L’ÉQUIPE DU FESTIVAL
Michaël Dian directeur - Flore
Escande administratrice - Pierre Daloz chargé d’administration - Brigitte Escallier chargée de production - Sylvain Faure assistant à la production Esther Gonon chargée de communication et de médiation - Alexandre Chevillard régisseur général et photographe - Alexandre Sauvaire coordinateur des balades musicales - Catherine Peillon, rédactrice - Anne Gueudré relations presse - DAvid dupont technicien - Urbain Kliemann accords et préparation des pianos - Pascal Colrat photo-graphiste avec l’énergie précieuse des bénévoles du festival de Chaillol et des membres du conseil d’administration de l’Espace Culturel De Chaillol
LA FLÈCHE DE CHAILLOL photo, installation et design Pascal Colrat assisté de Laetitia Lamblin et Marie Philippe. Tous droits réservés. Réalisée sur le Canal de Malcros, Saint-Michel de Chaillol
Aujourd’hui, ils apparaissent comme des tracés qui s’écartent de la route principale, mais nous ne pouvons pas juger les sentiers. Ils vont par bois, champs et montagnes et ont été la meilleure voie pour traverser la vastitude de la terre. Maintenant, nous avons des viaducs, des galeries qui forcent le passage en ligne droite. Et pourtant, le sentier conduisait nos pas entre pierres, racines, torrents ; il contournait les obstacles, il suivait la ligne la mieux adaptée pour le pèlerin et la charrette. Aujourd’hui les sentiers apparaissent comme des digressions mais ce sont les voies principales. Marcher, c’est aller avec le monde, c’est respecter les distances et les saisons. Cheminer par les sentiers c’est aller au-devant de la géographie, avec notre démarche de bipèdes dépourvus d’ailes. Erri de Luca
ÉDITO
La saison 2013 de l’Espace Culturel de Chaillol s’est ouverte en janvier. La 17e édition du Festival de Chaillol en est le moment estival, floraison patiemment préparée que dévoile cette publication. Soit une programmation de vingt-quatre concerts jalonnée de nombreux moments de rencontre et de partage, organisée en une joyeuse éclosion. Une édition généreuse et buissonnière, exigeante et aventureuse, invitation à la rencontre d’un territoire en même temps que de quelques uns des gestes musicaux parmi les plus significatifs, disséminés dans les vallées rurales du département haut-alpin, après les premières semaisons hivernales et printanières des Week-ends Musicaux. On connait l’attachement du festival de Chaillol à promouvoir la création musicale. Plus volontiers envisagée comme une attitude, voire une éthique, elle ne s’y réduit pas à une grammaire ou un genre particuliers. Le projet artistique du festival revient sur l’idée qu’il n’y aurait de musique nouvelle que celle qui s’en réserve le qualificatif. D’ailleurs la musique contemporaine - qui cristallise souvent le ressentiment du grand public, persuadé qu’elle est confisquée par les spécialistes qui la pratiquent - présente des visages si divers, embrasse des façons-de-faire si radicalement différentes, qu’il serait naïf de la considérer comme un monolithe. Dans cette musique, comme dans toutes les autres, on trouvera autant d’élan que d’académisme, d’imagination que de conservatisme. Comme tous les courants artistiques, des musiques de traditions orales aux musiques improvisées, la musique contemporaine peut, elle aussi, compter sur ses gardiens du temple, qui veillent sur l’héritage et se «bunkérisent» dans leur propre folklore... Non, s’il a quelque chose d’urgent, le débat ne devrait pas s’épuiser à opposer entre eux les genres, les mouvements et leurs chefs de file mais plutôt
s’organiser, évidemment de façon transversale et transdisciplinaire, autour de la question délicate des conditions dans lesquelles un geste de création peut atteindre véritablement ceux auxquels on prétend qu’il s’adresse à longueur de dossiers et de communiqués. Devenue décisive par ces temps de crises et de raréfaction des moyens de produire, cette interrogation réactualisée doit conduire à remettre en tension deux attitudes qu’une opposition systématique - systémiquement entretenue - renforce mutuellement, neutralisant la création musicale comme possibilité d’une relation à l’autre, d’un partage, d’une émancipation. D’une part, un trop grand détachement, quand il ne s’agit pas d’un total désintérêt - qui ressemble vite à de l’irresponsabilité politique, au sens premier du terme - du monde de la création vis à vis de la sphère sociale, de l’histoire, du monde tel qu’il va, qui, tôt ou tard isole l’artiste dans un enfermement narcissique et improductif. D’autre part, l’instrumentalisation de la création à des fins socialement utiles, déclinée sur tous les tons, à mesure que les villes entrent en féroce concurrence et que le festif et le publicitaire percolent... Ni vernis pour capitale en quête d’image, ni onguent pour apaiser les maux d’une société individualiste, mais pas plus narcissisme ou rente de situation. Plutôt pari sur l’avenir, assumé collectivement, adressé généreusement et puisant dans les ressources d’une mémoire, d’une histoire... Comme beaucoup d’autres, on s’interroge sur ce qu’est la création artistique, sa nécessité autant que sa nature. Au mieux, oserait-on risquer que toute création procède d’un élan profond, d’une poussée secrète. Qu’elle est une réponse à un appel, une urgence vitale. Mais à peine dit-on cela, que l’on sent la chose échapper... Que toutes les réalisations qui se parent de ce nom ne soient pas de même portée, que beaucoup d’entreprises échouent, est un constat d’évidence qui ne doit pas troubler. Comme souvent et dans tant d’autres domaines, la réussite est l’exception et l’on s’efforce beaucoup sans toujours atteindre ces moments de grâce tant espérés. Mais, parfois, ce qui se joue un soir de première, vient cueillir l’enfant en chacun de nous, ensoleille un repli de l’âme, émerveillée et pleine de gratitude.
Pour un compositeur, une création est une naissance, et on imagine difficilement combien de travail la précède. C’est l’aboutissement - une étape, et non la fin - d’une démarche créative, intime, qui prend sa source en amont, dans les profondeurs de l’esprit. Chaque oeuvre produite s’inscrit de fait dans une trajectoire personnelle, mais résonne aussi d’autres gestes, d’autres oeuvres, actualisant d’autres présences, d’autres récits... Pour un musicien, c’est une responsabilité, immense et particulière : prendre en charge en le traversant de tout son être, ce qu’un compositeur a entendu, ce qui s’est dévoilé en lui et qu’il a couché, pour partie, sur le papier. Une création est le fruit de longues semaines de travail, de discussions avec le compositeur, de répétitions. C’est aussi un rendez-vous à ne pas manquer, le soir de la première. Pour une équipe, c’est, depuis les premières intentions et bien après les derniers applaudissements du public, une attention de tous les instants, une volonté de rendre possible un moment dont on mesure l’exceptionnelle fragilité. Chaque jour, on a tâché d’en favoriser l’accomplissement, en cherchant à ce que l’oeuvre en gestation trouve l’espace nécessaire pour advenir et s’épanouir. Pour le public, c’est accepter de recevoir un geste, fragile et précieux dans son essence. C’est un pari et une preuve de confiance, peut-être aussi d’amitié, si l’on veut bien considérer l’égard et la disponibilité que suppose un tel accueil. En tous cas, c’est le moment d’une rencontre, exceptionnelle en ce qu’elle comporte d’unique et de risqué. Parfois, l’apparition de l’oeuvre, cette cristallisation complexe de désirs multipliés, fait exister la possibilité d’un partage. Bien au delà des motivations individuelles, un espace s’ouvre et se creuse, par l’oeuvre, dans l’oeuvre. C’est cette dimension supplémentaire qui s’invente, s’invite, permet chaque spectateur de s’harmoniser avec ce qui l’entoure. Chacun écoute, peut-être même s’écoute, dans le retrait qu’au milieu des autres, il effectue en lui-même, par un effacement provisoire de sa volonté. Comme une manière de communion, simple et paisible, désencombrée de toute justification.
Depuis 17 ans, nous interrogeons le territoire haut-alpin dans lequel le festival déploie sa trajectoire. Non pas seulement pour l’exceptionnelle magnificence des paysages. Mais parce, paisiblement et au-delà de leur inépuisable beauté, ils éclairent, pour qui s’y arrête un instant, la nature même de toute création véritable, que nous avons à transmettre pour que l’oeuvre puisse continue d’oeuvrer. « La beauté d’un paysage tient au fait qu’il surgit, qu’il apparaît dans la lumière pour la première fois ; et celle-ci a transmis au fil des temps l’éblouissement qu’elle a produit. Les hommes se sont communiqués, à travers les générations, cet éclat ou cette claque de lumière qu’ils ont reçue, qu’ils ont aimée et dans laquelle ils ont senti la création. Cette beauté du paysage n’a pas de sens ; ou plutôt, outre le sens qu’un sujet peut lui donner, elle a le sens de célébrer la création qui se transmet. Elle tient, comme le visage dans l’amour, au fait que les forces de création qui traversent ce bout de nature nous traversent, et réveillent en nous un désir de création, même si cette beauté le comble et le submerge. (...) Cette beauté, entre hasard et nécessité, nous émeut parce qu’elle transmet jusqu’à nous les cris qu’elle a arrachés depuis la nuit des temps et auxquels se mêle le nôtre.» Ainsi cette année encore, la musique et la montagne s’offriront comme deux miroirs tendus dans les reflets desquels apparaîtront peut-être les contours de notre commune condition. Bon festival à tous. Michaël Dian
Daniel Sibony, Création, essai sur l’art contemporain, p.257, (Éditions Seuil)
Š Alejandro Diez
ASTILLERO tango TANGO DE RUPTURA Martijn Van der Linden violon Luciano Falcón violoncelle Diego Maniowicz bandonéon Mariano Gonzalez Calo bandonéon Federico Maiocchi contrebasse Julián Péralta piano
Sextet d’avant-garde, Astillero ouvre la voie d’un nouveau tango à Buenos Aires. Les compositions du pianiste Julian Péralta, leader de l’ensemble, collent à son époque, celle des mouvements sociaux argentins, à l’exigente recherche d’une indépendance à l’heure du tango commercial et touristique. Généralisation de la révolte Le tango, chant hybride issu des bas fonds d’une époque désespérée, ressasse depuis plus d’un siècle sa mélancolie. Bile noire que le tempérament latin, la rudesse de la lutte des classes ont transformée au fil du temps en fierté et en résistance. Mécaniquement, génération après génération, les rebelles et les avant-gardistes d’hier s’académisent et se figent dans des conventions qu’ils auraient dénoncées quelques années plus tôt.
Astillero est à cet égard un phénomène presque miraculeux. En français « chantier naval », le nom du groupe donne le ton : une musique en chantier, une culture de la mer et du voyage. Non sédentarisable. Et en rupture. En muscles et en esprit, l’énergie qui se libère de l’ensemble est propre à mordre au travers du XXIe siècle et de ses bleus à l’âme. La formation est « atípica » - bandonéon, violon, contrebasse, violoncelle, piano. Ils sont jeunes, ils sont beaux et concentrés sur scène, conduits par l’inlassable Julián Péralta, pianiste, arrangeur, compositeur, enseignant et fondateur d’orchestres. En l’occurrence une référence dans le tango et la politique sociale.
De la sueur et de la chair dans le tango Plutôt masculin - hormones et transpiration -, le groupe est comme un commando de choc et de beauté sonore. Quelquefois acide et violente, leur musique veut donner une voix à la misère qui croît aux côtés de l’opulence et c’est de cette colère qu’elle procède. Jeter à bas les idées reçues sur le tango confit, bande-son d’un temps périmé, replié sur lui-même, diffusée sur les postes de radio, entre le résultat des courses de chevaux et le football… Leur tango est contemporain, musique à part entière, avec son évolution, ses ruptures, ses inventions. De fait le répertoire est fait exclusivement de compositions qui redonnent vigueur à cette forme musicale en lui restituant sa radiance, sa dignité, son pouvoir d’expression esthétique et politique. © Catherine Peillon
Je 18.7 Chaillol, Église du Hameau de Saint Michel, 21h Ve 19.7 Chorges, Salle des fêtes, 21h
© Élise Colette
FRANZ SCHUBERT, une traversée inachevée TROIS CONCERTS EN FORME DE CARTE BLANCHE AU PIANISTE SIMON ZAOUI Simon Zaoui piano avec David Lefort * ténor François Pinel ** piano
Le pianiste Simon Zaoui invite deux partenaires de longue date - le ténor David Lefort et le pianiste François Pinel. Trois soirées pour découvrir les ultimes chef-d’oeuvres de Franz Schubert dans l’atmosphère raréfiée d’oeuvres de Béla Bartók et György Kurtág, deux maîtres hongrois de la modernité, et de transcriptions d’oeuvres pour clavier de Jean-Sébastien Bach.
« Et les Thébains virent le dos des deux époux se nouer dans les écailles d’un seul serpent. Cadmos et Harmonie s’éloignaient, serpent enlacé vers le bas, la tête bien droite. C’est ainsi qu’ils apparaissent encore sur une pierre qui marque leur tombe, «sur les bords des noires gorges du fleuve d’Illyrie». Roberto Calasso parle ici du fondateur de Thèbes, au crépuscule de sa vie aventureuse. Cette image m’est venue lors d’un concert où Marta et Gyrögy Kurtàg jouaient Jean-Sébastien Bach transcrit pour quatre mains par le grand compositeur hongrois. La même image a frappé le jeune pianiste Simon Zaoui, lors d’un concert du même couple à la Cité de la Musique à Paris. L’entrelacement des transcriptions de Bach et des Játékok par ces deux Hongrois qui ont traversé les vicissitudes du XXe siècle a créé chez lui une palette de sentiments entre révolte et tendresse. Pour lui c’est un choc, une révélation. Un tournant dans sa vie musicale. Alors la plage de liberté, cette « carte blanche », offerte à l’étincelant pianiste par le festival de Chaillol, se déployant sur trois concerts, permet à Simon Zaoui d’imaginer un trajet lumineux entre Schubert et Kurtàg, ponctué par Solano (compositeur invité) et dont Bach sert de trait d’union structurant, fulgurant.
Un voyage d’hiver nu, étique et somptueux, une des plus belles pages de Schubert composée une année avant sa mort, où le pressentiment de la fin permet au compositeur d’aller à cet essentiel de l’âme et de la déploration.
En étranger je suis venu, en étranger je repars. ; Des larmes gelées / Tombent de mes joues / Et m’avait‑il échappé / Que j’ai pleuré ? ; Je dois prendre une route dont nul homme encore n’est revenu. Simon Zaoui a déjà enregistré avec le ténor David Lefort “Biondina” de Charles Gounod chez Hortus : « hédonisme vocal », « timbre clair et élégant « équilibre entre force et douceur » a salué la critique. Avec le pianiste François Pinel puis en solo, Simon Zaoui, s’attaque à Kurtàg, le plus atemporel des compositeurs du XXe siècle, embrassant dans chaque note la totalité de l’histoire de la musique. La pièce Play with infinity, entre autres, Jouer avec l’infini, égraine le matériau sonore qui permet de s’approprier le temps. Balle que rattrape Ivan Solano avec sa Seconde infinie pour piano et sons fixés. Ce qui fait que cette « traversée inachevée » est plutôt ligne de fuite, un cap sur l’horizon infini. © Catherine Peillon
DIM 21.7 ** La Bâtie Neuve, Salle de la Tour, 21h LUN 22.7 * Tallard, Château, 21h MAR 23.7 Chaillol, Église du Hameau de Saint Michel, 21h
Š Alexandre Chevillard
Pour tout savoir sur L’Homme qui plantait des arbres
flashez ici !
L’HOMMe qui plantait des arbres UNE PARTITION SONORE DE GEORGES BOEUF SUR UN TEXTE DE JEAN GIONO © Éditions Gallimard
Bénédicte Debilly comédienne Joël Versavaud saxophones Claudio Bettinelli percussions
Pour ce projet, le festival de Chaillol reçoit le soutien de la Direction Régionale des Affaires Culturelles Provence-Alpes-Côte d’Azur, de l’Adami et de la Sacem, ainsi que du gmem-CNCM-marseille, du Groupe La Poste.
* Concert enregistré par France Musique
Le compositeur marseillais Georges Boeuf a imaginé une partition sonore, délicat écrin de musique à la lecture du texte de Jean Giono. Loin d’être illustrative, sa musique magnifie la paisible épopée du berger Elzéard Bouffier, et souligne la simplicité et la force du message de l’écrivain. L’Homme qui plantait des arbres est une commande du festival de Chaillol. Ce court texte de Jean Giono est un best seller international, à l’instar du Prophète de Khalil Gibran ou du Cantique des cantiques. Ce conte moral, car c’en est un, tant dans sa forme que dans son propos, a une portée universelle, et, précisément, il nous donne « le moral »... Giono écrit une ode à la nature, à la responsabilité et à la persévérance qui atteint la dimension mythique. Bénédicte Debilly, voisine familière, est venue à la veillée (comme on faisait avant la télévision) nous charmer par un récit fantastique. Georges Bœuf l’illustre par des interludes qui, toujours comme au bons vieux temps de l’oralité, permettent au conteur de reprendre son souffle, aux auditeurs de méditer sur ce qu’ils viennent d’entendre. Ces pièces musicales sont du « même bois » que le récit, infiniment précieuses et ciselées avec talent. Le saxophone et les percussions sont des instruments insolites pour évoquer l’univers haut-provençal. C’est là tout l’enchantement dans lequel nous emporte le compositeur : il a apprivoisé les deux « monstres », en a fait des complices, qui viennent avec malice nous faire découvrir les hauts plateaux et les combes profondes.
Par de nombreux jeux sur les clés et les tampons, une délicate maîtrise du souffle, Joël Versavaud fait chanter ses saxophones comme les anges. Le percusionniste mi-toscan, mi napolitain, Claudio Bettinelli – est-ce à cause des racines italiennes de Giono ?traduit aisément les mots en musique, nous promène dans le chant d’un ruisseau sur les cailloux moussus, dans le bruissement des ramures sous la brise, les pas furtifs d’un écureuil dans les feuilles mortes, le soudain craquement d’une branche sèche. Son instrumentarium est plus hétéroclite que jamais et s’inspire de l’humilité de la nature. Rien de clinquant ou de bling bling mais des bols d’eau, des assiettes remplies de glands, du bois flotté, quelques gongs, des casseroles, des clochettes, des cailloux, des bûches, un archet, sans oublier une sorte de cithare qui sert à découper les tagliatelles… © Catherine Peillon
ME 24.7 Gap, Musée Museum, 14h et 20h (sur réservation auprès du musée) SA 27.7* Chaillol, Église du Hameau de Saint Michel, 21h
Š Jean-Christophe Bordier
LES Tableaux d’une exposition MODESTE MOUSSORGSKY / GUSTAVO BEYTELMANN QUINTETTE QUINTO Les Tableaux d’une exposition du compositeur russe Modest Moussorgsky CENTOS mettent en scène une déambulation sonore autour des tableaux de Victor Hartman. Le quintette Quinto Centos en donne une double version et confronte le Maud Lovett texte original pour piano, interprétée par Sébastien Vichard à la transcription, pour violon quintette de tango, du compositeur argentin Gustavo Beytelmann. Daniel Ciampolini vibraphone Jean-René Da Conceiçao contrebasse Anthony Millet accordéon Sébastien Vichard piano
Il est des œuvres qui prennent avec le temps le statut d’un mythe. Les « Tableaux » en sont un exemple : régulièrement, le chef d’œuvre est l’objet de nouvelles interprétations, transformations, transcriptions, adaptations, relectures… De Maurice Ravel, qui le premier l’orchestra, à des versions rock, jazz, métal, jusqu’à, dit-on, le très célèbre Michael Jackson qui l’utilisa dans son disque History. Avant tout Les Tableaux d’une exposition sont un geste d’amour. Composés à partir d’une série de dix pièces visuelles du peintre architecte Victor Hartmann (1834-1873), décédé brutalement à l’âge de 39 ans, ils constituent un vibrant hommage à cet homme engagé, issu des milieux slavophiles (nationalistes), un des premiers à avoir introduit des motifs russes traditionnels dans son travail. Modeste Moussorgsky était son meilleur ami. Ensemble ils rêvaient de restaurer un art authentiquement russe. Est-ce cette quête de valeurs intimes et populaires, ce retour vers un art « paysan » (qui ne l’empêche pas d’être raffiné) qui permet à l’œuvre de se hisser à son insu au rang de vérité universelle ?
Ici une proposition en deux temps : l’interprétation sensible de la suite originale écrite pour piano jouée par Sébastien Vichard, mise en regard avec la version tanguiste de Gustavo Beytelmann pour les Quinto Centos, ensemble au tempérament fortement trempé. Comme sa violoniste Maud Lovett, et les autres membres du quintette : Jean René Da Conceicao (contrebasse), Daniel Ciampolini (vibraphone), Anthony Millet (accordéon)… Tous musiciens du plus haut niveau, éclectiques, rompus à la musique contemporaine et débordant du côté des musiques réputées moins savantes. Enfin Sébastien Vichard, le même, en transfuge. Mise en miroir, où le piano, ascétique et brillant, nous aspire dans la spiritualité russe de Moussorgsky, où le goût pour les timbres chauds, les orchestrations charnues, le palo du tango, trouvent leur compte tout autant que la mélodie qui soudain émerge, simple, nue, émouvante, de l’extravagance luxuriante et heureuse de la prose de Beytelmann. © Catherine Peillon
Je 25.7 Chaillol, Église du Hameau de Saint-Michel, 21h VE 26.7 Montmaur, Château, 21h
© Jean-Louis Fernandez
Ivan Solano L’Impossibile Statica del Silenzio Béla Bartók Quatuor à cordes n°3 György Ligeti quatuor à cordes n°1 « Métamorphoses noctures » György Kurtàg Officium breve in memoriam Andreae Szervanszky
quatuor bela
MUSIQUE HONGROISE
Quatuor Béla Frédéric Aurier Julien Dieudegard violon Julian Boutin alto Luc Dedreuil violoncelle
1926 / 1953 / 1988 / 2011, dates des compositions de ce programme qui enlace intimement l’histoire du quatuor à cordes au XXe siècle. Un trajet lumineux. Créé en 2006, le quatuor Béla possède dans son ADN l’altérité. D’ailleurs on ne s’appelle pas Béla pour rien et prénom du maître magyar en dit long sur la motivation du jeune quatuor... Bartók le précurseur, réinventeur de la notion de folklore, a été choisi comme figure tutélaire pour avoir intégré des éléments étrangers à la tradition classique. Et pour ces baroudeurs de l’hybride en musique, qui cherchent du côté du croisement, du métissage l’avenir de la musique du XXIe siècle, l’idée d’aventure et de tradition musicale est centrale, porteuse de sens et de sang neuf. Le choix d’un programme hongrois est un retour aux sources du quatuor. Moins risqué, esthétiquement, le pari consiste à essayer de revisiter avec fraîcheur Bartók, et ses héritiers directs : Ligeti et Kurtàg. Ivan Solano a 39 ans et il se hâte lentement vers son rêve. Ce phénomène dont le cœur penche du côté de l’écriture en même temps que celui de l’interprétation, avait entamé, son bac en poche, des études de géologie qui le laissaient insatisfait. A 19 ans, il franchit le pas du voyage, de la séparation, et s’installe à Budapest où il passe 6 ans. L’enjeu était de reconstruire sa pensée, d’entendre les originaux d’Attila Jozsef, de suivre les cours de Rados (où l’on enseigne la respiration et l’être au monde avant d’apprendre à jouer-les-notes) et d’approcher des humains exceptionnels comme Gyögy Kurtàg, de les tutoyer dans le texte – musical et poétique. Car La Hongrie semble être la terre natale de la musique, sa langue mater-
DI 28.7 Infournas, Église, 21h
nelle. Elle a offert au monde contemporain les plus grands compositeurs, les plus grands chefs, les plus grands musiciens. La musique n’y est pas séparée de la vie quotidienne, ni confisquée par une élite. Le travail, l’étude, l’amour, sont transmis aux enfants, qui expérimentent plusieurs instruments, assistent aux concerts, développent leur esprit critique. Les Hongrois, doués pour la synthèse, avaient récolté le miel d’un syncrétisme construit au fil des dominations successives turques, autrichiennes, soviétiques - et des migrations. Alliage qui n’entama pas pour autant l’âme paysanne intime de la région (car le pays est resté très rural jusqu’au communisme) et que le génie de Bartók sublima. Pour l’espagnol Solano, la Hongrie est devenue peu à peu sa deuxième maison. Se retrouver entouré de ces chers compositeurs au sein d’un concert radical est la concrétisation d’un rêve qu’il n’aurait osé formuler. Solano avait pris le prétexte du concours de Genève en 2011 pour écrire son 1er quatuor à cordes, L’Impossibile Statica del Silenzio, aujourd’hui en création. Dans l’évolution du compositeur, pragmatique, il fallait passer par là, ce travail dans le vide, au fond du vide. Parce qu’il s’agissait d’explorer ce monde, parce que les quatre forment un seul instrument, comme l’orchestre…© Catherine Peillon
© Hélène Bozzi Joseph Haydn quatuor à cordes op.50 Kevin Volans White Mens Sleep Frédéric Aurier Impressions d’Afrique Moriba Koïta répertoire traditionnel malien
impressions d’afrique NOUVELLE MUSIQUE TRADITIONNELLE
QUATUOR BELA Julien Dieudegard violon Frédéric Aurier violon Julian Boutin alto Luc Dedreuil violoncelle Moriba Koïta voix, n’goni
Impressions d’Afrique, c’est la rencontre inédite entre un quatuor à cordes et un griot africain. Le Quatuor Béla, formation de haut-vol habituée aux répertoires les plus exigeants et Moriba Koïta, musicien et conteur, figure respectée de la culture malienne ont tissé un programme qui fait le pari d’une troisième musique, savoureux cabinet de curiosités musicales... Au XIIIe siècle, Soundiate règne sur une terre s’étendant de l’Océan Atlantique à la boucle du Niger. A la tête de ses dix-mille cavaliers et ses cent-mille fantassins, il fait prospérer la paix. Cinq siècles avant l’occident, il promulgue la Charte du Mandé, déclaration des droits de l’homme avant la lettre, et interdit l’esclavage. Un jour, se promenant le long du fleuve, il entend un instrument merveilleux, sorte de luth à quatre cordes. Un génie en tire des sons cristallins et mystérieux. Soundiate s’en empare (rappelant en cela plusieurs réappropriations symboliques, celles de la flûte de Marsyas, ou de la lyre d’Hermès..). C’est le n’goni qui deviendra l’instrument du griot. Le griot, c’est le maître de parole, le gardien de la tradition, orale et musicale. Lui seul est habilité à en jouer car cet instrument archaïque est sacré. Il a traversé les siècles sans subir beaucoup de modifications : bois de manguier ou calebasse évidée pour caisse de résonnance, peau de vache ou de chèvre tendue comme table d’harmonie, manche et chevalet de bois, cordes en boyau à l’origine. Sept siècles plus tard, en 2007, en France, quelques mots malheureux sur les aspects « positifs » de la colonisation provoquent un grand tollé. En riposte, le Quatuor Bèla, spécialiste du croisement des genres, des figures,
LU 29.7 Gap, Jardins de la Providence, 18h30 MA 30.7 Tallard, Château, 21h
des musiques, invente une Afrique délibérément imaginaire. A laquelle ils ajoutent les danses silencieuses du couvre-feu White Man Sleeps du sudafricain Kévin Volans, œuvre écrite en 1986, au cœur de l’apartheid où il mêle les musiques traditionnelles Mbira du Zimbabwé aux musiques baroques et contemporaines de l’Occident. Nourris des disques et des expériences de Kronos Quartet, ils imaginent Impressions d’Afrique, titre emprunté à Raymond Roussel, écrivain inclassable et déroutant. Et ils rencontrent le griot Moriba Koïta, héritier de la charge, maître et figure respectée de la culture malienne. Jamais ils ne s’étaient aventurés aussi loin dans le pari d’une « troisième musique, ni tout à fait contemporaine, ni tout à fait africaine » : Moriba Koïta joue des cadences pour n’goni seul, où la parole du « sage », le récit épique s’entrelacent à la musique pentatonique de son instrument qu’il joue en virtuose inventif. La création de Jadayel en 2012 créait un pont entre des univers éloignés, ici entre cette Afrique fantasmée et la véritable tradition mandingue, c’est un grand-écart dans lequel surgit une musique en chantier, celui de la reconstruction joyeuse d’une tour de Babel moderne (d’où on a évacué les dieux ?)... © Catherine Peillon
(dans le cadre de Gap en Famisol)
© Alexandre Chevillard
Saed Haddad On Vulgarity & Transcendence Commande 2012 de l’ensemble C Barré
François Rossé Pinch on Way
Commande 2013 de l’ensemble C Barré
Zad Moultaka Zahav
Commande 2013 de l’ensemble C Barré
Iván Solano At The Doors of Perception
Création – Commande 2013 du Festival de Chaillol et du gmem-CNCM-marseille
Giacinto Scelsi Dharana Félix Ibarrondo Granital
Commande 2012 du gmem-CNCM-Marseille
Hendecameron MUSIQUES MÉDITERRANÉENNES D’AUJOURD’HUI
Ensemble C BARRÉ Sébastien Boin direction musicale Julien Desgranges clarinette Joël Versavaud saxophone Matthias Champon trompette Vincent Beer-Demander mandoline Thomas Keck guitare Eva Debonne harpe Claudio Bettinelli percussions Elodie Soulard accordéon Marine Rodallec violoncelle Charlotte Testu contrebasse
Pour cette nouvelle aventure, résolument tournée vers la création musicale méditerranéenne, Sébastien Boin réunit les personnalités les plus singulières de son ensemble et programme les oeuvres de Miguel Gálvez-Taroncher, Saed Haddad, Zad Moultaka, Félix Ibarrondo autour de la pièce d’Ivan Solano, At the doors of perception, commande du festival (avec le gmem-CNCM-marseille). C Barré, fondé à la force du poignet par son chef Sébastien Boin il y a quelques années à peine, alors que le jeune homme n’avait pas 23 ans, est un ensemble en plein essor. De son créateur il tient des origines provençales et andalouses, un tempérament profond et bouillant comme sa Méditerranée natale. De ses membres instrumentistes dont la moyenne d’âge n’atteint pas 30 ans émane sa frémissante énergie, sa turbulence et son excellence musicale. Son nom, C barré, tire à la fois vers le langage argotique et familier (c’est barré), vers la mesure à 2 temps, ainsi qu’une légère allusion au poète de la langue Jacques Lacan (et son mystérieux A barré)… La surabondance est un fait de vigueur. Des idées, ils en ont à revendre et Sébastien Boin a imaginé réunir dix musiciens parmi le noyau dur de l’ensemble, avec des instruments classiques (trompette clarinette, saxophone, violoncelle, contrebasse, harpe, percussions) et d’autres moins attendus comme la guitare, l’accordéon et la mandoline. Avec lui, ça fait onze donc hendeca en grec et (é)méron pour l’évidence du jour. Une formation atypique qui se trouve vouée de fait à la création de nouveaux répertoires. C’est ainsi que tout naturellement le choix des compositeurs s’est fait autour du bassin des grenouilles comme dit Platon pour désigner le monde méditerra-
néen. En fait le monde selon l’Ulysse d’Homère, avec ces compositeurs des extrêmes des contrées connues : l’Espagne de Solano, le Pays basque d’Ibarrondo, le Liban ou l’antique Phénicie de Moultaka, les sables du Jordanien Haddad, l’Atlantide de Rossé… en passant par la grande Grèce solaire de Scelsi. Il y a, toujours chez Platon, mais dans la bouche de Socrate, une très jolie histoire qui raconte qu’avant la naissance des Muses les hommes étaient des cigales. Puis il y eut la révélation du chant, et, parmi les hommes de ce temps, certains furent à ce point mis par le plaisir hors d’eux-mêmes, que de chanter leur fit omettre de manger et de boire, et qu’ils trépassèrent sans eux-mêmes s’en douter. Ce sont eux qui, à la suite de cela, ont été souche de la gent cigale. Elle a des Muses reçu le privilège de n’avoir, une fois née, aucun besoin de se nourrir et de se mettre cependant, estomac vide et gosier sec, à chanter tout de suite jusqu’à l’heure du trépas… Les temps ont changé et les musiciens de C Barré ont bon appétit. Un appétit de jouer et d’honorer les Muses, totalement communicatif. A tel point que la musique de notre siècle sonnera poétique et familière à nos oreilles, dans l’évidence. © Catherine Peillon
ME 31.7 Chaillol, Église du Hameau de Saint-Michel, 21h
漏 Julien Mignot
Alberto Posadas Sinol贸n Canco L贸pez Canzona prima Hector Parra Time Fields 1 Georg Philipp Telemann extraits des 12 fantasies pour violon seul Jean-S茅bastien Bach extraits des 6 sonatas et partitas pour violon
IVAN SOLANO RÉCITAL DE CLARINETTES Ivan Solano clarinette en sib clarinette basse clarinette contrebasse
Compositeur invité de la 17e édition du festival de Chaillol, Ivan Solano présentera les transcriptions qu’il a réalisées d’oeuvres de Jean-Sébastien Bach et Georg Philipp Teleman. À la clarinette ou à l’étonnante clarinette contrebasse, ces pièces du répertoire résonneront comme autant d’appels vers les gestes compositionnels de ses contemporains, dont il est souvent dédicataire. La tâche du traducteur Ivan Solano est le compositeur invité en 2013. Cela ne l’empêche pas d’être (excellent) clarinettiste. Il attache d’ailleurs une grande importance à la pratique instrumentale. Ecriture et interprétation s’interpénètrent, en un aller-retour incessant, jeu(x) entre moi et l’autre. Toute interprétation au fond est œuvre de traduction. Corps à corps avec l’autre, ses mots, ses phrases. En cela Ivan Solano se rapproche de la pensée de Walter Benjamin, pour qui la tâche du traducteur est de conserver « l’insaisissable, le mystérieux, le poétique » du texte original, la seule façon d’y parvenir étant de faire lui-même « œuvre de poète ». Plus encore, il s’agit de faire mûrir dans la traduction « la semence du pur langage ». L’interprétation devient « mutation et renouveau du vivant », « l’original se modifie ». «Comprendre l’idée derrière la pièce », confie-t-il. A tel point qu’il est dédicataire de nombreuses œuvres de ses pairs compositeurs, car en tant qu’un des leurs, et faisant œuvre de poète, il permet à la pièce de mûrir, de s’ouvrir, de libérer son parfum par son incarnation, au contact de l’air. On dit souvent qu’on est l’homme d’une seule idée. Abolir les frontières serait peut-être alors son leitmotiv. En l’occurrence ici la frontière com-
VE 02.8 Chabottes, Église, 21h
positeur/interprète (celle qui efface la distance avec le public lui est chère aussi). Quel plus beau geste pour y parvenir que de choisir le thème du voyage, un voyage sans destination, à la façon du poète grec Cavafy quand il dit : Quand tu prendras le chemin vers Ithaque … Souhaite que dure le voyage. / Que nombreux soient les matins d’été où / Avec quelle ferveur et quelle délectation / Tu aborderas des ports inconnus. Ainsi est conçu son récital. Par un marin, possédé par le goût de la mer. Il explore le répertoire, de Bach à Berio, muni d’un simple viatique : trois instruments de la famille, comme trois générations : la clarinette en si bémol, la plus courante, on dira la fille, la clarinette basse, la mère et la clarinette contrebasse la grand-mère. Par des opérations subtiles de transcriptions (encore un avatar de la traduction), il conduit le public du son le plus simple, qui fait frémir et bouscule par sa sensualité, aux polyphonies qui font richement chanter tous les sens. Déambulation à travers différents univers musicaux, d’incroyables textures, des timbres soyeux. Avec un immense bonheur de jouer, il écrit une dramaturgie, quasi une liturgie. © Catherine Peillon
LE CALENDRIER JE 18.7 Chaillol église de Saint-Michel, 21h VE 19.7 Chorges Salle des Fêtes, 21h SA 20.7 Chaillol 14h, entrée libre DI 21.7 La Bâtie-Neuve Salle de la Tour, 21h LU 22.7 Tallard château, 21h MA 23.7 Chaillol église de Saint-Michel, 21h ME 24.7 Gap, Musée Museum 14h & 20h JE 25.7 Chaillol église de Saint-Michel, 21h VE 26.7 montmaur château, 21h SA 27.7 Chaillol église de Saint-Michel, 21h DI 28.7 Infournas église, 21h LU 29.7 Gap Jardin de la Providence, 18h30 MA 30.7 Tallard château, 21h ME 31.7 Chaillol église de Saint-Michel, 21h VE 02.8 Chabottes église, 21h SA 03.8 veynes église, 21h DI 04.8 Orcières église, 21h LU 5.08 Tallard château , 21h MA 06.8 montmaur château, 21h ME 07.8 Chaillol église de Saint-Michel, 21h JE 08.8 La Bâtie-vielle église, 21h VE 09.8 montmaur château, 21h SA 10.8 Chaillol église de Saint-Michel, 21h DI 11.8 Chorges Salle des fêtes, 21h LU 12.8 Chaillol église de Saint-Michel, 21h
TAngo D’AUJoUrDhUI
ASTILLERO - TAngo DE rUPTUrA TAngo D’AUJoUrDhUI
ASTILLERO - TAngo DE rUPTUrA TAbLE ronDE
LA CREATION, UnE EThIQUE DE LA rELATIon
- F. SchUbErT, UnE TrAVErSéEE InAchEVéE SImON ZAOuI & FRANçOIS PINEL
PIAno A QUATrE MAInS
récITAL DE LIEDEr - F. SchUbErT, UnE TrAVErSéEE InAchEVéE
SImON ZAOuI & DAvID LEFORT - VoYAgE D’hIVEr récITAL DE PIAno - F. SchUbErT, UnE TrAVErSéEE InAchEVéE
SImON ZAOuI
CRéATION LITTérATUrE ET MUSIQUE
J.GIONO - G. BOEuF - L’hoMME QUI PLAnTAIT DES ArbrES MUSIQUE DE chAMbrE
QuINTO CENTOS - LES TAbLEAUX D’UnE EXPoSITIon MUSIQUE DE chAMbrE
QuINTO CENTOS - LES TAbLEAUX D’UnE EXPoSITIon CRéATION
LITTérATUrE ET MUSIQUE
J.GIONO - G. BOEuF - L’hoMME QUI PLAnTAIT DES ArbrES CRéATION MUSIQUES hongroISES
QuATuOR BELA - b. bArTok,g. kUrTAg, g. LIgETI& I.SoLAno noUVELLE MUSIQUE TrADITIonnELLE
QuATuOR BELA & mORIBA KOÏTA - IMPrESSIonS D’AFrIQUE noUVELLE MUSIQUE TrADITIonnELLE
QuATuOR BELA & mORIBA KOÏTA - IMPrESSIonS D’AFrIQUE CRéATION
MUSIQUES MéDITErAnénnES D’AUJoUrD’hUI
S.BOIN - ENSEmBLE CBARRé récITAL En SoLo
IvAN SOLANO - cLArInETTES MUSIQUE DES ALPES IMAgInAIrES
QuARTETTE DRAILLES
MUSIQUE DES ALPES IMAgInAIrES
QuARTETTE DRAILLES MUSIQUE IMProVISéE
SILENCES - gUILLAUME DE chASSY MUSIQUE IMProVISéE
SA 03 & DI 04.8 BALADES muSICALES
SILENCES - gUILLAUME DE chASSY MUSIQUE IMProVISéE
SILENCES - gUILLAUME DE chASSY récITAL PIAno - r. SchUMAnn, LA FoLIE créATrIcE
héLèNE TySmAN
MUSIQUE DE chAMbrE - r. SchUMAnn, LA FoLIE créATrIcE
héLèNE TySmAN ET LE QuATuOR DEÏXIS
récITAL DE LIEDEr - r. SchUMAnn, LA FoLIE créATrIcE
héLèNE TySmAN & ChANTAL SANTON PoLYPhonIES occITAnES ET nAPoLITAInES
LO COR DE LA PLANA & L’ENSEmBLE ASSuRD PoLYPhonIES occITAnES ET nAPoLITAInES
LO COR DE LA PLANA & L’ENSEmBLE ASSuRD
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> SUR PLACE Les soirs de concert, à partir de 20h15. Ouverture des portes 30 minutes avant le début du concert. Les places ne sont pas numérotées. > OFFICE DE TOURISME DE CHAILLOL Tous les jours, à partir du 10 juillet, de 17h à 18h30 > HARMONIA MUNDI À partir de mi-juin, 43 rue Pérolière, Gap > INTERNET Achetez vos billets en ligne depuis notre site www.festivaldechaillol.com
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Moins de 26 ans, étudiants, chômeurs, intermittents du spectacle, handicapés et accessible à tous pour 8 billets achetés simultanément ou plus (formule non nominative).
MOINS DE 12 ANS GRATUIT Dans le cadre d’un partenariat avec le Conseil Régional ProvenceAlpes-Côte d’Azur, l’Espace culturel de Chaillol accepte les chèques Pass culture +.
Créez du lien ! Voyagez convivial et éco-responsable, rencontrez d’autres spectateurs : communiquez le nombre de places disponibles dans votre véhicule, le festival de Chaillol s’occupe du reste ! Toutes les infos sur le site du festival, rubrique Pratique > Covoiturage
Š Dominique Comtat
Quartette Drailles MUSIQUE DES ALPES IMAGINAIRES QUARTETTE DRAILLES Patrice Gabet violon, violon ténor et voix Isabelle Barthélemy violon et voix Michel Favre violon, violon ténor et voix Christiane Ildevert contrebasse et voix
Depuis une vingtaine d’années, les musiciens de Drailles jouent la musique disparue des «violoneux» alpins, qu’une tradition de fêtes et de bals avait fait naître : rigodon, scottish, mazurka, polka... Les quatre musiciens créent une nouvelle musique traditionnelle, âpre et puissante, hachée menu par la rocaille, lavée de toute gracieuseté à l’eau glaciale des torrents. Les drailles, (drailha en occitan) ce sont les pistes de transhumances (le mot vient de trahere « tirer » et indique en montagne le trajet le plus direct). Antiques chemins empruntés par les troupeaux migrateurs depuis toujours, avant même qu’il y ait des hommes, dit-on. Les drailles montent droit vers le ciel. Vers les sommets : col de Vars, cols de l’Isoard, du Lautaret, col de Larche... De la Crau et de Haute Provence, les moutons, marqués à la peinture ou au fer par un sigle de propriété, se regroupent, étape après étape, enflent le troupeau et commençent leur lente ascension vers l’estive. Au fil des années et des générations, leurs sabots martelants ont creusé des sillons, des ornières, de véritables routes qu’on aurait pu voir par satellite. Le rai (le troupeau) suit la draille. Les moutons ouvrent la marche, avec le bayle, patron chef, ils n’ont pas besoin de guide. Les bergers suivent derrière, avec les animaux de bât. Les pays traversés sont parfois tirés de leur sommeil et voient passer le convoi tel un fleuve laineux, sonore, puissant et odorant ; pour leur montrer qu’ils n’ont pas rêvé, il laisse son engrais. Ce sont des régions isolées, parsemées de fermes et de hameaux, les occasions de se divertir sont rares. Alors on jalonne l’année par des fêtes qui mettent du piment dans la vie. La
SA 03.8 Veynes, Église, 21h DI 04.8 Orcières, Église, 21h
musique, presque une possession, le violon l’incarnant. Et comme le païen n’est jamais loin du sacré, les légendes se nouent autour de la magie de cet instrument du démon… Le feu au corps. C’est un violonaïre qui, à Théus, pays des Deux Cavaliers de l’orage, de ravines et d’éboulis, a transformé en demoiselles coiffées (appelées aussi les cheminées de fée qui semblent avoir inspiré Gaudi) les jeunes filles venues au bal du Mardi gras. Avec la permission de minuit, à cause du Mercredi des cendres. Toutes à leurs rigodons, valses, polkas et mazurkas, elles ont négligé la consigne et ont été châtiées pour leur désobéissance. C’est pour un violonaïre aussi qu’Anna enfourchera, à Vilar-d’Arène au lieu dit Le Pas de l’Anna Falque, sa mule à dimension variable (on peut y monter à deux, trois, dix, quinze), et qu’elle frôlera la mort après avoir réalisé que le musicien- séducteur qui l’invite à danser et l’entraine à l’écart est couvert de poils, a une haleine de soufre et les pieds fourchus … Les musiciens des Drailles, s’appuyant sur de rares enregistrements et quelques collectages, se sont réappropriés ce patrimoine imaginaire composant, en la déstructurant, une nouvelle musique traditionnelle. © Catherine Peillon
Š Alexandre Chevillard
BALADES MUSICALES CULTURE & NATURE
avec la participation des artistes Quartette DRAILLES Ivan Solano clarinette basse et electroacoustique Claudio Bettinelli percussions et musique assistée par ordinateur Lionel Garcin Laurent Charles saxophones Daphné Vincent atelier land art et quelques invités suprises...
Cheminer dans un paysage de montagne, en percevoir la pulsation intime rythmée de quelques notes de musique, des figures virtuoses d’une acrobate ou du récit des temps d’autrefois... La balade musicale imaginée et coordonnée par le violoniste Alexandre Sauvaire est une invitation, pour petits et grands, à entendre et savourer la montagne autrement. C’est un trou de verdure ou murmure un dragon endormi : le Drac. Entre sapins et aulnes, il prend le temps de faire quelques détours, quelques flaques, quelques rêves. Ce sont des adoux d’eau fraîche et limpide…Un paradis pour des ondines dissimulées dans les feuillages. Le visiteur qui s’aventure au-delà du gîte de Chauffarel et sa bâtisse rassurante va découvrir un bois magique. Lionel, le maître des lieux en parle avec respect, sans doute avec un peu de crainte aussi. Il faut savoir se perdre entre ruisselets, mares, tapis de mousse pour entre-apercevoir une lumière. Peut-être une ondine ? A moins que cela ne soit un troll suivant l’époque. Car le Drac n’est pas toujours paisible. D’ailleurs à la sortie du bois magique, un splendide pont domine le torrent. Tout de bois, le pont du facteur permet d’accéder au sentier qui grimpe jusqu’à Serre Eyraud. N’oublions pas que la commune d’Orcières comptait 23 hameaux, habités à l’année longue. Le pont permettait aux lettres et journaux, aux nouvelles de passer d’une rive à l’autre… Difficile d’imaginer les journées de marche des facteurs d’antan !
SA 03.8 Chauffarel, départ 9h00 DI 04.8 Chauffarel, départ 9h00
Plus haut, une petite grange en bordure d’un champs prête son abri. Modeste, bien proportionnée, elle rappelle que travailler ici nécessitait des outils, comme de quoi abriter le mulet, quelques trousses de foin et l’homme en cas de trop grand soleil ou de pluie. Revenons au pont pour traverser –prudemment-le Drac et entre sapins et torrent entendre la fraîcheur des cascades. Plus haut les aulnes viennent se blottir contre la piste : ambiance d’ubac, fraîche et humide . Il faudra bien traverser le torrent pour retrouver le soleil, les mélèzes, les clairières, un champs appuyé contre une digue de pierres sèche. Un enclos volé au Drac … Comme un retour à la vie, à la clarté avant de rejoindre, presque soulagé, Chauffarel et Lionel. Aurez-vous rencontré un troll, contemplé une ondine ? C’est selon la saison …et votre humeur ! © Hervé Cortot
Š Giraudel
Silences MUSIQUE IMPROVISÉE
Guillaume de Chassy Le pianiste français Guillaume de Chassy a réuni un trio à l’instrumentation piano rare, au service d’une conception chambriste et minimaliste de la musique improvisée. À l’écart des modes, il part à la recherche d’une musique touThomas Savy jours plus dépouillée, essentielle, qui privilégie la limpidité des mélodies, clarinette basse et l’art des nuances et la voix du silence... clarinette sib « Avant notre arrivée, nous envisaGuillaume de Chassy, ex-ingénieur Arnault Cuisinier gions déjà une esthétique sobre pour chimiste, pianiste de formation clascontrebasse ce projet ; l’abbaye nous indique une sique, réfractaire à l’air des conservadirection plus radicale encore, vers le toires et à toute forme d’enfermement, dépouillement, le son pur, la note rare. file un chemin buissonnier, entouré Notre époque est celle de la vitesse à de jardins aux fleurs étranges malgré tout prix ? Nous ferons une musique leurs noms familiers : Paul Motian, Anlente ; nos contemporains glorifient dré Minvielle, Brigitte Engerer, David la performance individuelle ? Nous Linx pour n’en citer que quelques uns. ferons une musique économe et colIci entouré de deux musiciens. Tholective… » mas Savy, clarinettiste troublant dont on sent dès la première note (ou Et voici que naît Silences, un objet même juste avant) que ses diverses sonore singulier où on a du mal à expériences classiques, jazz, éléctro, savoir où l’on se trouve exactement, l’ont nourri sans l’influencer et le bien cheminant entre les ombres errantes nommé Arnault Cuisinier qui mitonne de Poulenc, Chostakovitch ou Schucomme contrebassiste et chanteur, bert, trébuchant sur un souffle rond, plongeant par l’écoute dans un redes mets savoureux, irrigués par les cueillement involontaire, une intériorité parfums du monde. inconnue. C’est dire si les différences Les trois, entrés en résidence entre les entre dedans et dehors s’estompent murs anciens de l’abbaye romane de ainsi que celles entre moi et l’autre. Noirlac, ont vécu une expérience mys« On sort rarement d’une écoute à ce tique, aussi profonde qu’inattendue. Il en va ainsi de la grâce : elle vous point réconcilié » écrit Francis Marinonde ou se retire sans prévenir. La mande, lui aussi contrebassiste en nuit, la solitude, l’élan de la pierre, sont quête du Graal. Sa culture musicale, néanmoins plus propices à son surgissa connaissance de la psychanalyse sement qu’un supermarché bruyant ou et toutes les facettes intellectuelles et le métro à l’heure de pointe. L’acous- sensorielles de cette personnalité sintique et la fraîcheur de l’abbatiale ou gulière font dire qu’il ne parle pas « à du réfectoire des moines aussi, qui réla légère »… vèle, dans un sentiment aussi flou que A vrai dire on ne sait pas s’ils étaient lumineux, la présence. trois ou une trinité incarnée dans le Les trois « mécréants » dit le pianiste, son. se sont retrouvés à Noirlac envelop- © Catherine Peillon pés de ce silence qui efface la frontière entre l’intérieur et l’extérieur.
LU 05.8 Tallard, Château, 21h MA 06.8 Montmaur, Château, 21h ME 07.8 Chaillol, Église de Saint Michel, 21h
© Guido Werneré
ROBERT SCHUMANN, LA FOLIE CRÉATRICE TROIS CONCERTS EN FORME DE CARTE BLANCHE À LA PIANISTE HÉLÈNE TYSMAN Hélène Tysman piano Quatuor Deïxis * Emilie Duch-Sauzeau Damien Vergez violon Ivan Cerveau alto Adrien Chosson violoncelle Chantal Santon ** soprano
Le quatuor Deïxis est accueilli avec la complicité de l’Académie du Festival d’Aix-en-Provence.
Finaliste du prestigieux Concours International Chopin de Varsovie, la pianiste française Hélène Tysman retrouve la scène du festival de Chaillol pour trois concerts composés autour de l’oeuvre de Robert Schumann. En soliste, aux côtés du quatuor à cordes Deïxis ou avec la soprano Chantal Santon, elle livre une interprétation brûlante de quelques unes des oeuvres de son répertoire. Hélène Tysman si jeune qu’elle paraisse, semble avoir une âme très ancienne. Ou plutôt tout se passe comme si elle avait deux vies en même temps. Celle d’une jeune pianiste éblouissante, enracinée dans son siècle, avec l’expérience, les joies, les peines et les peurs de son âge. Une autre qui serait plus lente, reliée secrètement à d’autres époques, qu’elle aurait traversées et dont elle conserverait une mémoire inconsciente, quelque chose d’indistinct, d’instinctif, mais qui habiterait son corps, son esprit, et qui prendrait parfois, surtout quand elle joue, la place de la première. D’où ce sentiment de profondeur, de transe, cette sensation d’un savoir, d’autant plus étendu que son expression est simple et nette. Tranchée. D’où aussi cette intuition, très forte chez elle, de la musique comme généalogie. Elle ressent ainsi intimement les héritages musicaux qu’elle rend sensibles sous ses doigts. Au début, le programme s’est construit autour de la Fantaisie opus 17, Phantasiestücke, de Schumann. Prendre Fantaisie au sens allemand d’imagination créatrice, fécondante. Composée en 1836, cette pièce romantique, où on sent l’influence de Beethoven et de Lizst, sert de pivot à la cohérence de l’ensemble. La menace héréditaire de psychose maniacodépressive plane sur cet homme et tout son génie a consisté à transférer sur l’art cette ombre atavique, la transporter dans un espace poétique. Et, quand il s’est agi de choisir entre littérature et composition,
Schumann a préféré la musique : des pièces courtes, écrites dans un sentiment d’urgence. Une course contre la montre de la folie. La pianiste l’a longtemps fréquenté avant de le délaisser pour Chopin, au moins pour un temps ; son geste spontané, presque improvisé, lui laissant une impression d’inachevé, comme une esquisse sublime. Paradoxalement pour la généalogiste, l’œuvre se détache de son auteur, c’est à elle de l’incarner intimement, de la faire vivre, la transmettre. Mais cette voie n’est pas sans danger. L’œuvre peut la posséder, la dominer par son pouvoir incantatoire et aliénant. Elle doit agir avec d’autant plus de prudence qu’elle veut aller loin sur cette ligne de partage entre la création et la folie. Dans son récital de piano seul, la Fantaisie se trouve encerclée. Bach, Chopin - sa 2e ballade dédicacée à Schumann, Ravel et Meïmoun (la Sonate N°1, qu’elle avait créée il y a deux ans). Et autour du récital, un concert de lieder : Schumann, Wagner, Debussy avec la soprano Chantal Santon puis un concert avec quatuor à cordes avec piano, occasion de présenter le Quatuor à cordes N°2 de François Meïmoun, créé quelques semaines plus tôt au festival d’Aix. Le lien se fait naturellement par la figure d’Artaud, son délire cher au compositeur, même si ce 2e quatuor du contemporain se voue à explorer l’idée d’une abstraction « figurative » en musique. © Catherine Peillon
JE 08.8 La Bâtie-Vieille, Église, 21h VE 09.8* Montmaur, Château, 21h SA 10.8** Chaillol, Église du Hameau de Saint-Michel, 21h
Š Denis Derond
Š Augustin Le Gall
vÉ zou via
POLYPHONIES OCCITANES ET NAPOLITAINES LO COR DE LA PLANA Manu Théron Benjamin NovarinoGiana Sébastien Spessa Denis Sampieri Rodin Kaufman chants et percussions
ASSURD Enza Prestia voix, tammorra, tambourin et guitare Christina Vetrone voix, accordéon diatonique, tammora composition Lorella Monti voix, tammorra, castagnettes et la participation de Enza Pagliara voix
Les quatre belles Napolitaines d’Assurd, au tempérament de feu et à la gouaille sans pareille et les cinq Marseillais du Cor de la Plana, aux voix et aux percussions audacieuses, dépassant les clichés qui accompagnent généralement ces villes portuaires, inventent un chant qui réunit, dans la joie et la fête. Un hymne à la Méditerranée, un bonheur à partager. Remontons aux origines et imaginons les Monty Python version méridionale, écrivant, dans un époustouflant pastis - pastiche, un nouveau mythe fondateur qui réunirait la sirène Parthénope et Phocée le navigateur, à travers la rencontre endiablée de quatre prêtresses et de cinq infatigables voyageurs. D’un côté, une sirène mi-femme mioiseau, mi-poisson vierge vivant entre ciel et mer, en compagnie de ses sœurs Leuconia la blanche et Ligéa à la voix claire, Parthénope folle d’amour et de désespoir à cause d’un pêcheur, venant s’échouer sur un accueillant rivage - Naples. De l’autre, des immigrés dont le pays trop étroit ne peut plus contenir les rêves qui vont traverser la mer et découvrir une terre hospitalière, blanche et bleue - Marseille. A Naples, quand on veut signifier son appartenance, on se dit partenopeo. A Marseille on se dit phocéen. Que rajouter ?
Une musique minimaliste et gestuelle, des percussions et puis des corps qui tapent, frappent, claquent, des voix qui supplient ou caressent, des rythmes que nous connaissons parce qu’ils sont ceux de la vie. A Naples, on fait tout en chantant. On pleure, on rit, on prie, on vend, on vante. Marseille a une voix chantante que le monde entier lui envie. De part et d’autre, on est familier avec les dieux que l’on tutoie. Et on ne se prive pas de le faire. Paradoxalement, la tradition musicale ne survit que dans son évolution permanente, à la condition que les thèmes, les textes, les rythmes et les instruments se renouvellent. Difficile alchimie où le risque est grand de perdre la substance. Ceux-là ont gagné le pari. Les expériences migratoires sont le sel de leurs villes, de leurs vies. La tradition du sud, un archétype, a de beaux jours devant elle. © Catherine Peillon
Deux villes jumelles, chacune avec son chant archaïque et contemporain, ses propos insoumis, rebelles, tendres et respectueux, dans la tradition du civisme et de l’accueil.
Di 11.8 Chorges, Salle des fêtes, 21h LU 12.8 Chaillol, Église du Hameau de Saint-Michel, 21h
GEORGES BOEUF Marseille, compositeur
Né à Marseille en 1937, Georges Boeuf a étudié au Conservatoire National de Région de cette ville. Ses premières compositions sont purement instrumentales. En 1969, il fait partie de ceux qui vont installer en France les centres de musique électroacoustique, en co-fondant le Groupe de musique expérimentale de Marseille (GMEM), dont il assure la présidence depuis 1974, devenu depuis Centre national de création musicale. En 1988, il crée la classe de composition du Conservatoire national de région de Marseille. Son catalogue compte actuellement une centaine d’œuvres instrumentales, vocales, électroacoustiques ou mixtes et des œuvres pour la scène et le cinéma. Son oeuvre est régulièrement présentée au festival de Chaillol, qui a accueilli durant quelques années des séances d’analyse très appréciées du grand public. © Alexandre Chevillard
L’Homme qui plantait des arbres, partition sonore sur un texte de Jean Giono, les 24 et 27 juillet.
IVAN SOLANO
Ivan Solano commence à Madrid, sa ville natale, des études musicales qu’il poursuit à l’Académie Franz Liszt de Budapest. De retour à Madrid, il débute une carrière d’interprète de la musique contemporaine. D’Olivier Messiaen (création en Espagne Des canyons aux étoiles avec Yvonne Loriod) à Alberto Posadas (Sínolon pour clarinette seul dont il est le dédicataire), en passant par Luciano Berio, José Manuel Lopez Lopez, Salvatore Sciarrino, Helmut Lachenmann,... Il arrive en France à l’automne 1999, et passe une Maîtrise en musicologie (Nouvelles techniques pour la clarinette). C’est à cette époque qu’il compose ses premières pièces avant de devenir, en 2003, l’élève d’Ivan Fedele, avec qui il étudie jusqu’en 2012. Suivent un diplôme de composition obtenu au CNR de Strasbourg, une spécialisation en composition dans le même établissement, puis un Diplôme supérieur Hautes études en composition à l’Accademia Santa Cécilia à Rome. Comme compositeur et comme interprète, il reste soucieux de transmettre le goût de la musique d’aujourd’hui, auprès de tous les publics.
Concerts les 21, 23, 28 et 31 juillet et le 2 août 2013
© Julien Mignot
Espagne, compositeur invité
PASCAL COLRAT
France, photo-graphiste, résidence de création. Photographiste et plasticien réputé, Pascal Colrat est né en 1969 à Paris. Après avoir fait l’École Supérieur des Beaux-Arts de Paris, il choisit très tôt l’affiche comme support d’expression. L’image, largement diffusée rencontre ainsi un public très large et populaire. Il a travaillé pour des institutions culturelles et politiques d’Amnesty International à Act Up, du Tarmac de la Villette, à l’Opéra de Lille... Son oeuvre est aussi bien visible dans les couloirs du métro parisien qu’au Centre Pompidou, à Paris et à l’étranger. Pour le festival de Chaillol, il a réalisé la Flèche de Chaillol, l’image 2013 du festival, photographie pleine de lumière d’une installation végétale tissée de fleurs et d’herbes, qui pointe haut dans la nuit champsaurine. L’originale mesure près de quatre mètres de long existe vraiment, vigoureuse dans sa fragilité, uniquement constituée de matériaux trouvés aux abords du canal de Malcros, modeste chemin de promenade de la commune de Chaillol. La 17e édition du festival de Chaillol accueillera une nouvelle résidence de création de Pascal Colrat pour l’image de la saison 2014. Il présentera également un accrochage de ses images les plus récentes, à Chaillol, dans l’Église du Hameau de Saint-Michel. © Bérangère Desmettre
RENCONTRES, ATELIERS... Parce que la musique est d’abord un partage, le festival propose de nombreuses occasions de se rencontrer, de manière informelle avant ou après le concert, mais aussi au gré d’une promenade, d’une sieste musicale ou d’un atelier. N’hésitez pas à vous inscrire et à nous solliciter. tel : 04 92 50 13 90 ou par mail : esther.chaillol@gmail.com
TABLE RONDE LA CRÉATION ARTISTIQUE, POUR ÉTHIQUE DE LA RELATION Depuis la première édition, le festival de Chaillol affirme un attachement sans faille aux musiques de création. Cette table ronde, organisée pour la deuxième année et ouverte à tous offrira l’occasion de s’interroger sur le sens et la portée de ces gestes artistiques, fragiles moments de grâce dans un monde qui choisit plus souvent la vitesse et l’oubli... Samedi 20 juillet, 18h00, Église du Hameau de Saint-Michel, Chaillol Entrée libre dans la limite des places disponibles.
RENCONTRE IVAN SOLANO, COMPOSITEUR INVITÉ À l’heure du thé, une rencontre avec le compositeur invité de la 17ème édition, le clarinettiste Ivan Solano. L’occasion d’échanger avec lui sur son métier de compositeur, sa vision de l’écriture, sa relation avec les interprètes qui le jouent et le public auquel il adresse son oeuvre. Vendredi 26 juillet, 17h, Hôtel Le Connetable à Saint-Bonnet Entrée libre dans la limite des places disponibles
ATELIER INITIATION AUX DANSES TRADITIONNELLES Isabelle Barthélemy, accompagnée au violon par Michel Favre, membres du Quartette Drailles, propose un atelier de découverte des danses traditionnelles les plus courantes. Au programme : valses, scottiches, polkas, bourrées et sans oublier l’incontournable rigodon, emblématique du Dauphiné. Et si quelqu’un se sent de transmettre la Capucine, célèbre danse pratiquée aux Tourrengs, dans la commune d’Orcières, il lui sera fait une place de choix. Qu’il ou elle se fasse connaître ! Dimanche 4 août, 15h 17h, Maison du Berger aux Borels, Champoléon Participation aux frais : 5 € par famille.
© Alexandre Chevillard
ATELIER PRATIQUE DU CHANT CHORAL Jean-Luc Keck, chef de choeur de l’ensemble vocal Acanthe (Aubagne) propose depuis quelques années un atelier de découverte de la pratique du chant choral. Aborder la pratique du chant en groupe en explorant, à plusieurs, les ressources insoupçonnées de la voix, autour de pièces adaptés au niveau du groupe. Atelier ouvert à tous. Les partitions et fichiers midi seront envoyés par courriel au moment de l’inscription. Du lundi 5 au mercredi 7 août, de 14h à 16h, École communale de Chaillol (Chef-lieu) Participation aux frais : 10 € pour les trois jours.
© Alexandre Chevillard
CULTURE & NATURE SIESTE MUSICALE & ODORANTE Dans le même esprit que les balades musicales, nous vous proposons une sieste musicale dans les jardins des Hautes Terres d’Anne Robichon, portés par les notes du quatuor à cordes Deïxis. Vendredi 9 août, 14h, rendez-vous sur le parking de la Mairie de Chaillol. Venez avec votre chaise longue ou une natte, une couverture et un chapeau. Durée : 1h environ - Entrée libre dans la limite des places disponibles
ATELIER POLYPHONIES OCCITANES S’initier ou à renouer avec le chant au travers de répertoires collectifs, sans autre enjeu que le plaisir de chanter ensemble, c’est ce que propose Manu Theron, leader charismastique du Cor de La Plana à travers un atelier basé sur la tradition polyphonique populaire, un travail sur les sonorités et la musique de la langue occitane, à partir de la complainte du Bossu, un Haut-Alpin voyageur. Lundi 12 août, de 14h30 à 16h30, à La Juncha, Le Moulin du Serre (juste avant d’arriver à Pont du Fossé sur la commune de Saint Léger les Mélèzes) Participation aux frais : 5 €
À NOS CÔTÉS LIBRAIRIE AU COIN DES MOTS PASSANTS Chaque soir de concert à Chaillol, pour les cafés littéraires, retrouvez la librairie gapençaise Au coin des mots passants, avec un large choix d’ouvrages. 15, rue Grenette, Gap. Tel : 04 92 52 48 69
À NOS CÔTÉS DISQUES HARMONIA MUNDI Point de vente de notre billetterie, la boutique Harmonia Mundi de Gap sera présente chaque soir de concert et proposera une sélection de disques en lien avec la programmation. 43 Rue Perolière, Gap. Tel : 04 92 51 59 86
LITTÉRATURE RENCONTRES LITTÉRAIRES Lire pour soi, lire pour comprendre le monde, changer son regard et découvrir de nouvelles perspectives, d’autres nuances. Lire aussi pour se comprendre soi-même, ou tout simplement pour le plaisir. Lors des rencontres littéraires que j’anime pendant le festival, un auteur attend un lecteur, instaure avec lui un dialogue, espace de jeu, d’entre-deux, qui vivifie son écriture et un désir plus fort de retourner au livre. Dina Dian L’homme qui plantait des arbres, de Jean Giono (éditions Gallimard) Voyageur immobile, comme il se qualifie lui-même, Giono célèbre Manosque et sa région natale, parcourus à pieds. Ses collines, ses vallées, deviennent sous sa plume, une présence agissante, une chair vivante dans lesquelles les personnages sont mêlés. Dialogue croisé avec Marion Fribourg, au Musée museum (Gap) le 24 juillet à 16h.
Rencontre avec Théo Ananissoh et signature de son dernier livre L’invitation (Éditions Elyzad). Écrivain togolais né en Centrafrique, l’auteur raconte, dans un style pudique et délicat, son séjour dans le cadre d’une résidence à Moisant, en Touraine, ses rencontres avec les villageois et pose un regard sur l’ailleurs que chez soi. Le 28 juillet à 18h à l’Auberge de l’Ocanière (Saint-Michel de Chaillol) et le 30 juillet à 18h30 à la librairie Au coin des mots passants (Gap)
Rencontre avec Olivier Domerg. Poète, écrivain, Olivier Domerg est travaillé par la question du paysage : s’arrêter, regarder, résister à la © Alexandre Chevillard vitesse de nos vies qui empêche de voir ce qui est à notre hauteur, le paysage de tous les jours que l’on traverse, celui du Champsaur et des Hautes Alpes qu’il invite à parcourir dans la prose de Portrait de Manse en Sainte victoire molle» (Éditions Gallimard/L’Arpenteur) Le 2 Août à 18h à l’Auberge de l’Ocanière (Saint-Michel de Chaillol) et le 3 Août à 18h30 à la librairie Au coin des mots passants (Gap)
Rencontre avec Vincent Borel. Critique musical, romancier, Vincent Borel présentera son dernier livre Richard W. (Éditions S.Wespieser). De Richard, humain, trop humain avec ses faiblesses, ses amours, ses petits calculs, et de Wagner, son idéalisme, sa conception de l’art, sa puissance créatrice, l’auteur nous livre, dans une écriture tantôt lyrique tantôt fébrile, un roman-portrait jubilatoire et flamboyant d’un compositeur dont on fête le bicentenaire. Le 10 Août à 18h à l’Auberge de l’Ocanière (Saint-Michel de Chaillol)
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Association Les amis du festival PLUS QU’EN SIMPLE SPECTACTEUR, VIVEZ L’ÉVÈNEMENT DE L’INTÉRIEUR ! REJOIGNEZ L’ÉQUIPE DES AMIS ET BÉNÉVOLES DU FESTIVAL DE CHAILLOL. Fédération joyeuse d’enthousiasme et de bonne volonté, l’association des Amis du festival de Chaillol regroupe depuis 2009 les personnes qui veulent contribuer au rayonnement du festival. Des hommes et de femmes de tous horizons donnent un peu (ou plus) de leur temps et de leur bonne humeur. Le bénévolat, principalement pendant le festival d’été, contribue, aux côtés de l’équipe d’organisation, à la réussite de l’événement : diffuser les outils de communication, héberger les artistes et les accompagner à leur lieu de concert, faciliter l’accueil du public,... Au delà, tout au long de l’année les «amis» ont l’ambition d’être des relais d’information, de proposer des moments d’échange et de convivialité sur les thèmes abordés par le festival, d’organiser des rencontres avec les artistes,... Pour un soir ou pour toujours, quelle que soit votre connaissance de l’événement ou votre familiarité avec le monde de la culture, vous pouvez intégrer l’équipe des «amis du Festival de Chaillol», découvrir l’envers du décor et partager de chaleureux moments d’humanité. Pour en savoir plus, adressez-vous sur place à un membre de l’association ou de l’équipe ou bien par mail amisfestivalchaillol@orange.fr
À DÉCOUVRIR, AILLEURS...
Martin, berger. Des Alpes en Amérique. La Maison du Berger, Centre d’Interprétation des Cultures Pastorales Alpines, est située dans la vallée de Champoléon. Elle présente le travail de l’artiste cinéaste et plasticien Christophe Galleron. Il nous y conte en 8 films et musiques, l’histoire de son grand-oncle Martin parti, comme tant d’autres Champsaurins, tenter sa chance aux USA avec son frère Jules. Participez à l’exposition : Si comme Christophe un membre de votre famille est parti outre atlantique, contactez l’équipe de la maison du berger pour parler avec eux de vos « américains » et scanner vos archives (copies des lettres et photographies... ) avant de les présenter dans l’exposition. L’objectif est aussi de constituer une base d’archives communes qui rassemblera ces témoignages et assurera leur transmission aux générations futures. Renseignements : 04 92 49 61 85 www.maisonduberger.fr Rencontres Artistiques en Champsaur (E)Migrations. 8 artistes accueillis en résidence en 2013 posent un regard sur l’émigration champsaurine. Du 6 juin au 14 juillet, exposition à l’Église du Hameau de Saint Michel de Chaillol Du 6 juin au 15 septembre, Sentier d’Art Nature : sur 2 kms de sentier de randonnée, au départ du hameau de Saint-Michel, une œuvre hors sentier est présentée sur le site de Bois Vert à la Fare en Champsaur. Entrée libre. Renseignements : Communauté de Communes du Champsaur 04 92 50 78 87 Chorale du Champsaur & Valgaudemar La chorale menée par Michel Olivier sillonera les deux Vallées et même au delà (on parle de Ribiers et d’Embrun) pendant toute la période estivale. Elle s’arrêtera notamment dans les églises de Saint-Jean Saint-Nicolas le 16 juillet et à Saint-Michel de Chaillol le 16 août. Renseignements et toutes les dates : Monique Guion 06 03 25 31 10
Un regard sur le territoire par sarah andré
La grande plaine agricole dans laquelle les différents hameaux de la commune de Chabottes se répartissent forme une partie du bocage si caractéristique des paysages champsaurins et de leur riche biodiversité. Traversée par le torrent du Drac et par une ancienne voie romaine encore en partie visible, cette plaine est toujours un lieu de passage avec une route menant à plusieurs stations de ski. Au bord de cette route devenue assez touristique, l’église de l’Assomption de la Vierge a été construite assez tardivement mais sur une paroisse datant du
rus. La cité Caturige est un lieu de passages, ses rues sont souvent très animées et ses nombreux marchés et brocantes la rendent très dynamique autour de ses deux fontaines en marbre et de l’église Saint-Victor construite au douzième siècle dans le style roman. Dans le bassin gapençais se trouve un sentier qui s’élève au-dessus de Gap vers le viaduc du Buzon, vestige d’un projet de voie ferrée abandonné, reconvertie en itinéraire de randonnée qui conduit jusqu’au canal de Gap offrant une vue panoramique sur la ville. En suivant le courant on traverse le domaine de Charance, lieu privilégié de promenades et de détente, au milieu d’une collection de rosiers et de jardins en terrasses devant le château. En contrebas la ville de Gap abrite la cathédrale Notre-Dame de Saint-Arnoux, la statue de la « liseuse », la place Jean Marcellin ou encore les jardins du couvent de la Providence.
En chaque promeneur, un mélomane, en chaque mélomane, un promeneur. onzième siècle unie à l’abbaye de Saint-Chaffre. Chaillol est étagé sur un versant ensoleillé dominant les bocages de montagne du Champsaur. Bien que portant son nom et se dressant derrière le village, le Vieux Chaillol n’appartient pas à la commune de Chaillol, même si l’itinéraire le plus facile et le plus emprunté est celui qui passe par le col de la Pisse en partant de la station de Chaillol. Un segment de ce parcours correspond au tracé de l’ancien canal d’irrigation de Mal-Cros, et un sentier à flanc de colline entre Chaillol et le lac de Barbeyroux suit une autre partie de ce canal, propice aux balades musicales. Au pied de la montagne du Piolit et du col de la Gardette, Chorges est à proximité du barrage de Serre-Ponçon et de la baie de Chanteloube traversée par un pont à demi submergé ; un peu plus loin, une chapelle semble flotter au milieu de la baie Saint-Michel, rappelant l’histoire des villages dispa-
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La Bâtie-Neuve est une commune de la vallée de l’Avance, assez proche de Gap mais avec une identité villageoise restée marquée malgré ses quelques 2220 habitants et son récent collège. Historiquement cette Bâtie est « neuve » depuis 1225, construite à ce moment-là à l’emplacement actuel alors que l’ancien village était situé aux lieux-dits Saint-Pancrace puis Tournefort. Pour protéger la ville, un donjon avait été construit dès le treizième siècle, mais l’usure a conduit à une démolition presque totale de ce qui restait du château. Seule une tour fut conservée et elle sert aujourd’hui de salle des fêtes.
La Bâtie-Vieille est située au pied du Piolit et en face de la forêt du Sapet. Sur la colline qui domine le village se dresse une tour de guet du douzième siècle, composante d’un ancien ensemble fortifié. Les maisons du village ont été construites d’un seul côté de la butte pour bénéficier de la protection du château. La paroisse de la Bâtie-Vieille a d’abord fréquenté trois chapelles avant que ne soit édifiée au dix-neuvième siècle l’église Saint-Martinde-Tours, du nom d’un personnage surtout connu pour avoir partagé son manteau avec un pauvre, symbole de la valeur du partage. Les Infournas sont une toute petite commune de moins de 30 habitants, très récemment rattachée à celle de Saint-Bonnet. Deux petits villages la composaient : les Infournas Hauts, point de départ pour s’élever au-dessus de la grande vallée du Drac, vers le col du Cendrié et vers le col de l’Escalier, d’où l’on peut admirer la vallée du Champsaur et le Pic Queyron. De ce pic descend le torrent Merdarel, au milieu des pentes ravinées du Cuchon. Plus bas, le chef-lieu de la commune, les Infournas Bas, abrite une église qui paraît bien grande pour cette paroisse… Montmaur est situé à l’entrée du Dévoluy, au pied de l’imposant plateau de Bure où se situe un observatoire scientifique réputé, accessible par un très beau sentier de randonnée qui part de Montmaur pour traverser la fraîche forêt des Sauvas avant de serpenter dans un décor lunaire très minéral constitué de falaises et d’éboulis qui abritent un grand nombre d’espèces végétales endémiques. En contrebas de ce patrimoine naturel exceptionnel, Montmaur possède aussi un riche patrimoine bâti avec la chapelle Sainte-Philomène, les vestiges de la tour sarrazine et bien sûr le château.
Tallard est situé sur un territoire habité depuis la préhistoire comme en témoigne la découverte d’un dolmen près de l’actuel aérodrome. Au septième siècle, le village se trouvait sur les hauteurs, à Ville Vieille, aujourd’hui réinvestie par quelques habitations et point de départ de plusieurs sentiers se dirigeant vers Châteauvieux. Dominant les toits du village et la vallée de la Durance du haut de son éperon rocheux, le château a été très marqué par l’histoire dont il conserve les témoignages et les styles propres à chaque époque. Veynes est située dans la vallée du Petit Buëch, entre la montagne de l’Oule et le col de Cuberselle, non loin de l’entrée du Dévoluy. Cette « cité du chemin de fer » est très marquée par sa situation historique et géographique de carrefour ferroviaire que retracent l’écomusée du cheminot veynois, les fresques murales du PLM - l’ancêtre de la SNCF représentant l’arrivée du train, ainsi qu’un parcours à travers la ville avec des panneaux explicatifs. La ville conserve également des vestiges d’un passé plus ancien comme le « chemin romain » ou l’église Saint-Sauveur du onzième siècle, de type roman. Retrouvez les notices détaillées sur le site du festival, Le territoire > Les lieux du festival
Orcières est surtout connue pour son importante station de sports d’hiver, mais c’est aussi une grande commune qui recouvre les lieux plus sauvages du cœur du parc des Ecrins. Au fond de la vallée du Drac noir, le village de Prapic a conservé une architecture traditionnelle extrêmement bien préservée et ses alentours grouillent de marmottes. Le chef-lieu d’Orcières est quant à lui blotti autour de l’imposante église Saint-Laurent ; il doit son nom à la tanière de l’ours, autrefois présent sur le territoire en chair et en os, aujourd’hui faisant l’objet de nombreuses sculptures, décorations de fontaines, noms d’établissements…
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« Nous sommes d’un temps où ce qui compte, peut-être, c’est une fleur apparue entre des dalles disjointes, ou même moins encore.» Philippe Jaccottet, Éléments d’un songe
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