Premières Epreuves 2017

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32e edition 25 nov.- 3 déc. 2017

premières épreuves “ charlie chaplin ”


Premières épreuves ‘‘ charlie chaplin ’’ Chaque année, Entrevues propose une programmation pour accompagner le film au programme du Baccalauréat des lycées en option cinéma-audiovisuel. Des lycéens de toute la France viennent à Belfort suivre cette proposition pédagogique, ouverte à tous. à partir du film Les Lumières de la ville de Charlie Chaplin (1931), au programme du baccalauréat 2018 : de la naissance du personnage de Charlot, à Chaplin cinéaste, une rétrospective intégrale des longs métrages de Charlie Chaplin, de nombreux courts métrages et un ciné-concert exceptionnel de The Kid (1921) par l’Orchestre Victor Hugo de Franche-Comté. Deux interventions sont également proposées aux lycéens. Francis Bordat animera un conférence sur la vie et l’œuvre du cinéaste « Chaplin cinéaste ». Charlotte Servel interviendra plus particulièrement sur le film « Les Lumières de la ville : to talk or not to talk ? ».

Les films Les Lumières de la ville de Charlie Chaplin (1931, 1h27) Charlot patine (1916, 24 min) The Kid (1921, 1h08) L’Opinion publique (1923, 1h18) La Ruée vers l’or (1925, 1h52) Le Cirque (1928, 1h12) Les Temps modernes (1936, 1h23) Le Dictateur (1940, 2h06) Monsieur Verdoux (1947, 2h04) Les Feux de la rampe (1952, 2h27) Un Roi à New York (1952, 1h50) La Comtesse de Hong Kong (1967, 2h) Programme de courts métrages 1 La Naissance de Charlot (1h28) Programme de courts métrages 2 Du rire aux larmes (1h33)

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CALENDRIER DU PROGRAMME Mardi 28 novembre 9H30

Accueil / Projection des films tournés par les lycéens Séance animée par Isabelle Duperrier, Lucas Totems et les élèves du lycée Courbet de Belfort

12h30

Buffet au ciné Café

14h30

Projection publique du film Les Lumières de la ville de Charlie Chaplin

Mercredi 29 novembre 9H30 Atelier avec Francis Bordat

« Chaplin cinéaste ».

Après-midi : Projections du parcours « Charlie Chaplin » Jeudi 30 novembre 9H30 Atelier avec Charlotte Servel

« Les Lumières de la ville : to talk or not to talk ? »

Après-midi : Projections du parcours « Charlie Chaplin »

les intervenants francis bordat

est professeur émérite de civilisation américaine à l’université Paris - Ouest. Il a publié de nombreux ouvrages et articles sur l’histoire économique et socioculturelle de Hollywood. Spécialiste du cinéma burlesque et de Charlie Chaplin, il est notamment l’auteur de Chaplin cinéaste, Editions du Cerf, 1998. Il est cofondateur et membre du CICLAHO (Groupe de recherche sur le cinéma classique hollywoodien).

charlotte servel

prépare à l’Université Paris 7 une thèse sur les films burlesques et les textes surréalistes en France pendant les années 1920 sous la direction de Laurent Le Forestier et de Nathalie Piegay. Agrégée de lettres modernes, elle a été chargée de mission au Ministère de la culture (2014) et chercheuse associée à la Cinémathèque française (2014-2016). Elle a publié dans Critikat et 1895 Revue d’histoire du cinéma.

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les longs-mĂŠtrages


the kid de charlie chaplin Charlot recueille un bébé abandonné par une mère trop pauvre pour l’élever. Cinq ans plus tard, Charlot, devenu vitrier, prend toujours soin de l’enfant avec qui il est devenu très complice. La mère, désormais riche et célèbre, tente de retrouver son enfant. Le premier long-métrage de Charlie Chaplin est présenté en ciné-concert par l’Orchestre Victor-Hugo de Franche-Comté.

genre : Fiction pays : états-unis année : 1921 durée : 1h08 Noir et blanc

« Si The Kid est une œuvre de transition, c’est qu’il nous parle de notre condition d’être-entransit, mais aussi dessine les frontières d’une réalité double, où l’on passe sans transition du rire aux larmes, des froissements d’ailes aux coups de poings. Le regard de Chaplin-cinéaste lui-même est partagé entre ce qu’il veut nous faire sentir (la caméra à hauteur d’enfant se limite à son jeu vigilant, tandis que la main du policier entre dans le champ et saisit par l’épaule le gosse, qui l’avait exclu par insouciance de son cadre d’action) et ce qu’il veut nous démontrer (le fonctionnement inhumain de la Loi, comme dans la scène de l’enlèvement de l’enfant, où la caméra témoigne de la confrontation inégale). Aux niveaux des sentiments, Chaplin oppose l’esthétique glacée de l’amour conventionnel, celui du théâtre social, à la magie de « l’amour en fuite » celui qu’on arrache à la vie et au mépris des autres. » (Thierry Cazals, in Chaplin aujourd’hui, 2003)

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l’opinion publique de charlie chaplin Devant le refus de leurs parents respectifs, Marie et Jean, deux jeunes amoureux, décident de s’enfuir à Paris pour se marier. Mais Jean est retenu au dernier moment et Marie part seule. Ils se retrouveront, par hasard, un an plus tard, dans les rues de la capitale… L’un des seuls films dans lequel Charlie Chaplin ne joue pas.

genre : Fiction pays : états-unis année : 1923 durée : 1h18 Noir et blanc

« Ici, Chaplin est au sommet de son art et cette œuvre, marginale en apparence dans sa carrière, en dit long sur lui-même et sa vision du monde. C’est comme si tout le décor, tout l’arrière plan social de ses autres films passait soudain au premier plan, en même temps qu’en disparaissait le personnage de Charlot, l’émotion mélodramatique et la verve burlesque. (…) Invisible pendant des décennies, L’Opinion publique est stupéfiant de modernité, de sécheresse expressive, de sobriété dans le jeu, de concision dans le récit, d’acuité dans le découpage, rempli d’ellipses fulgurantes. Le classicisme est ici absolu. Aucune fioriture, aucun temps mort. Menjou et les autres acteurs jouent avec une force et une économie de moyens rarissimes en ce début des années vingt, où le film, aux yeux des plus lucides fit l’effet d’une bombe. Mais le film ne connut pas le succès et Chaplin reprit son personnage qu’il entraîna alors sur les pentes de l’Alaska. » (Jacques Lourcelles, Dictionnaire du cinéma, 1992)

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la ruée vers l’or de charlie chaplin Charlot est chercheur d’or et part au péril de sa vie affronter le froid des montagnes d’Alaska pour faire fortune. Au cours d’une de tempête de neige, il se réfugie dans une cabane aux côtés de Big Jim, un chercheur d’or solitaire, et du bandit Black Larsen…

En 1942, Chaplin réédite le film en supprimant les intertitres pour les remplacer par un commentaire et une musique qu’il a composée. Nous avons choisi de présenter le film dans sa version originale muette de 1925.

genre : Fiction pays : états-unis année : 1925 durée : 1h52 Noir et blanc

« En 1942, Chaplin a réédité son chef-d’œuvre de 1925 en supprimant les cent quarante et un cartons d’origine et en ajoutant une musique et un commentaire dit par lui-même. (…) La révision de Chaplin banalise la psychologie des personnages, celle du Vagabond, mais plus encore celle de Georgia, dont les motivations contradictoires s’effacent sous un sentimentalisme convenu. Surtout, elle tire vers le conformisme idéologique et moral une œuvre profondément critique et plutôt noire. Au prix d’une certaine incohérence, car la séquence originale de la lettre est d’une cruauté beaucoup plus homogène à l’esprit original de l’œuvre. C’est d’ailleurs cette cruauté qui faisait nettement apparaître le finale de 1925 comme un « retournement » invraisemblable, et nous poussait à l’interpréter, au mieux comme un rêve du Vagabond, au pire comme une complaisance commerciale de Chaplin – qui justifiait l’autocritique. » (Francis Bordat, Chaplin cinéaste, 1998)

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le cirque de charlie chaplin Lors d’un spectacle de cirque, Charlot se retrouve par accident en plein milieu de la piste. Sa maladresse provoque l’hilarité du public et lui permet de se faire engager comme clown par le directeur. Charlot tombe amoureux de la belle écuyère Mirna et est prêt à tout pour la séduire…

genre : Fiction pays : états-unis année : 1928 durée : 1h12 noir et blanc

+ charlot patine de Charlie Chaplin (1916, 24 min)

Serveur dans un restaurant, Charlie va patiner pendant sa pause déjeuner.

« Dans ce film, l’une des institutions qu’affronte Charlot à travers le cirque est celle du spectacle et du moyen d’expression propre à Chaplin, le cinéma. Le Cirque se veut donc une réflexion sur le cinéma, son voyeurisme, son univers (sa piste) de rêve sur lequel on projette ses désirs ordinairement frustrés, mais qu’il faut traverser pour retrouver à la fin la vie, sa liberté et aussi sa solitude. Mais la nature même du cinéma est de proposer le monde du rêve et de l’illusion dans le même temps qu’il décrit, manifeste le monde réel. Le Cirque décrira donc ce combat entre la dureté du monde tel qu’il est et la tendresse d’un univers enfantin où le merveilleux pourrait se réaliser. Ainsi Chaplin fait de la réalité la base de son cinématographe. » (Jean Douchet, dossier collège au cinéma, 1995-1996)

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Les lumières de la ville de charlie chaplin Dans les rues d’une grande métropole, à la fin des années 1920. Charlot, le vagabond, tombe sous le charme d’une jeune et pauvre fleuriste aveugle et se fait passer pour un homme riche pour la séduire. Le premier film sonore – mais non dialogué - de Charlie Chaplin.

genre : Fiction pays : états unis année : 1931 durée : 1h27 noir et blanc

« L’hystérie qui a entouré l’arrivée de la parole au a provisoirement mis à l’écart le film muet, ou sans dialogue. Cela ne signifie absolument pas qu’il a disparu ou qu’on ne le verra plus sur les écrans de cinéma. Les Lumières de la ville en est la preuve. C’est un film sans dialogue, mais le son est là. Pourquoi ai-je continué à faire des films sans dialogue ? Tout d’abord parce que le film muet est un moyen d’expression universel. Les films parlants ont nécessairement un espace limité, où les cantonne la langue particulière de peuples spécifiques. Je en doute pas que l’avenir apportera un regain d’intérêt pour le cinéma muet, parce qu’il y a là une exigence constante vis-à-vis d’un medium dont l’usage est universel. On ne peut pas nier que la visée du drame véritable doit être universelle. Le mot « élémentaire » serait même mieux indiqué. Et je crois pour ma part que le médium aussi doit être universel plutôt que soumis à des restrictions. » (Charlie Chaplin, New York Times, 1931)

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les temps modernes de charlie chaplin Ouvrier dans une grande usine, Charlot est vite surmené par le rythme effréné de son travail et sombre dans la folie. Il abandonne son poste et rencontre une jeune orpheline sans le sou, avec qui il va tenter de survivre dans la grande métropole.

genre : Fiction pays : états-unis année : 1936 durée : 1h23 noir et blanc

« Le héros des Temps modernes n’implique aucune rupture par rapport au personnage traditionnel du « tramp ». Toute son activité est guidée par l’instinct de (sur)vie. Charlot ne passe pas du « pauvre » (selon l’expression de Roland Barthes) au prolétaire conscient. C’est le monde qui évolue, pas lui. Dans les années 1910-1920, le « tramp » était l’envers de la prospérité américaine. Ses échecs comme ses réussites, obtenues par la débrouillardise, mettaient en lumière les rouages de l’idéologie de la réussite. (…) Ce que pointe Chaplin, ce sont les pièges qui guettent l’individu en détournant ses besoins, ses désirs et ses aspirations dans le magma social et vers des institutions qui le vident de sa substance. Le travail à la chaîne n’est ici que la forme métaphorique d’un aspect plus large, l’automatisation de l’individu par une réduction de son comportement à une série de réflexes collectifs qui l’amènent à adopter les principes qui règlent la mentalité américaine et occidentale en général : travail, famille, argent, pouvoir (accessoirement patrie). » (Joel Magny, Chaplin aujourd’hui, 2003)

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LE dictateur de charlie chaplin Un barbier juif, vétéran de la guerre 14-18 et devenu amnésique, rentre chez lui après des années d’absence sans savoir que son pays est désormais dirigé par Adenoid Hynkel, un dictateur raciste décidé à exterminer le peuple juif, dont il est le sosie parfait… Le premier film entièrement dialogué de Chaplin.

genre : Fiction pays : états-unis année : 1940 durée : 2h06 noir et blanc

« Pour son premier film véritablement parlant, Charles Chaplin a décidé de s’attaquer à l’homme qui lui a volé sa moustache : Adolf Hitler. Écrite et tournée à une époque où l’Amérique n’était pas encore en guerre contre l’Allemagne, cette satire fondée sur la ressemblance entre Charlot et Hitler dépasse de loin le portrait au vitriol. Son héros, barbier juif du Ghetto d’un pays imaginaire, ressemble tellement à Charlot que sa judéité résonne en 1940 comme une défense de ce peuple opprimé. Mais le célèbre Petit Vagabond prête aussi ses traits au dictateur dans un film où la pantomime burlesque est mise à l’épreuve des horreurs contemporaines. Pourtant connu pour ses réticences envers le cinéma parlant, Chaplin prend à bras le corps le discours, à travers les harangues hitlériennes (que les spectateurs connaissent par les bandes d’actualités) mais aussi la prise de parole d’un anonyme – un homme de peu amnésique, destitué, déporté. Grâce à un usage novateur du son, le cinéaste le plus connu du muet signe ainsi une comédie d’une profondeur critique inégalée. Le tramp à la badine et au chapeau y apparaît pour la dernière fois, comme pour s’offrir en sacrifice à la tragédie en cours. » (Charlotte Garson, Le Dictateur, dossier « Lycéens au cinéma », 2012)

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monsieur verdoux de charlie chaplin L’entre-deux-guerres en France. Monsieur Verdoux, un employé de banque, perd son emploi en raison de la crise économique. Pour subvenir aux besoins de sa famille, il va choisir une nouvelle orientation et séduire puis assassiner une douzaine de femmes riches… Une histoire librement inspirée des crimes du célèbre tueur en série Henri Désiré Landru.

genre : Fiction pays : états-unis année : 1947 durée : 2h04 noir et blanc

« Son audace, quoique moindre que celle du Dictateur, tient dans sa relation à son époque. Le film est censé se situer durant les années 30 mais l’immense désarroi dont il témoigne montre à quel point Chaplin n’a pas « digéré » la Seconde Guerre. On lit en filigrane du film combien l’écroulement général des valeurs de l’ancien monde l’a affecté et bouleversé. A cela s’ajoutent évidemment, pour augmenter son amertume, certains événements de sa vie privée et les campagnes auxquelles ils avaient donné lieu. Sur le plan formel, sa maîtrise reste la même, mais avec un caractère confiné, une étroitesse volontaire, une tendance à l’abstraction (en particulier par l’usage très poussé de la litote) qui s’accordent bien au climat d’asphyxie morale du film. (…) Certes, Monsieur Verdoux se veut avant tout un jeu de massacre. La permanente tentation humaniste de Chaplin s’y manifeste néanmoins, comme un fragile lueur surnageant au milieu d’un océan de cynisme et de dérision. » (Jacques Lourcelles, Dictionnaire du cinéma, 1992)

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les feux de la rampe de charlie chaplin Un jour, en rentrant chez lui, Calvero, une ancienne star du music-hall oublié de tous, sauve sa voisine, Terry, d’une tentative de suicide. La jeune femme est une ex-danseuse de ballet qui a perdu l’usage de ses jambes. Calvero se prend d’affection pour Terry et va tenter de lui redonner goût à la vie et peut être ainsi de se sauver lui-même.

genre : Fiction pays : états-unis année : 1952 durée : 2h27 noir et blanc

« Les Feux de la rampe abandonne le temps collectif de l’Histoire pour le temps plus personnel de la biographie. Celui-ci n’est pas moins dur que celui-là, ni moins compté : il boucle la vie des hommes avant l’extinction de leurs désirs, les « condamne à l’amateurisme », puis à passer la main, toujours trop tôt. « Les feux de la rampe », dit le carton introductif, « d’où la vieillesse se retire pour laisser place à la jeunesse. » (…) Comme Charlot craque à la chaîne, Calvero craque à la scène, victime des cadences infernales. Comme Verdoux dépassé par la course à l’argent et Hynkel par la course au pouvoir, Calvero est dépassé par la course au succès. A la différence de ses prédécesseurs, toutefois, il reconnaît au temps qui l’emporte une vertu supérieure, cyclique, et le fondement d’une philosophie sereine. « C’est le temps qui écrit les meilleures fins », dit-il à Terry. Il retrouve ainsi la temporalité des premiers longs métrages du muet (« Le temps guérit », disait un carton de L’Opinion publique). » (Francis Bordat, Chaplin cinéaste, 1998)

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un roi à new york de charlie chaplin Suite à une révolution dans son pays, le Roi Shahdov est contraint à l’exil et se réfugie à New York. Ruiné par son Premier Ministre parti avec la fortune du Royaume, il va devoir s’adapter à un nouveau mode de vie et accepte de participer à des films publicitaires pour gagner sa vie. Il rencontre alors un petit garçon, dont les parents sont accusés d’activités anti-américaines.

genre : Fiction pays : états-unis année : 1952 durée : 1h50 noir et blanc

« ...si le Christ revenait de nos jours aux pays des mouchards, il serait amené à collaborer avec McCarthy. Je ne prétends pas que mon interprétation du scénario soit décisive mais faute de pouvoir prouver la beauté, il faut souvent feindre d’expliquer pour convaincre. Le malentendu est toujours le même : ayant arbitrairement collé une étiquette sur une œuvre, on n’aime guère avoir à changer l’étiquette. Si Chaplin continuait à son âge à faire le pitre sous sa défroque célèbre, ce serait d’une inefficacité consternante, cela n’est pas difficile à comprendre (…) Je n’ai pas trouvé, moi, de différence entre la première et la seconde partie du Roi à New York tout simplement parce que je n’ai pas commis l’erreur de m’apprêter à rire. Comme tout le monde, je lis les journaux et je suis au courant des mésaventures de Chaplin avec l’Amérique ; je connaissais le sujet de son nouveau film et la profonde tristesse de ses films précédents. Il était prévisible qu’Un roi à New York serait le plus triste de ses films, le plus personnel aussi. » (François Truffaut, Les Films de ma vie, 1975)

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la comtesse de hong-kong de charlie chaplin Lors d’une escale à Hong Kong, une comtesse russe embarque clandestinement sur un bateau de croisière à destination des Etats-Unis. A bord, elle retrouve un diplomate milliardaire américain, rencontré plus tôt, à Hong Kong… Pour son dernier film, Chaplin utilise la couleur pour la première fois de sa carrière.

genre : Fiction pays : états-unis année : 1967 durée : 2h noir et blanc

« Il n’est pas facile de parler de cette Comtesse, le dernier film de Chaplin, après tout le mal que la critique presque unanime en a dit, et surtout après tout le bien qu’Eric Rohmer, dans un article justement célèbre, en a écrit. (…) Je vois l’intérêt principal de La Comtesse de Hong-Kong dans une sorte de pari cinématographique par lequel Chaplin, au terme de sa carrière, réintroduit dans le cinéma parlant d’aujourd’hui, non seulement un des avatars les plus ressemblants de Charlot (la comtesse elle-même, qui, jusque dans les rondeurs de Sophia Loren, ne fait guère que réincarner « Mam’zelle Charlot ») mais toute une écriture du burlesque muet. L’entrechoc de conventions hétérogènes qui en résulte est ce qu’il y a de nouveau et de déconcertant dans ce film – je n’en trouve guère d’équivalent que chez Preston Sturges. Projetées dans le moule de la comédie loufouque, voire sophistiquée, les grimaces burlesques détonnent, la vulgarité des gestes et des pensées choque. Irruption du naturel dans l’artifice, l’expression brute des corps désirants confond les codes de politesse (qui sont aussi des codes de vraisemblance). » (Francis Bordat, Chaplin cinéaste, 1998)

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les courts-mĂŠtrages


La naissance de Charlot Naissance du personnage : comment il apparaît et se perfectionne. > POUR GAGNER SA VIE (MAKING A LIVING) de Henry Lehrman (1914, 12 min, Keystone) Slicker, un jeune dandy, est prêt à tout pour gagner de l’argent : se marier ou devenir reporter… La première collaboration avec Mack Sennett et la Keystone et la première apparition à l’écran de Charlie Chaplin, qui n’est pas encore Charlot. > Kid Auto Races at Venice (charlot est content de lui) de Henry Lehrman (1914, 6 min, Keystone) Charlot perturbe une équipe de tournage cherchant à filmer une course de voitures pour enfant, en se faisant le pitre dans le champ de leur caméra. Tourné en seulement 45 min, le film fut complètement improvisé. > Charlot débute (His New Job) de Charlie Chaplin (1915, 30 min, Essanay)

Embauché comme accessoiriste, Charlot est vite rétrogradé au poste d’assistant d’un décorateur du Lockstone studio (un jeu de mot faisant référence à son employeur précédent, Keystone – « key » signifie clé, et « lock » signifie verrou), avant de devenir acteur, et tout se termine en catastrophe. Le premier film de Chaplin avec les studios Essanay.

> Le Pèlerin (The Pilgrim) de Charlie Chaplin (1923, 40 min, First National)

Evadé de prison, Charlot le vagabond, est pris pour le nouveau pasteur par les habitants d’une petite ville. Le dernier court métrage de Charles Chaplin.

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du rire aux larmes la naissance de la tragédie > charlot à la banque (the bank) de Charlie Chaplin (1915, 25 min, Essanay) Charlot est concierge dans une banque. Mais ses maladresses et sa fainéantise ne font pas de lui un employé modèle. Fou amoureux de la secrétaire Edna, Charlot se lance et déclare sa flamme par un mot doux et une fleur. Mais très vite il découvre que ses sentiments sont loin d’être partagés. Malheureux, il se réfugie dans un cagibi et s’endort contre son balai. > how to make movies de Charlie Chaplin (1918, 15 min) Charles Chaplin filme les coulisses des plateaux de tournage des studios de la First Nationals Picture Corporation, qu’il venait tout juste de rejoindre. Le film est resté inédit jusqu’en 1959. > scène coupée des lumières de la ville de Charlie Chaplin (1931, 7 min) > charlot soldat (Shoulder Arms) de Charlie Chaplin (1918, 46 min)

Le film est divisé en deux parties distinctes, la première est composée de plusieurs saynètes caricaturant la vie des soldats dans les tranchées (inondations, charges, courrier...), alors que la seconde partie raconte la façon dont Charlot capture le Kaiser alors qu’il se trouvait en mission de reconnaissance en territoire ennemi. Il y fait la rencontre d’une jeune française, dans les décombres d’une maison, dont il tombera amoureux.

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