Petit décodeur illustré de l'enfant en crise

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Anne-Claire KleindiensT

Lynda Corazza

PETIT  DECODEUR ILLUSTRE

DE L’ENFANT

EN CRiSE Quand la crise nous fait grandir colère

fatigue excitation

insultes

frustration stress

peur

PARTICULIÈREMENT ADAPTÉ AUX PARENTS D’ENFANTS HYPERSENSIBLES


SOMMAIRE

IL NE VEUT PAS .... 10 Il ne veut pas s’habiller. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Il ne veut pas aller à l’école . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Il ne veut pas passer à table . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Il ne veut pas manger . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Il ne veut pas aider . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Il ne veut pas ranger sa chambre . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Il ne veut pas faire ses devoirs . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Il ne veut pas travailler. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Il ne veut pas dormir. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

18 20 22 26 30 34 38 42 46

IL NE GÈRE PAS .... 50 Il ne gère pas le non. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Il ne gère pas et casse ou injurie. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Il ne gère pas dans un magasin. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Il ne gère pas au restaurant. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Il ne gère pas les écrans. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Il ne gère pas la voiture. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

60 62 66 70 72 76

IL SE TROUVE NUL .... 78 Il se trouve nul à l’école. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 90 Il voudrait y arriver du premier coup. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 94 Il préfère s’abstenir que rater . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 96 Il n’aime pas perdre. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 98 Il est négatif. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 102 Il ment pour se sentir moins nul . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 104 Il se vante pour se rassurer . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 108


IL PREND TELLEMENT DE PLACE.... 110 Il s’oppose pour s’imposer. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Il provoque, répond, est insolent. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Il fait du bruit. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Il envahit les conversations. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Il faut répéter et ça prend du temps . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Il réveille toute la maison. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Il cherche ses frères et sœurs. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

122 124 126 128 130 134 136

AVEC LES AUTRES, C’EST COMPLIQUÉ.... 142 Il n’a pas du tout d’amis. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 154 Avec les copains, c’est compliqué. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 156 Il n’est pas invité aux anniversaires. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 158 Il harcèle/il est harcelé. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 160 Il est violent avec les autres . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 162 Il semble mal élevé . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 164

DIX PISTES POUR AVANCER SUR NOTRE CHEMIN ÉDUCATIF.... 166 1. Cultiver notre sens de l’observation, notre attention à notre enfant. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 169 2. Apprendre à entrer dans le monde de notre enfant, à nous connecter avec lui. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 171 3. Partir de là où est notre enfant afin de l’emmener plus loin, en activant ses ressources. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 174 4. Encourager notre enfant sur son chemin de progression. . . . . . . . 176 5. Comprendre quels sont les besoins qui sont cachés derrière les comportements difficiles de notre enfant. . . . . . . . . . . . . . . . 178 6. Développer de concert notre autorégulation et celle de notre enfant vers une plus grande intelligence émotionnelle. . 180 7. Ajuster sans cesse notre posture éducative pour accompagner notre enfant dans son évolution. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 182 8. Modéliser les compétences socio-émotionnelles. . . . . . . . . . . . . 184 9. Maintenir le lien envers et contre tout. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 186 10. Donner du temps au temps et se centrer sur ce qui est important. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 187 Conclusion . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 189



IL NE VEUT PAS NONÂ !


IL NE VEUT PAS S’HABILLER

Au lieu de nous lancer dans un combat de catch…

Viens ici et arrête de bouger !

18 - il ne veut pas

Ta chaussette !!! Remets ta chaussette ! Nooooooon, pas les chaussettes !

Je vais finir par t’arracher une oreille si tu bouges comme ça !


Laissons à l’enfant la possibilité d’exercer son contrôle en lui proposant avec fermeté des choix limités. le vêtement

S’habiller n’est pas négociable !

le moment

l’aide

mais ou ou Tu peux choisir Tu peux t’habiller avant le tee-shirt bleu ou après le déjeuner. ou le rouge.

Tu préfères t’habiller avec moi ou tout seul ?

Si la situation reste bloquée, nous pouvons nous y prendre autrement.

Je ne veux pas m’habiller ! Écoute, je ne peux pas te forcer, j’ai besoin de ton aide. Explique-moi…

Il y a quelque chose qui te gêne, le tissu te gratte ?

Couper l’étiquette, changer de vêtement.

Montre-moi où c’est difficile pour toi.

Ajuster notre aide grâce aux indications de l’enfant.

C’est quoi, la prochaine étape ?

Encourager l’enfant pas à pas (ex. : maintenant, tu peux mettre ton tee-shirt !)

Tu es contrarié à cause de tes vêtements ou il y a autre chose ?

Essayer de comprendre ce qui s’est passé avant.

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Remets ta veste, il fait froid dehors !

NOOOOON, il fait pas froid !


IL NE GÈRE PAS NON ! NOOOOO OOON !


IL NE GÈRE PAS LE NON Souvenons-nous que l’enfant est

en RECHERCHE DE PLAISIR CONSTANT, que la résistance à la frustration s’acquiert au fil du temps et que tous les enfants ne sont pas égaux face au NON *.

Papa, je peux aller chez Tom cet après-midi ? NON, c’est pas possible. Mais si je veux y aller, moi ! NON c’est NON, n’insiste pas ! C’est nul, je te déteste !

Si notre fermeté devient une FERMETURE face à sa réaction, nous favorisons la CRISE.

* Chez les enfants avec TDAH, il y a une explication cérébrale puisqu’il y a une immaturité du cortex préfontal et notamment d’une de ses fonctions importantes qu’on appelle l’« inhibition », pour résister à la tentation.

60 - IL NE GÈRE PAS


Nous pouvons assez facilement nous sortir d’une telle impasse

1 en accueillant sa contrariété, Tu avais très envie d’aller chez ton copain.

2 en rappelant ce qu’il en est, Ce n’est pas possible cette fois-ci, car on n’aura pas le temps.

3 en favorisant une ouverture vers le futur. he

Ne nous privons pas de la petite phrase magique :

Pas pour le moment !

Regardons ensemble quand tu pourras y aller.

Voilà ce que ça donnerait dans certaines situations :

Tu as très envie de ce chocolat.

Ce n’est pas l’heure, on va bientôt passer à table. Tu pourras en prendre un après le déjeuner.

Ce jouet est pour l’anniversaire de ton copain. Tu as très envie d’avoir le même pour toi. Tu veux avoir une télé dans la chambre comme ton copain.

Ça sera possible au moment de ton anniversaire si tu as toujours envie de cela.

Tant que tu habites chez nous, ce n’est pas envisageable.

Quand tu seras dans ton appartement de grand, tu pourras décider.

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Je suis moche ! Mais non, t’es beau comme tout !


IL SE TROUVE NUL ULÂ ! U U U U NUUU s i u s Je


Nous avons donc un travail à faire au quotidien et sur le long terme… IDENTIFIER NOS PAROLES DÉCOURAGEANTES ET CESSER PROGRESSIVEMENT DE LES DIRE (comme un tic de langage qu’on apprend à déprogrammer). Il faut du temps… Patience et persévérance seront de mise !

Se FOCALISER sur ce qu’il fait bien (même si c’est minime) et SOULIGNER AU MAXIMUM LE POSITIF.

Transformer nos critiques négatives en QUESTIONS DE CURIOSITÉ.

Travailler sur notre AUTOCRITIQUE, en devenant BIENVEILLANT envers nous-même et la proposer à l’enfant pour lui-même.

Rah… ton lit n’est pas bien fait ! Je ne comprends rien à ce que tu racontes ! Mais c’est pas possible… ça te viendrait pas à l’idée d’essorer l’éponge ? Tu as mis de l’eau partout ! Non mais c’est quoi, cette note ?! Ça va pas du tout là !

88 - Il se trouve nul

Apprendre d’autres FORMULATIONS et développer notre GRATITUDE et nos ENCOURAGEMENTS.

Comment tu pourrais faire pour mieux tirer ta couverture ? Je ne sais pas si j’ai bien compris, tu peux essayer de me le dire différemment ? D’après toi, comment ça se fait qu’il y a autant d’eau sur la table ? Tu dirais quoi, toi, de cette note ?


Merci de m’avoir aidé à… J’apprécie vraiment quand tu… C’était vraiment difficile et tu as réussi… C’était une bonne idée de… Tu peux être fier de toi, tu as… Tu as fait ça tout seul ? C’est plus agréable quand tu…

Je sais même pas choisir, j’ai encore fait une erreur…

J’ai le droit de me tromper, de douter, de ne pas être parfait.

Je n’y arrive pas !

Je n’y arrive pas POUR L’INSTANT !

J’y arriverai jamais.

Avec du temps et des efforts, j’y arriverai…

Je suis nul en…

Comment je peux progresser ?

Je laisse tomber !

Je vais avancer pas à pas…

J’ai aucune mémoire, je suis mauvais en maths, en anglais… Les autres sont mieux que moi. Ma solution est nulle, ça n’a pas fonctionné. Je ne suis pas intelligent.

Je vais développer les capacités de mon cerveau avec des jeux et des exercices. Je peux être aussi bien qu’eux, je vais prendre exemple sur ce qui me plaît chez eux. Je vais essayer autre chose. Il y a 8 formes d’intelligence, quelle est la mienne ?

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IL N’A PAS DU TOUT D’AMIS Maman m’a dit que personne voulait jouer avec toi. Non, j’ai pas de copains ! Vraiment, même pas un seul ? Non ! Un ami imaginaire ? Non ! Mais c’est pas possible, on a tous des amis !

Si notre enfant n’a pas d’amis, c’est qu’il n’en a PAS ENCORE ! Travaillons avec lui au développement de son intelligence interpersonnelle (p. 92-93).

154 - AVEC LES AUTRES, C’EST cOMPLIQUÉ


En premier lieu et en amont, soyons conscients que notre propre attitude de sociabilisation va être déterminante. Plus nous serons impliqués sur un plan social dans notre cadre de vie, plus nous augmenterons les chances de créer des conditions favorables au développement de la sociabilisation de notre enfant. Alors, pour l’aider à se faire des amis…

1 N’hésitons pas à LIER CONTACT AVEC LES AUTRES PARENTS à la sortie de l’école.

2 Tentons de COMPRENDRE LA SITUATION sous différents angles : En écoutant les récits de notre enfant sans présupposer, sans chercher à donner raison ou tort à ses camarades. En cherchant ses difficultés avec son enseignant et d’autres adultes (éducateur, personnel périscolaire…) qui ont l’occasion de l’observer dans d’autres situations.

3 Aidons-le à DÉVELOPPER SES APTITUDES RELATIONNELLES à partir de ses difficultés : En renforçant l’entraînement au quotidien avec les membres de la famille. En invitant un camarade à venir jouer régulièrement (voir page suivante). En accentuant les activités favorables à la relation (théâtre, mime, chant, sports collectifs…). En allant expliquer le ou les symptômes de l’enfant s’il a reçu un diagnostic (TDAH, Asperger, trouble dys…) devant la classe (avec l’accord de l’enfant, bien sûr). Avec des prises en charge extérieures en individuel (psy, pédopsy, psychomotricien, orthophoniste…) et/ou en collectif (groupes de jeux, groupes de pairs, etc.)

155


Ce livre est né de la rencontre entre deux mamans. Ensemble, et en croisant leurs points de vue, leurs sensibilités et leurs expériences, elles invitent chaque parent à changer de regard pour comprendre son enfant et ce qui se joue dans la relation conflictuelle au quotidien :

Structuré autour des apports de l’approche de Discipline positive, de Jane Nelsen, cet ouvrage en restitue la puissance novatrice tout en apportant une touche humoristique, une compréhension visuelle et un point d’entrée résolument centré sur l’intelligence émotionnelle.

Élaborées pour les enfants hypersensibles (avec ou sans HPI, TDAH, TSA, DYS, etc.), les pistes proposées fonctionnent aussi pour tous les autres enfants.

MDS : 63480

Lynda est illustratrice. Passionnée de psychologie, elle a trouvé dans ces ateliers les réponses qu’elle cherchait depuis longtemps pour tisser des liens plus apaisés avec ses deux enfants hypersensibles.

14,95 €

Anne-Claire est maman de quatre enfants. Psychologue clinicienne, elle reçoit de nombreux enfants en difficulté (et leurs parents) dans son cabinet et elle organise des ateliers de Discipline positive pour aider les familles au quotidien.


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