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RENTRÉE DÉCO ! 100 pages pour choisir tissus, papiers peints, tapis, carrelages, canapés et chambres d’enfants du sol au plafond !

Design GamFratesi, duo chaleureux venu du froid Bodil Kjær, pionnière de la modernité Salon du meuble de Milan : on y est !

Lifestyle L’autoédition : nouvel eldorado des architectes d’intérieur ? Lisbonne, Paris, Rome, Côme, Barcelone… 7 intérieurs très inspirés

Varsovie, nouvelle oasis à l’Est Paris : 12 hôtels événements ouvrent à la rentrée LE PLUS LIFEST YLE DES MAGAZINES DE DÉCO N o 150 - Septembre-Octobre 2021 - 5,90 € - w w w.ideat .fr

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Trips






COME TOGETHER Carlotta de Bevilacqua

GenerAction Artemide Valerio Pagliarino, Italien, 18 ans Valerio, avec son projet LaserWan, a été l’un des gagnants du “Intel International Science & Engineering Fair 2017”. Cette innovation technologique, permettant de transmettre des données à travers la lumière, a récemment été reconnue comme brevet d’invention industriel.


ID-NOS CONTRIBUTEURS

Depuis 2005, Thomas s’est spécialisé dans l’opéra et le théâtre. Parallèlement, il édite pour Beaux Arts Magazine des hors-séries sur les grandes expositions d’art contemporain. Il réalise en outre des reportages pour Air France Magazine, The Good Life ou IDEAT. Ce mois-ci, il s’est rendu à Varsovie, capitale polonaise peu gâtée par l’histoire contemporaine et qui, pourtant, parvient à résister à ses dirigeants pour cultiver hédonisme et sens de la fête. Une liberté réjouissante (p. 366).

Diplômée en histoire de l’art, ex-rédactrice en chef adjointe d’Arts magazine et rédactrice en chef de La Revue de la céramique et du verre, Sabrina suit l’actualité des artistes (Télérama, L’Objet d’art). Elle a relevé pour nous une exposition parisienne d’artistes de la matière (p. 82) et trois autres en région, dans des contextes très variés (p. 86). Enfin, elle se propose de décrypter l’un des grands rendez-vous de l’art contemporain en France, la foire Art Paris, qui se tient au Grand Palais éphémère (p. 84).

© CHRISTEL JEANNE

Sabrina Silamo

© YOUNG-AH KIM

Thomas Jean

Olivier Waché

Sa passion pour les objets beaux et bien conçus l’a amenée à prêcher la bonne parole du design, désormais au cœur de tout processus d’innovation, dans M, le magazine du Monde, IDEAT et Grazia. Ce mois-ci, Marie nous fait découvrir boutiques (p. 74 et 308) et galerie (p. 80), livres de la rentrée (p. 108) et l’éditeur Carl Hansen & Søn (p. 146). Elle s’est penchée sur une nouvelle tendance chez les designers, l’autoédition (p. 172). Enfin, elle a déniché les dernières nouveautés en matière de papiers peints et de peintures (p. 273).

Amateur de savoir-faire et d’innovation, ce linguiste de formation se passionne pour l’artisanat et le design. Observateur de l’évolution du cadre de vie, il a fait de la cuisine et de la salle de bains ses spécialités. En cette rentrée, il nous présente un événement phare, Paris Design Week (p. 68) ; est parti rencontrer Monica Pedrali (p. 134) et le designer Alain Gilles (p. 310) ; rend hommage à l’Aura, de Treku, qui fête ses 10 ans (p. 144) ; et a enrichi notre dossier déco de ses connaissances en matière de carrelage (p. 291).

© GERMANA LAVAGNA

Marie Godfrain

Serge Gleizes

Young-Ah a publié son premier sujet dans IDEAT en 2011. Toujours de l’aventure aujourd’hui, elle collabore avec les magazines The Good Life, L’Optimum, L’Express et Grazia, parvenant à aborder les choses et les gens en révélant le meilleur d’eux. Pour ce numéro, elle s’est rendue à Varsovie. Là où l’on imaginerait une capitale corsetée dans une Pologne devenue si rigide, ses images montrent une cité bourgeonnante où l’esprit de résistance est synonyme d’ouverture et de tolérance (p. 366).

Journaliste et auteur, Serge collabore depuis plus de vingt ans avec la presse décoration et s’intéresse autant aux maisons d’autrefois qu’à celles d’aujourd’hui. Il publie par ailleurs de nombreux ouvrages (éditions du Chêne ou de La Martinière). Les nouveautés dans les domaines des tapis (p. 303) et des tissus (p. 321) n’ont pas de secrets pour lui, aussi est-il un contributeur incontournable de notre dossier déco de rentrée, jusqu’à nous dévoiler le travail des diplômés de la Haute école des arts du Rhin (HEAR) (p. 334).

© XAVIER BEJOT

Young-Ah Kim

Olivier Reneau

Nathalie Nort

Auteur régulier des pages d’IDEAT, Olivier écrit depuis vingt ans sur les thématiques liées à l’art de vivre, avec un intérêt particulier pour l’art, l’architecture et le design, mais aussi la cuisine ou la mixologie. Dans ce numéro, il souligne les trois événements parisiens à ne pas rater en matière d’art et de design (p. 76), dévoile l’offre œnotouristique de Perrier-Jouët (p. 92), rend visite à l’architecte d’intérieur spécialiste des restaurants Caroline Tissier (p. 166), et célèbre la maison de textile Fortuny (p. 332).

Après une adolescence passée à répertorier dans des carnets antiquaires, créateurs, disquaires et cafés installés autour du « trou des Halles », puis une première vie new-yorkaise, elle chine pour la presse lifestyle les spots et les gens qui feront le buzz. Muni de votre précieux sésame, le passe sanitaire, vous pourrez la suivre dans toutes les bonnes adresses, restaurants et hôtels, à Paris et en région, à découvrir absolument (p. 100 à 106). Et dans tous les 5-étoiles qui vont révolutionner le genre dans la capitale (p. 186).

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Mah Jong. Canapé composable par éléments, design Hans Hopfer. Habillé de tissus dessinés par Kenzo Takada, collection Matsuri, version Umi. Plateformes en bois teinté, finition Pierre de Lune. Services conseil décoration et conception 3D en magasin French : français

Cette année, Roche Bobois célèbre les 50 ans du canapé Mah Jong, créé en 1971 par Hans Hopfer. Pour cet événement, le Mah Jong s’habille de nouveaux tissus de créateurs et se pose sur d’élégantes plateformes qui subliment sa ligne et son confort. Un canapé ultra-modulable, avant-gardiste lors de sa création, iconique aujourd’hui.


Tissus dessinés par

French Art de Vivre Photos : Michel Gibert et Baptiste Le Quiniou, non contractuelles. Africa museum : www.africamuseum.be, sculpture : www.sophiebocher.com, TASCHEN, Éditions Zulma.


Mah Jong. Canapé composable par éléments, design Hans Hopfer. Habillé de tissus dessinés par Kenzo Takada, collection Matsuri, version Natsu. Plateformes en bois teinté, finition Ficelle. Services conseil décoration et conception 3D en magasin French : français

Cette année, Roche Bobois célèbr e les 50 ans du canapé Mah Jong, créé en 1971 par Hans Hopfer . Pour cet événement, le Mah Jong s’habille de nouveaux tissus de créateurs et se pose sur d’élégantes plateformes qui subliment sa ligne et son confort. Un canapé ultra-modulable, avant-gardiste lors de sa cr éation, iconique aujour d’hui.


Tissus dessinés par

French Art de Vivre Photos : Michel Gibert et Baptiste Le Quiniou, non contractuelles. Hotel Bad Schörgau, Éditions Zulma.


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LE RITUEL JEUNESSE ABEILLE ROYALE En combinant l’action fondamentale de la nouvelle Advanced Huile-en-Eau Jeunesse avec la double technologie experte à effet peeling et lifting du sérum Double R Renew & Repair, la jeunesse 4 de la peau est visiblement amplifiée. Les rides sont réduites de - 20 % (cliniquement prouvé). Depuis plus de 10 ans, Guerlain s’engage et agit pour la protection des abeilles, sentinelles de l’environnement. Notre programme de conservation “GUERLAIN FOR BEES” à découvrir sur Guerlain.com

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Test instrumental, 20 volontaires, 2 applications par jour, après 3 jours. 2 Tests in vitro sur ingrédients. 3 Résultats d’autoscorage, 31 femmes, 2 applications par jour, après 28 jours. Test instrumental, 32 femmes, 2 applications par jour, après 7 jours. 5 Conformément à la norme ISO 16128, calcul incluant l’eau, les 5 % restants contribuent à optimiser l’intégrité dans le temps de la formule et sa sensorialité.


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SYSTÈME D’ASSISES CONNERY | DESIGN RODOLFO DORDONI PETITE TABLE BOTECO | DESIGN MARCIO KOGAN / STUDIO MK27 DÉCOUVREZ-EN PLUS DANS MINOTTI.COM/CONNERY



FRANCE

62 Honnay Décoration Le Touquet Paris Plage 01 Atelier Pia 03 21 05 80 35 Thoiry 04 50 20 88 10 67 Ateliers Marc K 06 Intérieur Sud Sélestat 03 88 92 13 38 Cannes 04 93 39 06 55 68 Sièges & Décoration 06 Baze Kuster Carros 04 92 08 89 00 Eguisheim 03 89 41 18 24 13 Séries Décoration 69 Maison Perrin Courtieu Marseille 04 91 37 24 95 Lyon 04 78 37 26 98 24 Florence Soulet 69 Mis en Scène L’Atelier 60 Lyon 04 78 42 69 01 Monpazier 06 73 51 84 66 69 Pénates 28 Les Décors de Maïté Lyon 06 74 67 90 87 Chartres 02 37 21 18 43 69 Histoire d’Intérieur 29 Maison lindivat Neuville Sur Saône Brest 02 98 44 14 67 04 72 73 43 74 33 Atelier Du Fauteuil 72 Au Bonheur du Jour Tissuthèque Le Mans 06 08 69 21 17 Bordeaux 05 56 98 22 22 75 Designers Guild 34 Ar’Deco Montpellier 04 67 69 92 87 Paris 01 44 67 80 71 75 Les Deux Portes 35 Intra-Domus Paris 01 42 71 13 02 Saint-Malo 02 99 81 69 94 75 Au Fil d’Or 35 VBA Décoration Montgermont 02 99 23 17 41 Paris 06 50 44 08 69 75 Simonneau 38 Natacha Tissus Paris 01 45 89 59 74 Grenoble 04 76 40 55 82 75 Zebre 42 L’Atelier de Marie Paris 06 32 28 74 44 Unieux 04 77 89 00 06 75 France Canapés 44 Mon Artisan Tapissier Paris 01 56 07 15 65 Pornic 02 40 82 90 14 76 L’Heure Bleue 44 L’Atelier De Cécile Rouen 02 35 71 84 35 La Baule 02 40 24 12 80 77 Ram Décoration 47 Villa d’Ouest Nanteuil Les Meaux Boe 05 53 66 86 76 01 60 23 26 48 49 Clemski Décoration 77 La Maison Bellifontaine Angers 02 41 87 05 40 Fontainebleau 01 60 70 08 59 49 La Boutique Des 78 Tout Autre Chose Matieres Versailles 01 39 50 18 70 Cholet 02 43 63 00 99 78 La Maison du Rideau 50 Poutas Décoration Saint Germain en Laye Valognes 02 33 40 18 15 01 34 51 25 59 51 Danielle Fancony 78 La Maison de Céline Reims 03 26 40 42 81 Chambourcy 0130063083 51 Boutique Décoration H.G. 86 Yves Robert Reims 03 26 02 65 65 Chatellerault 05 49 93 14 72 54 Nicole Lhotte 91 Racyne Décoration Palaiseau 06 21 59 01 23 Nancy 03 83 36 48 40 91 Serge Bonnat 54 Maison Varry Décoration Nancy 03 83 37 32 66 Montlhéry 01 69 01 12 97 56 Blanche Duault 91 Allemand Décoration Savigny sur Orge Vannes 02 97 42 68 83 01 69 05 29 65 59 Ton sur Ton 92 La Maison de Céline Dunkerque 03 28 59 24 99 Saint Cloud 01 47 09 18 82 59 Demeure De Famille 94 Imagine Bondues 03 20 76 00 77 La Varenne St-Hilaire 01 48 83 45 93 62 Côté Déco Hardelot Hardelot-Plage 03 21 87 51 71 6RXI½H G³,QWpULHXU Enghien Les Bains 62 Côté Déco Mérignies 01 39 64 83 41 Mérignies 06 31 64 24 91

Tissus

|

Papier

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Peints

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Tapis

BELGIQUE

1000 Les Tissus du Sablon Bruxelles 02 502 48 60 1050 X Trente 8 Bruxelles 02 544 14 24 1180 Le Tri Logis Uccle 02 633 36 78 1410 Isabel Gilles Creation d’Intérieur Waterloo 02 353 13 16 4000 Le Jardin de Nanie Liège 04 232 14 41 4432 Fayen Alleur 04 263 27 54 4557 Rulot Home Décoration Tinlot 085 51 17 62 4800 Fayen Verviers 087 33 03 45 5100 Maison Antoine Namur / Jambes 081 30 30 03 6280 Contraste Tellier-Moncousin Gerpinnes 071 21 75 67 6900 La Maison Laloux Marche En Famenne 084 31 17 15 7000 Wattiaux Mons 065 31 31 00 7500 Wattiaux Tournai 069 87 10 12 8930 V Decor Rekkem 056 41 21 70

SUISSE

1003 Bovet Tissus SA Lausanne 0041 21 323 91 80 1204 Duo sur Canapé Genève 0041 22 311 22 41 1260 Christine Yerly Nyon 0041 22 361 77 72 1800 Amelys Vevey 0041 21 922 08 44 8803 Al Lago Interiors Ag Rüschlikon 0041 43 537 10 03

LUXEMBOURG

1930 Lucien Schweitzer Interieurs Luxembourg 23 616 21 1660 Tapis Hertz Bereldange 22 73 27 4210 Rideaux-Center Valerius Esch-sur-Alzette 54 20 79 7240 Lemogne Bereldange 26 33 65 1

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Accessoires

Designers Guild 4 Rue Vide-Gousset, 75002, Paris 01 44 67 80 71 France-showroom@designersguild.com Service clients 01 44 67 80 70 France-sales@designersguild.com Suisse francophone 08 48 80 87 18 swissfr@designersguild.com Belgique et Luxembourg 09 333 77 05 Belgium-sales@designersguild.com

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Atlantis




13 AIX-EN-PROVENCE AU FIL DES MATIÈRES - 13 MARSEILLE SÉRIÈS DÉCORATION - 16 L’ISLE D’EPAGNAC NUANCES UNIKALO - 22 MINIHY-TREGUIER AR DÉCO - 30 NIMES THEROND DÉCORATION - 31 TOULOUSE FLANELLE DÉCORATION - 31 TOULOUSE MAISON GOMEZ 35 FOUGÈRES PINTO ET FILS - 35 RENNES / MONTGERMONT VBA DÉCORATION - 36 CHATEAUROUX BARRAUD - 37 CHAMBRAY-LÈS-TOURS DÉCOR 37 - 38 ECHIROLLES CAP COLOR - 42 SAINT-ETIENNE CAPAROL CENTER SAGRA 2 - 42 SAINT-ETIENNE SIGNE INTÉRIEUR 42 SAINT-GENEST-LERPT EPARVIER - 42 SAVIGNEUX CAPAROL CENTER SAGRA - 45 ORLÉANS CPPO BCL DÉCOR - 47 AGEN LES COULEURS D’ALEX - 51 REIMS HALL DU PAPIER PEINT - 53 CRAON STÉPHANE COTTEVERTE - 53 LAVAL COLORISME - 53 LAVAL/CHANGÉ INFINI LEGNO 54 NANCY NICOLE LHOTTE - 56 SAINT-AVÉ LT DÉCOR - 57 FAMECK P.P.M - 57 SARREBOURG MILDÉCOR - 59 LA MADELEINE ORMERAY - 60 BEAUVAIS VA DÉCORATION - 62 ARRAS DELCROIX DÉCORATION - 62 SAINT-OMER LIONET DÉCOR - 64 BIARRITZ ITOIZ DÉCOR 65 TARBES PÉLEGRY PEINTURES - 67 OTTERSWILLER MILDÉCOR - 67 SELESTAT PROJART - 69 LYON SOLMUR CITY - 69 VILLEURBANNE SOLMUR DISTRIBUTION - 73 CHAMBÉRY-VOGLANS COULEURS DE REV - 74 ANNEMASSE L’ATELIER DES PEINTRES - 75 PARIS AU FIL DES COULEURS 75 PARIS BHV MARAIS - 75 PARIS L’ATELIER DES PEINTURES - 75 PARIS RECA DÉCORATION - 75 PARIS VANDENBROUCKE - 76 BIHOREL LES ROUEN SOLMUR - 83 FRÉJUS LES DÉCORATEURS DU SUD - 85 LA CHÂTAIGNERAIE LOGIDÉCOR 85 LE POIRÉ-SUR-VIE DÉCOR PEINT - 92 ANTONY MARIETTE DFD - 92 NEUILLY-SUR-SEINE LA MAISON BINEAU - 94 MAISONS ALFORT INFINI LEGNO MAISONS ALFORT - 98 MONACO FASHION FOR FLOORS


Showrooms

London

Par is

Culemborg

arte-international.com

Los Angeles


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164 rue du Faubourg Saint Honoré, 75008 Paris savoirbeds.com


GRAND OUEST

51 - DANIELLE FANCONY - 51074 REIMS - 03 26 40 42 81

22 - L’ ATELIER BETHENCOURT - 22000 SAINT BRIEUC - 02 96 33 88 99

54 - JVD MAISON VARRY - 54000 NANCY - 03 83 37 32 66

29 - CHARME DU LOGIS - 29000 QUIMPER - 02 98 55 60 73

57 - MAISON FRISCH - 57000 METZ - 03 87 36 16 52

29 - L’ ATELIER 55 - 29200 BREST - 02 98 80 18 24

59 - DEMEURE DE FAMILLE - 59910 BONDUES - 03 20 76 00 77

29 - L’ESTRAN - 29300 REDENE - 02 98 96 76 97

60 - KONCEPT AGENCEMENT - 60110 CORBEIL CERF - 06 60 76 10 86

29 - RIVE DOUARN - 29100 DOUARNENEZ - 02 98 74 32 21

62 - ESPACE DECO ESPACE RIDEAUX - 62100 CALAIS - 03 21 36 07 50

35 - INTRA DOMUS - 35400 SAINT MALO - 02 99 81 69 94

62 - HONNAY DECORATION - 62520 LE TOUQUET PARIS PLAGE - 03 21 05 80 35

37 - DECOR 37 - 37170 CHAMBRAY LES TOURS - 02 47 37 87 28 41 - THEVENON - 41000 BLOIS - 02 54 58 98 84 44 - ATELIER DU BOIS - 44840 LES SORINIERES - 02 40 33 26 94 44 - MON ARTISAN TAPISSIER - ETS BRUNELIERE - 44210 PORNIC - 02 40 82 90 14 49 - ATDS - 49000 ANGERS - 02 41 27 15 02

67 - LES ATELIERS MARC K - 67600 SELESTAT - 03 88 92 13 38

SUD EST 20 - HALL DECOR / DECORS DIFFUSION - 20600 BASTIA - 04 95 30 87 27 38 - VOLTAIRES VOLUPTUEUX - 38420 DOMENE - 04 56 85 42 78 63 - ENVIE D’INTERIEUR - 63000 CLERMONT FERRAND - 04 73 91 51 93

56 - ART CONCEPT - 56800 PLOERMEL - 02 97 72 04 37

66 - TOUTENTISSUS - 66330 CABESTANY - 04 68 50 88 80

56 - BLANCHE DUAULT - 56000 VANNES - 02 97 42 68 83

74 - PICUS & JALY COUTURE - 74400 CHAMONIX - 06 72 27 69 67

76 - LES TENTURERIES JCR - 76620 LE HAVRE - 02 35 41 29 92 76 - PASQUIER MEUBLES - 76230 ISNEAUVILLE - 02 35 60 18 03 85 - ICONIC DESIGN INTERIEUR - 85000 LA ROCHE SUR YON - 02 51 37 35 00

83 - LES DECORATEURS DU SUD - 83600 FREJUS - 04 94 17 12 52 84 - MILVIA LACOMBLEZ - 84160 CADENET - 06 12 30 76 99

SUD OUEST

ILE DE FRANCE

16 - DECO CHARENTES - 16100 COGNAC - 05 45 32 71 48

75 - VANDENBROUCKE - 75011 PARIS - 01 48 05 36 66 78 - STOCK DECOR - 78140 VELIZY VILLACOUBLAY - 01 39 46 50 26 91 - SR DECORATION - 91820 VAYRES SUR ESSONNE - 06 28 78 63 98 92 - AMBIANCES D’INTERIEUR - 92270 BOIS COLOMBES - 01 56 05 50 40 92 - DERETA - 92240 MALAKOFF - 01 46 56 75 05

17 - INTERIEUR DECORATION - 17100 SAINTES - 05 46 92 00 48 17 - RYSER PUILBOREAU - 17285 PUILBPOREAU - 05 46 67 33 55 31 - ACTE B - 31800 SAINT GAUDENS - 05 61 95 98 88 31 - DELZONGLE BALMA - 31131 BALMA - www.delzongle.com 31 - DESIGN ET MATIERES - EMMANUEL DELAYRE - 31410 TOULOUSE - 06 24 86 12 17

92 - DFD PEINTURES - 92160 ANTONY - 01 69 31 79 19

31 - FLANELLE DECORATION - 31000 TOULOUSE - 05 61 21 32 20

92 - DISTRIPOSE - 92700 COLOMBES - 01 46 52 42 42 92 - LA MAISON BINEAU - 92300 LEVALLOIS - PERRET - 01 47 57 16 00

31 - LA MAISON DE BOUQUIERE - 31000 TOULOUSE - 05 61 52 99 91 33 - ATELIER DU FAUTEUIL - 33000 BORDEAUX - 05 56 98 22 22

94 - ALAIN MADAR CREATION - 94140 ALFORTVILLE - 06 98 27 05 64

33 - LAURENT FORNIAUX - 33000 BORDEAUX - 05 56 81 41 52

94 - IMAGINE - 94100 SAINT MAUR DES FOSSES - 01 48 83 45 93

33 - MIMILO - 33000 BORDEAUX - 05 57 60 20 67 65 - GERARD PELEGRY - 65000 TARBES - 05 62 93 12 28

NORD EST

79 - CUSTHOMIZE - 79000 NIORT - 06 62 25 48 52

02 - MARIE LAURE DECORS - 02200 SOISSONS - 06 74 10 46 20

81 - JEU DE FIL - ALBO FLOTTARD - 81100 CASTRES - 05 63 59 29 40

21 - VILLA MEDICIS - 21000 DIJON - 03 80 58 94 90

86 - BIEN ETRE DE SEGERON - 86000 POITIERS - 05 49 41 06 51

51 - BOUTIQUE HG DECORATION - 51100 REIMS - 03 26 02 65 65

86 - YVES ROBERT - 86100 CHATELLERAULT - 05 49 93 14 72

SHOWROOM CASAMANCE - 13 rue du Mail - 75002 Paris - showroom.paris@casamance.com

www.casamance.com



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Showrooms exclusifs

06 NICE 04 93 88 00 27

06 VALLAURIS 04 92 95 14 34

13 AIX EN PROVENCE 04 42 26 53 70

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34 MONTPELLIER 04 67 92 45 51

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83 SAINT TROPEZ 04 94 43 11 00

84 AVIGNON 04 90 88 40 03

atelier-saintpaul.com M A N U FA C T U R E D E C U I S I N E S


Où trouver les produits Élitis : France 01 Thoiry Atelier Pia 04 50 20 88 10 06 Cagnes-sur-Mer Exigence couleurs 09 82 25 80 36 06 Le Cannet Colors 09 83 81 19 81 06 Nice Cosi 09 54 70 79 80 07 Guilherand Granges Mélanie Rousset 06 70 32 50 83 13 Aix Le Tholonet Questions d’Intérieur 04 42 64 45 68 17 Périgny Intemporel 05 46 34 12 95 19 Brive-la-Gaillarde Les M design 05 55 87 53 25 20 Bastia Hall décor 04 95 30 87 27 21 Dijon Patrice Langhi 03 80 38 02 05 22 Lamballe Vues d’intérieur 02 96 50 85 21 28 Chartres Les Décors de Maïté 02 37 21 18 43 29 Brest Lindivat décor 02 98 44 14 67 31 Toulouse Flanelle décoration 05 61 21 32 20 31 Toulouse Terra rosa 05 62 26 47 94 32 Auch Andiamo Home 05 62 05 65 03 33 Bordeaux So Styles 05 56 51 01 65 34 Montpellier Vues d’intérieurs 04 67 60 76 34 35 Rennes / Montgermont VBA décoration 02 99 23 17 41 35 Saint-Malo Intra domus 02 99 81 69 94 38 Echirolles Cap color 04 38 70 07 00 38 Grenoble CAPP espace revêtements 04 38 02 15 47 42 Saint-Étienne Signe intérieur 04 77 34 32 00 45 Orléans CPPO BCL Décor 02 38 62 01 48 47 Agen/Boé Villa d’ouest 05 53 66 86 76 51 Reims DP Home 03 26 09 20 84 53 Laval Colorisme 02 43 69 43 28 54 Nancy Nicole Lhotte 03 83 36 48 40 57 Montigny-lès-Metz Bleu Jasmin 06 62 29 41 66 59 Bailleul Deco papier peint 03 28 43 93 44 59 Bondues Joseph & Stanislas 06 98 87 11 44 59 Cambrai Acte II 03 27 78 50 89 59 Dunkerque Ton sur ton 03 28 59 24 99 59 La Bassée Inspirations 03 20 29 24 14 59 Valenciennes Déco carré rouge 03 27 29 48 33 59 Villeneuve d’Ascq R. Motte Décorateur Antiquaire 03 20 89 88 91 60 Beauvais Va Decoration 05 61 09 83 03 62 Le Touquet Honnay décoration 03 21 05 80 35 62 Saint-Omer Lionet 03 21 39 31 31 62 Noeux-Les-Mines Delcroix Décoration 03 21 26 38 38 62 Arras Delcroix Décoration 03 21 59 68 47 63 Riom JLM déco 04 73 38 08 95 64 Biarritz Alta quota 05 59 22 57 35 65 Tarbes Pelegry décoration 05 62 93 12 28 67 Erstein Au Tape-Clous 03 88 98 63 69 67 Sélestat Ateliers Marc K 03 88 92 13 38 67 Strasbourg Art de vivre déco 03 88 16 20 04 68 Eguisheim Kuster et fils 03 89 41 18 24 73 Aix-les-Bains PPP Monod 04 79 61 51 20 74 Annecy Organdi 04 50 51 28 40 74 Annemasse L’Atelier des peintres 04 50 37 50 80 74 Magland Les Montagnardes 04 50 91 26 31 75 Paris 14 OD Intérieur 01 83 81 30 15 75 Paris 15 Bleu Tortue 09 53 31 65 49 75 Paris 17 Reca décoration 01 43 18 20 20 77 Fontainebleau La maison Bellifontaine 01 60 70 08 59 78 Voisins-le-Bretonneux Marquise et bergère 01 30 43 22 56 83 Saint-Tropez Maîtresse de maison 04 94 54 86 55 91 Savigny-sur-Orge JM Allemand 01 69 05 29 65 92 Antony DFD Peintures Mariette 01 69 31 79 19 92 Issy-les-Moulineaux Colors & walls 01 46 48 79 59 92 Sceaux Artigala 09 53 14 92 58 94 La Varenne Saint Hilaire Imagine 01 48 83 45 93 94 Maisons Alfort Infini Legno 01 43 76 24 31 Suisse 1131 Tolochenaz Reichenbach +41 21 804 50 00 1204 Genève Duos sur canapé +41 22 311 22 41 1211 Genève Lachenal +41 22 918 08 88 1227 Carouge Caragnano et Cie +41 22 784 16 77 1227 Carouge Ploum +41 22 342 02 40 8810 Horgen Tapetenraum +41 44 725 39 39 8953 Dietikon Wirz Tapeten +41 44 405 44 22 Belgique 1160 Bruxelles Déco Ligot +32 2 672 14 36 1180 Bruxelles L’Appart - Intérior Design +32 2 201 10 07 1380 Lasne Rouge de chine +32 2 653 80 48 1410 Waterloo Compagnie des cotonnades +32 2 353 18 59 1410 Waterloo I. Gilles Créations d’Intérieurs +32 2 353 13 16 2000 Antwerpen Emente - Taymans +32 3 233 18 91 4000 Liège Le jardin de Nanie +32 4 232 14 41 4317 Faimes/Waremme Fabien Lucas +32 479 511 294 4557 Tinlot Rulot home decoration +32 8 551 17 62 4800 Verviers Fayen +32 8 733 03 45 5100 Namur/Jambes Maison Antoine +32 8 130 30 03 6280 Gerpinnes Tellier Moncousin +32 7 121 75 67 7500 Tournai Rive Gauche +32 6 922 07 47 7971 Thumaide Altruy décoration +32 6 977 08 78 8000 Brugge Sijs +32 50 31 95 60 8210 Loppem Karpez Pascale +32 496 979 252 8500 Kortrijk Sijs +32 56 261 164 8630 Veurne Cornille decoratie +32 5 831 12 95 9300 Aalst Brussels Huis +32 5 321 51 44 9620 Zottegem Vandekerckhove-de Smaele Interieur +32 9 360 34 79 Grand Duché du Luxembourg 1930 Luxembourg Lucien Schweitzer +352 2361621 4141 Esch-sur-Alzette Reckinger Peinture & Décors +352 5478811


REVÊTEMENT MURAL GALERIE

Auteur & Éditeur.

P A P I E R P E I N T, T I S S U , R E V Ê T E M E N T M U R A L , L’ A C C E S S O I R E

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S H O W R O O M - 5 R U E S A I N T- B E N O I T, 7 5 0 0 6 P A R I S

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W W W. E L I T I S . F R


ID-ÉDITO

IL FAUT CULTIVER SON JARDIN Bonjour à toutes et à tous ! J’espère que l’été a été bon et profitable, que vous avez fait le plein de vitamine D et que vous n’avez pas été trop ennuyés par un tas d’éléments exogènes qui polluent de temps en temps les vacances. Je vous sens mieux quand même, non ? Plus détendus, moins secs qu’en juin -. Remarquez qu’il n’est pas difficile d’aller mieux qu’il y a un an si on se refait le film à l’envers. Au moins, on est tous à peu près vaccinés (50 millions, paraît-il) et donc on est tous à peu près sûrs de ne rien attraper de trop grave. Ça, c’est quand même formidable, non ? Dix-huit mois ! Ils ont mis moins de dix-huit mois à trouver un vaccin efficace à plus de 90 %, incroyable ! Quelle histoire ! En tout cas, vous ne semblez pas lassés de la déco depuis le début de la pandémie. Les compteurs de tous les grands éditeurs de meubles en Europe sont au vert. Le marché de la décoration en France, en 2021, devrait largement dépasser les 25 milliards d’euros de chiffre d’affaires, soit beaucoup plus que l’an dernier et plus aussi qu’en 2019. La crise sanitaire n’a pas du tout affecté ce secteur. Au contraire, les différents confinements ont boosté les envies de changement de tapis, de canapés, de cuisine… et même de conjoints -. (Je vous promets que ce n’est pas une plaisanterie !) Aujourd’hui, si vous voulez acheter un meuble signé Le Corbusier chez Cassina, Gio Ponti chez Molteni, Hans Wegner chez PP Møbler, Jean Prouvé chez Vitra, Arne Jacobsen chez Fritz Hansen ou encore Michel Ducaroy chez Ligne Roset… eh bien, comptez au minimum six mois de délai ! Du reste, c’est ce qui est en train de se passer à peu près dans tous les secteurs de l’équipement. Avec la pénurie de matières premières due au redémarrage des économies chinoise et américaine, il n’y a plus de bois, plus de cuir, plus d’acier pour fabriquer nos produits, et donc plus de stocks .. Il faut donc devenir moins matérialistes, plus simples et plus cérébraux en attendant que le temps passe un peu et que les stocks se reforment. Cela tombe bien, car on n’a jamais eu autant besoin de réfléchir, à soi, aux autres, à la vie, à faire des choses utiles, intelligentes et apaisantes : « Il faut cultiver notre jardin » ! (Candide ou l’Optimisme, de Voltaire) Misons donc sur la culture ! Êtes-vous allé voir la collection Pinault, à la Bourse de Commerce ? Si oui, tant mieux. Dans le cas contraire, courez-y dès que vous le pourrez. Quelle chance incroyable d’avoir un tel lieu sur le territoire français ! Avec une exposition d’œuvres moins monumentales qu’à la pointe de la Douane, à Venise, moins provocantes aussi, moins bling-bling, avec beaucoup plus de peinture… C’est magnifique ! Ne manquez pas non plus les Journées du patrimoine, les 18 et 19 septembre ! Tout ce qui compte de merveilles architecturales en France s’ouvre au public sur tout le territoire. Quelle belle idée qui perdure depuis 1984 ! Si à cela on ajoute la France Design Week (jusqu’au 28 septembre), Art Paris (du 9 au 12 septembre), les Journées nationales de l’architecture (du 18 au 20 octobre) et la FIAC (du 21 au 24 octobre), on a de quoi s’en mettre plein les yeux pour aborder l’hiver tranquille et commencer à se blottir dans les cinémas et les salles de théâtre, de concert ou d’opéra. IDEAT vous emmène en voyage à Varsovie pour cette rentrée, car nous commençons à nous dire qu’on va bouger un peu… enfin ! - Étonnante Varsovie dans l’est de l’Europe : une très jolie surprise ! Vous trouverez également dans ce numéro un beau dossier tendances pour vous aider à choisir vos futurs papiers peints, tissus, carrelages et canapés. Enfin, si vous êtes parisiens/parisiennes (même pour quelques jours), n’oubliez pas notre vente de tirages photo au profit de la recherche contre le cancer du sein, en partenariat avec l’institut Gustave Roussy ! Reportée déjà deux fois, cette exposition-vente caritative se tiendra à la Monnaie de Paris, quai de Conti, le jeudi 30 septembre (la veille du premier jour d’Octobre rose). Vous aurez la possibilité de visiter cette exposition gratuitement, de 11 h à 17 h, de voir les 30 tirages photo et peut-être même d’en acheter un pour combattre cette saleté de maladie. 100 % de la recette sera reversée à Gustave Roussy pour cofinancer un essai clinique. Bien à vous, à très bientôt. Et n’oubliez pas de cultiver votre jardin ! Laurent Blanc Éditeur & fondateur d’IDEAT laurentblanc@ideat.fr Instagram : laurent.thegoodlife

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@PAULOMARIOTTIART

ID-PAULO’S TOUCH

Les lieux rouvrent et ça tombe bien, l’offre parisienne en matière culturelle bénéficie d’un souffle nouveau qu’il faut absolument aller découvrir et soutenir. En témoigne le geste majeur de Tadao Ando pour la Bourse de Commerce, qui abrite la Pinault Collection. Ou l’art de marier les époques et les styles avec une maîtrise ébouriffante.

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12-14, rue Jules-César, 75012 Paris. Tél. : +33 1 44 75 79 40. Fax : +33 1 44 75 79 49. www.ideat.fr

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ONT COLLABORÉ À CE NUMÉRO Rédacteurs : Béatrice Andrieux, Anne-France Berthelon, Chiara Dal Canto, Bérénice Debras, Serge Gleizes, Marie Godfrain, Tina Høm, Thomas Jean, Pierre Lesieur, Anna Maisonneuve, Laura Mauceri, Élisa Morère, Maïa Morgensztern, Marzia Nicolini, Nathalie Nort, Maryse Quinton, Olivier Reneau, Amélie Rombauts, Sabrina Silamo, Claire Sordet, Kurt G. Stapelfeldt, Caroline Tossan, Olivier Waché. Photographes : Helenio Barbetta, Gianni Basso / Vega MG, Raúl Candales / Vega MG, Isabelle Cerneau, Young-Ah Kim, Jan Verlinde, Sanda Vuckovic / Living Agency. Illustrateurs : Annabel Briens, Le Duo, Paulo Mariotti. Photogravure : Amalthéa Communication. Impression : Roularta Printing (Belgique).

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© ADAGP, pour les œuvres de ses membres, Paris 2021. Ce magazine a été imprimé sur un papier porteur de l’écolabel européen N° FI/11/001, fourni par UPM. Provenance du papier : Allemagne et Finlande 0 % de fibres recyclées. Ptot: 0,004 kg/t


Antimagnétique. 5 jours de réserve de marche. 10 ans de garantie. La nouvelle Aquis Date est animée par le Calibre 400 Oris. Un nouveau mouvement. La nouvelle référence

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SOMMAIRE 150 - septembre-octobre 2021

50 PAULO’S TOUCH L’œil de notre illustrateur Paulo Mariotti

CONTEMPORARY NEWS

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50

NEWS DESIGN MILAN Zoom sur les plus belles nouveautés du Salone

64

NEWS DESIGN EXPOS > La France Design Week ? No limit ! > Paris aime le design > Dans la tête de Maison Dada

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NEWS MUSÉE Le bestiaire fantastique du musée de la Chasse et de la Nature

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NEWS SHOPS Trois adresses qui jouent juste

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NEWS DESIGN Art et design, trois célébrations parisiennes

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NEWS SHOP RÉGION Coutume{Studio} à Bordeaux : le génie des lieux

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NEWS GALERIES > Oda, ensembliers des temps modernes > « D’âmes » : Claudine Drai et Claude de Soria exposent à Paris

84

NEWS ART Art Paris, foire éclectique et cosmopolite

86

NEWS ART RÉGION Carambolage contemporain : trois fois oui !

88

NEWS PHOTO PARIS > Des portraits sublimés > Les avant-gardes du MoMA new-yorkais au Jeu de paume

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NEWS ART La Belle Époque Society de Perrier-Jouët

94

NEWS STORE La Samaritaine rouvre… un pied dans chaque siècle

94 © STEPHANE ABOUDARANE/WE ARE CONTENT(S)

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© YOUNG-AH KIM

SUR NOTRE COUVERTURE Rendez-vous à Côme, chez Orazio Stasi, styliste textile et plasticien protéiforme, dans sa maison haute en couleur et fourmillante d’associations insolites au peps contagieux (lire p. 198). © GIANNI BASSO / VEGA MG

80


80 ans de design, d’une vision moderniste d’avant-garde à un design profondément contemporain pour la maison et le bureau. Toujours intemporel. Toujours authentique.

1966 Warren Platner Architecte et Designer 2021 Warren Platner Collection

www.knolleurope.com

Photo: Gionata Xerra

Showroom Knoll: 268 Bvd Saint Germain, 75007 Paris


126 114

© TIZIANO SARTORIO

ID-SOMMAIRE

144

100 NEWS TABLES PARIS > Nourritures terrestres et spirituelles : tout est possible ! > La grande bellezza, trois adresses à l’italienne 104 NEWS HÔTELS PARIS Pour des nuits étoilées 106 NEWS HÔTELS RÉGION Pour profiter de l’été indien, cap au Sud ! 108 NEWS BOOKS Pour tous les fans de design

CONTEMPORARY DESIGN 114

ENTRETIEN GamFratesi, le duo italo-danois qui séduit sans fioritures

© RICARD JORGE

120 RÉTROVISION Bodil Kjær, la femme qui sait 124 JEUNE DESIGNER Design Parade Hyères : le palmarès 126 RENCONTRES Éditrices made in Italy - deuxième partie : Giulia Molteni, Alessandra Santi (Saba) et Monica Pedrali 136 SHOPPING > Barreaux de chaises > Fauteuils d’orchestre > Nous guéridons, vous guéridez... > Voyelles... Consoles ! 144 BIRTHDAY La belle Aura de Treku 146 BRAND Carl Hansen & Søn : l’essence du design danois 150 CRAZY Galloti & Radice, ADN oblige 154 FOCUS Turri, le virage contemporain

38

146


Italian Masterpieces Chaise Ginger et Table Bolero dessinées par Roberto Lazzeroni poltronafrau.com


ID-SOMMAIRE

186

© LOUIS VUITTON

158

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CONTEMPORARY LIFESTYLE 158 LIFESTYLE & STYLE À l’aventure ! Mode et déco partent en voyage… 166 ARCHI D’INTÉRIEUR Caroline Tissier, déco de chefs 170 JEUNE ARCHI D’INTÉRIEUR Design Parade Toulon : la jeune garde est brillante !

© SANDA VUCKOVIC / LIVING INSIDE

172 TENDANCE Les architectes d’intérieur passent à l’autoédition 178 NEWS KIDS Tanière ludique 180 TOO MUCH KIDS C’est la rentrée ! Oui mais... 186 PANORAMA HÔTELS DE LUXE À Paris, le rêve des grands soirs ressuscite la rive droite

198 HOME 1 À Côme, heureuse polychromie 210 HOME 2 À Lisbonne, uma casa portuguesa 220 HOME 3 À Paris, South Pigalle, la vie est une fête

242 HOME 5 À Barcelone, l’âme indonésienne 252 HOME 6 À Rome, palimpseste latin 262 HOME 7 À Bruxelles, tapis couture

40

252

© HELENIO BARBETTA

230 HOME 4 À Turin, un théâtre vintage



ID-SOMMAIRE

291 304 DOSSIER DÉCO PAPIERS PEINTS 274 TENDANCES Voyages intérieurs 282 NEWS Paysages domestiques 284 FOCUS Little Greene, un héritage florissant 286 FOCUS PEINTURE Une Provence anglaise 288 NEWS PEINTURES Les nouveaux possibles © GUILLAUME GRASSET

CARRELAGES 291 TENDANCES Territoires d’expression 300 FOCUS Studio LeR dépoussière la lave émaillée TAPIS 304 NEWS > Éloge de la simplicité > Tissages cultivés 308 NEW SHOP Tai Ping, comme une galerie d’art 310 DESIGN > Alain Gilles, un « faux graphiste » au tapis > Parsua, vingt ans de passion 314 FOCUS Maison Leleu, une légende en héritage 316 BRAND > Smallable x Lorena Canals : option grand voyageur > Illulian, douceur arty

42

316



ID-SOMMAIRE

339

© YOUNG-AH KIM

366 TISSUS

328 FOCUS Dedar étoffe sa collection 332 BIRTHDAY Fortuny, le raffinement à la vénitienne 334 DESIGN Design textile, un cas d’école à la HEAR 336 CRÉA Ariane Dalle, nouvelle âme d’Élitis CANAPÉS 339 PANORAMA Une pièce maîtresse, trente-trois possibilités 360 FOCUS Edra au Palazzo Durini : un écrin aristo de choc

CONTEMPORARY TRIPS 366 URBAN SPIRIT Varsovie : oasis en Europe de l’Est ? 385 SPOTS Prolongez l’été ! 402 VILLAGE PEOPLE Le Milan de Maria Porro

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385

© FRANCISCO NOGUEIRA

© ANNABEL BRIENS

322 TENDANCES La fibre éclectique


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U R ID S +

T. F R

SOMMAIRE

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© GREG SEVAZ

WEB … ET DE LA PARIS DESIGN WEEK ! (2) Dans la foulée du grand raout milanais, Paris aussi organise sa design week (du 9 au 18 septembre), qui sera marquée par un nombre d’événements record qui essaimeront dans toute la ville. Là encore, Ideat.fr sera au rendez-vous dans les lieux qui comptent. Quant à la France Design Week, qui ambitionne de valoriser le design dans toute sa diversité et dans la France entière jusqu’au 28 septembre, notre podcast En aparté, avec Dominique Sciamma, en révèle les enjeux.

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© VALERIO GERACI

LE GRAND RETOUR DU SALON DE MILAN… (1) Après des mois d’incertitude, le Salon du meuble de Milan revient du 5 au 10 septembre avec une édition qui doit marquer le redémarrage du secteur. En plus du Parc des expositions, repensé pour faire face aux exigences sanitaires, il faudra plus que jamais compter avec le Fuorisalone, l’édition off, qui va voir designers et éditeurs installer leurs créations dans toute la ville. Ideat.fr sera sur place pour vous faire vivre cet événement sur le site et la page Insta du magazine.

VIVE LE SPORT (ET LE DESIGN) ! (4) Elles fleurissent dans tous les arrondissements de la capitale et ambitionnent d’entretenir en beauté nos summer bodies. Elles, ce sont les salles de sport nouvelle génération, pensées par des designers et des architectes pour trancher avec l’esthétique technique et aseptisée qui prévaut le plus souvent en la matière. Ideat.fr vous emmène découvrir ces joyaux.

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© THOMAS SYMONDS

VOYAGE EN UCHRONIA (3) Retrouvez sur Ideat.fr l’entretien exclusif que nous a accordé Julien Sebban, fondateur du collectif Uchronia, auteur d’espaces à l’identité singulière dans lesquels narration et expérimentation priment toujours. Il inaugure en ce mois de septembre le nouveau restaurant du musée d’Art moderne de Paris, Forest, un bunker onirique 100 % made in France.


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Tate Modern

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(Bilbao)

(Londres)

(Niterói / Rio de Janeiro)

Centre Pompidou

TIMA

(Paris)

(Imabari)

Palazzo Grassi (Venise)

New Museum

Elbphilharmonie

Guggenheim

(New York)

(Hambourg)

(New York)


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© YOUNG-AH KIM

Milan : on y était !

La grand-messe du design a reporté son rendez-vous annuel du 5 au 10 septembre dernier. Après l’annulation de l’édition 2020, c’est avec une attention toute particulière que nous vous présentons la fine fleur de la création 2021. Par Caroline Blanc

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1/ Suspensions Clam en laiton et en verre soufflé, design Ahm & Lund. Fritz Hansen chez Silvera. 2/ Fauteuil Marilyn en cuir, design Draga & Aurel. Baxter. 3/ Table Edison en acier, en verre trempé et en fonte d’aluminium, design Vico Magistretti. Cassina. 4/ Chaise KN01 en aluminium et en cuir, design Piero Lissoni. Knoll. 5/ Croquis d’inspiration de la collection « Venus Power » de Patricia Urquiola pour CC-tapis, présentée au Supersalone. 6/ Canapé modulable Victoria en velours, design David/Nicolas. Tacchini.

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1/ Suspension Tunnel en méthacrylate courbé, en aluminium et en laiton satiné, design Federico Peri. Baxter. 2/ Bureau Ellipse en laiton, en cuir et en marbre, design Federico Peri. Baxter. 3/ Table Lens en pierre de Vicenza et en verre de Murano. Paolo Castelli. 4/ Fauteuil Round D.154.5 en laiton satiné, en bois et en tissu, design Gio Ponti. Molteni & C. 5/ Tapis Himani en laine. Baxter. 6/ Fauteuils Soriana en panneau de bois recyclable et en tissu, design Afra & Tobia Scarpa. Cassina.

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7/ Lampadaires-tables Calypso en tissu, en cuir, en laiton et en marbre, design Servomuto. Contardi Lighting. 8/ Console murale Altea en résine, design Draga & Aurel. Baxter. 9/ Canapé Gala en tissu, design Cristina Celestino. Saba. 10/ Armoire Threshold en rotin et en verre ondulé, design Neri & Hu. Arflex. 11/ Rendu 2D du tapis de la collection « Ombra », de Muller Van Severen, présentée au Supersalone. CC-tapis. 12/ Table Sengu en bois et en marbre, design Patricia Urquiola. Cassina.

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1/ Cabinet Facciata Quattrocentesca en bois. Fornasetti. 2/ Suspensions Spokes 2 en acier et en aluminium vernis, design Garcia Cumini. Foscarini. 3/ Canapé 9000 en métal, en bois et en tissu, design Tito Agnoli. Arflex by Siltec. 4/ Étagère Hide & Seek en bois laqué brillant et en laiton satiné, design Pietro Russo. Gallotti & Radice chez Silvera. 5/ Miroir mural Shirley en cuir et en titane, design Carlo Colombo. Giorgetti. 6/ Fauteuil Blume en aluminium et en tissu, design Sebastian Herkner. Pedrali. 7/ Table basse Sangaku en verre, design Elena Salmistraro. Driade.

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1/ Fauteuil Supplì en cuir et en tissu, design Luca Nichetto. Arflex. 2/ Cabinet Now en verre, en acier et en mélaminé, design Daniele Lago. Lago. 3/ Fauteuil Elsa en bois, en tissu et en cuir. Giorgetti. 4/ Rendu 2D du tapis de la collection « Ombra », de Muller Van Severen, présentée au Supersalone. CC-tapis. 5/ Canapé modulable Litos en tissu, design Sebastian Herkner. Cappellini. 6/ Table Simoon en verre, design Patricia Urquiola. Glas Italia.

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1/ Paravent Ambassade en bois massif, design Charlotte Perriand. Cassina. 2/ Coiffeuse Althea en bois et en métal. Carpanese Home Italia. 3/ Divan Pulla en tissu. Leolux. 4/ Divan Banah en tissu, design Luca Nichetto. Arflex. 5/ Fauteuil Rotin en teck, en corde et en tissu, design Studio Zanellato/Bortotto. Ethimo. 6/ Table basse Rotin en teck et en marbre, design Studio Zanellato/Bortotto. Ethimo. 7/ Fauteuil Pacific en acier et en tissu, design Patricia Urquiola. Moroso sur M-ydesign.com

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Rigalab Srl (France) rigalab.france@gmail.com

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1/ Bibliothèque Hugo en ciment, design Draga & Aurel. Baxter. 2/ Suspensions Spokes 2 en acier et en aluminium vernis, design Garcia Cumini. Foscarini. 3/ Canapé Curry en frêne massif, en paille de Vienne et en tissu, design Piero Lissoni. Porro sur M-ydesign.com 4/ Tables Goya en marbre et en métal. Arflex. 5/ Fauteuil Atoll en acier et en cuir, design Antonio Citterio. B&B Italia. 6/ Commode Volage EX-S Night en bois et en aluminium, design Philippe Starck. Cassina. 7/ Lampe à poser Tack en aluminium, design Foster+Partners. Artemide. 8/ Tables Moon en plaqué chêne verni, design Mist-o. Living Divani sur M-ydesign.com 9/ Chaise Shine en teck et en aluminium, design Arik Levy. Emu.

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1/ Lampadaire Alicanto en acier et en verre soufflé, design Francesco Librizzi. FontanaArte. 2/ Canapé Sumo, en acier, en bois et en tissu, design Piero Lissoni. Living Divani sur M-ydesign.com 3/ Table basse Sumo en acier et en marbre, design Piero Lissoni. Living Divani sur M-ydesign.com 4/ Canapé Bel air en tissu et en métal, design Claesson Koivisto Rune. Arflex. 5/ Tables Tebe en marbre, design Tavolino. Baxter.

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La France Design Week ? No limit ! Propos recueillis par Vanessa Chenaie

Dominique Sciamma, président de l’APCI depuis 2019, chamboule l’institution créée en 1983 pour en faire un activateur de réseau sur tout le territoire. © LÉONARD DE SERRES (À DROITE)

Sous l’impulsion de Dominique Sciamma, jusqu’au 28 septembre, 350 événements mettant à l’honneur le design vont animer le territoire grâce à la France Design Week (FDW). Il est grand temps, selon le président de l’APCI (Agence pour la promotion de la création industrielle), de considérer le design comme la pierre angulaire des décisions collectives devant dessiner notre avenir, en bonne intelligence avec le vivant.

de beaucoup d’autres institutions. Quand j’en ai pris la présidence, il y a deux ans, je suis arrivé avec cette nouvelle idée : l’APCI n’est pas un organisme de labellisation, c’est un animateur de réseaux. Or, dans un réseau, toutes les énergies se valent. La grande leçon de cette transformation, c’est que l’on constate que les meilleurs promoteurs du design, ce sont les acteurs de terrain. Designers indépendants, écoles, freelance… exprimez-vous !

Pourquoi faut-il soutenir le design ? Comment être labellisé FDW ? Il suffit de s’inscrire et de s’engager à voir le design comme un vecteur de développement économique, social, culturel et environnemental. Ce sont les acteurs régionaux eux-mêmes qui constituent le comité de pilotage ; il n’y a pas de curation si ce n’est celle de respecter notre charte qui prône l’égalité entre les membres, la mutualisation des moyens, la collaboration…

Mutualisation, collaboration… Vous bousculez les habitudes ! La France aime les pyramides, les sommets, c’est vrai. L’APCI était une pyramide, à l’image

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Parce que là est la culture qui va nous permettre de répondre aux défis du XXIe siècle.

Vous voulez dire que le design ne se limite pas à la création industrielle ? Oui, le design, c’est infiniment plus que ça, parce qu’il s’intéresse au lien. C’est le design de la relation, de la situation, des émotions, du vivre ensemble, donc de la complexité. Le design révèle ce tissu complexe, participe à le tisser et à l’améliorer. L’améliorer, c’est vraiment l’enjeu.

L’accueil a-t-il été enthousiaste ? Très ! Qui n’est pas prêt pour ça, à part ceux qui

aiment le pouvoir ? Il faut se le rappeler : la FDW est une recommandation des Assises du design. Ça s’est monté le 11 décembre 2019. Malgré la pandémie, nous en sommes à 350 événements contre 250 l’an dernier.

On aime beaucoup les prix en France. La FDW n’a-t-elle pas aussi son prix ? C’est l’une des recommandations des assises : la création de French Global Design Awards. Primer des designers, quelle que soit leur nationalité, comme les Oscars. On avait commencé à y réfléchir avec Anne-Marie Sargueil (présidente de l’Institut français du design, NDLR) et Anne Asensio (cheffe du design chez Dassault Systèmes, NDLR), mais on a été stoppés par la pandémie. On parle de plusieurs millions d’euros…

De fonds publics ? L’État fait preuve de bonne volonté, mais il y a tellement de retard… Les assises sont un signe d’espoir. Le Conseil national du design, créé le 6 septembre à Bercy, au moment du lancement de la nouvelle édition de la FDW, aussi. Mais il faut aller chercher l’argent ailleurs. On attend trop de l’État en France.


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La France Design Week valorise les initiatives qui prennent soin du vivant, comme ici le lancement de Precious Plastic, à Mettray (37). © PRECIOUS PLASTIC / © LÉONARD DE SERRES (À DROITE)

Comment un scientifique devient-il directeur d’école de design ? Avant tout, je suis un animal politique. Notre quotidien dépend du politique, on l’a trop oublié. Quand je m’intéresse aux mathématiques, c’est parce que je m’intéresse à l’ordre du monde ; à l’informatique, parce qu’elle permet de créer de l’ordre dans le monde ; à l’intelligence artificielle (IA), pour comprendre comment fonctionne un cerveau. Ma véritable vocation, c’est de raconter des histoires, en pédagogue. Le design est arrivé parce que, en 1998, on m’a demandé de suivre le projet de diplôme d’un étudiant qui avait inventé une tablette tactile destinée aux enfants, pour remplacer le cartable. Le jury a dit : « Ça ne marchera jamais. » (Rires.) On s’est battus, il a eu son diplôme. C’est là qu’on m’a demandé de m’occuper du multimédia, à l’école de design Strate… J’en ai pris la direction en 2007 et créé un département « système et objets interactifs », alors que tout le monde se fichait alors de l’IA…

La clé du changement, c’est donc selon vous l’éducation ? L’éducation est un moyen, mais la solution c’est la culture, c’est-à-dire le savoir et le lien entre les savoirs et le monde. La vraie qualité d’un être humain, d’un professionnel, d’un designer, c’est sa culture. Si l’on n’a pas d’expertise, on est simplement posté là, prolétaire au sens littéral du terme. L’éducation, dans la mesure où elle est productrice de cette culture, est déterminante. La question est : quelle éducation ?

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Et comment change-t-on cela ? On le change justement avec les écoles de design, qui sont pluridisciplinaires, collaboratives, où l’on s’attache à résoudre les petits et les grands problèmes des gens. Imaginez une éducation, du primaire à l’université, qui serait connectée au monde, dans un projet concret et prospectif… En gros, si on pouvait généraliser Montessori, ça se passerait infiniment mieux.

C’est ce que vous faites avec CY, la nouvelle école que vous créez à Saint-Germain-en-Laye ? On sort du dogme cartésien qui sépare le corps et l’esprit. Ce qui a une conséquence énorme puisque, selon ce dogme, l’homme et la nature sont distincts et la nature est à la disposition de l’homme. Avec la base-line de cette école – « pour le vivant » –, on affirme qu’on est partie prenante de cette nature. Le leitmotiv est « de la matière à la décision ». La planète n’est plus assez résiliente pour supporter les conséquences de nos mauvaises décisions.

Mais le pouvoir de décision, le designer l’a-t-il ? Plus on passe à des échelles importantes, moins il y a de designers. Parce que les écoles du pouvoir en France, ce sont les écoles d’ingénieurs, de management, et l’ENA. Regardez un cabinet ministériel ou le board d’une entreprise, il n’y a pas de designer. Dommage ! Le design est pourtant un moyen de résoudre les problèmes du monde.

Comment prépare-t-on des designers à exercer le pouvoir ? Pour décider, il faut se poser la bonne question et la confronter au réel. Elle se transforme alors en une ou plusieurs problématiques. Pour y répondre, il faut être créatif, imaginer plein de solutions à plusieurs et les tester sur le terrain ; prototyper quelque chose de fini, qu’on va mettre en œuvre et, si ça marche, qu’on va généraliser. Cette méthodologie du design est géniale !

Comment cette vision du design peut-elle être véhiculée par la FDW ? Quand ça rayonne, ça crée des événements, ça attire des gens, lesquels se frottent aux concepts, aux productions, à la beauté, à d’autres gens, et tout cela crée des opportunités ! Un tas de personnes ont trouvé des projets pendant la dernière FDW. On veut favoriser les frottements de toutes les populations. Car le design, ça sert à produire du lien.

Qui seront les designers de ce siècle ? Ce seront des designers politiques, au sens éthique, celui de la responsabilité et de l’engagement. Ils réuniront dans la même tête le savoir et la complexité d’un sciencepiste (élève de sciences politiques, NDLR), les techniques d’un artiste et la capacité d’un ingénieur à résoudre des problèmes. On peut être politique à tout niveau. Car tout est relié. J’espère que ce seront des designers de cet acabit. Ce sont l’homme et la femme de demain.


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Paris aime le design ! Par Olivier Waché

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Placée sous la bannière du « développement désirable », l’édition 2021 de la Paris Design Week, qui se tient en marge du salon Maison & Objet, est plus qu’attendue avec environ 350 participants !

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eprendre enfin le chemin des salons et des événements ! Jusqu’au 18 septembre, la Paris Design Week donne le coup d’envoi ! Designers et marques ont profité des confinements successifs pour mener des réflexions tous azimuts, sur nos usages, notre quoti-

dien, nos modes de consommation… Une chose semble assurée : plus que jamais, l’heure est au respect de l’environnement et de l’humain, sans pour autant oublier le plaisir. C’est donc sous le thème du « développement désirable » que se place cette édition. Plus de 200 adresses composent ce parcours voué à l’art de vivre, au design et aux savoir-faire, regroupant nouvelles marques, maisons de renom, talents émergents et confirmés. Chacun est libre de tracer son chemin au sein de trois zones de la capitale (rive gauche, Opéra – Concorde – Étoile et Bastille – Marais – Palais-Royal), auxquelles s’ajoutent deux spots dans le IIIe : la rue du

Vertbois et Paris Design Week Factory qui rassemble, jusqu’au 13 septembre, la fine fleur des jeunes designers internationaux, entre la Galerie Joseph, rue Froissart, celle de la rue de Turenne et l’Espace Commines. Les 14 et 15 septembre, rendez-vous à la Sorbonne pour découvrir « Vivement demain ! ». Cette exposition, proposée par le Campus métiers d’art & design, présente les travaux de huit écoles supérieures, entre mobilier, design graphique, mode, architecture intérieure… Avec le programme « Design sur cour », l’occasion est aussi donnée de flâner, de cour en cour, au sein des institutions parisiennes, pour admirer des installations éphémères : à la Bibliothèque historique de la Ville de Paris, avec le designer végétal Alexis Tricoire et les éditions Noma, chantres de l’écoconception ; au musée national des Arts asiatiques-Guimet, avec le maître d’art Pierre Bonneville et France Bois Forêt ; à l’Orangerie de l’Hôtel de Sully, avec le designer Pierre Gonalons… Cette année donne enfin accès à l’envers du décor de la création, grâce aux ateliers des cours de l’Industrie (XIe) et de la villa du Lavoir (Xe), qui regroupent designers et artisans d’art, ainsi qu’au viaduc des Arts (XIIe), sous la houlette de Dan Yeffet, ou encore avec Philippe Hurel, entre autres…

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1/ À la Sorbonne, l’exposition « Vivement demain ! » réunit les travaux des étudiants de huit écoles supérieures autour du thème de l’environnement. 2/ Alexis Tricoire propose une installation végétale dans une hutte, hébergée 24, rue Pavée, à la Bibliothèque historique de la Ville de Paris (IVe). 3/ Dans le parcours rive gauche, Marie Daâge expose dans son showroom, 12, rue de Tournon (VIe), ses services en porcelaine, entièrement peints à main levée.

Paris Design Week. En divers lieux de la capitale, jusqu’au 18 septembre. Maison-objet.com/ paris-design-week



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Dans la tête de Maison Dada Par Olivier Waché

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Fidèle à son esprit décalé et inattendu, l’éditeur présente « Autoscopie », un voyage dans les rouages de l’imagination des créateurs.

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vez-vous déjà voulu savoir ce qu’il se passe dans le cerveau d’un designer ? Si cela vous tente, rendez-vous jusqu’au 18 septembre à l’Ellia Art Gallery, rue de Turenne, à Paris (IVe). Dans le cadre de Paris Design Week, Maison Dada vous

y accueille avec « Autoscopie », une exposition qui nous convie à un voyage… dans des esprits féconds. « “Autoscopie” est un terme qui renvoie au dédoublement psychiatrique, explique Thomas Dariel, directeur artistique et designer de Maison Dada. Je lui

préfère une autre définition, celle de la distance qu’un créateur met par rapport à son travail et du regard qu’il porte sur celui-ci… C’est l’objet même de cette exposition : offrir au public la possibilité de comprendre, de l’intérieur, le processus créatif. » Pour cela, Thomas Dariel a privilégié à son showroom du boulevard Raspail (VIe) l’Ellia Art 2

Gallery, bâtiment discret en apparence, mais qui révèle un espace de 500 m doté d’une hauteur sous plafond de 7 mètres. « C’est la première fois qu’un événement y est organisé dans le cadre de Paris Design Week et je suis heureux de pouvoir faire découvrir ce lieu incroyable, ajoute-t-il. Nous y avons accroché des dessins et d’immenses rubans de papier sur lesquels des textes de créateurs, des notes, des mots seront écrits à l’encre de Chine. Le visiteur sera ainsi invité à circuler parmi ces rubans pour deviner peu à peu leurs intentions, leurs questionnements. » Maison Dada en profite bien sûr pour présenter quelques-uns de ses best-sellers parfois revisités, comme la gamme d’assises « Major Tom », de Thomas Dariel, son fauteuil Sumo dans une version canapé, une mise à l’honneur de la marqueterie… L’occasion est aussi donnée de dévoiler les nouvelles collaborations avec Kiki Van Eijk, qui propose sa collection « La Fabrique des rêves », les vases Éclat, de Najma Temsoury, et le rocking-chair Dondolo, de Claudio Colucci, réédition de l’époque des Radi Designers, dont il faisait partie. « Paris Design Week est un événement important, poursuit Thomas Dariel. Il stimule la création, permet de se confronter au public, un peu à la manière d’un comédien sur scène et place Paris dans une dynamique de plus en plus essentielle autour du design. »

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Parmi les nouveautés présentées par Maison Dada au sein d’une exposition qui nous fait naviguer entre Michel Gondry et Salvador Dalí : 1/ Dondolo, le rocking-chair de Claudio Colucci. 2/ et 3/ Deux des pièces fantasmagoriques de « La Fabrique des rêves » de Kiki Van Eijk. 4/ Une table de la collection « Mira », signée Thomas Dariel.

« Autoscopie ou l’incroyable voyage ». À l’Ellia Art Gallery, 10, rue de Turenne, 75004 Paris, jusqu’au 18 septembre, dans le cadre de Paris Design Week. Maisondada.com



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Bestiaire fantastique Par Vanessa Chenaie

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Dans le bel écrin historique de deux hôtels particuliers réunis, le musée de la Chasse et de la Nature, créé en 1967, profite de son agrandissement et de sa rénovation pour embrasser les questions de protection de l’environnement grâce à un dialogue toujours plus affirmé avec les artistes contemporains.

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hristine Germain-Donnat a l’enthousiasme communicatif. La rénovation de l’établissement privé dont elle a la charge est une réussite. Un musée qui, depuis plusieurs années déjà, a déplacé son curseur cynégétique (relatif à l’art de la chasse) vers le

rapport de l’homme avec la nature. Un propos conforme à l’état d’esprit de ses fondateurs, Jacqueline et François Sommer, ce dernier ayant milité de son vivant pour la création d’un ministère de l’Environnement… On comprend bien l’excitation de la conservatrice à saisir le siècle de l’anthropocène à bras-le-corps. De fait, ce n’est pas Diane munie d’un arc qui accueille les visiteurs, mais une reproduction géante en bronze de la Vénus de Hohle Fels. L’artiste

Damien Deroubaix nous place ainsi d’emblée « sous la protection de cette déesse mère de la fécondité », âgée de 35 000 ans. Son exposition « La Valise d’Orphée » délivre, tant bien que mal, un message d’espoir. Dans sa « grotte primitive », 300 figurines zoomorphes de la collection personnelle du marchand d’antiquités Naji Asfar, menées par un Orphée chevauchant un serpent et jouant de la lyre, témoignent d’époques où l’homme considérait l’animal comme partie du monde et non comme produit potentiellement exploitable. Au-delà d’intrusions ponctuelles d’œuvres contemporaines – le Paysage escarpé, de Philippe Cognée (2021), une Forêt, d’Éva Jospin (2021)… – ou de l’étonnante salle consacrée à Darwin, le musée prend le public par la main : au dernier étage, il est accueilli par un diorama immersif dont les décors, peints par François Malingrëy, interrogent sur les hommes, présents partout au point de contraindre les faucons à nicher dans des tours… Les dernières salles ouvrent sur des visions plus internationales de la Nature. Et plus tribales, avec cette cabane-bibliothèque recouverte de plumes noires aux reflets verts et bleus, dédiée à l’anthropologue Claude Lévi-Strauss, de Markus Hansen. Émerveiller avant tout, voilà qui n’est pas le moindre mérite de ce musée.

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1/ La directrice du musée de la Chasse et de la Nature, Christine Germain-Donnat, déclare marcher dans les pas de son prédécesseur, qui a ouvert l’institution à l’art contemporain. Très motivée, elle s’empare des problématiques écologiques sans remiser les collections, riches de 5 000 pièces. © ESTELLE POULALION 2/ La salle du cerf et du loup mélange œuvres anciennes et contemporaines. © DAVID GIANCATARINA 3/ Dans le cabinet Darwin, des mises en scène interrogent sur le rapport de l’homme avec le règne animal… non sans humour. © DAVID GIANCATARINA

Musée de la Chasse et de la Nature. 62, rue des Archives, 75003 Paris. Tél. : 01 53 01 92 40. Chassenature.org


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ID-NEWS SHOPS

La note juste Trois nouveaux espaces mettent en valeur le travail de la main, la créativité et les textures. Des lieux qui démontrent combien l’époque est plus que jamais attentive à l’authenticité et au dépaysement.

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© MATHILDE DESMAISON

Par Marie Godfrain

Les goûts de l’époque

La beauté du geste

Dialogue latino-parisien

En une dizaine d’années, Mylène Niedzialkowski s’est rapidement fait une place dans l’univers de la décoration avec ses abat-jour en toile à beurre de coton. Réunissant plusieurs pales, et fabriqués dans le Béarn, ils sont devenus des musts. Dans le quartier parisien de Saint-Germain-des-Prés, la créatrice s’offre un bel espace de deux étages qu’elle a investi de manière instinctive avec des collections éclectiques d’objets et de meubles, tous fabriqués en France. Entre le linge de lit ancien, qu’elle a teinté, le banc et le tabouret inspirés de Donald Judd, le mobilier en aluminium, la table ronde au piétement surdimensionné bandé de moelle de rotin et le totem en laine, ce sont toutes les obsessions de l’époque que Mylène donne à voir à cette adresse aux multiples recoins, pleins de surprises. —

Tissu imprimé au tampon, ceramica negra cuite à la flamme par un potier espagnol… Amandine Fuhrmann et Mériadek Caraës identifient des techniques de fabrication dans le monde entier et les sortent de leur contexte en aidant les artisans à réaliser des collections plus contemporaines. À l’étroit dans leur précédente boutique, le duo fondateur de Datcha a rejoint le quartier de la Samaritaine pour présenter sa collection étoffée désormais de modèles de mobilier. Leur première pièce signature, Miramar (photo), est un ensemble fauteuil et ottoman aux lignes rigoureuses, mais au coussinage profond et aux imprimés radieux. Dans les mois qui viennent, une série de luminaires, toujours en collaboration avec des artisans, devrait voir le jour. —

Alors que le design mexicain sort de l’anonymat, l’un de ses promoteurs, l’éditeur franco-américain Luteca, ouvre son premier magasin parisien. Spécialisé dans la réédition de pièces du XXe siècle, il propose également les créations de contemporains tels que Jorge Arturo Ibarra, avec son canapé inspiré de la pyramide de Tenayuca, ou le Studio Martès, dont la chaise Kiin va trouver sa place dans ce nouveau showroom. Un espace doté de plusieurs vitrines, situé à droite de l’entrée de la galerie Vivienne. Imaginé par l’architecte Aure Delaroiere comme une rencontre fantasmée entre Paris et Mexico, il est émaillé de formes et de textures, de blanc et de terracotta. Au sol, les blocs de travertin, très utilisés au Mexique, poursuivent un dialogue entamé dans le showroom de Luteca à Mexico... —

Georges Store. 19, rue Jacob, 75006 Paris. Georgesstore.fr

Datcha. 20, quai de la Mégisserie, 75001 Paris. Datchaparis.com

Luteca. 7, rue de la Banque, 75002 Paris. Luteca.com


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Art et design, célébration parisienne Private Choice, Marc Newson, la Fiac… poids lourds et outsiders vont cet automne faire le bonheur des visiteurs ouverts à la création tous azimuts.

© SYLVIE CHAN-LIAT

© ZHUO QI

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© PATRICK TOURNEBOEUF / TENDANCE FLOUE

Par Olivier Reneau

Artistes et designers en aparté !

Marc Newson, version capitale

La Fiac au Champ-de-Mars

Pour Nadia Candet, la création artistique a de toute évidence besoin d’entrer en résonance avec le lieu de sa monstration… Pour la 10e édition de « Private Choice », cette passionnée d’art et de design investit à nouveau le 7, avenue FranklinD.-Roosevelt (VIIIe) avec une exposition composée d’une soixantaine de pièces d’artistes – Jean-Michel Othoniel, Christelle Téa, Barthélémy Toguo, Zhuo Qi (photo)… – et de designers – Atelier Lavit, Gaspard Graulich, Tawla, Uchronia… Si l’accrochage s’articule en suivant la thématique de L’Odyssée, il invite aussi les visiteurs à parcourir les deux appartements en se laissant porter par l’esprit des lieux, comme si l’on pénétrait chez des particuliers. Pourtant, l’endroit est accessible à tous, sur inscription au préalable sur le site Internet de l’événement. —

Au cours de sa carrière, le designer Marc Newson a plus ou moins tout dessiné : avion, voiture, bateau, montres – dont l’Apple Watch –, vêtements, bagages, luminaires, assises, restaurants, boutiques… passant avec une certaine aisance de l’univers du design industriel plutôt sériel à celui très exclusif de la réalisation unique, voire sur mesure. Pour autant, le créateur australien n’avait jusqu’alors jamais signé de bibliothèque ! Pour cette exposition personnelle à la Galerie Kreo – la première à Paris depuis une bonne dizaine d’années ! –, Newson a imaginé une ligne de rangements (photo), composée de trois modules en métal émaillé qui s’agencent à loisir. Arborant des teintes telles qu’un bleu océan, un vert amande ou encore un rose parme, le projet semble aussi simple qu’évident, aussi élégant qu’intemporel. —

Organisée pour la première fois sous la voûte du Grand Palais éphémère (photo), et donc dans un espace plus restreint qu’à l’accoutumée, la Fiac ne déroge cependant pas à la règle d’offrir à ses visiteurs un extraordinaire panorama des tendances actuelles de la création. Conscients de l’impact du design moderniste et contemporain sur le marché de l’art, les organisateurs convoquent à nouveau cette année la discipline dans les allées de la foire parisienne. Des marchands devenus des incontournables du médium tels que Jousse Entreprise, la Galerie Kreo, Éric Philippe, la Galerie Patrick Seguin seront évidemment au rendez-vous, tandis que la Galerie Downtown s’est associée à Clément Cividino, véritable dénicheur de pièces vintage d’architectes, pour accrocher un stand inédit. —

« Private Choice ». 7, avenue Franklin-D.-Roosevelt, 75008 Paris, du 18 au 24 octobre. Privatechoice.fr

« Marc Newson, Quobus ». À la Galerie Kreo, 31 rue Dauphine, 75006 Paris, du 14 septembre au 18 décembre. Galeriekreo.com

Fiac. Au Grand Palais éphémère, place Joffre, 75007 Paris, du 21 au 24 octobre. Fiac.com


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Le génie des lieux Par Anna Maisonneuve

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Dans un ancien hôtel particulier du « triangle d’or », à Bordeaux, Karine Pelloquin et Frédéric Aguiard ont ouvert les portes de Coutume{Studio}, qui propose une sélection d’œuvres d’art et d’objets. Surtout, ils inaugurent une série de cartes blanches offertes à des designers et des artistes invités à prendre successivement possession des lieux, pour en révéler l’esprit.

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près plusieurs années passées dans la mode, Karine Pelloquin et Frédéric Aguiard se spécialisent dans la décoration intérieure. Le duo quitte alors Paris pour Lyon, puis Bordeaux, où il s’installe en 2016. « On travaillait sur un très gros chantier,

un hôtel particulier de 800 m2, expliquent les deux anciens stylistes. À l’époque, on recevait nos clients chez nous. En découvrant notre maison, ces derniers se désintéressaient quasi systématiquement de leurs propres projets pour un autre, qui serait à l’image de notre intérieur. C’était un peu délicat ! (Rires.) Pour accompagner ces besoins de projections, on s’est dit qu’on allait créer un lieu comme chez nous, mais qui serait ouvert au public. » Ce projet voit le jour en décembre 2019. Abrité dans un ancien hôtel particulier du centre-ville, cet espace hybride croise les catégories. À mi-chemin entre la galerie d’art, le showroom et le domicile privé, le concept-store se déploie au rez-de-chaussée d’une jolie maison bourgeoise. Dans une palette de nuances naturelles, végétales et minérales, à l’image de la propre gamme de peintures développée par Coutume{Studio}, l’harmonie s’y façonne sur d’heureux anachronismes. « Nous aimons mélanger les genres, faire dialoguer les époques et les styles », témoignent Karine et Frédéric. De fait, les œuvres d’artistes émergents voisinent avec les objets chinés, le mobilier contemporain (Baxter, Tacchini…) et quelques belles signatures (Pierre Jeanneret, Christophe Delcourt, Paul Matter…). Dans un même élan, le tandem vient de lancer un cycle de cartes blanches temporaires baptisé « Co/incidence{s} ». Inauguré au printemps avec l’agence de design milanaise Studiopepe, ce nouveau format d’exposition in situ ambitionne la production annuelle de contenus inédits, signés par un invité de renom : designer, plasticien et autre créateur contemporain.

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1/ Karine Pelloquin et Frédéric Aguiard, les fondateurs de Coutume {Studio}. Cet espace, pensé comme un véritable intérieur, se déplie sur 150 m2 dans un hôtel particulier bordelais. S’y combinent deux vastes salons et une pièce à vivre lumineuse, surmontée d’une magnifique verrière donnant sur un petit jardin. 2/ et 3/ Au printemps dernier, ils ont inauguré une carte blanche lancée à des créateurs pour qu’ils investissent les lieux. Genius Loci, la mise en scène des Milanaises de Studiopepe, a ouvert le bal. © SILVIA RIVOLTELLA

Coutume{Studio}. 46, rue Lafauriede-Monbadon, 33000 Bordeaux. Coutumestudio.fr



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Ensembliers des temps modernes Par Marie Godfrain

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Ève Ducroq et Arnaud Dollinger viennent d’aménager leur espace hybride dans le Marais, entre galerie de mobilier vintage et contemporain et studio de décoration… Ils développent une vision très personnelle du design.

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vec leurs décors pop et leur sélection d’objets aux imprimés audacieux et aux formes libres, Ève Ducroq et Arnaud Dollinger détonnaient dans les allées du marché aux puces Paul-Bert, à Saint-Ouen (93)… Au printemps, ils ont donc décidé de partir et

d’ouvrir un espace au cœur du Marais, dans un bâtiment en brique qui apparaît comme l’un des derniers vestiges du Paris des artisans. Ils exposent, à l’abri de verrières en verre armé, façon atelier, leur étonnante collection de meubles singuliers, où ils mélangent, « sans œillères, des pièces vintage et contemporaines ». Comme le miroir signé Camille Menard, lauréate des Audi Talents Awards 2019, un objet lesté par des poids et qui permet justement de « mesurer le poids de son narcissisme », explique Ève Ducroq, qui revendique comme influences les univers de Pedro Almodóvar ou de Wes Anderson. Des pièces romantiques ou teintées d’ironie, mais toujours rares, voire introuvables. Ici, pas de Perriand ni de designers scandinaves, mais plutôt une sélection pointue d’Italiens des années 70… Tout se mélange avec allégresse sous la houlette d’Arnaud, décorateur et ébéniste de formation, qui a longtemps travaillé pour l’enseigne de mobilier Silvera. Cette nouvelle adresse est d’ailleurs l’occasion pour lui de renouer avec ses premières amours. « À Saint-Ouen, les gens nous cantonnaient à notre activité de “puciers”. Ici, nous pouvons exprimer tout notre savoir-faire. Et si nous ne sommes ouverts que sur rendez-vous, c’est pour permettre à nos clients de prendre le temps de s’imprégner de notre univers et pour mieux comprendre leurs besoins », explique Ève, qui navigue, dans son lumineux espace, entre un bureau T95 en palissandre, des années 60, d’Osvaldo Borsani, et une spectaculaire table en verre, de Pietro Chiesa, pour Fontana Arte. Galeristes, décorateurs, mais aussi set designers et directeurs artistiques pour des shootings de mode, les deux passionnés proposent une vision à 360 degrés du mobilier, pour laquelle ils prennent plaisir à sourcer toutes ces pièces improbables, en mêlant les époques et les styles.

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1/ Ève et Arnaud posent à côté d’un guéridon de la fin des années 80, des Danois Rud Thygesen et Johnny Sørensen (Botiul). Lampe allemande en céramique émaillée des années 60 (Kaiser Leuchten). Appliquesculpture en fonte d’aluminium, des années 70, de Frédéric Voilley (un ancien élève de Walter Gropius). 2/ Canapé Cuingam de Jonathan De Pas, Donato D’Urbino et Paolo Lomazzi (1967, BBB Bonacina). Buffet 70’s de Willy Rizzo (Mario Sabot). Lampe Shogun, signée Mario Botta (1986, Artemide). Table basse et tapis en laine des années 70.

ODA. 3, cité Dupetit-Thouars, 75003 Paris. Sur rendez-vous. Tél. : 06 61 48 01 63. Instagram : oda_paris_



ID-NEWS GALERIE

Duo de matières Par Sabrina Silamo

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L’une travaille le papier de soie blanc, l’autre, le ciment. Mais Claudine Drai et Claude de Soria parlent le même langage : celui libéré des limites imposées par la conscience. À découvrir à la galerie Clavé Fine Art.

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n 1973, un sac de ciment oublié par un maçon dans la cour de son atelier change le cours de la vie de Claude de Soria (1926-2015). Avant cette date, l’ancienne élève d’André Lhote, de Fernand Léger et d’Ossip Zadkine dessine, peint ou modèle la terre. Après,

elle ne créera plus que des totems, des rectangles, des carrés et des sphères. Car cette poudre gris bleuté, dédaignée à l’époque par nombre de ses confrères, lui permet d’expérimenter à l’infini, en variant les quantités de sable et d’eau, en multipliant les moules et, surtout, en laissant la matière s’exprimer. Ses recherches plastiques et chromatiques génèrent des demi-sphères assemblées, ses « Boules », mais aussi ses « Lames » et « Contre-lames », obtenues en coulant du ciment dans des tubes, et ses « Ouvertures », ou disques troués aux bords dentelés… Autant de sculptures qui se révèlent imposantes et aériennes à la fois et dont les surfaces constellées de bulles d’air, de nervures et de plis lui évoquent « le ciel étoilé ou le fond des mers ». Claudine Drai (1951-), elle, se définit comme un « sculpteur de langage ». Et il est vrai que son monde, imprégné d’un souffle poétique, est souvent dépeint à l’aide d’un vocabulaire immuable, où les anges et les fantômes rencontrent les âmes et les esprits… Des mots qui tentent d’emprisonner ses silhouettes en papier de soie, envahissant la toile sans aucun dessin préparatoire. Elles composent un paysage impressionniste – à l’image de ceux de Claude Monet, qui ne recherchait pas la reproduction fidèle de la réalité mais la sensation produite –, un la-

1/ Claudine Drai. 2/ Œuvre en ciment de Claude de Soria. Les deux artistes sont exposées dans l’ancien atelier du sculpteur César, à Montparnasse, devenu un lieu harmonieusement rénové par l’architecte Kengo Kuma. © STUDIO VANSSAY / ALIZÉE DE VANSSAY

byrinthe immaculé dans lequel elles apparaissent et disparaissent, au gré de jeux d’ombres et de lumière. Loin de révéler un monde évanescent, ces formes délicates « enveloppent » le visiteur. Ces alignements de petits personnages drapés, identiques mais tous différents, guident vers l’invisible, invitent à partager une expérience au-delà du regard, que le critique Olivier Kaeppelin résume en une phrase : « À écouter Claudine Drai, j’ai la sensation qu’il [le papier] devient la manifestation de son propre corps, de sa substance vive. »

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« D’Âmes ». À la galerie Clavé Fine Art, 10 bis, rue Roger, 75014 Paris, jusqu’au 10 octobre. Tél. : 01 88 40 44 30. Clavefineart.com


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Art Paris, éclectique et cosmopolite Par Sabrina Silamo

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En dépit des reports, la foire parisienne conserve son ambition : faire découvrir ou redécouvrir les francs-tireurs aux côtés des poids lourds de l’art contemporain français. Et parmi les 140 galeries invitées, les compositions abstraites de Hans Hartung et les autoportraits de Yan Pei-Ming.

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’est sous l’œil bienveillant du maréchal Joffre, dont la statue trône dans le hall d’accueil du Grand Palais éphémère, que se déroule la 23e édition d’Art Paris. Parmi les 140 galeries qui proposent au visiteur un tour d’Europe et d’ailleurs (Bogota, Séoul,

Toronto, le Guatemala, Montevideo et Grand-Bassam, en Côte d’Ivoire) se distingue la Londonienne Rebecca Hossack qui, depuis 1988, défend les artistes aborigènes. C’est l’occasion de retrouver Ningura Napurrula (1938-2013), dont les tableaux « pointillistes » forment des cercles concentriques, des carrés à l’intérieur d’autres carrés. Noir et blanc ou striés de rouge, couleur de la terre, de l’énergie et du sang, ils sont inspirés par les rêves et les mythes ancestraux et caractérisent ce style Tingari qui valut à la peintre de décorer l’un des plafonds du musée du quai Branly, en 2006. Vingt-sept solo shows ponctuent également la foire, du street-artiste

Prévue en avril, la foire Art Paris ouvre sur le Champ-de-Mars, sous la charpente en bois du Grand Palais éphémère dessiné par Jean-Michel Wilmotte. 1/ Bilal (2020), d’Arnaud Adami. © COURTESY

L’Atlas à Andy Warhol. Dans cette sélection, un trio se singularise : Gaël Davrinche, Gonçalo

DE L’ARTISTE ET H GALLERY, PARIS

Mabunda et Georges Jeanclos, issus de générations et de pays différents, mais qui tous trois

2/ Desert Raisin Dreaming (2001), de Ningura Napurrula. © REBECCA

travaillent sur la mémoire. Intitulées « Les (Re)visités », les compositions de Gaël Davrinche lui permettent de désacraliser les classiques tout en explorant les innombrables possibilités

HOSSACK ART GALLERY

de la peinture. Gonçalo Mabunda revisite la tradition, mais en créant des masques et des fi-

3/ Vase avec six tournesols (2021), de Gaël Davrinche.

gures anthropomorphes, des trônes et des totems avec les lance-roquettes et les kalachnikovs

© GALERIE PROVOST-HACKER

qui ont dévasté son pays natal, le Mozambique. Une manière de dénoncer la violence et de témoigner de la puissance de l’art. La même résilience émane des « Dormeurs », de Georges Jeanclos (1933-1997), qui, lui, avait connu l’horreur de la Seconde Guerre mondiale. Certaines de ses figures, vêtues de drapés, yeux clos et crâne rasé, évoquent à la fois les rescapés de la Shoah et les pleurants des monuments aux morts. Quant aux plis, telles les vagues des jardins japonais, ils forment un pont entre l’Orient et l’Occident.

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Art Paris 2021. Au Grand Palais éphémère, 2, allée Adrienne-Lecouvreur, 75007 Paris, jusqu’au 12 septembre. Artparis.com



ID-NEWS ART RÉGION

Carambolages Trois expositions d’art contemporain sur les routes de France, qui seront l’occasion de s’émerveiller du travail d’artistes, mis en valeur dans une chartreuse du XVIIIe, un château Renaissance ou simplement en bord de mer. Par Sabrina Silamo

Patrick Neu, ode à l’éphémère Connu pour ces « verres fumés » à l’intérieur desquels sont reproduits des tableaux emblématiques de Dürer, Bosch, Holbein ou Rubens, Patrick Neu (responsable de création aux Cristalleries de Saint-Louis) travaille certes le cristal, mais utilise la cire, l’aquarelle, la mie de pain, l’encre de Chine et la coquille d’œuf. Qu’il dessine la floraison des iris, tisse un voile avec des cheveux naturels, confectionne une camisole de force en ailes d’abeille ou grave des os, ses œuvres délicates symbolisent à la fois une réflexion sur les matières, un dialogue avec l’histoire et une méditation sur l’impermanence de la vie. En témoignent les 23 pièces inédites présentées à Chasse-Spleen, un centre d’art contemporain inauguré en 2018 par les collectionneurs Céline Villard-Foubet et Jean-Pierre Foubet. Untitled (2015), de Patrick Neu. © PATRICK NEU ADAGP PARIS 2021 COURTESY GALERIE THADDAEUS ROPAC LONDON PARIS SALZBURG

— « Patrick Neu à Chasse-Spleen. Voir autrement le même ». Au château Chasse-Spleen, 32, chemin de la Razé, 33480 Moulis-en-Médoc, jusqu’au 28 octobre. Tél. : 05 56 58 02 37. Art.chasse-spleen.com

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Des œuvres à la mer Anglet (64), un des spots favoris des surfeurs ? Assurément, mais la cité balnéaire figure aussi sur le circuit de l’art contemporain depuis 2005, année de l’inauguration de La Littorale, première biennale internationale d’art contemporain d’Anglet. Huit éditions plus tard, la manifestation – dont le commissariat a été confié à Lauranne Germond, cofondatrice de COAL, association défendant l’art et l’écologie – met les enjeux environnementaux au cœur de la création. Intitulée « L’Écume des vivants », cette exposition à ciel ouvert est ponctuée des œuvres de douze artistes, parmi lesquelles un phare couché dans le sable, Le Gisant, de Stéphane Thidet, des empreintes de dinosaures, d’Angelika Markul, ou encore une douche de plage transformée en fontaine peuplée de poissons géants, par Elsa Guillaume. Une biennale qui entend nous rappeler notre condition de vivants parmi les vivants. Le Rappel de l’océan, de Laurent Pernot (2021).

— « La Littorale – L’Écume des vivants ». À Anglet (64600), jusqu’au 31 octobre. Tél. : 05 59 58 35 60. Lalittorale.anglet.fr

Confrontation dans un château Renaissance Il y a le collectionneur Antoine de Galbert, qui aime s’affranchir des frontières entre art brut et art contemporain, comme en témoignent les nombreuses expositions de sa légendaire Maison rouge, à Paris, définitivement close. Et il y a l’historien de l’art Jean-Hubert Martin, qui organisa, en 1989, l’exposition mythique « Magiciens de la terre » et orchestra également la collection permanente du château d’Oiron, intitulée « Curios & Mirabilia ». La rencontre entre les deux hommes, qui partagent une même passion pour Annette Messager, Christian Boltanski, Marina Abramovic ou Bertrand Lavier, était inévitable. C’est donc dans un château Renaissance qu’elle se déroule, une confrontation entre deux collections, scellée dès le vestibule par un face-àface entre Le Solitaire, de Théo Mercier, et La Petite Danseuse, de Gilles Barbier. Le Solitaire, de Théo Mercier; La Petite Danseuse, de Gilles Barbier. © JULIA ANDREONE

— « Grand Bazar – choix de Jean-Hubert Martin dans la collection Antoine de Galbert ». Au château d’Oiron, 10, rue du Château, 79100 Plaine-et-Vallées, jusqu’au 3 octobre. Tél. : 05 49 96 51 25. Chateau-oiron.fr


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Portraits sublimés Par Béatrice Andrieux

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Deux galeries parisiennes font la part belle aux portraits et aux corps dans des univers poétiques et évanescents. L’une est vouée à Mona Kuhn, l’autre, à un duo d’artistes, Adrien Couvrat et Payram. Entre classicisme et expérimentation, la représentation de la femme y est à l’honneur.

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a très belle rétrospective de Mona Kuhn donne à voir des séries réalisées en France, à Arcachon, au Brésil, dans la moiteur de la forêt tropicale, en passant par les vastes étendues désertiques du Mojave, aux États-Unis. À chaque fois, la Brésilienne distille

un savoureux mélange d’évanescence et d’innocence grâce à des tirages en couleur de toute beauté où le jeu des reflets exhale liberté et plénitude. Elle qui découvre le médium à l’âge de 12 ans, armée d’un appareil Kodak Pocket Instamatic qui lui a été offert, s’intéresse rapidement à la figuration, notamment aux peintres utilisant la photo dans leurs travaux préparatoires. Le corps devient son matériau de prédilection, le nu en particulier : « J’aime à penser que nos corps sont des vaisseaux vers un inconscient global qui communique dans les deux sens. Mon travail consiste à garder ce canal de communication ouvert. Je travaille sur le même sujet depuis des années et je continuerai de le faire. » À l’inverse, le duo formé par le photographe iranien Payram, né en 1959, et le peintre français Adrian Couvrat, né en 1981, propose un regard croisé sur le portrait de manière plus expérimentale. Spécialiste du tirage argentique, Payram s’essaie à la couleur à partir de pellicules noir et blanc usagées, insolées dans les années 90, non lavées, non fixées et tirées aujourd’hui sur des papiers argentiques couleur. De cette chimie ressortent des images ou des visages évanescents et des natures mortes à la frontière entre apparition et disparition. Tout comme Payram, Adrien Couvrat interroge l’histoire dans ses portraits, qu’elle soit personnelle, politique ou en lien avec celle de l’art, comme la sculpture. La puissance évocatrice de ses modèles, entre horreur et plaisir, exaltation ou lamentation, renvoie à l’iconographie des sculptures antiques. Par leurs pratiques communes autour d’une véritable passion pour les techniques du tirage, les deux artistes construisent un dialogue où lumières et contrastes se répondent avec justesse.

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1/ AD 7272, 2014, de Mona Kuhn. © MONA KUHN 2/ Série « Deux ou trois choses que je sais d’elle », 1995-2021, de Payram. © PAYRAM

« Selected Works : Mona Kuhn ». À la Galerie XII, 14, rue des Jardins-SaintPaul, 75004 Paris, du 24 septembre au 13 novembre. Tél. : 01 42 78 24 24. Galerie-photo12.com « Deux ou trois choses que je sais d’elle – Adrien Couvrat et Payram ». À la Galerie Maubert, 20, rue Saint-Gilles, 75003 Paris, jusqu’au 23 octobre. Tél. : 01 44 78 01 79. Galeriemaubert.com


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Les avant-gardes du MoMA à Paris Par Béatrice Andrieux

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Pour célébrer la rentrée, le Jeu de paume expose les dernières acquisitions du Museum of Modern Art, à New York. Une sélection de 230 images provenant de la collection Thomas Walther, qui retrace la formidable épopée de l’invention de la modernité en photographie.

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n 2014, Quentin Bajac, alors conservateur au Museum of Modern Art (MoMA), à New York, avait dévoilé une partie des œuvres du collectionneur suisse Thomas

ricain. Depuis sa nomination au Jeu de paume, à Paris, Quentin Bajac a souhaité partager sa

1/ Humainement impossible (autoportrait), 1932, de Herbert Bayer. © 2021 ARTISTS

passion pour les avant-gardes par le biais des acquisitions 2017 du MoMA. Cette formidable

RIGHTS SOCIETY (ARS), NEW YORK / VG BILD – KUNST, BONN

Walther, généreux donateur d’environ 350 photographies au prestigieux musée amé-

plongée dans le fonds Walther retrace l’évolution de la scène artistique européenne et américaine de l’entre-deux-guerres. Un ensemble d’œuvres qui met en perspective des pratiques différentes entre les deux continents, les premiers privilégiant une démarche plus abstraite, là où le Nouveau Monde recherche une image nette et fidèle à la réalité, avec moult détails. De « La liberté de la vie d’artiste » au « Renouveau de la photographie » en passant par « La découverte de la photographie », les six sections de l’exposition regorgent de trésors et d’inédits. Comment ne pas être fasciné par les expérimentations tous azimuts d’artistes comme Man Ray où l’aspect ludique rencontre un Paris surréaliste ? Avec le Bauhaus, représentant l’un des principaux volets de la collection Walther, c’est aussi une aventure artistique

2/ Classe (Marjorie Gestring, championne olympique 1936 de plongeon de haut vol), 1935, de John Gutmann. © 2020 THE MUSEUM OF MODERN ART, NEW YORK / SCALA, FLORENCE

3/ Metropolis (Ma ville natale), 1923, de Paul Citroen. © 2021 PAUL CITROEN / ARTIST RIGHTS SOCIETY (ARS), NEW YORK / PICTORIGHT, AMSTERDAM

collective qui se dessine tout au long de l’accrochage. De la peintre suisse Florence Henri à l’architecte néerlandaise Lotte Beese, nombre des artistes rassemblés ont fait partie de ce courant allemand. Tous ont pratiqué la photo, même en amateurs. Réunissant les genres et les approches, de l’architecture au mouvement, de l’autoportrait aux vues nocturnes, l’exposition redonne vie à la radicalité d’une époque novatrice et curieuse, qui se voulait à la hauteur de ce qu’annonçait le photographe et théoricien László Moholy-Nagy, il y a près d’un siècle : « L’analphabète du futur ne sera pas l’illettré, mais l’ignorant en matière de photographie. » On se réjouit de revoir la puissance créatrice des œuvres de son épouse, la discrète et non moins talentueuse Lucia Moholy.

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« Chefs-d’œuvre photographiques du MoMA – La collection Thomas Walther ». Au Jeu de paume, 1, place de la Concorde, 75001 Paris, du 14 septembre 2021 au 13 février 2022. Tél. : 01 47 03 12 50. Jeudepaume.org


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La Belle Époque Society de Perrier-Jouët Par Olivier Reneau

La maison de champagne a décidé de dynamiser son site historique d’Épernay, dans la Marne, par une offre œnotouristique où l’art de vivre se conjugue parfaitement avec la création artistique.

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Épernay, on raconte volontiers que l’avenue de Champagne est la plus riche du monde. Et ce, en raison des quelque 200 millions de bouteilles qui sommeillent dans les caves des grandes enseignes du précieux breuvage installées le long du ki-

lomètre de l’artère. Depuis cet été, la maison Perrier-Jouët est à l’origine d’une certaine… effervescence où se croisent œnologie, création artistique et gastronomie. S’il était possible jusqu’alors de visiter le labyrinthe souterrain renfermant le fameux or liquide, Perrier-Jouët offre désormais au public un accès à la demeure de la famille fondatrice le temps d’un déjeuner (sur réservation) conçu par le chef Sébastien Morellon en accord avec les champagnes proposés par la cheffe de cave Séverine Frerson. Ce moment œnogastronomique permet aussi de découvrir le patrimoine artistique préservé dans ce formidable écrin depuis les années 1900. Une riche collection d’objets Art nouveau – aujourd’hui la plus importante collection privée française en Europe – s’y déploie à travers des pièces de mobilier signées Hector Guimard, Louis Majorelle et, bien évidemment, Émile Gallé, qui dessina notamment la célèbre illustration des anémones du Japon ornant la bouteille Belle Époque. « Conscient de la richesse de ce fonds exceptionnel, Perrier-Jouët a décidé, dès 2012, de solliciter artistes et designers (Tord Boontje, Ritsue Mishima, Bethan Laura Wood…) à produire des œuvres qui fassent dialoguer l’art et l’art de vivre, comme l’Art nouveau l’envisageait », souligne Axelle de Buffevent, directrice de la création chez Perrier-Jouët. Jusqu’alors uniquement exposées lors d’événements, ces créations le sont maintenant de façon plus pérenne, tant dans la maison historique entièrement restaurée que dans l’ancien cellier qui abrite aujourd’hui une galerie d’exposition, une boutique de vente et un café ouvert toute la journée au centre duquel se dresse l’impressionnant bar conçu par Andrea Mancuso (Analogia Project).

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Après rénovation, la Maison Belle Époque, berceau de la famille Perrier-Jouët, à Épernay (Marne), ouvre son patrimoine au public. L’occasion de découvrir « un univers où la nature inspire l’art et où l’art transforme la nature ». © MR-L

Belle Époque Society. 26, avenue de Champagne, 51200 Épernay. Perrier-jouet.com



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La Samaritaine, un pied dans chaque siècle Par Maryse Quinton

Icône parisienne dans un quartier en pleine mutation, la Samaritaine a enfin rouvert ses portes en juin, après seize années d’une histoire mouvementée. La difficulté majeure fut de concilier la rénovation d’un édifice historique avec la nécessité de l’inscrire dans le XXIe siècle. C’est désormais chose faite. Résolument tournés vers le luxe, en rupture avec leur vocation originelle, les lieux sont repensés par un aréopage d’architectes et de décorateurs parmi lesquels l’agence Sanaa, qui a imaginé une nouvelle façade, objet de débats houleux, sur la rue de Rivoli.

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’est l’un des plus anciens magasins de la capitale. Fondée par le couple avant-gardiste que formaient Ernest Cognacq et Marie-Louise Jaÿ, la Samaritaine ouvre ses portes rue du Pont-Neuf en 1870. Au départ, il ne s’agit que de quelques échoppes

et boutiques mitoyennes. En 1910, elle prend véritablement corps avec un bâtiment Art nouveau signé Frantz Jourdain, puis, en 1928, avec un édifice Art déco d’Henri Sauvage. Située au cœur de Paris, sur les quais de Seine, la « Samar » connaît rapidement le succès, en témoigne ce surnom familier pour un lieu qui s’impose comme un incontournable de la capitale. En 2001, LVMH fait une acquisition partielle de l’ensemble, puis, en 2010, de la totalité. Le groupe de Bernard Arnault fait appel à l’agence Sanaa (Kazuyo Sejima et Ryue Nishizawa, Pritzker Prize 2010), associée à SRA Architectes, afin d’écrire le nouveau chapitre de la Samaritaine. Celle-ci ferme ses portes en 2005, pour des raisons de sécurité, invoque-ton alors. En 2015, après des années de polémique, les travaux commencent enfin. Parce que le projet est ouvertement ambitieux face à ce joyau en partie classé aux Monuments historiques, il suscite très vite des levées de boucliers. Car dès le départ, les architectes japonais ont affirmé haut et fort leur volonté de créer des liens entre le passé et le futur pour cette Samaritaine qui ne pouvait se contenter de regarder simplement dans le rétroviseur. Un nouveau bâtiment est réalisé rue de Rivoli, séparé par la rue Baillet. Deux nouveaux patios

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La nouvelle « Samaritaine Paris Pont-Neuf » s’étend sur 20 000 m2 de surface de vente, lesquels occupent la partie Art nouveau (de Frantz Jourdain) et l’immeuble rue de Rivoli, redessiné par l’agence japonaise Sanaa et réaménagé par le collectif Ciguë. L’aménagement des édifices Art nouveau et Art déco côté Pont-Neuf a, lui, été repensé par le studio canadien Yabu Pushelberg, spécialiste du retail. Couleurs et plaques de lave émaillée manquantes ont été reconstituées minutieusement. © STEPHANE ABOUDARANE/WE ARE CONTENT(S)


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1/ La conciergerie accueille les clients en quête de renseignement sur l’une des 600 marques présentées… © MATHIEU SALVAING 2/ La détente offerte au spa Cinq Mondes permet de s’extraire de l’agitation urbaine. © MATHIEU SALVAING 3/ Le bar du Fooding Space Voyage, au cinquième et dernier étage, où tout un volume s’organise autour du voyage sous l’emblématique verrière, un lieu de plus de 1 000 m2, redessiné par Jean-Michel Wilmotte. À l’honneur, gastronomie, art et expériences. © MATHIEU SALVAING 4/ La partie centrale de la Samaritaine, tout en transparence, structures métalliques Eiffel et ferronneries cintrées, a été construite à l’époque par Frantz Jourdain dans un style Art nouveau. 5/ Le corner Assouline propose les ouvrages de l’éditeur en lien avec l’esprit voulu par la nouvelle direction, c’est-à-dire celui du luxe et du haut de gamme, mais aussi le livre consacré à l’histoire de l’institution parisienne du bord de la Seine. © STEPHANE ABOUDARANE/WE ARE CONTENT(S) 6/ La Samaritaine compte pas moins de 12 lieux de restauration, répartis dans tout le magasin, mais aussi une crèche, 96 logements sociaux et des bureaux pour le groupe LVMH. L’hôtel Cheval Blanc Paris, situé quai du Louvre et donnant sur la Seine, propose 72 chambres 5 étoiles. © BELLOT

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formant des puits de lumière sont créés. Des mètres carrés sont ainsi sacrifiés au profit d’une ouverture vers le ciel et d’une lumière naturelle augmentée. Grâce à un axe de circulation central, les visiteurs peuvent désormais traverser la Samaritaine depuis la rue de Rivoli jusqu’au quai du Louvre, en bord de Seine. Mais l’objet principal des multiples désaccords au cours de cette longue histoire – qui dure encore – fut la façade imaginée par Sanaa pour la rue de Rivoli. Ce voile de verre ondulé, qui donne aujourd’hui à l’institution son visage contemporain, a provoqué des sueurs froides chez les défenseurs d’une ville muséifiée. Quel meilleur hommage pourtant que de s’effacer pour refléter puissamment le paysage parisien, questionnant par là même la notion de limite entre intérieur et extérieur ? Avec ses 43 panneaux (de 2,70 x 3,50 mètres) de verre sérigraphiés, cette façade est aujourd’hui le symbole de cette renaissance. Elle réinterprète de façon contemporaine le travail initial sur le verre et le métal mené par Frantz Jourdain et Henri Sauvage. N’en déplaise aux détracteurs, il s’agit moins d’une rupture que d’une continuité historique.

Une renaissance au long cours Il aura donc fallu seize ans entre la fermeture et la réouverture de la Samaritaine. La pandémie est venue donner le coup de grâce, repoussant encore un peu plus l’échéance. Mais le 23 juin dernier, le public a enfin pu découvrir ce haut lieu de l’architecture, dans une version rénovée. Quelques jours auparavant, il avait été inauguré par Emmanuel Macron luimême, qui s’est réjoui d’« un retour à la vie, dans ce temple du shopping et de l’art de vivre à la française ». La Samaritaine trouve désormais sa place au cœur d’un quartier en mouvement, avec la Bourse de Commerce récemment ouverte et la Poste du Louvre, en fin de chantier. LVMH a confié le réaménagement des 20 000 m2 de surfaces commerciales à DFS, leader mondial du duty free et détenu en majorité par le groupe de Bernard Arnault. Si tout un chacun peut pousser la porte de la Samaritaine et en admirer le faste, l’offre commerciale est clairement tournée vers le luxe. Le temps du slogan « On trouve tout à la Samaritaine » est désormais révolu. Enseignes prestigieuses et créateurs occupent désormais le bâtiment Pont-Neuf tandis qu’un concept-store s’installe côté Rivoli. Quelque 600 marques sont représentées ici, où 2 400 employés s’affairent 364 jours par an. Un changement de cap en rupture avec son passé de bazar parisien. L’aménagement intérieur est à la hauteur de ce virage. Nombreux sont les architectes et décorateurs d’intérieur qui ont œuvré ici. Les bâtiments Art nouveau et Art déco (Jourdain Plateau et Jourdain Verrière, désormais réunis sous le

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1/ Dans le concept-store baptisé Boutique de Loulou règne l’esprit le plus parisien de la Samaritaine. Des coups de cœur chics et joyeux, pour tous les budgets : mode, high-tech, design, papeterie… 2/ C’est l’architecte français Hubert de Malherbe qui a imaginé, au sous-sol côté Rivoli, le plus grand espace beauté d’Europe : 3 400 m2. © STEPHANE ABOUDARANE/WE ARE CONTENT(S)


Studio CCRZ / Ph: Studio 9010 / Styling: Monti Studio

Nui mini

Rechargeable et portable. Aussi pour l’extérieur. Design: Meneghello Paolelli Associati luceplan.com


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patronyme Pont-Neuf) ont été soigneusement restaurés. La réhabilitation historique du bâ-

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timent Jourdain Verrière – le plus spectaculaire – est signée Lagneau Architectes. Verrière et structure Eiffel forment l’apothéose de l’ascension par les escaliers centraux. La fresque des paons, longue de 115 mètres et haute de 3,15 mètres, surplombe les 1 000 m2 hybrides revisités par Jean-Michel Wilmotte. Cet espace mêle restauration et culture, à travers trois ambiances différentes, de la plus formelle à la plus décontractée. Basé à Toronto et à New York, le studio canadien Yabu Pushelberg s’appuie sur une solide expérience en matière de retail. Il s’est chargé de l’aménagement intérieur des étages du bâtiment Pont-Neuf. Sans surprise, l’atmosphère est chic, chaleureuse et raffinée ; les matériaux, nobles et sophistiqués. Hubert de Malherbe s’est vu confier l’espace beauté qui peut se targuer d’être le plus grand d’Europe. Sur 3 400 m2, il occupe la totalité du sous-sol côté Rivoli. Édouard François s’est quant à lui attelé au bâtiment Sauvage, qui accueille l’hôtel Cheval Blanc Paris, dont la décoration a été confiée à Peter Marino qui, lui aussi, s’est inspiré du chic parisien.

Le renouveau rue de Rivoli S’il est un espace qui échappe aux poncifs de l’architecture commerciale haut de gamme, ce sont les 3 000 m2 répartis sur trois niveaux situés dans le bâtiment Rivoli, posté sur la rue éponyme, derrière la façade de Sanaa. L’aménagement a été confié au collectif Ciguë qui, fidèle à ses habitudes, a dessiné, mais aussi fabriqué, l’ensemble du mobilier. Les architectes installés à Montreuil ont travaillé sur l’idée d’un Paris qui se recycle à l’infini, convoquant des fragments archétypaux tels une colonne Morris ou des extraits de façades haussmanniennes. L’atmosphère y est urbaine et sort des standards, autant dans le dessin que dans le choix des matériaux. Les cabines d’essayage marient staff, plaques de plâtre, panneaux de fibres-gypse et une structure en pin massif issu du réemploi. Les mobiliers (portants, socles, podiums…) utilisent l’aluminium vibré, le béton, le contreplaqué de pin et le caoutchouc recyclé blanc et jaune. Les plafonds sont en aluminium, les sols en béton. Cette parenthèse brute, aux accents industriels, est bienvenue dans cet univers luxueux et relativement conventionnel. Dans les pas du travail mené par Sanaa, Ciguë a su imposer sa marque de fabrique.

1/ La façade transparente du nouvel immeuble construit par l’agence Sanaa, rue de Rivoli, sujet de nombreuses critiques, reflète pourtant la ville et l’inscrit dans son environnement patrimonial. L’objectif semble atteint dans la continuité du travail des architectes d’origine, déjà soucieux d’expérimentation et d’innovation fin XIXe. 2/ et 3/ La fresque des paons, chef-d’œuvre de l’Art nouveau attribuée à Francis Jourdain (fils de l’architecte Frantz Jourdain), surplombe l’espace sous la verrière, confié à Jean-Michel Wilmotte. © STEPHANE ABOUDARANE/WE ARE CONTENT(S)

En marge de cette offre commerciale haut de gamme, la Samaritaine s’appuie sur une diversité de fonctions négociée avec la Ville de Paris. Le bâtiment Jourdain Plateau comprend 96 logements sociaux et une crèche signés François Brugel. Politique avant tout, cette mixité inédite est cependant une belle façon de redonner du sens au mot renaissance.

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Samaritaine. 19, rue de la Monnaie, 75001 Paris. Dfs.com/fr/samaritaine



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Faim de culture Les musées ont rouvert leurs portes, le monde des arts reprend des couleurs et les Journées européennes du patrimoine se tiendront les 18 et 19 septembre. C’est le moment de découvrir trois lieux où culture rime aussi avec nourriture. À vos passes !

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© ROMAIN RICARD

© CLÉMENTINE PASSET

© ALEXANDRE TABASTE

Par Nathalie Nort

Carnavalet, ce nouvel Olympe

Une cure de Forest

Un thé avec Balzac

Rouvert cet été après quatre ans de travaux, Carnavalet, le plus vieux musée de la ville de Paris, se dévoile brillamment. Outre les reconstitutions en décors historiques (le salon de la marquise de Sévigné, la chambre de Proust…), l’exposition « Henri Cartier-Bresson – Revoir Paris » (jusqu’au 31 octobre) donne aussi l’occasion d’une dînette à prix tout doux dans la sublime cour XVIIe. Pour assurer l’agencement saisonnier, François Champsaur s’est entouré du designer Samy Rio et du paysagiste Damien Roger, œuvrant ici avec le plus de naturel possible. Côté ripaille, Chloé Charles et sa popote veggie zéro déchet, ultra-fraîche, servie dans des lunchbox indiennes, façon pique-nique chic ; Andréa Sham et ses desserts ; Camille Vidal et ses cocktails. Un coup de cœur parisien où une pause s’impose. —

Depuis mai, on a seulement eu droit à sa terrasse, calée entre le musée d’Art moderne de Paris et le palais de Tokyo. Parfaite pour voir pétiller la tour Eiffel (table idéale : la n° 100) tout en piochant dans le mézé déjanté de Julien Sebbag, le chef qui chahute les légumes sans jamais végéter. En septembre, on passe à l’intérieur où le collectif Uchronia a creusé le flair brutaliste du lieu (1937), dans une version bunker de luxe. On s’attable dans l’agora, cœur circulaire haut de plafond, plateaux de table en raku et banquette enveloppante ou bien dans la grande salle abonnée à la vue, éclairages en clair-obscur, patine industrielle et branchages au naturel. Dans les verres, le cocktail se pique de fermentation, et dans les airs, on attend que la playlist de DJ Dorion (connu pour ses « Je t’Aime partys ») mette enfin le feu. —

Excellente nouvelle, Rose Bakery continue de s’inviter au musée. Après le salon de thé du musée de la Vie romantique (IXe), c’est au tour de la maison de Balzac (les deux musées sont gratuits, hors expos temporaires) et de son ravissant jardin, à Passy, de proposer les quiches et cakes maison qui font la renommée de l’adresse de la rue des Martyrs depuis près de vingt ans. À la faveur d’une importante rénovation pré-Covid, une écriture contemporaine a fait naître un nouveau bâtiment à côté de la maison historique. Derrière de hautes baies, qui profitent du jardin et de la vue sur la tour Eiffel, comptoirs en pin, luminaires design et grandes tables d’hôtes, l’intérieur a été agencé par l’architecte Émilie Bonaventure. Rose Bakery s’installe également sur la terrasse du Jeu de paume (Ier) dès septembre. —

Les Jardins d’Olympe. 16, rue des Francs-Bourgeois, 75004 Paris. Lesjardinsdolympe.com Menu déj. 19 €, plats 9 €, menu soirée 27 €.

Forest au musée d’Art moderne de Paris. 11, avenue du Président-Wilson, 75016 Paris. Forest-paris.com Plats de 14 à 39 €.

Rose Bakery. 47, rue Raynouard, 75016 Paris. Maisondebalzac.paris.fr Pâtisseries entre 5 et 9 €.



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La grande bellezza L’Italie a toujours eu la cote à Paris. De la trattoria chic à la terrasse avec vue en passant par le restaurant de quartier sans chichis, la cuisine de la Botte n’a que des amis. Trois nouvelles adresses, chacune servie par un studio d’architectes en vue, c’est par ici. Chaud devant !

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© YANN DERET

© ROMAIN RICARD

© CYRILLE WEINER

Par Nathalie Nort

Sicile, et plus si affinités

Grands enfants

La possibilité d’une île

Situé au pied de LAN, l’agence d’archi fondée par Umberto Napolitano et Benoit Jallon, le restaurant Pianoterra illustre comment faire rimer travail d’équipe et art de vivre. Dès l’entrée, on a l’œil qui frise, tout est là pour le plaisir des sens et la joie de partager. Assises Thonet gris délavé rappelant le zinc des toits de l’agence, veines de marbre et longues tables, bois clair et ardoise mate, grand miroir pour vins naturels inscrits à la craie, serviettes brodées, murs documentés en architecture – Álvaro Siza, Lina Ghotmeh, Geoffrey Bawa… Derrière les fourneaux, on trouve Rosa Vanina, cheffe associée à cette aventure, humaine avant tout. Un peu de Naples, beaucoup de Sicile et toute l’Italie défile dans sa caponata, ses risottos et ses linguine alla bottarga, un best-seller. À midi, la base végétarienne s’agrémente de poisson, ou pas. —

Au palais de Tokyo, une nouvelle terrasse fait sensation depuis mai dernier : Bambini. Mais quand le ciel menace, on se réfugie à l’intérieur. La place n’y manque pas non plus (240 couverts, 400 m2) et, ici aussi, c’est l’Italie, version Paris Society. Inspirées par de mythiques villas, Livia et Sirenuse en tête, les architectes Friedmann & Versace ont fait preuve d’ingéniosité pour rythmer le vaste espace très haut de plafond sans toucher au bâti. Ciel de parasols en osier, faïence fleurie en vis-à-vis d’une fresque de Roberto Ruspoli, haut bar rétroéclairé, rideaux de perles, rotin verni, tissus Pierre Frey, pergola en trompe-l’œil… On regarde dans le rétro des vieux films tournés à Cinecittà en commandant un negroni et une pizza Regina. En attendant de voir éclore le même concept à Megève, en décembre. —

Quand Cyril Lignac décide d’échapper à la course aux étoiles, c’est au Quinzième, son gastro historique, qu’il le fait. Abonné au lieu et à d’autres adresses du cathodique cuisinier (Le Bar des prés, Dragon), le Studio KO a opéré la transformation en empruntant à Gio Ponti quelques effets glossy bien loin des clichés de la trattoria. Une métaphore solaire et décalée, ni trancheuse à coppa ni fresque napolitaine. Plutôt des références italiennes eighties sur fond cuivré et de terracotta embossée, des assises en platane et un store pimpant. En cuisine, la valse des antipasti met tout de suite dans l’ambiance. Frais et enjoués, des classiques revisités. Mention spéciale au vitello tonnato (veau au thon), aux ravioles alle vongole (aux palourdes) et aux cocktails, avec ou sans alcool, très bien dosés. Parfait pour un déjeuner d’automne. Bienvenue à Ischia ! —

Pianoterra. 49, rue Popincourt, 75011 Paris. Tél. : 01 71 60 96 27. Pianoterra.fr

Bambini. 13, avenue du Président-Wilson, 75016 Paris. Tél. : 01 40 70 86 08. Bambini-restaurant.com

Ischia. 14, rue Cauchy, 75015 Paris. Tél. : 01 45 54 43 43. Restaurantischia.com


Une expérience de vie personnelle.

Canapé Gala, design Cristina Celestino Table basse Leyva, design Giuseppe Viganò sabaitalia.com


ID-NEWS HÔTELS

Nuit d’étoiles Ouverts depuis cet été, ils ont en commun d’inviter leur quartier à vivre une nouvelle expérience. Coffee-bar ou table dressée dans le jardin, on en profite pour pousser la porte de ces hôtels 4 étoiles bien dans l’air du temps.

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© CHRISTOPHE BIELSA

© BENOIT LINERO

© NICOLAS ANETSON

Par Nathalie Nort

Paris Jazz

Paris Poulbot

Paris Bastille

Derrière son nom inspiré par un grand classique jazz de Grant Green (si, si ! vous connaissez forcément), on trouve un ancien couvent revisité dans un vocabulaire néovintage 50’s et cool. Avant de prendre la grand-route de la déco chacune de son côté, les deux créatrices du binôme Desjeux Delaye en ont livré les arrangements à base de bois tourné, d’appliques en céramique sur mesure et d’accrochages modernistes. Dans leur camaïeu de safran, de tabac, d’écru, d’amande et de terracotta, les 31 chambres sont autant de cocons où se réfugier au cœur de l’effervescent Haut-Marais. Pour les fidèles du quartier, le coffee-shop est le point fort : excellent petit déjeuner healthy et bio, et pour déjeuner, quelques tapas et planches de charcuterie de la Maison Montalet. —

Son ADN rétrobohème semble faire partie des murs. Pourtant, ce 4-étoiles vient juste d’ouvrir, étoffant ainsi la famille des Hôtels Monsieur de ses 25 chambres sur jardin (dont deux suites en duplex). Comme pour le Monsieur Saintonge, dans le Haut-Marais, l’architecte d’intérieur Marion Collard a apporté ici son formidable sens de la chine et ses astuces déco, tout en recyclant quelques matériaux de chantier au passage. Héritier d’un Montmartre bercé par les chansons, ce Monsieur Aristide joue un charmant refrain. C’est aussi un restaurant, un bar à cocktails musical, une terrasse ensoleillée et un jardin sous les étoiles où les soirées sauront se prolonger au gré des rencontres entre riverains et voyageurs au long cours. —

À deux pas de la place, l’adresse fait le pari d’une maison de famille d’aujourd’hui, le service et le confort hôteliers en prime. Pour ce faire, la famille Chelly a demandé à l’architecte d’intérieur Charlotte Camus de revoir les 37 chambres de l’ex-Hôtel Original. Couleurs dans l’air du temps, parquets, papiers peints William Morris (Sanderson Design Group), radio Tivoli et bibliothèque à dispo, tout a été joliment mis au goût du jour. Covid oblige, les longs mois de fermeture ont permis de travailler la façade en véranda, de créer un espace supplémentaire et lumineux, tantôt salle de petit déjeuner, tantôt bar à cocktails le soir venu. Au sous-sol, la voûte en pierre accueillera bientôt un spa, avec sauna et bassin de flottaison d’eau salée. —

Sookie. 2 bis, rue Commines, 75003 Paris. Tél. : 01 40 29 01 33. Hotelsookie.com

Monsieur Aristide. 3, rue Aristide-Bruant, 75018 Paris. Tél. : 01 87 89 48 48. Monsieuraristide.com

Le Petit Beaumarchais. 8, boulevard Beaumarchais, 75011 Paris. Tél. : 01 47 00 91 50. Hotelpetitbeaumarchaisparis.com


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ID-NEWS HÔTELS RÉGION

Été indien en vue Il faut rentrer ? Rien n’empêche de prolonger l’été, de reprendre la clé des champs ou le chemin de la plage, là où le soleil est encore bien chaud ! Pour les échappées belles, cap au sud !

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© ROBERTA VALERIO

© LA PONCHE

© GAELLE RAPP TRONQUIT

Par Nathalie Nort

Fait maison en Luberon

Flash-back à Saint-Tropez

Parfum vintage à Arles

Avec ses 25 chambres imaginées par le duo d’architectes Jaune, Le Moulin ouvre le chapitre provençal de Beaumier, une collection hôtelière qui reprend Les Hôtels d’en haut tout en les enrichissant de nouvelles pépites. Le travail de Be-poles s’est aussi inscrit dans la continuité pour insuffler le charme d’aujourd’hui à cet hôtel de village, cher à Albert Camus. La terre cuite et la corde tressée rehaussent le grain des murs chaulés. Avec le savoir-faire local et centenaire pour mantra, les jeunes éditions Midi ont meublé l’ensemble. Au milieu des tilleuls ou avec vue sur les toits, le cadre enchante. À quelques pas, les tribus préféreront Le Galinier, la maison sœur de 7 chambres qui prête son grand parc et sa piscine en échange de la table du Moulin. Là où le chef Julien Serry interprète le meilleur de la Provence, dont un aïoli à se damner. —

La Ponche, petite plage de village, a vu passer les bikinis de Bardot, de Sagan et de Romy. L’époque était bénie, pas encore cernée par les yachts de luxe et les paparazzi. Mythique, quoiqu’un peu fané, l’établissement a changé de mains l’an dernier pour se réveiller en 5-étoiles cet été. Comme il sait si bien le faire, l’architecte d’intérieur Fabrizio Casiraghi a remis de la dolce vita dans tout ça, un peu de Capri, beaucoup d’esprit, pas mal de souvenirs. En 21 chambres (dont 5 suites) et un restaurant méditerranéen, c’est une Riviera légendaire qui refait surface entre les tommettes du patio. On se poste sur le ponton pour un yoga matinal, on traîne en terrasse après le déjeuner. Plus tard, on refera le monde au Saint-Germain-desPrés, le bar où Boris Vian servait lui-même ses copains. Les pêcheurs ne sont plus là, mais le parfum d’éternité est de retour. —

On connaissait les sœurs Costa pour leur art de marier parfumerie, voyages et artisanat. On les découvre aujourd’hui en hôtesses arlésiennes, en attendant que soit inauguré leur musée du costume, dans un hôtel particulier voisin. Ouverte depuis juillet, la maison d’hôtes se situe juste au-dessus de la 22e boutique Fragonard. Confiés à Be-poles pour la direction artistique, les lieux cultivent un esprit de famille méridional, rehaussé de références années 50 et 60. Enduit à la chaux, tommettes anciennes, bois doré, armoires de mariage ou tables Roger Capron, chaque étage comprend deux chambres (six au total), la grande suite pouvant communiquer avec une chambre plus petite pour faire un appartement. En prime, le dernier étage permet l’accès à une terrasse où le regard s’évade sur les toits du cœur antique. —

Beaumier – Le Moulin. Rue du Temple, 84160 Lourmarin. Tél. : 04 90 68 06 69. Beaumier.com

Hôtel La Ponche. 5, rue des Remparts, 83990 Saint-Tropez. Tél. : 04 94 97 02 53. Laponche.com

Maison Fragonard. Impasse Favorin, 13200 Arles. Tél. : 06 74 82 65 27. Fragonard.com



ID-NEWS BOOKS

Par Marie Godfrain

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Pensée lumineuse

Tutti Ponti !

Modernité graphique

Omer Arbel, collectif, en anglais, 448 p., Phaidon, 80 €.

Gio Ponti, collectif, multilingue, 572 p., Taschen, 200 €. Édition limitée à 1 000 exemplaires, 3 000 €.

Architectures typographiques, de Wim Crouwel, Catherine de Smet et Emmanuel Bérard, 104 p., Éditions B42, 20 €.

Célèbre pour les luminaires qu’il dessine pour l’éditeur Bocci, le travail d’Omer Arbel est, en réalité, beaucoup plus vaste. Cette monographie, qui sort des codes du genre, s’attache à dévoiler non seulement son processus de création, mais aussi sa pensée où se mêlent science (-fiction), psychologie et autres disciplines. Le résultat est un ouvrage original, car il est riche en documents visuels : recherches de matériaux, gros plans de chantiers… Des images poétiques, lyriques qui font la part belle aux textures du bronze vieilli ou aux grappes de sphères lumineuses, signature de Bocci.

Célèbre en France depuis l’exposition qui l’a honoré en 2018 au musée des Arts décoratifs de Paris, Gio Ponti (architecte, designer, artiste, décorateur…) fait régulièrement l’objet de monographies. Celle-ci, réalisée en collaboration avec les Gio Ponti Archives, est enrichie de textes de sa fille et se présente comme la plus complète grâce à une iconographie inédite. Taschen a imaginé une collection d’art limitée à 1 000 exemplaires, accompagnée d’une table basse (Molteni), dont le plateau en verre repose sur une grille en bois de couleur vive. Perfetto !

Figure du design graphique du XXe siècle, le Néerlandais Wim Crouwel (1928-2019) appartient à cette génération de créateurs qui a vécu l’avènement de l’informatique. Il symbolise l’ambivalence des contemporains à l’égard de la modernité, parfois rejetée, parfois embrassée. La réédition de son ouvrage offre un témoignage de « la typographie à l’ère de l’ordinateur », selon son expression, et montre les tâtonnements et les expérimentations de ce typographe. Polices, affiches, identités visuelles…

Œuvre glorieuse

Maisons modernes

Leçons de vie

Jean Garçon, d’Anne Bony, 128 p., Norma Éditions, 29 €.

By Design. The World’s Best Contemporary Interior Designers, collectif, en anglais, 328 p., Phaidon, 60 €.

Charlotte Perriand - Politique du photomontage. Comment voulons-nous vivre ?, collectif, 256 p., Actes Sud, 39 €.

Longtemps passé sous les radars, Jean Garçon voit enfin l’étendue de son talent révélée par une monographie. À la fois designer graphique et de mobilier, et créateur de bijoux, il commence par réaliser, dans les années 60, des jeux de cartes colorés et graphiques qui n’ont rien à envier au travail de George Nelson ; l’éditeur Knoll ne s’y est pas trompé. Il embrassera ensuite l’acier pour des meubles aux lignes affûtées, puis le plastique thermoformé… Un ouvrage documenté qui nous plonge dans une aventure audacieuse, emblématique de cette période faste.

Phaidon a réuni un jury international d’experts de la décoration pour sélectionner le top 100 des meilleurs architectes et décorateurs du monde entier. Un ensemble iconoclaste et réjouissant, où la profusion des idées, des styles et des détails offre un panorama exhaustif de la création en ce début de XXIe siècle. Le chic coloré contemporain de Pierre Yovanovitch, le glamour de Kelly Wearstler, le minimalisme de Vincent Van Duysen ou l’élégance décontractée de Commune Design… Une immense source d’inspiration.

Sans doute la pièce la plus forte, en tout cas la plus engagée, de l’exposition que la Fondation Louis Vuitton a consacrée à Charlotte Perriand il y a deux ans, un immense photomontage, une fresque des temps modernes dénonçant la grande misère à Paris. La designer a réalisé trois œuvres photographiques, présentées cette année aux Rencontres d’Arles. Cet ouvrage revient sur le contexte de ces œuvres. On y découvre les clichés choisis par l’architecte, en parfaite résonance avec notre époque.


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ID-IDEAT & LA MONNAIE DE PARIS

Napoléon chez lui, à la Monnaie de Paris Par Élisa Morère

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À l’occasion du bicentenaire de la mort de Napoléon Ier, la Monnaie de Paris présente « Pour le Meilleur et pour l’Empire », une exposition foisonnante qui, à travers 400 objets historiques, retrace les liens étroits entre l’institution régalienne et le créateur du franc germinal et de la Légion d’honneur.

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ntre la Monnaie de Paris et Bonaparte, les liens se tissent dès la première rencontre. Frappé en sa présence, un jeton de visite en or affiche, à l’avers, son portrait et, au revers, la date du 21 ventôse an XI (12 mars 1803). Pointilleux, l’homme poli-

tique est venu vérifier que les ateliers de fabrication monétaire sont prêts à lancer « son » franc germinal. Il veut faire de cette monnaie un pilier économique rassurant pour les Français, après la Révolution, mais aussi une devise européenne. De fait, adoptée par différents pays, elle aura cours jusqu’en 1928 ! Monnaies et médailles vont vite devenir un vecteur de communication officiel, le portrait de Napoléon apparaissant sur une face, et une allégorie à sa gloire (sacre, conquête de la Haute Égypte, batailles, aigle ou lauriers), sur l’autre. Le brillant Dominique Vivant Denon, compagnon de Bonaparte durant la campagne d’Égypte, nommé en 1803 directeur des Monnaies et Médailles, orchestrera cette publicité à la gloire de l’ambitieux général corse. Responsable des collections et de la conservation, et commissaire de l’exposition, Béatrice Coullaré nous le rappelle : « L’époque est effervescente. Les inventions fusent, les méthodes et les techniques se modernisent, les concepts artistiques et intellectuels suivent. Les ateliers de la Monnaie de Paris sont fréquentés par les rois, reines ou tsars qui, comme le visiteur aujourd’hui, admirent ce balancier réalisé avec une vingtaine de canons de la bataille d’Austerlitz, ou ces médailles d’une finesse incroyable. En paral-

lèle, on redécouvre les évolutions du portrait de Bonaparte depuis son statut de Premier consul, en 1799, jusqu’à la fin de son règne, en 1815. » La scénographie, signée Gaëlle Seltzer, éclaire le parcours thématique : Légion d’honneur, visites diplomatiques, récupération de l’aura impériale, comme le montrent ces médailles commémorant le retour des cendres de Sainte-Hélène, en 1840, sous Louis-Philippe.

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2 1/ Le jeton de visite en or à l’effigie de Napoléon fut frappé en sa présence, le 21 ventôse an XI (12 mars 1803). Cette date marque sa venue à l’Hôtel des Monnaies pour vérifier l’avancement de la fabrication de « son » futur franc germinal. 2/ Buste colossal de Napoléon Bonaparte, sculpté par Antonio Canova entre 1802 et 1822.

« Pour le Meilleur et pour l’Empire ». À la Monnaie de Paris, 11, quai de Conti, 75006 Paris. Tél. : 01 40 46 56 66. Du 17 septembre 2021 au 6 mars 2022. Monnaiedeparis.fr


POUR LE MEiLLEUR ET POUR L’EMPiRE. SUR LES PAS DE NAPOLÉON IER À LA MONNAiE DE PARiS

EXPOSITION DU 17/09/21 AU 06/03/22 M U S É E • V I S I T E S • AC T I V I T É S • R E S TAU R A N T S • B O U T I Q U E 11 QUAI DE CONTI, PARIS 6 - MONNAIEDEPARIS.FR

JETON DE VISITE DE BONAPARTE


Contemporary design parce que quand c’est beau, c’est mieux !


Shell

Capo

Barcelona

(Hans Wegner / Carl Hansen & Son)

(Doshi & Levien / Cappellini)

(Ludwig Mies van der Rohe / Knoll)

Masters

Vegetal

Swan

(Philippe Starck / Eugeni Quitllet / Kartell)

(Erwan et Ronan Bouroullec / Vitra)

(Arne Jacobsen / Fritz Hansen)

Acapulco

Up 5 & 6, La Mamma

RAR

(BOQA)

(Gaetano Pesce / B&B Italia)

(Charles et Ray Eames / Vitra)


ID-ENTRETIEN

« Il faut produire de la qualité, qui puisse se transmettre de génération en génération […] grâce à la pérennité des matériaux choisis. Il faut aussi sensibiliser le public à la qualité, c’est un facteur clé du développement durable. » Enrico Fratesi, architecte et designer

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GamFratesi, le duo italo-danois qui séduit sans fioritures La première fois que nous les avons rencontrés, c’était à la Stockholm Furniture Fair, peu de temps après la fondation de leur studio (en 2006) à Copenhague. GamFratesi, couple formé de la Danoise Stine Gam et de l’Italien Enrico Fratesi, est devenu un duo très prisé par les éditeurs danois comme par les italiens. Chez Gubi, Hay, De Padova, mais aussi Gebrüder Thonet Vienna, leur mobilier est toujours sans fioritures, comme l’expression d’une radicalité mesurée qui s’éprouve dans la constance. Une définition du haut de gamme, mais aussi du design durable, qu’on parle de matériaux ou de style. Par Guy-Claude Agboton


ID-ENTRETIEN

Comment avez-vous vécu ces derniers mois de crise sanitaire ? Enrico Fratesi : Cela n’a pas vraiment impacté la façon dont Stine et moi travaillons, car nous sommes de toute façon tout le temps ensemble, mais le fait de ne pas pouvoir voyager, rencontrer nos clients ou nourrir notre inspiration nous a manqué.

Était-il facile de maintenir la relation avec vos éditeurs à distance ? Stine Gam : Toutes ces réunions par écrans interposés, c’était pour moi le plus inhabituel. E.F. : Vous savez, être à l’usine fait vraiment partie de notre travail. Rien ne peut remplacer les contacts avec les éditeurs et les artisans. Le mobilier, c’est aussi quelque chose que l’on a besoin de toucher et d’essayer. Les maquettes que nous recevons au studio ne suffisent pas.

Du positif en cette période compliquée ? E.F. : Davantage de temps pour nous et la chance de pouvoir continuer de travailler avec des clients auxquels nous sommes liés depuis plusieurs années. Quand ce type de relation est déjà en place, c’est optimal. S.G. : Entamer de nouvelles collaborations eut été difficile. À distance, sur un écran, comment cerner la personnalité ou la stratégie d’un nouveau client ou bien encore l’ADN de sa marque ?

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En septembre, votre travail est visible dans les Design Weeks de Milan, Paris, Copenhague, Stockholm… Tout repart comme avant ? E.F. : Les gens auront toujours besoin de voir les produits en vrai. Mais en ce moment, alors que tout le monde doit adapter sa vie de bien des façons, nombreux sont ceux qui, dans le design, trouvent que le numérique recèle un vrai potentiel. Il accélère l’essor d’un système médiatique existant, en renforçant l’importance de la communication visuelle. Nous avons tous des sites Internet qui, d’une certaine façon, suffisent à présenter les nouveaux produits. Nous ne pouvons pas exclure ce nouveau mode de communication du design.

Par la force des événements, l’évolution vers le numérique serait irréversible… E.F. : Il faut se rappeler qu’il nous arrivait de prendre l’avion pour une unique journée de réunions à l’étranger. Cela n’était peut-être pas toujours nécessaire. D’un autre côté, je me souviens de la dernière fois que nous nous sommes rencontrés, à Paris, assis sur notre nouveau sofa Étiquette, chez De Padova, et de l’intéressante conversation que nous avons eue alors. Bien sûr, nous aurions pu l’avoir à distance, mais elle fait partie de nos souvenirs, associée à nos sorties et balades dans Paris. C’est tout cela qui nous inspire. Pas directement pour faire un autre beau sofa, mais tout nouveau produit naît des différentes expériences sensibles que l’on vit, loin de nos écrans. Nous aurons toujours besoin de voyager et de rencontrer des gens.

Le Salon du meuble de Milan a désormais pour présidente Maria Porro : c’est le signe d’une nouvelle ère ou wait and see ? S.G. : Je pense que c’est tout à fait révolutionnaire. Surtout pour l’Italie. C’est un signe fort et très stimulant. E.F. : Nous connaissons Maria, qui a notre âge. Elle tranche avec la génération de Claudio Luti et sa longue expérience. Là, on parle d’une femme, jeune, c’est un vrai changement. On retrouve aussi un autre ami de notre âge à un poste important, Marco Sammicheli, superintendant à la Triennale de

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Milan et curateur du musée du Design italien. Je ne saurais dire dans quelle mesure tout cela est dû à la situation actuelle.

Le monde du design danois est-il autant à prédominance masculine que celui du design italien ? S.G. : Non. Je ne sais pas si la parité est rigoureusement observée, mais nous avons effectivement beaucoup de femmes à des postes de responsabilités. C’est une problématique moins forte que dans le sud de l’Europe.

Vos éditeurs sont aussi bien italiens que scandinaves. Est-ce dû à vos origines ou à votre expérience ? S.G. : Un peu des deux. D’une part, nous avons voyagé pendant nos études pour travailler ailleurs et multiplier les expériences, d’autre part, il se trouve qu’il y a dans nos deux pays d’origine de nombreux éditeurs de design incontournables, qui possèdent une grande tradition du mobilier. E.F. : Oui, je pense que l’intérêt de ces éditeurs résulte à la fois de nos origines et de nos expériences. Nous ne sommes pas simplement les héritiers de ces deux cultures, nous sommes familiers de ces deux façons de travailler. Cela a certainement contribué à amorcer des collaborations qui ont perduré. S.G. : C’est drôle parce que certains éditeurs italiens travaillent avec nous ou avec des designers basés comme nous en Scandinavie… alors qu’en même temps, des éditeurs danois


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1/ L’élément d’angle du sofa Targa, première collection rembourrée de la marque et modulable à souhait (Gebruder Thonet Vienna). 2/ Chaise recouverte de cuir noir Romby (Porro). 3/ Le Flora Danica, sur les Champs-Élysées, à Paris, est une brasserie danoise dont la décoration est signée du duo. 4/ Même gamme de couleurs : céladon, vert d’eau et noir, pour le Harlan + Holden Glasshouse Cafe, à Manille. « L’idée était de s’inspirer d’une serre pour souligner la relation avec l’espace extérieur et maintenir le contact avec la nature tropicale », explique GamFratesi. Le duo combine pierre, terrazzo et bois, et utilise des meubles en canne, comme la chaise Morris en bois courbé et le canapé Targa, que le duo a conçus pour Gebrüder Thonet Vienna en 2015. © PATRICK DIOKNO 5/ Collection « Haiku » (Fredericia). © YELLOW.DK 6/ La collection « AIIR », pour Dedon, mise sur la transparence. 7/ La chaise Beetle intègre le décor du restaurant Verandah, à Copenhague, conçu par le couple d’architectes. © ENOK HOLSEGAARD

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ID-ENTRETIEN

professionnels. S’il y a bien, selon moi, une leçon à retenir, c’est qu’il faut faire quelque chose de ses mains.

nous sollicitent parce qu’ils veulent quelque chose de plus, je ne dirais pas d’italien, mais d’international ! C’est quelque chose que l’on porte en nous. Sans être radicaux, nous avons des convictions, tout en sachant nous adapter pour pouvoir collaborer avec différentes cultures, en respectant l’esthétique d’un éditeur ou d’un commanditaire.

Étudiants, vous a-t-on ou non encouragé à expérimenter ?

Qu’avez-vous étudié ? S.G. : Nous avons étudié l’architecture tous les deux. Puis nous sommes passés à une plus petite échelle. Au Danemark, il existait à l’école d’architecture d’Aarhus, où j’ai étudié, un département de mobilier, héritier de toute la tradition danoise. Il y avait des ateliers et des charpentiers. Enrico, que j’ai rencontré en étudiant ensuite l’architecture à Ferrare, m’a rejoint au Danemark. Dans ces mêmes ateliers, nous avons beaucoup travaillé et appris sur les matériaux, ce qui nous a amenés à faire du design. Arrivés en dernière année, nous avons en revanche passé beaucoup plus de temps au contact d’architectes, lors de séjours au Danemark et en Italie.

Enrico, vous avez étudié à Pesaro, à Florence et à Ferrare. D’où vous vient cet intérêt pour Stockholm, où vous venez étudier en 2004, avant de vous inscrire à Aarhus, au Danemark ? E.F. : J’ai toujours été fasciné par l’architecture et le design scandinaves : l’utilisation des matériaux, mais toujours dans une grande simplicité. J’avais pourtant reçu en Italie un enseignement très technique. Malgré la richesse de mes antécédents culturels italiens, je ressentais le besoin d’une nouvelle vision. Rencontrer Stine, quand j’étais étudiant à Ferrare, a décuplé mon envie de découvrir cette façon de travailler. Cet intérêt pour la sphère scandinave s’est même accru avec le temps.

Au Danemark, le monde du design est-il centralisé à Copenhague ? S.G. : Moi qui ai d’abord intégré l’école d’architecture d’Aarhus – après un an d’études d’architecture intérieure au College of Cape Town, en Afrique du Sud –, je me souviens d’un enseignement spécialisé dans le design de mobilier, selon sa grande tradition. Pour

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le design industriel, il peut être tout aussi intéressant aujourd’hui de l’étudier à Aarhus qu’à Copenhague. C’est par choix personnel que j’ai ensuite terminé mon cursus à Copenhague, dont je suis originaire.

Peut-on, dans une école danoise de design, comme dans les écoles suédoises, croiser des prototypistes à la retraite venus transmettre leur savoir ? E.F. : Oui, c’est la même chose dans les deux pays. Au Danemark, les étudiants en architecture ont un accès permanent à des ateliers pour travailler le bois et le métal, ce qui était inhabituel pour moi. Les étudiants peuvent utiliser des machines pour réaliser des prototypes ; ils expérimentent. C’était fantastique parce qu’en Italie concrétiser mes idées moi-même était impossible, que ce soit dans un atelier ou, pire, à l’université. Quand j’étais à l’école d’architecture d’Aarhus, je me souviens combien Stine et moi étions souvent à l’atelier, à sculpter du bois… si passionnés qu’on y passait la journée !

À vous entendre, avoir très tôt la possibilité de développer ses propres projets est primordial… E.F. : Quand vous débutez, tout commence le plus souvent par un dessin. Quand vous matérialisez votre projet de vos mains, vous apprenez beaucoup de choses qui seront utiles par la suite, pour vos premiers pas

S.G. : Pas forcément. À Aarhus, dans l’école d’architecture où j’ai étudié le design, j’ai trouvé l’enseignement un peu traditionnel. Je me souviens en particulier d’un département désuet rempli de vieux livres. Les étudiants trouvaient les solutions qu’ils cherchaient en consultant de grands ouvrages sur tel ou tel maître, danois par exemple. Quand Enrico est venu me rejoindre pour étudier à Aarhus, c’était pareil. Il ne disposait pour construire un projet que de ce qui se trouvait dans cette bibliothèque. Il n’y avait pas de Pinterest à l’époque ! (Rires.) Chacun devait trouver lui-même la clé de la prochaine étape de son projet, quitte à tester différents moyens d’y parvenir.

Qu’avez-vous fait entre la fin de vos études et la fondation de votre studio en 2006 ? S.G. : Pendant les dernières années de nos études, nous avons séjourné chacun à l’étranger. En 2003, je suis allée à Tokyo travailler quelque temps dans le cabinet du grand architecte Fumihiko Maki. La même année, j’ai étudié l’architecture à l’université de Ferrare, où j’ai rencontré Enrico, qui suivait le même cursus. E.F. : Juste après notre rencontre, j’ai passé six mois à Stockholm avant de travailler dans une agence d’architecture et de m’inscrire dans cette discipline à Aarhus. Nous avons tous les deux eu d’intéressantes expériences à l’étranger. Nous n’y avons cependant jamais été employés dans un studio de design. Après notre diplôme, nous avons commencé immédiatement, en travaillant de nos mains, à faire du design. C’est nous qui étions à l’initiative de nos projets, même si notre formation était plutôt tournée vers l’architecture.

De quoi rêviez-vous quand vous avez fondé votre studio ? S.G. : Les premiers projets étant personnels, nous développions beaucoup d’idées. Puis, à mesure que vous vous établissez, vous gardez cette habitude ainsi qu’un œil encore


plus critique vis-à-vis de vos réalisations. E.F. : Quand nous avons débuté, nous n’étions pas vraiment à même d’imaginer ce que nous sommes devenus. Nous avions tellement la tête dans nos projets ! En fait, à mesure que l’on acquiert de l’expérience, on n’est pas forcément plus détendu, parce que les projets se complexifient. Avoir ses premières commandes, c’est compliqué. Mais nous avons, c’est vrai, rêvé de travailler avec certaines des sociétés avec qui nous collaborons aujourd’hui.

En 2009, trois ans après la fondation de votre studio, deux magazines danois vous attribuent un Danish Design Award… S.G. : Nous avons été très surpris parce que c’était vraiment à nos débuts. Il était difficile de deviner ce qui s’inscrirait dans la tendance ou pas. Encore une fois, Instagram n’existait pas ! Pour notre premier salon à Stockholm, nous étions venus avec une grande caisse qui contenait nos chaises anthropomorphes en bois. Une fois sur place, il semblait évident que c’était franchement décalé par rapport aux projets des autres, plutôt portés, cette année-là, sur le métal découpé au laser. Nous nous sommes demandé si nous devions ouvrir cette caisse ou si nous devions rentrer chez nous ! Nous avons ouvert la caisse et nos chaises sont rapidement parties en production…

Venant de l’architecture, vous avez été sollicités pour des projets d’aménagement intérieur. Volonté ou opportunité ? S.G. : C’est arrivé comme ça. La première fois, il s’agissait de scénographies d’expositions. Et quand nous avons été contactés pour des projets d’architecture intérieure, je pense que c’était parce que de plus en plus de gens choisissaient nos meubles. Certains se sont demandé pourquoi ne pas envisager directement notre approche de l’espace. Cela a, en plus, enrichi notre expérience de la conception de produits, parce que nous ne restons pas focalisés sur eux, mais sommes sensibles à la façon dont ils sont susceptibles d’habiter l’espace. E.F. : Cela se passe souvent de cette façon. Comme nous sommes architectes, nous sommes aussi sollicités pour des

environnements. Nous aimons vraiment l’architecture, mais faute de commandes, nous en faisons beaucoup moins que du design. Nous souhaiterions intervenir sur davantage de projets, mais à condition d’avoir une très grande liberté de construction.

encore évoquer un sentiment que nous voulons faire ressentir à ceux qui vont choisir ce mobilier. Il y a, en tout cas au début d’un projet, une dimension ludique.

Suivez-vous une même méthode ?

S.G. : Si, par exemple, nous travaillons pour une société qui possède une tradition de bois courbé, nous allons nous mettre à explorer le bois courbé. De même pour la porcelaine ou le cuir. L’idée est tout simplement de travailler au mieux avec celui qui possède la plus grande maîtrise de cette technique.

E.F. : Nous partons toujours du contexte. Il n’est pas question d’avoir un standard à appliquer partout. Pour tout projet, nous avons besoin d’être inspirés par le bâtiment, son histoire et tout un tas de facteurs qui imprègnent le processus de création. Les matériaux, notamment naturels, importent aussi beaucoup, la coordination des couleurs, tout… Nous ne faisons jamais rien de trop dur ou de trop rigide. S.G. : Oui, tout dépend du contexte. En mobilier, notre but consiste à trouver la bonne combinaison entre ce qui nous ressemble et ce qui est propre à l’éditeur.

Tenez-vous chacun le même rôle dans le développement d’un projet ? E.F. : Quand nous démarrons, nous discutons entre nous. Nous échangeons sur notre vision, nos références. Pas question de reproduire du déjà-vu. Ensuite, nous dessinons, tantôt sur ordinateur, tantôt à la main, jusqu’au prototype. Mais ce que j’apprécie beaucoup, ce sont nos discussions. Nous pouvons aussi bien nous mettre à parler d’un matériau que d’un certain type de comportement ou

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Jusqu’où le matériau peut-il être un point de départ ?

Le débat des solutions durables dans le design. Qu’en pensez-vous ? E.F. : Nous sommes inquiets de voir certaines choses se développer. À commencer par le nombre de projets médiocres issus de la production de masse et qui envahissent le marché, et donc les intérieurs. C’est triste. Pour rester positifs, on se dit qu’il faut produire de la qualité, qui puisse se transmettre de génération en génération, ne serait-ce que grâce à la pérennité des matériaux choisis. Il faut aussi sensibiliser le public à la qualité, c’est un facteur clé du développement durable.

Consommer moins fait débat, mais n’avons-nous pas toujours besoin de meilleurs produits ? E.F. : Nous avons besoin de produits mieux conçus. Et pour cela, je pense qu’on devrait davantage mettre l’humain au cœur du projet. Pas seulement au cœur de la production, mais de la vie, en réfléchissant par exemple à l’usage que l’on fait de son temps, pas seulement pour soi, mais pour la communauté. Nous préférons garder en tête ce type d’orientation, nettement plus positive, en espérant qu’elle se généralise pour supplanter ce qu’on a pu voir ces dernières années, cette frénésie de production. S.G. : Évidemment que j’espère que chacun désormais recherchera la qualité et adoptera des comportements vertueux ! (Rire.) Je veux rester optimiste, mais sans faire l’autruche.

1/ Le fauteuil Fynn Outdoor, en teck massif, conjugue les traditions scandinave et italienne (Minotti). 2/ Applique orientable Yuh LED (Louis Poulsen).

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ID-RÉTROVISION

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Bodil Kjær, la femme qui sait À bientôt 90 ans et depuis trois ans, l’architecte et designer danoise Bodil Kjær a vu sept éditeurs de son pays sonner à sa porte pour produire ses créations conçues dès 1955. L’italien Cassina, lui, a ajouté à son catalogue trois pièces de son mobilier. C’est désormais clair : Bodil Kjær est une pionnière du design moderne.

l’utile. La dame considère d’ailleurs ses créations comme

Par Guy-Claude Agboton

jamais eu envie de suivre les traces de la meute des desi-

des éléments architecturaux. En 1950, à 18 ans, elle part étudier un an en Angleterre. Elle en revient avec un certificat de littérature de l’université de Cambridge. En 1951, elle s’inscrit à l’école technique de Frederiksberg, à Copenhague, et à l’Académie royale danoise des beauxarts, où elle est formée par le maître moderniste Finn Juhl, que tous les étudiants imitent. Sauf elle : « Je n’ai gners danois », lâche-t-elle. Fan des Eames, elle file aux

J

’ai toujours eu une idée précise de ce que je

États-Unis. Elle travaille d’abord chez le designer Paul

pensais et je n’ai jamais fait de lèche », affirme

McCobb avant de se consacrer, à Boston, à l’architec-

Bodil Kjær, architecte que les design addicts dé-

ture intérieure des bureaux de grandes sociétés. En 1955,

couvrent en précurseur de leur discipline favorite. Elle-

à 23 ans, Bodil Kjær amorce le développement de ses

même remarque : « Je n’ai plus vraiment de bureau de-

« éléments d’architecture » : des sièges, des tables basses,

puis la fin des années 80 et voilà que je recommence. »

un lit de repos, des luminaires, des accessoires de table

Aujourd’hui, Bodil Kjær vit au Danemark, à Aarhus, sur

et un bureau. En 1960, elle fonde son studio. Cinq ans

la côte est du Jutland, où elle est née en 1932, à Hatting

plus tard, boursière, elle part pour Londres s’inscrire à

exactement, une commune de 1 800 habitants. Grandir

l’Architectural Association et au Royal College of Art.

dans une ferme ancestrale lui a tôt fait aimer le beau et

Elle concevra notamment des maisons rafraîchies grâce

«

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2 1/ Le mobilier indoor-outdoor en teck de Bodil Kjær, conçu tels des « éléments d’architecture », se décline en table BK15 et fauteuils BK10 (Carl Hansen & Søn). 2/ L’architecte a tôt cherché du côté des Eames, plus attirée par le travail des Américains que par celui de ses concitoyens designers. Page de droite La collection « BK » (Carl Hansen & Søn).




ID-RÉTROVISION

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à l’énergie solaire, à bâtir en Afrique. De 1967 à 1969,

une base chromée mate, était en fait destiné au MIT. Cette

elle collabore avec l’illustre ingénieur anglais Ove Arup,

table apparaîtra dans les décors de trois épisodes de James

qui travailla entre autres sur l’opéra de Sydney. Si elle

Bond, dans les débats télévisés de la BBC et jusque dans

retourne bien au Danemark, en 1979, pour enseigner et

le bureau du mari de la reine d’Angleterre, au château

plancher sur le développement urbain de la ville d’Aa-

de Sandringham ! Dans les années 60, ce mobilier a été

rhus, on la retrouve, de 1982 à 1989, de l’autre côté de

fabriqué par E. Pedersen & Søn, à Rødovre, au Dane-

l’Atlantique, dans le Maryland, où elle donne des cours.

mark, mais aussi à Boston. Toutes ces productions ont été arrêtées en 1974. Certains meubles ont été réédités

Le Nouveau Monde

entre 2007 et 2009, par Hothouse Design, à Shanghai.

Sa première commande américaine fut pour le bureau du

Son mobilier outdoor de 1961, édité par Carl

doyen de l’école d’architecture de l’université de Yale, le

Hansen & Søn, voulait aussi faire dialoguer design et

célèbre architecte brutaliste Paul Rudolph. On fera appel

architecture. « Tout commence par un problème à ré-

à elle aussi pour le bureau de Josep Lluís Sert, doyen de

soudre », assure Bodil Kjær. Après son retour en force au

la Harvard Graduate School of Design. Séduit, Marcel

Salon de Milan 2018, elle est sollicitée par sept éditeurs.

Breuer installe vingt-huit de ses sièges dans l’un de ses

Patricia Urquiola, directrice artistique de Cassina, ne

buildings new-yorkais. Harvard ou le Massachusetts

pouvait avoir que de l’empathie pour cette architecte,

Institute of Technology (MIT) recourront également à son

femme indépendante peu douée pour les compromis.

travail. L’architecte se souvient : « Je me suis souvent heur-

Résultat : la chaise High Back, de 1955, pensée pour

tée au problème de trouver des meubles qui exprimeraient

la détente après le travail, a été rééditée. Le deuxième

à la fois les concepts sur lesquels ces bâtiments reposaient

produit est une table roulante. Enfin, trois tables gigognes

et les idées du management contemporain. » Sa table de

permettent de s’adapter au besoin du moment. Bodil Kjær

travail de 1959 est devenue culte, éditée aujourd’hui par

vit dorénavant au milieu de ses archives où s’empilent les

le danois Karakter. Surélevée sur de minces pieds en acier,

« éléments d’architecture » de son parcours. Elle-même

elle semble flotter. Son prototype, en bois de frêne avec

conclut : « J’ai eu une vie, pas une carrière. »

Page de gauche et 1/ Dessiné en 1959, ce bureau traditionnel s’inscrit dans un système d’unités de bureau, à partir desquelles les jeunes cadres, pour qui elles ont été conçues, pouvaient créer leur propre environnement de travail, et le modifier en fonction des changements. Cela paraît tout à fait d’actualité et l’éditeur Karakter ne s’y est pas trompé. 2/ Deux lampes Cross-Plex en Plexiglas comme deux petits immeubles en miniatures (Fritz Hansen).

Bodilkjaer.com

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ID-JEUNE DESIGNER

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À Hyères, le design de demain Depuis quinze ans (déjà !), la Villa Noailles, à Hyères, accueille le Festival international de design, que tous les aficionados nomment joyeusement Design Parade. Un rendez-vous qui rassemble, en mode bon enfant, la famille élargie de la discipline et la propulse vers de nouveaux horizons.

offrant aux ex-lauréats de se muer en scénographes (on doit

Par Anne-France Berthelon

du design. Au palmarès de cette édition 2021, le grand prix

même le set de l’expo « Futurissimo », de l’Hôtel des Arts, à Toulon, à Jean-Baptiste Fastrez, primé en 2011) ou de présider le jury de cette quinzième édition (Constance Guisset, Prix du public 2008), en fluidifiant les rencontres entre jeunes designers, professionnels et médias, le festival dirigé par JeanPierre Blanc est l’un des plus puissants écosystèmes du monde du jury et prix Sammode ont été décernés à Cécile Canel et

R

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ythmé par les suspensions émaillées XXL de Marie

Jacques Averna pour Vire-Volt, des enseignes de commerce

Cornil et Alexandre Willaume (finalistes 2018), le

animées, autosuffisantes en énergie. La mention spéciale Eyes

concours « jeunes designers » voisinait avec diverses

on Talents x Frame a été attribuée à Johanna Seelemann, di-

expositions dont l’ambition est de démocratiser le goût et la

plômée d’Eindhoven et collaboratrice du Studio Formafan-

culture du design. Comme les tissus années 30 d’Hélène

tasma pour Terra Incognita, des meubles extraits d’un bloc

Henry, l’une des cofondatrices de l’UAM (Union des artistes

d’argile industrielle utilisée par les constructeurs automo-

modernes), dans une scénographie de Mathieu Peyroulet

biles. Henri Frachon, et son ode aux Trous, a remporté la

Ghilini (Grand Prix 2014), les photos de la céramiste Valen-

mention spéciale du jury. Enfin, le prix du public de la ville

tine Schlegel par Agnès Varda, les propositions d’accessoires

d’Hyères a récompensé l’Expérience de panser, d’Arthur-Do-

pour la version électrique de l’iconique Méhari, imaginées

nald Bouillé, des objets talismans ayant pour vocation d’ac-

par les étudiants de l’ECAL et Massilia Design… Ou encore

compagner les malades dans leur traversée du cancer. D’une

Let’s Dance, pièces créées par Gregory Granados (Grand

façon générale, c’est donc davantage le processus de re-

Prix 2019) dans le cadre de ses résidences au Cirva * et à

cherche formelle et éthique qui a été distingué que l’objet qui

Sèvres. Et bien sûr, « Objectif Villa ! », l’exposition rétrospec-

en résulte. Les designers prennent aujourd’hui de plus en plus

tive très storytelling pensée par Constance Guisset. En

leurs distances avec la surproduction ? Respect.

1/ Johanna Seelemann a reçu la mention spéciale Eyes on Talents x Frame. Sa Terra Incognita détourne l’argile industrielle utilisée dans la conception automobile pour proposer des objets que l’utilisateur peut transformer à sa guise. © LUC BERTRAND

2/ Constance Guisset, présidente du jury et ancienne lauréate, et Jean-Pierre Blanc, fondateur du festival, lors de la remise des prix. © PIERRE MOUTON 3/ Cécile Canel et Jacques Averna ont reçu le grand prix du jury et prix Sammode pour Vire-Volt, des enseignes animées, autosuffisantes en énergie. © LUC BERTRAND

* Jusqu’au 7 novembre, au musée Borély, à Marseille, « Souffles. 10 designers. 10 ans. 10 vases » permet de découvrir, en partenariat avec le Centre international du verre et arts plastiques, les créations des lauréats des dix dernières années.


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ID-RENCONTRES

10 éditrices made in Italy e

(2 partie) En Italie, l’entrepreneuriat au féminin se conjugue en famille. Logique, dans un pays dont l’économie repose surtout sur un tissu de PME dense et dynamique. Nous avons rencontré dix femmes qui occupent des postes de direction au sein de quelques-unes des plus belles maisons de mobilier haut de gamme, fondées en majorité par leurs parents ou grands-parents. Elles nous racontent leur parcours, la manière dont elles ont su faire fructifier cet héritage en y apportant savoir-faire, générosité et vision. Un rendez-vous en plusieurs épisodes, tant elles ont été volubiles !

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Plus qu’une vocation, prolonger, porter et développer l’illustre nom de sa famille suppose un véritable « engagement », voire un « dévouement » pour Giulia Molteni. © TIZIANO SARTORIO

Giulia Molteni La tradizione italiana La petite-fille des fondateurs de l’éditeur de mobilier Molteni est à la tête de la communication et du marketing. En portant haut et fort la notion d’héritage et de responsabilité, y compris vis-à-vis de la planète, Giulia Molteni fait du groupe Molteni & C | Dada, UniFor et Citterio le porte-drapeau du made in Italy. Propos recueillis par Vanessa Chenaie

Vos grands-parents ont fondé Molteni & C en 1934. Qu’est-ce qui n’a pas changé depuis ? La qualité. C’est bel et bien le fil rouge, depuis trois générations, du groupe, qui compte dorénavant parmi les leaders mondiaux du secteur de l’ameublement et du design. Nous sommes les hérauts du made in Italy dans plus de quatre-vingt-dix pays. L’entreprise, créée par mes grands-parents, Angelo et Giuseppina Molteni, était artisanale. Aujourd’hui, elle fait partie des rares qui garantissent un cycle de production complet. Bien sûr, la fabrication est désormais industrielle et la distribution, internationale. Et nous investissons constamment dans la recherche et le développement. De là, on peut dire que nous avons contribué à la croissance de l’une des régions industrielles les

plus importantes d’Italie, la Brianza, au nord de Milan. Depuis plus d’un siècle, l’aristocratie du bois y a son siège.

Devenir directrice du marketing et de la communication était-il un choix naturel ? Molteni et sa culture ont toujours fait partie de ma vie. Poursuivre l’aventure de cette entreprise familiale que j’aime est un engagement. Quand il s’agit de l’histoire de notre marque, la passion et le dévouement jouent un rôle clé et cela est dû au lien fort que j’ai conservé avec nos traditions, héritées de mes parents et grands-parents. Je pense sincèrement que c’est un parcours hors du commun. Travailler pour Molteni, c’est comme remplir une mission.

Comment avez-vous défini vos rôles respectifs au sein de l’entreprise ? Avec mon frère Giovanni et mes cousins Andrea, Carlo et Pietro, nous représentons la troisième génération. Nous endossons des rôles différents, mais nous partageons tous les mêmes valeurs et le même objectif : un savoir-faire transmis de génération en génération, une obsession pour la beauté, un dévouement envers la culture de notre

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ID-RENCONTRES

Le système modulaire 505 UP, pensé par Nicola Gallizia. Avec ses nouveautés 2021, la marque rend hommage à deux des plus grands maîtres de l’architecture italienne : Ignazio Gardella et Carlo Scarpa. © TIZIANO SARTORIO

patrimoine. Et c’est justement cette connaissance profonde de notre patrimoine qui nous permet de nous projeter dans le futur. Au fil des ans, les valeurs que nous avons cultivées dans le cadre de la philosophie du groupe Molteni sont toujours et encore le design contemporain, la fonctionnalité et le fait de nous maintenir à l’avant-garde, grâce à des solutions innovantes.

dans la prise de décisions audacieuses et dans l’adaptation rapide à des scénarios en constante évolution. Dans ce nouveau contexte, les entreprises familiales, contrairement aux grands groupes, sont plus souples. Elles savent adapter leurs productions et leurs stratégies aux demandes du marché.

Quel a été votre plus grand obstacle professionnel ? Le fait d’évoluer dans un environnement relativement masculin est-il une chance ou un défi ? Les deux ! C’est à la fois une chance et un challenge. Je pense sincèrement qu’il faudrait plus de femmes dans les sociétés italiennes de design. Nous avons une autre façon de voir et de faire les choses. D’ailleurs, dans mon équipe, nous sommes 90 % de femmes.

Pensez-vous que le fait d’avoir une femme à la tête d’une entreprise change significativement la façon dont elle est dirigée ? Oui, je pense que les femmes ont une approche différente, d’une manière générale. Mais la notion de leadership a elle-même beaucoup changé. La pandémie nous a obligés à repenser la façon de diriger nos équipes et nos entreprises, à développer de nouvelles compétences et à être capables d’énoncer une vision claire malgré toutes les incertitudes auxquelles nous avons dû faire face. La clé du succès réside, je pense,

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La différence des habitudes de travail entre l’Italie et les États-Unis. En particulier, les processus de décision qui sont plus rapides aux États-Unis qu’en Italie.

Selon vous, qu’est-ce qui rend votre marque unique ? Notre entreprise est l’une des rares à garantir l’intégralité d’un cycle de production entièrement made in Italy : du choix des matériaux à la définition du produit, grâce à des processus de fabrication certifiés selon des normes internationales de respect de l’environnement strictes. Les trois entreprises Molteni & C | Dada, UniFor et Citterio sont parvenues à une grande synergie en termes de technologie et de recherche, en phase avec les changements qui s’opèrent aussi bien dans l’univers domestique que dans celui du bureau. Nous avons renforcé les rapports entre progrès technologiques et ressources naturelles, car il est clair que si nous voulons protéger les générations futures, nous devons concevoir des produits durables.



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La cuisine Intersection, dessinée par Vincent Van Duysen, le directeur créatif de la marque.

Le fait que Molteni soit une entreprise familiale est-il un atout dans cette stratégie ? Dans une entreprise familiale, on met plus naturellement en place des stratégies sur le long terme. Car on y trouve, je pense, un plus grand sens de l’engagement et de la responsabilité, une compréhension profonde de l’industrie.

Cette volonté de pérenniser l’entreprise va-t-elle de pair avec une politique environnementale ? Bien sûr. C’est même devenu totalement indissociable. La politique et les investissements du groupe sont résolument orientés vers le développement durable.

Votre activité est organisée selon le système de gestion environnementale certifié UNI EN ISO 14001. Expliquez-nous. Nos fournisseurs de matières premières et de produits semi-finis sont situés dans un rayon de 150 kilomètres de nos usines. Nous n’avons jamais voulu céder à la tentation de la décentralisation à l’étranger pour faire des économies, par exemple. Nous tendons à l’élimination totale du plastique et du polystyrène, et évitons donc au maximum d’utiliser des matériaux non recyclables. Nous sommes aussi très attentifs au packaging avec l’abolition progressive des produits dérivés

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de la pétrochimie et employons des peintures à base d’eau pour les composants laqués, du bois issu de plantations certifiées FSC ; nous recyclons tous les déchets de fabrication via des entreprises spécialisées, nos usines utilisent des véhicules électriques. Nous privilégions l’énergie hydro-électrique et solaire. Nos trois sites, à Turate, à Verano Brianza et la division tapisserie de Giussano, ont été dotés de panneaux photovoltaïques qui produisent l’énergie nécessaire à l’éclairage et à la climatisation des bureaux et d’une partie de l’usine. La nouvelle centrale thermique du site de Giussano permet de gérer la quasi-totalité des besoins énergétiques de l’entreprise, grâce à l’utilisation du gaz naturel et à la combustion des déchets de bois, avec des émissions inférieures aux seuils autorisés.

Votre intérieur personnel reflète-t-il votre marque ? La qualité de vie est mon inspiration quotidienne et le style Molteni est 100 % adapté aux habitudes de la société contemporaine.

Comment voyez-vous l’avenir du groupe Molteni ? Je le vois comme un groupe international, leader mondial en matière d’innovation.

Souhaitez-vous que vos enfants prennent la relève ? Nous verrons, l’aîné n’a que 9 ans !



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1/ Les fauteuils plissés « Gala » inaugurent la collaboration de Cristina Celestino avec Saba. © MATTIA BALSAMINI 2/ Les assises « New York », dans une édition spéciale cosignée par

Alessandra Santi Talent et énergie Fille de la fondatrice de l’entreprise italienne, la directrice de la communication travaille en bonne intelligence avec sa mère dans une relation complémentaire, indispensable au développement de la marque. Chacune a su trouver sa place par rapport à l’autre, dans une vision commune, gouvernée par une même sensibilité esthétique et humaine. Propos recueillis par Guy-Claude Agboton

Était-ce naturel pour vous de prendre la direction de la communication de Saba ? Ah, complètement ! Surtout si l’on regarde le cours naturel de mon parcours professionnel et compte tenu de ma personnalité, de mes compétences et de mes centres d’intérêt. Et puis, j’ai fait des études de communication et de relations publiques.

Entre vous et votre mère, Amelia Pegorin, fondatrice de Saba, comment les rôles sont-ils définis ? Ils l’ont été dès le début : elle est la P.-D.G. et la directrice artistique de Saba, tandis que je m’occupe de toute la communication. Nous avons des approches et des talents différents, mais une sensibilité commune en ce qui concerne l’esthétique des matériaux. Nous partageons

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par-dessus tout une même vision globale qui nous pousse à explorer en détail l’énorme potentiel de chaque projet. Nous travaillons dans des endroits distincts : son bureau est au siège de Saba, à Padoue, et le mien, dans notre showroom de Milan. De là, j’ai toute latitude pour envisager les choses d’un point de vue plus large, un peu plus détaché, un peu plus clair. Un contexte aussi stimulant que celui de Milan m’aide à apporter de nouvelles contributions à l’entreprise. Amelia et moi, nous nous concertons sur chaque décision et chaque projet. Nos opinions évoluent souvent de façon autonome, mais lorsque nous nous penchons sur quelque chose ensemble, nous sommes toujours sur la même longueur d’onde.

En quoi la présence d’une femme à la tête d’une entreprise change-t-elle de manière significative la façon dont cette dernière est dirigée ? La sensibilité créative d’Amelia et son approche humaine de la gestion de société se reflètent clairement dans la vision de l’entreprise. Saba n’est pas uniquement un univers d’élégance et d’esthétique. Cet univers peut aussi intégrer des formes d’expression diverses, reliées par un fil rouge qui serait la légèreté et une certaine ouverture d’esprit. Pour moi, les femmes personnifient l’idée même d’éventail des possibles.


3 Sergio Bicego et Antonio Marras, dans une installation très libre, « une valeur primordiale » comme les apprécie Alessandra Santi. © ANDREA BARTOLUCCIO 3/ Le canapé modulable Pixel de Sergio Bicego. © BEPPE BRANCATO

Nous ne nous incarnons pas seulement dans quelques scénarios. Nous possédons vraiment un large éventail de modes d’expression. Il en va ainsi du monde de Saba. Même ses produits les plus rationnels ont cette fluidité qui, selon moi, participe de la féminité.

Qu’est-ce qui, selon vous, rend Saba spécifique ?

Quel a été votre plus grand obstacle professionnel ?

Votre intérieur personnel reflète-t-il l’univers de Saba ?

Longtemps, j’ai parallèlement été free-lance dans les domaines de l’art et du design. J’aurais aimé continuer mais, ces dernières années, j’ai été complètement absorbée par mon activité pour Saba. Le bon côté de la chose, c’est que j’ai trouvé le moyen d’intégrer ma passion pour l’art dans mon travail en créant des complicités artistiques. J’aime communiquer culture et créativité.

Oui, certainement. Je suis très « amoureuse » de ce que nous faisons.

Être une femme d’affaires dans un environnement relativement masculin est-il une chance ou un défi ? Saba est une marque féminine à tous points de vue : de l’équipe qui l’anime jusqu’aux collections douces et accueillantes qu’elle réalise, en passant par les collaborations qu’elle sélectionne avec soin. J’aime voir cela comme une opportunité ; notre approche humaniste des affaires et notre vision ont toujours été assez uniques. Ça a pris du temps, ça n’a pas forcément été facile, mais ça en vaut la peine.

L’extrême liberté qu’elle permet. La liberté est une valeur primordiale, je dirais même essentielle. À travers le dessin d’un canapé, il est possible pour nous de suggérer des modes de vie et des visions de l’existence.

Comment voyez-vous l’avenir de Saba ? L’avenir peut toujours offrir des possibilités si vous êtes prêt à les accueillir. Ces dernières années, Saba n’a cessé de s’ouvrir à l’inclusion et à la diversité, et je pense que cela va encore se développer. Comme marque, elle a grandi tant en matière de distribution internationale qu’en gammes de produits. Présenter de nouvelles typologies de produits à l’occasion du Supersalone 2021, en septembre, traduit notre enthousiasme. Je reste convaincue que la recherche menée chez Saba sur les matériaux, les tissus, les textures et les techniques innovantes, ce qui nous a toujours distingués, se poursuivra et s’améliorera. L’expérience de vie que nous souhaitons créer est par définition en constante évolution. Et notre équipe, je crois, est prête à l’appréhender et à se l’approprier, s’enrichissant chaque jour des transformations à venir.

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ID-RENCONTRES

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1/ Monica Pedrali a baigné dans le monde du meuble depuis son enfance. Désormais, elle cumule les casquettes à la tête de l’entreprise familiale. 2/ Le panneau de séparation et le

Monica Pedrali La veine italienne Elle dirige avec son frère l’entreprise familiale créée par leur père en 1963. Directrice générale, directrice commerciale et du marketing, Monica Pedrali défend une vision engagée de la production made in Italy.

des catalogues, le lancement des nouveautés. On m’a ensuite confié le service marketing. Ces départements comptent aujourd’hui environ 70 personnes. Pedrali emploie 300 collaborateurs, est présente dans plus de 100 pays, pour un chiffre d’affaires de près de 100 millions d’euros.

Propos recueillis par Olivier Waché

Pedrali, est-ce avant tout une histoire de famille ? Depuis mon enfance, je respire l’air du monde du meuble. Mon père, Mario, a fondé l’entreprise en 1963. Ma mère l’a toujours soutenu. Enfants, mon frère Giuseppe et moi venions fréquemment au bureau ou au showroom et nous accompagnions nos parents dans les salons. Giuseppe se rendait plus souvent à l’usine, moi j’étais fascinée par les discussions de mon père avec les clients ou les architectes. J’adorais aussi arpenter les salons et assister aux séances photo.

Après des études d’économie, vous démarrez votre carrière dans l’entreprise… Oui, dans l’administratif d’abord, puis au service commercial. Au début des années 90, mon père m’a chargée de développer le service export, ce qui me passionnait. J’ai commencé à voyager à l’étranger pour des salons et à rendre visite à nos clients. Je coordonnais aussi la création

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Être une femme dans ce milieu industriel, est-ce que ça change quelque chose ? Je ne pense pas. Ce qui importe, c’est la détermination à atteindre ses objectifs et le désir d’apprendre. Je remercie mon père de m’avoir donné les mêmes chances qu’à mon frère. Il est vrai que Pedrali est une entreprise d’ingénierie mécanique, mais cet environnement très masculin n’a jamais été une limite. J’ai plutôt saisi l’occasion d’y apporter de la beauté, pas seulement par la couleur des produits, le soin des détails ou des finitions, mais aussi par la présence de femmes dans les services commerciaux et de marketing, et d’autres, plus techniques, comme le service achats, la R&D, la logistique et la planification de la production. Aujourd’hui, les femmes représentent 65 % du personnel dans les bureaux et 45 % dans l’usine. C’est une « anomalie » positive pour ce secteur.

Une fabrication 100 % made in Italy, est-ce facile ? Nous avons choisi de produire tous nos composants en interne, sur nos


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bureau « Toa » de Robin Rizzini. Le designer est l’une des signatures de la gamme « New Ideas 2020 ». © ANDREA GARUTI 3/ La chaise Blume de Sebastian Herkner, une autre signature récente de l’écurie Pedrali. © ANDREA GARUTI 4/ Le fauteuil Babila XL, d’Odo Fioravanti, fait partie de la famille « Recycled Grey », des produits en plastique 100 % recyclé © ANDREA GARUTI

sites de Mornico al Serio et de Manzano. Le premier, dans la province de Bergame, confectionne le mobilier en métal, en plastique et rembourré, le second, dans la province d’Udine, réalise nos meubles en bois. Cela avec un haut niveau de qualité assuré par des contrôles complets tout le long de la chaîne. C’est avec cette même confiance dans la production italienne que Pedrali s’était attaquée au marché international à la fin des années 70.

En quoi l’innovation est-elle un maître mot pour vous ? Elle est essentielle. Pedrali est une entreprise de l’industrie 4.0, nos usines sont équipées de machines interconnectées. Nous investissons depuis des années une part importante du chiffre d’affaires dans l’innovation, la technologie et l’usine. En 2016, nous avons inauguré Fili d’Erba, un entrepôt entièrement automatisé conçu par CZA (Cino Zucchi Architetti). Cette installation fonctionne 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7 pour le stockage de 16 880 palettes de produits finis et semi-finis. Le bâtiment de 29 mètres de haut et de 7 000 m2 est relié à la zone industrielle existante via un skytrain.

Votre implication dans la défense de l’environnement est reconnue. En octobre 2020, vous présentiez « Recycled Grey », de quoi s’agit-il ? Ce sont nos premières collections en plastique 100 % recyclé, après

des années d’expérimentation. Cette nouvelle matière se compose à 50 % de déchets plastiques post-consommation, issus du recyclage de bouteilles ou d’emballages alimentaires et à 50 % de déchets industriels : détritus, contenants, films plastiques. Avec elle, nous fabriquons des produits « verts » de haute qualité et aux excellentes performances mécaniques. C’est un pas de plus vers la durabilité environnementale. Nous avons récemment terminé d’évaluer notre empreinte carbone et obtenu la certification UNI EN ISO 14064-1:2019. Ces données concrètes nous permettent de définir des objectifs d’amélioration continus, contrôlables et atteignables.

Vous avez commencé à travailler avec Sebastian Herkner et Robin Rizzini pour la gamme « New Ideas 2020 ». Pourquoi ce choix ? Nous nous connaissons et nous nous respectons depuis de nombreuses années, peut-être même depuis plus d’une décennie. Les collections « Blume », de Sebastian Herkner, et « Toa », de Robin Rizzini, expriment des valeurs de beauté, de tradition, d’innovation et de durabilité qui représentent véritablement l’âme de notre entreprise. Ces deux créateurs sont arrivés au bon moment et une alchimie s’est opérée, comme un puzzle qui prend forme.

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ID-SHOPPING

Barreaux de chaises Pour être en forme, mieux qu’un cigare… une bonne assise. Par Caroline Blanc

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1/ Chaise Neil en acier et tissu, design Jean-Marie Massaud, à partir de 868 €. MDF Italia chez My Design (M-ydesign.com). 2/ Chaise Lemni en acier et cuir, design Marco Lavit, 4 254 €. Living Divani chez My Design. 3/ Chaise 118 F en bois et cannage, design Sebastian Herkner, 684 €. Thonet. 4/ Chaise San en noyer massif, 550 €. CFOC. 5/ Chaise Dao en métal et simili cuir, design Shin Azumi, 641 €. Coedition. 6/ Chaise Beaulieu en hêtre et tissu, design Philippe Nigro, à partir de 724,50 €. Wiener GTV Design.

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Cask. Norm Architects —— Photographer: Jonas Bjerre-Poulsen ©

www.expormim.com


ID-SHOPPING

Fauteuils d’orchestre Au premier rang de cette rentrée, les assises confortables brillent en solo. Par Caroline Blanc

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1/ Fauteuil Charles en tissu et bois, 3 350 €. Royal Stranger. 2/ Fauteuil Dudet en acier et tissu, design Patricia Urquiola, à partir de 1 380 €. Cassina. 3/ Fauteuil Getlucky en acier et tissu, design Patricia Urquiola, à partir de 1 404 €. Moroso chez My Design (M-ydesign.com). 4/ Fauteuil Hortensia en tissu, métal et bois, design Andrés Reisinger et Júlia Esqué, 6 000 €. Moooi. 5/ Chauffeuse Veronica en hêtre massif, tissu et mousse à haute résilience, 1 395 €. Popus Editions. 6/ Fauteuil Major Tom en tissu, design Thomas Dariel, 4 416 €. Maison Dada. 7/ Fauteuil Galinette en bois de frêne, laiton et polyester recyclé, 2 380 €. Margaux Keller. 8/ Fauteuil Pukka en mousse polyuréthane et tissu, design Yabu Pushelberg, à partir de 1 549 €. Cinna. 9/ Fauteuil Taru en tubes acier mécanosoudés et tissu, design Sebastian Herkner, à partir de 1 822 €. Ligne Roset.

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ID- IDEAT & AICEP

MADE IN PORTUGAL, naturally S’il est un pays où l’artisanat est riche et préservé, c’est bien le Portugal. Il regorge d’artisans chevronnés, notamment dans le domaine de la décoration intérieure, qui n’hésitent pas à faire évoluer leurs pratiques, basées sur la différenciation, l’exclusivité, qui garantissent la durabilité culturelle par la préservation des techniques traditionnelles, pour embrasser la modernité. Et ce pour le plus grand bonheur des designers et des architectes européens.

longue date à travers des objets bien conçus et bien fabriqués, la personnalisation offerte par des ateliers à taille humaine… En outre, cette terre d’innovation et de qualité dispose d’innombrables savoir-faire dans la fabrication d’objets en bois, en céramique, en liège, en textile ou en métal. Voilà pourquoi le pays exerce un pouvoir d’attraction croissant sur de nombreux créateurs en quête de ses artisans hautement qualifiés et de ses manufactures ancestrales. Ces dernières années, Lisbonne a attiré nombre de designers, à l’instar du Français Noé Duchaufour-Lawrance, qui s’appuie

Matières premières nobles et naturelles, engagements environnementaux forts, méthodes de production durables… près de 20 000 entreprises des secteurs de la maison et des matériaux de construction sont soutenues par une offre unique, que la campagne MADE IN PORTUGAL naturally porte aux quatre coins du monde.

sur l’artisanat pour donner naissance à ses nouvelles pièces contemporaines. La ville s’est fait une place parmi les ca-

P

our les éditeurs et les designers qui cherchent à (re)lo-

pitales européennes qui comptent dans l’univers du design.

caliser leur production en Europe, le Portugal appa-

Porto et sa région ne sont pas en reste, notamment en ce qui

raît comme un eldorado. C’est ce que met en avant

concerne l’ébénisterie. Il faut dire qu’on recense, au Portu-

la campagne internationale made in portugal natural-

gal, 200 entreprises centenaires devenues au fil des décen-

ly, lancée par l’Agence pour l’Investissement et le Com-

nies des actrices européennes de premier plan dans l’uni-

merce Extérieur du Portugal (AICEP). Cette initiative fé-

vers de la maison. Portées par l’expérience et l’audace, elles

dère à l’étranger l’impressionnante offre portugaise en ce

excellent dans les domaines du linge de maison, des arts de

qui concerne les produits d’art de vivre, y compris les ma-

la table, de la céramique, du métal argenté, de la peinture,

tériaux de construction. Il faut dire que les valeurs portées

des vernis ou du cristal. Ces institutions locales collaborent

par le pays sont plus pertinentes que jamais : la durabili-

avec des designers et des artistes, comme Joana Vasconce-

té de matières premières nobles et naturelles transformées

los (Viúva Lamego) ou Sam Baron (Vista Alegre). Preuve

de façon responsable, l’authenticité que le pays cultive de

que l’écosystème portugais est plus précieux que jamais…

Portugalnaturally.pt

Cofinancé par :

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ID-SHOPPING

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Nous guéridons, vous guéridez… Objet du passé cette petite table d’appoint ? Elle se conjugue parfaitement à tous les temps. Par Caroline Blanc

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1/ Table d’appoint Talia en fibre de verre, 799 €. Popus Editions. 2/ Table Sol en verre, design OrtegaGuijarro, 968 €. ClassiCon chez My Design (M-ydesign.com). 3/ Table 03 Hot en acier inoxydable et Nylon, 5 880 €. Buzao chez Savannah Bay Gallery. 4/ Table Mira en bois laqué, design Thomas Dariel, 1 086 €. Maison Dada. 5/ Table d’appoint Ant en bois et verre, design Bodo Sperlein, 720 €. Schönbuch. 6/ Table d’appoint Fani en bois de frêne massif, 740 €. Margaux Keller. 7/ Table d’appoint Bit en plastique recyclé, designer Simon Legald, 190 €. Normann Copenhagen chez RBC Mobilier.

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ID-SHOPPING

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Voyelles… consoles ! Cinq ! Pas mieux, le compte est bon. Par Caroline Blanc

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1/ Console Nova en laiton et marqueterie de paille, 21 800 €. Mydriaz x Lison de Caunes. 2/ Console Rose Sélavy en marqueterie de bois et métal, design Thomas Dariel, 3 600 €. Maison Dada. 3/ Console Aube en acier, bois plaqué frêne et noyer massif, design Valentine Maupetit, 1 495 €. Cinna. 4/ Console Nano en acier, 6 684 €. Le Berre Vevaud. 5/ Console Twist en aluminium laqué, 11 778 €. Thierry Lemaire.

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ID-BIRTHDAY

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La belle Aura de Treku En dix ans, le système modulaire de Treku, Aura, est devenu une référence du mobilier qui compte parmi les 50 objets emblématiques du design basque. Retour sur l’histoire de ce best-seller.

Aura est né. « Vouloir s’adresser à un public international

Par Olivier Waché

très naturelles combinées à une sélection de couleurs très

exigeait des conditions très concrètes, s’agissant par exemple de la simplicité de configuration de la collection, explique Gorka Aldabaldetreku. Qu’avons-nous fait ? Un meuble qui semble suspendu avec ses pieds discrets, et des finitions réussie… » La force de la gamme est sa polyvalence, sa

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e dites pas d’Aura que c’est un meuble « iconique ».

capacité à se réinventer, voire à surprendre jusqu’à ses

À ce terme, Gorka Aldabaldetreku, le codirecteur

créateurs : « Aura offre de nombreuses options de person-

et petit-fils du fondateur de Treku, préfère plus

nalisation, de choix de finitions en bois naturels et en laques.

modestement celui de « produit emblématique » et revient

On peut vraiment faire ce que l’on veut, laisser libre cours

sur sa genèse, il y a tout juste dix ans. « Nous devions créer

à son imagination. Il y a des fonctions et des compositions

quelque chose de différent. Il ne suffisait pas de présenter

conçues par des clients auxquelles nous n’aurions jamais

une collection qui s’accordait avec ce qu’il y avait sur le

pensé », raconte Angel Martí. Le modèle fait ses premiers

marché. Il fallait prendre plus de risques », se rappelle-t-il.

pas sur les principaux salons du meuble, à Berlin, Cologne,

Des risques, Treku en prend. 2011 est une année morose,

Paris et Milan, et en lieu et place du traditionnel catalogue,

faite d’incertitudes liées à la crise financière installée depuis

bénéficie d’un coffret avec des affiches vantant ses détails et

quelques années. Avec Aura, le fabricant basque donne un

sa créativité. Le succès est immédiat, les commandes affluent

coup de pied dans la fourmilière ! Il confie au duo de desi-

de plus de cinquante pays. Dix ans plus tard, le concept

gners Angel Martí et Enrique Delamo le soin d’imaginer non

Aura séduit toujours autant. Pour cet anniversaire, Treku a

pas un meuble de plus, mais un système modulaire capable

demandé à l’Espagnol Ricard Jorge de le croquer, à travers

d’ouvrir des perspectives de marchés à l’étranger. En un an,

trois illustrations en édition limitée.

3 1/ et 2/ Lignes claires, géométries propres et jeux de clair-obscur, ce sont les points communs que la marque Treku se trouve avec le travail du Barcelonais Ricard Jorge à qui elle a commandé des illustrations pour fêter les 10 ans d’Aura. © RICARD JORGE 3/ Le buffet Aura en version chêne Tobacco. © MITO.EUS


ID-NEVER TOO MUCH BY LE BON MARCHÉ RIVE GAUCHE

Le (bon) goût du vintage Avec son nouvel espace vintage, le plus chic des grands magasins parisiens affirme avec toujours plus de pertinence le caractère exclusif de son offre. Depuis onze ans, Le Bon Marché Rive Gauche constitue une collection de mobilier des arts décoratifs du XXe siècle qu’il présente en magasin. Cette nouvelle sélection de pièces uniques, curatées avec soin pour tous les curieux de design et les amoureux de la décoration et exposée au deuxième étage du magasin principal jusqu’au 17 octobre, n’en est que la suite logique. Des trésors iconiques des années 50 à 90 qui, par leur rareté, donnent toute son âme à un intérieur. Par Caroline Blanc

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1/ Chaises 107 dessinées par Gianfranco Frattini et éditées dans les années 50 par Cassina. Structure en bois massif. Dos en contreplaqué galbé. Assise rembourrée revêtue de cuir écologique, 1 400 € les quatre. 2/ Table basse en teck des années 50 (longueur : 110 cm ; profondeur : 45 cm ; hauteur : 36,5 cm), 600 €. 3/ Fauteuils des années 60, 800 € pièce. 4/ Table basse des années 50 en laiton et en verre (diamètre : 60 cm), 900 €. 5/ Lampadaire de fabrication italienne, produit dans les années 50 (hauteur : 115 cm), 1 200 €.

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ID-BRAND

Carl Hansen & Søn L’essence du design danois Aujourd’hui marque phare du design scandinave, l’éditeur sort de l’ombre depuis que Knud Erik Hansen, petit-fils du fondateur, s’attache à la développer avec témérité… mais dans le respect de son histoire unique. Par Marie Godfrain

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C

’est une marque discrète, bien connue des passion-

L’autre signature, ce sont les pièces iconiques de son plus

nés de design scandinave, qui s’est épanouie dans

célèbre designer, Hans Wegner. « Pour moi, Carl Hansen

l’ombre de Fritz Hansen ou d’autres concurrentes

évoque surtout la production des premiers sièges embléma-

plus confidentielles comme Fredericia, PP Møbler ou House

tiques de Hans Wegner, les plus beaux d’entre eux comme

of Finn Juhl. Cent treize ans après sa naissance en 1908, l’édi-

la mythique Wishbone Chair ou CH24, la CH25, toute

teur danois connaît une seconde jeunesse grâce à Knud Erik

simple avec son assise en corde de papier, et la très graphique

Hansen. Malgré son âge avancé, le petit-fils du fondateur

CH29 », explique le galeriste parisien en caressant du regard

multiplie les projets et les collaborations depuis ses bureaux

ces deux derniers sièges qu’il expose.

de Fionie, au cœur du Danemark, une île sur laquelle le siège

De fait, si Carl Hansen fonde sa propre manufacture alors

et l’usine de Carl Hansen ont déménagé plusieurs fois, avant

qu’il n’est encore qu’un jeune charpentier, c’est son fils qui

de se poser, il y a quatre ans, dans un nouveau lieu. « J’ai

fera entrer cette maison dans la légende du design danois.

imaginé un ensemble de bâtiments pour une surface six à

Après la guerre, Holger Hansen a conscience qu’il doit

sept fois plus grande que la précédente, dans cette île située

produire des pièces plus modernes et en série. De passage

2

à deux heures et demie de Copenhague : 15 000 m de sites

à Copenhague, il entend parler d’un architecte qui dessine

de production et de bureaux, l’une des usines les plus mo-

des pièces avant-gardistes. Il demande alors à le rencontrer.

dernes d’Europe où travaillent 400 personnes, les meilleurs

Hans Wegner, jeune et méconnu à l’époque, arrive avec ses

artisans danois, d’excellents charpentiers dont 25 apprentis

croquis sous le bras. L’entente sera immédiate. « Ils étaient

qui s’entraînent dans un atelier où ils découvrent nos propres

jeunes et se complétaient bien : mon père était très doué pour

techniques », se targue Knud Erik Hansen. C’est aussi l’avis

le commerce et le marketing et Hans Wegner, un génie du

de Pierre Raguideau, fondateur de la Galerie Pierre Arts

dessin et de l’ergonomie. S’il était plus à l’aise avec la petite

Design, amateur et collectionneur de mobilier danois : « Ce

série, son épouse, elle, était très favorable à l’idée de faire

qui fait la signature de Carl Hansen, c’est surtout sa qualité

du volume et elle a réussi à le convaincre », rappelle l’actuel

exceptionnelle de production, à nulle autre pareille, que

P-DG. Il dessine alors une impressionnante série d’assises,

l’on retrouve même dans les productions actuelles et pas

spécialité de Carl Hansen, dont la chaise Wishbone, qui

seulement dans celles d’autrefois. » Alors que la plupart des

demeure le best-seller de la maison. Et si Wegner ne dessine

éditeurs délocalisent leur production, Carl Hansen fabrique

que des chaises pour Carl Hansen, l’éditeur s’allie, lui, avec

la quasi-totalité de ses collections dans sa propre usine.

des entreprises du secteur de la maison, qui fabriquent

2

Page de gauche Les chaises OW58 ou T-Chair, dessinées par Ole Wanscher, designer déterminant de l’histoire du design danois, qui a enseigné à l’Académie royale des beaux-arts du Danemark, à la suite de Kaare Klint, un pionnier de la discipline. 1/ La chaise longue pliable FK10 ou Plico Chair est signée Preben Fabricius et Jørgen Kastholm, duo inspiré par le fonctionnalisme et le modernisme. Un siège édité en 1964, qui a remporté à l’époque le prix du mobilier de la Guilde des ébénistes de Copenhague. 2/ La lampe RF200 ou Petal Lamp, une nouveauté signée de la Danoise Rikke Frost.

147


ID-BRAND

1

2

d’autres typologies de meubles créés par le maître. Ces cinq

explique le designer. Mais l’éditeur ne se contente pas de

maisons imaginent alors un catalogue commun en 1953, qui

regarder dans le rétroviseur et collabore également avec

propose l’ensemble des pièces de Wegner.

des designers contemporains, par exemple Ilse Crawford,

Lorsque le père de Knud décède en 1962, c’est sa mère,

qui a dévoilé une nouvelle palette de couleurs pour cinq

femme au foyer, qui reprend l’entreprise, avant son fils.

pièces maîtresses de Hans Wegner. « On se doit de colla-

En 2002, Knud rachète les parts de son frère et construit

borer avec des designers contemporains comme le studio

une nouvelle usine. Mais il a surtout l’idée de développer

EOOS, qui a dessiné le canapé modulaire Embrace, une

un réseau de commercialisation directe, sans agents, dans

typologie inconnue dans les années 50 et qui nous semble

le monde entier. Résultat, Carl Hansen est présent dans

pertinente aujourd’hui », détaille le directeur du design.

3

60 pays et possède 17 flagship-stores dans le monde. L’in-

148

tuition de Knud : racheter de petites entreprises du pays, qui

Retour vers le futur

collaboraient avec des architectes et des designers de l’âge

Également prévues à la rentrée, la T-Chair, d’Ole Wanscher,

d’or du design danois (de 1930 à 1980), pour rééditer des

« une assise qui était dans nos archives et produite à

pièces oubliées. C’est ainsi qu’il a ajouté à son catalogue le

l’époque par une entreprise que l’on a rachetée. Une pièce

designer Ole Wanscher et sa chaise Colonial ou « le premier

très complexe à produire, mais iconique. Et c’est ce qui

architecte moderne danois », Kaare Klint, dont il a acquis

fait la richesse d’une entreprise familiale comme la nôtre.

les droits de production. « Nous sommes une marque

Nous pouvons proposer des modèles complexes à très peu

d’héritage. Nous avons une histoire et nous discutons beau-

d’exemplaires et d’autres qui relèvent presque de la produc-

coup de ce que nous voudrions remettre en production.

tion de masse », poursuit Mads Odgård. Enfin, en homme

Par exemple, nous avons récupéré les droits de l’entreprise

d’affaires avisé, Knud Erik Hansen a également compris

Rud. Rasmussen. Nous sommes tombés sur des archives in-

que la diversification était une autre clé de la réussite de

croyables dont nous avons scanné 3 000 dessins », explique

l’entreprise. « Depuis dix ans, nous développons de plus en

Mads Odgård, directeur du design chez Carl Hansen et en

plus notre unité contract à destination des professionnels,

charge du catalogue en perpétuelle évolution. « Des pièces

avec notamment l’inauguration d’une usine au Vietnam,

sorties de production sont à nouveau proposées quelques

pour le mobilier outdoor. » Avec une idée en tête : « Passer

années plus tard. À tel point que certains en réservent une

à mes fils un business en bonne santé afin que Carl Hansen

à l’avance lorsqu’ils savent que nous allons les rééditer »,

demeure toujours une entreprise familiale. »

1/ et 2/ La chaise CH23 et le fauteuil CH26, dessinés par Hans J. Wegner, affichent chacun une teinte appartenant à la nouvelle palette de couleurs pensée par Ilse Crawford pour une édition limitée des premières assises du designer, créées en 1950. La designer révèle s’être inspirée des œuvres expressionnistes de Per Kirkeby, peintre danois majeur. © HELEN CATHCART 3/ La chaise OW58 ou T-Chair, d’Ole Wanscher, porte bien son nom.


«GEORGES»

Signe d’or Bruxelles 1971 / Edition : Be.Classics Painting: Clément-Jacques Vossen

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ID-CRAZY

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Gallotti&Radice, ADN oblige Depuis 2020, l’éditeur italien Gallotti&Radice s’adapte sans baisser la garde. La production s’arrête un temps ? La création continue. Résultat : de l’avant-dernière collection à celle dévoilée en septembre au Salon du meuble de Milan, les nouveautés abondent. Sièges, consoles, tapis ou lampes signés de designers, tout est sexy sans excès, élégant sans tapage. Cette vision du design proartisanat n’est pas nouvelle. C’est une valeur que la marque défend depuis soixante ans.

Gallotti, cette touche artisanale a perduré. Dans l’ADN

Par Guy-Claude Agboton

ou un lampadaire. Il peut, selon qu’on l’isole ou qu’on le

de l’enseigne, on ne trouve jamais de produit pour faire le « buzz ». Même triangulaires, les tables basses en bois Prism Low des designers David/Nicolas zappent la mode. Faisant fi des processus et deadlines chamboulés par la pandémie, Gallotti&Radice mise quoi qu’il arrive sur l’intemporel, investissant les espaces privés comme publics avec un catalogue transversal et des produits non standard. Les multiples façons d’installer chez soi le luminaire Bolle, de Massimo Castagna, best-seller de la maison, en témoignent. Il n’est pas qu’une suspension multiplie, faire figure de petite installation, organique ou

E 150

n 1955, quand Luigi Radice et Pierangelo Gallotti

minimaliste. Idem pour Bonfire, une lampe de table signée

fondent la société, ils ne jurent que par le verre,

Studiopepe, constituée d’une épaisse feuille de verre arquée

leur intarissable source d’inspiration pour créer

enveloppant une boule de lumière en suspension. Au

des objets beaux et utiles, du porte-revues à la table

Salon de Milan, cette année, Bonfire ressort en verre plissé

basse. Ils passent ensuite au bois, au métal et au marbre.

jaune doré, en même temps que Spectrum (Studiopepe),

Fabriquées à la main, ce ne sont que des pièces uniques,

luminaire à la fois géométrique et presque dématérialisé.

d’où la variété des finitions proposées encore aujourd’hui.

Gallotti&Radice collabore avec les designers dans la

La société étant toujours familiale, dirigée par Silvia

durée. Massimo Castagna est un fidèle. Son système de

1/ Audrey Motion, de Massimo Castagna, est un canapé modulaire qui voit la vie en grand… Trois appliques Bolle Aria de Massimo Castagna. Tables basses Prism Low en travertin, du duo de designers David/ Nicolas. 2/ Banc et pouf Oly, lampadaire Bolle Terra et bibliothèque Navigli, quatre créations de Massimo Castagna.



ID-CRAZY

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2

sofa Audrey se décline désormais. Il existe même le pouf

se sont mis au télétravail. Nous avons considéré cette pé-

de la collection ! Et, dès septembre, c’est une version XS

riode de pandémie comme une opportunité, le monde du

qui réduit le modèle d’origine en une assise en forme

meuble ayant été l’un des quelques secteurs à n’avoir pas

de boomerang où l’on tient assis à quatre. Autre sortie,

trop souffert. Nous avons toutefois changé notre façon

celle d’une vraie icône de la maison, qui s’expose, cette

d’aborder la clientèle et de présenter nos collections.

année, en version Gold : le bureau en verre President

C’était nécessaire et, finalement, en très peu de temps,

Junior, dessiné en interne, en 1971. Une feuille de verre

nous avons été capables de passer à une communication

dans l’espace !

numérique. C’est le futur, même si, bien sûr, nous souhaitons revenir à une vie normale. Mais quelque chose

152

Enrichir l’ADN de la marque

a changé pour toujours. » La marque continue en tout

Aujourd’hui, les collaborations se poursuivent aussi

cas de solliciter des designers émergents pour interpré-

avec des architectes tels que le duo de Dainelli Studio, à

ter ses valeurs, comme Federica Biasi. Son enveloppant

travers, cette année, le fauteuil-cube Lilas, moelleusement

siège Livre, dont le dossier se prolonge en accoudoirs,

tapissé de velours. Même effet velouté pour Resia, leur

existe depuis septembre en version pivotante. Ce que

nouveau tapis, un hexagone irrégulier vieux rose. Dai-

Silvia Gallotti, directement impliquée dans la création,

nelli Studio signe aussi le sofa Elissa, qui devient Elissa

recherche, c’est l’enrichissement de l’ADN de la société.

Sectional, une version coudée de l’original, typique des

La diversité des signatures n’empêche pas l’élabora-

éditeurs italiens, coutumiers des grands canapés pour

tion d’un univers cohérent. Une touche féminine y est

de vastes espaces. Pas un produit de Gallotti&Radice

constante au fil des collections, plus reconnaissables par

qui ne soit fabriqué dans la Brianza, où les usines et les

une absence de fioritures que par un usage facile du rose.

ateliers spécialisés sont nombreux. Durant la pandémie,

Pour Silvia Gallotti, cette cohérence repose pourtant sur

tout fonctionnait différemment. Ce qu’explique Alessia

des produits à forte identité. Avec son héritage artisanal

Bernardinelli, manager marketing et communication de

non figé, Gallotti&Radice a su de bonne heure proposer,

Gallotti&Radice : « Seule la production a été interrom-

dans un monde voué à se globaliser, du mobilier rendant

pue pendant quelques semaines, tandis que les bureaux

les intérieurs plus précieux à tout point de vue.

1/ Le bureau President Junior, dessiné en 1971 par le studio de la marque, paraît cette année dans une édition President Gold. Le système d’étagères Syil, d’Oscar et Gabriele Buratti, est en aluminium anodisé noir rehaussé de détails dorés en laiton. 2/ La table Manto, de Pietro Russo, s’entoure de fauteuils 0414 dessinés par le studio de Gallotti&Radice. Suspension Bolle Cielo, de Massimo Castagna.


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ID-FOCUS

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Turri, le virage contemporain Bientôt centenaire, l’entreprise italienne de mobilier n’a pourtant rien d’une belle endormie. Celle qui n’a jamais manqué un Salon du meuble de Milan depuis 1961 est en plein repositionnement marketing. Son président, Andrea Turri, dévoile sa stratégie.

les éléments qui le composent évoquent l’équilibre des notes qui s’harmonisent les unes aux autres. Pour « Zenit » (chaise, table, buffet… jusqu’aux tapis, NDLR), l’inspiration provient plutôt de l’univers nautique et automobile, des secteurs où luxe, design et artisanat ont toujours fait bon ménage.

Propos recueillis par Pierre Lesieur

Comment décririez-vous les changements de style opérés dans votre catalogue ? Notre production n’a jamais cessé d’évoluer avec le temps, à la fois pour s’adapter à la demande du marché, souvent avec un coup d’avance, et pour séduire de nouvelles cibles. Mais récemment, nous avons complètement abandonné le style classique pour des lignes plus contemporaines aux détails raffinés.

Du coup, comment va se déployer votre stratégie ? À l’image du virage que nous prenons avec notre style, une grande opération va faire évoluer l’entreprise vers une identité plus contemporaine au cours des prochaines années. Pour atteindre une nouvelle cible, nous allons renouveler notre approche des produits, nos stratégies marketing et nos canaux de communication.

Respectivement conçues par Giuseppe Viganò et Andrea Bonini, les collections « Blues » et « Zenit » illustrent parfaitement l’évolution du style de l’entreprise. « Blues » est le tout premier sofa modulaire à intégrer notre catalogue. Inspirés par le rythme de la musique du même nom,

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© FTFOTO

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La pandémie a-t-elle accéléré vos projets ? À ce titre, quels sont les derniers produits lancés par Turri ?

1/ Chez Turri, la table et les fauteuils de la collection « Milano », signée SBGA – Blengini Ghirardelli, prennent la pose devant le Duomo. 2/ Andrea Turri, le président de la marque, le clame haut et fort : « Notre slogan, “The Italian Way to Beauty”, exprime notre désir de créer de la beauté chaque jour, dans nos bureaux comme dans notre usine de Briosco (dans la Brianza, NDLR). Cette quête nous anime, c’est notre raison d’être. »

Comme beaucoup de sociétés, nous avons dû transformer radicalement notre façon d’interagir avec le client final. Avant, c’était plutôt lui qui venait jusqu’à nous pour toucher nos produits et les avoir sous les yeux. Mais nous avons dû modifier notre manière de communiquer, nos outils et notre message. Désormais, le numérique est devenu essentiel et ça ne changera plus.



Contemporary life parce que la vie avec du style, c’est chic !


Famille «Hipster»

Famille «Arty»

Famille «Healthy»

(New York)

(Berlin)

(Los Angeles)

Famille «Urban chic»

Famille «Rétro»

Famille «Bobo»

(Londres)

(Madrid)

(Paris)

Famille «Business»

Famille «Hippie chic»

Famille «Fashion»

(Shanghai)

(Amsterdam)

(Milan)


ID-LIFESTYLE & STYLE

À l’aventure ! Notre sélection mode et déco, inspirée par l’ouvrage de Francisca Mattéoli : Voyages extraordinaires Louis Vuitton, met à l’honneur quelques exploratrices parmi les 50 étapes que présente ce passionnant ouvrage. Par Caroline Blanc

Thérèse Bonney, Le Voyage en avion, vers 1927. Les bagages frappés d’un V ont été personnalisés par Gaston-Louis Vuitton. Archives Louis Vuitton Malletier, Paris.

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1/ Bob Julianne en feutre, 590 €. Maison Michel. 2/ Robe Goldie en polyester, 1 395 €. Emilia Wickstead sur Matchesfashion.com 3/ Suspension Xi (lumière de l’aube) en verre et en cuir, design Neri & Hu, 2 448 €. Poltrona Frau. 4/ Étui de voyage pour parfum 100 ml, en tissu et en laiton, 525 €. Louis Vuitton. 5/ Cabas en toile et en cuir, 475 €. Hereu sur Matchesfashion.com 6/ Lampe de table Bhusanam en verre et en métal, design Ettore Sottsass. 4 250 €. Venini. 7/ Mug avec couvercle et théière Catene Zaffiro en porcelaine, 132 € et 270 €. Ginori 1735. 8/ Malle Courrier Lozine 100 recouverte de toile Monogram, en okoumé, en peuplier, en hêtre et en cuir, 33 000 €. Louis Vuitton. 9/ Escarpins Vara en veau, 530 €. Salvatore Ferragamo. 10/ Fauteuil D. 153. 1 en laiton, en velours et en cuir, design Gio Ponti, à partir de 3 277 €. Molteni & C.

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ID-LIFESTYLE & STYLE

L’actrice et aviatrice américaine Miss Elinor Blevins devant sa voiture de course, à Washington, vers 1915. Washington, Harris & Erwing Collection.

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1/ Suspension Teapot en porcelaine, design Peter Bowles, 1 289 €. Original BTC. 2/ Casquette d’officier Abby en feutre, 550 €. Maison Michel. 3/ Boucles d’oreilles Florian en fausses perles, 170 €. Shrimps. 4/ Boîte chapeau 30 en toile, en laiton et encuir, 4 100 €. Louis Vuitton. 5/ Manteau Scarlett en laine et fausse fourrure, 913 €. Shrimps. 6/ Vaporisateur pour la maison Maduraï en verre, 375 ml, 180 €. Trudon. 7/ Fauteuil en velours souligné de cuir, 3 660 €. Monica Gasperini sur Artemest.com 8/ Escarpins Belle Vivier en veau velours, 650 €. Roger Vivier. 9/ Ottoman Couture en velours, collection « Sparkle », 1 000 €. Lorenza Bozzoli Design. 10/ Lampe Casanova en laiton et en verre de Bohême, 2 400 €. India Mahdavi.

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ID-LIFESTYLE & STYLE

Élégante avec ses valises Alzer et Cotteville, un sac Marin et un vanity-case en toile Monogram, dans les années 60. Archives Louis Vuitton Malletier, Paris.

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1/ Chapeau festonné Teo en toile de coton avec courroie en perles de verre, 205 €. Shrimps. 2/ Lunettes de soleil en acétate, 320 €. Bottega Veneta sur Matchesfashion.com 3/ Montre Tambour Moon Divine 35 en acier inoxydable, nacre blanche rehaussée de diamants, 26 870 €. Louis Vuitton. 4/ Manteau Birch en laine, 880 €. Shrimps. 5/ Boucles d’oreilles Alder en fausses perles, 130 €. Shrimps. 6/ Sac Ludwig rebrodé de perles, 535 €. Shrimps. 7/ Théière Magnifico Platino en porcelaine, 260 €. Ginori 1735. 8/ Ottoman Couture en velours avec franges, 1 270 €. Lorenza Bozzoli Design. 9/ Escarpins Belle Vivier en veau velours, 650 €. Roger Vivier. 10/ Canapé Alexander en bois et en velours, coussins rembourrés de plumes d’oie, design Gianni G. Pellini, 7 190 €. Editions Milano. 11/ Lampadaire Nihal en métal, 1 090 €. Lumis.

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ID-LIFESTYLE & STYLE

Le voyage, cet art de vivre Depuis 1875, la maison Louis Vuitton accompagne les globe-trotteurs avec ses valises emblématiques. Aujourd’hui, elle nous invite à naviguer à travers les époques. C’est tout naturellement qu’elle publie avec l’Atelier EXB un nouvel ouvrage intitulé Voyages extraordinaires. Par Caroline Blanc

F

rancisca Mattéoli, autrice et amoureuse de voyages, raconte les périples d’aventuriers à travers cinquante épopées extraordinaires menées depuis le milieu du XIXe siècle jusqu’à nos jours. Ces escales incroyables sont illustrées par des images

d’archives de la maison Louis Vuitton, des affiches de tourisme vintage, des photographies en noir et blanc et d’autres, colorisées, qui apportent un supplément d’âme à la narration. Un bon en arrière vertigineux qui transporte le lecteur dans les prémices du voyage et l’interroge sur son rapport à l’espace et au temps. On se croirait presque dans un roman de Jules Verne, mais ici pas d’utopie ni de dystopie, l’extraordinaire flirte bel et bien avec le réel. « Les moyens de locomotion sont avant tout des moyens pour l’aventure humaine de se faire, décrit l’autrice. Lors de chaque périple, le moyen de transport utilisé est bien davantage qu’un simple “engin” matériel et pratique. Ces voyages ainsi effectués offrent une autre lecture du monde, ouvrent vers de nouveaux imaginaires. » À dos d’éléphant dans la jungle indienne, en zeppelin au-dessus de la baie de Rio, au volant d’une Cadillac DeVille sur les routes californiennes, en pousse-pousse à Yokohama, à bord du mythique Orient-Express, de Paris à Istanbul, ou même de la navette spatiale Apollon 11, en Floride, sur la terre, en mer ou dans les airs, le voyage est en premier lieu un art de vivre qui ne se définit pas uniquement par sa finalité, mais par son intensité. Il est fait de détours, de déviations, de mouvement, d’exploration de soi…

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Voyages extraordinaires – Louis Vuitton. De Francisca Mattéoli et Jean-Luc Toula-Breysse, Atelier EXB – Louis Vuitton, 488 p., 49 €.


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ID-ARCHI D’INTÉRIEUR

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Caroline Tissier, déco de chefs L’architecte d’intérieur Caroline Tissier est devenue une figure incontournable de la gastronomie hexagonale. Auteur à ce jour d’une trentaine de restaurants pour des chefs de renom, elle n’a de cesse de renouveler son approche dans le but de n’imprimer aucun style identifiable, si ce n’est celui du chef commanditaire.

suis éloignée de cette profession pour échapper à cela.

Par Olivier Reneau

mari au sein d’un bureau d’études spécialisé en café-hô-

Au point de suivre des études de droit ! » explique-t-elle. C’est à la trentaine que l’évidence du métier lui revient comme un boomerang. Elle retourne pendant deux ans sur les bancs de l’école, cette fois-ci pour y suivre une formation en architecture d’intérieur. Diplômée de l’école Boulle, elle démarre chez Ligne Roset sur des projets d’aménagements pour des particuliers, puis rejoint son 2

tellerie-restauration (CHR). Après une demi-douzaine

A

166

krame Benallal, David Toutain, Christophe Hay,

d’années à développer des concepts, elle éprouve le be-

Jacky Ribault, Yohann Chapuis, Guillaume

soin de monter sa propre structure afin d’être au plus près

Sanchez, Thibault Sombardier… Pour la plupart

du métier d’architecte, tout en continuant de travailler

étoilés, tous ces chefs ont un point commun qui n’est pas

avec son mari sur certains chantiers. L’un d’eux, plutôt

anodin : avoir confié la décoration de leur restaurant à

singulier, témoigne de cet attachement à l’univers de la

Caroline Tissier. Cette architecte d’intérieur s’est, en à

restauration que Caroline Tissier nourrit. « Un bistrot

peine dix ans d’activité, forgé une solide réputation dans

était à céder près de chez nous, à Fontenay-sous-Bois.

l’aménagement de tables pour des cuisiniers en pleine

Alors, avec un ami restaurateur, partant pour gérer le

ascension. Pourtant, le baccalauréat en poche, sa voie

lieu au quotidien, nous nous sommes lancés. L’offre était

n’était pas clairement tracée. « Mon père était architecte

plutôt inédite et a tout de suite trouvé un public. » Peu de

et je le voyais souvent soucieux. Instinctivement, je me

temps avant, c’est surtout un projet pour un chef parisien

1/ La Maison d’à côté, de Christophe Hay, à Montlivault (41). Une cuisine de terroir dans un écrin contemporain. Mais qui ne boude ni la fraîcheur ni la joie de vivre. 2/ L’architecte d’intérieur Caroline Tissier revendique son obsession de respecter la personnalité des chefs pour qui elle travaille. De les aider à l’exprimer entre leurs murs, au plus près de leurs aspirations.


@Paulomariottiart


ID-ARCHI D’INTÉRIEUR

1

2

très attendu par la critique qui va amorcer son activité

notamment un certain confort et parfois ceux dictés par

en nom propre. En 2011, elle signe ainsi le « décor » de

le guide Michelin. « Quoi qu’ils disent, ils y sont tout de

la table parisienne d’Akrame Benallal, rue Lauriston.

même très attentifs », avoue-t-elle. Mais quel que soit

« Je connaissais Akrame depuis Tours, où il a démarré.

le projet, elle porte une grande attention au traitement

Aussi, j’ai eu le temps de découvrir sa cuisine, de la voir

de la lumière : « Il n’y a rien de pire qu’un restaurant

évoluer pour réaliser un décor à son image », explique-

trop éclairé. » Même si, d’une manière générale, elle

e

168

t-elle. Si cette table-là joue la carte d’un XVI arrondis-

admet volontiers qu’un restaurant réussi est surtout

sement chic, mais qui ose, avec notamment une galerie

le fruit d’un juste équilibre entre la cuisine, la déco et

de portraits de femmes tatouées accrochés au mur,

le service. L’approche semble satisfaire ceux qui l’ont

celle d’un David Toutain propose une ambiance plus

sollicitée une première fois, puisqu’ils sont quelques-uns

épurée, entre élégance scandinave et loft new-yorkais.

à refaire appel à elle. À l’image de Jacky Ribault, qui

Du côté de L’Ours, à Vincennes (94), de Jacky Ribault, il

lui a confié la réalisation, à Noisy-le-Grand (93), d’une

s’incarne dans une atmosphère de maison de campagne

brasserie associée à des commerces de bouche, ou bien

contemporaine. Car il n’y a pas une « griffe » Caroline

encore de Christophe Hay, pour qui elle a déjà signé

Tissier, comme certains décorateurs la revendiquent par

La Maison d’à côté, en 2015, à Montlivault (41). Il lui

des jeux stylistiques très reconnaissables. « D’abord, je

a donné de quoi phosphorer pour les dix-huit mois à

goûte la cuisine des chefs, c’est important, puis je les

venir, sur la reconversion d’une bâtisse monumentale

écoute attentivement, ce qu’ils aiment, leurs références…

du XVIIe siècle, située en bord de Loire, en un établis-

sans forcément chercher à faire du copier-coller. Je fais

sement comprenant un hôtel 5 étoiles de 44 chambres,

en sorte qu’ils se sentent vraiment chez eux… et pas

une table gastronomique, une brasserie, une pâtisserie

chez moi », décrypte Caroline. Pour autant, l’archi-

et un spa. « Un projet pas simple, mais formidablement

tecte sait parfaitement qu’il y a des codes à respecter,

inspirant ! » On en a d’ores et déjà l’eau à la bouche.

1/ L’Ours, la table étoilée de Jacky Ribault, au cœur de Vincennes (94). Une adresse en harmonie avec les créations culinaires de son chef. 2/ Le restaurant Qui Plume La Lune, de Jacky Ribault et Jean-Christophe Rizet, dans le XIe arrondissement, fête ses 10 ans. Il vient d’être agrandi et redécoré le long de deux salles : une végétale et une minérale. © YOUNG-AH KIM


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ID-JEUNE ARCHITECTE D’INTÉRIEUR

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Toulon décore la jeune garde En cinq ans, le festival Design Parade Toulon est devenu LE rendez-vous d’architecture intérieure français de référence. Si le brief du concours reste inchangé (« Une pièce dans une maison au bord de la Méditerranée »), les dix finalistes, dont une écrasante majorité de binômes, y ont répondu en évitant les clichés et en faisant rimer Méditerranée avec créativité, spiritualité, sensorialité, convivialité et responsabilité écologique.

à la fois ascétique et sensuel voué à la sieste. Une toile ten-

Par Anne-France Berthelon

appentis pour néoruraux reprend la forme archétypale de

due permet à l’air et à la lumière de circuler en légèreté, au-dessus d’un lit-banquette en bois, simplement posé sur quatre pierres. En jetant de l’eau sur ces dernières, on produit, sans le moindre recours à une quelconque énergie fossile, une délicieuse fraîcheur propice à la rêverie dans ces heures écrasées de chaleur qui rythment les étés du Bassin méditerranéen. La mention spéciale du jury a été attribuée à Anna Talec et Julie Brugier pour La Villa du cueilleur. Puissant manifeste de valorisation du zéro déchet, cet l’impluvium romain et exhale les parfums, prononcés, de

L

170

1/ Anna Talec et Julie Brugier ont reçu la mention spéciale du jury pour leur Villa du cueilleur, manifeste néorural. © LUC BERTRAND 2/ Folle envie, le pool bar de Clémence Plumelet et Geoffrey Pascal, prix Mobilier national.

e millésime 2021 ne peut que conforter l’aura de no-

matériaux 100 % naturels. Le prix Mobilier national a été

toriété internationale croissante du festival Design

décerné à Clémence Plumelet et Geoffrey Pascal pour Folle

© LUC BERTRAND

Parade Toulon, comme en atteste un article récent

envie, un pool bar d’intérieur avec mobilier de salon hous-

et élogieux du site américain Sight Unseen. La qualité et la

sé d’éponge moelleuse ; une plongée ludico-nostalgique dans

maturité des projets en compétition présentés cette année

l’univers de la Riviera, des clichés glamour de Slim Aarons,

à l’ancien évêché furent remarquables. Une qualité de créa-

et un clin d’œil aux meubles gonflables sixties de Quasar

tion comme de réalisation que le jury, présidé par Karl Four-

Khanh. Le prix du public de la ville de Toulon, enfin, est allé

nier et Olivier Marty (Studio KO), a su souligner avec

à Marc-Antoine Biehler et Amaury Graveleine pour Mirage.

3/ Victor Fleury et Edgar Jayet ont cumulé le grand prix Design Parade Toulon Van Cleef & Arpels et la mention spéciale Eyes on Talents x Frame pour leur chambre de repos A Benidor. © PIERRE MOUTON

conviction, finesse et générosité. Edgar Jayet et Victor Fleu-

Cette terrasse définie par un parasol jaune soleil XXL et une

ry se sont vu décerner le grand prix Design Parade Toulon

table en marqueterie de noyaux d’olive est une invitation

Van Cleef & Arpels ainsi que la mention spéciale Eyes on

explicite à la convivialité de l’apéritif. Pas de doute : les va-

Talents x Frame pour leur chambre de repos A Benidor. Les

leurs et les modes de vie de demain s’esquissent en beauté

écrits d’Albert Camus en tête, le duo a imaginé un espace

et avec conviction à Design Parade.

Design Parade Toulon. À l’ancien évêché, 69, cours Lafayette, expositions jusqu’au 31 octobre (entrée libre). Villanoailles.com



ID-TENDANCE

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Les architectes d’intérieur passent Si les décorateurs et architectes d’intérieur dessinent depuis toujours le mobilier de leurs projets, celui-ci restait le plus souvent confidentiel, réservé à leurs seuls clients ou éventuellement distribué en galerie. Désormais, ils sont de plus en plus nombreux à reprendre la main et, pour accroître leur activité, à autoéditer et distribuer eux-mêmes leur production. Le début du haut de gamme pour tous ?

séries de meubles, ceux-ci n’étaient distribués que par la

Par Marie Godfrain

indépendance », c’est-à-dire maîtriser toute la filière, de

galerie new-yorkaise R & Company. Aujourd’hui, Pierre Yovanovitch Mobilier possède son directeur commercial, Cédric Morisset, ex-directeur associé de la Carpenters Workshop Gallery, à New York : « Le mobilier de Pierre n’est ni du design de collection en série limitée ni du vintage. C’est plutôt de la très haute décoration sur mesure, qui n’a pas réellement sa place en galerie, estime-t-il. C’est pourquoi, lorsque nous avons voulu développer cette collection, nous avons préféré préserver notre la production à la distribution.

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errière une porte cochère du quartier du Sen-

Si les architectes d’intérieur et les décorateurs dessinent

tier, à Paris, se cache un appartement coloré et

depuis toujours du mobilier pour leurs projets et qu’ils

chaleureux, habité de meubles et de luminaires

collaborent avec des galeries pour éditer et distribuer ces

à l’élégance contemporaine, tous signés Pierre Yovano-

pièces en petites séries, déclinables sur mesure, ils sont,

vitch. En réalité, cet appartement n’en est pas un. Il s’agit

comme Pierre Yovanovitch, très nombreux cette année

d’un showroom attenant à son studio que l’architecte

à autoéditer leur production et à la distribuer dans leur

d’intérieur vient d’ouvrir pour y présenter sa ligne de

propre showroom ou galerie. Dans la lignée de Jean-Michel

mobilier. Si l’architecte avait jusqu’alors dessiné quelques

Frank (1895-1941) ou de Jean Royère (1902-1981) – qui a

1/ et 2/ L’architecte d’intérieur Pierre Yovanovitch lance, vingt ans après la fondation de son agence, la ligne Pierre Yovanovitch Mobilier. Le mélange des savoir-faire, des matériaux et des références artistiques donne naissance à une collection esthétique, tout en rondeurs et textures, à l’exemple du buffet Yafo, du canapé Daniel, de la table basse Queen, de l’ottoman Clifford et de la table d’appoint Jam Peeble. © JEAN-PIERRE VAILLANCOURT


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à l’autoédition ouvert plusieurs points de vente au cours de sa carrière –,

Contrairement à ce que l’on aurait pu croire, cette com-

des architectes comme Charles Zana ou Laurent Mau-

mercialisation de meubles conçus à l’origine sur mesure

goust renouent eux aussi avec la tradition des décorateurs

pour des projets d’aménagement privés séduit aussi les

ensembliers du XXe siècle. Deux cas de figure cohabitent :

architectes d’intérieur et les décorateurs concurrents. C’est

un objet fabriqué sur mesure pour un client peut entrer en

ce que révèle, par exemple, Laurent Maugoust, qui nuance

collection, des meubles conçus pour une collection peuvent

cependant en précisant qu’il s’agit d’une collaboration à

être intégrés à des projets privés. Fabrice Juan, architecte

double sens : « Mes confrères sont mes principaux clients,

d’intérieur très attaché lui aussi aux savoir-faire et au style

mais moi aussi, je leur commande des éléments pour mes

français, a, comme ses aînés, eu la même réflexion : « Je

projets. » Cet échange de bons procédés comporte en

voyais que certaines des pièces que je proposais sur mes

effet l’assurance d’obtenir une pièce bien dessinée et bien

chantiers plaisaient particulièrement… Et puis, c’est un peu

exécutée. Vu qu’ils ne peuvent dessiner l’ensemble du mo-

frustrant de ne dessiner que pour une seule personne. C’est

bilier de leurs chantiers privés, les architectes d’intérieur

ainsi que j’ai eu l’idée de les éditer, dit-il. Hélas ! il arrive

préfèrent ces pièces exclusives à celles vendues par les

que certains clients réclament l’exclusivité des meubles

éditeurs « classiques », car même haut de gamme, elles ont

que nous avons créés pour eux. » Éditer du mobilier offre

un air de déjà-vu. « Notre clientèle pour ce mobilier est,

aussi une visibilité bienvenue pour ces professionnels qui,

en effet, principalement composée d’architectes d’intérieur

bien qu’ils dessinent des pièces depuis toujours, ne com-

et de décorateurs. Mais surtout, ils sont souvent anglais

muniquent jamais à leur sujet. Car comme le confie Cédric

et américains, et donc moins en concurrence », précise

Morisset, « la moitié des clients ne souhaitent pas que l’on

Cédric Morisset qui, pour sa part, bénéficie d’un Pierre

publie des images de leur intérieur ».

Yovanovitch déjà très expérimenté. Car on n’improvise

3/ et 4/ L’architecte d’intérieur Fabrice Juan, très sensible à l’artisanat de haute facture et à la décoration française, a conçu le fauteuil Capsule cosy, exposé ici à la villa Cavrois de Robert Mallet-Stevens. © GAELLE LE BOULICAUT

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ID-TENDANCE

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pas la création d’une maison d’édition. Comme le souligne

souvent capricieuse. De plus, un site comme The Invisible

Charles Zana, lui aussi très bien implanté aux États-

Collection propose désormais de réaliser des pièces sur

Unis, « pour se lancer, il faut déjà avoir des clients, être

mesure : « Aujourd’hui, le sur-mesure représente 80 %

éprouvé ». Son mobilier est depuis plusieurs années déjà

des commandes sur le site. On peut presque parler de

distribué et c’est sur cette lancée qu’il inaugure, en octobre,

pièces uniques », détaille Isabelle Dubern-Mallevays dont

une collection complète qui englobe anciens et nouveaux

la plateforme est très active à l’export.

modèles. Il les présentera dans une salle d’exposition au

Cet aspect « pièce unique » demeure primordial pour

sein de son agence.

ces architectes d’intérieur et décorateurs qui, même s’ils travaillent parfois avec des éditeurs, tiennent avant tout

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L’inédit fait recette

à privilégier le caractère unique de leur signature et des

L’avantage pour ces décorateurs, on l’aura compris, c’est

savoir-faire qu’ils soutiennent. « Nous collaborons avec

aussi de diversifier leurs sources de revenus. Pionnière

des artisans qui travaillent de manière exceptionnelle.

dans la distribution du mobilier de décorateurs avec son

Nous poussons la main de l’artisan, loin de toute recherche

site The Invisible Collection, Isabelle Dubern-Mallevays

d’industrialisation », souligne Charles Zana. « En allant

l’avait bien anticipé. Son idée de départ – « vendre uni-

chercher l’unique et la petite série, nous sommes plus dans

quement des objets qui n’avaient jamais été commerciali-

la lignée des décorateurs ensembliers que des designers in-

sés, dessinés hors d’une logique industrielle, conçus pour

dustriels », explique l’architecte Thomas Vevaud. « Cette

des chantiers privés, donc moins marketés » – a très vite

autonomie nous offre une liberté que nous n’aurions

aussi bien séduit une clientèle avide d’exclusivités que

pas en collaborant avec un éditeur, poursuit Laurent

les architectes, dont certains avouent en off apprécier le

Maugoust. Un éditeur peut s’approprier le modèle et il

fait de pouvoir faire l’impasse sur la relation exigeante

est ensuite compliqué de le récupérer s’il se vend mal. De

qui les lie, sur leurs chantiers privés, à une clientèle

plus, en autoéditant, nous avons davantage de liberté sur

1/ et 2/ L’architecte d’intérieur Charles Zana vend son sofa Julie par l’intermédiaire du site Internet The Invisible Collection. Pas si invisible que ça, semble-t-il… © NICOLAS KRIEF



ID-TENDANCE

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le savoir-faire. » Thomas Vevaud conclut : « En réalité,

réseaux sociaux qui ont fait le job pour les commandes

nous adaptons les savoir-faire avec notre regard contem-

et les demandes d’informations. Tout est parti de là »,

porain. » Un savoir-faire et un regard qu’ils exposent dans

confirme Fabrice Juan.

des lieux à leur image. Ainsi, le duo Le Berre Vevaud va

Mais attention au miroir aux alouettes. « La commerciali-

ouvrir sa galerie rue de Verneuil (Paris VIIe) et Fabrice

sation est un vrai métier. Il ne suffit pas d’ouvrir une belle

Juan va transformer son agence en showroom… Des

galerie ou de lancer un site Internet. Les investissements

lieux souvent uniquement accessibles sur rendez-vous. « Si

dans le numérique sont colossaux et le business model est

nous faisons de l’autoédition et que nous présentons nos

encore fragile, car ces pièces produites sur mesure n’offrent

collections dans des espaces qui nous sont propres, c’est

que des marges faibles. Et puis, en réalité, les clients vont

parce que nous souhaitons maîtriser l’environnement dans

vouloir mélanger des pièces de plusieurs créateurs mais

lequel nous montrons notre travail, ce qui ne serait pas

pas forcément écumer les sites de différents décorateurs.

le cas chez un distributeur. Concrètement, le showroom

Ils veulent avoir un interlocuteur unique pour l’ensemble

créé par Pierre projette une image globale de qui nous

des éléments de mobilier qu’ils commanderont », prévient

sommes », analyse Cédric Morisset.

Isabelle Dubern-Mallevays. Son site The Invisible Collec-

Signe des temps, ces lieux fonctionnent souvent en sy-

tion a fait plus de 200 % de croissance en 2020 et réunit

nergie avec des sites Internet ou des comptes Instagram

aujourd’hui 150 designers au lieu de 15 à sa création en

aussi sophistiqués qu’efficaces. « C’est via le Web et les

2015… Une professionnalisation dont certains ont pris

réseaux que j’ai compris que le marché était mûr pour

conscience. Ainsi, Fabrice Juan réfléchit à embaucher un

le lancement de notre collection de mobilier ; tous ces

commercial, à lancer un e-shop et collabore déjà avec une

followers qui, en voyant mes meubles sur Instagram,

agence qui s’occupe de son activité numérique… Loin des

me demandaient s’ils étaient disponibles à la vente »,

bricolages des débuts, ces professionnels posent un regard

se souvient Charles Zana. « Ce sont véritablement les

affûté sur leur époque.

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1/ et 2/ Le duo d’architectes Le Berre Vevaud présente sur son site Internet sa collection « Empreinte ». On y retrouve le miroir Acapulco, les tabourets en marbre Barth, la console métallique Echo et d’autres typologies caractéristiques de leur style. © ROMAIN RICARD 3/ Laurent Maugoust fait lui aussi figurer sur son site Internet une rubrique Éditions et design présentant le fruit de ses projets d’architecture intérieure.



ID-NEWS KIDS

Tanière ludique Une chambre d’enfant, c’est tout un monde. On y dort, mais surtout on y joue, on y rêve, on y travaille, on y reçoit ses amis… Pour rassembler en un même espace autant de fonctionnalités, les pros de la chambre ont plus d’un tour dans leur sac.

© GARNIER STUDIOS

© NIDI CHEZ AGENCEPCM.FR

Par Sacha Ennasseiev

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Têtes de bois

Jolis mômes

Bambini chics

Passée maîtresse dans la création et la configuration des chambres d’enfant, Gautier poursuit ses innovations en restant fidèle à son savoir-faire. Fondée il y a soixante ans en s’appuyant sur ce concept exclusif, la marque française véhicule toujours aujourd’hui l’idée du travail bien fait, dans le respect du territoire. Style intemporel, teintes naturelles, finitions très travaillées réalisées sans solvants, les lits Gautier associent intelligemment bureau, loisirs et couchage, et sont souvent évolutifs pour durer longtemps. Dernière nouveauté, le lit ultra haut compact Dimix (photo), compatible avec un large choix de solutions de rangement. Les experts de la #GautierTeam sont à la disposition des clients indécis. Cerise sur le gâteau, la marque a développé de magnifiques papiers peints panoramiques avec Lé Papiers de Ninon pour parfaire le décor ! —

Créé au départ comme un concept-store dévolu à la mode et à la déco pour enfants, Smallable est devenu en moins de quinze ans bien plus que cela ! Cécile Roederer, sa fondatrice, a étendu sa sélection à toutes les tribus et toutes les pièces de la maison, franchissant même les frontières de la beauté. Pour la chambre d’enfant, le site demeure une mine de découvertes et d’inspirations. On y déniche aussi bien du linge de lit que du mobilier, des jouets, des luminaires, des tapis ou du papier peint. Suivant les tendances et toujours à l’affût de nouveaux créateurs dans le monde entier, Smallable fourmille de beaux objets bien conçus. Dernières nouveautés disponibles : la table et les chaises Éléphant, du designer Marc Venot, l’étagère-maison éditée par Ferm Living, la petite table Flex Comfy ou le petit salon en rotin (photo) de la marque danoise Oyoy… —

Vous avez retourné la chambre dans tous les sens et n’avez pas trouvé de solution ? Nidi, éditeur italien spécialiste du mobilier pour enfant, a forcément la bonne combinaison. Qu’il s’agisse de gagner de la place ou de restructurer l’espace, les derniers modèles de la marque associent avec toujours autant d’élégance l’esthétique au fonctionnel. Le lit-bureau Camelot est un trésor d’ingéniosité avec ses étagères qui font aussi office d’escalier. En jaune et gris, il suit la tendance Pantone de l’année. La marque propose aussi d’associer plusieurs modèles selon les besoins. La combinaison du lit coulissant Slide avec, en quinconce, le lit bas sur roulettes Ergo avec tiroirs et de l’armoire Nit offre un aménagement hyper astucieux. Autre possibilité, la superposition du lit Skid avec le lit à quatre tiroirs Turca, classique mais tellement efficace. —

Gautier.fr

Smallable.com

Nidi.it


Et si vous installiez vos enfants

dans le grenier ?

Vous savez qu’il y a de la place dans vos combles. Vous y entreposez sans doute des cartons… …mais avez-vous pensé à transformer ces m2 disponibles en chambres de rêve pour vos enfants ?

AVANT

© 2021 Groupe VELUX VF 7384-0621 ® VELUX et le logo VELUX sont des marques et des modèles déposés et utilisés sous licence par le groupe VELUX. Ce document n’est pas contractuel. VELUX France, S.A.S. au capital de 6 400 000 euros, R.C.S EVRY 970 200 044.

LE CONSEIL DU PRO

Michel Legrand Formateur VELUX

Cela vous paraît impossible ? Sans doute à cause du manque de lumière. Sans lumière, il est difficile d’envisager des conditions confortables de vie. L’expérience menée par des scientifiques dans une grotte en Ardèche* nous l’illustre parfaitement. La perte de repères visuels, et donc temporels, a été la plus mal vécue. Si on ajoute le fait que le grenier est souvent un endroit poussiéreux, mal ventilé… difficile d’imaginer dans ces conditions y loger vos enfants !

Pensez à distribuer la lumière en combinant les fenêtres VELUX. Elles se combinent à l’envi, l’une à côté de l’autre, l’une au-dessus de l’autre. Vous personnalisez ainsi votre solution en fonction de vos besoins et de la taille de votre pièce.

Eclairer et ventiler les combles, ce sont les 2 principales fonctions des produits VELUX, depuis plus de 80 ans ! Conscient que la vie s’articule autour des points lumineux, VELUX propose des solutions d’habitat qui ont transformé des millions de greniers en chambres cosy. A votre tour de tirer profit de ce potentiel inexploité, d’autant que tous les combles sont aménageables et que ce sont actuellement les m2 les moins chers du marché.

Fini les coins sombres, vive la modularité !

Par où commencer ?

Il vaut mieux multiplier les entrées de lumière dans une pièce, plutôt que de placer une seule fenêtre, bien souvent au centre. Une seule fenêtre n’éclairera qu’un seul espace, ce qui limitera vos aménagements et vous obligera à bouger les meubles pour profiter de cette unique source de lumière.

Découvrez 3 solutions VELUX parfaitement adaptées à votre chambre d’enfant References, prix, installation…

velux.fr/chambre-enfant

Le point de départ d’un aménagement consiste à identifier les activités que vous souhaitez effectuer dans cette pièce. Votre enfant aura besoin d’y dormir, évidemment, mais également d’y jouer, d’y travailler, d’y lire, d’y rêver… La solution? Multipliez les fenêtres pour distribuer la lumière de façon homogène. Une pièce correctement eclairée, c’est l’assurance qu’elle s’adaptera à l’évolution de votre enfant et de ses besoins.

Une seule journée de pose Ouvrir un mur pour poser des fenêtres vous semble un travail long et compliqué ? C’est le cas pour des façades verticales maçonnées, mais la situation est différente sous les toits. Une seule journée suffit à un installateur agréé VELUX pour enlever les tuiles, réaliser la trémie et installer une combinaison de fenêtres VELUX avec une étanchéité parfaite.

* Quinze volontaires se sont enfermés 40 jours dans la grotte de Lombrives du 14 mars au 23 avril 2021


ID-KIDS NEVER TOO MUCH

Une rentrée colorée Rien ne nous oblige à enfiler un manteau de grisaille. De la couleur, des dessins d’artistes, des formes rigolotes, nos enfants y ont droit ! Par Caroline Blanc

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1/ Maison de poupées Cubic House en bois et en Plexiglas, 79 €. Djeco. 2/ Manteau en laine et en polyester, à partir de 231 €. RaspberryPlum. 3/ Bottes de pluie en caoutchouc, 70 €. Stella McCartney. 4/ Bureau Régine en hêtre et en acier, 179 €. Les Gambettes sur Smallable.com 5/ Lampe Dixie en métal et en hévéa, 29,99 €. Maisons du Monde. 6/ Panier Tassels en coton tressé, 55 €. Lorena Canals. 7/ Cerf-volant Avion en polyester et en fibres de verre, 15 €. Djeco. 8/ Casquette en gabardine, 29 €. Hello Hossy sur Smallable.com 9/ Chaise Little Suzie en hêtre et en acier, 85 €. Les Gambettes sur Smallable.com

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ID-KIDS NEVER TOO MUCH

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1/ Pull en laine Freya Hartas, 890€. Gucci. 2/ Suspensions Circus en feutre de laine, 98 € l’unité. Buokids. 3/ Bottes à pompons en polyuréthane, 170 €. Stella McCartney. 4/ Rocking-chair Ticking-Clock en bois et en cuir, design Thomas Dariel, 1 380 €. Maison Dada. 5/ Livres Frida Kahlo et Zaha Hadid, collection « Petite & Grande », 10 € l’un. Kimane. 6/ Théâtre de marionnettes en bois, 199 €. Le Toy Van sur Smallable.com 7/ Lampes Champignon en résine, 65 € et 82 €. Egmont Toys sur Smallable.com 8/ Pull Arty Bull en laine, 160 €. The Animals Observatory sur Smallable.com 9/ Tabouret Éléphant en polypropylène, design Charles et Ray Eames, 225 €. Vitra sur Silvera.fr 10/ Livre Louise Bourgeois, collection « Petite & Grande », 10 €. Kimane.

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Le style

nouvelle génération

FABRICANT FRANÇAIS DEPUIS 1960

Inspirez-vous Rejoignez-nous sur les réseaux et partagez avec nous les photos de votre intérieur avec #MyGautier


ID-KIDS NEVER TOO MUCH

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1/ Foulard Manika en coton, 19 €. Apaches Collections. 2/ Chaise Cow en chêne, en noyer et en peau synthétique, design Takeshi Sawada, 275 €. EO sur Madeindesign.com 3/ Pull jacquard Tree en laine, 81 €. Bonton sur Smallable.com 4/ Tipi Mellow Yellow en toile de coton, 163 €. Numero 74. 5/ Blouse à carreaux en coton, à partir de 39,90 €. Cyrillus. 6/ Planche Amérique du Nord politique, Vidal Lablache, 59 €. Les Jolies Planches sur Smallable.com 7/ Veilleuse Faon couché en résine, 112 €. Egmont Toys. 8/ Boots Dallas en cuir, à partir de 224 €. The New Society. 9/ Fauteuil Widuri en rotin, 79 €. Alinea.

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ID-SAMSUNG & IDEAT

Samsung, le lavage maîtrisé

Mieux laver, sans effort, tout en consommant moins, qui ne le voudrait pas ? Avec sa nouvelle gamme de lave-linge, Samsung relève ce défi et ajoute le style aux performances.

Si l’aspect pratique et le design sont des éléments importants, un lave-linge doit aussi être économique et offrir de véritables performances de lavage. Avec ecobubbleTM, l’efficacité est au rendez-vous. Cette technologie signée Samsung injecte de l’air dans le mélange de l’eau et de

V

ous pensez que rien ne ressemble davantage à

la lessive, ce qui permet à cette dernière une dissolu-

un lave-linge qu’un autre lave-linge ? Sans doute

tion plus rapide et plus complète. La mousse se formant

n’avez-vous pas encore croisé l’un des modèles

alors pénètre plus facilement dans les fibres du linge,

Samsung ! Avec leur design épuré, leur style unique et leur

améliorant ainsi les performances de lavage de près de

élégance naturelle, ces appareils réussissent une intégra-

25 %. Résultat : dès 15 °C, les vêtements sont aussi bien

tion parfaite en tout lieu. Mais ce n’est là qu’une des sur-

lavés qu’à une température de 40 °C ** ! Avec, à la clé,

prises qu’ils vous réservent. Approchez-vous du panneau

des économies qui peuvent atteindre jusqu’à 70 % et

de contrôle ! Intelligent et intuitif, celui-ci affiche les pro-

une préservation de la qualité et des couleurs des tex-

grammes par ordre de fréquence d’utilisation, mémorise les

tiles. Cette attention à l’environnement et aux écono-

réglages en fonction des habitudes de chacun et affiche des

mies d’énergie se retrouve sur l’ensemble de la gamme

indications claires et pratiques : descriptif du programme,

de lave-linge Samsung, puisque 76 % d’entre eux sont

durée et charge de linge maximale. Esthétiques, les lave-

de classe énergétique A ou B, les meilleures de la nou-

linge Samsung savent aussi être pratiques, facilitant le quo-

velle étiquette énergie. De plus, leur indice de répara-

tidien. La chaussette perdue réapparaît ? Un tee-shirt a été

bilité atteint une note moyenne de 8,4/10.

oublié ? Un pantalon doit être lavé en urgence ? Il faut ajouter un peu de lessive ou d’adoucissant ? Aucun souci avec TM

AddWash . Appuyez sur la touche Pause, le lave-linge s’arrête instantanément et la trappe située en haut du hublot se déverrouille pour vous laisser accéder au tambour *.

* AddWashTM - Impossible au-delà de 50 °C. Voir conditions d’utilisation. ** ecobubbleTM - Tests réalisés sur la base de la norme IEC 60456-2010 / charge de lavage : 4 kg / Programme à froid Super Eco (WF80F5E5U4W) vs Coton 40 °C sans ecobubble (WF0702WKU), lors du Performance Lab Test réalisé par Springboard Engineering.

Lave-linge, sèche-linge, des assistants du quotidien dont les performances impactent directement notre qualité de vie. Pourquoi ne pas choisir le meilleur, pour soi et pour l’environnement ? La gamme ecobubbleTM et la technologie AddWashTM du constructeur coréen améliorent encore l’expérience utilisateur tout en nous faisant faire des économies d’énergie.

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ID-PANORAMA HÔTELS DE LUXE

Éclosion d’hôtels à Paris rive droite

« The new place to be » Quelques-uns ont ouvert entre deux confinements ou juste avant la mise sous cloche. D’autres, attendus de longue date, se dévoilent enfin. Tous sont installés rive droite, qui devient le Paris branché d’aujourd’hui. Et c’est un festival de luxe et de bon goût ! Par Nathalie Nort

O

n l’aura compris, en France comme partout ailleurs, l’hôtellerie est l’un des premiers secteurs du tourisme à payer un lourd tribut à la pandémie de coronavirus. À Paris, cette crise a ramené l’industrie hôtelière à des niveaux de fréquenta-

tion de 1990 avec, l’an dernier, des pertes de recettes allant jusqu’à 60 %. Contrairement au littoral ou aux régions qui ont profité de l’envie des Français de s’aérer à l’intérieur de leurs frontières dès que possible, les établissements de luxe et d’affaires de la capitale, occupés habituellement à 80 % par une clientèle étrangère, sont parmi les plus durement touchés. Pourtant, à l’heure où l’obligation du passe sanitaire donne de réels espoirs de reprise des réservations, force est de constater que les investisseurs n’ont pas déserté les projets amorcés avant la crise. D’aucuns auront parfois mis celle-ci à profit pour com-

poser avec des travaux ralentis, d’autres rouvriront prudemment cet automne, plus tard que prévu, mais plus confiants. Aujourd’hui, c’est une nouvelle génération d’hôtels qui repense les codes du luxe, à l’aune d’une clientèle étrangère décomplexée, à fort pouvoir d’achat, plus jeune, cosmopolite, friande de mode, de design, de rap ou d’art contemporain ; mais elle a également tout intérêt à inclure les Parisiens sur sa feuille de route. Bar en rooftop, conciergerie premium, bleisure soft dès le lobby (désormais, on télétravaille partout !) ou ancrage lifestyle au sein des beaux quartiers, les douze 5 étoiles retenus ici ont en commun de faire appel au noyau dur de l’architecture intérieure, voire à sa jeune garde. À y regarder de plus près, par leur expertise en matière d’hôtellerie-restauration, donc de lieux à partager, les Laura Gonzalez, Festen, Humbert & Poyet ou Charles Zana sont les prescripteurs des tendances que l’on retrouvera chez soi demain. « The eye has to travel »* aimait à répéter la papesse du style Diana Vreeland. Alors, bon voyage !

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Vue sur l’Opéra depuis le bar Sequoia, installé sur le toit-terrasse de l’hôtel Kimpton St Honoré, dont l’architecture intérieure a été conçue par Charles Zana. ©JÉRÔME GALLAND * « L’œil doit voyager. » Diana Vreeland (1903-1989), journaliste américaine, fut rédactrice en chef de Harper’s Bazaar et de Vogue US.


Ier - HÔTEL COSTES Épicentre du parisianisme, le Costes étend désormais sa zone de confort à deux autres bâtiments, englobant les rues Saint-Honoré, Castiglione et Mont-Thabor. Grand manitou aussi discret que perfectionniste, Jean-Louis Costes fuit les projecteurs mais veille au grain de son dernier-né. D’une superficie totale supérieure à deux terrains de foot, il compte 159 chambres et suites, certaines atteignant 300 m2 tout en toisant la place Vendôme. Vingt-cinq ans après Jacques Garcia, et ses décors de boudoir en velours panthère et fauteuils crapauds, le regretté Christian Liaigre a, lui, griffé les volumes généreux (en lieu et place de l’hôtel Lotti, racheté en 2014, puis d’un autre immeuble voisin) d’une épure chic et moelleuse qui mise sur l’excellence de l’artisanat français. L’architecte d’intérieur avait déjà œuvré pour le même Costes à La Société, brasserie haut de gamme au pied de l’église Saint-Germain-desPrés. On murmure qu’un chef étoilé pourrait mettre le couvert non loin de ce nouveau lobby plaqué de bois exotique où le leitmotiv less is more reste savamment dosé. Au second sous-sol, la piscine est de belles dimensions. Le spa devrait être opérationnel cet automne. Quant au patio italien, sitôt la crise passée, il redeviendra le cœur du réacteur. 7, rue de Castiglione, 75001 Paris. Tél. : 01 42 44 50 00. Hotelcostes.com

© ALEXANDRE TABASTE

Ier - CHEVAL BLANC PARIS La marque hôtelière de LVMH s’arrime au Pont-Neuf ce mois-ci. L’empire du luxe français a convoqué l’architecte new-yorkais Peter Marino, maestro des flagshipstores à l’international, qui signe là son premier hôtel. Si l’héritage Art déco de la Samaritaine impose la multiplication des savoir-faire et prouesses d’artisans (staffeurs, doreurs, marbriers, ferronniers) – jusque dans la mosaïque d’une piscine superlative –, l’exercice confine parfois à ce clinquant prêt à flatter le pire d’Instagram. Hormis les 72 clefs (dont 46 suites), la maison compte quatre restaurants et bars, et un spa Dior. Plénitude et ses quelque 30 couverts attendent beaucoup d’Arnaud Donckele, chef virtuose. Au Tout-Paris, dîner et bar perché au 7e étage, le mobilier criard censé s’inspirer de l’œuvre de Sonia Delaunay laisse perplexe. On se console avec la vue, immersive, magistrale, depuis le rooftop (650 m2) de Langosteria, table milanaise, à l’aplomb d’un penthouse privé dessiné par Édouard François, autre architecte du projet. 8, quai du Louvre, 75001 Paris. Tél. : 01 40 28 00 00. Chevalblanc.com

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ID-PANORAMA HÔTELS DE LUXE

Ier - MADAME RÊVE Avant l’ouverture, faut-il rêver encore un peu ? Avec son éventail de vues triomphales sur l’église Saint-Eustache ou le Sacré-Cœur, sa proximité avec le Centre Pompidou et la Bourse de Commerce, l’hôtel brille comme une future pépite. Il fait partie du magistral projet de réhabilitation de la Poste du Louvre, amorcé en 2012, et que vient de livrer le « starchitecte » Dominique Perrault. La forteresse à l’architecture industrielle, hier impénétrable, s’active aujourd’hui en ruche ouverte sur la ville, où se croisent les usages, tertiaires et de loisirs confondus. Le 5-étoiles est sa couronne contemporaine. Lauréat de l’appel d’offres pour son exploitation, le Groupe Laurent Taïeb (restaurants Bon et Kong et, en 2022, l’hôtel des tours Duo, confié à Starck) en a rêvé l’univers, s’entourant d’un collectif de talents et de Novaxia, promoteur expert en requalification urbaine. Au cœur du projet, la cour Gutenberg distribuera lobby, restaurant et cocktail-bar. Trois étages plus haut, outre les 82 chambres (49 sur rue, 33 sur cour, la plupart avec balcon), La Plume, table d’inspiration japonaise, servira le petit déjeuner. Quant au rooftop, son bar promet d’attirer tous les regards. 48, rue du Louvre, 75001 Paris. Madamereve.com

© NICOLAS GROSMOND

© FRANÇOIS HALARD

Ier - CHÂTEAU VOLTAIRE

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C’est peut-être du côté du Château Marmont ou du Chiltern Firehouse qu’il faut chercher les similitudes. Thierry Gillier, l’homme derrière la marque Zadig & Voltaire, a finalement logé les 33 clefs de son hôtel très attendu en lieu et place de ses anciens bureaux, réunion de trois immeubles des XVIIe et XVIIIe siècles. Directeur artistique en vue, Franck Durand (Holiday Magazine, campagnes Isabel Marant…) dit avoir pensé « à cette bande de copains des films de Claude Sautet, qui se retrouve au café du coin ou dans le brouhaha d’une brasserie » avant de présenter le tandem de Festen à Thierry Gillier. Qui mieux que ce duo d’architectes pour esquisser le look rétro d’un manoir citadin ? « Château Voltaire est un concentré de Paris à lui seul. Il exprime parfaitement ce qu’est le luxe aujourd’hui pour notre génération : une forme de classicisme qui porte la trace de l’histoire et une vraie charge émotionnelle », commentent Charlotte de Tonnac et Hugo Sauzay, habitués à remettre le vintage au goût du jour. Derrière la façade d’angle classée, les meilleurs artisans d’art actuels font dialoguer les matières, des plus simples aux plus nobles, et déroulent les codes de la tradition. Pour un supplément d’âme, direction porte 32, sous les toits : un appartement traversant de plus de 40 m2 dont la salle à manger s’ouvre sur un jardin d’hiver prolongé d’une terrasse végétalisée. Pour l’heure, la brasserie Émil et le bar La Coquille d’or sont en passe de devenir le combo le plus rock de la rue Saint-Roch. 55, rue Saint-Roch, 75001 Paris. Tél. : 01 45 51 91 55. Chateauvoltaire.com


UN LIEU AU CALME ABSOLU CHEZ VOUS

En plein cœur de la campagne catalane, une architecture récompensée et une nature luxuriante vous attendent. Poussez les portes d’un lieu à part, où des soins traditionnels et des thérapies soutenues par la science se marient naturellement, de la cryothérapie aux injections de vitamines et minéraux. Là, méditation et régénération sont plus que notre philosophie ; elles sont notre promesse. Passez également des moments privilégiés en famille sur les fairways du premier parcours de golf d’Espagne. Au pas de votre porte. Littéralement. Bienvenue à PGA Catalunya. Bienvenue chez vous. Villas dès 1,15 M €, appartements dès 550 000 €. fr.pgacatalunya.com/immobilier +34 972 472 957

A Quinta do Lago destination


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IIe - KIMPTON ST HONORÉ En investissant l’immeuble de l’ex-Samaritaine de luxe, construit en 1917 pour la famille Cognacq-Jay, à deux pas du palais Garnier, la marque Kimpton, aux 75 boutique-hôtels gérés par InterContinental Hotels Group (IHG), pose le pied en France pour la première fois. Inscrits au titre des Monuments historiques, toiture, façade Art nouveau, escalier Chambord à volets doubles et ascenseurs d’époque conservent au bâtiment un cachet remarquable, au-delà du colossal chantier de restructuration mené par B&B Architectes. Côté chambres (149 clefs, dont 26 suites), l’allure luxueuse et léchée est due au décorateur Charles Zana. Pour les initiés, la fameuse « Kimpton social hour » de fin de journée est à vivre sur la mezzanine. Le restaurant « californien » Montecito, avec sa cour en rez-de-chaussée a été, lui, confié au tandem Humbert & Poyet. Pour un sensationnel panorama sur l’Opéra, on monte au 10e étage, au Sequoia, le rooftop-bar : effet « waouh » garanti. Enfin, l’agence Saguez & Partners a assuré le look et l’agencement du spa by Codage, ainsi que la piscine sans oublier la partie business. 27-29, boulevard des Capucines, 75002 Paris. Tél. : 01 80 40 76 50. Kimptonsthonoreparis.com

© JÉRÔME GALLAND

IVe - COUR DES VOSGES Ouvert peu avant le début de la crise sanitaire, la Cour des Vosges mérite que l’on revienne sur son art de vivre, incarnation parfaite du luxe à la française. Confidentiel, plus proche d’une maison particulière que d’un hôtel, ce petit bijou du groupe Evok ne compte que cinq chambres et sept suites, mais sa décoration signée Lecoadic-Scotto offre, esprit du lieu oblige, une réjouissante discussion entre les époques. Ors XVIIe, plafonds peints, sols en terre cuite et baldaquins s’entourent de mises en scène rétrofuturistes 70’s, de livres et d’objets soigneusement choisis. Une harmonie parfaite quand il s’agit de prendre son bain avec vue sur la plus romantique des places parisiennes. Au rez-de-chaussée, sous les arcades, le salon de thé propose une restauration légère en marge du comptoir de Yann Brys, pâtissier Meilleur ouvrier de France. 19, place des Vosges, 75004 Paris. Tél. : 01 42 50 30 30. Courdesvosges.com

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© GUILLAUME DE LAUBIER



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VIIIe - MAISON VILLEROY Situés en plein Triangle d’or, onze appartements, suites et chambres, et une table étoilée, Le Trente-Trois. Derrière la façade néoclassique, le dispositif spatial original – un plan elliptique déployé sur trois étages autour d’un atrium central – s’apprécie dans des volumes XL éclairés par les créations d’un orfèvre de l’albâtre, Alain Ellouz, et les toiles de Pierre Bonnefille qui résonnent avec la profusion de feuilles d’or et de bronze. On admire boiseries et cheminées d’époque depuis le bar, établi dans l’un des deux salons de l’entresol. Côté chambres, même confort et ambiance feutrée : service majordome impeccable, petit déjeuner de qualité, marbre de Calacatta, spa accessible 24 h/24 (pour parer au jet lag) et produits d’Officine Buly, ou encore une petite salle de réunion ultra-chic. De quoi classer cette première adresse The Collection entre l’hôtel particulier et le palace de poche. 33, rue Jean-Goujon, 75008 Paris. Tél. : 01 45 05 68 00. Maisonvilleroy.com

L’ex-Champs-Élysées Plaza devient l’Elysia, premier 5-étoiles du groupe Inwood, tout en s’offrant un cadre à la hauteur du prestige environnant. Oscar Lucien Ono, décorateur à la tête de Maison Numéro 20, l’a rhabillé façon Art déco pour mieux jouer des contrastes et de l’élégance des volumes et des matières. Desk en bronze, marqueterie de paille en trompe-l’œil, mosaïque d’époque, parquet ligné de laiton, moquette moirée, chaque élément à la française convoque le savoir-faire des meilleurs artisans d’art. De plus, Ono a semé de vibrants hommages à Giacometti et à Rodin, de quoi donner à l’ensemble des airs d’appartement de collectionneur. Au rez-de-chaussée, le salon Bambou sous sa verrière et le restaurant Le Bayadère témoignent de la même attention aux détails. Un vrai service y est assuré midi et soir, ouvert aux non-résidents. Hommage au Baiser de Klimt, un grand bas-relief du peintre-sculpteur François Mascarello habille la réception. Les 39 chambres et les huit suites (de 35 à 60 m2) sont à l’avenant. Assorties aux nuances pastel des étoffes, les têtes de lit peintes par l’artiste évoquent le paysage impressionniste des toits parisiens, le jardin des Tuileries ou le pont des Arts. Le marbre des salles de bains et des cheminées est resté de toute beauté. Un confort feutré saupoudré d’or. 35, rue de Berri, 75008 Paris. Tél. : 01 53 53 20 20. Hotelelysia.com

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© FRANCIS AMIAND

VIIIe - HÔTEL ELYSIA


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VIIIe - HÔTEL DE POURTALÈS

© STEPHAN JULLIARD

Derrière son portail écarlate, le Pourtalès, hôtel particulier « no address » prisé des célébrités en mal de discrétion (Madonna, DiCaprio, la famille Kardashian…) faisait peau neuve juste avant la pandémie afin de s’inscrire dans une démarche hôtelière plus conventionnelle, mais pas moins luxueuse. L’architecte d’intérieur Agathe Labaye a eu pour mission de lier deux architectures très opposées : un bâtiment de sept étages des années 60 et un manoir du XIXe siècle de quatre étages tout en arcades, pilastres, bustes antiques et frises qui rappellent les palais toscans. Son style néo-Renaissance lui a valu d’être classé en 2002, avant qu’Alexandre Allard rachète l’ensemble. En accueillant une collection de mobilier créée sur mesure par Florian Sumi et en jouant sur des couleurs allant du brique au safran, les neuf suites (de 95 à 367 m2) et deux chambres partagent une unité chromatique autour d’une cour jardin et de rooftops privés. Rien ici ne déroge à l’expérience de l’hyper-luxe : volumes exceptionnels, design de collection, art contemporain, conciergerie premium, sécurité renforcée. Sans oublier les services d’Akrame Benallal, dont la table étoilée est installée au pied du palazzo à l’italienne. 7, rue Tronchet, 75008 Paris. Tél. : 01 42 68 40 60. Hotelpourtales.com

IXe - INTERCONTINENTAL PARIS LE GRAND Au terme d’une troisième et dernière phase de rénovation, l’architecte d’intérieur Pierre-Yves Rochon vient d’achever la métamorphose de l’illustre Grand Hôtel, prolongeant les travaux de La Verrière, son jardin d’hiver (qui sert habituellement au tea time), et d’autres espaces communs révélés en 2020. Ainsi, deux nouvelles suites, Opéra et Eugénie, rejoignent la collection des très chics suites Signature. Pourvues de quatre chambres déployées en duplex, elles jouissent de vues imprenables sur les toits et coupoles vert-de-gris du palais Garnier. Pied-à-terre parisiens, elles s’autorisent des notes plus contemporaines que les suites historiques (Impériale, Présidentielle, Diplomatique et Sarah Bernhardt), emblématiques du style Second Empire. Par ailleurs, un salon au premier étage a été créé pour accueillir un club lounge. Enfin, le légendaire Café de la Paix, lui aussi rénové, a rouvert ses portes après une année de travaux. 2, rue Scribe, 75009 Paris. Tél. : 01 40 07 32 32. Parislegrand.intercontinental.com

© ÉRIC CUVILLIER

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IXe - SOHO HOUSE PARIS Particulièrement attendu dans la capitale, Soho House s’essaie à la langue de Molière. Le club, créé par Nick Jones en 1995 et plébiscité par les hipsters argentés partout où il s’installe, a jeté son dévolu sur un immeuble haussmannien hanté par les souvenirs de Jean Cocteau (qui l’évoque dans son livre Opium). De fait, la décoration emprunte librement aux années 40 le mobilier de Jean Royère, le rotin tressé ou les fresques façon villa Santo Sospir, en référence au père des Enfants terribles. L’aile 70’s, logée à la même enseigne, englobe 36 chambres, une salle de sport, un bassin en terrasse et une scène de cabaret. Comme de coutume dans les Soho Houses, le lieu a vocation socialite : il faut être membre ou invité par l’un d’eux pour y avoir accès. Pour le précieux sésame, une adhésion Local House (Soho House Paris seulement) fera l’affaire. 45-47, rue La-Bruyère, 75009 Paris. Sohohouse.com © MARK SEELEN / SOHO

XVIe - SAINT JAMES PARIS On a coutume de dire qu’il est le seul château-hôtel de Paris. Proche du bois de Boulogne, c’est d’ici que décollaient les montgolfières à la fin du XIXe siècle. En rachetant l’hôtel il y a plus de dix ans, la famille Bertrand (à la tête du groupe de restauration du même nom) le faisait entrer dans le prestigieux réseau Relais & Châteaux tout en lui conservant son statut de club privé à l’anglaise. À l’époque, l’architecte d’intérieur Bambi Sloan rappelait ce passé de premier aérodrome jusque dans les tonnelles du parc. L’écrin de verdure vient d’être repensé par le paysagiste Xavier de Chirac. Et c’est Laura Gonzalez qui a mis tout son talent à romancer l’ensemble en faisant appel à la crème des artisans d’art français. Aujourd’hui encore, le grandiose de son architecture néoclassique le dispute à l’intime : 50 chambres et suites, un restaurant inédit, le légendaire bar-bibliothèque riche de plus de 12 000 ouvrages, le spa Guerlain ainsi que de nouveaux espaces bien-être incluant trois cabines de soin, hammam, sauna et piscine intérieure. Arrivé de Lucas Carton, le chef Julien Dumas prend les rênes de Bellefeuille, jardin d’hiver à visée gastronomique. Une promesse résolument bucolique. 5, place du Chancelier-Adenauer, 75016 Paris. Tél. : 01 44 05 81 81. Saint-james-paris.com © MATTHIEU SALVAING

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À Côme

Heureuse polychromie Chez cet artiste du textile, la couleur et la fantaisie sont une seconde nature. Dans sa maison des années 50, toute proche du lac de Côme, en Italie, Orazio Stasi a multiplié les associations d’objets insolites, juxtaposé les époques et mêlé préciosité et simplicité. À l’image de son travail. Par Kurt G. Stapelfeldt / Photos Gianni Basso / Vega MG

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Page de gauche Le plasticien Orazio Stasi dans son salon avec, derrière lui, une grande œuvre géométrique dont il est l’auteur. Ci-contre La bibliothèque originale LB7, de Franco Albini (Poggi), accueille plusieurs œuvres en céramique et en verre comme un vase d’Andrea Galvani des années 20, mais aussi des pièces d’Ico Parisi et de Gio Ponti. Table sixties Amaja de Vico Magistretti (Gavina). Fauteuil rouge LC7 de Charlotte Perriand (Cassina). Suspension des années 50.



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L

e lac de Côme, dans le nord de l’Italie, est l’un de ces paysages dont la seule évocation fait déjà rêver. Pour l’artiste et designer textile Orazio Stasi, c’est la région de sa famille. Bien qu’il ait vécu et exercé dans les plus belles villes du monde, il

revient toujours à Côme. Jeune diplômé de la célèbre académie des beaux-arts de Brera, à Milan, il s’est vu travailler pour le secteur de la mode, où ses dessins et illustrations ont été imprimés sur les soies les plus fines, notamment sur des foulards. Au propre comme au figuré, il a laissé son empreinte sur plusieurs marques de luxe, de Chanel à Bulgari en passant par Dior, Yves Saint Laurent et Gucci. Il n’est donc pas surprenant que sa maison soit un lieu où s’expriment librement les couleurs, l’art et le design, même s’il n’en a pas toujours été ainsi. « Ma maison précédente, que j’ai adorée et dans laquelle j’ai vécu pendant vingt ans, était complètement différente. Elle avait été dessinée par Ico Parisi et était très rigoureuse. Elle ne laissait pas beaucoup de place à ma liberté d’expression, même si j’avais fini par me l’approprier. Avec cette demeure-ci, je suis passé du minimum au maximum ! J’y ai mis tout ce que j’aime et, maintenant, elle ressemble à un cabinet de curiosités, explique Orazio. J’ai rapporté certaines pièces de mobilier signées Ico Parisi et j’ai fait une sorte de mix & match. » Construite en 1952, la demeure présente une structure très originale qu’il a choisi de conserver. Chaque surface semble être le support d’un objet remarquable et les murs, d’un bleu doux, sont couverts d’œuvres d’art et de gravures. « Je voulais obtenir une base sur laquelle je pourrais créer, et le bleu me rappelle le lac que je peux voir d’ici, même si la nuance de l’eau est beaucoup plus sombre, dit Orazio. Et puis, je ne pouvais plus vivre dans une maison aux murs blancs. »

Page de gauche Au-dessus du canapé en cuir noir LC2, de Le Corbusier, Pierre Jeanneret et Charlotte Perriand (Cassina), une sérigraphie de Robert Combas répond à l’œuvre géométrique polychrome du maître des lieux. Sculpture d’un jeune boxeur en gesso. Ci-dessus Une belle lumière règne grâce à la structure traversante de la pièce, renvoyée également par les murs et les sols clairs.

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Page de gauche Dans l’entrée, console d’Ico Parisi, chaise jaune Cappellini et petit mouton du sculpteur Enzo Apruzzese. La structure des portes vitrées d’origine marque toute une époque… Ci-contre Dans la salle à manger, sur le parquet d’origine, fauteuil rouge LC7 de Charlotte Perriand (Cassina). Sur l’unité de rangement turquoise, conçue par Orazio, singe en verre des années 30 de la cristallerie vénitienne Barovier & Toso, vase bleu du maître des lieux et deux vases semblables à ceux en verre de Murano de la série « Battuti » de Carlo Scarpa.


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1/ Mains en céramique des années 50 de Gio Ponti (Ginori 1735) et vase-profil d’Ico Parisi. 2/ Plus que des assiettes, ces plats en faïence à éléments en volume sont des créations d’Orazio Stasi. 3/ Détail des portes d’origine en verre et en bois des années 50 avec poignée Alma de Gio Ponti (1956, Olivari). 4/ Fauteuil d’extérieur Acapulco. Ci-contre La cuisine est restée dans son jus, à l’exception de l’égouttoir Dish Doctor de Marc Newson (1998, Magis).


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1/ Égouttoir à vaisselle Dish Doctor de Marc Newson (Magis). 2/ et 3/ Les livres voisinent avec une collection d’objets disparate et colorée. 4/ Belles céramiques du maître de maison et vase de fleurs complètent la palette des couleurs pour une ambiance vitaminée au quotidien. Page de droite L’escalier est habité par le Revolving Cabinet, de Shiro Kuramata (Cappellini), et les œuvres pop de l’artiste américain Jim Dine.


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En décrivant les lieux, Orazio Stasi utilise souvent le mot « enfantin ». Il dit avoir plus de « jouets » à 65 ans que lorsqu’il était enfant ! Ce créatif aime laisser son esprit vagabonder et a, par exemple, réalisé des illustrations pour la collection « Arcadia » de la grande manufacture de porcelaine italienne Ginori 1735 : des créatures fantastiques et des plantes fantaisistes, toutes élégantes et ludiques. Dans sa propre maison, il a cherché à être aussi imaginatif et divertissant que possible. Dans l’une des salles de bains, il a rendu hommage à Gio Ponti, l’une de ses idoles, en peignant à la main un motif noir et blanc, à la Ponti. Pourtant, ce n’était pas le projet initial : « Dans cette salle de bains, je n’avais pas besoin de changer quoi que ce soit, mais les murs blancs appelaient autre chose. J’avais pour projet un paysage en noir et blanc, mais au moment de m’y mettre, ma fatigue a eu raison de mes velléités et c’est devenu ce motif géométrique, qui, bien que moins personnel, fonctionne parfaitement. » Le dessin rappelle également les carreaux de la cuisine, qui se marient au style de la maison. Ceux-ci étaient censés être posés au sol, mais Orazio a décidé de les utiliser pour les murs… même s’il le regrette un peu. L’un des aspects les plus surprenants de cet intérieur est la façon dont Orazio, qui y vit depuis trois ans, a combiné toutes les couleurs et tous les objets hétéroclites. L’espace semble s’être développé de manière organique. « Ça ne plaît pas à tout le monde, concède Orazio. Un ami m’a dit que ma maison ressemblait à une attraction Disney ! C’était un peu offensant… C’est avant tout un lieu joyeux, qui rappelle mes œuvres. Si vous regardez bien, vous y trouverez de petits animaux, de petits personnages et des créatures cachées… » Un endroit énigmatique, où la couleur joue un rôle majeur.

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1/ La salle de bains affiche un motif géométrique réalisé en noir et blanc, un hommage d’Orazio Stasi à Gio Ponti. 2/ Dans la chambre, le lit d’Ico Parisi (de 1967), en noyer laqué blanc et cuir brun, est sous la surveillance d’une peinture de Man Ray et d’œuvres de Jean Cocteau et Carlo Levi, entre autres. La très belle couverture sur le lit provient d’Afghanistan.


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À Lisbonne

Uma casa portuguesa

Concepteur d’objets et d’espaces salué par la critique internationale, Noé DuchaufourLawrance s’est installé en famille à Lisbonne, il y a trois ans, pour y creuser plus loin son sillon créatif, notamment avec Made In Situ, son studio et label qui fait honneur aux savoir-faire portugais. Sa maison, au cœur de la vieille ville, témoigne d’un amour de l’artisanat et d’un goût pour la nature, les rencontres et les voyages. Elle vient accomplir la volonté qui était la sienne de vivre au plus près de l’Océan. Par Tina Høm / Photos Sanda Vuckovic / Living Agency

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Page de gauche Lecture dans un recoin du salon pour le designer, installé dans son rocking-chair Harper (Bernhardt Design). Lampadaire AJ d’Arne Jacobsen (Louis Poulsen). Sur la cheminée, lampe à poser Folia de Noé Duchaufour-Lawrance (SaintLouis). Ci-contre Lampe chinée à la galerie Barracuda, à Lisbonne, socle en céramique. Photographies d’Adrien Bitibaly, un photographe burkinabé. Fauteuil de la collection « Ottoman », design Noé Duchaufour-Lawrance (Cinna).



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À

l’abri du bourdonnement de la ville, Lapa se distingue par ses vues imprenables et ses rues larges, calmes et arborées, entre le jardim da Estrela (jardin de l’Étoile) et Santos. « Nous recherchions un lieu de caractère, ancré dans l’histoire de la

cité et avons eu un coup de cœur pour cette vaste maison avec sa cour arborée et sa grande terrasse en coursive juste au-dessus. Elle a été conçue sur le schéma très classique qui correspond au mode de vie de ce quartier des ambassades. La cuisine, par exemple, est en rez-de-jardin, alors que les pièces à vivre sont au rez-de-chaussée. On y trouve aussi une laverie avec un vieux bac et un monte-plats ! Quelques témoignages de la vie du personnel qui devait travailler dans cette maison. » Ici, les éléments historiques ne devaient pas être gommés, au risque d’altérer l’âme des lieux. Ceux relevant de l’architecture classique des bâtisses portugaises, tels que les boiseries, les parquets rustiques, ainsi que le sol de l’entrée en damier de marbre noir et blanc, tout comme les portes-miroir anciennes, ont donc été conservés. « On a simplement créé une cuisine à l’étage de vie et donné quelques coups de peinture. Cette demeure est un carnet de voyage ; chaque élément témoigne de mes expériences dans le temps et dans l’espace, chaque pièce porte un message, raconte une histoire ou partage un savoir-faire, décrit le designer. Je suis aussi très attaché à tout ce que je glane chez les artisans portugais, quelques pièces d’art africain, des objets en bronze provenant de Maison Intègre, la maison d’édition de ma compagne, Ambre Jarno. » Chez lui, Noé Duchaufour-Lawrance met effectivement en lumière les constantes d’un style sensuel, doux et organique – empruntant aux lignes de la nature. S’y révèlent une sensibilité et des goûts personnels qui sont le fruit d’expériences, de rencontres et de voyages. Cet éclectisme d’un amoureux d’art et de design se conjugue aux créations signées de sa main. Le coin lecture, près de la cheminée, convoque à la fois une suspension Parentesi, d’Achille Castiglioni et

Page de gauche Dans le jardin, série de pots en grès, fabriqués au Portugal par un artisan céramiste basé près de Caldas da Rainha (district de Leiria) et dessinés par Noé Duchaufour-Lawrance. Les azulejos datent du XIXe siècle. Ci-dessus Dans le salon, sofa et pouf de la collection « Ottoman », design Noé Duchaufour-Lawrance (Cinna). Coussins vintage indigo du Burkina Faso. Table basse Zindi en bronze, de Charlotte Thon et Marc Boinet (Maison Intègre). Au mur, derrière le sofa, œuvre de Thierry Liegeois (Double V Gallery, à Marseille). Dans le coin, près de la cheminée, sculpture de Bertrand Bougé au côté d’une Parentesi Floor Lamp, design Achille Castiglioni et Pio Manzù (Flos). À droite, près de la fenêtre, photo de Lucie Jean, série « Frémissements ».

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Page de gauche Dans le salon, fauteuil de la collection « Ottoman », design Noé Duchaufour-Lawrance (Cinna). Plaid en laine CHICoração (Portugal). Pot en grès, design Noé Duchaufour-Lawrance. Au mur, photographie achetée lors d’un accrochage organisé par la commissaire d’exposition, réalisatrice et auteure Laure Flammarion. Ci-contre Les tabourets traditionnels sont faits en bunho, une fibre végétale tressée portugaise. Un projet de Made In Situ pour une future collection. Lampadaire Akari 10A, d’Isamu Noguchi (Vitra). Tapis Hov I, collection « Raw », design Noé DuchaufourLawrance (Tai Ping). Pot en grès, design Noé Duchaufour-Lawrance.


Ci-contre Lampadaire AJ d’Arne Jacobsen (Louis Poulsen). Rocking-chair Harper, design Noé Duchaufour-Lawrance (Bernhardt Design). Page de droite Les niches qu’abritent les escaliers menant à l’étage se sont transformées en lieux d’exposition. En haut, céramique de Xana Monteiro et Carlos Lima, les deux artisans ayant collaboré avec le designer pour sa collection « Barro Negro » (Made In Situ). En dessous, sculpture de Bertrand Bougé. En dessous, sculpture de Luna DuchaufourLawrance, fille du designer.



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Pio Manzù (Flos, 1971), le rocking-chair Harper (Bernhardt Design), aux lignes épurées et géométriques, dessiné par l’hôte des lieux, et une sculpture en bois de Bertrand Bougé. Sur les canapés Ottoman, aussi conçus par le designer touche-à-tout (Cinna), la couleur s’invite subtilement avec des coussins vintage indigo du Burkina Faso, qui font écho aux photographies d’Adrien Bitibaly, également burkinabé. Dans le salon et la chambre parentale, les tapis Taramsa, de Noé Duchaufour-Lawrance (Tai Ping), en laine et tuftés main, semblent taillés dans la roche. « Dans mon travail, je fais toujours référence au langage universel que constitue la nature. Les roches sont des éléments inhérents à ce vocabulaire. En introduisant cette référence à la nature sauvage, j’ai souhaité traduire quelque chose de brut pour en faire, à l’intérieur du foyer, une ancre lisse et élégante. » La cuisine a été peinte en noir pour contrebalancer la clarté de la pièce. Une teinte qui rappelle les œuvres de la collection « Barro Negro », des céramiques noires créées au sein du studio Made In Situ, posées dans les recoins de la maison, et dont la technique de cuisson séculaire consiste à enfouir les pièces dans des braises de pin recouvertes de terre. Telles des trouées vers l’extérieur, les nombreuses fenêtres présentes offrent une vue quasi permanente sur la ville et sur la végétation luxuriante des terrasses aux murs revêtus d’azulejos anciens. Cet apport lumineux est renforcé par le choix de nuances claires, qui tels des réflecteurs, donnent éclat et grandeur à toutes les pièces de la maison. Toute la journée, le soleil diffuse un ballet d’ombre et de lumière avant que le crépuscule ne vienne interrompre ces jeux de projection et ne scelle cette sensation d’une autre Lisbonne, plus magique que jamais. Noé Duchaufour-Lawrance a tout simplement réveillé cette belle endormie en lui ouvrant subtilement une porte sur la modernité. Un parfait exemple de reconversion pour cette bâtisse qui a retrouvé de la jeunesse en laissant entrer dans ses murs clarté, design et poésie.

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Dans le studio Made In Situ, de Noé Duchaufour-Lawrance, sa collection « Barro Negro », lancée en 2020. Cet ensemble de poteries en céramique noire fabriquées à la main sont cuites suivant une technique séculaire qui consiste à enfouir les pièces dans des braises de pin recouvertes de terre.



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À Paris

South Pigalle, la vie est une fête

Jouant habilement avec les styles, Marine de la Chaise a dompté, avec une excentricité maîtrisée et dans le respect d’un héritage historique flamboyant, les volumes haussmanniens intimidants d’un appartement du IXe arrondissement. Rencontre avec une architecte d’intérieur à l’intuition aiguisée. Par Claire Sordet / Photos Isabelle Cerneau

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Page de gauche Marine de la Chaise, assise sur un fauteuil Orchidée, de Michel Cadestin (Airborne), recouvert de tissu orange Kvadrat. Ci-contre Dans le lumineux bow-window transformé en jardin d’hiver, canapé Dono, de Rolf Benz, et peaux de mouton islandaises Natures Collection.



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vant de créer son studio d’architecture intérieure, de design et de mobilier, Marine de la Chaise était décoratrice ensemblière pour le cinéma. C’est lors de cette expérience qu’elle a développé sa capacité d’adaptation aux fortes

personnalités, comme celle de certains de ses clients… Savoir faire le grand écart entre un intérieur bourgeois Napoléon III et une datcha dans la toundra russe requiert une véritable écoute et une profonde sensibilité, deux qualités qui lui sont devenues naturelles. « C’est l’aspect sociologique qui m’intéresse. Je raconte l’histoire des gens, pas la mienne. J’aime pénétrer dans leur univers. Ils sont ma source d’inspiration. Mes décors sont avant tout vivants, surtout pas figés dans un style », révèle-t-elle. Au cœur de South Pigalle, quartier de Paris festif, arty et bohème, ce magnifique appartement XIXe était le rêve de ses nouveaux occupants. Résidant dans le IXe arrondissement depuis longtemps, cette famille recomposée recherchait un lieu théâtral pour mettre en scène une vie ponctuée de fêtes. L’endroit est fort, presque écrasant : moulures exubérantes, corniches, rosaces, cheminées de marbre, grande hauteur sous plafond, miroirs dorés… « Le challenge était d’insuffler à cet espace de 200 m2 la personnalité de ses habitants, sans être vampirisé par son caractère solennel, presque muséal ! » rappelle Marine. Pour les aider à se l’approprier, la décoratrice a mis à profit ses connaissances des antiquités, ainsi qu’en art contemporain, en design et en cinéma, mélangeant avec allégresse les époques et les genres. Pas de grands travaux, de cloisons abattues ni de couleurs fortes sur les murs, l’écrin, enveloppant, se suffisait à lui-même. Seul un trumeau a été retiré de la paroi séparant le salon de la salle à manger. Résultat : des ouvertures et des glaces qui se reflètent à l’infini, une mise en abyme aux airs d’Alice traversant le

Page de gauche L’ancienne salle à manger transformée en salle de ping-pong pour le plaisir des petits et des grands ! Chaises Cesca B32 vintage de Marcel Breuer. Lustre Cubic, de Gaetano Sciolari, des années 70. Au fond, appliques XIXe. Adossé au mur, un très beau wall unit system (système d’armoires et d’étagères) polonais des années 60, trouvé sur Selency avec, posée dessus, une lampe en céramique rouge de Vallauris chinée au marché Paul Bert Serpette. Ci-dessus Pièces emblématiques du salon, la paire de fauteuils Orchidée, de Michel Cadestin (Airborne), bénéficient d’un tissu orange Kvadrat. Elles entourent une table d’appoint Tulip d’Eero Saarinen (Knoll). Ornant la cheminée, sculpture en bronze et en bois de ronce Épine de ronce de Guillaume Ponsin. Au sol, lampe Pipistrello de Gae Aulenti (Martinelli Luce). Grand tapis de soie du Caucase.

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Ci-contre Dans la salle à manger, sur la table dessinée par Marine de la Chaise, avec un plateau ovale réversible en frêne et en Formica noir miroir, jolie composition florale dans une série de vases vintage. Autour, chaises filaires en métal chromé de Gastone Rinaldi (Cidue), avec des galettes en tissu velours Nobilis. Sur la cheminée en marbre est posée une étonnante sculpture diamant vintage trouvée à la galerie d’Ambroise Alliou, à Trouville-sur-Mer. Appliques de Gaetano Sciolari des années 70. Page de droite Le chat de la maison, Osiris, trône sur la table Louis-Philippe de la cuisine. Camaïeu de verts avec des chaises DSX, des Eames (Vitra), et une natte africaine en plastique recyclé de la CSAO (Compagnie du Sénégal et de l’Afrique de l’Ouest).




Page de gauche Mise en abyme grâce au jeu de miroirs au-dessus d’un canapé Miller, de Martin Hirth (Fest Amsterdam), en velours marron, coussins de Marine de la Chaise. Ci-contre L’une des chambres et son style nomade avec, au mur, une tapisserie rapportée d’Ouzbékistan. Couvre-lit en lin brut. Lampe tripode des années 70.


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miroir du pays des merveilles. Une idée simple pour un bel effet. Le véritable travail a consisté à rechercher des pièces de mobilier et des objets qui puissent dialoguer avec les œuvres d’art des propriétaires et leurs meubles de famille. Mais il fallait aussi que cette sélection ne se prenne pas trop au sérieux. L’enjeu étant de désacraliser la richesse architecturale, le choix d’éléments psychédéliques seventies, inspirant la joie et la convivialité, dans un esprit bohème, s’est imposé. Ainsi, le salon se compose de fauteuils en fibre de verre recouverte d’un tissu orange, de Michel Cadestin, posés sur un vaste tapis en soie kouba du Caucase, d’une table basse en résine Altuglas, chinée aux puces de Saint-Ouen, et d’une grande lampe en cuivre de la Galerie Yvan Royer. Superposition de couleurs et de motifs orientaux, floraux et panthère, on retrouve là l’idée du confort des années 70. Pour chaque projet, Marine crée aussi du mobilier qu’elle dessine et fait réaliser sur mesure par ses artisans. La table ovale de la salle à manger en est un exemple. Elle reprend la forme du plafond qui se reflète sur le plateau réversible en Formica noir, un effet amplifié par la sculpture diamant trouvée à la galerie d’Ambroise Alliou. Le luxe, on le sait, c’est l’espace ! Marine a donc poussé le décalage et détourné l’ancienne salle à manger, dotée d’un bow-window, pour la transformer en salle de ping-pong où flirtent une étagère polonaise des années 60 et une lampe en céramique rouge de Vallauris, chinée au marché Paul Bert Serpette! La grande table sert aussi pour des dîners. On sort alors de beaux candélabres, l’argenterie, la porcelaine dépareillée et des brassées de fleurs. La réussite de l’exercice, dans cet appartement, n’est pas seulement d’ordre esthétique. Il s’agissait de créer un terrain de jeux. Et de lier l’âme du lieu et celle de ses occupants en cultivant l’art des mélanges.

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Une déco personnelle et bohème avec un mix de genres et d’époques dans la chambre parentale. Commode Louis-Philippe et son plateau de marbre, style tombé en disgrâce et qui retrouve là ses lettres de noblesse. Fauteuil de voyage pliant des années 50. Tableau collage de François Martin et dessin de Robert Combas. Couvre-lit ouzbek, un souvenir de voyage.


Au sol, au mur et étagères : Carrelage XTONE Viola Blue 120 cm x 120 cm / Vasque : Slender / Robinetterie : Tono 45 magasins en France N° clients : 01 69 90 90 90

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À Turin

Un théâtre vintage Dans un bâtiment des années 60, loin du tumulte du centre-ville, un jeune couple – elle, styliste, lui, architecte – a totalement remodelé un appartement avec vue à 180 degrés sur la capitale du Piémont. Texte et stylisme Laura Mauceri

Sortant des coulisses, Hyemin Ro, styliste et directrice artistique, observe sa salle à manger : un décor de théâtre dont elle serait, avec son mari, l’architecte Davide Barreri, la metteuse en scène. Cette pièce de vie accueille en réalité aussi la cuisine et le salon, ses jeux de rideaux réservant bien des surprises.

© LIVING INSIDE

Photos Helenio Barbetta


Table en verre Sarpi, de Carlo Scarpa (Cassina), avec plateau octogonal. Autour, chaises Yumi en hêtre conçues par Enzo Berti (Cantarutti). Suspension PH 5 de Poul Henningsen (Louis Poulsen). Sur la table, vase chiné dans un marché ; à l’origine un récipient pour transporter le lait. À gauche, placard dessiné par Hyemin Ro et PlaC – le studio cofondé par Davide Barreri, le mari de Hyemin – et réalisé par La Bottega Del Falegname, un atelier de menuiserie turinois. Le rideau bleu, en tissu Colorama (Silent Gliss), cache la cuisine. Dès que le rideau est ouvert, l’enfilade rouge joue alors le rôle d’îlot. Conçue sur mesure par les propriétaires designers, elle a aussi été fabriquée par La Bottega Del Falegname. Dessus, la théière en céramique blanche, de Peter Winquist, fait partie du service « Faenza » (Arabia Finland). Au mur, A Bigger Splash de David Hockney.


Un coin bureau apparaît derrière le rideau jaune de la salle à manger : conçu par les propriétaires, il a été réalisé par La Bottega Del Falegname. Chaise J77 de Folke Palsson (Hay). Sur le bureau , lampe Tizio, de Richard Sapper (Artemide), et miniature du célèbre fauteuil LC4, signé Le Corbusier, Pierre Jeanneret et Charlotte Perriand (Cassina). Cloison vitrée Vetroarredo.


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n quittant la ville, on se dirige vers l’est. Dix minutes à vélo depuis le centre de Turin suffisent pour que le paysage change radicalement. Très vite, la nature, au confluent du Pô et de la Doire Ripaire (Dora Riparia), est souveraine. Après avoir

passé quelques années entre Londres et Séoul, Davide Barreri, architecte, et sa femme Hyemin Ro, styliste et décoratrice, sont retournés vivre en Italie où Davide a fondé en 2014 l’agence d’architecture PlaC, avec Ilaria Ariolfo et Andrea Alessio. « Nous avons longtemps cherché un domicile qui nous convienne, expliquent Davide et Hyemin. Nous avons visité pour cela une trentaine d’endroits, avant d’identifier cet appartement qui, bien que n’ayant pas toutes les caractéristiques que nous avions en tête, nous a immédiatement convaincus. » Ils l’achètent et dirigent du même coup le projet de rénovation, combinant leurs compétences mutuelles. La maison, située dans un petit quartier tranquille des années 60, était inhabitée depuis quelques années. « Nous avons instantanément compris le potentiel de l’espace », à savoir de grandes ouvertures et des balcons avec vue panoramique sur la ville, d’un côté, et la montagne, de l’autre. « Nous voulions permettre à la lumière naturelle de pénétrer sans aucun obstacle et c’est pourquoi nous avons décidé d’aligner parfaitement les portes pleine hauteur avec les fenêtres extérieures. » L’entrée conserve le terrazzo palladien (style influencé par l’architecte italien de la Renaissance Andrea Palladio) d’origine, que l’on retrouve également dans certaines parties communes du bâtiment. « Ayant complètement repris l’agencement, il nous a été nécessaire de surélever le sol d’environ 10 cm, pour obtenir la pente indispensable au système d’évacuation des pièces de service. » La rénovation a été radicale, tant dans la réorganisation et la disposition du

Dans le salon, à droite, fauteuils scandinaves trouvés chez Støv Vintage Furniture Design (Turin) avec coussins Fazzini à motifs géométriques. La bibliothèque et la table basse avec le plateau en verre ont été conçues par PlaC et Hyemin Ro. Sur la table, vase en céramique grise de Simona Cardinetti et objet vintage chiné aux puces. Table basse noire Réaction poétique de Jaime Hayón (Cassina). Suspension Falkland, de Bruno Munari (Danese), et, à gauche, lampe Nesso, conçue par Giancarlo Mattioli et le Gruppo Architetti Urbanisti Città Nuova (Artemide). 288 SLED Sofa de Rodolfo Dordoni (Cassina). Coussins Zimmer + Rohde (en velours), Fazzini (le vert sauge, à gauche) et Cassina (en cuir). Commode Tttlllsss de Resign (Andrea Magnani et Giovanni Delvecchio) en matériaux recyclés. Au mur, une composition de Hyemin Ro photographiée par Mattia Balsamini, cadre de Silvio Zamorani. Tapis Object Carpet.

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Dans ce coin du salon, la patte posée par les deux propriétaires est bien palpable à travers la présence de la table basse, de la bibliothèque et de l’œuvre murale réalisée par Hyemin Ro.


Entre la salle à manger et la cuisine s’impose l’îlot rouge, conçu sur mesure par PlaC et Hyemin Ro et réalisé par La Bottega Del Falegname avec son plan de travail en terrazzo palladien récupéré du sol de la maison avant sa rénovation. Dessus, deux céramiques de Mi Dong (Open Object). À droite, au premier plan, rideau en tissu bleu ciel Colorama (Silent Gliss).



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plan que dans le remplacement des matériaux : tandis que le sol en terrazzo Palladiana a été préservé dans la chambre à coucher, les anciens parquets ont été détrônés par un revêtement en résine bleue, afin de créer une base chromatique uniforme, qui a permis de jouer avec la palette des murs et des meubles. Une partie du terrazzo a même été récupérée dans l’entrée pour être transformée en plan de travail sur l’îlot de la cuisine.

Design italien et vintage scandinave Impossible de ne pas remarquer la passion du couple pour les marbres et les tissus, ces derniers étant largement utilisés pour des rideaux à l’aspect et aux coloris très doux, qui s’ouvrent et se ferment en filtrant ou en laissant passer la lumière extérieure, fluidifiant l’espace. Les tons pastel des murs et de la cuisine (entièrement conçue sur mesure par les deux hôtes) interagissent harmonieusement avec la vivacité des couleurs primaires des rideaux, mais aussi de certains meubles réalisés sur mesure, comme la bibliothèque et le canapé vert de l’entrée, le meuble-lavabo rose de la salle de bains et l’îlot rouge qui opère une transition entre la cuisine et la salle à manger. Le design italien des grands maîtres des années 60 et 70, mélangé à des éléments du vintage scandinave et à d’autres pièces de la production contemporaine, imprègne l’appartement d’un charme nostalgique. Le cœur de l’espace est indéniablement la salle de séjour, où trône la table octogonale au plateau en verre de Carlo Scarpa (Cassina). Une table qui, selon Davide, « de par sa forme, vous invite à vous asseoir sur un côté différent à chaque fois, pour profiter des vues offertes par les différentes expositions de la maison ». À côté de la table se trouve l’îlot rouge

Page de gauche La cuisine aux délicates teintes pastel, imaginée par le studio PlaC et Hyemin Ro et réalisée sur mesure par La Bottega Del Falegname. À ses nuances répond le rouge pompéien de l’îlot conçu par les mêmes. Tabouret vintage en bois chiné en France. 1/ Sur le plateau du bureau dessiné par PlaC et Hyemin Ro, Vulcani, une œuvre signée Guido Scarabottolo. 2/ Réaction poétique, petite table basse en bois de frêne teint en noir de Jaime Hayón (Cassina). Dessus sont disposés quelques objets collectés dans des marchés du monde entier.

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Dans la chambre parentale, sur le lit Muji, couvre-lit Nectar et édredon en velours Fascino (Fazzini). Au sol, le terrazzo palladien d’origine.


La table de coin, conçue sur mesure par les deux propriétaires et réalisée par La Bottega Del Falegname. Applique Journey SHY2 de Signe Hytte (& Tradition). Dessus, impression d’art de Guido Scarabottolo. Ensemble de draps Squaw (Fazzini). Coussin vert Marimekko. Tête de lit en paille de Vienne, dessinée par le couple et fabriquée artisanalement.


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qui domine la cuisine : le choix original de le faire flotter sur quatre pieds cylindriques permet à la lumière du soleil de raser le sol. Les deux personnalités qui ont le plus inspiré Davide et Hyemin restent Achille Castiglioni et Bruno Munari. Le design nordique est parfaitement intégré aux icônes de son pendant italien, comme la suspension Falkland, de Bruno Munari (Danese), et la lampe tellement 60’s Nesso, de Giancarlo Mattioli et du Gruppo Architetti Urbanisti Città Nuova (Artemide), des foyers lumineux qui interagissent avec le canapé et les deux sièges vintage du salon. Autre icône, la lampe Tizio, de Richard Sapper (Artemide), dans le petit coin bureau, qui apparaît et disparaît derrière un rideau jaune. « Une maison ne peut jamais être considérée comme terminée, commente Hyemin, c’est un organisme en constante évolution, qui laisse la porte ouverte aux objets nouveaux. » Tous les éléments sur mesure sont signés des deux designers, chacun avec son chromatisme distinctif, mais le vert, dans ses différentes nuances, est la couleur qui revient ici le plus souvent. Au-delà de la grande pièce à vivre, le couloir mène à la chambre de Gae, la fille du couple. Il dessert aussi la salle de bains ainsi qu’une zone de rangement, dissimulée elle aussi derrière un rideau. Derrière des portes coulissantes pleine hauteur se trouve enfin la chambre parentale, conçue comme une véritable suite privée, où la baignoire-douche en mosaïque bleu ciel n’est séparée de l’espace nuit que par une porte vitrée. Depuis la fenêtre, comme la toile de fond d’un tableau, apparaît le vert de la colline, en référence au chromatisme de la table de coin, un espace beauté également imaginé par PlaC et Hyemin. En quittant cette oasis de paix et de tranquillité pour revenir aux bruits de la ville, on croirait sortir d’un petit théâtre multicolore.

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1/ La douche communique directement avec la chambre parentale par une porte vitrée. Revêtement en mosaïque bleu ciel Appiani, robinets de douche Fantini. 2/ Depuis la salle de bains, l’ouverture de la chambre à coucher se laisse apercevoir par un jeu de miroir.


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Ci-contre Marta et Louis dans leur appartement showroom. Ils y diffusent leurs deux marques : Heaps & Woods et Bisa Studio. Table Suar, et chaises Oscar (à gauche) et Claudie, de la « Pierre Jeanneret Tribute Collection », toutes Heaps & Woods. Suspensions en rotin conçues par Marta (Bisa Studio). Le triptyque est de Victor d’Arc. Page de droite Vue du couloir avec au mur une œuvre signée Catherine Painvin, la grand-mère de Louis. Fauteuils Jean Loom, de la « Pierre Jeanneret Tribute Collection », en formats simple et double. Tapis en coton biologique (Bisa Studio). À gauche, fauteuils Gili et tabouret haut Ica (Heaps & Woods). Applique murale vintage. Suspensions en rotin (Bisa Studio).


À Barcelone

L’âme indonésienne Dans le quartier de l’Eixample, Marta et Louis ont emménagé dans une maison qui leur ressemble : un espace de vie clair et coloré, qui est aussi un showroom pour leur marque de mobilier fabriqué en Indonésie. Une collaboration des cœurs et des esprits. Par Kurt G. Stapelfeldt / Stylisme Susana Ocaña / Photos Raúl Candales / Vega MG



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a recherche de la maison parfaite, c’est un peu comme celle de l’âme sœur et, à ce titre, on dit souvent que c’est la maison de vos rêves qui vous trouve et non l’inverse. La résidence de Marta Jurado et Louis Chagnaud, créateurs de la marque

de mobilier Heaps & Woods, est située dans l’Eixample, à Barcelone. Ce n’est pas seulement leur domicile, mais aussi leur showroom. Le parfait réceptacle de la philosophie de Heaps & Woods et le point d’orgue de la relation entre Marta et Louis. Lorsque Louis a quitté la France à 18 ans, il voulait parcourir le monde. Il a ainsi suivi ses études de commerce dans trois pays différents. En Indonésie, où il s’est installé, il a découvert le secteur de la fabrication de mobilier. Pendant ce temps, Marta apprenait la décoration intérieure dans son Espagne natale et, sans le savoir encore, elle était aussi en route pour l’Indonésie. Le couple a ainsi entretenu une relation à distance durant huit années… En 2015, Marta termine ses études et le duo décide d’emménager à Bali. Immergés dans cette culture et guidés par leur curiosité, ils se rendent vite compte qu’ils ont accès à des artisans prodigieux et à une abondance de matériaux incroyables. Comme l’explique Louis : « Soudain, dans un endroit perdu, vous parvenez à communiquer avec des artisans qui ont fait la même chose toute leur vie, à laquelle ils n’accordent pas d’importance, parce qu’ils ne réalisent pas qu’avec leurs mains ils créent de la magie pure. » Associant leurs deux parcours, le commerce et la fabrication pour Louis, le design pour Marta, ils fondent Heaps & Woods. « Pendant deux ans, nous avons travaillé comme des fous, raconte Louis, en mettant en place l’usine, en formant l’équipe et en faisant fondamentalement toutes les erreurs imaginables. En décembre 2017, nous

Page de gauche Dans le large couloir, au mur, la pièce signée par la grand-mère de Louis, Catherine Painvin, vue de face. Fauteuils Jean Loom, de la « Pierre Jeanneret Tribute Collection », lit de jour Jules et buffet Gabrielle (Heaps & Woods). Tapis en coton organique Bisa Studio. Ci-dessus Dans le salon, à gauche, lit de jour Jules avec tissu en denim, table basse Poke, tabouret Epos, fauteuil en rotin Cohiba, buffet Gabriel, et, au fond à droite, tabouret Maria, tous Heaps & Woods. Le fauteuil vintage en cuir marron est de Carl Straub. Luminaires en rotin Bisa Studio.

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Page de gauche Détail de la table Suar, qui peut mesurer jusqu’à 15 mètres de long. Chaise Oscar (Heaps & Woods). Œuvre de Victor d’Arc. Ci-contre Dans la salle à manger, autour d’une belle table vintage en marbre rose, chaises Claudie (les trois de gauche en différentes versions) et Oscar (de face), toutes Heaps & Woods. Suspensions en rotin conçues par Marta (Bisa Studio). Au mur, une œuvre commandée pour le trentième anniversaire de Louis et réalisée par Sophia Pega.



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avons décidé d’envoyer notre premier conteneur. Nous avons ensuite trouvé un entrepôt à Barcelone et avons ouvert nos portes, avec des pièces signées Marta et d’autres, plus traditionnelles. C’est ainsi que nous avons commencé. C’était notre période d’essai. Nous étions en 2018, nous vivions à nouveau en Europe et produisions en Asie. Nous apprenions encore et c’était génial. »

Teck, rotin et corde L’étape suivante, c’est le showroom maison où ils sont installés actuellement. Ils ont découvert cet incroyable appartement de 300 m2 dans une bâtisse de l’Eixample, typique de celles des années 1900. La hauteur sous plafond atteint cinq mètres et les fenêtres, côté façade, quatre mètres. Le soleil catalan qui entre dans ce grand espace est un atout supplémentaire. « La disposition traditionnelle de la maison, avec son long couloir central, permet de séparer facilement les zones privées des zones publiques. Le showroom est à l’avant, profitant des hautes fenêtres qui laissent entrer la lumière. Nous y organisons toutes nos réunions et nous y travaillons comme dans un cocon. De l’autre côté, nous avons le même volume réservé à la sphère “privée”. Nous y passons nos soirées à regarder des films diffusés par un rétroprojecteur, par exemple », explique Louis. L’un des éléments les plus remarquables de l’appartement est son sol d’origine. Qu’il s’agisse du jaune moutarde du salon ou des motifs traditionnels des carreaux de ciment, les couleurs entretiennent une relation harmonieuse avec les matériaux naturels de la gamme Heaps & Woods : le teck, le rotin et la corde. Dans cette atmosphère du

Page de gauche Sur cette table sur mesure se trouve une carafe de la Poterie Ravel et un récipient en verre jaune, souvenir provenant de la grand-mère de Marta. Fauteuils Jean Loom, (Heaps & Woods). Suspensions Poème géométrique réalisées au crochet (Bisa Studio). Œuvre d’art d’Albert Riera Galceran. 1/ Détail de la table à manger en marbre rose et de la chaise Claudie (Heaps & Woods). 2/ Vue de la cuisine avec des stores en bois couvrant les rangements.

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siècle dernier, les pièces de mobilier semblent intemporelles et légères. Pour Marta et Louis, le fait de pouvoir accueillir les clients dans un environnement où les meubles sont disposés avec naturel est idéal. De cet espace mi-privé mi-professionnel se dégage une passion commune pour le design. De l’esquisse sur une page blanche à la fabrication puis l’expédition et l’exposition dans le showroom, chaque objet est le fruit d’une complémentarité entre Marta et Louis. Qu’il s’agisse d’une discussion sur le coût, la technique ou la faisabilité, le couple imprime sa marque sur chaque pièce.

Tout est possible Conscients qu’ils occupent une position très privilégiée et désireux de partager avec d’autres leur expérience, l’architecte d’intérieur et l’entrepreneur ont développé un concept nommé Bisa Studio. En indonésien, bisa signifie « tout est possible ». De fait, cette structure vise à mettre en contact des designers, des artistes et des créateurs avec des maîtres artisans indonésiens. Elle est destinée aux petites séries et aux projets qui ne sont généralement pas réalisés en raison de leur coût ou de leur complexité. Une initiative que le couple souhaite vertueuse puisqu’elle permet de faire du design un moyen de perpétuer les métiers manuels, en poussant des savoir-faire vers de nouveaux usages qui puissent traverser les frontières. Sa base-line : « Cultiver l’esthétique indonésienne à travers une perspective ludique. » Mais pendant que Bisa Studio prend son envol, Marta et Louis ne manquent pas de tenir leurs artisans occupés, car, comme le confie Louis : « Marta possède une dizaine de carnets remplis de croquis ! »

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1/ Vue vers le grand couloir avec, au premier plan, le tabouret Ica (Heaps & Woods). 2/ Dans la chambre, suspensions Murat (Heaps & Woods). Couverture à rayures en coton biologique Bisa Studio. Table de chevet et lampe vintage.


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À Rome

© LIVING INSIDE

Palimpseste latin

La bouillonnante Carolina Levi nous ouvre les portes de son loft ensoleillé, installé au cœur du Trastevere, un quartier ancien et authentique de Rome, derrière l’église Sainte-Cécile. Un endroit aussi où les histoires s’écrivent les unes au-dessus des autres, entraînant de multiples transformations au fil des années. Par Marzia Nicolini / Stylisme Chiara Dal Canto / Photos Helenio Barbetta

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Page de gauche Assises sur un ancien lit transformé en canapé, Carolina Levi (à droite) et Marta Zampacorta, son amie designer, partagent un moment calme au cœur de ce petit poumon en plein Rome. Ci-contre Dans le salon, de larges rayures jaune vif, un motif récurrent dans l’appartement, encadrent un canapé Mags Soft (Hay). Coussins en matériau hydrofuge, résistant à la lumière, idéal pour l’extérieur, de Carla Rak (Aprile Textiles). Coussin large Zazielab. Table basse Brooklyn de Matthieu Bourgeaux (Tiptoe). Applique orientable Portofino (Servomuto). Lampadaire IC Lights de Michael Anastassiades (Flos). Table Quaderna, design Superstudio (Zanotta). Suspension Unfold (Muuto). Chaises vintage.



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arolina Levi est le genre de femme dont la curiosité insatiable n’a d’égale que la suractivité : actrice, productrice, commissaire de festivals culturels, décoratrice d’intérieur et maman d’un petit Orlando, elle définit sa maison romaine

comme « la poursuite de l’émerveillement ». Et dire que ce qui est aujourd’hui un loft lumineux et sophistiqué, rempli de citations et de pièces de design de collection, était à l’origine un garage ! La propriétaire se rappelle : « Lorsque mes parents l’ont acheté dans

les années 80, au cœur du Trastevere, ce n’était qu’un garage. Mais il avait l’avantage de donner sur un jardin enchanté. » Au fil des ans, au gré des rencontres et des opportunités, le lieu a abrité un temps la galerie d’art contemporain Roma Roma Roma, de Franco Noero, dont les deux immenses fenêtres, tels des tableaux, s’ouvraient sur le magnifique extérieur. Puis il a été transformé en studio-galerie de bijoux et d’antiquités, baptisé Elp et dirigé par la mère de Carolina. La dernière modification s’est faite avec l’aide de Marta Zampacorta, une amie designer de Carolina, lorsqu’elle a emménagé pour y vivre : « Ensemble, nous avons révolutionné l’espace en jouant avant tout avec les couleurs. Le résultat ? Une maison pleine de joie. » Marta Zampacorta se souvient : « Ma première visite a eu lieu en janvier, le ciel était gris, l’espace nu et complètement vide. Les fenêtres donnaient sur un camélia luxuriant, qui répandait des corolles de fleurs rose foncé, plus grandes qu’une main. Une profusion de couleurs et un présage de printemps qui m’ont immédiatement inspirée… Le potentiel était là. » Dans un quartier que la propriétaire affectionne particulièrement et où habitent ses amis les plus proches, cet appartement, en rez-de-chaussée, ressemble à un loft en deux parties. « Ma chambre avec salle de bains se trouve à gauche, tandis que le bureau et la chambre de mon fils sont situés de l’autre côté. Le salon-cuisine, central et coloré, fait corps avec le jardin »,

Page de gauche Dans le jardin, aménagé par le designer floral Dylan Tripp, deux grands bacs en bois, peints en bleu, accueillent des plantes aromatiques, comme le romarin, la lavande et le basilic. De leur côté, les hortensias révèlent d’anciens cache-pots dorés. Au sol, un parterre de graminées, de phormium, de sauge à fleurs violettes et d’agapanthes bleues contrastent avec les troncs blanchis des arbres. Ci-dessus Dans le salon, canapé Mags Soft (Hay). Coussins de Carla Rak (Aprile Textiles). Coussin large Zazielab. Applique Portofino (Servomuto) et lampadaire IC Lights de Michael Anastassiades (Flos). Sur la table Brooklyn, de Matthieu Bourgeaux (Tiptoe), une composition florale de Dylan Tripp répond au jardin. Photo Self-portrait at home d’Anna Di Prospero. Fauteuil vintage.

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Ci-contre La cour-jardin s’équipe d’un mobilier vintage en harmonie avec les dalles et les murs patinés. Page de droite Le salon donne sur le jardin. Les larges rayures peintes évoquent les toiles de stores et ajoutent à l’ambiance détendue de l’habitation. Table Quaderna, design Superstudio (Zanotta). Suspension Unfold (Muuto). Chaises vintage.



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Page de gauche 1/ La kitchenette super organisée abrite un tableau du XVIIIe siècle (datant de l’ex-studio-galerie Elp). Suspension E27, design Mattias Ståhlbom (Muuto). Réfrigérateur Smeg. 2/ Dans le salon, bibliothèque en métal et en bois. Table basse Brooklyn, de Matthieu Bourgeaux (Tiptoe). Chaise grise scandinave. 3/ Entre bougainvillier et hortensia, Dylan Tripp a choisi de peindre les troncs d’arbres en blanc, pour assurer leur protection contre les insectes et pour un certain effet graphique. En bleu, la cabane à outils. 4/ De larges rayures habillent l’entrée, mettant en valeur le cabinet Bramante de Kazuhide Takahama (Cassina), dont le style classique est rajeuni par une laque de couleur vive. Photo de Simon d’Exéa. Lampe-volière de Mathieu Challières. Ci-contre Dans la chambre principale, comme un leitmotiv, répétition des larges rayures. Le bas des murs est, lui, peint couleur terre sur fond rose. Lampe Nesso (Artemide). Table basse et chaise vintage.


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décrit Carolina. Un jardin personnalisé par le designer floral Dylan Tripp. « On a l’impression d’entrer dans le monde magique des elfes du Seigneur des anneaux, de John R.R. Tolkien, s’amuse-t-elle, ou dans le fabuleux Jardin secret, de Frances H. Burnett. Si chaque détail est soigné, un certain mystère demeure grâce à une spontanéité un peu sauvage. » Cette maison respire aussi la sérénité. Elle le doit à ses atouts décoratifs : « L’utilisation de la couleur a apporté du mouvement et de la fraîcheur, décrit Marta Zampacorta, tandis que des meubles iconiques, surtout des lampes, ont complété l’intention que nous avions mise dans la rénovation. Nos quelques interventions ont souligné une ambiance de dolce vita, en harmonie avec le jardin enchanteur. » Celui-ci, grâce au climat de Rome, devient un authentique espace de vie pendant plusieurs mois de l’année. Quant au choix des meubles, il faut préciser que Carolina se définit comme une amoureuse de la beauté. L’aménagement invite à un style de vie détendu et informel, une liberté heureuse et revendiquée, mais pas criarde. « Ce qui caractérise la partie

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décorative du projet est, encore une fois, la joie mais aussi l’amour du détail. Explorez la maison et vous trouverez des antiquités, un canapé Mags Soft (Hay), plusieurs lampes Flos, une table à carreaux Quaderna (Zanotta) et, dans l’entrée, un mur personnalisé avec des rayures noires et blanches, un meuble orange de Cassina, derrière lequel est accrochée une photo de Simon d’Exéa, où se mêlent géométrie et transparence… Sans oublier mes affiches de cinéma préférées, comme celle du film Le Meraviglie (Grand Prix du Festival de Cannes 2014, NDLR), d’Alice Rohrwacher, et de certains des documentaires que j’ai produits. Ce que nous avons essayé de faire, c’est de préserver l’harmonie entre le contemporain et le vintage. » Un ensemble éclectique, positif, conforme au caractère de Carolina. Une profusion d’œuvres d’art, de motifs et de tissus qui fait de cet espace une sorte de roman à lire et à relire, où l’on s’émerveille à chaque découverte d’un nouveau détail.

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1/ La chambre est la pièce préférée de Carolina, qui trouve le temps chaque matin d’y méditer en regardant son jardin adoré. Tête de lit lumineuse Headboard, design Marcantonio (Seletti). Couvre-lit Lisa Corti. Coussins Zazielab. Sur les tables de nuit vintage, réédition des lampes à poser de 1976 Elmetto, design Elio Martinelli (Martinelli Luce). 2/ Spot IKEA. Rideau de douche en toile de Vichy.


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À Bruxelles

Tapis couture

Il y a tout juste dix ans, le designer textile, directeur de la création et plasticien Christoph Hefti refermait le chapitre mode Dries Van Noten pour se consacrer personnellement et pleinement à la création de tapis. Des pièces excentriques, nouées à la main, qui bousculent le genre avec une audace folle. Par Amélie Rombauts / Photos Jan Verlinde

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Page de gauche Christoph Hefti, qui a suivi ses études à Zurich et à Londres autour du textile, a travaillé dans la mode pour des couturiers jusqu’à prendre un virage déco, voire arty, en concevant des tapis hors du commun. Ci-contre Sa décoration se compose de pièces chinées dans le quartier du Sablon et sur le marché aux puces de la place du Jeu-de-Balle, à Bruxelles. Le tableau rouge au-dessus de la cheminée a été sauvé de la déchetterie ; en dessous, son tout premier tapis, acheté au Mexique.



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es derniers temps, comme nombre d’entre nous, Christoph Hefti a transformé sa salle à manger en bureau. Autour de lui, des tapis roulés, rangés debout dans un coin, des caisses contenant des chutes d’étoffes du fabricant de tissus Ratti,

qui a longtemps travaillé pour Versace, et, à côté, un amoncellement d’échantillons de soie minutieusement triés, emballés dans du papier jauni. « Lors de mon dernier séjour à Zurich, j’ai eu accès aux archives du producteur de soieries Schwarzenbach. Certaines étoffes récupérées ont plus de 100 ans ! » s’enthousiasme le créateur. Cette matière qui est passée à deux doigts de la poubelle, l’artiste va lui offrir une deuxième vie sous forme de patchworks. L’idée a germé lors du deuxième confinement quand, sur YouTube, il a

découvert le travail de Gee’s Bend (du nom d’un hameau afro-américain d’Alabama), une communauté noire qui confectionne des quilts (patchworks matelassés) depuis le début du siècle dernier. Ainsi il apprend assidûment à coudre sur la machine d’une amie. « Non pas que je veuille prendre une nouvelle direction, mais j’aime travailler avec mes mains. » Pour un non-initié, le nom de Christoph Hefti n’est pas très éloquent. Pourtant son parcours est impressionnant. Ces trois dernières décennies, il était l’homme derrière Jean Paul Gaultier, Dries Van Noten, Lanvin, Balenciaga et Acne Studios. Étonnamment, dans sa jeunesse, il s’intéressait peu à la mode. « J’étais un mordu de new wave, qui vivait dans un squat. Je voulais peindre et expérimenter la couleur. Ma perception de la mode aussi était différente. Je trouvais le courant punk et les pièces de seconde main beaucoup plus intéressants que ce qui se passait à Paris ou à Milan. Les réalisations de Sonia Rykiel me faisaient surtout penser à ma mère… » plaisante le Suisse de 54 ans. Comme il n’existait pas de formation artistique équivalente à celles dispensées aujourd’hui à Zurich, les inclinations de Christoph Hefti l’ont mené au département textile de l’école d’art et de

Page de gauche Le lampadaire Metrò a été conçu par le studio italien Piovenefabi (Maniera). Ci-dessus Dans son salon, Christoph Hefti a réuni des pièces dégotées aux puces et des œuvres dont il est l’auteur. Il a, par exemple, trouvé le siège-main dans le quartier des Marolles, juste après avoir imaginé le tapis Hands Catching, créé en 2017.

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design de Zurich, dirigé alors par Bärbel Birkelbach. « Je l’avais remarquée lors de la journée portes ouvertes de l’académie. Une femme aux cheveux courts, qui portait des vêtements de Yohji Yamamoto et des bijoux minimalistes. C’était une intellectuelle, une vraie Wonder Woman des années 80. Elle ne s’intéressait pas aux étoffes visuellement belles, mais à leur processus de création », se souvient-il. L’artiste nous montre alors un foulard chamarré qu’il a épinglé sur le mur de sa salle à manger, une création de Sonnhild Kestler, qui venait, elle, de terminer ses études lorsque lui a entamé sa formation chez Birkelbach. « J’ai été ébahi par son travail. S’il s’agissait de création textile, je pouvais alors faire ce que je voulais », confie-t-il.

Trop de falbalas… Son premier employeur, un fabricant de tissus suisse excentrique, l’a emmené dans le Paris de Dior et de Claude Montana. Cette expérience conjuguée à sa rencontre avec un certain Jean Paul Gaultier – et son envie d’obtenir une place dans l’équipe du jeune couturier – l’ont motivé pour suivre une formation à l’école de mode Central Saint Martins, à Londres. « Son langage imagé me surprenait, explique le créateur. Tout débordait d’innovation et de gaieté. Il a créé un monde dont je voulais faire partie. Sans distance ni arrogance. » Mais, à Paris, sa naïveté lui a joué quelques tours. Ce n’est pas son expérience avec Jean Paul Gaultier qui lui a déplu, mais tout le « tralala » autour de lui. Il est donc retourné à Londres décrocher son master. Le même problème se présenta chez Lanvin, à l’époque d’Alber Elbaz, et chez Balenciaga, sous Alexander Wang. Il explique : « Après treize ans chez Dries Van Noten, j’avais l’habitude d’accomplir le travail de quatre personnes, ce qui évite quatre visions, des avis différents, une multitude d’e-mails

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1/ Christoph Hefti, comme nombre d’entre nous ces derniers mois, travaille dans sa salle à manger ; sa table transformée en bureau est une création de l’artiste belge Sophie Nys. Chaise de Robert Mallet-Stevens. Pouf et tapis du maître de maison. 2/ Deux céramiques de Christoph Hefti. Page de droite Au-dessus de la cheminée, le grand foulard coloré est une création de Sonnhild Kestler, qui a suivi le même cursus que lui, mais juste avant lui, et dont la liberté d’expression a fini de le motiver.



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et de malentendus, qui ont parfois donné lieu à une véritable guerre. Une perte de temps qui me soûlait. Avec Dries, qui n’était pas quelqu’un de compliqué, tout était fluide. »

Voler de ses propres ailes Aujourd’hui, Christoph Hefti s’est réconcilié avec le milieu de la mode. Il continue de créer des imprimés pour Thierry Mugler, avec une équipe petite et décontractée, où les rôles sont clairement définis. Cela lui permet de se concentrer sur ses tapis dans son appartement bruxellois aménagé avec des objets de brocante ou dénichés lors de voyages. « Lorsque j’ai voulu quitter la mode, j’ai supposé que je devais aussi arrêter le textile. Mais j’ai été heureux de constater qu’avec les tapis je pouvais prendre une tout autre direction sans devoir renoncer à ma passion. » Résultat : des tentures représentant un paysage composé d’yeux et d’oreilles, des tapis muraux figurant des masques mystiques et des renards magiques, ou encore des poufs en forme d’insectes psychédéliques... Hefti a dessiné un univers peu banal. Son séjour-bureau est son terrain de jeu insolite où sont conçues des créations qui transitent constamment entre son appartement et Maniera, la galerie de design d’Amaryllis Jacobs et Kwinten Lavigne. « Ils ne font pas que me représenter, nous avons un échange extrêmement constructif. Les tapis sont si complexes à créer et à produire, mais aussi à placer dans un contexte idéal… Je leur suis très reconnaissant du parcours accompli ensemble. » Même constat avec The Little House, le récent espace d’exposition de la première boutique américaine de Dries Van Noten, à Los Angeles. « Je suis extrêmement touché par le fait qu’on m’ait demandé, dix ans plus tard, d’exposer des créations réalisées après avoir mis un terme à ma collaboration avec Dries. Ma démission fut l’un des épisodes les plus difficiles de ma carrière. […] Mais il faut savoir refermer une porte pour pouvoir en ouvrir une autre. »

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1/ Échantillons de soie provenant des archives du fabricant de soieries suisse Schwarzenbach. Certaines étoffes récupérées ont plus de 100 ans et serviront au maître des lieux qui s’intéresse au quilting (patchworks matelassés). 2/ Dans la chambre, deux tabourets italiens trônent sur le tapis Three Foxes, que Christoph Hefti a créé pour Maniera.


Soft Facet est un nouveau fauteuil lounge spacieux qui excelle dans la richesse des détails. Sa douceur et sa forme ouverte ressemblent à une douce couverture à facettes géométriques cousues qui invite à la douceur et à la rêverie. Le design minimaliste de Scholten & Baijings est intemporel et s’intègre à de nombreux intérieurs. www.artifort.com



LES TENDANCES DÉCO DE LA RENTRÉE

70 pages pour réinventer sa maison : papiers peints, peintures, carrelages, tapis, tissus et canapés…

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National Trust Papers II Nouvelle collection de papiers peints | Disponible dès Septembre Showroom Little Greene 21 rue Bonaparte 75006 PARIS Tel: 01 42 73 60 81 paris@thelittlegreene.com « Demandez gratuitement des échantillons de papiers peints et des nuanciers, ou trouvez le revendeur le plus proche sur littlegreene.fr » Service de conseils couleurs à domicile et en ligne Papier Peint : ‘Burges Snail – Dark Blue’ collection National Trust Papers II Burges Snail : tenue créée exclusivement par La Designer Anglaise de robe de mariée Halfpenny London

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© KIP DAWKINS

Le modèle Central Park, dans la collection « Canopy », de Thibaut, chez Au Fil des Couleurs, rappelle l’élégance exubérante des intérieurs des belles demeures anglaises…

Papiers peints Voyages intérieurs Il éclaire une pièce, attire le regard sur elle avec des motifs arty, floraux ou graphiques, abstraits ou figuratifs. Le papier peint est le meilleur allié des intérieurs sur un pan de mur ou en total look, que l’on décide de l’adopter pour une saison ou pour la vie ! Dossier réalisé par Marie Godfrain


Arty précieux Alors que Cocteau et Matisse inspirent designers, décorateurs et illustrateurs, l’art investit les murs dans des panoramiques audacieux ou des motifs graphiques. Une fusion des disciplines dont se sont emparés les éditeurs de papier peint, qui ravive les pièces les plus quelconques.


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Page de gauche Dessinée par Sacha Walckhoff, la collection de papier « L’Odyssée », pour Christian Lacroix Maison, est une invitation au voyage d’une belle élégance (Designers Guild). © PHILIPPE GARCIA 1/ Les visages de Cocteau ont inspiré le motif Zea, réalisé à main levée, dans un esprit méditerranéen (Madura). 2/ Joliment érotique et pop, Nina attire l’attention des curieux (Mues Design). 3/ Daisy lorgne vers l’Art déco avec ses graphiques rythmés rappelant l’abstraction du début du XXe siècle (PaperMint). 4/ Le modèle Dufy s’inspire des teintes et des formes de Raoul Dufy (Grandeco). 5/ L’art cinétique imprime ses dessins géométriques sur le papier Quadrature du cercle (Scenolia). 6/ Le Studio Salaris a imaginé le motif Papercut comme un découpage (Wall & Decò). © MARINA DENISOVA 7/ Pays imaginaire est un panoramique dans la veine des œuvres radieuses de Matisse (Caselio). 8/ L’artiste Garance Vallée a créé une série de papiers peints, prolongement de son univers onirique (Asteré).

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Généreux bouquets G Grand d classique l i en la l matière tiè l’i l’imprimé i é floral fl l joue j cette tt année é l’éclectisme, faisant entrer la nature dans les intérieurs les plus urbains. Foisonnantes, colorées, romantiques, les fleurs viennent apporter légèreté, tendresse, sérénité et joie.


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Page de gauche Spécialiste des décors panoramiques, Arte livre cette année Bird of Paradise, un envoûtant feuillage tropical en camaïeu de verts. 1/ Floral Tapestry est un charmant imprimé primesautier, comme un tapis de petites fleurs (Coordonné). 2/ Les arts décoratifs provençaux ont inspiré le modèle Parfum du Midi (Misia). 3/ Luna Pepper affiche toute sa délicatesse (Graham & Brown). 4/ Java Nero s’inscrit dans la grande tradition des papiers peints à motifs de palmes (Rubelli). 5/ Dans la collection « Canopy », de Thibaut, Central Park décline de lumineuses guirlandes de fleurs (Au Fil des Couleurs). © KIP DAWKINS 6/ Ros Och Lilja est un motif classique de l’éditeur scandinave Boråstapeter (Au Fil des Couleurs). 7/ On sentirait presque le chèvrefeuille embaumer en observant le modèle Nerissa (Jane Churchill).

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Sur un air pop Alors que les années pop font un come-back tonitruant, le papier peint se met au diapason avec une relecture de ces décennies débridées. Couleurs tapageuses, formes géométriques, mariages improbables de motifs et de teintes… les créateurs transcendent ce répertoire vintage pour livrer des modèles contemporains.


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Page de gauche Le mouvement postmoderne Memphis revient en force dans les intérieurs depuis plusieurs années. Les jeunes créateurs en donnent désormais leur version décomplexée. Ici, le papier peint Memphis Mayhem (Graham & Brown). 1/ Il y a de l’Alechinsky dans ce papier peint Laminate (Romo). © PEER LINDGREEN 2/ Formes arrondies et teintes gold pour le modèle Murier (CMO). 3/ Furieusement pop, Optimist Piano Bar est la nouvelle création de Liz Roache pour Pierre Frey. © PHILIPPE VANACKER 4/ Persian Tulip puise son inspiration dans la culture orientale aux couleurs intenses (Zoffany). 5/ Marcel Wanders expose sa vision de la ville de Melbourne, en Australie, avec ce papier psychédélique Wanderlust (Londonart). 6/ Le duo milanais Studiopepe s’est amusé à détourner le motif du carrelage en papier peint. Résultat, ce motif Tile Tale (Wall & Decò). 7/ Asana est une ligne colorée à la main aux crayons de couleur, comme un joyeux chemin de méditation (Bien Fait). © CÉCILE FIGUETTE

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Rêveries vagabondes Sanctuaire contemporain, l’intérieur se mue en reflet de l’âme de ses habitants. Pour s’évader du quotidien, pour laisser son esprit vagabonder et naviguer vers les rivages du songe, on privilégie ces motifs abstraits ou fantasmagoriques, entre rêve et réalité.


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Page de gauche Ukiyo, « Monde flottant » en japonais, s’inspire des estampes traditionnelles pour évoquer une chaîne de montagnes, une mer de nuages ou des vagues colorées (Nobilis). 1/ Les nuages de Lotus mèneront le rêveur vers le pays des songes (Masureel). 2/ Comme un mirage nocturne, une tête de lit idéale avec le modèle Palmeraie (Casamance). © BRUNO WARION 3/ Une architecture délicate pour un village imaginaire This Must Be the Place (Dedar). © GIUSEPPE DINNELLA 4/ Aquarius est comme une onde qui apaise (Rubelli). © MARCIN GRABOWIECKI / ALICJA T. / PHOTOFOYER 5/ Impossible de résister à la douceur du modèle Brume (Élitis). 6/ Onirique, le Paysage crépuscule rappelle les horizons scandinaves montagneux (Lelièvre).

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Paysages domestiques Style, innovation technique ou sophistication des formats, voici trois exemples de collections de papiers peints pleins d’originalité pour la chambre, le salon ou la salle de bains. Par Marie Godfrain

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Odyssée imaginaire

Jardin d’enfants

Trompe-l’œil

D’origines slave, française, suisse et africaine, Sacha Walckhoff est un citoyen du monde. Longtemps collaborateur, puis créateur associé de Christian Lacroix, il dirige depuis 2010 sa maison de couture et la fait évoluer vers la décoration, notamment à travers sa collaboration avec Designers Guild. Cette rentrée, ils proposent ensemble Atlantis, un panoramique imaginé comme une épopée florale, aux confins d’un monde de légendes. « L’aube se lève sur l’île mythique des dieux de l’Olympe [l’Atlantide], berceau de gigantesques fleurs hybrides couchées sur un spectaculaire papier peint. Sa base irisée fait écho aux vibrations des rayons du soleil… », décrit le designer pour raconter l’histoire du motif. Un papier peint accompagné d’une collection de coussins de velours…

Terrain propice à la créativité, l’univers de l’enfance a inspiré l’éditeur de papiers peints belge Masureel – dont l’histoire familiale remonte au XVIe siècle –, à travers sa marque Zoom. Feuillages bucoliques, jungle régressive, paysages de fermes vintage, doux imprimés géométriques (motifs Spots et Square), chiens et chats espiègles… Au total, une dizaine de motifs composent cette joyeuse collection, baptisée « Be Happy ». On piquera même certaines références aux enfants comme le motif Square, inspiré des cahiers d’écolier, à détourner et poser dans une salle de bains ou dans un couloir… Autant de références, relectures de motifs traditionnels de l’univers du papier peint réinterprétés pour les chambres d’enfant, qui feront de cette pièce une bulle de calme et de poésie.

Certains éditeurs proposent des papiers peints spécialement développés pour les pièces humides, alors que nous sommes encore nombreux à nous limiter au carrelage et à la peinture résistante à l’eau. C’est le cas, depuis quelques années, de Wall&decò avec sa collection « Wet System », pensée tout spécialement pour les salles de bains, cuisines, salles de gym et autres espaces de bien-être. Conçus en matériaux imperméables (fibre de verre moulée et amorçant d’imperméabilisation), trois nouveaux modèles de la collection « Soggetto » sont déclinés dans cette finition technique… Trois visions idéalisées d’un paysage de brousse (Kiss the sky), d’un panorama de nuages (Nubes) et d’un motif de paons d’inspiration Art déco (Parlerie du boudoir). Pour des douches oniriques !

— Designersguild.com

— Masureel.com

— Wallanddeco.com


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Un héritage florissant L’association britannique National Trust, destinée à la conservation et la mise en valeur de monuments et sites d’intérêt collectif, et le fabricant de peinture Little Greene poursuivent leur collaboration à travers une nouvelle collection de papiers peints inspirée des maisons historiques.

feuillage façon toile damassée. Typique de la riche histoire des

Par Marie Godfrain

lieux dont nous avons la charge continuent d’inspirer non

arts décoratifs anglais, sa relecture permet de tourner cette tradition vers l’avenir. Car c’est tout le talent de Little Greene de ne pas livrer une version passéiste de ce patrimoine, mais très contemporaine, faisant entrer des pans d’histoire dans les intérieurs d’aujourd’hui… Chaque papier peint de la collection a été redessiné et recoloré. « Voir comment les seulement les visiteurs, mais aussi la décoration intérieure

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’est l’une des plus belles demeures de Grande-Bre-

contemporaine est très excitant », explique Clare Brown,

tagne, une version galloise du célèbre château

responsable des licences de marque pour le National Trust.

de la série Downton Abbey. Parmi ses trésors,

Il arrive que ces motifs, datant de l’époque georgienne ou

Erddig abrite une abondante collection de papiers peints

victorienne, et imprimés à la planche, soient plus anciens,

dont certains ornent encore les murs des salles d’apparat et

comme Mandalay, un arbre de vie originellement retrouvé

d’autres sont stockés dans les greniers sous forme d’échan-

sur une ancienne tenture murale en cuir. Les détails floraux

tillons ou de chutes. Or, il y a trois ans, le fabricant Little

du modèle Millefleur sont tirés de la plus ancienne tapisserie

Greene s’associait avec le National Trust, un organisme qui

conservée par le National Trust : une pièce de 10 m2 du

gère plusieurs centaines de lieux historiques, en rééditant

XVe siècle, conservée à Montacute House, dans le Somerset,

peintures et papiers peints de certaines de ces demeures.

tissée en laine et en soie. Elle représente un chevalier sur un

Cette collaboration se poursuit avec sept nouveaux modèles

fond sombre décoré de centaines de petites fleurs. Une col-

réédités, dont Tulip, l’un des plus emblématiques (1898), un

laboration joyeuse, cultivée et profondément inspirante…

1/ Parmi les nombreux modèles récupérés dans des châteaux et maisons de maître britanniques, puis retravaillés par Little Greene, Massingberd Blossom provient de la propriété dénommée Gunby Hall, dans le Lincolnshire. Il appartient à la collection « National Trust Papers II », deuxième volet de la collaboration entre le fabricant de peintures et de papiers peints et le National Trust. 2/ Mandalay présente un motif d’arbre de vie tiré d’une tenture murale en cuir achetée par Rudyard Kipling (Le Livre de la jungle, 1894).

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Une Provence au goût anglais C’est à l’occasion d’une collaboration avec la maison de vannerie provençale Atelier Vime que Farrow & Ball a ressorti de ses archives des pépites oubliées. Un appartement avignonnais a servi de décor.

se concentrer sur ces nuances oubliées, qui ne demeurent au

Par Marie Godfrain

utilisé jadis, au début du XVIIIe siècle, dans les pièces lam-

catalogue que sur commande. La sélection s’est arrêtée sur Olive, un vert kaki riche et terreux qui convient à des pièces sombres, ou Green Stone, un vert kaki calme et naturel qui est l’un des neutres originaux de Farrow & Ball, souvent brissées. Autre teinte, Light Stone, un neutre pierre naturelle

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’est dans leur appartement parisien que les fonda-

idéal pour le plafond du salon et de la cuisine, ainsi que Cat’s

teurs de la maison de vannerie Atelier Vime ont

Paw pour les murs, un mordoré plutôt neutre et chaud et,

entamé leur collaboration avec Farrow & Ball. Ils

dans le couloir, Pantalon, un brun vert traditionnel qui évolue

avaient alors peint leur intérieur en Duck Green et d’autres

en fonction de l’éclairage. Le choix s’est également porté sur

teintes de la marque anglaise, allant jusqu’à colorer certaines

Stone White, un neutre kaki clair inspiré du nuancier d’une

de leurs créations, comme l’abat-jour de la lampe Edith.

villa palladienne, et sur Berrington Blue, bleu assourdi en

Basé à Paris ainsi qu’en Provence, Atelier Vime vient de

demi-teinte, emprunté au coloris d’un boudoir de la demeure

renouveler son association avec Farrow & Ball à l’occa-

Berrington Hall, dans le Herefordshire. Dernière nuance,

sion de l’aménagement d’un appartement à Avignon. Les

Danish Lawn, un vert lumineux qui évoque, selon les

archives du fabricant de peinture ont fourni huit teintes

équipes de Farrow & Ball, « les gazons fraîchement coupés

choisies avec l’aide de l’experte couleur maison, Samantha

et la lumière froide et claire d’une journée de printemps au

Rouault. L’inspiration ? La Provence, toujours, la collection

Danemark » et qu’Anthony Watson et Benoît Rauzy, les

de faïences et de céramiques de Moustiers-Sainte-Marie et de

fondateurs d’Atelier Vime, ont choisi pour l’entrée de cet

Vallauris en particulier… L’occasion pour la manufacture de

appartement à la palette des plus subtiles.

La subtilité des nuances de la marque anglaise Farrow & Ball a fait merveille dans cet appartement d’Avignon aménagé par la maison de vannerie Atelier Vime.


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Les nouveaux possibles Un chantier de peinture en projet ? L’offre est de plus en plus diverse, voire carrément sophistiquée. Trop de choix tue le choix ? Cela n’a jamais été aussi faux. Les enseignes prodiguent plus que jamais leurs conseils, donc « à soi de jouer » !

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Par Guy-Claude Agboton

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Le nuancier sans fin de Dulux Valentine

Seigneurie : plus chic, plus mate

Castaing pour tous, du sol au plafond

La marque est si réputée qu’on croit connaître son catalogue. En y regardant de plus près, on découvre que la peinture évolue, et rapidement. Celles en aérosols ne sont désormais plus uniquement destinées aux surfaces lisses, mais peuvent aussi être appliquées sur les objets. Qu’on soit créateur ou embellisseur, professionnel ou amateur, les peintures aérosols Color Touch, de Dulux Valentine, se déclinent en une impressionnante variété de couleurs, du mat au brillant en passant par le satin, avec différents effets selon les nuances – ocre doré, bleu-gris, terre cuite, titanium, blanc ou anthracite… Il n’y a jamais trop de choix quand on sait quel type d’ambiance on désire : sobriété, touche d’éclat, total look ou désaccords parfaits… Pas besoin de sous-couche, que ce soit pour l’intérieur ou l’extérieur. Et c’est sec en une heure, le tout sans odeur.

Fort de son expertise sur les chantiers professionnels, le fabricant Seigneurie lance Primwood Mat, une peinture microporeuse mate pour peindre en couleurs tous les types de bois, à l’intérieur comme à l’extérieur. Étudiant régulièrement les besoins des pros de la décoration et de l’architecture intérieure, l’entreprise vend également du conseil. Il est vrai que rien n’est plus triste qu’une belle peinture mal appliquée. Tout compte : de la façon de tenir le rouleau au sens du geste, vertical ou horizontal, au nombre de couches à appliquer… Les réponses sont chez Seigneurie où les peintures elles-mêmes correspondent à des besoins identifiés chez les consommateurs. D’où Primwood Rapid Satin, sortie la première, suivie de Primwood Mat, proposant un effet plus discret mais durable sur 11 à 14 m2 par litre, et qui sèche en huit heures.

Esthète et mécène, la décoratrice Madeleine Castaing (1894-1992) a laissé dans l’histoire du goût français le souvenir d’une professionnelle à qui donner carte blanche. Sa démarche consistait à faire le portrait poétique de ses clients, en piochant notamment sur les marchés aux puces. Aujourd’hui, on révère son fameux bleu, mais aussi ses moquettes panthère et sa liberté d’association. Trois grandes maisons de décoration ont puisé dans ses archives pour la sortir de Saint-Germain-des-Prés et la faire entrer chez chacun. Les maisons Edmond Petit et Codimat Collection éditent ses tissus, moquettes et papiers peints. Et Mériguet-Carrère Paris propose une collection de peintures fidèle à son nuancier. Chacun peut donc composer les couleurs de son univers, coordonnées ou pas au tapis ou au papier peint Castaing. Divin, mais pour tout le monde.

— Duluxvalentine.com

— Seigneuriegauthier.com

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Collection « Din », en terre pressée émaillée*, design Konstantin Grcic, 4 formats, 8 coloris, 2 finitions (Mutina). * Glazed pressed body.

Carrelages Territoires d’expression Signatures d’un espace, les céramiques, faïences et autres mosaïques composent des paysages qui réveillent sols et murs. Du plus sage au plus extravagant, ces revêtements ont la capacité de nous faire voyager… Dossier réalisé par Olivier Waché


Brutalisme raffiné Calcaire, de lave, de Bourgogne… la variété des pierres naturelles est une source inépuisable d’inspiration. Brutes, brossées, bouchardées, grattées, rugueuses, elles se déclinent dans d’infinies variations, que les carreaux de grès cérames savent imiter à la perfection.


ID-CARRELAGES TENDANCES

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Page de gauche Grès cérame pleine masse effet pierre, collection « Astra Full Body », 4 formats, 3 épaisseurs et 2 finitions (Ariostea). 1/ Grès cérame, collection « Nature », 6 formats, 6 décors, 3 épaisseurs, 3 surfaces (Casalgrande Padana). 2/ Grès cérame, collection « Aleluia Belcanto », 45 x 45 cm et 60 x 60 cm, 4 coloris (Aleluia Cerâmicas chez Décocéram). 3/ Grès cérame coloré dans la masse, collection « Château », 5 formats (dont 2 outdoor), 4 coloris (Novoceram). 4/ Grès cérame, collection « MaxFine Pietre », 4 formats, nouveau coloris Tuscany Stone, finition structurée (FMG Fabbrica Marmi e Graniti). 5/ Grès cérame, collection « Noord », 6 formats, 5 coloris ou en 4 formats et 4 coloris en version « K2 » de 20 mm d’épaisseur (Ceramiche Keope). 6/ Grès cérame, collection « Mystone Travertino », 4 formats, 3 coloris, 2 finitions (Marazzi).

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Pointillisme bigarré À la façon des Space Invaders, ces motifs prouvent combien jouer avec les variations chromatiques peut transformer un espace. Cette explosion pop n’est pas sans évoquer les graphismes des années 80, les dessins numériques créés à base de pixels que l’on retrouve en version oversize dans la décoration.


ID-CARRELAGES TENDANCES

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Page de gauche et 4/ Grès cérame, collection « Pixel41 », 11,55 x 11,55 cm, 41 coloris, finition naturelle (41Zero42). 1/ Grès cérame fin, collection « MatchUp », 8 formats, 12 couleurs, 3 épaisseurs, 3 finitions (Florim). 2/ Céramique émaillée, collection « Gleeze », (l x h) 10 x 10 cm, 5 x 15 cm ou 7,5 x 20 cm, 5 couleurs (Ragno). 3/ Mosaïque murale en verre, collection « Lotus », (l x h) 33 x 28 cm, 5 coloris, finition brillante (Porcelanosa). 5/ Carreaux de ciment, collection « Plus », 20 x 20 cm, divers coloris (Popham Design chez Etoffe.com). © PUNTO IMMAGINE 6/ Grès cérame émaillé, collection « Diarama », design Hella Jongerius, (l x h) 9,4 x 18,7 cm, 7 couleurs mates (Mutina). 7/ Mosaïque composée de morceaux rectangulaires de verre de trois formats différents, collection « Mist », design Kensaku Oshiro, en feuilles de (l x h) 31 x 32 cm (Mosaico+). © PUNTO IMMAGINE

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Renaissance sculpturale Le marbre est une valeur sûre dans la décoration. Ses effets et ses variations de teintes apportent la touche luxueuse d’un décor naturel. Le veinage, véritable signature du matériau, anime les murs et les sols, qu’il s’offre en pose simple comme à livre ouvert…


ID-CARRELAGES TENDANCES

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Page de gauche et 2/ Grès cérame, collection « Marmi Maximum », nouveaux formats (l x h) 120 x 270 cm et 120 x 120 cm, 8 textures (Fiandre). 1/ Grès cérame, collection « Incanto », 7 formats, 13 effets de marbre, 2 finitions (Ragno). 3/ et 6/ Marbre modulaire, collection « Modulmarmo », nouveau format « Maxi » (l x h) 91,4 x 45,7 cm, épaisseur 10 mm, 5 décors, 2 finitions (Margraf). 4/ Grès cérame effet marbre, collection « Massa », (l x h) 59,6 x 150 cm, 4 nouveaux décors (Porcelanosa). © PORCELANOSA GRUPO 5/ Quartzite brésilien sur fond blanc, collection « Sensa », surface fissurée à motifs, protection Senguard NK pour résister aux taches (Cosentino). 7/ Grès cérame effet marbre, collection « Atlántida », (l x h) 60 x 120 cm et 120 x 120 cm, ou dans la gamme « B Plus », (l x h) 260 x 120 cm (Baldocer). © TILE OF SPAIN / BALDOCER

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Abstraction géométrique Subtils ou totalement assumés, discrets dans leurs teintes ou d’une belle excentricité, les motifs sont omniprésents. Les formes géométriques se combinent, s’associent et se mélangent pour créer des décors originaux, à composer soi-même selon son humeur…


ID-CARRELAGES TENDANCES

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Page de gauche Grès cérame impression numérique 3D, collection « One », 120 x 120 cm, 8 motifs en divers coloris et une base neutre (41Zero42). 1/ Grès cérame émaillé, collection « In Falda », 6 formats, 9 coloris et décors (CIR Manifatture Ceramiche / Gruppo Romani). 2/ Grès cérame, collection « Cut-Up », design Cardo + Massimo Nadalini, (l x h) 14 x 42 cm, 4 coloris (Mosaico+). 3/ Faïence pâte blanche effet ciment, collection « Le Giare », (l x h) 30 x 90 cm, 5 coloris (Argenta). © TILE OF SPAIN / ARGENTA. 4/ Faïence, collection « Kawaii », 2 unis, 3 motifs en (l x h) 31 x 100 cm et 2 unis en 60 x 60 cm (Colorker chez Décocéram). 5/ Carreaux de ciment, collection « Diamond Chevron », (l x h) 28 x 16,25 cm et 20 x 11,5 cm, divers coloris (Popham Design chez Etoffe.com). © AGENCE CHARLOTTE FEQUET / AVENUE NIEL 6/ Grès cérame effet papier peint, collection « Zero.3 Glam », (l x h) 50 x 100 cm, 14 décors, 4 couleurs (Panaria Ceramica).

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ID-CARRELAGES FOCUS

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Studio LeR dépoussière la lave émaillée La pierre de lave émaillée serait-elle le nouveau matériau à la mode ? Rencontre avec ce studio de création breton qui en a fait sa pierre angulaire.

le couple s’installe en Bretagne pour prolonger l’aventure.

Par Olivier Waché

continuer, en pratiquant énormément pour maîtriser les tech-

Mais le décès de Renato bouleverse les projets. C’est sa sœur, Jessica Richard, qui prend la suite, en 2018. « J’ai appris auprès de lui, explique-t-elle, et cela m’a permis de niques. » Objet, mobilier et revêtement sont les trois axes

L

300

’histoire de Studio LeR est celle d’une envie de créa-

de développement. Après l’autoédition, Studio LeR établit

tion : celle de Renato Richard, un tailleur de pierre, et

progressivement un système de collaboration avec des ar-

de son épouse, Lydia Belghitar. BTS design d’espace

chitectes d’intérieur et des décorateurs, comme Tristan Auer

et Master 2 en design d’objet et d’espace en poche, elle se

ou Amélie, Maison d’art, mais aussi avec d’autres artisans,

forme aux côtés de Mathieu Lehanneur, Pierre Favresse ou

pour croiser matières et savoir-faire. La signature du studio,

Jean-Paul Marzais, avant de rejoindre IKEA comme archi-

c’est la simplicité : celles des motifs géométriques et de

tecte d’intérieur. En 2013, le couple s’interroge sur ce qui

l’usage des couleurs. Au fil des années, Lydia a développé

pourrait unir design et travail de la pierre. L’idée surgit, telle

son propre alphabet graphique et ses formules d’émaillage

une éruption volcanique : l’émaillage sur lave ! « Il existait un

pour affirmer un style. Même la contrainte de la lave, qui ne

savoir-faire fabuleux, mais circonscrit à l’Auvergne, avec des

se travaille qu’en plaques, est devenue une force. Plateaux

artisans plutôt discrets. Nous avons eu envie de le mettre en

de tables, crédences, carreaux, mobilier… l’imagination

lumière, en l’étendant à d’autres domaines », raconte Lydia.

de la designer est sans limites. Et le succès au rendez-vous :

Renato suit l’unique formation en France d’émailleur sur

son tabouret Tato est déjà labellisé « Collections musées

lave, à l’École départementale d’architecture de Volvic, et

de France » par le musée des Arts décoratifs de Paris.

2

1/ et 2/ Une crédence en lave émaillée et un petit panel de carreaux signés Studio LeR. Studio LeR, atelier d’émaillage sur lave. 9B, rue du 8-mai-1945, 22480 Saint-Nicolasdu-Pélem. Tél. : 06 09 40 11 09. Studio-ler.com


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© GUILLAUME GRASSET

Tapis de la collection « So much fun is born », dessinée par la décoratrice et architecte d’intérieur Claude Cartier, qui célèbre quarante ans de carrière (CC-tapis).

Tapis La beauté est à nos pieds ! Motif central ou graphisme répétitif, sophistiqué ou minimaliste, cet accessoire de décoration imprime immédiatement un caractère à nos intérieurs. Les nouveautés des marques que nous avons sélectionnées révèlent toute l’inventivité et la diversité d’imagination des designers d’aujourd’hui, mais sans jamais rogner sur la qualité… et voilà ! Dossier réalisé par Serge Gleizes, Marie Godfrain et Olivier Waché

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ID-TAPIS NEWS

Tissages en toute simplicité Monochromie, naturel, graphisme ton sur ton… toute la beauté du travail artisanal pour créer des atmosphères sereines et chaleureuses.

© ALBERT FONT

Par Serge Gleizes

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Nanimarquina, outdoor cosy

Gan, magies visuelles naturelles et colorées

Serge Lesage, la douceur de la peinture

Cette saison, la marque a enrichi ses collections outdoor de deux modèles, Tres Negra et Tres Salvia, venant compléter les créations existantes Tres Texture Black (photo), Tres Stripes Black et Tres Texture Mustard. Dessinée par Nani Marquina et Elisa Padrón, la collection « Tres » a vu le jour en 2016 et a connu d’emblée un beau succès grâce à son design hors des modes, sa qualité irréprochable et ses prix défiant toute concurrence. Les deux nouveautés sont également tissées en PET 100 % recyclé (à partir de résidus de bouteilles en plastique), réduisant ainsi l’impact de l’incinération des plastiques en Inde, là où les tapis sont fabriqués. Avec leur texture très douce, les modèles sont tout aussi résistants aux intempéries qu’ils sont faciles à entretenir et parfaits pour délimiter les espaces en extérieur.

Les nouveautés de la saison s’articulent autour de deux grandes thématiques : d’un côté, la simplicité, le naturel, la monochromie ; de l’autre, la couleur, le graphisme, les vibrations optiques. Côté nature donc figure le modèle Roots (photo), d’Inma Bermúdez, un kilim en jute et en coton d’inspiration méditerranéenne, dont les tissages unis en rotin tressé de lignes quadrillées structurent l’espace tout en se fondant dans le décor. Même option du naturel avec le handloom Pure, de Made Studio, ou avec Natural Arty, de Gan, un dessin ton sur ton traité dans une sobre rusticité. La couleur et les effets optiques ensuite, avec le noué main en laine Echo, de Samuel Wilkinson, tissé de carrés verts ou rouges, ou encore avec le tufté main en laine Diamond, de Charlotte Lancelot, qui a également décliné son tapis en version outdoor.

C’est tout un monde de douceur qu’offre la dernière collection capsule « Flow » (I, II et III), mélangeant tissage strié, finition frangée, élégante monochromie grise. Plus colorée est en revanche la seconde thématique, « Coup d’éclat », en affichant lignes droites et courbes (Fresco, photo), palette minérale (Coat), effets patinés (Granitee) brique, orange brûlé, terre de Sienne et crème. Deux tendances en osmose avec l’esprit de la collection 2021, qui a mis l’accent sur l’art et la peinture autour de deux grandes inspirations, l’art moderne et l’art contemporain. Ce que l’on retrouve dans les impressions de craquelures du modèle Memories, dans la touche impressionniste de celui d’Overview ou encore dans l’abstraction du tapis Herman. Beau travail de la directrice artistique Frédérique Lepers, qui réussit toujours à faire rimer avec beaucoup de sensibilité création et émotion.

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ID-TAPIS NEWS

Tissages cultivés Réinterprétation de classiques, dessins luxuriants, couleurs joyeuses… des tapis inspirés par le passé, les voyages, la flore.

© LARS LANGEMEIER

Par Serge Gleizes

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Édition Bougainville, entre patrimoine et nature

Jan Kath, l’esprit manufacture

The Rug Company, la fibre de la chrysalide

La collection « Renaissance » renoue avec la démarche que défend la maison depuis ses origines : réinterpréter les grands tapis classiques du XVIIIe siècle à partir des archives familiales. C’est ce qu’illustrent Altesse Lilac, inspirée par les arches du salon de la paix du château de Versailles, ou Boyceau Marble Cajun, évoquant le jardin du Luxembourg. Avec Cano Madura et Nullarbor Jay (collection « Inspiration »), on retrouve le goût du voyage, une rivière de Colombie, la route d’un désert du sud de l’Australie. La collection « Charleston » mêle de son côté inspiration Art déco et Art nouveau, dessins graphiques et motifs empruntés à la nature, tel le minéral Chrysler Dune. Si la collection « Chromatic » fait l’éloge de la lumière (Beam Jade), la dernière thématique, « Allegory », avec les modèles Dilara Blue Green (photo) et Tehrani Blue Beige, rend hommage à l’histoire des tissages perses.

C’est une nouvelle histoire dans le chapitre « Erased Heritage » que vient raconter cette ligne de dix tapis en soie et en laine, ou entièrement en soie, intitulée « Savonnerie surprise », qui rend hommage à la célèbre manufacture française créée à la fin du XVIIe siècle. Baptisés Jardin de Paris, Marie Antoinette, Tentation douce et Versailles (photo), ces tapis réinterprètent, toujours avec la même poésie, mais aussi avec un détachement où se mêlent un brin d’irrévérence et d’humour, les grands classiques de jadis. Un mélange de couleurs détonantes et de pastels, d’effets effacés, pour illustrer le temps qui passe, l’érosion, la patine, ainsi que des gribouillis comme pour biffer, ou magnifier d’un geste enfantin, le regard d’aujourd’hui sur la création d’hier.

C’est l’art de la transformation qu’évoque « Metamorphosis », le thème de la renaissance traité à travers de spectaculaires motifs de papillon, de scarabée et de feuillage, déclinés dans cinq tapis éblouissants : Glasswings (photo), Beetle, Crown Blossom, Painted Lady et Tree of Life. Ce dernier étant inspiré par la tradition celte des arbres à clochettes et des tapisseries décorant les murs des demeures de Cornouailles. « Metamorphosis » est la cinquième collaboration entre Sarah Burton, directrice artistique de la maison de couture Alexander McQueen, et la marque de tapis anglaise, qui avait débuté en 2010 et connut un franc succès en 2013, avec une ligne colorée et joyeuse influencée par le folklore. Et, comme en haute couture, tous ces tapis sont le fruit d’un travail manufacturé au Népal, avec les plus belles laines et soies tibétaines.

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La première cave à vin

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ID-TAPIS NEW SHOP

Tai Ping, un tapis nommé désir La manufacture de tapis Tai Ping vient d’ouvrir un nouveau showroom sur la très chic place des Victoires, en plein centre de Paris. Un vaste espace imaginé par l’architecte Elliott Barnes, qui l’a conçu comme une galerie d’art contemporain.

projet était de poser un regard artistique sur le savoir-faire

Par Marie Godfrain

L’architecte a en effet dessiné stèles, étagères et meubles en

de la maison Tai Ping », souligne Elliott Barnes. Des mises en scène qui correspondent aux dimensions parfois spectaculaires des tapis (certains pouvant atteindre 4 x 3 mètres) dont la préciosité tranche avec un mobilier d’apparence brute. plaques de ciment : « Ce support brut permet de mettre l’ac-

A

utrefois spot de la mode, la place des Victoires

cent sur le raffinement, l’aspect soyeux, la finesse et l’élégance

et la rue Étienne-Marcel se tournent désormais

des produits Tai Ping. » À la rentrée, la marque exposera les

vers la déco. Après Maison de la Literie, Toiles de

tapis de la superstar du design chinois Jamy Yang, un fidèle

Mayenne, AM. PM., Made.com et Maison Sarah Lavoine,

collaborateur de la maison. Sa collection « Transcendent »

c’est la manufacture de tapis Tai Ping qui s’installe dans ce

évoque à la fois la science, l’art et la physique. Des thèmes

cadre historique à la place de l’ancienne boutique Kenzo. Les

exprimés par des motifs marbrés, des lignes déformées et

2

308

500 m qui se déploient sur deux étages offrent un bel espace,

des camaïeux qui font ressortir les distorsions graphiques

à la mesure des immenses tapis de la marque hongkongaise.

et le tuftage à la main. Car c’est aussi le savoir-faire de la

Tai Ping a confié au décorateur américain Elliott Barnes (qui

manufacture qui est révélé à l’étage du showroom. Boucle

a collaboré durant dix-sept ans avec l’architecte française

ou velours, tapis de soie, de laine ou de lin, un espace a été

Andrée Putman) la réalisation de ce showroom très lumi-

imaginé pour montrer aux professionnnels comme aux par-

neux, imaginé comme une galerie d’art, avec trois vitrines.

ticuliers les différentes techniques qui permettent d’exploiter

Au sol, un parquet teinté noir, créé sur mesure par le designer,

au mieux les jeux de couleurs et de textures. Des modèles

et, aux murs, des cimaises ingénieuses pour accrocher les

exposés sous un éclairage muséal, pensé par Elliott Barnes,

tapis, qui ainsi semblent léviter. « Le point de départ de ce

qui livrera en janvier sa propre collection de tapis tuftés.

L’architecte américain Elliott Barnes a conçu la nouvelle adresse parisienne de l’éditeur de tapis Tai Ping. Sous forme de galerie d’art, l’adresse, au cœur du 1er arrondissement, permet aux créations du fabricant hongkongais, dans un cadre sobre, voire brut, d’exprimer tout leur luxe. © FRANCIS AMIAND

Tai Ping. 3, place des Victoires, 75001 Paris. Tél. : 01 42 22 96 54. Houseoftaiping.com


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ID-TAPIS DESIGN

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Alain Gilles, « faux graphiste » au tapis Pour Yo2 (prononcez « Yoyo »), le designer belge se joue de nos sens et de notre perception de la réalité avec malice et brio. Propos recueillis par Olivier Waché

Comment s’est mise en place cette collaboration avec Yo2 ? La rencontre a été activée par l’agent commercial de Bonaldo (éditeur italien de mobilier contemporain, NDLR), qui se trouvait à Chypre, où est basé Georgios Liatsos, le directeur général de Yo2. Ce dernier aimait mon travail et m’a sollicité. Nous ne nous sommes jamais vus, tout s’est fait à distance et très vite, puisque les premiers contacts ont été établis en octobre 2020.

Ce sont vos premiers pas dans le monde du tapis. Était-ce une envie spécifique ? J’aime ouvrir des portes vers d’autres univers, prendre des risques pour ne pas me répéter ou m’autoplagier. Mon travail est souvent basé sur la perception des objets, sur leur aspect changeant, sur le mouvement… C’était intéressant d’explorer cela à travers ces trois modèles, Hole, Mosaique et Stacked-Up, car ce sont des tapis imprimés et cette technique permet aisément de « traduire » une intention graphique.

D’où provient donc votre inspiration

310

concernant ces créations ? Je ne suis pas un graphiste, je suis un « faux graphiste ». J’ai grandi avec des BD, comme Tintin ou Blake et Mortimer, et leurs univers colorés, parfois très décalés, m’ont inspiré. Je fais beaucoup de photographies d’éléments, de détails qui nourrissent ma réflexion. Mosaique par exemple est un jeu sur la perception, avec des motifs graphiques qui se superposent, volontairement imparfaits.

Hole aussi joue avec nos sens… C’est un travail de perspectives, dont j’assume qu’il ne fonctionne pas sous certains angles. J’ai voulu proposer un tapis qui joue lui-même avec la représentation du sol, avec des lignes dessinées à la main et un trou qui vient se superposer dessus. Tout cela a quelque chose de totalement feint, mais d’absolument revendiqué.

1/ Le tapis Stacked-Up, signé Alain Gilles, pour Yo2. 2/ Hole et son travail sur les perspectives. 3/ Mosaique, un imprimé lui aussi, confirme le talent du créateur pour jouer sur les effets d’optique. 4/ Alain Gilles. © PIET ALBERT GOETHALS

Quelle était l’intention avec Stacked-Up ? L’idée émerge là encore d’une image, celle de tôles ondulées empilées. Ces objets qui n’ont aucune valeur deviennent ici comme un élément du patrimoine industriel. Il y a quelque chose d’assez ironique à détourner ainsi ces éléments de construction pour en faire un objet de décoration. J’ai aussi été saisi par la douceur de l’ondulation, par la richesse qu’elle apporte sous l’effet de la superposition.

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ID-TAPIS DESIGN

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Parsua, vingt ans de passion Créée en 2001, à Paris, la marque de tapis contemporains éditée par la Galerie Chevalier-Parsua lance pour son anniversaire la collection « Carpe Diem ! », dix tapis dessinés par dix jeunes designers qui n’ont jamais flirté avec la fibre textile. Le résultat est prodigieux !

séduites. Pour répondre à notre demande, c’est-à-dire li-

Par Serge Gleizes

gée deux ans. » C’est ainsi que sont nés des tapis inspirés

vrer une création personnelle en réinterprétant un modèle existant de la maison, ils ont dû partager la réflexion que nous menons depuis nos débuts sur la durabilité et l’utilité : la démarche sur le luxe et le développement durable. Notre collaboration, joyeuse et enrichissante, s’est prolonpar la nature : Foliage, d’Agustina Bottoni, et Abondance,

C

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hez Parsua, fêter le temps qui passe, c’est miser

de Hors Studio (Élodie Michaud et Rebecca Fezard), mais

sur l’avenir, sur la jeunesse et sur la prise de

aussi le pictural Terra, de Guillaume Garnier et Florent

risque. C’est ce que défendent depuis vingt ans

Linker, l’aquatique Tapis-ciné d’Arthur Hoffner... Des mo-

Céline Letessier et sa sœur, Amélie-Margot Chevalier, en

dèles très « pensés », tissés en Iran, comme tout ce qui se

dirigeant avec passion cette maison familiale dont la phi-

fait chez Parsua et qui appliquent la philosophie du slow

losophie repose sur l’intemporalité. « Il est vrai que nos

made, incontournable aujourd’hui. Un résultat en phase

jeunes créateurs étaient absolument néophytes en la ma-

avec la marque, qui veille depuis toujours à tisser ses tapis

tière, confirme Céline Letessier, excepté Marie Berthou-

selon des techniques utilisées au XVIIe et au XVIIIe siècles,

loux, designer textile et auteure du tapis Paisibles brumes,

avec des laines locales filées à la main, des teintures vé-

qui a lancé son atelier Ekceli en 2012. Leur seul point

gétales, un nouage expert à la main aussi, une patine à

commun était de travailler dans l’univers du luxe. Immé-

l’eau et au soleil, sans le moindre produit chimique. Autre

diatement, une très grande complicité entre eux, une ab-

atout de ces dix magnifiques créations, pouvoir être réa-

sence totale d’égo, une écoute et un sens de la réalité et

lisées sur mesure – dimensions et coloris. Chez Parsua, la

du concret se sont exprimés et nous ont complètement

fibre textile est avant tout humaine.

1/ Amélie-Margot Chevalier (à gauche) et sa sœur Céline Letessier, les fondatrices de la Galerie Chevalier-Parsua. 2/ Tapis Kinematic, de Clément Brazille, noué à la main en Iran, avec une laine filée main également. Toutes les teintes sont naturelles et il est également disponible sur mesure. Dessus, vase Vacuum Ceramic (2015) et tables de la collection « Ocean Travertine Stone » (2017) du même. © VINCENT THIBERT

« Carpe Diem ! » À la Galerie ChevalierParsua, 25, rue de Bourgogne, 75007 Paris, du 15 octobre au 13 novembre. Tél. : 01 42 60 72 68. Galerie-chevalier.com


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C R É AT E U R D E


ID-TAPIS FOCUS

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Maison Leleu, légende en héritage Après avoir redonné vie à des tapis iconiques, Alexia Leleu, l’arrière-petite-fille de Jules-Émile Leleu, célèbre décorateur et ensemblier Art déco, a lancé en janvier 2020 une ligne de mobilier et de luminaires. Une renaissance que cette digne héritière poursuit en y ajoutant sa poésie personnelle.

produits, sans oublier la diversité et l’excellence de nos sa-

Par Serge Gleizes

les lustres, d’un atelier italien près de Murano également.

voir-faire en matière d’ébénisterie, de ferronnerie, de verrerie, de pierre… » En effet, ici, l’excellence flirte avec la tradition, mais surtout avec l’émotion. La plupart des revêtements en pierre sont des marbres Saint Laurent, les laques sont réalisées dans les mêmes ateliers qu’autrefois, Saïn et Tambuté, devenus ALM Déco, les verres sont de Murano, « En ce qui concerne les tapis, il s’agissait en outre de pro-

L

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à, tout n’est qu’épure, matières rares, tissages intem-

poser des éditions sur mesure à partir de dessins d’archives.

porels, créations portant à la rêverie… Le mobilier

Plus de 900 maquettes proviennent des cartons de Paule

et les luminaires qu’Alexia Leleu a lancés en janvier

Leleu, la fille de Jules-Émile Leleu. Cette dernière fut aussi

2020 s’inscrivent dans la même démarche que celle de ses

une grande coloriste, à en juger par ses 300 teintes Art déco

tapis trois ans auparavant : des pièces sur mesure réalisées

originelles. Ces tapis, essentiellement ronds, eurent d’em-

à la commande, éditées en séries limitées et qui s’inspirent

blée beaucoup de succès, car il en existait peu de ce format

des archives de cette légendaire griffe que fut la Maison

à cette période-là. » Numérotés de 1 à 8, tous noués main,

Leleu. « L’idée, en recréant ces lignes, consistait à continuer

ils sont personnalisables – couleurs comme dimensions. À

d’écrire l’histoire de ma famille tout en respectant l’âme de

ces lignes de tapis et de meubles vendus avec certificat d’au-

la marque », explique cette ancienne de l’école Boulle, qui

thenticité sur le service Blockchain.com s’ajouteront en sep-

a débuté cette aventure avec Franck Cacioppo, ébéniste de

tembre une collection diffusée par The Invisible Collection

formation. « Il était important de ne m’engager qu’après

et une gamme de sept tissus et de cinq papiers peints réa-

m’être sentie calée sur la question, dit-elle, car il s’agissait

lisés par la maison Lelièvre, déclinés en trois nuances : une

de montrer autre chose que de l’Art déco : de l’art moderne

tonalité d’époque, une tonalité neutre et une dernière, éla-

ou les styles des années 50, 60 et 70, que la maison a aussi

borée par la directrice en personne. L’histoire se poursuit.

1/ Dans un salon réalisé par l’architecte d’intérieur américain Glenn Gissler, bureau Antoine à deux plateaux, piétement en métal, détails en bronze ; derrière, fauteuil de Jacques Adnet (1900-1984) ; au mur, toile de Judith Godwin (1930-2021). © GROSS & DALEY 2/ Alexia Leleu et Franck Cacioppo, ébéniste de formation, avec qui la dépositaire du nom Leleu a relancé l’aventure de la fameuse maison. 3/ Fauteuil Valdimir, piétement finition canon de fusil et velours bronze médaille.

3



ID-TAPIS BRAND

Smallable : option grand voyageur Quand le family concept store Smallable s’allie à Lorena Canals pour produire des tapis, ils sont lavables en machine et susceptibles d’habiller toutes les pièces de la maison, de la chambre des enfants au salon.

distribuait les tapis de l’autre. Fondé en 2008, Smallable

Par Caroline Tossan

sans être élitiste. Smallable aujourd’hui, ce sont 40 000 ar-

était, au départ, un concept-store destiné à l’habillement des enfants et à la décoration de leur chambre. Avec le temps, la proposition s’est élargie à la mode femme et à une décoration plus adulte, composée de design, sélective ticles de 900 marques – dont certains présentés dans deux

L

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a collection s’appelle « Nomad ». Si son nom

boutiques parisiennes – et expédiés dans 200 pays. La

rappelle le mode de vie des tribus du désert, elle

créatrice Lorena Canals dessine des tapis dans ses bureaux

en a aussi la naturalité. Chaque pièce est fabri-

de Barcelone et de New York, avant de les faire fabriquer

quée à la main, en laine, parfois en coton. Les motifs

dans ses deux manufactures en Inde, où 170 artisans

et les bords sont irréguliers, les franges présentent des

travaillent. Elle a révolutionné le genre avec sa technique

longueurs inégales, révélant le travail artisanal effectué

de tissage Woolable, qui permet de passer son tapis en

en Inde. Sous nos pieds, les couleurs de la terre : marron,

laine à la machine à laver. Le concept ne pouvait que

terracotta, taupe, grège, obtenues grâce à des teintures

séduire Cécile Roederer pour son family concept store.

non toxiques. Parfois même, des tapis en laine non teinte

Au point d’envisager une vraie collaboration. Les tapis

déclinent des couleurs provenant de la laine de diffé-

sont souples, épais et doux sous le pied nu. « On peut les

rentes races d’agneaux. Cette collection est le fruit d’une

disposer superposés, comme dans les tentes nomades, dit

conception à quatre mains, celles de deux amoureuses

Cécile Roederer. Il est même permis de les accrocher au

de voyages : Cécile Roederer, la fondatrice de Smallable,

mur. La collection comprend aussi des coussins, en chutes

et la créatrice de tapis Lorena Canals. Les deux femmes

de tapis, à installer sur les canapés ou au sol. » Un idéal

se connaissaient déjà, puisque le site en ligne de l’une

de vie nomade à expérimenter avec sa tribu !

La nouvelle collection de Lorena Canals, en partenariat avec le site Smallable, se compose de tapis en laine et coton, lavables, aux teintes naturelles, douces et non toxiques, faciles à vivre. Leur style, évocateur d’une culture nomade, donne aux intérieurs une touche qui s’inscrit dans la tendance actuelle avide d’authenticité.

Lorenacanals.com Smallable.com


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ID-TAPIS BRAND

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Illulian, tissage arty C’est la fibre du design que défend la marque de tapis milanaise. Elle présente, dans sa gamme « Limited Editions», ses dernières nouveautés tissées de laines de l’Himalaya et de soies naturelles, teintées de couleurs végétales.

toile d’araignée, mais également les créations de Charlotte Taylor, Marc Sadler ou Cristina Celestino. Cette saison, la maison confirme sa démarche avec The Cloud, de Studio Fuksas, Veneer, d’Arik Levy, ou encore Unlimited de Bruno Tarsia. Sans oublier Laki, de la designer italienne Serena Confalonieri, dont le motif très graphique est ins-

Par Serge Gleizes

piré d’un kaléidoscope. La designer, jeune quarantenaire

C

hez Illulian, on tisse l’air du temps, mais sans être

fondatrice de son studio milanais en 2011, exerce ses

« suiveur » pour autant. Graphisme, architecture,

talents aussi bien en design produit qu’en design textile,

peinture, sculpture, mode, photographie et même

conception graphique et architecture intérieure. Tout un

télévision, toutes les sphères créatives sont visitées pour

travail à base de lignes fortes et de couleurs vives que

donner vie à des pièces uniques nouées main, dans deux

cette diplômée du Politecnico milanais insuffle à toutes

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qualités : Platinum 120 (180 000 nœuds/m ) et Gold 100

ses pièces – vases et miroirs Masai, plateaux de table

(152 000 nœuds/m2). Car depuis ses débuts, la marque

Kyma pour la coutellerie Sambonet, ou encore les chaises

cultive une exigence très sélective quant à ses matières

Ula et Baba pour My Home Collection… De quoi ravir

premières, à la qualité des dessins et de la fabrication. Et

la société Illulian, aujourd’hui dirigée par son fondateur,

notamment la gamme « Limited Editions » dont chaque

Shahnaz Illulian, et ses deux fils, Davis et Bendis Ron-

nouvelle création est signée par une personnalité du

chetti. Toujours très respectueux d’un strict cahier des

monde du design ou de l’art. C’est ce que démontrent les

charges, ils présentent parmi leurs sept gammes de tapis

modèles Distorsion, Pulsar, Quantum ou Vibration, du

du mobilier contemporain, des lignes de tissus et des

Studio Marco Piva, tissages inspirés des vagues ou d’une

objets déco. Tout un univers en somme !

2

1/ Tapis Vibration en laine et soie, design Marco Piva. 2/ Tapis Laki, de la designer italienne Serena Confalonieri, inspiré d’un kaléidoscope.

Illulian.com


Claude Cartier Décoration, 25 Rue Auguste Comte 69002 Lyon / Inside Gallery, 33 Rue Sala 69002 Lyon

www.claude-cartier.com

Table YAB (Yabu Pushelberg), contenant HAN et tabouret KAFA (Luca Erba), Banquette LEK (Christophe Delcourt), Collection Particulière / Photo Francis Amiand ©


D É PE R L A N T

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D E S I G N ... BU T N OT O N LY *

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R É SIS TA N T AU X U V

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D C KC . F R /S U N B R E L L A *Design… mais pas seulement. Edition juillet 2021 - Sunbrella® est une marque déposée de Glen Raven, Inc. Photos : Edouard Auffray


Sur le fauteuil, tissu Bebop, en polyester, viscose et coton, collection « Paddington ». Sur les poufs, tissu Oscar, en viscose et coton (Casamance).

Tissus La fibre éclectique Trois tendances se dégagent cette rentrée : les motifs graphiques répétitifs instaurant une dynamique rythmique, ceux inspirés de cultures lointaines, interprétées par des artistes, et, enfin, la Nature, éternel sujet des plasticiens. Ces thèmes font cohabiter dessins contemporains, matières sophistiquées et couleurs à foison. Dossier réalisé par Serge Gleizes


Dynamique rythmique Dessins géométriques, motifs circulaires, entrelacs et arabesques, inspiration architecturale… Les nouveaux imprimés parlent du Sud, de la ville et des années 50.


ID-TISSUS TENDANCES

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Page de gauche Sur le canapé, jacquard Alicante, et sur le pouf, jacquard Agadir, tous les deux de la ligne outdoor « Aria Garden Light » (MissoniHome). 1/ Modèle outdoor Eutropia, en polyester, acrylique et élasthanne, collection « Archiutopia », design Studiopepe (Élitis). 2/ Voilage à œillets Ariana, en coton et polyester (Madura). 3/ Jacquards Canvas Charron, Domino Joker et Marquetry Zephyr, en acrylique, de la collection « Bahia » (Sunbrella). 4/ Le jacquard Odorico du fauteuil est coordonné au papier peint Tabora, tous les deux de la collection « Rétrospective », réalisée en collaboration avec Maison Leleu (Lelièvre). 5/ Modèle Arundo Roseaux, en coton et viscose (Métaphores). 6/ La collection « Unscripted » est inspirée de l’espprit de création libreque nous avons lorsqu nous testons feutres et stylo.Par l’illustratrice berlinoise Sarah Illenberger (Kvadrat). 7/ Jacquard Burano Multicolore, en coton, collection « Di Varia Natura » (Rubelli). 8/ Sur le fauteuil, twill de lin Sora, collection « Arcadia » ; voilage Thales, en polyester brodé de coton (Nobilis). 4

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Impressions graphiques Toiles peintes, motifs façon kilims, couleurs vives… La tendance ethnique qui a inspiré les dernières nouveautés textiles évoque l’évasion, une quête d’ailleurs nourrie de voyages réalisés ou rêvés.


ID-TISSUS TENDANCES

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Page de gauche Voilage Uzès, en lin, inspiré par la grille d’une bastide provençale, collection « Joie de vivre » ; sur le canapé, jacquard La toile du peintre, en coton, mohair et fibres synthétiques, inspirée par une œuvre de l’artiste Heather Chontos ; sur le fauteuil, velours Vrillette Charbon, en viscose et coton, un motif produit par l’Atelier Buffile, à Aix-en-Provence, dans les années 50 (Pierre Frey). 1/ Sur le pouf (à gauche), tissu Bebop, en polyester, viscose et coton, collection « Paddington » ; sur le pouf (à droite), tissu Oscar, en viscose et coton (Casamance). 2/ Sur la chaise, imprimé Delgado, en viscose et lin ; derrière, imprimé Carsina, en viscose, lin et coton (Colefax and Fowler). 3/ Jacquards Horizon - Embellie, en lin et coton (Élitis). 4/ Jacquard de velours Rêverie persane, en coton, lin et fibres synthétiques, collection « French Riviera » (Misia). 5/ Plaid Aron, en laine (MissoniHome). 6/ Rideaux et coussin en tissu Melting Pot, en coton et polyester, collection « San Francisco » ; fauteuils recouverts de tissu Précieux, en polyester et viscose, collection « Divine » (Camengo). 7/ Rideau à œillets Grafika, en coton ; coussins Taha et Oumy, en coton brodé de polyester (Madura). 8/ Twill de lin Sora, collection « Arcadia » (Nobilis).

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Trait nature Jardin japonais, végétation évoquant le passage du temps, fleurs traitées dans leur belle simplicité… Cette saison, les designers textile font preuve d’observation et délivrent des modèles figuratifs, voire naturalistes de notre environnement.


ID-TISSUS TENDANCES

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Page de gauche Voilage embelli d’une frange en mèches de coton mercerisé, collection « Caitlin » (Samuel & Sons). 1/ À droite, jacquard Tsumago, en viscose, coton et lin ; sur le fauteuil (Gubi), faux uni Nymphea, en fibres synthétiques, coton et mohair, collection « Fantasia » (Nobilis). 2/ Voilage Arles, en lin et polyester (MissoniHome). 3/ Jacquard et papier peint assortis Lagon, collection « Rétrospective », (Maison Leleu x Lelièvre). 4/ Jacquard Java Rosa, en coton et polyamide (Rubelli). 5/ Jacquard Kiku, en coton et polyester inspiré du chrysanthème, la fleur impériale représentée sur nombre de obis, la ceinture traditionnelle des kimonos japonais (Dedar). 6/ Jacquard Éden Citrine, en fibres synthétiques, coton et laine (Métaphores). 7/ Voilage imprimé et brodé Sunny Zenith, en coton, lin et polyester, collection « Joie de vivre » (Pierre Frey). 8/ Jacquards Espalier et Malabar, en lin et coton, collection « Empyrea » (Osborne & Little).

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ID-TISSUS FOCUS

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Dedar étoffe sa collection Pour la rentrée, la maison italienne de tissus d’ameublement joue les équilibristes, entre tradition et innovation. Ses dernières créations, étoffes mais aussi revêtements muraux, font la part belle aux jeunes talents et cultivent une inspiration artistique.

de donner à l’espace une texture et une matière que le

Par Maïa Morgensztern

une manière d’exprimer notre savoir-faire, tout en restant

modernisme avait mises de côté, explique Raffaele. Le tissu absorbe les vibrations et apporte un confort sonore qui rend les volumes plus chaleureux », ajoute-t-il. Une ambition en accord avec les valeurs d’une entreprise toujours soucieuse de préserver son héritage culturel. « C’est créatifs et d’actualité », déclare le directeur artistique. Les

L

328

e premier papier peint tissé à coller signé Dedar

sources d’inspiration ne manquent pas. Le papier peint

et baptisé Amoir Libre WP date de 2006 : une

Fitzcarraldo évoque les couvertures tissées des livres

prouesse technique qui n’a pourtant pas été explo-

anciens et les chemises en chambray. Pour Toile bâche,

rée à l’époque. Un projet plus vaste préoccupe alors la

la fibre naturelle de jute a été enduite de gomme et fait

famille Fabrizio : devenir une référence en matière de tis-

allusion à un atelier d’artisan. Sur le même thème, le pa-

sus d’ameublement de luxe. Presque deux décennies plus

pier peint Mandolino suggère la toile brute que le peintre

tard, et forte de sa réputation de tisseuse haut de gamme,

s’apprête à tendre sur un châssis. Autant de clins d’œil qui

la maison veut désormais diversifier son offre. Pour la

rappellent en filigrane la mission de la marque : fournir

rentrée 2021, le directeur artistique de l’éditeur et fils des

des outils de création à ses clients, pour qu’ils puissent

fondateurs, Raffaele Fabrizio, se penche sur ses amours

laisser libre cours à leur imagination. « Nous sommes là

d’antan : la tenture murale. « C’est une tradition vieille

pour donner aux architectes d’intérieur les moyens de réa-

de plusieurs centaines d’années, qui permet aujourd’hui

liser leur vision », confirme Raffaele Fabrizio. Un esprit

1/ Le jacquard This must be the place, dessiné par le duo d’illustrateurs Icinori, fait coexister animaux, plantes et architectures. 2/ Une autre représentation de la ville bicolore, le modèle Altronde. © GIUSEPPE DINNELLA


Linge de lit PILAR, coussins PILAR et SOLAR

www.madura.fr


ID-TISSUS FOCUS

collaboratif qui admet que chaque corps de métier ait

d’yeux cousus à la main, l’immense rideau imaginé par le

sa place. Les papiers peints ne comportent pas de motif

studio Campana, par exemple, est réalisé par Dedar. Sous

répétitif pour faciliter la pose et éviter les juxtapositions

la nef, les 12 mètres de tissu brodé ouvrent l’exposition,

disgracieuses. Quant aux étoffes, elles sont tissées par

avec un titre comme un avertissement ludique et effrayant

des artisans dont les mains laissent de subtiles nuances

à la fois : « Surveillance ». Baptisée ainsi, la tenture ironise

et aspérités, rendant les pièces uniques et profondément

sur notre statut d’éternels suspects. « L’idée était de créer

humaines. Toujours à l’affût de jeunes talents, la rentrée

la sensation saisissante d’un monde qui nous surveille en

2021 fait aussi la part belle aux paysages idylliques avec

permanence, alors même que nous nous promenons dans

deux créations signées Icinori, le duo d’illustrateurs

le musée. La technologie omniprésente traque nos moindres

Mayumi Otero et Raphael Urwiller. Ces derniers pro-

déplacements, jusqu’aux mouvements de nos yeux. Nous

posent des mondes imaginaires à la végétation luxuriante

avons voulu représenter cette réalité tout en rendant hom-

et fantastique qui se déclinent dans des tons représentant

mage à l’esthétique qui a fait le succès d’Arcimboldo »,

les différentes heures de la journée.

explique Humberto Campana, moitié du duo brésilien qui a choisi le satin Lipstick de Dedar. Avec ses 1 000 yeux

Hors les murs

cousus à la main, le rideau a nécessité plus de 120 heures

Après les tableaux en coton irisé de Martino Gamper

de travail de la part de six artisans. « C’était notre manière

et Brigitte Niedermair, inspirés par Matisse et Picasso,

de présenter l’héritage du maître, avec des couleurs vives

Dedar continue de tisser des liens avec le monde de l’art.

et des design provocants. Nous voulions aussi montrer

L’exposition « Face à Arcimboldo », qui se tient jusqu’au

que, six siècles plus tard, le travail d’Arcimboldo pose des

22 novembre au Centre Pompidou-Metz, propose un por-

questions qui sont toujours d’actualité », précise Fernando

e

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trait subjectif du maître du XVI siècle à travers les œuvres

Campana. Des idées qui donnent surtout envie de rester

d’artistes modernes et contemporains. Paré de centaines

dans notre nid douillet, à l’abri des regards.

Le Centre Pompidou-Metz propose l’exposition « Face à Arcimboldo », qui dessine le portrait du maître du XVIe siècle à travers le regard d’artistes modernes et contemporains : Mario Merz, L’Autre Côté de la lune ou Table de Chagny (fruits et légumes), 1984. © METZ 49 NORD 6 EST - FRAC LORRAINE ; Hommage à Arcimboldo, 1987. © PARIS, CENTRE POMPIDOU, MUSÉE NATIONAL D’ART MODERNE ; Roberto Cuoghi, SS(IIISh)o, 2019. © COURTESY DE L’ARTISTE ET GALERIE CHANTAL CROUSEL, PARIS ; SS(IISh)c, 2019. © COURTESY DE L’ARTISTE ET HAUSER & WIRTH ; Cheri Samba, Stupéfaction, 2009. Dedar a collaboré avec le musée en produisant un rideau de 12 x 5 mètres présent dans la Grande Nef, intitulé « Surveillance » et conçu par le studio des frères Campana. © MARC DOMAGE /CENTRE POMPIDOU-METZ


©Andaz London Liverpool Street

L’art au service du design ART CONSULTING & CURATION D'ART ļĿŇłŁ ѷ ĻłŇĸĿņ ѷ ĻĴŁ,Ņļу Ĵ ѷ łŅĶĻĸņŇĸŅ ѷ ŌĴŇŇ ѓ ŅųĴĿ ѷ ŅĴŁ,ĸ ѷ ĿŇĴŅĸĴссс

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Chez Muzéo nous sommes persuadés que la décoration d’un lieu doit raconter une histoire, apporter une âme et une dimension émotionnelle, donner du sens.

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ID-TISSUS BIRTHDAY

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Fortuny, le raffinement à la vénitienne Cette année, l’artiste Mariano Fortuny y Madrazo aurait fêté ses 150 ans. Mais la maison de textile qu’il a créée, elle, perdure… entre Venise et New York.

société migre alors vers la Giudecca, dans une manufac-

Par Olivier Reneau

fronton. Car l’entreprise va survivre à Mariano Fortuny

nu un hôtel de luxe). Depuis le quai des Zattere, on dis-

1/ Le fauteuil Élysée ou GMC 197, de Pierre Paulin, est recouvert de tissu Favo Graphite Monotones.

tingue d’ailleurs toujours l’enseigne Fortuny qui orne le

© ENRICO CAPANNI & VALERIO

ture voisine du Molino Stucky (un ancien moulin deve-

et à son épouse, décédée en 1965. Le couple avait décidé

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ors d’un séjour à Venise, on ne peut faire l’écono-

de céder l’activité à la décoratrice américaine Elsie Mc-

mie d’une visite au Palazzo Fortuny, qui abrite le

Neil qui, dès les années 30, s’est employée à diffuser les

musée consacré à l’œuvre de Mariano Fortuny y

tissus d’ameublement outre-Atlantique. Mais l’histoire

Madrazo (1871-1949). Car c’est là, dans le Palazzo Pe-

ne s’arrête pas là puisqu’elle-même, dépourvue d’héri-

saro degli Orfei, que l’Espagnol s’installe en 1898 pour

tiers, décide en 1988 de vendre la société à son proche

y mener son activité artistique protéiforme : peinture,

conseiller, l’Américain d’origine égyptienne Maged Riad,

sculpture, photographie, design… D’abord au dernier

dont les deux fils, aujourd’hui, redynamisent la griffe, de-

étage de l’édifice, où la lumière le ravit, puis dans l’en-

puis New York et Venise. « Le fonds de motifs est im-

semble du palais. Avec son épouse, la Française Hen-

pressionnant et mon frère Mickey se charge de créer des

riette Négrin, ils vont très vite développer une entre-

variations à même d’inspirer les designers », souligne

prise de textiles, baptisée Fortuny, reconnue pour ses

Maury Riad. Alors que la manufacture s’apprête à célé-

motifs, sa maîtrise du plissé – la robe Delphos révolu-

brer son centenaire, un nouveau showroom a été amé-

tionne en 1907 la mode d’alors par son étonnant main-

nagé qui ouvre sur des jardins situés à l’arrière du bâti-

tien – et la mise au point de procédés d’impression iné-

ment. En revanche, il est impossible de pénétrer dans les

dits qui lui valent le surnom de « magicien de Venise ».

ateliers où les techniques de fabrication sont toujours te-

En 1922, les espaces du palais devenus trop étroits, la

nues secrètes. Magie de Venise oblige !

CERRI FOR DIGITAL SET DESIGN/ FURNITURE RENDERING

2/ Maury et Mickey Riad redynamisent la marque Fortuny, créée dans les années 20 par un artiste aux multiples talents et notamment celui de designer textile. © COURTESY OF FORTUNY Page de droite Le canapé Classic Antique Camelback et ses coussins se parent de plusieurs étoffes signées Fortuny : les modèles Melagrana Mercury & Silvery Gold ; Sevres Bistro Monotones ; Favo Adriatico & Gold. © ENRICO CAPANNI & VALERIO CERRI FOR DIGITAL SET DESIGN/FURNITURE RENDERING

Fortuny Venice. Giudecca 805, Venise. Tél. : + 39 393 825 7651. Fortuny.com



ID-TISSUS DESIGN

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Design textile : un cas d’école Comme à la fin de chaque année scolaire, six jeunes diplômés de la Haute école des arts du Rhin (HEAR) ont présenté, sous la direction de leur professeur, la designer textile Christelle Le Déan, leur travail de fin d’études. L’avenir est assuré.

base de collants en Nylon récupérés. Maëlle Charpentier s’est

Par Serge Gleizes

Influencée par ses origines méditerranéennes, Juliette Plan-

penchée, elle, sur la couleur en créant un nuancier à partir de pigments naturels : un véritable travail de laborantine. De son côté, Marguerite Outhenin Chalandre, après un stage chez India Mahdavi, s’est inspirée de la ville et du wax pour dessiner les motifs de ses soieries, tissus et papiers peints. chon-Clément a complètement modernisé l’art de la guipure

C

334

ette année, ce sont six jeunes créatrices sen-

en inventant une technique de dentelle. Résultat : sac, rideau,

sibles, sérieuses et concernées, six techniciennes,

robe, paravent… jouant avec la lumière, la transparence et

chercheuses et penseuses, pour qui les questions

la sensualité. Elle a aussi créé avec une autre élève de l’école,

d’éthique se mêlent à leur réflexion, qui ont obtenu leur

Jiaojiao Shao, un décor pour un ballet de l’opéra national

diplôme national d’expression plastique. « De futures jeunes

du Rhin (OnR). Cette dernière a fait du cheveu l’objet de ses

designers très engagées, qui se sont forgé des consciences à

recherches, le transformant en fil pour confectionner pelote,

travers des expériences professionnelles fortes et qui tiennent

collerette en dentelle, sculpture et tableau. Enfin, une pas-

compte des enjeux du design contemporain », précise

sionnante analyse sociétale et économique du monde rural,

Christelle Le Déan, fondatrice de la marque de textiles

de l’élevage et de la tonte en France, de Florence Wuillai, a

Robert le héros et qui accompagne des étudiantes lors de

donné lieu à un travail sur les laines cardées et feutrées, illus-

leur examen de fin d’études. Louison Billy, par exemple, à la

tré par une broderie racontant l’exode des moutons, et ce en

suite d’un passage chez Emmaüs, s’est mise à créer une ligne

phase avec la réflexion sur les problématiques économiques,

de prêt-à-porter à partir de vêtements récupérés, qu’elle a

politiques et éthiques que la HEAR encourage parallèlement

démontés, repensés puis recousus. Elle a même créé un fil à

à celle sur la pensée créative.

La HEAR est l’une des plus grandes écoles territoriales du Grand Est. Elle est née en 2011 du regroupement de l’École supérieure des arts décoratifs de Strasbourg, de l’École supérieure d’art de Mulhouse (Le Quai) et de l’Académie supérieure de musique de Strasbourg. 1/ Macramé en cheveux, de Jiaojiao Shao. 2/ Détails d’un paravent en guipure, de Juliette PlanchonClément. 3/ Combinaison unisexe en laine de Louison Billy. 4/ Échantillon de tissage « shiborisé », de Maëlle Charpentier. 5/ Plaid en laine Drailles, de Florence Wuillai. 6/ Papier peint La nature reprend ses droits et robe d’intérieur en viscose et soie, de Marguerite Outhenin Chalandre.

Haute école des arts du Rhin. 3, quai des Pêcheurs, 68200 Mulhouse. Tél. : 03 69 76 61 00. Hear.fr


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francedesignweek.fr

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septembre

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Ariane Dalle, nouvelle âme d’Élitis Après avoir collaboré avec les plus grandes maisons, Ariane Dalle prend la direction de la création textile d’Élitis et signe une première collection inspirée par les arts premiers.

m’inspirer du mouvement Arts & Crafts en version chic »,

Par Serge Gleizes

ces tissus rapiécés « imitant les cicatrices du temps », ces

poursuit-elle. Car cette passionnée de motifs, de couleurs et de matières l’est également par les savoir-faire textiles, qui portent en eux une forme de mémoire collective, tels pigments imprimés à l’envers du tissu pour lui donner un

C

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’est dans son nouvel atelier, situé dans le quartier

aspect patiné… C’est en février 2020 qu’Ariane Dalle a ren-

du Sentier, à Paris, qu’Ariane Dalle a dessiné sa

contré Pierre Marraud des Grottes, fondateur et directeur

première collection pour l’éditeur de tissus Élitis.

d’Élitis, maison qui a toujours eu une très belle approche

« C’était important de me retrouver au cœur d’un lieu

avant-gardiste. Elle partage d’emblée la même vision : miser

vivant et simple, lié à la mode, dit-elle, de m’extraire des

sur la créativité et être en phase avec son époque. Démarche

quartiers trop bourgeois. Tout s’est passé un mois avant le

qui a tout son sens aujourd’hui où voyager en imagination

début de la pandémie ; on a énormément échangé par Zoom

permet de contrecarrer tout confinement… Ce qu’elle fit,

avec le Japon et l’Inde. » Pour cette première collection ori-

donc, en puisant dans les catalogues d’exposition du musée

ginale et forte, la directrice artistique a veillé à « réconcilier

du quai Branly, pour dessiner une collection qu’elle a réa-

le travail manufacturé et le mécanique ». Et ce mariage

lisée avec sa fidèle collaboratrice, Laure Magoutier, artiste

délicat se voit dans les techniques de tissage utilisées,

textile inspirée par les peintures qui décorent les façades des

encore plus innovantes, mélangeant des textures rustiques

maisons de Tiebele-Corabie, au Burkina Faso. « Cela aurait

et sophistiquées, des effets de broderies, des tressages à

été une erreur de chercher à moderniser le style africain,

base de lin, de laine et de jute ou des découpes au ciseau.

dit-elle. C’est déjà assez fort et contemporain comme ça !

« Il ne s’agissait pas de faire du high-tech, mais plutôt de

On s’en est plutôt imprégnées pour faire autre chose. »

1/ La directrice artistique Ariane Dalle a puisé du côté de l’Afrique subsaharienne et ses graphismes pour concevoir une collection qui donne la parole aux broderies et aux tissages. © KAREL BALAS 2/ Le tissu Escale (à la verticale) revisite des motifs géométriques africains dans des tons naturels.

Élitis. 5, rue Saint-Benoît, 75006 Paris. Tél. : 01 45 51 51 00. Elitis.fr



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1/ Canapé Volage EX-S en tissu et en métal, design Philippe Starck, à partir de 6 984 €. Cassina. 2/ Canapé Clara en cuir, design Christophe Delcourt, prix sur demande. Baxter. © ANDREA FERRARI 3/ Canapé Teratai en tissu et en bois, design Pauline Junglas, à partir de 8 146 €. Bretz.

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5 4/ Canapé 070 en tissu, en métal et en chêne massif, design Kho Liang le, 4 110 €. Artifort. © INGA POWILLEIT 5/ Canapé 9000 en tissu, en métal et en bois, design Tito Agnoli, 8 983 €. Arflex by Siltec.

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1/ Canapé Asolo en tissu, design Antonio Citterio, à partir de 15 013 €. Flexform. 2/ Canapé Bohème en lin jute naturel, collection « Medina », 1 650 €. Bérengère Leroy. © STUDIO JULIUS

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5 3/ Canapé Hélène en cuir et en hêtre massif, à partir de 6 840 €. Duvivier Canapés. 4/ Canapé Wam en tissu et en métal, design Marco Zito, à partir de 2 497 €. Bross Italia. © ALESSANDRO PADERNI 5/ Canapé Torii en tissu, en cuir et en métal, design Nendo, prix sur demande. Minotti.

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1/ Canapé Curry en tissu, en frêne massif et en paille de Vienne, design Piero Lissoni, à partir de 9 463 €. Porro chez My Design (M-ydesign.com). © KASIA GATKOWSKA 2/ Canapé Gogan en tissu, structure en bois, design Patricia Urquiola, 10 092 €. Moroso chez My Design. 3/ Canapé Westside en tissu et en cuir, design Jean-Marie Massaud, prix sur demande. Poliform. 4/ Canapé Marteen en tissu et en bois, design Vincent Van Duysen, prix sur demande. Molteni&C.

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ID-CANAPÉS PANORAMA

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3 1/ Canapé Kasbah en tissu et en teck massif, design David Lopez Quincoces, 24 594 €. Living Divani chez My Design. © GIORGIO POSSENTI 2/ Canapé Taru en tissu, design Sebastian Herkner, à partir de 4 843 €. Ligne Roset. 3/ Canapé Grand angle en cuir, panneaux multiplis, design Marie Christine Dorner, à partir de 6 444 €. Cinna.

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ID-CANAPÉS PANORAMA

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2 1/ Canapé KN05 en métal chromé et tissu, design Piero Lissoni, à partir de 2 220 €. Knoll. © FEDERICO CEDRONE 2/ Canapé On the Rocks en tissu, design Francesco Binfaré, prix sur demande. Edra.

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ID-CANAPÉS PANORAMA

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2 1/ Canapé Soul en tissu et en cuir, design Giuseppe Viganò, prix sur demande. Turri. 2/ Canapé Apsara en tissu d’extérieur, en bois et en métal, design Ludovica + Roberto Palomba, prix sur demande. Giorgetti. © DIVYA PANDE

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ID-CANAPÉS PANORAMA

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3 1/ Canapé Reva Twist en tissu, en aluminium et en acier, design Patrick Jouin, 3 775 €. Pedrali. © ANDREA GARUTI 2/ Chauffeuse Lana en tissu et en bois, design Yonoh Studio, à partir de 1 225 €. Ondarreta. © J.L. LOPEZ DE ZUBIRIA 3/ Canapé Salinas en tissu et en polyester, design Santiago Sevillano, prix sur demande. Musola.

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ID-CANAPÉS PANORAMA

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1/ Canapé Sand en tissu et en métal, design Daniele Lago, à partir de 4 660 €. Lago. 2/ Canapé Memphis In en tissu, en métal et en marbre, prix sur demande. Rugiano. 3/ Canapé Gala en tissu, design Cristina Celestino, à partir de 10 537 €. Saba.

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2 1/ Canapé Camaleonda en tissu, en polyuréthane et en fibre de bois, design Mario Bellini, à partir de 14 650 €. B&B Italia. © CRISTINA CORAL POUR IDEAT 2/ Canapé Bubble 2 en tissu et en bois, design Sacha Lakic, 4 930 €. Roche Bobois. © MICHEL GIBERT

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1/ Canapé Noa en tissu, design Federica Biasi, prix sur demande, Novamobili. 2/ Canapé 370 Bolid en tissu et en bois de sapin massif, design Gianluigi Landoni, prix sur demande. Vibieffe. 3/ Canapé Kasiani en coton et en lin, design Charlotte Juillard, à partir de 1 299 €. Made.com

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ID-CANAPÉS FOCUS

Edra Palazzo Durini : un écrin À Milan, dans le triangle d’or du design, le palais Durini Caproni di Taliedo, édifice des débuts du baroque italien, offre un écrin unique aux collections de l’éditeur italien Edra. Tout en donnant au mot « showroom » ses lettres de noblesse, la beauté des lieux rappelle avec éclat les valeurs phares de la marque.

Aujourd’hui, sous les plafonds de bois sculpté et doré,

Par Guy-Claude Agboton

salle, les fresques des plafonds célèbrent le triomphe

les clients potentiels du nouveau showroom d’Edra (qui s’est associée dans cette aventure au distributeur de mobilier Vago Forniture) gravissent un bel escalier en marbre rouge de Vérone, menant au piano nobile (l’étage noble). La norme ici, c’est l’antichambre recouverte de trompe-l’œil et de médaillons peints. Dans la plus grande d’Eros, illustré par Melchiorre Gherardini (1607-1668), tandis que les miroirs exacerbent les éclairages qui s’y re-

À 360

la fois patrimoine vivant et incarnation d’his-

flètent. Les artistes lombards qui ont innové dans ce lieu,

toires de familles aristocratiques éprises d’art et

au début du baroque, sont aussi entrés dans l’histoire

de création, le palais Durini Caproni di Taliedo,

en décorant la cathédrale de Monza à la demande des

l’un des plus grands de Milan, a été conçu entre 1645 et

Durini, grands collectionneurs, voire artistes. La série

1648 par le célèbre architecte lombard Francesco Maria

d’angelots de jardin offerte par Louis XV au cardinal

Richini (1584-1658) pour don Giovanni Battista Durini

Carlo Francesco Durini, nonce apostolique à Paris,

di Monza (1612-1676), comte, banquier et marchand.

trône désormais à Rome, au palais Braschi, devenu un

Autour de Monica Mazzei, le clan Edra. De gauche à droite et de haut en bas : Enrico Ricci, Edoardo Mazzei, Pierfrancesco Meazzini, Simone Vago, Niccolò Mazzei ; Valerio Mazzei, Umberto Manetti, Rosalba Grassi Vago, Monica Mazzei, Roberto Mazzei. © IVAN LATTUADA


aristocratique de choc musée. Tel est le destin des palazzi : maisons, musées,

On y trouve aussi bien de somptueux appartements

showrooms ou magasins haut de gamme. Pendant

que des sièges sociaux d’entreprises. C’est dans ce

l’occupation espagnole de Milan, les Durini ajoutent un

lieu chargé d’histoire que les sofas, les fauteuils et les

balcon pour que leur invité, le gouverneur espagnol Luis

luminaires d’Edra instaurent désormais un dialogue,

de Guzmán Ponce de Leon, puisse s’adresser aux Mila-

où la magnificence ne fait pas oublier pour autant les

nais. Ce balcon est, aujourd’hui, sur la tour du château

fondamentaux de la marque mais aussi du design, de la

des Durini, près de Côme. En Italie, les arts traversent

décoration et de l’architecture intérieure. La première

les siècles et parfois l’espace. Vers 1922, Paola Durini

idée est de laisser parler les meubles entre eux. Essayer

vend le palais au sénateur Giuseppe Cesare Borletti, qui

de les associer également sans préjugés d’origine, de

demande à l’architecte Piero Portaluppi de le restaurer

couleur, de date de naissance ou de forme. Chez Edra,

avant de le céder en 1925 à Giovanni Battista Caproni

hors de question de se réfugier dans le convenu. Notre

di Taliedo. Cet industriel, pionnier de l’aéronautique et

œil et notre culture personnelle doivent avoir intégré que

collectionneur d’artistes futuristes, louait déjà le premier

chaque réalisation d’Edra, aussi sophistiquée soit-elle,

étage. Timina Caproni di Taliedo, son épouse, fait appel

émerge d’abord de l’esprit d’un créateur, à considérer

à l’architecte Attilio Spaccarelli pour le rénover après

comme un auteur. Un peu comme si, dans une biblio-

la guerre. Cette véritable propriété dans la ville restera

thèque, il ne fallait pas craindre d’associer les livres et

dans la famille Caproni jusque dans les années 80.

les faire dialoguer entre eux, au-delà des univers et des

Entre le canapé à la beauté animale Pack (à gauche) de Francesco Binfaré et le canapé Flap (à droite) du même designer, trois tables Cicladi de Jacopo Faggini, auteur également du lampadaire Ines. © ALESSANDRO MOGGI

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ID-CANAPÉS FOCUS

époques. Le showroom Edra Palazzo Durini est une

l’excellence. Le designer gallois Ross Lovegrove s’est un

invitation en forme de démonstration. Et la collection,

jour un peu agacé de la facilité avec laquelle le monde

en son décor, incite le client particulier ou l’architecte

de la création en Italie pouvait facilement se poser en

d’intérieur à se jeter dans son projet avec audace, mais

successeur de Léonard de Vinci. Il n’en est pas moins

non sans filet. Les formes et volumes auxquels les desi-

vrai que, là-bas, il est courant de photographier et de

gners et créateurs, de sensibilité fatalement artistique,

promouvoir la production contemporaine, en mode ou

donnent le jour sont autant étudiés que le confort sans

en design, sur fond de palais. En France, gare à l’éditeur

lequel ces meubles n’existeraient pas. La grande leçon

qui shooterait ses créations au château de Chantilly ! Il

d’Edra est de souligner que l’excellence italienne du

passerait pour trop classique, voire Ancien Régime…

« made in Italy » est une chose ancienne. L’espionnage industriel a pris son essor quand, pour les beaux yeux

La beauté comme dénominateur commun

du Roi-Soleil et pour bâtir Versailles, il a fallu découvrir

La démarche d’Edra est de puiser (sans piller) dans la

le secret des miroirs vénitiens. Les fresques à thèmes du

culture ce qui peut éclairer sa production. C’est pour-

palais rappellent qu’elles sont le fruit d’expérimentations

quoi un showroom peut parfaitement exister sous les

artistiques, techniques et artisanales. Elles doivent leur

ors du passé, semble d’ailleurs relever Valerio Mazzei,

aspect unique à la main, à l’œil et à la sensibilité d’un

président d’Edra : « Nous sommes une société d’au-

artisan en particulier. Edra, pourtant on ne peut plus à

jourd’hui, mais avec des principes forts et anciens. Nos

e

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l’aise dans la modernité du XXI siècle, est aussi héritière

produits sont réalisés un par un, à la main. Nous voulons

de cette vieille façon, non conservatrice, de rechercher

qu’ils correspondent à des scenarii de haute qualité, qui


puissent s’inscrire dans l’histoire, à l’instar des grandes

Durini remplit sa fonction de plus bel outil du monde

salles du palais Durini où chaque espace raconte une

pour promouvoir l’univers de la marque, mais fait aussi

histoire, riche en thèmes : l’amour, le destin, l’héroïsme,

office de lieu culturel. Découvrir les créations d’Edra

la raison, l’instinct. » Il évoque aussi les sujets antiques

dans un tel cadre enrichit le visiteur (à l’image du Café

des fresques inspirés de L’Iliade, d’Homère, ou des

Campana, au musée d’Orsay, où l’univers des designers

Métamorphoses d’Ovide. Ce projet associant Edra et

brésiliens suscite une émotion visuelle au même titre

le distributeur de mobilier Vago Forniture va plus loin

que les chaises en polycarbonate de Jacopo Foggini).

que le classique exercice de communication. Car, dans

Au palais Durini, les grands sofas sont posés comme si

ce lieu d’exception, il s’agit aussi d’accueillir. « Ce sont

cela allait de soi. Si les éclairages sur rampes évoquent

les personnes reçues au showroom qui vont baigner

davantage un studio photo qu’un appartement, ils sug-

dans une atmosphère leur suggérant peut-être une autre

gèrent par voie de conséquence une mise en scène. On ne

façon d’apprécier les collections d’Edra, souligne le

peut pas faire plus showroom. Le message passe tandis

couple Simone et Paola Amerio Vago. La beauté autour,

que le regard se lève vers le plafond constellé de fresques

elle-même fruit de la créativité et de l’artisanat, rappelle

du XVIIe siècle. Monica Mazzei, vice-présidente d’Edra,

l’importance du facteur humain et du dialogue. » En

conclut : « Nous étions en quête d’un “chez nous” à

période d’après-confinement, ces propos appuient l’idée,

Milan, un espace qui pouvait communiquer les valeurs

certes connue, selon laquelle le passé sert de ferment

de notre compagnie. Nous voulions un lieu cosy, dans

à l’avenir, impacte le présent et incite à le vivre plus

lequel se sentir bien accueilli. Sans le savoir, nous étions

intensément. Dans cet écrin, le showroom Edra Palazzo

à la recherche du palais Durini Caproni di Taliedo. »

Page de gauche L’ample fausse fourrure écologique qui recouvre le fauteuil Grinza, de Fernando et Humberto Campana, avec ses nombreux plis, tel un drapé, dégagent une impression d’opulence qui répond naturellement aux trompe-l’œil baroques peints sur les murs du palais. Ci-dessus Dans cette salle, on reconnaît deux créations des frères Campana : le canapé blanc Cypria (à gauche) et le canapé violet Boa (au premier plan), grand nid composé d’un coussin long de 120 mètres qui s’entremêle. © ALESSANDRO MOGGI

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Contemporary trips parce que les voyages forment la jeunesse !


Shanghai

Miami

New York City

Londres

Sydney

Moscou

Paris

Rio de Janeiro

Venise


ID-URBAN SPIRIT

« Varsovie miraculée, cœur enterré À nouveau vivant et libre, ville qui démontre Que l’homme est plus grand Que toute négation, Varsovie, laisse-moi toucher tes murs, Ils ne sont pas faits de pierre ou de bois, Ils sont faits d’espérance. Celui qui ici touche l’espérance, Sent en lui monter la vie et le sang à nouveau, parce que l’amour, Varsovie, A édifié ta statue de sirène, Et si je touche tes murs, ton enveloppe sacrée, Je comprends que tu es la vie et que, entre tes murs, C’est la mort, en fin de compte, qui est morte. » Pablo Neruda, poète chilien (1904-1973) 366


Varsovie Oasis en Europe de l’Est ? Si l’histoire du XXe siècle ne l’a pas gâtée, l’histoire contemporaine non plus. Pourtant, avec quel panache la capitale d’une Pologne que dirigent d’une main de fer les ultraconservateurs affiche sa liberté, son sens de la fête et son hédonisme ! D’architectures communistes en lotissements feuillus des années 30, de terrasses infinies en bosquets urbains, portrait d’une métropole tout en verdure qui bourgeonne de partout. Par Thomas Jean / Photos Young-Ah Kim pour IDEAT

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ID-URBAN SPIRIT

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O

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2

pérons d’emblée la distinction suivante : Varso-

Et ce ne sont pas les slogans fleurissant la ville qui la feront

vie n’est pas la Pologne. Comme Paris n’est pas

mentir. Hospitalière et amicale, Varsovie ? Certes, les Var-

la France, certes, mais de manière plus tranchée.

soviens ne sont pas du genre à vous taper sur l’épaule – il

Varsovie contrecarre un à un les signaux terrifiants que

existe une pudeur, une réserve dans les rapports sociaux.

nous envoie le pays que dirige depuis 2015 le parti d’ex-

Et puis la Seconde Guerre mondiale, qui a détruit la ville à

trême droite Prawo i Sprawiedliwosc ou PiS (« droit et jus-

80 %, et le régime communiste subséquent lui ont donné

tice », en français). Exemple : la Pologne restreint comme

une physionomie sévère et dramatique. Comme si les tra-

peau de chagrin le droit à l’avortement ? Les Varsoviennes

gédies du XXe siècle, coulées dans le béton, et les rema-

se soulèvent en masse lors de manifestations monstres, et

niements de cadastre criaient quand même à travers elle.

leur symbole de résistance, cet éclair en forme de Z styli-

Malgré tout, quels visages avenants elle sait vous offrir !

sé, orne encore toutes les fenêtres. Sur un tiers de son ter-

On s’émerveillera de sa « vieille ville », Stare Miasto, dont

ritoire, la Pologne se déclare « zone libérée de l’idéologie

il ne restait, en 1945, que des cendres et dont on a rebâ-

LGBT » ? Varsovie pavoise ses balustrades de bannières

ti les ruelles médiévales à l’identique, tout en « re-paste-

arc-en-ciel (on n’en a jamais vu autant à Paris ou à New

lisant » les façades à l’extrême – ce qui, historiquement,

York, même en période de Gay Pride) et plante dans ses

se discute. Et tant pis si ce bourg hyper-pimpant, presque

jardins des pancartes de soutien à Rafał Trzaskowski, son

« disneylandisé », n’est plus que boutiques de souvenirs et

maire progressiste, progay – mais candidat malheureux à

restaurants aux menus en six langues ! On s’émouvra de la

l’élection présidentielle de 2020. La Pologne, enfin, fustige

délicieuse incongruité du quartier Jazdów, petit ensemble

« l’invasion des migrants » ? « Refugees welcome », lui

d’isbas de bois nichées entre les ambassades de France et

répondent les portes, les poteaux électriques et les murs

d’Allemagne, « qui vous fait l’effet d’un étrange conte de

sur lesquels les Varsoviens ont placardé la formule. « C’est

fées », s’amuse l’architecte Mateusz Baumiller. Il a passé

d’ailleurs ironique quand on sait qu’il n’y a presque pas

là son enfance, dans l’une de ces bicoques qui racontent

de migrants ici et que nous sommes le pays le plus eth-

des bribes de l’histoire géopolitico-urbanistique de l’Eu-

niquement homogène d’Europe, note l’artiste Karolina

rope de l’Est. « Après-guerre, les Finlandais ont dû payer

Grzywnowicz qui, justement, travaille sur l’exil. Cette pro-

des réparations à l’URSS, explique-t-il, mais comme ils

pagande xénophobe est une honte. Faire société, c’est au

n’avaient plus d’argent, ils ont envoyé des centaines de

contraire quand tu partages l’espace avec des gens qui ne

maisons de bois aux Soviétiques, lesquels ont donné le

sont pas comme toi. C’est pour ça que j’aime Varsovie :

surplus aux Polonais. C’est là qu’on a logé ceux qui re-

c’est l’endroit le plus ouvert, le plus tolérant de Pologne. »

construisaient Varsovie, dont mon grand-père architecte. »

3

Page précédente La piscine haut perchée de l’hôtel Intercontinental, avec vue plongeante sur le palais de la Culture et de la Science (Pałac Kultury i Nauki), l’édifice le plus stupéfiant de l’ère communiste. 1/ Depuis la terrasse à 360 degrés du palais de la Culture et de la Science, vue sur les toits de Sródmiescie Północne, le quartier central. 2/ Las de son métier d’économiste, Karol Misztal s’est reconverti avec succès dans la décoration : son magasin, Yestersen, occupe une charmante maison en arrière-cour de la très discrète rue Lekarska. 3/ Une salle de bains néo-Art déco de l’hôtel Europejski, le palace revivifié qui borde le jardin de Saxe (Ogród Saski). Page de droite Pensé par le scénographe slovaque Boris Kudlicka, expert en décors d’opéra, le restaurant Epoka déploie ses tentures et ses clins d’œil gréco-romains en toute théâtralité.



ID-URBAN SPIRIT

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3

Mais au-delà de ces enclaves croquignolettes, la politique

où la bière coule désormais à flots. C’est ce pavillon des

communiste du logement n’a pas toujours fait dans la

années 60, au pied des HLM, où logeait une épicerie coo-

dentelle. Des barres d’immeubles, tantôt borgnes, tantôt

pérative, mué en café nommé Waszyngton et haut lieu

pleines de panache, mais toujours géantes, quadrillent la

des brunchs cool. Sans compter les abords de la Vistule,

ville. Les citadins, toutefois, en ont pris leur parti. Après

le fleuve qui traverse la ville et le pays, où les roseaux et

tout, ces artères si larges du « quartier central » – baptisé

peupliers de la rive droite, ancien no man’s land, dissi-

Sródmiescie Północne, même si personne ne vous en vou-

mulent désormais des paillotes et des criques bon enfant

dra de parler de « city center » – ne sont-elles pas idéales

– l’été, on y joue au beach-volley et on y allume des bra-

pour faire cohabiter en bonne intelligence les voitures, les

seros –, tandis que les barges à fond plat de la rive gauche

trams, les pistes cyclables, les piétons et les terrasses om-

ont toutes muté en bars-clubs tonitruants. Et dire qu’on

bragées ? Car oui, ce qui pourrait faire songer à un enfer

pensait, avant de la connaître, que Varsovie faisait grise

de minéralité, surtout quand l’été caniculaire s’en mêle,

mine ! « Cela dit, jusqu’aux années 90, notre vie était effec-

regorge de tilleuls qui embaument et sous les feuillages

tivement très grisâtre, tempère Michał Rejent, fondateur

desquels tout le monde boit son café glacé. Il y a d’ail-

de la griffe de mode PLNY LALA. Alors, quand Varsovie

leurs dans cet hyper-centre une mixité sociale et généra-

a découvert l’économie de marché, on s’est tous enflam-

tionnelle qui n’est pas un vain mot, méli-mélo touchant de

més. Tout le monde s’est mis à vendre tout et n’importe

friperies pour jeunesse in et de quincailleries à deux sous,

quoi dans la rue, sur des tréteaux : chewing-gums, élec-

de filles-lianes aux looks de mannequins, promenant leur

tronique, vêtements, peu importe, tant qu’il y avait des

doberman ou leur pitbull (grosse tendance des chiens pas

packages et des couleurs. Et je crois que cette frénésie de

commodes chez les Varsoviennes à la mode), et de retrai-

consommation et de nouveauté perdure aujourd’hui. » En

tés modestes qui devisent sur les bancs.

témoigne cette rue Mokotowska, où son échoppe réside et où tous les rez-de-chaussée ne jurent que par l’habille-

370

L’économie de marché : avant-après

ment et la déco. C’est à qui aura la vitrine la plus racée.

Par un fascinant télescopage des époques, c’est comme si

Il faut dire que le consumérisme à la varsovienne, par

les jeunes Varsoviens se réappropriaient, et de la plus fes-

endroits, peut s’avérer sacrément snob. Le long de la

tive des manières, les totems de l’époque du rideau de fer,

rue Oleandrów, les boutiques de skate, bijouteries arty

que leurs parents et grands-parents ne portaient pas for-

et autres bars à ramen au coude-à-coude frôlent le too

cément dans leur cœur. C’est cet ancien kiosque à tickets

much de branchitude. Quant à Saska Kepa, quartier

de la gare de Powisle, étonnante soucoupe des années 50,

verdoyant piqué de demeures années 30, il est tellement

1/ Niché au rez-dechaussée d’un immeuble à la berlinoise de Stare Bielany, quartier excentré qui se dynamise joliment, le magasin Slou regorge de plantes vertes, de macramés, de bougies de designer et de laisses pour chiens de race. 2/ Marcin Przybysz, chef du restaurant Epoka, exhume magistralement les recettes d’antan de la cuisine polonaise. 3/ Le restaurant intime et élégant de l’hôtel Europejski, où peut-être, jadis, Marlene Dietrich ou Günter Grass, habitués des lieux, ont pris le thé. Page de droite Yestersen, l’adresse sur trois niveaux d’un fondu de décoration, habitée de pièces vintage et contemporaines, le plus souvent mises en scène.



ID-URBAN SPIRIT

1

372

2

3

prisé par le monde des médias et du cinéma que vous

les artistes ne sont plus que de lointains souvenirs ? N’en-

serez parfois bien en peine de décrocher une table dans

terrons pas trop vite Praga et son aura bohème : plus au

l’un de ses restaurants. Et quand bien même on dai-

nord du quartier, des salles de concerts comme Chmu-

gnerait vous faire asseoir chez Flamingo, bar à cham-

ry ou Hydrozagadka pulsent encore de vibrations rock,

pagne occupant une épatante villa façon Le Corbusier,

queer, foutraques. Ne mésestimons pas non plus les ca-

on vous regardera de haut si vous commandez moins

pacités de rebond de la scène artistique polonaise, si dy-

qu’un magnum. Du coup, pour rire, on y a bu une eau

namique depuis une quinzaine d’années. Piktogram a

minérale ! C’est que les Varsoviens fortunés n’ont pas

pour nouvelle adresse un immeuble bourgeois super-

l’argent timide. On n’a jamais vu, si ce n’est peut-être à

bement décati du centre-ville, tandis que toute l’intelli-

Dubaï ou à Moscou, tant de Porsche et de Ferrari vrom-

gentsia créative migre peu à peu, pour loger (et pour y

bir à tombeau ouvert, musique à fond. Vers où roulent-

télétravailler) à Zoliborz, « un coin en très piteux état il

elles ainsi ? Souvent vers Praga, ancienne zone indus-

y a quelques années, mais qui devient très en vogue de-

trielle et ouvrière qui, elle aussi, à vitesse grand V, se

puis que l’architecture moderniste revient en grâce sur

« gentrifie ». Les pelleteuses et bulldozers s’en donnent

Instagram », ironise Magda Ponagajbo, cofondatrice de

à cœur joie, rasant à tout-va, pour faire sortir de terre

l’agence de design Mamastudio et résidente elle aussi de

des programmes immobiliers tape-à-l’œil qui, tous,

ce Joli Bord, nom français duquel dérive ce quartier posé

s’appellent « Soho ceci » ou « Soho cela ». « Soho »,

sur la rive nord-ouest de la Vistule. Ce qu’elle et ses col-

c’est le sobriquet qu’on donne depuis les années 2000

lègues « créa » y savourent ? Oh ! Rien d’insensé ! Des

à l’ex-usine de motos qui trônait là et dont les murs de

parterres d’herbes folles qui se nichent entre les stricts

brique ont aimanté, un temps, la jeunesse alternative.

édifices, un charmant théâtre néoclassique, des bosquets

« À Soho, on disposait d’un énorme espace où l’on or-

où les bambins batifolent et où se cache, entre deux sous-

ganisait autant d’expositions que de fêtes démentes »,

bois, une petite sculpture émouvante, titrée Maternité, de

se remémore Michał Wolinski, tête pensante de Pikto-

la grande Alina Szapocznikow, Juive polonaise rescapée

gram, qui fut d’abord une revue d’art avant de devenir

des camps qui fit sa carrière d’artiste à Paris. Rien d’in-

une galerie d’avant-garde. « Mais on nous en a virés. À

sensé, non, mais une sorte de félicité qui semble y régner.

la place, il y a désormais un restaurant de luxe », pour-

Comme si cette Varsovie, qui a connu la Shoah, l’anéan-

suit-il – celui de Mateusz Gessler, aux abords duquel les

tissement, les privations multiples, cette Varsovie désor-

cabriolets sont légion. Est-ce à dire que le Soho varso-

mais si libre et libérale, florissante, sûre d’elle, nous di-

vien marcherait sur les traces du Soho new-yorkais, où

sait ici qu’elle est en paix avec elle-même.

1/ La monumentalité du palais de la Culture et de la Science, offert par l’URSS à la Pologne, qui fut un temps le plus haut édifice d’Europe. 2/ Izabella Budryn, créatrice de bijoux, sur la rue Mokotowska, l’artère la plus branchée de la ville. 3/ Étagères modernistes, vases à la Sottsass, méli-mélo de vintage et de rééditions… le magasin Yestersen excelle en déco de goût. Page de droite L’extraordinaire décor du restaurant Opasły Tom : dans cet ancien cabaret, les designers Dominika et Paweł Buck ont mixé Art déco, Art nouveau, modernisme, expressionnisme, avec un punch inouï.



ID-URBAN SPIRIT

Pologne est sous régime

de la Vistule, il faut flâner

communiste.

le long des maisons

O

2

1/ Vue depuis l’hôtel Intercontinental. 2/ Sur le rond-point Charles-de-Gaulle, dans l’arrondissement de Sródmiescie, une statue du général français a été installée en 2005. Il s’agit d’un moulage du monument créé par Jean Cardot et présent sur l’avenue des Champs-Élysées, à Paris, depuis l’an 2000.

fonctionnalistes, Art

est dirigé par la gauche.

déco, voire carrément

De 2005 à 2010, le parti

d’esprit Le Corbusier, du

d’extrême droite Droit

quartier de Saska Kepa.

et Justice (Prawo i

Sur des kilomètres, toute

Sprawiedliwosc ou PiS)

la rive gauche de la

est pour la première fois

Vistule a été aménagée

à la tête du pays et revient

en une superbe

aux affaires en 2015.

promenade jalonnée

O

1

De 1990 à 2005, le pays

Depuis 2018, Varsovie

de terrasses, de jardins

a un maire progressiste,

et de barges transformées

Rafał Trzaskowski,

en lieux de fête.

candidat malheureux

O

à l’élection présidentielle

d’habitation les plus

de 2020 face au

réussis de l’ère

conservateur du PiS

communiste, citons la

Andrzej Duda.

façade à bow-windows

Parmi les immeubles

anguleux de 1978 (ulica

VARSOVIE PRATIQUE

O

Le Muzeum Polin

Karowa 18) qui appartient à la tour brutaliste située

(musée de l’Histoire des

sur les hauteurs du parc

Juifs de Pologne), édifice

Beyera (ulica Smolna 8)

Y ALLER

Varsovie est aussi très

80 000 personnes y

impressionnant de 2014

et, enfin, l’immense

En avion, au départ de

agréable et facile.

meurent d’épidémie

pensé par l’architecte

ensemble de Słuzew,

Paris-Charles-de-Gaulle,

Sinon, taxis et VTC sont

et de famine.

finlandais Rainer

tout en balcons

sur LOT ou Air France,

abordables.

O

Mahlamäki, est un

graphiques, en pleine

la population de Varsovie

indispensable. Il

verdure, délimité par les

était juive, faisant de la

documente la présence

rues Wałbrzyska et Jana Sebastiana Bacha.

à partir de 100 € l’aller.

374

À VOIR

Avant-guerre, 30 % de

En train, au départ

PROFIL EXPRESS

de Paris-Est, avec

O

Varsovie est la capitale

capitale polonaise la plus

millénaire des Juifs en

changement à Francfort-

de la Pologne depuis 1596,

importante communauté

Pologne et la Shoah, sans

sur-le-Main et Berlin-

mais tout au long des

d’Europe. Seuls

éluder l’antisémitisme

Hauptbahnhof, environ

siècles qui suivront,

400 000 Juifs polonais,

endémique qui sévit dans

À LIRE

14 h de trajet. À partir

jusqu’en 1918, date

sur les 3,3 millions

le pays depuis des siècles

O

de 170 €.

de l’indépendance de

que comptait le pays,

et qui, par endroits, a

père, d’Isaac Bashevis

la Pologne, elle sera, par

ont survécu.

facilité la Solution finale.

Singer (Le Livre

SE RENSEIGNER

éclipses, sous domination

O

Office du tourisme de

russe, prussienne ou

Varsovie face aux nazis

Warszawskiego (musée

O

Pologne : Pologne.travel

austro-hongroise.

a lieu en août 1944, sans

de l’Insurrection

de Varsovie, de Marek

Office du tourisme de

O

que l’Armée rouge,

de Varsovie), inauguré

Edelman (Liana Levi).

Varsovie : Warsawtour.pl

nazis en 1939, la capitale

pourtant postée non loin,

en 2004 dans l’ancienne

O

polonaise capitule

intervienne – une tactique

station électrique

de Leopold Tyrmand

SE DÉPLACER

le 28 septembre.

de Staline afin de faciliter

des tramways, se révèle

(Noir sur Blanc).

Varsovie dispose d’un

En octobre 1940, les nazis

sa domination future de

lui aussi intéressant.

O

réseau dense de trams,

bouclent le ghetto de

la Pologne. Le 2 octobre

O

de deux lignes de métro

Varsovie où vivent

1944, l’armée allemande

de Zoliborz et de Stare

(Flammarion).

et d’un bon système de

un demi-million de Juifs

détruit ce qu’il reste de la

Bielany, très arborés,

O

Bombardée par les

2

L’insurrection de

O

Le Muzeum Powstania

Les quartiers nord-ouest

Au tribunal de mon

de Poche). Mémoires du ghetto

Journal 1954,

Les Disparus,

de Daniel Mendelsohn Ferdydurke, de Witold

vélos, type Vélib’, appelé

sur 3 km dans des

ville. 800 000 Varsoviens

riches en architectures

Gombrowicz (Folio/

Veturilo (d’autant plus

conditions épouvantables.

ont péri entre 1939 et

des années 20 et

Gallimard).

agréable que la ville

300 000 d’entre

1945 et environ 80 %

modernistes, méritent

O

est plutôt plate). Marcher

eux seront déportés

de la ville a été anéantie.

le détour.

d’Olga Tokarczuk

à travers la très verte

à Treblinka.

O

Jusqu’en 1989, la

O

Sur la rive droite

Les Livres de Jakób,

(Le Livre de Poche).


© ANNABEL BRIENS


ID-URBAN SPIRIT

NOS HÔTELS PRÉFÉRÉS À VARSOVIE Entre bâtisses pétries d’histoire et condominiums rutilants, l’hôtellerie varsovienne refuse de choisir, voire préfère mixer les époques. Tour d’horizon des chambres confidentielles et des enseignes ultra-luxe qui font le sel de la scène locale.

1

2

3

4

5

6

Monumental

d’orgue : la piscine en

chambres, où la

appartement où chaque

l’agence de design

Hotel Warszawa (1)

marbre du sous-sol

décoratrice Mariola

chambre, disposée

phare de la ville.

L’Art déco polonais

que viennent réchauffer

Tomczak s’est bien

autour d’un séjour central

Ulica Lwowska 17/7.

a son totem : l’immeuble

des boiseries sombres.

amusée, entre coussins

propice à la socialisation,

Tél. : +48 797 992 737.

Prudential, du nom de la

Plac Powstanców

zébrés et tableaux pop,

cultiverait sa propre

Autorrooms.pl

compagnie d’assurance

Warszawy 9.

à la Martial Raysse. Au

personnalité. L’une épouse

anglaise qui l’a érigé,

Tél. : +48 22 470 03 00.

restaurant, on dîne sous

bourgeoisement les

Japonisant

domine l’hyper-centre

Warszawa.hotel.com.pl

des faucilles et des

arrondis d’une façade

Nobu (4)

marteaux, vestiges de

très années 20

À Miami, à Malibu ou

depuis 1933 et abrite,

376

depuis 2018, un 5-étoiles

Joyeux

l’ambassade de l’URSS

allemandes. L’autre

à Varsovie, l’esthétique

brut, où le béton est roi.

H15 (2)

qui logeait ici !

arbore des moulures

mi-zen, mi-show off des

Côté cour, au calme, de

Damier géant, pots

Ulica Poznanska 15.

fleuries, un parquet racé

hôtels et des restaurants

vastes suites sont logées

de fleurs XXL piqués de

Tél. : +48 22 55 38 700.

et des oreillers tie and

Nobu fait mouche. Pour

dans une extension de

faux perroquets, sièges

H15boutique

dye. Vous tomberez

son antenne polonaise,

verre. Côté rue, moins

biscornus : voilà un lobby

apartments.com

aussi, en musardant, sur

la luxueuse chaîne

tranquille, des chambres

facétieux, comme une

un bureau Bauhaus ou

américano-nipponne

avec balcon embrassent

promesse d’étonnements.

Chambres d’auteur

de la vaisselle paysanne

a érigé un paquebot

la ville. Partout, une ode

L’impression se confirme

Autor Rooms (3)

clouée au mur. Un coup de

translucide, avec des

à la minéralité. Point

une fois arrivé dans les

C’est comme un grand

maître pour Mamastudio,

chambres épurées.


7

À côté, un immeuble

aristocratique de 1903

classiquement moderniste,

entre cette bâtisse de

Grande dame

adjacent, plus lambda,

ne manque pas de nobles

que pour les vues que

verre un peu glaciale et

Raffles Europejski

mais où les designers

atours. À commencer

l’on descend ici. Choisir

ses intérieurs, imaginés

De Marlene Dietrich

maison se sont autorisés

par ce chandelier fait

une chambre en altitude,

par l’agence anglaise

à Günter Grass, toute

des singularités, entre Art

de 900 bulles de verre

côté est, vous offrira

De Salles Flint, tout en

l’intelligentsia du

déco et les années 80.

polychromes, qui

un point de vue sur

nostalgie chaleureuse.

XXe siècle raffolait de ce

Au rez-de-chaussée, sur

surplombe le patio central,

les grandiloquences

Paressons donc sur

pied-à-terre néoclassique,

fond de DJ aux platines,

à l’image du lobby où les

soviétiques du palais

ce canapé au look De

posté face au jardin de

les tempuras couture

couleurs pétaradantes

de la Culture, tandis

Sede ou sur ces poufs

Saxe. Rénové avec un

du chef Yannick Lohou

sont reines : fauteuils

que la piscine située

quasi hippies du lobby,

luxe de marbres et de

e

affolent tous les

Fritz Hansen framboise et

au 43 étage vous fera

rêvassons dans ces

bois précieux, dans une

rich & famous de la ville.

sofas indigo se toisent.

crawler dans les nuages.

chambres tendues

veine néo-Art déco, l’hôtel

Ulica Wilcza 73.

Ulica Smolna 40.

Ulica Emilii Plater 49.

d’étoffes cotonneuses et

« européen » caracole

Tél. : +48 22 551 88 88.

Tél. : +48 22 418 89 00.

Tél. : +48 22 328 88 88.

sirotons un white cosmo

en tête des palaces

Warsaw.nobuhotels.com

Ihg.com

Ihg.com

sur le toit-terrasse feuillu,

du Vieux Continent.

face à la skyline…

Ulica Krakowskie

Azuréen

Vertiges

Rétro branché

Ulica Widok 9.

Przedmiescie 13.

Indigo (5)

Intercontinental (6)

Puro (7)

Tél. : +48 22 899 80 00.

Tél. : +48 22 255 95 00.

Cette demeure

C’est moins pour la déco,

Contraste saisissant

Purohotel.pl

Raffles.com

377


ID-URBAN SPIRIT

NOS MEILLEURES TABLES À VARSOVIE Conscients qu’ils ont de l’or entre les mains – la Pologne ne manque pas de richesses agricoles –, les chefs du cru ont pris goût, comme leurs voisins scandinaves, au local, aux herbes oubliées et au design choisi pour enrober le tout.

1

2

3

4

5

6

Locavore

le pierogi (ravioli à la

plus en plus branché de

Facebook.com/eden.

pommes… Il est de bon

Alewino (1)

viande et/ou au fromage),

la rive droite de la Vistule.

bistroo

ton d’y débarquer en

Ce fut une écurie – d’où

agrémente la truite

Loué par les fondateurs

son architecture de

de chou-rave en pickles.

d’Usta, revue culinaire

Show off

Ulica Minska 25.

plain-pied –, puis une

En prime, une terrasse

des plus classieuses,

Warszawa Wschodnia (3)

Tél. : +48 22 870 29 18.

école – d’où ces barreaux

délicieusement

l’édifice abrite désormais

Dans l’un des coins de l’est

Mateuszgessler.com.pl

graphiques aux fenêtres

ombragée sur la plus

un bistrot végan à hautes

(wschodnia) qui comptent

et ce mobilier très « salle

branchée des artères.

ambitions gustatives,

– l’ancien quartier

Savant

de classe ». Aujourd’hui,

Ulica Motokowska 48.

où les marinades de

industriel de Praga –, le

Epoka (4)

c’est l’une des tables

Tél. : +48 22 628 38 30.

gingembre, vinaigrette

chef star Mateusz Gessler,

Marcin Przybysz est un

enthousiasmantes de la

Alewino.pl

de curcuma et daïkons

dernier-né d’une lignée

chef bibliophile. Il amasse

de toutes sortes se

de fameux cuisiniers, a

des livres anciens de

ville, où le chef Sebastian

378

coupé sport…

Wełpa pimpe les

Verdoyant

révèlent plus désirables

transformé un superbe

cuisine polonaise, parfois

classiques polonais.

Eden Bistro (2)

que jamais. Tout cela se

édifice de brique en

vieux de plusieurs siècles,

Il nous sert, froide

Il y a d’abord cette

savoure, aux beaux jours,

brasserie de luxe ouverte

jaunis et magiques

et parfumée d’aneth,

splendide villa

dans la fraîcheur d’un

24 h/24. Cuisine

comme des grimoires,

la soupe traditionnelle

fonctionnaliste de 1928,

jardin touffu.

originale : raviolis aux

pour en revivifier les

de feuilles de betterave,

typique de Saska Kepa,

Ulica Jakubowsk 16.

fèves et pamplemousse,

recettes. Au menu :

« véganise » et allège

le quartier résidentiel de

Tél. : +48 698 646 662.

canard fourré aux

jambon de mouton,


7

concombres mizerja (à la

cabaret d’avant-guerre

Ulica Wierzbowa 9.

brunche d’œufs

À boire, des

crème aigre, au vinaigre

réaménagé par les

Tél. : +48 22 621 18 81.

Bénédicte, de bagels,

gewurztraminers du

et au poivre noir), ragoût

designers Dominika et

Kregliccy.pl

de tacos végans

Sud-Tyrol, des muscats

de champignons… Autant

Paweł Buck : entre murs

et de jus minute,

siciliens, mais aussi

de mets d’antan à savourer

ondulés céladon et

Détente

entre trentenaires

des blancs et des rosés

sur des chaises veloutées,

luminaires qu’on dirait

Waszyngton (6)

et quadras à la mode.

polonais, de ceux qu’on

au beau milieu de tentures

sculptés par Tony Cragg,

Une artère ultra-large,

Aleja Jerzego

élabore autour des

théâtrales. Et pour

voilà un écrin qui matche

très « bloc de l’Est », un

Waszyngtona 96A.

gorges de la Vistule,

cause, on doit la déco au

à merveille avec les

bungalow de béton et de

Tél. : +48 510 292 397.

dans le sud-ouest du

scénographe slovaque

délicatesses et les talents

verre, typique de l’archi

Waszyngton.com

pays. Pour accompagner

Boris Kudlicka, fameux

de coloristes du jeune

communiste et, pourtant,

pour ses décors d’opéra.

chef Tomasz Janiczek.

rien de plus riant que

Cave à manger

que compose Bartłomiej

Ulica Ossolinskich 3.

Soupe de céleri-rave

ce café habillé de

Kieliszki na Próznej (7)

Trojanowski (brocolis

Tél. : +48 666 115 566.

au babeurre, gaufre

terrazzo, d’assises 60’s

Comme en attestent les

sauvages aux abricots,

Epoka.restaurant

de patate douce à la

et de plantes vertes. À

dizaines de verres à pied

anchois blancs à la fleur

rhubarbe, sponge cake

l’intérieur ou en terrasse,

(les kieliszki), coiffant

de sureau…).

Esthètes

vert gazon avec mûres et

à l’ombre des peupliers,

graphiquement le bar,

Ulica Prózna 12.

Opasły Tom (5)

lavande, comme autant

et sur fond d’électro

il sera question, ici,

Tél. : +48 501 764 674.

Plaisir des yeux que ce

de tableaux fauvistes.

de bonne facture, on

de plaisirs œnologiques.

Kieliszkinaproznej.pl

tout ça, les mets

379


ID-URBAN SPIRIT

NOTRE SÉLECTION DE BOUTIQUES À VARSOVIE En Pologne, il existe une riche tradition textile, d’où la vigueur de la mode locale – surtout féminine. Pas en reste, les échoppes de déco commencent à bourgeonner tous azimuts.

1

2

3

4

5

6

Fraîcheurs

plongée dans les

la bannière PLNY LALA

cosmétiques éthiques,

Beaux basiques

Lukullus w St. Tropez (1)

années 70-80 qui vous

(acronyme intraduisible,

laisses pour chiens chics

The Odder Side (4)

Lukullus, pâtisserie

rafraîchit les sens.

à moins de s’y connaître

et œuvres d’art sur

La réussite de la mode

historique de Varsovie,

Ulica Rozbrat 22/24.

en argot varsovien), dont

papier qu’on déniche ici

made in Poland s’incarne

a ouvert il y a peu

Tél. : +48 726 262 609.

son épouse, Elisa Minetti,

ne manquent pas de

dans cette griffe, lancée

une échoppe de glaces

Cukiernialukullus.pl

assure la direction

délicatesse. Ils sont aussi

par Justyna Przygonska

artistique. Au programme,

le prétexte pour musarder

et Brygida Handzlewicz-

aux parfums olé olé :

380

pamplemousse/rose

Pop

couleurs franches et unies,

à travers Stare Bielany,

Wacławek, qui a essaimé

de Damas, banane/curry…

PLNY LALA (2)

coupes relax, un zeste

quartier nord un peu

jusqu’en plein Paris, dans

L’aménagement pensé

Michał Rejent, grand

de rigolade : l’American

excentré (à quatre

le Marais, avec un

par l’architecte et

gaillard au look de

Apparel de l’Est.

stations de métro

magasin rue du Temple.

scénographe Aleksandra

surfeur, est une figure

Ulica Mokotowska 26.

du centre), dont les

Ce qui suscite

Wasilkowska ne laisse

du pays. Il a lancé dans les

Tél. : +48 698 696 426.

placettes, cafés et

l’engouement de ses

pas indifférent non plus :

années 90 la première

Plnylala.pl

bicoques années 20

aficionadas ? Des

un ensemble de métal

marque de streetwear

frémissent d’un nouveau

couleurs racées, du sexy

ondulé aux reflets cuivrés

orientée skateboard, puis

Échappées

vent de bohème.

sage, rien qui ne

et arc-en-ciel, éclairé

s’est fait une spécialité

Slou (3)

Aleja Zjednoczenia 11.

renverse la table, certes,

par des lampes en forme

des basiques unisexes

Certes, les bouquets

Tél. : +48 22 127 18 49.

mais de l’allure à

de palmiers dorés. Une

made in Poland, sous

de fleurs séchées,

Slou.pl

revendre. Le QG de


7

Varsovie, bien dans

Des vestes en patchwork

de ville dont l’entresol

Modzelewski, d’une

varsovienne, a pour

ce mood-là, n’est que

signées Sea, griffe new-

et l’arrière-cour dégagent

carafe à gnôle d’antan,

grammaire les ocres, les

bon goût, joliment logé

yorkaise tendance néo-

un drôle de charme

gainée de cuir, d’un

courbes, les anfractuosités.

derrière une façade

beatnik. Tout ce qu’il y a,

anglais. Sur ces trois

luminaire à la Sottsass

La joaillière Natalia

à carreaux Art déco.

dans la mode et l’art de

niveaux secrets, le

ou d’un cache-pot décati

Kopiszka y montre

Ulica Koszykowa 5.

vivre, de vaporeusement

fondateur de Yestersen,

à tête d’homme.

des boucles d’oreilles

Tél. : +48 882 194 366.

chic se presse sur

Karol Misztal, déploie

Ulica Lekarska 5.

qui rappellent les dessins

Theodderside.com

les étals et portants

toute la déco qu’il aime,

Tél. : +48 575 919 828.

de Jean Cocteau,

de Weronika Borgosz-

actuelle ou vintage, avec

Yestersen.com

des vases en forme

Fin du fin

Bhagat (à droite), elle-

un sens consommé de la

Wonders (5)

même d’un chic absolu.

mise en scène : il a même

Préciosités

soit toute une imagerie

De la vaisselle

Ulica Mokotowska 28.

recréé, le temps d’un

Kopi (7)

artistiquement rêveuse,

australienne, aussi brute

Tél. : +48 22 629 04 12.

été, le salon du film La

Quelque part entre

bien en phase avec

que délicate, qui semble

Wonders.com.pl

Voix humaine, de Pedro

l’architecture troglodyte

la rue Oleandrów,

Almodóvar (2021). Au

tunisienne et le palais

le nouveau bastion

imiter le marbre ou la

de femmes girondes,

coquille d’œuf. De doux

Trouvailles

gré des saisons et des

Bulles, de Pierre Cardin,

des commerces

étuis et agendas d’Isaac

Yestersen (6)

arrivages, on s’entichera

cette étonnante

au goût du jour.

Reina, le maroquinier

On ne tombe pas par

d’un fauteuil seventies

bijouterie signée

Ulica Oleandrów 4.

barcelonais de Paris.

hasard sur cette maison

futuriste de Roman

Noke, jeune agence

Kopi.com.pl

381


ID-URBAN SPIRIT

LES LIEUX CULTURELS QUI COMPTENT À VARSOVIE Musées publics ou galeries privées profitent de la disparité urbaine pour susciter de savoureux dialogues entre art et architecture. Avec, au casting, un vivier de plasticiens locaux dynamiques et de sérieuses figures internationales.

1

2

3

4

5

6

Exclusif

qu’il aime… L’occasion de

impersonnel, doté de

communiste, beaucoup

un arbre, une sculpture

Clay (1)

se frotter à l’avant-garde

grands espaces, les jeunes

de cloisons, alors la

dans un ancien bassin,

Au beau milieu

de la peinture varsovienne.

loups de son écurie, plutôt

surface y est si vaste

une pièce textile se

de l’ex-zone industrielle

Ulica Wenantego

bankables, à l’image de la

que Michał Wolinski,

balançant au vent… Nous

de Praga, cette ancienne

Burdzinskiego 5.

peintre Tatjana Danneberg

tête pensante des lieux,

sommes dans le grand

école militaire années 30

Tél. : +48 600 097 072.

ou de la vidéaste

y circule en skate ! Tout

jardin d’une maison

a subi un élégant lifting.

Claywarsaw.com

Agnieszka Polska, s’en

en y exposant de jeunes

fifties, dont le salon

donnent à cœur joie.

artistes épris de sortilèges

et la terrasse jouent

L’architecte et designer

382

Mateusz Baumiller

Pointures

Ulica Kolejowa 47A/u5.

et de bizarreries, à l’image

aussi les lieux d’expo.

en a préservé le cachet

Galeria Dawid

Tél. : +48 603 899 242.

de la Polonaise Viola

Derrière, il y a la

rigoureux, garnissant

Radziszewski (2)

Dawidradziszewski.com

Głowacka ou du Français

marchande d’art Agata

l’ensemble d’assises 70’s

Les friches ferroviaires

Nils Alix-Tabeling.

Smoczynska-Le Guern.

polonaises, pour le

qui bordent la gare

Ensorcelant

Ulica Kredytowa 9/1.

Ulica Katowicka 25.

compte du publicitaire

Zachodnia, à l’ouest,

Piktogram (3)

Tél. : +48 501 570 076.

Tél. : +48 517 157 881.

Tomasz Pasiek, qui

vivent une mue. Au point

On ne soupçonnerait

Piktogram.org

Gallery.leguern.pl

en a fait ses bureaux.

que le respecté galeriste

pas, au troisième étage

Collectionneur, il expose,

Dawid Radziszewski

de cet immeuble banal,

Bucolique

Jeune garde

quelques week-ends

y a pris ses quartiers.

pareil espace. On y a

Galeria Le Guern (4)

Galeria Stereo (5)

dans l’année, les tableaux

Au pied d’un condo

abattu, sous l’ère

Un châssis posé contre

Il faut passer des cours


7

et des arrière-cours,

Château d’art

essai, tandis que, sous

entre ces murs pleins de

collections nationales

se perdre un peu, puis

Zamek Ujazdowski (6)

les arbres centenaires, les

charme, nichés dans l’aile

contemporaines

grimper les étages

Cet édifice royal du

conversations bruissent

gauche d’un vénérable

s’éparpillent. Notamment

e

d’une vieille demeure à

XVII siècle, détruit puis

autour des pintes de bière.

palais. À voir jusqu’à cet

au Muzeum nad Wisła,

colonnades, bien cachée

reconstruit après-guerre,

Ulica Jazdów 2.

automne : les tissages de

peinturluré par Sławomir

en plein centre-ville.

héberge, derrière ses

Tél. : +48 22 628 12 71.

Monika Drozynska, dont

Pawszak, ainsi qu’au parc

C’est là que les époux

façades baroques,

U-jazdowski.pl

l’humeur caustique va

Bródnowski, perdu

Zuzanna Hadrys et

l’un des centres d’art

comme un gant à l’ADN

dans une zone HLM, où

Michał Lasota exposent

les plus réputés d’Europe

Historique

frondeur de l’institution.

dénicher, au hasard

l’élite des sculptrices

de l’Est. On y explore

Galeria Foksal

Ulica Foksal 1/4.

des sentiers, des pièces

polonaises : Natalia

les envolées plastico-

C’est à Tadeusz Kantor,

Tél. : +48 22 827 62 43.

de Monika Sosnowska,

Karczewska, Gizela

littéraires de Jacek

maître de l’art et du

Galeriafoksal.pl

Ólafur Elíasson ou Rirkrit

Mickiewicz… ou de jeunes

Adamas ou, plus

théâtre polonais, qu’on

pousses, comme la

politiques, les travaux

doit la fondation de

Art de plein air

> Muzeum : Wybrzeze

Californienne Diane

de Karolina Grzywnowicz

cette galerie publique,

Muzeum Sztuki

Kosciuszkowskie 22.

Severin Nguyen (photo).

dont les diasporas sont

en 1966. Depuis, toute

Nowoczesnej (7)

Tél. : +48 22 431 07 55.

Ulica Bracka 20b/2.

le sujet. Le soir, le cinéma

la fine fleur européenne

En attendant le futur grand

Artmuseum.pl

Tél. : +48 503 178 965.

attenant projette tout

(Annette Messager,

musée d’Art moderne,

> Parc Bródnowski :

Galeriastereo.pl

ce qu’il y a de plus art et

Joseph Beuys) a exposé

en construction, les

Ulica Chodecka.

Tiravanija, entre autres.

383



ID-SPOTS

Prolongez l’été ! Si les voyages sont encore compliqués à prévoir, rien ne nous empêche de nous projeter un peu plus loin dans l’avenir. Les hôteliers, eux, n’ont que trop attendu et redoublent d’audace créative pour rendre leurs espaces plus désirables que jamais. Par Bérénice Debras

Un cabinet de toilette au Hoxton, à Rome : un plongeon Art déco, moderniste et vintage dans la Ville éternelle (p. 388).

385


ID-SPOTS

IBIZA SIX SENSES C’est sur la pointe nord d’Ibiza, dans la baie isolée de Xarraca, que le Six Senses a ouvert cet été. L’architecte et promoteur Jonathan Leitersdorf a cherché à fondre le complexe dans le paysage, comme s’il avait toujours été là : des suites ont même été taillées dans la falaise. Cette réalisation durable vaut à l’hôtel la certification Breeam (standard international évaluant l’impact environnemental d’un bâtiment). Outre son spa spectaculaire, le Six Senses propose une riche programmation culturelle balayant les différentes disciplines : art, mode, musique… Cerise sur le gâteau ? Le piano, dans une suite, et un studio d’enregistrement. Carrer Camí de Sa Torre, 71, 07810 Sant Joan de Labritja, Ibiza, îles Baléares, Espagne. Tél. : +34 871 005 600. Sixsenses.com

TURIN Manger un burger tout en sautant dans la piscine ? Presque. Après Milan, l’agence espagnole Masquespacio a dessiné un nouvel espace pour cette chaîne de burgers. Les designers ont décliné un code couleur pour séparer les espaces de la salle et attirer les regards depuis la rue à la faveur de larges baies vitrées. Le vert est dévolu à la commande au comptoir quand le rose et le bleu invitent à passer à table. Le carrelage, les échelles et les hublots évoquent l’univers d’un grand bain. Sympathique et hautement instagrammable. Via Amendola 9, 10121 Turin, Italie. Bunburgers.com

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© GREGORY ABBATE

BUN BURGERS


LISBONNE THE IVENS, AUTOGRAPH COLLECTION De la jungle urbaine à l’oasis, il n’y a qu’une porte à franchir. Derrière, perroquets, macaques et plantes vertes animent le nouvel hôtel The Ivens. Cette décoration exotique, signée Cristina Matos et Lázaro Rosa-Violán Studio, est un clin d’œil à l’adresse même de l’établissement, situé à la croisée des rues Ivens et Capelo, deux explorateurs du continent africain de la fin du XIXe siècle. C’est ainsi que l’Afrique s’invite discrètement dans les chambres aux tons sable, blanc et vert, et se fait plus présente encore dans le bar et le restaurant sur un mode néorétro.

© FRANCISCO NOGUEIRA

Rua Capelo 5, 1200-224 Lisbonne, Portugal. Tél. : +351 210 543 135. Theivenshotel.com

GOUDA RELAIS & CHÂTEAUX WEESHUIS GOUDA C’est un fait : le fromage est plus connu que les céramiques de Gouda ! Pourtant, elles font partie d’une longue tradition de la ville. Tant et si bien que la designer d’intérieur, Judith Van Mourik (à qui l’on doit le Parc Broekhuizen), s’en est inspirée pour habiller cet ex-orphelinat de 1599, converti pendant trente ans en bibliothèque et, enfin, cet été, en hôtel. Les 25 chambres sont toutes différentes et usent du graphisme et des couleurs pour donner une ambiance cosy. Spieringstraat 1, 2801 ZH Gouda, Pays-Bas. Tél. : +31 182 231 253. Wshs.nl

387


ID-SPOTS

ROME THE HOXTON Et de 10 ! Avec cette ouverture dans le quartier de Parioli, la chaîne hôtelière The Hoxton vient d’inaugurer sa 10e adresse. Derrière une façade rose fané seventies, Ennismore Design Studio a imaginé un espace offrant un joyeux saut dans le temps avec la complicité du studio Fettle. Imprégnés d’un style moderniste, les lieux déroulent marbre d’époque, terrazzo, mobilier vintage… Certains lustres du bâtiment ont été dépoussiérés et remisés dans un esprit plus contemporain. Le lobby, les bars et les restaurants (ainsi que l’Appartement, voué aux anniversaires et autres réunions) comptent de nombreuses pièces d’artistes et de designers italiens. Largo Benedetto Marcello, 220, 00198 Rome, Italie. Tél. : +39 06 9450 2700. Thehoxton.com

ROME MAMA SHELTER ROMA Ciao la Mama ! Pour sa première adresse dans la Botte, Mama Shelter décline l’âme italienne dans les moindres recoins. Ici, de grands rideaux reprenant les images des joueurs de football comme sortis des pages des albums Panini ; là, des copies des lustres du dôme de la basilique Saint-Pierre ; là encore, un sol évoquant les statues romaines… Sans oublier la touche de l’artiste Beniloys, dont les graffitis réinterprètent les fresques des palais. Grande première, le Mama Shelter inaugure un spa, le premier du groupe. Une façon de se couler dans la tradition des bains romains. Via Luigi Rizzo, 20, 00136 Rome, Italie. Tél. : +39 06 9453 8900. Mamashelter.com

ROME ROOM MATE FILIPPO « La meilleure façon de voyager est de rendre visite à des amis », voilà le credo du groupe espagnol Room Mate Hotels. À Rome, l’ami (fictif) en question est Filippo, commissaire d’exposition réputé et fin connaisseur de l’histoire de la Ville éternelle. C’est peut-être pour lui plaire que le designer d’intérieur Tomás Alía a fait entrer l’esprit des années 40 dans les 30 chambres (et les 11 appartements du Gran Filippo Apartments), en écho à la façade du bâtiment. Il a ainsi employé des miroirs fumés, usé de courbes et de matières en écailles en distillant un certain exotisme. Via Della Purificazione 31, 00187 Rome, Italie. Tél. : +34 900 818 320. Room-matehotels.com

388


144

www.perzel.fr


ID-SPOTS

NEW YORK ACE HOTEL BROOKLYN Du béton (beaucoup), du bois (sapin de Douglas, chêne et contreplaqué) et du cuir… Les designers de l’agence Roman and Williams distillent une sensualité à fleur de matière dans cet hôtel inauguré fin juillet. Pour leur troisième opus avec le groupe Ace Hotel, ils ont dessiné l’extérieur de 13 étages avec l’aide de Stonehill Taylor, et l’intérieur en usant d’un vocabulaire moderniste primitif. Ainsi, les 287 chambres reflètent des espaces bruts évoquant des studios d’artistes européens – le Cabanon de Le Corbusier est cité en référence. L’art est bien entendu présent sous toutes ses formes : depuis la céramique murale de l’artiste Stan Bitters sur la façade jusqu’à l’installation lumineuse de Roman and Williams, en passant par les œuvres textiles des chambres. 252 Schermerhorn St Brooklyn, New York, NY 11217, États-Unis. Tél. : +1 718 313 3636. Acehotel.com

NEW YORK MODERNHAUS SOHO Inspirée du mouvement Bauhaus, cette nouvelle adresse déroule des lignes pures au fil de ses 114 chambres. La styliste et designer d’intérieur Melissa Bowers (à qui l’on doit, entre autres, le Faena Hotel Miami Beach et la Casa Faena) a travaillé main dans la main avec Jack J. Sitt, qui se lance pour la première fois dans l’hôtellerie. C’est la collection privée d’art moderne et contemporain de ce dernier qui s’affiche sur les murs des chambres ! Jean Dubuffet, George Condo, Hans Hartung… À noter, le rooftop Jimmy coiffe les 18 étages d’un décor inspiré par la période bleue de Picasso et d’une piscine en plein air. 27 Grand Street, New York, NY 10013, États-Unis. Tél. : +1 212 465 2000. Modernhaushotel.com

LOS ANGELES DOWNTOWN L.A. PROPER HOTEL Membre des Design Hotels, le Proper Hotel est l’une des dernières curiosités du Fashion District. Ex-club privé des années 20 puis ex-YWCA (association chrétienne mondiale des jeunes femmes), le bâtiment vient d’être transformé en un hôtel de 148 chambres et suites sous la main experte de l’architecte d’intérieur et designer Kelly Wearstler. Laquelle a pris la ville pour sa muse, jouant des différentes influences, dont le modernisme mexicain. Kelly Wearstler a saupoudré l’ensemble de détails marocains et même français. Un joli mixte opérant un trait d’union entre le passé et le présent. Parmi les suites, l’une arbore une piscine dans le salon et l’autre, un terrain vintage de basket-ball… 1100 S. Broadway, Los Angeles, CA 90015, États-Unis. Tél. : +1 213 806 10 10. Properhotel.com

390


COMMUNIQUÉ

présente :

CO ENT TO S OS PAP E S T SONT- LS T ANSFO ÉS PO ÊT E ECYCLÉS ?

ÉS

En 2019, grâce au geste de tri des Français, 57% des papiers graphiques ont été recyclés. Découvrez les 5 étapes qui permettent cette transformation dans une usine papetière.

1.ARRIVÉE DES BALLES DE

PAPIERS DU CENTRE DE TRI Dans ces gros paquets appelés balles, on retrouve tous les papiers triés par les habitants.

.

TRANSFORMATION EN PÂTE À PAPIER

Les balles de papiers sont plongées dans un gros mixeur : le pulpeur. Ce brassage avec l’eau permet de UÅRCTGT NGU Ƃ DTGU FG EGNNWNQUG

3. NETTOYAGE ET

FILTRAGE DES FIBRES Cette étape permet d’éliminer tous les indésirables (agrafes, spirales, encres, colles…). La pâte recyclée peut maintenant rejoindre le procédé habituel de la fabrication des papiers.

4. FABRICATION DES FEUILLES

au pi é e du e d c ou e e a è l p la

a i r r r ’ a

Grâce à une machine à papier, la pâte est aplatie, étirée et séchée sur des cylindres chauffés à la vapeur pour devenir une immense feuille de papier. On peut ainsi fabriquer jusqu’à 110 km de papier par heure.

. MISE EN BOBINE DU NOUVEAU PAPIER

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1,

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i iar ’ a i r

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a

i a a i

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.

Les feuilles de papier recyclé sont mises en bobine et seront ainsi vendues à des imprimeurs qui les utiliseront en tout ou partie pour la fabrication de papiers graphiques (journaux, magazines, cahiers,…).

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© Getty/Citeo

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ID-ACTUS CO

POIRAY PRÉCIEUX COMPLICE Cette saison, la collection emblématique de la maison Poiray s’enrichit d’une nouvelle déclinaison : Dune de Poiray Petit Modèle. La délicatesse des torsades et des ciselures de l’or jaune ou de l’or blanc et la taille gracieuse de ces nouvelles bagues invitent à l’accumulation ainsi qu’à l’association avec les modèles déjà existants. Si le même esprit infuse ces nouvelles pièces, le format a été retravaillé et affiné, idéal pour devenir un complice de tous les jours. Poiray.com

PGA CATALUNYA WELL VILLA © ANTHONY ARQUIER / MKLH AGENCY

PGA Catalunya est le premier resort à développer un projet écoresponsable, favorisant la santé physique et le bien-être mental, à travers des architectures pensées et dessinées par l’Espagnol Fran Silvestre. Il propose ainsi le système unique WELL d’Espacious Evalore. La villa Well-Villa, conçue pour offrir aux propriétaires de ces maisons une expérience de vie holistique en donnant la priorité à tous les aspects du bien-être physique et mental, sera dotée de technologies pionnières axées sur sept éléments clés : l’esprit, l’air, l’eau, la nutrition, la lumière, l’exercice et le confort. Pgacatalunya.com/immobilier

LITTLE GREENE L’HÉRITAGE

© DENIS ISMAGILOV/D3 STUDIO

Le fabricant Little Greene lance sa deuxième collection de papiers peints en collaboration avec la plus grande organisation à but non lucratif d’Europe fondée dans le but de conserver et de mettre en valeur des monuments et des sites d’intérêt collectif : le britannique National Trust. Cette collection éclectique de dessins basés sur des motifs d’époque provient du portefeuille de propriétés qu’il gère. Chaque papier peint a été redessiné et recoloré, tout en respectant les méthodes et matériaux traditionnels avec lesquels l’original a été fabriqué. Un véritable hommage au patrimoine anglais ! Littlegreene.fr

ANDRÉ RENAULT RÊVE ROYAL La société André Renault fabrique tous ses lits à la commande, entièrement à la main. Avec plus d’un million de possibilités, le client crée son lit sur mesure. La marque française, associée à la marque anglaise Slumberland, fournisseur officiel de la couronne d’Angleterre, propose cette année la collection « Slumberland Elements », qui allie le confort absolu d’une literie d’excellence au respect de l’environnement, le savoir-faire anglais à la fabrication française. Leur coutil est composé à 100 % de viscose fabriquée à partir de matières végétales (pulpe de bois). Enfin, pour chaque matelas acheté, Slumberland plante un arbre au Pérou… Andre-renault.com

392



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DU LOUNGE CHAIR

SELLERIE & ÉBÉNISTERIE Depuis 2004, chaque fauteuil est restauré dans la tradition du produit, avec ses matériaux nobles : un cuir souple de veau aniline, un plaquage en palissandre de Rio, des coussins garnis de plumes d’oie et de mousse bultex. Une passion et un savoir-faire qui ont redonnés vie à des centaines de « Lounge Chair » en Europe, en garantissant une restauration dans le strict respect de l’origine aux heureux propriétaires de ce fauteuil mythique devenu une icône du design.

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LES

7 eédition

ENDEZ De us la V

+

12 et 13 octobre 2021 de 10h à 19h Deux espaces au coeur de Paris

Pour cette 7e édition des Rendez-vous de la Matière + , l’équipe Archistorm a le plaisir de vous présenter, au sein de deux espaces, et à travers une scénographie imaginée par Frédéric Imbert, une sélection d’exposants chacun exclusif dans son domaine. Espace Commines : Les exposants Rendez-Vous de la Matière : CarréSol, Casalgrandre Padana Vetisol, CELC, Décocéram, Grosfillex, Hopfab, Iris Ceramica, Kebony, Koziel, Laudescher, La Fabbrica, Lited, Loupi, Marius Aurenti, Milliken, Moso, Parqueterie de Bourgogne, Rieder, Slate Lite, STO, Tempo, Unilin. Les exposants du parcours : AC Matière, Anne Lopez, Atelier de la Torre, Atelier DOUARN, Atelier Lefort, Atelier Paelis, Caroline Besse, Compagnie du Verre, Curiosité Textile, Dunod Mallier, Invenio Flory, Laure Bénard, Luxdawn, Meftah, Plumavera, Ulgador. Espace marais•marais : Les exposants du parcours : ADÈLE Collections, ARCA Ébénisterie, ARTHYLAE, Atelier AM, Atelier .G, Aurélia Leblanc & Lucile Viaud, Chloé Quiban, Gabrielle Regnault, Isabelle Pipounel, Jeanne Goutelle, Kazehana & Tuilliere, L’Atelier du Mur, La couleur du verre, Lamellux, Laur Meyrieux, Laurentine Perilhou, Marie Barthès, Marie-Anne Thieffry, Nelly Saulnier, Studio LeR, Studio Pluriel, Valérie Colas des Francs.

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Resign : Studioresign.com Roche Bobois : Roche-bobois.com Roger Vivier : Rogervivier.com Royal Stranger : Royalstranger.com Rubelli : Rubelli.com Rugiano : Rugiano.com S Saba Italia : Sabaitalia.it Saint-Louis : Saint-louis.com Salvatore Ferragamo : Ferragamo.com Samaritaine Paris Pont Neuf : Dfs.com/ fr/samaritaine Samuel & Sons : Samuelandsons.com Schönbuch : Schoenbuch.com Seigneurie Gauthier : Seigneuriegauthier.com Seletti : Seletti.it Serge Lesage : Sergelesage.com Servomuto : Servomuto.com Shrimps : Shrimps.com Silent Gliss : Silentgliss.fr Siltec : 01 42 66 09 13 Silvera Bac : 01 53 63 25 10 Silvera Bastille : 01 43 43 06 75 Silvera Beaugrenelle : 01 40 59 42 80 Silvera eshop : 01 46 22 27 22 Silvera Faubourg Saint-Honoré : 01 56 68 76 00 Silvera Kléber : 01 53 65 78 78 Silvera Poliform : 01 55 35 82 33 Silvera Printemps : 01 45 26 29 85 Silvera St Germain : 01 53 63 25 10

Silvera Université : 01 45 48 21 06 Silvera Lyon : 04 81 88 80 00 Silvera Marseille : 04 91 33 19 10 Smallable : Smallable.com Smeg : Smeg.fr Stella McCartney : Stellamccartney.com Sunbrella : Etoffe. com/sunbrella/tissus T Tacchini : Tacchini.it Tai Ping : Taipingtent.com The Animals Observatory : Theanimals observatory.com The New Society : Wearethenew society.com The Rug Company : Therugcompany.com Thonet : Thonet.de Tiptoe : Tiptoe.fr Treku : Treku.com Turri : Turri.it V Venini : Venini.com Vetroarredo : Vetroarredo.biz Vibieffe : Vibieffe.com Vitra : Vitra.com Voltex Bordeaux : 05 56 30 15 30 Voltex Marseille : 04 91 53 52 52 Voltex Paris : 01 45 48 29 62 Voltex Toulouse : 05 61 25 64 37 W Wall&decò : Wallanddeco.com Wiener GTV design : Gebrueder thonetvienna.com Z Zimmer + Rohde : Zanotta : Zanotta.it Zazie Lab : Zazielab.com Zimmer + Rohde : Zimmer-rohde.com

Siège social et show-room : ARTEMIDE France . 52, avenue Daumesnil . 75012 Paris Tél. 01 43 44 44 44 . Fax 01 43 44 44 42 e.mail : artemide@artemide.fr

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Le Milan de Maria Porro

Que rapporter de Milan ?

Non, je suis née à Côme, la ville natale de ma famille où se trouve notre entreprise, mais mes trois enfants ont vu le jour à Milan.

raviolis avec de la viande provenant de la boucherie historique milanaise voisine, Sirtori. Un très bon mix de deux réalités qui coexistent très bien !

Votre quartier préféré à Milan ?

Et pour un dîner romantique ?

Que faire à Milan le dimanche ?

L’Isola. J’y ai acheté ma première maison. C’est un quartier qui poursuit sa mue tout en conservant son identité. Il exprime bien ce qu’est Milan : multiethnique, ouverte, mais avec de fortes traditions ancrées en elle.

Le Blue Note, Via Borsieri, où ils servent de délicieux margaritas.

Aller au MUBA, le musée des enfants de la Rotonda della Besana : il y a des expositions ludiques et toutes sortes d’activités dans le sillage des enseignements de Bruno Munari.

Êtes-vous née à Milan ?

Le plus beau bâtiment historique ? La Villa Necchi pour le soin fou apporté à l’ameublement, aux lambris, aux tissus, à la position des miroirs et à la juxtaposition des œuvres d’art… Milan cache de merveilleuses cours derrière ses porches… La Villa Necchi, elle-même, possède un très beau parc qui entre littéralement dans la maison. e

Et un bâtiment du XXI siècle ? La Fondazione Prada. La rencontre entre l’architecture contemporaine et industrielle. C’est un lieu vivant dans un quartier qui n’est pourtant pas central. Sans le dénaturer, elle l’a rendu désirable.

Votre plat milanais préféré ? Le meilleur risotto alla milanese de Milan était servi au Ristorante Verdi, mais il a été remplacé par un très bon restaurant… indien ! Depuis, je vais à Ratanà (Via Gaetano de Castillia, 28) pour leurs mondeghili, des boulettes de viande typiques de Milan.

Votre « cantine » ? Ravioleria Sarpi (Via Paolo Sarpi, 27). Le personnel, chinois, prépare des milliers de

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© MATTEO CARASSALE

Elle vient d’être nommée présidente du Salon international du meuble de Milan. Première femme à ce poste, jeune de surcroît, Maria Porro symbolise à elle seule le renouveau d’un secteur dynamique et jaloux de son savoir-faire. Toujours à la tête du marketing et de la communication de son entreprise familiale, et très sollicitée à quelques jours du Salone, elle a eu la gentillesse de nous donner ses Propos recueillis par Vanessa Chenaie bonnes adresses dans la capitale lombarde.

Où retrouver des amis à l’aperitivo ? Le bar Camparino est le lieu historique de la Galleria de Milan. Récemment rénové par Piero Lissoni, il faut y déguster un Negroni. Les cocktails sont noyés dans un glaçon aussi grand que le verre portant le logo Campari. J’adore le soin maniaque qu’ils mettent dans le service et le mélange de design contemporain et de tradition du lieu.

Un livret d’opéra de la Libreria dello Spettacolo, près du Corso Magenta. Une mine pour les amoureux des arts du spectacle.

Qu’est-ce que vous n’aimez pas ? Les embouteillages sur le périphérique.

Qu’est-ce qui a le plus changé ? Des quartiers entiers ont ressuscité ces dernières années. Il y a beaucoup plus d’espace, de zones piétonnes. C’est redevenu vivable !

Le meilleur marché aux puces ?

Si Milan était un film ?

Crazy Art Antiques and Follies. Vous y trouverez des objets tirés des films de Fellini, des costumes de scène de Moira Orfei… C’est un fascinant cabinet de curiosités milanais.

Miracolo a Milano (Miracle à Milan, de 1951, NDLR), chef-d’œuvre de Vittorio De Sica et film emblématique du néoréalisme italien. Il se termine sur une Piazza del Duomo encombrée d’éboueurs auxquels les protagonistes volent le balai pour s’envoler. On dit que cette scène a inspiré Spielberg pour créer la scène des bicyclettes volantes dans E.T.

Un musée incontournable. Le musée Poldi Pezzoli, avec son imposant escalier, ses textiles anciens, ses estampes et ses peintures Renaissance de Pollaiuolo…

Si Milan était une chanson ? Votre galerie d’art préférée ? Le PAC (Padiglione d’Arte Contemporanea, Via Palestro, 14, NDLR) n’est pas très connu des étrangers, mais c’est une institution. Il est abrité par un bâtiment contemporain très basique, en plein centre-ville. Ses baies vitrées donnent sur un jardin habité de sculptures énigmatiques, et les expositions d’avant-garde y sont de très haut vol.

Milano No, du jeune auteur-compositeur Emil. Il y a une dizaine d’années, il avait recueilli les principales plaintes concernant la ville et les a fait interpréter par un chœur géant lors d’une performance publique.

Qu’est-ce qui vous manque le plus lorsque vous êtes à l’étranger ? Un vrai cappuccino au comptoir, le matin !


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