Conte de Noël au féminin - Magazine Femmes Actives

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Région Aquitaine N°7 Novembre - Décembre 2010

Prix : 1,10 euros

Loisirs votre nouvelle inédite POUR LES LECTRICES DE FEMMES ACTIVES, UNE NOUVELLE INEDITE DE MAGALI ARNAUD

Un conte de Noël sexuellement La rédaction de « Femmes Actives » a choisi de vous faire découvrir des auteurs inconnus, pour ce numéro placé sous le signe des fêtes de fin d’années, nous vous présentons : MAGALI ARNAUD qui écrit depuis peu des petites histoires fortement inspirées de sa vie. Ces nouvelles, tantôt drôles, tantôt cruelles lui permettent de prendre du recul par rapport à des situations douloureuses et d’évacuer ses angoisses, bref, une vraie thérapie !

Cette jeune femme dynamique, qui va très bientôt souffler ses 40 bougies, (« je suis née en 1970, un an après 69, dommage pour l’érotisme ! » dit-elle avec malice !) vit seule avec ses deux diablotins, sa fille de 11 ans et son fils de 5 ans et se passionne pour son métier de consultante en ressources humaines. Entre boulot et marmots, elle se consacre dès qu’elle le peut à l’écriture et est ravie de pouvoir vous offrir ce texte en espérant que vous aurez plaisir à le lire.

I

l est 18 h 30 le 24 décembre et je m’apprête à passer le réveillon de Noël seule…et le jour de Noël aussi, d’ailleurs. Et oui, je n’ai pas mes enfants cette année, mes parents sont partis dans les îles –grand bien leur fassent- et ma sœur fête Noël dans sa belle-famille.

Mes copines m’ont bien proposée de venir réveillonner chez elle mais c’est une fête familiale que je n’ai pas vraiment envie de partager avec les enfants des autres. Mais qu’à cela ne tienne, j’ai prévu le champagne, mon cadeau, un bon repas… Allez, je vais m’habiller jolie, me maquiller, histoire de faire vraie parce que là, jogging, grosses chaussettes en laine, et vieux gilet c’est pas très fête. Je choisis la petite robe noire que je ne mets jamais, bon, je vais pas me la jouer « je sors jamais, j’ai pas l’occasion », mais force est de constater qu’elle prend la poussière. Donc, la robe noire, des bas noirs, les petites chaussures qui vont bien, un peu de gris aux yeux, une touche de parfum, ouais, c’est pas mal…finalement je suis pas mal comme nana, et personne ne va en profiter ce soir, c’est ballot…

Alors Chopin –c’est mon chien-, comment tu la

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trouves la mémère, hein ? –il remue la queue, c’est bon signe- Oh, c’est gentil chien, ça, gentil pépère à sa mémère… Bon, on va déboucher le champagne parce que j’ai hâte d’ouvrir mon cadeau. Je sors le joli plateau, une coupe de champagne, le champagne…Ah, les bougies sur la table…que serait Noël sans bougie ? et mon cadeau…une petite photo peut-être pour immortaliser ce grand moment ? « Non mais tu vois bien que tu n’es pas nette » Ah oui, il faut que je vous explique, j’ai cette chance inouïe que ma mère, même à des milliers de kilomètres arrive à voir ce qui se passe dans ma vie et à faire des commentaires qui envahissent ma tête, c’est assez insupportable mais je vis avec depuis 37 ans.

Mais non, Maman, je ne suis pas folle, je veux juste me prouver que l’on peut passer un Noël seule et malgré tout festif, comme tout le monde. Chopin, on trinque ? Joyeux Noël mon pépère -il remue la queue- non, mais par contre t’es pas obligé de venir me baver dessus, oui, c’est bon, t’es un bon pépère… tiens, j’ai aussi un petit cadeau pour toi, regardes, un bon nonos… il est content le pépère à sa mémère ? –il remue la queue, c’est bon signe- A moi.

pour femme seule et... désespérée !

Alors que faire ? Ouvrir un journal, comme Bridget et me promettre que je ne serais pas seule l’année prochaine pour le jour de l’an –une année sur deux le problème se pose pour l’une ou l’autre fête, vous voyez ? Parents séparés…un noël sur deux…pati-pata…-Alors, un journal…en même temps j’ai pas vraiment envie d’arrêter de fumer « Ah si, il le faut », de boire « parce que tu bois ? » et de perdre des kilos «et puis faire un peu de sport, hein, ma chérie ? » Non, le journal, c’est pas le bon plan.

E Qu’est-ce que c’est ? Bon là OK, je me la joue. En fait je sais très bien ce que c’est, je l’ai achetée cet après-midi…

O

h la jolie bague, vraiment, elle est parfaite, oui parfaite. « Qu’est-ce que

tu avais besoin de t’acheter une bague, franchement, tu en as déjà plein » Oui, mais pas celle-là, et toc.

Bon, et ben voilà, voilà … ça c’est fait…et il est 19 h 30…la soirée risque d’être longue…un peu de musique, peut-être, je vais danser, c’est une bonne idée. Et puis la bouteille est ouverte, je ne vais pas la laisser comme ça.

20 h 30…c’est long, c’est long d’attendre rien si ce n’est l’heure d’aller se coucher, et raisonnablement, un soir de réveillon c’est minimum 23 h, non ? Donc c’est long d’attendre 23 h. Un DVD, peut-être ? Non merci, rien. Envie de rien.

Récemment j’ai dit à ma psy, « Ah parce que tu vas encore la voir ? Mais qu’est-ce que tu peux lui raconter ? » Je disais donc –excusez ma mère- à ma psy, que les situations que je vivais m’apprenais toujours quelque chose sur moi et que je n’étais plus –ou moins- dans le jugement sur moi-même.

Alors, alors… que m’apprend cette situation précise sur moi-même ? Et bien que je ne veux plus jamais passer un Noël toute seule de toute ma vie …c’est énorme comme révélation. Alors avec qui ? Non maman, je te vois venir, non, mais c’est pas que je ne veux pas le passer avec toi, non, c’est pas ça, tu prends toujours tout mal. Je préfèrerais le passer… en amoureux, quand je n’ai pas les enfants. Quand je n’ai pas les enfants seulement, tu vois ?

n fait, pour tout vous dire depuis que j’ai posé les enfants chez leurs pères –je mets un « s » à père

car il y en a deux, un pour chaque enfant, comme ça ils ont chacun le leur, c’est plus équitable, y’a pas de dispute… -j’avais très envie de faire l’amour. C’est par période et là c’en était une particulièrement terrible. Vous savez, quand ça vous prend dans le bas du ventre, que ça remonte le long des reins, des seins, la nuque, que ça vous chatouille les oreilles, que les yeux brillent, les lèvres se tendent…Vous voyez ? Non maman pas de commentaire, merci, je doute que tu sois très qualifiée sur la question.

Et là, je me disais, s’il y a un bon dieu sur cette planète, il ne peut pas me laisser dans cet état, il va se passer quelque chose. Et puis c’est Noël, on le sait c’est magique, non ? Vous savez, comme dans les comédies romantiques américaines. J’attendais, je sais pas moi, tiens, rencontrer un amour d’enfance. On sort d’un magasin, l’air de rien en pensant complètement à autre chose et paf, on se cogne à quelqu’un « Pardon, ah mais, on se connaît, oui, Christophe, de la cinquième C, t’as pas changé, si, tu n’as plus ton appareil qui m’avait arraché la moitié de la lèvre quand tu m’avais embrassée à la boum d’Aurélie, tu te rappelles ? Alors qu’est-ce que tu deviens ? T’es pas marié, t’as pas d’enfants… » Bon là, personnellement, un mec pas marié et sans enfant à presque 40 ans, je trouve ça bizarre mais bon, et puis en cette période de pénurie, toute proposition s’étudie, hein, on va pas faire la difficile non plus. Donc l’amour d’enfance…ah oui, mais ça j’ai déjà fait, je l’ai même épousé, j’ai eu ma fille et j’ai divorcé. Bon alors, on a quoi d’autre, ah oui, le bon copain, avec qui on partage tout, qui est toujours là en cas de coups durs, à qui on raconte ses histoires d’amour et dont on se rend compte que l’on est amoureuse à la fin du film et c’est super, genre « Quand Harry rencontre

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Loisirs votre nouvelle inédite Sally ». Ah oui mais ça, j’ai presque fait, avec quelques arrangements dans le scénario, et j’ai eu mon fils et on s’est séparé.

Alors le coup de foudre avec une star genre « Coup de foudre à Nothing Hill », voilà, tiens, ni plus ni moins, le coup de foudre avec une star. Bon évidemment, je n’habite pas un quartier de Londres, ni New York ou même Paris, non moi j’habite Bourges et les stars ne se bousculent pas, il faut bien l’avouer. Bon et puis ça, je l’ai déjà fait aussi, avec Antonio Banderas, mais ça n’a pas marché. Non, là je déconne, le champagne fait effet…

E

nfin, rien de tout cela n’est arrivé, mon portable ne sonnera pas ce soir, il ne reste plus qu’à s’en remettre au

Père Noël, il n’est peut-être pas encore parti, il a peut-être encore une place dans son traineau ? Un autre verre de champagne « arrête tu vas être saoule » et je vais écrire une belle lettre au Père Noël. « Cher Père Noël, J’ai été très gentille cette année avec mes enfants, mes amis, ma maman et mon papa. J’ai aussi bien travaillé, sans doute trop, mais bon, compte tenu de tout ça, je pense que je mérite un beau cadeau.

Ce que désirerais le plus en ce moment, c’est… c’est…un godemiché…ou un vibromasseur… » Beaucoup de femmes sexuellement désespérée ont ce genre d’outil…faut voir…

Non ! non, là c’est pas ta mère qui te parle, c’est moi, enfin, toi, enfin bref, soit un peu plus… ambitieuse, romantique, enfin je sais pas, moins trash, tu sais bien que ce n’est pas ça que tu veux.

Allez, recommence… « Ce que je désirerais le plus au monde en ce moment c’est …un homme. Voilà, c’est mieux, et comment il serait, cet homme ? Alors physiquement, réfléchissons… Qu’est-ce que nous propose le catalogue de la Redoute ? Pffou, c’est pas mal, mais ils ne font pas réel ces types, et puis trop jeunes…là non, aucun ne me fait envie. Voyons les « 3 Suisses », ouais, c’est pas mieux, ah, quoique, celui de la page 654 sans le pyjama, enfin je veux dire je le voudrais habillé, mais pas comme ça. Oui, un genre

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comme ça, brun de toutes façons, typé espagnol ou italien, plutôt grand, au moins 15 cm de plus que moi. Quoi d’autre, ah oui, n’oubliez pas les poils sur le torse, surtout, Père Noël, c’est important pour moi. Un homme sans poil, c’est comme un Noël sans bougie…vous ne voyez pas le rapport ? Ce n’est pas très grave. Je ne veux pas un ours non plus, juste la dose de poil qu’il faut.

Alors soyez très attentif aux mains aussi, c’est important les mains, pour les caresses. Il faut des mains caressantes. Alors, soyons clair, le sexe aussi c’est important. Pas trop grand, ni trop petit, une taille standard, ça devrait aller, l’important est qu’il sache s’en servir…et puis équipez le du module « une femme, comment ça marche ? », qu’il ait au moins les connaissances de bases : on n’embrasse pas en bavant, on ne met pas la langue trop profond au premier baiser, une femme a un clitoris et aime que l’on s’en occupe…des petites choses comme ça…

Sa situation professionnelle ? Voyons … médecin, avocat, ça c’est classe…pour ma mère, c’est classe. Personnellement je l’aimerais bien un peu artiste, un peu beaucoup, même. Bon mais qu’il gagne sa vie, quand même. Non, pas un mec à charge, ça suffit…

Au niveau du caractère, et ben heu…forcément attentionné, gentil, romantique et en même temps très mâââle –oui, avec 3 â-, fort, protecteur, sans peur ; un croisement entre Hugh Grant et James Bond, quelque chose comme ça…oui, oui, ajoutez quelques défauts, c’est touchant les défauts…au début…

Voilà, Père Noël, j’ai passé ma commande, merci d’en tenir compte… » Je regarde ma lettre avec le pauvre type du catalogue de la Redoute que j’ai découpé et collé là, en rajoutant des poils sur son torse et puis un nœud…papillon et un colt à la James Bond. Je me sers une nouvelle coupe de champagne, ça commence à cogner, là-haut. Si ma mère me voyait, et d’ailleurs je sais qu’elle me voit et je sais ce qu’elle pense mais j’ai coupé le son et j’écoute Bazbaz en pleurant parce qu’il faut bien être un peu tarée pour passer une soirée comme cellelà…

C

’est la soif qui me réveille. Quand on a bu, on a soif le lendemain, c’est comme ça. Les piverts ont enva-

hi ma tête, ça change de ma mère mais je me demande si je ne préfère pas ma mère. Je me suis endormie sur le canapé. Je vois dans mon brouillard le sapin qui clignote encore et j’entends Chopin qui ronfle au pied du canapé. Attraper une bouteille d’eau et une aspirine est le seul objectif que je me fixe pour le moment mais il faut se lever et atteindre la cuisine et là, tout de suite, c’est « Mission impossible ». Je me masse les

tempes et m’insulte de tous les noms. Alors, qu’estce que j’ai appris sur moi de cette situation précise ? Ah ben, que je ne veux plus jamais boire une quasi bouteille de champagne à moi toute seule de toute ma vie. Ouais, mais ça, je l’ai déjà dit plein de fois et puis…et puis merde, voilà, la solitude ça mène à ça, le surmenage aussi, et merde, merde, merde…Bon, action. Je m’assieds, ouh là, là, ma tête…Je reste assise et là je ressens dans mon corps l’expression « avoir la tête dans le cul ». J’ai une haleine de chacal, les yeux bouffis, un de mes bas est descendu sur ma cheville, c’est top. Allez, « Joyeux Noël, ma chérie ».

Ca y est, j’ai réussi à attraper une bouteille d’eau, un verre et une aspirine, je regarde le médicament se désintégrer dans l’eau, sans pensée précise, si ce n’est de me dire que je ne mérite pas ça et que de toutes façons, Noël c’est naze, commercial, à chier et que je vais me recoucher et attendre que les piverts se calment.

Chopin jappe dans la pièce à côté et ça m’éclate la tête, mais qu’est-ce qu’il a ce putain de chien ? Je retourne dans le salon. Chopin jappe après un paquet rouge, impressionnant, déposé au pied du sapin. J’écarquille les yeux, qu’est-ce que c’est que cette blague ? « Qui a mis ça ici ? », dis-je à voix haute, « Y-a quelqu’un? Chopin, viens avec moi, on va faire le tour de la maison, Chopin, viens je te dis ». J’attrape mon grand couteau de cuisine, on ne sait jamais. Comment ce paquet a-t-il pu arriver là ? Toutes les fenêtres sont fermées, les portes aussi…et je n’ai pas de cheminée.

Non, je sais, c’est idiot, le Père Noël, tout ça…Je retourne dans le salon, fait le tour du paquet, mon couteau à la main. C’est un paquet d’un mètre cinquante de hauteur environ, et un mètre de large … il ne serait passé dans aucune cheminée… « Joyeux Noël !!! » dit un homme en s’éjectant du paquet. Je hurle, lâche le couteau, mon cœur bat à tout rompre. Mais qu’est que c’est que cette connerie ? Me reviens alors ma lettre au Père Noël, non, mais c’est pas possible, il n’existe pas, tout le monde le sait…

B

on, elles sont où les caméras, c’est pour une putain d’émission de télé ? Non, sans rire, je ne suis pas présen-

table, quand ma mère va voir ça. Bon, c’est bon, sortez les caméras, qu’on en finisse, que j’aille me recoucher, calmer les piverts, merde. « Bonjour, je m’appelle Joshua et je suis votre cadeau de Noël ». Il me tend la main en disant cela.

Bêtement, éberluée, je lui serre la main. « Bon,

c’est là qu’elles viennent les caméras ? » « Mais non, il n’y a pas de caméra, je suis là pour vous, conformément à votre commande de Noël » « Arrêtez de me prendre pour une gourde, c’est des conneries ça, j’ai pas fait de commande, enfin, si, mais pour rire, je veux dire, ce n’est pas possible, ça n’existe pas tout ça ». « Et pourtant je suis là, pour vous, je suis votre cadeau de Noël » « Bon, on se calme, arrêtez de me rabâcher que vous êtes là pour moi. Qui vous a payé pour me faire cette blague ? Qui a eu cette idée de débile ? » Je hurle, tellement la situation est incompréhensible, insensée. « Mais personne, c’est uniquement votre idée, votre volonté ». Je me prends la tête dans les mains, qu’est-ce que j’ai bu hier, qu’est-ce qu’ils ont mis dans ce champagne ?

Qu’est-ce que j’ai mangé ?

Rien, au moins, pas de souci de ce côté-là. Et ben, je rêve, voilà, je rêve. Je me pince, très fort, et ça fait très mal, et je suis toujours devant cette homme, mon bas descendu sur la cheville, mon haleine de chacal et ma tête d’ahurie, sans doute, j’imagine. Bon je ne rêve pas, reste les hallucinations. Je tends ma main vers lui pour le toucher, il a l’air bien réel, il sourit, il porte un smoking impeccable, il est rasé de prêt, il sent bon, lui. « Bon, OK, vous voulez jouer le jeu, très bien. Alors, est-ce que mon cadeau de Noël veut boire un café ? » « Je prendrais plutôt du thé » « Vous direz au Père Noël que mon homme se doit de boire du café, enfin, je devrais trouver du thé quelque part, venez » Nous nous asseyons dans la cuisine, il boit son thé. J’ai sorti des gâteaux, s’il avait faim. Moi, non, je n’ai pas faim. Les piverts sont encore là et j’ai plutôt envie de vomir, ce qui ne m’empêche pas de boire un café et de fumer clops sur clops. Je me demande bien qui a pu avoir cette idée et comment le paquet a pu arriver ici. Qui a mes clés ? « Vous êtes très jolie » « Non, là, vous êtes bien gentil mais non, ça c’est pas possible, pas ce matin, je comprends bien que vous ayez un rôle à tenir mais n’en faîtes pas trop quand même, soyez réaliste » « Et pourtant c’est ce que je pense » Pffou, il m’énerve. C’est quand même débile d’offrir un mec à Noël, je veux dire, bon, un chien, un chat, faut s’en occuper, les nourrir, les cares-

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Loisirs votre nouvelle inédite ser mais quand ils vous emmerdent vous les mettez dehors et on en parle plus. Un homme, il faut lui faire la conversation…et puis il parle, il pense…et des fois c’est chiant, et en l’occurrence, il est chiant. Je l’observe. Il est brun, plutôt mignon, plutôt grand. « Vous mesurez combien ? » « Un mètre quatre vingt » Bon sang, pile poil 15 cm de plus que moi… la liste… non, ce n’est pas possible, j’ai une formation scientifique, je sais que ce n’est pas possible. Je regarde ses mains : plutôt grandes, larges, bien proportionnées, des mains de pianiste sans doute. Des mains caressantes… « Bon, bon, bon, écoutez heu… » « Joshua », « oui, Joshua, je vais aller prendre une douche et on continuera notre passionnante discussion après, hein, d’accord ? Vous pouvez aller dans le salon, visiter la maison, enfin, bref, faîtes comme chez vous… voilà, voilà, à tout à l’heure » Joshua, mais d’où il sort un prénom pareil, bon en même temps j’avais pas précisé le prénom sur la liste…mais arrêtes avec cette liste, c’est n’importe quoi…

J

e rentre dans la salle de bain, une bonne douche, c’est cela qu’il me faut. Et quand je redescendrais, il ne sera

plus là, j’aurais les idées claires. Je me regarde dans la glace, c’est pitoyable. Tout mon maquillage a coulé, il est vrai que j’ai pleuré hier soir. Et le Joshua qui me trouve belle, j’t’en foutrais moi…Mais arrêtes, on s’en fout, il n’existe pas. Oui tu as raison et pourtant, il a de jolies mains… « Ma chérie, c’est du grand n’importe quoi, cette situation est kafkaïenne » Ah, maman, bonjour, j’avais besoin de tes lumières sur l’histoire. Donc tu la trouves « kafkaïenne », oui, c’est intéressant. En même temps je préfère me trouver nez à nez avec un homme qu’en train de me transformer en insecte, non ? « Oui, bon, bon, tu vas lui dire qu’il est bien gentil que ce cadeau t’as fait très plaisir, soit polie, et que maintenant il est temps qu’il rentre chez lui, voila » Oui, voilà, c’est exactement ça que je vais faire, merci maman.

Je fais couler la douche, bien chaude, longtemps, histoire de laisser le temps à… comment déjà, ah oui, Joshua de partir, de disparaître. C’est bon, une bonne douche, rien de tel pour repartir du bon pied.

Je me passe un peu d’huile pour nourrir ma peau – elle en a besoin-. Je commence toujours par les jambes, puis mon ventre, mes fesses, je remonte sur mes seins, mes bras. Ma peau brille, mes mains

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sur ma peau réveille des sensations…ben oui, ça fait combien temps que tu n’as pas fait l’amour, oui, toi, la fille dans la glace là, oui, toi… hein ?

Combien de temps ?… heu…non, non ne compte pas, trop déprimant. Et tu crois que comment, heu…Joshua, dans sa prestation –parce qu’il est payé pour une prestation, c’est évident-, après tout…pourquoi pas, Ce n’est pas tous les jours que j’ai un homme à la maison… « Non mais t’es pas folle ? Tu ne le connais pas, tu ne sais pas d’où il vient, ce qu’il fait, c’est peut-être un serial killer, tu devrais appeler la police» Oui, maman, t’as raison, je me calme, mais pourtant, il n’a pas l’air d’un serial killer, il a de si jolies mains, et puis il est plutôt mignon, je me demande s’il a du poil sur le torse et s’il est équipé du fameux module… « Arrête tout de suite ton délire et dis lui de partir, il n’a rien à faire ici »…

Je redescends, Joshua est toujours là, je l’entends fredonner dans le salon…j’ouvre les volets qui donnent sur la rue, jette un œil dehors, des fois qu’il m’ait livré « Joshua en smoking avec sa décapotable » ou « Joshua prince charmant avec son carrosse et ses chevaux ». Non, rien de tout ça dehors. Ouf… Je m’arrête net dans la cuisine. Il a fait la vaisselle, -oui, celle qui traîne depuis trois jours parce que ça fait trois jours que je n’ai pas les enfants-. Je tiens la preuve qu’il n’est pas humain, en fait, c’est ça, c’est un extra terrestre qui s’est glissé dans la peau d’un homme pour envahir notre planète. Je reprends mon couteau de cuisine et déboule comme une furie dans le salon : « J’ai tout compris, vous n’êtes pas humain, allez, sortez, sortez de ce corps d’homme –au demeurant charmant- Chopin, attaque…arrête de remuer bêtement ta queue, l’heure est grave, nous sommes envahis…Vous ne pouvez pas être terrien, un homme terrien ne fait pas la vaisselle sans qu’on lui demande, ou alors c’est qu’il a quelque chose à se faire pardonner ou à demander, alors, d’où venez-vous ? » Il éclate de rire, un rire désarmant, rassurant…

OK, j’ai l’air d’une conne, je me suis trompée, il faudrait peut-être que j’arrête de regarder la télé… « Excusez-moi, je voudrais quand même faire un petit test. » Je m’approche de lui et tire un cheveu. « Aïe, mais qu’est-ce qui vous prend ? » « Je vérifiais que vous ressentiez des choses, que vous êtes bien humain… » « Bon, heu, Joshua,…c’est bien gentil tout ça

mais ma mère pense…, enfin, je pense qu’il faudrait rentrer chez vous maintenant, c’est que j’ai un programme chargé aujourd’hui… » Tu penses, dormir, dormir et dormir, calmer ce mal de tête, sortir de cette histoire…« Cela n’est pas prévu comme ça, je suis là pour… » « Ouais, ouais, c’est bon, vous êtes là pour moi, vous êtes mon cadeau de Noël, j’ai compris… » Je secoue la tête, résignée et m’installe dans le fauteuil en face de lui. Il sera toujours temps d’appeler la SPH, plus tard. « Bonjour Madame, voilà, on m’a offert un homme en cadeau à Noël, alors que je n’avais rien demandé –tu parlesmais je ne vais pas pouvoir le garder…avec mes enfants, mon travail, non vraiment, je ne peux pas m’en occuper, je n’ai pas le temps…Ah non, non, il est très gentil…non, non, j’ai personne à qui le confier, ma mère en a déjà un, ma sœur aussi…Oui, je sais, les gens font des cadeaux sans penser aux conséquences…bien, je vous l’emmène tout à l’heure avec ses affaires, c’est ça…au revoir » Je sais, c’est naze de penser ça, mais…je l’observe, il a l’air tellement tranquille. Tiens, il a enlevé son nœud papillon et déboutonné sa chemise. J’aperçois quelques poils…, je frisonne…C’est quand même classe l’usine du Père Noël, ils ont un contrôle qualité super, pour le moment, zéro défaut…en même temps, il ne peut pas se le permettre, avec les millions qu’il brasse … « Alors Joshua, vous faîtes quoi dans la vie ?...

Laissez-moi deviner, vous êtes glandeur professionnel et pour arrondir vos fins de mois, vous réalisez ce genre de prestation parce que vous êtes plutôt pas mal. Dites vous faites aussi les anniversaires ?

Parce que je pensais à une copine… Vous sortiriez du gâteau en criant « Bon anniversaire » et… » « Vous êtes très désagréable, d’abord vous me menacez avec un couteau, me tirez les cheveux et maintenant… » « Excusez-moi mais cette situation me dépasse, je n’y comprends rien, je suis dans mon salon avec un homme que je ne connais pas » –et qui me trouble, quoi que j’en dise- « et

puis j’ai très mal à la tête… » -et une seule chose peut le faire passer, c’est de faire l’amour, je me connais-… « Vous voulez un massage ? » « Pardon ? » « Un massage de la tête et de la nuque, pour votre mal de tête… » « Euh…Oui… pourquoi pas… » « Venez à côté de moi… »

J

e m’assieds en tailleur sur le canapé, lui tournant le dos. Il commence

son massage, c’est très agréable… Je relève mes cheveux et laisse apparaître ma nuque… « Vous avez un cou magnifique et une peau si douce… » Ah non, pas ces phrases à deux balles, toutes faites… Et puis si, des phrases comme ça… j’en veux plein…Ensuite, -faut reconnaître que le Père Noël les coache parfaitement- il déposa un léger baiser en bas de ma nuque et là, non, fallait pas faire ça, pas en ce moment, vous savez ? Quand ça vous prend dans le bas du ventre, que ça remonte le long des reins, des seins, la nuque, que ça vous chatouille les oreilles, que les yeux brillent, les lèvres se tendent…C’est à ce moment précis que normalement, dans toutes bonnes comédies romantiques, il y a de la musique et là je verrais bien la chanson de Ayo « Neva been » qui dit « I don’t need the sun / don’t need the moon / now that you’re here / God gave me both in you / I don’t need to sleep / Only need to look at you…pati-pata… » Quand je me réveille il fait jour, le soleil est au rendez-vous en ce 26 décembre. Je me sens bien, pleine d’énergie et détendue.

Quel drôle de rêve, il faudra que je raconte ça à ma psy…

J’entends quelqu’un dans la douche qui fredonne… il est toujours là, mon cadeau de Noël, quelle bonne surprise. Je me lève, le sourire aux lèvres… « Ma chérie, arrête de faire n’importe quoi…» Oh non, Maman, tais-toi, s’il te plaît, profite bien de tes vacances, appelle-moi quand tu rentres et laisse-moi tranquille, j’ai juste envie de me faire plaisir, juste envie de penser à moi et peu importe l’absurde de la situation, elle est là et j’ai envie de la vivre.

Je m’engouffre dans la salle de bain retrouver Joshua qui est là pour moi…-enfin, vous savez-, et je ferme soigneusement la porte pour que ma mère ne puisse pas rentrer… « Bonnes vacances Maman et Joyeux Noël »…

Vous pouvez joindre l’auteure par e-mail : desnouvellesdemoi@orange.fr Vous pouvez également faire vos commentaires sur Facebook : www.facebook.com/pages/Femmes-Actives-Magazine/139875966763 Ou répondre à notre sondage qui se trouve sur notre communauté : www.femmes-actives.fr Femmes Actives Magazine

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Un livre pour bien démarrer son activité de télésecrétaire Créer et Développer une Entreprise de Télésecrétariat Après une formation d’Assistante de Direction, l’auteur de ce livre a travaillé comme secrétaire et secrétaire de direction dans différents secteurs économiques avant de décider de se lancer dans le télésecrétariat, il y a environ 13 ans et a régulièrement mené des enquêtes pour connaître l'évolution du télésecrétariat.

Un dossier complet indispensable à toutes les futures télésecrétaires qui désirent concrétiser leur projet, mais également à toutes celles qui ont démarré leur activité de secrétariat indépendant et qui souhaitent améliorer leurs résultats.

Vous allez bénéficier des conseils des professionnels qui ont réussi dans ce domaine. Vous trouverez dans cet ouvrage toutes les informations nécessaires à la mise en route de votre activité, toutes les méthodes de marketing adaptées au domaine du télésecrétariat et enfin, toutes les techniques pour gérer et développer avec succès votre entreprise.

Pour enrichir ce livre de façon concrète, vous découvrirez également de nombreux modèles et fiches pratiques qui vous guideront efficacement.

En vente sur le site de l’éditeur :

www.pgcomeditions.com Prix : 45,90 euros (offres spéciales à découvrir sur le site de l’éditeur) ISBN 978-2-917822-02-9

Les lectrices du livres témoignent

Anna S. de Nice Cela fait plusieurs mois que j’ai démarré mon activité de télésecrétaire avec quelques clients, mais j'ai tout de même beaucoup de mal à développer mon affaire car je ne suis pas très bien organisée. En conséquence, je trouve vraiment intéressant qu'une partie du livre soit entièrement consacrée au développement de l'activité de secrétariat indépendant, il y a beaucoup d'idées auxquelles je n'avais pas pensé. Je me suis empressée de tester certaines d'entre-elles avec succès !

3-N Sophie M. de Brest

J'ai un diplôme de secrétariat et j'ai réalisé quelques missions d'intérim. Aujourd'hui, je suis enceinte de mon premier enfant et je souhaite avoir une activité indépendante que je pourrais pratiquer à mon domicile. C'est donc naturellement que j'ai pensé au télésecrétariat, mais je n'avais aucune idée de la manière de procéder pour créer ma société. Grâce au livre, j'ai eu une réponse à l'ensemble de mes questions car toutes les étapes indispensables sont exposées en détails, les fiches pratiques et les modèles montrent clairement les actions à mener.

Maintenant, j'ai hâte de démarrer mon activité car je sais que j'ai tous les éléments en main pour réussir !

Karine V. de Bordeaux Il y a deux ans, j'ai obtenu mon BTS d'Assistante de Direction et ensuite j'ai travaillé comme secrétaire de direction dans une société du secteur du bâtiment. Je suis très énergique et malgré que je sois encore très jeune, j'ai décidé de travailler à mon propre compte et je me suis lancée dans le télésecrétariat par le biais d'une société de portage salarial. Mais je butais sur la partie commerciale, je ne savais pas trop comment mener les actions pour promouvoir efficacement mon activité.

Avec le livre, j'ai pu apprendre à réaliser des outils performants de prospection et à mettre en valeur mes atouts professionnels. Maintenant, mon activité est enfin bien lancée et j'envisage de créer une société !