aux arbres et aussi aux chevaux, une passion de l’architecte d’intérieur Christophe Delcourt.
DEVANT LA CHEMINÉE EN PIERRE,
un fauteuil PIA (Christophe Delcourt) et un bout de canapé Terra de Luca Erba (Collection Particulière). À droite, deux vases BOS (ChristopheDelcourt), fleurs (Muse Montmartre). Tapis de Faye Toogood (cc-tapis).
« Le lieu avait servi à stocker du foin, le plancher était en terre battue et la structure se déboîtait. Il n’y avait rien à garder, à part la belle cheminée. » —— Christophe Delcourt
DANS LA CHAMBRE, la tête de lit est
habillée de tissu (Delcourt Collection). Devant, une table d’appoint Rosae d’Álvaro Goula et Pablo Figuera (Collection Particulière) et une Lampe Tambour en terre cuite de Guy Bareff (Galerie Desprez Breheret). Au fond, une lampe Torch de Dan Yeffet (Collection Particulière). Draps (Society Limonta).
CHRISTOPHE DELCOURT ET JÉRÔME AUMONT sont installés dans un
canapé FAO (Christophe Delcourt).
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LA MAISON et son grand mur
extérieur en bardage de pin rétifié décliné également à l’intérieur de la maison. Tout autour, la prairie normande et sa verdure.
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LA CUISINE habillée de pin également.
Autour de l’îlot, des chaises LUM, (Christophe Delcourt pour Collection Particulière). Vaisselle (KH Wurtz). Vase (Studio Floris Wubben).
ABRUZZES
Dans une bâtisse italienne du xviiie siècle, le lien entre le passé partout tangible et le présent marqué par des changements perpétuels s’exprime, pour l’architecte Lúcio Rosato, à travers l’art, le design et des coloris forts.
PHOTOS RÉALISATION
Helenio Barbetta Alessandra Pellegrino
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Photos Helenio Barbetta/Living Inside
Éloge de la couleur
DANS LE SALON, le canapé en pin
Mobili della Valle de Mario Ceroli (Poltronova). Au mur, l’installation de Lúcio Rosato, Dai Territori di Narciso, séquence 1>16.
DANS L’ENTRÉE, le sol est en pierre de Majella avec insertions de dalles de marbre coloré. La lampe en fer Kuros est signée Lúcio Rosato, l’œuvre en bois et Plexiglas Paolo Spoltore et la sculpture en aluminium et laiton Angelo Colangelo.
DANS LA CHAMBRE, sur les tables
de chevet en acajou et marbre Ermano Flacco, des sculptures, dont, à droite, Interruzione sferica de Carmelo Cappello, en acier laitonné.
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L’ARCHITECTE Lúcio Rosato. LA CAGE D’ESCALIER, et son
garde-corps en fer forgé, fait office de galerie d’art.
AUTOUR D’UNE TABLE RONDE en noyer de la fin du xixe siècle, une chaise Panton (Vitra). Au plafond, une suspension Brera et sur le buffet, une lampe à poser Taccia d’Achille Castiglioni (Flos).
C
’est un retour aux origines pour l’architecte Lúcio Rosato, précisément là où tout a commencé pour lui : le quartier historique du village médiéval de Lanciano, dans les Abruzzes, en Italie. Sur le Corso Roma – la rue principale qui traverse ce faubourg autrefois baptisé Strada del Popolo – se dresse le palazzetto, sa maison familiale : « C’est la ville natale de mon père, où je suis né avant que nous ne déménagions à Pescara, au bord de la mer Adriatique. » Construite au début du xviiie siècle, la maison compte environ 350 mètres carrés sur trois niveaux et présente un plan carré classique pour la région, avec une cour intérieure. « Quand nous y sommes entrés en 1992, elle était inhabitée depuis des décennies et, surprise… malgré plusieurs rénovations, les précieux sols d’origine en briques rouges, bien que noircis par le temps, étaient demeurés intacts. Je les ai tout de suite remarqués : l’huile de lin – et de coude – leur a redonné leur éclat d’antan », se souvient Lúcio Rosato, qui a redessiné le bâtiment et conçu la plupart des œuvres d’art présentes dans les quatorze pièces de la demeure. Formé par les artistes Ettore Spalletti et Franco Summa, Lúcio Rosato crée des installations conceptuelles et des architectures permanentes, voyageant toujours entre les frontières inattendues qui distinguent l’aspect concret de la pensée de l’abstraction de la matière. « Je me suis délesté de l’inutile pour retrouver l’essentiel, en donnant une fonction à chaque pièce : manger, dormir, prendre le thé. » L’utilisation intense de la couleur est frappante dans la création d’« horizons verticaux », comme les nomme le maître des lieux : du jaune dans la cuisine, du bleu dans la chambre, du rouge dans le salon. La couleur provient de pigments purs, ce qui rend « les murs comme du tissu au toucher, ils ont une porosité. Ils réagissent, ils captent →
« Avec leurs pigments de couleur, les murs, semblables à du tissu au toucher, réagissent, captent la vie. » —— L’architecte Lúcio Rosato
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DANS LE SALON, canapé Harry d’Antonio Citterio (B&B Italia), applique Q8 (Martinelli Luce), vase de Serafino Mattucci. L’œuvre en pierre émaillée N° 19 (séquence 1>23) et l’installation murale Oceano en acrylique sur papier sont de Lúcio Rosato.
LA FRESQUE À L’ODALISQUE,
au plafond du salon, date du milieu du xixe siècle.
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DANS LA SALLE DE BAINS, la vasque
des années 1960 est fixée à un élément en marbre.
LES MURS DE LA CHAMBRE reprennent le bleu cobalt de la fresque au plafond. La tête de lit, qui occupe aussi la fonction de dressing, a été conçue par Lúcio Rosato. DANS LA CUISINE aux murs jaune
vif, autour d’une table en sapin des chaises tapissées d’osier. Sur le rebord de la cheminée, des objets chinés.
la vie ». Et il y a le blanc. « Je l’aime parce que c’est comme avec le silence, tout peut encore arriver », confie Lúcio Rosato, qui a misé sur la chaleur et l’intimité de cette maison composée de pièces qui se répondent entre elles, en un huis clos de couleurs. À l’instar du deuxième étage et de la chambre bleue, « la chambre de Tonia », sa mère, qui émerge du plan carré et s’ouvre sur une allée latérale. « Je me suis laissé guider par la fresque au plafond : le cobalt derrière les anges a défini la couleur des murs, la forme du tableau ovale ayant inspiré la grande tête de lit en bois de cerisier, qui semble s’y refléter. Elle sert aussi de dressing. » Aux fresques sur les plafonds de 4 mètres de haut, viennent s’ajouter des œuvres d’art bien plus récentes. « Cette maison est une sorte d’entrepôt géant. Mon père qui, comme ma mère, était écrivain et poète, était aussi un collectionneur. Les peintures et les sculptures d’artistes abruzzais du siècle dernier viennent de sa galerie de Pescara. » Lúcio Rosato a aussi hérité des meubles sculptés de ses arrière-grands-parents qui étaient ébénistes. Et l’on trouve des lampes de Castiglioni, des œuvres d’Alfredo del Greco des années 1960, des céramiques de Serafino Mattucci… « Je me dis souvent que les objets sont des obstacles, alors que ce que j’appelle “une chose” construit des relations, comme dans le livre La vita delle cose du philosophe Remo Bodei. Parmi ces “choses”, des créations personnelles comme mes panneaux Dai territori di Narciso, des “cartons qui ont voyagé” sur lesquels l’acrylique vert se prépare à accueillir autre chose, dans un mouvement continu. Le changement est intrinsèque à mon idée du présent. Qui a dit que pour conserver on ne pouvait pas modifier ? Le concept d’identité est aussi celui d’évolution, poursuit-il, pensif. Ma maison est toujours en mouvement, elle change tous les jours, influencée par la lumière, les humeurs et les désirs de ceux qui l’habitent. Elle m’accompagne et me soutient, se transforme avec moi. Parce qu’en fin de compte, c’est ce qu’un architecte doit faire : rendre la vie des gens plus réelle. »
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VENISE
Sur la Ramona Elena Balaban TEXTE Elena Dallorso
PHOTOS
route de la soie 172
Photos Ramona Balaban/Living Inside
DANS LE SALON, devant un canapé Extrasoft de Piero Lissoni (Living Divani), une table basse birmane, le tout surplombé d’un parapluie traditionnel, également birman, transformé en abat-jour. La bibliothèque a été fabriquée sur mesure et le bureau conçu par Marc Regnault de la Mothe.
Dans le quartier de Cannaregio, un appartement sis dans un palais gothique raconte les récits de voyage en Orient qui ont façonné sa restauration par l’architecte Elisabeth Regnault de la Mothe, Vénitienne d’adoption.
« L’Orient et l’exotisme sont dans notre ADN. Je suis moi-même née en Tunisie et j’ai fini par m’installer à Venise. Les vrais Vénitiens sont ceux qui ont choisi de l’être. » —— Elisabeth Regnault de la Mothe
DANS LA CHAMBRE, un lit à baldaquin
chinois et, au plafond, un parapluie birman transformé en abat-jour.
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SUR LE BUFFET, une lampe Tiffany. La peinture à l’huile, un cadeau, est d’un artiste inconnu.
LA CUISINE, toute simple, est ouverte sur le séjour. Au-dessus de la cuisinière (Veneta Cucine), les carreaux proviennent de Tunisie. Le sol en terrazzo vénitien est d’origine.
DANS LE SALON, devant un canapé
Extrasoft de Piero Lissoni (Living Divani), un échiquier trône sur la table basse. Lampadaire Arco d’Achille et Pier Giacomo Castiglioni (Flos).
L’ARCHITECTE Elisabeth Regnault
de la Mothe.
V
ivere Venezia, c’est le nom du cabinet d’architecture qu’Elisabeth Regnault de la Mothe a ouvert dans cette ville dont elle est tombée amoureuse lorsqu’elle était étudiante. Pour elle, vivre à Venise, c’est adopter chaque jour son rythme tranquille, sa sociabilité spontanée. Et, à une période où le patrimoine culturel et esthétique exceptionnel de la Cité des Doges reste à préserver et à valoriser, la longue restauration de son appartement sis dans un palazzetto gothique s’inscrit dans cette philosophie : « La structure de cette maison est typique des bâtiments de l’époque, avec un seul étage plus le grenier, probablement habité par une famille entière. Au début, la bâtisse était en mauvais état, les particularités architecturales ayant été recouvertes par des dizaines d’interventions ultérieures, avec des espaces subdivisés pour obtenir des pièces supplémentaires. Même les arcs des fenêtres, pourtant splendides, avaient été dissimulés. Nous avons voulu redonner sa grâce originelle à cet appartement où mon fils Marc, qui travaille pour les Nations unies, revient chaque fois qu’il veut se sentir “à la maison”. » Situé près de l’église Sant’Alvise, dans le quartier de Cannaregio, le palazzetto a été restauré de fond en comble, permettant aux sols en terrazzo d’être sauvés, et aux plafonds – abaissés au fil des ans par des couches de plaques de plâtre – de retrouver leur hauteur. Des poutres ont été excavées, « dont une couverte d’un dessin au fusain. Nous avons un moment espéré qu’il avait été tracé par Dürer, qui vivait dans ce quartier au xvie siècle », se souvient Elisabeth Regnault de la Mothe. Dans le pur style vénitien, le plâtre des murs, de couleur bordeaux comme certains velours Bevilacqua, Rubelli ou Fortuny, crée une illusion de profondeur. Vénitien aussi, l’attrait pour l’Orient que la propriétaire a infusé dans cet appartement, à travers une série d’objets et de meubles acquis au cours de missions à l’étranger : un lit chinois à baldaquin « entièrement démontable en panneaux et sans un seul clou », précise la maîtresse des lieux, un vase birman en forme de pagode pour les offrandes rituelles Hsùn-ok en bambou noir, des parapluies traditionnels birmans transformés en abat-jours, une table basse, également birmane ; dans le salon, un Bouddha thaïlandais sur la bibliothèque faite sur mesure et des blasons en argent de différentes tribus ivoiriennes. « L’Orient et l’exotisme sont dans notre ADN, confie Elisabeth Regnault de la Mothe. Je suis moi-même née en Tunisie, puis j’ai déménagé à Rome et je me suis installée à Venise. » Pour y rester. Les origines tunisiennes de l’architecte se retrouvent dans les carreaux décorés des murs de la cuisine et de la salle de bains. Quant aux meubles contemporains, ils créent un dialogue harmonieux bien qu’inattendu avec des pièces ethniques – un canapé Extrasoft de Piero Lissoni, une lampe Arco d’Achille et Pier Giacomo Castiglioni, une cuisine minimaliste Veneta Cucine – pour s’intégrer à cet intérieur profondément vénitien. Comme aime le dire l’architecte, « les véritables Vénitiens sont ceux qui ont choisi de l’être ». Pour mieux embrasser l’insolente beauté et les paradoxes de la Sérénissime.
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LOS ANGELES
Au ranch de Kirsten Laure Joliet TEXTE Mayer Rus STYLISME Colin King PHOTOS
En collaboration avec la décoratrice Jane Hallworth, l’actrice américano-allemande Kirsten Dunst s’est aménagé une maison à la frontière de la country et du rock’n roll.
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KIRSTEN DUNST dans sa cuisine aux briques aubergine (Waterworks), tomettes en terracotta (Chateau Domingue), crédence et marbre (Compas Stone). CÔTÉ JARDIN, des succulentes
et des palmiers typiques de la flore californienne.
irsten Dunst – muse de Sofia Coppola – et la décoratrice d’intérieur Jane Hallworth se connaissent depuis plus de vingt ans. L’actrice américano-allemande n’avait alors que 18 ans quand elle a rencontré Jane Hallworth par l’intermédiaire de ses sœurs, les stylistes de stars hollywoodiennes, Nina et Clare Hallworth. La jeune diplômée d’une université britannique venait tout juste de débarquer en Californie. Quelques années plus tard, alors que Jane Hallworth commence à s’imposer dans le monde de la décoration intérieure, Kirsten Dunst se tourne vers elle pour concevoir sa première maison à Los Angeles, sur les collines de Hollywood. « Ni les vêtements ni les belles voitures ne m’intéressaient, uniquement ma première maison. Jane m’a tout appris sur le mobilier et le design. J’ai vraiment été son élève dans ce domaine », reconnaît l’actrice, qui se qualifie de curieuse et n’hésite pas à exprimer sa reconnaissance envers Jane Hallworth. « Kirsten a travaillé avec les meilleurs créateurs de costumes et de décors du monde. Elle a un œil incroyablement poétique et s’inspire des plus belles choses. Pour elle, il n’était question de style mais de vision qu’elle se faisait de sa maison, explique la décoratrice. Je ne l’ai pas orientée vers des pièces de mobilier sans intérêt : nous n’avons pas acheté grand-chose mais ce que nous avons choisi était ce qui se faisait de mieux ! » Et, en effet, de nombreuses pièces acquises au cours de cette première collaboration il y a vingt ans figurent toujours dans la nouvelle maison californienne de l’actrice de Virgin Suicides, à l’instar d’un ensemble de chaises en acier tapissés de cuir bleu signées
DANS LA SALLE À MANGER, sous
un plafond en bois à poutres apparentes, autour de la table, des chaises tapissées d’un cuir bleu qui reprend les teintes du tapis.
« Dans ce ranch, on trouve une touche de l’esthétique cow-boy mixée à des pièces plus glamour. » —— La décoratrice Jane Hallworth
Gio Ponti et d’un lustre en cristal Baguès en forme de navire. Son ranch des années 1930 se trouve dans la vallée de San Fernando, où elle vit avec son compagnon, l’acteur Jesse Plemons, qui a incarné Robert Daly – codeur de génie et commandant de vaisseau spatial dans l’épisode USS Callister de la série Black Mirror. Le ranch est également occupé par le fils du couple, Ennis, 3 ans, et leur bébé James. Après avoir commencé par les aspects techniques de la rénovation, tels que le renforcement de la structure et l’installation de nouvelles fenêtres, Kirsten Dunst et Jane Hallworth ont équipé leur maison de nombreux meubles et objets spécifiquement liés à la vie et la carrière de la maîtresse des lieux. « J’ai fait cette acquisition pendant ma période Spider-Man », s’amuse Kirsten Dunst, en désignant un fauteuil du designer danois Frits Henningsen. « Le tableau de Marie-Antoinette réalisé par la portraitiste Elizabeth Peyton date, comme on peut s’y attendre, de l’époque où j’incarnais l’ancienne reine de France », poursuit-elle, se référant à son rôle inoubliable dans le biopic de 2006 réalisé par Sofia Coppola. Mais les plus grandes excentricités du ranch sont probablement les objets de la famille de Kirsten Dunst. Les maquettes de navires antiques qui ornent le salon et la salle à manger, par exemple, ont été assemblées par son grand-père. La couronne de deuil à plumes blanches est l’œuvre de sa grand-tante. Le dernier ajout à la collection de trésors familiaux est un morceau de bois peint par le tout jeune Ennis, que Jane Hallworth a suggéré d’encadrer au-dessus du canapé du salon. On trouve aussi un petit oiseau en bois offert à l’actrice par Jane Campion, qui a réalisé The Power of the Dog, présenté en avant-première le 21 novembre →
181
LA CUISINE aux murs habillés
de carreaux muraux (Waterworks). L’îlot est revêtu de marbre Rojo Cehegin (Compas Stone). Le tabouret est de Pierre Jeanneret (Galerie Half) et l’étagère Cubby de Nickey Kehoe. Robinetterie (Gamme Viking).
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DANS LA CHAMBRE D’ENFANT, une
suspension vintage d’Erik Höglund. Les murs sont recouverts d’un papier peint August Wallpaper. Stores bateaux en velours (Hollywood At Home).
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« J’aime l’association du féminin, du masculin et d’objets patinés par le temps – tout ce qui suscite un lien émotionnel. » —— L’actrice Kirsten Dunst
DANS LE SALON, sous un lustre
monumental (Blackman Cruz) et devant un canapé fabriqué sur mesure et recouvert d’un tissu en lin (Thomas Lavin), une longue table basse, une paire de fauteuils club d’Erik Karlström (Lief Gallery), un fauteuil noir du designer danois Frits Henningsen (circa 1950) et un fauteuil corail Clam de Philip Arctander (JF Chen).
AUTOUR DE LA PISCINE, sur le rebord en teck (Terremoto), des tablestabourets en bois (Angel City Lumber) entourent des chaises longues (Eco Outdoor).
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DANS LA CHAMBRE PRINCIPALE, face
au lit, un banc de Nickey Kehoe et un fauteuil de Kaare Klint. Cabinet (BDDW). Lustre en cristal des années 1930 (Blackman Cruz). Tissu de rideau Tibor (Thomas Lavin). Tapis Sultanabad tissé.
à la Mostra de Venise, avant sa diffusion sur Netflix. Dans cette histoire d’amour et de cruauté qui se situe dans le Montana des années 1920, Kirsten Dunst joue aux côtés de l’acteur britannique Benedict Cumberbatch et de Jesse Plemons. « Jesse était un célibataire endurci quand je l’ai rencontré. C’est moi qui ai fait entrer la décoration dans sa vie », se targue-t-elle. Effectivement, la présence de son compagnon est bien tangible. Chaque pièce contient des objets du Texas, l’État où il est né. Des guitares à foison, deux pianos – un Steinway, un Wurlitzer – et un ancien orgue de salon qui aurait appartenu à Brian Wilson, le bassiste des Beach Boys. Autant de témoins de la passion de l’acteur pour la musique. « On trouve dans ces lieux une touche de l’esthétique cow-boy de Jesse mixée aux pièces plus glamour de Kirsten. Nous avons tout mélangé pour obtenir le bon cocktail », explique Jane Hallworth. Mélange particulièrement sensible dans le salon, où un grand lustre en cuivre évoquant des éperons de botte surplombe des meubles signés Philip Arctander et Jacques Adnet. Idem sur la crédence de la cuisine où une composition de tons aubergine et roux rappelle les motifs d’un bandana de cow-boy. « J’aime l’association du féminin, du masculin et d’objets patinés par le temps – tout ce qui suscite un lien émotionnel, résume Kirsten Dunst. Notre maison est aussi un lieu de rassemblement, où tout le monde vient manger, boire, nager, faire de la musique. Au bar l’ambiance bat toujours son plein. Nous voulons que les gens passent un bon moment. Et comme nous aimons la beauté, rien n’est trop précieux. » Quand on lui demande si elle et son partenaire ont aujourd’hui des projets de rénovation, Kirsten Dunst répond : « Pas de notre côté, non... mais je suis persuadée que Jane Hallworth a déjà sa petite idée sur la question. »
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CAVE À VIN intégrée avec porte personnalisable, 61 × 58,7 × 87,6 cm, ICBDEU2450W, à partir de 6 240 €, SUB-ZERO.
Andrea Ferrari
Le travail du bois des façades crée une illusion optique raffinée. Intarsio Art & Order, design Garcia Cumini, CESAR chez Charles Bigant.
Créateur de luminaires d’art depuis 1923 144
, rue de la Cité Universitaire, 75014 Paris, tél. 01 45 88 77 24 www.perzel.fr
LE GUIDE AD
Les cuisines Les surfaces s’entrecroisent pour créer des motifs qui évoluent avec la lumière. Intersection, design Vincent Van Duysen pour Dada,
Molteni&C
MOLTENI&C.
Jeu de géométries Les veines du marbre Breccia Capraia rencontrent les damiers rectilignes du chêne clair du plateau snack.
CAVE À VIN Monolith EWT9275, 9 999 €,
ASSIETTE en grès, design Ottolenghi x Ivo Bisignano, ø 16 cm, Feast, 14,95 €, SER A X.
LIEBHERR.
194
TABLE DE CUISSON
PICHET en
SIEMENS.
KNINDUSTRIE.
activLight studioLine EX878LYV5E, 2 150 €,
Inox et céramique-polymère, collection Diario, 98 €,
COCOTTE en fonte émaillée, ø 20 cm, Soleil, 209 €, LE CREUSET.
Pureté minérale Le travertin en all-over se déploie dans toute sa sensualité brute et sophistiquée.
Verne Photography
Lignes minimales, élégance des proportions et simplicité des matières, design Eline Ostyn, OBUMEX.
ROBOT PÂTISSIER
MULTIFONCTION Titanium
Chef Baker XL, Silver série 85, 600 €, KENWOOD.
VERRES À VIN teintés,
35 € le set de 2, HAY.
ASSIETTE CREUSE en
céramique, Céladon, 35,50 €, L A TRÉSORERIE.
FAITOUT en Inox et verre trempé, design Raffaella Mangiarotti et Matteo Bazzicalupo, Années 50, 149 €, SMEG.
RÉFRIGÉRATEUR UNE PORTE PERSONNALISABLE,
Bespoke, à partir de 979 €, et porte Cotta Beige à partir de 150 € en 60 cm, SAMSUNG.
Les sélections AD NOVEMBRE / DÉCEMBRE 2021
LAFUMA La marque iconique Lafuma Mobilier s’associe à Sunbrella et présente Allure, une gamme autour de la table et de la détente. Caractérisée par une structure noir mat et une toile matelassée Sunbrella®, Allure trouvera sa place tant en extérieur qu’à l’intérieur. Lafuma Mobilier propose un design empreint de Bauhaus et de chic français, sans concession sur la qualité et ses valeurs écoresponsables. Garantis 5 ans et labellisés Origine France Garantie, ces produits sont fabriqués dans l’usine historique d’Anneyron. lafuma.com
PORCELANOSA Le fabricant et distributeur de produits pour l’aménagement de l’habitat a ouvert en septembre un tout nouveau magasin à Nice. Ce showroom de 330 m² sur 2 étages présente les dernières nouveautés du Groupe : des revêtements comme le carrelage grand format Xtone, des plans de travail de cuisine dont la pierre naturelle Pangea vu dans Tous en cuisine, ou encore des éléments de salle de bains aux nouveaux coloris Finish Studio. Porcelanosa Nice, Zone Cap 3000 à Saint-Laurent-du-Var. porcelanosa.com/fr
Le spéciaListe en restauration & vente
du LOuNGE CHAIR
enLÈveMent sur toute La France
06 09 88 26 27 / 02 47 52 96 90 w w w. m o b i l i e r i n t e r n a t i o n a l . f r
POLIFORM Le protagoniste de la collection Gentleman Night est le lit, qui intègre l’ambiance et l’esthétique de la collection jour. La tête de lit, large et enveloppante, pour les lignes douces et la qualité des détails, comme le gros-grain périmétrique, rappelle le col montant d’une veste. Le lit repose sur un pied fin et élégant en nickel brun ou champagne.
TOP FLOOR Le tapis Tundra de Topfloor by Esti fait partie de la nouvelle collection Wintertime inspirée par des scènes d’un paysage hivernal. La combinaison de textures du tapis Tundra représente les couches de terre gelée sous un manteau de neige. L’entreprise fait un don au World Wildlife Fund pour chaque tapis commandé.”
ILLY illycaffè présente la réédition de sa machine iconique : la X1 Anniversary ESE & Ground. Évolution de la machine conçue par le designer Luca Trazzi, elle est dotée d’un nouveau design et d’une nouvelle technologie d’économie d’énergie. Son Eco-mode avec fonction de chauffage rapide réduit la consommation d’énergie, en annulant le temps d’attente d’un écoulement et un autre. Chaque matériau a été choisi pour garantir une longue durée de vie de la machine. Elle combine les systèmes de préparation café moulu et dosettes E.S.E* – compostables industriellement - pour réduire son impact sur l’environnement. Son design classique et contemporain crée un nouveau look qui allie durabilité, innovation et polyvalence. illy.com
L’immobilier AD
NOVEMBRE / DÉCEMBRE 2021
Paris XVIIIe
Paris XIVe
À Montmartre, quartier Abbesses-Lepic, au dernier étage sans vis-à-vis, un appartement de 65 m², sa pièce de vie de 40 m², sa vue dégagée et ses 60 m² de terrasses. De multiples ouvertures, des vastes volumes contemporains et une lumière omniprésente. Prix : 1 410 000 € | Réf : 12690TA
À quelques pas de la Coulée verte, une maison en parfait état de 160 m², sa réception de 60 m², ses 3 chambres, son atelier d’artiste inondé de lumière et son jardin largement fleuri sans vis-à-vis. La tranquillité d’un logis de campagne au sein de la capitale. Prix : 2 450 000 € | Réf : 12651AS
Agence Patrice Besse 7, rue Chomel, 75007 Paris 01 42 84 80 85 patrice-besse.com
Agence Patrice Besse 7, rue Chomel, 75007 Paris 01 42 84 80 85 patrice-besse.com
Paris XVIe
Paris Xe
Étoile / Foch. Au 3e étage asc. d’un immeuble ancien, ce superbe appartement rénové et meublé de 200 m² offre de sublimes vues sur l’Arc de Triomphe. Il comprend un double séjour, une salle à manger, une cuisine et trois luxueuses suites. Parking. Prix sur demande
Bd de Strasbourg / Fidélité. Au 2e étage asc. d’un immeuble en pierre de taille, splendide appartement traversant de 175 m² avec balcon filant. Vaste pièce de vie de plus de 120 m² avec 7 fenêtres en enfilade, suite parentale avec s. de bains en marbre et espace bureau (ou 2e chambre). Prestations haut de gamme. Prix sur demande
JUNOT FINE PROPERTIES 01 55 26 87 57 junotfineproperties.com
JUNOT 10e 01 40 22 74 74 junot.fr
L’immobilier AD NOVEMBRE / DÉCEMBRE 2021
Paris VIIe – Boulevard Saint-Germain
Paris XVIIIe – Montmartre
À proximité de la rue du Bac, au quatrième étage d’un superbe immeuble haussmannien avec ascenseur, appartement meublé et climatisé de 198 m² entièrement rénové par un architecte de renom. Il comprend une entrée, un double salon, une cuisine équipée et trois belles suites. Parquet Versailles. Une cave. Prix : 5 750 000 € | Réf : 5554007
Aux derniers étages d’un bâtiment industriel des années 1930 réhabilité, appartement en duplex en parfait état de 183 m² bénéficiant d’une terrasse de 46 m² avec vue dégagée sur le Sacré-Cœur et la butte Montmartre. Il comprend un séjour traversant avec cuisine ouverte de 66 m², un second séjour et quatre chambres dont une suite avec dressing. Prix : Prix sur demande | Réf : 5592434
21, rue Bonaparte, 75006 Paris 01 84 79 83 31 saintgermain@danielfeau.com
52, rue des Martyrs, 75009 Paris 01 84 79 76 38 9eme@danielfeau.com
Neuilly-sur-Seine – Pasteur
Paris XVIe – Étoile
À l’abri des regards, édifiée sur un terrain de 850 m², maison de style normand de 500 m² bénéficiant d’un jardin de 500 m². Elle comprend une double réception offrant 6 mètres de hauteur sous plafond, une salle à manger, une cuisine dînatoire avec verrière et sept chambres dont une suite avec dressing climatisée. Un atelier et quatre parkings. Prix : 8 000 000 € | Réf : 5534400
Au troisième étage d’un immeuble haussmannien en angle, splendide appartement meublé et climatisé de 200 m² offrant une vue exceptionnelle sur l’Arc de Triomphe. Rénové par un architecte de renom, il comprend une grande réception, une cuisine dînatoire semi-ouverte et trois suites avec dressing. Une cave et une place de parking. Prix : 5 700 000 € | Réf : 6020821
105, avenue Achille-Peretti, 92200 Neuilly-sur-Seine 01 84 79 83 31 neuilly@danielfeau.com
86, avenue Victor-Hugo, 75116 Paris 01 84 79 64 57 victorhugo@danielfeau.com
L’immobilier AD
NOVEMBRE / DÉCEMBRE 2021
Paris VIe – Odéon : une magnifique maison de ville Dans une rue calme près de l’École de médecine, une élégante maison du début du xixe siècle, superbement rénovée, d’une surface de 420 m2 sur 5 niveaux avec ascenseur comprenant au rdc : entrée, salon, cuisine ouverte, salle à manger ; au 1er (3,20 m sous plafond) : séjour, bibliothèque, espace bureau ; au 2e : 2 chambres, 1 bain, 1 douche ; au 3e : 2 chambres, 1 bain ; au 4e : suite principale avec sdb et dressing, terrasse de 12 m2 ; au sous-sol : cinéma, buanderie, cave. Prix : 8 900 000 €
Paris VIIe – Esplanade des Invalides : un appartement historique Au 3e étage d’un immeuble d’angle avec ascenseur, un appartement de 150 m2 décoré par l’architecte d’intérieur Renzo Mongiardino, offrant une vue exceptionnelle sur l’esplanade des Invalides et comprenant : galerie d’entrée, salon-salle à manger de 54 m2, bibliothèque, 2 chambres dont une avec 3,55 m sous plafond, salle de bains, salle de douche, dressing, cuisine et cave. Parquet point de Hongrie, moulures, cheminées. En option : appt de 37 m2 au dernier étage et 2 parkings. Prix : 4 000 000 €
Paris VIe – Dernier étage sur le Luxembourg
Paris VIe – Des volumes exceptionnels rue Jacob
Rue de Médicis, 180 m2 exceptionnel au 6e étage avec ascenseur jusqu’au 5e d’un immeuble haussmannien, composé de 2 appartements en parfait état, anciennement réunis et séparés par un palier privatif : 140 m² traversant, avec 6 fenêtres plein ouest sur le jardin (double réception, 3 chambres, 3 bains) et un 2-pièces de 40 m² donnant sur les toits. Vue panoramique sur le jardin du Luxembourg, le Sénat, les tours de Saint-Sulpice et la tour Eiffel au loin. Prix : sur demande
À l’étage noble par un bel escalier d’un immeuble du xviie siècle, un magnifique appartement de 120 m2 Carrez entièrement rénové par Nelson Wilmotte, avec 4,40 m sous plafond, donnant sur une cour pavée, au calme, comprenant triple réception, grande suite avec salle de bains, 2e suite à l’étage, accessible par un superbe escalier-sculpture, cuisine séparée par une verrière. Une grande élégance. Prix : 3 150 000 €
L’immobilier AD NOVEMBRE / DÉCEMBRE 2021
Aix-en-Provence
Paris VIe – Saint-Germain-des-Prés
À quelques minutes à pied du Cours Mirabeau, dans un magnifique parc de 2 500 m², Bastide d’exception de 1850 de 250 m² habitables. Dépendance de 40 m², piscine chauffée. Propriété unique. Prix : 3 600 000 € | Réf : AIX-5658-EB | DPE : NC
Bel immeuble XIXe, 5e étage avec ascenseur, appartement d’exception de 171 m² avec balcon. Réceptions, 3 chambres, 2 bains. Cave. Prix : 3 750 000 € | Réf : PRG-6717-MB-NG | DPE : D
Emile Garcin Aix-en-Provence +33 4 42 54 52 27 aix@emilegarcin.com
Emile Garcin Paris Rive Gauche +33 1 42 61 73 38 parisrg@emilegarcin.com
Bordeaux – Pey Berland
Marrakech
Dans un immeuble de standing avec ascenseur, appartement de 175 m² avec terrasse de 80 m² et vue panoramique. Réceptions, bibliothèque, 3 chambres, 2 bains. Garages et caves. Prix : 1 575 000 € | Réf : BDX-3160-CSE | DPE : En cours
Sur la route d’Amizmiz, superbe propriété sur un parc arboré de 1,3 hectare. Maison principale, dépendances, spa, tennis, écurie, 2 piscines. Prix : 3 300 000 € | Réf : MAC-741-MF
Emile Garcin Bordeaux +33 5 32 50 50 80 bordeaux@emilegarcin.com
Emile Garcin Marrakech + 212 5 24 31 42 42 marrakech@emilegarcin.com
L’immobilier AD
NOVEMBRE / DÉCEMBRE 2021
Montargis
Périgord
À 1 h de Paris, sur un terrain de 11 hectares traversés par une rivière, magnifique château restauré du XVIIe de 900 m². Réceptions, 15 chambres, dépendances, tennis, piscine, héliport. Prix : 2 800 000 € | Réf : PPC-10108-AD | DPE : E
Sur un terrain de 47 hectares, belle propriété de style chartreuse avec piscine. Réceptions, 5 chambres donnant sur la cour intérieure et sur le jardin. Maison de gardien, dépendances. Prix : 1 680 000 € | Réf : PER-3146-HDF | DPE : D
Emile Garcin Propriétés & Châteaux +33 1 42 61 73 38 proprietes@emilegarcin.com
Emile Garcin Périgord +33 5 59 01 59 59 perigord@emilegarcin.com
Pays d’Auge
Megève
Ouilly-du-Houleyn, proche Lisieux, manoir augeron d’environ 400 m². Réceptions, 9 chambres, salle de billard. Parc d’1,8 ha traversé par un cours d’eau. Dépendances. Prix : 1 290 000 € | Réf : DEV-1809-AB | DPE : NC
Proche du centre du village, chalet de 470 m² avec vue panoramique sur le Mont-Joly. Séjour cathédrale avec cheminée, grande terrasse aménagée, 6 suites, spa, piscine intérieure et home cinéma. Prix : 6 800 000 € | Réf : MEG-10112-DP | DPE : En cours
Emile Garcin Normandie +33 2 31 14 18 18 normandie@emilegarcin.com
Emile Garcin Megève +33 4 28 28 20 80 megeve@emilegarcin.com
AD 169
DANS SA BULLE
PAR
Arantxa Neyra
Le flashback
Cette grande maison blanche sur plusieurs niveaux près d’une plage tropicale a été dessinée par l’illustrateur Pierre Brissaud en 1937, pour la couverture de janvier de House & Garden.
Bien que Pierre Brissaud (1885-1964) ait commencé sa carrière comme illustrateur de mode pour La Gazette du Bon Ton et graveur de livres (dont l’édition illustrée du centenaire de Madame Bovary), ses motifs sur papier paraffiné de style Art déco ont rapidement attiré l’intérêt d’autres cercles. En plus de participer au salon de la Société des artistes indépendants ou au Salon d’Automne, il devint dès le début des années 1920 un collaborateur régulier de Condé Nast, signant des couvertures culte pour Vanity Fair, Vogue et House & Garden. Il y peint des chapeaux, des robes Belle Époque et des scènes idéalisées (comme celle-ci) dans lesquelles ses personnages profitent du soleil, détachés des événements du monde extérieur.
202
Collection Flore Créations Frivole, Lotus, Cosmos et Rose de Noël.
Haute Joaillerie, place Vendôme depuis 1906
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