LES POISSONS
LES POISSONS TEXTES RENÉE LE BLOA S-JULIENNE I L L U S T R A T I O N S B E R N A R D A L U N N I E T M A R I E - C H R I S T I N E L E M AY E U R
LE RÈGNE DES POISSONS Une murène et un gobie, une raie manta et un espadon, un silure et une anguille ont tous un point commun : ce sont des poissons. Ces derniers vivent dans l’eau, respirent grâce à des branchies et ont une
Des vertébrés aquatiques Ils se répartissent en trois classes : les lamproies, des vertébrés primitifs au corps allongé et sans mâchoires ; les poissons cartilagineux, représentés par les requins, les raies et les chimères ; et les poissons osseux, regroupant les dipneustes, les cœlacanthes et les poissons à nageoires rayonnées. Ces derniers se divisent en deux groupes : les poissons dont le squelette n'est pas totalement ossifié, comme les esturgeons, et ceux au squelette ossifié (les poissons osseux), qui représentent la majorité des espèces de poissons actuels.
forme plutôt allongée. Ils sont pourvus de nageoires et possèdent un squelette osseux ou cartilagineux ; la plupart ont un corps couvert d’écailles. Mais il existe de nombreuses exceptions à toutes ces généralités. Les poissons
Les poissons se répartissent en trois classes : Les lamproies
Les poissons cartilagineux
Dépourvue de mâchoires, la lamproie marine possède une sorte de bouche circulaire, garnie de dents, qui se fixe sur sa proie par un effet ventouse.
Grâce à son squelette composé de cartilage, le corps puissant du requin est aussi très souple.
sont des êtres très variés et surprenants.
Une tête de cheval, des yeux de caméléon, une queue de singe et une poche de kangourou, l’hippocampe est bien un poisson.
Découvert depuis peu, le poisson-limace est une créature des abysses gélatineuse, translucide, sans écailles ni arêtes.
Le thon n’a pas d’écailles et c’est pourtant un poisson.
La raie, reconnaissable à son corps aplati et ses nageoires pectorales en forme d’ailes, a l’air de voler lorsqu’elle nage.
Des chiffres records ! Apparus il y a 530 millions d’années durant l’explosion cambrienne, les poissons sont les premiers vertébrés qui ont peuplé la Terre. Aujourd’hui, ils représentent à eux seuls plus de la moitié des vertébrés de la planète : plus de 31 500 espèces de vertébrés sur environ 50 000 ! Et ce chiffre ne cesse d’augmenter. Les hommes n’ayant exploré que 5 % de l’environnement marin, chaque année, de nouvelles espèces de poissons continuent à être découvertes.
Poisson des profondeurs, la chimère doit son surnom de « rat de mer » à son museau protubérant, sa bouche ventrale, ses gros yeux et sa longue queue toute fine.
Les conquérants du monde aquatique Les poissons ont conquis tous les milieux aquatiques. Ils sont partout ! On les trouve abondamment dans les eaux douces, saumâtres et salées, dans les mers chaudes comme dans les régions polaires, à plus de 8 000 m de profondeur comme à plus de 5 000 m d’altitude. Mais qu’ils vivent en mer, dans les rivières ou les fleuves, c’est sous les tropiques que se concentrent le plus grand nombre de poissons.
Même dans les eaux tumultueuses des torrents de montagne, on trouve des poissons.
Un quart des poissons vit sur les récifs coralliens : la richesse d’espèces de poissons y est comparable à celle des espèces d’oiseaux dans les forêts tropicales d’Amazonie.
Les poissons osseux Les dipneustes Poisson des fleuves et des marécages, le dipneuste possède, en plus de ses branchies, un poumon qui lui permet de respirer à l’air libre.
Les cœlacanthes Plus vieux que les dinosaures, le cœlacanthe, un poisson préhistorique vivant, présente au niveau des nageoires des os dont l’assemblage évoque l’ébauche de pattes.
Les poissons à nageoires rayonnées Les poissons au squelette qui n'est pas totalement ossifié
L’esturgeon, poisson des rivières, ne s’est guère modifié au cours des derniers 250 millions d'années. Il a gardé le même aspect !
99,8 % des espèces de poissons sont des téléostéens. Ils se distinguent de tous les autres par leur nageoire caudale symétrique.
Ce prédateur a sans doute nagé dans toutes les mers et tous les océans de la planète. Des fossiles de la bête ont été découverts sur presque tous les continents.
LE « T. REX » DES FONDS MARINS Les premières mâchoires sont apparues chez les placodermes (poissons cuirassés) au début du Silurien. Puis, tout au long du Dévonien, ce groupe se diversifie en de nombreuses formes. Parmi les individus fossilisés, les paléontologues identifient un monstre, le Dunkleosteus. Long de 8 m pour 5 tonnes, l’animal est doté de lames dentaires tranchantes comme des poignards. Sa mâchoire est deux fois plus puissante que celle d’un grand requin blanc. Ce poisson est l’un des plus terrifiants qui ait jamais existé ! 3
PARÉS POUR NAGER Pas simple de se déplacer dans l’eau ! Ce milieu est 800 fois plus dense que l’air. Pourtant, les poissons le font avec une grande facilité. Tout chez eux est organisé pour la nage : un corps en fuseau chez les prédateurs du large pour aller vite, serpentiforme chez ceux ayant besoin de se faufiler entre les rochers ou aplati comme une crêpe chez ceux qui nagent au ras des fonds. Et pour relever le défi de l’eau, l’évolution a trouvé de nombreuses autres solutions ingénieuses.
Les narines Leur odorat, très fin, leur permet de sentir tous les parfums solubes dans l'eau.
La bouche Quels que soient sa forme et son emplacement, elle sert au poisson à respirer et à s’alimenter.
Les yeux Situés de part et d'autres de la tête, ils offrent au poisson un large champ de vision.
Taillés pour la vitesse Les poissons qui vont vite sont constitués tels des bolides de course. Le thon a la panoplie complète du nageur rapide : un corps fuselé et musclé, une queue fine et raide pour une propulsion maximale, un grand nombre de petites nageoires effilées sur le ventre et le dos, appelées « les pinnules », pour réduire le tourbillon d’eau déplacé par le mouvement de la queue, une tête pointue pour des accélérations foudroyantes et, en pointe de vitesse, des nageoires qui se dissimulent dans des fentes de son corps.
La colonne vertébrale (ou arête centrale) Elle est composée de vertèbres qui portent les côtes (arêtes).
Nageoire dorsale
Nageoire pectorale
Nageoire anale L'anus Les opercules Ces lames rigides recouvrent et protègent les branchies du poisson.
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La vessie natatoire En la remplissant plus ou moins d’air, le poisson peut se maintenir à diverses profondeurs.
Nageoire pelvienne
Une combinaison d’écailles
TOUTE UNE HISTOIRE DANS UNE ÉCAILLE
Le corps des poissons est tapissé d’écailles. Ces petites lames qui émergent de leur peau jouent un rôle protecteur contre les parasites, les bactéries et certains métaux lourds qui polluent l’eau. Enduites d’un mucus (liquide visqueux) que le corps sécrète, les écailles ont aussi un rôle de lubrifiant qui permet d’améliorer leur vitesse. C’est cette substance qui rend les poissons glissants au toucher !
Le nombre d’écailles d’un poisson est le même toute sa vie. Elles grandissent avec lui, comme le montrent les stries (des rayures fines) d’accroissement sur leur surface. En les observant au microscope, on accède à une mine d’informations sur la vie d’un poisson. Les chercheurs peuvent ainsi définir l’âge, la croissance (le développement corporel du poisson) et l’espèce de chaque individu. L’ADN trouvé sur les écailles permet aussi de définir la parenté et le sexe, et d’identifier différentes populations. Il existe quatre sortes d'écailles :
En se chevauchant comme les tuiles d’un toit, les écailles réduisent la traînée du poisson lors de la nage.
L’écaille cténoïde, couverte de petites pointes fines, donne un aspect rugueux à certains poissons, comme le bar.
L’écaille cycloïde, molle et lisse, appartient aux poissons à la peau douce, comme le saumon.
L’écaille ganoïde, une plaque osseuse recouverte d’émail, recouvre l’esturgeon.
L’écaille placoïde, en forme de dent, est celle du requin ou de la raie.
La peau des requins est composée de milliers de petites écailles, appelées denticules. Grâce aux micro-rainures à leur surface, les requins nagent vite et sans bruit !
Chaque strie indique une année, comme pour les cernes d’un tronc d’arbre.
Les muscles En forme de W, ils sont faits pour l’ondulation.
Des nageoires stratégiquement placées Diodon Nageoire caudale
La ligne latérale Située le long des flancs, elle permet au poisson de sentir toutes les vibrations qui l’entourent. Murène ondulant
Elles permettent aux poissons de se soutenir, de garder l’équilibre et d’avancer dans l’eau. La queue (ou nageoire caudale) les propulse vers l’avant. Les nageoires pectorales (situées de chaque côté du corps) servent à nager en arrière ou à tourner. Et les poissons peuvent monter, descendre, faire du surplace dans le courant ou manœuvrer en combinant les mouvements de leurs différentes nageoires. En revanche, ils n’ont pas tous le même style de nage : la murène, à la forme allongée, ondule de tout son corps pour avancer ; le diodon, quant à lui, avance en battant des nageoires pectorales (situées de chaque côté du corps), qui lui servent de rames. 5
TA B L E D E S M AT I È R E S LE RÈGNE DES POISSONS 2 PARÉS POUR NAGER 4 LES SENS SOUS L’EAU 6 AU MENU DES POISSONS 8 COMMUNIQUER 10 LA REPRODUCTION 12 POISSONS DU LARGE 14 POISSONS D’EAUX DOUCES ET SAUMÂTRES 16 POISSONS DES RÉCIFS CORALLIENS 18 POISSONS DES ABYSSES 20 LES POISSONS ET L’HUMAIN 22
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MDS : FS64296
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