Textes de Fleur Nabert – Illustrations de Gilles Weissmann Connaissez-vous la petite chapelle de la Portioncule, nichée au cœur de la basilique Sainte-Marie-des-Anges à Assise ? Avez-vous déjà contemplé le Christ sculpté qui orne le tympan de la basilique Sainte-Foy à Conques ? Savez-vous à quoi ressemblait la basilique Notre-Dame de Paris à l’époque de Victor Hugo ? Avez-vous déjà entendu l’histoire de la Vierge de la Guadalupe, qui est à l’origine de l’immense sanctuaire de Mexico ? C’est l’histoire de tous ces lieux chrétiens, et de bien d’autres encore, que Fleur Nabert raconte ici, dans l’esprit de la Légende dorée. D’Assise à Vézelay, en passant par Rome et Jérusalem, elle fait découvrir les merveilles que les hommes ont construites pour Dieu. La découverte de ces lieux chargés d’histoire et de foi, magnifiquement illustrés par Gilles Weissmann, invite au voyage et à la contemplation…
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MamE Direction : Guillaume Arnaud Direction éditoriale : Sarah Malherbe, Sophie Cluzel Édition : Astrid de Moussac, Camille Icole Direction artistique : Élisabeth Hebert, assistée de Séverine Roze Carte de la page 94 : Nicolas Delort Mise en page : Sophie Boscardin Fabrication : Thierry Dubus, Aurélie Lacombe Gravure : Point 4 © Mame, Paris, 2012. Site : www.fleuruseditions.com ISBN : 978-2-7289-1545-3 – MDS : 531 169 Tous droits réservés pour tous pays. « Loi n°49-956 du 16 juillet 1949 sur les publications destinées à la jeunesse. »
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Textes de Fleur Nabert Illustrations de Gilles Weissmann
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À Philippe, pour son amitié dévouée, À Natacha, Basile, Hector et Timothée qui m’ont inspirée Et à mon père, qui sema ces beautés dans la terre de mon enfance.
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Prologue
I
l y a plus de deux mille ans, Jésus vint dans le monde. Il n’avait ni couronne, ni armée. Mais il conquit le cœur de ceux qui l’écoutaient. Car sa parole n’était semblable à aucune autre : elle était l’Amour. Ni la croix ni la mort n’arrivèrent à effacer ce qu’il avait fait : ses disciples témoignèrent, et on raconta sa vie et ses miracles dans les évangiles. Au long des siècles, des milliers d’hommes crurent en lui. C’est ainsi que partout sur la terre, l’on construisit des chapelles, des églises, des cathédrales, des abbayes. Des lieux pour prier Jésus, communier à son corps et à son sang et vivre de son enseignement. Pour chacune de ces demeures du Seigneur les hommes créèrent des merveilles : ils firent surgir des anges de la pierre, peignirent des fresques comme des prières en couleurs, firent chatoyer la lumière à travers des vitraux, ciselèrent l’or et l’argent pour en faire des reliquaires… Ces lieux chrétiens devinrent parmi les plus beaux au monde. Mais là n’est peut-être pas leur plus grand trésor. Sous l’ombre des voûtes romanes ou dans la ferveur des sanctuaires, les hommes et Dieu se rencontrent dans la prière. « L’essentiel est invisible pour les yeux » dit le petit Prince. L’essentiel ici c’est la foi qui palpite dans le cœur des pèlerins. Dans les pages qui suivent, te seront présentés les lieux où Jésus vécut les derniers instants de sa vie, mais aussi des monastères et des cathédrales du Moyen Âge, des sanctuaires où la Vierge Marie apparut, d’autres liés à de grands saints comme François d’Assise ou Thérèse de Lisieux ou encore des lieux de pèlerinage vers lesquels cheminent tant d’hommes et de femmes. Tu peux commencer le voyage où tu le souhaites, car tous ces lieux sont autant d’étapes sur un unique chemin, celui qui mène à Dieu.
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L’église de la Portioncule à Assise Une chapelle comme un grain de sénevé
A
ux portes de la jolie ville d’Assise, François se réfugie souvent dans l’ombre en Ombrie, une région d’Italie où accueillante des chapelles de la vallée. Alors le vert des cyprès se mêle à l’azur du ciel, il qu’il a 23 ans, il entend le Christ peint de la existe un lieu unique et surprenant. Sainte- chapelle Saint-Damien lui dire : « Va et Marie-des-Anges est une vaste et belle église répare mon église en ruine. » Prenant du xvie siècle qui renferme… la toute petite cet ordre au pied de la lettre, il se met à chapelle de la Portioncule (c’est-à-dire de dépenser l’argent de sa famille pour restaurer la petite parcelle de terre). L’histoire de ce tré- de ses mains plusieurs chapelles. Assigné en sor, gardé précieusement depuis justice par son père, François le vie siècle et orné des fresques rembourse sa dette et se déSainte-Maried’Ilario da Viterbo depuis la fin pouille même devant lui de tous des-Anges du xive siècle, est indissociable ses vêtements pour signifier que renferme… de l’histoire de l’un des plus désormais, il n’obéira plus qu’à la toute petite grands saints du Moyen Âge. son père du ciel. chapelle de En 1181, François Bernardone Il chérit particulièrement la la Portioncule. naît dans une riche famille de chapelle de la Portioncule dont drapiers. Sa jeunesse gâtée et la création remonte au ive siècle. tumultueuse s’arrête brutalement alors qu’il Érigée en l’honneur de la Vierge Marie, elle participe à une guerre contre la ville voisine a appartenu à des moines bénédictins qui de Pérouse. Il est fait prisonnier durant un ont fini par l’abandonner tant elle était délaan et tombe malade. Il réalise que la vie qu’il brée. François a mis tout son cœur pour a menée jusqu’alors n’a pas comblé son cœur enlever les mauvaises herbes qui y avaient et qu’il n’a pas trouvé la vraie joie. Il se met élu domicile et remonter les pierres une par alors en quête de sa véritable vocation. une. Il s’est construit une petite cellule de
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branchages à côté et, dans le calme des bois, a enfin trouvé la paix. Il a même réussi à convaincre le prêtre de Saint-Damien de venir y célébrer la messe. Dans la lumière blanche d’un matin de février 1209, alors qu’il écoute le prêtre lire l’Évangile, François découvre enfin le chemin que le Seigneur lui a réservé : « Vous avez reçu gratuitement : donnez gratuitement. Dans votre ceinture, ne glissez ni pièce d’or ou d’argent, ni piécette de cuivre. En chemin, n’emportez ni besace, ni tunique de rechange, ni sandales, ni bâton » (Mt 10, 8-10). Dans le calme de la petite chapelle, tout s’éclaire dans l’âme de François. C’est évident, le Christ a les paroles de la vie : il faut libérer son cœur du
désir de possession pour pouvoir donner et aimer en vérité. Alors, tout naturellement, il jette à terre sa bourse, son bâton, ses souliers, tout ce qu’il possède et s’écrie joyeusement : « Je veux et désire cela de tout mon cœur. » François comprend comment vivre de la vie divine sur terre, comment participer au royaume dont parle le Notre Père : « Que ton règne vienne ». Désormais, il vivra dans la pauvreté, travaillant de ses mains pour gagner son pain, faisant parfois l’aumône et annonçant la Bonne Nouvelle du Christ. Son intuition est juste et profonde, et plusieurs disciples viennent rapidement partager sa vie. Il y a même son amie Claire, qui, en mars 1212, change elle aussi de vie dans l’ombre bénie de la petite Portioncule. Elle quitte sa famille et vient abandonner aux pieds de François ses luxueuses parures pour recevoir le voile de la vie religieuse des « Pauvres Dames ». À eux deux, et aidé d’un troisième ordre de laïcs, ils fondent la famille franciscaine, toute dévouée à l’amour du prochain. En 1226, juste avant de quitter cette terre à laquelle il a prodigué tant e de bien, François reCe trésor gardé précieusement depuis le vi siècle est orné e trouve la Portioncule et le des fresques d’Ilario da Viterbo depuis la fin du xiv siècle.
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la perspective, ce qui est nouveau à cette époque. Ses visages sont sobres, presque graves. Il arrive à rendre la profondeur des actes de François mais aussi celle de son cœur qui n’avait de cesse de louer la Création. On le voit ainsi, sur un ciel d’un bleu intense, se pencher légèrement vers des oiseaux rassemblés sous un arbre, pour leur parler du Royaume des Cieux. Car nul n’est négligeable aux yeux de Dieu. La chapelle de la Portioncule, comme un grain de sénevé, a fait naître un immense et bel arbre : celui de la famille religieuse née des intuitions de François, mais aussi celui de la paix. « Seigneur, fais de moi un artisan de paix. » Le pape Jean-Paul II, en octobre 1986, dans un contexte politique très difficile, invite les représentants de toutes les grandes religions à se réunir pour la première journée de prière mondiale. « L’esprit d’Assise », fait de respect et d’écoute, est le cadeau que nous fait encore aujourd’hui celui qui, dans une petite chapelle d’Ombrie, a su entendre Dieu et le suivre de tout son cœur.
On voit ainsi François, sur un ciel d’un bleu intense, se pencher légèrement vers des oiseaux rassemblés sous un arbre. dispensaire tout proche. Après sa mort, en 1228, le pape Grégoire IX le déclare saint, et on élève dans la ville une immense basilique à son nom. Au xiiie siècle, un artiste y réalise tout un ensemble de peintures sur la vie de saint François : c’est Giotto. Il travaille à Assise pendant plusieurs années et accomplit une œuvre extraordinaire. Parce qu’il a vu certaines peintures de son maître Cimabue s’abîmer très vite, il améliore la technique de la fresque et nous permet ainsi de contempler son œuvre encore aujourd’hui. En effet, peindre a fresco nécessite une grande rapidité d’exécution car il faut peindre avec des pigments sur un support frais appliqué au mur avant qu’il ne soit sec. Giotto peint vite, d’un trait marqué, sûr et concentré. Il utilise
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Textes de Fleur Nabert – Illustrations de Gilles Weissmann Connaissez-vous la petite chapelle de la Portioncule, nichée au cœur de la basilique Sainte-Marie-des-Anges à Assise ? Avez-vous déjà contemplé le Christ sculpté qui orne le tympan de la basilique Sainte-Foy à Conques ? Savez-vous à quoi ressemblait la basilique Notre-Dame de Paris à l’époque de Victor Hugo ? Avez-vous déjà entendu l’histoire de la Vierge de la Guadalupe, qui est à l’origine de l’immense sanctuaire de Mexico ? C’est l’histoire de tous ces lieux chrétiens, et de bien d’autres encore, que Fleur Nabert raconte ici, dans l’esprit de la Légende dorée. D’Assise à Vézelay, en passant par Rome et Jérusalem, elle fait découvrir les merveilles que les hommes ont construites pour Dieu. La découverte de ces lieux chargés d’histoire et de foi, magnifiquement illustrés par Gilles Weissmann, invite au voyage et à la contemplation…
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