TITANIC
UN PROJET GRANDIOSE À la fin du XIXe siècle et au début du XXe, les compagnies maritimes se livrent une concurrence acharnée, avec pour objectif de construire les paquebots les plus grands et les plus rapides reliant l’Europe aux États-Unis. Avant l’invention de l’avion, les grands navires à vapeur, relativement sûrs, offrent la possibilité de traverser l’Atlantique toujours plus rapidement. C’est dans ce contexte de nouveaux défis permanents que le projet du Titanic voit le jour.
Des noms ambitieux
Le premier devait être baptisé Olympic et le deuxième Titanic, en référence aux Titans, les géants de la mythologie grecque. Le troisième, d’abord nommé Gigantic, est rebaptisé Britannic. C’est dire l’importance des ambitions de la White Star. Le Titanic doit dépasser en poids l’Olympic et devenir ainsi, en 1912, le bateau le plus grand du monde et le plus gros objet mobile jamais édifié. Les deux navires sont construits l’un à côté de l’autre, mais l’Olympic a 3 mois d’avance sur le Titanic.
Des ouvriers acharnés
6 000 ouvriers travaillent habituellement chez Harland & Wolff mais, pour la construction de l’Olympic et du Titanic, la société fait appel à près de 15 000 personnes. Celles-ci travaillent de 7 h 50 à 17 h 30, 5 jours par semaine, plus une demi-journée le samedi. Elles disposent de 30 minutes pour déjeuner et de 10 minutes de pause le matin. Le rythme est donc très soutenu. Les ouvriers vivent non loin des chantiers, dans les petites rues qui bordent les quais.
Un chantier gigantesque
Thomas Andrews
Joseph Bruce Ismay
Des paquebots monumentaux
Pour concurrencer le Lusitania et le Mauretania, qui font la fierté de la compagnie britannique Cunard, Joseph Bruce Ismay, directeur général de la White Star (compagnie maritime britannique) et lord Pirrie, directeur des chantiers navals Harland & Wolff, à Belfast en Irlande, projettent en 1907 de construire deux énormes paquebots jumeaux, suivis d’un troisième, capables de surpasser par la taille, le luxe et la sécurité des autres compagnies. Thomas Andrews, patron des bureaux d’études de Harland & Wolff, et neveu de lord Pirrie, supervise le tracé des plans et s’intéresse de très près à la réalisation des 2 navires. Pour l’architecte, ils représentent la consécration de sa carrière. 2
Comme aucun chantier n’a les capacités nécessaires pour construire des navires aussi grands, lord Pirrie fait installer chez Harland & Wolff deux cales de construction spéciales et les équipe d’un immense portique mesurant 69,50 m de haut, grues comprises, qui devient le plus grand échafaudage du monde. Le 31 mars 1909, les ouvriers posent la quille du Titanic, portant le numéro de chantier 401.
Réputé insubmersible
La coque du Titanic est construite en 2 ans avec un double fond. Elle est divisée en 16 compartiments équipés de 15 cloisons étanches. Cela doit permettre au paquebot de se maintenir à flot même si 2, voire 4 compartiments avant sont inondés. À l'époque, on dit donc du Titanic qu’il est quasiment insubmersible, c’est-à- dire incoulable. Les plaques de tôle de la coque de 2,5 cm d’épaisseur, dont certaines mesurent 9 m de long, sont assemblées à l’aide de 3 millions de rivets en fer et en acier.
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LE NAUFRAGE Le dimanche 14 avril, le paquebot se dirige à toute vapeur vers New York à une vitesse d’environ 22 nœuds (41 km/h). Il a même un jour d’avance et a déjà parcouru 2 687 km. Dès 9 heures du matin, plusieurs bateaux lui signalent par des messages radio la présence de champs de glace et d’icebergs. Mais personne ne s’en inquiète particulièrement et la journée se déroule calmement à bord. Plusieurs offices religieux sont célébrés en 1re, 2e et 3e classe. Tous les passagers sont loin de se douter du drame qui va se produire.
Iceberg, droit devant !
À 23 h 40, alors que le Titanic file à grande vitesse, l’un des veilleurs téléphone à la passerelle (local servant à la navigation) pour dire qu’il aperçoit un iceberg droit devant. Le premier officier essaye alors de faire virer le paquebot vers bâbord (à gauche) et ordonne de stopper les machines. Trop tard ! Quelques secondes plus tard, le Titanic heurte l’iceberg par tribord (à droite) et les officiers sentent un grincement dans le fond du navire.
Un constat implacable
Le commandant Smith fait appel à Thomas Andrews pour aller vérifier avec lui l’ampleur des dégâts. Ils découvrent que la salle réservée au tri du courrier est complètement inondée. Andrews comprend que 5 des compartiments étanches sont déjà envahis par l’eau, alors que le Titanic n’est censé pouvoir se maintenir à flot que si 4 compartiments avant, tout au plus, sont inondés. Il fait savoir au commandant Smith que le navire est condamné, estimant qu’il coulera en moins d’une heure et demie. J. Bruce Ismay, directeur général de la White Star, est réveillé dans sa cabine par un bruit de raclement. Il gagne la passerelle, après avoir passé un manteau sur son pyjama, pour s’informer auprès du commandant Smith, qui lui fait part de la situation.
Une soirée calme
Le soir, le commandant Smith est invité à dîner au restaurant à la carte par de riches passagers de 1re classe et leurs amis. Pendant ce temps, la soirée se déroule en musique en 3e classe. À 22 heures, on éteint les feux et chacun regagne sa cabine. Le Titanic se situe alors à 750 km au sud-est de Terre-Neuve. La nuit est calme et froide, éclairée par les étoiles, mais sans lune. Une mer plus agitée aurait pu permettre de déceler plus facilement les icebergs, grâce à la couronne d’écume blanche qui se serait formée à leur base. La température extérieure est de 0 °C et celle de la mer de - 2 °C.
Des messages d’alerte
Perchés sur le nid-de-pie situé sur le mât de misaine (mât avant du navire), les deux veilleurs guettent les éventuels dangers provenant de la mer. Dans la soirée, les messages radio envoyés par d’autres navires se succèdent, annonçant la présence d’icebergs. À 22 h 55, le Californian, pris dans la glace, envoie un message d’alerte. Mais il est mal reçu par l’opérateur radio du Titanic, trop occupé à envoyer les messages des passagers de 1re classe. Peu après, l’opérateur radio du Californian éteint son poste.
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Iceberg
6
5
4 32 1
Queenstown
Terre-Neuve
New York
Southampton Cherbourg
NAUFRAGE
Au moment de la collision, les rivets se sont brisés sous la pression de l’iceberg, provoquant le démantèlement des plaques d’acier à 6 endroits différents.
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TA B L E D E S M AT I È R E S
UN PROJET GRANDIOSE 2 LANCEMENT ET ACHÈVEMENT 4 UN NAVIRE SOMPTUEUX 6 LE GRAND DÉPART 8 LA VIE À BORD 10 LE NAUFRAGE 12 LE SAUVETAGE 18 L’APRÈS TITANIC 20 L’ÉPAVE 22
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MDS : 660938N1
7,95 € (France)