LES CHEVALIERS
QUI SONT LES CHEVALIERS ? Les chevaliers ont vécu en Europe, au Moyen Âge, entre les années 1000 et 1500. Ces guerriers à cheval sont au service d’un seigneur à qui ils jurent fidélité. À l’époque, l’Europe, affaiblie par les invasions et les guerres de succession, est morcelée en une multitude de petits territoires sur lesquels règnent des seigneurs. Pour protéger leur domaine, ils font construire des châteaux forts et s’entourent de chevaliers qui les défendent. Peu à peu, ces derniers vont constituer une véritable élite guerrière.
Un guerrier pas comme les autres
Des guerriers à cheval existaient bien avant les chevaliers (à gauche, un cavalier lombard du VIIe siècle). Les chevaliers s’en distinguent par leur manière de charger avec leur lance (voir page 12). Être chevalier, c’est aussi obéir à un code d’honneur, c’est- à-dire un ensemble de règles de conduite (voir page ci- contre). À partir du XIIIe siècle, la chevalerie devient un titre exclusivement réservé à la noblesse. Tous les seigneurs sont donc des chevaliers, même les rois, comme le célèbre Richard Cœur de Lion (voir page 22).
Vassaux et suzerains
À l’époque des chevaliers, l’organisation de la société est fondée sur les liens qui unissent vassaux et suzerains. Les chevaliers sont les vassaux (les serviteurs) des seigneurs (leurs suzerains), qui eux-mêmes sont les vassaux de seigneurs plus puissants. Le roi, lui, se situe tout en haut de la pyramide. Le vassal prête serment de fidélité à son suzerain et s’engage à combattre à son côté. En échange, ce dernier lui donne un fief (un domaine), d’où découle le mot « féodalité ». Ce réseau de liens est censé assurer la stabilité du royaume, mais ce n’est pas toujours le cas. Lors de la cérémonie de l’hommage, le chevalier s’engage à devenir le vassal de son seigneur. Il place ses mains entre les siennes et lui jure fidélité et assistance.
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DES CHEVALIERS CÉLÈBRES Certains chevaliers se sont illustrés par leur bravoure et leurs succès. C'est le cas du chevalier Bayard et de Bertrand Du Guesclin.
Défendre les faibles, les femmes et les orphelins fait partie des devoirs du chevalier.
LES DIX COMMANDEMENTS DU CHEVALIER 1. Suivre les commandements de l’Église 2. Protéger l’Église 3. Défendre les faibles 4. Aimer son pays 5. Affronter l’ennemi avec courage 6. Combattre sans répit les infidèles 7. Remplir ses devoirs envers le seigneur 8. Ne pas mentir et tenir parole 9. Être généreux envers autrui 10. Combattre l’injustice et le mal
LE CHEVALIER BAYARD (1476- 1524) Il est surnommé « le chevalier sans peur et sans reproche » en raison de son courage, de sa loyauté et de sa générosité. En 1503, lors de la conquête du royaume de Naples par le roi de France, Louis XII, il aurait affronté un à un sur un pont étroit les soldats ennemis qui poursuivaient l’armée française en retraite.
LE CHEVALIER BERTRAND DU GUESCLIN (1320-1380) Il multiplie les exploits guerriers. Fils d’un chevalier breton sans fortune, Du Guesclin se fait remarquer à 15 ans lors d’un tournoi, en désarçonnant sans faiblir une quinzaine d’adversaires. Il deviendra connétable de France, c’est-à- dire chef de toutes les armées. L’image ci- dessous le montre victorieux (à gauche, sur son cheval) après une bataille.
Le code d’honneur du chevalier
Honneur, bravoure, loyauté ou encore générosité font partie des valeurs que doit défendre le parfait chevalier. Au temps des croisades, le code chevaleresque comporte dix commandements (ci-dessus). Le chevalier qui ne les respecte pas prend le risque d’être destitué, c'est-à-dire de perdre son statut et ses privilèges. 3
DEVENIR CHEVALIER Avant de devenir chevalier, un apprentissage long et exigeant attend le petit garçon qui naît au château. Séparé très tôt de sa famille, il est envoyé chez un puissant seigneur (un cousin ou un ami de la famille) qui devient son parrain et va l’initier à l’art de la guerre et aux règles de la chevalerie. Ce n’est qu’au terme de cet apprentissage, lorsque le jeune homme aura acquis les compétences nécessaires, qu’il sera nommé chevalier et recevra ses armes lors de la cérémonie de l’adoubement.
Naissance au château
Au Moyen Âge, beaucoup d’enfants meurent très jeunes. Un sur quatre n’atteint pas l’âge de 5 ans. Aussi baptise-t-on très vite un bébé pour être sûr qu’il sera accueilli au paradis s’il lui arrive malheur. Au château du seigneur, frères et sœurs passent les premières années de leur vie ensemble. À l’âge de 7 ans, le petit garçon destiné à être chevalier quitte le château pour commencer son apprentissage en tant que page.
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Le petit page aime qu’on lui conte les exploits de preux (valeureux) chevaliers.
L’éducation du page
Au château de son parrain, le page se retrouve souvent avec d’autres garçons, en apprentissage comme lui. Grâce à eux, il se sent moins seul et développe un esprit solidaire qui lui sera utile, plus tard, pour remporter des victoires aux côtés de ses compagnons d’armes. La dame du château lui apprend les bonnes manières et comment se rendre utile auprès de ses hôtes. C’est lui, par exemple, qui sert les plats et le vin lors des banquets organisés par le seigneur. Le chapelain (le prêtre qui s’occupe de la chapelle du château) lui sert de maître d’école.
Le jeune palefrenier
Le page apprend à s’occuper des chevaux de son parrain et à ne pas les craindre, car ils sont les fidèles montures des chevaliers. Il passe de longs moments avec eux, les brossant, les nourrissant, entretenant selles, rênes et étriers. Sur un drôle de tronc à roulettes (à droite), il prend ses premières leçons d’équitation. Très vite, il apprend à monter à cheval.
L’entraînement physique
Du page à l’écuyer
Vers l’âge de 14 ans, le page devient écuyer et accompagne le seigneur dans ses déplacements (voir page 6). Sa formation se poursuit, toujours plus intense. Il manie de mieux en mieux l’épée et l’écu. Il est déjà un bon cavalier, mais combattre à cheval exige aussi de maîtriser parfaitement l’animal, qui peut se cabrer au combat sous l’effet du stress. C’est pourquoi l’écuyer apprend aussi à dresser les chevaux récalcitrants. Il intègre peu à peu les règles de vie en société, les valeurs qu’il devra défendre une fois chevalier, et sait se montrer plaisant avec les dames.
Le page s’entraîne beaucoup pour développer son adresse et sa force physique. Courir, sauter, lancer le javelot avec force et précision, faire des acrobaties, et affronter à la lutte ses camarades font partie de ses activités quotidiennes. Il apprend aussi à se battre à l’épée. Celle-ci est en bois pour éviter qu’il ne se blesse.
Pour exercer son adresse à cheval et s’entraîner à la guerre, l’écuyer pratique le jeu de la quintaine. Le but : galoper à toute bride, lance pointée vers la quintaine (un mannequin de bois pivotant), en frapper l’écu (1) et s’enfuir au plus vite pour ne pas être désarçonné par le sac de sable (2).
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Un jeune écuyer
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TA B L E D E S M AT I È R E S QUI SONT LES CHEVALIERS ? 2 DEVENIR CHEVALIER 4 ARMES ET ARMURES 8 DANS LA BATAILLE 12 L’ATTAQUE D’UN CHÂTEAU FORT 14 LES TOURNOIS 16 LES JOUTES 18 LES CROISADES 20
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