GUILHEM LESAFFRE
Plus d’ 1 heure de promenade mélodieuse !
Avant-propos
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La communication chez les oiseaux
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Les émissions vocales des oiseaux
Les chanteurs du jardin
La communication animale Les oiseaux communiquent par la voix Des répertoires bien différents Les différents types de cris
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Comment les oiseaux chantent-ils ?
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Une question d’anatomie, mais pas seulement Rentabilité Un oiseau sait-il chanter d’emblée ? Le point sur l’accent !
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Pourquoi les oiseaux chantent-ils ? Défendre un territoire Attirer les femelles Des sons atypiques Les femelles aussi Le cas des imitations
Quand les oiseaux chantent-ils ? Le calendrier annuel Le concert matinal L’horloge des chants
Apprendre à reconnaître les chants d’oiseaux La retranscription des cris et des chants L’apprentissage des chants d’oiseaux Écouter des émissions vocales d’oiseaux De l’utilité des émissions vocales
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SOMMAIRE
Les meilleurs oiseaux chanteurs
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Accenteur mouchet Bergeronnette grise Bouvreuil pivoine Bruant zizi Chardonneret élégant Chevêche d’Athéna Chouette hulotte Étourneau sansonnet Fauvette babillarde Fauvette grisette Fauvette des jardins Fauvette mélanocéphale Fauvette à tête noire Geai des chênes Grimpereau des jardins Grive draine Grive musicienne Grosbec casse-noyaux Guêpier d’Europe Hirondelle rustique Huppe fasciée Hypolaïs ictérine Hypolaïs polyglotte Linotte mélodieuse Loriot d’Europe Merle noir Mésange bleue Mésange charbonnière Mésange noire Mésange nonnette Moineau domestique Pic épeiche Pic épeichette Pic vert Pie-grièche écorcheur Pigeon ramier Pinson des arbres Pouillot fitis Pouillot véloce Roitelet huppé Rossignol philomèle Rougegorge familier Rougequeue à front blanc Rougequeue noir
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Quand les oiseaux inspirent les musiciens Un passé riche en exemples La musique de la Renaissance La musique baroque La musique de la période classique
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Les oiseaux enchantent encore et toujours !
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Alouette, coucou et rossignol, toujours et encore ! Béla Bartók Vaughan Williams Edward Elgar L’ambassadeur des oiseaux, Olivier Messiaen Les oiseaux ont la parole
Serin cini Sittelle torchepot Torcol fourmilier Tourterelle des bois Tourterelle turque Troglodyte mignon Verdier d’Europe
Les chants que l’on peut entendre depuis son jardin... Alouette des champs Alouette lulu Caille des blés Cochevis huppé Coucou gris Pipit des arbres Pipit farlouse Vanneau huppé
Quelques chanteurs originaux Butor étoilé Chouette de Tengmalm Courlis cendré Engoulevent d’Europe Huîtrier pie Martinet noir Rousserolle turdoïde
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Annexes
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Carnet pratique
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Index du CD
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Index
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SOMMAIRE
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La communication
chez les oiseaux
LES ÉMISSIONS
vocales des oiseaux Chacun le sait, la communication et la transmission d’informations sont plus que jamais à l’ordre du jour dans nos sociétés modernes. À travers le monde animal, la communication est également, et depuis toujours, un phénomène fondamental.
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LES ÉMISSIONS VOCALES DES OISEAUX
La communication animale
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es animaux doivent communiquer tour à tour pour se signaler, séduire, dominer ou avertir, entre autres fonctions. Le loup qui hurle de nuit indique sa présence à ses congénères, qu’ils fassent partie de sa meute ou des clans voisins. Le papillon qui écarte brusquement les ailes pour révéler des ocelles ressemblant à des yeux afin d’effrayer un intrus potentiellement dangereux entre en communication avec celui-ci. La transmission d’informations peut même être passive. C’est le cas des animaux dont les couleurs vives signalent la toxicité. Les grenouilles arboricoles des forêts tropicales d’Amérique du Sud portent ces fameuses couleurs dites « aposématiques » qui indiquent aux prédateurs qu’ils doivent les éviter absolument sous peine d’empoisonnement fatal ! Chez les oiseaux aussi, la communication peut être passive. Ainsi, les marques du plumage, notamment sur les ailes et/ou le croupion, d’un oiseau qui s’envole contribuent à le faire repérer. Il s’agit là d’un système à double tranchant. En cas de danger, ces signaux visuels contribuent certes à avertir le reste de la troupe de la nécessité de fuir mais ils attirent en même temps l’attention du prédateur incriminé… Autre exemple de communication passive, les couleurs et l’état du plumage et des parties nues (bec et pattes) des mâles renseignent les femelles sur l’état physiologique de celui qui pourrait devenir leur partenaire pour la reproduction. Un « beau mâle » a plus de chances de séduire une femelle !
Pour ce qui est de la communication i ti intentionnelle, i t ti ll elle se manifeste pour une part à travers les attitudes, le comportement. Ceci est tout particulièrement vrai à l’époque des parades lorsque les mâles se livrent à des démonstrations parfois tout à fait spectaculaires.
Se peut-il qu’un homme soit moins sage qu’un oiseau ? CONFUCIUS
Page 8 : troglodytes mignons. Ci-contre : de haut en bas, mésange noire et mésange charbonnière.
Ci-dessus : oiseaux aquatiques, mosaïque romaine du IVe siècle provenant de Trèves (Allemagne).
LES ÉMISSIONS VOCALES DES OISEAUX
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Les oiseaux communiquent par la voix
L
es émissions vocales vo des oiseaux entrent dans active. L’oiseau le cadre de la communication c qui crie ou chante chan a un message à délivrer (voir l’a joliment écrit Jacques pages 26-37). Comme Com Delamain, dont nous reparlerons bientôt, « L’oiseau n’est jamais tout à fait fa silencieux ; créature sociable, en alerte, qu’un coup nerveuse, perpétuellement perpétue d’aile emporte dans l’espace, il doit communiquer constamment avec ses semblables à travers l’étendue. » d du e.. » C’est sans doute e dou le moment d’envisager la différence fé ére r nc nce e entre cris et chants, et cela n’est parfois pas évident n’est pas rare que le cri soit bref. évid id den entt du ttout. o t. Il n’ ou Cela est st logique l og ogiq iq ique q ue si l’on considère que sa fonction d’avertir est souvent souven nt d’ d’av avert ou d’entrer en contact (dans av on mentionne d’ailleurs les guides ornithologiques, ornitholo le « cri de contact » des espèces), par exemple lors nocturnes. Dans les deux cas, il ne des migrations noc o t d’éventuels prédateurs. ffautt pas attirer tti l’l’attention tt Le chant est en général plus développé bien que de nombreuses exceptions existent. Si l’alouette des champs enchaîne les sons en cascade durant plusieurs minutes parfois, le bruant zizi ou le roitelet à triple bandeau émettent une strophe d’à peine quelques secondes. Quant au pouillot véloce, il se contente d’émettre inlassablement sa petite suite dansante de
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quelques notes on ne peut plus simples – qui lui ont valu son nom anglais, chiffchaff, allemand, zilpzalp ou néerlandais, tjiftjaf ; en français, on l’appelait autrefois le « compteur d’écus », les notes scandées de son chant évoquant la chute de pièces dans un trésor ! Pour le profane, le chant doit être mélodieux. Or, les oiseaux qui émettent d’agréables vocalises sont en réalité assez peu nombreux. Voyons un peu les chiffres. Il existe environ dix mille espèces d’oiseaux. En gros, la moitié d’entre eux sont des passereaux (comme le merle ou le rossignol, par exemple) et les autres sont aussi différents que les autruches, les manchots, les rapaces ou les canards. En théorie, les passereaux – justement appelés en anglais songbirds, oiseaux chanteurs – sont équipés pour chanter mieux que les oiseaux qui n’en sont pas (voir pages 20-25). Et pourtant, il faut bien avouer que le pépiement répétitif d’un moineau mâle près de son nid est moins agréable à entendre que le superbe hululement de la chouette hulotte ! Les choses sont donc, comme on l’a dit pour commencer, moins simples qu’il n’yy paraît.
Ci-dessous : merle noir. Ci-contre : rossignol philomèle. Page 13 : chouette hulotte.
LES ÉMISSIONS VOCALES DES OISEAUX
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COMMENT LES OISEAUX
chantent-ils ?
Nous parlons et chantons à l’aide de notre appareil phonatoire, comprenant notamment les cordes vocales situées au niveau de la gorge. Chez les oiseaux, rien de tel. Avant d’aller plus loin, il convient de préciser pour être honnête que la façon précise dont le chant des oiseaux est produit conserve encore une part de mystère.
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LES ÉMISSIONS VOCALES DES OISEAUX
Une question d ’ anatomie, mais pas seulement
C
e qui est sûr, c’est qu’ils chantent avec leur… poitrine. Voilà qui est curieux mais facile à comprendre. Leur appareil vocal est implanté à hauteur de la bifurcation entre la trachée-artère et les deux bronches, chacune de ces dernières correspondant à un poumon. À cet endroit se trouve un organe que l’on nomme la (le terme est parfois utilisé au masculin) syrinx. Il comprend des parois membraneuses qui vibrent au passage de l’air expulsé par le chanteur. On a très longtemps cru que ces membranes étaient seules à l’origine des sons émis mais des recherches menées à la toute fin du XXe siècle sont venues remettre en question ce point. En schématisant, il apparaît que ce sont surtout les vibrations, au passage de l’air, des « lèvres » (ou coussinets cartilagineux) internes situées de part et d’autre de chaque bronche (donc au niveau de chacune des deux parties de la syrinx) qui génèrent les sons. Parois membraneuses et lèvres sont contrôlées par des paires de muscles spécifiques. En théorie, plus un oiseau possède de tels muscles, plus il est capable de moduler les sons qu’il émet – des exceptions existent. Mis à part les vautours américains (comme ceux, tout noirs, que l’on voit dans la célèbre bande dessinée mettant en scène un cow-boy à chemise jaune et chapeau blanc) qui sont seuls à ne pas posséder de syrinx, les oiseaux en possèdent un, plus ou moins complexe. Ci-contre : moqueur chat.
En la matière, les passereaux sont bien dotés, ce qui constitue une explication de leurs capacités à être de bons chanteurs. En raison de la conformation particulière de leur organe vocal, les oiseaux sont capables d’une prouesse stupéfiante. En effet, comme les éléments dont les vibrations produisent des sons se trouvent répartis sur les deux bronches, il s’ensuit que le chanteur peut émettre au même instant deux sons différents, un pour chaque bronche ! Cette polyphonie autorise des chants complexes. D’autre part, l’allongement ou non de la trachée, ainsi que l’ouverture plus ou moins accentuée du bec sont des facteurs qui interviennent sur la qualité du chant émis. À tout cela, il faut enfin ajouter que les oiseaux utilisent de façon optimale l’air qui passe par leur syrinx, bien mieux que nous n’utilisons l’air qui passe dans notre gorge pour faire vibrer nos cordes vocales. C’est ce qui permet à de petits oiseaux, comme le troglodyte mignon ou la mésange charbonnière, deux hôtes du jardin, de chanter aussi fort en dépit de leur taille. Si nous avions, en proportion, la même puissance vocale, nous aurions intérêt à nous boucher les oreilles face à une soprano en pleine action !
Ci-dessus : Concert d’oiseaux, peinture de Frans Snyders (1579-1657).
COMMENT LES OISEAUX CHANTENT-ILS ?
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Rentabilité
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a production du chant est un processus subtil qui n’a pas encore livré tous ses secrets mais que l’on connaît de mieux en mieux, notamment grâce à des études récentes portant sur le cerveau des oiseaux. Cela commence donc au niveau du cerveau où sont situés plusieurs noyaux de cellules nerveuses (neurones) dédiées à cette élaboration*. Ces centres, connectés les uns aux autres selon un enchaînement complexe, définissent le signal envoyé aux muscles contrôlant la syrinx, l’organe vocal. Ces muscles mettent en œuvre l’étape finale en permettant la modulation des sons émis lors du passage de l’air expiré par le chanteur. Naturellement, expliquer ce fonctionnement prend du temps mais, chez l’oiseau, la connexion entre le cerveau et la syrinx ne prend qu’une fraction de seconde infinitésimale.
tant la portée des sons émis. L’oiseau devra aussi se poster à un endroit où le chant ne sera pas étouffé par des obstacles présents aux alentours. Nombreux sont les oiseaux qui aiment ainsi se percher en hauteur et bien en vue pour s’égosiller en se faisant entendre au mieux. Tous ceux qui ont observé une grive musicienne, un merle ou un rougegorge s’époumonner dans leur jardin tout en haut d’un grand arbre savent de quoi je parle !
Il se trouve que l’ensemble du processus, et notamment la phase musculaire, est extrêmement coûteux en énergie. En conséquence, un oiseau ne s’évertuera à chanter que s’il sait réunies les meilleures conditions pour le faire, en visant la meilleure rentabilité possible entre effort fourni et résultat escompté. Pas la peine de se donner du mal si c’est pour qu’aucun rival ne vous entende et que pas la moindre partenaire ne s’intéresse à vous ! Cela signifie notamment qu’il ne doit pas pleuvoir ni faire de vent, les deux phénomènes affec-
* Ce sont justement ces cellules, dont on a pu déterminer qu’elles sont capables de disparaître après la saison de reproduction avant de réapparaître au printemps suivant, qui ont conduit des neurologues à démontrer que le cerveau humain était susceptible de disposer de nouvelles cellules, chose que l’on avait toujours considérée comme rigoureusement impossible...
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COMMENT LES OISEAUX CHANTENT-ILS ?
Ci-dessus : de haut en bas, rossignol philomèle et couples de traquets motteux. Ci-contre : loriots d’Europe.
DANS LES BOIS Au printemps l’oiseau naît et chante : N’avez-vous pas ouï sa voix ? ... Elle est pure, simple et touchante, La voix de l’oiseau – dans les bois ! L’été, l’oiseau cherche l’oiselle ; Il aime - et n’aime qu’une fois ! Qu’il est doux, paisible et fidèle, Le nid de l’oiseau – dans les bois ! Puis quand vient l’automne brumeuse, Il se tait... avant les temps froids. Hélas ! Qu’elle doit être heureuse La mort de l’oiseau – dans les bois ! GÉRARD DE NERVAL (1808-1855), Odelettes
LES ÉMISSIONS VOCALES DES OISEAUX
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Chanter sans se faire entendre ! Le chant normal de l’oiseau a bien une vocation sociale puisqu’il est à la fois destiné aux mâles concurrents et aux femelles, les partenaires potentielles. Il arrive pourtant que le chanteur ne souhaite pas communiquer avec ses congénères présents dans son environnement immédiat. Il chante pourtant – sans que l’on sache exactement si c’est pour évacuer un trop-plein d’énergie ou pour s’entraîner – mais à voix basse. Les ornithologues parlent de « chant en sourdine » ou « chant pour soi ». Le fait est assez amusant à constater. Vous vous promenez au jardin quand vous percevez un chant de fauvette qui semble tout d’abord provenir d’un oiseau éloigné. Pourtant, plus attentif et désireux de déterminer la localisation de la source sonore, vous avez la curieuse impression que le son est en fait émis à proximité de vous. Avec un peu de chance ou d’habitude, vous ńnirez sans doute par découvrir le chanteur à deux ou trois mètres de vous seulement. Il bredouille ses discrètes vocalises en cherchant manifestement à n’être pas entendu d’un rival irascible ! Ce chant en sourdine concerne également les jeunes passereaux en phase d’apprentissage du chant (voir page 24).
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LES ÉMISSIONS VOCALES DES OISEAUX
LES ÉMISSIONS VOCALES DES OISEAUX
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Les meilleurs
oiseaux chanteurs
LES CHANTEURS
du jardin
Imagine-t-on un jardin sans oiseaux et, surtout, sans chants d’oiseaux ? Les poètes ne s’y sont pas trompés qui, depuis des siècles, célèbrent les virtuoses dont les mélodies agrémentent chaque retour du printemps. S’il se trouve parfois quelques grincheux pour déplorer que les oiseaux se mettent à s’époumoner un peu trop tôt, mettant ainsi à mal leur repos matinal, le sentiment général combine admiration et contentement !
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LES CHANTEURS DU JARDIN
Accenteur mouchet ORDRE : Passériformes • FAMILLE : Prunellidés • ESPÈCE : Prunella modularis
Biométrie
LONGUEUR : 14,5 cm ENVERGURE : 21 cm POIDS : 14 à 24 g LONGÉVITÉ : plus de 11 ans
P
lumage paraissant sobre, habitudes plutôt discrètes et chant peu remarquable, tout semble avoir été étudié pour que personne ne le remarque. Comme d’autres oiseaux qui ont appris à fréquenter les jardins, l’accenteur mouchet y est bien moins craintif que dans son milieu forestier originel. Dans les jardins où il est régulier, l’accenteur est donc facile à observer, pour peu qu’on ne le confonde pas avec le moineau dont il n’a pas le bec épais. Le problème est qu'il aime se faufiler sous les buissons ou au milieu des massifs – d’où son joli nom vernaculaire de « traîne-buisson ». Mais tôt ou tard, il finit par quitter son abri et se montre alors à découvert, sans toutefois s’éloigner trop de la sécurité qu’offre la végétation. Sa démarche est typique : pattes fléchies, ventre au ras du sol, par à-coups légèrement sautillants. Dès la fin de l’hiver, c’est l’un des premiers chanteurs à se manifester. Il se départit alors de sa prudence habituelle en choisissant très souvent des postes de chant bien exposés.
Schématiquement, il est susceptible d'être un hôte régulier des jardins de la plus grande partie de la France, sauf ceux du Midi où il peut n’être qu’un hôte hivernal.
Son chant [PISTE 36] Il n’est guère remarquable mais cette succession de notes aigrelettes enchaînées de manière désordonnée n’est pas désagréable à entendre.
Page 56 : serins cinis. Ci-contre : grosbecs.
LES CHANTEURS DU JARDIN
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Bergeronnette grise ORDRE : Passériformes • FAMILLE : Motacillidés • ESPÈCE : Motacilla alba
Biométrie
LONGUEUR : 20 cm ENVERGURE : 30 à 32 cm POIDS : 23 g en moyenne LONGÉVITÉ : plus de 12 ans
T
oujours en mouvement, la bergeronnette grise marche, trottine, saute sur place pour capturer un insecte, volette et, pour finir, s’envole en criant. Sauf en vol, la bergeronnette grise agite sans arrêt sa longue queue comme le ferait un funambule de son balancier. Cette habitude lui a valu son autre nom, si évocateur, de « hochequeue ». Cet élégant passereau est prodigue de ses cris brefs, secs et sonores, qui contribuent à le faire repérer. Ils ponctuent ses différentes activités, qu’il s’agisse de signaler sa présence, de saluer un congénère ou, au contraire, d’entrer en conflit territorial avec lui. Bien qu’elle puisse se poser dans les arbres, notamment pour y passer la nuit, la bergeronnette fréquente surtout les pelouses, où elle traque assidûment les insectes avec vivacité. Elle se perche aussi sur les fils aériens, les
Son chant [PISTE 3] Bien qu’il ait tendance à être assez répétitif et plutôt décousu, le chant de la bergeronnette est rendu plaisant par son entrain et sa tonalité.
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LES CHANTEURS DU JARDIN
clôtures et les bâtiments – sur lesquels elle aime installer son nid, dans un recoin, une cavité. C’est de ces postes élevés que la bergeronnette lance son chant au printemps. Dans certaines régions elle disparaît avec l’hiver alors que dans d’autres, plus clémentes, des hivernantes venues du nord peuvent venir trouver refuge.
Bouvreuil pivoine ORDRE : Passériformes • FAMILLE : Fringillidés • ESPÈCE : Pyrrhula pyrrhula
Biométrie
LONGUEUR : 16 à 18 cm ENVERGURE : 28 cm POIDS : 18 à 36 g LONGÉVITÉ : 17 ans et demi
P
lace à la beauté ! Le bouvreuil est sans conteste l’un des oiseaux les plus agréables à regarder… lorsqu’il daigne se laisser surprendre au jardin. Furtif, le bouvreuil se dissimule aisément parmi les branchages. Timide et prudent, il est prompt à l’envol dès qu’il se sent observé. Ce joli passereau apprécie les petits bourgeons des rosacées (cerisiers, merisiers, prunelliers…). On peut donc se poster à proximité de l’un de ces arbres à l’époque où ils commencent à fleurir. C’est là que l’on aura de bonnes chances de voir l’un de ces oiseaux occupé à ébourgeonner consciencieusement les rameaux. En règle générale, la présence d’un couple de bouvreuils dans un jardin ne saurait suffire à provoquer de dégâts significatifs : la suppression de quelques bourgeons floraux n’est-elle pas de nature à profiter aux fruits restants ? Les jardiniers ne font pas autre chose lorsqu’ils « pincent » certains végétaux. S’il est peu courant de voir un groupe de bouvreuils, il est également très rare de n’en voir qu’un seul. L’espèce vit en effet d’ordinaire par couples. Si l’on repère un mâle, sa femelle au plumage beige n’est jamais loin, et vice versa.
Son chant [PISTE 72] Le cri du bouvreuil, un doux sifflement, s’entend bien plus souvent que son chant, qui n’est qu’une suite de discrètes modulations sifflées.
Double page suivante : accenteur mouchet.
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D
e nombreux oiseaux fréquentent nos jardins tout au long de l’année à la recherche de nourriture, d’un lieu où nicher… C’est alors l’occasion d’entendre leurs chants, si agréables, diversifiés et reposants ! Ce beau livre vous invite à découvrir les mystères des chants d’oiseaux et répond à toutes les questions que vous pouvez vous poser, notamment : pourquoi les oiseaux chantent-ils ? quand et comment chantent-ils ? ont-ils un accent ? Par ailleurs, l’auteur vous présente une sélection d’une soixantaine des meilleurs chanteurs de nos jardins : chardonneret élégant, fauvette des jardins, linotte mélodieuse, merle noir… Cet ouvrage est accompagné d’un CD audio de plus d’1 heure de chants d’oiseaux, idéal pour se détendre et apprendre à reconnaître ces chants.
www.rustica.fr
MDS : 49956 35 € TTC
Naturaliste de terrain depuis plus de quarante ans, Guilhem Lesaffre est président du Centre ornithologique Île-de-France (CORIF) et membre du comité de rédaction de la revue Ornithos, publiée par la Ligue pour la protection des oiseaux (LPO).